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Full text of "Les genealogies historiques des rois, empereurs, &c., et de toutes les maisons souveraines qui ont subsisté jusqu'à present : expose'es dans des cartes genealogiques, tirées des meilleurs auteurs : avec des explications historiques et chronologiques ... : avec figures"

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LES 

GENEALOGIES 

HISTORIQUES 

DES 

ROIS, EMPEREURS,  &c. 

ET    DE    TOUTES 

LES   MAISONS    SOUVERAINES 

qui  ont  fubUfté  jufqu'à  préfent» 

EXFOSE'ES        ■   ':;: 

DANS   DES    CARTES    GENEALOGIQUES 
tirées  des  meiUears  Auteurs:  . 

AVEC    DES    EXPLICATIONS     HISTORIQ,UES 
ET      CHRONOLOGIQ.UES, 

Dans  lerqueUes  l'on  trouvera  l'établiflèmem,  les  révolutions ,  &  la 
dutéedes  dlférensÊTATS  du  Monde,  l'origine  desMAisoNs 
S  o  u  V  E  n  A I N  E  s ,  leurs  progrès ,  Alliances ,  Droits ,  Titres  j  Pjé- 
tentions ,  &  Armoiries , 

AyBC  FiavRES. 
TOMEPREMIER. 

Ct»ttnsnt  les  Ginétilo^iti  itsFittri^nhes,  Rois,  Héros  ie  ï Antiquité ,  ^ 

Emftnurs  defuis  Juk-Ccf^r ^  jufqu'à  Confinntin  ItGrAttd, 

svee  (elles  dts  fUcs  lllufins  RgmMns, 

m 

A      P  A  R  I  s  , 

ChexPiEii«-ï-FR*Nçois  Giffart,  rue  S.  Jacques, 
à  Sainte  Therefc. 

M.  Dcc.  xxxvr.  ■ 

'Ar£C  AtROiATIOlt    £T   tKiriLSGE   DV  XOr. 

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DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


De  Tori^int  de  la  Souveraineté- 

QUoiQ.u'iL  paroliTe  que  la  nature  ait  rendu  tous 
les  hommes  égaux  entr'eux,  on  ne  peut  cepen- 
dant âoucer  que  Dieu  n'en  ait  deltiné  quelques -uns  pour 
ies  aflbcicr  à  fon  Empire  fouverain  :  6c  D  ne  faut  pas 
s*iniaginer  j  que  cette  fouvefaineté  j  qui  les  élevé  au- 
deflus  des  autres  hommes  >  n'ait  pour  premier  principe 
jque  l'ambition.  Elle  n'eft  point  de  pure  inftitution  hu- 
maine ;  -die  cft  une  fuite  néceflaire  de  cet  ordre  har- 
monieux que  la  fage  Providence  a  établi  dans  l'Uni- 
vers, &  par  lequel  u  fe  conicrve^ 

L'homme  eil  né  libre  dans  ies  aâions ,  il  eft  décliné 
par  la  nature  à  la  (bciété ,  U  fàloit  donc  néccHairement , 
pour  en  former  les  liens  &  pour  unir  les  peuples ,  qu'il 
fût  alfujéti  à  une  autorité.  Habiter  la  même  terre  ^  parler 
ie  même  langage  ne  ûifit  pas  :  ces  premiers  liens  de  la 
ibciété  auroicnt  été  bientôt  rompus  ,  ôc  la  liberté  même 
dont  joiiit  l'homme  >  feroit  devenue  ftmefte  aux  ims  6c 
inutile  aux  autres»  fi  la  Providence  n'avoit  afluîétiles  hom* 
mes  à  une  autorité  >  qui  métant  un  frein  aux  pallions  6e 
à  la  violence  j  les  réglât  tous.  Car  quand  chacun  £iit  ce 
qu'il  veut  6c  n'a  pour  régie  que  fes  défu-s ,  tout  va  en 
confufion ,  6c  il  n'y  a  point  de  pire  état  que  l'Anarchie; 
■c'eft-à-dire,  l'Etat  oii  il  n'y  a  point  de  Gouvernement  6c 
d'autorité.  Où  tout  le  monde  veut  feire  ce  qu'il  veut,  nul 
jie  fait  ce  qu'il  veut  ;  oîi  il  n'y  a  point  de  maître  ,  tout  le 
monde  eft  le  maître  ,  Se  où  tout  le  monde  eft  le  maître  > 
tout  le  monde  eft  efclavc.  Ce  n'eft  qu'à  l'abri  de  l'auto- 
rité du  Gouvernement  que  chacun  jouit  6c  de  fon  bien 
8c  de  fa  liberté ,  que  les  fociétés  ic  forment ,  jju'eUes  s'aug- 

Sij 


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y 

iv  DISCOURS 

mentent ,  &  qu'elles  fe  foutiénent.  *  Chaque  paniculier 
y  eft  en  repos  contre  les  opreffions  &  la  violence  ;  les  veu/»  . 
vesjles  orfclins ,  les  pupïles  >  les  en&ns  mêmes  y  font:  ' 
forts  y  chacun  y  trouvant  toutes  les  forces  de  la  nation 
réunies  en  fa  faveur. 

Le  premier  Empire  parmi  les  hommes  efl  l'EmfHre  pa- 
ternel ,  qui  les  acoutumant  à  obéir ,  les  acoutume  en  même 
tems  à  n'avoir  qu'un  chef.  Dieu  ayant  mis  dans  nosparens, 
comme  étans  en  quelque  façon  les  auteurs  de  notre  vie  , 
une  image  de  la  puiifance ,  par  laquelle  il  a  tout  fait ,  il 
leur  a  auflî  tranfmis  «ne  image  de  ta  puiflànce  qu'il  a  fur 
ics  œuvres.  Dkns  les  premiers  tems  du  monde ,  chaque 

{)ere  de  famille  l'éxerçoit  dans  toute  fon  étendue.  Il  étoit 
e  '  chef  fouverain  de  fa  famille ,  l'arbitre  &  le  juge  des 
diférends  qui  y  naiflbient ,  ôc  le  législateur  né  de  la  (o- 
ciété  qui  lui  étoit  foumife.  A  mefure  que  chaque  famille 
croiffoit  t^r  la  nailTance  &c  par  -la  multiplication  des  al- 
liances >  leur  petit  domaine  s'étendoit ,  &  elles  vinrent 
peu  à  peu  à  former  des  bourgs  ôc  des  villes  par  l'union 
qu'elles  firent  entr'elles ,  pour  s'affifter  mutuellement  con- 
tre la  jaloulîe ,  ou  les  inl'ultes  de  leurs  voifins.  Ces  fo- 
ciétés  étant  devenues  plus  nombreufes  par  la  fucceflion 
des  tems ,  &c  les  familles  s'étant  partagées  en  diverfes 
branches ,  qui  avoient  chacune  leur  chef,  la  diférence  des 
caractères  Ôcdes  intérêts  de  chacun  de  ccscheft ,  fit  naître 
des  querelles ,  qui  n'étant  décidées  que  par  la  force  ,  ne 
pouvoient  manquer  d'avoir  des  fuites  très-dangereulcs. 
Il  fut  donc  néceflatre  de  réunir  tous  ces  chefs  fous  une 
même  autorité ,  Se  de  confier  le  gouvernement  à  un  fcul 
pour  maintenir  le  repos  public.  Et  les  hommes  qui  avoient 
vu  une  image  de  Royaume  dans  l'union  des  femillcs  fous 
la  coriduite  d'un  pcre  commun ,  fe  portèrent  aifément  à 
fc  faire  dès  fociétez  de  familles  fous  des  Rois  qui  leur 
tinflcnt  lieu  de  pères.     C'eft  pour  cela  aparament  que 

3^  Si  deffnt^ui  imperint ,  nullâ  mr«  prxirlaré  quicqu.im  geri  petpft.  XiiMpitm,  I.  3. 

M»giflratibus  opiK  eft  ,  fine  quorum  pruJcncià'âc  diligentii- ,  effc  cipitu  iton  po- 
left.  Cic.  1.  î  We  Ltg'iui. 

Fjllitur ,  egregio  quifquiî  fufc  principe  crédit 
Serviciiun  ,  Dunquam  liben;)i  giatior  ciiat 
Qian  ûib  Kege  pio.    Clmditit  ia  kiidcs  Sciliconii ,  P«Mf .  ^ 


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PRM'LÏMINAIRS.  v 

la  anciens  peuples  de  la  Paleftinc  apelloient  leurs  Rois 
ABIMELECH  ,  e'eft-à-dire  ,  mo»fere  le  Roi.  Les  iujcts  fc 
tenoienc  comme  les  en&ns  du  Prince  ,  &  chacun  i'apcl- 
lant  mon  père  le  Roi ,  ce  nom  devint  comun  à  tous  les 
Rois  du  pais.  De-là  nous  pouvons  juger  que  la  première 
idée  de  comandement  6c  d'autorité  humaine  y  elt  venue 
aux  hommes  de  l'autorité  paternelle. 

Ces  nouveaux  cheft ,  pour  relever  l'éclat  de  leur  di- 
gnité ,  prirent  ou  reçurent  avec  le  nom  de  Roi ,  tout  cet 
apareU,  qui  inmrime  du  refpeéï  aux  peuples ,  c'eil-à-dire> 
un  trône  )  un  Keptre»  des  oficiers-»  des  gardes  j  on  leuc 
acorda  des  tributs,  fie  on  leur  .confia  un  plein  pouvoir 
pour  adminiftrer  la  juflice  ;  &  dans  cette  vue ,  on  les  ar- 
ma du  glaive ,  pour  réprimer  les  imuilîces  Ôc  pour  punir 
les  crimes.  On  voit  des  Rois  de  bonne  heure  dans  le 
monde ,  &  il  paroît  par  l'Ecriture ,  que  chaque  ville  j  & 
chaque  petite  contrée ,  avoir  fon  Roi.  On  compte  3  j 
Rois  dans  le  fèul  petit  païs  que  les  Hel»'eux  conquirent. 

Outre  cette  manière  inocente  de  faire  des  Rois  ,  l'am- 
bition en  a  inventé  une  autre.  Elle  a  fait  des  conquérans^ 
dont  Ncmrod ,  petit-fils  de  Chus ,  fut  le  premier. 

Il  y  a  eu  encore  d'autres  formes  de  gouvernement  que 
celle  de  la  Royauté.  Les  HiHoires  font  vgir  un  grand 
nombre  de  Républiques  y  dont  les  unes  fe  gouvecnoienc 
par  tout  le  peuple  ;  ce  qui  s'apeiloit  Democr»ttt ,  &  les  au- 
tres par  les  Grands  ,  ce  qui  s'apeiloit  Ârifiocrmtit.  De  tou- 
tes les  formes  de  gouvernement, la  Mwiarchic  cft  la  plus 
comune  ,  la  plus  anciéne ,  &  aufli  la  plus  naturelle.  Elle 
a  fon  fondement  &  fon  modèle  dans  l'empire  paternel  ; 
c'eft-à-dire  ,  dans  la  nature  même.  Aufïî  voyons-nous  que 
tout  le  monde  comence  par  des  Monarchies ,  6c  que  pref- 
que  tout  le  monde  s'y  eft  confervé  ,  comme  dans  l'état  *^'^5"'"*^ 
le  plus  naturel  Comme  ce  gouvernement  eft  le  plus  na-  récTc^racril 
turel,  il  eft  par  confëquent  le  plus  durable, 6c  dès-là  tue&uBtc 
auin  le  plus  fort ,  par  l'union  qu'il  établit  parmi  les  hom- 
mes ,  âc  dont  l'éfet  nous  eft  marqué  par  ces  [Racoles  de 
l'Ecriture:  Au  comunàementàe  S^'û  tout  IfrÀtl  fortit  comme 
un  fèui  homme.  Il  eft  le  phis  opofë  à  la  divifion  ,  qui 
cft  le  mal  le  plus  eflèntiel  des  Etats  6c  la  caulè  la  plus  ccr-r 

£iij 


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Politianeti- 
iede  l'Ecri- 


vj  DISCOURS 

taine  de  leur  ruine.  *  Jamais  on  n'eft  plus  «ni  que  fou» 
un  feul  chef;  jamais  aufli  on  n'eft  plus  fort ,  parce  que 
tout  va  au  concours.  Les  armées ,  où  paroit  le  mieux  la 

Çuiflance  humaine  >  veulent  naturellement  un  lèul  chef. 
out  eft  en  péril  quand  le  comandement  eft  partagé. 
Mais  de  toutes  les  Monarchies,  la  meilleure  eft  lafuc- 
ceflive  &  héréditaire  ,  fur-tout  quand  elle  va  de  mâle  en 
mâle ,  8c  d'aîné  en  aîné.  C'eft  celle  que  Dieu  établit 
])armi  fon  peuple  j  après  l'avoir  fait  pafler  par  les  autres 
formes  de  gouvernement  >  pour  le  conduire  comme  par 
degrés  au  plus  parfait.  , 

Trois  ralfons  font  voir  que  ce  gouvernement  eft  le 
■  meilleur. 

'""""'■  La  première ,  c'eft  qu'il  eft  le  plus  naturel,  &  qu'il  fe" 
perpétue  de  lui-même.  Les  peuples  sVacoutument  d'eux- 
mêmes.  Point  de  cabales ,  point  de  brigues  pour  fe  faire 
un  Roi:  la  nature  y  a  pourvu  j  elle  en  a  fait  un;  li  mort, 
difons-nous ,  piijit  Ce  vif,  ^  le  Roi  ne  meurt  jumitis.  Le  gou- 
vernement cfl  le  meilleur ,  qui  eft  le  plus  opofé  à  l'Anar- 
chie, le  pire  de  tous  les  Etats,  puilqu'elle  eft  toujours 
acompagnée  de  mille  defordres.  L'Ecriture,  en  raportant 
l'exemple  duLevite  ,qui  viola  ce  qu'il  y  a  de  plus  faint, 
Juges  nous  en  done  la  raifon  :  c'eft ,  dit-elle ,  qu'en  ce  tems-là 
XVII.  t.  il  n'y  avoit  point  de  Roi  en  Ifrael ,  &  que  chacun  fài- 
ibit  ce  qu'il  trouvoit  à  propos. 

La  féconde  raifon  qui  favorifc  ce  gouvernement,  eft 
que  c'eft  celui  qui  interclTe  le  plus  à  la  confervation  de 
l'Etat,  les  PuilTances  qui  le  conduifent.  Le  Prince  qui  tra- 
vaille pour  fon  Etat,  travaille  pour  fes  enfans.  L'amour 
qu'il  a  pour  fon  Royaume ,  confondu  avec  celui  qu'il  a 

Sour  fa  famille  ,  lui  devient  naturel.  Il  eft  naturellemeiu 
oiue  de  ne  montrer  au  Prince  d'autre  fucceffeur  que  fon 
fils  ;  c'eft-à-dire ,  un  aiitre  lui-même ,  ou  ce  qu'il  a  de  plus 
proche.  Alors  il  voit  fans  envie  paffer  fon  Royaume  en 
d'autres  mains  ;  il  ne  faut  pas  craindre  ici  les  defordres 
«aufés  dans  un  Etat  par  le  chagrin  d'un  Prince ,  ou  d'un 
Magiftrat ,  qui  fe  fâche  de  travailler  pour  fon  fucceffeur. 
La  troifiéme  raifon  eft  tirée  de  la  dignité  des  Maifons 


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V 

PRE'ZIMINAIRE^  '  v§ 

«i  lès  Royaumes  font  héréditaires.  C'a  été  feu  four  vous ,      Paralip. 
mSeig»e»T,  dit  David  j  ie  me  faire  Roi,  vous  avez,  établi  ma      XVII. 
Afai/ôff  à  revenir  ^  vous  m'avez,  rendu  iUufire  au-deff'ifs  de       *7  »  '8. 
Sous  Uj  hommes.     Cette  dignité  de  la  mai/on    de  David 
s^augmencoit  à  merure  qu'on  y  voyoit  naître  les  Rois.. 
Qu^  vénération  y  quel  amour  n'ont  pas  tes  François 
^ur  cette  augafleMaiTon^qui  les  gouverne  depuis  près 
de  huit  fiéclcs  fans  interruption  ?  C'eft  ainfi  que  les  peu- 
ples s'atachent  aux  Maifons  Royales.  La  jabufîe  qu'on- 
a  naturellement  contre  ceux  qu'on  voit  aundeiTus  de  foi  >    . 
iè  tourne  ici  en  amour  6c  en  refpeéL  Les  Grands  mêmes 
obéiflènt  fans  répugnance  à  une  Maifon  qu'on  a  tou- 
jours vûë  maîtreue  ,  &  à  laquelle  on  fait  que  nulle  au- 
tre maifon  ne  peut  jamais  être  égalée.- 

C'eft  un.  autre  avantage  d'exclure  \es  femmes  de  la. 
iucceilîon.  Le  Peuple  de  Dieu  n'y  admetoit  point  le 
ièxe ,  qui  efl  fait  pour  obéir.-  La  dignité  des  Maifons 
régnantes  ne  paroiiïbit  pas  aficz  Ibutenuë  en  la  perfone 
d'une  femme  >  qui  après  tout-  étoit  obligée  de  fe  doner 
à  elle-même  un  maître  en  iemariann  Dieu  dit  à  Eve,. 
6c  en  elle,  à  toutes  les  femmes  :  Tu  feras  feus  la  puifanee 
de  Phomme  à'  '^  ^  eomandera.  Où  les  filles  fuccedcnt  y  le» 
I^yaumeft  ne  forcent  pas  feulement  des  Maifons  régnant 
tes  )  mais  do  la  nation.-  Or  il  eft  bien  plus  convenable, 
que  le  chef  d'un  Etat  ne  lui  iôit  point  étranger.^  C'eft 
pourquoi  Moife  avoit  établi  cette  loi  Vous  ne»9urez,fas 
étiAUr  fur  vous  un  Roi  d'it»e  autrt  nation  ,mais  ii  faut  ^u'il 
Jcit  votre  frère.  * 

Gomme  toute  puiflânce  vient  de  Dieu ,  Se  qu'il  n'y       Ecef. 
en  a  aucune  qui  nefoit  de  lui>  (c'eft  Dieu  >  die  PÊcriture,       XYir. 
qui  done  àchaque  peujJe  fon  Gouverneur)  il  faut  que      H>  »J' 
toute  ame  foit  foumilc  aux  Puiilànces  lîipérieures  ;  leur     . 
réfifter  ,  c'eft  réfifter  à  l'ordre  de  Dieu ,  &  il  n'y  a ,  dit    ^''  ^'*  ^* 
&  Prophète  Roî,  que  les  hommes  fuperbes  &  violens>. 
oui  idvaa.  énemis  de  li^utorité. 

■it    Si  ftaraerimrotnscreaRKe^inJ  e]^;etit,  TiJdket ,  4e  VeÛia  confà»- 
«Éoce  omnium    finitûnanuA  gefltium  ,  I  giuuKate.  Dtmttnh  t?. 


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viij  DISCOURS 

La  perfonc  des  Rois  eft  facrée  i  &  par  PonAion  &  par 
leur  charge ,  comme  étans  les  repreierftans  de  la  Divine 
Majellé.  L'Écriture  les  apellc  Chip  &c  les  OJjits  du  Sei- 
gneur.    J'ai  dit  »  vous  êtes  dû  Dieux  ,    <^  vcus   êtes    tous 
rc.  Lxxxr.   f„^^„s  du  Tris -haut.     C'eft  Dieu  même  que  David  làic 
**  parler  ainfi.  Il  y  a  donc  <juelque  cholè  de  religieux  danj 

te  refpcél:  qu'on  rend  aux  Princes.   Le  iervice  de  Dieu  > 
&  le  refpcél  qu'on  a  pour  les  Rois  ,  font  chofes  unies. . 
S.  Piètre  S.  Pierre  met  cnfcmble  ces  deux  devoirs  ,  Cntignex.  Dieu^ 
l\.  ij.  14-  honorez,  k  Roi  ;  &  S,  Paul  recomande  de  prier  pour  les  Rois 
6c  pour  les  perfoncs  conlUtuées  en  dignité.    , 

Dt  [utilité  des  Généslo^ieSi   ' 

Ce  n'eft  pas  une  vaine  curiofité ,  ni  une  nouvelle  in- 
vention que  de  rechercher  l'anciéneté  &  la  nobleflè  des 
Maifons  illuflres.  Les  mêmes  avantages ,  qui  rendent  l'é- 
tude de  l'Hiiloire  comme  néceffaire  a  ceux  que  leur  naïf- 
fance  ou  leurs  talens  deflinenc  aux  grands  emplois  j  doi- 
vent &ire  recomander  celle  des  Généalogies.  On  ne  peut 
aquerir  une  conoiflance  exaétc  de  l'hiftoire ,  fi  l'on  n'en 
a  une  >  au  moins  des  Maifons  Souveraines  j  qui  ont  tant 
de  part  dans  le  gouvernement  des  Etats  »  &  par  confé- 
;  quent  dans  ces  grands  événemens ,  qui  font  l'objet  de 
l'Hiftoire.  Si  four  bien  entendre  VHifioire ,  dit  un  Hiftorien 
de  nos  jours  y  il  efi  rtécejfaire  de  /avoir ,  par  le  moj/en  de  la 
Rapin  GéogrAphie ,  les  lieux  oit  eSes  ont  été  faites ,  .^  far  la  Chrono- 
Thoiras.  Ugie ,  Us  tems  où  e/les  Jo/tt  artvées ,  il  n'ejlpas  moins  nécejfaire 
de  bien  eonoitre  ,  far  le  moyen  des  Généal^ies ,  Us  ferfones,  qui 
I4S  ont  faites ,  ou  qui  y  ont  eu  fart.  Cefi  mêmefoieuent  un  moyem 
de  tppoitre  les  caufes  des  aliiam. dont  l'Hiftoire  farle.  On- f  eut 
même  dire  .que  Us  Généalogies  ont  un  grand  avantage  fur  la 
chronologie  à"  fur  la  Geografbie . .  ..■*  jf'  ttinfijk  f  oint  fur  Us 
feeours  que  Us  Généalogies  feitvtftt  fournir  à  {Hyioire,  farte  que 
jeftifofi  i  qu'il  n'y  a  perfone  qfiit^eh  eonvsént. 

Aimi  voyons -nous  que  Mdïfç,  lé  plus  excellent  des 
Hiiloriens^a  reconule  raporc  dlbnâd  de  ces  deux  for- 
tes 


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; 

■     FRE'ZFMINATRE.  ix 

tes  de  conoiflànccs ,  &c  la  liaifon  étroite  qu'il  y  a  entre 
elles',  puifque  c'eft  de  fes  Livres  que  nous  tirons  les  Gé- 
néalogies aes  premiers  chefs  des  Nations,  Ainfi  l'on  peut 
dire  ,  que  comme  il  a  été  le  premier  des  Hiftoriens  ,  il 
cft.  aufli  le  premier  des  Généalogîftes.  Que  de  dificultés 
'  levées  dans  l'une  &c  dans  l'autre  de  ces  îiences  ,  ii  tous 
ceux  qui  iè  font  mêlés  d'en  traiter^avoient  été  auiïi  exaéls 
£c  aum  fidèles  queMoïfe. 

A  un  fufrage  fi  rçfpeétable ,  on  peut  joindre  celui  des 
Nations  les  plus  policées  ,  tels  que  furent  les  Hébreux  j 
les  Grecs  &c  les  Romains.  On  fait  avec  quelle  exactitude 
les  premiers  cqnfervoient  les  Généalogies  de  leurs  famil- 
les, &c  le  foin  que  prit  ËfHras  de  rétablir  celles  qui  avolent 
été  perdues  dans  la  ruine  de  Jerulàlem  ibus  Nabucodo* 
noibr ,  Se  nous  ne  pouvons  douter  du  cas  que  les  autres  fei- 
£>ient  de  cette  conoiflance ,  puifqu'iis  la  metoient  au  nom- 
bre des  fiences.  Et  quand  Horace  dit  à  fon  ami  Telephus  , 

QufiMum  difttt  ai  Inaebt , 
CoJthi  fro  fstrié  mn  timidm  mmi , 
Nmr»s  ,' ^  £<"*"  jE'xi- 

Ne  nous  aprent-û  pas  qu'elle  étoit  comptée  parmi  le» 
ç^ualitez  d'un  e/prit  cultivé. 

L'utilité  des  Généalogies  ne  fe  borne  pas  à  la  per- 
fection de  l'Hiftoire.  Elles  ont  encore  un  avantage  qui 
ièul  mérite  qu'on  les  étudie  avec  quelque  foin  ^e  parle 
du  fecours  qu'en  retire  la  Politique  pour  la  conoiflance  des 
intérêts  des  Princes  :  car  on  ne  peut  bien  conoîtrc  tous 
leurs  droits  &  toutes  leurs  prétentions  ,  fi  l'on  ne  conoît 
leurs  àliances ,  qui  font  le  principal  fondement  de  ces 
droits  &  de  ces  prétentions.  C'eft  par  cette  raifon  qu'un 
lavant  du  régne  d'Henri  II.  a  écrit  qu'il  étoit  dificUe de 
manier  les  araires  publiques  d'un  Etat ,  fi  l'on  n'avoit  la 
conoiflance  des  Généalogies  des  grandes  Maifons.  Loilèl 
dans  le  Dialogue  qu'il  a  compofe  des  Avocats  du  Parle- 
ment de  Paris  >  requiert  qu'un  Avocat  fâche  les  Généa- 
logies &c  les  îdiances.  de. nos  Rois,  Se  des  principales 
Alaifons  du  Royaume. 

Cette  étude  >  il  eft  vrai ,  a  fes  dificultez,  &  demande 
comme  celle  de  l'Hiftoire  ,  des  précautions ,  pour  éviter 
d'être  furphs  par  le  menfonge.   On  Cm  aflèz  »  pour  me 

b 


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; 

X  DISCOURS" 

fcrvir  des' termes  d*un  Savant  de  nos  jours ,  que  l'amour 
du  merveilleux ,  l'intérêt ,  la  vanité ,  font  comme  des  four- 
ces  ouvertes  d'oii  la  Fable  fe  répand ,  pour  ainfi  dire ,  à. 
grands  flots  dans  les  Annales  des  peuples  &  des  familles  ^ 
&  que  dans  cette  longue  éclipfe  que  foufrit  la  lumière 
lies  Letres ,  l'ignorance  enfanta  mille  foies  rêv.eries  liir, 
leur  origine.  On  a  vu  jufqu'au  comencement  du  dernier 
liécle  5  les  Généalogilleslivrés  à  ce  mauvais  goût  du  mer- 
veilleux ,  le  préférer  à  la  fimplieité  du  vrai,  ôc  renché- 
rir fur  la  licence  que  le  Prince  des  Poètes  Liriques  acordc 
aux  Peintres  &  aux  Poètes.  *  C'étoit  à  qui  oateroit  dé- 
plus haut ,  &  à  qui  feroit  le  plus  ingénieux  en  fiéïiions; 
Romane  fques.  Il  fembloit  à  la  manière  dont  ils  prodi- 

fuoient  le  fang  des  Rois  ôc  des  Hcros ,  qu'ils  en  avoient 
es  refervoirs  pour  le  faire  couler  dans  les  veines  de 
ceux  qu'il  leur  plaifoit ,  fouvent  même  pour  honorer  une 
famille^  il  en  coûtoit  i'honeur  à  quelque  fille  de  Roi  ou* 
d'Empereur  pour  fondementd'une  iàuflè  origine. 

Il  n'eft  pas  étonant  que  la  crédule  vanité, toujours  d'in- 
«elligence  avec  le  menfonge  qui  la  flate  ,  réalile  tous  fe^ 
phantômes  ,  fe  croyant  fort  parée  du  nom  5c  de  U  no- 
blcfîe  d*uh  Héros  emprunté.  Mais  je  fuis  furpris  que  dans 
un  iiécle  éclairé  y  tel  qu'eft  le  nôtre  ,  où  l'on  ne  peut  mé- 
riter les  fufrages  du  public  ,  que  par  un  amour  inviolable 
de  la  fimple  vérité ,  il  fe  foit  encore  trouvé  de  ces  flateur»^ 
mercenaires ,  dont  la  plume  vénale  ait  entrepris  de  lui  eu 
impofer, 

Z'w»  /ûwif  i ordinaire ,  dit  un  Moderne  ,  iims  deux  firtet 
B^ile^  £exch  à  l'égard  de  ceux  fue  la  Providence  peujfe  fart  Mu-delà  de 
Uur  ctadifio» ,  tes  uns  fardes ^mcaUgies  fabuleuies ,  leur  trocu" 
tetpt  des  ancêtres  de  la  premiers  faalité  ;.  Us  autres  les  rahaijfeat» 
un  état  encore  f  lus  vil  fue  le  véritahU  ,foit  fpurfroeurer  à  la  mé' 
difanee  é"  /tîtnvie  quelque  dédomagement,  foit  pour  faire  trou* 
ver  f  fus  merveilleux  é"  fins  propre  aux  exclamations  lagrandiffe^ 
mmtde  leur  fortune.  Il  feut  être  également  en  garde  &  con- 
tre la  flaterie  des  uns  &  contre  la  malignité  des  autres  ,  6c 
Êu'-tout  contre  certains  ouvragesde l'impofture,  tel  que 

*   PiAoribus  atque  Poctîs , 
Q^<Oiket  asdeit^  fempes  fan  x^tue  potcftif;  ' 


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PRE'ZIMINJTRE.  3q 

-celui  a  qui  parut  U  y  a  une  vingtaine  d'années ,  8c  dont     *  Mémoire 
l'Auteur,  aufli  ignorant  que  téméraire,  ofa  débiter  les  ^'"'"'^"=*- 
-calomnies  les  plus  groHleres, contre  un  des  plus  relIpeéVa- 
bles  Corps  de  l'Etat ,  avec  d'autant  plus  de  hardieilè  &c 
-d'imprudence  ,  qu'il  étoit  ignoré.  , 

Si  dans  les  Généalogies ,  comme  dans  l'Hifioire ,  le 
faux  eft  mêlé  avec  le  vrai ,  il  eft  des  marques  pour  le 
•démêler  j  car  quelque  grand  que  foit  le  nombre  des  Gé- 
néalogiiles  peu  fidèles ,  il  faut  convenir  ,  qu'il  y  en  a  eu 
-dans  tous  les  teras,  qui  fe  font  garantis  de  la  contagion 
générale.  Les  Savans  ,  fur-tout  du  dernier  ûécle,  qui  le 
iont  apliqués  à  l'étude  de  l'Hidoire  Ôc  des  Généalogies , 
les  ont  dégagées  de  ce  qui  pouroit  les  rendre  iliipeélies. 
Ils  ont  porte  le  flambeau  d'une  févére  critique  dans  les 
annales  des  peuples  &c  des  familles  pour  y  démêler  ce 
qu'elles  renferment  de  douteux  ou  de  faux  ;  &  c*eft  à  la 
laveur  de  cette  lumière  que  nous  pouvons  diftinguer  le 
certain  du  probable  ,  le  probable  de  l'incertain ,  &c  l'in- 
certain du  faux. 

iir. 

Vft  pU»  de  cet  Ouvrage, 

Parmi  un  grand  nombre  d'Ouvrages ,  qui  ont  été  faits 
fur  cette  matière,  celui  de  M.Hubner  a  eu  une  aprobatioû 
prefque  univerfelle  des  Nations  étrangères ,  par  la  netteté 
&  par  l'utilité  de  fà  méthode.  Il  a  fuivi  celle  que  pratiquent 
les  Géographes ,  qui  eft  d'expofcr  les  Généalogies  dans  des 
Cartes  ou  Tables  Généalogiques ,  &  il  ne  pouvoit  en  choi- 
fir  une  plus  convenable  :  car  comme  les  Cartes  Géographi- 
ques en  repréfentant  aux  yeux  l'étendue  des  Pais  &  leur  fi- 
tuation ,  font  que  ^imagination  s'en  forme  aifément  une 
idée  dtftin(5le  ,  6c  que  l'efprit  y  trouve  tout  l'art  &  tout  le 
iêcours  d'une  mémoire  locale  ;  ainfi  les  Tables  Généalogi- 
ques nous  repré£entant,  comme  dans  un  tableau ,  une  Race 
ou  une  FamiUe  entière ,  nous  font  voir  d'un  coup  d'oeil  la 
fuite  des  perfoncs  qui  la  compofent,  &  nous  font  diftinguer 
tellement  la  difércnce  &  la  proximité  des  degrés,  avec 
l'ordre  des  fucccflions ,  ce  qu'il  feroit  dificile  de  démêler 
iàns  le  écours  de  ces  Tables  j  ce  qui  a  fait  dire  à  un  là- 


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y 

mj  DISCOURS 

Bailc.  vant  Cririque  ,   qu'f»  matière  de  Géométrie  les  fguret  ne 
font  guère  s  flus  néceffaires  que»  matière  de  Généatorie. 

Le  fuccès  qu'a  eu  l'Ouvrage  de  M.  Hubner ,  Sont  il  s'eft 
fàif  quantité  d'éditions  en  très-peu  d'années,  &  en  diverfes 
Langues,  me  l'^feit  juger  digne  de  paroître  dans  la  nôtre. 
Je  ne  me  fuis  pas  contenté  de  le  traduire  de  l'Allemand ,  je 
Pai  examiné  avec  une  févére  critique ,  &  je  me  flate  que 
mes  recherches  n'ont  pas  été  inutiles.  J'y  ai  trouvé ,  je  le 
dis  fans  vouloir  rien  diminuer  delà  réputation  de  l'Autcurj 
ni  des  éloges  qui  font  dûs  à  l'on  travail  ;  j'y  ai  trouvé ,dis-jc, 
beaucoup  de  feutes  Se  quantité  d'omiftions  eonfidérables , 
non  feulement  pour  ce  qui  regarde  l'Hiftoire  prophane  an- 
ciene ,  mais  encore  les  Maifons  Souveraines ,  fur-tout  celles 
qui  font  étrangères  à  l'Allemagne.  Il  n'a  fait ,  pour  ainli 
dire ,  que  les  clquicér  :  &  afin  d'y  fupléer ,  j'ai  été  obligé  de 
puifer  dans  d'autres  fources  ;  j'ai  confulté  entr'autres  Rei- 
nerus-Reineccius,  ReufnerusJfm-HoflEi  Rittershufms,Gui- 
chenon,  ButKens ,  Sanfovino ,  Du  Cange ,  Sainte  Marrhe> 
&  autres  Auteurs  de  réputation ,  fur  lefquels  j'ai  formé  mes 
Tables ,  Se  en  ai  fiiit  un  Recueil  d'environ  mille  ,  qui  aura 
au  moins  cet  avantage  d'être  le  plus  étendu  de  ceux  qui 
ont  paru  en  ce  genre. 

Je  ne  me  fuis  pas  borné  à  ce  travail.  De  fimples  Tables 
Généalogiques  m'ont  paru  des  {queletes,ou  tout  au  plus 
des  corps ,  où  l'on  ne  voit  pour  ainfi  dire  qu'une  peau  fé- 
che  avec  des  nerfe.  J'ai  cru  qu*il  faloit  les  nourir  par  l'Hif- 
toire ;  en  forte  que  fè  prêtant  unfecours  mutuel ,  l'HiUoire 
fut  le  comentaire  des  Tables ,  &c  les  Tables  un  ornement 
auxiliaire  à  l'Hiftoire ,  qui  fans  elles  n'eft  qu'un  beau  vifa- 

fe  auquel  il  manque  un  œil  Ainû  j'ai  joint  fur  chacune 
es Explications,&:  des  Remarques  Hilloriquesôc  Chrono- 
logiques ,  dans  le(quelles  j'ai  tâché  de  doner  une  conoif- 
Tance  exaûe ,  quoique  fuccinie  ,  de  l'établiffirment  &  de 
là  durée  des  Empires  &  diférens  Etats  du  Monde ,  de  l'ori- 
gine &  des  progrès  des  Maifons  Souveraines ,  de  leurs  al- 
liances ,  prérogaiives ,  droits ,  &  prétentions  :  de  forte  que 
l'on  trouvera  dans  ce  Recueil ,  &  un  Abrégé  de  l'Hif- 
toire Univerfelle  j  &  un  corps  d£  GénéaJogics  des  Mal- 


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TRE'  LIMINAIRE.  xiij 

fons  Souveraines ,  6c  autres  Familles  illuftrcs  ,  que  j^aî 
crû  devoir  y  inférer ,  Abrégé  qui  peut  tenir  lieu  d'une 
infinité  d'autres  Volumes  composes  fur  cette  matière 
en  toutes  fortes  de  Langues.  C'elt  au  moins  ce  qui  peut 
fufire  à  deux  forteà  de  perfones ,  à  quoi  fe  reduifent 
cous  les  Le(5leurs.  Les  uns  y  qui  favent  déjà  ,  fie  qui  n'ont 
befoin  que  de  rapeller  ce  qu'ds  ont  déjà  lu  dans  les  (our- 
ces.  Les  autres ,  qui  ne  favent  pas  encore ,  Ôc  qui  pour  le 
mètre  au  fait  de  l'Hiftoire  >  ont  befoin  qu'on  la  leur  pro- 
pofe  d'une  manière  (impie  j  claire  Se  agréable. 

J'ai  tiré  encore  un  avantage  des  Cartes  Généalogiques: 
c'eft  qu'étant  parleur  moyen  dégagé  de  la  fujétion  de  feire 
à  chaque  génération,  un  détail  louvent  ennuyeux  de  per- 
fones ,  qui  la  plûpan  n'ont  fervi  ^u'à  ùxct  nombre  j  le 
ilile  des  remarques  en  eft  plus  lié  Se  plus  hiftorique. 

J'ai  pris  pour  guide  dans  la  Chronologie  anciéne  y  le 
ikvant  Uflerius ,  dont  le  fiftêmeeft  le  plus  généralement 
fuivi ,  Se  fuivant  lequel  la  naiffance  du  Muveur  tombe  l'an 
du  monde  4000,  &c  4004  avant  l'Ere  vulgaire  ,  qui  e(l 
notre  façon  de  compter.  Si  l'on  veut  /avoir  les  années 
avant  J.  C.  il  &ut  Ibuilraire  de  l'an  4000  les  années  du 
monde ,  par  exemple ,  je  veux  favoir  combien  d'années 
avant  J.  C  ariva  la  prife  de  Troye  >  qui  fut  l'an  du  monde 
2820,  je  fouftrait  ce  dernier  nombre  de  celui  de  4000, 
6c  je  trouve  1180  avant  la  naiffance  de  J.  C.  ôc  1184 
avant  l'Ere  vulgaire. 

L'Ere  vulgaire  ou  l'Ere  Chréticne  fert  à  compter  les 
années  depuis  J.C.  Celui  qui  en  eÛ  l'Auteur  ell  Denis 
le  Petit,  qui  par  relpeA  pour  la  naiflànce  duSauveur  y  fut 
d'avis  vers  le  comencement  du  VI.  liécle ,  que  les  Chré- 
tiens començaflènt  de  compter  leurs  années  a  la  venue  du 
Mcffie.  Ce  dcffein  fut  aprouvé  ôc  fuivi.  C'eft  de-là  que 
¥oti  fe  îert  encore  aujourd'hui  de  cette  formule  de  parler 
/*d»  iegraee  ,  i»»  de  aotrejAlut*  ta»  de  Jejus-Chrijt. 

Il  eït  bon  de  remarquer  que  l'an  de  la  naiffance  da 
Sauveur  ne  précède  pas  immédiatement  l'an  de  PErc  vul- 
^ire  ,  comme  la  plupart  des  Chronologiftcs  l'ont  crû. 
Car  le  tcnos ,  qui  perfcftionc  les  Arts  &  les  Siences ,  a 
ajoiké  de  laouvelles  lumières  à  la  Chronologie ,  ôc  il  cft^ 

biij 


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7 

xiv  DISCOURS 

aujourd'hui  conAant  que  l'Ere  vulgaire  »  ou  Ere  Chré- 
tiene  ,  telle  que  Denis  le  Petit  l'a  donée ,  ôc  que  l'on  a 
fuivie  depuis  lui  jufqu'à  prêtent  5  eu  trop  courte  de  quatre 
ans.  Elle  ne  comence  que  l'an  4004  du  monde ,  ôc  la  naif- 
fance  du  Sauveur  tombe  l'an  4000.  Pour  remédier  à  l'er- 
reur de  Denis  le  Petit ,  il  faudrait  cette  année  1 7  3  <5.  com- 
pter quatre  ans  davantage  ;  c'ell-à-dire ,  1 740.  On  voir 
par-là  que  pour  fuputer  les  années  du  monde  jufqu'à  pré- 
îènt,  on  doit  ajouter  l'année  courante  ,  non  avec  4000. 
mais-avec  4004.  Ainfii  cette  année  iyi6.  eil  l'an  depuis 
J.  C,  1740. 6c  du  monde  5740.  Cependant  pour  éviter  les 
cmbaras  dans  l'Hiftoire  on  eft  obligé  de  fe  conformer  à 
l'ufage  ordinaire  de  compter  les  années  depuis  J,  C.  en 
évitant  néanmoins  de  dire^ar  exemple^  cette  année  1 7  j  6> 
depuis  la  naiflance  de  J,  C.  car  cela  Jèroit  feux ,  mais  on 
doit  dire  de  l'Ere  vulgaire  1  yî6.  &  alors  tout  eft  bien. 

Ces  Tables  Généalogiques  font  divifées  par  diveriès  li- 
gnes horizontales ,  marquées  des  chifres  i ,  2  j  3  »  4.  Sur  la 
iïremiere  ligne  eft  écrit  le  nom  de  celui  que  je  prends  pour 
a  fouche  comune.  Ainfi  tous  ceux  qui  font  écrits  fur  une 
même  ligne  horizontale  t  font  à  une  même  diftance»  &  au 
même  degré  de  cette  fouche  comune.  Par  là  on  peut  voir 
d'un  coup  d'oeil  le  nombre  des  générations  depuis  cette 
Touche  comune  6c  les  degrés  de  parenté  entre  Tes  décen- 
dans. 

J'ai  obfervé  de  placer  touîours  les  cnfens  lèlon  l'ordre  de 
leur  naiflance ,  en  tirant  de  la  gauche  à  la  droite  ,  fuivant 
notre  manière  de  lire  ;  en  forte  que  celui  qui  eft  à  gauche 
eft  l'aîné  de  celui  qui  eft  à  droite.  Cette  méthode  eft  d'un 

grand  fecours  pour  feire  diftingucr  d'un  coup  d'oeil  les 
ranches  aînées  des  cadettes  félon  l'ordre  de  chacune.  . 
Cet  ordre  eft  invariable,  par  rapon  aux  mâles  cntr*eux^ 
auxfemmes  entr'ellcs  :  mais  il  n'a  pas  été  poi&blede  l'obfcr-- 
ver ,  par  rapon  à  tous  les  enfens  pris  enicrable , hommes 
16e  femmes  ;  c'eft-à-dire ,  qu'il  ne  s'enfuit  pas  de  ce  qu'une 
femme  eft  placée  à  la  gauche  d'un  de  les  irercs ,  qu'elle  foit 
née  avant  lui.  La  raifon  en  eft,qu'il  a  été  néceffiiire  de  rem- 
plir les  efpaces  vuidâs ,  ikns  quoi  il  auroit  fahx-  s'étendre 
4xop  vers  la  droite  j  ce  qui  uiroit  doné  un  trop  grand  et- 


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PRE'LIMÏNAIRE^  xv 

paccj  &  auroit  rendu  ces  Généalogies  peu  propres  à  être 
liiifcs  dans  un  Livre  dont  la  longueur  eft  bornée  :  Mais  on 
peut  compter  qu'un  frère  mis  à  la  gauche  de  fon  frère  étoit 
Ibn^é  ,  &c  qu'une  fœur  placée  a  la  gauche  de  fa  fœurj 
étoit  fon  aînée. 

.  J'ai  encore  obicrvé  de  placer  fous  les  cnfans  d'un  mê- 
me Prince  précifément  au-dellbus  de  leurperej  en  forte  que 
kur  pcre  ocupc  dans  la  ligne  qui  eft  au  deflits  le  milieu  entre 
tous  fes  cnfans.  Par  là  l'ai  évité  l'embaras  qui  fe  trouve 
dans  la  plupart  des  Généalogies ,  où  cet  ordre  n'étant  pas 
oblêrye  >  les  yeux  font  obligés  de  parcourir  de  longues  li- 
gnes pour  chercher  leurs  pères  ou  les  enfans,  ce  qui  fatigue 
ks  yeux  Se  l'eiprit ,  Ôc  caufe  beaucoup  de  coafution  dan» 
les  Généalogies  ;  parce  que  les  diférentcs  branches  n'y^ 
Conx  pas  aHèz  dtllÛKftes  j  &  ne  marquent  pas  allez  claire-- 
ment  l'ordre  de  la  fucceffion. 

Le  nom  des  hommes  eft  en  capitafe  y  celui  des  filles  en 
petite  Italique ,  auiïi-bien  que  celui  des  bâtards  ije  n'ai 
pas  toujours  marqué  exaétemenc  ceux-ci  dans  les  Tables  >^ 
mais  lorfqu'ils  ont  fait  fouche ,  je  ne  les  ai  pas  omis ,  &  alors- 
ils  fe  trouvent  en  capitale  Italique  j  les  autres  Ce  trouvencr 
inentionés  dans  le  dilcours  qui  acompagne  lesTables. 

J'ai  obfervé  de  mette  devanc  chsicuii  des  Kois  &  Souverains  ,  en 
Jeaans  de  la  ligne  un  chifire  Romain,  qui  marque  l'ordre  de  la  fuccef* 
fion  ,  &  pai  le  moyen  duquel  on  peac  voir  en  quel  rang  chacun  d'eux 
a  fuccedé..  Cela  eft  abfoIumenE  nccelTaire  pour  la  fucceilîon  du  tcânc 
cil  l'ordre  des  branches  n'a  pas  louiours  été  obfervé. 

Le  chifre  Arabe  i ,  i .  j,  qui  fe  trouve  quelquefois  devant  les 
noms  ,  marque  les'  difétens  lits  donc  les  enfans  font  Cottis ,  le  chifre 
ne  fe  trouve  pas  répété  devant  chacun  ^  je  l'ai  mis  feulement  devant 
Taîné  de  chaque  lit. 

Une  des  principales  cliofes  qui  peuvent  rendre  les  Généalogies- 
claires  &  utiles ,  c'eft  de  ne  les  charger  d'écritures  que  Je  moins  qu'il' 
«ft  poflibte.  C'eft  ce  qui  nx'a  obligé  de  me  fervir  de  quelque  abré- 
TÎarion  que  l'on  comprendra  facilement. 

J'ai  d'abord  mis  la  naitlance  ,  puis  ta  mort  de  chaque  perfone; 
enluite  l'ai  marqué  les  aliances ,  ayant  obfervé  de  mecre  en  petites- 
capitales  le  nom  de  la  Mâifon  >  afin  qu'on  la  pûcctiftinguer  plus  faci- 
lement, j'ai  tottlouts  marqué  le  nom  du  pcie  des  femmes  ,  mais  je 
o'aî  mis  celui  de  leurs  mères ,  que  torfque  ces  femmes  éioient  d'une 
Maifonou  famille,dontlaGéAealo^ien'enctoit  point  dans  le  cotps- 
àc  cet  Ouvrage. 


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7 


TABLE    DES    CHAPITRES. 


LIVRE    I. 


Hapitre  I,  D«  anciens  Pa- 


triarches ,  Juges  ,  Rois  ,  8c 
Pontifes  du  Peuple  oe  Dieu,  pag.  i 
Ch  AP.II.  Des  Affiriens  &  des  Cal- 

déens ,  yS 

Chap.  III.  DesKois  de  Catie ,  56 
Chap.  IV.  Des  Rois  de  Lidie,  lOi 
Chap.  V.  DesRoisdeTroye,  iio 
Chaî.VI.  DesRoisdel'hcnicie, 

de  Sidon  &  de  Tyr ,  117 

Ch.VII.  Des  Rois  des  Medes,U7 
Ch.  VIII.  Des  Rois  de  Perfe,  134 
Chap.  IX.  DesRoisdeSirie^ijj 
Ch.  X.  Des  Rois  de  Biihinie ,  174. 
Chap.  XI.     Des  Rois  de  Perga- 

me,  iSi 

Chap.  XII.  Des  Rois  de  Cappa. 

doce ,  jS7 

Ch.  XIII.  Des  Rois  du  Pont ,  iç)$ 
Chap.  XIV.     Des  Rois  du  Bof- 

phore  Cimmerien,  xjj 

Ch.  XV.  Des  Rois  d'Arménie, m, 
Çhap.XVI.  Des  Rois  de  Ja  Bac- 

tciane,  .  ijg 

Chap.  XVII.    Des  Rois  des  Par- 

thes ,  i^o 

tIVRE    ÏI- 

Chap.  I.    Des  anciens  Roii  d'E- 

gipie ,  ijo 

Chap.  II.  Des  Rois  d'Egiptediis 

Ptolomées ,  igj 

Chap.III.  Des  Rois  deCïrene.joj 
Chap.  IV.  Des  Rois  deNumidie 

$c  de  Mauritanie  ,  jo^ 

LIVRE    iir. 

De  la  Grèce, 

Chap.  ).  Dçs  Rois  de  Sicione^jjâ 


Chap.  II.  Des  Rois  d'Argos,  nf 
Chap.  III.  Des  Rois  deMicenes  , 

Chap.  IV.  Des  Rois  deTheffaiie. 

î«9 

Chap.  V.  Des  Rois  d'Athènes  & 

de  ceux  de  Megate,  3$» 

Chap.  VI.  Des  Rois  de  Thebcs 

en  Béotie,  418 

Chap.  Vil.    Des  Rois  d'Orcho. 

mené ,  4ji 

Chap.  VIII.  Des  Rois  de  Corin- 

the  ,  4,7 

Chap.  IX.  Des  Rois  d'Arcadie , 

Chap.  X.  Des  Rois  de  Lacidé- 

mone,  4jj 

Chap.  XI.  Des  Rois  de  Meffenie , 

Chap.  XII.  Des  Rois  d'Elide  & 
d'Etolie,  490 

Chap.  XIII.  Des  Rois  d'Epire  , 
49S 

Chap.  XIV.  Des  Roi;  de  Macé- 
doine ,  ji^ 

Chap.  XV.  DesRois  d'Ithaque  , 

Çhaf.XVI.  Des  Rois  de  Crète, 

57Ï 
tIVRE    IV. 

Des  Romains. 

Chap.  I.  Des  Rois  da  Latium, 

587 
Chap.  II.    Des  Rois  de  Rome  , 

Chap.III.  Des  Empereurs  Ro. 
mains  ,  depuis  luIç-Cefar  juf- 
<ju'à  Conftantip,  6i,j 

GENEALOGIES 


,v  Google 


GÉNÉALOGIES 

HISTORIQUES. 

LIVRE    PREMIER. 

*>♦♦♦♦♦♦■»*♦«■»♦♦♦♦*»»*»*♦♦♦♦♦♦♦«**♦♦•»«♦« 

CHAPITRE    PREMIER. 

Des  itnciens  Fatrianhes ,  Juges  ,  Rois  é'  Pontifes 
du  PeufU  M  I>ien, 

ENTENS  par  \c  ftufk  it  Dii»,  1»  Paiuih  / 
Slationdesi/^*«»;t,des^#ir/(«/,oudcs    *="*■'■ 
Juifii  enfin  X'EgUft  ■vifiik  de  l'Ancien 
reftament,<jui  a  comencé  par  Adam, 
::;e  Peuple  cîl  apellé  Hrinux ,  du  nom 
i'Hibir,  un  des  ayeux  d'Abraham  ;  If- 

- 'Mlius.d'Ifr/tel,  furnom  donné  kJseoK 

Chef  des  douze  Tribus  iScJuifda  nom  dejud*,  la  plus 
conilderable  des  douze  Tribus ,  qui  fit  un  Royaume  parr 
.ticulier  j  6c  qui  feule  fubfiila  en  Corps  de  Républiqup 

■  après  le  retour  de  la  captivité  de  Babylone.  Çe.nefutquç 
-depuis  ce  retour  que  l'on  dona  le  nom  de  Judée  au  pais  j 
&  celui  de  J^«//à  toute  laNation;  nation  privilégiée,  gui, 
préférablement  à  tous  les  Peuples  de  la  terre ,  porta  le 
nom  de  Peuple  de  Dieu. 

■  D  cft  ytajqUe  dans  le  tems que  ks  autresPeuples  & 

A 


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/ 

2  GENEALOGIES 

"  formoient  avec  éclat  &  comptoient  déia  plufïeurs  Roij  y 
les  Hébreux  n'avoîent  encore  que  de  très^foibles  co- 
mencemens ,  &  étoient  même  dans  l'opreflion  ;  on  ne 
peut  cependant  difconvenir  que  cette  Nation  ne  fiit  la 
plus  noble  &  la  plus  illuftre  des  Nations ,  tant  par  fa 
aeftination  à  perpétuer  le  culte  du  vrai  Dieu ,  &:  à  do- 
ner  au  monde  un  Sauveur ,  que  par  fon  antiquité  &  fou 
origine ,  pouvant  feule  remonter ,  par  une  fuite  non-  in- 
terrompue de  «hefs  &  de  condu^iurs ,  jufqi^à.  la  nail^ 
fance  au  monde  y  avantage  qui ,  joint  aux  caca<5fceres  de 
vérité  fie  drauseoticicé  particaliere  k  fon  faiftotro»  lui 
alTure  le  prcmkrr  rang  fur  toutes  les  hiftoîjïs  des  antres 
peuples  ;  d'autant  plus  que  celles-ci  empruntent  de  la 

{>remiere)  ce  qu'elles  ont  de  Inmiere  de  de  certitude  dans^ 
es  premiers  uécles  depuîsieDélugc.. 

Les  premiers  Chefs  des  Hébreux  comis  ibos  le  nom 
de  Patriarchéf  ,T\e^  dfAvtmt  -pzs  être  confiderez  comme 
dcûa^s  Chpfs  de  Emilie,. nuis  comme  de  véritables 
Rois ,  puifqu'ils  en  ont  exercé  ,au  milieu  même  de  leur 
vie  (impie- &;  paftoralc  ,  vous  les  droits  Se  toutes  les  fonc- 
tions y  non-leulemcm:  dans  leur  Ëunille  ^  comme  en  étant 
les  juges  &  tégiflateui's  nez  ,  (  le  jugement  de  mort  que 
Juda  prononça  contre  fa  belle  fille  Thamar  ,  en  eft  une 
preuve  éclatante ,)  mais  encore  air  dehors,  pai:  des  trai- 
tez de  paix  ou  d'alliance  avec  iesftois  ôclesPeuples  voî- 
lîns.  yajoôterai  encore  une  raifon ,  qui  m*a  déterminé  à- 
-ràporter  ki  lesGénéalogies  des  anciens  Patriarches  ,  c'eft 
«uej^  cru^u'ilne  conviendroit  pas  de,  raportcr  ia  pofle- 
-Rté  ^un  Hercule ,  ou  d'un  Achille ,  fie  quels  font  les  fbn- 
^«eurs  desRoyauracs  d'Argoe  &  de  Troyc  j  &C  d'omee- 
«re  ceux  'que  Dieu  acHoffîs  pour  écre  les  jyremiers  chch 
4es  Nations  fie  les  conduéteurs  de  ion  Peuple.  Je  ne  m^é^ 
«odraipas  &»*€€«£  fûft<>ire,n^y  ayant  peribnne^ui  ne 
le  &(ïé  un-devcno'  de  ïa  lire  dans  les  fources  ,  je  n'y  poco- 
drai  4]tK  ce  qui  peut  conveiûr  à  mon.  deAèin-,  par  rapoïc 
«uxgei^^gies  >  fie-en  rï^<»ta-aî  ièdlenient  les  pm)àç&- 
les  4^oiques,potirxBelerykde  guide  dans  Mi^loiic  pfo- 
phane. 
j    B  nTy  a  poimtu^  Nation  plus  ftttacfaiéçi  t^étiide  «les 


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/ 

HrSTORIQUES.  Ui,.!.  j 

généalogies,  que  celle  des  Hébreux  >&  lesraifons  enpa-  p«th«». 
roiffent  trés-fimples.  Elle  étoit  entièrement  diftinguée  Se  '"  "" 
réparée  de  tous  les  peuples  Payent  Elle  étoit  divifée  en 
douze  Tribus ,  la  Terre  promile  étoit  partagée  en  douze 
Bordons  ,doitt  chaque  Tribu  en  poUcdoit  une.  Pour  con- 
Mrver  l'ordre  despofi[èfîlons>il  étoit  défendu  qu'imefille» 
gui  avoit  un  héritage  dans  la  Tribu  de  ion  pcrc  ,  fê  ma* 
riàt  dans  une  autre.  Les  Prêtres  ne  pouvaient  fr  tirer  que 
«te  la  Tribu  de  Levi.  Dans  les  mariages  il  iàlloit  éviter 
avec  foin  les  degtcz  de  proxinnté  d^ndus.  Dieu  avoit 
ptomis  à  la  Tribu  de  Juda  que  le  Meffie  naîtroit  d'elles 
Oeil  pour  CCS  railbns  que  chaque  famille  chez  les  Hé- 
breux gaidoit  chez  elle  fa  généalogie;  outre  cela  l'on 
«onfervoii  dans  le  Temple  une  matricule,  dans  laqueltc 
le  Prêtre  infcrivoit  les  en&ns  nouvellement  nez.  Je  ne 
m'engage  pas  néanmoins  à  donner  une  conoiflânce 
«xaifte  &  entière  des  Chefe  de  cette  République  ;  il  n'cft 
pas  de  mon  reObrt  de  démêler  tous  les  nœuds  Gordiens 
dont  elle  eil  embarrailée.  D'ailleurs  je  ne  crois  pas  qu'il 
foit  poffible  de  remplacer  fous  les  monumens  que  les  mal- 
heurs arrivez  à  cène  Nation  ont  dérobé  à  notre  conoiC- 
^nce.  Car  pendant  la  terrible  déiblation  arrivée  fous  Na- 
bueodonofor ,  le  Temple  fut  détruit ,  les  archives  fe  pei- 
dirent,  les  Tribus  captives  furent  con&ndues,  &  qnoi- 
<ju'Efdras  au  retour  de  la  captivité  ,  eût  dreffé  un  nou- 
veau Regiftre  GénéalogiiKie ,  il  ne  pouvoit  guetes  apro)- 
cherde  Pcxaékitude  de  celui  qui  fubàdoit  avant  ce  tems 
malheureux.  De  plus,  le  Roi  Hérode  fit  brûler  tous  les 
Regiftrcs  qui  fc  trouvèrent  dans  le  Temple  ,  pour  ôter  , 
à  ce  qu'on  peut  préfumer,  aux  décendans  du  Roi  David 
les  moyens  de  prouver  le  ^oit  légitime,  qu'ils  pouvoknt 
avoir  a  ta  fucceffionde  la  courone.  B  eft  vrai  que  ks 
Juifs  ne  laUferentpasdeconferver  quekjucs  documens  «fe 
leurs  généalogies ,  &c  fiir-tont  de  celles  de  bTiibu  de  Juda; 
-  nais  enfin  tout  a  été  confondu  après  la  dernière  dellrno- 
ûon  de  Jerulâlem  par  les  Romains.  Depuis  ce  icms-là  Itts 
Jai&  fe  fotu  doné  bien  des  peines,  pour  mettre  quelque 
ordre  dans  leurs  généalogies,  mais  c'a  toujours  é«é  en  vais: 
toutes  learKiïchcrches  s'ont  pcoduit<{ue  des  centratletsz 

Aij 


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4  GENEALO  GIES 

p  *  T  R I A  fc-  &  des  fujets  de  difputes  entr'eux  ;  &  jufqu'à  ce  jour ,  les- 
"  "  '  *^-  Chi-étiens  leur  reprochent  avec  raifon ,  qu'ils  ne  îauroient 
plus  diilingucr  parmi  eux ,  la  famille  dans  laquelle  leur 
Aieilie  à  venir  doit  prendre  naiilancc.  Il  eft  encore  à  re- 
marquer qu'au  coniencement  de  i'Eslife  Chrétiene  , 
pluiîeurs  Juifs  nouvellement  convertis.  Te  font  apliquez  à 
îe  forger  des  chimères- généalogiques ,  foit  dans  le  cJefTein- 
de  fe  donner  quelque  parenté  avec  le  Mefïie  j  6c  de  s'atri- 
buer  par  là  des  prérogatives  aurdeflus  de  leurs  femblables> 
foit  pour  s'en  fervir  a  la  cabale  ,  ou  à  d'autres  ufages  fu- 
perlUtieux.  C'cft  contre  un  tel  abus  que  S.  Paul  (  Ep.  i.  ch. 
i.*'.4.)  avertit  Timothée  ,  d'annoncer  à  certaines  ferfmnes. 
de  ne  Je  point  adonner  aux  fables  ^  /utx  généalogies  iptifônijam 
fny  &  dans  unautreendroit,  (Ep.  aTit.  ch.  i.,*.  13.)  il 
dit  c'ejl pourquoi  reprenez.^  les  duretnent ,, afin  qu'ils Joientjains  en 
la  foi,  ne  s'adtmnantpoint  aux  faélesjudaiques^. 

Ainfi  je  nie  contente  des  lumières  que  nous  donent 
PEcrituxe  Sainte  &c  Jofêphe ,  par  raport  aux  Généalogies 
des/Chefs  des.Hébreux.>  c'cft. da«s  ces  fources  feules  que 
j'aipuifé.  ce  que  jeraporterai  dansce  chapitre  j.  ainfi  je  ne 
chargerai  point  les  marges  de  citations- 

Hfaut  remarquer  que  la  coutume  conftante  de  l'Ecri- 
ture-de  n^employec  par  tout^e  des  nombres  ronds  & 
entiers  >  fans  marquer  fl  ce  font  des  années  courantes-, 
ou  des  années  entières  ,  fait  qu'il  n'eft  pas  pofUble  de 
nuu-quer  exa£lement  la  longueur  de  la  vie  des^  Patriar- 
ches ^  &c  des  Rois.  Car  enfiapeut-on  préfumer  qu'un  Par 
trïarche ,  un  Juge ,  un  Roi  >  ait  vécu  tout  jufte  60  ,  90, 
.  eut  roo  ans-,  fans  quelques  mois  j.ou  quelques  jours  de  plus 
ou  de  moins.- 

On  peut  partager  fhiftoire  du  Peiçle  de  Dieu  en  quatre 
parties ,  qui  font  quatre  fortes  de  Gouvernemens ,  fous  lef- 
quels  ce  Peuple  peut  être  confideré.. 

Le  ï.  Etat  ou  Gouvernement  des  Hébreux  eilPaErîar- 

chal.  Le  IL  eft  Judiciaire.  Le  Iff.  eft  Royal  ;  &  le  IV.  eft 

Pontifical  y  qui  devint  aufll  Royal  fur  la  fin. 

De»  §.  I..  Le  premier  Patriarche  &  le  père  de  tous  les-hom- 

Vamuxha.  j^^s  eftnommé  ADAMj  nom  qui  a  du  raport  àià  for- 

TMt^i-    autioii»£ùiîuu  une  allufion.  nianifefte àcelui à*Adamah . 

qui 


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LES    ANCIENS  PATRIARCHES.  ' 

ÎHlKOCH.    Ç    JaRID.       ÎMATMUSAlt.   f  L  AU!  C  H,  <J  "  "  *  *" 
<  C  C  C  |TUBALCAIN. 

rATKIJÎRCHES   AVANT  LE   DELUGE,      (jiotms. 

f  CAINAN.j  MALALEEL.       JARED, 
né   l'an       1       né  l'an        I    né  en  4^0. 

3.,.  t      ■  ~    ..        I      ..     -  - 

enriiîi- 

âgé  de 

910.  ans. 


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6  GENEALOGIES 

9 « T K I « ■>..  qui  figtiiiië  urre.  Sa  femme  ffft  nommée  Eve.  L'Ecrinire 
•  c  H 1  ».  après  avoir  raporté  la  formation  de  l'un  &  de  l'autre ,  leur 
dérobéiflance  à  fes  ordres  Ôc  leur  punition  ,  ne  nous 
aprend  plus  rien  de  pofitif  de  leur  hifloire.  Elle  nous  mar- 
que fei^ment  qu'Adam  mourut  à  l'âge  de  ^30  ans , 
ayant  vu  fahuitieme  génération,  depuis  Seth  fbn  troifiérac 
Ms>iu£qu'ÀLamechperede  Noé.  QuoiquTl  foh  proba- 
ble qu'ils  ayem  eu  un  grand  nombre  d'enfens  de  l'un  & 
de  l'autre  fcxe  ,  puifque  Dieu  leur  avoit  ordonné  de  croî- 
tre Se  de  multiplier ,  ^Ecriture  n'en  nome  cependant 
que  troi»,  C  A  ï>f,  l'c^né»  fît  voir  au  monde  naiflânt  la 

Première  aélion  tragique  :  La  jaloufîe  mère  des  meurtres, 
arma  contre  fon  n-ere  A  b  £  L  .  qu'il  tua  l'an  1 19  du 
monde.  Ce  fut  lui  qiii  bâtit  la  première  Ville ,  qu'il  no- 
ma  Hemthis ,  du  nom  de  ion  fils  Henotk.  Sa  poilerité 
iinpief  que  l'Eciiture  xçtVic  Us  et^Ans  âes  hommes  ,^oViS  ht. 
diitinguer  de  celle  du  vertueux  Seth  fon  frère ,  apelléc  Us 
eftfÀns  de  Dieu ,  fe  multiplia  ôc  peupla  la  terre  j  mais  comme 
eue  périr  inconteftabîcment  toute  entière  dan»  k  Déluge , 
l'Ecriture  n'a  contèrvé  les  noms  que  de  fîx  générations , 
|)our  aprendre  que  c'cft  à  ù.  race  que  Pon  eft  redevable 
de  la  première  invention  des  arts.  L  a  m  e  c  m  ,  qui ,  contre 
la  première  ioftitution  du  mariage ,  ils  feront  deux  dttns  une 
mhae  chair  ^  introduint  la  poligamie  en  époufant  deux 
femmes  >  favoir  4djt  &  SelU ,  eut  quatre  enfens  inventeurs 
des  arts.  J  a  b  e  L  l'ainé ,  fiit  (dit  la  Gcnefe)  le  perc  de  ceux 
qui  habitent  finis  les  tentes  &  des  Paftcurs .  J  u  b  a  l  in- 
venta ïes  inilrumens  de  mufiquc  j  T  u  B  a  l  c  a  i  n  enfeigna 
le  premier  U  manière  de  fondre  le  fer  &:  l'airain ,  &  cPcn 
forger  des  inftrumens ,  les  Uns  nuifibles,  les  autres  nécef- 
faires  à  la  cukure  de  la  terre  :  &  No'éms  leur  foeur ,  éom 
le  nom  fignifie  ^Ue  &  s^réab'.e ,  trouva ,  félon  la  tradition 
(  Genebrad.  in  chron,  )  l'art  de  filer  la  laine  &  de  faire  la 
toile.  DeTubalcain  &  de  Noema  >  il  y  a  aparence  que  les 
Payens  ont  fait  du  prçmicr  leur  Vukain ,  6c  de  celle-ci 
\e.^t  Minerve. 

S£TH ,  troilîéme  fils  d'Adam,  naquit  l'an  du  monde 
1 3  o  5  pour  la  eonfolation  de  fes  parms ,  afiigez  de  la  mort 
d'Abet,  dont  il  imita  la  piété.  U  laUla  des  enfuis  fembla- 


y  Google 


H!STORIQUES,Z<V./.  7 

blés  à  lai ,  entr'autre»  EN  OS ,  trifayeul  d'ENOCH  >  à  qui  p  »  r  «  i  a  «- 
l'Ecriture  jdone  cet  éloge  ,  i^ avoir  marché  devant  Dittt.  ''"'*■ 
£Ilc  dix  que  celui-ci  à  l'âg;e  de  3^5  an«>  fut  enlevé  de  la 
compagnie  des  hommes  ran  du  monde  987.  De  iàvoir  en 
quel  lieu  le  Seigneur  le  tranfpona  ,  c'eil  ce  qu'il  eft  inuti- 
le de  rechercher  >X>ieu  ne  s'en  étant  expliqué  ea  aucun  ' 
endroit  des  Ecritures.  Son  fils  MATHUSALEM  ,  eft  celui 
de  tous  U»  hommes  qui  a  vécu  le  plus  long-tems ,  étaJit 
mon^é  de^éçaiK  ,1'an  du  mcûide  i6f6,  la  même  ~ 
année  qo'arrivaleDéluge fous  fon petit-fils NOÉ,  hom- 
me iuflc>qui  s'éiant  ptefervé  du  Déluge  d'iniquité  ,  qui 
innondeit  alors  toute  la  terre ,  fut  fauve  de  celui  des  eaux> 
par  lequel  Dieu  vouloit  puniries  dérégkmens  des  hom- 
mes. Noéflitrelèrvé  avec  là  funillepour  réparer  les  rui- 
nes du  genre  humain.  Cette  famille  n'écott  compofée  que 
de  huit  perfonnes  ,  fiivoic  de  tioé,  de  fes  trois  fils  San , 
Cam  &cjMhet,  de  leur  mère  &:de]cuc«iè]Zinies.-  La  fem- 
me deNoeellnQméeparS.£pxp)hanesT//£^#,  par  Geor- 
-es  Vénitien  Baceheron,&c Haichal  par  Eutychius  j  qui  la 
ïitpetite-iille  d'Enos.  Ce  dernier  ^ot^ttv  Salit  la  femme 
de  Sem  ;  Kahlat  celle  deCham  ;  Scjtrtfifat  celle  de  Jafbet. 
Noé  vécut  encore  350  ans  après  le  Déloge ,  &  jnourut 
Fan  du  2005 ,  trois  ans  avant  la  naiflànce  d'Abraham  i 
étant  âgé  de  950  ans.. 

Peu  après  le  Déluge ,  coœence  le  <Kpériffement  de  la    otigi»  ia 
vie  humaine  j  le  changement  dans  le  vivrf  JSc  une  nouvelle  '^'"o'^s  de  '> 
nourriture  fiibAituée  aux  fruits  de  U  xatt ,  Dieu  ayanc  ""'' 
permis  aux  hommes  de  mai^er  delà  chait  des  animaux    ''""'  "• 
dont  ils  n'avoient  point  encore  ufé.  EoCùte  vienent  le 
partage  des  crois  enœuts  de  Noé  6c  la  confiifion  des  Lan- 

giesjévenemensqui  arrivèrent  environ  1 50  ans  après  le 
éluge.  Jofephe  &c  S.  i^i^anes  diiènt  que  le  fort  décida 
du  partage  de  chacun  de  ces  frères..  CHAMj  quiavoit  déjà 

Eartacé  Ei  Sirie  à  ts  eniàns,  s'établit  vers  l'Occident .,  d'oii 
L  polterité  pafTa  en  Egipt£  j  le  répandit  dans  le  relie  de 
l'Afrique.  SEM  habita  les  terres  de  l'Orient  au-delà  de 
l'Euphrate ,  &  fa  poftcrité  a  peuplé  la  plus  grande  Virtie 
del'Afic.  JAPHET ,  &  i  A  de  fes  fils  ou  petits-fils,  s'établi- 
rent au  nord  des  plaines  de  Sennar,  d'oïl  leurs  décendans 


11 


fe 


I,  Google 


TjihU  II 


,  ç    '       theber; 

AiyHAXAD.  |SALE'.  J   d'odles 

E  L/  M .  d*od  les  lUmitit  *  les  Pirfi!.    C«*«'*«*' 
A  S  S  U  R  ,  tige  dei  ^ffirieitf, 

L  U  D ,  <i'oil  lc(  li^MHi  en  Afic. 

*  ru  *  >  ^'oïl  les  Sirintû 

ARA  M,  qui  â  ioaaifaajHv  l  ,d'oil  Us PhtmeUns. 

^M  E  ï  ,  4'o<l  les  Mtjrtménu. 


Toficrité  ics  Enftm 

PHALEO. 

:11HHW.   .  * 

EtMODAB. 

SAi.m. 

AZAKUATH. 

Ja«,'. 

IlCTAU, 

A  D  tf  A  A  H, 

em  ij 

Us  AL. 

«Is,  qui  fi-, 
rcni  auunt 

D.OIA. 

EBAl. 

dt!  Colo- 

AeiHAIL. 

nies  dam 

OSHIU. 

.lei  Iodes. 

Saba. 

HiritA. 

kJpH  AX.. 

N  ■  u  B  K  O  >  ,  d'od  les  CdHtm. 
Saba.  d'oil  les  Sabiim  de  l'Ar^îe. 
H  I  V  t  L  4  ,  d'où  les  Getulùm  en  Afii^ttc. 
£  A  a  a  T  H  A ,  d'où  les  S»katbi*at, 

'"— --{daVa'». 

'^s  a  b  a  t  h  a  c  a. 
L  u  D  D  I  u  ,  d'od  lec  LiSt)u  tn  Airiqift, 
A  H  A  N  I  M< 
L  A  B  B  I  u. 
N  B  r  ti  T  u  I  M. 

P  H  ■  T  K  u  I  I  M  ,^od    ICf  PftHifiMl- 
.C  H  A  ■  L  U  I  U. 

S  I  B  O  M ,  d'où  les  SûUniem. 
HBTH.2UI,'  chef  des  Htthitm. 
Jbsitbjus,  cbefiles  lifitbiewt. 
A  M  o  R  R  K  ^  U  t ,  d'pû  ïttjiinaTrhétm. 

GlRCBS^US. 

H  1  V  #  IT  s  ,  [  aopris  da  Mon  Liban. 

A  A  A  e  ■  u  j  ,  d'od  le  non  de  U  rUle  A'ATtm. 

5  I  N  ^  U  s  ,  [  ^'Antitrai»  près  Sidon. 

A  RAp«  d  ,  qui  A  donné  foanom  aux  villes  d'-^fii^  ^ 

5ahar«us,  d'od  lee  liAbiiaosde  SâiaâÊit. 

.AmathjKITS,  d'où  lcsM>iui>s  d'£n«ck 

les  A^*m»m, 
P/^bLmnit^. 

^         , ,  —  qui  les  Pbngimt, 

MAGOG  ,  d'où  les  Sehhes.  ^  d        '  1     7(  C 

\'s,TAî:isSriï-».tSr.v»v/;d;';ft^..     , , 

M  OSOCH  ,  d'od  les  CMfëdtcitm  oo  les  Hafiràtii. 

T  H  I R  A  S ,  d'od  les  Thrâtet. 

Hse  familix  Noc  juxu  pQpulos  &  Nationes  Tuas. 
Ab  his  divifa;  font  genres  in  eeiii  pofl^  Diluvîum, 
Genef,  ch.  \o.  vtrf,  j  x. 


chus;  Cétabliï 
en  Etluopic. 


M  ESR  A  IM,  s'établit 
en  Egipte. 


P  H  U  T,  d'od  les  peuples 
de  la  Libie  &  de  la 


CANAAN,  de  qui 

les  Cm4mitm ,  pre- 
miers habitansdel» 
Paleftinc. 


GOMER- 


ÇA  5  c  I M  I  z ,  de  qui  I 

,   <  R  1  p  R  A  T  ,  d'où  les  Pa 
(,To«  ARM  A,de  qui  \i 


,,  Google 


de  NO  E 


*(sAHUe.^NACHOIl.jTHAM'. 


L   fLOTH...Î"°''*''*5'î= 
J  C  A  M  M  o  M ,  Chef  de 

JMelefh» ,  femme  de  N  a  c  H  o  &• 

'H  u  ï ,  d'oil  Jflt ,  félon  S.  }etôme. 


9 

chef des  ^ 


Nachok 

ep.  1°. 
MiUh». 
1°  AmM. 


B  A. T H u I i.i  Rtitcc», fcm- 
B  U  z.  CnK  d'ItAAc. 

C  A  1  1  1. 

A  Z  A  Z. 

PHBLDAt. 
J«PLAP« 
T  ADi'l. 
G  AMAU- 

.    Tamas. 

I  M  A  A  c  H  Jl 

I. 
IS  A  AC    . 

Cf. 


ABRA- 
HAM, 
w.  1°.  fara. 


lOuhtl. 

'  R  u  B  ■  N. 

5 1  M  a  o  N. 
h  tri. 

Sud  A. 

ISSACJ 


ZaBULON.        ru  A  M  A»i 

J  o  n  P  H.     -i     «il. 

BlNlAHIU.  {,ErHII.AÏM. 


Nbfhtali. 

G  AD. 
.    AlBft, 

ir  BA  1.1 


Thiuah. 

Om  AK. 

Sa  F  KO. 
Gatham. 

c  B  M  I  X. 

Ahaiic. 

d'où  les 
Amàltàttu 


NABArOTB. 
Cb  D  A  K. 

Abbibi, 

U  A  B  t  A  M. 

Mas«a. 
Duma.    • 
Mtra, 


Na 


J  I H  ir  f , 

I  B  B  L  o  H. 
CORB. 

^H.  A  B  U  1 1.. 

d'od 
1» 


H 


StrMfm, 

8c 

let 

Idmimi 


Mjéditb. 
I A ,  i'oà  \a  SMtM: 


rSiBA.d'oàlei  SMtM! 

]  B  c  1  A  M.    <  TA  1 1  D  1,1  m: 

(Daoan,    ^Lacuiim, 
Madah.  (t  00  ni  m- 


Ep  B  A, 

<Hb 


]  E  s  B  o  B*. 

.  Sua. 


R.    /-      d'oà 
iNocK  ^        Ici 

IDA*.    •'- 


,v  Google 


.lo  GE  NE  AL  OGIES 

-  i'e  répandirent  en  Europe.  Ces  familles  ne  peuplèrent  pas 
d'abord  toute  la  terre  ,cela  n'auroit  pas  été  pollîble  ;  mais 
eUes  fe  placèrent  dans  les  -lieux  voifins  de  leur  première 
habitation ,  affez  éloignez  cependant  pour  ne  fe  pouvoir 
pas  nuire  les  uns  aux  autres ,  Se  le  refte  de  la  terre  fe  peu- 
pla depuis  de  proche  en  proche ,  félon  qu'on  eut  befoin 
de  lirrain  ou  d'habitation. 

Ces  trois  Enfans  de  Noé  font  donc  la  tige  &  la  fôu- 
che  de  toutes  les  Nations  du  monde.  Le  X.  Chapitre  de  la 
Genciè  raporte  tous  les  peuples  qui  font  fortis  d'eux. 
Nous  les  avons  marqué  dans  la  Table  ci-defTus ,  &  on  a 
fuivi  principalement  ce  que  Jofephe  &  S.  Jérôme  ont  dit 
de  cette  multiplication  des  peuples.  Mais  comme  les  noms 
des  Provinces  ÎSc  des  Royaumes  ont  beaucoup  changé  ,  il 
ne  faut  pas  s'atendrc  à  trouver  toujours  un  jufte  raport 
des  noms,que  l'Ecriture  nous  marque  en  cet  endroit,  avec 
■ceux  des  peuples ,  dont  parlent  les  livres  prophanes. 

Moïfe  s'eft  particulièrement  ataché  à  raporter  la  poC- 
terité  de  Sem ,  comme  l'objet  principal  de  fon  hiftoire  y 
le  MefTie  devant  fortir  de  fa  race.  Il  fut  père  d'AaPHAXAD^ 
ayeul  de  Sale',  &  bifayeul  d'HEBER,  qui  donna  fon 
nom  à  la  Langue  &  à  la  Nation  Hébraïque.  Celui-ci  eut 
pour  fils  Phaleg,  pour  petit-filsRHEU,  père  deSARUGj, 
d'où  fortit  Nachor,  père  de  Tharé  ,  &  ayeul  d' Abraham, 
le  pcre  des  Croyans.  Ce  faint  Patriarche  avoit  deux  frères 
aînez,favoirHARAM,&;  Nachor.  Le  premier  mourut 
avant  fon  père  en  Caldée  ,  où  il  étoit  né ,  êc  laifla  pour  fils 
LoTH  ,  qui' d'un  comercc  inceftueux  avec  les  d'eux, 
filles ,  eut  Moab&Ammon,  chefs  de  deux  peuples  en- 
nemis perpétuels  des  Ifraelites.  Nachor  époufa  la  nièce 
Mek'ha, ,  &  en  eut  huit  enfàns ,  &  quatre  de  Roma ,  fa  con- 
cubine ou  femme  du  fécond  ordre. 

Il  paroît  par  l'Ecriture  que  Sam ,  femme  d' Abraham  , 
étoit  aufli  £t  fœur  ;  mais  née  d'une  autre  mère.  Elle  de- 
vint mère  à  90  ans  5  &  on  peut  conjeéhirer  qu'elle  étoit 
encore  fort  belle  à  cet  âge;  puilqu'Abimelech  Roi  de  Gue- 
rar  ,ohe£  lequel  elle  s'étoit  retirée  avec  fon  mari ,  dans  le 
icms  qu'elle  étoit  enceinte ,  la  trouva  digne  d'être  fa  fem- 
ute^âcla  fir  enlever  >  ignorant  qu'elle  fut  la  femme  d'A- 


v  Google 


HISTORIQUES.  Liv.I.  m 

braham,àqui  il  la  rendit  fans  l'avoir  touchée  aufll-tôt  r*Ts,iA».* 
qu'il  le  içut.  Elle  avoit  couru  pareil  rifque  en  Egipte  à  là      *^  "  "  *" 
Cour  de  Pharaon ,  qui  en  avoit  ufé  de  même  que  fit  Abi- 
melec.  Sara  mourut  l'an  du  monde  2145  râgée  de  127 
ans  j  à  Arbée ,  ville  de  Canaam ,  qui  porta  enluite  le  non) 
d*//c^n»»,  Genefe  23.  I. 

Je  ne  m'étendrai  point  fur  toutes  les  circonftances  de  I4 
vie  du  faint  Patriarche  ABRAHAM ,  on  peut  voir  dans 
l'Ecriture  coment  Dieu'  l'apella  à  l'âge  de  75  ans  dans 
la  terre  de  Canaam,  l'an  du  monde  2085,  les  diverfes  Hâ- 
tions qu'il  fit  dans  cène  terre  >  fon  voyage  d'Egipte  &  ce- 
lui en  Guerar ,  les  dangers  aufquels  la  beauté  de  fa  femme 
Sara  l'y  expofa  ;  la  victoire  qu'il  remporta  fur  les  quatre 
Princes  qui  avoient  pillé  Soaome  ;  avec  quelle  complal- 
fance  pour  Ùl  femme  qui  fe  voyoit  ftérile ,  il  prit  Agar 
fà  fervantc ,  pour  feconde  femme  ;  l'alliance  que  Dieu 
traita  avec  lui ,  fcelée  du  fceau  de  la  circoncifion  (  l'an 
2 1 07.  )  fon  obéifTance  à  l'ordre  qu'il  avoit  reçu  de  Dieii 
d'immoler  fon  fils  unique ,  la  manière  dont  cet  a(^e  fut 
empêché  ;  enfin  fa  mort  à  l'âge  de  175  ans,  l'an  du  monde 
2i8j  ,  quatre  ans  avant Heber>  fon  cinquième  ayeulr, 
qui  de  tous  les  hommes  nez  après  le  Déluge  ,  eft  celui  qui 
a  vécu  le  plus  long-tems.  Par  où  l'on  voit  qu'au  tem^d'AJ- 
brabam  la  vie  des  hommes  étoit  déjà  abrégée  de  phis 
des  trois  quarts, 

Abraham  eut  un  fils  unique  de  Ssra ,  il  en  eut  fix  de 
Ctthura ,  fa  troifiéme  femme  ,  defquels  fortirent  les  MaèlU' 
mus,  les  Dadattites,  &  les  Sabéens,  qui  ont  peuplé  une  par- 
tie de  l'Arabie.  D'^^iW.EgipticnneÔc  fervantc  de  Sara, 
naquit  Ismael,  qui  à  \*^t  de  1 6  ou  1 7  ans  fut  obligé 
de  fortir  avec  ià  mère  de  la  maifon  d'Abraham ,  où  Sara 
ne  les  voulut  plus  fouffrir.  La  mère  d'Ifmael  le  maria  à 
une  Egiptienne ,  dont  naquit  MtheUth ,  une  des  fènuBÇS 
d'Efaù ,  &:  douze  frères  qui  peuplèrent  l'Arabie  &  l'Itu- 
rée.  *  Leurs  décendans  furent  nomez  Nabathéem  ;  coi  If- 
myélites. 

■k   La  pldpart  ées   verGons  nomeot  |  nom  i  l'Iturte ,  qaè  l'on  ne  tronTe  nttUe 
Jithur  un  des  fib  d'ifmaËl ,  miis  c'eft    paît  nomée  Jtthur/t. 
Itbu ,  puilâuG c'câ lui qni a  dooii^ fon I  -'  ■ 

Blj  •  ^ 


I,  Google 


I»  GENEALOGIES 

I S  A  A  C  ,  l'héritier  des  promeflès  &ites  à  fon  père  Se 
l'imitateur  de  fa  foi  &  de  fa  fimplicité  dans  la  vie  pafto- 
rale  j  épouûl  Rehecea  ,  fa  coufine ,  gui  le  fit  père  de  deux 
iumeaux>Ë  s  AU  &  Jacob  ,  dont  les  difoutcs  comen- 
cerent ,  comme  nous  l'aprcnd  l'Ecriture ,  dès.  le  ventre  de 
leur  mère.  La  bénédiftion  qu'Ifaac  ^  devenu  aveugle  de 
vieilleflè  adonna  l'an  2245.  à  Jacob,  au  préjudice  d'£- 
faù  fon  aîné  ,  &  qui  fut  un  vol  de  la  tendreffe  de  Rebcc- 
ca  pour  Jacob ,  en  exécution  des  deflèins  de  Dieu  y  régla 
la  deftinéc  des  deux  Peuples  forris  de  ces  deux  frères ,  & 
ocafîona  emr'eux  une  mélinteiligence ,  qui  n'eut  que 
quelques  intervales  de  trêve. 

E  s  AU  ,  fumomé  Edom,  *  c'eft-à-dJre  ylc  Rot^e  ouïe 
Koux,{oïx.  à  caufe  de  la  couleur  de  fon  poilr  foit  parce 

3u'il  vendit  fon  droit  d'aîneffe  à  fon  frère  pour  un  plae 
'un potage  rouxjépoufadeuxfillesCananecnnes**/*- 


4c  Elâii  &  les  fils  ayant  occupé  tou« 
le  païï  »el!é  depuB  pat  les  Grecs  ,  ^r*- 
:hit  Pefrée,Ac  Fttr»  ik  capitale,  on  l'a- 
pcUa  h  f)u  d'EMin  -,  du  lîirnom  d'Eiaii, 
te  la  mer  qui  baigne  cette  cooiiée  ,  & 
OBi  dansTancien  TeAamenceft  noraniée 
tim-S^b  ,.  c'tBi-i-iixe  .Utntr  di  l'Ai- 
jue  oir  iei  nfituix  ,  i  cauTe  de  la  grande 
^anhcé  qu'il  en  croii  fur  (es  rivages  , 
.wMlenom  Atmtr  dEA)m,ou.  félon  la. 
Diale£le  Gréque ,  de  Mrr  'EJemimt ,  ou 
liUnUene.  Les  Grecs  an  lieu  de  traduire 
Tâm-EJimi  par  J»  mw  SZdam  ou  la  mer 
lénri^mé  ,  QorniAe  Ut  le  dévoient,  pii- 
tent  le  mot  d'Eilcnt ,  qui  eft  uq  nom  pro- 
fte  pour  nn-  som  apellatif ,  &  ainfi  le 
jeiidirencpat(i»trr««^<i  car  Edom  dans 
U  Langue  de  ce  paÙ-Iâ  figuific  range. 
Voili,  rd'on  M.  Prideaui  la  veticable 
eiigine  du  nonï  de  mtr  raug» ,  àoaé  à 
la  mer ,  q^i  fépare  l'Egipte  de  l'Arabie. 
'5tfat>0D  ,  Pline,  Pomponius  ,  Mêla,  8c 
fantrn-difenv  que  cette  mer  ne  fut  pas 
atnfi  apelUe  de  quelque  rougeur  ,  qu'on 
y  remarqua,  mais  d'un  grand  Roi  nomé 
ir/thrtu  ,  donc  In  Etats  ctoienc  licuez  le 
loDgde  fesbordï.  Or  Eryihiui  fignifiê 
en  Grec  ce  qu'Edotn  fignifTe  dans  les 
hnguea  Phéntcicnae  ,  &  Hébraïque  ,.fâ- 
ytài  Rutgt  i  ce  qui  marque  évidemment 
^e  ce  Roi  Erythrus  n'efc  autre  qu'Efaii 
«uSlotiiijqiu  ayant  établi  fa  poSerité' 


dans  ces  contrées  -  H  ,  dona  1  ce  païs  le^ 
d'EffcWjOu  avec  la  tetmiiuiron  Gré^ 
que^d'Ii^fm/ii ,  &  i  la  mer  qui  le  bai- 
gnoit  celui  de  rntr  d'EJom  ,  Si.  par  la  mé.- 
prife  des  Grecs ,  dont  on  vient  de  parler^ 
celui  de  mir  nw^» ,  qui  lui  eft  refte  juC- 
qu'i  prilèab. 

Pour  éclaircir  ce  lujet ,  M.  Ptidcaux. 
remarque  que  l'Idumée  dont  Strabon-,. 
lofephe ,  Pli ne^Ptolomée,. font  mention  , 
n'étoit  paS'  ce  païs  d'Edom  ,  ou  cette- 
Idumée  ,  qui  a  dbné  te  nom  à  la  mer 
rouge ,.  mais. une  autre  Idumée..  Une  fii- 
dition  s^'étani  élevée  panni  les.Iduméeni,. 
(  Stcab.  1.  itf.  )  unepartie  fe  fépara  dtt> 
relie,  &  vinrs'éiablii  dans  les  ctinciées 
méri4ionales  de  la  Judée,,  qui  fc  trour- 
Toit  alors  comme  abandonna  8c  comme 
defèrte  par  l'abfence  de  lès  habitans  en- 
cote  capciâiBabilone.  Ceux^i  conferv- 
veiant  u  nom  d'Idumétm  Se  le  pais,  qu'ils 
occupèrent ,  eft  l'Idumée  dont  parlent  ces 
Autetirs.  Les  Idun>éens  qui  ne  fui  virent 

fas  les  autres,  le  joignirent  aux  Ifinaë- 
iies,.&  furent  comme  eux  aptilez  >/•»- 
bMhtim.  (  M.  Prideauz  Hift.  des  Juifs.| 

*  *  Ces  femmes  d'EËrii ,  ainfi  que  leun 
petes  ,  oi;t  d'autres  noms  au  chap.  jtf. 
parce  que  les  hommes  U  \ts  femme» 
avoient  alors  plufîeurs  noms  ,  comme  it 
puoîi  en  d'aunes  endioia  de  L'Eciiuue. 


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HISTORIQUES.  Ih.I.  ij 

iith ,  fille  de  Bccri ,  &  So/msth ,  fille  d'Elon ,  &  une  troi-  p  * 
fiéme  Ifmaëlite  >  favoir  M»htUth ,  fille  d'Iûnaël  ;  alliances 
qui  déplurent  à  fes  parens.  Il  eut  cinq  fils  donc  les  dé- 
ccndans ,  dits  les  liuméens ,  font  apellez  dans  le  ^  Chap, 
du  Deutcronome ,  frères  des  Ifraëlites  j  &  contre  lefquels 
Moife  défend  à  ceux-ci  de  combatre  »  excepté  les  AmaU- 
dus  décendus  à'AmaUch  qu'Etiphax, ,  fils  aîné  d'Efaii  avoit 
eu  d'une  Concubine  nomee  Thamna.  Gen.  chap.  ^é.ir.i  2, 

JACOB,  après  avoir  furpris  la  bénédiétion  de  fon 
père  fut  obligé  de  s'éloigner  pour  éviter  le  reflentiment 
de  fon  frère.  Il  fe  retiral'an  2245.  en  Méfopotamie,  chez 
Laban  fqn  oncle  maternel ,  dont  il  époufa  les  deux  filles> 
&  après  vingt  ans  d'abfence  il  revint  dans  la  terre  de 
Canaara.  Ce  fut  pendant  ce  dernier  voyage  qu'un  Ange, 
contre  qui  il  eut  un  combat  mîfterieux  y  lui  dona  le  noni 
à'îffMèl,  qui  fignifie^«Mff/n!  D  ieu,OM  avec  Dieu  \  d'où  fe» 
décendans  furent  apellez  Ifraèlim.  De  lui  naquirent  les 
douze  Patriarches  pères  des  douze  Tribus  du  peuple  Hé- 
breux ,  entre  lefquels  nous  en  remarquerons  trois  ,  favoir, 
L  E  V 1 1 4ont  les  décendans  fittenc  confacrez  au  fervice  de 
Dieu  &  au  Sacerdoce  ;  J  u  d  a  ,  duquel  devoir  ibrtir 
avec  la  race  royale ,  le  Chrifi  Roi  des  Rois  ;  &  Joseph, 
qui  devoit  être  le  Suiveur  de  l'Egipte  &  de  ià  famille. 

Juda  j  mécontent  de  lès  frères,  le  retira  chez  Hiras ,  ha* 
bicant  d'Odollam ,  &  y  époufa  la  fille  d'un  Cananéen  > 
nomé  Sue.  De  ce  mariage  il  eut  trois  fils,les  deux  premiers, 
Êivoir  ,  Her&c  Oaaoy  épouferem  i\xcctSwtmentThamsr 
Cananéène  ;  mais  ayant  été  fi^pés  de  mort, en  punition 
de  leurs  crimes  ,  la  veuve  demanda  k  troiftéme  fils  de 
Juda ,  apellé  SeB» ,  que  Juda  lui  refufa  ,  apréhertdant  qu'il 
eût  le  même  malheur  que  fes  deuxaînez.  Thamar  ne  trou- 
vant plus  à  fe  marier ,  iè  déguifa ,  &:  alla  atendre  Juda 
fur  un  grand  chemin,  le  vilage  voilé,  &  s'abandonna  à 
lui,  comme  fi  elle  avoit  été  une  femme  publi<»ie  :  elle  eue 
la  précaution  de  prendre  de  lui  des  gages,  qui  lèrvirent  de- 
puis à  lagarantirde  la  mort.  Car  le  bruit  de  fa  groiTelïb 
s'étant  r^andu  ,  Juda  voulut  la  &ire  brûler,comme  adul- 
tère ;  mais  elle  fit  conoître  par  les  gages  mêmes  qu'elle 
produifit>que  c'étoit  de  lui,  qu'elle  étoit  enceinte,  file  fiit 

Biij 


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14  GENEALOGIES 

•  mère  de  Pbarez.  &  de  Zara.  Le  premier  a  fait  cette  lignée 
de  bénédiiftion ,  dont  David  y  SsUmon  &  le  MefUe  même 
font  fortis.  (  Gen.  chap.  38.  )  Voilà  cornent  Thamar  , 
quoique  Cananéene  j  eut  le  bonheur  de  devenir  une  des 
ayeules  du  Meffie.  Voyez,  ci-après  la  Généalogie  de  N.  S, 


p'arlesEvangeliftes.^-  /^ 
L'Hiftoire  de  J  o  s  e  p  h  n*e) 


i*eft  pas  moins  admirable  ;  cha- 
cun fait  cornent  à  l'âge  de  17  ans  ,  la  jaloulie  de  fes 
frères  le  livra  à  des  Marchands  lunaelites,  qui  le  vendirent 
à  un  Oficier  de  la  maifon  du  Roi  d'Egipte  ;  on  fait  la  fi- 
délité qu'il  garda  à  fon  maître  ,  fa  chalteté  ,  les  perfécu- 
tions  qu'elle  lui  atira ,  la  prifon  &  fa  confiance  ,  fes  pré- 
di<5lionS)  cette  fameufe  explication  des  fonges  de  Pharaon> 
fon  élévation  6c  fa  puiflance  en  Egipte  ,  qu'il  fauva  par 
fa  prévoyance  ,  &  qu'il  gouverna  80  ans  par  fes  fages 
confeils  :  enfin  coment  fes  frères  &c  fon  père  vinrent  par- 
tager avec  lui  les  fruits  de  ià  fagefle.  Ce  qui  fit  que  cette 
famille  chérie  de  Dieu  s'établit  l'an  22^8    dans   cette 

Îiartie  de  TÉgipte ,  dont  Tanis  étoit  la  capitale  >  Jofeph 
eur  ayant  fait  acorder  par  le  Roi ,  la  terre  de  Qo^n  ou 
Ge^en  ,  pour  y  habiter  avec  leurs  troupeaux.  Le  Roi  fit 
époufer  à  Jofeph  J/enath ,  fille  de  Potipherah  >  Gouver- 
neur d'On ,  fuivant  la  vulgate.  S.  Jérôme  a  cru  qu'On  eft 
la  Ville  d'Heliopolis  >  &c  que  Potipherah  eft  le  Putiphar 
qui  l'acheta.  Jofeph  eut  entre  autres  en&ns  Manaffez.  &c 
£fhraim~  Us  furent  adoptez  par  Ilàac  leur  ayeul  »  qui 
avant  fa  mort  les  bénit  >  corne  il  avoir  béni  Ces  autres 
fils.  Jofeph  mourut  âgé  de  1 1  o  ans,  l'an  du  monde  2  3  69 , 
&  1^5  5  avant  Jefus-Chrift. 

Le  iouvcnir  des  fervices  qu'il  avoh  rendus  à  l'E^ipte 
s'éfeça  infenfiblement ,  &  fit  place  à  la  jaloufie  des  Egip- 
tiens  qui  prirent  ombrage ,  qu'une  famille ,  qui ,  au  co- 
mencement  n'étok  que  de  70  pcrfonnes ,  eût  formé  un 
petçle  formidable  par  fon  nombre.  On  les  fiirchargea 
de  travaux,  &  la  perfecution  alla  fi  loin ,  qu'il  y  eut  un 
édit,pour  noyer  tous  les  enfàns  mâles,qui  naîtroient  par- 
mi les  Ifraëlites.  Environ  deux  ans  après  ce  cruel  édit, 
naquit  M  O  Y  S  E ,  fils  d'Jmmm  de  la  Tribu  de  Zevi ,  l'an 
•  du  monde  243  3 ,  celui  que  Dieu  deftinoit  pojir  être  le  li- 


,v  Google* 


HISTORIQUES.  Liv.L  15 

berateur  de  ion  Peuple.  Ce  fut  par  la  fille  même  dcPha-  Patma^ 
raon?  qu'il  fiit  fauve  des  eaux  du  Nil,  fur  lequel  il  avoir  '^"**' 
.  été  expofé ,  &:  ce  fut  par  les  foins  de  cette  PrinceflTc,  qu'il 
fut  élevé  ,  &  qu'il  fut  inftruit  dans  toute  la  làgeffe  des 
Egiptiens.  Moïfe  à  l'âge  de  40  ans  quita  la  Cour  de  Pha- 
raon,pour  aller  voirfes  frères  ;  ayant  tué  un  Egiptien  ,  qui 
ntaltraitoit  un  Ifraëlite,  il  fe  retira  dans  la  terre  de  Madian> 
oîi  fa  vertu  toujours  fccourable  aux  oprefrez^ui  fit  trouver 
une  retraite  affûtée  chez  le  Grand  Prêtre  Jff^/»  ou  Ra^uel , 
dont  il  époufa  la  fille  Sefhora.  Après  avoir  pafTé  40  ans  à 
pE^tre  les  troupeaux  de  fon  beau-pere ,  il  reçoit  ordre  de  . 
Dieu  de  retourner  en  Egipte ,  pour  tirer  fcs  frères  de  1% 
fervitude.  Il  va  trouver  Pharaon  ,&  ne  pouvant  fléchir  le 
cœur  de  ce  Prince,  par  les  merveilles  qu'il  fit  en  Ta  pré- 
fence ,  il  aflige  l'Egiptc  dcplayes  fôcheiuês,  qui  forcèrent 
cnfinjPharaon  à  acorder  aux  liraëlites ,  la  permiffion  de 
ibrtir  de  fes  Etats ,  où  ils  étoient  établis  depuis  215  années. 
Moïfe  leur  fit  palier  la  mer  Rouge  à  pié  fec  ,  &  les  mena 
facrifierdansle  defert.  Ils  étoient  au  nombre  de  fut  cens 
mille  combatans,  fans  compter  les  femmes  Scies  engins. 
Ici  comence  le  tems  de  la  Loi  Ecrite ,  donée  à  Moïlè  trois 
mois  après  la  foitic  d'Egipte ,  l'an  du  monde  2513,  85^ 
ans  après  le  Déluge  j  430  après  la  vocation  d'Àbr^diam  y 
&  1 49 1  avant  J.  C.  auteur  de  la  I^i  de  Grâce.  Cette  datte 
eft  remarquable,*parcc  qu'on  s'en  fert,  pour  défigner  tout 
le  tems,  qui  s'écoula  depuis  Moïfe  iufqu'à  J.  C.  Tout  ce 
tems  eft  apcllé  la  Loi  Ecrite ,  pour  le  diftinguer  du  icms 
précédent  qu'on  apelle  le  tems  de  U  Loi  de  nature ,  où  les 
nommes  n'avoient  pour  guides,que  les  lumières  de  la  rai- 
fon  naturelle,  &  les  traditions  de  leurs  ancêtres. 

§.  IL  Les  Hraëlites ,  qui  ju^u'alors  a  voient  été  dans  GouTcmfr- 
l'opreffion,  comencerent  a  fe  former  en  Corps  de  Nation^  ?„  °^  **** 
fous  la  conduite  de  Mo'ife ,  qui  eut  befoin  cfe  toute  fa  fa- 

teffeôc  de  toute  fa  prudence  pour  gouverner  un  peuple, 
ont  la  dureté  de  cœur ,  la  pefanteur  d'efprit,8c  un  pen- 
chant extraordinaire  à  l'idolâtrie  ,  feifoient  le  cara<a£re 
propre.  Moïfe,  après  l'avoir  conduit40  ans  dansle  défert> 
éc  opéré  une  infinité  de  merveilles ,  meurt  fur  le  mont 
Abarim>  l'an  du  monde  2'553  j%é  de  laoj  fans  avoir 


y  Google 


ïtf  GENEALOGIES 

jujjtsDu  euU  confolation  d'entrer  dans  la  terre  promilè.  Il  laiflà 
p.  Di  Duu.   Jeux  enfans  au  milieu  de  leurs  citoyens ,  fans  aucune  dif- 

tinAion,  &  fans  aucun  établiiTement  confiderable. 

GOUVERNEURS    ET  J  U  G  E  S 
du  tiufU  M  Die», 


Ans  du 

Ans 

monde 

avant 

).C. 

»5n 

148? 

»553 

>+5' 

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1285 

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1151 

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1768 

1136 

»77» 

1131 

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itS; 

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1205 

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..«7 

1813 

1181 

»8îo 

"74 

2840 

1 164 

i84« 

•  M* 

1810 

II 54 

xU9 

"35 

iii£ 


Mot  se')  iîl  à*Ar»r*»  de  la  Tribu  àsLevi  .  .  * 
JosuÉ,  filsdeiVsn.de  laTribud'£/i!>r4>/»,  .  ■  ■ 
Ltt  Ancitrts  gouvernent  1  5  ans  é"  Anarchie  ie  ^x  ans. 

I.  Servitude  Jotts  Cusan,  Roi  de  Mefepotamie.  .  .  . 
Othomiel,  fils  de  C«K£,  de  la  Tribu  d^  J'x'i" ■ 

II.  Servitude fms  EgloNs  Roi  des  Moahites. ,  .  . 
AoN>  fils  de  Géra,  de  la  Tribu  de  Benjamin.  ■  •  ' 

III.  Servitude  fous  }  KilH  t  Roi  des  Cananéens.  .  . 
BakacH)  Bisd'AÎinom,  de  la  Tribu  dei\/>/I>M/> 

avec  laPropheteflè  Debora 

IV.ServitudeJhus  iesMADlKHlTES,    .    .     •     .     . 

GEDEoNjfilsde  Joas ,  de  la  Tribu  de  Manajfe's.  .  . 

Abi  HELEC,fik|iaturel  deGedeon 

Thola  >fils  de  Phua,  delà  Trjbu  d'Ijfofhar. .  . 

J  AIR,  de  la  Tribu  de  Jdi» 

V.  Servitude  fous  les  Phi  i.  is  T  iNs.lSc  les  Ammo- 
nites ,qui  comence  la  eiwfui/me  année  de  Jair. .  , . 

Jephtë,  fils  naturel  de  Galaad,  de  la  T.  deMana£és< 

AaESAN,dc  la  Tribu  de/»"**     ...       .      . 

Ahi  ALON,  de  laTribfide  Z«£/^/tf]tt.    ,       .      , 

ABPoSjfils  d'/îi'.  de  la  Tribu  d'i^iMiw.  .  ,   . 

HïLi.Grand  Prên-e 

V  I.  Servitude  fous  fcj  P  H  l  L  i  s  T  i  u  s 

S  A  M  s  o  N ,  fils  dp  Manui ,  de  la  Tribu  de  lian, 
pendant  les  20  dernières  années  HHeli.    .    .    . 

Le  Prophète  S  A  m  u  ç  i-i  fils  i'Eliana  de  Ig  Tribu 
de  Levi.        ....•,,. 


40. 

>7- 

6. 
40. 
18. 

20. 

20. 

33- 
7- 
9- 
4- 
13-' 
22. 

i8. 
6. 

7- 


8. 
40. 
40. 


,1 

La  gloire  d'introduire  les  I&aëlites  dans  la  terrepro- 
mife  étoit  refervée  à  J  O  S  V  Ë  >  £1$  4c  Ni(n ,  de  la  Tribu 

d'Ephraïmj 


I,  Google 


HISTORIQUES.  Z/v./.  17 

(TEphraïm. ,  dont  le  Seigneur  avoit  fidt  choix  du  vivant  J  ff  •  1 1. 
de  Moïfè ,  pour  conducteur  de  ion  peuple ,  il  avoit  5»  j 
ans  lorfqu'il  en  prit  la  conduite  y  ôc  qu'U  fut  chargé  de 
l'exécution  des  décrets  de  Dieu,contre  les  peuples  abomi- 
nables qui  habitoient  cenc  terre.  Il  les  exécuta  avec  tout 
le  fuccès  )  qu'il  devoit  atendre  de  la  protetflion  du  Dieu 
des  armées ,  &  aidé  du  Grand  Prêtre  Eleazar ,  il  fit  aux 
douze  Tribus,  le  partage  du  pais  des  Cananéens.  Celle  de  ,  ■' 
Levi ,  qui  faifoit  ta  treizième ,  par  l'adoption  des  deux  fils 
de  Jofcph  >  n'eut  point  de  part  à  ce  partage.  Le  Seigneur 
Pavoit  atachée  toute  entière  au  Tabernacle ,  &c  ravoit 
confacréc  an  fervice  de  fes  autels  >  voulant  être  d'une  ma- 
nière Ipéciale  l'héritage  6c  la  poflèffion  de  cette  Tribu. 
Les  facrifices ,  les  houies  pacifiques ,  les  ofrandes  &  les 
décimes  dévoient  fournir  à  la  uibfiftance  des  Prêtres  Se 
des  Lévites, 

Les  bienfaits  dont  te  Seigneur  combla  les  Hébreux  y  & 
les  merveilles  qu'U  opéra  en  leur  faveur ,  ne  fixèrent  point 
i'inconftance  de  ce  peuple  :  ils  fe  laiflerent  aller  pluueurs 
fois  à  l'idolâtrie ,  &  autant  de  fois  Dieu  les  livra  à  leurs 
ennemis ,  minîflres  de  iès  vengeances  j  &c  lorsqu'ils  re- 
lournoientàlui)  fa  mifericorde  fufcitoit  des  Libérateurs 
qui  les  tiroient  de  la  fervitude  :  tels  furent  entr'autres  Oth" 
nielt  Aod  ,  B»r»e  ,  Gedeon,  Jefbté  6c  Samfon ,  par  lefquels 
Dieu  opéra ,  pour  la  délivrance  de  fon  peuple ,  des  chofes 
que  la  feule  autorité  du  Livre  refpeétable  ,  dans  lequel 
dles  font  raportécs, peut  nous  rendre  croïables. 

§.  IIL  Quoique  les  Hébreux ,  depuis  leur  fortie  d'E-  roi». 
gipte  ,  fût  une  nation  parfiutement  libre  i  gouvernée  fou- 
verainement  >  6c  même  immédiatement  comandée  pat 
le  Seigneur ,  fon  Dieu ,  fon  Légiilateur  6;:  fon  Roi  ;  car 
nous  voyons  ,  que  pendant  près  de  400  ans ,  Dieu  y 
décidoit  de  tout  ce  qui  apartient  à  la  fouveraineté  ,  il 
leur  donoit  des  loix  >  declaroit  la  guerre  >  rég^oit  les 
campemens  ,  nomoit  les  Généraux ,  créoit  tes  Magif** 
trats,  leur  donoit  des  ConduAeurs  j  qui  comme  des  Vi- 
cerois  »  les  gouvernoient  fous  le  titre  de  Juges.  Ce- 
pendant ce  peuple  dégoûté  de  la  fimplicité  de  les  Juges  » 
qui  n'avoiem  rien  de  cet  éclat  dont  brille  le  trône  des 

C 


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î8  GENEALOGIES 

Rois  d  d  Moitarqucs  y  6c  ébloui  par  la  magnificence^  des-  Rcxis 
p.piDiiv.  yQjflns^j  voulut  eflàyer  de:la Monarchie ,  &par  \m  aten- 
tat  in)urieux  à  Dieu  j  dont  il  rejettoic  la  Théocratie  »  âcau 
mépris  du  Prophète  Samuel^qui  les Jugeoic  depuis  04  ans  , 
demanda  d'être  gouverné  par  un  Rot  vifiblc.  Il  s'adreiTa 
pour  cela  à  Samuel  même  >  qui  après  quelque  ré{iftance> 
confentit  enfin  à  leur  demande.  Mais  ce  ne  fut  que  par 
.  l'ordre  du  Seigneur,  qui  voulut,  peut-être  ,  mortifier 
ce  Peuple  ingrat ,  à  caufe  de  cette  cfpcce  de  révolte 
contre  lui,,  en.  choififTant ,  pour  fes  deux  premiers  Roisy 
des  peribnes  de  bailè  naifTance. 

Le  Royaume  fut  d'abord  éleétif  dans  les  deux  pre- 
iniers  Rois ,  puis  il  fiit  rendu  héréditaire  &:  aferjni  par 
ordre  de  Dieu  même-  dans  la  Maifbn'  de  Davidu.  Les  étran" 
gçrs  en  étoient  exclus  par  la  loi ,  auffi-bien  que  les  fem- 
mes, *  &l'exemple  d'Amalie  qui  fut  Reine  de  Juda  7  ans, 
ne  peut  être  tiré  à  conféquence ,  puifqu'eUe  ufurp  a  la 
puiflànce  fouveraine ,  6c  que  par  la.  loi  j  elle  n'avoit  p  oint 
de  part  au  Royaume. 

Ce  changement  de  la  Théocratie  en  Monarchie  £c  fit 
Tan  du  monde  1909  ,  12^6  ans  après  le  Déluge  ,  Sz6 
ans  depuis  la  vocation  d'Abraham.,  296^  depuis  la  Ibrtie 
d'Egipte  >&  1095  ans  avant  l'Ere  Chrétienne, 

Voici  bfc  diference  qu'il  y  avoit  entre  les  Rois"  &  les 
JugeSi  Le  titre  de  Ju^e  n'eMraînoit  après  foi  ni  privilège , 
ni  fucceflion.  Celui  qui  le  portoit ,  fouvent  avec  beau- 
coup de  fetigue  &  de  grands  dangers ,  demeuroit  comme 
auparavant  un  desmembres,  &  non  lechcf  indépendant 
de  la  nation  ;  il  n^avoit  qu'une  autorité  précaire,  que  les 
Tribus  lui  confioient ,  faiK  s'en  défaifir  ,  &  il  ne  préren- 
doit  aucun  droit  fur  Le»  biens  6c  fur  les  fervices  de  la 
nation. 

Le  Roi  aa  contraire  r  dès  que  le  peuple  lui  eut  trans- 
féré lès  droits ,  Au  le  chef  indépendant  de  la  nation  :  éle- 
vé parfa'dtOTiitéau-deflusdesjugemens  humains, il n'é- 
roitcompuble  qjLi'àDieu.^il  pouvoit  cailèr  les  Arrêts  des 
Juges ,  6c  avoit  autorité  de  vie  âc  de  mort  fur  fes  fujets  f 

it     ApMqaiJem  Telx;  fed  Inepca  eft'fixiniiu  Tcl6      '! 
(a(Hgiiuin^;ae  vimfiibdae  C0U4C0I0. 


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HISTORIQUES.  Lîv.I.  lo 

il  pouvoit  lever  des  fubfides  &  des  armées  pour  la  d^    Rot  »  oo 
defènfe  de  l'Etat  Se  de  la  Religion  :  il  pouvoit  même  ï'»*Di»o. 
exiger  des  revenus  annuels  pour  l'entretien  de  ià  maifbn 
&  oc  les  oficiers.    L'onfUon  faintc  qu'il  reœvoit ,  *  le    •  Oi  la  i»i 
feifoit  regarder  comme  une  perfonne  facrécj  à  laquelle  ^"**'' /ô 
on  ne  pouvoit  être  rebelle  fens  être  trouvé  dif  ne  de  ^^  u, 
mort.  Le  Souverain  Pontife ,  les  Prophètes ,  les  Lévites  fooreii». 
étoient  obligez  de  former  par  leur  exemple  >  tous  les  fu- 
jets  au  refpedl  &  à  l'obéiffance  dûs  à  leur  Rot  Les  Pro- 
phètes fc  profternoient  en  fa  préfence.  C'cft  en  ce  1«k 
que  Saiil  pria  Samuel  de  l'honorer  en  public  >  quoiqu'il 
eût  déjà  apris ,  que  Dieu  l'avoit  réprouvé.  Il  n'étoit  per- 
mis qu'au  Roi  dJe  s'af&oir  dans  le  Sanéluaire  ;  il  fe  revê- 
toit  même  quelquefois  de  l'Ephode  >  qui  étoiz  un  orne* 
ment  iàcerdotal  ^  lorfqu'U  avoit  belbin  de  confulterDieu. 

Le  relpeéï  qu'on  avoit  pour  le  Roi ,  ne  lè  bornoic 
pas  à  fa  perËDine  làcrée  ;  il  n'étoif  permis  à  qui  que  ce 
tiit  d'époufer  là  veuve  >  de  s'aflëok  fur  £bn  trône ,  de  fe 
fervir  de  fon  fceptre  »  Se  d'aller  à  la  ville  ou  à  la  campa- 
gne fur  fon  cheval. 

Il  ne  fera  pas  hors  de  propos  de  remarquer  que ,  fi  les 
Rois ,  de  quelque  caraétcre  qu'ils  fuflènc ,  étoient  rcf- 
peéiez  pendant  leur  vie  >  ils  n'étoient  pas  exempts  du  ju- 
gement ,  qu'il  &loit  fubir  après  la  mort.  Nous  voyons 
dans  l'Ecriture ,  que  les  méchans  Rois  étoient  privez  de 
la  fépulture  de  leurs  ancêtres.  On  imprima  cette  note 
d'in&mie  fur  les  Rois  Joram ,  Joas ,  Âchas  »  AltUiaOés  & 
Amon.  Jofe phe  nous  aprend  que  cette  coutume ,  que  les 
Hébreux  tenoient  "desEgiptiens,  duroit  encore  du  tems 
des  Afoionéens.  Elle  faiioit  entendre  aux  Rois ,  (  dit  M, 
Bofluet  dahs  fon  Hift.  Univ.  )  que  fi  leur  Majefté  les  met 
au-defliis  des  iugemeûs  buoiains ,  pendant  leur  vie  ,  ils  y 
revknent  <;nnn  «  qyand  la  mort  les  a  égalez  aux  autres 
hommes. 

Je  divife  les  Rois  du  Peuple  de  Dieu ,  en  trois  parties  » 
repr^fentées  en  deux  Tables,  Dans  la  premtf  re  de  cesTar 
blés  fojçt  les  Rois  ,  qui  ont  gouverne  les  douze  Tribus  > 
jufqu'à  la  réparation.  Elle  fervira  à  (;eux  qui  liront  les  Li- 
vres de  Samuel  >  autrement  les  deux  premiers  Livres  de$ 

Ccij 


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îO  GENEALOGIES 

■j  Rois  pour  favOTT  cornent  Abner ,  Abiikï  y  JoaB  &  d'au- 
'  très  ,etoient  alliez  avec  les  Rois  Saiilâc:  David.  Lafecon* 
de  Table  fait  voir  d'un  côté  tous  les  Rois  de  Juda ,  feifant 
leur  réfidence  àjerufalera>  &de  l'autre  les  Rois  d'lfraël>. 
dont  lefiége  étoit  à  Samarie.  Avec  le  iècours  de  cette  Ta- 
ble ,  on  peut  entendre  avec  beaucoup  plus  de  facilité  > 
les  deux  derniers  Livres  des  Rois  j  6c  les  deux  Livres  des 
Chroniques  ou  Paralipomencs. 

L'on  remarque  qu'il  y  a  eu  1 9  Rois  d'Ifrael  y  dont  il  n'y 
en  a  pas  eu  un  leul ,  qui  ait  fait  la  volonté  du  Seigneur  y 
Se  qu'en  Juda^  ily  ena  eu  auill  15^  depuis  la  féparation> 
parmi  lefquels  il  s'en  eft  trouvé  huit ,  à  q^ui  Dieu  mêmr 
a  rendu  témoignage ,  qu'ils  l'ont  fervi  feloafon  cœur. 

Les  Rois  de  Juda  depuis  David  iuiqu'à  Sedeciasj  dé>- 
cendent  en  ligne  direéte  les  uns  des  autres  ;  mais  parmi 
ceux  d'Ifraël  /la  filiation  fe  trouve  huit  fois  interrom- 
pue )  la  courone  ayant  pafle  en  autant  de  familles  t  ce 
que  l'on  diftinguera  par  une  étoile ,  qui  marque  que  le 
Roi  au-deffous  n'eft  pas  fils  du  précédent. 

Je  ne  faurois  difconvenir  qu'il  n^  ait  à  l'égard  des 
Rois  de  Juda  plufieurs  dificultes  à  effuyer  ,  &  même  des 
contradiélions  aparentes.  Par  exemple ,  Sedecias ,  dernier 
Roi  de  Juda ,  eft  dit  par  le  Prophète  Jeremie  (  ch.  37.  ir^ 
I  )  fils,  du  Roi  Jofias.  Ce  même  Roi  Sedecias, étoit  frerc 
de  Jechonias  >&  ainfi  fils  du  Roi  Joakim ,  félon  le  1 1 
Kv.  des,  Cron.  ch.  37.**.!  o.  Il  fc  trouve  encore  fils  du  Rot 
Jechonias  dans  le  i.  liv.des.Chron.ch.  j.  t.  t6.  Parcon- 
féquent  Sedecias  feroit  en  même  teras  fils,  petit -fils  ,  6c 
arrière  petit-fils  du  Roi  Jofias  ;  ce  qui  paroît  bien;  dificile 
i  croire.  Mais  un  mot  va  faire  évanoiiir  cette  difîculté  : 
c'eft  que  l'Ecriture  défigne  foavent  par  le  nom  de  fils  ^ 
le  fuccefïèur ,  ou  le  plus  proche  parent  du  Roi  régnant 
ou  défunt;  c*«ft  dans  ce  lens  que  Sedecias  eft  nomé  fils 
de  Jechonias,  car  il  lui  fucceda.  Il  en  eft  ainfi  des  autres, 
concradiétions ,.  qudques  évidentes  qu'elles  paroiffent» 
elles  peuvent  cependant  fe  concilier,  quancl  on  entre- 
dans un  examen  aprofondi  ;  ce  qui  n'eft  pas  de  mon  fu- 
jet.  Nous  allons  à  préfent  dpner  une  idée  du  règne  dt 
flaque  RoL 


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t 


HISTORIQUES.  Zm/.  ai 

SAULjfils  de  Cit ,  de  laTribude  Be»pimn,  fut  celui    Roi-i  do 

iuc  Dieu  choifit  pour  premier  Roi  de.fon  Peuple ,  &  cela  Po«Di"w. 
'une  manière  extraordinaire.  Saiil  dierchoit  les  âneflès    Xatu  m. 
de  fon  père ,  il  s'adrefla ,  pour  en  avoir  dés  nouvelles ,  au     &  iF. 
Prophète  Samuel ,  c^ui  lui  dit ,  non  -  feulement  ^uç  fes         I. 
âneffes  étoient  retrouvées ,  maii  qu!il  ^oit  encore  être      Roi. 
le  Chef  de  tout  Ifraël.  Il  le  faci;»  >  5c  le  prel'enta  au  Peu-    '"'"  ^"  "• 
pie ,  qui  Pagre  a.  Il  étoiç  d'^ne  caille  avamageufe  ^  à  la-     *S°5' 
quelle  il  joignit  ce  courage  &  cette  grandeur  d'ame ,  qui 
doivent  diitinguer  les  Rois  ;  il  fe  met  en  campagne,ataque 
&;  bat  les  Ammonites }  les  Philiftîns  3  les  Amalecites,  les 
Moabites  &  les  Iduméens.  Alais  la  témérité ,  qu'il  eut  de 
porter  la  main  k  Vencenfoir  »-eD..ofrant  lui-mlme  un  fa-  ..        .    _ 
crifice>  au  lieu  d'atendre  le  Prophète  Samuel,  &c  la&U' 
te  qu'il  fit  en  épargnant  y  contre  l'ordre  exprès  du  Sei- 
gneur, ^ag  j  Roi  desA  nulécites ,  avec  ce  qu'il  y  avoit  d&- 
plus  gras  dans  leurs  troupeaux  ,  fous  prétexte  d'en  faire 
an  facrificc ,  le  firent  réprouver  de  Dieu.  Le  malin  efprit 
le  faifitôc  l'agita  horriblement.   D  n'y  «ut  que  David  qui 
put  modérer  fes  accès, par  le  Con  de  là  harpe,  dont  il 
joiloit  fort  bien.  Enfin  David  fut  élu  lui-même  fecretc- 
ment ,  &  devint  le  gendre  de  SaùL  .Cf  tte  qualité  ,  &  le 
foin  qu'il  prenoit  &  fe  rendre  utile  8c  agréable  à  fon 
beau-pere,  ne  le  g^ntiretlt  point  de  ù,  haine.     Saiil. 
jaloux  des  loiianges ,  que  tout  le  peuple  donok  à  David, 
après  la  défeite  du  géant  Goliath ,  chercha  pluiîeurs  fois  à 
le  faire  périr;  de  forte  qu'il  fiit  obligé  de  fe  cacher.  Il  en  ■        "  ~ 
coûta  la  vie  au  grand  Prêtre  Achimelec  i  pour  lui  a.voir 
doné  retraite.   &iiil  le  fit  périr  avec  8  y  Prêtres.  Il  périt 
-iCuaprës  lui-même  dans  une  bataille  contre  les  Philiflins 
an  1949  ,  avec  trois  de  fes  fils  i.l'aîné ,  favoir  Jonathas  j 
laiHà  un  fils  nomé  Mephiboseth  ,  que  David,  en  confide- 
ration  dç  fon  père  ,  dont  il  avoit  été  ami  y  traita  avec 
beaucoup  de  cfiftinétion. 

Les  Tribus ,  à  l'exception  de  celle  de  Juda ,  demeure- 
rem  (bus  l'bbéifTance  û'Isboseth  ,  quatrième  fils  de  Saùl  ; 
ce  qui  cauËt  une  guerre  civile  ,  dans  laquelle  les  troupes 
ée  David  euretK  Pavantage.  Elle  dura  lept  ans  6c  demi , 
&finit  pat  la défcé^ond'^^èffer,  homme  de  cœur, auquel 

Ubofeth 


i: 


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12  Tshie  tît 

LtsKoii  i»?tufU  ie  Dim  svMift  U  dhijto»  dttRo^MMM. 

l 

MAISON       DE        S  A  V  U 
I  E  M  I  N    de   la  tribn   de   B  E  N  J  A  M I  li 


)■    CHOR.ATK. 


A    B    I    ■    I,. 


_y  ' 


[.    s  A  u  L,   élaRoi  l'an  du  monde  tpo?. 
t  *^949-  r-  4°'  at>s  >  ép.  Ahiaaam ,  fille  d'Achimaai. 
Rùpi*,  concubine. 

>^        .  ^_ 


|0MAT|I&t,MBLC,HItUA,A>INA[>AB,ItB0fBTH,    M«r#i   ép.      Mlthtl   if.     AKHO 

t  »J4?-  t  >y4J',-  t  **4?-  déclaré  RoL       Ashibi.        DAVID- 


UirHiio^ara- 


MarKifioiiTir, 

.£lt  o^tuceU. 


IX 

MAISON     DE      DAVII 
■14  AI  OQ  JîSSB',  de  la  Ttibn  de 


y.  II.  DAVID.néiWo.  Roil'att 
1949.  du  monde  ,  f.  l'an  t»* o.  ieé 
de  70.  ans,  ép.  1" .  Ahmtma ,  1". 
MrgMtl,  î".  M<wA«,  fille  de  Tol- 
mai.  Roi  dcGcffuCi  4".  Nwttt, 
,».  .4i(^*I ,  «".  E^U ,  7».  MieM', 
sue  de  S  aiîl .,  8".  Btr/Mt^,. 


Siffvis.jtf. 
A  s  I  II. 


ABI-   JOAB.  t  ASAEl,. 


j.  Amno 

tué  l'an 
1J71. 
paiCoa 


j.Abia&pj),    ThMHur,  4.A»o^ia«^ 

rebelle,             violée  ^ui  voulut 

toi  l'ip-              par  Ce  hue 

19S1,             AÙfon.  déclarer 

Itère  Roi,  -)■ 

AitAiOM.  eatfso. 


t.SiMMAA,  III.SALOMON,    Nathan. 
te  nél'anisri-Roiea     Voyez  la 

5  p  •  A  I.        ^■990-  i  l'an  }ot9.     Généalogie 
Sgédc  fS.aoïRpi    dcN.S.pu 
40.  époufè  NMm» ,    S.  Lac. 
AiiUBpntie,.dont  il 
eut  R  o  BOA  w- 
Voyez  la  Table  fijirantft 


y  Google 


Kois  dit  Feufle  de  Diett  depuis  U  divisât»  d»  RoyMimt. 
ROÏS   DE  JUD  A.  ROIS     D'ISRAËL, 

SALOMON,  fils  de  David.  N  a  ■  *  t. 


IV.  R  O  B  O  A  M  ,  Roi  de  Juda ,  l'an  }Ot?.  t  Î04tf ■    âg^  i-  ROBOAM  ,  Roi  d'Ifraël  .en  joiy, -f  jo(Ck 

de  {S.  ans,  reg- 17  an*,  ép- M*«fc'(  ,  f.  d'AbalTalon.  t^n^  ii.aïu. 

^-  — -^-  ■  '  ■■■^  /  ■  t  ''—.■■  _.    ^ 

V.  A  BI  A  .Roi-l'an  î04<.    t  îO+S.  régné  3.  ans.  a.NADAB..R.<ii.en  jofo.  tenioji.  i.  ».ant. 
^ _ ^-^ ^ ^  * 

VI.  A  Z  A  ,  Roi  304*  tjojo^reg.  41.  ans.  A  ti  ia  «. 

VII.  lOSAPH  AT.Roi*îO?a  t  îiij.  r.  if.  ans.         Î'BA'ASA,  Roi  enjoîi.  t  lo7%-  r.  ij.aiit. 

^ 1. f<. ^     , "^ ^ -^ 

V  II  I.  J  O  R  A  M  ,  aiTocié  en  îi 1 1. 1  31 1?-  reg.  8.  ans  ,       4-  > L  A ,  Roi  en  ÎO75.  t  3074.  rcg.  i. m. 

ip.  ^(fc*(« ,  fille  d'Achad  Roi  d'ifiaïl ,  k  Reine  depui»        j.  z  a  M  B  R I ,  r«ne  7.  jomS. 

*■ — «fv ■    '  ^      *.  AMRI,Roien.307«.  t  loStf.  rec  11,  an» 

IX.  OCHQSIAS,  Rolîny.  W6  jyWrti  ép.        ^ ? J^-Lt ,^  * 

en  3110.  Kg.  I  wt'r  Jsïada.Gr  Prêtre.     7.  ACHAB  ,  Roi  an  308s.  f  l'an  3-1O8.  reg.  11. 

/ ■ ■^—    '■: \  ans,,  éo.  J,ù6il  de Sidon. 

X.  JO  AS,  Rdr  31M.  âgé  de  7.  ani  t  3i«î.  r.40.  ans.     / — ^ >C , ^ 

/ — • — ^ — ; S     8.  OCHOSÎAS,     j.JORAH,     jîthalU  , 

X I.  A  M  A  S I A  S  ,  Roi  en  ^t£^.  tué  en'3i94.  reg.  1».  anit       aflocié  en  310*;.       RoiensicS.      époufï 

XII.OZIASo«  A  Z  A  R  I  A  S  .Roi  en  3.^.    t  î^       t  Vn\'"  "^"'         'J^t  ?  'l'f'       i  °.  ^  "  ^ 
3i4«-  r.  U  «s ,  ép.  ;.»/>  ,  fille  du  Grand  Prêtre.  *'  ""■  *"%  '  ^  '"'■        '^  '''^  "'^*- 

XIII.JOATHAM^Roi  en  314*.  t  3itfi.i«g.  16.  a. 

3t  IV.   A  CHAS  ,  Roi  en  jiitfi.- -f  3»7!.  leg.itf.  ans 

XV.  EZECHIAS,  aflocié  «3,1.77   fuccede  en  3178. 
t   en  330tf.reg.  t9.ans. 

^ * , .^ 

XVI.  MANASSEZ.Roien  j3o«.  Jgé  de  11.  ans,  f 
l'an  33ffi.  reg'.    tj>ani.         

XVII.  AMON,  Roi  33<fi.  nié  en  jîej.te^.  t.  ans. 

XVIII.  JOSl.AS.Roi  3343.  agi  de  8,  ans  ,  tni  l'an 
33S4-feg-3*-_?°^- _ 

XIX.JOACHAS  XX.  JOAKIM,  XXII.  SEDEClAS,. 

ou  SELLUM  ,  ouELIACHIM.      Roi  en  3405.  em- 

Roil'an  3394.  fcabli  Roi  par       mené  captÛ' à  Ba- 

iipottparNe.  Neco,en3îsî.       biïone  en  i^it.       '  ,;,.  PH  AC  E  MS,"R<n  en  3143.  nié  eo  ' 

^«,r.3.mo».  tiiéen3,40f.  reg.ir.ans.  ^^^^    ^;^^^  ^     î'«-  ^  " 

XXI.  JECONIAS  ou  JOACHIM.,  Roi»«* 

"   '     1  340f .  emmené  captif  à  Babi- 


10.   JEHU,  Roijiio.  tîUS.  r. 

18. 

.ans. 

ri.  JOACHAS  ,  R.  3148.  î  31*5.  rcg 

.17, 

an.: 

'iï.jaAS,.a(rociéen  îi<3Î3i7S 

.r.) 

[if.a. 

i3.rEROBOAM  II.  alTocié  3U8.  tît«- 

141. 

14-  ZACHARIE.Roien  3111. 
SeUum-,  ifeg.  «.mois- 

lud 

pac 

>i.  SBLLUM,  rtgnc   i.  «oi.. 
G.  A.. 

»*.  MANAHEM.  Roi  en  jiVs. 
3»4Î-  «g-  iJ-  ani 

ti 

rn 

lone  aptèr  3.  moufle  Rgm.  18.  PHACE*E,  I3.0SE'E 


SAIATHIEL.  i.Ef*M,f.,l. 


ilfiÀtt  depus 

qu'en 
«g.i 


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»4  GE  NE  ALO  GIE3 

R o u  DU  llbofeth  étoit redevable  de  la courone  j  éc  qu'il  eut  l'im- 
p.  DB  D I B  u.  pj-mience  de  mécontenter ,  &  par  la  mort  À'Ijhofeth  même, 
aïïàfllné  dans  Ton  lit  par  S*hjirfa  ,  &c  Ràhab.  'David  ven- 
gea fa  mort  par  celle  de  ces  traîtres.  Abncr  n*eut  pas 
une  fin  plus  heureuiè  ;  car  Joab ,  jaloux  de  ibn  mérite , 
&  de  l'accueil ,  qu'il  avoir  reçu  du  Roi  >  le  tira  un  jour 
à  l'écart,  âc  le  tua  l'an  295e. 
ï  I.  L'élévation  de  DAVID ,  ne  fut  pas  moins  extraor- 

i'an.dQ  M.  dinaire  >  que  l'avoit  été  celle  de  SaiU.  Dernier  des  en&ns 
*^4-5'*  de  je^é,  de  la  Tribu  de  Jada ,  il  Mrdoit  les  brebis  de  fon 
père ,  lorfqu'à  l'âge  de  22  ans ,  ilfut  choifi  de  Dieu  & 
îacré  par  Samuel  l'ati  2^42 ,  pota*  régner  en  la  place 
de  SauL  Ce  choix  néanmoins  fut  lècret  pendant  quel- 
que tems.  David  fut  apellé  auprès  de  Saiil ,  pour  charmer 
par  l'harmonie  de  fa  harpe ,  l'eiprit  malin  qui  le  tourmen- 
toit.  La  délàite  de  Goliathjgéant  redoutabfejqu'il  terraflà> 
&  celle  de  200  autres  Philiftins ,  qu'il  tua ,  lui  procurè- 
rent l'avantage  de  devenir  le  gendre  du  Roi ,  &  Pexpofe- 
rent  en  même  tems  à  la  jaloùue  de  ce  Prince ,  dont  il  fut 
obligé  d'éviter  la  préfence.  Il  trouva  plufieurs  fois  l'oca- 
iion  de  fe  vanger  ,  mais  il  refocéta  toujours  l'Oint  du 
Seigneur.  Après  la  mort  de  SaiU  >  il  fut  reconnu  par  la 
Tribu  de  Juda  (  294^)  &  facré  à  Hebron.  Les  autres  Tri- 
bus obéirent  quelque  tems  à  Mbofeth  »  fils  de  Saùl ,  mais 
ayant  été  tuéj  il  laifla  le  trône  de  tout  Ifrael  à  David ,  qui 
fut  recoriu  dans  une  aflemblée  générale  du  peuple  Ôc 
facré  pour  la  troifiéme  fois. 

Sa  première  expédition  fut  d'enlever  aux  Jefubéens  la 
fortereflè  de  Sion  ,  citadelle  de  Jerufalem,  oîi  il  établit  le 
fiége  de  la  Royauté ,  &c  celui  de  la  Religion  >  en  y  Éù" 
iànt  tranfporter  l'arche  d'alliance.  Il  porta  enfuite  ies  ar- 
mes contre  les  Philiilins ,  les  vainquit ,  fubjuguales  Moa- 
bitcs  ,  mit  la  Sirie  fous  fa  puiffance ,  vengea  liir  les  Am- 
monites l'injure ,  que  leur  Roi  avoit  faite  à  fès  Ambaf- 
fadeurs ,  &  (Souflà  fes  conquêtes  iufqu'à  PEufi-atc.  David» 
paifible  &  viélorieux ,  fit  les  préparatifs  d'un  temple  ma*- 
gnifique  poiw  le  Seigneur  ;  mais  Dieu  voulut  que  l'exé^ 
çution  en  ïQt  refervée  à  fon  fils  Salomon.  La  gloire  de  fon 
régne  fut  ternie  par  un  adultère  Ôc  par  un  meurtre  :  Il 

enleva 


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HISTORIQUES.  liv.L  25 

enleva  Berfabâ ,  femme  d'Urie ,  &  fit  périr  fon  mari  l'an  R  <>  '  *  »  w 
i^6^.  Le  Prophète  N»fh»n  ,  par-  une  ingénieafe  para-  ^'  °*  '^"**' 
fcole ,  lui  fit  concevoir  de  l'horreur  de  fon  péché  >  qu'il 
éfiiça  par  fes  larmes.  La  mort  du  Prince  qui  naquit  de 
Berlàbée ,  le  meurtre  à'Amno»,  fils  aîné  de  David  ,  tué      ^91^' 
dans  unièilin  par  fon  frerc  Abfalon ,  pour  venger  l'a- 
front  fait  à  fa  fœur  Thttmar  >  la  révolte  de  ce  même  Abfa' 
&>0,  &:  la  fin  tragique  de  ce  fils  rebelle,  dont  David  fut     »^8i. 
inconfolable ,  peuvent  être   regardez  comme  autant  de 
punition  de  fon  crime.  Sentant  aprocher  la  fin  de  fes 

Jours  il  voulut  affurerlacourone  à  fon  filsSalomon,&  par 
e  confeil  de  Berlàbée  >  il  le  fit  reconoître  l'an  du  monde 
3989  pour  fon  fuccefleur ,  contre  les  prétentions  &  les 
defleins  d'Adonias  ,  &  mourut  l'année  fuivante ,  âgé  de 
70  ans ,  dont  il  en  avoir  régné  7  ans  à  Hebron ,  &  3  ^ 
iur  tout  IlraëL  H  fat  en  mSne  tems  grand  Roi,  grand 
conquérant ,  &  grand  Prophète ,  homme  enfin  félon  le 
cœur  de  Dieu ,  comme  il  le  nome  lui-même. 

A  D  o  N I A  s ,  voyant  fes  defleins  prévenus ,  eut  recours 
à  la  foumilTion  ?  5c  obtint  fa  grâce  de  Salomon  ;  mais  lui 
ayant  ^it  demander  par  Bcriabée  la  permiffion  d'époufer 
AbijUg ,  jeune  Sunamite  d'une  excellente  beauté  ,  qui 
avoit  été  donée  au  Roi  fon  père  pour  l'échaufer  dans  fa 
vieilleflè ,  Salomon ,  qui  conut  fes  intentions ,  le  fit  tuer. 

5ALOMON,  començafon  règne,  par  exécuter  les     III. 
ordres  de  fon  père,  en  fe  défeifantdeJoab&deSemeï,  &     15^0. 
de  tous  ceux  qui  en  pouvoient  «roubler  la  tranquUité.  Il 
époufa-  la  fille  du  Roi  d'Egipte  >  fortifia  Jerufalem ,  & 
ayant  demandé  à  Dieu  la  fageflê  ,  il  l'obtint ,  6c  avec 
eue  les  richefles ,  &  ime  conoiflancc  parfaite   de  toute 
la  nature.  La  première  marque  éclatante  qu'il  dona  de     . 
cette  fageflèj  fut  dans  le  jugement  célèbre  qu'il  rendit, 
en  2992  ,  entre  deux  femmes ,  qui  fe  difputoient  un  en- 
fent.  La  quatrième  année  de  fon  règne  il  comença  à  éle- 
yer  au  Seigneur  ce  temple  magnifique  ,  qui  fut  la  plus 

frande  merveille ,  qu'ait  jamais  vu  le  Peuple  d'Ilrael. 
[iram ,  Roi  de  Tyr ,  ami  de  David  &  de  Salomon ,  con- 
tribua d'une  quantité  extraordinaire  d'or ,  d'argent ,  de 
çédre  >  pbw  être  employé  à  ce  grand  ouvrage ,  qui  fiit 
D  achevé 


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V.Sge  di 


2^  GENE  ALO  GIES 

achevé  en  /ans  ,  avœ  le  fecours  de  1 80  mille  ouvriers^ 

au  comencemcm  de  l'an  du  monde  3  000 ,  juftemcnt  1 000 

mo^e-"  ans  avant  la  naiflànce  du  Meflie.  La  dédicace  s'en  fit  par 
une  fête  des  plus  foiemnelles ,  qui  dura  7  jours  ,  &c  dans 
laquelle  on  égoreea  pour  hoftics  pacifiques  22  mille 
bœufs,  &  120  mille- brcbâs.  Saiomon  fut  cnfuite  ij  ans 
à  fe  bâtir  un  Palais,  fit  forùfierle  Temple  &  la  Vifle  de 
Jerulàlem^âc  bâtie  de  nouvelles  Villes»  fur-mut  celle 
deP»!mmi  aux  extrémitez  de  la  Sirie.  Après  quoi ,  dé- 
baraiïé  de  quelques  guerres  étrangères ,  il  comença  à. 
goûter  cette  paix  profonde  >  qui  fiuauflï  avantageulè  à. 
^)n  peuple  ,  qu'elle  lui  devint  nuifible  à  lui-même.  Le- 
régne  merveilleux  du  plus  vertueux  &£.  du  plus  illullre  de 
tous  les  Rois ,  finit  par  de  hontcufes  foibleflès  ;  il  s'aban- 
done  à  l'amour  des  femmes  r  fon  efprit  baifïè  r  fon,  cœur 
$'afbiblit ,  &  £à  piété  dégénère  en  idolâtrie.  Dieu  jufte- 
ment  irriîé  ,  l'épargne  cependant  ;  mais  lui  fait  dire  par 
un  Prophète ,  que  Ion  Royaume  fera  divifé..Ccs  menaces, 
d'un  mal  à  venir ,  ne  le  couchent  point  ;  Se  le  plus  fage 
de  tous  les  hommes ,  meurt  dans  un  état ,  qui  donc  un 
jufte  fujet  de  douter  de  fon  falut.  Son  régne  fut  de  40 
ans  ,âcfa  vie  de  58..  Jolèph  dit  qu'il  en  régna  80,  ôc 
^u'il:  en  vécût  94, 

Après  fa  mort,  la  Nation  Judaïque  fiit  diviféeen  deux 

Royaumes ,  fçavoir  ,  dejuda,  dcd'I/r»el.    Le  premier  ^ 

compofé  des  Tribus  de  Juda  &c  de  Boniamin ,  demeura 

,  dan.s  la  race  de  David.  Les  dix  autres  Tribus  formèrent 

ççlui  dTfraël- 

I  V.  ROBOAM,  fils  d'une  Ammonite,  nomée  iSL»*»*^ 

toio.  f"cceda  à  SaJoroon  ,  &  ayant  par  le  coofeil  violent  des. 
jeunes  gens  ,  refufé  avec  aigreur  de  diminuer  les  impôts- 
çxcelTifô ,  doot  fon  père  avoit  chargé  le  peuple ,  perdit 
dix  Tribus ,  q«i  reconurent  pour  raaiue  ^roboam.  Les 
feules  Tribus  de  Juda  &  de  Benjamin  ,.  \m  demeurèrent 
fidèles  ;  mais  lui-même  ne  le  fiit  pas  au  Seigneur ,  dont  il 
^bandona  te  culte.  Son  exemple  entraîna  le  peuple  dani 
l'impiété  &  dajis^  l'idolâtrie  ;  &  Dieu  l'en  punit,  en  fuf- 
citant  Selàc ,  Roi  d'Esté  ,  qui  vint  adîëger  Jerufalem 
avec  une  «rméc  fbrmidabk.  Le  repennr  fie  les  prière» 

du 


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HISTORIQUES,  liv.h  27 

JEROSO^M,  fils  if  Nabat  ,  ét^irt  w  UCtmr  du  Roi     Ro,, 
Salomim  ,  U  Prophète  Jetas  lut  frvmit  U  Royautéjur  dix  Tri-  »'  1 1  r  *  *  »- 
httt  >  ce  foi  fut  eaufe  que  ce  Prince  ,  le  re^ardunt  Jes-lors  eomttu  . 

tennemi  def*  métijon ,  ehenkm  k  U  fitin  férir.  Jéroboam fe  «- 
tira tn Egiftx ,  éf  ^fès  la  mort  de  SahmontilrevintàJerufO'  ^^^9' 
km  '.Je  mit  à  la  tête  des  métontens  ,  ^  fut  rtcenu  Roi  far  dix 
des  Tribus  ,  qui  Je  fomleverent  contre  Roboam.  Ce  nouveau  Roi 
Sljrail  (  craignant  que  la  communie atron  de  la  Religion  ^ 
du  Temple  dtjerufalem ,  ne  tes  ramenât  à  tobe'ijfaace  des  Rois 
dejuda  ,  fit  élever  deux  veaux  d'or,  Cun  à  Sethel,  é'  ^fiutte 
k  Da»  :  ordonades  Prêtres  c^  des/aerrfiees  formez.  Jur  ceux  qui 
Ji  rendoient  kjerujalem  s  ce  qui  fut  une  Jemence  ferpetaeSe  de 
tttte  funefie  divifion ,  qui  ajuhfifié  depuis  entre  les  Royaumes  de 
Juda  ^  d'tfra'el. 

N  À  D  A  3  ,  qui  Jueceda  au  Rojraume  ^  aux  Jncrileges  de        \  I. 
fon  fere ,  fitt  afres  deux  ans  de  règne  ,  tué  en  trahifon ,  far      a  o  s  o. 
BAASA,  un  de  Je  s  Généraux ,  qui  Je  Jaifit  du  trône-»  ^ex- 
termina toute  la  race  de  feroboam.  Il  choifit  Therfa  pour  le  lieu        j  j  j 
dejonféjour,  ^  fit  la  guerre  k  Az.a  y  Roi  dejuda  ,   auquel  il      10*  , 
frit  la  ville  de  Rama.   Ses  impiété z  Jurfajferent  eetles  de  Jet 
frédcct^eursi  U  Prophète  Jehu  t en  reprit  vainement ,  éf  lui  pré- 
dit Us  maux  qui  ariveroient  k  fa  maifon.    Son  fils  E  LA-,       IV. 
éprouva  teffet  de  ces   menaces,  dès  lajeeonde  année  de  Jon      3075. 
réfne.   Zamriy  qui  comandoit  la  moitié  de  fa  cavalerie,  le  fit         .V. 
a^a/finer  dans  un  ffflin-,  (ir  extermina  toute  Ja  race.  Z  AMRI     3076. 
ve  fouit  que  7  jours  du  firuit  de  Jon  crime  i  car  AMRIt  qui       y  j_ 
tomAudoit  Vautre  partie  de  Parmée^Ela,  Ayant  été  élu  Roi  par     tQ-j^ 
les  Jhldats  ,  alfa  ataquer  dans  Thaffe  rufurpateur ,  qui  fi  brûU 
dans  fon  palais.    Le  peuple  Ji  divifa  alors  en  deux  partis ,  tun 
JùivitThebni,  é"  t  autn Je  déclara  pour  Amri  ,  dont  U  parti f ré- 
■valut.  U  marcha  ,  dit  tEeriturr  dans  toutes  Us  voyes  deje- 
robuam.  Lafixiéme  année  de  Jon  règne ,  il  fit  bâtir Jur  une  mon^ 
tagne, qu'il  aehetadt  la  Tribu  d'Eprttim  ,  la  ville  i^Samarie» 
««  iltran^orta  U  fiége  du  Royaume  itifra'el.  Apresunregne  du  x 
Mns,iilai^alacourom$tàJenfilsACHAB,quifit  bitir  dans       VII. 
Sam*rie  un  tempUkBsA  ,  Dieu desSiriens ,perfecuta  les  Prophe-     3086. 
tes  du  Seigneur ,  (^pouffa ,  avec  Ja  femme  Jezabel  >  timpietéplus 
loin  qu  aucun  dejes  prédàeffeurs.  Le  Prophète  Etie ,  plein  de  z,éU , 
■rw/  U  trouver,  é"  ^  frédtrunejécherejfe  de  trois  ans ,  *«  bou  i 
D  ij  deJqueU 


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28  GENEALOGIES 

Rois      du  pcuple  fléchirent  le  Seigneur ,  Selâc  fit  la  paix  8c  fer 
"  3  yp  *■    contenta  d'emporter  les  trefors  du  Temple  de  Jerufalem;. 
V.  ABIA  ,  fucceda  à  Roboam  »  6cà  fes  impietez  ;  cepen- 

304^.     dantDieu  lui  acorda  une  vîdloîre  éclatante  fur  Jéroboam. 
V  I.       II  mourut  la  troifiéme  année  de  Ion  régne  ,  &  eut  pour. 
304J.     fuccefleur  fbn  fils  AZA,  Prince  recomandable  par  la 
pieté.  Il  fit  abatre  les  autels  érigez  aux  idoles  ,  &c  daligea 
Ion  ayeule  qui  s'étoit  rendue  P^trefle  d'une  divinité ,  que 
la  pudeur  défend  de  nomer ,  de  quiter  ce  culte  abomina- 
ble. Après  dix  ans  de  paix  ,  il  fut  ataqué  jjufques  dans  fa 
capitale  parZara,  Général  des  Ethiopiens ,  6c  enfuite  par 
Baafa ,  Roi  d'Ilraël;  mais  Dieu  le  rendit  vi^orieux  de  Tes- 
Vil.     ennemis.  JOSAPH  AT ,  qui  lui  fucceda  à  l'âge  de  3.5  ans> 
jo^o.      Ce  diflingua  par  fon  zélé ,  &c  par  fa  piété.   Il  abolit  dans, 
fes  Etats  toutes  les  marques  de  l'idolâtrie  j  Sc-  envoya  par 
tout  des  Prêtres  &.  des  Lévites  pour  inftruire  le  peuple;. 
On  remarque  j  qu'après  Salomon,  il  avoit  été  le  plus  ri- 
che &  le  plus  puiifant  de  tous  les  Rois  de  fa  Nation.  Ainfi 
ce  Prince  fut  aimé  de  fes  fujets ,  eftimé  de  fes  voifins  y  ôc 
redouté  de  fes  ennemis.  Onne  lui  reproche  qu'une  faute, 
c'ert  d'avoir  fait  époufer  à  fon  fus  jora.m  y/ithalie ,  fille 
d'Achab  Se  de  JclabeL  Ataqué  par  les.  Ammonites ,  les. 
Iduméens ,  &c  les  Arabes,  il  eut  recours  à  la  protet^ion. 
du  Seigneur  j  qui  lui  acorda.  la  vidloire  d'une  feç.on  raer- 
veilleufè. 
Vin.        Son  fils.  J  G  R  A  M ,  pour  s'afermir  fur  le  trône  auquel 
3110.      il  avoit  été  alfocié  en  3 1 1 1  ,  fit  mourir  fix.  de  fes  frères  > 
ficplufieurs  de  Ieur.s  amis.  Il  fiiivoit  en  tout  la  politique 
impie  &  fanguinaire  d'Athalie ,  digne  fiUe  d'Achab  &c  de 
Jefabel.   Il  replongea  Juda  dans  l'idolâtrie.  La  révolte 
d'un  grand  nombre  de  fes  fujets ,  les  ravages  que  les  Phi- 
liftins  &c  les  Arabes  firent  dans  la  Judée ,  le  pillage  du. 
Temple  Se  de  fon  palais ,  furent  des  avertifïèmens  inutils  ^ 
il  tint  ferme  dans  le  defordre  >&:  mourut  l'an  3.1 19.  dans. 
I  X.      fesimpiete2,aprè&unrégnedehuitans.  OCHOSIAS» 
5 1  ^$'     le  dernier  de  les  fils  j'nomé  aLuSiJoaehas ,  Ox,Us,  on  Az,tt' 
fias ,  lui  fucceda  au  Royaiune»  Se  à  iès  impietez.    Aprè& 
un  an  de  régne  7  il  fut  tué  par  Jehu ,  qui  avoit  ordre  d'ex- 
terminer toute  la  lace  d'Achab.  Samere  ATHALIE,  s'em.- 

para. 


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H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  Z/v.  /.  a^ 

iejqaeîs  il  ouvrit  le  etel ,  four ainfi  dire  ,  farfés  prières ,  ^ eh-      Ko  ts 
tint  Je  la  pluye  i  mais  Ayant  fait  mourir  450  faux  Prophètes  ,  ■*''***■  '■' 
au  Prêtres  de  Baal ,  il  fut  obligé  de  s'enfuir.  Achab  fut  enfuite      ^  °^  * 
ajjîege'  dans  Samarie ,  par  Benadah ,  Roi  de  Sirie ,  il  eut  le  bon* 
Heur ,  non-feulement  de  mettre  en  déroute  l' armée  formidable  qui 
t  affiégtoit ,  mais  encore  debatre,  ^  année  fuivante  ,  dix  mille  Si-' 
riens  té"  d'obliger  Benadah  d'implorer Ja  clémence.  Enflé  de  ces 
Jucces ,  il  entreprit  une  féconde  guerre  contre  les  Siriens ,  é'fi  li- 
gua avec  Jofaphat  y  Roi  de  Juda  i  mais  il  trouva  dans  cette  ex- 
pédition le  terme  de  fes  crimes  ^  celui  de  fa  vie ,  tan  3108'. 

S  on  fils  OCHOSIAS ,  qu'il  a  voita^odé  deux  ans  auparavant,      V  II  f, 
mourut  la  même  année,  ^  eut  pour jucce^eurfon  frère  JORAM,      5  i  06- 
fous  le  régne  duquel  le  Roi  de  Sirie  vint  mètre  le  jtége   devant      I  X. 
la  i>ille  de  Samarie ,  é'  l^  réduiftt  à  une  épouvantable  famine.      }  loï- 
Joramfitt  délivré  de  cet  ennemi  f  mais  Comme  il  imitoit  Us  im- 
pietés,  de  fon  pereijehu  ,  facré par  un  difeiple ^ Elifée  ,pour  re- 
mer  en  ïfraél,  le  tua  d'un  coup  de  fteche  dans  le  champ  deNa- 
both  ,  é"  fit  jetterfon  corps  aux  chiens.  JEHU  ,  continuant  la         X- 
vengeance  du  Seigneur  fur  la  famille  £" Achab  i  fit  maurir  Tim-      3  i  lO, 
piefez-abel,  ér  yo  enfans  £  Achah  ,  avec  tous  ks  Prêtres  de 
Baal ,  qu'il  rajfembla ,  fous  prétexte  d'honorer  ce  Dieu.    Apres 
tB  Ansde  régm  ,ileutpourfucceffeurfon  fils  JO ACHAS  ,       XI. 
fius  lequel  Ha&aël ,  Roi  de  Sirie  ,  fit  de  grands  maux  aux      3  ^  48- 
ïfratUtes.  Le  régne  de  J  0  AS  tfon  fils ,  fut  plus  heureux.  Ilga-       VIT 
gna  fur  tes  Siriens  trois  grandes  viÉhires ,  comme  les  lui  avait  ,^ 

prédites  £iifée ,  lorfqu'H  alla  voir  ce  Prophète  mouvant-  71  vain-      *  '    *'' 
quir  auffi  AmazÀas ,  Roi  dejuia  r  qu'il  fit  prifonier ,  é"  ?•''' 
.  rtniitjon  tributaire, 

J  EROBO  AM II.  quejbn  père  avait  ajfôcié  attgouver'    X 1 1 1- 
vendent ,  »e  fut  pas  moins  vaillant  ^  heureux  que  lui.    B  bâtit     5  1 7gv 
fowvent  les  Siriens  ,  &  «ugmentafes  Etats  des  vtlks  JirDamasy 
et  /Ematha.  Sa  mort  arivée  «5119,  aprh  un  régne  de  4.1 
ans ,  futfuivie  de  troubles  ^  ér  ^**»  interrègne  de  it  ans ,  après 
kfqaelsfin  ps  ZACHARÏE  monta  fur  le  trône.  Il  ny  fut  qur 
fix  mois.  SEZZUM  le  lui  ravit  avec  la  vie.  Celui-ci  au  bout    X  f  V^ 
«Ttf»  mois ,  reçut  le  mime  traitement  par  MANAHEM,  GV-     &  X  V^ 
nér^  des  troupes  de  Zacharie ,  qui  monta  fur  le  tritu  ,  <^  j)»      3  1 1 9-- 
maintint  par  le  fecours  de  Phul,  Roi  des  Afflriens  »  tknt  ilfe      XVL. 
Kndit  tributaire.  Son  fils  PBACEJ  AS,  après  avoir  régné  deux      Sii^J.- 


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jo  îGENEALOG  I  E  S^ 

R  «  »  »     para  alors  de  la  courone ,  6c  fit  tuer  tous  fes  enfans ,  & 
•gjuBA.     tous  les  Princes  delà  maifon  royale.  Le  feuï  JOAS,  le 
■       plus  petit  d'entre  eux  fut  dérobe  à  fa  fureur,  par  les  foins 
*    ^   '     de  û.  tance  Joptbet ,  fcnune  du  grand  Prêtre  Jotada ,  qui 
le  fit  élever  fccretement  dans  le  Temple.  Ce  généreux 
Pontife  mit  fon  neveu  fur  le  trône  à  l'âge  de  7  ans ,  &c  fit 
mourir  Athalie.  Tant  que  Joas  fuivit  les  confeils  de 
Joïada ,  ce  fut  ua  Prince  Éige  ôc  religieux  j  mais  après  la 
mort  de  ce  faint  homme  ,  il  iè  laim.  corompre  >  S>c  re- 
nonça, au  culte  de  fes  pères  >  pour  adorer  les  idoles.  Za- 
charie  ,  fils  de  Joïada  ,  ne  put  foufrir  ces  impietez ,  6c  en 
reprit  le  Roi ,  qui  oiiiliant  ce  qu^il  devoir  a  Joïada  ,  fit 
lapider  Ziacharie.  Dieu  pour  le  punir  de  ces  crimes ,  fuf- 
cita  les  Sùieas  >  qui  y  conduits  par  Hazael ,  défirent  fon 
armée ,  firem  mourir  les  plus  confidcrables  Seigneurs , 
ôc  l'ayant  pris  luî-même  >  le  traitèrent  avec  les  dernières 
indignitez.  Ilnefortit  de  leurs  mains  que  pour  périr  par 
celles  de  deux  de  fes  ferviteurs. 
XL  AMAZIASj  inftruit  par  l'exemple  de  fon  père >  co- 

j  j  é  5 .  mença  fon  règne  en  Prince  religieux.  Après  avoir  afermi 
fon  trône ,  ôc  puni  les  meurtriers  de  Joas ,  il  fit  avec  fuc- 
cès  la  guerre  aux  Iduméens  révoltez  Ôc  aux  Amalécites. 
Mais  dfvenant  l'efclave  des  Dieux ,  qu'il  avoit  vaincus , 
il  fut  aflêz  infenfé  pour  honorer  les  Idoles  qu'il  venoic 
d'enlever  à  iès  ennemis  »  ôc  pour  adorer  des  Dieux ,  qui 
étoient  devenus  fes  prifoniers.  Il  le  devint  lui-même  de 
Joas ,  Roi  d'Ifraël ,  qu'il  avoit  ataqué  témérairement , 
ôc  qui  le  mena  en  triomphe  dans  Jerulàlem  même ,  dont 
les  murs  furent  rafez  ôc  les  tréfors  emportez.  Amazias  ne 
recouvra  la  liberté ,  que  pour  perdre  la  vie  par  le  crime 
4e  fes  propres  ferviteurs. 
XIL  OZÏAS,  autrement ,  AZARIAS>  lui  fucceda  à  l'âge 

315)4.  de  ï6  ansjôcaportafurletrônê  les qualitez qui  devroienc 
en  être  inféparables ,  la  piété  Ôc  la  valeur,  U  rétablit  le 
culte  divin  ôc  les  ruines  de  Jerufalem ,  défit  les  PhUi/Hns, 
les  Arabes  &  les  Ammonites  ,  rendit  les  Moabites  fes  tri- 
butaires ,  Si.  triompha  de  tous  fes  ennemis.  Rien  n'au- 
roit  manqué  au  bonheur  d'un  règne  auffi  long  que  celui 
4'OzKis,s'Ucûitpûo:iQmphetdelSnorguëiL  HaÛéparfes. 


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HISTORIQUES.   Z/Vf.  jt 

Mm  ,  ferÀit  la  ewrone  <^  U  vie  far  U  crime  de  fhutk  tfmie    _  R  o  '  • 
«M  entrahifon  dam  mnfefii»,  Can^x^^.  'à'femitfttrUtr&ne.  *  y  vVl" 
fHACÉE  ne  fttt  f  as  plutôt  maître  du  Royaume  îlfraél, 
fuil  ataftta  Achas ,  Roidejuda.  Il  le  di^-^  emmena  caftifs    yvIIT 
deux  cens  miHe  de  fis  Jt^cts  >  mais  le  Prtfhete  Obed  Cett^a^a  ' 

à  les  renvoyer  ettjmda ,  é"  féme  à  lenr  fournir  les  Jicottrs  nécef-  '  '* 
/aires  four  leur  retour.  Il  Je  lig»a  depuis  avec  R  ax,in  Roi  de  Sirtft 
é'ils  allèrent  ajfuger  J erttfaltm.  Achas  implvrakfeeours  deTe^ 
glatphalafar  t  Roi  des  Affiriens  ,  ^«i  contra^ait  Pbaeée  de  lever 
ie  fége ,  é"  emmena  captive  toute  la  Tribu  de  Nephtali ,  (jr  «w 
honrfe  fartie  de  eeHes  de  Zahulon ,  de  Ruifen ,  de  G  ad  ^  de  Mtt- 
najfes.  Fhacée  rte  furvieut  fas  long-tems  à  ce  defajlre.  Il  fer* 
dit  la  courone  far  la  rnème  wye  dont  il  s'Ùoit  fervi  four 
fufurffr.  .       XrX. 

Son  exemfle  fervit  cbittre  hti-même  de  lefon  à  OSE'S,  3165. 
fis  <fEla.  Celui-ci  caufafaferte,  f*r  ceBe  de  toutlfraelfarfa 
mattvaife  conduite  i  car  au  lieu  de  fayer  à  PAJJîrie»  le  tribut . 
^ue  Teglatfhalafar  avoit  imfofé  à  tout  ïfrael ,  il  s*avifa  ,four 
fecoher  ie  joug  de  Salmanazar ,  de  s'aBier  avec  le  Roi  SEghte  » 
Frhîce  trof  fiihle  four  le  Jecourir  contre  une  fuijfance  auffi  «- 
dou fable  fue  ce&  des  Rois  ^A/Jirie.  Salmaoaz.ar,  fui  Jut  leur 
ligué ,  frrvint  leurs  dejfeirrs  ,  revint ,  avec  de  nouveSes  forces  , 
mit  lefiége  devant  S amaritt  t^  s'en  rendit  le  maître  afrh  ui» 
fége  de  trois  ans  :  il  fit  mettre  aux  fers  le  Roi  Ofk ,  qui  mourut 
feu  Afres  fa  défaite.  U  emmena  eaftifs  tous  lès  Ifraëlites ,  fuil 
di^erfadans  ksUrres  de  fin  obéijfanee.  Ain f  fait  le  Royaume 
Sifra'él,  Fan  du  monde  3  1  %  y  afrh  avoir  fubfjté  155  ansfius 
1 9  Rois.  Salmanazar  envoya  four  refeufler  la  Palefiine  ,  de» 
colonies  eomfofies  de  diverfis  nattons  :  chacune  y  porta  fin  idole, 
far  la  lefdis  ne  futfhts  fu'ttn  mélifnge  ^ux  aimfimx^  &  ^«^ 
iùmhtatitns. 


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3«  GENEALOGIES 

Roi»      viAoires ,  il  entra  dans  le  Temple ,  &  par  une  ufurpa- 

»i  juo*.    (Iqjj  criminelle  fur  les  droits  du  Sacerdoce ,  il  entreprit 

d'ofrir  le  facrifice  de  l'cncensr  Dieu  l'en  punit  par  une 

lépre  ,  qui  lui  couvrit  tout  le  corps ,  ôc  félon  les  régies 

prefcrites  par  la  loi,  U  fut  chaffé  du  Temple  ôc  retranché 

X II I.     de  la  focieté  civUe.  Alors fbn  fils  JO ATH AM , prit l'ad- 

3 144.     miniUratiotï du  Royaume,  &le  gouverna  julqu'àfaraortj 
en  Prince  jufte  6c  religieux. 

^jy  A  CHAS,  qui  lui  fucccda  ,  n*imita  bas  fa  pieté  ,  il 

g  '  fit  fermer  le  Temple  du  vrai  Dieu ,  drefler  des  autels  &c 
,  '  des  llatuës  àBaal ,  &c  par  une  fuperftition  cruelle  fit  paflêr 
fes  enfans  parle  fçupour  les  purifier,  à  la  manière  des 
Chananéens.  Dieu  l'aHigea  de  plufîeurs  dlfgraces ,  qui  ne 
lerendirent  pas  meilleur.  Vaincu  par  Razin,  Roi  deSirie, 
&  par  Phacçe  Roi  d'Ifrael ,  il  fç  vit  affiegé  dans  Jerufa- 
Jem.  Teglathphalafàr ,  Roi  d'Aiïirie ,  dont  il  obtint  le 
fecours,  en  lui  envoyant  tout  l'argent  qu'il  trouva  dans 
Je  Templp ,  après  l'avoir  délivré  de  fes  ennemis ,  devint 
lui-même  le  fléau  dont  Dieu  fe  fervit  pour  le  punir  ;  il  ne 
fe  reconut  pas  néanmoins ,  &  il  nc^uita  les  Dieux  des 
3i"ens ,  que  pour  adorer  ceux  des  Amriçns.  Auflï  le  Sei-^ 
gneur  le  retira-t'il  du  monde  à  l'^e  de  3  6  ans ,  l'an 
3278.  Il  fut  enfeveli  dans  la  cité  de  David;  mais  non  pas 
dans  le  fépulcre  des  Rois  ;  il  fut  privé  de  cet  honeur ,  à 
çaulè  de  Ion  mauvais  gouvernement. 
X  V.         Achas  ;cut  pour  fuccefTeur  E  ZE  C  H I A  S ,  fon  fils , 

}  178.  <5ont  le  premier  foin  fut  de  rétablir  entièrement  le  culte 
dç  Dieu  dans  le  Royaume  de  Juda.  Sa  piété  le  rendit 
agréable  à  Dieu  ,  qui  le  fit  triompher  des  Philiftins  ré- 
voltez .contre  fon  père ,  Ôf  combatit  pour  lui  contre  Sen- 
nacherib.  Ce  Roi ,  auquel  Ezechias  avoit  refufé  de  payer 
le  tribut  impofé  à  fon  père  par  Tçglatphalazar ,  entra  en 
Judée  avec  une  puiflànte  armée ,  prit  plufîeurs  Villes , 
&c  afllégea  Jerjifîdem  ;  mais  PAnge  du  Seigneur  fit  périr 
en  une  nuit  185  mille  hommes  de  fon  armée  avec  leurs 
chefs  j  &  le  Prince  Affirien ,  frapé  de  ce  terrible  événe- 
ment ,  prit  le  parti  de  fe  retirer.  Dieu  fit  encore  à  Eze- 
■  chias  la  grâce  de  prolonger  fos  jours  de  1 5  années  ;  grâce 
gu'il  lui  marqua  par  la  rétrogradation  de  Pombre  du  Sor 


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HISTORIQUES,    liv.  I.  35 

leil  de  10  degrez  fur  un  quadran  folaire  ,  qu'Achas  avoir  R  o  i  > 
fait  faire  ;  &  par  ce  miracle ,  le  jour  oii  il  ariva,  fut  plus  »  s  J"  »  *• 
long  de  dix  heures ,  qu'il  ne  devoir  être.  Merodac-Ba- 
ladan  ,îloi  de  Babilone ,  lui  envoya  à  ce  fujet  des  Am- 
bafladeurs ,  aufquels  ayant  montré  ce  qu'il  y  avoit  de'  plus 
précieux  dans  Tes  tréfors  >  Dieu  lui  fit  dire  >  que  ces  cho- 
ies y  dont  il  avoit  fait  parade ,  atircroient  un  jour  les  Sabi- 
loniens  à  Jerufalem  y  &:  feroient  tranfportées  à  Babilone  > 
avec  iês  enfans.  Ezechîas  fe  foumit  à  la  volonté  du  Sei- 
gneur >&mourutâgé  de  53  ans,  dont  il  en  avoit  reg^é  28, 

Son  fils  M  A  N  AS  SES,  qui  monta  fur  le  trône  a  l'âge  X  V  L 
de  12  ans,  deshonora  les  comencemens  de  fon régne,  5306. 
car  toutes  les  abominations  de  l'idolâtrie,&  par  toutes  for- 
tes de  vices.  Il  pouffa  la  fureur  jufqu'à  faire  icier  par  le 
milieu  du  corps  le  Prophète  Ifaïe,  qui  tenoit  à  la  JVÎailbn 
Royale;parce  que  ce  udnt  homme  lui  anonçoit  les  éfets 
de  la  vengeance  Divine.  Il  ne  tarda  pas  à  les  éprouver. 
Ce  même  Merodach ,  qui,  peu  de  tems  auparavant ,  avoit 
recherché  l'amitié  d'Ezecmas ,  le  vainquit  6c  l'emmena 
captif  à  Babilone  l'an  3328.  Cette  difgrace  le  fit  rentrer 
en  lui-même ,  il  implora  la  milèricorde  du  Seigneur ,  qui 
le  retira  des  fers  ,  &  lui  fit  rendre  fcs  Etats,  ou  il  abatit 
les  autels  prophanes  ,  &c  rétablit  ceux  du  vrai  Dieu.  Il 
mourut  en  paix  âgé  de  6j  ans,  £c  ia  fin  fut  auill  loùar- 
ble  que  fes  comencemens  avoient  été  criminels. 

A  M  O  N  ,  fon  fils  ,  l'imita  dans  fon  crime  ,  &  non    XVII. 
dans  là  pénitence.  AufH  n'eut-il  pas  une  fin  fi  heureufe.     3561. 
Il  fut  tué  par  lès  propres  fmets  la  deuxième  année  de  fon 
régne,6cla24ac(àvie.   Sonfils  JOSIAS,futmis  fur   XVIII. 
le  trône  à  l'âge  de  huit  ans.    Jeremîe  comença  de  pro-     3365. 
phétifer  fous  fon  régne.  Ce  Prince  >  prenant  ombrage  de 
ce  que  Necao ,  Roi  d'Egipte ,  paflbit  fur  fes  terres  avec 
une  nomb'reufè  armée ,  pour  fiiire  la  guerre  aux  Medes , 
voulut  s'opofer  à  fon  paiTagei  il  le  combatit  dans  la  plaine 
de  Magedo ,  &c  reçut  une  bleffure ,  dont  il  mourut  peu  de 
jours  après ,  pleure  de  fes  fujets  ,  l'an  3  394. 

JOACHAS,  autrement  apeUé  SELLUM.fefit  XIX. 
mettre  fur  le  trône  par  une  feénon  populaire  j,  contre  le  33  54. 
droit  d'EUacim  f  fon  «une  :  maïs  trois  mois  après ,  Necao  j 

E 


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34  GENEALOGIES 

Rois      qui  traitoic  la  Judée  en  fouverain  >  vint  à  Jerufàlem ,  prit 
nJuDA.  joachas,  &  plaça  fur  le  trône  ELIACIM,  dont   il 

XX.  changea  le  nom  en  celui  de  JOAKIM.  Ce  dernier  ne 
5  }?  5.  fe  montra  pas  moins  tyran  que  fon  frère  :  il  rétablit  l'ido- 
lâtrie' &:  vexa  Ces  fujets.  Nabucodonofor  ,  cnemi  de  Ne- 
cao ,  re^rdant  comme  le  (len  JoaKÏm,  qui  en  ét<»t  vaflalj 
vint  à  JeruTalem  (  3  398)  {b  faifit  de  lui ,  emporta  toutes 
les  richcflès  du  Temple ,  &  emmena  captifs  les  plus  con- 
iiderables  de  les  fujets  ,  entr'autres  D*mel,  C'efl  d'ici  que 
l'on  comencc  à  compter  les  70  années  de  la  capâvité» 
Nabucodonoibr ,  touché  des  Ibumifliom  que  lui  nt  Joa- 
KÙn  t  lui  rendit  la  liberté  ,  âc  le  laiflà  comme  fon  vaflàl 
à  Jerufalem  :  mais  s'étant  peu  après  révolté  >  il  fut  tué 
l'an  3405  par  les  Caldéens. 

XXI.  Son  fils  JECHONIAS  ou  JOACHIM,  fiit  étkbli  en 

3405.  ia  place,  &  trois  mois  après  Nabucodooofor  étant  revenu 
à  Jcrufalem>  l'emmena  captif  *  avec  fa  mcTc,fes  femmes^ 
&  les  plus  graftdsSeigneurs  de  la  Cour,  entre  lefquels  étoit 

XXII.  Ez.echieK   Son  oncle  MATHANIAS  ,  à  qui  Nabucodo- 

3406.  nofor  dona  le  nom  de  SEDECIAS  ,  en  le  metcant  fu» 
Je  trône  ,  ne  profita  pas  de  l'exemple  de  les  prédéceC- 
lèurs  î  il  oublia  ce  qu'il  devoit  à  Dieu  &  à  fon  bien* 
faîteur.  Il  vécut  dans  l'impiété  >  &c  forma  des  defrein& 
contre  Nabucodonofor.  Celui  -  ci  le  prévint  ,  fit  le 
fiége  de  Jerulàlem  y  qui  fut  priiè  au  bout  de  deux  ans.»- 
&  après  avoir  fait  a  Sedccias  tous  les'  reproches  que 
jnéritoit  fon  ingratitude  &:  ùm  infidélité ,  il  fit  égorger 
ca  ^préfence  iès  en&ns  >  &c  comanda  qu'on  lui  crevât  les 
yeux  >  &c  qu'on  k  conduisît  àBalûlonc ,  ou  il  mourut  en 
eriioa.  Aiofi  finit  9  l'an  du  inonde  341  é.  k  Roysuime  de 
Juda ,  qui  depuis  la  fàparatioa  d'avec  celui  d'Ifi-aël  >  avoir 
iluré  \%6  ans  j  &50é  dcpub  Saùl. 

Nabucodonofor  envoya  enfuûc  Nabuzardan ,  Gnmd 
Mdcre  de  fà  milice  j  qui  acheva  de  ruiner  le  Temple  j  le 
yalais  du  Roi  y  tcfxxs  les  édifices  âc  les  £bttificatioiu  de  Jc- 


^^  Il  demcnn  prfi  ie  37  ani  en  pri- 
taa,  foi  ii  en  &t  ùté  fat  ErilmcEndach^ 
^i  le  traita  avec  uu  grande  ciiâîtkâioii 
julqu'i  fa  inoii^au^el  il  ne  furvécuc 
fti.  H  efi  atÊms  OM  ovyabk  ^u'^ 


tant  dm  £ivori  ,n  lût  maflàcrj  avec  Ii 
H  laiflà  maûls  ifmi  Salaibiel  ,  <ni  d 
«iat  Prince  ticiil4Ùfedct.}«t&^&Mtfe 
de  ZoiobatcL 


I,  Google 


H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  Z/r.  /.  35 

ruËtlem»  &  fit  emportei  tous  les  vafes  facrez.  Ce  Gé- 
néral établit  fur  les  Juifs  qui  rcfterent  en  Judée ,  GedolUs, 
qu'Ifmaël >  qui  étoit  du  feng  royal,  tua  dans  un  feftin, 
puis  fe  retira  en  Egipte,  oii  il  emmena  beaucoup  de  JuiB; 
Jeremie  &c  Bàrueh ,  turent  de  ce  nombre  Nabucodono- 
for  vint  chercher  jufqu'en  Egipte  ces  fugitifs ,  qui  furent 
ou  maflàcrez  ou  emmenez  à  Babilone.  Evilmerodssh  .  fuc- 
celleur  de  Nabucodonoibr  ,fit  tirer  de  priibn  Jechcmias  > 
ic  le  mît  au  premier  rang  des  Princes,  de  &  Cour.  Il  au- 
roit  peut-  être  foulage  les  peines  des  Jui6  >  fi  fôn  rè- 
gne eût  été  plus  long  ;  mais  cette  gloire  étoit  rcfervée 
au  grand  Cirus ,  qui ,  après  la  conquête  de  Balûkuie  >  Cur 
Baltazar  y  rendit  la  liberté  aux  Juifs ,  l'an  du  monde 
3468  ,536  ans  avant  l'Ere  Chrétienne. 

§.  I V.  Le  tcms  qui  s'écoula  depuis  la  liberté  rendue  V  I. 
aux  Juifs  jufqu'à  la  naiflTancc  du  Meiïie  ,  peut  être  parta-  AGE. 
gé  en  trois  tems.  Le  premier ,  eft  l'Etat  des  Juifs  gouver-  ^a  whent 
nez  par  les  Pontifes  >  fous  l'autorité  des  Rois  de  Perfè  »  acordée  aux 
&.  enfmte  des  Siro-Macedoniens ,  pendant  370  ans  julqu'à  1"'''  >  *  '^ 
l'an  j4e.de  V  Ere  âa  Sekucides  ,  on  à&tftnÇree.  mmi^tn 

Le  fécond ,  efl  la  Principauté  des  Afmonéens ,  à  laquelle  Poorîft». 
la  fouverainc  facrificature  fut  prefque  toujours  unie.  Elle 
comence  l'an  3839, 165  ans  avant  l'Ere  vulgaire  ,  que   y^^yu 
Judas  Machabée  fut  falué  Prince  des  Juifs ,  ôc  comença 
à  les  afranchir  du  joug  d'une  domination  étrangère. 

Le  troifiéme ,  eft  le  régne  d'Herode ,  qui  comença  en- 
viron 40  ans  avant  l'Ere  vulgaire,  ou  Chrétienne, 

Auparavant  que  de  parcourir  l'état  des  Jiùfs  depuis  la 
captivité  >  il  ne  fera  pas  hors  de  propos  de  dire  quelque 
chofc  des  grands  Pontifes  ,  qui  unirent  à  la  fia  Pautorité 
fouveraine  à  la  grande  Sacnficature. 

Le  Pontife  ou  Grand  Prêtre ,  étoit  le  Chef  des  Sacriâ-  ' 
cateurs  de  l'ancienne  loi  j  il  n'apartenoit  qu'à  lui  d'entrer 
dans  le  fanéïuaire  du  Tabernsde ,  oU  les  autres  Sacrifica- 
teurs n'entroient  jamais.  Ses  habits  8c  fcs  otticmens 
étoient  miflerieux.  U  reccvoit  comme  les  Rois,  l'onAton 
&crée  ,  avec  cette  diférence,  qu'on  mettoit  l'huile  defti- 
néc  à  cet  idage  en  forme  d'c?  entre  les  fourcils  des  Rois,  , 
fie  en  forme  de  X  grec  aux  Pontifes.  Il  n'avoit  point  de 

E  ij        ièmaine 


y  Google 


T/tbltt''.  I(mnfesa»Gr»nài?rhn)itsJiiip 

LEVI.undcs  filtdeJwtt. 
Chat. 

■ — i^ , 

j.  AARON,  Grand  Prêtre.  MMi.  MO  Y  SE. 


Nadai,     1.ELEAZAR..    Ithauail.       Giusoh.  Eiiizbu 


Phimez. 


to.ACHITOB.     IccAioD 


li.ACHIMELECH. 


ri.SADOC.  i.;.ABIATHAR. 


AzASLiAs,   i4,ACHAMAZ.         Jonathah.. 

■^ . A ^ 

l«. AZARI AS  oa  Abimeleqh. 

If.  lOHANNAN, 

r-^ -^ 1 

I7.AZAR1AS. 

rS.  AMAZIAS. 


15.  JOIADAS. 


io.  ZACHARIE.      ii.SEDECIAS  ouSodias, 
^nejoas  fît  lapider. 

II.  A  Z  A  R  I A  S. 

< " ^ 

1).  lOATHAN. 

x).  ACHISOB  ou  UniAs. 

/-. 1 — . 


I,  Google 


37 
de  U  Smi  fAARDN  jnfqiitux  Afmmitnt.  Tailt  Vt. 

A 
II.  MARAJOTH, 


j&SADOC  ouOSAIAS, 


17.  S  A  L  M  O  N. 

18.  HELCIASP 

19.  A  Z  A  R  I  A  S. 
)o.  S  A  R  A  J  A  S. 


ji.  JOSADECH.  N.ayoul  aEsonAS. 


fi.  JESU  ou  JOSUE'  Pondfé, fan (fb inonde  }4âS. tetourRailJecuratem 
avec  Zorobabel ,  A:  t  l'ao  }  50l'  !!   14>  ans. 


}j.  JOACHIM    Pontife,  en  j^ot.  f  en  5541.  g.  40.  ans. 


34.ELIASIB  Pomifo,en  )f4i.-t- en  )5é)-.  g.  m.  ans., 
jj.  JOIADAS  Pontife,  en  jjijj.  -f  en  360/.  g;  44.  ans.. 


)ff.  J^ONA-THAM  Pontife,  en  jtfo7.  t  en  jfij4..  g.- 47.  an». 

}7.  J  A  D  U  S  ou  J  E  I>D  O  A ,  Pontife.   M  A  N  A  S  SE  Z ,  premier  Ponnfe. 
en  )«f4.  f  }68o.  g.  t5  ans,  dii  Temple  de  Garizim. 

jS.ONIAS  L- Pontife  en  ]ao.  41..  MAN  ASSEZ  Pontife,     ^ 

t  37°4'  g-  a4^""-  enj7)7.f  J7«».  g.  ijans. 


j5.SIMONI.le/.(«r, Pontife,  40.  ELEAZAR,  Pontife  pour 

c° ^704.  t  »7^-  g--  ' i  ^"s-  fonnCTeucnljasige}.7i7.t  i7j7; 

41.  ONIAS  II.  Pontife , en  jySi. 
t  en  ;77i..  g.  5  ans. 

4).  SIMON  II.  Pomile,  en  3771.  f  j8z8.  g.  37.  ans. 


44.0>IIASIU.Pontife,en38i8.     4;.  JASUSouJASON,  4«.MENEI,AS. 
dipoITedi  en  jSji.  g.  }  ans.          Pontife,  en  sSsi.di-        Pontife,  en 
polTedéen  38)1.  par  38)3.  mis  à 
0«i.<x ,  faux  Pontife.        mort  en  3841.- 
. ^v * 


o  N  I  A  s ,  lai(l2  enfant  par  fon  perc ,  47.  A 1  c  1  mi  ; 

fe  retira  depuis  en  Egipte.  Pontife,. 


iBLClAS    ou    AnAKIAS.. 


I,  Google 


î8  GENEA^O  GIES 

PoMTiiEs  remainc  ni  de  fonélions  marquées,  comme  les  autres 
DES  /uiFs.  Pontifes.  Il  pouvoit  faire  en  tout  tcms  toutes  foncs  de 
facrtfices.  Il  entroit  feul  une  fols  l'an  dans  le  SantHiuaire, 
oîi  il  prononçoit  trois  fois  le  nom  particulier  que  Dieu 
s'étoit  donné  >  &:  qu'il  n'étoit  pas  permis  à  nul  autre  de 
prononcer.  Il  ne  devoit  épouter  qu'une  fille  vierge  ;  au 
lieu  que  les  autres  Prêtres  pouvoicnt  époulcr  des  veuves; 
il  ne  devoit  en  avoir  qu'une  à  la  fois.  Il  avoit  une  petite 
chambre  dans  le  Temple ,  oU  il  fc  retiroir  de  tems  en  tems. 
Il  étoit  défendu  au  Grand  Prêtre  de  déchirer  iès  habits  > 
comme  le  fàifoiem  cous  les  autres  Juifs  en  prenant  le  detiiL 
Le  premier  Grand  Prêtre  fut  AARON  ,  arriere-petit- 
fils  de  Levi ,  qui  avolt  pour  fils  Caat.  Il  étoit  frère  aîné 
de  Moïlè  ,  à  qui  Dieu  le  donna  pour  être  comme  ibn 
organe  &c  fon  interprète  auprès  de  Pharaon,  Il  fut  confa- 
cre  l'an  du  monde  25 13,  par  féleéUon  de  Dieu  mêmc> 
qui  rendit  la  grande  Sacrincature  héréditaire  dans  fa  racç, 
U  mourut  fur  le  mont  Hor  ,  l'an  255^1  âgé  de  12^  ans, 
&  eut  pour  fucceflèur  ELEAZAR ,  ion  troUîéme  fils,dans 
la  race  duquel  elle  demeura  juiqu'à  la  ièptiéme  généra-r 
don.  EUe  pafla  enfiûte  dans  celle  d'iTHAMAK  >  quatrième 
fils  d'Aaron ,  dans  la  perfbnne  d'H  EL  I ,  un  de  iès  dé* 
ccndans.  ACHITOB,  petit  fils  d'Heli,  fucceda  à  fon 
ayeul,  ôc  eut  pour  fucceilèur  fon  fils  AÇHIMELECH, 
qui  dona  retraite  à  David ,  perfécuté  par  Saiil»  Ce  qui 
rexpofa  au  couroux  de  ce  Prince ,  qui  le  fit  tuer  par 
Do^,  Idumécn,avcc  85  Prêtres.  ABIATHAR,fiit  le 
fjeul  des  enËuis  d'Achimelech ,  qui  échapa  de  cette  bou- 
cherie. Après  Sadoc  de  la  race  d'Eleazar ,  il  fiit  grand  Sa- 
crificateur ,  $c  donna  à  David  des  marques  de  la  fidélité, 
&ç  de  fa  reconoifiànce ,  iur-tout  à  l'ocalion  de  la  révolte 
d'AbËdoQ.  S'étant  enfuite  rangé  du  côté  d'Adonias,  pour 
le  mettre  fur  le  trône  y  Ssdomon  peu  fàiisfiiit  de  cette 
conduite ,  le  priva  de  fa  dignité  ,  qui  rentra  dans  la  &- 
mille  d'Eleazar.  Ce  fut  ACHAMAZ,qui  en  fut  revêtu» 
&  fut  le  premier  Grand  Prêtre  du  Temple  de  Salomon , 

Sui  l'établit  aufiî  Gouverneur  de  Neptnali ,  &c  lui  dona 
afonefch  là  fille  en  mariage.  Sous  JESUS  ou  JOSUÉ  s 
l'un  de  fes  décendans ,  arival'an  53e  avaBt  l'Ere  vulgaire. 


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HISTORIQUES.  Zm/.  jj 

Vheureuiç époque  de  lalibcrté  acordée  aux  Juifsj  parC;-  Pontifi* 

nij,la  première  année  de  Ton  régne.  Ce  généreux  Prince,  disJuiss, 

que  Dieu  avoir  marqué  lonc-tems  auparavant  i  pour  être 

le  libérateur  de  fon  Peuple  ,1e  renvoya  dans  Ton  pais  fous 

la  conduite  de  Zonifétiel ,  fils  de  Salathiel ,  de  la  maifon 

des  Rois  de  Juda  9  qui  fut  cboiû  pour  en  être  le  Chef  Se 

le  Conduâeur. 

Le  gouvernement  des  Juifs  changea  depuis  le  recour 
de  la  captivité  ,  Toit  qu'ils  fe  fouvinïïenc  encore  des  nuuiv 
qu'ils  avoient  iouferts  fous  des  Rois  impies ,  foit  que  le» 
Rois  de  Pcrfe  aimaiTem  mieux  les  voir  établis  en  Répu- 
blique ,  qu'en  Monarchie ,  ils  prirent ,  après  Zorohabel ,  les 
Grands  Prêtres ,  ou  les  Chete  de  ta  Relig^n ,  pour  les 
Chefs  de  leur  GouvememenC 

ZOROBAB£L,gouvemadoncen  qualité  de  Chef 
de  la  Nation ,  &c  comme  il  avoir  obtenu  la  permi0ion  de 
rebâtir  le  Temple ,  les  premiers  fondcmens  en  furent  jet- 
tez  l'année  d'après  le  retour  des  Juifs.  Maïs  cet  ouvrage 
n'ayant  pu  être  achevé  fous  le  régne  de  Cirus ,  fut  inter<- 
rornpu  durant  16  ans  fous  celui  ac  Cambtfè  «par  la  û» 
loulie  des  Samaritains.  Sous  Darius  HiiWpes  ZorobaDel 
obtint  les  ordres  néceflàines  pour  continuer  l'édifice  di» 
Tenriple  ,  Darius  même  voulut  y  contribuer ,  Se  l'ouvrage 
fut  achevé  en  quatre  ans  fous  le  Pontificat  de  Joschim , 
vers  l'an  3508.  Environ  ^o  ans  après  ,  Artaxercès 
Longuemain  permit  aux  Juifs  qui  étoient  reAcz  dans 
fcs  £tats ,  de  retourner  à  Jerufalem ,  8c  leur  dona  poiur 
Conduéleur  ESDR  AS,  Prêtre  &  Doéteur  de  la  loL 
Il  envoya  même  de  riches  préièns  pour  le  Temple ,  avec 
ordre  aux  Gouvenwurs  des  Provin«s  voifînes ,  non  feu* 
kment  de  fourùr  tout  ce  qui  Cerpix  nécelTaire  pour  la 
tplendeur  dtt  culte  Divin  ,  mais  encore  d'exempter  les 
Prêtres  Se  les  antres  Minières  de  toutes  charges  publi- 
ques. Artaxercès  revêtit  encore  Efdras  de  l'autorité  de 
punir  ceux  qui  pécheroient  contre  Dieu  y  ou  contre  le 
Piince.  Efdras  arivé  à  Jem£dem ,  perfiiada  aux  Juils  de 
renvoyer  les  femmes  idolâtres ,  qu'ils  avoient  époufêes 
contre  la  loi  de  Dieu  ,  &  trav^a  utilement  h  rétablir 
ion  culte. 


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40  GENEALOGIES 

Pontifes  Sous  Ic  Pontificat  à'Eliafib ,  NEHEMIAS  ,  de  la'famiîlc 
DES  Juifs.  Sacerdotale  obtint  du  même  Arcaxercès ,  dont  il  étoic 
.Echanfon  ,  la  pcrraiffion  de  venir  en  Judée  >  8c  de  réta- 
blir les  ruines  de  Jerufalem.  Nehemias  après  avoir  ache- 
vé cet  ouvrée ,  ôc  gouverné  le  Peuple  pendant  1 2  ans, 
retourna  en  Perfè.  Les  révolutions  qui  ariverent  dans  ce 
Royaume ,  donerent  lieu  aux  Juifs  de  s'afèrmir  dans  leur 
nouvel  établiflement.  Il  ne  fe  paflà  rien  de  remarquable 
jufqu'au  régne  d'Alexandre  le  Grand.  Ce  vainqueur  des  Per- 
les réfolu  cfe  punir  les  Juifs  du  refus  qu'ils  avoient  fidt, 
de  lui  fournir  des  vivres  pendam  le  fiégc  de  Tyr  :  entra  en 
Judée  pourafîieger  Jerufalem,  Le  Grand  Prêtre  JAD- 
DUS  fut  au-devant  de  lui  >  revêtu  <tes  habits  .pontifi- 
caux ,  Se  Alexandre  ,  devant  lequel  tout  avoir  plié  jul^ 
ques-là,  ne  put  s'empêcher  de  révérer  le  nom  de  Dieu 
écrit  fur  la  lame  d'or  que  Jaddus  portoit  fur  le  front.  Il 
vint  à  Jerufalem,  ofrit  des  facrifices  pour  fe  rendre  favo- 
rable le  Dieu  d'Iûrael ,  Se  confirma  auiç  Juifs  les  anciens 
privilèges  qu'ils  avoient  reçus  des  Rois  de  Perfe,  &  leur 
en  acorda  de  nouveaux. 

Vers  ce  tems,Sannaballat,  Satrape  dupais  deSamarie 
pour  Darius  3  s'étant  déclaré  pour  Alexandre  ,  en  obtint 
permifllon  de  bâtir  fur  la  montagne  de  Garizim ,  un 
ïcmple  femblable  à  celui  de  JeruTalem ,  Se  établit  Souve- 
rain Pontife  fon  gendre  Manaps ,  frère  du  Grand  Prêtre 
Jaddus  y  pour  le  conlbler  de  ce  qu'il  n'avoir  pu  obtenir 
cène  dignité  à  Jerufalem.  Tous  les  Prêtres  qui  avoient 
époûfé  comme  lui  des  femmes  étrangères,  le  retirèrent 
auprès  dex^  nouveau  Pontife  ,  pour  éviter  la  punition  de 
leur  feute  i  Se  dans  les  fiéclcs  fuivans  Samarie  fut  toujours 
l'îuïle  de  ceux  qui  ne  pouvoient  foufrir  la  difciplin^  de  la 
loi.  Ainfi  fè  forma  le  fchifme  entre  les  Juifs  &  les  Samari* 
tains  pour  le  lieu  de  i'adoratîon  légitime. 

La  Nation  Judaïque  fut  fnfuite  tributaire  alternative- 
ment des  Rois  d'Egipte  6c  de  ceux  de  Sirie ,  fucceflèurs 
d'Alexandre.  Le  Pontife  ONIAS,  qui  avoit  fuccedé  à 
Jaddus  ,  eut  pour  fucceflêur  ion  fils  SIMON  I.  fur-: 
nomé  le  Jufie,  dont  l'Ecriture  parle  toujours  avec  éloge. 
SonûrcreELEAZARj  fut  mis  en  fa  place  pendant  la 

minorité 


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HISTORIQUES.  Ih.  T.  41 

minoricé  de  fon  neveu  Onias.  C'eft  au  Pontife  Eleazxr  Pontifm 
que  s'adreffa  Ptoloméc  Philadelphe ,  Roi  d'Egipte , pour  desJuim. 
Éire  traduire  en  Grec  les  Livres  l'acrezde  la  Loi  des  Juifs. 

MANASSÉS  s'empara  du  Pontificat,  qui  enfin 
revint  l'an  3762.  à  fon  petit-fils  ONIAS  ÏI.  Celui- 
ci  eutpour  liiccefTcur  SIMON  IL  qui  s'opofa  avec  vi- 
gueur a  Ptolomée  Philopator ,  qui  vouloit  entrer  dans  le 
^éhiaire  du  Temple.  ONIAS  II  ï.  qui  vint  enfuite» 
fiit  un  faint  Pontife.  Apres  avoir  été  dépofé  de  la  fouve- 
raine  Sacrificature ,  par  les  intrigues  de  Jafon  fon  fi-erC) 
il  iè  retira  dans  un  azile  auprès  de  Daphné  de  Strie ,  d'oh 
il  fut  tiré  par  fraude ,  &  tué  par  ordre  du  faux  Pontife 
Menelas.  Il  laifla  en  bas  âge  un  fils  nomé  Onias ,  qui  fe 
retira  dans  la  fuite  en  Égiptc.  Il  y  bâtit  une  ville  apellée 
Oaio» ,  &  un  Temple  fur  le  modèle  de  celui  de  Jerufalem  > 
lequel  a  fubfifté  iufqu'au  tems  de  Vefpaficn.  Son  fils 
HelcfMs ,  ièrvit  utilement  Cleopatre ,  lorîqu'çlle  s'empara 
de  l'Efflipte. 

Le  Roi  de  Sirie,  Antiochus  Epiphane,  di^ofa  de  la  fou- 
reraineSacrificatureenfaveurde  JASUSou  JASON, 
qui ,  au  bout  d'un  an  fiit  fuplanté  par  fon  frère  MENE- 
LAS, lequel  en  ofrit  plus  d'argent  que  lui.  Qucl<^e 
tems  après  >  fur  le  bruit  de  la  mort  d'Antiochus ,  Jaliis 
entra  a  main  armée  dans  Jerufalem  >  chafla  Menelas ,  & 
fit  mourir  plufieurs  citoyens.  Il  ne  put  cependant  fe  main- 
lerûr ,  &  le  retira  à  Lacedémone  >  ou  il  mourut  miferable- 
ment.  LISIMACHUS,  qui  fut  enfuite  revêtu  du  Pon- 
tificat ,  fe  gouverna  avec  tant  de  violence ,  que  les  Juifs 


s'en  défirent  un  an  après,  l'an  3835.  AnriochusEpiphane  j 
Roi  de  Sirie  ,  vint  l'an  3836  a  la  tête  d'une  armée ,  pour 
rcmetre  Menelas  fur  le  fiége  Pontifical ,  &  pour  punir  Je- 


rufalem qui  s'étoit  révoltée  contre  fon  autorité.  H  le  fit 
de  la  manière  la  plus  cruelle  :  40  mille  hommes  furent 
égorgez  en  troisjours ,  &  40  mille  vendus  pour  efclaves; 
ks  richeflès  du  Temple  furent  pillées ,  les  omemens  fouil- 
lez,  &  la  ftatuë  de  Jupiter  Glimpien  élevée  fur  l'autel  du 
rrai  Dieu ,  oii  Epiplrâne  ordona  qu'on  facrifiât  tous  les 
jours  des  pourceaux  à  Baccus.  Ce  fut  dans  ce  tems  -  là 
qu'éclata  au  milieu  des  tourmens  la^  conllance^d'f/f'^ 

F 


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DES 


4a  GENE  AL  O  GIES 

PowtïïEs  z.0r  i  &  des  fept  fr«res  fiwnomcz  AJaecahées* 
—  Jmrs.  Menelas ,  auteur  de  ces  maux  j  en  fut  puni  par  Ëupa-> 
tor  ,  fuccefleur  d'Epiphane  »  qui  lui  £c  couper  la  tête  à 
Beroë  en  Sirie  ,  l*aji.  3  842,  Ce  Prince  lui  fubftima  A  L- 
CÏME  ,  qui  adieu  là  grande  Sacrificaturc  aux  dépens 
de  £à  Religion.  Jofephedtt,qu'Alcimcn'étGitpas  de  race 
Sacerdotale  >  il  veut  dire  feulement ,  qu'il  n'étoit  ms  dé- 
cendu  de  Jofadcc,  quoiqu'il  fut  bien  décendu  d'Aaran  , 
&  c'eft  en  ce  fens  que  le  1 .  Livre  des  Maccabécs  VIL  1 4. 
dit} qu'il  étoit  de  race  Sacerdotale  j&cc'enétoitafTczpoiir 
être  capable  de  cet  emploi ,  co^s  les  décendana  d'Aaron-- 
y  pouvant  prétendre. 

Ce  fut  vers  ce  tems-cl  que  comença  la  psinc^>amé  des- 
MSMONE'ENS .  dont  le  zélé  &  la  valeur  fcrvirent  à  réta- 
blir le  culte  de  Dieu ,  prefqu'aboli  ^r  Antiochus.  Far  le 
nom  àiAfmonttns,  on  entendAlATHATEUAS j  &  ies  fils.  Ce. 
nom  vient  du  bilayeul  de  Mathathu».  Il  n'cft  dit  en  au- 
cun endroit  files  Afmonéens  étoient  de  la  race  de  Jofadec  y 
ou  s'ils  n'en  étoient  pas.  Il  efl  feulement  certain  paz  le  i. 
Livre  des-  Maccab.  II,  i .  qu'ils  n'étoicm  pas  de  la  clafiè  der 
Ichoaribj-la  première  des  24  qui  fervoient  tour  à  tour  au- 
Temple  ^  aimi:  la.  &mille  Pojitificale  venant  à  manquer  y. 
ce  qui  étoit  arivé.  c^uand  Onias  s'enfliit  en  Egipte  >  per^ 
ione  n'avoit  plus  de  dxoit  qu'eux  à  lui  fucceder.-  VoQà  h 
quel  titre  pluileurs  mettent  Aiathathîas  au  nombre  des 
Gmnds  Pontifes  j  mais  il  eu  plus  certain  que  ce  fiit  £bn 
Sis  qp  fui  le  premier  levétu  de  cette  digniié.  EUedemeu-^ 
sa  (Ëtns  la  Emilie  des  Afinooécns  ,  juiqu'au  «ems  d'He- 
iode  y  ^  drhjéxédicaire  ,  qu'elle  avok  été  ju%iesrlà)  c» 
fit  une  charge  »  dont  il  difpofbic  à  fa-  fancaiue. 

Lkuts.  le  teœs-  de  la  perféctuion  d'Anttochu& ,  Madia- 
liûas  i<  retira  à  Modin  3  viile  as.  k.  Tribu  de  Juda  y  où  ik 
étoii  né.  IX  ayant  vu  un  IfpaieLiee ,  ^m  facriâotE  aux  Ido- 
}s%.  y  en^orté  d'un  zélé  de  Pbiaès ,  il  le  tua ,  avec  le  Comr- 
injilâice  d'AûciQclins ,  <uûle  contra^nok  à  cette  mipiet^ 
&  après  cette  aâion,  il  fe  xctira  avec  fea  en&ns  dans  les 
montagnes.»  061  il  mouriu  ta  ea&ne  année ,  léy  ans  auaac 
Ji  C  laiflânt  cinq  fils  >  tous  gens  de  eœur ,  &c  zelea  cook 
sut  Wpour  h.  gbire  de  Pieu  ^  âvoic  Johsitam ,  ou.  Jfotty 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Vv.I.  4j 

Amomé  CéUdis  t  Simon ,  dit  Th»Jfi  i  JudMs ,  fumomé  AUt-  Po  kt  i  fcs 
£abée  i  EUAx.»r,  qui  avoit  le  Jùrnom  d'Avsra» ,  àcjoftjnhsn ,  d  es  J  ti  i  fs. 
qui  avoit  celui  à'Apphus. 

JUDAS  MACCABÉE,  fut  le  Héros  domDicu     r^yu 
fefervit  pour  tirer  les  Juift  de  l'état  déplorable  oU  Us     f^//, 

féraiflbient.  Ayant  été  revêtu  des  d'^mtez  de  Ibuverain 
ondfe ,  &  de  Prince  du  Peuple  Juif,  Pan  3  8  39.  il  fe  fi- 
gnala  par  des  actions  d'un  zélé  &;  d'un  courage  extraor- 
dinaire. .Apollonius  )  Gouverneur  de  Samarie ,  fut  le  pre- 
mier qu'il  défit ,  ^  qu'il  tua.  Ser<m,  Gouverneur  éc  U. 
bailè  Sririe  »  eut  le  même  fort.  Plufieiu's  villes  lé  rendit 
rem  à  Judas,  qui  entra  dans  Jcrufalem,  &qui,viéloi- 
rîeux  une  troméme  fois  des  Lieutenans  du  Roi  de  Si- 
rie ,  mit  fes  cnemis  dans  la  néceillcé  de  le  lalflèr  en 
repos.  Il  profita  de  ce  repos  pour  purifier  Jerufalcm  de 
toutes  les  abominations  qu'on  y  avoit  comîfes  >  àc  pout* 
rétablir  le  culte  du  vrai  Dieu.  L'armée  formidaUe  que 
X>emetrius  Soter  envoya ,  pour  foutenir  Alcime  dans  le 
Pontificat,  ne  fit  qu'augmenter  la  gloire  de  Juda  ,  &  par 
la  mon  du  Général  Nicanor ,  âc  par  la  débite  entière  de 
fes  troupes.  Judas  fit  enfuice  alliance  avec  les  Romains  , 
&c  périt  Pan  3  844.  dans  une  bataille.  Le  furnom  de  M^t- 
cjibée  lui  fut  doné  y  parce  qu'il  avoit  fait  mettre  dan6  lès 
<lrapeaux  Msehas ,  lettres  initiales  de  mots  hébreux,  que 
i'on  peut  rendre  ainfi  :  Seigrteur ,  qui  £tntre  Ui  Dieux  efi 
fimbUbleàvous?  Après  ïa  mort  JONATHAS ,  fon  fi-ere, 
fut  élu  Prince  &c  Pontife  des  Juifs.  Plein  du  même  zélé 
&:  animé  de  la  même  valeur  que  Judas  Maccabée ,  il  dé- 
fit les  troupes  de  Demetrius  ,  Roi  de  Sirie  >  6c  l'obli- 
gea il  faire  la  paix  avec  les  Juifs.  I^s  troubles  qui  ari* 
verent  depuis  en  Sirie ,  lui  donerent  ocafion  de  le  van- 
ger  de  Demetrius  ,  auquel  le  peuple  révolté  opofa  Aie* 
xaadre  ^a.  Jonadias  fe  déclara  pour  celui-ci ,  qui,  étant 
relié  le  maître  du  Royaume  »  l'établit  Viceroi  des  Pro* 
vinccs  de  la  Judée ,  foumifes  aux  Siriens ,  dignité  qui  lui 
lut  confirmée  par  Demetrius  IL  fucceilèur  de  Bala  »  le- 
quel y  aioûta  pour  les  Juifs  Immunité  de  toutes  ibnes  de 
tr^ts.  Tryphon  ,  voulant  s'emparer  de  la  couronc  de  Si- 
ne »  dc  craigtiantde  trouver  un  obiUde  à  les  deffeins  dîuis 

Fij 


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4+  GENEALOGI  E  S,  &o 

A  suo-  la  prâttté  de  Jonathas  ,  réfoluc  de  s'en  dé&ire.  U  l'atira 
mi'b  Ks^  à  Ptolemaïde  > l'arrêta ,  âc  le  fit  mourir  l'an.  3661,  avec 
fes  deux  fils  ;  il  avoit  une  fille ,  qui  fut  mariée  la  première 
année  dHircan  à  Mathias  Afèiias ,  Prêtre  de  la  claffe 
de  Joarib)  il  en  eut  MatkUs  Curtus  i  de  celui-ci  tia>- 
quit  Jofephe ,  perc  d'un  autre  Mathîju ,  qui  eut  pour  fils 
Joftfhe  l'Hiilorien ,  né  la  première  année  du  régne  de  Ca- 
ligula  y.  qui  eft  l'an  17  de  l'Ere  de  J.  C^ 

SIMON,  fuccecU  a  fon  frère  Jonathas  da»s  les  digni^ 
tez  de  Pontife  ,  de  Prince  &  de  Général  des  Jui&.  Son 
premier  foin  fut  de  vanger  la  mort  de  Jonathas  >  fur  le 
perfide  Tryphon.  Il  fe  hgua  pour  cet  effet  avec  DemC" 
trius  >  qui ,  par  foa  fecours  recouvra  une  partie  de  la 
Sine  ;  fie  en  reconoiflance  y  il  acorda  une  entière  exenv 
tipn  de  tributs  à  toute  la  Judée ,  dont  il  reconut  l'indé^ 
pendance.  Simon ,  n'ï^ant  plus  rien  à  craindre  de  Tiy- 
phon  3  fongea  à  procurer  la  liireté  &:  la  gloire  de  la  Na- 
tion, il  prit  Joppè  y  ville  importante  fur  la  mer  >  s'empara 
de  Gazara  &  de  Bethfura ,  &  obligea,  la  citadelle  de  Je- 
■  ru&lem  à  reconoître  fes  anciens  maîtres.  Après  ces  heu.- 
reux  fuccès.  il  renouvella  les  ancienes  alliances  avec  les 
LacédénKiniens  &  avec  les  Romains  >  qui  reconurent  par 
un  aéle  folemnel  ,.la.  Nation,  des  Juifs  pour  im  Peuple  lîr 
bre  &  une  République  indépendante.  Antiochus>,  qui 
avoit  fuccedé  à  fon  frère  Demetrius  >  prifonicr  chez  les 
Parthes ,  fe  broiiitla  avec  Simon,  auquel  il  demandoit  la 
reftitution  de  Joppé  >.  de  Gazara  &  de  ta  Fortereflê  de 
Sioa;.  oa  en  vint  a  une  guerre  ouverte  ,  oU  Jean.,  fils 
aîné  du  Grand  Prêtre ,  défit  les  Siriens  à  Gedor.  La  joye 
de  cette  viétoire  fut  troublée  par  la  mort  fuaefte  de  Si- 
mon ,  que  Ptolomée  fon  gendre ,  fils  d'Abobus ,  fit  aflàfifW 
ses  à  Jéricho  j  avec  deux  de  fes  fils,  dans  l'eiperance  de 
s'enroarer  de  fes  dignitez.  Maii  il  ne  joiiit  pas  du  fruit 
de  ion  crime. 

J  E  A  N  H I R  C  A  N ,  fils  aîné  de  Simon ,  eut  fe  bon- 
heur d'éviter  les  embûches  qu'on  lui  tendoit^  &  fe  ren- 
dît àjerufalem,  oUil  fiit  reconu  SouMcrain.  Pontife ,  & 
Prince  des  Juifs.  Il  y  fut  afliegér  l'an  3869.  par  Antio- 
chusaavec  leqjuel  il  s^acomoda  >  nu>ycnnant  500-talcnSo 

dont 


,v  Google 


Les  Rois  &  Pontifes  des  Juifs  de  la  race  d'ASMONÉE, 

ASMONE'E.de  la  Tribn  de  Lan. 


5  IM  BOK. 
]  ■   &   H. 


Mathatria*,  PMiti&  i  CeloQ  quclqun-uos ,  en  jSttf.  f  en  slj/. 


i.}UOAS^ditMACCABE'I 
Pontife  Se  Prince  des  Jui&  , 
en  î83»- 1"  î»44-  r^g-  f  "»■ 


t.JONATHAS.  3.SIM.ON.  Eliaza»,,  Jbam, 

CD  }844.  tui  l'an,      en  jSSt.  aC-     "l-  l'an  3I40.     f  l*an 
ï8tfi..iég  ïfUii       fafinj  l'aB  3148. 


^JCAN-HfRCAN  I. en 3Ï$». f l'an     ]tfDAi,-f     MaTHATHiafj 
3S97.  i^.  19.  ans  ,  ip,  AUieinib»  l'aa  3»^  t  l'an  3IC9. 


N.  femiDe  ds 
Ptoiomb'». 


J.AKlSTOBOLE,Ketft 
Pontife  dti  Jiûii  ,  en  38971 
-t*  en  3899.  i^.  t.  ans  ig. 


AwTacoMU 
t  en  1*99' 


II. ALEXANDRE  I. 
jANNE'E,  en  5899. 
■f  en  39»*.  rfg,  17  aoK  . 

îll.ALEXANDKA,^ 
Setamt ,  f  en  3^91. 


V.  JEAN-HIRCAN  II, 
d^e  tt  réubli ,  t  >'»  ■  •• 
«n  397a  Igé  de  •«  ans. 


V.  ARISTOBDLB  II. 

en  393»"  tl'«>3?îï-^''* 
coufioe ,  femme  d'AblSbu 


N.  femme  ie 
ftn  coofin 
Aiiftobule. 


ALEXANDRE,  TI.  ANTIGONUS ,  AUxmé» 

•     décapité  l'an  3917.  en  39*3.  décapité  femme  de 

aroît  ép.  AUxâmint  l'an  39Sf-  Ptolemée ,. 

f4.cdu£ne.  KoldeOtlnr 


Ardtobulb.  Pontife, 

fzn  i9«9.  ^  \'»a )}{$. 
Igé  de  tS  Mt 


ép.HiK«>0i 
le  Grand ,  qui 
la  fit  décapiiei 

r«  3??V* 


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l 


^6  GENEALOGIES 

As  M  o-  dont  il  lui  en  paya  300  comptant.  La  mort  de  ce  Prince 
w  e'ens,  fit  naître  en  strie  l'an  3873.  aes  troubles  dont  Hircan  pro- 
fita pour  étendre  fcs  états.  Il  s'empara  de  plulieurs  Placer 
de  Sirie  ^  de  Phénicie  &c  d'Arabie  j  qui  écoient  à  fa  bien- 
féance  >  fubjugua  l'an  3875.  les  Iduméens  ,  qu'il  obligea 
à  fè  Êdre  circoncire ,  &  prit  Samarie  j  qu*U  fit  rafer  en 
{ 894;  de  forte  qu'il  fe  vit  alors  maitre  de  toute  la  Judée  > 
a  Galilée  y  &c  la  Samarie ,  &  fe  rendit  fi  indépendant ,  que 
ni  lui  i  ni  aucun  de  iès  décendans  y  ne  relevèrent  plus  des 
Rois  de  Sirie  ;  indépendance  que  les  Romains  même  afiii- 
rerent  par  le  traité  d'alliance  qu'Hircan  rcnouvella  5  l*an 
$^76.  avec  le  Sénat  Romain)  en  ordonant  par  un  décret, 
que  les  viUesdc  Joppé  y  de  Gazara  j  que  les  Siriens  avoient 
rendues  tributaires  y  ieroient  restituées  au  Peuple  Juif, 
&  exemptes  de  tout  hom^e  &c  tribut.  Hircan  mourut , 
comblé  de  gloire  >  Tan  jSj»/.  6c  laiflâ  cinq  fils ,  dont  le 
quatrième  n'eft  oomé  en  aucun  endroit,  ijojtphe  Antiq, 
XIILiQ.&dcB.J.L  }.) 

ARISTOBULE,en  qualité  d'aîné,  fucccda  à  fon 
père  dans  la  fouveraine  Sacrifîcature  £c  dans  la  Princi- 
pauté temporelle  ,  fie  dès  qu'il  fe  vit  établi  dans  Pune  âc 
£tans  l'autre  >  il  prit  le  diacfême  &  le  titie  de  Roi  >  qu'au- 
cun depuis  la  captivité  n'avait  encore  porté.  Sa  mère  jcn 
vertu  du  tcftimcnt  d'Hircan ,  prétendoir  gouverner  ;  mais 
AriAob^efutleplus  fort:  il  la  îfit  mettre  enprifon,&ry 
laiffa  mourir  de  £iîm.  Il  fit  aulH  arrêter  les  plus  jeunes 
de  fes  frères  >  &  ne  laifla  la  liberté  qu'à  Antigone ,  qu'il 
aimoit>&  qu'il  mena  avec  lui  à  la  conquête  de- l'itur* 
rée*,  dont  il  fournit  la  plus  grande  partie,  &:  obligea 
les  habitans  d'embraifer  le  Judaiime.  A  fon  retour  U 
Reine  &  fa  cabale  rendirent  Antigone  fufpcél  à  fon  frère  > 
qui  le  fit  tuer  par  fes  Gardes  ,  fie  peu  après  M  lui  prit 
un  crachement  de  ikng ,  dont  il  mourut  >  après  deux  ans 
de  reene.  (/o/ïyAr  Antiq.  XIIL  29.) 

La  Reine  Salomé,  tira  de  prifon  les  trois  frères ,  que  fon 
mari  y  avoir  mis.  ALEXANDRE ,  furnomé  JANNÉE, 
qui  étoit  l'aîné ,  fut  couroné  ,  &  fit  mourir  celui  qui  le 

*   L'Iturée  fâilbit  fixât  de  h  Cdcficie ,  c'eft  le  wfoat  mis  ,  oui ,  qaelqiiefôic 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Z/V./.  47 

faivoit  ;  parce  qu'il  avoit  tâché  de  lui  enlever  là  courone.  A  s  »  o  - 
Four  le  troiûéme  nomé  Akfdm  i  qui  étoic  d'une  humeur  u  i'  e  n  s, 
paifible>  il  fut  toujours  chéri  de  fon  frère.  Il  n'en  eft 
parlé  que  lorfqu'il  dona  fa  fille  en  mariage  \  Ariftobule, 
ion  neveu  »âc  qu'il  le  fervic  dam  la  guerre  contre  le»  Ro- 
mains ,  où  il  &c  Ëdt  prifonier  ,  42  ans  aprè» ,  lorfque  le 
Tenmle  fin  pris  par  Fompéc;  (  Jtftft»  Ant.  XIV.  8J 

Alexandre}  après  avoir  mis  ordre  à  tout  t  alla  afltéger 
la  ville  de  FtoIemaïs>qui  s'étoic  rendue  indépendante. 
Ftoloméc  LaxhyTC>  Roi  d'Cgipte^  vim  au  fecours  del 
afliesez  >  Rebâtit  Alexandre ,  ran  i$oo.  Cependant  aidé 
deCko^âircReiiie  d'Egipte,  ennemie,  quoique  merc 
de  Lathyre  >  â  fe  releva  de  cette  perte  s  prit  Gadara  y 
Raphia  ,  Antherdoi>>  Scl'imponarue  place  de  Gaza,  qu'il 
abandonaàlafiireardai<di»t.  Afonietoiu'i  Jeritfalemr 
le  peuple  fuicité  par  les-  PbariHens ,  infi^ea  le  Roi ,  qui'  en- 
£t  périr  fix  mille  ;  ce  <}tii  atisna  une  guerre  civÛe,  qui 
dura  ilx  ans ,  &c  caofâ  de  grands  maux.  Le  Roi  ayant  ié- 
&it  les  rebelles,  l'an}9iB.il  enenunenaSoo  àjerufakm, 
âc  les  £t  cruci&er  en  un  même  jour ,  après  avoir  Êùt  égor- 
ger  ,  en  leur  préfence  y  leurs  femmes-  &  leurs  en^ns. 
Exemple  terrible  de  fôvérisé ,  qui  lui  fit  doner  le  fumom 
de  ThrMcitUs ,  ou  Thrmtie» ,  &c  qnî  cependant  produtiit  fôn 
é&t.  Alexandre  reprit  eniuite  plufieurs  Places  frontières 
du  côté  de  l'.Arabie  ,  âcaprès  avoir  afTuré  le  repos  de  fes 
Etats,  il  s'abaiuloBa  aux  excès  du  vii>  &  de  la  bonne 
chère ,  donc  il  mourut  Tan  }?»«.  à  l'3««  de  4^  ans ,  dont 
il  etv  avoit  régné  47.  (Je/if  ht  Ant.  Xllt  11.22.  2j.  & 
24.  )  Il  laifia  deaz  fiUrdom  la  mefmieilinnec  cJLufa  la  , 

nàne  de  leur  maifoa  Scceïlc  de  t'Etar.  B  ordona  en  mou- 
rant ^'ALEXAmDKA  &  femme  ,  gouverncrott  le 
Royaume  tu»  qu'elle  vwroic ,  &  qi^dk  choifiroit  celui 
&  Hs  fils  qn'eSc  voiadroic  ,  pour  régner  avec  eHe.  Cette 
PrinçeiSe-  s*a{^qaa  y  immtm  te  eonfeil  que  lui  eir  avoit 
doné  Alexandre  ,  à  gagner  l'afeétion  des  Pharifiens ,  dé-  > 

TOB  irdoutabtes:  Se  avee  leur  apui ,  elle  contint  lesPeip- 
jles  ifu»  le  devoB-,  fc  régna  paifiblement  jufqoll  Par» 
}9J2.  qu'elle  mourut  âgée  de  71  ans,FrinceUs  d'une 
'  grande  capacité,  (iJ«/i^.Aiit,XIII>-2},)i 


I,  Google 


4S  G£N£  ALOGIES 

A  s  M  o-       Son  aîné  HIRCAN  II.  qu'elle  avoir  feit  recevoir 

M  l' E  N  s.    fouverain  Sacrificateur)  prie  aum-côt  poflèifîon  du  trône» 

par  le  droit  de  fa  naiflance;  maïs  ion  frère  ARXSTO- 

BULE  II.  l'en  fit  décendre  trois  mois  après  >  Se  l*obli- 

frea  à  le  lui  céder  par  un  traité.  Le  premier  »  conduit  par 
es  confèils  d'Antipater ,  père  d'Herode  »  iè  retira  chez 
AretaSj  Roi  des  Arabes  >  qui  Pan  35»  3  9-  le  ramena  en 
Judée  à  la  têtç  d'une  armée  ,  &  allîégca  Jerulàlem.  Arif- 
tobule  de  fbn  côté  eut  recours  à  Scaurus  »  Lieutenant  Gé- 
néral de  Pompée  >  à  qui  il  envoya  400  talens.  .  Scaurus 
parla  au  nom  de  Pompée ,  menaça  Aretas ,  &  l'obli- 
gea à  fe  retirer.  Ariftobule  l'ataignit  dans  fa  retraite  au- 
près de  Papirion  >  Ôc  lui  tua  beaucoup  de  monde.  En  cette 
ocafion  périt  CephsUon ,  frcre  d'Antipater.  Pompée  prit 
conoiflànce  du  diférend  des  deux  frères ,  qui  &  rendirent 
auprès  de  lui  à  Damas>  l'an  3941.  Mais  Ariftobule  s'é- 
tant  retité  (ècretement?  fit  prendre  les  armes  à  fès  fujets» 
ôc  par  cette  conduite  »  û  iè  nt  de  Pompée  un  enemi  mor- 
tel Le  Général  Romain  le  fuivit  à  Jerufalem ,  dont  le 
parti  d'Hircan  lui  ouvrit  les  portes ,  afliégea  le  Temple  > 
qu'il  emporta  après  trois  mois  de  fiége  j  &  réublit  Hir- 
can  dans  la  Sacrificature  &;  dans  la  Principauté  tempo- 
relle des  Juifs  y  à  condition  dç  payer  un  triout  aux  Ro- 
mains; mais  il  ne  voulue  pas  lui  permettre  de  porter  le 
diadème.  Pompéç  retourna  à  Rome  emmenant  priibniers 
Ariftobule  avec  fes  deux  filles  ,  &  fes  deux  fils  A  l  e  x  a  n- 
DRE  âçANTiGONE}  qui  fervircnt  d'ornement  à  fon 
wiomphc  ,  excepté  Alexandre  :  celui-ci  s'évada  en  che- 
iïiin ,  6C  revint  en  Judée  inquiéter  Hircan  ,  qui  s'apuya 
de  la  protection  de  Gabiniys ,  Gouverneur  de  Sirio  An- 
dgone  fè  Iju^va  de  Rome, l'an  3947;  &  étant  retom:' 
bé  avec  fon  fr^re,  entre  les  mains  dç  Gabinius ,  ils  fu- 
rent renvoyez  à  Rome.  Jule-Ceiàr,dajisles  mouvemens 
de  guerres  civile$ ,  leur  rendit  la  libené  en  3  9  5  7.  pour  les 
«.ttacher  à  ,fon  parti.  Les  partifans  de  Pompée  fe  défir' 
r^^nt  d'Jrifiohule ,  par  le  poiibn  &c  dans  le  même  tems  le 
Proconful  Scipion  *  beau-pere  de  Pompée,  ayant  pris- 

••k  Ce  Scipion  écoit  Q.  Mereflns Scj- 1  CmITiu  ,  tDé  arec    fon    fine   <Uo(  la 

Îion ,  «ois  fois  Conful ,  Bi  qyt  avoit  donrf  I  guene  couie  Us  Parthes, 
Pompée  Jâ  fille  Cmw&4,  Veure  lie  P.  1  AtaumÀn^ 


y  Google 


H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  /*V.  /.  4^ 

AîexMnire ,  lui  fit  couper  la  tête  à  Anrioche.   (  Jofefhe  A  s  m  o- 
Ant,  XIV.  1 3.  Dion  Cajfius  liv.  41.  )  n  e'  i  w  ». 

ANTIGONE  vint  fe  jetter  aux  pies  de  Cefar,  & 
lui  reprefenter  d*une  manière  touchante  la  mort  de  fon 
ocre  ôc  de  fon  firere ,  pour  avoir  époufé  fa  querelle.  II 
iè  plaignit  auill  d'Hircan  &:  d'Antipater  ;  mais  Antipa- 
ter ,  qui  'étoit  encore  à  la  fuite  de  Cefar ,  juflifia  fi  bien 
fa  conduixe ,  &  celle  d'Hircan ,  qu*Antigone  ne  fut  point 
écouté ,  &  que  Celàr  ordona  qu'Hircan  garderoït  la  Sou- 
veraine Sacrificature  6c  la  Principauté  de  Judée ,  pour 
lui  &  fà  pofterité  j  &  dona  à  Antipater  la  charge  de  Pro- 
curateur delà  Judée  fous  lui.  Après  la  mort  £  celui-ci, 
l'an  396 r.  Antigone  fut  apellé  par  la  iàétion  de  Mali- 
chus  ,  Se  foutenu  par  Marion ,  Roi  de  Tyr,  par  Fabius, 
Gouverneur  deDamas ,  &  par  Ptolomée  ,  fils  de  Menée  , 
Prince  de  Chalcis,  Ce  dernier ,  après  la  mort  d'Arifto- 
bule  ,  fit  ofrir  une  retraite  dans  fit  Cour  à  fa  veuve  &  à  là 
fille  }  &c  Les  envoya  chercher  à  Afcalon  par  fon  fils  Phili- 
pion  ,  qui ,  devenu  amoureux  d'AUxanara  ,  fœur  d'An- 
tijgone ,  l'époufa  en  chemin  ;  Ptoloméej  dont  la  eénérofî- 
tê  n'étoit  produite  que  par  l'amour  j  fut  piqué  de  la  préci- 
pitation de  ibn  fils  ,  il  le  fit  mourir ,  &c  époufa  Alexan- 
ara.  (Jofefhe  Ant.  XIV.  13.)  Ce  fiit  à  came  de  cène  al- 
Uance  qu'il  fe  déclara  pour  fon  beau-fi"ere ,  auquel  il  pro- 
cura le  fecours  des  Parthes ,  qui ,  fous  la  conduite .  de  Pa- 
cotus ,  entrèrent  en  Judée  ,6c  afliégcrent  Jerufalem.  Hir- 
can  Se  Phazael  frère  d'Herode ,  ayant  eu  l'imprudence 
de  ïe  rendre  au  camp  des  Parthes ,  furent  arêtez  pri- 
foniers.  Antigone  fut  mis  ftir  le  trône ,  6c  Hircan  lui  ayant 
été  livré ,  il  lui  fit  couper  les  oreilles  >  pour  le  rendre  in- 
capable de  la  fouveraine  Sacrificature  ,  puis  il  le  rendit 
aux  Parthes  ,  qui  l'emmenèrent  en  Orient  l'an  35^4.  (  Jo- 
fephe  Ant. XIV,  2^.) 

Herode  ,  qui  étoit  allé  à  Rome  dans  le  deflcin  d'obte- 
mr  la  courone  pour  Ariftobule  ,  fi*cre  de  Mariamne  >  en 
étant  revenu ,  revêtu  lui-«iême  du  titre  de  Roi ,  aifiégea 
Antigone  dans  Jerufalem ,  6c  par  le  fecours  de  Sofius  , 
Gouverneur  de  Sirie ,  il  l'obligea  à  fè  rendre  >  6c  l'envoya 
i  Ântioche  vers  Antoine ,  qui  par  les  folicitations  d't^ 

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5°  GENEALOGIES 

A  s  u  o-  rode*  Iiû  fit  couper  la  tête  ;  traitement,  que  les  Romain$ 
K  x'  a  H  Si.  n'avoientfàit  jusqu'alors  à  aueunctête  couronée.  £t  comme 
le  remarque  Strabon.  r^yi/».  Ant,XV.  i-  ^^'*  i»  Antonio. 
Dion  Camus  L.  49^  mt  qu'après  l'avoir  ^t  fouetter ,  il 
le  fit  crucifier.  En  lui  finit»  l'an  39^7  >  67  ans  avant  L'Ere 
vulgaire  la  principauté  des  Afmonéens ,  après  avoir  duré 
129  ans.  (  Jofiph.  Amiq.  XIV.  28.)  n'en  compte  que 
126}  mais  c'eft  qu'il  ne  la  fait  comencer  que  quand  Ju- 
das fut  confirmé  dans  le  gouvernement  par  la  paix  qu'il 
fit  avec  Antiochus  Eupator ,  trois  ans  après  qu'il  eut  co- 
mencé  à  s'en  charger. 

Il  rcftoit  encore  deux  Princes  de  cette  illuflre  race  » 
HIRCAN  fie  ARISTOBULE.  Celui-ci  étoit  petit- 
fils  à*AriJiobttle  par  ion  père  Alexandre ,  &c  d'HircdUt  par  £l 
mère  Alexandra.  Les  droits  des  deux  fi-eres  fe  trouvant 
donc  réiinis  dans  fa  perfone  ,  il  avoic  des  prétentions- 
bien  fondées  ,  fur  le  Pontificat  &c  fur  la  Courone  >  qui 
lui  apartenoient  par  droit  de  fucceffion  en  ligne  mafcu- 
Une.  Herode ,  à  la  iblicitatîon  de  fa  belle  -mère  Alexan- 
dra ,  fie  de  fà  femme  Mariamne  >  fœur  d'Ariftobule ,  lui 
dona  la  charge  de  Souverain  Sacrificateur  ;  mais  un  aa 
après  j  il  le  fit  noyer  à  Jerico  a.  où  il  l'avoit  mené  à  un  ré- 
gal qu'on  leur  avoir  préparé  >  fie  il  répandit  le  bruit  de 
umort,  comme  un  pur  éfec  du  hazard  >  l'an  du  monde 
S9^9>  35  ^"^  avant  Jefus-Chrift.  (Jofe^k  AntXV.  i.) 

Pour  Hircmn ,  qui  avoit  été  fi  fouvenc  le  joîiet  de  la  for- 
tune >  il  étoit  prubnier  diez  les  Parthes  >  lorlqu'Herode 
fiit  déclaré  Roi  des  Juifs.  Celui-ci  >  qui  apréhendoit  que 
quelque  révolution  ne  le  remît  fur  le  trône ,  envoya  ime 
célèbre  ambaffade  à  Phraate  Roi  des  Pardies ,  pour  lui 
obtenir  ta  permiilion  de  fordr  de  (es  Etats  ,  &  fit  en  mê- 
me tems  mille  belles  promeflès  à  Hircan  >  pour  l'y  en* 
Eger.  Comme  il  avoit  làuvé  la  vie  à  Herode ,  <piand  oa 
.  fit  fbn  procès  pour  la  mort  d'un  certain  E^echias  ,  &c 
Su'il  avoit  jette  les  fondemens  de  là  fortune  ,  il  s'aœndoit 
e  trouver  en  lui  la  reconoiflance  qu'il  avoit  méritée  ,  fic 
fc  (^termina  à  aller  fc  mètre  fous  m  prtweétion  à  Jerufa- 
lem.  Herode  l'y  reçut  avec  toutes  les  marques  poflibles 
de  relpeét  j  ôc  continua  quelque  tenu  à  le  Dkn  traiter  x 


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HISTORIQUES.  Ziv.L  o 

maïs  enfuite  a  pour  k  délivrer  de  rinquiétude  qu'il  lui  Famuli 
donoit,  il  s'en  défit,  l'an  3974  ,  30  ans  avant  J.  C.  car  «'Heb-od* 
fouspréiextc  d'un  complot  imaginaire  contre  fa  perfbne, 
il  ôta  ïa  vie  à  cet  infortuné  vieillard,  qui  avoit  paffé  £1 80= 
année.  {Jofefkt  Antiq.  XV.  z.  ) 

PafTons  à  préfcnt  à  la  femiUe  d'il  £  R  O  D  £ ,  qui  a  ré- 
gné fur  les  Juift ,  après  les  Afmonéens ,  &  dont  nous  avons 
formé  la  généalogie  Qîx  l'Hiiloire  de  Jofephe. 

De  U  fdmiUe  £  HE  RODE, 

§.  V.  Les  Auteurs  ne  font  pas  bien  d'acord  fur  fon  ori-  TÀU 
ginc  )  ni  fur  fa  reli^on.  Les  uns  le  font  Payen ,  &  petit-  Vlll» 
fais  dHm  valetdcrrêtrc,dc  la  ville  d'Afcaion;  d'auwés 
le  font  Juif  d'origine,  &  deReli£;ion,  quelques-uns  le 
font  fonir  d'une  ramille  illuftre  d'Iduméc ,  oc  le  font  Juif 
au  moins  par  adoption  ;  c'ell-à-dirc ,  par  le  Profdetifinc. 
Enfin  dçux  Critiques  modernes  *  ont  prétendu  avoir  dé- 
couvert ,  qu'il  étoit  Athénien.  On  leur  a  démontré  q^^ils  ■ 
s'étoient  trompé  dans  leurs  conjectures.  Nicolas  de  Da- 
mas >  qui  avoit  écrit  une  Hiiloire  univerfelle  >  fâifoit  dé- 
cencke  Antipathl  >  père  d'Hcrode ,  d'un  des  principaux 
Jiii&  }  qui  revinrent  a  Jerufalem  après  la  captivité  de  Ba- 
hilone.  Mais  on  s'aperçoit  aisément  y  que  Nicolas  de  Da- 
mas y  qui  ét<Mt  en  faveur  auprès  d'Herodc  ,  a  voulu  le 
flater.  Vjofephe  Antiq.  XIV.  2.  )  Africanus ,  raporte  fur  le 
témoignage  des  parens  de  Jefus-Chrift ,  qu'Antipas,  aycul 
.  d'Herodc» avoit  été  Concierge  &:Sacriûain  d*un  temple 
d' ApoUon  j  qui  étoit  à  Alcalon ,  -âc  (^  fon  fils  Antipater, 
ayant  été  pris  par  les  Iduméens ,  ce  Concierge,  qui  n'étoit 
pas  ailèz  riche  pour  racheter  fon  fils ,  le  laifla  dans  l'ef- 
clavage ,  oîi  il  avoit  été  élevé  dans  laRelîgion  du  pais  > 
qui  ^oit  alors  la  Judaïque ,  &  que  de  cette  banèflè  Anti- 

Satcr  étoit  enfin  parvenu  à  faire  la  figure  qu'il  fit  enfuite 
ans  le  monde.  Eufèbe  (*•  )  a  copié  Afiricanus ,  &  S.  Epi-  (*)  Lib.  i, 
Shane  {b)  grolHr  le  récit  d'Eufebc,  d'une  circonftance  "p  "■ 
^triflânte;  car  U  foutient ,  qa'Andpater  &  fon  fils  ne  ^^''""^ 
penferentà  devenir  Juifs  ,  que  quand  ils  s'aperçurent  que  ' 

m    CaEuiboa ,  Jt  le  R.  P.  Hacdonia.  leur 

Gij 


I,  Google 


Tshu  vm. 


FaraiUe  d»  H  E  R  O  D  E  ; 

A  N  T  I  P  A  s     d'Afcak 


pHAsiitri 
Tttrmqu*    de 
Judée  t    ï*"» 


ANTIPATïR,  GMfutnMM  àe  ]  u  d  i'  ■  , 
^  fan  dti  monde  j^tfi.  ép-  Cyfr»i. 


H  E'R  O  D  Ç      I.'  dit  le,  GRAND   ,' Roi    des   Joit 

.       '  l'oi-  dn-  nionde  f  967.   f  l'an  400D  r'  4  ans  avant  l'Ere  t 

gaire ,  icg.  37  ans ,  ep.  1°.  Dtrit  ;  1°.  M^smiu  ,  fille  d' 

.   isxAHDKi  J-ANME'Bi    3°,  MaJt;biW<>  ,  Samaiiiaine  ; 

ÉïwpWw-;   ^'', Marùmtns ,  Sde  de  Siuon  .Grand  Prêtre  j 

Talla<  ;  7"  FhtJr»  ^  S".  ElfûU  ,  te  deiu  aouet  dont  il  n' 


PHAtlLUl 

I.  Antipa- 

S<iUmpfi 

TiRtl'a» 

DRetl'an 

S«WA 

4000  ep. 

3î?î  ep. 

Pkaseii;s 

lii?       , 

lO.^^i- 

C/^Éj«, 

fon 

i'Hero<Ic 

d'AnogoDe, 

fille  d-Ar- 

confia.' 

<I  de 

chelaui,  ■ 

Mar<«»K. 

Armon^en-' 

Roi  de     . 

r".  fa  nièce 

Cappadoce 

Mméumt. 

renuri^e  i  fbn  beau-liete 

rvA^n 

fx-v^ 

AatCHILAl» 

I  Ethnat^ue. 

C»r«. 

Un  fil» 

AUIAN- 

TlORAMBi, 

marié 

DRi ,  vaé 

Roi 

■     atecla 

•iiUie, 

d'Armenift 

Roi  de 

fiUe  de 

tci 

loJic 

Ton  oncle 
P&ctotiK 

ep. 
Ahtipa- 

TBR    , 

fils  de 
Sélêm». 


A  ■!  s  T  o-BUL-fl  ,  f  l'ari 
monde-  3999*  1  ans  ara 
l'Ere  vnlgaire  »  ep.  BwMôi 
fille  de  Saloni^  ,  remaria 
l'oDcle  maternel  d'Aoïifi 
lei,  fils  aîné  d'Herode. 


, ^^ . 

HERODE  U\.  dit  AGRIPPA.  1. 
Rot  des  Juifs  ,  l'an  37.  de  ]■  C, 
t  l'an  44.  ep.  Q*wj, fille  dePt*- 
wliuSc  deSaUmflb. 


TtOKANIl 

Soi 
4'Armenift 


AGRipp^lI.  Dru 
dernier  Roi        pu  ,, 


des  J  VII», 
t  i'"n  de 
J.  C.  Î4. 


SiTtaiee,     Mmmm 
r.IoDoocIe  Arch>* 


Albxamdra  U. 

Roi  de  La  fis  en 
Cilido ,  ep.  Jaufr, 
SUe  d'Aniiochus , 

Roi  de  CoaugeBC' 


y  Google 


Roi  te   J  U  IF  S, 


5Î 


■     (*wn«r  d'iDUMB'i. 

CllH. 

PH 

ifcc. 

,  piemier  ouri  de  i^ZfW 

J.,.,». 

•i 

iUt- 

Pu. ROUA. 

Teiraraue  de 

Galiiée  ea 
J975-   t 
l'an  40ei. 

î«fc».,',  tl'""    10  de  J.C.            ^ 
q..iMonoDcle  Jo...,». 

a".  COIIABAKUS. 
,'.    Al. .A.. 

L.  Btrtniit  rfaamt 

d'AKIITOBULI, 


3.    ANTir&TIK 

ep.  Cjp^w, 
fiUed'Herode. 


t:hiut^e    de 
Itrsi'i&tlc 


HE  RODE  Ote»- 
ANTIPA5  ,       fût 
Ttuu<\ae ,        ep. 
de  Gaiilb'i,       ]o- 

eiil^  l'xn  *  I FH. 

40.de].  e. 

ep.  i».  N. . . 
611e  d-A  M- 
TA>  ,  Roi  d'Aribte; 


4.  Phuifpi    ^HERODB    «.Phazaii, 

Tetranjue  ou  7.  R«*rw, 

d'iTUM'i,  PHILIPPE,    t.Sdmé. 


ie  J.  C  ■ 


Htradùis  >  fills 
d'AriftoboIc 


IMm     A&istoiuli     Jt£«MW)M  H  E  R  O  D  E ,  Roi 

tp.                 af.                   ep.  deCALCiDi ,  l'an 

fHiiitfi     JoMft,  Cm  «nde  $7.  de  ].  C.  t  l'an 

ft            fille  de  ANTirATSK,  ^i.tf.i^.Miirmmin, 

Antuai,    Sampfige-      Cl>  aloé  brui  de  JofeeliK 

faosclci.       cam.  Roi  d'Heiode.  d'Olympia  ^  i,**.& 

doEJDCzenîeitf.^  oiéçeBirtmet. 


^ 


SiA»mî ,  femme 
d'AmsTosULi 
fili  d'Herodc ,  Roi 
de  Calcide. 


>.  AttlITOIVII 

Roi  d'Aimenie 
ep.  Séd«mi , 
fiUe  d'Hetodiat. 


L^BmiNr.    HiKCAH. 


HHk»BK>A«»rr4.  AKlSTOBVl» 


,v  Google 


j4  GENEALOGIES 

Famille  leur  Religion  Êiifoit  un  obftaclc  infurmontable  à  leur  fbr- 
d'Hlkode.  tune.  La  plupart  des  Pères  ont  fuivi  ce  lîAême,  L'HiAo* 
rien  Jofephc  ,  qui  paroît  le  plus  délintereffé  dans  cette 
ocaiion  >  raportc  (  Ane  XTV.  z.  )  que  cet  Antifur  étoit 
d'une  Ëunille  Iduméene  de  qualité  >  que  ibn  père  nomé 
Antïptti  avoit  été  Gouverneur  d'Idumee  fous  le  Roi  Ale- 
xandre Jannée ,  &fou$  la  Reine  Alexandra ,  &  cmbrallà 
la  Religion  Judaïque  11  ne  faut  pas  mépriièrabiblament 
la  tradition  desparens  de  Jcfus-Oirift  ,qui  vivoient  dans 
la  Judée  peu  de  tems  après  la  chute  de  la  iVIaifon  d'Hero- 
àcy&c  qui  pouvoient  en  avoir  plus  de  conoiiTance^ue 
les  modernes.  Car  il  n'eft  pas  impoffibk ,  que  le  grand- 
pcre  d'Hcrode  n'ait  été  Prêtre  ou  Concierge  d'un  temple 
d'Apollon.  On  peut  de  ceci  conclure  c^Anti^M,  le  pre- 
mier qui  ait  ^t  parler  de  lui,  &  qui  ait  doné  quelque 
éclat  à  fa  ËuniUe ,  demeuroit  originairement  à  Afcalon  , 
^ue  cette  ville  étoit  la  véritable  patrie  d'Herode ,  qui  con- 
Icrva  toujours  un  relie  d'a&étion  pour  ce  lieu  ;  qu'- 
Antipas  devenu  Gouverneur  de  l'iduraée  ,  félon  Jofepne, 
fut  probablement  obligé  d'embralTer  la  RfUgion  Judaï- 
que ,  lorfqu'Hircan ,  qui  avoit  conquis  cette  Province  , 
contraignit  tous  lésfaaDitans  à  recevoir  les  loix  dcMoïfc. 
Qu'Antipater  fuivit  la  Religion  de  foti  perc ,  ou' du  moins 
U  embratei  le  JudaiCne ,  lêjon  JorephcT  quien  fait  un  Pto- 
felite.  En  éfct ,  il  n'cll  pas  vraHèmblable ,  qu'un  Payen  fiit 
le  premier  Miniftre  du  &>uverain  Sacrificateur  ,  &  qu'on 
ne  lui  ait  jamais  reproché  fon  Faganiïme ,  ni  fon  Idolâ- 
iric.  Il  éleva  lès  en&ns  dans  le  Icin  de  la  même  Eglifc, 
Enfin  qu'Herode  écoit  Juif,  au  moms  par  adoption ,  & 
incorporé  dans  la  nation  ;  puilque  lôn  grand-pere  &  fon 
pcre  avoient  déjà  profeflè  la  loi  de  Moue ,  &  poflêdé  les 

Sremieres  charges  de  la  République.  Mais  il  n'étoit  pas 
uif  décendu  delà  po(letiiéd'U«âc ,  ai  delà  tribude  Ju- 
da;  puiiqu'il  étoit  Aïcalonite  d'origine, &  que  fon  ayeul 
étoit  forti  du  fein  du  Paganilîne.  Le  procès  qui  le  forma 
entre  les  Juifs  &  les  habitans  de  Ce&rée,  prouve  démonf- 
trativement,qu'Herode étoit  reconudès  ce  tems-làpour 
Juif  de  naiflànce  &  de  Religion.  Les  premiers  préten- 
doient  la  préférence  dans  cote  Ville,  &  apuyoient  leur 


I,  Google 


HISTORIQUES.   liv.L  55 

prétention  fur  ce  qu'elle  avoit  été  bâtie  par  un  homme  Famui* 
de  leur  nation.  En  éfetjHerode  en  étoit  le  fondateur,  *'"Herom, 
&  les  Siriens ,  en  acordant  le  premier  de  ces  iaXxs  >  qui 
étoit  inconteftaUe  ,  fçavoir,  qu'Herode  étoit  le  fonaar 
teur  de  Cefarée ,  avouèrent  à  leurs  advcrfàires  >  qu'il  étoic 
Juif  de  Religion  &  de  naifTance ,  lors  même  qu'ils  avoient 
intérêt  de  le  nier  5  ce  qm  prouve  qu'Hcrodc  n'étoit  point 
Proièlite  y  mais  Juif  de  naiflance.  D'ailleurs  ,puifque  les 
Herodiens  prenoient  Herode  pour  le  Même,  on  ne 
peut  douter  qu'il  ne  fut  Juif  de  naiflànce  ;  rien  n'étant 

{)lu&  claif  parmi  cette  nation ,  que  l'extraétion  Juive  de 
eur  Libérateur. 

Quelle  que  fût  l^origine  &  la  condition  d'ANTip  a  Sy 
ayeul  d'Herode ,  il  cft  fur  que  c'en  lui  qui  a  comcncé  à 
tirer  fâ  Ëunille  de  l'obicuhté,  oi>  elle  avoit  toujours- 
croupi.  Sorti  à*AfeAlon,  il  fe  pouHà  à.  la  Cour  d'Alexan- 
dre Jannée  ,  &  devint  Gouverneur  de  l'Idumée.  Il  laifla 
trois  fils  fort  riches,  favoir  Cep  H  al  ion  ,  qui  fut  tué 
Fan  6  5  avant  J.  C.  à  Papyrion,  oU  Âretas  Roi  des  Arabes 
fiit  défaitpar  Ariftobule.  Jos  b  ph  >qu'Herode  fon  neveu, 
dont  il  avoit  épouvé  la  ibeur  Sslomé,  *  iît  mourir  pour 
avoir  découvert  à  A^uiamne  l'ordre  qu'il  lui  avoit  doné 
contre  fa  vie,  loriqu'il  alkt  trouver  Marc-Antoine  &c  An* 
TiPATEK,  qui  étoit  l'aîné  de  tous.  Celui-ci  devint  le  Ët- 
vori  &  le  Mimftre  d'Hircan.  Comme  fon  Maître  étoit 
peu  propre  aux  grandes  afûres ,  8c  qu'il  avoit  pour  con- 
.  current  un  frcrc  viffUant  6c  habile ,  Antipater  lui  devint 
très-néccflaire  ,  &  lui  procura  la  proteétion  de  Pompée  & 
celle  de  Ce&r.  Ce  dernier  n'oublia  pas  le  ièrvice  impor- 
tant qu'il  lui  rendit  dans  la  guerre  d/ Alexandrie.  Il  réta- 
blit à  ùl  conllderation  Hircan  dans  la  Souveraineté  des 
Jui&  ,  Sclui  dona  Ik  lui-même  la  charge  de  Procurateur 


*  SdoB  b  loi  it  Moïfe ,  l'Mcte 
fouroit  ëpodfêi  &  nièce.  L*v.  XVIH. 
11. 13.  te  XX.  19.  quoique  la  tante  ne 
fét  pu  ëpoder  fon  neveu.  La  railôn 
qu'en  rendent  les  Ecrivain*  ]ni6 ,  c'ell 
qne  U  tante  i  t'ëgKil  Aa  nevea ,  étant  en 
nËme  ligne  qae  la  meie  ,  a  nMoreUe- 
ment  la  rupenotité  £u  Ini  ;  Ac  qne  cette 
itfKàaàii  natoicUe  ne  footnit  pat  fiib- 


fifter  dan»  le  maria)^ ,  oà  la  fenHne  eft 
d'an  degTé  aa-dcÛbui  ;  Ac  qii'ainiî  le  ■»>• 
tiage  de  la  tance  avec  le  neveu  lêcoic 
un  renverienaent  de  l'ordte  de  la  nnure. 
Mais  le  mariage  de  I  oncle  avec  la  nièce 


n'cft  pa*  lùjet  i  cet  inconvénient ,  cli»- 
cun  y  cooverre  à  l'ègaid  l'un  de  l'ai 
l'ordre  Se  le  d^ré  ai  U  aamie  i'a< 


y  Google 


5fi  GENEALOGIES 

Fauiile  de  la  Judée.  Il  comença  alors  par  un  coup  hardi  l'^Iéva- 
d'Hsrode.  tion  de  fa  maifbn.  Car  il  partagea  le  comandement  de  la 
Judée  à  fes  deux  fils  Fhafelus  &  Herodt.  Il  dona  le  gou- 
vernement de  Jerufaiem  à  fon  fils  aîné>&  envoya  He- 
rode  comander  en  Galilée.  Antipater  prit  le  parti  de  CaC 
fius  après  la  mort  de  Ceiar  j  6c  lui  fournie  de  grofles  fom- 
mes ,  qu'il  leva  pour  lui  &;  pour  iès  en&ns.  Ce  Courti- 
làn  habile  ,  après  avoir  fuivi  Pompée  ,  s'étoic  déclaré 
pour  Cefar  ;  mais  il  favorifa  le  meurtrier  de  Ce)[àr  >  lorf- 
qu'il  crut  qu'il  pouvoit  devenir  maître  de  la  République; 
conduite  qu'imiu  fon  fils  Herode.  Il  encra  toujours  dans 
les  intérêts  du  vainqueur ,  ôc  ce  fut  par  ces  artifices  qu'il 
enleva  la  Courone  aux  Alhionéens ,  &  ic  maintint  fur  le 
trône  j  qu'il  avoit  ufurpé.  Antipater  mourut  l'an  3961  , 
empoifoné  par  un  certain  Malichus,  ayant  eu  de  fa  femme 
Cyfros  Iduméene  de  qualité}  quatre  garçons  &:unefille> 
nomée  Salomé ,  qui  fut  la  furie  de  fa  maïlbn  y  où  elle  ex- 
cita des  divifions  continuelles  par  fès  intrigues ,  6c  jetta 
Herode  dans  une  infinité  d'embaras.  Elle  fut  cependant 
fi  bien  fe  maintenir  auprès  de  lui  >  qu'il  lui  fit  des  legs 
confiderables  en  mourant.  Après  la  mort  dejofeph  fon 
oncle  Ôc  fon  premier  mari ,  elle  époufa.  CostobaruS| 
décendu  de  Tune  des  plus  grandes  maifons  de  l'Idumée  3 
&:  dont  les  ancêtres  avoient  été  Sacrificateurs  de  Cofas  » 
le  Dieu  que  les  Iduméens  adoroient  avant  qu'Hircan  les 
eût  obligez  à  recevoir  la  Religion  des  Juife.  Lorfqu'He- 
rode  eut  été  établi  Roi ,  il  lui  dona  le  gouvernement  de 
l'Idumée  &  de  Gaza.  Salomé  ,  contre  la  coutume  ôc  la  loi 
des  Juife  *,  lui  dona  la  letre  de  divorce,  pour  épouïèr 
un  certain  AUxas ,  au  fils  duquel  Herode  fit  époufcr  une 
des  filles  de  Salomé  &  de  fon  fécond  inari  ;  elle  en  avoit  ■ 
une  autre  nomée  Bérénice ,  6c  un  fils  nomé  AntipAten  les- 
quels firent  une  double  alUancç  avec  ArifiohuU ,  fils  d'He- 
rode  Ôcavec  fa  fœur  Cyprvs,  (Jo/èfhe  Ant.  XVII.  i.) 
Phaselus  l'aîné  des  fus  d' Antipater ,  fut  éubli  Gouver- 


*  Quoique  la  Loi  (  Deiomm.  XXIV. 
I.)  Se  la  coutume ,  donaflent  ce  privilège 
su  maii  i  WgarJ  de  f;  femme  ,  jamais 
avant  5alom^,  la  ikioiat  ne  s'éioii  av|- 


Cie  ie  t^pudiei  fôo  nuti  { mais  Salomé , 
foiltenuë  del'anwtité  d'Herode  ,  6t  paf- 
fer  fa  volooi^  pour  une  loi.  (  Jofif^e 
AnÛ5.;KV.  Il-) 

peur 


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HISTORIQUES,  liv.  L  57 

lueur  de  Jerulàlem  l'an  3956  j  &  établi  Tetrarque  par  Famuh 
M.  Antoine  l'an  3962.  lyrique  les  Parthes  vinrent  avec  o'HeROBi. 
Anrigonc  aflléger  cette  Ville ,  il  fe  remit  imprudament 
entre  leurs  mains  ^^  ayant  été  retenu  priibnier,  il  fc 
caflâlatête  contre  la  muraille ,  l'an  3964.  laiflànt  un  fils 
de  fon  nom  j  qui ,  de  SaUmpfo,  une  des  filles  à'Herode  Se 
de  Marianmc  -y  eut  trois  fils  &c  deux  filles ,  entr'autres  Cy- 
fm,  femme  du  Roi  Agrippa  I.  Joseph  frère  de  Fhafèlus» 
oeluijTurvêcut  que  deux  ans,  ayant  été  tué  l'an  3966.  dans 
une  cnJïulcade  par  les  partifans  d'Antigone.  Il  fut  père 
ézM»riamne ,  première  femme  d'Herode ,  Roi  de  Cnal- 
cide.  Fherorasj  qui  fuivoit  Jolèph  dans  l'ordre  de  la  naif- 
iànce  ,  partagea  la  feveur  &  la  fortune  de  fon  frère  Hcro- 
de ,  qui  lui  laiffa  le  gouvernement  de  lès  Etats ,  lorsqu'il 
alla  trouver  Augufte.  L'entêtement  qu'il  avoitpour  une 
fervante ,  lui  fit  rcfufèr  d'époulèr  une  des  filles  d'He- 
rode ;  ce  qui  le  brouilla  avec  fon  firere.  Il  eut  ordre  de  (è 
retirer  dans  la  Tctrarchie  j  qui  lui  avoit  été  donéc  par 
fon  père ,  *ôc  oii  il  mourut  peu  avant  Herode.  Jofephc 
(Ant.  XVÎL  12.  )  apeUe  JchiaA  neveu  d'Herode;  cet 
Achiad  ne  ièroit-il  pas  un  des  fils  de  Pheroras ,  auquel 
le  même  Auteur  (  Ant.  XVII.  1 3,  )  dit  qu'Augufte  fit 
épouicr  Rûx»ne ,  Se  Sdome\  filles  d'Herode ,  donani;  libé* 
ralement  à  chacune  250  mille  pièces  d'argent  monoyé  ? 

HERODE  ï.  fécond  fils  d'Antipater  ,  hérita  du 
bonheur  &  de  l'habiieté  de  fon  perc ,  Se  acheva  heureufe- 
ment  l'ouvrage  que  celui-ci  avoit  comencé  pour  l'éliva- 
don  de  là  maifon.  A  l'âge  de  25  ans  fon  père  lui  dona> 
l'an  3  957;  le  gouvernement  de  la  Galilée,  oli  fon  premier 
exploit  fut  la  défaite  d'Hezechias ,  chef  d'une  bande  de 
voleurs,  qu'il  fit  mourir;  aélion  dont  fes  ennemis  lui  firent 
un  crime  :  de  forte  qu'il  fut  obligé  de  mètre  fa  vie  en  fu- 
reté par  la  fuite.  Il  fe  retira  à  Damas  fous  la  proteétion 
de  Sextus  Cefar ,  dont  il  gagna  l'amitié.  Après  le  meurtre 
de  Cefar ,  il  fuivit  avec  fon  frère  le  parti  de  CalTms ,  & 
celui-ci  ayant  été  défait  à  la  bataille  de  Philippe  ,  il  alla 
en  Sirie  trouver  M.  Antoine  ,  ôc  fe  le  rendit  n  favorable, 
que  ce  triumvir ,  rejetan;  toutes  les  a^tifàtioas.foriné^ 


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5?  GENEALOGIES 

FAMiLtE  contre  Im  ,  l'étaUit  avec  foit  frère  TetrAr^ne  *  de  la  Ja- 
s'Herode.  dée  )  6c  quelq^ues  années  après  ,  il  lui  fit  doner  par  le  Sé- 
nat le  diadème  6c  le  titre  de  Roi  des  Juifs ,  vers  l'an  du 
monde  3  9  64.  dans  le  temsmêmc  que  croyant  là  fbnune   . 
renveri&avec  le  trône  d'Hircan,  pris  par  lesPanhes  >  il 
ne  fe  prcmofoit  tout  au  plus  que  d'obtenir  la  couronc 
pour  Àriitobule>avec  l'efpérance  (èûlement  de  gouverner 
ibuslui.  Herode  **rcvêtu  d'unhonear,auquÊliln'avoit 
aucun  titre  de  prétendre  y  part  pour  la  Judée ,  aflenible 
des  troupes,  délivre  là  mereifaloeur  âc  Tes  amisaûlégez. 
dans  Mallada  par  Anùgone  j  pourfuit  celui-ci,  l'affiégc 
dans  Jerufalem  f  6c  après  dix  mois  de  fîégc  ,  Payant  forcé 
par  le  fecoiurs  de  Souus  Gouverneur  de  Sirie  ,  à  ie  ren- 
dre l'an  3967.  il  obtint  contre  lui  un  cruel  arrêt  de  mort> 
que  M.  Antoine  fit  exécuter  à  Antioche.  Hîrcan  &  Arif- 
tobule ,  relies  infortunez  des  Afmonéens ,  pouvoienc  en- 
core lui  doner  quelque  inquiétude  ;  mais^  il  s'en  délivra, 
en  fiiilaht  périr  l'un  âc  l'autre  de  la  manière  que  nous- 
l'avons  raponé  ci  -  deflus.  Après  la  bataille  d'Âéiium  y 
ou  M  Antoine  fut  défait ,  Herode  avoît  tout  à  craindre 
du  vainqueur  >  dont  il  avoit  fuîvL  le  parti  comraire.   Il 
alla  )  l'an  3974>  trouver  Oélavien  à. Rhodes >  âc  au  lieu 
de  s'humilier  devant  ce  Prince  ,  âc  de  demander  pardon,. 
il  étala  les  fervices  qu'il  avoit  rendus  i-  Antoine  ,  lequel 
avoit  été  Ton  bien&iteur  ;  il  ajouta  qu'il  s'y  étoïr  cm  obli- 
gé par  l'amitié  qui  étoit  eiur'eux  >.  Ôc  que  fi  OétavieiL 


ic  Lajadiene  fiit  pas  slor»  <!iv:/2e 
•a  qiMBC  MtiioHi ,  comme  on  pouirotc 
Ife  croire  ,  i  coule  Au  nom  de  Tilr^rjut. 
Cai  quoLcni'il,  ligniEie  pri^reintni  un 
hmce  qut  gotiTeme  la  quacrl^e  pal- 
lie Â'UH  Eut.  iir\&  en  qaatre ,  il  t'tft 
éamé  enTui»  ÎDilifiiuaicBt  i  tont  Rai , 
ft  i  tout  petit  Souverain  i  Se  tH  devenu 
fiMBtmc  îra/tiMrfw.  Pline  parie  de  fir 
TetruclÛM  etiQi»fi*9  dans  In  vill»  de 
bD^apole  ,  et  le  Royaume  d'Hcrode 
ne  fiit  miîè  qu'en  crois  parties  ,  qui  Et- 


pour  celui  d'Eihntrque  ,&  ce  dernier  fô- 
ttoQK  fut  des  inédaillr&  d'Hcrode. 

•  •  Jofcpie  (  Aatf  XV.  13.  )  parie  d-no. 
ManÀem  fameux  de  ce  ceros-li,  qui- 
étoit  de  la  Se£te  des  ESeniens-,  &  avoit; 
l'etprit  de  Vropliitie  ,  &  qui  rencoib- 
tmt  un  if  or  Herode  dant  hn  has  i^- 
avec  Tes  catBaïadcSi  d'^oIe ,  lut  dit  :  Bm 


ja»T  Rei  tUs  Jn^s  ;  le  en  Idi  paBànt  dou- 

ccmem  Ik  sniim  Sir  l'iule ,  hù  prédît 

qu'il  (croit  élevé  au  ttfine  j.  ptédiébon  i- 

.  „  laquelle  Herode  ne  fit  aucune  attention 

ÎftORanc  apellées  TewatchiM ,  U  pendant  plufiemy  années  •  oms  quand 
es  5ouvaaiDi  »  ca  S.  Luc  1 1 1. 1-  \  tiCt  nt  Roi ,  il  ^en  rcdbuviat .  &  éi^ 
Aat  apellez  Tetrarques.  JoCéphe  em-  |  voya  cbetclier  Manabem  ,2  qui  il  téi- 
'|tof«  imc  icik  mubc  «e  Tcaarqac  l.noigna  toujoBCS  uaeeffialepuIic^lielr.. 


,vGoOg[e 


HISTORIQUES.   Z/V.  /.  5^ 

croyoit  que  cette  amitié  méritât  d'être  acceptée ,  à  préfcnt     Familh 
<[u' Antoine  étoit  perdu  (ans  reflburce  y  il  lui  promettoit  «'Hti-oDg. 
la  même  fidélité ,  6c  le  même  atachement.  Oéfcavien ,  char-    j(,y-^  am. 
mé  de  la  firanchife  Se  de  la  grandeur  d'ame  d'Herodc  ,  lui  xv.  10. 
répondit ,  qu'il  acceptoit  avec  plaifir  une  amitié  comme  rîll^Hiûl'ï- 
la  lîenne  j  lui  fit  reprendre  ibn  diadème  >  qu'il  avoit  mis  «. 
bas  en  l'abordant ,  Se  lui  confirma  le  Royaume  des  Juifs  ^ 
faveur  à  laquelle  le  Sénat  apolà  Ion  fceau>'âc  à  laquelle 
Augufle  en  ajouta  quelque  tems  après  ,  l'an  55^82 ,  une 
nouvelle ,  en  mi  donant  la  Trachonite ,  l'Auritane  ou  Itu- 
rée  >  Se  laBathanée.  *  Herode ,,  qui  écoitfgrandpolitiquef 
&  en  même  Kms  fort  magnifique  ,  n'oublia  rien  de  ce 
qui  pouvoit  plaire  à  fon  nouveau  bien&iteur.  Il  le  reçut 
magnifiquement  à  Ptolemais ,  Se  lui  dona  800  talens ,  lans 
compter  les  prélèns  qu'il  fit  à  fon  armée ,  &c  aux  princi:- 
patix  Oâîciers  de  fa  Cour.  Il  fit  des  dépenfes  prodigieufes 
pour  recevoir  àJerufàlcmAgrippa>qu'il  engagea  d'y  venir, 
&  qu'il  aida  de  les  troupes  &c  de  fes  confeils  (&ns  fon  expé- 
dition d'Afic.  Ayant  fait  rebâtir  Ôc  fortifier  Samarie ,  il  U 
oomASe^sfiit  en  l'honeur  d'Auguile ,  &  par  cpmpliment  î'M'  «» 

Cour  k  même  Augulïe,  il  fir  doner  le  nom  àcCeJxrée  à  la  i"ug^Se  « 
our  de  Straton ,  qu'il  fit  augmenter  ôc  fortifier.  (  Jefefht  Latin. 
Ane.  XV.  II.)  Sa  reconoiflance  alla  juiqu'à  l'impiété  ;  car 
il  lui  fit  élever  dans  cette  dernière  Vule  un  temple  avec  un 
colofle  aufli  grand  que  celui  de  Jupiter  Olympien  ,  6c 
fit  conilruire  a  Jerufalem  un  théâtre  avec  un  amphithéâ- 
tre,  oii  il  fit  célébrer  des  jeux  en  l'Koneur  d'AÙgufte  ; 
jeux  )  qui  excitèrent  les  murmures  du  peuple  1  à  qui  ces 
fpeâacles  payens  étoient  nouveaux  &  fu^éb.  Ce  fbt 
pour  ^gner  l'afeélion  des  Juifs ,  qu'il  entreprit  de  rebâr. 
tir  le  Temple  plus  grand  &  plus  fuperbe  qu'il  n'étoit  »  Se 
que  dans  une  fâmuie  il  fit  diflribucr  une  prodigieufè 
quantité  de  bleds ,  &  fit  même  fondre  fa  vaiffelle  d'ar- 
gent &  vendre  fes  meubles  les  plus  précieux  pour  £00- 
utgcr  ks  pauvres.  Mais  il  ne  put  vaincre  l'averfion  des 
Juifs.  Si  la  nation  fufpendit  fa  haine  j  pendant  que  k  b«- 
foin  £c  la  charirë  durèrent  ;  cette  pafTion  fè  réveilla  quand 

»Tro!î  Toparchies  OU  Juiifliaions  de  Ymxiz  cirf  de  la  met  de  Galflrfe ,  aat 
«neoMC  ft  Daaui. 

Hij 


I,  Google 


«o  GENEALOGIES 

Famille  lanécefltté  ceflà.  En  éfet,  rien  n'égala  jamais  la  craaut^  , 
•'Herodb.  de  ce  Prince  inhumain.,  qui,  après  avoir  fàcrifié  à  fa  po- 
Ktique  l'ayeul  ^le  frcreôc  l'oncle  de  fa  femm&  Mari amne , 
comme  nous  l'avons  dit ,  immofa  encore  à  là  jaloufiefic  à  ■ 
fes  injuiles  foupçons ,  ioiï  ami  Soheme  >  cette  même  Ma- 
riamne,  qu'il  avoit  aimée  p'aiïionément  ;  fa  belle -mère 
Aîex/tndra ,  fon^  oncle  Jo/eph  Cojhbare ,  Ion  beau-frcre  ,  Lili- 
machus ,  Dofithée ,  deux  Souverains-Pontifes  ;  enfin  trois 
de  fes  fils  j  fevoir  ,  Alexitnâre  S/cJriJiohuU rfi^s  àtMdiviàm- 
ne  >  &:  Antidater ,  fils  de  Doris  fa  première  femme.  La  more 
de  ce  dernier  ,  auquel  il  n.e  furvêcut  que  cinq  jours ,  avoïc 
été  précédée  du  maffacre  qu'il  fit  feire  de  tous  les-enfans 
de  Bethléem  au-deffous de  l'âge  de  deux  ansycroyant  y 
«nveloper  Jefus^Chrill ,  ce  nouveau  Roi  des  Juifs,  qu'il 
avoit  apris  y  être  né.  Il  mourut  vers  la  fête  de  Pâques,  la 
même  année  que  naquit  le  Meffie  ;  c'eft-àndire ,  l'an  du 
inonde  4000,  quatre  ans  avant  l'Ere  vulgaire  j  dans  la 
70*  année  de  fon  âge ,  dont  il-  en  avoit  régné  37  depuis 
lejour  qu'il  avoit  été  déclaré  Roià  Rome  ,&  j^jfiron 
compte  depuis  la  mort  d'Antigone.  Pour  empêcher  les 
réjouiflànces  qu'it  voyoit  bien  que  fa  mort  caulcroit  ,  il 
©rdona  à  la  fœur  Salomé  &c  à  Alexas  fan.  mari ,  de  feire. 
maffacrer  ,  auffi-tôt  qu'il  feroit  mort ,  toute  la  noblefle  > 
qu'il  avoit  feit  affembler  à  Jerico ,  où  il  étoit  malade.  Mais 
Salomé ,  toute  méchante  qu'elle  étoit,  fe  fit  un  mérite  de 
&  défobéiifance  à  des  ordres  fi  cruels.  L'hiiloire  d'un 
ii  noir  deflein  raporté-  par  Jolèphe  (  Ant,  XVII.  8.  )  lève 
touteS'lds  objections  qu'on  peut  faire  contre  h,  vérité  du 
maflàcre  des  Innocens ,  &  feic  voir  qu'il  n'y  a  rien  de  fi 
barbare  dont  cet  homme  ne  fût  capable.  On  peut  metrc 
parmi  les  monumens  de  fa  magnificence  trois  Villes 
qu'il'  fit  bâtir,  (avoir  Antipatris ,  Cyfron  &  Pbttfelis ,  en  mé^ 
moire  de  fonpcrcidef*mere&de  fonfrere  àiné.  (  To/Î-ïjê* 
Ant.  XVI.  9.) 

Herode  avoit  eu  dix  femmes ,  dont  huit  lui  avoient 
doné  des  enfans.  U  en  avoti?  &it  mourir  trois,  il  lui  en 
xeftoitàfa  mort  quatre , -dont  l?ainé  étoit  HERODE- 
PHILIPE,  qu'il  avoit  d'abord  itïilitué  fon  héritier  après 
Antipater  5  mais  qu'il  déshérita  y  ayant  découvert,  que 


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HISTORIQUES. //r./.  6i 

MstiAmne ,  ià  mère  étoit  epcrée  dans  un  complot  contre  Famillb 
hii.  Cette  Mariamne  n'étoit  que  la  fille  d'un  fimple  Prê-  d'Herooe. 
tre  noraé  Simon ,  mais  d'une  beauté  extraordinaire  j  qui 
captiva  tellement  le  cœur  d'Herodcj  qu'elle  le  conJola^ 
de  la  ôerte  de  la  première  Mariamne ,  &  devint  fa  femme, 
Herode  ayant  auparavant  doné  la  charge  de  Souverain  Sa-' 
crificateur  à fon  père  pour  le  raprochcr  un  peu  de  lui;, 
mais  il  la  lui  ôtaj  lôrfqu'il  éloigna  fa  fille.  Cet  Herode- 
Philipe  vécut  toujours  en  fimple  particulier  ,  &  fut  le 
premier  mari  d'Hendias  ,  qui^  le  quita  pour  fulvre  fon 
n-ere  >  quoiqu'elle  eue  eu  de  lui  une  fille  nomée  SnUmé  ^ 
dont  la  Donne  grâce  à  danfer  coûta  la  tête  à  S.  Jcan- 
BaptiAe ,  qui  avoit  repris  Herode-Antipas  du  comerce 
inceftueux  >  oîi  il  vivoit  avec  la  mère  de  cette  jeune  fille. 
{S.  Mau.  XIV.  6.  II.) Salomé  épouik  depuis,  ArifiobuU ,. 
fils  d'Hcrode  Roi  de  Calcide^ 

Les  trois  autres  fils  d'Herode ,  qui  partagèrent  fà^ 
fucceflion  ,  mais  dont  aucuan'eut  le  titre  de  Roi ,  étoient 
ARCHELAUS  ,  HERODE  -  ANTIPAS  &  PHILIPE.- 
Leur  père  avoit  doné  fon  Royaume  entier  à^  Herode- 
Antipas  ,  mais  il  révoqua  enfuite  ceter  donation  >  Se  fit- 
par  un  fécond  teilament  trois  portions  >  à  aes  trois  fi-eres. 
Antipas  alla  à.Rome  foliciter  auprès  d'Auguftc  l'exécu- 
tion du  premier  teftament  de  fon  père  ,  âc  demander  le 
Royaume.  Ses  frères  s'y  rendirent  aufli ,  &  y  plaidèrent 
leur  caufe  devant  l'Empereur  ,qui  confirma  le  dernier  tef- 
lament  d'Herode.  II  dona  à  ARCHELAUS  la  Judée  ,  l'I- 
dunnée  &  la  Samarie ,  dont  le  revenu  annuel  étoit  de  600: 
calensjTous  le  titre  d'Ethaarque,  oade  Prince  de  la  na- 
tion ,  avec  promeflè  de  le  faire  Roi,  s'il  s'en  rendoit  di* 
fne  par  fe.  vertu  {Jofefhe  Ant,  XVH.  1 5.  )  Mais  bicn-loiA 
e  méritée  ce  titre  >u  gouverna  fes  fujetsavec  tant  de  ti- 
ranie ,  qu'ils  l'acufcrcnt  devant  Auguîle,  ôc  Archelaus 
n'ayant  pu  fe  iuftifier ,  fîit  dépofé  Pan^ 7  de  l'Ere  vulgaire , 
6c  relégué  à  Vienne  dans  les  Gaules  après  avoir  régné  ^ 
«u  I  o  ans.  Ses  biens  furent  confifquez  >  &  l'Empereur, 
envoya  P.Sulp-^iiiMnMs,\s^mtrae<^çS.  Luc , en  iiiivant 
la  pFonondation.Gréque>  apclleCjr/vffrà^,  prendrfc  poflèf^- 


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6z  GENEALOGIES 

FxMitii    fion  des  Etats  d'Archclaus  fie  les  réduire  en  forme  de 
B'HiaoDB.  Province  Romaine.  La  Judée  fut  annexée  au  gouverne- 
ment de  Sirie  ,  on  y  ét^lic  les  loix  Homaines  >  Se  on 
ôta  aux  Juifs  le  pouvoir  d'inHiger  des  peines  capitales. 

HERODE-ANTIPAS,cut  pour  fa  part  &  fous 
le  titre  de  TttrMrque ,  la  Galilée  avec  le  païs  qui  efl  au-delà 
du  âeuve  y  dont  le  revenu  était  de  200  talens.  H  fit  bâtir 
en  Phonneur  de  Tibère  la  ville  de  TiherUde ,  (va  le  bord 
du  lac  de  Genezareth ,  &  ayant  fait  fortifier  la  ville  de 
Beratamphtha ,  il  la  aornàJuUsde,  en  l'honeur  de  Tlmpé- 
ratrice.  ija/ephe  Ani.XVni.  3.)  Ce  Prince  devenu  amou- 
reux de  ia  belle-fœur  Herodiss ,  l'enleva  à  fon  frère ,  &c  fa- 
crifia  à  cette  femme  la  tête  de  S.  Jean-Baptifle  ,  qu'elle 
lui  fit  demander  par  fa  fille  Salomé.  Aretas ,  Roi  des  Ara- 
bes ,  dont  Antipas  avoit  époufé  la  fille ,  prit  les  armes 
pour  venger  l'îuront  qu'il  lui  avoit  fait  en  la  répudiant  9 
ôc  Antipas  n'eue  dans  cette  guerre  que  du  défavantage. 
Etant  allé  à  Rome  à  la  foUcuatîon  de  fà  femme  ,  pour  y 
obtenir  comme  ion  neveu  le  titre  de  Roi  >  il  y  fut  acufë 
il'être  entré  dans  la  confpiration  de  Sctan }  Ôc  de  favorilèr 
alors  le  parti  d'Artabaiè  »  Roi  des  Pannes  contre  les  Ro- 
mains; UL-delTus  rEmpcreurCaligulaluiôtafaTétrarchiCj 
&c  le  condamna  à  un  exil  perpenicl  à  Lion  l*an  40.  de  l'Ere 
vulgaire,   (  Joftfhe  Ant.  aVuL  9.  ) 

PHILIPE,eut  une  conduite  touœdifércnte de  celle 
defes  frères»  auffi  jouit -il  pendant  toute  fa  vie  Se  de 
l'amour  de  &s  fiijets  fie  des  Tetrarcbies  de  l'Iturée  >  de  la 
Bathanée  ,  fie  de  la  Traconite ,  lefquellcs  lui  furent  aiTi- 
gnées  pour  partage  de  la  fuccefllon  de  fon  père  >  fie  dont 
fe  revenu  étoit  de  100  talens,  {Jofefhe  Ant.  XVIL  13.) 
Philipc  embellit  la  ville  de  Paneade  près  les  fources  du 
Jourdain,  &  lui  dona  le  nom  de  Ceftme.  Il  augmenta  aui& 
le  Bourg  de  Betfàïde  fur  le  lac  de  Genefareth  i  ôc  le  no^ 
xOijHlUdt  en  l'honneur  de  Julie,  fille  d'Augufle.  (Jofephe 
Ant.  XVm.  |.  )  Il  mourut  dans  cette  Ville  la  vingtième 
du  régne  de  Tibère,  l'an  34.  de  l'Ere  vulgaire  ,  ayant 
^uvcrnè  37  ans.  C'étCHt  un  Prince  fort  modéré  ;  il  ai- 
moit  la  douceur  fie  le  repos  ,  fie  demeuroit  toujours  dans 
fes  Etats  ,  où  ibn  foin  principal  étoit  dç  rendre  U  juftice 


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HISTORIQUES.  Z,V./.  «j 

iimchacuo.  Tibère  unit  fes  Etats  à  la SirU> dont  Caligula  Familli 
les  détacha  pour  les  donner  à  Agripf»  L  qui  réiinit  en  lui  u'Hiiwd» 
toute  la  ûicccflion  d'Herode  L  fon  ayeiU,  &  fit  rentrer 
dans  la  pofterité  de  AUrijemnilc  Royaume  donc  elle  avoir 
étéprivéeiniuftcmem.  AKisTOBULE,undes  filsd'Herode& 
de  Mariamne,que  cepcre  cruelavoit  ÉùtmouriràSebafte, 
avoicépoufé&  coufincai*/»/» ,  fille  de  Salomé^en  laifli 
entr"autres  en&ns  AGRIPPA  L  HERODE ,  &  cette  Hc- 
rodiss,  quiquittafonmaripour  époulèr fon beau-frere , & 
qui  fit  périr  S.  Jean-Baptilte  ;  parce  qu'il  s'opofoit  par  fes 
icmàncrances  à  ce  comerce  incellueux.  (  Mmi.  XIV.  j.  & 
6.  Marc.  VI.  1 7. 8c  2  j .  )  Son  lècond  mari  Antipas ,  ayant 
été  exilé  à  lion ,  eBe  l'y  fuirit  volontairement  Car  l'Em- 
pereur Caligula  ayant  fçu  qu'elle  étoic  fceur  d'Agrippa 
I.  voulut  lui  lailTer  tout  l'argent  de  ibtimari,&  la  ren- 
voyer en  Judée,  ce  (^^elle  re&ik:  K«im  tgiji'tz,,  répondit- 
elle  genereufcment  a  l'Empereur  y  ifaiK  m»mtre  iigm  de 
vctts ,  tn  me  fnifmnt  cette  jAvmr  î  m*ii  me»  Mmur  pour  me» 
mari  ne  me  fermée f»sJ en pr*fiur>  ccmmef /tic»  farts  f/tprof^ 
ferM  ,ii  neffal  jup  fiK  je  CithMlime  dMS  f*  dî/fraee.  (  Jo- 
/epl,e.Ant.XVni.9.)  -^^        ^' 

AGRIPPA  I.  furnoriié  le  Grmd  ,  qui  eft  l'ITenJé  Roi ,, 
dont  parle  S.Luc,>4S'.c  lï.*.  i.  &  1 3.  t.  r.  demeura  mi- 
neur entre  les  matas  de  là  meie ,  qui  eut  foin  de  fon  édu- 
cation. Elle  le  mena  à  Rome  pour  foutenirfes  droits  de- 
vant Augufle>  gagna  fon  cftime ,  lia  amitié  avec  Antonie, 
feiume  du  vieux  Drufiis ,  &  ce  fut  cette  liaifon ,  qui  contri- 
bua depuis  à  l'élévation  de  fon  fils.  Ce  jeune  Prince  n'ou- 
blia rien  pour  gagner  les  bonnes  grâces  de  th-ufus,  fils  ai 
Tibère  j  là  mort  précipitée  renverfa  toutes  les  e%etance* 
d'Agrippa  j  qui  ,ac»bJé  de  dette*  f«  vit  rédoit  à  fortir  de 
ia  Cour.  Il  trouva  cependant  le  moyen  d'y  revenir ,  Se 
apuyè  de  ta  prottébon  d'Antéiiie  >  ^  fe  ^ouSài  à  la  Cour 
de  Tibère  ,  qui  lui  dona  la  conduite  de  fon  petit-fils.  Il 
parut  fouhaiter  la  mort  4e  Tibère ,  &  Wlévatioft  de  Ca- 
Kgula  r  petit-fils  d'Aatoâic ,  il  n'en  felut  pas^  davamagi 
pWM-  frritcr  ce  Prince  ,  «xtrimement  jaloux ,  qui  lent 
mettre  en  prifon.  Six  mois  après  Caligula  monta  fur  le 
trône  ,.  &  après  avoir  rend»  la  liberté  à  Agr^pa ,  ea  lui. 


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«4  GENEALOGIES 

Famillb  ^ifant  préiènt  d'une  chaîne  d'or  du  poids  de  celle  de  fer. 

b'Herooet  qu*U  avoit portée, il  lui  dona  l'an  37  le Tetrarchat  vacant 
par  la  mort  de  fon  oncle  Pliilipe,  avec  celui  d'Abilcne» 
qu'avoit  pofïêdé  un  certain  Lifaoias ,  &  y  joignit  le  âtrc 
oe  Roi.  Peu  après  il  y  ajouta  la  Galilée  avec  ce  qu'avoir 
pofledé  fbn  oncle  Antipas  exilé  à  Lion,  Il  éprouva  aufl)  la 
reconoiflknce  de  Claude,  fucceiTeur  de  Caligula,  à  l'élé- 
vation duquel  il  avoit  contribué  ;  il  çn  reçut  >l'an  41 ,  la 
Judée.,  5a,atarie  &  Ccfarée,  C'eft  aîhfi  qu'il  rentra  dans 
le  Royaume  dt  fon  père.  Agrippa  >  quoique  naturelle- 
ment bienfalfant ,  perfécutaTcs  Chrétiens  ,  pour  faire 
plaifir  aux  Juifs,  Ce  fut  lui  qui  fit  mourir  l'Apôtre  S.  Ja- 
ques &  *  fit  cmprifoner  S.  Pierre ,  qui  n'échapa  que  par 
miracle  à  fa  fureur.  Ce  Prince  étant  à  Cefarée  ,011  il  fai- 
foit  célébrer  des  jeux  folemnels  en  l'honeur  de  l'Empe- 
reur ,&  où  toute  la  noblefle  de  la  Province  s'étoit  ren- 
due ,  le  fécond  jour  de  ce  Ipeélacle  il  y  parut  avec  des 
habits  éclatans ,  &c  y  harangua  le  peuple  ;  ak>rs  de  lâ- 
ches fîatêur.s-con)£nccrpm  à.  crier,  que  ce  n'étoit  point  la 
vpix  d'un  homme ,  mais  celle  d'un  Dieu  ;  Agrippa,  foufi-it 
cette  impiété ,  qu'il  auroit  dû  ehâtïer  très-rigourcufement; 
^uflîtôt  la  main  de  Dieu  le  frapa  *.  il  fentit  au  même  tems 
ies  entrailles  déchirées  par  des  douleurs  Infuportables.  Il 
fe  tourna  vers  iès  amis  &c  leur  die  :  yetlà  celui  que  vous  vou- 
lez faire  eroire  être  immortel ,  tout  fret  à  mourir .  é"  cette  »é~ 
eejfité  ittévitalfk  he  fouvoit  être  une  plut  prompte  convi^pn  dt 
votre  menpiage^  Mais  Hfifut  vouloir  tout  ce  tfue  Dieu  veut.  En 
achevant  ces  paroles ,  il  fentit  fes  douleurs  s'augmenter.,' 
on  le  porta  dans  fon  Palais  ,  ou  cinq  jours  après  elles 
Ifemporterent  l'an  42  ,  en  la  54  de  fa  vie  &  la  7  de  fon 
régne.  (Jg/i/i/'^Ani:.  XIX.  7,  Aa.dcsAp6t.  ç.  12,  Dio» 
liv.  59..  .        .j  ..-:!. 

n  laifla  Agrijppa  II.  qui  fut  k  derniier  Roi  des .  Juifi  , 
ff  trois  filles,  fçaypir  Bérénice  âgée  de  lé  ans  ,  Mariwnn* 

'  (lie  io,&:  Drufille  de  6.  Il  avojt  mariée  l'ainée  à  fon  frcrc 

H  E  R.O  D  E  ,  pour  lequel  jl  ohàgip  dp  l'En^erçur  Caligula 
Je  Royiiume  de  Calcide.  L'an  37,  l'Empereur  Claud? 

■fc    AfcalonJM  necat  paèfos,'Antipa  Joannem.- 
AgiilfasjKpbïo)^  iQittiiqitciQ  cttCercPcona  .   .  .    ' 

4oni 


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HIST0RÏQUE5.  Liv.l  &$ 

dona  à  Herode  une  autorité  ibuveraine  fur  le  Temple  &c  Famulx 
fiir  le  tréforfacré ,  avec  le  droit  de  conférer  la  Souverai-  d'Hbrobs- 
ne  Sacrificature.  Bérénice  qui  fut  furnomée  la  Grande,  de- 
meura veuve  l'an  48  ^  à  l'âge  de  21  ans ,  &  mère  de 
deux  enfens.  Elle  vécut  depuis  avec  fon  frère  dans  une 
union  qui  fut  mal  interprétée  par  les  médiiàns.  On  lefi 
acuTa  d'un  comcjxe  crimineL  Ce  bruit  étoit  fi  public  > 
que  Juvenal  en  parle  dans  fa  Satire  VI.  v.  1 5  (5.  avec  une 
circonftance  que  Jofephc  ne  nous  a  point  aprife  :  c'eft 
qu'Agrippa  fit  préfent  à  fa  fœur  d'un  diamant  d'un  très- 
grand  prix  ,  &  qu'elle  s'en  para.  Ce  qui ,  aparament  aug- 
menta les  mauvais  bruits  qui  couroient  dé^  Ce  fut  pour 
les  fiiire  ceil^r  qu'elle  &c  ofi'ir  à  FoUmon  >  Roi  de  Cilicie  » 
de  l'époufer,  pourvu  qu'il  embrafsât  le  Judaifine.  H  y  con- 
fenrit  )  parce  qu'elle  étoic  riche  ;  mais  ils  ne  fijrent  pas 
lojig-tems  enfemble.  Bérénice  le  quitta  par  galanterie  » 
à  ce  que  l'on  dit;  ôclui  ic  voyant  abandoné  d'elle,  aban- 
dona  aufii  la  Religion  Juive.  Bérénice  ne  laifibit  pas  de 
pratiquer  les  obfervanccs  des  Juifs.  Elle  avoit feiit  un  vœu, 
elle  Ct  rendit  à  Jerulàlem  pour  l'acon^iir ,  &  y  foufiit 
mille  afronts  des  foldats  Romains ,  pendant  les  30  jours 
que  la  loi  demandoit  pour  s'y  préparer.  Touchée  de 
compaflion  pour  les  habirans  de  cette  Ville  ,  que  Florus 
traitoit  cruellement ,  elle  alla  nuds  pieds  Ibliciter  grâce 
pour  eux  ;  mais  elle  fut  repouffée  infolament  par  les 
gardes  de  ce  Gouverneur  :  fes  exhortations  mêlées  de  lar- 
mes >  n'eurent  pas  plus  d'effet  auprès  de  fes  compatriotes 
pour  les  ramener  à  robéiflance  des  Romains  ;  de  forte  que 
pour  ne  point  être  envelopée  dans  la  ruine  de  fa  nation , 
elle  alla  trouver  Vefpafien  ôc  Titus  :  elle  gagna  l'un  par 
fes  liberalitez ,  6c  captiva  tellement  l'autre  par  fa  beauté  > 

au'il  fit  apréhender  aux  Romains ,  que  de  fa  Maîtrefïc  » 
n'en  fît  ime  Impératrice.  Mais  Tite  devenu  maître  de 
l'Empire,  oublia  les  amours  ôcles  plaifis  deTite  particulier; 
il  la  renvoya  chez  fon  frère  »  d'où  au  raport  de  Xqphilin  , 
elle  revint  a  Rome  faire  un  nouvel  éfort  furie  cœur  deTi- 
tus;  maisquincluiréufntpas,  (7?/f^^»  Ant.  XIX,4.  fie/. 
&XX.5.6C5,  &dcB.J.Lib.II.c.27,î8,&29.) 
Drtf0<i  ^'eut  pas  moins  de  beauté  que  Bérénice  fon 


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é6  GENEALOGIES 

Famille  ainéC)  &  n'en  fit  pas  un  beaucoup  meilleur  ulâge.  Elle 
d'Hbrobe-  plut  à  F  dix  Gouverneur  de  Judée ,  qui  lui  ofrit  une  con- 
dition des  plus  hcureufes  ,  fi  elle  vouloit  l'époufcr.  La  ja- 
loufie  qui  régnoit  entre  elle  ôcBéréniœ, lui  fitacccpter 
le  parti,&  elle  facrifia  à  Félix  fa  religion  &  fon  mari  Az,i&t , 
Roi  des  Emezcniens  ,  qui  s'étoit  fiût  Juif  pour  l'obtenir  dé 
fon  fi-ere.  Elle  eut  de  Félix  un  fils  nomé  AgriffA  ,  qui 
étant  encore  jeune  >  périt  avec  ix  femme  dans  rembralè— 
ment  du  Mont  Vefuve ,  fous  le  régne  de  Titus.  (  Jofefhe 
Ant.XX.  5,)  iMi»r;*œ»f  ►  la  dernière  des  filles  d' Agrippa 
I.  époufa  ^Ki&r^»j,  fils  de Chelcias,  Garde  du  facré  tré- 
for ,  &  en  eut  Bérénice .  Elle  ne  fut  pas  plus  venueufc  que 
fes  fœur's.  Elle  quita  Archelaus ,  pour  épou&r  Demetrius  >, 
le  plus  qualifié  &  le  plus  riche  de  tous  les  Juifs  d'Alexan- 
*  Ç'eft-3-  ^j^ig    j^QQ^  jj  ^Q^  Akbarche.  *  Elle  en  eut  un  fils  nomé 

danc  des  S».    Agnfftn. 

*i«^  AGRIPPA  II.  étoitâgédc  1 7 ans  lorfque  fon  perc 

mourut  >  &c  étoit  alors  élevé  Jt  la  Cour  de  Claude  »  qui  à 
caufè  de  fon  âge  ne  le  fit  point  fuccéder  au  Royaume  de 
fon  père  ,  &:  fit  de  la  Judée  une  Province  particulière ,  y 
envoyant  pour  Gouverneur  Cufoius  Fadus ,  avec  ordre 
de  punir  ceux  de  Céfarée  6c  de  Seballe  des  outrages  qu'ils 
avoient  faits  à  la  mémoire  d' Agrippa.  I.  Après  la  mort 
d'Hérode  Roi  de  Chalcîde  ,  l'an  48.  Claude  dona  à 
Agrippa  ce  Royaume  ,  dont  il  le  laillk  joiitr  trois  ou  qua- 
tre ans ,  puis  le  lui  ôta  ,  &c  lui  donna  la  Bathanée  >  la  Tra- 
conite  &c  AbUene  »  à  quoi  Néron  ajouta,  la  première  année 
de  fon  Empire  ,  une  partie  de  la  Galilée  ,  avec  Tibériade  , 
Abila ,  JulUdc ,  &  tarichée.  (  foff^h.  Ant.  XX.  5  ôc  6. } 
Agrippa  ajgrandit  Célaréc  de  P^ilipe  ,  &  la  noma  Nero' 
uUie  en  l'honeur  de  Néron  (  td,  8  ),  Il  voulut  poner  les 
Juife  à  l'obéiiTartcc  aux  Romains ,  mais  ils  le  chanerent  lui- 
même  de  la  Ville  de  Jerufalem ,  oti  fon  autorité  étoit  bor- 
née à  ce  qui  regarde  le  Temple.  Il  fc  retira  dans  fou 
Royaume ,  &  après  la  mort  de  Néron ,  il  alla  à  Rome ,  Ôc 
'  ayant  découvert  qu'on  ibngeoit  à  élire  Ve^afien  pour  £n>- 
pereur ,  il  partit  pour  le  joindre  en  Judée»  lui  mena  du  fo- 
cours  au  fiege  de  Jerufalem,  oii  il  fe  trouva  lui-même 
avec  Titus  >  comme  nous  l'aprenons  de  Tacite.  Ce  Prince 


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HISTORIQUES.  Liv.  T.  67 

étoitpréfentlorfque  S.  Paul  plaida  là  cauiè  à  Cefàrée  de-  Familib 
vantle  Gouverneur  Feftus.(Aél.  25  &  26,)  Il  mourut  iàns  d'Hirode; 
lignée,  l'an  94  de  l'Ere  vulgaire.  En  lui  finit  le  règne  de  la 
Maifon  des  Herùdes  en  Judée ,  après  y  avoir  règne  plus  de 
130  ans.  Agrippa  II.  avoit  pour  oncle  paternel  Herode 
Roi  de  Chalcide  9  &  qui  avoit  été  le  premier  mari  de  Bé- 
rénice. Cet  Herode  avoit  eu  de  Mariamne  fa  première 
&mme  Arifiebttle ,  qui  rit  fuccéda  pas^aumoins immédiate- 
ment au  Royaume  >  car  il  fut  doné  à  Agrippa  1 1.  par 
l'Empereur  :  mais  il  paroît  qull  l*eut  dans  h.  fuite  ;  car  Jo- 
feph  rapelle  Roi  de  Chalcide  ;  Se  il  eft  aparent  que  Clau- 
de ,  qui  l'avoit  donné  à  Agrippa ,  ne  l'en  dépoiiiila,  que 
pour  le  donner  au  fils  d'Herode  &  coufin  germain  d'A-  v 

grippa.  Ce  qui  eft  de  plus  certain ,  c'eil  que  Néron  le  pla- 
ça, la  première  année  de  ion  regne,dans  la  petite  Arment 
avec  le  titre  de  Roi ,  afin  qu'il  aidât  fon  coufm ,  &  quel- 
ques Princes  à  tenir  les  Parthcs  en  bride.  Arîftobule  régna 
même  après  les  conquêtes  de  Titus,  oc  laiflà  de  SAloméfùr 
le  d'Hcrodias  trois  fils ,  dont  Jofeph  (  Ant.  XVIII.  7.  )  ne 
nous  a  laifle  que  les  noms  j  parce  qu'il  n'a  pas  pouflé  fon 
hiftoire  au-delà  de  la  ruine  de  Jerufalem. 

Il  y  avoit  encore  en  Arménie  une  autre  branché  de  la  fa- 
mille d'Herode ,  iffue  dès  Afmonécns  du  côté  matemeL 
Alexandre  fils  aîné  d'Herode  6c  de  Mariamne ,  qiie 
fon  perc  fit  mourir ,  avoit  époufé  GUphim  fille  5c  héritié-- 
xc  à'ArcheUm  Roi  de  Cappadoce  ,  &  en  avoit  laifle  deux 
^s  qui  furent  privez  de  la  fucceffion  paternelle  Ôc  mate>         v 
nelle,  fçavoir  Alexandre,  Ôc  Tigkanes.  Celui-ci 
fut  Roi  d'Arménie ,  &  périt  à  Rome  du  dernier  fuplice 
par  l'ordre  de  Tibère  l'an  $9  depuis  J.  C.  Son  neveu 
TiCRANES  IL  fils  d'Alexandre  >  eut  de  Ncron  l'Ame-     vov«  ci- 
nie  ;  mais  ce  ieunc  Prince  ne  put  iamaU  fc  maintenir  fuf  "pr**]*  ^''*- 
lo  Trône ,  il  fut  batu  parTiridate  Ôc  obligé  de  lui  céder  p;^=^A""=- 
uii  Royaume  qu'il  ne  pouvoit  pas  difputcr.  Il  eut  un  fils 
nomme  Alexandre,  auquel  l'Empereur  Vefpafien  doi>- 
na  le  Royaume  de  Lafis  en  Ciilicie>  &c  qui  époaikju^  .      . 
fiilc'd'Antiochus  Roi  dé  Connagcnc.  (Jfefht  Antiq.  XV.  - 

5.  &:deB.'Judaicon.  i^*.)     >  > 

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6%  GENEAL.    ,HISTORIQ: 

Remarques  fur  U  Généalogie  de  M.  5.  J.  C. 

§.  V.  Nous  finirons  ce  Chamtre  par  quelques  remarque* 
fur  les  deux  Tables  de  laGénealogie  de  N^  J.  C,  l'une  par 
S.Mathieu& l'autre  par  S.Luc.  Je  fuis  fur  qu'on  acculera. 
d'abord  ces  deux  Evangelilles  d'une  contradi(5tion-  manï- 
T»hle  fefle»  mais  j'elpere  que  les  remarques  que  je  vais  propo* 
/  X.  fer ,  ferviront  à  réfouare  les  plus  grandes  difHcuItez  qui  fe 
préfencent  là-  deflTus  j  âc  à.  concilier  enfèmble  les  deux 
Evangelilles, 

1°.  H  eil  lûr  que  dans  l'Ecriture  Sainte  une  même  per- 
fbne  a  fouvent  plufieurs  noms.  Elle  donne  par  exemple  à 
N.  S.  tantôt  le  nom  de  Jrfus  tantôt  celui  de  Chrifi.  te  Roi 
JeeontM  eft  fouvem  nomé  JoAchit».  Le  Prophète  Jeremic- 
done  2aLKoï]oai\ç.notaà&Selium,  &CC.  Par  cette  même- 
raifon  on  doit,  favoir  que  le  perc  de  la  Sainte  Vierge  eft 
apellé  EU  par  les  uns  Scjoachim  par  les  autres.  On  poura 
entendre  de  même  qtx'Jhihud  &.  Re/a  étoientdeux  fils  de 
Zorobabel  >  quoique  dans  le  I.  Livre  des  Chroniques ,: 
chap.  I .  il  ne  foît  pas  faite  mention  de  ces  noms  là  dans  l'é* 
numération  de  fes  enfans, 

2**,  II.  faut  fçavoir  que  fouvent  dans  l'Ecriture  Sainte 
plufieurs  perfones  portent  le  même  nom  ;  par  confequent 
ceux  qui  prenent  le  Zorohahel  de  S.  Mathieu  &:  celui  de  S. . 
Luc  pour  deux  perfones  difïèremes ,  ne  peuvent  être  ac- 
cufez  d'àbfurdite ,  Qc  par  cette  même  raifon  il  pouroit  bien- 
y  avoir  eu.  deux  SalaéifL 

j".  Il  fiiut  remarquer  que  l'Ecriture  Sainte  ne  prend 

pas  toiqours.Iêsnomsde  perc,  mere^filsj  fille  j  frère ,  âc 

âe  fœur  dans  leur  ilrii5W  UgniBcarioni,  maii  dans  un  fens  - 

plus  étendu  6c  général,  C'eft  ainfi  qu'on  doit-  entendre 

qu'Abraham  étoit  le  perc  de  tous  Jes  Juiis  ;  c'eft  dans  ce 

tens  que  Sara  dit  au  Roi  d'Egiptc.  qu'elle  étoit  foeur  d'A- 

^^^elqaes-  braham  *,  &4jue  Notre  Seigneiu-  avoit  des  ^eres  6c  des 

qufeUe'n^"  fœuTs  qui  n'écoientpouTtantpas'nés-de Marie)  maispeut^ 

toit  <]tt«  û  .être  de  fes  fceurs;  C'eft  dans  ce  fcns  donc  que  Joieph  eft 

'®'''^**        nommé,  fils  d'EUry  qui  cependant  n'étoit  que  foii  bcau- 

]}crc. 

4"- 


,v  Google 


rau  tx. 


e, 


GENEALOGIE    DE    N.    S.    JESUS-CHRIST. 


Abuamam 

ISAAC, 

Jacob. 

JODA. 

Fhakez. 

ESDILON. 

Aram, 

âhinadàb. 

Nahasson 

Salmoh 

fiooz, 

Oben. 

David. 
A- 


Sutv/mt  S.  MAthie»^ 
A  B 

SaLOMON.  JiCHONIAS. 
KOBOAM.     SaLATHIEL. 

Abus.      Zokobabel. 
AzA.         Abiud. 
Josaphat.  Eliacim.  c 

JORAM.    a    AZOK. 

.  OziAS.       Sadoch-. 

I.JOATHAM.  ACMIN. 

AcHAS.-      Eliod.. 

ËZECHJAS.    ElEAZAR. 

Manassez.  Mathan. 
Amon.       Jaco». 


Josias. 
N.  .  ,  b 
B 


Joseph, 
Epoux 
de  Makib 
Mère  de 
JESUS. 


A'  Ochojîas  y  Joss  Se 
^majîtis  t  ont  été 
omis  par  l'Evangelilte^ 

b  Aftiajefms  a  été. 
oiràsjoaehim, 

a  Entre  Etincim  Se 
;  ^«ar,  quelques 
Mannfcrits  metent, 


Silca  S.Luc. 


Adam.         Esrom,       Abiu, 
Seth..  Aram.        Melchi, 

Enos,  Aminadab.  Salathiec. 

Cainam        Naasson.  Zorobabel.. 
Màlaleeu   Salmon.     Resa. 
Jaked,         Booz.        Johannan. 
Enoch.         Obed.       Juda. 
Matusaibm.Jessé.        Joseph. 
£amech.       David.       Semei. 
NoÉ>  Natan.    Mathathias^ 

Sem.  Mathatha.  Naath. 

ArpMaxad.Menna.       Nagge. 
Càinan.       Melea..      Hesti. 
Salé.  Eliakim.     Nahum. 

Hëber..        Jonam.       Ahos. 
Phaleo.       Joseph.   Mathathias^ 
RheO.         Juda.         Joseph. 
Saroch.       Simeon.     Janne. 
Nachor.     Levi.         Melchi. 
Tharé.       Mathath.  Levi.  * 
Abhaham.  Jorim.       Mathat. 
ISAAC.         Eliezek.     Eli. 
Jacob.        José.         Joseph, 
Juda.  Her.  Epoux 

Phares.     Elmodan.   de  Marie 
A         IKoSAN.       Mare  de 
E  JESUS.. 

*  CtsitaxtamsteviScMMliMi 
ne  fe  lifent  point  dans  quelques^ 
Manufcrits  Africains.  Eufebe  Se  S.. 
Ircnéeneles  ont  point  14 


I,  Google 


70  GENEALOGIES 

4^  L'Ecriture  Sainte  atache  fouvent  un  lènsjpolitiquc 
au  nom  de  fils ,  voulant  déngner  par-là  le  fuccef&ur  légi- 
time à  la  Courone  >  quoiq^ue  félon  les  droits  de  la  nature 
il  ne  foit  point  fils ,  mais  leulement  le  plus  proche  parent 
du  Roi  reliant  ou  défunt.  C'eft  dans  ce  fens  que  Sedecias 
cil;  nomé  fils  de  Jechonias ,  car  il  lui  fuccéda.  Cette  re- 
marque a  fait  croire  que  Salathiel  étoit  defcendu  directe- 
ment de  Nathan  ôc  que  S.  Mathieu  Pavoit  nomé  fils  de 
Jechonias  j  parce  qu*il  étoit  devenu  héritier  légitime  de  la 
.  Courone ,  au  déâut  de  la  ligne  de  Salomon.  AinTi  ces^ 
deux  branches  de  Nathan  &  de  Salomon  fe  feroient  réii- 
lùes  dans  la  perfbne  de  SalathieL 

5®.  Enfin  il  ne  feut  pas  oublier  de  raporter  ici  ce  que 
l'Ecriture  Sainte  nous  dit  de  la  ligne  dire£le  &  de  la  ligne 
légale. 

On  trouve  dans  le  Deut.Chap.  25.  t.  5.  6.  les  parole* 
fuivantes.  f^uand  il  y  »ura  des  frtrts  dtmeur»nt  enftmhU  ^  (jr 
que  tua  d'entre  eux  viendra  à  mourir Jam  enf/tns,  alors  U  femme 
au  défunt  neft  mariera  foint  dehors  a  un  étranger,  mais/on  beau^ 
frère  viendra  vers  eBe  ,  é"  Ut  prendra  four  femme  è"  téfouferà 
comme  étant Jbn  heaufrere ,  &  le  premier  né  qu'elle  enfanterajite- 
cedera  en  la  flaee  du  frère  mort,  é"  forterafou  nom, afin  queJoTk 
nom  ne  foit  f oint  effacé  Xlfrael. 

C*eft  au  moyen  de  ceae  remarque  que  plufieurs  -là- 
vans  Interprètes  entre  autre  Jule- Africain ,  dans  une  lettre 
écrite  à  Ariftide ,  ont  prétendu  lever  les  difficultez  qu'ils 
trouvoient  à  concilier  les  deux  Evangeliftes  5  en  ce  que  S, 
Mathieu  nomoit  Jolèph  fils  de  Jacob  6c  que  S.  Luc  le  no- 
moit  fils  d'Eli, 

Pour  cet  effet  ils  difoienc  que  M  a  t  h  a  n  ,  dont  S.  Ma- 
thieu parle  ,  avoit  eu  de  fa  femme  Efiha^  un  fils  nommé 
Jacob ,  Se  qu'après  la  mort  de  celui-ci ,  Nathan  >  dont  S. 
Luc  parle ,  avoît  époufé  la  veuve  Efiha ,  dont  il  avoit  eu 
un  fils  nommé  EU ,  a.kSi  Jaeob  àc  EU  étoient  frères ,  c'eft- 
à-dire,  de  ja  même  mère  ,  mais  non  pas  du  même  perc. 
Enfuite  ils  difoient  qu'EU  étoit  mort  fans  enfens  &  qu'a- 
lors Jacob  pour  obéir  à  la  Loi ,  avûit  époufé  la  vcttvc  de 
fon  frcrc ,  de  laquelle  il  avoit  eu  Jofeph,  l'époux  de  Ma- 
rie. 


y  Google 


HISTORIQUES.  Liv.t  71 

Âinfî  Joreph  étoic  fils  de  Jacob  (èlon  la  nature  Se  fils 
d'Heli  lèlon  la  Loi ,  parce  qu'il  avoir  eu  fon  nom  Ôc  ion 
héritage.  Par  oii  Pon  voit  que  S.  Mathieu  dans  là  Gén^ 
logie  auroic  fuivi  le  droit  cfe  la  nature  >  &  S.  Luc  au  con- 
traire  la  ligne  légale. 

A  ces  remarques  tirées  de  l'Ecriture  Sainte  >  il  ell  à  pro- 
pos d'ajouter  quelques  réflexions  qui  regardent  ces  deux 
Généalogies  en  particulier. 

P.  Saint  Matiueu  a  voulu  iàns  contredit,  doner  la  Gé- 
néalogie de  Jofeph  >  qui  étoit  le  père  putatif  du  Meflîe. 

Saine  Luc  au  contraire  n'a  point  eu  d'autre  but  que  de 
iàtre  conoître  la  Généalogie  de  la  mère  de  Jefus-Chrift. 

IP.  Saint  Mathieu  a  foin  de  démontrer  que  le  Mc0ie  eft 
décendu  des  Patriarches  félon  la  promeuê  ;  c^eft  pour- 
quoi il  ne  comence  que  par  Abraham  y  à  qui  la  premiè- 
re promeffe  a  été  &ite ,  Se  il  £Ut  voir  dans  trois  claUès  dif- 
férentes ,  la  parenté  de  Notre  Seigneur  avec  les  Patriar- 
ches >  avec  les  Rois ,  &:  enfuite  avec  les  Conduifteurs  du 
Peuple  de  Dieu. 

Saint  Luc  ne  s'atache  qu*à  mcffitrer  que  le  Seigneur  cil 
décendu  des  Patriarches  Jèlon  la  chair  9  c'ell  pourquoi  il 
comence  par  Eli  père  de  la  Sainte  Vierge ,  &.  iàit  mon^ 
ter  fa  Généalo^e  en  ligne  direâe  juiqu'a  Adam^  ôc  mè- 
mejufqu'à  Dieu* 

\\  1".  Enfin  il  paroSt  que  S.  Luc  a  voulu  uniquement 
prouver  que  Dieu  manifefté  dans  la  chair  étoit  vericable- 
ment  homme ,  Se  que  S.  Mathieu  a  voulu  prouver  en  mê- 
me tems  qu'il  étoit  Roi  légitime  des  Juifs. 

H  efl  tems  préfentement  quejc  faflè  voir  cornent  je  vou- 
drois  qu'on  entendit  ces  deux  Tables  de  Généalogies,quoi- 
que  je  ne  prétende  point  abfolument  aiTujetir  per&ne  à 
mon  ièntiment. 

Le  Meffie  venant  an  monde  pour  relever  la  poilériié 
d'Adam  de  fa  chute  ,  dêvoit  être  formé  de  la  chair  & 
du  fang  d'Adam ,  ce  que  l'on  voit  très  clairement  dans  S.. 
Luc: parmi  tant  de  milliers  d'en&ns  d'Adam ,  Abraham 
reçut  le  premier  la  promeflè ,  mie  toutes  les  Nations  de  la 
terre  feroient  bénites  en  fa  poîlérité  ;  &  c'en  pour  cette 
laifon  que  S.  Mathieu  comence  la  Généalo^  de  Notre  Set^ 


y  Google 


7»  ^GENEALOGIES 

-gneur  par  Abraham.  Dès  1 2  Tribus  c'étoit  celle  de  Juda  > 
,qui  avoit  la  promeffe  particulière ,  que  d'elle  fbrtiroit  le 
Héros ,  qui  regneroit  fur  tout  Ifrael  Les  deux  Tables  font 
d'accord  fur  cet  article. 

Dans  toute  la  nombreufè  Tribu  de  Juda ,  jce  fiit  dans  la 
Maifon  de  David  que  fut  choifi  celui ,  en  qui  les  Nations 
-dévoient  mètre  leurs  efoérances ,  devant  lortir  de  la  race 
de  Jeffé,  &  jufques-là  les  deux  Tables  ne  diffcrenrpoint 
-encore  entre  elles.  La  diférence  ne  fe  trouva  que  dans  la 
Çoftérité  du  Roi  David ,  mais  on  lèvera  une  grande  par- 
lie  des  dificultez  >  que  cette  contradi<5lion  aparence  £iit 
naître  dans  l'efprit  de  ceux  qui  ne  vont  point  au  but  de 
l'Ecriture  Sainte. 

Je  pofe  donc  avec  elle  pour  principe  >  que  le  Meffie  de- 
jvoit  être  non-lèulement  véritablemem  homme  &  fils  de  , 
David ,  mais  qu'il  dcvoit  naître  en  même  tcms  Roi  des 
Jui&.  Saint  Luc  Eût  voir  très-clairement  qu'il  étoit  fils  de 
David  >  ôc  S.  Mathieu  prouve  qu'il  étoit  en  même  tems  > 
comme  on  parle  aujourd'hui ,  héritier  préTomptif  de  par 
vid.,  0c  de  voit  lui  iuccéder  un  jour.  , 

n  eft  conu  qu'entre  les  fils  de  David,  çctut  Salomoa 
qui  lui  fuccéda  >  &  jufgu'à  la  captivité  de  Babilonc ,  la 
VouroAC  eft  toujours  demeurée  fur  la  tête  des  enfans  de 
Salomon.  Les  Juifs  font  encore  perfuadez  jufqu'à  ce  j^ur 
jque  leMeflle  naxtra«  non-içulement  dans  la  Maifon  de  &a> 
Aridj  mais  qu'il  décendra  en  ligne  direct  de  Salomon.  Ce 
qui  eft  contraire  à  l'Ecriture  Sainte  ;  car  premièrement  il 
ne  s'y  trouve  aucune  promefïê  qui  regarde  Salomon  eo 
particulier.  Dieu  réitérant  fouvent  la  promeflè  qu'il  avoit 
îàite  au  Roi  David,  que  J'en  Trène  ferait  affermi  k  jamais ,  de 
même  qu'i/  éUveroit  fs  fofiérité  à  jam/iis  ,  parle  conftament 
du  Trône  de  David  6c  non  pas  de  celui  de  Salomon.  Et 
même  lorfqu'à  la  Dédicace  du  Temple ,  Salomon  s'apuyoit 
fur  cette  promeflè ,  on  y  trouve  joint  cet  article  remarqua- 
ble :■  Msinten/tnt  do/te ,  0  Eternel  Dieu  d'Ifrait,  tiens  k  ton  fer- 
viteur  David  mon  père  te  donf  tff  lui  0  parlé,  (»  diftnt ,  jamais 
ilne  te  fera  retranche'  de  devait  ma/ace  un  Jucce^eur  pour  êtf€ 
affujur  le  Trône  d'Ifraèl,  pourvu  fadement  que  tes  fils  prenent 
garde  à  Ultrs  voyes ,  afin  de  mwther  devant  ma  fafCj  eopme  tft 


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HISTORIQUES.  Ih.t  75 

fas m/trch€!H.  ]Liv.  des  Rùisi  chap.  8.  ^,.15.]  Or  comme  Sa- 
lomon  à  la  fin  de  ^s  Jours  ne  marchoU  pas  droit  devant 
l'Eternel  y  comme  David  fon  père  avoit  fait ,  d'abord  après 
fa  mort,  dix  Tribus  entières  le  réparèrent  de  laMaîfonde 
JudaSç  ne  s'y  font  Jamais  réiinies, 

Ënfuite  comme  lesDécendans  deSalomon  héritiers  du 
Trône  de  David  *  allèrent  toujours  en  dé^nérant  1  Dieu 
fe  fer  vit  du  Roi  de  Babilone ,  pour  les  &ire  périr,  deforte 
que  la  pollériié  de  $alonK>n  perdit  le  fceptre  &c  la  Cou- 
rone. 

Enfin  Dieu  fait  dire  à  Jéchonias  Roi  des  Juifs  par  le  Pro- 
phète Jérémie  ,  chap.  22.  *■.  30.  Ecrivez,  que  ce  per/oHOgé- 
là  efi  defiitué£ettfA»s  ,  f»e  c'efinn  homme  qui  ne  frofierers  faûtt 
fendétntfesJQttrs,  ^  qut  mime,ilny  surafoiitt  d'homme  defs 
fofiérité ,  quiprofpere,  ^  qui feit  a^sjur  le  Trône  de  David,  ni 
qui  domine  pins  en  Juda.  Après  ces  paroles  que  je  viens  de 
citer ,  on  aura  bien  de  la  peine  à  croire  qu'au  Ibrtir  de  la 
captivité  de  Babilone ,  les  déccndans  de  Jéchonias ,  Ôc  par 
conféquent  ceux  de  Salomon  ayent  été  les  Conduftcurs 
du  Peuple  de  Dieu. 

Quoique  les  Déccndans  de  Salomon  ayant  été  chaflèz 
du  Trône,  Dieu  n'avoit  pourtant  pas  retiré  la  promeflé 
qu'il  avoit  faite  à  David  ;  car  ce.  Roi  avoit  encore  un  fils 
qui  s'apelloit  Nathan  ,  dont  Snlathiel  ,  &  Zorobahel  dé- 
ccndoient ,  comme  S.  Luc  le  feit  voir  très-clairement ,  & 
comme  perfone  ne  peut  douter ,  que  ce  Zorobabel  au  re- 
tour de  la  captivité  n'ait  été  le  conduâeur  du  peuple  4e 
Dieu ,  on  voit  que  le  ièptre  a  toujours  été  conîervé  à  la 
Maifon  de  David ,  &c  quoique  dans  la  fuite ,  il  en  ùt  été 
détourné  par  les  Maccabées,  qui  étoient  de  la  Tribu  da 
Levi ,  Se  par  les  Herodcs  qui  étoient  étrangers  ;  les  dé- 
cendaiis  de  ^orobabd  >  ont  néaiunoins  confervé  leurs 
droits  à  la  Courone. 

Ce  ZonhaM  avoit  deux  fils ,  l'un  s'apelloit  Abihud  &C 
l'autre  Re/n ,  ainfi  la  ^laifon  de  David  fo  partageoit  en 
deux  branches  dif&rentes.  S.  M^^eu.en  raporte  la^pre- 
mierc  qui  finit  par  Jofeph,  ^  S.  Luc  raporte  l'autre  qu^ 
finit  par  Marie  mere^du  Seigneur. 
Abiud  étoit  félon  toute  aparcpcc  l'aîné  ,  ainfi  fes  dé- 

K 


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^4  ~      GENEALOGIES 

cendans  écoient  les  héritiers  légitimes  de  laCourone^je 
C  dans  les  derniei^  tems,  elle  eut  dû  rentrer  dans  la  Mai- 
Ton  de  David ,  perfone  n'auioit  pu  y  prétendre  que  Jofeph 
ilors  Charpentier  à  Naîareth. 

Rif»  étoit  le  cadet  :  la  Sainte  Vierge  éioit  la  dernière 
de  cette  branche ,  qui  au  début  de  celle  d'Abihud,  auroit 
^u  le  plus  de  droit  a  la  Couroue. 

Or  S.  Jofeph  )  dont  nous  venons  de  parler  ,  étant  le  der- 
nier de  la  branche  aînée  ;  avoit  épouft  la  Sainte  Vierge , 
ôc  n'ayant  point  d'enfans  ,.  fon  droit  au  Trône  de  David- 
j^afToit  à  la  Sainte  Vierge  ,  &  d'elle  à  fon  fils  engendré  da 
Saint-Efprit,  Par  oii  l'on  voit  très-  clairement  >  que  Notre 
Seigneur  confideré  par  fa  nalflànce  felon  la  chair ,  étoic 
non-feulement  fils  de  David  t  niais  encore  Roi  légitime, 
des  Juifs  >  &  que  c'étoit  avec  toute  jullice  que  Pilate  avoit 
écrie  au-deflus  de  la  Ctaiw  J ËSU S  NAZARE- 
KVS  REX  JUDEORVM.  De  plus  quoique  Jofeph 
ne  fut  pas  le  père  naturel  de  J.  C.  il  luffifoit  qu'il  le  reco- 
■nut  pour  fon  fils»  qu'il  l'ékvât  en  cette  qualité, qu'il  l'a- 
doptât &c  le  traitât  comme  fon  propre  fils  ,  pour  le  faire 
«ntrcr  dans  les  droits  &  les  privilèges  de  ût  femille.  Ajou- 
tez que  Jefiis  àpartenoit  encore  à  Jofeph  par  on  autre  ti- 
tre,  à  caufe  de  Marie  &  mère ,  laquelle  étant  la  vraye 
EpDufc  de  Jofeph  ,  le  fruit  qui  lui  étoit  né  durant  fon  ma- 
riage ,  fans  opération  humaine ,  étoit  à  lui  comme  un  firuit 
né  dans  fon  fond.  Ainfi  Jefus  par  fa  qualité  de  fils  de  Jo' 
rcjJi  Epoux  de  Marfej  étoit  héiitier  des  piomefles  faites 
i  David.  De  quelque  côté  qu'on  envifage  donc  notre 
Sauveur ,  on.  volt  toajours  qu'il  vient  de  David  Se  qu'il 
féiinit  dans  fa  perfône ,  tous  les  droits  <fc  miette  augufte 
ftltiille  >tant  du  cité  de  Jôfejih  ,-què  du  c6té  de  Marie. 

Au  itRe  !•(*  remarque  {[ue  Si  fcïathieuïi  divife  la  Gé- 
néalogie de  N.  S.,  en  trois  clafles  ,  &E  qu'il  compte  dans 
idiacune  d'elles.  lAgériétations.  Mais  il  manque ,  ou  dans, 
fa  fecofide  daBb  «  dtrntére  génératiou  ;  ou  la  première 
'dans  b  troiCémecbfiê  >  ce  qui  peut  être  arivé  par  faute 
id'httention  de  li  part  de«  Copiftesqui  auront  oublié  d'y 
mettre  le  Roi?»-»*/»».  L'EvangeKfte  à  encore  omis  dans 
la  fectinde  éiik  4Roi3  des  Jnifi  ,lçavoir ,.  Ax,iM ,  Ztus , 


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'   HISTORIQUIS.  Z/O.Z  7j 

■AmM'Hi  >  &  Jii»(him  I  Cm  parce  qu'il  n'a  voulu  {péciher 
cxpreilèineiit  <laiu  duaunc  ,^u£  quatre  ^[énér^ion9,loit 
|i»ICt  qù'éàtifruit  pour' le»  JnJ6  i  qui  étaient  fort  iaftrui^ 
des  GÉoéaldgies  de  Içur  Nation  ,  &  iar  tout  de  la  race  de 
JDavid  >  il  fe  contente  de  montier  le  droit  inconteftable  de 
jefus-Chrift  à.  la  Royauté  >  par  un  dénombrement  qui 
h'ell  pas  toujours  immédiar.  iMaifIè'iapléerqueIt[ueehc^ 
Çs  à  ceux  à  qui  il  parle,ces  omiifions  ne  lont  pomt  fraudeu- 
-kures  >  c'elt  un  Auteur  qui  ne  couciie  que  les  princmauic 
points  de  ibn  dénombrement  êc  qui  fè  repolè  du  relu  lùr 
ceux  à  qui  il  paile.  S.  Luc  au  contraire ,  qui  écrivoit  prin- 
cipalement pour  les  Payens ,  n'omet  rien. 

A  l'égard  de  l'autre  Généalogie ,  on  remarquequ'entre 
Arphaxad  &  Salé  >  Saint  Luc  &  k  verfion  de)  70.  met- 
tent CÀinM»  dont  le  nom  ne  le  trouve ,  ni  dans  l'original 
Hébreu ,  ni  dans  la  paraphirafe  Chaldaïque  ,  ni  dans  Jû- 
feph  )  ni  dam  Philon  ;  ce  qui  forme  une  difîcuhé ,  que  1e« 
Auteurs  ont  de  la  peine  à  éclaircir. 

Pour  S.  Jofeph ,  fur  la  vie  &  la  mort  duquel  les  Evan- 
géliftes  ne  nous  aprenent  rien  de  particulier  ,TheophilaAe 
Jur  S.  Mathieu  >  (  Chap.  i  j.  S'.  5  5.  )  dit  après  S.  Epiphane , 
qu'il  étoit  frère  de  Cléophâs  >  que  celui-ci  >  étant  mort  fans 
enfâiis  ,  Jolèph  époulà  fa'Veuve>  dont  il  eut  quatre  iils, 
qui  font  nomez  dans  l'Evangile  les  frères  du  Seigneur ,  fça- 
voir  tJi^KfyJ^ft .  Simem  é-Jnd* ,  &  deux  iilles,  (çavoir, 
StIoméX  Mutii,  fumomée  flli  de  Cle/M,  ou  Clâfluu, 
parce  qu'en  éf&t ,  elle  étoit  fa  fille  par  la  LoL  II  époufa  en- 
fuite  la  Sainte  Vierge  merc  de  Jehu.  La  TraditLn  porte 
Sue  Juda  fe  maria ,  &  qu'il  eut  plufienrs  en6fu.  C'étoient 
L  fans  doute  les  Décendans  de  la  lace  de  David  par  Juch 
qui  excitèrent  la  jaloufie  de  Domitien.  li  fie  citer ,  dit  Hé^ 
gefippe»  les  parens  de  J.  C.  déoeqdans  de  la  Maiibn'de 
David  )  &  il  aprit  d'eux  qu'ils  étoient^uvres  t  contensde 
labourer  leur  patrimoine»  qui  &urniubit  1>  pelnede  quoi 

payer  les  tributs. 

Quant  à  AUrlt ,  nous  aprcnoti»  dans  l'Ecriture  qu'efle 
^it  de  Nazareth  de  là  'Tribu  de  Jnda>  &  de  la  race  de 
David.  On  nefçait  que  parlaTraditiotijquéiâmeres'a- 
pelloit  Amki  On  tietit  coinilHHléaient  ^'euè  fut  préfen- 

Kij 


I,  Google 


y6  GENEAL.  HÏSr O Kl Q,yZw.  T. 

té&.  ail  Temple  il  l'âge  de  trois  ans  j  &:  qu'elle  y  fut  élevée 
îuTqu'à  14)  auquel  tems  elle  fut  mariée  à  S.  Jofeph  >  qu'à 
15  anS)  elle  en6mu  le  Sauveur  du  Monde ,  à  Bethléem, 
ou  elle  étoit  allée  avec  lbiiipoux,qui  étoit  de  cette  Ville 
pour  iàtisfeire  à  un  Edit  de  l'Empereur  Augufte ,  qui  avoit 
ordoné  que  chacun  fe  fit  cnregiltrer  dans  le  lieu  de  fa  naif- 
iàncc.  On  peut  mieux  s'imaginer  qu'exprimer  quel  fîii  alors 
■l'excès  de  fa  joye  ,  comme  aufli  quel  fut  celui  de  fa  dou- 
ieur,  lorfqu'elle  vit  expirer  fur  une  croix  ce  cher  fils.  De- 
puis cette  circonilance  y  les  Evangeliiles  ne  parlent  plus  de 
la  Sainte  Vierge  ;  ;mais  l'antiquité  nous  aprend  qu'elle  alla 
demeurer  à  Ephcfe  avec  S.  Jean.  Il  y  a  aparence  qu'elle  y 
eft  morte ,  les  uns  diiènt  âgée  de,  5  7  ou  5  8  ans ,  les  autres 
-de  60 1  quelques-uns  de  63  ,  &  d'autres  de  72.  On  croit 
comunément  qu'elle  eft  reflufcitée  6c  qu'elle  a  été  enle- 
vée au  Ciel.  C'eft  le  pfcux  fentiment  de  l'^life ,  quoi- 
.qu'elle  ne  l'ait  pas  doné  comme  un  article  de  roi. 


C  H  A  P  I  T  K  E      I  L 

Pe  U  Monarchie  des  j^/Jîrieitî  é"  des  Caldéeits. 

àssiRiEHs  'Tp  OUS  les  Auteurs  convienent  que  l'Empire  des  y4/^ 
X_  Jtriem  a  été  le  premier  &c  l'un  des  plus  puiilans  Em- 
TmI>U  P*^^^  **"  monde  ;  mais  ils  font  partagez  fur  fa  durée ,  & 
X.  lur  le  jtjombre  de  fcs  Rois.  Gtefias  lui  doxme  1 760  ans  de 
durée-,  Juftiniiîoo,  Caftor  1280:  Vellejus-Paterculus 
1070 ,  éc  Hérodote  feulement  520  ans.  Ctefias  comptoit 
40  Rois ,  Caftor  &  Eufebe  3  6 ,  &  Velleïus  3  3.  Il  eft  fa- 
-cile  de  conoîtcc  paries  recherches  des  modernes  ,  la  rai- 
fon  de  cette  diyerfité'  parmi  les  anciens  ;  c'eft  que  ceux-ci 
ont  confondu  ks  deux  Royaumes  des  Bahiloniens  ou  C/U- 
d^s  k  ë(  des  Affiriens  ,  6c  n'ont  pas  aflc2  diftingué  deux 
Etati  diférens  ^  l'Aflirie.  Pour  avoir  donc  une  idée  plus 
claire  de  cette  AJonai-chiej  il  faut  d'abord  établir  un  prin- 
cipe ,  qui  eil  que  les  Royaumes  de  Babilone  &  d'Affiric  > 
doivent  être  exaéVement  diftinguez  dans,  leurs  comence- 
mens,  comme  des  Mopatchiesquiont  eu  des  or%ines  di- 

férentes 


,v  Google 


Anciens  Rois  de  BABILONE  fie  de  NINIVE. 

Rots  Catdéem  eu  de  Bahiloite. 


i.  NEMROD,  premier  Roi  vers 
l'an  du  Monde  1771. 

Rois  CéoUéens. 

ï.EVOCHUS,  Roi  l'an  114t.  t 
1148.  reg.  6  ans. 

1.CHOM  ASBOLUS,Roi  1x48. 

t  iiîî-«g.7ans.     . 

f ■  ^  ■^ 

j.  PORUS.Roi   itjj.    t    T»90. 
reg.  4î  ans. 

4.NECHURES,  Roi  1190.  f  sîîî- 
reg.  4î  ans. 

/" ■ — « ^ 

j.ABIUS,Roinîî.tiî8i.r.48a. 

6.  ONIBALIUS,    Roi   13S1.    f 
1411.  reg.  40  ans, 

7.CHlN2IRUS,Roii4n.  détr. 
1^6.  reg.  4;  ans. 

Rois  Arabes. 

i.   MERDOCENCES,    Arabe, 
Roi  \.'ini^66.  reg.  41  ans. 

1.  NN.  règne  40  ans. 

j.  SISIMORDACHOS  ,     Roi 
^ÎP- 1  »j77-  Kg.  18  ans. 

4.  NADIUS,  Roi,  1J7J.  f  iéi6. 
Kg-  )7  ans. 

S-  PARANNUS  ,   Roi  1616.   f 
16^6.  reg.  40  ans. 

f~ : * 

C.NABONNADUS,  Roi   ifijiî. 
déir.  1681.  reg.  16  ans. 


J?««  Âjjiriens  ou  de  Ninive^ 
^  f  remien  Moitsrehie, 

I.  BË  LU  S,  l'AOïrien ,  r.  aprîs  les 
Arabes  , l'an  16S1  -f  1707.  r.  tj  ans. 

1.  N  I N  U  S  ,  Fondateur  de  l'Empire 

des  Aflïriens   en  1707.    "f 

l'an  17JI.  reg.  ijans. 

époufe 

ySEMiRAMIS,  Reine  en  i7}u 

1 2774.  H^^  ^^  **  ^"*'  '■-  4** 


4.  N  INI  AS,  en  1774. 

; 

BELOCHUS  I. 

BELOCHUS  II. 

jlTOSSA  ou  SEMlKAMtSi 
alTociée  au  Royaume  par  fon  père. 

-K 

BELATORE  S  ,  autrement 

BEL  LEPARES,  Intendant 

des  Jardins  du  Roi,  s'empara 

du  Royaume. 


ACRACARNES  ,  ou  PHUL, 
Roi  en  ji)  j. 

r ' . 

SARDANAPALE,  ou  NINUS 

TONOSCONCOLEROS,    le  jeune, 

dernier  Roi  des  Afliriens      Voyi^ 

}  1  j  7.  t  en  j  1 5  7.  reg.  jo    TrfP.  Jf.'. 

ans. 


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78  GENEALOGIES 

AîsiwiîMî  t"érentes>  &  qui  ont  été  quelque  tems  rivales  l'une  de  l'au- 
ET  Cal-     tre.  Elles  furent  enfuUe  réunies  par  Seins  l'Affiricn  Roi 
BEENs.        de  Ninive;  &  ce  ne  fut  que  depuis  l'union  de  ces  deux 
Monarchies  >  que  comença  Ibus  iSiinus  fils  de  Belus ,  l'Em- 
pire des  Afiiriensj  c*eft-à-dirc  >  fa  domination  dans  la 
haute  Afie,  Il  feue  aufli  reconoître  que  ces  deux  Royan^ 
mes  ont  été  affez  long-tems  foibles  j  puifqu'on  trouve  au 
tcms  d'Abraham  un  Roi  de  Sennav ,  reudataire  de  Codor- 
lahomorRoi  desElamites.  Enfin  il  &ut  faire  unediAinc- 
tiôn  entre  le  Royaume  des  Affu-iens  ,  qui  fut  long-tems 
'    renfermé  dans  des  bornes  étroites  y  &  entre  leur  Empire» 
qui  s'étendoit  iur  prefque  toute  l'Afie ,  fî  on  en  excepte  les 
Indes  ï  ce  que  l'on  apelle  la  première  Monarchie ,  laquelle 
f  ne  cwnença  >  comme  je  l'ai  déjà  remarqué ,  que  fous  Ni- 

nus  1  après  que  le  Royaume  des  Caldécns  eut  été  réiini  \ 
celui  des  Amriens.  Par-là  on  trouvera  un  efpace  de  prè« 
de  mille  ans  >  entre  l'établiflèment  de  ces  premiers  Royau- 
mes ,  &  le  commencement  de  la  Monarchie  des  Aifiriens , 
fentiment  bien  plus  foutenable  que  le  fillême  de  ceux  qui 
font  fuccéder  Ninus  immédiatement  à  Ncmrod.  Puiique 
les  millions  de  combatans  que  tous  les  Auteurs  donent  à 
N  inus  ]  ne  peuvent  s'accorcler  avec  des  tcms  H  près  du  dé- 
luge. 

'  Amitn  Rcyauttie  de  BmHUm. 

§.  ï.  Nous  comcncerons  par  le  Royaume  de  Bubilone , 
NIMROD  ou  NEMBRODfilsdeCA«j,en  eftt«co- 
nu  pour  le  premier  fondateur  *  auiïî-bien  que  pour  le  pre- 
mier  de  tous  les  hommes  ,  qui  s'eft  emparé  de  l'autorité 
Gcn.  X.  (jefpotjque ,  &  qui  s'eft  aAujetti  fes  lèmblables.  Moïfe  le 
'■  '°'  repréfente  comme  un  géant,  c'eft-à-dire  >  comme  un  hom- 
me fort  Se  robufte  >  donc  les  premières  ocupations  furent 
de  détruire  les  bêtes  farouches  de  fon  pays.  Il  y  a  lieu  de 
croire  que  ce  fut  par-là  que  Nimrod  qui  étoit  aufli  ambi- 
tieux que  brave  &  robufte>  fe  fraya  le  chemin  de  la  Royau- 
té. Il  eft  certain  qu'il  régna  dans  le  lieu  de  la  première  ha- 
bitation des  hommes  >  c'eft-à-dire ,  en  Scnnar  »  où  il  édi- 
fia (  vers  l'an  du  monde  1 77 1  )  la  VUlc  dçBAilene .  il  bâ- 
tit même  trois  autres  Villes  ou  Châteaux  >  dont  Moïfe  nous 


y  Google 


H  I  s  T  0  R  I  Q  U  E  s.  Z/V.  /.  70 

a  conlèrvé  les  noms  >  fçavoir ^  AMch  ou  Areth» ,  Acbad,  Assiruns 

Quclques-uns  dUent  que  Ntmnd  eft  le  Jfiwi/w  des  Grecs,  o'^*"' 
Il  cil  apcUé  par  les  anciens  Beks ,  qui  fignihe  Seigneur ,  & 
c'eft  Tous  ce  nom ,  ou  ibus  celui  de  BsmI  qui  eil  le  même , 
qu'il  étoit  honoré  par  les  Babiloniens  comme  leur  Dieu  tu* 
telairc. 

Les  Hiftoriens  nous  laiJlènt  ignorer  les  noms  Se  la  fuite 
immédiate  des  fucceflèurs  de  Nimrod,  On  trouve  feule- 
ment du  tems  d'Abraham  un  Amraphel  Roi  de  Sennar ,  qui 
avec  Arieth  Roi  du  Pont ,  fuivic  Chodcriahomor  Roi  des  Ela- 
Rùtes  ,  contre  les  Rois  de  Sodome  &  de  Gomorc  >  6c  le 
fervirent  13  ans.. 

Les  anciens  monuraens  de  l'hiftoire  raportent  deux  fui- 
tes de  Rois  de  Babilone ,  les  uns  C»ldéms ,  les  autres  Aréh- 
hts.  E  V  0  c  H  u  s  fut  le  premier  Roi  de  la  Dinaftie  des  Cal- 
déens ,  mais  leur  règne  n'eil  caraétérifé  par  aucun  événe- 
ment. Ilparoît  feulement  que  Chinzir. us  dernier  des 
Caldéens ,  après  un  règne  de  45  ans  >  fut  détrôné  l'an  2466, 
&  fît  place  à.  Me rdocbnces  Arabe  ,  dont  le  iixiéme 
fuccencur  nomé  NabonnaDUS,  éprouva  un  pareil  fort 
Se  fut  déponèdé  l'an  268  2  »  par  Bel  l'Aifiricn-y  qui  unit  le 
Bxjyaumede  Babilone  à  celui  d'Aiïirie, 

Ancien  Reyaume  d'AJJîne* 

Ç.  IL  Ce  dernier  avoir  été  fondé  peu  de  tems  après  le 
premier  par ,  A  S  SU  R  fils  de  Seai ,  qui  ne  pouvant  fupor-  ' 
ter  la  ciranie  de  Nûnrod  >  s'éloigna  de  la  plaine  de  Sennar , 
êc  ayant  remonté  vers  la  fource  du  Tigre  ,  y  bâtit  une 
ViUe  ijai , depuis  lui ,  mais  long-  tems  avant  Moïfe  ,  fut 
uieUée  Nimift  U  grande.  Il  doniu.  fon  nom  à  la  terre  qu'il 
alla  culnrer,  L'Ecriture  qui  l'apelle  ooujours  la.  tem  à'Af-  Jofeph.  An^ 
fiif ,  nous  le  fak  arïèz  conoître.  Il  b^  encore  Rthokoti  R<^  '•  '°* 
Jw  «c  CbAU. 

Il  eft  bon  de  remarquer  qu'il  y  a  eu  au  moins  deux 
Vmi'ots  ,  l'une  fur  le  Tigre  À  l'embcaichure  du  Licus 
qui  eft  apeUée  la  grande ,  Ôc  l'autre  fur  l'Euphratc  dans  la  P^n.  VI. 
Comagene  »  partie  ièpientrionale  de  la  Sirie ,  qiû  du  tems  '3- 
it  Lucien  >  étoâc  nomée  Ninive  la  vitiïU.  21  a'eâ  pas  aifé  de 


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8o  GENEALOGIES 

AîîmiF.Ns  décider  de  laquelle  des  deux  cfl;  celle  dont  parle  la  Génc- 

tT  Cal-      le.  Mais  cette  remarque  poura  fcrvir,  fclon  Georges  Hor- 

ottNs.        niusjà  l'intelligence  d'un  paflàgc  du  XII.  Liv.  d'Athènée, 

où  il  eft  dit ,  que  Sardaiiapale  envoya  fcs  trois  fils  &c  fts 

deux  filles  à  Ninus  Roi  de  Ninive ,  c'eft-à-dirc  j  de  celle 

qui  efl:  fur  l'Eufrate. 

Les  fuccelTeurs  immédiats  d'AfTur ,  ont  le  même  fort  que 
ceux  de  Nimrod ,  c'cft-à-dire ,  ou  que  l'éloignement  des 
tcms  >  ouque  leur  indolence  nous  en  a  ôté  la  conoilTance; 
jufqu'à  Belus,  àiil' Ajfirien  ^  qui  s'efl  rendu  illuftre  par 
fbn  courage  Ôcfes  conquêtes.  Ii  aracha  à  Nabonnétdus  le 
fceptre  de  Babilone ,  l'an  du  monde  268a  ,  &c  unit  ce 
Royaume  à  fcs  Etats ,  il  tranfporta  le  fiége  de  fon  Empiie 
à  Babilone  j  ou  il  régna  ^5  ans ,  6c  latflà  en  mourant  (l'an 
2707  )  le  Trône  à  fon  fils  N  i  n  u  s  »  qui  héritier  du  bon- 
heur 6c  du  courage  de  fon  père  eut  la  gloire  d'être  le  fon- 
dateur de  la  Monarchie  des  Afïiriens ,  qui  s'étendoit  fur 
prefque  toute  l'Afie.  Dans  l'elpace  de  1 7  ans ,  il  pouffa 
les  conquêtes  depuis  l'Ëgipte  jufqu'à  l'Inde ,  Se  les  finir 
par  la  défaite  du  Roi  delà  Baélriane,  que  Juflin  liv.i  .e.i. 
apellc  Zorosjhe  ,  &c  Dîodore.  1.  2.  OxtAtre  ,  &c  qui  fut  tué 
dans  un  combat.  L'armée  que  Ninus  conduifit  contre  ce 
Prince  ,  étoit  compofée  j  au  raport  de  Ctelias ,  de  1 700 
Juftin.  1. 1.  mille  hommes  de  pié ,  de  200  mille  chevaux ,  6c  de  près 
de  I  é  mille  chariots  armez  de  &ulx.  Ninus  trouva  des  tré- 
fors  immcnfcs  dans  BaArcs  capitale  du  Pays ,  &  furve- 
quit  peu  à  cette  conquête ,  laiffant  pour  fils  N  i  n  i  a  s  »  qu'il 
avoit  eu  de  la  Reine  SEMIRAMIS.  Cette  faraeufc  Princcf- 
fe  étoit  d'Afcalon  &  le  fruit,  à  ce  que  l'on  prétend  de  l'a- 
Diod.  1  1.  mour  d'Adargate  ou  D^rfc/u  Reine  de  Siricj  avec  un  de  fcs 
fujets.  On  la  fit  expofer  après  fa  naifTance  dans  un  défcrt, 
cil  des  bergers  l'ayant  trouvée  la  prirent ,  &  la  portèrent 
chez  Simma ,  femme  d'un  maître  des  troupeaux  du  Roi  du 
pays  ;  elle  la  nourit  avec  beaucoup  de  foin ,  &;  lui  dona  le 
nom  de  Semir/tmis  »  qui  en  langue  Siriaque  ,  fignifie  une 
colombe* ,  De-là  aparament  eu  venue  la  Ëible  qui  dit) 
qu'elle  avoir  été  nourie  par  des  colombes.  Elle  fut  mariée 
fort  jeune  à  Memnon ,  Gouverneur  de  Sirie  &  Général  de 
Ninus,  Son  inclination  la  porta  à  fuivre  fon  mari  dans  les 

armées  j 


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HISTORIQUES.  Zîv.L.  8i 

armées,  &  elle  iè  trouva  avec  lui  au  {iége  de  Ba^e ,  ou  AssmitNs 
ayant  vu  que  le  fuccc2  dépendoit  de  la  prïfc  d'une  forte-  bt  Cal- 
reflc ,  elle  prit  une  troupe  de  foldacs  de  bonne  volonté ,  les  oe'ihs, 
conduifît  pendant  la  nuit  par  un  endroit  qu'on  avott  jugé 
înacceifible ,  s'empara  de  la  Fortereilè  *  ôc  rendit  par-la , 
Ninus  maître  de  laVille.  Quand  ce  Prince  iÛt  qu'Q  avoit 
obligation  de  cette  conquête  à  une  fenune  il  la  voulut  voir. 
On  fit  venir  Semiramis  >  elle  étoit  belle  i  Ninus  en  fut 
diarmé)  fie  Semiramis  qui  étoit  ambitieulè  n'eut  pas  beau- 
coup de  peine  à  facrifier  Memnon  à  l'honeur  d'être  Reine, 
On  dit  queMcmnon  fe  pendit  de  défefpoir,  ou  peut-être 
trouva-t'on  moyen  de  s'en  défaire.  Comme  fon  fils  Ninias 
étoit  en  bas  âge ,  elle  prit  le  gouvernement  de  l'Etat ,  dont 
elle  étendit  les  bornes  par  de  nouvelles  conquêtes^  y  ayant 
ajouté  une  parti  de  la  Libie  &  de  l'Ethiopie.  Elle  porta 
même  fes  armes  viétorieufès  jufque  dan&Ies  Indes  >  gloire 
que  le  feul  Alexandre  partagea  avec  elle.  Après  fes  cxpé-. 
ditions ,  elle  fit  élever  un  tombeau  magnifique  à  Ninus  , 
s'apUqua  à  bâtir  un  grand  nombre  de  Villes  Ôc  de  Forte- 
reUcis ,  &  à  embellir  la  ville  de  Babilonc  ;  &  faifant  fervir 
fon  pouvoir  à  l'utilité,  &;  à  la  comoditépublique^elle  fitré- 
parer  avec  foin  les  chemins ,  conftruire  des  ponts  j  creufer 
des  lacs ,  6c  tirer  des  canaux  pour  l'arolèment  des  pjiys 
arides.  Cette  grande  Reine  ayant  découvert  que  fon  fils 
s'ennuyoit  de  ne  pas  régner ,  &  lui  dreflbit  des  embûches  > 
elle  lui  remit  le  gouvernement ,  6c  fe  déroba  à  la  vue  des 
honunes  >  ou  peut-être  fon  fils  la  fit-il  affaffiner.  On  pu- 
blia qu'eue  s'etoit  envolée  fous  la  figure  d'une  Colombe  , 
&  dès-lors ,  les  colombes  furent  confacrées  parmi  les  Af- 
firienS)  qui  les  portèrent  dans  leurs  Enfeignes,  Çcmiranûi 
mourut  vers  l'an  2774  »  3  6  ans  avant  la  guerre  de  Trpye  * 
âgée  de  62  ans  >^res  en  avoir  régné  4s  >  ce  qui  ôte  toute 
vraifemblance,àTa  pafllon  criminelle  que  Cteuas  dit  qu'el- 
le prit  pour  fon  fils  :  égarement  qui  doit  être  mis  lur  le 
compte  d'une  autre  Reine ,  auili-bien  que  les  tnur^es  fie 
les  quais  de  Babilone ,  6c  ces  jardins  fufpendys  qui  paflè-' 
rent  pour  des  merveilles  du  monde.  Car  il  Émt  remarquer 
avec  le  lavant  VolTius  >  qu'il  y  4  eu  trois  Semiramis  1  I4  DeldoL 
fiurune  de  Ninus ,  la  fille  w  Pclochus ,  dite  aulll  Atojfe  $  6c  li&.  i. 


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82  GENEALOGIES 

AssiB-iENs  un«  autre  dont  le  premier  nom  étoit.Ni/ffmj  ,& que  ce  quL 
iT  Cal-  a  aporté  tant  de  confufion  dans  l'hiftoire  de  la  première^ 
Be'iNï.  c'eît  qu'on  la  confondue  dans  la  iiiite  avec  les  dernières  ^ 
lui  atribuant  à  elle  feule  toute  les  actions  des  deux  autres. 
N  INI  AS  maître  de  l'Empire ,  ne  longea  point  à  trou- 
bler le  repos  de  fes  voiftns ,  uniquement  ocupé  de  les  plai- 
firs ,  il  fe  tint  toujours  ret^ermé  dans  le  Palais ,  fe  mon- 
trant rarement  à  les  peuples  &c  ne  leur  parlant  que  par  in- 
tcrprêtes ,  ecîcmple  que  luivirent  lès  fucccflèuxs-  Le  nom- 
bre en  eil  affez  incertain ,  Ôcle  lilence  de  l'hiftoire  femblc 
nous  dire  qu'il  furent  tous  fainéans  ou  voluptueux.  Elle 
nous  aprend  feulement  que  du  tems  de  la  guerre  de  Troye  , 
le  Trône  d'Affiric  étoit  ocupé  par  Te  ut  a  mus  i  &c  que 
l'un  de  fes  fucceffcurs  s'apelloit  Belochus,-  Prince 
.  moins  conu  par  lui-même  >  que  par  les  defordres  de  Ca 
Kiotius.  gjjg  ArossA^nomée  aulfiSEMiRAMis,  qui  devenue 
amoureul'e  de  fon  propre  fils ,  l'époufa ,  6c  dona  à  l'Orient 
le  premier  exemple  de  ces  noces  inceftueufes.  L'Hiftoire 
nous  laiffe  ignorer  fi  ce  fut  l'intrigue ,  ou  la  violence ,  qui 
détrôna  la  race  des  Dercetades ,  &c  plaça  fur  le  Trône 
Bblo-tares,  apellé  autrement  Bellepares,  Imen- 
dant  des  Jardins  du  Palais ,  &  dont  les  fuccefieurs  nous- 
^'  font  inconus  julqu'à  PHUL;  l'Ecriture  Sainte  nous  aprend 
de  celui-ci  qu'étant  venu  dans  la  terre  d'Ifraël ,  Manahem 
lui  dona  mille  talens  d'argent,  pour  avoir  fa  proteétion.  La 
convenance  du  tems  auquel  vivoit  Phul ,  fait  croire  qu'il 
eft  le  Roi  de  Ninive ,  qui  fit  pénitence  avec  tout  fon  peu- 
ple à  la  prédication  de  Jonas.  On  le  croit  aufli  père  dc- 
SARDANAPALE ,  dernier  Roi  des  Affiriens,  apellé  fé- 
lon la  coutume  des  Orientaux  Sardan-  Phul  ;  c*eft-à-dirc  ,- 
Sardanfils  de  Phul.  C'eilfous  ce  Princcqu'ariva  la  "révolte 
^Arb/tch ,  &  de  Belefis ,  Gouverneurs  \'^  de  Médie ,  6c. 
Tautre  de  Babilone.  Sur  la  nouvelle  de  leur  révolte,  Sar- 
4anapale,qui  jufqu'alors  avoir  mené  une  vie  molle  &  effé- 
minée, éc  avoit  paru  plus  propre  à  filer  parmi  une  trou- 
pe de  ^mmes ,  (  comme  nous  le  dépeint  juftin ,  Liv.  I.  c, 
I  )  qu'à  comandér  à  des  hommes' ,  forcit  de  fa  léthargie  > 
K  mit  à  la  tête  de  lès  troupes,  âc  gagna  trois  batailles  con- 
ficucives.  Mais  les  conjurezjque  ces  mauvais  fuccez  ne  re^ 


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H  î  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.    Zi^.  /.  8j 

Tïutercnt point,  ayant  engagé  les  troupes  delaBaiîlriane  à  Assiruks 
fe  joindre  à  eux ,  firent  changer  le  fort  en  leur  iàveur.  Le  et  C  a  l  - 
Roi  de  Ninive  forcé  dans  fon  canq),  le  retira  dans  faCa-  »e'«hs. 

fitale ,  lai{Iànt  le  comandement  de  fon  armée  à  Salamenes> 
ère  de  la  principale  de  Tes  femmes':  &  celui-ci  ayant  été 
déÊiit  j  les  conjurez  mirent  le  iiége  devant  la  Ville  de  Ni- 
jiive  ;  il  dura  trois  ans ,  fie  la  Viïle  ne  fut  prife ,  à  ce  que 
l'on  prétend  3  qu'à  la  feveur  d'un  violent  débordement  du 
Tigre  >  qui  renverià  une  partie  des  murailles  ;  Diodore  & 
Jimin,  diiènt,  que  Sardanapale  Ce  brûla  dans  fon  Palais, 
&c  qu'avec  lui ,  finit  la  domination  des  Adîriens ,  qui  parïà 
aux  Medcs ,  vers  l'an  du  monde  3257.  Mais  il  eil  conf- 
iant qu*ils  fe  trompent  en  l'un  6c  en  l'autre  chef,  puiiqu'- 
on  trouve  encore  des  Rois  d'Affirie ,  affez  puiffans  pour 
détruire  les  Royaumes  de  Sirie  fie  d'Ifraël  j  fie  que  Ninive 
ne  fut  détruite  que  1 3  5  ans  après  Arbacès.  II  eft  aifé  de 
voir  par-là ,  que  ces  Auteurs  ont  confondu  ce  Sardanapa- 
le ,  avec  un  autre  Roi  de  Ninive ,  fous  lequel  cette  Vule 
fiit  priic  6c  détruite  ,  ôc  auquel  Alexanclre  -  Polyhiftor , 
donc  le  nom  de  Sardanapale.  Callifthenes  reconoiflfoit 
dans  fon  Hiiloire  des  Perfes ,  qu'il  y  avoit  eu  deux  Rois  de 
ce  nom  ;  6c  M.  Freret ,  dans  là  Dificrtation  fur  les  Rois 
d'Affirie ,  en  trouve  trois.  L'un  fut  enfeveli  auprèsd'une 
des  portes  de  Ninive ,  6c  fon  tombeau  fut  ruiné  lors  de  la 
deftruélion  de  cette  Ville  ;  Diodore  raporte  fon  épitaphe  j 
que  Ciceron  à  traduit  de  cette  forte  : 

Hdc  haheo  ^Ud  edi ,  quxqtte  exjaturata  libido 
Haujît:  at  iRtt  j  ncent  mult»  acfrdeUm  reliifa  : 

Un  autre  ,  dont  parle  Clitarque ,  mourut  fort  vieux  en 
Cilicie ,  ayant  furveçu  long-tems  à  la  perte  de  fon  Royau- 
me. Sur  fon  tombeau  qui  etoit  près  d*Anchialé,  étoit  gra^ 
vée  une  infcription  en  caraÀeres  Afliriens  afîez  5na- 
ple }  Sardd»»Pi*Ufils  d' Anaii/tdsrak  À  bâti  Us  Vilkî  de  Tmjt . 
^  d'AmhitU,  €*  même  jour ,  ^  ?n(finten*»t  il  h  eft  plus. 

Enfin  le  troifiérae  ,  qui  eft  celui  de  Polyhiftof ,  n'Cul 
d'autre  tombeau  que  les  ruines  de  fon  Pidais ,  auquel  il  mit 
le  feu  lui-même ,  pour  ne  pas  tomber  entre  les  mains  du 
Vainqueur.   Or  ces  crois  toœbcaux  diférens ,  ne  peuvent 

Lij 


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84  GENEAL.  HISTORIQ. 

AssitLiEMs  aiTurément  convenir  à  un  même  Prince. 

E  T  C  A 1-        On  ne  fait  pis  bien  clairemement  comenr  fë  termina  ta 

DE  E  M 1.    guerre ,  (ju'avoit  allumée  la  révolte  d'Arbacès  ;  mais  on 

peut  conjecturer  que  Sardanapate  étant  venu  à  mourir 

pendant  le  fiége  de  Ninive  j  (  c'eft  peut-être  ce  Prince  > 

dont  le  tombeau  étoit  à  une  des  portes  de  Ninive  )  celui 

2ui  fuccéda  ,  fe  trouvant  un  Prince  habile  &  courageux  > 
t  un  acomodement  avec  les  Conjurez ,  &c  l'Etat  floriffant 
dans  lequel  on  voit  peu  après  l'Empire  d'Aflirie ,  qu'on 
apelle  iefecond  Empire ,  fait  allez  conoître  ,  que  s'il  foufrit 
quelque  démembrement  >il  rcfta  cependant  àHèz  puiflànty 

r>ur  Ce  rendre  fi>rmidaÛe  à  fes  voilîns ,  Ôc  pour  reparer 
leurs  dépens  les  pertes  qu'il  avoic  foufertes. 

Seconde  En^irt  des  AJfiriens^ 

T/tBle         §•  III.  Le  premier  que  l'on  trouve  avoir  régné  à  Nî- 

X  l.      nive  dans  ce  fécond  Empire  des  Afliriens  ,  eft  nomé  dans 

l'Ecriture  TEGLATPHALASSAR.  Le  célèbre  M. 

IV.  Reg.     Boiïiiet  Evêque  de  Maux  ,  dans  fon  difcours  fur  l'Hiftoirc 

*j*  »?•        Univerfelle  >  conjetïture  qu'il  pouroit  être  fils  de  Phal,  Ôc 

que  plus  vigoureux  que  Ion  frère  Sardanap»le ,  il  auroîn 

çoniervé  une  partie  de  l'Empire  ;  &  cette  conjefture  eft 

confirmée  par  le  nom  même  de  TegUthjuiJptr ,  qui  eft  le  . 

même  que  TeglM.  Pkai'Jfptr ,  c'e^-k-àirt ,  TegUtjUs  dû 

H'-l. 

Ce  Prince  invité  (  l*an  du  Monde  j  2  64 ,  &  740  avant 

J.  C.)  pai*  Achaz  Roi  de  Juda  1  de  le  fecourir  contre  Razi» 

Roi  de  Damas ,  avec  promefle  de  devenir  fon  vaffal  &c  de 

I.  ^s  Rois  hii  payer  tribut  i  profita  de  cette  ocafion  d'ajouter  la  Sirie 

XI.  13.  ïj.  ôc  fa  Paleftine  à  Ion  Empire  ,,  il  accepta  l'ofre  d' Achaz , 

bâtit  Rezin ,  prit  D5mas  &  reduifit  tout  le  pays  fous  fon 

îcvï'^'"*    pouvoir.  Il  mit  fin  par-là,  au  Ro^ume  des  Siriens  à  Da- 

Ch[(ûi.II    "^^»  ^^^  avoir  duré  dix  générations ,  lavoir  depuis  Rc- 

^8^         '  zon  qui  te  fonda  fous  le  règne  de  Satomon;  il  marcha  en»- 

fuite  contre  Phacée  y  ou  PeKach  Roi  d'Ifraët  atlié  de  Rc- 

zin  ,  fe  làifH  de  ce  qui  apartenoit  à  ce  Roi ,  au-delà  du 

'  Jourdain,  comme  auûi  de  toute  la  Galilée.  Teglat  à  fon 

11  R  '       'Cïour  en  Aflîrie,  emmena  un  grand  nombre  de  captifs  de 

,;  .°"     Damas  &  d'Iiraël  :  ilplaçaccuxdeDamaiàKir,&ceux 

'*•'•  d'Ifraël 


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TjthU  XI.  85 

Derniers  Rois  de  NINIVE  &  de  BABILONE» 


I. 

Jtoit  j4Jfiritns  m  Ninivt. 
P  tf  Ht. 

|.  N  I  N  U  S  le  \tvat ,  ou 
TEGLATHPHALASSAR  » 

U  SALMANASAR, 
Roi  de  Nintve  en  ^t-jS-  f 
l'an  3187.  t.  II  ani 

III.  SENNACHERID, 
CD  st87.  aili  Tan  3198. 
1.7  an}. 


I  I  I. 

Xoii  de  Ninive 
C  ae  Bdbilone. 


I  I. 

Rois  Ctdditm  à  StiiilMe, 

J.  NABONASSAR.JitBALADAN 
ou  BEtESIS  ,    Roi  en  3117.  -f  en 
3171.  teg.  I)  ans. 
».  N  A  D 1 U  S  ou  N  A  S  S  lU  S  ,  r.  4  ani. 

3.  CHINZIRUS    &   ^   PORU5, 

régnent  ^  ans. 
J.  D  I L  U  L  E'  E  ou  J  U  G  E*  E ,  r.  î  an* 

* 

f.   MERODACH.Bls  i]e£«:4i«0,«i 

MERDOCEMPADE,  Roi  l'an 

3183.  -f  en  319;.  t.  Il  ans. 

* 

7.   ARKIAN,  Roi  en  3ij(.  j-  3300. 

Jtmrregne  de  deux  mm, 

» 

».  BEL  rBUS  ou  BELBLUS>Roieft 

3301.  t  3JOJ,  reg.  3  ans. 


%  APRONADIOS  ,   Roi  en 330^ 
t  en  3311. reg.  «ai 


AïHAMiiic    IV-iîASSARHADDON. 

Se  RoideNintveen  3198.  deBa- 

S  A  K  A  1  A  K  ,  Wooe  ,  en  3314.  t  l'an  3331. 

ineunrieis  de 

leur  peic;. 


■a  RIGEBbLU:>,  tez. 
V.  13.  SAOSDUCHINUS^anaemenr  * 

dit  NABUCODO^JOSOR,  I.  Roi 
dcNtniveBc  deBabilone,  «0333^,  \  en  II<  M  E  S  SES  M  OR  D  A  C  .   Roi  l'àa 

33(«.reg.iianï.  3311.  f  331*.  leg.  4401. 

rvA-^-^  I  V. 

yi.«4.CHYNALADAN,         Demiert  Rmdc»*l,iUnt. 
pcid Sabilonc  l'an  3378. 

rs-A^^  * 

yil.  SARAC.detnierRoi     H-  M  A  BO  P  OL  A  SS  A  R.  .'empare 
de  Ninire  t  l'an  33?  u  ^  B«iilw»  l'an  3378. 1 5ÎSS-  «g-  »»  "os. 


if.NABtJCODONOSOR    I  T.  affocii  eo 
fuccede  en  3399-  \  co-  3441.  Kg-  4)  ans. 


17.  EVILMERO-DACH.  Roi  de 
Babilone  en  3441.  lué  «a  3444.  t.  \  a. 


N. . ..  fenune  dis 
18.  NERLGI.ISSAR, 

fjfd  rdgna  4  ans. 


te.  BALTAZAR,  dernier  Roi  de 
Bai>iIone  en  3449.  00^  l'an  34(£.  da 
noade  ,,ieg.  17  ansi 


I>.  L  A  B  O  R  O  S  C  A  R  C  H  O  D  ,  Roi 
en  3448.  t  en  3449. 1,  j.  moil. 


,v  Google 


ASSIKIIMS 

l.Chton. 


Caftot 
apud 
Buféb. 


IT.  Rois 
XVIII.  5. 


Annales 
Menandi 
apud  Jofe- 
pnum  Ant. 
IX.  14. 

Ifaye . 
Ch.  XX.  I. 


ïd.  XXXVI. 
I. 

Rois  II.  c. 
18. 1). 
Chton.  II. 

Jofcph. 
Am.  X.  I. 


Rois  II.  iS. 
Chr.  U.  ji. 


S6  GENEALOGIES 

d'Ifraël  à  Chalach ,  à  Chabor  &  à  Hara ,  dans  le  pays  doi 
Médes  ;  ce  qui  a  ùSt  croire  à  M.  Phdeaux ,  que  TeglaC 
n*étoit  autre  qu'Arbacès.  Cet  établiflèment  de  colonies  * 
dit- il  >  dans  ces  Villes  de  laMédic  par  Teglatphalafiar , 
cft  une  preuve  évidente  que  ce  pays  dépendoit  dçs  Rois 
d'Alïirie,  Autrement  de  quel  droit  ce  Prince  y  eut-il  éta- 
bli des  Cofonies.  EtDiodore  de  Sicile.  Ziv.  1.  dit  formel- 
lement que  dans  ïe  partage  du  premier  Empire ,  l'Affirie 
aufli-bien  que  la  Medie  ,  échurent  à  Arbacès. 

Teglat  mourut  >  l'an  3276,  après  un  règne  de  19  ans, 
&  eut  pour  fu^eflèur  fon  fils  S  AL  M  A  N  ASA  R ,  apellé 
dans  le  Livre  de  Tobie,  chap.  1.  a.  Enemejfan  &dans 
Ofée,  chap.  10.  \/^.  S alman.  Il  entra  dans  la  Paleftine ,  & 
obligea  Ozée  Roi  dlfrael  >  à  devenir  fon  tributaire  &  ion 
vaffS.  Mais  Ozée  ayant  fait  enfiiite  alliance  avec  Sabacoo 
Roid'Egipte  >  efpérant  s'afranchir  du  joug  des  Afliriens , 
Salmanazar  pour  le  punir  >  marcha  contre  lui  avec  une 
puifïàme  armée,  l'an  3280 ,  &  ayant  fubjugué  tout  le 
plat-pays ,  il  l'aiÉeffea  dans  Samarte ,  qu'il  ne  prit  qu'au- 
bout  de  trois  ans ,  le  chargea  de  chaînes ,  &  l'emmena 
avec  le  peuple  en  captivité ,  l'an  3283,  &721  avant  i. 
C.  Il  marcha  enfuite  a  la  prière  des  Gittéens ,  contre  Elulée 
Roi  de  Tyr ,  fournit  une  partie  de  la  Phenicîe ,  6c  retourna 
en  Affine  >  où  il  mourut  après  un  règne  glorieux  de  1 1 
ans. 

Son  as  S  E  N  N  A  C  H  E  R I D ,  apellé  aufli  j-^rç-»»  dans 
l'Ecriture ,  ne  fut  pas  plutôt  fur  le  Trône ,  qu'il  renouvela 
la  demande  que  ïbn  père  avoir  fahe  à  Ezechias  touchant 
le  tribut  promis  à  fes  prédécefleurs ,  &  fur  fon  refus ,  il  en- 
tra en  Judée  à  la  tête  d'une  puillànte  armée,  qui  obligea 
Ezechias  à  fe  foumetrc.  Il  tourna  enfuite  fes  armes  contre 
l'Egipte ,  l'an  3  a^  i ,  prit  &  détruifit  No-Aman ,  qui  n'eft 
autre  que  Thebes ,  famcufe  par  (^  cent  portes ,  &  que  les 
Grecs  apellent  Diojpolis ,  6c  mit  le  fiége  devant  Pelufe , 
qu'il  fut  forcé  d'abandoner  honteufèment ,  à  l'aproche  de 
Thiraca  Roi  d'Ethiopie ,  venu  au  fecours  de  Scvechus  fon 
parent.  ÎI  rentra  en  Judée ,  6c  contre  U  foi  des  traitez  «  il 
afliégea  Etechias  dans  Jerufalem  ,  Ôc  fur  le  bruit  que  les 
Rois  d'Egiptc  Ôc  d'Ethiopie  venoicnt  au  fecours  des  affic- 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Z/v./.  87 

gez,  il  s'avance  au-devant  d'eux,  les  défait  &:  revient  con-  AssinriNt 
ire  JeruJàlem>  où  en  une  nuit»  (foit  de  pefte  j  comme  le  dit 
Jofephe  j  foit  par  un  vent  chaud  que  Dieu  fit  foufler ,  vent 
que  Jeremie  >  chap.  5 1 .  t.  i .  apelle  un  vent  de  deftrudlion , 
ic  qui  eft  fort  commun  dans  ces  regions-Ià ,  au  raport  de 
Thevenot  dansfes  voyages,)  il  perdit  185  mille  hommes  ,.^'"*  "• 
de  Tes  troupes.  Acable  ac  ce  coup,  Sennacherid fc retira  i.V.c'^l^°* 
plein  de  honte  6c  de  chagrin ,  ôc  regagna  Ninive  a  où   *  !  ' 
il  fut  aflafliné  l'an  du  monde  3  2^4 ,  par  les  deux  fils  ainez  ^°"  "■  'S- 
JprsmeUc  ,  &c  Sarazar ,  qui  pour  prévenir  le  châtiment  cbroa.  U 
dcsce  parricide ,  fe  fauverent  en  Arménie  ,  laiflant  la  Cou-  j  j.  j,,  ' 
rone  à  ASSARHADDON  leur  cadet.  Il  porte  dans  Efdras  ifau-  J7.38. 
fenomd'0/»*i/«*r,quel'AuteurdeceLivrequalifiede^r«»J  Efdras  IV, 
(jr  de  noble ,  aufli  régna'  t'îl  avec  gloire  &c  magiûficence  j  10. 
autant  qu'aucun  des  Rois  fes  prédeccnèurs.  Il  s'empara  de 
Babilone ,  L^'an  3  3  24 ,  6$o  avant  J.  C.  fie  y  ayant  aièrmi 
ibn  autorité ,  il  entra  à  la  tête  d'une  puiflànte  armée  y  l'an 
3327,  enSirie,  qu'il  réunit  de  nouveaaà l'Empire  AiÏÏ- 
rien ,  Se  de  -  là  dans  le  pays  d'Ifraël ,  où  il  fit  captifs  toua 
ceux  qui  y  étoient  rcftez  de  la  première  cïrotivire.  Il  en- 
voya enfuitc  fes  Généraux  en.  Judie  ,  pour  la  réduire  fous  Chon.  II. 
ibn,obéiflince.  Ils  défirent  Mànaisès  qu'ils  prirent ,  6c  em-  a-i'. 
menèrent  captif  à  Babilone:  Aflarhadaon,  quePtolomée  Jofeph. 
apelle  Jjfur-Addtruts ,  lui  rendit  la  liberté ,  &  mourut  l'an  ^"''  ^*  ■♦• 
336,aprèsayoû:jegné  39ansfurlesAiËriens>âci3fuc 
:s  BabUoniens^ 

II  eut  pour  fucceflèurfon  fils  SAOSDUCHINUS. 
C'eft  le  N»buchodonofor  dont  il  eft  parlé  dans  le  livre  de  Ju- 
dithw-  Au  comenccmcnt  de  la  1 2'^.  année  de  fon  règne,,  il 
défit  dans  la  plaine  de  Ragau ,  Dejocès  ou  Arphajcad  Roi 
des  Medes ,  prit  &  ruina  la  Ville  d'Ecbatane ,  6c  revim  Judith,  i, 
triomphant  dans  fes  Etats  r  où  il  mourut,  l'an  £48  avant  H- 
J.C.  Se  du  monde  3356,  après  unregncde  21  ans.  Cefi  Can.PtoL 
immédiatement  Jtfiès  cette  expédition ,  ^'arivm  leji^e  de  Bethu» 
lief»r  Hoîofhemes ,  un  des  Génériutx  de  Nahucodonofor ,  &  Im 
fsmeufe  hifioire  dèjudié.  Uy  »  d»ns  cette  Hifioire  y  det  eircoaf' 
ta»ces,m'onmfe»t  raporterà  aucun  autre  tems. 

CHyNALADAN  quiluifuccéda,  après  avoir  rem-  Can.  ptol, 
ponéI'an336^uaeécUtanœvi4£h)irefurPnroniesRoide9 


U 


I,  Google 


88  GENEALOGIES 

AssiniBNs  Medesj  fe  livra  aux  plaifirsôcabandonaleibindefonEm" 
Et  C  A  t-    pire.  NahopoUJfary  Général  de  iès  armées ,  le  prévalut  du 
D  e'  E  N  s.     mépris  où  étoit  tombé  fon  maître  ,  pour  lui  enlever  le 
Alex.  Po.    Royaume  de  Babilone ,  Van  3378.  Il  y  a  aparcncc  qu'il  eft 
lyhift.         le  Sardanapale  de  Polyhiftor ,  qui  mourut  fort  vieux  en  Ci- 
apud  Eu-    licie,  dépouillé  de  fes  Etacs,&  qu'il  eft  diférent  de  SARAC  , 
fous  lequel  fut  prifc  la  Ville  de  Ninive ,  quatorze  ans  après. 
Celui-ci  étoit  probablement  frère  de  Chynaladan  t  &  quoi- 
que plus  courageux  que  lui ,  il  ne  put  réfîiler  à  la  ugue 
que',iormerent  contre  lui  Nabopollafar  Roi  de  Babilone,fic 
Ciaxare  Roi  des  Mcdes.  Ces  deux  Princes  ayant  uni  leurs 
forces ,  vinrent  afliéger  Ninive,  Sarac  s'y  étoit  renfermé  > 
jjg^      il  s'y  défendit  en  homme  de  courage ,  mais  ià  réfiftance  ne 
put  empêcher  la  Ville  d'être  prife ,  &  Sarac  qui  craignoit 
de  tomber  entre  les  mains  des  Medês ,  iè  brûla  dans  fon 
Palais ,  après  avoir  égorgé  fa  femme  ôc  fes  en&ns.  Les  Vain- 
queurs pour  &ire  plaifir  aux  Medes ,  ruinèrent  de  fond  en 
comble  cette  grande  Ville  >  l'an  du  monde  3J9i>  &612 
avant  J.  Ç.  On  bâtit  depuis  fur  fes  ruines  une  autre  Ville  > 
qui  en  porta  le  nom  pendant  long-tems  ;  mais  qui  n'efl  ja- 
mais parvenue  à  la  grandeur  Ôc  a  la  réputation  de  la  pre- 
mière. Elle  eft  conuë  aujourd'hui  fous  le  nom  de  Moful , 
Voyages  M,  Uflcrius ,  met  la  deftru Aion  de  Ninive  1 4  ans  plutôt  > 
de  The-    favoir  à  la  dernière  année  de  Chynaladan  à  Babilone, 
venot.  //.   ayant  cru  aparament  que  fùivant  le  Canon  de  Ptolomée  , 
Part.  fiv.  I.  jj^  gjj  jç  jj  y^g  (jg  çg  Prince  qu'il  dit  être  le  même  que  Sa»- 
'*  **  rac ,  &  celle  de  fon  règne  à  Babilone  ariverent  en  même 

tems  )  &c  que  l'une  6c  rautre  tombent  dans  l'année  de  la 
ruine  de  Ninive ,  fupofiton  fans  fondement.  Car  Ptolo- 
mée dans  le  Canon  des  Rois  »  n'ayant  compté  que  les  an- 
nées de  leur  règne  à  Babilone ,  le  règne  de  Chynaladan 
doit  finir  oii  celui  de  Nabopollafar  compnce ,  Eufebe  pla- 
ce la  dcftruétion  de  Ninive  >  la  2  3*.  année  du  règne  de  Cia- 
xare, quiçondîe  l'an  du  monde  3392  ,  or  {ion  la  fait  re- 
monter 14  ans  plutôt,  ju^u'à  la  dehiiere  année  de  Chy- 
naladan dans  le  Canon  de  Ftolomée ,  on  la  fait  tomber  fur 
la  9'.  année  de  Ciaxare ,  ce  qui  iàns  contredit  eft  trop  tôt  » 
pour  qu' Alliages  fils  de  Ciaxare  eut  alors  une  fille  nubile , 
âcque  Nabucodonoforâls  de  Nabopollafar  j  f\it  d'un  âge 

à 


,v  Google 


HISTORIQUES.    Liv.t     '      89 
à  prendre  &mme.  (  PridcMux.  Hift.  des  Juifs.  I,  parrie.  )       G  a  l- 

//.  Royaume  de  BahilûM,  ou  des  dtUéens, 

Le  RoyaDme  de  Babilone  ou  des  Caldéens ,  lut  uni  com- 
joe  nous  ravons  vu ,  à  celui  d'Affiric  par  Belus  père  de  Ni- 
nus  )  &  y  demeura  annexé  jufqu'à  l'an  du  monde  3  2  5  7  >  & 
747  avant  J.  C.  qu'il  en  fut  détaché  par  la  révolution  que 
produiilc  dans  l'Empire  d'Aflirie  la  révolte  d'Arbaces  , 
pour  être  le  partage  de  Belesis,  qui  en  étoît  aupara-  ' 

vant  Gouverneur  de  la  part  du  Roi  d'Affirie.  Il  eft  apellé 
Hanibrus  par  Nicolas  de  Damas  >  &c  dans  Ëfaye.  39.  i .  B»- 
Udun.  CcftlemêmequeNABONASSÀRs  du  règne  Can.Ptol. 
duquelcomence  à  Babuone  une  fameufe  époque  Agrono- 
mique ,  apellée  de  fon  nom  VEre  de  Nétbonàffar.  Ce  Prince 
étant  mort  la  14'.  année  de  fon  reg^ej  en  3271  >*NA- 
DIUS  ou  PJéi/Rus  ocupa  après  lui  le  trône  deux  ans.  Celui- 
ci  fut  fuivi  de  CHINZIRUS  &c  de  PORUS,  qui  régnèrent 
cinq  ans  enfèmble ,  &c  après  eux  JUGEE ,  ou  Dtlutée  en 
régna  autant.  Si  nous  ne  raporcons  rien  de  ces  Rois  >  c*cft 
que  nous  n'en  concùflbns  autre  chofe  que  les  noms  »  que  ' 
Ptolomée  nous  a  conlèrvé  dans  fon  Canon.  MERODACH 
dit  aufli  Merdeeempitde  t  fuccéda  à  Jugée  ,  en  3283  >  il 
étoit  fils  de  Belefis  »  &  comença  à  régner  la  même  année 
que  Samarie  fiit  prÛc.  Il  envoya  à  Ezcchias  Roi  de  Juda 
des  Âmbaffadeurs  avec  de  riches  prélens ,  pour  le  féliciter  Ro"  II- 


trogationde  l'ombre  du  toleu  ne  dix  degré;        

régna  12  ans,&  ARKJAN,qui  lui  fucceda» cinq.  Celui-ci 
étant  mort  fans  lignée,  BELIBUS  ou  Belelusjhit  après  deux 
ans  d'interrègne ,  placé  fur  le  Trône  qu'il  ocupa  trois  ànS'; 
APRONADIUSfiXjRIGEBELUS  unj&MES- 
S^SMORDACH  quatre.  La  &mille  Royale  fe  trou- 
vant éteinte  par  la  mort  de  celui-ci,  l'an  3  3 1 6,  il  y  eut  à  Ba- 
bilone un  interrègne  de  8  ans  ,  plein  de  troubles  &  de  con- 
fufîon.  ASSARHADDON,Roi  de  Ninive ,  profita  de  cet- 
te  conjonAure  pour  réunir  le  Royaume  de  Babilone  à  ce- 
lui d'Affirie ,  &  il  laiffa  l'un  6c  l'autre  à  fon  fils  S  A  O  S-  .  , 
DUCHINUS  y  dont  nous  avons  p^rlé  ci-defliis ,  auflibie»  Can.  PtoL 

M  ' 


,v  Google 


D  ï"  s  N,  ï, 

Alexandre 
Polyhiftoi 
apud  Eu- 
fcb. 

Etlfeb.  in 
Chion. 


Hetoi.I.i. 
&  i. 

Jofcp!.. 
AiU.X.  £. 

Rois  II. 

11-19. 

Chton,lI, 

Daniel.  1. 1. 


$0     •      ■  GENEALOGIES 

que  de  la  moleflè  de  CHYNALADAN  ,  fou  fucccflciir, 
qui  dona  ocafion  à  NABOPOLASSAR>  Général  de  fes  ar- 
mées &  Babilonicn de naiffance > de  s'emparer  jPan  3 3,78 > 
.  de  cette  partie  de  l'Empire  AiTirien ,  fur  laquelle  il  régna 
21  ans.  L'an  Jîj'î  >  ta.  l3,^  de  Ciaxare  Roides  Medes;^ 
NabopoUafar  s'étant  allié  avec  Aftiage  fils  aîné  de  Ciaxa^' 
re  y  par  le  mariage  de  Nabucodonofbr  foafils  avec  Amifis 
fille  d'Aftia^s^  ,.le  ligua  avec  lui  contre  S  orne  Roi  de  Ni- 
HivC)  Se  ayant  joint  Içurs  forces  1  ils  alTiegerenxNinivejla 

firirent  ôc  la  ruinèrent  de  fond  en  comble.  Depuis  ce  tems- 
à ,  Babilone  fut  la  feule  Capitale  de  l'Empire  Affirien  i  cc& 
deux  Villes  avoient  également  joui  de  cet  honeur,  depuis- 
Afarhaddon,  Cette  augmentation  de  puiflànce  j  excita  la. 
jaloulie  des  Princes  voilins.  Necho  Roi  d'Egiptc  9  s^avança 
vers  l'Eufrate  pour  arrêter  leiws  progrez  >  défit  Jouas  Roi 
de  Juda  >.  qui  voulut  s'opolèr  à  fon  paiTage ,  par  la  fidélité 
qu'il  avoit  jurée  au  Roi  de  Babilone ,  fie  prit  enfuite  les  vil- 
les de  Jerulalem  ôc  deCacarmis,  dont  la  conquête  le  ren- 
dit maître  de  la  Sirie  6c  de  la  Palelline.  Nabopollalàr  k. 
qui  £bn  âge  ôc  fès  infirmitez  ne  permettoient  plus  d'agir  en- 
perfonne}.s'a0bcia£>nfilsNabucodonolbr7r'an  3397  >fic 
mourut  deux  ans  après. 

H  eft  bon  de  remarquer  avec  M.  Frideaux  ,  que  Naiw 
eodonofor  étoit  chez  les  Babiloniens  le  nom  comun  <ies. 
Rois ,  Se  qu'en  particulier  NabopoUafar  fut  ainfi  nomé  ,. 
ce  qui  paroit  fur  coût  par  Jofephe.  Cet  Hiltorien.  (  dans  les: 
Amiq  J-iv,  X.  chap.  2 ,  )  parlant  de  ce  Roi ,  lui  done  le  nom 
de  Nabucodonofor  ,  dans  un  paflàge  qu'il  cite  de  Berofe  Se 
dans  fon  Livre  contre  Appion ,  raponant  le  même  paflàge  ,. 
il  l'apelle  NabuUafar  ,  qui  eft  le  même  par  contraction  que 
^Nabopollaiàr.  D'où  Û  réfulte  que  ce  Prince  eft  apellé  de 
ces  deux  noms..  Il  eft  certain  que  11  l'on  ne  pofè  que  Nabu^ 
codonofor  eft  un  nom  commun  aux  Rois  de  Babilone ,  ôil 
ne  conciliera  jamais  les  livres  de  Tobie  Se  de  Juditb.  avec  les^ 
Auteurs  de  ce  tems ,  tant  facrez  que  prophanes.  (  Pridemux^ 
Hift.  des  Juifs,  i^  p.  Uv,  i.) 

-  NABUCODONOSOR  ILenvoyéparfonpcreà 
ïa  tête  d'ua  armée ,  bâtit  >  l'an  5398,  celle  de  Necao  Roi 
ii'£gi^oeYc^l^Eufiâte>repri£Caca£misAfitrcn£rcr  la  Sine 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Z/'v./.  ^t 

&  la  Paleftine  fous  fa  domination  ,  6c  le  rendit  maîtrç  de    C  À  i,  ' 
Jeruialem  ,  oii  il  confirma  fur  le  Trône  JoaKÎm  couché  tft'm'i.' 
par  fes  foumiflions.  Cependant  il  emmena  avec  lui  à  Babi-  Daniel,  I  2. 
Jonc  )  les  plus  confidérables  de  fes  furets ,  ôc  emporta  la  Chronin! 
plus  grande  partie  des  valès  facrez  du  Temple.  JoaKîm  i^js.    /. 
s'étant  révolté  pendant  fon  abfcnce ,  fiit  tué  par  les  Cal- 
déens  ;  Se  l'on  mit  fur  le  Trône  fon  fils  Jechoniais  quç  Rois  IV, 
le  malheur  de  fon  père  ne  rendit  pas  plus  iàgc ,  ce  qui  *+• 
obligea  Nabucodonofor  à  venir  en  penonne  le  punir  dé 
fon  infidélité.  Il  enleva  tous  les  tréfors  du  Temple  &  dd 
Palais  )  &c  emmena  ce  Prince  captif  avec  fa  mère  >  lès  fem- 
mes ,  tous  fes  Officiers  &  les  Grands  du  Royaume.  Ce 
châtiment  devoit  être  une  leçon  pour  Sedecias,  établi  Roi 
«n  la  place  de  fon  neveu  >  mais  il  ne  l'écouta  pas ,  &  attira  , 
pour  la  troifiéme  fois ,  les  armes  de  Nabucodonoibr  lur  Je- 
rufaicm  >  cette  Ville  fut  de  nouveau  affiégée  ;  le  Roi  d*E>- 
gipte  qui  vint  pour  la  fecourir ,  fiit  batu  ,1a  Ville  fiit  prife 
cclàccagée,  l'an  J41 6»  Scie  Roi  emmené  captif  a  Babi- 
lone ,  après  qu'on  lui  eut  crevé  les  yeux ,  Nabucodonofor  -  ,  . 
alla,  l'an  J418  ,  6c  586  avant  J.C,  aflîéger  la  VUle  de  j^^'^^'.n. 
Tyr ,  qui  ie  défendit  pendant  1 5  ans ,  6c  pendant  ce  tems, 
il  détacha  des  troupes  contre  les  Ammonites ,  les  Philiflins  , 
les  Moabites ,  les  Arabes  &  les  Iduméens  :  puis  profitant 
des  divifions  intelUnes  ,  oU  la  révolte  d'Amaus  contre 
Apriès  avoit  jette  le  Royaume  d'Egipte ,  il  y  entra  à  la  tê-  Ezechiel 
te  d'une  armée ,  6c  après  avoir  fournis  tout  le  Royaume ,  il  30-  5. 
y  laiflâ  régner  Amaus  comme  fon  ViceroL  Tant  de  prof- 
péritez  lui  firent  oublier  qu'il  était  homme ,  il  voulut  être 
adoré  comme  un  Dieu,  mais  fon  orgeùil  fut  puni.  Un  jour 
qu'il  fe  promenoit  dans  fon  Palais  a  Babilone  >  fàtfi  d'un 
mouvement  d'OTgeuil  à  la  vûë  des  prodigieux  Ouvrages 
dont  il  avoit  embelli  cette  Ville  ,  il  fut  tout  d'un  coup  fra- 
pé  d'une  maladie  que  l'on  aoelle  UcMfttropie  9  ^  ce  vain-  «    .  » 
qucur  dç  ï* Afie  fut  chafTé  de  fon  Palais  dans  la  campagne ,  ly"»© 
oii  il  demeura  fcpt  ans ,  paifTant  l'herbe  comme  les  ani-      *  '  *   ■  • 
maux.  Après  ce  tems  ,  la  raifon  lui  fut  rendue,  Ôc  il  re-i 
moncufîir  le  Trône  ^ein  de  la  grandeur  de  Dieu,  qu'il  ma-   ^    i- 
Bifêfta  k  fon  Empire  par  un  Edit  public.  Il  mourut  on  an      '        ' 
après,  Vmn  du  monde  34441  Se  5^2  avant  X'  C.  sf^t 
M  ij 


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9i  GENEALOGIES 

C  A  i-      régné  4  J  ans  depuis  la  mort  de  fon  pcre. 
I»  l'tM  s.    ,  Ce  fut  lui  qui  pour  ùàre  plailir  à  là  femme  Amijts,  fiUe 
d* Alliage ,  fit  faire  ces  jardins  fufpendus  à  Babilone  :  car 
^' w   h  ^y^"^*^  ^^  élevée  dans  la  Mtdic  j  elle  s'étoit  beaucoup  plue 
^J^^P  '  aux.raontagnesÔc  aux  forêts  de  ce  pays-là.  Les  autres  ou- 
'    *       yrages  qui  ont  rcnduBabilone  une  des  merveilles  du  monde  j 
ilbnt  les  murailles  de  la  Ville ,  le  Temple  de  Belus ,  le  Pa- 
lais du  Roi  avec  fes  jardins  i  les,  digues  6c  les  quais  de  la 
rivière  qui  la  traverfe,  le  lac  ôc  les  canaux  fiiits  pour  la 
décharge  des  eaux  du  âeuve.  Berole  >  Megailhcne  &:  Abî- 
dene  >  fora  Nàbucodonofor  auteur  de  tous  ces  Ouvrages  , 
mais  Hérodote  (  Livre.,  i .  )  acribue  le  pont ,  les  deux  quaia 
de  la  rivière  6c  le  lac  à.  Nitocris  y  belle  fille  de  ce  Monar- 
que. Peut-être  que  Niieeris ,.  mit  la  dernière  main  à  ce  que 
ionbeau-pere  avoiclaille  imparfait  à  fa  mort»  ce. qui  luia 
valu  chez-cet  HUlorien  j  l'honeur  de  toute l'enu-eprilë,. 
.   EVILMERODACH  ne  fut  pas  pKuêtiurlc  Trône 
Rom  rv.     ^^  Nabucodonolbr  fon  père  > qu'il  tira  le  RoiJechonias  de 
ij,  la  prifon  où  il  étoit  depuis  3  7  ans  ,  ôc  lui  dona  un  grand 

•   rang  d^^ns  fon  Palais.  ,  Saint  Jérôme  dans  fon  comentaire 
furEfaye  (XIV.  it?.).  raconte  d'après  une  anciene  tradi*- 
tion  des  Juifs,  qa'Evilmcrodaeh,  ayant  eu  la  conduite  du 
Royaume  pendantl'égarementde  fon  pcre ,  s'en  aquita  fi 
mal  J  que  dès  que  le  vieux  Roi  fut  revenu  en  fon  bon  fens  , 
■  il  le  fitmectre  en  prifoa,  &c  que  l'endroit  oii  Evilmerodach 
ftit  enfermé',  sMtam  trouvé  le  même  que  celui  oii  Jccho- 
nias  étoit  détenu  ,  il  fit  conoiffance  6c  lia  une  amitié  parti- 
culière avec  ce  Prince,  La  manière  dont  Evilmerodach  le 
comporta  daas  l'adminiftration ,  après  la  mort  de  fon  père  >. 
done  aflèz  lieu  de  préfumer  qu'il  n'avoir  pas  mieux  gou- 
verné auparavant ,  car  il  fe  conaporta  en  Prtnee  extrême-' 
Bcrofé     ment  vitieux  >  6c  dérégjé,  De-là  lui  vint  le  nom  A'Evilmé-  ■ 
•""  J**"     niaeb  „  c'cll-àr-dire  *  de  Meredack  ^Infenfé-,  fon  propre  nom; 
Me  aûh      ^^^^"^  Merodach  fimplemenc.  Il  fe  rendit  fi  odieilx ,  qu'au 
chez  Eu^    }M^t  de  deux  ans  de  règne,  lès  propres  parens  conjurèrent 
fcbe.  9or  £  mirent  à  mort. 

lofeph.ii.  .  ^  SSAR  fon  beaij-firere  y  qui  étoit  i.  la  tête: 

Caa>  Ptol.  ^^^  ^  mis  en  ià  place  ,  &c  comença  à  fiiire  con- 

tre s  préparatifs  d'une  guerre  3  qiii  lui  f^t  fu.- 


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HISTORIQUES.  Liv.l  j»* 

nefte ,  car  Cynis  Général  des  Medes ,  lui  livra  One  batailr    C  a  i^ 
k)  dans  laquelle  NerigliUar  périt  avec  une  partie  de  Ton  ob'ihs^ 
armée  j  l*an  du  monde  3448 ,  de  5  56  avant  J.  C.  Prince  Xenoph. 
extrêmement  brave,  8c  qui  avoit  d'excellentes  qualitez.  Cyrop.l.», 
LABOROSCARCHOD  fon  fils ,  &  fon  fucceflèur  lui  fiit  h.  !.  4. 
en  tout  opofë  ;  né  avec  les  inclinations  les  plus  vitieures,  il 
s'y  abandona  {ans  retenue  lorfqu'il  fut  fur  le  Trône.  Com- 
me s'il  n'eut  été  revécu  de  l'autorité  fouveraine ,.  que  pour 
avoir  le  privilège  de  comettre  làns  comradidbions  >  les  ac- 
tions les  plus  infâmes  Se  les  plus  barbares ,  ià  cruauté  fi^ 
extrême.  L'Hiiloire  rapone  paniculierement  ces  deux  ac- 
tes ,  qu'ili  exerça  contre  Gobn»s  Ôc  Godâtes ,  deux  des  prin- 
cipaux Seigneurs  de  fa  Cour.  Il  fit  tuer  le  fils  du  premier  > 
d^is  une  [»me  de  chaflè  oîi  il  l'avoit  invité  ;  pour  nulle 
raiibn ,  fice  rv'eft  que  ce  jeune  homme  avoit  eu  radref&  de 
percer  de  fon  dard  une  bête  làuvage ,  qu'il  avoit  lui-même 
manquée.  Pour  le  lècond  il  le  fit  mourir ,  parce  qu'une  de 
iès  Concubines  lui  en  avoitparlé  comme  d'un  homme  biea- 
Êit.  Ce  procédé  fit  paiTer  plufieurs  Grands ,  avec  les  Pro- 
vinces qu'ils  gouvemcMent  dans  le  parti  de  Cyrus  ,  qui  vaiiv- 
quit  le  Roi,  âcl'obligea  à  fe  retirer  à  Babilona,  ou  conti- 
nuant à  s'abandonet  a  lès  inclinatioiK  déréglées  ,  fes  pro- 
pres fujets  le  mirent  à  mort,  n'ayant  régné  que  neuf 
mois.  On  mit  fur  le  Trône  le  fus  d'Évilmerodach.  Ptolo- 
lomée  l'apelle  N abonadius,  Hérodote  (Liv.i.)  La- 
BYNETH»  Jofephe  (  AntX.  12.)  Nabonid  qui  eft  le 
même  que  BALTASSAR  ou  Bfltfat/Ar,  dans  Daniel  (  V.  Cyrop.1,7. 
2  8-  j  I .  )  Xénophon  le  repréfente  comme  uaPrince  impie  , 

Îiui  livré  à  fes  plaifirs ,  (e  remettoit  fur  autrui  du  foin  de 
es  afiûres  >  défaut  afïêz  ordinaire  aux  Princes  »  qui  s'i- 
maginent que  les  Royaucnes  ne  leur  font  donez  que  pour 
fervir  à  leurs  plaifirs.  Ce  qu'ea  rapone  Daniel ,.  fiiît  ailèz 
comprendre  que  c'étoit  fon  véritable  caraâére.  Mais  fa< 
mère  hiitoetisy  Princeflè  d'un  gnuid  jugement  &:  d'un  cou- 
rageviril,  lui  fut d'ua grand  kcours,:  car  pendant  que  fon. 
fils,  iè  livroit  à  fes  divemflènKnsr  elle  fe  chargea  du  éir~  HerodiUn. 
dcau  (hi  gouvernement)  âc  fie  pour  la  confervatîon  de 
l'Empirci  tout  ce  donc  h  priKlencc  humaine  «ft  capable^ 
Elle  nf oublia  rien  poUr  fortifier  la  capitale  contre  les  ^e— 


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94  GENEALOGIES 

G  A  I-  Qcs  &  les  Perfes  ;  qui  continuant  d'avoir  l'afcerïdam  fur  les 
D  e'  E  M  s.  Babiloniens ,  Baitaflàr  pour  arrêter  ce  torrent  >  prit  une 
Cvrop  I  6.  P^^ic  ^^  ^^  tréfors ,  aUa  en  Lidie ,  y  forma  l'an  345  j  , 
a  une  puiflante  ligue  avec  Creius ,  prit  à  fa  foldc  une  nom- 

breuie  aJ-mée  d'Egiptiens ,  de  Grecs ,  de  Thraces ,  dont  il 
dona  le  coraandement  à  Crefiis ,  ôc  reprit  la  route  de  Babi- 
lonc  )  où  Cirus  viétoricux  du  Roi  de  Lidie  vint  Paffieger  y 
Fan  3464.  Le  blocus  dura  deux  ans  &ns  iuccez,  ôclesha^ 
bitans  pourvus  de  provifions  pour  vingt  ans ,  &  fc  croyant 
en  pleine  fureté  à  la  Êiveur  de  leurs  rampart  Se  de  leurs 
magafins,  infultoient  à  Cirus  >  mais  il  s'aviià  d'un  ftratagê- 
me  j  qui  le  rendit  maître  de  la  Place  fans  beaucoup  de  pei" 
Herod.  1. 1.  ne.  Ayant  apris  qu'on  devoît  célébrer  à  Babilone  une 
Cycop,  1.7,  grande  Fête  annuelle ,  &  que  les  Babiloniens  avoient  cou- 
tume dans  cette  folemnlté  de  paflèr  la  nuit  entière  ï  faire 
la  débauche)  (  ce  fut  dans  cette  Fête  que  Baltaflar  pro&na 
les  valès  facrez ,  &c  vit  une  main  qui  écrivoit  fur  la  mu- 
raille l'arrêt  de  fa  mort  >  comme  le  lui  interpréta  Daniel:) 
Cirus  profita  de  cette  occalion  pour  les  furprendre.  Il  fie 
Ëiire  au-deffus  de  la  Ville  des  tranchées  des  deux  cotez  du 
fleuve  qui  entre  dans  la  Ville  »  afin  d'y  faire  écouler  les 
eaux  f  oc  ayant  ainfi  faigné  le  fleuve  >  il  fit  entrer  fes  trou- 
pes  par  le  lit  de  la  rivière ,  ayant  trouvé  les  portes  qui  en 
-fermoient  l'entrée  ouvertes  par  le  délbrdrc  &c  la  négligen- 
ce de  ce  tems  de  débauche  ;  on  furprit  tes  Gardes  du  Pa- 
lais ,  où  les  Perles  âc  les  Medes  entrèrent  &c  maf&crerent 
ceux  qui  firent  quelque  réfiftance.  Le  Roi  ayant  été  tué 
en  combatant  courageufementpour  fa  vie ,  les  Babiloniens 
fc  fournirent  au  vainqueur.  Cf'cft  de  cette  manière  qu'- 
Hérodote Ôc  Xenophon ,  racontent  la  prife  de  Babilone  » 
en  quoi  ils  s'acordent  avec  l'Ecriture  Samte.  A  la  prife  de 
Babilone  >  finit  l'Empire  •  Babilonien  «  qui  avait  duré  209 
ans.  Par-  là,  le  fceptre  de  Babilone  fût  transféré  aux  Mo- 
des Se  aux  Periès  >  félon  la  préditEtion  du  Prophète  Eiàye  > 
(XIV.  t,  5,)  car  Cirus  parera  avec  fon  oncle  CUxan 
Roi  des  Me<^  >  le  Royaume  de  Babilone ,  quoique  con* 

r's  tour  entier  par  £t  valeur,  V.  porta  même  la  condeicen-* 
_^  tce  f  jufqu'à  lui  déférer  le  premier  rang.  C'eft  ce  Prin- 

31.  «equcrEcrituicapellcDARIUSleMEDE,  ôcqu'ello 


y  Google 


HISTORIQUES.  Liv.L  95 

met  pour  fucccfïèur  de  BaltafTax.  Dans  le  Canon  de  Ptolo-  'C  a  1- 
mée ,  il  n'eft  feit  aucune  menrion  de  lui ,  mais  immédiate-  »»'■«*• 
ment  après  BaltafTar ,  qui  eft  nomé  N^onadius  >  Cyrus  eft 
placé  ,  comme  fon  fucceffeur ,  comme  il  l'étoit  véritable- 
ment ;  l'autre  n'ayant  que  le  nom  Se  l'ombre  de  la  fouve- 
raineté.  Darius  vint  faire  ià  réfidence  à  Babilone  j  où  il 
conduisît  les  a&ires  de  la  Monarchie  >  pendant  que  Cirus 
foumettoit  à  (bii  Empire  les  pays  jufqu'a  la  mer  ïtouge ,  £c 
uix  confins  de  l'Ëtniopie.  Deux  ans  aprè&)  Darius  étant 
venu  à  mourir ,  Cirus  refta  feul  maître  de  l'Empire  des 
Mcdes  âc  des  Babiloniens  qu'il  unit  à  celui  des  Perfes. 

Ce  qu'Hérodote  ôc  Nicolas  de  Damas»  ont  remarqué  fur 
ia  coutume  des  Afliriens  eft  fingulier.  J'en  ferai  la  conclu- 
rions de  ce  Chapitre ,  quoiquele  même  Hérodote  ajoute  > 
que  de  Ton  tems  cette  coutume  étoit  aboUe,  Ils  s'aflèm- 
bloient  dans  chaque  Ville  &  Village  une  fois  l'année  j  6c 
en  plein  marché  ik  expofoient  en  vente  les  filles  qui  étoient 
en  âge  d'être  mariées.  Le  crieur  public  expofoit  d'abord  la 
mieux  faite  ca  vente  >  6c  comme  les  belles  ont  toujours 
beaucoup  d'avantage  fur  les  autres ,  elle  ne  manquoicnt 
jamais  auili  de  trouver  des  gens  qui  les  achetoient.  Après 
les  avoir  vendues  félon  leur  beauté,  &  délivrées  au  der- 
nier encheriflèur  ;  il  paflbit  aux  laides  félon  leur  rang ,  de 
demandoient  à  clûcun  ce  qu'il  prétendoit  avoir  d'argent,. 
pour  époufer  celle  qu'on  lui  montroit.  Quand  on  étoit 
convenu  du  prix ,  U  ta  délivrait ,  8c  par  ce  moyen ,  ce  que 
l'on  avoit  tire  de  la  vente  des  premières ,  le  diftribuoit  pour 
marier  celles ,  qui  autrement  eiiffem  couru  rifque  d'être 
fans  parti  y  de  lorte  que  les  beHes  fervoient  à  marier  les 
laides.  L'on  prétend  même  que  cette  coutume  n'efl  pas 
encore  tout  à.  fait  abolie. 


3?!$ 


I,  Google 


^£  GENE  AL.    HISTORIQ. 

CH  A  PITRE    IIL 

Dts  Rois  de  Carie. 

LA  Carie  >  apellée  aujourd'hui  AidinelU,  eft  un  Provin- 
ce de  l'Afie  Mineure ,  entre  la  Licîe  Se  l'Archipel.  EU 
TithU  le  fut  ainli  nomée  fuivant  les  Grecs ,  de  Car  fils  de  rhoro- 
XII.  née  Roi  d'Argos  ,  qui  y  mena  une  Colonie.  Mats  C«r, 
eft  un  nom  Phénicien  >  fuivant  Theophrate ,  qui  iignifie 
Oifeau ,  &c  ce  fut  en  Carie  qu'on  inventa  les  Aufpiees ,  ou 
l'arc  de  deviner  par  le  vol  des  oifèaux.  Les  Cariens  ve- 
jioient  des  Lcleges  y  fuivant  Strabon  (  L  7.  ) ,  &  fuivant 
Hérodote  j  ils  étoient  les  mêmes  que  les  Ioniens  &  les  Eo^ 
liens.  Ce  qu'ily  a  de  certain ,  c'eft  que  plufîeurs  peuples 
établirent  des  Colonies  dans  ce  pays-là.  Afhndifia  de  Ca- 
rie >  étoit  un  Ville  bâtie  par  les  Lcleges  » ,  Haliçamuffe  étoit 
une  Colonie  des  Hhodiens  &c  des  Argiens.  Les  Cariens 
établirent  aufli  des  Colonies  en  d'autres  pays  >  furtout  à 
Zemms ,  d'oii  ils  furent  chaflèz  par  Miltiade  ,  &  à  Naxo$, 
Cette  dernière  Ifle  retint  le  nom  de  Naxins  fils  de  Folemo», 
lequel  au  tems  de  Thefée ,  y  établit  un  Royaume  >  au  ra- 
port  de  Plutarque:  il  lelaiffa  à  fon  filsZ-ew/î/yf ,  dont  la  pof^ 
térité  l'a  long-tems  pofledé. 

On  ne  peut  douter  que  les  Cariens  n'ayent  excellé  dans 
l'art  militaire  :  ils  paflcrent  en  Egipte  fous  le  règne  d'A- 
mafis}  &  furent  les  premiers ,  qui  fè  mirent  à  là  folde 
Merod.l.i.  -&  ^"i  mirent  des  panaches  fur  leurs  cafques,  &  ornè- 
rent leurs  boucliers  dç  figures  &  de  fignes  ;  cç  qui  peut 
avoir  doné  lieu  dans  la  fuite  à  l'origine  des  Armoiries. 
Ils  trouvèrent  encore  l'invention  d'atacher  à  leurs 
boucliers  des  poignées ,  5c  comme  de  petites  anlès  pour 
les  tenir.  Car  auparavant  les  gens  de  guerre  portoient 
leurs  boucliers  pendus  à  leur  eohavec  des  couroycs  de 
cuir  du  côté  de  l'épaule  gauche.  Ent^mion ,  aufli  conu  en 
Carie ,  que  dans  la  Fable  j  eft  le  premier  qui  obferva  le 
niouvenient  de  la  Lune. 

On  ne  fçatt  par  aucun  Hiftorien  quand  5c  cornent 

comença 


,v  Google 


TMc  XIL 


57 


Rois  de  CARIE. 


I. 


i.CINDAPSUS. 
1.  MASSANOK.A. 
î.  CIARDUS. 
4.  EURITUS.  . 


IdUthèt  y  femme  de 
f.  MILETUS, 

qui  fonda  Miltt. 


«.CAUNUS   BibUt. 
7.  ICAR.US. 
I.  DAMATHE'E. 


1.  LTGDAM15  h  contemporain 
de  Crefus. 


LARTEMISe.  Reine  de  Carie, 
femme  de  M  A  v  s  o  l  £. 


).  PISINDEI.US.  Roi  de  Carie. 
4.  L  Y  G  D  A  M  1 5    II.  Roi  de  Carie. 


SirnA  ,  femme  de 

PO  OOt  EKIUS. 


ARSELIS,  versTan 
du  inonde  jiSj. 


..MENAN-  <.GLUTUS.7.HECATOM- 
DRE.  NUS.    Roi  de 

Carie ,  après  fes 
frères. 


tMAUSOLEII.  ,.Am..  lo.HIDRlE'E.  k.AVA.  u.PIXODARE, 

tes-t4»«.  MISE,          reg.yani,  r.  +  ans  reg.  54  an 

ep  r.  lans.          ej.Ada,         après  tj.  Afhneidt , 

■Arlimiff%C<c<a,                              1^  <=■■'-     -  '■»'■■»«*•  Capadociene. 


Eeipvme   dona  fou 

nom  à  une  ville 

de  Carie, 


ADA,  femme 
lj.d'0RONTOBATE,' 
qui  fui  chaiïé  de  Ca> 
lie  par  Alexandre. 


H 


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^»  GENEALO  GIES 

Cas-ie»  comença  le  Royaume  de  Carie  ,  ni  à  quel  tems  on 
doit  raporter  les  règnes  de  CINDAPSUS,MAS- 
SANORA,  BARGASES  &  CIARDUSylont 
deux  bâtirent  les  villes  de  Mafunnra  »  &  de  C tarie , 
aufquelles  ils  donereivt  leur  nom.  On  trouve  enfuite  EU- 
RITUS ,  conu  par  fon  gendre  MILETUS.  Celui  -  ci  mari 
àtldiothée  ,  bâtit  la  ville  de  Miiet ,  laquelle  devint  la  capi- 
tale dupais.  Elle  s'apelle  aujourd'hui  J\da!az.o ,  ou  Milajfo, 
Elle  a  été  la  patrie  de  Thaïes.  Miletus  eut  deux  enfans  cé- 
l^sres  dans  l'hilloire  ^buleufe  y  favok  Caunus  âc  Biblis. 
LaPrincefiè  Biblis,  félon  Ovide ,  conçut  pour  fon  frère 
une  déteitat:^  âc  malheureufe  paillon ,  qu'ayant  été  obli- 
gée de  cacher  y  elle  en  mourut  de  chagrin  >  oc  fut  fuivatit 
Kl  fable  >  changée  en  Fontaine  par  les  Nimphes  de  Carie^ 
Zenon  dit  au  contraire  ,  que  ce  fut  Caunus  qui  conçut 
pour  fe  feeurdea  fentimens  criminels  ,  que  n'ayant  pu  fà- 
tîs^ire  >  U  quita  fa  patrie,  &:  que  Biblis  afligée  de  Ion  dé- 
partjfe  pendit  de  deîefpoir.n  ajoute  queMiletus  fe  retira  en 
Licie ,  oii  il  époufa  Prono'è ,  dont  il  eut  Egi/ilee,  &c  que  celui- 
ci  bâtit  une  ville  à  laquelle  il  dona  le  nom  de  fon  père. 

On  trouve  encore  quelques  autres  Rois  de  Carie  ,  tels. 

I  çiu'ICARUS  ,  &DAMATHÉE,fon  fucccffeur.  Celui-ci 

vivoit  vers  le  tems  de  la  guerre  de  Troye  ,  dans  laquelle 

Homère  met  pour  chefs  des  Cariens  Najles  &c  Am^hma- 

shus, ,  tous  deux^ik  de  Nomioïis. 

Les  Cariens  furent  enfuite  foumispar  les  Lydiens.  Gi^- 
es  confirmé  dans  le  Royaume  de  Lidie  par  le  fecours 
^Arselis  &  des  Cariens,  lui  dona  la  Carie  par  re* 
conoiflànce  de  ce  bienfait. 

Quelque  tems  après  régna  LYGDAMIS ,  fous  lequef 
tes  Cimmeriens  ou  les  Scitnes ,  ravageant  l'Afle  mineure^ 
ce  Prince  marcha  contre  eux ,  &  périt  dans  la  Cilicie. 
Strabônlvf.  i. 

Sa  mon  fut  fuivîe  de  troubles  &  de  divifions  j  qui  do- 
uèrent ocalîon  à  Harpagus ,  Général  de  Cyrus ,  de  faire- 
la  conquête  de  la  Carie.  Le  vainqueur  la  partagea  à  di- 
vers Seigneurs  qui  avoientfavoriie  le  parti  des  Perfes  ;  car 
fous  Xercès ,  elle  obéiiToit ,  au  raport  d'Hérodote ,  à  plu- 
fieurs  chéfs^  dont  quelques-uns  ponoient  le  titre  de  Rois» 


^1 


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H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  a   Z/V.  /.  99 

&  pouvoient  être  de  la  race  Royale.  Le  plus  confiderabie  Cahii. 
de  ces  petits  Etats  étoit  le  Royaume  d'Halicitmajfe ,  où  ré- 
gnoientMAUSOLE  I,&c£zLkmm€ARrEMJSE,  fille  de 
Lygdamis.  Cette  Reine  fe  rendit  célèbre  parfon  courage; 
elle  aflifla  à  l'expédition  de  Xercès  contre  les  Grecs ,  clic 
yconduifit  cinq  vaiflèaux ,  &c  combatit  fort  vaiilament 
à  la  bataille  de  Salamine ,  dans  laquelle  elle  enleva  aux  p,„f3„jjj 
ennemis  le  corps   d'Ariamene ,  frère  du  Roi ,   qui  y  | 
avoit  été  tué.   Les  Athéniens  furent  fi  iritez  contre  cette 
Reine  >  qu'ils  promirent  une  récompenfe  de  mille  drach- 
mes  à  ceux  qui  pouroient  la  prendre.  (Orofa  ,  Flutur^. 
3>*pn.) 

Après  la  mort  de  MauTole»  Artemife  eut  !a  tutelle  de  Hérodote, 
fon  fils  PISINDELUS ,  &  prit  le  gouvernement  de  l'Etat.  Suidw. 
Les  Rhodiens  crurent  que  fous  fc  gouvernement  d'une 
femme  ,  il  leur  fcroit  aifë  de  s'emparer  de  ce  Royaume. 
Ils  armèrent  une  flote  pour  cet  effet.  Artemife  avertie  de  vitruve, 
leur  deffein ,  fit  entrer  fecretement  une  armée  navale  1. 1. 
dans  le  petit  port  d'Halicarnaflc ,  il  étoit  couvert  d'une 
montagne  qui  déroboit  la  vue  de  ce  qui  s'y  paflbit.  Les 
Rhodiens  ayant  ùit  aborder  leur  flote  proche  du  grand 
port  qu'ils  trouvèrent  vuide  j  la  Reine  fit  doner  un  lignai 
de  defllis  les  murailles  >  pour  leur  témoigner  qu'elle  vou- 
loir fe  rendre.  Alors  ks  Rhodiens  étant  fortis  de  leurs 
vaiffeaux  pour  entrer  dans  la  ville ,  auflitôt  l'armée  na- 
vale d' Artemife  fortit  du  petit  porc,  emmena  en  pleine 
mer  les  vaiffeaux  des  Rhodiens  ,  qui  n'ayant  plus  de 
moyen  de  fe  retirer  ,  furent  tous  mauacrez.  Ce  ftratagê- 
me  ayantréuflij  Artemife  mit  desfoldatsôc  des  Matelots  fur 
les  vaiflèaux  ermemis  ôc  alla  droit  à  l'île  deRhodes.LesRho- 
diens  voyant  venir  leurs  vaiffeaux  ornez  de  courones  de 
lauriers ,  reçurent  leurs  ennemis ,  croyant  que  c'étoient 
leurs  gens  qui  revcnoient  viétorieux.  Artemife  après 
avoir  pris  ainli  Rhodes  »  le  fit  élever  un  trophée  dans  la 
ville  avec  deux  ilatuës  de  bronze ,  dont  l'une  reprefcn- 
toit  cette  Reine ,  Ôc  l'autre  la  ville  de  Rhodes  en  habit 
d'cfclave.  Long-tems  après  les  Rhodiens  n'ofant  abattis 
ces  llacuës  par  un  fcrupule  de  Religion  ,  qui  leur  faif<Ht 
regarder  les  trophées,  comme  des  chofes  iacrées ,  s'avi- 

N  ij 


b^  Google 


loo  GENEALOGIES 

Ca  K  t  E.  ièrent ,  pour  en  ôter  la  vûë  ,  de  bâtir  autour  un  édiSee 

fore  élevé  y  qu'ils-  apelérenc  Abaton  ,  c>ft-à-dire  ,  où  on  ne 
vafohti  parce  que  rentrée  en  étoit  défendue  à  toutes  for- 
tes de  pcrfones.    (  yitrm/e  L  2.) 

LYADAMÏSn.  petit  fils  d'Artemifë,  fe  rendit  fi 
©dieux  par  fes  cruautcz».  que  par  une  confpiratïon  générai 
le  des-  Grands  >  il  fût  chafïë  Se  mourut  miférable.  Il  nt  mou- 
rir Panip  oncle  d'Hérodote  ,  Poète  hevoïque  ^  âc  obligea 
rHiilorien  Hérodote  ',-  à  s'exiler  lui-même  de  fà  patrie-, 
Flutarque  dans  lès  Apophthegmes>  raporce  que  des  La- 
coniens  étant  envoyez  vcts  mi  en  deputation ,  comme 
le  Roi  diferoit  toujours  de  leur  doner  audiance  «  prétextant 
£i  foibleHè  >  ils  hii  firent  dire  qu'ils  n'étoient  point  venus 
pour  fe  battre  contre  lui ,  mais  pour  avoir  une  conférence  , 
non  eoUuSatttros ,  fid  eolUcuturos. 

Ses  fils  fc  retirèrent  chez  Artaxercès  Mnemon ,  Roi  de 
Perfcj  qui  probablement reublit  MENANDRE  furie 
Trône  de  foa  pere^  car  Pline  (  liw  3  5.  ):  le  regarde  comme 
Roi  d'Halicarnafle.  Le  célèbre  A^tUes  fit  le  portrait  de  ce 
Princcjque  lesRhodiensregardoient  comme  le  meilleur  d<3 
ics  ouvrages.. 

A  Menandrefuccedalbn  frère  CLUTUS  fous  la  protec- 
tion du  Roi  de  Perfe,  &  à  celui-ci  >  félon  Suidas ,  HEC  A- 
TOMNUS  fon  autre  frère  >  lequel  fuivant  Socrate  Se  Dio- 
ëore-de  Sicile  , ne  fut  que  Satrape  ou  Gouverneur  de  la  Ca»- 
rie  pour  le  Roi  de  Perle,  Artaxercès  Mnemon ,  lui  ordo- 
na  de  feire  la  guerre  à  Evagcwas  Roi  de  Salamlne ,  mais 
comme  il  chercnoit  lui-même  à  s'afranchir  du  jougdesPer'- 
lès ,  loin  d'obéir  aux  ordres  du  Roi ,  il  envoya  lècrcte- 
ment  à  Evagoras  de  l'argent  pour  lever  des  troupes  étran- 

geres.  Ilacaqua  les  habitans  de  l'iHedeCos?  &  leuracor- 
a  enfuite  la  paix  à  fe  confidération  de  Dexhpe  Médecin 
de  cette  Ifle  &  D^^)le  d'Hippocrate  >  lequel  avoît  guéri 
deux  de  lès  fils  r  Maulble  &c  Pixodane; 

MAUSOLE  IL  exécuta  avec  le  fècours  de  quelques 
Satrapes»  le  projet  que  fon  père  avoicformé^le  s'afranchir 
diu  joug,  des  Perles.  II  entra  enfuite  dans  la  guerre  focialc 
contre  les  Athéniens ,  &  vint  avec  cent  vaiileaux  affiéger 
-jSdlosji  joaisAgefiUs-l'aca^uant  par  fonfoibky  qui  étoit. 


,v  Google 


H I ST 0  RI  QU  E s.  Z/v. /  loi 

l'avarice  I  le  détacha  fecilèmenc  du  pani  des  alliez.  {Dhd.  C >  n  i 
à<s.Sie^U.\.l^.  J/iwl.  jé.)  ILmouruc  la  4^annéedela 
cvi.  Olympade  »  35?  avant  J.  C.  &  laifla  fan  Royaume 
à  fa  femme  ARTEMISE  ^  qui  étoit  en  même  tems  (à 
fceur,  C'étoit  la  coutume  dans  la  Carie ,  que  les  Rois  épou- 
sent ainfi  leurs  l'œurs  >  &  que  les  veuves  fuccédaifent  à 
leurs  maris»  préférablemeiu  a  leurs  (reres  6c  même  à  leurs 
en^s.  Cette  Prince0c  afin  d'éternifer  fbn  amour  pour 
fon  mari ,  lui  fit  élever  cet  admirable  tombeau  >  qui  a  paC^ 
ié  pour  une  des  merveilles  du  monde  ,  ôc  qui  a  fait  doner 
le  nom  de  Maufolée  à  tout  ce  qui  fe  fait  grand  âc  de  ma- 
gnifique dans  ce  genre.  {Str/ib.  1.  14.  Paufan.  in  Arcad... 
Cie.  Tufc.  Q.  1 1 .  )  Pline  en  a  feit  la  defcription.  Aule-Gel- 
le.  (  1 20.)ditqBecetteReine  avoît  coutume  de  détremper 
les  cendres  de  Ion  mari  dans  la  boiffbn  qu'elle  prenoit ,  6c 
qu'elle  établit  pour  les  Savans  qui  travailleroient  à  l'élo^ 
ge  du  Roi  fon  époux ,  un  prix  qui  fut  remponé  par  Theo^ 

Sompe  de  Chio.  Artemife  ne  furveçut  que  deux  ans  à  fà 
ouleur.  Son  frère  HIDRIE'E  quiluifuccéda,  l'an  751 
avaiu  l'Ere  vulgaire  ,  fût  de  nouveau  fournis  aux  PerKS', 
aufquels  il  demeura  fidèlement  ataché.  Il  ataqua  par  l'or- 
dre d'Ochus  nfle  de  Gyprc ,  6c  envoya  pooir  cette  expé- 
dition )  40  vaifTeaux  6c  8  mille  Grecs.  Il  régna  fept  ans^ 
ôc  infUtua  pour  héritière  ^^D^  fa  femme  6c  fa  fœur ,  la- 

ÏueUc  fut  chafTée  quatre  ans  awès ,  par  fon  frère  PIXO- 
)hBJi  o^xPixodame.  Celui-ci  fit  alliance  xvçcOro/ttobate , 
Seigneur  Perfànj  qu'il  afE^cia  à  fon  trône ,  lui  ayant  fait 
époufer  fà  fille  ^ji^*,la<iuelle  avoit  été  oferte  pour  fem- 
me d'Aridéc, 
Après  la  mort  àéPixodduCyOnntobMU  garda  la  Cariêj  mafs- 
la  Reine  ADA ,  veuve  d'Hidriée,  fe  mit  fous  la  proteétion 
d'Alexandre  ,.  âc  lui  livra  AUitdc  .  ville  très  -forte  qu'elle 
avoit  confervée.  Ce  généreux  Conquérant  >  après  avoir'  : 
pris  Halicamafle»  fit  régner  Adafur  toute  la  Carie. 

Cet  Etat  fut  eniuite  fournis  aux  Rois  de  Sirie  >  puis  aux 
Romains  »  aux  Grecs  6c  aux  Sarafinsi  Aujourd'hui  il  obéit 
aux  Turcs, 

n  fiiut  remarquer  I".  Qu'il  y  avoit  dans  la  Carie  une  pe- 
tite Contrée  apelle  hVmdct  ou  étoient  les  villes  de  Cittdâ. 


,v  Google 


lOî        GENE  AL  HISTORIQ.  Z/V. /. 

Cahie    Se  d'HMcamxjfi.   M.  Rollin  s'eft  trompé  ,   lorfqu'U  a- 
placé  tes  deux  villes  dans  la  Doride  de  Grèce. 

11°.  Que  dans  la  Laconie  il  y  avoit  un  petite  contrée 
apcUe  Curft,  avec  une  ville  de  même  nom,  que  les  Grecs 
détruifirent ,  pour  fe  venger  de  ce  que  les  Caryates  s'é- 
toient  joints  aux  Perfes ,  éncmis  déclarez  de  tous  les  Grecs. 
Après  la  prife  de  la  ville ,  les  hommes  furent  paflez  au  fil 
de  l'épée ,  &  les  femmes  furent  emmenées  captives.  Pour 
les  traiter  avec  plus  d'ignominie ,  après  les  avoir  menées 
en  triomphe ,  on  ne  permit  pas  aux  Dames  de  qualité  de 
quiter  leurs  grandes  robes  »  ni  aucun  de  leurs  ornemens  , 
afin  qu'elles  euHènt  toujours  la  honte  de  parottre  au  même 
état,  qu'elles  étoient  le  jour  du  triomphe.  Et  pour  laiflcr 
un  exemple  éternel  de  la  punition ,  qu'on  avoit  fiiit  fou- 
ftir  aux  Cariâtes  de  leur  perfidie  ,  les  Architeétes  de  ce 
tems  ornèrent  les  édifices  publics  de  ftatues ,  qui  repréfen- 
toient  ces  femmes  j  au  lieu  de  colotmes  &  des  plaftrcs ,  & 
ces  Itatuës  fiurcnt  apellées  Cariatides. 

...-.-■.*«.->*-.  ..".  -.*»*->lvw->tN*..-.^*T.-^.»r.^.JT.t.— .^»T...Ml.r..>.n*.-CT/.. 

CHAPITREIV. 

Des  Rois  de  Lydie. 

1 1 B  I  «  T  A  Lidle  ,  dont  Sardes  étoit  la  Capitale,  eftun  pais 
'  JL-  confidérable  de  l'Afie  Mineure  ,  qui  a  eu  le  nom  de 
Mtonie,  &c  cft  apellé  aujourd'hui  Carrjie.  Les  Auteurs  pro- 
phanes  difent ,  qu'elle  tire  fon  nom  de  /.idus ,  un  de  fcs  an- 
ciens Rois  i  mais  Jofephe  &c  S.  Jérôme ,  elUment  que  les 
Lidiins  font  décendus  Je  Lud,  fils  de  Sera.  LesLydiens  ont 
étéies  premiers  peuples ,  qui  ont  comencé  à  batre  de  la 
monoye  d'or  &  d'argent  pour  le  comerce ,  ôc  ont  été  auffi 
HeroJ.  1.1.  j^j  premiers  qui  ont  tenu  des  cabarets,  &  qui  fc  font  mê- 
lez de  marchandife.  On  dit  auffi  qu'ils  ont  inventé  les  jeux, 
qui  font  comuns  avec  les  Grecs. 

Le  Royaume  de  Lidie  fut  fondé  vers  l'an  du  monde 
2520,  30Q  ans  avant  h  prife  de  Troye ,  &  fes  Rois  font 
diftingucz  en  trois  races. 

La  I".  cft  des  AijAdes,  qui  a  régné  2^1  ans. 


I,  Google 


Ttilt  XIII.  Rois   de   L  V  D  I  E.  lo, 

/.  KiHt  iitt  des  II   Usa  iitt  des 

\ArYAD  E  S.  HERAClIDÈS. 


I.  Mit  ON  ,  on  MANES, 

Roi  <]e  Mcronie  ,  époufe 

Cdlirhoi  ou  Dinaima. 

, " s 

1.  C  O  T  Y  S  ,  Roi  de  Moconic, 
ép.^W.fiUcdeTulliB. 

, ^ , 


HiacuLEs,eut  itMalh ,  efclaTe 
de  la  Reine  Omphale. 


j.  A  S  1  E  S. 


4.  ATYS, 
ép.  Catlithea. 


J.    LYDUS,  TlRRHlNUS. 

dona  fon  nom  au  Païs. 

* 

<S.  AKIAMUS,  Roi  de  Lidie. 

, , 

7.HERMON    ouADRAMIS, 
ou  A  D  I  A  M  1 S  ,  Roi. 

f —  * 

8.   A  LCIMUS,  Roi. 

/ ' ■ 1 

p.    C  A  M  B  L I T  E  S  ,  Roi. 

I ' > 

10.    TMOLUS.Roi. 

II.  OAff/MiE,  fille  de JarJanes. 


A  i  c  »•  I. 
B  I  1.  B  s. 

N  B  K  n  s. 

I.  ARGON,  Roi  de  Udic 
l'an  1781. 

ij.  ARDIS,  Roi  de  Lydie 
îioy.  t  )i4i_.  reg.  jeans 

l'an" 

lo.HALYATES  I.Roil'an 
t  5'S7.  «g.  14  ans. 

ÎH3- 

11.  MELES,I.  Roi  en  3 
t  jatfj.  reg.  iians. 

'J7- 

M    I   K  s   u   s. 

T  H  E  O  C  la- 

JU  E  N  s  s. 


Pvia- 

K  B  H  X  s.         i   I  I. 

Race ,  dàe  des 
MERMMADES. 


1».  CAND-AU  tE,  dit  aufli 

MIRSILE,Roi  en  jiôj. 

dàr.cn  jîgfi.  reg.  lyans. 


USPHLBS.    AnTIPH-ITS. 

ï.    G  I  G  E  S,  Roi  en  jiSé.  f  3314  reg.  jg  ans» 
1.  A  R  D  1 S ,  Roi  en  ;  J14.  -f  î37î.  Kg.+?  -^V...  femme  de  Melan. 
3.  SADIATES.Rbiran  j37i.    t  JîSj- r.  izans,  ép.fafœur, 
4.  HA  LIATES.  II.  Roi  îjSj.  t  Î44i-  r.  54  ««s.  Aualé.  Adramis, 


^7/ 


.    J- ÇR-ESU^j/'*  3+07'R«H  Pahta- 

,èn  Î44I.  détrône  en  ucî.  tlOK-    ' 

A  T  H  1  s  ,  tué  par  malheur  à  la  chafliè.. 


jiriems  ,  éj».  Aftiage  ^ 
TLfÀ  desMedfSr 


y  Google 


y?'. 


,104  GENEALOGIES 

B.      La  i^.  des  HemcUdes ,  qui  a  pofTedé  le  Royaume  305  ans> 
fous'22  Rois,    - 

La  i'.  eft  celle  des  Mermmades  >  dans  laquelle  la  couro- 
:pc  eft  demeurée  1 70  ans.    ■ 

Ainfi  la  durée  de  ce  Royaume  eft  de  <>  3  tf  ans. 

MiEON  ou  MANES ,  eft  le  plus  ancien  Roi  deLi- 
^ie,  qui  foit  venu  à  notre  conoiflànce.  M/tneJium,  ville  de 
Phrigie ,  qui  étoit  du  domaine  de  Mânes  ,  étoit  vrailem- 
blablement  l*ouvrage  de  ce  Prince  ,  dont  le  fils  COTYS 
remplit  le  Trône  après  lui.  Celui-ci  eut  deux  fils ,  ASIES 
££.  AT YS.  Au  premier ,  qui ,  fuivant  Hérodote ,  dona  ibn 
nom  à  l'Aile ,  échurent  les  Provinces  de  la  Lidie  y  voifînes 
du  Mont  Tmolus  :  à  quelque  d'inftance  de-là  >  fe  voyoit 
une  ville  que  les  anciens  noraoient  Afia ,  &  l'on  convient 
%nèz  généralement  que  ce  Prince  en  fiit  le  fondateur.  Il 
gouverna  avec  beaucoup  de  gloire  fes  Etats ,  que  fon  fi-e- 
re  ATYS  réunit  aux  fiens.  Sous  le  reene  de  celui-ci,  la 
famine  comença  à  défoler  cet  Empire.  Alors  fiirent  inven- 
tez les  jeux  >  fuivant  Hérodote ,  comme  le  moyen  le  plus 
propre ,  de  dérober  au  peuple  le  fentiment  de  fa  miiere  ; 
mais  cornent  s'imaginer,  dit  M.  l'Abbé  Sevin ,  que  les  pUi-* 
firs  foient  fortis  du  fèîn  de  la  difete  ,  eux  qui  ont  toujours 
marché  à  la  fiiite  de  l'abondance  &  de  l'oiîiveté.  Cette  fa- 
mine dtrra  iS  ans ,  &c  les  peuples  réduits  à  l'extrémité ,  Cç 
partagèrent  en  deux  portions  égales  ,fous  le  comandement 
de LYDUS  ôc  de  TIRRHEMUS  fon  frère.  Celui-ci  par 
la  décifion  du  fort ,  fut  obligé  d'abiandoner  fa  patrie  Se  de 
s'embarquer.  Il  alla  félon  Hérodote ,  fonder  une  Colonie 
en  Tolcane.  Denis  d'Halicarnaflc-  prétend  au  contraire  , 
que  les  Lidiens  ne  font  jamais  venus  en  Italie. 

Atys  bâtit  fur  la  fin  de  fon  règne  la  viUc  d'AttjtfyJe  , 
Ouvrage  auquel  LiDUS  eut  la  gloire  de  mètre  la  deriiie- 
re  majn. 

ALCIME  un  de  les  fucccflèurs,  joignit  à  beaucoup 
de  tendreflc  pour  fèS  fujets ,  une  piété  folide.  Il  fijt  ayçiU 
de  TMQLUS  époux  d'OMPHAZE ,  célèbre  par  l'empire 
que  fes  charmes  lui  aquirent  fiir  Hercule.  Elle  avoit  fucce- 
dé  à  fon  mari  dans  le  gouvernement  de  la  Lidie ,  lorj 
qu'Hercule  vint  à:  ûi  Cour ,  ôc  y  perdit  iâ  Ijbercé.  61?  dit 

c[u*il 


,v  Google 


1 


HISTOKIQTJE^    Ziv.  T.  105 

^u*U  y  demeura  3  ans ,  &  qu'il  eut  de  la  Reine  plufieurs  t  v  n 
en&ns.  Cléarc[ue  nous  ^rend  »  qu'Omphale  iè  conibla  du 
départ  de  Ton  amant ,  avec  les  étrangers  gui  arivoient  à  fk 
Cour^  mais  que  .pour  dérober  aupublicla  conoiflànce 
de  Tes  de(brdres  >  elle  &iibic  égorger  les  malheureux  qui 
-avoient  eu  quelque  part  à  lès  bonnes  grâces.  Leur  mort 
fiit  vengée  par  un  Seigneur  Lydien ,  qui  malïàcra  cette 
Reine  >  fi  peu  digne  de  coraander.  On  ne  lait  pas  préci- 
fêment  quel  fut  le  fucoefleur  d'Omphale  ,  ni  quels  événe- 
inens  firent  paiTcr  le  pouvoir  feuverain  de  la  mailbn  des 
AtUdes  dans  celle  des  HeracUdes*  vers  Pan  2781.  AR- 
GON fut  le  ptemier  de  ces  Rois  HeracUdes  ,.qui  régnè- 
rent 505  ans  enLydie.  Hérodote  lui  donc  pour  père  Nh 
ms ,  pour  ayeul  Belus ,  &  pour  bifayeul  Aleée,  fils  d'Hercule 
■ficd^une  efcuve*  d'Omphale  Reine  de  Lydie,  qu'Hellanicus 
■nome  MmUs.  Céue  généalogie  me  paroît  fufpeéte ,  en  ce 
qu'elle  elltout-à-Êiit  contraire  à  la  Chronologie  ;  car  il  ne 
le  trouvcroit  que  28  ans  pour  trois  générations.  La  pre- 
mière année  de  l'efclavage  d'Hercule  chez  Omphale ,  co- 
mençadans  ià  34' année»  qui  tombe  à  l'an  du  monde 
275}  ,  &  là  j  5'  fut  celle  de  la  naiflance  d'AUée ,  c^\  fiit 
l'an  2754.  Quand  on  ne  doneroit  que  14  ansàAlcée 
lorlque  naquit  fon  fils  Belus  f  &:  14  a  celui-ci ,  quand  il 
engendra  Ninus ,  on  trouveroit  que  ce  dernier  père  ô^At' 
gon ,  n'étoit  pas  encore  né  l'an  278 1  ,  que  l'on  alligne  co- 
munémcnt  pour  le  comencemem  du  régne  dMig-o»  en  Ly- 
die. Ainfi  je  crois  que  l'on  peut  retrancher  de  cette  gé- 
néalogie Behis  &  Ninus.  On  ne  «onoîc  que  les  quatre 
derniers  Rois  de  cette  racsc,  qin  finit  l*an  j  2  8^  en  la  pcr- 
fone  de  CANDAULE.  Ce  Prince  fblement  amoureux 
de  fa  femme,  en  vanioit  les  charmes  à  tout  le  monde; 
îl  voulut  même  quefon favori  Gigèsen  jugeât  par  fèspro- 
pres  yeux  ,  &  Payant  fait  cacher  dans  la  chambre  de  la- 
Reine  ,  U  le  dona  cette  bifarc  fatisfaétion ,  qui  lui  cou-;- 
ta  la  vie:  car  la  Reine  qui  aperçut  Gigès  comme  il  fè 
fctiroit ,  conçut  tant  de  chagrm  d'avoir  été  expoféc  nuë 
aux  yeux  d'un  étranger  ;  aéïîon  qui  la  rendoit  in&me  > 
fuivant  les  mœurs  des  Lydiens ,  qu'elle  fit  propofcr  à  Gi- 
eès  cette  ^cerQativ£,oude  tuer  le^oi,  quiJ'avoic  exiï 
*  O  • 


,v  Google 


io6  G  EN  E  A  LO  G  TE  S 

L  T  D  j  u  pofëe  à  cet  afrom ,  <Ju  de  fe  préparer  à  perdre  la  vie.  Gi- 
eès  prit  le  dernier  paru  ,&  par  le  meurtre  de  Candaule,- 
3  demeura  le  maître  ôcde  fa  femme  &c  de  fon  trône ,  qui. 
paffa  ainft  de  la  famille  des  Heraclides  dans  celle  des- 
Mermmsdes,  Il  y  a  dans  ce  récit  dtlcrodote  un  merveil- 
leux qui  paro^  peu  croyable  (Jar  on  a  peine  à  conce- 
voir ,  comme  le  remarque  judicieufcment  M.  Freret  »  dont 
j'emprunte  cette  réflexion  :  qu'un  homme  privé  jfans  cré- 
dit ,  fans  emploi,  q^a'ua  fimpie  Garde  du  Roi»  qui  avoit 
été  feulement  confident  des-plaifirs  qu^l  goûtoit  avec  la- 
Reine  ,  eût  trouvé- le  fecret  àc  s'emparer  Tans  coup  férir 
d'un. trône ,  dont  ily  avoit  des:  héritiers  légitimes ,  foute- 
nus  d'un  parti  puiflant.  Ce  qu'il  y  a  encore  de  plus  fin— 
gulier  dans  ce  récit ,  apûce  M.  Freret ,  c'eft  qu'Hérodote 
nous  dépeint  la  Reine  de  Lydie  comme  tfSK  femme  très- 
vertueulè  &c  fi  chaRcy  que  par  principe  de  pudeur,, 
elle  fait  poignarder  fon.  mari,  époufe  le  meurtrier ,  &Ie 
£iit  monter  fur  le  trône  au  préjudice  des  héritiers  aux- 
quels il  apartcnoit;  Plutarque  raconte  l'ufurpation.  de  la 
courone  de  Lydie ,  d'une  manière  plus  vraiiemblable.  Il 
dit  que  G  fO  É  S  s'étant  révolté  contre  Candaule  ,  fe  lî-r 
gua  avec  Arfelis  dcMylafle  en.Caitie  ,.qui  lui  amena  un: 
corps  confiderable  de  Cariéfts,  Candaule  fut  déiait  Se 
tué  dans  le  combat.  Les  Lydiens  ,  pour  terminer  plus, 
promptement  cette  guerre ,  s'en  raportcrcnt  à  la  déciîion- 
de  l'Oracle  de  Delphe  :  elle  fut  Ëivocable  à  Gigès ,  qui. 
avoit  eu  foin  de  la  préparer  par  des  préfensconf^erables.. 
Gigès,  maître  du  Royaume  )  forma  le  defièind'en  éten* 
dre  les  bornes*  H  ataqua  Milet ,  Smirne ,  &  Côlophon  ; 
mais  il  ne  réufllit  ^c  contre  la  dernière  de  ces  Villes* 
ARDYS  ne  fut  pas  moins  ambitieux  que  fon  père  ,  il  ata- 
qua &  prit  la  ville  de  Prienne.  Mais  pendant  qu'il  étoit 
ocupé  contre  le&  Milefiens.,.  les  Cimmeriens  rfous  la  con- 
duite deLygdamU  »  entrèrent  dans  fes  Etats ,  &  prirent  la 
ville  de  Sardes,  excepté  la  citadelle.  La  défaite  de  Ligda- 
mis  en  Cilicie  procura  la  paix  aux  Lidiens  y  qui  fè  rele- 
vèrent de  leurs  pertes  fous  le  régne  de  SADIATE.  Ce 
Prince  épris  des  charmes  de  fa  propre  fœur ,  l'enleva  à 
ion  mari  dans  un.fiicrifice>ôc  en  fitfaièinine.  Soagpût 


,v  Google 


HISTORIQUES.  ZiV./.  107 

pour  les  plaifirs  ne  l'-empêcha  pas  de  déclarer  ht  guerre  L  r  »  i  «: 
aux  Mileliens.  Son  fAs  HALIÀTE ,  la  pourfuivit  vive- 
ment >  &C  remporta  fur  eux  deux  vii5toires  ;  cependant 
deicfperant  de  prendre  la  ville  ,  qui  demeura  afiiegée 
onze  ansi  lîx  ibus  le  pere,  &c  cinq  £bus  le  fils  >  il  fit  ia 
faix  avee  Thr*Jihule  >  Tiran  de  Alilet.     , 

Kaliate  prit  entuite  Smime  &  Clazomenc^  Scfe  broùil- 
ta  avec  Ciaxare  ,  Roi  des  Medes  pour  avoir  doné  re- 
traite à  quelques  Scithes  de  ià  Cour  ,  que  Ciaxare 
avoir  pour  chaflèurs.  La  guerre  dura  cinq  ans  ,  ôc 
la  fixiéme  année  il  lié  dona  une  bataille  mémor^le  >  dans 
laquelle  il  furvint  une  écl^fe ,  qui  obligea  les  armées  de 
fe  iëparer.  .Sinntfs .  Roi  de  Cilicie  ,  &;  Ljéineth ,  Roi  de 
Sabilone  »  k  fervirent  adroitement  de  la  conjoniAure  de 
cette  éclipfè  pour  engager  les  Medes  6c  les  Lidiens  à  ter- 
miner leur  querelle  par  un  traité  de  paix,  Ariettis ,  fille 
d'Haliatc  ^  en  fiit  le  lien  &c  fut  mariée  avec  Alliage  j  fils 
de  Ciaxare.  (  Hérodote ,  hv.  i .  ) 

C  R  £  S  U  S  >  qui  lui  fucceda  l'an  3441  -y  fut  un  des  plus 
riches  ôc  dés  plus  puiilàns  Princes  de  ion  tems.  Il  ajouta 
à  fes  Etats  la  Pbrigie  >  la  Mifie  >  la  Paphlagonle ,  la  Bithî- 
nie)  la  Pan^hilie>âc  rendit  tributaires  les  Grecs  de  l'Afic 
Mineure.  Son  inclination  pour  la  guerre  ne  l'empêcha 
pas  d'avoir  du  goût  pour  les  Lettres  6c  les  Sciences.  Sa 
Cour  devint  le  fejour  ordinaire  de  ces  Savans  fi  conus 
dans  l'Amiquité,fous  le  nom  des  VIL  Sages  de  la  Grèce. 
Oefiis  )  qui  meiuroit  le  bonheur  par  les  richeflès  »  ayant 
fait  voir  à  Sch»  tous  les  tréfors ,  lui  demanda  ce  qu'il 
penfoit  de  là  gloire  6cde  fa  magnificence ,  fie  s'il  croyoit 
qu'il  y  eût  perfone  plus  heureux  que  lui.  Le  Philofophe 
lui  répondit:  que  la  vie  de  l'homme  étant  fujete  à  une 
infinité  de  viciflitudes  &  de  changemcns  ,  il  ne  feloii 
point  juger  de  là  félicité  par  le  cours  de  quelques  années» 
mais  par  la  fin  de  fa  vie.  Le  Roi  qui  traita  cène  maxime 
de  fëvérité  Philofophiquc  ,  ne  fut  pas  long-tems  fans  en 
éprouver  la  vérité.  Il  avoit  deux  enfans ,  dont  l'un  né 
tnuet,  étoit  pour  lui  un  fujet  continuel  de  douleur  ;  l'au- 
tre nommé  Atys ,  qui  le  diftinguoit  par  toutes  fortes  de 
bonnes  qualitez  >  6c  faifoit  fa  confolacion  >  lui  fut  enlevé 

Oij 


y  Google 


ro8  tî  E  N  E  AL  O  GI  ES 

ï-  T  D  I  E..  par  un  accident  qui  le  fit  périr  à  une  partie  de  chaflê  de 

Uimain  d'Adrafle,*  àquiCrefus  en  avoit  confié  lefoin, 

&  qui  de  defe^oir  fe  tua  depuis  fur  le^tombeaa  d^Atys, 

Hérodote  liv.  i. 

Enfin- Crefiis  sortira  le  dernier  des  nïaSieurs  par  la. 

fuerre  ,  qu'il  entreprit  contre  Cirus ,  avec  le  Roi  de  Ba- 
UcHie  j.car  ayant  été  défait- en. plufictirs  Tencc»itres> 
dont  la.'  dernière  fut  la  bataille  àç.Thymbrie  l'an  34569 
il  fut  pris^ansla  capitale  avec  tous  fes  tréfors.- 

Creiùs  étant  un  Prince  pieux  à  la  manière  duPaganif-- 
me  d'alors  >  ne  s'étoit  point-  engagé  dans  cetce  guerre 
fims  avoir  preimerement  confulte  tous  les  dieux  &  leur 
avoir  demandé  ce  qu'il  endcvoit  atendre.  Il  en  avoit. 
reçu  deux  réponfcs  qui  avoienc  beaucoup  contribué  à  le . 
Hérod.t.  T.  porter  à- cette  malheurcufe  expédition ,  qui  lui  coûta  la^ 
Ciïop.].^.  perte  de  ibnJRjoyaume.  L'une  étoit  que  Crefus  devoit- 
fe  croireen danger ,  lorfqu'un  Mulet  régncroit  fur  les  Mé- 
des.  L'autre  que  quand  il  pafferoit.  le  neuve-  Halys  pour' 
faiie  la  guerre  auxMedes ,  il  dén-uiro.it  un  grand  Empire- 
Le  premier  de  ces  Oracles  lui  fit.  conclure,  que  vu  f'im- 
poffibiUtéde  la  choie,  il  étoit. en^furetéi  Le  fécond  lui. 
fit  croire  que  l'Empire,  qu'il  devoir  renverfer,  s'il  pat*- 
foit  le  fleuve  Halys^  étoit.  celui  des  Medes.  G'eft  princi- 
palement ce  qui  l'engagea  à  cette  expédition ,  malgré  l'a- 
vis du  plus  fage  de  tous  fes  amis,  qui  fit- tous  fes  éfbrtS' 
pour  l'en  détourner.  Mais  voyant  que  les  chofesavoient. 
tourné  autrement ,  que  ces  Oracles  Je  lui  avoient  fait  ef- 
perer ,. il  envoya  avec  la  pcrmiflion  de  Cirus,  des  exprès  ■ 
au  temple  de  ces  Dieux  ,  qiji  l'avoient  fi  indignement. 
a"ompé  ,  pour  leur  en  foire  des  reproches.  La  réponfe 
qu'il  eut ,  fut  que  Girus  étoit  le  Mulet  dont  l'Oracleavoit 
voulu  parler;  parce  qu'il  étotc  né  de.deux  diférents  Peu- 
ples, étant  Perfanpar  fonpere,  ôc  Mede  par  fa  merc 
Qu'à  l'égard  de  l'Empire  qu-il  devoir  renverfer ,  s'il  paf^ 
foie  le  fleuve  Halys,  ce  n'etoit  pas  celui  des  Medes ,  mais: 
te  'ficn  propre.  C^ft  par  ces  fortes  d'Oracles  faux  flc  trom* 

4-  Adrafte  éioît  fils  àe  Hidu ,  peiic-fib  ie  Gordius  i  Roi  de  Phrigic  AyMt  toé 
fi>n&eiepuiiiipiadenw,ilviiK  cal.vdi«â  U  cous  de  Cieiùt,  oui  le  refot  avec 


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irrSTORÏQUrËS.  tiv,L  109 

peurSj q\ie le- mauvais  cfprit, d'où  ils  procédoienc j abu-  Lydi», 
foient  éaiis  ces  cems-là  le  genre  humain  ,  répondant  à- 
ceux  qui  les  confukoiera ,  en  des  termes  fi  douteux  &  fi 
ambigus  j  <^e  quelque  fut  l'événement ,  il  pouvoit  rece- 
voir un  fens  qui  s'y  raportoit.  Hérodote  liv.  u  Xeno^kon. 
Cirop.  liv.  6. 

Crefus  fut  condamné  par  Cîrus  à  être  brûlé  vi£  Corac' 
en  menoit  ce  Roi  infortuné  aabucher ,  il  fe  fouvtnt  de  ce 
que  lui  avoit  dit  Solon  fur  le  bonheur  de  l'homme  j  &  re- 
«onoiiTant  la  vérité  de  fes  avis  y  il  s'écria  par  urois  fois 
SoUn ,  Solon ,  Solon  !  Cîrus  -,  qui  étoit  préfent  à  ce  %ei£la- 
de>  en  voulut  favoir  la  railon  »  ôc  ayant  apris  pourquoi 
Crefus  dans  ceae  extrémité  prononçoit  le  nom  de  ce  cé- 
lèbre Philofophe ,  U  fut  touche  6c  du  malheur  de  ce  Prkic«> 
&;  de  l'incertitude  des  chofes  humakios  y  &c  acorda  là  vie 
.  &  ion-  amitié-  à  Crefus  >  qu'il  traita  toujours  depuis  avec 
beaucoup  de  clémence  âc  de  bonté.  Illuiconferva  même 
ktitre  de  Roi,  Se  recomancLien-fnourantà  foniUsCam^ 
bifes  de  fuivre  fes  confe^s; 

S'il  ne  k  fit  pas,.ilne  tint  pas  au  moins  àCrefusy 
qui  làvoit  faire  le  perfonage  d'uiv  fin  couraTui  >  corne 
«n  le  peut  remarquer  parle  trait  que  voici  :  Un  jour 
les  CouniTans  épuuànt  toute  leur  éloquence  à  ilaterOun- 
biiès  qu'ils  élevoient  aU'deflus  de  Cirus  Ibnpere,  pour 
moi ,  (Ut  Crefiis  ,  Cambifes  me  paroit  encore  inférieur  à 
Cirus.  Ce  difcoitts  ,  qui  d'aborclparoifïbit  peu  obligeant, 
porta  le  Roi  à  lui  en  demander  la  raifon.;  Ctfi ,  répondit- 
très-fpirituellemencCreiùs,  en  ce  que  vous  nétvex^fus  encore. 
Sire,  un  fils  ttl  que  celui  de  Cirus. 

La  Lidie  depuis  la  défàùe  d&  CÉeTus  devint  une  Pro* 
vince  de  l'Emue  de  Cirus^ 


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XIV, 


no  QENEAL.  HISTORIQ. 

CHAPITRE     V, 

lUi  Rois  de  Trpye. 

Ro  I  s  D  B  'Tp'RO  YE ,  qu*iinc  guerre  de  dix  ans  ibutenuë  contre 
Tb-oye.     X   toute  la  Grèce ,  a  rendu  fi  fameufè  j  étoit  ficuée  fur 
la  mer  Egée  >  ôc  capkale  d'un  canton  de  la  petite  Phrygie 
^  ,j       dans  l'Aiie  Mineurcj  apellé  Tnade.Vn  des  premiers  Prm- 
ces  qui  aycnt  régné  dans  ce  Païs ,  fut  TEUCER ,  qui , 
forti  de  l'île  de  Créte,s'^ablit  en  Phrigie  vers  l'an  du  mon- 
de 2489  ,  Se  y  époufa  une  fille  de  Seamsadre  ,  dont  il  eut 
Bstte».  Il  la  maria  à  DARD  ANUS ,  qui  fiit  Ton  fiiccef- 
fcur  ,  l'an  25  24,   Celui-ci  originaire  ,  fiiivant  Diod.  L  5 , 
&c  ApoUodore ,  liv.  3  ,  de  Samothracc  >  ayant  été  obligé 
de  quiter  fa  patrie  pour  avoir  tué  par  megarde  fon  frère 
Jafius ,  s'étoit  retiré  en  Phrigie.   Dardanus  étant  monté 
'  fiir  le  trône ,  après  la  mort  oc  fon  beau-pere  3  régna  3 1 

ans  ,  &c  bâtk  la  ville  de  Dardante ,  qui  prit  depuis  le  nom 
de  Troyc.  Il  fut  perc  entr'autres  enfans  de  Zacinthe  , 
^i  mena ,  dit-on  t  une  Colonie ,  à  Zanthc  ,  île  de  la  mer 
lonienne&d'ERICHTONIUSjquilui  fiicceda  l'an 
2  555)  ^"^  ^^  Royaume  de  Dardanie.  T  R  O  S  >  fils  uni^ 
<|ue  &  fucceflèur  de  celui-ci ,  dona  le  nom  de  Treye  à  la 
ville  de  Dardanie,  oU  û  fit  bâtir  une  fortereffe  j  qu'il  apella 
ÏUttm  du  nom  de  fon  fils  aîné.  II  invita  à  la  dédicace  de 
cette  Place  ,  tous  les  Princes  Cgs  voifins ,  excepté  Tantale 
Roi  de  Sypile  en  Phrigie.  Tantale  en  fiit  piqué ,  &  pour 
&  vanger  de  ce  prétendu  afront ,  il  enleva  Gammede,  que 
fon  pf  re  Tros  ayoii  envoyé  ofrir  un  facrifice  dans  un 
temple  de  Jupiter ,  fitué  fur  les  frontières  de  Phrygie. 
Comme  Tantale  portoit  le  furnom  àt  Jupiter)  à  l^exemple 
de  preïque  xous  les  Prince?  de  ce  tems  >  les  Poètes  ont 
**•  y*"^«f  feint  quç  Gapimede  avoit  éfé  enlevé  par  Jupiter ,  à  çaufe 
^fMa.  '*  de  fa  Dçauté..  Cet  enlèvement  alluma  entre  ces  deux  Prin- 
ces une  longue  guerre,  qu' IL  US  fils,&  (uccefièur  de 
Tros  continua  avec  tant  de  fuccès  contre  Pelops  ,  lUs  dç 
Tantale  j^u'U  le  contraignit;  à  abandoner  l'Afie* 

*  ïlH3 


,v  Google 


TsBu  xir. 


Les  Rois  de  T  R  O  Y  E. 


I.   TS  U  C  ER.Roi 

l'sn  du  monde  14!^ 
t  en  1(14- r. 


C  »  X  r  T  R   Ir 

Roi  de 
SAtnochrace. 


II.  DARD  A  NUS,  Roi        ]  asiom 
de  Datdanie ,  l'an  ^{14.  on 

j-cnifjj..  rcg.  jiaDî..      Hicr-io»  , 


Htrmttu  éf-, 

Ga  D'MUt,. 

RetdcThcbe*. 


Zaci  ktbi  mena 
une  Colonie   i 
Zmtht. 


Itu.  t 
fenpere. 


ri  L  ERICHTONIUS,       ïi*»y   femme  de 
Roi  en  ifff.  f  en  itfio.  P*  mdion, Koi 

I.  s$am.  4e  Tiiacc. 


17.    T  R  O  S  .  Roi  l'an  i«io.  dona  Ton  nom  aux 
Daidaniens  ,  f  en  teto,  r.  70  ani ,  ép.   CtiUirhM. 


f.  r  L  O  S ,  Roi  en  i«9o- 
î  l'an  1744. r.  54 ans, ^; 
Enriiùt ,  fille  d'Adcaftc 


3  AHiMBDB,  enlevé 
pu  Tantale. 


T  I  TH  ON-US. 


paflk. 


VI;  LAOMEDON, 
Roi  l'an  1744.  tué  pzt 
Hercule  ecr  ijSo'.t.  }«  anst 


T»i* 


VII.  fcODARCASSUR ,  H(/&m 
dit  communément  *n 

P  R  I  A  M ,  Rot 
l'aa  t7!a  f  l'an 
ï8to.ép.  1°.  .>^n(i«, 
ï°  HuMit ,  fiUet  de 
Dymas  ,  R.  de  Thrace, 


C't  I  o  M  I  fk 
TRI», 


HiiKiaiTs; 


AtrcHisb 


AhtjinoiC, 

Fondateui  ' 


OtMa- 


n-Htcro-K, 

d'£tlio]i,It.oi- 
de    Thebet 
en  Cilicie. 


A-ITl-AMAXl     LA«»AllAr-*;- 


PaK'IS,       DltPRO^       HsitBMU  s  ,'      L  A  c  OOM. 

foi  T  R  O  ïi  trt, 

AndnmMqiu ,    FotiDOKi, 

▼cuve  HI'^r  OD  Autrs- 

d'Heûot.  Antifroi. 

PoLirii. 
defôo  fX.,A^O        P  A  «M  OH. 

fterc  Cmi/* .  fefflnwd'Eit^. 

Cbsz-kihvi.      TêUx4Mt. 
ImJù*. 

lUtné ,  femme  de 
Po^dHv,R.dcTluK^^ 


dit 

A  L  ■  I  A  N-  ^p> 

BRI  ^  Htlinf, 

if.  1*.  après  U 

Omfne  >  mon 


,v  Google 


Mit  G%  NE  AL  O  GI^S 

Rois  DB  IIus  eut  deux  iîls  j  Tithonus  Se  LAOMEDON'; 
T  K  D  Y  E.  celui-ci  lui  fucceda  l'an  2744 ;  l'autre  >  amateur  de  la 
chafleÔcde  lagucrrcjpafla.en  Aiïirie,  pour  mieux  s*y 
adoner.  Ilyaquic  tellement  Peftime  publique,  que  l'on 
i'benora  d'une  préfefture.  Il  gagi^  auîïi  l'amitié  de  X.cu- 
tamus,  qui  lui  dona  des  .troupes  pour  aller  contre  les 
■Grecs.  Il  fut  père  d'Ej<iATHi.ON,  qui  fut  tué  dans  la 
guerre  qu'Hercule  &  à  Laomedpn ,&:de  Memmon» 
'qui  bâtie  \sl  ville  d'Abydos.,  Memnon  allacn  Berfè  j  où  il 
tut  Satrape  d'une  partie  du  païs.  U  y  bâtit  aufli  la  ville 
de  Suz^  1  dit)^  la  ville  de  Memnon.  Il  amena  des  troupes 
au  lècours  de  Priam  >  &c  fut  tué  par  les  Thellaliens  ,  ou 
ièlon  d*autf«frpar  Achille.  Quand  les  Grecs  ont  ièint^dic 
M*  Hitet  dans  Ton  Tnùté  de  U  Ccuation  du  Paradis  ifrref- 
tre  3  que  Memnon  étoic  fils  de  l'Aurore  ;  ils  ont  vaula 
.^ire  entendre  qu'il  vcnoit  de  l'Orient  «  fuivant  une  ex- 
prefQon  ordinaire  de  la  Langue  Hébraïque  &  familière 
ftux  Prophètes  ,  ijui  apcUoient  les  Orientaux  ,  fils  dp 
l'Orient. 

LAOMEDON,  ayant  fuccedé  l'an  2744.  àfonperp* 
fit  bâtir  l,es  murs  de  Troye  ,  &  comme  il  y  employa  l'ar- 
^nt  confacré  à  Neptune  &  à  Apollon>  les  Poètes  ont 
pris  ocafion  de  dire  >  que  œs  Dieux  bâtirent  eux-mêmes 
M.Bannîer.  ces  murailles  »  &  que  Laomedon  ayant;  r«fufé  de  leur  do- 
ner  ce  qu'il  leur  avoit  promis  pour  ce  fervice^  ils  le  puni^ 
jrentjl'un  par  la  peftc,  &  l'autre  par  une  inondation  cxt- 
jtraordinaire.  Ileft  vrai  que  la  ville  étant  fujete  aux  inon- 
dations de  la  mer ,  qui  l'endomageoient  beaucoup  j  Lao- 
medon promit  une  recompenfe  à  celui  qui  l'en  délivreroit» 
qu'Hercules  l'entreprit  &  en  v^it  heurcufcment  à  bout  par 
le  moyen-d'unc  digue.qu'U  fit  faire  ;  (voilà.  ]fi  monftre  au- 
quel Jiefipneétoitexpoîëe)  maisLaomedon  ayant  manqué 
à  fa  parole ,  Hercule  vint  ataquer  Troye  avec  le  fecours 
des  Argonautes,  la  prit  en  2780.  tua.Laomedon  6c  dona 
HeTione  àTçl^mcyi  9  père  d'Ajaxjqui  avoit  le  premier 
'  monté  à  l'afTâut. 

PODARCÉS  ,  ou  LODARCASSUR  ,  fut  pris  avec 
fa  fœur  Menotte  ;  &:  mené  en  Grèce.  Il  (ut  enfuice  racliçté» 
6c  c'eil  de-là  que  lui  xft  venu  le  nom  de  PRIAM  >  d'un 

jnor 


y  Google 


H  ISTORIQUES,  Lh.  I.  «ij 

mot  Grec  >  qui  figniiîe  racheter.   Ce  Prince  de  retour  dans  Rois  o  i 
là  patrie ,  rebâtit  Ta  ville  de  "Çroye  ,  Se  étendit  les  limites  T  a.  o  r  t. 
de  Ton  Royaume  >  qui  devint  très-Horinànt.  Mais  une  mal- 
hcureufè  palGon  caufa  la  ruine  entière  de  cet  £tat  âc  de 
la  Emilie  Royale. 

ALEXANDRE,  furnomé PARIS*,  un  des  fils  de 
Friam ,  étant  envoyé  par  fon  père  à  la  cour  de  Telamon , 
pour  voir  fa  tante  Hefione ,  vilita  dans  ce  voyage  les  prin- 
cipales villes  de  la  Grèce ,  ôc  s'étant  arrêté  quelque  rcms 
à  la  cour  de  Menelas  Roi  de  Spane  ,  il  devint  amou- 
reux de  fa  femme  HcUnt  ,  de  laquelle  ayant  fû  iè  &irc 
aimer,  il  profita  de  l'abfence  du  mari  pour  l'enlever; 
charmé  d'ailleurs  de  iè  vaneer  fur  le  petit-fils  du  ravif- 
feur  de  Ganimede  ,  par  Penlevement  d'une  Grecque. 
On  envoya ,  au  raport  de  Dîciis  de  Crète ,  des  Ambaflà- 
deurs  **  à  Troyes  pour  porter  Priam  à  rendre  cette  Prin- 
ceflè.  Mais  l'ayant  trouve  inflexible  ,  toute  la  Grèce  s'ar- 
ma en  feveur  des  Atrides  ;  on  équipa  une  flote  de  i  aoo 
vaiffeaux ,  fuivant  Theucidide  liv.  i.  montée  de  75  ou  80 
mille  hommes.  Agamemnon ,  frerc  aîné  de  Menelas ,  fiit 
choifi  pour  Généraliflîme ,  &  vint  avec  ces  forces  mettre 
le  fiége  devant  la  ville  de  Troye.  Priam  n'avoit  rien  ou* 
blié  pour  fc  mettre  en  état  de  réfifter  à  fes  ennemis.  Il  les 
arêta  pendant  dix  ans.  Enfin  Troye  fut  priie  ou  par  ftrata- 
gême  ,  ou  par  trahifon ,  l'an  du  monde  2820,  fie  l'infortu- 
né Priam  v  périt  aux  pies  des  autels  par  la  main  de  Pir- 
rhus ,  fils  d'Achilles.  Sa  femme  Hecube ,  devenue  l'cfclavc 
d'Ulyfïè ,  fut  tuée  par  les  Grecs  à  coups  de  pierres ,  vou- 
lant vanger  la  mort  de  fon  fils  P  o  l  v  d  o  r  e  fur  PolymenC- 
tor  Roi  de  Thracç  >  ***  qui  l'avoit  fait  périr  pour  avoir 
fes  tréfors. 


*  llivott^të,dit-oD,ezpoIZil£$  (i 
naiŒiQce  piroidtedcfoapMc.iLqiii  on 
avoit  ptéiut  lyu'U  Teioit  u  caufe  de  U 
rnine  de  fi  patcie.  Mait  U  fàfalité  de 
Tioye  voulut  que  das  Bergeu  qui  te 
trouvereni  expott  dans  Ibn  berceau  >  1'^- 
levaflent  paraii  eux ,  &  que  fa  beauté  & 
là  bonne  mine  le  fi(teDt  Jans  la  £iit«  re- 
conoltte  pat  Iba  père. 
*  *  piâis ,  dit  que  ces  AmbalTadeun 


(îirenc  mal  refus ,  qu'on  voulut  mime 
leur  dieflet  des  embuctes  ,  &  qu'Ante- 
nor  les  fauva. 

**■  PciaiM,  informa  que  les  Gieciar- 
moient  contre  lui  ,  envoya  le  jeune  P&- 
lydore  ibn  fils  ,  avec  une  P*^"*  de  fe« 
ai(oi9 ,  chez  Polymneftot ,  Roi  de  Tbra- 
cet ,  i  qui  il  avoit  donj  tiioae  fà  fille 
en  mariage.  Celui-ci  voyant  les  Giecs 
maîtres  de  Ii  ville  j  fpû  qu'il  api^cndic 


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114  GENEALOGIES 

Rois  DE  Prcfqoetous  les  enfans  de  Priam  périrent  dans  cette 
T  R  o  Y  £.  guerre,  Hector,  après  avoir  poné  plufieurs  fois  l'hor- 
reur &c  le  carnage  dans  le  camp  des  Grecs  ,  périt  par  la 
main  d'Achille  ,  ainft  que  le  malheureux  T  r  o  i  l  u  s  foa 
frère.  PARIS  vengea  leur  mort ,  mais  ce  fut  par  une 
Boire  trahifon  qu'il  tua  Achille  ,  éc  ayant  été  bleffé  lui- 
même  de  la  main  de  PhiloAete  ,  il  te  fit  porter  fur  le 
mont  Ida,  où  il  mourut.  Deiphobus  ,  qui  avoir 
époufô  Hélène  après  la  mort  de  fon  frère ,  fut  livré  par 
cette  perfide  à  Menelas  ,  qui  lui  fit  couper  le  nez  ries  oreil- 
les ficles  bras.  Leieune  Asti  an  ax,  fil&d'Heétorjftft. 
précipité  du  haut  a'une  tour  par  l'ordre  de  Pirrhus  ,  qui 
immola  aux  mânes  d'Achille  la  malheureufè  Polixene  y*^\à 
avoit  été  la  caufe  innocente  de  la  mort  de  ce  Héros.  Cret^t  > 
«(ue  Priam  avoit  mariée  à£née,  périt  dans  l'embralèmcnt; 
&  fa  fœur  Caffsndre ,.  qui  avoit  précUt  tous  ces  malheurs  y 
&  dont  les  prédictions  ne  furent  jamais  écoutées ,  s'étant 
retirée  dans  le  temple  de  Minerve ,  oii  elle  avoit  crû  trou- 
ver un  azile ,  y  foufrît  le  dernier  a&ont  de  la  part  d'Ajax. 
Elle  devint  enfuite  l'efclave  d'Agamemnon ,  qui  en  de- 
vint amoureux  ,  ⣠ l'emmena  avec  lui  à  Mycenes ,  ou  l'uA» 
&  l'autre  furent  immolez  à  lajaloufie  de  Clytemncftre.. 
Pour  la  généreufe  Z  W/cf ,  elle  iê  précipita  du  haut  d'un. 
rocher,  pour  éviter  la  captivité.  Helenus&  ELYMNUS^ 
femblent  avoir  été  les  leuls  de  tous  les  enfans  de  Priam  >. 
'^i  échaperent  à  la  ruine  de  leur  patrie.  Celui-ci  qui  étoit 
bâtard.  ^  paiTa  dans  la  Sicile  y  où  l'on  dit  q^u'U  fut  conduit 
par  Aceftes  ,  né  d'une  fille  de  PhenodamasTroyen,  &  de- 
Crimifus Sicilien,  &  defon  nom  Icshabicans  de  la  partie- 
•ccidendalede  l'île  furent  apellez  Elymitm.  Pour  Heknus>' 

Eiqué  de  n'avoir  pu  obtenir  pour  femme  Hélène  ,  après 
i  mort  de  Paris  y  il  paflà  dans  le  parti  des  Grecs ,,  fie  con- 

è'tn  tac  malcrait^  ,  on  que  Pavuice  VtAt  l  fans  de  ?JÛm  n'ayant  pas  vmIu  l'aecej»- 
fntté  icelnnrile  drfltin  ,  th  périr  fectc-  {  ter  ,  les  Grecs  inir»  ,. te  lapidèrent. 
MKicni  le  jeune  Prince ,  dont  IKone  mou-  |  *  Bile  avoit  plA  par  (a  beainé  à  hdàt^ 
m»  de  rcgrn.  ^n%.  li?  ).  Diâis  ,  liv.  i.  1« ,  <]tii  la  demanda  en  mariage  â  {on, 
ik  que  PolyaiiteftOT.  liwaaai  Gieci  te  i  père  Priam.  Gn  conTint  d'ui»  rendei-^ 
f(uae  folydorcj^u'on  envoya  li-deffiiij  Tousponr-BDC  continence  à  ceru)et,0r 
mat  amfasflàde  i  Tioye  ,  pour  l'ofrir  en  Paris  pat  le  confeil  de  &  mère  ,  prit  c«- 
^hABge  wac  Helcasi  nu»  tff/i  Icf.en-]  vw*.  ^m  utei  Achille  w  uakiÂn. 


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HISTORI  QUiES.  Zw.  /.  115 

xribua  de  toutes  fes  forces  à  la  ruine  de  ia  pau-ie.  ~^Pirrhus  R  o  i  s  d  1 
lui  fit  enfuiis  époufer  Andrornsfue  ,  veuve  d'Hciftor  ,  avec  T  r.  o  y  e; 
laquelle  il  paffa  en  Epire.  II  en  eut  un  fils  nomé  C  e  s  t  r  i- 
Mus ,  qui  s'établit  aux  environs  de  la  rivière  de  Calama 
ou  Thyamis  en  latin  >  qui  coule  en  Epirc. 

Quelques  -  uns  ont  écrit  qu'ANTENOR ,  Prince  Troyen ,  Didis  de 
Polidamas  )  &:  quelques  autres  des  principaux  de  la  ville,  Crctc. 
voyant  qu'ils  ne  pouvaient  enfin  éviter  de  fucomber  aux  Dar*s  le 
cforts  des  Grecs ,  firent  leur  paix  par  un  traité  particulier ,  Phrygien, 
en  fàifant  femblant  de  traiter  pour  tous.  On  ajoute  qu'ils 
doncrent  l'entrée  aux  Grecs  par  la  porte  Sce» ,  fur  la- 
quelle étoit  la  figure  d'une  têie  de  cheval  ;  ce  qui  peut 
avoir  doné  fujet  aux  Poètes  de  feindre  que  ce  fut  par  le 
mOTcn  d'un  cheval  qufe  les  Grecs  entrèrent  dans  cette 
malheureufe  ville.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'eft  qu'Ante- 
nor  avoir  gagné  l'amitié  des  Grecs  par  le  lèrvice  qu'il  ren- 
dit à  leurs  Ambafladeurs,  qui  vinrent  redemander  Hélène, 
en  les  préfcrvant  des  embûches  que  les  fils  de  Priâm  leur 
avoient  drcfTées  ;  qu'à  la  prîfe  de  Troye ,  ils  donerent  or- 
dre d'épargner  fa  maifon  ,  à  la  porte  de  laquelle  on  avoit 
ataché  une  peau  de  panthère  pour  la  reconoître.  On  croit 
même  qu'il  fut  laiffépar  les  Grecs  pour  comander  dans 
la  ville  ;  mais  que  regardé  par  les  fujets  comme  urt 
traître ,  il  en  fut  chafTé  par  une  féditton  du  peuple ,  qui 
y  étoit  refté.  Ainfi  forcé  de  quitter  le  païs ,  il  s'embarqua 
avec  quelques  troupes  d'Hennetes  &  de  Paphlagoniens  , 
qui  avoient  perdu  leur  chef  Pylemcms ,  &  ayant  abordé 
en  Italie  aux  embouchures  du  Pô ,  il  pouffa  loin  de  la  mer 
l£s  Euganicns  habitans  du  païs  ,  &:  bâtit  la  ville  de  Fadou'é. 

E  NE'  E  autre  Prince  Troyen ,  qui  furveçut  à  la  ruine  ' 
de  fa  patrie  ,  n'eft  pas  tout  à  fait  exempt  du  foupçon  de 
trahifon  envers  elle.  Datés  le  Phirigien ,  &  Diétis  de  Crè- 
te, Ten  rendent  coupable  avec  Antcnor  ScPoIydamas,  &. 
Strabon  (L  13.)  touche  auffi  cette  opinion ,  &  en  rapor- 
tc  la  cauic  au  mécontentement  d'Enee  ,  contre  Priam  fon 
beau  -  père  >  qui  n'avoit  pas  pour  fon  gendre  les  égards 

Îu'U  croyoit  mériter ,  comme  dit  Homère  (Iliad.  i.  13.) 
)iéVis  de  Crète  >  1-  V  ^  dit  formellement  qu'on  mit  des    * 
gardes  dans  les  mations  d'Enéc  &  d'Antenon ,  qui  ne  fii- 

Pij 


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ii6  GENEALOGIES 

Rois  PB  rent point  pillées ,  &  qu'on  leur  rendit  ce  qui  leur  apanf- 
T  R  Q  ï.  E.  nait  )  lorfqu'on  partagea  leç  dépoiiUles,  Mais  Tite  -  Livc 
atribuë  les  méaagemens  des  Grecs  pour  Enée ,  à  la  reco- 
noiffance  qu'il  crovoient  lui  devoir ,  fachans  qu'il  avoit 
toujours  confeillé  à  Prlam  de  faire  la  paix ,  &  de  rendre  Hé- 
lène, 
Mf  letiac ,       L*opinion ,  qui  eft.  la  plus  vraifèmblable  ôc  la  plus  apro- 
Comm.  fur  chante  de  THiltoire  ,  ell  celle  de  Denis  d'Halica^'naflê  (  t 
les.Epittcs    j_  des  Antiq.  Rom.  )  Lorfque  les  Grecs  furprirent  la  ville 
(TOvide       d'ilioa ,  Enée  s'étant  aperçu  de  bonne  heure  que  les  ennc- 
tom.  i.  p.    -^.^  étoïent  dedan&la  ville ,  ramafla  une  bonne  troupe  de 
foldats  &C  iè  retira  dans  la  forterelTe  de  Troye ,  proprement 
apellée  Pergame,  où  étoient  les  ftatuës  des  dieux  particu.- 
liers  desTroyens,  &;  beaucoup  derichefTes.  Mais  voyant 
qu'il  ne  pouroit  défendre  la  place ,  il  réfolut  de  làuver  au 
"  moins  les  Ilatuës  des  dieux ,.  les  perfones  &c  les  éfcts  les  plus 
prétieux.  Pour  exécuter  plus  facilement  fon  deflcin ,  u  fil 
îonÏT  par  la  porte  de  derrière  les  femme» ,  les  enfans  y  &£ 
le  bagage  j  avec  une  troupe  de  foldats  d'élite  pour  leur  coni- 
duite  ,  auiquels  il  enjoignit  de  tirer  vert  le  mont  Ida ,  &&  ' 
de  fe  ^ifir  des  lieux  les  plus  aflurez  &  les  plus  forts ,  penr 
dant  qu'avec  l'élite  de  fes  gens  j  il  foutiot  quelque  teras  l'af- 
ûut  que  les  Grecs  iLvroieni  à  la  fortereflc ,  &  quand  il  ju- 
gea que  ceux  qu'il  avoit  fait  lbrtir,pouvoient  être  en  lieu  de 
Sireté  ,  il'fortit  avec  le  refte  de  fès  gens  par  la  même  por- 
te,  Ôc  iè  retira  en  bon  ordre  fur  le  mont  Ida ,  iàns  être 
pourfuivi  des  Grecs ,  qui  ne  fongeoientqu'àpiller.  Uyfut 
|oint  par  la  plupart  des  Phrygiens ,  qui  habitoient  aux 
villes  circonvoifines ,  &  fon  armée  cFoiflàm  tous  les  jourS'» 
il  fe  rendit  en  peu  de  tcms  formidable  aux  ennemis  >  qui  ne 
voulurent  pas  hazarder  le  combat  contre  des  gens  défèf- 
pérez  ,  réioîus  de  vendre  chèrement  leurs  vies  y  6c  fituez 
avantageufemenc  Ils  les  reçurent  donc  à  corapofttion  >  & 
acorderent  à  Enée  qu'ilpouroic  iè  retirer  oh  bon  lui  fcm- 
bleroit  avec  fes  eens&les  richeflès,  poiu-vû  qu-ilfortitde 
la  Phrygie  >  lui  donant  làuf  conduit  pour  paffer  en  afifuran- 
ice  >  foit  par  mec  y  foit  par  terre  >  par  tous  les  tieux  de  lcui> 
domination.  Les  Auteurs  font  fort  partagez  fur  le  lieu,  dix 
|lnéc  fc  retirai  les  uns  ont  dit  qu'il  rebâtit  la  ville  de  Troye  ». 


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HISTORIQUES.   Z/V /.  117 

&  que  lui  6c  fes  defcendans  y  régnèrent  plufîeurs  fîécles.  Rois  01 
D'autres  qu'il  fe  retira  en  Thrace  ,  ou  en  Macédoine.  De-  T  r  o  t  e. 
nys  d'Haiicarnaffe ,  dit  qu'au  partir  de  la  Troade ,  il  ariva 
en  Thrace  j  au  quartier  de  PaÛene ,  oh  il  fonda  une  ville 
qui  de  fon  nom  fut  apellée  ^n«s  Stéphanus  eft  de  même 
opinion  y  &c  ajoute  qu'il  enièvelit  fon  père  dans  fa  nouvel- 
le ville  )  qu'il  nomma  j^nUdes. 

Quelques-uns  ont  cru  qu'Enée  fit  fa  retraite  en  Arcadîe  » 
Strabon  (  L  7.  )  en  parle  ainfu  Les  autres  difent  qu'il  fonda 
la  ville  de  Caj>yes ,  en  Arcadie  >  empruntant  ce  nom  de  C-»- 
fjis  Troyen.  Mais  la  plus  comune  opinion  eft  qu'Enée  par- 
vint julqu'en  Italie ,  6c  qu'il  y  finit  fes  jours ,  comme  té- 
moignent tous  les  Auteurs ,  qui  ont  parlé  de  l'origine  des 
Romains. 

CHAPITRE    VL 

Des  Rois  de  fhénicie  ,  ou  de  Sidm  ^  de  Tyr. 

LAPhenicie  eft  une  partie  de  la  Sirie  >  elle  tire  fon  PHiNicri, 
nom  de  la  nature  dupais,  qui  eft  fertile  en  palmiers, 
car  Fhenis  eft  un  nom  Grec ,  qui  lignifie  F  aime.  C'eft  la  con- 
jeélure  de  Reinerus-Rçineccius  (  Hifion»  juUa.  )  qui  rejet- 
te l'opinion  des  Grecs  ,  kfquels  tiroient  le  nom  des  Phéni- 
ciens de  Phénix  fils  d'Agenor. 

L'origine  des  Phéniciens ,  doit  fe  raponer  à  C/màam  fils 
de  Belus  qui  régna  à  Babilone ,  comme  Eufebe  l'a  die  aprèï 
Alexandre-Polyhiftor.  Car  Jofephe  (  Antiq.  î  i^c.  7.)nôuï 
aprend  que  lî/iio»  ÔCv^M^if  villes  de  Phenicic,  furent  bâties 
par  Sidon  &c  par  Aradens  fils  de  Canaam ,  &  petits  fils  de 
Cam.  Les  Phéniciens  avoient  un  .idiome  fort  aproehant  de 
la  langue  Hébraïque ,  Se  il  ne  &ut  pjis  oublier  fuF  leur  reli- 

fion ,  qu'il  avoient  la  circoncifion  j  6c  qu'ils  s'abflenoient 
e  manger  de  la  chair  de  pourceau  (  Jfferod.  L  i .  Hendim» 
1.  5.) 

Les  Phéniciens  étoienc  extrêmement  adroits  en  toutes^ 
fortes  d'ouvrages ,  on  leuratribuë  l'invention  des  Lettres  y 
de  récr^ure,  &c  des  livres.  Ils  ont  trouvé-les  prenùers-birt 


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xi8  GENEALOGIES 

de  la  navi^tion ,  de  doner  des  batailles  fur  mer  Se  de  Ëti* 
re  le  verre.  (  Straben,  L  1 6.  Luem»,  Fh»rptle.  L  t.) 

La  Phcnicie  avoir  au  comcnçement  prefqu^autant  de 
petits  Rois  qu'elle  avoit  de  villes  >  qui  dans  la  fuite  furent 
Ibumifes  à  celui  de  Sido» ,  cette  ville  doit  comme  nous  l'a- 
vons déjà  dit  >  fa  fondation  à  S  i  D  o  n  *  filf  aîné  de  Cha- 
naam.  Elle  devint  auffi  puiflânte  par  fes  richeflès  &  fon  co- 
merce ,  que  célèbre  par  ià  magnificence ,  &  par  Pinduftrie 
de  fès  ouvriers.  3trabon  l'apeile  U  mmtrejfe  des  arts  &  des 
Hilofo^hes. 

On  ne  conoîi  point  les  fucceflèurs  de  Sidon  jufqu'à  AGE- 
NOR ,  qui  étoit  contemporain  de  Jofue  i  il  fut  père  de  Phé- 
nix qui  lui  fucceda  ôc  de  C  a  d  m  u  s.  Celui-ci  fonda  la  ville 
de  Thehs ,  à  l'occafion  que  nous  raporterons  dans  fon  lieu. 
Du  tems  de  la  guerre  de  Troye ,  on  trouve  dans  le  parti 
des  Grecs  P  h  a  l  l  i  s  Roi  des  Sidoniens ,  qui  avec  les  Ti- 
riens  ,  6c  les  autres  Phéniciens  furent  foumis  par  Jprih 
Roi  d'Egipte.  Ces  peuples  furent  enfuite  aflujettis  au 
Royaume  des  Perles  ;  puis  iè  trouvant  oprimez  par  ceux 
que  le  Roi  envoyoitpour  les  gouverner ,  ils  fe  révoltèrent , 
érent:  ligue  avec  Neétanebus  Roi  d'Egipte ,  &  chaflèrent 
les  Perfes  de  la  Phenicie  ,  avec  le  fecours  de  quatre  raille 
Grecs  &  de  Mmtar  le  Rhodien.  Mais  Artaxercès  Ochus  » 
étant  venu  à  la  tête  d'une  armée  de.  j  oo  mille  hommes ,  la 
tête  tourna  à  Mentor.  II  envoya  fecrctement  faire  fon  aco» 
modement ,  &c  engagea  TENNES  Roi  dç  Sidon  dans  la 
même  trahilbn  ;  Se  de  concert ,  Us  livrèrent  la  ville  au  Roi 
Oehus.  Quand  les  Sidonicn»  fc  virent  trahis  ,  de  défefpoir 
ijs  fç  renfermèrent  dans  leurs  maifons ,  ôc  y  mirent  le  feu. 
Quarante  mille  hommes  fans  compter  les  femmes  &  les 
enfans  périrçnr  de  cette  manière ,  vers  l'an  du  monde  1 645, 
&  1 3 1  avant  3.  C..  Le  fort  de  Tevnès  ne  fiic  pas  meilleur  » 
car  Ochus  n'ayant  plus  befoin  de  lui  le  fit  mourir.  (  D/od. 
^Siàle  l  16.) 

.  La  ville  fiit  rétablie  »  ôc  clic  avoit  pour  Roi  STRATON , 
lorfqu'elle  fut  prife  par  Alexandre  le  Grand,  qui  ôtala 
CQurone  à  Straton  »  &  la  dona  fuivant  Q.  Curce  a  A  b  d  o- 
1, 0  M  i  N  £  >  qui  ésDÏc  de  la  race  Royale  t  &c  cependant  dans 
une  11  grande  pauvreté  »  qu'il  étoit  induit  pour  viyrc  x  do 


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HISTORIQUES.  Liv.l  119 

travailler  à  U  journée  dani  un  jardin  hors  la  ville.  On  ne 
Içûc  quand  finit  ce  Royaume  ,  on  aprend  feulement  àt 
Diodore  (L  19.  >  que  tes  Phéniciens  eurent  leurs  Kûis  i 
^rèi  k  mort  d'Alexandre» 

Quant  à  la  viJk  de  T  y  K ,  elle  cft  fans  contredit  une  co* 
lonie  des  Sidonieus.  Elle  fut  bâtie  fckm  Q.  Curce  (  liv.  4.  ) 
par  Agenor  père  de  Phénix ,  &  de  Cadmus  ,  vers  l'an  du 
monde  2  5  49  j  fuivant  la  chronologie  d'Uflerius.  Mais  Jo- 
jêphe  (  Ajiciq.  1.  8,  c.  1 1 .  )  la  feit  moins  anciene  >  &  dit  que 
ce  fur  feulement  240  ans  avant  la  Gonftru<ftion  du  Temple 
de  Salomon  1  *  ce  qui  revient  i  l'an  du  monde  2  7  5  2  »  69 
ans  avant  la  raine  de  Troye ,  ce  qui  eft  conforme  au  fenti* 
filent  de  Juftin  (  liv,  1 8.  c.  3.  )  qui  dit  gué  Sidon  ayant  été 
prifè  par  les  PhililUns  d'Afc^on  j  pkifieurs  de  fès  habitant, 
s'étant  fauvezdans  leurs  vaifleauxyailerenr  fonder  la  viUe 
de  Tyr  y  avant  que  celle  de  Troye  eut  été  détruite.  G'ell 
pour  cela  que  cette  ville  eft  apellée  dans  Efaye  (  z  3- 1 2.  )  la: 
fille  de  Sidon.  Mais  elle  furpafla  bien-tôt  fa  mère  en  gran- 
deur ,  en  richefles  &  en  puiUaiKe  ^qu'elle  dût  à  fon  comcr- 
ce  ,  par  le  moyen  duquel  plufieurs  de  fes  citoyens  étoicnt 
devenus  autant  de  Prince  eariehefTes^  &  en  magnificen^ 
ce,  {Efaye.  25.-8.)- 

II  eft  aflez  probable  que  Tyr  fut  au  eomcncement  foumi- 
fe  au  Royaume  de  Sidon ,  que  fes  difgraces  affirjettirent  en- 
fiiite  à  la  ville  de  Tyr.  CcUc-ci  devenue  riche  hc  puiffante 
»nt  îong-tems  fou*  fe  domination  la  mer  voifinc  &  en- 
voya plufieurs  colonies  en  divers  endroits  de  l'Univers , 
l/tifu€  ôc  CaréM^e  en  Afrique ,  &  Carp/ifie  dans  l'Ifle 
de  Cypre ,  durent  leur  fondation  aux  Tyriens» 

On  ne  conoît  point  dans  l'hiftoire  de  plus  ancien  Rois 
des  Tyriens  qu'ABIBAL,  t^ui  vîvûit  au  tems  de  Saul , 
premier  Rois  desHébreBXjôcqïriregnaj  5  ans.  Heutpour 
fiicceflèur  >  l'an  2981  y  Çott  fus  HIRAM ,  ou  Hirûh  j 
qu'Eufebc  (  Bv.  9.  C.  4.  )  apeHe  Roi  de  Tyr,  de  Sidon  ^  de  Ht' 
meie.  Il  rechercha  l'amitié  de  DavidV  &:  fît  alliance  avec 


*  M.  l'AbULanelet  croie  qae}ô%iBe, 
«I  fle  itrenarR  lifondacion  de  Tyi  qoe 
xtfi.  anr  avant  le  Teni^s  «le  S^otnon , 
jie  pule  qae  da  U  nouvelle  Tyt  ;  mais 
celle-ci  a'ayMt  iii  tûtic  ^uc  lônt  Na- 


TM, 
XV. 


boelioiloDslôr  ,^]iM^  400  4DS  Vfva  I» 
fbadation  du  Temple  de  Saloinon ,  }o- 
fêplie  ne^  KUt  3Toir  patlé  que  de  If. 
fijôdatiaû  de  l'ancintM  Tyc 


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lao  GENEALOGIES 

fon  0s  Salomon.  Il  lui  prêta  120  calens  ,  lui  acorda  dcf 
cèdres  du  Liban  pour  la  conftrudïion  du  Temple ,  &  lui 
fournit  des  matelots  pour  la  flotte  que  Salomon  envoya  à 
Ophir ,  d'où  elle  raporta  pour  ces  deux  Rois  une  quanti- 
té prodigieufe  d'or  >  dîargcnt  >  Ôc  d'y  voire.  {Jofephe  Anr. 
liv.  7.  c.  3.  Rois  11,5-3,  5-9.  Paralip.  14.  a.  )  Hiram  ^ 
fut ,  félon  Eutichius  j  le  premier  des  Rois  qui  porta  la  pour- 
pre. L'invention  en  fiit  trouvée  fous  fon  règne  ,  par  une 
avanture  aflcz  bizate.  Un  bçrger  ayant  un  jour  conduit  fon 
troupeau  du  côté  du  rivage  de  la  mer ,  fon  chien  y  trouva 

{)ar  nazard  un  coquillage  rempli  d'un  poîlTon  ;  il  le  brifa  $c 
e  mangea,  ià  gueule  en  étant  reftée  toute  rouge  ,  le  Bpr- 
ger  l'effuya  avec  de  la  lainp ,  6c  çUç  lui  parut  d'une  fi  belle 
couleur-,  qu'il  s'en  fit  une  courone.  Ceux  quile  virent  ai| 
foleil ,  crurent  que  des  rayon?  de  feu  fortotent  dç  fa  tête. 
Hiram  averti  de  cette  ivanture,  comanda  qu'on  lui  ame- 
I>ât  ce  berger ,  &ç  ayant  admiré  cette  courone  éclatante , 
çn  voulut  avoir  une  pareille.  Ses  Teinturiers  allèrent  au 
bord  de  la  mer ,  ôc  fe  fprvirent  de  ces  poiffons  pour  faire 
la  pourpre  ?  qui  fut  depuis  en  fi  grande  eftime ,  &  dont  l'u- 
fage  s'efl  enrni  pçrdu ,  de  même  que  le  coquillage ,  qu'on 
ne  trouve  plus  en  cet  endroit. 

BALE  ASTRATE  fucceda  à  fon  père ,  Ôc  laiffa  en  l'an  du 
inonde  5022,1a  courone  à  fon  fils. 

AÇDASTRATE  qui  après  9  ans  de  reene ,  fut  détrôné 
par  les  quatre  fils  de  fa  nouricc  >  dont  l'aîné  régna  i  z 
ans. 

ASTARTE,  fils  de  Paleaftrate  recouvra  le  Royaume, 
l'an  3  044 ,  étant  âgé  dp  44  ans ,  Ôcle  J^fla  en  mourant  à 
fon  frerp  ÂSTARIM  »  qui  p  ans  après  fut  tué  parPHAL- 
LES  foïi  cadet.  Celui-fi  fix  mois  ^r^s,  perdit  le  Royaume 
avec  la  yie ,  par  le  mêipc  crime  qui  le  lui  avoir  aqui$ ,  $c 
qui  doija  la  çouronô ,  l'an  3066  ,  à  ITHOBAL  I.  Prêtre 
de  la  Déeflè  AitArte ,  &  que  Reinççoius  croit  avoir  été  fils 
^'Aftarim.  Sous  fon  regbe  ariva  une  grande  fechereflc , 
pendant  laquelle  il  ordona  des  prières  publiques ,  qui  fc 
terminèrent  par  un  orage  de  pluie  Se  de  tonerre.  Il  fiiut  at- 
tribuer ce  miracle  auprophete  Elle ,  qui,  l'an  du  monde 
30^6 ,  fous  le  règne  d?Aenab  Roi  d'Jlraëi ,  cotitçmporain 


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TMXF.  tu 

Rois    de   T  Y  R. 

j.    A  B  I  B  A  L,    Roi  de  Tyi,  en  ij4fi.  f  en  ijtj.  le^.  Jj  Mm 


II.    H  l  %  A   M,  Koiàe  Tji  Se  ie  Sidon ,  Vta  ^.f^i. 


III.    BALEASTARTB, 
îoij.f  CD  )Oit.  reg.  7,  ans. 


//..  .  funme  de 
SaJomoiL 


ly.  ABDASTRATE,    VI.  AS  T  AR  TB,   VII.  AS  T  ARIM,    VIII.  PHALLE'S: 
d^ôoe  en  sojt.  -»  "«■■    +  •"  "—   — -'   — ^  --  —  - — - 


">  ÎÛ44-  t  en 


l'an  iojs.  tai  en 


V-  N  . . .  fili  Ȕni  de 
la  nourice  d'Ab- 
d»ûiate,i.  itani. 


I X.  I  T  H  O  B  A  L ,  Roi  en  )o<(.  t  en 
3098.  leg.  31  ans. 


X.  BADESOR,  Roien  jojt. 
t  en  3104.  igéde4«ans  ' 
Kg.  6  lot. 


JtftAtl,  fenune 
d'AcKab ,  R«i 


XI.  HETGEN   «u    BELUS,  Roi  «n  JI04. 
t  en  3113.  âg^  de  31  ans.icg   9  ani. 


XII.   PYGMALION,  Roi  en 

jijr-t  '<>  3i£o.igi  de  Kans. 

leg-  47  ans. 


£'f/^   on  Di<jp)i  ,  Fondatnce 
de  Carrage. 


* 

XI  II..  ELU  LE*  E,  vers  l'an 

Kg.  3rf  ans. 

* 

XIV.  ITHOBAL  II.Roi 

de  Tyr  ,  en  3408.  t  «> 

XV.  BAAL.Roi 
en  3431.1.10* 

ÎVFiETES  ou  JUGEÎ 

éiablis  par  les  Rms 

de  BabUone. 

I.  E-CKiBAi,  ]nge 
pendant  t  mois. 

A  ■  »  s'  ■. 

S  I  R  0  M. 

1.  Chiujs.  jDge  10  mois, 

XVL  MAPEN.Roi 

de  Tyr  fous  Xeraès. 

M 

XVll-  STRATON, 

Ko\  de  Tyr- 

î 

A  ■  D  E  L  I  H. 

A>B 

ARUS.      4.MlTeBM,       J.   GSRIÏTRATI. 

mois.           Juge  t  ans,             ]uge  6  ans. 
* 
«.Bailatokis,  Juge  un  an 

XVni.AZELMEI.ICH, 
1                 Roi  de  Tyr  fous 
1                    Alezaodic. 

7.   MIRBAI 

Juge  4  ans. 

8.  HiKou, 

Jugeioani. 

I,  Google 


:    142  GENEALO  GIES 

T  y  R.    &  gendre  à'îéohal ,  fit  tomber  la  pluye  du  Ciel ,  après  une 
fechereflè  de  3  ans  Se  trois  mois. 

ÉADÉSOR  frère  de  la  (àmeufc Jefahe!  Reine  d'Ifrael , 
fuccedaàibn  père,  l'an  3098  ,  &  mourut  âgé  de  46  ans, 
l'an  3104  ,  lailfant  la  courone  à  fon  fils  METGEN  ou 
M  ET  T I N  7  furnomé  fi  e  l  u  s ,  qui  étoit  peut-être  un  nom 
de  dignité. 

Ceuii-ci  mourut,  l'an  3ii3,&parfa  dernière  volonté, 
partagea  le  Royaume  entre  fon  fils  PYGMALION ,  &'fa 
ËlIè  E'-'ffe  !  mais  le  peuple  le  dona  tout  entier  à  Fygmalion , 
(Jufiff.  liv,  1 8.  c.  4.  )  Elijfe ,  qui  eft  plus  conue  (bus  le  nom 
de  Ofdart ,  étoit  une  Princefle  d'une  grande  beauté ,  elle 
fiit  mariée  à  Siehetéss ,  ou  Aeerb»s ,  que  Virgile  nome  St- 
thée.  Il  étoit  fon  oncle  maternel ,  &  Prêtre  a' Hercule ,  di- 
_  gnité  qui  le  rendoit  la  première  perfone  de  l'Etat ,  après  le 
Roi.  Il  avoit  des  tréfors  immenfes  ,  mais  que  la  crainte  ,. 
qu'ils  ne  lui  fi^flênt  enlevez  par  le  Roi ,  lui  faifoit  tenir  ca- 
diez  fous  terre.  Pigmalion  dans  le  defir  de  s'en  emparer,  fe 
défit  à  la  chaflè  de  fon  beau-frere ,  qu'il  tua  par  derrière  , 
&:précipita  fon  corps  du  haut  d'une  montagne  ,  publiant 
à  fon  retour  qu'il  s'étoit  précipité  par  hazard ,  en  pourfui- 
CcdreniM.    vant  un  fanglicr. 

Mais  fon  avarice  fiit  trompée,  Didon  après  l'avoir  amu- 
lè  de  l'efpérance ,  d'aller  demeurer  avec  lui  ôc  de  portes 
avec  elle  les  tréfors  de  fon  mari ,  les  fit  charger  fur  un  vaif^ 
ièau ,  &  partit  de  nuit  bien  acompagnéc ,  pour  aller  cher- 
cher une  retraite  contre  la  perfécution  de  fon  frerc.  Sa  fui- 
te eil  mifo  par  Jofèphe ,  la  7".  année  du  règne  de  Pygma- 
lion,  l'an  du  monde  3120.  Elle  aborda  d'abord  dans  î'Ifle 
de  Cypre ,  oii  elfe  fît  enlever  80  filles,  qu'elle  fit  époufèr' 
à  (es  compagnons  de  voyage.  Le  vent  les  jetta  fur  les  côtes 
d'Afi-ique  ,  où  cette  Princefle  ayant  fait  amitié  avec  les 
habitans  du  pays  ,  elle  en  acheta  un  terrain ,  où  elle  fit 
bâtir  la  fameufe  citadelle  apellée  Bir/a ,  par  corruption  des 
Grecs,  au  lieu  de  Bojfra ,  auprès  de  laquelle  fe  bâtit  la  celé-  ■ 
bre  ville  de  Cartage ,  du  concours  des  peuples  que  le  co- 
mercc  y  atira  des  environs.  Juftin  (Liv.  1 8.  )  date  la  fon- 
dation de  Carthage  72  ans  avant  celle  de  Rome  ;  cepen- 
dant d'autres  pr«endent  que  cène  ville  avoit  été  bâtie 


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HISTORIQUES.  Lh.h  laj 

Jong-tems  auparavant  par  Zorus  Se  par  Carohedon.  T  t  «.. 

Après  fiu'ÈliJfe  eut  fait  cet  heureux  établiflèmenc  en 
Afrique  >  Hiarbas  Roi  de  Mauritanie ,  la  fit  demander 
en  mariage  aux  Cartaginois  >  avec  menace  de  leur  décla- 
rer la  guerre  s'ils  s'opofoient  à  fes  defirs.  On  en  fit  la  pro 
pofition  à  EliQ'e ,  qui  ayant  demandé  trois  jours  pour  le 
réfoudre ,  fit  élever  un  bûcher  à  une  extrémité  de  la  ville , 
&  après  avoir  immolé  plufieurs  vidtime$>comme  pour  apai- 
fer  par  des  fàcrifices  les  mânes  de  fon  premier  époux  , 
avant  que  d'en  prendre  un  nouveau  >  elle  monta  deuiis ,  de 
fe  dona  un  coup  de  poignard,dont  elle  mourut.  On  lui  dona  Juftin*  1»*- 
à  caulè  de  cela  le  nom  de  Didon ,  qui  en  langage  Punique  '^'  '^'  f  • 
veut  dire  femme  forte.  Servtus ,  Mez.ériMe.  Comm.  fur  les  Èp. 
d'Ovide.  M.  Banier.  Explic.  Hift.  des  fables.  Virgile  au  con- 
traire la  &it  mourir ,  pour  la  fuite  d'Enée  >  qu'il  fupofe 
être  venu  à  Carthage  du  tems  de  Didon  j  quoiqu'il  eut 
vécu  plus  de  500  ans  avant  Didon. 

Cette  fiétion  a  doné  lieu  à  une  des  plus  belles  épigramcs 
d'Aufone ,  ôc  qu'on  a  traduite  fi  heureufement  en  notre 
langue: 

Infelix  Dido  nuUi  hnè  nufta  mwm 
Hoc  fereunte  fugis ,  hoefugienU  feris. 

Pauvre  Didon ,  où  t'a  réduite 
De  tes  maris  le  trifte  fort  ? 
L'un  en  mourant  caufe  ta  fuite  y 
L'autre  en  fuïant  caulc  ta  mort. 

Il  ne  feut  pas  oublier  qu'on  done  à  Didon ,  un  frerc  no- 
me Barea ,  qui  fuivit  Didon  &  fonda  la  famille  Barcinc , 
dont  étoit  Anmb»l ,  (  Silien.  Liv.  i.)  &  une  fœur  nomé 
Anne,  qui  en  Hébreu  figmfie^MW*/ï ,  6c  qui  acompagna 
fa  fœur.  Peu  d'Auteurs  parlent  de  cette  loeur  de  Ditfon. 
Servius  dit  qu'au  raport  de  Varron ,  ce  fut  Annt ,  non  pas 
Didon  qui  devint  amourcufe  A'Enée  ,  6c  fe  dona  la  mort 
fur  le  bûcher  qu'elle  avoit  fait  conftruire. 

Pygmalion  mourut,  vers  l'an  3160,  âgé  de  5 tf  ans,  *:*««"«• 
dont  il  en  avoit  régné  47  fuivant  Jofephe.  On  ne  conoît  fur7"'ï** 
point  fes  fucceffeurs  jufqu'à  ELULÉE,  qui  fuivant  les  an-  jov'idc  ^' 


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114  GENEALOGIES 

T  T  IL.  naies  de  Menandre  ,  voyant  les  Philiftins  abatus  par  la 
lofeph  guerre  qu'Ezechias  leur  avoit  faite  ,  fe  fervit  de  cette  oca- 
Anï Jx'.i4.  "on  »  1'^*"  3  ^^7  >  ?°^  ramener  Gath  fous  fon  obéiflànce  , 
dont  cette  vUle  s'étoit  foullraite  quelque  tems  auparavant. 
Ce  qui  engagea  les  Gittéens  à  recourir  à  Salmanafar ,  qui 
vint  avec  toute  fes  forces  contre  les  Tiriens.  A  fon  apro- 
che  Sidon  >  Acre ,  ou  Ptolemais  &  les  autres  villes  mariti- 
mes de  la  Phenicie ,  qui  jufques  -  là  avoient  été  afîujctties 
aux  Tyriens ,  en  fecouerent  le  joug  &  fe  fournirent  à  SaL- 
manatar.  Mais  les  Tyriens  dans  un  combat  naval  ayant  ba- 
tu  avec  12  vailTeaux,  les  Actes  combinées  des  Amriens  » 
&  des  Sidoniens  de  6o  vaiffeaux ,  aquirent  par-là ,  une 
grande  réputation  fur  mer  %  où  Salmanalàr  n'oià  plus  les 
ataquer.  Û  laiffa  fes  troupes  pour  en  former  le  ftége  ,  6c 
elles  réduifirent  les  Tyriens  à  une  grande  extrémité ,  ayant 
coupé  les  aqueducs  qui  leur  ponoicnt  de  l'eau.  Les  Tyriens- 
creuferent  des  puits ,  &  foutinrent  le.fiége  pendant  cinij 
ans  )  au  bout  defquels ,  la  mort  de  Salmanafar  fut  leur  dé- 
livrance ,  l'an  715  avant  J.  C.  &  du  monde  j.29  5. 

Mais  ce  peuple  fier  de  ce  fuccez  étant  devenu  fort  info- 
lent  ,  s'atira  par  fon  orgeùil  cette  prédiéVion  qui  eft  ra- 
portée  au  2  j  chap.  des  Revel.  d'Efàye ,  par  laquelle  ce  Pro- 
phète prédit  l'horible  défaûi'e ,  qui  de  voit  un  jour  tomber 
fur  eux  ,  &  dont  Naïf ucedonofer  fut  l'inftrument.. 

Les  Tyriens  Sk  voyant  menacez  par  ce  Prince ,  Ce  retirè- 
rent avec  la  plupart  de  leurs  éfèts  dans  une  Ifle  voifme ,  à. 
une  demie  lieiie  du  rivage ,  où  il  bâtirent  une  nouvelle  vil- 
le. L'anciene  après  avoir  foutenu  contre  les  troupes  de 
Nabucodonofor  un  fiége  de  13  ans ,  fut  prife  &  entière- 
ment ruinée.  La  gloire  Se  le  nom  de  Tyr  pafTerent  à  la' 
nouvelle  qui  fut  à  l'abri  de  cetœ  infortune,  arivé  fous  le- 
regne  d'ITUOBAL  II.  Après  la  mort  de  ce  Prince  ,  quî- 
futtuéà.lafin^de  cette  guerre,  &  qui  avoit  régné  24  ans, 
BAAL  lui  fucceda  Se  régna-  dix  ans  fous  la  protection  du 
Roi  de  Babilone ,  qjii  établit  à  Tyr  des  Magiftrats ,  apel- 
lez  Sufetes  ou  Ju^es..  Leur  pouvoir  dura  jufqu'à  l'an  J  5  o  i  y 
que  DariiK-Hyftafpes  la  1  ^'.  année  de  fon  re^e  ,  rétablit 
les  Tyriens  dans  leurs  anciens  privilèges ,  avec  la  liberté 
d'avoir  leur  propre  Roi ,  liberté  dont  ils  jpùirent  jufqu'au 


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HISTORIQUES,  liv.  ï.  125 

tems  d'Alexandre.  Par  ce  moyen ,  ils  fe  rétablirem  bien-     T  t  ■. 
tôt  dans  leur  première  profpérité ,  &  devinrent  fi  puiffant, 
qu'il  fe  virent  en  état  de  faire  à  Alexandre  une  plus  gran>> 
de  réfiftance  que  tout  l'Empire  des  Perles. 

Ce  lut  dans  cet  interval  >  qu'ariva  le  maflàcre  que  les  et 
claves  de  Tyr,par  une  confoiraûon  générale  >  firent  de  tout 
ce  qu'il  y  avoit  d'hommes  libres ,  Ôc  s'emparèrent  de  la  vil- 
le )  ainu  que  des  maifons  Ôc  des  femmes  de  leurs  maîtres 
qu'ils  avoient  tuez.  L'efclave  feul  de  Straton ,  doué  d'un 
naturel  plus  humain ,  jetta  un  œil  de  pitié  fur  la  vieilleflè 
defonmaître>âcrur  l'en^ce  defonnls>ôcprit  foindeles 
cacher  comme  s'il  les  eut  éfcélivement  tuez.  Quelquetems 
après  ayant  réfolu  d'élire  un  Roi  y  ils  convinrent  de  pren-r 
dre  celui  d'entre  eux ,  qui  à  un  certain  jour  qui  lut  mar- 
qué, pour  s'aflèmbler  tous  dans  une  campagne,  aperceve- 
roit  le  premier  le  foleil  naiHant.  Chacun  fè  rendit  au  ren^ 
dez-vous,  &c  pendant  que  toute  cette  multitude  avoit  les 
yeux  atachez  lur  la  partie  orientale  du  Ciel,  l'efclave  feul 
de  Straton  formé  par  les  confeils  de  cet  homme,  fage ,  re- 
gardoit  vers  l'Occident.  Chacun  le  prit  pour  un  inlènfé 
de  chercher  le  lever  du  (oléû ,  du  côté  où  il  fe  couche. 
Mais  dès  que  le  jour  eomença  à  poindre ,  il  vit  les  pre-* 
miers  rayons  du  foleil  qui  paroiHbient  fur  le  haut  d'une 
tour  fort  élevée  ,  &c  fes  compagnons  en  éroient  encore  à 
chercher  vers  l'Orient  le  corps  même  du  foleil ,  lorfijuc 
Pelclave  leur  fit  part  de  fa  découverte.  On  admira  la  fubti-^ 
lité  d'cfprit  qu'il  avoit  eue  >  mais  ayant  avoué  qu'il  la  de- 
voit  à  fon  maître  qui  vivoit  encore  ,  toute  la.multitude 
courut  chercher  STRATTON  comme  un  homme-divin,  6c 
l'élut  pour  Roi.  Le  Royaume ,  dit  Juilin  ,  paffa  de  lui  à  Liv.  iS, 
Ion  fils  U  de  foa  fils  à  fes  neveux.  Ainfi  AZELMELICH ,  «■  î- 
ou  Azelmicus ,  qui  fuivant  Arrien  j  (  li v.  2 .  )  r«gnoit  à  Ty r> 
du  tems  d'Alexandre ,  peut  être  regardé  comme  un  des 
décendans  de  Stratcon.  Celui-ci  ataché  aux  Perles ,  avoic 
^int  fa  flotte  avec  celle  d'Antof^radate  pour  feire  la  guer- 
re aux  Grecs.  Pendant  foa  ablènce ,  Alexandre  vint  allié- 

r  Tyr ,  fur  le  refus  que  les  Tyriens  lui  avoient  feit  de  le 

liflèr  entrer  dans  leur  ville ,  qui  après  7.  mois  d'une  dé- 

ienlè  opiniâtre  fut  emportée  d'alfauc  Pansleiacdelavil> 


kii 


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126  GENEALOGIES 

T  V  R.     le  il  y  en  eut  huit  mille  tuez ,  près  de  trente  mille  furent 
vendus  comme  efclavcs ,  6c  Alexandre  en  fit  crucifier  deux 
mille.    Les  Sidoniens  en  dérobèrent  15  mille  fur  leurs 
Q^  Ctirce    vaiffeaux   à  la  fureur  du  vainqueur  ,  &  quelques  -  uns 
1. 4.  curent  la  précaution  d'envoyer  à  Cartage  leurs  femmes 

&  leurs  enfans.  Alexandre  s'avifa  après  coup  de  dire , 
que  c'étoit  pour  les  punir  d'avoir  égorgé  autrefois 
leurs  maîtres ,  &  pour  doner  quelque  couleur  à  ce  prétex- 
te ,  il  fauva  tous  ceux  de  la  famille  de  Stratton  >  parce  qu'- 
ils étoient  innocens  de  ce  maffacre ,  &:  entre  autres  ^z,el- 
melieh  leur  Roi ,  &  quand  il  repeupla  la  ville  »  il  lui  redo- 
na  la  Courone  &  voulut  qu'elle  fut  héréditaire  dans  ià  mai- 
fon.  Car  après  avoir  dépeuplé  la  ville  de  fes  anciens  habi- 
tans ,  il  en  fit  venir  de  nouveaux  du  voifinage  ,  &  voulut 

i)aflèr  pour  le  fondateur  d'une  ville ,  dont  n  étoit  en  éfct 
e  cruel  deftru(5leur.  Q.  Curce  >  dit  qu'elle  fembla  renaître 
de  fes  cendres.  En  peu  de  tems  elle  fut  rebâtie  &  remile 
dans  un  état  floriffant  à  caufe  du  comerce.  Aujourd'hui  ce 
n'eit  qu'un  pauvre  Bourg  fous  la  domination  des  Turcs, 


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HISTORIQUES.  Z/f./.  117 

mwwmwwwmwwwww 

CHAPITRE     VU.. 

Des  Rois   des  Jiùdes. 
Pkii.aob.te  s. 


I.    DEJOCES,    Roi   des   Medes  ,  l'an  du  inonde  J154; 
t  Tan  JÎ47,  reg. jj  ans. 

II.    PHAORTES    ou    ARTINES   ou  ARPHAXAD,Roi 

l'an  îî+7'  t"^  ^'3"  ii^9-  '^ê-  ^*  *"^' 

III.   CIA  X  ARE    I.   ou    ASTI  BAR  A  S.  Roi  l'an  ^69. 
■f  l'an  î+oj.  reg.  40  ans. 

I  V.  ASTTAGES  ou  ASSUERUS^Roi  l'an  3409.  f  l'an 

3444.  reg.  îj  ans  ép.  l'.N. ...  t,'.  yîriims ^  fille  d'Haliace  II. 

Roi  As  Lidie t  l'an  }4oj. 


r.  M  AND  ANE,  V.  a.  C  I  A  X  A  R  E  1 1.    ou  D  A  R  I  TT  S    le 

ép.  Mede,  n^  l'an  ^404.  Roi  l'an  3444. 

Cambis  es,.  t-''^"  î4*'8.  reg.  14  ans. 

Roi  des  Perfes. 

CiB.us,né BARDANEoa  MANDANE, 

Tan  340J.  ép.  fon  couûn  6'  1  r  u  s. 

LE  S  Medes ,  Peuples  de  la  haute  Afie ,  tirent  leur  nom  Jofeph. 
de  Mad/ti ,  fils  de  Japhet ,  &  petit-fils  de  Noé.  Ils  Ant.  1, 6. 
furent  fournis  aux  Affiriens  jufqu'au  temsde  Sardanapale, 
qu'ARBACÉs  -y  apellé  par  Jultin  Arbacfe ,  Gouverneur  ,^1;^^  . 
de  la  Médic  pour  ce  Prince  ,afranchit  les  Medes  du  joug  ■'      '  '  '* 
des  Aiïiriens ,  vers  Pan  du  monde  5257  »  &  ^47  avant  ,. 
l*Ëre  vulgaire.    Diodore  de  Sicile  &  Juftin  difent ,  que 
dans  le  partage  du  premier  Empire  ,  l'Affirie  auffî  bien 
que  la  Médie  échurent  à  Arhacès ,  que  M.  Prideaux  pré- 


,v  Google 


128  .     GENE  AL  O  GIES    , 

Rois  des    tend  être  le  même  que  7i^/*^^W;ï(/ir,  fupofantquelcsvil- 
M  E  D  E  s.   les ,  où  celui-ci  fit  tranÇorter  les  habitans  d'ïuaël  &  de 
Ptideaux.     Damas ,  favoir  Chalach ,  Chabor  &  Hara ,  étoient  dans  le 
Hift.  des    païs  des  Medes.  Cet  établiflèment  de  colonies ,  dit-il ,  dans 
Juifs ,  1,     ces  villes  de  la  Medic  par  Tcglat-Phulaflàr,  eft  une  preu\^ 
part.  1, 1.    évidente  que  ce  païs  dépendoit  des  Rois  d'Aflirie.  Autre- 
ment de  quel  droit  ce  Prince  y  eut-il  établi  des  colonies  ? 
En  confequence  de  ce  femiment ,  il  dit  qu'après  la  défaite 
Âç  Sennacherid  devant  Jerufalera ,  les  Medes  ayant  apris 
fon  honteux  retour  à  Ninive ,  fecouerent  Ion  joue  Se  éta- 
blirent parmi  eux  une  efpece  de  Gouvernement  démocra- 
tique ,  mais  que  les  défordres  qui  en  naiflToient  les  en  ayant 
bien-tôt  dégoûtez ,  ils  prirent  le  parti  de  recourir  à  la  Mo- 
narchie ;  de  forte  que  l'année  d'après ,  favoir  l'an  du  mon- 
de 3294?  &  710  avant  J.  C  ils  choifirent  pour  Roi  DÉ- 
JO  CES,  qui  comença  à  régner  l'an  1 9.  d'Ezechias, 
Herod.  1.  r.      Hérodote  ,  dont  le  fenriment  eft  le  plus  généralement 
fuivi ,  ne  dit  point  que  les  Medes  ayant  eu  aucun  Roi  avant 
Déjoces ,  il  prétend  qu'après  la  révolte  d'Arbaces ,  ils  le 
maintinrent  pendant  37  ans  dans  la  liberté ,  qu'ils  avoient 
aquifc  par  leur  valeur.  On  peut  cependant  prélumer  qu'ils 
demeurèrent  encore  feudataires,ou  dépendans  pour  quel- 
que chofe  des  Rois  de  Ninive ,  puifque  Salmanaflàr  difper- 
ùi  les  peuples  d'Ifrael  dans  les  villes  de  la  Medie ,  à  moins 
tom.  I,       qu'on  ne  dife  fuivant  la  conjecture  de  M.  Langlet ,  que  le 
p.  J08.       Roi  de  Ninive  profita  du  défordre  où  la  liberté  dégénérée 
en  licence  avoit  Jettez  les  Medes  ,  pour  regagner  quelque 
chofe  fur  cette  Nation ,  ce  qui  lui  auroit  doné^droit  d'y  en- 
voyer les  captifs  d'IfraëL  Car  Hérodote  nous  aprend ,  que 
dans  ce  tems  d'Anarchie ,  le  dérèglement  chez  les  Medes 
alla  à  un  point ,  qu'ils  furent  obligez  de  r^ourir  à  la  Mo- 
narchie ,  comme  le  gouvernement  le  plus  propre  à  rétablir 
parmi  eux  l'ordre  que  l'indépendance  en  avoit  banni.  Il  y 
,  ,      avoit  parmi  eux  un  homme  aufli  adroit  qu'ambitieux  j  c'é- 
H«o(i.i.i.  ^^j^  i5eJOCÉS  fils  de  Phraorth.  Après  qu^U  fe fut  aquis 
dans  fon  canton  une  réputation  d'équité  qui  le  faifoit  choi- 
du  monde    ^""  ^^  toutes  parts ,  comme  l'arbitre  de  tous  les  diférens ,  il 
&  710/  ^  retira,  proteftant "que  le  foin  des  afaires  publiques  dé- 
avant J.C.  rangeoit  les  flenncs.  Comme  le  défordre  augmentoit  de 

jour 


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.    H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  Z/V.  /,  129 

jourenjour,  les  Medes  s*afïêmblerent  pour  y  trouver  un  Rois  df» 

remède  »  Se  les  amis  de  Dejocès  ayant  réprcfenté  que  le  plus  M  e  d  b  s. 

éficace ,  étoit  de  fe  foumettre  à  un  leul ,  qui  eut  l'autprité 

de  reprimer  la  licence ,  &  de  faire  des  Loix  pour  le  bien 

de  l'État, on  procéda  à  réle<5tion  d'un  Roi  >  l'an  3294,  & 

toutes  les  voix  |p  réunirent  en  Êiveur  de  Dejocès ,  qui  juiïi- 

fia  ce  choix  par  "fa  conduite.  Ainfi  revêtu  de  la  fouverai- 

neté  y  il  en  prit  toutes  les  marques  extérieures ,  qui  pou- 

voicnt  le  rendre  rclpeiftable.  Il  fe  choifit  des  Gardes ,  fe  fit 

bâtir  un  magnifique  Palais  fur  un  lieu  élevé  >  &:  autour  *  Aujour- 

une  ville  apellée  Eebatane  *  avec  lèpt  enceintes ,  dans  la-    d'hui 

quelle  il  raflèmbla  les  Medcs  épars  dans  les  campagnes.  Il    7>w«. 

s'apliqua  enfuite  à  drefler  desLol^c  pour  le  bien  de  FEtat  àc  Hecod.  1. 1. 

àcivimèr  fes  fujets  naturellement  greffiers  8c  féroces.  Ce 

£it  dans  le  deffein  de  leur  infpirer  plus  de  vénération  pour    - 

iâ  perfone ,  qu'il  fe  rendit  comme  invifible  ôc  inacceflî- 

ble ,  &c  qu'il  ne  leur  fut  plus  permis  de  lui  parler  &c  de  lui 

comuniquer  leurs  afaires  que  par  des  placets ,  ou  par  des 

perlbnes  kiterpofées.  Ceux  même  qui  avoient  le  privUege 

ae  l'aprocher ,  ne  pouvoient  ni  rire  3  ni  cracher  en  fa  pré- 

fence  j  ce  qui  fut  depuis  religieuicment  obfervé  dans  la 

Cour  des  Rois  de  Perfe. 

Afermi  fur  le  trône ,  il  voulut  étendre  la  domination  & 
ataqua  Saofduchinus  Roi  de  Ninive  j  mais  celui-ci  l'ayant 
joint  dans  la  plaine  de  R/^mu,  le  défit  entièrement ,  l'an 
du  monde  3348 ,  &  s'étant  avancé  jufqu'à  Ecbatanc  ,  il 
emporta  cette  ville  d'aflaut ,  &  s'empara  de  tout  ce  qu'U  y 
avoit  de  plus  prérieux.  Deiôcès  qui  s'étoit  fauve  dans  les 
montagnes ,  fut  pris  &  livre  au  Vainqueur ,  qui  le  fit  mou- 
rir à  coups  de  javelots  >  la  53^  année  de  fon  règne.  H  eft 
l'y4/y"ï>»x*(i de  rEcriture.  Car  Arphaxad  eft  défigné  dans  Judith.!.** 
Judith  par  un  caratftere  j  qui  de  l'aveu  de  tous  les  Auteurs. 
convient  à  ce  Roi  des  Medes ,  d'avoir  fondé  Ecbatane ,  & 
de  ce  que  le  comencement  de  l'an  1 2*.  de  Saofduchinus  ou 
Nabucodonofor  tombe  dan$  la  dernière  de  Dqocès. 
.  Après  la  retraite  du  Roi  d' Affine  ,PHRAÔRTESfil» 
de  pejocès  fut  mis  fur  le  trône.  Ce  Prince  qui  avoit  hérité      I  T. 
dfâ  grandes  qualitez  de  fon  père ,  après  avoïf  reparé  Ecf     5  647. 
bîit»nç  >  qv*U  foççifia  de  nouvelles  murées  de  70  coudées 


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130  GENEALOGIES 

Rois  des    de  haut  &  de  50  dépaifleur ,  fe  mit  à  la  tête  d'une  nombreti' 
M  E  D  a  s.    Çç  armée ,  ataqua  &  fournit  à  fon  Empire  les  Perfes  6c  tou- 
Heiod.  1. 1.  tes  les  Nations  de  la  haute  Afie ,  jufqu'au  fleuve  Halis^ 
Puis  tournant  fes  armes  contre  les  Aflîriens  »  il  alla  mettre 
le  fiége  devant  Ninive  ,  où  il  trouva  le  terme  de  iès  viAoi- 
res  &  de  là  vie  j  ayant  été  tué  dans  une  fortie  que  firent  les 
affiégez ,  la  vingt-deuxième  année  de  fon  règne ,  ôc  l*an  du 
monde  3  3  69. 
j  j  j  Son  fils  CI AX ARE  ne  fut  pas  plutôt  fur  le  trône» 

qu'il  afîembla  une  nombreufe  armée ,  pour  vanger  fur  les- 
3  î  <>9'    Affiriens  la  mort  de  fon  père ,  &  les  ayant  défait  dans  une 
j .  ..  j .      bataille  rangée,il  conduilit  pour  la  féconde  fois  lesMcdes  au 
*     fiége  de  Ninive.  Mais  il  fiit  obligé  de  l'abandoner  pour  cou- 
rir a  la  défenfe  de  fon  propre  pajçs.»  ataqué  par  un  nouvel 
ennemi.  C'étoit  les  Scythes  qui  s'étoienijettez  dans  la  M^ 
die  ,  d*où  ils  fe  répandirent  dans  toute  la  haute  Afie ,  &c  pé- 
nétrèrent juiqu'en  Paleftine.  Pendant  qu'ils  étoient  ociœca: 
dans  leurs  courlès  vers  les  parties  occidentales  de  l'Aiie  , 
Ciaxare  reprit  fon  premier  deffcin  contre  Ninive ,  il  fit 
_  A .        pour  cet  éfet  alliance  avec  Nabopollafar  Roide  Babilone» 
Chron.  *      ^  *3^*  ^^^^  ^^  ^°^  regnc ,.  Ôc  ayant  joint  leurs  forces  ,  ils. 
Alex.  Po-    affiégerent  Ninive ,  qui  fut  prife  &c  ruinée ,  l*ian  du  mon- 
lyh.  apud     de  $$^2 1  Scéiz  avant  J^C.  Six  ans  après ,  Ciaxare  fe  dé- 
Sincell.       fit  des  Scythes  >  en  feifant  mafîacrcr  dans  un  feftm  les  prin- 
Herod.  1. 1.  Gipaux  de  leurs  chefs  qu'il  y  avoit  invitez  ,  reprit  toute  la 
haute  Afie ,  où  ils  avoient  dominé  28  ans ,  Se  étendît  en- 
core unefoisles  limites  de  l'Empire  des  Medes ,  jufqu^ux 
bords  de  l'Halys ,  qui  les  féparoit  des  Lydiens.  lî  s*iailuma 
entre  les  deux  Nations  une  guerre  qui  dura  cinq  ans  ,  avec 
une  fortune  égale.  Mais  cnfinàlafixiéme, comme  onétcwc 
aux  mains ,  ii  ariva  une  écUpfe  qut  couvrit  de  ténèbres  Iss- 
deux  armées ,  accident  qui  les  épouvanta  fi  fort ,  qu'on  con* 
vint  de  part  ôc  d'autre  de  remettre  leurs  ïtifièrends  à  là  ^- 
cifionde  deux  Princes  voifms.  Siennefis  Roi  de  Cilteie  Se 
Labineth  Roi  dé  Babilone  (  c'étoit  Nabucodonofor  I.  }= 
moyenerent  Ja  paix ,  dont  le  mariage  d'Jrknis  ■  fille  à*BA- 
'     Batte ,  avec  ^pM^^e  fils  de  CîîBrare ,  fut  le  lierii  Cette  éclip^ 
fè  avoit  été  prédite  pource  temsmêrneparThatts  le  Mi«> 
fieft>  Ôc  eHe  ariva  k  20  Septen^7fe>  enl'^an  147  die  l'Etes 


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HISTORIQUES.  Liv.I.  iji 

Nabonafrar,6oi  avant  J.C.Ciaxaremoiirutcinqansaprès,  Rots  dbs 
ayant  rcgné  40  ans ,  &  eut  pour  fucceflcur  fon  fils  AS-  M  e  d  e  s. 
TI  AGES  j  qui  paroît  par  Daniel ,  être  VAJj'uerus  deTobie. 
-Le  reenc  de  ce  Prince  ne  nous  fournit  rien  de  remarqua-      I  V. 
ble ,  oc  ne  fut  troublé  que  par  une  irruption  qu'Evilmero-     3  405. 
dach  fils  de  Nabucodonofor  fit  fur  les  terres  des  Medes  j  Daniel  IX. 
l'an  3422 ,  dans  une  partie  de  chaflè ,  ce  qui  obligea  Ailia-  i.  Tobie 
gcs  de  fe  mettre  en  campagne  pour  s'y  opofer.  Ce  fut  dans  XIV.  15. 
cette  ocaiion  où  Cirus  dona  les  premières  marques  de  fa 
valeur.    On  peut  inférer  d'ici,  qu'Evilmerodach  n'étok 
point  fils  d'Âmitis  fille  d'Alliage ,  qui  avoit  époufé  ion  pe< 
rc  Nabucodonoibr  )  mais  de  quelque  autre  de  fès  femmes  > 
n'étant  pas  ïçarent  que  le  grand  père  6c  le  petit  fils ,  euf- 
ient  voulu  fe  faire  la  guerre  l'un  a  l'autre.  Aftiages  avoir 
encore  une  fille  nomé-MamUfte,  qu'il mariaà(7«ffi^>/?jRc4 
de  Periè  »  la  même  année  que  lui  naquit  Ciaxare  à!ArienH 
fa  féconde  femme.  Il  régna  3  5  ans  Ôc  mourut ,  l'an  ^444  j 
la  même  année  qu'Evumerodach  fut  tué.   Hérodote  ne     ' 
compte  que  quatre  Rois  des  Medes ,  ôc  dit  qu'Aftiages  eut 
pour  fucceflèur Cirus.  Mais  il  eft  facile  devoir  qu'il  s'cft 
trompé ,  S)C  qu'il  y  a  un  cinquième  Roi  des  Medes  >  que  le 
Prophète  Daniel  apclle  Darius  le  Mede ,  &  qui  partagea         . 
avec  Cirus  l'Empire  Babilonien ,  ièlon  ce  qui  avoit  été  an-  y? ^"g  ' 
nonce  à  BaltafTar  la  nuit  même  de  fa  mort ,  ce  Darius  ne      '  *  * 

feut  être  Aftîages  le  quatrième  Roi  des  Medesscar  il  auroic 
té  âgé  alors  de  plus  de  i  o  5  ans ,  ce  qui  n'ell  guercs  pro- 
bable parmi  des  hommes  dont  la  volupté  avançoit  extrê- 
memcnc  les  jours.  Une  découverte  qu'a  fait  le  Pcre  Tour- 
nemtne ,  fervira  à  relever  l'erreur  d'Hérodote ,  Ôc  à  expU- 
-quer  en  même  tems  un  paflTage  de  Daniel ,  par  lequel  ilpa- 
iroît<^'aprèsla  mort  d'Aftiages,  Cirus  entra  en  poffemon  XIII  tfj. 
-de  fon  Royaume.  Ce  Savant  Jefuite  remarque ,  que  le  nom 
^'Apages  étoit  un  furnom  de  dignité  »  commun  à  tous  les 
Koh  des  Medes,  Ôc  pan:  conféquent  Cisxsn  ou  Darius  k 
Meie ,  Pa  porté  comme  fesprédéceffeurs. 

CIAXAKE  II.  fucceaa  à  Aftiagcs  à  l'âge  de  41  ans» 
Se  fut  moins  connu  par  lui-même ,  que  par  les  exploits  de        V. 
fon  neveu  Ciras.  Car  NcrigUflTar  s'étam  mis  à  fiiirc  des  pré-     j  4^4, 
paixti&  de  gscrce  coASre  les  Medes ,  Ciaxaiv  apella  de  P^- 

Rij 


I,  Google 


ija  GENEALOGIES 

Rois  dbs  fe  foii  neveu  Cirus  >  lequel  lui  ayant  amené  une  année  de 
id  E  »  E  s.  î  o  mille  Perfes ,  Ciaxare  le  fit  auffi  Général  des  Mcdcs ,  & 
l'envoya  avec  les  forces  des  deux  peuples  faire  la  guerre 
aux  Babiloniens  &c  aux  Lidiens.  Depuis  ce  tems ,  Cirus  re- 
vêtu de  la  portion  la  plus  brillante  du  Gouvernement  >  fut 
regardé  par  tous  les  étrangers  comme  Roi  des  deux  Na- 
tions >  quoique  dans  le  fond  l'autorité  fouveraine  réûdat 
feulement  en  Ciaxare ,  &  que  l'autre  ne  fit  que  comandcr 
fous  Jui  les  deux  armées  confédérées.  Voilà  ce  qui  l'a  fait 
mettre  pour  l'ucceflcur  immédiat  d'Alliages. 

Toutplie  fous  ce  guerrier.  CrefusRoi  deLydie, tombe 
avec  tous  Tes  Etats  au  pouvoir  de  Cirus ,  qui  fuivi  par  tout 
de  la  viéloire ,  réduit  Babilone  fous  les  Loix  des  Medes  &c 
des  Periès.  Gaxare  fe  rend  ,  l'an  5466 ,  à  Babilone  ,  oii  le 
généreux  Vainqueur  partageant  avec  lui  le  fruit  de  fes  vic- 
toires ,  lui  donc  le  gouvernement  civil  de  l'Etat ,  pendant 
qu'à  la  tête  des  troupes  il  foumettoit  Içs  peuples  voiTms. 
•  Ciaxare  après  avoir  régné  04  ans  en  Medie  &c  deux  à  Ba- 
bilone ,  meurt  l'an  3468  ,  6c  544  avant  J.  C.  laiflànt  Ci- 
rus fon  neveu  &:  fbn  gendre,  héritier  du  Royaume  des 
Medes ,  qui  fut  uni  à  celui  des  FerfeS)  dans  lequel  Cirus. 
venoit  de  fucceder  à  fon  père  Cambiiès^  Ces  deux  Etats 
réiinis  conjointement  avec  les  pais  qu'il  avoit  fubjuguez  , 
formèrent  l'Empire  des  Perfes.  La  Medie  fut  gouvernée 
fous  les  Rois  de  Pcrfe  pardesSatrapes,  jufqu'àDariusCo- 
domanus. 

ATROPATUS  ou  Atrepafh  ,qvâ  la  gouvcrnoit 
alors  ,  après  avoir  fait  fon  devoir  pour  fbn  Roi  >  voyant 
qu'il  ne  pouvoir  réfifler  à  la  fortune  d'Alexandre  y  k  foit- 
mit  à  ce  Conquérant ,  qui  dona  le  gouvernement  de  la  Me- 
die kOxitUte,  enfuite  k-^rfacès ,  ou  fuivant  Q.  Curce  à 
^»rmemon.  Après  la  mort  d'Alexandre  ,  on  fubrogea  à  Ar*- 
làcès  ;  PiAon  que  fuivit  Orontohates.  Peu  après  la  Medie  fè 
trouva  partagée  en  deux ,  favotr  la  haute  &  la  bafïè.  Gel-  ■ 
le-là  demeura  fous  l'obéiflàncc  des  Siro-Macédoniens  aul^ 
quels  les  Parthes  l'enlevèrent  enfuite.  Pour  celle-ei ,  Juf^ 
tin  nous  aprend  que  Perdiccas  la.  dona  à  fon  frcrc  AietMs , 
apj-ès  la  mort  duquel  elle  fut  érigée  en  Royaume  6c  prit  le 
nom  de  fon  fondateur,  AT  R  Q  P  A  T  U  S  qui  avoit  été  Sa- 


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HISTORIQUES.  Liv.t  tjj 

tnipe  de  la  Medie  >  Se  qui  s'y  étolt  fait  beaucoup  d'amis  y  M  s  o  i  « 
la  voyant  en  proyc  après  la  mort  d'Alcetas  aux  troubles. &  Atropa- 
aux  divifions ,  profita  de  cette  ocafiôn  pour  s'en  emparer  j  tiene. 
.&  la  fournit  fans  peine  avec  l'aide  de  fes  partifans.  Cepen-  5^^!,.  1  1 
dant  fa  pofterité  &  ce  nouveau  Royaume  font  demeure? 
enfevclis  dans  l'oubli  pendant  200  ans  jufqu'à  ce  DA- 
RIUS Roi  de  Medie ,  que  Pompée  trouva  pour  énemi 
dans  la  guerre  de  Mithri(kte ,  foit  parce  qu'il  avoit  fait  al- 
liance avec  Ahtiochus  Roi  de  Comagene ,  foit  parce  qu'il 
avoit  ataqué  le  premier  Tigranes  Roi  d'Arménie.  Darius 
fut  défait  fie  obligé  de  racheter  la  paix ,  6c  fon  nom  fut  mis 
parmi  ceux  des  Rois  vaincus  >  dans  le  triomphe  du  Géné- 
ral Romain. 

Il  eut  pour  fils  &  pour fucceflèur  ARTWASDES,  Diori.I.». 
qui  eut  de  grands  diferends  avec  unRoid'Armeniédemê-  &J4. 
me  nom.  Ce  fut  à  l'inftigation  de  celui-ci ,  qu'Antiochus 
Roi  de  Sirie  Payant  ataque  »  il  s'allia  avec  les  Parthes  >  6c 
avec  leur  fecours ,  il  fut  en  état  de  réfifter  aux  Siriens ,  Se 
de  leur  faire  lever  le  fiége  de  PrAsJpe  *  fa  capitale  oti  il  avoit      . 
enfermé  fa  femme  fie  fes  enfens.  Cependant  mécontent  du  j'^  "  n '^''"^ 
partage  que  les  Parthes  lui  firent  des  dépouilles  des  Ro-  H^/,.   ' 
mains ,  il  quita  leur  alliance  pour  entrer  dans  celle  des  Ro-  Dion 
mains ,  en  fe  liguant  avec  M.  Antoine ,  qui  lui  dona  des  Praafpe, 
troupes  auxiliaires  contre  les  Parthes  6c  les  Arméniens  &  &Strabon 
qui  en  prit  des  fiennes  en  échange.  Mais  les  Romains  ayant  9^^- 
quelque  tems  après  rapellé  leurs  troupes  ^  dont  ils  âvoiem 
befoin ,  Ôc  retenu  celles  des  Medes  >  les  Parthes  profite^ 
rent  de  cette  ocafion  pour  ataquer  fon  païs ,  ôc  ÀnvaC- 
des  ayant  tenté  un  combat ,  que  l'inég^té  de  les  forces 
devoit  lui  faire  éviter  ,  il  fut  dé&it  6c  chaflë  de  fes  Etats. 
Il  fè  retira  vci*s  Augufte ,  qui  le  dédomagea  en  lui  donant 
la  petite  Arménie.  Sa  fille  Jo/^^ ,  qu'il  avoit  promife  avec 
Alexandre  fils  d'Antoine  6c  de  Cléopatre ,  ayant  été  menée 
en  Egipte  pour  y  être  élevée ,  jufqu'à  ce  qu'elle  eut  ateint 
l'âge  nubile ,  fut  prife  après  la  bataille  d'Adtium  6c  rerj- 
voyée  à  fon  père.  On  croît  qn'il  eut  pour  fils  ARIO- 
B  A  R  Z A  N  E  S ,  que  C.  Cefàr  pcçtt  ffls  d' Augufte  confî- 
déra  à  caufè  de  fon  e^rit  6c  de  fes  belles  militez  âc  au-  ■■ 
c^uel  il  dona  la  grande  Arménie  en  place  delà  Medie-  Car 


,v  Google 


ÏJ4  GENEALOGIES 

Rois  des  après  la  difgrace  d'Amrafdes>  il  paraît -que  ià  faimfle  con- 
M  B  o  E  s.  ferva  la  poHeflion  de  ce  pais ,  fous  le  bon  plaiflr  des  Par- 
-thes  ;  mais  à  cette  condition ,  que  le  choix  d*un  Roi  dé- 
^endroit  des  Arfacidcs ,  au  Royaume  defquels  la  Mcdie- 
Atropatiene ,  fut  bien-tôt  après  unie  par  l'extinAion  de  U 
iàmille  Royale. 

■^liha  Afct  ii'iMfrtUi'rtnJftrr  tait  WW  iIMIWMHi  iM  •  IAI  dm  SMKMaumgifcfffli/hTiîiM  ■" 

CHAPITRE    VIII. 

Da  Kais  de  tcrfc. 
¥    Es  Perlés  que  ks  Auteurs  pro&nes ,  difent  avoir  tiré 
.  I    .  leur  nom  cle  ttrsh  ■  fils  de  Perfée  8c  de  Medée.  étoient 
jofeph.     décendus  j  fclon  Jofephe  >  des  EUmites  ;  ce  qui  paroît  con- 
Am  1. 7.     firme  yar  le.  Vni.  thap,  des  révélations  de  Daniel ,  oU  il 
eildix  que  Sum  étoit  dans  le  pais  d^Etsm.  Or  cette  ville 
étoitl'anciéne  capitale  <le  Ferle.  Avant  Cirus,  le  nom  de 
fer/c  ne  s'étendoit  qu'à  une  feule  Province  de  cène  vafte 
réraon ,  qui.a  depuis  été  aknfi  apellée.  Alors  les  Perfes  ne 
-£iuoient  enlèmble  que  120  mille  hommes.  Mais  dans  la 
fuite  cette  nation  ayant  acquis  l'Empire  de  HÔrient  par 
Cytop.Li.  la  fageilè&  la  valeur  de  Cirus,  le  nom  de  Periè  s'étendit 
avec  leur  fortune  >  &  comprit  déformais  ce  vafte  elpacc  " 
de  pais  qui  s'étend  du  Levant  au  Couchant  depuis  le  neu- 
ve Jndits  jufqu'au  Tigre ,  &  du  lèptentrion  au  midi ,  depuis 
la  merCttf^sM  jufqu'à  VQctMtt  1  ce  nom  a  encore  aujour- 
d'hui la  même  étendue.  La  Perfe  a  eu  des  petits  Rois  dès 
i'an  du  monde  3250»  mais  probablement  tributaires  des 
-Afliriens ,  &  enl'uite  des  Mcdes.    Le  plus  ancien  que  l'on 
conoiiTe  efl  AcHBMEM,dont  les  decendans  font  aflez 
.TaUi     obfcursdansl'Hiftoirc jufqu'à  Cambises,  moins  iUuf- 
X^II.      tre  par  lui-même  que  par  k>a  fils  le  Grand  CIRUS ,  fon- 
dateur de  l'Empire  ou  Monarchie  des  Perfes.  Celui-ci  na- 
I.       .qutt  I'andufnonde3^o5  ,&c  5p9avant  J.C.dei^4iH^]vr, 
346  S.     fille  ■i'AMm'es  Roi  des  Medes  ;  il  pafta  les  i  %  premières 
du  monde ,  années  de  &  vie  en  Perfe  auprès  de  fon  père.  Il  y  fut  éle- 
"  '  '/r  "      ^  '*  manière  de  la  nation  dans  le  travail  &  dans  tous 
''^^"^J      -les  exercices  laborieux  qui  pouvoient  former  aux  fatigues 
Cyrop.  1. 1.  .^  ta  gtœrrc ,  en  quoi  il  furpaHà  tous  les  contemporains. 
Jliiit  cofuite  envoyé  en  A^die  vers  Aftiages  ion  ayeul  > 


I,  Google 


H  ï  s  T  O  R  I  Q  U  E  s,  Z/V.  /.  iî5 

auprès  duquel  il  paiTa  5  ou  6  années.  Pendant  le  féjour  qu'il  Rois  d  1 
y  ht  il  gagna  le  cœur  des  Medes  par  fa  douceur ,  fa  gé-  Perse. 
nérofité  Ôc  fon  aplication  à  faire  là  cour  à.  fpn  grand  père. 
Il  le  voulut  fuivre  à  l'âge  de  16  ans  avec  fon  oncle  Cia- 
xarc  à  une  expédition  contre  les  Babiloniens  1  qui  avoient 
feit  une  irruption  en  Médie ,  il  s'y  comporta  fi  oien ,  que 
la.viéloire  fut  principalement  due  à  fa  valeur.  Il  retourna 
l'année  fuivante  en  Perfe  )  oii  U  demeura  jufqu'à  l'^e  de  .■ 
40  ans ,  c'eft-à-dijEe ,  ii^<^'à  lamort  d'Afttages  y  que  Gia- 
xare  II.  qui  lui-  avoit  mccedé>  le  voyant  menacé  al'ims.  ': 
dangereule  guerre  de  la  part  des  Babiloniens ,  &  des  Ly»- 
diens  qui  s'étoicnt  unis  avec  tous  les  peuples  <te  l'Ah» 
Afineure  ,  pour  abaîlfer  la  puiffance  des  Mcdcs  3  apclla 
Cirus  à  fon  fecouïs.  II  lui  amena  dePerfe  uoe  aimée  de. 
trente  mille  hommes>  ôc  fon  oncle  l'ayant  fait  Générât  •  — -  ■  .        1 
de  celles  des  Afcdes  j  û  alla  avec  les  forces  des  deuxpèu-'_     .'  , 
pies  faire  laguerreaux  Babiloniens.  Il  comença  par  &if e  ^î'^f-'***  ' 
rentrer  dans  le  devoir  (  l'an  5447  Ôc  5  5  7  avant  J.C.  )  le 
Roi  d'Arménie  x  vaCTal  des  Medes ,  qui  avoir  refiifë  k  .t'y.;^^. 
tribut,  dé&.l'ahoéefùiva«ei«fiwg//[/ôr,  Roi  deBabilohe,        ],.-— 
qui  fut  tué  ,  5c  le  mettant  à  ht  pQurfuîte  de  Qtfiis ,  qui"    "  ! 

avoitpris  le  comandement  de  l'armée  ,5c  faifoiiretraUe>  .,..,i'^ 

i'ateignitlelendemaiiîdansuttpoftedeiàva»tageu3c>achcm  '        ^  •  ■. 
va  de  le  défaire,  prit  fon  camp  Ôc  lui  enleva  tout  fon  ba- 
gage. Cirus  protoant  de  feviéloîre,  entra  plus  avant  en      ' 
Amric  ,  &  défit  eacôre  Iç  ïiOuveaU  Roi  Laboro^srcliod,  puis  Cyrofi.I;;^^ 
ramena  les  troupes  en  Médie  ,  où  i!  concerta  avec Ciaxa're 
les  préparatifs  &  les  opérations  de  la  guerre.  E&e'recor       ' 
mença  huit  ans  après  avec  des  fuccès  aufïl  glorieux  pour  /-^  [ 
Grus.  Deux  viétoires  qu'il  remporta  fur  Qrefus  Général  Herôd.'l.  i, 

des  Cottfede.rez;  a  Ifi  rendit;  maître  dr  ■*'^''^'"=j'^g^  lapw —  - '  --„ 

fonc  de  ce  Prince  *  qwi  y  fttç,Jïlis  »  &;.dç^  vn^t,  l^ii^oyau»    ,  .  / .    ^  v  r 
me.  Dahsla.dernier^aEaîlle>quifutc^edeThymbrée>,  ■      = 

Cyrus.  ayant  remàfqué  ^ue  "^tnée  dêGrcïus  étofr- forte  -•'■-.. 

en  cavalerie ,  s'avifa  de  lui  bpofer  des  chameaux ,  dont  les.  1 

chevaux  ne  peuvent  fenwr^odeçTjôc  par  cette  rufe  toute 
la  cavalerie  de  Crefus  fut  mîfe  êri  defordre  ,  qui  fe  comu- 
oiqua  facilement  dans  le  relie  dé  fon  armée. 

Après  ces  exploits  Cirus  relia  dans  l'Afic  mineure  juf- 
qu'à. 


,v  Google 


i3ff 


Ta^U  XVIt 


Rois   de     P^  E  R  S  E. 

P  1  R  s  E'  s. 


A  c  K  s  u  I  K ,  Rot  de  Periê. 


P   ■   R   s   I   t. 

D  AU.  I  u  1. 


C AHBiiB,Rot(lcPetre,  ^Mf/ï , (èmme de 
ép.  MmiUmm  ,  f.  d'AAû-  Phatnace ,  Roi 
ges ,  Roi  des  Medes.  de  Cappadocc, 

I.  C I  R  U  $  le  Gr«^.  I.  -Moiiaii.qï;« 
des  Pfetièt ,  l'in  du  monde  nsS.  f  en 
947(  4géde7oaiis,ép.i°.C«ffiwitM<. 
fille  de  Pharnalpes  -,    x".  Nitttit ,  fille 

,  d'Apri^ï  Roi  d'Egiptc;  i^.BmrdMu, 
fille  de  Darius  le  Mcde. 


II.CAMBISES,   Smbrdm,  Aftffi,   AriJOmê, 
Roi  dePetfe,    tu^  par  *  ' 

l'»n  Î47I.  t    ordre  de 
Î4.81.   if.  r^nficre.    femmes 

"  "'    '  de 

Cambiics^ 


*.  Ph»dm , 
1°.  •ÂUJfê, 
3".  AtfTtt ,  (êf 
dtnx&tnis.- 


JII.  OROPASTES, 
on  le  faux 

S  Ul  RDI  t, 

reg.  fnois. 


C    A     U   B   I   S   ■   ■ 


Pmmit , 
femme 


Daiiut. 


IV.  DARIUS.     Atarkb.     Art&bah, 
Htstaïpbs,  I 

^u  Roi   de 
Perfe  ,  l'an 
34«3-  î  l'an 
îîiy.reg-îtf 
^ns .  ip.    i*. 
jimitii ,  f.  de  G  oEmas 
x*.Au^t,  veuve deCambifeS) 
.  3*.^n/!jw9«,  là  belle fituti 
4'-  Formû .  ft  nièce  ; 
5».  PAmIm*  ,  fillç  d'Otaneç. 


i.Artaba-   Am-    V;».X£RÇE'S./Achim>k',  «AïitriîB.    j-Awam,   +  Arsa-    AmHls,    là 
^AMM        t*^«„-'  .         •   &■     ...  ,  -ép.-'  :    .    .   8e.   -  ■ 

'A  HT  A-  ""J'-  ■^  '    ^"""■'         -*"«»*•:        /GbBMA», 


Mardo- 
nius. 


ép. 
MegBbife. 


fymmedeD^u. 


lU 


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■    '57  ^ 
Rois   de  PERSE. 
A 

V.  XERCE'S,  Roi  des  Perfes.l'an  du  monde  3(19-  affaffiné  l'an  3j4«. 
teg.%1  aas,  if.  jtmMjhis ,  fille  d'Oitaae. 


D  A  M  trj,  ta4 

pjr  (on  frère  l'an 

u  coimoe. 


Vir.XERCE'S  II, 
afladîné  l'an  3590; 
«'6-  45  j'oB^i 


VI.  ARTAXERCE'S, 
die  LongHtmam  ,  Roi  en 
ÎHi't  "  îlSo.  Kg.  40 

■  Dî,    ^p.    1°.  i)iWffi;^,OU 


1°.  E/!irr 


Vni.SOGDIAN, 
i«g.  7  mou. 


/)«rM .  femme 
de  Hierunen. 


IX.DAR  lus,        P*ri/iA,<p; 
Oc HVt , Roi  en         fôn  freic 
3f8o.  t  l'an  i^99-  PuilU. 

feg.  ly    ans,  ép. 
BMrifMtis ,  là  four. 


X.  ARTAXERCE'S  Mhiuon, 
Roi  l'an  juj.  f  en  3544.  teg.  45  an», 
^p.  i*'.5'/i«ff«,i''.^»jf*  ia  fille,  3». 
^mtfieit ,  Ion  autre  £11»^  oécs  de  lÀ 
concubine  Jîjfa/ït. 


tué  en  bataille 
l'an  3603. 


OSTAMIS; 

tué  par  ordre    '  j 

À'Atuxticis 

Ocbus. 


qu'At- 
'  taxer- 
cas  fit 
moa- 
tir. 


femme 
.de  fon 
encle 
Odms. 


XI.ARTA-    ^.Ât<^e,    hhtiegmt ,     AfMiie ,  Amamb»,    S^igamiis,iA 

XEBCE'Slll.  &  ép.  ép.  ép.  ép.  ^ 


DAikius 

6c  XEBCE'Slll. 

Ariai-     dit  OcHUi 

ri  t  l'an    Roi  en  3£44. 

5*43.       t  ''""  î'**^* 

tee.  u  ans , 

ép.N...  fille 

d'Ocha. 


AtrufiT  . 
femmes 
de  leur 
peie. 


Orgotct. 


ép. 
Fbara^>azc. 


S'Jigitmiîf. 


■ttr        ka  fterc 


X«I.  DARIUS  Phah-  Oiia- 

CoDOUANUS  ,     MACM.    TtM.     '  5 

RoiJ'an)tf«S. 


XII.ARSE'S,   Bij-    Pmifitii. 

Roi  l'an  3  ««.    t  »  m .      ép. 
ten3Vf8.ieg.  Aleian- 

taot.  dte  le 

Ctaod. 


StMti- 

rn.ép. 
fon 
freie       tue  par  Beflîu 
Duius.    l'an  3^74.  ree. 
s  ans ,  ép.  u 
Cxm  Statka, 


4p.  >'■ 

Cratete  ,* 
1°.  Denis, 
Oc  H  us,    Siatira,  Driftth,   St*-  Atio-    tyran         , 
'"  '  ép.       t^tu.   bar-    d'Hera-IO 

EpneC  zanès.  clée,  3".' 

tion.  '  '  fils      Lifima-, 

oàtorel.    chus, 


fi- 

Alexan* 

fris  pat      dre  le 
czandrc.   Crand. 


3««tf. 


y  Google 


ijS  GE  NE  AL  O  GIES" 

Rois  de  qu'à  ce  qu'il  eût  entièrement  fournis  les  divers  peuples^ 
P  E  B.  j  E.  qui  habitoient  depuis  la  mer  Egée  ,  jufqu'à  l'Eufrate, 
Après  quoi  il  paflà  dans  la  haute  AQe ,  &c  l'ayant  réduite 
fous  fon  obéiffance ,  il  retourna  en  Allirie  ,  s'avança 
vers  Babilone ,  &c  ayant  batu  BaltafTar  j  il  le  renferma  dansi^ 
ià  capitale  >  &c  l'y  aillégea  Tan  3464.  Deux  ans  après  y  iU 
furprit  la  ville ,  comme  nous  l'avons  dit  ailleurs ,  6c  mit- 
fin  à  l'Empire  des  Babiloniens  5^8  ans  avaiu  J»C.  ou 
l'Ere  Chrétiénc. 
Cyrop.I.S.  Lorfque  Cirus  eut  mis  ordre  à  lès  conquêtes  jîl  retour-- 
naen  Perfe  rendre  vifite  à  fon  père  &  à  fa  mère,  qui  vi- 
voicnt  encore.  Ujpaflàà  fon  retour  par  la  Médie >  où  il 
épouià  la  fille  de  Ciaxare ,  il  reprit  enfuite  la  route  de  Ba*^ 
bilone  ,  où  Ciaxare  l'acompagna  >  &  oii  de  concert  ils- 
Daniel ,  dreflèrent  le  plan  de  toute  la  Monarchie ,  qu'ils  divilèrenc 
• '*  en  120  Gouverneraens.-Ils  établirent  trois  Gouverneurs^ 
fupérieurs  ,  qui  dévoient  réfider  à  la  Cour ,  &c  à  qui  les: 
autres  dévoient  rendre  compte  de  temsen^tems  de  ce  qut 
&  pai&roit  dans  leurs  Goavernemens.  Daniel  fut  établie 
le  premier  des  trois  ,  tant  à  caufe  de  fa  haute  fàgeffe ,  que 
par  fon  anciéneté  Se  fon  expérience  j  car  il  avoit  alors^ 
65  ans ,  à  compter  depuis  la  féconde  année  deNabucodo- 
nofor  )  qu'il  avoit  été  employé-  en.  qualité  de  premier  Mi- 
nîAre  des  Rois  de  Babilone, 

Cirus  après  avoir  feit  la  revue  de^ les  troupes  ,  Se  les. 

diipofitions  néceflaires  ,  marcha  en  Sirie  ,  ôc  fubjugua 

tout  ce  païs  iufouà  la  mer  Rouge.  Ôc  aux  confins  de  r£- 

diiopte.  Ce  ^uc  dans  cetintervalque  Daniel  fut  jette  dans. 

la  rode  aux  lions. 

Cyr»p.î.8.      Ciaxare  étant  venu  k  mourirjl'an  556  avant  J.  C, 

Se  Cambilè  ayant  aufti  fini  fss  jours  en  Perfe ,   Ciras 

Àti  Aa  M.  l'Ctoiuna  à  ^bilone  &c  prit  en  main  k.  gouvernement  de 

}4£8.     tout  l'Empire.  C*eft  ici  que  comence  la  MortAnhit  detPtt- 

Jes  ér  ^"  Medei ,  unis  fous  une  même   autorité;     Cyrus 

maître  de  l'Orient ,  fignala  la  première  année  de  fon 

'  Empire  par  un  célèbre  édit,  qui  permettoit  aux  Juife  de  re- 

Eftiiasjc.  8.  tourner  à  Jerufalem  &  d'y  rebâtir  le  Templej  &  jouit  pai.- 

.    .^  fiblement  du  fruit  de  fes  travaux  6c  de  fes  vîftoires ,  uni- 

^fjr  guemenc  ocupé  du.foin  de  rendre  iès  peuples  heureux.  Ce 


y  Google 


HÏSTORIQl/E&.Z/V./.  139 

Prince  qiù^'apoioi:  eu  d'égal  dans  roaAeiBS-ciaiàgdre^  en  Rois  d* 
valeur  6c  en  vertu  ,  mourut  à  l'âge  de  70  ans,  5  2  <^  avant  P**^.^*. 
J.  C.  aufll  heiueu&menc  qu'il  avoit  :vêcu .,  Se  unlverCelle-  Cyoop.l.S. 
ment  regreté  comme  le  père  comun  de  tous  fcs  ftijets.  Il 
iiit  enfêveli  à  Paiagarde  dans  la  Pcrfe  »  âc  on  voyoit  enco- 
re fon  tombeau  dans  cette  ville  au  tcms  d'Alexandre ,  ce  ^''^  p,'^" 
qui  détruit  l'opinion  de  ceux,  qui,  après  Hérodote  &Jaf'  A[c  rc^* 
tin ,  le  font  périr  dans  une  bataule ,  &  couper  la  tête ,  par  ^  °   ' 
Tomyris  Reine  des  MefTagetes ,  Ôc  celle  de  Diodorc  de  Si- 
cile ,  qui  dit  que  cette  Reine  l'ayant  pris  prifonier ,  elle  le  . 
fit  crucifier.  On  compte  divcrfemcnt  les  années  de  Ion  ro- 
gne. Les  uns  lui  en  donent  XXX, en  le  comcnçant  de- 
puis ià  fortte  de  Peric  à  la  tête  d'une  armée  au  Iccours  de  ^^^'^'  ^^ 
Ciaxarei  d'autres  IX,  depuis  la  prife  dcBabilone  :  enfin  divinat.1.1. 
à  ne  compter  avec  Xenophon  que  depuis  la  mort  deCia*  Can.  Ptol. 
xare  &:  de  Cambifcs  il  ne  s'en  trouve  que  VU    U  ùSt  ià>> 
meux  dans  l'Hiftoire  làinte ,  non-feulement  pour  avoir  Efdras  i. 
été  le  reftàuraxeur  du  peuple  Juif,  mais  aulTi  particuliè- 
rement pour  avoir  été  anoncé  ôc  déftgné  pour  un  grand  ECaïe. 
ouvrage  par  fon  propre  nom ,  200  ans  avantià  naifunces  ^Yv'  *^' 
honeur  quin'aété  i^tqu'à.-lui  &c  à  Jofias,  Roi  de  Juda.  ^^"*  '• 
Dans  Z£uc, a  ç^  dit  que  Cirusefi  le  Berger  iht  Seigneur,  efu'il  »•  *^o's. 
Mom/Ura/m  ho»  fUiCir ,  en  diÉuit  même  à  Jeru&lem ,  t»  ^***'  *• 
ftr»s  rehdtie  y  ^  au  TcmçXt ,  tu  feras  fo»dc.  Son  nom  C/n» 
ou  Cerez,  dans  la  langue  d«Perfcs,  Ugntiîe  Solài ,  comme 
Flucarquc ,  /»  Artaxeze.  l'écrit  après  Ctedi^. 

Theodoret ,  Oc  Cyrille  d'Alexandrie  >  prétendcm  qu'il  Serm.  i. 
fut  inltruit  dans  les  miftcres  de  la  Théologie  par  Daniel,  de  fide 
6c  il  efl  marqué  dans  S.  Cyrille  ,  qu'après  avoir  lu  lapro->  Comm.  in 
phétie  d'Elàie  ,  il  en  fut  touché  dans  le  fond  de  fon  ccjeur^  Efaïam. 
jufqu'à  coo&Qer  ,  f»'il  n'y  avoit  peint  d'autre  Dieu',  fme  eiUù 
des  Juifs, 

Xenophon  nous  aprend  que  Ton  doit  à  Cirus  la  pre- 
mière invention  des  poftes  >  que  ce  Prince  établit  poui 
être  plus  promptemencinformé  de  ce  qui  fe  pafiôit  dans 
les  Provinces,  en  faifam  bâtir  desUçux  iur  les  grands  ehc* 
mins,.oji  il  yjnroic.de&  hommes  âc  des  chevaux  tous 
prêts  pour  courir.  .  .        i  Orat.i.  de 

PtDCope  disque  les  Jui&  JstoumcMit  az  Babikaxecû  Ju*  ^dif  jufti- 

S  ij  niani. 


,v  Google 


i^  GENEALOGIES 

R  o  rs  D  B  dée  bâtirent  en  Skie  une  vUIe  qu'ils  nomereni  en  fon  Bo- 
P 1 X.  s  E.     neur  Ciw5. 

X  I,  CAMBISES ,  firs  dsCirus  &  de  CafatuianeStlonUc- 

, .-«      rodote^ou  de NJfctis,  fille  d'Apriés ,-fuivam la  comed^ure 

de  M.Prideaux,  fueceda  aux  Etatsde  fon  per-e,  &:  les  aug^ 

S^ft°  des     ïïienu  par  la  conquête  qu*U  fit  de  l'Egipte,  Il  la  comença 

luift     ï.     ^  quatrième  de  fon  regnepar  Pelufe,-  dont  un  ftratagême 

part.  Ùv.  j.  ic  rendit  maître.  Dans  un  adàtit  qu'il  dona  à^  la  ville ,  u-  mit 

-  au  premier  rang  un  grand  nombre  de  chats  y  de  chiens ,. 

Polysti.    de  brebis }  Se  d'autres  animaux  que  les  Ëgîptiens  tenoient 

*•  7*         pour  fkerez.  Ainft  les  ibldats  n'olànt  lander  aucun  trait,. 

de  peur  de  percer  quelqu'un  de  ces  animaux  ,  GambiJès 

entra  dans  la  Place  faos-  opofition?  Se  ayant  enfuite  défait 

le  Rot  Flàmmenite  r  ^  ^^  força  dans  Memphis ,  8c  foumit 

toute  l'Egipte  à  fon  obéiiTancer  1'^  525  avant  J.  G.  Les 

expéditions  quHl  entreprit  l'année  Aiivante  contre  les 

Ammonites  &ç  les  Etiopiens  ,  eurent  un  fuccès  bien  di- 

fërent.  Dans  l'une,  fon  armée  compofée  de  plus-  de  cin- 

Suante-mille  hommes  ^fut  et^eveliefous  les  fables  de  la 
ibie  par  une  tempête  :  pour  L'autre  ,  il  fut  ot^gé  de 
l'abandeneroïar  la  difètte  des  vivres  quifit  périr  un  grand 
nombre  de  les  foldatsv  A  fon  retour  d'Ethiopie ,  ayant 
trouvé  la  ville  de  Memphis  en  joye ,  parce  que  leur  Diea 
leur  avok  aparurils'imag^tnaque  c'étoit  en  réiouiflance 
de  les  mauvais  fuecès  :.  il  ht  venir  les  Prêtres  &c  les  Magis- 
trats &  les  fît.  tuer  y  Ôc  s-'étant  fait  amener  leur  Dieu  , 
qu'ils  adoxoiem  foos"  la  figure  d'un  veau ,  il  lui  enfon^ 
ion  poignart  dans  la  cmSTe.  On  n'aura  pasde  peine  à  croi- 
re que  ce  Prince  avoit  le  cerveau  dérangé  ,lorlqu'on  lira  » 
que  pour  &ire  voir  fon  adreilè  dans  le  vin  ,  il  tua  d'un 
coup  de  ^che  le  fils  de  Frcxafque  le  premier  de  fos-  Ëivo- 
lis  ;  que  fur  un  funple  fonge  ,  il  fit  mourir  fon  fi-ere 
apdlé  SmerdSs  pAT  Hérodote.,  Mirgis  paf  JuiHn,&:  Tm- 
i»04X4/)rpar  Xenophon  ,  &c  que  fa  foeur  Mereë  en  ayant  té- 
moigné de  la  dotueur  >■  il  la  tua  d'un  coup  de  pied..  Elle 
étoit  aulË  là  femme  ,  car  en  étant  dévenu  éperdumenc 
amoureux ,. il  manda- les  Ju?es  pour  Êtvoir  d'eux  s'il  y 
avoit  quelque  loi  qui  permîtlt  un  frère  d'époufer  fa  foeur^ 
Les  Juges  craigiianc  fon  humeur  violente  ^lui-fifçnt  cène 


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HISTORIQUES.  Liv.  l  i+i 

réponfê  adroite  >  qu'Us  ne  trouvoient  point  de  loi  qui  ie  Rois  s  r 
permît;  mais  qi^il  y  en  avoit  une  qui  permenoit  aux  Rois   P  i  r  s  e. 
de  Pcrfe  de  faire  tout  ce  qu'ils  vomoient.  Il  prit  cette  ré- 
ponfè  pour  une  ï^robation  dire<ftc ,  i'époufa ,  &  donapar- 
îà  le  premier  exemple  de  ces  inccftes  à  lès  fuccelTeurs, 
dont  quelques-uns  li'ont  pas  fait  de  dificulté  d'époufer 
leurs  biles.  Il  mena  cette  Frîncefle  par  tout ,  &:  dona  fon 
nom  de  Afcraifà  cette  îleduNil,qui  cft  entre  l'Egipte  ôc  Swab-.l.r?. 
l'Ethiopie.    Parmi  ces  traits  de  cruauté  î'Hiftoire  en  ra-  Jofeph. 
porte  un  de  juftice.     Sifamene  un  des  Juges  loyaux  de.  Aiit..xr.  y. 
Perfe  >  ayant  été  convaincu  de  corruption  >  fut  écorché  K^f **]J''"^' 
vif  par  ordre  de  Cambife  >  lequel  pour  doner  une  preuve  |  *■"**' 
éclatante  de  fa  juftice  >  fit  couvrir  de  fa  peau  le  liège  du  Âmmicn- 
tribunal)  fur  lequel  il  obligea  Ot^nes  de  s'afleoir  ap^s  lui  Marcellin  ^ 
avoir  confié  la  charge  de  ^n  père  y  afin  que  cet  exemple  1. 44. 
parlant  de  la  punition  du  père,  fut  pour  le  fils  une  leçon 
qui  l'avertît  de  ne  tomber  jamais  dans  le  même  crime. 

En  retournant  en  Perle,  l'an  348ï,^ilapritqu'onYavoit  Herod.l.j, 
proclamé  Smerdis ,  &  comme  il  montolt  à  cheval ,  fon  Jofeph. 
epée  tomba  du  foureau  &c  lui  fit  tme  blcffure  à  la  cuiflê ,  Ant.  x\\.^ 
dont  il  mourut  peu  de  tems  après,  ayant  régné  7  ans  &;  5 
mois,  Ceft  lui  ^c  l'Ecriture  apelle  Affuerus^  dans  EfÀr»i. 
IV.  5, 

Pariûdie  le  Mage  avoît  wv  frère ,  qui  redémbloit  beau- 
coup à  Smerdis  fils  de  Cirus.  Hérodote  l'apelle  de  ce  nom 
ÔcJuftin  lui  donc  celui  d'OROPASTE^  U  entreprit  de      1 1  ï- 
le  faire  pafTer  pour  le  fils  de  Cirus ,  dont  la  meurt  n'étoit      54S  i^ 
pointencorcdivulgée,&  le  ^t  proclamer  Roi  Lacoutu-  HerodJ.ji 
me  des  Rois  d'Orient  de  fe  tenir  /enfermez^  dans  le  fond  de 
letu*  Palais ,-  favorifa  Pîmpofture  ;  mais  elle  fut  découverte 
par  Pbedine ,  fiUe  d'Otanes  frère  de  la  Reine  C»fféntds»e ,  hw 
qudle  étott  parmi  lès  femmes  ^  &c  fept  Seigneurs  Perfàns 
ayant  connue  contre  lui ,  le  malfacrerent  après  cinq  mois 
de  règne.  Il  cft  apellé  Artaxerch  dans  l'Ecriture ,  &  c'eft  de  Eiar.  IT,?-. 
hii  que  les  Samaritains  obtinrent  un  ordre ,  portant  défènfè 
aux  Juîf&  de  pouffer  plus  loin  la  conftruâion  de  leur  viUte 
&  de  leur  Temple. 

Les  fept  Conjurez  procédèrent  à  l'éleétion  d'un  Roi,  &     ï  V. 
Itchoix  tomba  fur  DARJ.US»lUraoméi?^>«^»,dun9m     34^i> 


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14*  GENEALOGIES 

K  o  I  s  D  B  de  Ton  père.  Celui-ci  décendoit  ^Achcmm  ÔC  avoit  une 
Perse,  même  origine  avec  Cyrus  >  qu'il  avoît  acompagné  dan» 
toutes  lès  guerres.  Il  étoit  alors  Gouverneur  de  la  Provin- 
ce de  Perte ,  eniploi  qu'il  poflèda  encore  pluûeurs  années 
depuis  que  Ton  hls  eut  été  élevé  à  la  Royauté.  Darius  pour 
s'afermir  davantage  fur  le  trône  «  ^oulà  deux  filles  de 
Cirus,  Atoffe,  Bc  Ariâhene.  CellC'Ci  étoit  veuve  de  Cambi- 
Herod.I.j.  -ft ,  &  du  Mage.  Il  époufa  encore  farmis^  fille  du  vrai 

-  ^merdis,&i'W<»r,  fiiled'Otanes, 
EHr.  VI.       Lorique  Darius  eut  afermi'ibn  autorité  «  dont  le  premier 
ufàge  fut  d'ordoncrj  l'an  3485  j  l'exécution  du  décret  que 
Cirus  avoit  doné  en  faveur  des  Juifs  ;  il  divilà  en  xx.  gou- 
vcrncmens ,  qu'on  apella  S^trAfies ,  les  œrres  de  Ion  obéif- 
fànce.  II  établit  en  chacune  un  Satrape  6c  ordona  ce  que 
Herod.  I.  f,  chaque  Nation  jpayeroit  de  tribut.  On  n'en  avoitpoint  im- 
pofe  avant  lui  fous  le  règne  de  Cyrus ,  &  de  Cambifes  ; 
mais  on  faifoit  tous  les  ans  certains  préfens  au  Prince.  L'é- 
tablifTement  de  ces  tributs  fit  dire  aux  Periès ,  que  Darius 
étoit  marchétnd ,  que  Cambifes  étoit  maître ,  ^  qtu  Cyrus  étoit ft" 
re ,  ce  qui  caraMérifbit  le  règne  de  chacun  j  le  premier  ti- 
rant du  profit  de  toutes  choies  >  l'autre  comandant  avec 
hauteur ,  &  le  dernier  avec  humanité.  Le  nom  de  Darius 
fignifie  )  fuivant  Hérodote ,  exterminateur,  celui  de  Xereh , 
la  même  chofe  que  guerrier  ou  Martial ,  ôc  Artaxenes ,  en 
Arch^errier. 
Herod.lj.     La  cinquième  année  de  fon  règne  ariva  la  révolte  de  Ba- 
jQftin.        bilone ,  qui  après  20  mois  de  fîegc ,  fut  prifc  par  le  flrata- 
T.  to.         gêmc  de  Zopirus  un  de  Tes  Généraux.  Darius  marcha  en- 
Polyan.      îuite>  l'an  J4^i  y  à  la  tête  de  700  mille  hommes  contre 
*•  7*  les  Scythes,  fituez  entre  le  Danube  Ôc  le  Tanais,  Le  prétex- 

te fut  de  vanger  l'invafion  quc<^s  pei^les  avoient  faite  en 
Herod.1.4.  -Afie  i2oans  auparavant;  mais  après  avoir  perdu  plus  80 
mille  hommes ,  îi  fut  obligé  d'abandoner  ion  entreprife. 
U  fût  plus  heureux  dans  les  Indes  qu'il  fournit  >  auffi  bien 
que  la  Trace ,  la  Macédoine  &  les  Ules  de  la  mer  d'Ionîe. 
-  Le  se  du  règne  de  Darius,  ArifiagorasVnnccàc'MiXcty 
. .  ,  fit  révolter  les  Ioniens ,  les  Cariens ,  &  les  CyprioK  ;  &  a£- 
fifté  de  vingt  vaiHeaùx  Athéniens ,  prit  Sardes  ôc  dona 
bien  de  l'inquiétude  à  Darius ,  qui  ayant  enfin  fournis  les 


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H  rST  O  R  FQU  ES.  Li-v.t  i^i 

rébellct  par  fes  gendres  >  D^trifts ,  Himét  ôc  Of/ines ,  fon-  K  o  i  s  d  i 

fea  à  fe  vangcr  des  Athéniens.  Il  envoya  pour  cet  éfec  j  P  £  ^  s  e. 
an  ;  5 1 X  >  Dam  Mede  y  &c  fon  neveu  ^rta^hémes ,  avec  Herod  I  6 
ane  armée  de  }Oomilie&  hommes  qui  débarquèrent  dans  juft.xVo. 
l'Antque.  Maisia&rtimcncfccondapasfonreflcntiment.  Corn  Nep* 
Cette  puiHànte  asrqée  fin  défaite  à  Marathon  >  l'an  35149         ' 
par  dix  0nUe  Grecs  j  fous  la  conduite  de  Milûade  y  ôc  ob& 
gée  d'abandoncT  la  Grèce.  Darius  reçut  trois  ans  après  un  HerodJ.7. 
nouveau  fujecde  chagrin  par  la  révolte  de  l'Egipte  ^  6c  il  Can.  Ptol. 
mouruc  l'année  fuivante  y  au  milieu  des  préparatifs  qu'il 
ÊiifoiCpCfur  séduire  l'Egipte  Ôtla  Grèce ,  ayant  regpe  jé 
ains. 

Darius  étok  un  Prince  équitable  y  magnffîque  j  &:  libé' 
rai.  Lorfqu'iL  fut  fur  le  trône  >  il  iè  fouvinc  qu'un  certaiit 
S/lofon,  lui  avoit  autrefois  &àt  préfent d'un  riche  hatnt  dans 
un  tems  qu'il  n'étoicpas  en  état  de  lui  cn&ire  un  autre  ;  iX 
le  fie  vemc  8c  lui  doria  par  reconc«ffance  l'Iflc  de  Samos  * 
qu'avoir  pofîèdée  {bn  frère  Foiytrate.  Le  bonheur  6c  la  fin 
de  celui-ci,  ora:  quelque chofe de fmgulier.  Né lîiï^e par- 
ticulier, fils  d'un  certain -(4ji>Mr ,  Bs'etoitélevéàunfinaut 
pointdegrandenrfousleiegnc<bCan^»re]  qu'ilmttfous' 
fa  dominadon  les  lues  de  Samos»  de  Leibos  6£ les  autres  de: 
la  mer  Egée.  Lafortuneluiétoixfîiàvorable,  que  tout  lui 
rétâffifToit  au-delà  âe  fès  rceux  ;.  jufque»-là  »  qu'ayant  jet' 
té  dans  kk  mer  >*  un  diamant  de  grand  prix ,  qui  lui  ièrvoie 
de  cachet}  on  le  retrouva  quelques  jours  après  dans  le  ven-- 
tue  d'un  poiflôn  rare,  dont  on  lui  avoit  fwt  préfent.  Ce  quii 
lui  cauJ&  une  joyc  indicible.  Polycrate  ayant  fait  lavoir  à 
Amafis  ïloi  d'Egipteibnanil,  ce  qui  lui  étoic  arivé  >  celui- 
ci  le  prmani  à  mauvais  augure  >lui  déclara  qu'il  ne  vouloit. 
plus  avoir  de  haâËMiavecIilxi;  >  dcpeurd'être  envelopé  datu 
le  malheur  qui  temena^ik.  £n  éïct  Polycrate  voulant  kàrc  [ 
la  guerre  aux  Perfes».  Oxonccs  lieutenant  du  Rei ,  Paônt 
à  Sardes, dont  il  écc^  Gouverneur,  âclefitatacherkune 
croix,,  vers  If îtn  du  monde  jû^o,  &:  524 avant  XC.(.He-'/ 
ndoft.  liv.  3.  Thatcidide.  iiv,L.^ 

lui  avoit  ^lie  tp^an  benheuE  â  ptai     de  grand  ftix  ;.  de  Mite  4^'il  at  fÙL  le- 
hi  iton  fiifpeA  ,  &  pTélÂg.eoit  fouvem     leconncE. 
^l^qe  elûfc  de  fiiaefte,.  Se  ^n'ailla  .     ■  .  _ 


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t44  GENEALOGIES 

K.  o  I  s  D 1      Darius  peu  avant  fa  mort ,  voulant  prévenir  le  malheur 
P  s  R  s  E.     d'une  guerre  civile>termma  au  raport  d'Hérodote  >  le  difé- 
rend  qui  s'étoit  élevé  entre  deux  de  lès  fils  touchant  la  fuc- 
cellîon.  Voici  furquoi  rouloit  la  difpute.  Darius  avoir  trois 
fils  de  â.  première  femme ,  fille  de  Gobrias,  tous  trois  nez 
avant  qu'il  fût  parvenu  à  la  courone  >  6c  quatre  autres 
d'AtoJJe,  fille  de  CirUs ,  qui  étoient  nez  depuis  qu'il  étoit 
RoL  Artéiis&attes ,  apelle  par  quelque^uns  Artemines ,  &c 
par  quelques-autres  ArtAmems ,  étoit  l'aîné  dés  premiers , 
oc -ITirwfw  rainé  des  féconds.  Artahaz.ttnes  alléguoit  en  là 
Viveur  la  coutume  conftante  de  la  nation  j  qui  ajugeoit  à 
l'aîné  la  fucceflion  préférablement  au  plus  jeune.  Xtrcis 
répliquoit  qu'à  la  vérité  Artabazancs  étoit  le  fils  aîné  de 
Darius > mus  qu'il  étoit  luilefilsaînéduRoî;qu'encette 
qualité  le  droit  de  fucceder  ^  la  courone  lui  apartenoit» 
ce  que  ibn  frère  ne  pouvoit  prétendre  qu'à  iès  biens 
propres ,  étatit  né  lorique  fbn  père  n'éroit  encore  qu'hom- 
me privé  :  qu'outre  ce  il  étoit  fils  de  Darius  par  Aujfe^ 
fille  de  Cirus ,  qui  avpit  fondé  l'Empire  des  Perfes  j  qu'- 
ainfi  il  étoit  en  droit  de  le  revendiquer  du  chef  de  là 
mère  ;  (|u'il  étoit  plus  jufte  que  la  courone  de  Cirus  tom- 
bât à  un  de  fes  decendans ,  qu'à  un  autre  qui  n'en  étoit 
pas.  La  fucceflion  fut  ajugée  à  Xercès ,  non  ta^t  par  la 
Ibrce  de  lès  raifons  >  que  par  la  fiureur  d'AfoJfe ,  qiù  avoit 
tout  pouvoir  fur  l'écrit  qe  Darius.  Ce  qu'il  y  eut  Ae  re- 
marquable dans  cette  conteftation  >  ce  fut  la  manière  dou* 
ce  &:  amiable  ayec  laquelle  elle  flit  agitée.  Fendant  tout 
le  tems  qu'elle  dura,  les  deux  fireres  le  doncrent  récipro- 
quement toutes  les  marques  d'une  amitié  véritablement 
fi-atemelle.  Et  lorfqu'elle  fur  décidée',  x:omme  l'un  n'en 
'    prit  point  ocafion  d'infulter  l'autre ,  l'autre  auÏ£  n'en  té- 
moigna aucun  chagrin  ni  méccuitentemcnt  ;  il  s'atachï 
même  aux  intérêts  de  fon  fixre  avec  tant  d'ardeur ,  qu'il 
perdit  la  vie  à  fon  lèrvice  dans  la  guerre  de  Grèce.  Rare 
Hift^*^s'  ^'^^^i^  ^^  modération  dans  un  interJÈt  auffi  preffant 
Juifs.         5"^  l'aquifition  d'une  courone ,  qui  alumc  d'ordinaire  fi 
fort  l'ambition  des^hommes ,  que  s'ils  oot  le  moindre  pré- 
texte d'y  fwétendre ,  ils  paflènt  pardeflus  toutes  fortes  de 
confiderations  pour  parvenir  à  leur  but. 

Hérodote 


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H I  s  T  O  R I  Q  U  E  s.  Z/V.  /.  145      ' 

Hérodote  place  cet  événement  fous  Darius  >  Juflin  &;  R  o  i  s  d  ■ 
Plutarque  le  ir:ettent  après  fa  mort  au  jugement  d'Artuban.  Perse. 
.    XERCÉS  confirma  aux  Juift  les  privilèges  acordcz  par       y. 
ion  père.  Jofephe  l'apelle  te  Roi  da  Rois ,  &  Efdras  apelle     , ,  jV 
de  même  Artaxercès.    Le  grand  Roi ,  fuivant  toutes  les  ^  * 

nations ,  étoit  le  Roi  de  Perle  ,  fur  quoi  Agefilas  Roi  de  £fjj   j  '^" 
Sparte  dit  un  jour,  ^  U  Roi  de  Perfe  efi-il  flusgmnd  que 
moi  ,  s'il  »ffiflu$  JKJie ,  é"  ^'"^  meâefie  ? 

La  féconde  année  de  fon  règne  l'an  3520,484  avant  HciodJ.7. 
J.  C.  Xercès  marcha  contre  les  Egiptiens ,  &  après  avoir 
ibumis  les  rebelles,  il  établit  Gouverneur  de  l'Égipte  fon 
frère  Aehemen ,  qui  y  fut  tué  dans  la  fuite  par  Inaros ,  Se 
dans  le  deflèin  de  fubjuguer  la  Grèce ,  il  aflèmbla  une  ar- 
mée de  près  de  deux  miUions  d'hommes ,  &  une  flotte  de 
plus  de  1 200  vaiflèaux ,  par  le  moyen  defquels  il  fit  îaîxc 
uti  pont  fur  le  détroit  pour  fiiire  pafier  ics  troupes  d'Aiic 
en  Europe.  Hérodote  dit  que  le  premier  que  l'on  avoit  /^  ly,^^ 
feit  avec  des  cordages  &  des  joncs  ,  ayant  été  rompu  par 
une  tempête ,  Xercès  en  colère  comanda  qu'on  donât 
joocot^s  de  foiiet  à  i'Hellefpont ,  6c  qu'on  jenât  dans 
cette  mer  deux  paires  de  ces  fortes  de  fers ,  qu'on  met  aux 
piez  des  criminels ,  en  difant  ces  paroles  extravagantes  : 
Eaux  ameres ,  le  Prince  vous  «  eoàdsmaées  «  ce  châtiment, 
fMrce  que  vous  Cavcz.  offenfé,fi$ns  qu'il  vous  en  ait  donc  /ujet; 
mais  en  défit  de.^ous  il  fffers  p»rde^us  vous  ,  ^  comme  voui 
eus  tromfeûfes  &  ^meres ,  e  efi  »vec  ruifon  que  ferfone  ne  vous 
fsit  dej /ifcrifices.  * 

L^expédition  de  Xercès  fut  plus  faflueufe  que  glorieufè. 
Il  marcha  à  travers  la  Thrace,  la  Macédoine  ÔclaTheflàlic 
vers  l'Attique  j  pendant  que  la  flotte  le  fuivoit  le  long  de 
la  côte.  Tout  pi»  devant  lui  jufqu'aux  Thermopyles ,  oîi 
quatre  mille  Grecs  arêtercnt  deux  jours  les  Ferles  qui  y 
perdirent  vingt  miUe  Tiommes  ,  entr'autres  deux  frères  de 


■k   LHtAokenporteeacoreunexein- 

51c  d'une  pueille  eitravagaoce  i  maïs 
'auMOt  plujfin|pilierei  qu'elle  cft  acci- 
bttée  â  un  peuple  entier.  C'cft  dej  PfilUf, 
«copie  d'Afrique  ^  le  vent  du  roidi  ay^nt 
deSedi^  les  ïieui  eà  ils  conTervoient  de 
l'eu ,  Ub  rifolnreiw  dans  oae  aflemblée 


publique ,  3c  d'un  comnn  conTentetneni  ^ 
d'allet  faire  la  guerre  contre  ce  rent  j 
nuis  quand  ib  mient  arivez  aux  lieux 
làbloneux  ,  il  t'jjleva  nn  vent  du  midi 
qui  ensevelit  lôus  les  fables  tout  ce  poo- 
pie  inTcoft.  Htrtd.  liv.  4- AkU-CiU. 


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T4«  GENEALOGIES  \ 

Rois  d  i  Xercès.  H  entra  enfuit^n  Attiquc  >  oii  il  bruIa  Athènes 
P  E  R  s  I,  fie  quelques  autres  villes  ;  ôc  après  avoir  perdu  par  une 
Herod.  tempête  6c  dans  la  bataille  deSalaminc,  l'an  3524,  fie. 
1.  VIII.  480  avant  J.  C.  plus  de  xoo  vaifTeaux ,  il  repaffa  précipi- 
Diod.l.XI.  tament  en  Afic  >  laiffant  en  Grèce  Mardonius ,  qui  l*an- 
?"' ■fv^'^'  "^^  fiûvante  périt  à  la  bataille  de  Platée  ,  avec  près  de  200 
d  Anftide  j^jy^  jgg  fiens.  L'armée  des  Grecs  compofée  de  1 20  mille 
^jj^  "  hommes ,  étoit  fous  la  conduite  de  Paufanias  Roi  de  Spar- 
.    ,  te  &  à'Jripde  Athénien.  Le  même  jour ,  les  Grecs  fous 

^*  teotychides  autre  Roi  de  Spanc  r  &  Xantiffe  Athéiiien 

défirent  la  flotte  des  Pcrfes  proche  Myc»it  promontoire 
d'Afie.  Voilà  à  quoi  fe  terminèrent  les  deflêins  ambitieux 
de  Xercès  >  qui  après  fa  retraite  dans  fa  capitale ,  aprit  la 
révolte  de  toutes  les  vUks  d'Ionie ,  lefquelles  avec  le  fe- 
cours  des  Grecs  fe  mirent  en  liberté  ,  &  la  conferverenc 
pendant  tout  le  tems  que  cet  Empire  fubtifta.  Xercès  deve- 
nu méprifable  par  fes  pênes  ,  fc  rendit  encore  odieux  par 
la  cruauté  ;  dont  fon  frère  M^JiJthe ,  fut  une  des  viiïtimes 
avec  fes  enfans  >  comme  fa  femme  Artainte  l'avoit  été  de  la 
ialoune  de  la  Reine  Amafiris ,  qui  lui  fit  couper  la  langue» 
le  nez  fie  les  oreilles.  Xercès  fut  aflaiTmé  a  Ecbatane ,  l'an 
aj40  ,  ayant  régné  21  ans  fuivant  Diodore  de  Sicile  > 
Plutarque ,  Africain ,  &c  Eufebe^  Theucydidc  eft  le  feu! 
qui  ne  lui  done  que  1 2  ans  de  règne.    Artaban  Capitaine 
de  {es  Gardes  fie  auteur  de  là  mort ,  en  porta  lui-même  la 
CkIUs       ïïouvelle  à  ARTAXERCES  Z^wg-aei»*;» ,  troifiéme  fils 
Diod.KXI.  de  Xercès,  &  en  chargea />^«W  fon  frère  aîné,  luiiâifant 
Jûftin.  1.     craindre  le  même  fort.  Artaxercès  tua  Darius,  abufé  par 
111.  X.        l'artifice  du  traître  Artaban ,  qui  comptant  fc  défeire  de  lui>. 
V I.       fous  prétexte  que  la  courone  ne  lui  apartenoit  pas ,  mais  à 
3  541.     fon  frère  Hifi»fpe  »  alors  dans  fon  gouvernement  de  la  Bac- 
triane ,  le  mit  iur  le  trône  i  mais  Artaxercès  ayant  décou- 
Ycrt  les  deflêins  d* Artaban  >  par  le  moyen  de  MegAhize  fib 
de  Zopitus  &  mari  de  fa  fœur  Amitis ,  s'aflura  la  courone 
par  la  mort  de  cet  ambitieux  fcélérat,Sc  par  la  défaite  de  fon 
fi-ere  Hiflalpe  ,  l'an  3541.  Il  s'apliqua  enfuite  à  réformer 
les  abus ,  ôc  à  foulager  les  peuples ,  conduite  par  laquelle  il 
s'aquit  une  grande  réputation,  fie  qui  en  lui  atirant  l'amour 
de  les  fujets  3  principal  apui  dupouvoir  des  fouverains  f  Var 


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HISTORIQUES.  Liv.I.  147 

ib'mit  ftir  le  trône  autant  que  &s  vi^oïres.  Rois  d  b 

La  quatrième  année  de  Ion  règne  3  les  Egiptiens  iè  (bu-  Perse. 
levèrent,  ôc  proclamèrent  pour  Roi  /«(««j ,  qui  aidé  des  Diod.].XI. 
Athéniens  délit  Achemen ,  &c  le  tua  avec  1 00  mille  des  Thcucid. 
liens,  l*an  3545.  Cette  guerre  après  avoir  duré  fix  ans,  ''v-  i- 
fut  hcureuièment  terminée  par  la  réduction  de  l'Egipte  Herod.I.n. 
fous  la  conduite  à!Art»hMz.e  &  de  Megnhize ,  &  les  Athé-r  Ctefias. 
niens  viétorieux  fous  Cimon  firent  la  paix  avec  les  Perles,  ^'o^*  '>'^* 

Artaxcrcès ,  qui  fiit  furnomé  Longuem»in ,  parce  qu'il  ^"*    . 
avoir  la  main  droite  plus  longue  que  l'autre ,  mourut  Van  y  y      ' 
3 5 80 ,  au comencement de  la  41'.  année  de  Ibnregne.  U  pj^*   yjg 
ètoit  le  plus  bel  homme  de  fon  tems ,  &c  le  Princele  plus  d'Attaxer. 
bénin  Se  le  plus  généreux.  Il  eii  félon  le  fentiment  de  Sul-  Mnemon. 
pice  Severe  ,  l'AJuerus  mari  d'EJther.  Jofèphe  dit  pcfitivc--  Ant.  XI.  «• 
ment  que  c'étoit  Artaxercès  Longuemain.  La  verfîon  des 
Septante  traduit  par  Artaxercès  tous  les  endroits  du  Livre 
d'Éilher,  oh  cH  te  nom  d'AJfuerus.  L'extraordinaire  faveur 
que  ce  Roi  témoigna  aux  Juifs  en  envoyant  Efdras ,  enfui- 
te  Nehemie  pour  redrefler  les  afaires  ae  ce  peuple  dans  la  Prideaux , 
Judée,  ne  peut-être  atribuée  qu'aux  bons  oâces  d'Efiber^  ^'!*r  **** 
qui  avoir  tout  pouvoir  fur  l'elprît  de  ce  Prince.  J"^  • 

XERCES  IL  le  fcul  fils  qu'il  eut  de  la  Reine  (il  en     VU. 
avoit  17  autres  de  fès  concubines)  lui  iuccedaôc  45  jours      3580. 
après ,  un  jour  qu'il  étoit  y  vre ,  fon  frère  SOGDÎANle    VIÏL 
tua ,  6c  fut  déclaré  Roi  en  fa  place.  Celui  -  ci  ne  joiiit  que     3580. 
fept  mois  du  fruit  de  fon  crime ,  car  fon  autre  ftere  DA- 
RIUS furnomé  Oehus  Gouverneur  d'Hircanie,  ayant  dé-      I X. 
couvert  le  dellèin  qu'il  avoit  de  (è  dé&ire  de  lui ,  vint  à  la     3581. 
tête  d'une  armée  ,  le  làilit  de  lui  âc  le  fit  étoufer  dans  les 
cendres.  Arfites  crut  réuflir  contre  Ochus ,  comme  celui-ci  Ctelîas. 
avoit  fait  contre  Sogdian  ,  il  fe  rebella ,  l'an  3582,  quoi  D'od- 
.^u'il  fut  fon  firere  de  père  Ôc  de  mcrc ,  &  reçut  le  même 
^traitement  que  Sogdian ,  avec  Artifbius  fils  de  Megabizc 
Ion  comjiUce ,  Ôc  Phsm»eiHi  qui  avoit  trempé  fes  mains 
dans  le  lang  de  Xcrcès. 

Le  plus  grand  des  malheurs  qui  ariverent  à  ce  Prince  Eurebe, 
l^endant  le  cours  d;*  fon  règne  ,  fut  la  révolte  de  l'Egipra  m  cbmu 
qui  ne  revint  fous  l'obéiffancc  des  Perfes ,  que  fous  Arta- 
xcrcès Ochus.  H  mourut  l'an  3599  j  après  un  règne  de  1$ 
Tij 


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148  GENEALOGIES 

Rois  d  b  ans ,  laifTant  plufieurs  enfens  de  i*»rifatis  fa  foeur  S>C  fa  fent^ 
P  i  R  s  E.     jne  j  &  il  dona  la  Courone  à  Arfaeh  l*aîné  &  confirma  à 
Plut,  in    Cyrus  le  fècond  le  gouvernement  en  chef  des  Provinces  de. 
-4««.v.        l'Afie  mineure.  Arfacès  étant  auprès  du  lit  de  fon  père ,  lui 
lûft  V  S    demanda  cornent  il  avoit  fait  pourgouverner  fi  iagement 
fesEtatsôclemaintenirdrins  lapofleflion  de  laCourone> 
afin  de  fuivre  fes  traces  ;  le  Roi  prêt  à  ejqiirer ,  lui  fit  cène 
Athénée     réponcc  mémorable ,  enfaifant  toujours  ce  que  lajufiiu  é"  '« 
Réiigiondem»ndoiettt,^dXoiQS  qui  méritent  d*êtrc  écritesdana 
les  Palais  des  Princes ,  pour  les  faite  Ibuvenir  continuelle- 
ment de  ce  qui  doit  régler  toutes  leurs  actions. 
Le  nouveau  Rot  en  montant  fur  le  trône  3  prit  le  nom 
^.       d'ARTAXERCES.  Les  Grecs  lui  ont  donéle  furnom 
3  595-     de  Mnemon  y.  à  caufe  de  fa  prodigieufe  mémoire.  Soaregne 
Plat.  Xe-  fiit  celui  des  révoltes  &  cfes  guerres.  L'an  3600  j  &  404 
noph.    in    avant  J.  C  on  découvrit  un  complot  qu'avoit  feit  Cyrus 
*SSfv'^''  ?°^  afÊiflmer  fon  frère ,  il  fut  arrêté ,  6c  quoique  le  Roi 
jw  .    .11.  jyj  g^ç  pardoné  &  confervé  fon  gouvernement ,  a  la  prière 
de  Parifatis ,  il  y  retourna  avec  o^s  dedèins  aulH  ambitieux 
&:  prit  des  mefures  pour  les  exécuter.  Il  fit  faire  à  cet  éfec 
des  levées  fccretes  dans  la  Grèce  par  CiéM-ehe  >  Général  des 
Lacédëmoniens.  Il  en  fit  lui-même  ouvertement  >  fous  pré- 
texte d'armer  contre  TiËipherne  >  qu'il  avoit  rendu  fufpe^ 
_      . .     au  Roi.  Enfin  quand  il  eue  aflèmblé  lès  forces  >  il  fe  mit 
iJ"xpel     ®"  marche.  Le  Roi  averti  par  Tifapherne  >  le  prépara  à  le 
Ciri7         recevoir  j  les  deux  armées  en  vinrent  aux  mains  dans  la 
Diod.XIV.  plaine  de  Cunaxa  dans  la  Province  de  Babilone  ,  l*an 
Juft.T.  n.  560}.  Cyrus  après  avoir  bkffé  fon  frère ,  fiit  tué  par  un 
Garien  Se  fii  mort  détermina  la  viéloire  en  fiiveur  d'Arta^ 
xercès.  Ce  fijt  en  cette  ocafion  que  les  Grecs  de  l'armée  dt 
Cyrus  firent  cette  retraite  ,  apellée  des  dix  mille  la  plus 
mémorable  6c la pluslongue  quilè  foit  jamais fiiite, &l ce 
êix  Xenofhort  qui  k  ménagea. 

Artaxcrcès  eut  cnfuite  la  guerre  contre  1«  ville» 
Grecques  de  l'Afie  Mineure  :  elles  furent  fècourues  par  les 
Lacéaémoniens ,  contre  lelwicls  le  Roi  lùicita  plufieurs. 
Etats  de  la  Grèce ,  ôc  après  la  bataille  de  Cntde ,  où  il  fu- 
rent défaits  par  Conon  l'Athénien ,  on  conclut  la  paix  dite 
^Attt^çidasy  dunom.de  celui  quila  conclut ^ l'an  3.^1 7 ^ 


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Plbt. 
Diod'.  XV. 


HISTORIQUES.  Lh,L  140 

&  387  avant  J.  C.  à  condition  que  les  villes  &  Iflcs  de  la  Rois  m 
Grèce  demeure'roient  libres ,  &  que  celles  de  l'Afic  Mineu-  P  e  r  s  ». 
re  lèroient  fujettes  au  Roi  de  Perfe  ,  avec  les  Ifles  de  Cla-  Poljb. 
zomene8cdeCypre.EvagorasRoideSalamineavoitfaitfour  Juftin, 
lever  celle-ci  i  on  le  poufta  avec  vigueur  &  il  confentit  par  VI,  tf. 
un  traité ,  Pan  3  6 1 9 ,  à  payer  tribut  au  Roi.  L'expédition    "'"'    *" 
Qu'Artaxercès  entreprit  Tannée  fuivante  contre  les  Cadu- 
fèens  j.  ne  fut  pas  fi  heureufe ,  il  y  perdit  la  plus  grande  par- 
tie de  Ton  armée  par  la  diiètte  des  vivres. 

Sur  la  fin  de  Ton  règne  qui  fiit  de  46  ans ,  il  éprouva  des 
chagrins  domefliques  qui  lui  cauTerent  la  mort.  Darius  fon 
fils  aîné  piqué  de  ce  qu'il  lui  avoit  enlevé  Aipafic  *  qu'il  ai- 
moit  pamonemenc ,  conijpira  avec  50  de  fes  frères  contre  la 
vie  de  fbn  père  j  leur  deflein  fut  découvert  6c  puni  de  mort  > 
l'an  364?.  Ariafpes  qui  fuivoit  Darius  ,  étoït  un  homme  Plur. 
fimple ,  /on  frère  Artaxerch  Ochus  lui  fit  doncr  des  avis  fe-  Ctcfias- 
crets  qu'il  étoit  menacé  du  même  traitement  que  Darius , 
&  pour  le  prévenir  il  s'empoifona.  Arf»m ,  quoi  qu'illégi- 
dme  faifoit  ombrage  à  Ochus  »  par  la  faveur  du  Roi,  il 
le  fît  ailàfllner  par  Harpatus ,  fils  de  Tiridate.  Mnemon 
âgé  de  5^4  ans  »  ne  pue  foutenir  le  poids  de  fon  ailiélion , 
Ôc  laifla  le  trône  à  ARTAXERCES  O  c  h  u  s  ,  le  Prince 
de  ÙL  race  le  plus  cruel  &  le  plus  méchant.  Pour  fc  dé- 
baralTer  de  l'inquiétude  que  pouvoient  lui  doner  les  Prinr- 
ces  du  iang  y  il  les  fit  tous  mourir.  Q.  Curce  nous  aprend  L.  lX.c.8. 
qu'ilfit  maf&crer  en  un  même  pur  80  de  iès  frères.  Il  fit 
enterrer  vive  fa  feur  Oths ,  quoiqu'il  en  eût  époufé  la 
fille  >  &c  ayant  renfermé  un  de  fès  oncles  avec  100  de  fès 
fils  &:  de  fes  petit-filâ  dans  une  cour ,  il  les  fit  tous  tuer  à 
coups  defléches.  Cette  conduite  violente  caufa^l'an  5  64^, 
une  révolution,  qui  mit  l'fltat  à  deux  doigts  de  fa  ruine.  **  Diod.  XT, 
Toute  l'Afie  mineure  r  la,  Sine  >  la  Phénide ,  la  Cilicîe  9 


XL 
3^44- 


3f  Si  «ette  Afpafic  tftoit  cellet^  «TOtt 
M  UtUnttê  dn  jetiae  Cinis  ,  comme  le 
JiJènt  qaelqncs  HiOorient,  il  faut  qu'elle 
«t  iti  une  fêcondeSaia  poiu  la  datée  de 
&  beauté  ;  car  aton  elle  devoit  avoit  au 
moins  fa  ani ,  il'  y  en  avotl  ^uaranie  que 
Cinit  avoit  été  tné. 

**  Diodorcjnetcenei^voUefoos  ia 


dernière  ann^  de  Mnenion,  mais  M. 
Prideaux  la  place  foui  la  piemiete  de  ion 
fuccefleur ,  doat-la  crnautéfeut  y  avok 
doné  ocajîon  :  au  lieu  que  U  lage  coo- 
duile  de  Mnemon  lui  avoit  trop  g^né 
l'eiHme  Bt  le  coeur  de  les  (ii)eo>  pour 
croire  qu'un  lôaleremcntcomme  celn^ 
ci  i&  aiir^  de  Ton  tenu. 


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Ro  I  s   DE 
P  E  B.  S  £. 


Can,  Ptol. 

DioJ. 

XVII. 

$666, 

XI  M. 
3668. 

Diod. 
XVII. 

Qj,Catce 
I.  X.  5. 

Diod. 

XVII. 

Jaft.  X.  j. 


150  GENEALOGIES 

JSc  l'île  de  Cypre ,  fe  révoltèrent  >  6c  s'uniirent  avec  les 
Egiptiens.  Mais  fbn  bonheur  lui  fournit  dans  le  caraâere 
des  chefs  un  moyen  de  diillper  en  peu  de  tems  cet  orage. 
Il  remit  enfuite  dans  le  devoir  les  Phéniciens  après  la 
prife  de  Sido» ,  qui  lui  fut  livrée  par  Tennés  fon  propre 
Roi  >  &c  après  s'être  acomodé  avec  les  neuf  Rois  de  Cy- 
pre» il  marcha^  l'an  3645 ,  contre  l'Egipte ,  d'oùie  Roi 
Neélanebus s'enRiît avec  les tréfbrs , &cu  la  fit  rentrer  fous 
l'obéiffance  des  Perfes,  Il  en  fit  démolir  les  villes ,  pilla 
les  temples  >  &c  pour  infulter  aux  Egiptiens  >  qui  lui 
avoient  doné  le  furnomjd'i»^ ,  il  fit  immoler  A  cet  animal 
leur  Dieu  Apis.  Le  Bogeas  >  ou  Eunuque  &vori  Egip- 
tien  )  auquel  il  avoit  abandoné  le  foin  des  afaires  pour 
fe  livrer  aux  plaiflrs  ,  Vengea  dans  la  fuite  l'afrom  fait  au 
Dieu  de  fa  patrie ,  en  empoifonant  Ochus  l'an  3666 ,  &c 
3  j8  avant  J.  C.  U  avoit  régné  21  ans. 

fiogoas  mit  fur  Le  trône  ARSÉS,  le  plus  jeune  des 
fils  d'Ochus  )  afin  de  jouir  plus  {urement  de  l'autorité ,  &c 
deux  ans  après  il  s'en  défit.  Il  remplit  le  trône  en  y  met- 
tantCoDOMANUS^qui  prit  lenom  deDARIUS.  II 
étoit  décendu  de  Darius  Nothus  ,  par  fbn  fils  Ofianes .  dont 
il  eft  parlé  dans  Plutarque  j  &  qui  fut  père  &Arf»mes. 
Celui-ci  >  qui  avoit  épouié  la  fœur  Sifig^tmèis  ,  fut  mafia- 
cré  par  ordre  d'Ochus.  L'Hifloire  ne  marque  point  co- 
rnent Codomanm  fon  fils-jéchapa  à  la  fureur  de  ce  barbare. 
-On  voit  feulement  qu'au  comcncement  du  régne  d'O- 
chus il  éioit  dans  un  grand  abaiflèment  :  mais  il  ariva  pen- 
dant la  guerre  qu-'Ocnus  fit  aux  Cadufiens ,  qu'un  hardi 
champion  de  cette  nation  ayant  défié  à  un  combat  fingu- 
lier  le  plus  brave  des  Perfes ,  Codomanus  accepta  le  d^ , 
qui  &ifoit  peur  aux  autres ,  lé  combatit  &  le  tua ,  &  pour 
récompenfe  de  cette  aélion ,  il  fiit  feit  Gouverneur  d' Ar- 
ménie ;  il  étoit  encore  dans  ce  pofte ,  quand  Bagoas  le 
fit  monter  fur  le  trône,  l'an  3668  ,  334ansavant  J.  C. 
mais  s'étant  aperçu  qu'il  ne  fe  laiflèroit  pas  gouverner , 
il  réfolut  de  fe  défaire  de  lui,  ôc  U  avoit  déjà  le  poifon  prêr  : 
mais  Darius  en  fut  averti  y  Se  fit  boire  à  ce  mohf&e  la 
coupe  empoifbnée. 

Le  portrait  que  l'Hlftoirc  fait  de  ce  Prince,  le  rçprc- 


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HISTORIQUES.  Liv.i:  i^r 

lêntc  comme  le  plus  bel  homme  Se  le  mieux  fait  de  ion  Rois  ci 
Empire ,  &  en  même  tems  comme  le  plus  brave  y  &c  avec  P  e  r  s  i. 
cela  très-doux  &  très  -  généreux.   Mais  ion  malheur  fiit 
d'avoir  afaire  à  Alexandre  le  favori  de  la  formne.  A  peine 
étoit-il  monté  fur  le  trône  j  que  fon  énemi  ic  prépara  à 
Pen  venir  rcnverfer.  L*armée  de  Darius  fut  batue  au  pai^ 
iâge  du  Granique  l'an  3  670  >  Se  deux  ans  après  il  fut  dé> 
&it  à  la  bataille  d'Ijfits  en  Cilicie ,  ou  il  périt  plus  de  1 00 
mille  Periès  >  Se  dans  laquelle  fa  mère  3  ià  femme  6c  iès 
en&ns  tombèrent  au  pouvoir  du  vainqueur.  Il  ofrit  fdes 
conditions  de  paix  avam^eulès  à  Alexandre  >  qui  les 
ayant  refufées ,  Darius  aiiembla  ime  nouvelle  armée  , 
dont  le  nombre  prodigieux  ne  fervit  qu'à  rendre  encore 
plus  éclatante  la  victoire  qu'Alexandre  remporta  l'an 
3674  au  village  de  Gagaraele  à  douze  mille  à*ArhelUy 
ville  dont  le  nom  fut  doné  à  cette  bataille ,  après  laquelle    P'nt.  "» 
Darius  s'enfuit  dans  la  Médie  ,  oU  dans  le  tems  qu'il  rai^  -^ifx. 
ièmbloit  les  débris  de  fon  armée  j  Bfj[/«j ,  Gouverneur  de  Q;Curce, 
la  Baébriane  fe  faifît  de  ce  Prince ,  dans  le  deiTein  de  s'em-  fj„\ç.  m 
parer  de  la  courone ,  6c  lâchant  qu'à  cette  nouvelle  Aie-  uiod.  *     * 
xandre  venoîi  à  lui ,  il  le  perça  de  plufîeurs  coups  mor-  XVif. 
tels  ,  ôc  le  laiflk  mourant  dûis  ibn  chariot  l'an  3^74. 
Voilà  quelle  fut  la  fin  de  ce  grand  Roi ,  qui  fur  auiîi  celle 
de  l'Empire  qu'il  gouvernoit  »  dont  la  durée  depuis  la  pre- 
mière année  de  Cirus  a  été  de  209  ans. 

Ses  deux  filles  S/atyre  &  Dry/w/V .  l'une  mariée  à  Ale- 
xandre Sc'l'autre  à  Epheftion ,  eurent  une  fin  auflî  mal- 
heureufe ,  après  la  mort  d'Alexandre  >  Roxane  les  ayant . 
fait  jetter  dans  un  puits. 

Darius  avoit  un  frère  nomé  O  x  a  t  r  e  s ,  qu'Alexan- 
dre ayant  trouvé  parmi  les  prifonniers ,  il  lui  fit  tous  les 
honeurs  qui  étoient  dûs  à  là  naiflànce  ,  &  le  mit  au  Q*  Cutçe 
nombre  defes  amis.  Il  hû  remit  entre  les  mains  BeiTus  ,  ^^^'  ^** 
meurtrier  de  Darius  ,  afin  qu'on  ie  punît  comme  le 
méritoît  l'énormité  de  fon  crime.  Alexandre  dona  à  Cra- 
terus ,  un  de  fes  fevoris  >  Arnsfiris ,  fille  d'Oxatres ,  laquelle 
époufa  depuis  Denis  Tyran  d'Heraclée.*  Voyez,  ci-après 
dans  le  chapitre  du  Pont. 

L'Empire  de  l'Afie  palTa  de  cette  manière  des  Perfe& 


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15»  GE  NE  ALOGIES 

ft  o  I  s  DE  aux  Grecs ,  dans  la  perfone  d'ALEXANDRE  le  Grand  , 
Perse,  ce  qui  fie  la  troilîéme  Moiiarchte  ,  apellée  U  Monarchie 
des  Grecs.  Mais  ce  Conquérant  ,  dont  nous  parlerons  au 
chapitre  des  Rois  de  Macédoine}  étant  mort  fept  ans  après> 
ion  Empire  fut  démembré  par  ceiix  mêmes,  qui  a  voient 
aidé  à  le  former.  Les  Généraux  partagèrent  entr'eux  les 
Provinces  conquises ,  6c  après  les  avoir  gouvernées  quel- 
que tems  à  titre  de  Gouverneurs ,  ils  fe  rendirent  indépen- 
oans  du  Royaume  de  Macédoine ,  6c  prirent  le  diadème, 
ÂNTiGONB,  qui  avoir  eu  pour  fon  partage  la  Lieie , 
la  pAmphilie  ,  la  Lie^onie ,  &  la  Grande  Phrigie  ;  auTquelles 
il  joignit  la  SirU,  X^Phéateie,  &  la  C»pfaioee  ,  par  la  dé- 
faite d'Eumenes ,  de  Perdiccas  Ôc  d'Alcetas  >  fat  le  premier 
dont  l'ambition  afeé^a  la  qualité  de  Koi  £Afu ,  qu'il  prit 
avec  le  diadème  >  &  les  dona  à  fon  fils  Demçtrius  ,  l'an 
du  monde '3 6^8  ,  fie  306  ans  avant  J.C,  Ses  îuiverfaires, 
pour  ne  lui  point  paroître  inférieurs  iè  firent  auili  falucr 
Rois,  fàvoir  Ftolohée  en  Egifte,  Cassandre  en 
Macédoine ,  ScSeleucus  en  S/rie  ;  ce  qui  fut  l'origine  . 
des  quatre  Royaumes  à^Afte»  à'Bgifte,  de  MAced^ine,  Ôc 
de  Strie. 

Celui  d'^e  )  qui  comença  dans  Antîgone  devint  la 
proye  des  autres  >  par  la  chute  de  ce  Prince ,  contre  lequel 
une  ambition  trop  marquée  de  vouloir  être  feul  Monar- 
que j  avoit  réunis  (es  compétiteurs.  Il  fut  tué  à  la  bataille 
d'IfTus  âgé  de  80  ans ,  l'an  du  monde  3  702  i  &  3  02  avant 
J.  C.  Scies  Princes  conféderez  partagèrent  epfte  eux  les 
Provinces  de  ce  grand  Royaume  qu'Antigone  ayoit  formé 
avec  tant  de  foin. 

Ce  fut  par  ce  fécond  partage  que  l'Empire  d'Alexandre 
fut  divifé  en  4  Royaijmes  fixes  &  que  furent  acomplies 
exaétempnt  tomes  les  prophéties  de  Daniel  PTOLOMÉ^ 
.  eut  l'Egipte ,  la  Libie ,  l'Arabie  ,  la  Celefirie ,  $c  la  Palef- 
rine.  CASSANDREeutlaMacedoine&laGrece.  LI- 
SIMACHUSla  Thrace  >  la  Bithinie  ôc  quelques  Provin- 
ces par-delà  l'Hellefpont ,  ÔcleBofphore:  Ôc  SEJ-EU- 
CUS  tout  le  r^e  de  l'Afie. 

Le  Royaume  de  Lifunachus  finit  avec  la  vie  de  ce  Prin- 
ccj  l'an  du  monde  37^2,  ôcfes  Provinces  furent  jointes, 

partie 


,v  Google 


HISTORIQUES,  tîv.t  153 

Îiarric  à  la  Macédoine ,  partie  à  la  Sine.  Par  ta,  chate  il  s'é- 
eva  un  nouvcauRoyaumejfavoir  celai  de  i*w*MC,  dont 
le  Roi  a  poné  le  titre  de  Roi  £Afie  >  ce  qui  fit  Xjng-  tems 
les  4  Royaumes  prédits  par  DanieL 

De  celui  de  Sirie ,  il  s'en  détacha  dans  la  fuite  plufieurs 
Provinces ,  dont  furent  formez  les  Royaumes  de  la  Bttc 
tri*ne ,  des  PArtbes ,  d'Arménie ,  Se  de  Centagene ,  dont  nous 
parlerons ,  après  avoir  vu  les  Rois  de  Sirie ,  que  nous  pla- 
çons ici  pour  fuivre  Tordre  que  nous  nous  fommes  preicrîi 
de  raporter  dans  le  premier  Livre  tous  les  Royaumes  qui 
ont  été  établis  dans  l'Afie. 


CHAPITRE     IX. 
Des  Rois  de  Strie. 


Rots  Di 

S  I  K  1  B. 


DE  tous  les  Royaumes  qui  fe  formèrent  des  débris  de 
la  Monarchie  d'Alexandre ,  le  plus  fioriflànt  ôc  le  plus 
étendu  fut  celui  des  SeUucides ,  apellè  tantôt  Royanme  À'  A-      Ta^U 
fie,  comprenant  presque  toutes  les  conquêtes  qu'Alexandre  XV 111. 
y  avoit  &ites  ;  tantôt  Rojmme  de  Sirie ,.  parce  qix'AMioehe  P*g^  'î** 
ià  Métropole  étoit  fîtuée  en  Sirie.    Il  dut  ià  fondation  à       I. 
SELEUCUS)  fumomé  NicATOR,ouleri#/»fiirrt(r,fils.    3 65)1. 
d'A  N  T  i  o  c  H  u  s  Macédonien  natif  de  la  ville  d'Orope ,  qui  du  monde 
fat  Général  fous  Philipe-Amyntas.  Seleucùsfuivîten  Ane,    6c  jii. 
Alexandre  le  Grand  auquel  il  fe  fit  conoître  par  fa  valeur  >  *^*'**  J"  *^" 
&c  par  la  force  prodigie'ulè  de  fon  corps.  Après  la  raqrt  de 
ce  Conquérant  j  Antipatre  le  fit  Satrape  de  Babilone  >  d'où 
Antigone  l'ayant  chaUë ,  il  fe  retira  en  Egypte  vers  Ptolo- 
mée ,  &  ayant  levé  des  troupes ,  il  bâtit  Nicanor  Général 
d'Antigone,  reprit  Babilone >  l'an  $6^2,  *  Se  s'afern)ilt 
non-feulement  dans  Ja  poflèflicai  de  la  AUdie,  &  de  VAjfirie, 
priais  portant  fcs  armes  plus  loin ,  il  reduifit  les  Ferfes ,  la 


*  C'eft  i  l*eiwrfe  de  SeleocBS  dins 
Babilone  ,  ({lie  commence  l'Ere  fameufè 
des  Seleucidet ,  1 1  ans  'apr^li  mon  d'A-' 
kxandre,  3c  }it  avant  l'Ere  Chiétienne. 
Les  Arabes  la  noment  TmU  DiUmmuin  , 
l'fin  éf  Bittrm  ,.09  4e  l'IioinnoJi  d«)u 


_  e«m«.  Appien  remarie  que  Sdeuctu 
itoit  û  fort ,  que  prenant  un  fanieait 
par  les  cornes  ,  il  l'anfitoit  tont  caâa  J 
tt  4{ue  celt  avoit  dontf  lien  aux  Sén^- 
Kurs  de  lui  mettre  ordinairement  deu^ 
cotnes'debàwf^Ifttéta.  -  '       " 

V 


I,  Google 


154  GENE  AL  O  GI  E  S 

Rois  de  Bi^bimnc,  l'Hircamie  &  toutes  les  autres  Provinces  en  deçà 
S I X.  I E.  (ie  Vlnius ,  dont  Alexandre  avoît  ^c  la  con<^uêi£. 

U  prit  eniuite.  le  titre  de  Roi ,  à  l'exenmle  d*Anrigone*, 
contre  lequel  il  fit  une  ligue  avec  Ptolomec ,  Caffandrc  &c 
Lifimachus  ,  &c  après  la  vii5^oire  que  les  alliez  remporte- 
rent>  l'an  3702 ,  a  Ipfus  en  Phrigie  ,  ou  périt  Antigone  ,, 
Seleucus  eut  pour  là  part  de  la  dépouille  la  Strie  propre ,  la 
Phrigie ,  la  Cil'cie  qu'il  joignit  à  les  autres  conquêtes.  La 
même  année  Seleucus  nt  bâtir  fur  l'Oronte  »  la  ville  à^An^ 
tiock€\,àcs  matériaux  de  celle  d'^»/;^0»/f,qu*  Antigone  avôït- 
fait  bâtir.  Il  la  noma  v!Ï»//flf  ;&<■  du  nom  de  fon  père.  Il  en  fit 
^ppieti-  bâtir  encore  d'auti-es  *  aufquelles  il  dona  les  noms  de  St' 
.  ^S^'^''-  kueityàç,  Laoiice,  à'Apamée&cài  Stnttonice^Tpi^is  du  fienjdc 
celui  de  fa  mère  ,  Se  de  celui  de  Tes  deux  femmes. 

Les  Princes  liguez  firent  la  paix  avec  Demetrius  fils  d' An- 
tigone ,  &  Seleucus  époufa  StrAtoniu  fille  de  Demetrius  ,= 
laquelle  par  une  fingularité  fans  exemple ,  devine  dans  la. 
fiiite  femme  d'Antiochus ,  fils  de  fon  premier  mari  encore 
vivant  Voici  cornent  Plurarque  raportc  cette  Hiftoire  dans 
la  vie  de  Demetrius.  Stratonice  étoit  fort  belle ,  Antiochus 
'  4Eonçut  pour  elle  une  violente  paillon  ;  mais  trop  fbible:. 
:  pour  la  vaincre  ,  Ôc  trop  difcret  pour  la  découvrir ,  il  civ 
tomba  dans  une  langueur  qui  devint  une  maladie  dange— 
^    r    jTCttfe.  Eritfi^rate  uft  très-hàbile  Gfec  étoit  ïbn  Médecin  :  II' 
vit  bien-tot  que  c'étoit  l*ïimour  qui  étoit  la  caufe  de  (on. 
nal  ï  mais  la  dificulté  étoit  de  découvrir  la  perfonne  pour 
qui^brulcMt.  Pouryréulfir,ilexaminoit  deprèsfon  raar- 
nde  -,  quand  U  recevoit  des  vifites  des  femmes  de  la  Cour.. 


l«  villes ,  i  kbF  celui  de  SiUuem  ,.pTis 
4nfiea,ifi>  cdoi  de  Lm£(      ' 


doaeient  Babîlone  ,  qui  -demeiiTa  enti^ 
rement  defène ,  &  Seleucie  lui  (ùcceda: 


digniii  &  en  gtandeafi   Elle  en  eut 
df  LaoJicelà  merc-^itiqis  celui  A'A^*-    jt;rqa*âB  nom  m&ine.  D'abord  OBl'apeU 
llnr  dn-nom''delâprcmrere  femme  ,  &  S'  !oit SeUtia»  U BaiiUnitn* ,  pooi  ladiftin* 
teiw'ie  Strjumii* ;  en  Itioneur  de    gser  dû  auiEnSeleuciw.-de  ^«JmmB*. 


firatonice  ^  qui  fut  la  dïtniere.  |  ÏHmU  ,  ob  vint  i  dite  ti 

'  C^fut  rris  l'ao  19;  avant  J.  C.  qu'il  «m  .  &  iU  fin  on  ue  l'apella  plut  que 
it  biiir  Tut  le  Tygte  h  ville  de  Stlende ,  I  BMiUeitt  -,  ce  qui  a  fâii  pafièr  l'cTreni  G 
1 40 raille  deBabiloue.  Elle  éto  t  fut  II  j'comuBQ  encore  aH^ewd^ui ,  que  Bâf;- 
j|i>e  occidentale  de  cette  rivière  ,  vis-i).  dai  eft  biiie  od  isw  atKtcËns  l'andeoe. 
TiS;t:le.l'eD4n>it  oû^fiiaujourd'huiÇiig-  l^BabiloBe, quoiqu'il  yait-uK  difUoce  d* 
4m  (iK Ùorieiuale.  LetBibiloaiensatEv-  |i40'niille  de  L'eudraicod^loit l'autre  B*- 
acz  par  les  grands  piiviicgecqae  Seleuçu^  I  bilone,  qui  tfioit  fur  l'Euphiate,  8c  BAçdwi: 


,v  Google 


t 


HISTORIQUES.    Ziv.T.         'ï.y5 
n  remarqua  »  que  >  quand  Stratonice  entroit  dans  fà  t^am-  Rois  d  s 
bre ,  il  iè  ràUbit  de  grands  changemcns  dans  fon  poux ,  dans  S  i  ».  i  e. 
fon  air ,  dans  fès  manieresi  en  un  mot  dans  toute  fa  perlbn- 
jie  ;  &  que  rien  de  tout  ceci  n'arivoit ,  quelqu'autre  fem-     ' 
me  qui  entrât  :  d'oU  il  conclut ,  qu'afltirement  c'étoit  elle 

iui  etoit  Pobjet  de  ia  paffion  .viofente  qui  caulbit  fa  mala-  . 
îe.  n  jugea  bien  auffi  qu'un  amouraum  violent,  neiègué- 
riroit  pas,  fans  lui  faire  avoir  la  perfonne  qui  le  caufoit  ;  fie 
voici  l'adrefTe  dont  il  fe  fcrvit  pour  y  réumr.  La  première 
fois  que  Seleucus  lui  demanda  cornent  il  trouTtsic  foA'iils  ^  '  - 
il  lui  dit  que  fon  mal  étoit  incurable  j  qu'il  étoit  amoureux 
d'une  penone  qu'il  ne  pouvoit  avoir  ,  &  qu'infaillible- 
ment il  en  mourroit.  Le  père  furpris  &c  aflige  de  cette  ré- 
ponfè,  demanda  pourquoi  il  ne  pouvoir  avoir  la  femme 
qu'il  aimoic  Parce  t  dit  le  Médecin,  fue  c'efi  ma  femme  éc 
je  ne  U  Itti  donersi  fas.  Vom  ne  la  cedere&  pas  *  repartit  le  Roi  y 
fourfauver  U  vie  à  un  fils  que  j'aime  fi  tendrement  !  Efi-fe-là 
t  amitié  que  vous  avez,  peur  moi  î  S  IRE  y  reprit  le  Médecin  > 
mettez  vous  à  ma  place  :  lui  eederiez-vous  Stratonice  i  Etfi,  vous 
^ui  êtesferet  ne  confentiriez  pas  à  faire  un  fareilfacrifice  pour  u» 
ils  qui  vous  efifi  cher  >  cément  pouvez,  vous  croire  qu'un  autre  le 
fajfe  ?  Plut  aux  Dieux ,  s'écria  Seleucus  ,  que  laguérifon  de 
tmonfils  ne  dépendit  que  de- là  >  il  n'y  a  rien  que  je  nefijfe  pour  la 
Itti  procurer  *  ^yV  lui  eederois  de  tout  mon  coeur  ér  Stratonice  fic 
V  Empire  mime.  Eh  bien!  ditErafillrate,  vous  êtes  le Jiul  Mé- 
decin qui  peut  le  guérir  :  car  cefi  de  Stratonice  qu'il  efi  amoureux , 
ctfi  cette paffion  qui  ta  jette  dans  la  langueur  où  vous  U  -voyez  » 
^  il  n'y  a  point  de  moyen  de  luifauver  la  vie ,  que  de  la  lui  dort- 
nerpourfirmmt.  Seleucus  n'eut  pas  beaucoup  de  peine  à  &i- 
re  accepter  à  Stratonice  l'échange  d'un  jeune  Prince  ,  au 
lieu  d'un  vieux  Rot;  elle  lui  fiit  donée ,  quoiqu'elle  eue 
déjà  eu  des  enfans  du  père  :  ils  furent  couronez  Roi  &  Rei- 
ne de  la  Haute  Afie ,  &  allèrent  y  prendre  les  renés  du 
Gouvernement.  De  ce  mariage  inceltueux ,  inconnu  mê- 
me aux  Gentils  du  tems  de  S,  Paul  (  t.  Cor.  S',  i.)  vint  la 
race  des  Rois  de  Sirie ,  qui  ont  tant  de  fois  tourmenté  & 


mctrius,  devenu  Roi  de  Macédoine ,  réveilla  la  jaloufie  de 

Vij  les 


perfecuté  le  peuple  de  Dieu  dans  la  Judée  6c  à  Jérufalem. 
La  paix  dura  jufqu'à  l'an  371^  >  que  l'ambition  de  De- 

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I5«  TshU  XVIIt 

Les   Rois  de  S  I R  I  E,  dits  S  E  L  E  U  C  I  D  E  S> 
J.    S  I  R  I  E. 

AMTiocKtJs.  Général.  Macédonien  ; 
éf.  ùudiet. 


I.  SELCUCUS     NiCATOR  ,  Roi    de  Siiie^,  l'ao   du  monde  3tfj>i.    tShiSutt' 

enj^r^.teg.  31  ans,  ép.  i». -f/*»/, fille  d'Arubaze ,  5eigoeai  f edkn ; 

x'.StrMenitt,-   fille  de  Demeiriaj  Polioicetés. 


I.  I.  ANTHIOCHUS  Soter  ,  Roide  Sirie,  Pan  3714. 

t  en  J741.  reg.  18  ans ,  ép  StnUaniei ,  fa  belle^nere 

fiUe de  Demettius  Poliotceièsi  1'.  N»...  . 


Philé  ,  fèm) 

d' A  N  T  I  G  c 

Gonotas. 


I.  jffâm/.mtJÎtfMt^     m.  ANTIOCHUS  II.  Thbos,  i.  LmMo^ 

ép.  Maoas  ,  Roi  Roi  en  3741.  -fcn  3757.1^.  ij  ans,  ép,  "    ép. 

de  Cyrenc-  i".  fà  four  Li»£ee  ;    x".  Bermiet ,  fille  fi»  ftercj 

de  Ptolomée  Pbikdelphe. 

,^- __^^^. 


^-  IV.SELEUGU5    II.  Caclïkïcds,  Roi  de  Sirie  l'an  37Ï7.  t  en  3777.  reg.  M)  an*, 
ép.  1°.  LMjitt ,  {ocur  d'Andiomaque  i  t-'.  Mifi». 


f  V-  5EEEUCHUS  ni.  die: 


t  en  3780.  teg.  3  ans. 


VI.  ANTI  OCHUS    III.  leGRJCN».  Roil'aB 

37S0.  tné  en  3817.  reg.   37ans  ,  ép.  i*. /.mÂcw, 

fille  de  Mitbtidatc ,  V.  Roi  du  Pont.  **.  Enrim. 

^^ . 


7  A« 


t  leiuie. 


VII.  SBLEUCDS    Philopator.,.  CletfMrt ,  femme  de 

Roi.  l'an  3S17.  -Jrcn  3818. reg.  ij  ansi  Pt  oiOMi'BEpiphanei 


8   X,  DEMET  R  lus  So  TIR,  Roi  l'an  38^1;. 
tué  l'an  3814,  reg.  Il  ans ,  é^.  LjuiMet. 
, _^\ 


LMiBct ,.  femme  de  Pirib'i 
Roi  de  Macédoine- 


y   XII.  &    XVI.   DEMETRIUS    II.    Nicator,  Roi  l'an  3818.  détrAné  l'an  ,»(o. 
rétabn  l'an  3873-  aff.  l'an  3877.  reg.  19  ans  .  ép.  i=.  Cl^Mtre ,  veuve  d'Aierandre  Bala  ; 
1°.  Rh*doguat ,.  fille-  d'Arfaccs  ,.  Roi  des  Panhes. 


.10  X  VIL.  SBLEU- 
CUS  y.  Roi  en' 
3877.  reg  lan. 


XIX.  ANTIOCHDSVIII.  Gxrpus, 

R'"^n3878ten3Sor-  reg.  ijr  ans  ;  ép. 

1  .  Tryfhme  ,  f.  de  Ptolomée  Piiircon ,  Roi 

d'Egiptc  ;  t",  StltHi ,  four  de  Tryphlne. 

-"V.. 


H...  femme  de 
Pur  A  A  T'is, 

Roi  des  S 


^I  XXI.  SELEUCUS 
EriPHAMtt ,  Roi 
l'an  3907.  f  l'an 
Ifio,  legt  3  ans. 


XXIII.  ANTIOCHUS  XXIV,  PHILIPPE,.  XXV.  DEMETRIUS 

DiWMBouEmHANas,  ftere    junieau  de  Eucbrdi  ,  Roi  l'an' 

Roi  .  ca  3?ia     reg.  Didime  ,  Roi  en  3911,    pris  par  le»" 

***  Î>W.  reg.  8  aojr  Parthes    ca    jyi^ï. 


,v  Google 


'^ff. 


4c  ceux  de    COMAGENE. 

//.      €0  MAG  E  NE. 


1.  ANTlO^CHVS  I.  Roi  de  CeuAOBHt. 


*.-MITHRlDATB^ 

Roi  de  CoHAOuii. 


f  ANTIOCHUS  II.      N.. .  femme  d-OR^iw  , 
K«  de  Comagcne.  Roi  des  PaitlicJ. 


?.mitriDates  il 

Roi  de  Comagene. 


(.AHTIOCH-US  HT.  Roi  de  Comagene; 


*.ANTIOCHUS         Caclinicus.         J«^»,  femme  d' A  iix  a  »©**;. 
E  r  I  r  M  A  N  B  1.  Roi  de  Lalîs  en  Cilicie, 


1CKU9-  HriKA  w,  tui  l'an  37^8.  ëp.  UfiUe- 
d'Anaiaihes  ,  Rot  de  Cappadoce. 

cmme  de  Nù§»,  fênune  de 

»*TtV.  DiMITRIUJir. 

"  Poni.  Roi  de  Macédoine. 


SfrMmie* ,  kmtùc  d' A  ».  i^a-     Ç 
»  A  T  M  ■  I ,  Roi  do 
Gappadoce. 


k— 


WBiIa 


VIII.  ANTIOCHUS  IV.  Epipi 
Roi  l'an  jSiS.  t  «n  ^Syi.  teg.  ti.  ai 
ég.  fa  laiu  LM«ditA 


TX.  ANTIOCHUS  V.  Et) 
t>ë  l'an  3341-  reg.  lam 


XV.  ANTIOCHUS  Sibits 

Roi  en  iiSf-  tué  en  3873. reg.  Sans 

tfp.  Ckepstr*  ,  femme  de  Ton  frcie. 


Ardief        ttditë.   ■ 
ft  ép.  Ton 

Miuidate.     Acte  Epi' 


Xl.  ALEXANDRb 
B  A  i  A  i   Roi  en  i8f4  tué    * 
en  38(8^   reg:  4  ans  ,   ép.     ■ 
CleopMtT*,  fille  de  Ptolomte 
lIliilomeEor.  ,  . 


^TRYPHON'.Roi- 

JULEXANDRE,. 
'^tiiNi.reg.ian. 


XX,  ANTIOCHUS  IX. 
le  CixicfiNiaN,  Roi- 
enîîji.  t«39io.rtg. 
19  ans,  ép.  Cfoafntr»; 
f;  de  Ptolomëe  PtiiT- 
eon ,  Roi  d'Egi|>te. 


XIII.  ANTIOCHVS 
Thbo  t,  Roien  3S<o. 


ttïî.  ANTIOCHUS 

'    II^«"ir,Roi  l'an  3917. 

>f"î>ij.  reg.  laUs. 

Iïïii.tigraNes, 

*»ii'Aimenie  ,teg.  18 


XXII.  ANTIOCHUS  Eusbdi 
RoiTan  3J19.  t"»3yro.  teg-  1  ai 
ép.  Stltnt,  veuve  deGryptur. 


XXVIil.  ANTIOCHUS, 
dit  l'A  s  1 A  T I  Q.U  ■ ,  R  oi  en 


Smucur       N. ..  fiemme  r jt 

CiBIOTAS.  d'OR^Ofi-S, 

Rot  d'E^tp.te.     Roi  des  iBanJuA- 


y  Google 


ï-S  GENEALOGIES 

R  o  u  B  E  fcs  ennemis  &  les  arma  de  nouveau  contre  lui.  Demetrîus 
S  I R  1 1.     fe  trouva  réduit  à  de  telles  extremiKz ,  ^'il  fe  livra  à  fon 
1aftja.I.i«.  gendre  Seleucus ,  *  qui  fix  ans  après  fc  broùUla  avec  Lifi- 
*      '  machus  Roi  de  Thrace  Se  de  Macédoine ,  le  défit  à  Corru- 
pedion  en  Phrigie  &  devint  le  maître  dé  fes  États.  Par  cet- 
te dernière  viftoire,  qui  jufiîfie  le  mieux  le  titre  de  Nic»tort 
qu'il  avoit  pris  >  il  relia  le  dernier  des  Capitaines  d'Alexan- 
dre fur  la  Icene ,  &  fe  voyoit  le  Vainqueur  des  Vainqueurs  , 
comme  il  s'en  glorifioit  fouvent.  Il  ne  lâvoitpas  {Ait  Jupn, 


Liv.  \6.)  que  lui-même  devoit  être  bien-tôt  un  grand  cx- 
Polyxniis,  ejnple  de  la  fragilité  des  chofes  humaines.  Car  Tept  mois 
^V*  9'       après 5  en  allantprendre  poflèfîion  de  la  Macédoine ,  il  fut 
lâchement  aflafliné  par  Ptolomée-Ceraune ,  l'an  du  mon- 
de 5724  >  280  avant  J.  C. 
Il-  Auffi-tôtqu'ANTIOCHUS  fumomé  Soter  ou  le 

3714.     Sjtuveur ,  eue  U  nouvelle  de  la  Toon  de  Ibn  père  9  il  s'aiïû- 
ÀM  monde  ja  de  fes  Etats  d'Orient  >  oîi  il  étoit  alors ,  &  détacha  Pj- 
*■  *'."•    trock  un  de  (es  Généraux  y  pour  aller  foutenir  fes  droits 
avant  j.    .  j^  l'Afie  Mineure.  Ce  Général  après  s'être  acordé  avec 
Hemclée  Colonie  Gr.eque  >  entra  dans  la  Bitlûnie,à  defîèin 
de  la  conquérir  ;  mais  ayant  doné  dans  une  embufeade  ^  il 
ypérit  avec  fon  armée,  l'an  5725  ou  2^. 

Après  la  mort  de  Softhenes  Roi  de  Macédoine ,  en  3728. 
Antiochus  prétendit  à  cette  courone ,  qu'avoit  eu  fon  père  ; 
Antigone  qui  en  étoit  le  plus  voilin  s'en  empara ,  6c  An- 
Juftin.l.ij.  tiochus  qui  avoit  des  afaires  ûUeurs ,  céda  les  droits  à  fon 
concurrent)  qui  époufa  FhiU  fille  de  Seleucus  &  de  Stra^ 
tonice. 

Antiochus  débaraffé  de  cette  g^icrre> marcha  en  J729 
contre  les  Gaulois  ,  ou  GsUtes ,  qui  depuis  leur  établiflè- 
ment  en  Bithinie ,  incomodoîent  fort  leurs  votfins ,  les 
défit  dans  une  bataille  Se  délivra  le  pays  de  leurs  opreC- 
fions.  Cette  aéliion  lui  fit  doner  le  titre  de  Sour ,  ou  Sau- 
veur. U  fiit  moins  heureux  dans  l'entreprife  qu'il  fit  >  l'an 


iFXoilgue  SelesciH  aprit'cette  noa- 
relle  :  C*  ti'fp  fm,  dii-H.  U  bamu 
ftrtunt  il  DtmÊtfiÊu  fui  U  fauve ,  i^tfi  U 
«HfSfM ,  qui  Mftit  ttiu  Ut  pModt  Ums  <pt- 
riU  m'»  frit ,  mt  Jomu  ntcan  mm  «îijim 
ftvmiiU  iê  mtatrir  mn  hwmntkt  ^  «m 


t^inuntt.  Pltu.  vU  dt  CwMtriw.  En  ikt , 
smtnA  nom  noaront  use  ocafïon  de  faire 
oa  bien  ,  c'en  noue  bonne  {ottane  qni 
nous  la  préfente  ,  &  non  pas  la  bonne  roi> 
tune  decelui  i  qui  août  es  filons.. 


I,  Google 


HISTORIQU.es.  Liv.t  15J 

%y^2  fur  Pergame ,  dont  il  voulut  s'emparer  après  la  mort  Rois  »  » 
de  Philetere.  11  fut  déËiic  près  de  Sardes  >  &  mourut  peu  S  i  r  1 1. 
après  à  Antioche  y  ayant  Ëiit  mourir  un  de  ics  fils  qui  avoit 
lemué  pendant  fon  abfence  >  6c  £ùt  proclamer  Roîl^autre 
qui  portoit  le  même  nom  que  lui. 

Ce  nouvel  ANTIOCHUS,  eut  le  furnom  de  Theos     i  j  j^ 
qui  veut  dire  Dieu.  Les  Milcliens  furent  les  premiers  qui  le     ,  ^a  J 
Eli  donerent  avec  des  honeurs  divins ,  *  pour  lui  témoigner  du  monde 
leur  réconotfîance  de  les  avoir  délivrez  de  la  cirannie  de      »6i. 
Timarchus.  **  Sa  feur  j4f»mi  veuve  de  M#f«j,Roi  de  Cy-  avant  J.  C, 
lene ,  s'étant  retirée  chez  lui ,  l'aigrit  contre  Ptolomée-Phi- 
kdelphe  >  &  le  porta  à  une  guerre  de  longue  diu-éc,  Se  qui 
eut  des  fuites  &cheulès.  Pendant  qu'il  y  ecoit  ocupé  j  il  fe 
£t  un  foi^cvemetu  dans  les  Provinces  crOriem ,  dont  plu- 
fieurs  iëcouerem  le  joug  en  même  tems.  Arfueh  lui  enlevai 
la  ParAie  &cVHirca»ie,&cTk£cdûth  BaSH^m*.  Ifufiàn^Liv^ 

41- > 

Ces  troubles  lin  firent  faire  la  paix  avec  ftoloméc ,  a 
condition  qu'il  repudieroit  Laedice ,  pour  époufer  Btremet 
fiUe  de  Ptolomée  >  &c  que  déshéritant  les  en&ns  du  pre- 
mier tir>il  afTurcroit  la  couroneà  ceux  qirïnaîcroient  de  ce 
mariage  >  ce  qui  fut  la  perte  d'Antiochus.  Car  Laodice 
qu'il  reprit  avec  fes  ensuis  après  la  mort  de  Ptolomée  y  crai* 
gnant  que  par  un  éfet  de  la  même  le^reté  j  il  ne  retournâe 
àBerenice  >  fit  envpoifoner  Andochus  >  âc  quand  elle  le  fïic      I V*. 
expiré  r  «lie  mit  <^ns  fon  Ut  un  nomé  Artemm  qtù  lui  ref-     3  7  5  T* 
femblmt  beaucoup }  pour  joiier  le  perfonage  ,  dont  elle  ^°-  «"on^e 
avoicbclbœ;  E  le  fit  fort  adroitement.  On  dreffa  des  ordres-      ^4-7 
au  nom  du  Roi,  parlefouels  fon  fils  SE  LE  UCU  S  fur-  ""«J-^. 
aoraé  CALtïNrcu»*  étokdéckréfonfuccefreur.  Celui-  j;*  *J**J^ 
ci  monta  paifiblement  fur  le  trône  ,  &c  comença  fon  règne  Àlli  ]  ""fat- 

rir  le  meutrc  de  SAww« ,  qui  s'étoit  réfugiée  avec  fon  fils  ?**",^"i''" 
Daphoé.  Cette  vioknec  fit  révolter  prefque  toutes  les  vil-  jnSmc^âcaS 

mode  dant  ce»  fiéd«s-U  (wnc  les  Princet 


.  :,  CuIes^Lemnient.ruiNnt  Athe- 
,  (Lit*  VI  c.  itf.  )  avoKiK  fût  anlH 
4ta  Ùé«x  de  Imt  prte  ac  de  (m  gnaà- 
fére  >  te  leur  avoicnt  é\evi  dea  temples. 
Ir  Ict  Sninitci»'  cd  Bk»  autant  poar 


Stranmice  &  meie.  Mmn.  Otm.  p.  t ,  foureat  vaiif 
f  &  14.  eu. 

•  '  Tiraarcliui  étott  un  Gonverticat 
de  Vx  Carie  poat  Ptolooi^  Philadelplie  ; 
il  l'Àoit  rcrolté  eootre  fon  m»îm,.lif- 
aroii  choiG  Milet  ftm  U  rdïdcan» 


,v  Google 


xtfo  GENEALOGIES 

Rois  dî  Jes  de  l'Afie  Mineure  j  ôc  arma  contre  lui  Ptolomée-Evcr- 

S I  B.  1 B.     getès  Roi  d'Egipte ,  qui  vint  avec  une  puifTante  armée  van- 

Juftin.!.i^  ger  la  mon  de  là  fœur ,  aux  mânes  de  laquelle  il  facrifia  la 

cruelle  Lmodite  i  fe  rendit  maître  de  la  Sirie ,  de  la  CiUcie  > 

6c  foumit  tout  juiqu'à  Babilone ,  Se  fans  une  fédition ,  qui 

l'obligea  de  retourner  en  Egipte  s  il  auroit  fait  la  conquête 

entière  de  l'Empire  de  Sirie. 

Seleucus  après  le  départ  de  Ptoloméc ,  fit  équiper  une 
flotte  pour  réduire  les  villes  rébelles  >  mais  elle  ne  fut  pas 
plutôt  en  mer ,  qu'une  horrible  tempête  la  fit  périr ,  l'an 
3759'  ^^  terrible  coup ,  qui  devoir  l'abimer,  lèrvit  au  con- 
traire à  rétablir  fes  amres.  La  compaffion  fuccéda  à  la  hai- 
ne ,  &  ramena  dans  fon  parti  les  villes  d'Alie.  Ainfi  enri- 
chi même  dç  fes  pertes ,  il  mit  fur  pié  une  armée  pour  fei- 
rp  la  guerre  à  Ptolomée.  Elle  lui  fut îi  délàvantageiuè ,  qu'o- 
l>ligé  de  le  làuver  preique  feul  à  Antiochc ,  il  ne  trouva  dç 
reflource ,  que  dans  le  lècours  que  pouvoir  lui  doner  fon 
frère  Antiochus  i  &  pour  l'obtenir  il  lui  promit  la  fouve- 
rainçté  des  Provinces  de  PAfie  Mineure ,  qui  dépendoienc 
de  la  Sirie.  Ptolomée  fur  cet  avis  confentit  à  une  trêve  de 
dix  ans  avec  Seleucus  )  qui  fut  obligé  de  tourner  Içs  armes 
çontrç  fon  propre  fi-ere.  Quoiqu'Antiochus  n'eut  que  14. 
ans ,  il  avoit  cependant  beaucoup  d'ambition  &  de  gran- 
des vues, ou  du  moins  Ce  laifToit  conduire  par  gens  qui  en 
avoient  pour  lui ,  &  ce  fut  fon  avidité ,  qui  lui  fit  doner 
le  fiirnom  d'H  i  e  n  a  x  ,  ou  i'Epervier.  Il  avoit  acepté  les 
ofrçs  dç  fon  fireriç ,  moins  pour  l'aider ,  que  pour  le  dépouil- 
ler. Comme  malgré  Ja  trêve  il  continuoit  fes  préparatifs 
de  guerre ,  Seleucus  comprit  fes  deffeins ,  palfa  le  mont 
Taurus  ,  &  lui  livra  l'an  J/^î  »  près  d'Ancyre ,  un  batail- 
le qu'il  perdit.  Hierax  makrré  fa  viétoire  courut  grand  rit 
que.  Les  Galates  qu'il  avoit  à  là  folde  avoient  formé  lé  def- 
leii?  de  le  délàirp  cfe  lui ,  fur  \ç  bruit  que  Seleucus  avoit  été 
tué ,  comptant  qu'après  la  mort  de  ces  deux  Princes ,  ils  fe- 
roienc  ce  qu'il  leur  plairoit  en  Alie.  Hierax  pour  fe  tirer  de 
leurs  ma,ins,  leur  dona  tout  l'argent  de  l'armée ,  &  fitavçc 
eux  un  nouveau  traité ,  par  lequel  de  leur  maître ,  il  de- 
vint fimplement  leur  allié.  Enfin  Hierax  ayant  été  défait 
f  n  Méfopotamie ,  fc  retira  chez  Ariaràthes  fon  bçau-pçiçi 

d'oil 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Liv.L  iCi 

d'oîi  il  pafTa  en  Egipte ,  oii  Ptolomée  le  fit  arrêter ,  &  le  re-  Rois  o  i 
tint  fous  bonne  garde  pendant  plufieurs  années  >  jufqu'à  ce  S  i  r  i  «. 
qu^enfin  affifté  par  une  Courtilàne  qu'il  voyoit ,  il  s'éva- 
da,  &  en  fortant  d'Egipte ,  il  fut  aflaffiné  par  des  voleurs.  Juftin.l.t4. 
Sdeucus  ne  finit  gueres  plus  heureufement.  Ayant  entre-  ^^'  ■+•,  ^ 
pris  une  Cîcpédition  pour  réduire  les  Pardies ,  il  fut  déËiit  A^  *****  ' 
6c  pris  prifonie^,  Pan  3774,  &:  mourut  chez  les  Panhcs, 
d'une  chute  de  cheval,  l'an  lyyy. 

SELEUCUS  III.  fon  aîné  lui  fucceda ,  &  prit  le  ti-       V. 
tre  de  Ceraune ,  ou  la  foudre ,  titre  qui  lui  convenoit     3777- 
très-mal,  car  c^étoit  un  Prince  foible  de  corps  &  d'cfprit,  du  monde 
&;  qui  n'a  jamais  rien  feit  >  qui  répondit  à  l'idée  que  donc    ^  V\'c 
ce  nom.  Il  entreprit  une  expédition  contre  ^Ittslus  Roî  de  *  *"  J" 
Pergame ,  qui  s'étoit  faifi  de  toute  l'Afie  Mineure ,  mais 
comme  l'argent  manquoit ,  il  fut  empoifoné  après  3  ans  de 
règne ,  par  Nieanor  ôc  Apaturius  deux  de  fes  premiers  Of- 
ficiers, p^j  ^ 
LeGénéral^cAftfi  fon  coufin*qui  l'avoit  acompagné  ven-  juj^jn'     ' 
gea  fa  mort ,  dont  il  fit  mourir  les  auteurs ,  &  ayant  gêné-  ,  __  j^àp^  ^ 
reufement  réfufé  la  couronne  que  l'armée  lui  ofrit ,  il  la  fit  sirUeii. 
doner  au  frère  du  défunt  >  quoique  celui-ci  eut  laiffë  un  fils 
Qomé  Antipatre,  lequel  comandala  Cavalerie  d'Antiochus 
fon  oncle  contre  Philopator,  &  après  la  bataille  de  Magné- 
fie  ,  il  fut  envoyé  vers  Scipion  y  pour  traiter  de  la  paix. 

ANTIOdHUS  III.  que  les  grandes  aAions  &  fon       V  I. 
amour  pour  la  juftice ,  ont  fiiit  furnomer  le  G  r.  a  m  d  ,  étoit     3780. 
dans  (à  15^  année,  lorlqu'il  monta  fur  le  trône  de  Sirie.  U  du  monde 
prit  pour  premier  Miniftre£^/ffl!(«,  ôc  chargea  du  recou-   &  »»4' 
vremcntdes  Provinces  del'Afie  Mineure  le  Général  Acheust  "*"^  J'  ^* 
qui  s'en  aquita  avec  fuccès.  Les  deux  frères  Molon ,  Se  AU' 
xanire ,  que  le  Roi  avoit  faits  Satrapes  de  la  Medie  &:  de  la 
Perfe ,  méprifant  fa  jeunelTe ,  fc  rendirent  indépendans  & 
Souverùns  dans  leur  gouvernement ,  Se  après  avoir  dé&it 
deux  fois  les  Généraux  envoyez  contre  eux ,  s'emparèrent 
de  la  Babilonie  6c  de  la  Méfopotamie.  Antiochus  y  alla  lui- 
même  >  l'an  3784,  Se  220  avant  J.  C.  6c  ayant  mis  fin  à 
cette  rébellion  par  la  débite  des  traîtres ,  qui  fe  donercnt 

*    Achemaroir  pom  ptie  Aodtomaqite ,  freie  dcL^odice  Reioe  de  Siiie. 

X 


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i6z  GENEALOGIES 

Rois  b  b  la  mort  avec  leurs  femmes  &  leurs  enËuis ,  il  força  Arta-^ 
S I K 1 B^  baze  Roi  des  Atro^atiens  à  fe'ibumettre  aux  conditions  de 
paix  qu'il  voulut  lui  impcfer.  Il  entreprit  enfuite  de  recou- 
vrer  la  Celefirie ,  qu'E  vergetés  a  voit  priiè  Ibus  Callinicus.- 
Il  comença  l'an  3781,  par  Seleucie  fur  rOronte  j  qu'il  enleva 
à  Ptolomee ,  fe  faifît  des  villes  de  Tyr  ôc  de  FtoUmMSt  qui  lui 
fiirenc  livrées  par  Theodet  l'Etolien  ,  &  br.tit  en  378?  le 
Général  Egiptien.  Mais  l'année  fuivante  ayant  été  défait- 
près  de  RafhU ,  il  fit  propofer  la  paix  à  Ptoïoraeç  j  auquel 
u  con(èntit  de  céder  la  Celefirie  &  la  Paklline. 

*  Antiochus  tourna  fes  armes  6c  fon  attention  contrer 
Acheus.  Ce  Général  pour  fe  dérober  à  la  jaloufic  du  Mi^ 
niftre  ,  s'étoit  retiré  dans  l'Afic  Mineure  >  ôc  avoit  pris  le- 
ôtre  de  Roi  £  Afie^  Il  fut  afltésé  dans  Sardes  ,  oîi  il  iè  dé- 
fendit un  an,  &;  en  ayant  été  tiré  parun  traître^  il  fiit  li- 
vré àAntiochus,  qui  lui  fit  trancher  la  tête, l'an  3789.  Sa 
.mort  fit  rentrer  dans  l'obéiflance  toutes  les  villes  de  l'Afie 
Mineure.  Antiochus  alla  enfuite  en  Orient  pour  réduire  les- 
Provinces,qui  avoient  fecoué  le  joug  de  l'Empire  de  Sirie.  Il- 
«utquelqu'avantagefur  ArËtcèsIII.  RoidesMcdes,  mais- 
voyant  la  dificulté  de  réduire  un  ennemi  fi  valeureux  >  il  fie 
la  paix  ôc  lui  laiflà  la  Panhte  ôc  l'Hircante.  Puis  tourna  y 
L'an  37^7 ,  contre  Euthydeme  Roi  de  la  Baârianc ,  qu'il; 
obligea  a  lui  remeore  fes  éléphans ,  &  à  lui  envoyer  foiv 
fils ,  qu'il  trouva  fi  fort  à  Ibn  ^é ,  cpUl  lui  dona  une  de  fes- 
filles  en  mariage;  âc  coofentit  en  fa  faveur,  q,u'il  prit,  le 
titre  de  Roi-de  la  fiaétriane. 

Ces  fuccès  ôc  la  réputation  qu'Antiochus  s'étoit  aquile»* 
tui  fiitnt  prendre  des  defièins  ambitieux, qui  cauferent  fit> 
ruine.  La  mort  de  Philopator  quilaiflbiten  Egipce  tui  fils 
âgé  de  cinq  ans  1  lui  parut  une  conjonAurc  fevorable  pour 
tore  la  c<»iquête  de  l'Egipte.  Il  fit  en  deux  campées  celle- 
de  la  Celefirie  &  de  la  Paleftine.  Ses  progrès  fiu-em  ar- 
lêtez  par  la  guerre  qu'il  eût ,  l'an  J805  contre  Aœtlusr 
Titt-Livc  avec  lequel  les  Romains  l'obligèrent  à  Ëùre  la  paix ,  aofii-- 
L  j*»  bienqu'avec  le  Roi  d'Egipte.  B  promit  à  cclui-d  fa  fi^ 

CiétftttK  ^  avec  la  Celffirie  &  la  PmUJkne  pour  dot ,  auffi-tôtï 
qu'il  feroient  l'un  &  l'autre  en  âge  nubile.  Il  crut  qu'il  réuf- 
urok  nûëtix  4aQs  le  deficin  qu'il  avoic  formé  >  de  foumetr- 


y  Google 


H  I  s  T  O  R  T  Q  U  E  s.  Z/V.  7.  ï(5} 

trcles  villesGrequesdel'AfieMinttire.  IIfemit,l'an  J807  Rois  bi 
fur  fà  flotte ,  &  fit  marcher  en  même  tcms  tle  ce  côté  là  j  S  i  •.  i  e. 
une  forte  armée  comandée  par  Ardyès  fie  Mithridate  deux  de  W.  1.  jj.  _ 
ïès  fils  I  fie  fit  former  lé  fiége  de  Smirne  fie  de  Zmmpf»fue.  App.  in  Si- 
Ces  deux  villes  ayant  prevû  fts  projets,  avoient  eu  recours  riacis. 
à  la  proteAion  des  Romains ,  dont  les  Ambaflàdeurs  ren- 
contrèrent Antiochus  a  Selymbrie ,  fie  lui  propolèrent  de 
choifirou  de  lapaix  ou  de  la  guerre.  L'arivéed'Annibalàla 


,  .it,i 

oii  il  étoit  allé  à  l'invitation  des  Etolicns  ;  ià  flotte  coman-  Hv.  jtf. 
dée  par  Polixenidas  fut  deux  fois  battue ,  enfin  ayant  été 
Vaincu  lui-même  à  la  bataille  de  Mapreje  aiipié  dûment 
Sypile ,  Pan  3814,  par  le  ConfuI  L,  Scipion  ircrc  de  l'A-  . 
fiicain ,  il  fut  obUéc  de  figner  avec  les  Romains  une  paix 
honteuiè.  Les  conditions  furent  qu'il  évacucroit  tourc  rA- 
fie  en  deçà  du  Mont  Taurus  j  *  qu'il  paycroit  quinze  mille 
lalcns  pour  les  frais  de  la  a;ucrre  ,  favoir  500  comptant , 
1 5  00  après  la  ratification  du  traité  par  le  Sénat ,  fie  le  relie 
■en  1 2  ans ,  /avoir  1 000  par  an.  On  dona  des  otages ,  du 
nombre  defquels  fut  Antiochus  un  des  fils  du  Roi ,  lequel 
parvint  enfuitc  àlacourone.  (  T.tiv.  1.  J7.  A^p.  in  Syr.) 

Antiochus  pour  payer  aux  Romains  les  ibmmes  conve- 
nues ,  alla  faire  un  tour  dans  les  Provinces  d'Orient  pour 
leccuilUr  le  tribut ,  fie  quand  il  fut  dais  celle  d'EIimais,  il 
aprit  qu'il  y  avoir  un  grand  tréfor  dans  le  temple  de  Jupi- 
■ttr-Belus ,  il  y  entra  de  nuit  fi^c  en  empona  tout  ce  qu'il  y 
avoit  de  richeflès.  1-e  peuple  irrité  de  ce  fàcrilege ,  le  fou- 
leva  fie  Taflôma  avec  îa  luire ,  l'an  3817.  C'eft  ainfi  que 
Diodore  de  Sicile ,  Juftin  êe  Straton  raportent  fa  n:\ort. 
Mais  Aurelîus  ViÂor  c.  45 ,  dit  qu'il  fut  tiié  par  quelques- 
uns  de  fes£éns>  qu'il  avoit  bam  un  jour  qu'il  étoit  yvrc, 

S  EL  EU  eus  H.  furnomé  Philopator.  ,  par  ce  VU. 
qu'U  aîmott  fort  tendrement  fon  pcrc ,  qu'il  fiiivit  fort  jeu-  5817, 
«e  à  la  guerre ,  lui  fucceda  j  fie  vécut  dans  l'obfcurité  6c  **"  monde 

*  Ciixœn fliiante    U-ddtac.ft  j  «hia  gtinJ  &tie«i ,  ea  ae  loi  UiiàiK  ^''^^]-^- 
Àomùu ,  de  ce  ^u'ili  l'avoient  dilÎTié  | 

Xij 


I,  Google 


i«4  GENEALOGIES  ^ 

Rois  DB  dans  le  mépris,  à  cauTe  de  la  miferej  oîi  les  RoiUtâns 

S 1  B.  1 8.     avoient  réduit  la  courone  de  Sirie.    L'épuifcment  où  fc 

trouvèrent  fes  finances  >  par  le  tribut  exorbitant  de  mille 

talens  par  an ,  le  porta  fur  la  fin  de  Ion  re^e ,  à  envoyer 

Heliodore  fon  Grand  Tréforier ,  pour  piller  le  Temple  de 

Jérufalem.  Ce  Prince  s'avifa  pour  retirer  fon  frère  »  qui  étoit 

en  otage  à  Rome ,  d'y  envoyer  fon'fils  Demetrius ,  âgé  de 

I  z.  ans.  L'Hiiloire  ne  nous  aprend  pas  dans  quelle  vue  il  fit 

cette  démarche  li  extraordinaire.  Pendant  l'abfencc  de  ces 

deux  héritiers ,  dont  l'un  ailoît  à  Rome  «  &  l'autre  n'étoïc 

Macch.       pas  encore  revenu  ;  HéUodore  le  même  qui  avoic  été  cn- 

%  %'iriMÙ    ^°y^  ^  Jérufalem  ,  fit  cmpoifoner  Seleucus  pour  ufurper 

"  '"     *    la  courone. 

VIII-         ANTIOCHUS  IV.  ooEptPHANES,  aprit  cette 

3818.    nouvelle  à  Athènes,  &  qu'Heliodorc  s'unifibit  avec  Ptolo- 

du  monde  •  m^g  ,■  pour  ne   pas  doner ,  à  lui   qui  étoit  le  plus  pro- 

^jJJt'r  che  héritier  après  Demetrius ,  l'honeur  de  la  Courone  j, 

**'    '  comme  s'en  exprime  la  prédi<5tion  de  Daniel,  x  1.2 1.  Il  eut 

recours  à  Eumenès  Roi  de  Pergïune  ,  Se  avec  le  iècour» 

qu'il  en  reçut ,  il  vint  à  bout  de  cet  ufilrpateur.  Tout  le 

Royaume  le  reconnut  ôciè  fournit  à  lui.  La  manière  r  dont 

il  fe  vit  porté  fur  le  trône ,  lui  fit  prendre  le  titre  d'E^hg- 

fh»nes  >.  ou  Villufire  f  mais,  jamais  ce  titre  n'a  été  plus  mai 

apliqué.  Par  le  portrait  qu'en  ont  Ëdt  PolybcrT.  Live  Liv. 

41 ,  fie  Diodore  de  Sicile  j  il  paroîc  clairement  qu'il  étoit 

auflî  fcélerat  que  ridicule,  fie  méprifable.  Athénée  Liv,  x. 

dit  qu'il  étoit  fort  adoné  à  l'yvrognerie ,  fie  que  quand  le 

vin  lui  étoit  monté  à  la  tête,  il  alloit  courir  les  rues  en  jet- 

tant  l'argent  à  poignée  parmi  la  canaille.  Auffi  au  ueu 

d'Efhf^hsaès ,  oa  l'apelloit  ordinairement  E^imMies  «.  ou  It 

fou. 

n  ne  laiflà  pas  de  faire  avec  fuccès  la  guerre  comrc  les 
Egiptiens.  La  répétition  que  le  Roi  d'Egjpte  fit  fiire  des 
Provinces.de  Celefirie  fie  de  la  Paleftine  ydont  il  étoit  refté 
en  ppfleffion  malgré  le  traité ,  lui  fit  prendre  les  armes.  II 
alla  à  la  tête  d'ujic  armée,vers  les  frontières  d'Egipte ,  l'an 
$833,  bâtit  l'armée  d'Egipte  vers  Pelufe ,  fie  prit  l'Ifle  de 
Cjfpre .  par  la  trahifon  de  Ftolomée  Maeron  ,  &c  après  unefe- 
conde  viéloire  qu'il  gagna ,.  il  prit  Pelufe  >  &  pénétra  juf- 


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HISTORIQUES.  Li'v.L  165 

ques  dans  le  cœur  de  l'Egipte  >  où  tout  fe  fournit  t  à  la  re-  R  o  i  s' s  s 
fcrve  d'Alexandrie.  PhUopietor  fe  remit  entre  les  mains  S  i  il  1 1, 
d'Antiochus  )  qui  afe(5b.  quelque  temsj  de  prendre  le  foin 
de  fes  afaires  comme  fon  tuteur,puis  s'enrichit  des  dépoiiil- 
les  des  Egiptiens.  Pendant  qu'il  étoit  en  Egipte  >  un  faux 
bruit  de  m  mort  fe  répandit  dans  la  Paleftine ,  Jafbn  rentra 
à  main  armée  dans  Jerufalem  j  &  en  chafTa  le  Pontife  Me- 
nelas  j  établi  par  Antiochus  ;.  qui  regardant  cela  comme 
une  révolte  des  Juife ,  vint  à  Jerufalem ,  où  fa  rage  coûta 
la  vie  à  40  mille  perfones  âc  la  liberté  à  un  pareil  nombre 
qu'il  mit  dans  l'eiclavage.  (  MAch^b.  Liv.  2,  ) 
Il  retourna  enfuite  en  Egipte ,  où  les  Alexandrins  avoienc 
mi5  fur  le  trône  Phifeon ,  qu'il  en  chafla  &  y  rétablit  Philc 
mttor ,  auquel  les  Romains  l'obligèrent  de  reAituer  l'Ifle  de 
Cypre.  Ce  fut  après  cette  paix  qu'il  fe  mit  à  perfecuter  les 
Juifs ,  contre  lefquels  il  envoya  Lyfias,  pendant  que  de 
fon  côté ,  il  alla  en  Arménie  pour  réduire  Arcaxias  >  qui 
s'étoit  révolté.  Ex  paflànt  en  Perfe  ,  pour  y  receùillir  le 
tribut  >  il  aprit  que  la  ville  à'Elimsis  paflbit  pour  avoir  de 
grandes  richeflcs ,  funout  que  dans  le  temple  de  Diane  , 
u  y  avoit  des  tréfors  immenies.  Il  y  alla  dana  le  deffein  de 

£  rendre  la  ville ,  5c  de  la  piller  avec  le  temple  j  *  mais  les 
ibitans  le  repoullêrent  6e  il  fe  redra  à  EtbstMte ,  où  il  aprit 
la  nouvelle  du  mauvais  ïuccès  de  iès  armes  en  Paleitinc  $ 
connme  il  fe  hàtoit  pour  la  vengeance  ,  il  tomba  Ci  rude- 
ment de  fon  chariot ,  qu'il  fe  br^  tout  le  corps  ,  &  mou- 
rut dans  des  douleurs  horribles ,  fans  avoir  pu  obtenir  de 
Dieu  la  milèricordc  qu'il  demandoitj  par  fes  larmes  6c  les 
firieres  >  jufqu'à  faire  voeu  d*être  Juif, 

ANTIOCUS  V.  EuPATORjfucccdaàl'âgedcïï      I  X, 
ans ,  à  fon  pcre  ,  qui  avoit  nomé  pour  tuteur  Fhili^e  fon  ia-     3  840. 

du  monde  ' 
(  lir.  es.  )  qn'eUearoicantcmpleiEly-      Sc  K4. 
maïs  ,  &  (^Hc  ce  temple  Aoît  fort  riche  ;   av^mc  t,  Cv 
puifqne  loriàn^il  fiic  pillé  dua  la  fuite  pat  ■'  * 

un  Roi  det  Panhe» ,  il  ea  cmpotca ,  an 
tapon  de  SUaboD,- dis  mille  talent.  Sua- 
bon  >Kt  que  le  nom  de  ce  temjde  ^coîv 
ZmM;  d'oi)  vient  que.  parmi  lesPerfes, 
Diane  fe  nomoit  ZMTMtit.  HefichÎM  ,.Pâf 


*  A[^eit ,  M  Sirùtàf ,  dît  que  c'Aoii 
un  temple  de  Venus  (  îl  neiâut  pascon- 
fondie  le  làcrilege  d'A&tiochiu  avec  ce- 
lai de  Ton  père  commis  dani  la  mime 
Province ,  mais  diot  un  temple  difêient. 
Aniioclins  le  Gtand  vooloit- piller  cchir 
de  Belus ,  le  Grand  Dieu  de  l'Orient  ,,8c 
Epiphanèt  en  vooloit  i  celuC  db  Diane. 
Tacite  (  Ann.  111)  nous  aptcnd  qa'il  y 
•voit  une  Diane  en  Peric  ,  te  Sitabon 


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i««  GENEALOGIES 

Rois  di  vori.  MaisZjyï/*jfonGouvemeur pritlcsrênesduGouver- 
Sit.it.     nement  &  la  tutelle  de  fon  pupille.  Ce  LySas  continua  la 
guerre  en  Judée ,  oU  il  mena  le  jeune  Roi  ;  &  étant  dé  re- 
tour en  Siriejils  fUrent  livrés  à  Demetrius?  qui  s'étant  écha-* 
pé  de  Rome  où  il  étoit  en  otage,  étoit  venu  reprendre  une 
X         courone  qui  lui  apartenoit. 

3841.  Ce  DEMETRIUS  furnomé  Soter  ,  s'établit  ainfi 
du  monde  lùr  le  trône ,  iàns  opofition ,  &c  làcrifia  à  fa  iureté  Antio- 
&  I  «  1.  chus  &  Lyfias.  Une  des  premières  aétions  de  fon  règne  , 
avant  J.C.  fijt  de  délivrer  lesBabilonien$de,latinniedeTimarchus,8c 
les,Babilonienslnidonerentàcetteocafion  le  titre  deSour, 
Il  envoya  à  Rome ,  l'an  3  845 ,  des  Ambarïàdeurs  chargez 
d'un  Courone  d'or,  péfant  dix  mille  pièces  d'or,  dont  il 
fàifoit  préfentau  Sénat  par  reconoiflance  pour  fa  liberté» 
Deraetrius  piqué  du  refus  qu'avoir  fiùt  Ariarathes  Roi  de 
Cappadoce ,  d'epoufer  là  fbeur  LMcUce ,  prit  le  parti  d'O- 
ropnernes ,  qu'il  établit  fur  le  trône  de  Cappadoce ,  &c  qui 
par  ime  énorme  ingratitude  fiivorifa  contre  fon  bienfaiteur 
ceux  d'Antioche  ,  alors  ennemis  de Demetrïus.  Celui-ci 
averti  de  la  perfidie  d'Orophernes ,  le  fit  prendre  &  mettre 
à  Seleucie  lous  une  bonne  garde.  Cependant  ceux  d'An* 
tioche  perfiHerem dans  leur  révolte, &  foutenus par  Ptolo- 
mée ,  Attalus ,  &  Ariarathes  ils  firent  paroître  fiu'  la  fcene 
un  certain  Balas ,  *  qui  fe  difoii  fils  d'Antiochus-Epipha- 
n^s.  IliùtméiiéàRome,oiileSénu,qui  aimoit  à  fomen- 
ter les  divifions  cheï  les  feangcrs ,  dot»  un  décret  en  là 
Ëiveur ,  après  quoi ,  il  trouva  des  troupes ,  Ce  faiflt  de  Pto- 
lemais ,  &  là ,  fous  le  nom  d'ÂUximdn ,  fils  d'Antiochus , 
il  prit  le  titre  de  Roi  it  Sirii  i  Demetrius  ayant  mis  en  fure- 
té fes  deux  fils  aînez  qu'il  confia  avec  de  groflèsfommes,  à 
un  habitant  de  Cnide  fon  ancien  hôte ,  alla  chercher  fon 
«nnemi  &  lui  livra  bataille  ;  mais  il  y  perdit  la  vie ,  fon  che- 
val l'ayant  plongé  dans  une  fondrière.  (  Jtfifhi.  Antiq.  I* 
■   X-I.       ij.chap.  5.  Apf.ViSfti*cii.  Jufi.X>vf,i^.) 

3854.       ALEXANDRE-BALAS,  devenu paifible poflèf- 
du  monde  fqur ,  s'abandona  à  fon  penchant  naturel  pour  les  plaifu^  t 

avant  I.C.      -  *J'(^«.l-îï-*rflî''3étoît  (lebalTc 

apelle  Ahxmàr*  B*Ia ,  Bc  qu'il  fait  Sk 
d'Cpiphanéiiaiofi  ^u'EuTebe ,  ^ui  mu- 


^ue  [HMUuiii ,  ift'il  étoit  bituâ ,  &  ^'tl 
nai^uit d'QDc coDCul>ùic  aoinéeJM«,da 
nom  de  lamelle  il  fiu^ell^ 


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HISTORIQUES.  Ht».!.  1Ô7 

^faiJta  le  loin  des  afaires  à  fon  favori  Ammonim.  Cet  in-  Rois  01 
iblent  fit  mourir  LtuAUe  âc  Antigont  enfans  de  Demetrius ,  S  1  >.  1  e, 
&:  tous  ceux  du  iàng  Royal>  conduite  j  qui  rendit  odieux 
£c  le  Prince  6c  Ton  Aliniitre.  Demetrius  l'ainé  des  fUs  de  De- 
mecrius-Soter ,  profite  de  Voeafion,  débarqué  en  Cilicie , 
&c  (è  rend  maître  du  païs  avec  une  armée  de  Cretois  )  l'an 
J856.  Alexandre  fe  reveille  &c  quitte  (on  ferrail ,  &c  de-  ' 
mande  du  fecours  à  Ftolomée  Ton  beau-pere  >  qui  ayant 
découvert  les  embûches  que  lui  dreffoit  Ammonius  Minis- 
tre d'Alexandre  7  il  ôca  à  celui-ci.  Ta  fille  Cléofatre ,  8c  la  fie 
époufèr  i  Demetrius  ,  qu'il  fit  recorioître  pour  Roi  de  Si- 
xie.  Alexandre  vim  pour  difputer  fon  droit  t  eil  battu  Se 
s'enfuit  chez  Zabdiel  Prince  Arabe>à  qui  tlavoit  confié  Tes 
en&ns  y  &c  qui  lui  ayant  £ùt  couper  la  tête  >  l'envoya  à  Pto- 
lomécy  l'an  j8  58,  146  avant  J.  C^  ij'f^fkt.  Diad.  de 
Sicile. 

DEM  ETRHJS,qui  par  cette  vitfkiire  demearapai-    X 1 1 
fiblc  poflS^flèur  de  la  Sirie  »  prit  le  furnom  de  Nicator     jScS. 
oalc  ysi»f0eur.  Mais  ce  jeune  Prince  >  iàns  expérience,  ^^  monde 
laiilcMt  tout  fiùre  à  Z^t»er,  qui  par  ià  mauvaiiè  con-    te  wMti. 
àukc ,  fit  perdre  à.  ibn  maître  le  cœur  de  ceux  qui  lui  avant  J^  C* 
éroient  oéceilàires ,  pour  iè  foutenir.  Demetrius  lui-même 
Avoit  un  travers  d'cfprit  &cde  méchantes  inclinations  >  qui 
ne  racomodoiem  pas  le  mal  que  faifoit  Ibn  Miniilre.  Le 
sialTacre  qu'il  fit  faire  des  Ibloats  Eg^tiens  que  Ptolomée 
avoît  laiflfèz  en  pai&nt  dans  les  villes  de  la  rkénicie  8c  de 
la  Sirie ,  le;  fit  atûndoner  par  l'armée  d'Egîpte ,  ce  c^ui  aug' 
znema  l'audace  des  m^écontens» 

Diûdtie ,  furoomé  énfuire  Tnphon  »  qui  avoit  fêrvi  Ale^ 
sandre  >  profita  de  la  conjont^me  >  âc  ayant  obtenu  de 
Zabdid  1  Andochiu  fils  d^ Alexandre ,  les  mécontens  & 
i(»gaixent  à  lui , battirent I>emetrius  qui  fe  retira  en  Ci-    y  rrr 
ïicie ,  &c  placercm  i)u  le  trône  de  Sirie  ANTIOCHÛS  ,    Tg^jJ]' 
à  qui  as  donerent  le  furncm  de  Th£OS  ^ou  tei>;>iv»   vtv 
Jonathas  >  Pontife  &  Prince  des  Juift  ,  fe  déclara  pour  ce-    ^^  '  • 
Jui-<3.  Mais  T  R I P  H  O  N  ,  qui  avoit  des  dcflèins  fur  la  .  3  ^  ^  ^• 
«ourone  y  &  qui  craignoit  Jonathas ,  le  fit  arrêter ,  &  fît    "^™°"«= 
cttfuice  péiir  fecretcment  Antiochus  ,  &  en  même  tcms  il  ayant  tc. 
fe  dédanu  Roi  de  Sirie  en  là  place  j  £c  défit  les  Cénéraui 


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1^8  GENEALOGIES 

Roï»  DE  deDemetrius.  (/«//ff.  L  36.  i.Macc.  XTII.  ji.Sc  ji.  ) 
S I  M  2.         Pendant  que  Sarpedon ,  un  des  Généraux  de  Deme- 
trius  )  combatoit  contre  Pufurpateur ,  ce  Prince  fut  apellé 
par  les  peuples  d'Orient  contre  les  Parthes  :  il  y  paflà  l'an 
3863  )  oc  fortifié  du  {ècours  desPerfès  &c  des  Ba(5biens, 
û  défit  les  Parthes  en  plufieurs  ocafions.  Mais  atiré  dans 
une  ambufcade  j  fous  prétexte  de  conférer  de  la  paix»  il 
fut  arrêté  ,  6c  fon  armée  taillée  en  pièces.  Demetrius 
fut  envoyé  en  Hircanie ,  oii  il  époufa  Rhoâogune ,  fille  d'Ar- 
facès.  A  cette  nouvelle  fa  femme  CUopatre ,  qui  tenoit  Seleu- 
cîe  )  iè  livra  à  fon  beau-fi-ere  Afttiochus  Sidttes.  Celui-ci  prit 
le  titre  de  Roi  de  Sirie  ,  &c  vînt  ataquer  Tryphon  ,  qui , 
abandoné  de  fes  troupes ,  fe  retira  à  Dora  >  puis  à  Apamée, 
X  V.      oU  il  fut  pris  6cmisà  morrl'an  3865. 
3865.         Ainfi  ANTIOCHUS  mit  fin  à  fon  ufurpation,  6c 
du  monde   monta  fur  le  trône  de  fon  père ,  qu'il  ocupa  9  ans.  La  paC- 
&  I  î  9.    fion  qu'il  avoit  pour  lachalFe  ,  lui  fit  doner  le  furnom  de 
avant  J.  C-  S I D  E  T  É  S  ,  ou  Chajfcur  i  mais  elle  ne  nuifit  point  à  fa  gloi- 
re,  Ôc  ne  prit  rien  lur  le  devoir  du  RoL  II  te  mit  à  la  têtç 
jBïlio.  I  }i.  dç  fçg  troupes ,  6c  réunit  à  l'Empire  de  Sirie  les  villes ,  qui 
pendant  les  troubles  en  avotent  fccotié  le  joug.  Il  obligea^ 
l'an  i%6^  y  Hirçan ,  Prince  des  Juifs  à  lui  payer  tnbut 
pour  Joppé  >  puis  fous  prétexte  de  tirer  fon  firere  des 
mains  des  Parthes  ,  il  mena  contr'eux ,  Pan  387a ,  une 
puiffante  armée  ,  battit  Phraatès  en  trois  bataUles  ;  mais 
a  la  fin  s'étant  laifle  furprendre  dans  fes  quartiers  y  il  pé* 
rit,acablé  par  le  nombre ,  l'an  3873.  Jupnyl.  386c  39. 
Jtfefhe ,  Antiq.  Liv.  XIII.  1 6.  Oroje  ,  Af^ien ,  in  Sirisds. 
XVL        Son  frère  DEMETRIUS  Nie  ator,  que  Phraatès 
,  g  - .  '    avoit  renvoyé  pour  feire  divcrfion ,  recouvra  fes  £tats>ave6 
da  monde  ^^  (emmç  CUopatn ,  qui  revint  à  lui.  Sa  première  diJ^race 
&  I  î  I.     ne  lui  aprit  point  à  être  plus  fage  ;  il  te  rendit  iniupor- 
aMm  J.  C.  table  4ux  fiens  pat  fon  orgueil  fie  par  le  dérèglement  de 
fes  mœurs.  Pendant  qu'il  étoit  allé  en  Egipte  doner  du 
fecours  à  la  Reine  Cleopatre  fa  bclle-mere  y  contre  Pto- 
lomée  Phifcon,  ceux  d'Antioche  &c  d'Apainée  fe  révol- 
tèrent l'an  3  877 ,  6c  Phifcon ,  pour  fè  vanger  >  apuya  con- 
tre lui  un  impofteur  nomé  AUx»ndre  ZeU»e.  C'étoit  le  fils 
d'an  Fripier  d'Alexandrie ,  qui  fe  difoit  fils  d'Alexandre 

Balas> 


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H  ISTORIQUES.  Liv.  I.  \6^ 

8ala$  i  £c  prétendit  en  cette  qualité  que  la  courone  lui  Rois  d  ■ 
apartenoic.  Les  mécontens  fe  joignirent  aux  troupes  que  s  i  a  i  s, 
lui  avoit  donées  Philbon.  Demetrius^  lui  livra  bataille 
proche  Damas  ,  &  l'ayant  perdue ,  il  lé  fauva  à  Tyr,  où 
il  fut  aflafliné  j  fà  femme  ,  qui  fe  ibuvenoit  de  fon  infidé- 
lité a  lui  ayant  fait  fermer  les  portes  de  Ptolemais.  Jujiin , 
liv.  35».  Jojifhe  ,  Antiq.  XIII.  1 7.  Af>pien  in  Siriacis. 

Cleopatre  conferva  une  partie  du  Royaume  ï  &c  foh  fils  X  V  IL 
aîné  SELEUCUS  V.  âgé  d'environ  20  ans,  ayant  3857. 
voulu  régner,  cette  Frinceflè,  qui  étoit  ambitieufè  ,  le  du  monde 
trouva  mauvais ,  &:  le  facrifia  à  fon  ambition ,  en  lui  en-  ^  <  47* 
fonçant  un  poignard  dans  le  lèin  l'an  5878.  ■^*"*  )•  ^ 

Le  refte  de  la  Sirie  demeura  à  ALEXANDRE  Zebinb>  xVIII. 
qui  en  fut  peu  après  dépouillé.  Phifcon  ,  qui  le  regardoic     1878.' 
■comme  fa  créature  ,  prétendit  qu'iUui  fit  fît  homage.  Ze-  ju  monde 
bine  ne  l'entendoitpas  ;  ainfi  Phifcon  réfolut  de  Pabatre    &  1 1«. 
comme  il  Pavoit  élevé  :  il  s*acomoda  avec  là  nièce ,  6c  avant  J,  C 
dona  fa  fille  Tnphine  à  Antiochus  Gryphus  avec  une  armée. 
2^bine  fut  démit ,  Se  fe  retira  à  Antioche ,  oîi  s'étant  avifê 
de  pilier  le  temple  de  Jupiter ,  il  fut  découvert ,  chaflé  de 
la  ville  )&  tomba  entre  les  mains  de  &s  ennemis ,  qui  le 
firent  mourir  Pan  3882. 

ANTIOCHUS  furnomé  Gryphus,*  àcaufcdek    XIX. 
grandeur  de  fon  r\ez  crochu ,  voulut  régner  par  lui-même  j     3878. 
ia  merc  ne  put  fe  refoudre  à  voir  diminuer  fon  autori^ , 
dk  prit  le  parti  pour  la  confcrver,  de  fe  défaire  de  fon  fils. 
Elle  lui  préfenta  un  jour  une  coupe  empoifonée  ;  mais  le 
Prince  aveni ,  l'obl^a  à  la  boire  elle-même.   LaSiriefiit  Juftin. 
ainil  délivrée ,  l'an  JB84 ,  de  ce  montre ,  gui  avoit  été  le  '•  i?-  '^-  *• 
fléau  de  la  famille  Royale.  Elle  avoit  été  femme  de  trois 
RtMS  de  Sirie,  £c  elle  £ut  merc  de  quatre.  Elle  avoit  caulé  la 
mort  de  deux  de  &s  maris ,  6c  tué  un  de  fès  enfàns. 

Gryphus  après  avoir  régné  quelques  années  en  paix  , 
fiit  lai-même  l'auteur  des  troubles ,  qui  furvînrent  en  Sirie. 
IivoulMfeiretnïpoifoner'j<«B»jr^«jde  CèxJ^ae,  fon  frcre 
merin,qui  ayant  oécouvert  fon  dc{Têin,fut  contraint  pour 
&iilé&ndjne,ac  prendre  le$aTmes,6c  de  faire  valoir  les  pré- 

^■  Tarephe  l'apellc  Pbi'fimittr ,  mail  ce  Piinco  dam  kttnéis^tt  prend  te  lîite 

Y 


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170  GENEALOGIES. 

Rois  d  i  tentions  qu'il  avoit  à  la  Courone  de  Sirie.  Gryphus  fut  vic- 
S I  »,  I E.     torieux  aans  le  premier  combat  qu'il  lui  livra  en  3891; 
mais  ayant  été  vaincu  dans  un  fécond ,  il  fut  obligé  de 
quitter  la  Sirie  en  3893.  Il  y  revint  &:  en  regagna  une  par- 
tie, &  futaiïaflîné  l'an  3907,  par  Hcracleon ,  l'an"27de 
fon  règne ,  ôc  la  45*,  de  fa  vie.  Il  laiffa  5  fils ,  qui  furent 
tous  Rois  de  Sirie  tour  à  tour.  {Jufiin,  Jpfften.  Jofephe. } 
X  X.         ANTIOCHUS  furnomé  le  Cizicenien,  parce 
5851.     qu'il  fut  élevé  à  Qzique  ,  avoit  épouiï  CUofatre ,  que  La- 
ia  monde   thyre  avoit  été  obligé  de  répudier  j  &c  qui  lui  amena,  de 
^  '  '1  r   ^yp""*^  >  *"^^  armée  quile  mit  en  état  de  fe  défendre  con- 
avanr  J.C.  tre Gryphus.  Aprèskdé&itedefonmaritellefutprifèdans 
Antiocne ,  &  Tryphine  fa  fœur  la  fît  maflàcrer.  Celle-ci 
étant  tonnée  entre  les  mains  d'Antiochus,  il  l'immola 
aux  mânes  de  fa  femme. 

Antiochus  qui  fît  fa  réfidence  à  Damas ,  régna  dans  des 

guerres  continuelles  avec  fon  frère  ,  &  plufieurs  villes 

profitant  de  leur  divifionj  fe  mirent  en  liberté ,  comme 

Tyr,   Sidtm  >  FtoUmais ,  Gaza.    Après  avoir  pris  Antio- 

che ,  il  ftu  défeit  ôc  pris  par  fon  neveu  Selcucus ,  qui  le  fit 

mourir ,  l'an  39 1  o. 

XXl.        SELEUCUS  VI.  Epiphanés,  qui  avoir  fuccedé 

j  5P  o  7.     à  fbn  père ,  dans  cette  partie  de  Sirie  qu'il  pofTedoit ,  dc- 

du.  monde  mcura  par  la  mort  du  Cizicenien  maître  de  tout  l'Empire 

Se  97.      de  Sirie  y  mais  il  ne  fçut  pas  le  garder  long-4ems.  AttUoehns 

avancJ.C.  £«/?*/ fils  du  Gzicenien  ,  ayant  aflemble  une  armée,  fe 

fit  faluer  Roi ,  défît  Seleucus ,  qm  fe  renferma  dans  MoP' 

fuejîe,  ville  de  Cilicie ,  oii  les  habitans  oprimez  par  les  fuD- 

fîdes  qu'il  en  exigeoit  y.  femiuinerem  >  âc  le  brûlèrent  dans 

iàmailbn,,  l'an  391 1. 

XXII        ANTIOCHUS  XI.  furnomé  Didime,  Oc  Ept- 

PHAN-ES,  entreprit  avec  fon  frère  Philipe,  de  vangcr 

,  ^  ^onde   ^  '"O'^  I^  menèrent  à  Mo^itefit  ce  qu'ils  purent  de  trou- 

fic  a        P^^  '  prirent  la  ville  >  la  raflent  &c  immolèrent  aux  mânes 

avant  J.C.  «^^  ï^'  ^"^  ce  qu'ils  trouvercnt-d'habitans.  Mais  aM  re^- 

■  tour» Antiochus. Eufebc les. chargea  Sclesdéfitorèsdel'O»- 

ronte.  Didime- fe  noya  en  voulant  &irc  pafferifoiLchevai 

XXIIL  l'Oronte  à.la  nage.    . 

3511.        ANTIOCHUS  X.  furnomé  Eu&ebe,  o\xU£ieHX^. 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Z/V.  7.  171 

pour  s'afermir  fur  le  trône ,  épouià  SeUne ,  veuve  de  Gry-  r  o  i  s  d  s 
phus  ,qui  avoit  de  bonnes  troupes,  &  qui  s'étoit  maintenue  s  i  r  i  e. 
en  poflcffion  d'une  partie  de  la  Sirie.  l'hiUfe  qui  avoit  fuc- 
cédé  aux  droits  de  ion  frerc ,  ne  le  laiffa  pas  tranquile.  Eu- 
fcbe  vaincu  dans  une  grande  bataille ,  fe  retira  chez  les  Par- 
thes ,  avec  le  fecours  defquels  il  vint  encore  difputer  fes 
droits  ;  mais  avec  fi  peu  de  fuccès ,  qu'il  fut  obligé  après 
quelques  dil^raccs  de  k  réfugier  en  Cilicie ,  où  irpaflà  le 
refte  de  fes  jours  dans  l'oblcurité. 

Pendant  que  PHILIPE  étoit  ocupé  contre  Eufebe.  XXIV, 
Lathyre  fit  venir  de  Cnide  DEMETRIUS  Euchairus,     35»» '■ 
6c  l'établit  Roi  à  Damas.  L'Empire  de  Sirie  fe  trouva  ain-    XXV. 
ti  partagé  entre  les  deux  frères ,  qui  fe  difputerent  à  qui  il     351 1. 
refteroit  en  entier.  Demetrius  chaflà  d'Antioche  Philipe,& 
le  pourfuivit  julqu'à  Barée ,  à  préfent  AUp ,  où  il  l'afTiégea. 
Scfïuoa  à  qui  elle  apartenoit ,  &c  qui  étoit  ami  de  Philipe , 
fit  venir  à  îbn  iècours  les  Parthcs ,  &  Zizus  Roi  d'Arabie , 
Demetrius  fut  battu ,  l'an  3917,  pris  Ôc  envoyé  à  la  Cour 
du  Roi  des  Parthes ,  011  il  mourut  peu  après  de  maladie. 

Philipe  n'en  fut  pas  plus  tranquile  après  cette  vi«ftoire. 
Eufebe  vint  d'un  coté  Pinquiéter ,  ôc  de  l'autre  ANTIO-  XXVI. 
CHUS-pENisfon  frère,  fe  faifitde  Damas,  6c  de  la    3i>i7- 
Celefirie,  c^  il  fe  maintint  pendant  trois  ans,  au  bout  det  dumonde 
quels ,  il  fut  tué  en  combatant  en  Arabie  contre  Aretas ,     ^^  I'q 
qui  devint  maître  de  la  Celefirie  par  le  choix  volontaire  de  *''      *'* 
ceux  de  Damas.   Il  avoient  peur  de  tomber  fous  la  domi- 
nation de  Ptolomée  ,  fils  de  Mennée  Prince  de  Chalcis 
leur  vx)ifin. 

Les  Siriens  dégoûtez  des  guerres  continuelles  entre  les  XXVII. 
Seleucidçs,  firent  choix  deT  I G  RA  NES  Roi  d'Arménie,    3918. 
comme  le  plus  propre  par  fa  puiflànce  ,  à  les  délivrer  de 
kurs  maux.  Tigranes  accepta  leur  Courone ,  6c  la  porta  Jûftin. 
1 8  anst  On  ne  içait  ce  que  devint  Philipe ,  il  y  a  aparence;  Appien. 
qu'il  f^ït.  tué  daos  q^çlq^ç  aftiqn  coptre  Tigranes. 

S£LE NE  veuve  d'Antiochu>>Eulèbe ,  avoit  conîeryé 
Ptokmaïs ,  avec  Mije  pîirtie  de  la  Celefirie  6ç  de  la  Pheni-     .  i 
càe.  Elie  avoit  deu)^  fils,  favoir  Ajtthchus  ,  dit  l' Afifitique  ,^      _^ 
SeUucm.CiyiûjMlîesy  fuivant  Strabon  Se  Dion,  elle  les  envoya 
àRomc  en  i^%  i,  follicîter  pour  elle  icRoyaume  d'Egipte.    ■ 

Yij 


,v  Google 


Ro  is  ,D  e 

S  I  K  J  B. 


xxviri. 

Î956. 
du  monde 

&  «S. 
aranr  l.C. 


Strafr. 
XVII. 
Sast.ùt 

Rors  nu 

C  O  M  A- 

G  B  NE. 

^  5541- 

au  monde 

&  6^. 
avant  J.  C. 

Voyez 

Tsble 

xriii. 


172  GENEALOGIES 

Le  Sénat  les  amufa  deux  ans ,  ôc  ils  n'obtinrent  rien.  Sclene 
ff  uftrée  de  fes  efpérances ,  chercha  à  fe  dédomager  du  côté 
de  la  Sirie  :  elle  atira  dans  fon  parti  quelques  villes  j  maisTi- 
granes  vint  à  la  tête  de  5  00  mille  hommes  arêter  la  révolte, 
prit  Selene  dans  Ptolemais  j  ôc  l'emmena  à  Seleucie  de  Mc- 
ibpotamie ,  &  la  fit  mourir  >  l'an  5924. 

Lorfque  Tigranes  eut  rapellé  toutes  fes  troupes  de  Si- 
rie ,  pour  les  opofer  aux  Romains  ,ANTIOCHUS l'A- 
s  I A  T I  Q.U  E ,  à  qui  elle  apartenoit  de  droit ,  prit  polïêfllîon 
de  quelques  endroits  &c  y  ree^na  paifiblcment  pendant  qua- 
tre ans ,  fans  que  Lucullus  Général  Romain  &  vainqueur 
de  Tigranes  l'y  inquiétât.  Mais  quand  Pompée  vint  en.  Si- 
rie, ifdéfaprouvalaccmduitedeLucuUus,  dépouilla An- 
tiochus  de  fes  Etats  )  &:  protelb.  qu'il  ne  doneroitpointàU 
Sirie  j  un  Roi  qui  s'étoittenu  cacné  pendant  toute  laguer- 
re  ,  &c  qui  par-là ,  avoit  cédé  iès  droits  à  un  ofurpateur. 
Ainti  il  perdit  la  Sirie ,  qui  devint  une  Province  Romaine. 
G'eft  enlui  que  finit ,  l'an  3940,  VEmfire  des  SeUttc/des  en. 
Strie  )  qui  avait  duré  258  ans. 

Lorfque  les  Alexandrins  mirent  Beimice  fur  le  trône  j  cet- 
te Princeflfè  envoya  ofrîr  la  Courone  à  Antiochus ,  qui  du 
côté  de  ùl  mère  j  en  étoit  héritier  mâle  le  plus  proche.  Les 
AmbafTadcurs  le  trouvèrent  mort.  Ils  eurent  ordre  de  foire 
les  mêmes  ofresàSELEUCUS-CiBioSACXES.  Il  les  ac- 
cepta &c  partit  avec  le  confentement  de  Gabinius  Gouver- 
neur pour  les  Romains.  Mais  fes  inclinaticœs  baflès  Se  fou 
avarice  dégoûtèrent  Bérénice  >  qui  fit  mourir  un  mari  fi  in- 
digne d'elle.  Par  fa  mort  fe  trouva  éteinte  la  m»  des  St^ 
Uitcidts. 

DES  ROTS  DE  COMAGEffE. 

Pompée  vainqueur  de  Tigranes ,  détacha  de  la  Srie  fe 
petit  païs  de  C  o  M  A  c  E  NE  avec  Stlemeie ,  ville  de  Méfopa- 
tamie ,  ôc  y  établit  pour  Roi  A  N  T I O  C  H  U  S ,  qui  choi- 
fit  Samofate  fur  l'Eufrate ,  pour  la  cajntale  de  fon  Etat.  lï 
témoigna  fa.  rcÊcMioiflànce  a  Pompée ,  en  lui  enxroyant  des 
troupes  dans  le  teifis  de  la  guerre  civHé.  Ayant  cnfuite 
iècouru  Pacorus  Prince  des  Parthes  contre  lés  Rc»nains,. 
Ventidûis  Gouverneur  de  Sirie  %  voulut  le  chârier  après  bt 


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HISTORIQUES,   liv  L  175 

dé&icc  des  énemis.  Il  l'avoit  mêoïc  déjà  renfermé  dans  Sa-  Rois  d  t 
moface ,  l'an  .39  avant  J.  C.  6c  il  l'y  aitiégeoit.  M.  Antoine  S  i  &  1  b. 
lui  enleva  cette  guerre ,  le  renvoya  à  Rome  >  6c  il  conti- 
nua le  fiége.  Le  Roi  Antiochus  avoit  ofert  mille  talens , 
pour  avoir  la  paix  de  Ventidius ,  il  fit  les  mêmes  ofres  à  An- 
toine y  qui  les  refufa.  Le  fiége  n'eue  pas  le  fuccès  qu'il  aten- 
doit  )  les  habitans  fe  défendant  en  déièlpércz  >  de  forts 
qu'ils  l'obligèrent  à  un  acomodemcnt  >  par  lequel  Antû>  tofepfie 
dius  lui  dona  un  tiers  de  ce  qu'il  avoit  ofert  au  comence-  Am.  XIV, 
ment:  encoreAntoinefut-ilneureuxdetrouvercemoyen  c,  xy. 
de  finir  avec  honeur  un  iiégc  >  qu'il  auroit  été  obligé  d'a- 
bandoner  honteufemenr. 

Ce  fut  dans  cette  cûnion(5hire,^ue  MITRIDATES,frere 
d'AntiochuSjfc  fit  rcçonottreRoi  de  Comagenc.  Flutai^ue 
6c  Dion  parlent  d'un  Roi  de  ce  nom, qui  dona  du  fecours 
à  Antoine  contre  Augufle.  Antiochus  £t  aflaffîner  Mithri- 
date»  Se  pour  cette  aélion  )  il  fut  cité  à  Rome  par  Augufle> 
qui  lui  fit  couper  la  tête  >  I'an5g62  ,  &  dona  ie  Royaume 
deComagene  à  MITRIDATES  H.  probablement  fils 
de  celui  qui  avoit  été  alTaffiné.  Oft  ignore  fes  adtions 
6c  la  durée  de  fon  règne.  Il  eut  pour  fucceflèur  AN- 
TIOCHUS I;!.  qui  remonta  furie  trône  defonperc, 
ûc  qui  mourut  foUsl'Empire  de  Tibère. 

Après  fa  mort  la  Nobleflc  ôc  le  Peuple  £è  divifêrent  en 
deux  tétions.  Les  Nobles  voulotent  que  leur  païs  fut  goit- 
vcrné  en  forme  de  Province  lUjre ,  Se  le  peuple  demandoit 
un  Roi.  L'En^ereur  Caligula  auquel  il  s'adreffa  pourjur 
gcr  de  leur  différend  1  leur  dona  un  Roi  Ce  fut  ANTIO- 
CHUS III.  dont  il  augmenta  le  Royaume  d'une  panie  de 
la  Cilkie.  Les  Nobles  toujours  entêtez  du  gouvernement 
libre  ,  fc  fbulcvercnt  contre  Antiochus  6c  le  chaflèrent. 
Le  RÔi  fbutcnu  de  la  proiedHon  de  l'Empereur  Claude.» 
fut  rétabli  6c  aida  de  fes  troupes  Vefpafien  contre  le^ 
Juiâ.  Enfin  ayant  été  acofè  par  Cefènnug-Pœtus  Gouver» 
neur  de  ^kni. ,  d'avoir  fait  aluance  avec  les  Farthes  ,  enne- 
mis des  Romains ,  il  ftit  ataqué  par  ceux-ci ,  6c  ob^gé  de 
Ce  remettre  entre  leurs  mains  avec  fa  femme  6c  lès  eti&n^ 
Il  fut  envoyé  à  l'Empereur  »  qui  lui  permit  de  ik  retirer  à 
Laçédémooe  ,  d'où  il  eut  pcrmillion  d'aller  vivre  k  Rom& 
en  perfone  privée. 


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174  GENEAL.    HISTORIQ. 

A  N  T I  o  c  H  us  ,  furnomé  Efiphmtis ,  qui  s'étoit  dUtin- 
■mié  au  fervice  d'Othon  contre  Vitellius ,  6c  avoic  cotnan- 
4é  les  troupes  envoyées  àVelpafien  devant  JeruTalem  , 
fuivit  la  fortune  de  Ibn  perc.  Il  l'acompagna  à  Rome  ,  oii 
il  pallà  le  refte  de  fes  jours  en  perfone  privée.  Il  refufa 
-[d'épouièr  MarUmne  Drufille  ,  fille  d'Agrippa  y  Roi  des 
Juifs  y  parce  qu'il  ne  put  fè  réfoudre  à  foufrir  la  circon- 
ciiion  )  qui  étoit  une  des  conditions  du  mariage.  Sa  fœur 
J étape  y  fut  femme  d'Alexandre  >  Roi  de  Z^Jis  en  Cilicie> 
lequel  étoit  de  b  famille  d'Herode  le  Grand. 

La  Sirie  y  qu'on  apelle  aujourd'hui  Sourie  ,  fut  con- 
quife  dans  les  VU.  &  VlII.  fiéclcs  fur  les  Empereurs  de 
Contbntînople  par  les  Sarailns ,  qui  la  lairïèrenc  aux  Sou- 
dans  d'£gipte.  Elle  eft  à  préfent  une  partie  de  l'Empire 
Ottoman ,  depu^  Selim>  qui  mit  fin  à  la  domination  des 
Soudans  d'Egipte, 

CHAPITRE     X. 

Des  Rois  de  Bithinie, 

LA  Bithinie  eft  un© ProVincc de  l'Afic  mineure  vers 
la  Mer  Noire  &  l'Archipel,  aujourd'hui  dans  la  Nato- 
B I  T  H  1-  Y\s.  Elle  a  été  apellée  diféremment  fuivant  les  diférens 
"  *  *'  Peuples  qui  l'ont  habitée ,  Mifte ,  Mygâmie ,  Bahiycie.   II  efl 

probable  qu'elle  a  pris  le  nom  de  Bithinie  d'une  anciene 
,    ville  nome*:  Bithinium ,  dont  Etienne  de  Bizance  fait  men- 
tion ,  6c  qui  étoit  une  colonie  de  Mantinée,viUe  d'Arcadie, 
■fuivant  Paufanias  liv.  8.  Ses  autres  villes  les  plus  confide- 
rablesjétoient  Nicée,  Nicomédie  ,  Calcédoine,  Âp»mie,^Burfe. 
La  Bithinie  avoit  ancienement  fes  Rois  particuliers,  dont 
le  dernier  fut  P  R  u  s  i  a  s  ,  mii ,  fuivant  Strabon,  fut  vaincu 
avec  toute  fa  nation  par  Crelus.  Mais  Herocbte  ne  met 
ïafin  de  cet  anciçn  Royaume  ,  que  fous  Cirus ,  qui  fournit 
les  Bithiniens  à  l'Empire  des  Perfes,  Ils  fervirent  contre 
ia  Grèce  fous  les  Rois  Xercès  fie  Artaxercès  Mnemoru    II 
y  a  aparence  qu'ils  profitprcnt  des  défordres  qui  arivercnt 
dansrEmpirc  desPerfes  pour  recouvrer  leur  liberté.  Stra- 
Tahle      bon  leur  done  depuis  pour  Roi  DIDALSUS,mais  fans 
XIX*     nousaprendi-ecomcntils'éleva.  Il  fut  père  de  BOXERAS, 

fon 


,v  Google 


TAhU  XIX.  17Î 

Rois  de  B  I  T  H  I  N  I  E. 

I,  D  I  D  A  L  s  U  s, 

II.  BOTERAS. 
III.     BAS,  régna  jo  ans. 

IV.     ZIPOETES,  Roi  l'an  du  monde  ^£78: 
t  en  î7i*.  leg.  49  ans. 


V.  NICOMEDE  I.  IcGiLAM  d  t  l'an  3741     Z  ipobtes; 
reg.  iiï  ans  ,  ip.  r°.  VitizeU ,  i".  Etaxxta. 

, "" ■ i 

yiI.ï.ZEILAS.       YIII.PRUSIAS    I.      Ufati-     VI.  1.  T IBITES^ 
t  l'an  3814.  ^a. 

IX.  PRUSIAS  II.  Roi  l'an  3814.  t  en  jSjtf.  reg.  41  ans  i 

ip.  r.  jipamie,  fille  de  DJégilliî,  Roi  de  Thrace  t*.  N. . .  fille 

de  Philippe  y.  Roi  de  Macédoine ,  Se  fœur  de  Fetfée. 


XNICOMEDE  II.  ditEpiPHAMïs,      PniTsiAS^dit  Momdas ,  qui 
ép.  1°.  Nifa.  i'.  iV. . . ,  avoit  les  dents  d'enhaui 

coûtes  d'une  pièce,-  ' 

y\^  • 


XI.  i.NiCOMEDE  IH-dit 
Philo  ^ATOfc.-f  l'an  j^ij. 
èp.  Laodtet  tianit  deMithridate 
Eupalor ,  &  veuve  d'AciaÊatbès, 
Roi  de  Cappadoce. 


Xll.  1.  SOCRATES, 

ditCHKBSTVs,  chaflit 
par  les  Rpraains. 


Xni. NICOMEDE  IV.     PtIemenis.'       NxcoiiEiES., 
dernier  Rcù  de  Bithinie^        Roi  de 
■fl'an  J919.  reg.  i4an«.       Paphl^bnie.  "     -    -  ■      ■ 

RKfHy  lîtie  que  Ceiar  défendit  dans  le  Senar, 
'  ^  ce'tjui  lui  atiia  «quelques  railleries. 


,v  Google 


17^  GENEALOGIES 

Rois  db  é>ft fucccflcuT, <nii  vêcut  76  ans,  Afo^wo» Eclog,  , 
BiTHi-        BAS>  fucceiîcur  de  celui-ci ,  s'afermit  fur  létrônepa- 
N  I E.         tcrnel  par  la  vi(5loire  remportée  fur  Calante,  Général 
Memnon.    d'Alexandre  le  Grand  ;  ce  qui  fit  que  les  Macédoniens  le 
£clog,         laiflcrent  enfuïte  tranquille, il  vecut7i  ans, &en régna 
I  V.        50.LerégnedeZIPOETÉS,fon  fucceffeur  ,ôcproba- 
3  6  7  8.     blement  ion  fils ,  auquel  on  comencc  icomunément  fa  fuite 
du  monde  des  derniers  Rois  deBithinie,  fe  paflà  dans  des  guerres 
6c  il  6.     prefque  continuelles  avec  les  voiiins.  Il  inquiétales He- 
flvant  J.  C  ràcleotes  par .  de  fréquentes  inculpions  qu'il  fit  fur  leurs 
terres,  &  après  un  fiége  opiniâtre  il  força  l'an  3690  les 
Calcédoniens  à  lè  Jbumetre  à  lui.  Antigone ,  jaloux  de 
■  fon  agrandiflèment ,  prit  les  armes  contre  lui  ,  &  eut  des 
fuçcès  qui  obligèrent  Zippëtes  j  à  rechercher  fon  amitié. 
,  .      Lifimachus ,  qui  l'ataqua  aufli ,  rie  le  fit  pas  ^vec  le  même 
avantage."  Zîpoetes  s'étant  procuré  la  paix ,  fit  bâtir  une 
ville ,  qu'il  ^ella  de  fon  nom  Zipgtium.  La  dernière  année 
de  fon  régne  fut  marquée  par  une  viétoire  com]J>lete  fur  les 
Sâri^ns.  Patrocle ,  Général  d'Antiochus  Soter ,  étant  entré 
tout  d'iin  coup  en  Bithinie  à   la.  tête  d'une    armée , 
Dîod  1  iq   '^'^"*i  d^ns  une  àmbulcade ,  &  y  périt  avec  tous  Icsfiens. 
Strab.l.ii!  O"  prétend  que  Zipoëtes ,  mii  avoit7âans,  &en  avoir 
rcgné  48  i  fut  fi  tranfporté  de  joye  de  cette  viftoirc ,  que 
cela  abrégea  fes  jours. 
V.  -        Il  laiffa  quatre  fils ,  dont  l'aîné  étoit  NICOMEDEL 
3,7*6;     ftirnomé   le  Gr  a  ntï  ,  qui  pour  s'aflurer  la  poffcffion 
du  monde  .tranquiîfc  dc.la.  c»ilrone,  fit  d'abord  irtourir  deux,  de 
&c  17^-  :,fcs  fiiCTes  ,  8c  en  aurôit  faic  autant  au  troifiéme  ,  qui 
avant  J.  C.  p^j^^.  jç  même  nom  que  (bn  perc ,  fi  inftruit  par  le 
malheur  de  fes  fi-eres  ,  une  jufte  méfiance  ne  l'eut  en- 
gagé à  fe.  fauver.  H  prit  les  armes ,  enleva  à  Nicomede  un 
canton.  de.&&^tats,  ^ylbunatuo&loii^i^  goerre  contre 
lui.  Outre  cette  guerre,  Nicomede  éroit  encore  menacé 
d'une  autre  de  la  part  d'Antiochiis ,  pour  vanger  la  mort 
de  Patrocle  &  la  perte  de  fon  rùntiée.  Cela  l'obligea  de  Éli- 
re venir  d'Europe  les  Gaulois  à  fon  lècoiirs.  *  L'amitié^  qu'il 

■k  Ce  fat  ici  U  premicie  .  au£on  qui 
leiinvitii  i  pafler  dam  l'Afîe  Mineifie. 
Ili  y  allèrent  l'an  du  monde  lytv-  Se  177- 
avaat  ].  C-  foas  Lmhâirt ,  ctef  d'une 


«mnpc  de  GanlBÎf  ^ijn  ^Illiii; Soient 
eatsez  ea  Macedvine  ,  &  ^i  t'étaient 
Céparct  des  auues.  Nicomede  Iturafligna 
pour  demeure  la  puiic  de  l'Afic  mineure, 

contraâa 


y  Google 


HISTORIQUES,  lh.2.  177 

concra<5bi  en  même  tems  avec  les  Heracléotes  >  lui  fut  aum  Rois  d  1 
d'une  grande  utilité.  Il  vainquit  Zipetes ,  fie  Antiochus  ;  B 1  t  h  i- 
fic  fc  rendit  maître  de  la  Paphligonie  ôc  du  Pont.  Nicome-  **  "  "• 
de  après  s'être  procuré  la  paix ,  fit  rebâtir  la  ville  à'Afimq^mt 
que  Lilimacus  avoit  détruite  >  &:  lui  ayant  doné  le  nom  de 
îiieomedU ,  il  en  fit  la  capitale  de  fes  Etats. 

Il  avoit  des  enfans  de  deux  femmes.  Ceux  de  la  première 
nomée  Ditiz,iU ,  furent  éloignez  par  leur  belle  merc  Etsx.t' 
tM ,  qui  à  leur  préjudice  >  engagea  le  Roi  à  nomer  pour  fuc- 
cefleur  au  trône,  fon  filsi  que  Polybe.  Liv.  4.  apelJe  TI-      V I.' 
BITES  >  6c  auquel  ondona  pourtuteursjPtolom^,  Antio-       -^ 
chus  j  les  Bizantins  6c  les  Heracléotes. 

Mais  ZËILASy  qui  s'étoit  retiré  en  Arménie  >  ayant      VIT. 
apris  la  mort  de  fbn  père ,  vint  avec  le  fccours  des  Galates ,     3  74  *  • 
foutenir  les  droits  que  là  naiflànce  lui  donoit  fur  la  Couro-  ''"  monde 
ne ,  6c  obligea  Tibites  à  la  lui  abandoner.  Lorlqu'il  eut  pa-  ^  *  *,*  r 
cifié  l'Etat,  il  fit  bâtir  en  Paphlagonic  la  ville  de  Z«/*.  Les  "*°*J*    * 
Galates  lui  étant  devenus  fu^e  As ,  U  attira  chez  lui  les  prin- 
cipaux d'entr'eux ,  dans  le  deilèin  de  s'en  dé&ire  ;  mais  ils 
le  prévinrent  lui-même. 

Son  fi^re  PRUSI AS  I.  qui  lui  fucceda ,  fit  bâtir  la  ville    VIII. 
dePr»/^ ,  dite  aujourd'hui^»^,  Ôc  laiiTâ  la  courone  à  fon  fils 
PRUSIAS II.  furnomé  le  CA«/e«r.  *  Celui-ci  fe  ligua  avec     i  X. 
lesRhodiens,  pour  ataquer  les  Bizantins,  avec lelqucls     3814. 
les  Galates  l'ayant  obligé  de    feire  la  paix ,   il  tourna  du  monde 
ics  armes  contre  ces  derniers,  les  défit  6c ufa  avec  cruau-  &  1 9  o. 
té  de  fa  viétoire H  dona,l'an  3  8  20,8c  1 84  avant  J.C.  retraite  "^'  J*  ^' 
dans  fês  Etats  à  Annibal,  &  comptant  fur  l'expérience  d'un 
hôte  tel  que  celui-là,  U  ofà  déclarer  la  guerre  àËumenes  Roi 
de  Pergame  allié  du  Peuple  Romain.  Il  fut  déiàit  fur  terre , 
mais  dans  un  combat  naval  qui  fe  dona  enfuite,  Annibal 


<|n*on  apcUa,  i  caufe  J'enz  GalU-Greté, 
oa  CiUiuit  ;  &  le  dernier  de  ces  noms 
ayant  cnfio  prévalu ,  an  lieu  de  GaQloii , 
on  1»  apelli  cux-nvimM  G»Im*i.  C'efl 
à  lean  àictaiins  qu'eft  écrite  l'Epitre 


avec  le  fils ,  8c  de  deux  règnes  ilt  n'ea 
ont  fait  qn'uo.  L'enenr  cft  manîftAe  ;  car 
depuis  la  mort  de  Nicomede  leGtand  joA 
qu'à  celle  de  Pnifiu  le  Cha&enr ,  il  y  * 
inierral  de  114.  ans.  Efl-il  croyablet 


Canonique  de  S.  Paol.  TniUmx ,  Hift.  I  qu'il  n'ait  été  rempli  que  pu  une  feule 
des  ]tii&.  géo^anon. 

*  I^  Auteurs  ont  confendu  It  père  j 


lyGeogle 


Juft.  1. 30 


T.  Live , 
"•44* 


178  GENEALOGIES 

Rois  B  B  ufa  d'un  ftratagême ,  *  qui  lui  procura  la  viAoii-e  fur  les 
B  I  T  B  I-  pergamcniens ,  qu'il  défit  encore  fur  terre  Xes  Romains  air 
"  '  *•■  larmez  de  ces  progrès ,  envoyèrent  T.  Flaminius  vers  Pru- 
fias  pour  ménager  la  paix  avec  le  Roi  de  Pergame ,  6c 
pour  l'engager  à  livrer  Aimibal.  Ce  Prince  étoit  prêt  à  trai- 
hir  les  droits  de  rhofpitalité ,  lorfque  ce  grand  Capitaine , 
pour  éviter  les  fuites  de  cette  perfidie  s'empoifona  lui-mê- 
me ,  l'an  du  monde  3  8  2  2 ,  &  1 8  z  ans  avant  l'Ere  Chrétie- 
ne-  ** 

Polyb.  Le-  Prufias  fit  l'an  3838  ,  &c  166  avant  J.  C.  un  voyage  à 
gat.  37.  Rome  >  avec  fon  fits  Nicomede ,  pour  faire  au  Sénat ,  & 
aux  troupes  des  complimens  de  conjoiiiflance ,  fur  l'heur 
reux  fuccès  de  la  guerre  contre  Perfée  Roi  de  Macédoi- 
ne. Il  y  deshonora  la  Majefté  Royale  par  fes  bafiès  flate- 
ries.  D'abord  il  fiit  au-devant  des  Députez ,,  que  le  Sénat 
avoit  envoyez  pour  le  recevoir ,  8c  il  y  fut  la  t€te  rafëe.j  ôc 
avec  le  bonet ,  l'habit  ôc  la  chauiTure  des  afranchis ,  puis 
fkîuant  les  Députez,  yous  voyez, ,  leur  dit-il,  ««  de  vos  sfrart' 
chii  frit  à  faire  ce  qu'il  vous  fUira.  A  fon  entrée  dans  le  Sé- 
nat ,  il  fe  tint  contre  la  porte  vis-à-vis  les  Sénateurs  aflis ,, 
les  mains  abatuës  ;  il  fe  profterna ,  Ôc  baifa  le  feuil.  En- 
fuite  s'adreffant  à  l'affemblée  :  Je  vousfalué  Vieux  Sauveurs-, 
s'écria't*il.  Son  difcours  répondit  à  ce  prélude ,  Se  il  le 
conclut  en  demandant  la  confirmation  de  l'alliance  des 
Romains  ,  6c  qu'on  lui  acordât  certaines  terres  prifes  fur 
Antiochus ,  dont  les  Gaulois  s'étoient  emparez.  Tout  lui 
fut  acordé',  ôc  pendant  le  f^our  qu'il  fit  à  Rome,  ;  ils  fut 
logé  ôc  nouri  aux  dépens  de  la  République. 
Après  fon  retour  dans  fes  Etats ,.  de  nouveaux  fujets  dé 

fimaU  ch»fftr  d'fii  Emis ,  oi  il  s'hait  ré- 
fs^gi'-  Aniùhd  en  mmtant  a  cheval  ft  Utf» 
l*  dtigt  Mvtefon  éfie  ,  jsti  e'tùt  4  Jem  for- 
tit  d»  feureoM.  Il  n'titt  fits  fMI  ijHâlqtm 
fiêdts  ,  <]ut  l'htjUmmjuiim  lui  eanf»  U  fit- 
vrt  ;  4«  bout  i*  ttûis  jntrs  U  hkutM  ,  ^ 
fut  tnierri  Janiiin  -vilUg-e ,  que  Iti  Nk»- 
mr'diins  ntamMitnt  Lyhti.  Par  oïl  (ut  vé- 
rifia ce  que  l'Oracle  d'Ammon  avoit  pii- 
d il  fur  ceGénéral,  qu'après  (ântoit,  U: 
feroit  cnieii^  dans  la  cette  deXybic. 


*  Aunibal  fit  eofermer  tontes  fones 
4e  ferpens  dans  des  pots  de  terre  ,  Se 
dona  ordre  que  quand  le  combat  camen- 
ceroiti  s'échaufei ,  on  tes  jeilt  dans  les 
Taifleaax  eanerois  ,  où  en  tombant  les 
pots  fe  calTerent ,  &  fireni  voii  aux  Tol- 
dacsunfpcAaclcqui  les  iftiyt  fifoti, 
qu'ils  ne  fongereni  plus  i  diTputei  la  vic- 
toire aux  Bitiniens. 

•*  PaufaDJas  m  ^rc«A  rapprte  autre- 
ncnt  la  mort  d'Annibal.  Flaminius ,  da- 
ii, pàvtiiUit  Iffrndri  •uf,«ili^e»  Pru- 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Ih.t  179 

mécontentement  lui  firent  reprendre  en  3  849  »  les  armes  Rois  01 
contre  le  Roi  de  Pergamc.  Il  le  vainquit  ôc  s'empara  mê-  B 1  x  h  i- 
me  de  Ta  capitale ,  où  il  mit  tout  au  pillage  3  &c  d'oà  il  em-  **  <  '• 
porta  la  ftatuë  d'Efculape.    Les  Romains  arêterent  Ces 
conquêtes ,  &c  l'obligèrent  par  leurs  Ambaffadeurs ,  à  fi- 

fner  avec  Attalus  un  traité  de  paix  très-honteux  pour  lui. 
ar  les  articles,  chaque  Prince  rentroit  dans  les  ancienes  l'i- 
mites de  lès  Etats  j  mais  Prufias  étoit  obligé  de  remettre 
entre  les  mains  d' Attalus  vingt  gros  navires  >  &  de  lui 
payer  500  talens  (  c'cft  500  mUle  écus  )  en  vingt  années. 
Cette  paix  qui  fut  conclue,  l'an  5850,  Se  la  cruauté  de 
Prufias  le  rendirent  odieux  à  iès  Uiiets.  Ce  Prince  jaloux 
de  l'inclination  qu'ils  avoient  pour  ion  fils  Nicomede ,  prit 
le  parti  de  l'envoyer  à  Rome ,  acompagné  de  Menas  un  de 
iès  favoris ,  auquel  il  dona  ordre  de  fe  défaire  de  Nicome- 
de, Mais  Menas  découvrant  à  ce  jeune  Prince  les  deiTeins 
de  Prufias ,  confpira  avec  Andronic  Ambaffadeur  d' Atta- 
lus Roi  de  Pergame,  pour  le  mettre  fur  le  trône  de  fon  pè- 
re. Ils  le  remenent  en  Orient ,  où  avec  le  iccours  d'Atu- 
lus  ,  il  entre  en  Bithinie.  Prufias  s'enferme  dans  la  cita- 
delle de  Nicée ,  d'où  il  iè  fauve  à  Nicomedie ,  où  il  fut  tué 
dans  le  temple  de  Jupiter  3  l'an  du  monde  5856JÔC148 
ans  avant  J.  C.  Aptien. 

NICOMEDE  II.  furnomé  Epiphane^  ,  n'entra       X. 
point  dans  les  guerres  de  fon  tems  ,  il  fè  contenta  de  gou  ■      3  8  5  tf . 
vemer  fon  Royaume  en  paix ,  Ôc  après  avoir  fiiit  bâtir  la  àa  monde 
ville  àiAf»mée ,  à  laquelle  il  dona  le  nom  de  fa  mère ,  il  fiit  &  •  +  8. 
traité  par  fon  propre  fils  de  la  même  manière  dont  il  avoit  *^*"'  J*  ^" 
traité  Ion  père.  Pline  dit  que  fon  cheval  fut  fi  contriflé  de  ià 
mort ,  qu'il  iè  laifià  mourir  de  iàim. 

NICOMEDE  III.  furnomé  Philopator  par  Iro-  XI. 
nie }  étoit  né  à  Rome  d'une  danfeuiè  nomé  hija.  Il  fiit 
confirmé  dans  le  Royaume  de  fon  père  par  un  arrêt  du  Sé- 
nat. Il  fe  lia  d'abord  d'intérêts  avec  Mithridate-Eupator> 
qui  ne  s'étoit  point  encore  déclaré  ennemi  des  Romains  > 
&  ils  firent  de  concert  la  conquête  de  la  Paphlagonie.  Mais 
le  même  intérêt  qui  avoit  formé  leur  union ,  i^t  ce  qui  la 
rompit.  Chacun  d'eux  craignit  l'agrandiflèment  de  l'autrej 
âc  s'y  opofa.  La  poifeifion  de  la  Cappadoce  fit  le  principal 

Zij 


I,  Google 


i8o  GENEALOGI  ES 

Rois  DE  objet  de  leur  jalouile  mutuelle.  Mithridate  ayant  fait  pé* 
B I T  H I-  rir  le  Roi  Ariarathes  >  qui  avoit  épouié  fa  lc£ur>  ie  vit  pre- 
w  I E.  venu  dans  fes  defleins  par  Nicomede ,  qui  époufa  la  veuve 

d' ArUraihes ,  &c  mit  des  garnifons  dans  les  places  de  ce 
Royaume.  Mithridate  les  chalTa  fous  prétexte  de  rétablir 
fon  neveu  ,  entra  en  Bithinie  >  &  y  rétablit  fur  le  trône 
SOCRATE  lùrnomé  Chrestus,  frère  cadet  de  Ni- 
comede ,  fuivant  /^pp/e» ,  qui  ne  nome  pas  la  mère. 
Xn.  Nicomede  fut  rétabli  par  les  Romains ,  &c  renouvelle 

à  leur  infUgation ,  la  guerre  contre  Miihridaie.  Il  fit  irrup- 
don  dans  les  Etats  j  dont  il  retourna  chargé  de  richelTes  j. 
mais  ayam  été  vaincu  vers  le  fleuve  Amnius ,  il  fut  chaf- 
&  une  féconde  fois ,  Se  mourut  l'an  du  monde  391 5  »  âc 
89  avant  J.  C.  Socrate  qu'Eupator  remit  fur  le  trône 
de  Bithinie  étant  devenu  luipcét  à  ce  Roi  »  fut  étranglé  par 
fon  ordre. 
XI  II'      NICOMEDE  IV.  que  plufieurs  confondent  avec  fou 
3915.     père ,  rentra  dans  fes  Etats  par  le  traité  qui  finit  la  premie- 
Aa  monde  re  guerre  d'entre  les  Romains  &c  Mithridate ,  l'an  du  mon- 
&  S  9'     de  5910  >  84  ans  avant  J.  C.  &  en  joiiit  paifiblemcnt  le 
avant  J.  C.  ^^^ç  j^  lès  jours.Ceft  à  la  Cour  de  ce  Roi ,  que  Jule-Céfar 
fervant  pour  la  première  fois  en  Afic  fous  le  Preteur-Ther- 
snus  )  fit  un  perfonage  ;  que  fes  eimemis  >  fie  fes  foldats 
mêmes  f  fuivant  Dion ,  Qc  Suétone  >  lui  ont  reproché  ,  l'a- 
pellant  la  Reime  de  Bithinie. 

Nicomede  fe  voyant  fans  enfans  mâles ,  laiflâ  par  teila- 
ment  fon  Royaume  aux  Romains.  La  Bithinie  devint  aîn- 
fiune  Province  Romaine >  randumondc3929}âc75  ans 
avant  J.  C 

Il  avoit  une  fille  nomée  Nif»  ,  que  J.  Célâr  défendit 
dans  le  Sénat  >  te  qui  lui  atdra  quelques  railleries  ;  Réine- 
rus-Reincceins  ,  (Hift.  Julia,  )  croit  qu'elle  fut  merc 
de  ce  Nicomede,  doiH  parlent  Hirtius  &  Appien, 
Après  la  défaite  de  Pharrucès ,  Jule  -  Céfar  lui  dona  la: 
grande  Prêtrife  de  Comane,  en  ayant  dépoiiiUé  Arche- 
uus  3  auquel  Pompée  l'avoit  donée. 

3F^ 


I,  Google 


HISTORIQUES,  liv.t 

CHAPITRE    XL 
I>ei  Rois  de  Ferg»me. 

Ph  I  L  e't  B'  R  E. 


T^k  XX, 


1.  PHILETERE, 

Roi  de  Pergame ,  l'an 

57H- t«'*i74i-  «g- 
zoans. 


£  If  H   B   H   £  s. 


II.  E  U  M  t  N  E  S  I, 

Roi  l'an  î74i-  t  *" 
'    }76j.reg.  11  ans. 


A  TT  A  L  V9, 

ép.  Amiochis.. 

111.  ATTALUS  I, 
Roi  l'an  J76J.  f  en, 
3So7.âgéde72an5, 
rcg.  44 ,  ép.  jfpoSomt 
de  Cizique. 


IT.  EUMENES  M. 
Roi  l'an  j8o7.  t  en 
5847.  rcg.  4oans, 
ép.  Stratmice ,  fœuc 
Aiiaiathe  ,  Roi  de 
Cappa  toc?. 


V.  ATT  A  LUS  II, 

PhUadelphe  ,  Roi  en 

leg. 19  ans. 


At  H  B- 

M  b'  fi»' 


P  H  I  L  B- 

T  E  S.fi. 


G  ATT  A  LU  S  in.  jirifionic .fih 

Pbilometo'  ,  Roi  l'an  nacurel ,  tué 

)Si6.  t    l*n    Î871.  l'an  j87j. 
reg.ja  s,ép  Btrtmce, 


\ 


PE  R  G  A  M  E  eft  une  ville  de  Teuthranie  *  dans  Rois  d  « 
la  Mifie  orientale  **.  Elle  dut  ia  fondation ,  fuU  P^ï^c*»*»- 
Tant  Paufanias  in  An  c  1 1 .  à  erg^mus  >  un  des  fils  de 
Neoptolerae,  ditpirrhus ,  quis'étant  arête  danslaTeu- 
thranie ,  où  régnoit  Arius ,  tua  ce  Prince  dans  un  combat 
fingulier  y  £c  le  mit  en  fa  place.  Mais  U  paroît  plus  proba- 
ble (ju'il  ne  lui  dona  que  fon  nom  j  &c  que  cette  ville  prit 
fes  premiers  acroiflcniens  de  reU^hus ,  fils  d'Hercule  ôc 
À'  Auge ,  fille  d'Aleus ,  qui  y  mena  une  colonie  d'Arca- 
diens  jdont  les  Pergameniens  fe  vantoient d'être  décendusy 

*  La  Teuthianie  iioit   un  pais  (nui  I       *  *  La  M.fic orientale  éioii  en  Aflc, 
fm  du  Caït]ue  ,&  q  i  a\o:e  pris  fm  I  &    la  Milîe  occideniale  en  Europe, ,9c 
nom  de  Teutkias ,  R»i  dei  Cilicîcw  8c  i  ^t&  le  paït  qu'on  apeUe  Mft^ 
ia  Mificns.  | 


,v  Google 


R  O  |S   DE 
PERCAHE. 


(■*)  Il  le  de- 
vint par  ac- 
cidenL 

I. 

$711. 

âa  monde 
&  i8î. 
avant  J.  C, 

PaufaniaSy 
i»  jiti. 
Sirab.l.  II. 


I  ï, 

374Ï- 
du  monde 

&  10  j. 
avant J.  C. 

Strab.  l.i}. 


182  GENEALOGIES 

comme  le.  dit  le  même  Paufanias ,  in  Att.  e.  4.  Pergmic 
fut  la  capitale  des  Rois  de  Mifie  jufqu'à  Crefus ,  qu'eUe  fut 
foumife  aux  Lydiens  »  &  enfuite  aux  Perfes.  Demarate 
Spartiate  l'ayant  reçue  en  don  de  ceux-ci,  elle  demeura 
dans  fa  famille  ;  fes  arriers-petits  fils  Eurifthenes  8c  Pro- 
clès  s'étant  mis  fous  la  protefîtion  des  Lacédémoniens  , 
Pergame  retourna  aux  Perfes  ,  par  la  paix  d'Antalcidas, 
Après  la  mort  d* Alexandre  le  Grand ,  elle  obéit  à  Anti- 
goTie ,  enfuite  à  Lifîmachus  ;  elle  fut  enlevée  à  celui  -  ci 
par  Philctere  y  qui  y  fonda  un  Royaume. 

PHTLETERE  étoit  un  Eunuque  (»),  fils  d'un  autre 
Phi  LE  TER  E ,  homme  obfcur ,  &  d'une  joueufe  de  luth, 
iùivant  Athénée.!!  avoir  eu  pour  maître  Docime,officierde 
l'armée  d*Antigone ,  qu'il  mivit  quand  il  quita  ce  Prince 
pour  entrer  au  fervice  de  Lifimacnus.  Ce  dernier  lui  trou- 
vant beaucoup  de  capacité  ,  le  prit  pour  fon  tréforier ,  Se 
lui  confia  la  ville  de  Pergame ,  dans  le  châteaude  laquelle 
étoit  le  tréfor.  Il  fervit  très  -  fidèlement  Lifîmachus  pen- 
dant un  grand  nombre  d'années.  Mais  fon  atachement  , 
aux  intérêts  d'Agatocle  ,  fils  aîné  de  Lifimachus ,  que  fa 
belle-mere  fit  mourir,  ôcla  douleur  qu'il  témoigna  de  fa 
mort  tragique ,  le  rendit  fufpetSt  à  cette  jeune  Reine ,  & 
elle  prit  fes  mefures  pour  le  perdre  ;  Philetcre  qui  s'en 
aperçut, prit  le  parti  de  fe  révolter,  &  aidé  dans  fon 
deffein  de  la  protedtion  de  Seleucus ,  il  fe  maintint  dans 
la  poffeflion  de  la  ville  ^  des  tréfors  de  Lifimachus ,  à  la 
faveur  des  troubles  qui  ûirvinrent  après  fa  mort  &  celle  de 
Seleucus  ,  qui  ariva  feptmois  après.  Cen'eft  que  depuis 
la  mort  de  Seleucus  que  l'on  comence  à  compter  les  an- 
nées de  fon  règne.  Il  fe  conduifit  avec  tant  de  finefïè  ôc 
d'habilité  dans  toutes  les  broiiilleries  des  fucceffeurs  de 
ces  deux  Princes  ,  qu'il  conlèrva  la  place  ôc  le  pais  d,*alen- 
tour,  dont  il  jouit  20  ans. 

La  viAoire  que  fon  neveu  EUMENES  I,  remporta 
près  de  Sardes  fur  Antiochus  Soter,  lui  conferva  la  pofleC- 
lion  de  cet  Etat ,  dont  il  étendit  confidérablement  les  limï-  . 
tes  après  la  défaite  des  Gaulois ,  qui  lui  ouvrit  toute  l'Afie 
Mineure.  (Straho».  Liv.  i^.Jufim.  Liv.  27.)  Eumenès 
n'ayant  plus  rien  à  craindre  au-dchors,  aimé  de  fes  iujetsj 


,v  Google 


H  1  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  Z/f.  J.  183 

Urs'abandona  aux  excès  du  vin  ,  dont  il  mourut  après  un  R  o  1  s  d  s 
règne  de  2i  ans.  PiRCAMt. 

ATTALUSI.fils  d'un  autre  Attalus, frère  de  Phile-     j  ]  j^ 
tere)&  d'  ^fytiochis  fille  d'Acheus, fuivant Strabon ,  fucceda     376** 
à  fon  coufin.  Ce  Prince  peut  être  regardé  comme  le  fécond  du  monde 
Auteur  de  cette  famille  >  puifqu'il  en  continua  la  lignée  &    &  1 4  1 . 
qu'il  lui  donaun  nouvel  éclat,  âc  par  fa  valeur,ôcpar  la  qua-  avant  J..C.. 
lité  de  Roi ,  que  fes  prédéceffeurs  n'avoient  oie  iè  doner. 
Il  la  prit  lorsqu'il  fe  vk  afermi  par  la  défaite  des  Gaulois.  Il 
fe  faifit  de  toute  l'Aiie  Mineure  depuis  le  Mont  Taurus  > 

I'ufqu'à  l'Hellefpont ;  mais  Acheus  Général  d'Antiochus, 
a  reprit  &  le  renferma  dans  fes  limites.  Attalus  fit  allian- 
ce avec  les  Romains ,  qu'il  fervit  avec  zélé  dans  la  guerre 
de  Macédoine.  Il  mourut  âgé  de  72.  ans ,  dont  il  en  avoir 
régné  44,  &c  iaiffa  quatre  ms. 

EUMENES  IIw  qui  étoit  l'aîné  lui  fucceda ,  &  vécut      l  V. 
avec  fes  frères  dans  une  union ,  qui  les  a  rendus  un  des     3  S07: 
plus  beaux  exemples  d'amitié  fraternelle.  Ce  Prince  pour  du  monde 
confirmer  l'alliance  conclue  avec  les  Romains ,  envoya    ^'97. 
une  flotte  à  T.  Quinétius  contre  Nabis ,  &  contre  Antio-  *^*"*  i* 
chus  Roi  de  Sirie.  Celui-ci  vint  afliéger  Pergame ,  &  ra- 
vagea fes  campagnes  ;  les  Romains  viAorieux ,  le  dédo- 
magerent  par  le  don  qu'ils  lui  firent  de  tout  ce  qui  eft  en- 
deça  du  Mont  Taurus  vers  les  limites  de  fon  Royaume  > 
outre  la  Licie,  la  Carie  jufqu'au  Méandre ,  la  Cherfone- 
fe  &c  Lifimachie  qu'ils  lui  donerent.  Leur  amitié  lui  fut  auf- 
fi  très  -  utile  pour  finir  la. guerre,  que  Prufias  le  Chaflciu- 
Roi  de  Bithinie  lui  avoir  déclarée,  ôcpour  le  tirer  dudan- 
;er  ,  ou  la  pêne  d'une  bataille  navale  avoit  çxpofé  fts 
Itats.  Il  fit  enfuite  avec  fuccès  la  guerre  aux  Galates ,  6c 
dona  quelque  fecours  à  fon  bcau-ftere  Ariarethes  Roi  de 
Cappadoce  contre  Orophernes.  Cette  ailiflance  fut  une 
des  dernières  actions  de  la  vie  de  ce  Prince ,  dont  on  loiie 
la  magnificence ,  la  bonté ,  &  le  goût  pour  les  Lettres^ 
Ce  fut  lui  qui  fonda  la  fàmeufe  Biblioteque  de  Pergame ,  PlineJi  ly,. 
*quiétoit  de  200.mille  volumes.- Plutarque  dit  qu'An- 


El 


*  Ptolomée  ,  Roi  d'Egipte  ;  ne  loalant 
pas  que  (a  Biblioteque  ,  qui  avoic  tou- 
jouis  fnSi  pooi  la  plus  belle  ,  i&t  éfacée 
^  uac  autre  ;  foui  atèter  touE  d'uo 


cottp  celle  de  fon  rival ,  dcfendii  le  xx»i£- 
port  du  papier  d*Egipte;CToyanc  que  faute 
de  papier ,  il  lui  feroit  împoUible  de  con- 
tinuer l'on  deflein.   Ceh  obligea  Eanie*  - 


,v  Google 


i84  GENEALOGIES 

R  o  1  j  DE  toine  la  donaàCléopatre  ,  6c  la  fit  traniporter  à  Alexan- 

Pergamï.   drie. 

Polybe  fait  un  grand  éloge  d'Eumenès.  »  Ce  Prince,  dit- 
»  il ,a voit  dans  un  corps  foiole  Se  délicat  une  Urne  grande  &c 
«pleine  des  plus  beaux  icntimens.  Il  ne  cédoit  en  rien  par 
»  beaucoup  d'autres  qualitez  aux  Rois  de  Ton  tems ,  6c  du 
»  côté  des  belles  inclinations ,  il  les  furpaflbit  tous.  Le 
»'  Royaume  de  Pergame,quand  il  le  reçut  de  fon  père,  le  ré- 
.»duilbit  à  un  très-petit  nombre  de  villes, 'qui  méritoient 
»  à  peine  ce  nom  ;  il  fè  rendit  fi  puifiant  qu'il  pouvoit  le 
»  difputer  à  prelque  tous  les  plus  grands  Royaumes.  Il  ne 
»  dut  rien ,  ni  au  hazard ,  ni  à  la  fortune.  Tout  lui  vint  de 
»  fà  prudence ,  de  Ion  afilduité  au  travail ,  de  Ton  a<5tivité. 
«  Avide  d'une  belle  réputation ,  il  fit  plus  de  bien  à  la  Gré- 
»  ce ,  6c  enrichit  plus  de  particuliers ,  qu'aucun  des  Prin- 
M  ces  de  fon  fiécle.  Il  avoit  fi  bien  pofiedé  l'an  de  s'atirer 
«  le  relpeét  de  fes  trois  frères ,  ôc  de  les  contenir  par"  fon 
"autorité ,  lans  la  leur  faire  ièntir ,  que  quoiqu'ils  eulTent 
"  tous  un  âge  ôc  des  talens  pour  entreprendre  par  eux-mê- 
»  mes  ,  6c  qu'ils  partageaflent  avec  lui  les  fon<5tions  de  la 
»  Souveraineté ,  fl  ne  fonirent  jamais  des  bornes  de  la  fou- 
wmiffion  ;  mais  lui  demeurèrent  toujours  parfaitement 
»  unis  ,  6c  par  un  zélé  égal  pour  fon  fervice  >  lui  aidèrent 
»>  à  défendre  ôc  à  agrandir  le  Royaume.  »     (  Polibc  m 

Elus  ie  Soo  uu  entre  deux.  Oaue  cela 
>iodoie  de  Sicile,  liv.  XI.  lapone  que 
Ie«  Perfes  écrivoient  autrefois  tons  leuis 
Kegifties  fur  despeans.  Hérodote ,  liv.  V. 
parle  de  peaux  de  mouton  ,  Se  de  bouc  , 
employées  par  les  anciens  lonie&s  pour 
écrire  AeSas  plufieuis  fiécics  avant  Eu- 
meii^.  Et  peut-on  douiei  qne  cet  peaux 
ne  ftifleot  préparée*  pour  cet  ufaee ,  com- 
me le  parchemin  l'a  été  dans  7a  fuite  { 
quoique  peni-ine  un  peu  plus  groflîere-  ' 
ment.  11  fe  peut  fonWn  qu'Eumeni» 
ait  lafiné  fui  la  manière  de  tel  aprfiter. 
Se  qu'ainfi  Prrgame  foit  devenu  l'endroit 
d'od  les  autres  pais  le  litoieiit .  parce  que 
c'éiott  U  qn'on  ezcelloit  il  le  préparer. 
L'une  ou  l'antte  de  ces  laiTons  fumlôit 
pour  lui  fa  ire  donet  le  nom  de  Ptr^mo^M, 
tnieaia,Hifi.éaJiiifi,ufsTm,  'iv.7. 

exem^lis 


ah  i  faire  faire  des  livres  de  parchemin , 
fur  lequel  il  fit  depuis  copier  tous  les  li- 
vres qu'il  mit  dans  là  Bibliothèque.  De- 
H  ,  félon  Voflïus ,  vient  le  non^mème  de 
Parchemin  ;  e»rt»  Frrgument  en  latin  , 
du  nom  de  la  ville  de  Pergame  ,  od  les 
Grecs  comencercni  i  s'en  fervir  i  cet 
ulâge.  On  ne  croît  pas  cependant  qu'Eu- 
tnenés  ait  été  le  véritable  inventeur  du 
parchemin;  pnifquedanaElàye  ,  VIU.  i. 
dans  Jeremie  iS-  dans  Ezechiei ,  c.  1 1-  9. 
&  1 1 1 .  1 1.  ).  8c  dans  quelques  antres  en~ 
droits  de  1  Ecriture  Sainte ,  il  eft  parlé  de 
rouleaux  éciilt.  Car  qui  peut  douter  que 
ces  rouleau!  ne  fûfTent  de  parchemin  i  Et 
la  copie  auteniique  de  U  Loi  que  trouva 
HilKiia  dans  te  Temple ,  &  qu'il  envova 
au  Koi  Ezechias  ,  de  quoi  pouvoit-elle 
être  que  de  parchemin  ,  pour  avoir  duré 
depuis  Molle  jofqu'alors  i  Cat  il  y  avoii 


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H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  S.    Ziv.  I.  185 

exéTUfUs'-virt.é'vit.  pag.  166.  M..Rollm.Tom,  ix.  p.azi.)  Rois  di 
Il  -laUTa  par  fon  teflament  la  Courone  à  fon  frère  Atta-  Pergame. 
lus ,  ordona  que  fon  fils  qui  étoit  en  bas  âge ,  lui  fuccéde- 
um,  &  ATTALUS  lurnomée  Philadelpme,  lui       V. 
fîicceda  éfeâivement ,  &  répondit  parfaitement  à  la  con-     3  847. 
fiance  que  fon  frère  avoit  eue  en  lui.jll  époufa  fà  veuve  ^Sc^^  monde 
eut  grand  foin  du  pupille ,  auquel  il  laifTa  la  Courone  en    ^  '  S7- 
mourant.  Apeine  Ja  poifedoit-il  lui-même,  que  Prufias  *^*"^J'*-'' 
Eoi  de  Bithinie ,  l'en  dépoiiilla ,  l'an  3  84^ ,  &c  s'empara 
de  ia  capitale.  Il  députa  a  Rome  fon  frère  Aihenée ,  pour  fè 
plaindre  au  Sénat  qui  envoya  à  Prulias  des  ordres ,  qu'il 
De  reipeéVa  pas  d^abord  ;  mais  enfin ,  le  viélorieux  fut  obli- 
gé de  faire  la  paix  en  vaincu ,  &  de  fe  foumettre  envers 
itcalus  à  <les  -conditions  honteufes.  Ce  dernier  prit  enfui- 
te  vengeance  de  Diégille  Roi  des  Thraces ,  qui  avoit  fe- 
couru  Prufias ,  dona  du  focours  à  Ariarathes  Roi  de  Cap- 
padoce  dépoiiillé  par  Orophemès ,  défit  les  Siriens  parti- 
ons de  celui-ci ,  ôc  aida  Nicomede  Epiphanès  à  détrôner 
Prufias.  Attalus  fonda  en  Lidie ,  les  villes  à'Ait»lie  &  de 
Ph/Udelfhie ,  6c  mourut  la  8 1".  de  fon  âge ,  ayant  nomé 
pour  fon  fuccefleur  par  préférence  à  fes  enfans ,  fon  ne- 
veu ,  auquel  il  rendit  fidèlement  b  Courone ,  la  regardant 
comme  un  dépôt  >  procédé  bien  rare  ,  quand  il  s'agit  d'u- 
ne Courone.  Mais  ce  défintéreflèment  a' Attalus ,  mt  pour 
l'Etat  le  plus  grand  malheur  qui  put  lui  ariver.  Car  cet 
ATTALUS-Philometor,  à  qui  il  laifla  la  Cou-      VI. 
rone ,  gouverna  de  la  manière  du  monde  la  plus  extrava-     3  86  ô. 
eante  &  la  plus  folle,  Apeine  fut-il  fur  le  trône ,  qu'il  le  **"  mo"^* 
foiiilla  du  fangde  fes  plus  proches  &  des  meilleurs  amis  de-    *^  *  î  L^ 
la  Maifon ,  fous  prétexte  que  les  uns  avoient  tué  fii  mère  *''*"  ■'' 
Stratûttice,  &  les  autres,  ià  fcmme  Bérénice ,  quoique  le 

fremicrc  fut  morte  dans  fon  Ut ,  dans  un  âge  avancé  & 
autre  d'un  mal  incurable.  Après  avoir  facrifie  à  fon  capri- 
ce les  plus  honêtçs  gens  de  fon  Royaume ,  il  ceflâ  de  fe 
montrer.  On  ne  le  vitplus  manger  en  public  ,  il  prit  un 
habit  mal-propre ,  laifla  croître  fa  barbe ,  ôc  fes  cheveux 
à  la  manière  des  criminels ,  &:  abandonant  le  foin  des  afai- 
res ,  il  fe  retira  dans  fon  jardin ,  oîi  fon  ocupation  étoit  de 
culrivcr  toutes  fortes  d'herbes ,  &  fon  pWir ,  de  mêler 

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xU  GENEALOGIES 

Rois  d  i  indifércment  les  falutaires  avec  les  venimeufès ,  Se  de  le^ 
FïRGAME.  envoyer  a  lès  amis  en  prélèiw.  De  Jardinier  >  il  voulut  de- 
venir Fondeur.  Il  forma  le  projet  d'UMnonument  de  cuivre 
pour  fa  mère ,  &c  travaillant  un  jour  à  cet  ouwage ,  l'ar- 
deur du  foleil  kii  eaufa  une  Bévre  chaude ,  qui  l^emporta 
en  fept  jours ,  après  cinq  ans  de  règne ,  l'an  du  monde 
Juftin.I.jtf-.  jSyi  ,  &  izj  ans  avant  J.C, 

^-  ♦'  Il  avoit  fait  un  teftament ,  par  le^cl  il-  inftrraoit  le  p«it- 

ple  Romain  fbn héritier.  Eudeme  porta  et  teftament  à  Ro- 
me,  flc  les  Romains  trouvant  par  leur  jurifprudencc  que' 
{on  Royaume  faifoit  panic  de  fes  biens-  ^  s'en  portèrent 
pour  héritiers.  A  RIS  TONIC  *  frère  d' Aetalas->  mais  d'ti- 
ne  autre  mère ,  ne  put  foufrir  cette  injultice.  Il  kva  une; 
armée ,  &  s'empara  du  Royaume  de  fon  perc.  Le  Sénat  fit 
paffer  en  Afie  le  Conful  P.  Lieinius  Craffits ,  qm  moins  at* 
rentif  aux  foins  de  la  guerre ,  qu'atr  pillage  des  riehefle* 
d*Attalus  )  dona  vers  la  fin  de  l'année  un  combat  qu'il  per- 
dit avec  la  vie ,  &  expia  ainfi  fon  iraprudemc  avarice.  Le 
Confiil  Perpenna  plus  fage  que  fon  prédéceflèur ,  fut  aulîi 
plus  heureux ,  il  prit  Ariftonic ,  l'an  }  87  j ,  le  fit  conduire 
a  Roine ,  où  il  fat  étranglé  en  prifon  ,  par  ordre  du  Sénat- 
Cette  viétoirc  mit  fin  au  Royaume  de  Pcrgame ,  qu'on 
Florns.  apcUoit  auffi  Royaume  d'Afie  &  qui  avoit  fubfifté  15a 
Tite-Live.  ans.  L'Afie  devenue  ainfî  une  des  Provinces  de  l'Empire- 
Romaiii>  fit  paffer  à  Rome  fcs  vices  avec  fes  rieheflès. 
Le  fameux  Médecin  Gaflien  étoit  natif  de  Pergame. 

"J^AîDdipqv'il^Mit  fils  nonir? I  J^ti-  [  iUe  Jfta  jeliemt  ée  htifc.  Fions  l'apd&î 
mtiè»-,.tti'M>m  HwàmiaoK  d'Bgi*tk ,  \  ff ma  fiance  iii£ui^n^^Smik.^as4i. 


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HISTORIQUES.  Z/V./.  187 

C  H  APITR  E    Xn.  '*°*'^' 

i>M  Rviî  de  Ca/fadaee. 

LACappadoce,  païs  d'Afie  fitué  entre  la  Cilide , 
l'Arménie ^  laColchide>  le  Pont  Euxin,  la  Panhla- 
gonic  ,  6c  la  Galatie ,  a  eu  des  Rois  particulier  dès  la£n 
ide  l'Ënipire  des  Babiloniens.  On  eft  redevable  à  Diodore 
de  Sicile  de  nous  en  avoir  laiffé  la  fuite ,  ôc  quoique  cet 
Auteur  jie  nous  parle  point  de  leur  dépendance  de  ceux 
de  Perfe ,  il  eft  ïuïez  probable ,  qu'ils  en  devinrent  tribu- 
«ùres  ^rès  les  victoires  de  Cirus.  Strabon  (  Liv.  12.)  nous 
aprend  que  la  Cappadoce  payoit  un  tribut  annuel  de  1 5  oo 
.chevaux  ,  de  200  mulets  >  &  de  5000  brebis.  Il  ajoute 
que  les  Perles  la  divilèrent  en  deux  Satrapies,  Ce  qui  eft 
contraire  au  récit  de  Diodore ,  &  au  témoignage  de  Xe- 
nophoo ,  qui  dit,  que  Cirus  après  avoir  vaincu  les  Cap- 
padociens  leur  laifla  leurs  Rois. 

Le  plus  ancien ,  dont  on  ait  conoiflàncc,  eft  de  PHAR-       j. 
NACES ,  qui  épouCi  Atojfn ,  fœur  de  Cambifes ,  père  de 
Cirus ,  au  raport  de  Diodore  de  Sicile ,  (  *»  Eclogis.  Liv.      Tahîe 
-  Ji.)  Xenophon, Z/v. 4. l'apelle  ARIBÉE,  &  ditqu'd     XXI. 
fournit  aux  Ailiricns  dans  la  guerre  contre  Cirus,  (ixzniUe 
chevaux ,  &  trente  mille  fagittaires ,  &:  qu'il  fut  tué  par  les 
Hircaniens  de  Parmée  de  Cirus ,  qui  à  fon  retour  de  Lidic 
fournit  toute  la  Cappadoce  ,  où  if  laifla  cependant  regnor 
probablement  comme  tributaire  P^DAGAMUS,  fils        __ 
d' Aribéc,  ou  de  Phamaccs,  auquel  fucccda  fan  fils  SAIER- 
DIS ,  père  d*ATAMNAS ,  que  Cteûas  apelle  Artamnes, 
&  Satrape  de  C^padoce.  Celui-ci  fut  iUuÛK  par  fa  vaku^ 
Il  le  chargea  fous  k  regoe  de  Darius ,  dont  il  cultiva  tou^ 
jours  l'amitiéydela  gucrjï  contrelesScitfaes;s'en  aquita  avec 
fuccès ,  fie  délivra  des  chaînes  Marfagetes  frère  du  Roi , 
u'il  avoit  injuftement  fait  eoiprifoner.  Le  mérite  de  loa 
_  is  AN APHAS I.  le  fit  ohoifir  pour  remplacer  Irtt/tohemes , 
nn  des  7.  Seigneurs  Perfans ,  qui  s'étoient  défait  des  Ma- 
ges }  èc  icquel  «voit  été  tué  dans  l'^ttécaùon  de  cefte  en^ 

A  a  i j 


Sï 


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i88  GENEAL.   HISTORIQ. 

Rois  d b  treprUé.  H  futayeul  par  fon  fibdu  même  nom  que  lui, 
Cappa-    d'un  très-brave  Prince  nomé  DATAMES.  Cefui-d 
D  o  c  B.        ayant  été  tué  dans  une  bataille  par  les  Perles  ,  laifla  le 
Royaume  à  fon  filsARIAMNES,  qui  le  poflèda  jo  ans, 
Ariamnès  avoit  deux  fils ,  qui  s'entre-aimerent  toujours 
fort  tendrement ,  6c  qui  régnèrent  en  Cappadoce.  L'aîné 
I  X.       fut  ARI ARATES  I.  qui  s'étant  joint  aux  Perfes  dans 
3  6  44.     l'expédition  d'Egipte ,  y  aquit  beaucoup  de  gloire  &  s'en 
du  monde    retourna  comblé  d'honeur  &  de  préfens  par  le  Roi  Ochus. 
avainJ.C.  Quoiqu'il  eut  deux  fiU ,  il  leur  préfera  fon  frère  ORO- 
360.      pHERNES,  ou  HoLOPHERNES  pour  fon fuccefTeur. 
X.        Celui-ci  n'ayant  point  d'enËins ,  adopta  fon  neveu  ARIA- 
3655.      RATHES II.  qui ,  au  raport  de  Diodorc  de  Sicile.  Liv.  1 8, 
X  I.       fe  maintint  dans  la  pofleflîon  de  iès  États ,  pendant  qu'A- 
$662,     lexandre  fubjugua  la  Perfe ,  ôcs'ocupaà  d'autres  expédi- 
tions ,  qui  l'empêchèrent  de  fonger  à  lui,* 

Après  la  mort  d'Alexandre,fes  fucceflèurs  ne  voulurent 
point  foufrir  que  la  Caj^adoce  fut  hors  du  joug  des  Macé- 
doniens. Perdiccas  y  entra  avec  une  grofïê  armée.  Aria- 
rathes  s'étoit  difpofe  à  le  recevoir,  ayant  une  armée  de  jo 
mille  hommes  de  pié  y  &c  de  1 500  chevaux  ;  mais  ayant 
eu  le  malheur  d'être  défait ,  &  de  tomber  entre  les  mains 
de  lès  ennemis  ;  Perdiccas  Ic  fit  crucifier  avec  lès  princi- 
^  paux  Oficiers  ,  &c  mit  Eumenes  en  poUèffion  de  la  Cappa- 

X  1 1.      doce.  V\\xt.  in  Eumene.  Anarathesavoitlaiifé  unfils  nomé 
3  689.     comme  lui ,  ARIARATHES.  Il  s'étoit  retiré  en  Arménie, 
ava^t*  I  c'  °^  ayant  apris  la  mort  de  Perdiccas  8c  d'Eumcnès ,  fie 
-   "l'    *  voyaru  Antigone  6c  Seleucus  ocupez  à  d'autres  guerres-,  il 
'\     entra  en  Cappadoce  avec  les  troupes ,  qn'Ardoate  Roi 
d'Arménie  lui  fournit ,  défit  Amintas  Général  des  Macé- 
doniens  y  qui  perdit  la  vie  dans  le  combat ,  &  recouvra  le 
X  II  I.    Royaume  de  les  ancêtres ,  qu'il  laiflà  à  fon  fils  ARIAM- 
5710      NES  II.  Juftin  /rv.  27  eh.i.  l'apelle  Atumenei.  Celui-cifit 
Al  monde,  alliance  avec  Amiochus  Theos  Roi  de  Sirie ,  dont  d  fit 

avant  J.  C. 

dans  ïe  mjme  Q.  Ctuce.tw.jr.  th.  lo. 
<]D'3pr^s-)amori  d'Alnandre  ,  on  clur^ 
gca  Eumenfi  ded^ndie  la  Cappadoce, 
jufqu'j  Trapezunte  ,  &  de  faire  la  gtiene 
i  Ariarathfs ,  qui  éttk  U  fini  fwi  rtfnji 
i»  rtemtint  l'E^fm»  jkt  Idatidnitttt. 

époufei: 


184.  *   Ot,Catzt  ,Uv.  3.(^.4.  dit  n^àn- 

moÛK-que  te  Conférant  fe  rendit  mat- 
tie  de  la  Cappadace  ,  &  qu'il  en  dosa  le 
eouveTncment  »  JUifirmen*»s  -,  mais  il 
but  croire  qae  ce  Gouverneur  ne  s'y 
pas  Jong-tent.  Cai  nom  UTsiis  j 


,v  Google 


T»bUXXl  «8? 

LES      ROIS     DE     CAPPADOCE. 

I,  P  H  A  R  N  A  C  E'  S    I.   ty.  Ato^* ,  tante  de  Cyrus. 

II.  p£DAGAMt;S,(  dont  Diod.  Uv.  31.  ) 

III.     S  M  E  R  PI   S. 
IV.   ATAMNAS  .queCtefiasapelle  Art  a  unis. 
V.     ANAPHASI. 
VI.    ANAPHAS    II. 


XXI.  ARI06ARZANE3  I, 

Roi  de  Cappadoce. 


VII.  DATAMES.      ARi»Nitt».     XXII.  AKIOBAR2ANES  It 

Roi  de  Cappadot 


VII 


ARIAMNES  I. 

régne  f  o  ans. 


XXIII.  ARIO-  XXIV.  ARIA- 

BAR2ANES  lïL  RATHES  X. 

Rot  de  Cappa-  Roi  de  Cappa- 

IX.   ARIARATHES   I.     X.  OROPHENBS,     j^^^  ^^  io„.        '^^ 

l*an  16^%.  1 1'***  <*»  M  î'74' 


ÏI.  ARIARATHES  1 1.  détiôné        Aktsas. 
pet  Eumenés  &  Peidiccas. 


ili   ARIATHES  III. 


XIII.  ARIAMNES   IL 


N,  .  .    femme  Nioftoliuh,  Archi 

_       _                              d'ANTiocKUS  combaiit   con-  Général    de 

XIV.  ARIARATHESlV.ép-Slr-WBiw.        Hieiaï.  tre  les  Romains  Mithiidate. 

fille  d'Antiochos  II.    Roi  de  Skie.  jwnr  Miihridate. 


XV.  ARIARATHES  V.  f  l'an  du  monde  3841. 
if.  Amitthidt ,  fill«  d'Antiochos  le  Grand. 


ARCKltAUl,  DlOOBMI^y 

Grand  Prftte  de  tué  i  la  ba- 

CtniM»*,  puis  taille   d'Or- 

Âriarathis     XVI  MITRIDATES  dit      Sirâtmite,        Roi  d-Egiptc,  choinene. 
Amar  ATHBïVI.              ^p-       _     tarû  femme 


OttopRGXNBr,  ShUafatat,  ép. 

deuzfils  fupofèz.  hmiUct. 


EoMittiflI    Bitmit*. 
R.  de  Peigamc. 


XVII,  ARIARATHES  VII.  tu^  l'an  du  monde  î>7(. 
tfp,  tiuMe* ,  taat  de  Mitiidate  Eupatoi. 


c  H  B  L  A  t>  s  ,  Giand  Pitite 
de  Cottiane ,  iç.  Glafhjrs. 


XXV.  SISIN-  XXV I.  ARCHE- 
NA  ^  Roi  de  LAUS ,  Roi  de 
XVIU.  ARIARATHES  VIII.  XIX.  ARIARATHES  IX.  Ga^adoce.  Cappadoce  ,  regi, 
tué  par  Mithridace  (on  oncle,  le  deiQÎej  Roi  de  ù  race.  f  i  ans,  ép.  1°.  N. 

,1'an  du  monde  iS^S.  &  108  i?.  TytheJêrt ,  veuve  de  Polemont. 

XX.  ARIARATHES,,  t.  C/«ffcjr«  :ép. 

fils  de  Miduidatc  1°.  Albxakori^ 

t".  Arcrhlaus  ,  tou» 
deufilsd'Huode.. 


,v  Google 


jyo  GENEALOGIES 

Rois  »  i  ^pQuicr  la  fille  Stratçnice  à  fon  fik.  Jldooa  retraûc  dans  fcs 
C  A  p  p  A-  "Etats  à  Ibn  beau-frere  Antiochus-Hierax  j  chaffé  par  Seleu- 
D  o  c  E.      eus  Caïlinicus  ;  mais  Hierax  craignant ,  ou  foupçonant 

des  embûches  &  retira.  Il  affocaa  à  U  Royauté  Ion  fils 

XIV.  ARIARATHES  IV.  gui  régna  feul  après  la  mort  de 
fon  père  j  &  laiffa  en  mourant  fes  Etats  à  fon  fils  A  R I A- 

XV.  RATHES.  y.  qui  étoit  encore  fort  jeune.  L'alliance  que 
3814.     celui-ci  fit  avec  Antiochus  le  Grand ,  en  époufant  là  fallc 

du  monde.  AnUochide ,  l'engagea  dans  la  guerxe,  que  le  Roi  deSirie 
avant  J.  C.  eut  contre  les  Romains.  Apjrèsla  défaite  de  fon  beau-pere> 
:  i  50.      il  envoya  des  Ambaflàdeurs  à  Rome  j  pour  demander  par- 
don au  Sénat,  decc^iu'il  avoit  été  obligé  de  iè  déclarer 
contre  lesRomains^  en  faveur  de  fon  beau-pere.  On  le  lui 
acorda ,  mais  après  l'avoir  condamné!  ^yer  >  pour  expia- 
tion de  fa  faute ,  deux  cent  talens  ,c^eft-à-diïe  aoo  mille 
écus.  Dans  la  fuite  le  Sénat  lui  en  remit  la  moitié  >  à  la  priè- 
re d'Eumenès  fon  gendre  >  ôc  il  fut  admis  avec  tout  fon 
T.  Live,    peuple  dans  l'alliance  des  Romains.  Depuis  ce  tems-là» 
J-  jS'  il  fuivit  fidèlement  Icm:  parti ,  &  les  aida  dans  la  guer- 

re contre  Perfée  Roi  de  Macédoine.  Etienc  de  Bizance  > 
dit  que  la  ville  à^Arimathie  fut  bâtie  par  .un  Ariarathes  , 
gendre  d' Antiochus ,  ce  qui  peut  être  atribué ,  ou  à  cet 
Ariarathes  dont  nous  parlons ,  ou  à  fon  père  ;  ayant  tous 
deux  été  gendres ,  l'un  d'Antiochus  Theos ,  l'autre  d'An- 
tiochus  le  Grand.  On  ne  içait  pas  auiH  auquel  des  Ar4ara-> 
thés  ic  doit  avibuer  la  puérile  emrcprtfè  de  fermer  l'em- 
■bouchure  de  la  rivière  de  Mêlas  *  dans  l'Euphrate ,  entre- 
priJê ,  qui  lui  caufa  de  la  honte ,  par  fan  peu  de  fuccès  & 
beaucoup  de  domages  dans  la  C»padoce  par  le  déborde- 
ment que  caitferent  les  digues  en  le  rompant.  Les  Galates , 
qui  habitoient  dans  la  I%rygie  ->  ibufnirent  beaucoup  de 
pcnrsjar  ce  débordement,  &  voulurent  en  être  indem- 
nifez.  Ils  demandèrent  500  talens  à  ce  Roi  de  C^padoce» 
jScpriisent  pour  ji^es  les  Romains ,  dont  on  ignore  la  dé- 
dfion.  Il  fallut  aufîi  qu'il  dédamageât  les  Ciliciens,  qui  fi- 
rent des  pertes ,  lorsque  la  rivière  de  .CarmaU ,  qu'il  avoit 

>(■  Mmiai»  ,  léfideoce  des  Rois   ic  1  Chances  ,  que  l'on  choififloit  pour  ceite 
OppAleceAaii'fiiuée  fur  cette  liviere  ,  |  fonAioa-  Sttabon  ,  (h'.'iL.  Baile,i)ifi. 
'ToiH  la  moniagae  d'Argée.    Elle  fuivoic  j  Çrit. 
Icïloix  de  Cbarondii  «pli^aées  par  un  J 


,v  Google 


F' 

fo 


HISTORIQUES.  Liv.I.  191 

auffi  bouchée,  rompit  lies  digues.  (  Strahort.  lir.  lo.*      Roisob 
Antioehide  femme  d'ArtaraicDes  ,  ayant  palfë  plufieurs  C  a  p  p  a- 
années  lar»  avoir  dfcn&n&>  conclut  qu'elle  nrenauroitjar  oo**-. 
mais-;  elle  contrefit  luse  gxo^&âê  acmpoia.ua6isj.ac;  puis 
an  astre.  Ib-finrexic  només  l'un  AriarAthtt ,  Se  l'autre  Or«- 
fbertus,  Sar  ftéiiticé  fut  levée  quelqiie-tems  aptes  j  elle  eut 
deux-iîlies  &  puis  un.  âls ,  œib  fut  nomé  MitIm-itUte.  Alors 
ffUeconfeir»toutle-mifterea.ronmari  Les  enfaos  £upo&z 
furent  envoyez- boES^  du:  poïs.  9  le  premier  à  Rome,  ScTaur 
tre  en  lonie ,  Pan  72  avauc  J.  C.  &  k  âls  téeitkne  ^  fut  dé^ 
ehré  béritier  de  k  Courone  >  Se  élevé  à  &  manière  des 
Grecs,  irpritle  nom^d'ARlARATHES,  &  fut  iorno- 
mé  Phiiêfaar  ,  z.  caufe  de  la  rendrc^Fe  qu'U  eut  toi^ars 

Î)our  fort  père  ,  qtti  voolac  lui  doncr  des^  marq.ues  de  la 
iene  ,  en  lui  cédant  k  Royausé.  Le  .fils  plein  d'afcéiion  &fi 
derefpeiflpouvuQpcie^qailcsméirîtoica  fiiiiflecitre,  n<  Diod.  in 

λatfe  refoudre  à-acepccr  qdc  o&e  fi  peu  cocnpatible  avec  ^f^*g-  '•  }i' 
on  bon  coeur  yàc'ù  repreièma  à  fon  père  qu'il  étmi:  de  l'or- 
dre ,  qu'il  ne  rcgiiâLpaioïc  du  TÏvaat  de  celui  qtki  lui  avoit 
doné  la  vie;. 

Dès^u'ARIARATESi'i^^Af ,  fut,  naoïMié  fur  fc    XVI 
vtèns  par  k  mwt  de  fon  pece  '^  il  envoya  une  Ambaflade  à    -  g    ,  ' 
Rome ,  pour  reno«.veller  l'alliaDce  avcr  les  Romains  ,  &  il  ^^  monde 
tfeut  pas  de  peine  à  L'obtenir:  JDemetrios  Soter  Roi  de  Si-  ayam  j  c' 
rie  9  rechercha  la  fienc ,  fie  loi  ofiit  en  mariage  fà  fœui       j  61. 
Lmoâièi.  Elle  é«nt  veuve  dcPerfièe  Roi  de  Macédoine,  jjj^j    ]■„ 
Ariârathes  craignii!  que  cette  alHance  ne  dépiw  aux  Ro-*  ExcenL. 
maâis ,  -&C  la  re&ïà.-  Dcinetrius  fat  piqué  de  ce  refus  ,  âc  ValeC 
^ms cette coni<Hiékure>  Orofhbilnes  ariva  àfaCour.  juftin.Iiv. 
Hi^vtpaAde  peine  à  en  obtenir  Paffîilance  qu'il  deman-  3}*  <=•  >• 
doit  y  âcaidé  <ks  forces  de  Smc  j  il  défit  Ariai:ajche& ,  Se 
ftitpkcé  fiir  te  trône  de  Cappadoce. 

Àriarathes  alla.  ^  Rome  un^rcr  l'afQftance  du  Sénat , 

2UI  fekm  ks  voë»  oEdÀnasres  de  £1  polàtiqoe ,  ordoDa  que  ■    - 

;  Royawne  tèrotc  partagé  encre  les  deux  fi-eres»  Les  rapû- 
Ae»d^ropfacrae9  i  k  cruantèâc  fon  peu  d^habilicé  dans  les 

4  C'eA  une  ■éeligcacc  psn  czca(îi>  I  Amme  s'il-  n'y  avoit  ea  en  Cappidoce  ' 
Ke  dans  friabon  ,  de  tbttà  ctfnreitié  de  I  qu'air  Roi  dt  cruQia» 
^le  ^ue  ce  Piincc  &  nomoù  Amiulies,  1 


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ipi  GENEALOGIES 

Rois  de  afeircs ,  lui  atirerent  bien-tôt  la  haine  de  tout  le  mondc^ 
C  A  p  p  A-  Polybe  cité  par  Athénée ,  die  qu'Orophernes  ne  régna  pas 
DOC*.       long-tems ,  parce  que  négligeant  ks  loix  du  païs  >  il  avoic 

introduit  les  chanfons  à  boire ,  &c  tous  les  délbrdres  de  la 

licence  des  baccanales.  Il  fe  retira  à  Antioche,  oii  il  entra 
■     daiîs  une  confpiration  formée  contre  Demetrius  ion  bien-* 

fàiteur ,  dont  il  eiperoit  remplir  la  place.  Elle  fut  décou- 

.       verte  &c  Orophernes  mis  en  prifon ,  Demetrius  ne  voulant 

jaftiD.i.j5.  p^  jjjj  ^j.çj.  j^  y-ç  ^  p^jjjj.  j^g  pj^g  afranchir  par  fa  mon  j  Aria- 

rafhes  de  toute  inquiétude  de  ce  côté  là. 

Nous  aprenons  de  Polybe ,  in  Exeetfris  V»Ufi ,  qu'Atta* 
lus  Roi  de  Pergame,  rétablit  Ariarathes  VÏ.  fur  le 
trône  de  lès  peres,&  qu'il  l'anima  à  redemander  aux  habi- 
tans  de  Pricne  ville  d'Ionie ,  400  talens  qu'Orophernes  leur 
avoir  donez  en  dépôt.  Ils  s'excuferent  de  lui  remettre  cet- 
te fomme ,  fur  la  religion  làcrée  du  dépôt  Ariarathes  n'eut 
Juftin.l.j7.  aucun  égard  à  une  repréfentation  Ci  jufte  «  il  ravagea  im- 
*^'  *•  pitoiablcmcnt  leurs  terres ,  làns  qu'une  perte  fi  confidéra- 

ble  put  les  porter  à  doner  ateinte  à  la  délité  ,  qu'ils 
croioient  devoir  à  celui  qui  leur  avoit  confié  ce  dépôt. 
Ariaradies  fecourut  les  Romains  dans  la  guerre  qu'ils  eu- 
rent contre  Ariftonic  3  qui  s'écoit  emparé  du  Rovaume  de 
Pergame  y  ôc  il  périt  dans  cette  guerre  >  l'an  du  monde 
3875  ,&  139  ansavantj.  C.  C'étoit  un  très  bon  Prin- 
ce )  qui  avoit  du  goût  pour  l'étude  de  la  Philofophie ,  ce 
'  qui  M  que  la  Cappadoce  d'inconuë  qu'elle  avoit  été  aux 
Grecs ,  devint  le  féjour  comode  de  pliifîeurs  fàvans.  U 
laiflà  fix  enfans  ,  qu'il  avoit  eu  de  L*adiee.  Les  Romains 
poui:  reconoître  les  fervices  du  père  j  ajoutèrent  à  leuré 
États  la  LycMnie ,  âc  la  Cilicie.  Zjtoiiee  leur  mère  >  poA 
fedée  d'une  ambition  abominable  de  régner  j  en  fit  pé- 
rir cinq  par  le  poiforu      Le  fîxiéme  n'échapa  que  par 
la  vigilance  de  tes  parcns,  à  la  fureur  de  cette  merc 
XVII    dénaturée.    Le  peuple  la  maHàcra,  âcmit  fur  le  trône 
,g-    *    fonfiIs,quiregnafousIenomd'ARIARATHES  VII, 
d»fnonde,  Lc  nouveau  Roi  époufa  Z*ûi^/«,  fœur  de  Mithridatc  Eu- 
avant  J.  C.  pator  5  qui  le  fit  aflaflîncr  par  un  certain  Gordius  p  &  qui 
135.      deftinoit  un  pareil  fort  à  6s  deux  fils  pour  s'çmparer  de 
Juftiii.t.j8.  leurs  Etats. 

Nicomede 


,v  Google 


H  I  s  T  Ô  M  <i  U  E  s.  Zrf.  /.  19 j, 

Nicomedc  Roi  de  BichUiie  le  prévint >  entra  auflî-tôt  en  Rois  d  « 
Cappadocc,  &  époutà  L^âiee.  A  cette  nouvelk  ,  Mithrl-  C  a  p  p  a- 
4ate  envoya  une  armée  -i  qui  chaflà  les  ganûfons  de  Nico-  d  o  c  e. 
medc,  &  reftkua  le  Royaume  àfon  neveu  ARÏARA-    XVIII. 
THES  VI ï I.  Il  plia  peu  après  le  \t\\nt  Roi  de  rapelïer 
Gordûis  >  elpéranc  qu'en  cas  qu'il  lui  acordât ,  il  pouroit  fe 
déËûre  du  é3s  par  la  main  de  celui  qui  avoh  aflalliné  le  pè- 
re ,  ât  il  on  le  lui  refofoit ,  on  lui  doneroit  un  praexte  de 
fiire  la  guerre.  ArÎMathes  ne  put  conïènrir  au  rétabliflc- 
i»ent  du  meurtrier  de  fon  père.  On  fe  prépara  à  la  guerre  , 
&  comme  les  armées  étoicnt  en  pnélènce ,  Mithrtdate  qin 
ne  vouloic  pas  cometrc  fes  prétentions  au  harard  d'un  com- 
bat, atiia  fon  neveu  à  ime  conférence ,  &  lors  qu'il  l'eut 
joint  5  tenant  un  poignard  caché  >  il  l'affaflîna  à  la  vue  des  Jiftin-l-î*' 
deux  armées ,  Pan  du  monde  î  896.  Après  cetre  lâche  ac-  *^*  ** 
don  ,  U  s'empara  de  la  Cappadoce  $  &  la  dona  avec  le  nom 
d'ARiARATHES  à  un  de  fes  fils  âgé  de  8  ans  >  donc  il 
confia  la  conduite  à  Gordius. 

Les  Cappadoctens  ne  pouvant  foufrir  les'vexations  des  XIX* 
Lieucenans  de  Mithridatc  ,"lc  fiîulcvcrent)  fie  firent  venir 
AriarathesIX.  frère  du  dernier  Roî>&  le  mirent  fur 
k  tTMie ,  Mithrtdate  ne  l'y  laiflà  pas  long-Kms  tranquilc  > 
il  l'ataqua  »  le  défit  ôc  le  chalîà  du  Royaume.  Ce  jeune 
Prince  furvêquii  peu  à  fon  malheur ,  &  tut  le  dernier  de  la 
race  ,  qui  régna  en  Cappadoce.  Mithridate  y  rétablit  fon 
fils,  Nicomede  Roi  de  Bithinie  >  craignant  que  Midu-idate, 
devenu  maître  de  la  Cappadocej  n'ataquât  (es  Etats,  apofta 
on  enfiuït  de  8  ans ,  qu'il  fit  paflèr  pour  un  3'.  fils  d'Aria- 
rathes  vu.  dont  il  lui  dona  fe  nom ,  &  fit  demander  pour 
lui  le  Royaxune  au  Sénat  Romain.  Il  envoya  exprès  à  Ro* 
me  fa  femme  Lnodict ,  pour  apuycr  cette  fupofition ,  li  !a-. 
quelle  Midu-idate  en  opofa  une  autre ,  par  fon  fidel  Gor- 
dius qu'il  dépêcha  à  Rome  pour  affûrcr  le  Sénat ,  que  cet 
Ariarathes  qu'il  avoit  étahfe  Roi ,  itoit  fils  =de  celui  qui 
avoit  été  tué  dans  la  guerre  contre  Ariftonic.  Le  Sénat  pé*' 
fti^tra  les  deffeins  de  ces  deux  Princes  ,  &  pour  mertre 
fin  à  ces  procès ,  il  ordona  qu'ils  renonccroîem  l'un  à 
h  Paphlagonie  ,  6c  l'autre  à  la  Cappadocc ,  &  que  les 
peuples  de  ces  deux  Provinces,  dcraenreroientlftiixs.  Maisf 

Bb 


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Rois  bi 
Ca  p  p  a. 

DO  C  B. 

XX  ï. 

Jiiftin.I.jg, 
App.    in 
MitbritL 

Mue.  «r 

SyiU, 


xxir. 

Appien ,. 
io  Mithrid. 

Ciceron , 
Kv.  XV. 
<p.  X.  *d. 

XXHI. 


194  GENEALOGIES 

les  Cappadociens  refUrerent  cette  grâce ,  6c  demandèrent 
un  Roi.  Le  Sénat  leur  en  dona  un.  Ce  fut  A  R I O  B  A  R- 
ZANES  homme  de  qualité  dcleur  Nation.  Il  ne  joliit  pas 
tranquillement  de  fa  dignité.  Mithras  &c  Bagoas  Lieute- 
nant de  Mithridate ,  le  chaflerent  de  la  Cappadoce ,  &  y 
établirent  Ariafathes  fils  de  leur  maître.  Ariobarzanes  alla 
à  Rome  porter  fes  plaintes  au  Sénat.  Sylla  fut  chargé  de  le 
rétablir ,  ce  qu'il  exécuta  >  l'an  du  monde  Jjfoj^ ,  de  Ro- 
me 6$^ ,  ôc  ^5  avant  J.C  Quelque  tcms  aprèS)  u  fut  enco- 
re chaffé  par  une  autre  armée  de  Mithridate  ,  &  rétabli 
une  ièconde  fois  par  Sylla ,  l'an  de  Rome  ééj.  Tlgranesà 
l'infligation  de  Mithridate  envahit  peu  après  h  Cappa- 
doce ,  Se  par  fon  confeil ,  il  en  emmena  joo  mille  hommes- 
&  Ariobarzanes  qui  s'étoit  retiré  à  Rome  avant  l'invafion  y 
fut  rétabli  »  l*an  de  Rome  690  ,  64  avant  J.  C.  après  la  dé- 
làite  de  Tigranes  par  Pompée  j  qui  agrandit  notablement 
lès  Etats. 

Son  fils  ARIOBARZANES  IL  receUaUt  toute  & 
fuccenion.  Il  ne  la  g^àa.  pas  long-tems ,  car  il  étoit  déjà 
tuéyl'ande  Rome  70a,  &c  3952du  monde,  lorfquc  Ci- 
ceron alla  comander  dans  la  Cificie.  Cehii  qui  regnoicalors 
dans  la  Cappadoce ,  étoit  petit  fils  d' Ariobarzanes  1..  fui- 
vant  laremarque  deBaylei)/i?.  CW/.  Ce  Prince  qui portoit 
le  nom  d' ARIOBARZANES  ni.  &  étoit  furnomé  Eu/eh, 
ou  U  pieux ,  comme  on  le  lit  dansCiceron ,  fe  voyoit  mena- 
cé d'être  tué  comme  foa  père.  On  confoiroit  contre  lui  en 
faveur  d'Ariarathès  fon  frère.  Il  implora  la  proteéUon. 
du  Sénat  ;  Ciceron.  eut  ordre  de  le  protéger  avec  tout  le 
foin  poffû^le  >  Se  il  le  fit  fiéficacement  qu'il  lui  fàuva  la 
çourone  &  même  la  vie. 

Pendant  ta  guerre  civile  entre  Céfar  &  Pompée ,  Ario- 
barzanes amena  au  dernier  quelques  troupes ,  qui  fè  trou- 
vèrent à  la  journée  de  Pharfale.  Cela  fut  fans  doute  caufc 
que  Céfàr  mit  Ariobarzanes  à  contribution  6c  en  exigea 
^s  fonunes  d'argent  fort  confidérables.  Lorfque  Céfar 
marcha  contre  Phatnaces  Roi  du  Bofphore ,  il  pailà  par  la 
Cappadoce  y  &c  y  régla  les-  diferends  qui  étoient  entre  le- 
Roi  &  fon  frère  Ariarathes.  II  '  mpofa  a  celui-ci  la  loi  d'o.- 
béiHàncej  Ôc  dona  à  l'autre  j  après  la  défaite  de  Pharnace&z 


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_  H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.   Zn;.  /.  195 

•Mne  partie  de  l'Arménie ,  &:  de  la  Cilicie.  Ce  bon  traite-  Rois  bb 
ment  fit  croire  aux  meurtriers  de  Céfar,  que  le  Roi  de  Cap-  C  a  p  p  a- 
padoce  ne  les  ^vorifoit  pas.  Callius  l'ataquaôc  l'ayant  feit"®^*-  ~ 
prilbnier  il  le  fit  mourir  >  l'an  du  monde  3963 ,  &c  avant  Dion.  1. 41 
J.  C.  42.  Baylc  Dia.  Crit.  &  47- 

Son  frère  ARIARATHES  X.  qui  luifucceda,  fut  XXIY. 
troubléparSisiNNA,filsd'Archélaus6cde(?ù/';&j'r*.  M        & 
Antoine  fiit  juge  de  ce  diférend ,  l'an  7 1 3  de  Rome ,  &  le    XXV. 
termina  en  niveur  de  Silinna  ,  par  confidération  pour  la 
mère.  On  ne  fçait  ce  que  devint  Sifinna ,  on  fçait  feulement 
qu' Ariarathes  remonta  fur  le  trône  de  Cappadoce ,  &  que 
l'an  7 1 8  de  Rome ,  M.  Antoine  l'en  chaifa  >  &  conféra  ce 
Royaume  à  un  autre  fils  de  GU^hyra,  pour  reconoître  en  pi       . 
lui  les  faveurs  qu'il  avoit  reçues  de  fà  mère.  Il  s'apelloit  ^„tômo, 
ARCHEl^AUS,  Se  étoit  arriere-petit-fils  d'A  r  c  h  É  jl  a  us    XXVI. 
Cappadociendenarion^  Général  d'Armée  en  Grèce  pour  piut.  ia 
MithridatC)  dans  la  première  guerre  contre  les  Romains'.  SylU 
Ce  Général  qui  fe  fignala  àla  défenfe  du  Piréc,  ne  fut  pas  ^^pp.  f" 
heureux  contre  Sylla ,  6c  fe  voyant  Ibupçoné  par  Mithri-  ^"f"""^ 
date,  il  paflà  dans  le  parti  des  Romains.  Il  laifla  un  fils    "*'*°"» 
nomé  comme  lui,  Archélaus,  que  Pompée  établit      '"' 
après  la  dé&ite  de  Mithridate ,  Grand-Prêtre  de  Comane  * 
dans  le  Pont ,  c'eft-à^ire ,  du  Temple  de  Bellone ,  digni- 
rë  qui  étoit  la  féconde  après  la  Royale  ;  mais  Pompée  le 
rendit  indépendant  Ôc  Souverain  du  lieu ,  Se  augmenta  de 
60  ftades  à  la  ronde ,  les  terres  qui  apartenoiem  au  Tem- 
ple. {StutboH.  Liv.  12.) 

Archélaus  ayant  fuivi  en  Egipte  Gabinius ,  envoyé  pour 
rétablir  Ptoloraée-Auletcs ,  époulà  Bérénice  fille  de  ce  Prin- 
ce ,  qui  avoit  été  mife  fur  le  trône ,  &  qui  fit  couroner  fon 
mari.  Il  ne  poflèda  pas  long-tems  la  Courone ,  qu'il  aquît 
par  ce  mariage ,  ayant  été  tué  fix  mois  après  dans  un  com- 
bat contre  les  troupes  de  Gabinius ,  l'an  de  Rome  698 ,  du 
monde  3940,  &  avant  J.  C.  64.  Son  fils  Archélaus, 
poflèda  après  lui  le  Pontificat ,  &  la  Souveraineté  de  Co-  Appîeir,  în 
mane ,  juiqu'à  l'an  707  de  Rome ,  que  Céfar  lui  ôta  cet-  Mitkrid. 

torîif  d'un  Poniîfe ,  qui  n'aroit  que  le 
Roi  au-deffus  de  lui.  Sa  dignité  étoit  i  vie.  ' 
Celle  du  Pont  avoit  été  formée  fui  celle 
de  Cappadoce.  Voyez  Bayle  D»ff.  CWfff. 

Bbij 


II  y  avoit  une  antre  ville  de  ce  nom 
dans  la  Cappadoce  ,  qui  avoit  de  mfme 
im  temple  coalaciéâ  BeLIone,  &  deiTem 
pai  UD  gnuid  iwmbrp  de  geos  fotu  l'au- 


,v  Google 


1^6  GENEAtOGIES 

R  e  I  s  »  B  te  dignité ,  pour  la  doner  à  Nicomede.  Augufte  h.  àorvt 
C  A  p  p  A>  enfuue  à  Dr  t  e  ut  u  &  en.  récompense  d'une  action  gé- 
»  o  c  8.      néreufe.  * 

Ârchélaus  av<Ht  époufé  une  trè&-bellc  femme  j  home  <?/*- 

fhyra ,  dont  la  comj^aifance  pour  M.  Antoine  ,  valuï  à  fea 

<hux  fils  la  courone  de  Cappadocc ,  conune  nous  l'avons 

déjà  dit.  Arcbelacs  qui  la  poffeda.le  dernicï  par  le 

.    .  hienÊùt de  M.  Antoine,  témoigna  fa  reconoiffance  à  fofi 

bàcniàiteur ,  en  lui  amenant  des  troupes  dans  ta  guerre  Ac' 

mciae.  Il  fut  il  heureux,  que  cela  ne  le  m»  point  mal  dans 

l'eferitd'AufipuAr  OnlelaifTa  poflTenèw  de  k  Cappadoce  » 

&  u  fut  pr^uele  &ul>à  qui  on  &  de  pareilles  grâces, 

(JWwi.Liv.ci.) 

jucw>w.  'A     ^^  ^*^  Tibère  à  rétablir  Tigraocs  daiB  l'Arménie ,  &  il 

TtlKrîô'.c£,  obtint  d*Augufte  la  p«ite  Arménie  &  une  bonne  partie  de 

Dion.  l.  j7.  la  CUHcîc.  Tibcre  lui  rendit  de  grands  fervices  auprès  d'Au- 

StraboQ,     gufle  >  furtout  lojfquc  fes  fu^ts  formèrent  des  accufa- 

l' ï  *•  tiens  contre  lui  devant  ce  Prince.  Il  plaida  lui-même  là  cau- 

iè  >  âc  la  lui  Ht  gagner,  Archélaus  s'étant  marié  avec  Py 

theàoris,  veuve  de  Polemon  Roi  du  Pont,  augmenta  confidé- 

rablement  fa  puiffance.  Car  comme  les  fils  de  Potcmort  n*é- 

tolent  encore  qu'enfàns  y  il  eut  fans  doute  radminiflratioa 

de  leur  Royaume  conjointement  avec  leur  rnerc. 

Son  règne  fut  fort  long  &  fort  heureux  juiqu'aux  der- 
nières années  ,  oui  furent  fort  trifles  pour  lui.  Ses  mal- 
heurs furent  un  efèt  de  la  vengeance  de  Tibère.  Pendant 
le  fejour  qu'il  fit  à  lUiodes ,  ou  il  s'étoii  comme  relégué 
hii-même;  Archélaus,  qui  n'en  étoh  qu*i  5  ou  6  lieues,  puiC- 
cjtt^il  faifoit  ia  réfldence  ordinaire  dans  nie  à^Eleufis ,  ne'luc 


Joreph. 

Am.XV. 

Sacion. 


*  DTTBam  éxaa  k  fib  a!né  d'^Jj»- 
tttix  Teir3rque  <le  Galatie.  Adjacociz 
avoîl  obceau  de  M.  Aocoine  la  paicie  de 
la  ville  &  du  Kmteke  dfieraclée ,  t}ue 
les  babitaBs  aceideMBt  i  U  colonie  que 
les  Romains^y  envoyèrent.  U  fut  lïper- 
fid»  ^'U  fe  laa  de  nuit  fut  les  Romain! 
edetmd&araLtlditeiiruite  qoeUatc- 
Antoine  lui  eu  avoit  don^  la  perniiffion. 
Après  ^ue  ce  Triuinrit  eut  fyi  vaincu  à 
JtAium  ,Adjatorix  tomba  entre  les  mains 
^AueuÂe  ,  &  fut  coniamné  i  la  mon 
avec  ton  filsaln^.  Lui,l  femme  &  fes 
coËms  furent  nvunt  eo  uioinplic ,  0c 


comne  on  Ifsmenoiraalieo-diifnplke;. 
Ton  Sis  puiaé  die  aux  fôUan  qu'il  étoit 
l'aîné.  Dyteutus  foutint  le  contraire ,  & 
il  s'éleva  entre  ces  deux  fttte»-  tmc  con- 
teftacion  adtmrable.  Leursperefir  nKce- 
la  finircnc  en  petfuadant  à  DyteHia»  de: 
céder  i  puis  qu'ayaui  plus  d'âge  il  feioic 
plus  en  état  de  fccvit  de  patron  il  fà  mete 
Sl  à  fbn  autre  frère.  Ainfi  Adjatorix  fiit 
tué  af  ec  le  pufn^.  Augufte  ayant  fyâ  ces 
chofc*  ,  regreta  ceux  qui  avoient  péd  ^ 
&  pour  faire  du  bien  â  ceux  qui  relloient,. 
il  éleva  Dyteutus  au  Ponti£cac  de  Comi:- 
oc.  Stubon ,/.  lu  Eaylej  DUl.  Cm.. 


y  Google 


HISTORIQUES.  Ziv.t  t^j 

sroît  rwidu  aucon  honeur ,  *  oubliant  les  grandes  obliga-  R  o  i  j  d  ^ 
rions  qu'il  lui  arotc  Au  contraire ,  quand  le  jeune  Cââr  C  a  p  p  a- 
pettt-fi!s  d*Augufte  fut  envoyé  dans  l'Arménie  par  fon  »  "  ^  e. 
ayeul ,  Archélaus  qui  le  regardoit  comme  le  futur  fuccet- 
ièur  de  l'Empire,  lui  rendit  toutes  fortes  dtioncurs ,  5c  fe  Tacite , 
,  diftingua  par  la  manière  empreffée  dont  il  fit  là  cour.  Tî-  -*^'-  '•  i' 
bcrceut  toujours  fur  le  cœur  cette  préférence  injurieulè,  ''^** 
d'autant  plus  qu'elle  marquoit  dans  Archélaus  un  fonds 
d'ingratitude.  Il  le  fit  bien  fentir ,  après  qu'il  fut  devenu  le 
maître.  Archélaus  fut  cité  à  Rome  ,  comme  s'il  avoit  en- 
trepris d'exciter  quelques  troubles  dans  la  Province.  U  s'y 
rendit ,  fur  l'efpérance  que  Livia  lui  avoit  donéc ,  d'obte- 
nir fon  pardon ,  ôc  fut  mis  en  juilice.  Dion  ailïïre  qu* Ar- 
chélaus acablé  de  vieilleilè ,  évita  l'arêt  de  mort  en  contre* 
fàilànt  l'in&nfé.  Mais  l'âge  ,  la  goûte ,  Se  l'indignité  du 
traitement  qu'on  lui  £t  loufrh- ,  raii^m  bien  -  tôt  fin  à  fes 
malheurs,  u  mourut  dans  la  $  2^  année  de  fon  règne  y  l'an 
du  monde  4030,  Ôcla  I7^  oc  l'Ere  vulgaire  ,  Oc  770  de 
Rome. 

Sa  fille  nomée  GUthyra ,  époufa  fuccefîivement  deux  fils 
d'Herode  le  Grand.  La  fierté  de  cène  Prtnceflè  înËuuée 
de  la  noHcffe  de  fa  naiHànce ,  qu'eHc  fe  vantok  de  tirer 
par  fon  père  de  Temtnm  décendant  d'Hercule,  ^  de  Da- 
rius Hifufpes  Roi  de  Perfe ,  du  côté  de  là  mère ,  lai  inlpi* 
rapourlalôeur.  Scies  femmes  d'Herode,  un  mépris  qui 
les  aigrît  contre  elle  j  &  qui  fut  l'urve  des  cuifès  de  la  per- 
te d'Alexandre  fon  premier  mari  (  J<^hc  àt  Belh.Jmd.  h* 
1  chap.  17.) 

Après  la  mon  d'Archélans ,  la  Cappadoce  fut  réduite 
en  R-ovince  de  PEmpîre  Romain. 

La  Cappadoce  abondolt  en  chevaux ,  en  ânes  Se  en  mu- 
lets. Elle  foumiffbit  auffi  quantité  d'dfclavcs  fie  de  faux 
témoins.  On  dit  que  Ie&  Cappadociens  s'acoununoicm  dcs^ 


*  Tiberr^roit  atera  regardé  comme 
DB  bonnnc  ilifgtacîé ,  dont  Archclaos 
cfojoix  dangercm  de  paie4iic  ami  ;  mais 
ilfnrb  dupe  de6pat;rii]ite.  M  7  anroit 
m  biro  pliu  de  prudniee  Se  de  fàgeflc 
pm»  lui ,  comme  Fe  temnMie  M.  RoUin, 
AC  mùtagei  habilemeot  deux  Princes, 


^i  ponroient  tons,  deux  parreniri  l'Elu, 
pue^  comme  on  l'a  lemu^ué  dans  Pom- 
poQuit  Anicus,  (^ui  pcDdanr  toutes  les  dt- 
■riâoas  qcit  déchirèrent  ta'Rtfpnblique  ea 
difiJceos  tem5>  fût  toujours  le  rendre 
agréable  aux  cbe6  des  deux  pauii  fiW- 
m,  ma,  9.pag.  «Il, 


,v  Google 


1^8  GENEAL.   HISTORIQ. 

l'enfance ,  à  réfifter  aux  tourmcns ,  &  qu'ils  fè  donoient 
la  quellion  les  uns  aux  autres ,  pour  s'endurcir  contre  les 
peines  >  à  quoi  leurs  faux  témoignages  pouroient  un  jour 
les  cxpofer.  Ces  gens  là  enchériffiaient  fur  la  Nation  Grc- 
Cicer.  m  <!"£  >  quoiqu'elle  eut  porté  ce  vice  à  de  grands  excès ,  ù  l'on 
Fl4ceii.  n.^.  s'en  raportc  à  Ciceron  >  qui  lui  atribuë  d'avoir  doné  lieu  à 
cette  &çon  de  parler  ;  Frêtezrmoi  vQfn  timiàgnsgt ,  je  vous  U 
rcndr^U 


DesRoi 

DV  POMT. 

Table 
XXIL 


CHAPITRE     XIII. 

Des  Rois  d»  Font, 

t-E  Pont  ainfi  nomé  à  caufe  de  là  fituation  le  long 
f  du  Pont  Euxin  ,  *  apellé  aujourd'hui  Mer  notre ,  eft 
une  grande  remonde  l'Afie  Mineure,  qui  comprenoit ,  fé- 
lon Strabon ,  Tept  Peuples ,  entr'autres  les  FapUgonîens  > 
&  les  Cappadocieps.  Les  limites  du  Pont  ne  peuvent  être 
iixées  ;  les  plus  anciens  comme  Xenophon,  le  comprenent 

Cl?.  Difin-*  de  Sicile,  lir.  XIV.  c. '51, 
BiTfU  Diâ.  Crit. 

Les  TiBAKENiBNS  a'ivÂtu  pu  moins 
barbares  ,  ils  svoicot  une  Ipi ,  qui  01- 
donoit  de  précipitée  .les  vieilles  gens  ;  ils 
l'abrogèrent  lorlqu'ilt  refiirent  l'Evan- 
gile ,  lelon  le  témoignage  de  Theodorec, 
S*Tm.  9-  Ils  avoieai  paimi  eux  une  pcati- 
oue  alTuz  impertinente  i  àéi  que  leuii 
lemmesécoicnt  délivrées  du  travail  d'en- 
fant ,  ils  s'alloient  mettt'e'dans  le  lit ,  ils 
Y  fairoieni  les  malades  ,  &  ils  y  lece- 
voient  d'elles  tous  les  fetvîccs  qu'on 
rend  aillenn  aux  acouchies.  Piodote  de 
Sicile  ,  Ihi.  V,  1. 1^  ApoUonius-Areo- 
naut,/iv.  J/.v.  joji.  &  Valenus-Fiac- 
eus ,  Argon,  l.  V.  ti.  14S.  parlent  de  cette 
dernière  coutume  ,  qui  étoit  aulCenonk- 

fe  dans  l'Ile  de  CorTe.  M.  Cojotniey  , 
aos  Tes  mélanges  biftotiques,  f»gt  a;. 
dit  que  cette  plaiiante  coutume  s'obfer- 
voit  autrefois  dans  le  Bcam ,  &  croit 
qu'elle  venoit  de*  Efpagnols.  Il  ajoijce 
quecelajtoit  en  ufage  cnes  lesTartares, 
au  témoignage  de  Marc-Paul  Vénitien  , 
au  chapitu  41  dn  t  livce  de  ict  Voyages. 

fous 


4c  Parmi  les  peuples  qui  habitoient  le 
long  du  Pont  Euzin  ,  Strabon  fait  mea- 
tton  de  deux  ,  dont  les  coutumes  étoient 
tout-à-Faic  fingulieres;  c'étoit  les  M  o- 
srtiiBKs,  ou  MesTNOEciBNs, 
&  les  T I B  A  R,  E  N  I  s  M  s,  Les  premiers 
le  logeoient  fur  des  atbres  ,  ou  dans 
quelques  tours  de  bois.  Leurs  coutumes 
âoient  G  comtraires  â  celles  des  autres 
nations  ,  qu'ils  âifoient  i  la  vûË  du  pu- 
blic ,  ce  que  l'on  fait  ailleurs  dans  la  mai- 
lon  ,  &  fe  cacboieni  dans  leurs  logis  pour 
les  cbofét  qve  Pon  £ait  ailleurs  puoHquc- 
ment.  Leur  Royaume  éioitéleâif ,  Se  ils 
teaoieoi  en  tout  tems  leur  Prince  fous  U 
cluftne  fie  {oM&  une  forte  gatde.  Lear  plus 
haute  tour  fervoit  de  demeure  au  Roi , 
Prince  mtf^rable  ;  car  il  faloit  qu'il  ter- 
minât tous  leuts  difërends ,  comme  Juge,- 
K  s'il  lui  arivoil  de  mal  juger,  on  ne  lui 
jo.urnilToit  aucun  aliment.  Ils  fê  nouitif- 
fôient  de  gland  &  de  la  chair  des  bEtes 
iânvages,&  îlsdteflbientdes  embûches 
aux  voyageurs  ,  &  traitoient  trés-mal  les 
éciangcts.  ll.s/e  fairoîent  des  marques 
par  tout  !e  corps.  SttMian  ,  liv.  XII.  X#- 
wfhen,  Cjtof.  lY.  TepfmmMtl't  iiï-î- 


y  Google 


r»ik  XXIi.  15a 

LES    ROIS    DU    PONT. 

ï.'  ARTABAZG,  premier  Roi  du  Pont ,  vers  l'an  du  moodc  34901 
ji+avaMj.C.  tuéen  3510.  reg.  34  ans. 


III.  RHODOBA  T  E  S  ,  Roi  vers  l'ansjtfj.  Mg.îSans. 

I V.  M  I  T  H  R  I  D  A  T  E  I.  Roi  m  3.103.  reg.  j!  ua, 

V.  A  R  I  OB  A  R  Z  A  N  E    I.  Koî  en  3^41.  reg.  %6  an». 
VL'MITHRIDATE   II.  Roi  en  )f £7.  reg.  3f  anfe 

VII.  MITHRIDATE    i  II.- Roi  en  370*,  «g.  iif  an* 
VIII.    ARIOBARZANES   II.  Roi  ea  3 7tS. 
IX.   MITHRIDATE   I  V.  Roi  en  3738. 
X.    P  H  A  R  N  A  C  E  S    F. 


ST   MITHRIDATE    V.  Roi  du  Poni,  ép.  la  fiUe  de  Sefeaeiu 
Callinicu» ,  Roi  de  Sirie. 


Uni.  h.  A 
H  trs  leC 


TAk 

Nar 

k 


LmlUtl.  ip.AMrio-       X  1 1.  PH  ARN  ACES  II.  Roi       LtJiet  II. 
eGtand.  vers  l'an  3800.  leg.  i(  ans^ ^p.  AeniUf. 


Xlir,  MITMRIDAT  t  VI.    Hv-rgMi,  Roi  en  jStj.  tuiea  3SIÏ. 
"g.  t7">s- 

ImHu  1.        XIV.  MITHRIDATE  VII.  Uaditt  Il.éf^         Shmm» 

femme  de         EtifMûr  dit  le  Griftd,  aé  en  jift.  Roi  i".  Murathet  Stâtit»  , 

Soa  frète.  en  38S1..  ■)-  l'an  3941.  reg.  %9  ans ,  Roi  de  Capp».         6c  V^a. 

3*.  MtHmi.  Concnbinei  Stratmitt  Se  HjffitrMd*.  esm4dt.  Roi  de  Bithinie. 

KATRis,    Machakii,    XV.PHARNACE5,    Aktaph»rni».   CU^m 


Soi  du 
Bofpbocft 


Roi  du   BofpKore  y 
l'an  3940.  du  Pont 
en  i9j6.   tai  en 
35  î»- 


C  mm, 

pAKIUs, 
Akt  A- 


d'Armfoie. 


XVI.  DARIUS. Roi.    Dmsmit.ép.     Oxatmi. 
du  Pont ,  reg.  i  an.  1".  AianmK- 

/->N^_>\..^.,»''->       XVIÏ,.».  POLEMON,. 
MiTHRioATi.        Roi  du  Pont  Ac 
du  Bofphore. 


DriftHn*  , 
MitruUtU, 

OrfiUia*», 
lEifmfs  t . . 


C  MITHRIDATE  VIII    CeTT  __      _ 

éenin  Roi  do  Pont.  XVIII.  POLE-       Za 

MONILR.dttPost.      d'. 


■,Roi 


,v  Google 


aoo  GENEALOGIES 

Dis  Rois  fous  la  Cappadoce ,  ce  que  Strabon  expliquant,  dit  que  la 
DU  PoMT.    Cappadoce  fut  divifée  par  les  Perfes  en  deux  Satrapies , 

dont  la  plus  grande  qui  eft  vers  le  Mont  Taurus  ,  eff  pro- 

Îjrement  la  Cappadoce  >  ôc  l'autre  eft  apellée  le  Pont  par 
es  Macédoniens.  Celle<i  changea  ibuvent  de  limites ,  liù- 
vant  que  la  puiflance ,  ou  la  fomcGk  de  fes  Rois  les  éten- 
dit ,  ou  les  reftraignit. 

On  ne  peut  ïàvoir  poîirivcment  en  quel  tems ,  8c  à  quel- 
le ocafion  le  Pont  comença  d'être  Royaume.  Polibe  a  re- 
marqué qu'il  fut  doné  aux  ancêtres  deMithridate  v.  par  Da- 
riuis.  Il  eft  à  préfumer  que  ce  fut  Darius  Hiftafpes ,  parce 
Pon  voit  que  ce  Prince  fui  le  premier  des  Rois  de  Periè  > 
qui  partagea  le  Royaume  en  Satrapies  6c  qu'il  diftribua 
la  Cappadoce  en  deux  :  il  remit  la  partie  qui  eft  vers  le 
Mont  Taurus  à  Ana^hss ,  dont  les  ancêtre^  en  avoient  été 
chaflèz  par  les  Medes ,  Se  dona  aux  ancêtres  de  Mithri- 
date ,  la  partie  qui  eft  vers  le  Pont-Euxin.  Le  comence- 
ment  du  Royaume  du  Pont  >  peut  donc  être  mis  fous  le  rè- 
gne de  Darius-Hiûalpes  j  quoique  les  ancêtres  de  Mithri- 
aace  fils  d'Ariobarzanes ,  Ibient  feuiemenz  nomez  Sa.trapes. 
C'eft  pourquoi  Plutarque  6c  Appien  ne  comencent  la  mitc 
des  Rois  du  Pont ,  qu'à  Mithridates  fils  d'Ariobarzanes. 

Le  premier  6c  le  pius  ancien  Roï  du  Pont ,  fut ,  félon  Flo- 

rus,  (Liv*  3.  chap.7.  )  Artueas,  après  lequel  il  mec 

Artabaze.  PoUcnus(Liv.  i.)  park  d'uiï autre  Roi  du 

Font  nomé  Paris  ad  es  ,  qui  avoit  des  habits  diferehs 

pour  la  ville ,  pour  k  campî^e ,  po*n-  le  combat  8c  pour  la 

L       fiùte.  Quelques fiécles  après,  ARTABAZE  de  i'UIuiirc 

î45'0*     ianedes  Athemtnides ,  obtint  le  Royaume  du  Pont  par  la 

Florus,  1.  î-  libéralité  de  Darius-Hiftafpes.  Quelques-uns  ne  lui  donent 


„ria  î4 

qu'il  fut  tué  dans  une  afl^jn  4.8  o  ans  avan"t  Jeius  -  Chrift  i 
ainfiii  doit  avoir  comencé  514  ans  avant  l'Ere  Chrétiène, 
l'an  du  monde  3490  ,  la  8''.  année  du  règne  de  Darius. 

On  ignore  quel  fut  fon  fuccefleur  immédiat  ;  âc  le  nom 
de  ceux  qui  régnèrent  foro  Xercès  ,  ^  Artaxercès-Lon- 
guemain  3  nous  eft  inconu  ^  parce  qu'ils  n'eurent  point  de 

parc 


,v  Google 


HISTORIQUES,  liv.t         loî 
part  aux  guerres  que  les  Hiftoriens  ont  écrites.  Il  cft  conf-  Dbs  R  o  i  i 
tant  que  RHODOBATESj,  quivivoîtfousDariusNo-  ooPont. 
dius ,  étoit  iflii  d'Ariobaxzanes.  Laerce  en  fiiit  mentiori       V. 
dans  Platon.  Il  eft  conu  encore  par  fon  filsMITHRt-     VI. 
DATE  I.  qui  luifucceda.  Xenophonne  l'apelle  que  Sa-     3^o3- 
trape  de  Cappadoce.  Il  s'unit  avec  le  jeune  Cfyrus,  contre  •^"'"on''e) 
Artaxercès-Mnemon j  avec  lequel  il  fè  récoricilia  par  le  ^^ant  J.C. 
moyen  de  Tilàphernes.   Il  dona  retraite  à  Cléarque  exilé      '*°'* 
d'HeracIée  ,  qu'il  aida  enfuite  à  rentrer  dans  fa  patrie , 
fous  la  parole  que  lui  avoit  donée  Cléarque  de  lui  livrer 
cette  vule ,  dont  il  reftroit  Gouverneur.  Mais  Mithridate 
fut  la  dupe  de  Cléarque  j  il  fut  arrêté  prifbnier  avec  là  fui- 
te,  ôc  il  lui  en  coûta  une  fomme  conJidérable  pour  fà  li- 
berté. Laerce  dans  Platon ,  dit  qu'il  dédia  aux  Muiès  une 
ftatuë  de  Platon ,  avec  cette  inlcription  :  Mithidates  Rho" 
iobau  jiiitts  Ferfft  Mujîs  imjtgittem  Flutonis  iicAvit.  Il  régna 
î8  ans ,  &  mourut  vers  l'an  du  monde  3^40»  jéz  avant 
l'Ere  Chrétiene. 

Fuifque  «ofts  avons  fait  mention  ifHeraclée  ville  du  Pont .  // 
ne  ferapas  horsdtfrofos  de  r^orter  ici  cornent  elle  tomi^Jous  l* 
tiranie  de  CUarque  ^  defes  enfans. 

C  L  E  A  R  QIT E ,  Tyran  d'HeracIée, 

THIMOTHE'E,      DENI  S,  Tyran  d'HeracWe; 
Tyran  d'HeracIée.         ép.  1°.  2V". . .  i^  Amajlris  ,  nièce 
de  Darius  CodOmanus. 


i.W.  ..femme    CLEARQUE  II.       i.  ZATHRAS       AmAJlrh, 


neveu  d'An- 
ligone. 

HE^ACL 

^ij  étoit  une  Ci 

*  Ilyacuplufi. 
une  en  Sirie  au  pié  du  Moat  Tauius 
deux  en  Macedoin»,  une  autre  tÇins  U 
Phiioiide ,  proche  laquelle  Hercule  fc 
bitila  ;  une  en  Catie  ;  une  en  Thiace  ; 
une  autre  en  la  Cherfonefe  Tautiquc  , 
■De  en  Ci^ie ,  une  «n  Sicile  ;  uoic  auBcs 


clce ,  quç  LU  OX ATHRES  ; 
Ijmachus  fie  Tiraii  d'Hcra- 
mouiit.  clce. 

du  Pot^  ,  't  nomée  auj^uMui  Pendera-  yy({jn  ^ 
des  Béotiens  qui  labâirent  &  la  confaererent  \[y  ,^/ 

de.  ce  nom:  en^taliè ,  la  pteoiine  près  de  VenîTe  ,  la 
féconde  dans  la  gianae  Gtjce  proche  du 
Gâlfè  de  Tarente  i  la  troiHéme  dans  la 
Leucanlt;unefcaE^agHeprésduJ^ttoiti 
&  une  autre  cii  France,  que  quelques-uni 
picncnt  pour  S.  Cilles  en  Languedoc. 

Ce 


I,  Google 


to»  GENEALOGIES 

DesRoi-s  aHereuUSt  pMf  tordre  de  l*Omele.  Cette  viUefituée  avAntagew 
DU  PoMT,  Ji^entpaur  le  eomerce ,  devint  bien-tôt  riche  ^  puiffaftte.  mais 
tes  dijfentions  inteftines ,  U  firent  temherfoits  le  Joug  deUTirame 
de  CLEAR.^E  un  defes  citoyens.  Pendant  que  CU'arque  ban- 
Vf  de  fa  patrie  par  les  intrigues  defes  ennemis  >  était  retiré  chen 
Mithridate  Roi  dit  Pont ,  le  peuple  ^Heracléefe  fouleva  contre  les 
Sénateurs  >  demandant  avec  niiolence  de  nouvelles  loix  p our  l'abo- 
lition des  dettes ,  é"  le  partage  des  terres.  Ceux-ci  après  avoir 
vainement.imploré  lefecours  de  Timothée  Général  des  Athéniens,  ^ 
iEpaminondas  Général  des  Thébains ,  rapellerent  à  la  défenfe  de 
la  patrie,  celui  qu'ils  en  avaient  eux-raéme  s  banni.  Cléarquefai- 
fit  avecjoye  une  oeafion  quifepréfentoitdefe  vangerdes  Sénateurs 
fjr  aufurper  la  Tiranie.  Il  fit  un  traité  avec  Mithridate ,  par  /f- 
quel  il  lui  promit  de  lui  livrer  la  ville ,  à  condition ,  qu'il  en  de- 
mettreroit  Gouvemeurymais  à  peine  y  fut-il  rentré  ►  qu'il  fit  arrêter 
ee  Prince  aveefes  principaux  Courtifans ,  é'  '»  ff^*  «»''  SP^S' 
'  rançon.  Auffi  peu  heanoiffant envers  le  Sénat  auquel  il  devait f on  ■ 

rapel ,  il  Je  déclara  contre  lui  en  faveur  du  peuple  >  qui  lui  déféra 
lefowverain  comandement.  Il  fit  arrêter  60  Sénateurs  ,  les  autres 
t' étant  enfuis  ,  ér  ■•/w  les  avoir  dépo'ùiliez,  de  leurs  biens ,  il  les 
priva  du  jour.  Ceux  qui  s'étaient  retirez,  yfe  difpofant  à  venir  atr 
taquer  Cléarque  ,  fousenus  du  fecours  que  quelques  villes  vaifmes 
leurs  avaient  acarde  r  il  mit  en  liberté  tous  les  efclaves ,  auf quels  il 
fit  épaufer  les  femmes  ^  lesfiUes  des  Sénateurs ,  pour  les  rendre  plus 
atachek,  àfonfervice,  marcha  contrefes  ennemis^  ^  rentra  triom- 
phant dans  Heraeléf.^yvré  de  fa  pro/béritéi  ils'apella  fils  de 
Jupiter  )  dr  dona  àfonjUs  le  nom  de  Ceraune  j  c'cfi-a-dire ,  U 
foudre,  ^uand  ilaSoitpar  la  ville,  il  faifoit  porter  devant  lut  ^ 
un  aigle  d'or ,  comme  tfne  marque  defon  origine.  Il fe parait  d'une 
robe  de  pourpre  é"  ^une  eourone  d'art  érfeferveit  de  brodequins 
pareils  à  ceux  des  Rois  de  théâtre. 

Cléarqtte  exerça  contrefes  citoyens  les  dernières  violences,  pen- 
dant le  caurs  de  i  x  ans ,  au  bout  defquels  il  périt  par  la  main  de 
Chion  affifie  de  Leanides ,  é"  de  cinquante  autres  conjurez  »  T*»»  du 
du  Monde-  36-51  i  (^  5.55  avant  f.C.  Cléarque  avait  étudié  à 
Athene  s  fous  Platon ,  il  aimoit  les  fienees  é'  avait  dre^é  une  fart 
belle  kibliarifeque.  Sa  mort  ne  rendit  point  la  liberté  à  ceux  é^Hera- 
Jirflin ,  clée ,  ceux  qui  en  avaient  été  les  auteurs ,  perdirent  la  vie  par  la 
l.i<.c.5.  main  des  gardes  de  celui  t  à  qui  Us  venaient  de  la  ravir*  Sort  fils 


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HISTORIQUES  lh.l  103 

TIMOTHE'E,  qui  lui fueeeds  y  fut  tué,  félon  Dhdore»  corn-  DesRois 
me  il  sfioit  voir  les  fêtes  des  BaecanaUs  ,  é"  <***  four fueceffeur  »w  Pont. 
X>  E  N I S  ,  fon  frère.  Celui-ci  profits  de  Udéesdenee  des  F  èrfes ,  Diod.Sic, 
Mfrès  quils  eurent  perdu  contre  AlexModre  la  bataille  du  Granique.  ï*  *<»• 
Mais  il  eut  plus  dejujetde  redouter  le  Vainqueur ,  qu'Un  en  avait 
eu  de  craindre  la  Cour  de  Ferfe.  Ceux  qui  a>iiûientété  hanis  d'He- 
raelée ,  recoururent  à  la  frote^on  d'Alexandre ,  <^  le  trouvèrent 
favorable  à  leurs  intérêts,  ^  feu  s'en  faSu^'il  ne  détrènit De- 
nis. La  chofe  n' aurait  f  as  manquéd'arivtr  ^  fi  Denis  n'eut faréU 
coup  far  miUe  foufUjfes  defoUtique ,  parmi  lefqueBes  il  faut  comp- 
ter Jon  aplication  à  s'aquerir  la  bienveiSance  de  Cléepatre.Jitur 
J^  Alexandre,  à  ce  qu'onpeutconje&urer.  ïlje  vit  délivré  d'inquié-  Photios; 
tude  par  la  mort  de  ce  Cortquérant  >  dont  il  afrit  la  neuveSe  ^tvce  SibÙMb, 
un  tranfport  de  joye ,  qui  f  en/if  lui  faire  tourner  t^e/prit,  Zes  boit-  P*  7^9- 
nés  intentions  de  Ferdieeas  poetr  les  exiU&itJieraeÛe ,  lejetterettt 
dans  une  nouvelle  inquiétudes  mais  eUe  ne ^t pas  de  durée, parte 
que  Ferdiecas  fut  bien-tôt  tué.  Depuis  ce  tems ,  les  af aires  de  De- 
nis allèrent  toujours  en  profperant,  à  quoi  fervit^eaueoup  fon  ma- 
nageavec  AMASTRIS.  Elle  était  fUe  i^Oxathres  frère  de 
Darius-Codomanus ,  (fr  couf  ne  germaine  de  Statira  femme  SA~ 
lexandre ,  avec  laqueUe  elle  avoit  été  élevée  ejr  avoit  Ué  mte  étroit 
te  amitié.  Elle  avoit  été  mariée  par  Alexandre  k  Crjtterms  un  de 
fes  favoris  ,  qui  C^ant  quitée  pourépoùfer  Phila ,  ellefe  maria  k 
Denis ,  du  confentement  même  de  Craterus.  Avec  les  grandes  ri- 
chejfes  qu'elle  lui  aporta,  ^  apuyi  $milUtirsfur  t afefhon de  fes fa- 
jets  y  ilp  des  conquêtes  &  envoya  un  puijfantfecours  à  Autigo- 
ne ,  pendant  la  guerre  JU  Cypre.  En  reconoiffanee  de  eefeeoutSy  Photias. 
Antigone  maria  Ftokméejo»  neveu  Gonvemeurde  tHelltfpoTtt , 
^wec  une  fille  que  DentS  avoit  de  fa  première  ftmme. 

La  vie  volupteufe  que  mena  Denis  le  fît  devenir  fi  gras ,  qu'il 
ne  faifoitprefque  que  dormir,  é" fon  a^oupiffement était fîprofind,   Eii^n^ 
quà  peine  pouvait  on  t éveiller  en  lui  fichant  de  longues  éguilles  Hifi.  *div. 
dans  k  tinfs.  Il  avait  honte  lui-même  defagreffeur,  ^  c'^pour  Uy.  p. 
eela  que  lor^u'il  donoit  audimce ,  ou  lorfquil  rendait juflice ,  ilfe  Athénée  ; 
métoit  dans  quelque  armoire,  ce  qui  faifoit  qu'on  ne  lui  voyait  que  ^'  '*•  ^*  **' 
le  vifage.  Il  mourut  âgé  de  ^  5  ans ,  Jent  il  en  avoit  régné  30.// 
laijfafa  femme  tutrice  defes  trois  enfans  ,  ér  Régente  de  tEtat. 
Tout  alla  bien  fous  la  tutelle ,  é"  ^^  régence  d'AmaJlris ,  qui  fit 
hktir  une  vUle  de  fan  ncm  t.  cnr  Antigone  fe  rendit prote6ieur  étHe- 

Ccij 


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204  GENEALOGIES 

Des  Rois    raclée  ^  des  ffupilles ,  é"  lorjqu'it  cejfa  de  le  faire,  Lijintachui 
0u  Pont,    tritf*  place ,  ^  e'peuja  même  la  veuve  de  Denis ,  dont  il  eatutr 
fils  nomé  Alexandre.  Il  aima  fajfionement  Amaftris ,  jttfquà  ee 
q»  il  fut  devenu  amoureux  d'Arfinoi ,  file  de  Ptolamée  FhiUdeL- 
fhe.  Ces  nouvelles  amours  saujerent  entre  Lifimachus  &  Amaf- 
tris une  rupture ,  qui  fut  eaufe  que  cette  Dame  comandafeule  dans 
•  Il  eft apdli  Heraclée ,  jufyu'a  la  majorité  de  CLE  A R ^  E  Jim  fis  aîné. 
l'fft^ew*'  ^'  ^"""  ^  OX^THRESfonfrere,  ^furent ft  méchans, 
étreceiuiqtts  fu'ilsfitvnt pértr  Uur  ^erejùrmer.  Lifmachus  qui  rtgnoit alors 
juftin  apcUe    ^0^$  U  Masedoine  ,fentit  revivre  fes  premiers  feux  ,  en  apre^ 
SMyrM.  nantu»  f  énorme  atentât,  é"  réfolutde  le  punir.  Il  dijfimulajh» 

dejfein ,  témoigna  à  Cléarque  la  même  afeiHon  qu'auparavant , 
^  ayant  été  reçu  dans  Heraclée,  comme  un  bon  ami,  ilfitmour 
,    .        rir  les  deux  frères  dénaturez, ,  qui  s'étoient  défaits  de  leur  mère  »  ^ 
rendit  a  ceux  SHeraUée  leur  liberté.  Ils  ne  la  gardèrent  gueres  : 
ear.  Lifimachus  étant  retourné  ehex,  lui ,  ft  des  Mfcriptiens  fi  vives 
Memnon      duhon  état,  oit  thahileté>d' Am^ris  avoit  mis  Heraclée,  (^deux 
dans  Pho-     autres  villes  ^qu' Arfno'é  fa  femme  les  lui  demanda  en  fréfent ,  à^ 
iiu5n.2i4.  les  obtint.  EUe  envoya  dans  I^raslée  un  Gouverneur  qui  trait» 
fort  durement  tette  ville. 
VU.    .     ARIOBARZANES  I.  fucceda  à  fon  père  Mithri- 
5641.     date  I.  6c  reçut  d'Artaxercès  Mnemon  le  gouvernement 
du  monde ,  de  la  Lidte  >  de  l'Ionle  ôc  de  la  Phrigie.  Ces  grâces  firent 
avant  J.C.  un  ingrat.  Arîobarzanes  Ce  révolta  avec  ceux  qui  coman- 
3.^3',      doientfur  les  côtes  maritimes ,  Se  s'unit  encore  avecDa- 
Diod.  Sic.    tames^  H  régna  26  ans  ;  Ariftote  dit  qu'il  fut  tué  parMi- 
"  *'•        ■    thridate ,  lavoir  fi  c'étoit  ion  fiis  ou  ua  autre  de  ce  nom. 
„  j  j  y  Son  fils  MITHRIDATE  1 1.  prit  d*abord  le  parti  d'Eu- 

.  g   ■     'menés  contre  Anùgone  j  mais  quand  il  vit  Eumenès  tué ,  U 
du  monde    ^^  fournit  au  Vainqueur,  6c  le  fervit  dans  fes  guerres ,  ôc 
avanr  I.  C  comme  il  étoit  braVe  ,  Se  bon  capitaine  j  il  lui  rendit  des 
, ,  -,'.      fervices  fignalez.  Malgré  tout  cela ,  Antigone  le  foupço- 
na  de  favori&r  fous  main  le  parti  de  Caflandre  >  6c  le  fit 
mourir,  l'an 302  avant  J.C. uavoit régné  3^5ans,âcétoii 
âgé  de  84  ans. 
ï  X.  MITHRIDATE  III.  fucceda  à  fon  père.  Havoit 

3701.     été  lone-tems  à  la  Cour  d'Antigone ,  Ôc  y  avoit  lié  une 
Dlod.l.  zo.  amitié  étroite  avec  Demetrius.  Maisi^tigoneayanteuun 
fonge  ,  dans  kquel  il  avoit  vu  qu'après  avoir  ièmé  un. 


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HISTORIQUES.  Z/V.  /.  405 

champ  d'or ,  qui  avoir  produit  une  grande  moiflbn  de  ce  Des  R  o  ï$ 
métail}  Mithridate  l'avait  moÙIbné  tout  &:  emponé  dans  »"  Pont, 
le  Pont,  Il  conclut  que  ce  Tonge  lui  prédifoit  que  Mithrl-    Plue  »« 
date  enleveroit  tout  le  fruit  de  fes  viiftoireé  >  6c  il  réfolut ,  I>t«ttrm 
pour  l'empêcher  de  le  Ëùre,  de  iè  défaire  de  lui.  Deme- 
trius  fils  d'Antigone  préférant  les  droits  de  l'amitié ,  à  les 
propres  intérêts,  avertit  Mithridate  des  dcflèins  de  fon 
père.  Il  k  fauva  dans  la  Cappadoce ,  où  profitant  des  divi- 
fions  >  qui  étoient  parmi  les  Généraux  d'Alexandre ,  il  for- 
ma une  armée  &c  s'empara  de  diveriès  places  ,  qu'Antigo- 

ne  y  avoit ,  &  ayant  luccedé  à  fon  père ,  il  garda  ces  con- 
'Ï..W     jîi-  i«ri "..^  >..  D  »......»_  j..  n.»..     J»_.     


quêtes  >  Ôc  les  ajouta  au  Royaume  du  Pont  >  dont ,  pour 


cette  railbn  >  il  éft  regardé  comme  le  fondateur.  Il  régna  p*"^"®"  î 


iT 


26  ans ,  &  mourut  l'an  266  avant  J.  C. 

Mithridate  Eupator  fut  le  8^  félon  Plutarque  dans  De- 
metrius ,  après  ce  Mithridate  le  fondateur  j  mais  l'hiftoire 
ne  nous  doue  le  iH>m  que  de  fix ,  c'efl  ce  qui  fait  aparem- 
mentqu'ApjMenj  qui  dans  un  endroit  de  fes  Mithridati- 
ques  J  dît  qu'Eupator  étoit  le  huitième  ,  dit  dans  un  aU'- 
tre  qu'il  étoit  le  fixiéme. 

L'Hiftoire  ne  dit  rien  d'ARIOBARZANES  II.  fmon       X. 
ju'il  fucceda  à  la  courone,  après  la  mon  de  fon  pcre.    3738. , 
II  mourut  dans  le  tems  qu'il  avoit  la  guerre  contre  les  Ga-  àa  monde , 
lates ,  laiffant  fon  fils  MITRIDATE IV.  encore  jeune,  au-  »^«n'  J-  C 
quelfuccedaPHARNACES  I.  père  de  MITHRIDA-      *J«- 
TE  V.  que  Juftinapelle  bifaycul  de  Mithridate  Eupator.     ^^• 
Mithridate  V.  ayant  fuccedé  au  Royaume ,  fit  la  guerre  à    ^  J  /• 
ceux  de  Sinope ,  qui  furent  fecourus  par  les  Rhodiens.  Il    X 1 1 X. 
époufa  la  fille  de  Seleucus  Callinicus  Rot  de  Sirie  ,  qui  lui 
céda  en  dot  la  grande  Phrigie.  Il  en  eut  deux  filles  du  nom 
de  JLaodice ,  dont  l'aînée  époulà  Ân$ioekm  le  Grand  Roi  de  Polyb.  I.  y, 
Sirie  ,  &  l'autre  Achem ,  parent  de  ce  Roi. 

PHARNACES  IL  qui  fucceda  à  fon  père  Mithridar    XIV. 
te ,  vers  l'an  3  800 ,  6c  204  ans  avant  J,  C.  renouvella  la      3  800. 
guerre  contre  ceux  de  Sinope ,  6c  après  un  long  fiége ,  il  ^"  monde, 
reduifit  cette  ville  fous  fon  obéiffance,  l'an  18  j  avant  J.  '^^''^J'C- 
C.  dont  les  Rhodiens  fe  plaignirent  cnvain  aux  Romains.  5  ''^- 
U  eut  enfuite  la  guerre  contre  Eumenes  Roi  de  Pergames ,  j^  l^'^ç  *** 
&  contre  Ariarathcs  Roi  de  Cappadoce  3  Se  fit  une  irrup^  1,40. 


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îo*  GENEAtOGIES 

Des  Rois  tion  en  Galatie  ,  l*an  i8i.  Ces  avions  l'ont  rendu  aflcz 
nu  P  o  N  T.  célèbres  ;  mais  il  l'eft  encore  par  fes  crimes ,  qui  l'ont  fait 
'>olvb  m    P^^"^  pour  un  des  plus  méchans  Princes ,  qui  ayent  porté 
Ixclf^alef.   fa  courone.  Il  eut  pour  fucceflèur  fon  fils  MITHRIDATE 
X  V.      VI.  Evergetes.  La  première  fois  qu'on  voit  paroître  fur  la 
fcene  ce  Mithridate  Evergetes,  eft  l'an  149  avant  J.  C 
qu'il  prêta  quelques  vaifleaux  aux  Ronlains  dans  la  j", 
Appien.  guerre  punique.  Illeurenvoyaaufli  du  lècours,  dans  celle 
Juftin ,  liv.  qu'ils  curent  contre  Ariftonic ,  &  pour  récompenfè  j  ils  lui 
37.  &  î8.     donerent  à  la  fin  de  la  guerre ,  la  Province  de  la  grande 
Phrigie ,  &  le  déclarèrent  allié  6c  ami  du  peuple  Romain, 
•  Juftin  dit  II  fut  tué  *  à  Sinope  par  la  perfidie  des  fiens ,  l'an  du  mon- 
ïmoTS-  de  ?  8  8  2 , 1 2  2  ans  avant  J.  C.  laiflànt  un  fils  de  même  nom 
te.  âge  de  I  o  ans. 

XVI.         ^^  f"'  ^ï  THRIDATE  furnomé  D  e  n  i  s  &  Eopator  , 
^881.     S"*  ^"^  ""  ^^^  P^"*  renomez  Princes  de  fon  fiécle  &  par 
du  monde ,  ^"  courage ,  Ôc  par  les  longues  guerres  qu'il  foutint  con- 
avant  J.  c!  trc  les  Romains.  L'année  de  fa  naiflance  &  la  première  de 
m.       fon  règne  »  furent  marquées  par  une  terrible  comète ,  qui 
fembloit  préfager  ià  grandeur  future,  ôc  qu'U  feroit  en  mê- 
me tems  un  grand  incendiaire.  Elle  parut  durant  70  nuits  » 
&  ocupoit  dans  le  ciel  la  quatrième  partie  de  notre  hemif- 
Juftin  ,    phere.  Elle  paroifïbit  quelquefois  de  jour ,  &  obfcurciflbit 
J-  )7.  c.  2.    alors  par  fon  éclatla  lumière  du  foleiL  La  jeuneffe  de  Mi- 
thridate fiit  expofëe  aux  embûches  de  fes  tuteurs ,  qui 
chérchoient  à  le  faire  périr.  Il  les  évita  toutes  heureuiè- 
ment ,  &  par  l'ulàge  des  antidotes  ,  fie  par  la  précaution 

3u'il  prit ,  en  afèélant  une  paillon  outrée  pour  la  chaflè , 
e  ne  point  habiter  dans  les  villes ,  mais  de  courir  les  fo- 
rêts y  îàns  qu'on  Içut  oix  il  pouvoit  être  >  padànt  les  nuits 
tantôt  fur  une  montagne,  tantôt  fur  une  autre.  Après  avoir 
vécu  lèpt  ans  de  la  forte ,  à  s'endurcir  le  corps  à  toutes  for- 
tes de  mtigues ,  il  prit  en  main  la  conduite  de  fon  Royau- 
me. ' 

Mithridate  maître  d'un  ^and  Etat,  courageux ,  aiftif  & 

capable  des  plus  grands  deUeins ,  s'ocupa  moins  du  foin  de 

le  gouverner ,  que  des  moyens  de  l'agrandir.  Les  Scithes 

qui  jufqu'alors  avoient  été  invincibles ,  lui  parurent  des 

id.  c.  î.      énemis  di^és  de  lui  ;  il  marcha  contr'eux ,  6c  eut  la  gloire 


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HISTORIQUES.  Lh.t  %oj 

de  les  vaincre.  Après  cette  viftoire ,  il  médita  la  conquête  Des  Rois 
del'Afîe,  &  pour  l'entreprendre  avec  plus  de  fuccès,  il  du  Pou  t, 
fè  déroba  fecretement  ,  fc  mit  à  la  parcourir  ,  pour  , 
reconoître  lui-même  le  païs ,  la  fituation  des  villes ,  &:  les 
polies  les  plus  avantageux.  Après  quoi  il  retourna  dans 
ion  Royaume ,  où  on  ne  s'attendoit  plus  à  le  revoir.  Il  y 
aprit  les  défordres  de  Laodice  fa  fœur  ôc  fa  femme ,  qui  fur 
le  bruit  de  fa  mort ,  s'étoit  abandonée  à  fes  amis ,  &  étoit 
devenuë'mcre.  Mithridate  informé  qu'elle  vouloir  le  faire 
périr ,  la  làcrifia  elle-même  à  fa  vengeance  j  avec  ceux  qui 
avoient  eu  part  à  fon  complot.  Il  fit  cnfuite  alliance  avec 
Nicomede  Roi  de  Bithinie ,  conquit  la  Paphlagonie  ,  qu'il 
partagea  avec  fon  allié,  &  s'empara ^de  la  Cappadoce  , 
dont  u  fit  périr  les  héritiers  lé^times  qui  étoient  les  ne- 
veux, l'an  du  monde  590  j,  &  ici  an  avant  J.  C.  Les  Ro- 
mains obligèrent  les  deux  Rois  alliez ,  d'abandoner  leurs 
conquêtes ,  ce  qui  fut  le  premier  fujet  de  mécontentement 
qu'ils  donerent  a  Mithridate  ,  &  la  première  fource  de  la 
haine  qu'il  conçut  contr'eux. 

Mithridate  fongcant  à  la  vengeance,  fit  alliance  avec 
Tigranes  Roi  d'Arménie ,  ôc  le  premier  coup  qu'ils  frape- 
rcnt,  fut  de  dépouiller  de  la  Cappadoce  Ariobarzanes ,  en 
la  place  duquel  le  fils  de  Mithridate  fut  mis.  Mithridate  fe 
faifit  aulTi  de  la  Bithinie  au  préjudice  de  Nicomede.  Les 
deux  Rois  dépouillez  i  implorèrent  la  ptoteétion  des  Ro-  . 
mains  &  furent  rétablis,  l'an  89  avant  J.C.  Mithridates  ne  j^ff^^'" 
celTant  de  les  inquiéter ,  les  Romains  envoyèrent  contre  lui 
trois  armées ,  comandées  par  Z.  Caffius ,  ^  Ofpsci»s ,  6ç 
Munltus-A^uilius.  Ils  furent  tous  trois  batus,  &  les  deux 
derniers  furent  pris  &  mis  cruellement  à  mort.  *  Toutes  les 
villes  Greques  de  l'Afie  Mineure  &  toutes  les  îles ,  excep- 
té Rhode ,  prirent  cette  ocafion ,  pour  fe  foulever  contre  _.  . . 
les  Romains,  &  fe  jetterent  dans  le  parti  de  Mithridate,  l'gj^' 
qui  dona des  ordres  fecrets,,  pour  égorger  dans  un  même  Flor.I.  j, 
jour  tous  les  fujets  de  la  République  établis  en  Afie  ;  &c  il  plut,  m 

^-   *   Soit  qu'Aquîlins  eût  le  plus  diplu  ,  contre  les  Romains  un  reproche  d'ara-     ' 

foit  qu'il  fui  plus  malheuteai ,  on  le  fit  rlce  &  de  coirruptiou  ,  d'amant  plus  in- 

ptomener  par  mépris  (tir  un  iae  ,  puis  fuportablç ,  que  de  joai  eo  joui  il  dere- 

on  le  &  mourir ,  en  lui  verfant  de  l'or  noit  uùcux  fondé. 
iwiiit  dans  la  boucbe  ;  ce  qui  foimoic 


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ao8  GENEALOGIES 

DesRois  en  périt  80  mille,  l'an  3916,  Ôc  88  ans  avant  J.C.  Ilfou- 
Dv  Pont.    ^^^  enfuite  la  Mifie ,  la  Licîe ,  la  Famphilie ,  la  MagneGe , 
avec  MitUene  ôc  Ephefe  ;  pendant  que  lès  enfans  faîfoient 
,(  merveille  de  leur  coté ,  èc  ran^oient  fous  fà  domination 

la  Thrace  ,&  la  Macédoine.  iTpaflà  dans  l'Ifle  de  Ces ,  où 
le  tréfor  de  Cléopatre  >  fcs  pierres  précieufes ,  lès  bijoux 
ôc  800  talens ,  que  les  Juifey  avoient  envoyé  comme  en  un 
lieu  de  fureté ,  devinrent  la  proye  de  Mithridate ,  qui  pouf- 
fa Tes  conquêtes  jufque  dans  la  Grèce,  où  il  s'empara  de 
plufieurs  villes  conlidérables  entr'autres  d'Athènes.  SjfS^ 
envoyé  contre  lui ,  défeit  à  Cheronée ,  &  à  Orchomcne 
les  Généraux  de  Mithridate,  le  pourfuit  lui-même  en  Aiîe  > 
£c  le  réduit  à  faire  la  paix ,  a  condition  q^ue  content  du 
Royaume  du  Pont ,  il  renonceroit  à  toutes  les  conquêtes  , 
rendroit  la  Bithinie  &  la  Cappadoce ,  &c  paycroit  30  mille 
talens  aux  Romains  &c  leur  livreroit  70  de  fes  vaifleaux. 
Cette  paix  fut  rompue  l'année  fuivante  parMurena,àquî 
Silla  en  partant  pour  l'Italie ,  avoit  laifle  le  gouvernement 
de  l' Afie.  Silla  étant  devenu  Diélateur  la  rétablit  fur  le  pié 
précédant. 

L'efprit  inquiet  de  Mithridate ,  &  fà  haine  contre  les  Ro- 
mains ,  ne  lui  permirent  pas  d'être  long-tems  en  paix  avec 
84.  eux.  Il  fit  alliance,  l'an  3920,  avec  Sertorius  éncmideSil- 
avant  J.  C.  la ,  s'empara  de  nouveau  de  la  Bithinie  ,  &:  de  la  Paphla- 
gonie ,  &  fit  revenir  à  lui  toute  l'Afie ,  où  l'on  étoit  fort 
ennuyé  des  impôts  &  des  vexations  des  Romains.  Telle 
fut  la  caufè  de  la  troifiéme  guerre  Mithridatique ,  qui  dura 
près  de  1 2  ans.  Les  deux  Confuls  Z.  Lucullus  6c  M.  Cotta , 
furent  envoyez  contre  lui ,  chacun  avec  une  armée  fépa- 
rée.  Celui-ci  inhabile ,  fut  batu  l'an  3  9  2 1  ,  &  8  3  avant  J. 
C.  &  dans  le  même  tems  ,  il  perdit  la  plus  grande  partie 
de  fa  flotte. 

Mithridate  encouragé  par  ce  double  fuccès ,  entreprit  le 
fiége  de  Cizique  ville  de  la  Propontide ,  qui  tenoit  pour  les 
Romains;  mais  obligé  l'an  3930 ,  par  Lucullus  d'en  lever 
le  fiége  avec  perte  ,  il  fe  retira  dans  le  Pont ,  où  Lucullus 
après  avoir  vaincu  &  prit  trois  Généraux  de  Mithridate  à 
Tenedos  &  à  Lemnos ,  &  après  avoir  fournis  la  Bithinie  Se 
la  Paphlagonie ,  entre  viétorieux  &  fe  rend  maître  à'Eufn- 

for 


,v  Google 


HISTORIQUES,  th.  I,  109 

ttritty  &  d'^/w//"w,  deux  des  principales  villes,  Pan  3P35.  Disftoia 
Mithridate  contraint  de  chercher  un  azile  che?  Tigranes  **"  Pont. 
Roi  d'Arménie  fon  gendre  >  y  fiit  1 8  mois ,  fens  qu'il  put 
lui  parler ,  enfin  il  en  obtint  un  fècours  de  i  o  mille  hom- 
ïne  de  cavalerie ,  &  retourna  dans  le  Pont  faire  des  levées  ; 
mais  lorfqu'il  revint ,  il  aprit  la  défaite  de  Tigranes  par  Lu- 
cullus ,  le  confola ,  prit  des  méfures  pour  faire  de  nouvel- 
les  levées,&écrivitaArfacèfiRoidesParthes.  Ils  tentèrent 
le  fort  d'une  féconde  batailleioù  Mithridate  s'oublia  lui-mê« 
me  au  point,qu'il  prit  la  fuite  dès  Le  comencement  du  com- 
bat j  dont  tout  l'honcur  refta  aux  Romains.  La  mutinerie 
des  fbldats  de  LucuUus ,  l'empêcha  de  profiter  de  fa  viéloi- 
re ,  &  dona  à  Mithridate ,  revenu  de  fa  première  terreur ,  le 
tems  det  reparoître  à  la  t^e  de  nouvelles  troupes  y  qui  défit 
l'armée  Romaine  comandée  par  Fabius  ôcTriarius  Lieute- 
nans  deLucullus,l'an  du  monde  393  7<  âcé7.  avant  J.C. 
Pompée  qui  releva  Lucullus  ,  ofrit  la  paix  à  Mithrida- 
te ;  mais  ce  Prince  qui  comptoit  fur  l'alliance  des  Parthes  , 
la  refufa  avec  hauteur ,  8c  s'en  repentit  peu  après.  Une  nuit 
Pompée  le  furprît  dans  fa  marche ,  le  bâtit  *  de  lui  tua  la 
plus  grande  partie  de  fon  armée  j  fie  prit  enfuite  A^h  ville 
du  Pont,  où  Mithridate  avoit  mis  fes  meilleurs  éfets  &  la 
plus  grande  partie  de  fon  tréfor ,  parce  qu'il  la  rcgardoit 
comme  imprenable.  Mithridate  retiré  dans  le  BoiphÔrc  , 
envoya  demander  la  paix  aux  mêmes  çondilions  que  Ti- 
granes, &  ne  Payant  pu  obtenir,  U  forma  le  projet  le  pluï 
chimérique  qu'il  y  eut ,  d'aller  ataquer  les  Romains  en  Ita-» 
lie  ;  mais  comme  il  ftUoit  faire  près  de  000  Ueiies  par  des 
païs  dificUes ,  l'idée  d'une  H  rude  &:  fî  dangereuTe  marche» 
firpeur  à  fon  armée  :  elle  confpira  contre  lui ,  &  élut  Phmr' 
nn'ces  fon  fils  pour  Roi ,  lequel  Paifiégea  même  dans  Pan- 
ticopée  &  eut  Pinhumanité  de  lui  refuïèr  la  liberté  de  fè 
retirer ,  oîi  il  pouroit.  fh»m»6h ,  s'écria  Miiiiridate  dans 
ia  douleur,  veut  donc  ^ue  je  meure ,  Dieux  de  U  patrie ,  jttfies 
Dieifx  !  ^ue  ce  fils  de'nMttré  reçoive  un  jour  le  même  traitement  d« 
Jet  enfans.  U  entra  dans  fon  apartcment ,  il  apella  fes  fem- 

*  Pompée  ,  pouc  monument  Ae  (t\  igez,&  autres inTalii]«),ftl'3pella>^ 
TiûoiiCj  fit  bâtii  (Uns  l'cD<lioit  une  ville  ttf^  oaviih  dtlMiMSein.  Dioa.  Af 
odilnit  IctloldatsbleflapoaUdaft  trop!  picn. 

Dd 


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2IO  GENEALOGIES 

DesRois  mes  &fès  concubines,  6c  leur  préfenu  des  coupes  pleiae* 
DU  Pont,  de  poifon;  il  en  prit  lui-même,  &  comme  il  vit  qu'il  ne  fai- 
ibit  pas  fon  éfet  *  fur  lui ,  il  eut  recours  à  fon  epée  ;  mais 
la  playes  qu'il  le  fit  n*étant  pas  aflcz  profonde ,  à  emprun- 
ta de  la  main  d'un  foldat  Gaulois  nomé  Bithicus,  le  fecours 
que  fes  forces  &  fon  âge  lui  refulbient.  Ainli  mourut  l'an 
64  avant  J.  C.  8c  du  monde  J940 ,  le  Grand  Mithridate  , 
Prince  d'une  valeur  extraordinaire ,- toujours  grand  par  fon 
courage  &  quelquefois  par  fa  fortune  >  Capitaine  par  fes 
deffeins  &  dans  fes  confeils ,  Soldat  de  la  main  dans  les 
combats,  &c  enfin  un  autre  Annibal  pour  fa  haine  contre 
les  Romains.  Ennemi  du  repos ,  de  la  moleffe  6c  de  la  bon- 
ne chère ,  il  faifoit  tous  fes  plaifirs  du  travail ,  Ôc  n'admet- 
tant à  fèiamufemens guerriers, que  des- hommes  auffi la- 
borieiHc  que  lui ,  îl  dilputok  avec  eux  la  gloire  de  bien 
pouflèr  un  cheval ,  6c  même  celle  de  la  courfe  6c  de  la- 
lutte.  Il  infpiroit  à  Ces  troupes  ce  même  efprit  de  &tigue  , 
à  quoi  il  les  acoutumoit  par  un  exercice  journalier ,  6c  fei- 
ibit  par-là  des  foldats  invincibles  comme  lui.  Il  joignoit  à 
ià  valeur  &  à  l'intrépidité ,  un  vafte  étendue  d'elprit  avec 
beaucoup  de  jugement,  8c  de  pénétration.  Il  entendoit  22; 
fortes  de  langues ,  aimoit  les  fçavans  âc  étoit  fort  habile- 
dansla  Médecine ,  6c  il  ne  faut  pas  oublier  que  ce  fut  lui , 
qui  inventa  le  comrepoifon  admirable  ,  qui  porte  encore 
Kin  nom.  Son  grand  cœur  qui  ne  s'abatoit  point,  le  foute- 
noit  contre  tous  les  revers  de  la  fortune ,  ^  après  fes  per- 
tes les  plus  grandes ,  il  trouvoit  toujours  des  relïburces  que 
fon  apticanon  &c  Ion  heureux  génie  lui  foumi/ïbient.  Il 
revenoit  fur  la  fcene  lorfqu'on  s'y  atendoit  le  moins,  & 
paroiffoit  comme  un  autre  Anthée ,  avec  de  nouvelles  for- 
ces, ôc  une  vigueur  étonante,  Ciceron  iansfts  ^ijftfi'  MmI, 


Vcir,  Pa- 
teic.  1. 1. 
c.iS. 


■ii  II  pottoît  tonjoun  fiir  lui  du  poi- 
&a  pour  échapcr  par  cette  voye  au 
rriomphe  des  Romain).  On  dit  cotnmu- 
nimcntqaece  i^uifitque  le  poiton  qu'il 
'riinele  tuapas,  venokde  ce  qu'il  avoit 
ait  un  fi  grand  ufage  de  fôn  mithtidate  , 
oue  Ton  tempérament  en  ^oit  devenu  à 
l'Zpreave  du  paifon  ;  mais  c'Cft  une  er- 
MDi ,  le  mithridate  n'a  pa»  cette  venu. 
D'aijkus  lu  poilôiu  opcienc  hn  dmi- 


1^ 


lêment,  les  uns  en  rongeant ,  Iës  uiir»- 
en  etiflamaac  ,  &  d'autres  d'une  autre 
manière.  Ainii  il  e!t  impoffible  de  trouver 
une  médecine  paitîculieie  ,  qui  puiiTe 
fetvir  d'antidoie  uai««rrclle  contre  toutes 
fôttes  d'cfpeces  de  poifon. 

Pluiarque  dit  qu'il  aroit  pour  fâ  garde 
ordinaire  des  chiens ,  un  taureau ,  un  At- 
tal ,  Acun  cerfaptivoifé  ,  qui  aventflbienc 
par  Iwis  ciit  de  l'atir^  «  quelqu'u. 


I,  Google 


HISTORIQUES.  Liv.l.  »ii 

Zh/.  1.  dit  de  lui,  qu'après  Alexandre,  c'étok  le  plus  DesRois. 
grand  des  Rois.  Il  étoit  auffi  un  des  plus  riches  Se  des  plus  du  Pomt. 
magnifiques.  Pompée  trouva  des  richeflès  immenfes,  fur- 
tout  à  Telaure ,  ou  étoient  les  plus  beaux  meubles  &  les 
plus  riches  bijoux  de  Michridate  ,  Ôc  fon  principal  Arfe- 
naL  Car  il  s*y  trouva  deux  mille  coupes  d'Onix  enchaflëes 
dans  de  l'or ,  avec  une  (î  prodig^eufe  quantité  de  vainêlle 
de  toute  efpecc  j  ôc  d'équipages  pour  hommes  &  pour 
che  vaux^qu'il  Ëdlut  auQueileur  trente  jours  entiers  pour  en 
.  Élire  l'inventaire.  On  peut  juger  de  la  richeflè  de  fès  ar- 
mes^ar  celle  du  fbureau  de  fon  épée  qui  avoit  coûté  qua-  \ 

tre  cent  talens ,  qui  font  quatre  ceot  mille  écus.  Un  cer- 
tain Publius  le  vola  &  le  vendit  à  Ariarathes.  Son  diadê- 
me  qui  étoitd'un  ouvrage  exquis,^ fut  pris  par  un  certain 
CaJus  qui  le  dona  fècretement  à  Fauflus  fils  de  Silla  >  qui 
le  lui  demanda  avec  inftance.  Pompée  ne  içut  rien  de  ces 
deux  vols  ;  mais  Phamaces  les  ayanr  découvens  enfuite, 
fit  punir  les  voleurs. 

Ce  qui  ternit  la  gloire  de  Mitlirldate  fiit  là  cruauté  ;  elle 
parut  dans  le  meurtre  de  fa  mère ,  de  fes  fœurs ,  de  plu- 
lieurs  de  les  en^s ,  &  de  iès  femmes  :  Sa  jaloufie  le  por- 
taà  faire  périr  par  le  poifbn  fès  fils  Ariarathes,  ôc 
MiTHRiDATE,  l'un  qu'il  avoit  fait  Roi  de  Cappadoce^ÔC 
l'autre  que  les  Colchidiens  avoicnt  demandé  pour  Roi. 

STRATONICE  étoit  celle  de  fes  femmes,  qu'il  ai- 
moit  le  plus  pour  fa  beauté ,  S^:  qui  avoit  le  plus  de  crédit 
fur  fon  efprit.  Elle  étoit  fille  d'un  Muficien  fort  pauvre ,  ôc 
fort  vieux.  Un  jour  elle  chanta  à  table  avec  tant  de  grâce , 
qu'elle  charma  le  Roi ,  qui  voulut  l'avoir  la  nuit  même.  Il 
lui  avoit  confié  dans  le  tems  de  fà  décadence,  la  garde  de 
la  forterefïè  de  Symphorium ,  oii  il  avoit  une  grande  partie 
de  fbn  tréfor.  Stratonice  fe  trouvant  en  danger  d'être  aban- 
donée ,  rendit  la  place  à  Pompée.  Mithridate  pour  fè  van-  PI"'*  ^" 
ger  d'elle ,  prit  le  fils  qu'il  avoit  eu  d'elle ,  nomé  X  i  F  h  a-  '^  P'^î'* 
R  E  s  ,  mené  ce  fils  à  la  rive  opofée  d'un  petit  bras  de  mer , 
fur  lequel  étoit  ce  château,  hc  là  aux  yeux  de  fà  mère,  il 
le  tua  hc  lailTa  fon  corps  mort  fur  le  iàble. 

Lorfque  Mithridate  fut  mis  en  fuite  par  Luculjus ,  il  en- 
voya à  les  fœurs  6c  à  fes  femmes  >  qui  étoient  à  Pharnacie 

DdiJ 


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ai2  GENE  AL  0  G  I  E  S 

Des  R  o  1 1  ville  du  Pont ,  l'ordre  de  mourir.  Il  y  avoir  entr'autres  Ra- 
Dti  P  0  i(  T.  xane  Ôc  Statir* ,  toutes  deux  fœurs  de  Mithridate  )  Prin- 
Ceflès  d'une  vertu  incomparable ,  &  qui  étoicnt  encore  fil- 
les &  âgées  d'environ  40  ans  ;  &  deux  de  fes  femmes  Be- 
reniée  qui  étoit  de  Chio ,  &  Monime  native  de  Milet.  La  ré- 
putation de  cette  dernière  étoit  très-grande ,  fur  ce  que  le 
Roi  étant  devenu  amoureux ,  &c  n'ayant  rien  oublié  pour 
Plutarque ,  la  porter  à  répondre  à  fa  paâion  (  car  il  lui  envoya  à  une 
VitieLH-  feule  fois  quinze  mille  pièces  d'or)  elle  réfilla  toujours > 
&  refiifa  fes  préfens ,  juîqu'à  ce  qu'il  eut  confcnti  à  lui  do- 
ner  le  diadème  &  qu'il  l'eut  déclarée  Reine.  Et  depuis  ce 
mariage  julqu'à  ce  moment  là ,  cette  pauvre  Princefre  pal^ 
là  lès  jours  dans  une  triileflè  èc  une  afliélîon  continuelle  > 
pleurant  fur  cette  malheureufè  beauté  >  qui  au  lieu  d'un 
mari ,  lui  avoit  doné  un  maître  >  âc  au  lieu  de  lui  procurer 
une  maifon  honête  >  6c  im  ibciété  conjugale ,  l'avoit  con- 
finée dans  une  étroite  prifon ,  fous  un  garde  de  barbares  > 
où  éloignée  du  délicieux  païs  de  la  Grèce  y  elle  avoit  éfec- 
tivement  perdu  les  biens  réels  fie  véritables  3  dont  elle  joiiif> 
foit  dans  là  chère  patrie. 

Quand  l'Eunuque  Bacchides  fut  arivé  &  qu'il  eut  figni- 
fié  aux  Princcflcs  l'ordre  de  Mithridate ,  qui  pour  toute 
erace  leur  laiflbit  la  liberté  de  choillr  le  genre  de  mort  j  qui 
leur  paroîtroit  le  plus  doux ,  &  le  plus  prompt ,  Monime 
détachant  de  fa  tête  le  (àcré  diadème  >  l'atacha  à  fon  cou  9 
6c  s'y  pendit  ;  mais  ne  s'étant  pas  trouvé  afïcz'  fort  3  Se  s'é- 
tanc  rompu  :  O  maudit  bandem»  !  lui  dit  -  elle  y  nef^urois  m 
mefervir  mu  moins  à  ce  trifie  ojîce  ?  6c  le  jettant  loin  d'elle 
avec  indignation  i>c  crachant  de0lis ,  elle  tendit  la  gorge  à 
Bacchides. 

Pour  Bérénice ,  elle  prit  une  coupe  de  poifon  &  comme 
elle  alloît  boire ,  fa  mère  qui  étoit  préfente ,  la  pria  de  la 
partager  avec  elle ,  ce  qu'elle  fit.  Elles  burent  donc  toutes 
deux  )  la  moitié  de  la  coupe  fut  aflèz  forte  pour  emporter 
la  mère  abatuë  Ôc  afoibhe  par  les  années;  mais  elle  ne  le 
&t  pas  affez  pour  furmonter  les  forces  &;  la  jcuncflc  de 
Bérénice.  Cette  PrincefFe  lutta  long-tems  contre  la  mort 
avec  des  éforts  très  violens ,  enfin  Bacchides  par  une  pi- 
tié barbarC]  courut  au  fccours  de  Bérénice  >  6c  l'étrangla. 


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HISTORIQUES.  Z/v.;.  21} 

On  dit  àcRfixane  &  àt  Sutira  ,  que  Roxane  avala  DisRors 
du  poifon ,  en  vomiflant  mille  injures  contre  Mithridate ,  ou  Po  n  t. 
6c  que  Statira  ne  prononça  pas  un  feul  mot  indigne  de  ia 
naiflknce  &  de  fon  courage  ;  mais  au  contraire  qu^elle  bé- 
nit &  remercia  fon  frerc ,  de  ce  qu'étant  en  fi  grand  dan- 
ger de  fa  perfone  >  il  ne  les  avoit  pas  oubliées ,  6c  qu'il 
avoit  pourvu  à  leur  fournir  le  moyen  de  mourir  Ubres ,  6c 
de  ne  pas  demeurer  expofées  aux  outrages  de  leurs  enne- 
mis. 

Drjpetim  une  des  filles  de  Mithridate ,  ne  témoigna  pas 
moins  de  courage.  Elle  avoit  fuivi  fon  père  dans  6  fuite , 
lequel  la  laiflà  malade  dans  un  château  avec  l'Eunuque  Mi-      . 
nophUus.  Se  voyant  affiégée  par  Ma^lius  Prifcus  >  elle  jj^  *j  ^^** 

{iria  PÉunuque  de  la  tuer ,  6c  après  cette  a<5lion ,  il  fe  tua  Amni 
uî-même.  On  remarque  qu'elle  avoit  un  double  rang  de  liv.  li. 
dents  en  haut  de  en  bas  de  la  mâchoire. 

HYPSICRATE'E  une  des  Concubines  de  Mithri- 
date j  qu'il  déclara  enfuitc  Reine  j  étoit  une  femme  robuf- 
te  ôc  d*un  eiprit  mâle.  Elle  s'étoit  fait  couper  les  cheveux  , 
avoit  prit  un  habit  d'homme  6c  s'étoit  fiiit  au  maniment 
des  armes  j  àc  à  monter  les  chevaux  les  plus  fougueux. 
Elle  acompagnoit  le  Roi  par  tout)  6c  étoît  toujours  à  fes 
cotez  dans  les  jours  de  bataille. 

MithrUatie  6c  Nifa  ,  filles  de  Mithridate  Se  qui  étoient 
deftinées  pour  femmes  aux  Rois  d'Egipte  6c  de  Çypre ,  iè 
firent  mourir  par  le  poifon ,  voyant  leur  père  amegé  par 
Pharnaces.  Deux  autres  filles  de  Mithridate ,  Or/klaris  6c 
Eup0tra ,  furent  prifes  dans  Phanagoria  avec  leurs  frères  , 
j4rtaphemes  ,  Ciras ,  Arus  »  Dsrius ,  Ansxenis  ,  6c  OxMrès  , 
6c  livrez  à  Pompée  ,  qui  les  fit  fervir  d'ornement  à  fon 
triomphe. 

P  H  ARN  ACES  ce  fjls  barbare  6c  dénaturé  étant  en- 
tré dans  la  citadelle^  trouva  encore  (on  père  palpitant,  6c 
le  dona  aux  foldats  à  achever.  Il  envoya  fon  corps  à  Pom- 
pée ,  qui  étoit  à  Amifus ,  6c  en  obtint  pour  recompenfe  de 
fon  parricide  le  Royaume  du  Bolphore,  qui  feul  étoit  refté 
de  tant  de  Provinces  qu'avoit  poffedées  Mithridate.  yoye& 
ci  -  après  t  dam  le  Chapitre  des  Rois  du  Be/phore. 
Son  ^s  DARIUS  j  reçut  Tan  3^58  9  le  Royaume  du 


,v  Google 


ai4  GENEALOGIES 

Dbs  R  o  I  s  Pont  de  la  libéralité  d'Antoine ,  après  la  défeite  d£  Caffius 
Dv  PoMT.    ôc  de  Brutus. 

P  O  L  E  M  O  N ,  qui  avoit  époufé  Bifutmis  fœur  de  Da- 
rius ,  reçut  pour  récompenfe  de  fon  atachement  pour  les 
Romains ,  les  Royaumes  du  Borphore  y  l'Arménie  Mineu' 
re  9  Se  du  Pont.  Il  n'eut  pas  cependant  celui-ci  tout  entier  ; 
on  ne  lui  dona  avec  ce  titre  que  ce  qui  étoiit  dans  le  voi{l- 
nage  de  la  Cappadoce ,  &  pour  le  diftinguer  de  ce  qu'on 
en  démembroit  j  onl'apella  X^Pont  PoUmoaie».  {Jufiime» 
Nov.  a8.  Voyez  Bolphore.) 

MITHRIDATE  VIIL  qui  porta  le  dernier  le  titre 
de  Roi  du  Pont ,  fi  on  peut  le  doner  à  des  fantômes  de  Roi  > 
tels  que  furent  tw  ceux  qui  furent  dans  le  Pont  après  Mi- 
thridate  le  Grana ,  étoit  petit  fils  de  Darius  fils  de  Pharna- 
ces.  Il  fut  tiré,  l'an  40  du  falut,  de  laprifon ,  oii  Caligula 
l'avoir  feit  mettre  »  &  renvoyé  dans  te  Pont  >  d'où  ayant 
été  chafîé  peu  après  par  les  Romains ,  il  iè  retira  chez  Eu- 
monc  Roi  des  Adorfcs ,  à  la  prière  duquel  il  eut  la  vie  fau- 
ve ;  mais  U  fut  mené  captif  à  Rome.  Sa  mauvaife  fortune 
ne  l'abatit  point  ;  il  obtint  fa  liberté  dç  Neron,6c  ayant  fait 
des  railleries  fur  les  rides  &c  la  chauveté  de  Galba  îbn  fuc- 
ceflcur,  il  fut  mis  à  mort  par  ordre  de  cet  Empereur, 
(Pluf  in  Galba.) 

On  lui  donc  pour  frère  C  o  t  v  s ,  qui  fut  en  feveur  au- 
près de  VEmpcreur  Caligula.  11  en  obnnt  la  petite  Armé- 
nie ,  avec  une  partie  de  l'Arabie.  Sous  l'Empire  de  Claude , 
il  marcha  fous  les  enlcignes  Romaines  pour  chafïcr  fon 
frère.  Il  fut  aufli  ami  d'Agripça  le  Grand  Roi  des  Juifs, 
On  ne  fçait  rien  de  fa  proltérité.     , 


îFg; 


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HISTORIQUES.  Liv.  I.        215. 

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CHAPITRE     XIV.  r-»Wf  XXI2L 

Des  Rois  dit  Boffjjore  Cimmeritn. 

ï.  AR.CHEANACTE  I.  de  Mitelcne,  Roi  du  Borpriore  , 
vers  l'an  du  monde  }5i4.. 

II.    ARCHEANACTE    1 1.   Roi  t  l'an  sjûcT. 

III.  SPARTACUS.RoiduBofphore.ran  ^66.  t  en  3571- reg.  i5  ans, 

IV.  SELEUCUS,Roi!'an  jyyx.  f  en  3576.  reg.  4  ans. 

V.  S  PART  A  eu  S  II.  Roi  l'an  i$y6.\  en  Î07.  reg.  14  ans. 

▼  I.    SATIRES.  Roi  l'an  J597.   f  en  jfiii.   reg.  14  ans, 

VII.   LEUCON  y  Rai  l'an  )éii.   f  en  jiïji.  reg.  4oans. 

é * ; * 

TIII.  SPART  ACUS III.      IX.  PARISADES,      Satires.      Gorcip?fs 
Roi  l'an  jûyi.  t  en  î^J^*       Rot  l'an  jgjfi.  f      rV-'V-^O 
reg.  j  ans.  jC^j.  rcg,  jS  ans.      Gorcippwj. 


X.  SATIRVS  II.  Roi     XI.  PRlTANlS.Roi      XÏI.EUMELE,  Roi 

l'an  j<9}..t  c"  î*9+-  ^'*"  3*9+-  tu^enjéjj,         l'an  j^^^.  -f  en  J700. 

reg.  <j  mois.  ^^  icg.  1  an.  reg.  j  ans. 


XIV.  PARISADES  II.  Roi  Via 

5710.  vainca  par  les  Scithes^ 


XIII.  SP  ARTACUS IV.  Roi 

t'an  Î700.  f  5.710,  leg.  10  a. 


LE  Royaune  du  Bosphore  Cimmeribn  j  cA  le  païs  que 
nous  apellons  aujourd'hui  la  T'/irjivm  de  Crimée^  IcStrabon; 
Détroit  de  C^^a ,  *  canal  fort  ferré  y  qui  joint  les  Palus  Uv.  lu 


«  ta  ville  èx  Ctigk  eft  l'Sorimc  Thu- 
Jtjiê  ,  elle  doit  fôn  ancien  nom  de  Théo- 
mGc  auflî-bien  que  là  fondation  i  l'Ein- 
feievz  Theodofê  ,  &  celui  qu'elle  porte 
aniptud'liRi  ,.  auz    Tanaies    fonis  des 


HUns ,  qui  l'enleveient  aux  Grecs ,  te  k 
DORieieni  C*Jf»  ,  nom  qui  fignific  infiitli- 
té ,  tant  en  Pcrfan  qu'en  Turc .  Les  Gé- 
nois pendant  leur  puiflànce  par  mei, 
profitant  de  la  décadence  de  l'Emplie 
Crec„ 


,v  Google 


2i6  GENE  AL  O  GIES 

Rois  do  Meoûdes ,  avec  Ic  Pont-Euxi».  Sur  fes  rives  étoîent  bâties 
BospHOKE.  plulicurs  villes ,  dont  la  plus  anciene  apelléc  Cimmeris ,  a 
Diffmation  probablement  doné  le  nom  de  Cimmerien  à  tout  le  détroit , 


BMef  dont  île  même  qu'aux  peuples  établis  fur  fes  bords.  ARCHEA- 
je  raeVers  ici.  NACTE  un  des  décendans  à'Archeanax  de  MitUenc ,  allié 
de  Pififtrate ,  kquel  jetta  les  fondemens  de  Sigée  dans  la 
Troade ,  ôc  bâtit  les  murs  de  ùl  nouvelle  ville  des  ruines 
même  de  ceux  de  Troyc ,  fe  voyant  chaiTé  de  la  Troade  > 
fè  retira  avec  les  fvens  dans  le  Bofphore ,  Ôc  y  fonda  un 
nouveau  Royaume  y  vers  l'an  du  monde  5524,  &c  480 
avant  l'Ere  vulgaire.  Après  avoir  été  poflèdé  42  ans  par 
les  ArchtanaSadeî  ,  il  paHa  vers  l'an  3566  à  SPARTAr 
eus  qui  comença  une  nouvelle  dinaftie ,  ôc  régna  envi- 
ron 6  ans.  Son  arrière  petit-fils  SATYRUS,  augmenta 
confidérablement  lej.  bornes  de  ce  petit  Etat.  Il  devint  très- 
puiflant  car  les  conquêtes  de  ion  Général  Sepée ,  qui  porta 
dans  l'Alie  les  armes  viiftorieufes  de  Satyrus ,  6c  thana^o- 
fia  devint  alors  la  Capitale  de  cette  panie  de  fes  Etats.  Ce 
Prince  mourut  l'an  361 1  au  fiégc  d'une  ville.  Son  fils 
L  E  U  C  O  N  le  continua  avec  fuccès  ôc  fe  rendit  maître  de 
la  place.  Ce  Prince  dont  le  règne  ne  fut  pas  moins  illuftre , 
que  celui  de  Satyrus  ,  entretint  avec  loin  l'alliance  que 
ion  père  avoir  feite  avec  les  Athéniens ,  qui  par  reconoif- 
fence  lui  acorderent  le  droit  de  Bourgeoiiie.  Il  eut  de  gran- 
des guerres  à  foutCnir  contre  les  habitans  d*Heraclée,Sc  les 
termina  heureufèment.  Polyaenus  raporte  de  ce  Prince , 
un  trait  qui  fait  conoître  fa  prudence  Ôc  fà  dextérité.  In- 
formé d'une  confpiration  tramée  contre  lui ,  Ôc  dans  la- 
quelle une  partie  des  citoyens ,  quelques-uns  même  de  les 
meilleui-s  amis,étoiententrez;il  raflèmbla  ce  qu'ilput  deBan- 
quiers  Ôc  de  Négocians.  Il  leur  expofa  par  manière  de  con- 
fidence ,  que  pour  une  certaine  fomme  d'argent,  on  oftoit 
de  lui  livrer  un  place  importante ,  ou  étoit  en  dépôt  le  tré- 
fon  de  l'ennemi ,  ôc  leur  en  promit  à  chacun  une  part  pro- 
crée ,  &  du  iiimt  des  lôtces  maritimes  1  (î^cle ,  que  les  Ottomans  devenus  formi- 
desT^ttcues.laleur  prirent  au  XIII.  ^é-  daUes  ,  unt  ea  A  fie  qu'en  Europe,  Jes 
de ,  apris  leur  avoir  enlevé  dans  le  ûé-  I  cbilTercnt  de  dSi  Se  des  antres  Place? 
cle     pr^c^dent    d'autres    Places    qu'ils  |  qu'ils  poUedoient.    L«JM«^«yc,  voyage 


avaient  prifes  fnt  les  Grecs.'  Ils  en  tefte-    deCi>nflantinopIe,tomei. 
leDC  là  maîcies ,  jur^u,'au  milieu  du  X  V>  j 


portionée 


,v  Google 


H I  s  T  O  R I Q  U  E  s.  Zw.  /.  a  1 7 

Eortionéc  à  fes  avances.  Uefpoir  du  s;ùn  ouvrit  toutes  les  Rots  sv 
ourfes  ,  ôc  la  fbmme  quoique  conudérable  fut  bien-tôt  Bosfhori. 
trouvée.  Quand  il  la  vit  dans  fès  cofreS)  il  rapellafes  nou- 
veaux créanciers ,  6c  leur  découvrit  fincérement  là  dtva.-  Diflèrt.  de 
tion ,  qui  demandoi^  que ,  pour  conferver  leurs  biens,  non-  M.  l'Abbi 
feulement  ils  défendiffent  la  perfone ,  mus  encore  qu'ils  lui  àe  Boze. 
aidaffent  à  difCper  les  conjurez.  Uinterêt>  quiJesuniilbit^ 
emprunta  fur  le  champ  les  dehors  du  zèle  j  &  fupléa  véri- 
tablement aux  forces,  lis  prirent  les  armes  >  pourvurent  à  1a 
furetéduPalaiSjâc  allèrent  enfuite  ataquer  les  conjurez  avec 
tant  d'ordre  6c  de  valem-  3  qu'ils  les  exterminèrent  tous. 

Le  fumom  de  Leucoaiens ,  que  rHiRoire  done  à  fès  fuc- 
ceïTeurs  ,  rend  un  témoignage  honorable  à  la  mémoire  de 
ce  Prince.  Il  laiffa  quatre  fils.  SPARTACUS  III.  qui 
étcât  l'aîné ,  Ôc  qui  lui  avoit  lîiccedé ,  étant  mort  fans  li- 
^é,  fon  frère  PARISADE  lui  fucceda  dans  la  plus 
grande  partie  de  fes  Etats,  qu'il  fut  obligé  départager 
avec  fes  autres  frères  SATYRUS,  6c  GORGIPPUS ,  donc 
le  premier  nous  eft  repréfenté  par  Folyaenus  »  fuccombant 
àuncmalheureufccuerre  contre  la  Reine  TirgAtma,  qu'il 
avoit  outragée ,  laiflant  un  fils  du  nom  de  fon  onck  G(>R<- 
GIPPUS.  Celui-ci  après  la  mort  de  fon  père ,  calma  enfin 
la  colère  de  la  Reine  Tirgatao ,  à  force  de  foumiffions  6c 
de  préfens.  C'eft  à  l'un  de  ces  deux  Gorgippus ,  que  la  vil- 
le de  Gor^im/i  dans  le  Bofphorc  eft  redevable  de  fa  fonda- 
tion Se  de  fon  nom. 

Il  y  a  aparence  que  Parilàdes  réiinït  en  (à  perfone  tout» 
les  portions  de  l'Etat ,  puifqu'on  n'aperçoit  aucun  veftiee 
de  domination  dans  la  pofterité  de  fes  frères.  Ce  Prince  tut 
.  contemporain  de  Philippe  6c  d'Alexandre.  L'Hiftoire  ne 
nous  aprend  qu'en  termes  généraux ,  qu'il  fc  rendit  mémo^ 
rable  par  des  aélions,  qui  auraport  de  Strabon,  lefirem 
mettre  au  nombre  des  Dieux  après  fa  mort.  Cette  une  mé- 
daille )  que  l'on  a  de  ce  Prince  1  qui  a  doné  lieu  à  la  favan- 
te  Differtation ,  que  M,  l'Abbé  tie  Boze  à  ftitc  fur  les  Rois 
du  Bofphore. 

Parifade  laiffa  trois  enfans,  S)C  fa  fucceffion  parOiflToitdet 
tinée  ;à  SATYRUS  comme  à  l'aîné.  Mais EUMKLE,  qui 
étoit  le  fécond  Ôc  peut-être  le  trolfiémc,'la  lui  difputâ  y  for» 

Ec 


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arg  GENEALOGIES 

Rois  db  tifiédufecoursd'AriopharncsRoideThracc,  undefes  al- 
BosPHORE,  liez^  Satyrus  marcha  a  leur  rencontre,  les  défit,  &  alla 
lesaffié^r  dans  une  place  forte ,  où  Us  s'étoient  enfermez. 
Prêt  à  le  rendre  maître  de  la  place ,  il  eut  le  bras  percé  d'un 
javelot  6c  mourut  lanuitfuivante  de  fa  blefTure.  Meniji^ue 
Ion  Lieutenant  >  fit  porter  fon  corps  à  fanùcafée ,  où  co- 
mandoit  Pritanis  autre  frère  de  Satyrus,  qui,  après 
lui  avoir  feit  faire  de  magnifiques  obfequcs ,  alla  raffurer 
par  là  préfence ,  Parmée ,  qui  avoit  levé  précipatement  le 
liège.  Èumele  qui  avoit  mis  à  profit  tous  les  raomens ,  que 
la  fortune  lui  avoit  laidèz,  combatît  celui-ci  avec  tant  dV 
vantage ,  qu'il  le  réduifit  à  renoncer  à  toutes  fes  préten- 
tions. Le  danger  palfë  laidà  voir  à  Prytanis  toute  la  hon- 


Eumele  pour  mieux afermîr  là  domination ,  fitmourîr 
tous  les  amis  de  fes  frères ,  làns  Ëùre  grâce  &  leurs  femmes  ^ 
&:  à  leurs  enfans.  Lejeune?>»«/*ii(r  fils  de  Satyrus,  ou  de 
Prytanis ,  fut  le  lèul  qui  échapa  à  la  vengeance  du  Vain- 
aueiu*.  Eumele  devenu  maître  abfolu  du  Royaume ,  tâcha 
d'y  làire  oublier  par  la  douceur  de  fon  gouvernement  >  les 
violences  qu'il  avait  employées  pour  y  parvenir.  H  rendit 
aux  habitans  de  Panticapée  leurs  anciens  privilèges ,  que 
fès  pfédéceflèursavoient  abolispeu  à  peu  ,&;  fuprima  une 
partie  des  impôts.  Il  ne  régna  que  cinq  ans ,  après  un  chan- 
.gement  fi  favorable.  Un  jour  qu'il  revenoit  à  la  ville ,  pour 
un  facrifice ,  les  chevaux,  atelcz  à  fon  char ,.  s'emporter- 
rem  avec  tant  de  fougue ,  que  le  condutfteur  s'écria ,  qu'A 
ne  pouvoir  plus  les  retenir.  Eumele  voulut  fe  jctter  à  ter- 
re; mais  s'écant  embaialTé  dans  un  des  bouts  du  pavillon^ 
qui  le  couvroit,il  tomba  fous  une  roue  ,  Se  finit  ainfi  là  vie. 
'.  SPARTACUS  IV.  fucceda  à  fon  père  ,.  &  après 
vingt  ans  de  règne ,  eut  pour  fucceflèur  Ibn  coulin  PARI- 
SADE  II.  qui^étoitdérobéà.la  fureurd'Eumelè,  Se  retiré 
chez  le  Roi  des  Panhes,  Celui-ci  fut  vaincu  par  les  Scy- 
thes qui  rendirent  tributaires  les  Rois  du  Bo^hore.  Ses 
fuccellèurs  ou  lâches  ou  impuilTàns  demeurèrent  203  ans , 
ibus  le  joug  jufqu'à  l'an  du  monde  3^23 ,  &  8 1  avant  J. 


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H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.    Z«/.  /.  ii^ 

C  que  le  Grand  Mithridatc  Roi  du  Pont  fournit  le  Boipho-  Rois  dw 
re  à  fa  domination  6c  en  établit  Roi  un  de  fès  fils  nomé  Bosphor.e. 
MACHARES.  Ce  jeune  Prince  entra  d'abord  dans  les 
de{Ièins  de  fon  père  contre  les  Romains;  mais  lors  qu'il  vit 
Sinope  prête  à  tomber    entre  leurs  mains ,  6c  leur  flotc 
maîtreflê  du  Font-Euxin  qui  étoit  entre  cette  ville  6c  fon 
Royaume ,  la  crainte  d'en  être  dépouillé ,  lui  fit  oublier 
ce  qu'il  devoit  à  la  reconoiffance ,  6c  à  fa  propre  gloire. 
Il  fit  la  paix  avec  les  Romains  ôc  l'obferva  toujours  invio- 
lablement.  Il  favoit  que  cette  conduite  déplaifoit  extrême- 
ment à  ion  père ,  6c  quand  il  aprit  qu'après  fa  dé&ite  par 
Pompée ,  il  venoit  cfans  le  Bofphore  ^  il  lui  envoya  des 
Ambafladeurs  fur  là  route  pour  s'excufèr  auprès  de  lui  >  6£ 
lui  repréfenter  que  c'étoit  la  néceffité  de  fcs  a&ires  qui  l'a- 
roit  obligé  d'agir  contre  fes  inclinations  ;  mais  voyant  que 
Mithridate  ne  fe  laiflbit  pas  toucher  de  fes  raïfons ,  if  fè  App,   in 
(àuva  par  mer ,  6c  ayant  été  pris  par  des  vaifleaux  de  Mi-  •^i'^nd. 
thridate ,  il  aima  mieux  fe  doner  la  mort ,  que  d'être  expo- 
fé  à  la  vue  Ôc  aux  reproches  d'un  père  irrité.  Ce  fut  l'an  6  5  ^^°^^  >  '■^' 
avant  J.  C.  Deux  ans  après ,  Pompée  accorda  le  Royaume  ç'  ^V 
du  Bofphore  à  PHARNACES  frère  de  Macharès,  ôc  Uv.i  °"* 
le  déclara  allié  6c  ami  du  peuple  Romain. 

Ce  Prince  voyant  les  Romains  engagez  dans  la  guerre 
civile  entre  Céfar  ôc  Pompée ,  voulut  profiter  de  Pocca- 
fion ,  6c  recouvrer  les  Etats  d'Aiic  qu'on  avoir  enlevez  à  fon 
père.  H  laifla  le  comandement  du  Bofphore  à  Afander ,  Ôc 

falfant  le  Pont-Euxin ,  vint  s'emparer  de  la  Colchide  6c  de 
Arménie  Mineure ,  avec  quelques  places  de  la  Cappado- 
ce  )  du  Pont  6c  de  la  Bithtnie ,  6c  après  la  défiùte  de  Domi- 
tiiû-Calvinus  >  que  Céiàr  avoir  envoyé  contre  lui  >  il  fou- 
rnit le  relie  du  Pont  6c  de  la  Cappadoce.  Ces  fuccès  le  ren- 
dirent extrêment  infolent  6c  fort  cruel  pour  les  Romains. 
L'avis  qu'en  reçut  Céfàr  1  le  réveilla  de  la  léthargie  >  où 
l'avoient  plonge  les  agrémens  de  Cléopatre.  Son  at5tivicé 
lui  revint ,  il  quita  l'Egiptc ,  paflà  dans  l'Afie ,  alla  cher- 
cher Pharnaces ,  8c  làns  lui  doner  le  tems  de  ièreconoître,  !*'"*•  "* 
Ôc  ians  prendre  lui-même  celui  de  le  repofer ,  il  l'ataqua  6c  ^-r^ 
remporta  une  viétoire  complette  ,  *  dont  il  dona  la  nou-  -  "" 

TidoÎTC  ayant  éc^  gagnée'pcis  l  cette  tache ,  tt  lépaia  l'honeoi  des  ars 


l'enilioit ,  od  Triarius  avbit  été  défvi  pai  1  met  Rofluinet  _ 

Miakidate    éfafi  en  ^nel^ae  iiMaici«  1  Ë  C  ij 


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aao  GENEALOGIES 

Rois  pu  velle  à  un  de  (es  amis  dans  ces  trois  mots  j  vent ,  vidi ,  via. 

BosPHORi.  Après  cela  Pharnaces  ayant  perdu  toutes  fes  conquêtes ,  fc 
retira  à  Sinope  avec  un  corps  de  cavalerie  de  nulle  hom- 
mes ,  qui  étoit  tout  ce  qui  lui  refloit  de  ibn  armée  vaincue.. 
U  fit  tuer  les  chevaux  &;  s'embarqua  avec  les  hommes  pour 
fe  rendre  dans  le  Bofphore.  Mais  Afander  qu'il  y  avoit  lait 
fë,  5c  qui  s'étoit  emparé  de  lacourone  en  fon  abiènce> 

_ .      -  -.  s'aiTûra  %t.  fa  perfone  &  le  fit  mourir ,  l'an  46  avant  J,  C- 

DioB.    »  .  g^  fg  maintint  ainfi  dans  fon  ufurpation. 

^  Céfar  pour  récompenfcr  les  fervices  de  MITHRIDATE. 

icPetgé^ffettie»,  lui  dona  ce  Royaume  Ôc  le  fie  en  même  tems. 
tui  des  Tétraques  de  la  Galatie ,  comme  nous  l'aprenenc 
Hirtius  >  Appien'  >  ôc  Strabon.  Sa  naiHànce  du  côté  de 
ia  raere  lui  donoit  droit  à  cette  dernière  Dignité.  Elle 
étoit  décenduë  d'un  de  ces  Tétraques  ;  &  il  avoit  quel- 

3 ues  prétentions  fur  la  première  du  côté  de  ibn  père  «  car 
paubit>au  témoignajgc  dtltrtiusjpour  fils  de  Mithridye  > 
dont  fa  mère  avoit  éceconcubine  >  après  la  mort  de  fon  ma- 
ri Meniieme  de  Pergame ,  &  ce  Prince  l'avoit  élevé ,  Ôc  lui 
avoit  doné  Ton  nom.  Mais  Cé(àr  enlui  donant  le  Royaume  ~ 
du  Bofphore>ne  lui  fit  préfèni  que  d'un  vain  titre.  Aiander 
en  étoit  en  pofTeliîon;  &c  pour  l'en  chailer  y  il  ^ut  entrer 
.  ëaitt  une  guerre  >  oit  Alithridate  périt  à  la  fin  >  fuivant 

fiv  *^"  *    &rabQn  >  dans  une  bataille  qu'il  perdit  avec  la  vie. 
'  ASANI^R  après  c^  demeura  paifible  poflêfièur  du 

Royaume  >  les  RiMnains  ayant  trop  d'a&ires  chez  eux  , 
fioul;  ibi^r  à  lui.  Pour  k  doner  un  nouveui  droit  à  I3 
Cburone ,  il  ^ou&  I}insmis  fille  de  Pharnaces  >  à  laquel- 
le il  lailËi  le  Royaume  en  mouram  *  n'en  ayant  point  eu 
é^n&ns.  Dioamis  eiu  encore  deux  macis  y  aufquels  elle 
«canuDiquale  titpe  dcRoi.  L'un  fut  un.  certain  SCRffîO- 
JifUS ,  qui  fe  difoic  petit  fils  de  Mtthridatc ,  éc  pFécendoif 
fe  Royaume  à  ce  titre.  Agripta  détacha  contre  lui  Ftkman, 
1  qui  ks  Rjocroim  avoiem  doué  le  Royaume  du  Pont  âc 
l'Arménie.  Mais  a:\nkttc  fiaaacirée  les  hauâtans  duBtMfpho- 
m  qui  avodont  diéeauveTt  l^inrnofture.  y.  avoseat  é^2c  £ût 
sicuuir  Scriboenus^  Ils.  œ  vduluxvac pourtant  pas  feiou)- 
-mcnre  à  Poiemoa-}.  Sz.  qocàquc  batos  dans-tmc  gizade  ha- 
.  tailk  peu  apràs.  fon  aùvée  y  ils  refu£>iem  encore  de  le  le- 


v  Google 


HISTORIQUES.  Liv.t  ait 

^oirpourRoi.Agrippaymeiia toutes fes troupes  l'an  14  Rois  su 
avant  J.  C.  Ôc  avec  une  flotte  &  une  armée  qu'Herode  lui  Bosphore. 
amena  >  il  eut  bien-tôt  réduit  le  BoJphoié  à  une  foumiiïîon 
entier.  On  dona  DinAmis  àPOLEMON  &  avec  elle 
le  Royaume  du  Bofphore ,  ôc  ayant  obtenu  l'a^émcnt 
d' Augufte  ,  il  en  jouit  paifiblement  avec  ceux  du  Font  6c 
de  l'Arménie ,  qu'il  avoit  déjà.  Ce  Pol^pon  étoii  fils  de 
rOraceur  Ztnon  &c  avoir  eu  pour  les  Romains  une  fidélité 
iignalée  depuis  bien  des  années.  Ces  trois  Royaumes  fu- 
rent la  récompenTe  des  fervices  importans  qu'il  leur  avoit 
rendus. 

Son  fils  POLEMON  II.  obtim de  Caligola  1«  même 
Royaume»  que  l'Empereur  Claude  lut  ôtaf  en  le  dédoma-  ^j^^  j  ,^ 

g:ant  par  une  partie  de  la  Cilicle.  Cet  Empereur  dona  le 
olpborcl'an  40 de  JX.  à  MITHRIDATE  arrière 
petit  fils  de  Fbarnaces^  Ce  Prince  voulut  &  revolœr  contre 
les  Romains  >  là  mçre  s'y  opoià ,  jufqu'à  vouloir  s'ei^uir  9 
ôcpourla  contenter)  U dtiumuU  ôc  députa Cotjs  fon frère  Tacite , 
à  Claude  pour  PaflÛcer  de  là  fidélité.  Cotts.  ayant  apris  Ann.l.n. 
à  IbneKempleàlui  être  infidèle  I  découvrit  à  Claude  là  vé-  ^  'î- 
iritable  difpofition ,  &c  Claude  lui  dona  ks  Etats  de  Mithri- 
date.  Il  en  fut  mis  en  poflèifioii  l'an  47  par  Didius  >  après 
la  retraite  duquel  Mithridate  vuit  avec  des  troupes  qu'il 
avok  ramalTées  »  èc  f(nrtifié  par  le  fccours  de  Zomne  Roi 
des  Siraques,  Mais  U  fut  encore  chaâie ,  fie  ne  voyant  point 
de  reflource ,  il  s^a  jecter  entre  les  bras  d'Eunome  Rot 
des  Adoxlès  >  qui  avoit  aiïlAé-  les  Rxnnains  contre  lui.  Eu- 
none  le  seçut  avec  beauccup  de  générofité ,  &:  oI»inc  de 
Claude  qu'il  Im  doneroic  la.  vie  &c  qu'on  ne  le  menecoit 
point  ea  tciQfliph&  Sac  cette  afiïïrance  >  il  le  met  entre  les 
mûns.des  Oficiers  Romains.  U  fiit  mené  à  Rome  l'an  49, 
Se  y  parla  avec  hardicflè  devant  l'Enmereur  ,  auquel  ii 
xoontra  on  cœur  intrépide.  C'eUians  cu>ute  le  Mithridate   p|^^  -^ 
de  Font ,  que  Galba  fit  tuer  l'an  éS ,  pour  avoir  pris  contre  o^i^â. 
lui  le  parti  de  Nymphidtus. 

hs-  Bi)&àïoro  depuis  ce  tems  oeflà  d^uDÛr  des  Roi»  , 
dbat.  les  dcEniers  n'en  annoicoc ,  pour  ainfi  dire  j  que  k  ^ 
tre  J  &c.ùa.  oédutt  en  Province  Romaine. 


,v  Google 


»22  GENEAL.  HISTORIQ.  Lw.I. 


Scrabon, 
liv.  II. 


CHAPITRE    XIV. 
Des  Rcis  d'Arménie. 

Roi«     T   'Arménie*  Région  de  la  Haute  Afie ,  eft  apellëe 
d'Arme-   JL/ dans  l'Ecriture  ^MMflfr.  Il  paroît  qu'elle  a  eu  ce  nom  : 
»•  '  ^*         des  montagnes  qui  l'cnvironent  :  car  Har  en  Hébreux  fi- 
gniiie  montagne.  Elle  fe  divife  ordinairement  en  grande  & 
Tahle     petite.  Celle-ci  eft  apellée  aujourd'hui  Al^duU,  ou  félon 
XXlV.    d'autres  PegUn ,  l'autre  eft  nomée  Tureomanie  &c  Curdifi»n, 
Xenophon  dit  qu'Alliages  Roi  des  Mcdes  rendit  tribu- 
taires les  Arméniens ,  que  Cirus  aflujettit  entièrement  à 
l'Empire  des  Perles.  Le  Satrape  qui  la  gouvernoit  étoit  obli- 
gé )  comme  nous  l'aprend  Strabon  »  d'envoyer  tous  les  ans 
vingt  mille  jeunes  cnevaux  au  Roi  de  Perfe.  Après  la  défai- 
te de  Darius  Codomanus ,  l'Arménie  fubit  le  fort  comun 
de  l'Orient ,  &  le  fournit  à  Alexandre  qui  y  établit  Satra- 
pe Mithrine ,  qui  l'avoit  été  de  Sardes.  A  celui-ci  fut  fub- 
ititué ,  après  la  mort  d'Alexandre  ,  Phrataphemes ,  qui  avoit 
comandé  les  Parthes ,  les  Hircanîens  &c  les  Tapiriens  à  la 
bataille  d'Arbelle  >  il  ne  s'étoit  fournis  à  ce  Conquérant  « 
qu'après  l'avoir  vu  s'avancer  jufque  dans  i'Hircànie ,  ainfi 
que  nous  l'aprenons  d'Arrien ,  6c  de  Q.  Curce.  Il  eut  pour 
luccefleur  Orontes ,  iflu  félon  Strabon ,  d'Hydarnes  un  des 
fept  Seigneurs  Pcrlàns ,  qui  après  s'être  défaits  du  Mage 
Smcrdis ,  aipircrent  à  la  Royauté. 

Il  eft  certain  qu'Antigone  Roi  d'Afie ,  &  enfuite  Seleu- 
cus  Roi  de  Sirie  ,  tinrent  l'Arménie ,  &  que  celui-ci  la 
laifraàfès  fucceflèurs,  qui  y  établirent  des  Gouverneurs, 
jufqu'au  règne  d'Antiochus  le  Grand.  Deux  Généraux  des 
armées  de  celui-ci)  iàvoir  Artaxias  6c  Zadriades  , 
partagèrent  entr'eux  l'Arménie ,  &  s'y  établirent.  Le  der- 

^ ^..  fm-  nier  eut  la  petite  Arménie ,  &  l'autre  eut  la  grande.  An- 

fer4vermt.  ,tiochus  leur  permit  à  l'un  6c  à  l'autre  d'y  comander  fouve- 
rainement,  comme  nous  l'aprend  Strabon  (  Liv.  xi.  )  lis 
ne  manquèrent  pas  de  profiter  de  fa  complaifànce ,  6c  lorf- 
qu'il  eut  été  défait  par  les  Romains ,  ils  recherchèrent 

l'alliance 


Ifi  Régit 


y  Google 


TahU  XX ÏV.  aaj 

LES      ROIS     D'ARMENIE. 
GRANDE   ARMENIE,  FETlTE  ARMENIE. 


I.AR.TAXIAS  I.  Roi  delà  grande  Arménie 
rets  l'an  du  monde  }8oo. 


IV.    1 


IGR.ANES   le  Gr  A  N»,  Roi  ^'Arménie*  deSirie 
a  3941.  les-i*-  ans ,  if.  i'.  Clâfstrt  ^SIU  4e  Mtuidace 
le  Grand  ,  Roi  du  Pont  j  i".  Z»x.imi. 


I.TiG»Amï,    1.  SoRMJ-    V.  ARTA-    N. .  fenime    N...  femme 
ép.  anefiUe     tm  ,   «Sp.     VASDES  I.  de 

icPhtaaces,     une  fille  de  que  M.  An-     Pacorus, 
R«i  des         .Phraaies,    toine  mena    Prince.des       dati 
Parthes.  Roi  des       prifo'nier  i      Parthes.  Medi 

Patthes.      Alexandrie  en  3Ï70.- 


».  2  ADRIADES, 
D'3800. 


1.  MITHROBUZANES. 

3.  A  R  T  A  N  E  S. 

T I G  R  A  N  E  S. 

î.  DE'JO'T  ARDS. 
t  Via  39«8.ép.  t".  StTMtaitt, 
i",  EleflrM. 


MlTH»l- 


Tï.  ARTAXIASn.  VII.  TIGRANBS  IIL 
Roi  en  ^970.  aflif-  Roi  en  Îï^-V'  ^^Ê"^  P^"; 
fine  en  3584.  &  eut  des  fils  qm  ne  lui 

fuivêquircnt  guéres. 

TIII  ARTAVASDESII.  ^ 

3J.  IX.  ARIOBAR- 

XI.  VONONES-.         XANES  Mede. 


_.  .  .  femme 
deDUoTAK,US 
le  fils. 


DiiOTA-  K  femme  N.£tmme 
KO»  U.   ■    de  de 

j- avant    Saocon-    Bxoci- 
ton  père.    Damus.      taru*. 

6.    C  A  S  T  OR. 


X.  ER^ro, 

Reine  peu  de 
tems. 


Voi.o«irsi,    XVll.TIRIDATE  ,      XII.    ZENON, to 
RoideBPanlies.      Roi  d'Armenienï.  ARTAXIAS  III. 

t  l'an  40}!.  du  monde,. 

3f  atdeRomt  ?>*■■ 

ARTOCis-.Roid'Iberie; 


Bu  AR- 

Koi  d'ibeiie. 


XV.MITHRIDATE, 

Roi  d'Arménie ,  tué  par 
fon  ne»eir. 

„...fcmme   XVI.RHADA Ztiuitt , 

dèfon  oncle     JftlSTE.    Roi       ■     ép-' 
Mjthri-     d'Arménie,  Rhadamist». 

MiB.  chaflïl'anîi  fon  souia. 

de  l'Ere  vulgaire. 


DsiOTARUf,  Roi 
de  Papkl  agonie. 

7.  AM  IN  TAS. 

-£ï 

8.  ARTAV  ASDE,- 

Roi.  de.  Medie. 

9.  POLEHON.  10.  COTTS. 
Ftyex.  Tâblê  AtSmÀH  fmt , 
pgfc  199. 

y^ 

it.  ARCHELAUS,. 
Roi  de  Cappadoce. 

Glufhjrs  ,  {tmpxt- 

d,'ALIXAMDR»,  £1* 

d'Herode.  ■ 


1.  TIGRAKESTV.   Alixamdr» 
qse  Tibère  fit      étoitl'afaé. 
mourir  ranj*,C>>»,.^A>,^,X^ 
depuis  J.C.&       XVIII. 
,4e  Rom  7J0.      T  I  C  R  A- 
NES  V. 


AUXANDRK 


y  Google 


224  GENEALOGIES 

Rois     l'alliance  des  vainqueurs  j  qui  leur  donerent  ou  confirme- 

»'A  R  M  E-  rent  le  titre  de  Rois. 

*■  *  ■•  Zadriades  eut  pour  fucceflèur  dans  la  petite  Arménie , 

fonfils  MiTHRûBuzANES  ,  quî en  fut  çhaffè  vers  l'an 
'^845  par  Artaxias.  Il  le  réfugia  auprès  d'Ariarathes  Roi 
de  Cappadoce ,  qu' Artaxias  fit  folliciter  de  fe  défaire  de  ce 
jeune  Prince ,  avec  prortieiîè  de  partager  avec  lui  lèsdé- 
poiiilles.  Mais  Ariarathes  ayant  horreur  de  cette  propofi,- 
tion ,  rétablit  Mithrobuzanes  dans  ies  Etats. 

Ar  ta  n  e  s  ,  qu  i  régna  enfuite  dans  la  petite  Armé- 
nie )  &t  tué  en  bataille  par  T  i  c  R  a  n  e  s ,  qui  le  faifit  de  Tes 
Etats.  Quelque -tems  après  >  Pompée  chafïà  Tigranes  & 
dona  la  pefite  Arménie  avec  le  titre  de  Roi  à  D  e  J  o  t  a- 
R  u  s ,  qui  par  les  fervices  <qu'ils  rendit  aux  Romains  dans 
la  guerre  contre  Mithridate ,  avott  bien  mérité  d'eux,  &c 
avoit  été  fait  Tétrarque  de  Galatie.  La  reconoiflânce ,  & 
la  perfualion  <jue  le  parti  de  Pompée  feroit  viâorieux ,  le 
lui  firent  embràflèr  dans  le  tems  cfe  la  guerre  civile  >  &  il 
fournit  à  Pompée  de  bonnes  troupes.  Céfar  fut  viétorieux» 
&  Déjdtarus ,  pour  lui  faire  oublier  fon  atachement  pour 
Ponipéc,  lui  fournit  beaucoup  d'argent  ôc  dona  des  quar- 
.  tiers  dans  fes  Etats  :,  aux  troupes  de  Domitius  Calvinus, 
Lieutenant  de  J.  Ceiàr  en  Allé.  Ce  qui  ne  fut  point  inuti- 
le f  car  quand  Céfar  revenant  d'Egipte  pour  aller  comba- 
rre  Phamacès  Roi  du  Pont ,  s'aprocna  de  la  Galatie ,  Dé- 
iotarus  *en  fut  quitte  pour  quelques  rudes  réprimandes , 
^  Se  trouva  grâce  auprès  de  Ceiàr ,  qui  lui  confirma  j  à  lui 
&c  à  fon  fils  le  titre  de  Roi.  Mais  il  le  mena  à  la  guerre 
eontre  Pharnaces ,  &  puis  il  lui  ôta-l'Armenie  &une  par- 
tic  dt  la  Galatie.  Quelques  tems  après  Déjourus  eut  à  Ro- 
me iirie  très-facheufe  afeire.  Il  y  fut  aculé  d'atentat  fur  la 
Cicer       vie  de  Céfar.  On  foutint  que  lorfque  Céfar  logea  chez  Dé- 

Ormt.'fr^    jotarus  ,celui-ci  eut  dcffein  de  le  tuer.  CaJUrûls  d'un  des 

£t<>^.c.].  gendres  de  Déjotarus  fut  le  promoteur  de  l'acuiàtion ,  fie 
u  fuborna  le  Médecin  de  fon  ayeul  pour  le  faire  dépofèr 
contre  fon  maître.  Ciceroh  qui  avoit  lié  une  fone  sunidé 
'  avec  Déjotarus  >  &c  en  avoit  reçu  tputes  fortes  d'aflifUnce  > 

^   Deiarards pour demamlei  ^uion,tc  fout  le  &ixeaveGplu»d'IuuDillcj,avaic 
mis  bas  Tes  habits  icyiux. 

dans 


,v  Google 


HISTORIQU;ES.  Liv.t  i2j 

dans  le  tems  qu'il  comandoît  dans  la  Cilicie  >  l'an  702     Rois 
de  Rome»  plaida  la  cauTe  de  l'acufé,  que  Céfàr  Uiflà  d'Akuc- 
indecilè  ,  fans  l'abfoudre ,  ni  le  condamner.    Après  le  >"  ■• 
meurtre  de  Célar ,  qui  ariva  quelques  mois  après  >  Déjo- 
carus  reprit  tout  ce  qu*il  lui  avoit  oté ,  &c  fe  vengea  cruel- 
lement de  la  perfidie  de  ibn  petit-fils  ,i\ix{d,  fille  oc  fiir  iba 
gendre  Saocondarius ,  qui  aparament  avoit  été  le  principal 
moteur  de  l'acufation  de  Déjotarus  :  il  les  fit  mourir ,  âc 
démolit  la  forterefle  ou  ils  demeuroient.  II  y  n  beaucoup 
d'aparence  que  Caftor  échapa  à  Ton  reflèntiment. 

Déjourus  avoit  encore  un  gendre  nomé  Brogitarus  «  qui 
obtint  de  Clodius,  à  force  d'argent,  d'être  invcfti  du  Pon- 
tificat de  Feffmunte:  mais  Déjotarus  plein  de  zélé  pour  le 
culte  de  Cybele  >  chaflà  cet  uuirpateur,  qui  en  pro&noit  les 
cérémonies.  Le  Roi  dona  une  preuve  de  Ton  zélé  pour  I9 
République ,  en  fe  joignant  à  Brutus  dans  l'Afie.  Il  étoit 
alors  fort  vieux  ;  *  car  dans  le  tems  que  Pompée  Ëiifoit  la 
guerre  à  Mithridate ,  il  écoic  déjà  avancé  en  âge. 

Plutarque  raporte  que  StrntmUc  lèmme  de  Déjotarus  fè 
voyant  ttérile  j  6c  ne  doutant  pas  que  fon  mari  fouhaitoit 
avoir  des  enfiins  ,  qui  puflènt  être  les  héritiers  de  fon 
Royaume  >  lui  confeilla  de  fe  fervir  d'une  autre  femme  , 
&  lui  promit  de  reconoître  pour  fiens  >  les  en^s  qu'il  en 
auroit.  Il  fe  rendit  \  fon  confeil ,  âc  elle  lui  choifit  entre  les 
captives  un  fille  de  grande  beauté  nomée  EUUnt ,  &c  la  mit 
entre  les  mains  de  Déjotarus.  Elle  reconut  pour-fiens  les 
enfans  qui  naquirent  d'Eleéfcra  ,  &  les  éleva  tendrement. 
Plift.  de  v/rtutihus  muUerum, 

Castor,  petit -fils  de  Déjotarus,  efl  aparament  celui 
dontDion  a  fait  mention,comme  de  celui  qui  fucceda  à  Dé- 
jotarus Ôc  qui  obtint  l'an  7 14  de  Rome ,  le  pais  que  Déjo- 
tarus fie  Attalus  lailTerent  vacant  dans  la  Galatie  par  leur 
mort.  Caftor  pouroit  bien  être  père  de  DEJOTARUS 
FhiUâelfhe ,  qui  fut  le  dernier  Roi  de  Paphlagonie  ,  ôc  que 


T.*  CrafluspalTaiitpu' laCaLuie,  loEt 
de  Ton  eip^djhoQ  contre  lecP»tlicc,y 
tioiiTi  le  Roi  Dejotanii  q^aî  ^toit  fon 
Tieuz  &  njanmobi  bitifloit  une  nou- 
VfUe  rtUc.  Il  lui  dit  en  fe  ipoquant  :  Il 
mt  foMi  ]M«  t'ifi  ttmtoftr  tin  imi  t 


Ut» ,  fH*  d*  ^j  Hutrt  •>  U  tbnùn  htiirê 
et  JMtr.  Il  m*  fmiit  mi0i ,  loi  r^ondic 
le  Rot ,  fM*  VMM  n'ittt  fMî  fmtif»rt  imum 
ftm  àlUr  fm*  l»putrt  êmx  P»nhu  ;  eu 
CtaiTus aroic <Uja paflif  6otas,Sc en  Mi 
lifloil  aroii  davaoïage.  Vlat,  mCrm. 

Ff 


I,  Google 


a2fi  GENEALOGIES 

R  0.1  s  Scrabon  (  liv.i  2.)  apelle  fils  de  Caftor.  Ce  qu'il  y  a  de  ccr- 
n'  Aku2-  tain,  c'eft  qu'il  abandona  M.  Antoine  dans  la  guerre  d'Ac- 
"  I E*  tiutn ,  pour  fe  joindre  à  Oé^vius  ,  &  qu'il  mt  le  dernier 

Roi  de  Paphlagonie  ,  félon  Strabon  ,  lequel  donc  Amintas 
Dion.  1.49.  *  pQjjj.  fucceffeur  de  Déjotarus.  Cet  Amintas  avoit  été  Se- 
^°'  cretaire  de  Déjotarus ,  comme  nous  l'aprend  Dion ,  &puis 

'  Général  de  les  troupes  dans  l'armée  de  Brutus.  Il  abando- 
na le  parti  de  Brutus  Ôc  pafla  au  camp  d'Antoine.  Ce  fut 
ians  cloute  ce  qui  obligea  Antoine  à  lui  doner  la  Pilîdie  j  la 
Galatie  ,  la  Licaonie  6c  la  Pamphilie, 
.  La  petite  Arménie  eut  après  Déjotarus  divers  Rois ,  tels 
qu'ARTATTASDE  Mcdé  dc  Nation;  PoLE MON Roi  du 
Pont;  CoTYS  fils  de  Mithridate;  ARCHELAUs**Roi 
de  Cappadoce ,  établi  par  Augufte  dans  la  petite  Armé- 
nie ,  qui  fous  Vefpafien  devint  une  Province  Romaine. 
I,  Revenons  à  la  Grande  Arménie.  ARTAXIAS ,  comme 

3  800.     nous  Pavons  déjà  dit ,  s'établit  dans  la  grande  Arménie ,  du 
Ju monde ,  confentement  d'Antiochus  Roi  de  Sirie ,  &  après  ladéfai- 
avant  J.  G.  te  de  ce  Prince  par  les  Romains,  il  obtint  des  vainqueurs 
»04.      le  titre  de  Roi,  vers  l'an  du  monde  3  8 1 5 ,  6c  avant  J.  C. 
189.  Strabon.  (Lïv.  il.)  Plutar^ue(vic  de  Lucullus  )  ra- 
conte qu'Annibal  s*étant  retiré  chez  Artaxias ,  lui  dona 
mille  bons  confeils  &  qu'ayant  trouvé  un  lieu  très-propre 
à  y  bâtir  une  ville ,  il  y  en  traça  le  plan ,  &  fe  chargea  a  la 
prière  d' Artaxias  de  la  faire  bâtir.  Cette  nouvelle  ville  fut 
{rf)C'efl:  nomic  Attaxata,  (a)  6c  fut  la  Capitale  du  Royaume  6c  la 
Miomd'htù  xéfidence  desRois.  Antiochus  Epiphanès  Roi  de  Sirie,  étant 
•^"^         entré  vers  l'an  3  8  3  9  en  Arménie  ,  défit  Artaxias ,  ôc  le  fit 
lui-même  priforàer  :  mais  il  y  a  aparence ,  que  ià  captivité 
ne  dura  pas  long-tems;  car  l'an  3843  ,  il  chaflà  de  la  pe- 
tite Arménie  Mithrobuzanes. 

Les  Hiftoriens  ne  nous  aprenent  point  le  nom  de  fon  fuc- 
ccflêur  immédiat  ;  mais  feulement  que  Tigranes  le  Grand 

'  -k    M.  Bâyle  croit  qut  Strabon  fecrom-  Tigranes  petit- filt  d'Archelaus  da  câtc 

pc,   lorrqu*!!  donc  Acnymas  pour  Tue-  maternel ,  eut  la  petite  Atmenie ,  comme 

ceCem  immédiat  i  Dcjourus ,  Se  qttll  fon  ayeulj  mais  jofephe  dît  pdîiiveineat 

«IDI  mieux  dire  avec  Oion  ,  que  CaAor  que    les  d^cendans    d'Alexandre  ,    fils 

ixOéa  i  Dejocarus  ;  Se  doner  cnfuite  dlletode  ,  Se  de  Glaphyra  ,  fille  d'Ai- 

Amintas  poor  le  fitcceflênr  de  CaAoï.  cbekas ,  ont  régné  dans  la  grande  Ar- 

JUff.Cnr.  mesâe.Hifi.4$tit>^.tota.  ].Bayle,i>iff. 

'  *  H  dt  TilleBwtu  cosjcAucc  que .  Cnf/f» 


,v  Google 


HIS^TORIQUES.  lîv.t  2*7 

étoir  décendu  de  lui.  Far  le  tetns  auquel  celui-ci  a  vécu ,  u     R  o  i  c 
paroît  qu'il  étoit  fon  arrière  pedt-fîls  y  ôc  qu'il  naquit  l'an  o'  A  r  m  b*' 
du  monde  5  8  5  6.  Il  étoit  fils  de  T I G  R  A  NE  S  I.  Roi  d'Ar-  "  »  ■• 
menie ,  qui  ayant  été  vaincu  par  les  Parthes ,  fut  obligé  de 
leur  demander  la  paix  ,  £c  ne  l'obtint  qu'en  leur  donant  Ion 
fils  aîné  en  otage. 

TIGRANES  II.  après  la  mort  de  fon  père ,  fut  relâ- 
ché &  mis  fur  le  trône ,  *  à  condition  qu'il  cédcroit  aux 
Parthes  quelques  endroits  qui  étoient  a  leur  bicnféancC, 
l'an  du  monde  390^.  &  95  avant  J.  C.  Ce  Prince  ,  au- 
quel Pline  a  doné  le  furnom  de  Gratiâ ,  devint  le  plus  re- 
doutable ennemi  des  Parthes  j  diminua  leur  puiffance  ,  de 
reprit  fur  eux  les  païs  qu'ils  avoient  conquis  en  Arménie, 
Il  ataqua  enfuite  la  petite  Arménie  1  dont  il  dépoiiilla  Ar-  ^ 

tanes ,  6c  joignit  à  ces  conquêtes  la  Sirie  >  par  le  choix  que 
les  Grands  firent  de  lui  >  pour  le  délivrer  des  maux  que 
leur  caufoient  les  diflèntions  continuelles  des  Princes  Se- 
leucides.  L'ambition  de  Tigranes  ne  fut  pas  làtis&ite  de 
ces  vaftes  Etats,  il  envahit  ceux  des  Princes  fes  voifins, 
qui  trop  foibles  pour  lui  réfifter ,  ou  trop  timides  pour 
l'entreprendre ,  fe  rendirent  fes  tributaires.  Il  fit  bâtir  l'an 
75  avant  J.  C.Sc  du  monde  35(26.  une  grande  ville  qu'il 
noma  de  fon  noTaTigranoçerte.  Mithridate  ibn  beau-pere 
iui  perfuada  de  faire  la  conquête  de  Cappadoce ,  Se  d'en 
tranfplanter  les  habiians  <lans  fa  nouvelle  ville ,  Se  dans 
d'autres  parties  de  fes  Etats  ,  qui  n'étoient  pas  bien  peu- 
plées ,  Tygranes  le  fit  oc  en  emmena  trois  cens  mille. 
Par  tout  ou  il  portoit  fes  armes  vi(S:oricufes ,  il  pratiqua 
toujours  depuis  ce  tems-là  la  même  chofe  >  pour  bien  peu- 
pler fes  Etats.  Il  donoit  à  chaique  famille  autant  de  terre 
qu'elle  en  pouvoit  cultiver.  Se  qu'il  en  faloit  pour  Hi 
(ubfiftance.  On  dit  qu'il  dépeupla  douze,  villes  Gréques 
del'Afie  mineure  pour  Tigranocerte  feule ,  fans  compter  Scrab.l.11.' 
ce  qu'il  atira  d'ailleurs  d'habîtans  d'AlIirie ,'  de  la  Gor-  ^  ■** 
diene,  de  l'Adiabene;  &  il  tira  de  leur  païs  les  Arabes  apel- 
lez  Seenites»  parce  qu'ils  campent  toujours  &us  des  tentée* 

■k   Ceci  ariva  i{  au  arant  qu'il  pift  |  7  ^voit  if  ans   qu'il  ^toîc  fur  le  uâfie 
le  parti  de  Mîthiidate  coure  letKftnvuasil  a' Am^aie  quand  cette  guerre  éci4U. 


eu  Flutarque  (  vi&  Je  LucuUus  )  dit  qu'il 


Ffij 


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Rois 

»*  A  B.  M  I' 


Plut,  in 


%%%  GENEALOGIES 

5c  leur  fit  perdre  leur  ancienne  coutume.   II  les  fixa  fie 
les  établit  dans  fon  voilinàge ,  pour  fè  (èrvir  d'eux  dans,  le 
comerce ,  qu'il  vouloit  rendre  AorifTant.  Appien,  m  Mi- 
thrid.  Plut,  i»  Lamllo.  Strabon,  /;v.  1 1.  c^  i  z. 
Le  cours  de  lès  grandes  profperitez  le  rendit  d'un  or- 

fuëil  exceiïif ,  )ufqu'à  prendre  le  titre  de  Roi  dts  Rets,  &c 
fc  feif  e  fervir  par  dés  têtes  couronées  >  qui  étoîent  de  pe- 
tits Rois,  qu'il  avoit  fiiit  fes  priToniersen  diverfcs  guer- 
res. Il  ne  parolflbit  jamais  en  public  fans  avoir  quatre  de 
ces  Rois  )  deux  à  pie  de  chaque  côté  de  ion  cheval  ^quand 
il  ibrtoit  ;  à  table  ,  dans  fa  chambre ,  enfin  par  tout  il  en 
avoit  toujours  quelques-uns  à  le  fervir  aux  ofices  les  plus 
bas  >  mais  fur-tout  quand  il  donoit  audience  à  des  Âm- 
baflàdéurs.  Alors  pour  doner  aux  étrangers  une  plus 
grande  idée  de  fà  gloire  fie  de  &.  puiffance ,  il  les  &ifbic 
tous  ranger,  en  haye  aux  deux  cotez  de  fon  trône ,  oii  ils 
paroifToient  debout ,  les  mains  entrelacées  l'une  dans  l'au- 
tre ,  ce  qui  parmi  eux  pafibit  pour  la  poflure  la  plus  hum- 
ble ,  âc  pour  le  plus  grand  aveu  de  lervitude  èc  de  foa- 
miiTionjC'étoit  déclarer  qu'on  renonçoit  entièrement  à  (k 
liberté  >  âc  qu'on  Uvroït  a  fon  Sdgneur  ion  corps  j  plus 
prêt  à  tout  foufrir  qu'à  rien  entreprendre. 

Michridate  après  fa  défaite  par  Lucullus  >.  s'étant  réfîir- 
gié  chez  Tigranes  ion  gendre  >  le  Romain  envoya  ibm- 
mer  Tigranes  de  le  lui  livren  Ce  fiit  à  fon  retour  de 
Ptolemats  *  à  Antioche  ,  que  P.  Clodius  lui  fit  cette  anv 
bailàde.  Tigranes  également  choqué  &:  de  la  lettre  de  Lui- 
cullus^qui  ne  lui  £>noitque  le  funple  titre  de  Roi,  fie 
des  hauteurs  de  Clodius,  refufa  de  livrer  Mithridate  ;  Se 
ainfii  Clodius  lui  déclara  la  guerre  ,  l'an  du  monde  i^  34, 
&  70.  avant  J.  G.  Tigranes  quita  la  Sirie ,  revint  à  Tigra- 
nocerte  3  &  eut  enfin  une  conférence  avec  Alithridate,quj 
la  demandpit  depuis  dîx-huît  mois.  Pendant  qu'avec  une 
Sécurité  &c  une  préfomption  extravagante  ,  il  ie  tenoît  au 
milieu  des  plaifurs  ,.Luculliis  le  furprît  avant  que  les  le^ 
vées  de  troupes  euifcnt  pu  focmcr  un  corps  d'armée. 


,V  NoDS  avons  vil  dans  les  clupttres  des 
Xois  de  Sitit  qne  la  Reine  Seltat  avoit 
6i(  Ibulevei  en  fa  £àveiu  qqelqne*  rillcs 
4e Sirie, ftque  |>ai-li elle t'attn  iui  l» 


bras  tentes  les  dates  de  Tigranet ,  qui  eK- 
tta  en  Sirie  i  b  tCte  de  {oo  mille  Iidid- 
inet ,  prit  Selene  dans  Ptoleoiais ,  &  l'cm- 
mcaa  i  Sclncie  en  McTopotanie. 


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H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  Z;V.  ii  229 

Son  favori  Mithrobarzanes  >  qui  lui  aprit  cette  nouvelle ,     R  o  r  s 
fut  chargé  de  la  comifTion  d'aller  auflitôt  avec  quelques  o'  A  ».  u:  t- 
croupes  lui  emmener  LucuUus  prifonicr ,  comme  s'u  ne  x  >  ^■ 
s'agilTcHt  que  d'aler  arêter  un  des  fujets  du  Roi.  Le  &vori 
&  la  plupart  des  troupes  qu'on  lui  avoit  donées  perdirent 
la  vie  en  voulant  exécuter  cette  belle  comifl^on.  Tigranes 
après  cet  échec  comença  à  craindre  ;  il  fortit  de  Tigrano- 
certe  ,&&  retira  au  Mont-Taurus.  Il  aflembla  une  armée 
de  360  mille  hommes ,  Se  vint  pour  faite  lever  le  liège 
de  Tigranoccrte  que  Lucullus  avoit  formé.  Le  Général 
Romain ,  quoique  beaucoup  plus  foible  *  j  s'avança  au-  ^^  ^**i^'i"^ 
devant  de  lui.  Quandilvitla  pedte  armée  de  Lucullus  >  vingt  contre 
il  fit  le  railleur  fie  le  plaifant  :  S'ils  viennent  >  dit-il ,  comme  o^ 
j^mtajfadeurs ,  ils  font  beaucoup  »  m»is  s*ils  viennent  comme  en- 
nemis,  ils  font  hien  ffu.  Il  fut  cependant  dé&it  par  ce  petit 
nombre  ,  qui  lui  paroiflbit  fi  méprilàble  ,  &  perdit  pres- 
que toute  ià  cavalerie  avec  plus  de  100  mille  hommes  de 
pié.  Ti^ranccerte  fiit  le  prix  de  la  viéloire  de  Lucullus ,  qui  y 
trouva  8  mille  talensen  or  Ôc  beaucoup  d'argent  monoye, 
H  prit  enfuite  Art»xate  &  ïiifibU  autrement  ^««sfie  de  Mig'  , 
Aonie^  dans  laquelle  comandoit  Guras  ,  firere  de  Tigra- 
nes ,  avec  l'ingénieur  Callimaque.  Guras  qui  vint  fe  ren- 
dre» fut  traité  Fort  humainement.  Tigranes  rencontra  dans 
ià  fuite  Mithridate  qui  lui  amenoit  un  corps  de  troupes» 
&:  dont  il  n'avoit  pas  voulu  atendrc  l'arivec ,  pour  avoir 
Jfeul  l'honcur  de  la  viiftoire.    Ils  raflemblerent  l'an  68 
avant  J.  C.  ime  armée  de  70  mille  hommes ,  &  livrèrent 
un  fécond  combat >ob  les  Romains  fiu'enc  encore  vi<fto-  Plut»»' 
rieux.  L'efprit  de  révolte  qui  fc  mit  dans  l'armée  Romai-  ^'^^^^ 
ne  >  empêcha  le  Général  de  profiter  de  fit  viéloire. 

Pompée  qui  releva  Lucullus»  l'an  56^8  entra  après  la 
défaite  de  Mithridate  dans  l'Ârmenie  »  où  le  père  ôc  le  fils 
étoient  en  guerre.  Le  fils  fe  jetta  entre  les  bras  de  Pompée 
&  Tigranes  »  pour  captiver  l'amitié  des  Romains  ,  lui  fi^ 
crifiales  Arabaflàdeurs  de  Mithridate  »  &  remit  là  perfon- 
ne  &  fa  courone  à  la  difpoflâon  de  Pompée.  En  l'abordant 
il  s'abaifTa  jufqu'à  ôter  la  courone  de  deffus  ià  tête  »  Ôc  & 
profterner  devant  lui.  Pompée  en  fut  touché  &  fe  levant 
de  deffus  fon  fiége  %  vint  promptement  lui  doner,  la 


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230  GENEALOGIES 

R  ©  r  s     main  &  le  relever.  Il  lui  remit  aulïi  la  courone  deffus 

»'  A  a  M  E-  la  tête  oc  le  fit  afleoir  à  là  droite ,  &c  fon  fils  à  là  gau- 

w  ï  "■  che.  Il  le  condamna  à  payer  aux  Romains  lix  mille  talens> 

pour  les  fiais  de  la  guerre  ^  âc  à  leur  céder  la  Sirie  &c  tours 
les  conquêtes  en  décade  l'Euphrate.  Tigranes  paya  les  fîx 
mille  talens,&  outre  cela,fitpréfentà  l'armée,  d'une  drach- 
me pour  chaque  foldat  ;  de  mille  à  chaque  Centenier ,  & 
de  dix  mille  à  chaque  Tribun.  Par  cette  libéralité  il  obtint 
le  titre  d'ami  &  d'allié  du  peuple  Romain.  Il  mourut  âgé  de 
85  ans,  l'an  du  monde  3941 ,  &  63  ans  avant  J.C. 

Il  avoit  eu  de  Cléopatrc  fille  de  Mithridate  trois  fils  ;  il  en 
avoir  fait  mourir  deux  fans  fuiet.  Tigranes  qui  étoit  le 
troifiéme ,  pour  fe  dérober  à  la  cruauté  d'un  père  fi  déna- 
turé ,  fe  fauva  chez  Phraatc  Roi  des  Parthes ,  dont  il  avoit 
époufélafiUe.  Son  beau-pere  le  remena ,  l'an  66  avant  J.C. 
en  Arménie  à  la  tête  d'une  armée ,  ôc  ils  affiégerent  Arta- 
xate  ou  Phraate  le  laiffa,  Tigranes  vint  fondre  fur  lui ,  le 
bâtit ,  6c  le  chafla  du  pays.  Ce  jeune  Prince  après  ce  mal- 

Plut    ■»      heur  ,  avoit  deflèin  de  fe  rendre  vers  Mithridate  fon  ayeul  ; 

p'  mais  en  y  allant  il  aprit  (à  défaite ,  ce  qui  lui  fit  prendre  le 

A       in       V^^^  de  le  ïetter  entre  les  bras  de  Pompée ,  qui  chercha  à 

j^hriJ.      le  reconcilier  avec  fon  père ,  Se  lui  alïigna  pour  partage  du 

vivant  de  Ion  père ,  la  Gordiene ,  &c  la  Sopnene.  Il  fut  mé- 

Dion.  1.    content  de  ce  partage ,  Se  voulut  le  fauver  pour  exciter  de 

4î).&îi.  nouveaux  troubles.  Pompée  le  fit  arrêter,  &  l'emmena 
pour  orner  fon  triomphe ,  après  lequel  il  le  retint  en  pri- 
lon. 

SoRiASTER  autre  fils  de  Tigranes ,  quita  la  Cour  de 

fon  père  après' la  paix  faite  avec  Pompée ,  ôc  fe  retira  chez 

Phraate  Roi  des  Parthes ,  dont  il  avoit  époufë  une  fille.  '- 

V.  ARTABA^EouArtamtasde  I.  qui feul étoit de- 

3931.     meure  fidèle  à  fon  père  ,  lui  fucceda  dans  le  Royaume. 

du  monde,  Lorfque    Craflus   entreprit   là  malheureufe   expédition 
&  «î'     contre  les  Panhes,  l'an  53  avant  J.C.  Artavafde  l'alla 

avant  J.  C.  trouver  avec  un  corps  de  fix  mille  hommes  de  cavalerie,ÔC 

lui  promit  un  plus  puiffant  fecours ,  qu'il  ne  lui  dona  pas 

Plut,  ta    cependant  ;  ce  qui  fiit  caulè  de  la  perte  de  Crafiîis  &  de 

Crafo,  l'armée  Romaine.  Il  excufa  Ion  manque  de  parole  fur  ta 
guerre  qu'il  avoit  à  foutenir  dans  fon  pais ,  contre  les  Par- 


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Rois 

D' A  K.MI- 


Plut.  /» 


HISTORIQUES.  Ih.L  231 

riies  )  avec  lesquels  il  Ëc  la  paix ,  par  le  mariage  d'une  de  ' 
lès  fœurs  avecPacorus  fils  d'Orode. 

Il  trompa  aufli  M.  Antoine ,  lorfque  ce  Romain  entre-  "  '  ^^ 
prit  de  venger  la  défeite  de  Craffus.  U  avoit  eu  un  démêlé 
avec  Artawafde  Roi  de  Médie ,  il  perfuadaau  Général  Ro- 
main de  tourner  fes  armes  contre  lui&d'entrerpar  l'Arménie 
en  Médie,projet  bien  entendu  ;  mais  au  lieu  de  le  mener  par 
k  plus  court  chemin ,  il  lui  fit  faire  un  très -long  détour 
par  les  montagnes  &  loriqu'il  vit  Stratius  défait  &  tué  >  il 
îè  retira  en  Arménie  avec  les  feize  mille  hommes  de  cavale- 
rie >  qu'il  avoit  en  entrant  en  Médie  avec  Antoine  >  perfi- 
die qui  fut  naturellement  caufè  de  la  ruine  des  Romains. 
Antoine  difiimula  pour  lors  Ton  reflèntiment  ;  mais  deux 
ans  après ,  il  fe  vengea  d'une  manière  éclatante.  Etant  re- 
venu en  Arménie  j  l'an  720  de  Rome,  &du  monde  3970? 
il  atira  ibus  couleur  d'amitié  Artavafde,  l'arrêta  priionier, 
*  le  chargea  de  chaînes  d'argent ,  **  l'emmena  en  triom- 
phe à  Alexandrie.  La  femme ,  &  quelques-uns  des  enfans  Dion.  I.49. 
d* Artawafde  >  furent  aufTi  un  des  ornemens  du  triomphe. 
Ils  furent  tous  amenez  à  Cléopatre ,  au  miUeu  du  peuple ,  0''°'^»  '•  ^- 
chargez  de  chaînes  d'or  ;  mais  on  ne  put  obtenir  deux  qu'- 
ils iè  miflcnt  à  genoux  devant  elle ,  ni  qu'ils  lui  fifïènt  des 
fuplications.  Ils  ne  la  nomerent  que  par  fon  nom ,  ce  qui 
fut  caufe  qu'on  les  traita  plus  durement.  Quelques  -  tems 
après  on  fit  mourir  Artavafde  ,  fie  Cléopatre  envoya 
fa  tête  au  Roi  des  Médes  ,  lorfqu'elle  fut  de  retour  à 
Alexandrie,  après  la  bataille  d'Atftium ,  l'an  de  Rome  724. 

Les  Arméniens  placèrent  fur  le  trône  ARTAXIAS  II,       V  I. 
fils  aîné  du  Roi  captif,  &  marchèrent  fous  lui  pour  tirer     3570. 
vengeance  de  la  perfidie  d'Antoine  ;  mais  ils  furent  battus ,  du  monde  » 
&  Artaxias  fe  trouva  obligé  de  chercher  un  azile  chez  les     ^  H- 
Parthes.  Antoine  ayant  fournis  fes  Etats ,  dona  une  partie  avant  J.c, 


f  Od  icgarda  i  Rome  comme  uat  tc- 
lion  infâme  l'Artêt  de  ce  Prince  contre 
h(bidonée,8[  la  conduite  d' Antoine  i 
cet  égard  tut  fî  défaprouTée  ,  qu'Odavica 
iioi  fes  Harangues  au  Peuple  Se  an  Sé- 
nat,  en  &i  une  des  taifons  de  la  gucire  , 
^ui  éclata  bicniât  apiés  encc'euv. 

•  *  Dion  ,  Uv,  4S.  teniarque  qu'on  les 


choific  teliei ,  pour  ne  fXHnt  Ciire  desho- 
neur  i  la  Majeflé  Royale  par  des  chaîne* 
de  fer.  Pateicutus ,  Uv.  i.  th.  8.  dit 
qu'afin  qu'elles  fufTent  honorables ,  oa 
voulut  qu'elles  iiiHcnt  d'or.  Le  fait  eft 
qu'Aitavade  lût  chargé  de  chaînée  d'ar- 
gent en  prifon  ,  &  de  chaînes  d'or  le 
)oiir  de  fon  triomphe.  Bayle ,  Di3.  Crit^ 


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132  GENEALOGIES 

Rois     de  l'Arménie  à  Arcawafde  *  Roi  des  Médes ,  &  lui  fournit 

»*A  R  M  ■-  même  des  troupes  qui  le  rendirent  vi<ftorieux  des  Parches 

**  '  ■•         &  d'Arraxias.  Mais  quand  il  les  eut  retirées ,  fans  renvoyer 

celles  que  fon  allié  lui  avoir  prêtées,  celui-ci  ne  put  réfmer 

à  lès  ennemis  ôc  tomba  entre  leurs  niains.  (  Dio».  Liv, 

4?-)** 

Artaxias  recouvra  fes  Etats  >  oii  ùl  tiranie  l'ayant  rendu 
odieux  ,  les  Arméniens  portèrent  leurs  accufations  contre 
lui  à  Auffufte,  6c  lui  demandèrent  fon  frerc  Tigranes, 
qui  étoit  élevé  à  Rome.  Augufte  dona  à  Tibère  fiU  de  Li- 
vie ,  la  comiffion  d'aller  détrôner  Artaxias  &  de  mettre 
Tigranes  fur  le  trône.  En  arivant  >  il  trouva  qu' Artaxias 
-- .  .      avoit  été  afibmé  par  les  {iens ,  ainfî  il  intronifa  T I G R  A- 
vf  '     NES  III.  ians  aucune  opofîtion.  Ce  fut  l'an  du  monde 
5  S  04-      5^84  ôc  754  de  Rome,  Tigranes  ni  lès  fils  ne  joiiirent  pas 
long-tems  de  la  Royauté.  Ils  firent  place  à  ARTAVAS- 
VIII.     DEII.  qui  fiit  éubli  Roi  d'Arménie  par  Augufte.  On  le 
3985'     croit  fils  d'Artaxias  11.  Il  ne  conièrva  pas  long-tems  ce 
Tacite        pofte.  AuguAe ,  qui  le  lui  avoit  doné  3  aprenant  les  con- 
Annal.î.i.  iufions  derArraenie,  y  envoya Caïus  Célar  fon  petit  fils> 
c.  j,  pour  y  mettre  ordre.  Ce  jeune  Prince  y  établit  pour  Roi  > 

l'an  ae  Rome  757  j  6c  la  3'.  année  de  l'Ere  vulgaire  ; 
}  X.       ARIOBARZANE  Mede  de  nation,  homme  vaillant,  Ôc 
L'an  j  de-  très-bicn  fait  de  là  perfone ,  que  les  Arméniens  virent  avec 
puis  J.    .   fjuisfàftion  fur  le  trône,-  Après  la  mort  de  ce  Prince ,  ils 
donerent  la  courone  à  une  femme  nomée  EKATO ,  qui 
la  porta  peu  de  tems.  Les  Arméniens  dégoûtés  de  fon  Gou- 
vernement la  chaflèrent,  ôc  demeurèrent  non  pas  libres  ; 
X I.       mais  fans  Prince  ôc  fans  gouvernement  réglé. 
Vers  l*an      Dans  cet  iniervale  d'Anarchie ,  V  O  N  O  N  E  S  Roi  des 
y  ^'P"'*     Parthes ,  ayant  été  chaffé  de  fon  trône  par  Artaban,  vint  en 
J"    •  Arménie ,  dont  les  peuples  le  choifirent  pour  leur  Roi. 

Mais  Tibère ,  à  qui  il  avoit  député ,  ne  voulut  pas  le  pro- 
téger ,  parce  qu'il  auroit  feUu  avoir  la  guerre  contre  Arta- 

*  Cet  Aiuwarde  eft  celat  «jn'An-  1  xandreaTecJaupcfilleduRoîdMMedes. 
toine  avoit  ataijuë  i  (a  folicitacion  d'Ar-  j  *  *  Il  ell  croyable  que  ce  Prince  ne  îut 
tavafdeRoi  d'Annenie  ,  &  comme  il  j  pas  loog-tcn»  captif  ,&  qu'il  eft  ceKoî 
crut  que  celut-ci  l'avoit  ttaH  ,  il  fit  la  de  Même  ,  auquel  Cteopatre  envoya  U 
paix  avec  le  Rfti  des  Medes,&  la  voulut  t£ted*Anavafâc  R.oid'A[«i^iiie.  Bayle, 
dncntci  pat  le  mariage  de  fon  fils  Aie-  {  Dia.  Crit. 

ban. 


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HISTORIQUES.   Ih.l.  sjj 

bin.  Vorronesne  pouvant  fe fomenir par  fcs  propta for-     Rq n 
ces  fut  obliOT  de  renoncer  à  cette  courons  «.que  Getjnani-  »  >  »  «  «^ 
eus  donaà  ZENON)  fils  de  FpIcump  Roi- au  Pont,,  à  .la,  "13*  ^ 
fatisfeélioh  de  tout  le  monde.  Dès  lôn  enfence ,  U  $*étoit      .  '   * 
tellement  plu  à  imiter  les  coutumes  des  Armenigns,  qu'il,  jj"  '",  |  ^ 
s'aquit  par-là  les  bonnes  grâces  de  la  Nation.Il  fut  conduit  ai    "     ^'  ' 
Artaxate ,  £c  là  en  préfence  de  tout  le  peuple ,  Gertqani- ,  "J"""^  » 
eus  lui  dona  le  diadème ,  vers  l'an  de  Rome  77  2  ,  &ci  8  de  i     "j    '" 
l'Ere  vulgaire.  L'affemblécle  proclama  ART  A  KJA^dU:'"' 
nom  de  h  ville  capitale.  Il  mourutifan  de  Bx^e  78&]  jÇ^, 
34  de  l'Ere  vulgaire.   .  ;  .  , 

On  lui  donc  ordinairenient  pour  fuscçflrçur  jl G RA-^   X I  II. 
NES  IV.  petit  fils  d'Herode  du  côté  paternel,  &  d'Âr-    L'an  34. 
chelaasRaideCappadoceducôtéinaternel.  M^ilpaiiçit  dtpuisj.c. 
iiar  les  paroles  de  Tacite  fur  la  mort  de  'Tigranes ,  qu.e  ce*  jofephe , 
Prince  devoit  ivoir  été  Roi  long-ten}S  auparavant ,  yoici,  Ani.  1. 1  s. 
lès  termes.  !^  Ttgmves  ^uiJem  Armeniâ  fttondÀm  fvtitffs  ,  ttt  c.  7. 
flf»f  mts ,  nomme  rlpo/upUtia  eivittmtffwit^  Devenu  fuTpedl  Xacite 
aux  Romains,  .il  fut  cité  à  Rome ,  ôc  'Til^ere  lui  fit  couper  Ann.  l.V. 
ktête,  l'ail  î 6 depuis  J.C.fansraucun refpq(5;pour je nqnt  c.+o. 
de  RoL  Ce  Prince  &;  Alexandre  fpnftereavoiçntabajido-^     .  '  ;. 
nélareligiondes  Juifs,  pour fuivre celle d'Archelaus leur     .'•".   ■ 
ayeul  maternel.  : 

-  Peu  après  la  mort.d' Artaxias,  ArtabanRoi  des Parthes,    XIV.  • 
qui  méprifoit  la  vieillefTe  de  Tibère  a.- entra  elj  ^mcaity    L'an  jf. 
«c  établit; fon  fils  ARSACES,  dont  lesWiniftres  i'ér  depuisJA 
tant  laiil^  corompre  par  de  groffes  fominçsd'.argent ,  n*eu^ 
ncntpasdehontede  Élire  mourir  leufPrinqEjl'an-jj.En. 
même  tems  Pharafinane  Roi  d'Iberie  ,&  fiis^  Mithridai 
teRcii  d'Ihetie  *  ei^aen  Arnieniç  avec  luiepu^flànte  ur^    ,  j„j.,„. 
mée,  &  prit  la  ville  d'Artaxati,  Artaban  ^  cette  t^ouvole  j"tmuc«r- 
donaaiicattnéc.deFarthesà  ÀKADEfonfii^^pourv;^-  r»  °"  <'"■ 
ger  la  mort -de-lbn,  frère  :  Î54  pour  clûijsr  IJft^eriei).  I(  en-^  "^"^ 
voya  lever  des  troupes  auxiliaires  ;ppur  de  l'argent  chei 
les  nations  voifiries.  Les.Capicaines.desSarmates,  Ibloii 
leur  ordinaire,  recuWnt  ds  Vsrgenii det^qux  paojis^.&i 
kur.  fournirait  àccm«dwxi4$f,qoape^^^,);s  Ibefiç^j^ 
maîtres  des  portes  Gafpieiws ,  jes  içqyffso*  ^  .fÇU)^  3"^ 
«tsiem  pour  cux.âii  les  fir«iit  f9{^fe,^s.l'AnncBie.,^  oc, 
"    "  Gg •  "I 


I,  Google 


2^4'  GENEAKdGlEÎ 

K'-cf  vtr     fcrmewfM  îc  pafl^e  à  ceira  qui  venoicnt  au-  fccnBTsd*G^' 

ii'^fKMï.  rdjrfe.  Phta-îrtraane  fe  hatoic  de  doutée  batailfe  à  Orode  >- 

^^'^;  -r  '  a^litqu'ït-edtrëçudesTroapesaiuciitaités>&:Ckade>qui 

.  ,  '  "■;   fthfljiciâffojfclteflfeyvouloJtl'éTÎteixMdisksPàrdiesnjepu- 

...  ■'        1  rentfou&tffesÎDftikesdesIbeFÎens,  Ôc  demandèrent  a  fc^ 

'  .  baïre.  Le  cortibai  fut  rude  Se  tong-tcms.  douteux^  Les  ftir- 

'  "     '  thiesâvtMehtî^avantagepourlîacavaJjericj&lcsautrespour 

.  ,     Hn&nEehc.  Ënlieks  dcaoE  Chds^s'étant  joinur  Phaiaf- 

riiené  fetefl»Otode  att  traders  de  fbn  caifiçu*..  Sôtt  dieisaï.,. 

<]Qi  Vempôfia^i'em^êclik  de  redoublée ,  &:Oi;odc  fut auâiî-: 

tôt  foutenu  par  fes  plus  braves.  Mais  le  bmrit  <jui  fè  r^iaa- 

:"'.''    dit  de  &  moFE  éfra^  le&'F3nfaes•^'&.klI^£t  ccdcs  lai  vie- 

'        il[mbai¥vmtau^ï-têiapràsa.v£canaesliesfô«:csdeiè^ 

,-'   '  Etacs^vâcdonaKAc  fe^onde  baiailte>  oii  lies  ibeiriens,  gui 

■  ":  '  ■■■>■■  cettoiffoient  mieax  It^ïSreurem  encore X^vantage.  Ar-, 

'  tSban  ne  &  rebutok  poiai  cepend^^t  ;  mais  VittliiiB  ayant 

arflFembléles' Légions  Ronatnes,  comrac  s'il  et»  voulu  ata- 

qacrîa-Méfopotafme^»  S  fiit  comvaiot  d*aUer  défendre  fbn. 

■      '  pais;  Àinfi  fes  -Pfeirthes  perdirent  PArmeiaic  ,  qui  fïit  doné& 

X  V.      ^  W(ITHRÏI>ATE  ftcre  dtf  Kiarafwane,  Ce  Prince  fut 

L'an  î(î.    (^p^  i)(  Rome  fi&iïs  l'Erflpire  die  Galïguia ,  qm & cootema  cc^ 

depuis  J.C.  pen,jan(  jg  \ç  mettre  en  prifon.  Claude  ren  tira  &  le  rctt- 

Taeic.ÀH».  voya  dart5  iW  Ecats.  t<:&'^anhes  en  étcnem  alors  les  maS- 

I.tKc.8.     très;  mal»  «tes  giMiriieB  civiles  qai  a^almnei-att  ennr'cux> 

y-H-  ver^  Faii  47)dofleFeiHàMidtfidaceIemQnpende  remonter 

fiirîe  K^e.  Apuyé-  éa  fecours  des  Romains  ^Ë£  des  Ibe-* 

Dion.  rîchs ,  il  défit  éfemôi»^  Goutvan&Êo:  de  i'Armcnie  pour 

I.  6©i         fesParthes&ferendkJtiaîtredupaiis,  Quatre  ans  a«rès, 

fljpertttr  la  c»HfMie  avec  la  vie- p»  la  perfidie  J»  rLuU- 

'  jpr^ft  fortncrcn  f  fbn  fe«ean-frer«  &foo  gendre. 

'\ .;^  [  "TfïataGnaaK  i'êtîBM  aperçu  quelcmâl» Riàdamifte s^tto- 

Ab^cAt  tPatetidre  après-  fa  fucceffion^  lui  fit  fllperer  >  pour 

fCTnçécfrerdc  fenger  à  £i  courons  y  d'obceiûr  cd>e  d'Ax- 

menik  ;  Stp^'fiSnc&hfëS jRàa^uniJte  feignant  d^tvc  mal- 

rfaité  de  fowyere  à  eaufe  d\me  bcfi^-floere  >  fe  retint  a»- 

Étfit  ife-foironcle^  ^«jfetraffa  comme  un  de  &s  eniJwis  >  &: 

fqSdona inéii/em mariage  fa ffîfe^Z#M^M'.  Rludaintâcs^ 

pHqtra  ât  la  CeordeiK^nefKk'^gagnc!»  IVe^âncnidcs  priad- 


,v  Google 


paux  »  puis  feignant  de  %*ètK.  jceconcUié  avec  fbn  |)£re  ,u.     R-  o  i  ç 
Tctourne  en  Ibeùe^  levé  des  troi^£»i9USj)rêteKtcdc&ire  p  **«"- 
U  guerre  auK  Atbaoiens  ^  &  vienc  tomber  tout  d'4Ui  t»>uft^  **  "* 
farl'Armc»ie.  Mithridatc^risaudéppiury'â^jCè Cuûre-daiu 
ie  châteaudc  Garnéas  >  où  il  y  âvxût  une  garaifoa-Axunai- 
nc  comftaddeparCasliusè'oÛianVquigagnéjparles  pi:é- 
&afi  de.Rhadanùfte  »  obligea  Mi«hf idaae  à  uakec  avep  £>9 
aeveu,  &càfo»irduçhiUcau^cHu:'Confecâratfeclui»  W 
ia  foi  du  (êrineni  que  <:elui-ci  av^iclait  y  «ju^-oe-Uù  lènuc 
fait  aucune  violence:,  m  par  Le  ier^j  oi  par  le  ;|KnroQ.  .Rha- 
damifte  le  iït  aufTi-tôt  arêter^  &|)oor  ne  pasinaaqaer  à 
fon  ferment.,  il  le  fit  étoufer  eCous  des  iinaielas.  U  fit  auiw 
ii  périr  iaiieine-^ui  étoit  ù.  Tip^^rv^  les  ^h&os.  qu'eUe 
avait. 

K  H  A^  A  M I S  !'£  mdnta  par  cène  .noire  tralÀroa  itir    %  VI. 
le  trône  d'AraaeaiC}  rurl&iiB6l4es|^tbes-6cIahain&4cs  ,*''^^*' 
peuples  ne  le  JaiiïèrentifKtslong-^tems  tranquilc.  Vplpg^  depuiiJ.C. 
ics  vint  avec  une  armée,  fc  Xaifit  d'uneparàe  de  l'Arotcuûev 
en  chaflales  Iberiem,  &  en  fit  RQiiâii-&eFe,7i'n'^7J^ 
)  I.  L'hyver  l'-ayant  obl^é  de  fe  retirer,  ^bada^iifte  / 
rentra  l'année  fuivanté ,  Âc  coiaaie  il  prBtcnd«it-ixaiiër4cs 

Îicuples  en  fdbellcs ,  ik  fe  revolxerenréfec^nreoienr  âcdV 
iegerent  dans  Ton  palais.  Il  iè  ^Hkva  .»vec  ià  femme  ,  Pan 
53  depuis  J.C.  Zfwoiie.auoi  ii^u'incomodoe  d'une  gK^Ièf- 
fe  ,  foufrit  quelcjue  cemsles  É^ignes  du  chemin  :  £nfin,n -y  Tacite, 
pouvant  plus  réiïller  >  ellcjfffia  Bhadanûfte  de  iui  doner  la  Ann.  1. 1 1. 
mon  pourne  la  pas  ki^r  tomber  dans  une  hanteuiè  cap- 
tivité. L'atnourretintquelque-temscePfinectj-de^jomecre  Fulgore. 
une  ai5tion  fi barbare^  nuùs  vaio^.parla oRÙnte  dçla laif-  '•  9* *^'  ^* 
fer  entre  les  mains  de  fes-oweinis ,  il  la  sci;ça  d'un  coup 
d'épée,  dont  quelques  Auteurs  di&nt  qu^llecvcHirut,d'«tt- 
tresxaportemqH'ayant  été  trouvée  fiarlcfi  bords  de  PArah 
se  par-des  payeurs  >  &c  qu'ayant  apris  d?eUe  4pn-«em  dç 
ics  malheurs,  ils  la  portèrent  dftofi  la  vl^p  d'Artaxata.,  d'ok 
elle  fut  enfuite  condiùie  à  TiridaselU»  d'Armeaief  <quibi 
reçut  ^  la  traita  felon  fa  qa^icé. 

Il  paroît  que  RhadamÎKe  qui  s-éK)itkretiré.Ghezfoap)erc 
revmt  en  Arménie,  fie  qu'il  &it  encore  obligé  de  i'abiœ- 
doncr  ji'an  54.  Ayant  voulu  entreprendre  contre  ion  pri> 

Ggij 


I,  Google 


,    .     ij^  G  E  N  E  AtO  GI  ES 

K.  Q  ïA  .  prepere  >  îl  fut  étranglé  fous  l'Empire  de  Néron. 

d'Arme-      TÏRIDATE  .ne'^'cTi  titoùva  pas  plus*  paifible  poffcflèur 

N  t  E.  Se  1* Atmenle'.  Les  Rdriiains  enireprirent  <k  l'en  chaffer ,  ÔC 

XVII.    fijcrbn  envoya  pour  cette  bxpëdition ,  Corbulon  le  plus  çx- 

L'an  51.    périnlenté,  &  le  plus  fage  Capitaine  que  les  Romains  euC- 

Taaie      *  Icnt^lors.'  Volbgeféè' Roi  des  Pàribes,  à  qùii'étatdcfes 

Ann.  l 'il.  ^^^res  ne  pcrmettoit  pas  d'entrer  en  guerre  contre  les  Rô- 

jnàins  j -retïi^  fes  troupes  de  l'Arménie ,  oh  la  guerïefe  fit 

kffci  fôiméiiient,  jufqu'en  l'an  57  qu'eUe  comença  à  s'é" 

tlAiifeK  fccftfbmldn  fiif  ataquer  Tiiidate  par  AntiocnUS  Roi 

de  Comag«ie  ,  par  Phàrarmenes  Roi  d'Iberie ,  &  par  les 

IfiqueSjS'erapara  lui-même  à'Aitaxat/t ,  qu'il  fit  rafer,  &  de 

^jgntBoctrfâ  i  de  forte ^uë,- l'an  6bi  ilavoit  fournis  toute 

3£VIII.    l'Armenie^dont  Néron noma  pour  Roi  T I G R  A  N  ES  V. 

' '"•'  '   "ùttrancl 

une  Tig 

-  -       j  jufqu'a 

Ann.  1. 14.  foufiw  eh  cfclave,  Cbrbubn  en  quitant  l'Arménie  pour  al- 
Vf^ue  ad  ler'en  Sirîe,  dont  Néron  liiiavoit  doné  le  eouvemcment^ 
firvilemfa-  tatfdi  quelques  TJ-ôupes  à  Tigrahes  pour  s'établir  dans  fon. 
titnmm  de-  Rovaurfie;  Il  ne  put  y  fubfiffer  long-tems. 
^'Jp*'-  VolOgfciès  Roi  des  Parthes,  ne  put  foufrir  l'injure  faite  à 

Tacite ,       (^  Maiforii  H  doha  des  troupes  à  Tiridate ,  pour  fe  remct- 
Ann.  1.  ij,  trè  en  pôflêflîon  de  fon  Royaume,  8c L.  Caelènnius  Fœtus 
Dion,  K  ci,  ifnVoye  pour  défendre  l'Arménie  ,  fe  laiflà  affiéger  dans 
'  '       '  fon  camp  v&  la  frayeur  plus  que  la  force  des  Partnes,  lui 
fit  cônclure-un  traité  honteux  au  nom  Romain»  Ils'obligea 
■.  de  fortir  de  l'Arménie  avec  fes  troupes  Se  de  remettre  aux 
•  '  Parthes  les  châteaux  que  les  Romains  y  tenoient  &  les  vi- 
vres: QuoiqU'oa  fut  a  Rome  le  mauvais  état  des  afiiires 
^'Armcnit ,  on  ne  Voulut  cependant  rien  acorder  aux  Am- 
^fîàdeurs ,  que  Volojçefos  avoit  envoyez  pour  y  demander 
PArmenife  pout  fon  frère ,  Ôc  Corbulon  fiit  chargé  de  cette 
^crrc  avec  un  ample  pouvoir.  Il -eut  ime  entrevue  avec 
TigtaiieS,  &  le  fit  féfoudre  à  aller  luî-^nême  à  Rome  rece^- 
votr  de  la  main  de  Néron  le  diadème  r  ^itll  quitia  dès-lort 
Ôclè  mit  en  grande-cérémonie  au  pié  de  la  ftatuëdeNeron  > 

fôfée  fur  un  trône.  Il  dona  fa  fille  en  otage ,  &e  écrivit  à 
Empereur  une  lettre  de  foumiflîon.  Tirî£itc  partit  pour 


,v  Google 


lu 


H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  Z/v.  /.  237 

Rome  &  y  mena  fa  femme ,  fes  enfans ,  &  ceux  de  Volo-     R  o  r  j 
jefe  &  de  Pacorus ,  avec  un  équipage  magnifique ,  &  une  »'  A  r  m  e- 
uite  de  trois  mHle  chevaux  Parthes.  Il  étoit  défrayé  par  "  '  =• 
tout  Se  reçu  dans  toutes  les  villes  avec  des  entrées  folemncl-  Diod.  I.  ^ j. 
les  )  de  forte  que  fbn  paflage  fut  fort  onéreux  aux  Provin- 
ces. Il  prit  fa  route  par  terre ,  parce  qu'étant  Magicien,  il 
regardoit  comme  un  crime  de  cracher  dans  la  mer,  ou  d'y  Pline,  I.  jo, 
jetter  d'autres  ordures.  Il  ariva  tan  6^  en  Italœ ,  après  un 
voyage  de  neuf  mois ,  alla  trouver  Néron  à  Naplcs ,  &  en 
l'abordant  il  mit  les  genoux  en  terre ,  Ce  profterna  6c  le  trai^ 
ta  de  Seigneur.  Mais  il  ne  voulut  jamais  quiter  l'epée  , 
quoiqu'on  prétendit  t'y  obliger,  6c  Néron  l'en  cftima  d'a- 
vantage. C'étoit  une  condition  que  Voloeefcs  avoit  de- 
mandée pour  Iqi.  Néron  le  mena  enfuite  a  Rome ,  oii  le 
jour  deftiné  pour  le  couronement ,  Tiridatc  6c  les  Princes 
de  fa  fuite ,  furent  amenez  devant  Néron  affis  fur  fon  trô- 
ne. Tiridate  fit  fon  compliment ,  oh  l'orr  voit  comme  dit 
l'Hiftorien  qu'il  avoit  un  peu  oublié  là  fierté.  Il  lui  protefta 
qu'il  étoit  fon  efclave  :  ]t  fuis  venu,  dit-il,  vtrs  vous  ^i 
êtes  mon  Dieu  »  four  vous  sdortr  comme  le  Soleil  même.  Je  ferai  et , 
fuevommeftre&i  car  e'ejl  vous  qui  eus  mon  fort  ér  m»  fortune. 
Néron  lui  répondit  qu'il  avoit  bien  iàit  d,e  venir  recevoir 
des  marques  de  fà  libéralité ,  qu'il  lui  donoit  ce  que  fon  pè- 
re ne  lui  avoit  pu  laiffer ,  ce  que  fes  frères  ne  lui  avoient 
pu  conièrver ,  oc  qu'il  le  faifoit  Roi  d'Arménie  y  afin  que 
les  Parthes  fuflcnt  qu'il  pouvoir  ôtec  &c  dcmer  les  Royau- 
mes. On  fit  enfuite  monter  Tiridate  fur  une  eftradc  dreflëc 
aux  pies  de  Néron ,  ôc  après  qu'il  lui  eut  baifé  les  genoux  » 
Néron  lui  préfenta  la  main  pour  le  feire  lever,  lui  ôta.fà 
thiare ,  6c  lui  mit  le  diadème. 

Tiridate  s'en  retourna  comblé  de  préfèns ,  &  avec  la 

Sermillion  de  rebâtir  Artaxata  >  à  laquelle  il  dona  le  nom 
e  Ntromée.  L'Arménie  ne  fut  regardée  depuis  ce  tems-là , 
que  comme  une  Province  Romame ,  6c  fut  fouvent  un  fu- 
jet  de  guerre  entre  les  Empereurs  6c  les  Parthes.  Elle  eut 
encore  quelques  Rois  du  fang  des  Arfacides ,  mais  ce  n'é* 
toit  que  des  fantômes  de  Rois ,  dont  la  courone  dépendoit 
du  caprice  ou  des  Parthes  ou  des  Romains ,  félon  que  l'un 
.  de  ces  deux  peuples  avoit  l'avantage  fur  l'autre^ 


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*38 


GENEALOGIES 


C  H  A  PITRE    X  V. 

ï.    THBODOTE   I.    Roi4e  U  Bactria^î. 


ri.THEODOTE  11.     TH.  EtnDHlDEME.    IV.  MENANOTR. 
V.    DEM^TRIUS. 


VI.  ÊUCRATIDES    I. 


VIÏ.  EUCiATïDES   II. 

Rois  de  T     ^  Bactriane,  qui  répond  aujourd'hui  m  pattit 

1  A  Bac-  L/ au  C'Afl»/i«  Province  de  Peric,  &  en  parrie  à  l'Z//fcf 

TB.IANE.  dan$laXarœrie>a.|n-isicia'nomdeûviUe  dcBaffrrsùiCa,- 

Juftin,  1. 1  P**^  >  q^  cft  la  même  goe  ZmMp.  Jofcpii  feit  xiéccndre 

*  les  fiaftriens  de  Cf/icr  fik  de  Sera ,  âc  Juflin  les  -fiLh  Scy- 

adies  d'origine.  Soos  l'Entqïii'e  de  Ninus  Monarque  des  AT*- 

iiriens,  la^BatStriane  assoit foujr  Roi  OXYARTES  ap* 

-  pcilé  ZoiLO ASTRE,  *|)*r  Juftin  {iiv.  1.)  cp».]uiatn- 

tmë-l'imKOuiondelA'fflagie^la  déouiverte  des  :princtpes 

do  inonde  •&:  oefle  du  mouvement  des  Cieux.  Ce  Prince 


*    Diodore'deSicilettv.  t.e  ^.^fiùv. 

3ui  raconce  aflez  amplement  la  guerre 
eNi«us&-(les  BaâneiH,-noRre  teRoi 
de  ceui-oi,  non  fùs. Zaras^rf.  maif  Oxinr- 
irȔ  ,*il'neftiTnieotfond*ani:[me  ma- 
JliccMfFUtfaiK  il-racaine  ce  qu'il  àVoix  lu 
dans  Ctefias ,  qui  <!toit  un  Hiftoriwi  af- 
fez  enclin  au  débit  de  pareilles  chofes. 
ÏJ'y'a-tnème-d'nciKu  «imifcnK  d?  Jnh 
tnij^L^riui  ledit  iwl  on  lit  Oiiontaï. 
CcUK  qui  ont  attribué  au  Roidcl^Bac- 
friatre  nnvention  -àz  hmagie  ,  (e  fo^t- 
foi«l*2-far  rattcorité  de  juftBti.  ;Maiî  ih 
fc  ioQt  tEompei.   ZoioaAic  ,  â  qiù  oa 


airibuË  généralement  le  magianîlîne , 
"bienlcnn  d'avoir  M^oide^IaSaâTUiw, 
^loii  d'une  □atdànce-okroofe,  léguai  s'é< 
leva  lui-même  par  Ton  adrelle  à  débiter 
les  impDftures  dont  ilabor»  h  inonda 
Lesipedks  le  noment  Ztttbubt ,  Se  il  flett- 
ddait  Tout  Darius -HiJtaJpec,  GtcceBear 
de  Cambyïès,  Aiivanc  les' Ecri vains  Oricu- 
nui.  Au  telle  .  tl  ne  ^t  pas  croire  «ue 
ZixcMJhe  ait  cnfeigoéh  magie  noiie^ 
S»Biagie  u'étoit  autre  choie  que  l'étude 
de  h  nature  Divine&  du  culte  Rdigienx. 
Platicm Je  déclare  û>itttel(mtte«t  ,btAh 


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HISTORIQUES,  tiv.t  ijj 

perdit  b  vie, en combanflcconaeNinuS}  8c U nation ik  Rois  db 
Ubetté.  Les  Baébieos furent  lbuinisau<AiSricas,iur^V  ia  Bac- 
su  tes»  de  b  révolte  ^AxbaxH  ,  «n»  en  ayant  été  fccoâd^  t  »  '  a  »  ï. 
dans  £bs  deiTeinsy  les  reaidiz  à  eiufntitêines.  Es.  reprirent  alot^ 
des  Rois  de  ieuxNatioa,  c]tii  foat  ioconus  dans  l'Hiftoire, 
Le  Grand  Cirus  les  Ibuinit  à  uo  nouvel  efcUvage ,  q/ù,  fut 
fi  conllanc,  qu'il  ne  finit  pas  même  avec  la  Monarchie  des 
Perles.  Bcflus  meurtrier  de  Dtiritis.  voulat  s^emparer  de  1» 
Ba<^riane.  Elle  avoit  pour  Satrape  Oxiatrès  Perfe  de  na- 
tion ,  qu'Alexandre  le  Grand  atacha  à  fes  imerêts,en  épou- 
fant  ià  fille  Koxitnt..  Après  la  mort  d'Oxiatrès ,  auquel  Ale- 
xandre avoit  confervé  le  Gouvememem  de  la Badb'iane ,, 
ce  Prisée  y  établit  Attattu ,  autre  gendre  d'Oxiatrès ,  fie 
enliiite  AmiMm ,  auquel  après  la  mort  d'Alexandre  fut  fu- 
brogé  ^Am>wj ,  8c  a  celui  -  ci  .ïf  ^ir  >  ow  félon  Jullin  r 

AvfàttAh 

Seleucus  Roi  de  Sirie  fournît  la  BaAriane  >  qui  demeurs 
unie  à  l'Eoipire  des  Seleocidesj^olqu'aux  guerres  civiles  en- 
tre Callinius  &  fon  frère  Atmocnui'Hierax.  L'ambitioo 
des  Gouverneurs  &  réveillant  alors,  pluiieursengag^par 
l'iv^uniié  fe  révoltèrent  &  s'emparent  de  leur  Gouvernc- 
mem.  TUEODOTE,  qui  était  Gouverneur  des  mille 
villes  que  renferme  la  BaéUiane  ,  fut  des  premiers  à 
lever  l'étendard  de  la  rébellion.  Il  prit  le  titre  de  Rai,  Ss  ..  , 
fccouaetnieretnentle  jougdesSiriens.  SoofilsTHEO-  J"'""''-»- 
DOTE  IL  qui  lui  fucceda  ,  profiu  de  l'alliance 
àfMneéi  Roi  ae$  P%nhes  ,  &  oU^ea  ou  lès  viéWire; 
$eieueu3,àlelaiffi:rjpHirnaiiquiUenientaefoa£rat.  £U^ 
T  H  Y  DE  ME  ,  qui  le  gouverna,  après  kii ,  fut  moiiis  heu- 
Kox.  VaiiKu  par  Antiochus  le  Grand  ,  il  fia  obligé  d'es 
acheta  ktaix. 

MENAnDRE  hù  fiicccda  coauBe  tuteur  de ibitne< 
Teu-  U  répara  par  ià  valeur ,  les  pertes  de  fon  &ere  ,  £c  lail^ 
&  l'Etat  ;âonaatit  à  DEMETRIUS,  «liv  joignit  de 
nouvelles  conjuitts.  EUCRÂTIOESl  fils  de  celui- 
ct ,  eomeoça  à  regoer  vers  k  tea»  q^e  Miihridate  L  fiicce- 
dik  à  ibn  fieic  P&ataies  dans  k  Royaiune  des  Paitbes.  0 
eut  j^nCçurs  guerres  à  fovKwt  cqu»  ks  Drangianieosr 
ki  Sogdiens,  &i  les  IqdieiiSk  Q  KycBoic  viâoiku&  de 


I,  Google 


laawftiïUWdQfl^^  '        ^^j.-Çfc<^  à  l'Empire,  Pat 

-      '    '  vr^'^*;;&</»  pcdit  peu  après  1» 

^^fii/ircontrelesParthes,  8c 

'''%errei  qu'elle  avoit  eues  à  fou.-. 

^  ffhrccs  des  Parrhes  >  6c  perdit' 

^«"«^  :  avec  la  liberté. 

^^^"^^^ li  A  Pn  K  E    XXVI. 

/  i)«  iïo/V  des  Farthes. 

/ 
-    ■  /  ;^   jl  Pa  R  T  H I E  propre  avoit  des  bornes  afl"cz  étroites } 

to"  "'^  7>  ^^  ^  ^'^^  entend  par  ce  nom  les  Provinces  compri- 
/  p^stncs-  ^^ous  le  Royaume  des  Parthes,  elle  ^toit  fort  étendue , 

,,  comprenant  lelon  Pline  &c  Oroiç>  i8  Royaumes  8c  3  a 

■'  Nations. 

/  ftin.  1.  »•     ^'^^  Parthes  étoient  originaires  de  Scithie  >  d'où  leurs  pe- 

/  ^  ^y        res  furent  bannis ,  ce  que  marque  aflèz  leur  nom ,  qui  fc- 

/  Q^corce    Ion  Jutlin,  fignifie  hannU  dans  la  langue  des  Scithes.  Ils| 

/  1.  s-  en  avoientmêmc  confervé  les  mœurs  oc  la  manière  de  com- 

/  T^^  XI.'     batre  >  &  beaucoup  de  choie  dans  leur  langage ,  qui  étoit 

/  '*'■     *     auffi  mêlé  de  celui  des  Medes ,  de  forte  qu'il  tenoit  un  mi- 

/  lieu  entre  la  langue  des  Scithes  &  celle  des  Mcdes.  Cepcuj 

T»hle  pie  fut  long-tems  fans  aucun  renom  fournis  aux  Medes  > 
XXV.  puis  à  PEmpirè  des  Perles  ,  fous  lequel  la  Parthie  étoit 
comprifc  dans  la  Satrapie  d'Hircanie ,  &  {layoit  fclon  Hé- 
rodote ,■  trois  cent  talens  à  Darius  Hiftaipes.  Alexandre 
itiaître  des  Etats  de  Darius  >  établit  AniragotMS  Satrape  des 
Parthes  >  auiquels  après  la  mort  de  ce  Conquoranc,  Per- 
diccas  dona ,  félon  Diodore  de  Sicile ,  fhrAtapkemes  pour 
Oouv-erhcur,  bu  St»taner,{\  l'on  en  croit  Juftin.Lorlque 
les  Généraux  d'Alexandre  prirent  les  armes  les  uns  contre 
les  autres,  les  Parthes  fuivirent  Eumenesavec  tout  le  reftc 
des  peuples  de  la  haute  Afie  >  &  après  qu'il  eut  été  vaincu 
par  Antigone ,  ils  pafferent  du  tôté  de  celui-ci.  Ils  reco- 
nurent  enfuite  les  loix.de  Seleuciis  Nicator ,  &  fixrcnt  fou- 
tnis  àfes  fucceflèu^s  Rois  de  Sirie  rjufqu'au  regne^de  St^ 
ieueus CsUinicus  t  iiii*un  €€nam  Aicsace^s  tira ik  nation 

de 


lyGoogle 


Tah.XXV. 


DES  ROIS  DES  PARTHEa 

P     Ik    1     A     P   I    T    1. 


£41 


I.  A  R  s  A  C  E   I.  reg.  jt  ans.  T 1  R  i 

II.  ARSACE     II.  rrg.  ro anc 
III.    P  R  I  A  P  A  T  ItTsTieg'  " 


IV.  PHARNACE,     V.  MITHRIDATEL     VIL  ARTABAN  I.  Kg.  3  an*. 
©uPHRAATEI.  Kg.  37  an».  (-^^•^^^     >V    ^.,-*"~\         ^ 

rcg.  Sani.  i'"^'^.^  yV.  .,^»*'~^  VIII.  MITHRIUAlt  *. 

VI-  PHRAATE  1.  R«.J«;n>u  .  ^p.  UGrmti,  leg.  37  an). 

reg.  ?  ans.  DiuBTKiut        ^       "•       n»^*"^ 

Nicaror.        IX-  MNAskiRES  ,  ou  ARSACB. 


X.  SINATROCES  ou  PACORP3L 

XI.   PHRAATE   II.    leg.  II.  au 

XII.   MITHRI-         XIII.  ORODE  I.  mé  par  Ton        N...  femme  de        W...  femme  <ie 
DATE  III.  .  fib  Pluaate.  TioRAm  %K%.iK%vn., 

ieg.7ans.  le  jeanc.  fteie  de  Tigrane. 


_  ..  _  o  n  o  s  t 
avaoc  fon  pue. 


XIV.  PHRAATE  HI. 
ceg.  40  ans. 


TIRIDATE. 


Sakaipadb.      Phra<ite.       XVII.  VONONES ,  Roi 
^^^_)^_^^^  des  Panhes ,  pois 

XIX.  TIRIDATE.  d'Amenie. 


XXI.  HEHERDATES, 
leg.  I  an. 

X  T  I  I  ï.    ARTABAN    II.    Roi  de  M«ic 
&  des  Paithet ,  reg.  ig  ans. 


XV.  P  H  R  A  A- 
T  A  C  B  .  61s  de 
ThcrmuTc ,  reg.  peu. 

XVI.  ORODE  It 
reg.  7  mois. 


Roi 
d'Arménie. 


OftODi.     XX.GOTARZE.     BARDANE,     XXII.VONO-      Dariui 


X^IU.   VOLOGESE    I. 
teg.  40  ans. 


P  A  COK  tll    ; 

Roi  de  M^die. 


XXIV.  ARTA- 
BAN m. 


XXV.  PACORUS 
reg.  17  au. 


XXVI.  COSROES, 
reg.  %6  ans. 


XXVII.  VOLEGESE  II. 
reg.  î4  ans. 


XXVIIl.  VOLO-      XXIX.  ARTABAN  ,  dernier 
CESEIILr.ïja.  RoidcsPutheSjl'aa  itf. 


Hh 


I,  Google 


24Î  GENEAtOGÏES 

Rois  DGs  de  l'efclava|;e  j  oii  elle  avoit  été  jufqu'alors ,  &  rendit  les 
pAB.TH£s.   Panhes  maures  de  ceux ,  dont  ils  avoient  été-comme  les  en- 
claves. Il  établit  un  Royaume  puiûânt ,  &c  le  latflà  à  fes 
*  On  croii  décendans ,  qui  fc  rendirent  redoutables  à  tont  l'Orient ,  & 
guc  c'eft  jm-  auxRomains  même  r<iu'ils  eurent  la  gloire  de  vaincre  deux 
S£       ^*^'**  ^"'*'<"?'''  *  ^*"û  noméc  à  cai&  de  fes  cent  portes  > 
j  •  ^''      fut  la  capitale  de  ce  Royaume  ;  EcbatAue ,  puis  Ctejifkon , 
j  J"  ""  *     furent inccelïivement  la  réfidence  Royale  des  Rois  des  Par- 
Stràbon**.   *^^*  »  ^  ^^  difoient  frères  du  Soleil  &  de  U  Lune ,  &  pre- 
liv.  j  j.    *    -nOTent  le  titre  fàftueux  de  Rois  des  Rois ,  comme  on  le  voit 
•dans  les  monamens  publiques ,  qui  rcftent  de  cette  nation^ 
I.  Ce  qui  donaocaflonà  cette  révolution,  fut  la  violence 

5754.     qu'Agathocles<jouverneur  du  païs  des  Panhes  pour  An— 
du  monde ,  tiochusie  Dieu ,  voulut  faire  à  un  jeune  homme  nomé  7Ï- 
avant  J. C.  ridste.  Arsace  ,  pour  délivrer  fon  fi-ere  delabrutali- 
*  5  ^*      té  de  ce  mifôrable,  complota  avec  quelques-uns  de  fes  amis,, 
tua  Agathocles ,'  Se  ft  iàuva  avec  quelques  gens  qu'ils  râ- 
mairerent>pour  ie  défendre  contre  Tes  pourfuites  .raufquel- 
les  un  coup  aufïi  hardi  les  expofoit.  Lear  ptKti  iê  groliit  fi 
Son  par  la  négligence  d'Antiochus  y  ocupé  d'ailleurs  par 
:d'autFes  troubles ,  que  dans  fort  peu  de  tems  Arface  fc 
trouva  aflez  puiflànt  pour  chaflêr  les  Siriens  de  la  Parthie 
^<le  lllircanie.  Seleucus  t  qwi  entreprit  enfuite  l'an  3768 
£c  réduire  les  révoltés ,  n'y  réuffit  pas ,  on  avoit  doné  trop 
<ic  teras  à  Arface  pour  ie  fortifier  dans  Ibn  ufurpation.. 
Une  ièconde  tentative  qu'il  fit  fix  ans  après ,  fiu  encore 
plusmalheurenfe  que  la  première ,  ayant  été  feit  ^rriibnier 
par  Arface  ,  qui  le  renvoya ,  &  auquel  il  céda  les  Pro- 
Atlienée  ►    vinces  conquises.  Les  Parthes  obferverent  long-tems  le  jouç 
L5.-c.T5.     de  cette  vi(ftoire  d*Ariàce  »  qu'ils  regardoient  comme  l'é- 
poque de  leur  liberté ,  au  lieu  que  ce  fut  véritablement  cel- 
le at  leur  efctavage  ;  car  il  n'y  a  jamais  eu  de  pkis  grands 
tirans  que  les  Rois  Panhes  3  aufquels  ils  furent  fournis. 

Alors  Arface  eomcnça  à  prendre  le  titre  de  Roi>  fie 
bâtir  des  forts  Ôc  la  viUe  de  D»ra ,  &  afermit  les  fonde- 
ment de  ùi  nouvelle  domination  &  decet  Empire  d'Orient , 
Îqui  devint  àxds  la  iiiiie  fi  pntflant ,  qu'il  flit  la  terreur  des 
uftin  ;  R-cHnains^qiH  étoient  eux-mêmes  ceUe  des  autres  peuples. 
V.  41-      Aiiàce  mourut  <Uns  un  âge  fort  avancé^  après  un  règne  de 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Zw.  /.  24J 

-:^ans.  Tous  les  Rois  qui  le  fuivirem  »  fe  firent  honeiw  de -Rois  dis 
porter  le  nom  à'Arface ,  comme  les  Rois  d'Egipte  confer-  Parthes. 
verent  celui  de  PtoUmée. 
ARSACE  II.  qui  luifucceda,  fiu  ataquéPan  $7^2        II* 

far  Antioehus  le  Grand ,  qui  entra  en  Medie ,  6c  de-la  en     3  7  ^  ^  ■ 
arthfc  >  de  forte  qu'Arface  fut  obligé  de  fe  retirer  en  Hir-  *^"  nionde  » 
carnie ,  où  Antioehus  le  luivit  &  prit  Siringis ,  qui  en  étoit  *^^*  J"  ^' 
la  capitale.  Cependant  le  Roi  des  Parthes  ayant  forme  une      * 
armée  de  100  mille  hommes  d'Infanterie  &  de  20  mille  de 
-Cavalerie  >  Antioehus  qui  vit  qu'il  ne  gagnoit  rien  >  écoû- 
.ta  les  proportions  de  paix  >  &:  devint  ibn  allié  en  lui  cé- 
dant la  Farthie ,  6c  l'Hircanie. 

PRIAPATIUSfuceedaàfonpercjUportoitauffile     III. 
nom  A'ArpKC ,  qui  a  été  comun  à  tous  ceux  de  cette  race.     3  807. 
Après  avoir  régné  1 5  ans  >  il  laillà  la  courone  en  mourant 
à  fon  fils  aîné    PH  ARN  ACE ,  qui  vainquit  les  Mar-^     .  '  y 
des»  &c  régna  huit  ans.  Conmie  il  ne  croyoit  pas  que  les      57.*  *• 
enfans  fullent  en  état  de  fbutenir  la  courone  ,  il  la  laiflâ  à       V. 
fonfrcre  MITHRIDATE  I.  qui  cortiença  l'an  du  mon-     38)1. 
de  3  S  3 1  )  âc  1 7  3  ans  avant  J.  C  6c  ce  choix  ne  pouvozt  <la  monde, 
être  plus  heureux  pour  la  gloire  de  la  Nation.  Car  on  peut  avant  J.  C. 
all&rer  que  fi  elle  doit  fon  indépendance  à  Arface  I.  elle      '  7}' 
doit  Ion  illuftration  à  Mithridate.  Ce  Prince  fubjugua  les 
Medes  »  les  Elyméens  y  les  Perfes  ,  Se  les  Baiffe-iens  ,  6c 
pouffa  fes  conquêtes  jufques  dans  l'Inde ,  au-delà  des  bor- 
nes de  celles  d'Alexandre.  Les  peuples  nouvellement  con-  j-.^j   j^ 
quîs  >  ne  purent  foufi-ir  l'ufurpatiosi ,  ni  l'infoleiKC  de  leurs  5iciie, 
nouveaux  maîtres  :  ils  apellerent  Demetrius  Nicator  Roi 
«de  Sirie  *  quipafia  en  Orient  l'an  1 4 1  avant  J.  C.  Dès  qu'il 
y  parut  >  les  Elyméens  ,  les  Perfes  &c  les  Baâriens  fe  foule- 
verent>  6c  avec  le  fecours  qu'il  en  tira  >  il  défit  plufieurs 
fois  les  Parthes  :  mais  à  b.  fin  >  fous  prétexte  de  traiter  avec 
lui  t  ils  l'anrerent  dans  une  embulcade  ,  où  il  fut  fait  pri- 
jbnier  ,  &c  toute  fon  armée  taillée  en  pièces.  Ce  fut  par  ce 
coup  »  qiu  PEmpîre  des  Pardies  s'établit  d'une  manière  fi 
fermc>  qu'il  fe  kHidnt  enfuite  pendantplufieursfiédes>âc 
devint  la  terreur  de  fes  voifins  ,jufqu'à  aller  de  pair  arecles 
Romains  mêmes  >  pour  la  force  des  armes>la  valeur  6c  h 
cépoxaiion  de  leurs  exploits  miiiaircs. 

Hhij 


,v  Google 


Rois  du 
Parthes. 

Orofe  , 
Liv.  V. 
Juftin  , 

T.+i.c.  tf. 

M  1.  i6. 


Juftin ,  Uv. 

Diod,  Sx. 
/a  excerpt, 

V  L 

du  monde, 
avant  J.  C. 

I}6. 
Juftin,  liy. 
J8-  c.  lo. 


244  GENEALOGIES 

Mtthridate  après  cette  viiftoire ,  s'aflÛra  de  la  Babilonie  5c 
de  la  Mefopocainie ,  de  fone  que  fon  Empire  eut  depuis  ce 
tcms-là,pour  bornes  l'Euphrate  à  l'OccLdenc&à  l'Orient  le 
Ganffe.  Il  mena  Demetrius  fon-prifonier  dans  le&Frovinces 
révmtéestpour  les  obliger  à  le  loumetre  à  lui,  en  leur  mon>- 
trant  celui  qu'ils  avoient  regardé  comme  leurlibérateur,ré- 
duitàunétat  fi  honteux.  Mais  après  cela,  ille  traita  comme 
un  Roi  ;"  il  l'envoya  en  Hircanie ,  qiù  lui  fiit  afîignée  pour 
fà  réildence ,  &c  lui  dona  fa  fille  Khodùgttne  en  mariage.  Ce- 
pendant il  étoit  toujours  regardé  comme  prilbnier  de  guer- 
re ,  quoi  qu'il  eut  toute  la  liberté  d'ailleurs  qu'on  peut  ac- 
corder dans  cet  état ,  ôc  il  le  laifla  ûir  ce  pie  là ,  a  ion  fils 
Phraate ,  qui  lui  fucceda.  On  remarque  en  particulier  de 
ce  Mithridate ,  qu'ayant  Aibjugué  plimeurs  Nations  difc*- 
rentes ,  il  prie  cie  chacune  ,  ce  qu'elle  avoit  de  meilleur 
dans  fesloix  ôc  dans  fès  coutumes ,  &c  qu'il  en  fit  un  excel- 
lent corps  de  loix  £c  de  maximes  d'Etat,  pour  le  gouver- 
nement de  fon  Empire. 

PHRAATE  I.noméauilî  Arsace,  fut  ataqué  par 
Antiochus  Sidetes  ,  qui  fous  prétexte  de  vouloir  délivre» 
fonfi-ere  Demetrius,  ataqua  Phraate  avec  tantdefuccèsr 
qu'il  le  défit  en  trois  batailles  y  reprit  la  Babilon  ic  ôc  la  Men- 
die >  Ôc  le  reilèrra  dans  les  bornes  étroites  de  fon  premier 
Royaume ,  de  forte  que  Phraate  poiw  faire  diverfion ,  ren:- 
dit  la  liberté  à  Demetrius  ;  mais  prelque  dans  le  même 
tems ,  il  fe  vit  délivré  de  touteinquiétude  par  la  mort  d'An^ 
tiochus  ,  qui  fiit  furpris  dans  fon  quartier ,  Ôc  maflacré 
avec  les  fiens  par  les  Parthcs,  11  périt  lui-même  peu  après 
en  combatant  contre  les  Scythes.  Il  les  avoit  apellez  à  fon 
iècours ,  lorfqu'il  étoit  preué  par  Antiochus  f-  mais  n'ayant 

{>lus  befoin  d'eux ,  loriqu'ils  ariverent ,.  il  ne  voulut  pas 
eurdoner  leur  paye ,  ôc  les.  Scythes  tournèrent  leur  ar- 
mes contre  lui,  Phraate  par  une  autre  imprudence ,  prit 
alors  pour  fe  défendre  contr'eux ,  les  troupes  Greques ,  qui 
avoient  été  à  la  fotde  d'Araiochus  dans  la  dernière  guerre 
contre  lui ,  ôc  qu'il  avoit  fait  prifonier ,  ôc  lorfqu^on  fût 
aux  mains ,  les  Grecs  paflèrent  du.  côté  des  Scythes ,  aitf- 
^uels  ils  donerent  la  victoire.  Phraate  y  fut  tué  avec  un 
grand  nombre  des  liens.  Les  Scythes  ôc  les  GrecsXe  contenir 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Liv.t  245 

tefem  de  piller  le  païs&:  fe  retirèrent  chacun  chez  eux.        Rois  dks 

Les  Parthes  mirent  fur  le  trône  A|l.T  ABAN,  oncle  Parthesv 
de  Phraate  >  qui  ayant    livré  bataille  aux  Thogariens ,     VIL 
y  reçut  au  bras  une  bieffure  dont  il  mourut.  Il  eut  pour    3875. 
fucceflèur  fon  fils  MITHRIDATE  IL  *  furnomé  le    VIIL 
Gr»nà ,  par  là  valeur  6c  par  fes  exploits.  Mithridatc  termi-     tSrÔ  ' 
na  avec  gloire  plufieurs  guerres  qu'il  entreprit  contre  fes  du  monde 
voifins  j  U  vengea  fur  les  Scythes  *  les  infultes  que  fes  an-  avan;  J.  c, 
cêtres en avoient reçues,  déntTtgranel.  Roi  d'Arménie,      ixZ. 
qu'il  obligea  à  demander  la  paix,  &  à  lui  donerfon  fils  en 
otage.  Il  mourut  la  37  année  de  fon  règne ,  &  eut  pour      I  X. 
fucceflèur  A  RS  ACE  IV.  dit  aufli  MnasIcires  ,  qui     35)it. 
moins  heureux  que  fon  perc ,  fe  vit  enlever  par  Tigranc  <*"  monde, 
!e  Grand ,  les  conquêtes  que  Mithridate  avoit  i^tes  lur  les  *^*"ï  J  •  ^• 
Arméniens.  5>i* 

PACORUS  I.qu*AppienapellcSiNT(ircus,  oaSi-  X^ 
natrocès  ,  rechercha  l'alliance  des  Romains  &c  envoya  pour 
ce  fiijeï  Orobaze  vers  Silla ,  l'an  3917, 6C87  ans  avant  J. 
C.  dans  le  tcms.que  ce  Romain  étoit  en  Cappadoce  ;  mais 
ayant  apris  que  Ion  Ambafïàdeur  avoit  donc  la  place  d'ho- 
neur  au  Romain  dans  une  conférence ,  qu'il  eut  avec  lui ,  âc 
avec  Ariobarzane  Roi  de  Cappadoce ,  il  le  fit  mourir.  Il 
renôuvella  cette  alliance  avec  Lucullus. 

PHRAATE  IIL  qui  monta  fur  le  trône  des  Parthes      ^  T- 
vers  l'an  67  avant'J.C  refufadefe  joindre  à  Mithridate,& ,     353  T- 
renôuvella  même  avec  Pompée  le  traité  d'alliance  jEàît  avec  ^"  monde, 
lesRomains.  H  reçut  chez  lui  le  jeune  Ti^rane  fon  gendre,  ^"f^^^J-C, 
fils  de  Tigrane  le  Grand>Roi  d'Arménie,  qui  ^yoit  la       *7' 
cruauté  de  fon  père.  H  le  ramena  l'an  66  avant  J.  C.  en  Ai-  P'^* 
menie,  à  hi  têce  d'une  armée ,  dont  il  lui  lailïà  la  conduite^  ^  *   "'* 
après  avoir  formé  le  fiége  d'Artaxata.  Ce  Prince  après  un  jip'pien ,  /» 
règne  d'envircœ  iz  ans,  perdit  la  vie  par  le  complot  de  lès  P<trib.  & 
deux  fils  Mkhrtdate  Se  Orodr.  SirUc. 

La  même  ambition ,  qui  leur  avoit  feit  cometre  de  con-  X I  F. 
cen  un&-aélion  fi  dénaturée  ,  caufa  entre  ces  deux  fi-e-  ,  «481- 
xes  une  terrible  querelle  pour  la  couronc  j  aquilè  par  un  du  monde;. 

*   }ulKnrconfbndidMi[Iuidare  jSlsd'AnabaDarec  un  aoRefilsdePhTaatelIIi  avantJiC- 
A  ie  ioa  pcifonci  n'en  £tit  qu'Une ,  i  ia^oellc  il  attribue  les  aftioos  des  deiut  J,£* 


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l 


^46  GENEALOGIES 

Rois  DBS  crime  fi  énorme.  Orode  en  prît  d'abord  pofTeflïon.  Son 
Parthej.  frère  MITHRIDATE  la  lui  enleva  prefqu'aufli-tôt , 
Se  l'obligea  à  fe  làuver  dans  les  païs  étrangers  ;  mais  il  fe 
rendit  bien-tôt  l'horreur  de  fes  Aijets  par  fes  cruautez.  Su- 
rena  la  première  pcrfone  de  l'Etat  après  le  Roi ,  ramena 
Orode ,  aux  intérêts  duquel  il  avoit  toujours  été  auchéj  £c 
le  remit  fur  le  trône.  Mithridate  à  fbn  tour  >  fût  obligé 
d'aller  chercher  retraite  dans  les  païs  étrangers.  11  vint 
trouver  Gabinius  en  Sirie ,  &  luiconlèilla  de  porter  fes  ar- 
mes contre  les  Parthcs.  Mais  à  peine  eut  il  paffé  PEufrate, 
Mithridate  lui  fèrvant  de  guide  j  qu'il  en  fut  détourné  par 
une  autre  expédition  en  Égipte.  Mithridate  abandoné,re- 
Q.\„  tourna  en  Banilonie  >  Se  y  furprit  Seleucie.  Orode  l'y  vint 
„ ..  41.  afliéger  ,  ôc  Mithridate  ïè  fi^t  trop  fur  les  liens  du  iàng 
Appien.  qui  Patachoient  à  Orode ,  fe  remit  volontairement  entre 
Dion.  les  mains  ;  mais  Orode  ne  confidérant  en  lui  que  l'énemi  f 
le  fit  poignarder  en  là  préfencc- 

ORODE  demeura  ainfi  maître  du  Royaume;  mais 
XIII.  '^^^^  ^^'^  ^^  joiiinbit  en  paix ,  fous  la  foi  dies  traitez  faits 
avec  les  Romains  >  aufqueis  il  fut  toujours  fidèle ,  il  fe  vit 
ataqué  )  l'an  54  avant  J.  C.  par  CramiSj  qui  entra  fur  les 
terres  des  Parthesjfans  autre  fiijct  que  l'envie  inlàtiable  de 
s'enrichir  du  pillage  d'un  païs ,  qui  paffoit  pour  être  ex- 
trêmement opulent.  Orode  >  auquel  il  laiifa  le  tems  de 
le  reconoître  6c  d'alïcmbler  ilnc  armée  ,  alla  avec  une 
partie  fur  ks  frontières  de  l'Arménie ,  6c  envoya  l'au- 
tre fous  la  conduite  de  Surena  en  Meibpotamie  contre 
Craffus»  qui  s'étant  laiffé  engager  par  un  fourbe  dans 
des  deferts  fabloneux  >  y  ûit  ataque  par  Surena  >  &  y 
perdit  (on  fils  P.  CrafTus  >  avec  un  grand  nombre  de 
Romains. 
Il  périt  lui-même  peu  après  à  Carres ,  l'an  52  avant  J. 
Plut.  Vie  C.  avec  le  refte  de  fon  armée ,  s'étant  laiffé  conduire  par 
de  Ciaffiis.  un  autre  traître  dans  un  marais.  Surena  fit  couper  la  tête 
de  Craffus  de  pour  preuve  de  £1  viéfcoire ,  il  l'envoya  à 
Orode,  il  étcàt  alors  en  Arménie  chez  le  Roi  Artvafdc , 
avec  lequel  il  venoit  de  conclure  la  paix  &c  le  raaria^  de 
fon  fils  Pacoru$>  avec  une  fille  de  ce  Roi.  Surena  ne  joiiic 


,v  Google 


Historiques,  ziv.t         247 

pas  ïong-cems  du  plailir  de  fa  viiftoirc.  *  Les  fervices  im- 
portans  qu'il  avoit  rendus  >  6c  iès  belles  qualitez  ne  lui  lèr- 
virent  de  rien.  Son  maître  Jaloux  de  ia  gloire  j  fie  du  cré- 
dit <ju*ellc  lui  donoit ,  le  fit  mourir  peu  de  tems  après. 

Les  Parthes  entrèrent  enfuice  en  Sirie  «  pour  en  £ùre  la 
conquête  ;  mais  Caffius  plus  prudent  que  CrafTus ,  les  fit 
retirer  l'an  52  avant  J.  C.  Pacor.vs  fils  aîné  d'Orode, 
qui  lui  avoit  doné  pour  conlèil  Orfna  vieux  Général  > 
rentra  l'année  fuivante  en  Sirie.  Ils  firent  le  fiégc  d'An- 
cioche)  puis  celui  d'Antigonie  fans.fuccès,fic  Camus  les  fit 
doner  dans  une  amtnïfcade)  les  défit  &  tua  emr'autres  Or- 
face.  Pacorus  ne  fc  rebuta  point,  il  revint  l'an  50  avant 
J.  C.  afliéger  Antioche  que  Bibulus  défendit,  fie  que  Pa- 
corus abandona  pour  aller  étoufcr  tme  rcbclHon  excitée 
jar  OrdonophamesdanslaParthie.  Orodc  aflbcia  enfuite 
"on  fik  P  A  COR  u  s ,  au  trône ,  dont  il  étoit  le  plus  ferme 
apui. 

La  guerre  civile  de  Céfar  ^  de  Pompée ,  rendit  les  Par- 
thes plus  redoutables  qu'ils  n'avoient  été.  Labicnus  Géné- 
ral Romain  du  parti  de  Pompée ,  iè  retira  chez  eux  6c  en- 
gagea Orode  dans  une  guerre  contre  les  Romains.  Paco- 
rus ayant  fous  lui  Labienus ,  entra  en  Sirie  l'an  41  avant  J. 
C.  la  réduifit  avec  h.  Phcnicic ,  jufqu'à  Tyr  qui  l'arrêta  ^ 
prit  Sidon  ôc  Ptolemais ,  6c  foUicité  par  Eîarzaphamez  un 
de  fes  Généraux ,  ami  de  Lyfanias  x  Prince  de  Chalcis ,  il 
prit  le  parti  d'Antigone ,  contre  Hircan ,  le  rétablit  fur  le 
trône  de  fon  père  Aiftobtdc ,  6c  emmena  Hircan  prtfonier. 
Ventidius  envoyé  par  Antoine  contre  Labienus ,  6c  contre 
les  Parthes ,  les  A&a.  en  deux  batailles,  Ôc  dans  la  derniè- 
re fut  tué  F4mrnapates  Général  des  Parthes ,  l'an  40  avant 


R  01  s  SI» 

Parthes. 


Dion. 
Cadius  , 
Ht.  9. 


fc 


Appiçn, 
Dion  Cad: 
Plut.  Vie 
d'Antoine. 


«  Il  éroitfils 
de  Prolomée , 
&  petit-âlt  de 
Menée. 


■le  Snmta  était  va  grand  'hflmfne  ;  ï 
Tâge  de  30.  ut .  il  avait  anr  \>sèiùai 
confomée  ,  U  il  .pafToii  n>  valeui  tous 
«eux  de  fon  tems.  11  écoît  l'homine  le 
BDÎeax  £ûr,  ac  de  U.TillIe  la-plus  avAoïa- 
geulë.  Il  étoil  par  ît.  nailTaoce  &  par  fn 
richelTes  le  preiniet  fujat  qu'eut  le  Roi 
des  Paithes  ,  fa  naiflànce  lui  donoit  le 
privilège  de  mettre  U  couione  fut  U  tê- 
te du  Roi ,  <}uand  on  le  lâcroit ,  te  ce 
droit  ixaa  dep ois  long-tenu  h&édiuiïc 


dans  là  Maiibn.  Qnatid  il  voyageoir^ 
U  »oit  toujour»  nulle  clunuax  a  pot» 
ter  fon  bagage,  deux  cens  cbariats  pour 
fes  femmei  £  fes  concubines  ,  &  pour  & 
gatde  mille  cavaliers  armes  de  pied  en 
cap  ,  outte  un  plus  grand  grand  nombre 
d'aunes  auncz  plus  Ugeremsai ,  ttin 
domcAiaues  ,  aiii  allcuent  bien  au  nom- 
bie  deiiz  aille.  £Uum^ ,  vie  d'ÀB> 
toine. 


I,  Google 


24»  GENEALOGIES 

Ro  I  s  BBS  J.  C.  Pacorus  raiTembla  Ces  forces ,  repaflà  l'Eufrate  l'an- 

Pakthes.   née  fuivante  pour  rentrer  en  Sirie.  Vcntîdius  le  défit  &t 

l'an        remporta  une  vidtoire  fignalée.*  Pacorus  &c  vingt  mille  de 

du  monde    (-çg  meilleures  troupes  y  périrent.  {Jofefhe.  Ant.  XIV.  27. 

^^  }'n  PJ^^inAntiq.  Appien.  Dion  Cajf.  Liv.  ^^.  StrAhon.lÀy.  16. 

"""■'*  J»>»-  Liv.42.  chap.  4.  FeU.  FatenaUts.  Uv.  2.  chap.  78. 

'''        Euirope.  Liv.  7.  Orâ)î.  Liv-  6.  chap,  18^) 

Orode  ftit  fi  frapé  dç  la  perte  de  cette  bataille  &  de  U 
mort  de  fon  fils  ,  qu'il  en  perdjt  l'eiprit  ;  il  fut  pluTieurs 
jours  fens  prendre  de  nouriti^rç  &  fans  ouvrir  la  bouche , 
que  pour  prononcer  le  nom  dç  fon  cher  Pacorus.  Jamais 
douleur  n'a  été  plus  jiifte.  Ç'étoit  pour  la  monarchie  le 
coup  le  plus  fatal  qu'elle  eut  jamais  reçu,  6c  la  perte  du 
Prince  n'étott  pas  moindre  que  celle  dç  l'armée  même.  C'é- 
toit  le  plus  digne  fujet  ^ue  fa  Maifon  des  Arfacides  eut  ja- 
mais produit ,  pour  la  juftice ,  la  clémence ,  la  valeur  y  âc 
les  autres  qualitez  qui  forment  le  canuftere  des  grands 
Prîncçs. 

Quand  Orode  fut  un  peu  revenu  de  l'accablement  >  oU 
l'avoit  jette  l'aflif^ion.  Il  fc  trouva  fort  embaralfé  pour  le 
choix  d'un  fucceflèur  entre  les  autres  enfans.  Il  en  avoic 
trente  de  difercntes  femmes ,  dont  chacune  Iç  iblliciroit  en 
feveur  du  fien.  Enfin  il  lè  détermina  pourtant  à  fuivre  l'or- 
XIV.     dre   de  lanaiflànce,  &  noma  PHRAATE  IV.   l'aî- 
35)67.     nédetous.  C'étoit  en  même  tems  le  plus  vicieux.  Ilpefut 
du  monde ,  pas  plutôt  revetu  de  l'autorité  Royale ,  qu'il  fc  montra  tel 
avant  J.C.  qu'il  étoit.  La  première  chofequ'ufitj  mt  de  feire  mourir 
3  7*        tous  fès  frères  venus  du  mariage  de  Ion  père ,  avec  la  fille 
d'Anùochus  Eufebe  j  parce  que  leur  mère  étoit  de  meilleu- 
re maifon  que  la  fienne ,  &c  qu'ils  avoicnt  plus  de  mérite 
que  lui.  Le  père  qui  vivoit  encore  n'ayant  pu  s'empêcher 
d'en  témoigner  un  grand  déplaifir ,  ce  fils  dénaturé  le  fit 
mourir  lui-même  :  ileffaya  le  poifon  &  lui  fit  boire  de  la 
Plut,  m   ciguë,  qui  bien  loin  de  le  tuçr,  le  giiérif  4*une  hidropi* 
Crfjfa.        fie,  qu'elle  emporta  par  un  dévoyement;  ce  malheureux 


^  L'binoire  renvuquc  que  cette  cé- 
Ubre  bataille ,  qui  vcDge^  fi  bien  U  ^t- 
fiilte  de  Ciaflus  i  Carre ,  fe  Aont  pr^ci- 
0mex>i  le  tnfnic   \ovx  de  l'année  que 


celle-ci  s'Àoii  Afmit  14  ans  auparavant , 
ce  (ut  ilonc  au  mois  de  Juin.  Cti  c'ivt)\% 
iti  dans  ce  mais  li  que  s'étoit  douée  cellf 
de  Caire. 


I,  Google 


H I  s  TO  R I QU  ES.  Z/v.  /.  449 

le  fît  écoufèr  dans  ibn  lit ,  quand  il  vie  que  le  poiibn  avuit  R  o  i  s  0  tt 
manqué  fbncoup.  Auffi- tôt  après,  il  acheva  le  refte  de  Parthes. 
fcs  frères.  Et  de  peur  qu'on  ne  le  déposât  lui-même ,  il  fit  Juftîn ,  Hv. 
mourir  un  grand  fils ,  qu'il  avoir.  Ce  Prince  fi  cruel  envers  41.  c  5. 
les  liens ,  eut  de  la  bonté  pour  Hircan  ;  inftruit  de  là  qua- 
lité ,  il  lui  fit  ôeer  fes  chaînes  &c  lui  dona  la  liberté. 

M.  Antoine  informé  de  la  vie  de  ce  ryran ,  entreprit 
l'an  3968  ,  à  la  foUicitatïon  d'Artabaze  Roi  d'Arménie  > 
une  expédition  qui  devoii  vanger  la  défaite  de  CralTus  > 
èc  qui  ne  tourna  qu'à  la  honte  du  GénéralRomain.  Sutien 
fon  Lieutenant  y  fut  entièrement  dé^it.  Artavafdes  Roi 
de  Medie  >  d'allié  de  Phraate ,  devint  fon  énemi  >  fit  ua 
traité  avec  Antoine ,  &  avec  le  fecours  qu'il  en  reçut  dé- 
fit Phraate ,  l'an  3  3  avant  J.  C.  mais  l'année  fuivante 
Antoine  ayant  retiré  fes  troupes ,  il  fut  batu  &c  fait  prifo- 
aier.  Phraate  profita  fi  bien  de  fa  viiftoirc ,  qu'il  fit  la  con- 
quête de  laMedie  &  de  l'Arménie ,  6c  rétablit  dans  la  der- 
nière Anaxias  fils  d'Artabaze,  qu'Antoine  avoit  détrôné. 
Ces  fuccès  le  rendirent  encore  plus  hautain ,  Se  plus  cruel;     I^id. 
il  traita  fes  fujets  avec  tant  de  tiranie,  que  la  Nobleflè  conl^  Diod,  Caff. 
pira  contre  lui ,  l'an  5973  ,  31  avant  J.  C.  6c  après  l'avoir  liv.  ji. 
chaffé,  mit  fur  le  trône  TIRIDATE  dufangdes  Arfa-     X  V. 
cidesî    mais  l'année  fuivante,  Phraate  revint  à  la  tête    3 97$. 
d'une  armée  j  6c  obligea  lôn  compétiteur  à  £c  réfugier  en  du  monde; 
Sirie ,  oîi  il  alla  trouver  06tavien  a  Antioche ,  dans  le  mê-      &  î  i. 
me  tems  qu'ariva  une  ambaffade  de  Phraate.    Celui-ci  avant  J.C, 
chalTé  une  féconde  fois  par  Tiridatc ,  obtint  des  Scithes  , 
une  armée  avec  laquelle  il  fut  rétabli.  Tiridate  Ôc  les  chefs 
de  fon  parti  Ce  rendirent  à  Rome,  l'an  23  avant  J.  C.  Au- 

fufte  auquel  il  avoit  livré  étant  à  Antioche  ,  un  des  fils 
e  Phraate  ,  lui  fit  une  penfion  du  trélbr  public ,  8c  ren- 
voya à  Phraate  fon  fils ,  k  condition  qu'il  lui  rendroit  de 
fon  côté  les  captifs  &ç.  les  enfeignes  Romaines  ;  ce  qui  ne    1^"'**** 
s'exéctita  que  trois  ans  après ,  lorfq^'Augufte  alla  en  Sirie.  f*"u"iiA. 
Alors  Phraate  les  lui  renvoya ,  ôc  lui  dona  en  même  tems  „ç' 
quatre  de  fcs  fils  en  otage  ^  avec  leurs  femmes  &c  leurs 

41  Jaftio  Tatribuci  à  la  teneur  des  »-  |  qu'il  avoit  J'Augtifte  ,  que  U  défiance 
nçdAugulle.Lir.  4i,c-  5.  Maïs  Tacite  |  de  Tes  Tujeis  ,&  cela  eft  alTez  conforme 
Liv.  ).  de  l'a  Ann.  fait  voir  les  véritables  |  i  ce  que  raponent  Stiabon ,  Lir.  ifi.  £( 
jtQBftifcquenacfiKr^ïtaot  b  peur  1  joTeplîe  Anii^.  Liv.  18.  c.  ^ 

li 


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250  GENEALOGIES^ 

R  0 1 9  D  ES  en&ns ,  pour  fureté  de  la  paix  &:  de  la  bonne  amitié.  Atc^ 
PAR.TBES*  gufte  avoit  fait  prélènt  à  Phraaté  d'une  belle  Italiene  nom- 
mée Thermafe ,  qui  fut  d'abord  limplement  iâ  concubine  ^ 
mais  qui  devint  enfiûte  la  femme ,  quand  il  en  eut  un  fils^ 
Cette  nouvelle  Reine  avoit  un  pouvoir  abfolu  fur  fon  ef- 
Tacite         P"*^>  ^^^^  ^^^  ^  lèrvit  pour  aflurer  la  courone  à  fon  fils. 
jïnn.  1/2.    Ce  fiit  dans  cette  vûë ,  qu'elle  lui  propofa  de  doner  fes 
CI.'  *       quatre  fils  en  otage  aux  Romains.  Ils  furent  emmenez  à 
Rome  &  Phraatace  fils  de  Thermufe  élevé  comme  l'héri- 
tier préfomptif  de  la  courone.  Ce  qui  mit  en.  repos  l'cfprit. 
de  Phraate  du  côté  de  fes  fujets,  qui  fuponeroient  Ton. 
regne,quelque  dégoûtés  qu'ils  en  fuffent,  tant  qu'ils  n'au- 
roient  pas  un  Prince  d'un  âge  à  être  mis  en  fa  place.  Mais: 
ce  qu'il  avoit  regardé  comme  ià  fureté ,  fiit  la  caufe  même 
Al^i     de  la  ruine.   Car  dès  que  Thermufe  vitîbn  fils  grand ,  fans 
^  "'•  "  *  *    atcndre  que  fon  père  liù  fit  place ,  elle  l'empoifona  pour 
■  *'  mettre  plûtôtfonfils  PHRAATACE  fur  letrône.  Son. 

X  VI.     crime  n'eut  pas  le  fuceès  qu'elle  en  atendoit.  Le  peuple  ir- 
vets  l'an  4.  rite  de  ce  parricide  fe  fouleva  &  ma  Phraauce.  Après  fa 
depuis  J.C.  mort ,  les  Parthes  qui  ne  pouvoient  vivre  fans  Roi ,  ôcqui 
n'en  vouloient  point,  qui  ne  fiit  Arfacidc,  envoyerenc 
quérir  un  ORODE  >  qui  fui  le  II.  du  nom ,  &  l^établirent 
ftir  le  trône..  Ils  fe  repentirent  bien-tôt  de  l'avoir  choifl  j  ilst 
le  tuèrent  dans  un  feltin,  ou  à  la  chafïèfept  mois  après  l'a- 
voir apellé  >  &  envoyèrent  à  Rome  un  célèbre  ambaflà— 
de ,  pour  demander  un  des  enfans  de  Phraate  qui  étoienc 
XVrr.    àRomcenôtage.  VONONES,  queStrabon  (Liv.  i6.> 
nome  le  dernier  des  quatre  ;  mais  qui  étoit  l'aîné  >  fut. 
Tacite ,       choifi  pour  régner.   Les  Panhes  le  reçurent  avec  joye  y 
u  ».  c,  1.      comme  on  reçoit  ordinairement  tous  les  nouveaux  Prin- 
ces ;  mais  ils  s'en  dégoûtèrent  dans  la  fuite ,  tant  par  leur 
Arf.IiT.ii.  légèreté  ordinaire ,  que  parce  qu'il  avoit  pris  des  mœurs- 
••'+'         étrangères,  qui  leur  étoienr  odieufes.  Ils  le  chafferent ,  & 
apellerent  j4K*i«»,  Prince  du  fang  des  Arlàcides ,  &  RoE 
des  Medes,  fuivant  Jofephe,  Vonones  tacha  de  défendre  i» 
courone  j  &  fut  viéborieux  dans  la  première  bataille  ;  mai» 
ayant  été  entièrement  déëtit  dans  une  féconde  ,  &  le: 
\royant  abandoné  des  fiens  «  il  fe  retira  a  Seleucie ,  &  cn- 
fiiite  ea  Armenk  x  dont  ks  peuples  vouhureot  le  prendre 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Zm;.  351 

Îiôur  Roi;  mais  Tibère,  dont  il  demanda  l^agrémcnt ,  le  Rois  dis 
uirefuià ,  &  étant  allé  trouver  Creticus  Silanus  Gouvcr-  Parthej. 
Jieur  de  Sirie ,  qui  l'y  avoir  invité ,  il  fut  arête ,  ôc  demeu- 
ra à  Antioche ,  jufqu'à  ce  que  Germanicus  le  fit  tranfpor- 
jcr  de  Sirie  à  PompejopoUs  *  en  Cili.cie ,  l'an  1 8  de  J.  C. 
n  s'échapa  l'année  d'après  ;  mais  ayant  été  pourfuivi 
par  l'Oficier ,  qui  l'avoit  eu  en  garde ,  &  repris  au  paflà- 
ge  d'une  rivière ,  cet  Oficier  le  tua  par  colère ,  ou  de  peur 
qu'on  ne  lut  qu'il  l'avoit  laifïé  échaper.  Suétone  a  crû  que 
Tibère  l'avoit  feit  tuer  pour  être  maître  des  grands  trélbrs  , 
qu'il  avoit  aportez  avec  lui. 

ARTABAn  après  fa  viAoire ,  facrifia  à  fa  fureté  tous    ^""** 
«eux  du  làng  des  Arfacides ,  qui  pouvoient  troubler  la  ^^'^  \  *" 
tranquillité  de  fon  règne ,  6c  lorlqu'il  fe  fut  afermi  fur  le     *î'  q^ 
trône ,  il  entreprit  la  conquête  de  l'Arménie ,  l'an  5  5  de  J.      '^' 
C.  &  mit  Arface  fon  fils  amé  en  pofTeflion  de  ce  Royaume, 
après  la  mort  d'Artaxias  ;  &  fâchant  l'éloignement  que  Ti-  Tacite , 
bere  avoit  de  prendre  les  armes,  il  eut  la  hardieflè  d'ataquer  *"°*  '*  *■ 
«ncore  la  Cappadoce ,  &  même  il  envoya  demander  à  Ti- 
bère les  richeflès  que  Vonones  avoit  Iai(fées  dans  la  Sirie 
&  la  Cilicie ,  avec  tous  les  pais  que  les  Perles  &  les  Macé- 
doniens avoient  tenus  fous  Cyrus  &  fous  Alexandre  y  ou 
qu'il  les  iroit  conquérir. 

Les  heureux  fuccès  qu'il  avoit  eus  contre  divers  barbares 
fes  voifins,  &c  le  mépris  qu'il  faifoit  de  la  vieilleffe  de  Tibè- 
re ,  le  portoient  à  cène  irublence  envers  les  Romains  ;  mais 
ils  le  portoient  en  même  tems  à  traiter  fes  fujets  avec 
cruauté  ;  de  forte  que  divers  grands  Seigneurs ,  dont  Sin- 
nace  &c  l'Eunuque  Abdus ,  étoient  les  premiers ,  s*étant 
Bguez  enlèmble ,  députèrent  cette  année  fècretement  à  Ro- 
me ,  pour  prier  Tibère  de  leur  envoyer  Fhr»ate ,  que  fon 
père  de  même  nom  avoit  doné  en  otage  à  Augufte.  Tibè- 
re ravi  de  pouvoir  ruiner  Artaban  fans  prendre  les  armes  > 
leur  envoya  Phraate  avec  un  équipage  digne  de  fa  qiulité. 
Ce  jeune  Prince  mourut  en  Sirie ,  &  Tibère  choïfit  TIRI-  XIX. 
DATE  neveu  de  ce  Phraate,  pour  opofer  à  Artaban  ;  âc  l'an  ^g. 
L.  Vitellius  qui  comandoit  en  Orient  eut  ordre  de  l'apuycr.    de  J.  C. 

'fc   Cétoit  aattefoU  Soli  bâde  pat  Soloa ,  que  Pompée  &  lebitii ,  &  i  Uqnelle  îl 
Amu  &a  oom. 

liij 


I,  Google 


4M  GENEALOGIES 

R.  0  r  s  VES  Pharafmane  Roi  d'Iberie ,  ataqua  en  même  tems  l'Arménie 
Fa&thes.   par  ordre  de  Tibère  ,  &  ArtaSan  vaincu ,  &  ne  fe  croyant 
plus  en  fureté  au  milieu  de  l'es  fujets  le  retira  en  Hircanie^ 
Tiridate  apuyé  des  troupes  Romains  s'avança  en  Mefopo- 
Tacite ,       tamie  >  y  reçut  les  homages  de  pli^ieurs  Seigneurs ,  6c  le 
Ann,  1, 6.    diadème  dans  Ctefiphon.  féjour  des  Rois  des  Farches  du- 
rant yhyver.  Mais  au  lieu  d'aller  dans  lespays  y  qui  ne  l'a- 
voient  pas  encore  reconu ,  il  s'amufe  à  améger  un  châteaa 
oU  Artaban  avoir  laiflTé  lès  tréibrs.  Se  pendant  ce  tems-tà,, 
fbn  énemi  revient  à  la  tête  d'une  armée  de  Daces  ,  de  Sa- 
ces  &  d'autres  barbares ,  &  étoit  proche  de  Seleucie ,  que 
Tiridate  délUieroû  encore  s'il  iroit  le  combatre ,  ou  s'if  ti- 
reroit  la  guerre  en  longeur..  Abdagefe  fon  premier  Minif- 
we ,  lui  confeilla  de  fe  retirer  en  Méfopotamie  pour  y  ra- 
mafTer  Tes  forces ,  &c  fa.  timidité  naturelle  en  lui  faiiànt 

S  rendre  ce  parti ,  fèmbla  afranchir  Tes.  fujets  de  la  honte 
e  le  trahir  j  de  forte  qu' Artaban  vainquit  fans  peine,8c  fe 
rendit  plus-  redoutable  à  Tibère  qu'il  n'avoit  été.  Il  s'em- 
para même  de  l'Arménie ,  félon  que  Dion  paroît  le  dire  y, 
&  Caligula  qui  fucceda  à  Tibère  >  dona  ordre  à  Vitellius  de: 
faire  la  paix  avec  les  Parthes.  Il  la  fit  à  l'avantage  des  Ro- 
mains )  &c  Artaban  envoya  à  l'Empereur  en  otage  Darius- 
un  de  fes  fils ,  avec  de  magnifiques  préfens. 

Quelque-tems  après  j  Artaban  fe  vit  réduit  à  implorer 

le  fecours.d'Izate  Roide  PAdiabene  *  contre  fes  fujets ,  qui 

_     .         l'avoienrchafTé,  &qui  avoientmisfur  le  trôneunnomé. 

Mt,  Lzo.  Cinname,  Izate  le  reçut  avec  toute  forte  d'honeur ,  luipro- 

mit  de  le  rétablir  dans  fon  Royaume  y  ou  de  lui  céder  le 

loîi  l'avoir  pour'  Ton  fuccefléur.  Cette- 
préfiîrence  excita  k  jaloufie  de  tous  fes 
frères  contre  lui  ,  &  le  père  pour  en  pré- 
venir les  éfets ,  l'envoya  à  Abeimede, 
Roi  de  Caras-Spafen  ,païs  fur  le  Tigre 
i  U  tète  du  Golfe  Fetuque.  Au  bonr 
de  quelque  tems  Monobaze  le  père  fc 
voyam  prés  de  mourir,  manda  Izatc^ 
Bc  le  5t  Seigneur id'un  pais,  que  Jofephe 
apelle  CtT»n  ,.Sc  od  il  dit  que  l'on  mon— 
troit  encore  les  relies  de  l'Arche  deNo<. 
Ainli  ce  pais  pouvoititre  dans  l'Arménie 
&  il  itan  iSet.  Soigné  de  l'Adiabcne. 
Feadani  c^u'Ibue  y  ^toit  aUé^  Caa  £etc 


L'an  47. 
de  l.C. 

Joiephe , 


>f-  L'AnuBBHi  étoic  une  contrée  de 
l'ancienne  Afl(rie,dom  elle  a  voit  elle- 
wAme  poné  le  non.  Elle  étoi»  tributaire 
dii  Royauifie  des  Paires ,  Si  a  eu  q)iel- 

aaes  Kois,  donijofephe  fait  mencion  , 
t»orte  la  converlîon  au-  Judaïfme 
d'HitMie^Reine  d'Adiabene  ,&  de  fon 
fik  IxMt.  Elle  étoit  toute  enfemble  fceut 
k  femme  dcMoNOBJtzi,  Roi  d'Adia- 
Wne ,  félon  la  malheureufe  coutume  de 
CCS  Pa'is.  Elfe  en  eut  deux  fils  Menehat^ 
ft  IxMt.  MonoBaie  aimoit  ~ee  dernier 
^os  que  tou>  les  enfans  qu'il  avoic  de 
fluflcius femmes, K  déclara  qu'il  you- 


,v  Google 


HISTORIQUES.    Ziv.t  453 

fien,  dit  Jofephe  :  &  çn  éfet  il  négocia  fi  bien  avec  les  Par-  R  o  1  a  d  1  ir 
thés  ,  qu'ils  confentirent  à  rétablir  Aruban ,  ôc  Cinname  Parihu,^ 
même  lui  mit  fur  la  tête  le  diadème  qu'il  portoit.  Artaban 
pour  reconoître  la  générofité  d'Izate  ,  lui  céda  le  païs  Se 
h.  ville  de  Nilibe  *  lui  dona  eiKore  le  privilège  de  coucher 
fur  uix  lit  d'or,  6c  de  porter  la  thiare  droite ,  ce  qui  étoit,  dit 
l'hiftoire ,  le  droit  titigulier  des  Rois  des  Parthes.  Artaban 
ioiiit  peu  de  (on  rétabliflèment  âc  mourut  bien-tôt  après 
lar  le  crime  de  GOTARZE  fon  frère  >  félon  Tacite ,  (Ant, 
-.iv.  II.  )  ou  plutôt  fon  fils  >conmie  l'aiTûre  Jofephe.  Go- 
tarze  fit  encore  mourir  la  femme  ,  &  un  fils  d' Artaban,     ^  -^• 
pour  régner  avec  plus  de  fureté ,  6c  ce  fut  là  perte.  Car  la  ^*'*  ^'"* 
cruauté  le  faifant  haïr  6c  craindre ,  les  Parthes  eurent  re-      '*7* 
cours  à  BARDANE  ou  Vardane  fon  frère ,  qui  vint  avec  Tacite , 
tant  de  diligence ,  qu'il  furprit  Gotarze  6c  le  chaflà.  Mais  ■*""•  ^*  "' 


Li 


mourut  vers  l'an  3t.  de  J.  C  &  aulStâc 
Hélène  ayant  aflemblé  les  Grands  ,  elle 
les  porta  i  reconoltte  Izate  poui  Roi , 
comme  («n  père  l'avait  foubait^  En 
aieniani  néanmoins  qu'il  vînt  ;  Hélène 
fnfme  coitrona  Monobaze  toa  filsamé, 
dont  il  faut  dire  que  la  mod^taiion  ^coit 
bien  cxtraordinaiie  &  bien  reconue.  Les 
aurrcs  fietes  furent  coCcrmcz  ,  de  peut 
^'ils  n'excicalTent  da  ttouble ,  &  même 
•nvouloit  les  faire  mourir,  dit] ofiphe  , 
£  Hélène  ne  l'eât  empêché. 

IZATEavcrtidela  monde  ÏMi  père  , 
Tint  en  diligence ,  8c  Monobaze  lui  remit 
le  diadème.  Le  nouveau  Koi ,  tira  fet  frè- 
tes de  prifôn ,  &  pour  Ci  fureré ,  i^  les  en- 
^ya  comme  en  âtage,  panJe  i  Artaban 
Roi  des  Panbes  ,  dont  iljioitvaflàl  .par- 
tie i  l'Empereur  des  Romains.  Pendant 
qu'Izaie  étoit  diez  Abenneric  ,  sa  Juif 
■orné  Ananie  ,  lui  apiic  i  lui  &  aux  feiB- 
mes  du  Roi ,  i  adorer  tt  fervir  Dieu ,  fé- 
lon les  coutumes  des  Juifs.  Lorfqn'il  fut 
fiir  le  tiAne ,  il  fe  fit  circoncir  ,  là  metc 
avoir  aufll  cmbiaflif  le  Judaïfine.  Mono- 
baze &  fes  antres  parens  voulureni  imi- 
ter l'exemple  dTzaie.  Ce  cbangement 
de  Religion  fit  foulever  qoel^pet  Sei- 
gneurs du  païs  ,  qui  fulciterent  con- 
tre tzaie  ,  Abia  Roi  d'une  partie  des 
Arabes.  Izate  défit  Abia  ft  les  m^on- 
feu  f.  &  coatioua  i  li^na  u ec  buo- 


coup  île  ptofperité.  Il  mourut  en  Tan  et. 
aptes  un  régne  de  14  ans.  l!  lailTa  14  fils>. 
&  néanmoins  il'  voulut  qaeMonobaze  fon 
fteie  atné ,  qui  lut  avoii  conicrvé  la  cou- 
rone  avec  tant  de  fidélité  ,  fiît  fon  fuc- 
celTeur.  Il  paroît  que  Monobaze  rdgnois 
encore  lorfquejcnifalem  fittptife  en  l'art 
70.  Quelques-uns  des  enfàns  &  des  frè- 
res d'Izate  fe  trouvèrent  enfermez  dans 
cette  ville ,  lerfqu'ellc  fucafScgée.  Tiie 
leur  dona  la  vie,  mais  les  emmena  prt- 
fonieit  pour  lui  tenir  lieu  d'otages.  Lx 
Reine  Hélène  voyant  fon  fils  pailiblo 
dan»  fbn  Royaume  alla  i  Jenifalcm  dans 
le  lems  de  la.  grandie  hiaiae  ,  qui  arira 
vers  l'an  44.  dans  laquelle  elle  fîgnal» 
ta  libéralité.  Elle  j  demeura  julqu'â  la 
mort  d'Izate ,  qu'elle  retourna  dans  l'A- 
diabene ,  &  y  mourut  au  bout  de  quel- 
que terne.  Monobaze  envoya  fcsos  ije- 
tufaJemavcec«nsd'Izaïer&  les  fit  e»- 
tener  dans  le  maalôlée  qu'elle  avojt  &it 
faire  à  crois  lienSs  de  la  ville.  L'ouvrags 
en  éioit  &  admirable  .  que  Paufanias  l'a 
remarqué  avec  celui  de  Maufole  dans  la 
Carie,  comme  les  deuzplusbcaux  tom- 
beaux  qu'il edt  vdt.  3«fifht  Antiq.lÀr. 
XX.  c.  ». 

*  Nifibc  apellée  par  leaCKCsAotifithi*' 
mygJoniM ,  avoit  apartenu  auparavant  an 
Roi  d-'Annenie  i;  AimIub  U  lui  aroU- 
6iés. 


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î54  GENEALOGIES 

Roi!  DM  dur"" qu'il s'amufoit à  vouloir  forcer  la  ville  de Selcucîe, 

Parthis.    fur  le  Tigre ,  Gotai'ze  ralTembla  de  grandes  forces.  Var- 

dane  marcha  au-devant  de  lui  dans  la  Baâriane,  &  lorC- 

qu'on  les  croyoit  prêts  à  fe  batre ,  ils  s'acorderent  entr'eux, 

ne  pouvant  s'aflurer  ni  l'un  ni  l'autre  de  la  fidélité  de  leurs 

troupes.  Gotarze  céda  la  courone  à  Vardane ,  &  fe  retira 

«n  Hircanie. 

L'an  49.         Gotarze  fe  repentit  bien -tôt  d'avoir  cédé  la  courone, 

&  les  Parthes  mêmes ,  qui  fe  plaignoient  que  Vardane  les 

■  traitoit  avec  trop  de  dureté ,  rapellerent  fon  frère  d'Hir- 
canie.  Il  fc  dona  divers  combats ,  où  Vardane  ayant  l'avan- 
tage ,  s'avança  en  pouflànt  fon  frère  plus  loin  qu'aucun 

IJ.C.  10.  jj5  Arfacides  n'avoit  jamais  fait.  Il  ne  s'areta  que  quand 
les  foldats  furent  las  d!e  vaincre,  ôc  revint  comblé  de  gloi- 
re, mais  fier  &  infuportable. 

Comme  les  Parthes  n'avoient  point  encore  apris  de  l'E- 
vangile à  relpefter  l'Ordre  de  Dieu  dans  les  Princes ,  tels 
qu'ils  foient,  ils  ne  purent  foufrir  plus  long-tems  Vardane , 
Se  le  tuèrent ,  Prince  qui  dans  la  fleur  de  fa  jeuneflè ,  éga- 
ioit  déjà  la  gloire  de  ceux  qui  ont  rcgilé  le  plus  long-tems  , 
s'il  avoit  eu  autant  de  foin  de  fe  faire  aimer  de  fes  peuples  , 
que  de  fe  faire  craindre  de  fes  énemis, 
XXI.        Par  la  mort  de  Vardane ,  Got  a  r  ze  demeura  maître 

r»n  49.  de  l'Etatdes  Parthes  ;  mais  comme  l'exemple  de  fon  frerc 
ne  lui  avoit  point  fait  oublier  fon  anciene  cruauté,  les  Par- 
thes députèrent  fecretement  à  Rome  pour  prier  Claude  de 
leur  envoyer  M  E  h  e  r  D  a  T  E  fils  de  Vonones ,  &  petit-fils 
de  Phraate ,  Roi  des  Parthes  du  tems  d'Augufte.  Ce  Me- 
herdate  étoir  alors  à  Rome  en  otage,  6c  encore  fort  jeune, 

/(iliv.  II.       C.CafTius  Gouverneur  de  Sirie,  eut  ordre  de  conduire 

c.  u,  I  j.  Meherdate  jufqu'à  Zcugma  fur  l'Eufrate ,  oii  il  le  mit  en- 
tre les  mains  des  Seigneurs  Parthes  de  fon  parti.  Quoi- 
qu'il eut  été  abandoné  d'Izate  Roi  d'Adiabene ,  &  d'Ac- 
bare  Roi  d'Ededè ,  qui  avoient  paru  le  favorifer ,  il  hazar- 
dà  une  bataille ,  où  il  Su  défait  &c  ayant  été  pris ,  Gotar- 
ze pour  fe  moquer  des  Romains ,  lui  fit  couper  les  oreilles 
èc  le  laiflâ  vivre, 
XXII     *  Gotarze  mourut  bien-tôt  après  de  maladie ,  ou  par  le 

■  crimedefesfujets.felonjofephe,  VONONESII.  Prin- 


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HIST  ORIQUE  s.  Z/V./.        ^55 

Ce  dts  Medes  fiic  reconu  pour  Roi,  &c  jouit  peu  de  cet  ho-  R  o  1 1  dis 
]ieur,quipanaàlbnfîU  VOLOGESE  I.  *  lequel dona à  Pa«.thês. 
pMcon*s  fon  frère ,  le  pais  des  Medes ,  Ôc  à  Tiridate  fonau*     XXIII. 
tre  frère,  le  Royaume  d'Arménie,  en  l'an  51.  l'a"  5°* 

'  La  conquête  de  l'Arménie  faite  en  faveur  de  Tiridate ,    ***  J*  ^' 
engagea  Vologefe  dans  une  longue  guerre  contre  les  Ro- 
mains ,  Ôc  ce  Prince  fut  enfin  obligé  de  confentir  que  fort 
frère  tint  cette  courone  de  leur  libéralité ,  &  qu'il  allât  à 
Rome  la  recevoir  de  la  main  de  Néron ,  qui  le  Sollicita  plu- 
fieur  fois  de  le  venir  auffi  trouver  lui-même ,  ce  qu'il  refu- 
ià.  Usfut-toujours  depuis  ami  des  Romains  ;  il  envoya  des 
Ambaflàdeurs  àVefpafien^orfqu'il  étoit  à  Alexandrie,&  lui 
fit  ofre  de  40  mille  Archers  à  cheval ,  pour  le  fervir  contre 
ics  énemis ,  vers  l'an  71.  Les  Alains**fondirent  fur  les  pais  JoCeph.  <^ 
des  Medes  &  des  Parthcs,  &  y  firent  de  grands  ravages.  ^'^^-J*"^' 
Pacorus  après  avoir  vu  prendre  fa  femme ,  fut  contraint     ^'  ''  ^^'' 
de  s'enfuir ,  Se  Tiridate  ion  frère  penfa  être  pris  lui-même 
par  un  filet  dont  on  l'envelopa  dans  une  bataille  qu'il  leur 
aona.IIs  firent  trembler  Vologefe  même  Roi  desPanhes,fi£ 
â  pria  Vefpafien  de  lui  envoyer  des  troupes  &  un  de  fes  fils 
pour  les  corabatre  ;  mais  l'Empereur  ne  jugea  pas  à  propos 
de  fe  mêler  des  afaires  des  Panhes,  ce  qui  produifit  une  al- 
tération entre  Vefpafien  &  Vologefe.  Cependant  les  Alains 
fe  retirèrent  chargez  de  butin  &  de  captifs, 

Zonare  parle  d'un  ARTABAN  III».  du  nom,  Roi  XX IV.. 
des  Parthes  ,  qui  fe  brouilla  avec  Tite ,  au  fujet  d'un  feux  L'an  So. 
Néron  qu'il  protégeoit.  On  ne  fçait  point  quand  Artaban    ^^  ]•  C 
avoit  fuccedé  à  Vologefe ,  ni  ce  qu'il  lui  étoit.  II  regnoic 
rers  l'an  80  félon  Zonare,  &  après  lui  PACORuS,    XXV.-' 
monta  fur  le  trône  de  Vologefe  fon  perc  ,  qu'il  ocupa  26 
MIS ,  prefque  toujours  agité  par  des  guerres  inteftines ,  qui 
afoiblirent  confidérableraent  la  puifîance  des  Panhes. 

COSROES  L  qui  monta  fur  le  trône  après  la  mort  de  XXVL 
fon  frère ,  l'éprouva  dans  la  guerre  que  lui  fit  l'Empereur      1  o6r 

♦   JofrphefiiiVcAïgerefrFrc  dcG»-  ITanaïi»  tesPalosMeorida.  Iliavoienf 
nne.eo'ifaotoniKpeiHdouMc^'ilnQ     peu  fait  parler  d'eux  jurqo'jcii  lÏDooqaff 


U  ttt>tafe.  Ijofîjihe  Iw  f^jt  1^^'ccll(l^t -jânt  l'Armtniy 

*■  LU  Alains  étoicm  alon  comptez  ifous  Tibeie. 


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a5fi  GENEALOGIES 

Rd  I  s  i>Es  Trajan.  Le  fujet  fut  qu'Exedares  a  voit  reçii  des  Parthes 
Fab-thes.  la  courone  d'Arménie  ,  que  l'Empereur  prétcndoit  relever 
I>ion,  L68.  de  l'Empire.  Et  quoique  Cofroes  eut  enluite  dépofé  Exe- 
dares ,  ôc  député  vers  Trajan  pour  lui  demander  cette  cou- 
rone  pour  F  arthamasikis  fon  neveu  »  Trajan 
s'avança  l'an  1 07  en  Arménie.  FarthamaJlris  l'alla  trouver 
avec  beaucoup  de  Parthes  ôc  d'Arméniens ,  6c  remit  ïe 
diadème  à  ies  piez,  efperapt  qu'il  le  lui  rendroit  j  mais 
n'en  ayant  pu  rien  obtenir  par  lès  foumiflions  ,  que  la  li- 
berté dç  lé  retirçr  ;  il  tacha  de  ft  maintenir  par  les  armes. 
Il  fut  puni  .de  ia  témérité ,  qui  lui  coûta  la  vie  >  fie  Trajan 
maître  de  l'Arménie  en  fit  une  nouvelle  Province  de  l'Em- 
pire, 

Cofroes  trop  foible  pour  s'opolcr  aux  Romains ,  fit  l'an 
108  un  traité  avec  Trajan  ;  mais  s'étant  atifé  une  lècondc 
fois  les  afmes  de  ce  Prmce  ;  il  fe  vit  dépoiiillé  l'an  1 1 5  de 
Diou  1  Éi  ^*-^^"^^  »  ^  obligé  d'abandoner  Ctefiphon  là  capitale  -,  oîi 
*  ■  'le  vainqueurprit  là  fille  Ôc  le  trône  Royal  des  Parthes  »  qui 
étoit  d'or,  Trajan  dona  pour  Roi  aux  Parthes  un  nomé 
P  A  R  T  H  A  M  A  s  p  A  T  E  s  ,  &£  luî  mit  Ic  diadème  fur  la 
tête  j  mais  il  n'eut  pas  d'autorité  fur  les  Parthes  y  qui  com- 
mencèrent aufli-tôt  à  le  méprifer. 

Adrien  fuccefleur  de  Trajan  ayant  jugé  à  propos  de  bor- 
ner l'Empire  à  l'Eufraçe  f  retira  lès  troupes  de  l'Arménie  » 
Méfopotatnie  &  Aflirie  »  éc  rétablit  l'an  1 1 7  fur  Iç  trône 
des  Parthes  Cofroes  ,  auquel  il  renvoya  l'an  1 3  o  fa  fiÙç.  Il 
établit  Farthamafpates  Roi  de  deux  ^(ions  yoifues ,  quç 
l'Hiftoire  ne  nome  pas. 
XXVIÏ.  VOLOGESE  IL  fils  &  fiicceflèur  de Cofi-ocs ,  ofa 
l'ani}.  ataquer  l'Emjpire  Roniain  >  l'an  162.  Servien  qui  voulut 
s'opoièr  à  lui ,  perjt  avec  plufieurs  legionsRomEÔnes  1  &c 
Vologes  étant  entré  en  Siriç ,  défit  Atudius  Co,melianus  , 
qui  y  coroandoit.  L.  Verus ,  qui  fut  envoyé  en  Orient ,  re-  ■ 
para  ces  perKS  par  l'habilité  des  Cjéniéraux  qu'il  opofa  aux 
Parthes,&  termma  par  un  traité  glorieux  cette  guerre,  qui 
avoit  duré  4  ans.  H  femble  que  Içs  parthes  cédèrent  la  Mé- 
£>potamie.  Vologelè  n'étoit  point  alors  fur  le  trône.  Lcs' 
Parthes  s'en  prenant  à  lui  dy  bonheur  dçs  armes  Romaine» 
pavoiem  chiuré  >  fie  avoient  miâ  iur  le  urône  jun  certaia, 

MONHESES» 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Z/V.  /.  257 

MoNNESEs,  qui  ,par  la  ccffion  gu'il  fit  de  laMéibpo-  Rois  ois 
jamie  aux  Romains ,  mécontenta  &s  nouveaux fujets.  Vo-  Pamuês. 
logciè  fut  rapeilé  un  an  après  avoir  été  chaflS  ,  &  acheva 
tranquillement  fon  règne  qui  fut  de  j  tf  aas. 

Son  fils  VOLOGESE  I IL  profitant  de  l'embaras  XXVIII. 
.'OÙ il  voyoit  l'Empereur Scvcre  contre  Peicennïus  Niger,       1*7. 
.&  Albin ,  reprit  l'an  1 97  la  Méibpotamie ,  &  aiïîégea  Nî-  Dion.  l.  7j. 
fibe.  II.en  leva  le  fiége  fur  le  bruit  de  3'aproche  de  l'Empe- 
reur Severe  j  qui  l'année  iiiivante  entra  dans  le  pais  des 
Parthes ,  &c  prit  fans  aucune  refîftance  Seleucie  &c  Babi- 
lone ,  &  s'avança  julqu'à  Ctefiphon.  Vologefe  qui  l'y  ateh- 
'dit  y  fut  afliégé  j,  &c  obligé  de  s'cnfiiir  avec  peu  de  cavale- 
rie. Les  Romains  maîtres  de  la  ville ,  dont  on  leur  abando- 
na  le  pillage  ,  y  tuèrent  les  hommes  qu'ils  rencontrèrent, 
prirent  les  femmes  6c  les  enfans  &c  firent  cent  mille  captift. 
Severe  ne  voulut  pas  le  pourfuivre ,  ni  même  garder  Cte- 
fiphon. Il  traita  avec  Vologciè ,  dont  la  mort  arivée  après 
celle  de  Severe ,  vers  l'an  2 1 3 ,  fut  fuivie  d'une  funefte  di- 
vifion  entre  les  frères  pour  la  fucceffion  à  la  courone. 

ARTABAN  IV.  l'emporta  fur  fes  frères,  &  éprouva  XXIX. 
peu  après  la  perfidie  de  Caracalla.  Celui-ci  pour  avoir  un       1 1 3. 
prétexte  de  feïre  la  guerre  aux  Parthes ,  envoya  à  Artaban 
lui  demander  fa  fille  en  mariage ,  fe  doutant  bien  qu^>n  ne 
la  lui  acorderoit  pas.  Artaban  s'en  excufaen  éfet  uir  la  di-  Dion  , 
fèrence  ,  qui  étoit  entre  les  mœurs  des  Romains  &  des  Par-  iiv.  78- 
thes.  Dion  dit  que  fur  le  fimplc  refus ,  C&racalla  fans  au- 
,tre  déclaration ,  entra  fur  les  terres  des  Parthes ,  pilla  une 
grande  partie  de  la  Medie ,  ruina  divers  châteaux  >  &:  les 
tombeauxdesRois,quiétoient  à  Arbelle.  Herodien  écrit  Herodien; 
que  Caracalla  ayant  perfifté  dans  fa  demande ,  Artaban  y  "*'^'  +" 
conïèntit ,  le  laiffa  venir  dans  fes  Etats ,  le  fit  recevoir  par 
tout  magnifiquement ,  fortit  au-devant  de  lui  avec  toute  la 
cour ,  &  que  lorfqu'on  ne  fongeoit  qu'à  la  célébration  du 
jnariage ,  les  troupes  de  Caracalla  firent  par  Ion  ordre  > 
main  bafle  ûir  les  Parrfies. 

Artaban  prit  les  armes  pour  fe  vanger  de  cette  perfidie  ; 
IVfacrin  fucccffeur  de  Caracalla  voulut  éviter  la  guerre ,  il 
renvoya  les  prifoniers ,  &  ofrit  la  paix  par  fes  Ambafla- 
dcurs,  Aruban  la  refUfa)  il  s'étoic  déjà  avancé  jufqu'en 

K  K 


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2.58  GENEAL.  HISTOKIQ..  Xw./. 

R.  o  I  s  D  E  »  Méfopotamie  où  étok  Mactin  ;.  on  en  vint  deiuc  fois  aux 
Paktbes.    mains  >  &c  toujours  au  défàvantage  des  Romains ,  de  fbrte 
que.Macrin  orrit  une  féconde  fois  la  paix ,  &  les  Parthes 
qui  de  leur  côté  manquoient  de  fourage,  l'acepterent. 

A  cette  guerre  fucceda.  quelques  aimées  après  la  révolte 
d'un  Pcrfan ,  nomé  par  Dion  .'frtMxereès  ,  lequel  s'étant 
ligué  avec  d'autres  >  défit  les  Parthes  ea  trois  batailles,  tua 
Artaban ,  &c  mit  fin  l'an  2  2d  à  l'Empire  des  Pardies ,  qui 
avoit  fubfifté  384-9  favoir  154. avant  l'Ere  vulgaire^  âc 
2.J0  après.. 

Wi»  J0  gremier  ZivK^ 


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*59 


GENEALOGIES 

HISTORIQUES. 

LIVRE      SECOND. 

***♦*****«♦♦*«•******«  *«****«**  ****ifr«.«* 

CHAPITRE    PREMIEPL 

Des  mnttens  Rois  £Egifte. 

'EGIPTE  eft  bornée  du  côté  du  R-o»» 
Nord  par  la  Mer  Méditeranée  ;  au  Sud  d'Egipti. 
par  l'Erfiiopie  ;  à  POricnt  par  la  Mer 
Rouge ,  qui  la  fépar.e  de  1* Arabie  ;  &  au 
Couchant  par  le  Bilcdugerid,  &  le  Zaara. 
Quelques-uns  croycnt  qu'elle  a  eu  fon 
nom  d'Egiptus ,  un  de  fes  Rois  :  Elle  a  été 
apellée  Chmmie ,  de  Cham ,  fils  de  Noé  ,  dont  elle  fut  le 
partage  ,  &  Mez,raim  par  les  Hébreux ,  du  nom  de  Mezn 
Tsim ,  fils  de  Cham. 

Comme  l'hiftoire  des  anciens  Rois  d*Egipte  eft  fort  in-^ 
certaine ,  j'ai  cru  ne  pouvoir  mieuji  fupleer  au  défeut  de 
lumières  là-defTuS)  que  par  l*excellente  defcription  qu*a 
faite  des  mœurs  éc  au  gouvervement  des  Egiptiens  >  le 
favant  Evêquc  de  Meaux ,  dans  fon  Difcours  tur  l'Hiftoîrc 
univcrfelle.  Kk  ij 


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26o  GENEALaCIES' 

R  o  I  y        Les  Egipticns  font  les  premiers ,,  oh  l'on  ait  fçÛ  les  règles 
x>'Egiptb.  du  gouvernement.  Cette  nation  grave  &  ferieuiè,  connut 
ixCTait  6tt  d'abord  la  vraye  fin  de  la  politique ,  qui  eft  de  rendre  la  vie; 
rpn?""  *"  comode  6c  les  peuples  heureux.  La  température  toujours 
«niierfeUe  de  uniforme  du  pais ,  y  feifoit  les  efprits  folides  &c  conilans.^ 
M,  BoffuM .  Comme-la  vertu  elt  le  fondement  de  toute  la  fodété  >  Us- 
mmu"  p«r-  l'ont  foigncufemcnt  cultivée.  Leur  principale  vertu  a  été 
tie  iiL         la  réconoiflance.  I-a  gloire  qu'on  leur  a.  donéc  d'être  les. 
Dipdore      P^^^^  reconoiflàns  de  tous  les  hommes  ,-  fait  voir  qu'ils 
liv,  I.     '    étoient  aulïi  les  plus  fociables.  Les  bienfeits  font  le  lien  co- 
ta. 1*       munde  la  concorde  publique  &  particulière.  Qui  reconoît 
les  grâces  aime  à  en  taire)  &c  en  oaniiTam  l'ingratitude)  le 
plaîTir  de  feire  du  bien  y  demeure  li  pur ,  qu'il  n^  a  plus, 
moyen  de  n'y  être  pas  lènfible.  Leurs  loix  étoient  Umples ». 
pleines  d'équité ,  6c  propres  à  unir  entr'eux  les  citoyens. 

Celui  qui  pouvant  fauver  un  homme  attaqué  )  ne  le  fei- 
foit pas  >  étoit  puni  de  mort  aufll  rigoureufement  que  l'af- 
iàlTin.  Que  fi  on  ne  pouvoit  fecourir  le  malheureux  )-il  fiJ- 
loit  du  moins  dénoncer  l'auteur  de  la  violence ,  ÔcJl  y  avoii. 
des  peines  établies  coutre  ceux  qui  manquoient  à  ce  devoir.. 
Ainîi  les  citoyens  étoient  à  la  garde  les  uns  des  autres  )  6« 
tout  le  corps  de  l'Etat  étoit  uni  contre  lesméchans.  Il  n'é- 
toit  pas  permi  d'être  inutile  à  l'Etat.;  la  loi  aflignoit  à  cha- 
cun fon  emploi  >  qui  fe  perpetuoit  de  pcre  en  hls*  On  ne: 
pouvoit  ni  en  avoir  deux ,  ni  changer  de  profeflion  ;  mais . 
auffi  toutes  les  profeifions  étoient  honorées..  Il  falloit  qu'iL 
y  eut  des  emplois  &c  des  perfones  plus  conlidérables  »  corn-  . 
me  il  faut  qu'il  y  ait  des  yeux  dans  le  corps.  Leur  éclat  ne 
hit  pas  méprilêr  les  pies ,  ni  les  parties  les  plus  baHès.  Ain»-  , 
fi.parmlles  Egiptîens ,  les  Prêtres  6c  lesSoIdatsavoientdes 
marques  d'honeur  particulières  ;  mais  tous  les  métiers  y  juC-  , 
qu'aux,  moindres  étoient  en  eflime  )  Ôc  on  ne.  croyoic  paS' 
pouvoir  fans  crime ,  méprifer  les  citoyens ,  dont  les  tra- 
vaux,qvels  qu'ils  fiifTent ,  contribuoiem  au  bien  public.  Par- 
ce moyea tous  les  arts  venoientà  leur  perfeélion  ;  l'honcur 
qui  les  nourit ,  s'y  mêloit  par  tout.  Ôa  fàifoit  mieux  ce 
qu'on  avoir  toujours  vu  feire  >-ôc  àquui  on s'étoic  unique- 
ment exercé  dès  fon  enfance. 
Mais  il  y  avck  une  ocupationquidcvoitêue  coinuae9C*é* 


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H  ISTOR  rqUES.  Liv.  II.  %6i 

•oit  l'étude  des  loix  ôc  de  la  fageflè.  L'ignorance  de  la  re-     Rois 
Itgion  &:  de  la  police  du  pais ,  n'étoît  excufée  en  aucun  s'Egiptc* 
état.  Au  relïe  j  chaque  profelTion  avoit  Ton  canton  >  qui  liû 
étoit  affigné.  *  Il  n'en  arivoit  aucune  incomodité  dajis  un 
païs ,  dont  la  largeur  n'écoit  pas  grande ,  Se  dans  un  &bel. 
ordre  >  les  fàinéans  ne  favoient  ou  fe  cacher. 

Parmi  de  fi  bonnes  loix,  ce  qu'il  y  avoit  de  meilleur;.  Hérodote,, 
c'en  que  tout  le  monde  étoit  nourri  dans  l'cfprit  de  les  ol>  *'y-  *. 
fcrver.  Une  coutume  nouvelle  étoit  un  prodige  en  £gipte>  ^''"*'  '•  *•" 
tout  s'y  &iibit  toujours  de  même  ;  6c  l'exaAitude  qu'on  y 
avoit  à  garder  les  petites  choies ,  maintenoit  les  grandes. 
Auflln'y  eut- il  jamais  de  peuples  qui  ait  confervé  plus 
long-tems  lès  uiàges  6c  fes  loix.  L'ordre  des  jugemens  fer- 
voit  à  entretenir  cet  crprit.  Trente  Juges  étoient  tirez  des= 
principales  villes ,  pour  compoTer  la  compagnie  y  qui  ju- 
geoit  tout  le  Royaume.  On  étoit  acourume  à  ne  voir  dans 
ces  places  que  les  plus  bonêtes  gens  du  pays  &  les  plus 
graves.  Le  Prince  leur  aiUgnoit  certains  revenus ,  afin  qu'a- 
franchis  des  embaras  domelliques  »  ils  puHent  doner  tout  le 
tcms  à  Élire  obferver  les  loix.  Ils  ne  tiroient  rien  des  pro- 
cès >  Se  on  nes'étoit  pas  encore  avifë  de  fëire  un  métier  de 
la  juflice.  Pour  évùer  les  fiirprilès ,  les  aiàires  étoient  trat- 
tées  par  écrit  dans  cette  aflèmblée.  On.  y  craignoit  la  hx£- 
ie  éloquence ,  qui  ebloiiit  les  eTprits ,  Se  émeut  les  pallions.- 
La  vérité  ne  pouvoit  être  expliquée  d'une  manière  uop  fim» 
pie.  Le  PréUdent  du  Sénat  portoit  un  collier  d'or  ,  Ôc  de 
pierres  précieuTes  j  d'où  pendoit  une  figure  fans  yeux  qu'- 
on apelloit  la  vérité.  Quand  il  la  prenoit ,  c'étoit  le  ûgne 
pour  comencer  la  féance.  lU'apliquoit  au  pani  qui  de  voit 
gagner  fa  caulc  y  Se  c'était  la  forme  de  prononcer  les  (en- 
cences.  Un  des  plus  beaux  artifices  des  Egiptiens  pour 
conïèrvcr  leurs  anciennes  maximes ,  étoit  dcles  revêtir  de 
certaines  cérémonies  qui  les  imprimoient  dans  les  efprits. 
Ges  cérémonies  s'oblervoiem  avec  réflexion^  Se  l'humeur 
fcrieufe  des  Egiptiens  ;  ne  permetoit  pas  qu'elles  tournaf- 
&nt  enfimplcs  formules. - 

Ceux  qui  n'avoient  point  d*a^es  Se  dont  la  vie  étoît 

•¥    Limime  chafe  (êpraiique  cncotr  aur  ilM&Ul<i(rcf  (Oll'«lu^  f^eflioa 
jWLCoquda  mlûeta  fini  Ik  ta  putisalieL 


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ai$2  -  GENEAtOGIES 

Rois  innocente ,  pouvoicnt jévitor  l'examen  de  ce  fevere  tribu- 
d'Eoipte.  nal.  Mais  i  y  avoit  en  Égipte  une  efpece  de  jugement  tout 
à  &ic  extraordinaire ,  dont  perfone  n'échapoit.  C'eft  une 
confolation  eh  mourant  de  laiïïèr  fon  nom  en  eftime  parmi 
.  les  hommes  ;  &  de  tous  les  biens  humains ,  c'eft  le  feui  que 
la  mort  ne  nous  peut  ravir.  Mais  il  n'étoit  pas  permis  en 
£gipte  de  loiier  indiferement  tous  les  morts  :  il  mloit  avoir 
cet  noneur  par  un  jugement  public.  Auili-tôt  qu'un  hom- 
me étolt  mort}  on  l'amenoit  en  jugement.  L'acufàtcur  pu- 
blic étoit  écouté.  S*il  prouvoit  que  la  conduite  du  mort  eut 
été  mauvaife  y  on  en  condamnoit  la  mémoire  ,  &  il  étoit 

Îmvé  de  la  fepulture.  Le  peuple  adjcnirpit  le  pouvoir  des 
oix  qui  s'étendoit  jufqu'après  la  mort-j  &c  chacun  touché 
de  l'exemple  »  craignoit  de  deshonorer  fa  mémoire  Se  fa 
famjUç.  Que  fi  le  mort  n'étoit  convaincu  d'aucune  feute , 
on  l'enfeveliffoic  honorablement  >  on  faifoit  fon  panégiri- 
que  ;  mais  fans  y  rien  mêler  de  ik  naiflànce.  Toute  l'Egip- 
te  étoit  noble  >  ôc  d'ailleurs  on  n'y  goûtoit  de  louange ,  que 
«elle  qu'on  s'atiroit  par  fon  mérite. 

Chacun  fçait  combien  curieulèment  les  Egiptîens  con- 
fervoient  les  corps  morts.  Leurs  momies  fe  voycnt  encore. 
Ainfi  leur  reconoiflànce  envers  leurs  parens  etoit  immor- 
telle i  les  enfans  en  voyant  les  corps  de  leurs  ancêtres ,  fe 
fouvenoient  de  leurs  vertus  »  que  le  public  avoir  reconuës , 
&c  s'excitoient  à  aimer  les  loix  qu'ils  Leur  avoienc  laiHées. 
Pour  empêcher  les  emprunts  à'ok  naiffent  la  éùiéanti- 
fe ,  les  frawdes  &  la  chicane ,  l'ordonance  du  Roi  Afichts 
Herod.l.i.  ne  peripettoit  d'emprunter  qu'à  condition  d'engager  le 
Diod.  1.  I.  corps  de  ion  père  >  à  celui  dont  on  empruntoit.  C'étoit 
fed.  i.        une  impiété ,  &  une  in&mie  en  même  tcms ,  de  ne  pas  r<e^ 
tirer  arfez  promptcment  un  gage  fi  pfétieu*  ,  &  celui  qui 
^  jnouroit  fans  s'être  aquité  de  ce  devoir,  étoii  privé  de  la 

fepulture. 

JLe  Rpvaume  étoû  héréditaire ,  mais  les  Rois  étoient 
.obligez  plus  que  tous  les  autres  à  vivre  felon  les  loisc  Ue 
en  avoient  de  particulières  qu'un  Roi  avoù  digérées  »  8c 
qui  faifoienc  une  partie  des  livres  làcrez.  Ce  n'cfi  pas  qu'on 
difputât  rien  aux  RqÎs,  ou  que  perfone  eut  droit  de  les 
cpntraindre  j  au  çoxitraire  pn  les  rplpe^oit  comme  des 


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HISTORIQUES.  Zz-o.//.  atfj 

Dieux  ;  mais  c'cll  qu'une  coutume  ancienne  avoit  tout  re-  R  ^  i  » 
glé  *  &  .qu'Us  ne  s'avUbient  pas  de  vivre  autrement  que  o'E&ipti^ 
Kurs  ancêtres.  Atnfi  ils  loutiroient  iàns  peine  non  -  feule- 
ment que  la  qualité  des  viandes ,  la  mcfure  du  boire  6c  du  Herod. 
manger  leur  tut  marquée ,  (  car  c'étoit  une  chofe  ordinaire  lib.  ni 
en  Egipte^où  tout  le  monde  étoit  Ibbre,  &c  oiil'air  du  pais 
Ki^iroit  la  frugalité  j  )  mais  encore  q*ie  toutes  leurs  heures 
Amênt  deilinées.  En  s'éveillant  au  point  du  jour  j  lorfque 
Felprit  eft  le  plus  net  »  &c  les  penlées  les  plus  pures  t  ils  li- 
ibient  leur»  lettres  pour  prendre  une  idée  plus  droite  Se  plus 
véritable  des  a&ires  qu'il  avoient  à  décider,  Sirtôt  qu'ils  • 
étoient  habillez  ils  aÛoient  làcrifierau  temple.  Là,  envi- 
ronnez de  toute  leur  Cour ,  &.  les  vi(5times  etaiu  à  l'autel  j 
îkaillftoient  à  une  prière  pleine  d'inllruéHon ,  oii  les  Pon^- 
tifes  prioient  les  Dieux  de  doncr  au  Prince  toutes  leS'  vertus 
royales  ,  en  ibrte  qu'il  fut  rel^ieux  envers  les  Dieux , 
doux  envers  les  hommes ,  modéré  jjuile,  magnanime  yfu^ 
cere  r  libéral  y  maître  de  lui-même  j  puniŒint.  au-deffbus 
du  mérite  ;  ôc  recompenfaiu  aundeffas.  Le  Pontife  parloit 
cniuite  des  Ëiutcs  que  les  Rois  pou  voient  cometre  :  mais  il 
iuppolbit  toujours  qu'ils  n'y  tomboient  que  par  furprife-i 
ou  par  ignorance ,  chargeant  d'inuïrécattons  les  miniftres  > 
qui  leur  donotent  de  mauvais  coafeils  y  âc  leur  déguiibient 
la>  vérité.  Telle  étoit  la  manière  d'inflruire  IcS'  Rois.  On 
CToyoit  que  les  reproches,  ne  &ifotent  qu'a^rir  leurs  ei^ 
prits  y  &c  que  le  moyen  le  plus  éfieace  de  leur  inlpirer  la 
vertu  y  étoit  de  leur  marquer  leur  devoir  dans  deshûian- 
ges  conformes  aux  loix ,  &c  prononcées  gravement  devant 
Ksl>ieux.  Après  la  prière  6c  le  iàeriâce  )  on  lifoic  au  Roi 
dans  les  faints  livres  >  les  confcils  6c  les  aétions  des.  grands 
hommes  y  a&)  qu'il  gouvernât  fon  Etat  par  leurs  maximes  5 
&  maintmt  les  loix  qui  avoient  reodti  fes  prédéceileurs 
heùi^ux ,  auilr.bien  que  leurs  fujetst,. 

Ce  quimentre  que  ces  remontrances  fè  Ëûfoient  &s'ë- 
coûtpient.lèrïeufèment;  c*eil  qu'elles  avoient  leur  efièt. 
Parmi  les^Tliebainsyc'eft^à^direydanslàDynaftie  principale», 
celle  où  les  loix.écoient  en  vigueur  ,&.qui  devint  à  la  fanJa 
maîtreflê  de  toutes  les  autres ,  les  plus  grands  hommes  ont 
été.  lesRois^  Les  deux.  Meicurcs  auteurs  des  ilences  6c  de; 


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^6^  GENEALOGIES 

Rois  toutes  les  inftitutions  des  Egiptiens >  Pun  voîfln  du tems 
d'Egipte/  du  déluge,  ôcl'autre  qu'ils  ont  apellé  le  Trifmegiftc ,  ou  le 
trois  fois  grand ,  contemporain  de  Moïfe ,  ont  été  tous 
deux  Rois  de  Thebes.  Toute  l'Egipte  a  profité  de  leurs  lu- 
mières ,  &  Thebes  doit  à  leurs  inlîruélions  >  d'avoir  eu  peu 
de  mauvais  Princes.  Ceux-ci  étoient  épargneE  pendant 
leur  vie  >  le  repos  public  le  vouloit  ainfi  ;  mais  ils  ii'étoicnt 
pas  exemts  du  jugement  qu'il  falloit  ûihir  après  la  mort. 
Quelques-uns  ont  été  privez  de  la  fépulture  j  mais  on  en 
voit  peu  d'exemples  >  ôc  au  contraire ,  la  plupan  des  Rois 
■ont  été  fi  chéris  des  peqples  >  que  diacun  pleuroit  leur 
mort,  autant  que  celle  de  ton  père ,  ou  de  fes  cnÊins. 

Cette  coutume  de  juger  les  Rois  après  leur  mort ,  parut 
il  fainte  au  peuple  de  Dieu ,  qu'il  l'a  oujours  pratiquée. 
Nous  voyons  dans  l'Ecritute  que  les  mechans  étoient  pri- 
vez de  la  fépulture  de  leurs  ancêtres ,  &c  nous  aprenons  de 
Jofephe,  que  cette  coutume  duroit  encore  du  tems  desAf- 
monéens.  Elle  iàifoit  entendre  auxRois,  que  fl  leur  majellé 
les  met  au-defTus  des  jugemens  humains  pendant  leur  vie^ 
ils  y  reviennent  ennn  quand  la  mort  les  à  égalez  aux 
autres  hommes. 

Les  Egiptiens  avoîem  l'cfprtt  inventif)  mais  ils  le  .tour*> 
noient  aux  choies  utiIes.LeursMercur-es  ont  rempli  l'Egipte 
d'inventions  merveîlleuic$,6cnelui  ontprefque  rien  laifîë 
ignorer  de  ce  qui  pouvoit  rendre  la  vie  oomode ,  &  tran- 

SuiUe.  Je  ne  puis  taiflèr  aux  Egiptiens  la  gloire  qu'ils  ont 
onée  à  leur  Oflris ,  d'avoir  inventé  le  labourag;e  ;  car  on 
le  trouve  de  tous  tems  dans  les  païs  voifms  de  la  terre  9 
d'oii  le  genre  humain  s'cft  répandu ,  &:  on  ne  peut  douter 
qu'il  ne  fut  conu  dès  l'origine  du  monde.  Aimi  les  Egip- 
riens  donent-ils  eux-mêmes  y  une  fi  grande  anùquité  à  Kur 
Ofuris ,  qu'on  voit  bien  qu'il  ont  confondu  fon  tems ,  avec 
celui  des  comencemens  de  l'univers  >  6c  qu'ils  ont  voulu 
lui  atribuer  les  cho&s  dont  l'oriçinc  paflbit  de  bien  loin  , 
tous  les  tems  cçmus  dans  leur  hifloire.  Mais  fi  les  Egip- 
riens  n'ont  jïas  inventé  l'agriculture ,  ni  les  autres  arts  que 
i  nous  voyons  devant  le  déluge ,  ils  les  ont  tellement  per* 

fc^cHiez ,  &  ont  pris  un  (i  gnoid  foin  de  les  rétablir  par- 
mi les  pcupks  j  Qu  la  barbarie  les  avoitËùt  oublier ,  que 

leur 


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HISTORIQUES.  Li'v.IL  2^5 

ïear  gloire  n'eft  gueres  moins  grande ,  que  s'ils  en  avoient     Rois 
■été  les  inventeurs.  d'Egii-te. 

Il  y  en  a  même  de  très-importans  dont  on  ne  peut  leur  , 
difputer  l'invention.  Comme  leur  païs  étoit  uni",  ôc  leur 
oiel  toujours  pur  6c  làns  nuage ,  Jls  ont  été  les  premiers  à 
oWcrver  le  cours  des  aftrcs.  Ils  ont  auili  les  premiers  réglé 
l'année.  Ces  obfervations  les  ont  jette  naturellement  dans 
l'arithmétique,  Se  s'il'cft  vrai,  ce  que  dit  Platon,  que  le  - 
ibleil  &  la  lune  ayent  enfeigné  aux  hommes  la  fience  des 
nombres ,  c'cft-à-dire ,  qu'on  ait  comencé  les  comptes  ré- 
glez par  celui  des  jours ,  des  mois  6c  des  années ,  les  Egip- 
tiens  font  les  premiers  qui  ayent  écouté  ces  merveilleux 
maîtres.  Les  planètes  ôc  les  autres  aftres  ne  leur  ont  pas  été 
moins  conus ,  9)C  ils  ont  trouvé  cette  grande  année ,  qui 
ramené  tout  le  ciel  à  fon  premier  point.  Four  rcconoître 
leurs  terres  tous  les  ans  couvertes  par  le  débordement  du 
Nil ,  ils  ont  été  obligez  de  recourir  à  l'arpentage  qui  leur 
a  bien-tôt  apris  la  Géométrie.  Ils  étoient  grands  oblèrva- 
teurs  de  la  nature ,  qui  dans  un  air  fi  ferain  6c  fous  un  fo- 
leil^ii  ardent,  étoit  forte  &c  féconde  parmi  eux.  C'efl:  aufli 
ce  qui  leur  a  fait  inventer  ou  perreéHoner  la  Médecine, 
•  Ainîi  toutes  les  fiences  ont  été  en  grand  honeur  parmi  eux. 
Les  inventeurs  des  choies  utiles ,  recevoient  Ôc  de  leur  vi- 
vant, 8c  après  leur  mort  de  dignes  recompenlès  de  leurs  tra- 
vaux. C'eft  ce  qui  a  confacré  les  livres  de  leurs  deux  Mer- 
cures  ,  &:  les  a  fiiit  regarder,  comme  des  livres  diviiis.  Le 
premier  de  tous  les  peuples ,  où  l'on  voye  des  bibliotéques 
cft  celui  d'Egipte.  Le  titre  qu'on  leur  donoit ,  infpiroit 
l'envie  d'y  entrer ,  &  d'en  pénétrer  les  fecrets.  On  les  ap- 
pclloitk  tréfories  remèdes  de  famé.  Elle  S'y  guérillbit  de.  l'i- 

fnorance ,  la  plus  dangereufe  de  fes  maladies ,  fie  la  fourcc 
e  toutes  les  autres. 

L'Egipte  qui  dans  une  étendue  aflez  bornée  renfermoit  9°  '"  P*« 
autrefois,  au  raport  d'Hérodote ,  dix-huit  mille  villes,  6c  ^^^^^^  ^l^^ 
fept  millions  d'habitans ,  étoit  remplie  de  fuperbes  mttru-  Hérodote ,  & 
mecs.  Ses  obélilques  ,  fes  pyramides ,  le  labirinthe ,  le  lac  ;  "^"^  l'Hiftoi- 
de  Meris ,  tout  y  étoit  grand ,  tout  y  anonçoit  la  magnai-'  "^  jj"  RolSa, 
cence  de  les  Rois ,  l'inouHrie  &  le  goût  merveilleux  de  la 
nuion  pour  rArchiteéfa^rc»  Au  reSe  ce  n'eft  pas  fur  Icv 


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^66  GENE  AL-OGIES 

Rois      chofes  inanimées  que  l'Eeipte  travailloit  le  plus ,  fcs  plus 
b'Ëgiptb.   nobles  travaux ,  &  fon  plus  bel  art  confifloit  à  former  les 
hommes.  La  Grèce  en  étoit  fi  perfuadée ,  que  fès  plus 

£rands  hommes ,  mi  Homère ,  un  Py thagore  >  un  Platon  , 
ycurgue  même  &  Solon  ces  deux  grands  legiflateurs  >  Sc 
les  autres  qu'il  n'eft  paslscfbin  de  nomer  ,  allèrent  apren- 
dre  la  fageffe  en  Egipte ,  Dieu  à  voulu  que  Moifc  même 
fut  infiruit  dans  faute  iajagejfe  dts  Egmiens-  C'eft  par-là  qu - 
il  a  comencé  à  être  puijaitt  en  faroUs  y(jr  ett  œuvres.  (  Aét, 
VII.  2X.  )  La  vraye  lageflê  fe  fen  de  tout,  &  Dieu  ne 
veut  pas  que  ceux  qu'il  infpire ,  négligent  les  moyens  hu^ 
mains  qui  viennent  aulli  de  lui  à  leur  manière. 

Ces  fages  d'Egipte  avoieru  étudié  le  régime,  qui  fiiit  les 
efprits  foudes  ,  les  corps  robuflcs  ,  les  femmes  fécondes  Ôc 
les  enfans  vigoureux.  Par  ce  moyen  le  peuple  croiflbit  en 
nombre  &  en  forces.  Le  pais  etoit  fain  naturellement  ; 
mais  la  philolbphie  leur  avoitapris  que  la  nature  veut  être 
aidée.  A  y  a  un  art  de  former  les  corps  auiTi-bien  que  les 
efprits.  Elle  employoit  principalement  à  ce  beau  deuein  la. 
frug^litéyôc  les.  exercices.  La  courfe  à  pié,  la  courfe  à  che- 
val ,  la  courfe  dans  les  chariots  fè  pratiq.uoit  en  Egipte  avec 
une  adreflè  admirable  ,  ôc  U  n'y  avoit  point  dans  tour  l'U- 
nivers de  meilleurs  hommes  de  cheval  que  les  Egiptieos.- 
Enfin.  l'Egipte  n'oublioit  rien  pour  polir  l'elprit.,.  ennoblie 
le  cœur  6c  fortifier  le  corps»  Quatre  cent  mule  foldats  qu'- 
elle entretcnoit,  étoient  ceux  de  fes  citoyens  qu'elle  exer- 
çoit  avec  plus  de  foin»  Les  loix  de  la  milice  fè  confèrvoienc 
aifément,  Sc  comme  par.  elles>-mêmes ,  parce  que  les  pères- 
les  aprenoient  à  leurs  enfans  :  car  la  profeffion  de  la  guer- 
re  pafibit  de  père  en-fik  comme  les  autres..  Après  les  ^mil- 
les fàcerdotales ,  celles  qu'on  eflimoit  les  plus  illuflres ,. 
étoient  comme  parmi  nous,  les  familles  deftinées  aux  ar- 
mes. Je  ne  veux  pas  dire  pourtant ,  que  l'Egipte  ait  été 
guerrière.  On  a  beau- avoir  des  troupes  réglées  éc  entrete-- 
nues ,  on  a  beau  les  exercer  kl'ombre  dans  les  travaux  mi- 
litaires &:  parmi  les  images  des  combats,  il  n'y  a  jamais  que 
la  guerre  &c  les  combats,  éfetftife  qui  fkflènt  les  hommes, 
^erriers.  L'Egipte  almoit  la  paix,  pahce  qu'elle  aimoitla 
yiiUce,  Se  n.'avoit  de  foldats  que  pour  fa.  défenfc»  Cottr- 


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HISTORIQUES.  Z/V.7/.  1^7 

tente  de  fbn  pais  où  tout  abondoit ,  elle  ne  fongeoit  point  R  o  i  s 
aux  conquêtes.  Elle  s'étcndoit  d'une  autre  forte  en  en-  d'Egiptb, 
voyant  fes  colonies  par  toute  la  terre  ,  Se  avec  elles  la  po- 
liteflc  &c  les  ioix.  On  la  confultoit  de  tous  cotez  fur  les  rè- 
gles de  la  fagefle.  Quand  ceux  d'Elide  eurent  établi  les  jeux 
OUmpiques  les  plus  illuftrcs  de  la  Grèce  f  ils  recherchc- 
rent  par  une  ambalTade  folemnelle  l'aprobation  des  Egip- 
tiens  ,  ôc  aprirent  d'eux  de  nouveaux  moyens  d'encoura- 

f:r  leicombatans.  L'Egipte regnoitpar  fesconfcils,  ôccet 
mpire  d'cfprit  lui  parue  plus  noble  &  plus  glorieux  que 
celui  qu'on  établit  par  les  armes.  Encore  que  les  Rois  de 
Thebes  fulTent  fans  comparailbn  les  plus  puifTàns  de  tous 
ks  Rois  de  l'Egiptc ,  jamais  ils  n'ont  entrepris  fur  les  Dy- 
Haftics  voifines ,  qu'ils  ontocupées  Iculement,  quand  elles 
curent  été  envahies  par  les  Arabes  ;  de  forte  qu'à  vrai  di- 
re ,  ils  les  ont  plutôt  enlevées  aux  étrangers ,  qu'ils  n'ont 
voulu  dominer  fur  les  naturels  du  pais.  Mais  quand  ils  fe  ' 
font  mêlez  d'être  conquérant ,  ik  ont  furpalfé  tous  les  au* 
très. 

Ceux'  qui  ont  bien  conu  l'humeur  de  l'Egipte ,  ont  re- 
conu  qu'elle  n'étoit  pas  bclliqueulè:  vous  en  avez  vu  les  rai- 
ions.  Elle  avoit  vécu  en  paix  environ  1 3  00  ans ,  quand  elle 
produifit  fon  premier  guerrier  qui  fut  Sefoftris.  *  Auflî   •m.BoAW 
malgré  fa  milice ,  qui  fut  fi  foigneufement  entretenue  j  nous  [^^ç^  s°ùc 
Voyons  fur  la  fin  >  que  les  troupes  étrangères  font  toute  là  qui  régnoic 
force  ,  qui  cft  un  des  plus  grands  défauts  que  puiflè  avoir  ^"'''^"J^ 
un  Etat.  Mais  les  choies  humaines  ne  font  point  par&ttes,  }°l^ 
8c  il  eft  malaifé  d'avoir  enfemble  dans  la  perfeiîtion  les  arts 
de  la.paix ,  avec  les  avantages  de  la  guerre.  C'ell  une  bel- 
le durée  d'avoir  fubfifté  1 6  fîécles.  Quelques  Ethiopiens 
ont  régné  à  Thebes  dans  cet  intervak  ,  entr'autre  Saba- 
con  y  -âc  à  ce  qu'on  croît  Taraca.  Mais  l'Egipte  tiroitcettc 
utilité  de  l'excellente  conftîtution  de  fon  état ,  que  les  étran* 
gers  qui  la  conqueroient  >  entroient  dans  fes  mœurs,  plutôt 
que  d'y  introduire  les  leurs  j  ainfi  changeant  de  maîtres  , 
elle  ne  changeoit  pas  de  gouvernement.  Elle  eut  peine  à 
Ibufrir  lès  Perfcs  dont  elle  voulut  fouvent  fecouer  lejbug.      ■    .  ■    r 
Mais  die  n'étoit  pas  affez  belUqueufe  pour  fe  fomenir  pat      .     :     i 
Ci  propre  fon^j  contre  une,  U.graodçpuirïànce  >  âc  le; 

L 1  ij 


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*7«  r»HtL 

Familles  des  anciens  Rois  d'EGIPTE. 

'     ' y..  "  '' .  ^     1- 

CHAM    ou   JUPITER    AMMON. 

MEZR^AIM   ou    MENES,  die  OSIRIS   Se  BACCHITS; 

ép.  Ifi. 


rSCHEMUM 


Cbmchbnbs 
Roi  de  This. 


VENNEPHES. 


Ano-    Nitoêril ,'  » 

Dime.    Reine. 

■  1 1  r. 

ALISPHRAGMUTOSIS; 

ou    MvSPHtL  AGUUTOSIS  , 

Roi  de  Thebcs  &  de  Mempbis.  _ 

AMASIS  ou   TntiMosu,  chalTe 
les  Rois  Pafteurs  de  la  baffe  Igipté. 


C  H  E  B  R  O  M. 
AMENOPHIS  I.     ^iM£SS/S,ReiM. 
M  E  P  H  R  E  S. 

MEPHRAMUTOSIS. 

THMOSrS. 
AMEMÇI^HIS  IL 


TOSOTHRUS     SA.  dit  aiiOi 

ou  C  U  R  U  D  £ 


ESCVLAFE. 

OU  Oaus,  Roi 
de  Meinphis, 


Roi  de  la  balTe 
Egipte. 


CONCHARIS; 
fur  lequel  les 
Pafteuis  s'em. 
parèrent  de  la 
balle  Egipte. 
•    ri- 
I  I. 
S  A  L  A  T I  S. 


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Familles  des  anciens  Rois  d' E  G I F  T  E. 

IV. 
ORUS,  Roi  d'Egipte. 

RAJHORIS.   ACENCaSES  ,Kclac. 

ACtNCHERES  t. 

ÎcÈnIchErÉsii. 


PSEUSENNES. 
VAl'HKES. 


AMENOPHISIV. 


N .  .  .  femme  de 
Salomon. 
ARMAIS.     RAMESSES.  SESAC    ou   Sssohchij. 


RAMESSES.    MIAMUM.  CHEiDPS.    CEPHRENES  ouSriNAcBS, 

AMENOPHIS  III.  B  w  s  I R I  s.     PERSUSENNES. 
OSORTHON. 


SETHOSIS  on  ARMAIS  ou 
Sbsosttlis ,  die  Dahadsi 
au(&  Egiptus. 

I ' 1 

RAMPES  ou  PHERON. 

AMEROPHIS. 

> " ^ 

THUORIS  ou  P  R  0  T  E'  I. 


80CCH0RIS, 
T I.         Saïle. 
* 
S  VA  on  S  A  B  A  C  O  N .  Ethiopien. 

THAR.ACA. 

V  I  r. 


SEVECHUS 

flU    S  1  T  H  o  M. 


PSAMMENITB. 
INAROS.      AMYRTHE'E, 


N  E  c  o  s ,  Saïte,". 

PSAMMETICUS. 

N  E  c  H  o  s. 

PSAMMIS, 

A  P  R  I  E  S. 

Nttait ,  (enune  de  Qrius; 

AMYRTHE'E.Saïte; 

KEPHERITES  I.  ACORIS. 

KEPHERITES  n,  rSAMMUTIS» 

NECTANEBUSI. 


,TACHOS> 


A  N  o  M I  u  r, 
NECTANEBUStt 


I,  Google 


:  »72        -      G  E  N  E  A  L  O  G  I  ES 

R  o  1  s  le  Royaume  d'Egiptc  à  duré  1 66i  ans  ;  car  à  comencer 
d'Egipxe.  d'ici  jufqu'au  teras  que  Cambifes  Roi  des  Perles  fubjugua 
l'Egipte ,  on  trouve  ces  1663  années.  Menez  laifla  quatre 
fils ,  qui  partagèrent  l'Egipte  en  autant  de  Royaumes ,  la- 
voir de  Thehes  ou  de  U  haute  Egtfte,  de  ThiSj  de  Aîempitrs,  6c 
de  la  haffe  Egipte. 

ATHOTIS  ou  Thot,  eut  le  Royaume  deThebcs. 
n  eft  VHermts  des  Grecs ,  &  le  Mercure  des  Latins.  Oeft  à 
lui  qu'on  raporte  l'invention  de  l'Ecriture ,  6c  des  Hiero- 
glifcsjde  l'Arithmétique ,  de  laGéometric,del'Aftronomie, 
&  de  la  Mufique.  Il  s'apliqua  à  régler  le  culte  public  & 
religieux ,  à  doner  de  fages  loix  aux  Egiptiens,  &  à  rendre 
iès  fujets  heureux.  Après  fa  mort  il  fut  h^moré  fous  le  npm 
,  à^Anubis ,  &c  fous  la  ngure  d'un  chien }  &c  comme  il  avoit 

4in  foin  particulier  des  cérémonies  des  funérailles  >  on  le 
ïegarda  comme  la  divinité  tutelaire  des  tombeaux  fie  le 
conduéleur  des  âmes.  On  bâtit  en  fon  honeur  la  ville  de 
CynopoUs  t  c'cft-à-dire>  ville  des  chietts,  dans  laquelle  on 
nourriffoit  de  ces  animaux  qu'on  apelloit  les  ehiem  facrez.. 

Le  fécond  des  enfans  de  Menés  wx  ISCHEMUM  ,  nomé 
par  les  Grecs  Çenchenes  ,  dont  le  partage  fut  le  Royaume 
de  This,  c'eft-à-dire,  l'Egipte  du  milieu  depuisThis  jufou'à 
Memphîs.  On  prétend  que  VENNEpHES,unde  fesfuc- 
cefleurs  ,  fut  le  premier  qui  bâtit  les  pyramides. 

TOSOTHRUS ,  3<  fils  de  Mènes,  eut  le  Royaume  de 
Memphis.  On  le  nomoit  aulïï  EfcuUpe ,  &  c'eft  a  ce  Prin- 
ce ,  qui  avoit  une  conoiflance  particulière  des  propriétez 
des  nmples  ,  que  Ton  doit  la  découverte  de  la  Médecine  > 
fience  dans  laquelle  il  avoit  été  înftruit  par  là  mère  Ifis ,  Se 
qu'il  pouffa  bien  plus  loin,par  le  moyen  de  l'anatomie,  dans 
laquelle  il  fit  de  grandes  découvenes.  Le  culte  qu'on  lui 
rendit,  après  fa  niort ,  foiis  le  nom  d'Or,  ôc  d'où  les 
Grecs  Ôc  lés  latins  ont  feit  Onts ,  paflà  long-tems  après  en 
Grèce  &  '  furtout  à  Epidauré.  Cependant  Tes  Grecs  n'ont 
point  conu  cet  Efculape ,  puifquHs  atribuent  la  décou- 
verte de  la  médecine  t  ou  à  Apollon ,  ou  à  un  autre  Efcula- 
fe  né  parmi  eux  ;  mais'  cjui  vivoit  plus  de  mille  ans  après 
Efculape Egiptien^  ■  - 
C  HE  O  £$,  un  de  fes  fuccefleurs ,  réiinit  en  fa 

pcrfonc 


y  Google 


,  HISTORIQUES.  Ziv.IÎ.  472 

Eîrfbne^es  Royaumes   de  Thebes  &  de  Memphîs.    li     R  o  r  « 
tila  un  fils  qui  fut  tué  auboutd^unan  de  reenct  par  otEciPTs. 
une  conjuration  des  grands  de  fon  Etat ,  &  une  fille  noriiéc 
Nifocris ,  qui  fucceda  a  fon  frère  >  &  fut  la  première  femme 
qui  ait  jamais  régné. 

Elle  etoit  belle ,  blanche  8c  blonde  contre  Pordinaire  des 
gens  du  pais.  La  vengeance  qu'elle  tira  des  meurtriers  de  fon 
frère,  excita  la  colère  du  peuple  de  Thebes,  qui  la  chaflà. 
après  un  règne  de  6  ans.  MOERIS  qui  régna  depuis  à  The- 
bes &  à  Memphis,fut  un  desplus  grands  Princes  de  i'Egipi-. 
te.  Ce  fiit  lui  qui  fit  bâtir  ce  lac  fiimeux ,  qui  porta  fon  nom 
avec  de  grandes  éclufes  pour  recevoir  les  eaux  du  Nil ,  let 
quelles  on  ouvroit  ou  fermoit  félon  le  befoin ,  c*eft-à-dire  > 
felon  que  rinondation  du  Nil  étoitplus  ou  moins  abondan- 
te. Il  eut  pour  fuccedèur  SIPHOAS,dontla  fience  ex- 
traordinaire à  mérité  qu'on  lui  donât  le  nom  de  fécond 
That.  Les  Grecs  l'ont  conu  par  celui  de  Mercure  Trifmmf- 
Ui  c'eft-à-dire,  trois  fois  gr»nL  Ce  Prince  fut  un  modèle 
acompli  de  jufUce  &  de  piété. 

La  DaflèEgipte  fiit le  partage  de  SA,  ou  Curudes» 
quatrième  fils  de  Menés ,  qui  la  fit  défricher ,  &:  la  rendit 
Hne  des  plus  fertiles  partie  cle  l'Egipte.  Ony  bâtit  une  ville: 
à  laquelle  on  dona  le  nom  du  Prince.  C'eft  la  ville  de  Sais 
qui  eft  devenue  fi  fameufe  par  fes  Dinalties  ;  mais  beau-       r    ■  : 
coup  plus  par  lès  colonies ,  entr'autres  par  celles  qui  a  peu-    '. 
plé  rÂtrique ,  ôc  fondé.la  ville  d'Athènes.  Le  dernier  des' 
fuccelTeur  de  j**,  fiit  CONCHARES ,  fous  lequel  une  mui-    1 1.  Etat 
titude  d*Arabes,atirez  par  la  bonté  des  pâturages  de  la  bafi!è       de 
Egiptc  fe  jetèrent  fur  cette  partie ,  &  s'en  emparèrent  l*aii    l'Egipte 
1910,  aum-bienque  de.Mcmphis;  maisilnefurentpoint    '**"* .'" 
maîtres  de  la  haute  Egypte ,  ôc  œ  Royaume  de  Thebes  fiiij>o  -  a**" 
fitta  toujours  jufqit'au  temsde  Scfoflais.^  S  AL  A  TI  &fuE  le"  . ,  .1    u  .  1 
premier  des  ces  Rms  ArabesyapcBés;R*ïï^i'i/fe«rj,.çïarcei 
qu'ils  vîvoicnt  comme  les  pafteurs  avaiitjl^ue  de  rqgner  en. 
Égipte.  Son  quatrième  fucceffcur  fut  APQPHIS  fumomé. 
duis  l'Ecriture  fjEt«r«0»  i  nom  comiftiAiXûus  les  Rois  d'Ë*! 
giptt yfous  ibn  rèmie  A^ahqm  paifËie?  Egipte  ave(|  iS) 
femme Sata.'  Myf^ragmmbfi£,vi^i&fâblahkn»ntRoide[ 
Thcbèsia^tia]oesRpUràiUurs>â&ks^dtttKUgnitclefiisa4^ 

Mm 


,v  Google 


«74  GENEALOGIES 

Rots      fermer  dans  Avaris  ;.  Thecmofis  ou  Amafis  ion  fils  lés  T 

D'£Gt»Ti.  afïiégca,Ôclcs  contraignit  enfin-d'abandoner  l'EgiptCtoU  m 
avoient  dominé  260  ans.  Us  ibrtirent:  au  nombre  de  240 
mille  hommes  Se  fe  retirèrent  daiû  la  Phénicie.. 

HT.  Etat       AAIASIS  réunit ainfi  l'an  zi8o>P£mpiredelahauteâc 

del'Egipte.  dc  la  baflê  Empte.'^  Porphire  remarque  après  Manethon^ 
1814.     ^"^  '^  ^^^  ^^  perdre  aux  Egipdens  la  barbare  coûcume 

avant  J.  C.  qu'ils  avoient  d'immoler  des  hommes  dans  Heliopole  ,  cil 
l'on  en  iàcrifioit  trois  tous  les  jours  ,  &c  qu'il  ordona  qu'oa 
en  mettroit  de  cire  en  leur  place. 

MEPHRAMUTOSIS  fixiémc  Roi  de  cette  Dinaf- 
»e  )  eft  pris  par  Uf&rius  pour  le  FhmrMn ,  dont  le  Patriar- 
che Jofèph  expliqua  les  fonges ,  Se  qui  le  fie  Intendant  de 
toute  l'Egipte ,  ou  toute  fa  &miUe  vint  enfutte  s^établir  j. 
tan3i76.dumondefic:  ijzS.avantJ.C. 

RAMESSES-MIAMUM  undcfesfuecefreursjcfly 
fiûvant  cet  Autcur>le  mèmePh^êrMit  >  qui  prenant  ombrage 
du  ffrand  nombre  des  ITtaëUtes ,  comença  à  les  perfécuter  ^ 
en  ks  acablant  de  travaux  pénibles JEl  laifTa  deux  fils  AME- 

'•  NOPHIS  &  Eu  s  1 K 1  s.  Celui-ci  qui  régna  fiir  les  bords  di* 

Kil  )  cft  Gonu  par  fa  cruauté.  Il  égorgeoit  impitoyable- 

ment  tous  les  étrangers,  qui  abordûient  dans  le  pais.  Le  prc'- 

mterfuccedaàlbnpercyi'an,  ^494.  C'eil  le  Pharaon  lbu& 

î.^ia.     qui  les  Hraëlices  fbrtirent  d'JE^ipté  »  âc  qui  fut  fubmergé; 

naot  J^O  aupafl^K  de  la  mer  rouffc  y  Pan  %^i  3.  C'efl  le  Beks  des 
Grecs.  Ulaiflkdeiafik,  runnooiéSeTMOSis  ouSESOSf 
:  ,     .     TUS  j  l^autre  Arjiais.  Les  Grecs  <uu  nomé  celui<i  i>.»- 
ruÊMs  &c  le  premier  Egiftus  qui  a  dcsié  £}n  nom  à  PEgipce. 

SETUOSIS  a  été  l\m  des  plus,  illuibes  Rois  qu'ait  ei£ 

^Igiptx..  Son  père  qui  avoit  conçu  le  defifiin  d'en  &jre  un. 

' .    conquérant ,  mi  dona  d'abord  uçe  éduGation  admirable.  I£ 

tteth  Lil  ficamenei^  àlaCôàr.toUslcsenfàns  qui  étoicnc  a»  Xc  mê- 
me jour  que  Sefbflris  Li]  s'en,  onuva  dix-^pc  cens  »  qui  fii^- 
icnt  élevez  avec  lui  £ins  diâini£iioa  de  nourriture  éc  d'e-^ 
xercices.  Quand  flvfiit  fbm  de  la  première  jêuneflc  >il  lui  fie 
£â*e  £aa  apoeiutâEige  par  une-  guerre  contre  les  Arabes^ 
Ce  jome  i4içcÈ  v  apHc  %  fiiporter  h.  iàijm»  &:  k  fcùf  »&  fou- 
Bi£t  cette  nation  jufqu'iaïors  indomptabde.  De  l'Oriém  fem 
fCK  1b fil  pUIèrài'OccidGiu  de  n^|i^ ILatii^iiabL  Lie» 


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\ 

H  rS  TORIQUES.  Ziv.TI.  17J 

tâc  i  6c  la  plus  grand  partie  de  cette  vafte  région  fut  fubjù-^  Rois 
guéc.  Il  aprit  dans  cette  expéditÎMi  la  mort  de  fon  père ,  ce  n'Et^inre^ 
qui  le  rapella  en  Egipte  pour  prendre  pofleffion  de  la  Ibu'- 
veraine  autorité  ;  ilpouvoit  alors  avoir  1 8  ans ,  puis  qu'A- 
menophis  n'en  régna  que  1 9  &  demi ,  8c  que  Sclbftris  étoit 
né  depuis  ià  Royauté.  Ce  Prince  en  montant  fur  le  trône 
ne  conçut  pas  un  moindre  deffein  que  celui  de  la  conquête 
du  monde.  Il  leva,  pour  cet  ef&t  des  armées  formidablesy 
6c  après  avoir  pourvu  à  la  fureté  de  fes  Etats ,  en  s'allûrant 
du  cœur  de  fes  fujets  par  fa  libéralité ,  Scpar  fa  juflice}  âc  en 
y  établiflànt  de  (âges  &  fidèles  Gouverneurs  >  il  fe  mit  à  Lu 
tête  de  fes  troupes.  Il  comenca  (on  expédition  par  l'Ethio- 
pie >  la  rendit  tributaire ,  pa(ui  en  A(je  >  la  parcourut  avec 
une  rapidité  étonante,  &l  pénétra  jufqu'aux  Indes»  où  il 
(bumit  le  pais  au-delà  du  Gange>  juiqu'à  l'Océan  :  jugez  par 
U ,  fi  les  païs  voi(ins  lui  refifterent.  Lies  Scithes  obéirent  jui^ 

Îu'au  Tanais  ;  l'Arménie  &c  la  Cappadoce  lui  furent  fujetes. 
«sThraces  furent  fouraisjenfin  il  étendit  fotiEmpire  depuis 
leGange  ju(qu'auDanube.Ladiiîcultédesvivres  l'empêcha 
de  pénétrer  plus  avant  dans  l'Europc;Sc  il  revint  après  9  ans  ,-  ^ 

chargé  des  dépouilles  de  tous  les  peuplesvaincus.  Il  ariva  à 
Peluie }  où  fon  frère  AmtMi ,  autrement  apellé  Dsnsits ,  qui 
avoit  voulu  Ce  prévaloir  de  fon  abfence  pour  s'emparer  de  la 
courone  ,  lui  dre(ra  des  embûches  âc  chercha  à  le  &ire  pé- 
rir avec  (a  femmeôc  fes  cnfans ,  en  mettant  le  feu  à  l'apar* 
tement  où  il  écoient  couchez.  Sefoftris  échapa  à  ce  danger  , 
J&c  chafTa  de  fes  Etats  Danaus ,  qui  fe  retira  en  Grèce. 

Sc(bllris  ne  Ait  plus  ocupé  que  du  foin  de  témoigner  aux 
Dieux  fa  teconoiiTance  »  oe  recompenfer  fes  oficiers ,  Se 
de  rendre  fa  pui(rance  utile  à  fes  peuples,  U  employa  le  re^ 
pos  que  la  paix  lui  laiflbit  à  conuruire  des  ouvrages  >  auâi 
propres  à  enrichir  TEgipte  qu'à  immortaliio-  fon  nom.  Û 
régna  j  3  ans ,  ôc  jouit  long*tems  de  fes  triomphes ,  beau- 
coup rtus  digne  ae  fa  gloire  »  fi  la  vanité  n'en  eut  pas  ter-  '  * 
nil'éciat.  LesRois6cîcs«bc&dc$nation8fubjuguéc$,vfti  ■ 
noient  dans  de  certains  tems  moquez ,  rendre  homage  i 
kuT  vainqueur  de  lut  payer  les  tributs  qu'on  leur  avtàcsav 
pofez.  fja  toute  auti«  oc^ionj  il  les  naitoit  av«c  aflskdc 
douceur  4c  iteboncé;  mais  qijand  iUUoit  aa  eeoqdcxfy  ' 
Mm  ij 


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»7«  G  E  N  E  A  L  O  G  I  FS 

K  o  1 1     <ju'il  alloit  dans  la  ville  >  il  Ëûfbit  atelcr  à  fon  char  ces: 
■'EeipTi.  Rois  quatre  à  quatre  >  au  lieu  de  chevaux  >  &:  fe  croyoic 
bien  grand  de  le  fiiire  ainfi  tramer  par  les  maîtres  des  au- 
tres nations.  Un  jour  qu'il  étCHt  ainfi  traîné ,  il  remarqua, 
un  de  ces  Rots  capti&.>  qui  regardant  derrière  lui ,  conTidé* 
roit  atentivement  le  mouvement  des  roues  »  âc  lui  en  ayant 
Théâtre    demandé  la  raifon  :  Je  cherche ,  répondit  le  Roi  captif,  àfis- 
hiftorique.  ter  mes  ejpéruuces  .  en  voy/trtt  dA/ts  cette  ipUe  CimAge  de  /«  vicij^~ 
tude  des  chofes  hitmAsrtes  i  CAr  ce  qui  efi  ah  plus  hAut  de  U  roue  ^ 
tombe  dAns  un  moment  au  plus  Bas.  Cette  réponce  fit  impref- 
fion  fur  Sefoflris  >  qui  traita  depuis  les  vaincus  avec  plus 
d'humanité.  Pluficurs  croycnt  qu'il  feut  prendre  Selbftris. 
pour  le  Vexaris  ^  dont  parle  Juftin ,  qui  fit  le  premier  la 

fucrre  aux  Scithes.  Il  femble  que  ce  Prince  ait  dédaigné 
e  mourir  comme  les  autres  hommes.  Devenu  aveugle 
dans  Ça,  vîeilleflè}  il  le  dona  la  more  à  lui  même ,  laiflànt  ua 
Empire  floriflànt  ;  mais  dont  ks  fucefleurs  ne  foutinrenc 
point  la  grandeur.. 

Henxf.ht.     RAMPEZ  ou  Ramesses,  qui  firccéda  aux  Etats  de 
^  ]A,ej.     Seibilris,  l'an  2547}  efl  pris  par  plufieurs  pour  le  Phe&on. 

avant J.C.  d'Hérodote,  célèbre  par  une  avanture  plaifante.  On  dit 
que  ce  Prince  ayant  lancé  un  javdot  dans  le  Nil»  comme 
''  pour  le  punir  du  d^gât  qu'il  avoit  caufé  dans  le  païs  en  fe 

débordant  >  devint  aveugle  fur  le  champ.  Ua  oracle  de  la 
ville  de  Butte  confulté  fur  cet  accident ,  dit  qu'il  recouvre- 
roit  la  vue ,  en  iè  lavant  les  yeux  de  l'eau  d'une  femme  y 
qui  n'eut  jamais  conu  d'autre  homme  qift  Ibn  mari^  U 
éprouva  inutilement  ce  remède  en  la  perlbne  de  fa  femme 
&  en  celle  de  plufieurs  autres.}  mais  enfin  en  ayant  trouvé 
une  au  bout  de  fix  ans  ,.qui  lui  procura  fa  guerifbn  >  il  fit 
brûler  toutes,  les  autres  ^  &  fit  enuùte  de  ma^iîfîques  ofi-an- 
dss  dans  tous  les  templeis  3. en, action  de  grâces  de  ce  qu'il 
avoit  rçcouvré-Ia  vue;  . 
ito4.        Vers  Vaa28oo,regnoit  en  Egipte  PROTHÉ.E  ou 

KTMuJ.C.  Truoris,  fous  le  règne  duquel  on  prétend  que  Paris  & 
Hélène  fe  retirant  à  Troye  >  furent  pouflèz  par  un  coup  de 
vcQC  eaE&;i[a£  )  d'où  k  Roi  ^rès  leur  -avoir  reproché  leuv 
periBdie  ^  lcs;obligeade  fortir  en  peu  de  jours.  VAPHRES 
guLregnoiG  da  tems  de  David  x  cH  iç  Pnaraoa  dont  Sit^ 


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HISTORIQUES.  Liv.ît  z-jy 

non  épouTa  la  fille  ,  à  lamielle  Ton  père  dona  Gizar>  ville     R.  o  i  » 
de  la  tribu  d'Ephr^wi  prilè  fur  les  Cananéens.  d'Egipii, 

S£SAC  autrement  apellé  Sejonchis .,  efl  célèbre  dans 
^Ecriture  Sainte.  C'eft  vers  lui  que  lè  réfugia  Jéroboam  > 
pour  éviter  la  colère  de  Salomon  j  après  la  mort  duquel  il 
retourna  à  Jerulàlem  3  ôc  enleva  à  Roboam  fils  de  Salo- 
mon dix  tribus }  dont  11  le  fit  déclarer  Roi.  Le  même  Se- 
fac  apellé  depuis  par  Jéroboam  y  pour  faire  la  guerre  à  Ro- 
boam ,  entra  en  Judée  avec  une  armée  formidable  j  le  ren- 
dit maître  des  plus  fortes  places  de  Juda ,  6c  avança  iufques 
devant  Jerulàiem ,  d'où  u  ne  fe  retira  qu'avec  tous  les  tré- 
ibrs  du  temple  &:  ceux  du  palais  du  Roi. 

BOCCHORIS  qui  régna  quelque  tems après )  fut  un 
des  meilleurs  Princes  de  toute  P!^pte  >  au  raport  de  Dio- 
dore.  Il  iè  trouve  au  nombre  des  Legiflateurs  de  ce  Royau- 
me. Hérodote  met  dans  le  même  tems  naAni^i  rjvet^k, 
?ui  fut  aparament  un  ufurpateur.  Il  fut  chaffé  par  SABA- 
lON  Roi  des  Ethiopiens  ou  des  Arabes»  qui  le  rendit  maî- 
tre de  toute  l'Egipte  >  &c  qui  non  content  d'avoir  défait  &c 
détrôné  Bocchoris ,  le  fit  périr  dans  le  feu.  Il  régna  depuis 
avec  beaucoup  de  douceur  &c  de  jullîce.  On  croit  qu'a  eft 
le  même  que  Sua  j  dont  Ozée  Roi  d'I&aël  implora  le  lè- 
cours  contre  Salmanazar  Roi  des  Afliriens.  Après  un  re- 

fne  de  50  ans ,  il  retourna  en  Ethiopie.  Il  laifla  fon  fils 
EVECHUS  ou  Sethon,  qui  régna  auilî  en Egipte » 
Ôc  fc  fit  conlàcrer  Souverain  Pontife  de  Vulcain.  Ezëchias 
Roi  de  Juda  ataqué  par  Sennacheridjimplora  le  iècQurs  des 
Egiptiens  &4esHÉthiopiens  ,  Sethon  &  Ion  frère  Tharaca. 
unirent  leurs  armées  y  £c  avancèrent  pour  délivrer  Jerulà- 
lejn^  mïds  l'Aflirien  étant  venu  à  leur  rencoiure  les  défit , 
poiufuivit  les  vaincus  jufqu'en  Egiptç  &c  la  ravala  entie- 
jement.  THARACAfuccedaàlonfrere,quiavoicocu^ 
pé  le  trône  i4ans)  6c  le  tint  lui'-même  i&>  6c  fiit  le  der- 
nier des  Rois  Éthiopiens  qui  régnèrent  dans  l'Egipte. 

Sa  mort  fut  fuivie  d'une  anarchie  de  deux  ans ,  acom- 
pagnée  deg^ands  déf(»'dres.  Ei^nxi  i. des  principaux Ser- 
gneurs  s*étant  liguez  enfemblc,  s'emparèrent  dugouver- 
nemem  des  afâires  y&c  &  &ilànt  un  héritage  de  toute  I'£^ 
i;pe>  la-diviièrenteii  ta  paiàes.  U  coavinrenc  de  gpuver* 


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s;?  GENEALOGIES 

Rois     ner  chacun  leur  diftriift ,  avec  un  pouvoir  &  une  autorici 

s'Eqipti.  égale.  D  fe  fortifièrent  par  des  alUances  mutuelles ,  Se  ré- 
gnèrent pendant  quinze  ans  dans  une  grande  union  j  fie 
pour  en  laiflèr  à  la  proftérité  un  célèbre  monument ,  ils 
bâtirent  de  concen  Se  à  frais  comuns  le  fameux  labirinthe> 
qui  étoit  un  amas  de  douze  grands  Palais:  La  jaloulie  rom- 
pit  leur  union.  PSAMMITIQUE  qui  regnoit  à  Sais 
dans  la  baflè  Egipte  ,  en  fiit  la  première  viftime  ;  il  fut 
chafle  8c  relègue  dans  les  païs  marécageux  de  l'Egipte. 
Quelque  tems  après ,  une  tempête  ayant  letté  fur  les  cote» 
d'Egipte  des  foldats  Cariens  &  Ioniens  >  Ffammitique  qui 
en  tut  averti ,  fit  amitié  avec  ces  étrangers ,  les  engagea  à 
demeurer  avec  lui  j  &  ayant  levé  fecretement  d'autres  trou- 
«70.      pes ,  il  ataqua  les  onze  Rois ,  les  défit  l'an  3534,  fie  dc- 

•viM  J.  C.  mcura  feul  maître  de  l'Egipte ,  oîi  il  établit  les  Cariens  Se 
les  Ioniens.  Ce  Ibnt  là  les  premiers  étrangers  qui  fe  fixè- 
rent dans  ce  Royaume  ;  alors  les  Egiptiens  cultivèrent  la 
langue  Grecque.  Ffammitique  fit  allunce  avec  le  relie  des 
Grecs  de  l'Alie,8c  régna  encore  54  ans^ont  il  en  employa 
ving-  neuf  au  fiégc  i'Afié  ville  de  Sirie ,  de  laquelle  il  ne 


i\6. 


fe  rendit  le  maître  qu'après  d'immenfes  travaux. 


,  g  Ileutpourfuccefl"euren3388,fonfilsNECHAOqui 
*""  ■''  ■  entreprit  de  joindre  le  Nil  avec  la  mer  rouge ,  en  tirant 
un  canal  de  l'un  à  l'autre  ;  mais  après  avoir  nit  périr  120 
mille  hommes  dans  ce  travail ,  il  fut  obligé  de  l'abandoner. 
La  8'.  année  de  fon  tcgne ,  il  réfolut  de  Mire  la  guerre  aux 
Babiloniens ,  6c  prenant  la  route  par  la  Judée  ,  il  défit  le 
Roi  Jofias ,  qui  avoir  voulu  s'jr  opofcr  malgré  les  proteC- 
tations  qu'il  lui  avoit  feitcs,  qu'il  n'en  vouloit  point  a  lui,ôe 
continuant  fa  marche ,  s'avance  vers  l'Eiiphrate ,  bat  les  Ba- 
biloniehs ,  prend  Caicamis,  rentre  en  Judée,  la  rend  tri- 
butaireaveelaSiriejy  dilpolè  de  la  couronc  en  &veur  de 
Joachim  fie  en  prive  Joftcfaas  >  qu'il  emmené  avec  lui  char- 
gé de  chaînes. 

Quatre  ans  après  Nechao  délàii  par  Nabucodonolbr  fils 
Nabopolallâr ,  perd  toutes  lès  conquêtes ,  fie  fè  voit  ren- 
fermé dans  les  bomesde  fon  Etat.  Il  moutuiTen  3404,apràs 


too. 


'"•'-  un  règne  de  i£aiK.LacouroncpairaàlbnfilsRSAMMIS 
-''    '  vaTfumimthh,  Se  après  à  <bn  petl^lils  AF|UES  oaFi^m, 

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HISTORIQUES.  Z/v.//.  J75» 

jtomé  Hcphrsch  dans  Jeremte.  Celui-ci  fut  fort  heureux  Rots. 
pendant  les  premières  années  de  fon  règne ,  il  ataqua  l'île  »'Ee»m. 
de  Cypre ,  prit  la  ville  de  Sidon ,  &  le  rendit  maître  de  la 
Phenicie  &  de  la  Paleftine.  La  révolte  des  Circnéens,  fut 
le  terme  de  fon  bonheur;  la  défaite  de  l'armée  qu'il  envoya 
contre  eux  >  dona  ocafion  aux  Egiptiens  de  fe  foulever. 
AmaQs ,  qu'il  envoya  pour  ramener  ces  rebelles ,  en  fut  fa- 
hié  Roi  &c  acepta  cet  boneur.  Apriès  à  cette  nouvelle  en- 
voyé Paterhtmis  un  de  fes  oficiers,  &  l'un  des  principaux 
Seigneurs  de  la  Cour  poiu*  arrêter  Amaiis ,  &  le  lui  ame- 
ner ;  mais  cet  oficier n'ayant  pu  exécuter  ce  projetyle  Roî 
le  traita  de  la  mankre  la  plus  indigne  ;  il  lui  fit  couper  le 
nez  &C.  les  orâlles  ;  cruaUte  qui  lui  aliéna  le  rcilc  des  £^p- 
tiens,  ficla  révolte  deviiu  générale.  Nabucodonofar  contre 
lequel  il  s'étoit  ligué  avec  Sedecias  Roi  de  Juda>  profita  de 
ces  troubles  pour  fc  vanger.  U  entra  en  Eg^Cj  l'an  )4i  jy. 
la  fubjugua  >  &c  après  avcnr  chargé  fon  armée  de  dépoiiillesy 
il  fit  un  acomodcment  avec  Anufis  >lui  confirma  la  ^oScC- 
iîon  du  Royaume  ,  &c  reprit  le  chemin  deBabUone.  Alors 
Apriès  fortant  du  lieu  de  ià  retraite  »  prit  à  ia  fbldc  une  ar- 
mée de  Cariens>  dlcmions  Se  d'autres  étrangers  >  march» 
contre  Amafis»  lui  livra  bataille  près  de  Afeitiphis  ^  mai» 
ayantétébatu,&c6ûtprifoQieryilflit  mené  à Saïs âc étrao- 
l^é  dans  fon  palais  >  l'an  ^jjÂa  monde  &c  5  6g^  avant  J.  CL. 
AMASIS  paifiblcpoïïeflcurd'Egiptejmkfes  foins  à  la 
décorer  de  rares  monumens ,  k  reformer  les  loix  de  l'Etat  > 
te  à,  rétablir  la  police  Ôc  la  difcipUne.  U  fitcettc  kùx  fifa- 
fft ,  que  Solon  imita  depuis»  âc  qui  cJsligeoit  chaque  par- 
tKulier  d'aller  déclarer  tous  les  ans  chs  le  Magiibat>  de 
quelle  pro&ilioa  oadequel  métier  il  vivoit.  Il  rendit  l'île 
de  (>pre  tributaire  :  Sur  la  fin  de  foo  règne  qui  fta^de44. 
ans ,  Cambiiè  Roi  de  Ferle  entra  ea  Egiipte  >  fie  pdc  Pdufe 
pendant  que  FSAMMËNITE  qui  avoic  fuccedéa  Con.  père». 
EaflèmUdtt  les  forces  pour  s*opofcr  aux  Perfes.  Il  leur  li*- 
vabataime>iucdé^t>afi[^jgé  fie  pris  dans  Memphis  oti  il' 
S^étoit  retiré  l'an  J48  o.  Le  fer  vainqueur  lefit  loger  dans-  '  *^.  ^ 
un  fàuxbourg,  &  pour  l'humiiier  ,  ifenvoya  la  Princeflè  fa  *°'  •'* 
tik  en  habit  è^daayc ,  avec  quelques  autres  filles  des  plus. 
coofidésables^  h  Cour  en  pareil  éi^pagc  >  pui&r  de 


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28o  GENEALOGIES 

k  o  I  s     l'eau  fur  une  montagne?  oîi  elles  ne  pouvoient  aller  fans 
o'ÊGiPTB.  être  aperçues  de  Pfammenite ,  qui  entendit  les  cris  de  fafil- 
le  fans  en  paroître  émeu.  Il  vit  avec  la  même  conilance  j  iba 
fils  que  l'on  conduiibit  avec  deux  miUe  EgiptîenS}  la  C(»:' 
de  au  col  &c  un  frein  dans  la  bouche ,  pour  être  immolez  ; 
mais  ayant  aperçu  un  de  fes  amis ,  homme  riche  >  qui  étoic 
obligé  de  demander  l'aumône  >  il  ne  put  retenir  tes  larmes. 
Cambifè  lui  en  envoya  demander  la  raifon  ;  il  répondit 
que  les  douleurs  extrêmes  étoient  muettes ,  &c  qu'il  n'avoic 
pas  aflèz  de  larmes  pour  déplorer  lès  iiuJheurs  domeftt- 
ques  ;  mais  que  l'affli(5tion  d'un  ami  lui  avoit  paru  mériter 
quelques  larmes.  Cambife  parut  iènfible  à  fa  douleur  >  il 
voulut  iàuver  la  vie  à  ion  fils;  mais  on  l'a  voit  déjà  &it 
mourir.  Hérodote  dit  que  Pfammenite  fut  traité  honorable- 
ment par  Cambiiè  ;  mais  qu'ayant  tenté  d'exciter  quelques 
troubles ,  le  Perfan  le  contraignit  à  boire  du  faog  de  tau- 
reau dont  il  mourut  à  l'heure  même. 
17.  Etat       C  A  M  B I S  E  maître  de  l'Egipte ,  y  établit  y  en  la  quic- 
de  l'Egipce  tant ,  pour  Gouverneur  un  certain  Ariattdex,.  Elle  demeura 
fous  les    près  ^  I  ^4  ans ,  fous  la  domination  de  Perles.  Dans  cet 
Rois  de     interval  »  les  Egiptiens  firent  quelques  tentatives  pour  leur 
P«fe.      liberté.  La  première  fut  l'an  3544»  fous  Ar$»xereis  /.Ils 
proclamèrent  INAROS  Roi  de  Libie  6c  fils  de  Pfamme- 
nite. Ce  Prince  alvec  le  fecours  des  Athéniens  qui  étoienç 
alors  dans  l'île  de  Cypre  >  avec  une  Hotte  de  200  vaidèaux  , 
bâtit  par  terre  6c  par  mer  >  les  armées  Perfiennes  ;  mais 
ayant  été  enfuite  défiùt  âc  pris  >  l'an  5550»  dans  Biblos  par 
.       Megabize  Général  du  Roi  de  Perfè»  Ja  mère  d'Artaxercès 
^^ \ r  ^  fit  pendre  l'an  555^-   La  viétoire  de  Megabize  remit 
airut  j.  ^.  pj^pj^  Cq^j  1j^  puiffance  des  Perfès ,  dont  AMYRTHÉE, 
l'afranchit  prefquc  toute  entière ,  l'ai?  3  5  80.  La  Perfè  étoit 
alors  gouvernée  par  DAtius-Nethus , dontlc  fils Artaxercèa 
H.  fit  d'inutils  éforts  pour  la  fiûre  rentrer  fous  fon  obéifIàn-< 
ce.  NEPHERITES  fucccdaà  Amirthéc,l'an3596.  Ce 
&tlui  qui  envoya  cent  g^ercs ,  avec  une  grande  quantité- 
de  blé  ai^  fecours  des  Lacédémoniens  >  quifaifôient  k  guer- 
re aux  Pcrfes  dan»  l'Afic  Mineure. 
^8S.       ACORIS  quil^i  fucceda en  361^7 régnait ansydansdes 
avant  J.C.  guertes  continuelles  contre  les  Perfès.  iu>rès  fon  fuccéflêur 

PSAIWMUTIS, 


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HISTORIQUES.  Z/V7/.  aBt 

TSAMMUTIS ,  qui  ne  régna  qu'un  an ,  NECTANEBE  I.     RM  t  »  ■ 
tfomença  une  nouvcUeDynaftie,dite  des  Séhnmfèt.Ana.xet-'  D'EtiPTB.- 
ces  dans  le  deflèin  de  réunir  toutes  lès  forces  contre  l'Egip-       j  y^. 
te  fait  la  paix  avecles  Grecs  en  3  650,  ôcobrient  qu'ils  joi-  avant  J.C. 
enent  leurs  troupes  aux  ficnes.     Netf^ncbe  prend  toutes 
les  plus  fages  mélures  pour  iè  défendre.  Lep^u  d'intelli- 
gence qu*iry  avoit  entrePhamabaze  qui  comafl^oltles  Per- 
tes ,&'Iphicratç  qui  étoit  le  chef  des  troupes  Athénienes  , 
fit  échouer  les  projets  d'Artaxercès ,  6c  maintint  Netîbane- 
be  fur  le  trône  d'Egipte.  Mais  avant  la  fin  de  fon  règne  qui 
fut  de  1 2  ans  >  il  eut  le  cha^in  de  fe  voir  trahi  par  un  de 
lès  Généraux.  Ce  fut  TACHOSou  Theos  qui  lé  dé-*  * 
trôna,  &  tomeftça  fon  règne  par  de  grands  préparatife     -.'    [  ^  . , 
contre   les  Perlés.  'Tachos  atira    à  fon  feFvice  AgéfilaS   '  ' 
Roi  de  Lacédémone,  qui  à  l'âge  de  80  ans,  lui  amena  du  fe- 


î  (roiipes étrangères ,  8c  fiiÇhabriûs  l'A-  cias. 
thénien  Générai  des  troupes  de  mfer ,  fe  refervant  de  cor' 
mander  en  chef  toute  l'amièe.  Agéfilas  fenfible  à  cet  at 
front ,  ne  le  diOimula  que  jufqu'à  ce  qu'il  eut  trouvé  l'oc- 
cafion  de  s'en  vangcr.  Ne^anebe  neveu  de  Tachos  ièlon 
Plurarque  i  &d  fon  propre  fils ,  félon  Diodore ,  la  Itri'fbur- 
nit.  "Il  nt'révfolter  une  grande  partie  de  l'armée  qu'il  convi 
mandott  âc  fe  fit  faluer  Rot  d'Egipte.  Agéfilas  le  4écUra 
pour  lui  avec  les  Grecs  qui  l'acompagnoient ,  &  Tachos  le  3^1. 
voyant  abandoné,  s'enfuitj  l'an  3643  ,  en  Phenlcic.&  de-  avant J.  C. 
là  en  Perle ,  oh  û  mourut  après  un  règne  de  deux  ans, 

NECTANEBE  II.  ncdemeurapaspourcelapaifible  ièidm, 

Îioffeflèur  du  Royaume.  II  s'éleva  en  même  temps  de  la  vil- 
e  de  Mendès  un  autre  Princç  noraé  Muthis ,  qui  fe  fit  dé- 
clarer Roi,  &  ayant  alTemblé  une  armée  de  100  mille 
hommes,  marcha  contre  Neélanebe,  &  l'enferma  dans  une 
place. .  Mais  la  grande  capacité  d' Agéfilas  dHÏÏpa  cette  mul- 
jtïtude,  &  aîTïirala  courone  à  Nèftariebe ,  qui  12  ïins  après'i 
fut  ataqué  pat  toutes  les  forces  du  Roi  de  Pcrfe ,  batu, 
fie  obligé  d'aller  chercher  un  azile  en  Ethiopie ,  d'où  U 
ne  revint  plus.  C'eftle  dernier  maître  de  raceEgiptienc  345. 
qu'ait  eu  l'Égiptc.  Elle  retomba  l'an  3^55  fous  la  domina-  avant  J.  C. 

Nn 


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z^  G  EN  EALOGIES 

Rois  tion  des  Perfes ,  &  reflentit  tous  les  maux  ,  que  la craatK 
b'Ecipth..  té  Ôc l'avarice  fuggererent  à  Iç^, vainqueur.  C'étoit  AR- 
T  A  X  E  R  G  E  S  -  O  CH  U  S ,  qui  non  content  de  dépouil- 
ler les  Temples ,  &c  Jes  Palais ,  les  détruifit  par  le  feu ,  &c 
qui  pour  iè  vanger  de  ce  que  les  Egiptiens  Pavoicnt  furno- 
mé  i*A»e ,  à  caufe  de  la  péfameur  de  fon  efprit ,  fit  tuer 
^  leur  Dieu  Apis ,  l'immola  à  un  âne ,  que  pax  mépris  il  fit 

mctre  eri  là  place  ,  &  en  fit  fervir  le  ibir  fur  là  table, 

V.  Etat        Les  Egyptiens  fatiguez  du  joug  infuportable  des  Perles  » 

fS^"  ^  fecouercntà  l'aproche  d'ALEXANDRE  le  Grand, 

Alexandre   Vainqueur  de  Darius  Codomanus  ,  dernier  Roi  de  Perfe, 

'  Ils  allèrent  d'emt-mêmes  le  trouver  à  Pelufe ,  l'an  l6'/^,&c 

Ht  fournirent  à  ià  domination,  Métz.sees  Lieutenant  de  Da- 

'  ïius  Se  Gouverneur  de  Memphîs ,  livra  cette  ville  à  Alexan^ 

dre  )  qui  pour  contenir  ces  peuples  dans  Ibn  obéiiTance  >  fit 

bâtir  la  ville  à^ Alexandrie  ,*  qu*il  noma  de  fon  nom,âc  ca 

fit  la  capitale  de  l^gipte.  Après,  la  mort  de  ce  Conquérant 

elle  devint  le  partage  de  Ptolomée,  l/unde  fes  Généraux  y. 

qui  après  l'avoir  gouvernée  quelque  teras  (bus  le  titre  de 

Gouverneur  ,  prit  celui  de  Roi\  $c  fonda  un  nouveaur 

Royaume  d'Egipte>  que  les  décendans  ont  conlçrvé  .près- 

de  joo  ans.  .Cette  race  a  été  nomée  dçs  Zagideu  du  nom: 

àcZfigin ,  père  du  premier  Ptoloméei  dont  les  fucceilèurs; 

fc,  font  £ui  honeur  de  porter  le  nom  x  c'efl  pôiu-quoi  on  Tar- 

peUe  auin  la  iàmille  dcs.i*Ai  W^f-i 


amant  J.C. 


■a  Viiggn  nmanjneme  ce  fut  dans 
le  lems  qa'Alexanilre  u  biiir  Alexan- 
drie, que  l'on  [Tonra'  en  Egipte  l'u&ge 
^u  Pt^prw  pour,  6cTin  ddluE.  C'eft  de  là 
yi'eft  vénale  ipotmfinje  de  pi^«r. ,  Notre 
fapîet  d'aujûutd'tmi ,  quoiqu'il' potte 
100  jours  le  même  nom  ,  eft.toiir  aufre 
chofé.  L'un  ^toit  des  pe'auz  mincetd'une 
plante ,  ou  lofeau  plat ,  qui  croît  en  Egip- 
•e  dam  le»  marais  ,  qui  font  proche  du 
Jtil  i  l'autre  &  iôit  de  vteu3  liages ,  ou 
d'^tofes  de  foye.  L'invention  de  celui-ci, 
^ni  etl  beaucoup  plus  comode,  fiit  aporté, 
«oume  le  dit  M.  Kay  dantfiiBouaiqiic, 


Uv.  11.  ch.  t.  de  Galice  i  »ile ,  d'oil  iC 
Te  t^andit  en  Allemagne  vers  le  con- 
niencementduXlV.l%Ie.  II  y  a  apa^ 
lenccque  nous  dei'qns  cette  invcnrioB' 
auzOricntaui;carUt>I^andes  anciens' 
MSS.  Arabes ,  ou'  des  autres  Langaet^ 
Oticnules  ,  qui  nous  font  venus  de  ce 
pais-U,  Tout  de  cette  efpece  de  papier. 
Ilfaut  que  les  SataUns  ,  l'ayent  aporté 
d'Orient  en  Efpa^ne ,  oà  ils  l'établirent ,. 
&  comme  la  Galice  cir  fait  partie,  c« 
fera  de-ià ,  comme  le  remarque  M.  Ray", 
que  les  AUemans  l'auront  aporté  dana 
leui  pais.  Ttidêmtx ,,  HiH.des.Jaîi» 


^^ 


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HISTORIQUES.  Liv.  IL 


Des  Rais  iEgifte^  dits  La^iJUs  MPulom/ej.  .  .; 

LA  naiffance  de  PTOLOMÉE  le  premier  Roi,  Se    Rou 
Tauteur  de  cette  race,  etl  aflèz  incertaine.  *  On  l'a-  h'Egipte. 
pelle  comunément  fils  de  Zagus ,  qui  étoit  un  Capitaine    yi.  Etat 
Macédonien ,  au  fervice  de  Philipe  II,  Roi  de  Macédoine  ;  de  l'Egipte 
fhaisfil'onencroit Q.Curce Z/i/.^.&PaufaniaSfZ;':/.  i.il    fous  les 
•doit  être  regardé  comme  frère  d'Alexandre  le  Grand  >  ôc  Ptolbmées, 
fik  de  Philipe  ,  qui  fit  époufer  fa  maîtreflc  Arftnoc ,  à  La- 
gus;  Ôc  l'on  prétend  que  cette  Arfinoe  éioit  alors  enceinte  TahU  II. 
ou  fait  de  Wiilipe.  L'enfant  qu?cUe  mit  au  monde  fut  Pto- 
lomée ,  c'eft  peut-être  pour  cette  raifon  que  Lagus  le  fit  ■ 
expofèr  après  fa  naiflance ,  comme  le  raportc  Suidas.  Quoi- 
que Lagus  fut  affez  obfcur;  cependant  Ptolomée  aima  tou- 
Î 'ours  raienx  être  regardé  comme  Ibnfiis  légitime,  que  pour       " 
>âtard  du  Roi  Philipe.  Lagus  eut  encore  un  fils  nomé 
M  E  N  E  L  A  s ,  que  fon  frère  fit  Amiral  de  fa  flotte ,  &  qui 
ayant  étéaffiégé  par  Demctrius  Poliorçetès  dans  Salamine , 
fut  obligé  après  la  défaite  de  la  flote  de  Ptolomée  ,  de  Je  li- 
vrer, lui  fes  troupes,  6c  fes  vaiflèaux  avec  l'île  de  Salamine 
à  Demetrius ,  l'an  306  avant  J.C.  Le  vainqueur  le  traita, 
fort  honorablement ,  &  le  renvoya  fans  rançon  avec  Ion 
neveu  Leontifque ,  qui  avok  aufli  été  fait  prifonier.  Piu*.  in,      , 
Dcmetrio. 

Dès  que  Ptolomée  furnoméj'tfffr,  ScleGrsftd,  fut  eh        j, 
âge  de"porter  les  armes,  il  fut  reçu  au  nombre  des  Gardes    j^gi. 
du  Cords  d'Alexandre ,  qui  l'honora  toujours  d'une  bien-  thi  monde; 
veiliance ,  particulière  ;  jufqu'à  là  auePtoktmée  ayant  été  ayant  J.  C.  7 
dangereufement bleffé  dans  les  Indes,  Alexandre handfë      513. 
du  combat ,  s'étant  affts  auprès  de  lui ,  fit  aporter  fon  lit  Q^Çorce  ' 

pour  liv.j.' 

*   C'eft  ce  que  lui  reprocha  nn  ccr-|  ^toir  lepete  dePelëe;  ditetnui^éfiù  ? 

tain  Grammairien   â  i]m  Prolomée  ayant  I  tjtrtilut  r^pondil-U.    Plutaïque ,  A  cv 
demandé  pai  âénfiop  ^c  lui  diie  ,  ^  |  hUtni»  ineuHji». 

Nii  ij 


I,  Google 


'»84 


TMll 


Les  Rois  d'EGIPTE,    dits- 


L  A  c  »s  ,  Macédonien,  ép.  Jr/imi  ,  maîtredc  de  Philipe  n. 
Ploi  de  Macédoine. 


»  I,  PTOLOME"E,dit  SaTE.R,  &/*G^'*»'/,Roid'Egipte,  >fENELA.» 
l'an  du  monde  jiSSi.  t  en  }7li.  reg.  (S  ans  ,  ép.  i».  Apam .  & 

i".  Tirâ  ,  )•.  Euriéct ,  fœut  de  Callkndie ,  Roi  de  Mace-  E  l.  c  v  s. 
dûine  j,  4°.  Bérénice  ,  dite  la  Graïtde. 


-^ 


3  i.Leqn-  /^»»,    }.Pioto.  Pulmût  Liffm-    11.^.1 10l.OUt.'l    Arfnal 


lifque,       ép.     ..     me'b 

îiL  ,,,  i  Enof-  Ceràune, 

Lagus,    eus ,  R.  de  Ma- 

Roi  de  cedoine. 
■Sole 

en.  '         ■ 
Cyprc     .    \ . 


^emme  dra ,  i. 
de  De-  d'Aga- 
metrius  thocles, 
Polior-  frère  de 
cetes»  Lifîma- 
.  ctiùï. 


P  s  I  L  A  D  E  i  t  H  E,       ép. 

Roi  en  ^719.  f  en  Lifima., 
j7j8.  reg.  j8  ans»  chu»,  1*. 
ép.I'.y4^^j*o^,  fille  Ion  fier e 
d"e  Lifimacbus  ,  .1".  Ceraune^ 
jlrfimé  ,  fa  piopte  j,'.  fon  fr.. 
Qsur.  PhiladeU 

phe. 


^  nr.PTOLOME'E  m.EvERGETEs.Roien 

j7j8.f  en378î.  Kg-  »î  ans,ép.io.S(r*a;«,£. 
de  Magus  ;  Roi  «le  Cyiene  i-i'^ Cleopatre.. 


fie  mouriir 
poot  rébellion. 


Bérénice,  épi. 
Aniiochus  , 
n.  Roi  dt 
Si  rie. 


5  1.  M  A  G. A- s-, 
tué  par 
fon  nere. 


IV.  i.PTOtOME'E  IV.PHit  OPATOB.  ,   j4rfintéjp.- 
Roicn  j7»i.  t  enî«oo-«g'-  i7a"s>  ép.  lafœur        fon  frète- 
^rpmi  y  que  Juftin.apelle  Euridia^  Ptoloméo- 


V.  p'tOLOME'E  V..Ep-iPHANP,RoienîSoo.âgéde4ani^ 
■f,  en  3814,  de  poifon,  reg.  14.-  ans  ;  ép.  Cleopatre,  fille 
r  ■ .  i'Àntioc&us  lè  iGiand ,  Roi  de  Sirie  f  l'a"  }8i?i 


VI.  PTOtOME'E  VI.  Phiiometor-,     ClhjMtre ,  VÏI.  PTOLOME'K 

'     '  Roi  l'an '3814.  f  en  f8ji?iregi  )j-aiiâ,             femmedé'  Rhiscom, 

kf..ii  èoim  Clegpatre,.          [  <-        ■'     fts  deu»  a 

^      -                                                    ■  r  fr«r«s.  ■*■• 

» : ■*•• — : — .   .          —  ■ 

'»       P  T  o  L  o  M  E*  B         Cleopatre  I.  feitime  de  trois  Rois  Cleopatre  II,- 

que  fon  oncle           dé  Sirie  ,  1'.  Alésandca  Bàla,  ép.  fon  oncle 
fit-  mouiit.              1*.  Demeuius,  3',,  Ancioçlms  j.  ..PIjoiome'b    ,  _^ 

Sidetes..                      '  Paisco'M*. 


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LAGIDES    ou    PTOLOME'ES. 


xS, 


TII.PTOLOME'E  VU.  Phisco»,  Roi  de  f"yreTieeiM8i+   aXg'ine  en  3SJ9 
t  en  jSSS.  leg.  6*  ans  ,  ép.  t°.  fa  fœur  CUopatre  ,  v^uvc  Je  loii  t.cic  i 
"     "'       /«  la  nièce.  />"e?ie  Coi 


1"    Cleepatre  l 


t-oiicubitie. 


I.  Men- 

FHITES, 

Roi  de 
Cytene , 
mis  à 
more 
par  or- 
dre de 
Ton 
père. 


VIII.   &  X. 

i.PTOLOME'E 
■  Lathïrb,  Roi 
en)8i(8.chairé, 
puis  rétabli;  f 
en  Î914.  reg. 
}6  ans  ^   ép. 
>',  Cleopatre , 
1°.  5f/fHc,  fes 
deux  fœutï. 


Cleepatre , 
ép.  I-. 
lathute, 
fon  frerct 
i*.  Antip- 
chus  IX. 
Roi  de 
Sirie, 


Seloîe  ,    IX.  PTOLOME'E     Triphi- 

ép.  AlEXAWDRE,         »'j    J**^ 

1*.  foo     Roi  d'Egipte  en    '  ép.     S*  a 

frère,      J89S.  ctaflc  l'an     Antio-  Ci  % 

Laihyre.    J5ti6,    zeg.  tS       chus  ,'^  ?; 

a".Antio-    ans.  VIII.    g  * 

Roi  de-*-  j 

Sitie.    a  2 


chus  8. 
RoideSr- 
rie.^^.An- 


XI.  CLEO. 
P^fTRE 
Bérénice  , 
-i^cede 
J'an  î9i^. 

Fiolomée 

Alexandre, 
ion  coufin. 


XIK  PTOLa- 

ME'E  AVLETE», 

Roi  en  }9)9. 
cbaflï  pat  Tes 
i'ujetseri  j$4$. 
rétabli  par  les 

Romains  ea 
>    J948.    t   en 

jgjj.teg.ija. 

ép.  CleepMre  , 


Cleova. 

treep. 
fbn 
ftere 
Aule. 


Ptot-o-- 
mb'b  , 
Roi  de 
CyprCj 
t,de 
poifon 
fan 


Xl.PTOLOMfi'E 
Alexandrie  II, 
Roi  en  )î14.  rtg. 
ij  ans,  ép,^«r«i3Mr 
ia  couGne,.. 


XIII.  BEREl^ICE, 
déclarée  Reine  ta. 
5946.  ép.  i°.  Se- 
teucas  Cibiocas, 
j^ArciIelavs 
de  Comane. 


XIV.PTOLO.  %\.CLBOPA,  XV.PTOLO-  Arft- 
ME'EDiHi-s,  7'^£  ,  établie  ,ME'E,le jeune,  noi,  **" 
Roi  eiv  î9fj.  Reine  par  Ce-  Roi  e(i  j^jS.  qu'An- 
"t  en  Î9J7.  reg.  far  l'an  39J7.  f  en  )96i.  loitte 
4  ans  ,  ép.  ia  tenî974-"g'-  M  de  ij- ans,  fit  • 
faut  CUopttri.     ijans  ,  ép.  fes       ép.  CUopam    moarùv 

deux  frètes,  j".       U  feur. 

eut  pour  ami-  , 

Jule  Cefar  ;  & 

M.Antoine  le  Triumvir.. 


j.  CisâSion,     4.  a  le-    Ptolo 
qa'Auguftefic        XÀSPR»,  '  mb'e. 


Gt'eef^fe ,  mariée 
à  JuBA^Roide 

Mauritanie, 


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'^^6  GENEALOGIES 

Rois    pour  ne  le  point  abandoner  j  âc  aplîqua  lui-même  fîir  la 
p'EciPTE.  playe ,  une  herbe  qui  le  guérit.  * 

Après  la  mort  d'Alexandre ,  Ptolomée  refufa  de  reco- 
noître  Aridée  ,  ôc  fut  le  premier  qui  ouvrit  l'avis  de  parta- 
ger entre  les  Généraux  les  Provinces  de  l'Empire.  Il  eut 
pour  fon  partage  l'Egipte  »  la  Libie  ,  8c  l'Arabie ,  &  il 
Diod.Sic.   augmenta  là  pmflànce  par  l'aquifîtion  de  Cyrene,  qu'O- 
Pj      .      pheilas  lui  fournit.  La  douceur  ôclajuftice  defongouver- 
Eimenè      nement,  lui  gagna  la  bienveillance  des  peuples ,  8c  afer- 
Paufànîas ,  ">"  foï^  autoricé  contre  les  defTeins  ambitieux  de  Perdiccas  » 
injin.         q»ri  ligué  avec  Eumenes ,  cherchoit  à  les  couvrir  de  l'au- 
torité royale ,  ôc'à  d^oiiiller  Ptolomée  Sx.  les  autres  Gou- 
■Jofephe      verneurs.  Ptolomée  délivré  de  cet  énemi ,  qui  fut  tué  par 
Ant.  XIII.  les  fiens  dans  une  fëdition ,  fe  rendit  maître  de  la  Sirie ,  de 
'■*  la  Phénicie  8c  de  la  Judée  y  où  il  prit  Jerufàlem.  par  la  iu- 

pertion  qu'avoient  alors  les  Juifs ,  de  n'ofer  fe  défendre  le 
jour  du  Sabatt  de  peur  de  violer  la  loi. 
Appien.  «      L'an  3680  ,$15  avantj.  C.  Ptolomée  fe  laifla  entraîner 
^\''^'\  ■      P^"^  ^^  jalouue  des  progrès  d'Antigone ,  dans  une  ligue  con- 
1 1"  c"*i  ^^*  '"^  ^^**  ^^^^  Seleucus ,  Cailàndre  ôc  Lifimachus.  Antigone 
*'  '   '      lui  enleva  l'an  J65H  >  Tyr>  Joppé  8c  Gaza:  Ptolomée  fc 
dédomagea  par  la  conquête  qu'il  ht  l'année  fuivante  de  l'î- 
le de  Cypre ,  &c  par  la  viftoire  qu'il  remporta  près  de  Gaza  y 
furDeraetriusPoliorcetès  fils  d' Antigone,  La  modération 
qu'il  fit  paroître  après  la  viétoire  »  lui  fut  plus  glorieufe  que 
la  vi<ïtoire  même ,  car  non  content  de  renvoyer  les  amis 
■  de  Demetrius  >  avec  tout  ce  qu'ils  avoient  perdu  >  il  les 
-    '     combla  encore  de  préfcns.  Il  rendit  aufîi  tout  l'équipage 
&c  toutes  les  perfones  de  la  faite  de  ce  Prince ,  8c  lui  ht  di- 
Plut.  itt     re.de  fa  part ,  ce  mot  plein  d'humanité  qu'//j  ne  dévoient ^ms 
Demttrh.     faire  U  guerre  entreux  font  svoir  tout  îeitr  oie»  »  m/titfeuUment 
pMirU  gloire  é'P'"fi^^^*'>p*f^' 

La  fortune  fournit  peu  après  à  Demeutrius  >  l'ocafion  de 
rendre  cette jgénércrfitë  à  Ptolomée  ;  car  ayant  pris  Cilles 
Général  de  Rôlomée  >  avec  fept  mille  des  hcns ,  il  le  ren- 
voya à  Ptolomée  avec  tous  fes  amis  fans  rançon.  Le  vain* 

>f  JUftin ,  iJv.  I».  te  Qç^Curce ,  iî-  |  U  couleui ,  Ac  qni  dévote  eoéric  Ptolo- 
fêni  ij^'Alnandie  TJt  en  longe  cette  m^e.  Le  fremier  dit  qa'u  en  prit  en 
)Kthct  dôu  il   (l^eîgoit'Ia  lolltie'aE  1  ttreurage. 


y  Google 


HISTORIQUES.  Uv.ll.  s^y 

auear  fournit  la  Sirie ,  U  Pheniciei  ôcacaquaTan  36y8>    Rois 
Gypre  >  où  il  prit  Carpafle  ôcUranie ,  &  ayant  fait  voile  d'Egiph; 
vers  Salamine  >  il  y  défit  la  ilote  de  Ftolomée ,  &c  obligea 
Menelas  à  fè  rendre  prifonier ,  avec  fept  mille  des  liens, 
Demetrius  le  renvoya  làns  rançon  >  avec  LeontiTque  fon; 
neveu. 

Ftolomée  Jè  retira  en  Egipte ,  où  confolé  de  ces  diigra-    L'an  du 
CCS  >  par  Pafeétion  de  les  peuples  >  il  prit  le  diadème  avec    monde 
le  titre  de  Roi ,  à  l'exemple  d'Antigone  &  de  Demetrius.  Il     5  ^S  8- 
y  repouila  les  éforts  d'Antigone  fur  l'Egipte ,  6c  après  U  ®^*"'  J*  ^' 
Dataille  d'IfTus  >  où  périt  Antigone  ,  il  recouvra  toutes  les      >°^* 
Provinces  qu'il  avoit  perdues.  Il  fecourut  enfuite  les  Rho-« 
diens  contre  Demetrius  y  ce  qui  lui  fit  doner  le  fumom  de 
Soter^  c'eft-à-dirC)  Libérateur.  Il  régna  depuis  dans  une 
grande  tranquillité  j  Ôc  deux  ans  avant  fa  mort ,  voulant 
aflîlrer  la  courone  dans  ia  Maifon  >  il  mit  fur  le  trône  Pto- 
iomée  Philadelphe ,  Se  le  fit  acepter  du  peuple  au  préju- 
dice de  fon  aîné  ,  Ptolomée  Ceraune,  qui  fe  retira  versSeleu- 
eus  Se  fut  depuis  Roi  de  A'facedoine.  F(^ex,  (  Liv.  3 .  ) 

Juflin  nous  aprend  que  Ptolomée  après  avoir  abdiqué  Juftin. 
publiquement  l'Empire  ,  entra  en  homme  privé  dans  la  Hv.  16, 
compagnie  des  Gardes  du  corps  de  fon  fils  &  en  fit  même  Pa^f»''' 
fcs-  fonctions ,  croyant ,  dit  cet  Auteiu: ,  qu'i/  lui  était  f>lus  *" 
glorieux  d'être  le  fere  Sun  Roi  ,  que  £ètre  Roi  lui-même.    U 
mourut  âgé  de  04  ans ,  dont  il  en  régna  }8  ou  40.    On 
convient  que  ce  Prince  étoit  le  plus  habile  >  £c  le  plus  ho* 
nête  homme  de  fà  race.  U  aimoit  à  faite  du  bien  à  les  amis , 
jufqu'à  fè  dépoiUller  de  tout  pour  leur  doner  y  difant  qu'il 
étoit  plus  ghriemx  â'enriçhir  ks  MUtres  fut  de  s' enrichir Jii-méme. 
Ulaifla  des  exemples  dçcffudence)  de  juftice  &  de  clémen- 
ce )  que  peu  de  fes  fucceflèurs  fe  font  mis  en  peine  d'imiter^ 
Quoiqu'il  fut  foldat ,  il  ne  laiffoit  pas  d'être  lavant ,  &  l'on 
a  fans  doute  beaucoup  perdu,  en  perdant  l'Hiftoire  qu'il 
avoit  fiûte  de  la  vie  d'Alexandre.   C'eft  de  cette  Hiftoire 
eflimée  des  anciens ,  &  de  celle  d'Ariflobule ,  qu'Arrien 
fe  vame  d'avoir  tiré  ce  qu'il  a  écrit  de  ce  conquérant. 

Faufânias  reproche  à  Ptolomée  un  trop  grand  panchanr 
pour  les  femmes.  Il  en  eut  cinq^v  la  dernière  fut  celle  qu'il, 
aima  le  plus.  Ctiat  Bérénice  àixj^là.GrMde.  £Ue  étbitpeti' 


,v  Google 


Rois 
l>'£<ïlfTE. 


II. 

du  monde  1 
avant  I.  C 

Z85. 


Nouvelles 
de  U  Rép. 
des  Lettres 
de  Décem- 
bre 1700. 
fag.  609, 

T.  Liv. 
liv.  14, 


igS  GENEALOGIES 

te  nièce  d'Antipatcr>  fie  veuve  d'un  Philipc  Macédonien , 
dont  elle  avoit  entPautres  enùtnsM^Ms ,  qui  fut  Roi  de 
Cyrene,  Elle  étoït  venue  en  Egipte ,  nmpfement  pour  y 
acompagner  Euridtce  fà  parente  t  quand  elle  fè  maria  j  &: 
eUe  prit  par  fa  bauté  un  tel  afcendant  fur  l'elprit  de  Ptolo- 
mée ,  qu'elle  fit  préférer  pour  la  fucceffion ,  fon  fils  Phila- 
delphe  à  Ceraune  fils  d'Euridice,  Ptolomée  après  avoir 
long-tems  entretenu  la  Courtifane  Thah  *  Athéniene ,  l'é- 
poufa,  félon  Athénée  (  Liv,  13.)  après  la  mort  d'Alexan- 
dre }  fie  en  eut  deux  fils  Leontifyue  fie  t^gus .  fie  une  fille 
nomée  Irenc^  qui  fut  femme  à'Eumfius  Roi  de  Soles  en  llle 
de  Cypre. 

PTOLOMÉE  H.  fiit  furhomé  PhilMfke  ,  non  par 
ironie ,  come  ou  l'a  cru  comunément,  pour  avoir  feit  mou- 
rir deux  de  fes  frères  Argfus ,  fie  un  autre  né  d'Euridice., 
dont  le  premier  avoit  confpiré  contre  lui ,  fie  l'autre  avoit 
voulu  faire  foulever  l'île  de  Cypre  ;  mais  parce  qu'il  fe  do- 
na  lui-même  ce  furnom ,  comme  le  prouve  M.  Vaillant  9 
pour  marquer  l'amitié  qu'il  vouloit  entretenir  avec  fon  frè- 
re Ptolomée  Ceratffie ,  après  que  celui-ci  eut  envoyé  des 
AmbafTadeurs  pour  lui  demander  fon  amitié  ,fie  l'âfïûrer 
qu'il  oublioit  l'injuftice  que  leur  perc  comun  lui  avoit  Éli- 
te,  en  le  privant  de  la  fucceffîon  au  Royaueie  9  quoiqi^il 
fut  l'aîné.  Quand  il  fut  afèrmi  fur  le  trône  y  il  envoya  rah 
5730 ,  fie  274  avant  J.  C.  des  Ambaffadeurs  à  Rome,pour 
demander  l'amitié  du  Sénats  qui  lui  envoya  aufl^  une  célè- 
bre ambalTàde. 

Philadelphe  s'apliqua  beaucoup  plus  à  faire  fleurir  la 
paix  fie  les  arts ,  qu'à  augmenter  iès  Etats  par  de  nouvelles 
conquêtes.  Comme  ce  Prince,  qui  avoit  été  formé  parle 
Philosophe  SfrAttm  de  Lamp^que  j,  fie  le  Grammairien 


*  Cmic  Courti&ne  fiiiïk  l'umée 
d'Alexandre  ,  Se  (ai  caufe  de  la  mine  de 
Perfepolis.  Apiès  ua  grand  lepas ,  oi 
Alexandre  afoit  permis  i  les  favoris  d'a- 
mener leurs  concubines  ,e]U  propola  â 
ce  PtJDce  de  brûlei  ]e  palais  royal  de 
Perfepolis ,  Bt  ne  tui  dilfimula  pas  qu'elle 
mouroit  d'envie  d'y  mètre  le  ieu  la  pre- 
liiKie,pt>ut  faire  dirp  dans  l^poftetité. 


luivi  Alexandre  dans  îa  Perre.avoient  plus 
contribué  que  les  plus  grands  Capitaines, 
i  vanger  la  Grèce  des  maux  qu»les  Per> 
Tes  lui  avçiem  faits  par  le  paflc.    f*».  in 

Aleiandrç.  Aihtnti ,  liv.  13.  Diodore  de 


la  première  qui  I 
liv.  17.  c.  71. 


e  que  Thaïs  après  le  Roi  fut 


tt  le  feu  au  palais.  Z>m4 


y  Google 


HISTORIQUES./;^//.  iSp 

ThiUus  *  de  l'île  de  Coos ,  fes  précepteurs ,  étoit  (avant ,  il    R  o  1 1 
fe  montra  le  proceéleur  des  favans  Se  atira  à  fa  Cour  par  d'ëgitts; 
fcs  libéralitez  ,  les  plus  habiles  gens  de  la  Grèce ,  entr'au- 
trc  Demetrms  FhaLnHs,  Aréttus ,  Apollonius,  Théocrite,  Arif- 
tarque  le  Grammairien ,  avec  Conon  &c  Hipp*Tqut ,  que  la 
conoiflànce  des  Mathématiques  rendoit  célèbres.  Il  ouvrit 
à  Alexandrie  une  Académie  publique ,  à  laquelle  on  dona 
le  nom  de  Mufeott ,  &c  forma  par  les  fbïns  de  Demetrius 
Phalereus  cette  fameufe  biblioteque ,  -*  qui  a  eu  tant  de  ré-     «  ciemein 
puration.  Il  la  laifla  en  mourant  compofée  de  200  mille  *^^"'^i l'"' 
volumes ,  dont  le  nombre  augmenta  fous  fes  fucceflèurs  p"r"'^'  '  vow 

julqu'à  700  mille.  concilier    les 

Le  règne  de  Philadelphe  fut  traverfé  par  la  révolte  de  d^iP^''"*o„''" 
Magss  fon  frère  utérin.  La  Reine  fa  mère  lui  avoit  procu-  peut  dire  <^a•■ 
ré  le  gouvernement  de  Cyrene  >  il  en  lit  révolter  les  habi-  '"^  /^fii'''î" 
tans^  l'andumondc  Î739»  Se  265  avant  J.C.  âc marcha  p^e li»»»" 
en  Egipte  à  la  tête  des  rebelles.  Ptolomée  pour  fe  défendre  encore- 
contre  lui ,  prit  à  fa  folde  quelques  troupes  étrangères,  fie  Paufanias  ; 
cntr'autres  quatre  mille  Gaulois.  ïl  s'aperc4t  que  ces  mer-  «  Att. 
cenaires  youloient  livrer  TEgipte  ;  mais  pour  les  punir ,  il 
les  conduidt  par  le  Nil ,  dans  une  île ,  où  il  les  lalifa  tous 
périr  de  faim.  Il  laiflfa  par  cet  incident  échaper  Magas ,  qui 
ayant  époufé  Apamé  fille  d'Antiochus ,  n'eut  pas  de  peine 
de  perfuader  à  fon  beau-pere ,  de  tourner  fes  armes  contre 
l'Egipte  ,  au  mépris  du  traité  que  fon  père  Seleucus  avoit 
feit  avec  Ptolomec.  Celui-ci  foucint  la  guerre  plufîeurs  an- 
nées ,  ôc  la  termina  par  un  traité  de  paix  avec  Antiochus  ' 
le  Dieu ,  auquel  il  dona  en  mariage  fa  fille  Bérénice ,  en  Pc- 
bligeant  à  r^udier  fa  première  femme  Laodice.  Ptolomée 
envoya  une  note  au  lecours  d'Athènes,  contre  Antigone 
Gonotas  Roi  de  Macédoine. 

Philadelphe  avoit  époufé  Arjïno'é  fille  de  Lîfimachtis  ,  - 
dont  il  eut  trois  en£ms,  La  jaloufie  lui  fit  tramer  une  conA 


*  Philetai  étoit  mllï  Poïte.  U  éloit 
fijlnît  &  fi  menu  que  de  peur  cjue  le 
Ttnt  ne  l'empottlt,  il-menoil  des  b&les 
de  ploiyb  i  Tes  pieds  ,  fi  nous  en  croyons 
Atbenée ,  iJv.  1 1.  ci  3.  ou  des  fèmeles 
de  plomb  i  (et  fouliets,  fi  nrus  en  cio^ods 
\a  Astews ,  qu'EUen  <  Vai.  hUt  Ut.  )• 


c.  14.  )  copie,  quoiqu'il  n'ajoâte  point  de 
foi  i  leur  come.  La  raifon  de  Ton  itfcré- 
Aix\aé  ,  elV  qu'un  homme  qui  n'auioit  pai 
f  u  la  force  de  lififter  an  vent ,  n'anioir 
pas  eu  celle  de  portée  une  fi  peûnte 
chauflîiie.  Bi^U ,  Oiâ.  Ctitiq. 

"     06 


I,  Google 


apo  GENE  AL  OGIES 

Roi»     piration:  contre  la  vie  de  fon  mari ,  qui  l'ayant  découverte, 
s'EciBTE.  la  répudia  &  la  releeua  dans  la  haute  Egipte.  Après  cette 
réparation ,  il  épouia  fa  fœur  Arfmo'e ..  lelon  la  criminelle 
coutume  des  Perfes  &  des  Ëgipdens ,  parmi  Icfquels ,  de- 
puis le  tems  de  Cambifes,  ces  fortes  de  mariages  inceflueux 
etoient  fort  comuns.  Il  l'aima  toujours  uniquement,q  uoi- 
que  plus  âgée  que  lui ,  &:  après  fa  mort  arivéé  l'an  du  mon- 
de 5756,  Se  248  avantj.  Cil  lui  fit  tous  les  honeurs  qu'- 
il put  imaginer ,  il  dona  fon  nom  à  plufieurs  villes  qu'il  fit 
bâtir ,  Se  éleva  des  obelifques  à  fa  mémoire.  Il  lui  furvêcut 
pcu&craourutdansiaéï  année  de  fon  âge  »  ayant  régné  38 
ans,  Il  bâtit  quantité  de  villes  nouvelles,  ôc  en  rebâtit 
beaucoup  de  vieilles ,  auxquelles  il  dona  de  nouveaux  noms. 
De  cène  dernière  efpece ,  il  s'en  trouve  deux  dans  la  Palef- 
XeUndi    j^^  j^^  ç^>-^  noma  PtoUmitis ,  &  à  préfent  Acre ,  port  fa- 
mX^a.  ^^^  *""'*  ^^"^  ^^^^  '  ^  ^  l'Orient  l'ancienc  ville  de  R»b' 
*"  ha,  qu'il  apclla  Philadelphie,  Parmi  les  autres  monumens 
qu'il  laifla de  fa  magnificence,  le  Juif  Philon  remarque  le 
beau  canal  qu'il  fit  mire  depuis  le  Nil  jufqu'à  la  mer  rouge , 
dont  Necos  &  Darius  nfavoient  pu  venir  à  bout.  Malgré' 
les  dépenfes  prodigieufes  qu'il  fit9taiu:  pour  ces  fortes  d'ou- 
,  vrages,  que  pour  l'entretien  de  deux  flotes  confidérables  j- 

&  de  fes  armées ,  il  fe  trouva  dans  le  tréfor  après  fa  mon ,' 
Le  talent    740  mille  talcns  d'Egipte  en  efpéces.  Auffi  étoit  il  très-ha- 
Icul  '"'"*    ™^  '^^"^  ^^  *1"'  regarde  les  finances.  C'eft  un  des  traits  à\t 
portrait  qu'ea  fait  Appten.,  que  fi  (f  «»  côté  il  étoit  le  plus  w«- 
*  ^    AT    û"^?"'  ^(  fous  les  Rois  dejhn  tems ,  de  Tautre  il  étoit  U  plus  ap- 
teric/i        {lieiué  (^  le  plus  habiîe  À  trouver  Ut  msyem  t^Amttjfer  de  quoi  fott- 

tenirfn  munificence. 

I  I  ï.         PTOLOMÉE  III.  fumomé  Ewj^«ff .  ne  fut  pas  plÛ- 

5  75  S.     tôt  fur  le.  trône  de  ion  père ,  qu'il  entreprit  de  venger  la. 

4a  monde ,  mort  dé  fà  feur  Bérénice  j  il  déclara  la  guerre  à  Seleucus 

avant  J,  C.  Càllinicus  Roi  de  Sine ,  qui  en  étoit  l'auteur  ;  entre  en  Sî- 

*^  j.     rie ,  fait  mourir  Laodice  >  &  fournit  tout  jufqu'à  Babilone: 

ju  m,  IV..  ^  au  Tigre,  &  fe  feroit  rendu  maître  de  tous  les  Etats  de 

£>n  énemi,  fi  des  diOèntions  domeftiques  ne  l'euflènt  rapcL- 

fé  dans  fes  Etats.  CalUnicus  l'ataqua  a  foatour ,  mais  £ver- 

fêtes  demeura  vi^orieux ,  ravagea  la  Sirîe  Pan  244  avanc 
K  C»  âc  leKiuma  chargé  de  butio.  Ilemporca  julqu'à  457 


y  Google 


xj,  c  I. 


HISTORIQUES.  Uv,ÎT.  ipt 

■inïlïe  talens  d'argent ,  &  une  quantité  prodigieufe  de  vafes     Rots 
d'or  Ôc  d'argent  &  de  ftatucs ,  jufqu'au  nombre  de  450,  »'Eoipte. 
dont  une  partie  étoit  les  idoles  d'Egipte ,  que  Cambifes 
avoit  emporté  en  Perfe.  Ptoloméc  gagna  le  cœur  de  les  fu- 
jetsjcn  les  rendant  à  leurs  anciens  temples  :  c'efl:  delà  que  lui 
fut  doné  par  les  Egiptiens  le  titre  à'Evergetes  ou  Bienf^ittiir. 
.  En  revenant  de  cette  expédition ,  il  paflà  par  Jerufalem  , 
&  ofrit  au  Dieu  d'Ifrael  un  grand  nombre  de  facrifîces  y  Jofephe , 
pour  lui  feirc  homage  des  vi(floires ,  qu'il  avoit  rempor-"  "^""^  ■^P' 
tées  fur  le  Roi  de  Sirie.  Il  recouvra  Cyrene  par  fon  maria-  f""* 
ge  avec  Bérénice  fille  de  Magas ,  &  dona  retraite  à  Cléo- 
menes  Roi  de  Sparte  chaffé  de  fcs  Etats.  Il  mourut  après 
un  règne  de  25  ans  >  aimé  de  iès  fujets  paria  douceur  &c  la 
modération.  Il  curent  Iwu  de  le  regretter  bien  d'avantage 
fous  fon  fils  )  l'un  des  plus  médians  Rois ,  qui  ayent  gou=- 
vcrné  l'Egrote, 

Cétoit  PTOLOMÉE  IV.  furnomé  Philopator     IV. 
par  antiphralè,  parce  qu'on  prétend  qu'il  avoit  employé     3783. 
le  poifon  pour  avancer  les  jours  de  fon  père.  A  ce  premier  <*"  monde , 
parricidc,qui  fut  fuivi  du  meurtre  de  fon  frère  Af^/w,*  il  avant  J.C 
ajouta  bien-tôt  celui  de  fà  raere.  Il  viola  dans  la  perfone  du      *.*^:. 
Roi  Cléomene ,  les  droits  de  i'hofpitalité ,  en  le  Êiifant  J^i^".»'''' 
mètre  en  prilbn  6c  comme  s'il  n'eut  eu  rien  à  craindre  ,  il  *^*^' 
n'eut  plus  d'autre  foin  que  de  fc  hvrer  aux  plaifirs ,  al^in-    . 
donant  le  foin  des  afeires  àSofibius.  Anii<xJius  le  Grand  pTi^'v'' 
Roi  de  Sirie ,  voyant  Philopator  plongé  dans  la  volupté ,  *  °  ^  *    ' 
prit  cette  ocafion  pour  recouvrer  la  Sirie ,  s'avança  en 
Celefirie ,  &c  prit  Tyr ,  Ptolemais ,  Damas  &  Philadelphie. 
Ptolomée  réveillé  de  fa  léthargie ,  &c  arraché  du  fein  de  bt 
volupté  par  le  danger  qui  le  menaçoît ,  fe  met  l'an  2 1 7 
avant  Jf.  C.  à  la  tête  d'une  bonne  armée  »  livre  bataille  à  fon 
énemi  auprès  de  RsphU  en  PalefUne  ôc  remporte  une  vie-  "Macch. 
toire  **  qui  le  f  cmct  en  poffeffion  de  la  Cekûrie  ôc  de  U  ï^**  i* 


4c  C'eft  amJl  if  u'il  eft  notai  ^ns  V\a- 
Utqne  ,  ^tti  aiMhe  ^ue  P^olcmé*  prêt  i 
lefaice  mourir  ,  omuniqtu  fon  «Icfffin^ 
Clrometie  ,  cfui  lui  répondit  qu'il  croyoit 
•éi"!!  (cTMt  ^lu  ■vantaEctii  aa  Koi  tt  fe 
Jofter  etieœed'ftBum  fiKst ,  6  la  chofe 
étoit  en  fon  poavoir  ,  q<K  de  k  fiirei  du 
wtn  onMi  0Ttntt  ' 


*  •  polybe  dit  que1aviâoite|i3ncboit 
CD  fivcas  d'AmiftdH»  ,  qui  armt  am  en 
fuite  t«  éléptiam  de  PcDlomée  ,  topfi^Ob 
Bérénice ,  fœur  de  ce  dernier  ,  courant  ics 
rfiewîOT  épars  tout  autour  de  la  bataillé, 
«ocdui^ta  les  ibldatt  |Mr  (n  f  riflM ,  té-, 
Mblit  &&  gagner  le  coaibai. 


Ooij 


vGaogle 


ajâ  GENEALOGIES    ' 

Roi!     Paleftifte.  Content  d*avoir  recouvré  les  villes  qu'il  avoît 

fi'EsiPTE.  perduësjil  fît  la  paix  avec  Antiochus  &  iè  rendit  à  fa  pre- 

Juftin  ,    miere  oifîvcté  y  enforte  que  s'étant  replongé  encore  plus 

liv.  jo.      avant  dans  Ces  vices ,  d  fit  tuer  ù.  femme  Arfiniu  *  que  Juf- 

tin  nome  Euriiict ,  pour  le  livrer  plus  Ubrement  à  fa  maî- 

wefle  Jgatoelée ,  &  a  l'infâme  JgatoeU  Ion  frère  i  dont  ht 

jnere  Onantt  tenant  Ptolomée  comme  lié  par  les  charmes 

de  lès  enfans  j  iè  faifit  d'ùuelligeiKe  avec  eux  de  tous  les 

emplois  &c  de  toute  l'autorité  ,  (i  bien  que  le  Roi  étoic 

l'homme  de  fbn  Royaume ,  qui  y  avoit  le  moins  de  pouvoir. 

Ptolomée  meurt  au  miUeu  de  ce  défordre,  l'an  j8oo ,  era- 

poifoné  à  ce  que  l'on  croit  par  ces  deux  Courtifancs ,  qui 

cachèrent  là  mort  pour  avoir  le  tems  de  s'emparer  de  tous, 

fes  trélbrs.  Mais  le  peuple  l'ayant  fû ,  acourt  en  foule  au- 

Palais,  égorge  Agatocle  &  atachc  à  un  gibet  la  mère  &  la 

fille ,  en  vengeance  du  meurtre  à'Jrfineè ,  merc  du  jeune 

Antioehm  Ephiphsnès.  Ceft  le  même  Philopator  qui  étant 

Idem..  1. 1^  allé  à  Jeruialem  après  la  guerre  de  Sirie ,  ofrit  des  laerifi- 

Mâccab.     ces  &  des  préfcns  confidérables  au  Temple ,  &  qui  ayant 

W  '  'h        voulu  entrer  dans  le  Sanéluaire ,  en  fut  empêché  par  le 

Joiephe ,    Grand  Prêtre  Simon  ,  d'oii.il  prit  ocajîon  de  perlècuter  les. 

*  *■       Juifs ,  qui  étoient  dans  lès  Etats-. 

V.  PTOLOMÉE  V,  Cuxnomé £pif ha »es ou l*iUuJlrc,{aC' 

3  800.     céda  à  foç,  père  à  l'âgede  cinq  ans.  Son  bas  âge  &  les  def- 

du  mondé ,  feins,  ambitieux  d'Antiochus  le  Grand  Roi  de  Sirie ,  qui 

avant  J.  C.  s'étoit  ligué  avec  Philipe  Roi  de  Macédoine ,  pour  le  dé- 

^°4"      pouiller  de  fon  Royaume  >  obligèrent  les  Egiptiens  à  met- 

Juftin ,      trc  le  Royaume  &  le  Roi:  fous  la  proteétion  clés  Romains  » 

Hv..îo.  Cl.  ([Qî  [ui  envoyèrent  pour  tuteur  M.  Emilius  Lepidus.  U  mit 

ordre  aux  afaires^ôc  confia  Ix  garde  ôc  l'éducation  du  Roi  à 

^r//ft»/«if»"Acardamen.  Aniiochus  qui  avoit  conquis  la  Cé- 

Woljb  XV.  lefirie  &  U  Paleftine  confentit  à  la  paix  ;  fa  fille  CUo^atre  en 

fut  le  gage ,  6c  époufa  l'an  j  8 1  l  Ptolomée  ,  à  qui  elle  de* 

voit  aporter  ces  Provinces  pour  dot> 

Ariilomenes  Miniftre  habile  &c  fidèle ,  lui  tenoit  lieu  de 
perc  ;  mais  fa  vtrtu  gênoit  les  inclinations  du  Prince  ;  il 
s'en  défit  par  un  breuvage  empoifoné  ,  Scfe  livra  à  fes  pat 
fions.  Les  Emptiens  dégoûtés  de  la  conduite  cruelle  &  dé- 
réglée de  Ptobiaée  ^fc  foulevcrent  l'an  3  S 1 8  j  &  ayahtété 


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HT  S  T  0  R I Q  U  Ë  S.  Z/V.  //.  ap  j 

Tcdaits  par  la  valeur  de  PoUcratesj  ils  l'empoifonerent  après    Rois 
un  règne  de  24  ans.  c'EaipTE, 

SonfilsPTÔLOMÉE  famomé  H jl(»fiehr ,  Inifttc-      y  | 
céda  âffé  de  fix  ans ,  fous  la  régence  dç  fa  mère  >  après  lar     *  g  1  i 
mort  de  laquelle  elle  tomba  à  Lenneus  &  l'éducation  du  <]„  monde 
Roi  fut  commilè  à  l'Eunuque  Eulée.  La  répétition  que  ces  avanr  J,  c! 
Miniftres  firent  au  Roi  de  ârie,  de  la  Celefu-ie  &■  de  ia  Pa-       rSr.    ■ 
lefline  j  alluma  la  guerre  entre  les  deux  Rois»  Elle  fut  très- 
délàvantageufe  à  celui  d'Egipte  y  qw  perdit  l'île  de  Cypre  L'an  du  M^ 
par  la  révolte  de  Ftelemie  Maentn ,  &  ne  conlèrva  en  Egîp-  -  3.8  5  y.  . 
te  qu'Alexandrie.  Antiochus  Ephiphanes ,  entre  le*  mains    &- 1  y»- 
duquel  il  fe  livra ,  *  le  traita  toujours  fort  t«en  ;  mais  il  *v*"^  J-  ^ 
n'en  ulà  pas  de  même  avec  le  pays ,  dont  les  dépoUiUes  i^^ 
virent  à  enrichir  lès  foldats^ 

Les  Alexandriens  voyant  Philometor  livré  à  Anciochus-r 
mirent  fur  le  trône  fon  cadet  Phifcon.  Antiochus  prit  les  ar-  .  :  ■ 
mes  fous  prétexte  de  rétablir  Philometor  y  dont  il  fe  difoit 
le  tuteur ,  défit  les  Alexandriens ,  prit  Felufe  &c  remit  en 
aparence  Philometor  en  podèllion  du  pais  y  excepté  Pelu- 
fe ,  qu'il  garda  comme  une  clef  de  l'Egipte- 

Philometor  revint  de  fon  atToupifièment,  il  pénétra  les  T.  ti>. 
dcflèinsd' Antiochus  j  Se  pour  les  prévenir  ^  il  s-'acomoda  liv.  45; 
l'an  38î6,avecfon  frère, par  le  moyen  de  Cléopatre  leur 
fceur ,  à ctMidition  qu'ils  regneroient- conjointement;  ôc  Juft.  l.j^: 
J'année  fuivante  les  Romains  **  dont  ils  avoient  imploré  T.  Live , 
l'apui>  obligèrent  Antiochus  à  quiier  l'Egipte ,  8cà  ren-  *«+îc.ii. 
dre  l'île  de  Cypre  au  Roi,  à  qui  elle  apartenoit  de  droit*  L'an  du  M, 
Les  deux  frères  iè  brouillèrent  peaà  près,  le  plus  jeund      3841. 

:    l6j.4V,T.C.- 

Cen'itoitpourtanr  pas  manque  «Te  Ttui  donararrttdn  Sénat  >  &  iorfiniTI  vit 
"    '  ■'  "      ■    '""'     que  ceRmii]ceïtaiodeinandoic.du«n» 

pour  confulter  f«s-ainii ,  U  l'enferma  iaaa 
un  gcaud  cercle ,  qu'il  traf a  avec  une  ba- 
gactte  qu'il  tenoit  i  lamaitl ,  &  hù-  dit 
qu'^  pm \i ec  fit aiats & foupani ;  qntt 
n'en  /ortiroit  point  qu'il  n'eâi  tenduuae 
réponfe  poCttvc  au  SérAt ,  Se  qu'Q  Q'avoit 
que  ce  momeat  pour  voir  s'il  auroit  là 
paix  ou  la  guerre  avec  les  Romains.  Cette 
fermeté  étona  tellement  le  Roi ,  qu'i> 
l'inAani  même  il  répondit ,  qu'il  obéiroit 
au  Seau.  jH^n,  lÎT,  34.  C.  3,  '  T.Livt,. 


-courage  &  de  capacité  nKurelle  ;  il  ^ona 
■dans  la  fuite  des- preuves  qu'il  en  avoit , 
mais  qu'une  éducation  molle  &  éfeminée 
avoit  étoufif.  Car  fon  mimJhe  Eulée , 
pouileteadreBécefialre,  aroic  toujom 
lu  foin  de  le  plonger  dans  te  luxe  fc  U 
moleflè  ,  &  de  l'éloigner  des  aSires  po^ 
IttiquM  ;  conduite  aStz  oïdinake  i  Aet 
MiniÂies  ambitieux  ,  quand  ils  ont  des 
.Princes  mineorS',  qui  caufe  toujou«  de. 
.grands,  roâlbeiiEs  à,  ]*Etat  qji'jlï  goifver- 
seuç  friJtaïuc .l^iR,  àes  }uiK- 

*'  l'opilius,    Amba03deur  des  Ro- 
■taint ,  ayant  jpiac  Anâoclius  en  Egigce  î 


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1^4  GENEALOGIES 

Rois     chaflâ  Philometor ,  qui  s'en  alla  à  Rome  *  implorer  le  fe- 
b'Egipte.   cours  des  Romains ,  Phifcon  y  alla  défendre  ia  caufe  >  de- 
mandant qu'outre  Cyrene  &  Ja  Libie  j  on  lui  donâc  l'île  de 
Cypre.  Le  Sénat  l'prdona  ainfi ,  ce  que  Philometor  n'ayant 
pas  voulu  exécuter ,  Phifcon  alla  débarquer  en  Cypre , 


f>olybe.  l'an  2  849  ;  mais  U  fut  batu  &c  aflîégé  dans  Lapicho  »  où  il 
Diod.  Sic.    fut  oolijgé  de  fe  rendre  à  fon  frcrc  qui  lui  pardona  >  &  lui 

rendit  Cyrene  »  &  la  Libie.  Philometor  alla  l'an  j  849  >  au 
]  46  •  Scouts  d'Alexandre  Balas  fon  gendre  j  mais  ayant  decou- 
avaïii  J.  C.  vert  q^ue  ccliù-ci  lui  dreflbit  des  embûches ,  il  lui  ôca  fa  fil- 
lofephe ,  ^^  ^  ^^  ^P^  *  ^  acorda  l'un  &  l'autre  à  Deraetrius  II.  fon 
int.  1.  Xï.  éiiemi,  qu'il  aidaà  monter  fur  le  trône  de  Sirïe.  Philomc- 
c.  8.  tor  mourut  peu  après  des  hkiTures  qu'il  avoit  reçues  dans 

une  bataille  gagnée  contre  Alexandre.  C'étoit  un  Prince 

humain  âc  aÊbîe. 


VII, 

3859. 


145, 

Juftin , 
l.jiî.c.S. 


Après  fa  mort ,  les  Egiptiens  apellerent  au  trône  P  T  O- 
LOMÉEVIL  furnomée  Fhifeo»,  onXc  Ventru  ,  qui  re- 
du  monde ,  gnoit  à  Cyrene.  Mais  il  ne  furent  pas  long-tcms  fans  fe  ré- 
avant  J .  C.  pentir  de  la  préférence  qu'ils  lui  donoient  lur  fon  ne  veu,quc 
la  merc  Cléopaire  vouloit  faire  rcconoître.  Thermus  Am- 
baflÀdeur  Romain  moyeoa  un  acomodcment.  On  convint 
que  Philbon  épouieroit  Cléopatre  1  qu'il  éleveroit  (on  fils 
Jofephe ,  qui  feroit  déclaré  héritier  de  la  Courone  après  lui.  La  per- 
tovtra  Ap.  fidie  de  Phifcon  fit  xourner  les  chofes  autrement  &  rcnou- 
fttrt.  vclla  la  tragédie  qu'on  avoit  vûëaux.nôcesd'Arfinoë,  avec 

Ptolomée  Ceraune.  Kpya&Liv.  5  art.  dps  Roîsde  Maced. 
Des  qu'il  eut  fait  fon  entrée  dahs  Alexandrie ,  il  fit  tuer 
KMis  ks  partiTans  de  ce  jeune  Prince ,  ^  le  mafTacra  lui-mê- 
me entre  les  bras  de  fa  mère  »  parmi  l'aparcil  de  lès  noces , 
âc  tout  faag^t  de  ce  meurtre  >  il  entra  dans  le  lie  de  là 
fœur ,  dont  il  venok  d'égorger  le  fils.  Il  la  répudia  enfui- 
■  te  >  &  en  époufà  la  £Ue  nomée  CUe^patre  qu'il  avoît  aupara- 
vant violée.  U  n'afà  pas  de  plus  de  clémence  envers  ceux 
qui  Pavoient  apellé  à  l'Empire.  Tout  nageoit  dam  le  fang. 
Ce  n'étoit  tousks  jours  que  meurtres  nouveaux,  par  la  U- 


-k  PendaM  fan  lïjoac  i  Kome  ,  il  fit  lit 
'ci3ut  à  Coraélie  ,  fille  de  Scîpiab  l'AÏW- 
'cain  ,  ^  toerc  de*  Gn^uei ,  «  ta  dç- 
tnandt  ta  mariage  i4iuts  elleiriiiûceRe< 


alliaiice ,  quoiqa''ellc  iit  tni  donet  ta 
dfattÉiiie.  C'rit.  ce  qiTe  nous  aptetid  Pl»« 
ucqae  dans  là.  tic  de  iTlb.'Gncdbuii 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Lw.It  25J 

cciïce  qu'il  donoit  aux  foldats  étr^ingers  d'en  comctrc  impu-     R  o  1 1- 
némenc  Le  peuple  épouvanté,  s'y  dérobe  de  tous  cotez  cI'Egiki.- 
par  la  fuite ,  Se  la  crainte  de  la  more  leur  fait  préfërer  l'é-^ 
xil  à  la  paaie.  Ptolomée  voyant  qu'il  ne  reftoit  plus  que 
Iui&  fesfatellices  dans  une  ville  u  vafte,  convia  par  un 
édit,  les  étrangers  à  venir ocuper  les  maifons  vuides.  Xan^ 
dis  qu'ils  s'y  rendoient  en  foule ,  il  s'avança  lui-même 
au  devant  de  Scipion  l'A&ïcàin ,  de  Spurius  Mummius  âc 
de  L.  Metellus  j  qui  fous  le  nom  d'Ambafladeurs ,  venoienc 
«fiter  les  provmces  des  alliez.  Mais  autant  il  paroiiToit  ter-, 
hble  à  fes  fujets  j  autant  parut- il  ridicule  aux  Romains^ 
Son  vifage  étoit  fi  difbrme ,  ia  taille  fi  petite  &  fon  ventre 
il  gros ,  qu'il  avoit  moins  la  figure  d'un  homme  ,  que  d'it» 
ne  bête. 
Ptolomée  devenu  le  mépris  &  la  haine  de  iês  peuples , 

aui  avoient  changé  le  furnom  d'£<y(!jg^f /«  le  £«»/-«/««f  qu'f 
prénoit  lui-même  ,  en  celui  de  Cnkergttes  ,  qui  veut  dirç 
le  contraire  >  craignit  qu'on  ne  confpirât  contre  fes  jourst 
Il  fort  d'Alexandrie^menant  avec  lui  un  fils  qu'il  avoit  eu  dâ 
fà  fceur  yècù.  nouvelle  époufe  »  rivale  de  fa  propre  mère ,  && 
iè  retira  fecretement  dans  l'île  de  Cypre.  Il  fit  enfuite  ve* 
nir  de  Cyrene  Metmfhites  fon  fils  aîné  ,  &:  le  tua  dans  la  yxUaMid^ 
crainte  que  les  Alexandrins  ne  l'éluffent  Roi  en  fa  place. 
Alors  le  peuple  renverfè  ôc  brife  les  ilacues ,  que  la  fiaterio 
avoit  élevées  au  àran ,  lequel  fe  figurant  que  ce  qu'on  en 
faifoit  i  n'étoit  que  pour  plaire  à  fa  fœur ,  il  fait  poignarder 
un  autre  fils  qu'il  avoit  au  d'elle ,  Se  l'ayant  feit  raetre  eh 
morceaux ,  il  les  fait  préfcntcr  dans  une  çaifle  avec  la  tête  . 
entière ,  à  la  mère  de  ce  Prir>ce  infortimé ,  au  milieu  d'ua 
fèltin)  qu'elle  fiiilbit  pour  célébrer  le  jour  de  fa  naiflancc.     , 
Un  {^€uc\t  fi  horrible  changea  ep  pleurs  un  jour  defti* 
né  à  ta  joye.  Le  peuple  &  Cléopatre  apimez  à  la  vengcan*  L'an  <3u  M". 
ce  >  lèvent  une  armée, laquelle  ayant  été  défaite ,  Cléopa'     587^. 
cre  implore  le  fecoui^  de  fon  gendre  Demetrius  Roi  de  Si-  avant  JtG. 
lie.  Mais  à  peine  eft-il  arivé  en  Ëgipte ,  qu'il  efl  obligé  de       i  zS. 
courir  à  la  défenfcde  fès  propres  Etats ,  où  le  peuple  s'étoit 
révolté ,  Cléopatre  embarqpc  tpus  fes  tréfors  &  le  fuit  eii 
Sirie.  Des  qu'il  eut  abandoné  Alexandrie  y  Phifco»  s'y  ren-* 
dit  >^&:  pour  fè  vanger  de  Demetrius  >  il  apuya  contre  lui 


y  Google 


Rois 


VIII. 

388S. 
du  monde , 
avant  J.  C. 

116. 
Judin ,  liv, 
i9-  C.  4* 


Paufanîas  , 
injitt. 

I  X. 

3859. 

du  monde , 
avant  J.  C. 

105. 
Atheiwe , 
liv.lii, 

X. 

du  monde  ^ 
»v.J.C.87. 


39^  GENEALOGIES 

l'utiu-pation  d'Alexandre  [Zebine  ;  mais  ayant  exi^  de  Ùl 

fratitude  y  des  conditions  que  Zebine  ne  fut  pas  d'humeur 
e  lui  acorder  >  il  prit  le  parti  d'Antiochus  Grypus  f  autre 
concurrent  à  l'Empire  de  Sirie  >  en  lui  donant  là  fille  Tri- 
fhine ,  avec  une  armée  qui  Le  mit  fur  le  trône.  Peu  après  la 
mop  mit  En  à  fa  tiranie  &  à  fon  règne  qui  avoit  été  de  2  j 
ans  en  Egipte. 

Il  Uiffa  fttrfùn  tefiament  It  Royaume  d«  Cynm  i  f  TO  L  O- 
ME'  E-AtIO  N  fort  fils  rtAturtl ,  lequel  mourut  Jarts  enf»ns  , 
San  du  monde  3  5}  o  8  ,  (^  p6  Avant  J.  C.  Il  iafittus  héritier  de 
fon  Royaume  lefeufle  Remain  .qui  rendit  aux  villes  leur  liberté. 

Quant  au  Royaume  d'Eg^te  }  il  le  laif&  à  Cléopatre 
fa  &mme  Se  ia  nièce  ,  avec  pouvoir  de  difpofer  de  la. 
courone  j  en  faveur  de  celui  de  fes  deux  fils  qu'elle  vou- 
droit  choifir.  Mais  elle  ne  fut  pas  la  maîtreffe  de  ce  choix. 
Les  peuples  qui  s'aperçurent  qu'elle  panchoit  pour  le  plus 
jeune  ,  robligereiit  à  placer  f'aîné  lur  le  trône.  C'étoit 
PTOLOMËEVIII.  furnomé  Lathyre.  *  Le  premier 
(àcrifice  qu'elle  aracha  à  ià  complaifance ,  fut  de  répudier 
fà  Iceur  Cléopatre ,  qu'il  aimoit  éperduement }  pour  époufer 
SeUrte  ou  SeUucéid.  cadete  qu'elle  l'obligea  depuis  à  exiler^ 
quoiqu'il  en  eut  deux  fils  >  qui  moururent  avapt  lui.  Tant 
de  complaiGince  ne  put  vaincre  la  haine  de  là  mère  :  elle 
eut  l'am-eflê  de  le  cKaflèr  tui-mÊme  d'Egipte.  Il  fc  Jréfiigia 
en  Cypre ,  qu'on  lui  céda,  -        ^ 

Cléopatre  plaça  fur  le  trône  ion  autre  fils  PTOLO- 
MÉE -ALEXANDRE,  à  qui  elle  avoit  fiiit  doner  le 
Royaume  de  Cypre ,  Se  elle  obligea  Lathyre  à  s'en  conten- 
ter.  Laffe  d'Alexandre  ,  en  qui  elle  ne  trouva  pas  apara- 
ment  toute  la  complaifance  qu'elle  auroit  fouhaicé ,  elle 
chercha  à  s'en  défeire  pour  régner  feule.  Ce  Prij«:e  averti 
de  fes  defleins ,  les  prévient;  mais  en  feifant  retomber  fur 
elle  le  malheur  dont  elle  vouloir  l'acabler,  il  atire  fur  lui 
la  haine  de  fes  fujets  &  précipite  fa  perte.  Il  eft  obligé  de 
s'eofuir,  &  PTÔi^OMÉÉ  Lathyre,  qui regnoit en  Cy^ 

*  Il  prit  le  fiiiBom  It  Sattr ,  cv  L»-  Alt.  Ini  dopent  celwi  de  Philomttt^ ,  mais 

thyrt  cR  um  efyece  de  r<3briqaet,&  on  Lithyu  eft  celni  par  lequel  la' flâput  dcf 

n'ofoit  le  lui  dônec  reneufemeot  de  Ton  Hiftoiiau  le  diftiagneiit. 
icms.  Aihen^c ,  liv.  â.  le  Vviùmas  ,m 

■     pre 


I,  Google 


HISTORIQUES.  Liv.  IL  197 

:pre  eft  remis  fur  le  trône ,  où  il  fe  maintînt  jufqu'à  fa  mo»t.  Rois 
ayant  régné  36  ans>  à  compter  depuis  la  mort  de  fon  «'Egipti, 
père. 

Il  Ji'avoit  d^enfant  légitime  qu\me  fille,  c'étoit  SE-      XI. 
HENICE ,  qui  portoit  aufli  le  nom  de  Cléopatre,  nom  co-     35114. 
mun  à  toutes  les  filles  de  cette  race,  comme  celui  de  Pio~  du  monde; 
lomée  à  tous  les  fils ,  ^ant  outre  cela  des  noms  propres  pour  avant  J.  C. 
.les  diftinguer  les  uns  des  autres.  Elle  lui  fucceda,ôc  fix  mois      80. 
après,  le  Diétateur  Sylla  envoya  ALEXANDRE  II. 
pour  prendre  pofleffion  de  la  courone ,  comme  héritier 
■mâle  le  plus  proche  du  défunt,  il  étoit  fils  de  cet  Alcxan-  -î**  ^^,V. 
drc ,  qui  avoit  fait  mourir  fa  mère.  Cette  PrinccflèlorfguV  ^  "^'^ 
'Clle  eut  la  guerre  contre  fon  fils  Lathyre ,  envoya  à  Cos  Appien.  m 
fan  petit-fils  Alexandre,  fils  de  celui  qui  regnoit  conjointe-  Mitbrid, 
ment  avec  elle ,  avec  une  grollè  fomme  d'argent  Se  les  plus 
beaux  bijoux ,  pour  les  mètre  à  couvert,  en  cas  de  malheur. 
Mithridate  en  ayant  été  informé  y  envoya  des  gens,qui  s'en 
&j£iTcnttSc  come  ce  tréfbr  de  Cleopatre  apartenoitde  drcùc 
au  jeune  Alexandre  fon  petit-fils ,  Midiridate  y  eut  quel- 
-que  égard.  Il  fe  chargea  du  foin  du  jcime  Prince,  le  fit  éle- 
ver d'une  manière  qui  répondoir  a  fa  naiifance.  Il  fe  dé- 
robea  quelque  tems  après  d'entre  les  mains  de  Mithridate, 
fie  fe  réfugia  auprès  de  Silla ,  qui  le  reçut  fort  bien ,  le  prit 
«n  là  protection ,  l'emmena  avec  lui  à  Rome  j  &  enfin  le 
mit  fur  le  trône  d*Egipte. 

..  Le  tempérament  que  prirent  les  Alexandrins ,  pour  évi- 
ter de  fè  brouiller  avec  les  Romains ,  ou  d'avoir  une  guer- 
re civile ,  fut  de  làtre  un  mariage  entre  la  Reine  &c  le  nou- 
veau Roi.  Alexandre ,  qui  ne  vouloit  tenir  la  courone  que 
■de  lui  feul ,  ou  qui  ne  vouloit  point  d'alTbcié ,  fit  mourir 
la  Reine  dix-neuf  jours  après  le  mariage.  Appien  Se  Por- 

Shirc  ditènt  que  cet  Alexandre  fut  maUacré  pfu:  les  Alexan- 
rîns ,  pour  le  meurtre  de  Bérénice  ;  mais  il  fe  trompent 
tous  deux.  Les  Alexandrins  le  dégoûtèrent  à  la  vérité  diC 
lui  ;  mais  les  Romains  le  foutinrent.  Se  refuferent  d'écouter 
les  deux  fils  de  Selene  fœur  de  Lathyre ,  Se  il  paroît  par  Ci- 
ccron  { ta  Orat.  eontra  Rullum  )  qu'Alexandre  régna  quin- 
ze anscotrcLathyre  6c  Auletes.  Enfin  chalfé  par  les  Ale- 
xandrins ,  U,  implora  en  vain  le  fecours  de  Pompée  pour 

Pp 


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z^S  GENEALOGIES 

Rois    être  rétabli,  &  il  fc  retira  à  Tyr ,  où  il  mourut  peu  de 
©'Egipth.    tems  après. 
Xii.         Ce  fut  PTOLOMÉE  XI.  dit  AuUm  ou  le  Fluteur, 
,  „ ,  o"      fils  naturel  de  Lathyre  qui  lui  fucceda  par  le  choix  des  Ale- 
du  monde ,  xandrins.  Il  fe  piqua  moins  d'avoir  les  qualitez  d'un  bon 
-avant  J.  C*  Prince ,  que  d'être  le  meilleur  joueur  de  flûte  de  Ion  Royau- 
6  5 .       me.  Il  voulut  en  dtfputer  le  prix-dans  des  jeux  publics ,  & 
_  comme  un  autre  Bacchus»  ilfe  déguifoit  fouvent  en  habit 

Pr^°^\r  deièmmc,  pour  faire  dans  les  Bacchanalles ,  les  extrava- 
^"         fiances  qui  ne  convienent  qu'à  des  femmes  impudiques- 
Voilà  qu'elle  fut  l'origine  du  lurnom  de  Denis  ou  de  Bse- 
-thm  qu'on  lut  dona. 

Il  avoit  un  fi-ere  nomé  aufli  P  T  O  L  O  M  É  E ,  qui  regnoit 
dans  l'île  de  Cypre  &  dont  les  mœurs  n'étoient  pas  plus  ré- 
glées que  les  henes.  Il  étoit  outre  cela  d'une  avarice  extrê- 
.me  »  &  avoit  amaflé  des  richcfTes  immenfcs,  qui  furent  l'u- 
nique cauiè  de  fa  perte ,  puifque  ce.  fut  uniquement  pour  les 
avoir,que  le  peume  Romain  confentit  à  la  propofition  que 
lui  fit  Clodius  *  de  faifir  cette  ^ ,  fous  prétexte  qu'Alexan- 
dre II.  en  mourant  à  Tyr  >  avoit  fait  un  tellament  par  le- 
quel il  faifoit  le  peuple  Romain  Ion  héritier.  On  décida 
tvant  J.  C.  *i*^  ^^  Royaume  d'Egipte  &  celui  de  Cypre  «  qui  en  dépen- 
,  g.        ooit,apartenoiant^n  vertu  de  cette  donation,  aux  Romains, 
.     qui  des-lors',  ne  jugèrent  pas  à  propos  de  faire  valoir  cette 
me  IX  *1  prétention.  On  le  contenta  alors  de  feire  venir  de  Tyr  tous 
*     *      les  éfets  qu'Alexandre,  y  avoit  quand  il  mourut.  Caton  fut 
-chaigé  de  cette  injuile  comiflion  contre  un  Roi  allié  Ôc 
-ami ,  &c  qui  n'avoit  rien  ^it  qui  méritât  ce  traitement.  En 
Plut,  m  arivant  à  Rhodes  ,  il  fit  dire  à  Ptolomée  de  fe  retirerpai- 
atottf,        iibleraent ,  &  lui  promit ,  s'il  le  feifoit ,  de  lui  procurer  la 
ibuveraine  facrificature  du  temple  de  Venus  à  Paphos.  Mais 
-Ptolomée  ne  pouvant  fe  réfoudre  à  vivre  en  iimple  panicn- 
'lier ,  après  avoir  porté  fi  long-tems  la  courone ,  réfolut  de 
«enniner  fon  règne  &  fa  vie  en  même  tems.  Il  s'embarqua. 
avec  fes  richeffes  &  fe  mit  en  mer.  Il  avoit  deflfein  de  faire 
périr  fon  vaifleau ,  afin  de  périr  ainfi  avec  tous  fes  tréfors  , 


*  Cloctius  fit»  cette  propofition  ^oul 
ie  vaagei  de  ce  que  PtoloWe  ,  i  qui  il 
s'itoic  adreffé  un  jour  qu'il  (ftoit  xotahé 
CQUe  les  DMios  des  Pirues ,  pour  avoii 


de  quoi  fe  tacheter  ,  ne  lui  rrd\t  pi* 
envoya  aflcz  d'agent  pour  payer  û  r«B- 
(on. 


I,  Google 


HISTORIQUES.  Z/r. //.  299. 

8c  de  fruftrer  l'avarice  des  Romains.  Mais  quand  il  vint  à     Rois 
l'exécution ,  il  ne  put  fuporter  la  penfée  que  les  bien  aimées  o'Bciptb. 
richefTes  periflènt  ainfi ,  &  quoiqu'il  perfiftât  dans  la  réfo-  Dion.  Caf- 
iution  de  périr  lui-même  ,  il  ne  voulut  pas  envcloper  fes  lîus ,  I.  j^. 
inocentes  richcfles  dans  fa  ruine ,  &  fit  voir  par-là  qu'il  les  Straboi»  » 
aimoit  plus  qu'il  ne  s'aimoit  lui-même.  U  revint  à  terre ,  les  ^If  * 
remit  clans  fes  magafins  6c  après  cela  s'empoilbna ,  &  laiflà  7.^    1 
tout  à  lès  énemis  >  comme  s'il  eut  voulu  les  réçompenfer  ^  '^,-^'  ^"^ 
de  ce  qu'ils  étoient  caulè  de  fa  mort.  '     '       > 

Sur  l'avis  que  les  Romains  voulpient  prendre  poflèfEon, 
de  Cypre  >  Aulctes  fut  preffé  par  les  Alexandrins  de  s'o- 
pofcr  a  cène  injufticè.  Auletes  ne  jugea,  pas  à  propos  de  le  ,  i  » 
feire ,  &  cette  lâcheté  jointe  à  fes  vexations ,  le  rendit  aulU 
méphfable  qu'odieux  à  ièsfujets,  UfucchalTé  &c  alla  trou- 
ver Caton  à  Rhodes ,  en  allant  à  Rome  implorer  le  Iccours 
du  Sénat. 

Les  Alexandriens  mirent  en  fa.  place  fa  fille  BER  ENI-  X I  II. 
CE,  &  envoyèrent  ofi-ir  la  courone ,  &  Bérénice  à  Antio^  35>46.- 
chus  l'Afiatique ,  que  les  Députez  ayant  trouvé  mort,  on  du  monde, 
l'ofrit  à  fon  frère  Seleucus.  Bérénice  en  fut  bien-tôc  avafit  J.C 
dégoûtée  &  le  fit  mourir.  Elle  époufa  enfuite  ARCHE-  58. 
LAUS  Grand-Prêtre  de  Comane<lans  le  Pont,  qui  régna  strab.xvii; 
deux  ans. 

Auletes  n'ayant  pas  eu  du  Sénat  ufte  réponfe  telle  qu'il 
la  fouhaitoit ,  fe  retira  à  Ephefe.  Ce  fut  dans  cette  ville  qu'-    Plut,  m 
il  reçut  de  Pompée  des  letres  de  recomandation ,  à  Gabi-  Antonio. 
nius  Gouverneur  de  Sirie ,  qu' Auletes  acompâgna  d'un  pré- 
fent  de  dix  mille  talens.  M.  Antoine  Général  de  la  cavale-  ^i ^  lp 
rie  envoyé  devant,  s'aflùra  des  partages ,  prit  Pclufe ,  &  "^  "    * 
Archelaus ,  abandoné  des  Egiptiens ,  fut  acablé  par  les 
Romains  &  tué  en  combatant  vaillament.  L'Egiptc  fut 
bien-tôt  foumife  ,  &  Auletes  rétabli  l'an  du  monde  3948. 
fit  mourir  ià  fille  Bérénice.  Il  furveguit  cinq  ans  à  fon  ré-  Cefar 
tabliflèment ,  ôc  laiflà  deux  fils  &  deux  filles.  Il  ordona  Comm.dt 
^ar  fon  tcftament ,  que  iès  enfàns  qui  étoient  encore  jeu-  *'^'-  f"'* 
nés,  feroientfous  la  tutelle  du  Sénat  Romain ,  laiflantla  ^'"'f* 
courone  à  l'aîné  des  fils,  &  à  l'aînée  des  Princeflès,  ce 
qu'il  faifoit ,  pour  les  obliger  à  fe  marier  cnfemble ,  fui- 
vïuit  la  coutume  obfervéejufqu'alors. 

ppij 


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joa  GENEALOGIES 

Roi»         PTOLOMEEXII.  furnoméZ)/»7r&CLÉoPATRÉ'>. 
b'Egiptb.   fi  conuë  parfes  galanteries,  étoient  les  deux  aînez.  Ils  ne 
XIV.    furent  pas  long-tems  unis,  Ptolomée  ne  put  foufrir  le  par- 
5955*     tage  de  la  royaaté)6£:  priva  fà  Cœui  de  la  portion duRoyau- 
du  monde ,  j^^  ^  ^yj  j^j  ^j^  léguée.  Cette  Princeflè  qui  avoit  du  cou- 
avant  j.  k,.  ^g^  ^  jg  l'ambition ,  alla  en  Sirie ,  leva  des  troupes ,  &C 
5  '  '       vint  feire  la  guerre  à  fon  frère.  Dans  le  tems  qu'As  étoient 
PIm.  Ml    armez  Pun  contre  l'autre >  Pompée  qui  venoit  d'être  batu  à 
C  ^f  t       Pharfale ,  envoya  demander  à  Ptolomée  ime  retraite  dans- 
C«mM  Ji     ^^  Etats.  Il  comptoir  fur  la  reconoiflànce  de  ce  jeune  Prin- 
tell.  civ.      ce  auquel  il  avoit  afiûré  la  courone  y  en  la  metanc  fur  la- 
Ur.  I).       tête  de  fon  père.  Mais  le  Général  Achillas  &  l'Eunuque 
Fothin ,  qui  gouvernoiem  le  Prince  mineur ,  l'étant  allé 
prendre  dans  une  barque ,  le  firent  cruellement  aflafllner , 
l'anj9^56  du  monde  ,  &:4Sansavant  J.C.  parSeptimiuSy 
-,  -  parSalivius,&:par Achillas.  Céfàrariva peuaprèsàAIe- 

Cmm'  de  ^tandrie ,  où  s'etanr  rendu  l'arbitre  des  diilèrends  >  qui 
hlU  «itf.  ,3  étoient  entre  Ptolomée  ôc  Cléopatre ,.  il  leur  ordona  qu'ils 
j  eulTent  à  licentier  leurs  troupes  Se  à  venir  plaider  leur  cau- 

^Cd'^re.  ^  devant  lui.  Cléopatre>  quoique  dans  la  même  ville ,  ne 
Dion.  CâfT.  pouvoit  fe  rendre  au  Palais ,  fans  courir  de  grands  dangers, 
41.  Elle  s'avife  de  ce  flratagême  pour  tromper  la  garde  ^p- 

Otof.  TI.  tienne.  S'étanr  embarquée  fur  une  chaloupe ,  elle  ariva  1» 
'f .  nuit  au  pié  du  château ,  fc  fit  enveloper  dans  un  ballot  de 

Plot.  M      hardes  qi^Apollodore  >  un  de  fes  domcftiques  mit  fur  Ion. 
Cdftre.        col ,  &c  le  fit  porter  de  cette  manière  jufqu'aux  pies  de  Cé- 
far.  Le  DidUteur  qui  n'etoit  pas  infènfible  aux  charmes  de 
la  beauté ,  trouva  bien-tôt  que  la  caufe  de  Cléopatre  étoit 
jiifte.  Le  lendemain ,  il  fit  comparoître  Ptolomée ,  &  Cléo- 
patre dans  une  afièmblée  générale ,  fit  lire  le  tellament 
d'Autetes^en  ordona  l'exécution,&  s'en  déclara  l'exécuteur 
au  nom  du  peuple  Romain.  Les  Alexandrins  animez  par 
Pothin,lè  foule  verentôc  mirent  plufieurs  fois  Céfar  en  dan-!- 
Ciod.Caff.  8^*"  ^^  ^*  ^*^*  S°"  courage  &c  Ion  bonheur  le  tirèrent  de 
fïm.inCdf.  toutes  les  embûches. qu'on  lui  tendit ,  Ôc  Ptolomée  qui  s'é- 
X  VI      toit  nws  à  la  tête  de  fes  troupes ,  ayant  été  noyé ,  Céfar  fit 
3957*    proclamer  CZ£'0  fyiriï  jÇ  Reine  d'Egipte,&  lui  aflbcia 
duM.&av.  fon  jeune  frère  PTOLOMÉE,  âgé  de  onze  ans,  qu'il 
J.C. 4.7.    luifîtépouferôcleur-fitpréfentduRoyaumcde Cypre,  qui 


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H  I  s  TO  R  I  Q  U  E  s.  Z/ï/.//.  301 

roartenoit  aux  Romains.  Cléopatre  prit  foin  de  dédomager    R  o  r  s 
Céiàr  des  peines  que  l'Egipte  lui  avoit  donée,  &  le  premier  d'Egiptb. 
fruit  de  leurs  amours  fut  un  fils  que  le  père  noma  lui-même 
Cef»rion ,  &  qu'il  laiflà  à  fa  mère ,  comme  un  gage  de  la  tcn- 
dreffe  qu'il  conferveroit  toujours  pour  elle.  Augufte  le  fit 
mourir  après  la  bataille  d'Aélium. 

Arjinoé  ioeur  de  Cléopatre ,  que  l'Eunuque  Ganimedc 
avoit  Élit  prochmer  Reine  >  fut  conduite  à  Rome ,  où  elle 
marcha  enchaînée  au  triomphe  de  Céiàr,  qui  la  remit  en  Diod-  CaC 
libené  ;  il  ne  lui  permit  pourtant  pas  de  retourner  en  Egip-  ^'^'  ^^ 
te  ;  mais  elle  le  retira  en  Afie  >  où  Marc  Antoine  la  trouva 
après  la  bataille  de  Philipe^âcla  fit  mourir  à  la  folliciution 
de  ià  fœur  Cléopatre.  Ccllc-ei  alla  à  Rome  >  l'an  39e  i ,  &  Jof-  Ant. 
logiea  chez  Céfar,  qui  avoit  beaucoup  de  part  à  ce  voyage  >,  ^^'  4- 
&  Ptolomée  mourut  l'année  fuiyante  empoifoné  par  is^^^J"  '^- 
fœur ,  qui  ne  s'acomodoit  pas  d'un  en&nt'pour  époux.  Ac-        "^' 
cufée  d'avoir  affilié  les  meurtriers  de  Céiàr ,  Cléopatre  re- 
çoit ordre  d'aller  trouver  Antoine  en  Cilicie.  Les  mêmes 
moyens  quiluiavoient  fèrvis-à  gagner  ibn  procès  auprèsdu 
Dioateur ,  la  jjailificrent  auprès  du  Triumvir.  Pleine  de 
confîîUice  en  là  beauté  &  en  fon  efprit ,  elle  paroît  devant 
lui  j  &  comme  s'il  eut  été  de  fa  gloire  de  triompher  de  tous 
les  Généraux  de  Rome  en  Afie ,  elle  peniè  moins  à  âéchir 
fon  juge  qu'à  le  fubjugucr ,  ôc  cette  conquête  ne  fut  que    ,  ^ 
l'ouvragedelapremierejournée. Antoincéprisdefeschar-  junionde 
mes  &  enyvré  d'amour ,  la  fuit  en  Egipte  &  y  pafe  dix^  avant  J.  c!. 
huitmois ,  goiltant  avec  clic  tous  les  plaifirs  que  le  luxe  &c      41. 
l'amour  peuvent  fournir  y  il  repart  pour  Rome ,  où  lès  in- 
térêts le  rapelloient ,  Se  lui  ment  épouler  Oétavie  iôeur 
d'Augufte.  Etant  revenu  en  Aiie  pour  &ire  la  guerre  aux 
Parthes ,  Cléopatre  va  le  trouver  en  Sirie ,  lui  fait  abando- 
ner  ibn  expédition ,  &c  oublier  fa  femme  Oélavie ,  &c  l'a- 
mené à  Alexandrie ,  cfù  Antoine  ayant  feit  alïèmbler  le  peu- 
ple au  miheu  du  Gymnelè ,  il  déclara  Cléopatre  Reine,  des 
Reines  ,  d'Egipte,  de  Cypre ,  d'Afrique  &  de  la  baife  Sy- 
rie ,  lui  donant  pour  collègue  &  pour  fiiccefièur  à.  ces 
Royaumes  le  jeune  Cefarion.  Il  n'oublia  pasdans  la  diilri-  «1  , 
bution  des  Royaumes  Alexandre  &c  Ptolomée  fruits  de  leurs  ,,,  ^„telio! 
amours.  Au  premier,  qu'il  avoit  acordé  avec  la  fille  d'Iota* 


,v  Google 


302  GENEALOGIES 

Rois     pe  Roi  des  Medes ,  il  dona  PArmenie ,  la  Medie ,  &  tout 
d'Egipte.   le  pais  des  Parthes ,  qu'il  regardoit  comme  une.  conquête 
Dion.i.4.?.  certainej  &  à  l'autre  il  dona  la  Phenicie,  la  haute  Sirieôc 
la  Cilicie.  Cette  conduite  d'Antoine  également  injurieulè 
&c  au  peuple  Romain ,  Ôc  à  Augulle  >  dont  il  raéprifoit  la 
fœur ,  le  fit  déclarer  à  Rome ,  lui  &c  Cléopatre  énemis  de 
L'an  du  M.  j^  Republique.   On  arme  de  part  &c  d'autre  ,  &  l'on  en 
5973'     vient  a  une  bataille  navale  proche  d'Adtium.  *  Cléopatre 
«  av.  j .    .  ^^.  j^y^jf  acompagné  Antoine ,  fe  retire  au  milieu  de  l'ac- 
^  tion>  avec  les  vaiflcaux  Egipticns,  Antoine  qui  la  voit 

fuir ,  abandone  la  partie  pour  la  fuivre  à  Alexandrie ,  6c 
laiflTe  par  fa  retraite ,  la  victoire  à  Augufte ,  qui  les  fuit  en 
Egipte,oti  Antoine  le  croyant  cnfuite  trahi  parCléopatre,lc 
donc  la  mort.  Cette  Reine  qu* Augufte  avoit  ménagée  quel- 
que tems ,  voyant  qu'elle  ne  pouvoit  rien  obtenir  de  lui>  & 
qu'il  la  dellinoit  pour  orner  ion  triomphe  ,  prévient  cette 
L'an  jt.  irtfamie  eft  fe  failant  mourir.  On  ne  fçait  precifement  fi  ce 
Plut,  il  fut  par  la  piqueure  d*un  alpic  j  qu'elle  fe  fit  aporter  dans  un 
Antonio.  panier  de  figues,  comme  Pont  ait  quelques-uns", ou  qu'el- 
le cardoit  elle-même  dans  une  boëte  ,  comme  d'autres  le 
difent,  oufi  ce  fut  en  avalant  du  poifon ,  car  on  difoit  alors 
qu'elle  en  avoit  toujours  dans  une  aiguille  de  cheveux  qui 
étoit  creufe ,  &  qu'elle  portoit  dans  là  coefFure.  Cepen- 
dant il  ne  parut  fur  tout  fon  corps ,  ni  aucune  marque  de 
piqueure ,  ni  aucun  indice  de  poifon ,  on  ne  vit  pas  même 
dans  la  chambre  aucun  ferpent.  D'autres  aflîlrent  qu'on  re- 
marqua fur  les  bras  de  Cléopatre ,  deux  petites  marques 
de  piqueure ,  comme  deux  points  prefqu'imperceptibles  : 
ce  qui  fit  que  dans  lé  triomphe  d'Augufte ,  on  porta  une 
ftatuë  de  Cléopatre  qui  avoit  un  afpic  ataché  à  fon  bras. 
Cléopatre  mourut  à  l'âge  de  j<>  ans ,  dont  elle  en  avoit  re- 

tné  22.  Princeffe  qui  joignoit  aux  charmes  d'un  efprit  fin 
:  délicat,  ces  grâces  Inimitables  qui  ne  laiflènt  pas  à  la  rai- 
fon  la  liberté  de  fe  reconoître ,  &  que  la  peinture  ne  peut 
jamais  exprimer  parfaitement.  Augufte  fitmourirCeiarion 
&  confcrva  la  vie  aux  autres  enfans  de  Cléopatre  qui  fèrvî- 

^   Aâinm  «&  un  Promoncoirc  avec  une  Ville  Je  marne  nom  dons  l'Epite  en 
Grèce. 


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HISTORIQUES.  Liv.  IL  505 
rent  à  fbn  triomphe.  Ot^vïc  maria  la  fille  nomée  Cléopatre 
à  Juba  Roi  de  Mauritanie. 

L'Egipte  devint  par  la  mort  de  Cléopatre  une  Province 
de  l'Empire  Romain.  Elle  fut  gouvernée  par  un  Préfet  tiré 
du  corps  des  Chevaliers  Romains ,  jufqu'à  l'an  641  de  l'E- 
re Chrétienne ,  qu'elle  fut  enlevée  aux  Empereurs  d'Orient 
par  les  Sarafîns.  Les  Mammelus  l'enlevèrent  à  ceux-ci,  l'an 
1 1 64,  ôcVoM  pofledée  jufqu'en  1527,  qu'ellefm  conqui- 
fe  ptu:  Seiim  ï.  Empereur  Ottoman.; 

CHAPITRE     III. 
Des  Rois  de   CTRENE. 

C  y  RENE  ell  une  ville  de  la  Libie,  quiadonéfon  Roii  de 
nom  à  la  Province  Gyreniaque.  Etienne  &  Euftatius  Cyrbmï. 
rejettant  les  fables  que  les  Grecs  ont  débitées  fur  fon  nom  > 
le  tirent  de  la  fontaine  de  Cyre,  auprès  de  laquelle  elle  fut 
bâtie,fuivant  Solin  la  45^.  OUmpiade ,  fous  le  règne  d'An- 
cus  Martius  environ  651  avant  l'Ere  Chrétiemie, 

Les  Interprètes  de  ^Ecriture  ,  crovent  qu'AwANiM 
petit-fils  de  Chsm ,  a  le  premier  habite  ce  pais ,  qui  n'eft 
pas  loin  du  temple  d'Ammon ,  Ôc  il  n'y  a  point  de  doute  qu'- 
j4mmon  ne  foit  le  même  que  Cham.  Le  nom  S^Anamm  fignifie 
fontaine.  Il  y  en  a  une,  au  raport  d'Hérodote ,  faraeufè  dans 
la  Libie ,  dite  la  fontaine  du  Soleil ,  laquelle  étant  froide  à 
midi  perd  de  fà  fraîcheur  à  mefure  que  le  jour  décline ,  de 
forte  qu'à  minuit  elle  bout ,  6c  depuis  minuit  elle  comencc 
à  fe  refroidir.  Les  premiers  habitans  du  païs  de  Cyrene ,  fu- 
rent donc  les  décendans  d'Ananim.  Il  vint  enfuite  une  colo- 
nie de  Grecs  s'établir  dans  ce  pais.  Ce  fut  par  l'ordre  d'un 
oracle,  comme  le  difent  Juftin  &  Hérodote ,  que  des  Grecs 
habituez  dans  l'île  de  2";&fr*»,  apellée  auparavant  C^/^ito, 
fortirent  de  leur  patrie  pour  venir  fonder  une  ville  en  Libie 
fous  la  conduite  d'ARISTÉE  furnomé  Battus.  Hé- 
rodote lui  done  pour, père  Polymnestus  un  des  plus 
çonûdérablcs  de  l'île  de  Thcra ,  forti  de  la  famille  de  The-  Jj^""**»"  » 
x*s ,  qui  dona  fon  nom  à  l'île  de  CalUftho  j  ôc  pour  mère  ^'*  '** 


y  Google 


304        GENEAL.  HISTORÏQ.  liif.It 
Rois  DE  Fhronime ,  611e  d'Ecearque  Roi  d'Oaxe  en  Crète,  fonpcre 
C  V  R  E  N  E-  voulant  s'en  déiàîre ,  fur  les  calomnies  de  fa  belle-mere» 
Table     ^'^voit  donéc  à  un  certain  Marchand  de  Thera ,  nomé  Te- 
r  T  j       mifon,  pour  la  jetter  dans  la  mer,  ce  qu'il  fit  pour  fàtisfeire 
au  ferment  qu'on  avoit  exigé  de  lui  ;  mais  il  la  retira  auilî- 
tôt  par  le  moyen  des  cordes  aufquelles  il  l'avoit  atachée  « 
fie  étant  arive  à  Thera ,  il  la  venait  à  PolimneAus  y  qui  la 
prit  pour  fa  concubine  5c  en  eutun  fils/Juftin  qui  lui  donc 
Juftin.  lÎT.  pour  père  Cymus ,  Roi  de  l'île  de  Themmene  ou  Thera ,  dit 
ij.C'7'       qu'il  rut  fumomé  Battus,  c'eû-à-dire,  le  Bègue  s  mais 
Hérodote  croit  qu'il  n'eut  ce  furnom  que  lorfqu'u  fiit  arivé 
en  Libie  >  &c  qu'il  lui  fut  doné  comme  une  marque  d'hon- 
neur, parce  que  Baftus  fignifie  Roi  parmi  les  Libiens.  Il  qui- 
ta  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  l'île  de  Thera,  pour  con- 
duire,par  l'ordre  d'un  oracle ,  une  colonie  en  LiBic ,  il  s'a- 
rêta  d'abord  dans  une  île  voifine  de  Libic ,  oà  il  bâtit  );t 
ville  de  Platée ,  Se  étant  cnfuite  paflé  en  Libie ,  il  y  établit 
là  colonie  dans  un  païs  agréable ,  &  y  fonda  une  ville  qui 
fut  apellée  Cyre^e ,  oîi  il  régna  40  ans.  Jultin  dit  qu'Ariftée 
montra  le  premier l'ufàge qu'on pouvoit fàiredes abeilles 
&c  du  miel ,  ainli  que  la  manière  de  cailler  le  lait ,  fie  qu'il 
obferva  le  premier  l'aftre  qui  fuit  le  folftice  d'été.  Virgile 
dans  fesGeorgiqucs  donc  de  grandes  loiiangcs  à  cet  Arif- 
tée. 

ARCESILAS  ifucceda  à  Battus ,  dont  les  décendans 
furent  furnomez  Sattiades  Ôc  régna  feize  ans.  Sous  fon  ar- 
rière petit  -  fils  Battus  III.  furnomé  Vheureux,  il  vint 
dans  le  païs  de  Cyrene  une  autre  colonie  de  Grecs ,  qui 
avec  les  Cyrenéens,  firent  le  dégât  dans  les  terres  des  Li- 
biens ,  leurs  proches  voifins ,  Sic  les  partagèrent  entr'eux. 
Mais  ces  peuples  fc  voyant  maltraitez  &c  dépouillez  de  leurs 
terres ,  fe  donerent  à  Apriès  Roi  d'Egipte  ;  il  envoya  coj> 
tre  Cyrene  une  grande  armée ,  dont  la  défaite  caufa  imç 
révolte  en  Egipte.l 

Battus ,  eut  cntr'autres  cnfens  A  R  C  E  S  IL  A  S ,  qui  lui 
fucceda.  Il  fe  livra  entièrement  à  un  certain  Léarque ,  ôc 
obligea  fes  frères  par  fes  mauvais  traitemens  à  fortir  du 
Royaume.  Ils  le  retirèrent  dans  un  autre  lieu  de  la  Libie ,' 
oîim  bâtirent  la  ville  àtBsrcé,  Ôcatirerent  dans  leur  allian. 


y  Google 


TahU    JIL 


305 


LES    ROIS     DE     CYRENE. 


I. 

'.Anciens  Rois» 


l  I. 

Derniers  Rois/eus  Us 
FTOLOME'ESs 


POLTHHISTVS^ 

ip.  Phrottime. 

I.    ARISTE'E,  furnomé 
Battus,  reg.  40  ani. 


II*   ÀR.CESILAS  I. 
reg.  is  ani. 


III.  BATTUS  II. 
IV.    ARCESILAS  II. 


r..  BATTUS  ÏII. 


C  B.  1  T  O  t  A. 


X,  OPHELLASi 

Roi  deCycene, 
tç.  £»rM!if«^  fille, 
de  Milciade  , 
iiTu  du  CkakûX 
Athénûa. 


r 1    .     -*-^^—      .  pRititt,Mae«do^ 

Sfl.  ARCESILAS  AiiAH-     PoLiAK-     Erixo,  nitn,  ép.Berettiec^ 

-lll".  kpouCe  CHUS.         CHUS.  ép.  lemariieàPtolomée 

Èrix» ,  fille  Atcefilas.  Lagus, 

de  Çritola. 


:VII.BATTUS  IV.           ÏI-  MAGAS,  Roi  uimiiotut^ 

Pheretim.                        de  Cyrene,  ép.-<r-  ép. 

■_^^^   jL^^m^             jSw'.  fille  d'Aa-  Pircnos 

i^**—^^^'-^'   "»              tiocfaos  Soter.  Roi 

ym.  ARCË5ILA5  IV.  d'Epirc. 

Streniee ,  ip.  i**.  Demetriiis,^ 
i*.Plolomée  Eveigeces. 


Texetu'i 

•  *p-, 

Agatodes; 
Tyran 
de  Sicile; 


aï 


I,  Google 


■io6  GENEALOGIES 

Rois  de  ce  leslibiens.  Arcefilas  qui  leur  déclara  la  guerre,  n*"»! 
CTtRïM*.'     remporta  que  la  honte  d*uïic  entière  déf^^tc^  &  périt  par 
le  crime  de  Ion  frère  j  qui  le  tua,  fuivanc  Hérodote  ;  ou  par 
un  breuvage  empoifoné  que  lui  dona  Learche  ,  fuivant  le 
Scholiaftc  de  Findare.    Ce  Learche  avoir  deffcin:  d^époo- 
fcr  &  veuve  Eiixo,  6c  de  Êiirc  périr  fon  fils;  elle  £tTem- 
blant  de  fc  rendre  à  fes  défirs ,  &  l'ayant  aàré  dans  cette 
efpérance ,  elle  le  fit  tuer  par  fon  frerePolîarchus ,  ôc  con- 
fcrva  ânfi  le  Royaume &:  la  vie  à  fon  fils  BATTUS  IV.- 
dit  le  Boiteux ,  que  fon  oncle  Poliarchus  fit  reconoîtrc  Roi,. 
ayant  adoud  la  colère  d'Amafis,  qui  ,fous  prétexte  de  ven- 
ger la  mortde  Learche,  vouloitataquer  les  Cyrenéens.Ce5 
' .  pçi^Ies  qui  méprifoientle  bas  âge  de  Battus,  firent  venir 
t    d'Arcadie  Demonax ,  pour  leur  don^  une  ferme  degouvcr- 
aement  qui  les  rendit  plus  heureux.:  Ce  peribnage  vint  à- 
^yrenc ,  divifà  la  ville  en  trois  tribus ,  ordona  à  Battus  des 
temples ,  fic^des  cérémonies  particulières,  ôtdonaau  peu»- 
pie  en  comun ,  tout  ce  qui  avoit.été  auparavant  aux  Rois.. 
On.  fuivit   réUgieufement  ces  inllittitions    durant  le- 
regn^  de  Battus  îmaisiorfque  fonfils  ARCESILAS  IV,. 
&t  fur  le  trône ,  il  abrogea  ce  qu'avoit  fait  Dcmonax&  re- 
demanda les  honeurs  dont  avoient  joiiîs  les  anc&res.  If 
-  '  wbut  qu'il  is'obBgea  de  payer  aTCambyfcs  Roi  de  Peife^. 
acheva  de  le  rendre  odieux  ficméprifaUe.  Il-fiit  chafï&avec 
'        fa  <m£.TZ:Ph&etfmc^  elle  feretira  à  Salamine  ville  de  Cypre, 
â£.lui&Samo&,'0£i  ayant  levé  des  troupes  étrangères ,- il: 
(  '  ^    jBCntra  dans  Cyrene,  &<ira  une  cruelle  vengeance  des  au- 
teurs de  la  révolte.  Comme  il  ne  fe  croyoit  pas  «n  fureté: 
'  parmi  un  peuple  dont  il  s'étoit-atiré  lahame  ^r  fès  cruai»^ 

'  «ez,iliè  rctiraàBarca,  oùfepromenantunjourfm-Iapia- 
ce  publique,  il  fut  égorgé  avec  Alazirfcnbeau^pei*,  par 
j  ^s  éxikz  de  Cyrcne.  Sa  mère  qui  gouvcrnoit  alors  iowf^ 
Kiinemeni  Cyrene ,  ayancapns  cette  nouvelle,  implora  fc" 
Ibcours  d'Ariandès  Gouverneur  de  l'Egipte  pour  le  Roi  de 
Perle ,  fie  eh  d}tint  une  armée  (bus  la  conduite  d'Amafis^ 
&  de  Aleraphius  ;  la  ville  de  Barca  fut  prifc  après  8  mois  de 
fiége  £c  abandonée  à  la  vengeance  de  Pheretime ,  fie  au  pit- 
bge  des  Perfes ,  qu'elle  fuivit  en.  f^pK^oU.  elle  moiuuc 
jcuaj^rès  xongéc  de  vers» 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Xw.ï/.  307 

'  tTyrene^que  les  Periès  reft>eâ:eren(t aprè$ la  priiè  de  BU'  Rois  «  s 
ca  >  bit  gouvernée  en  Republique  fous  leur  proiei5tioo  ,Ô£  Cr«.iiiB. 
ieur  payoit  un  tribut  annuel  de  700  talcns. 

Sous  le  règne  d'Artaxercès  Mnemon ,  un  certain  Ar  i  s- 
TON  s'empara  du  gouvernement  de  Cyrene,  après  s'être 
déËtic  ou  par  la  mort  ou  par  l'éxil  des  principaux  de  la  vil- 
le. Les  exilez  étant  revenus  avec  le  iècours  des  Menèniens> 
y  rentrèrent  par  compollcion.  Cette  ville  joiiit  de  fà  liber-' 
té  jufgu'î^rès  la  mort  d'Alexandre  le  Grand ,  dont  elle 
tecnercha  l'amiâé*  âcla  proxe<5tion.  Ayant  été  enfuite 
Ataquée par Thimbron, qui  avoit  feit  périr Harpalus > 
^  débauché  fes  troupes  ;  les  Cyrenéais ,  par  le  confeil  de 
Mnaficle  de  Crète ,  apeilerent  à  leurs  fecours  Ptolomée  fils 
-deLagus  Roi  d'Egipte,&  foi^rent  ainfi  eux-mêmes  les  ièri 
de  leur  fervitude  ;  car  OPHHXAS*  qui  fût  envoyé  contre 
le  tyran  j  l'ayant  dé&it  &:  pris  ;  le  Roi  mit  gamifon  dans  la 
-ville  &  en  aona  le  gouvememem:  à  Ophellas.  Le  peuple  > 
jaloux  de  fa  liberté ,  voulut  lècouer  ce  joug  >  &C  afliegea 
Ophellas  dans  la  citadelle.  Celui-ci  délivré  par  Mag/ft^  que 
.Ptoloméeenvoyaàfonfecours^tpunirdemortlesautcurs 
«lutumulte^  délarma  tous  les  citoyéïiSjôc  les  dépouilla  en-  ^lo^-Sie- 
tierement  de  icut-liberté  ;  ayant  eniliite  gagné  les  troupes,  ?„((';„_ 
il  fè  révolta  lui-même  contre  Ptolomée ,  &  prit  le  titre  de  xxil.'?. 
Roi  de  Cyrene,  Son  ambition  ne  fe  borna  pas  là,  il  voulut 
porter  plus  loin  fa  domination ,  fie  flaté  par  les  promeflès 
trompeu&s,  qu'AgathoclesRoideSicilejluifitdeluifub-  - 
jugucr  toute  l'Afrique,  lorsqu'il  auroit  exterminé  les  Car- 
thaginois ,  il  mena  lui-même  de  puillàns  fecours  à  ce  tyran  > 
^ui  après  avoir  gagné  là  confiance  jufqu'à  s'en  faire  adop- 
ter,  l'aflàilina  l'an  3757.  Ophellas  avoit  pour  femme  une 
belle  Athéniene  nomée  Euridiee,  qui  étoit  décenduë  de 
Miùade.  Après  la  mort  de  fon  mari ,  elle  retourna  à  Athè-  pim.  ii 
nés,  où  Demetrius  la  vit  l'année  d'après,  en  devint  Dtmarit,^ 
amoureux  &  l'époufa. 

MAGAS  qui  avoit  fait  rentrer  les  Cyrenécns  fous  l*obéiP      .q-^ 
iance  de  Ptolomée Lagus,  fon  beau-pere,  fiit  envoyé àprèsL  avant  J.C, 
■Ja  mort  d'Ophellas ,  pour  Gouverneur  de  Cyrene ,  par  la 

-k   OpbelUi  avak  TctW  faui  Alexandre ,  sptit  la  in«n  da^ud  3  s'^toit  auck^ 
Jtrt9loiMe-,&  i'weii  fiiivi  eaEgipte. 


I,  Google 


p8  GENEALOGIES 

Rom  bi  Reine  d*Egïpte  la  mere>  &  prit,  à  l'exemple  de  fon  prédé- 
Ct  s.  1 M  s.  ceireuT}  le  titre  de  Rei.  Il  maria  fa  fœui  AHtigone  à  r  irrhus 
Roi  d'Épire ,  &  Reineccius  croit  que  Ttxene ,  femme  d"  A- 
gatoclejeioit  zuSi  fa  fœur,  Magas  pouffé  par  la  haine  qu'il 
avoit  contre  Ptolomée  Philadephe,  £bn  frère  utérin»  épouià 
lafiUed'AntiochusSoter,ôcexcitafonbeau-pereà  tourner 
fc$  armes  contre  Ptolomée.  Peu  avant  fa  mort ,  il  voulue 
terminer  fe»  difïèrends  avec  lui  >  Se  acorda  Bérénice  fa  fille 
unique  avec  le  fils  de  ce  Prince.  Mais  il  eut  à  peine  rendu 
tefpric  )  f^Arfinoe  mère  de  la  Princeflèj  impatiente  de 
Juftin ,  liv,  rompre  un  mariage  qu'on  avoit  conclu  malgré  elle ,  dépê- 
i*.«-j»      cha  en  Macédoine  vers  Demetr t us  ,  frère  du  RoiAn- 
tigofte,  &.  né  d'une  fille  de  Ptolomée ,  pour  lui  offiir  6c  la- 
foi  de  Bérénice  &:  le  Royaume  de  Cyrene.  Demetrius  y  ac- 
court &  époulè  Bérénice  ;  mais  comme  il  rendoit  à  la  mè- 
re des  foins  qui  n'étoient  dûs  qu'à  la  fillCfil  iè  rendit  odieux 
à  la  jeune  Reine  6c  au  peuple  »-  qui  le  firent  aflaJSincr  dans 
le  lit  de  fa  belle^mere ,  ôc  Bérénice  fidèle  aux  dernières  VO' 
lontez.  de  fon  père,  lé  livra  à  Ptolo  mée-Ever- 
c  £  T  E  s ,  avec  le  Royaume  de  Cyrene  ,  qui  fut  ainfi  uni 
à  celui  d'Egipte  ,  jufqu'à  Ptolomee-Phifcon ,  qui  en  mou> 
raru  le  dona  a  AflO  N  Ion  fils  naturel.  Celui-ci  n'ayant 
point  d'en&ns ,  le  dona  aux  Romains  qui  rendirent  la  liber* 
té  à  la  ville  de  Cyrene^ 
ji$.      .   Vers  l'an  du  monde  $885,  Ti  M  ocrâtes  s'empara  de 
«nrant  J.  C.  cette  ville  ôc  y  exerça  fa  tyrannie.  Parmi  les  maux  qu'il  fis 
à  là  patrie  y  on  peut  compter  la  mort  de  MenaUppe  Prêtre 
d'Apollon  )  dont  il  ufurpa  le  facerdoce  avec  fa  femme  Are* 
tMfhile,  fille  d'Agelator..  Celle-ci  pour  venger  fon  mari  «. 
tenta d'empoifoner  le  tyran,  elle  fut  découverte  &c  mile  à 
la  tonure  ;  mais  les  tourmens  ne  lui  ayant  pu  aracher  un. 
pfut.  àe  2cvtM }  le  tyran  la  regarda  comme  innocente  ,.  &  lui  rendit 
vkaiu  m»,  toute  fa  tendrellè.  Cependant  Aretaphile  ne  changea  pas 
^«n.        de  lèntiment,  6c  elle  fit  fervir  à  fa  vengeance  âc  à  la  liberté 
de  fk  patrie ,  l'amotu*  que  Ion  beau-  frcre  L  b  a  n-d  r  e  eut 
pour  elle.  Elle  exigea  de  lui  pour  preuve  de  Coa  amour,  qu'- 
il fe  défît  de  fon  frère  Timocrates-i  cequ'ayant  exécuté ,  il 
.;*  fc  mit  en  pcfTefTion  de  fon  Etat  6c  de  la  femme  ;  mais  pea 

*  apfès  elle  liii  fufcica  pour  énemx  AiMi/uf  làbten ,  &  pendjuat 


,v  Google 


HISTORIQUES.  2/V.//.  joj 

qu'il  traitoit  de  la  paix ,  il  fiit  pris  8c  livré  à  fes  citoyens  , 
qui  le  jenerent  dans  la  mer  couTu  dans  un  iàc  Aretaphile 
ayant  ainfl  rendu  la  libené  à  fa  patrie  ,  fc  retira  parmi 
fes  campagnes  >£c  véciu  tranquillement  enperfonne  pri- 
vée. 


CHAPITREIV. 
JSisRm  dtUVMlDIE&ii  MAVRITAÎIIE. 

LA  NUMIDIE  qui  ell proprement  le  Bileddoe-  Rois  n 
RiD  d'aujourd'hui,  eil  terminée  lèlon  Solinj  par  le  NiruiptE, 
■c  Am/aga  ôc  par  la  ZeKgiutu.  Celle-ci  éft  fuivant 
Martian,ie  pais  que  l'on  apeile  proprement  Afrit^ue,  Stra- 
bon  dit  que  les  principaux  peuples  de  la  Numidie  étoient 
les  M*fefiUs  Se  les  Majfalies.  Sallulte  done  aux  Numides 
une  origine  perûene  ;  mais  un  paflage  de  Suidas  ù.]x  con- 

Céfairer  que  ce  fiurent  les  Cananéens  qui  vinrent  s'y  établir 
fqu'ils  eurent  été  chafièz  d£  la  Palelline  par  Jofué.  Za  Rcinenn 
CMxMxétm,  dit-il,  éual  chajfrufurjofié.fc  rttirmntm  Afri.  ^''"f '" 
j»f ,  far  ÏEgifte  maritime  é'  '*  tyhie,  Ui  Egîfticni  n'ajAntPus  a^** 
voulu  les  nçevoirtfar  lejhuve/tir  de  ce  qu'ils  avoieittJoMffert  m»s 
l*  mer  rouge  à  emufe  des  Hébreux^  C'iji  fourjuoi  ils  fe  reùrerent 
ehez  les  Africains  ,  ér  s'émblirent  dans  une  région  deferu ,  ^ 
pavèrent  fur  des  tailet  ete  fierre  ,  la  raijon  four  lawUe  ils 
avoien/ fajfé  de  la  urre  de  Canaam  en  Afrique  :  ItJ^ueUes  tables 
font  encore  en  Numidie  t  &on  y  lit  cet  mots.  Nos  Chanah£i 

SUMUS  QUOS  FKOPUGAVIT  JeSUS  LaTRC- 

Le  nom  de  Numides  ell  une  corruption  de  celui  de  Nomir- 
ies ,  mot  grec  ,qui  figiUiie  pafteurs ,  &  par  lequel  on  mar; 
nue  la  faf  on  de  vivre  de  divers  peuples ,  qui  n'ayant  point 
d'habitation  fixe ,  s'adonent  uniquement  au  foin  de  leurs 
troupeaux ,  comme  il  ell  certain  que  Ëiifoient  les  Numidei 
avant  MalBnifla.  C'eft  pourquoi  Athénée  les  apelle  JV«- 
snades  de  Ljbie .  pour  fes  diftinguer  des  Scythes  fqitcnttio- 
naux ,  dont  les  Tartares  ont  retenu  les  mœurs. 

Les  anciens  Auteurs  ne  nous  ont  rien  lailTé  des  premien 


I,  Google 


jio  GENEAt.   HISTORIQ. 

Rois  d  b  Rois  des  Numides,  quoique  Diodore  diic  qu'ils  en  oitt  en 
NuMtoie.  dès.ie  temsdelaguerre  duPeloponefe.  Avant  Rlafliniflà, 
ils  obéiflbient,  au  raport  de  Tite-Live  &  d'Appian ,  à  plu- 
TMle     fleurs  Rois ,  ou  Princes ,  dont  nous  ne  conoiflons  que  deux 
^  y-     femilles ,  celle  de  Sy/hsx  &c  celle  de  MtMniff». 
.  SYPHAX  tenoit  cette  partie  de Numldie,  dont  les 

î;  ^'''  '  peuples  font  apellez  M»fMi ,  &  qui  avoient  pour  capitale 
c;yrt^-t.  Au  comencement  de  la  lèconde  Guerre  punique  ,  il 
le  rangea  du  côté  des  Romains ,  &  fiii  ataqué  par  les  armes 
de  GaIaR.oi  de  l'autre  partie  de  la  Numidie,  qui  crut  devoir 
«'opofcr  aux  progrès  d'un  voifin  puillànt,  fie  envoya  con- 
tre lui  fon  fils  MalCnilTa ,  qui  le  défit.  Syphax  le  retira  en 
Mauritanie ,  où  ayant  levé  de  nouvelles  troupes,  il  rentra 
dans  fon  Royaume  Se  défit  MalTmilTa ,  qui  étoit  ocupé  k 
une  guerre  inteftine  contre  Mezctellus ,  ficLacumace.  L'ai- 
Plut.  *»  liance  qu'il  prit  SiVcc  S efhonijh:  fille  d'Afdrubal  j  lui  fit  quit- 
Scif'tne^  ter  celle  des  Romains ,  potu:  prendre  le  parti  des  Carta- 
ginois.  Il  eut  la  témenté  '  d'ataquer  le  camp  de  Scipion 
^ui  étoit  pafle  en  Afiique  y  &c  perdit  avec  la  bataille  ui  li- 
berté &  fes  Etats ,  qui  furent  donez  à  MàflïnifTa ,  l'an  «50 
de  Rome.  11  fut  conduit  en  Italie  par  C.  Lelîus ,  &c  mis  fous 
«ne  furc  garde  à  Tivoli ,  oii  il  mourut.  Appian  dit  que  fon 
inérite  le  fit  confidércr  de  Scipion  j  qui  le  prit  chez  lui ,  6c 
fe  fervit  fouvent  de  fes  confeus.  Il  laifr%  d'une  autre  fem- 
me que  Sophonilbe ,  un  fils  nomé  V  e  r  m  1 N  a  ,  qui  reprit 
quelques  villes  de  la  Numidie ,  mena  du  lècours  aux  Car- 
taginois ,  &  fiit  vaincu  par  les  Romains ,  qui  le  privèrent 
lui  &  fon  fils  jirchohArx.*nts  des  Etats  paternels. 

Quant  à  la  féconde  famille  des  Rois  des  Numides,  Tite 
Live  la  comence  aux  deux  frères  Gala  &Dbsalces 
aufquels  nous  donons  pour  père,  fuivant  Polibe ,  NARVA 
tonàez  6c  fur  la  convenance  des  tems ,  6c  fur  la  conformité 
des  alliances  de  Narva  6c  de  Gala,  avec  les  Cartaginois j 
car  l'amitié  que  le  premier  cultiva  avec  eux,  fiit  peut- 
être  le  premier  lien  de  l'alliance  que  le  dernier  contrafla 
avec  ces  Républicains.  Narva  époufa  tme  fille  d'Himil- 
tar,  dit  B»rcs ,  par  oîi  il  devint  beau-fi^re  d'Atmibal ,  8c 
fei-ïit  très  -  utilement  fon  beau  -  père ,  dans  la  guerre  qu'il 
eut  à  foutenir  contre  les  troupes  mercenaires  qui  s'étoient 

foulcvées 


I,  Google 


tes  Rois  des  NUMIDES,  &  ceux  de  MAURITANIE^ 


S  Y  P  H  A  X, 

Roi  d'uDC  partie 
delaNumidie. 

TERMINA,  Roi. 

AB.CH08ARZANBS. 


L  N  A  R  V  A ,  Roi  des  Numides , 
ép.  U  foeur  d'Annibal. 


II.  GALA,Roi 

des-Niunidcs.. 


III.  DESALCES  Roi,, 
ép.  une  fille  de  la  ftsuc 
d' combat,  remariée  à 
Klezetullus. 


TI.MASSINISSA,   N...kmm!  rr.CAPUSA,  V.LACUMACES, 

Roides-Numides,     d'an  Prince          né  pat  détt&né  pat 

f  l'an  du  M.  58} £»       Numide.        MeaeteUw»  MaHiniltà. 
âgéde90ou^7an3. 


'ni.MICIPSA.    JV..  femme   VU.GUL{rSSA, 

d'Albtubal  , 
fr.  deSophoniibe. 

, " ,    rvA^^ 

TIII.ADHER-  vm.HlEMP-       Massita.  VIII.  JU. 


TII.MANAS.   Masca»a; 
TABALE.  aisnat.   - 


IX.GAU-    Daiaiu 


SAL.  SAt. 

XHIEMPSAL.  Roi  d'un» 
farcie  de  la  Numidie^ 


GURTHA.       DA. 


XI.  JUBA  I. 


XII.JUBA  II; 

ép. 
eUoJuire,ûï\c  ib 
XI.  Antoine  yScit 
•  liReineCteopatte.  * 

Xin.PTOLOME'E. 


OxjtiiKA    JV... femme  X.HŒRTA; 

tu  de  Bocchm, 

Masimtma.      Roi  de 

Maïuitanie.- 

Hmit  XTAVKrtAVlI. 


BOCCHAR. 

BOGOS. 

BOCCHOS.gendte 
de  JugDfiha. 


ASCALIS. 


S  OC  CHUS. 


VOtUX  fit 
avec  Ton  père 
la  guerre  coft. 
(wMaciu. 


B  o  e  V  D, 
Fartifan  d* 
Silla  .ép 
£mk- 


DtttxJltUt 


I,  Google 


3Ï2  GENEALOGIES 

Rois  de  toulevées  après  la  première  Guerre  punique. 
Nduioie.  gala  ion  fils  aîné  Roi  d'une  partie  de  laNumidie» 
T  L'  e  ^^  déclara  au  comencement  de  la  féconde  guerre  Punique* 
Ut  17  *«•  ^"  ^veur  des  Cartaginois ,  6c  envoya  fon  fils  Maflùiiflà« 
alors  âgé  de  1 7  ans ,  contre  Syphax ,  qui  avoir  pris  le  par- 
ti des  Romains  j  ôc  qui  fut  dé&it.  Gala  étant  mort  pen- 
dant que  fon  fils  failbit  la  guerre  en  Eibagnc  >  fon  frère 
DESALCES  eut  le  Royaumeiluivantlesloixj  Scie  laif- 
fà  peu  après  par  ia  mon  à  ion  aîné  C  AP  U  S  A.  L^abus  que 
ceTrince  fit  de  fon  autorité  >  le  rendit  odieux  &:  dona  oca- 
fîon  àMEZETELLUs  fon  parent  de  fe  foule  ver  contre  lui , 
6c  il  périt  dans  une  bataille.  Le  rebelle  n'olà  cependant  > 
prendre  la  qualité  de  Roi  ;  mais  comptant  d'en  avoir  tou- 
te l'autorité  fous  le  gouvernement  d'un  jeune  Prince,  ilfit 
reconoître  LAC  U  M  ACES  fi-ere  du  défimt ,  &  qui  étoit 
encore  en  bas  âge.  Il  fe  concilia  dans  le  même  tems  l'ami- 
tié des  Carta^ois  >  par  l'alliance  qu'il  fit  avec  la  nièce 
d'Annibal,  &  fe  ligua  avec  Siphax^qui  étoit  devenu  leur  ï»J- 
lié^par  le  même  moyen,  pour  fe  défendre  contre  MASSI- 
NI^A  leur  énemî  comun*  ôc  qui  étant  fils  de  Gala ,  vouloir 
rentrer  en  poUèilion  des  Euts  de  fon  père.  Ma0inii]^  étant 
en  Elpagne ,  avoit  lié  amitié  avec  Scipion ,  qui  l'avoit  at- 
tiré d!ans  le  parti  des  Romains ,  &c  ily  demeura  toujours 
inviolablement  ataché.  Il  défit  deux  fois  l'ufurpateur  de  (à 
courone ,  6c  l'obligea  à  fe  retirer  avec  fon  pupille  chez  Si- 
phax.  Après  la  déraite  de  celui-ci  par  les  Romains ,  Mafiï- 
niflà  iè  préfenta  devant  Cyne  capitale  de  la  Numidie ,  qiji 
lui  ouvrit  fes  portes.  H  y  tropva  Sofhomjhe ,  femme  de  Sy- 
phax ,  aux  charmes  de  laquelle  il  ne  put  réfiilçr  >  elle  |ui 
demanda  de  ne  la  point  livrer  aux  Romains  6c  pour  la  mè- 
tre en  fureté  il  l'épouià  ;  mais  peu  après,  voyant  Scipion  ir- 
,rité  de  ce  mariage ,  6c  qui  reclame  Sophonifbe  comme  pri- 
foniere  des  Romains.,  il  l'inftruit  du  malheur  qui  la  mçn;^ 
sXictif  <^^  »  ^  l';ivertit  en  même  tems ,  qu'il  lui  envoyé  du  poifon 
'  '  'pour  la  garantir  de  J'çfclavage.  Elle  reçut,  fans  s'efiayer,cç 
gage  étrange  de  l'amour  de  fon  nouvel  époux ,  Se  répon- 
dit, que  puifque  MaJTirïilIà  n'avoit  point  d'autre  préfent  de 
noces  à  lui  faire ,  il  falloir  bien  qu'elle  aceptât  celui-là.  Cet- 
te preuve  hoAtçufç ,  mais  convaincante  de  l'atachemcnt  de 


,v  Google 


H  I  s  T  0  R  r  Q  U  E  &   ZiV.  77.  ^t  j 

MânùiifTa  aux  intérêts  des  Romains  >  jointe  aux  Services  ft  o  i  s  d  b 
■qu'il  leur  avoit  rendus»  le  fit  aulfi-tôt  proclamer  Roi  delà  Nvmidu. 
Numidie ,  &  lui  procura  dans  le  traité  fait  avec  les  Car- 
tagencMS,  l'an  380a,  la  reilitution  de  tout  ce  qui  lui  apar- 
tenoit.  Il  envoya  encore  de  puiflantiècours aux  Romains,  ,yjuit  l'c 
^ians  leurs  guerres  de  Sirie  ôcdcMacedoine ,  &  eut  de  longs 
.diférends  avec  les  Cartaginois,  tant  au  fujet  du  terri- 
toire d'Emporium  près  delà  petite  Syrtc ,  dont  il  s'empara, 
que  de  la  protec^on  qu'il  acorda  à  quelques  Sénateurs  exU 
iez  de  Cartage.  On  en  vint  à  une  rupture  >  âc  à  une  batail- 
le ,  dans  laquelle  MaffinifTa  étant  demeuré  viâorieux ,  il 
conièrva  le  territoire  fujet  de  la  difpute ,  ôc  fit  rétablir  les 
■exilez  de  Cartage.  Sdpion  le  jeune  qui  fut  fpe<^ateur  de 
ce  combat ,  y  vit  MamnifTa  âgé  pour  fors  de  8  S  ans,  monté 
iàns  felle  fur  un  cheval  >  doner  par  tout  les  ordres  comme 
un  jeune  oficier ,  6c  Polybe  remarque  après  Plutarque , 
que  le  lendemain  >  on  le  trouva  devant  fa  tente  faifant  fon 

,  repas  d'un  morceau  de  pain  bis.  Deux  ans  après  il  mourut , 
l'andu  monde  7856, pendant  la  Guerre  punique,  âgé  de       148. 
<»o  ans,  dont  il  en  avoit  régné <$o,  ayantconiervéiuf<5u'à  avant  J.C, 
la  fin  de  fa  vie ,  une  fanté  robuAe  ,  qu'il  dut  iàns  doute  à 
l'extrême  fobriété ,  dont  il  ulà  toujours  pour  le  boire  &  le 
manger ,  âc  au  Coin  'qu'Ueut  de  s'endurcir  au  travail  âc  à  la 
fàtigue.Il  laiffa  en  mourant  54enfens,fuivant  VaIere,Sc44 
iêlon  Eutrope  î  mais  il  n'y  en  avoit  que  trois  fortis  d'un  ma- 
riage légitime ,  favoir  M  i  c  i  p  s  a  ,  GuLussA  &Manas-  y^ftj!'^ 
TABALH.   Parmi  Ces  enfens  naturels,  nous  remarquerons  "*^**"' 

'  jmfagems,  Ma/gaba&cStemha.  Celui-ci  étoit  né  quatre  ans 
avasit  la  mort  de  fon  père ,  âc  fut  adopté  par  Micipfa,fui- 
rant  Suidas.  Le  premier  que  Valere  apelle  Mufiesnês , 
ayant  été  envoyé  par  fon  père  à  la  tête  des  troupes  auxiliai- 
res de  cavalerie ,  qu'il  donoit  aux  Romains  contre  Perfée , 
<k>na  des  preuves  de  valeur,  que  les  Romûns  à  fon  retour 
recompen&rent  par  de  grands  prélèns.  Son  frère  M»fg*b^ 
s'aquita  avec  honeur  d'ime  coiçiâion  dont  il  fin  crargé 
par  ftwi  pcre  auprès  des  Romains ,  qui  lui  marquèrent  ïeuf 
coiueooement  par  de  magnifiques  préfcns.  Sallufte  l'apcUe 
Mé^Çjigrsàa.  Ileut  poiu'nls  i^'f&'ïf.  qui  vécutà  laCourde 
Boodbufr>  Roi  de  Mauritanie,  cheà  de  cePrince,  àcauHa 

Rr 


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314  GENEALOGIES 

Rois  d  i  de  fts  rares  qualitez.  Il  l'envoya  vers  Sylla. 
NujtiDiB.  Scipion  EmUien  à  qui  Maflfiniua  avoit  laiffé  en  mouraiît 
un  pouvoir  fuprême  de  difpofèr  de  fes  biens  >  partagea  le 
Royaume  entre  fes  tr<»s  enfans  légitimes ,  qui  retinrent 
chacun  le  titre  de  Roi.  GULUSSA  qui  avait  doné  des 
marques  de  fa  prudence ,  Se  de  ià  capacité ,  dans  pluiieur-s 
ocauons  où  il  avoit  été  employé  par  fon  père ,  fut  chargé 
du  foin  de  la  guerre  ,  &c  mourut  quelques  années  après  , 
-  laiflànt  pour  fais  M  ASSI V  A  qu*un  intérêt  comun  réunk 
avec  fes  coufins  fils  de  Micipfa  contre  Jueurtha.  Après  la 
mortd'Adherbale»  ôclapriie  deCirte,  il  alla  à  Rome  pour 
redemander  la  courone  de  Numidie  >  dont  la  naiflànce  £c 
les  crimes  de  Jugurtha  le  rendoient  indignes  ;  mais  celui- 
ci  trouva  le  moyen  de  fe  défaire  de  lui  par  des  a{là0îns. 

M  AN  ASTABALES  qui  pendant  la  vie  de  fon  pere,avoit 
.été  employé  à  juger  des  dioèrens  entre  Ips  fujets  >  fut  con- 
tinué dans  le  même  emploi ,  qu'il  quitta  peu  après  avec  la 
vie ,  &  laiffa  deux  enfejis  Jugurtha&Gauda,  dont 
leur  oncle  prit  foin.  Cet  onck  étoit  MïCIPSA ,  qui  ayam 
furvécu  à  les  frères ,  demeura  feizl  poflefreur  de  toute  la. 
Numidie.  Il  avoit  deux  fils  ADHERBAL  &  HIEMPSAU 
Sattalte-  H  leur  joignit  .par  adoption  fon  neveu  JUGURTHA,. 
qu'il  apella  comme  fes  enfàns  à  lifucceflion  de  iès £tat5> 
ic  leur  fubftitua  Gauda. 

Ce  procédé  généreux  étoit  moins  l'ouvrage  de  la  tcn- 

drefie  de  Micipfe  pour  fon  neveu ,  que  celui  de  fà  politir- 

que  ,  qui  lui  confeilla  le  facrifîce  d'une  partie  de  lès  Etats^ 

comme  un  moyen  ûîr  de  conlêrver  le  relie  à  iès  ^nfàns ,  & 

de  ^gner  Jugunha  par  ce  bienfait;  mais  U  en  fut  la  dupe; 

L'ambition  viétorieufe  enjugunha,  des  lèntimens  de  ht 

reconoiflance  comença  >  l'an  642  de  Rome ,  âc  du  monde 

iii.       3 891. fon  coup d'cflài ,  par  lemanâcred'///«»^/,qui  lui 

•TuicJ.C.  *v°*^  P*^^^  *vec  beaucoup  dehauteur  &:  defiçn^j.Ad- 

herbal  qui  craignit  le  même  fort ,  leva  des  troupes ,  fut  ba* 

tu  >  &  ie  retira  à  Rome.  Jugurtha ,  qui  làvoit  que  tout  y 

étoit  vénal ,  y  envoyé  fes  députez  »  ôc  les  charge  de  riches 

Îiréfcns  pour  les  principaux  du  Sénat  ;  fes  libéralitcz  réuJC- 
irent.  On  ordone  un.nouveau  partage  de  la  Numidie ,  8c 
il  fe  &it  à  l'avantage.dè  Jugurtha,  Ce  premier  fuccès  Aug- 


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HISTORIQUES.  Z/v.  77.  515 

menta  fà  hardieflè.  Il  ataque  Adherbal  à  force  ouverte,  lui  R.  o  i  s  d  1 
enlevé  iès  places  j  &  après  le  gain  d'une  bataille ,  l'aiFiége  Numibie. 
dans  Cyrthe  fa  capitale ,  le  force  à  fe  rendre ,  6c  contre  la 
foi  du  traité ,  le  fait  mourir  dans  les  plus  cruels  courmens. 
L'aAion  bleflbit  vifiblemem  l'autorité  du  Sénat ,  qui  pen- 
dant le  fiége  avoit  fait  favoir  à  Jugurtha  fes  intentions.  Il 
lui  déclara  la  guerre  ,  &  fit  paflèr  en  Afrique  le  Conful 
Caipurnius  Beîiia ,  qui  en  arivant  coiiquit  plufieurs  villes  , 
fiu*  Jugurtha.  Mais  fe  Numide  plus  afluré  de  vaincre  avec 
l'or  qa'avec  le  fer ,  l'arrêta  par  des  libéralitez ,  &  obtint 
même  de  lui  une  e^ece  de  paix.  On  fit  un  traité ,  Jugurtha 
parut  (ê  rendre  au  peuple  Romain.  Trente  élephans ,  quel- 
ques chevaux ,  &  une  fomme  d'argent  fort  médiocre  ,  fu- 
rent remis  entre  les  mains  du  Quefteur  Scaurus.  Le  Sénat 
blâma  la  conduite  honteufc  de  Caipurnius  &  de  Scaurus.  Le 
Prêteur  L.  Caflius  envoyé  en  Numidie,perfuadc  à  Jugurtha 

de  le  rendre  à  Rome  fous  la  foipublique,l'an  de  Rome  644»  «„««►  1 V 
«    j  j       o  ■    j     *i      ^  .'1  A     T^   avant j.C. 

.&  du  monde  3  894  ;  mais  dans  le  tems  qu'il  y  paroit  vêtu 

de  deiiil ,  avec  un  air  modefte  fie  humilié ,  il  Êiit  afTaffiner 
prelqu'aux  yeux  des  Sénateurs  ion  coufin  Majfiva ,  qui  s'y 
etoit  rendu  d'Afrique  pour  redemander  le  Royaume.  Obli- 
gé de  fe  retirer  de  Rome  par  ordre  du  Sénat  j  il  ne  put  s'em- 
pêcher de  s'écrier  :  O  Ville  mercenAtre  !  tu  te  vendrais  toi' 
même  ,  fi  ttt  trouvais  qui  tefât  acheter.  La  guerre  reco- 
mença  donc  de  nouveau.  Elle  réuffit  fort  mal ,  &c  par  la 
nondialance  du  Conful  Albinus ,  &  par  l'ignorance  de  fon 
firere  Aulus ,  auquel  il  avoit  laiffé  le  comandement  de  l'ar- 
mée pour  retourner  à  Rome.  Celui-ci  s'étant  lailfé  atirer 
dans  des  défilez  >  perd  une  partie  de  les  troupes ,  &  eft  obli- 
gé de  fe  rendre  honteufement  avec  le  refte  à  l'ennemi ,  qui 
fit  padèr  les  Romains  fous  le  joue; ,  &  leur  fit  prometre  qu'- 
ils fortiroient  de  Numidic  dans  Pefpace  de  dix  jours.  Une 
paix  fi  ignominieufè  fut  défavoùée  à  Rome  j  &:  le  foin  de 
continuer  la  guerre ,  fut  doné  au  Conful  L.  Metellus ,  qui 
par  fon  défintereffement  ôcfa  prudence  >  rendit  inutils  tous 
les  éfons  de  Jugurtha ,  Se  le  défit  en  plufieurs  rencontres. 
Cependant  Marius  fon  Lieutenant ,  fit  en  forte  que  ce  Gé- 
néral fut  rapellé ,  ôc  qu'il  fiit  nomé  en  fa  place.  Jugurtha 
dépoiiillé  par  Marius  de  fes  plus  fgrtçs  pïaces ,  entr'aucr^ 

Rr  ij 


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^lé  GENEALOGIES 

Rois  o  b  de  Cappt  &  de  Mulucha ,  Pan  de  Rome  tf -47  j  engagea  Boc- 
WtiMiDu.  chus  Roi  de  Mauritanie  fon  beau-pere,  d'entrer  en  allian- 
ce avec  lui ,  &  en  obtint  de  puiflans  fecours  de  cavalerie. 
Mais  le  mauvais  fuccès  de  leurs  armes  rompit  les  nœuds  de 
cette  union  ,  &  fit  concevoir  à  Bocchus  le  noir  deflein  de 
livrer  fon  gendre  aux  Romains.  Jugurtha  livré  à  Sylla 
Lieutenant  de  Marius  j  fut  conduit  à  Rome  avec  fês  deux 
fils*,  &  décora  le  triomphe  de  Marius ,  où  il  parut  chargé 
Plat.  M  jç  chaînes  a  la  fuite  de  Ion  char.  On  dit  que  dans  la  marr- 
'"•■  che  du  triomphe  y  il  perdit  le  fens ,  qu'après  la  cérémonie , 
il  fut  jette  en  prilbn ,  &  que  les  fergens  iè  hâtant  d'avoir 
fa  dépouille  ,  lui  déchirèrent  toute  ia  robe ,  &  lui  arache- 
rent  les  deux  bouts  des  oreilles  >  pour  avoir  les  bagues  qu'il 
y  portoit.  En  cet  état  il  fut  jette  tout  nud,  6c  plein  de  trou- 
ble dans  une  foffe  profonde ,  &c  comme  on  l'y  jettoit ,  il 
dit  en  fouriant  :  par  Hercule  que  vos  étuves  font  froides.  Après- 
avoir  été  fix  jours  dans  cette  foflè  à  luner  contre  la  faim  > 
&  à  fe  flater  toujours  de  l'efpérance  de  la  vie ,  qu'il  défiroit 
ardemment]  enfin  il  reçut  le  falaire  que  méritoient  iès  ibr* 
feits. 

Jugurtha  avoit  pour  frère  G  A  U  D  A ,  que  Micipfa  avoir 
fubllitué  par  Ibn  teitamcnt  à  fes  enfans.  La  crainte  de  tom- 
ber entre  les  mains  de  Jugurtha ,  l'ayant  obligé  de  fc  tenir 
long-tems  caché  dans  une  caverne  fans  provifionsj  il  y 
tomoadans  une  langueur  quiriiina  {on  tempérament  natu— 
ïellement  robuile ,  &  altéra  même  un  peu.  fon  elprit.  Ce: 

âui  ne  l'empêcha  pas  de  fervir  fous  Metellus  contre  Jugur- 
la  j.  mais  ce  Conful  lui  ayant  refufé  une  compagnie  de- 
Gendarmes  Romains  pour  fa  garde ,  &  d'être  aflis  auprès 
4u  Général  »  félon  qu'on  avoit  acoûtumé  d'en  ufer  avec  les 
Rois  7  il  fe  ligua  avec  Marius,  pour  faire  rapellcr  Metellus. 
Au  refte,  on.ne  fait  pas  fi  AÎarius  le  mit  en  poflcflion  du 
Royaume  après  la  prife  de  Jugurtha.  Reinerus  Reinecdus 
dans  ionSynto^mn  heroécum ,  eft  de  ce  ièntiment  >  &  il  lui 
done  pour  fils  Ôc  pour  fucceflëuf  UIERTAj  qued'au- 
ffes  apeUent  HUrhas  ..&  l'on  ne  peut  douter  que  ce  ne  fiit 

*   Appi«n  sMne   l'Ait   ^   Ici  fils  j  matife ,  fuivtat  Sallofte ,  i4e 
tlxhah*  ,  Se   Soeione  l'apcUe  Msfintk».  joui  It  Ualiit.. 
fifflgha.  avuf  aufi  nu:  fillc^f^ii  t«l 


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HISTORIQUES.  Lh.ïL  317 

'  la  reconoiflàncé  qui  atachaiî  fortement  celui-ci  au  parti  de  K-ois  t»w 
Marius,  Il  vengea  la  perfidie  d*Hiempfal  envers  le  jeune  Nbmibiw 
Marius  »&:  envoya  du  fecours  à  Domitius*  chef  du  parti 
'  de  Marius  contre  Pompée ,  qui  lui  fuicita  pour  énemi  Bo- 
gud  Roi  de  Mauritanie.  Il  fut  défait,  pris  dans  Bulla»  âc 
mis  à  mort. 

Nous  venons  de  parler  d'un  HIEMPS  AL  *  que  Plu- 
tarque  apelle  Roi  des  Numides.  Il  n'y  a  point  <&  doute 
qu'u  ne  iiu  iflû  de  Maflinifla  ;  mais  les  Auteurs  nous  ont 
laiiTé  ignbrer  le  nom  de  fon  petie.  Il  étoit  probablement  fils- 
de  Guluflà.  Il  dona  retraite  dans  lès  Etats  au  jeune  Marius  y 
lui  fit  d'abord  un  favorable  aceiiil  ;  mais  les  délais  &  lc& 
obftacles  qu'il  aporta  dans  la  fuite  à  fon  départ,  firentcraîn^  ^ 
dre  à  celui-ci ,  quelques  mauvais  deflèins  de  la  parc  ;  ce* 
pendant  il  trouva  moyen  de  s*évader  ,  &  Hierta  parcifàii 
de  Marius ,  déclara  la  guerre  à  Hiempfal  &  le  dépoiiilla  de 
fes  Etats.  Il  y  fut  rétabli  par  Pompée ,  qui  lui  fit  don  de 
ceux  de  fon  énemi  Son  fils  JUBA  I.  reconoiflànt  en- 
vers fon  bienfaiteur  yfbutint  toujours  fon  parti  en  Afrique^     , 
&  après  la  bataille  de  Pharfale ,  dona  retraite  à  Scipion  ,     , 
beau-pere  de  Pompée, 6c  à  Aâius  Verus , aufquels  li ioïi  '  -  ■-' 

gnit  fes  forces  pour  combatrc  CÈtàr;  mais  ayant  été  défeit 
auprès  de  Thaipe,  il  fe  dona  la  mort,  l'an  du  monde  3958 ,  ^jt.  J.G 
&  de  Rome  707.  Son  fils  JUBA  H.  encore  en&nt  fut  li- 
vré au  vainqueur ,  qui  en  fit  un  des  principaux  omemens 
de  fbn  triomphe.  Il  eiwouva  le  plus  heureux  de  tous  les  es- 
clavages ;  car  le  ibùi  qu'on  prit  à  Rome  de  fon  éducation  , 
de  barbare ,  Se  de  Numide  qu'il  étoit,  enfit  le  plus  poli  6c 
le  plus  aimable  de  tous  les  Princes.  Il  y  aquit  des  lumières 
qui  l'ont  rendu  digne  d'être  compté  parmi  les  plus  célèbres- 
fie  les  plus  favans  rlifloriens,  qu'ait  jamais  eu  la  Grèce.  lï 
ne  quita  le  (Sjour  de  Rome ,  que  pour  aller  prendre^oflèf- 
fion  des  Etats  de  fon  père.  Auguue  les  lui  rendit ,  lorfque 
par  la  mon  d'Antoine ,  il  le  vit  le  maître  abfolu  de  dilpolèe 
des  Provinces  de  l'Empire  ;  6c  il  lui  fit  époulèr  CUopatre  fiUe- 
de  Marc  Antoine ,  âc  deCléopatre  dernière  Reine  d'Egtp^ 
PC  j  dont  il  eut  un  fils  qui  lui  lUcceda.  Il  époufa  encore  Gla^ 
fhira  fille  d'Archelaus  Roi  de  Cappadoce.  Vers  l'an  a  5 
avant  J*  C  Augufte  retira  la  Numidie  des  mains  du  Roi  Dion.  1. 5^ 


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Ro  IS'DI 
MUMIOIE. 

Pline ,  Ut. 
j.  C.  I. 
Tacite , 
Ann.  I.  4.' 


Î18  GENEALOGIES 

Juba  >  ■Se  lui  dona  en  échange  une  partie  de  la  Getulîe  >  avec 
les  pays  qui  avoicnt  autrefois  apartenu  à  Boccus  ^.c'eft-à- 
■dirc,  la  Mauritanie  Tingitane  &  la  Cefariene ,  puifque  Pli- 
-ne  cîit  que  Juba  a  été  Roi  des  deuxMauritanies ,  &c  Tacite 
dit  qu'il  avoit  reçu  les  Maures  de  la  libéralité  du  peuple 
Romain.  Ses  nouveaux  fujets  furent  &chez  deiè  voir  àmi- 
jettis  à  lui  ;  de  forte  qu'ils  £t  révoltèrent  même  quelque- 
Dion.  1. 5t.  tenis  après ,  8c  les  Romains  curent  de  la  peine  à  les  vain- 
cre. Juba  par  la  douceur  de  fon  règne  >  gagna,  enfuite  le 
cœur  de  tous  fes  fujets.  Senûbles  ài^s  bienfaits ,  ils  le  mi- 
rent au  nombre  des  Dieux. 

PTOLOMÉE  fucceda  à  fon  père  dans  un  âge  encore 

tendre ,  où  le  trop  grand  crédit  de  les  Miniftres  ht  des  mé- 

•contens.  Un  grand  nombre  de  fès  fujets  iê  retii:a  auprès  de 

Tacfarinas  * ,  qui  troubloit  alors  l'Aftique  par  lès  brigan- 

^ges)ju(que-là>  que  les  Romains  furent  obligez  de  prendre 

les  arincs  contre  fui ,  Ptolomée  les  aida  dans  cette  guerre  > 

^  après  l'entière  défeite  de  Tacfarimas ,  l'an  24  de  J.  C. 

Tacite,     -Tibère  envoya  à  ce  Prince  par  un  Sénateur >  unfceptrc 

Ann.  1. 4.   d'yvoire ,  &  une  robe  peintle ,  préfens  que  la  Republique 

c,i6.         Âifoit  autrefois  aux -Rois  ièsamez,  ôcluidona  le  titre  de 

Roi,  ôc  d'allié  dii  peuple  Romain.  L'Empereur  C.  Cali- 

..  -  gulay  dont  le  père  Germanicus  étoit  coidin  germain  de 

■   Ptolomée  (  ils  avoient  cous  deux,  pour  ayeul  comun  ,  Je 

Triumvir  Marc  Antoine)  l'ayant  fait  venir  à  fa  Cour,  le 

.teçut  fort  honorablement  j  mais  prenant  jcnfuite  ombrage 

4ç  c:e  que  Ptoloméefe  £t  remarqua- par  l'éclat  de  fon  habU- 

l'empâcha  pai  de  teCommencer  qucloue 
tcms  après  fès  brigandages,  &  il  eut  l'au- 
dace d'envoyer  des  dépun  i  Tibere.poar 
demander  qu'on  lui  ailignât  ud  pai's ,  fau- 
te ie  <]ùoi  il  menaf  oit  d'une  guene  qui 
n'auioit  aucune  ^o.  Tibeie  ,  indigné  de 
cette  infolençe  ,  envoya  ord^e  à  JuHus- 
Slafiii,  qui  comandoic  en  Afrique,  de  fe 
fAi&t  àe  T^c&rinas  i  quelque  prix  que  ce 
fUt.  Le  Piocondil  Dolobella  mit  fip  i 
c«te  guerre  ,  l'an  14^.  depuis  J.C.  pat 
l'entiete  d^aite.de  l'aimée  deTacfarioa*, 
qui  aima  mieaxpatdtelaivieea  fedéfeiy- 
danj  courageuTeineni ,  que  de  tomber  vif 
entre  les'tnains du  Proconfii!.  fWitt   An 


.  f-  TâcpAarN  AS  ,  Numide  dena- 
.tionr,  avoil  Jërvi  d'abord  dans  les  ttou- 

{•es  auxiliaires  des  Romains  ,  &  ayant  dei- 
çrté  ,  il,  alTembla  uiie  bande  de  vaga- 
bondaSc6e  btigiari^  ,'ec  fe  mit  i  âiiedes 
Courtes  i  il  difciplioa  enfuite  cette  troupe 
de  voleurs  ,  &  devint  enfin  le  chef  des 
Muzulains ,  ratron  puiOante  proche  des 
dcftnt  de  l'Afrique,  Ilfc  coofedera  avec 
Jes  Maures  du  voifinage  ,  comandez  par 
Mazippa,  &  les  Ciniihîens  ,  aune  na- 
<io&' confidefable  ,  enttecent  dam  leurs 
intérêts.  Furius  -  Camîlius ,  ProcaoTuJ 
d'Airigoc,  informé  de  leurs  defocxlteï  , 
matcbacontre  Tacfarinas,  il  le  mit  en 
fBttc  r»a;  17  4ç  y^K  Çkrptipwe.  Cola  ne 


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HISTORIQUES.  ZiV.//.  519 

lemenCjun  jour  qu'il  entra  au  théatrc,durant  que  l'Empe- 
reur y  faifoit  célébrer  des  jeux ,  Caliguia  le  fit  arêter ,  ran  Suet.  1 4. 
40  de  J.  C.  ôc  l'envoya  en  exil ,  puis  en  chemin  le  fit  mou-» 
rir.  Sa  mort  caufa  la  révolte  de  fcs  lujets ,  liifcitez  par  Ede- 
mon  fon  afranchi ,  qui  vouloit  venger  la  mort  de  ion  maî- 
tre. Les  Romains  défiirent  les  Maures,  l'an 41 ,  Ôcréduifi« 
rent  la  Mauritanie  en  Province  Romaine- 

DE  LA  MAURITANIE, 

LA  MAURITANIE  province  voifine  de  la  Nomi-.  Rots  ot 
die,  avoir  eu  auparavant  le  jeune  Juba,  quelques  Maurï- 
Rois  paniculiers.  On  peut  dire  après  les  plus  favans  Inter-  **"»"' 
prêtes ,  que  Fhul  un  des  fils  de  Cnam  ,  fut  le  premier  habi- 
tan  de  la  Libie  âc  de  la  Mauritanie.  Jofephe  dit  que  Phut 

Îiaflà  en  AfriqiKavec  uoe  colonie  ^  &  que  le  pais  futapel- 
é  de  fon  oompays  de  Phut, .  Pline  dohe  le  nom  de  Phut  à  ,\m 
âeuve  de  la  Mauritanie  ,  &  faine  Jérôme  aiTike  qu'il  écoit 
encore  ainfi  nomé  de  fon  tems, 

t'armi  les  plus  anciens  Rois  de  Mauritanie ,  on  nome 
AxifAS  6c  Antée,  l'un  reniarqùable: par  Fétude  qu'il 
fit  de  l'Ailronomie  >  ce  qui  a,  doné  Ueu  à  la^  feble  de  dire: , 
'  qu'il  foutenoit  le  ciel  avec  fes-épaiilés^  &  l'autre  parËi  pro- 
digieufe  grandeur^  âc.par  fa  deËdte  par  Hercule;.  Pline  die 
qù'Antéc  bâtit  la  ville  de  Tingis.  Mais  les  habitons  de  cet- 
te ville  >  au  raport  de,  Plutarque ,  difotent  qu'après  lai  mort 
ctAntéfi,fa'veuveapcllée7V»_^«  eut  d'Hercule:  un  fils  no-î 
mé  5(>pfeÂv ,  qm  régna  data  k  païs  &  ibnda.  eetté.  ville  ,j  à» 
laquoleildpnaienomjdeià'hicre;  quedecé  Sophax.na-t 
quit  Diodaits  -,  qui  fournît  piufieurs  nations  d'Afdque  ,  âc 
que  d'çux  décendoit  en  ligne  dire£l;e  k  Roi  Juba. 
•.  Oïl'^ore  le:nom.âcles;  avions 4^^P^nces  qui  oat ré- 
gné en  Mauritanie»  juC^u'aû  télnsck:  iâfecoode  Guerre  pu- 
nique. Ony  diilingueBeiix&inillesR£fyales>'CeUe.de.fiaft* 
f)b<#r  6c  celle  dV/fib/rf. 

BOCCHAR  Roi  de  Mauritanie,  tcnoit,iiiivant So- 
Hn  chap.  25^  les  îles  Baléares  ibus  ià  domination.  Il  aidai 
au  rapon  de  Tite-Live  MalfinHIà  à  recouvrer  fcm  Royau- 
aicfurMezetellus&Lacuinace^  On Iç croît ipere  deBo- 


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jio  GENEALOGIES 

R  o  I  s  DE   eus  raporté  par  Strabon  Liv.  x .  au  tems  de  Ptoloméc  La- 

M  A  u  R I-   thyré  j  peu  auparavant  la  guerre  de  Jugurtha  3  &  ayeul  de 

TANiE.     BOCCHUS  beau-pcrc de  Jugurtha ,  Tuivant Plutarque > 

ou  fon  gendre  fuivant  Salufte.  Avant  le  règne  de  celui  -  ci  > 

à  peine  le  nom  du  peuple  Romain  étoit4l  conu  en  Mauri> 

sanie  j  5c  la  nation  des  Maures  de  ibn  côté  étoit  abrolu- 

ment  inconuë  aux  Romains.  Bocchus  la  leur  fit  conoître  > 

par  l'alliance  qu'il  contracta  contr'eux  avec  fbn  gendre  j  Ôc 

cnfuite  par  la  perfidie  dont  il  ulk  envers  lui ,  l'ayant  livré» 

comme  nous  l'avons  dit  >  à  Sylla  Lieutenant  de  Marius.  Il 

obtint  pour  prix  de  fa  trahifon  la  paix  âc  le  titre  d'allié  des 

■    Romains. 

Plutarque  le  ^lalifie  Roi  de  Numidk  ;  on  a  confondu 
quelquefois  les  deux  noms  de  Niimidie  6c  de  Mauritanie , 
que  l'on  prenoit  l'im  pour  l'autre.  Ce  même  auteur  raportc 
oans  la  vie  de  Marius  >  que  Bocchus  coniàcra  dans  le  capi- 
tole  les  vîAoires  de  Sylla  chargées  de  trophées,  Ôcprès  d'el- 
les ,  toute  l'hiûoire  de  Jugurtha ,  en  vingt  ftatuës  d'or,  qui 
reprélèntoient  comme  Bocchui  livroit  Jugurtha  entre  les 
mains  de  Sylla.  Il  laiflà  deux  fils>  fàvoirVoLUX^qui  combatit 
avec  fon  père  contre  Marius^âc  qui  fut  enfuite  envoyé  pour 
çlcorter  Sylla  »  lorsqu'il  vint  trouver  le  Roi  de  Maurita- 
nie) ic  BOGUD  qui  fiu  Roi  de  Mauritanie»  co^pbatit 
|>our  le  parti  de  Sylla  contre  Hierta  Roi  de  Numidie>  qu'il 
prit  dans  BuUa  «  oc  le  livra  à  Pompée.  Il  iè  déclara  emui- 
caen&veurde  CéfarcoatreleRoi  Juba> fur  lequel  il  prit 
la  ville  de;  Cynhc  &;d;c»it  il  eut  partie  de  la  dépoiiille.-  II 
enffut  moins  redevable  à  la  reconoiflànce  de  Céiarpour  ics 
ièrviees>  qu'à  l'amour  de  ce  Romain  pour  fii  femme  Stutot^ 
fi  l'on  en  croit  Suétone,  H  fuivit  CéHir  à  la  guerre  contre 
les  enfans  de  Pompée ,  &  fit  déclarer  la  victoire  pour  lui 
à  la  lataille  de  Munda»  en  ataïquaâc  le  camp  énemik>  3o 
gud  vEtincù  âcdépoiiiUé  de  iès  Ëtacs^pàr  Bocchus  Roi  d'u- 
ne autre  partie  diêvhJMauritaaie y.  leretira  vers  Antoine  , 
auquel  il  mena  du  fecours  à  la  ba^le  d'A^ium.  Il  fin  pris 
dans  Methone  par  Agrippa  >  Se  mis  à  mort.  H  pol&aoic 
Drobablemenjt  la  Mauritanie  Ceiàcienne;  car  il  paroit  qi^ 
UTingirane  éroitpoâièdée  par  la  famille  d'IPHTA»  conw 
ne  on  peut  le  conjeâurer^dece  qu&dit  Plutarque  dans 

la 


,v  Google 


HISTORIQUES.  lîv.IL  321 

la  vie  de  Sertorius.  Il  raporte  que  les  Ciliciens  auxiliaires  Rois  ot 
■de  Sertorius  l'ayant  abandoné  6c  fait  voile  en  Afrique,pour  M  a  u  r  i- 
rétablir  .ASCALISfils  d'Iphta  fur  le  trône  des  Maures ,  t  a  n  i  e. 
Sertorius  alla  au  iècours  de  ceux  qui  failbient  la  guerre  à 
Afcalis  j  pour  fc  venger  de  ces  Coriàires  i  que  l'ayant  dé- 
fait dans  un  grand  combat ,  il  l'afliégea  dans  la  ville  de  7Ï»- 
£/; ,  oii  il  s'etoit  enfermé  avec  iès  frères^  &  prit  cette  vil- 
lie  d'aflàur ,  après  avoir  défait  Paccian^s  que  Sylla  avoit 
envoyé  au  fecours  du  Roi  Maure.  B  O  C  C  H  U  S ,  fils 
d'Afcaljs,  le  déclara  en  faveur  de  Cefar  contre  Pompée  j  ÔC 
en  fut  récompenfé  par  la  qualité  de  Roi  \  il  changea  enfuite 
de  parti,-&  envoya  fes  fils  en  Elpagne  combatre  pour  Pom- 
pée. Ayant  fait  la  paix  avec  Augufte,  il  en  obtint  les  Euts  de 
Sozudt  qu'il  aVoit  lui-même  dépoiiillé.  Il  mourut  peuavatu 
la  bataille  d'A^tium ,  &  la  Mauritanie  fut  réduite  en  Pro- 
vince Romaine.  Peuaprès  AuguAe  la  don^  à  xitre  de  Royau- 
me au  jeune  Juèa ,  qui  en  fit  rebâtir  fo/,  la  capitale  Se  laiio- 
màjuiia  Cefarea.  Piolomée  fijs  de  Juba,  ayant  été  tué  par 
ordre  de  Caligula  »  elle  retourna  de  nouveairavec  la  Nu- 
midie  fous  le  pouvoir  des  Romains.  Les  Sarafins  ou  Ara- 
bes s'en  empare.r:ent  vers  l'an  7 1  o  de  l'Ere  Chrétienne  j  ôc 
fiirenr  depuis  apellez  Maures. 

Je  joins  ici  deux  Tables  Généalogiques ,  que  j'ai  tirées  ^-«w  * 
de  l'ouvrage  chronologique  d'Ubbo-Emmius ,  ôc  dans  lef-  '•  &  ^*' 
quelles  on  verra  la  généAogie  de  quelques  chefe  des  Car^- 
tiginois.  Elles  ftrviront  à  diftinguer  les  diferentes  perfbn- 
nes ,  qui  ont  porté  les  noms  à'Amilc»r ,  à'Afdru%»l ,  6c  • 
à'Annih»ly  aurfî  fréquens  que  célèbres  dans  THiftoire  de 
Cartage.  Le  plus  illiiftre  &  le  plus  rénomé  «  fut  làns  con- 
oredit ,  A  nn  i  b  a  l  ,  furnomé  le  Grand ,  le  plus  redoutable 
énemi  des  Romains.  Son  père  AmiU*riMxaomé  Sarcss,  lui 
ayant  fait  jurer  fur  les  autpls  dp  poûrfiiivre  les  Romains 
jufqu'à  la  mort ,  le  men^,  pn  Efpagne  dès  l'âge  de  y  ans  > 
réleva  lui-même  dans  fon  camp ,  ôc  lui  aprit  le  métier  de 
la  guerre.  Annibal  fucceda  à  l'àgç  de  26  ans  à  fon  beau- 
frcre  Afdrubal ,  dans  le  comandement  de  l'ai-mée  Cartagi- 
noife  f  &c  après  avoir  pris  en  Efoagne  Salamaque  j  6c  Sa- 
gunte ,  il  va  avec  une  hardielïe  infatigable  à  travers  les  "^ 
Alpes  >  qu'on  avoit  crû  iufqu'alors  inacceffibles ,  auquer 

S  i  les 


,v  Google 


32*       Tah^K        Les  princrpaiK  Chefs  on- 

•Après  MACHEES  *  fon  fils    C  AU  TALON,  fui  chei  de»  C«»^ao&^ 
'  M  AGON  ..  dont  piile  Juftia,  Uv.  18.  &    13-  ç»  angmcou 

beaucoup  leur  Empire. 


ASDRUBAL,  Gioiral  avec 
fon  frère  fit  la  guene  contre 
les  Africains,  qui  ne  payoient 
pas  le  tribut 


A  M  I  L  C  A  R ,  Ginérd  ia  Wnï  que- 
l'on  dit  qu'il  artva  1  Gartage  un-. 
AmbalTadeai  de  Darius  HUlafpCï 
Jiifi.  liv.  is. 


ANNIBAL.fit      ASDRU- 
la  guerre  contre        BAL. 
les  Numides*;  les 
Maures  avec  fes  frères. 
Ilchoifit  ioo]uges  du 
nombre  des  Sénateurs , 
ponr  rendre  la  Juftice 
a  Cartage  Se  ùire  ren- 
dre aux  Génétàm  corn- 
2CC  de  leur,  conduits. 


SABEHOi. 


H  ANNON  GiSCOH 

Hérodote , 
Lhi,  7- 


AMlLCAR.fiit 

envoyé  en  qualité  de 

Général  en  Sicile  avec. 

une  pniflaoïe  année  ,  contre 

C  1 10  N-de  SitacuTe  ,  &  y  périt 

OTec  Ton  armée  proche  d'Hunera;. 

Herod.  liv.  7.  Diod.  liv.  11. 


AMILCO  ,  fucceda  i'. 
fon  père  dans  le  com- 
nandcmcnt  en  Sicile,. 
oïl  après  quelques  heu- 
reurfûccèsiil  perdition^ 
armée  pat  !a  pefte ,  &- 
de  chagrin  U  &  don» 
la  mort. 


G  I  »  c  o  N  ,  i  csufe  du  malheur  de  fon  pete 
fiit  çn?oyé  eu  exUi  Sclinuote ,où  il  mourut. 


4NNIBAL,  Général 
contre  les  Seliauntins  , 
ponr  ceux  d'Egipie , 
prend  les  «lies  de  Se- 
liunie     8c    d^Uimene , 


HIMILCON ,  Collègue  d'AniObal,, 
ft  fon  fucceffeur  dansTe  commaBde- 
meot  des  armées ,  prend  Agiigente  te 
GeU,&  ayant  vaincu  Denis , retourne  à> 
Cartage,  d'où  ir  fut  renvoyé  deui  fois  con- 
tre Denis  ,  qu'il  vainquit  encote  ;  mais  aban- 
dQiiéi,lafii^dpla  foi;uDe„il;fedona  lamoit  i~ 
Ganage.    Xm^h.  Diod.  i^.  P'tljtn.  1. 


dont  il  traite  le.  habitans  g  i  SCON.  ferviten  Afri<n.e,puis    HANNON;. 

avec  dureté ,  &  retourne  A  ivi  i  L  ^  a  ^  ,  ^^  ^^^,^^  ^^^^^^  jimoleon  U  ca-  Collègue  de' 
lomnie  de  fes  éncmis  ic  fit  eiJet.  Magon  ,  fiir 
Il  fat  tapellé  ,&  fit  la  paix  avec  malheutcux 
Timoleon.  conueTiœo- 

_  léort.  Diad.  l 
%s.  ïhu.  Via- 
de  Timo-  , 
AMILGAR.    GiscoMi    HANNON,   leon^ 
alliéeeant  Si-    r'-A-'^    Colegue  de 
racufe , ,  eft     ANNIBAL ,  Bomilcat ,. 

Stis ,  &  mis    nomé  dans     fat  tué  eo' 
.  mort ,  te    un  âge  a-     combatant 
là  téie  eft     Tancé, Gé-       contre 
envoyée  i      néral  dans     Agatacle   „ 
jl^tode;       la  première 

guerre  Punique,  K 
ayant  eu  de  malheuteu» 
ftccés.  ceuxde  Saidaigne  le  fiie«  cmcifieB- 


Après  quelque 
exploits  glo- 
rieux en  Si- 
cile .cdacu- 
féit  tendre  à 
kti  .       . 

condamné  i 
[jeidrevie.. 


avec  dureté , 
triomphant  i  Cartage. 
Renvoyé  en  Sicilfl  con- 
tre lesSiraculiios,ilea- 
gae  une  bataille  navale , 
ic  meun  de  la  pelle  au. 
fiége  d'Agrigenie. 


»  0  M  I  L  C  A  R  ,.  Gé- 
néral des  Canaginois,. 
alarmé  des  exploits  d'A- 

Îatocle  en  Afrique,. prit 
cffein   de  lui  foumrtre 
la*ville  de  Cartage,  Se  l'an-  ■ 
Eoii  exécuté  ,  uns  une  féditioti^ 
■ni  s'éleva  dans  le  camp  énemî- 
les  Canaginois  ayant  découvert  lài 
Betfidie  ,  le  firent ftendK  au  milieu  ds 
ksunde  flacb.  /"J^i*-  ^v-  *b  ^^- 


ANNIBAL  le  jeune .  défit  les 
Um^aimitUie  LcliWe  y<AS.  CUuditt»  E«dit  wwe  &  Bàm 


,v  Google 


ruiu  VI. 


î»î 


Généraux  des  CARTAGINOIS. 


!11  A  G  O  M ,  comanda  en  SiciJe 
contre  Denis  de  Siraculê  ,  Ibus 
le  Général  Himilcoi)^  Se  y  iiu 
tué  en  bataille.  iïwA  lir.  14, 


C4SOO  , homme fôdttieux  , ijiii ayant pon^Ie]>enpI<l 
infuliet  les  AmbaiTadeuts  Romains ,  fut  arrêté  ,  eut  les 
pies  Ac  les  mains  csupés  ,  &  «lans  cet  écaf  fiit  jette  daot 
uncfbâe.  fp/ji.Iir.  i.  T,lJvê,\w.^%. 


«AGON  Génétal ,  envoyi  en  Sicile    ASDRUBAL  ,  Général  des  Cartagiooii  eoElpagne,  fiit 


avec  ijovaifleaux  &ffo  mille  hom- 
jnet ,  prit  Siracufe ,  excepté  la  cita- 
delle ,  dooi  il  abandona  le  Gége  ^ 
l'aprocbe  de  Timoleon.  De  retour  a 
Ottaze ,  il  (è  dona  U  mort.  Son 
cotpsiiit  mis «n  croix.    F^xt'  Vie  de 

Timoleon.  r  ' 

S*fb«msie , 

if.  !'■  sypb>^ 

ï°  MamnilTa, 
Rots  de 
>Jujnidie. 


u  par  Marcius  &  par  F.  Scipion ,  Se  de  retour  à  Car- 
ugc  ,  il  tûc  acufé  de  trahifon,  1]  (è  tint  long-tems  cacÛ 
dans  le  fépulcrede  ronpete,od  i  la  fin  il  finit  Tes  in- 
quiétudes avec  la  vie  pat  le  poiCan.  7*.  Lio* ,  Ur.  tS.  Se 
30.  AffUn.  in  Ptmic. 


Am  ni»  Aif 

l'hiftoite  ne 


A  S.D  RU  B  A  L ,  fût  fauflement 
aculé  pat  un  autre  Ardtubal , 
de  ttahifon ,  te.  d'avoir  pris  des 
deâeiss  pernicieux  avec  Gu- 
luiTa ,  frère  de  fa  femme.  Il  fut 
tué  en  plein  Sénat ,  pendant 
Ja  tToifiéme  guerre  Paiii<{ue. 
w^ppMM,  in  Punie 


ASDRUBAL,  AMlLCAR.fur- 
Génétal  en  Si>        Bomé  iarcMi ,  co- 
cile,  (ûtvain>        mande  en  Sicile  dans  U 
eu  par  L.  Me-        première  guerre  Pnniqne 
lelHu  ,  Se  pet-       lavage  let  câtes  d'Italie  ,  efl 
dit  foD  armée       vaincu  furmer.parLuaatius- 

"&     fes     élé-  Ciiolus,  auprès  de  l'île  Egeaiei, 

f  hani-  H  mou-  &  termine  celte  guerre.   Ueft  enfiiite 
rut  en  Satdai-        chargé  de  la  guerre  contre  les  Africainl 
gne    de    Tes  &  tesMumidesi  ti  comander  enEfpagne, 

bteflùret.  od  il  remporte  pluCeuis  viftoires ,  &  y  petit 

T»lyb.  liv.  ï.  Di»Â.  liv.  i{. 


rlANNON,  ayant 
été  pris  daiu  ua 
combat  ,  iiit  é- 
changé  contre  U 
mère  de  MalCnif- 
û.  T.  Liïe  ,  li». 
i.9.  dit  qu'iÛAit 
tué  dans  gne  ba- 
caiUe. 


AfTNIBAL,     HANNON, 
le  plus  tedou-       Général  de  U 

table  énemi  des 

Jt.omaiiis,meuit 
chaffé  de  & 
fauie. 


-•^_ 


Cavalerie , 
furptii    fie 

tué  pat 
MaffinilTa. 


ASDRUBAL,      MAGON, porta  N..  .  .      N..  .. 

Général  en  Ef-        i   Cartage    la  Anooime,      Anontmc, 

pagne ,  rénant       nouvelle  de  U  ép.               femme 

en  Italie  pour       bataille  de  Can-  Assuubak    deNARTA, 

L joindre  lôn      nés  -,  enfuîte'^co-  qui  Tucce-       Roi  des 

rc  ,  fiir  dé-     manda  en  Elpa-  da  i  Ton      Numides, 

fiit  Se  tué.           gne ,  &   enfin  beau-pete 

fht.    ta            combatant  dans  dans  le  comandement 

Annib.               l'Infiibrie,  ilre-  de  l'armée  en  Elpagne ; 

Sut  une  blelTiue  od  il  fiit  tué  pat  un  Gau- 

ont  il  mourut  lois  ,  dont  il  avoitUt 

Jaiù  U  Liguiie.  mourir  le  maître  iDJuf^ 
tement  Ptljbi  ,\.  i.S^ 
1.  Z)Mi  L I  ;.  7*.  Im,  L 1 1. 


sry 


y  Google 


l 


24  GENEAL.   HISTORÏQ. 

les  Romains  jufques  chez  eux,  &  porte  avec  lui  la  terreur 
&  l'éfroi  dans  l'Italie ,  oh  il  gagne  cinq  batailles ,  dont  les 
plus  mémorables  furent  celles  de  Trebie  r  de  Trajîmâne ,  Se 
de  Cjinnes.  Il  ne  fut  pas  profiter  de  celle-ci,  qui  avoit  jet- 
te la  confternatioti  dans  Home ,  &:  il  dona  aux  Romains- le 
tems  de  revenir  de  leur  étonement.  La  jaloufie  de  iès  éne- 
mis  auffi  favorable  aux  Romains ,  que  Ton  féjour  à  Capoùe» 
lui  fit  perdre  dans  la  fuite  tout  le  fruit  de  fes  vi^oires ,  en 
l'empêchant  de  recevoir  de  nouveaux  fecours  ôc  les  muni- 
tions dont  il  avoit  belbii^.  Il  eft  rapellé  en  Afrique  pour 
s'opofer  à  Scipion ,  &  défait  à  Zama.  La  paix  qui  fut  con- 
clue enfuite  entre  les  deux  Républiques  >nela  procura  pas 
à  ce  Général ,  qui  fe  voyant  également  hai,  &  des  Carta- 
ginois  &  des  Romains ,  k  retira  chez  Antiochus  Roi  de  Si- 
rie ,  d'oii  il  fut  encore  obl^é  de  fbrtir  pour  fe  dérober  à. 
la  i^ine  des  Romains.  Il  aïta  chercher  im  azilé  chez  Pru- 
iîas  Roi  de  Bithtnie  y  où  les  Romains  ne  purent  encore  le 
£>ufîir.  Il  députèrent  Q.  Flaminius ,  pour  fe  plaindre  de 
ce  quePrufias  lui  donoit  une  retraite.  Annibal  informé  du 
fujet  de  cet  Arabaflkde ,  épargna  à  Frufias  la  honte  d'unc- 
perfidie  1  en  trahiflànt  fon  hôte  pour  faire  fà  cour  aux  Ro- 
mains, n  fe  fit  aporter  le  poifbn  qu'Ugardoit  depuû  long- 
cems ,  pour  s'en  fervir  dans  l'ocafion ,  Se  le  tenant  entre 
iès  raaSxiSt  DeUvroHs ,  dit-ilj  Itfeufl»  RomMmtune  in^uié- 
iude  qui U tourmente  itfuis  Ung-tems,^uffquilnafMS  lsf»tiei$~ 
9e  ^Mtendre  U  mort  d'un  •vieillard.  La  'viBoire  que  remf^ne  FI»- 
vtinimfùrurt  homme  âijdrmé^  trahi  ,.  ne  lui  fera  fMs  hesunuf 
i'honeur.  Cepurjeulfait'veir  eomtien-les  Romains  ontdégémrf. 
Leurs  pères  jtverHrentFirrhus  ttun  tr^^tre  qui  vouUit  tenrfeifontr,. 
^  cela  ions  le  tems  que  ce  Fripée  leur  faifoit  la  guerre  èans  te 
tetur  de  C Italie  k  é"  eeux-ei  onf  envey/  un  homme  confulaire  fciuf 
"^^"'  Frufas  à  faire  mourir  piar  u»  crime  abominable Jon  ami 
^fonkête.  D  avua  enfuite  k  poifbn  fie  mourut  à  rage  de 
^oans,  I*an  571  de  la  fondation  de  Rome,  &  183  avanc 

L  C^  Jamaispcribne  ne  mérita  mieux  que  lui  le  furnom  de 
Grand.  Aufu  habile  politique  que  grand  guerrier ,  auiS 
propre  aux  emplois  civils  qu'aux  militaires  ,  il  réu^flbit 
fcs  diferens  mérites  de  toutes  les  profcflions  9.  de  Tépéc  y  de 
Jft  robe  de  des  finances;. 


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j: 


3^5 


GÉNÉALOGIES 

HISTORIQUES 

tl  VRE   TROISIE'ME. 

D£     lA    G  RE  CF. 

A  Grèce  anciéne  »  qui  eft  mamtcnanc 
la  partie  méridionale  de  la  Turquie  Euro^ 
péenne  ,  ne  renfcrmoit  d'abord  que  le  terri- 
toire de  VAitique  avec  la  ThejfsUe ,  puis  elle 
s'étendit  jusqu'à  comprendre  \'£j>ire  »  la  Ma" 
eedoine  >  le  Pelopouefi ,  avec  les  îles  CiclaïUs ,  Sc 
Sfor»tUs ,  de  la  mer  Egée  ,  oc  de  l'ArchipeL 

Elle  tire  Ibn  nom ,  fi  l'on  en  croit  Hine  j  d'un  Roi 
aflêz  oUcure  y  qui  s'apelloit  Gr£CHSr  Les  Grecs  s'apelloient 
auffî  HelUmens ,  Ioniens ,  Sc  Acbéens. 

On  ne  peut  s'en  raporter"  aux  Grecs  fur  leur  proprcorf- 
gine.  Cuneux  dans  les  a£ures  étranfferes,ils  étoient  peu  inl^ 
çruits  des  leurs  propreSi,  Ces  Peuples  fè  piquoient  d'une 
grande  anciénetéj&avoienc  la  vanité  de  vouloir  être  re- 
l^dez  comme  les  pères  des  autres  Nations.  Ainfi  déceor- 


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3i6  GENEALOGIES 

Delà  doient ,  fclon  eux  les  Perfès ,  de  ferfte ,  les  Lidîens  de  ti- 
G  &  £  c  £.  imiXts  Medes  de  Mcius  fils  de  Medée ,  les  Ciliciens  de 
Cilix ,  les  Arméniens  à'Armenus ,  les  Ioniens  à* Ion ,  Ôcc 
mais  le  favant  Bochart  &  le  Père  Kircher,  ont  prouvé 
d^une  manière  à  ne  laiflèr  aucun  doute  là-  defTus  j  quej«- 
^an ,  fils  de  Japhet ,  &  petit-fils  de  Noé  ,  eft  certame- 
ment  le  père  de  tous  les  Peuples  conus  fous  le  nom  de 
Grecs ,  Kque  de  fon nom  ils  furent  apeUez  laonUns ,  ôc 
en  adouciflant  un  peu ,  Ioniens  j  nom  d'abord  comun  A> 
tous  les  peuples  de  la  Grèce  ,  ôc.qui  ell  enfuitc  demeuré 
propre  aux  Ioniens  dans  cette  Nation.  Javan ,  dont  11  faut 
mettre  rétabliflcment  dans  la  Grèce  >  eut  quatre  enfàns  > 
t®.  Elipt ,  qui  s'établir  dans  le  Péloponeiè ,  ou  VElide ,  Ôc 
qui  ell  la  même  choie  qu'Elias ,  comme  traduit  le  Ccddai- 
que ,  d'où  probablement  ils  fiirent  apellez  EUeniftes. 

2°.  Tharfis ,  qui  demeura  dans  ia  Cuicie  j  oii  û  toaàsi  la 
fameule  ville  aeTha^e., 

j',  Cethim ,  quî  paflà  dans  la  Macédoine  :  on  n'en  peut 
douter ,  puifque  l'Ecriture  apelle  la  Mseedoine ,  la  terre  de 
Cethim. 

^.  Dodanim ,  qui  s'établît  en  Theflàlie  aux  environs  de 
la  forêt  de  Doâone ,  où  l'on  voyoit  le  plus  ancien  Oracle  de 
la  Grèce.  C'eft  là  qu'habitèrent  les  PeUfgiens  fes  décen- 
dans  »  peuple  errant  &  vagabond ,  ce  qui  leur  fit  doner 
ce  nom  à  Perigrinnîtdo ,  &c  non  pas  de  Pelafgus  >  fils  de 
Phoronée. 

La  beauté  du  pais  y  atira  plufieurs  colonies  fur-  tout 
d'Egiptc  &c  de  Fhénicie  >  qui  inilruifu-ent  &c  civilifcrenc 
les  Grecs;  (  ils  menoient  alors  une  vie  farouche  &  ruftiquc) 
celle-ci  le  ur  enlèigna  la  navigation ,  le  commerce  &  l'écri- 
ture î  l'autre  les  poUça  par  les  loix ,  les  mit  dans  le  goût 
des  arts  &  des  fciences ,  6c  les  initia  dans  fesmifteres.  Les 
Grecs  ,  pour  fe  diftinguer  des  étrangers ,  tâchèrent  de 
conièrvcr  le  nom  d' Autochtones  ^  ou  originaires  du  pais. 
Parmi  les  conduAeurs  de  ces  Colonies ,  qui  alerent  s'éu- 
blir  dans  la  Grèce  >  les  plus  &meux ,  Çomlnachitj ,  Ceerefs, 
Deue»Uo» ,  C*^hs  ,  D/utAtts ,  Feîop4 ,  (^e.  âc  c'eft  de  ces 
difërentes  peuplades ,  que  fe  font  formez  les  anciens 
Royaumes  de  k  Grèce. 


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HISTORIQUES.  Liv.lTI.  327 

Tels  furent  en  général  les  premiers  comencemens  de  la    Di  t  « 
Grèce ,  dont  l'Htftoirc  iè  peut  divifer  en  trois  tems.  Le  i ,  G  ».  e  c  »^ 
cA  le  tims  ohfcur  ou  inttrtain  i  le  2.  le  tems  fabuleux  >  6c  le 
3*.  le  fems  Hijîorique. 

I.  Le  tcmsohjèufj  efl  celui  quis'eft  écoulé  depuis  l^ori- 
cinc  du  genre  humain  ,  jufqu'au  délire  d'Ogigès ,  vers- 
fan  du  monde  2208 ,  ôc  179^  avant l'fi-e  VuÇ;aire. 

II. Letemsy«^»/»(jt:,.comenceaudéluge  d'Ogigès,  &vît 
julqu'aux  01inwiades>c'eil-à-dire>iufqu'çn  l'an  dumondeÉ 
3228,1020  après  le  déluge  d'Ogigès.On  le  nome  fabuleux,. 
parce  que  tout  ce  que  les  Hilloriens  profanes  nous  racon^ 
tent  decestems-là,ellextrêment  mêlé  de  fables, 

III.  Le  tems  Hifioiique  »  cotacncc  zux  Olimpiades,  ea 
l'an  du  monde  3228,  fie  776  ayant  l'Ere  Vulgaire,  On  l'a- 
pelle  tems  Hijiorique  >  parce  que  depuis  les  OUmpiades ,  la- 
vérité  de  ce  qui  s'eft  jpafle  brille  dans  l'hiftoire.  On  peut 
encore  dillinguer  l'hiltoire  de  la  Grèce  comme  Pont  fait 
MjVL  de  Vallemont  &:  Rollin ,  ea  quatre  âges,marquez  par 
autant  d'Epoques  confîdéxables,. 

Le  I.  âge  comprend  plus  de  5^0  ans»  depuis  la  fondation 
des  petits  Royaumes  de  la  Grécejjuiqu'au  fiége  de  Troyc > 
âcomenccrpar  celui  deSicione,jufqu'a  la  guerre  de  Troye 
par  les  Crées  ,  l'an  28 1  o.  Oh  raporte  à  cette  en&nce  de  I& 
Grèce ,  la  fondation  des  Etats  de  la  Grèce ,  les  avancures- 
frasques  d'(£dipe»l'expédtnoa  des  Argonautes,  la  guerre 
de  Thèbes  y  celle  de  Minos  avec  Theféc ,  &  générakmenft 
tous  les  exploits  des  premiers  Héros  de  la  Grèce. 

Le  n.  âge  cft  de  700  ans  depuis  la  guerre  de  Troye  y 
^qu'à  la  bataille  de  Marathoa,  l'an  3 1 54.  Les  VU^  Sa- 
ges de  la  Grèce âeuriflbient  vers  la  finde  cet  âge. 

Le  m.  âge  comence  à  la  bataille  de  Marathon,  &  finie 
à  la  mort  cr  Alexancke»  Oeil  pour  ainft  dire  la  jeuneflè  de 
la  Grèce  6c  le  tems  le  plus  brillant  de  fon-Hiia>ire.  Cette 
jeuneiTe  ne  dure  qu'environ  1 66  ans. 

Le  IV.  âge  n'eu  pas  d'une  durée  beaucoup  plus  longue 
^ue  le  troiuemc;  car  à  la  mort  d'Alexandre,  les  Grecs  co- 
mcncerent  à  décheoir ,  juiqu'à  ce  qu'ils  tombent  enfin  fous- 
ia  domination  des  Romains,  6c  la  première  époque  de  la 
mine  entière  des  Grecs,  eft  la  dcftruétion  de  Corinthe  par 
le  Conful  L.  Mummius  en  l'an  3  8  5  8.duM.  6c  5  08  de Homc^ 


vGcx^gle 


jiS  GENE  ALOGIES 

p  E  L  A  Les  premiers  tems  de  la  Grèce ,  lom ,  ou  fi  obicurs  par 
G  IL  1  c  E.  l'éloignemem  des  fiécLes  >  &  la  difette  des  Hifloricns  ;  ou 
fi  emorouillez  par  les  fixions  des  Poètes ,  qu'il  eft  difîci- 
le  d*y  démêler  la  vérité  hiftorique.  Ce  qui  fait  qu'ordinai- 
rement on  néglige  de  les  étudier  à  titre  d'Hiftoire.  Cepen- 
dant Monfieur  l'Abbé  Banier*  a  débrouillé  ce  cahos  avec 
autant  de  difcerncmenj ,  que  de  favoir  dans  fon  ouvrage 
de  l'explication  Hiftorique  des  fables ,  &  j'avoue  de  bonne 
foi ,  que  je  me  fujs  fervi  fon  utilement  des  lumières  de  ce 
Êivant  homme. 

Jamais  pais  fi  pepît  n*a  renfermé  tant  de  Royaumes  &  tant 
de  Républiques,  George  Homius  dans  fon  Ârça-Noé ,  en 
compte  jufqu'à  50.  Je  me  fuis  borné  à  fiiire  conoître  les 
principauxEtats,dont  les  fuccefiions  des  Rois  peuvent  faire 
robjet  des  Généalogies,  Mais  auparavant  que  d'entrer  dans 
le  détail  de  chacun ,  le  Le<fteur  ne  fera  pas  fiiché  de  trou- 
ver ici  l'excellente  defcription  que  M.  Bôfluet,Evêque  de 
Meaux,a  donée  de  la  politique  &  des  mœurs  desGrecs  dans 
la  IIP  partie  de  fon  difcours  fur  l'fiifloire  univçrfelle. 

EttTjit  du       Qq  que  j^  Grèce  avoir  de  plus  grand ,  étoit  une  politi- 

Difcours  fur  ^  ^         „        ',     ■  -V    '    '      l       j  l      '    j 

l'Hiftoird      que  ferme  oc  prévoyante,  gui  lavoit  abandoner ,  bazarder, 
BniirerfeUc.     gç  défendre  ce  qu'il  falloir ,  &  ce  qui  eft  plus  grand  enco- 
re ,  un  courage  que  l'amour  de  la  libené  ôc  celui  de  la  pa- 
trie rendpit  invincible. 

Les  Grecs  najurellement  pleins  d'efprit  &  de  courage , 
avoient  été  cidtivez  de  bonne  heure  par  des  Rois  &  des 
colonies  venus  d*Egipte ,  qui  s'étant  établies  dès  les  pre- 
miers tems  en  divers  endroits  du  pais ,  avoient  répandu 
par  tout  cette  excellente  police  dies  Egiptiens.  C'eft  de-là 
qu'ils  avoient  apris  leç  exprcices  du  corps ,  la  lutte ,  la  cour- 
te à  pié ,  la  courfc  à  cheval  «  &  fur  des  chariots  &  les  au- 
tres çxercice:s  qu'ils  mirent  dans  leur  perfection ,  par  les 
florieufes  couronnes'desjeux  OUmpiques.  Mais  ce  que  les 
giptipns  leur  avoient  apris  de  meilleur ,  étoit  à  iè  rendre 
dociles ,  6c  à  fe  laifler  former  par  les  loix ,  pour  le  bien  pu- 
blic. Ce  n'étoiîpas  des  particuliers  qui  ne  fohgent  qu'à  leurs 
afaires ,  6c  ne  fentent  les  maux  de  l'Etat ,  qu'autant  qu'ils 
en  foufrent  eux-mêmes ,  ou  que  le  repos  de  leur  famille  en 
cil  uoiiblé.  Les  Grecs  étoient  inftruics  à  fe  regarder  Se  à  re- 
garder 


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HISTORIQUES,  liv.lïl,  32^ 

garder  leur  famille ,  comme  partie  d'un  plus  grand  corps ,  D  e  i  a 
-qui  étoic  le  corps  de  l'Etat.  Les  pères  nouriflbient  leurs  en-  Grèce. 
lans  dans  cet  elprit ,  &c  les  enfans  aprenoient  des  le  ber- 
■ceau,  à  regarder  la  patrie  comme  une  mère  comune ,  à  qOi 
ils  apartenoiem  encore  plus  qu'à  leurs  parens.  Le  mot  de 
civilité  ne  lignifioit  pas  feulement  parmi  les  Grecs,  la  dou- 
^  xeur  8c  la  déférence  mutuelle  qui  rend  les  hommes  focia- 
blcs.  L'homme  civil-n'étoit  autre  chofe  qu'un  bon  citoyen 
-qui  fe  regardoit  toujours  comme  membre  de  l'Etat,  qui  fc 
laiHe  conduire  par  les  loix  ôc  confpire  avec  elles  au  bien 
public ,  fans  rien  entreprendre  fur  perfone.  Les  anciens 
Kois  que  la  Grèce  avoit  eu  en  divers  pais  ;  un  Minos ,  un 
Cécrops,  unThefée,  un  Codrus ,  un  Temene,  un  ÇreC- 

E  honte ,  un  Euriilene  »  un  Patrocle  &  les  autres  ièmbla- 
les ,  avoient  répandu  cet  efprit  dans  toute  la  nation.  Ils 
furent  tous  populaires ,  non  point  en  fiatant  le  peuple  $ 
mais  en  procurant  fon  bien  &  en  fàifàm  régner  la  loi. 

Que  dirai-je  de  la  fevérité  des  jugemcns  ?  Quel  plus  gra- 
ve tribunal  y  eut-il  jamais  que  celui  de  l'Aréopage,!!  réVé- 
xe  dans  toute  la  Grèce ,  qu'on  difoir  que  les  Dieux  mêmes 
y  avoient  comparu?  Il  a  été  célèbre  dès  les  premiers  tems, 
oc  Cécrops  aparemment  l'avoir  fondé  fur  le  modèle  des  cri- 
liunaux  de  l'Egipte,  Aucune  compagnie  n'a  confervé  fi 
long-tems  la  réputation  de  fon  ancienne  fevérité ,  &c  l'é- 
loquence trompeuiè  en  a  toujours  été  bannie. 

Les  Grecs  ainll  poUcez  peu  à  peu ,  fe  crurent  capables 
iJe  fe  gouverner  eux-mêmes ,  &  la  plupart  tks  villes  fe  for- 
mèrent en  Republiques.  Mais  de  faces  Lègiflateurs  qui  s'é- 
Icverent  en  chaque  pays  ;  un  Thaïes ,  un  Pythagore ,  un 
Pittacus ,  UQ  Ltcurge ,  un  Solon ,  un  Philolas  ,  &:  tant  d'au- 
très  que  l'hlftotre  marque ,  empêchèrent  que  la  Ubené  ne 
.dégénérât  en  licence.  Des  loix  ûmplemcnr  ècriœs  Se  en 
petit  nombre ,  tcnoient  les  peuples"  dans  le  devoir ,  &c  les 
ÊLiibient  concourir  au  bien  comun  du  païs.  L'idée  de  liber- 
«té  qu'une  telle  conduite  infpiroît  étpit  admirable  j  caria 
liberté  que  fe  figuroienj:  les  Grecs  ,  étoit  une  liberté  ibut. 
.ffîifè  à  la  loi ,  c'ell-à-dire ,  à  la  raifon  même  recontie  par 
lout  le  peuple.  Us  ne  votiloi^nt  pas  que  les  hoauncs  euf- 
&nc  du  pouvoir  parmi  eux.  Les  Magiftrats  redDl^eZ'/ll»> 

Tt 


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330  GENEALOGIES 

Delà  rant  ïe  tcras  de  leur  miniftcre,  redcvenoient  des.  parôca- 
G  K  E  c  B,  liers  qui  ne  gardoient  d'autorité  qu'autant  que  leur  en  do- 
noit  Leur  expérience.  La  loi  étoit  regardée  comme  la  maî- 
trefle  ;  c'étoit  elle  qui  établiflbit  lesMagiftrats  >  qui  en  re- 
^loit  le  pouvoir  Se  qui  enfin  cbâtioic  leur  mauvailè  admi- 
niftration.. 
'  '  Il  n'eft  pas  ici  queftion  d'examiner  fi  ces  idées  font  aui& 
folides  que  fpécieufes.  Enfin  la  Grèce  en  étoit  charmée ,  & 
préféroit  les  inconveniens  de  la  liberté ,  à  ceux  de  la  fujet- 
ùon  légitime  >  quoiqu'cn  éfèt  beaucoup  moindres.  Mais- 
comme  chaque  forme  de  gouvernement  a  fes. avantages,. 
celui  que  la  Grèce  tiroit  du  fien  »  étoit  que  les  citoyens  s'a- 
ièiftionoient  d'autant  plus  à  leur  païs,  qu'ils  le  conduilbient 
-cn  comun  ]  Ôc  que  chaq^ue  particulier  pouvoit  parvenir  aux- 
honeurs. 

.  Ce  que  fit  la  Philofophié  pourconfcrver  l'état  de  la  Gré- 
ce  ,  n^eft  pas  croyable.  Plus  ces  peuples  étoient  libres  »  plus- 
-H  étoit  neccffaire  d'y  établir  par  de  bonnes  raifons  les  re- 
.fllcs  des  mœurs ,  &  celles  de  la  tbciété.  Pythacorc ,  Tha- 
.  .fes ,  Anaxagore ,  Socrate ,  Archytas ,  Platon ,  Xenophon» 
.Ariftotc,  6c  une  infinité  d'autres  remplirent  la  Grèce  de 
,  ces  beaux  préceptes..  Il  y  eut  des  extravagsins  ,  qui  prirent 
fe  nom  de  philolophes  ;  mais  ceux  qui  étoient  fuivis ,  étoienc 
ceux  qui  enleignoicnt  àifacrifier  l'intérêt  particulier  Se  mê- 
me la  vie  à  l'intérêt  général  y  &  au  iàlut  de  l'Etat  ;  &  c'é- 
.^it  la  maxime  la  plus  comune  des  Philofophes>  qu'il  fàUoît 
«ufe  retirer  des  afaires  publiques  ,.oun'yregarder  que  le 
bien  public. 

Pourquoi  parler  des  Philofophes  ?  Les  Poètes  même  y 
-^i  étoient  dans  les  mains  de  tour  le  peuplé)  les  inArui- 
:ioient  plus  encore,  qu'ils  ne  les  divcniflbient.  Le  plus  re- 
nomé  des  conquérans ,  regardoic  Homère  comme  unmaî^ 
•tre ,  quiJui  aprenoit  à4>ien  régner.  Ce  grand  Poète  n'apre- 
noic  pas  moins  à  bien- obéir  &c  à  être  bon  citoyen.  Lui  âc 
cmtd'autrea  Poètes,  dont  les  ouvrages  ne  font  pas  moins: 

f-aves-,  qu'ik  font  agréables ,  ne  célèbrent  que  les  arts  uti- 
s  à^  la  vie  htunaine  >  ne  relpirent  que  le^ien  public ,  la  pa-^ 
crioj  laiôciétéj.Ôc  cette  adniirabk  civilité  que  nous  avons:' 
•expliquée^ 


,v  Google 


HIST  0  RI  QU  es: //V./7/.  ^  j^i 
Quand  la  Grèce  ainfi  élevée  regardoit  les  Afiatiques ,  Delà, 
avec  leur  délicatefTe;  avec  leur  parure,  Scieur  beauté,  ièm-  G  r  e  cb. 
'blable  à  celle  des  femmes ,  elle  n'avoit  que  du  mépris  pour 
*ux.  Mais  leur  forme  de  gouvernement ,  qui  n'avoit  pour 
règle  que  la  volonté  du  Prince ,  maîtrefle  cfc  toutes  les  Idïx 
&  même  des  plus  facrées,  leur  infpiroit  de  l'horreur,  & 
l'objet  le  plus  odieux  qu'eut  toute  la  Grèce  étoit  lesBàr- 
iîares. 

Cette  haine  étoit  venue  aux  Grecs  dès  les  premiers  tcms , 
&leur  étoit  devenue  comme  naturelle.  Une  des  choies  qui 
feifoit  aimer  la  poefie  d'Homcre ,  eft  qu'il  chantoit  les  vic- 
toires &c  les  avantages  de  la  Grèce  fur  i'Afie.  Du  côté  dd 
l'Afie  étoit  Venus,c'eft-à-dire,  les  plaifirs,  les  folles  amours, 
&c  la  moleflê  ;  du  côté  de  la  Grèce  étoit  Junon ,  c*eft-à-di- 
re ,  la  gravité  avec  l'honeur  conjugal  ;  Mercure  avec  l'élo- 
quence ;  Jupiter  &  la  fagefTe  politique.  Du  côté  de  PAfie 
etoit  Mars  impétueux  &  brutal ,  c'eft-à-dire ,  la  guerre  fai- 
lle avec  fureur  ;  du  côté  de  la  Grèce  ,  étoit  Pallas ,  c'eft-à- 
dire,  l'art  militaire  &la  valeur  conduite  par  efprit.  La  Gré- 
ce  depuis  ce  tems  avoit  toujours  cru ,  que  l'intelligence  &c 
k  vrai  courage ,  étoit  Ion  partage  natureL  Elle  ne  pouvoit 
foufrir  que  l'Afie  pensât  à  la  fubjuguer;  &  en  fubiffant  ce 
joug,  elle  eut  cru  affuienir  la  venu  à  la  volupté ,  l'efprit 
au  corps ,  &  le  véritable  courage  à  une  force  infenfée  ,  qui 
«onfiftoit  feulement  dans  la  multitude.  La  Grèce  étoit  plei- 
ne de  ces  fèntimens ,  lorfqu'ellc  fut  ataquée  par  Darius  fiU 
d'Hyflafpe  Ôc  par  Xercès ,  avec  des  armées  dont  la  gran- 
deur paroit  fabuleufe ,  tant  elle  eft  énorme.  Auffi-tôt  cha- 
cun le  prépare  à  défendre  fa  liberté.  Quoique  toutes  les 
villes  de  la  Grèce  fuffent  autant  de  Républiques ,  l'intérêt 
comun  les  réiinït ,  Ôc  il  ne  s'agiflbît  entr'elles  que  de  voir  i 
qui  feroit-le  plus  pour  le  bien  public.  Il  ne  coûta  rien  aux 
Athéniens  d'abandoner  leur  ville  au  pillage  6c  àl'incendie, 
ôc  après  qu'ils  curent  fauve  les  vieillards,  8c  leurs  femmes 
avec  leurs  enfans  ;  ils  mirent  fur  des  vaiflfeaux  tout  ce  qui 
étoit  capable  de  porter  les  armes.  Pour  arêter  quelques 
^urs  l'armée  Perfienne  à  un  partage  dificfte ,  Se  opur  lui 
iaire  fentir  ce  que  c'était  que  la  Grèce  ;  une  poignée  de  La- 
cédéiponiens  courut  avec  fon  Roi  à  une  mort  ailûrée ,  con- 

T.ij 


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331  GENEAL  O  GIES 

D  H  1 A  tens  en  mourant  d'avoir  immolé  à  leur  patrie  un  nomSnr 
G.  a  H  c  £^  infini  de  ces  Barbares ,  &c  d'avoir  laiffé  à  Jeurs  compatrio- 
tes )  l'exemple  d'une  hardiefle  inouïe.  Contre  de  telles  ar- 
mées 6c  une  telle  conduite  y  la  Perfe  fe  trouva  foible  »  &c 
éprouva  pluTieurs  fois  à  fondomage ,  ce  que  peut  iadilci- 
pline  contre  la  multitude  &  la  confiifion,  &  ce  que  peut  la- 
valeur  ,  conduite  avec  art  contre  une  impétuofiœ  aveugle^ 

Il  ne  reftoit  à  la  Perle  tant  de  fois  vaincue  »quc  de  met- 
tre la  divifion  parmi  les  Grecs ,  &  l'état  même  ou  ils  fe  trou- 
voient  par  leurs  vi<ftoires ,  rendoit  cette  entreprifè  facile* 
Comme  la  crainte  les  tenoit  unis  >  la  viétoire  &c  la  confian-r 
ce  rompit  l'union.  Acoutumez  à  combatre  $c  à  vaincre  y 
quand  ils  crurent  n'avoir  plus  à  craindre  la  puiHànce  des 
Ferfes  ,  ils  ik  tournèrent  les  uns  contre  les  autres.  Mais  it 
iàut  expliquer  un  peu  davantage  cet  Etat  des  Grecs ,  &c  ce 
fècrei  de  la  politique  Perfienne. 

Parmi  toutes  les  Républiques  »  dont  la  Grèce  étoit  corn- 

Eofëe  ,  Athènes  £c  Lacédémone  étoient  iàns  comparaifoiE 
;s  principales.  On  ne  peut  avoir  plus  d'efprit ,  qu'on  en. 
avoit  à  Athènes ,.  ni  plus  de  force  qu'on  en  avoit  à  Lacé- 
démone. Athènes  vouloir  le  plailîr  ;  la  vie  de  Lacédé- 
mone étoit  dure  &  laborieulc.  L'une  &c  l'autre  aimoit 
la  gloire  &c  la  Uberté  ;  mais  à  Athènes  ,  la  liberté,  ten- 
doit  naturellement  à  la  licence  ;  Se  contrainte  par  des  loix: 
lëveres  à  Lacédémone ,  plus  elle  étoit  reprimée  au-dedans  r 
plus  elle  cherchoit  à  s'étendre  en.  dominant  'au  -  dehors» 
Athènes  vouloi&auJ[fi.dominer ,  mais  par  un  autre  principe. 
Ses  citoyens  excelloient  dans  l'art  de  luviger  ;  Se  la  mer  r 
où  elle  rcgnoit ,  l'avoit  enrichie.  Pour  demeurer  feule  maî^ 
trèfle  de  tout  le  comerce  y  il  n'y  avoit  rien  qu'elle  ne  vou- 
lut aifuiettir ,  6c  îes  richefles  qui  lui  in^iroient  ce  défir,  lui 
fournifroientlemoycn.de  le  fadsfàire.Au  contraire  à  Lacé- 
démone» l'argent  étoit  méprifé.  Gomme  toutes  fes  loix  ten-^ 
doient  à  en.  faire  une  république  guerrière ,  la  gloire  des: 
armes  étoitJe  feule  charme ,  dont  les  efprits  de  Ces  citoyens 
&flent  pofîèdez.  Des-la  naturellement  elle  vouloit  domi- 
ncr^.&plus  elle  étoit  au^deifous  de.  l'intérêt  y  plus  elle  &^a- 
bandondit.  à  l'ambition^ 

Lacédémone  par  fa  vie  réglée  r  étoit  ferme  dans  fes  mar- 
ximçs  &  dans  fes  deiTeins.  Athènes  étoit  pl^is  vive>  ôc  le 


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HiSToarQUËS.  iw. m.       ut 

y\e  y  ètoit  trop  maître.  La  philofophie  6c  les  loix  fai-  Delà 
oient  à  la  vérité  de  beaux  éfets  dans  des  naturels  fi  exquis;  Grèce. 
mais  la  raifon  toute  feule  n'étoit  pas  capable  de  les  retenir.    .  , 

Un  fage  Athénien ,  &:  qui  conoiflbit  admirablement  le  na-  i^""}/  * 
turel  de  fon  païs  ,  nous  aprend  que  la  crainte  étoit  néccf-     *' 
iàire  à  ces  eîprits  trop  vifs  &c  trop  libres  ;  &  qu'il  n'y  eut 
plus  moyen  de  les  gouverner ,  quand  la  vi^oire  de  Sala- 
mine  les  eût  raffûrez  contre  les  Perfes. 

Alors  deux  chofes  les  perdirent,  la  gloire  de  leurs  bel- 
les actions  ^  6c  la  fureté  où  ils  croyoient  être.  Les  Magif- 
trats  n'étoient  plus  écoutez  ;  ôc  comme  la  Perfe  étoit  afli-- 
gée  paruneexceflîvefuiettion,Athenes^dU:Platon>reflen' 
tit  les  maux  d'une  liberté  excefllve. 

Ces  deux  grandes  Républiques  y  ix  contraires  dans  leurs 
mœurs  ôc  dans  leur  conduite  y  s'cmbaralïbient  l'une  6c  l'au- 
tre dans  le  deiïcin  qu'elles- avoient  d'aflujettir  toute  la  Gré- 
ce  ;  deforte  qu'elles  écoient  toujours  énemics  y  plus  enco- 
re par  la  contrari-  été  de  leurs interêts>  q^ue  par  l'incompati- 
bilité de  leurs  humeursv- 

Les  villes  Greques  ne  VpuToient  la  domination ,  ni  de 
l'uneni  de  l'autre  ;  car  outre  que  chacun  ibuhaitoit  pouvoir 
eonfèrver  lalibené',  elles  trouvoient  l'Empire  de  ces  deux 
Républiques  trop  &cheux,  CeluideLacédémone  étoit  dur. 
On  remarquoit  dans  fon  peuple  >  je  ne  fçai  quoi  de  &- 
rouchejun-gouvernement  trop  rigide  6c  une  vie  trop  labo- 
rieufey  rendoicles  efprits  trop  fiers ,  trop  auftéres,  Se  trop 
impérieux  ;  joint  qu'U  &lloit  lé  réfoudre  à  n'être  jamais  en 
paix  fous  l'empire  d'une,  ville ,  qui  étant  formée  pour  la 
guerre ,  ne  pouvoit  fe  conlèrver  qu'en  la  continuant  fans 
telache.  Aiiui  les  Lacédémoniens  vouloieat  comander,  6c 
tout  le  monde  craignoit  qu-'ils  ne  coraandaffent.  Les  Athé* 
niens  étoient  naturellement  plus  doux  âc  plus  agréables.  D- 
n'y  avoit  rien  de  plus  déliciaix,à  voir  que  leur  ville,  où 
les  fêtes  6c  les  jeux  étoîent  perpétuels  ;  où  l'elprit,  où  la 
Hberté  6c  les  pallions  donotent  tous  les  jours  de  nouveau» 
^eélacles.  Mais  leur  conduite  inégale  déplaifoità  leurs  al- 
Uez  y.  ôc  étoit  encore  plus  infuportable  a  leurs  fiuets.  Il 
feUoitefluyertes  bîzareries d'un  peuple  flaté,c'eft-à-dire, 
ielon  Flatonj  quelque  choie  de  plus  dangereux  que  celles- 
d'unPrince  gâté  par  la  âateric. 


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354  GE  N  E  At  O  G  lES 

D I  1 A  Ces  deux  villes  ne  pcrmettoient  poiot  à  la  Grèce  de  de- 
iCe-ecn.  meurcr  en  repos.  La  guerre  du  Peîoponefe ,  &  les  autres 
ne  furent  caufées  6c  entretenues  que  par  les  jaloufies  de 
Lacédémonc  &  d'Athènes.  Mais  ces  mêmes  jaloufies  qui 
troubloienr  la  Grèce ,  la  foutenoient  en  quelque  façon ,  &c 
l'empêchoiencde  tomber  dans  la  dépendance  de  l'une  ou  de 
l'autre  de  ces  Républiques.  Les  Perfes  aperçurent  bien-tôt 
xet  état  de  la  Grèce.  Ainfi  tout  le  fecret  de  leur  politique 
étoit  d'entretenir  ces  ialoufics  &  de  fomenter  ces  divifions^ 
Lacédémone  qui  étoit  la  plus  ambitieule  ,  fut  la  première 
à  les  faire  entrer  dans  les  querelles  des  Grecs.  Ils  y  entrè- 
rent dans  le  deflein  de  iè  rendre  maîtres  de  toute  la  nation  » 
&:  foigneux  d'afoiblir  les  Grecs  les  uns  par  les  autres ,  ils 
ii'atendoient  que  le  moment  de  les^ccabler  tous  enfcmble. 
Déjà  les  villes  de  Grèce  ne  regardoient  dans  leurs  guerres 
que  le  Roi  de  Perfe  >  qu'elles  apelloient  le  grand  Roi ,  ou 
le  Roi  par  excellence ,  comme  u  elles  fe  fuflent  déjà  comp- 
tées ics  fujetes  ;  mais  il  li'étoit  pas  poflible  que  l'ancien 
xfprit  de  ïa  Grèce  ne  le  réveillât  »  a  la  veille  de  tomber 
daifi  la  ièrvitudc ,  &  entre  les  mains  des  Barbares.  De  pc- 
:tiis  Rois  Grecs  entreprirent  de  s'opofer  à  ce  grand  Roi ,  &: 
de  ruiner  fon  Empire ,  avec  une  petite  armée ,  mais  nou- 
rie  dans  la  difcipline,  que  nous  avons  vu;  Agefilas  Roi  de 
Lacédémone ,  fit  trembler  les  Perfes  dans  l'Afie  Mineure , 
&c  montra  qu'on  les  pouvoit  abatre.  Les  feules  diviiions  de 
la  Grèce  arrêtèrent  fcs  conquêtes  ;  mais  il  ariva  dans  ce 
tems-là ,  que  le  jeune  Cirus  frère  d'Artaxercès  fe  révolte 
contre  lut  U  avoic  dix-mille  Grecs  dans  fes  troupes  >  qui 
ièuls  ne  purent  5trc  rompus  dans  la  déroute  univerfeUe  de 
fbn  armée.  Il  fut  tué  dans  la  bataille.  Nos  Grecs  fc  trou- 
voient  fans  prote(5î:ion  au  milieu  des  Perles  Seaux  environs 
de  Babilone.  Cependant  Artaxcrcès  vié"lorieux ,  ne  peut  ni 
les  obliger  à  poler  volontairement  les  armes ,  ni  les  y  for- 
cer. Ils  conjurent  le  hardi  deffein  de  traverfer  en  corps  d'ar- 
mée tout  Ion  Empire ,  pour  retourner  en  leur  pais  ;  &  ik 
en  vinrent  à  bout,  C'eft  la  belle  Hifloire  qu'on  trouve  fi 
bien  racontée  par  Xenophon ,  dans-  fon  Livre  de  la  retraite 
des  dix  mille  >  où  de  l'expédition  du  jeune  Cirus.  Toute  la 
Grèce  vit  alors  plus  que  jamais ,  qu'elle  nouriflbU  une  mi- 

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HISTORIQUE  S.  £iv.  III..  355 

Êce^invincible  à  laquelle  tout  devoit  céder ,  &c  que  fts  feu-  D  e  1  *■ 
les  divifions  la  pouvoient  foumetre  à  un  énemi  trop  foible  C  r  e  c  i.. 
pour  lui  refilter  quand  elle  feroit  unie.  Philipe  Roi  de  Ma- 
cédoine également  habile  &:  vaillant  y  ménagea  fi  bien  les 
avantages  que-  lui  donoit  contre  tant  de  villes  6c  républiques 
divifées ,  un  Royaume  petit  à  la  vérité  ,  mais  uni  ;  6c  ou  la 
puifTance  Royale  étoit  abfoluë  ,qu'à  la  fin ,  moitié  par  adref^ 
iè  )  moitié  par  force  ;  il  fe  rendit  le  plus  puifTant  de  la  Gré- 
ce  ,  &:  obligea  tous  les  Grecs  à  marcher  fous  fes  étendards- 
contre  l'énemi  comun.  Il  fut  tué  dans  ces  conjoné^ures;. 
mais  Alexandre  fon  fils  fucceda  à  fon  Royaume  ôc  à  les. 
defifeins. 

Il  trouva  les  Macédoniens ,  non  lèulcment  aguerris ,  mai» 
encore  triomphans ,  &  devenus  par  tant  de  fuccès  prefque 
autant  fupérieurs  aux  autres  Grecs ,  en  valeur  âc  en  ditci- 
cipline,  que  les  autres  Grecs  étoient  au-dcffus  des  Perfes- 
&:  de  leurs  femblables. 

Darius  qui  regnoit  en  Perfe  de  Jbn  tems  >  étoit  juftcy 
vaillant,  généreux  >  aimé  de  fès  peuples,  ôcnemanquoit»' 
nid^efprit,  ni  de  vigueur»  pour  exécuter  fes  deflTeins.  Mais 
fi  vous  le  comparez  avec  Alexandre  j  fon  efprit  avec  ce  ce* 
nie  perçant  &  fublime  ;  là  valeur  avec  la  hauteur'ôc  la  fer- 
meté de  ce  courage  invincible ,  qui  fe  fentoit  animé  par  les 
€}bilacles>  avecceuc  ardeur  imenfed'acroitre  tous  les  jours 
ibn  nom  y  qui  lut  fiùfoit  préférer  à  tous  les  périls ,  à  tous  les 
o-avaux  Se  a  mille  morts >  le  moindre  degré  de  gloire;  en- 
fin avec  cène  confiance ,  qui  lui  faifoit  fentir  au  fond  de 
£>n  cœur ,  que  tout  lui  devait  céder,  comme  à  un  homme 
que  fa  deftinée  rendoit  fupérieur  aux  autres ,  confiance 
qu'il  inlpiroit ,  non  feulement  à  lès  chefs ,  mais  encore  au 
moindre  de  fes  foldats ,  qu^il  élevoit  par  ce  moyen  au-def- 
fus  des  dificultez  Se  aux-deffus  d'eux-mêmes ,  vous  juge- 
rez aifément  auquel  des. deux  apartenoit  là  viAoire.  Et  fi 
Vous  joignez  ai  ces  chofes  les  avantages  des  Grecs  <  &:  des 
Macédoniens  au  -  deflus  de  leurs  énemis ,  vous  avouerez  >. 
que  la  Perte  ataquée  par  un  tel  Héros ,  &  par  de  telles  ar- 
mées ,  ne  pouvoit  plus  éviter  de  changer  de  maître.  Ainfi 
▼DUS  découvrirez  en  même  tems  ,  ce  qui  a  ruiné  l'Empire 
â«s  Perfes  y  Sx.  ce  quia  élevé  celui  4'Alexandre. 


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33«  GENEALOG.  HISTORIQ.' 

CHAPITRE    PREMIER. 

Des  Rois  de  SIC  10  NE. 

Rois  db  ÇICIONE  étoit  une  ville  autrefois  confidérablc  &  à 
SicioNE.  O  préfent  ruinée.  Elle  écoicdans  le  Péloponcfe,  &c  bârie 
fur  une  montagne  voifme  du  golfe  de  Corinthe.  Elle,  fut 
d*abord  nomée  EgUiée ,  du  nom  de  fon  fondateur,  qui/ui- 
vant  Paulànias  »  y  établit  vers  l'an  du  monde  i8$»8  un 
Royaume,  qui  fubnfta  environ  pob  ans ,  de  forte  que  fi  cet- 
te époque  eft  véritable  j  ce  Royaume  efl;  le  plus  ancien  que 
nous  ayons  en  Europe  j  6c  Inachus  qui  pafîè  dans  PHiftoi* 
re  pour  être  le  plus  ancien  Roi  de  la  Grèce ,  ceffera  de  l'ê- 
tre, parce  qu'Egialéc  l'auroit  précédé  de  250  ans.  Ce  qui 
ùÀt  que  d'habiles  Critiques ,  tel  que  le  Chevalier  de  MarC- 
ham,  ont  voulu  rendre  îufpetfte  l'exiftence  des  anciens  Rois 
4e  Sicione.  ApoUodore  6c  le  fçàvant  Père  Petau ,  nous  en 
ont  doné  une  fuite  qui  diâère  en  quelque  chofe  de  celle  de 
Faufanias,  Celui-ci  n'en  compte  que  2}  6c  les  autres  en 
jraportent  2j6. 

M.  l'Abbé  du-Frenoi,  prend  un  milieu  entre  le  Cheva- 
lier de  Marsham  6c  Apollodore.  C*eft  de  retrancher  avec 
quelques  Anciens  quelques  Rois  j  pour  en  acorder  la  fuc- 
cefllon  avec  ceux  des  autres  Rois  de  la  Grèce,  ôccic  dire 
.que  le  Royaume.de  Sicione  était  un  partage  de  cadet  de.  la 
ramille  des  Rois  d'Argos ,  8c  qu'il  peut  avoir  comencé  quel- 
que tems  après  celui  d'Argos. 
~^j,  SICION  unde  fesRois  dona  fonnomàla  vUle  6c  au 

Table  h  p^jg  jj  ^^^^  gjj  ^  Metion ,  &c  périt  fils  d'Ertfhtée  Roi  d'A- 
thènes. Sa  fiUe  ChtoaophiU ,  fiu  mcrc  du  Roi  POLIBE  , 
pcre  de  Liftante  femme  de  TaUus  Roi  d'Argos ,  dpnt  le 
fils  ADRASTE ,  eut  le  Royaume  de  Sicione  du  chef  dc 
fa  mère.  Après  la  mort  de  Xeucippe  qui  ariva  environ 
20  ou  jo  ans  auparavant  la  prife  de  Troye  ,  le  gouverne» 
ment  de  Sicione  fiit  doné  aux  Prêtres  d'ApoUoq.  U  fut  peu 
de  rems  entre leiu's mains.  Agahemnpn  s'empara  dt;  ce 
petit  Etat,  vers  l'yi  du  monde  281D,  &  fit  paÎTer  les  Si- 

ciomens 


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rMI.  ROIS    DE  s 

Suivant  PaftfAftitfs. 
i.EGIA  LE'E,  Roide  Sicione,  oa 
d'Egialée ,  reg.  5Z  ans. 

».  E U  R  O  PS ,  teg.  +j ans. 

».  TE  LCHIN.teg.  loans. 

, ' = >, 

4.  APIS,  reg.  »;ans. 

)■  T  E  L  X  I  P_N  .  reg.  5  »  ans. 

■  «.  E  G  I  E  R  E  ,  teg.  h -ans.       ' 


7.  T  H  gR  I M  A  pu  E  ,  reg.45  ans. 

■   8.  LEUSIPPE,  reg.  j(  ans.  '  • 

't • ^^ '-^ — ~ s. 

Cédehinu ,  eut  de  Ncptunq  .  c^fjl-à^ 
dire,  de quel.que  Officîet marine 

».  PERATUS.Roi,  teg.+6ans. 

t '^^ ~. s 

10.  P  L  EMNE'E,  ,reg.  «Sans. 

II.  O  R  T  O  P  H  O  U  S„  teg.  +j  ans. 

'/ — ^    .,    ■ r^ 

ChriCertt .  CUt  d'Apollon  ,      ' 

U.CORONUS,  teg.  (5  ans. 

I;  CORAX  ,  15.  LAMEDON  ,  teg. 

reg.  ^o  ans.  40  an»,  ép.  ^A«»4, 

jjl  fille  de  Clitius. 
EacETHE'ij 

/X^A^O  Ov.A^O 

Met  tjo  M..  ZcHciffe, 

15.  SICION.  SicioK. 

.  ChnmhyU,  ép.Phiias. 

j    ^-. • — —''*■'— r' \ 

17. POLIBE,  t. +0.      Andromadas. 

li^/t^.ép.TAtAus.     Hercuib, 

it!.ADRAgTE.     ij.PHESTÙS.t.S. 

I8.IANISCUS,  RHOPAtOS. 

•petit  .  fils  de  r>-A^<-l 

Clitius.  j».  HIPPOLITUS, 

reg   )!»"• 

u.ZEUCIPPE.     ij.LACESTADES, 


r  C  I  O  N  E.  }J7 

SuivmlUT.fitim. 

I.  EGIALE'E,  ptetnier  Roi ,  l'an 

1898.  reg.  jl  ans. 

I.  EURO  PS,  Roi  en  ijjo. 

teg.  45  ans. 

j.  TELCHIN,  Roi  tn  ijj;.  teg. 

»o  ans.     . 
"4.  APlS  ,  Roi  en  loij.feg.-ty'ans. 
j.  Te  L3C  ION,  Roi.  en  1040.  reg.- 

ji.  ans; 
"«.EGIERE,  Roien^ioyi. r. }4ans. 
7.THi;RIMAQ.UE,RoieniiiiS. 

reg.  4î  ans. 
S.  LE  U  G 1 1' P  Ë ,  Roi  en  1171.  reg. 

$.  MES  APUS,  Roieniii4.  r.  47. 
ï«.  ER  AÏUS.Roien  1171,  reg.  46. 

II.  PLEMNE'E,  Roi  en  «ji/. 

reg.  48  ans. 
i>.ORTOPHOLIS,Roicn>)«j. 

reg.  tf  j  ans.  . 
I),  MARATHON, Roi  en  »4i8. 

reg. îo  ans. 
l4.MARATE,Rbieni4j8.  r.  ao. 
i^.  E  C  H I R  E'  £  ,  Roi  en  1478.  r.  î|, 

16.  C  OR  A  X  ,  Roi  fin  15JÎ.  reg.  jo. 

17.  E  P  O  P  E"  E  ,  Roi  en  ijSo,  reg. 

îjans. 

18.  LAOMEDON,  Roi  en  ijjS. 

teg.  40  ans. 

19.  SICION,Roleni<)S.  reg.4j. 
to.  P  O  L 1 P  E ,  Roi  en  i6Sî.  reg.  40. 
II.  J  A  N  I  S  C  U  S  ,  Roi  en   171). 

,  ,    reg.  41  ans. 

^i.  P  H  E  S  T  U  S  ,    Roi  en   i7<j. 

reg.  %  ans.    ; 
ij.  A  DR  A  S  T  E  ,  Roi  en  1773;  reg. 

4  ans.      '  • 
I4.POLIPHIDE.  • 
15.  P  E  L  A  S  G  U  S.  . 
i«,XEUCH>PE,  dernier  Roi  de 
Sicibne,  en  aS  10,  du  monde. 


reg.  to  au; 


V» 


I,  Google 


338  GENEALOGIES 

R.  o  1 1 1>  B  cioniens  fous  la  dominadon  des  I^cédémoniens; 

Si  c  lo-HB,  Vers  Tan  du  monde  5^84  fous  k  règne  de  Philipe  Arî- 
dée  Rot  de  Macédoine,  Alexandre  fUs  de  Polifper- 
chon ,  qui  avoit  rendu  la  liberté  aux  villes  de  la  Grèce ,  fe 
rendit  tiran  de  Sicione  ;  mais  après  avoir  £dt  plufieurs  bel- 
les  a<ftions ,  il  fut  aflafHné  par  quelques-uns  de  fes  oficiers. 

Diod.  Se;.   Cepcfidant  ùl  femme  Cr/tteji^olis ,  fe  maintint ,  fuivant  Dio- 

Uv.io»  dprej  dans  la  poflêHlon  de  ce  Royaume^  Les  Sicioniensla 
regardant  ou  comme  fbmme  >  ou  comme  l'époufc  d'un  d- 
.  ran  i  &c  par  confëquent  indigne  de  leur  comandcr  ^  entre- 
prirent de  la  détrôner,  CratefîpoKs-  fe  mit  à  la  tête  d'une 
armée,  dompt^les  rebelles  >  ôc  ayant  Eût  pendre  30  ou 
40  des  plus  conïidérables ,  contint  les  autres  dans  l'obéii^ 
fcmce  par  cet  exemple  de  fevcrité;  Elle  vengea  ainfi  la  mort 
de  Iba  mari,  &c  nt  conoître  qu'elle  étoit  digne  de  com- 
mander.. 

L'Ariftocrade  fut  enfuite  rétablie  à  Sicione ,  oii  elleië 
maintint  quelque  tems  ;  mais  lltarmonie  d'un  gouverne- 
ment làge  ayant  fait  place  au  déibrdre  &  à  la  confiiûon  y 
cette  vule  ne  fit  que  char^r  tous  les  jours  de  tyrans  r 
iuIqiL'à  ce  que  les  citoyens  eurent  élu  pour  leurs  premiers 
Magiftrats  CUnUs  âc  timodidas ,  les  deux  perfbnages  qui 
Plut.  M  avoient  le  plu&dcréputationScla  plus  grande  autorité  dans. 
^rstt.  la  ville.  Déjfi  fous  leur  adminiftratioa ,  le  gouvernement 
paroiiToit  ferétablir^  ôc  prendre  une  meilleure  forme,  lors- 
que Timoclidas'  vint  à  mourir;  Ab^ntidMs  fils  de  Fétfess ,. 
profitant  dt  cette  oçafion  pour  Te  faifir  de  la  tyranic  ,  tua. 
CliniasjSc  de  tous  fès  parens  &c  amisjil  chaiTa  lès  uns  &c  tua 
les  autres.  Il  cherchoit  auffi  fon  fils  Aratus ,  qui  n'avojt 
que  fept  ans ,  mais  qui  fut  heureuièment  dérobé  a  la  fiu'eur 
par  Joïe  foeur  d'Abantidas,  SiC  mariée  à  Frophantus  fix- 
re  de  Clinias.  Quelque  tems  après  Abanddas^  ayant  été 
tué  par  Dinias  ôc  AriJbtc  le  Diale  Aicien  ;.  Pafe*s  Ibn  perç^ 
ocupa  la  tyranitt  ,  ôc  eut  le  même  Ibrt  que  fon-fils  y  par  les 
mains  de  NîeoeUs ,  qui  s'empara  aufllà  ion.  tour  du  gouver- 
nement. Oadit  que  ceNicocles  refTembloit  par&itement  de 
vifage  à  Periandre  fils  de  Cypfelus.  Il  n'exerça  fà  tyranie 
que  peu  de  tems  ;  car  Aratus,  qui  étoit  devenu  grand,  çon- 
ât le  généreux deflcin de  délivrer  &patrie,6c  ilTexécuta 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Liv.llt         jjf 

lieureufèinem  »  l'an  502  de  Rome,  ayantûirprisSiciones 
d'oU  le  tyxaa  fbrtit  par  quelques  endroits  Touterains.  Ara- 
cus  la  joignit  à  la  ligue  des  Achéens  y  avec  lefquels  elle  fiit 
maintenir  iong-tems  fa  liberté.  FUtt.  vie  d'Aratus. 

CHAPITRE     IL 

Des  Rois  CARGOS. 

IL  y  a  eu  dix  vHIes  du  nom  d'ARGOS  :  celle  âom  il  s*a-    R  0.1  s 
git  étoit  dans  le  Pcloponefe  Ôc  capitale  de  VArgie^  ou  *'A».go». 
Aigoisde.  EUc  eut  d'abord  le  nom  d'Insthie  de  celui  ^I»^  Tstle  IL 
thus  t  qui  la  fonda  vers  l'an  du  monde  2 148 ,  âc  185^  ans 
avant  J.  C.  5c  qui  établit  dans  le  Feloponefèj  un  Royaume 

2ue  l'on  regarde  comme  le  plus  ancien  qui  ait  été  fondé  en  . 
urope.  Nous  le  confidérerons  fous  IV.  Etats  difércns. 
Le  L  cil  fous  I X.  Rois  dits  Inathides ,  pendant  382  ans , 
c'e(l-à-dire ,  depuis  l'an  2 148  jufqu'à  l'an  2  5  20. 
.  Le  II.  eil  fous  v.  Rois  BeUdes ,  jufqu'à  la  divifîon  du 
Royaume  end-ois  parties,  vers  l'an  26^  j.  Il  dura  160  ans. 
L&  IIL  eft  depuis  la  divifîon  du  Royaume  en  trois  par- 
ties» depuis  l'an  2  69  3,  jufqu'à  l'an  2820.  Dans  cet  Etat> 
qui  dura  1 27  ans ,  le  Royaume  d'Argos ,  par  un  exemple 
unique ,  fut  gouverné  en  même  tems  par  trois  Rois  >  de 
trois  races  difërentes , l'une  des Prefi^f»  doncily  eut  vu. 
B-ois ,  l'autre  des  Meljtmfontidts ,  dont  il  y  eut  v.  Rois ,  Se 
la  dernière  des  BUntides ,  dont  on  compte  auHî  v.  Rois. 
Le  I V.  eft  fous  les  Rois  HeracUdes, ,  dits  Temenides, 

§.L 

DesRtis  INACHÏDES. 

INACHUS  *  forti  de  Phénice,ayant  abordé  dans  le  païs.  L'an  du  M. 
qui  s'apella  depuis  felofmtft^  s'y  rendit  maître  d'un  can-     2 148. 

M   M-  le  CInc ,  apt^  Bochart  ;  croit  pouT  aller  s'éuUii  aillenis ,  &  l'on  Itii-      ]  g  *  g, 

qa'ituchiu  a'eft  pu  un  nom  propre,  mais  ma  de  cet  nomi  celui  d'iM^i  ;  ou  d'JiM-  ' 

MdUttf  1  lei  anciens  PhJaîcien*  t'apeU  c/ms  ,  ^ni  fiic  doné  au  Chef  ou  CondDC-> 

toient  BânaK  EnacK  ;  ainfi  on  apella  fils  teor  de  la  colonie.    M.  'Rmiitt ,  Expiiez 

^finaOK  ceux  ^lû  £>niicat  <ie  ce  païi  tiontûft.  des  Fables  tom.  a.  paj.  t y). 

Vuij  i 


I,  Google 


340 


TshU  II, 


I. 


LES       ROIS 


IimINj4CffID£S. 

I.  IMACHUS,  piemlecSoJ 
II.    PHORONE'E  ,  Roi  d'Argos.l'an  »is8.  t  m  "(«•  teg.  tfo  •«, 


Tll.  APIS.Roicn  ttfS. 
tl'aaii?3.  reg.  3f  ans. 


Car,  dona  Coa  i 
i  U  Cuie. 


Kùié ,  aimée  de 

JUÎITIR. 


IV.    ARGUS,  Roi  d'Argos  en   ttsj. 
t  l'an  13*3.  reg.  70  ans. 


Y,  CRIA  SE,  ou  PI  RASE,  on  PIRA  NTE  ,Roi 
d'Aigot  en  13^3.  t  '!■  ^4i7-  ^eg.  (4201. 


VI.    PHORBAS,  Roies 

t4l7-t«it4(».r(^-5îa«. 


VIL  TRIOPAS,  Roi  l'an  Hl*.  t  l'an  »4?8.  «gna^faT 


Vlil.CROTOPCS.Roia'At-    Pbia-    Phob.-  Jtf<B«. ,  <p.  Policacm   I*so«R^ 
gos,  ]*aii  i498.  t  co  »ïi?.  eut.       ,1  a  i.        Roi  de  Meffene.  fi»«n,    ' 


reg.j 


IX.STENELLUS,R.cinji9.-l-ei)t(5o.r.lia.    Pillik, 
y^^^^^     A.  Il  ibadateui  des 

GiL  AHOR.chaflepaiDamui.  Pm/m.  Ûv.j. 

IV.  «. 


9aiiJâaia& 

I*,ealtvéepti 
uaPhéaiaeu, 


V. 


.Rw  MELAMPONTIDES        A  M  T  T  H  A  ON  ,  fil»       JÇ«j  BlANTIDnS  ^  /* 
delà  i' partie  £Arns.  de  Crbtb'b  ,  &  petit-fijj  ,   .      ■     j.^„ 

fiJle  de  Phetcs. 


XV.  MELAMPUS,Roidel4 
.  ttoifiéme  partie  d'Argoï. 


XVI.  ANTIPHATES. 

XVII.  OICLES.  CiRANUs. 

XVII.AMPHIARAUS,tarf     Polidus. 
ilàgucncde  Thebes,  ép.Eriphilt. 


XV.  BIAs,RoidcPyle,fl£deIatroififarf 
•""•"** ép.  I».  p«w     -•    -"•~ 


partie  d'Argos ,  ép.  i".  Ftmif,  fiUe  4- 
*'elfe.  l'.M"      ' 


XVI.TALAUS.rfp.Z^«^,fflicdePolTfa, 
Roi  de  Sicionc. 


E^fcir*,       XVII.  ADRASTB.Ït«de" 
«P-  Sicionc*  d'Argo», 


Amphiaraui. 


AtcHiNO ,     XIX.  AMPHI- 
Càitfral  des       LOCHUS. 
Spigones  ,  éo. 
1^  AlphifibJ, ,  fiUe 
de  Ptégée ,  Roi  dans 
la  Phiigie.  1°.  CalUrhaf, 
Sat  d'AcbeIou& 


^       XVIII. EGIALEE.    Ar^U .  D.ifhiU,      £^-1*  ' 

S^i.'       i>nd«Ep.goneî,        ^.  ^            ^«^ . 

^^.        ttiieni7Sî.           PoL.H.ci.  Tit..',.   Di^n» 

«T^*^^*^  '^V'-^  WncTc» 

PTTç                        Tmrian-  XX.DiOMEDE 

PUS     régna,          drs  ,  ép.  irn  des  Epigone* 


Uir-    XIX.CIANIP- 

""",■  régna 


l.Cu-  A.  Acarnam.   Aupho-  Amphi- ■*' ^'°"*'*'        fi"e  d'Ain-     ea  iUi- 
net.      doua  Ibn       tiros.      10  c  Ktrs  f  Iiiaiaiu, 

annanxAcaoïuiçot.     aià^Mmt», 


A^o» 


,v  Google 


D"  A  R  G  O  s. 

tAtptt,l'»a  ia  moaie  1.148.  fen  1198. »g.  fô  i 


34» 


IL 
Roh  BELIDES. 


it ,  tiiaie de  }upitiii,  te  fenuae  de  T 1  &  1  « 0 k ir k 
E  r  A.r  H  u  s. 

Ljiû ,  dooa  fon  nom  i  i»  Lybie.' 


X.  D  A  N  A  U  S ,  Roi  i'A^o»v 
l'an  lîjo.  t  en  1580  r.  jo  ant. 


XII.  A  B  A  S  i  Roi  d'Argos  en  itfto.  f  en  1^43.  reg.  t)  am. 

' ^ ^ 

US,  Roi  d'Aigos  l'an  1*43.      XIV.  ACRISIUS, 
g.  if  ànt ,  ip.  Sttn^t,  en  ttftft.  tué  en  1.69^. 

...»    D,.:  j.t:,:_  ^j  jqj  ^  ^p_  jç^--j!_. 

de  Lacedemon. 


XIII.  PRET 
t  en  X66X.  reg, 


fiUe  d'Iobates ,  Roi  de  Licie.  3 1  ans ,  ép.  Emditt ,  fij£i 


TfW-    M,M>u^,       Z^%«.  femme     XV.MEGAPEHTHE 

«i     ép.  BiA»,        dcMcL&uH,        Rot  de  la  troifiime 

Roi  d'Atgo».     Roi  d'Argoj,         partie  d'Atgos. 


Eimmm. 
-    --  .  ép. 

PERSE-E.  Oenomaiu , 
Foyex.  Roi  de  Pife. 
M  y  cents. 


XVI.  ANAXAGORAS, 


XVII.  ALECTOR. 


ffi.enéi  ép. 

1)  game  de     Nistu&cHUt. 

Pkoha-  Tmisi-     Hirto- 

Cflin.       MINI,        HIDON, 

nndes      tuéi  U 
Epigo-       gueite 


Tbebe» 

Potisou  i 
a  ia  Epigono. 


XVIII.     I  P  H  I  i 


wAVAMB'i,  kae 
QteraiD  ,  toé  i  la 
gueircdeThebe», 
ép. 

—  EvMial 


XIX.STHENELUS  II. 
ua  des  Epigoncs. 

XX.CILABAkIS,  téiinit  Jet 

ooit  pacriei  du  Royasmc 

.   d'Aigos. 


,v  Google 


344  GENEALOGIES 

Il  -o  I  s     ton  )  oU  il  fonda  un  Royaume  apellé  de  ion  nom  InMchie, 
d'Arcos.  ôc domina  50  ans  fur  les  habitans  du  voiûnage.  Ildona 
ApoUodo-  fon  nom  au  fleuve  Amphiloque ,  auquel  il  fit  creufcr  un 
te ,  liv.  1.    lit ,  Ôc  après  fa  mort  on  publia  félon  la  coÛxumc  de  ce  tems- 
là ,  qu'il  étoit  devenu  le  Dieu  tutelaire  de  ce  fleuve.*!!  fut 
père  de  Fhoronée  qui  lui  fucceda ,  d'EgUlée  fclon  quelques^ 
uns ,  &c  djo  fameuiè  dans  la  fable  par  l'amour  de  Jupiter  > 
&  la  ialoufic  de  Junori.  Les  uns  prétendent  que  quelques 
Marchands  Phéiùcieîlï  >  qui  avôieht  acoûtumé  d'aporter 
des  marchandifes  aiix  Argiens  >  épris  de  la  beauté  des  fem- 
mes Greques  qui  vinrent  les  maf  châfldeï"  9  les  ïivif cnt  5c 
les  emmenèrent  en  Egiptc  ;  que  parmi  ces  femmes  fe  trou- 
va J'o  **  que  fa  beaUté  fit  juger  digne  d'être  l'époufe  d'O- 
firis  Roi  d'Egipte,  furnomeJ«//«>-,  ce  quia  dônélieuà 
la  &bl£.  D'autres  veulent  f^jo  prit  du  goût  pour  le  Capi- 
taine de  leur  vairîeau  >  q^u'elle  s'embarqua  avec  lui ,  &  que 
pour  cacher  fanirpitude ,  elle  dit  qu'eUe  étoit  enceinte  de 
Jupiter.  Décile  décendoit  Danaus>  qui  ocapa  dans  la  flû^  le 
Royaume  d'Argos. 
I  I.  PHORONEE,  fils &c fucceflèur  d'7»*d&«i ècâcMe- 

109^*     ^Jf*,  efl apellé  Icfere  des  htmmei,  parce  qu'il  réduiflt  à  une 
du  monde,  honête  fociété  ks  hommes ,  qui  auparavant  n^étoient  liez 
"'*?  «^  par  aucun  comerce,  leur  ayant  perfuadé  de  quiter  les 
1 806.    triâtes  retraites  des  b^s  ôc  des  montagnes  j  eîi  ils  vivoient 
Paufàn.    difpeHèzjÔc  de  bâtir  des  maifons  les  unes  prothe  des  autres. 
Hv.  1.        Il  bâtit  une  viUe  pour  leur  fervir  d'habitation,  Ôc  cette  ville 
fut.  nomée  Phoronique.   Il  établit  des  loix  &c  une  police 
dans  fa  ville  naiflànte?  Ô£  fubftituale  gland,  c'efl-à-dire> 
les  châtaignes  &  autres  fruits  &mblables  aux  herbes  fàu- 
vages ,  dont  on  fè  nouriflbit  dans  4a  Grèce. 

Ce  Prince  y  qui  fiit  le  premier  Législateur  de  la  Grèce  > 
régna  j6o  ans^  Ôc  ce  fiit  ious  fon  règne  qu'ariva  dans  l'At- 
cique  le  déUig^  ^O^irès. 
III.         Aï*  IS  qui  fucceda  k  Phoronéc ,  dona  fon  nom  à  cette 


4c  C'eft  peut-ttie  ce  ^uî  a  pott^  Panlâ- 
niat  i  croire  ^ulnacbûs  n'ecoit  pas  le 
oom  d'an  Roi ,  mail  d'un  fleuve.  H. 
Smmt. 

*  *  Paulàaùi  &k  /•  fille  de  Jafiu ,  filt 
ie  Tnopat  1  8c  poiu  «c«tdei  cesdeuz 


Auccun  ,  il  &ut  mené  deux  /•  ;  car  il 
eft  ccnain  que  Danaus  ,  ^i  décendoit 
d'I» ,  par  quatie  ou  cinq  générations , 
De  pouvoit  venir  que  d*Io ,  fille  d'ina- 
chus ,  &  non  de  la  fiUe  de  JaToi. 


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HISTORIQUES.  Zto.OT.  J4} 

Peiun&Ie>quiportadan$laruî[ecçluidePelops  Jleftomis    Roi« 
parPaufanias&parHîgin-danslenombredesKoisd'Argos,  o'Akgoi.- 
FauTanias  (Liv.  2.)dicquecefut  ApisfilsdeXelchinRoi     xx<^ 
i'Emaiéc  ,  qui  doua  fon  nom  au  pais.  Au  relie  on  croit  du  monde^ 
qu'Apis  Roi  d'Argos ,  fiu  ce  Prince  furnotnéji^iter,  qui-  avant  |.  C- 
qui  m  violence  à  ut  Iceur  Ntobé^  qui  fut  la  première  Prê-    1746^. 
trelIèdeJupiter,£cdelaquellenâquicARGUS)qaiiùo      I  v. 
céda  à  .^is  >  &:  dona-  Ton  nom  à  la  ville  d'Argos.  Argus     t  ^o  u 
fiitperedeCEIASE,  ou  PIKASE£cdePHORBAS,.(lamoDde; 
qui  iiirent  fucceiHvement  Rois  d'Argos,  Celui'ciqu'Higin  avant  J.  G^ 
se  met  pas  au  nombre  des  Rois  d'Areos  ,  non  plus  que     171  iv 
jAsus,quePau&nias  ait  régner  ap^TRIOPAS,ét9-> 
blii  une  colonie  dans  l'île  de  Rhodes.  Sous  ion  règne ,  un 
certain  An^iba  trouva  l'invention  d'atelcT  des  chevaux  à 
«nchar, 

STHENELUSfils&ruccdTeurdeCitOTOFVsfut 
le  IX°.  £c  dernier  Roi  des  Inachides  ,fon.filsGEi.ANOt 
ayant  été  exclu  du  Royaume  par  les  intrigues  de  Dtnmui. 

S.  IL 

JDnRùs  S  EL  IDES. 

DAN  AUS  E^pûenfils  de  J>iW*,  ayant  quïté^fa  patrie  y     X, 
&  retira  en  Grèce ,  Ôc  s^étabUt  à  A^tos,  Sorti  d*un  Royau-    1530. 
me  9  oîi  regnoient  les  arts ,  ÔclapoUteflej  il  fe  fit  bien-tôc  du  monde, 
admirer  d*un  peuple  encore  greffier  en  tout  gonre ,  de  fiw'  «vanc  J.  C. 
te  qu'après  la  more  de  Sdienelus ,  il  n^eut  pas  de  peine  i     I''f74* 
Élire  doner  l'ex-clulioaà  fon  fils-  Gelanor  >  &:  à  fe  mre  éle- 
ver iur  le  trône  en  (à  piace..  Il  avoic  50  filles  &:  fon  frère 
Egîpcus  50  fils  (  ce  qu'on  peut  prendre  au  pié  de  la  lettre  > 
puilque  tous  ces  Princes  avoicnt  plufîeurs  femmes  âc  plu- 
Seurs  concubines.  )  Les  fils  d'Egiptus  étant  venus  à  Argos 
pour  époufer  leurs  confines,  Danaus  à  qui  l'Oracle  avoit 

f  redit  qu'il  feroit  détrôné  par  un  de  fes  gendres  >  ordona 
iès  filles  d'ëgorger  leurs  maris ,  la  première  nuit  de  leurs- 
noces,  Hyftrmnepe  fut  la  feule  qui  moins  docile  que  les  au-* 
très ,  ne  voulut  pas  facrifier  fon  mari  Lincée  à  U  prédic- 
tion de  l^Ocade  1  âcà  la  crédule  fuperftition  de  ion  père» 


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3^4  GENEALOGIES 

Rois  Elle  le  fit  fortir  d'Argos.  Son  père  la  fit  mètre  eh  priTon 
d'Augos.  pour  fa  déibbélflànce  ;  mais  ayant  été  déclarée  innocente  , 
elle  fut  rendue  à  fon  mari ,  âc  élevée  à  la  dignité  de  Pré- 
trèfle  de  Junon  ,  qui  étoit  la  plus  éminente  après  la  Roya- 
le. Danaus  avoit  porté  dans  m  Grèce  plufieurs  cérémonies 
Egiptienes  Se  le  culte  de  plulleurs  Divinitez. 
PiDfanias  ;  L I N  G  É  E  fucceda  à  fon  beau-pcre ,  6c  fut  père  d*A* 
liv.  10.  B^  qui  bâtit  une  ville  de  fon  nom  dans  la  Phocide  >  la 
femme  Oec^alée  fille  de  Mantinéc  >  le  fit  père  de  deux  ju- 
meaux, favoiTiie  PRETUS  ôc  d'ACRISIUS ,  qui  iè  bâ- 
tirent ,  dit'on  f  dans  le  ventre  de  leur  mère.  Leur  inimitié 
éclata  après  la  mort  de  leur  père.  Ils  fè  firent  une  cnicl- 
le  guerre  pour  la  poflcffion  entière  de  l'Argolide.  Pretus 
le  plus  foible  fe  retira  auprès  de  Jobates  Rigide  Licie ,  dont 
il  epoufa  la  fille.  Ce  Roi  Pafîifla  de  fes  troupes ,  &c  Payant 
mené  dans  le  païs  d'Argos ,  il  mit  les  deux  frères  d'acord 
par  un  partage  égal.  Argos  demeura  à  Acrifius ,  ôc  Pretus 
eut  Tirintbe  avec  les  villes  maritimes.  Ce  dernier  portoit  » 
fuivant  quelques  -  uns  »  le  furnom  de  Jupiter ,  6c  c'eft  lui 
qu'on  doit  entendre  par  le  Jtffter  Grec ,  qui  étant  devenu 
amoureux  de  (k  niécc  Danaé ,  trouva  moyen  de  corom- 
pre  la  fidélité  de  fes  gardesyâcfut  introduit  dans  la  tour  d'ai- 
rain ,  ou  plus  vraifèmblablement ,  comme  le  dit  Paufanias 
X>iv.  1.  dans  uneefpéce  de  chambre  fouteraine  couverte  de 
lames  de  ce  raétad ,  oy  fon  perc  Acrifius  l'a  voit  fiik  enfer- 
mer, pour  prévenir  l'éfet  d'une  prédi(5tion  de  l'Oracle,  qui 
lui  avoit  dit  qu'il  feroit  tué  par  l'enfiu^t  qui  naîcroit  de  fa  fil- 
le. LafirécautioBd'Acrifiusfiitinutile»âcDanaé  étantenfîn 
acouchée  de  Perfic ,  Acrifius  fit  expiofer  la  mère  ôc  l'enfant 
fur  la  mer ,  dans  quelque  méchante  barque.  Elle  fut  pouf 
.féevers  l'île  de  Seriphc  une  des  Sporades,  où,  réceiiiUis  par 
Dii5Us  &c  fa  femme  Chmpe ,  ils  furent  préfcntezà  i'0/u^ff,- 
te  Roi  de  cette  île. 

Ce  Prince  les  reçut  favorablement ,  prit  foin  de  Péduca- 
tion  de  Perfée ,  6c  devenu  dans  la  fuite  amoureux  de  Da- 
naé ,  il  l'époufa.  Perfée  devenu  grand ,  fe  rendit  fiuneux 

5 ar  fes  exploits.  II  furmonta  Medufe ,  vainquit  les  peuples 
u  Mont  Atlas ,  ôc  délivra  Andromède  des  pourfuites  de 
Phiiijèc  âc  l'épouià.  Au  retour  de  fes  expéditions ,.  il  .ail* 

en 


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tHlSTOHIQUES,  Zh.  m.  -J4j 

<«n  Grèce  pour  voir  ibn  ayeul  Acrifius ,  qui ,  in(li*ULC  de  lés    R  o  i  r 
exploits  par  lareaomée>  £è  rendit  à  Larifle ,  où  ce  jeune  ï>'Argoï. 
Héros  jouant  au  jeu  du  palet ,  dont  il  étoit  l'inventeur ,  at- 
teignit Acrilius  d'un  coup  qu'il  avoit  ixjuflë  avec  vigueur  Paufanias , 
&le  tua.  Quelques-uns  difent  que  ce  fut  Cms  le  conoîtrc;  ce"  *-  ^  <=•  '  •*• 
fut  au  moins  ïans  le  vouloir.  Ainfl  le  trouva  acomplie  la 
prédiâion  qui  avoit  été  faite  à  Acrifîus.  Perfée  le  rendit 
cnfuite  àArgos^mais  ne  pouvant  fou&ir  le  féjour  d'une  ville 
qui  lui  ntpeUoit  tous  lesjours  le  fouvcnir  de  fon  parricide^il 
engagea  Megapenthe  fUs  de  Pretus  à  changer  de  RoyauJ 
me  avec  lui.  11  fit  bâtir  la  ville  de  Myccaes ,  où  il  cransfen^         v 
ie  fiégedc  fon  Royaume, 

§.  m. 

Rp/sdtfs  PKETIDES, 

Perfée  en  quitant  Argos ,  la  laifTa  à  fon  coufin  MEGA-  Apollod. 
P  E  N  T  H  E  fils  de  Prétus.  Celui-  ci  avoir  trois  Caeurs  qui  ^"-  *■ 
devinrent  folles ,  lorfqu'elles  àriverent  à  l'âge  nubîk ,  ÔC 
leur  folie  étoit  de  croire  qu'elles  étoichr  des  vaches ,  éc  eU 
les  (è  mirent  à  courir  la  campagne.  Melampc  famêuîi  Dé^ 
vin  8c  Médecin,  entreprit  de  les  gUerir  ;  niïtfs  ce  ne  fiit 
u'à  condition  que  leur  père  lui  donât  la  troifiémé  partit 
e  fon  Royaume.  Pretus  trouvant  que  la  guérifon  de  fcs 
filles  lui  coûteroîent  trop,ne  voulut  pas  l'acheter  à  ce  pri». 
Leur  mal  empira  &  devint  cwitagieux ,  de  forte  que  Pre^ 
tûs  confentit  a  la  demande  du  Médecin  ;  ttiais  cetui-ci-ôtlc 
renchéri ,  Se  demanda  un  autre  tiers  du  Royaume  poui'  foè 
frère.  Cela  lui  fut  acordé ,  on  craignit  qu'un  refus  ne  i'ené- 
jageât  à  demander  dans  la  fuite  une  plus  grande  rccompen- 
e.  Il  guérit  les  filles  de  Pretus ,  dont  Mélampe  en  épou- 
la  une  ,Ôc  Biafr  Pkafre-;  Paîrtée  étoit  morte  dàn^fes  courlcs, 
Paulànias,  (  Liv.  2.  chap.  1 8.  )  raporte  la  chofe  autrement. 
Il  dit  que  fous  le  règne  d'A N'A XAGORyVS,  û\§  6ç 
lucccflcor  de  Megapenthe ,  les  femmes*  du  pais  fiiremaa»- 
iquées  d'un  pareilk  maladie ,  que  Mëlampe  lus  d'Amithaoà 
les  fit  rcvenu-àlcur  bon  fens ,  Skt-que  pourreconoîcïe  ùiiti 
^;rand  fcrvicoril  pai'age*  fon  Koyaame.  en  tr^  parties 


l 


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34^  GENEALOGIES 

Rois  égales,  dont  il  dona  l'une  à  MeUmpe,  l'autre  à  fon  frère  Sisr 
h'Argqs.  ôc  fe  referva  la  troifiéme,  à  laqulle  les  deux  autres  furent  x 
la  fin  réunies.  Après  la  mort  d'IPHIS  fon  petit-fils ,  Ethéo- 
cle  voulut  monter  fur  le  trône  ;,  mais  Talaus  fils  de  Bias ,  le 
-  ^  chafladupais,  ÔcSTHENELU  S  II.  fut  placé  fiirle  trô- 
ne. Il  étoit  fils  d'Evainé  fille  d' Yphis  &  de  C  a  p  a  n  é.e  frè- 
re utérin  d* Yphis ,  &  fils  d'Hipponous.  Capanée  fut  un  de» 
VII.  Preux  de  la  guerre  de  Thebes ,  ou  im  des  7  Chefs  dû 
Tarmée  des  Argicns  contre  les  Thebains.  II  fut  le  premier» 
q^i  e&alad^  les  murailles  de  Thebes  ;  mais  fon  entreprîfc 
téufljt  maJi^^ahardieflè  lui  coûta  la  vie, qu'il  perdit  fur 
le  rempart ,  ayant  été  acablé  de  pierres.  Comme  aparara.- 
mcm  il  craignoic  peu  les  Dieux ,  on  dit  qu'il  avoit  lié  fra- 
pé  de  la  foudre ,  &  ce  fiit  pour  cela  qu'étant  regardé  com- 
me un  impie ,  qui  s'étoit  atiré  le  couroux  du  ciel ,  on  ne 
voulut  pas  bruleç  fon  corps  avec  ceux  qui  avoient  été  tuez. 
devant  Thebes  ,  on  lui  ht  un  bûcher  ieparé ,  dans  lequel 
.;,  '■  .  ,'  fa  femme  parée  de  fes  plus  beaux  habits,  le  jetta  pour  mê- 
.;  . .  1er.  k.%  cendres  avec  celles  d'un  époux  qui'  lui  avoit  été 
fi.  cher.  Leur  fils  Stheneltis  s'engagea  dans  la  féconde 
guerre  d^ Thebes,,  pour  venger  la  mortdefbn  père.  Il  fut 
aufli  uii  des  Capitaines  Grecs ,  qui  fè  trouva  au  fiége  de 
dp  Troye.  Virgile  le  met  au  nombre  de  ceux  qui  s'enfer- 
mèrent dans  le  cheval"  de  bois.. 

C  YL  ABARIS  fils.de  Sthenelus  ne  prit  point  de  part 
à  la  guerre  de  Troye  ;,  arrêté  par  les  charmes  de  la  Km- 
Hie  de  Diomede  y  U  refla  à  Argos ,  dont  il  réunit  toutes  les 
trois  parties  ôcpar  la  mort  de  Cianippus  arrivée,  ^sen- 
£ins,'  âc  par  U  retr^te  d'Alcmeon  Se  de  fbn  frère  Am- 
dMIocus. 

iiv.. 

.;      /        J^fS'^ais  MEZAMFONDIDES: 

Nous  venons  de  dire  coment  MELAMPUS  acepKt 
les  deips-tiers  du  Royaume  d' Argos  pour  lut  &c  pour  îba 
frère  Bias ,  auquel  il  avoit  doné  une  autre  marque  de 
ion  amitié ,  en  lui  procurant  lejmarjage  d^\Pero,  fille  de 
Neié&B:oide  Pylos.  Ce  Prince  ne  yoiuoit  l'acorder  qu'à- 


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HISTORQUES.  Itv.  lit  54^ 

,  «lui  qui  lui  ameneroit  les  bœufs  d'Iphiclus.  *  Une  partie     Rois 
des  biens  de  fà  mère  Tyro  avoit  été  ufurpée  par  Ipmclus,  d'Argos. 
&  Nelée  vouloit  fe  dédomager  Se  fe  vanger  par-Ia.   Me-  Paulanias , 
lampus  quivouloitfeirc  plaifir  à  fon  frère ,  alla  en  Theflalié  '^^•4*c.  î«. 
à  deilèin  d'enlever  ces  bœufs  :  il  fuc  pris  lui-même  par  les 
palleurs  d'Iphiclus  ^  jette  dans  une  prifon  j'mais  c'étoit  un 
Devin  >  il  mérita  par  les  choies  qu'il  découvrit  àlphiclus^ 
d'avoir  cesexcellensbœufs pour  recompenfe,  enfuite  illes 
dona  à  Bias ,  qui  en  fit  prefem  à  Nelée  >  &  obtient  à  ce 
prix  là  fille. 

O I  c  L  £  s  petit-fils  de  Melampus  fuivit  Hercule  dans  fon  paufan.I.S, 
expédition  j  contre  Laomedon  Roi  de  Troye.  Il  fut  perc 
d'AMPHIARAUS,  fameux  Devin.   Celui-ci  eut  quel- 
que diférend  avec  fon  coufin  Adrafte ,  qu'il  chafTa  d'Ar-- 
fos  )  puis  il  fe  réconcilia  avec  lui ,  ôc  époufà  ErifiU  foeur 
'Adrafte.  L'on  prétend  qu'il  avoit  l'art  de  conoître  l'ave- 
nir par  les  fonges  &  par  le  vol  des  oifeaux ,  6c  qu'ayant  pré- 
vu par  les  principes  de  fon  art  qu'il  périroit  à  la  guerre  de 
ThebeS ,  il  fortit  d'Ai^os  &  fe  cacha  pour  fe  difpenlèr  d'y" 
aller.  Les  Argiens  qui  croyoicnt  ne  pouvoir  prendre  Thé- 
bes  fans  ià  prèfencc ,  l'auroicnt  cherché  en  vain ,  fi  fa  fem- 
me EripiU ,  gagnée  par  un  collier  de  grand  prix  «  que  luî    •  Citoa  i« 
dona  Polinice ,  lï'eut  aprit  le  lieu  de  la  retraite  de  fon  mari,  ^^ne^fc*^ 
Amphiaraus  fut  donc  obligé  d'aller  à  l'expédition  de  The-  me  de  Cad- 
bes ,  ou  il  perdit  la  vie ,  étant  tombé  dans  un  précipice ,  "»"*■  ' 
avec  fon  chariot ,  le  jour  que  les  Argiens  fe  retirèrent  de 
devant  la  vUle.  Il  avoit  deux  fils  ALCMEON  &  AMPHI- 
LOCHUS,  que  leur  raere  gagnée  encore  par  des  préfens  h  *  Theifandre, 
folUcita  à  s'engager  dans  la  féconde  guerre  de  Thebes,Alc-  Si'ef^uf  jjjl 
meon ,  en  accepta  le  Généralat  &c  marcha  contre  Thébes  >  na  une  robe , 
qui  fiit  pillée  &  ruinée.  A  fon  retour  il  ne  balança  pâint  "P*""  Je  P*- 
d'cxécuter  l'ordre  que  fon  père  lui  avoit  doné  de  tuer  Éri-f  ^^" 
phile  t  comme   étant  la  caufè  de  fa  mort  j  lorfqu'il  fut 
qu'elle  s'étoit  laiffée  corrompre  par  de  nouveaux  préfens 
contre  lui.  Ce  parricide  l'ayant  rendu  l'exécration  de  tout 
le  monde  j  il  fc  retira  à  Pfophis  dans.  l'Arcadier  où  il  expia    '       / 

3f  Rejnaïquoi»  ^vççPauïâoias ,  qu'en  ces'Ciéc\es4i ,  le  plus  giand  foin  des  gçnf 
fictet  éto'a  d'avoii  ^luotûé  de  boculî  3t  ^<uncic^  de  chevaux.  ' 

Xx  ij 


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14»  GENEALOGIES 

Rois     Ton  crime  entre  les  mains  de  Phegeus ,  félon  les  cérémonier 

b'Arcos^  ordinaires  en  pareil  cas }  &  fc maria  avec  Alphefibét,  fille  du- 
même  Phegeus ,  à  laquelle  il  fit  préfent  du  colier  6c  de  la 
robe  qui  avoient  été  donez  à  Eriphile.  Obligé  enfuite  de  fc 
retirer  chez  Achelousj  il  y  reçut  de  nouveau  les  cérémo- 
nies de  l'expiation  >  âc  époufa  fa  fille  Cailirhoè ,  qui  ayant 
cjtigé  de  lui  le  collier  &c  la  robe  d'Eriphile  »  il  les  reileraan- 
da  a  Phegée  fous  prétexte  de  les  confacrer  à  Apollon.  Mais 
Phégée  ayant  fû  l'ufage  qu'il  avoit  fait  du  coÛier  fatal  >  U- 
ordona  à  fes  fils  de  vanger  l'afront  fait  à  leur  foeur ,  ce  qu*- 
ilsfirent  en  tuant  Alcmeon>dontlesfils.vangerent  enfuite 

^  mort  par  celle  de  Phegée  &  de  fes  deux  iils..  Ctitius  fils 

à^Alfhefibte  ôc  d'Alcmeon,  fe  fepara  de  lès  oncles  maternels 
qu'il  fçavoit.  être  les  auteurs  de  la  mort  de  fon  pcre  ;  il  fe 
retira  en  Elide>  &c  y  laiffa  pofterité.  Le  devin  Epcrafte  > 
qui  gagna  le  prix  aux  j^eux  Otimpiques  j.décendoit  de  lui^ 
félon  Paufanias.  Ziî/.-6-. 

StrabonZfi'.  lo.  dit  qu'Alcraeon,après  la  féconde  guer-- 
re  de  Thebes  s'étant  aflbcié  avec  Diomede.,  ils  avoient 
conquis  l'£;p/ff ,  qui  demeura  ce  dernier,  &  k  paêfitué. 
iiir  h  mer  Joniene  entre  l'Etolie,  Scie. Golfe  d'Ambra- 
GÎe  ,  qui  fut  Le  partage^  d'Alcmeon  ;  il  lui  dona  le  nom 
de  fon  fécond  fils  Acarnan.  Quelques-tems  après  on  les- 
fwnma  de  fe  trouver  à  l'expédition  de  Troye  :  Diomedc 
.  ion.  jjoindre  \^  autres  Grecs  ;  mais  ALcmeon  demeura  dans- 
l'Acarnamie,  fuivant  l'Hiftorien  Ephore  ;  cependant  Stra-- 
bon  feit  voir  par  le  Catalogue  du  a.  Liv.  de  l'Iliade ,  que  les- 
Acarnaniens  fournirent  leur  quotepart  pour  l'cxpédition. 
de  Troye  ;  mais  plufieurs  fiécles  après  les  Acarnaniens^  fe: 
fcrvireru:  utilemem:  du  racnfonge  de  L'Hillorien  Ephore ,  & 
g'en  prévalurent  adroitement  auprès  des  Romains ,  qui 
pfétendoicnt  qiii4.1e  fondatseur  deRomcdécendoit  d'Enée, 
poiir  en  obtenir  lelibreulàge  desloixde  leurs  pais  *  en  leur 
fepréfemantqu'entretouslefrGrccs:,  il  n'y  avoit  eu  que 
fcurs  ancêtres  %  qui  n'allèrent  pas  au  fiége  de  Troye.  *  Cett 

VerfTon*        '  ^   Plnurqu*  ;.  îa  Sm^Vnmieii  vin- 
^f^aiVOt,  '^^  t  "pote  deux  fiiis  aufll  rïdiciilfs 

»  que  celui-li  ;  ■•  Agatpcle  le  tyran  de  Si- 

)>i3cu(è.  .  ■  .ftf  moqua  de  ceuxde'Cor- 

••fea  .qui  lui  demanderenc  ,  pour  «quelle 

•  ocâlîon  il  %urag««tleur  Se  :  four  m- 

m  mrt^tiu  dit-iJ,  fu  vu  Meêtwjsilit  r*- 


ftvtnt  Viyft.  Et/enii)lalllqaunQCQ<nine«* 
ceux  de  l'île  d'iftace  le  plaignoicnt  iu 
lui  de  ce  ^e  fês  foldan  picEtoieqt  Ic.an  n 
moutnni  ,  ^  vùtre  Rei ,  )eUr  diMI,,** 
èiitat]»dii  vtn»  m  la  nitrt ,  nt  frit  fâsi 
fiuUmtnt  Mi  mtutem ,  mmf  liéfviMfJf  « 
atv»  l'«A  à  nmt  Btrffr.  - 


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HISTORIQUES.  ZiV//;:  34y 

ie  belle  laifon  fut  alléguée  par  le  peuple  Romain ,  lorfqu'a-     Roi» 
près  la  mort  d'Alexandre  Roi  d'EpirC)  il  fut  foUicité  par  les  ^'Argos. 
Acamaniens  de  les  fecourir  contre  les  EtoUens.  On  fit  fa- 
Voir  à  ceux-ci ,  qu'il  euilènt  à  laiiTer  en  repos  une  nation  J""^'"  >  ^*^-' 
c[ui  étoit  la  Ictilc ,  qui  n'avoit  pas  affilié  les  Grecs  contre        *'  '' 
ks  Troyens.  Tant-îl  eft  vrai ,  dit  Bayle ,  qu'en  certaine  oc- 
caûon  la  politique  ne  refulè  pas  de  Ss  fervir  des  prétextes 
les  plus  ridioiles. 

Euripide  >âc  après  loiApoUodore  >  donent  à  Admeoit 
deux  cnfans  qu?il  eut  de  Af*»ft  ,  fille  de  Tirefîas  ,  fie 
^ue  leur  pcre  doca  à  élever  à  Creon  Roi  de  Thebea,- 
L-'un  d'eux  étoit  une  fille  nomée  TifphviK  &c  Pautre  un  gar- 
çon qui  aroÂc  nomAM-FHILOCUS.  Ce  fut  cet  Arar 
philochus>  qui  alla  s'établir  dans  l'Acamame>fuivant  un. 
eonlèil  de  l'Oracle  >  fie  dona  fon  nom  à  la  nouvelle  vilk 
d' Argos ,  apellée  avec  le  païs  voifin  Am^hiiochU. 

Son  oncle  de  même  nom>  fiit  >  comme  fon  père  Amphia- 
rausun  célèbre  devin.  Ilacompagna  Alcmeon  {on  frère  à 
la  féconde  guerre  de  Thebes  ,  après  laquelle  il  revint  à 
Argos  y  dont  il  lut  Roi  ;  mais  il  en  fortit  peu  ^ès  mécon- 
tent ,  éc.  alla  fbncfer  la  ville  de  Maiius-  dans  la  Cilicte  i  avec  ^ 
It  à&vxxi.Moffui  qui  dona  fbn  nom  à  la  ville  de  Moffut^. 
.âjnphilochus  eut  dans  la  fiûtcdiicrend  avec  lutjilsie  bâti-- 
sent  £c$'entretacrenu~ 

§.V.- 

Des  Rm  BIANTIDES. 

BIAS  fils  d'Amythaon  ne  fiu  pas  milUleareux  d'àroir 
Vft  fi-erc  tel  qtu  Mdampos  >  qui  lui  procura  deux  mariages 
avantageux.  Par  le  premier  avec  fera  fiUc  de  Nelée ,  il  eutlc 
Royaume  de  Pylos,  8£en  époulànr^AM«;i//i  fille  de  Pre- 
tus ,  il  obtint  avec  eQe  la  troifiéme  partie  du  Royaume 
d'Areos.  Son  fils  TALAUS  fin  privé  de  celui-ci  par 
Am^iaraus  y  qui  le  chalIà'd^Arsos ,  aparament  parce  que 
n'étant  pas  né  d'Yphianaflè  ,  il  prétendoit  qu'il  n'avoit 
point  de  droit  à  ce  Royaume.  Il  le  fit  même  périr.  Talaus  rmraa.tiTi 
avoit  épouféX;/«))<)fc fille dePolybcRci de  Sicionei  du  i.  c.  <. 


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35» 


GENEAt.   mSTORia 


Rois  si 
Mycenel 
liv.  i. 

Faufan , 


CHAPITRE    HL 

:)ES    ROIS    DE   MYCENES. 

MY  C  E  N  E  S  étoie  une  ville  du  Peloponefe  j  aujour- 
d'hui la  Morée ,  elle  dut  ià  fondation  &c  Ion  nom  à 
P  E  R  s  É  E  >  qui  après  le  meurtre  involontaire  de  fon  ay eu! 
Acrifiusj  changea  avec  Megapenthe  le  Royaume  d'Argos, 
pour  celui  de  Tyrinthfc  ;  mais  au  lieu  de  s'établir  dans  cetir. 
te  dernière  ville  j  il  en  bâric  une  nouvelle  >  dans  un  lieu , 
où  le  pomeau  de  fon  épée  étant  tombé  >  il  lui  dona  le  nom 
de  MyctHcs ,  de  celui  de  Mych ,  qui  en  Grec  fignifie  le  po- 
meau  d'une  épée.  Ce  fut  environ  l'an  du  monde  269  3  ,  Se 
■  X^oi  avant  l'Ere  Chrétiene.  Elle  fut  dès -lors  la  Capitale 
d'un  Royaume  célèbre  j  qui  a  duré  210  ans,  fous  X.  Rois 
divifez  en  deux  races  >  l'une  des  Perfeldesj  -fie  l'autre  des 
^eIepide.Ss 

.    S-t 

DtsKuh  tERSEIDES. 

fi^tt  PERSÉÈ  fondateur  decette  ville  Scde ce  Royaume, 
1 1 1,  fiit ,  comme  nous  l'avons  déjà  remarqué ,  l'un  des  plus  cé- 
lèbre Héros  de  Pantiquité.  Ses  exploits ,  que  les  Poètes,  Se 
les  Panégiriftes  ont  défiguré  les  uns  par  leurs  fables,  les  au- 
tres.par  leurs  exagérations,  le  firent  mettre  après  fa  mort  au 
noml>re  des  Demi-Dieux.- 

Il  laidà  i'Andnmtii  quatre  fils ,  qui  félon  le  Scholiafte 
7»  yirB6-  d'Apollonius ,  poflëdercm  en  comun  le  Royaume  de  leur 
Mw.liï.i.  P«re.  Uyaaparenceque  MESTOR  étoit  l'atné.  Un'a- 
voit  de  fil  femme  tifiiict-  fille  de  Pelôps  >  qu'une  fille  no- 
mée  Hifpùui.  Elle  fiit  enlevée  par  Neptune ,  c'eft-à-dirc  , 
par  un  Pirate ,  terme  Sinonime  chez  les  Poètes ,  lequel  la 
mena  dans  les  îles  Echinades.  *  Elle  en  eut  un  fils  nomé 
PTERELAUSjpereentr'autrescnfansdc  TeieboasSc 

'      ^  On  les  nome  aujouid'liui  CitrfiUtrti,  elles  Ibnt  i  l'emboaclmie  du  Gplpbfi 
de  Leputte- 

de 


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T»hUllL  35? 

Rois  de  MYCENES  de  la  Race  de  PERSE'E. 


I.  P  E  R  s  E'  E  , 
d«   MrcB 


iAeDANAE',  fille  d' Ac  risi  u  s,  Koi  d'Areos  , 
■  s    vus  i'an  du  monde  x69i-  épouTa  Andremtde ,  Uie  '3c 
Cepbée  &  de  Caffiopé?. 


II.  ELECTRION, 
Roi  de  Mycenes  > 
^p.  Auaxo  ,  ù  Dtice , 
fille  d'Alcée. 


Alemtn* ,         Au  P  h  i  t  b 

«p.  V 

AMPHiTKtOH.  — Aummi 


Ta-     e  t  I-    Camt- 


Dl,         IfHICLtll 

HERCULE, 
ép.  1  ".  Me^ari ,  fille  de  Creon. 
1°.  Dêjonirt  ,  fille  d'Oenée. 
3°.  Afitthi» ,  fille  de  Phikailie. 


ALCE'E.ép.  CoT^tfhone,  III.STHtNE- 

Hiffomcnt,  iç.  x".  LUS,,  Roi  de 

fille  de  Pekiïrss  ,  Myccoes,  l'an 

Meoecée.  Koi  AeMif-  du  M.  174!. 

AlUtXt  OSBAIUS,      Jî/îiil»M<  , fiJlC 

^p.  '    Roi  de       de  Pelops. 

foQ  Stm».  ('^V,A  -^-^ 
IV.EURISTHE'E, 
Roi  de  Mycene , 
r»n  da  M.  I7i*- 
■f  1  an  1790. 


Elbc- 


t. Tb  iK  I-    i.  HiLtut,     Ciiti-     M»-.     Cti-      j-Tiipo- 

M  A  QJU  B.  ^p.  XMH.        Mn'i*      Sliri.  LBMI. 


Antio-     Aoiii-      Thii- 

CKUI.        LAUS,      lALO^ 

d'od 
DiioH.  d'Eutite.  Cassui.R. 

i-SpA..^  de  LJdie.  rVA-^-> 
C 1  o  DBU  t,Roi      Evachni,  i^.       Aoami-      Th&a-  P  hi  i  as.  Phi-     Anti- 

detDoriem.  Policaom.  Das.         bianok.  llPfl.    fhui. 

t ** ->  <"»-A-*^  (^s/-^  /"NA-n 

AaisTOHAQ^B.     Irmùff.  ,^p.  TKaMAM-    Amtima-        Hipp  OTIf& 

NlOrTOlBMS.  DRB.  CHUI. 


C'^A-*^     rO*,-i«-i 


r-^*«^ 


CKUFHOMTB  ,        TbHSNUS»      AKISTODBHS  ,      LsthrU,  DiIPHON,  ALBTi*t 

4ige  des  Rois  Roi  d'oi)  les  &  ép.  Hmm» ,  ^e  des 

'    ** d'Anoos.  Rois  de         Aiuufiu4rm,       fille  de  Rois  d« 

SrAKTB.  Teroenns,  CommthIi 


Cisui,Roi     C  Bill  M  as.    Aoi^sOi 

d'Argos. 


AlTHBUSHB.         MbDOH  , 

Roi  d'Ai^ot. 

Lac  roAua, 
Roi  d'Argot. 


Pbalcbs.     HkMih», 
if-  Delphoi 

&B0  HIDA*' 


AmSTOHIDAS. 


M  B  LT  A, 

jlemier  Roi  /— ■■  —  " 

d'Argos.  C  AKA  NUs,piemi«K.oidcMACBD 


Yy 


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354  GENEALOGIES 

Kàis  »ï  de  Taphius.  *  Nous  açrenons  du  Scholîaflc  d'ApolIo- 

Aly.CKNBs.  nius  y  que  Taphius  doiia  loti  nom  à  l'île  de  Taphos  y  oc  que 
fon  frère  Teleboasdona  le  fien  aux  TV/fiow,**  peuples  qui 
avoient  leur  principale  habitation  dans  Pîle  de  Taphos ,  au 
voifinage  de  l'Acarnanie  j  dont  ils  ocupoîent  un  quartier  , 
fuivant  Ariftote^ 

Pterelas  envoya  Ces  enfans  à.  Mycenes ,  pourcederaander 
àleur  grand  oncle  ELECTRION,- qui  y  regnoit,  la 
pan  du  Royaume  qui  apartenoit  à  leur  ayeul  Meuor.  Elec- 
trion  n'ayant  pas  voulu  les  écouter  ,  ni  leur  rendre  juftlce  , 
ils  ravagèrent  la  campagne  ,  &c  enlevèrent  fcs  troupeaux.. 
AcolloJ      ^^^  ^^^  d'Eledtrion  rafïemblerent  quelques  troupes ,  les 
Uv.  t.    '     pourfuivirent ,  &  leur  livrèrent  un  combat  >  où  ils  péri- 
rent j  aulfi  bien  que  les  fils  de  Pterelas.  Le  feul  Everes  y 
qui  gardoit  les  vaiHèaux  des  Teleboens  évita  le  fort  de  fes 
fi-eres ,  &  ayant  fait  rembarquer  les  troupes  avec  le  butin  > 
.    .  le  retira  dans  fon  païs. 

Eletftrion  à  qui  il  n'étoit  refté  que  le  Bâtard  Licimnius  y 
&  une  fille  noméc  Alcmtne  y  fe  prépara  a  prendre  vengean- 
ce des  Teleboens  ,  &c  ayant  laiflé  le  gouvernement  de  fon 
:  ■  ■■  ■  Royaume  à  Ion  neveu  Amphytrion  y  avec  AIcmçne  qu'il 
promit  de  lui  doner  en  mariage  à  fon.  retour  y  il  alla  les 
chercher  jufque  dans  leurs  îles;  mais  comme  il  en  revenoit 
victorieux  &c  ramenant  fès  vaches ,  Amphitrion  qui  étoic 
allé  au-devant  de  lui,  en  voulut  arêter  une,  qiii  s'étoit  écha- 
ti.  liid,  P^  >  il  jetta  après  elle  fa  mafTuë ,  qui  repouflee  par  lès 
-  cornes  fur  Eleâs-ion ,  le  tua  malheureufement.  Ce  meur- 
tre quoiqu'involontaire ,  fervit  de  prétexte  à  Sthenelus  on- 
cle d'Amphitrion ,  pour  le  priver  de  l'efpérancc  de  iuccc- 
der  à  Eleéhion ,  Se  pour  le  feire  fortir  du  pais  des  Argiens, 
Il  le  retira  avec  AUmene  là  coufinc  &  fa  nièce  ;  (  car  An^xi 
fteur  d'Amphitrion  étoic  mère  d'Alcmene  )  chez  Creon  Roi 
de  Thébcs ,  Se  reçut  de  ce  Prince  les  cérémonies  de  l'ex- 


il On  lïiit  ici  le  SchoIiiAc  <I'Ap-) 
•ellonius  ,  &  aon  AppoDodore ,  qui  fait 
Pterelas  fils  de  Taphius.  On  y  gagne  une 
Jt^n^ration  ,  ce  qui  rend  la  narration  plus 
recevable.  C»t  on  eft  chocjué  di 


frère  Meftor.  ^tjU ,  Dif^-  Crir. 

*  *  Tacùe-iKius  apreod  au  Liv.  it.C 
67.  de  fej  Annales ,  que  les-  Telcboent 
s'établirent  dans  une  île  de  la  gtande 
Groce  ,  c'eft-à-dire  ,  dans  l'île  de  Caprée 


ApoUodore  ,  qu'EIcflrion  eft  ataqué  par     que  la  Kuaitc  de  Tibeie  rcndic  il  &- 
lesaoicis-peiiu-filt  de  U  fille  delbiil  meiUè. 

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HISTORIQUES,  irt».///.  ^55 

Î>iarion.  Après  quoi  iï  fe  prépara  à  faire  la  guerre  aux  Te-  Rois  d  s 
eboens,afia  de  venger  la  mort  des  frères  d'Alcmene,  con-  Mï-cbmes^ 
4ition  qu'elle  exigeoit  de  celui  qui  voudroit  être  fon  mari. 
Affiflé  du  fecours  de  Creon  Koi  de  Thébes ,  de  Gephale  & 
de  quelques  autres Priaccs  voifins ,  il  ataqua  Ptcrelas ,  qui 
perdit  la  vie ,  par  la  trahifbn  de  Cometho  la  fille ,  devenue 
amoureu(è  d'Amphitrion.  Celui  -  ci  s'empara  de  tous  fes 
Etats ,  fit  mourir  la  perfide  Cometho  j .  ÔC  retourna  à  Thé- 
bes chargé  de  dépoiiilles  fic  de  butin. 

"C'ell  pendant  cette  guerre,  qu'HEacuLB  vint  au  M.b>ow^. 
«monde;  &  foit  qu'AmpSitrion  eut  confomé  fon  mariage  è^uh^' 
•»  avant  que  de  partir ,  foit  qu'il  fut  revenu  à  Thébes  inco- 
**  gn  ito ,  on  fit  courir  le  bruit  que  Jupiter  étoit  le  père  de 
«  ce  jeune  Prince  j  5c  que  pour  tromper  Alcmcnc ,.  il  avoit 
>'pris  la  figure  de  Ibij  mari.  Fable  qu'on  fit  courir  pour  ca^ 
«cher  qudque  intrigue  d'AIcmene ,  ou  peut-être  qu'on: ne 
«dpnadansla  fuite  Jupiter  pour  père  d'Alcidc  ,  au  lieu 
»d*Amphitrion,qu'-àcaufedelavaieurdecePrince,  dont 
»  les  Poètes  ont  cru  par-là  relever  le  heroifme.  Et  il  y  a 
»  bien  de  l'aparcnce ,  que  c'en  en  ce  dernier  fens  qu'on  re- 


»  gatdoit  la  chofe ,  puik[ue  Seneque  feit dire  à  Hercule  lui-  tf^\" 
»  même  en  parlant:  de  la  naiilànce  t  foit  qu'en  regarde  tamme  ^'  '"^ 
"  une  choje  vériUtbU ,  ou  ^uon  frêne  four  unefthle ,  tout  et  qu'on 


»  jt publie' Jur  ce Juj et,  ér  que  mon  f ère  nejhit  en  éfet qu'un  jtmflt 
n mortel,  U faute  de  mnmere'efifufifamentéfaeée parmavaUurt 
^j'ai  iien  mérité  À' avoir  Jupiter  tour  père.  11 

5THENEtUS  refté  feul  maître  du  Royaume  de  Myj 
«enes  ,'par  la  mort  d'Eletftrion  j  &  par  la  retraite  de  fon  ne-i 
veu  Amphitrion ,  le  laifia  en  mourant  à  fon  fils  E  U  R I S- 
T  H  É  E  ï  qui  hérita  en  même  tems  de  fa  haine ,  contre  la' 
famille  d'Amphitrion.  Jaloux  de  la  réputation  d'Hercule  i 
&c  craignant  qu'il  n'entreprit  fur  une  courone  à  laquelle  U* 
âvoit  droit  y  employa  pour  s'en  défaire  tout  les  moyens  que' 
kii  Aidera  là  politique  >  en  l'expoiànt  à  une  infinité  ide  dan-- 
g&rs.  l*es  Athéniens  prirent  le  parti  des  cafens  d'Hercule. 
Ettryfthée  kur  difclara  la  guerre  pour  ccfujetjôc  en  partant 
a  établit  pour  Gouverneur  4e  Myccnes  Atrée ,  fon  oncle 
maternel)  alors  cefiigié  à  ià  cour.  Ëury  fthée  périt  dans  cette 
^cff e  >  éc  fut  «tté  par  Hillus  un  des  fils  d'Hercule ,  quilui 

Yyij 


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35^  GENEAL.   HISTORIQ. 

Roi»  ds  coupa  la  tête  Se  Pcnvoya  à  Alcmcnc  fon  aycule.  Ccpen* 
Mycembs.  dant  les  Héraclides  ne  tirèrent  aucun  avantage  de  leur  vic- 
toire, 6c  Atrée  de  Gouverneur  fe  fit  Roi  de  Mycenes  j  ÔC 
mit  aitifi  ctxte  courone  dans  la  Ëunille  des  l'eUfides. 

§.  IL 

Del»KacetUi  FELOPIDES. 


Meztiue  r 
Comineiic. 
fitr  fes  Epiti. 
d'Ovi<I& 

Table 


.  EllètirefonnomdePELOPS,filsdeTANTALE,Roî 
de  Sypyle  en  Phrigie.  Paulànias ,  Liv.  1 2.  Hygin ,  chap.  8  %. 
&c  d'autres  donent  à  celui-ci  pour  ipciejupiur,  c'eû-â-dire, 
quelque  Prince  du  pais.  Tzetzes  &c  le  Scholiaile  d'Euripide> 
fiir  la  tragédie  d'Orefte ,  le  font  fils  de  Tmolus  Roidc  Lidie, 
en  quoi  U  y  a  de  l'apareiKe ,  atendu  que  Tantale  régna  en 
la  même  contrée  >  oc  qu'il  y  a  une  montagne  apellée  Tmo- 
lus>qui  fans  doute  prit  Ion  nom  de  ceRoL  Lepaii  ou  régna 
Tantale ,  étoit  la  Lydie  Se  la  Phrigie ,  &c  U  faiibit  fa  demeu- 
re ordinaire  au  mont  Sipile ,  que  les  uns  mettent  en  Lidie  , 
les  autres  en  Phrigie  ;  êc  même  il  fonda  une  ville  qiut  fiii 
auill  nomée  SipiU  >  5c  furnomée  Ta^talis ,  au  raport  de 
Pline  { Liv.  5.  chap.  29.)  Il  étoit  fameux  à  caufe  de  fes  ri- 
cheiTes ,  qui  procedoient  des  mines  d'or  &c  d'argent ,  qu'il 
trouva  en  Phrigie ,  &c  particulièrement  au  mont  Sipile  y 
comme  le  dit  Strabon  Ziv.  14.  Il  étoit  contempoKÙn  de 
Tros ,  Roi  de  Troye ,  avec  lequel  lui  &c  fon  fils  eurent  une 
vive  gucrre/oitàufu^et  des  limiEesdeleursEtats,foitpour 
l'enlèvement  de  Ganimede  fils  de  Tros.  Suidas  &  Cedrenus 
raportent  que  le  Roi  Tros  ayant  fubjugué  plufieurs  Prin- 
ces fes  voifins ,  envoya  ion  fils  Ganimede  acompagné  de 
5  o  hommes  pour  faire  un  iàcrifice  en  aiftion  de  gr^cesj  dans 
Un  certain  temple  de  Jupiter ,  qui  étoit  dans  fes  terres  de 
Tantale.  Mais  Tantale  les  prenant  pour  des  efpions,  les  fit 
arrêter ,  &  mettre  le  jeune  Prince  en  prifon.  ob  il  mourut» 
D'autrescroyent  qu'il  l'envoya  eh  Crète.  Ce  fiit  là  proba- 
blement le  fujet  de  la  guerre  qui  s'alluma  entre  ces  deux 
Princes ,  &:  la  première  fource  de  la  haine  héréditaire  en- 
fire  la  famille  de  Priam ,  décendu  de  Tros ,  &  celle  d'A|;a- 
aifimnooi  arrière  petit-fils  de  Tantale.  Tantale  laifla  cette. 

guerre 


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TAhu  /r*- 


357 


Rois  de  MYCENES   de  la  Race  de  PETLOPS. 

T  M  o  m  »,  Roi  de  Lidie  âc  de  Phrigte.  ' 


T  A  HT  A  L  1,  Roi  de  Phrigie,  ip.EurÎMn^^ 


(  s  L  o  I  s  ,  cjai  dona  Con  nom  au  Peioponefe , 

4p.  Biffadamii  ,  fille  d'Onomaiis  ;  Roi 

de  Pifc.    Afiiechi  ,  concubine. 


îfiaié,  feromeil'Aropliîoa, 
B.di  de  Thebesr 


V.ATRB'^.Roi    Jfiid^mi,, 
de  Mycenes  l'ïii  ép. 

1790-  t  en  t7s8.      SïHENi- 

d'Eurifthie  ,    i". 
Pthfiê ,  ù  nièce. 

^  '       * 

VU.  AGAMBMNON,    AtuiA- 
.RoiieM^cenét,  l'an.   Ut, 
iSof.  tu^  l'an  igia       ép. 
ép.  Clitemntfirt ,  fille     Srno- 
de  Tindaté;  ïhiui. 


ép. 

MlSTOI^ 


VI.  THIESTE. 
Roi  de  Myce- 
nes  ,  ceg.  S  ans. 


Clec 


ChriGp- 

naciueL 


Mënecas, 
lUide 
Spaite, 
énHeUiM, 
fille  de 
Tindaréc 

V- A___ _^    /^OU^ 

IX.ORESTE,  H(ra-  /ffci-  EUan.Hnmmê  , 
né  l'an  iSOr.  RroN,  j«/i«.     ép.        -ép. 
Roi  deMy-    R.  de  Phadi,  i".  Pin., 

cènes  en  t8i7.  Mega^  filt  de      vxm, 

trt»r89?.ép.     le.  Swa-      «V.OMtrr. 

i".  Hiti^io'u ,  plÙDS, 

illc  deMeoelas^ 
i*.  Eri^mt ,  fille  d'EgîAbe. 


&  THOUS, 

E  f  I-        ép. 
BAUKi.    "Evathni, 

fille   de  \ 

Megatée.  V 

VIII.  BGIS-     P«/i>-    Ttr^e,    Echcpolis,     Ethor», 
THE'.Roide  fif,        femme-    Calipolis,        ép. 
Mkeaes,['aD     ép.  de  &  Eca'i. 

tSto.  mé  en    Aga-     Tela-      Tfhiruï. 
ïSt/.  pat       mem-    han, 
Orefte.  non.     fils  d'Eacus. 


AliTEj  ,   Erigoiu,       A 1  A  X  , 
qu'O-     femme  ou    ditlcTe- 
tefte  fit   concubine    lamonien^ 
d'OlUîTB.      Roi  de 
Megan.^ 


T  H  E  s  ■'  B  , 

Roi 
d'Athènes. 


X.  1.  TISAMEN,  RoideMycenei,l'aniS>7. 
'  chafle  pat  les  Heraclides ,  l'an  190%.  Se 
mé  depuis  pat  lo  Ioniens  en  Achaite. 


»   PiNTH  IL  VS, 

chiSi  par  les  Heta- 
cUdes.j-enThrace. 


Cotuttt.    Dambmii.'  StA%-ioH. 


Damastas/  EcHïiXipf 
Kgiu  it  HcUce;  fe  rendic  nuifee 
de  Ciziqne. 


omo». 

afiâ  eo 

Solide. 

l'Eoiidc 

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J58  GENEALOGIES 

Rois  db  guerrcà  finira  fon  fils  Pelo  PS,  à  qui  elle  fut  fi  défàvaft- 
MvcEMEs.  tageulc ,  qu'il  fut  chaflë  de  TAfie,  Il  fe  retira  avec  iès  ri- 
cheflès  en  Grèce  j  Ôc  ayant  trouvé  moyen  d'époufer  Hiffo' 
damie ,  fille,  unique  &c  héritière  d'CEnomaus  Roi  de  Pife  en 
Elide,  il  îucceda  k  fon  beau-pere ,  6c  s'agrandit  peu  à  peu , 
tant  par  les  richeflès  qu'il  avoir  aponéçsd'Afie ,  dans  ua 
païs  dont  les  habitansétoient  pauvres  j  que  par  les  alliances 
•theucidi-  qu'il  fit  avec  les  Princes  voiuns ,  par  le  moyen  de  fes  en- 
de,liv.  I.  fans»  qui  furent  en  grand  nombre;  &  enfin  u  aquit  tant  de 
puiflancc ,  qu'encore  qu'il  fut  éti^ger  >  il  dona  fon  nom  à 
toute  la  contrée ,  qui  chaiigea  le  fien  dV/»/*',  çn  celiii  de 
*  ^'f^ .«"'    Felt^onefe ,  *  comme  qui  diroit  lie  de  Pelons,. 
Çeffe  I^      Outre  ptufieurs  enfans  de  l'un  Ôc  de  l'autre  fexc  >  que  Pe^ 
ioard'irai      lops  cut  à' Hippoiamte ,  il  cut  d'une  concubine ,  apellée 
hMmt.      _4xioebé,  un  fils  nomé  Chrijîppus ,  qu'il  aimoit  fort  tendre- 
ment ;  ce  qui  dona  tant  de Jaloufie  contre  lui  à  Hippoda- 
mie  J  qu'elle  poufTa  fes  enfans  Atrée  Ôc  Thiefte  à  le  faire' 
mourir ,  ce  qu'ils  exécutèrent  ,  au  raport  de  Tzetzes  > 
mjf.  i8.  &cd'Hy gin  chAp.  6,5.  Se  jetèrent  fon  corps  dans  un 
puits.  Mîùs  Plutarque  If  if,  3  }.  «w  ParaL  raporte  qu'ils  ne 
voulurent  point  coifnettre  ce  pMtkide  ,  Ôc  qu'Hippodamiç 
fut  toRtraintc  d'exécuteï  elle-même  fon  delTein.  JU  ne  fu- 
rent pas  cependant  justifiez  de  ce  crime  dans  l'cfprit  de  leur 
père ,  Ôc  furent  obligez  de  s'éloigner  pour  éviter  fon  cou- 
roux. 

ATRÉE  fc  retira  avec  fon  frerc  *  chez  Eurifthée  Roi 
f  PaufaniM    ^^  Myccnes  fon  neveu ,  qui  lui  dona  eh  mariage  là  fille 
iie.qu'Erop'c  Erope ,  Tf  ÔC  lorfou'îl  partit  pour  aller  faire  la  guerre  aux 
mlraiib^r   Athéniens,  il  l'établît  Régent  du  Royaume.  Aprèsûmorc 
wiTfiiie  de'  d'Eurifthéc ,  qui  fut  tué  dans  cette  guerre ,  Atrée  fut  rcco- 
cwrtw.  .      nuRoi  de.MycenesjVWsi'-^ndumonde  27<ïo,-Iia»Hcn.* 
Af  o!Joi     clides  (ui  difouterént  cette  coûforie ,  ôc  $*empareretu  d'u- 
iiv.ï4       .  ne  partie  duPéloponcfe.  Mais  la  pefte  ayant  caufé  de  grands 
ravages  dans  leur  armée ,  ils  confulterent  l'Oracle  ;  ils  ap- 
prireAt  qu'étant  entrez  trop-tôt  dans  le  païs  >  ils  ne  pou- 
voient  faire  cefTer  ce  fléau,  que  par  leur  fortie  ;  iû  obéi- 
rent Ôc  fe  retirèrent.  Ls  revinrent  trois  ans  après ,  fuivanc 
ce  qu'Apollon  leur  avoit  ordoné  d'atendre  le  troifiéme 
fruit.  Atrée  maicha  contr'eux ,  Ôc  pluficurs  fois  l'on  cn- 


v  Google 


H I  s  T  O  R I  QU  E  s.  Z/V.  ///.  359^ 

vînt  aux  mains  j  avec  un  Tuccès  douteux.  Hillus  voyant  Rois  d\ 
que  la  guerre  trainoUenlongeurjenvoyapropbrerauR.oi  Mïcenes. 
de  Mycenes ,  de  Ja  tern\iner  par  un  combat  fingplîerj  aux' 
conditions  ^ue  il  les  Héraclides  étoieht.  vainqueurs  >  ils 
monteroiem  fur  le  trône  de  Perféc  ;  mais  que  s'ils  étoient 
vaincusjils  ne  Ce  préfènteroient  pas  pour  ei  n    r   ' 

foponefedeSoou  :oo;anfi.  EchemusRoi  iws^c'^'. 

cadie ,  acepta  le  cartel ,  tua  Hillus  ôc  obi  „  *    ,  '■  ' 

des  de  fc  retirer  à  Tricorinte  leur  anciene  *  '^" 

tique.  Atrée  retourné  à  Mycenes,  décou' 
qu'il  étoic  ocupé  à  cette  guerre  ,  Thyefte  Ion  trere  avoit 
débauché  fa  femme  >  âc  en  avoit  eu  deux  enfans.  Il  por- 
ta fa  colère  jufqu'à  égorger  ces  deux  enfans  ,  6c  en  fit- 
ièrvirles  membres  à  leur  père.  Aiftion  qui  fit,  difent  les 
Poètes  5  cacher  le  ibleilf  pour  ne  pas  éciaircr  un  repas  fi 
barbare.  Thyefte  fe  retira  de  la  Cour  de  Mycenes ,  Ôc  fut 
vangé  dans  la  fuite  de  cette  cruelle  injure  par  fon  fils  Egif-  ^^yg'"* 
^e  i  il  l'avoit  eu  de  ià  fille  Pel^Pte ,  qu'il  avoir  violée  a^ns  ^'  *'• 
un  bois  fans  la  conoître.  *  Egifthe  après  fa  naiflânce  avoit 
été  expofé  par  fa  mère ,  ôc  fut  confervé  par  des  Paftcurs  , 
qui  l'ayant  trouvé ,  le  firent  nourir  par  une  chèvre.  Atrée 
ayant  depuis  époufé  Pélopie  après  la  mon  d'Erope ,  fit  éle- 
ver Egifthe ,  avÈc  Agamemnon  &c  Menelas ,  comme  nous 
l'aprend  Hygin.  Fah.  88. 

Ceux-ci  ayant  trouvé  à  Delphes  leur  oncle  Thyefte  ^  s'en 
faiTtrent  >  &  le  menèrent  à  leur  père  >  qui  le  fit  mettre  eii  . 
pxilbn  >  ou  il  erivoya  Egifthe  pour  le  tuer.  Mais  Thieftc  . 
ayant  vu  entre  fes  mains  l'épée  que  Pélopie  lui  avoit  ara- 
cnée,  rcconutfoiî  fils,  ^a  filleétant  furvenuç  là-deffus.  Se 
a^intaprisl,'io<;efte,de,fpij,,ppr^^,fp  tqaaveç  cette  même 
épée  t  if.  Egifthe:  Ja  porçi  touçe  fonglance  à  Atrée ,  gui  crut 
s'être  dé^cd?  fon  ^ere  >  ô&é^t  allé  ofi'ir  un  facrific^  en 
aétions  de  grâces ,  flgifthe  le  tua. 

THIESTE  monta  ,a?nfi  fur  le. trô 
chaJTa  fcs  deux  nçyeux  A^^mtmmn  &ç 
Ces  jeuiKs  Piiijces  fe  retirèrent  chez  ] 
ponçs  qui  les  envoya  dans  la  fuite,^  < 

«Voit  pr^<liC 


.  >f  Ccptaiint  Srtviaa  ,  furie  i.  Ltv-  de 
i'iatïie ,  ic  Laâance  fur  le  4.  de  la 
Thebaide,  iiCem  ,  <]u'il  comit  cet  incefte 
•r«e  comifluiçç  ;  ^ce  ^a'iu  Oudc  loi' 


meot.  fuiicf  Ef.  d'Ovide. 


y  Google 


}«o  GENEALOGIES 

R  o  I  s ,  D  H  &  ce  Prince  généreux  les  maria  aux  deux  filles  de  Tînda- 
Mycemes.  i-e>  Clitemnejlrt  &c  Hélène.    Avec  le  lècours  de  leur  beau- 
père  j  ils  vinrent  acaquer  Thiefte ,  qui  le  refijgia  au  pié 
d'un  autel  de  Junon,  &parrefpeîk  pour  cet  azile,  ils  lui 
lailTercnt  la  vie ,  &c  iè  contentèrent  de  l'exiler  dans  l'île  de 
Cytherc.  Outre  Egifthe ,  Faufanias  { Liv.  2.  chap.  1 8.  )  lui 
done  encore  pour  fils  TuntaU,  qu'il  fait  premier  mari  de 
Clitemneftre ,  Se  qui  fiit  tué  par  Agamcmnon ,  reproche 
Me  iriac     q"'E'"''pi<ls  )  ''^''5  f""  Yphigenie  ,  fait  faire  par  Clitem- 
"'    '    neftre  à  Agamemnon.Euftathius  fur  l'onzième  de  l'Odifféc 
uaite  de  conte  ce  premier  mariage. 
Sttab.1.8.      AGAMEMNON  monta  fiir  le  trône  de  Mycenes ,  &: 
fon  frère  M  E  N  E  L  A  S  fiir  celui  de  Sparte  ,  après  la  mort 
defon  beau -père  Tindare.  Quoique  la  plus  comune  opi- 
nion Ibit  que  ces  deux  Princes  étoient  fils  d'Atrée  >  &  d'É- 
rope  i  cependant  plufieurs  Auteurs  font  d'un  autre  lènti- 
Mezitiac.    ment.  Le  Scholialte  d'Homère ,  fiu-  le  2.  de  l'Iliade ,  dit 
qu'ils  étoient  fils  de  Plifthenes  j  &  que  celui-ci ,  étoit  fils 
d'Atrée }  mais  que  Plifthenes  étant  mort  jeune ,  &  lès  en- 
fans  ayant  été  élevez  par  Atrée  leur  ayeul ,  ils  furent  rç- 
Î>utez  &  nomez  fils  d'Atrée.  Servius  fur  le  1.  de  l'Enéide  , 
es  fait  fils  de  Plifthenes  fi-ere  d'Atrée ,  &  Eufebe  &  Scali- 
fer  font  de  ce  fentiment,  &  croyent,  que  comme  les  aéUons 
e  Plifthenes  n'avoient  pas  mérité  uneplace  honorable  dans 
l'Hiftoire  ,  ayant  mené  une  vie  obfcure  ,  les  Anciens  & 
W-  P*"|*^'  furtout  Homère ,  pour  honorer  la  mémoire  du  chef  de  tant 
j"  F  bl    ■  "•=  ''■o'*  ^  '*'=  '°"  ^^"^  >  avoient  afefté  de  les  &ire  paflir 
"  '  "'  pour  les  enfans  d'Atrée,  qui  les  avoir  élevez. 

Quoiqu'il  en  foit  Agamemnon ,  devint  le  plus  puiHânt 
Prince  de  la  Grèce  ,  non -feulement  par  l'étendue  de  fes 
Etats;  cat  fa  domjnapon  s'étendoit  fur  tout  le  Peldponefe  > 
&  fur  plufieurs  îles  j  mais  encore  par  fes  grandes  qualitez  > 
qui  le  firent  choifir  pour  Généraliflime  de  l'armée ,  que  la 
Grèce  envoya  contre  la  ville  dé  Troye ,  outre  qu'il  comri- 
toà  lui  fçul  plus  que  les  autres  Princes ,  de  vailfeaux  &de 
troupes  pouï  cet  armement,  qui  fe  fit  pour  vangenl'^front 
fait  à  iCicnelas ,  par  Paris  fils  de  Priam  Roi  des  ^royens  > 
qui  étant  venu  à  la  Cour  de  Sparte ,  enleva  i/«fe»f  fcmme 
oe  Menelas.  .... 

Agamemnon 


I,  Google 


H  I  s  t  O  R  I  Q  U  É  s.  Z/V.  ///.  ^St 

Agamemnon     avant   de   partir   pour  cette    cxpédi-  Rois  db 
«ion ,  fe  réconcilia  avec  ion  coufin  Egifthe,  lui  pardona  Mtcines. 
la  mort  de  fbn  père ,  &  lui  laiHà  même  le  foin  de  îà  famil- 
le ;  Orefte  fon  nls  n'étant  alors  âgé  que  de  trois  ans.  Après  L'an  du  M 
une  ablènce  de  dix  ans >  il  revint  glorieux  dans  fes  Etats,      1810. 
où  il  trouva  un  ami  perfide  ,  &  une  femme  infidèle ,  qui  avant  J.  C. 
pour  joiiir  plus  tranquillement  de  fon  amant  >  fit  affaffiner     1184. 
Ibn  mari  au  milieu  d'un  feftin.  Elle  immola  en  même  tems 
à  fa  jîdoufie  Cajfartdre ,  une  des  filles  de  Priam  ;    Aga- 
memnon l'avoii  amenée  avec  lui,  &c  il  en  avoit  deux  nls  Paufanias, 
jumeaux,  nomez TeUdame &c  Pelops ,  qu'Egifthe  égorgea,  '-t-c-ifi. 
iàns  pitié  pour  leur  enfance ,  après  avoir  trempé  fes  mains 
dans  le  iàng  de  leur  père. 

Clitemneftrc  époufa  enfuite  E  G I S  T  H  E  fon  adultère  , 
&  le  fit  régner  au  préjudice  de  fon  fils  O  R  e  s  t  e  ,  qui  fut 
dérobé  à  leur  fureur ,  par  les  foins  de  fa  fœur  EU^re ,  qu'- 
Homere  nome  Lmiict.  Il  étoit  alors  âgé  de  treize  ans.  II 
fiit  envoyé  fecretement  en  la  Phocide  ,  chez  fon  oncle  »     »  w  avoir 
Strophius ,  où  il  lia  une  étroite  amitié  avec  fon  coufm  Pila-  J^"/*!  ^^ 
de,  quil'affiftafidélemententouteslèsentreprifes&.l'ai-  d'Aga'mem- 
da  à  remonter  fur  le  trône.  Sept  ans  après  Orefte  ayant  »<>«.& Od^ 
feit  courir  le  bruit  qu'il  étoit  mort,re  vint  fecretement  à  My-  dJoiie'iigM 
cènes ,  fe  cacha  chez  fa  fœur ,  qu'Egifthe  avoit  mariée  à  un  d'Eacns. 
homme  de  balTe  naifTance  \  &c  trouva  le  moyen  de  vanger    ^y-jn^ 
la  mort  defonpcre,  p^celledeceuxqui  en  avoientété  les  c.  m. 
Auteurs.On  dit  que  l'Oraclç  deDelphes  qu'il  avoit  confulté, 
lui  avoit  ordoné  de  tuer  Egifthe  ôc  ia  mère  Clitemneftre.Ce- 
pendant  il  fut  auHî-tôt  agité  des  furies ,  c'eft-à-dire ,  des  rc- 
mors  de  ià  confience  ,  6c  ne  put  prendre  poffefîion  du 
Royaume,  qu'il  n'eut  été  expié  pour  le  crime  d'avoir  trem- 
pé les  mains  dans  le  fang  de  fa  mère.  Il  fut  à  Athènes ,  oii    athénée" 
l'Aréopage  l'expia  de  ce  crime.  Il  ne  le  contenta  pas  de  ce  |,  u,.  c.  lô. 
jugement  de  l'Aréopage ,  il  alla  encore  chez  les  Threze- 
niens  poiu*  fe  faire  expier ,  &c  Paufanias  Li-y.  1 .  nous  aprend 
gue  ce  Prince  fut  obligé  de  camper ,  perfone  h'olant  le 
loger,  II  fut  rétabli  dans  fon  Royaume  par  Demophon  Ro! 
(i' Athènes,  Ôc  comme  le  jugement  de  l'Aréopage  n'avoit 

5 as  porté  le  calme  dans  fon  cœur ,  il  alla  confulter  l'Oracle 
'Apollon  >  cil  il  apht  que  pour  être  délivré  des  furies  >  U 

Z  z 


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Hygin. 


Meziriac 
Comment, 


3<îi  GENEALO  G  lES 

RoTt  Dï  devoit  aller  dans  la  Tauride  enlever  la  ftatuë  de  Diane. .  Oiv 
Mycbnes.  refte  ôc  Pilade  y  étant  abordez  ,  furent  pris  6c  menez  à. 
Tzezes.  Thoas  >  qui  avoit  acoûtiuné  de  faire  immoler  fur  l'autel  de 
Diane,  tous  les  étrangers  qui abordoienc en  fon  pais,  A 
cet  éfet.ii  les  livra  entre  les  mains  d'Iphigenie ,  Prêireffe  de 
laDéeiïe  Se  fille  d'Agamemnon,  *  Elle  comprit  à  leur  lan- 
gage qu'ils  étoient.(jrecs,  ôcayant  apris  d'Orefte ,  qui  ne 
voulut  pas  lui  dire  fon  nom ,  qu'il  etoit  d'Argos ,  elle  lui 
propofa  de  le  renvoyer  en  fon  pais ,  s'il  vouloit  fe  charger 

__^  ^   d'y  porter  une  lettre  de  fa  part,  à  quelques-uns  de  fes  pa- 

fur  les  Ed.  ^^^^  î  ^  qu'elle  retiendront  fon  compagnon  pour  être  fa- 
d'Ovide,*  crifié.  Oreftç  rejetaceparti,  proteftanrqu'il,n£pouvoitfe 
t,  i-p,  zyj.  refoudre  à  fauver  fa  vie ,  aux  dépens  de  celle  d'un  ami ,  qui 
ne  s'étoit  engagé  ea  cette  entreprife  que  pour  fon  fujet  ;  & 
fupUa  Iphigenie  de  le  facrifier  lui-même  ,  6c  de  fauvei; 
Pilade,en  lui  remettant  fa  lettre;  Pilade  aufli  généreux  que 
fon  ami,  s'ofrit  à  la  Inort  ;  ainii  s^émûc  entre  ces  deux  amis- 
un  généreux  conjbat ,  à  qui  doneroit  fa  vie  l'un  pour  i'au- 
;  »e ,  &  leur  diférend  ne  fut  terminé  que  par  l'arêt  que  ren- 
dit Iphigenie ,  qui  trouvant  les  raiions  d'Orefte  plus  for- 
tes ,  lui  ajugea  la  viéVoire ,  Ôc  le  choilit  pour  fervu-  de  vic- 
time ,  ôc  Puade  pour  être  le  poneur  de  fa  Içttre.  Elle  étoit  - 
ppurOrefte  à  quiPilade  la  remit,ôcdécouvrit  auillcôt  à  Iphi- 
genie que  celui  qu'elle  deftinoit  pour  le  facrifice ,  étoit  Ibn 
,  propre  frereOrefte.  Après  les  premiers  mouvemens  de 
|OÏe ,  que  devoit  caufer  une  furprife  fi  agréable,  Iphigenie 
ioUruite  dudeflèin  d'Orefte ,  prit  ce  moyen  poui-  le  fauver 
avec  fon  ami.  Elle  fit  diférer  le  iàcrifice  >  faiianc  entendre 
à  Thoas ,  que  ces  étrangers  iè  trouvant  coupables  d*un 
meurtre ,  ne  pouvoient  être  iàcrifiezà  la  Deeflc ,  qu'ils 
n'cuflènt  été  expiez ,  ôc  qu'il  n'y  avoit  qu'elle  feule ,  com- 
me PrêtrefTe  de  Diane ,  qui  put  faire  cette  cérémonie ,  6C- 


M  C'ell  le  leniimnit  de  phificDrs , 
^'Iphigenie  n'ët«ii  pas  -  filfe  d'Aga- 
numnon  ,  mais  de  Thefiie  &  d'Heiene  , 
ft  i|ne  néinmoins,  Cliiemnefice  l'éleva 
comme  fi  elle  edt  ixi  fâ  propre  fille, 
Tzeizes ,  fiu  Lycophroa ,  dit  i^'elle  éioit 
fille  d'Aeimemaoïi  ;  mais  n^e  de  là  con- 
cubine ChrjfiiJt ,  fille  de  Chrylès  ,  8c 
^'tUe-ent  UD  ftne  lucnn  notai  ■conin* 


fonayeul  maternel ,  &  qae  de  fôn  nom 
une  ville  de  la.  Prc^nride  Au  ifcUéa  • 
ChrJjofaUi.  Il  ajoute  ^u'Iphigenie  ayaoi 
été  enlfvét  p3t  les  T^iaiirolcytes.lut  faits 
Pfftrefle  dtDiaaeeo  ce'païï.  La  fiâioit  ■ 
du  r^rifbe  d'Ipkigenie  n'a  point  ét^ 
conuë  d'Honeie  ,pifii^if'il  a'ea  pulc  CA 
aucun  cadtoit.-- 


,v  Google 


HISTORIQUES,   liv.m.  3^2 

>cela  faiis  témoins  pour  plufleurs  raifons  qu'elle  allégua»  a  K-ots  db 
quoi  Thoas  ayant  consenti ,  elle  prit  la  ftatuë  de  Diane  ,  Mycene». 
:&  ayant  mené  Orefte  ôc  Pilade  d\i  côté  de  la  mer,  fous 
prétexte  de  fexpiation ,  elle  s'embarqua  avec  eux  pour  la 
Grèce ,  où  Orelte  étant  arivé ,  dona  fa  fœur  EUéhe  en  ma- 
riage à  fon  ami  Pilade.  Orefte  en  arivant  à  Mycenes  >  aprit 
que  fon  coufin  ALETES  fiIsd'Egiiî;he,s'étoit  emparé  de  la 
eourone ,  fur  un  faux  bruit  qui  s'étoit  répandu ,  qu'il  avoit 
-étéfacrifié  dans  laTauride.  Orefte  le  ht  mourir,  &  ré- 
gna depuis  fort  paifiblement.  Il  entreprit  enfuite  de  retirer  • 
Htrmione  fille  d'Helene ,  d'entre  les  mains  de  Pirrhus ,  & 
.  ayant  tué'  fon  rival  dans  le  temple  de  Delphes,  où  il  le  ren-  - 
fcontra  ,  il  époufa  Hcrmione ,  dont  la  beauté  égaloit  celle  de 
fa  mère ,  &c  fut  de  fon  chef  Roi  de  Sparte ,  après  la  mort 
de  fon  oncle  Menelas.  Tzetzes  dit  qu'il  ^poula  encore  Eri- 
gme  fille  d'Ëgifthc  ;  mais  il  paroît  par  Paufanlas ,  qu'il  ne  U 
tint  que  comme  la  concubine.  Ce  Prince  étant  aïlé  en  Ar- 
«adie,  où  il  avoit  fait  équiper  une  flotte  poiu:  mener  une 
Colonie  en  Afie ,  y  mourut  de  la  piqure  d'un  (èrpent ,  âgé 
de  oo  ans  i  fuivant  Vell.  Paterculus.  Liv.  i .  Il  fut  eriterré 
àTegée. 
IlfaiffadeuxfilsTlSAMENE&PENTHILUSjlc 
,  premier  né  à'Hermione  ^  &  l'autre  à'Erigone.  Quoique  ce- 
lui-ci ne  fut  que  bâtard ,  fuivant  Paufanîas.  Liv.  i.  fon  frè- 
re le  fit  comme  participant  delà  couronc,, 6c  ils  régnèrent 
trois  ans ,  après  lefquels  les  HéracUdcs  étant  revenus  dans 
le  Péloponefe ,  les  en  chafferent.  TiCimene  vaincu  par  les 
Heraclides ,  ramaflà  les  reftes  de  fon  armée ,  compofée 
d'Argiens  ÔC  de  Lacédéraoniens ,  qui  d'un  nom  comun 
étoient  apellez  Achéens.  Il  pria  les  Ioniens  de  le  recevoir 
lui  &  fès  gens  ;  mais  les  chefe  principaux  des  Ioniens ,  crîii-  -    r  '  îas 
gnantque  S'ils  recevoientTilaniene,ces  deux  peuples  ne  1. 1^^^^.  ' 
voulufïent  être  gouvernez  par  ce  Prince ,  que  fa  valeur  &  la 
nobleffe  de  fonfang  rendoit  fort  illuftre ,  lui  réfiifercnt  Ùl 
demande,  &c  marchèrent  contre  lesAchéens.On  en  vint  aux  " 
mains ,  Tifamene  fut  tué  des  premiers  ;  cependant  les  A- 
.chécns  eurent  l'avantage  &  pouflerent  les  Ioniens  jufqu'à 
Hélice ,  où  les  vaincus  prêts  d'être  forcez ,  capitulèrent  ôc 
eurem  h  liberté  de  fc  retirer  où  Us  voudroieni. 

Zzij 


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3^4  GENEALOGIES 

RcrisBE      Comètes  fils  aîné  de  Tifamene  pafla  en  Afie ,  les  an- 
MïCENBs.  tresfavoir  Daimenes,  Spar.t on,  Telles  ScLeon- 
T  E  M  E  N  ES ,  demcurei-cnt  chefs  des  Achéens ,  fur  lefquels 
la  poftérité  de  Tifamene  régna  par  une   fucceffion  con- 
Polybc  ^      tinuelle  ,  jufqu'à  Gygez  ou  Ogygus ,.  dont  les  enfens  déchu- 
Jiv.  1.         j-ei^t  de  la  Royauté ,  parce  qu'ils  l'exercoienc  trop  impé- 
rieufement ,  n'ayant  aucun  foin  d'obferver  les  loix.  Car  les- 
Achéens  ne  pouvant  fuporter  leur  infolence ,  changèrent 
la  forme  de  leur  gouvernement  y  Ôc  cmbraflerent  la  Dé- 
mocratie. 

Quant  àPENTHILUS,  après  la  défaite  des  Achéens  , 
ilexécuta le  deflèin qu'avoit  formé fon père  Orefte ,.  d'éta- 
blir une  Colonie  en  Afie ,  il  mena  les  Ioniens  dans  l'île  de 
Iffbos  y  dont  il  s'empara.  Il  laiflâ  deux  fils  D  a  m  a  si  u  s  fie 
EcHELATUs.  Le  premier  régna  à  Heliee ,  fuivant  Pauià- 
nias ,  &  fut  pcre  d'A  g  o  r  i  u  s ,  qui  pafla  en  Elide  avec  une 
-   .       colonie ,  par  l'invitation  d'Oxius ,  qui  l'alTocia  à    foa 
Pïm  nias,  n^^ygm^g  par  un  ordre  de  l'Oracle.  Son  oncle  Echelatus  y 
'  que  Straboa  apelle  Archelaus ,  prit  après  la  mort  de  fon 

père  le  comanoement  de  la  flotte ,  &c  s'établit  avec  les  Io- 
niens dans  l*Afie,où  il  s'empara  du  pais  de  Cizîque.  GRAS 
le  plus  jeune  de  fes  fils  ,  aidé  dies  Lacédémoniens ,  mena 
auui  une  peuplade  dans  l'Afie,  &  choifit  pour  s'établir  le 
tvoL  I.  j.  païs  qui  cft  entre  l'Ionie  &  la  Mifie ,  apellé  aujourd'hui. 
VEo  te  ,  nom  qu'il  lui  dona  en  mémoire  d'Eole ,  duquel 
décendoient  les  Ioniens.  Ces  Grecs  établis  en  Afiej  y  fon- 
dèrent depuis  Smirne ,  6c  onze  autres  villes.. 

§.  IIL 

Des  HERACZIDESoMDéeendam  £HEKCV LE^ 

Il  y  a  eu  plufieurs  Héros  de  ce  nom ,  on  en  compte  jus- 
qu'à dix ,  les  principaux  font  l'EgiPtien ,  le  Phénicien  ,  &c  le 
Gne ,  ou  le  TiéMin.  Ce  dernier  eit  celui  dont  il -s'agir  ici,. 
&  qui  eft  fort  poftérieur  aux  autres^  Il  a  été  le  plus  fa- 
meux ,  parce  que  les  Grecs  lui  ont  atribué  les  aélions  des- 
autres ,  fie  fe  font  apliquez  à  parler  de  lui ,  félon  le  génie 
Êbuleux  de  leur  nation.  Il  paifoit  pour  fils  de  Jupiter  &. 


y  Google 


H I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  //V.  ///.         3^5 
^çoit  né  à  Thébes  le  même  jour  que  naquit  à  Mycenes  fon  H  e  »  a- 
coufin  Eurillhée  >  auquel  il  fut  fournis  par  ordre  de  l'Ora-  c  1 1  d  b  k 
cle.  Creon  auprès  duquel  fa  mère  Alcmene  s'étoit  retirée  ^^  Banicr, 
avec  fon  mari  Amphitrion  j  prit  foin  de  l'éducation  d'Her-  Explicat. 
culc ,  ôc  ce  jeune  Prince  ayant  donc  des  fes  premières  an-  hiftoriq. 
nées  des  marques  de  valeur,  ayant  fait  la  guerre  au  tiran  des  Fables* 
Ereinus  pour  délivrer  fa  patrie  du  tribut  qu'elle  lui  payoit, 
Creon  lui  dona  en  mariage  fa  fille  Megare,  dont  il  eut  quel- 
ques enfans.  Mais  dans  un  de  ces  accès  de  folie ,  ou  plutôt 
de  fureur  qui  le  prirent  fouvent  pendant  fa  vie  >  il  les  tua 
fans  les  conoître  >  accident  qui  le  fit  fortir  de  Thébes  Se  à. 
répudier  Megare.  »  Il  feîretira  chez  Eurifthée  fon  coufin,  6c 
»  ce  Prince  politique  ,  dit  M,  Saitier,  qui  craignoit  que  le 
«  brave  Alcide ,  qui  avoit  droit  à  la  couronc ,  ne  le  diétrô^ 
"  nât ,  tacha  pendant  toute  la  vie  de  ce  Héros ,  de  lui  do- 
»  ner  de  l'ocupation,  en  l'employant  en  des  entreprifes  éga- 
»  lement  dificiles  ôc  dangereufes  ;  ce  qui  n'étoit  pas  difici- 
«k  dans  un  tems  ,  où  l'Attique  &c  les  pais  voifins  étoient 
"■autant  infeAez  par  les  voleurs  ôc  les  brigands ,  qui  s'é- 
M  toient  emparez  des  chemins ,  que  par  les  lions ,  les  fan- 
»  gliers  ,  les  autres  bêtes  féroces ,  dont  les  forêts  étoient 
»  remplies.  C'eft  à  exterminer  ces  prétendus  monftres ,  que 
«fut  ocupée  toute  la  vie  d'Hercule ,  qui  comandoit  les 
»  troupes  d'Eurifthée ,  comme  le  dit  formellement  Denis 
w  d'Halicarnaffe  ;  ôc  voilà  ces  prétendues  periccutions  or- 
«  donées  par  les  confeils  de  la  jaloufe  Junon>  c'eft-à-dire  > 
»  par  l'intérêt  ôc  la  politique  de  l'Eut  ôc  du  confeil  de  My- 
»  cènes.  « 

Ses  principaux  exploits  furent  d'avoir  purgé  la  Grèce 
de  pluueurs  tyrans  qui  l'infèétoient ,  extermine  les  Cerco- 

Îies ,  efpece  de  brigands ,  qui  ravageoicnt  la  Lidie  >  arrêté- 
es inondations  qui  défoLoient  la  viUe  de  Troye ,  qu'il  prit 
cnfuite ,  ôc  facagea  pour  fè  vaneer  de  ce  que^  Laomcaon 
lui  refufoit  la  recompenfe  ,  qu'illui  avoit  promife  pour  ce 
fervice  y  d'avoir  rétabli  fur  le  trône  de  Sparte ,  Tindare 
père  d'Helene ,  Ôc  délivré  Thefée  de  la  prifon  >  où  il  étoit 
retenu  chez  Aidonée  Roi  d'Epire.  Quelques-uns  croyent 
cju'il  fut  de  l'expédition  des  Argonautes  ;  d'autres  au  con- 
traire foutienent ,  qu'il  n'alla  pas  jufqu'en  Colchide  »  ôc. 
qu'il  fut  laiifé  fur  les  côtes  de  Theflalie. 


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^66  GENEALOGIES 

H  a  R  A-  Le  féjour  qu'il  fit  chez  Omphale  Reine  de  Lidie  >  où  la 
G  L 1  o  E  s.  vie  volupteulè  qu'il  mena ,  fît  dire  qu'il  avoit  filé  avec  ics 
femmes,  ne  fit  pas  moins  de  tort  à  ion  Héroifirie ,  que  fon 
penchant  pour  le  vin*$cpour  les  femmes,  &  que  laparba- 
rie  avec  laquelle  il  tua  dix  des  enfans  de  Nelée  Roi  de  Py- 
ios ,  dont  D.  facçaeea  la  ville ,  parce  que  ce  Prince  avoic 
refufé  de  l'expier  au  meurtre  des  enfans  qu'il  avoit  eus  de 
Megare.  Le  Tort  de  ces  enfans  fit  redouter  l'alliance  d'Her- 
cule;&  lorfqu'il  rechercha  lole ,  fille  d'Euryte  Roi  d'Œcha- 
lie^  il  fut  remfé.  Cet  outrage  l'ayant  jette  dans  un  nouvel 
accès  de  fureur  »  il  tua  Iphitus  frère  de  fa  MaîtrefTe.  Or- 
menius  Roi  des  Pelaf^es  de  Theffalie  Ôcpere  à'^^idamie^ 
i'atira  par  un  pareil  refus  la  colère  d'Hercule ,  qui  le  tua  j 
ravagea  fes  Etats  &  emmena  fa  fille  captive.  De-là  il  porta 
la  guerre  dans  l'(Kchalie.7  contre  les  enfans  d'Euritus  qui 
furent  tuez,  &:/a/etombaentre  les  mains  d'Hercule.  Déjà- 
»w  fille  d'Oenée  Roid'Etolie  ,  qu'il  avoit  épouTée,  aprit 
cette  dernière  nouvelle  avec  chagrin ,  6c  craignant  d'être 
répudiée ,  elle  envoya  à  Hercule  un  philtre  qu'elle  croyoit 
propre  à  lui  conièrver  le  cœur  de  fon  mari  ;  mais  c'étoit  un 
viofent  poifon ,  qui  lui  cauTa  de  fi  vives  douleurs ,  que  nç 
pouvant  les  fuporter  plus  long-  tems ,  il  fit  élever  un  bû- 
cher fur  le  mont  Oeta ,  §c  s'y  fit  brûler  tout  vivant.  Ainfi 

boeu6  de  là  charnif  ,'  l'immola  aux 
Dieux  &  le  mangea.  Cette  hita  canine 
3  donë  lieu  i  Callimaque  d'eiliorter 
Diane  i  prendre,  non  pas  des  lièvres, 
mais  des  fàngliecs  Se.  des  taureaux  ;  parce 

Ï l'Hercule  n'avojc  pas  perdu  parmi  les 
ieux  ,  la  (jualité  Je  grand  mitngeut , 
qu'il  avoit  parmi  lethotomes.  On  dit  une 
chofc  fort  particulière  toucliaDC  l'avidité 
avec  laquelle  il  mangeoiti  car  on  pt^tenj 

Ïi'il  ^ifoit  mouvoir  Tes  oreilles  ,  fingtt. 
rite  qui  n'efi  pas  fans  exemple.  Le  lout- 
nal  des  curieui  de  la  nature  ,  pailc  d'une 
fiile  dont  les  oreilles  Ce  mouvoient ,  &  M. 
l'Abé-dcMaroIcj  atelle  dans  la  page  j,t 
de  fes  Mémoires  ,  que  le  philoloplic 
CralToi  avoit  cela  de  particulier  ,  qui 
itoit  de  plier  &  de  redrsffer  fes  oreillei, 
quand  il  vouloit ,  fans  y  toucher.  Voyn 
BajU  ,  Dia.  Criiiq.  Kcmarq.  C.  D.  &  G. 
de  lanicfe  d'Htratlf, 


^  Pour  feconvaincre  delà  qualité  Je 
grand  buveur  ,  il  fufît  de  coodderer  la 
grandeur  énorme  de  fon  gobelet ,  il  faloit 
.  deux  hommes  pour  le  porter  ;  mais  quant 
i  lui ,  il  n'avoit  befoin  que  d'une  linain  , 
pour  s'en  feivir  quand  il  le  vuidoit. 
Il  paroît  par-.l'hilloire  d'AlcJandie , 
que  dans  les  fellins  ,  od  l'on  t^uvoit  cjr- 
traordinaitement ,  on  faifoit  vuidcr  à  la 
ronde  une  grande  coupe ,  qui  s'apelloit 
la  coupe  d'Hercule.  Hercule  difpuia 
avec  un  certain  Lepreus ,  à  qui  boiroit  te 
plus  ;  d'autres  diient  à  qui  mangerait  le 
plus.  Paufaai»  dit  qu'ils  tuèrent  chacun 
un  bŒuf  Se  qu'ils  le  mangèrent  en  an 
Teul  repas  ;  &  qu'un  jour  Hercule  voya^ 
«ant  avec  Ta  femme  &  le  petit  Hillus 
ton  fils ,  Si  voyant  que  le  petit  ga^f  on 
avoit  grand  iam  ,  s'adrelTa  i  un  Labou- 
reur pour  avoir  quelques  vivres  ;  &  parce 
^u^il n'obtint  tien,  iljiéisclia  l'on  des 


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HISTORIQUES.  Zw///.  3^7 

mourut  le  vaillant  Akide  âgé  de  49,  ans,  ou  de  52  ,  en-  H  1  n  a- 
viron  40  ans  avant  la  prife  de  Troye.  Peu  de  tems  après  fk  c  1 1  d  1 1. 
mort  il  fut  honoré  comme  un  Dieu. 

Il  eut  tant, de  fes  femmes ,  que  de  fes  Maîtreffes,  un 
grand  nombre  d'enfens,  fans  parler  des  cinquante  fils  qu'il 
eut  des  50  filles  de  Theftius  *  ou  Thcipius  ,  comme  l'a- 
pelle  Diodore  de  Sicile,  lyOmfhaU  Reine  de  Lidie ,  il  eut 
Agesilaus,  d'où décendoit Cil£SUS Roi  de  Lidie.  De 
Midis  ièrvante  d'Omphale  naquit  A  l  c  Ë  e  ,  de  qui  Ibrtit  Voyet.  U 
Argon  Roi  de  Lidie.  De  ChaUio  fille  d'Euripile ,  il  eut  Table  llf. 
T»ESSALUS  pcre  de  Philipe  &  d'Antiphus ,  qui  fiirent  ;*■  î  j  ï* 
au  fiége  de  Troye.  D'Eficafle  fille  d'Egée ,  naquit  The^a- 
U  :  de.  Pftréettopc  fille  de  Siymphale  ,  £  v  e  r  e  s  :  à*  Auge 
fille  d'Aleus>TELEPHUS:  à'Afiioché  S)Xq  dePhilanthc 
Tlepoleme,  qui  s'établit  dans  l'ilede  Rhode,  âc  fuc- 
tué  au.fiége  de  Troye,  ôcAntiochus  bijkyeul  d'A  l  e- 
T-BS  ,  tige  des  Rois  de  Corinche  :  à'A^iànmit  fille  d'A- 
mintorËTBSiFPE:  d'^w/Àomir  fille  de  Pelée  Passmon: 
de  Meg»n  fille  de  Creon  ^  quatre  fils  qu'il  tua  :  de  Déjoni- 
»Y fille  d'(£néeHii.LUSjâcCTEsiPPE]^:«r«»>»  &cGlt'' 
càz.one- 

HILLUS  étoit  élevé  avec  fes  fireres,  chez  CeixRoi 
des  Thraziniens  :  obligez  d'en  fonir  par  les  menaces  d'Eu- 
rifthée ,  ils  fe  retirèrent  d'abord  chez  Epalius  Roi  des  Do- 
riens  ,  qui  adopta  Hillus ,  puis  chez  les  Athéniens  qui  leur  " 
douèrent  un  établiffement  dans  l'Attique.  Eurifthée  vint  les 
y  ataquer  &  fut  tué  par  Hillus ,  qui  s'empara  d'une  partie 
du  Péloponefe  ;  mais  la  pcfte  l'obligea  d'en  forrir,  ôcy  étant 
rentré  trois  ans  après ,  pour  faire  la  guerre  à  Atrée ,  qui 
s'étoit  emparé  du  Royaume  de  Mycenes ,  il  fut  tué  par 
Echemus  Roi  de  Tegée  en  Arcadia  II  latfla  de  là  femme 


■k  DiixloTe  de  Sicile,  I:t.  4.  A\t  que 
Tlierpitts  roahaiiant  que  fes  fille*  lui  do- 
naflènc  une  poftenté ,  dont  Hercule  tilt 
ic  père ,  le  pria  d'un  grand  fellin  &  le 
ligala  magnifiquemenc ,  enfuite  deqaoi 
il  lui  enToya  fes  cinquauce  filles  I  unt 
«prés  l'aune.     Il  les  engrofîa  toutes  — 


le  f'usftrt  eamhM  ,  ^  «/«rn  eh  H*nul» 
ft  tram*  ancqut  et  jour  dt  f»  xie.  Le> 
Anciens  n'ont  poartant  pas  mis  ceb  au 
catalogue  de  les  tiavaux.  Araobe  s'eft 
moque  fort  pUifament  des  Payens ,  fur 
ce  qu'il  avoit  falu  plufieiirs  nuits  ï  I^pi- 
cei  poui  faire  un  enfanc.Sc  qu'il  n'en  avoti 


feule  nuit ,  au  rapon  de  Paufanias  ,  i  falu  qu'une  à  Hercule  pour  rendre  fôcon- 
Ifr.  9.  Viginere  furPhiloftrate.diti  ce  des  cinquante  filles.  Bnjl-: ,  Dift.Ciiiiq. 
ibjeï  aûèï  agiéableiDeM ,  qitf  w  /«*  /«  1  Remarque  fiu  l'wutle  d'Hacutc. 


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^6S  GENEALOGIES 

H  su  A-  lole  fille  d'Eurite,  CLODEUS  Roi  des  Doricns,  qui  ten- 
c  L I D  E  s.  ta  quelque  tems  après ,  mais  inutilement,  de  rentrer  dans  le 
Péloponelè,  &  Àristomaq.ue  fon  fils  perdit  la  vie 
Dotiens.  dans  cette  entreprife.  Celui-ci  laiflà  trois  fils,  lavoir  Cr.es- 
PHONTE,  Temenos  &c  Akistodeme,  Icfquels  afliftez 
des  Doriens ,  ayant  équipé  une  flotte  à  Naupaéie ,  aujour- 
Paufanias ,  d'iiui  Zef>a»fhe ,  tentèrent  derechef  la  même  entreprife ,  qui 
liv. ;.  c.  j.  jgyj.  f Suffit.  Avant  leur  départ,  ils  confulterent  l'Ora- 
cle, qui  leur  dit  de  prendre  trois  yeux  pour  che^  de 
kur  expédition.  Comme  ils  chcrchoient  le  fens,  de  ces 
paroles ,  il  vint  à  pafler  par  hazard  un  homme  borgne 
monté  fur  un  mulet.  Crelphontc  lèlon  fa  prudence , 
comprit  que  ce  pouvoient  être  les  trois  yeux  dcfigncz  par 
l'Oracle  ;  c*eft  pourquoi  ils  afl!bcierent  cet  homme  à  leur 
entreprife.  Il  le  nomoitOxi7«Ji  il  s'embarqua  avec  eux  Se 
les  fit  entrer  par  f  Arcadie ,  dans  le  Péloponefe ,  d'où  ils 
chaflèrent  les  Pelopides  &  les  Neléides.  Cette  troifiéme 
expédition  des  Héraclides  dans  le  Péloponefe,  fe  fit  80 
ans  après  la  prilè  deTroye,  vers  l'an  du  rtionde  3000 ,  & 
1 004  avant  J.  C.  Temenus  eut  le  Royaume  d'Argos  &  de 
Mycenes  ;  Ctelphonte  celui  de  Meflène  &  les  enians  d'A- 
rirtodeme ,  qui  etoit  mort  pendant  l'expédition ,  eurent  Iç 
Royaume  de  Laconie^  ou  de  Sparte^ 


CHAPITRE 


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HISTORIQUES.  Z/V.///.  jêp 

C  H  A  PITRE    IV. 
Dis  Rois  lU  THESSALIE  deUr/fceicDEUCAlION. 
Es  premiers  habitans  de  U  THESSALIE  *.furent 


u 


/  les  Ï*elafgien8,  décpndus  dejjtvan  filp  de  Japhet ,  qui  a'hui/Lwrf" 
ayoit  eu  l'Occident  poui"  partage,  comme  nous  l'aprend  félonie  P. 
l'Ecriture.  Elle  fut  une  des  conquêtes  que  fît  C  oe  L  u  s ,  ou  Briet. 
O  u  R.  A  N  o  s  fils  à'Jgmort  &c  petit  fils  de  Gomcr  Prince  vail- 
lant ,  mû  fe  rendit  aullli  maître  de  la  Thrace ,  de  la  Phri- 
gie  éc  de  rîle  de  Crète.  Cœlus  avoit  époufé  4  iœur  Titée ,  M.  Banîer, 
Ôc  en  eut-plufieurs  eniâns ,  entr'autres  Titan,  Japet  «xpl.  hjft* 
&SATUR.NE.  Celui-ci  dévoré  d'ambition  j  leva  une  ar-  ^^^  Fa°"8* 
mée  >  fc  fouleva  contre  fon  père ,  6c  le  fit  mourir  de  cha-  , . 

grin ,  l'ayant  dépoiiiHé  de  fes  Etats,  Titan  voulut  foute-  ^ 
nir  fon  droit  d'aîneffe  6c  venger  la  mort  de  fon  père  ;  mais 
Saturne  qui  avoit  dans  lès  intérêts  fa  mère  Tit^e ,  l'obligea  P'  '^** 
à  lui  céder  fes  prétentions ,  6c  à  lui  laiflêr  la  couronc  6c 
l'Empire  »  à  condition  toutesfois  qu'il  n*éleveroit  aucun 
enfant  mâle ,  Se  qu'ainfi  après  là  mort ,  lui ,  fes  enfans  pou- 
roient  rentrer  dans  leurs  droits.  Ce  fut  après  ce  traité ,  que 
Saturne  prit  le  titre  de  Roi,  ôc  les  autres  marques  de  la 
Royauté.  Paifible  pofflefTeur  de  la  courone ,  il  établit  fa  de- 
meure en  Phrygie,  ôc  obferva  rcUgieufemem  le  traité.; 
mais  fa  femme  Rhea,  qui  étoii  aufli  fa  fœur,  trouva  moyen 
de  fauvcr  Jupiter ,  avec  Nef  tune  6c  Pluton ,  6c  de  les  faire  éle- 
ver en  iècret  dans  l*île  de  Crète,  Titan  découvrit  qu'on  le 
jTompoitjil  prit  les  armes,,  pourfuivit  Saturne  Se  le  fit  pri- 
ibnier  avec  Rhea  là  femme.  Jupiter  devenu  grand,  leva  une 
armée ,  déclara  la  guerre  à  fon  oncle ,  Ôc  aux  Titans  j  6c 
rétablit  Saturne  fur  Ton  trône.  Celui-ci  jaloux  de  la  réputa- 
tion que  fon  fils  s'étoit  aquifè ,  lui  dona  des  chagrins  qui 
le  firent  retirer  dans  l'île  de  Crète ,  où  Saturne  ,  qui  voyoit 
avec  chagrin  qu'il  y  établiflbit  trop  bien  fon  autorité ,  me- 
na contre  lui  une  armée  ;  elle  fut  défaite ,  Saturne  pris  ÔC 
infermé  dans  une  étroite  prifon ,  d'où  ayant  cependant 
p-ouvi  moyen  de  s'échaper,  U  alla  chercher  une  retraite 

Aaa 


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370  GENEALOGIES^ 

k  o  1 5  D  £  en  Italie  o^  Janus  le  reçue  très  -  agréablement 
Thés-  l^s  Titans  a  neveux  de  Saturne ,  lefquels  s'étoicnr  feîr 

SALIE,     plufieurs  établiferacns  dans 'la  Grèce , animez  ôcparSatur- 
4  On  les  ne  ,  &  par  leur  ialoufic ,  de  l'aerandiiïement  de  Jupiter ,. 

a  confondus  .  f  ^  ,  ..      o    i^-  /•  _i 

arec  iw       prirent  les  armes  contre  lui  »  celui  nrent  une  guerre  qui  du- 
Giua.  ra  dix  ans ,  &c  qui  finit  par  leur  entière  défeite  à  la  batail- 

le de  Tartefe  ,  qui  fe  dona  en  Efpagne,  aux  environs  de 
Cadis ,  où  il  les  avoir  pouriuivis.  Jupiter  vitSlorieux  de  les. 
énemis  >  s'apliqua-  au  gouvernement  de  fès  Etats  -avec 
beaucoup  de  foin.  Il  ne  fongea  qu'à  polir  &  cultiver  Pet 
prit  de  fes  fuiets  >  pour  la  plupart  barbares  &  groiliers  ,  &c 
à  leur  aprcndre  pliuîeurs  arts  néceflàires  à  la  vie  \  il  gagna 
paf-là  entièrement  leur  confiance  &  leur  eftime... 

Ce  Prince  >  dont  Diodore,  Li-v,  y  après  Eiinius  ôc  les- 
autres  anciens ,  dit  beaucoup  de  bien ,  demeuroit  ordinai- 
rement dans  l'île  de  Crète ,  oudans  la  Theffalie^fur  le  Mont- 
Olimpc  >  où  il  avoic  fait  bâtir  une  citadelle  :  c'eil  là  qu'il: 
s'apliquoit  à  rendre  la  juftice  lui  -  même  à  fes  fujets  j  qui 
venoientle  confulter  de  toutes  parts ,  comme  le  dit  formel- 
lement Ennius  cité  par  Ladbance.  Enfin  après  6z  ans  de 
règne ,  il  mourut  dans  un  âge  fort  avancé  j  Suidas  dit  qu'- 
il vécut  I  ao  ans  >  âc  il  fiit  enterré  dans  l'île  de  Crète ,  où 
l'on  voyoit  ancienement  Ion  tombeau»  avec  cette  épitaphc: 
Cy^//?Zan  queCon  nomoit  Jupiter.  * 

Les  guettes  iànglantes  qut  le  firent  entre  les  Princes  de 
cette  famille ,  obligèrent  les  enfatis  de  J  a  p  e  t  à  quiter  la  ' 
TheiTalie ,  &  les  Provinces  voifines ,  pour  aller  cnerchcf 
une  retraite  dans  des  pais  éloignez.  Atlas  paflà  la  mer- 
Sc  alla  s'établir  dans  la  Mauritanie  près  des  montagnes  > 
qui  portent  encore  fon  nom ,  moins  pour  fuir  Jupiter, 
dont  il  avoit  toujours  fuîvi  le  parti,-  queparce  quela  Mau- 
ritanie lui  ofiT>it  un  beau  pais  à  cultiver.  Il  iè  diflingua  dans 
PAftrologie  ,  aufli  bien  que  fon  fi-ere  Promet  bée, 
qui  fe  rerita  dans  la  Scytme  vers  le  mont  Caucaic ,  où  à: 
i^bri  du  coUroux  de  Jupiter ,  contre  lequel  il  s'étoît  décla- 

*    Il  eft  bon  de  favoirtp'tt  y  a  en  ipicetes  infinies  qu'on  Jonoic  â  ce  Diett. 

plutîeurs  Jupicers.  Les  Romains  en  comp-  Le  nom  de  Jupiter  ,  lî  nous  en  ctoyon» 

Micnc  jufqti'^  )oo.  tant  par  Tapote  am  Xenoplion  ,, devint  lî  coman  ,  <]a'iléMic 

AiénoKs  ftifonei  qni  avoient  potté  le  pielqifc  fiooiûiDc  avec  celui  dc  iLoi> - 
sibne  oom ,  qu'aux  di££tens  tioes  &  aux 


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H  I  S  T  O  R  I  Q  U  X  S.   Iw.lîî.  jji 

lé ,  il  fe  retiroit  fouvent  pour  contempler  les  ailres ,  &  fei-  Rois  d  a 
re  les  obfervaxions.  Comme  les  habitans  de  la  Scythie  T  h  e  s- 
.étoient  alors  extrêmement  fauvages,8c  vivoient  fans  loi  âc  *  *  i  »  s. 
ians  coutumes ,  Promeihée  Prince  poli  &  favant,  leur  ap- 
prit à'  mener  une  vie  plus  humaine ,  leur  enfeigna  l'agri- 
.culture ,  la  Médecine  &  c'eft  ce  qui  a  doné  lieu ,  fuivant 
M.  Banier ,  à  l'hyperbole,qui  dit  :  qu'il  avoit  formé  l'hom- 
me 6c  que  Miverve  >  qui  eïl  la  DéclTe  des  fiences  ,  l'avoir 
.animé. 

Son  fils  DEUC  ALION  revint  dans  la  Thcflàlie ,  & 
j£gnoit  à  Licorée  j  aux  environs  du  Mont  Parnaflè ,  lort 
qu'ariva  ce  Déluge  >  -qui  inonda  route  la  ThelTalie  »  âc  qui 
£fl  conu  ibus  Le  nom  cle  Déluge  Àe  Deue*lion.  Il  fut  caufé  par 
le  débordement  du  fleuve  renée ,  gonflé  par  les  pluyes 
abondantes ,  6c  dont  le  cours  fe  trouva  aparament  arête  > 
par  quelque  tremblement  de  terre  entre  le  Mont  Oflà ,  6c 
l'Olimpe ,  où  eft  l'embouchure ,  par  où  ce  fleuve  eroflfi 
des  eaux  de  quatre  autres  >  fe  décharge  dans  le  mer ,  cfc  for- 
te que  la  Thedàlie^qui  eft  un  pais  plat,fut  inondée.  Ce  Dé- 
luge qui  ariva  vers  l'an  du  monde  1457  j  6c  1 547  avant 
J.  C.  dura  trois  mois.  La  tradition  du  Déluge  univerfel  qui 
a  été  ponée  mlqu'aux  peuples  les  plus  reculez ,  à  fervi  dit 
M.  Banier ,  a  embellir  l'Hiftoire  de  Deucalion.  Il  ic  re- 
tira avec  ceux  de  fes  fujets ,  qui  purent  fe  làuver  fur  le  Par- 
naflè 6c  fur  les  plus  hautes  montagnes ,  6c  lorlque  les  eaux 
lui  eurent  laifle  un  paflage  libre ,  il  alla  à  Athènes  la  neu- 
vième année  du  règne  de  Cecrops.  AMPHICTIONun 
des  fils  de  Deucalion ,  s'établit  dans  l'Attique  >  6c  y  régna  > 
<omme  nous  le  verrons  ci-  après. 

H  £  L  L  E  N  fils  aîné  de  Deucalion ,  régna  dans  la  Fhtio* 
ride ,  partie  de  la  bafl£  Thefialie.  C'eft  de  fon  nom  que  les 
Grecs  ont  été  apellez  Helle/tiens,  Ce  Prince  eut  à'Orfe'tâe  fà 
femme,  trois  fils  Eole  ,  Dorus  Ôc  Xuthus  >  dont  la 
polléri^  a  été  £àmeufe  dans  l'antiquité  ?  6c  fonda  pUifieurs 
Etats. 

XUTHUS  j^filsd'Hellenjchafl'é de laThefl"aUe par  Paufanias; 
îes  frei-es,  qui  l'acufoient  d'avoir  pillé  les  tréfors  de  leur  h».  7* 
père ,  fe  retira  à  Athènes ,  ix.  fervit  utilement  le  Roi  Ercch-  5  ^^  |  * 
tée  ,  contre  les  Cludcidien§  de  l'île  à'Euhée ,  fur  lefquels  U         '  *  ' 

Aaa  ij 


y  Google 


37» 


'T*iU  V. 

Rois  de    T  H  E  S  S  A  L  I  E ,   de 


CoiLUs    on   Odka 


■  s  T ,  ^.  r>  lïxtu  Tbtmii. 


r.  Bki  AK■■ 
^.  C  o  1  u  s. 
5.  TrPHOM 

4.  HiPIKION. 


Î.Eo« 
(ï.Eot 
7.ENC 


DEUCALION.  ■ 


Emm  ithi'i 
Pirrh». 


Pniega^,    >nere  ' 
i'jETHUOJ,  Roi  d'Elide. 


HELLEN>  Kotde  Tbeflàlie , 
ép.  Orttiit. 


<i  de  Tlkcllàtie ,  d«  Beoûe  St  de  Locride ,  doni  1«d  nom  i 

<p.  Ènârttt ,  fille  de  Deimacbus. 
•V. . 


CRFTHEUS,  Roi  de 

Sisir  HB 

ATH  AM  k 

Tbelblie  ,  «p   1°.  Pc 

Voye» 

Voyeï 

m>£et.      i".  Ty»  ,  {à 

CoUNTKB. 

Omhomshi. 

nièce,  &  fille  de  S^ilmo- 

nfc. 

Salmoni'b,        CmMb<r. 
ép.  1°-  JtUHm,        fruité  par' 
ï*.  Sid$n.  Neptoneft 


Amttaoh,     PHBRE'S.     CVrt/.  Es  on, 

^p.  Jdtmttu.             fiMidatear         ^p.  4p. 

jr-i^x^^^          &  Roi  des     Teuta-  jSa^hmca* 

M...U          Ht.»      Phbr«ï  en      mus,  ou 

ÎV             y-vJ!^  TkeiïOie.rfp.     filsde  ^WB».i« 

PtritUmn»,  Boettis.  fille  de 
PhiJaciw 


Ta  LA  us. 


-A-.- 

'Abb.a(-       ^KO- 

Tl. 


fiUe  . 
Admit!  , 


Roi  de 
IicDRaot.Roi  PHiai 
de  Nemto. 

OrHBLTl  I, 

dit  anffi 


I* 


Aluftt, 
fille  de 


N.ti'i, 

TEtlAS; 

rr». 

Roi  de 

Roi  de 

«p.f<» 

jy<.  «p. 

Ihtflilie. 

oncle 

0;«rii. 

CUTHl' 

Voyez 

Mejshnb. 

m^tfit ,  fiiie^ 

de  Thoas.  1^.  Mt- 
i/f,  fille  d-EtliUr 
RoideCoIckide^ 
j*.  G/iMc/,  fiUe  de- 
Fclias.      CreoD,  Roi  de  Thebes. 

("nA.^  , —^ V 

EvyiLi ,      I.  EtTMIUS,     u  MacmaU; 
fol  au  &  & 

fi^e  de         Thoai.        Phiuti  , 
.Tiojc  taez  pai  Me- 

Ht ,  lent  mete. 


Nat-  PBMcti-    ACAStE,    AUtft^ 
■toK.       MINUS.       Roi  de 
Voyez  Thcflàlie , 

Me»»».  ^p- 


Sthtndi,      PoiiDAH&t: 
^p.  fils 


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la  rice  de    DEUCALION, 

(oh  t  r  ,  Piiace  Taillant. 


'^d>  Tué»  ,  là  lâur. 


S  *  T  U  »  N  B  ,   éf.    Rfcrt  ou  Ofi ,  li  fieur. 


Zah  ou   J  o  U, 
JUPITER, 


S   ï.    U  T-( 


Î73 


Ofi  oa  R/iM, 


JUFITIV 


t  K  E  i.qoitloiuifoa 

BomilHede  Ctete, 


DoRUs,  dona  fon  nom  xax  Dtri*'»  ^ 
à'oà  les  dcniieis  Roii  de  Cmti. 


KVll  dios 

tp.Nù, 

HgMea 

bfbt 

kDiytiil 


DaïoMB'i,  Pbriiii.1»,  Ci^tt ,  PiJùSei 
Voyez  Voyez  *p-  <!^ 

CcrHA-  MuuMB.  MvHi-tVi.  Mi»- 
to««.  Roi        uiiWN. 

d'ELIDI. 


Petimtii,    DùmtiU,  Acmbus, 

^.  ^.  dona 

AcHB'  Ion  £ÔD  non 

LOUS.         confia  aux 

Dbjohb'b.  Athémt. 


-— — '  ■  >  r'^JL^ 

PlERO»,     POLIDII>-       DlCTTÏ»     ACTOR, 

reena         T«,Ro»  ip-  Roi  de» 


ht^- 


pais 
apellé 
de  Ton 


Akchandir  ,    Architilb,- 


fônirom 

MX 

fille 


•s  Aie. 


ntede 
$ciipbe> 

„^:. 

mère 
de 

FeriZft    MBNBTim,    Eurion,    PhOcmili, 
Roi  des        Roi  de  dite 


fille  de 
Oaaaiu. 


cinq  fils 
kuac 

fille. 


Phtit  en       7%«û. 
Theflàlie.     ^.  femme 


Locrieoi. 

<p. 
SthmU, 

fiUe  ''■u  ■ , 

J'Acafte.  fibd'EKU»; 

r*.A-^  (TOUoi  r'^Ai'^ 

Païrocu,   ^iitirmt,    Aciolli. 


fi^gedc 
.Tioye. 


i.KRune 

dePBLB'l, 

filtd'Eacntr 


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374  GENEALOGIES 

R  OIS  01  remporta  une  grande  viAoire.  Erechtée  par  reconoîflànce 
T  M  E  s-      en  ht  ion  gendre ,  &  lui  dona  une  petite  contrée  3  oà  il  6t 
sAiiB.      ijâtir  quatre  vîUfS  ,  lavoir  Oenepn ,  Marathon ^  Probalinthet 
&  Tricofithe. 

Après  la  mort  d'Erechtée ,  il  s'éleva  entre  (es  enfansiuie 
difpute  pour  la  fucceffion ,  Xuthus  fut  pris  pour  juge  de 
leur  diférend  ;  &  décida  en  faveur  de  Cécrops  qm  étoii  l'aî- 
né. Par4à ,  il  s'atira  la  haine  des  autres ,  deibne  que  chan- 
té encore  de  l'Attique ,  U  alla  avec  lès  deux  fils  dans  le  Pé- 
loponelc  j  &  s'établit  dans  l'Egialée  06  il  finit  fcs  jours. 

AcHEUS  l'aîné  de  fes fils, ayant "raflèrablé  quelques 
-troupes  compofées  d'Egialéens  Ôc  d'Athéniens ,  rentra  en 
Thenalie ,  &  remonta  fur  le  trône  de  fon  père  >  après  la 
fhort  d'Eole  fon  oncle.  Il  dona  le  nom  â.*jchaye  a  cette 
partie  de  la  Grèce,  félon  le  Scholiaile  d'Apollonius.  (  fur 
le  I.  Liv.  )  &c  £ut  deux  fils,  favoir  Archander,  jSc  Ar- 
.c  h  i  t  e  l  e  ,  qui  fe  tranfi>orterent  de  la  Phtiotide  k  Argos  > 
oU  Danaus  leur  fit  époulcr  deux  de  les  filles,, 
Strab.  1. 8.  I  o  N  )  frère  d'Acheus  >  fut  un  des  nïeilkurs  Capitai- 
Paufao.  L I.  nés  de  fon  tcms ,  &  le  procura  auflî  un  établifferaent  avan- 
tageux, Selinius  qui  regnoit  dans  l'Egialée  «  Ijii  dona  fa  fil- 
le Heliee ,  avec  l'eipérance  de  lui  fijccedpr,  comme  U  arriva. 
Ion  lèrvit  ion  beau-pere  contre  Eumolpe ,  Se  les  Eleucîens 
gagna  fur  eux  une  viéloire  dédillve  6c  tua  leur  chef  de  là 
propre  main.  U  fit  bâtir  une  ville  y  à  laquelle  il  dona  le 
nom  de  là  femme  »  èç.  du  fien  ;  l'Egialée  que  {osx  frère  avok 
fait  apeller  Aehaye ,  fut  nomée  Unie. 

DO  RUS  fécond  fib  d'HçUen,  s'établit  dans  X'Efihiù- 
tiit  partie  de  la  ThelTalie  »  oii  avoir  régné  fon  père ,  6c  lui 
Herod.  1. 1,.  dona  le  nom  de  Bonit ,  &C  celui  de  Doriens  à  fon  peuple. 
Strab.  1.6,  Sou  filsTEUCTAMUs  alla  à  lolchos^  chez  fon'coufia 
Crçthée ,  dont  il  époufa  fa  fille  Cuté,  &  mena  une  Colo- 
nie de  Doriens  dans  l'île  de  Crète ,  où  Ci  pollérité  a  régné 
julqu'après  le  fiége  de  Troye. 

Les  Doriens  afférent  avec  les  Heraclidcs  à  la  conquête 
du  Péloponefe ,  6f  furent  établis  dans  le  voifmage  d'Athè- 
nes. Après  la  mort  de  Godrus ,  une  partie  des  Doriens  , 
dont  quelques-uns  reftercnt  dans  le  pais ,  palfa  en  Crète  > 
6c  une  autre,  qui  étoit  la  plus  confidérable,  dans  l'Afic  Mi- 


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^  HISTORIQUES.  Liv.Iît  375^ 

Heure  >  où  ils  ocupercnt  le  pais  qui  fut  apellé  de  leur  nom  R  o  i  s  d  * 
BoriAe  ,  &  oii  ilsra.tiretu  les  villes  de  Cnide  &c  d'UsUcar'  Thés- 
njtfe.  SAti£.. 

E  O  L  E  fils  aîné  d'Heilen ,  fucceda  auRoyaume  de  fon 
pcre.  Il  fiit  fumomé  Neptune ,  fuivanc  Paufaniàs.  (  Liv.  4.  ) 
6c  eut  d'Eaarette  fille  de  Deimachus,  fept  i:Is  j  qui  firent  de 
puiflàns  étabUnèmens  dans  la  Grèce  >  &:  cinq  filles ,  parmi - 
lefquelles  nous  remarq^uerons  P//?i^/cY.  Elle  époufa  Mir,mi- 
DON  Roi  de  Phtîe ,  qui  fit  porter  Ion  nom  aux  peuples  des 
environs  du  fleuve  Pm«,  qu'Acheus  fononcle  avoit  no-  p  «  t- 
mtz  Aehéens.  Ilfut  père  d*ÂcTOR>  qui  régna  à  ?A/«  en  fu"  i©^  ,'"ac' 
Thejjslie  après  la  mort  de  fon  père ,  &  qui  ayant  perdu  là  riliadc 

Êremiere  femme  FoUbe» ,  fuivant  Euftathius  Uir  le  i .  de  l'I- 
ade ,  époufe  Egine  fille  d'Afope  ,  laquelle  avoit  déjà  eu  Merkîae , 
dejupitcr£^rw,ayeiil  d'Achille,  AÂor  en  eut  Ménetiu  s  Comment. 
&  plufieurs  autres  enfans ,  Icfquels  ayant  confire  contre  ^^  les  Ep,. 
leur  père  ;  il  découvrit  leur  complot,  les  cnaflà  de  fon  ^O'^**®* 
Royaume  >  Se  le  remit  à  FeUe  qui  s'étoit  retiré  auprès  de 
tui ,  en  lui  donant  enmariage  fa  fille  Fhibmeie ,  ou  comme 
d'autres  l'apellent  FolymeU.  Menetius  chailë  de  la  ThelTa- 
lie ,  le  retira  dans  la  Locride ,  ôc  habita  dans  la  ville  d'W- 
pmte,.cÀi  il  engendra  Patrocle.  Celui-ci  jouant  aux 
olïelets  avec  le  fils  d'Amphidamas ,  *  prit  querelle  avec  lui ,  -  ^   , . 
&  le  ma.  Patrocle  obligé  pour  ce  meurtre  de  fonir  de  fa  jîa-    °       '°  ' 
trie  ,  fe  retira  chez  Pelée  fon  beau-frerc ,  qui  eut  foin- 
de  le  Êiire  infbuire  avec  fon  fils  Achille.  La  parenté  ôc  la 
conformité  de  mœurs  &  d'exercices,  forma  une  étroite 
unidé  entre  ces  deux  jeunes  Princes^,  qui  allèrent  cnlcra-" 
ble  au  fiége  de  Troye ,  cil  Patrocle  voyant  les  Grecs  fort- 
preflez  par  Hector,  Ôcpar  les  Troyens,  qui  comencoient  ^ 

déjà  à  mettre  le  fèu  à  leurs  vaiHèaux,  pria  Achille  de  lui- 
prêter  fes  armes ,  âc  de  lui  permettre  d'aller  au  combat 
avec  tous  les  Mirmidons.  H  fit  en  cène  ocafion  de  fore 
beaux  exploits  d*armcs  ;  mais  fon  cafoue  Ôc  fa  cuiraflè  s'é* 
tant  détachez,&  étant  tombés,il  fut  blelTé  par  Euphorbus» 
&  tué  par  Heék}r  qui  furvint. 
Revenons  aux  fils  d'EoIe.  SISIPHE  fondaCiiwWèf  oii 

«   11  s'apelloic  félon  leiun$£4«i,J*eloa lesautietXj'yïvN&r , fit  feloa-^uelquci- 
iBA»Cl»!*mmt.  Mczitiu,  -      ■ 


,v  Google 


K.OI  s   D 

Th  E  s- 
s  A  1.  <  E^ 

Apoll.Lj, 
PauiànJas, 


Euftathius 
fur  Ho. 
mère. 


Diod.  Sic. 
Uv.  4. 


Apoll,  1. 1. 
Tzetzes. 


37(5  GENEALOGIES 

!  régna  fa  poflérité  :  ATHAMAS  régna  dans  la  Beotie: 
PERIERES  à  Meffene  :  DEJONÈE  dans  la  Phocide. 
Nous  parlerons  de  la  poftéricé  de  chacun  dans  les  chapitres 
fuivans. 

MAGNES  régna  aux  environs  des  Monts  Oeta^^  Pe- 
lion ,  fur  les  confins  de  la  Thellàlie ,  âc  fit  apeller  ce  païs 
Magnifie ,  aufli  bien  que  la  ville  »  qui  en  étoit  la  capitale. 
Il  eut  de  Nais  quatre  fils ,  dont  les  deux  derniers ,  lavoir 
PoLiDECTE  &D1CTIS  fe retirèrent  dans  l'île  de  Seré- 
fhe  i  une  des  Sporades  >  où  il  aceiiillirent  Peiiëe  avec  /à 
mère  Danaé ,  que  PolideiSte  époufa  dans  la  fiiitç.  A  L  E  C- 
T  O  R  fils  aîné  de  Magnes ,  régna  en  Magnefie  après  fon 
père  >  &  fiit  ayeul  de  P  ro  th  o  u  s ,  qui  après  la  guerre  de 
Troye  ,  palTe  en  Afie  »  oti  il  bâtit  la  ville  de  Magnefie. 
P I Ë  R  U  S  autre  fils  de  Magnes ,  régna  fur  cette  partie  du 
Royaume  de  fon  père ,  qui  fut  depuis  apellée  de  fon  nom 

Fieride. 

SALMONÉE  un  des  fils  d'Eole,  s*étant  retiré  en 
Elide ,  y  bâtit  une  ville  de  fon  nom.  Il  époufa  premiete- 
ment  AUidice  fille  d'Alçus ,  dont  il  eut  une  fille  nomée  7;- 
ro ,  cnfuitc  une  femme  nomé  Sidtro ,  qui  traita  avec  beau* 
coup  de  rigueur  û  belle  filk  Tyro.  C'eft  peut-être  à  cau- 
iè  de  les  mauvais  traitemens ,  que  Tiro  fut  envoyée  chez 
fon  oncle  Crethée ,  où  elle  fe  lailïa  féduire ,  6c  eut  de  fort  on- 
cle deux  fils ,  que  l'on  mit  ûir  le  compte  de  Neptune ,  peut- 
être  auffi  ponoit-il  le  furnom  de  Neptune,  comme  fon  pcrc. 
Ces  deux  fils  furent  expofez  ;  mais  ayant  été  trouvez  par 
des  bergers ,  ils  furent  fauvez  &  nomez  l'un  NeléeSc  l'aur 
tre  Pelias.  Ils  furent  depuis  reconus  parleur  mere^qui  épouf 
fa  Crethée  ,  6c  ils  la  vengèrent  des  cruautez  de  là  ma- 
râtre. 

CRETHÉE  fils  Mné  d*Eolc ,  lui  fucceda  dans  le 
Royaume  de  Theflâlie  ,  6c  fbnda  la  ville  à'Iolehes,  qu'il 
établit  la  capitale  de  fon  Royaume.  Tyro  devenue  fa  fem- 
me légitime ,  le  fit  pcre  de  trois  fils  6c  d'une  fille.  Après  fit 
mort ,  Pelias  s'empara  d'Iolchos  6c  du  reftc  de  fes  Etats  « 
fi  bien  que  fes  frères  furent  contraints  de  vuider  le  pays  > 
&  d'aller  chercher  fonune  ailleurs ,  Efon  feul  dempufa 
dans  lolchos  comme  perfonc  priyéç, 

AMYTHAON 


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HISTORIQUES.  Liv.  III  ^yy 

AMYTHAON  fils  de  Crethée,  demeura long-tcms  Rois  oi 
à Pylcs ,  époufa  Idomene  fille  de  Phcrès ,  &  en  eut  B i As  Se  T  h  e  s-    - 
Melampb>  dont  nous  avons  raporté  la  poftérité  dans  la  *  a  *■  *  ^» 
Table.  II.  en  parlant  des  Rois  d'Argos.  Nous  y  ajouterons 
feulement qu'AdTafte  petit-fils  de  Bïas  ,-avoit  pour  frère, 
faivant  Apollodore.  (  Liv.  i.)  Pronax,  père  de  Licub.- 
GUE  Roi  de  Nemée ,  gui  eft  furtout  conu  par  le  malheur  de 
fon  fils  Ofheltes.^  Hiffifile  fa  nourice  l'ayant  laide  fur 
l'herbe ,  pour  aller  montrer  une  fontaine  aux  troupes  qu'A- 
drafte  conduifoit  au  fiége  de  Thébes ,  &  qui  étoicnt  pref- 
fées  par  la  foif,  elle  trouva  à  fon  retour  qu'Hun  éfroyable 
fcrpent  lui  avoir  déjà  ôté  la  vie.  Licurgue  vouloit  feire 
mourir  Hipfipile  y  imputant  la  mort  de  fon  fils  à  ià  négli- 
gence ;  mais  les  Princes  Argiens  s'y  opoferent ,  ôc  pour  •■ 
confoler  Ltcurgue ,  Us  inftituerentles  yeuxNeméens  i»cn  i^bïJiro'dr 
l'honeur  de  fon  fils  Opheltes,  qu'ils  furnomerent^/ïj&fœa- ,3  en  3  aw, 
n  d'un  nom  Grec ,  qui  fignifie  comenccmcnt  de  mort  &  un/'c'ouroM 
de  meurtre.  Cette  Hiplipflc  étoit  fille  de  Thoas  Roi  de  S-acU  t«k! 
JLemnos }  dont  les  femmes  j  par  une  con^iration  générale 
contre  les  hommes ,  les  firent  tous  mourir ,  en  une  nuit ,  y^n^  pi^c, 
pères ,  fi-cres ,  ou  maris  ;  Hipfipile  foule  fauva  fon  père  Uv.  1. 
Thoas ,  en  le  cachant  dans  le  temple  de  fiacchus ,  la  nuit 
que  fe  fie  le  maflacrejSc  le  lendemain  l'ayant  acouftré  des 
habits  de  Bacchus  >  die  le  fit  monter  fiir  un  chariot  >  &C 
temmena  à  travers  la  ville  >  criant  à  haute  voix  qu^elle  al- 
knt  expier  dans  la  mer  le  Dieu  Bacchus ,  qui  avoic  été  t)ro- 
phané  par  tant  de  meutri-es ,  fie  par  ce  moyen  elle  condui- 
kt Thoas  dans  une  profonde  forêt,  ob  il  fe  tint  caché»  juf- 
qu'à  ce  qu'il  trouvât  l'ocafion  de  s'embarquer  ;  Hipliphilc 
foignit  d'avoir  tué  fon-  perc ,  6c  fut  fi  bien  diflimtilcr ,  qu'- 
elle fiit  élue  Reine  du  comun  confentemetù  de  toutes  les 
Lemniadcs.  Lorfque  Jafon  allant  en  Colchide ,  paflà  avec 
les  Argonantes  à  Lemnos ,  HipHpile  devint  amoureulè  de 
lui  &  l'époufa.  Quclques-tems  dprès ,  les'femmes'de  Lom- 
nos  ayant  apris  cornent  elle  a  voit  làuvé  fon  i^re ,  la  ven-i 
dirent  pour  efolave  à  Licurgue  Roi  de  Nemée»  fclqn  Appl- 
iodore.  (Liv. 3.) ^ fuivant Hygin.  (chap.  1 5. )-^;leSww>- 
liafte  dcKndare,  elle  découvritque  les  l-0rjiriiadesav*^nt 
confpiré  de  la  iettcr  dans  la  mer  i  eUe.taçha;dç  fe  iàuver .> 
Bbb 


,v  Google 


378  GENE  ALO  GTE  S 

Rftis  nt  elle  fut  prife  par  des  Pirates,  qui  la  vendirent  à  Licurgue,' 

Th  e  s-      !qai  luiremitibn  fils  pour  le  nourir&c  l'élever.  EUe  avoir  ' 

«Ai.it.'-    eu.dc  Jafon  deux  fils>  Euneus ,  6g.  Thoas,  qui  devenus- 

grands  ,  cherchèrent  leur  mère  par  diverfes  contrées ,  & 

ariverent  à  Nemée-,  ^lans  le  tems  de  l'accident  d'Opheltes  >.. 

&  recoûurent  HipHpile  par  l'avis  que  leur  en  dona  Je  dei- 

vin  Amphiaraus^ 

P HERES  frère d^Amydiaoni  fonda  là  ville  de  Phem  ' 
jt,poU.  1*  3.  ^^  Theflfalie  i  qai  fut  depuis  la  capitale  de  fon  Royaume.  ÎT'- 
futperc  d'ADMETE  RoidePheres,  conu  par  l'amour - 
de  la  femme  Alcefe  fille  dePelias ,  quis'ofmà-la  mort  pour-' 
&uver  la  vie  de  fonmari.. 
I^ufati.  NELÉE  undes  fikqueCrethéeavoitieu^iè.TiTOawant- 

iiT,  4,c.  }6.  fôn'-mïuiage  >  ayant  été  obligé  de  fbitir  de  la  Thefîàlie  >< 
dontPclias  s'étoit  £mparé>feretira  dans  le  paï*d«Mefieme,^ 
^oîi.tiVemparadc.laviUedePilos>  d'où  il  chaflà  Pylasfils: 
de  Clefbn  j  qui  alla  oci^er  une  autre  ville-de  même  nom. 
dans  i'Elide.  Le  refus  qu'il  fitd'expier  Hercule  du  meurtre: 
d^ïphinis,  lui  atica.  le  couroux  de  ce  Héros  >  quipritd'aC- 
.  faut  la  ville.  de^FiloS)  âcietuainhujiiainanent  avcctoiu- 
.        lèsfils.: 

NESXGR-qni  étoir  leplus  jeunc;  de  ia>échapa  au: 
carnage.  Il  étoit  alors  à  Gcremium ,  &c  rétablit  dans  la  fui- 
te Pylos»  qu'Hereuieavoit  faccagéc ,  Oc  le  trouvaaufiége. 
deïroyc,  oiiilièfitconoître  pariàfegeflè.  Il pafl^ enfuitc- 
av-ec  les-  Pyliens  en  Italie  >  &  y  bâtit  la  ville  de  MetAfontc- 
Sa  poftérité  régna  dans  la  Meflcnie ,  jufqu'au  retour  des  ■ 
Héraciid«&  -Afors  Alcmeon  un  de  lès  décendans  fe  retira, 
à  Athènes.  De  lûiibrtitla  hxDJùicéti  Alemeonidis ,  ÔC  de- 
fim<:oi^nPoconcellcdcs  PflM»i<^/.. 

P  £i<  I  AS  fils  de  Grethée  ,s'étant  emparé  dùRoyaume 
de  Thcflàlie,  €hercha  à  s'y  maintenir^  en  éloignant  Ja^ 
»  6  N  fon  neveu  fils  de  Pelée.  C'eft  pour  cela  qu'il  engagea 
ce  jeune  Héros  ,  dont  la  valeur  lui  don6it  de  l'inquiétude>  à 
entreprendre  le  voyage  de  la  Colchide >  pour  &ire  la  conf 
cjuête  de  la  toîfbn  ^*or ,  c'eft-à-dire  ,  pour  recouvra  le$ 
tt^fors-que  fon  coufin.Phrixus  fik  d'Athamas  avoit  trai^ 
toôrté^  en  Colchide ,  lorïqu'il  s'y  réfiigîa  chez  i^thas ,  qui 
le»  £ulôît  garder  trâs-foigneuièment.  Jafon  psurcit  p9UE  cetr 


,v  Google 


>te  expédition  >  acoiopagné  par  les  plus  célèbres  Héros  de  T  h  e  fi- 
lon tems  *.  ....  i  A  L  4  E. 

Avant  que  d'ariver  dans  la  Colchide  ;  ks  Argo-  - 
jiautes  ayant  abordé  dans  l'île  de  Letnnos  >  .oh. il  n'y  avoit 
ipour  .lors  que  des  femmes  ] .  tous  ks-hommes  y  a^ant  été 
Igorgés^ils  y  furent  fi  bien  aceiiiliis  par  .cé.pcupie  féminin* 
-qui  comencoit  à  s'ennuyer  du  veuvage,  .qu'ils  y  Turent  r&- 
•tenus  deux  ans.La  Reine  Hipfipile  iîit  le  .jiarcage  de  Jaibri» 
qui  enfin  obligé  par  honcur  de  pourfiûvre  fon  enrreprj&^ 
j)artit  de  Lemnos ,  iaîfiànt  Hipfipile  enceintCaSclui  prpteif 
iant  qu'au  retour ,  il  jcpafferoit  par  Xemnos  >  &  l'erame^ 
jieroir  avec  lui.  Àrivé  dans  la  Colchide ,  il  plut  à  AkdA 
^£lled'^tkà5>.ficpar  le.iècQurs  de  cette  V-iixtcdSk,  à  bquellç 
il  dona  fblemnellement  fa  foi  »  il  vint  à  bout  d'enlevear^ks 
richeflès  du  Roi,  qui ,  averti  de  la  fiiite  de  Jafbn ,  voulut  le 
podrfuivre  j  âc  perdit  la  vie  dans  le  combat.  Les  Aigonaur . 
j:es  s'étant  rembarquez ,  ariverent  dans  la  Grèce ,  ou  Me- 
dée  fuivit  Jafon.  EUe  fevcngeadePelias^qui  outré  de  ce 
.que  Jafon  avoit  emmené  avec  lui  Acafle  fon  fils ,  làns  Ion 
xonfentement ,  avoir  été  caufe  que  fon  pcre  Efon ,  Se  fa 
.inere  Alcimede  s'étoient  faits  moiuir  pour  prévenir  la  fu- 
reur du  tyran ,  en  buvant  du  fàng-tout  cnaud  d'un  tau-  .  i 
teau  ,  qu*Us  avoient  facrifié.  Elk  dona  aux  filles  de  Peliâs  ■  '<■ 
jun  breuvage  empoifoné,  qu'elle  leur  fitcroire  être  propre 
il  rajeunir  feur  père  ,  ôc  qui  lui  dona  la  mort. 

A  C  A  S  T  E  fils  de  Peiias  ,  k  qui  Jafon  avoit  généreux 
:iement  cédé  la  courone  ?  pourfuivitiès  fœurs  comme  meur- 
jtriercs4c  leur  père.  Elles  s'éoMcntlàuvécs,  &  ^ieefie  l'u» 
jie  d'elles  s'étoit  retirée  chez  Iba  coufin  Admette  Roi  de 
Phercs,  quiPépouÊu  Acafte  la  lui  redemanda.  Se  fur  le. 
:refiis  qu'il  fit  de  la  livrer  à  fon  reffentiraent ,  il  entra  furies 
■terres  Se  les  ravagça.  Admete  qui  entreprit  de  le  repouffo-, 
.ayant  été  pris ,  Alceftc  s'ofrit  génércufemcnt  de  fc  remet- 
jre  entre  les  m^insda  vainqueur  pour<en>  tirer  ion  amant  ou 
.fon  mari.  Acafte  acepta  l'échange  Ôc  renvoya  Admete; 
inâisHttfcuk  vint foni propos œms oc  tcms-iàj  cnThcC- 

cette  expédition' ArgtoMtts  tpuct <{a'tis\  Uiii  ou.paicc  ^u*!!  .potioit  le»]SioC4 
É^cmbaïqucieat  fin  un  vimen   a<iaii\  nomn  AtKicat.'      '  '  ' 

Bbbij 


I,  Google 


jSo  GENEALOGIES 

falie ,  Se  à  ht  prière  d'Admete  j  il  délivra  la  géhéréulè  Al> 
cefte. 

■  Jafon  s*étant  dégoûté  de  Medée»  épaufa  C^/«»«  fille  de 
Creon ,  Medée  outrée  de  dépit  de  fon  inconilancc ,  mit  le 
feu  au  palais  de  Creon,  oîi  ce  Prince  fut  bruIé  avec  là  fil- 
le rivaïe  de  Medée  &  déchira  les  enfens  qu'cUe  avoir  e« 
de  Jalon ,  puis  fe  retira  à  Athènes  >  où  elle  époula  Egée , 
^  d'où  Thefée  la  chaffa  peu  après.  Jafon  fe  tua  de  dëfef- 

rir.  On  peut  placer  l'expéditiondes  Argonauces-joavant 
guerre  de  Troye.  Apres  ce  tems  on  ne  conoic  plus  les 
Princes  >  gui  régnèrent  en  Theflàlie.  Elle  fut  dans  la  fuite 
ibumi&  aux  Rois  de  MJacédoine  »  puis  aux  Romains ,  Se  au^ 
jourd'hui  elle  e&.  ions  la  domination  ^  l'Empereur  Otto- 

ffiMfJMHWl^i  Vîîi  h'iffiWrriMTiimiWfîilliHMffl'Titf  ft WfiMBllW**'"^!^'"^*^  "•**>  ^ 

C  H  A  P  I  T  R  E     V. 

-  Des  Rms  ^ATH  ENES. 

Rois  -  A  THENEScapitale  de  l'Attiquc^  plus  célèbre  par- 
»'  A  T  M  E-  Jx.  tic  de  la  Grèce ,  a  été  l'une  des  villes  du  monde  la 
[  B  s.  plus  mag;niiique  »  &  la  plus  floriflance.  Divers  Auteurs 
Pont  apellée  ù.  mère  de  la  Religion  &  des  Loix^  la  nouri- 
ce  des  Philolbphes ,  le  fiége  c^  Pérudiùon ,  l'école  des  fien- 
ces  ôc  des  beaux  arts ,  &:  l'œil  de  la  Grèce.  Elle  étoit  bâ- 
tie fur  la  rivière  d'Ibiffe ,  au  milieu  de  l'Attique ,  &  dut  les 
comencemcnsy  ouj  félon  d'autres,fbn  embeuiUèmentà  Cf 
tnfs  venu  d'Egipte. 

Cfitte  Ville  n'a  pas  feulement  été  l'école  publique  de  la 
jàgeilè  &c  des  beaux  arts ,  mais  elle  a  été  encore  le  théâtre 
de  la  valeur ,  ayant  été  atifU-  féconde  ea  grands  Capitaines, 
ç^'ea  hommes  polis  &  favans. 

On  a  fort  cékbré  dan&  le  mondé  ib>  ^reefMge ,  le  Zitéf  > 
VAeadentie  &C  le  Portique. 

~  VArevpAgt  étoit  proprement  le  Sénat  d'Athçnes  ;  c'étoit 
le  lieu  oïl  un  certain  nombre  de  Magifbrats  conoiflbient  de 
ous'  lés  crimes  Se  jugeoient  lés  diferends  des  particuliers. 
Ce  Sénat  fut  établi  par  CécrûpSr 


y  Google 


HISTORIQUES.  Lh,  Ut  381 

Le  Litfe  étoit  un  Collège  oti  Arîllotc  enlcignoît  fa  Phi-  R  o  r  s 
JoJbphie.  Ceft  pour  cela  qu'on  i'apelle  la  Fhilofophie  du  "'^  t  h  i. 
Zieét.  "  '  '• 

U Académie  étoit  une  belle  maiibn  avec  des  jardins  Ôc 
des  fomaines  >  ou  Platon  enfeignoit  Tes  Difciples.  Le  nom 
d'Académie  vient  d'un  cenain  Aetidemus  Athénien ,  qui 
confàcra  fa  maifon  à  cet  ufàge  y  &  c'eft  de-là  que  le  nom 
d'Académicien  a  été  dooé  à  ceux>  qui  fuivoient  la  dotffcri- 
nedcPlatoo- 

.  Le  Portique  qu'on  apelloit  aufîï  Peàle ,  à  caufe  de  la  diver- 
iité  des  admirables  peintures  >  dont  Polignore  l'avoit  enri- 
chi r  étoit  le  lieu  où  Zenon  le  Cînique  faifoix  Tes  leçons  d« 
phîlofbphie  à  les  auditeurs  qu'on  3iÇcU.oit  S tciciens. 

On  peut  confidérer  Athènes  fous  i  v.  Etats  difïèrens. 

Le  L  eil  fous  XVIIL  Rois  durant  487  ans,  depuis  l'an 
du  monde  2448 ,  qu'elle  a  été  fondée  julqu'à  l'an  293  5, 

Le  1 1.  efl  fous  ^11.  Archontes  perpetttels  durant  3 1 6  ans  , 
depuis  l'an  292  5  ,  jufqu'à  l'an  3 2  5 1, 

Le  1 1 1.  eft  fous  VU.  Archontes  Decennmx ,  durant  70  ans, 
jufqu'à  l'an  5321. 

.  Le  IV.  cil  fous  les  Arthontes  Amnuels ,  durant  près  de 
7^1  ans)  iufqu'à  l'an  du  monde  4082,  £c  de  l'Ere  vulgai* 
je  78  qu'elle  devint  tributaire  des  Romains. 

Pour  moi  >  dont  les  généalogies  feuls  font  Pobjet ,  je 
dtviferai  rHiiloire  d'Athènes  en  deux  Articles  y  le  L  lèra 
fur  la  fucceflîon  de  fes  Rois ,  &  le  fécond  fur  celle  des  Ar- 
chontes perpétuels  &c  décennaux ,  tous  fortis  de  la  même 
face  >  âc  décendus  de  Codrus  dernier  Roi  d'Athènes. 

i>e$KoisteATHEliES. 

Le  plus  ancien  Roï  qui  ait  régné  dazls  PAttique  j  efl 
OGIGESr  ou  Ogigus,  fous  fêquel  ariva  environ  l'an> 
du  monde  2200,  1804  avant  l'Ere  Chrétiene,  cette  fà- 
meufè  inondation  qui  a  porté  le  nom  à'Ogigis.  Ce  Déluge 
dépeupla  tellement  lepaiis>  que  durant  près  de  200  ans» 
mu  Prince  n'eut  envie  d'y  régner.  Enfuite  ACTEUS  ou 


y  Google 


'Ron 

,D*  A  T  H  E. 

NES. 

faufanias , 
liv.  i.çJz. 

r^ifU  VI. 


du  monde, 

avant  J.C> 

I  5  56. 


§8»  C£NE  AL  OCÎES 

AcTEON ,  s'y  étabUt&dona fon nom  aujpaïs.  B yrcgnôit 
dans  le  tems  que  C  e  c  r  o  p  s  ibrù  d'EgiptC)  y  aborda  avep 
un  aflèz  grand  nombre  de  compagnons  pour  y  former  ua 
établiflêment.  Aifteus  reçut  avec  joye  çes.no^v.eaux  hôtes, 
&  dona  à  leur  chef  &  fille  Agr^tuié^jx  mariage ,  avec  Pe^é- 
rançe  de  lui  fucceder^  comme  U  lui  fucceda  éfeéHv<ement. 
L'époque  de  cet  établiflêment  ^ft  environ  ,  l'an  du  jnonde 
,2448  ,  Ôe  1 5  5  6  *  avant  l'Ere  Crétiene. 

CECROPS  pour  doner  un  fondement  à  fa.colome>  fit  bâ- 
tir fur  ime  colme  une  fortcrcflè^  laquelle  il  dona  lenom  de 
Cceropeja ,  .comme  au  rcfte  du  -païs  i  il  la-confacra  à  Miner^ 
vcjquelcs  Grecs  apellent^/)&tf»f,  dont  elle  prit  dans  lafuU 
,te  le  nom.  Il  travailla  doucement  à  gagnpr  l'elprit  des  habi- 
tans  »  8ç  à  adoucir  les  moe^urs  barbares  des  Pélalgiens  qui 
JiaSitoient  cette  contrée ,  ^  leur  ayant  fait  comprendre  les 
.avantages  de  la  fociété ,  U  les  engagea  à  quiter  ieurs  ha- 
meaux âcles  raflemblacn  12  bourgades»  dont  il  compofa 
le  Royaump  d'Athènes.  H  y  étabUt  avec  les  loix  de  foa 
■pais ,  les  Dieux  qu'on  y  adoroit  ;  il  y  porta  furtout  le  ciil- 
,te  de  Minerve  honorée  à  Sais  fa  patrie. 

L'une  des  plus  làgesloix  qu'il  établit,!  lut  celle  qui  re^- 
gla  les  mariages ,  &  àbolU  la  Poligamie  **  ou.pluralité  des 


■k  Quelques  Interpi^tK  du  marbres 
:d*Aren(leIe  la  metent  ;itfro-  aniavant 
J.C  ce  qui  me  parott  uop  éloigné.; 
■cai  Cecrops  ,  que  <aut  le  inonde  coti- 
vient  avoir  ^cé  contemporain  Ae~i^oiÇe  , 
■ne  fe  trouvera  plus  Ditie  ;  cm  MmCe  ne 
.vint  au  monde  que  l'an  »:j7i.  avant  J.C. 
.».»  La  Poliganiic  eft  une  pratique  peu 
conforme  à  la  nature  ,  &  petnicieufe  i  la 
■focicié.  Cat  un  fait  bien  établi  par  de» 
cfllculs  «afls  que  le  nombre  det  mâles 
de  none  efpece  oui  nailTentj  eft  [0U)oua, 
|iD  peu  plus  grand  que  celui  des  femelles , 
.montre  clairement  que  Dieu  ,  Auteur  de 
la  nature ,  n'a  jamais  eu  del^in  qu'un 
homme  eût  phis  d'ane  femme,  Je  très- 
druiémtM  c'4fi  Agir.captic  1»  loix  de 
J'un  &  de  l'autre  que  d'en  pieridteplus 
d'une  i  U  fois.  QKioîque  le  '  Légidaieur. 
feuveiain  ait  ■jogë^  propos  de  djfpcnfeF 
lesenfaoB.d'HtKJde  cetieloi  pu  unq  pet- 
mifCon  pofîcive  ,  &  pour  des  railâns  par- 
ricnlictes ,  ,cc  n*cft  pvune.reglffjourles 


autres.  M.  Pni/fr«M>;,Hift..desJn(fs ,  tom  i. 
Depuis  le  rems  de^Cecrops  jo^u'apt^ 
la  guerre  du  Pélopooefe  ,  on  n'entendit 
point  patler;it  Athènes  de  poligamie,&  S 
■n'avoit  jamais  àé  permis  l  un  mari  d'a.- 
wir  pluE  d'une  lènme.  La  loi  <c  la  cour 
tume  s'acoidoient  en  ccpointi  waii  U 
pefle  ayant  entièrement  dépeuplé  Athè- 
nes pendant  la  gnerre  du  i>élQponefê.: 
pour  la  repeupler.on  fit  une  loi  nouvelle^ 

Ï|ui  petmeicoil  aux  hommes  d'avoir  deux 
eramej,&  la  poligamîe  fut  ainfi  pcrmife, 
ASocrata  le  PbilotbpheSocrate  fut  un  de» 
premiers  qui  fe  ferait  de  cette  permi^ioo, 
i  l'âge  de  4f  ans.  Il  avoit  peur  femme 
X»nrifft  (  il  prit  ■poar  féconde  Myrte 
petite  fille  d'Ariiâide  ,  &  ce  fut  pai  pitié 
parce  qu'elle  ne  trouvait  point  demarit 
tout  ce  qu'il  y  ^agna  iiit  d'avoir ,  pour 
eaetcer  la  paiimce ,  deu.méoliante*  fem- 
mes ,  au  lien  d'une-  Df^^nuLstuê-.vt 
Sociale.  Athtnée  ,  GrUms ,  1,  ïj.  c  jo. 
MixaiiArabAlruiiiJn;i.  t. 


y  Google 


iu 


B I sTô  R I Q 0 Ë^si  Zw.  m:         ?8 j 

fËmnle$)  parmi  un  peuple  qui  n'avoic  d'autres  règles  ({ans     Rou 
fes  mariages  quexelles  de  les  défirs.  Cecrops  écablit  vers  o'ATHBt- 
l'an  ^497  un  Tribunal  ou  Sénat  apellé  depuis  ArA^age ,  ^  ^ '-^ 
pour  juger  des  contefliacions  >  qui  naîtroient  parmi  fes  fu-- 
jets;  l'Hifltoirene  parle  jamais  de  cet augufte Tribunal , 
que  pour  vanter  lès  lumières,  ôc  faire  l'éloge  defon  inté- 
grité.- Cecrops  fut  fumomé  Difhyes  ou  Biprmist.  comme- 
jui  diroit  nn-homme  eompoff  de  dettx  natures ,  foit  parce  qu'il 
lut  unir  deux  peuples ,  aom  les  mœurs  &  les  coutumes- 
étoiencûdiféremesyibit  parce  qu'il  parloitdeux  languesv 
1-Egiptiene  âcla  Greque.  il  régna  50  ans  fuivant  £uiâ>e  £c 
S.  Jérôme^ 

CRANAUS  Grec  &  Athénien  d'origine,  futle  fuc^-     II.' 
eeHèur  de  Cecrops.  Son  règne  eft  remarquable  par  le  fa--     z'45iiffi 
meux  jugement  que  rendit  le  Sénat  d'Athènes  ,  entre  Ne^  àa  monda , . 
tu»e  6c  Mars.  Le  véritable  nom  du  premier  étoit  Pofeidon  »  *^*"  J-  C.  ■ 
il  étoit  Roi  d'une  partiede  la  Theflàlie ,  &  comme  il  co-^     »^5o4i- 
mandoitTur  les  rivages  de  ce  païs,  âc  qye  par-là  il  avoît 
eu  ocafion  d'équiper  des  vaiflèaux,  oupïûtôt  des  barques» 
&  de  couftr  les  terres  voiûnes ,  l'on  le  prit  enfuice  pour  le 
Dieu  des  Mers  >  fur  leTquelles  il  avoit  exercé  là  puHIànce 
pendant  fa  vie»  Mars  étoit  un  aucre-Tiran  des  mêmes  quar- 
tiers, auquel  fa  valeur  ouia  férocité  avoit  &it  doncr  le 
lumom  deMars.  Il  avoic  époufé  ^^r^uij^r,  une  des  filles  de 
Gécrops,  dont  il  eut'y^/ei^tf ,  laqucUeayant  été  forcée  par 
Haliroshius  fils  de  Pofeicron;  A4ars  vengea  l'infulte  &ite  à 
Êtffîe  par  la  mort  de  celui  qui  la  lui  avait  faite.  Il  fut  cité, 
pour  ce  meurtre  par  Pofeidon ,  devant  le  Sénat  d'Athènes, 
qui  après  avoir^coûté  les  raifons  des  deux  parties  ,  débou- 
ta Neptune ,  &  prononça  que  la  vengeance  de  Mars  n'a- 
voitpoùtt  excédé  l'outrage  qu'il  avoitreçu  en  la  perfone 
4e  &  fille.  La  &ble  n'a  pas  manqué  d'embellir  cette  Hiftoi- 
re,Sc  de  dire'que  douze  Dieux  s'étoienc  mêlez  dans  le  nom* 
llffc  des  Sénateurs  >  pour  doner  leurs  voix  dans  ce  ji^&- 
ment,  *  qui  parut  fi  équitable.  Le  lieu  oïi  il  fut  prononcé 


V  Ce  jagement  fat  lepremia  <|a'aU 
yoité  rAtéopage.  Le  %.  ftu  celui  de  Ce- 
^ule, coupable  de  la  inoR  de  fa  fbcnt 
Wocnc  La}.  fucMlni^DtdalCfCOO- 


Taincnd'aToir  mJTalnifeBiitve»  Le 
4.iiitx;elin  d*Otefte,asfiqa  da 
defânen- 


iuV 


I,  Google 


384 


TMe    VI 


t.  C  E  C  R  O  P  S .  Egiptieo  ,  fonda  Athbhii 

l'an  du  monde  1448.  f  l'ao>49S.  reg.  fo 

ans,  ip.A^Multt ,  filje  d'Aâeus. 


Les  Roij 

I  I.  c  R  A  N  A  U  s ,  Roi  d'Athenefl 
«n  i4î8.  t  en  1J07.  reg.  y  ans. 


EiusicnTOK ,     ImtJnfi. 
t  aïant 
ibDpci& 

Cmhalb 

Oia^de 
Prami. 

Maki, 

CrM»é .    femme        Jîthù.* 
III.  d'AMPHICTlON.      dona 
Roi  d'Athenejeo  1107.       Ion 
fhajTéi'anifi?.  reg.       nom  i 
10  ans.                             J'Artiqut. 

VII.  CECROPS    M.  Roi 

d'Atheneî  en  itfj?.  f  >'*?7-  . 
reg.  40.  ans,  ép.  M4thdnfe, 

Jâctifieez  pour  le  falut 
de  la  Patrie. 

Pnirb 

CepLc. 

yill.  PANDION.II.    Roid'AAeac», 
l'an  x697.  éitt6ai<a  1711.  leg.  i^ans, 
if-  Piûr,  fille  dePylas,  Roi  de  Megare. 


CrfHf*. 


X.    E  G  E'  B ,  Roi  d'Athènes 

l'an  1,71}.  t  en  1770.  g-  47  «• 

^p.  jEihrM  ,  fille  de  Pttt^ 


Pallantb, 
perc  de  f  o  fils. 


N I  s  0 1 ,  Roi 

de  iiffir4. 


XI.    THESC'E,  Roi  d'Aihcneï, l'an  177a 

chaflï  l'aD>798.  t  l'a»  *8oo.  leg.  xS  ans  , 

^p.  I'.  Hifftlit*  ,  t°.  Phe^*  î.  dp  Mino$. 


I.  H  I  p  F  0- 

XIII.ï.DEMOPHOON, 

ACAMAS. 

ANDHoroura 

1  1  T  X.. 

Roi  en  1813.  t  l'an  »8j<. 

<-^^^^ 

(lÀ;endn  de 

reg.  îjans. 

Nsta'.. 

THVt, 

Voyez  M«£mm. 

X I  y.  o  X  I N  T  H  A  s ,  Roi  eq 
185s.  f  l'an  \is%.  leg.  11  ans. 


XVII.    MELANPE, 
Roi  d'athénée  en  tl??. 
tentj14.teg.37an». 


XV.  APHIDAS, 

reg.  i.an  ,Sc  im 
xvi  pai  lôiLfrere. 


XVI.TH  IMOETES, 

Roi  en  18(9.  Ahttai 

]'aniS77.  icg.;8  ans. 


XVIII.   CODRUS, 

tué  l'an  i.9H- 


M  I  D  o  K.         N  ï 
.     Voyeïla 


Andiodns , 


DamafichtOB ,      Andrcmon , 
Ptomcthus ,         DamaTuL 


y  Google 


d'ATHENES     depuis    Cecroïs! 


"JÏJ 


I  V.   E  R  I  C  T  O  N  I  US,  Roi 

en  iji^.'feD  !f67.reg.  joans- 


V.    P  A  N  D  I  O  N  ,  Roi  l'an 
f  l'an  rtfo7,  reg.  40  ans. 


Cbhmc  ,  mère  d'EuiqoIpe  ^ 
Roi  de  Thrace. 


.VI.  ERECHT  E'  E  ,  Roi  d'Aihene* 
en  1607.  f  en  nSf?.  reg,  jo  ans , 
rfp.  PraxÙM ,  f.  de  Cephilè. 


Pwent ,  femme        .  FhiUmilt 
i^  Tccéc  ,  Roi  violée  par. 

de  Thrace,  T^rée. 


Orùh'i ,  enlefée  pu  uo  . 
Thiîce  de  Oaulie. 


5TCIOM,  Ri 

deSkithe. 


I  X. -EUPALAMUS,  Roi 
d'Atlièaeseà^i^ri..  reg-'r  an. 


CreHfi ,  ép. 
X  UTH  us, 
f.  d-HeUen. 


Mttmlufi ,  Ttrëx. 


XU.  MNESTHE'.E, 
Roi  d' Athènes  en  1798. 
■fen  18*3.  reg.  tf  am. 

tit.1.     ]a?ix.  '  Ta  LU».'         Rois 

de        '       ' 
MEGARE. 
I.   L  E  L  E  X  ,  venu  d'Egipce ,  Roi  de  Megate.  ■ 


III.  BYLAS,  dona  retraite  i  Pandion. 


os,  ép.  une 
fille  de  Pandion. 


IV.  PELIE,  femme  de  P  a  n  m  o  n  ,  Roi 
d'Athènes  te  de  Megarc. 


V.  N  rsUS  ,  Roi  de  Megâre ,  <fû 
féi'n  pat  U(trf  hilon  de  SjUÀ  fa  Siii-' 


Sylla,  <{at  livra 
Megare  à  Minos. 


V I,  rPHIUOE,  femme  de 
M  B  â  A  R,  ■'  1  de  Beotie. 


ipïus.      VIL  ErECHME.fémmed'AicATHouï. 


.VIIL   PER/BE'E,  ^p.  T»LAMio>i,.fiUd'Eac'iis. 
XX.  A]AX,dille  Telamooicn. 


;  X.  Hi.PfERION; 
fils  d'Agamcmnoo. 

Cce 


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jgtf  GENEALOGIES 

Rois      fut  apeilé  VArâpuge ,  oà>  eh^mf  de  Mars ,  £c  les  Sénateurs 

d'  A  T  H  B-    jîreopagitts. 

'^  ^  s*  Cranaus  eut  plufieurs  filles ,  entr'autres  Aéis ,  qui  dans 

la  fuite  dona  fon  nom  au  pais ,  apeilé  Creropie,  6c  nomé  de- 

5uis  Attique.  Ce  Prinee  après  9  anç  de  règne ,  fut  dépoflè- 
^P^tAMPHICTION,  qui avoit  époufé Cr*»«^ ,  une 
X  <  o  7.     autres  de  fes  filles ,  &c  que  l'on  croit  comunément  fils  de 
du  monde ,  Deucalion.  Il  procura  une  confédération  de  1 2  peuples 
avanc  J.  G.  voifins ,  qui  s'afTembloient  deux  fois  l'an  aux  Thermopi- 
.'457*     lesj  pour  délibérer  enfemble  fur  les  afeires  publiques  &c 
parûcuUeres  de  chaquepeuple  y  après  avoir  ofèrt  des  fa- 
crifices  comuns.  Ces  aflemblées  auffi  bien  que  ceux  qui  les 
compofoient ,  s'apellerent  JmpbUfiaas  du  nom  de  leur  Au- 
teur. On  les  apella  auffi  le  Confeil  deifoxtes ,  à  caulè  qu'il 
Strabo.I.g,  '^  tehoit  au  partage  des  momagne^  *  ou  parce  qu'on  le 
tinr  enfiÀte  à-  ht-  porte  d'un  temple  de  Ceres>r  otr  de  celui 
d'Amphidlion  y  qui  furent  l'un,  ôc  l'autre  ,  élevez  long* 
tems  après  dans  le  lieu  le  plus  étroit  des  Thermopilcs.  On 
tenoit  agrandhoneuj?dansla  Grèce  d'avoir  le  droit  d'çn- 
Paufatiias,  yoyer  à  cette  efpece  d'Etats  Généraux,  E  n'y  eut  d^abord 
liv.  10.C.8.  q^ç  douze  villes ,  qui  eurent  ce  privilège,  &  la  moindre 
marque  d'infidélité  à  la  patrie  en  donoit  l'exctufion  >  &  H 
ne  fe  recouvfoit  que  par  des  preuves  éclatantes  du  con- 
traire. 
j  y  EftlCHTO^NIUS  f  qui  décendoit  peut-être  de  l'une 

j ,  j  1     des  filles  de  Cécrops ,  dépoiiilkt  Amphiàion  de  la  fouve- 
du  monde,  ralnetéj  &c(k  mit  fur  le  trône  d'Amenés.  Il  inllitua  en 
avant  J.c!  l'honeuT  de  Minerve  \ts  jeux  Athénées  y  ^\À£\xxtmàdii\s  lai 
J487.     fuite  célébrez  par  toute  la  Grèce  Ibus  le  nom  de  Fan/tthé- 
méer  %>A,Pa.nhelUniens.  Enehtonius  fut  le  premier  qui  attela 

Quatre  chevaux.de  front ,  Ôc  qui  pour  couvrir  k  diformité 
El  ne   btN.     ^  ^*  jambes  1,  inventa  l'ufage  des  chariots ,  inconus  à  la 
iJraBie».      Grèce  avant  ccPrince.  Js  dis  inconus  à  la  Grèce ,  car  cet 
ufàge  étoit  conu  long-iems  auparavant  en  Egipte ,  &  dan» 
les  païs  voillns>  âc  on  en  done  l'invention  a  un  certain 

*  Ce  fltt  j  ccpal&ge  da  monr  OSta  ,  t  erecs  ayaiir  pocr  Chef  l:con!das  ^  Roi  3e 
cntte la  Theflalie  &  U Phociiie , qai  n'a  Spsie^ardtrientpenduKirots  joQUtO»* 
tpt  tj  fiés  de  bigcDi ,  que  ^uaoe  milie  |  (d'armée  de  Xacéi. 


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H  I  s  T  O  R.1  Q  U  E  s.  Ziï/.  ///.  ^«7 

Tnehilusi  mais  ce  n'étoît  aucune  cQ>ece  de  traineau>  auquel     Rots 
le  Roi  d*Athcnes  ajouta  des  roues.  »'  A  t  h  s- 

P  AND  ION  qui  fucceda  à  Ton  pe;rc  Erichtonius  »  eue  «  "- 

guerre  pour  fcs  frontières  avec  Labdaque  Roi  de  Beoâe,        ^* 
reçut  de  Terée  Roi  de  Thrace ,  un  fecours  qui  lui  pro-     *  5.^7* 
cura  l'avantage  fur  fonénemi;  ce  qui  rengagea  à  doner  à  ^  ">""***• 
ce  Roi  allié  fromé  fk  fille  en  mariage ,  alliance  qui  devint      *^' -!_"    ' 
fatale  à  la  famille  de  Pandioniâc  fut  la  fburce  des  chagrins 
4jui  lui  cauièrent  la  mon. 

Terée  quelques-tems  après  fbn  mariage  1  étant  venu  à 
Athènes ,  pria  fbn  beau-pere  de  lui  permettre  d'emmener 
là  belle  fœur  Phimok ,  pafTer  quelques-tems  auprès  de  fa 
fœur  )  qui  avoic  un  grand  emprefïèment  dé  la  voir.  Pan- 
diony  ayant  confènti,  Terée  partit  avec  ià  belle  £xur; 
mais  il  ne  fut  pas  plutôt  arivé  dans  la  Phocide ,  qu'il  l'en- 
ferma dans  un  château  «  lut  fit  violence  >  puis  lui  coupa  la 
langue ,  pour  l'empêcher  de  fc  plaindre  de  cet  outrage.  Apollod. 
Cependant  cette  infortunée  Princefïè  ayant  trouvé  le  liv.  j. 
moyen  d'écrire  fur  de  la  toile  avec  une  aiguile  de  tapifk- 
rie  )  elle  aprit  à  fa  fœur  la  trille  fituation  où  elle  étoit  >  Se 
le  crime  de  ion  mari.  Procné  touchée  du  malheur  de  fk 
fœur  fbngea  à  la  venger,  elle  prit  le  tems  qu'on  xélébroit 
les  fêtes  de  Bacchus ,  potu*  aller  avec  une  troupe  de  Bac- 
chantes délivrer  (à  fœur  de  fa  prifôn.  Elle  l'emmena  au  Pa- 
lais Se  par  une  vengeance  cruelle ,  elle  tua  fbn  propre  fils 
Itfs ,  qu'elle  avoit  eu  de  Terée ,  &c  l'ayant  feit  cuire ,  elle 
le  fit  lervir  à  fbn  mari  j  âc  fur  la  fin  du  repas  ,  Philomele 
entra  Se  jetra  fur  la  table  la  tête  du  petit  Ifij.  Le  Roi  faifi 
de  rage  j  pourfuivit  ces  deux  cruelles  Princefïès  l'épée  à  la 
main ,  pour  les  immoler  aux  mânes  de  fon  fils.  Mais  elles 
échaperent  >  &c  s'étant  mifes  fur  un  vaifïêau  qu'elles 
avoient  feit  préparer  à  ce  deffein,  elles  ariverent  à  Athè- 
nes 1  où  elles  portèrent  la  mort  dans  le  cœur  de  Pandion  , 
par  le  récit  de  leurs  malheurs.  ' 

ERECHTÉE  fucceda  à  Pandion  fon  père,  dans  la      VI. 
Royauté,  ôcpour  dédomager  fbnfrcreButiSjU  luicé-      1607. 
da h facrifieaturc  de  Minerve,  Ôcde  Neptune.  L'on  met  ^"  monde, 
fous  le  règne  d'Erechtéc  ï'arivéc  de  Ceiis  dans  l'Attiquej  k  ***°*  J*  ^* 
labourage  enfeigné  par  Tri^tolemie ,  &c  l'établiflèment  des    '  ^  ^7* 

Ccc  ij 


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388  GENEALOGIES 

Rois  miftefôs  à  EUuJît.  Cette  arivée  de  Cerès  dans  l'Attique  y 
D'A  THE-  n'eft  autre  chofe  que  le  tranfport  des  blés  de  l'Egiptc  en 
N  ï  s.  Grèce  ,  que  le  Roi  Erechtéc  ht  faire  pour  laibulager  dans 

M.  Lan-  -un  tems  de  famine.  Et  dans  le  raêmc  tems  on  établit  à 
glet ,  lUé-  Athènes  les  mifteres  de  Cerès ,  félon  l'ulkge  6c,  les  céré- 
ihode  pour  monies  d'Egipte.  Car  la  tradition  des  Egipticns  ,  eft  félon 
^"^'^''.  Diodore  de  Sicile  >  qu'//?j  eft  la  même  que  Cerès ,  quiiaven^ 
ta  l'agriculture  6c  l'ufage  du  blé  ,  6c  qui  publia  des"  loix 
équitables.  Et  ce  qui  confirme  ce  ièntiment.,.c'eft  que  les 
jcerémonies-des  nuileres  d'Elcafis  &c  les  fêtes  d'Ifis  fon  fem- 
blables.  Et  parce  que  Triftokmr&h  de  Ceke  Prince  d'EIea- 
■iis,  perfeéliona  dans  ce  tems-là  l'Agriculture  j'fic  l'aprit 
r  -aux  peuples  de  la  Grèce ,  l'on  a-  dit  que  Cerès  vint  dans 
l'Attique  âc  logea  chez  lui  >  âc  qu'en  confidération  de  l'a;- 
■ceuil  qu'^1  lui  m,  elle  lui  enfeigna  l'agriculture.»  ôc  lui  pref- 
crivitlcs  regles^qu'U  devoit  rairé -oblèrver  pour  fevorifer 
Je?  moiflbns  ^  Se  poui- procurer  àchaque  particulier  la  ré- 
•  ■  coite  de  ion  travail.  Ce  fut  peut-être  Triptoleme  lui-mê- 
me, qui  pour  doner  plus  de  crédit  à  fcn  établiflement  & 
engager  plus  éficacement  les  peuples  à  obièrver  les  règles 
qu'ilîour  prefcrivoit  >  publia  qu'il  tenoii  l'un  Se  l'autre  de 
la  Dèeflè^erès ,  avec  les  cérémonies  des  fêtes  qu'il  infti- 
rua  en  fon  honeur,  &  qu'il  empnmu  du  culte  que  les  Egjp- 
■ciensavoien»  établi  long-tems  auparavant  en  l'honeur  d'I- 
fis ,  inveiitrice  de  l'agriculture  en  Egipte.  Ces  fêtes  qui  fu- 
rent éifduiesià  Eleufis ,  étojent  apellecs.lesm//7er»  tUCerèi,, 
--  parce;que  le-fecret  ôc  lemiftcreétoiem  fleflèntiel.s  àcçs 
Ibrtes  de  cérémonies ,  que  li  révilation  de.  ce  qui  s'y  fei-. 
ibit  >  paflbit  pour  un  crime  capital ,  non  feulement  dans  1% 
Teligion  ;  mais  même  dans  l'Etat  j  par  la  liaifon  que  les  plus 
grands  hommes,  ont  raifes  entre  je  gouvernement  civu  & 
fe  culte  religieux. ..'..,.;, 
.  Le  Roi  Èrechtée. ayant  la  gueilreiavec  ceux  d'Elcufis , 
fut  averti  par  l'Oracle  qu'il  envoya  confulœr,  de  facrifieç 
à  Cerès  une.  de  les  filles  ,  s'il  vouloit  obtenir  la  vî(5koire, 
Fntogenie  &c  Pandore,  s'ofrirem  généreufèment  pour  le  là- 
hurdc  leur  patrie.  Il  y  a  beaucoup  de  diverfité  dans  les  Au- 
teurs, touchant  celle  qui  fut  immolée.  Erechtiée  défit  les 
'    Ëkufinieos  y  &c  tua  leur  Cénéj-aUmmarAdus  fils  d'Eumol* 


,;Goog[e 


HlSTORIQUES.'Z/v.7/7.  589 

pe.  Dans  une  autre  guerre  qu'il  eut  contre  les  Chalcidiens     R  o  i  j 
ce  l'île  d'Eubée,  Xuihus  qui  avoir  été  chafTé  de  TheiTalie  d'  A  t  h  e- 
par  fes  frères ,  vint  lui  ofrir  fon  fecours  ;  Erechtée  le  reçut  ^  ^  ^■ 
agréablement  ,!&  en  recompenfe  desjfervices  qu'il  lui  rcn-    ^"  ^"*    '* 
dit  contre  les  Chalcidiens,  il  lui  dona  une  petite  contrée  > 
où  Xuthus  fit  bâtir  Marathon  avec  trois  autres  villes  ,  &c 
lui  fit  époufer  fa  fille  Cr/uf^.  Il  en  eut  deux  fils  Acheas  ôc 
Ion  qui  donerent  dans  la  fuite  leurs  noms  aux  Acbêens  Ôc 
aux  ïvniens. 

Après  la  mort  d'Erechiée ,.  fcs  enfans  qui  difputoient  à  Paufan.  L 
qui  lui  fuccedcroit ,'  convinrent  de  prendre  Xuthus  pour  7.  c.  i. 
juge  de  leur  diférend.  Gelui-ci  décida  eri  faveur  de  CE-      VII. 
C  R  O  P  S  II.  du  nom  *  qui  étoit  l'aîné  ;  par-là  il  s'atira  la     16^7. 
haine  des  autres  fiils  d'Erechtée ,  &  fut  obligé  de  fortir  de  d"  monde , 
l'Attique.  Cecrops  eut  pour  fucceflèur  fon  fils  t*AN-*  avanc  J.C. 
DION  Il.quiaprès  ving-cinq  .ans  de  règne,  fut  dépoiiil*    .^yf?' 
ié  de  fon  Royaume  ,  &  chaffé  par  les  intrigues  de  ion  cou-     V  1 1 1 . 
fin  Eupalamus.  Il  fe  retira  chez  fon  beau-pere  Pylas ,  qui  .  ^  ^  T' 
regnoit  dans  le  pais  apellé  depuis  Megaride ,  6c  auquel  il  ^^^3*^°  »  q' 
fucceda  dans  ce  Royaume ,  qui  fut  le  partage  d'un  de  fes     , ,  n-r 
fils.;  ^^  ^* 

EUPALAMUS  £1$  de  Metïôn  frère  du  Roi  Ere--      I  X. 
chtéc,  ne  jouit  qu'un  an  de  fon  ufurpation,  &fut  chaffë    171  z. 
à  fon  tour  par  les  enfans  de  celui  qu'il  avoit  chaffé.  Il  fut  du  monde, 
père  de  Dédale,  que  fon  art,  fes  voyages,  &  fes  mal-  avant  J.C. 
heurs  ont  .rendu  égîuement  célèbre.  Habile  Archite(5te  ,     nSi. 
ingénieux  Sculpteur  ;  il  inventa  pluûeurs  inftrumens  dans 
ces  deux  arts.  Pline  nome  cntr'autres ,  la  coignée ,  la  ni4  t)ipd.-l,-4,j 
veau  &  la  terricrèi  Msis  rien  ne  le  rendit  fi  célèbre  ,  que  P*"^*"'"* 
l'art  de  faire  des  ftatdës ,  oîi  il  rèufïit  fi  bien^  qu'on  publia  '  ^'^'^^  *' 
qu'il  les  rendit  animées. .  Il  avoit  un  neveu  nomé  Talus        ' 
hls  de  fà  Setnv  Perdix  t  x^Jut  fon  difciple ,  &  auquel  on 
doit  l'invention  de  l'ufage  de  la  fcie  6c  du  compas.  Dédale 
jaloux  de  la:  réputaûcHi. de  fon,neveu,.le  fit  périr  fectete- 
ment.  Son  crime  fut  découvert  j  mais  n'ignorant  pas  les 
loix  de  fon  pais  fur  l'homicide,  il  n'a  tendit  point  le  juge- 
ment de  l'Aréopage ,  &  évita  par  la  fuite ,  la  punition  qu'il 
mèritoit.  Il  fe  réfugia  en  Crète  auprès  de  Mtnos  II,  oii  Pau" 

ii    EtUébe  dans  fâ'Cliroui^uc  ùis  ce  Ccetof  s  ùtà  d'Eccck^e ,  k  noa  f  as  Sk^  .. 


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D'A 


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90 


GENEALOGIES 


OIS  ianias  (Liv.  8.  chap.  53.)  dit  qu'il  fonda  une  excdlemc 
THE-  école  de  Sculpture  dans  la  ville  de  GnofTe.  Il  s'arira  i'elH- 
N  s  s-  me  5c  la  faveur  de  Minos ,  par  les  ouvrages  merveilleux 
qu*il  fit  pour  ce  Prince  &c  pour  lès  filles ,  oc  fur-tout  par  le 
Ëuneux  Labirinthe  qu'il  bâtit  dans  l'île  de  Crète.  Ayant 
encouru  la  dilgrace  de  ce  Prince  »  parce  qu'il  avoit  &vori- 
fé  les  amours  de  la  Reine  Pafiphaé  ,  il  y  fut  enfermé  lui- 
même  avec  fes  fils.  Comme  il  en  conoiflbit  toutes  les  ave* 
nues  )  il  ne  lui  fut  pas  dificUe  de  s'échaper  )  Se  ayant  trou- 
vé un  vaiflèau  que  Pafiphaé  avoit  feit  tenir  prêt  i  il  s'y  em- 
barqua 6c  fc  Ëiuva.  Paufanias  (  Liv.  9. }  dit  que  pour  pré* 
Farer  fa  fuite  >  il  fit  lui-même  deux  bâtûnens  fort  légers , 
un  pour  lui,  l'autre  pour  (on  fils  le  are  9  ôcqu'afindelè 
déroDer  à  la  pourfuite  des  vaif&aux  de  Minos>qui  n'alloient 
qu'à  la  rame»  il  s'imagina,  voyant  le  vent  Ëivorable ,  de 
mettre  au  fien  des  voiles ,  dont  l'ufage  n'était  pas  encore 
conu  dans  la  Grèce.  Par  ce  moyen  il  ariva  heureulèment  ; 
mais  il  n'en  fut  pas  de  même  d'Icare.  N'ayant  fçu  gouver- 
ner fon  vaiflèau ,  il  fit  naufrage  &  fe  noya.  *  Le  flot  apor- 
ta  fon  corps  dans  une  île  voiuoe  de  Samos ,  qui  pour  lors 
n'avoit  pomt  de  nom  ;  elle  prit  depuis  avec  la  mer  qui  l'en- 
vironè)  celui  du  malheureux  Icare.**  On  lui  done  pour 
frère  J  a  p  i  x ,  qui  ayant  abordé  en  Italie ,  y  fonda  les J^pi* 
giens ,  dont  d'autres  font  auteur  un  aiure  Japix  y  firere  d'Oe* 
'        notrus  Arcadien. 

Dédale  aborda  en  Sicile ,  oîi  il  vécut  le  Tùfke.  de  les  jours 
Paufanias  ;  fous  ta  proteélibn  de  Cocalus ,  qui  regnoit  4  Inique ,  éc  qui 
1. 7<  c*  }•      reiiifà  de  le  rendre  à  Minos  »  ce  qui  fut  une  ocafion  de  guer- 
re entrecesdeuxRois.Les  filles  de  Cocalus  conçurent  tanc 
d'eftime  pour  lui ,  Se  furent  fi  charmées  de  la  beauté  de  fes 
ouvrages,  que  pour  conferver  cet  excellent  homme,  elle* 
jurèrent  la  mprc  de  Minos  9  qu'elles  firent  éfeétivemcnt 
périr. 
Les  quatre  fils  à&  Pandion  aiyant  recouvré  le  Royaume 

*   VoiU  le  fonikmcnt  As  la  Fable,  ticdeUmer  Egée,(]uieflprfadeSainoi, 

qui  dit   qu'Icare  faucha  des  atles  de  »'a  pas  i^té  nomée  Icariene  ,  du  nom  du 

ciie  >  qse^a  cfaakv  du  Soleil  fit  fendtc ,  fili  de  Dédale ,  mais  â  cauTe  de  l'île  kâii. 

tfUt  qui  il  comb*  dans  la  mei.  t< ,  sai  vent  dite  poiHoueufè  dans  U  la». 

*•  M.  Banier  remarque  après  le  fa-  eue  des  PWnicieus.  Exfiie- hifivr.  tUs  Fi^ 

Tint S«c**n,qa'il rire,  qae  cette  fw-  «»,t((m.».p,4«». 


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HISTORIQUES,  nv.llt         jj^i 
d'Athènes  fur  les  Metionides ,  firent  cntr^eux  un  partage    R  ©i  s 
des  Etats  de  leur  pcrc.  E  GÉ  E  qui  étoit  l'aâné ,  eut  la  vifle  »'  A  t  h  i- 
d'Athènes  :PALLANTEeutla  partie  maritime  de  l'At-  "  *  "• 
tique.  La  Montagne  fut  le  partage  de  Lieu  S  ;ScUMé-     'i**- 
garide  celui  de  NISUS.  »vant  J.C, 

Pallante  fe  confrant  fur  le  nombre  de  fcs  fils  (  ils  étoienc 
50.)  &  fin-  leur  valeur,  entreprit  de  dépouiller fon fircre 
Egée ,  Ôtde  fe  rendre  maître  d'Athençs;  mais  il  périt  lui- 
même  dans  cette  entTMirifc. 

Lieu  S  qui  dona  ion  nom  au  Licée  j  où  Socrate  a  en-  Paufattias  ; 
&igné>eut  aufïiavec  fbnfrere  aîné  de  vifs  difércnds,  qui  '•i***?- 
l'obligèrent  de  quiter  l'Attiquc.  Il  le  réfugia  en  Afie^  vers 
Sarpedon  y  chez  les  TermilUs ,  qui  par  fuccei&on  de  tems 
furent  apellcz  de  fon  nom  Lieiem.  Ces  peuples ,  dit  He-i 
rodote ,  étotem  originiûres  de  Crète  âc  fiiivoienren  partie  Hetod.  1. 1, 
les  loix  de  Crète  >  &  en  partie  celles  des  Cariens.  Ils  avoient 
un  uiàge  fort  particulier ,  qui  étoit  de  fe  nomCr  du  nom  de 
leur  mère ,  ôc  de  tirer  même  d'elles  leur  noblefTe  *  &:  leur 
généalogie  :  de  forte  que  fi  une  femme  noble  époufoit  un 
roturier,  les  enfans  qui  en  naillbientétoient  eAimez  no- 
bles, Se  fi  un  homme  noble  5c  des  premiers  d'entr'eux  avoit 
épouië  mie  étrangère ,  ou  qui  eut  été  concubkic,  les  enfans 
qui  en  venoient  n'étoient  pas  reputez  nobles. 

Ltt  ville  de  Megare  où  régna  NIS  U  S  ^uAêriéttte  fis  de  Pmp- 
dion  ,  frit,  comme  U  dtfent  Us  naturels  du  p»is ,  le  nom  de  Mt'  Paufanias  ; 
gsrejous  le  règne  de  Car  jîtt  de  Phoronée ,  ^  eomenterent  vers  «  1. 1.  c.  jj. 
tems-lÀ  à  avoir  des  temfles  de  Cerès  afellex,  Mégara.  Les  Mttga- 
réens   ajoutent  que  1 1  générations  après  Car  fis  de  Phoronée  i      Par  une 
ZE  LSX  étoit  venu  4' £s'f^  dans  leur  fais  é"  y  ^^oit  régné,  génération, 
que  de  fon  tems  ils  f rirent  U  nom  de  Leleges  ;  que  ce  Zelex ,  qu'~  ^"1"  nd'"s 
Us  fontes  de  Nifttmt  é"  ^  ^^^^ .  fi^^^  d^Efaphus  ,  fatfete  de  km* 
ClesoNj^k^  eut  fourflsVYL  as  ydontniquit  ScYKOtt, 


■k   La  Roqœ  dani  (on  Tuité  ie  la 
KoblciTe ,  rapoite  que  la  mfitne  contvme 


«  M  en  n&ge  dant  la  Ckampaene ,  danc 
h  plus  gianoe  panie  de  là  NablelTe  ayant 
péri  dani  une  bataille ,  il  fin  acoiii  par 


un  privilège  particulier,  que  le  ventre  an- 
aoblitoit. 

A  Cocfaim  &  dans  le  Royaume  de  Lo- 
vaade  ta   Afiique ,  oa  a  U  coutume 


bizarre  d'apelter  i  la  lîicceiKon  les  fils  de 
la  fisor,  8c  non  les  enfans  du  ttoi,  à 
cauTe  de  rinceriinide  oâ  l'on  (toit  £cre, 
difent-ils,  touchant c'elnî  qui  c&  le  véri« 
tablepete;inai(ajoi1ccm-iu  ,013  De|ieue 
douter  que  les  ealua  des  lisun  ne  foienc 
du  fang  royal'  Les  Virginiens  excluent 
de  niâme  de  la  coorone  Ici  enfani  du'Koi, 
'  6cla  douent  au  eoâi»  de  fâ  lisuti 


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jpi  GENEALOGIES 

Rois      te^i/el  ef>ouf/t  une  fille  de  Pandion  ;  ils  diftnt  que  Seyron  di/huM 

d'  A  T  H  E-    e/ffuite  le  Royaume  de  Megare  à  Ni  fus ,  qui  était  fils  de  Pandion , 

**  ^  *•  ^  que  tun  é"  S^utrefrinnt  four  juge  de  leur  diferend  Ejtcus ,  qui 

ajugejt  le  Royaume  à  j\ijus  a"  f*jes  décetiduns  i  mais  À  condition 

que  Seyron  aurait  le  comandement  des  troupes. 

Ce  qui p/troit  déplus  certain ,  c'ejl  que  P  YL  AS  4eau-pere  de 
Pandion  IL  Roi  a  Athènes ,  dona  retraite  a  f  on  gendre  ,lorfqu' 
tme /édition  populaire  excitée  par  Us  Metionides ,  l^eut  obligé  de 
quiter  Athènes  ,  é"  qutllui  Uijfajbn  Royaume ,  qui  fut  le  partor- 
/  ge  de  NISUSfon  quatrième  fils.  Lorfque  Mino  s  II.  Roi  de  Crê- 
tes vint  dans  CAttique  pour  venger  la  mort  defonfils  Androgée  ,  l/t 
ville  de  Nifea  j  autrement  de  Megare  ,  Jentit  les  premiers  éforts 
dejes  armes:  elle  fitt  ajji^e  f^  prife  par  la  perfidie  de  Sylla  fille 
dC'ii'tfilSf  qui/dev^fuit  amoureufe  de  Minos  ,  le  rendit  maître  de 
là  placée' Mais  k'-i^inqutiit'détèfiant  eetie  trahifon ,  fit  jetter  lui- 
même  la  perfide  Sylla  dans  la  mer,  fi  nous  en  croyons  ApoUodo' 
re.  {  Liv.  3.)  oùfelon  Zenodore,  il  la  fit  pendre  au  mafidefon 
vaijfeau.' 

'    Sylla  avait  pour fceur  Iphinoé,  qui  époufa  MEGAR  E'E 
de  Béotie,  fils  de  Neptune,  qui  fucceda  àjbn  beau-peret  f^donajon 
nom  à  la  ville  de  Nifa ,  ^  au  pais.  Leur  fille  Evechme  qui  avait 
Chap.  41.    épeufé  ALC  ATH  OU  S  filsdePelopSt  devint  héritière  par  Lt 
mort  de  fesfi-eres ,  de  la  Megaride ,  qui  pajfa  à  TEZAMON , 
troifiémefils  t^Eaeus ,  par  fan  mariage  avec  Pcribée  jS^ir  d'Al- 
eafhous.  A  JA  X  fille  de  Ttlamon  luifueceda  ^  à  celui-ci  HIP- 
PERION  ,un  des  fils  d'Agamemnan,  lequel  fut  tue'  par  S  a»^ 
Chap,  4}.     dion  à  caufe  defon  aroganee  è"  dejon  avarice.  Apres  fa  mort. 
Us  Mégaréens  n'étant  pas  d'humeur  à  fe  foumettre  davantage  à 
r autorité  d'unfeul  homme ,  refolurent  de  créer  tous  les  ans  des  Ma- 
gifirats  en  qui  refideroit  le  pouvoir  fouverain. 
Chap.  49.         Sous  le  règne  de  Codrus ,  les  peuples  du  Pélopanefe  ayant  décla- 
ré laguerre  aux  Athéniens  ,  commeils  virentque  c  étoit fans Jite- 
cès,  ^  chemin  faifans  ils  prirent  la  vilie  de  Megare,  qu'ils  peu- 
plèrent de  Corinthiens  ,  ç^  d'autres  étrangers  quifervoient  dans 
ieur  armée,  ^  qui  voftlurent  bien  s'établir  là,  defprte  Us  Mfg^-r 
réens prenant  les  mœurs  ér  le  Ungage  de  tes  étrangers ,  devinrent 
X.       infenfibiement  Doriens. 
1  y  t  j .        Révenons  à  la  fucceffion  des  Rois  d'Athènes  :  E  G  É  E 
du  monde  «  qui  la  continua  j  après  s'être  défait  de  Tes  frères  Pallantc 

Se 


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H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  S.  Liv.  III.  59J 

& Lîcus ,  qui  troubloient  fon  règne ,  s'atira  une  guerre     Roi* 

étrangère,  quieutpourluidefechculèsfuùes,  Anirogée  d'Athe- 
fik  de  Mihos  Roi  de  Crète ,  étant  venu  à  Athènes  pour  «  =  *•  ■ 
allifter  à  la  célébration  des  Athénées ,  y  lia  amitié  avec  les  a'*"^  J-  C. 
Pallantides  :  Egée  prit  ombrage  de  ce  coraerce  &  fit  aflàf-      1  »  8 1 . 
finer  Androgée.  Mines  réfblu  de  tirer  vengeance  de  cette 
pei'fidie ,  vint  auiïl-tôi  fondre  fur  l'Atcique  &c  après  avoir 
pris  la  ville  de  Nifa  y  il  mie  le  fiége  devant  Athènes.  La 
ville  qui  étoit  alors  défolée  par  la  famine  j  fut  obligée  d'en- 
voyer demander  la  paix  à  Minas  >  qui  exigea  que  les  Athé- 
niens lui  envoiroient  tous  les  ans  pour  tribut ,  félon  Dio- 
dore  de  Sicile ,  où  tous  les  neuf  ans ,  fuivant  Plutarque  > 
fèpt  jeunes  garçons  Se  autant  de  filles.  Ce  ne' fut  qu'^  cet-. 
te  dure  condition  que  Minos  leva  le  fiége  &  fè  retira  en 
Crète  »  emmenant  avec  lui  ceux  que  le  fort  rendit  les  pre- 
mières viâimes  du  falut  de  leur  patrie. 

Egée  pour  retenir  l'ambition  des  Pallantides ,  en  leur 
laiflant  l'efpérance  de  lui  fucceder  ,  leur  cacha  long-tems 
le  mariage  qu'il  avoit  comraAé  fecretement  avec  j^thra , 
fille  de  Pittee  Roi  de  Thrœfcn ,  &c  l'enfent  qui  en  étoit  né  > 
fut  élevé  àThraefen  dans  un  temple  de  Neptune>que  Pittée 
vouloit  feire  croire  être  fon  père  >  pour  mettre  a,  fouvert 
l'honeur  de  fa  fille  ,  &  pour  tenir  fecrete  une  alliance  qu'il 
..  avoit  intérêt  de  cacher  aux  Pallantides;  mais  ce  jeune  Prince 
qui  s'eft  rendu  fi  célèbre  fous  le  nom  de  THÉSÉE,  ayant 
ateint  l'âge  de  1 7  ans,  &c  ayant  été  inftruit  du  miilere  de  fa 
nainànce,  quita  Throefen  pour  fe  rendre  auprès  de  fon  pcre. 
Ce  fut  dans  ce  premier  voy age,qu'U  comença  à  fignaler  fon 
courage ,  avec  le  lècours  de  ceux  qui  l'acompagnoient ,  il 
purgea  l'Atrique  des  voleurs  6c  des  tirans  qui  l'infeAoient 
tels  que  les  fameux  Scyron ,  Cercion ,  Se  Procufte  qu'il  fit 
mourir  de  la  même  manière  dont  ils  avoient  fait  périr  les 
autres ,  6c  étant  arivé  à  Athènes ,  U  fe  fit  reconoître  à  fon  , 
père ,  qui  l'ailbcîa  à  la  courone.  Il  en  devint  dès  -  lors  le 
plus  ferme  apui ,  6c  afèrmit  le  pouvoir  chancelant  d'Egée , 
parl'entiere'défeite  des  Pallainides.  Il  acompagna  enfuite 
JaTon  dans  fon  voyage  de  la  Colchide ,  6c  à  fon  retour  il 
alla  en  Crète  6c  obtint  de  Minos ,  foit  par  fon  adrefle ,  foit 
par  fa  valeur ,  l'exemption  du  tribut  que  les  Athéniens  lui 


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394  GENEALOGIES 

Ron  payoicnt ,  événement  que  les  Poètes  Grecs  ont  >  félon 
d'Ath  E-  leur  coutume,  revêtu  cfe  circonftances  propres,  les  unes 
NES.  à  relever  la  gloire  de  leur  Héros>  les  autres  à  rendre  odieux 

Minos  leur  énemi. 
5ç  j  Thcféc  aprit  à  fon  retour  de  Crète  la  mort  de  fon  perc  > 

*  &  devenu  maître  de  l'Etat ,  il  réduiûten  un  feul  corps  de 
au  monde  '^^^  *  ^*^  ^^^  habîtans  de  l'Attique  ,  qui  avoient  été  juf- 
avantj.c!  qu'alors  difperfez  dans  plufieurs  DOUT^des ,  Se  unit  tout 
1x34,  le  peuple  par  un  iàcrifîce  comun ,  qu'il  apella  pour  cette 
raifon  les  Panaéenées  &  qu'il  fubftitua  à  la  place  des  Athé' 
nées.  Il  joignit  à  cette  fête  celle  de  Metoma ,  comme  qui  di- 
roit  du  Déménagement,  &c  s'étant  demis  de  l'autorité  delpo- 
tique ,  il  établit  une  forme  de  gouvernement  populaire  , 
dans  kquclle  il  ne  fe  referva  que  l'intendance  de  la  guerre 
&  le  maintien  des  loix,  La  nouveauté  du  gouvernement 
atira  à  Athènes  un  grand  nombre  d'étrangers;  Theféc  pour 
prévenir  le  défordre  6c  laconfulion,  mvilà  les  habîtans- 
d'Athènes  en  trois  corps ,  celui  des  Nobles ,  celui  des  Ar- 
tifans  &  celui  des  Laboureurs,6cafind'afermir  le  repos  de 
l'Etat ,  il  en  régla  les  limites  avec  fes  voifins.  Il  renouvella- 
en  l'honeur  de  Neptune  les  jeux  Ifihmiçiites, inùitaçz  cent  cin- 
quante^s  auparavant,  par  Sifiphe  Roi  de  Corinthe  à  l'ho- 
neur de  Milicerte ,  fie  au  lieu  qu'il  ne  fe  célébroient  que  la 
nuit  ^ce  qui  les  ^foit  reflèmbler  à  une  pompe  fiuiebre ,  i£ 
les  fit  célébrer  dejour^avec  une  magnificence  digne  duDlea 
de  la  mer* 

Quant  à  la  guerre  des  Amazones ,  que  l'on  dit  qu'il  en- 
treprit enfuite  avec  Hercule ,  plufieurs  la  regardent  corn- 
me  une  fable. 

Thefée  Jur  le  bruit  de  la  beauté  de  k  jeune  Hélène  j  alla 
à  Sparte  avec  fon  cher  Pirrithous  r  fils  di'Ixion  Roi  des  La- 
pithes,âc  l'enleva,quoi  qu'elle  n'eut  alors  que  dix  ans.  Il  la 
Pauiânîas,  mena  à  Aphidne  ville 'de  i'Attique,  Qc  la  laifTa  entre  le» 
Ut.  1.  c.  17.  mains  de  la  mcrcjBfhr*  y  pour  acompagner  Pirrithous  dans 
k  Thelprotie  à  deflcin  d'enlever  pour  lui  la  fille  du  Roi  Ai- 
donée  j  *  mais  cette  expédition  ne  lew  réul&  pas.  Ayanc 


■fc  PlntuqnedanilaneJeTliefèe^i 
^e  le  Roi  des  Molofles  dtaa  la  Thefpro- 
OC  ,  étoit  PlMtim ,  ^'il  avoir  ane  femme 
a|>dl^  Fnjiriiiu ,  aac  fille  noiuée  C«/s, 


chien  ijui  ^'atleUoit  Orbtrt.  Ce  qui 
^éoni  lieu  i  la  Fable  ^qui  dit  qoe  Thc- 
fôe  &:  Piiiithous ,  éiolcot  d&endaS'  ai» 
en&r» 


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HTS  T  0  R  I  QU  E  S.  Liv.  III.        395 

E;rdu  une  bonne  partie  de  leurs  troupcs,il  tomberc  n  entre  Rais 
s  mains  du  Roi  des  Thefprotiens,  qui  les  retint  priibniers  »'  A  t  h  i- 
àCichiros.  Ce  fut  pendant  fa  prifon ,  que  Caftor  âcPollux  **«*• 
délivrèrent, &  retirèrent d'Aphidne  leur  fœur  Hélène» 
avec  laqiuUe  ils  emmenercntvfffl&r*  à  Sparte  ;ôc  ces  Prince» 
pour  fe  venger  de  Thefée ,  prêtèrent  leurs  fecours  à  Mnct 
riiée ,  pour  monter  fiir  le  trône  d'Athènes.  Celui-ci  étoit 
fils  de  Pittée,  petit-fils  d'Ornée ,  Se  arrière  petit-fils  d'E- 
rcchtée  fixiémc  Roi^l'Athencs;  par  confequent  il  avoit 
plus  de  droit  au  Royaume  que  Thefée ,  dont  la  naiflance 
etoit  incertaine ,  &c  que  l'on  pouvoir  tout  au  plus  fupofer 
être  fils  d'Egée  t  lequel  Egée  n'étoit  que  fils  adoptif  de  Pan- 
dion ,  comme  nous  l'aprenent  ApoUodore  &  Plutarque, 
Mnefthée  eut  grand  foin  de  faire  fentir  aux  Athéniens , 
que  Thefée  n'étoit  qu'un  intrus ,  ôc  de  le  leur  repréfentcr 
comme  un  homme  vain ,  qui  tout  ociqié  de  fa  propre  gloi- 
re )  abandonoit  les  Tiens ,  pour  aller  au  loin  diercher  des 
avantures  &c  de  quoi  le  faire  un  nom,  aux  dépens  de  la  gloi- 
re des  Athéniens  ,  que  l'on  ne  regardcroit  dans  la  fuite 
que  comme  des  raviffeurs.  Ces  raiions  apiiyées  des  forces 
des  Tindarides ,  déterminèrent  les  Athéniens  à  rétablir 
Mnefthéc  fur  le  trône. 

Thefée  n'ayant  pu  ramener  les  Athéniens  par  le  fouvenir 
de  tout  ce  qu'il  avoit  fait  pour  eux ,  prit  le  parti  de  fe  re- 
fîigicr  en  Crète  j  mais  une  tempête  le  jetta  dans  l'île  de 
Scyros  *  oii  regnoit  Nicomcde ,  qui  prenant  ombrage  de 
l'acceiiil  que  lui  firent  les  habitans,  ou  craignant  lesreflen-  no*, 
timent  de  Mnefthée ,  le  fit  périr  lècretement ,  environ  dix  avant  J.  C. 
ans  avant  la  guerre  de  Troye ,  étant  âgé  de  6  j  ans.  On  le 
mit  après  fa  mort  au  rang  des  Demi-Dieux  >  &  on  lui  bâtit 
dans  la  fuite  un  Temple  qui  fut  très-&mcux. 

HiPPOLiTEfils  aîné  de  Thefée  &c  de  l'Amazone  j4t0- 
tiope  oa-Hippolite ,  eut  le  malheur  de  plaire  à  PhtÀr»  fa  belle 
mère ,  &  en  même  tems  afTez  de  vertu  pour  ne  point  ré- 

Çondre  à  fa  criminelle  paflion.  Phedra  irritée  de  fbn  mépris 
acufa  auprès  de  Thefée  d'avoir  atenté  à  fon  honeur.  The- 
iée  la  crut  trop  facilement  9  Se  Hippolitc  fuyant  la  colère  Eutipide; 

*  Cette  île  «les  Sporadei  eft  nom^e  i  1  nefois  célèbre  par  h  naiflaDce  de  Neop- 
fitinu  S-Gê«rp»MSejn,t)it  émk  au-  |   toteme , MutemcM  Pitritiufihd'AchiJc. 

Dddij 


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R.  on 

d'  A  T  H  E- 
M  fcS. 


XII. 

1798. 

du  monde, 

avant  J.  C. 

I  roS. 

XIII. 

1815. 
XIV. 

XV. 

xvr. 

i8£;. 
XVII. 

1877. 

ttn  mon<ie, 
avant  J.  C. 


396  GENEALOGIES 

de  Ton  perc  >  fès  chevaux  épouvantez  par  quelques  moniP 
très  marins  >  prirent  le  mort  aux  dents,  brifcrent  le  chariot 
&c  traînèrent  le  jeune  Prince  parmi  des  rochers ,  où  il  per- 
dit la  vie.  Le  corps  d'Hippolite  tous  déchiré  ayant  été  ra- 
porté  à  ïhefée  ,  Phedra  le  tua  de  regret  &  de-  défcipoir, 
Phedra  étoit  fille  de  Minos ,  qui  s'étant  réconcilié  avec  les 
Athéniens  ,  Pavoit  donée  en  mariage  à  Thefée ,  après  la 
mort  de  la  Reine  Antiope.  II  en  eut  deux  fils  Demofhoon 
fie  A  c  A  MA  s  >  qui  après  le  rétabUfl^ijpent  de  Mnefihée  fur 
le  trône  d'Athènes  >  fe  retirèrent  auprès  d'Elephenor  s  fils 
de  Chalcedon  Roi  d'Eubée ,  dke  aujourd'hui  Negrepont  r 
lequel  les  mena  à  la  guerre  de  Troye ,  où  Acamas  plut  à 
Zaodiee  une  des  filles  de  Priam. ,  fie  en  eut  un  fils  nomé 
Mtturtus ,  qui  fuivit  fon  père  en  Thrace  ^  Ôcy  mourut  d'u- 
ne morfure  de  Serpent.  Une  des  tribus  d*Athencs  fut  no- 
mée  Ac»m»nnâe  du  nom-  d'Acamas ,  dont  le  firere  remonta 
fur  le  trône  d'Athènes- 

AINESTHE'E  invité  par  Agamcmncœ-  qui  conoiflbit  fa 
valeur ,  de  fc  joindre  aux  autres  Grecs  pour  le  fiége  de 
Troye  ,  mena  50  vaifïèaux  Athéniens  à  cette  expédition., 
qui  fut  entreprilèlaz  j'-annéedefonregne.  Homère  dans 
ion  Iliade  done  de  grands  éloges  à  la  vafeur  de  ce  Prince  y 
qui  régna  encore  deux  ans  après  la  prife  de  Troye ,  &  eut 
pour  fucceflèur  DEMOPHOON  fils  de  Thefée ,  qui 
,  poffeda  le  Royaume  j  3  ans  y  &  le  laifla  à  fon  fils  O  X I N- 
T  H  A  S.  Ace  dernier  qui  régna  i  z  ans ,  fucceda  A  P  H I- 
D  A  S  ,  qui  ne  joiiit  qa'un  an  de  la  courone ,  ayant  été  tué 
parfoafrere  THIMOETÉSjqui  s'en  empara.  Thimoe- 
ces  montra  qu'il  étoit  indigne  de  la  porter  »  en  refufant  de 
le  batre  contre  Xuthus  Roi  de  Thebcs ,-  pour  terminer  par 
un  combat  particulier  la  gverre  qui  s' étoit  allumée  entre  ces 
deux  Rois,  pour  les  frontières  de  leurs  Royaumes  ;  de  Ibrte 
qu'il  fut  obligé  d'abandoner  la  courone  a  MEL  AMPE 
qui  plus  courageux  que  hxi  >  s'ofrit  pour  ce  combat  fingu- 
■  fier ,  &  en  fortit  viélorieux»  Ce  Melampe  décendoit  de 
Nelée .  &  étoit  Roi  'de  Pife ,  d'où  ayant  été  chaffé  par  les 
Heraclides ,  il  s-étoit  retiré  dans  l'Attique.  C'eft  fous  fbo 
règne  que  les  Ioniens  duPeloponefe  j  forcez  de  céder  leur 
pais  aux  Achéens,  chaiîez.  deJVUcenes  Ôc  d'Argos  par  les 


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?a 


HISTORIQUES.   Liv  IIÎ.  397 

Héraclides ,  fe  réfugièrent  à  Athènes ,  qui  étoit  leur  patrie  Atbemij. 
originaire;  ce  qui  acrut  beaucoup  la  puîflance  desAthéniens. 
Les  Héraclides  crurent  devoir  s'opofcr  à  leur  agrandiflc- 
ment, âc les ataquerent.  CODRUS  qui  avoitîuccedé  à  XVIII* 
fon  père  Melampe ,  ayant  fu  de  l'Oracle  qu'il  avoit  en-     1514. 
voye  confulter  fur  l'ifTuë  de  cette  guerre ,  que  l'armée  dont  ^^  monde, 
le  chef  feroit  tué,  demeureroit  viétoricufe,  prit  la  généreu-  ^^*"*  J-  *^' 
fe  réfolution  de  fe  facrifier  pour  fa  patrie.  Il  fe  deguife  en      '05** 
payfan  ^  entre  dans  le  camp  éneml ,  Se  y  ûifulte  un  foldat  > 
3ui  le  tue  fans  le  conoître.  Il  eft  reconu  j  &  la  nouvelle  de 
[a  mort ,  anoncée  avec  la  réponce  de  l'Oracle ,  répandit  Pa- 
larme  parmi  les  énemis ,  qui  iè  retirèrent  fans  olèr  tenter  la 
fortune  d'une  bataille ,  âc  abandonerent  fans  combatte  la 
vi^ire  aux  Athéniens, 

§.  It 
ÙÈS     ARCHONrES, 

M  E  D  O  N  fils  aîné  de  Codrus ,  devoit  en  cette  qualité 
fucceder  au  Royaume  de  fon  père  ;  mais  comme  il  étoit 
boiteux  i  fon  frère  N  e  l  É  e  prétendit  que  ce  défaut  devoit     xo*^. 
l'en  faire  exclure  &  qu'ainfi  la  courone  lui  apanenoit.  Leur  du  monde 
diiçrend  éclata  en  une  guerre  ouverte ,  &  les  Athéniens-  avant  j.  c, 
qui  en  foufroicnt ,  abolirent  la  Royauté  ,&  établirent  une     1065^ 
Théocratie  imaginaire ,  en  déclarant  Jw^/rtr  feul  Roi  du 
peuple  d'Athènes.  Il  înflîtuerent  en  meme-tems  un  Gou-     Tahle 
verneur  ou  Magiftrat  perpétuel ,  fous  le  nom  à!  Archonte.  Ils     V  11, 
donerem  cette  dignité  à  Medon ,  en  faveur  duquel  l'Ora- 
cle s'étoit  déclarecontrc  les  prétentions  de  fon  frereNelée, 
&  l'honeur  de  la  fouveraineté  fut  ainfî  confervé ,  &perpé- 
tué  dans  la  famille  de  Codrus  en  mémoire  de  ce  bonPrince. 
.    Le  difercnd  de  Medon  &  de  Neléc  firent  perdre  aux 
Athérùens  le  finit  de  la  viétoire ,  que  la  mort  de  Codrus 
leur  avoit  procurée.  Les  Héraclides  demeurèrent  maîtres 
de  la  Mégaride ,  où  Us  établirent,  en  la  place  des  Ioniens  y 
les^Doriens,  dont  quelques-uns  paficrent  enfuite  en  Crète  , 
fie  un  grand  nombre  s'alla  établir  dans  cette  partie  de  la  Ca- 
rie en  Aiie  Mineure ,  qui  de  leur  nom  a  été  apellé  Doride:. 
Ils  y  bâtirent  les  villes  a'HalicamsJfe  &C  de  Cttide ,  &  paifC' 
rcnt  de-là  dans  les  îles  de  Rhodes  6c  de  Cos. 


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398  GENEAL.   HISTORIQ. 

Athènes.  Quant  aux  Ioniens  chaflèzpar  les  Héraclides  >  Uspaflè» 
rent  en  Afie  fous  la  conduite  de  h!eUe  &  des  autres  fils  de 
Codrus  &  s'emparèrent  de  cette  partie  de  l' Afie  Mineure  > 
qui  de  leur  nom  a  été  apellée  hnie  :  Il  y  bâtirent  pluficurs 
villes ,  ôc  fe  rendirent  mitres  des  îles  voifincs ,  telles  que 
Samos ,  Chic,  Andro ,  Teno  ,  Paros  &  Delos;  On  dit  que 
cette  colonie  habita  la  première  l'île  de  Naxos  ,  oii  Nelée 
laillà  en  paflant  ce  ux  qui  s'étoient  fouillez  par  quelques  cri- 
mes. Pour  lui  il  s'éublit ,  6c  tomandadans  Milet ,  oxxPhry' 
gins  fon  fils  aîné  lui  fucceda.  Ef>itus  qui  étoit  le  fécond ,  bâtiç 
la  ville  àtPtiennfj  patrie  de  Bias  un  des  7  fages  de  la  Grèce. 
Androclès  frère  de  Nelée ,  ocupa  l'île  de  Satuos  ,  &  fon- 
da la  ville  à'Efhefe.  Il  fiit  tué  en  combatant  contre  les  Do- 
riens  ,  8c  fa  poftérité  a  long-teras  fleuri  à  Ephefe  Ôc  à  Ery* 
the  fous  le  nom  de  BafalUts. 

Dumafichton  ôc  Promeéée  ,  autres  fils  de  Codrus,  bâtirent 
la  ville  de  Colopho»,  oîi  l'émularion  du  comandement  rom- 
pit leur  union  Scies  rendit  énemis.  Le  dernier  tua  fonfircrç 
&  mourut  en  exil  à  Xaxos. 

L'Archontat  perpétuel  demeura  dans  la  poftérité  de  Me- 
don ,  qui  eut  dans  cette  dignité  douze  fuccefleurs  de  père 
en  fils ,  jufqu'à  ALCMEONÎ  qui  mourut  fans  poftérité,  l'an 
du  monde  3151,  ÔcavantJ.C.  75Î.  Vingt  deuxansau- 
paravant ,  lavoir  fous  l'Arcontat  de  fon  perc  EjehiU ,  co- 
mença  la  première  OUmpiadc,  &meufè  par  le  prix  que  rem- 
porta  à  la  couHè  des  jeux  OUmpiques  Corehus  Cuifinier. 
Archontes       Après  la  mon  d'Alcmcon ,  les  Athéniens  abolirent 
P*^j""m*  l'Archontat  perpétuel,  Ôc  éublirent  les  Archùntts  Déeen- 
an  du  M.  ^^^^  ^  qu'ils  continuèrent  à  prendre  dans  la  poftérité  de 
'  *  '  1 V   Codrus.  Ils  revêtirent  de  cette  dignité  C  h  a  k  o  p  s  frerc 
■''    *  d'Alcmcon ,  auquel  fucceda  jE  s  1  m  e  D  b  fon  autre  frère, 
' '^*      HiPPOMANES  petit-fils  de  celui-ci ,  obligea  le  peuple  par 
ime  cruauté  inouïe.,  à  abréger  le  tems  de  fon  gouverne- 
ment. Car  ayant  furpris  fa  fflic  ,  qu*Héraclides  apelle  Li- 
mons y  avec  un  jeune  Athénien ,  il  fit  mourir  le  galand ,  & 
fît  atacher,  fuivant  Suidas ,  £à  fille  avec  un  cheval ,  6c  les 
fit  enfermer  &ns  leur  rien  doner  à  manger  ;  de  forte  que  le 
cheval  a&mé  la  dévora  toute  vive. 
L'on  fubititua  en  la  place  d'Hippomancs  »  fon  fils  L  e  0- 


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T^hUVll.  3JJ 

Archontes  de  li  race  de  C  O  D  R  U  S. 

L  M  E  D  O  N ,  premier  Archome  ,  l'an  du  monde  isji,  gouv.  lo  aa& 


II.    ACASTUS,  Archonte  CQ 

isif.  gomr.  37aiii. 

III. 

ARCHIPPUS.en  i?si.  goav.  ij  ans; 

IV. 

THERSIPPUS,  en 

îoiagonv.  4o«iifc 

V 

PHORBAS,«  îoj 

1.  gouv.  31  an. 

V 

.  MECADES.cnjoS 

I.  gouir.  to  ans. 

TU 

DIOGENETE,  en 

310»  gouv.  38  ans. 

VIII.PHEREDUS  en 

31^0.  gouv.  19  anfc 

IX. 

ARIPHRON.en 

ïj?.  gouv.  toan*. 

:& 

.  T  H  E  S  P I  U  S^,  en  3179.  joav.  17  ani! 

XI. 

AGAMESTOR.en 

jtotf.  gouv.  xo  Kit. 

XII.   ^SCHILLE, 


,  enjuc,  gouv.  t3ant. 


Xni.  ALCMEON,       i.CHAROPS.       x.  .«SIMEDE.  Archoiire décennal 


1  5149.    dernier  Ai-  premier  Archonte 

ehonte  perpétuel  gouT.         décennal  en  3  vj  1. 


EXECHEiTTiïES'  iicméa 
dcCODKVS. 


DkO  PI  VA  Ik 

CRrriAs. 
Cali^chkus. 


Cmtia»  ,  un  des       Glavcom. 
XXX.  Tyrans  d'Athènes. 


en  31^1. 
3.  CLIDICUS,  en  3171. 
4.  HIPPOMANES.en  jtgk. 


J.  LEOCRATES. 
*.  ARSANDER. 


que  foB 
père  fit 
t  "X-'v.^'  1  dévorer 

7.ZRIXIAS,  par  un 

dernier  de(  chcvaL 

Archontes  décennaux, 
qui  &ùicntI'aB33ïi.dB^nionde. 


Ch^midr,         P«rfl9MtM  r  CciBIDe  d'AlUfTON,  fils  d'AKISTOCm 


»LATaN  le  Phiiofophe , 
dit  AKifTOCLis  ,  né  félon 


ADlHAMTa,  GeaUGow. 


Apollodore  dans  ies  Chroniques , 

k  8  (  Otympiade  ,  vêts  le  lems  de 

binort  de  Periclés.   Il  mourut ,  au 

aipor;  d'Hermippus  la  première  année 

de  la  loS  Olympiade  >  âgé  d'environ  81  an  , 

Mouae  il  étott  â  des  DÔccS'  Bù^'- LMnt  r^v.  i. 


Ttutu,  femme 

d'EDKXUEDOIt 

de  l'Atcique. 


SPEirsiPPUS.Pbiiofophe,  neveu 
&  difclple  de  Platon.    C'eJl  lui  qui  a- 
nouvé  te  premier  l'ufâge  de  fâa  de» 
valet  de  boi*  Dwi-  Ltr,  Ut.  4. 


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400    .         GENEALOGIES 
Athènes,  c RATES,  dont  le  petit-fils  ërixias  fut  le  dernier  des 
Arcontes  Décennaux. 
.  A  ces  Magiftrats  l'on  fubfUtua  les  Archonus  Annuels ,  & 

a"     I*"    °"  établit  une  parfaite  Démocratie.  On  créoit  tous  les  ans 
l'an  du  M.   9  Archontes,(^ui  avoient  diferens  emplois.  Il  y  en  avoit  urj 
3311.     V^^^  ^^5  choies  qui  concernoient  la  Religion ,  un  autrç 
avant  J.  C.  po**!"  ^  guerre  ;  fix  Thefmoihes ,  <jui  avoient  foin  des  Loix , 
1683.      ^  ""  q*^  préfidoit  au  Confeil.  Celui-ci  tenoit  le  premier 
rang,  ôc  ç  étoient  de  fon  nom  que  les  aéles  étoieni  datez. 
Les  plus  célèbres  de  ces  Magiftrats  annuels  furent  Drm- 
con  &c  Salon.  D  R  A  C  o  N  dona  des  loix  aux-  Athéniens ,  vers 
la  39=.  Olimpiade  ;  mais  fi  rigoureufes  que  l'Orateur  De- 
mades ,  difoii  qu'elles  avoient  été  écrites  avec  du  fang, 
S  o  L  o  N  beaucoup  plus  H^niain  ,  les  abolit  ôc  dona  le$ 
Plut,  in    fiennes  la  48*.  Olimpiade  ,  qu'il  fiit  élu  Archonte.  Solon 
SoUnt.       étoit  fils  A'Exechepdes ,  de  la  plus  noble  Maifon  d'Athènes  ; 
car  du  côté  paternel  il  décendoit  de  Codrus ,  &  la  merc , 
iclon  Héraclide  de  Pont ,  étoit  confine  germaine  de  Pififtra- 
te ,  parenté  qui  fit  naître  dès  le  comencement  une  amitié 
jrès-étroite  emre  Solon,  Ôc  Pififtratj:.  Le  premiçrdona  dès 
fa  plus  tendre  jeunefie  des  marques  de  fon  amour  pour  la 
Poëfic ,  la  Phiiofophie ,  Ôc  les  belles  I-ettres.  Il  cultiva 
particulièrement  cette  partie  de  la  Morale  qui  traite  de  la 
Politique.    La  diiïipation  que  fon  père  avoit  faite  de  la 
meilleure  partie  de  ion  bien ,  par  une  inclination  généreu- 
fe  à  faire  plaifir  à  tout  le  monde  »  obligea  Solon  k  fc  jetter 
dans  le  comerce ,  d'autant  plus  volontiers  que  perfone  ne 
dégeneroit  alors  par  le  travail,  pu  \c  négoce.  Mai^  les  co- 
jioiflances  que  l'on  .aquiert  à  voyager ,  furent  le  principal 
motif  des  voyages  qu'il  entreprit  ;  3  alla  Delphes ,  oîi  il  fit 
ponoifTance  avec  "ïnales ,  avec  lequel  il  alla  en  Crète  pour 
y  aprendre  les  loix  de  Minos ,  ôc  de-iâ  ils  paflferent  en  Egip- 
te ,  afin  de  conférer  avec  les  Prêtres  de  ce  Royaume ,  dont 
les  belles  conoiffimces ,  Ôc  la  iàgefiTe  étoient  en  grande  ré- 
putation. 
Le  premier  ièrvice  important  qu'il  rendit  à  fapatrie  lorf- 

âu'il  y  fut  retourné ,  fut  de  la  mettre  en  poflcmondçl'île 
e  Sîilamine ,  pour  laquelle  les  Athéniens  î^yoient  eu  de 
longues  guerres  >  contre  ceux  de  Megare  ôc  avec  fi  peu  de 

mccèsi 


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HISTORIQUES.  Ziv.IIL  401 

îuccès)  qu'enviez  de  leurs  pertes-,  Us  avoient-fàit  une  loi  Athemes;. 
pour  défendre  fous  peine  de  la  vie  >  de  propolèr  le  recou- 
vrement de  cette  île.  Solon  ne  pouvant  foufrir  cette  infa- 
mie }  contrefit  le  fou ,  S>c  ayant  allèmblé  la  populace  au- 
tour de  lui ,  il  récita  une  pièce  de  vers ,  qu'il  avoit  com- 
fiofée  àcefujet,  Ôc  encouragea  fi  bien  les  citoyens,  que  la 
oi  fut  révoquée  fur  le  champ  ,  la  guerre  réfoiuë ,  &C  Solon 
élu  Général.  Il  juftifia  ce  choix  par  un  heureux  fuccès ,  qui , 
le  rendit  maîtrc.de  Salamine. 

La  diflèntion  s'étant  mife  enfuite  entre  les  diferensCorps 
de  l'Etat  d'Athènes ,  au  fujet  du  gouvernement ,  Solon ,  le 
ièul  qui  ne  fut  pas  rendu  fnfpeift  à  aucun  des  partis ,  fut 
prié  de  travailler  à  les  réunir.  Il  fut  élu  Archonte  après 
Philpmbrotus  ,  &  nomé  arbitre  Souverain  ôçLegiflateur, 
d'un  confentement  unanime.  Il  fut  même  preffé  de  fe  faire 
Roi;  mais  ilfe  contenta  de  répondreà  les  amis:  Cefiunbesm 
fjtis  que  la  R<y»uté i  mais  il  n'a  fomt  ttijfuè.  RevÊtudetou- 
te  l'autorité ,  il  dona  lès  loix  dont  il  fit  l'Aréopage  dépofi- 
taire ,  ayant  auparavant  réglé  que  les  Archontes  fortis  de 
charges ,  feroient  feuls  honorez  de  la  dignité  de  Sénateur. 
Il  créa  un  autre  Confeil ,  dit  Je  P««»/f ,  compofé' de  400    .  - 

perfones,  loode  chaque  tribu,  devant  Iciquels  l'on rapor- 
toit  toutes  les  afaires  ,  avant  de  les  propolèr  dans  l'aflem- 
blée  du  peuple.  Enfuite  Solon  pour  fe  dérober  aux  deman- 
des importunes  des  uns  ,  aux  plaintes  des  autres  ,  Ôc  à  la 
haine  de  la  plupart ,  étant  dificÙé  dans  les  grands  defiçins  , 
de  plaircà  tour  le  monde,s'embarqua,fous  prétexte  d'aller 
trafiquer ,  après  avoir  obtenu  un  congé  pour  dix  années. 
Il  retourna  en  Egipte ,  puis  il  paflà  en  Cypre  j  *  &  à  fon  ■ 
xétour ,  il  trouva  que  la  ville  etoit  retombée  dans  fes  an- 
cienes  divifions.  Il  s'y  étoit  formé  trois  partis  j  Licumuft 

Mdg»eUs  &  Bifijlratt  en  étoicnt  ks  chefs.  Celui-ci  plu&adroiic 
&c  plus  infmuant  que  les  autres ,  s'empara  de  toute  l'auiof 

rite ,  malgré  les  éforts  que  fit  Solon  pour  conferver  la  li- 

^  Il  enzagei  Philocypre  .  un  des  |  nom  fut  aufii  doné  i  une  auue  ville  de 
Rais  de  l'ilel  rebltir  fa  ville  dans  le  val-  de  Cilicie  ,  apellée  depuis  Fomfeiepeiîs. 
Jon-,  au  lieu  qu'elle  éroii  aupaiavant  fi-  j  Theucidtde  ,  liv.  a.  parle  d'uac  ttoilî^me 
snéc  fui  une  collioe  ,  le  pai  honeui  pour  |. ville  de  ce  nom  daes  l'Acarnanie  ,  U- 
celui  qui  en  avoit  donc  le  conleil ,  le  quelle  apsicenoit  aux  ConiuIiiens,ri(ifl. 
KoiTtiiiiac  qu'on  U  nomJt  Sriit.   Son  [  va^t  cet  Auteur.  . 

Ece 


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4d«  GENEALOGIES 

Atnt»is,  berté.  Ce  fut  aparament  pendant  la  tirante  de  Fififtratev 
que  Solon  alla  a  la  Cour  de  Crefùs  Roi  de  Lidîe*  Il  mou- 
rut  ^é  de  90  ans,.  Lucien  dit  de  ioo,enviroa  ;44avant 
l'Ere  vulgaire.  U  a  été  mis  au  nombre  des  vi  i.  Sages  de 
la  Gféce.  Plutarque  lui  reproche  "ïie  dépcnlè  excolive  ». 
itfie  vie  molle  6c  délicate  >  6c  la  grande  licence  de  fes  poè- 
mes, oU  il  parle  des  voluptez  d'une  manière  peuconvena* 
ble  à  un  PhUolôphe- 

Solon  avoir  pour  frère  Dropid  ASperçde  CRiTFASy.. 
ayeulparfonfil&CAtL£sciiR.usd'unaut7eCRiTiAs> 
qui  fut  diTcîple  de  Socrate  ;  mais  qui  prcxÊtaii  mal  des  Le* 
çoosde  ce  Pniloifbphe,  qu'il  devint  un  très  méchant  hom- 
me. Lorgne  Athènes  fa  patrie ,  fut  foumiiè  par  Ly£uidie 
Géïiéral  des  Lacéd^oniens  à  trente  Tyrans^  il  ren^  mil- 
te  lèrvices  aux  Lacédémoniens ,  ôc  fut  un.  de  ces  trente  ci- 
riuis  &  le  plus  injufte  de  tous.  Il  fiit  tué  en  oombatam  vail- 
bfnent  contre  Thraiibuic  mii  vouloit  remettre  Adiencs  ca 
liberté.  Il  avcût  vine  nièce  nilc  de  Inn  irere  Glaucon ,  no- 
Diogene  mée  Feriûion»^  qui  fut  mère  du  célèbre  Platon  *  chef  de 
taerce,     laSe\^e  dite  des^MA(w««»j,&ayeulepu-là  fiilei'*/9«^ 
*v.3.&4.  (j-unîHjitreKiilofopheiiwnéSFEU&ippus,  quâfindiici- 
pledefon  oncle  Pkuion.  ^eul^pus  trouva  le  premier  Puià* 
ge  de  Ërire  des  valès  de  bois^ 
TahU         PÏSISTRATE  iffu  du  noble  Uxm  de:  Codrus  ,.  comme 
VIIL    en  l'aprend  par  une  de  fes  lettres  à  Solon ,  fc  âatoit  d*être 
pag.  404.    né  r  avec  tm  droit  inconteâ:able  à  la-Priacipauté  d'Athenesy> 
Diogene    puis  qu'anciennement  on  avoit  juré-de  ne  la  .uaniporter  ja- 
Laerce ,      nids  a  une  autre  famille.  C'étok ,  xiitFlatarqae  y  un  luom-^ 
^!r''*=-î3-  me  poli  7  doux^nfmuant»fecoarabIe  envers  les  paavreSfâc 
V"'"  '"    modéré  envers  fes  énemis ,  6c  qui  favoit  û  bien  imiter  6c 
**        contrcfeipe  les  bonnes  qualitez  qu*il  n'avoitpas-,  qu'oiLétok 
perfuadé  qu'elles  étoicm  plus  en  lui ,  qu'en  ceux  qui  les- 
avoicnt  naturellement  ;  6c  Solon  difcôt  de  Un,  que  Jî  oa. 

a  Pbton  naoait  reis  \*»n  41^  avanr  1  l'ianniiR  le  fit  aller  en  Egipte  conlôlier 
)i  C.  U  fnt  difciple  de  Ci«ile ,  puis  il  s'a-  1  les  Pr(ticv8[  eaSidleponidécoaniiIe» 
tacba  ï  Socrate  ,  apt^  la  mort  duqael  tl  j  caolês  des  U\xx  du  Monc  Etna  ;  U  lUs' 
▼Dulut  raiendre  Socfidc  i  Megare,4£  I  «ncoreden  fols  dan>ceiie  île,  poiudk 
Théodore  te  Mathématicien  J  Cyrene;  |  chet  de  tecondlier-Deait  le  tyias  a*tt 
Ac  enfin  Philolatis  Si  Eurynii ,  Pytagoti-  f  Dion.  Il  mourut  Igé  de  81  vu, 
cieu^dwS'  U  giaade  Cucc.  Le  déu  de  [.  * 


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HISTORIQUES.  Zm///.  40J, 

çouvoît  déraciner  de  fon  arae  cette  ambition  denwfurée  >  4thehbs. 
&  guérir  cette  envie  de  dominer ,  il  n'y  auroit  pas  d'hom- 
me plus  porté  à  la  vertu ,  ni  un  meilleur  citoyen  dans  Athè- 
nes. Pimlrate  pour  parvenir  à  établir  là  tiranie,  s'ayilà 
d'un  Ûratagême  j  qui  eut  tout  le  fuccès  qu'il  en  atendoitl  II 
fe  Heflà  lui-même,  6c  tout  enfànglanté ,  il  le  fit  porter  fur 
la  plaKe  »  &c  excita  la  populacCf  en  lui  Ëùiànt  entendre  que 
c'etoit  iEcfi  énemis  qui  Pavoient  atendu  fur  le  chemin  de  fs 
maiibn  de  campagne ,  &c  mis  en  cet  état ,  &c  qu'il  étoît  la  . 
vi<£time  de  Ton  zélé  pour  la  République.  Le  peuple  atendri 
par  ce  ipeé^cle  »  6c  fëduit  par  les  difcours  artificieux  qyj 
rapuyoicnt ,  lui  acorda  par  le  confeil  d' Arifton ,  la  perraif- 
{ion  de  prendre  50  gardes  pour  la  fiireté  de  laperlone  j  il 
trouva  w  moyen  d'en  augmenter  le  nombre  3  Se  s'en  fervit 
pour  fe  rendre  maître  de  la  Citadelle  d'Athènes  6c  du  gou- 
vememCTt.  Alors  toute  la  ville  fiit  remplie  d*étonement  6c 
de  troubles.  Licurgue  >  Megacles  &  tou$  les  Aicniéonide$ 
iès  compétiteurs  prirent  la  fuite. 

PififlrateVevêcu  de  l'autorité  fbuverûnc  >  ne  fe  démentie 
point  de  ce  cWaéterc  de  douceur  6c  de  modération  qu'il 
avoic  toujours  &itparoître.  Il  maintînt  dans  leur  vigueur 
les  loix  de  Solon ,  foutint  l'autorité  des  Magiftrats  y  établît 
dans  la  ville  un  ordre-quî  en  alli^  la  paix  ^  la  tranquilli^ 
«é.  Cependant  Licurgue  &c  Megacles  >  trouvèrent  moyen 
de  lever  des  troupes  ,  ôc  obUgerent  Pifillrate  à  fe  renrer 
AU  comencemenc  de  la  féconde  année  de  fon  gouverne- 
ment. 

La  jaloufie  du  comandement  défuntt  dans  la  fuite  Licur- 
gue, Ôc  Megacles;  de  forte  que  celui-ci  défefpérant  dç, 
remporter  fur  fon  concurrent,  fit  dire  à.Pifiilrate ,  qtv:  s'U 
vouloit  prendre  là  fille  en  mariage ,  il  le  remettroit  en  pçf-    . 
felTion  de  la  Souveraineté  ;  Pififtrate  y  confentit ,  6ç  ayant  !•  *"  <*?  M. 
affemblé  fes  Cliens ,  il  rentra  dans  Athènes ,  6c  d<uis  ià  pre-    ' +^^*    ^ 
miere  place.  Il  fe  fervit  d'un  anificc ,  pour  faire  croire  au      .  ^^ 
peuple  que  le  Ciel  même  le  rapclloit.  fl  y  avoit  une  fe.mqw  ^îh»*«- 
nomée  Ph^s  cPaATez  baflè  extrai^on  ,  ample  vendeuic  de       ^** 
courones  pour  les  jours  de  fêtes  6c  les  jeux  public»^  fliais 
d'une  taille  avantageufe ,  qui  avoit  quelque  chpfe  dc~,no-      ',  . 
ble  6c  d'impoËmt  dans  la  figure.  Pifiitrate  lui  dfrit  de  lui  ^    „ 

Ecci] 


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404      -  TMeVîîU 

FamiUes  de  PISISTRATE  ,  de  MEGACLES  ,  de  PERICLES  , 

PISISTRATE ,  Tyran  d'Athènes ,  ép,  i».  Myrhine ,  fille 
•{£  de  Cailius.  i°.  une  6Ue  de  Megnales 

I  -^.xv-^  j  HIPPARQUE,  affaflînépar      HIPPIAS  .Tyi'all 

Akistomime.    Megacies.    la faâion d'Ariftagiton.         d'Athènes,  ip.  Aj&ùc.' 


CtlSTHENE.      AlCUZOH. 

Tyran  de  qai  alla 

Sicyone.       trouver  Crefus, 

>4'^4r/^ft  —  Megacles, 


PISISTRATE.  .^rchtMae, éç.hxoTlD%i 
£ls  d'HipocUs  a  Tyraa 
de  Lamp faque. 


HiFFOC  HATES. 


Xamtippe  > qui  vainquit  l«f 
Perfes  à  Mycale. 


MegacLEs.      uigarifie.  - 


EuRiPTo-     PERICLES,  Ariphkon  ^ 

LEME.         Orateur  &  Ce-  cuteur 

fVfcA-^^   ncral  des  Aihc-  avec  Ton 

Ifodiea  ,      ,-  fiiens  ,  émule  de  ,   ftere  , 

femme         Cimon ,  fut  tu-  d'Alci- 

de       .     teur  avec  Ton  biade^ 
Cimon,        frère  d*Alcibia- 
de,&  auteur  de 

la  guerre  du  Pe-  fVA-^T- 
loponefc.            HlPPùcRATES, 

T-'Nfc.-A^_*-— >  Général  des 

Xantifpb     PbKicLBS,  Athéniens, 

&           né  à'u4fpitjie,  tué  à  Deliunu 

,__L__  -  paufati.  liv.  î- 


Pablalvs.  coiicubme. 


Ca^ltas  ,  énemidêl* 
Tyranie,  dontH^rodoie^ 

HirpOHicus,  riche  Citoyen 
d'Athènes. 

Caliias,  mari'      ^fiivpateu 
à'Elpnke,      -  ou 

fille  de  Uipparetr; 

MiKiiAOS.         femme 

d'Al.CISIAD£  lU. 


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4^5 
d*ALCIBlADE  &  de  MItTlADE., 

EvKisActSi  Roi  de  Salatnine ,  fils  d'A  i  a  x  le  TeUmenitn. 


Cypsele — ATa.  femme— StesagoraSj, 
de  parent  de 

Cypsele&      Cypfele. 
de  Stesa- 

GOB.AS.    C"»sAi*^ 
C  I  M  O  N  , 

frère  utérin 
deMtltiadeJI, 

.  ■ 

MILTiADElir. 
héritier  de  fon 
ftere,  fut  Gé- 
néral des  Athc» 
nicns,  ép.i*.J^... 
t'.  Hegefipile  ,fi\\a 
d'OLORUS,  Roi  do 
Thrace,  rema:riée  à 
on  citoyen  d'Athènes.  . 


OtORl, 

frère 


Climias, 


AlCIBIA- 
BE   IV. 

contre 
lequel 
onaim 
difcour» 

de 
LyGaSy 
qui  lui 
xepioche 
d'avoir  «ban. 
donc  fon  rang 
militaire  dans 
lue  oca&on. 


HlPPOM- 

cus , dont 

Lyiîas 

'parle 

dans  le 

même 
difcouis. 


Elpinicey     1.  CiMONr 

ép.  Général 

Callias,         des  utérin 

beaa-frere    Athéniens^       de 
d'Alcibiade.  ép.  Ifidica.    Cimon; 


La  CED  E- 

l£oi«,aa' 
quel  Pe- 
ncUs  dis. 
sa  le  co- 
mande- 
ment de 
kfloce.- 


El  EUS, 

frère 
jameaa 
de  La- 
cedc. 


Thessalvs,     Thuci^ 


qui  fut 
l'aCufa- 
teur  d'AI- 
cibiade.   . 


DIDB  ,' 

Hiftorien^ 

.    neveii  de 

Cimon. 


Suivant  I)<tarçeUin,T 
Hegtjtfile ,  fceufde  Ci- 
mon  ,  époufa  Oi.o>. 
Rvs,  citoyen  d'Athè- 
nes y  &  fut  mete  de 
Thucidide. 


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Ao6  GENEALOGIES 

Athènes,  aoner  fon  fils  Hipparque  en  mariage  >  fi  elle  confentoît  à 
lui  prêter  Con  miniilere.  Phia  acepta  une  propotition  fi 
avantageufe ,  &  fe  prêta  à  tout  ce  que  l'on  demandoit  d'el- 
le. Pififtratc  la  fit  habiller  en  Minerve ,  avec  des  habits  fu- 
perbcs ,  &c  femblables  à  ceux  dont  cette  Déeflê  étoit  revê- 
tue dans  fon  Temple ,  il  la  fit  monter  avec  lui  fur  un  char 
magnifique,  âck  tenant  par  la  main»  elle  parut  dans  les 
rues  d'Athènes»  proclamant  a  haute  voix  que  Minerve  leur 
proteArice ,  ramenoit  enfin  le  iàgc  Pififtrate ,  &c  qu'ils  n'a- 
voient  point  à  balancer  de  le  recevoir.  Les  Athéniens ,  ce 
peuple  li  fin ,  fe  laiïTerem  tromper  à  ce  groflier  artifice ,  Ôc 
reçurent  Pififtrate  comme  envoyé  des  Dieux. 

Pififlrate  époufa  enfuite  la  fiUe  de  Megacles  >  contre  la* 
quelle  fes  filsHipparque  ScHipfûasluiinfpirerentdcs  fen* 
timens  odieux;  de  forte  que  Megades  indigné  de  la  maniè- 
re dont  fa  fille  étoît  traitée  »  réfolut  de  la  vimger.  Il  gag;na 
à  force  d'argent  une  partie  des  Athéniens ,  &  les  foldats 
même  de  Pififtrate ,  qui  fc  voyant  abandoné  de  tout  le 
monde ,  fe  fauva  avec  fa  famille  à  Erctrie,  d'oîi  onze  ans 
après  il  revint ,  6c  fe  rétablit  datis  l'aMioritè  fouveraine  , 
qu'il  conlèrva  jufqu'à  fà  mort. 

De  tous  les  ufurpateurs ,  il  n'y  en  eut  jamais  de  plus  gé- 
néreux ,  de  plus  jufte  >  ni  de  plus  digne  par  fes  qualitez  ci- 
viles Se  militaires  de  gouverner.  H  fit  quelques  loix ,  en* 
tr'autres  celle  qui  ordonoit  que  ceux  qui  auroient  été  eftro- 
PliK.  M  piez  à  la  guerre ,  £eroient  nourîs  aux  dépens  du  public  ; 
Stloae,     6c  Théophrafte  lui  en  atribuë  une  autre  t  qui  déclaroit  in* 
I  Ëtmes  tous  les  fîùnéans  &  gens  oififs  ;  par-la  il  renctit  la  vil- 

le plus  paîfible  ôc  la  campagne  mieux  cultivée.  Parmi  plu-- 
fieurs  monumens  publics  qu'il  laifla  de  fa  magnificence  6c 
de  fon  amourpouriesbellcsLertresjon  voyoit  au  milieu 
d'Athènes  un  fuperbe  Temple  en  Phoneur  d'Apollon  ,  ôc 
on  remarque  qu'il  fiu  le  premier  qui  établit  à  Athènes  une 
fiibKoteqae  piu>lique  »  ouverte  à  tous  les  Savans. 
3475-         HÏPPARQUE  fon  fils  aîné  *  lui  fucceda ,  ôcpritia 
du  mande ,  condtittc  dc  foo  pcre  poiur  modelé  de  la  fienc  ;  îa  modéra- 
avant  J.c.  '^      * 

51-8.  )f  Tencidtdc.lir.  s.  ftittndm'Hf-t  Menifiiu ptéfere Ion fèntiineu  â celai d* 

fias  émi  l'aine  (  matt  Plaroa  ,  m  Hiff»-  I  Thcucidide ,  doat  il  &ic  voir  au  les  ni» 
tbtf  ÙHtûott  le  couiaire  ;  Ac  le  lâvaiu  |  Coat  foitcM  i  £aau 


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HISTORIQUES.  Liv.lII.  407 

tioii)  ià{àgeflê}&:  Ton  équité  firent  renaître  le  {iécle  d'or,  At^xhu. 
auquel  fon  règne  mérita  d'être  comparé.  Ce  Prince  né  pour 
le  bonheur  de  Tes  fujets  j  fut  afTaiTiné  après  1 8  ans  de  règne 
par  Ariftogiton  &  Harmodius ,  qui  ayant  été  arrêtez  >  fu- 
rent maffacrez  par  l'ordre  d'HIPPIASfrere&fucceflèur     345)5. 
d'Hipparque.  Celui-ci  facrifia  à  fa  fureté  tous  ceux  qui  lui  du  monde , 
furent  fuipeéte  j  de  forte  que  la  tiranie ,  qui  avoit  é(é  fort  *^*i'  J-  C. 
douce  jufqu'alors  >  devint  infuportable.  Hippias  pour  afiû-       5  '  *■ 
rer  fa  domination  par  une  alliance  étrangère  >  maria  là  fil-  Theucidi. 
le  à  Laothide  fils  d'Hipocles  Tiran  de  Lampfaque  *  à  eau-  «Je  liv.  6. 
fc  du  crédit  que  le  père  avoit  auprès  du  Roi  de  Perle,  Cet-    •  voie  de  \x 
te  alliance  n'etm»êcna  pas  >  que  quatre  ans  après  il  ne  fut  ^atoiiefur  i« 
chaflé  par  les  Lacédémdniens  ,  &c  par  les  iucméonides  >  m^a.*    "" 
qui  avoient  été  exilez  d'Adienes  par  PifiArate.  U  fè  retira 
a  Sigée ,  &c  de-là  vers  fon  gendre  à  Lamplàque  «  d'où  il  al- 
la trouver  le  R<h  Darius ,  qu'il  engagea  (lans  fon  relïènti- 
mem  contre  les  Athéniens ,  6c  dans  la  guerre  contre  Les 
Grecs.  Il  fut  tué  zo  ans  après  à  la  bataille  de  Maradion  en* 
combatant  pour  les  Per fes. 

IMegacles  dont  nous  avons  parié  >  étoit  fils  de  cet  HerodJ.tf' 
Mcmeo»  que  Crefus  avoir  chargé  d'or  *  pour  avoir  bien 
traité  les  Dépusez  des  Ijdiens  qui  alloient  à  Delphes. 
Megades  avoit  époufé  Agmrip ,  fille  &c  hériàere  de  Clyf- 
thenes  Tyran  de  SicioiK ,  le  plus  riche  Prince  de  la  Gré- 
ce ,  Se  ce  mariase  lui  avoit  aporté  des  biens  immenlcs.  lï 
en  Ibrcit  une  fille  qui  fut  la  féconde  femme  de  Fifillrace  > 
(8c  deux  fils  dont  le  prenùcrapcllé  Clisthenes  comme     pioui^ 
ion  ayeid  maxemcl  >  tha^  les  Pilîftratides  ,■  abolit  coura^-  ptritic.. 
geufement  la.  siranoie,  &  établit  la  Démocraûey  ayant  réu^ 
ni  le  peuple  qui  étoit  divifé  j  Se  qu^^  partagea  en  dax.  tri- 
bus, au  ueu  de  dix.  CUlthenesfut  ayeulparlbnfils  Alc- 
ii  E  o  N  de  DimmMihe ,  qui  fut  mère  du  ^and  AUibtMde. 

HipPOCRATES  lecoaid  ffls  deMegaclesiSc  d'Ajgariftc  ,  fiit 
biiàyeul  à^Ifo^cs  femme  de  Cimom ,  célèbre  Ca,picaine  Athé-- 
nicn  ,  6c  eut  pour  fille  Ag.Arifie  mariée  à  X  a  «  t  i  ppb  d'une' 
des  pJus  illulures  fànûUes  d'Athènes ,  lequfl  bâtit  à  JWhrca- 
te  les  Lieutenans  du  Roi  de  Perfe.  De  ce  mariage  iiaquic 
PERICLES  qui  fut  undes  plus  grands  hommes ,  qui  ayent 
paru  dans  l'anpcneGféce.  Doué  des  f  lus.e«ceUentes  ^Uar 


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4o8  GENEALOGIES 

Athènes,  lirez ,  il  s'apliqua  dès  fa  jeuneflè  à  cultiver  le  riche  fonds 
que  la  nature  lui  avoir  doné,  par  les  inftrudions  qu'il  prit 
Plut,  in  de  Damon  ,  *  quiétoit  unhomtne  habUe  dans  la  politique, 
Ptriçle.  de  Zenon  **  d'Elée  Sophifte  très-fubtil ,  &  du  Philofophc 
j4»axagoras  ***  deClazomene.  Celui-ci  lui  éleva  le  cœur 
&refprit,  Ôcluiinfpira,  ditPlutarque  cette  gravité,  ÔC 
cette  majefté ,  qui  éclatoient  dans  fçs  mœurs ,  ôt  dans  fes 
manières.  Periclès  fe  fignala  par  un  courage  intrépide  ôc 
par  une  force  d'éloquence  extraordinaire.  Ilrendir  des  fer- 
vices  fignalez  à  fa  patrie ,  à  laquelle  il  fournit  la  Locride , 
l'Acarnanie  fie  les  rebelles  d'Eubée  ;  il  augmenta  encore 
la  gloire  du  nom  Athénien ,  par  les  diférentes  colonies  qu'il 
étâilit  dans  la  Cherfonefe ,  a  Naxos ,  à  Andrpç ,  &  à  Siba- 
ris ,  ou  Thurium  en  Italie,  La  force  de  fon  éloquence  qui 
fevoit  refréner  les  Athéniens  quand  ils  étoient  trop  hardis , 
Ôcleur  donerdu courage,  quand  ils  ne  l'étoientpas  aflcz, 
lui  aquit  un  pouvoi*  abfolu  fur  un  peuple  qui  en  redou- 
toit  iufqu'aux  aparences.  Sa  politique ,  fon  adreffe ,  ôc  en- 


t  jufqi 

*  Pedclès  alloit  l'icouter.rous  préteice 
*apteiwlte  la  mufique  ;  car  Daœon  ,  foui 
ce  voile  fpécieuï  ,  cachoit  au  peuple  fa 
grande  capacité  Se  (à  véritable  profcffion. 
Cependant  ie  peuple  s'ium  aperju  que 
fa  lite  n'écoit  t^u'u»  fziKxte ,  le  banit  du 
ban  de  rOfttacifme  ,  comme  un  homme 
inquiet ,  qui  fe  mSloit  deicop  d'a&iteï. 

•  -  Ce  Zenon  ,  d'EWe  .  viile  d'Italie  8c 
Colonie  des  Phocéens,  s'étoit  aqjiis  beau- 
coup de  réputation  par  fon  ûvoir  ,  n)ais  il 
fc  rendit  encore  plus  iUuftre  par  fon  cou- 
lage, Cat  il  conlpira  contre  le  Tyran  de 
là  patrie ,  qui  le  fit  pilet  dans  un  mortier . 
&(amon  acheva  ce  qu'il  avoit  comencéi 
car  feî  concitoyens  fe  jettcrcnt  fur  le  Ty- 
ran Se.  le  lapidèrent.  U  ne  Eut  pjs  le  con- 
fondre avec  Zenon  de  Citiiie  ,  fondateur 
de  la  fefte  de*  Stoïciens,  qui  ne  vécut  que 
it^ne-iems  apiài- 

•"  llétoitapelIil'iiu«%">'»,  ">«  pour 
marquer  l'admiration  qu'exciioient  U 
profondeur  3c  la  fubtilité  de  fon  efprit 
.dans  les  découvertes  de  la  nature  ,  &  quJ 
éfeaivement  paroifloit  ptodiçieux ,  fou 
parce  qu'il  «voit  établi  le  premier.,  que  Iç 
principe  de  l'arangement  de  l'Univers, 
p'étoii  ni  la  néceffité ,  ni  la  fortune  ;  mais 
'$aitiaK\h%tBct  fiue  S:  lîinBle,qui  aroit 


démtl^  k  féfui  les  panies  hom^eaci 
de  l'ancien  cahos. 

Quoique  Periclès  lui  fut  extrêmemeat 
ataché  ,  Se  qu'il  ne  fe  ferrit  de  fes  richef- 
fes, que  pour  faire  du  bien  aux  autres; 
cependajit  étant  acablé  d'afaires  ,  il  n'a- 
voir pas  toujours  eu  le  tcms  de  penfer  i 
Ana«;igotas ,  qui  fâcU  de  fe  voir  dans  fa 
vieilleQe  néglige  de  Pedclès  ,  fe  coiicha 
la  tËie  couverte  de  fon  manteau ,  dans  U 
réfoljtion  de  fe  lailTer  mourir  de  faim. 
C'étoit  la  coutume  de  fe  couvrir  la  lèts 
loriiju'on  étoil  (Jans  le  detelpoir  &  qu'on 
renonf  oit  i  la  vie.  Periclès  en  ayanr  été 
averti  par  hazard,  courut  à  fa  maifon  avec 
une  eTucme  diligence  tout  éperdu  &  dé« 
foie ,  Se  il  employa  lei  prières  les  plus  teiif 
dres  &  lef  plus  touchantes  pour  le  porter 
i  vivre  ,  lui  difant  que  ce  n'éioir  pas  li4 
.qu'il  plcutoit  ,  mais  qu'il  fe  pteuioit  lui- 
même  ,  s'il  étoit  aflei  malheureux  pouj 
Eudre  un  ami  û  (âge  ,  lî  Ë<.lele,  Se  fi  capa- 
ledeluidoner  de  bonsconlèilsiians  iet 
ptefTans  befoins  de  la  République.  Alors 
'  Anaxagoras  fe  découvrant  un  peu  la  tite, 
lui  dit  :  Ptriflh ,  celix  ^  eut  ufm*  drié 
lumière  de  la  lionfe  ,  cntfiin  d'y  vtrftr  dt 
l'huile.  La  faute  fot  bientôt  léparéc  ,  8c  le 
FhilofiïFhsfelaiflipeiiiud»  de  vivre. 

corc 


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H  I  s  T  OR  I  Q  tJ  E  S.  Ziv.Ill.  ^40^ 
*orc  plus  fà  probité  &  fon  défiritefieffcment  le  lui  côïifér-'  Atbïkeï. 
vcrent  pendant  40  ans ,  malgré  les  brigues  de  fes'énemis ,  / 
■dont  il  fuporta  patiament  les  médifances.  Il  aurait  été  plus 
plus  glorieux ,  s'il  n'y  aVoit  pas  doné  lieu  3  &c  aurait  paflTé 
pour  heureux  ,  s'il  n'avoir  point  été  expofé  à  d'autres 
maux  ;  mais  il  éprouva  par  bien  des  endroits  la  malignité 
de  la  fortune  >  ôc  principalement  dans  fon  domeftique.  La 
femme  qu'il  épouSi  étoit  fa  parente,  Se  avoit  déjà,  été  ma- 
riée à  Hipponicus ,  donc  elle  eut  le  riche  CaUias,  Pericles 
en  eue  deux  fils  ;  l'aîné  étoic  d'un  mauvais  naturel  >  il  étoic 
prodigue ,  &  de  concert  avec  là  mère ,  mécontente  de  fon 
mari ,  il  fe  plaignoic  éternellement  de  l'économie  de  Coa 
père  ;  il  pubUa  même  que  Pericles  avoit  débauché  Gt 
Kmme.  Lapeileluienlcv^alelècond>  âc  Pericles  qui  avoit 
con&rvé  là  confiance  à  la  mort  de  fon  aîné ,  6c  à  celle  de 
&  fœur  Se  de  la  jplûparc  de  fès  parens  i  ne  put  retenir  Tes 
larmes  quand  il  fut  frapé  de  ce  dernier  coup. 

Si  la  femme  de  Pericles  n'étoit  pas  contente  de  lui ,  eHc 
n'avoit  pas  tout  le  tort.  Pericles  aimoit  ailleurs  ;  U  entre- 
tenoir  Ajpajîe  *  &  en  étoit  fi  coeffé ,  que  malgré  fa  mauvaifè 
réputation  9  il  Tépoufa  après  s'être  leparé  de  fa  femme  ^  qui 


'fc  Afpafie  ^loit  de  Mîlet ,  fille  d'Axio- 
chiis  &  une  de  ces  femmes  J  qui  U  nuuic 
SToit  prodigué  tous  (es  dons.  Elle  mai- 
chï  fiu  las  uaces  de  Tliatgelie ,  qui  par 
fa  beavié  Se  {^a  e(^m  avoit  gagué  les 
pïincrpauz  Grecs  de  l'Ionie,  &  les  avoit 
engagez  i  favorifêi  le  Roi  de  Peric. 
AlpaHe  vint  j  Athènes,  &  bieutât  la  gen- 
tilieiTe  &  la  vivacité  de  fon  efptit  atiie- 
lent  chez  elle  tout  ce  qu'il  y  avoii  de 
Glands.  Pendes  y  alla  cqmme  Ici  autres, 
&  t'attacha  i  cUc,  patcc  qu'elle  avoit 
une  grande  intelligemce  des  maximei  du 
gouverocmeiK.  Socrate  mime  alloit  chez 
elle  &yameooit  fes  amii.  Athénée  iliv, 
5.  dit  que  Cl  fut  elle  qui  lui  aptit  la  Ré- 
torique &  la  Politique  ,  Si  ce  qu'il  y  avoit 
d'admirable  ,  quoiqu'elle  fît  un  métier 
oui  répondoit  mal  aux  grandes  lumières 
«ont  Uin  clprit  étoit  éclairé  ,  csui  qui  la 
Itéquentoient  menoieui  chez  elle  leurs 
JcBimeS',  pour  leur  faire  entendre  Tes  dîf- 
cours  8c  fes  Icf  ons.  Enfin  elle  fut  fi  célé- 
,bie  i^ae  le  jeune  Cyius  dona  lÀa  nom  â 


celle  d^  fes  concubines  qu'il  aimoit  le 
plus  ,  Je  au  lieu  de  M'dt»  qu'eUp  s'apel^ 
loit  auparavant ,  il  la  noma  Afpafe.  Ella 
étoit  de  Fhocée  ,  &  £Ile  d'Hetmrtimus. 
Cette  fiUe  «ut  pendant  Ton  enfance  ua 
grand  chagnn:  c'étoii  la  pluslfelle  enfant 
du  monde  ;  mais  il  lui  vint  une  tumeui 
au  menton  ,  qui  l'enlaidilToit  hottiUe' 
ment.  Le  Médecin  auquel  fon  peie  l'a- 
mena ,  eut  la  dureté  âelui  tenifer  foti 
remède ,  parce  qu'Hermotimos  n'en  pou- 
voit  payer  le  prix.  Elle  s'en  revint  touxe 
défolée  ,  A:  ocfaift^t  qu'enireteaii  fà 
douleur  en  fè  regardant  au  miroir.  Elle 
apht  en  fonge  le  remède  qui  la  guérit , 
après  quoi  elle  devint  U  plus  belle  fille 
de  fon  fiécle.  Et  félon  le  portrait  que 
nous  en  faitElien,  ^4r.  Mifii"-  1.  n-  ce 
devait  être  une  perfône  aulQ  acomplie  da 
côté  de  l'efprit ,  que  du  câté  i,a  corps. 
Celui  qui  cotnanâail  dans  ces  quaniçrs* 
U  fous  Cyrus ,  fils  du  Roi  de  PeHè ,  U 
prit  malgré  elle  (c  malgré  fon  père  ,  tt, 
U  sicoa  4  Cynis  arec  ttois  amies  £Uca 

Fff 


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4IO  GENE  At  OGIES 

ATHiiria.  voulut  bien  accepcer  un.  auïre  mari  qu'il  lui  propoûi.  Ses- 
énçmis  IfaccuTerent  même  qu'il  ne  porta  les  Alhéniens  à  Ce 
déclarer  contre  les  Samicns  ,  qui  étoient  en  guerre  avec 
les  Miiefiens  j  qu'à  la  foilicitation  d'Afpafie ,-  qui  vouloit 
&rvir  fes  compatriotes.  Il  en  eut.un  Hls,  en  &veur  duquel 
il  fit  cafler  une  Wi  >  qu'il  avoit  faite ,  fevoir  que  tous  ceux, 
qui  n'étoiem  pas  nez  de  père  &c  de  mère  Améniens  >  fuf- 
lem  reputez  bâtards  ;  &:  en  exécution ,  il  y  avoit  eu  plus 
de  cinq  mille  bourgeois  de  vendus  comme  efclaves.  Pcri^ 
cks  mourut  la  3^.  année  de  la  guerre  4u  Péloponelè ,  qui 
fut  une  fuite  de  cdle  de  Megare  ,  Se  dont  il  ùxt  Fauteur 
p^r.fgn  acharnement  contre  les  Megaréens,  n'ayant  jamaiS' 
voulu  acorder  aux  inllances  des  Lac^diémoniens  *ia  révoca- 
tion du  décret  porté  contre  les  Megaréèns ,  acu(èz  d'avoir 
enlèmcncé  les  terres  coniâcrées  aux  Déeffcs  d'Eleufis. 
.  La  i,p*ge  delà  VIII- Table,  r^rcfemc  deux brancheS' 
de  la  femillc  des  Euriptcidet  iffue  d'Éacus ,  ^  Telamon  fort; 
tt-oifiéme  fils  >  &  oncle  d'Achille.  Aj  a  x  ,1i1s  de  Telamon , 
fut  Roi  dç  fik.de  Salamioe)  £c  la  bisSà  à  fon  âls  £uKi-r 
sACES»  perc  de  PHii,E.us,  **  qui  céda  cette  île  aux- 
Athéaiiens.>  Se  vint  s'établir  à  Athènes ,  dont  U  Aitreçu  Ci" 
^oycn.  Voyez,  ci'Sfrès  U  Table  des  Rois  d'Elire. 

Ciecqtiet ,  tri»-bellec  Ptn'liiit<na  ccl- 
«i  t'uorfpinit  â  t'envi  les  un»  des  au- 
nes de  pldte  aa  Pftnce  ,  Miho  ne  fàilôit 
^e  plettrcF,  8c  n'ofôit  lever  les  yeux  , 
tant  fâ  modeâie  natorelle  la  couvteit  de 
bonté  de  fe  voir  en  cet  état:  Elle  ne  vou- 


Pau/anus  , 


lok  pas  mdme  aprocber  de  Cyrus , 
&Iat  fy  contraindre;  &  loifi^tie  Cyros 
Totilut  prendre  crique  libené  ,  ell»  Te 
fera  &  ticha  de  s^nmir.  Cyrot  loi  reti- 
£tfa(Hce,  &  il  canfurphiïd'ainaut  pout 
elle  que  pont  teutu  les  taxta  femmes. 
H  la  traita  pon  le  rang  AcpoQrladignitJ 
flomme  une  (rame  Ugitime.  Comme  elle 
i»oit  extrêmement  d'efprit ,  il  la  conAilu 
^ns  les  a&ites  les  plus  ^ineufès  ,  &  ne 
le  repentit  jamais  d'avoir  fuivl  les  con- 
ftils  qu'elle  lui  dona.  On  peut  donc  dire 
an'cllc  n*ïvott  pasmoins  diiabilittf  qae 
«  beauté.  Ce  hit  une  femme  qui  n'a- 
BuTa  point  de  la  c<nnplairaace  de  Cyrus , 
k  qui  fe  conduilît  avec  tant  d'adceiTe  , 
ftfdlc  fi  £t  iott  aimci  de  ?aii(Jttia,Rcinc 


mece.  Uleft  contenta  du csor  de  Cymt,. 
&  ne  lèfervit  de  fa  faveur  que  pont  enri- 
chir Hermotimus  fon  père  ,  Se-  que  pour 
témoigner  fâ  reconoillànce  i  Venus, 
qn'etie  tegaidoit  comme  là  Proteûiice  * 
Bile  lai  contacta  une  ftatuï  de  fin  or  ;  elle 
mit  auprès  un  pigeon  tout  brillant  de- 
pierreries.  Apfès  la  mon  de  Cyns ,  elle 
fiitmenéeâuRol  Artaxetcès  .avpièsdB' 
quel  elle  eut  dans  U  faite  beaaconp  de 
crédit.  Plitt.  in  Fcrkle.  B^b  ,  Did.  Ok. 
*  Va  des  Amba&dews  deLacede- 
moD*Toyant-que  Peiictésalléguoit  lân» 
cefiê  la  loi  qui  défendoH  expreSimenr 
d'6ter  le  tableau  fiu  lequel  étoit  éctitle 
décret  contre  Megace  ,  lui  dit  :  HiUtnt 
mf&ft^  Jene-pomt,tnimtti-UfiMttmta$,. 
dj^jMftimiU  loijmlt  diftndt.  Lftdé- 
{ince  éioii  bien  ima^née ,  nui*  PeddeS 
n'y  voulut  point  conîcntir. 

**  Hérodote  dit  que  Miileu  itCM  Bê 
d'Ajaz  le  Tclamoeien. 


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HISTORIQUES. :Z«ï.  III.  41^ 

Lapoftémé  dcFbUcusfedivJiiàfnde^xbrahchëspiincn  Athènes.- 
yales. 

L^une  fut  celle  des  A  l  c  is  1  a  d  e-s  »  &  l'autres  des  M  i  L*- 
TiAtiES,  qui  ont  produit  l'une  âc  l'autce  de  grands  hom- 
mes. Le  plus  célèbre  dans  la  première  >  fiitALCisiADB 
IIK  du  nom»  ()ui  n'écoic  pas  d'une  oaiilanoe  moins  ilkif; 
trc  du  côté  maternel  y.  que  du  côté  paternel  ;  fa  mcre  Ui- 
moÊothe  écoit  de  l'illuftre  famille  des  Akmeotiides ,  &c  pa- 
rente de  Pericics  qui  fut  avec  fbn  frère ,  tuteur  d'Alcibia- 
de.  C  L I H I A  s  père.  d'Alcibiade  >  aquit  beaucot^  de  ré- 
putatioa  à  la  bataille  navale  de  Salaminè  >  combaiant  fiir 
un  vaifTcau  à  trois  rangs  de  rames ,  qu'il  avoit  armé  à  iës 
dépens.  Il  62c  tué  à  la  journée  de  Coranée  y  où  Tolmidas 
fut  dé&ti  par  les  Béotiens. 

Alcibiadc  fiit  Difciple  de  Socratc  *  jqui  s'atacha  à  lui  ; 
mais  fou  vent  emndné  par  fon  panchant  naturel  à  la  volup- 
té,  il  ne  mit  pas  toujours  en  pratique  les  leçons  de  ce  tàga  ^'^5:  " 
JPtûlorophe ,  fie  on  le  vit  honteufement  plongé  dans  un  hi-  •^*^'*'*«* 
xe  proaigicux ,  Ôc  livré  à  tous  les  cmportemcns  de  la  jeu- 
nefflè.  Cependant  lès  larigeflès  envers  le  peuple  >  la  femp^ 
tuolité  des  jeux  fie  des  fpeéb,cles  qu'il  hii  donoix ,  les  gra^ 
ces  qui  étoient  répandues  fur  toute  faperfonc)  fon  éloquen- 
ce >  ia  force  jointe  au  courage  &c  à  l'expérience  )  &l  Ss&  au^ 
très  grandes  quatitez  faifoient  que  les  Athéniens  lui  pardo- 
noient  fes  &utes ,  âc  les  ûxponoient  patiament ,  tachant 
toujours  de  les  diminuer  &  de  les  couvrir  fôœ  des  noms 
fevorables.  Il  entra  de  bonne  heure  dans  legouverisemem^ 
i&:s:*étant  fignalé  en  plufieurs  ocaHoœ ,  iTliit  nomé-avec 
licias  6c  Laniacht»  »  Général  de  Tannée  navale  édAét^ 
niens  contre  les  Stracolàitts  >  Tan  41 6  avunt  J.  C.  âc  éom 


^6S.  avint  J.  C  dans  ud  boiug  ie  l'Ar- 
tique  noméHWtfcé  lie  11  trioo  Anrio-' 
chide-  Il  étoii  Ûs  de  Sophronirque  ,  Sta- 

niâa^Stfff'bhipe.  11  cttt  fwi  noir 
ttes.AAtxast>ra»ft  I>am«n ,  dt  pmxc  ÀiC- 
cipb»  PiMM  ,  XenoplMn ,  ABàÛb»a*>, 
Hccbac.VlMdaB^.ÉHliJe.  Miîtiii.: 


Il  iîit  le  fttmitt  q|ai  oiltiTa  la  PkjM^ 
pLie  morale.  Elle  ne  l'cmptch*  pu  die 

Eotter  let  armes ,  &  il  lei  pon*  arec 
oneur.  Lei  Athéniens  le  condamnèrent 
>  mon  povT  iv«âE  «at  paiU'  de  Ikun 
Dieux,  Jc lui fîM»cavaki du  jiudrcteiiif 
i  l'âac4c7&aaA.  JttOialeManytfapelfe 
.Çftriim ,  pMu  la  Ùinmi  de  là  Tk  ,  de  1«« 
fiuuwtBi»  i  l'^gn^de  Oi^, 

',!.        ■        fff  jj     . 


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41»  GENEALOGIES^. 

Athbmbs.  arivé  en  Sicile  >  il  prie  Cacane.  Ses  envieux  prirent  le  tem^ 
de  ibn  abfence  pour  Pacufcr  de  facrilege ,  Ôc  obtinrent  con» 
treluiun  décret,*  on  l'envoya  arêter  j- mais  s'étant  làu- 
vé  de  fes  gardes ,  qui  le  conduifoient  à  Thurium ,:.  il  s'en 
alla  enElide,  puis  a  Thebes  j  8c  loribull  fut  qu'il  avoit 
été  condamné  a  mort  y  il  fe  ietta  dans  le  parti  des  Lacédé- 
moniens  ,  &c  ayant  Éiit  Ibulevcr  toute  L'Ionic  contre  les 
Athéniens ,  il  leur  fit  beaucoup  demaux.  Agis  Roi  de  La- 
cédémonc  qui  n'avoit  pas  fujet  de  Paîmer  conspira.  là  per- 
te ;  Alcibiadcs.  averti  de  fes  defleins  >  (c  tintTur  fes  gardes,- 
&  fe  jetta  entre  les  bras  deTifapheme ,  Satrape  du  Roi  de 
Eerfc.  Rapellé  par  fes  citoyens  >  U  ne  voulut-devoir  cette  fa* 
veur  qu'à  lui-xnême  Ôc  remporta,  fur  les  Lacédémoniens  r 
deux  vi(5Voiresconfidérablesjqui.afCirerentaux  Athéniens 
l'Empire  de  la  mer.  Ilrenora  triomphant  dans  Athènes,  fic- 
fiit  Généraliffimc  delà  flotc  f  mais  pendant  qu'il  étoit  ab- 
fcnt,  Antiochus  fonLicutenaptrhaaarda  une.  bataille  con-- 
tre  les  Lacédémoniens  &c  la  perdit;  les  ériemis  d'Alci^ 
biadc  fè  fervircnt  de  cette  ocafion  pour  le  faire  dépofer.  H 
fe  retira  vers  Phamabaze.,  qui  lui  dona  Grunium  en  Phri* 
eie;  maî&Lilànder  qui  s'étoit  emparé  d' Athènes;  fie  les  Lacé* 
aémoniens  perfuadez  que.  la  mort  feule  d'Alcibiade  pou» 
voit  afermir  leur  aiuorité  >  mirent  dans  leurs  intérêts  Phar- 
nabaze'j  quienvo^des  gens  poiu:  le  tuer..  Alcibiade  étoit 
alors  dans  une  bourgade  de  la  rhrigie ,  ils  environerent  de 
nuit  ià  maifon ,  &y  mirent  le  feu  :  Alcibiade  feiàuva  ce*- 
pendant  à  travers  les  jflammes  ;  mais  il  fut.acablé  de  âé-^ 
ches.  D'autres  difentque  lesEphores^niPhamabaze  n'eu- 
rem,  aucune  part  à  4  mort;  &  écrivent  qu'Alcibiade» 
ayant  corrompu  une  jeune  femmetles  plus  nobles  du  païs., 
qu'il  avoir  toujoursavec  lui ,  les  frères  de  cette  femme ,  ne 
pouvant  foufrir  cet  afront ,  mirent  le  feù  la  nuit  à  fà-mai- 
ton,  Ôc  le  tuèrent  après  qu'il  eut'paffé.à.tràvers  desflames, 

*    Theano Ptétie^fe du Tetbfli d'A-  fenUDcd'Agk , 8e eo-avoit ta db enânrv 

r'aBle-,nit  ièale  le  coarxge de s'opoTer  qnifîitLeoiyckidès',  ScdifoitmCme  liAih- 

ce  décret ,  qui  en^oignolt  i  rot»  lésiné-  temcnt ,  ^hH  i^avtk  fa$  gt^i  lu  imm 

nesA  i  toutes  les  PrécrelTet  de  maBdire  grîKti  dt  Id  Rtbufcw  fiUrt  nm  à^ant  m 

Alcibiade,  ïèîant ,  <ji'iUê  iteit  Frilrtp,  Jlti,MiMirfittitfàiffiiflMifit;  wuitt^ 

{MO-  btnir ,  ^  no»  f»ifutt  maujirt.  pu  /«  ^wnJnMlMW  n^tm  imKiiJiJk- 
^*  Alcibiade  aveu  UbaxiçhiTîi'M*,  iTMt,' 


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HISTORI  QU  ES.  ZM  ///.  413 

Tîmandre  *  Ja  concubine  ,  ramafTa  fon  corps  Ôc  l^enterra  Athènes. 
dans  le  bourg  apellé  MeUHà.- 

La  feconcfc  branche  des  Etitif acides ,  cil  celle  que  nous 
apellons  des  Miltiades,-  parce  que  ceux  qui  ont  por-> 
lè  ce  nom,  en  ont  été  les  plus  conddérablès.  Le  premier 
qui  ait  relevé  l'éclat  de  cette  famille ,  prefque  tombée  dans 
Pobicurité ,  depuis  qu'elle  s'étoit  elle-même  dépouillée  de 
la lôuveraineté ,  fiit  M 1  l t  1  ad e  I li-  fils  de  Cypfelus ,  le-" 
aud  devint  Prince  de  la  Cherfonefo ,  dans  le  tems  que  Pi- 
ilftrate  exerçoit  fa  tiranie  à  Athènes.  Les  Dolonces  peuple  Hetod;i.& 
de  Thrace  qui  ocupoient  cette  Cherfonele,  l'invitèrent  par 
un  confeil  de  l'Oracle  de  Delphes ,  d'amener  une  colonie 
dans  leur  pais-,  dépeuplé  par  les  guerres  continuelles  qu'ils 
avoient  eues  avec  les  Ablmthiens.  Miltiade  mena  avec  lui 
tous  les  volontaires  d'Athènes,  &  quand  il  fut  arivé  dans 
le  pais,  il  fut  crée  Roi;  Il  comença  fon  règne  par  une  mu- 
raille qu'il  fit  faire  à  l'entrée  de  l'Ifthme  de  la  Cherlbneiè , 
pour  fermer  aux  Âbfinthiens  le  paflàce  par  oîi  ils  pou-* 
roient  entrer  dans  le  pais.  Ilfit  cnfuitela  guerre  à  ceux  de 
Lampfaque ,  qui  le  firent  doncr  dans  une  embufcade  &I0 
prirent  prifbnier.-  Créfus  Roi  de  Lidie ,  qui  l'aimoît ,  lui 
procura  la  liberté. 

Miltiade  n'ayaht  point  d'en&ns  >.  dona  fes  Etats  &:  fes 
richeffesàSxESAGORAS  Ion  neveu.  Il étoit petit-fils  d'un 
wiXit^StefMgorsi,  parent  de  Cyplèle;  dont il^poufà  la  veuve, 
&  en£uc Ci m-on ,  qui  étoit  par  oonfequent  utérin  de  Mil* 
tiadell.  Ce  Cimon  zélé  pourlalibené  de  fa  patrie,  s'opo» 
Sx  toujours  fortement  aux  entreprifes  de  Pihftrate ,  &  fut 
afraflîné  par  les  en&ns  de  ce  Tyran.  Il  laiffa  deux  ^s,  l'ai* 
né  qui  fut  Stbsagoras  héritier  de  Miltiade,  mourut 
fans  enfàns  après  avoir  été  bleffê  à  la  tête  d'un  coup  de  ha'- 
che ,  que  Itù  dona  dans  le  Sénat  un  fii£;itif ,  qui  fèîgnoit 
d'avoir  abandoné  fon  païs^-mais^  qui  étoit-  venu  pour  le 
tuer. 

•  Après  ia-irort  fon  filtre  MiLTi  AD  B  <piréioit  fon  héri^ 
lier  ,  fut  envoyé  par  les  Pifillratides  mêmes  dans  la  Cher- 
Ê)nefe  avec  un  vaiifeau,  pour  y  prendre  la  conduite  des 

it  On  prétend  que  £m  ,  cette  cdtébre  ConitUàne ,  ^4'on  apelloù  la  CoiintliifM  ',  ■ 
ftoU  file  de  celte  7iflw»i«. . 


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414  <îE  NEALOGIES 

afaires ,  Sc  rendit  de  grands  fervices  aux  Athéniens.  H  le 
rendit  maître  abfolu  de  la  Chcrforicfc ,  ayant  fait  arrêter 
tous  les  principaux  du  païs ,  &c  époufa  Hegefipile .  fille  d'O- 
lorus  Roi  de  Thrace.  Il  revint  quelques-tems  après  à  Athè- 
nes y  &c  dans  la  route  «  il  fut  auqué  par  les  Phéniciens , 
qui  prirent  un  de  les  vaifTeaux  comandé  par  fgn  Ëls  M  e- 
T I  o  c  H  u  s ,  né  d'une  autre  femme  qu'Hegefipile.  Ils  le  me- 
nèrent à  Darius  >  qui  lui  fit  un  âceiiil  fore  gracieux,  lui  do- 
na  une  maifon  &c  des  terres ,  ôc  lui  fit  épou&r  une  fiUe  d« 
Perfe ,  dont  il  eut  des  enfiuis, 

Miltiade  de  retour  dans  fa  patrie ,  y  fut  élu  Général  des 
Athéniens  pour  s'opoièr  aux  Perfes ,  qu'il  vainquit  à  la  ba- 
taille de  Aoarathon  >  l'an  4510  avant  J-.  C.  quoiqu'il  n'eut 
que  II  mille  hommes,6c les énenûs  plus  de  300  mille.  Hfit 
encore  avec  fuccès  la  guerre  par  mer  aux  Perlés;  il  prit  l'île 
de  Lemnos  >  mais  il  manqua  celle  de  Parcs ,  ^  fut  blelTé  à  U 
cuiflc  au  fiége  de  la  Ville ,  qu'une  terreur  panique  lui  fit 
lever  ;  fes  énemis  lui  en  firent  lui  crime  3  fie  U  fut  condam- 
né à  une  amande  de  jotalenS)  âc  mourut  quelques-tems 
après  de  là  bleffure  t  qui  l'avoir  empêché  de  comparoître  ■ 
£c  de  répondre  aux  acuiations  formées  ccmtre  lui  Corn. 
Nepos.  Plutargue  &  Juftin ,  difent ,  que  n'ayant  pu  payer, 
il  futmis  en  prifon  ;  mais  Hérodote  ne  parle  point  du  tout 
de  cette  circonftance.  Platon  nous  en  ^rend  une  autre  ; 
c'eft  que  le  décret  portoit  que  Mibiade  ièroit  mis  dans  le 
cachot;  mais  que  cette  fençence  ne  fut  point  exécutée  3  le 
Collège  desPrytanécs  s'y  étant  opofé» 

Sa  femme  Hegefipile  &  remaria  à  un  citoyen  d'Athènes 
&c  en  eut  un  fils  >  qui  porta  le  nom  de  fon  aycul  maiemel  1 
^  qui  fut  père  de  Thuerdide.  Mais  fuivant  MarcelUn ,  He* 
gefïpile  eut  une  âUe de  mê;me  nom,  qui iot  mariée  à  Olo- 
rus  citoyen  d'Athènes  >&  fut  merc  de  Thueiàkk.  Quoiqu'il 
fn  foit,  il  fil  certain  que  Thuckltde  étoit  en  grand  cmlit 
en  Thrace ,  qu'il  y  poflcdoit  des  mines  d'or ,  ^  qu'il  y  fut 
Général  d'armées  S  fut  baniii[^uftcnicnt|Bnria.£iâMMrde 
Cléôn  >  po«r  n'avoir  pas  fecouru  AmpbipoUsj  Ôc  pendant 
^éxil,il&  nùtàémreamtHiftoiicdclagucrrc  duPé? 
loponefe. 

CiMON  fils  de  Miltiade  9  ne  fut  pas  moins  iUuitre  qut 


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HISTORIQUES.    Zw.  m.  415 

loiïpere>  envers  lequel  Udona  des  marques  d'une  piété ,  ATHiiiEf, 
qui  préfageoit  fa  future  grandeur;  car  Miliiade  étant  mort  Juftin.  1. 1, 
dans  la  prifon ,  ians  avoir  payé  Pamande  à  laquelle  U  avoit  c.  1;. 
été  condamné  ;  Cimon  racheta  au  prix  de  là  liberté ,  la  per- 
miflîon  de  lui  doner  la  fépulture ,  &c  fc  mit  volontairement  Yal.  Maxr 
dans  les  fers  y  d'oU  il  ne  pouvoit  iortir ,  fuivant  les  loix  des  Uv.  j. 
Athéniens,  qu.*en  payant  l'amande  pour  fon  père,  U  n'en 
avoit  pas  le  moyen  ;  mais  Elfettice  ik  (œur  Se  là  femme ,  * 
trouva  le  moyen  de  l'en  tirer ,  en  époulànt  le  riche  Callias  , 
lUiofrit  a  cette  condition  de  payer  les  dettes  de  CimoiL 
!;e  Callias  étoit  beau-frere  d'Alcibiadc  qui  avoit  époufé  fa  Çorn-Nepf: 
fceur  Hifi>étrete  t  B\s  d'Hipponicus  Se  petit-fils  de  Callias  ,  '^J!^'^    '' 
dont  Hérodote  parle  avec  éloge  ,■  cane  à  caufe  de  la  haine 
qu'il  avoit  pour  la  tiranie  y  ayant  été  le  feul  parmi  les  Athé- 
niens, qui  olà  acheter  les  biens  de  Piliftratemis  à  l'encan  ^ 
iorf<ju'ir  eut  été  chaflë  d'Athènes ,  qu'à  caufe  del'adreflè 
&  de  la  magnificence  qu'il  fit  jïaroître  aux  jeux  Olimpiques ,  Herod.I.  <?.- 
où  il  remporu  le  prixjâc  aux  jeux  Pithiques ,  oîi  ilnit  cou- 
loné. 

Cimon  devenu  libre>  monta  en  peu  de  tems  aux  plus 
grands  emplois  de  la  République  >  foutenu  d'im  côté  par 
U)n  éloquence  y  fà  douceur  Se  fa  libéralité  >  apuyé  de  l'au- 
tre par  renvie  **^iie  l'on  portôit  à  la  gloire  deThemifto-' 
cle,  trop  acrédité  depuis  long-tems.  Le  oon  ordre  qu'il  éta* 
blit  dans  les  troupes  Athénienes ,  qu'il  comandoît  ibus 
Fauiànias  Général  de  tous  les  Grecs ,  lui  fit  doner  lè  co- 
mandemem  général  de  tous  les  alliez ,  pour  afiîéger  dans~ 
Biiànce  ce  même  Paufanias  j  dont  os  ne  pouvoit  plus  Ibu- 
frir  les  mauvais  dépo<tem«i5.  Il  alla  enfuite  ataquer  le$ 
Perfesyles  défit  fur  la.  rivière  de  Strymon  »  &  les  cnailà  de 
lout  ce  qu'ils  ayoîent  dans  le  païs  Grec.  Il  prit  qoelques- 
semsï^res  l'île  de  Scyros^^  dans  un  même  jour  il  ruina 


Plmarane 
ont  Cil 


,  aprè»  a 


r  '  obl«T^ 


*  ïl'  ... 
qu  t'oD  cnit  Cîaon  coopaUe  i'- 
vaî(  comerce  avec  fa  fixw  ,  ajoâtc  que 
d'autres  difeiit  «ja'ellê  koit  fa  fcoune  ,  & 
çpe  n'ayant  |>4  ifoav»  on  parti  fbttable , 
i-cauiè  qu'elle  étoit  pauvre,  elle  aroit 
choifi  fon  frero  poar  Ion  éfoux.  Les'  loir 
i'AtbeDct  permettowM  It*  mariages 
«KCwiefiMiaoB  «eriiic.  Aidwpcdis, 


fib  lie  ThepiiAocle ,  {pealà  Mne^eole- 
me  là  foMU  de  pm ,  eoaiaie  le  dit  Plu- 
taqna. 

*"  *  Oh  Te  lafiè  d'adnrirer  lang^tcnu  le* 
inëtncs  periôneSi  on  cberclie  de  noB- 
Tcaux  fûjets  d'admiraiîcpti,dc  on  fe  toiitae 
«ei*  Ir  pienàcc  l^eil  levant  qoî  fè  prtf- 
teate.  V-otlâ  l'incoitftaace  Kaiftaine  fc 
Ici  é&w  d<  l'envie-  Bjijfr ,  Wl  Criti    - 


y  Google 


4x«  GE  NEALOGIE  S 

une  flotc  énemie  proche  l*embouchure  de  l'Eurîmedon  « 
&  bâtit  l'armée  de  terre  du  Roi  de  Perfe.Il  fut  enfuite  ata- 
quer  80  voiles*  Phénicicnes  j  qui  dévoient  joindre  la  flotc 
de  ce  Monarque ,  &  les  vainquit  fi  pleinement  qu'il  ne 
S'en  fauva  aucune.  Ces  viâoircs  firent  conclure  un  traité 
de  paix  aulli  glorieux  à  la  Grèce  >  que  honteux  &c  humi- 
liant pour  le  Roi  de  Perfè.  Les  exploits  de  Cîmon  depuis 
cette  paix ,  furent  de  vaincre  lesThraccs  Se  les  habitans  de 
l'île  d!e  Thalbs  ;  mais  parce  que  ces  vi(îloires  lui  ofi-oient 
une  ocafion  fevorable  ,  dont  il  ne  iè  fervit  pas ,  d'ocuper 
une  partie  de  la  Macédoine ,  on  l'aculà  de  s'être  laiiTé  cor- 
rompre par  les  préfens  du  Roi  Alexandre.  Il  fe  juHifia  6c 
fut  aDfous  y  mais  l'afet^ion  qu'il  marqua  ppur  les  Lacédé- 
moniens  6c  fon  opofition  au  crédit  du  peuple  y  le  firent  ba- 
nir  par  les  loix  de  l'Oftracifme.  Une  bataille  que  les  Athé- 
niens perdirent  proche  de  Tanagre  contre  les  Lacédémo- 
niens ,  les  obligea  à  le  rapeller  ;  Ion  principal  foin  depuis 
ion  retour  fut  de  rétablir  la  paix,  6c  il  y  réuiut  :  Après  qu'- 
il eut  fait  conclure  une  trêve  pour  cinq  ans ,  il  chercha  à 
ocuper  les  Grecs  dans  une  guerre  étrangère,  Se  alla  ataquer 
l'île  deCypre,  d'oiiil  fepropofoit-depaflèreijEgipte.  H 

fagna  une  oataillc  navale  contre  les  Perles  ,  fur  Tes  côtes 
e  Pamphilie ,  &c  débarqua  en  l-île<Je  Cypre ,  où  il  mou- 
rut au  uége  de  Citiùm ,  l'an  449  avant  J.  C. 

La  République  d'Athènes  etoit  alors  d'un  point  de  gran- 
deur Se  de  puifîànce ,  dans  lequel  la  jaloufie  des  Lacédé- 
monicns  ne  la  laiflèrent  pas  long-tems.  Il  s'alluma  entre  ces 
deux  Républiques  la  guerre  dite  du  Péloponelè  ,  qui  dura 
27  ans  avec  dîferens  luccès.  Enfin  Athènes  fucomba.  Ly- 
fandre  la  prit  l'an  3  600  du  monde  ,  &c  404  avant  J.  C.  en 
fit  abatre  les  ipurailies ,  6c  y  établit  XXX.  Tvrans.  Thra- 
fibule  les  chaÀà  trois  ans  après  ;  mais  en  rendant  la  libené 
à  fa  patrie,  il  ne  put  lui  rendre  ià  première  grandeur, 

Philipe  Roi  de  Macédoine ,  viétorieux  à  la  bataille  de 
Cheronée ,  l'an  ^666 ,  maltraita  fort  Athenps ,  qui  fbufiit 
i:nçore  fous  Alexaijdrp  Se  fous  (çs  fuccefleur$,  Pçmétrius 

*  H  fe  feivit  d'an  ftMtagêmeqai  fbt  |  les  P«fes  ,  oui  lei  piwwrt  four  tee  Jes 
jieiueiw.  Il  jfit  b»bilkc  kt  ioUats  i  la  leurs  s^y  opolaffcat.  DitÀ.  Sk.  LiT,  XI. 
-Feili(Be,jt[Jes  £t  dib»rqaet,ù/tt  ^ue  |  oh.  ji. 

FoUorcetès 


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HISTORIQUES.  Liv.  îïî.  417 

PoUorcetès  lui  rendit  la  liberté.  Cependant  les  Athéniens  Athehes, 
peu  reconoiffans  de  ce  bienfait ,  fermèrent  leurs  portes  à 
ce  Prince ,  après  fa  défaite  à  la  bataille  d'Ipfus.  Il  s'en  ven- 
gea >  il  prit  cette  Ville ,  l'an  3  7 1 7  &  la  piîla. 

Athènes  fecoiia  enfuite  le  joug  des  Macédoniens ,  ?^  fut 
livrée  l'an  59 1 6 par  Athémion,à  Archelaus Général  de  Mi- 
thridate.  SyllaGénéralRomain  la  reprit  l'année  fui  vante  fie 
Tabandona  aupillage.  Depuis  ce  tciiis-là,les  Athéniens,de- 
venusfagesparleursmalheurs,  réglèrent  leurs  inclinations 
fur  celles  des  autres  3  &  furent  obligez  de  s'acomoder  à 
tous  les  panis.  C'eft  ainfi  qu'ils  prirent  d'abord  celui  de 
Pompée ,  qu'ils  quiterenr  lorfqu'ils  le  virent  déiàit,  pour 
fuivre  la  fortune  de  Céfar  ;  (ju'après  la  mort  de  ce  Diéta- 
ceur ,  ils  élevèrent  des  ftatués  à  Brutus  fie  à  Cafllus  j  fie 
qu'ils  les  abatirent  en  feveur  d'Antoine. 

AuguHe  pour  les  punir  d*avoir  été  favorables  à  celui-ci» 
leur  ota  l'île  d'Egine ,  fie  le  privilège  de  vendre  le  droit  de 
bourgeoifie.  Les  Athéniens  devinrent  enfuite  tributaires 
des  Romains ,  fie  furent  contraints  d'en  obferver  les  ioix , 
furtout  après  que  Vefpaficn  eue  réduit  l'Achaie  en  provin- 
ce Romame. 

Athènes  fe  releva  fous  les  Empereurs  Grecs ,  à  préfenc 
elle  n'eil  plus  qu'un  niiférable  Bourg ,  fous  U  domination 
du  Grand  Seigneur. 


Ggg 


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41  s 


GENEALOGIES 


Rois  di 

T  H  E  B  E  s. 
Paufanias, 


Table 
IX. 

page  410, 


CHAPITRE    Vr. 
Des  Rois  de  THE  B  ES  en  BJotie, 

LA  B  E  O  T I  E  confine  à  l'Attique  ,  6c  a  pris  fon. 
nom  fuivant  Paulànias ,  de  Béotus.  On  croit  que  les 
,  ^     premiers  peuples  qui  Thabiterént  étoient  les  Emettes ,  & 

•9*c.i.  5.  qy»jig  avoient  pour  Roi  O^ig-w.f.  A  ce.  peuple,  qui  périt  par 
lapefte,  fuccederent  les  Hyantes  &c  les  Aortiens  qui  furent- 
défaitséc  fubjuguez  par  CADMUSfUs  *d'AgenorRoi 
dePhenicie.  Europe  loeur  de  Cadmus ,  ayant  été  enlevée 
par  ordre  de  Jupiter  Afterius  Roi  de  Crète  j  Agenor  en- 
voya lès  trois  fils  ,  Phénix ,  Celix  Se  Cadmus ,  pour  la  cher- 
cher j  avec  ordre  de  ne  point  revenir  qu'il  ne  ramenaflènt 
kur  fœiu".  Après  avoir  inutilement  parcouru  tous  les 
Royaumes  voifins  >  ils  celTerent  leurs  perquifitions.  Phe-- 
nix  fe  fixa  en  Phenicie ,  Celix  en  Cilicie ,  &  Cadmus  qui 
avoit  vifité  l'Egipte  &  la  Grèce ,  s'arrêta  avec  fa  troupe , 
M.Banier,  dans  la  Béotie.  Ûa  Prince  du  pais  apellé  Draco ,  voulut 
ExpUc.  en  vain  s'opoferà  l'établiflèment  de  ces  étrangers ,  Cad- 
Eiftor,  des  mus  le  défit  &  ayant  afoibli  les  Seigneurs  du  voifinage ,  par 
le  moyens  des  divifions  qu'il  fema  parmi  eux ,  il  demeura: 
maître  du  pais  ^  oii  il  permit  aux  Aoniens ,  qui  iè  fourni- 
rent à  lui,  de  relier  ;  en  forte  qu'il  ne  firent  plus  qu'un  peu- 
ple avec  les  Phéniciens.  Cadmus  bâtit  une  ville,  qui  du 
nom  de  fon  fondateur ,  fiit  apelléc  Cadmée ,  &  cette  ville 
s'étant  acruë  avec  le  tems ,  ce  qu'on  apelloit  Cadmée ,  ne 


•k  Qnelques-Dtu  veoleot  que  Cadmas 
n'étoit pas nls  d' Agenor, mais  un  de  Tes 
Oficiers  ;  Maître  d'Hâte!  on  Intendanc 
deramâiron  ,8c.[i  femme  Heimionc une 
'Chanteufe  qu'il  avoit  d^baucLée  ,  8c  que 
et  a'eû  que  pour  lui  £iiie  houe  m  que  les 
Grecs  ont  dit  qu'il  étoit  61s  de  ce  Princç. 
D'autres  préiendcai  même  q^e  ce  Cad- 
mus n'eft  pas  un  nom  piopie  ,  mais  3pel- 
latif.  Se  qu'il  denifîc  CamlMêltMr  ,  parce 
^n'eo  élia  il  fomt  de  Phenicie  i  non  pas 
£OliiaU«  cteichei  £iuop,e  ,  nuit  foni 


aller  conduite  une  Colonie  dans  la  Gr^ce. 
Paufanias ,  L  9.  c.  f .  dit  pofitivemeDC  qu'il 
étoit  venu  de  Phenicie  aïec  une  armée , 
Se  ne  parle  point  d'Euiope.  Bschard  pré- 
tend qu'il  n'a  été.  apellé  Cadmus  ,  que 
parce  qu'il  fonit  de  l'Orient  de  Phenicie, 
pais  que  l'Ecriture  Tainte  apelle  GmEdwm), 
qui  Teut  dire  Orimt»l,Sc  du  c6té  du  monC 
Hermon  ^d'ôilvraifemblablement  ils  ont- 
fait  le  nom  i'HtrtnÙMt ,  qu'ils  ont  dit 
dans  la  fuite  être  fille  de  Mats.  M.  SMirr, 
Eiplic.  iùlt.  des  fables^ 


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HISTORIQUES.  Z/V.;//.  419 

ilit  plus  qu'une  citadelle  par  raport  à  la  ville  baflcj  que  l'on  Rots  01 
bâtit  depuis  ,  Se  que  l'on  noma  Thtbti.  T  h  e  »  e  «, 

Cet  établiflèment  de  Cadmus  ell  marqué  par  les  inter- 
prètes des  marbres  d'Arondel  »  vers  l'an  1520  avant  J.  C' 
îiulèbe  ie  place  ^  ans  plus  tard  >  en  quoi  il  efl  iuivi  par 
.pluiîeurs .  Auteurs.  Il  fut  très  -  utile  à  la  Grèce ,  par  les 
.conoiflances  dont  Cadmus  renriclût.  Il  aporta  aux  Grecs 
l'art  de  fondre  les  métaux  $  julqu'alors  inconu  à  la  Grèce  j 
&c  l'invention  de  l'Ecriture  ,  ou  plutôt  l'alfabet  *  des  let- 
tres Phenicienes",  dont  les  Grecs  Je  fervirent  dans  la  fuite» 
<n  olace  du  Pelagien  y  qui  étoit  très-imparfait.  Il  établit 
aum  \û  culte  de  la  plupart  des  Di  vinitez  d'Eg^te  Se  de  Phé- 
nicie  ;  mais  ayant  voulu  s'opofer  aux  extravagances  immo- 
ideiles ,  qu'on  avoir  introduites  dans  la  célébration  des  fê- 
tes de  Bacchus  ou  d'Ofîrîs ,  ie  peuple  £c  furtout  les  Bac- 
chantes ,  le  regardant  comme  un  impie  »  fe  jetterent  fur 
lui  I  &  l'auroient  mis  en  pièces ,  s'il  ne  s'étoit  heureufè- 
ment  échapé.  Il  fe  fauva  en  Illirie  ,  chez  les  Encheléens ,  ApoIIoiJ. 
dont  il  con^anda  les  armées  >  ôc  qui  l'élurent  enfuite  pour  liv. }. 
leur  Roi, 

Il  avoit  eu  d*/fif«w/pjw  Polidore,  qui  lui  fucceda 
xîans  fa  Principauté  naiflànte ,  &  quatre  filles ,  favoir  An' 
totro'é ,  Irto ,  A^ave ,  ÔC  SemeU ,  aufli  fameufes  dans  les  Poè- 
tes ,  que  malneureufcs  par  les  délàftres  qui  leur  ariverent. 
Il  eut  encore  d'autres  enfans  d'autres  femmes  j  car  Diogene 
Laërce  ,  remarque  que  de  lui  ôc  de  CléohttUne ,  étoit"  iffu 
Ex»mim  père  du  Philofophe  Thales  premier  des  vu. 
Sages  de  la  Grèce.**  Autonoï  qui  avoit  été  mariée  à  Arifiée 

fils 

fem  U  conftellarion  de  la  petite  etmU.St 
quienapiicl'uIJM  aux  Ph^niciras pont 
s'en  têivii  «bas  h  navigation.  Il  itouva 
l'invention  de  mefutei  Ta  haucetu  despi- 
laniidei  (lEgJpie,en  mefïmnt  l'o 


*  Cet  Alphabet  nVcoïr  d'abord  com- 
fofô  que  de  i^dettrct  ,  Palamede  y  en 
<>oâta  quatre  ,  &  Sîmonide  ie  Uelot  Ici 
quatre  auties. 

'  *  Ce  Phîlofôpbe  ,  Mtcur  de  !a 
SeAe  diie  hnin»te  ,  ^loit  natif  <le 
Mtlet ,  vilte  d'Ionie  ,  Se  meiita  pai  le  )u- 

fement  mdne  de  l'OtjcIe ,  te  tfm  de 
âge.  Il  tît  de  belles  découvenes  dans 
l'Ailtonomie  ,  Itence  qui  de  fon  tems  ^toit 
iaconuif  dans  h  Gr^ce.  IlI'aToit  aprilè 
en  partie  des  Ptêttei  (fCgipte  ,  oïl  U  »nh 
Toyagé,  Se  en  partie  par  lôn  étude.  Ufîit 
le  f  temiei ,  félon  ^ueiquet-uns ,  qui  ob- 


quand  eUe  ^Â  égale  au  coq^.  Il  alla  voir 
Crefus,  qui  conduifoit  unepuiflanie  ar- 
in^e  dans  la  C.tppadoce  .  &  lui  dona  le 
moyen  de  paJTct  la  livieie  d'Halys  (ans 
aucun  pont  II  mouiui  peu  après  ag^  da 
91  ani ,  Aiviran  l'an  du  monde  34t')'  & 
&  f4t  ans  avant}.  C  llfodienoii  qu'il 
n'y  a.pnini  de  vuide  ,  qu'un  corps  peut 
éttediviCi  i  l'infini ,  que  l'eau  çft  le  pti». 

Gggij 


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4ao  t0hk  IX. 

Les  Rois  de 

I.    C  A  D  M  U  S  ,    fits    d"  A  G  B  N  o  R  ,  fonda 
Thebes  vers  l'an  du  monde  ijSo. 

SemeU~  ^««wi'cp, 

A  K  I  s  T  e'  £, 
BACCHUSjOa  ACTEOH, 

DiOM-isius,tué  fameux 

par  Perfide.  chafTeur, 


II.  POLIDORE,  Roi  de  Thebes, 

ip.  NiSlii ,  fille  de  Nidée. 

■'"•  L  A  B  D  A  O  U  E  ,  Roi  de  Thebes  , 

fous  la  tuierie  de  Niâée ,  puis  fous 

ce  te  de  Licus. 

VII.  LAJUS.RoideThebe», 

tué  pat  fon  6ls,  tç.Joc*fit 

fœur  de  Crcon. 

IX.  OEDIPE.Roide Thebes 

après  Cteon,  ép.  \.'-.^ocafte  fa 

lattt.  i*.  EnrigMiée  y 

fille  d'Hipeibas. 


Thoas^     Eub-iue- 
Roi  de  DOH.' 

Lemnos. 


Phli- 

ASSB. 


SrAtai' 

LUS. 


Hif/îpik , 
chadéedeLem' 
nos ,    prife  8c 
■vendue   par 
des  Pirates. 


£be«,  tneie 
A'Ahios.R- 
de  Delos.ft 
Grand  Prc- 
ne  d'Apollon» 


X.  1.  ETHEOCLE,  ,  PoiiNiCE,  tuédansla  ^i«»|ow,  promife     JJmaie. 

Roi  de  Thebes  ^    '       guêtre  de  Thebes  l'ao  à  Hemon  fils  de 

tué  l'an Z7gj,               i78j.ép,-/*r|«, fille  Cteon, 
d'Adraftc 


XII.  LAODAMAS^ 
R.  de  Thebes  .vain- 
cu l'an  279J.  par 
lesEoigones.. 


XIII   THERSANDRE  ,  mis  fur  le  trône  pat  le» 
Epigones,  &  tué  àlaguertedeTroyes,  ép. 
Dtvwnaffe,  fiUé  d  Amphlaru». 


■  XV..  T I S  A  M  E  N  ,  Roi  de  Thebes  fous 

U  tutelle  dîpeneiêe. 


XVI.  AUTESION  ,  Roi  de  Thebes,  étant  obligi 
de quiter  fonRoyaume^fe  tetiracbez  les Oorieas. 


T  H I  *.  A  s  ,  tuteur  de  les      ■^rgie ,  femme  d' Aristo- 
neveux  Laiîfthene.  demb,  Heraciide. 


EWRISTHENE,  &  PROClISif. 

Hou  de  I:acedenidne.' 


>-= 


I,  Google 


THESES    cnBEOTiE. 

ép.  Hermione ,  fifle  de  C  o  k  i  t  h  e  ,  Roî  de  Samothrace  ^ 
Se  foeuT  deDARDAHVS.  . 


■421 


Ino  ,  nouTrice  de  B  a  c  c  h  u  s. 

Se  femme  d'  A  th  am  as. 

Voyex,  Orchomene. 


JLlAUQJUE,     &     MEI.ICSfl.TK, 

tuez  par  lear  peie. 


Âgavt ,  femme 
d'ËcHiott  ,'un  des  Spartes; 


II    P  E  N  T  H  E"  E  ,  Roi 

de  Thebes  avec  Polidorâ, 
tui  par  les  Bacchantes, 


▼III.  &  1  X.  C  R  E  O  N ,  Roi  de  Thebes, 


iemme 
de  Laivs. 


EcBToNivr,       Minece'e  ,fefacrifia      HiMon  ,     Megare ,      GUuca,. 
un  des  '    pour   fa  patrie  aa  amant  cp.    -     '     ép'. ,    ' 

Spartes.  lîége  de  Tbebesr  à'jîmigtne,   Hz&colb».    Ja4Ôù^ 


III.  NICTE'E,  régna  comme  tuteuc 

de  Labdaque ,  i^.PoIixf, 


IV..  L  I  C  U  S  ,  tegna  comme- 
tuteui:  de  Labdaque»  il  fut  tu£- 
avec  fa  femme  i>ircé^  pas 
AmpMont 


l^i€îis  ,  femme  de  Po-  j^mioft ,  enlevée  pat 

Hdote^RoideThebes.         Epopz  b^  Roi  de Sicïone. 


YJ.  AMPHION.reçneavecfon      VI.  ZETHUS  jume»ti; 

£tete^ép.^/0^«,fiiledeTaDtale.-  i^.Thebi. 

A  L  X  c  T  o  B,. 

L  B  I  T  V  S-,  un  des- Argonautes.' 

X I V.  /P  £  N  E  L  E*  £  a  legna  comme  wteut  de  TiOuneoe,- 

0?HELBT£. 


XTII.   DAMASICHTON, 
Roi  de  Thebes. 


PuitoTAs^  fonda  la 
TÎUe  de  Pritmt^  . 


XVÏTI.PTOLQME'E. 
XIX.  XANTHUS ,  tui  l'an  x^oj.  pat  Melasthe. 


,v  Google 


:4?a  GENEALCyOIES 

Rois  d  e  fils  d'ApoUon ,  Sc  de  Circne  >  ne  mena  qu*une  vîe  trîfte  & 
T  H  E  B  £  s.  languiuànte ,  après  l'accident  arivé  à  Ion  fils  A  c  t  e  o  N 
grand  chaffeur,  qui  fut  dévoré  par  fes  chiens.  /»o  lèconde 
fcmînc  d'AxHAMAS  ,  .périt  malheureufement  comme 
nous  le  verrons  ci-après,  l/(^«r*que  fonpere  avoit  mariée 
àEcHioNle  plus  vaillant  des  •^'•'«J  »  *  en  eut  un  fils 
nomé  P  EN  T  H  É  E,  qui  régna  à  Thébes  avec  fon  onclePo- 
.  lîdore  )  Sc  qu'elle  vit  déchirer  inhumainement  paf  les  Bac* 
chantes ,  parce  que  ce  jeune  Prince  >  qui  avoit  été  inilruijc 

-  par  fon  aycul ,  ne  put  voir  fans  indignation  toutes  les  in- 
•  fiimics  qm  fc  pratiquoient  dans  les  Orgies  de  Bacchus ,  &c 

qU'il^ut  la  fermeté  de  fe  récrier  contre  de  tels  abus. 

.  .         Enfin  «S'awaI;'  mourut  &ap^  d'un  coup  de  foudre.  Elle 

avoit  eu  quelque  galanterie ,  &  pour  fàuVer  fon  honeur, 

on  la  mit  fur  le  contre  de  Jupiter.  Et  l'on  dit  que  le  fils 

'  •  qui  naquit  d'elle  >  fut  nomé  Bac  CHU  s..Les  Grecs  jaloux 

de  l'honeur  d'avoir  don^  naiffance  aux  Pleus^ ,  ont  voulu 

M.Banjer,  d'ans  Ja  fuite  le  faire  pafïer  pour  ce:  Bacchus ,  qui  avoit  fait 

^rl' M  ^  ^*^^  d'eîtploits ,  &c  que  l'on  honorott  comme  un  Dieu  ; 

de    a  «.  jjjgj^  y  ^^  ^j£g  ^  déc<»ivrir  leur  vanité  y  6c  leur  impofhi* 

i  ne,  par  réubliïtèment  du  culte  de  Bacchus,  gui  a  précédé  li 

natflànce  du  ^s  de  Semélé  )  &  par  Popofitîon  de  Cadmus 

•  ;      ■    '■même  6c  celle  de  feseafàns  aux  cérémonies  de  cp  culce« 

qui  aurôît'dû  fairt  tantd'honetlr-à  fa  ïîmrille,  fi  Bacchus 

en  avoit  été  réellement.  Diodore  de  Sicile  reconoît  trois 

perfonfii4e..9e  nom ,  6c  Ciccron  dit  qu'il  y  en  a  eu  cinq. 

Le  plus  ancien ëftBacchus  t'feiptien ,  qui  eft  le  m.ênve qu'- 

-  Ofirisj  êcqui  fc  rendit  lî  célèbre  par  les  exploits,  que  les 


cipe  de  |onKE  ciiofes  ;  ^ne  les  nemble- 

inens(Ietene  font  caufeipai  l'eau.  Parmi 

f(?s  Apoptirttcgmea,on  capone  ceux-ci. 

,'  .Ditutft  ImpltinfnaméJ^tmnihithefts, 

.  t^lU  ,  foret  ^ui  tiitM  en  tpVamtuT,  I,i 
'■  i  hntiiit  jtusjriinié  '.  fitrtt  ^i^Û  cemiem 

n'3  KfitnijHine  lui  eide.  Tant l'tn faut e/ue 
teuxijiiicqmiteptitn'ptthi,  pui^tm  lé  c*- 
fha  a»x  yiux  aîDitm  ,  fM'iii  tt«  ftui,»nt 
;  ^1  mimi  lui  iérebrr  U  eetuiffaMt  dt  tenti 
■  -ferijffs.  Il  éifoit  que  U  ehofil»  plm  difUilt 
^^  ihft  cotttitrr/bi  -  mimt  ;  l*  f  bâfrait , 


flijfmeM  iêfisd^.  Que  U  félmiéi» 
ewfi  ctnfifit  ÀMt  Ufimé  .é'ulU  dt  Pif' 
frit ,  dam  Uflnm.  Diogene  ^erce  >  L  i. 
Bayle  ,  i)«3  CrU. 

*  jLes  Spartes  Ploient  ainli  nomei , 
pirce  que  (miaat  la  Fable  ,  ils  écoient  nea 
ttçï  (lents  du  Dtaeon  qu'«D  a*oit  femécs , 
mail  plus  probablement  parce  que  s'éiaM 
Aablii  avec  Cadcnus  dans  la  B^otic  ,  teun 
tuUumns ^[oJent  ëpaifet  de  cbtt  Sc  d'ai^ 
tic.  On  dit  qu'ils  «oient  iji  6c  tout  en- 
fans  de  Cadmus,  qui  les  avoit  cusdedi' 
fôrc^t  es  femmes. 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Liv.  Ut  423 

Grecs  les  ont  cnfuite  attribuez  à  Bacchus  le  Thébain.  On  Rois  d  ■ 
feit  celui-ci  père  de  Thoas  Roi  de  l'île  de  Leranos ,  qui  fut  T  h  e  b^  s, 
feuvé  par  là  fille  HifJipiU ,  du  maflàcre  général  que  les  Lem- 
niades  firent  de  tous  les  hommes  de  cette  île ,  comme  nous 
l'avons  déjà  raporté  ;  Stace  tient  que  Thoas  fe  retira  dans 
Hic  de  Chios ,  où  regnoit  fon  firere  Oenopion  :  &  Hygin 
(  chap.  15.)  eft  d'opinion  qu'il  fe  fàu va  dans  la  Taurique  ; 
mais  au  moins  il  ne  peut  être  ce  Thoas ,  qui  émit  Grand 
Prêtre  de  IXane ,  lors  qu'Orefte  y  aborda. 

P  OL I D  O  R  E  fils  de  Cadmus  fut  mis  fur  le  trôn»  de 
fon  père ,  qu'il  h'ocupa  pas  long-tems.  Se  voyant  prêt  de 
mourir, Û  recomandale  Royaume  &c  fon  fils  unique  nomé 
LABDAQ.UE,  qui  étoit  en  bas  âge  >  à  fon  beau- père 
N I C  T  E'  E  un  des  Spartes.  Celui-ci  prit  les  renés  du  gou- 
vernement &c  dépofitaire  de  l'autorité^âc  des  forces  de  l'E- 
tat,  il  les  employa  à  venger  une  querelle,  qui  lui  étoit  par- 
ûculiere.  Il  avoit  une  mie  nomee  Antsofe ,  dont  la  rare  Pâ^fànias , 
beauté  faifoit  grand  bruit  dans  toute  la  Grèce  :  Epopée  '  *'  ^"  ^* 
Roi  de  Sicione  en  devint  amoureux  6c  l'enleva.  *  Ni«ée 
fit  entrer  les  Béotiens  dans  fon  reflèntiment ,  Se  les  mena 
contre  les  Sycioniens.  Le  combat  fut  fanglant ,  Ni<ftéc  y 
reçut  une  bleflfure  mortelle  :  Epopée  remporta  la  viéloire , 
mais  il  fut  auflî  bleffé.  Ni<5téc  s^etant  fait  rapoKcr  à  Thé- 
bes ,  Ôc  fentant  fa  fin  aprocher ,  laiflà  l'adminiftratlon  du 
.Royaume  ôc  la  tutelle  dujeune  Roi  à  fon  frère  LICUS, 
en  le  conjurant  de  venger  fa  mort  Se  de  punir  Epopée  >  fi 
elle  tomboit  entre  fes  mains. 

Epopée  mourut  de  la  blçlïïire  qu'il  avoit  négligée ,  & 
ià  mort  mit  fin  à  la  guerre  :  car  Lamedon  fon  fuccefTeur 
remit  Antiope  entre  les  mains  de  Lycus  ;  on  la  ramena  à 
Cadmée ,  &  en  y  allant ,  elle  fe  délivra  proche  d'Eleuthe- 
ve ,  de  deux  enfans ,  iavoir  Ztthus  &  Amfhion ,  dont  elle 


-fc  Suivant  le  SchoUafte  d'ApoDonius. 
Epop^  n'enleva  point  Antiope ,  mais  il 
la  letiia  (êulemeni  cbez  luipouila  mette 
â'coureitde  h  colère  de  Ion  petc,qui 
mt  tant  de  djplailït  de  la  honieufe  iragi- 
litéde  ra£De, Se  delà  voit  groOe,  qu'il 
en  montiit  II  tecomanJa  i  Licus  fon 
facM  de  k  renger.  Licus  6t  la  guene  i 


Epopée,  £  Payant  raincu,  .3  lui  fitaU 
vie.  Voili  ce  que  dit  ce  Sclioliafte ,  en  ■ 
quoi  il  s'acorde  avec  Homère  ,  qui  bit 
Amphion  SC  Zéthus,  entàns  de  Jupiter'; 
c'eft-â-ditc,  de  quelque  pete  inconu. 
Cette  noce  ef)  ptife  de  PanJanias ,  itaduit  ' 
patM.rAbéGcdoin.- 


y  Google 


424  GENEALOGIES 

Rois  de  confia  le  foin  à  un  berger  du  pais ,  fâchant  ce  qu'elle  avoit 
T  H  B  B  E  s.  à  craindre  du  refienriment  de  ion  pncle.  Elle  ne  fe  trom- 
poit  pas  dans  fes  foupçons ,  Licus  la  fit  éfecïtivement  en- 
fermer ,  Ôc  Dircé  femme  de  Licus  fit  foufiir  mille  maux  à  la 
malheureufe  Antiope ,  qui  ayant  heureufement  trouvé  le 
moyen  de  s'échaper ,  alla  à  Éleuiherc  »  où  elle  fe  fit  reco- 
noître  de  fes  fils.  Ils  étoient  déjà  grands  ;  le  récit  des  maux 
qiiîavoit  foufert  leur  mère ,  les  anima  à  la  vengeance ,  ils 
en  prouvent  l'ocaflîon  dans  la  fête  de  Bacchus ,  où  Dircé 
fig;^aloit  fon  zélé ,  ils  l'enlèvent  &  l'aiachent  à  la  queue 
d'un  taureau  indompté.  Antiope  fut  alors  agitée  d'une  ma- 
nie ,  qui  lui  fit  courir  toute  la  Grèce.  Phocus  fils  d'Omi- 
tion  &  petit-fils  de  Sifiphe  Roi  de  Corinthe ,  l'ayant  ren- 
contrée par  hazard ,  la  guérit  6c  l'époufa  enfuite  ;  &  elle 
Paufanias ,  obtint  de  fon  nouvel  époux  des  troupes ,  à  la  tête  dçfquels 
liy.  ?.  c.  17'  fes  deux  fils  allèrent  ataquer  les  Béotiens. 

Licus  qui  ne  regnoit  que  comme  tuteur  de  L  A  B  D  A- 
Q  U  E  lui  avoit  remis  le  timon  de  l'Etat ,  lorfqu'il  fut  en 
âge  de  gouverner  par  lui-même  ;  mais  il  ne  le  tint  pas  long- 
cems ,  âc  laiflà  un  fils  en  bas  âge  nomé  L  a  j  u  s  ;  de  for- 
te que  Licus  le  vit  encore  une  fois  tuteur.  Ce  fut  durant 
cène  tutelle  ,  que  les  fils  d'Antiope  étant  entrés  daDs  )a 
Béotie  5  défirent  Licus  qui  perdit  la  vie  dans  la  bataille. 

A  M  PHIONÔcZET  H  U  S ,  après  leur  viaoire  s'emi- 
parèrent  de  la  courone ,  au  préjudice  du  jeune  Lajus  >  que 
l'on  avoir  eu  foin  de  mettre  en  lieu  de  fîireté.  Ils  joignirent 
la  fortereffe  de  Cadmée  à  la  ville  bafle ,  à  laquelle  fls  don- 
nèrent Iç  nom  de  Thébes ,  en  l'honeur  de  Tbébé  leur  tante 
maternelle ,  ou  de  Thebé  femme  de  Zethus  ;  ils  enfer- 
mèrent la  ville  d'une  muraille  qu'ils  fortifièrent  de  "bones 
tours  d'cfpaec  en  efpace.  Amphion  étoit  un  Prince  fort 
éloquent  y  &  très-habile  Muficien,  L'alliance  qu'il  avoit 
avec  Pelops ,  dont  il  avoit  époufé  la  fœur ,  lui  dona  oca- 
fion  d'aprendre  la  mufique  des  Lidiens  ^  à  jouer  de  la  lyre. 
Après  que  la  pefte  eut  moifToné  toutç  U  famille  d'Am- 
phion  ï  6c  que  Zethus  au  defefpoir  de  la  mort  de  fonf  fils  , 
tué  par  fa  propre  merc  (  aparemment  par  accident  )  eut 
fucombé  à  faaouleur,  lesThebains  remirent  fur  le  trônç 
L AJUSj  fils  Labdaque.  Ce  Prince  époufajûf/»/?^  ou  Efic^ftg, 

petite 


Paufanias , 
liv.  j.  c.  5. 


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HIS  TORIQUES,  Lîv.  îîl        42J 
petite-fille  dePenthée  &  fœur*  de  Creon.   Mais  ayant  R  o  rs  d« 
apris  de  l'Oracle  qu'il  ferait  mis  à  mort  par  l'enfant  qui  Thèses. 
naitroit  de  ce  mariage  ;  fa  femme  étant  acouchée  d'un  msj  Diod.  Sic. 
il  le  fit  expofer  par  un  de  fes  domeftiques.  Celui-ci ,  au  lieu  ^^^'  4* 
de  l'abandoncr  a  la  merci  des  bêtes  féroces ,  l'atacha  parles  Apollod. 
pies  à  un  arbre.  Phorbas  *  berger  dePolibé  Roi  de  Corin-  ^^*  î* 
the ,  l'ayant  trouvé  dans  cet  «iat ,  le  prit  ôc  le  pona  à  fon 
maître ,  qui  le  fit  élever  avec  grand  foin  y  fie  l'adopta  pour 
fon  fils. 

OEDIPE,  c*cft  ainfi  qu'il  fut  nomé  ,  pour  exprimer 
l'enflure  de  fes  pies  >  étant  devenu  grand ,  ôc  inftruit  de 
cette  avanture ,  voulut  l'être  de  fon  origine ,  &  alla  con- 
fulter  l'Oracle  de  Delphes  ,  qui  lui  dona  pour  réponfe  j 
qu'il  fe  donât  bien  de  garde  cfe  retourner  dans  fon  païs  > 
parce  qu'il  devoit  y  tuer  fon  pcre  &  époufer  fa  mère  ;  ce 
qui  l'obligea  de  quitter  le  féjour  deCorinthe  ,où  il  croyoit 
avoirfàramillejficva  chercher  ailleurs  un  établiflcment. 
Mats  les  pas  qu'il  fait  pour  éviter  de  tomber  dans  les  mal- 
heiu's  dont  il  cil  menacé  3  l'y  conduifent  6c  l'y  précipitent  ^i 

malgré  lui.  Il  rencontre  dans  un  défilé  de  la  Phocidc 
Laïus ,  qu'il  ne  conoiflôir  pas.  Celui-ci  lui  ordone  avec  hau- 
teur de  le  laifTer  paflèr,  Oedipe  piqué  >  répond  fur  le  mê- 
me ton ,  il  prend  querelle  avec  Laïus  Se  le  tue. 

Ce  Prince  n'ayant  laiffé  aucun  héritier  de  fa  courone  , 
CREON  )  fon  bcau-fi-ere  lui  fucceda,  comme  le  plus 

Îïroche  j  étaiK  décendu  de  Cadmus.  Sous  fon  règne 
e  Sphinx ,  qui  étoit  aparament  quelque  infigne  voleur  , 
défoloic  le  païs  des Theo^ns,  Creon  promit  &  doner/tf- 
(ajle  avec  la  courone  de  Thebes ,  à  celui  qui  délivreroit  le 
païs  de  ce  monUre.  OE  D I P  E  fe  préfenta ,  &c  ayant  exé- 
cuté heureufement  fon  entreprife ,  il  monta  fur  le  trône  de 
Thebes ,  &c  époufa  Jocafte;  de  forte  qu'il  fe  trouva  tout-à- 
la-fois,  6c  meurtrier  de  fon  père,  &  mande  iàmere.  Elle 
ne  furvêcut  pas  long-tems  dans  cet  afreux  incefte ,  &c  Oe- 
dipe époufà  enfuite  Euri^snée ,  **  dont  il  eut  deux  fils  ôC 


*  D'autiM  difcnc  qu'elle  étoit  fa  fille , 
inats  il  me  paioit  plus  probable  qu'elle 
étoit  fa  ËKur  j  car  comment  lapiocket 
^m  cela  l'igt  d'Aatiggne ,  petite-fille 


lie  Jocade  avec  celoi  iv  jeune  PiinCI 
Hemon  Coji  amant  &  fils  de  Ciepa 

**  Paufaniis,  li».  ?.  nous  apren^  C« 
point  d'hiftoirc ,  qui  eft  temaïquable.  Çfl 

Hhh 


;,  Google 


Ai6  GENEALOGIES 

r'ois  j>i  deux  filles.  Ce  Prince  ayant  enfuite  découvert  le  miïîere  de 
T  B  B  B  E  s.  fa  naiflànce ,  6c  par  confé^^uent  fon  parricide  &  ion  inceftei 
l'idée  de  ces  crimes  jïjuoiqu'involomairey,  luidona  tant 
d'horreur  r^u'il  fe  creva  les  yeux ,  &  s'étant  démis  de  la- 
Royauté  ,  il  fe  fit  conduire  à  Athènes  ,  où  Thefée  le  reçue 
avec  beaucoup  de  bonté  j  &  où  il  pafla  le  refte  de  les  jours. 
Ses  deux  fils  ETHEOCLE  &  POUNICE ,  après  quel- 
ques diférens  fur  le  partage  du  Royaume  ,  convinrent  y 
pour  ne  le  point  démembrer,  de  régner  tour  à  tour ,  cha' 
cun  une  année.  Etheoclc^  comme  l'ainé  comença  ,  mais^ 
Ion  année  étant  finie  yil  trouva  tant  d'apas  à  la  Royauté  y 
qu'il  ne  voulut  point  céder  la  place  àPolinice.  Celui-ci  qui, 
avoit  époufé  la  fille  d'Adralle  Roi  d'Argos ,  implora  le  ÎC' 
cours  de  fon  beau-pere ,  ôc  fur  le  refus  que  fit  Ethcocle 
de  rendre  juflice  à  Ibn  frère  >  Adrafie  forma  contre  lui- 
une  ligue  de  fept  Princes,  apellez  comunémenc  les  Sefr 
Freux ,  qui  allèrent  mètre  lefiége  devant  Thebes,  Etheo-^ 
»7Îf î-  cle  s'étoit  préparé  à  les  recevoir ,  &c  fit  unevigoureufe  ré- 
rfa  monde,  fiftance  ;  mais  comme  la  guerre  tiroit  en  longueur,  &fai- 
avantJ.C.  foit  périr  Beaucoup  de  monde  dc  part  Se  d'autre,  on  con- 
*****  vint  réci^oquement  d'en  remetre  la  décifion  au  fort  de 
ceux  qui  en  avoient  été  le  principe.  Etheocle  ôcPolinice 
en  vinrent  en  prélènce  des  deux  partis  à  un  combat  fingu- 
lier  ,  dans  lequel  ils  perdirent  tous  deux  la  vie  fou^  le» 
yeux  de  leur  merc  Euriganée.  La  guerre  nefinit  pas  par  ta 
mort  de  ces  deux  Princes  y  on  dona  un  nouveau  combat  > 
où  les  fils  d'Ailicus  fe  diltinguerem  :  Ifmare  tua  Hippome- 
don  Ôc  Leades  ;  Amphidique  ou  la  vie  à  Parthenopée  ; 
Menalippe  blefiaXydée ,  ôc  fut  tué  par  Amphiaraus ,  qui 
périt  en  s'enfayant.  Adrailerefté  feul  des  lept  Chefs  des 
Argiens,ra{Içmblale  relie  de  fes  troupes, âcfe retira  dans- 
£c>n  paB. 

Etheocle  avoit  un  filsapellé  LAODAMAS  ,  les  The- 
bains  le  reconurent  pour. leur  Roi,  fous  la  tutelle  de 
CREON ,  le  même  qui  avoit  cédé  la  courone  à  Ocdipe^ 
Ce  Prince  défendit  par  un  édit  de  doner  la  fépultuPe  aux 


uràl'avaoture  «TOedipe  ,pouila  ten- 1  Piiocc  ivoit  eu  det cÔËuit  Je  JocaÛe. 


giquK,  qui  Ions -tenu  T  paJiîoa ,  ont  ftipofê  que  ce  mallieiiieax 

POedipe  .pourla  ren- j 

«K  fias  riUcfijcibie  d'hoiiciu  &  de  corn- 1 


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HISTORIQUES.  Xiv.tlt  427 

cadavres  des  Argiens ,  &  Antigont  ayant  entrepris  contre  R  o  i  j  d  t 
cette  défenlè  de  rendre  les  derniers  devoirs  à  fon  frère  Po-  T  h  b  b  e  s, 
linice ,  fut  condamnée  à  être  enièvelie  toute  vive ,  fuplice 
qu'elle  prévint  en  s'étranelant  elle-même.  Le  Prince  He- 
MON ,  fils  de  Créon  j  qui  devoir  l*épou(èr ,  fè  tua  fur  fon 
corps ,  par  un  delcfpoir  amoureux.  Créon  avoit  perdu  au 
comencement  de  la  guerre  M  e  n  e  c  É  e  ,  fon  fils  aîné  ,  qui 
iè  dona  généreufement  la  mort  pour  le  falut  de  là  patrie  » 
fur  ce  que  le  Devin  Tirefias  avoit  prédit  aux  Theoains  > 
^ue  tous  les  Généraux  des  énemis  leroient  tuez  dans  cette 
guerre ,  fi  ce  jeune  Prince  vouloit  facrifier  {*  vie.  Euriiiee 
fcur  mère ,  ne  pouvant  furvivre  à  tant  de  cataftrophcs  > 
fe  dona  la  mort.  Cet  événement  fait  le  fujet  d'une  belle  tra- 
gédie de  Sophocle,  dont  le  peuple  d'Athènes  fut  fi  touché 
À  la  première  repréfentation ,  qu'il  dona  à  l'auteur  le  gou- 
vernement de  nXt  de  Samos. 

Adrafle  afoibli  par  lès  pertes ,  ne  put  tirer  fatisfa<^îon 
de  Créon ,  qui  violoit  les  droits  de  la  Religion ,  &  de  l'hu- 
manité ;  il  eut  recours  à  Thefée ,  qui  obligea  les  Thebàins 
de  permetre  qu'on  rendît  les  derniers  devoirs  à  ceux  qui 
^toient  morts  devant  Thebes.  Les  Argiens  ne  furent  pas 
entièrement  contens  de  cette  fàtisfàétion ,  que  Thefée  leur 
avoit  procurée.  Les  enfens  de  ceux  qui  avoient  perdu  la  vie 
dans  la  première  guerre ,  en  recomencerent  dix  ans  après 
une  féconde ,  qu'on  apella  la  gucHre  des  Efigones ,  comme 
qui  diroit  des  cfécendans  ou  des  fils  des  premiers.  Ils  étoient 
.au  nombre  de  ïèpt ,  favoir,  EgiaUe,  nls  d' Adrafle  ;  Ther- 
Jsndre ,  fils  de  Polinice  ;  Polidore .  fils  d'Hippomedon  ;  The- 
ftmene ,  fils  de  Parthenopée  ;  AUmeo» ,  fils  d'Amphiaraus  ; 
Sthenelus ,  fils  de  Capanee ,  éc  Dhmede  ,  fils  de  Tydéc.  Alc- 
meon  fut  déclaré  le  chef  de  cette  féconde  expédition ,  dont 
le  fuccès  fut  des  plus  heureux.  Laodamas  fut  vaincu  à  la 
bataille  duGlîfïânte  j  &Thebes  tomba  au  pouvoir  des  vain- 
queurs ,  qui  la  fàcagerent  entièrement ,  l'an  du  monde 
47'9j.Ainfi  finit  27  ans  avant  la  prifè  de  Troye  la  guerre 
de  la  Thebaïde ,  qui  coûta  tant  de  fàng  à  la  Gi^ce.  On 
■remarqua  que  comme  à  la  première  expédition  tous  les 
chefs  des  Argiens  étoient  morts ,  excepte  Adrafte ,  dans  la 
féconde  il  ne  périt  perfone  de  remarquable  de  leur  côté 

Hhhij 


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428  GENEALOGIES 

R  o  T  s' D  E  qu'Egialée  >  qui  fut  tué  à  la  bataille  du  Gliflante  par  Lao^ 
T  H  E  B  !  s.  damas  ;  celui-ci  fe  retira  en  Illiric  avec  ceux  des  Argiens 

2ui  voulurent  l'y  fuivre ,  fuivant  Paufanias  >  mais  Telon 
Lpollodore  ,  il  perdit  la  vie  dans  le  combat. 
Les  Argiens  mirent  fur  le  trône  THERSANDREjfils 
de  Polinicc ,  lequel  s'étant  embarqué  pour  l'expédition  de  . 
Troye  ;  fut  pouffé  par  une  tempête  fur  les  côtes  de  Mifie  > 
oîi  il  fut  tué  par  Telephus  Roi  du  païs.  Son  fils  T I- 
S  A  M  E  N ,  qui  étoit  en  bas  âge  ,  lui  (ùcceda  fous  la 
tutelle  de  F£NELÉE,fils  deLeitus>  Se  petit -âls  d'A- 
kétor.  Penqlée  fut  déclaré  chef  des  Thebains  devant 
Troye ,  &  fut  tué  dans  cette  guerre  par  Euripilc ,  fils  de 
Telephus, 

Tiîamen  eut  poiu-  fucceâ^èur  fbn  fils  AtJTESION,  qui 
par  le  conièil  de  l'Oracle  fut  contraint  d'abandocer  ion 
Royaume ,  ôc  de  fe  transporter  chez  les  Doriens,  Il  fut  le 
dernier  de  la  race  deCadmus  >  race  vraiment  malheufeufe^ 
qui  tint  le  fceptrc  de  Thebes.  Autefion  fut  père  d'^i^ie , 
Paufanias  a  femme  d'Ariftodeme  Heracltde  »  £cde  Ther.as»  qui 
J.î„4.&7.  après  avoir  gouverné  20  ans  l'Etat  de  Sparte  en  qualité 
de  tuteur  de  fès  neveux  Eurijfhene  &  ProcUs  ,  enfens 
d'Argie  ,  alla  chercher  ime  retraite  auprès  des  .Phé- 
niciens de  l'île  Callifiho  ,  que  Cadmus  y  avoit  autrefois 
laiffés  fous  la  conduite  de  Membliarius.  Il  y  conduiiît 
les  Miniens  ,  qui  ayant  été  chaflèz  quelque  tems  au-!* 
paravant  de  l'île  de  Lemnos  par  lès  Pelafges }  s'étoient 
retirez  dans  la  Laconie.  L'eiperancc  de  Theras  étoit  que 
les  déeendans  de  Membliarius ,  qui  régnoient  dans  cette 
île ,  lui  en  céderoient  l'empire  ;  &  ils  le  firent  en  confide- 
ration  de  fbn  origine  qu'if  tiroit  de  Cadmus.  Theras  deve- 
nu maître  de  l'île  >*  changea  le  nom  qu'elle  avoit  eu  jus- 
qu'alors ,  &:  lui  dona  le  fien ,  qu'eUe  a  confervé  long- 
tems..  L'établiffemeiu  de  cette  féconde  colonie  dans  l'île  ac 
Thjtr»  fe  fit  environ  i  ^.o  ans  après  la  prife  de  Troye ,  ôc 
45  ans  avantla  fondation  de  la  ville  deMelos  par  les  La-r* 
ccdemoniens  dans  l'île  du  même  nom.. 

Après  le  départ  d'Autefion,  les.  Thebains  mirent  à  fà 

"A  Elle  fuc  apcllëe depuis  J'w»-7rwM pat lec Italiens,  pois paicoitap(îon,^i(»r 
Mw ,  &  Sanurm,  qui  «fi  ha  daw.n  aom.. 


,v  Google 


H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  Zw.  ///.         429 

place  DAMASICHTON,  petit- fils  de Penclée  ,& frère  Rou  ol 

de  Hilotas ,  qui  fonda  la  ville  de  Prieofu.  PTOLOME'EThebei. 

fuccedaà  fonpere  Damafichton ,  &c  eut  pour  fucceflcut 

fon  fils  XANTHUS,  qui  fut  le  dernier  Roi  des Thcbains, 

&;  qui  fut  nié  dans  un  combat  fingulier  par  Melamthe  y 

fils  d'Aradroporope ,  mais  d'une  manière  qui  ne  feit  point 

d'honeur  à  ce  dernier.  Un  diférend  qu'eut  Xanthus  avec 

Timœtes  Roi  d'Athènes,  fit  prendre  les  armes  aux  The- 

bains  ôc  aux  Athéniens  ;  mais  Xanihus  pour  épargner  le 

ïang  des  deux  peuples ,  fit  propofer  à  fon  énemide  vuidcr 

leur  querelle  par  un  combat  fingulier  en  prélènce  des  deux 

arabes.  Timœtes  refufà  le  dém  que  Melanthus-  accepta  t 

&c  s'avança  au  milieu  du  champ  de  bataille.  QuaAd  il  fut 

à  portée  de  fon  advcrfaircj  il  lui  cria  1  »  Ah  Xanthus!  « 

vous  manquez  de  parole ,  vous  venez  deux  contre  moi  <v 

qui  fuis  fèuL  «  Et  dans  le  tems  que  Xanthus  £c  tournoie 

pour  voir  qui  le  fuivoit,  Melanthus  lui  lança  fon  dard  > 

&  le  jetta  par  terre. 

Les  Thec^ins  après  la  perte  de  leur  Roi,  renoncèrent 
à  la  Monarchie  j  pour  fe  mettre  fous  le  Gouvernement 
Républicain.  C'eftlapremiere  République  ^qui  fefoit  for* 
mée  dans  la  Grèce,  Ce  changement  ariva  l'an  du  monde 
z^oy.  &  1 05^.  ans  avant  J.C. 

Cette  nouvelle  République  devint  ailez  pûiflànte  pour 
foutenir  k  guerre  contre  les  Athéniens  8c  contre  lesia- 
cedemoniens.  Les  premiers  s'étant  déclarés  en  faveur  de* 
Hatécnsj  qui  s'étoient  broiiillez  avec  les  Thebains,  au. 
fujetdes  limites  des  deux  Etats  >remponerent  deux  vic- 
toires ,  qui  afoiblirent  confiderablement  les  Thebains  ; 
ceux-ci  eurent  cependant  leur  revange ,  &  bâtirent  les 
Athéniens  à  Delium  près  de  Tanagre.  Mais  ils  fe  déshono- 
rèrent, en  recherchant  l'amitié  duRoi  de  Pcrfe,  dans  le 
tems  que  tout  le  refle  delà  Grèce  s'armoit  Ôc  réfiftoitavec 
courage  aux  armées  innombrables  de  ce  Prince  ,  qui 
en  vouloit  à  fa  liberté. 

Après  la  retraite  des  Perfèsyles^  Thebains  vécurent  en 
aflez  bonne  intelligence  avec  les  Lacedemoniens ,  ils;  leur 
donerent  même  du  lècours  ,  contre  leurs'  énemis  ,  &g 
contribuèrent  au  gain  de  la  première  bataille  de  Manti^^ 


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4JO  GENEALOGIES 

TjH  K  B  X  S.  née.  Mais  l'ingratitude  &  la  mauvaifc  foi  des  Lacedemo- 
t  nieos;  de  fidèles  alliez  en  fit  de  redoutables  énemisjquileur 

firent  perdre  l'empire  de  la  Grèce. 

Thebes  avoit  deux  Polemarques  ouGouverneurSf  //»m- 
mi4s  &c  Lcùntidas ,  chacun  avoit  une  faétion  opofëe  y  l'une 
zélée  pour  la  liberté ,  &c  l'autre  pour  l'Oligarchie.  Léon-. 
ddas  >  que  Xcnophon  apeUe  Leonthittdes ,  apuyé  d'Archias 
&c  de  Phiiipe ,  gens  riches  &  pleins  d'ambition ,  fevorifoit 
la  dernière  faction.  Lui  âc  &s  partiiàns  fâchant  que  les  La- 
ccdemoniens  étoient  dans  les  mêmes  di^ofitionsj  propo* 
ièrent  à  Phœbidas  qui  paflbit  près  de  Thebes  avec  des 
troupes  t  de  s'emparer  de  la  citadelle  de  Cadméf ,  d'en 
chaflèr'ceux  qui  tenoient  le  parti  opofë ,  &  de  la  metrç 
fous  la  main  des  Laccdemoniens ,  en  yétabliflant  le  gou- 
rernement  des  Nobles.  Phœbidas  accepta  le  parti ,  &  fe 
rendit  maltrç  de  la  citadelle  ^  oîi  il  ipit  garnifon  >  l'an  3  84. 
avant  J.  Q 
Plat,  in  La  nouvelle  de  cet  atentM  portée  à  Sparte ,  les  Lacede» 
ftiofida.  moniejns  privèrent  Phœbidas  du  comandement  ,  &  le 
condamnèrent  à  une  aifiende  de  duc  mille  drachmes  ;  piaîs 
Hs  ne  laifferent  pas  de  retenir  la  Cadmée  &  d'y  avoir  gar- 
nifont  Toute  la  Grèce  fut  étonée  de  ce  procédé  ,aufl[i 
ridicule  qu'injufte ,  d'autorifer  une  entreprife  ,  &  d'en  pu- 
nir l'auteur  jiàns  feire  d'autre  fatisfaition  auxThçbains; 
comme  (î  l'injuiUce  eût  été  éfacée  par  la  punition  de  celui 

tui  l'avoit  comi&.  MaisPEL0PibAS*3c£pAMiNOHDASj 
euxde  ces  hommes  rares }  tels  qu'on  n'en  voit  qu'après 
plufieurs  fiècïes ,  pntreprenent  oe  venger  leur  patrie ,  & 


M  I*if,oriDAi,fib  d'Hippoclus , 
Aoit  d'une  hxs  plus  illufh'es  femillec  de 
Thebet  ;  kerititt  d'une  nuifoQ  crèf-opn- 
lente  ,  il  n'employa  fon  bien  qu'à  fecoo.- 
rir  ceux  qui  le  mjriioîeiit  &  oui  en 
areieu  belôin  ,  ne  Ëiifâni  gloicê  ,  ï 
hescinple  de  ^n  ami  Epaminoodu.i  que 
â'êtte  taiodeâc  dans  les  liabits  j  èugal 
Jans  fa  ubie ,  8c  ocu[^  du  foin  Je  ^ 
leodic  utile  i  la  patiic.  il  comtam  pour 
les  LacedemoDÎcns  ,  encore  amit  dei 
Thebai'ns,  à  là  première  bataille  de  Man- 
tinée ,  te  comandoit  le  bauilloa  lacré  ,  â 
(elle  de  Leoâres  igagi\^e  par  Epami- 
Sond»,  ^u'il  jKon)|>àgoa  an  li^ge  ^ 


Sparte.  Sa  réputation  le  î»m  demandef 
par  Ici  Theflaliens  poui  les  délivrer  de  l'o- 
pteflîon  d'Àleundie  Tyran  de  Fhetes  ; 
il  13. 4  leur  fçcoon  ,  humilie  le  Tyran , 

SalTe  en  Macedcine ,  oïl  il  rétablît  la  pr.ix 
tOf  la  Emilie  Koyale ,  &  en  s'en  re* 
tournant  il  le  laiffe  uompet  par  Alexan- 
dre ,  qui  l'aiéte  ptifoniei.  Tir^  de  pri- 
fon  pai  la  prudence  &  la  valeur  d^Epami- 
nondai ,  Û  livre  préi  de  Cynofccplialia 
une  bataillé  où  il  défait  le  Tyran ,  4c 
où  il  peid  Iiii'in£me  la  vie  ,  vert  l'an  du 
monde  %6^it,  &  jff  a?ant  l'Ere  plu^. 


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HISTORIQUES  li-v.îît  4jt 

«x&utent  ce  dcflèin,  avec  un  fuccès  »  qui  éface  la  honte  de  T  h  e  b  ^  f."- 
ion  efdavage ,  6c  lui  rend  ià  première  grandeur..  Pelopi- 
das  exilé  par  les  Lacedemoniens  , revient  à  Thebes  avec  fès 
amisdéguifésen  païfans,  furprend  les  Chefs  desSpartia- 
Ks  ôc  chafTe  la  ganùTon  qui  ocupoit  Cadmée  depuis  quatre 
ans. 

,   LesThebains  encouragez  par  ce  premier  fuccès, mar- 
chent fous  les  drapeaux  de  P^opidas ,  mettent  en  déroute     x'l\. 
leurs  énemis  à  Thelpies ,  à  Tanagre>  ôc  à  Tegyre  ^  fie  rem-  avant  J.  C^ 
portent  à  i^euélres  une  viéloirc  complète  ,  comandez  par 
le  brave  Epaminondas ,  qui  mené  1* armée  viélorieulè  ju^ 
qu'aux  portes  de  liacedemone ,'  &c  qui  pour  monument  de 
ion  triom{4u:  fait  rétablir  la  ville  de  Mcflene.   Oans  la 
guerre  qui  fijrvint  cnfuite  entre  les  Ëléetis  Se  les  Manti- 
céens ,  Sparte  Se  Athènes  s-étaot  déclarées' pour  les  pre- 
miers , Thebes  prit  le  paru-  des  dernier»,  £c  quoitrue  vic- 
torieufe  à  Mantinée ,  elle  &  une  perte  irrépardjle  dans      v^^^ 
la  perfonc  d'Epaminondas ,  *  qui  mourut  entre  les  bras  de  avant  J.  C- 
laviékiire.  Ellele  Ibutint  cependant  dans  la  guerre  fa- 
erée  contre  Athènes  &c  Lacedemone  ',  mais  ayant  ofé  s'o- 
poler  à  Philipe  de  Macédoine  f  elle  fucomba  ious  ce  guer-^ 
fier  qui  en  fit  un  lieu  de  défolation  ;  enfin  Alexcuidre  fils- 
de  Philipe ,  ruina  entièrement  cette  ville ,  qui  fur  un  iaux- 
bruit  de  fa  mort  >  s'était  foulevée. 


*  E  p  A  u  r  N  o  tf  D  A  s ,  Gis  de  Polym^ 
mu  ,  étottd'UDC  illuhie  Usml\eàe  The- 
bflS  ,  dans  laquelle  la  pauvreté  étoil  bété- 
dîtaire  ,  attfli  bien  (|Ue  la  venu  ;  il  eut  ce- 
peiMlant  une  noble  ^ucation  ,  Se  téuHît 
aans  tous  lec  exercices  ;  nuis  il  l'apliqiu 
Tuttout  j  cem de  IVlprit,  A^ferendtttt^ 
lia  bile  dans  11  PbilofopÙe  ,  fousladlfci- 
pline  de  Lifis,  Philafopbe  Pyeliagoriciea, 
R  ponalea  urnes  pour  lesLacedemoRrcns. 
&  Ce  trouva  i  la  première  bataille  de 
Mantinée  avec  Pelopidas  ,  ils  lièrent  en- 
fembje  une  étroite  amitié  ,  Se  exemts  de 
cette  bafie  jaloulie ,  «pie  l'on  ne  voit  ijue 
trop  Ibuvent  Être  puis  attentive  à  détmite, 
on  il  débufquer  un  rival ,  dont  on  craint 
d'être  é&cé ,  qu'à  combatte  l'énemi  de 
b  patiie;  on  les  vit  panaget  le  gouvet- 
■meJltCl»del'Eutfc  le  conuDdcmcni  itt' 


atméts,ic  concouric  en  vertueuï  citoyen» 
au  bien  pidilk  ,  Se  à  U  gloire  mumellc 
l'un  de  l'autre.  Epaminondas  UelR  d'un 
coup  de  javelot  i  la  dernière  bataille 
de  Mantinée ,  fiit  poné  hors  de  lit  mHée , 
&  ayant  Ëi  ^a'AD  neluipoavoil  aracber 
ce ier, qu'avec  la  vie  ,  ilne  voulut  paa 
qu'on  le  lui  tirât ,  qu'il  n'eûrapris  le  (uc- 
cés  de  la  bataille  ,  Se  lorTcp^il  fui  que  Tes 
troupes  étoient  viâoricufes,  j'/ù  s^x.  vttu, 
dit-il,  f«t/fwyc  mêUTifriu  »vtir  été  vaincu. 
Sten  même  temi  il  afacha  le  fer  de  fâ- 
playe  ,  Se  ttfai  ,  l'ia  du  monde  3^41. 
&  )£3.  ansavantj.  C  CeCéo^l  n'^ 
toit  pas  moins  illuAce  pat  là  bonté,  Cni' 
^niié ,  &  frug^ité  Se  fa  {noderaiioo ,  qne 
par  fon  couiage  le  foa  Kabiliié  dans  l'an 
de  la  guerre.  Xinothm ,  I.  <  On.  Nef»,. 
dusu  via  FbH,  vie  de  Pelopidat. 


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4?» 


GENEALOGIES 


"""**  CHAPITRE    VII. 

Des  Rois  d'ORC HO  MENE  tn  Béotie , de  U  raa 
SEOLE. 

OR  C  H  O  M  E  NE  a  été  une  ville  des  plus  floriflânte» 
de  la  Grèce.  Elle  prit  fucceffivcment  les  diferens 
noms  des  Princes  qui  régnèrent  dans  le  païs„  1^  premier 
qu'elle  porta  fut  celui  à'Andreide ,  du  nom  d'Andreus ,  qui 
vint  le  premier  s'établir  dans  cette  contrée.  ATHAMÀS 
fils  d'Eole  >  &c  frère  de  Sifiphe ,  y  étant  venu  peu  après  > 
Andreus  lui  dona  tout  le  pais ,  qui  eft  aiui  environs  du 
mont LapiAhius ,  avec  le. canton  où  Haliarce  ScCoronée 
furent  depuis  bâties.  Cet  Athamas  ayant  épouTé  en  fecont- 
des  noces  Ino  fille  de  Cadmus ,  eut  bonne  part  au  Royau- 
de  Thebes  ;  mais  il  fembla  auffi  être  entré  par  cette  alliant 
ce  en  partage  des  malheurs  qui  étoient  comme  atachez  à 
cette  &mille.  Il  avoit  de  Nephelé  ià  première  femme  un  fils 
nomé  Phrixus  >  &  une  fille  apellée  Helîé.  Ino  qui  voyoit 
quQcesenfiuis  fuccederoienta  leur  père  j  chercha  tous  les 
moyens  de  les  faire  périr.  Elle  ûiborna  les  femmes  de  la 
Béotie  ôc  leur  perfi^ada  de  faire  rôtir  ou  boiiiUir  à  Pinfu  do 
leurs  maris  les  blez  qu'on  devoit  fèmer ,  de  fone  que  la  rer 
coite  ayant  manqué  >  il  y  eut  une  grande  femine ,  qui  conr 
craignit  Athamas  d'envoyer  à  l'Oracle  de  Pelphes ,  pour 
demander  quelque  remède  à  ce  malheur.  Mais  Ino  ayant 
corompu  ceux  qui  allèrent  à  l'Oracle,  ils  raponerent  à 
Athamas  >  qu'Apollon  ordonoit  que  Phrixus  fut  facrifié  à 
Jupiter.  Cette  réponce  étant  divulguée ,  le  peuple  contrai^ 
gnit  Athamas  à  te  difpofçr  au  facrmçe  de  ion  iBls.  Phrixus 
averti  par  Ion  gouvemeuf ,  fuivant  Diodore  de  Sicile  (  Liv, 
4.  )  des  mauvais  delTeins  de  fa  marâtre ,  fit  équiper  fecrer 
tement  un  vaiiTcaùj^Ôc  ayant  enlevé  Içs'tréfors  de  fon  pcr 

*  Le  vaifleau  de  Phiixai  ponoii  fiu  j  ton  ,  qui  poiu  ce  jeiue  Prince  dans  h 
h  pcouëk  fieuce  dorée  d'un  njout.on  ,  6c  Colfhide.  Madone  antie  équivoque  fer- 
f't&  ce  ^ui  doQa  lieu  i  la  Fable  du  Mou-  |  vit  encore  plus  à  dooer  cours  il  cette  ta- 

re. 


Paufanias , 
&îtf. 


'Apollod. 
liv.  r. 
Meziiiac. 


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Rois  d'ANDRElDE   &  d'ORCHOMENE. 

E  o  L  E ,  Roi  de  The03lie. 

Sj  si»BE,RoideCocinthe,        âth  a  u  a  s.  Roi  deThebes.ép.  l'.Nephett, 
Voyez  Tai>U  XI.  x*.  Ino ,  fille  de  Cadmus ,  Roi  de  Thebcs. 


I.  Pjmi- 

x«s ,  ép. 


TheILSAH-  HAi.- 

OILE.  M»«. 

Ha-   Co-  Chrifi-  Chryjè,    fœur  de 

LiAR-  KO-  gonie,    eue  de     Medée. 

Tï.    NiM.  eutde    Mars,  rvA*»-» 

Neptune,  Pilesboh 


vint  en 
Gtice. 


fitUe,    z.  Liai..    Meii-       Leucom  ; 

(luE.       czsiTE.       t  avant 

foD  père. 


!1I.CHRY-  II.PHLE-  Meias, 
SES,  Roi  GIAS,  qui  re- 
d'Aadreïde.    Roi 

d'An- 
r-sJ^^-^     drefde. 
IV.  MINUS. 
Roi  d'Ail-      rvA^ 
dieïde.  Coroms. 


EBiTHii.u9,dona 

£>n  nom  à  nae 

ville  de 

Biotie. 


Vr.CL'lMENUS, 

Roi  d'Otchotnene  , 

tué  par  quelques  Thebaini. 


Amd&cos. 
Roi  dans 
U  Béotie. 

I.  ETHEO- 
CLE ,  Roi 
d'AodreJide. 


V.  ORCHOMENE, 
Roi  d'Andteïde , 
donafon  nom  aa 
pais  ,  &  t  ^^' 
lignée^ 


VII.ERGI-  STRATim.  AuB-Honi,  Piibu». 
NUS ,  Roi 
d'Oichomene, 


YIII.TROPHONmS, 
koi  d'Occhomene. 


AsAMEDn, 

régna  avec 
ion  fieie. 


X.PISISTRATE, 
Roi  d'Otchomene^ 


XI.TELESIMAQUE, 
Roi  d'OEckomcne. 


AcToa. 

eat  de 

Mars. 


IX.  ASCALAPHE, 
Roi  d'Otcbomene. 


'  Jaluehb; 

régna  avec 
ïon  fcere* 


ÎU 


yLiOogle 


434  GENEALOGIES 

f-ois     re ,  il  s^embarqua  avec  fa  fœur  Hellé ,  £c  ariva  en  Colchi- 
b'Orcho-  de  ,  oii  il  uouva  une  fevorable  retraite  chez  jEiha,  oit 
*""■•     ^thes  fon  parent. 

Four  la  jeune  Hellé  r  s'ëtam  trouvée  incomodée  du  mal 
de  mer  f  Se  étant  montée  fur  le  tillac  du  vaifleau  ,  tomba 
M-On  dît  qufî  dans  la  mer  &  fc  noya,  « 

ie  fon  nom     Athamas  ayant  aprts  dans  la  fmte  les  noires  deifeins  de 

V^^Htu'  ^  fcnune ,  entra  dans  une  fi  grande  fureur  contre  elle ,  qu*il 

l»Jimt^         tua  fon  fil&  Lear^ue  qu'elle  cherinbit  tendrement  >  ù.  la 

chercha  elle-même  pour  l'immoler  à  fa  vengeance.  Cette 

malheureulè  Princeflè  pour  fe  dérober  à  la  colère  du  Roi  > 

s*enfuit  avec  fon  autre  fils  Melieirte  v  &  fe  voyant  pourfui- 

vie  y  elle  monta  fur  un  rocher  »  Se  fe  précipita  dans  la  mer,^ 

Silîphe  Roi  de  Corinthe  oncle  de  Melicerte  inititua  les 

jeux  liUuniques  en  l'honeur  de  ion  neveu  j  que  l'on  hono- 

~  jra  fous  le  nom  dePolemon^ 

Phrixus  époufa  Ch^làope  une  des  fiHes  d'^dies  j  dont  ij 
eut  quatre  en&ns  >  Argot. ,  Phrontis ,,  AîtUs ,  autremenc- 
■JPreJbon,  &c  Cylindus-Le-Koldc  Colchide  l'àyan»  ^tmourir^ 

E eut-être  pour  avoir  iès  tréfors-^  les  enrans  voulurent  ie 
luver  chez  leur  ayeul  Athamas ,  efpérant  d'y  trouver  une 
&vorabIe  retraite  ;  mai&iisfirent  naufrage  dans  une  île  où 
•  ils  demeurèrent  iufqu^àyarivée  de  Jafon-qurles  remena  eni 
Grèce  fie  les  rendit  à  leurmero.  Pendant  ce  tems  Athamas- 
Vàufanias.   eut  encore  le  chagrin,  de  fe  voir  enlever  fon.  3,^  fils  Leu- 
c e N  &c  fon  petit-fil&  E r  i t h r u  s-,  qui  dona  fonnom  à 
une  ville  de  Béotie  y  de  forte  que  Ce  croyant  làns  poftérité- 
mafculine  y  il  adopta  fes  petits  neveux  H  a  l  r  a  R  x  u  s  Se 
'   ■  ■    ■      CoRONU  s  fils  de  Therfàndre&petits-filsdGSifiphe.  Ce- 
pendant quelquesrtems  après  ,  Phrixus  felon-queiques-uns  y 
ou  félon  d'autres ,  P  R  E  s  B  ON  fon.  fils  revint  d&Colchosr 
/-■      .       &  les  cnfans  de  Therfandre  voyant  dès-  héritiers  légitimes^ 
à  Athamas  ,  crurent  devoir  le  qaiter  de  fon  engagement. 
&  ^bandoner  l'èfpérance  de  régner  après  luit  Amamas  de 
fon  côté  voulant  répondre  à  leur  genércHté  r  leur  céda- 


nte. LcGonvenienrde  I^rizitss'apenoit 
Crifi ,  donc  le  nom  vent  dite  montm  ,  8c 
lis   Vtrtxe*    pablieienr    heuteuftmcDt  ,. 

Îie  lorlque  Phrixu»  itoic   fur  le  point 
eue  inunol^  ,  Meictuc    cPToyji ,  ua 


moutoni'U  to>HâD  d'or ,  qui  prit  foc  fôn' 

E  jeu 
porta  dans  la  Colchide.  M.  l 


dos  ce  jeune  Prince,  St  la  lociir,&Ies 


quiprii 
la  Cam 


plication  hifioiiqnc  dtsFablu,>Coine.  3; 


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HISTORIQUES.  Liv.IIL  435 

aine  partie  du  pais  qu'il  pofledoit  >  &  dans,  la  fuite  ils  y  bâ-    R  o  1 1 
tirent  les  villes  de  Coronee  &c  d'Hsliarte.  d'Orchm 

P  R  E  s  B  o  N  fucceda  à  ion  ayeul  dans  le  Royaume     xemi. 
d'Alonthe,  £c  fon  fils  Climenus  y  réunît  dans  la  Hiite  celui 
d'Orchomenc  dont  nous  allons  parler. 

A  N  D  R  Ë  U  S)  du  nom  duquel  le  païs  oii  il  regnoit  s'a- 
pella  Amdreide,  épouTa  du  conientement  d'Athamas  Evip-' 
fée  fa  petite-fille  6c  fille  de  Leucon  ;  il  en  eut  ETHEO* 
CLE,qui  lui  fucceda,  6c  dona à /f^f^Mj fils  de  Sifiphe  un 
petit  canton  ,  oît  celui-ci  bâtit  quelques  villages ,  nomez 
les  Halmons.  On  prétend  que  ce  Prince  eft  le  premier  qui 
iè  foit  avifé  de  facrificr  aux  Grâces. 

Après  ià  mort  arivée  làns  enfens ,  le  Royaume  d*An-  Panfanias  ; 
dreide  paflà  à  PHLEGIAS  petit-fils  d'Halmus  par  fit  l'9*«>  3«- 
fille  Chrifé.  Alors  toute  la  contrée  changea  de  nom  6c  fut 
nomée  la  PhUgijfde.  Andreus  avoit  déjà  bâti  une  ville  qui 
|>ortoit  le  nom  de  fon  fondateur.  Phlegias  y  en  ajouta  une 
Autre  9  à  laquelle  il  dona  le  fien ,  6c  la  peupla  cle  tout  ce 
qu'il  put  ramaCIèr  de  plus  brave  dans  toutes  les  parties  de 
ja  Grèce.  Il  s'en  fisrma  un  peuple  audacieux ,  qui  dans  la. 
iuite  voulut  faÎK  un  corps  a  pan ,  6c  qui  s'étant  feparé  du 
refte  des  Orchomentens ,  ne  longea  qu'à  s'agrandir  aux  dé- 
pens de  les  voifîns.  Ce  peuple  porta  même  Ibn  audace 
julqu'à  marcher  contre  Delphes  &.  à  vouloir  piller  le  tem- 
ple d'Apollon.  PhUamonon  qui  vint  au  fecours  des  habi-< 
tans  avec  une  troupe  d'Argiens  choifis  y  périt  avec  les  fiens 
dans  un  combat ,  qui  le  dona  fous  les  murs  de  Delphes; 
Les  Phlegiens  furent  enfin  exterminez  par  des  tremble- 
ment de  terre  continuels  &  P<ir  la  pefte ,  il  ne  s'en  iauva 
qu'un  petit  nombre  >  qui  paf^i  dans  la  Phocide. 

Phlegias  mourut  auuî  fans  en&ns  6c  eut  pour  fncceflèur 
fon  coufm  CHRISE'S,  fils  de  Chnyhgenét  8c  de  iST^- 
fune,  c'eft-à-dire ,  de  quelque  avanturier.  Chrifés  fut  père 
de  MI  NIAS  qui  dona  fon  nom  aux  peuples  fur  lefqucls 
il  remoiL  Cô  Prince  furpaflà'tous  fès  pré^ccITéurs  cm  ri- 
chelKS  ;  6e  il  fit  fitire  un  fuperbc  édifice  pour  y  dépofer  ion 
«réfor. 

ORCHOMENE  fils  &  fucceffeur  de  Minias  dona 
xecraiee  à  Hiettus  ,  qui  cocuraint  de  fortir  d'Argos  pouc 

lii  ij 


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43^  GENEALOGIE? 

Rois     avoir  tué  Molarus  furpris  en  adultère  avec  fà  femme ,  vint 

»*Ob.cho-  lui  demander  un  azile ,  6c  touché  de  fon  malheur  j  illui 

«EMB.      dofia  un  petit  canton>  avec  quelques  terres  adjacentes.  Ce 

fut  du  nom  de  ce  Roi  que  la  capitale  prit  1«  nom  à'Orchome- 

ne  >  Se  que  les  habitans  furent  apeliez  Orcbomeniens  ;  mais 

ils  gardèrent  aufli  le  nom  de  Miniens  y  pour  fe  diftinguer 

de  ces  autres  Orchomeniens  qui  allèrent,  s'établir  ea  Ai> 

cadie, 

Chap.  )7.       Orchomene  n'ayant  point  laifïë  d'enfans  >  le  Royaume 

paflà  à  la  poftérité  d'Atnamas  y  dans  la  perfone  de  CLI- 

MEN  U  S  fon  arrière  petit-fils ,  qui  dans  une  fête  de  Nep- 

tune-Onchellius  ,  fut  tué  par  les  Thébains  pour  un  fujet 

fort  léger,  ERGINUS  l'aîné  de  fes  fils  ne  lui  eut  pas 

Îilùtôt  fiiccedéj  qu'il  fongea.à  venger  la  mort  de  fon-  père  ; 
l  leva  une  arrnée  ,  alla  avec  fes  Frères  ataquer  les  Thé- 
bains  ,  ôc  leur  fit  la  guerre  avec  tant  de  fuccès ,  qu'il  les 
obligea  à  lui  payer  tous  Icsans  un  tribut  par  manière  de 
fetisraélion.  Mais,  bien-tôt  après  vint  Hercule ,  qui  s'ctant 
déclaré  le  proteéleur  des  Thébains ,  afranchit  les  Thébains 
de  ce  honteux  tribut.  Ergimis  eut.  deuxfikTROPHONIUS 
êc  AG  AMEDE,  qui  excellèrent  l'un  Ôc  l'autre  dans  l'archi- 
teéturc.  Ce  furent  eux  qui  bâtirent  le  temple  d'Apollon  à. 
Delphes  6c  le  trefor  d'Hiricus.  En  conftruUant  ce  der-niee 
édifice,  ils  y  pratiquereniun.fecret,donteuxlèulsavoient 
conoiilânce ,  6c  par  le  nroyen  duquel-  en  ôtant  une  pierre 
Mspouvoient  entrer  fans  qu'on  s'en  aperçut..  Hircus  voyoit 
tous  les  jours  diminuer  fon  tréfor ,  quoique  le  lieu  en  parut 
bien  fermé..  Enfin  il  s'avifa  de  tendre  un  piège  auprès  des 
vafes ,  qui  contenoient  fes  richcflès.  Agamede  y  fut  pris  y 
&  Trophomus  n'ayant  pu  le  dégager ,  prit  le  parti  de  lui 
couper  la  tête ,  afin  qu^on  ne  put  reconoître  fon  corps  6c 
de  l'emporter.  Telle  fiu  la  find'Agamede;  ceUedeStro- 
phonius  ne  fUt  pas  moins  trifte ,  on  die  q*i'il  fut  englouti 
K)ut  vivant  dans  la  terre  ^qui  s'entrouvrit  fous  fes  piez, 

■ASCALAPHE&JÂLMENE^décendusd'un  frè- 
re d'Erginus  régnèrent  après  eux.  Ce  fut  fous  leur  condui- 
te ,  que  les  Orchomeniens  allèrent  au  fiége  de  Troye. 

Plutarque-  dans  fes  paralelleS ,  parle  d'Un  PISISTRATE 
Aoi  d'Orchomcne  >  quiayaût  montxé  plus  d'afeéUoa  poui: 


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HISTORIQUES,   li-v.  ïïl.         4J7 
le  peuple  >  qi^  pour  la  Nobleflè,  s'atira  la  haine  des  Séna-     Rots 
teurs>  de  iorte  que  ceux-ci  réfolurcnt  de  s'en  défaire.  Us  d'Orcho- 
Vailââùierent  dans  le  Sénat»  le  mirent  en  piécesj  Ôccha-      mut, 
cun  en  emporta  un  membre  fous  fes  habits.  Son  filsTELE- 
SIMAQUE  étoit  de  la  confpiration ,  âcpourprévenir  une 
émodon  du  peuple  >  il  l'aflûra  qu'il  avQit  vu  Pififtiïite  mon- 
ter fous  la  figure  d'un  Dieu ,  au  fonjet  du.  mont  Pifée. 

Lorfque  les  fils  de  de  Codrus  firent  voile-en  ionie>  pottf 
y  aller  établir  des  colonies  Greques ,  les  Orchomehiens 
curent  part  à  cette  expéditioîi.  Enliiite  chafTez  d'Orchomc- 
ne  par  les  Thébains,  ils  y  furent  rétablis  par  Philipe  fils  d' A- 
mintas.  Depuis  ce  tem:s-ià  ils  iè  gouvernèrent  en  Républi- 
que ,  Se  fubirent  le  même  fort  que  le  relie  de  la  Grèce ,  ils 
combereiu fous  le jougdesMacédoaienS};puis  fousl^do* 
mination  des  Romains.. 

CHAPITRE     VII L 

Des  Rois  de  CORIifTUE^     . 

-    ■        t.' 

CORINTHE  étpit  une  des  ptu  Ron  ^g 

puilïàntes  villes  de  la  Grèce  ;  do  C  o  r  i  n- 

doine  difoit  qu'elle  étoit  la  clef  fi<.  les  t  li  e. 

t.uation.  EUc;étoJ^  placée  prefqij'aumi^ 

jointJe  PéJoppnefe.a^a  Grjéce  propre>i&  Tat>U  XL- 

un  rpcfierd'ui^e  ^utçur  eîcceflive,Tui 
une  forterefie  nomée  Aerocorht^e  >  q 
l'oeil  de  la  Grèce,.  On  voyoiç  dans  cetr 
depuitsd'une  eau  vive  parfàiteiiienit  cl 
de./iff.w  loélébrécpar  ftotncre  dans  ft 

^ffÀél^  Son  pr^H^er  nom  fiitiEfkire  > 

pellée  Corç/re ,  &  prit  ehfin  le  nom  de  C 

Corinthus,  qui  la.  rétablit,  '     .:    '      '    ■ 

Corinthe  dans  les  diverfes  fbrtuaes  qu'dl^  a  couïuës  j.' 

partoît  fous  y  I.  Etats  diférensi  >        i 

Le  I.  Etat  ell  fous.vii.  Rers  SiJtptijéfhi,âiir3iiàjC>f  an5.-_ 
Le  II.  Etat  eft  fous  t\i,'Roh ^ràHides ràiiKBiâitétivirw 

x^oans..  ■  "'•■  -•■■■  - 


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438  GENEAL.  HISTORIQ. 

Roisot      LelII.  eft  fous  vu.  «oh  Bmchindcs ,  qui  régnèrent  en- 
C  o  R 1  N-  viron  1 74  ans, 
THE,         Le  iV.  eft  fous  les  Friunes  ctnGoHvmuurs  ,^enàiat 
721  ans. 
Le  V.  eft  fous  les  Tyrans  pendant  74an& 
Le  VL  eft  celui  de  la  libené  rétabuc^  iufqu'à  là  ruine 
par  les  Romains ,  l'an  du  monde  3858  ,  de  Rome  éoi^ 
S:  148  avant  l'Ers  Chtétiene, 

Dti  Siois  SÏSIFHIDES. 

L'on  met  ordmairement  pour  premier  Roi  de  Coiin- 

Tahle     ïlie  ,  ou  d'Ephire ,  S I S I P  H  E  fils  d'Eole ,  Roi  de  Thcf^ 

;f  jr       iàlic.  Ce  fut  ce  Prince  >  qui  inftitua  les  Jeux  IJ^mi^ues ,  * 

en  l'honcur  de  fon  neveu  Mélicene  fils  d'Athamas ,  dont 

nous  avons  parlé  dans  le  Qiapitre  précédent.   Il  décou- 

PauTanias  »  vrit  à  Albpe  le  lieu  oîi  étoit  cachée  fa  fille  Egine  ,  ^uç 

]^..c.Lficj^  Jupiter  avoit  enlevée;  Sc  c'eft  pour  cette  inaifcrétion > 

filent  les  Poètes ,  qu'il  fut  condamné  à  rouler  dans  Içs  en* 

fers  une  pierre  »  fur  le  haut  d'une  montagne  >  d'où  elle  dé- 

cend  à  Pinftant.  *  * .  On  confond  ordinairement  ce  Prince 

avec  un  autre  Sifiph.c>  qui  éioit  un  infigne  brigand, & 

&ctn  même  tertis , le  plus  fin  Scie  plus* rufë  de  fon  teras. 

Theféeen  lui.ôrantla  vie  > fit  ceficr  les  ravages  qu'il  ço* 

mettoit  dans  i^Attiqute.  ^Ce  fut  cc'Sifiphe  -qyâ  époufa  la 

fille  d'Autolicus.  Celai-ci  étoir  Un  autre  brigand  très-  firj 

éc  très-fifbtil  >  qui  s*ocm)oit  principalçmçiu  %  dérober  les 

troupeaux  de  fes  voifins ,  dont  il  éfàcoit  les  marques , 

&  leur  en  imprîmoit  d'autres  >  qui  ehipêchoient  de  les 

re'cohbître.'  StUphe  s'avifa  ouxrc  la  rmrque  -extérieure  & 

aparclite  qu'U  imprimoit  à  fes  ttoupçaiix  5  dé  kur  graver 

Roi  àt  Troyes  :  ■comme  il  léviloh  le»' 
Ctàiii  dif  ton  m^tze ,  il  fmiécoavm, 
&  00  le  puaic'tris-tigeiueiiCêfiici».  Le 
;fitf4we  çue.]çt.^><!lH  loi  font  fbu&ii 
dans  les  énfeW ,  n'efi  qu'un  fimbale  Aa 
fon  càiXitie  lAgptàet  81  timaamf..  M,  Bâ' 


*  Cn  fens  Te  c^lébioîeat  toi^  les 
cinq  ani  ;  c'autrei  dîTeoi  ton*  les  trois 
Ms  éita  H^hme  deCori^rfie  r  i'où  'ili 
prirent  leur  nom.  Les  vainqueurs  Notent 
coucpnesi.  div^wl^  dfp'O ,  comme  au^ 
jeux  Qlympiqdet  j  tfe  fHUUes  <t*6tiTiËi 

'•.*.t).'iuti»£apnneiv  uRe.&Uei  i. 
on  autte  Stjîplie  qui  (Etoit  Sccfctaiic  d'un . 


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ROrS    DE    COHINTHE, 
L 

Rois  SifykUes^ 

t.   s  f  s  I P  H  E 1  as  A't.o-i.  E ,  Roi  de  Corimhe  ttt%  Vit  do  inotrde  if 9»^ 
éf.Mrrvf*,    fille  d'Atlai. 


SsAUcur.mitcBpiicer  H.  ORNITlON.Roi     Thiksan-     HaVuui. 

par  Cet  chevaiU.  ^  Corintb&  b  k,  b.  Voyn  Orchtmtnt. 


H  I  rpo  u  ON  I    on' 

Bb  L  1  SKO*  H  0'tt( 

Km  de  I4cir. 


PHOCUS.  III.  THOAS ,    HAtlAKTI.    CoàOMUl.   PMlVti 

Roi  de  Coiintlie. 

IV.  DEMOPHON.RoîdeCotinthc. 
H I  p  r  o>i.  »•        HipfedanM.  ^^O^-^^ 

V.  PROPIDAS  ,  Roi  de  Corinthe^ 


C  HUl. 


Sjiii.riDON, 

Roi  de 

Licie. 


Roi  de  Licic 

I  l 

Xùis  UtracUdts. 

A<ProToui  .d^endad'HeicuIe. 


itt 

Roif 
B4chi»deù 


VI.DORIDAS  8CVI1.HIANT1&AS, 

duflcx  fir  les  Heiadidct 

l'aa  tifôi- 

*IÏ.  BACCHIS.Roi 
de  Cotimhe ,  l'aa  jofii  ' 
'  tl*»n  îoSS.reg,  3î  anfc 

Sifl.  AGELIASTE  ,  RoideCoriflthe 
WîoSS^-tenjiiS.  feg.joarw. 


^ry.  E«D£ME,Roi  eajtiL  H'ià 

3143.  reg.  ij  j 


3ET»'.  ARlSTODEMB,  Roi      XVI:  A  G  EM  ON  .tuteur' 
««J'4Î- 1  sn  3i>S.  1. 5f.a.      deloD  ncvett-f  en  3194. 


?ttH.  A  L  E  T  E"  S  ^Rcrf  Je  CorinAeV 
l'an  t90S.  t  ^944-ieg.3^Aiu: 

V-X.  IXION,   Roi  l'aai94V 
t  l'an  iy»i.  teg:  37  »nr 

3L  A  G  E  C  A  S ,  Rot  n  19S1; 

t  e"  îoiS.  rtg.  37  301.' 

XI.  P-R I  MI  A  S, Rjoi  en 3018. 

•halfil'aiiîOfî.rtg.3ï«ï.-  XVIILTHELESTES,  XVH.  ALEXANDRE , 

Roienîtij.  reg.  iianï;  Roien  3154- lui  pat' 

^X-A-X^  Thcleftes  en  jtij. 
AtmnuMii  Àabli  l'an  J131.  k^  15  aiw 

pKinieilUunc.' 

7jfr4ffx  Jâ  Corlmbe. 
M.-éiOK,  fils  de  M«Us,  le  pctit-fib  d'AotaCiii  ' 

KCIPSELE,  TyiandcOoiimlie  l'an  33f3- fl'^  ÎJtJ-ieg.^OUu;' 
if.Erifiht»i* ,  fi]lèd'Ariftoctice>,Rwd'Aic»Ue; 


IV.  PERI  A  NbftE,  Tyran  l'atf33tt,j-l*aitt|ti^rag:4taA', 
éf.  Melifft ,  fitle  de  Proclis  y-Tyran  d'Epidâust.  ^ 


Ul.  CJPSBIE  II.  Tyran        t  ic  o»M»oi«,qneIer^ 


IV  PSAMMITICUS; 

Tyran  dcpoii  l'an  3417. 
-(aft(t'«n  3430. 


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'      440  GENEALOGIES 

R  o  i  s  DE  fon  chîfr'e  au-dedans  de  la  corne  du  pié  s  de  forte  qu'Au- 

C  o  R  1 N-   toiicus  lui  ayant  volé  quelques  troupeaux ,  &  mêlez  par- 

^  "  ^'      mi  les  fiens ,  Sifiphe'  les  reconiït  ailément,  &  gagna  par 

cette  adrçife  i'amitié  d'Autolicus ,  qui  lui  dona  la  fille  4n- 

tielie  en  mariage  »  d'où  vint  une  fille  de  même  nom  ,  qui 

fiit  raerc  d'Uliïïc ,  ou  comme  le  difent  Suidas ,  Higin  &c 

X?etzes  fur  Licophron  s  Sifiphe  logeant  chez  Àutolicus , 

féduifit  ià  fille ,  qui  devint  groffc  >  &  époufa  dans  cet  état 

Laërtepere  d'Uiifïè.  Or  le  tems auquel  Uliflc&c  Sifiphe 

Roi  de  Corinthe  ont  vécu  ell  trop  éloigné ,  pour  ce  que 

celui-ci  puiflè  être  le  pcre  d*Uliflc.  Sarpcdon  &  Glaucus 

qui  fe  trouvèrent  au  fiege  Troye  avec  Uliflc ,  avoient  pour 

trifayeul  Sifiphe  Roi  <£  Corinthe.  Ppuvoient-ils  êtrç  Içs 

-  ■  :     frères  d'UWÏe  ? 

Sylphe  eut  quatre  fils.  TTtejfandre ,  &  Haîmus  éiroient  les 

deux  derniers ,  nous  avons  parlé  de  leur  poftéritié  dans  le 

chapitre  précédent.  Glaucus  qui  étoit  l'aîné  fiit  foulé 

Ptufaiiias     ^^^  P*^^  ^^  ^^^  chevaux  dans  les  jçuxfiinébres ,  qu'Acaftc 

l.tf.-.c.70.  fit  célébrer  en  l'honeur  de  fon  père.  Il  eut  pour  fils  Hip- 

p Om  o  n^è  j  qui  ayant  tué  un  homme  apcilé  BelUr ,  en  eut 

M,Baiuef,  le  noi^  de  BEtLERÇPHON  ,  comme  qui  diroit  i»Mrrrùr 

EtpHc.      -  «Ariril^i  II  fut  obligé  de  fe  retirer  à  Argos  >  ou  Pretus  pn- 

iùft()r..  d*s  pie  Je  Perfée  k"  reçut  très-bien  ;  mais  la  Reine  Stenobée  ik 

Fables,      ^  JFemme  en  étajjt  devenue  amoureùfè ,  &  n'ayant  pu  le  reih 

dre  fçnfible ,  elle  lui  fit  un  crime  de  ion  infenfibilité ,  & 

l'accuià  îuiprès  de  fon  mari  de  l'avoir  voulu  féduire.  Ce 

"      -Prince  n'oiant  l&£tirfi  mourir,  pour  ne  pas  violer  les  droits 

facrez  de  Phofoitalité ,  fe  contenta  de  l'envoyer  chez  fon 

■  bcau-pere  JoBate  Rpî  de  Licie  perc  de  Stenobée,  en  le 

priant  dansune  lettre,  dont  Bellerophon  fut  lui-même  le 

porteur,de  s'en  défaire.  Jobate  foit  qu'il  crut  Iç  feire  périr 

a  la  guerre ,  fans  aucun  foupçon  de  cruauté ,  foit  qu'il  le 

crut  néceflaire  contre  lès  énemis ,  le  mit  à  la  tête  de  lès 

troupes.  Bellcrophon  défit  en  dlférentes  batailles  Içs  Soli- 

niçs  peuple  yoifin  dcsLipiens.  Le  fàyant  Bochart  croit  que 

par  la  cmmere  doïïï  on  a  dit  que  Bellerophon  avoit  triom- 

+    phé , il  faut  entencbs  trois  çhglsde^ Solimes ,  dont  les  noms 

."'  ■  /•^répondentauxtrois, animaux  dont  on  forme  la  chimère.* 

,~     /   -k^  LAChtmere,  relonHomeEe&Ovide.avoicIatéie^'aalioDiladueiiifd'iiadragon,' 
&'le  corps  d'inné  chjnc,  ^  ^f  Ta  gueidebiaiiK  elle  jenoitdes  to>i''>>Uons  de  flaroodc 

^ûtt-  BcUerophoa 


,v  Google 


HI-STORIQTJES.  Z;*.;//.  44Î 

Bellerophon  ayant  vaincu  tous  les  énemis  d'Iobate  >  Se  R  o  i  s  d  ■ 
foa  inocénce  ayant  été  reconuë ,  il  époufà  Pkiloneé  fille  de  C  o  r  i  n- 
ce  Prince ,  S)C  lui  fucceda  après  ià  mort  dans  le  Royaume  '^  "  *• 
de  i'icic  >  dont  fbn  beau-pcre  >  félon  Homère  (  Iliade  6.  ) 
lui  avoit  cédé  la  moitié  de  ion  vivant  pour  la  dot  de  fa 
ièmme.  H  eut  de  cette  PrincefTe  trois  enrans  jIsander, 
HiFPOLOCHUs  5c  Z>foi«wi«.  ITander  étant  mort  jeune 
Se  fans  enfàns ,  comme  dit  Homère  >  Glaucus  Se  Sar- 
Fcoo  N  fes  neveux  Se  fils  >  l'un  d'Hippolochus  Se  l'autre 
de  Laodamie ,  qui  l'avoit  eu  de  Jupiter,  partagèrent  le 
Royaume  après  la  mort  de  leur  ayeul  ;  car  Homère  fait 
Glaucus  Prince  Se  Capitaine  des  Liciens ,  auffi-bien  que 
Sarpedon.  Celui-cî  mena  du  lècours  à  Priam  contre  les 
Grecs  y  ^fut  tué  par  Patrocle,  revêtu  des  armes  d'Achil- 
le, n  eft  diferent  de  Sarpedon  frcre  de  Minos  Roi  de  Crè- 
te, Son  frère  Glaucus  changea  au  fiége  de  Troye  >  les  ar- 
mes d'or ,  avec  celles  de  Diomede  qui  n'étoicnt  que  de  cui- 
vre. C'eft  d'oii  «ft  venu  le  proverbe ,  le  troc  de  Glaucus  &c 
de  Diomede. 

O  R  N I T I O  N  fécond  fils  de  Sifiphe,  fùcceda  à  fon  père 
dans  le  Royaume  de  Corinthc.  Il  laiflk  deux  fils  P  h  o  c  u  s  Pa^fan"»  * 
Se  Thoas.  Le  premier  mena  une  colonie  à  ri/^(»fi6,  dans  "^*  *•*=•+• 
le  pais  qu'on  apdla  depuis  de  fon  nom  Fhoeide.  Ayant  gué- 
ri Antiofe  fille  de  Nictée ,  qu'une  maladie  &ifoit  courir 
youte  la  Gréccj  il  l'époufa.  Se  dona  des  troupes  à  les  beaux 
fils  Amphion  Se  Zethus  qui  s'emparèrent  du  Royaume  de 
-Thebes. 

THOAS  demeura  à  Corinthe  >  oîi  U  régna  Se  fiit  père 
de  DEMOPHON,  auquel  fucceda  fon  fils  PROPI- 
DAS,  d'où  nâquirentDORIDAS  Se HIANTID AS, 
qui  fureiv  les  dçrniers  Roi  de  Corinthe  de  la  race  de  Sifi- 

fihe.  Durant  leur  règne ,  les  Dorieos ,  fous  la  tonduitc  d'A- 
êtès ,  HeracUde ,  ataquerçnt  les  Corinthiens,  Doridas  ^ 
Hiantidas  abandonerent  le  Royaume  à  Aletès ,  content  de 
niener  une  vie  privée  à  Corinthe  j  mais  les  habitans  n'ayant 
pas  voulu  fe  ioumetre  à  ce  Prince,  ils  furent  vaincus  Se 
chafifez  de  leur  ville. 

Kkk 


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44a  G  E  N  E  AL  O  GTE  5 

T»E.**'  ^"  ^«'  HEKACLIDES. 

Voyez  la  ALETE'S  déccndu  d'Hercule  relia  maître  du  Royau- 
Table  ///.  me  de  Cbiinthe,  fie  paifible  poflefTeur,  par  la  vi<5l:oire  qu'il 
F8-  JH*  remporta  fur  les  fils  de  Propidas ,  l'an  da  monde  1906  , 
&  1 098  avant  l'Ere  Chrétiene.  Il  régna  3  8  anSjSc  eut  pour 
fucceUcur  fon  fils  IXI O  N  ,-  qui  en  régna  37 ,  &:fut  fiiivi 
de  fon  frère  A  GELA  S  père  de  PRIMI A  S.  Ce  dernier 
après  3  5  ans  de  règne  >  fut  dépoflcdé  par  Bacchis, 

§.   IIL 

Des  Rais  BACCHIADÉS. 

BACCHIS  fils  de  frumnis  r  viAorieux  de  Prim'ias  ,■ 
s'empara  de  la  courone'dc  Corinthe ,  l'an  du  monde  305  3  y 
£c  ^  5 1  avant  J.  C.  &:  la  tranfmit  à  fa  poftérité  y  qui  la  pof- 
feda  iSoans  j  c'ell-à-dirc ,  jufqu'àl'an  du  monde  3231. 

THELESTES  fils d'Ariftodeme  s'étant  rendu  odieux^ 
par  lès  cruautez ,  pérît  après  un  règne  de  i  z  ans  par  une 
confpiration)  que  Peromas  &  Ariëus  a  voient  tramée  contrer 
lui.  Les  Corinthiens  abolirent  alors  le  Gouvernement  Mo- 
narchique y  Se  fubftituerent  aux  Rois  >  des  Magillrats  an- 
nuels apellez  Priianes.-  Confervans  cependant  un  refte  de 
refpeél  &  de  conTidération  pour  la  race  Royale ,  ils  pri- 
sent chez  elle  ces  Magiftrats ,  &  xhoifirent  pour  le  premier 
AuTOMENEsfils  dc  Theleftcs.  Ce  gouvernement  dura 
X2 1  ans  fie  fut  aboli  par  Cipfele  y  qui  s'empara  de  la  tiran- 
nie. 

§.  IV. 
Des  CÎFSRLIDES  Tirons  àe  Corinthe. 

CIP$ELE  qui  defimple  particulier  »  fe  fit  Roi  oaTî' 
ran  de  Corinthe ,  en  chaflfant  les  Bacchiades  ,  étoit  fils 
d'jEtioH  décendu  *  de  Mêlas ,  qui  eut  pour  père  Antafus*. 
Ce  Mêlas  originaire  de  Gonufe ,  petite  ville  au-deflus  de 
Sicione  j  s'étoit  joint  aux  Doriens  pour  venir  affiégcr  Co- 

*  PauGiDias  employé  ici  le  mot  de  [  qne  Mêlas  àott  cnniempotain  d'Aletès  > 
pecit-fib ,  ((u'on  ne  doit  prendre  que  daos  .  il  y  a  500  ans  de  diflaacc  cotte  Mêlas- 
HU  figoiAcation  plat  ^cndoï-i  carpuîT-l  ftCi{>lclc> 


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J 


H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  S.  Ih.îII.         44^ 
^die.  Aletès  qui  pour  lors  comandoic  les  Doriens  ,  fous  Rois  d  i 
ombre  d'un  certain  Oracle,  l^envoya  dans  une  autre  partie  C  o  r  1  n- 
de  la  Grèce  ;  mais  quelques-tems  après  il  changeade  def-     ^  "  ^* 
iein ,  oc  fit  de  Mêlas  fon  compagnon  de  fortune  8>c  fon  amt 
On  dit  que  la  mère  de  Cipfcle  «ant  acouchée  de  lui,  &  fa- 
-chant  que  les  Bacchiades  chcrchoicnt  cet  enfent  pour  le  P»"'*"'^^  » 
îaire  périr,  le  cacha  dans.uncofre,  d'où  le  nom  de  Cipfe-  liv.j.ci7. 
ie  lui  fut  doné  d'un  mot  grec ,  qui  lignifie  cofre. 

Cipfele  conduifit  pendant  30  ans  fc  peuple  de  .Corimhe 
.avec  une  douceur,  qui  luiaquit  un  véritable  empire  fur 
Jcs  cœurs ,  qui  eft  aflurement  le  plus  noble  &  le  plus  glo- 
rieux. Aufli  iè  tenoit-il  fi  afiuré  de  l'afeéïion  de  {es  fujets> 
<[u'il  ne  voulut  jamais  avoir  de  Gardes  du  Corps. 
.    Ujtranfmit  fon  autorité  à  fon  fils  PERIANDRE,  qui  gou- 
verna d'abord  avec  quelque  douceur,  &  devint  cnfuite  très- 
>cruel.   n  a  étémis  auîiombre  des  vu.  fages  de  laGréce;    Diogene 
maisildutmoinscerangàfesvertus,qu'àlarecoxmoifIàncc  Laerce,    ' 
jJes  làges  ou  favans,furrerquels  il  eut  la  politique  de  répan-  *'^**- 
^e  fes  faveurs.  Car  Pcriandre  fut  un  compofe  aflcz  bizarc 
de  probité  &  de  vice,  de  clémence  &  de  fureur.  Comme  on 
leiavoitlivréàfèsplaifirs  6c  toujours  cnvironé  de  maîtreflcs, 
<}ui  feules  auroïent  été  capables  de  le  deshonorer  ,famere*  ' 

lui  vint  faire  une  confidence.  Elle  lui  déclara  donc  qu'une 
pcrfone  des  plus  confidérables  de  la  ville  avoit  pris  du  goût  partheniu» 
pour  lui;  mais  que  fanaiffance  6c  fa  condition  jointes  à  un  inErotkis. 
refte  de  pudeur ,  ne  lui  permettoient  pas  de  fe  déclarer ,  s'il 
vouloir  joiiir  de  fa  bonne  fortune,fàns  faire  agir  fa  curiofité, 
•^i  porter  ks  recherches  au-delà  de  ce  que  cette  perfone  lui 
permettroit,  il  ne  tiendroit  qu'à  lui  d'être  heureux.  Pcrian- 
dre dona  dans  la  nouveauté  de  cène  avanture ,  &c  en  joîiit 
aflèz  long-tems  ;  mais  enfin  dégoûté  de  l'uniformité  d'un 
|)laifir ,  dont  il  n'étoit  plus  touché ,  fà  curiofic-é  l'agita  j  il 
voulut  lavoir  à  quoi  s'en  tenir.  Mais  quel  fut  fon  etonne- 
ment ,  lors  que  prenant  fubitement  uqc  lumière ,  il  aper- 
rut  l'horrible  crime  qu'il  avoit  involontairement  comis. 
Ses  remords  l'agitèrent  S)C  le  portèrent  même  à  des  excès  de 
fureur ,  qui  firent  tout  le  maUieur  de  ià  vie.  Ce  fiit  dans  un 
de  CCS  accès  qu'il  tua  Meliffe  fon  époufe ,  Princeflè  vertueu- 

:     3f  SUe  «'apcUoit  CtMtA ,  lÀiûrau  Diogene  Laeue^  apiis  U  découune  de  fou  ïv-. 
«efte ,  elle fc  wa.  Klck  ij 


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THB. 

Herod. 


A^  GENEALOGIES 

R  o  I  s  D  t  le  ;  mais  contre  laquelle  fes  maîtrcflès  cherchèrent  a  fui 
CoRi  H-   faire  naître  quelques  foupçons.  Apeinc  eut  il  coniis  ce  nou- 
veau! crime  j  qu'une  tendreflc  extravagante  fe  (àifit  de  fon 
ame ,  Se  le  porta  à  des  excès  ,  dont  les  pallions  les  plus  bru- 
talcs  font  à  peine  capables.    Il  regarda  Meliflè  morte  , 
comme  fi  elle  eut  été  vivante ,  &  qu'elle  eut  pô  répondre 
à  fes  fentimens.  MeH{fe  étoit  fille  de  Proclès  tiran  d'Epi- 
daure  j.  &  du  côté  de  fa  mcre ,  elle  apartenoit  à  de  grands 
Seigneurs ,  qui  régnèrent  dans  prefque  toute  PArcadie.  Va 
Auteur  dans  Athénée  t  ^e  parle  pas  li  avantageufement 
que  Laerce  >  de  la  naiflànce  de  Meliflè,  il  aflûrc  que  Pc- 
Aihenée    riandrc  en  devint  amoureux  en  la  voyant  verfer  à  ooire  à 
liv.  ij.  *  des  ouvriers.  Periandre  faehé  de  la  mort  de  la  femme ,  fe 
brûler  vives  fes  concubine&y  dont  les  calomnies l'avoient 
irrité  contre  Meliflè. 

Il  ert  avoic  deux  fils  Cifsele  &  Licopitron,  l'un 
âgé  de  r8  ans,  ôcPautrede  17.  Procles  leur ayeul  mater- 
nel les  fit  venir  auprès  de  lui ,  il  leur  dit  feulement  qu'il  fat- 
lott  qu'ils  fe  fouvinflènt  qui  avoit  tué  leur  mère.  Cette  pa- 
role fit  une  telieimpreflion  fur  Licophron ,  qu'étant  de  re- 
tour à  Corinthe,  il  s'obftina  de  ne  vouloir  parler  à  fon  pc^- 


BayVe  , 
I>Ul.Crit. 


re ,  ni  pour  l'interroger ,  ni  pour  lui  répondre.  Periandrc 
outré  oe  cette  conduite ,  le  chafla  de  ià  maifbn ,  &  fît  dé' 


fendre  dele  recevoir  ;  i^  fit  même  publier  une  ordonance 
Hcrodi  ^  condanHîoit  à  une  amende  apHquable  à  Apollon  ,-  qui- 
Uy.  j.  conque  le  logcroit  ou  lui  parle  rok- Chacun  ayant  obéi  à  cet 
ordiê ,  Licophron  demeura  quatre  jours  làns  boire  ni  man- 
ger. Periandre  touché  de  compaflion  s'aprocha  de  lui ,  3c 
mi  repréfenta ,  qu'il  valoit  bien  mieux  fucceder  à  fesrichef- 
fes  âc  à  là  eourone ,  que  de  fe  rendre  miféraWe  par  im  ret 
fentimeni  mal-  euKndu.  Toute  la  réponfé  qu'il  en  tira ,  fut 
un  avis  de  payer  lui-même  l'amende ,  dorK  il  avoît  mena- 
cé les  autres.  Periandre  eonoiflànt  que  le  mal' de  fon  fils 
étoit  fans  remède  yl'éloigna  de  fes- yeux  &  l^envoya  à  Cor- 
cire:  aujourd'htu'  Corfem ,  qui  écoic  auflî  de  là  domina** 
tion*. 

Il  alla  cnfuire  déclarer  la  guerre  à  fon  beau-pere,coinnie 

étant  le  principal  Auteur  de  tous  ces  défordres ,  &  fc  ren- 

Heithî.  l^^  dit  maître  d'Epidaure  &  de  la  perfonc  de  Proclès  »  auquel 


lyGoogle 


H  I  s  T  O  R  I  Q  tf  E  s.  Z/î^.  ///.  445 

M  confèfva  la  vie.  Pcriandrc  (entant  que  l^âge  ne  lui  pcr-  Rois  d-» 
thettotplus  de  remplir  les  fonctions  de  la  fouveiaineté  ,  &c  C  o  r  1  m. 
conoiflant  l'incapacité  de  £bn  aîné  j  envoya  ofrir  le  gou-      t  »  ^•' 
TernementàLicophron]  qui  ne  daigna  pas  même  parler  au 
meïTager.  La  fôeur  de  Licophron  lui  fut  dépêchée  >  5c  lui 
repréunta  en  vaki  tout  les  avantages  de  l'autorité  Ibuver 
raine.  Il  répondit  à  la  fœur  qu'il  n'irait  point  à  Corinthe> 
tant  que  fon  père  y  {èroit.  £nfin  Periandre  lui  fit  propofu' 
de  verlir  régner  à  Corimhe ,  &c  que  lui  fe  retireroit  à  Gor- 
cire.  Il  acepta  ces  conditions  ;  mais  les  Corciriens  qvii  crai- 
gnoiem  la  préiènce  de  Periandre  1,  détournèrent  cet  échan- 
ge défagréable  pour  eux ,  par  la  mort  du  jeune  homme  > 
qui  fut  ainQ  la  viiîlime  de  la  haine  que  l'on  avoit  pour  Ton 
père, 

Periandre  pour  fe  venger  des  habitans  de  Corcire ,  fit  e»- 
iever  trois  cens  de  leurs  enfant,  âc  les  envoya  à  Haliattes 
Roi  de  Lidic  pour  ks  miitiler.1  Le  vaiffeau  qui  tranlportoit 
ces  innocentes  vi6timés  ayant  relâché  à  S<unos  ^  les  Samiens- 
le»  firent  retirer  dans  un  temple  de  Diane,Sc  les  délivrèrent 
du  malheur  qui  les  menacoît.  Le  tlran  aprit  cette  nouvelle' 
avec  un  dépit  qui  le  fit  mourir  âgé  d'environ  ScaniSj  en 
ayant  règne  40,  Il  dîfbit  que  Us  Rois  ne  dévoient  êm  envi-  in  Polîoisv 
~  ronez.  ^  autres  gsrdes ,  que  de  la  bitn  •veillame  de  leurs  fitjets.Xi  ré- 
pondit à  creux  qui  lui  demandoient.pouïquoi  il  retenoitla 
domination,  ^u'Hy  avoit  autant  de  danger  à  s'en  démettre  Volo»- 
tainment^ua  s'en  l/tj^er  dépo'ùiUer.  Heraclidedit  qutf  Perian- 
dre défendit  aux  Corinthiens  de  vivre  voluptueusement,- 
qu'il  haiflbit  les  méchans  j  âc  &ifoit  noyer  tous  ceux  qui  fe 
mêloienc  d'un  comercc  in&me,  qu'il  n'impoià  aucune  ta-^ 
xe  ôc  fe  contenta  du  revenu  des  péages  Se  des  droits  prove- 
nans  de  la  vente ,  de  l'entrée  &cde  Ta.  fctfti«  des  marchan- 
difes. 

CIPSELE'IL  fucceda  à  ton  pejre  ;  ifiafe  comme  il  n'ci» 
avoit  tn  l'efprit  y  ràU.  capacité',  il  ne  ff  fbutint  que  trois' 
ansdansfairiace,Ôc^dépt>irë(téparPSAMMITlCUS  qui^ 
l'empara  delà  tiranîe  Se  rexeri^  trois  aiu,  après  lefquels> 
ta  liberté  fut  rétablie  à  Cbrihthe ,  l'an  du  monde  3430 ,  6c 
42  8  ans  après  cène  ville  fut  entièrement  détruite  par  le» 
Romains.  Les  Corinthiens  s'atirerent  eux-mêmes  ce  chati*' 


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44^  GENEALOGIES 

Rois  de  ment  ;  car  dans  l'Aflèmblée  des  Euts  Généraux  d'AcSiaïe, 
C  o  R I N-    qui  fc  tenoit  dans  leur  ville  >  ils  ne  le  contentèrent  pas  à'y 
THE,      ^^ire  rçfoudre  laguerre  contre  les  Romains ,  &  de  iàolcver 
contr'eux  l'Achaïe  &  le  Péloponefe ,  ils  maltraneirnt  en- 
core leurs  députez  &:  firent  main  bailè  fur  les  Lacédémo- 
niens ,  qui  &  trouvèrent  à  Corinthe  >  &c  qui  étoient  fous  la 
protetftion  des  Romains.  X-e  ConfuI  L.  Munuirîus  *  envoyé 
Z        pour  venger  cet  afront,  ayant  défait  Dicus  Général  des 
-Corinthiens } prit  la  ville  de  Corinthe > Tan  é.oSdeRctfDCt 
6c  3858  du  monde ,  &  la  fit  piller  au  fon  des  trompettci^ 
Le  feu  fuivit  le  pillage  >  rien  n'y  fut  épargné  »  &  dans  ce; 
Jiorrible  embrasement, les  ilatués  d'or, d'argent .£c  d*e.cui>' 
vre  fondues  enfpmble ,  firent  un  mélange  de  ces  métaux,  6c 
compoferent  ce  qu'on  apeUadepyis  cuivre  de  Corinthe,  qui  a 
été  en  très-grande  eflirae. 

Jule  Céfar  rétablit  cette  ville  >  &:  y  envoya  quelques 
cedonies.  Elle  n'eft  à  préfènt  qu'un  chetif  refle  des  guerres 
^dutems,  6c  eftpolfcdée  par  les  Turps,  avec  le  refle  dç 
•  la  Moréc. 


*  Ce  CoaTuIteruiiu  p»  Jaunie  de 
.CotÎDtbe  la  gueirc  d'Achaïe  ,  &  en  eut 
le  %\onmx  iatnota  à'AAmint.  Ilpou- 
roic  êtie  bon  Capitaine  3c  boa  Soldat  ; 
mats  du.iefte  il  étoit  ^  igooraDt  &  £ 
toip^, qu'ayant  xhugc un  vAilfeaudci 


plttt  belle*  ftatttZs  ^u'ii  y  eût  i  Coiin- 
tbe,  il  iic  aux  Pilotes  ,  we  s'ils  ne  In 
amenoîént  1  bon  port ,  a  leur  en  fe- 
[oit  iciHJTe  d'aubes-  C'eA  ce  que  tapoite 
Velleius  Patetculas,  d^ï  ^oa  tUfiaiif 
Romaine ,  Liv.  i. 


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Ht%tOKÎQ,Xlt$.l>v:rir.  447 

CHAPITRÉ    IX. 


xu: 


Des  Rois  ^ ARC  A  DIE. 

L'AK.CADIE  étoit  une  Province  du  P<Jloponefc ,  &ç 
fut  aufli  apellée  Pela/>iedu  nom  d'un  de  tes  premiers 
.  Son  climat  froid  &  le  plus  rude  de  toute  la  Grèce  , 
obligeoit  lès  habitans  à  une  vie  dure  &  laborîeufe ,  ce  qui 
tes  avoit  rendus  grolliers  Se  impolis.  Dans  les  premiers 
tems  c'étoientdes  fauvages ,  qui  ignoroiem  l'agriculture,' 
&  mangeoient  l'herbe  comme  les  betes. 

L*on  vante  fort  l'antiquité  des  Arcadiens.  ïls  ëtoicnt  fé- 
lon Xenophon ,  les  feuls  peuples  de  la  Grèce  qui  fe  puf- 
lèncdirc  Autocienes ,  c'eft-à-dire ,  originaires  dupais.  Leur 
premier  Roi  fut  ESEA,  dont  le  fils  LIC  AON  I.  étoit 
contemporain  de  Phoronée  fecond  Roi  d'Argos.  Li- 
caon  raariafafilleaflf»^à  PEL  ASGUS  petit-iys  de  Phoro- 
née qui  fucceda  à  fon  beau-pcre ,  Ôc  de  Ion  nom  le  pais  eut 
le  nom  àcPelaf^if.  Pelafgus  étoit  >  ditPaufanias  >  un  hom-  Psof^ni^si 
me  également  diftingué  par  fa  bonne  mine  >  fa  grandeur ,  "'  *' 
fe  force  ,6c  les  qualitez de l'efprit.  Ilapritaux  Arcadiens  à 
mener  une  vie  moins  fauvage ,  à  bâtir  des  maifons ,  autant 
pour  le  défendre  contre  l'inclémence  des  faifons ,  que  con* 
crc  les  bêtes  féroces,  il  leur  aprit  aulTiàfe  vêtir  de  peaux  de; 
fangliers ,  Se  leur  confeiUa  l'ufage  du  ^land ,  *  au  lieu 
d'herbes  >  de  fèiiilles  d'arbres  oxi  de  racines ,  dont  ils  fc 
Bouriflbient  auparavant. 

Lie  AON  lï.  fils  de  Pelafgus  rcgnoit  en  Arcadie  à 
peu  près  dans  le  tems  q.uc  Deucalion  rcgnoit  en  ThelTalie,- 
6c  cicrops  ï  AAcnes.  Il  fit  bâtir  la  viUe  de  Licofure  fur 
fe  mont  Licée ,  6c  infUtua  les  Zupereales ,  ou  jeux  Licéens 

•k  Par  lé  glanJ  .  il  ne  faut  pas  enten- 
dre ce  frnti  que  prixtuifent  tes  chênes  -, 
«ni  n'eft  paiptopte  iCinu  de  nounituie 
aux  konunes  :  mais  on  doit  entendre  le 
ftuit  que  porte  le  hStte  ,  comme  dit  Pan- 


vagM,qael'on  trouroit  dani  leiboit, 
&  dôôt  Ici  pieaiearhabiuni  de  la  Gr&e 
fè  tiouiireot  loog-temi ,  n'ayah"  comen- 
cé  que  fort  laid  i  femer  du  b\i  ,  quoi- 

S' e  l'ufage  en  Ait  établi  dans  l'Egipie  le 
ulcipaït  TOifissdclaGi^c 


,v  Google 


448  GENEALOGIES 

R-'o  I  s     en  l'honcur'de  Jupiter  Licéenj  auquel  ce  Prince  eut  l'in- 

d'  A  R  c  A-  humaine  piété  d'immoler  un  en&nt  dans  un  fàcrîfice  ;  & 

^  '  ^      ,c'eft  pour  marquer  la  cruauté  de  ce  Prince  >  qui  fouvent  fiii- 

^"  ?"*K^ft'        mourir  les  étrangers  pour  les  immoler  à  tes  Dieux ,  que 

expltc.  hift.  y    Poètes  l'ont  chansé  en  loup ,  apuyez  toutesfbis  fur  f'é- 

des  Fables.     •       i      •    j    r  -j-» 

(imolc^e  de  Ion  nom  qui  en  grec  veut  dire  Ion». 

Il  eut  22  enfàns  dont  on  trouve  les  noms  dans  Nacalis, 
Leur  trop  grand  nombre  Içs  empêcha  de  trouver  un  parta- 
ge fortablç }  pour  chacun  d'çux  dans  la  fticceflion  de  leur 

Pauranias,   père.  Pour  cenc  raîTon  O'énotms ,  &  Pueetius ,  qui  étoieni 

1. 8.  c.  j.  les  plus  Jeunes  ,  demandèrent  des  gens  Se  des  vaiilèaux  à 
NICTIMUSj  leur  frère  aîné,  pour  aller  chercher  quelque 
établiflêment  Us  firent  voile  enitaliej  dont  Pueetius  ocup<| 
la  pointe  orientale ,  qui  cft  à  l'opofite  de  lïpîre,6c  s'arêta 
fur  l'entrée  de  la  mer  Adriatique  dans  le  quartier  de  l'A- 
À  On  11  no-  pulie ,  qui  de  fon  nom  fut  apellée  Pucetie.  *  Son  frère  peu-- 

"huTST-    P^  ^  ^^^  feptentrionale  $c  orientale  du  golfe  de  Tarente  ; 

uaxe.  *^^  Sf:  fuivanc  la  çof^tume  des  chefs  de  colonie  >  il  dona  le  nom 
d*Oeaotrie ,  au  pais  oîi  il  s'arêta ,  ôc  qui  ayant  reçu  de  nou- 
velles peuplades  de  Grèce  ,  prit  dans  la  fuite  dès  tems  le 
nom  de  Grande  Grèce.  Ses  fucxeflèurs  étendirent  peu  à  peu 
leur  domination,  dans  les  terres >  6c le  long  de  la  mer 
Aufoniene ,'  en  forte  qu'il  femble  qu'ils  poflTeaerent  long- 
lems  h'Zuca»ie,  aujourd'hui  BafiUcate  avec  les  païs  des 
Brutiens  qui  eli  U  CaUbre  d'aujourd'hui.  Ce  fut  la  premiè- 
re colonie  Grcquç  qui  alla  hapîtçr  une  terre  étrangère, 

Hsfmouy  autre  fils  de  Licaon,  quita  auiil  le  Péloponefè  & 
alla  avec  unç  troupe  s'étfiblir  en  Theflàli<;  j  &  les  habitans 
du  canton  où  il  le  fixa  >  furent  apellez  Hamoni^m.  Flii- 
fiegrs  autres  des  frères  d'Hœmon  bâtirent  des  villes ,  les 
uns  d'un  côté  j  les  autres  de  l'autre>  telles  que  PmUantiumt 
Orefihsftum ,  dite  depuis  Orefie'e  du  nom  d'Orefte  fils  d'Agar 
memnon ,  Phigalie ,  Mtintinée ,  Tegie ,  qui  prirent  le  nom  dç 
leurs  fondateurs,  ' 

lieaoH  eut  encore  une  fiUe  nomée  ÇaîUfio ,  gui  fut  ik- 
duice  par  Jupiter ,  c'eft-rà-dire  >  par  quelque  Prince  du  païS) 
qui  prenoit  le  fumom  de  Jupiter.  Elle  devint  mère  d'À  R- 
C  A  S ,  qui  iUcceda  à  fpA  onclf  r^iél:imus  dans  le  Royau- 
me de  Felafgie.  Inftruit  par  Triptolerae>  il  apric  à  fes  fu- 

jcts 


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TaUc  XII. 


ROIS     D'ARC  A  D  I  E. 


449 


PEL  ASGUS,  Roi  it  Pélafgic. 


JV.  LlCAONri.RoiJ.P,bfsi..        T  ,..„„, ,  b^.„  a...  lWi,,,cS,}„pI«J.. 


V.  NICTIMOS.     0.«-o,,u.m„.™      f^jl,  .  atai,  de  ]  „„„,,        Tb.,,' 


JIMFHITBJL 


VI.  ARC  AS,  Roi  d*AFCadie,^&*».       AMiUiACUi 


TAniHaoN..     VII.AZANES.      A  ,  hib  .  ,  ,  Roi  d.  Wgét.       BiatOI      E.»i»u.. 


uodiZL    ■  r"i.î'-'î°'^-    ï- ""US,  Roi    IX.  EH-    Cl-    Sti«-   I.o-  U^«f 

J°illl  «oid-Arcad,o,            d-A.oadi..          TUS ,  R.    . .».„,„    „,. 

iBiri>i-m,.  t&oiligoét,                                       d'Aicidio.       r>^>^>0        r^J'^ 

, ,  AoàMHïl.    CUTM.      2^/m. 

JCI.  LICURGIS.  AuFHiDAMAL   CiMtiu..     ,*we'.  aimée       CaKcioH. 
„  d'Heicuie. 

.Ahcïuï  .  un  des  Eïochos.          jEKOrut.                      XIV.HiPPOTHOUfi: 
ArgoiiBues. 


fitlesArcadiensaufiige  éf.Tmmlt»,&\lt 

de  Trojre.  de  Tindarc. 


Paila^      Ojn». 


XVII.    lAJAS.     Mff.f..4p,  CrtfplioMe, 
Roi  de  Mcflcnie. 

XVIII.  BDCCaïoNTioîÏAS'e. 

XIX.SIMUS  ,  Roi  d'Atcadie.       PauiDi. 

XX,  POM  PUS. 

XXI.  EGINETE. 


XXII.  POiJMBSIOK. 

XXIll.'ECHMli 
XXIV.  ARISTOCRATE  1. 
XXV.  ICETSstlSd'Areadil. 
•   '     XXVI.  ARSITOCRATB  TL'' 
XXVII. ARUIODBME,  aOiŒiié par letAtodiei».         LU 


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45-0  G  E  N  E  A  L  O  G  I  E  Sr 

Rois     jets  à  &mer  du  bled>  à  Bûre  du  pain*  à  filer  de  la  laine,  & 

D'A  K  cA-  a  en  &ire  des  étofes  5c  des  habits,  conuiieAriflée  lui  avoir 

»  I  "•      enfeigné.  Ses  fujets  pleins  de  reconoiflàncepour  ce  Prince: 

donerent  fon  nom  au  pais  >  qui  comcnça  à  «rc  apellé  Ar- 

cadir, 

11  eut  cnaisfils,  aufqaels  il  partagea  le  Royaume  lorf^ 
qu'as  furent  en  âge.  La  portion  qui  échut  à  A  Z  AN  >  fut 
nomée  Az^nie ..où  régna  ion  ms  CLITOR ,  qui  bâtie 
Paofam'as*  ""^  ^*^  lioniée  dtt  nom-  de  fon  fondateur  &  imuicuc  ÉmS' 
t  S.  c.4^  *  enfoos.  APHIDAS  Iccond fils d'Arcas,  eutpourfeoart- 
TV^^^avecles  terres  adjacentes,  8c  fon  frère  ELATUS- 
eut  le  fîaïs  autour  du  mont ,  qui  fur  cnfuitc  aoellé  Celtene 
du  nom  d'iin  de  fes  fils ,  dont  l'aîné  lavoir  ,E  P IT U S,  fuc-^ 
cedaàiôacoufui.Clitor;  mais  après  ià  mort  le.  Royaume: 
d*Arcâdie  paiTaà  fon  coufin  A  L  E  U  S  r  qui  étant  plus  pro- 
che d'un  degré  que  les  neuveux.d'Epiuu  >-leuj:  fat  préféré.- 
HerciJc  étant  venu  à.Tegée,fédu*fi«.  v4A^i-,fitt&d''Aleu5>> 
&  de  ce  comerce  naquit  Telephus.  Aleus  informé. de  l*ac- 
«otlcbemenc  de  fa  fiQe  ,  en^ma  la  raereâc  l'enËuit  dans 
un  cofre,  qu'il  abandona  aux  flots  de  la  mer.  Ce  coTre.  fiit^ 
porté  juiqu'à.  l'embouchure  du  Caïque ,  Ô£  recueilii  par 
Teuthras  homme  puifTant  dans  le  pais ,  qui  fut  fi  charmé 
de  Wbeaucé  d' Auge ,  qu'tl.l!épou&  ,  &  fit-élé vor  avec  ibin  • 
Tefcphas. 

Lieu  R.G  IS  fucceda  à  foc»  pcre  en  qualité  d*aîné  ;  Ôc 
ayant  perdu  fês  dcux.fils  >  dont  l'ainé  nomé  Anceus  ,  après  ■ 
avoir  acompagné  JafoadansIaColchide,  fe.joignitàMe- 
léagre  pour.combatre  le.  fermer  de.  Çalydon,  ficifut  tué  par 
ce  terriole  anMiwL^  il  eut  pour  Aicceflèur  Ion  petit  neveu 
ECHEl\*USi  Ccfiitfous  les  oï-dpes  d'Echemus quelcs 
Achéens  remportèrent  une  grande  victoire  auprès  de  l'Ifth- 
me  de  Corinthe,fur  Hillus  fm  d^ercule,qui  à  la  tête  d'une 
armée  de  Doticns^srauloit  rentrer  dans  le  PéloponefcJEche- 
snus  provoqué  par  Hilkis  à  un>  combat  fingulier  ,  le  tua  - 
de  ià  main,  tl  avoit  époufé  T/m^nir/»  fille  de  Tindar&,r 
dont  iIciic,.fuivantS6rvius,EvANDER.,  qui  ayant  reçu  or- 
dre d*allcr  feire  l'^tabïtflêment  d'une  colonie ,  ou  peut-être 
.obligé  de  quiterâi  patns,  prit  avec  lui  quelques  troupes 
d^cadiclB  %  qift'il'ûQbarqua  fur  deux  vameaux  >  âc  awr* 


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HISTORIQUES  Zm  7//.  4J1 

idacaltdU;^  où  il bânt  furies  bords  duTibre^  &:iur  uoe     Koi  s 
«olUne,  une  ■nQle ,  qu'il  apella  Pallantium  du  noxa  de  ù.  pa-  ^'^  ».  c  a^ 
-trie,  &-qwidcpuisàfeit partie  de  la  viUei^Rome.  *'^ 

AGAPENOR  petit-fils  de  Licurgis  fucceda  à  Ëcho- 
jtms,^  oomanda  lesArcadiens  au  ftégcde  Troy«.  Après 
la  priiè  de  cecte  ville  *  la  même  tempête  ^ui  dilpcdà  la  do- 
-£e  des  Grecs  y  jetta  Agapenor  Se  les  tiens  iur  les  côtes  de 
Cyprc  ;  &  contraint  par  la  nécefliBé ,  il  s'établit  à  Paphos. 

Le  Royaume  d'Arcadie  paHa  ainû  à  la  p(^érite  d'Elatus 
xroiliéme fîls d'Arcas.  Stiuphaleuii des  fiis  d'Ëlatus , 
^quifitbâtirunc  vilkdefoniKMn,  fijtpeFede  Gihtis» 
mi  foada  la  ville  -de  Girtim  ,  &c  à'Ao  a  me  de  ^re  de 
CERC!ON,6caycuId'HIPPOTHOUS,«[uifuccedaà 
Agapeaor.  Hîppodïous  trans&fia  le  fiége  de  r£mp4re  à  Tra- 
pexuate  5  Jufijuc-ià  ,  les  Rfoés  d'Arcwlie  aroicm  fait  leur 
iiéjour  à  Tégôe.  Ce  Prince  eut  pour  fuccedèur  fon  fils 
£  P I T  U  S  >  Ibus  le  règne  du<]uer Orefie  vint  en  Arcadie. 

CIPSELE  fiU  d'^itus  regnoit  en  Arcadie  ,  torique 
3es  Heraclidc«  rcturerent  dans  fe  Péloponefe  pedr  la  troi- 
sième fois  ;  poiH-  iè  garantir  de  leur  tnvafion ,  il  dona  là 
-£lle  Merofe  eu  mariage  à  Cr-elphonte ,  un  des  fils.d'AriAo- 
maque  Heraclide  \  6c  en  -confidératkm  de  cette  alliance ,  il 
ne  fut  point  inqinét-é  par  ces  conquérans.  Il  eut  plufieuts 
iucceffeuTS ,  dont  on  «e  fait  que  les  noms  Sous  le  règne 
d'E  C  H  M IS  un  de  fes  décendans ,  la  guêtre  s'alluma  «î- 
tre  les  Lacédémoniens ,  &  les  McfTcniens.  Ceux-ci  de  tout 
tems  écoient  liez  d'amitié  avec  les  Arcadiens ,  furtout  à 
<:aulè  de  l'alliance  qui  écoit  entre  les  deux  familles  de  leurs 
Rois,  c'eUpouroHoi  iklesengagerdnt&cilementà^join- 
-dre  av6ceux,dû  a  mafchercontrelesLacédémoAiens^ibus 
les  enfeignes  d'Ariftodeme  Roi  de  Meflene. 

ARISTOCRATE  fik  &  fucccffeur  d'Echmis  abufa 
de  fon  pouvoir  -,  &:  comit  une  vio4ence  facrilege,  <!^uiteî 
fit  pcrdrela  vieôclaooùroiïc.  Il  y  av«t-dans  un  remjiïe 
-de  Diane  yproche  d'Orchomcne  ypoœ'  Prêttelïè  tmé  jcBiie 
&le ,  Ariiltocrate  en  étam  devenu  amoureux ,  Se  n'ayant 
pà  la  faire -condefbendre  à  fès  votomez,  la  viola  dans  le 
temple  même  de  Diane.  Son  crime  ayant  été  divagué  > 
\m  Arcadiens  l'«^bHieiem  «offi-  tôt  a  coups  de  i^nç^. 

LU  ij 


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Ro  ts 

«'A  K  c  A- 


Plut.  de 
virtut,  mw- 
UerHnt. 


Paiifanias . 
L  8.  C.17. 


Blàc.  ùf 


Paarànias 
Uv.fc. 


452  GENEALOGIES 

Son  peth-fils  de  même  nom  que  lui  eut  une  fin  toute  Ccàx" 
blable  >  vers  l'an  du.  inonde  JJ  37.  Il  avoir  levé  une  armée 
pour  aller  au  fecours  des  Melteniens  lès  alliez  contre  lesLia- 
eédémoniens  ;  mais  s'étant  laiflfé  corompre  par  L'argent 
des  LacédémQniens ,  U  fifretirer  fes  troupes  des-  le  comea- 
cement  du  combat.  Cène  perfidie  fut  caufe  de  l'entière  dé- 
Ëiite  des  MelTeniens  y  &c  fit  perdre  l'Empire  d' Arcadie  aux 
.  décendans  de  Ciplèle ,  Se  la  vie  à  Ariftodrate ,  qui  fut  af- 
fomé  par  fes  fujets.  Il  avoit  un  fils  nomé- ARISTODEME  j, 
qui  j  chaffé  par  les  Arcadiens ,  fe  retira  en  Italie  1  il  revint 
queiques-tems  après  &  remonta  fur  le  trône  de  fon  père.; 
maisfon  &fte)  £ciès  iniuftices  augmentant  la  haine  que 
les  Arcadiens  avoient  pour  le  nom.  de  Bxû ,  il  fèforma  une 
confpiration  contre  lui.  Les  pareas  de  plufieurs  citoyéfvS' 
qu'il  avoit  banis^ ,  pour  iè  fiûfir  de  leurs  richeOës ,  le  pot- 

fnarderent  dans  fa:  chambre ,  oîi  ils  furent  introduits  par 
[enocrite  fille  d?uades  exilez,  qu'il  entretenoit. 
Long-tcms  après,  un  certain.  ARISTODEME, 
Fhigalien  de  naiuance ,  6c  que  Tritée  ^un  des  plus  riches 
citoyens  de  Me^opolis  avoit  adopté,  fe  lèrvit  de  fes 
grands  biens  >  qui  étoient  Ibuteiuis-  par  de  grandes  quali- 
tez  de  coeur ,  &c  furcouc  par  une  II  grande  réputation  de* 
vertu,  qu'on  le  fumomoii  l'hçmme  de  hie»,  pour  fe  faire* 
Roiou  Tyran  d'Arcadie.  Sous  fou  gouvernement  Acro- 
erate  un. des  fils  de  CleomeneRoi.de  Sparte, à  la  tête  d'Ur- 
ne  armée,  de  Lacédémonleas',  fit  une  irruption  en  Arcadie. 
Ariftodeme  lui  Uvra  un  combat,  où  Accecrate  périt  avec 
.  un.grand  nombce  des  fisns ,  fie  dont  l'avantage  refta  aux 
-  Arcïfcdiens-,  ver&l'an  309 avant  J.C  Une  laiflà pas d'ê- 
;  tre  aflaflihé  par.  les.  Arcadiens ,.  qui  ne  rx)uloient  plus  de 
Maître: 

U  fe  trouva  cependant  environ  yoans  après ,  uir  hom- 
Bie  allez  ambitieux  pour  ne  pas  craindre  le.  fon-d'AriddH 
deme.  Ce  fiicLISIADES,  ou  Lidl-a&es  homme  de 
baflè  naifïànce  ;  mais  qui-  avoit  l'ame  noble ,  ôc  le.  cœur 
élevé..  U-s'aqwitbeaueom)  de  crédit  dans  la  ville  deMega- 
lopolis,  par  la  valeur  Se  fa  bonne  conduite ,  &  s'en:para  de 
la  fouveraine  autorité.  Mais  par  refiexion  fur  la  fin  de  la. 
plupart  des  Tirans  ^  foic- amour  de  là  gatiie ,  il  renonçaà- 


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H I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  Z/'f.  ///.        453 
^antorité  qu'il  avoit  ufurpée.  Il  ménagea  une  alliance  entre  Rois  bi 
les  Arcadiens ,  6c  les  Achéens ,  &  fut  élu  Capitaine  Gêné-  S  p  a  *.  x  g. 
rai  avec  Aratus.  L'envie  fit  naître  la  difcorde  entre  ces     pj^  y^ 
deux  Collègues ,  Lifiades  fut  exilé ,  6c  fut  cnfuite  rapelié ,  ^iraio'. 
&c  fut  tué  dans  une  bataillecontrelesLacédémonïens,  vers 
l*an  225  avant  J.Ç. 

chApïtré  X 

î>es  Rois  ie  SPARTE  onde  LACEÎ) EMON Ê. 

SP  ARTE  Capitale  de  la  Laconie  j  fut  ainfi  nomée  du 
du  nom  de  Spartus  fils  de  Phoronée  ou  d'Inaehus  ,  à 
qui  on  en  atribuë  la  fondation  $  quoiqu'on  n'en  puiffe  dé- 
terminer Pépoque  ,  ou  du  nom  de  j>^rt*,  fille  d'BUrôtas, 
qui  époulà  Lttcèàémon ,  dont  cette  ville-  prit  auflî  le  nom  de 
LiMcdcmone.  Elle  étoit  encore  nomée  LeUgie  du  nom  de  Ion 
premier  Roi.  C'étoit  une  des  plus  confidérables  villes  du 
Péloponelè ,  8c la  plus  forte  de  toute  la  Grèce ,  quoiqu'elle 
n'eut  point  de  fortifications.  Elle  fc  conferva  plus  de  800 
ans ,  contre  les  éforre  de  tous  fes  énemis  ,iàns  avoir  de  mu- 
railles; &c  ce  qu'il  y  a  de  plus'  furprenant  y  c'eft  qu'elle  a 
eu  pendant  plus  de  huit  fiecles  deux  Rois  qui  regnoient  en- 
ièmble»  d'où  l'on  peut  juger  de  Phabilîté  des  Lacédémo- 
niens  dans  la  politique  j  &  de  la  fagçffe  de  leurs  loix.  Ce 
-fut  Licurgue  ^ui  tira  ces  peuples  de  l'oubtî  où.  ils  étoient  ^ 
pour  ainu  dire  avant  lui ,  en  poliçant  leurs  mceurs, 

L'Hiftoire  de  Lacédémone  fe  divife  en  i  v,  parties ,  qui 
,  font  IV.  Etats  diférem  >  fous  lefquels  on  la  peut  conïï- 
dérer. 

Lcï.  efl- fous  XI II.  Rois  durant  400  ans V  c^efl-à-dire  j 
depuis  environ  l'an  du  mondé  2500,  jufqp'au  règne  des 
HeracUdes  en  25100. 

Le  II.  eflfôus  les  Rois  Hé'raclidès>  jufqu'à  l'établifle- 
mentde  28  (^m»;» ,  en  l^an  du  mondé  3170.  Cet  Etat  du- 
ra 270  ans. 

Le  m.  eA  fous  les  Rois  >  dont  la  puiflance  eil  teiripé- 


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4<4  GENEAL.   HISTORTQ. 

Rois  de  rteparles  Gérantes^  âcdura  SoaiUt  jusqu'à  l'an  $250, 
Sfab.t£.      Le IV.  eu  fous  les  Rois  avec  sr,  Efhares,  dcpïùs  l'ao 
j£50)jurqu'à l'an  3781  queCleoaaeQeâit  dt^attparAji- 
tigone  Roi  Àc  Macéooinc ,  fie  que  la  grandeur  de  Spaite 
£iic  en&vcUe  avec  ce  Roi.  Ca  Etat  du»  530  ans. 

%.  L 

Des  smiens  Rois  de  S P  A RT E. 

TahU        Nous  î^renons  de  Paufànias  >  que  L  E  L  E  X  originaire 

XIII.    du  paas ,  y  avoir  pofledé  le  premier  la  fooveraine  autorité  , 

fie  de  Ton  nom  les  habitans  fuixnt  apelIezZ^Z^/i ,  fie  la  con- 

Paufanias,  xiéc  LeUgU^    Lc  tems  dç  fon  rcgne  fè  rapoTie  à  l'an  2500 

■l'y*  h         du  monde ,  fie  1504  avant  l^e  Qu:^ene.  Il  eut  àcxix. 

filsj  MILE'S  qui  lui  tiicceda  ,  fie  PolicaoNj  qui 

rpgna  dans  la  fuite  à  Meflènc  >  Miles  fiic  le  premier  qui 

trouva  la  meule  >  fie  la  manière  de  moudre  le  grain. 

EUROTASfiisfie fuccefleur  de  Miles ,  n'eut  qu'une 
fille  nomée  S^»ru,  Elle  fut  mariée  à  L  AÇEDE  MO  N , 
qui  fucceda  à  fon  beau-pere  »  fie  qui  de  fon  nom  fit  apeller 
îe  pais  Lmeédémone  i  il  fit  enfuite  Bâtir  une  vîile  à  laquelle 
il  dona  le  nom  de  (â  femme  j  nom  qu'elle  a  toujours  gardé. 
Son  fils  AMICLES  voulant  attm  laiflcr  quelque  monu- 
ment après  lui ,  bâtit ,  à  l'exemple  de  fon  perc  ,  une  ville 
qu*U  noma  AmieU,  Il  eut  plufieurs  en^s  ;  mais  il  eut  le 
déplaifir  de  perdre  le  plus  jeimc  nomé  Jacinthe, 
pour  qui  il  avoit  une  tcndreflc  panicidiere.  Ce  Prince 
loiiant  au  petit  palet  avec  fes  compagnons ,  en  reçut  mal- 
neu'reufemcnt  un  coup  à  la  tête  ,  dont  il  mourut.  Son  pè- 
re voulu  que  les  fujets  en  honoraflènt  tous  les  ans  la  mé- 
moire par  desjeux  funèbres  qu'il  ordona. 
'  ARGALÛS  fucceda  àAmiclcsficfutfiiividefonfrere 
ClNORTÀS,<mieHtpourfiIsŒBALUS.  Celui-ci 
^poufa  GoT^sfhcne  fillc^  Perféejfie  veuve  de  PerierÊs,Après 
fa  mort  la  courone  fut  difoutée  encre  Hippocoon  Se  Tin- 
dare  deux  d<î  fes  fils.  HIPPOCOO  N  fut  préféré  à  cau- 
fe  de  fon  âge  3  Se  foutenu  d'Icarius  fon  autre  frère ,  fie  de 
fes  troUpes  ,  il  fe  trouva  fapéricur  à  Tindare,  qui 

voyant 


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T*iU  XI J t.  455' 

Anciens  Rois  de  LEXEGIE  ou    de    SPARTE. 

I.  LE  L  £  X,  prtmicr  Roi  ai  LtU^ie  vers  l'an  âa  monde  1500. 

f  I.  M  I  E  E*  S  j  Roi  de  LeUgie.  I?  o  l  t  c  A  o  k  ,  Roi  de  Mejfeiu, 

ÏII.   EUROTAS,  RoideZ*/<jtf. 

ÏV.   SfARTA.  fcnne  de  La  CEtrEMCH. 

V.  Ar  Rf  I C  L  A  s ,  qui  bâtie  une  villes        Ejo-ieliee ,  ip.  Acrifiiis;* 
de  Ion  nom  ,  i^.D'tamede,  Roi  d'Argos. 


TI.  ARGALUSi     VII.  C1NOR.TAS.     LmJmiù.      Haroalus.  Hia- 

VirT.OTlîAtlfSjftordeSparte,   TkiVki-.  Daritus.    tkb. 

Se  veuve  dePeiieiis. 


fîf.  HIPPO-      X.  TYNDARÊ  ,  Roi  de     Arène,     IcAums 
COON.Roi         SpBïte,  ép.  Z^,  fiU»        ép. 
dé  S^i&  de  Tlwftiiis.  Aphaiée,  ir*JU*-» 

fonfiere  Fatelrpe, 


«eEin.         ép. 
C'astOb.,  PotLUxj  HeUne,  Clitim-  Fht-    Thnati-  Ul'Yssk 

if.,  ip.         -if.       mftre,  tmte.  mandra^- 

ttiUrid,     Phbé.     Xï.  ME-    ép.  ép. 

fille  dfe    fille.de    N£LAS,  A&a-  Ecifï. 

£e«clp-     Leaw         fila       mbu-  uvï  , 

■e  dé      cippt.    f  Airée.    vok.  Roi 

Mlïll^;  fccte  de  d'Arca^ 

^■SA#^  MeneUs.  die.- 

fTtrmmt, 

ép.ï-.  ^— *^ — —S 
Pi»»ïn»,  XH.ORESrrE, 
1».  ÛKSui.  Rai  de  Mtceoes  &c 

&  dé  Sparte  ,  tM*ao 

du  mondé  189  <7.  igéde 

86  ans  ,  ép.  Hermiane ,  fa  Confîne.  - 


Eginetes; 
Pbiias.- 

AuPin. 


AlLEtlS.- 


Agenôr. 


Patreds; 
c{tu  bâtit 
la  ville  da- 
Patias,- 


Xni.  TISAMEN  ,  chaflî  pat  lés 
Hecaclides  l'an  du  monde  ^90». 


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4$6  GENEALOGIES 

Rois  DE  voyant  la  partie  inégale,  fè  retira  à  Meflène  chez  Apharéc 
S  r  A  B.  T  E.  fon  frère  utérin.  Il  s'y  maria  avec  Led»  fille  de  Theftius  , 
$c  monta  fur  ie  trône ,  ou  par  la  mort  d'Hippocoon ,  ou 
par  le  lècours  d'Hercule ,  comme  le  dilènt  quelques-  uns. 
Il  eut  deux  fils ,  fàvoir  Castor  ôcPollux,  qui  le 
diftingucrent  parmi  les  Héros  de  Içur  ilécle.  Celui-ci  tua  le 
fameux  Amique,  qui  défioittout  le  monde  au  jeu  duceftç. 
Cette  viftoire  6c  celle  qu'il  remporta  dans  la  fuite  aux  Jeux 
Olimpiques  qu'Hercule  fit  célébrer  £n  Elide ,  le  fit  pafler 
pour  le  Héros  Se  le  patron  des  Athlètes  >  pendant  que  Cat 
ter  fe  diftingua  à  la  courfe  &  dans  l'an  de  dompterles  che- 
vaux. Ces  deux  frères  firent,avec  les  autres  Argonautes ,  le 
voyage  de  la  Cokhide  pour  Ja  conquête  de  la  toifon  d'or  ; 
&  à  leur  retour ,  ils  purgèrent  l'Archipel  des  Corfaires 
qui  rinfe(5toient  ,  délivrèrent  leur  fœur  Hélène  des  mgins 
de  Thefée;,&  mirent  Mnefthéc  fur  le  trône  d'Athènes,  en  la 
place  de  ce  raviifeurd'Helene.  Ils  périrent  tous  deux  dans 
le  diférend  qu'ils  eurent  avec  Idas  &c  Lincée ,  au  fujct  de 
de  l'enlèvement  de  Hilaris  &  de  Phehé  filles  de  Leucippe, 
mariées  déjà ,  ou  du  moins  promifes  à  Idas  &  à  Lincée. 
Comme  ces  deux  Héros  iè  ftgnalerent  par  leurs  belles  ac- 
tions ,  on  les  fit  pafTcr  pour  Tes  fils  de  Jupiter ,  &c  on  les 
M.  Banier,  noma  Diofcttres.  On  les  mit  au  rang  des  demi-Dieux  ,  40 
Explicat.     ans  après  leur  mort,  qui  axiva  peu  avant  la  guerre  de 
hiftor.  des    Troye ,  &  fit  paflêr  la  coijrone  de  Sparte  au  mari  à'HeU-* 
FaUes.        ^  *leur  lôeur  fameufe  daps  l'Hiftoire,  auflî-bien  que  ÇU- 
ttmnefire^zx  leurs  avantures  gala/ites ,  &  par  leur  fin  tragi» 
.que.  Heltne  étoit  la  plus  belle  femme  de  îbn  fiécle ,  &  en 
même  tems  la  plus  galante.  Elle  n'avoit  pas  encore  l'âge 
nubile ,  ièlon  Plutarque ,  quand  Thefée  avec  le  fecours  de. 
ion  ami  Pirrithons  Vçnlcva  dans  le  temple  de  Diane ,  ôc  là 
conduifit  à  Aphidne.  Les  Dîofcures  ayant  |û  le  lieu  ou  el- 
le étoit,  Pen  tirèrent  &:  la  ramenèrent  a  Sp^te.  Elle  en  re- 
vint enceiflte  fuivant  Paufaniasjôc  acouch^  à  Argos  chez  fa 
Paafatii       fœur  Clitemneftre ,  déjà  femme  d'Agamcmnon,  Lachofe 
l.i.d)'«'  demeura  cachée ,  parce  que  Clitemneftre ,  fit  paffpr  l'çn^ 
'  ^t  pour  le  fien,  c'étoit  I^hi^enie, 

■k    Paulàoias ,  liv.  i.ch.  33.  dit  que  dans  l'opinion  des  Grecs, Nemefis  étoillimeie 
à'Hà/tntfti  I.e4a (1  nouiricc.  C^e  Jufit«i<toiclciDPe[ei&  non  pas  Tiodare 

Cet 


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HISTORIQUES.  Z/v. ///.  457 

Cet  enlèvement  d'Hclenc  n'empêcha  point  qu'elle  ne  fut  Rois  s  b 
recherchée  par  un  grand  nombre  de  Princes  ;  &c  comme  Sparte. 
(on  père  ne  îàvoit  quel  pani  choifir ,  parce  qu'il  craignoit 
d'irriter  ceux  à  qui  il  ne  la  doneroit  pas  ,  Ulyfle'qui  étoit 
un  des  prétendans ,  ôc  qui  ne  fe  croyoit  pas  affèz  puifTant 
pour  avoir  la  préférence,  ofrit  de  lui  fournir  un  moyen  de 
lè  tirer  d'afaire  fans  aucune  fuite  Ëicheufè.  Il  ne  demanda 

Jour  condition ,  que  de  lui  faire  époufer  Pénélope  nièce 
e  Tindare ,  &c  fiUe  d'Icarius.  Tindare  lui  en  ayant  doné 
"  fa  parole,  Uliffeluiconfeilla  de  feire  jurer  tous  ces  rivaux 
qu'ils  aprouveroient  le  choix  qu'il  feroit  d'un  gendre ,  Se 
qu'ils  ieroient  toujours  prêts  à  l'affilier  contre  ceux  qui 
voudroient  troubler  le  mariage  d'Helene.  Chacun  elperanc 
d'être  l'heureux ,  il  n'y  en  eut  point  qui  n'acceptât  lapro- 

roiition ,  Se  Tindare  fe  détermina  en  faveur  de  MENE- 
AS ,  qu'il  déclara  fon  fucceffeur  au  Royaume  de  Sparte. 
Hélène  lui  fui  ravie  par  Paris  fils  de  Priam  Roi  de  Troye  , 
&  tous  les  Grecs  s'intereflèrent  à  l'injure  que  Menelas 
avoit  reçue.  De-là.  s'alluma  cette  guerre  >  dont  les  Poëte^ 
ont  tant  parlé. 

Paris  étant  mort  la  dernière  année  de  cette  guerre ,  He- 
lenus  &c  Deïphobus  Ces  frères ,  fe  difputerent  h.  poflèffion 
d'Helene.  Deïphobus  l'emporta ,  &c  époulà  Hélène  ,  qui 
la  nuit  que  Troye  fut  prife ,  le  livra  à  la  fureur  des  Grecs; 
elle  crut  ce  facrifice  neceffaire  pour  apaifer  le  couroux  de 
Menelas ,  *  qui  en  éfet  fe  racomoda  avec  elle  en  mari  bé- 
nin ,  Se  la  ramena  chez  lui  fort  humainement. 


*  Velée ,  dans  Euripide  m  ^julnms- 
tha.  f.sSi.  reproche  â  Menelas  deux 
gtoâes  fautes.  La  première  d'avoir  agi 
svec  (à  femme  ,  comme  fi  elle  edt  éti  ho~ 
Dite  ,  pu  incapable  de  ceflec  de  l'être ,  en 
la  laiffant  feule  fur  fa  bonne  ibi.  La  fé- 
conde d'avoir  levé  des  troupes  pour  la 
recouvrer.  "  Au  lieu,  d;t-il,  d'armer  tou- 
Bte  la  Grèce  ,  pour  la  recouvrer  ,  vous 
j»  auriez  dû  au  contraire ,  après  avoir 
»  éprouvé  l'infidélité  de  cette  époufc  , 
M  la  laiiTer  oïl  elle  étoit ,  Se  fayer  même 
•>  un  tribut  pour  éviter  qu'elle  ne  remît 
P  jamais  le  pié  dans  votre  maifon.  »  Me- 
nelas répond  fort  mollement  i^ae  les 
-wfnturos  de  £i  femme  avaient  été  info* 


lontakes  ,  &  un  eoap  du  ciel  ;  Se  que  de' 
Id  étoit  forti  un  grand  avantage  pour  let 
Grecs  ,  qui  avotenr  comencé  à  aprendre 
l'art  militaire  au  fiége  de  Troye.  C'eft 
par  de  femblables  raifons  qu'lfocrate  en- 
treprend de  juflifier  Hélène.  La  guerre 
de  Troye  ,  dii-il  ,  tilt  très  -  utile  i  la 
Grèce  :  on  y  inventa  bien  des  diofes  f 
on  comença  de  rendre  l'Europe  fupe- 
rifure  i  l'ÂlIe,  Avant  cette  guerre  les 
baibatcs  t^ifoient  des  conquéres  fur  les 
Grecs  :  Hélène  fiit  caufe  que  lei  chofes 
prirent  un  tout- autre  tour;  car  depuis 
cette  guerre  ,  les  Grecs  enlevèrent  des 
Villes  Se  des  Provinces  aux  Barbares 
Ifoct.  in  EncmicHeUni.,  B«|ii«,Dift.  Crit. 

Mmm 


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45»  GENEALOGIES 

Ro  rs  D  B      Après  la  mort  de  Menelas ,  Nicoftrate  6c  Megapenthc 
Sparte,  fes  bâtards  chaflerent  Hélène  de  Lacédémone.  Elle  ic 
Paufanias ,  retira  dans  l'^e  de  Rhode  auprès  de  Polixo  fa  parente ,  oui 
liv.j.c.  12-  y  regnoit  comme  tutrice  de  Ion  fils  qu'elle  avoit  eu dcTle- 
poleme  ,  tué  au  fiége  de  Troye.  Polixo  regardant  Hélène 
comme  la  caufe  de  fort  veuvage ,  la  fit  prendre  un  jour 
dans  le  bain  par  des  femmes  habillées  en  furies,qui  la  pen* 
dirent  à  un  arbre.  Les  déréglemens  de  ià  vie  n'empêchè- 
rent pas  qu'on  ne  lui  rendit  des  honeurs  divins  après  la. 
mort.  Les  Rhodiens  pour  expier  1«  crime  de  Polixo ,  bâti- 
■    r*  a-î    ^^^  ^"  Thoneur  d'Helene  un  temple  fous  le.nom  à'HeUrfe 
dir'pfndantc  Brendttis.  *  Paufanias  fait  mention  d'un  autre  qu'on  lui  bâ-^ 
iiuiâitte.      tit  dans  le  païs  de  Lacédémone. 

Clitemnejire  fut  affez  femblable  à  là  fœur  Heïene  &  dan* 
fa  conduite  Se  dans  fa  fin.  Ëpoufe  d'Agamemnon  Roi  d&- 
Micenes  6c  frère  de  Meneias ,  elle  s'abandona  pendant' 
ibn  abfence  à  Egifthe  j-  dont  elle  fe  fervit  pour  aHalfiner 
fon  mari  au.  retour  de  la  guerre  de  Troye  ;  mais  fept  ans^ 
après  )  elle  pérît  par  la  main.de  fon  propre£ls  Orel^  y  c^ui: 
la  tuaavec  fonadultere.. 

Menelas  eut  d'Helene  une  fille  unique  y  nomée  Hermione 
qui  égala, fa  merc  en  beauté.  Elle -fut-d'abord  mariée  à Pir- 
nius  nis  d'Achille ,  dont  elle  n'eut  point  d'enfàns ,  enfuite 
à  fon.coufm  O RESTE  qui  fucceda  à  Meneias  dans  le 
Royaume  de  Sparte.  Ille  faiflà  avec  ceux  de  Micenes  ôc 
d'ArgosàfonfalsTISAMENqui  en  fut dépoiiiUé  parles 
Heraclides  ou  décendans  d'Hercule,  l'an  dumonde  2900,- 
ou  2^2  y  coflune  nous  avons  dit  dans  le  chapitre  des  Rois 
de  Micenes, 

Du  Roii  de  SPARTE  iits  HERACLIDES. 

Les  HeradideS)  qui  entreprirent  dé  ramener  les  Doriens^ 

TnCk      i  la  conquête  du  Péloponefe ,  étoicnt  Ckesphonte, 

Xiy^    Temenus,  £cAristodeme,  tous  trois  fils  d'Arif- 

tomaque  décendanr  d'Hercule.  Le  dernier  ne  vit  point 

Fanlkiiiai ,  Pheureux  fuccès  de  cette  expédition  ;  il  étoit  mort  à  Del— 

Ur.  3.  c  I.  pKes  ,  oîr  il  étoit  allé  confulter  l'Oracle  ;  &  avoit  laiflTé  de 

U  &mme^i£»,  fille  d'AuteCon  Roi  de  Thébe$>deux  fils  ]»> 


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H  1  s  T  O  R  I  Q  U.E  s.  Z/V.  7/7.  459 

sneaux ,  qui  furent  mis  Ibus  la  tutelle  de  Theras  leur  oncle  R  o  i  s  d  1 
inaternel.  Dans  le  partage  qui  fut  fait  de  la  conquête  du  Sparte. 
Péloponeic,  le  Royaume  de  Sparte ,  échut  à  ces  deux  frè- 
res nomezEURISTHÉNE  &PROCLE'S,quipour 
-être  nez  jumeaux ,  ne  s*en  acordoient  pas  mieux  enfèmble. 
leur  premier  diférend ,  lorfqu'ils  furent  en  âge  de  gou- 
verner ,  fut  au  fujet  de  la  courone  que  chacun  d'eux  auroit 
voulu  poflèder  ùjxs  panage ,  &  l'Oracle  de  Delphes  con- 
fulté ,  ordona  qu'ils  rc^neroient  tous  deux  enfemble.  Ils 
éppulcrent  deux  làeurs  jumelles  filles  de  Therfandrc ,  la- 
voir Z/tthrÎA ,  &c  Aaaxafidra,  Dç-là  deux  familles  Royales  , 
qui  régnèrent  à  Sparte  en  même-tems  >  l'une  apellee  des 
jigides ,  SsC  l'autre  des  Euri^ontidei.  Pour  les  dillinguer  l'u- 
J1C  de  l'autre  dans  ce  récit ,  la  première  iera  en  caradlieres 
Romains  »  Se  la  fcconde  en  Italique. 

EURISTHENE  fixafa demeure  dans  la  ville  de Spar- 
«e  ,  où  il  iît  bâtir  un  Palais  féparé  de  celui  de  fon  frère ,  P*"C*"'*'» 
avec  lequel  il  ne  s'acorda ,  que  pour  aider  leur  oncle  &  '^'  '*  *^*  *' 
leur  tuteur  Theras  dans  l'établiflèraent  d'une  colonie  qu'il 
mena  dans  l'île  de  Calliilho.  Comme  la  Laconie  fe  trou- 
voit  fort  dépeuplée  depuis  l'arivée  des  Doriens ,  U  acorda 
.aux  étrangers  qui  s'y  etabliflbient  les  droits  de  citoyens , 
avec  exemption  de  tributs  6c  d'impôts.  Son  fils  AGIS, 
.qu'il  eut  pour  fiiccefleur  après  un  règne  de  4.2  ans ,  s'écar- 
ta de  cette  politique  ;  6c  impofà  des  taxes  fur  les  Tribus , 
■qui  lui  étoient  foumilès.  Les  babitans  de  la  petite  ville 
.Q'Helos  refuferent  de  les  payer ,  flc  s'aiirent  par  leur  révol- 
te le  couroux  d'Agis  >  qui  les  réduifit  tous  à  un  dur  efcla- 
vage.  On  dona  dans  la  fuite  le  nom  d'Hilotes  à  tous  les  pri-^ 
fbniers  de  guerre, dont  les  Spartiates  faifoient  des  elcla- 
ves.  Sous  le  règne  d'Agis ,  qui  ne  fut  que  d'un  an  »  les 
Lacédémoniens  fécondèrent  Patréus  à  peupler  une  ville  » 
qu'il  avoit  bâtie  en  Achaie ,  6c  qui  de  fon  nom  fut  apellée 
Fatras.  C'eft  du  nom  d'Agis  que  tous  les  décendans  d'Eu- 
rifthene  furent  furnomez  Agides. 

F  ROC  Z  ES  frère  d'EunJmerte  ,  dont  on  ignore  la  durée  d$f 
règne ,  aujjt-bien  çfue de  Ufiâ^arfdefes  décendans,  quoique  tous  Liv.  j.c.y. 
Us  Auteurs  s' attardent  ^jjez,  fur  leur^t^tion  »  eut  four  fueseffeur 
SOUS  ,  j-wi  imit/t  la  conduite  d'Agis  ,  fpur  exiger  Us  fubfdes 

Mmm  ij 


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4^0  TahU  XI K 

-  Rois    HERACLIDES    de 

T 

AmiiTODSMi,  Heraclide ,(  Voyez  Mic«nef) 


Jtm  EVRISTEN/DES 

ou  ^ 

AGIDES.  ï*   EURISTHENE,    Roi  l'an  du  monac  tsoo- «g. 41  «"K 


II.     AGIS,  régna   1 


III.    ECHESTRATE^t^Sjattï.       AuPHtCl-lft 
I  V.    L  A    B  O  T  A  S ,  reg.   37  ans.  • 

V.    D  O  R  I  S  S  E^^trt.  t?  aoi- 
V  I.  A  G  ESI  L  A  US,  contemporain  4cLico^e,reg.44«i* 
VII.   A  R  C  H  E  L  A  U  S  ,  fçg.  tfo  ans. 
VIII.    TELEC  LE,  tué  par  les  Meffeniens,reg.40  an* 
IX.    ALC  AMENE,  fouïle^el  la  ville  d'HcIos  fiitdémiiM,  rej  3»ai» 
X.      P  O  L  I  D  O  R  E. 
XI.     E  U  R  I  C  R  A  T  E, 
XIL    ANAXANDRE,  fbaïIe^neriadclhiiâiondeMcflèae. 
X 1 1 1.   EO  R  I  C  R  A  T  E ,  fous  lequel  la  gneree  de  Tegfe, 
XIV.     LEON. 
XT.     ANAXANDRIDE,  finit  la  guêtre  de»  Tigéatei. 

■  - . A , ^___^_^__. 

XVf  CLEOMElte  E     DoMiWï-       Xvn.  LEONIDAS  ,  tué  aux  Thetmopilei.    Cuohikot^ 

Cg^-,  XVUl.  PLIST  ARQUE,  reg.  i  an..  ÏaUsamu* 

;  XrX.  PLISTONAI 

"^  XX.  PAOSANIAS,reg.M» 


XXLAGESIPOLIS  I.  reg.  14  ana.       XXII.  CLÇO  MBROTE  ,  tué  iLcuaret.reg.jMii 


XXm.  AGESIPÔLIS  II.  teg.i 


XXIV.  CLEOMENE  II.  Kg.  î4ant 


A  cKOcK  A.fB,-f  avant  Ton  peie 


C I.  i  o  K  r  M  ■  ,  ép.  acJi 


■  XXV.  ARE'E,  reg.  44anR 


XXVIU.  LEONïDAS. 


XXVI.  ACROCRATE  ,  reg.  ij  ans.     XXX.  CLEOMENR 
, « ,  I" 

XXVII-  ARE'E  II.  Pofthume, 
'    {  igé  4c  S  an*. 


ÇbtUnide  Etrcj 

ép  Roi 

XXIX.  CLEOMBROTE.     plareJ-E» 


AcBsiroLis.  CitouiKi. 

XXXL  AGESIPOUS  111.  detnier  Roi  de  Spanc^ 


SPARTE     ou    LACEDEMONE 

if.  Atjfi ,  fille  d'Aute^o  ,  Rot  è.t  Tlicbet. 


4^1 


1 1. 

Rois   PROCL/DES 


I.   P  R  O  C  L  E'  S  ,  Roi  en  ï^oot 
IL     s  O  V  & 


EVRIFONTIDES, 


tu.  E  u  R  I . p  o  n: 


jI  V.    P  R    I  T  A  N  I  s* 
V.    E  U  N  O  M  U  Sf. 


VI.   POLIDECTE.  LICORGtrË.L^ilfâtetirt 

y  IL  CHARILLA$,PofthQme,Kg'.tf4aiiS.      A«tiokv>>.   EtrcouM^fv 


Vni.   NlCANDRfe.reg.  3?aaft 

IX,   t  H  EÔ  POMPE,  établit  leiÉftwA. 

,--tf%^ — —i i- I 

'Aachidkhb,  t avuiE  foa pck. 

X,    X  E  u  X   I  D  A  M  E. 

Xr.ANAXIOAME. 

■     XII.    ARCHIDAME    1. 

XIII.    AGESICtES. 

X  I  V.     A    R  1  S  T  O  N. 

XV.     DEMARATE,  chair& 


EuRistMlm.       Pii,oci,i'j; 


t>Bll  A  8.  ATI- 


fX-A-^^  Cleonime.  Atc&idame.- 


Ziirzi 

XVII.  ARCHIDAME  H.  leg-  4^  >■& 

XVIII.  AGIS,  Kg.  41  ans.        Cmtfi».       XIX.   A  CES  1 1  AU  S  ,[eg  41  a» 

I-BOTrcHioi.  XX.  ARCHIDA-ME  I  II.  «g- 13  ant 

X  X  r.   A  G  I  S  I  r.  teg.  j  (.  ans.        X  X  II.  E  D  D  A  M  I D  A  S  L 

X  Xm.  A  k  C  H  I  b  A  M  E  IV.  ép.  vffriito»». 

X3t!V.  EUDAMIDAS    II.  ip.  ^gi^Mtt.  AaisiLAft 

XXV.  AG^S  III.  ARcai»Aii» 


AUCHf o A 


XXVL    EORIDAMA  $,<<p.  ./fjMfff  ,  fiUede 
Gylippc ,  lenufiéc  i  Geomcnc  III. 


HtrpoMiDoik 

r  ;.;:zcdby 


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i^%  GENE  ALO  GIES 

H.OIS  DE  détns  fon  domsine,    Ilfttpere.d'EUKIFOU,  qui  fjtr  une 

S  p  A  R  T  B.  politique  cpofc'e ,  é"  f^'*ij*gf  •  jî  ^^  »vi>it  été  mieux  entendue , 

diminud  tes  tributs  t  ^  reUcba  èeaueoup  de.  cette  fevérifé ,  Avee 

■  laquelleotTAVoit comencé de çpaduitcle peuple.  Son cara&er£ bien' 

faif»nl  le  fit  chérir  dejesfujets ,  qui  de/on  nom  spelierent 'Euri-' 

pontideS)  tousjes  decendans.  Mais  fa  douceur  txceffive ,  aui  ne 

Javoitpas  même  s'armer  contre  U  crime ,  jetta  Zacédéméae  dan/ 

de  grands  désordres. 

Sous  le  règne  d'ECHESTRATE  fils  &  fuccefTeiir 
d^Affis ,  les  Lacédémoniens  chaffercnt  de  Cynure  tout  cç 
qu'il  y  avoit  d'habitans  en  âge  de  porter  les  armes.  Le  pré- 
texte de  ce  traitement  fut  que  les  Cynuréens,  au  mépris  de 
la  conisnguinité  ,  qui  étoit  cntr'cux  &  l^s  ArgKns,  * 
non-feuIcméntibuJfroiejnLt  que  des  bandits  ^  icur  territoi- 
re ,  ravàgcaflènt  Its  terres  des  Argicns ,  mais  qu'eux-mê- 
mes feifoient  ouvertement  des  tjourfes  jufqu'aux  portes 
d'Argos.  Les  Lacédémoniens  fe  brouillcrfint  ibus  k  regnç 
fuivant ,  qui  fut  celui  deLABOT  AS  ^avcc  lesArgieosi 
qui  déibtctent  eux-mêmes  .par  leurs  courfes  les  terres  con- 
^uifcs  pat  les  Lacédémoniens  fur  les  Cynuréens. 

PRIT  AN  IS  fils  é-fuccefeur  SEuripon,  eut  part  aux  guer- 
resjue  Sparte  eut  centre  Cynurre  é'  ^i^os.  Son  fils  EUNOMUS 
repentit  les  éfets  de  cette  clémence  excejfwe  ^  mal  entendue ,  à  U- 
quelle  Euripon  avoit  acoûtumé  les  peuples.  En  diminuant  C auto- 
rité Royale ,  il  avait  afoibli  en  eux  le  refpeii  qui  lui  efi  du ,  ^ 
qui  efi  fi  néee^aire  pour  la  tranquillité  £  un  Etat.  La  liberté  étoit 
dégénérée  en  licence ,  (fr  Ut  loix  dénuées  de  t autorité  qui  Us  fou- 
tient  t  n'étaient  plus  écoutées,  de  forte  que  Lacédémene  en  paix 
avec  Us  étrangers  fe  vit  déchirée  par  fes  propres  citoyens  ^^  livrée 
tnproye  aux  meurtres  ^  auxféditions.  Ce  fut  dans  un  de  ces 
^  meuvemens  populaires  que  périt  Eunomus  quifeflatant  quefa  prér 
fenceen  impojèrait,  fêtait préfenté  pour  apafer  Udefardre. 

Son  fils  FOLIDECTE  hérita  de f on fc'eptre ,  é"  neputré- 
tablir  les  ehofes  dans  lafubordination  oit  etUs  dévoient  être.  Ce 
glorieux  ouvrage  étoit  refervé  à  LlCU  RGU  Ef on  frère,**  dont 
la  prudence  é"  ^J^'jj^  redonerent  une  nouveBeface  au  Royaume 

^  On  dît  qu'ils  étoient  nue  colonie  des  A^iem ,  qui  y  Sut  men^  pat  Cy* 
natie  ,  un  des  fiis  de  Perfee. 
*  *  Licnrgue  étoit  d'un  fecood  lit ,  &  fils  de  D'mu^ê, 


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HISTORIQUES.   Lh.IlU  463 

ie  Lésiiémonc.  Afrh  l»  monde  PoUdeÛe ,  fui  n'avoitfoînt  Uif-  Rois  »  * 
Jt  ie»faitt  r  UcMtvue  fittreconu  Roi  ;  mais  il  tt'aeepta  U  Courth  5  j  a  r  t  f,- 
fie  qa'svee  prome^ de  U  retnettreJùrUtête  de  i' enfant  j  dont  U 
veuve  de  FeUde^e  était  gro^e ,  ft  e'e'toit  ttn  gm^on^  Ceftndant  I0 
U  Reine  lui jit  dire,  ftte  s'il  voidoit  lui  ^mettre  de  Npoufer  ,  el'e 
jinit férir fonfiiêit.  Licurgme  qui  avait  lent  À  craindre  Sunefem^ 
me  eÂfabie  ttimfi  noir  forfait ,  diffimuU  fin  indignation  ^fit 
dire  à  la  Reine,  qu'il  fallait  attendre  lanaijjattee  de  Tenfant  dont 
on  fe  déferoit  f  or  des  miyens  moins  dangereux  four  eUe.  Za  Rei- 
ne aeendit  U  terme  de  fin  aeouehement ,  ^  mit  au  monde  un  fis  ,< 
auquel  on  dona  le  nom  de  CHAR  ILLAS,  ^eft-à-dire,  fiye 
du  feufle.  Zicu/gue  quitta  le  nom  de  Roiy  é"  J^  conunta  dîétre 
tuteur  du  Jeime  Prince  y  qi/il^evaavecunjhin  vraiment  paternel, 
m^rifant  tous  Us  àifimrs ,  que  la  Reine  irritée  réfandoit  contre 
hti.  Craignant  cependant  qu'on  natentât  à  la  vie  de  ce  jeune  Frin- 
se  s  pour  àoner  une  aparenee  de  vrai  aux  acufafiens ,  H  jugea  à 
frvpos  de  di/parettre ,  lorfqu'il  U  viren  âge  d'être  marié,  (jr  dlaf- 
Jkrer  la  courone  dans  fa  familU. 

DO  RISSE  fils  de  Labotas  régna  2^  ans  j  après  fbn  rè- 
gne y  il  laifTa  le  fceptre  à  Ton  fils  AGESILAUS ,  qui  le  tint 
44  ans,  .&  le  tranfinit  à.  ARCHEL AUS  l'^édc  fes 
enfàns.  Pendant  Ion- règne  les  Lacëdémoniens  afïlégcreht 
EgiS)  ville  voifine  de  leurs-  frontières ,  ôc  la  détruifirent  ett- 
tierementjde  peur  qu'elle  ne  fe  liguât  contr'eux  avec  les 
Arcadiens.  Voilà  tout  ce  que  l'on  iàit  de  ce  règne  qui  fut 
«te  60  ans. 

CharilUs  était  cotmmpormn  ^Archelaus ,  ^  le  fecrmda  dam 
Jb»  entrefri/ifkr  £gis.  L'ahfence  de  Zicutgae ,  dont  la  vertu  avait 
rend»  le  peuple  plus  docile  parle  reJfeSi  qu'elle  lui  infpiroirpourja 
perfine  ,.fit  reg?ur  dans  Sparte  U  trouble  &  laMfeorde.  Zes  lùis 
vouloient  recouvrer  leur  aneiene  autorités  ^  le  peuplé  obfliné  k 
retenir  la  fient ,  ne  voulait  point  reeonoitre  dé  tomes  a/es  privilè- 
ges é"  «  eomhat  continuel  de  puijfanees  opojïes  dechiroitjans  cejfe 
FEtat.Elles  s'acorderenten  un  point,  et  fut  Rengager  Zieurgue  à 
revenir  dans Ja  patrie  pourkur  aperterlapaix.  Il  y  revintenriehi 
de  tout  et  qu'il  jr  avait  de  meilleur  dans  les  laix  <^  les  coutumes  des 
Cretois  é"  des  Egiptiens ,  ^  ofiir  de  faire  p/trtaux  Zatédémonieitt 
des  diférens  moyens  qu'il  avoit  apris  en  Crète  ^  en  Egiptt  ,pour 
régler  (opacifier  CEtat.  Il  aSa^à  Delphes  confJtlter  auparavant 


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4^4  GENEALOGIES 

R  o  u  D  E  f  Or*c/tf  ,  dont  la  nponfe  Payant  jijfutv  du  Juceès  dt  Jàn  tntre-' 
S  p  A  K  r  fi.  ^^  ^  ilcomenfa  U  réforme  de  £Ef»tfarU  fubliattion  de/es  Uix 
vers  taa du  monde  3170.  ^  834  ont  AvaotJ.C.  Ilinjtitttm 
un  Sénat  eompofé  de  %'&,  Sénateurs ,  apeUex.  GeronteS  j  ionf 
£  Autorité  fervit  de  contrepoids  à  telle  des  Rois  ,  é"  f»t  arrèm 
iinfolence  du  peuple  i  il  établit  N^alitée»  mettant  toutes  Us  terres 
en  eomutti  de  forte  qu'il  n'y  avait  plus  que  la  vertu  qui.  mit  de 
la  diférence  entre  les  uns  ^  les  autres.  Il  banit  de  Latedemont 
ïufaçe  de  Coré"  de  C  argent ,  é'J  introduifit  de  la  monoye  de  fer. 
.  Il  ehaffa  de  la  ville  tous  les  ouvriers  dont  les  métiers  étoient  inu* 
tils  ,  &  retrancha  le  luxe  des  repas  é"  des  habits.  Les  r^Umem 
qu*il  dona  pour  t éducation  des  jeunes  Spartiates  ,  tendoient  à 
en  faire  des  hommes  robufies-é"  de  bons  Jhldats  :  mais  ceux  qui 
regardaient  les  fiSes  <^Jes  Igixfur  l(  mariage  ,  ne  peuvent  être 
aprouvées, 

Licurgue  eut  le  plaifir  de  voirjks  loix  exécutées  dans  Sparte  1 
mais  ce  nétoitfas  ajfez^our  lui ,  il  vouloitles  rendrf  immorttSes 
^  immuables.  Il  fit  ajfembler  le  peuple  ,  é'  déclara  qu'il  y  avoif 
encore  un  point  qui  était  le  plus  ejjentiel  ^  le  plus  important^ 
qt^il  ne  pouvoit  le  leur  communiquer  avant  que  d'avoir  eanfultê 
;  t  Oracle  d' Apode» ,  &  exigea  des  deux  Rois ,  des  Sénateurs  <$• 
de  tous  Us  citoyens  de  s'et^ager  par  ferment  foUmnfl  à  mainte 
nir  les  loix  <^  la  forme  iu  gouvernement  établies  \  fans  y  rien 
changer  juf qu'a  ce  qtiilfut  de  retour  à  Laeedemone.  Il  partit  en^ 
fuia pour  Delphes ,  ér  de-  lafe  retira  en  Candie ,  où  iife  laiffa , 
dit'on  ,  mourir  de  faim ,  é"  ordona  en  mourant  de  jetterfes  eenr 
dres  dans  la  mer ,  de  peur  que  Ji  on  Us  raportoit  à  Sparte ,  Us 
■  Lacedemoniens  nefe  crurent  d^agez,  de  leurfkrment. 

Charillasfurvècut  encore  quelque  tems  a  Lieurgue ,  ^  fut  tué 
dans  une  bataille ,  qu'il  perdit  contre  les  hahitans  de  Tegée  ,  viSt 
d'Arcadie  ,  aPtis  un  règne  de  64  ans. 

T£L£CL£  Tuccçda  à  Achdaiis  Ion  père  ,  &  ibus 
fon  règne  les  Laeçdemonicns  prirent  £ur  les  confins  de  la 
Laconie ,  trois  Villes ,  dont  les  Achéens  étoient  en  pot 
ièlTion.  Amicles  fut  la  ièule  dont  les  habitans  le  defëiv- 
dirent  avec  valeur;  elle  fut  cependant  prife  &  rafée. 
Quelque  tcms  après  Telecle  fut  tue  par  les  Mcflèniens  dans 
un  tenmle  de  Diane  >  quiétoit  fur  les  frontières  de  l?  Lacor- 
nic  &  dp  la  Meffenie» 

NIC  AND  RE 


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HISTORIQUES.  Liv.III.  4^5 

yiCANDRE  ocupoit  U  f  lace  de/on  f  ère  CharUlasJorjr^ue  Rois  bb 
ce  meurtre  ariv».  Ce  Frince  rav/^e/t  les  terres  des  Argiens ,  Sparte, 
(^  leur  caufa  bien  des  m*ux. 

Sous  Je  règne  d'ALCAMENE  jfuccefïèur  de  Tele- 
cle ,  la  réputation  des  Lacedemoniens  jdéja  répandue  hors 
de  la  Grèce  j  engagea  les  Cretois  aies  choifir  pour  arbi- 
tres de  leurs  difërens.  Charmidas ,  fils  d'Eutys ,  un  des 
,plus  confiderables  de  Sparte ,  fut  envoyé  en  Crète  pour 
cette  comiffion.  Pendant  ce  tems-là ,  le  refte  des  habitans 
d'Helos  ,  qu'Agis  y  avoir  laiffez  ,  le  fouleverent  'contre 
Sparte  ,  aidez  des  Argiens.  Ceux-ci  Rirent  défeits  ,1a  ville 
fut  prife  &c  rafée.  Alcamene ,  pour  venger  la  mort  de  Ion 
pcre ,  comença  avec  Theopompe  fon  collègue ,  la  guerre 
contre  les  Mefleniens,  par  la  furprife  de  Ta  ville  d'Am- 

fhée ,  oii  prefque  tous  les  habitans  furent  paflèz  au  fil  de 
épéc.  Il  mourut  peu  après ,  ôc  laifïà  là  courone  à  fon 
fils  POLIDORE,  qui  continua  la  guerre  contre  les  JVlef- 
fenicns  avec  fon  collègue. 

Le  règne  de  THEOFOMPE  ejl  eélére  dans  (Hifioire  ,far 
trois  évtnemens -,  qui  le  rendent  mémorable.  L'infiitution  des 
Ephores,  U guerre  contre  ks Argiens,  ^  i» première gmrre  con- 
tre Us  Mejfeniens.  lUtablitvers  tan  du  monde  12 '^o.V.EP  BO- 
RES *  pour  contrebalancer  C autorité  des  Rais  é"  celle  du  Sénat. 
Sur  quoi  fa  femme  lui  faifant  des  reproches ,  furce  quil  laijferett 
À  fon  fils  une  moindre  autorité  que  celle  qu'il  avoit  reçue  :  Il  CU 
vrai ,  répondit-il,  mais  je  la  lui  laifferai  plys  fûre. 

La  guerre  contre  les  Argiens  vint  pour  la  propriété  du. canton 
de  Thirée ,  que  les  Argiens  prétendeient  leur  apattenir  ,  quoi- 
que les  Lacedemoniens £n  eujfent  la  jo'ùi^ance.  Les  deux  armées 
étant  en  préfence  ,  on  convint  pour  épargner  lefang,  de  vuider 
la  querelle  par  un-eombat  dt  300  Argiens ,  contre  autant  de  La- 
ee^moniens.  llsfe  bâtirent  avec  tant  d'acharnement,  qatl  ne 


*  ■Les'Ephoteïrfwient  deslnfpcfteurï 
ou  Conirolleurs ,  on  les  ^Itlbic  cous  1m 
fMi  ,  &  on  les  tiioic  du  peuplcj  dont  ils 
étoirnt  comme  les  Tiibuns  cliez  les  Ko- 
oiains.  Leur  pouvoir  qui  étoic  aiTez  11- 
jaixé  d'aboid  >  s'éKndtt  ion  loin  avec  le 
tems.  Ils  foumirenc  i  ieui  jurifiliflion 
tous  les  Magiftiats  ,  8l  les  Rois  m£mes 
écôleot  «bligçï  de  leur  r^pontke ,  ioif- 


qu'ils  les  apelloient  en  jullice.  Its  fe  mi' 
lerecc  de  ce  .qui  f  egatdoit  la  religion  ■ 
préfidoient  ani  jeux  publiaues  ,  qui  ne 
le  réglèrent  plus  que  (clon  fear  caprice. 
Ils  eurent  encore  la  diUriburion  des  de- 
niers publics  r  quand  on  eut  fait  t  La- 
cedemoue  un  fond  d'épargne.  Bux  feuls 
a  voient  l'a  uioiité  de  Haïtes  de  la  paix  Se 
deUguetie. 

Nnn 


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^66  G  E  N  E  A  L  O  G  T  E^ 

Rois  de  rejls  qite  deux  hommes  du  côtédes  fremiers,ér  **  de  etïui  dès^ 
SvJiK^Tt.j-gçg„^^  encore  fut-ce  U  nuit  qui  UsJZpars.  Le  Lactdtmonien- 
reâafut  le  chamf  de  h/tt»ilU  >  f^!' pendant  que  Us  deux  Atgiens 
aBerent  snoncerltur  viBoin  à  Argos  y  il  dépouilla  les  morts  ,. 
^  emporta-  Us  armes  dans  U  camp  des  LacUémoniem  ^  revint 
prendre Jonpofie.  Chacun  prétendit  avoir  remporté  la  viêfoire  ,  éJ* 
comme  aucun  des  deux  partis -ne  la  vouloit  céder ,  on  en  vint  à  un-- 
combat  général ,  où  Us  Lacédémoniens  demeurèrent  vainqueurs^ 
La  guerre  contre  Us  Mèjfeniens  fut  plus  longue  ,  &  plus  meur- 
trière. Xes  Laeédémoniens  qui  s'étoient  engagez,  par  ferment  de  ne  ' 
revenir  dans  leur  patrie  ,  q»  après  qu'Us  auraient  détruit  ceïU  de 
leurs  énemis ,,  s'e^jùnerent pendant  dix  ansaujiége  de  Mécène. 

Lespertes  que  frenrUs  Laeédémoniens ,  é"  ^abfenee  qui  Us ' 
tenait  éloignez  de  Uters  femmes  depuis  plufuurs  années,  &  qui^ 
Juftin.  1,  j,  pouvoit  encore  durer  long-tems ,  leur  firent  craindre  de  laijj'er  Spar-  ■ 
«•-4'  te  dénuée  de  citoyens.   Four  yobvter,  ils  y  envoyèrent  du  camp 

toufUsfoldats  qui  y  étaient  venus  depuis  le  ferment  fait  par  U  refle- 
de  t  armée,  é"  leur  permirent  d'habiter  avec  Uurs  femmes  é"  l'urs 
fiffes.  Les  enfans  qui  e»  naquirent  Jurent  apellez  Parthéniens  y 
nom  qui  déjignoit  ["eprobre  de  Uur  naijfanee.  Mais  quand  ils  eu-  ■ 
rent  ateint  Cage  de  3  o  ans ,-  ne  pouvant  fou frir  U  reprethe  qu'on- 
leur  enfaifoiti  ils  Je  kanirent  eux-mêmes  de  Sparte ,  é"  étant  par- 
tis feus  la  conduite  de  FhaUnte ,  ils  abordèrent  enIt/tUe,-où  ilsfe- 
faifirent  de  laforureffe  de  Tarente  f&  s'y  établirent.- 

POLIDORE^  collègue  de.  Theopompe,  fét  an  de*^ 
meilleurs  Princes  qu'ait  eu  Sparte.  La  juilice-,  l'humanité  >> 
1-amour  de  fon  peuple ,.  étoicnt  la  régie  de  toutes  fcs  ac- 
tions. Lacédémone  le  perdit  par  le  crime  d'un  certain  Po- 
lemarchus  qui  le  tua ,  6c  pour  honorer  la  mémoire-  de  ce 
bon  Prince,  elle. lui  fit  élever  une  ftatue,  ■près  dafépiUcre 
d'Orefte  >  &  on  fit  graver  foa.  ponrait  lur  le  fceau  pu- 
blic. Sous  ion  règne  Tes  Lacédémoniens  envoyèrent  deux* 
colonies  en  Italie  >  l'une  à  Crotone,  &  Pautre  à  Locres. 

EURICRATE  I.. fueceda  à  PoUdore ,  Ôc  fut  fiàvi 
de  fon  fiils  ANAXAN.DRE.  La  dureté  exceffive  avec 
laquelle  celui-ci  &  fon  collègue  traitoient  les  Meflèmens  , 
réauifit  ces  peuples  au  défeipoir.  Ils  fe  foulcverent  &  ra- 
lumerent  une  dangereufe  guerre  dans  la  Laconie ,  qui  fut 
la  2^  guette  Mefleniaque.  Elle  dura  I4^ans  >  pendant  lcf> 


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HTSTORTQUES.  Liv.ur.  4^7 

r:ls  Ariftodemc  Général  des  Meflèniens  remporta  Air  R  g  i  s  o  a 
axandre  des  avantages ,  qui  mirent  Sparte  en  danger.  Sparte. 
-Elle  avoit  par  ordre  de  l'Oracle  envoyé  demander  un  Gé- 
4iéral  aux  Athéniens  »  qui  dans  le  deuein  d'empêcher  que 
les  Laeédémoniens  ne  s'emparaflènt  de  la  Meucnie ,  leur 
avoient  envoyé  un  certain  Tirtée ,  Poëte  de  profefîion  qui 
,ne  leur  fut  pas  d'un  grand  fecours.  L'argent  d'Anaxandre 
:f  épandu  à  propos  parmi  les  alliez  des  Meffeniens,Iui  rendit 
rde  meilleurs  iervices  ;  il  les  détacha  de  leur  parti ,  &;  le 
iît  triompher  de  Mefllene  ,  qui  fut  entièrement  détruite. 

ZEU  XIDAME  jits  ^ArchUame  fueeeâit  à  Theofomfe 
fon  myeul ,  ^  rtgnn  mjtc  beaucoup  de  tr^nefttiâité.  Son  fils 
AN  AXID  AME  n'eut  f^s  le  même  bonheur.  Ce  fut  fous  fo» 
règne  quefefitU  ±^. guerre  Mejfeni/tfue ,  fans  qu'onfache  queSc 
jArtilyeut.  Ufitt  père  ttARÇ  Hl  D  A  M  E  l  &  celui-ci 
£A  GE5ICLE  Sy  i^ui  furent  M^ez.  heureux  four  ne  voir  leur 
regm  tnubléf*r  sucune guerre ,  ni  civile  ni  étrangère, 

EURICRATE  II.  fils  d'Anaxandre ,  comença  con- 
-trc les  Tegeates  ime  guerre ,  que  LEON  fon  fucceflèur 
iie  fourint  pas  avec  Donheur.  La  fortune  changea  (bus 
ANAXANDRIDE,  qui  avoit  fucedé  à  Léon,  &: 
les  Tegeates  furent  dé&irs.  Anaxandride  par  un  abus,  dont 
il  n'y  avoit  point  eu  encore  d'exemjMe  à  Sparte ,  eut 
deux  femmes  à  la  fois ,  &  contre  fon  atente  lailîà  une  dou- 
ille poftérité.  Car  après  avoir  long-tems  réfifté  aux  Epho» 
Tes  qui  vouloient  qu'il  répudiât  fa  première  femme ,  Prin- 
«eflc  très  -  vertueufè ,  mais  qui  ne  lui  donoit  point  d'oi- 
£ms ,  enfin  pour  leur  obéir  ^  il  en  prit  une  ièconde ,  fie 
•eut  d'elle  un  fils  nomé  CUomene ,  &c  dans  le  même  tems ,  la 
^première  qui  avoit  été  juiqu'alors  ftérile ,  fc  trouva  groflis 
.&  le  fit  perc  de  Doriéus ,  enfuite  de  Léonidas ,  &  enfin  dcf 
Cléombrote.  Après  la  mort  d' Anaxandride,  Doriéus ,  comme 
né  du  premier  mariage ,  prétendit  fiicceder  ;  mais  les  La- 
eédémoniens lui  préférèrent  Cléomene ,  &  fuivircnt  en 
cela  moins  leur  inclination  qBC  4cs  loix  du  Royaume  qnî 
^ugeoîent  la  courone  à  l*aîne.  Doriéus ,  ne  pouvant  ïc  ré* 
ioudre  d'obéir  à  Ion  frcrc ,  aima  mieux  quiter  le  pays, 

ARISTON  fUs  é"  fueeeffeur  £ AgefîeUs   régnait  en  mitM 
tems  ji^  Anaxandride  i  il  avoit  époufé  la  plus  beUe  perfone  fn^tttt 
Nnnij 


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468  GENEALOGIES" 

Rois  de  vue  S  farte  depuis  HtUne  i  cette  Frinceffe  qui  n'étoit  pas  tngran£e 
Sparte,  réputation  du  coté  dvU  vertu  ,étant  acauchée  iunjUs  kjiptmois,  le 
Roi/on  mari  en  aprenant  cette  nouvelle ,  ditenprefenee  desEphores 
que  cet  enfant  ne  pouvait  être  de  lui  ,paroU  qui  lut  eoûta  cher  dans 
la-fuite  i  car  Demarate  qui  était  cet  enfant  r  enperditla  courone- 
C  L  E  p  M  E  N  E  ne  fut  pas  plutôt  fur  le  trône ,  qu'il  en- 
tra dans  l'ArgoUde  &  défit  les  Axgiens ,  dont  cinq  mille 
s*étant  réfiigiez  dans  un  bois  ,  il  les  y  fit  brûler,  t)e-îà  me- 
nant fon  armée  viilorieufe  à  Athènes,  il  délivra  cette  ville 
de.  la  tiranie  des  Pififtratides.  Mais  ayant  entrepris  de  s'en 
Kndre  lui-même  le  maître  >  à  la  follicitation  a'ITagoras  y 
dont  il  étoit  moins-l'ami  que  celui  de  fà  femme ,  il  fut  obli- 
gé de  fe  rétirer  honteufement  de  l'Atrique  i,  fie  loriqu'il  y 
revint  l'année  fuivante ,  pour  venger  ce  prétenda  afront , 
il  fe  vit  tout  d*uncoup  abandoné  de  fes  alliez ,  &  de  De- 
marate même  fon  collègue ,  qui  ne  vouloient  pas  prendre 
part  à  fon  injuftice  y  &  ayant  dans  ià  fureur  livré  bataille, 
il  la  perdit.  Quatre  ans  après  il.alla  dans  l'île  d'Eginc ,  pour 
-en  punir  les  habitans , .  qui  s'étoient  fournis  à  Darius.  Mais 
Crius  l'un  des  principaux  infulaires  ,  lui  dit  que  s'il  olbit 
en  toucher  un-feul  y  il  porœroit  bien^tôt  la  peine  de  fa  té- 
mérité.. Cléonime  craignit  une  émeute  &  le  retira.. 

Ce  qui  autorifoit  les  Eginetts  doits  la  fiere  réponfe  qu'il  firent  a 
Cliomtne  ,  étoit  moins  la  criùnte  des  Fer/is ,  que  l' intelligenct  ci 
Us  étaient  a^ec  D  E  MA  R  A  TE  fon  coBegue ,  qui  les  fit  affûrer. 
defApr»te£Hon.  Cette  infdélité  dont  Cléomene  eut  eortoijfanee ,  ^ 
f afront  que  Demarate  lui  avait  fait  ejfuyer  dans.  l'Aoique ,  Ufof 
Strent  à  chercher  tous- Us  moyens  de  vengeance.  U  gagna- par  Jes^ 
libéraUuz,la~Pithie ,.  ^  Jur  de  fa- réponte  ,  lotfqueUs  Laeédémo- 
niens  Renverraient  confulter,  iifirdi/puterà  Demarate  fa  naiffan- 
u  y  par  Leo^ehide  qui  étoit  de  la  famille  Royale  i  celui  -  eife  pré- 
valant du  difeoursqùArifion  avait  lâché  en  prifence  desEphores, 
prétendit  que  Demarate  étoir  bâtard  t  &  Uréponse  de  la-Psthie  ,, 
jkV»  envoya.  confaUer , -ayant  été  confarm  àfes  préun/ianStDema- 
ratefaerifé  À  la  vengeance  de  fon  collègue  ».ferdit  injufiemetst  Is. 
fourone..  Jlfe  retira  a  UCourdu  Roi  de  Per/i  ,  qui  le  eombUde 
biens.  Plus  ami  cependant  de  fon  ingrate  patrie  y.que  Sun  Roi- 
jUtf  lui  donoitune  retraite  honorable  *il  avertit  les  liacédémonient- 
des  de£eias  que  Xcreh  framott  contre  UGrete,  Jl  envoya  eet.ams.^ 


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HISTORIQUES,  tiv.m  469 

gravé  fur  une  planche  de  hoh  ,  qittl  fit  enfuit:  enduire  de  cire.  Rois  ot 
Les  M^ffirats  ptreneloag-temsfitns  comprendre  le  mijiere.  Gor-  Spart  i^ 
go  fille  dt  CUomene,  ^  femme  deZeonïdas  les  tir  a  de  leur  emèa- 
rss  en  faifant  fondre  la  cire ,  ^  ^couvrit  mnfi  C avertiffemenP 
fue  Demarate  leurdonoit.  La  pojiérité de  Demarate fut long-tem$ 
en  crédit  à  la  Cour  de  Pe^~ 

Cléoncrae  retourna  enfuitc  à  Egine  ,  dont  les  habitans 
Ce  fournirent  à  lui ,  6c  quelques-tems  après  dans  un  de  ces 
accès  de  fureur ,  aufquels  il  étoit  fujec ,  il  prit  fon  épée  ôc 
iè  la  paf&.  au  travers  du  corps.  II  ne  laifla  qu'une  fille  no- 
mée  Gorgo ,  dont  nous  venos  de  parler.- 

Sonfrerc  LEONIDAS  qui  lui  iuccedar  fe  rendit  il-' 
hillre  par  la  valeur  avec  laquelle  il  défendit  le  détroit  des 
Thcrmopiles.  Ala  tête  de  joo  Lacédémoniens  >  il  arrêta; 
trois  jours  l'armée  innombrable  de  Xercès,  dont  il  fit  périr 
plus  de  20  mille.  Enfinacablé  par  le  nombre,  il  fuccomba 
avec  fa  petite  troupe.  Comme  quelqu'un  difoit  que  l'ar- 
mée des  Perfès  étoit  û  nombreufe,  que  le  foleil  en  lèroit 
obf^urci  par  leurs  flèches ,  tant  mieux^  dit^it>  nous  en  comba- 
ttons à  tombre.  Xercès  lui.fit  propofer  de  lui  doner  l'Empi-      ^-^^ 
r-e  de  la  Grèce ,  s'il  vouloit  s'acomodcr  avec  lui.  y  aime     4%^,. 
mieux  t  répondit-U-j  mourir  généreufemenrpoiu:  ma  patrie,  que  avant  LC 
£y  comanier  injufiement.  Quelques  jours  après  cette  a«5lidn  , 
Euribiade  Général  de  la  flotte  Lacédémoniene ,  aidé  des 
confeiJs  de  Thcmiftocle  Athénien ,  gagna  la  célèbre  ba^ 
taille  de  Salamine  fur  Xercès.- 

LEOTYCHIDE  qui  avoitéréJUbfiitué  à  'Ùemarau ,  étoif 
refté  à  Laeédémonc,  fourveiUer  a  ^intérieur  du  Gouvernement ,. 
tandis  que  Ltanidas  étoit  aux  Thermopiles  pour  s'opofer  aux  Fer- 
fes.  Apres  la  retraite  de  Xercès  y  il  fut  nomi  par  les  Ephores  t  pour 
tirer  vengeance  des  J Us  qui  s'étaient  déclarées  pour  les  Barbares  $ 
la  flotte  qu'il  coma»doit  avec  Xantippefils  SArtphran ,  bâtit  les 
Ferfes  à  MicaU  »  ^  leurviffoire  d/élivra  toute  Ûonie  du  joug  des 
Férfes..  Leotychide  marcha  enfuite  en  Theffalie  contre  les  Alevs' 
des  ,  qui  0rêterentjis  viéfoires  par  leurs préfens  ,  (jr  de  retour  à' 
Sparte  ,  on  lui  fit  fon  procès  1  de  forte  que  ne  fi  croyant  pas  enfif 
reté,  il  aSa  chercher  un  afiU  à  Tegée  dans  U  temple  de  Minerve' 
AUa. 
BLISTARQUEfils  dcLconidas)  étant  tropjeune 


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470  GE  NE  AX  O  GIE  S 

Rois  de  pour  gouverner  ,    eut    pour  tuteur  Ton  coufîn  P a u- 

Spaktz.  saniaSj  qui  en  cette  qualité  comanda  les  troupes  Lacé- 

L'an       démonienes  au  combat  de  Platée ,  où  il  défit  les  Perfes  , 

475,      aufquels.il  enleva  l'ile  de  Cypre  ,  &  Bifancc.  Ces  avanta» 

.avant  J.  C.  ges  le  rendirent  infolent ,  &  lui  inlpirerent  des  fentimens 

ambitieux.  Ils  écrivit  à  Xercès  que  s'il  VQuloit  lui  doner 

Ùl  fille  en  mariage ,  il  le  rendroit  maître  de  toute  la  Grèce. 

Ses  defïèins  furent  découverts ,  il  fut  cité  à  Lacédémone  * 

oii  s'étant  rendu ,  croyant  ic  juftifier  >  il  fut  .condamné  à 

L'an      jnort  par  les  Ephores ,  &c  s'étant  retiré  dans  le  temple  de 

474.     Minerve  >  comme  dans  un  afile ,  on  l'y  enferma  y  &c  on 

«.vant  J.  C.  l'y  laiflk  mourir  de  faim. 

Plillarque  mourut  prefque  dans  le  même  tcms ,  &  eut 
pour  fucceflêur  PLISTO  N  AX  fils  de  ce  même  Paufar 
nias  >  dont  les  dernières  avions  ternirent  la  gloire  qu'il  s'é- 
toit  aquifè  parj  fes  premiers  fuccès.  On  noma  Nicomede 
pout  tuteur  de  Pliftonax  jufqu'à  ce  qu^il  eût  ateim  l'âge 
de  gouverner. 

Sous  le  règne  £ARC HIDAME  IL  qui  /tvoitfuieeié k 

fon  Myeùl  Leotychiie ,  Lacéeiémone  fe  vit  ajUgée  de  flujîeurs  msl- 

1,'an        heurs.    Un  terrible  tremblement  de  terre  enfevelit  flus  de  vingt 

j^f.      mille  de  fes  hahitans/ous  Us  ruines  de  leurs  mai/ons.  AfeineAr- 

avant  J.C.  chidame  trouvs-^HlemoyendefejMtversveePli^on^Xt  (^  150 

citoyens.  Les  Hiletes  qui  h^hitoient  l»  t^mp^gne  ,  pofterent  de 

tette  défoUtinn pourJeJhupjUre  à  Uputjfame  de  leurs  mmtres ,  ^ 

Us  Mejfeniew  dont  ils  étaient  originaires ,  fe  joignirent  à  eux  pour 

Us  aider  k  fecouer  U joug.  ïlfe  fortiferent  à  home  ,  Soit  ilsfui- 

foient  de  fréquentes  toutes  dans  U  territoire  de  Lacédémone.  Le  fe^ 

cours  qu'Athènes  aeorda  aux  prières  SArehidame' parut  enfuite 

fufpeB  (îrftt  renvoyé.  Les  Athéniens  piquez,  de  cet  afront,  etjU- 

Uez.  devinrent  énemis.   Arehidame  ft  pkfieurs  irruptions  dans 

r  Atùque  qu'il  ravageait  prefque  tws  Us  ans ,  ^  prit  l'iatée  vil~ 

U  aiïiée  des  AAéniens.  Arekidame  fut  condamné  à  une  amende  » 

P!oç.  «      pour  avoir  époufé  une  femme  trop  petite.  Il  laijfa  deux  fils  é"  *»* 

•^£ide-         pie  »(ï««îr  Cymfca 5  quifuteémn  par  U  courage  quelle  eut  de 

difputtr  le  prix  aux  jeux  Ôlimpiques,à  la  eeurfe  des  chevaux  i  c'ejl 

la  première  petfone  de f on  fixe  0ue  ton  ait  vu  eurietffe  de  nourir  des 

chevaux ,  é"  la  première  qui  ait  étéeouronée  à  Olimpie. 

\  AGIS  11.  fucceda  a  Arehidame  en  qualité  iP  aîné,  dr  en' 

tra  dans  tElide  à  la  tête  d'une  armée ,  pourfe  verger  des  Eléens, 


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historiques;  ZiV./zr       47Y 

jftfi  j^oient  interdit  aux  L»eédémomeni  Us  Jeiix  Oîimpiques,  Rois  e  i 
Zorfyuil  eut  terminé  cette  guerre  à  U  gloire  de  Sparte  ,  il  tourna  S  p  jul  1 1,  - 
J'és  armes  contte  Us  Athéniens ,  ravagea  F  Attire ,  ^  pfouleifer 
eintreux  divers  feuftles.  La  flatte  des  Laeédémoniem  ayant  enfui' 
te  été  défaite ,  ils  firent  demander  la  paix  aux  Athéniens  ,  qui  /«• 
Uur  rtfufcrtnt  far  le  mauvais  conjêil  de  Dtmagegue.  Mais  ils 
eurent  bien  fûjet  de  s' en  repentir  dans  la  Juite.  Zaperti  di  Uurar-     . 
ntée navale,  auprès  SEgofpotamos fur  CHe/lefp9mt,  fit  tomber  U 
•OiUe  ^'Athenesjous  U  pouvoir  des  Laeédémoniem.  Lif ardre  Géni- 
tal de  ceux- ci ,  fit  ahatre  Us  murs  de  cette  viUeaHfon  des  fiâtes  t 
é-y  établit  loTirans. 

Agis  avoit  de  fa  femme  Timearunfiis  mw/Leôtychide  ,  au 
fUjet  duquel  U  eut  la  même  imprudence  qu'Arien  avoit  eue  à  té- 
garddeDemarateM  dit  en  prtfence  des  Bphores  qu'il  ne  ^en  croyait 
pas  Upere^^ét  qmiquauUtdftlamort,  il  t eut  reconnu  pour  hre 
jbn  fis,  AGESJZAUS^  s'en  tint afon premier  dif cours  ,  é"  fi 
fitdànerlacùurone  a.iexclufion  de  Ltetyihidtfon  neveu  y  environ 
Candu  mondes  3j6o2  ôo  40Ï  avant  J.  C- 

Agefilas  n  avoit  point  dans  fon  extérieur  ce  qu'un  ancien  nom' 
moitune  reeomandation  muette ,  un  priviUge  é"  un  paffeport  de  la 
nature  :  il  était  petit  ^  boiaux  >  mais  Us  qualités  de  Came  répa- 
raient ahondament  ce  défaut.  U  était  brave,  infatigabU ,  JuJ^e , 
magHanimt  (^  bienfai/anià  Pigard  de  tout  le  monde.  Ce  qui  Ufit 
utiement  aimer  de  tout  U  monde,  que  Us  Ephores  U  condamnèrent 
à  une  amende  tparce  que  Us  cœurs  des  tifoyens ,  qfii  devaient  être 
etmuns  ^  étaient  t9us  pour  lui. 

PAUS  ANI  AS  de  la  brancKe  dés  Agidcs  ,  avoit  fuc- 
cedé  à  Ion  père  Pliftonax,- environ  Pan  du  monde  J5?7> 
&  407  avant  J.  C.  Il  fiit  envoyé  avec  Lifandrc  pour  feirc 
ïà  guerre  aux  Thébains  ;  mais  pendant  qu'il  Ëim>it  des  le- 
vées chez  les  Tégcates  6c  les  Arcadiens  >  Lifàndre  *  fiR 


-ïf  Ce  Géatnl  avoit  gagirf  b  bataille 
d'Ego&otamos ,  pris  Athènes  ,iç.Sâmos, 
&  rendu  (à  patrie  Eedoatibtê.  Ses  faccés 
lai  avotent  aqntt  nn  grand  crédit  dans 
Sputc ,  &  il  fit  tout  fon  poflîble  poUt 
aracliei  U  couiodc  aoz  Hetaclides,^  pro- 
polânt  de  U  rendte  éleâîve  ,  &ni  de  ga- 
gner  les  Cuttages  en  fa  ^reur.  Mail  il  ne 
put  c^iilSr  dans  fon  defiTein.  Les  anciens 
parlentdclui  comme  d'un  homme  ciavl 


H-iihaMthi;  qai  donoit  t6ut  i  la  paflloa, 
A:  fans  confideier  ni  ta  bonne  Foi ,  ni  la 
parole  donée.  Comme  on  lui  reprochoit 
qu'il  (âifoit  des'cko^t  indignes  d'Het- 
cnte,  de  <]ut  les  Lacedemoniens  tiioienc 
leur  otigine  :  //  fmt ,  dit-il ,  iMin  U 
ptMM  iu  finmà  9k  mmupu  etUt  dit  /m*. 
Faifani  alluHon  à  la  peau  du  hoa  d'Hci-' 
cule.  CotD.Ncf9(-  Plutuque. 


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472  GEUEALOGIES 

'R  OIS  D 1  defeit  fous  les  murs  d'Haliarte  ,  &  refta  parmi  les  morts. 

■Sparte,  Paufanias  aprit  ce  défaftrc  à  fon  arrivée  en  Béotic  ,  ôc  que 

Thrafibule  venoit  au  fccours  des  Thébains ,  il  ne  voulut 

pas  expofer  l'armée  des  Lacédémoniens  j  il  iè  contenta  de 

faire  un  traité  avec  les  Thébains  pour  retirer  &c  enièveUr 

,  les  Spartiates  qui  avoient  été  tuez.  Sa  conduite  fut  déià- 

.     prouvée  à  Sparte ,  ôcle  Roi  chercha  un  afde  chez  les  Té- 

geates  dans  le  temple  de  Minervc-Alea. 

Durant  L'exil  de  Paufanias  ,  fes  enfàiis  AgefipoHs  &c 
Cléombrote  tous  deux  en  bas  âge  furent  fous  la  tutelle 
à'Arifiodeme  leur  plus  proche  parent.  Les  Lacédémoniens 
ibus  la  conduite  de  ce  tuteur  j  combarirent  heureuièment 
proche  de  Corinthc.  Dès  qu'ÀGESIPOLISputgouver- 
ner  par  lui-même ,  il  marcha  contre  les  Argiens  ;  mais  un 
tremblement  de  terre  acompagné  d'un  bruit  épouvantable 
du  tonere ,  fàiflt  fi  fort  les  liens ,  qu'il  fut  obligé  de  lour- 
iicr  ics  armes  ailleurs  i  il  marcha  contre  les  Olinthiens ,  & 
mourut  dans  cette  expédition.  Il  eut  pour  fucceflèur  fon 
fi-ere  CLEOMBROTE,  fous lequelles Lacédémoniens 
£ombatirent  à  L^uftres  en  Béotte  y  combat  malheureux  où 
Cléombrote  fut  tué  des  premiers  ,-en  faîfant  tout  à  la  fois 
le  devoir  de  Général  &  defoldat,  l'an  du  monde  J654 ,  & 
370  avant  J.C.  Il  laiffa  deux  fils,  favoir  AGES  IPOLIS 
II.  qui  ne  régna  qu'un  an^  &:  CLEOMENE  II.  qui 
par  la  motc  de  fon  frère  prit  ponèllion  de  la  courone. 

Agefilas  Roi  de  l^ autre  hranche ,  ayant  étiÀéctaté  Généraliffb- 
me  des  troufes^  four  faire  iagmrre  ait  Roi  de  Ferfe  en  Afie,  alla 
dcharfutr  dans  la  Phri^ie ,,  ^  i  étant  af  roche  de  Sardes ,  il  défit 
le  Satrape  Tijfapheme ,  &  ravage»  toutes  Us  provinces  voifinest 
«M  il  fit  un  butin  ccnfidérahle.  Mais  il  fut  rapelléau  milieu  dejif 
viffoires,  pour  aller  À  tadéfènfe  de  fa  patrie ,  à  laquelle  les  Thébatnt 
ér  les  Athéniens  avoient  dc'eUré  la  guerre.  Il  pajfa  a  fon  retour 
far  la  Béotie,  où  $1  défit  Us  Théhaius  ^  Uurs  alliez  auprès  de 
Cheronée.  llfe  rendit  depuis  maître  de  Cerinthe ,  é'feeourut  les 
Etoliens  contre  Us  Aeamaniens  ,  qtiil  ^éfit^  Mttis  la  joie  de  fes 
vilioires  fut  bien  tempérée  par  Us  avantages  ^ue  Us  Athéniens  ^ 
les  Thébains  nmporurentfur  Us  Lacédémoniens.  A  P'Âge  de  Bo 
ans  é'pli*s  »  '/  entreprit  £c  mener  du  ft cours  a  NeBanetus  contre 
Ztehos  Roi  £Egipte ,  ^  a»  retour  de  cette  expédition ,  //  tombm 

malade , 


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HISTORIQUES.  Z/V ///.        .    473 
mMÎaâe,  ^  mourut  dans  UCyrem»que,igé  de  ^^  ans,  vers  Pmj  Rois  dk 
J^  monde  3645  ,  é"  3'îi  avant  T. C.  Sp  ar  xi, 

ARCHIDAME  Ill.fonfils  luiftteceda ,  <jr  dona  àttfe- 
tours  aux  Phocéens  contre  les  Thébains  ,  quoique  les  premiers  Je 
-  J^J/^"'  rendus  odieux  à  toute  U  Grèce  par  lefacriUge  qu'ils  comirent 
enpi/Unt  le  temple  de  Delphes  pour  Joutenir  la  guerre  contre  leurs 
énemis.  Archiiame  étant  pajfe  en  Italie  pourfecourir  les  Taren* 
tins  contre  les  Mejfapiens ,  il  y  périt  dans  une  bataille.  La  premiè- 
re fois  que  ce  Prince  vit  des  arbalètes  ,  //  dit  que  la  véritable  v4- 
leur  allait  fe  perdre ,  puijqtion  allait  fe  batre  de  loin.  Son  fils 
AGIS  lîl^.  dunom,  &  U  II.  de  cette  branche, foufroit  avec 
peine  que  la  Grèce  fut  oprimét  par  les  Macédoniens,  llallatrou^ 
ver  Pham^az,e  S"  Autophradates  ,  Gouverneurs  des  Provinces 
fromieres  pour  Darius  Rot  de  Perfe  ,  ^  tn  obtint  dujieours  eott- 
tre  ieurs  énemis  comttns  j  iljà  enfuitefouUver  prefqut  tout  le  Pé- 
Uponefe.  Mais  Antipaterfun  des  Généraux  tf  Alexandre  U  Grand» 
lui  livra  devant  Megalopolis  en  Arcadie ,  une  bataiSe  où  les  Za- 
eédânoniens  furent  défaits ,  (jr  perdirent  leur  Roi  Agis  t  tan  du 
monde  j6io  ,  é"  ^14.  ^vantJ.C. 

Cléoraene  1 1  Roi  de  la  branche  des  Agides ,  avoit  deux 
filsAcROTATE  ScCleonime.  Le  premier  s'étant  op- 
pofé  à  l'amniftie  que  le  Sénat  acordoit  à  tous  ceux  qui  s*e- 
coient  retirez  du  combat  doné  fous  le  comandement  d'Agis 
contre  ^^ntipater ,  s'aliéna  la  plupart  des  &milles  de  Sparte. 
Il  pafïà  Pan  du  monde  ^688 ,  6c  j  1 6  avant  J.  C.  en  Sici- 
le »  oii  il  avoit  été  apelïé  par  les  Agrigentins ,  &c  s'empara 
de  l'autorité  fouvcraine  ;  mais  fes  dërégleraens  &  fes  cruau- 
tez  l'ayant  fait  chaflèr  par  fes  nouveaux  fujets  >  il  retourna 
à  Sparte ,  &  fut  tué  devant  Megalopolis  en  Arcadie ,  dans 
la  guerre  contre  Ariftodcme  tyran  de  cette  ville  ,  peu  de 
tems  avant  la  mort  de  fon  pcre ,  qui  ariva  vers  l'an  309 
avant  J.  C. 

Acrocrate  laîfTa  un  fils  nomé  AREUSj  atiquel  après 
la  mort  de  fon  ayeul ,  fon  oncle  Cléonime  difputa  la  cou- 
rone.  Le  Sénat  juge  de  ce  diférend ,  conferva  a  Areus'lbn 
droit  d'îûncire ,  ôc  le  reconut  pour  Roi  légitime.  Cette  pré- 
férence qu'on  lui  dona  fiir  fon  oncle ,  a  qui  fon  humeur 
violente ,  &  impérieufe  avoit  Éiit  perdre  l'amitié  &  la  con- 
fiance des  Lacédémoniens ,  pi^ua  ft  fon  Cléonime ,  que 

Ooo 


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474  GENEALOGIES 

Rois  b  i  les  Ephores  ne  purent  l'apaifer  par  aucun  dédomagement  ^ 
Sparte,  ni  l'empêcher  de  faire  éclater  (on  reffentiment  contre  la 
patrie.  Il  avoit  encore  d'autres  fumets  de  chagrin  domefli- 
Plut,  «r  ques  dans  la  paflion  que  fa  fenune  Chelidonis  avoit  pour 
Sinho^  le  beau  Acrotate  fils  du  Roi  Arée.  Il  fe  retira  auprès  der 
Pirrhus  Roi  d'Epire ,  &  le  porta  à  venir  avec  une  nombrcu- 
fc  armée  afliéger  Lacédémone ,  pendant  qu'Arée  étoit  oc- 
cupé dans  l'île  de  Crète  au  fecours  des  Gortiniens.  Pirrhus 
auroit  pris  la  ville  d'emblée ,.  s'il  avoit  fuivi  le  confeil:  de: 
Cléonime ,  qui  étoit  de  l'ataquer  inceffament,  làns  douer  le. 
loiflr  de  fe  reconoître  au  peu  d'habitans  qu'Areus  y  avoic 
lailTez.  Mais  Pirrhus  craignant  que  la  villene fût  pillée,  s'il 
y  entroit  de  nuit ,  renvoya  l'ataque  au  jour  fuivant.  Ce  qui 
fut  le  falut  des  Lacédémoniens  i  ils  reprirent  courage  ,  ÔC 
animez  par  Acrotate ,  il  repouÎTerent  fi  vivement  rénemi. 
dans  tous  les  aflàuts  qu'il  dona,  qu'il  fut  obligé  d'abando- 
ner  fon  cntreprife.. 

Il  ne  faut  pas  oubher  le  courage  que  les  femmes  de 
,  Lacédémone  témoignèrent  en  cette  ocafion.     On  avoit 

réfoiu  de  les  faire  fortir  de  nuit  pour  les  feire  paffer  en. 
Crète  j  elles  s'opolèrent.  à  cette  réfolution ,  ôc  Archida- 
mie  fille  de  Cléonime,  alla  fapréfènter  l'épée  à  la.  maiu' 
devant  les  Sénateurs>S£iè  plaignit  au  nom-de  toutes, de  ce- 
qu'on  les  jugeoit  capables  de  îurvivre  à  la  deftrudUon  de 
leur  patrie.  Elles  travaillèrent  toute  la  nuit  au  retranche- 
ment que  l'on  opofa  àl'éncmi.  Il  n'y  eut  que  Chelidonis- 
qui  demeura  enfermée  ;  elle  le  paflâ  une  corde  au  col , 
îdin  qu'en  cas  de  bélbin  ,  elle  put  fe  inettre.en  étatdâ  ne 
point  tomber  vive  entre  les'  mains  de  fon  époux..  Son  ga- 
Lint  Acrotate  fit  des  merveilles  dans  une  fortie,  il  tailla  en^ 
pièces  un  grand  nombre  des  énemis.  qu'il  avoit  pris  à  dos>. 
Au  milieu,  des  acclamations  publiques,  avec  leiquelles  il. 
fijt  reçu  par  lès  citoyens  ,  les  vieillards  l'exhortoieni  d'en- 

fendrer  de  Chelidonis  des  enfans  qui  fhffent  dignes  éc 
parce.  Ce  qui  lait  croire  qu'il  époufa  Chelidonis.. 
ACROCRATE  fucceda  à  fon  pcre,.  l'an  292  avant 
J.  G.  fie  régna  2  3  ans.  Il  eut  poiw  fucceffeur  fon  fils  AREE. 
XL  né  Pofinume  qui  mourut  à  l'âge  de  S  ans. 
MUDAMIDAS  ^Hi iwoitfucettU  àfon  fien  A^is  tm£- 


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HISTORIQUES.  Ziv.  lit.  475 

devant  Megalopolis ,  régna  tranquillement  é"  ^'*i^'^f*  courene  «  R  0  r  s   d  1 
fonfils  ARC  HIDAME  ÏK  qui  fut  deux  fois  défait  ^»r  S  p  a  i  t  i. 
Demetrius  PoUorecfès.      Il  eut  four  fuccejfeur  fon  fils    E  U- 
DAMIDAS  Il.fere  iAGIS  IIP.  dit  mm  de  cette  Bran-;  "* 

she.  Ce  dernier  forma  un  dessin  utile  à  fa  patrie ,  ^  qui  devint 
funefie  a  lui-même.  Ce  fut"  de  remettre  Sparte  dans  Ja  première 
égalité  é"  de  rétablir  Canciene  difeipline ,  en  ahlijfant  les  dettes ., 
(^  en  rendant  comuns  les  biens  des  hahitans.  Les  plus  confidéra- 
hles  des  jeunes  gens  ^  du  peuple  y  donerent  Us  mains ,  ^  apreuve- 
reot  cette  réJoUttion ,  les  riches  s'y  opoferent  avec  Leonidas  eottegat 
4 Agis,  Mais  Agis  fut  ajfez,  puiuantpour  les  faire  exiler. 

Les  Achéens  ayant  demandé  dufecours  k  Sparte ,  Agis  leur  en 
mena  ^  gagna  une  bataiile  ,  ou  il  aqitit  beaucoup  de  gloire.  A 
Jon  retour  à  Sparte  *  //  trouva  la  ville  fort  brouillée  par  la  faute 
^  Agejtlaus  Jon  oncle,,  ér  ilneput  empêcher  le  rapel  de  Leonid/ts. 
Il  Je  jetta  dans  un  temple  ,  d'où  étant Jorti  pour  aller  au  bain ,  un 
Ephore  qui  devait  de  grandes  femmes  a  fa  mère  ,  t  entraîna  dans 
une  prijon.  Dans  le  moment  qu'on  lyfaifoit  mourir ,  arivtrentfa 
mère  Agefiftratc  ,  é"/»»  ayeule  Archidatnie  9  que  P Ephore  fit 
entrer  fans  leur  rien  dire ,  ^  -les  fit  étrangler  par  la  main  du  même 
exécuteur ,  qui  avoit  été  la  vie  à  Agis.  Agiatis  veuve  de  ce  Roi» 
fort  belle  (jr  fort  riche ,  fut  arachée  de  fon  logis  par  Leonidas ,  qui 
la  fit  époufer  à  fon  fils  Cléomene.  Elle  étoit  fille  de  Gilîppus, 

Agis  laijfa  un  fils  en  bas  âge  nomé  EU  RIDA  MID  AS  que 
Cléomene  Jon  Collègue  é'fon  beau-pere  fit  empoifoner.  Il  fut  le  der- 
uier  Roi  de  la  branche  des  Euripontides. 

LEONIDAS  II.  fils  de  Cléonîmc  fucceda  dans  un 
âge  affez  avancé  à  fon  coufm  Aréell.  Il  fe  trouva  Collè- 
gue d'AgisIII,  ouIV=.  du  nom,  6c  s'opofa  au  deffein  J^aoGwûai, 
qu'il  avoit  de  réformer  l*Etat.  Ce  qui  broîiiûa  les  deux  Rois.  "^'  5" 
Lifander  énemî  de  Leonidas  gagna  CLEOMBROTE ,  qui 
avoiç  époufé  la  fille  du  Roi ,  6c  l'engagea  à  acufcr  fon 
beau-pere  de  plufieurs  crimes.  Leonidas  Tuccomba  à  l'ac- 
cufàtion ,  6c  fut  contraint  d'abdiquer  ;  fie  fon  gendre  fut 
ihis  en  fa  place.  Leonidas  fe  retira  en  Arcadie ,  6c  fa  bon- . 
ne  fortune  le  fit  rapeller  dans  fa  patrie ,  011  il  iè  vengea 
cruellement  d'Agis  fon  -collcgue. 

Il  eut  pour  fucceflcur  fon  fils  CLEOMENE  III.  qui  Paafànias, 
nUfll  Wcham  qifambttieux ,  fit  cmpotfoncr  fon  collègue  1. 1.  c  9. 

Ooo  ij 


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47^  GENEALOGIES 

Rois  DE  le  jeune  Eundamidas ,  dont  il  dona  la  place  à  Euclidas 
S  p  A 1.  T  E.  fon  propre  frère  >  il  dépouilla  cnfuîte  les  Sénateurs  de  tou- 
te leur  autorité ,  ôc  en  créa  d'autres ,  aufquels  il  ne  lai^Ik 
qu'un  vain  titre.  Il  conçut  le  deffein  de  fubjuguer  toute  la 
Grèce ,  &c  comença  par  ataquer  les  Achéens  fur  leiquels 
il  remporta  une  craïuJe  viAoire  auprès  de  Dyma-  Aratus 
Généra!  des  Achëens ,  fit  alliance  avec  Antigone  tuteur  du 
jeune  Philippe  Roî  de  Macédoine  ,  &  ayantjoint  leurs  for- 
ces >  ils  marchèrent  contre  Cléomene  >  qui  fut  entièrement 
défait  à  Sallafie ,  Se  profitans  de  leur  vi(ftoire ,  ils  prirent 
Lacédémone.  Euclidas  périt  dans  ce  combat  ;  Ion  &ere 
Cléomene  fe  retira  en  Egiptc  auprès  de  Ptolpmée  ,  oîi  il  fut 
fort  bien  reçÛ  ;  mais  peu  de  tems  après  ayant  voulu  foule- 
ver  les  Egiptiens  contre  leur  Roî ,  u  fut  arête  &c  mis  en  pri- 
fon ,  d*ou  pourtant  il  fe  fàuva ,  &  s'enfuit  à  Alêxandrie:- 
Là  ayant  excité  de  nouveaux  troubles  y  comme  U  fe  vit  fur 
le  point  d'être  pris ,  il  fe  poignarda  lui-même ,  &  finit  ain- 
fi  ies  jours.  Paufanias  dit  qu'il  fut  le  dernier  Roi  des  Lacé- 
démoniens  >  qui  établirent  le  Gouvernement  Républicain; 
mais  Polibc  (  Liv,  4.  )  compte  encore  deux  Rois  de  Spar- 
te>  après  cet  événement ,  lavoir  AGESIPOLISpetiir 
fils de Cléombrote &LICURGUE.  Celui-ci n'etoit pas 
de  la  famille  Royale ,  il  ne  dût  fon  élévation  qu'à  U  feveur 
des  Ephores  qu'il  avoit  gagnés  par  fon  argent.  Son  ambi* 
tion  ne  fut  pas  encore  fatisfaite  ,  il  voulut  régner  feul ,  6c    ' 
chaflà  fon  collègue  qui  fut  tué  fur  mer  par  des  Pirates  >  al- 
lant à  Rome  fe  plaindre  au  Sénat ,  de  l'injuilice  qu'on  lui 
Ëtifoit> 
T.  tÎTe,       Un  certain  Ma  chantdas  s'empara  enfuite  de  Lacé* 
Bv,  Î4.    '    démone ,  &  fit  la  guerre  aux  Achéens.  Fhilopœmen  ayant 
Polyb.  l.iu  ^P"^  1^'^^  ^'"^  ^"'"^^  ^^  ^^  terres  de  Mantinée ,  marcha. 
P,      .*  *   *  contre  lui ,  &  lui  livra  bataille.  Machanidas  à  la  tête  de  fbo. 
£>p^pnne.  ïi^f^nterie  légère  ,  bâtit  l'aîle  gauche  ctes  Achéens;  mais 
"  _     '  s'étant  imprudemment  laiflë  emporter  à  la  pourfuîre  des 
Paufanias.    foyards  ,  Philopœmen  qui  s'aperçut  de  fa  faute,  le  latfla 
-    *'  ^°'    aller  &  lorfqu'it  le  vit  affez  éloigné ,  it  tomba  fur  l'Infente- 
rie  Lacédémonfcne  qui  étoit  dénuée  de  fon  aîle  droite,pui» 
marchant  contre  Machanidas  qui  revenoit  de  fa  pourfuiK> 
il  le  tua  d'un  coup  de  javeline  au  paflâge  d'un  foiTé^ 


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»1  s  T  O  R  I  Q  U  E  9.  Z/v.  ///,         ^77 
Nabis  *  fucceda  dans  la  tyranie  à  Machanidas.  Il  m  i^  o  i  s  &  1 
alliance  avec  Philipe  Roi  de  Alacédoine ,  qui  lai  céda  la  5  7  a  k  t  b. 
ville  d'Argos.  Les  Romains  énemîs  de  Philipe  prirent  ks 
armes  contre  Nabis ,  que  Philopœmen  défit ,  &c  auquel  /j.  f^ij, 
Flaminius  enleva  Argos ,  Pan  195  avant  J.  C.  Le  Géné- 
ral Romain  lui  acorda  eniuite  la  paix  j  âc  trois  ans  après  il 
perdit  la  vie.  Un  homme  de  Caîydon  nomé  Alexamene  , 
comme  T.  Live  nous  l'aprend ,  ious  couleur  de  venir  kii 
propofer  une  ligue  avec  les  Etoliens  j  s'infinua  dans  fes 
bonnes  grâces  ôcle  tua.  Cette  mort  caufà  du  trouble  &  du  —.    f  ., 
défordre  dans  Sparte,  Se  Plùlopoemen  faififlant  cette  occa-  |  '^"    "* 
fion ,  y  marcha  avec  une  grofle  troupe ,  âc  fit  fi  bien  que   '  '*  * 
gagnant  les  uns  par  fes  raifons  3  Se  entraînant  les  autres 
par  la  fta-ce,  il  obligea  cette  ville  d'entrer  dans  la  Imue 
des  Achéens.  Elle  tomba  depuis  ibus  la  puiflancc  des  Ro- 
mains. 

■k  Oorapone  un  aSez  jiùSttt  où 
ie  ce  Nabis.  On  dit  que  qiunil  il  avok 
befoia  d'argenc  ,  il  avoii  coutume  de 
CùieapeRerifanpaUisIes  plut  riches, 
leur  repreftntoic  fes  befoins  fort  douce- 
iBcac ,  les  exhortant  de  fournir  ce  qu'i]i 
ponnoient  faas  s'incommoder  ;  mais  loif- 
lu'ils  ràlftoient  i  lès  peifuaGoBS ,  il  Icui 
iifoit  r  j*  v*h  tien  qutjt  n'tà  fatU  imtU 
ferftuuUr  ',  w*(  ftM-itri  m  nî/ît/"*V*«« 
pu  ctttt  titU  Dmti,  qui  timi  tn  frit  iPmM 
mmitTtfi^âfkitfi,ha  m&ae  Km»  la  Bf/ir 


31 


ced'uDc  Selle  femme  IiabiU&ibn  ric&é< 
ment  fe  levoit ,  8c  par  des  teflom  imper- 
ceptiblef  s'arançoit  cendaM  les  bras  i 
flûmme  que  Nabis  lui  meaoii  par  la 
main.  Celte  figure  t'embcalToit  Se  auiS.- 
tdt  une  iafinitd  de  clom  8c  d'aiguilles 
fonoienc  desbtai  ,  des  mains-dc  de  la 
gorge  de  la  femme  ,  qui  piquoieat  fiforc 
celui  qu'elle  embraJÎoit ,  qu'il  le  voytric 
contraint  i'ascoiia  ce  qu'on  lui  dcmaorr 
doit. 


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478  GENEALOGIES 

RO  IS    DE 


CHAPITREXI. 
Dis  Rcii  it  MESSESIE. 

LA  MESSENIE  étoit  une  contrée  du  Péloponefe 
voifine  de  la  Lekgie ,  dite  depuis  Laeonie.  Elle  tire 
«    r  ■       fon  nom  de  Afwr««,  letnme  de  Poli  CAO  N,  fécond  fils 
U^TTi'  de  Miles  Roi deXelegie.  Cette Princeffe  qui  étoit  fille  de 
■*■      ■  Triopas  Roi  d'Argos ,  ne  put  foufrir  de  fe  voir  déchue  de 
Tutlt     fon  rang  8c  mariée  à  un  fimpk  particulier  >  elle  perfiiada  à 
X  V.      fon  man  de  fe  faire  Roi,  &  PoUcaon  ayant  levé  des  troupes 
:page4S+.  à  Àrgps  &  à  Lacédémone ,  s'empara  du  pais  auquel  il 
dona  le  nom  de  fa  femme.  Ù  y  bâtit  plufieurs  villes ,  en-- 
tr'autres  Aniomit  dont  il  fit  la  capitale  de  fon  Royaume, 
Pau&nias  prouve  qu'avant  que  lesThébains  eullènt  bâti 
fur  le  mont  Ifthome  la  ville  Je  Meflène ,  il  n'y  eut  aucujK 
ville  de  ce  nom.  On  ignore  ■qu'elle  a  été  la  poftérité.de 
Poiicaon  &  de  Meflène. 

.Ce  Royaume  paflâ  enfuite  à  PERIERES  fils  d'Eole, 

que  les  Mcffenicns  invitèrent  à  venir  régner  fur  eux. 

,  Dnrnntjan  ngne^  MELA'SS.V  S  vint  À  U  Cour  de  te 

VOi  ha-  ^"'"'-  ^'  '""fi  l"^>l'  '  tinrie  ttm ,  jn'oo  le  iifoiiflt  i  AfaU 

lig.  loniTerierestnfittantdeeits,  ^»*il  lui  dif»it  un  petit  tainort,  fui 

fut  noméO'échttUet  du  itom  de  is  femme  de  JHelancus  i  ondanitle 

même  nom  à  une  ville  fuony  bâtit. 

EU  K  iTEfin  fis  au  flûtitfin  felit-fls  ,  avsitJimté de Fa- 
drejfe  de  MeUnée  à  tirer  de  turc ,  C"  ffit  un  foin  fttrticulier  de 
dreprfesfU  d*ns  cet  exereiee.  Puis  fnr  un  defir  nmèitieux  de 
gloire ,  é'  de  faire  conottre  k  tout  U  monde  fon  hjthilité,  il  infii- 
tun  un  combat  de  tare  ,  é"  f remit  fourfrix  de  la  viSoirefafSe 
Jolé  )  à  celui  qui  le  vainqueroit  lui  enjèsfls,  *  Hercule  fe  fré- 

•k  Cela  me  &k  louvenk  de  ce  que  les  |  Tes  Ecuye» ,  &  fie  publier  fu  un  lie- 
Anoales  de  Thminge  rafonem  de  Vaje-  1  laut  qu'il  emtrerait  avec  une  Oemot- 
mande  Serein,  qui  en.l'an  laïtf.  devant  I  felle  richeuient  vétuif ,  Bc  momie  tar 
aller  i  Merfebcurg  aux  Jeux  EqueArea ,  [  un  cheval ,  Sc  portant  fui  l'en  braa'  un 
ou  Tournois  avec  Loiiit  VE.  Landgrave  oifeau  de  proye  &  un  ckien  de  cbaffj 
de  Tliuringe ,  envoya  devant  lui  un  de  |  d'or  i  que  cluque  jour  il  Ce  battrait  f  en- 


I,  Google 


HISTORTQU'ES.  Lh.  lîl  47^ 

finta  t  ai^  EmrUe  ^  demanda  le  prix  qui  avait  e'té promis.  Ett-  R  o  i  s  d  » 
riuqiti  aimeitfafiSe,  ne  voulufpss  la  livrer  à  un  brutal,  ^ui  Missemib. 
avoittiféfes  fftpres  enfans  é"  '*  "^«/*  *  Sereule ,  qui  s^en  alla 
§i>n  irrisé.  Il  an/oit  alors  ^autres  expéditions  en  tête ,  qui  tenga- 
gèrent  à  partir»  diférantja  vengesncx  à  un  autre  tems.  Il  revint 
quelques  années  après  pour  venger  cet  afront ,  prît  O'éehalie  ^fit 
mourir  Eurite  avec  jis  fis  y  ^  emmena  Joléquà  èpoufa  Hillusfis 
iHermU. 

Périerès  époufa  Gorgophane  fiUe  de  Perfée ,  kquelle  dc' 
Tenue  veuve  le  remaria  à  Oëbalus  Roi  de  Sparte  >  Périe- 
rès eut  3  fil&y 'favoLr  Apharée,  Lbucippb,  ÔcPi-    ,paof,„i^. 
sus,  qui  fondèrent  chacun  une  ville.  Le  premier  qui  fuc-  liv.  4.  ne  lui 
céda  au  Royaume  de  fÔn  pcre ,  bâtit  une  ville  à  laquelle  j"  ''""^  s"e 
H  dona  le  nom  de  ia  femme  4rtni ,  qui  étoit  auffi^  fa  fœur  i/".',.  &  "" 
utérine ,  étant  fille  de  Gorgophone ,  6c  d^Oebalus,  Il  dona  ''  ^^^  ^n  donc 
Aon-ieiûèment  retraite  à  Nelée  ion  coufin  germain  »  qui  «n-a™^^  ' 
chaifë  d'Iolcos  parPeliaS)  s'étoit  réfugié  auprès  de  lui,  PiTus. 
mais  lui  abandona  encoce  toute  la  côte  maritime,oii  il  y  avoit 
plufîeurs  villes ,  &  cntr'autres  Pylos,  (^ue  Nelée  choifit 
pour  le  lieu  de  là  réfidence.  Licus  fils  de  Pandion  chalTé 
d'Athènes  vint  aufll  à  Arène  >  6c  il  apric  à.  Apharée ,  à  la. 
femnie  6c  à  Ces  en£uis  les  cérémonies  des  Déefies  d'£- 
kufis. 

Apharée  eut  deux  fils  >  Ida  s  Se  Lincêe,  l'aîné  fitt 
renomépoiu:  fon  courage ,  fie  fon  frère  par  la  fagacité  de 
&.  vue.  Us  eurent(^erend  avec  les  Diofcures  leurs  coufinS' 
germains ,  Ibit  pour  un-  troupeau  de  bœuft ,  qu'ils  avoient 
cnlevé^enièmble  >  fie  dont  enfuite  ils  refùferenc  défaire  part 
aux  Diofcures;  lbitaufujctd-'-H>7«y« 8c  èç^Phebe  leurs  cou- 
fines  germaines,  qui  leur  avoient  été  promilès  en  mariage  y 
&:c|ue  les  Diofcures  avoient  enlevées.  Lincée  fiit  tué  par 
PoUuxjficIdas,  quiavoittué  Caftor,  mourut  bientôt  après 
frapé  de  la  foudre.  Lincée  ne  laiflà  point  de  poftérité ,  8c 
Idas  ne  laiflà  de  Mar^tffa  qu'une  fille  noméc  Cléopatre ,  qui: 
fiic  fênune  &e  Méléagre. 


«bat  tcosKentec  a7ec  le  premier  qui  Ct 

Stifeatcroii ,  que  celui  qui  pourroit  le 
^monter.auroiiles-pr^nsqne  panait 
U  DemoifeUe  ;  que  celui  au  contnire  qui 
«c  le  goënmt.,  în  doBuait  tu  aaataH 


d'or  in  piird'iuT  éca  d'or.  Phifiean  ea- 
trercncea  lice  contre  lui ,  il  les  foutiitt. 
lous,  &  gagna' plufieurs  anneau  d'or-, 
qu'il  dona  i  la  Demoifelle ,  UqoeUo 
les  dittribuai  1»  Coiu-in  Prince. 


,v  Google 


Rois  Dl 
Mess  EX  lE, 


Paafaiiias, 
L4.c.}o. 


480  GENEALOGIES 

Alors  PEmpire  des  Meflèniens  paflà  à  Ncftor  fils  de  Nc- 
lée  )  à  la  réferve  de  cette  partie  qui  reconoifïbit  la  donû' 
nation  des  enfans  d'Efculape ,  lequel  décendoit  par  là  mè- 
re Arfinoé  de  Leucippe  fils  de  Pcrierès.  Cette  parric  étoit 
le  Royaume  fie  la  ville  de  Ph/irh. 

Oo  tientque  le  fondateitr  de  Vhs.rhs  Aété  P HARÏS  fis  de 
Mercure  é'  de  Philodamée ,  tune  desfiSes  de  Djuisus.  Il  netit 
qu'une  file  nemée  Telegonc.  Elle  fut  femme  £A  L  P  HE'E ,  giui 
donmjon  nom  à  un  fieuve ,  qui  f*(fe  à  9limfie  *  é"  ?«'''  ^foff  dé- 
fendu  AUX  femme i  de  pajfer  dans  le  tems  de  ù  célSration  des  Jeux 
OUmfiques.  Alfhée  fittpere  d'ORSlZOC HUS,  &  ayeul  de 
VIOCLES  ,  qui  eut  deux  fis  jumeaux  CRETHON  ^ 
ORSILOCHUS,  ér  une  fille  mmie  Antidée.  Ses  frères 
étMttt  morts ,  elle  hérita  du  Roy/uffne  de/on  fere ,  (jrfi^  re^rter  Àvee 
ellejhn  mari  Machaon  déeertdu  de  Zeucippus. 

Ce  LEUCIPPUS  étoit  fils  de  Perierès  é"  fondateur  de  la  ville  de 
Leut^es  ,  il  n'eut  que  trois  filles  >  les  deux  premières ,  Hilaîra  ,  ^ 
Vhehc  Jurent  mariées  mux  Diofeures  :  Arfinoe  qui  étoit  la  tni- 
fiéme  époufa  ArCippus  ,  drfrtftere  d'ESCULAPE,  *  qui 
s'apliqua  fort  jeune  à  la  Médecine.  Iltaprit  des  Prêtres  S  ApoUont 
et^uite  deChiron  ,  é"  enfin  il fe  perfeciienM  dans  cette  funce  farle 
voyage  qu'il  fit  en  Egipte ,  où  il  eonjulta  les  Prêtres  de  ce  pais , 
qui  /soient  de  grandes  conoiffanees.  De  retour  en  Gréée ,  il  y 
exerça  la  Médecine  avec  desjuccesfi  merveilleux  *  que  les  Grecs 
Font  depuis  regardé  é"  honoré  comme  le  Dieu  de  la  Médecine  tjur- 
tout  à  Epidaure.  Ilavoit  hoitfé  Epionc  fille  ^Hercule»  dont  il 
eut plufieurs filles ér  deuxfiU  ,  MACHAON  ^PODALU 
RUS,  qur furent  auffi-bien  que  leur  père  tnsThahiles  dans  la  Mé* 
decine.  Ils  allèrent  aà/ee  |t  vaiffeaux  au  fi^e  de  Troye ,  où  ils  Je 
difiinguerentJUrtoutparla  guérijondeplufieurs  bleffures.  Machaon 
y  futile ffé par  Paris ,  ^ /ué  p/tr  Euripilc ,  donf  fl  avoit  guéri  U 


■k  Ciceroo  ,  .lir.  } ,  Je  msturA  Dumm, 
en  nome  trois ,  l'ua  fils  d'Apollon ,  l'au- 
tre fteit  de  Meicnie ,  tt  te  HoiCéine  ,  fib 
d'AhîppDs  Bc  d'Aifînog.  Sanclioniathoi] 
pule  d'un  Efcuiipe  fits  de  Jupiiet  :  Cle- 
ineiK  Alezvidim  patte  d'uo  Egiptieo.  Ce- 
Ittî-ci  e&  fms  contrcdir  le  plus  ancien  , 
ou  poui  mieux  dice  celai  dont  l'hiftoire 
Si  le  culte  font  palTezIong'^emiaprét  d 
moaea  Gt^cc,&  fin- tout  i  Epidaïue. 


Il  vivoit  plus  Ac  mille  an«  arant  l'Efcoi» 
lape  Grec  ,  qui  n'a  ité  qu'une  copie  it 
celui  d'Egipte.  Le  ChcTaliet  Maralum , 
in  Cmb  Cbre».  nous  apprend  qu'EfcuIape 
l'Egiptien  ,  apell^  autrement  Tofochius, 
a  été  Roi  de  Memphii ,  qa'il  ^oit  fili  de 
Menés ,  pemier  Roi  d'Egipte ,  &  que 
c'eA  i  ce  Prince  qne  l'on  doit  la  d&oa- 
Tcne  de  U  Médecine.  M.  Bsnm ,  Explic. 
ttiAoï.  detfablei. 

père 


y  Google 


HIS  T  O  R  I  QU  ES.  Li^.  III  ^t 
•  fere  7*elt^hus  Roi  de  Mifie.  0»  àitqutfes  oifdnnt  recueillis  par  R  o  i  s:  d  t 
Nefior,  f^  Ion  voyait  »  Gertnium  fon  tomheau,  svec  un-temple  Mesuhie, 
fort  eéUhre  qui  lui  était  dédié.  Podalirus  en  revenant  duji^e  de 
■Tnye ,  fut  jette  far  une  tempête  avec  Us  autres  (rrecs ,  fur  Us  c6'. 
tes  de  Carie  -,  où  ayant  guéri  la  filU  du  Roi  Dameihas ,  ilhbtint 
four  femme ,  avec  un  canton ,  où  il  kâtît  deux  viUes ,  dont  il  nomm 
fune  Syrna  Mt  nom  de  fa  femme  ,fuivant  Etierie  de  Sizance.  De 
hti  fortirent  flufieurs  habiUs  Médecins  ,  entr' autres' U  fameux 
HIPPOCRATE  '*'  qui  U  premier  dona  des  préceptes  de  Mé-, 
decine  ,  é'  s'adona^à  la  eonoijfanee  du  corps  humain.  » 

Machaon  laiffa  S  AntieUe  deux  fils,  favoirmCOMACHU  S  Pauranias; 
'^  GORGASUSy  le/quels  demeurèrent  tous  deUx  à  Phares ,  ^  1. 4.  c.  jOj, 
y  régnèrent  après  Uur  père.  Ils  ne  crurent  pas  au-dejjous  d'eux 
d^employer  Us  eonoijfanees  qu'ils  avaient  de  la  Médecine  en  fn" 
^eurdes  malades  ^  des  efiràpiee.,  ce  qui  Us  fit  dant  la  fuite  »i 
garder  comme  des  divtnitez.  bienfaifantes ,  <^  Ijtiimius^hâtit  en 
leur  honeur,  un  tempU  à  Phares ,  où  on  était  fort  Joigheux  de  letif 
faire  des  ofrandes ,  &  Renvoyer  des  viÛimes  pour  être  immolées. 

De  Nicamachus  était  iffu  ,  dit-an  »  NICOMACHUS  de 
Stagire ,-  **  qui  fut  Médecin  £Amint»s  Rai  de  Macédoine  ^  père 
•du  sélèbre  ARISTOTE ,  ***  nomé  ordinmirement  /*  Prince  des 


*  Il  naquit  dans  l'HcdeCooï,  l'une 
JesCicIades  fous  la  première  année  de  la' 
LXXX.  OHmpiadc  ,  &  l'in  4*0.  a»ant 
3.  C.  On  dit  qu'il  avoir  b.i  difciplc 
d'Heiodicus    &    d'un    Médecin    nomé 

JOemiicia»  ,  qu'il  vécut  auptés  de  Vvc- 
jliccas ,  Roi  de  Macédoine  ,  &  qu'il  a>ou-- 
,iQtà  l'âge  4c  104  ans.  Il  prédit  um 
pefte  (}ui  furvint  du  cAté  de  llllirie ,  & 
-Cnvoyja  de  fe^di£:)ple$  par  les  villes  de  U 
Grèce,  pour  foulaget  ceui  qui  en  reroîent 
at^quez.  Le*  Grecs  pju  recoaoillàoce 
lui  défetïKSC  lec  méioei  lioneurs  qu'ils 
^aroienc  Hm  4  Hcicule.  H  eut  dci»  fils 
.k  un  gendre  ,  qui  lui  (uccedereni  dans 
,Ia'£cnce  de  la  Médecine ,  &;  qui  eurent 
beaucoup  de  réputation. 

•  •  Scagire  étoit  une  petite  ville  de 
-TbMce  1  ou  4s  Macédoine  ,  aujourd'hui 
téiitiov» ,  elle  fut  loinée  par  le  Kol  Pti- 

Jin  '    " 

■m> 

r-Ùtaiu  ,qui  fr'Àoient 
•éti  t^ttii;  ta  eklivi^e.  Lei  lubiuiit 


JippcilRMis  Aloujod»  .  à  là  prière  ^A- 
iAote ,  U  fit  cebÂtit ,  &  y  rétablit  lès  ha- 
:nfiiî( 


pour  reconi^re  ce  WenÊit  conlacicrenf 
□R  joui  de  fête  i  ce  Pbilofophe  ,  Se  foif- 
qu'il  fut  mon ,  ils  tranTporterènt  (es  ai 
cher  eux  .ilsdreflerent  unauieL  Air  (bo 
monùmeot  T  ils  dOnereat.J  ce  Iteu  Is 
«i>ni.dfAriAc>[e  ,  &  y  tintent  dar»  U  ^jl^e 
leuiï  aflemblées.  l^lut.  in  Alc^^ndri^ 
vita  AtiûotelisL' 


*  *  *  AriAote  naqiiit  i  Siagice  dans  I< 
XCIX-  Olimpiade  environ  }&4  ans^vaw 
J.  C.  Âpres  la  mort  de  lôn  pece  Se  de  la 
mère  ,  il  Ait  éievé  chez  Fi9xeae  .  WJ£ 
d'Atarne,  &  ayant  flifllpé  fou  bien  aajir 
la  première  jci^fie  ,  il  prir  Je.pai'ti  dç9 
armet;  mais  n'y- réulTinAUt. pas,  il  alla  I 
Athènes  à  l'âge  de  18  ans,&  s*apliqua  i 
la  Phtlofopbie  foi^s  Platon^  &  fiit  otiligj 
poui  vivre  d'exercer  la  Pharmacie  3c  1# 
Médecine,,  comme  le  dit  François  Pa^ 
trici^s.  Apréslamondc  t'.lacfn,  J.quit^ 
Athènes  ,  de  fè  retira  i  Ataroo,  bd  G,9^ 
(napdoit  Hetmiac  Ton  ancien  ami ,  Se  Woit 
^ns  fprèsÂMicileiie  ^capitale  de  Lelbos^  . 
i)u'il  ^uita  pou  Ce  charger  de  l'éduCfj 

■  •   ppp  ■ 


I,  Google 


48«  G  e;n  e  axo  g  I  e  s 

R.  o  I  s  D  1  Philorophcs  ï  &  gui  fat  Ufirnlstettr  de  U  SeBe  lUs  Peripatc— 
MïssBHiï*  ticiens.  Sa  réputation  Uftcboifr par Philipe  Roi  de  Mœedome^ 
pour  être  Précepteur  de  fin  jHs  Alexandre ,  dont  on  peut  dire  gu'it 
Mvoit  l'koneur  d'être  allié  ^  ayant  fiius  deux  Hercule  pour  ayeul 
Momun  :  Alexandre  en  déeendoit  en  ligne  mafculine  ,  ^  Arifioff 
«9  ligne  féminins  >  car  la-  mère  de  Machaon  étoit  Bfione  fUe 
d'Hercule.  ArifloteépoufaPythiasfieur  ér  fille  adeptive  i'Her- 
mias  Prince  £At»rnt ,  petite  ville  de  Mifte  proche  CHelleJpont  ^ 
ér  ce  n«  fittmênte  que  par  eonfidérationpourfin  ami ,  qtti  ayani 
été  pris  par  Memnoti  Général  du  Roi  de  rerji ,  Savait  laijfée  dans 
.1,.      '   "  itn  fâcheux  état.  Il  eut  pour  elU  une  fi  forte  pajjion  >  qu'il  lui  afiit 
.'.  desjacrffiees  y  hrfqu  elle  fitt  morte.  lien  eut  une  fiile  nomée  corn- 
^^^Aip-  mefa  mère  Vyùàa.s  *  qu'il  defiina  par  fon  Tefiament  pour  être 
mUu  la  femme  d:  Nicanor^s  de  Proxene  ,  qi^il  avait  élevé-  (^  adop- 

té,  en  reeonoiffaffce  du  foin  qve  Proxene  avait  pris  de  lui 
mprès  la-  mort  de  fin  père  ^  die  fa  mère.  Far  ce  tefiament 
il  reoomanda  à  fôn^enM-e,.  NicQmachus  qu'il  ai^pit  eu  deja  ^on- 
iubineHQVçi^is.  PithîM  eut pourfieorrd  mari  Vroclm  petit-p» 
de  Demarate  Roi  de  Sparte  j  qui  avait  été  obligé  de  Je  retirer  eir 
Perfe ,  ^  eneutdeuxfils  i^  d'un  y,  mari  y  qui  fat  MiÇthxod<y- 
re.  Médecin  T  elle  err  eut  encore  un ,  qui  portait  nom  de  fin  ayeul 
maternel,  ^fut  un  habile  Médecin.. 
Rois  de  On  donc  encore  à  Perierès  ,  un  autre  fils  nomé  P ISUS 
ïi&.  **  qui  fonda  la  ville  dePife  cnElide  ,  où  il  régna.  U  fut  ayeul 
far  ALXION  finfils  y^OEt^OMAUS  ***  Roi  dePife^ 

tion  A'AlcxMtàre ,  auprès  din^uel  il  fat 
kait  ans.  H  prrdit  les  bones  grâces  de  ce 
Prince  ,  pour  être  itop  entrt ,  ï  ce  que 
l'oD  croit ,  dans  les  intérêts  dn  PhiloTry- 
phe  CàlliiHienes  (on- parent.    Cependant 


niant  retira  i  Athcnes  ,  où  il  établit  fa. 
Boavelle^cole  dans  le  Lic^  ,  qu«  les 
Athiaiens  lui-  douèrent  t  Alexandre  hri 
feoToya  8oo  talens ,  qui  fbni  environ  4S0 
■tille  écDs  de  notre  montrye ,  pour  tra- 
loiller  2  Tes  expériences  de  Phy£quc ,  8t 
pODr  faire  Ton  traité  des  animaux.  Un 
nétre  aom^  Eurimedon  l'acnfà  d'im- 
ficté  ,  8c  quoiqu'il  fe  lÛt  jnfKfi^  de  ce 
crime ,  il  ne  le  fia  pas  aa-penple  d'Allié- 
■Cl  ,&lê  retira  iChalcis,  ville d'Eub^, 
aDJoutd'oi  Negrepont,Sc  ilymonraien 
b  <3  année  de  ion  ^ ,  rcR  l'an  31» 
«raot  !■  C  fc  dcBx  ant  xffia  U  mon 


d'Alexandre ,  it  laqneKe  on  l'acnfâ  d'à;, 
vnr  et>  qoelque  part.  IXragene  Ijkctce  n. 
tnarque  qu'il  étoit  begnc  ,  qu'il  avoir  1er 
ycuX'  pedts  ,  les  )ainbes  gtëlr».  qa'A 
iliabilïoit  magnifiqueinent. ,  Ac  le  plaU^ 
fait  à  porter  des  bagues. 

*  Il  parott  parqnelques  Sentences  qnr 
fitt  fent  airibujes  ,  qu'elle  avoît  re^u  de 
Ion  père  une  bons  idacaîvM.  Elle  difoîr 
entr'auires  chofes  ,-^m4  la  fUu  Mit  etm- 
hjir-<fmt  tm  fiùfft  voir  fur  U  vifi^t  A»- 

**  Apollodore  Si  le  ScholiaAe  de 
Thcocri  te  .font  Ptfiis  petit- fils  de  Petifr- 
r£s  ,&  fiii  d'Apharée. 

**'  ToHsIes  AiitearsiKS*acoideHpa* 
fîir  k  père  Bc  la  meie  &  la  femme  d'Oe- 
nomans.  Etiftacbîus,le5cèoliafte  d'Ho- 
mue  ^St  Tzcae»  fur  Licopbioa  ».dtfar 


,v  Google 


HISTORIQUES.  .Lié.  lit:        .y^^ 
^upfif  hâtir  fine  viffe  (jr  U  mma  du  mm  ie  f»  mère  Harpîna.  Rots  t>* 
Dcflufieùrs  'enfans  qti'il  avait  eA  âe fa  femme  Stérope  >  entr'au-   Messinie. 
4res  Diipontius  y  fondateur  de  la  ville  de  DeipontC  ,  //  ne  lui  Paufanias  , 
refla  qu'une  file  nomêe  Hippodaraic..  B^jk.  à"^  hérifiere.  <f«»  !•  ^'  c.  21. 
Royaume ,  elle  ne  manqua  pas  de  Jhdpirahs'i  àiÀisJbk  frrfne 
'Voulait  pas  la  marier  ,foit  farce  qu  il  ^voitupris  ^nnOrati&iS.  ;.t 
^uil  périrait  far  la  main  defon  gendre  «  comme  ït  dit  Bititt^  de 
Sicile.  Lîv.  4.  ^  le  Scholiafie  k  Afollonius  ,'feit  farce  f^ilétùif  '• 
lui-même  faffionement  amoureux  de  Ja  propre  fiUe ,  cemmietaffur 
rentTzetzès  fur  Licopkron,  ^  H^/»v«h^p^.i^J^3W„^*|^r'JîÉ«ïi 
Avant  y  car  il  met  Hipfodamie, au  nombre  des^Usi^uit^rMifDtnt  •-■■  •■  ? 
Jncefe  avec  leur  père.  Oenomâus  pour  éloigner  les' amans  d'Hip-^^^  ' 
foiamie,  la  prof of a  pour  prix  kcelui  qui  U  vainjueroità  U  eeur- 
fe  des  chariots,  avec  cette  dure  condition  que  t  Amant  y  qui  cou- 
rait  le  premitrt  devoif  s'^^tendre  àpérir  de  la  main  ttOenomaus\  Ji 
telui-ci  ,qui  le  pourfuivoit  tépée  à  la  matn-t-  ptûvâit  Pàttindm,  ^ 
il  en  nvoitdéjà  tuéplujieur^ ,  qui  avaient  ofé  entrer  en  Uçe  avec  lui. 
EnfinOenomaus.  trahi  par  Myrtile*fon cocker,  oùEcuyer;  dont 
îadreffe  lui  avait  toujours  procuré  r avantage ,  fut  vaincu  par 
Pelofs,  (^  de  honte  il  fe  tua ,  fuivant  Pindare'i  Eifripide,  ^ 
AfoUodore,  ou  fut  tuéfeU»  Diodore ,  far  Pehps ,  qui  far  cette  bic- 
toire  **  ofttint  Hifpodamie  avec  UKoyaumeide..Pif9i  -, 


3< 
t  Stérope  ,  fille  '4'AtUs.  Diodore  lui 
Àdattnmpour  pcre  Mait.Ac  poatmere 
Harpine-fiile  d-Afope  ,  *  ie  Scholiafte 
J'ApolloQÎiK  met  en^M«Jî 0  meie  itok 
Hiypine  ,  on  Eurirhoë  fille  ^è  Daïïaus. 
^■Quint  iJi  fèiA^e  à'Oeaornaus  ,  A^Ilo- 
dore  1.  3.  &  PauûnUï  I-  i.  dtfeat  oue  ce 
fttStcrope  filied'Ariaj.  Tsetzes  fur  Li- 
copKron ,  lui  donc  Eurithoii  fille  de 
Danaus  ;  KHigio  c.  «4-  dit  qu'Cvaieie , 
fiSXe  î' Kcj^us  ,  (at  mete  d'Hippodarare. 
M.  MaùrUc ,  Comment,  fin  lei  Ep.  d'O- 

-  ■■*  La  qualité  dTcuyer  8e  de  Cochet 
fi'étoit  pu  deshonorable  dam  cet  temi' 
îi ,  fouTeitt  lei  Roi»  eux-  mêoiM  ,  oa 
'Aaelque  Prince  de  leur  Cow  ,  conduifoii 
leur  cbaiiat .  comme  Homère  non»  l'a- 
ptead  en  plufieurs  endrotct  de  iofi  IKade, 
'C&Minile  ^toit  un  homme  confideTab le  , 
Je  lî  ootti  «a  aeyonj  Paiiià>ii$ ,  Itr-  S. 


c.  14.  il  ^oit  lui-m^e  un  des  ornant 
d'Hippodamie,  mais  n'ofantdilpiner  con- 
tre fon  maître  ,  il  conriiiba  fes  fbnâiont'  •" 
d'ECuyer  ,  &  ne  s'engagea  de  frtvit  Pe^' 
lops ,  çqjai»e-tl  St ,  iju'après  lui  avoir  £iit 
prooicttre  i^qiJ^il  lu»  piocm-eroit  les  û- 
Peuts  d'Ilipptidamie  '  durant  une  nuit 
Mais  lorrqu'ilfommaPelopsde  fa  parole, 
celui-ci ,  inâigné  dé*  ion  audace  Bi.  de  ,^ 
perfidie ,  punit  l'utft  &  l'aune  en  le  jeta 
tant  dinsU  mer. . 

*•  Voici  une,  t]|tapiete  Jnoint  barbare 
d'ai^ucrir  une  fënîme,  m'iis   en  m£me 
tems  allez  plaiflime  K^B^aw-uès-  rate, 
dontiIn'âtànsdoii(e)aiiiaisét^tàitmen-    , 
tfon  dans  aucun  roman.  Les  Koirianlfteè       '.  ' 
dilênt  que  leS'  Héros  d'autrefois  atoîént 
coutume  de  s'aquetii  des  maltfclTes  ptc 
des  tournois  ,  des  duels  ^  des  combat». 
avec^nGcans<»dccDrago<w,  Se  cent        l 
autres  iant^iâci  de   cette  nauire  {  m^ît,  >.  ,; 
aucua  n'a  imaginé  la  manic[«  i^>ii^,%t  ^ 

Ppp  ij 


I,  Google 


^         TahUXV.  ■'  ■  ■ 

RQis  d'ÔECALIE,    de   PHAF.E'S; 

■■;    .  ■     I.-      ■■ 

M  E  L  A  N  E  U  s    1 1.  Roi  d'Oeealie. 
•EiV  R  ï  T  U  S,  tué  pqr Hetcnlg.' 


-    ■  "      ï*"'i  I.       ■       '      a'HercûIc, 

.    Roii  de   F  a  ARE"  S. 

\''-  -    ■  ■   ■  ■       ^>-■     ■■■',■■ 

'.X^'PH'AkrS'.-Roidfi     ■■.V, -, 
/,     ■.•       .      -■■Phar^i.. 

;;  ■;;'■'  'rv>l>^  , 

■■■■•■  ~       <1*Alph«'b, 


III.  A  P  H  A  R  E'E  .  Roi  de  Mt&ae.ii 
.Arini,  &l(EiK  utérine, KfiUed'OcUlBi 


l.  ORSILO^HtUS.Roi 

"  '       ■     "do  Phares.    ■ 

.   D I  p  C  L  E'  S  ,  Roi  de  Phati*. 


IV'.  IDÀS.Roidc       LiNci'ii 
Mieflebc  ,  tué  par    '         la^  d'un 
Pollux,ép.ilf<4*^        coupdciwd(e> 

OeofiifT»  ,  itinine  de 
.MiiBASM ,  Etolien. 


E  »  ç  0 1 A  Fi ,  ^p.  £piM, .  fille  imatàti 


Fkjtom  &  Orsilochus  , 
tuezau  lîégedcTcoye. 


MacHAOMv     ' 


-MACHAON, 

ip.^Midù.   ' 


.  POD  A  ÏIRUt> 


■'7'!.'Y.  ■NiqbMACHUS.    :  ^-      Goro.Âïui, 


"Nico  MA  CH  Uï  de  Stagifc, 

.,  Medecjn  d'Amintas  ,  d^cendu 

"dê'Hâchaon,  ^p.  Phtfiim. 

'A  R I ST  O  T  E  ,  Philofoplw  , 
*ï.  Pjrrà(*5,  lœur  d'Hermiaï 


^jtiÎM  ,  if.  1°..  Nicapqr.  j-'-frocIu^ 

iffu  de  Démorate  de  Spaice. 

3°.  Methiodoce ,  Mfdccin. 


«  Pk.o- 


.  i>B  M  a: 

■RAT* 


Nicomachus ,  né  de  |i 
coDcubiae  Hirfylh , 

3u'Ariftote  leccman- 
3  pat  fou  lefiuntnt  à 
£oa  gçiidcç  Nicuius.  - 


CMosiDicui,UcJccil 

N.  N. 

'     HkRAci-iDl, 
ip.  Fraxiibé*. 

HIPPOCRATE 


Thsssa-    DftACo.   A'..; 


,v  Google 


4»? 
&  de   M  E  S  S  E  N  E. 

III. 

Rois  de  MES  SE  NE. 

t   P  O  L I C  A  O  M ,   fils  de  L 1 1 H I ,  Roi  de  Lelegie.   Rm  J*  Mtffuu ,  Mti  l'aa 
damondet}50.ëp.jU((|(fw,  fille  de  Tiiopas ,  Roi  d'Aigos. 

SOLE,  dit  Neptune,  Roi  de  TheiDilie. 


II.    ^ERIERES,  Roi  de  Meffene, 
ép.  Cttgofhme ,  fille  de  PetËe. 


£  1 1  D 1 ,  foodateut 
&  Roi  de  Pilê. 


Liucirru), 

fondateur  de 

Leuflres. 


C  K  ■  T  H  tr  I ,  Roi 

de  Tbefialie. 


N 1 1 E'  ■  ,  Rot  de         P  s  L  I  A  *: 

Pyle&d'Iolchoî.ép. 

Chltrii .  fille  d'Amphion  Roi  de  Tbabes; 


Aliion  ,  Roi     HiUir» ,      l'hiit . 
dePife.ép.  ip-  i?- 

Horfm*.  Caftor,    PoUux. 


if. 

ArGppus. 
Voyir 


V.NESTOR,  Roi  de 
Pyleac  deMelTene, 
ip- 1".  jittsxitif  ,  fille 
d'Atrée,  z'.EitriJiu, 
fille  de  Clldeniis. 


PlKICLIHEMUS  , 

tu^  pat  Hncule , 
arec  onze  de  fes 
firetes. 


Ptrmt , 
ip. 
£ias. 


PiHTHiiin. 


BiWJ'mie  ,  femme 
de  PiLors. 

Xoii  HER^CLIDES 
deMeJfetiie. 
jf 
IX..  CRESPHONTES  ,  Roi  de  Meffenie, 
l'an  isoi.  ép.  Mtrtfe ,  fille  deCipfcle  ; 
Roi  d'Aicadîe. 


^  Vr.THRASt-  Antuo-  Pisis- 
MEDE,  Roi  CHUS,  tkati. 
de  Mefiene ,         fut  an 

iax  ju  fi^ge  fiége  de  f'^sA^OÎ 

de  Troyc.  Tioye.  BgKUi. 


Vri.  SILLUS, 
Roi  de 
Meffene. 


PiioN ,  d'oii 

la  famille  des 
Paon  I  Dit 
i  Aihenes.  ("*s/.^-» 

ANDROPOUrj. 


VIII-ALCMEON, 
Chaflï  par  les  Ht 
laclides ,  Se  d'od 
les  Alcueonikii 
d'Aihenes. 


X.  EPITUS  ,  Roi  de  Meflenie. - 

XI.  GLAUCUS  ,  Roi  de  Meflèmc. 

XII.  ISTHMUS  ,  Roi  de  Méflenic. 

XIII.  DORIDAS .  Roi  de  Meffenie. 

XIV.  SIBOTAS ,  Roi  de  Meffenie. 

XV.  PHINTAS.Roi  de  Mtffenie. 

XVI.  ANTIOCHUS.     XVII.  ANDROCLES. 

X  VIII.  EUPHAE5,  Roi  de  Meffenie,  l'aa  3t«3>'}-  «JV** 


d'Athènes. 


CODKUS , 

dernier 


I,  Google 


486  GENEALOGIES 

Rois  de      Revenons  à  préfent  au  Royaume  deMeflcnie,qui  après  h 
Messenje.  mort  d'Apharéepaffaà  Ton  coufin NESTOR , fils  deNeléfi 
6c  de  Chloris ,  fille  d'Amphion  3  fuivanc  Diodore  de  Sicile 
(  Liv.  4.  )  &  ApoUodore  (  Liv.  î.  )  K  tranfporta  à  Pylos 
*  le  fiége  de  fon  Empire  j  qu'Apharéc  avoit  établi  à  Are- 
Ac.  Quoique  Neftor  fut  déjà  fort  vieux  dans  letemsque 
comença  la  guerre  de  Troye ,  il  ne  laiflà  pas  d'y  aller  avec 
Hkin.      deuxde  fesËlsTHRASiMEDE  &  Antilochus.  Ccltti- 
c.  II.       ci  y  fut  tué  par  Memnon  >  en  voulant  p<HT:cr  du  fecours  à 
pind.*  Od  fon  père ,  qui  fe  trouvoit  en  danger i  parce  qu'un  des  che- 
vaux qui  traînoiem  fon  char ,  avoit  été  blelTé  par  Paris, 
Neflor  de  retour  à  Pylos  après  la  guerre  de  Troye  y  mourut 
chargé  d'années.  On  dit  qu'il  vécut  3  âges  :  par  un  âge  > 
•    il  faut  entendre  une  génération  »  ce  qui  fait  environ  1 09 
ans.  Sa  poftérité  fe  maintint  fiir  le  trône  >  julqu'à  l'entrée 
■    des  Doriens  dans  le  Péloponefej  qui  fut  80  ans  après  la 
jprife  de  Troyc.  Alors  elle  fut  chaflée  de  la  Meflènie  ,  qui 
fut  le  partage  de  G  R  E  S  P  H  O  N  T  E  S  fils  d'Ariftomaque 
Héraclide.  Les  MefTeniens  fe  foumirfnt  de  bonne  grâce , 
&  partagèrent  leurs  .terres  avec  les  Doriens.  Crciphontes 
ne  jouit  pas  long-cems  de  fa  fortune.  Lçs  Grands  du  Royau- 
me le  prirent  en  averlion  »  parce  qu'ij  favorifoit  trop  le 


l«rviiAndf^Ebei1i3ri]  B«Ton  deTfdfaerg, 
L'Empereur  Maiimilien  II.  avoit  une 
fille  Dacutetld,  ooioie  Htltru  Scharftgin» , 
qu'il  avoit  eu  de  la  {Uc  d'un  Comte 
cfOeAftife  ,  &  ^ui  jétoii  patiaitemeric 
belle  i  le  Baron  la  demanda  en  tnanage, 
&  trouva  pour  liv^l  un  Cavaiiu  Elpa- 
gnol  de  grande  <)U3li(é,  qui.imbitionoii 

fareillement  de  devenir  le  gendre  de 
Empereur.  La  réputation  de  4a  valeur 
de  cet  Erpagnol ,  aufllbien  que  la  longue 
taille  de  fôn  coips  ,  qui  TurpalToit  celle 
de  l'Allemand  ,  le  rendoient  fort  rcco- 
tnandable.  L'Empereui:  ne  voulant  lei 
uiécontentei  ni  fun  ni  l'autre  par  le 
choix  qu'il  auroit  pd  faite ,  leur  dona 
leuT  propres  fotces  pour  arbittes.  Il  fit  do- 
uer i  chacun  \tn  Tac,  félon  la  longueur 
de  Icm  adverfë  partie  ,  &  promit  que  ce- 
lui qui  menroii  l'autre  dan»  le  fac  ,  épou- 
Icroit  Ça.  fille.  Ces  deux  amans  s>enga- 
gciMit  donc  en  prefcncc  de  J'Einpercut 


dans  on  combat ,  où  ils  empIoyereiK  leuit 

Elus  grandes  forces,  qui  étoient  redou- 
lées  par  l'amour  &  par  l'ambition  ;  cha- 
cun d'eux  poi^  d'un  ardent  déCr  i'é- 
poufei  la  £lie  de  l'Empereur,  s'éforgoic 
defbucrer  fen.advetfaitedaos  Je  Oc.  En- 
fin le  Baron  l'empesta  ;  de  foite  que  la 
force  Se  la  valeoc  de  l'Allemand  mirctv 
la  bravoure  du  lîet  ^fpagnol  dans  le  Tac. 
Par  ce  moyen  Talberg,  po^da  fâ  belle 
Hcicne.  Vdv*fn  Cmmà*.  DtustHt  gl^ 
ri». 

*  II  y  avoit  dans  le  P^loponefe  en. 
corcdeux  antres  villes  du  nom  de  Pyloi  , 
11  tuées  dans  l'Eiide  ,  l'une  dans  le  quaniec 
de  l'Eiide  ,  qu'on  apelloil  Concave ,  l'au- 
tre dans  celui  qui  s'apelloit  Tiiphilie. 
Chacune  de  ces  ttoit  villes  fe  dilputoic 
la  gloire  d'avoir  été  la  pattie  de  Neflor. 
Pindarc  &  Paufanias  femblcot  décida  ea 
làr^u*  de  Pilot  co^clTeiiie. 


I,  Google 


tiisroKîQVËsiiv.rrr.         487- 

feuiJle,&lctuerentavecfcsenfens.LejeuncEPITUS,  Rois  oi 
qui  étoit  élevé  chez  Cipfele  ion  ayeul  maternel  >  fut  le  fèul  Messekii. 
qui  échapa  à  leur  rage.  Lorfgu'il  fut  en  âge  de  régner ,  il  Paufanias  ^ 
remonta  fur  le  trône  avec  le  fecours  des  Arcadiens  Ôc  des  1. 4.  e.  j,  *^ 
Poriens  ,  6c  vengeai  mort  de  fon  père  &  celle  de  fes  frè- 
res fur  ceux  qui  en  avoicnt  été  les  auteurs.  Le  relie  de  fes 
fujecs  n'éprouva  que  fà  bonté  6c  ùl  libéralité  ,  qui  lui 
aquirent  une  efttmefi  univerfelle,  que  fes  décendans  firen» 
gloire  d'être  apellez  Ejitiâes  au  lieu  d'HeracUdes.. 

Son  fils  GLAUCUS  imitateur  des  vertus  de  Son  percy. 
le  furpaJïà  en^  (riété.  U  fit  bâtir  un  temple  à  Jupiter  fur  le 
monc  Ithome ,  Se  dona  le  premier  l'exemple  de  facrifier 
à  Machaon  fils  d'Efculape  dans  Gerenium.  I S  T  H  M I U  & 
marcha  fur  les  «races  de  Ibn  père  Glaucusj  Ôc  bâtit  à  Phe-- 
res  un  temple  en  l'honeur  de  Gorgafus  6c  de  Nicomachus.  , .  -r-r 
A  SIBOTAS  filsd'Iftmius,  fucceda  Ion  fils  PHINTAS,  *'*'*' 
ibus  le  règne  duquel  ariva  la  première  broùillerie  entre  les- 
Mefleniens  6c  les  Lacédémoniens.  IL  y  avoit  fur  lescon^ 
fins  de  la  Mellènie  >  un  Temple  de  Diane  Limnatis ,  où  les 
deux  peuples  étoîent  les  lèuls  de»  Doriens  y  qui  eulTene 
droit  de  faire  des  facrifices.  Teleclus  Roi  de  Sparte  s'y 
étant  rendu ,  avec  de  jeunes  garçcms  habilez  en  filles ,  pour 
fiirprendre  les  plus  confidérablcs  d'entre  les  Meflcnicns  qui 
y  étoient>  y  fut  tué.  Trente  ans  après  une  querelle  particu- 
lière entre  Enephnus  Spartiate  Ôc  Policharès  Meuènien  > 
Ecnouvella  le  k>uvenir  de  la  mort  de  Teleclus  >  âc  porta 
ion  fils  Alcamene  Roi  de  Sparte  à-'  en  demander  faûsfac- 
tdon.  n  furprit  la  petite  ville  d'Amphia  la  féconde  année  da 
rcgned'EUPH  AES,  6c  ce  fut  le  ngnal  d'une  cruelle  guer- 
i!e>qui  dura  vingt  ans ,  6c  dans  laquelle  les'Mefleniens  lî^* 
vrerent  plufieurs  combats  douteux  >  qui  les  afoiblirent  ex-r 
trêmement.  Ils  fe  retirèrent  fur  le  moiu  Idiome  >  ôc  s'y  fop- 
ôfierent.  Les  Lacédémoniens  vinrent  les  y  ataqucr ,  6con  ,  "  * 
fe  batitde  part  6c  d'autre  avec  tant  d'acharnementj  que  la  ^  "°J 
nuit  feule  les  fépara.  Euphaes  y  reçut  une  bleffure  dont  il  ayam  T.  C 
mourut  fans  laiîfer  d'ènfans..  _  j^g  " 

ARISTODEME  qui  étoic  delà  race  des  Epitides,  8c     ' 
qui  avoit  doné  des  marques  de  ià  valeur  »  ôc  en  même- 
temS'de  fon  amour  pour  £1  patrie  >  ca  immolant  fa  propre 


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488  GENEALOGIES 

R.  o  1  j  D  1  fille  j  pour  obéir  à  un  Oracle  de  Delphes,  qui  avoir  promis 
Messenie.  y^  vi<îtbire  aux  Meflèniens  fous  cette  dure  condition  ,  fut 
élu  d'un  comun  confentement,  pour  fuccefleur  d'Euphaës. 
La  cinquième  année  de  fon  règne ,  qui  fut  Pan  du  monde 
.J283  >  il  remporta  une  grande  viétoire  fur  les  Lacédémo- 
niens  ;  mais  ceux-ci  qui  avoient  plus  de  reffources  rétabli- 
rent leurs  afaires ,  &c  celles  des  Meflèniens,  tombèrent  dans 
un  état  fi  déplorable ,  qu'Ariftodemc  fe  tua  de  défefpoir 
fur  le  tombeau  de  là  fille. 

Les  Mefïèniens  afliégez  depuis  cinq  mois ,  &  prefïèz  par 
une  famine  afreufè  >  abandonerenc  Ithome  ,  &:  furent 
entièrement  afliiiettis ,  l'an  du  monde  3285J&719  avant 
J.  C.  aux  Lacédemoniens ,  qui  uferent  avec  dureté  de  leur 
viftoire.  Ils  employèrent  les  vaincus  à  labourer  la  terre ,  à 
cultiver  les  vignes  oc  les  tinrent  dans  une  fi  grande  opreC- 
Gon ,  que  pour  défigner  un  homme  qui  étoit  dans  une  ex- 
trême dépendance  j  on  difoit  prbvwbialement  Mtft  efd/we 
^u'utf  Me^enie». 
Après  3 8  ans  d'un  efclavage fi  dur  ARiSTOMENEdela 
Pauranias ,  race  des  Epitides ,  &  homme  d'un  courage  héroïque ,  per- 
Iiv.  8.C.  15.  fuada  aux  Meflèniens  de  fecouerce  joug:  il  fe  mit  à  la  tête 
Juftin.     de  ceux  qui  le  fèntirent  afïèz  de  cœur  pour  le  fuivre  5  & 
(.  J.  c.  5.      }y3xii  les  Lacédemoniens  en  plufieurs  rencontres.  Ceux-ci 
ayant  par  le  confeil  de  l'Oracle  demandé  un  chef  aux  Athé- 
niens ,  on  leur  dona  un  Poëte  nomé  Tirtée  ,  *  ils  furent 
d'abord  vaincus  fous  un  tel  Général ,  ôc  furent  fi  décou- 
ragez, qu'ils  vouloienr  abfolument  faire  la  paix.  Tirtée 
les  en  diuuada ,  en  leur  récitant  des  vers  propres  à  leur  re- 
lever le  courage,  La  troifiéme  année  de  cette  guerre ,  on 
en  vint  à  une  bataille ,  où  les  Meflèniens  abandonez  dèsle 
comencement  de  l'aéVion ,  par  Arillocrate  Roi  des  Arca- 
diens  leurs  alliez ,  furent  entièrement  défeits.  Arillomene 
teceuilUt  ce  qu'il  put  des  débris  de  fon  armée,  &  perfuada 
aux  Meffeniens  d'abandoner  Andanie  &  toutes  les  villes  de 


*  II  ^toit  (ils  d'Archombrote  ;  il  itaii 
boiteux  ,  &  les  Aibeniens  le  çroyoient 
fou  ,  c'eft  pourquoi  ils  le  tiierem  de  l'é- 
cole qu'il  leaoït  i  Aihenes  ,  pour  l'en- 
Toyer  en  «jualicé  de  Génitd  auï  Spar- 
ùat,e*  t  iotxt  ils  vouloient  iê  maijuei , 


&  dont  ils  ne  vouloient  pas  favorifer  Içs 
progrès.  Horace  en  parle  dans  Ton  An 
politique  ,  &  dit  que  les  vers  de  ce  Poète 
écoicnt  propres  inciter  les  courages  i 
la  guerre  ,  &  à  ioffircr  U  btavaure, 

terre 


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HISTORIQUES.  Lh.Iïl  489 

terre  ferme  »  pour  fe  retirer  fur  le  Mont  Ira.  Ils  y  fuient  Rois  01 
auffi-tôt  affiégez ,  6c  s'y  défendirent  pendant  onze  ans ,  Messekii. 
>ar  l'habUité  d'Ariftomene.  Enfin  ils  fuccomberent ,  Ira 
'ut  furprife ,  &  les  MefTeniens  furent  réduits  par  leurs  vain- 
queurs à  la  condition  des  Hilotes ,  ou  efclaves  publics.  Ain- 


fu 


il  finit  l'an  du  monde  î  3  3  7  j  la  i  i .  guerre  Meflèniaque  > 
qui  avoit  duré  14  ans..  Les  Meffeniens  de  Pylos  Ôc  de  Mo- 
thone ,  &  les  autres  qui  habitoient  le  long  des  côtes ,  s'cm- 
barquerent  fous  la  conduite  de  Gorgus  fils  d'Arillomcnej* 
firent  voile  en  Italie ,  &  favorifez  par  Anaxilas  qui  co- 
marïdoit  à  Rhcgglo ,  ils  s'emparèrent  de  Zancle  en  Sicile  » 
qui  de  leur  nom  fui  nqméc  Mécène ,  &  aujourd'hui  Mef- 

Trois  cent  ansaprès,Epamînondas  Général  desThébains, 
pour  laiflèr  un  monument  de  fa  viAoire  fur  les  Lacédémo- 
niens ,  rétablit  Meflene  ;  il  rapella  de  tous  cotez  les  Mef- 
feniens épars }  qu'il  remit  en  poflèfïion  des  terres  de  leurs 
ancêtres  ;  &  de  ces  gens  raflëmbléz ,  il  forma  une  Républi- 
que )  qui  l'honora  toujours  comme  fon  fécond  fondateur. 
rhilipe  de  Macédoine ,  à  l'exemple  de  ce  grand  Général, 
dont  il  avoic  été  l'élevc ,  protégea  toujours  les  Meffeniens. 


*  Ce  Héros ,  le  pW  grand  qui  aîi 
M  pami  IcsMelTcnicTis,  périt,  fuivant 
Diodore  de  Sicile  ,  dans  une  incurHoa 
qa'il  fie  fur  les  Lacetiemoniens.  On  ouvrit 
ioa  corps  ,  Se  on  lui  trouva  le  cœui  tout 
relu.  Mais  fuirant  Paulaaias  ,  il  fiirvè- 
cDt  i  la  prife  d'Ita.  Il  alla ,  coxune  le 
dk  CCI  Auteur ,  â  Delpbes  pour  confultei 
le  Diea,&  dans  le  même  temtyarira 
Damagece ,  Koi  de  Jalife ,  dans  l'île  de 
Rhodes  ,  &  hd  des  décendans  de  Tlepo- 
lemcifils  d'Hercule  Se  d'Aftidanùe  bile 
d'Amintoi ,  lequel  conTulca  l'Ofade  pour 
fàvoit  quelle  femme  il  époureroii  ,&  fur 
ce  que  la  Pittue  lui  répondit ,  qu'il  épou- 
sée la  ^Ic  du  pluj  bonéte  homme  ft  du 


plus  diftingu^  de  tous  les  GreCï:iI  deman- 
da i  Ariftomene  une  de  fes  filles  qui  lui 
rcAoiti  marier, cerruadé  ciu'il  n'y  avoit 
point  dans  toute  la  Grèce  un  homme  plus 
illuftfe  par  la  probité  Se  par  fa  valeuc. 
Ariftomene  lui  acorda  ià  hlle  ,  Se  la  con. 
duilîc  lui-même  à  Rhodes  ,  d'od  enfuite  it 
paSà  ï  Sardes  ,  pour  s'aboucher  avec  Ai- 
dii  fils  de  Gigés  ,  Roi  des  Lidicns.-  So» 
deffein  étoit  d'aller  -enfuice  i  Ecbaiane  , 
Se  de  négocier  quelqu'entreprife  avec 
Fhraoïre  Roi  des  Ûedes.  Mais  il  tombft 
maladei  Sardes  ,  &  y  finit  fe«  jours.  Da» 
mâgete  &  les  Rhodiens  lui  érigèrent  no 
fuperbe  moBoment.  J>iM/(MM1,  Uv.  S» 
ch.  14. 


TS^ 


Qqsi 


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490  GENEALOGIES 

CHAPITRE     XII. 

Des  Reii  ÎELIDE  m  i'E TQ Z TE, 

Dts  Rois  ^Elide.- 

L'E  L I D  E  eil  une  Province  du  Péloponcfc ,  dont  les; 
habitans  s'apcUer.t  les  Eieerts.  On  ne  peut  douter  (Qu'ils-' 
Jf  K  i     ne  tirent  leur  origine  S>c  leur  nom  d'Eltfa  fils  dejavan ,  &C 
il  ne  faut  pas  s*ea  raporter  aux  Grecs ,  qui  atribueat  l'un  & 
l'autre  à  leur  Elcus.  C'eil  une  petite  queftion^  iàvoir  fi  les- 
Etoliens  viencnt  des  Eléens-,  Gonimc  le  croit-Apollodore ,. 
ou  fi  ceux-ci  vienenx  des  autres  «  fuivant  le.  Tentiment  d'Hé- 
rodote ôc  de  Pauianias.  Il  eu  certain  qu'une  partie  des 
Eléens  palTa  ei^Etolie  avec  Ecolus  ;.  mais  aufU  dans  la  fuit& 
ôxilus  amena  d'Etolie  une  colonie  en  Elidc 
.^  T  H  L I U  S  eil  le  premier  qui  régna  fur  ces  peuples  j 
pattfâmas,  ilétoic  fils  de  Protogeme  fille  de  Deucalion ,  ^  de  Jupiter, 
iiv.  ;.  c.  u    c'cftrà-dire ,  de  quelque  Prince  du  pais,  U  fut  père  d'E  N- 
DIMIONy  quil^ptaifoità  l'étude  de l'Aftronomic ,  &. 
étudia  fiirtout  le  cours  de  la  Lune ,  ce  qui  a  doné  lieu  à  la 
£ible  de  dire  qu'il  avoît  été  aimé  de  lai.une  Jl  avoit  trois  fik 
fioine  fillqil  propofa  à  fes  fils  une  courfc  dans01impie,dont. 
le  prix  devoit  être  le  Royaume.  E  P  E  U  S  remporta  la  vic- 
toire j  8c  régna  après  fcrti  père ,  &  fes  fil  jets  fiirent  apellez 
de  fon  nom  Bféem ,  On  dit  que  P  ŒO  N  fon.  frère ,  inconfo- 
lable  d'avoir  été  vaincu  dans  une  ocafion  fi  imponance ,  al- 
la chercher  fortune  loin  delà  patrie,  &  qu'il  dona  fbn  nom. 
à  une  contrée  qui  depuis  s'eiE  apdlée  faomt.  Epcus  étant, 
mort  Ôc  n'ayant  liaiffé  qu'une  fille ,  fon  frère  ET  O  L  U  S  lui 
iiicceda;  mais  peu  de  tems  après  fe  voyant  pourfiiivi  pour 
avoir  tué  par  accident  Agis  fils  de  Jalon.,  il  aUa  s'établir 
dans  ce  pais ,  qui  fut  apeQé  de  ibn  nom  EtoUe, 

ELEUS  fikdefà  lœur  Euricide  prit  là  place  &  régna 
iurles  £péen$>  auTquels  il  dona  fi>n  nom  >  ôc  qui  furent 


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H  I  s  T  O  R  T  Q  U  E  s.  ^m.  ///.  Ajr 

apéllez  EU'em.  On  croit  qu'il  fut  père  d'AUGIAS;  Roi  d'È-    Roi» 
iide  )  qui  engagea  Hercule  à  nétoyer  le  pais  tout  couvert  d*E  t  i  d  e, 
^u  fumier  de  la  prodigieufe  quantité  de  fcs  beftiaujt,  en 
iui  promettant  une  partie  de  l'Eiide.  Hercule  trouva  le 
moyen  de  faire  paffcr  le  Miniée  par  l'Eiide ,  &  ce  fleuve 
venant  à  Ce  déborder  emporta  tous  les  futniers ,  qui  infec- 
ïoient  la  campagne.  Augias,après  un  fi  grand  fervice,man- 
qua  de  parole  à  Hercule  ,  &  chafla  même  Philius  fon  fils 
aînéj  parce  qu'il  blâmoit  fon  procédé.  Enfuite  apréhendant 
le  reffèntiment  d'Hercule  >  il  s'afTocia  au  gouvernement 
ACTOR  &fes  deux  fils.  Aaorétoit  petit-fils  d'Epeus     " 
par  fa.  œere  Mirmins ,  dont  il  dona  le  nom  à  une  ville  qu'il 
.fit  bâtir  en  Elide. 

Hercule  déclara  la  guerre  à  Augias ,  &  fit  tomber  dans 
une  embuicade  Ct&atuSj&Eur.ite  qui  y  perdirent 
,U  vie ,  ôc  conquit  enfuite  toute  l'Eiide  >-  ou  il  étaiblit 
pour  Roi  P  H I L  E  U  S ,  auquel  il  facrifia  même  ïbn  reflcn- 
ûoient}  enpardonanc  à  Aygias.  Phileus  après  avoir  rétabli 
Pordre  dans  l'Etat,  alla  s'établir  àDuUchium  »  *  ôcAugias 
étant  mort  de  vieilleffe,  AGASTHENE  fon  fécond  fils 

frit  poflèlEon  du  Royaume ,  conjointement  avec  AM- 
HIMACHUS  &  THALPIUS.  Amphjmachus alla 
au  fiége'dc  Troye  oii  U  périt.  POLIXENUS  fHs  d'A- 

xgafthene  fe  trouva  auffi  à  cette  expédition ,  &c  fut  plus  heu- 
reux. AMPHIMACHUS  fon  fils  &  fon  fuccefleur  fut 
pered'ELEUS  II.  fijus  jequel  les  Heraclides  s'empare-     , 
rent  du  Péloponefc,  conduits  par  OXILXJS ,  qui  pour  ré- 

'compcniè  de  fes  ftrviccs  ,  demanda  t'Ëlide  Se  l'ootint,'  l{  ; 
décendoit  d'Etolus  fils  d'Endimion.  Tl  amena  en  Eli^é  une 
colonie  d'Etoliens,  avec  lefquels  les  Eléens  panagerenï 
leurs  terres.  Oxilus  fut  le  premier  qui  confacra  l'Eiide 'k  Ju- 
piter Olimpicn.  On  dit  qu'ayant,  atiré  dans  fa  Capitale 
une  grande  quantité  d'hommes ,  qui  demeuroient  dans  les 
villages  circonvoifins ,  il  agrandit  Elide  **  à  proportion, 

ADJourd'bui  Doli;lia  ,  on  ThiaKÏ ,  1  voir  après  la  guerre  de  Perfe  ,  que  lef 


petite  t\e  de  U  mer  de  Gcéce  dam  le  gûlfs 
de  Patra  ,  au  levant  de  l'île  de  Cepbalonie, 
■  •  Strabon  ,  liv.  8.  die  que  la  ville  d'E- 
'lide  n'étoit  pas  encore  fondée  du  vivant 
d'Hooicie ,  ic  ijac  ce  fiit  aSez  tui ,  Ci- 


flemblecent  dans  une  ville  | 
&  Diodote  de  Sicile,  Liv.  XI  parotide 
même  fentiment ,  &  en  fixe  l'époque  i  1« 
féconde  année  de  la  77  Oliinpiadc. 

Qqq  >j 


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4?» 


T»Uc  xyi. 


Les  Rois    d"  E  L   I  D  E     & 


I.jETHLIUS    1.    Roi  d'EliJe,  fils  de  ]  UP  iTBR  &  de  PrMiij«w».filIe  dcDeoealion, 
ip.  Cdici .  Mie  d'Eolus. 


\i.   ENDYMION  ,  Roi  d'Elide  ,ép.  i». -<^«riN*e;   i". Cfcw»(# ,  fille  diton ,&  fant de 
Beotus  i  3°.  H^feti^ua  ,  £lle  d'ArUs. 


t.PoBON,  fe  retira  dans  le  paï»        III    EPEUS,  Roi  d'Elide  ,  <p.  ^iMxJr*/, fille  de  Cocodih, 
auquel  il  dosa  Ton  nom  fils  d'ApDllo|  &  de  Chrifmtt ,  fille  d'OnopoIe  Roi  d*Eg^aUc 


HrrfniiM,  femme  de  Phorbas 
Lapithe  ,  fils  de  Tiiopas. 


VI.  A  C  TOR.Roi  d'Elide  avec 
AuciAi ,  éf,  Métiûnê, 


VII.   CTEATCS,  Roi  d'Elide  .  tué 

par  Hercule  ,  ^p.  TUttramét ,  fille  dé 

Doxsmene ,  Roi  d'Olenc. 


VU.  EUR  Y  T  E  ,  Roi  daotl'Elide.II* 

pM  Heiciile ,  éo.  ThtrtfhMt ,  £« 

de  Tnaionice. 


VIII.  THALPIUS, 
Roi  dans  l'Elide. 


y.  Ol  N  E'E-,  Rot  d'Elide   &  d'EtoIic, 
né  patresDcrcux  ,ép.  \^.  ^Ithit,  la 
coufioe  ,  fille  de  Theltius ,  i".  P(- 
rtto, fille  d'Hippooous, 


tu^  inprudem- 


V.  TOK  CDI,  Cwgf, 

PiRIFHANTI  ,  dp. 

CttMBMUt,  Ahdki- 

Acli  A  us,  HON. 

THr^iiui, 


Dtjaiùrt, 


tximu» 


MlLIAfiB.!. 

a.  fille 

didaa. 

fùUier»  ,  femme  de- 

PiDtelilas,  déceadtt 

de  Deionje. 


FtrimtJt , 


CsermttU. 


&  4p.  I 

%«.  file  1 

d'AdtaA& 


PlO  »■»■!.        AM>HtH«»*< 


y  Google 


ceux    d"  E  T  O  L  I  E. 


4iȔ 


IV.  i.  MT  OLV  S  ,  Roi  d'Elide  ,  pafla  dans  le  pans  nomi  de  f«n 
a  Elfli*  ,  ép.  Prttui',  fille  de  Pborbas, 


i.  parthaon, 

Roid'Etolie  ,ia. 
£»:)»  ,  fille 
d'Hippo- 
damafc 


(.  A  G  B.  I  tr  S  ,.  Dfutjiaïeur 
ie  la  couTone  ,  &  vaincu 
II  Diomede. 


Omcbistis 
Frotous, 

CiLINTOK, 

l&cor  BUS, 


MlE*M'II>> 


,.    HEMON,  Kot 

dtcolie ,  ép.  Fntogenit. 


Trirhus,  tu2 
fU  fônireic. 


Xll.  OXHÛS,  Roi  d'aide. 


E  j  o  1.  o  s , 

*f  jeune. 


Xm.LAYAS,  Roi  d'Elide. 


V.    E  L  E  U  S  ,  Roi  d'Elide  , 

fiicceda  i  Etolus ,  &  doua 

Ion  nom  aux  £/<»*. 


VI.AUGIAS,  DiMACHUS, 
Roi  d'Elide ,  compagnon 
futi  l'cxpédi-  d'Hetculer 
don  de  la  Colchide. 

VII.PHILEUS,    VIII.  AGA- 
établi  Roi  pai     THENES  , 
Hercule,  le      Koiaprèsfon 
retira  à  frère,  s'afflbcia 

Deuliction.    Amphimachus 
&  Thalpiuï. 

IX.POEIXB- 
NUS,  Roi 
.d'Elide ,  fûff 
au  lijgc  de 
.   Troye. 

X.  AMPHI.^ 

MACHBS, 
Roi  d'Elide. 

XI.ELEU$,roii^ 
lequel  les  Hera- 
clidea  t'empale-' 
lent  du  f cwM>T 


XV I.  H  jE  M  O  N ,  apelW  pat  d'autres  PRAXomoM , 
d^cendn  de  Layaii  la  tro'fi^e  génération. 


ï  ï  H  l  TU  S  ,  qui  léraWiï  le»  Jmi  Olynçique» 


,v  Google 


454  genï:alogies 

Rois  &:  en  fit  une  ville  très  floriffante  &c  très  -  peuplée 
o'EioLiE.  Oxilus  étant  mort,  la  courone  paflà  à  fon  fils  LAJAS, 
dans  là  poftérité  duquel  il  ne  paroîc  pas  qu'elle  ait  été  con- 
fervée.  C'cft  pourquoi  Paulanias  n'en  fait  point  mention. 
Il  remarque  feulement  que  de  Lajas  décendoit  à  la  4'.  gé- 
nération OXILUS,  lequel  étoit  contemporain  de  Licur- 
gueLegiflateur  de  Sparte ,  &  qui  rétablit  les  Jeux  Olimpi- 
ques ,  ce  que  l'Oracle  de  Delphes  lui  avoit  confeillé,  com- 
me le  feulmoyen  de  faire  ceflèr  les  fléaux  de  la  guerre  §c 
de  la  pefte ,  dont  la  Grèce  étoit  alors  afligée.  Ce  rétablifTe- 
ment  fc  fit  l'an  du  moadc  3 1 20 ,  &  884  ans  avant  J,  C 
mais  les  Grecs  n'ont  comencé  à  compter  les  01in),piades , 
que  de  l'année  ou  Chorcbus  rempona  le  prix  à  la  774  ou 
yj6  avant  J.  C.  qui  fut  la  première  année  de  la  première 
Olimpiadje* 

§.  II. 

Des  Rtis  ÎETO  IIE. 

♦Qntiqoo  L'ETOLIE  "  Province  de  U  Grèce ,  étoit  fituéé  entre 
Modernes  l'Epire ,  l'Acamanic  &c  la  Locride.  Elle  prit  fon  nom  d'E» 
i'^p™<"!  TOLUS  fils  d'Endimion Roi  d'Elide ,  gui  obligé  de  qui- 
5i°"  u'it,  '^r  le  pais ,  mena  une  colonie  dans  celui-ci ,  &  s'y  établit. 
<«..  Il  laifla  deux  fils ,  favoir  FLEURON  &  CALIDON ,  qui 

Apollod.     bâtirent  chacun  une  ville,  qu'ils  nomerent  de  leur  nom. 
liv.  I.  A  G  E  N  O  R  fucceda  à  Ion  pcre  Fleuron  dans  cette  par- 

tie  du  Royaume  qu'il  poilèdoit ,  ôc  eut  pour  fils  PAR- 
Pa.ran.»s,  xHAON  acTHESTRIS.  ApoUodore(Liv.  i.)diiquece 
'  \'  dernier  étoit  fils  de  Mars ,  ôc  de  Dtmonict  fille  de  Fartnaon. 
Theflius  eut  quatre  fils ,  qui  fiirent  tous  tuez  par  Melea^ 
gre,  avec  lequel  il  étoient  endiférend  pour  les  limites  de 
tear.iloyaume.  On  lui  donc  encore  50  filles,  qu'il  aban- 
dona  dit-  on ,  à  Hercule.  Deux  de  ces  filles  fiu-ent  Lti^, 
femme  de  Tindare ,  &  Jléii ,  qui  époufa  fon  coufm  O  E-. 
N  E  E  Roi  d'Etolic.  Oënée  le  voyant  chalTé  de  fon  Royau- 
me par  fes  neveux  fils  d'AGRIUS  ou  par  Agrius  lui-mê- 
me ,  fe  retiraà  Argos auprès  de  fon  petit-fils  D 1 0  M  E  d  e, 
fils  de  TyoÉE,  qui  ayant  acompagné  fçn  beui-pere 
Adralle  à  la  guerre  de  Thébes  ,  y  avoir  péri. 


I,  Google 


HTSTORIQUES.  Lïv.  îît  4^5 

I5îbmede  s'étoit  déjà  fait  conoître  dans  la  2,  guerre  de     R  o  i  * 
Thébes,  &  avoit  alors  la  Régence  du  Royaume  d'Argos,  ^'Etolib^ 
&  la  tutelle  de  fon  neveu  Cianipfui  fils  A'EgUUe ,  &c  petit- 
fils  d'Adrafte ,  dont  U  étoit  lui  -  même  &  gendre  6c  pcrit- 
fils.  Il  mena  auffi^tôt  une  armée  en-  Caledonie  j  &  vengea 
l'injure  faite  à  fon  ayeul  paternel  ;  mais  après  ce  ièrvicc,  il  paafaniai 
déclara  qu'il  ne  pouvoit  rcfter  en  Etolic ,  ôc  l'exhorta  à  rc-  i,  j.,  c.  151.  ' 
■venir  avec  lut  à  Argos ,  Oënée  le  fuivit  ôc  finit  fes  jours 
dans  un  bourg ,  qui  de  Coa  nom  fut  apellé  Oenoé. 

Diomede  conduifit  enfuite  les  Argiens  au  fiégc  dcTroyey 
eà  il  fè  fignala  par  plufieurs  exploits ,  qu'Homère  à  célé- 
brez. Il  enleva  avec  Uliffe  le  Palladium,  &  tua  RhefuS' 
Roi  de  Thrace ,  qui  venoit  au  fecours  de  Priam.  A  fon  re- 
tour dans  fon  Royaume  y  après  la  priiè  de  Troye ,  il  aprle- 
les  défordres  de  fa  mailbn.  Sa  femme  EgUlét  fille  d'Adrafte 
étant  devenue  éperduement  amoureuie  de  Cilabaris  Roi 
d'une  partie  d'A4-gos,  lui  avoit  remis^ntre  les  mains,  tout 
fe  Royaume ,  dont  une  partie  apartenoit  à  Diomede  par  la 
mort  de  Cianippus.  Ce  Prince  le  trouvant  trop  foible  pour 
«hadèr  fon  rival ,  fut  obligé  d'aller  chercher  retraite  e» 
Italie  :  il  s'établit  dans  la  PoUilIe ,  oti  ayant  époufé  la  fille 
de  Dàunus  Roi  du  païs ,  il  fonda  une  villa'  qu'il  fit  apeller 
j4ygts- Hipfittm  f  ou  Argifiré  î  *  mais  ayant  eu  dans  la  fuite 
quelque  diferend  avec  Ton  bcau-pere ,  il  fiit  tué  6c  fes  com- 
pagnons étant  montez  fur  des  vaiflèaux,  fe  fauvercntdans 
quelques  îles  voifines,  qu'ils  nomerent  Diamtdées>  Le  Scho- 
feifte  de  Pindart}  dit  qu'il  époufa  Hermioite ,.  &c  qu'il  y  a 
une  Ste  en  la  mer  Adriatique  apellé  DUmedée  qui  lui  fut  con^ 
confacrée ,  6c  oîi  il  étoit  honoré  comme  un  Dieu.  Si  nous 
en  croyons  Diélis  de  Crète  (  Liv.  6.  )  Diomede  ne  quitta 
eoint  la  Grèce ,  il  chafTa  fon  rival  Ôc  fe  rétablit  dans  loti' 
Royaume. 

MELE  KG  RE  awre  fils  d'Oënéc  ,  Ôc  frcre  de  I>tJ4ni- 
n  femme  d'Hercule ,  eut  difërend  avec  fes  oncles  frères  ,    . 

■  d*Althée ,  6c  périt  dans  la  guerre  que  les  Curetés  firent  aux     '  ^  . 
Etoliens.  Gor^é  autre  fœur  de  Mélëagre  époufa  ANDRE-  ^«'^'^'«g» 
MO N>  qui  décendoit à  la  quatrième  génération  deCaU-  •**'••'* 

#  Ai^piie  eft-an jooid'luii  Sauvât» ,  on  M»mtf»m  ÂoffU ,  fèlan  d'autiesi  * 

'  Digitized  byVjOOQlC 


49^  GENEALOGIES 

Rois    don,  &  qui  par  cette  alliance  devint  Roi  d'EtoIie.  U  fiit 
d'Etolib.   bilàyeul  d'O  A I L  U  S ,  qui  obtint  des  Héraclides  le  Royau- 
me d'Elide, 

Les  Etoliens  formèrent  dans  la  fuite  une  puiflànte  Ré- 
publique ,  qui  eut  fouvent  la  guerre  contre  iès  voifins, 
Lorlque  Brcnnus  Général  des  Gaulois ,"  vint  Pan  278 
avant  J.  C.  fondre  fur  la  Grèce ,  tous  les  Grecs  réunis  pour 
kur  défenfe  comune,  envoyèrent  des  troupes  auxThermo- 

fiiles ,  pour  en  défendre  le  partage  aux  barbares ,  les  Eio- 
iens,  dit  Paufanias ,  qui  l'année  précédente  avoient  fournis 
»i'&'ix°'  àleurobéiflance  la  ville  d'Heraclée ,  étoient  les  plus  nom- 
.  '  breux  &c  les  plus  entendus  en  toutes  fortes  de  combats.  Ils 
faifoient  un  corps  de  fept  mille  hommes  d'Infanterie,outre 
la  cavalerie,  dont  on  ne  fait  pas  le  nombre.  Pendant  qu'on 
étoit  ocupé  à  défendre  le  paflàge  aux  Thermopiles ,  Breri- 
nus  détacha  40  mille  hommes  »  qui  entrèrent  par  la  Macé- 
doine en  Etûlie ,  où  ils  mirent  tout  à  ftu  Ôf  à  fang.  Les 
Etoliens  fur  ces  nouvelles  ,  quittçtit  les  Thermopilçs  pour 
venir  à  la  défenfe  de  leur  pais ,  &  dès  qu'ils  furent  arivçz , 
tout  ce  qui  fe  trouva  en  état  de  porter  les  armes,  acourut  9» 
camp  ;  fcs  fçmmes  encore  plus  animées  que  les  hommes ,  ' 
prirent  les  armes  ,  Ôc  les  Etoliens  ayant  jpint  un  lè- 
cours  que  la  ville  de  Patra  leur  envoya ,  toml^erent  fur 
lés  Gaulois  qui  fe  retiraient  chargez  de  butin,  &c  ^rent pé- 
rir plus  de  la  moitié  de  leur  armée ,  dont  le  rçfte  regagna 
précipitament  les  Thermopiles, 

EnvironiS  ou  2oansaprès,les  Eioliçns  eurent  la  guerrç 
Plut  in  contre  les  Achéens ,  Ôc  furent  défaits  par  Aratus  auprès  de 
^rofô,        Pellene,dont  ils  s'étoieni  emparez.  Uç  firent  enfuite  lapaix> 

3ui  fut  fuivie  d'une  ligue  offenfive  &  défenfive  entre  les 
eux  Nations  des  Etoliens  ôc  des  Achéens. 
Sous  le  règne  du  jeime  Pirrhus  Roi  d'Epire,  les  Etoliens 
Juft.l.  18.    entreprirent  de  lui  enlever  une  panie  de  l'Acarnanie.  Les 
ç.  I,  Epirotcs  implorèrent  contre  les  Etoliens  la  proteétioij  du 

Sénat  Romain ,  qui  dépêcha  des  Ambaffadeurs  vers  les 
Etoliens  pour  leur  anoncer  qu'ils  euilènt  à  laiflêr  en  paix 
les  Acarnaniens ,  fous  le  foible  prétexte  qu'ils  avoient  été 
)c$  feuls  qui  n'avoient  point  prêté  de  fecours  aux  Grecs 

comrç 


y  Google 


RTSTORTQUÉS.  Lh.îll  4J>7 

contre  les  Troycns.  Les  Ambaflàdeurs  Romains  ne  furent    Roi» 
pas  écoutez  favorablement  par  les  Etoliens ,  qui  leur  ré-  ù'EToiri. 
pondirent  avec  beaucoup  de  fiéreté ,  &  allèrent  ravager  les 
frontières  d'Epire  Se  d'Acarnanie. 

Lorfque  Philipe  Roi  de  Macédoine  fe  préparolt  à  feïrc  IJ.  liv.  ij* 
la  guerre  aux  Romains ,  les  Etoliens ,  à  la  folUcitation  du  c,  4. 
'  Prêteur  Levinus ,  prirent  les  armes  contre  lui ,  &  fccouru- 
jent  puiffament  les  Romains  ,  Philipe  vaincu  par  Flami- 
iiius  y  fut  obligé  de  demander  la  paix ,  &  le  Conful  la  lui 
acorda,en  lui  laiflant  feulement  l'ancien  domaine  de  Macé-  f^u^  ,^1 
doine.  Les  Etoliens  ofenfez  de  ce  qu'au  gré  de  leurs  défirs>  ^  * 
le  Conful  ne  l'avoit  pas  dépouillé  de  la  Macédoine  même  , 
pour  la  leur  doner^  comme  ime  récompenfe  due  à  leurs  fer* 
vices ,  engagèrent  Antiochus  Roi  de  Sirie  ,  par  l'efpéran- 
ce  du  fccours  de  toute  la  Grèce ,  à  prendre  les  armes  con- 
xre  les  Romains.  La  défaite  d'Antîochus  qui  les  laiflôitdef- 
tituez  de  tout  fecours  >  ne  leur  ôta  pas  le  courage  de  s*o- 
poièr  à  la  fortune  des  Romains ,  avec  des  forces  trop  iné-  UAvr.  jt; 
gales.   Le  Conful  Fulvius  Nobilior  fut  chargé  de  leur  fai-  cli'  1. 
Te  la  guerre ,  il  prit  Ambracie  capitale  du  pays ,.  &  abatit 
lapuiffance  des  Etoliens ,  qui  fiirent  réduits  à  demander 
la  paixj  &  perdirent  cette  liberté  qu'eux  feuls  d'entre  tous 
les  Grecs ,  avoient  toujours  fÛ  maintenir  contre  la  domina- 
tion d'Athènes  &  de  Lacédémone,  Ils  la  perdirent  avec 
^'autant  plus  de  regret  qu'ils  l'avoient  perdue  plus  tard. 

/ 


Rrr 


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455  GENEAL.  HISTORIQ, 

C  H  A  P  I  T  R  E    X  I  I  I. 

*'    ■  Des  Rois  ^EPIRE  é"  de  ceu>c  de  SALAMINE^ 

de  U  race  d'EACJ/S.. 


Tdle 


Paufania», 

r.  1.  c.  ij). 

.    *  ElIcVli- 
pelle  W)ouo- 

d'IlUÎ  LtfMt- 

the. 


i^  lo.  c,  50, 


LEPIRE  Province  de  la  Grèce ,  eft  le  pais  des  Mtr- 
loffes ,  des  Driopiefts  ,' des  Chaonkfif  ,  ôi  des  Dolopes^ 
•  Les  premiers  tenoiéntla  ville  de  Do^ttf,  rcnomée  par  les 
OrackJde  Jupiter  qui  s'y  rendoient.  L'Epire  comença  im- 
médiatement après  la  guerre  de  Troye  ,  d'être  gouvernée 
par  des  Rois,  dont  la  tige  eft  EACUS  fils  deJuprrcrKoi 
-d'Arcadie  &c  A*E^i»e  fille  d'Afope  Roi  de  Béocie.  Eginc 
■  avoit  été  enlevée  par  Jupiter  ,  qui  pour  la  dérober  à- la  re- 
-cherche  de  ics  parens,  la  cacha  dans  une  île  du  Golfe  Saro"- 
nique,  apellée  Ocnone ,  à  laquelle  il'  dona  le  nom  d'E- 
gine'»  C'eft  dans  cette  île  que  naquit  *  Eacus ,  qui  y  régna 
:■&  qui  fijt  le  plus  équitable  Prince  de  Ion  tems  ,  ce  qui  lui- 
mérita  la  place  y  qUe  tés' Poëtes  lui  ont  dorté  parmi  les  Ju- 

tes-de  l'Enfer.-  Il  flk  choifi  pour  j[ii^'<!u  difiîrend  entre 
cyrori  Se  Nifus  touchant  la  fucceflion  du  Royaume  de 
Megare ,  qu'il  ajugea  à  Nifus  ,  à  condition  que  Scyron  au»- 
roit  le  comandemcm  des  troupe^ 

Eacus  eut  de  deux  femmes  trois  enfans,  dont  aucun  nc' 
refta  à  Egine  y  &  qui  tous  trois  s'établirent  en  difércns  en- 
droits, r .  .  ~.y  •■■•■'■  . 

P  H  o  c  u  s  qui  avoit  pour  mère  ,  fuivant  le  Scholiaftc- 
dePindare  ,  TÇnmmathe  fœur  deThetis  &  fille  de  Nerécj. 
paflà  de  l'île  d'Egine  dans  cette  contrée  qu'an  apelle  Pho- 
cide  **  &  y  étabut  là  doniination,.iriia  une  étroite  amitié' 


Le  Scholiafte  de  Pmdaie  &  celi 

d'Homcre  difent ,  qu'Egide  après  avo._     

enfanté  Eacus  ,  époulà  Afïor  Koi  des'^ùU.Mrp 
MirmidoDS  ,&eneut  MencEtiuspete  c!e 
Partoclcj  par  où  l'on  comprend  la  pacea- 
lé  qui  écoic  entre  fatrocle  &  Achille,  pe- 
•ii-filï  d'EacLK.  MtxMi»e ,  Commeni,  fur 
letEg-d'Oridc 


un  autre  PKocus,  fils  d'Ornitioa  di 
Cori[iri|e,arai[  ddja  doné  le  nom  dePho- 
<ùU.Mrpais  le  plus  voilîn  de  Tichorée  ,. 
Se  du  ParnafTe  ,  Se  depuis  Je  lècond  Fho- 
eus  ,  on  dona  le  mfme  nom  â  tous  lec- 
lieux  circoDVoifins.  Pmfâimi,  liv.  t. 
ch.  ij. 

avec 


,v  Google 


TslU  Xril  ,  4t»9 

Les  Rois    d'EPIRE    de  U    race  d'ACHILLE. 

ÏAcus,   fils  de  Jupiter,  Roi  d' A  rcadie  ,  &  A'Egine ,  fille  d"  A  fope  ; 
RoideBeocie  ,  époofai**.  •Si>«mwtitf  «CcenrdcThccis^&âtledeNerée, 
%'.  Enaeis ,  fiile  de  Chiroa. 


i;  P  H  o  c  u  s  ,  tué 
par  accident  en 
jouant  au  pecii  pa- 
let avec  fes  frè- 
res ,  ép.  ^fiirodie. 


1.  P  1  L  t*  E ,  ép.  i*.  jintiganii^  fille 
d'Eurion  ,  Roi  de  Photie  en  Thef- 
falie.  i'.  Phiiomele,  dite Titetit,  ou 
filte  d'A£tor  ,  Roi  de  Photie  en 
Theffalie  ,  ou  faut  de  Licomede, 
Roi  de  riie  de  Scyios. 


1.  Tslamom,' 

Roi  de  Sa- 

lamine, 

TsbUXIX, 


PaKo-'       Crisus.        i.Felifirtt, 
viMS.  ép.  Borus  , 

i-sjy--^     /«nA-o       fils  de  Pe- 
Epeus,    Strophius,     rieres, 

qui         ép.  j^naxL 
fit  le         hit ,  fœur 
«heval      d*Agameni- 
JeTroye.      non. 


X,  AcHiLL  ES  ,  dit 

aufli  PiVri/ÔBJ,  tuéaa 

fiége  deTroye ,  ép.  Dt'sdamie, 

fille  de  Lycomede ,  Roi  de  Scyros; 


Pi  t  AD  E, 

ami  d'Orefte, 

&  mati  d'£- 

Uare.  fille 

d'Agamemnon. 

Medon,     Strophius. 


ï.  NEOPTOLEME  ,  autrement  PIRRHUS , 
ptemier  Roi  d'Épire ,  tué  à  Delphes, 
%^.i'.  Laitajfe  ^  t' .  jlndnmaaHt  ^  veuve 
d'Heftor.  ^°.Hermiotu^  fille  d'Hclcnc 
&  de  Menelas. 


PiRRHus.    i.MoLOSsus.    II.  PI  A  LUS,  .TmcAMVs, 

Roi  d'Epite,  fonda 

Ptrgame, 

III.  DRYAS,  Roi  d'Epite. 

IV.  MUNICHUS.. 


V.  ALCANDER, 

VI.  N  ,  ..  . 

VU,  APHIDAS; 

Voyei  Tdlt  Xf^lil.  '^3.%s]of. 
Rrrij 


y  Google 


500  GENEALOGIES 

R  o  ï  s      avec  Jaféiis  >  qui  le  combla  de  préfens.  Phocus  repaflà  i 
iP'E  p  I B.  E.  Egine  *  où  fon  frerc  Pelée  lui  drefïà  des  embûches ,  &  le 
fit  périrA  la  follickarion  de  fa  mère.  Pelée  &  Telamon  nez 
d'Endeis  ayant  invicé  Fhocu&  à  difpucer  le  prixdu  Penta- 
thle  j  le  palet  de  Pelée  l'ateignit  à  la  tête  &  le  tua.  Eacus 
info:çmé'quc  ces  fi-eres  avx)ient  eu  un  diférend  quelques 
jours  auparavant ,  ne  prit  point  cet  accident  pour  un  coup 
imprévu  ;  de  forte  que  Pelée  Se  Telamon  n'ayant  pu  te 
juuifier  dians  fon  efprit ,  fc  retirèrent.. 
Mezitiac.       Phocus  laiffa  deux  fils, favoii- Pan epËE  &  Crisus» 
,     qui ,  fuivant  Licophron  dans  1k  Caflandre ,  s*entrebatirent 
,  dans  le  ventre  de  leur  mère..  Ils  habitèrent  dans  la  Phoci- 
de.  Le  premier  fut  père  d'EpEUs,  qui  affilia  à  la  guerre  de- 
Troye ,  ôc  inventa  la  Ëiçon  de  bâtir  le  femeux  cheval  de 
bois  par  le  moyen  duquel  cène  ville  fut  prife,  lïiivant  Ho- 
mère. Le  fécond  fut  père  de  Stroph^us,  qui  époulà 
^»;ijf/è/>  fœur  d'Agamemnon  >&  de  ce  mariage  naquit  P I- 
LA  DE  ami  d'Orefle  >  dont  il  époufa  la  fœur  EU^e.^  âc 
^u'ilaida^à  fc  dé&ire  de  l'ufurpateur  Egiilhe.. 

S.  r. 

De  TELE* E  è-^t  fes  àteeni'ms  Rois  ^E F TR  S, 

•  PELÉE  obligé  de  fortir  de  l'île  d'Egine  pour  éviter  la; 

colère  de  fon  perc ,  à  caufe  du  meurtre  de  Phocus,  le.  retira, 
a  Pthia  en  ThelTàlic  auprès  d'Aétor  qui  y  regnoit  >  &  qui- 
après  la  more  de  fa  première  femme  Polybea ,  avoit  épou- 
£e  Egine  aycule  de  Fêlée.  Eurion  hls  d'Aélor  après  l'avoir 
expié }  lui  dona  eil-  mariage  fa  fille  Atiti^on»  ,.  avec  la  troi- 
fiéme  partie  de  ion  Royaume,  Euftathius,fur  le  2.  de  l'Hia- 
dé:* dit  que  leseniansd'Adlor  ayanrconJpiré  contre  leur 
père  ,  il  les  chaffâ  &c  remit  Te  Royaume  àPelée ,  lui  don- 
nant en  mariage  fa  fille  Po'/mea.çme  le  Scholiafte  d'A- 
pollonius nome  PhitomciA.  D'autres  Vapellcnt  Thftts  &  la 
îbm  fille  de  Chiron  >  &  quelques-autres  fœur  de  Lycomo» 
de  Roi  de  l'île  de  Scyros.  La  flaterie  *  en  fit  une  Nereïdc  , 

*    Diâit  Ae  Ctht,\W.6.Aa  Qv'aa»|  plufîrun  Roit  &  Ptinc»  ,  qui  an  milic* 


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HISTORIQUES.  Liv,lït  j^j 

&  dona  ocafion  à  la  &ble ,  quelavaleur  Scen  mêmetcms    Rôts  '* 
la  vanité  d'Achille  qui  fortit  de  ce  mariage ,  6c  qui  ponoit  p'  E  v  »  k  l'- 
une Nereïde  fur  foa  bouclier^fèrvirent  à  confirmer.  Outre 
cela  il  auroic  été  contre  l'ufage  de  ce  cems-là  )  qu'un  Hé- 
ros tel  qu'Achille  n'eut  pas  eu  une  DéefTe  pour  mere>  lui 
qui  décendoit  du  côté  de  Ton  père  d'un  Jupiter. 

PeléC)  avec  le  fecours  de  JaTon  y  de  Ca(tor  &  de  Pollux^ 
força  la  ville  dlolchos  &  fit  mourir  AiUdamie  femme  d'A- 
calte  )  comme  Apollodore  nous  l'aprend.  Il  eut  de  fà  pre- 
mière femme  AnMon»^  une  fille  unique  nomée  folijom^ 
qui  épouût  Borus  ms  de  Perieres.  De  Thetis  il  eut  pluueurs 
cnËuis>  dont  il  ne  lui  refta  qu'ACHILLË  nomé  aullî^ 
PiRRisous.  Le  foin  de fon éducation fiic confié  à  Chi" 
ton ,  qui  lui  aprit  »  outre  les  exercices  propres  à  un  jeune 
Prince  )  la  Médecine  6c  la  Mufique.  Sa  mère  informée  que 
l'on  afièmbloit  toute  la  Nobleflc  de  Grèce  pour  le  fiége  dç 
Troye  >  6c  alarmée  par  un  Oracle  qui  avoit  prédit  que  cet'- 
te  guerre  feroit  funefte  à  fon  fils  y  le  déguifa  ôc  l'envoy* 
fous  le  nom  de  Pirrhs,  àlacourduRoiLicomedes>oîifoii- 
déguifement ,  que  &vorifoit  fa  grande  beauté ,  lui  facilita' 
bien-tôt  les  ocâfions  de  voir  deprès  la  Princeflè  Deïdamie  y  Apoltodl- 
fille  du  Roi.  La  précaution  de  Thétis  fiir  inutile.  Le  Devin  liv.  3.- 
Calchas ,  qui  avoit  prédit  qu'on  ne  prendroit  jamais  la  vil- 
le de  Troye ,  fans  la  préfence  d'Achille ,  découvrit  aux 
Grecs  le  lieu,  de  (à  retraite ,  là  deffus  Ulyflc  ayant  été  dé-- 

Euté  à  la  cour  de  Lycomcde ,  y  démêla  *  aifement  Achii- 
: ,  6c  l'en  tira  pour  le  mener  au  fiége  de  Troye.  Homère 
ne  dit  mot  de  cette  avancure  ;  il  die  au  contraire  que  Neflor 
&:  Ulyrïè  étant  allez  chez  Pelée  j  6c  Menedus ,  ils  emme- 


r. 


Ïei  àe  1  ^poufée  ,  l'aptlbni  Nereïde  , 
m  peie  Nei^e.  Chacun  ivtCi  d'eux  p 
te  Dotn  de  qaelque  Dien  ,  fcten 
t»it  mantté  plut  excclIeiK  i-  cl 
eu  1  dinTer  ou-  i  joiier  de  quelque  inf- 
trament  ;  I'ud  fe  aomant  Apolloo  ,  l'ju- 
ne  Bacchus  ,  &  que  quelqaet-une«  dei 
lêmnies  remblablement  pirrent  le  nom 
Jes  Mufes.  D'od  vient  que  depuis  ce  fer- 
an  fbt  toujours  apellf  le  Banquet  der 
^ieui.  M'uriiu  ,  Comment  ùul'Efim 
de  Brfeïdei  Achille. 

*    Il  fe  fervii  d'un  ftrAcagtme,  qne 
Suce  &  H^gia  «  ^^t-  >*'  dwiifcnt  ta- 


long.  Ufit  étaler  pimt  plulîears  bijoDjr 
propres  aur  femmei ,  de  fon  belles  ai^ 
mes.  Ackille  ne  les  eut  pas  plutôt  aper^ 
f  uiEi ,  qu'il  fe  |er>  defltu  ,  In  autres  Dft^ 
moifelfes  (Mtani  amulï£es  i  ce  qui  l<ar 
convenoit.  Ulifle  fit  en  mime  lems  figae 
â  un  Trompette ,  qu'il  avoii  mené  touC- 
expiés .  de  foaer  la  charge  ^ce  qui  époH> 
-vanta  toutes  lei  D^moilelles  ,  qui  s'en* 
fuirent.  Achilk  feul,  fans  s'étbnaer,  Ct-- 
fâiCt  d'un  bouclier  &  d'un  favefot,  et  fe 
mil  en  pofture  d'un  homme  qui  veut  Ct 
dérendie.  PaïUvUIie  le  recoMib  Mt 


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502  GENEALOGIES 

Rois    nercnt  Achille  &  Patrocle ,  que  ces  deux  Princes  leur  ac- 
»■  E  ï  i  R  E.  cordèrent  de  bon  cœur. 

Ce  jeune  Héros  fit  plufieurs  belles  actions  pendant  cette 
guerre.  Il  alla  acompagné  de  Telephus  ravager  la  Mifie , 
où  le  Roi  Teuthras  ayant  voulu  les  combatre ,  il  fut  bleffë , 
&:  mourut  peu  dejours  après  de  fa  blcffurc.  Achille  prit 
enfuite  les  îles  de  Tenedos  Se  de  Lefcos ,  &  plufieurs  vil- 
les alliées  aux  Troycns.  Mais  la  querelle  qui  s'éleva  entre 
iui  &  Agamemnon  au  fujet  de  Brtfds,  que  celui-ci  lui  avoit 
enlevée ,  l'obligea  à  fe  tenir  dans  fà  tente ,  fans  vouloir 
plus  fe  mêler  de  la  guerre ,  &:  rien  ne  fut  capable  de  le  fai- 
re changer  de  réfolution ,  que  la  mort  de  fon  cher  ami  Pa- 
trocle ;  il  lui  avoit  prêté  fes  armes ,  dont  Heétor  l'avoit  dé- 
pouillé avec  la  vie.  La  mort  de  Patrocle  fut'bien-tôt  après 
vengée  par  celle  d'Heékor ,  qu'Achille  atacha  à  la  queue 
de  fon  chariot  &  traîna  autour  de  la  ville  de  Troye. 

Achille  ayant  vu  Polixene ,  fille  de  Priam  en  devint  amou- 
reux &  la  demanda  en  mariage.  Paris  fe  prévalut  de  là  pat 
lion  pour  s'en  défaire  ;  &  fous  prétexte  de  traiter  de  ce  ma- 
riage ,  il  l'atira  dans  le  Temple  d' Apollon  Thimbrœus , 
oîi  s'étant  rendu  défarmé ,  Paris  le  tua  pendant  que  fon 
frère  Deiphobus  l'embraffoit  ;  c'eft  par  cette  trahîion  que 
périt  dans  la  fleur  de  fa  jeunefïè  le  plus  vaillant  de  tous  les 
guerriers ,  &  fi  brave  que  /on  nom  devint  celui  de  la  fu- 
prême  bravoure. 

II  avoit  eu  dcDeidamie  un  fils  unique  *  (fuivant  la  plus  co- 
mune  opinion)  qu'il  laifïàen  partant  pour  le  fiége  de  Troye, 
dansl'île  de  Scyros  auprès  dé  fa  mère  &  dç  fon  ayeul  mater- 
nel. Il  fut  nome  d'abord  PIRRHUS,  à  caufe  du  nom  de  Pir- 
rha**  qu'avoit  porté  fon  père,  étant  déguifé  en -fille.  U  fut 
encore  apellé  Neoptoleme,  fuivant  Euftathius ,  par- 
M^r'âe ,  ce  qu'il  alla  fort  jeune  à  la  guerre ,  ce  mot  étant  compofé 
fatï'Epit.  de  deux  mots  grecs  qui  fignifient  j  ;>«»«  ^»err«r.  En  éfet. 


*  Euftathius  fur  le  il.  de  l'Odile, 
te  Ptoloroée  Epheftion  dans  Phocius , 
lui  donenr  deux  fils  de  Deidamie ,  Pir- 
thus  ou  Neopioleme  Se  Onirut ,  3e  difent 
q^DC  celui-ci  fut  tué  pat  Orefte  en  la  Pho- 
Cide  ,  fàns£[rccona  de  lui ,  éunt  tombez 
ta  ^uetcUc  touchant  le  lieu  oïl  ils  voji' 


loient  PoCet  leurs  tentes.  Mtt-mnc ,  Çoinr 
ment,  liir  les  Epît.  d'Qvide ,  liv.  i.  p.  ^oo.' 
•  •  Servins  fut  le  i.  de  l'Eneïde  ,  ïiené 
quecenomluiAit  impofé,  àcaufe  de  U 
couleur  de  fes  cheveux  ,  patce  que  Pir*^ 
rhos  CR  Giec  ^gaifie  rmx  o.i)  bl9n4> 


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^i 


HISTORIQUES.  Liv.ni  jûj 

à  peine  avoit  il  1 2  ou  1 3  ans',  que  les  Grecs  après  la  mort  lî.  o  i  j 
d' Achille  ,  s'imaginam  que  Troye  ne  pouroit  être  prife  d*  E  i"  i  r.  s;- 
fans  ion  fils  Pirrhus ,  l'envoyèrent  quérir  à  Scyros  par 
Phénix  &  Uliflc  ,  qui  l'amenèrent  devant  Troye* 
Quelque  jeune  qu'il  fut  y  il  s'y  montra  digne  du  fang 
dont  il  étoit  foni.  La  victoire  qu'il  obtint  fur  Euri- 
jrile  fils  de  Telephus  qui  étoit  venu  au  fccours  des 
Troyens  ,  ôc  qui  etoit  un  fort  brave,  ôc  fort  vaillant  Prin- 
ce, lui  fut  fort  glorieufe ,  6c  il  en  fut  fi  flaté ,  qu'à  cette 
ocafion  il  inftitua  une  forte  de  dance  ,  oî»  l'on  dançoit  ar- 
mé de  toutes  pièces ,  &  qui  de  fon  nom  fut  apellée  Pirrhi- 
ae ,  comme  le  témoignent  Hefichïus  Se  le  Scholiafte  de 
'indare.  Il  fat  un  des  premiers  qui  entrèrent  dans  le  che- 
val de  bois ,  8c  la  nuit  que  Troye  fut  prife  ,  ù  fit  un  terri- 
ble carnage  des  pauvres  Troyens,  Ce  fut  lui ,  felon  Virgi- 
le ,  qui  maiTacra  inhumainement  le  Roi  Priam ,  fans  ref- 
peifLer  ni  ta.  vieilleflèjnila  fainteté  du  lieu,où  il  s'étoit  retiré. 
il  traita  avec  la  môme  barbarie  le  jeune  Aftianax  fils  d'Hec- 
tor ,  6c  la  malheureufe  Polixene ,  précipitant  l'un  duhauc 
d'une  tour  ,  6c  immolant  l'autre  fur  le  tombeau  d'Achille, 
Lorlque  les  Grecs  partagèrent  entr'eux  le  butin  6c  les 
captifs  Troyens  j  Pfrrhus  eut  pour  fa  part  Ândromuqne 
veuve  d'Hecïtor ,  dont  im  refte  de  beauté  adoucit  la  féro- 
cité de  fon  coeur ,  il  la  retint  pour  fa  concubine  ,  ou  pour" 
û  femme  >  &c  l'emmena  avec  Helenus  fils  de  Priam  ,  Se 
Laodamas  un  des  fils  d'Heélor  ,  fuivant  Diéiis  de  Crète.. 
Liv.  6. 

Les  Autheurs  font  partagez  fur  le  pais  ou  il  alla  après  Homère, 
la  prife  de  Troye ,  les  uns  veulent  qu'il  alla  droit  à  Pthie  p**iflec. 
en  Thelfalie ,  ou  en  l'Ue  de  Scyros ,  ces  deux  Royaumes  j^j^-^  . 
lui  apartenans ,  l'un  à  caufe  de  fon  père  ,  l'autre  du  chef        '*'  *  *' 
deia  mère-  Lps  autres  foutienent  qu'U  s'en  alla  en  Epire,  Paufaniar; 
qu'il  s'y  établit  j  Ôc  qu'il  y  fonda  un  Etat  ;  ce  dernier  ienti-  liv.  r.  c.  n, 
ment  eille  plus  généralement  fuivi.  Pirrhus  ne  s'embarqua  Juftin.  liv,. 
point  avec  les  autres  Grecs  au  port  de  Tenedos  ;  mais  par  17.  ch.  j; 
le  confèil  d*Helenus,  qui  avoir  prévu  les  horribles  tem-  Servius 
pêtes ,  dont  la  flotte  Greque  feroit  batuë ,  il  ^gna  par  ter-  fur  le  j.'de- 
re  le  détroit  de  l'Hellefpont ,  &  là  ayant  pafféla  mer  fort  l'Eneïde.- 
iâcilement^  il  aborda. dans  la  Thrace>  où  il  combatit  coU" 


,v  Google 


Ro  1  9 
»'E  »  I  R  : 

Higin. 


Taftia; 


ranfanias. 

i  I.  C.  II, 


504  GENEALOGIES 

tre  Harpalicus  *  Roi  des  Amimnéens ,  fie  de-là  fe  rendit  ca 
'  Epire  j  dont  il  fournit  les  peuples  à  fa  domination.  C'efl: 
de  fon  nom  qu'ils  fiircnt  apellez  Pirrbides ,  ôc  enfuite  Epin^ 
les.  Euftathius  fur  la  je.  del'Odiffée,  dît  qu'il  l'apella  ^tf- 
Upe  du  nom  de  fon  fils  MololTus ,  qu'il  avoit  eu  d'Andro- 
maque. 

Ce  Prince  étant  allé  quelques  années  après  à  Delphes  > 
y  périt  dans  le  temple,  de  la  main  de  Machareus  ,  un  des 
Prêtres  d'Apollon ,  ôc  par  les  intrigues  d'Orcfte.  Celui-ci 
à  qui  Hermione  avoit  été  promilè  en  mariaee ,  vouloit  fe 
venger  d'un  rival  qui  lui  avoit  été  préféré,  rîrrhus  n'eut 
point  d'enfiins  d'Hermionc  >  qui  après  fa  mort  époufa  Oret 
te  ;  mais  il  en  eut  pluHeurs  de  deux  autres  femmes ,  favoir 
de  Zanaffe  &  d' Andromaque.  La  dificulté  cil  de  favoir  du- 
quel de  les  enfans  étoient  les  Rois  d*Epire  qui  lui  fuccede- 
rent.  Pirrhus  j  dit  Juftin ,  étant  allé  dans  le  temple  de  Do- 
<ione ,  y  enleva  Lan»^e**y  fille  de  Clodeus  petit-fils  d'Her- 
cule )  l'épopfa  Ôc  en  eut  huit  enfans ,  parmi  lefquels 
il  y  avoit  quelques  filles  >  qu'il  dona  en  mariage  a  des 
Rois  voiflns, ,  dont  l'alliance  l'éleva  bien-tôt  à  un  naut  dé- 

fré  de  puiflàncé  Ôc  de  gloire.  Il  recompenfa  le  mérlK 
'Helenus  iUs  de  Priam  ,  par  le  don  qu'il  lui  fit  du  Royau- 
me de  Chaonic  9  fie  de  la  foi  d'Andromaque  veuve  d'Hec- 
tor ,  qu'il  avoit  lui-même  époufée  ,  lorfqu'elle  lui  échut 
par  le  fort  >  dans  le  parcage  du  butin  fait  fur  les  Troyens. 
Mais,  fuivant  Paufanias ,  ce  ne  fut  qu'après  la  mort  de  Pir- 
rhus,  qu'Andromaque  époufa  Helenus  j  qui  eut  d'elle  un 
fils  nomé  Cepinus.  Elle  en  eut  trois  de  Pirrhus ,  fuivant 
cet  Auteur  ,  favoir  Moloffus ,  Fidus  fie  Per^amus.  M  O- 
L  O  S  S  U  S  fucceda  dans  le  Royaume  de  Chaonie ,  par  la 

gandei ,  etilevaot  tous  les  beAtaox.  Coia- 
me  00  ne  pouvoit  l'atiaper  .on  tendit  de* 
filets  coinme  pour  piendre  des  cerft. 
elle  y  Ait  prifë ,  &  ob  la  tua.  On  établit 
depub, qu'on s'aflembleroit  autoiubeiu 
de  cette  ollc ,  &  qu'on  y  (êroit  des  Tout- 
nois ,  en  eipiation  de  la  mon.   Hypth 

ch.  19Î. 

*  *  JuSin  la  dit  Icolement  petite  fille 
d'Hercule  ;  mais  Plutarque  dans  la  rie 
de  Piiibiu  nous  apreud  qu'elle  itoa  iaa. 
«rieie^tite  fiU«. 

difpofition 


^  Ce  Roi  avoir  une  fille  Qoniée  Hv- 
ftlkt ,  qn'U  aroit  ùxt  exercer  au  métier 
«des  aimes.  Il  ea  fie  une  foie  bonne  guer- 
f iere ,  Se  il  s'en  trouva  bien.  Car  dans  le 
combat  qu'il  eut  contre  Neoptoleme, 
elU  vint  tort  i  propos  cba^er  l'énemi , 
qu'elle  mit  en  fuite  ,  &  fauva  U  vie  i  fon 

fere  ,  qui  a»oit  été  grièvement  blcffé  par 
inKoi,  Harpalicus  périt  quelque  temt 
anrés  dans  une  guerre  civile  i  Ictrujetsle 
cnalTerent ,  8c  enfin  le  tuèrent,  Hatpa- 
Ucc  ic  seiira  dans  les  bois  «  tek  tût  i  bci- 


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HISTORIQUES.  liv.lTt  yoj 

^i{pofition  d'Helenus  qui  le  préfera  à  fon  fils  Ceftrmus,le-  Rois 
.quel  avec  une  troupe  a'Epirotes  de  bonne  volonté ,  s'em-  d'E  p  i  r  b. 
j)ara  de  la  contrée  au-deflÀis  du  fleuve  Thyamis  dans  la 
Thelprotie,  Pergamus  alla  chercher  fortune  en  Afie , 
&  s'etant  arrêté  dans  la  Teuthranie  ,  ou  regnoît  Arius ,  il 
tua  ce  Prince  dans  un  combat  lingulier ,  fc  mit  en  fa  place, 
&  dona  fon  nom  à  la  ville  de  Pergarae.  Sa  mère  Androma- 
que  le  fuivit  dans  la  Teuthranie ,  où  elle  mourut. 

A  Pégard  de  P I E  L  U  S ,  que  Juftin  apelle  Pialus ,  &  le 
iùcceflèur  de  Pirrhus ,  il  demeura  en  Epire ,  Se  c'eft  à  lui, 
iuivant  Paulànias  ,j)lûtôt  qu'à  Moloflîis,  que  Pirrhus ,  qui 
£t  la  guerre  aux  Romains,  raportoit  fon  origine. 

Ceux  qui  fuivirent  Pielus  devinrent  fi  barbares ,  &  leur  pja^  ^ 
puiATance  ôc  leur  vie  tombèrent  dans  une  telle  obfcurité ,  Finh». 
qu'on  en  trouve  peu  de  veftiges  dans  l'Hiftoire.  Le  premier 
^ont  elle  fefïè  mention ,  eu  ADMETE  Roi  des  Molof- 
iès ,  qui  vivoit  du-  tems  de  la  guerre  que  Xercès  fit  aux 
Crées  ,&  chez  lequel  Themlftoclc,  exilé  d'Athènes ,  fe  re- 
»ira>quoiqu'il  fçûr  qu'il  n'en  étoit  pas  aimé.  Ce  Roi  avoit  jl  -^ 
autrefois  demandé  quelque  fccours  aux  Athéniens  ,  Ôc      "*'•''' 
avoit  été  refufé  honteufement  par  Theraiftocle ,  qui  avoit 
alors  la  principale  autorité ,  if  en  avoit  conferve  un  yif 
reffentiment ,  ôc  témoigné  qu'il  s'en  vengeroit,s'il  en  trou- 
voit  une  ocafion  fevorable.  Mais  Thcmiftocle  qui  jugea 
bien  que  dans  fon  exU,  l'envie  encore  récente  de  fes  ci- 
toyens ,  étoit  plus  à  craindre  pour  lui  que  l'anciene  haine 
■  de  ce  Roi ,  voulut  en  courir  le  rifquc.  U  fe  rendit  donc 
fupliant  d'Admete  &  d'une  manière  fort  finguUere  ,  ÔC 
fort  extraordinaire  ;  car  prenant  entre  fes  bras  le  fils  du 
Roi ,  il  s'aflit  au  milieu  de  Ion  foyer  entre  fès  Dieux  do- 
mcftiques.  Les  Molofllès  eftiment  cette  forte  de  fuplicatipn 
*  la  plus  grande  &  la  feule  qu'on  ne  fauroit  prcfque  rejet- 
ler.  Thucidide  Liv.  i.  ch.  8.  raporte  que  ce  fut  ïa  femme  , 
même  du  Rot ,  nomée  fh^ie  qui  lui  enfeigna  cette  formfe 
de  fuplier  6c  qui  lui  mettant  fon  fils  entre  les  bras ,  i'ailiç 
dans  fon  foyer. 

■k  Nom  voyons  celte  luplicacion  pri-  [  même  fur  la  cendie  Je  Ton  foyer.  O4i0*, 
fiqaie  dan»  Homete.  Ulyfle  aborde  eh«  li».  7.  M.DMiir,  Tiaduaion  de»  Vie» 
■le  RotAtciuMq  il  Coicyic,  s'allîeddv  [desHoi;nmetiUulkesd«Plucan]ue. 

Sff 


I,  Google 


50Ô  ÔENEAL.  HISTOR, 

Rois         Antonius  Liberalis  raportc  quelques  Rois  des  Moloflcs 
»•  E  p  I R  E.  ou  d'Epire  entre  Pieius ,  &  Admete  ;  celui-ci  fut  père  de 
Plut,  in     TARRUTAS  ou  Tharimbas,  qui  le  premier,  au  fentiment 
Pirrht.         dePlutarque,orna  les  villes  de  mœurs  grecqucs,fit  fleurir  les 
Lettres  6c  les  Arts ,  ôcfe  rendit  célèbre  par  PétablifTement 
de  loix  pleines  d'humanité  ôc  de  juftice.  C'eft  le  même  que 
j  J^ft'n-      Juftinapcllé  ARRYBAS.  Comme  ce  Prince, dit-il,  étoit 
•  »7-<;'  J»    encore  mineur  &  le  feul  qui  reftoit  du  fang  Royal,  les 
Etats  plus  curieufement  foigneux  de  fa  vie  6c  de  Ion  édu- 
cation ,  lui  choifirent  des  tuteurs  dignes  d'un  fi  grand  em- 
ploi. On  le  mena  même  à  Athènes ,  pour  y  aprendre  les 
belles  Lettres  ;  6c  comme  il  eut  la  gloire  d'être  plus  favant 
que  fcs  ancêtres ,  il  eut  le  plaifir  de  le  voir  plus  qu'eux  ché- 
ri de  fès  peuples.  IL  leur  inftitua  le  premier  des  loix ,  ua 
Sénat  6c  des  Magiflrats  antuiels ,  ainfi  que  dans  une  Répu- 
blique bien  réglée ,  &c  s'ils  furent  redevables  à  Pirrhus  da 
pais  où  Us  vivoient,  ils  durent  LArribas  la  douceur  de. vir- 
vre  plus  poliment. 

Plutarque  nous  aprend  qu'il  eut  pour  fils  Alcetas. 
^_,  ,.  qui  a  été  omis  par  Juftin  ,&  d' Alcetas  viru-ent  NEOP- 
XVIlî  TOLEME  ôc  ARRYBAS,  qui  ne  purent  s'acorder, 
qu'en  partageant  également  le  Royaume.  Arrybàsen  de- 
Juftin  i).  7_  meura  dans  la  fuite  le  lèul  maître  par  la  mort  de  Ibn  frère  > 
«■  7'  qui  laiflà un  fils  nomé  Alexandre  Ôc  deux  filles ,. là'- 

voir  Troas  &c  Oltmp^s.  Arrybas  époufa  la  première  ,  ÔC 
maria  l'autre  qu'il  avoit  prislui-même  grand  foin  d'éleveri 
avec  Philipe  H.  Roi  de  Macédoine  ,  père  d'Alexandre  le 
Grand.  Ce  mariage  fut  la  fource  de  tous  les  malheurs  ôc 
de  la  perte  d'Arryoas.  Car  bien  loin  d'agrandir  fon  Royau- 
me par  l'alliance  de  Philipe  ,  comme  il  s'en  étoit  flatté ,  il 
en  fut.dépoiiillé  par  Phil^e  même,  Ôc  alla  miférablement 
vieillir  en  exil. 
W.l.S.c.ff.  Plùlipe  dona  le  Royaume  d'Epire  à  ALEXANDRE 
Uv,^.c,7.  frère d'Olimpias ,  Ôc  paya  par  ce  don  la  complaifance  cri- 
minelle qu'il  avoit  eue  pour  lui*  Olimpias  s-'étant  broiiillée 
avec  Philipe ,  au  fujet  du  mariage  qu'il  avoit  contra<5lé 
avec  Cléopatre ,  fe  retira  en  Epire  auprès  du  Roi  fon  frère, 
qu'elle  follicita  à  fiiire  la  guerre  à  Philipe  ;  mais  ce  Prince 
adroicU  détourna  par  une  nouvelle  aUiance:ôc  pour  empè-^ 


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rshk  XV  lit.  507 

Suite  des  Rois  d'EPIRE,dc  la  race  d'ACHILLE; 

Xlil.   ALCON  XIII*.  dépôt)  Piruhu^ 


XIV.  A  D  M  E  T  E  ,  Roi  des  Moloffes  on  Epirotes  da  tems  de  U  guerre 
de  Xetcés  contre  les  Grecs  ,  ép,  "PhpfM. 


XT.  TARRUBBAS  on  T  H  A  R  1  M  B  A  S. 


XVI.  ALCETA5  I.  Roi  d'Epi 


XVÏI.  NEOPTOLEME, 
dit  le  yitux. 


X,IX..  ALEXAN-     Tn»s 

DRE  I.  Roj  rfp. 

d'Epicc.  ion 


OUmf'm, 

éf. 
Philifi  II. 
oncle        Roi  de 
Airubas.   Micedoine. 


X  V II I.  A  R  R  U  B  A  S .  Roi  dïpire  aT«  fi» 
frère ,  ép.  Ttims  ,  la  niice. 

> « X 

XXI.  ALCETAS  II.    Bmi.if.    XX..^CIDE  ; 

Roi  d'Epiie  ,  eue         GtAOCUS,      Roi    d'Epire  » 

dans  une  12-  Roi  ip.Phtis.GOe 

dition.  ^liliiic  de  Menon 

le  ThelTalien 


.KXill.NEOP-    ClMt.     ALEXANDRE    Albxandm   Eiiom    XXII.  PIRR.HUS  II.  Deû*^ 


TOLEME  , 
lué  pu 
Pitthv$. 


le  Grand , 

Roi  de 

Macédoine. 


&  Teucir,       &  Roi  d'Epire ,  tué  i     mit , 

combatent   NiiUl,       Argosl'anduinon-      ép. 
fous  leur       tuez         de  37)1.  ép.  i(,--^*-     DiM«- 


fœurdeMa-     tmus 


leur        gas.RoideCytenei     Polior- 

pere.     i^.N...  fille  d'Au-     ceiès. 

toleoD  ,  Roi  des  Péoniens  ; 

3*.  Bhcenrm  ,  fille  de  Batdullis  * 

RoidesIIliriens;  4'.  t«i«|î<  .  fille 

.     d'Agathocle  , Roi  de  Sitacufe,»- 

niariée  i  Dunctrius  P6liorceté$. 


j.Ptoioui'i.    XXIV.  1. ALEXANDRE  il    j.  Hilii-  OlmbUs.    N«-#«,    I««ï* 


tûéiArgos. 


Roi  d'Epire  l'an  3731.  ép, 
iâ  kEUi  OliftiM- 


XXV.  PIRRHUS  III. 
Roi  d'Epire. 


fterc 
Alexan- 
dre.   • 


XXVI.  PTOLOME'E,      Thia,  ép. 
RoidTpire,tj«''°='      I>«»«TRttîs  il; 
RoideMuedeine; 


ép.  - 
Celon,  Dtida' 
fils  de  tm«, 
Hicroo ,  tuée 
Roi  de  dam 
Sicile,  «me 
fôdiùon. 


Sffij 


i,.Goog[e 


yo8  GENE  AL  OGIES 

Rois     cher  Alexandrç  d'entrer  dans  les  intérêts ,  5c  le  rcnèntf- 

s'£  p  I K  s.  ment  de  fa  fœur ,  il  lui  dona  en  mariage  fa  fille  Cléûpfttre  * 
&  ce  fiit  dans  la  célébration  de  ces  noces  ,  qui  fe  fâifoient 
avec  une  magnificence  digne  des  deux  B.oi&>  que  Philipe 
fut  ailàfllné. 

IdA.ii.c.x.  Pendant  qu'Alexandre  le  Grand  fàifoit  la  guerre  contre 
*  les  Perfès ,  Alexandre  Roi  d'Epire  apellé  en  Italie  par  les 
Tarentins ,  qui  lui  demandoient  du  fecours  contre  les  Bru> 
tiens  ,  y  vola  avec  une  ardeur  pleine  de  confiance  ,  com- 
me fi  le  fort ,  dit  Jullin  >  eut  fait  deux  lots  de  l'Empire 
du  monde  5- Ôc  que  l'Orient  étant  échu  à  Alexandre 
fon  neveti  ,  il  eut  regardé  POccident  comme  fon  par- 
tage. La  première  guerre  qu'il  fit  en  Italie ,  fut  contre  les- 
Apuliens;  mais  il  ofrit  bien -tôt  après  6c  la  paix  &:foa 
amitié  à  leur  Roi  >  fur  ce  qu'il  aprit  de  la  deftinée  de  leur 
.  ville.  Elle  s'apeiloit  Brindes  Se  avoit  été  fondée  par  les 

Etoliens ,  qui  avoient  fuivi  Dioraede  fiuneux  par  les  ex* 
ploits  qu'il  avoit  faits  devant  Troye, 

Alexandre  tourna  fes  armes  contre  les  Brutîens  &  les 
Lucaniens.  Il  y  prît  plufieurs  places ,  &:  fit  alliance  avec 
les  Metapontainsa  ôc  les  Romains.  Les  Brutiens  Scies  Lu- 
caniens ne  fe  décourî^erent  pas  par  une  première  défiiitc  t 
ils  demandèrent  du  fccours  à  leurs  voifins ,  &  en  ayant 
reçu ,  ils  recomencerent  une  guerre  funefte  au  Roi  d'Epi- 
re, qui  y  fut  tué  l'an  du  monde  3678,  Se  J26avant  J.  C 
Les  Thuriens  rachetèrent  fon  corps  Se  lui  donereùt  la  fé- 
pulture.  Aulc-Gclle  (  liv.  7.)  reporte  que  ce  Prince  las  de 
faire  la  guerre  en  Italie ,  Se  fe  plaignant  de  l'inégalité  qui 
étoit  entre  fa  fortune  Se  celle  de  fon,  neveu  >-diloit  que  le 
Roi  de  Macédoine  n  avoit  eu  que  des  femmes  à  e»mbM.tre  en  Afie  » 
m»ii  que  pour  lui  il  avoit  nouvé  des  hommes  à  combutre  en  ItMie^ 
-  Après  fa  mort  d'Alexandre ,  E  A  C I D  A  S  fon  coufin,  fils 
d'Arrybas,regna  en  Epirc ,  o£i  Olimpias  qui  craignoit  An- 
Paufanias,  tipatre ,  vint  le  trouver  ôc  en  reçut  toutes  fortes  de  bons 
*i.i.c.  II.  ohces ,  julqu'à,  lui  doner  des  troupes  pour  faire  la  guerre 
à  Aridee  Se  aux  Macédoniens..  La  haine  que  les  Epirotes 
avoient  pour  cette  Princefie ,  fit  qu'ils  refuferent  de  mar- 
cher fous  les  enfeignes  >  Se  les  indiipofa  contre  Eacidas  :  ils 
ne  Êifoienc  même  que  de  s'adoucir  en  fà  faveur  >  lorfqu'il 


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HlSTORtQUES.  liv.  III.  509 

fiit  tfavçrfé  par  Caffandre ,  de  forte  qu'il  fe  vit  obligé  d'en  R  *  u 
venir  aux  roains  avec  Philipe  frcrc  de  ce  Prince,  Le  com-  d'E  n  »  z. 
bat  iè  dona  auprès  d'(£niade  y  Eacîdas  y  fut  blefîé  &c  mou- 
rut de  fes  bleffures  quelques  jours  après.  Plutarque  dît  feu- 
.  lemenc  qu'ils  le  chaflerent  de  fon  Royaume ,  firent  mourir 
tous  Tes  amis  y  Se  apellerent  les  enËuis  de  Neoptoleme  aut 
guels  ils  le  donercnt. 

Les  Epirotes  >  fuivant  Paufanias ,  reconurent  jpour  Rpi 
ALCETAS,  qui  étoit  auffi  fils  d'Arribas  &:  &ere  auié 
d'Eacidas  ;  mais  d'une  humeur  fi  violente ,  que  fon  père  ne  J^"""'^ 
l'avoit  pu  foufrir.  Dès  le  comencemcnt  de  fon  règne  >  il 
exerça  tant  de  cruautez  contre  fes  fujets ,  qu'enfin  pouflëT; 
à  bout ,  ils  inveiUrent  fon  Palaisj  &c  le  manàcrerenclui  te 
fes  enfans.  * 

Les  Epirotes  mirent  en  fa  place  PIRRHU  S  fils  dé- 
cidas» qu'ils  rapellerent  d'Illirie.  Ce  Prince  n'avoit  que 
deux  ans  lorfqu'Eacidas  mourut ,  &  le  peuple  en  haine  du  pf^  ^ 
père  j  chcrchoit  le  fils  pour  l'égorger.  Mais  Androclès  &  pirrho. 
Angélus  le  dérobèrent  â  la  fureur  de  fes  énemis ,  &c  après 
avoir  furmomé  bien  des  dificultez,  ils  ariverem  avec  lui 
en  Illirie  à  la  Cour  du  Roi  GUucus ,  ou  Glaucias ,  qui  avoit 
époufé  Bero'e  Prlnceflè  du  fang  des  Eacides.  Glaucus  4e  re- 
mit entre  les  mains  de  la  Reine ,  pour  être  élevé  avec  les 
propres  enfàns.  Peu  de  tems  après ,  lès  énemis  le  redeman- 
dèrent )  6c  Caflandre  pour  l'obtenir ,  ofrit  au  Roi  deux 
cent  talens  ;  mais  le  Roi  refufa  de  le  rendre ,  Ôc  ne  fe  lait 
là  point  intimider  par  les  menaces  que  lui  fit  Cailandre  de 
lui  déclarer  la  guerre.  Il  fit  plus ,  il  l'adopta  pour  avoir  un 
nouveau  titre  de  lui  doner  une  protection  plus  forte,  & 
felon  Plutarque ,  il  le  ramena  en  Epire  ôc  le  rétablît  fur  le 
trône.  Jufttn  dit  feulement  que  Pirrhus  ayant  ateint  fà  1 2 
année*  les  Epirotes  ayant  changé  leur  haine  en  compaf-  J"*^"*»  ^^^* 
fion ,  le  rapellerent  d'eux-mêmes ,  &  lui  donerent  des  tu-  '^'  *'  ^* 
teurs  pour  adminiUrer  le  Royaume ,  julqu'à  ce  que  Ion 
âge  lui  permit  de  le  gouverner  par  lui-même.  Six  ans  après 
étant  allé  en  lUirie  pour  ailiUer  aux  noces  ji'un  des  fils  de 
Glaucus  )  les  Moloflès  pendant  fon  abfencc  fe  lbuleverent> 
chalTerent  fes  amis  &  fe  donerent  à  NEOPTOLEME 
fon  coufin  1  qui  avoit  fuivi  Alexandre  dans  fon  expédition 
contre  les  Perfes» 


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510  GENEALOGIES 

Rois  Pirrhus  fe  rerira  chez  fon  beau-frcre  Demetrius  Polîor- 
»'£*  i  R  «.  cetès ,  ôc  fe  trouva  avec  lui  à  la  mémorable  bataille  d'Ip- 
fus ,  cil  il  dona  de  grandes  preuves  de  fon  courage.  La 
paix  étant  faite  entre  Demetrius  &  Ptolomée  Roi  d'E- 
gipte  ,  Pirrhus  fiit  envoyé  en  otage  à  la  Cour  de  ce  der- 
nier, où  il  fe  rendit  fi  agréable,  funout  à  la  Reine  Béréni- 
ce, qu'elle  lui  fit  époufer-  Antigon» ,  qu'elleavoit  eue  de  Phi- 
.  '  lipe  fon  premier  mari.  Cette  allia^ice  lui  procura  les  fccours 
d'argent  ôc  de  troupes  dont  il  eut  bcfoin  pour  rentrer  dans 
k  fon  Royaume  ,  oti  la  violence  de  Neoptoleme  le  faifoit 
.^  regretter.  Il  y  fut  reçu  avec  joie  j  mais  pour  éviter  les 
\ maux  d'une  guerre,  dont  les  lujctîfont  toujours  la  vi<5ti- 
\nc ,  il  le  partagea  avec  Neoptoleme.  L'union  dura  peu 
iÇntre  ces  deux  Princes  ;  on  les  aigrit  l'un  contre  l'autre. 
N^ptoleme  forma  dcsdeflèins  contre  Pirrhus ,  6c  celui-ci 
les  pisyint  en  le  tuant  au  milieu  d'un  facrifice,  félon 
Plutarquc ,  ou  fuîvant  d'autres ,  dans  un  feftin  où  il  l'avoit 
invité.  Les  démêlez  des  fils  de  Caflàndrc  Roi  de  Macé- 
doine ,  lui  fournirent  peu  après  une  ocafion  de  fatisfaire 
fon  ambition.  Alexandre  ayant  imploré  fon  fecours  contre 
Antipatre  fon  aîné  «  Pirrhus  fe  fit  céder  pour  prix  de  fon 
afCftaflce ,  la  ville  de  Nin^hia ,  toute  la  côte  maritime  de 
la  Macédoine,  ôcde  tous  les  païs  conquis,avec  l'Ambrade, 
l'Acamanie*  6c  l'Amphilochie.  Demetrius  Poliorcetès  s'é- 
tanc  emparé  peu  après  du  refte  de  la  Macédoine  par  la 
mort  d' Antipatre  qu'il  tua ,  levoifinage  brouilla  ces  deux 
Princes,  dont  l'amitié  s'étoit  déjà  altérée  depuis  la  mon  de 
Deïdamie  ;  Pirrhus  le  vainquit ,  pilla  la  Macédoine ,  fit  un 
traité  de  paix  qu'il  rompit  peu  après  à  la  follicitation  des 
Rois  d'Aiie  6c  d'Egipte ,  6c  le  dépouilla  du  Royaume  de 
Macédoine,  dont  îl  fe  fit  déclarer  Roi  ;  ôc  pendant  que  fon 
énemi  éxoit  en  A^e ,  il  lui  débaucha  la  TnefTalie  6c  Athe  - 
nés.  Mais  fept  mois  après,  Lifimachus  avec  lequel  il  avoit 
partagé  la  Macédoine ,  ayant  gagné  les  Macédoniens  en  fa 
îaveur,Pirrhus  fe  retira  avec  fesEpirotes  6c  perdit  la  con-' 
quête  de  la  même  manière  qu'il  l'avoit  faite. 

Les  Tarentins  fur  la  réputation  de  la  valeur  de  Pirrhus,le 
jugpant  feul  capable  de  les  défendre  contre  les  Romains>l£ 
prièrent  de  pa/Ier  en  Italie  pour  être  leurGénéral.Son  elprit 


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HISTORIQUES.   L'fo.îïh  511 

inquiet  ne  lui  permit  pas  d'écouter  les  fages  avis  de  Cineas*    R  o  1  s  ■ 
qui  tàcliaen  vain  de  le  détourner  de  ce  voyage  ;  il  pafTaen  b'Ep  i  re^ 
Italie  avec  lesiprincipales  forces  de  l'Epire,&  de  îaThef&iie,       L'an 
Danslapremiere  bataille ,qu'il UvraauxRomains  comandeï   de  Rome 
parle  Conful  Levinus,  auprès  de  ta  ville  d'Heraclée,  lavic-    +73-  ^ 
toire  après  avoir  été  long-tems  difputée ,  fe  déclara  pour  *^*'"  J-  *^' 
Pirrhus  i  qui  y  courut  grand  rifque  >  &  qui  y  perdit  fes      *•  '' 
meilleures  troupes,  &  les  meilleurs  Officiers;  il  la  dut  à  la 
terreur  que  Tes  Ë^ephans  jetcerent  dans  la  cavalerie  Romai- 
ne. Il  fit  propofer  la  paix  aux  Romains,  qui  répondirent  fiè- 
rement à  Cineas  fon  Ambaflàdeur  y  qu'ils  n'écoûteroient 
aucune  propoûtion  de  paix  y  qu'il  ne  fut  lôrti  d'Italie,  On 
en  vint  auprès  d' Afculum  à  une  féconde  bataille ,  dont  le 
fon  fut  aflez  douteux.  De  forte  que  Pirrhus  ravi  de  tour- 
ner fes  armes  ailleurs ,  écouta  favorablement  les  Ambaf- 
fadeurs  des  Siciliens  j  qui  le  faiibient  prier  de  venir  déli- 
vrer leur  île  du  joug  des  Carthaginois.  Il  y  paflà^rempor-. 
ta  deux  victoires  fur  les  Carthaginois ,  Se  dans  le  tems  qu'- 
il fe  voyoit  prefque  maître  de  cette  île ,  il  l'abandona  pour 
repaflèr  en  Italie  au  fecours  des  Tarentins  y  extrêmement 
prellèz  par  les  Romains.   Dans  le  trajet  j  les>  Carthaginois 


*  Ci  NIAS  ^10»  Thciniien,  & 
bomme  d'un  grand  fcns  ,  il  iivoit  ^i^ 
difciplede  Demofthene  ,  Se  paCoii  pour 
POrateiu  de  ce  lems-lâ  <]ui  apiochoit 
plus  de  la  force  &  de  l'éloquence  de  ce 
grand  maître,  ri  s'atacha  i  Pirrhus  ,  qui 
remploya  en  plufîeuis  ambafladcs  ,  dont 
il  s'aquiia  avec  des  fuccès  qui  lui  méri- 
tèrent l(r  confiance  de  Pirrhus.  Ce  Prin- 
ce le  comblï.  d'honncun  ic  L'employa' 
éans  Tes  plus  grandes  afaircs.  Il  diloit 
que  l'éloquence  de  Cineas  lui  avoit  ga- 
gné plus  de  villes  ,  qu'il  n'en  avoit  ce»)*- 
quis  par  les  annes. 

Cineas   voyant  Pînhus  fe  préparer  i 

SafT^t  en  Italie, &  le  trouvanr  un  jour 
'aflez  bonne  bumeni ,  il  sntra  a?cc  lui  I 
en  converfation  ,  &  lui  dît  ;  Sûgnair  ,  fi 
DUh  nous  fait  /»'  gr»te  de  ■vMnere  let  Ro- 
mitmt ,  ipitl  Mvant/^ettTtrtas-aaut  dt  netrt 
vtBght'^  Nom  ftrtns  m»  trti  Jr  l'ImUt , 
lui  répondit  Pirrhus.  Mm's  Seigieur,  qwutd' 

lui  dit  Pitthiu ,  qui  OC  voyoit  ^as  oïl  il 


vouloir  venir ,  U  Suile  yui  nous  tend  les 
brms.  La  Siciltfrifi ,  fera^ce  la  fia'  de  n»%- 
txfédithni  t  Au  contraire  ,  répartît  vive- 
ment Pirrhus- ,  fi  Dieu  ntus  acerd*  la  -vk- 
toirr,  ijui  e$-tt  qui  fournit  mms  embtrher 
d»  fajfer  en  .■  friifue  ^  a  Carthagr  ,  il  n'y  » 
qi^uit  fas.  Mais  e/UMni  nous  aurom  tvu^ 
ctrt^s ,  que  feroni-TUus,  répliqua  Cineas,. 
Crque-ntus  fiTMi'.  neus  vivrern  ea  refei, 
n«m  fajferiias  lis  jours  en  bamjuets.ettcmvtT- 
Jmons,  tn  fefirns  ,nous  ne  fenfer»m  tju'k 
MUtréjeiiir.  AlorsCtneasl'arëtant,  EA  t 
Seigneur,  lui  dit-il ,  qui  ejl  -  te  qui  neuf 
emficke  dit  aujourd'hui  de  i;rLTf  en  retot , 
défaire  des  banquets ,  de  dUbrer  desfrtei , 
de  nous  rijAir  l  Ncui  «vmi  dis  rnninte^ 
nmt  en  nette  puijfmee  ,  Jant  aticune  feine  , 
fans  aueun  foin  ,  ce  que  vous  veulei:.  aller 
acheter  far  taia  de  fmg  ,  for  tant  de  tr»' 
vâux ,.  fm  tour  de  périls  ^  far  tant  de 
maux  que  nous  feufrirens  ^  tfue  août  feront 
foi^fir  aux  autres.    Ce  raifooement  quet 

Jue  ieiSi  ^u'il  iùt ,  ne  tondu  (wiot  £i»^ 
lUI.. 


,9  Google 


«12  GENEALOGIES 

R.  0  1 1     défirent  fa  flotte ,  S>c  les  Mamcnins  incomoderent  fort  fcs 
»'E  p  1 R  E.  troupes  après  le  débarquement.  Il  s'avança  contre  les  Ro- 
mains 6c  leur  livra  proche  de  Benevent  une  troîfiéme  ba- 
L'an      taille  >  où  il  fut  entièrement  défait  par  le  Conful  Curius 
de  Rome    Dentatus  ,  après  quoi  il  ne  fongea  plus  qu'à  abandoner 
479-  &     l'Italie  ,  pour  chercher  fortune  ailleurs  ;  car  tant  de  vicif- 
«vant  J.  c.  fi^■^Jes  jg  fonune  ne  purent  lui  aprendre  à  fe  tenir  en  rc- 
*7S'      nos.  Arivé  en  Epire  avec  le  refte  de  fes  troupes  ,  comme 
il  n*avoit  point  de  fonds  pour  leur  fubfiftance  j  il  iè  jeae  fur 
h  Macédoine  ,  défait  Antigone  -  Gonotas  qui  y  regnoit, 
&  lui  ôtc  la  meilleure  partie  de  fon  Royaume.  De  nouvelles 
efpéranceîlui  font  abandoner  cette  conquête ,  pour  faire  U 

Suerre  aux  Lacédémoniens  y  à  la  follicitation  de  Cléonime» 
entre  dans  le  Péloponefe  ,  ravage  la  Laconie  Se  vient 
affiéger  Sparte ,  d'où  ayant  été  repoulTé ,  il  cherche  par 
le  confeil  d'Ariflias  à  fe  dédomager  fur  Argos ,  où  il  s'é- 
toit  élevé  une  Ëiétion  entre  cet  Ariftias  6c  Ariftipe.  Ce 
dernier  étoit  fecouru  par  Antigone.  Pirrhus  fut  introduit 
dans  la  ville  «  ou  comme  il  fe  batoit  contre  les  habitans  6c 
les  troupes  d'Antigone ,  une  femme  lui  jctta  de  fa  fenêtre 
une  tuile ,  qui  le  terrailà  :  Alors  Zopire  6c  quelques  fol- 
L*an       dats  d'Antigone  fe  jettercnt  fur  lui ,  6c  lui  coupèrent  la 
de  Rome   têtCj  Alcionée  la  porta  à  fon  père  Antigone  ]  6c  la  jetta  à  fes 
+8i.  Se    niez.  Antigone  l'ayant  regardée  &c  reconuë,  chalTa  fon  fils 
avant  J.  C.  ^  grands  coups  de  bâton ,  l'apellant  impie  6c  barbare  >  6c 
*7J'      ne  put  refufer  des  larmes  à  ce  Prince ,  qui  par  fon  courage  . 
invincible  au  milieu  de  fes  défaites,  par  fon  audace ,  fa  va- 
leur Ôc  fon  expérience  pour  la  guerrc,fut  le  premier  de  tous 
les  Rois  &c  Capitaines  de  fon  tems.  Les  autres  Rois ,  dit 
Flutarque ,  n'imitoient  Alexandre  que  par  la  pourpre  de 
leurs  habits ,  par  le  nombre  de  leurs  gardes  Se  par  une  ma- 
nière de  parjer  fiere  Ôc  hautaine.  Pirrhus  étoit  le  feul ,  qui 
Paufanias    ^^  repréientât  par  fes  exploits  d'armes  Ôc  par  fes  grands 
1.+.  cjj.'  coups  de  main.  Il  n'eut  ni  la  fortune  d'Alexandre  ,  ni  le 
brillant  6c  l'éclat  qui  mit  Alexandre  au-deffus  de  tous  les 
conquérans  ;  mais  pour  ranger  une  armée  en  bataille  6c 

Ïiour  les  rufes  de  guerre  ôc  les  ftratagêmes ,  il  lui  étoit  fort 
upérieur. 

Pirrhus  avoic  fur  fon  vifage  un  air  de  majcfté  plus  terri- 
ble 


,v  Google 


fo 


HISTORIQUES.  Ziv.  ITT.  yy? 
h\c  que  vénérable.  Ses  dents  de  la  mâchoire  rupéiieure  n'é~  R'  o  i  s 
toîent  point  diftinguécs  6c  ièparées  ;  ce  n'étoit  qu'un  os  »'  B  P  i  r.  i. 
«ontinu,  qui  avoir  feulement  de  petites  coches  marquées 
par  les  endroits ,  oh  les  dents  dévoient  être  divifées,  ï!  paf- 
[bit  pour  avoir  la  vertu  de  guérir  les  râteleux  en  iàcritiant 
un  coq  blanc  y  &c  en  preflant  doucement  de  Ton  pié  droit  ce 
vifcerè  des  malades  couchez  fur  le  dos.  On  dit  auffi  que  le 
gros  orteil  de  fon  pié  droit  avoit  une  vertu  divine.  Pfutar- 
<jue  ajoute  que  fon  corps  ayant  été  brûlé  fur  le  bûcher  & 
•réduiten  cendres  j  on  trouva  le  gros  doigt  entier,  &  (ans 
aucune  marque  qu'il  eut  été  endomagé  par  le  feu.  *  Pline 
(  liv.  7.  )  dit  qu'on  le  gardoit  dans  un  temple  comme  une 
relique  >  &  que  c'étoit  une  opinion  comune,  qu'il  guérit- 
foit  du  mai  de  rate ,  en  touchant  ceux  qui  en  étoient  ma- 
lades. 

Pirrhus  après  la  mort  A'Antigontt ,  époufa  plufieurs  fem-  .  Plut,  ùi 
mes  >  pour  acomoder  (es  a&ires  6c  augmenter  (à  puiflan^  Pirrhé. 
ce ,  par  les  grandes  alliances  qu'il  falfoit  ;  car  il  époufà  la 
fille  d'Autoleon  Koi  des  Peoniens ,  Bircenna  £lle  de  Bar- 
<lullis  Roi  des  Uliriens ,  Ôc  L»n»^e  fille  d'Agathocles  de 
Siracufèf  qui  lui  aporta  en  dot  l'île  deCorcyrcj  dont  fon 
père  s'ét(Mtcmparé.Celle-ci  qui  fiit  mered^un  fils  noméAtE- 
X  AU  D  RE,  nuufatis&ite  de  ce  que  Pirrhus  luipréferoit  fes 
autres  femmes ,  fe  retira  à  Corcire ,  6c  fe  remaria  à  De- 
metrius  Poliorcetès ,  qu'elle  rendit  maître  de  cette  île. 

P  T  0  L  o  M  Ë  E  fils  aîné  de  Pirrhus  6c  d'Antigone  qui 
avoit  acompagné  fon  père  dans  l'expédition  contre  Lacé- 
démotïe>  fut  envoyé  ,lorfqu*on  en  leva  le  fiége,  au  (è- 
cours  de  l'arriere-garde ,  qui  étoit  maltraitée  par  les  éne- 
mis ,  6c  fut  tué  en  combatant  avec  une  extrême  valeur. 
Juftin  raporte  que  Pirrhus  voyant  le  corps  de  fon  fils  qu'on  J"™"  »  "^^ 
avoir  porté  devant  lui»  dit  ces  paroles.  //  a  été  tué  ut»  *^'*^*+' 


■fc  M.  de  Tlioa ,  1.1.  raportê  un  exent- 
ple  d'un  pareil  ^eqement ,  il  dit  (joe  le 
corps  de  Zuïngle  nié  dans  une  bataille 
l'an  it3i.  ayant  éti  livti  aux  fiâmes, 
ellei  ne  purent  agir  fiti  (en  cœar ,  qui 
«lemeiff^  entier.  Ce  que  ceux  de  Zuiicli 
fc  leuis  alfiez  regatderenT  comme  une 
XDsr^ité  TÎfibls  ^e 'W-fcote^A  3u  cirt 


fur  l'autent  de  leur  teâe.  CVft  aïtolî  que 
les  efprics  élans  une  Ibis  prévenus  d'in- 
clination ou  de  haine,  comme  il  anivç 
fur-iout  dans  les  diférens  qui  naifleniaU 
fiijet  delà  Religion  ,  chacun:  goidé  pat 
UD  fuper  Ai  lieux  intertt ,  tBteipréte  toufpv 
chores  CQ  là  faveur.  ,     '  ; 

-  ■      Ttt  '"'. 


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5^4  GENEALOGIES 

R.  0 1  s     feu  m«hs  froptfttment  qptje  ne  cr/iignois  h-  mms  BettHttaf  fUtfi 
J)*Epi»-»'  t/trd  que  ne  méritoit fa  téméraire  br»vo0re. 

HelenuS)  le  troUiéme  ôc  le  plus  jeane  des  fib: 

^  de  Pirrhus  y  qui  l'avoit  eu  de  Birçenna  y  tomba  à  l'ataque* 

d'Argos,  oU  fut  tué  fon  pere ,  entre  les  mains  d'Alcio- 

neuç  fils  d*Ajitigone  ,  qui  Iç  traita  fort  humainement  V 

Ôc  le  mena  à  foa  pere.  Ce  Prince  ravi ,  lui  dit ,  mon  fis 

♦  C'eft-a-    cette  dernière  a£Hon  vaut  mieux  que  U  jrremiere  ;*  mais  elle 

'^'o'i'  ■'tw'i    *'^  /*  eneoff  telle  efue/Ze  devait  être  y  om^  tu  ne  lui  as  fat 

fopiéïJaiéte  *f/  &s  méchans  habits,  ^i  font  plus  de  honte  aMvainMeurt- 

jePirrliuï.     au'awvifincu.  Après  ces  paroles  a  Ton  fils ,  il  emjbraila  He- 

knus )  lui  fit touKs fortes d'honeurs j  k. temiten équipa- 

-ge  &  le  renvoya  en  Epire. 

ALEXANDRE  IL  fils  de  Pirrhus  &  deLaaafli,. 
tii  fucceda  dans  le  Royaume  d'Epire.  PoufK  par  le  défir- 
JafRn,  tiv.  -de  vengeïr  là  mon  de  fon  pere ,  i|«f)traen  Macédoine>sen- 
i.6.  çb.  1.  dant  qu'Antigpne  étoit  pcup^  contre  les  Athénien» ,  qu*iÉ 
Jaiflâ pourcourir  àla défenfe  de  fes Etats^ Mais  abandon- 
né de  lê&foldatST  qui  pai&rentducjôté  de  l'énemiy  ilgerdi 
^  foa  armée  âc  fon  Royaume.  ]Demstrius  fon  fils^uoique* 
ibrt  jeunçy  fc  mit à.la çecc  de cequ'ilputr^maflçrdetroup 
-pes  ,  fut  non  feulemenî  recouvrer  le,Royaw9e  4^^  ■Ma- 
«édoine  >  mais  dépoiiilla^  même-  Alexandre,  de  celui- d'E- 
jire- 

Alexandreic  retira  chez  les  Acarnaniêns ,  it  I&fècours> 
j^u' il.  en'  obtint/ecoadé  de  l'a^Aion  de^  Epirotes ,  le  remit 
■bienr-tôt  »urès  fur  le  trône.  lï  le  laHTa  à  ibn  fils  aîné  P I R- 
^Hm,  \vr.  KJmSjfoùs  h.  uuele  de  la  Reine 'f?//>v»/Af^)^iut  déclarée. 
A&.C.I.&J.  Riéc^etue  de  TEtat..  La  miholicé  de  ce  Prince  fit  naître  aux: 
Etcuiens  l'envie  de  luienlever  cetce  partie,  de  l'Acamanîc  y. 
qu'ih  avoient  cédée  à  fon  perej  eU'  recompenfe  des  ferviccs^ 

?u'il  lew  avoit  rendus  dans  une  guerre;  01imȉSriin9lfi>t9~ 
aptii  de  Demetrius  Roi  de  Macédoine  y  &:  elle  lui  dona 
cnmariage  fiifille  ¥htia  ,  afin  d'obtenir  par  le  ticre.do  cet- 
cealliance un  iècours  qu'il refufoità  la  pitié.  Les  Acam»> 
aicns^  demandèrent  auui  le  fecoursdes  Romains  contre  le» 
£tolieMS.  Jtiilio  nous  lai0è-là  lans  noiu  aprendre  d'autres 
fiiitcs  du  deflein  des  Etoliens  >  que  Fïrtuptîon  qu'ils  firenc 
fiir  le$  &oAticres  d'Epire  ,  ait-  cems  de  Ptoioixiée  fircf ç.  fie 


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HISTORIQUES.  ,£M  M  '^ij 

faccefléai' de  notre  Pirrfins.  Cehri-tiayoit  ahéfflî^trcffe    Rot* 
j3omée7'^>i/,  qui  éioit  deLcaea^.'  OHmpîJw  fe  fit  eib-  ix'ÊriKft 
yoifoner,  fuivant  Athenéc  (Liv.  ij.) 

PTOLOMÉE  fucccda  à  fon irere , auquel  il furvéçut 
peu  de  tems  ;  marchant  à  la  tête  de  fon  armée  pour  ré- 
pouflêr  les  Etolicns ,  il  fut  priî  d'urie  malai^  dont  il  mou- 
rut. Leur  meïe  les  furvît  bien-tôt  -,  ayant  été  acablée  de  la 
perte  de  fès  deux  fils.  Il  ne  reftoit  de  la  famine  Royale  que 
deux  Princeflès  Hereïs  &  DeUamie  fœurs  d'Alexandre ,  1a 
première  fiit  mariée  à  Gelon  fils  de  Hieron  Roi  de  Sicile  » 
&  l'autre  fut  tuée  par  an  certain  Milon  auprès  de  l'autel 
■de  Diane  ^  où  elle  avoit  cru  trouver  un  azile  dans  une  fé- 
dition  populaire.  L'Epire  tomba  enftrite  dans  l'anarchie  >  y  -.  ,. 
&  dans  les  défordres  qui  la  fuivcnt  ordinairement.  Aux  J«  '"«"T- 
malheurs  d'une  guerre  civile  fuccederent  les  maux  d'une  *  '  *^  ** 
cuerre  étrangère  >  8c  une  horrible  famine  qui  réduifîrent 
fcs  Epirotes  dans  un  triftc  état  ;  de  forte  qu'ils  devinrent 
bien-tôt  la  proyedé  leurs  voifms.  Se  ehfuite  dé  l'Aigle  Ro- 
maine, 

s-  '^ 

Du  Rois  it&AL  A  MISE  ie  U  riue  SBAC  V  S. 

Voici  la  troifiéme  twanche  des  Ettciies ,  qui  h*a  pas  été     TahU 
Aïoins  confidérable  que  la  précédente, &  par  fcs  étabftffc-     XIX, 
mens  &  par  les  grands  hommes  qui  en  lont  fortis.  TE-  j^„„ii  i.  j. 
1,  A  M  O  N  qui  en  eftla  tige ,  ayant  été  chaiTé  de  l'île  *£-  uiod/l.  4. 
gine  par  fon  père  Eacus ,  anr  llnct  dç  la  mort  de  ,(bn  ficré 
Phocus ,  fe  retira  en  l'île  de  Sttïamiire  auprès  dfc  Cychrcus 
fils  de  Neptune  (  c'ell-k-dire  d'un  Prince  qui  prenoit  ce 
nom ,  parce  (ju'iï  étoit  ptaiflànt  fur  mer  )  8c  époufa  -Oima» 
fille  de  ce  Roi ,  qui-étant  mort  làns  autres  cnf^ns ,  lui  KUTa 
iba  Royaume.  Telamon  fit  une  ièçonde  alliance  qui  neutf 
fiitpaïmoins  avantageolè;  il  époufa  PwAjf  fille  d'Alcai  Paufaiiiâ», 
thous  Rbî  de  Mégare  ,  'laquelle  devîtit  hétitiôrcde  ce  ''«■■•'•+»- 
Royaume  j  &  le  fie  entrer  daaslaiàmille  deibn  asarL  De 
ce  Kcond  mariage  naquit  -A  j  a  x ,  ce  grand  guerrier  j  qirf 
{iicccda  \  fbn  ayeul  maternel  dans  le  Royaume  de  Mégaré. 
Telamon  eut  une  troifiéine  ftnuns^  -quiftwoomo»!»  ptis 
''-  Ttiij 


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€j6  GENEAL.  HISTORIQ. 

B.  0 1  s  D  B  éc  la  recompcnfè  de  fa  valeur ,  6c  voici  comment  cetnam* 
piALAMiNB  gclèfit.  Il  iuivit  Hercule,  lorfqu'il  alla  tirer  vengeance  de 
Laomedon  Roi  de  Troye  >  qui  ne  vouloit  pas  payer  à  Her- 
cule ce  qu'il  lui  avoit  promis ,  on  le  força  dans  là  ville  ca- 
pitale f  &  parce  que  Telamoa  fut  le  premier ,  qui  monta 
fur  les  murailles  de  Troye  ,  Hercule  lui  fit  prélent  d*He=- 
fione  fille  de  Laomedon  >  Se  fœur  de  Priam.  Tclamon  fc 
{Ignala  en  plufteurs  aiures  rencontres  >  à  la  fuite  de  ce  mê- 
me Héros^  Ôc  fut  de  l'expédition  des  Argonautes.  Il  ne  fut 
ppint  au  (iég€  de  Troye,peiu:-être  fon  grand  âge  l'en  empê- 
,,,  cha-t'il  î  mais  il  y  envoya  fes  deux  fils  Aja^&  T. eu  cer, 

'ôc  vivpit  encore  k»rfque  les  Grecs  revinrent  de  cette  expé- 
dition >  dans  laquelle  il  perdit  £bn.  fils  aîné.  H  eut  un  troi- 
iiéme  fils  nomé  TiuMBELU  s,  que  Licophron  en  fa  Caflan- 
dre  fiiit  frerc  utérin  de  Teucer ,  c'ell-a-dirc ,  fils  de  Tela* 
Meaiirkc     '"""  ^  d'Hefiohe.  Le  Scholiafte  de  Tzetzes  ajoute  qu'Hc* 
Comment*.  Ao^e  étamgfpf&  deTrambelus  ,  s'enfuit  6cft  déroba  dc 
fur  les  Ep.  .Telamon  y  ^alla  en  la  ville  dc  MUet  )OiL  le  Rot  Arion  la. 
i'Ovide.      prit  pour  femme,  &:  fit  élever  Trambelus  comme  fon  pro- 
pre fils  ;  mais  qu'Achille  au  tems  de  la  guerre  dc  Troye  y. 
paHànt  jufqu'à  JVHlet  combatit  contre  Trambelus  &:  le  tua* 
Pareheoius  en-  iès  Erotiques  chap.  ^6.  dit  (ju'il  fut  tué.  dans 
Itle  de  Lefhos,  ôc  que  le  courage  avec  lequel  il  avoit  com- 
batuj  porta  Achille  à  s'informer  qu'il  étoitj  &c  qu'ayanc 
apris  qu'il  étoit  fils  de  Telamoa,  il  fut  fort  touché  du  malr 
fcicur  qui  lui  étoit  arivé  &  le  fit  enftvclir  honorablement. 
.    .  _  :f  A J  AX  *  fils  aîné  de  Telamon-,.  ûicceda  du  chefde  û- 
ixiere  auRoyaunue  de  Meg^rc  9  après  la  mort  d'ATcathoiis. 
Ion.  ay«ul  maternel..  Il  fe  rendit  wneux  dans  la  guerre  de 
Troye,  où  fl  dona  fouvent  des  preuvcséclatanies  de  fon  cou^ 
rage^  IL  combatit  contre  HeAor,.  6c  ces  deux  Héros  eu* 


"k    l\j  avoit  dans.  I^àtmée  ies  Ûrecs 
_  Wintre-AJAX.filsd'Oilie.Princeaes 
'   IJOKxitas^le^aelsfj  énitiendaavcc  40 
i   jKulTeMiT.,    C'étoit  un  ErtQce  brave  Se 
iniiifide  ;  mais  fier  Se  bmtal;    L'aftonr 
1|u^I  fit  iCifffioân  ,  fillfe  Ae  PHam ,  dans 
le  TeinpledcMiDeike,jode]IcaToi(.ctu 
tronver  un  azUc ,  révolta  les  Grecs  mè- 
nes cfliitre'-Iur;  «  Ulifle  fiir  d'itis 
ai^ifiJae^»<tttàiwig0a^^l!,Paur  l 


Ënià!  ,  li».  10.  Ajax  n'aroBa  point  fc 
iâit ,  Se  ofiit  de  ("eo  pôrger  par  rennent. 
(Ilôutiot  qu'A  raffiCDpaop  avoit  répandn 
ce  mauvais  bniir^au  de  loi  ravir  CaC^ 
fandre,  qa'Ajax  reclâmoii  connse  lè 
premier  occupa at.  Ajaz  fit  muA^e  i 
fônieioat  avec  une  partie  de,l'.atin^  des 
Grecs  auprcidct  lochet&Cheiadiiu ,  ver» 
l'Ile  d^EsMe.-  - 


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Tshuxix:  .517 

Rpis'de  SALAMINE  de  larace  d»EACUS. 

TEL  AM  ON  ,  ttoifiéme  fils  d'E  a  c  us  ,  fat  Roi  de  Salamine   &  Je 
MEGARBjép,  1».  Glauca,  x'.Per'thie  ,  fille  d'Alcathous ,  j*.  Hefieiu, 
fille  de  Laomedon  ,  Roi  de  Tioye. 


3.  A  J  A  X  .  dit  le  Telmt^ 
ttien  j  tui  aa  (îége  de 
de  Troye  ,  ép.  Tetmeffe  , 
fille  de  TeuthtanKs,  Roi 
de  Mine. 


ElrlLlSACES, 


Pm  I.  Evs, 

D  A  ICL  Vb 
E  P  I  D  I  C  U  I. 
AC  SSTO  lU 


A  G  E  M  O  R, 
jfiANTIiyB.  On  US. 

décendu  f-J^^,^^ 

d*Eutiracisv        L  r  c  A  s. 


Alcibiad«^  T  V  P  H  o  H, 

Voyes  rsA..-v 

TaHeFIIh         Laïus. 
jage  40J.  i^^A.*^ 

Agamestok, 

MlLTiADE  r. 


NiPPOCLIDESOa 

c  V  PS  E&Xjdonc 
la  fenune  fe  temaija. 
au  père  de  Cimon^ 

MiLTiADC  II.  Prince 
4e  la-Cbcrfoaeie.. 


i.  j.TEUCER,  Roi  de 
Salaminc  en  111e de Cypre; 

IL  AJAX. 

IlL  NÏCOCREON  V 
déceadu  d'Ajax. 


IT.  EVELTHOrr, 

décendu  de  Nicocieon, 


Y.  SIROMUS. 
VL  CHERSIS. 
VU.GORGUS.      Omsitus.    Phuaom; 
TIII.  NICOCRATES,     Triharchv*.: 
IX.EVAGORAS  l,  Njcocies; 


XLPROTOGORAS.  X,EVAGORASll. 

£p.  Lmom. 

XILNICO.     XIH.NI.  Pro-   Pitha^ 
CREONU.      COCLES.   lood- cojla»^ 


,v  Google 


5^^  GENEALOGIES 

R  o  I  s  D I  renr  tant  d'cftime  l'un  pœir  l'autre  >  qu'ils  k  firem  mutuel- 
Salawine  lement  des  préfens.  A]axdonaunbaudrieràHe(^r,donc 
il  reçut  une  épée.  Après  la  mort  d'Achille ,  Ajax  prétendit 
avoir  fes  arines par  le  droit  de  parenté ,  Ôcpar  celui  de  fa 
valeur.  Il  eut  à  ce  fujct  diferend  avec  Ulyfle  j  qui  les  avoit 
M  'rU  obtenues  par  lejugementdesGrecs:  il  fiit  fî.piqué  de.cette 
Mezimc.  pr^yencCjqu'U  en  perdit  Icièns,  fie  fe  tuàla  dernière  année 
du  fiége  de  Xroye.  Di(ftis  de  Crète  (  Liv,  5.)  dit  que  le  fu- 
jet  du  dlÊrend  de  ces  deux  )Héros,&t  le  PalUdium  ;  il  ajou- 
te que  le  PaUadiujn  ayant  été  adjugé  à  Ulifîc  »  Ajax  trant 
porté  de  cokre  ,  menaça  les  principaux  de  l'armée  de  les 
tuer ,  &c  que  k  ^ademain  on  le  xrouva  mori  dans  Ja  tente 
percé  (l'un  coup  d'épée,  dont  toute  ?arméc^  fur  frftnt  irri- 
tée contre  tous  les  cnefs ,  &  principalement  contre  Ulyflè 
qu'on  croyoù  l'auteur  de  cette  mort  j  qu'il  fut  contraint  de 
s'embarquer  fiu:  fes  vaiflèaux  ;  &  dé  fe  retirer  fans  délai 
'  M.  de  Mezifiac  raporte  encore  d'autRS  opinions  fur  la  more 
d'Ajax.  Pluurque  raportc>commc-unc  ti^ditton  qui  ne  re- 
«evoit  point  de  djficuké)  qu'Ajax  étoirlcpîus  beau,  lé  plus 
grand&le  plus  vaillant  de  tous  les  Grecs  après  Achille;  U  en 
avoit  auffi  les  débuts»  étant  colère^  emporté  &  brutal  corne 
lui.  Sophocle  le  repréfente  ouuc  cela  comme  ijn  impie. 
Xorfqu'il  pamrpour  l'armée  >  fon  père  lui  recomandant  de 

■  joindrctoujours  à  lafbrce  de  Ion  courage  i'afliftance  du  ciel, 
Ajax  répondit  :  que  les  pKis  lâches  m^es  font  viflorieux 
avec  un  tel  fecours  ;  mais  que  pour  lui  il  9*en  pafferoit  bien, 

-      étant  alïijiré  dé  vaincre  fans  cela.  Ce  n'eft  pas  qu'il  ne  foc 

■•         perfuadé  da  pouvoir  eélefte  ;  mais  fa  vanité  lui  periuadoic 

^oohocte:   "J^'il  ^'y  ^voit  point  de  gloire  à  vaincre  avec  un  fecours  qui 

donok  la  yiétoireaux  pâus  lâches»  6àln*en  vouloir  êtrerc^ 

devable  qu'à  fon  courage.  Les  Grecs  rendirent  beaucoup 

r- ■    -      d*honear  à  ce  Wave  Capitaine  aprèft  là  mDrt)  ils  lui  dret* 

1 .  ;      lèrent  un  ffiperbe  monument  fur  le  pccHBontoirc  de  Rhc- 

■  -  ■  ■  ^  ■    -  tée;     ■ 

Ajax  laiflâ  on  fils  de  r«w^  fillt  d*uOT  PHnce  Phrigien  , 
que,  Didtîs  de  Crète  nome  Teuthrances  ,  Se  qu'Ajax  lui- 
même  avoit  tué  )  lorlque  les  Grecs  ravageant  tous  les  païs 
iltuez  au  voifînage  de  Troye.-  H  prit  cnfuire  >-  pilla  ôc 
-brûla  la  ville  de  ce  Prince  >  dont.U  Julci  Team^  lut  Au  ad- 


y  Google 


H  rs  T  O  R  I  Q  U  E  s,  Z/t/.  ///.  ji« 
jugée  dans  lepartage  du  butin  y  &  toucha  par  fa  beauté  le  Rois  d  i 
cœur  d'Ajax.  Xe  fi&  ci^u'il  eut  d'elle  futnomé£uRiSAC£$,  Salamiki 
&  fucceda  dans  l'île  de  Salamine  à  Ion  ayeul  Tdamon  >  au- 
près dwjuel  les  Grecs,après  la  prife  de  Troye ,  le  firent  re- 
conduire par  ion  ojKle  Teucer.  £uf  iiàces  fut  père  >  fui^ 
Tant  Paufanias  ,  de  Phileus***  qui  céda  l*ilede  Sala- 
mine  aux  Athéniens ,  Se  ^fe  contenta  pour  échange  da 
droit  de  Bourseoifie  dans  Athènes.  De  la  pollérité  <r£uri* 
feccs  réduite  a  une  condition  privée ,  fortirent  entr^autres^ 
Miltiade  &c  Alcibiade  >  c^ui  lui  donerent  tout  l'éclat  qu'u-^ 
ae  maifon  non  fouveraine  peut  avoir. 

Quant  àXEUcsa,  il  dona  dans  le  fiégc  de  Troye  de 
i>elles  preuves  de  fon^  courage  ;  mais  il  s'en  revint  fans  avoir  . 
rengé  la  mort  de  fon  £rere  Ajax  >  &c  par-là  il  fe  rendit  Ct 
«dieux  à  Telamoo.  fon  père  »  qu'il  en  reçut  ordre  de  ne 
point  mettre  le  pié  à  Salamine.  Il  s'en  alla  donc  brufquer 
fortune  ,-&c  abordant  dans  l'île  de  Cypre  >  U  y  bâtit  un* 
ville ,  à  laquelle  il  dona  le  nom  du  Royaume  de  fon  père  r 
donc  il  fe  voyoit  exclu ,  je  veux  (Ure  >  qu'il  la  noma  •?«/«- 
mine,  n  paroft  par  un  {^^  de  Faufanias  (  Uv.  i .  chap. 
|r)  qu^  épouia  la  fille  de  Qniras  ^^Roi  de  Cypre >  &c  le 
fccours  de  cette  alliance  ne  lui  fiitpas  inutile  pour  s'établir 
dans  ià.  nouvelle  domination..  Lorfqu'ilfutlamortde  Te- 
làmon  ,  il  retourna'  dans  l'île-  de  Salamine'  pour  prendre. 
poflèHîonduRoyauine^maisEiu'ifàctëlmenayantempêché 
rentrée  ,  il  retourna  en  Cyprtoii  il  fixa  fa  demeure.  ***  H 
bâtît  va  temple  à  Jupiter  ;  les  habitans  dans  le  premier 


4r  'Rein»qaansque  fiivaDC  Hérodote, 
Uv.  g.  Fhiteui  ^it  fils  ffAjtx  Se  (nn 
i'BvniCxn* ,  Bc  fiit  félon  le  mèise  Hno- 
«lote  litige  detfacities  Athéntcnt,  dont 
^ceadoit  Miltiide.  Plut^irque  ,  in  SeUne, 
veatqmtMiaeuftEuriCuc*,  looi  deux 
fit  <i'A)tz^voieDi  etdi  Mtz  AthcBieiw  U 
pioprieié  de  l'ile  de  Salamiiie  rinoyen- 
nant  U  boatgeoified'Atkeses  ^'os  Icw 
doiui  ,  il  ajoân  ^*EiinrKM  kalùu  i 
buwoR  d«DS  l'Attiqur^  fliileiu  à  Me- 
Gce,  &quePhiIeHs  dona  fon  nom  aux 
PlHUii^,qRi  étmn  un  des  peuples  de 
ItAiiiqu ,  celai  dont  Pifttbaïc  étmt  foni 
**  Oaiias.qae  ijueltjues-uns  font  Roi 
^ÎA^ie  jCftfanicâlietciiiciKcmiu  pou 


fcre  le  pete  d'Adonis  ,  qu'il  aroit  eu  â'na 
i  ocelle  iovskmttjre  arec  là  file  Miithêt 


iUes ,  F 


dioici  II  Sx  bitir  trois  Tilles ,  Pi^hi ,  Ci^ 
nirù  ,6cSmimt;il  (at  le  premîet ,  mil 
découvrit  des  Bine»  de  cuivie  daat  l'ild 
de  Cypte ,  oc  qui  fui  l'un  des  moycnt  pac 
lefquett  il  aquit  tant  de  tichciTes ,  qu'cUet' 
OM  ptSt  CD  ptombe  ,  GomsK  ceika  an 
Cieus.  U  invetita  aaÔî,  fuivant  fÎM,. 
liv.  7.  cil-  %6.  plnficoitchores,  les  tuiles,, 
les icDailIciile  tnarccait^  lerift,  A  l'en- 
dnmc.  V«7n  Msiâus,  tU  C^fn^ec  Bajrle 

«**  juflâ .  lir.  44.  c.  3.  dit  qoc  les  peiK 
fia  4«.  GiUicc  «AiniicH  %im  Tcwa 


,v  Google 


510  GENEALOGIES 

Rois  de  inffls  de  leur  année ,  y  facrifioient  un  homme  à  Agraule  ♦ 
Salauihb  fille  de  Cccrops  &c  d'AgrauUs.  L*hommc  conduit  par  de 
jeunes  gens  couroit  trois  fois  autour  de  l'autel ,  Se  après 
avoir  été  percé  à  la  gorge  par  le  Prêtre  >  il  étoit  brûle  fur 
un  bûcher.  Cette  cruelle  cérémonie  fut  ^Kilie  fuivant  Por- 
phire ,  par  Diphile  Roi  de  Cypre  qui  étoit  du  tcms  de  Se- 
leucus  le  Théologien ,  &c  qui  changea  la  nature  du  iàcrifi- 
ce  )  en  ordonant  qu'au  lieu  d'un  homme ,  on  immoleroit 
un  bœuf. 

A  J  A  X  fils  de  Tcucer  fucceda  probablement  à  fon  père 
dans  le  Royaume  de  Salamine  »  qui  rcfta  long-tsms  dans  ùt 
poAéhté.  Ajax  fit  bâtir  un  temple  à  Jupiter ,  dans  Olbe 
.  ville  de  Cilicie.  Le  Prêtre  de  ce  temple  étoit  Seigneur  du 
païs  qu'on  ^elloit  Trathiotide.  Plufieurs  tyrans  tachèrent 
d'envahir  ce  païs  &  de  s'y  maintenir ,  de  forte  qu'Udevint 
un  vrai  théâtre  de  brigandage.  Après  qu'on  cm  exterminé 
ces  tirans  ,  il  fut  apellé  ,1c  païs  Ôc  la  Prêtrife  de  Teucer, 
fuivant  Strabon  (  liv.  14.  )  qui  ajoute  f  que  la  plupart  des 
Pontifes  portoient  Le  nom  de  Teuctrov.  celui  &4jsx. 
.  Après  Aia;c ,  il  y  a  une  interruption.  On  trouve  un 
NICOCRÉON  dont  on  ne  marque  pas  le  tems.  Anto* 
nius  Liberalis  j  dit  qu'Arecophontes  Phénicien  lui  deman- 
^  fa  fiile  Arfino'è  en  mariage ,  &  que  le  refus  qu'il  reçut 
n'ayant  fait  qu'augmenter  foaamour ,  il  fè  tua  de  defefpoir. 
La  fuite  eft  encore  ici  interrompue  juiqu'à  EVELTHON 
Roi  de  Salamine  f  chez  lequel  Fnéretime  Reine  de  Cirene 
fe  retira,  lorfque  fbn  fils  Arcefîlas  eut  ité  chaffè  de  fon 
Hec9d.l.4.  Royaume.  Comme  elle  preiroitEyelthon  de  lui  doner  une 
armée  avec  laquelle  elle  put  rétablir  fbp  fils  >  Evelthon 
lui  envoya  pour  préiçns  im  fuleau  6c  une  quenouille  d'or^ 
9c  lui  fit  dire  quç  c'était  là  Içs  préfens  qu'il  convenoit 
mieux  de  doner  aux  femmes  qu'une  armée.  Sous  (on  rè- 
gne les  Egiptiens  fcoujiirent  &  rendirent  tributaire  toute 

n'ayant  pi]  renrfcf  daai  Itle  4e  Salaaiiile, 
fit  voile  en  Efpagne  ,  &  (t  rendit  naître 
At  cette  connve  ,  oïl  eft  aujourd'hui  Cai 


tbage  la  itenve  ;  que  de  là  il  palTa  dani  la 
Calice ,  s'y  étaMit ,  &  dona  le  nom  i  Ja 
nation ,  dont  une  partie  ponoit  même 
celui  d'un  de  Tes  compagnons,  nom^ 
Atnf  iùlo^iie-  Mail  il  eft  plus  croyable , 


^'il  retourna  dans  Itle  de  Cypte,  od  il 
avoitdéja  un^tabliâèment. 

*  Laâance.liv.i.  C.II.  diti]nedaas 
ce  Temple  une  Tiâime  humaine  jtoit 
immolëeâ  Jupiter, &G|ue cet  u&ge  con- 
tinua jarqu'an  umt  de  l'Empereur  A  diico^ 
qui  l'ab9% 

Itle 


I,  Google 


H'iSTO'RIQÛES/rr'. ///    .        yii 

H'île  de  Cypre,'  Il  feut  favoir  qu'entre  fts  villes ,  H  y  en  Ro  is  s  s 
àvoit  neuf  principales ,  qui  étoient  ^/«^f ,  qui  eût  depuis  Salamimï 
le  nomde  SoU,  Amathonte,  Paphos  la.  vieilU  ôc  la.  rtouve/Ie , 
■Chitri ,  Citie  ,  Curie .  Zafathe  &  S»lami»e ,  qui  tiroicnt  des 
contributions  des  autres.  Chacune  de  ces  neuf  villes  avoir 
fon  Roi ,  qui  ponoit  la  Mitre ,  ôc  ils  devinrent  tous  tribu- 
taires du  Roi  de  Perfe ,  lorfque  Cambifes  eut  conquis  PE- 
jgipte  ;  de  forte  que  dans  la  guerre  de  Xercès  contre  la 
'Grèce ,  ils  armèrent  pour  lui  150  navires.  La  ville  de  Sa- 
Jamine  éroit  la  plus  peuplée  ôc  la  plus  confidérable;cepen- 
jdant  Evehhon  trop  foible  pour  refiftcr  aux  forces  des  Egip- 
xiens ,  prit  le  parti  de  fe  Ibumettre  fans  réfiftance  >  oC 
iie  fbrtit  de  cet  cfclavage ,  que  pour  entrer  fous  le  joug 
des  Rois  de  Perle. 

Evelthon  fut  père  de  SIROMUS,  &  ayeul  de  CHER-  Herod.l.fe 
SIS,  qui  eut  trois' fils,  iàvoirGORGUS,  Ones  iLus 
&  P  H 1  L  A  o  N.  L^aîné  eut  le  Royaume  de  Salamine ,  & 
demeura  toujours  fidèle  dans  l'obeïflance  du  Roi  de  Perfe. 
^on  frère  Onefilus  qui  l'avoir  long-tems  foUicité,  fans  fuc- 
cès,  de  fecouer  le  joug  j  ayant  apris  la  révolte  de  l'Ionic 
contre  Darius ,  renouvella  avec  plus  d*ardeur  lès  foUicita- 
tions  ,  &  ayant  trouvé  Gorgus  inébranlable ,  il  prit  le 
tems  qu'il  étoit  un  jour  forti  de  la  ville  avec  les  fiens ,  pour 
lui  en  fermer  les  portes  ;  &  s'en  étant  ainfi  rendu  le  maî- 
tre ,  il  porta  les  Cypriens  à  la  révolte.  La  ville  d'Amathon- 
te  qui  refufa  de  iè  joindre  à  lui ,  fut  afïiégée  j  mais  Arti- 
bie  étant  arivé  avec  une  nombreufe  armée  à  fon  fecours, 
Onefilus  perdit  la  bataille ,  Ôc  périt  avec  un  grand  nombrd 
des  fiens ,  &  avec  Ariftocypre  Roi  des  Soliens.  Gorçus 
qui  s'étoit  retiré  chez  les  Perfes ,  fut  rétabli  dans  Salammc 
ua  an  après  qu'il  en  avoit  été  chaflë.  Son  frère  Philaoïi 
iliivit  Xercès  dans  fon  expédition  contre  les  Grecs  ,  où  il  a/,  Ut.  j, 
le  fignala.  Il  fut  pris  par  les  Athéniens  à  la  bataille  navald 
de  Salamine. 

Gorgus  laifTa  le  Royaume  de  Salamine  à  fon  fils  aîné 
Î^ICOCRATES  qu'Athénée  ( liv.  i.chap.  I.)  metau        '     '" 
hombre  des  Rois  amateurs  des  fienccs.  Il  eut  poiu*  fucccC-      :  ■ 
TeurfonfilsEVAGORASL  qui  fit  amitié  avec  les  Phé- 
hicicns.  Un  dcsprincipauxd'cntr'eux  étant  exilé,  il  te  tç-      *-    "" 

Vuu 


y  Google 


RO  I  s    DE 


Diod.  Sic. 
liv.  ij. 
PaufanJas, 
liv.  1.  c.  f. 
Ifoctai.  M 


CandaM*, 

«TUltJ.C.- 


^lî  GENEALOGIES 

eut  à  &  Cour  >  ôc  cet  ingrat  le  fît  périr  Se  s'empara  i)t 
Royaume  de  Salamîne.  On  peut  croire  que  cet  ufuroateur 
étoitl'EunuqueJtf;«(Jej, auquel  le  Roi  Artaxcrcès  fat  fuc- 
eeder  AbdemonTintn. 

EVAGORAS  II.  fils  de  itf^(f«/?i  ôc  petit-fils  de  Tn- 
marchus  frère  de  Nicocrates  )  défit  cet  ufurpateur  6c  recour' 
vra  le  Royaume  de  Salamine.  Il  rcnouvella  avec  les  Athé- 
niens l'^ciene  amitié  que  fès  ancêtres  avoient  contraffcée- 
avec  eux ,  &c  non-feulement  il  dona  reuaite  a  leur  Géné- 
ral Conon  )  après  La  perte  de  la  bataille  d'E^oipotamos  ; 
mais  il  l'aida  de  fes  vaiflêaux ,  Ôc  engagea  le  Rov  Arfaxer-;^ 
ces  à  lui  prêter  fes  g^res  de  Phénicie ,  fervice  dont  les 
Athéniens  marquèrent  à  Evagoras  leur  reconoiflance ,  en 
lui  feifànt  ériger  une  ftatue.  Ce  Ptince  ayant  conçu  le 
deflèin  de  ie  foumetcre  toute  l'île  y  leva  des  troupes  y 
força  plufieurs  filaces ,  Se  en  engagea  quelques-unes  par 
iès  promeflès  à  le  rendre  à  lui.  u  m  eniuite  alliance  avec 
Acoris  Roi  d'Egipte,  &  avec  Hecatommis  Roi  de  Carie,  Se 
leur  fecours  l'ayant  mis  en  état  d'armer  une  flottej  il  rava- 
gea ïa  Cilicie  6c  la  Phénicic,prit  Tyr,6c  (butint  pendant  dix 
ans  fa  guerre  contre  les  Periès»  Artaxercès-Mnemon  en- 
voya contre  lui  une  flotte  de  500  vai{Ieaux,{bus  la  condui- 
te c^Orontty  &c  une  armée  de  terre  de  )Oo  mille  hommes  > 
comandée  par  Tmk^ze.  Salamine  fût  âfliégée  par  terre  6c 
par  mer  ;  Evagoras  en  fortit  la  nuit ,  6c  pafla  en.  Egipte 
îwec  deux  galères  j,  il  retourna  làns  avoir  reçu  la  plupart 
des  chofes  qufil  prétendoit,  6c  craignant  d'être  enfin  aBan- 
doné  de  fes  alliez ,  il  fit  fa  paix ,  qu'Oronte  conclut  avec 
fui  >  à  condition  qu'il  n'auroit  que  Salamine  >  6c  qu'il  paye- 
roit  un  tribut  au  Roi»,  non  comme  VaHal»  mais  conunc- 
préiènt  d'un  Roi  à  un  autre  Roî* 

Evagoras  s'étant  enfuite  rendu  odleu^  à  fes  fuj^<,  fut 
chafTé  6c  fe  réfugia  auprès  d'Ochus  Roi  de  Perfc.  Son  cou- 
fin  PROTOGORAS  prit  cette  ocafion  pour  fë  mettre 
en  poifeflion  du  Royaume  de  Salamine..  Ce  Prince  ôc  les- 
autres  Rois  de  l'île ,  informez  de  la  révolte  de  l'Egipte  fie 
de  la  Phénicie  contre  lé  Roi  de  Perfc  y  unirent  leurs  forces 
pour  fecouer  le  joug  Ôc  pour  k  rendre  indépendans.  Hir 
Qàée  jiUïi  de  Caofi  envoyé  pour  leur  fiûrc  la  gîicœ  >  équi^ 


y  Google 


H  î  s  T  0  R  î  Q  U  E  s.  i/î».  ///.  $z^ 

paune  flotte  qu'il  envoya  avec  huit  mile  Grecs,  coman-  Rois  bi 
dez  par  Fhocion  Athénien ,  Ôc  par  Evadera  ,  qui  embraG-  Salamini 
fa  avec  plaifir  cette  pcafîon  de  remonter  Tur  le  trône.  Ce- 
pendant le  Roi  de  Perfe ,  pour  être  plus  en  état  d'agir  con- 
tre i'Egipte ,  fit  fon  acomodemcnt  avec  les  neuf  Rois  de 
Cypre.  II  redreflà  leurs  griefs ,  aufli-tôt  Us  iè  fournirent 
à  lui ,  ôc  lui  de  fon  côte^les  rétablit  dans  leurs  Etats.  La  Diod.  !.  iiT. 

grande  dificulté  étoit  de  contenter  Evagoras ,  qui  deman-  "^^  '* 
oit  d'être  rétabli  dans  le  Royaume  de  Salamine  j  mais  on 
le  convainquit  d'y  avoir  comis  des  injufttces  criantes  >  ôc 
■  on  lui  fit  voir  qu'on  ne  l'avoir  pas  détrôné  injuftement. 
On  confirma  à  Protogoras  le  Royaume  de  Salamine ,  fie  le 
Roi  dona  d'un  autre  côté  un  gouvernement  à  Evagoras.  Il 
ne  s^  conduifit  pas  mieux  qi^à  Salamine ,  &  iè  fit  encore 
chafler  de-là.  Il  fut  pris  comme  il  vouloit  fe  retirer  en  Cy- 
pi'e  >  fie  fiu  mis  à  mort. 

Protogoras  demeura  fidèle  au  Roi  de  Perfe ,  Se  eut  pour 
fucc  efTeur  fon  fils  N I C  O  C  R  E  O  N ,  qui  après  la  bataille 
d'Iffus  fe  fournit  à  Alexandre.  Ce  •Prince  à  îbn  retour  de 
Libie  en  Phenicie ,  ayartt  ordoné  des  jeux  oii  l'on  dilpu- 
toit  le  prix  de  la  tragédie ,  Se  dont  les  Rois  des  villes  de 
Cypre  firent  la  dépenfe ,  Nicocreon  Roi  de  Salamine ,  fie   Plut,  m 
Paucratc  Roi  de  Soles  fc  diflinguerent  par  leur  magnifi-  -^Uxdnd. 
cence.  Ce  fiit  ce  Nicocreon ,  qui  fit  mourir  cruellement  le 
Philofophe  ^Mx-«rfw  natif  de  la  ville  d'Abdere,  -  ficqu'-  *Jf^'^ 
Alexandre  confideroit  beaucoup.  Le  fujet  du  reflèntiment    "^"^^ 
de  ce  tyran ,  venoit  de  ce  qu'un  jour  Alexandre  au  milieu 
d'un  grand  feflin  qu'il  faifoit  à  fes  amis ,  ayant  demandé  à 
Anaxarque  ce  qu'il  difoit  de  ce  repas  ;  */  efi  t/is-heti ,  lui  Diogene 
répondit  le  Philofophe  ,  voilÀ  U  flus  grande  chère  du  monde ,  Laeice,. 
sly-ft»ff^tteJi»Ument  un  mets  fort  daicst,  l»  tête  £un  Smtrmfe  > 
«n  jettant  les  yeux  fur  Nicocreon.    Ce  mot  coûta  cher  au 
PHilofophc;  *  car  après  la  mort  d'Alexandre,  cet  Abdérite 
s'écant  embarqué  pour  quelques  voyages ,  fie  le  vaiffeau 

M  Ce  roSme  Philalôphe  ,  dit  un  mot  |  n«  Gt  que  TJie  de  cette  demande ,  &  lui 
Icflez  f>iqiiant  â  Alexindte.  Un  jourqu'il  répondit  :  mm  j»  nt  vêmx  f»sf»tn  ^mt 
ft  un  grand  tonetic  dont  tout  le  monde  |  Amtt  âmit,  ctmm*  tMvttukah  tjiu  jt  Ufiffr,- 
Au  i^ayé  ,  Anazarque  qui  itoit  fxéfeat ,  |  toi  ifiii  mJfrife  m*  miU  .  furet  qut  tu  vm 
^t  i  Ales«adrê  :  Et  toi ,  fils  de  JiUptir ,  1  fK'«n  y  fin  dts  faijfoni  f^nmf/uiUi  thts 
0f_fMm«ytiiH«tfMirtâmâmî  Akùf^^\»*Sétr»fti.  Plutvqne.  Vied'Aluuadiot 


Vuuij 

Digiti^ed  by  VjOOQIC 


5*4  GENEALOGIES 

Rois  db  fur  lequel  il  s'écoic  mis,  ayant  été  poufTé  partes  vcM^ 
Salaminb  dans  l'île  de  Cypre  ,  il  fut  arrêté  ,  ôc  conduit  à  Nico- 

creon  qui  le  fit  broyer  avec  un  marteau  de  fer  dans  une 

frande  pierre  creuièc  comme  un  mortier.  Dans  cet  horrl- 
le  toiu'ment  ,■  Anaxarque  s^écrioit  lèulement  >  piU ,  piUt. 
t»nt  que  tu  -voudras  l'étui  â'  An/txarfue  j,  car  pour  AnMxar^ue  il 
n'ejiptts  en  ton  fowvoir  de  le  filer  ^  Ù.  le  tïran  ayant  comandér 
qu'on  lui  coupât  la  langue ,  il  fe  la  coupa  lui-même  avec 
les  dents  âc  la  lui  cracha  en  même  tems  au  vifage. 

Comme  Nicocreon  ne  laifïa  point  d'enfans ,  Salaraîne 

Polienus  „   retourna  „  feloa  la  conjeaurc  d'Athenée  à  N I C  O  C  L  E  S 

fils  d'Evagoras  :  il  étoit  déjà  Roi  de  Paphos ,  qu'il  avoit 

reçu  de  la  libéralité  du  Roi  Ochus  >  qui  votdoit  par  -  là  > 

tagner  un  Prince  ami  des-  Grecs.  Nicocles  fut  confirmé- 
ans  le  Royaume  de  Salaxnine  par  Ptolomée  Lagus  >  bîcih 
fait  qu'il  oiuïlia  dans  la  fuite ,  pour  prendre  le  para  d'Anti- 
gonus  Roi  d'Afie.  Ptolpméc  envoya  pour  le  punir  de  foii 
ingratitude  Argée  &c  CaUierAte  y  &  Nicocles  fur  l'avis  qu'il 
en  eut  j  les  prévint  ens'étant  lui-même  la  vie  par  Le  fecours- 
d*un.  lacets  Ses  fireres-  fuivîreni  fon-  exemple.  Axioéée  fem- 
me de  Nicocles  y  quoiqu'elle  n'eut  rien  à  craindre  >  ne 
voulut  pas  furvivrc  a  fbn  mari ,  elle  fie  ai&mbler  fesbélles 
iœurs  &c  leurs  mères  r  ^  leur  perfiiada;  de  prévenir  par 
une  mort  généreufe ,  les  indignes  traîtemens  qu'elles  dé- 
voient atendre  de  l'énemi.  Toutes  aprouvçrent  iâ  réfolu* 
ûon  )  fie  ayant  fermé  les  porKs  du  Palais  >  elles  y  mirent  le 
&u,  &  fe  donerent  elles  mêmes  la  mort»  les  unes  en  fe 
perçant  le  fein ,  les  autres  en  fe  iettant  avec  leurs  cn&ns> 
qu'elles  tetioient  embraifez  au  milieu  des  fiâmes ,  aufquels* 
Axiothée  livra  aufll  fon  corps  après  s'être  percée  le  Icin,. 
pour  fc  dérober  même  après  fil  mort  aux  yeux  d«  fes  en— 
uemis. 

L'île  de  Cypre  tomba  enfnite  îoysa  \c  pouvoir  de  Pk>1o* 
née  y  auquel  Dcmecrius  -  PoUorcetès  l'enleva  quelques^ 
tems  après.  Ptolomée  la  reprit  fie  elle  demeura  fous  la  do-^ 
snination  des  Lagides ,  jusqu'à  l'an  6^6  de  Rome  >&  5^ 
avant  J.  C.  que  les  Romains  l'ufurpcrent  fur  Pcolomée  ^ 
qui  à  leur  aproche  fe  fit  moiuir  »  de  la  manicrc  que  nous. 
Kavoas-  xaporté  àsievant  page  %-^^ 


y  Google 


H  15^0  Kl  au  E  s.  Ziv,  ni  ■  "5i  j 
Depuis  Conflantin  le  Grand ,  l'île  de  Cypre  fut  toujours  Rois  s  ft 
fcus  la  domination  des  Empereurs  Grecs  ,  jufqu'à  la  fin  du  Salaimm» 
XI I.  liede ,  qu'Ifaac  Comnene  s'en  rendit  le  maître.  Ri- 
chard Roid'Anglcon-relajrirl'an  1191  j  allant  à  la  guer- 
re des^  Croifades ,  &  la  vendit  à  Gui  de  Luzignan  ou  de 
Lezignem  ,  t^xù,-  Iç  ^oiTeda-rous  le  ùtre  de  Royaume  ,  &c 
dont  les  décendans  la  conferverent  fous  le  même  titre  ,, 
jûfqu'cn' 1475»  que  C«/Aff/i«  Corw*ro ,  mère  dû  dernier 
Roi ,  s'étam  rçtir^  à  Venifè  &  patrie  >:après  la  mort  de  ^ 

fon  fils  I  remit  Pile,  de  Cypre  aux  Vénitiens ,  au  pré-* 
judice  (ks  droits.qu^avoii:  Charlotte  de  Gypre.  LaRé-    .  * 

publique  de  Venife  l'a  pofledée  juiqu'en  1571?  qu'elle  fut 
^nquiiè  par^l'armée  de  SeJim  IL  Empereur  Ottoman.  Les- 
Venitiens  firctat  uoe  ligue  avec  le  Fape,&le  Roi  d'Eipagne 
pour  recouvrer  cette  île.  La  flotte  chrétiene  gagna  le  7, 
0<5lobre  i  571  la  célèbre  bacûllç  de  Lepanthe ,  où  prêt  j 

que  toute  la  flotte  Ott-om'aoe  périt  ay«c  près  de  50  nulle 
hommes  ;  mais  il  ne  lui  en  reua  qu'uahoneur  flérïle  âc  les 
Turcs  ma^é  la  pêne  *  c^u'ils  firent  »  demeurèrent  maître» 
4e  l'îlede  Cypre»  qu'ils  poflèdeotencore.aujourd'hui. 

4r  Je  meroBnentd'ane  xifoùle  fon 
^ jïcieafc  <fte  fit  i  ce  fujet-  Manamet  B«- 
A»  ie  Negrepont ,  qui  aroit  hi  hit  pti- 
fonier  i  la  bataille  de  Lepanthe  &  en- 
voyai Rome.  Qaelcju'im  lai  patbnt  de 
b  Tiâoâe  de  Lepancke,  toauat  d'une 
perte  poui  lis  Grand  Seigneur ,  donc  il 
n'avoit  MsiU  d^omagé  pat  la  conduite 
^l'flede  CyprCril^^Q^ii'i  ^onIian^^ 
m  Vous  nous  avez  coupj.la  baibe  ,.  mais- 
*>  le  poil  non»  i«miidi«,  k  In.  Vjni- 
»  tiens  ne  ^oammc  pa»^  rejotndte  an 
»  cotp*  de- Icnr  Etat  la  partie  <]ue  nous^ 


n'eft  pas  moins  rpitjtuelle.  Coloone  ri- 
fitratlcs  prifbmen)Com«nda  aax  Ofidett' 
de  les  ttaiier  avec  douccut ,  &  Ce  cour- 
nant  vett  Mahamet ,  qui  entendoit  bien' 
l'Italien  ;  <>  Apienez  de  nous  ,  lui  dit-il , 
~i  prad^uet  l'IiuilMaité  , ,  wnt  autre» 
"  qui  exercez  unt  de  barbarie  contre  1^ 
"  Cbr^ens.  «  Mahamet  '  lui  répliqua 
d'on  air  fon  IpintucI  :  ■  Votte  Sei- 
"  gneurie  aura  la  bonté  de  patdoner  oonc 
"  ignoranc*  ,.noti»  avions  jiift)u*id  fiùc 
■■  &s  prifoBierï,'&Hoiïs  ti'ivionV  point 
"  CDCore  été  comme  elcIaTei ,  à.  Véeoi^ 


y  Google 


■  M  A  C  I- 


P« 


GENEAt,    HJSTOR, 


CHAPITRE    XIV. 


Dis  Rots  de  mac  E  do  TS  E. 


LA  MACËDOINE  que  l'écriture  apelle  la  ternie 
ç "■  ■  - 


XX- 


^Thucidid. 
t  i.  c.  n. 


Ifaye,"  .  . 

ch.  i;.      1.   i  Cethim ,  fujt  h^itée  par  les  décendan&de  ce  fils  de  J* 
Machiib.  v«ff  fils  AGjafhet.  C*çft  une  Province  de  la  Grèce  Scpten- 
I.C.  1.&  s.  trionale ,  dont  les  ancien»  bornes  ëtoient  alTei  étroites  j 
Taile     <^s  depuis  que  la  valeur  ^  la  prudence  de  iès  Rois  l'eu- 
rent portée  a  un  haut  point  de  Iplendeur  ,  on  y  compta  ^ 
iuiqu'à  150  peuples diferens.  Elle'cQmpienoitentr'autres> 
VOewenie  t  la  My^iinnie  ,  la  Faonii ,  ï'Edmie  >  la  Fitrie  ,  l'£- 
malhie ,  VEUmie ,  xEtriie  »  la  Bifaltie  ,  la  Cnvhimie',  âcc. 
On  peut  confidérer  la  Macédoine  fous  II.  Eats. 
Le  1.  eft  fous  xxii.  Rois  Heraclides  depuis  Car^nm ,  qui 
en  fiit  le  premier ,  environ  l'an  du  monde  5 1 90  »  julqu'à 
l'an  xHy.  que  fut  aflkfluié  Aridée  dernier  de  cette  race. 
Cet  état  dura  4^7  ans. 

Le  IL  eft  ious  des  llois  de  diférentes  &milles  ,  dont 
le  règne  fitt  de  1^0  ans,  c'eft-à-dire,  jufqu'àl'an  du 
monde  3636 ,  que  la  Macédoine  fut  foumife  par  les  Ro- 
mains ,  après  la  défait^  dç  Perfée ,  £c  réduite  en  Province 
Romainç. 

S.  I. 


I)€sS.0U  IIEK4CLIPES  Mts  T^MX}ilpES. 

On  raporce  la  fondation  d^  Royaitfne  de  Macédoine  à 
CARANUS  un  des  déçendans  d'Hèrciife  par  fdn  fils 
Temeaus ,  qui  étant  forti  d'Argos ,  s*empara  de  la  ville  d'£- 
dejfe.  Il  la  furprit  k  la  faveur  a*ua  épais  brouillard  mêlé  de 
phïye,  &  en  lui  vant  un  troupeau  de  chevrcs,que  le  mauvais 
tems  falToix  retirer.  Il  dépouilla  enfuite  Midas  ôc  ^aHeurs 
autres  petits  fouverains  de  tous  les  Etats  qu'ils  poilèdoient 
du  monde,  dans  la  Macédoine  >  &  n'ayant  fait  qu'un  corps  de  tous  les 
avant  J.C.  peuples  >  qui  la  divifoient  auparavant  >  il  s'en  fit  le  icul 
804.  chef^ 


hv.  7.  c- 1- 

Voyez  ei- 
idevaat  page 

•"i. 
3100. 


I,  Google 


TsèU  XX.    ■     -     ,   -       ■  .  5,4- 

RoU  HERACLIDES    de    MACEDOINE, 

tCARANUS,  Mctnda  A 

d'HctcUle,  vcjn.  page  313.  ^         ^       ^      1 

Roi   Ht  lAacedoiac  vers  l'aifc  a,-*,^   ..'.^■«..^    «   ■  .   .-. 

,     iu  monde  j  i  ja  reg.  r!  an».  *''^''  A^CETAS ,  Roi ,  omis  par  Juftin  ,  reg.  t»  an« 


H.  COENUS.reg-' 
m.  THURIMAS  ^teg.  4J  i 
IV-  PERDICCAS  ,.reg.  j  i  an. 
T.  ARGE'E,  ifeg.  3!  ans. 
,TI-  PHILIPPE  I.  Kp  3&-aas: 


IX.  AMrNTASI.  reg:  loani. 


X.  ALEXANI>RE    h 

Kg.  4î  ans. 


Gigf ,  femme  de 
Bubarés,  Petlan. 


irn.BROPUS,reB.4jan«. 

A 


Xt.  PERDIC*  SiTttimet. 
CAS  II.  rué        ép. 

llM»  3fy8.  SenAc, 

teg.  ijans.  Roi  de 

ép.  CU&fMrt.  Tbtace. 
Concubine 


PHiLirra,  Auititas, 

chafle  par  vécut 

fon  frère'  dans 

OGvu  bâtit  l'obfcu^ 

contre  lui  riii.  . 
ptwr  les 
Acb^nieDL 


Pn  fils  Wghime  tué  par  Ar-  XH.  AKCHELAV  S' ; 
cbdaus  il'ige  de  7  Au.       fib  naturel ,  Roi  eal'iii 
3Ï9(.  t  P»n3*Oi-«8* 
?aiis. 


Xm.ORESTE, 

tuéparEropui, 

Mo  tuieuTi 


XVL  AMIN-       PHiLir- 
tAS  II.  Roi 
l'an  3«t4.  t 
en  îtf58.  reg. 
«4  ans  ,   ép, 

k'.  (?t[À  ou- Cf^nA» , 


rt ,  À. 

un»  fiUe 

d'Af- 

cbehiis. 


.  A^OITAf  j 

tué  pat 
Aichelauv. 


AAlAM' 
OKI  ,  iu£ 

avec  foa 
pcce. 


XVII.' I.  ALE- 
XANDRE . 
luéparlon 
fiere  Pto- 
iomée,  reg, 
tan. 


XIX.  PERDIC- 

CAS  m.  Roi 

l'an  3*40,  t 

l'an  î544- 

teg.  42011 


UIV.BROPUS  ir. 
Kg.  «ans. 


XX.  PHI-    E«rw 
LIPPE  II.        ép. 
Roi  l'an    Menclas, 
3S4£.  tué 
i'sa  iS6i.  reg: 
u  ans  ,  ép.  1°.  OCm- 
fïw,  fille  ae  Neoptolenie, 
Roid'Epirc.    t'.C/rtfiWr», 
niéced'Attftlut.  pj>(imi>«,  concubine. 


XVIIl.  PrOIOi^ 
ME-E ,  bitard, 
nTurpe  la  cou- 
rone  fut  Ale- 
xandre ,  l'aa 
3£39.  .&  .fiic' 
dépoiullé  par 
Peidiccas  f 
tog.  3  ans. 


féraitfe,,, 

«'AniDft'li' 


XXM.ALE-    CUofmn,    Cjn»i    1.  Cak,*- 
XANDKElc        ép.  ép.        MUS,  tué 

Grand-,  né    Aléxan^    fon        parAIâ- 
l^àit  dîi  M.    dreRoi    confia  .  xaulic  ■ 
,3548..  Roi    d'Epire.  iKmin: 
l'an'jtTtfS.  tàt- 

:tenj«lfrv 
leg.  liant,, 
ép.  l'.Rox*». 
i.-:fmfmii ,  fille' 

d'Atraxcrcés  111.  Roi  .,  1 

, .  dçPeife.  3".  StMirM.S\U 
.  de  Darius,  Roi  de  Perfe. 


XXH.ARI-    ihifal^- 
DE'E,   né        niet, 
AtPhSimttt      née 
Roi  de  Ma.    de  Ni- 
cedoine  fous,  csEp*!- 
le  nom  de    lis'.-épt 
pHuirn  in,  Caisan- 
l'an  j«Et.  ^-    DM,. 
ûfliné  l'an         Roi 
3<S7  arec  .  de  MftK 
/aiemme 
"Emiàtt,. 

fille 
d'Amintu. 


Vïïktnw  ,  oé  de  Bmfin*, ,  veuve  de 
" n  l'an  3*77.  j-l'jn  j^jj. 


ALixANMia.DépoftlitiinedePmyM,  l'an3«ti. 
décUii  Roi  jtrcc  Atidée ,  t  l'an  du  monde  3*91  • 


,v  Google, 


'  54«  GENEALOGIES'       :^ 

Ro  is  »t  chef»  8c  fonda  une  nouveHc-monàrchœ-,- environ  le tcms 
Mace-    que  Didon  fonda  la  ville  de  Carthagé  ,  c'eft-à-dirc  V  vers 
»oi  ME.    l'an  du  monde  31^0»  &  6,0  ans  av^ant  la  foodation  de 
Rome.  ...  * 

Caranus  établit  le  fiégp  de  fon  Empire  à  Édcflc  qu'ilj  no- 
mi.Eges  y  d'un  mot  grec»  qui  fignifiéci&fi//».  en, mémoire 
des  chèvres  qui  lui  avaient- fcrvi  de  guides  dans  fon  expé- 
<lition.  Il  fut  dans  la  liiite  tranfponé  a  iV//«r ,  '  où  nâquircntj 
fuivanc  Strabon ,  Philipe  &  Alexandre ,  les  deux  puis  illut 
Pauftnîaj , .  1res  des -décendans  de  Caranus.  Paufapijîis  remarque  de;  pc 
L51.  c.  4.0.    Prince ,  qu'après  avoir  défait  Cifléus  petit  Souverain ,  dont 
l'Etat  étoit  voifin  de  la  Macédoine,  il  atoit  fait  élever  nh 
trophéç  à  l'exemple  des  Argiens,  auflinôt  uniio'n  forti 
de  la  forêt  du. Mont  Olimpc  étoit  venu  le  rénverfçr ,  que 
Garanus  comprit  par-là  qu'il  n'avoir  pas  agi  fagemeni  en 
'  '  ~        donant  Suji  barbares  de  fon  voififage^i  ifn  jufle  fujet  de  Ip 
haïr  àjamais ,  âc  que  depuis  ce  tems'-la  >  Cârinu^  .£c;,fes 
fucceUeurs  avoient  toujours  conflament  fuivi  la  làge  poli- 
tique >  de  n'ériger  aucun  trophée,  pour  quelques  viéloires 
que'  ce  fut ,  de  crainte  de  fe  faire  un,  éneiïii  i»cconçiliable 
d'im  peuple  vaincu.  Ce  qui  confirme  cette  remarque ,  c'eil 
'      :1a  conduite  d'Alexandre  >qui,iii  pour,  fçsviétoires  renv- 
portées  furDarius  »  ni  pour  fcs  conquêtes  dans  les  Indes, 
,   n'éleva  jamais  aucun  trophée.  Il  n'y  a  qu'î^erodien  qui  ait 
dit  qu'après  la  défaite  ae  Darius ,  Alexandre  érigea  un 
jj         trophée  fur  les  bords  du  fleuve  Iffus.      '  -  ' 

"g         COENUS  fucceda  à  Caranus  ,  &;après  unrcgnedc 
1 1  ^  '-  2Cian8,illaifralacouroneà!bitéi§TttURIMAS',  qifi 
,    _g'      la  porta.  45  ans.  Ces  deux  Princes -ibnt  omis  par  Juilîn  , 
Ja  monda.  5ji»'  donne  k  Caranus  pour' "fûccefTetir -immédiat  PER- 
&*Y-J..c!  piCC  AS  I.  par  Içquel  Herodotç  6c  Thùcidide  oçwnen- 
-'7^6.     cem  la  fiiiceidesRoi&'de  Macédoine,  s'acordaiit  avales 
j  y-       autres  Hiftoriens^ir  ce  poirltrii^ii'ik.iei-pçcinoifrent  pour 
."      gg;     Uïi  décendanc  d'Hercule  l'aipel^t  Teneiddei    Perdiccas, 
aa  monde    *"^  »  *^^^  Juftin ,  fameux  par  les  aiSUons  de  fa  vie  ,  qu'il 
avant  J.c!  ^^^  laifl~e  cependant  ignorer,  XI  ocupa  letrône  5 1  ans,  &c 
..  y^t,      eutpourfucceffeurfon  fils  AftGÉE,'Citi*Herodotcapel- 
V.       le  y^r^e.  Ce  Prince  fut  chéri  de  fespeuplçâ',^'  qu'il  gouver- 
txxA..    JJa  fin  père ,  pendant  1 8  ans.  Il  laiflà  la  courbne  à  fon  fils 
.     -  "    ~  .PHILIPPE  I. 

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HISTORIQUES.  tîv.UÎ.  ,       529 
î*  Ht  L I F  P  E  I.  qui  fut  enlevé  à  fes  fujets  par  tinc  mort  R  o  r  s  du 
précipitée ,  au  témoignage  de  Juftin  ;  quelques  Auteurs    M  a  c  e- 
lui  donent  cependant  5  8  ans  de  règne.  o  o  i  n  b. 

EROPtJS  I.  étoit  encore  au  berceau ,  lorlquc  par  la     VIT. 
"'  mort  de  fon  pcre  il  devint  Roi  des  Macédoniens ,  qui  par    3410. 
leurs  guerres  continuelles  avec  les  Thraces  Se  les  lîliriéns  ^u  monde; 
s*étoient beaucoup  aguerris,  ôc  étoient  devenus  formida-  *vant  J. C, 
blés  à  leiffs  voifins.  Cependant  l'illirien,  enhardi  par  l'en-      5  ?4' 
^ce  de  leur  Roi  j  alla  les  ataquer  &:  les  défit.  Les  Macé-    juftin . 
doniens  moins  troublez  qu^aigris  de  cette  perte ,  le  prépa- 1.  7.  c.  t. 
rerenf  à  la  réparer  par  un  lecorid  combat.  Ils  portèrent 
leur  petit  Roi  à  la  tête  de  l'armée  ,  &:'les  foldats  animez 
par  la  pitié  qu'ils  avoient  pour  lut ,  Se  par  l'atachement 
que  les  Macédoniens  ont  toujours  eu  pour  leurs  Rois ,  en- 
foncèrent  les  bataillons  énemis ,  Se  remportèrent  une  vie-'   y  II I. 
toirc  complète.  Europus  régna  5^  ans  &  iaifla  pour  foc-     x±,kx, 
ceflèur  fon  fils  ALCÈTAS,memioné  par  Hérodote  &  du  monde, 
omis  par  Juflln.  A  celui-ci  qui  régna  29  ans  j  fuccêda  fon  avant  J.  C. 
filsAMINTASI.  Prince  iUu(lre,au  témoignage  de  Juf-'     ^  ^  i. 
tin ,  par  fes  propres  vertus ,  Se  par  celles  de  fon  fils  Aie-      I  X. 
xandre.  Souifonregne,  DariusRoidcPerfe, dansledef-    3481., 
fein  de  rétablir  ià  ivoire  Se  celle  des  armes  Perlàncs  >  qui  du  monde; 
avoit  foufert  un  grand  échec  dans  fon  expédition  Contre  *v*"=  J-  C. 
lesScithes,  détacha  Méeabizc  avec  une  partie  de  lès  trou-      ^.**- 
pes  pour  aller  conquérir  la  Thracc ,  ^  les  Provinces  voifi-  J"*^'"  » 
nés.  Mégabize  qui  regardoit  déjà  la  Macédoine  comme     ^'  ^'  '* 
foumilè  au  joug  qu'il  lui  dcftinoit ,  après  avoir  réduit  la  Hctod.J.5* 
Pannonie ,  envoya  fept  Semeurs  Perfans  au  Roi  Amintas, 
pour  le  fommer  de  doner  la  terre  Se  l'eau  au  Roi  Darius. 
Aminta*  qui  redoutoit  la  puiffancc  des  Pcrfcs ,  n'ofà  rien 
refulèr  à  ces  Députez.  Ils  furentreçus  magnifiquement  à  I3 
Cour  Se  à  la  table  du  Roi ,  qui  eut  même  pour  eux  la  con- 
defcendance  d'apeller  au  feftm  ,  contre  l'ulàge  du  païs ,  lès 
femmes  Se  celles  du  Prince  fon  fils.  Mais  le  vin  ayant  fait 
oublier  à  ces  Ambaflàdeurs  le  refpc(ft  qu'ils  leur  dévoient; 
Alexandre  indigné  de  leur  infolence  ,  réfolut  de  la  punir.    ,    , 
H  engagea  le  Roi  fon  perc  à  fe  retirer  ,  comme  pourle^  /;,  -       .. 
Uiïïèr  (uns  une  plus  grande  libené ,  Se  lor^u'il  nit  temts 
de  iè  retirer  eux-mêmes ,  it  propofk  aux  Pérfans  d'émih&t 

Xxx 


y  Google 


^ô.  G  E  N  E  A  L  O  G  I  ES 

Rois  di  ner  dans  leur  apaitemem  celles  des  Dames- qui  leur  pfeif-' 
M  A  c  B-  roient  davantage  ,  demandant  la  permiffion.  de  les  mener 
noiMz.    auparavaiu:  au  bain,  pour  çnfuite  les  aller  trouver;,  mais- 

en  leur  place  il  leur  mena  de  jeunes,  hommes  habillez.cn> 

femmes ,  qu'il arma.de poignards >.&: quimafraererent  ces. 

hôtes  infolens. 


Joftin  i 


Mégabize  ne  Tachant  à  quoi  imputer  lé  retardement  de 
ces  AmbafTadeurs ,  qui  né  revenoient  point ,  &:  dont  il 
^oroittlemafTacrc  ydona  une  parnede  ion  armée  ï,Buhdi- 
ré}  pour  ^if^e  la  conquête  de  la  Macédoine  qu'il  ciovoic  îa.- 
cile.  Biéttrés  épris  d'abord  des  charmes  de  Gygét  fiûe  d'A- 
niûntas  »  oublia  le  foin  de  la  guerre ,  pour  fe  procurer 
Mr  une  heureufe  hymenée  >  l'honeur  de  devenir  le  gendre 
du  Rpi.  Hérodote  raconte  la  chofè  un  peu  autrement.  Il 
dit  que  les  Perfes.  fairant  chercher  CCS  fept  Seigneurs  avecr 
toute  la  diligence  poilibk  y  Alexandre  arrêta  adroitement 
^ceue:refcherche,  par  l'argcnt,qu'il  prodigua ,  Se  par  le  ma- 
riage de  GigéejU£xur,  avec  Bubarés  )  qui  étoit  le  prin- 
cipal »/££  le  plus  redoutable  de  ceux  qui  étoicuic  chargez, 
de  cette  comiflîon. 

.   L'alliance  de -Bubiarés  fijt  très  -  avanragcufc  à  ALE- 
X  ANJ[>  jR;E.  L  fils  Ôc  fuccefîeur  d'Amintîis.  H  dut  k-  fes- 
î"ant*î''c*^  foins  oqn-feulemcm  la  paix  dotK.  il  jpiiit' pendant  le,re- 
^^ll   '  gncide  Darius,' mais:  encore  l'amitié  de  Xprcès  ,  qui 
uii  dona  coût  le  pais  qui  s'étend  depuisle  mont  Olimpe^ 
^uiiqu'au  mont  Hemus:, après. que,  convne  un  torjçnt  im- 
pétueux ,  il  eut  inondé  toute  là  Grect  Mardonius  que  Xer- 
ces  laiifa  à  la  tête  de  fes  arméss  >  pour  lar  réduire  >loijqu'iK 
Hérodote,  repaflà  en  Afie,  envoya  Alexandre  aux  Athéniens-,  pour 
Bt.  7-        les  porter  àr  faire  alliance  avec  les  Pcj-fcs,  maisilnç  reuflir 
pas  dans  fa  commidîon.  La.  libéralité  duKoi  'deP«HQ  ne  £r 

rLS  feule  tout  l'agrandiflcmenc  du.  Rioyaome  d^Afeisandrc  ; 
en  étendit lui-mêmefbrtloinJtsiimitcspai'Éivakur, & 
j^j      h  laiflâ  dans  un  état  iloi^ant  à  fon  fils  aîné  E£R- 
»^  _'      DICCAS  II.  qui  ne  fe  rendit  pas  moins  illuftre  que  luk. 
*i  mondé   Pcrtliccas  eurquelquedémêlé  avec  fon  frcrc  PhtUfe ,  qu'il 
«yant  J^  g',  pnwa  df  S.  terre»  de  fon  partage,  &  qu'U;  cfaailâ  d«  Macé- 
4ty.      âoinc  Philipe  le  retira  avec  Derdas  fon  couiui  chez  le» 
Athéniens,  ^ui  lui  pronùrenc  du^  iècours  £our  rentres  ea 


X 

«a  monde 


47»- 
JnWn, 


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HISTORIQUES,  ll'o.  IIL  "5jy 

Macèdoiile.  Perdiccas  pour  fe  venger,  de  ce  qaêles  Aâié-  R  o  i  s  d  »' 
niens 5  quoic[ue  fes. alliez,  avoieht  traité  avec  ftscnemis  ,  Ma  ce- 
follicita  contre  eux  les  Lacedemoniens ,  entra  dans  l'allian-  °  °  '  "  *• 
ce  des  Corinthiens,  pour  enlever  aux  Athéniens  Potidée',  Tnucidide, 
&  porta  les  Calcidicns  de  laThrace  6c  les  Béotiens  à  la   '^'^'^' 
révolte ,  fur  l'elpctance  de  pouvoir  leur  réûôer  aifémcnt  à 
l'aide  de  ces  peuples ,  quicouvroient  fes  frontières.   L'ar- 
mée des  Athéniens  fe  joignit  à  Philipe  &  aux  frères  de 
Derdas  qui  étoient  entrez  en  Macédoine  ;  ils  y  prirent  ^^A.i.e.Gi 
Thermes  &  aflieg^rent  Pidne ,  que  n'ayant  pu  prendre ,  iîs 
iè  retirèrent.  Sitalees  Roi  des  Odrifiens ,  reconcilia  les  Athé- 
niens avec  Perdiccas  ,  auquel  ils  rendirent  Thermes ,  après 
tjtioi  ce  Prince  fe  joignît  avec  Phormion   leur  Général  >  U.  e.  17; 
pour  faire  enfemble  la  guerre  dans  la  Calcide.  Il  ne  lailïa 
pas  d'agir  fecretement  en  faveur  des  Lacedemoniens  con- 
tre les  Athéniens .  dont  il  craignoit  l'agrandiffemeni. 

SLtalces  mécontent  dans  la  fuite  de  ce  que  Perdiccas  ne  jd.  c  xV  ''■ 
ténoit  pas  les  wromcffes  qu'il  lui  avoit  faites  »  pour  l'enga- 

fer  à  ne  pas  aiïifter  fon  frère  Philipe ,  lui  déclara  la  guerre, 
c  entra  en  Macédoine  à  la  tête  d'une  nombrcufe  armée  , 
Îïour  y  établir  Amintas  fik  de  Philipe;  II-  prit  pluileurs  vil»- 
es ,  &  ravagea  quelques  provinces  j  mais  crai^inanc  la  di- 
fctte  des  vivres  ,  &  l'incomodité  de  l'hyver ,  il  fe  retira  > 
par  le  confcil  de  Seuthey  fon  coufm  germain ,  que  Perdiccas 
avoir  gagné ,  fous  promefle  de  lui  donner  fa  fceur  en  ma- 
riage ,  avec  une  dot  confidérable  j  comme  il  fit  depuis. 

Perdiccas  ayant  renoncé   ouvertement  à  l'alliance  '^•'•4-C'»4' 
d'Athènes,  prit  le  parti  des  I^cédémoniensjdansle  defTein 
de  fe  fervir  de  leurs. forces  pour  la  conquêtedcs  Lincefles^ 
II  entra  dans  leur  païs  avec  Brafidas  Général  Sparte  ,  ôç 
remporta  une  vîéloire  dont  il  ne  retira  aucun  avantage  j  ^^'C.xxi 
par  le  jeftis  que  fit  Brafidas  de  pénétrer  dans  le  païs  poui| 

Î)rendrc  des  villes ,  de  forte  qu'il  fut  obligé  de  iê  retirer  ,  fup 
"ïiviftquc  lesllliriens  s'étoiept' joints  a  fes  enemis.  Cettïi 
tonduite  dcBrafidas  lui  rendit  fufpeéts  lesLacédémohîehsî 
fie  il  chercha,  contre  fon  inclination  &  fes  intérêts,  à  fe  ré- 
concilier avec  le»  Athéniens ,  pour  fe  défaire  des  Lacédé-| 
oionîens.     , 

.    Pcrdi«ca»aio«unK  aprà»wi  règne  de  2  7  ans ,  laifi'afit  vît 

X  X  X  ij 


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521  GENEALOGIES 

Rois  DE  fils  légitime  âgé  de  7  ans,  &  unbâtardnomé.ARCHE- 
M  A  c  E-    L  AU  S ,  qui  s'empara  de  la  Courone.  Il  l'avoir  eu  d'une 
D  o  i  N  E.     cfclave  de  fon  frère  Alcetas ,  qu'Elien  nome  Simkha.   Cet 
X  1 1.      Archelaus ,  que  les  loix  rendoient  l'efclave  d' Alcetas ,  au 
3^y8.     lieude  la  foumiflion  qu'il  lui  de  voit,  le  fit  mourir  avec  fon 
au  monde ,  fils  Alexandre ,  les  ayant  atirés  chez  lui  fous  la  promeflè  de 
avant  J.  C.  kur  rendre  la  Courone.  Il  fe  défit  aufîi  pçu  après  de  fon 
406.      ftere  ,filslégitimedePerdiccas&deCiéopatre,  illejetta 
dans  un  puits ,  6c  fit  croire  à  Cléopatre  que  ce  jeune  Prin- 
ce y  étoit  tombé  en  courant  après. une  oie.  Après  s-'êtrc 
ainli  affuré  de  la  Courone ,  il  s'apliqua  avec  foin  aux  eho- 
fcs  qui  pouvpient  rendre  formidables  la  Macédoine  :  il  for- 
tifia plufieurs  places ,  fit  conftruire  des  grands  chemins , 
faire  des  amas  d'armes  &  de  chevaux ,  &  même  éqaipeï 
des  vaÛfeaux  >  dont  jufqu'alors  les  Macédomens  ne  s*é- 
toient  pas  fervis.  Il  aima  les  Lettres  6ç  les  beaux  Arts, 
Solin.c.  j^  JU  l'on  vit  à  fa  Cour  ce  qu'il  y  avoit  de  plus  excellens 
hommes  dans  la  Poefie ,  dans  la  Peinture  Ôc  dans  la  Mu- 
fique  j  entre  autres  le  Poète  Euripdc  * ,  pour  -lequel  il  eut 
beaucoup  d'eftime  ,  &  le  fameux  Peintre  Zeuxis  **  par 
lequel  il  fit  peindre  là  maifon.    IL  ne  tint  pas   à  Arche- 


Thacidid. 

1.1.  CIK 


*  EURIPIDe,  Poëte  tragiqjie  ,  Pun 
deceurquiont  exCdlédansU  Trige^lie, 
■aqaii  l'ao  i,  de  k  ;t(  Olimpùile  dam 
rile  de  SaUraiue ,  oïl  Mnefucho»  fon 
grre  ,  &  Cli  o  fa  meie  ,  s'^ioient  reliiez 
«n  peu  avant  que  Xercès  entrât  dans 
l'Auique.  tl  s'apliqua  dès  l'^e  d«  i& 
ans  â  la  Poëftc  Dïamatlque  ,  &  fie  un 
grand  nombre  de  Tragédies  ,  qui  furent 
(on'eftimées.  Let-.niUeriesaulq&aUesla' 
conduite  de  fa  fi!  m  m  e*!' expo  là  ,  l'obligè- 
rent de  fortir  d'AtLenes  âgé  de 71  an», 
Cril  fe  retira  i  lai  Courd'AichelaHs  ,  qui 
télcva,i.de  ^aaJs  hoœuts.  IlleJîi  pre- 
mier Miniftre  ,  ffl'on  en  croit  Sofin.  Il 
y  périr  d'une  manière  tiagiqm;  âgé  de 
prêt' de- 7f  ans',-  Il  fc  promenoit  dans 
un  boit ,  médirant  profendémcnt  -,  ù  li- 
.  i>erie  le  menx  fans- (foute  trop  loin  ;  il  fut 
lenconiré  un  peu  à  l'écnc  par  les  chient 
duRot  qui  étoit  alors  à  la  cli-inè-Ces-mau- 
Jits  chiens  le  mordirent  fi  fort  qu'it  en 
noDnit,  environ  400  ans  annc    J.  C. 


'  &  rotue  la  vUTe  d*AtliciKs  prïr  te  doièiy 
de  (k  mort. 

'*  Zkuxts,    Peintr*    fort^célébre^ 

'  fleotifloit  enviToH  400  ans  avant-  J.  C 
[I  éwit  natif  dEphéfc,  fuiv<ant  Tzene*,. 
ou  plutfti  d  Heraclée  ,  comme  Cicero» 
liv.  L.  di  iminttiaa*  ,  Elinc  &  Slien  ,  s'ac— 
sordrnt  i  raffurct  ;  mai;  cotre  un  gtand- 
nombrede  tUIci  nui  ont' porté  ie  nom 
d'Heraclée  ,  il  efï  âificile  de  choUâceUo 
qui  iiit  la  patrie  de  Zeuzit.  Quintilien  y, 
lir,ii.c.  10.  le  tâft  învvDieur  du  mâaD- 
ee  des  jours ,  St  des  ombiei  dan*  les  ta- 
bleaux ,  ac  l'on  tombe  d>cord  Ott^l-cx— 
cclla  dans  te  coloris.  Son  art  fui  pro- 

'curades  richeUtsimincnres  ;  matsqtiand 

.  il  fe  vit-  fi  riche  ^  il  ne  voulut  piui-  vm- 
die  fes  ouvrages  ,  il  les  donoit ,  Se.  il  dî- 

.  foie  tâtis  façon  >  qu'il  n'y.  fauroil  tuetrâ 
un  prix  égal  ice  qu'Us  valoieitr.  H  diC 
pu  lajie  piuéde  lal'einiure  Mec  Fatrbafin*. 
si  ie  perdit ,  &  voici  cornent  :  Zcinif 
avoit  b  bien  peint  des  raifins,  qae  les  ot- 

£;iux  £ûn4inau  deftu  pou  ksbéftctei.. 


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HISTORIQUES.  Liv.lII.  jîj 

kus  d'y  avok  Socrate  j  mais  ce  Phiiofophe  refufà  d'y  Rois  d  j 
aller.  M  a  c  e- 

Archelaus  inflitua  des  Sacrifices  &  des  Jeux  fceniques,  "  °  '  ^}- 
,    en  l'iioneur  de  Jupiter  &  des  Mufes  ;  on  les  célébroit  j   °°-  ^'*^* 
pendant  neuf  jours  ,  chaque  Mufe  avoit  fon  jour.  On  '  *'^*  '^*  '  ' 
convient  que  ce  Prince  fut  afTatTuié ,  mais  on  ne  s'ac- 
corde par  fur  les  circonftances  de  fa  mort  >  ni  fur  la  du- 
rée de  fon  règne.  Eufebe  lui  donne  24  ans  de  règne , 
Calvifius  lé  >le  P.Petau  14 ,  Ôc  Diodore  de  Sicile  7.  Ce 
dernier  ièntimenc  paroît  le  meilleur  à  M.  Bayle.  Quantaux 
circonflancesdefamort>  le&uns  difent^qu'étantàlachaf- 
fcil  fut  bleffé  par  Craterus  fon  favori ,  qui  le  fit  par  mé-  ■'^Al-iv.  14, 
garde  t  ^  qu'il  mourut  de  cette  bleCTure  y  les  autres  difent  >     - 
qu'il  fut  tue  par  des  conjurez,  que Decamnichus  pouffa  à  p"'^*.*'' 
ce  parricide  )  par  reffeneimcnt  de  ce  que  le  Roi  l'avoit  li-     ''•   '^ 
vré  à  la  vengeance  du  Poëte  Euripide ,  qu'il  avoit  infulté,  *^*  '**' 
C'eft  ce  que  nous  apr end  Ariftotc  >  qui  dit  y  que  ce  fut  Cr»- 
ttiis  le  mignon  d'Archelaus  >  qui  le  tua  r  pour  iè  venger  ;  ôc 
de  la  brutalité  de  ce  Prince,qui  l'avoit  déshonoré,  &  de  l'in- 
fulte  qu'il  lui  avoit  &ite  en  lui  manquant  de  parole.  Arche- 
laus  .  lui  avoit  promis  une  de  fès  filles  en  mariage  ;  mais  la. 
politique  s'opoiaàl'cxécutionde  cette  promeffe  Je  trouvant 
ctnbaraCfê  de  h.  guerre  qull  &ifoit  à  Sirras  Se  à  Arrabeus, 
il  voulut  gagner  le  Roid'EUmée  y  en  lui  donant  fa  fille  aî- 
née en  mariage  ;.  craignant  d'ailleurs  que  le  fils  d'Amintas< 
n'excitât  des  troLd>les>  il  en  fit  fon  gendre,  elperant  que 
cette  alliance  maintiendroitl'unioaentre'eux, 

OR  ES  TE  fucceda  fort  jeune  à  fon  père  Arehelaus  y  XIII. 
afiitfoufrlatuteUed'EROPUS  ILdelafamillede»He-  ^60^, 
raclides ,  qui  deux  ans  après  facrifia  fon  pupile  à  fon  ambi-  XIV. 
tton ,  6c  s'empara  de  la  Courone  de  Macédoine.  Il  la  porta  3607. 
fixanSj&ialMffaenmourantà  fon  filsPAUSANÏAS  X  V. 
^ui  ne  re^a  qu'un  an.  Il  fut  précipité  du  trône  dans  le    }  6 15.- 


PatihaCus  peignit  va  cideia  fi  artiAe- 
jnent  ,  <]ue  Zeuxis  le  prii  pour  un  viai 
fideau  ,  qui  cacboit  l'ouviage  tic  Ton  An- 
tagoniftc,  3c  tont plein  de  confiance,  il 
demanda  qu'on  mit  vîte  ce  tideau  ,  afin 
in  saoaan  ce  ^pc  f  aittufioc  avoit  £iit. 


A'^ant  conu  fa  m^priTe ,  il  fé  confefla 
vaincu,  puifqu'il  n'avoit  trompa  ^uc  let 
oifeaus  ,  &  que  Panliafius  avoit  trompé' 
les  Mater»  m^mes  de  l'ait,  f  Iswjiv;  }f^ 


,v  Google 


5Î4  GENEALOGIES 

Rois  d  b  tombeau  par  Amintas }  à  qui  la  Couroxie  apartenoit  3  par  ^t 
M  A  c  E-    droit  de  la  naiHance. 

eoiKE.         AMINTAS  II.  étoit ,  félon  Juftin ,  fils  de  Menclas, 

XVI.     ftere  d'Alexandre  I.  6c  fuivant  Thucidide ,  il  étoit  petit 

3  *  '  4'     fils  de  ee  Roi,  par  l'on  père  Philifi.  Il  eut  des  çueties  conC- 

du  monde  »  dérablcs  avec  les  Illiriens  >  &c  avec  les  Olinthiens.  Les  pre- 

«vantj.c.  niigfs  d^grçnj  fes  troupes  ,  Se  les  autres  furent  dé&itspar 

^^        les  Lacédémoniens  fes  alliez.La  huitième  année  de  fon  re- 

re ,  il  fut  dépoiiillé  par  Afgée  ÏL  qui  fut  mis  fixr  le  trône 
reg;na  deux  ans.  Amintas  rétabli ,  trouva  dans  là  propre 
làmilTe  un  encmi  d'autant  plus  dangereux  ,  qu'il  étoit  ca- 
JuftiB',     c}jé.  Sa  femme  Euridict  conlpira  contre  là  vie ,  pour  faire 
1.7,  c.  4.    régner  en  fa  place  Mintlm  ton  cendre  &  fon  adultère,  & 
Aminitas  auroît  péri  par  les  embûches  de  cette  méchante 
femme ,  s'il  n'eut  été  averti  &  de  lès  delTèins  &c  de  fon 
adultère  par  fa  fille  Eurione ,  à  qui  elle  enlevoit  fon  mari.  Le 
Koi  lui  pardona  cependant  en  conCdération  de  leurs  en> 
£uil.  Elfc  étoit mcre  de  quatre , fcavoir ,  d'A lïxandsle, 
dePï«DICCAS,  de  f  HHIIE  Se d'EDriont.Cigce ou  Ci- 
gnic,  autre  femme  d' Amintas  ,  le  fit  pêne  d'A  kchelaus, 
d'ARCHiDius  &  de  Mjnblas.  Il  eut  outre  cela  un 
fils  naturel  nomé  PftffowrV -4fcw>, 
X  VU.       Quoique  la  Couronc  api^s  la  mort  d'Amintas  apartim  à 
3^38.     ALEXANDRE  Il.lona&iépar  ledroitdefanaarancc, 
«lu  monde,  cependant  fon  frère  naturel  Piolomée  Alorite  ,  foutenu 
avant  J.  c.  aparament  par  EurUict ,  qui  n'aimoit  point  Alexandre  ,  la 
56  e.     lui  dilputa,  &  lui  fit  la  guerre.  Pelopidas,  Général  des 
,y "V"":  Thébains ,  qui  feifoit  alors  la  guerre  en  lUiric ,  fut  apellé 
'    '"F  par  ces  deux  Princes  pour  être  l'arbitre  de  leurs  di&rends, 

H  les  termina  &  emmena  pour  otage  Philipe  fiere  d'Ale- 
XVIII.    xandreimaisilnefutpas  piûtât forti de  Macédoine,  que 
,^,.'    PTOLOME'E  Aldriti  tua  fon  frère  en  trahlfon, 
du  laotidé.,  &  s'empara  de  la  Courone.  Les  amis  d'Alexandre  ,  dont 
Mant  J.  c!  Juftin  atribue  la  mort  à  la  trahifon  de  fa  mère  Euridice, 
3*5.     atiellerent Pelopidas,  que l'ufurpatciu- eut l'adreiTe de flé- 
uiir  par  lès  foumilïïons  5c  par  la  promellê  folemnelle  qu'il 
lui  fit  de  garder  le  Royaume  pour  les  fi-crcs  du  défunt ,  6c 
d'être  l'ami  des  Thébains  ;  âc  pour  fiireté  de  lès  promeflès  > 
il  dona  en  otage  fon  fils  Fhihxau ,  6250  jeunes  enfans  qui 


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H  I  s  TOR  I  Q  U  E  1  Z/v.  ta  535 

étofentiiourisaveclui,  Ôc  que  Pelofàdas  envoya  à  Thcbes.  Rois  !>.» 
Pcolomée  ne  joilic  q^ue  trois  ans  du  fruit  de  ion  ufurpation.  M  a  c  e- 
PERDIÇCAS  IIL  à  quiia  Couroocapartenoitjlalui  oorm. 
aracba  avec  la  vie  ;  il  laperdit  luirmême  dans  une  bataille    XIX. 
contre  les  Illiriensilaiilantun  fils  en  bas  âge  nomé  Ami  N-     5641. 
TAS  dont  {on.  oncle  Philipe  prit  la  tutelle.  Mais  l'état  ayant  dumonde^ 
befoind'un  Prince  qui  put  le  défendre  contre  les  enemis  avant  J.  G,, 
qui  le  menaçoient  de  toutes  parcs  y  les  Macédoniens  force-      3  ^3  • 
rent  Philtpe  )  qui  a  voit  alors  20  ans>  à' prendre  le  titre  de  Dibd.  sîc^ 
Koi.  On  le  conferva  cependant  à  Amintas  ,  à  qui  Fhilipe  lîv.  ij. 
XEtaria  dans  la  fuite  £1  mie  Cim»  ,  &:  qui  devenu  grand ,  n« 
put  voir  làns  chagrin,  qu'un  autre  poflèdât  une  Courons 
qui  lui  aparKnoit  >  il  dreûa  des  einbuches  à  Alexandre  ; 
eUeSc  furent  découvertes.  $  Se  U  lui  en  coûta  la  vie, 

PHILIPPE  II.  qui  pendant  le  féjour  qu'il  avoit  Eut  à     -j^  ^ 
Tlwbes  chez  Epaminondas>avoit  Tu  profiter  des  leçons  de     i4>g' 


res ,  il  dilEpa  la  ligue  de  fcs  voifins  conjurez  contre  la  A4a-     \Qçtîn 

cédoine ,  ôc  entretint  adroitement  la  divifix)n  parmi  les  {,  7.  c.  6*. 

Grecs» pour  enfuite  les  ataquer  avec  plâsde  âiccès.  Les 

Athéniens  furent  les  premiers qu^lataqua-y.  il  les  vainquk 

la  première  année  de  Ion  règne  >âc  content  de  ce  premier      L-'an 

avantage ,  il  fit  la  p^x  avec  eux ,  pour  tourner  les  armes^      5  5  e. 

ailleurs.  Il  marcha  en  lUirie ,  y  prit  LariiTe  Ôc  delà  tombant  a'"»»  J-  C 

ioopinànent  fur  les  Theflàliens^cu  préparez  à  fouteoir  fês 

éfbrtSr  il  lesfubjuguaavecles  Féoniens..Il  prie  enfuite  les 

villes  d'Amphipolis,  de  Fydnc,.de  Potïdée  Ôc  de  Mothone,      3,5  x*^ 

dont  il  chaïïà  Icsgamiibns-Athénîenes..  Ce  fut  au  fiége  de 

cette  dernière  viUe  *  qu'il  eut  l'ceil  droit  crevé  d'une  Ôechc 

Peu  après  il  le  rendit  maître  d'OUnthe  >  qui  lui  fiit  rendue  ^ 

£c  livrée  par  EuticratC}  Ô£  par  Lafli^nc)  qu'il  avoit  corom' 

pus  à  prix  d'argent. 

Elu  Général  des  Thâ)ains  contre  les  Phocéens  ,  qui      3  yi. 
£coient  foutenus  des  Athéniens  &  des  Lacédémoniens  ,  il  avant  J*C 
vennporta  une  viéloire.  qui  mitfin  à  la  guerre  làcrée,  *  & 

*    Onl'apelU  Gaenf  Sacr&.parce  1  lege.  Ut  ThebiiMayantacnfiHeshalsi- 
■Ip'cllc  fiit  cnaqirilî:  jtoiii  pnù  na  làc»-  |  um  it  UPboeide  ^  *'ioe  »gt^P^  ^ 

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Ro  IS    PE 

M  ACe- 
D  0  I  M  E. 

Juftin , 
1.  8.  c.j. 
Î4I. 
dvant  J.  C. 

«  Heraclie. 

i  Cenftanti- 
Qople. 
/i^  1.9.  CI. 


L'an 

d.a  monde 

^666. 

avant  J.  C> 

33«. 

Jullm  , 
I.  5.  c.  s. 
Diod-  Sic, 
li».  i«. 


,,«  GENEALOGIES 

qui  le  rendit  auin  redoutable  à  ceux  qui  l'avoient  apellé  , 
qu'aux  vaincus.  Philipe  chôifi  par  les  deux  fils  de  Cotis 
Roi  de  Tlirace  pour  arbitre  df  leurs  dificreijds,  entre 
dansleurpays  ,  lurprend  les  deux  Princes  >  qui  le  regar- 
dant comme  ami  &  comme  médiateur  ,  ne  lie  déficient 
point  de  lui ,  &  les  dépouille  de  leur  Royaume.  Orofe 
ajoute  qu'il  leur  ota  la  vie.  Il  forma  enfime  le  fiége  des  vil- 
les de  Pcrinthe  •  &  de  Bizance  '.  Elles  lui  étoient  importan- 
tes pour  l'exécution  du  deflèin  qu'il  avoit  formé  d'affuje- 
tir  U  Grèce.  Mais  le  fecours  qu'elles  reçurent  des  Athé- 
niens fit  échoiier  cette  entreprifc  de  Philipe ,  qui  étant 
entré  avec  une  partie  de  fes  troupes  dans  la  Cherfonefe, 
y  prit  plufieurs  villes  ,  &  pafla  delà  contre  les  Scy- 
thes ;  comme  il  en  revenoit  viélorieux ,  emmenant  20 
mille  captifs  ,  8c  une  prodigieufe  quantité  de  beftiaui , 
les  Triballes  fe  préfcntent  à  lui  &  refiifent  de  lui  ii.. 
vrer  paffage ,  s'il  ne  leur  fait  part  du  butin.  On  en 
vient  aux  mains ,  8c  Philipe  fut  bleffé  dws  le  combat 
d'un  fi  rude  coup  que  la  flèche  ayant  traverfé  fa  cuiflc, 
tua  fon  cheval  fous  lui  ;  on  le  crut  mort  &  on  aban. 
dona  tout  le  butin.  ,,„-,- 

Philipe  guéri  de  fa  bleffiire  reprend  fes  defleins  fur 
la  Grèce ,  ataque  les  Athéniens  ,  dont  la  puiffance  re- 
tardoitfes  entreprifes,8c  gpgne  fur  eux  6c  fur  les  Thé- 
bains  leurs  alliez  ,  la  bataille  de  Chennée ,  qui  décida 
de  la  liberté  de  toute  la  Grèce.  Il  ufa  modérément  de 
fa  viéVoire  à  l'égard  des  Athéniens ,  aufquels  il  renvoya 
leurs  prifoniers  fans  rançon  (  pour  les  Thébains  il  les 
traita  avec  la  dernière  rigueur  ;  leur  vendant  non-feu- 
lement leurs  prifoniers  >  mais  la  permiflion  même  de 
doner  fepulture  à  leurs  morts.  L'année  fuivante ,  il  con- 
voqua à  Corinthe  une  Diète  générale  de  toutes  les  villes. 
Se  s'y  fit  déclarer  Général  de  la  Grèce,  pour  la  guerre 
contrç  Içs  Perles,  Il  fit  tous  les  préparatife  néceflàires 

ten»  lâcréet ,  Qoi  apartcnoient  d  iipol-  [  femmes ,  n'écoutèrent  plus  que  leur  ije- 
lon  DeIpLique  ,  les  firent  condamner  par  fefpoir ,  8c  conduits  pat  un  cettain  Phi- 
les  AmpKiflioos  i  des  fomnies  lî  eiceiB-  |  lomele  ,  ib  aleteni  piller  le  Temple  <ie 
ves ,  que  le  payement  lent  en  Mit  abfo-  (Delphes ,  dont  les  rîcliefles  ferïirent  i  le- 
JumeoE  impomble.  Les  Phocéens  ptiTer  «r  des  troupes  pour  lôutonir  la  guette 
4cleatstfnes,deleuts  enËu» ,  de  leutt  |  coutie  les  Thébains. 

pour 


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HISTORIQUES.  Uu  Uh  557 

your  <ette  importante  guerre ,  mais  comme  il  étoit  fur  Rois  o  b 
le  point  de  pa/Ier  en  Afie ,  Pauiànias  un  -de  iès  Gardes  du  M  a  c  e- 
xflrps ,  auquel  il  refufoit  depuis    long-tems    de  rendre  doine. 
juftice  de  l'outrage  que  lui  avoit  fait  Attaius,  termina  Juftin.Iiv. 
d'un  même  coup  Ôc  les  deiïeins  &  le  cours  de  la  vie  de  ce  ?.  c.  «. 
Prince  >  dans  le  tems  qu'il  faifbit  célébrer  dans  la  ville 
d'Eges  les  noces  de  fa  fille  CUcfam  avec  Alexandre  Roi 
d'Epire.  Perfonne  ne  peut  douter ,  dit  Paufanias ,  que 
Phitipe  n'ait  fait  de  très-grandes  aélions  ,  &  que  de  ce  paufanias 
GÔté-là  il  n'ait  furpaffé  tous  les  Rois  de  Macédoine  qui  1,^^  g_  c.  7* 
ont  été  devant  ôc  après  lui  ;  mais  li  l'on  en  juge  ikine- 
ment ,  on  ne  le  regardera  pas  pour  cela  comme  un  bon 
Roi.  Jamais  Prince  n'a  fi  peu  refpedVé  la  Religion  des 
ièrmcns ,  n'a  fi  mal  oWcrvé  les  Traitez  &  n*a  été  de  fi 
mauvailè  foi.  Philîpe  avoit  époufë  plufieurs  femmes  > 
dont  la  première  fut  OUmpUs  fille  de  Neoptolerac  Roi 
d'Epire  fie  mère   d'Alexandre ,  &c  la  dernière  Cléofstre , 
niécc  d' Attaius.  Une  querelle  qui  naquit  dans  le  fefiin   Tluc.  in 
de  ces  noces  entre  Alexandre  *  6c  Attaius ,  en  troubla  -^l^^ndrt. 
la  fête ,  &  broiiilla  le  fils  avec  le  perc.  Attaius  ayant 
exhorté  les  Macédoniens   au  milieu  de   la  débauche , 
de  demander  aux  Dieux  que  Fbilife  fut  étvoir  de  Clée- 
fatn  un  légitime  héritier  de  fon  Roy»ume.  Alexandre  piqué 
de  cet    outrage,  lui  dit,  Eh  quoi,  fcelermt,  me  peni$-t$t- 
donc  four  un  h/ttard  ?  &c  lui  jetta  à  fa  tête  la  coupe  qu'il 
avoit  à  ia  main.  En  même  tems  Philipe  qui  étoii  à  une 
autre  table  -,  Ce  levé  furieux  &c  va  contre  lui  l'épée  à 
la  main,  mais  par  bonheur  pour  l'un  fie  pour  l'autre» 
la  colère  dont  il  étoic  tranfporte  &:  les  fumées  du  vin  le  fi- 
xent tomber,  &c  ià  chute  dona  le  tems  à  iès  anus  de  iè 
jetter  entre  deux  &c  de  dérober  le  fils  à  la  colère  du  père. 
Alexandre  ne  put  néanmoins  s'empêcher  de  le  railler  fur 
h.  chute  >  voilà ,  dit-il ,  aux  Macédoniens  *  cet  homme  qui 
fi  f réparait  de  f^jfer  dEunfe  tir  Afie,  il  nu  fu  pajfèr  d'itne. 


*  Puifqu'il  eft  vrai  (]u*Aleiaailr«  aflîfta 
aux  nâcesde  CleopaitCfil  ne  me  pariât 
fu  croyable  ,  que  Philippe  e6t  répudié 
OHmpias  ,  comme  le  «tiiënr  la  plâpart 
ies  Ailleurs.  Car  il  n'y  a  pas  d'aparence 
.dc-croire  qn'AlexaiuireeilcToala^lIîftei 


aux  noces  d'une  belIe-mere  ,  i  U  honte 
de  fa  propre  mère  ,  fit  dont  l'infamie  re-' 
jaillilToii  jul^aes  fui  lui  j  car  on  ajoute 
<}ue  Philippe  la  r^udia  fur  quelque  loupr 
(OD  qu'elle  s'étoit  mal  gouvernée. 

Yyy 


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5î8  GENEALOGIES 

Rois  de  t/tkle  k  tAutref*nsfe  ladjfer  tomber.  Après  cette  infultey 
M  A  c  B.  craignant  pour  lui  6c  pour  fa  mere^  il  l'emmena  en  Epire>- 
D  o  I N  E.    5c  ^a  trouver  le  Roi  d'Illirie  ^  où  il  demeura  quelque 

tems. 
Juftin ,  liv.       On  fbupçona  Olirapias  d'avoir  eu  part  au  meurtre  de 
g.  ch.  7.      fonmari ,  Se  on  n'en  douta plu$> lorfqu'étant  accourue  fur 
la  nouvelle  de  là  mort ,  on  vit  qu'elle  avoit  gofé   une 
Diod.I.17.  courone  d'or  fur  la  tête  du  parricide  qu'elle  trouva  pen- 
du à  un  gibet ,  Ôc  qu'elle  coniacra  a  Apollon  le  poi- 
^ard  encore  fumant  du  iàng  de  Fhilipe.  Elle  tourna 
eniîiite  toute  fa  fureur  contre  Cléopatre  fa  rivale  j  &■ 
en  £t,  dit  JuiUn  r^gprger  la  fiUe  entre  fes  bras»,  éc  la- 
Paufanias,  contraignit  de  s'étrangler  elle-même.  Suivant  PauiàniaSv 
i.  8.  G.  7..     ^^  j^  ^^  enfermer  avec  un  fils  qu'elle  avoit  eu  de  Phi-- 
lipC)  dans  un  vaifTeau.  d'airain,  brûlant  7- &  les  y  tint- 
jjifqu'à  ce  qu'ils  euflènt  expiré  dans  les  tourmens. 
XXT.      '  ALEXANDRE  IL  furnomé  l&GRANOr  naq^t  à 
x^ùZ.àaÎA.  Fetie  ville  de  Macédoine >  le  é  Juillet  de  l'an  du  monde 
&  î)ff.      3648  Se  J56  avant  J..C.  la  même  nuit  que  ie  Temple 
avant  J.  C.  de  Diane  à  Ephefe  fut  brûlé  par  Eroftrate  >  qui  vouÎub- 
parla  immortalifcr  fon nom.  L'éducaàon  qu'il  reçutpar 
les  foins  d'Ariftote>  6c  fous  les  yeux  d'un  père  aui&' 
habile  que  L'étolc  Fhilipe  >  perfeiHiionerent  le  foad  ex* 
cellent  qu'il  tertoit  de  la  nature.  Dès  fa  tendre  jeuneflê  r 
il  dona  des  marques  de  (on  courage  &c  4e  fon  adrefle 
en  domptant  le  cheval'  Bueéphal ,  qu'aucun  des  Ecuyers 
du  Roi  n*àvoit  pu  mowcr.   Hiilipe   charmé    de    cc«c- 
aétioiL»  lui  dit  enl^embrafiànt.  Va  rtnm  fils  ,-.va  thenher 
â' autres  Royaumes  t  la  Macédoine  efi  tro^  fetite  four  t'arréur. 
Blè  trouva  àl'âge  de  18  ans  à  h  bataille  de  Cheronée>> 
où  il  fit  des  avions  de  valeur  étonamcs>  &  dans  Ift- 
quelle  il  iàava  la  vie  à  ion  pcr& 

Quoiqu^îL  n'eut  que  ao  ans  lorfqa^  monta  fur  le 
Ûaàns.  )  il  fut  fiiire.  reipedter  fon  autorité  aux  peuples  y 
qui  y  méprifant  fon  âge  ,  fe.  flatoient  de  Feljpoir  d'une 
prochaine  liberté  ;  &  après  avoir  doné  fes  premiers  foins 
aux  fiméraiUes  de  fon  père  6c  à  la  punition,  des  corn-- 
Juftin;  pfices  de  fa  mort,  ilpadè  en  Grèce,  6c  s'en  feit  élire 
Ut-u.        Général  en  la  glace  de  PhiUpe  ,  par  l'Ariêc  des  Am» 


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HISTORIQUES.  Zw.7r/.  5^9 

tphî^ons  f  auquel  les  Lacédemoniens  fèuls  s'bpofèrcnc.  Rots  d  b 
.Mais  pendant  qu'il  étoit  allé  réduire  les  lUiriens  &  les    M  a  c  e- 
Tribaïles ,  il  apric  que  les  Thébains  s'étoienr   révoltez   »  o  ■  n  e. 
contre  lui, Se  que  les  Athéniens  étoient entrez  dans  leur     Plut.»» 
ligue  :  il  revient  ca  diligence ,  &:  paroît  en  armes  dans  M'xmtév. 
leur  pais  *  lorfqu'ils  le  croyoicnt  encore  fort  éloigné. 
Les  Athéniens  ètonez  ont  recours  aux  foumiffions  & 
obtiençnt  la  paix.  Les  Thébains  plus  fiers  ofcnt  lui  ré-  î^Tf-**""- 
fîiler,  fie  font  punis  de  leur  témérité  par  la  ruine  de  avant  \t*C 
4eur  ville  &  la  perte  de  leur  liberté, 

Alexandre  ayant  fait  la  paix  avec  tous  iès  TOififlS  » 
-palTe  l'Ifcllefpont  avec  37  mille  hommes  ,  &  plein  de 
«onfiance  dans  leur  valeur  &  dans  ià  bonne  fortune ,  il  ^  J'*' 
ataquc  des  armées  formidables  du  plus  puifïànt  Roi  du  *''*°^  J' 
jnonde.  La  première  de  iès  vit^oires  fiit  au  paHage  du 
Grftmqtte ,  qu'il  Jraverfe  à  la  rûë  de  l'armée  enemie 
cranfiée  en  Bataille  fiii-  l'autre  bord.  La  délice  de  l'éne- 
mi  lui  ouvre  la  Lidie  »  dont  la  capitale  lui  «ft  Kvrée  avec 
(tous  les  tréfofs  ^i  y  étoient  ,  Alexandre  entre  enfuite 
^ans  Ephefë ,  force  Milet ,  &  Halicarnaffe ,  -&  foumet  à 
ion  obéïnànce  la  Lidie  >  la  Pamphilie  j  la  Pifidie  >  la 
-Phrigie ,  la  Paphlagonîe  &c  la  Capadoce. 

La  campagne  fui  vante  ne  fut  pas-  moins  glorieufe  à 
Alexandre>par  une  féconde  vi(5toire -qu'il  remporta  à  Ijui,  ^eyiA^VL 
où  il  périt  cent  mille  Ferles.  La  mère  y  la  femme  6e  les      «^  jp-  ' 
«enfans  de  Darius  tombèrent  entre  les  mains  du  vain-  avant  J.C. 
queur  4  qui  les  traita  avec  de  grands  égards.  Le  premier 
fruit  de  cette  victoire  fut  d'almrer  au  vainqueur  fcs  coti- 
-quêtes ,  fie  il  y  ajouta  toute  la  Srrie ,  dont  Damas  la 
^:apkale  rcnfermoit  les  tréfors,  les  meubles  ricins  fie  les 
concubines  de  Darius.  Sidon  fè  fournit  à  Alexandre;  Tyr. 
arêta  fèul  lès  conquêtes  fie  paya  cher  ia  réfiûahœ.  De- 
là il  entra  en  Judée  dans  le  deflein  de  punir  les  Juifs    ' 
iqut  avoienc  tefUfé  de  lui  fourmr  et  dont  fbn  armée 
il  voit  befoin  pendant  le  fiége  de  Tyr:   mais  la  vue  dn 

frand  Sacrificateur  Jaddus  >  qui  Lui  montra  toutes  les 
rophéties  (te  Daniel  >  où  étoit  prédite  la  deftruétioW 
4es  Perfes  par  im  Roi  de  Grèce,  délàrma  fon  couroux 
Se  il  of&it  des  iàcrificcs  dan^lciTemplc.  Delà  A^exa»- 

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540  GENEALOGIES 

Rqis  de  dre  va  à  Gaza  ,  qui  l'arrêta  deux  mois,  li.  y  reçuf 
M  A  c  E-  deuxbleflures  ,  &c  de  rage  il  en  traita  le  Gouverneur  & 
D  a  I  N  s.    jgg  habicans  avec  une  cruauté  ,  *  <j^ue  rien  n'eil  capable 

d'excufer. 
••  juftin  ,  Après  la   rédutftion  de  Gaza  ,  Alexandre  paiBi  en: 

hv,  H.  c.  I.  Egipte  ,  tout  fc  déclara  pour  lui  par  la  haine  qu'on  avoit 
Q.  Cotce ,   contre  les  Perfes  j  dcfone  que  fans  aucune  opolition ,  il  iè 
Bv.^.  c.  8.  trouva  maître  de  tout  ce  Royaume.  De  là  il  alla  au  TeiU' 
pie  de  Jupiter  Ammon,  dont  il  envoya  cor-omprc  les  Prê- 
tres ,  6c   en  revint  avec  le  titre  de  fils  de  Japiter  Âm^ 
mon  r  que  fa  vanité  croyoit  manquer  à  cdui  de  Heros^ 
qu'il  ambitionoit.  Il  retoiu-ne  enluite  en  Orient  chercher 
Darius ,  qui  lui  pfre  en  vain  des  conditions  de  paix  les 
plus  avantageuses  ;  ces  deux  Princes  en  viennent  aux 
yff74.'*«M.  mains  proche  la  ville   à'AfbeUe  oii  Alexandre  demeure 
avancTc   vidtorieux    des  Perfes ,  qui   étotent  vingt  contre    un. 
•'*    'Cet  aétion  décida  du  fort  de  l'Empire ,.  car  après  cela  rien 
ne  put  réfifter  >  tout  plie  &  reconoît  le  vainqueur ,  qui , 
après  avoir  fournis  la  SuHane  y  la  Médie ,  l'Hircanie  &: 
les  Provinces  voilines ,  va  chercher  jufque  dans  les  In-- 
des  des  énemis  dignes  de  luii.  Il  en  rencontre  un  dans  la 
perlbne  de  Foras ,  qui  s'avance  fièrement  pour  le  com- 
}C77.d\iM.  batrc.  Mais  là  fortune  le  trahit,  &  le  livra  Welfé  ennre 
Si  jir*     les  mains  d'Alexandre ,  lans  lui  rien  feire  perdre  de  fon 
avanc  J.  C.  courage  &c  de  fa  grandeur  d'ame.  Alexandre  ne  put  lui 
réfufer  fon  eilime ,  lui  rend  la  liberté  avec  fès  Etats ,  où  U 
jr  •  j    le  renvoya  comblé  de  iwéfens.  Alexandre  après  avoir 
f'an  i6*8i*  E**^°"'^"  l'Inde,  comme  un  ttxrrent  rapide >  revient  à- 
du  mondé   Babilone ,  où  la  mort,  qutl'avoit  relpeété  au  milieu  dcs^ 
&J7Î.     xombats ,  l'enlevé  dans  le  fèinde  la  paix  &  des  plaifiri 
avant  J.  C.  dans  la  33*  année  de  fon  âge 

Ainiî  s'évanouirent  tous  les  deflèïns  de  ce  Prince ,  qui 


^  irfit  paffi;TitiTniille'kdfflm«2ufil 
it  l'^p^e  ,&  fitveadre  Icieftewecleuis 
femmes  &  leurs  cn&ns.  Er  qiund  on  lui 
«mena  Betis  le  Gouverneur  ,  qui  fia  pris 
ji'aflâu  oA  l'on  prit  b  place  i  au  lieu, 
ie  le  traiter  de  la  manière  <{uc  (i  Gdelii^ 


les  taltMU ,  f  &  pafi^  an  conle ,  ft  le 
faifant  enfaiic  atachec  i-  an  diar,  il  le 
fil  traioerainfiaucoardè  la  ville  jafijul 
ce  qu'il  en  mourâr  ,  Jè  vantant  qn'îl  imi- 
K>k  en  cela  Achille  ,  dont  0  éloic  <U^ 
cendu,  &qui  dans  Homère  Et  U  r 


&  fa  valeur  ntéritoient ,  comme  le  devoit  j  chofe  au  corps  d'Heâor.   Si^itret  ,_Ur. 


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tî rsTô RI QU E s/Z/V m.     ^  541 

3t  porté  la.  grandeur  &  la  vanité  aulîi  loin  ^û'it  4^  poC-  R  o  i  s 't  i 

fible.  Jamais  homme  n'eut  une  fuite  de  fi  grands  TuccèS   M  a  c  e- 

pareille  à  celle  qu'il  eut  fans  interruption    pendant  ii   ^oiwb, 

ans  &c  demi ,  &c  quoique  la  plupart  de  fes  aérions  ayenc         . 

été  l'éfec  d'une  etpece  de  fureur  &  de  témérité  ;  dépendant ,  „  ,.  ;;  ' 

toutes  lui  réiifïirent.  Il  avoit  de  grandes  qualités  ,  mais-         ■  .. 

elles  étoïent  lernies  'par  de  plus  grands  viCeSj  On  lui Ye-  •'-  ' 

proche  entre  autres  la  folle  vanité  qu'il  eut  dé  «-oulcit  . 

paffer  pour  fils  de  Jupiter ,  l'yvrognerie  à  laquelle  il  ft 

livra  ^  ià  cruauté  envers  le  brave  Bctis  >  fon  ingratitU'^ 

de  à  l'égard  de  Parmeniort ,  qU'il  fit  mourir  fur  un  fimplë 

ibupçon ,  le  meurtre  de  Clitus  7  (jti'U  tua  dans  lé  virïV  la 

nïort  de  Calliflhenes  y  qu'il  fit  expirer  dans  1^  plus  cruels-   .  , 

tourmens  ,  parce  qu'il  marquoit  ne  pas  aprouve'r  les  ho-' 

aeurs  extravagans qu'il  exigeoit ;  enfin>  lefoible  qvi'H eue 

pour  Ëphefiion  fon  fiivort ,  à  la  mort  duqiœl  il  permit  àc 

ià  doulctu-  plufieors "xiiofès  indignes  d'urt  gi^nd  llefe      - 

■    Alexandre  p6u  avant  de  mourir ,  iJira  fois  aiwieaU'&îIé  .'■'■  -  "■*. 

dona  à  Ferdieeas ,  lui  comandanc  de  feire  porter  fon  corpi     '    ' 

au  Temple  d'Ammon- ,  ôc  iitterrogé  à' qui  il  laiflbit  PEm-* 

pire  ,  il  répondit ,  au  pùtj  âignt,  mMs  qu'il  prévoyait'  qttvjut 

ce-  àifirenà  on  iai  ft4fmtm£.étran^ei  fiiix  funtèrt!.  firt  êfêt  i('  ^  Ç"^^ 

ariva  parmi  les  Macédon^ite'de.grandsdefotdw^^dbhi-ltf  '•  "?r .:.. 

famille  d'Alexandre  8c  celle  de  Pfaihip«.fiïre^ie«^^ftoi- 

cipales  viétimes.  Après-  fept  jours  de:  cenfefioa  &-dtf  dif- 

putc  y.  on  convint  qa**4 A /i) £' £  frère  naturel' duRoi-ôc  XX  II 

nédelaGbmcdicnci*i'i/iwOT,-feroicdécW*éft.ôi:y&:que'fi-  ,^8  JuM; 

Roxaae  femme  d'Ale^mdro ,  qui  étoit  groffé-Me- h'uîP    &c\i^. 

mois,  avoit  un  fils,  il  feroit  joint  àAridée^ÔC  miîl- 1^  )e  avant  J.  C- 

Trône  avec  lui ,  que  'PerdUeits  ièroH  chargéde  là  Jtèrrônç 

de  l'un  &  de  l'autre ,  Car  Aridée'  à  qui  on  fit  prendre  le 

nom  de  PHILIPE  IIl.  étoit  un- imbéc2ie^,c(ui^oit 

bcfoin  de  niteiir.Rxixatie  acrtacha  d'unf'-Prtrtce  ^ut -^furfté-' 

xnéALEXAND&E  ôc  a{]&]cié~à'Aridé0fotv^^Hnde;  ■-  ^'  '      ■•• —^'-    - 

Après  cela  les  prinôpaux  Génémapc  psrtageren*  èAtir' 
c\xx  les  gouvcrnemens  de  l'Empire,  &  dès  qu'ils  furent 
afêrrais  chacun  dans  là  Province ,  ils  çomencerenc  à  &  li- 
guer les  uris  contre  Içs  miriis^  PfertjiccaS  tuteur  des  jeunest 


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54*  'GEliïiEALOGIE  S 

'Rois  Dt  pburRegcnt  Piâio»»  qvii  avoit  cQtnandé avec  âiïUnéïiov 
M  A  c  E-  ,^ans  toutes  les  gueri.es  d'Alexandre.  .La  Reine  Euri- 
,DOïHJ.  <f/«  femme  du  Roi  Pliilipe  III.  voulant  fcmêlcr  detou- 
_ ,  p  jçes  les  afeiies  ,  le  .Régent  dégoûté  de  fon  emploi  s'eojdé^ 
da*monde    ""^  »  ^  ^  ^^^  ^^^^  *  Antiftuery.<^  djEUX  uis  après  inourut 

&JIJ.  *  .dp  vieillefTe  en  Macédoine. 

avant  J.  c.     oUr»pi'*f  mîsrp.d'AIexîuwire.jqui  s'éicok  réfugiée  ^n  Èpirc 

Diod  Sic.  -^"^^^  Alexandre  fon  petit  Ëls  i  &:  Roxane  mère  de  ce  jeune 

■liy.iji,     *  Prince  }  ayant  apris  gu'Antîpater ,  qui  éto^t  caufc  de  f^ 

:£iice  jéto^t  mori;,  revint  en  Macédoine  )  Se  s'écanc  cendtië. 

:inaîtrefEe  des  a&ires ,  .éi\s  &  nuMirir  le  Roi  Aridée  qui 

poi;toic  depuis  fix  ^ns.dc  &ptmoi$  le  titre  de  Roi,  avec 

JEuridice  *  Sk  {emme  « .  Nicanor  ua  des  fAs  d'Antipater 

ii^7.'  av.JÇ.  Oc  I  oo  de  les  principaux  amis,çruauté  dont  elle  &t  punie 

J'année  d'après.  Car  Caffander  Ja  vint  aflïegcr  dans  Pydnc 

.^  apriès  l'avoir  foccéc  à  le  i:endrp  j  il  la  nûi:d'aboi4  en  pii» 

ion  ^  q^lqjies  tcms  après,  il  l*y  jcavoya  poignarder.  « 

jtPaoTaiiUs.  J.pfl^  après  avoir  dit  c^ii'eUe  fe  préiènta  &ns  crainte  au 

î'''V'fii  fer  *i?s  *W&ns.j  Ôf  qu'eUf  jrçiitle^:oupdelamortaveç 

'^v^.'^     ^ncpuragp  digne  dies  «ociens Héros  9  <loot  elle  av«ît  J9 

^pire  de.  d^cendj^4  wmarcwc  qu'elle  prit  foin  en  tom- 

luftin ,  lU;.  Çant-cle  fe  ccaivrir  avec  fe?  cinewenix  ^  avec  fes  habits  ^  afip 

-3^^c.'is.-     que  ^ctuuefi^thonête^&D^oâit  rien  ^ux  Isards  d^  tout 

,ce  quelapude^irveiu^'cih  leur  cache 

1^  Reine  Roxmne  fin  enfermée  dans  le  château  d'Ain- 

^hipoUs  Avec  iofi  fàs  AUxAn^^e .  auquel  on  avoic  con^ 

^  ;  icryélc^tre  de  Roig^rès  la  .mort  d'Ari*^.  J^o.""  dç 

ccivaiçi  .titi;e  dans  ià  prifon>  oit  peu  après  Cafiander  le 

.  \.  4?  p^iftavec  iâ  inerç. 

Alexandre  à.voit;^coieuRaucreiilsaofnéH£«cuLE> 
il  l'avoÀt  eu  de  M»fjmt ,  fille  d'Aitabaze  Capitaine  Pçrfàn  » 
&  ye^yede  Atoniho^.<£lle  fiit  ptifs  au  fié^  de  Damas  y  âc 
pr^^oxéf.  \  ÀlOxandce^  dott  elle  toucha  le  cœur  par  là 
i,.  ij.c.  1.  ^auté,  ÇiilÀQi^i'.  qui  çfaigntbit  que  «e  jeune  Piôicç  âgé 
de-,14  aasjou  de  17.  &1oq  d'autres ».&:  apuyé  de  ia  m?- 
yeur  du  JK^n  deiônpere  œ  fut  apéllé^i  l'£mpire  >  s'en  déiit 

le  'flle'lLvri  Aridée  4iix  (oU^R.iaqi  |.4upoi(ôii.  afin  qu'elle  choûit  le   ceatc 
léftcoetii  coupt  de  fiëdiet ,'  &'enViya  [de  mort  .(Ju*elleïoudrc>it.  Hais  Eurniicc 


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flISTÔRIQUES.  tiv.ïlf.  5-45' 

£3trêtcment ,  ainfi  que  de  fa  mère  Barfine.  Tzctzcs  dit  que  Rois  d  « 
ce  fut  par  l'entremifc  de  PoUiperchon  qui  empoiibna  Her"  M  a  c  e- 
eule  à  Trampie  ville  d'Epirc ,  dans  un  repas  auquel  il  l'a-   n  o  »  n  ï. 
voit  invité.  L'année  fuivante  CUofatre  iCrine  d'Epirc,  ôe  La"  J09. 
Ifoeur  d'Alexandre  3  que  Ferdiccas  Se  Pcolomée  avofen?  ^vantJ.C' 
voulu  époufer  ,  pour  fe  doner  un  titre  fur  le  Royaume  de 
Macédoine>fut  nufe  à  mort  à  Sardes  par  ordre  d'Antigonus. 
TheÛdilofiice  y  amrQ  fille  de  Philipe  II.  qui  l'avoir  eue 
d'une  Theilàliene  nomée  Nicsfif>olis  dans  Pauiànias  >  fuc^ 
mariéeà  CafTanderj  âc  périt  l'an  293  avant  J.  C  par  le 
criate  4e  fon  fils  Antipatcr.  Par  lamon  dcThefTalomcey 
&<ie  fesdeuK  fik,  qui  fuivitde  prèsj  U,  famille  Royale  ' 
de  Philipe  Ce  trouva  entièrement  éteinte ,  comme  celle 
d'Alexandre  Pa voit  été  par  la  mort  d'Alexandre  &;  d'Her- 
cule fcs  deux  fils.  AinU  ces  deux  Princes  qui  par  leur? 
guerres  injufles  &:deflruétives  avoient  caufé  tant  de  tra-' 
gédies  dans  les  inaifons  des  autres  Princes  ,  par  une  juftc^ 
rétribution  de  la  Providence,  fouiïrirem  dans  leur  Mai-" 
fon  les  mêmes  maux  qu'ils  avoient  fait  ioufrir  aux  autres,- 
Philipe  ,  Alexandre  ,  leurs  femmes ,  &:  leurs  enfans  £4^^ 
•Ous leurs^ déccadaiu  périrentde  more  violente. 

J>  E  s   ROIS   HE    MACEDOiliE 
fitagmà    ils  TBMESIUBS.     , 

tifemilIei'AtiTiPÀTa». s'éleva  furie  Trâaédc  Ma-      TM 
eédoine  par  iadelbuifbion  de  celle  d'Alexandre,  qui  l'a-     XXL 
voit  tirée  de  l'obfcurité.  Aiuiiater  étoij  fiU  à'Ums  Macé-  pyt  j^S» 
donien,  homme  obfinit.  Il  s'éleva  par  £>  valeur,fous  le  rè- 
gne de  Philipe  qu'il  fcrvît  avec  diftiaiSlion  dans  la  guerre 
oontrcles  Athénio».  LaiiTé  par  Alexandre  lorrqu'iTparcit 
poarrAfie,fon  Lieutenant  en  Macédoine  Se  en  Grèce,  il 
vainquit  Agis  Roi  de  Sparte*  Se  Memnen  Gouverneur  de  C^Curciï^ 
Thrace ,  qui  avoient  excité  des  troubles.  La  méruitelligen-  1.  «.  c  i. 
,  ce  qui  régna  entre  lui  Se  OËmpias  ,  fit  fonger  Alexandre, - 
latigué  de  leurs  plaintes  réciproques,  à  lui  ôter  fon  goit--       -  ■ 
vernemeni ,  p,oiu:ledoner  à  CraicEUs.  Ânt^aterfiu  n^é*  ' 


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J44  GENEALOGIES 

B.t>  i  î  DE  ii;  l'on  prétend  que  le  dépit  qu'il  en  eut  le  porta  à  empot- 

M  A  c  E-   foner  le  Roi  par  l'on  fils  Jolaus ,  qui  étoit  échanfon  de  ce 

D  o  1  M  E.    Prince  j  après  la  niort  duquel  il  eut  le  gouvernement  d« 

Juftin ,  liï.  la  Macédoine  &  de  la  Gréée ,  &  fon  fils  Caflander  ce- 

JJ.C+;      lui  de  la  Cafie.  Les  Athéniens  s'étant  révoltés ,  Amipater 

fîitbatti  &  fe  retiradansLamia ville  de  Theflalie>$c ayant 

apellé  à  fon  fccours  Craterus ,  il  défit  les  Athéniens  ,  & 

mit  garniibn  dans  leur  ville.  Il  fiicccda  à  Pithon  dans  la 

Régence  du  Royaume;  8c  ayant  6it  un  nouveau  partage 

des  Provincps  avec-  les  autres  Généraux  >  il  envoya  Anti^ 

gonus  contre  Eurfienes  i  laiflànt  fon  fils  Caflander  en  qua- 

Eté  de  Général  de  la  Cavalerie  auprès  d'Amigonus,  pour 

être  informé  de  toutes  fés  démarches.  Il  mourut  âgé  de  80 

ans ,  tan  31^  avant  J.C.  8c  noma  Régent  Polifperchon , 

,.     ,,     fans  avoir  égard  a  fon  filsCASSÀNDER,  qui  piqué 

juftm.liv.  dç  (.çtte  prSerenèe  fit  ligue  avec  Ptolomée  ?c  d'autres 

*+•  c.  s-      cj^efg  pour  détruire  fon  concurrent.  La  Reine  Euridice 

l'ayant  &it  nomer  par  Aridée  pour  fon  premier  Miniftre,8c 

ayant  prdoné  à  Polifperchon  de  lui  rpmetre  l'armée  entre 

les  mains  ,  il  fç<lévoiia  ciitierement  à  cette  Princcflê ,  8c 

paflâ  enGréce  pour  y  réduire  quelques  villes  .rébelles.Il  fiit 

rapellé  en  Macédoine  par  les  troubles,  qu'y  avoient  excité 

la  cruelle  Olimpias  ;  8c  après  la  mort  de  cette  Princeflc, 

I.         il  époufa  Thrjfitlmicc  foeur  d'Alexandre ,  dont  il  fit  en- 

jis89.duM.  fuite  périr  ks  deux  lys  avec  leurs  mères.  Caflander  ayant 

^  *'î*      afermi  fon  autorité  »  par  l'alliance  qu'il  fit  avec  Ptolomée> 

»vinc  J.  c,  Sjieuckis  8e  Lifiraachus,  prit,  à  l'exemple  d'Antigpnus  8c de 

■ '"  ""      Démetrius,  le  titre  de  Roi,  dont  lui  Scies  autres  s'étoient 

abllerius  aûfli  lone-tems  qu'avoient  vécu  les  fils  d'Alexan.. 

dre.  Il  fe  ligua enlSite  avec  Ptolomée  ScavccSeleucuscon- 

tre  Antigonus,  qui  périt  à  la  Ëunculè  bataille  d'IplUs.  Anti- 

pater  rebâtit  la  ville  de  Thébes,  Se  celle  de  Potidée  qu'il 

noma  Caffjntdrie ,  8c  en  fonda  une  nouvelle ,  jjui  fut  apellée 

ji  aujourd'hui  Thtjfalofft^tte  *  dù  HOm  de  fa  femme.  Sa  fœur  NUex  épouià 

.  Lifîmachus  qui  dona  fon  nom  à  une  ville  de  Bithinie  no? 

mée  auparavant  Antigonic  par  Antigonus  fon  fondateur. 

Antipater  -mourut  après  19  ans  de  règne.  Se  laiflà  trois 

■    I  I.       fils.       ' 

f707.dal^>    PHILIPS  IV.  qui  étoit  l'aîné  lui  luccéda,8c  mourut 

un 


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HISTORIQUES,  liv.  lit  545 

im  an  après  de  phtUie ,  &  fa  mort  ocafiona  de  lîouveaux  Rois  d  « 
trouWesen  Macédoine.  Ses  deux  frères  ANTIPATER    Ma  ce- 
&  ALEXANDRE,  ne  pouvant  s'acorder  fur  le  pana-  «o'«*- 
ge  de  iàfuccelïion,  en  vinrent  aux  mains.  Le  premier  eut  m.  &  IV. 
Pinhumanité  de  tuer  fa  mère  Theffalonice ,  fous  prétexte  î7o8,duM. 
qu'elle  paroiflbit  plus  portée  pour  fon  frère  que  pour  lui.     ^  ^^\'c 
Alexandre  apelle  contre  ce  parricide  ,  Demetrius  Polior-  *^^"U'^' 
cetès  Se  Pirrhus  Roi  d'Epire.  Celui-ci  plus  aftif  faifit  cette 
ocafion  de  s'agrandir ,  &  fous  le   titre  d'allié  >  fe  làifit 
d'une  partie  de  la  Macédoine ,  pour  prix  du  fecours  qu'il  «^j^j^  i^^ 
s'étoït  nâté  de  lui  amener.  D'un  autre  côté  Antipater  avoit  ,^.  c.  1. 
eu  recours  à  fon  beau  père  Lifimachus  Roi  de  Thrace ,  qui 
fur  l'avis  que  Demetrius  venoit  aufli  au  fecours  d'Alexan- 
dre ,  lui  avoit  conlèillé  de  fe  reconcilier  avec  fon  frère  plu- 
tôt q^ue  d'ouvrir  l'entrée  de  leurs  Etats  à  l'énemi  de  leur 
père-  Alexandre,qui  ne  redoutoit  pas  moins  la  puiflance  de    ^'"'-  f" 
Demetrius ,  alla  au-devant  de  lui  pour  lui  faire  honeur ,  Ôc  ^''^""• 
le  co  mbla  de  careflès ,  mais  lui  fit  en  même  tems  entendre 
qu'il  n'avoir  plus  befoin  de'  fon  fècours.  Depuis  ce  jour-là 
ils  fe  défièrent  làns  ceflè  l'un  de  l'autre.  Toutefois  ils  fc 

frioient  fouvent  à  manger ,  afin  de  mieux  cacher  les  era- 
uches  qu'ils  fe  dreflbient.  Enfin  Alexandre  fut  la  dupe  de 
Demetrius  ,  qui  l'ayant  convié  à  uii  feftin ,  fe  leva  de  ta- 
ble au  milieu  du  repas ,  &:  voyant  que  ce  Prince  qui  s'étoit 
aulfilevélefuivoitjufqu'àlaportcilditàfes  Gardes,  en 
fortant,  tutz.  celui  ^ui  me  fuit  1  6c  Alexandre  fut  tué  6c  * 
avec  lui  ceux  de  fes  amis  qui  fe  mirent  en  devoir  de  le 
fecourir  ,  l'un  defquels  dit  en  mourant ,  qu'on  ne  les 
^voit  prévenus  que  d'un  feul  jour.  Demetrius  ayant  enfuite 
fait  une  affemblée  pour  fe  juftifier  de  cp  meurtre,  repré- 
ïènta  qu'il  n'avoit  fait  que  prévenir  fonf^enemi,  &  venger 
le  iang  d'Alexandre  le  Grand ,  naï  la  mort  du  fils  _ 
de  fon  aflàflin.  Toute  l'armée  fe  déclara  en  fa  faveur, 
6c  Antipaier  fut  obligé  de  fe  retirer  chez  Lifimachus ,  qui 
preïïé  lui-même  par  les  armes  de  Doricete  Roi  de  Thrace, . 
fait  la  paix  avec  Demetrius  &  lui  livre  l'autre  partie  de  la 
Macédoine,  échue  en  partage  à  fon  gendre  Antipater ,  & 

Ïipyr  fe  délivrer  des  reproches  d'Antipater,qui  lui  imputoîc 
a  peite  de  fes  Etats,ille  fit  tuer^ôc  mettre  en  prifon  ia  pro- 

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54«  GENEALOGIES 

ft.  o  r  s  DE  pre  fille  j  qui  lui  faifoit  les  mêmes  reproches.  C'ell  aînfi 

Macb.    que  périt  toute  entière  la  famUledeCailander,  Scexpia 
D  o  I K  E.  le  crime  d*av€»ir  exterminé  la  race  d'Alexandre. 

V.  DEMETR^US    furnOmé  rdiorceàs    demeura   ainfi 

j7ii.du  M.  maître  de  la  Macédoine.  Ce  Prince  déccndoit  des  Temeni- 
^  ^'^\'c  ^^  '  ^°^^  ^^  iàmille  étoit  partagée  en  pluTieurs  branches  , 

avant  J.  c.  fuivam  Strabon.  Son  père  Antiggnus  eut  deux  fils ,  il 
.  apella  l'aîné  Demetrius  du  nom  de  fon  frcrc  >  6c  l'autre  ?A»- 

Deme'iriû  ^^'  *^"  '^"^  ^^  ^^^  v^rc.  D'autres  prétendent  que  Deme- 
trius n'étoit  pas  fils  d'Antigonus,mais  fon  nevcu,&  que  fo» 
père  étant  mort ,  pendant  qu'il  étoit  encore  en  bas  âge  >  & 
îà  mère  s'étant  remariée  incontinent  après,  il  pafla  pour 
fils  de  ce  dernier.  Antigonus  fut  un  des  Généraux  d'Ale- 
xandre le  Grand.  Après  la  mort  de  ce  Conquérant ,  la  Li- 

luftîn ,  liv..  ^^^  >  ^*  PamphUie  y  la  Licaonle  &  la  grande  Phrigie  lui 

15.  Se  14,  échurent  dans  le  partage  qui  fe  fit  des  Provinces  de  la  Mo* 
narchie.  Antigonus  qui  avoit  autant  d'ambition  que  de  va- 
leur ,  ne  Te  comcnta  pas  de  ce  partage  ni  du  titre  de  Gou- 
verneur y  car  après  avoir  &it  avec  fuccès  la  guerre  à  Perdic' 
cas ,  Eumenes  r  Alcetas  ôc  Seleucus ,  &  fournis  la  Sirie ,  la. 
Phénicie  ,  6c  d'autres  Provinces  de  l'Afie  ;  il  prit  l'an  da 
monde  5  698  le  titre  de  Roi  avec  le  Diadème ,  6c  le  dona  à- 
'  fon  fils  Demetrius  ,  qui  venoit  de  remporter  une  viAoire 
confiderablc  fur  Menclas  frcre  de  PtolomécCe  fiiten  mé- 
Tunm ,  moirg  jg  (-ette  vi<5Voire  qu'il  fit  bâtir  la  ville  À^Antigonie. 
*  '*■  Enflé  de  ces  fuccès  ,  Antigonus  fe  prépara  à  aller 
ataquer  Ptolomée  en  Egipte  ,  mais  le  fuccès  ne  ré- 
pondit pas  à  fes  elpcrances.  L'armée  navale  comandée  par 
fe>n  fils  Demetrius  fot  batuë  6c  difltpée  par  la  tempête  ;  6c 
Parmée-dc  terre  n'ayant  pu  forcer  les  partages  qui  étoient 
uop  bien  gardés ,  il  fut  obligé  de  changer  de  defïein..  CertC 
difgracc  rèveilïa  fes  encrais.  Ptolomec ,  Caflander ,  Lifi- 
machus  6c  Seleucus  formèrent  une  ligue  contre  lui ,  6c  An- 
ngonus  leur  ayant  livré  bataille  auprès  d'Ipfus  en  Phri- 
gie, y  perdit  la  vie  à  l'âge  de  80  ans ,  Pan  du  monde  370a 
ÔC  3.02  avant  l'Ere  vSgairc.  Le  Royaume  d'Afie ,  qu'U- 
avoit  formé  arcc  tant  de  foins  6c  de  travaux  ,  devinr  la. 


proye  des  Roii  vainqueurs  >  qui  en  partagèrent  entre  eut 
^s  Eroyinccv 


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HtS  T  O  R  I  Q  U  E  S.  ZiV.  ///.        547 
Dcmetrius  Poliorcetès  ,comandoit  la  Cavalerie  de  fon  R  o  i  s  d  » 
i]^K  dans  cette  bataille ,  &c  rompit  l'aîle  des  énemis  qui  lui   ^^c  e- 
.etoit  opofée  ;  mais  fon  ardeur  a  pourfuivre  trop  loin  les  "  °  ^  "  ^• 
.fuyards ,  fiit  caufe  de  la  déroute  du  refte  de  Parmée.  Il  fc 
retira  en  diligence  à  Ephefe ,  &  sV  embarqua  pour  fe  ren- 
dre à  Athènes  où  î  avoir  laifTé  fa  femme  Deidamie  Se  fcs 
galères  ;  il  comptoir  fur  l'afè<îtion  6c  fur  la  reconoiflànce 
«es  Athéniens ,  qu'il  avoir  délivrés  des  armes  de  Caffan- 
der  >  &  dont  il  avoit   reçu   alors  des  honeurs   divins. 
^  Mais  en  cette  rencontre  j  ils  lui  fermèrent  leurs  portes ,  6c 
Demetrius ,  qui  n'étoit  pas  en  état  de  fc  venger ,  diflîmula 
ion  reflcntiment ,  content  qu'ils  lui  rendiflcnt  ies  galères, 
avec  lefquellesil  alla  piUerlaCherfonefe6c  remit  les  trou- 
pes par  le  butin  qu'il  y  fit  furLîlimachus.Seuleucus  jaloux 
5e  la  puiflance  de  celui-ci ,  fit  la  paix  avec  Demetrius 
donc  il  époufà  la  fille  StrAtonice ,  6c  racomoda  fon  beau- 
pere   avec  Ptolomée.    Demetrius  conduifit  lui-même  ia 
iille  à  Scleucus ,  prit  la  Cilicie  fur  Plifturchus  frcre  de 
Caffânder ,  à  qui  on  l'avoir  donée ,  &c  étant  revenu  en  Gre- 
■ce ,  avec  de  nouvelles  forces ,  il  prit  la  ville  d'Athènes  >  oii 
il  mit  garnifbn  ,  entra  de  l'Atrique  *  dans  le  Peloponefè , 
6c  dent  deux  fois  Archidame  Roi  des  Lacédémoniens.  Il 
qutta  laLaconie  pour  fe  rendre  en  Macédoine,  6c  s'étant 
emparé  de  ce  Royaume  6c  de  laTheflalie}  par  lamorcdu 
fils  de  Caflànder ,  il  forma  le  deflfein  de  recouvrer  tous 
les  Etats  qu'avoir  pofledcz  fon  pere  Antigonus  ,  Ôc  aflèm- 
bla  pour  cet  efet  une  armée  de  plus  de  1 00  mille  hommes» 
&:  une  flote  de  cinq  cens  vaiffeaux.  Proloméc ,  Scleucus  6c 
liifimachus  ,  uniHent  leurs  forces  contre  lui ,  Sx.  engagent 
Pirrhus  dans  leurs  intérêts.  Demetrius  trahi  par  frs  foldars, 
que  l'Epirote  avoit  gagnez,  lui  abandone  par  fà  fuite  la  piutarqae' 
Macédoine  6cfc  fauve  a  Caflandrie,  où  étok  aiorsiâ  fem-    . -. 
me  Philla ,  qui  termina  fa  vie  &c  fes  chagrins  en  avalant  dti  ijy  ^^^*  ^^ 
poilbn.  Son  mari  trouva  de  nouvelles  reffources  dans  fon 
courage ,  il  paflc  enGrece  j  où  il  avoit  laîiïë  fon  fils  Ami^ 
gonus ,  rarfèmblc  quelques  troupes ,  Se  ayant  rendu  à 
Thébes  !a  iîbcrté  qu'elle  demandott ,  il  paffe  en  Afic  pour 
faire  la  guerre  à  Lifimachus  >  il  prit  Sardes  te  quelques  vil- 
les j  mais  eafiaj  fon  armée  énmt  afoiblie  Ôc  par  la  difetce 

Zzz  ij 


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54* 


GEN  EALOGIES 


Rois  de  prc  fille ,  qui  lui  fiùlbit  les  mêmes  reproches.;^ 
M  A  c  e-    que  périt  toute  entière  la  Emilie  de  Caflà^c/' 

o  o  I  H  E.  le  crime  d'aveir  exterminé  la  race  d'AIeï^  ^  ^ 
V.  DEMETR^US    furnomé   rslmts'fg,^ 

)7i  I.  du  M.  maître  de  la  Macédoine.  Ce  Prince  ^g.  ^  j  ». 

*  "'•     des,  dont  la  &mille étoit  partagéo"?'^  S  3'° 
avant  J.C.  fiàvant  Strabon.  Son  père  A«,|j-#  "-%■§-  "^ 

_,  _    .      apella  l'aîné />«w«n»iduno0'^'^^^^-^ 

*  J?  ^  —  ^ 


■*»,  Roi  Je.Miccim 
Uc  d'Aotipain;  i°fi'..- 

nmfff.me  d'Aguodc,  h 


I,  Stratmicê, 

ip.  T  K I  u  t. 

nil.  DEMETRIUS 
NiCATon  r  Roi  de' 
Siiic ,  «lui  Kg-  7  mois  e»  Macédoine- 


CyicK. 


ANTIGONE  II.  ftrnomrf  DoïOM  , 
ai  en  377*-  '"é  l'an  3784.  ip.  Ptût^ 
veuve  de  Dememut. 

l ,  fili  naturel.  Roi  ea  jSiff.  prit  paf  les 
tfp.  LtKiitt ,  fille  de  Demcttiiu  SoKi; 


AUXX&MDIkJ; 


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i  .  ^  Î45» 

ç»  'VUS    (L'ALEXANDRE    le  Grand. 


i  o 


■^  %■  •          «  *f-    .                .  <-S^^    PHnrr», 

-.ÏT^^                              ïtcJoinée— —  rToioiâï*.  -   B*r*«;«, —  Maced»- 

%  ^   t?  ^"                                                            maii  Je  i".  Philippe,    " premier 

*^    ----  '                                                                     Birnwi.  »*•.  Plolom^fc        mari. 


îCi^ù--:::, 


rx^A-^^  rvA>o 


^    — '^■■^  V«Mb,        LifiuJr»,        Ptoio-     vftjîw?.        M*flAf.    .ÂmtnMi. 

O  %-%^  ^P-  *P-  »-<'»  *P-  Roi  de         ^P* 

1  1^^   *•  »->-*  etrim        Agath(>-  phiU-      lifinu-        Cyiene.    Piiriiafc 


dePcUée. 


T^ 


làtfae,        riLLISIMACHUS,Roi       pHtim» 
ceioine  de  Tbractf ,  pois  de  Ua- 

Voycz  cedoiaeen  3718.  tué  l'an  3713. 

&.  i":  3f*<wi*  t-".  Not*  ,  aie 
■•  d'Aotiparu,   3".  At^nii  ,  ffllc  de 

PioIom^eLagui.  4*  ../jW/hti ,  TctlfS 
ie  Denit ,  Tyiaa  i'HeiKÏU. 


s.  AsAToeiii,       AicxAHSM.        AtfnM,         x.-'EmUki,  3.  LniHAcnr^ 

ëp.  Lifimdr» ,  fille                                              ^-                  ^.  &  P  H  i  l  1  p  *  I  j 

de Pioloméc ia£il&                                     Ptolomée         Annpatef,  nez  par 

VbUadclphc        fili  de  J'tolom^e' 

CaflJuuler.  Ceranst, 


^  3f 

X.  MÉttAGRÉ.Rol  Xn.SOSTHENGS.Rtf 

'An  isoNUS ,  que  de  Micedoine  en  )7»5>  At  Haccdoine  l'an  371;. 

pftf^c  fil  moaiii.  Kg.  k  noiK  tcnj^^^-tcfr  >aiM. 


y  Google 


548 


TAbU  XXL 


Rois     de     MACEDOINI 


l  CAS'SANDER,  Roi  de 
MicedoÎDc  l'an  du  monde 
3SS9.  t  en  3707.  ép.  Thefffitg- 
miet  ,  foeui  d'Alczaadic  le 
Ciand. 


Il  PHILIP-        iir.  ANTI- 

PE   IV,  PATER  I. 

Kcg.  I  an.  -t"  CD  37II- 

icg.  3  au;. 


AMTirATBik,  Gonremeui  de Micedoine  fmi  Hasihl 
-'XJI : i 

PU. 


Nie  A  KOKf 

A  O  A  T  H  O  H  , 

& 

A  iiXARCKtrl 


]a  L  AU  s, 

EchanTon  tp 

d'Aleundre.    1  '-  CinA 

foliiKràl 


IV.  ALEX  AN- 

D  R  E  .  rcg.  3  ans 
arec  ibn  &cK. 


XI.  ANTI- 
PATER  IL 
en  37tî-Kg- 
4»  jours. 


pHiLiPfi, déceada  dci HeTacKdes. 


Demi-  Antigonb,   Roi  d'Afie  t  ^'"^  ^  monde  3701 

T  K I  u  I.  &gi  de  So  ans ,  é^.  StrMtmct ,  fiUe  de  Coreni. 


V.  DEMETRIUS  PoLioKCBTi'»,  Roi  de.MutJaine 
l'an  3711.  ■(■  en  3710.  ip,  i^Piit»,  fille  d'Anilpaicr.  i°.N.., 
dlUirie.  i'*.  Diiiamit  .foeur  de  Pinhus.  4*^.  Pahmm  ^t  it  Fn 
lomée  Lagus.  5**.  Hwtiitn.  «°.  £<M4j|7r.  fille  d'A^nck,  l 
de  Siracufe. 


XIII.  ANTIGONUS  Go» 

Roi  en  3718.  t  l'an  37<t.  igi  de 
Jo  ans  ,  reg.  34.  rfp.  Phjl»  ,  fille  de 
Seleucus  Se  de  Stcatonice.  Z}«m , 
coneubioe. 


XIV.  DE'METR  IV  S    IL 

Roi.-f  en377i,reE-ioaDS, 
^p.  1°.  NittM ,  fille  d'Aniio- 
cnot ,  Roi  de  Sirie.  1".  Pm, 
fille d'Aleiandre  II.Roid'Epire, 

XVI.  PHILIPE  V.  Roi  en  37S4. 
+  l'iD  381s,  reg.  41  ans  ép.  N. . . 
fiUc  de  Oofon.  Gnetnim*^,  coacub. 


I.  Stiifnict ,  1.  D  ■  M  E- 

ip.  T  B,  I  u  I. 

VIILDEMETRIU5 
NiCAToR  :  Roi  de 
Siiic ,  «lui  leg.  7  mois  ea  Macédoine. 


Màmh,  fib 
oatuccL 


rhyU  ,  if. 
AotigoDUS 
Conocait 


XV.  ANTIGONE   II.  furnomé  Doïok  , 

Roi  en  3771.  lué  l'an  3784.  ^p.  Pti»^ 

TCuve  de  Deniettius. 


Dr  Ml  ï  «.TOI,  XVir.  PERSE'E,  fili  natorel,  R<ri  en  jgttf.  pri«paHes. 

que  Ton  pete  Romains  en  i^iS.  ip.  L»iu»  ,  fille  de  Dcmctrius  Soiet. 

£t  cmpitiônnet 


Alxx&mdil».^ 


Roi  de 


,v  Google 


[  fuccelTeurs 

[  Uiceioàta. 


J4? 
d'ALEXANDRE    le  Grand. 


Plistak-        IfriMtt, 

CHU.  .  é«. 

Lagtiï. 


Oiât. 


VX.  PTOtOME-B , 
dit  Ceraucie ,  Roi 
de  MaceiloiDc , 
l'an  Î7Ï4.  lue 

MJ7»J 


Deinrmu* 

Polioicctès. 


t.  jgus ,  lècood 


ép. 
Agatho- 


AntigmiM,       ^ 

—   B*r«mw, —  Maced»- 

ép.  rien , 

I  .  Philippe,      premiee 
a".  Ptolomie,        mari. 


Ptolo-  Arfiiuff.  MxflAf, 

Mi'i  ép.  Roi  de 

PhiU-  Lifima-  Cytene. 

ielf &e.  cIhu. 


AmigtMi. 


DAUmii  ,  ép. 
DeiRctrtiu 
Polioiceiis. 


VI.PIRRHUS.Roid'Epire, 
leg.  7  mois  en  Miccdoine 
niis baben-bete.  Voytx 


/•ATOCLt» 

ie  PcUée. 


VIL  LISIMACHUS,  Roi       pHtim» 
de  Tluac« ,  puit  de  Ma- 
cédoine en  3718-  lué  l'an  371;. 
ép.  1°;  MutriU.  t.'.  Nifis  ,  âiff 
d'Aotipater,  j*..4iyîiiM,&Ie  de 
Piolom^e  Lagut.  4*  .Amifirit ,  TeofB 
de  Denis,  Tyran  d*Heradie. 


y.  AeAToeiit, 

dp.  If/4<Mfr« ,  fille 
^«PiôloBtécLagiu. 


AlEZAKBM. 


h- 

Piolomée 
Pliibdelflke. 


ép.  IcPHIllFISj 

Aatipater,  niez  pti 

Sis  de  Pnlom^e 

Caflandei.  Cciaon*. 


* 

X,  MÉtEAGRÊ.Roî 

de  Macédoine  en  J7iJ< 

Kg.  %  moi» 


Xn.SOSTHENBS.Rd 

de  Macédoine  l'an  37if. 

-tcnj7tS.ie^>aBt^ 


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po:  GENEALOGIES 

•Ko  I  s  0  1  éc  par  la  dé&rtion  des  ibicbcs ,  il  fè  vit  réduit ipourprêve' 
M  A  c  E-    nir  la  trahifon  des  fîens ,  de  fe  rcmctre  entre  les  mains  de 

*  o  I N 1.  JQQ  geqdre  Seleucus ,  qui  le  fit  conduire  fous  bonne  garde 
dansîa  Chêrfcnefc  de  Sirie.  Dans  cette  trille  extrémité  ,  'A 
écrit  à  tous  içs  Lieutenans  &:  à  les  amis  t  qui  étoient  ea 
Gi'écefTeaezr-nfoi  pour  un  hopime  mort,  n /Vfts.  flus  dorôtJtvAnt 
d'yard  âmes  lettres,  k  mes  ordres  ^  à  ma»  cachet ,  toumezr 
poHS  du  eêté  de  mon  flsAmigmusiiftfivatrt  Maitre ,  U  Riyath 
:  tue  de  Métcédoiue  ejl  à  lui  ,Je  ne  dois  plus  être  compté  pitrmi  les 
.  vivaus.  Antigonus  au  déiiefpotr  dp  la  captivité  de  ton  perc, 
écrit  des  Lettres  très4bamites  à  Sdcncas ,  6c  lui  o&e  toiv 
cequilnirelleâc  fa  tête  même  pour  la  liberté  de  ion  pcre. 
iMais  Liûmachus  lui  fit  repré^aterpar  des  Ambailàdeurs 
combien  il  étoit  dangereux  de  âoner  la  liberté  à  un  hom- 
ine  capable  des  plus^autes  eotreprifès  ,  vigilant  &c  in&ti-r 

fable  :  il  lui  fit  même  ofrir  a  oo  talens  >  pour  le  porter  à.  fe 
éfaire  d^ua  prifooier  de  qui  il  avoit  toujours  infiniment 
à  craindre.  Seleucus  ce  fuivit  -^as  un  ii  mauvais  cx>nièiL 
Il  e)H fisÀQ  de  lui  fojiHÙr  magnifiqueoteat  toutes  ksfltofès 
,.  fléceffairps  à  l^entreticnf^unRoi.  La  captivité  de  Deme- 
^Vis  dura  trois  ans  t  Sçjx  finit  qu'avec  la  vie ,  qu'il  perdit  à 
l'âge  de  cinquante  ^pj^rre'  ans ,  par  les  débauches  auTquelles 
il  s'étoic  enderemeat  abandoné ,  comme  s'il  eue  voulu  y 
=ttoy«rlc  fouvcnird,c  famauvaif^  fortune. 

Demétriu's  qtioiqué  d'une  taille  aflez  avantageufe, 
étoit  pourtant  plus  petit  que  fon  pcre  Antigonus  ;  mais  d'u- 
ne beauté  fi  excellente ,  &  d*nnc  rràpç  fi  relevée ,  qu'aux 
V\m.  àt.  cun  des  Peintres  &  des  Sculpteurs  qui  enont  fait  des  por-»- 
traits  ou'des  ftatuës ,  n'ont  pu  atraper  fon  air  &c  là  rcflêm-  " 
felance.  Car  on  voydit  fur  fon  vifagc  la  douceur  &  la  gravi- 
té,  le  terrible  Se  Pagréable ,  &  parmi  cet  air  de  jeuneflci 
de  vivacité  &  de  férocité ,  on  voyoit  éclater  un  air  hé^ 
roïquc  très-dificile  à  imiter  ,  &  une  maiefté  véritablc- 
taeat  royale.  On  trouvoit  le  même  mélange  dans  iès 
jXKCius^  qui  étxûent  également  propres  à  étoner)  à  char- 
mer) -car  pendant  qu'il  n^avoit  rien  à  faire,  il  écoit<i'ua 
comcrce  délicieux  ,  rien  n'égaloit  la  fomptuofiié  de  tés 
&llins  j  de  fon  luxe  &  de  toute  fà  manière  de  vivre  ;c'étoit 
le  plus  ma^ifi<jue  >  le  plus  voluptueux  Ôc  le  plus  délicat 


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ÎDemetrio, 


flrSTORiQUES.  liv.m.  «5ï 

^toas  les  Rois.  Mais  d'un  autre  côté ,  malgré  ces  voïup-  R*  iV  tt  » 
(ez  8c  ces  délices ,  quand  il  étoit  queftion  de  quelque  en-    Ma  c  ■- 
«rcprife ,  c'étoit  le  plus  a<ftif ,  le  plus  terrible  &  le  puis  dili-:  »»>«»•" 
gent  des  hommes  ;  rien  n'égaloit  ià  vivacité  Se  fon  couragC} 
q[ue  là  patience  âc  ion  aiuduité  au  travail.  La  natureluî 
avoit  donné  unclprit  invemtf ,  mais  il  n'emf4oyoit  pas  cet 
«fpric  &c  cet  amour  qu'il  avoit  pour  les  arts  y  en  jeux  &c  trt 
plaifirs  inutils  ^  fon  aplication  aux  arts  mécaniques  »  avoit 
soupurs  quelque  cbofe  de  fuperbe  te  feneotc  ion  Roi  j  6A 
dans  foa  travail  >  on  voyoit  toujours  éclater  la  grandeur  S& 
la  magniBcence  >  cous  (es  ouvrages  marquant  non-feulc 
ment  Ton  amoiu*  pour  les  arcs ,  ion  aplication ,  fon  habilité  >> 
mais  enct»e  l'élévation  de  ion  cfpric  Sx,  la  grandeur  de  foiv 
«ourage. 

PIRRHUS  demeura,  par  la  reûaite  de  Dcmêtrius^     y  f 
maître  du  Royaume  de  Macedoirle ,  qu'il  fut  obligé  de  par-  37-,^,  aô  ^f  ' 
Cager  avec  LiUmachus  foit  allié.  Mais  fepE  mois  après  il  en    &  iHr. 
fiit  dépoiiilléparcemê^eLifimachuAj  dont  il  avoit  quité  «vantJ.O 
^alliance  ,  &  fe  retira  en  Epire^ 

LISIM  ACHUS  étoit  rtarif  de  Pclla  ville  de  Macé-     VII. 
doincj&aveit  été  &it  par  Alexandre,  Garde  de  iônCorpâ  piS.duKf. 
&  du  Tréfor  Royal.  lUuftre  par  b  nobleflè  de  fa  race ,  «  le     *  ^S^- 
&t  encore  plus  par  ia  vertu.  La  grandeur  de  fon  courage  &  *'^"'  J*  C.- 
tes  talens  dont  lananure  âc  la  Pnilofophie  l'avoienc  orné  >    Juftin , 
('élevèrent  au  deifus  de  tous  ces  grands  hommes,  qui  liv.ijiCjf 
avx}ient  dompté  l'Orient.  Le  Roi  irrité  *  contre  Lifîmachus> 
comanda  qu'on  l'cxpofâ  au  lion  le  plus  furieux  **  ;  mais 
notre  guerrier  ferme  &  intrépide ,  le  voyant  venir  fur  lui 
pour  le  dévorer,  envelope  fa  main  avec  fon  manteau,  l'eij- 
fence  dans  la  gueule  du  UonT&  lui  arache  la  langue  &  lat 

*  Le  fljjtt  &f  U  colère  d'AleianJre'  j  *  •  Qj  Curcc  liï%.  e,  i*  prétend  qns 
Ait  aalT)  hmaitUnt  pour  lui  qution otarie  |  ce  n'eft  qu'un  coote  ni  de  ce  qur  Li£ma- 
pOQi  LifimaChiu-  Alexandre  ayo'i  injullê-'  i  cbus  châlfaDt  un  \Dixt  en  Sine  — ''  '~- 


ment  condamné  Gallifthene  ,  pbilolophc 
d'an  grand  tnjritc ,  d'  mourir  dans  le» 
touriDcntl  Lifimaclius ,  qui  avoit  contn- 
xae  d'aller  entendre  les  leçons  de  ce  PKi- 
fôfbphe ,  toncbd  de  l'infortur.e  d'un  û 
-grand  honme  .  lui  dona  du  poi&a  ,  afin 
qu'il  pAt  lenniDei  fes  fou&aoces,  De-là 
b^^ac  tf Alezand». 


leul  tué  un  lion  d'une  prodigieufe  gran- 
deur Cependant  Pfine  &  Seoéqae,  ainfi'' 
que  Jiiftia  ,  piicendent  que  ce  n'cA  pac 
une^blc,  mais  une  vérité,  te  le  récit' 
de  Paufantas  ne  difére  du  leur  ,  fu'cn  ca 
.qu'il  die  que  Lifimacbus  ftu  jen^  daoï- 
uae  ^te , o4 il 7  avait  ob  lioB  ^ji'ii nu»' 


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551  GENEALOGIES 

R o i^  DE  vie  en  même  tems. Unea<5Hon fi  digne  d'admiration  ,  en 
Macs-    dona  au  Roi ,  qUi  ne  ceffa  depuis  de  le  diflinguer  comme 

Il  0 1 M  s.  un  des  plus  braves  Macédoniens  qu'il  eut  dans  fes  troupes. 
Liûmachus  mérita  encore  la  bienveillance  de  ce  Prince  par 

j    j  fon  atachement  pour  lui.  Un  jour  qu'Alexandre  trop  arda- 

inïfriâèit'  ^^'  emporté  à  la  pourfuite  de  quelques  Indiens ,  eut  été 
^bandone  de  Tes  Cardes ,  dont  aucun  n'avoic  pu  le  Tuivre 
à  caufè  de  la  viteCTe  de  fbn  cheval ,  Liûmacnus  iè  prit  à 
la  queue  de  ce  cheval ,  afin  de  ne  pas  quitter  fbn  maître  ; 
Al^^^i*^  décendant  de  cheval  bîcflà  parhazard  Lilima- 
chus  au  front)  avec  la  pointe  de  Ht  lance,  6c  faute  de  lin- 

fe  pour  étancher  le  làng  j  le  Roi  eut  la  bonté  de  fe  fervir 
e  Ion  Diadème ,  Se  lui  dona  par-là  le  premier  prélàge  du 
Royaume  qui  l'atendoit.  ?^//irKirere  de  Lifimachus  étoit 
peu  auparavant  expiré  >  de  laultude ,  entre  les  bras  du 
Qj-Çarce,,  Roi  î  l'ayant  fuivi  a  pié  l'çfpace  de  ?oo  ftadcs  j  quoiqu'il 
1 8.C.  f..  fût  chargé  de  ià  cuirafle  Se  de  içs  armes  »  0ms  vouloir 
prendre  le  chevM  de  Lifima^chus  j  ^i  Iç  lui  ofrit  plufieurs 
îbis.  "^ 

Après  ia  mort  d'Alejcandre ,  il  eut  pour  fa  part  dans  le 
'.   ■  partage  que  les  Généraux  firent  des  Provinces  de  l'Em-t 

*         :    >    pire,  ç^tte  partie  de  la  Thrace  j  qui  confine  §  la  Macé- 
L       '■  doinejilyjoigniF  lesOdriiiens,   qu'il  dompta  >  ^  bâtit 
^ans  l'ifthme  de  la  Cherfonefe  de  Thrace ,  fur  les  côtes  de 
la  Mpr  Pgée  ,  la  ville  dç  Lifim/tchie  ,  qu'il  peupla  aux  dé- 
pens de  celle  de  Çardiel'an  309  avant  J.  G.  Il  eut  beau-. 
pAufaïuas ,  Qoxi^  départ  aux  guerres  qui  s'élevèrent  entre  les  fuccef. 
M.  c,  3.  &  {^xxK  d'43exandre  1  ôc  fujvit  toujours  le  parti  opofé  à  celui 
d'Antigonus  S>ç  de  fon  fils  Pemetrius.  Il  avpif  conçu  con- 
fre  celui-ci  une  haine  mortelle,  *  Il  voulut  s'opofer  à  fon 


■fc  pIotaiquedans^viedeDcii;ie[t;i;s, 
nous  aptcnd  le  fujWde  cette  baine.  Il 
nconce  ^ue  Dcmecrius  fe  mo^uoit  Ae 
ceux  qui  apclloient  Roiï  les  autres  fuc- 
ccfleors  d'Aieiandtc  ,  comme  s'il  n'y  eût 
eu  que  fon  perc  8c  lut  qu'on  dût  ainfi 
Méfier.  Il  fe  ^lifoit  uq  plaijir  d'entendre 
ui counifans, qui  buvant i  ta  Tant^  Tous 
Je  titre  de  Roj  .bn^oicnt  funplement  i  la 
iàncé  de  Seleucus  fout  celui  de  Grand' 
M^cdes  Elephiosji  ccUc  dcPtoIo- 


■née  fous  .celui  d'Amiral ,  i  celle  de  Li£- 
mAcfius  £>U5  le  nom  de  Garde  du  tréTer  , 
Se  i  celle  d'AgathocIe  lous  celui  de  Gqur 
vérneur  des  îIcS.Tous  ces  trinces  inUruiti 
de  la  vaijiité  de  Demetrius ,  n'en  firent  que 
rite  ,  eicepcé  Lifimaclius  qui  s'en  ofèoli 
tout  de  bon.  II  s'imaginoic  qut^'comme 
on  donoii  ordinairement  la  charge  de« 
tiéfots  à  des  Eunuques ,  on  vouloit  le  ta- 
xée par-lit  de~l'£tre,&  il  ne  lepudon» 
jamais  i  Demctiius. 

entrée 


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HISTORIQUES.  z;w//i         '  jjj 

entrée  en  Macédoine  >  lorlqu'il  y  iut  apellé  par  Alexandre  I^  o  1 1  n  ■ 
fils  de  Caflander ,  contre  fon  frère  Antipater  >  auquel  Lifi-    Mac». 
machus  avoir  mariée  fa  fille  j  il  livra  mime  bataille  à  De-  **'=«»'». 
metrius  auprès  à.' AmfhipoUs*  i  mais  en  voulant  dllputer  la  «  aujouniw 
Macédoine  ,  peu  s'en  rallut»  qu'il  ne  perdit  lui  même  la  ^"^ 
Thrace ,  &  preffé  par  les  armes  de  Droraichétès ,  il  fit  la  Juftin.liT. 
paix  avec  Demetrius ,  aux  dépens  de  fon  gendre ,  qu'il  fit  ',<■•  ^^-  '• 
tuer ,  pour  finir  fes  reproches.  Il  fiit  batu  &  pris  prifonier  Mp*'*  ''*' 
par  Dromichétès ,  auquel  il  céda  pour  là  liberté  tout  ce  "^"*' 
canton  de  la  Thrace  j  qui  eil  au-delà  de  l'ïfter,  aujour-    p|at.«« 
d'hui  le  Danube ,  &  il  lui  promit  là  fille  en  mariage.  Pau-  Uemtmt. 
&nias  dit ,  que  ce  fiit  fon  fils  Agathoclc  ,  qui  demeura  pri-  pjafaiiiaji 
fonier.  Il  fc  ligua  enfuite  avec  Pirrhus  Roi  d'Epire  >  Seleu-  1. 1.  c.  j. 
eus  &c  Ptolomée^pour  abatre  Demetrius  ,  fie  lorfoue  ce- 
lui-cicutétémis  hors  de  combat, il  fit  la  guerre  à  Pirrhus 
fie  le  chaHà  de  la  Macédoine ,  dont  il  fut  reconu  Roi  en  là 
placel'anzSé  avant  J.  C. 

Lifimachus  après  avoir  marié  Ibn  fils  Agathoc'lb 
à  Lifjtnir»,  une  des  filles  de  Ptolomée  Lagus ,  en  avoit    Jaftîn; 
époulé  lui-même  une  autre  nomée  Aifnoîy  dont  il  eut  '•7'&i4» 
plufieurs  enfans.  Cette  dernière  alliance  caofa  fa  pcrœ  j,J^™ 
fie  la  ruine  de  toute  là  iàmitle.  Les  intérêts  diférens  de 
ces  deiix  fœurs,  les  engagèrent  dans  toutes  fortes  d'in-  ["'"f^^'i 
;trigucs ,  pour  fc  feire  un  parti  puillànt,  quand  Liûma-  **'**™*°" 
chus  viendroit  à  moiirir.  L'arrivée  de  Ptolomée  Cerau- 
'ne   dans  cette  Cour  ,  fit  craindre  à  Arfmoé  qu'il  ne 
fortifiât  trop  le  parti  de  Lifandra ,  dont  il  étoit  frère  de 
père  Se  de  mère  >  8c  que  fes  en&ns ,  après  la  mort  de 
Lifimachus  ne  tombaiTent  en  la  puilTancc  d'Agathocle. 
pour  prévenir  cette  difgrace  >  elle  réfolut  la  perte  d'A- 
gathocle ,  dont  elle  dona  de  fi  mauvaifes  impreflfïons  à 
Ijfunachus ,  qif  il  le  fit  mettre  en  prifon  >  fie  l'y  fit  mou- 
rir. Lifandra  avec  fes  enfans  fie  fon  frère  teraune ,  fie 
Alexandre  fils  de  Lifimachus  Sx.  d'Odrifias  j  le  làuve'rent 
î£  fe  refiigiereni  à  la  Cour   de   Seleucus.    Plufieurs 
'«les  principaux  Officiers  de  Lifunachus  indignés  de  là 
cruauté  ,  l'abandonerent  Se  allèrent  trouver  le  Roi  de 
Sirie.  On  n'eut  pas  de  peine  à  le  porter  à  déclarer  la 
guerre  à  Lilimachus>  il  y  «voit  déjà  aifez  de  pencham. 

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554  GENE  AL  O  G  I  ES 

RoiJ  DE  Seleucus  à  la  tête  d'une  belle  armée,  entre  dans-1'ACe 

Ma  CE-   mineure,  enlevé  SardestÔC  plufieurs  places.  LiTimachus 

D  o  1 N  B.  pj^dè  PHelefponi  pour  arêter  fes  progrès ,  lui  livre  ba- 
taille à  Corupedion  en  Phrigie ,  &  la  perd  avec  la  vie.  * 
dont  le  cours  avoit  été  de  74  ans.  Sa  mort  fut  pour  fa 
famille  le  dernier  &c  le  comble  des  malheurs.  Il  avoit  vu 
périr  quinze.de  les  fils,  que  divers  accidens  lui  enlevè- 
rent. IL  lui  en  refloit  deux  de  fa  femme  Arfînoé  Zijîmachus  3c 
Juftm  ,     phiiipey  l'un  âgé  de  16  ans,  6c  l'autre  de  13  ,  que  leur 

"'  **•  oncle  Ptolomée  Ceraune  tua  entre  les  bras  de  leur 
mère. 

VIII.        SELEUCUS  demeura,pOQrprix delà  viéloire, maître 

j7i}.duM.  de  tous  les  Etats  de  Liflmachus  j  il  venoit  en  Macédoi- 
Se  iSi.     ne ,  lorfque  Ptolomée  auquel  il  avoit  doné  retraite  peu 

avant J.C.  auparavant,  fc  détache  de  Seleucus,  8c  avec  cène  in- 
croyable viteiïè  ,  qui  lui  avoit  feit  doner  le  nom  de  C*- 

Pauianias ,  ^^^  ^y  yj^^„  ^  arme  contre   lui ,  &C  lui  dreflè  des  eia- 
'-c.  i^-    bûches  oii  il  le  Êùt  périr. 
IX.  PTOLOMÉE  ie  fait  enfuitc  reconoître  pour  Roi 

j7i4.daM.  de  Macédoine ,  &c  craignant  n'en  pas  demeurer  paifible 

poffènèur ,  tant  que  vivroient  les  enfans  de  Liûmachus 

Juftin  ,  '  ôc  de  fa  fœur  Arfuioé ,  il  les  égorge  entre  les  bras  de 

].  14.C.).  leur  mère,  le  jour  même  de  Tes  noces,  avec  cette 
Princeflè ,  qu'il  relégua  en  Samothrace.  Ptolomée  paya 
bien-tôt  h.  peine  de  fes  crimes.  Il  fut  pris  priibnier  dans 
ime  bataillé  par  les  Gaulois ,  qui  avoient  fait  une  inva- 
fion  dans  la  Macédoine ,  fous  leur  chef  Belgius ,  &:  quand 
on  l'eut  reconu,  ils  le  mirent  en  pièces.  Après  fà  mort 
Arfinoé  fe  retira  en  Egipte  auprès  de  ion  frerc  Phila- 

X  Ar  VT  ^^^P^^  '  3**'  l'épouJà. 

î7if  duM       MELEAGRE  qui  lui  fucceda  dans  le  Royaumcdc 
&z7i>.  '  Macédoine  ne  régna  que  deux  mois,  6c  ANTIPA- 

avancj.'c.  TER  II.  qui  le  m  élire  après  lui  ,  fut  tué  45  jours 
après  par  les  tiaulois.  Ceux-ci  fe  diiperièrent  après  leur 
viétoire,  pour  piller  le  p«s  des  environs.  SOS THE^ 

*   Appien raconte  qu'un dùen  qpe ce  lYétc  enrevelL  Panfinias  dit  911e ce  fa 


.    Prince  avoit  nourri  dans  f^  msifoa  , 
défendit  te  corps  mon  contre  Ici  oifeaux 
&  les  b£tei  caroacieres ,  jujqa'j  ce  que 

^\  Thoiu  de  U  nlic  de  Ftumlc  l'edt  tigu- 


iMexandre  un  de  Ces6lt,ScjU  d'Odii- 
ùas  ,  qui  lui  rendit  les  derniers  deroîit 
ayant  fait  portet  Ion  corpt  dans  b. 
Cktdi)as&,  oà  il  l'inbuioa* 


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HISTORIQUES  Zw.///  55J 

NES  illuftre  Macédonien,  aflèmbla  quelques  troupes.  Rois  s» 
profita   du  défordre  où  ils  étoient ,  en   tua  un  grand    M  a  c  e- 
nombre ,  &  obligea  le  refte  à  abandoner  le   pais.  La    "  o  '  »»  =• 
Courone  de  Macédoine  fut  le  prix  de  la  valeur  &  de      X 11. 
la  viiïtoire  de  Softhenes  ,  que   les  Macédoniens  reco-  i7i-s-iaM- 
nurent  pour   leur  Rot  II  le  montra  encore  plus  digne  lyj^j^  ^^ 
de  ce  cnoix  par  fà  modération,  car  il  ne.  vouloit  pas  i^.c  j,  ' 
fôufrir  que  l'armée  lui  prêtât  le  ferment  comme  à  îbn 
Roi ,  mais  Amplement  comme  à  fon  Général.  Cepen- 
dant Brcnnm  autre  Chef  de  Gaulois ,  &  fà  troupe  vinrent 
à  leur  tour  en  Macédoine  &   acablerent  par  leur  nom- 
bre Softhenes  ôc  ravagèrent  tout  le  païs.  Ils  prirent  enfui- 
te  le  chemin  des  Thermopiles ,  pour  entrer  de-là  dans 
la  Grèce  ,  oîi  ils  périrent  prefquc  tous  miférablemcnt. 

Après  la  mort  de  Softhenes  ,  Antiochus  fils  de  Seleu- 
cus  Nicator,  &  ANTIGONUS-Gonotas  ,  fils  de    Xllt 
Demetrius  -  Poliorcetès ,  prétendirent  à  la  Courone  de  î7i8.duM. 
Macédoine.  Leurs  pères  en  avoient  été  Rois  l'un  après     ^  ^^f'f. 
l'autre.  Amigonus  qui  depuis  la  fetale  expédition  de  fon  *v*"U'^' 
pere  en  Afie,  avoir  régné  dix  ans  en  Grèce ,  le  trou- 
vant plus  à  portée  que  l'autre  >  en  prit  poilèflion  le  pre- 
mier. Us  lèvent  tous  deux  de  grandes  armées  &  for- 
ment de  puiffantes  alliances ,  l'un  pour  le  maintenir  fie 
l'autre  pour  enlever  à  fon  concurrent  fa  conquête;  l'é- 

f  alité  cie  leurs  forces  les  tint  quelque  tems  dans  l'inadtion, 
c:  à  la  fin  on  en  vint  à  un  trait2,par  lequel  Antigonus  épou- 
fa  PhiU  fille  de  Stratonicc  &  de  Seleucus  ,&  Antiochus 
lui  céda  fes  prétentions  fur  la  Macédoine ,  de  forte  qu'il 
en  demeura  paifîble  poifeflèur  &  la  laillà  à  fa  pofterîté 
qui  en  joiiit  jufqu'à  Perfée  le  dernier  de  cette  race. 

Antigonus  atî^qué  enfuitç  par  les  Gaulois ,  les  défit 
&  les  obligea  à  lui  demander  la  paix.  Moins  heureux  Juftîn»'.»;: 
lorlque  Pirrhus,    au   retour    d'Italie    iè    jetta   fur  la 
Macédoine  ,  il  fc  vit  réduit  par  la  délèrtion  des  fiens,  ?^  *" 
à  lui  abandoner  ion  Royaume ,  qu'il  ne  recouvra  que    '     ' 
par  la  mort  de  ce  Prince  tué  à  Argos  qu'il  vouloit  mr- 
■prendre  ,&  où  Antigonus  étoit  entré  avec  quelques  trou-  t  «•   1 
pes  pour  la  défendre.Antigonus  ufaavcc  modération  de  fà  -^       '  *^  ' 
yiéloire,  Ôc  recouvra  pluûeurs  villes  de  la  Grèce.  Les 

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j5«  GENEALOGIES 

R  q  1 3  s  I  Lacédémoniens,  &  les  Achéniensi  alarmez  de  fa  tropgtan- 
M Ac  s-   de  puiHànce ,  formèrent  une  ligue  contre  lui)  &  enga- 
" ° '"ir  p''^'"  Ptolomée   Philadelphe  d'y  entrer.    Les  Gaulois 
xéiAv.JC  ^jjatjques  Pataquerent   dans  le  même  tems ,  qu'il  étoit 
prelTé  par  les  armes  de  Ptolomée  Se  des  Spartiates;  mais 
fa  viâoire  qu'il  remporta  fur  eux  le  délivra  de  ces  bar- 
bares) Se  obligea  Ptolomée  avec  fes  alliez  de  fe  retirer. 
Antigonus  profitant  de  tleur  retraite  6c  de  l'ardeur  de 
PaufaniaS)  iès  loldatS)  tourna  fes  armes  contre  Athènes  )  &c  i'obli- 
lir.  ).         g£2  ^  malgré  la  flote  d'Egipte  Se  l'armée  des  Lacédémo- 
JulUn^lir.  niens,  deiè  ibumetre  à  lut  Tandis  qu'il  eft  ogipé-à  cette 
a.6,  ch.  a.    guerre ,  Alexandre  Roi  d'Epire  tombe  fur  la  Macédoine 
pour  venger  la  mort  de  ion  père.  Antigonus  y  retour- 
ne en  diligence  pour  le  combatte  ;  mais  abandoné  de 
fes  foldats  il  perd  Se  ibn  armée  8c  fon  Royaume.  De- 
mctrius  fon  nls  )  quoique  fort  jeune  )  levé  des  troupes 
en  l'ablènce  de  fon  père,  recouvre  le  Royaume  i  &  dé- 
poiiille  même  Alexandre  de  celui  d'Epiie. 
^IV.        Antigonus  mourut  âgé  de  8o  anS)  dont  il  enavoit 
il6i.iaU.  „gn^   j^  jj  j„(   pQ„j   fucceffeur  fon  fils   DËME- 
avantY'c. '^"•'US   IL  dont  Olimpias   veuve  d'Alexandre  Roi 
j  „.  ^\.  '  d'Epirc  Se  régente  de  l'Etat  implora  l'apui  contre  les 
»8  c"i'  "  Etoliens  ;  Se  pour  l'engager  à  le  lui  accorder  )  elle  lui 
dona  en  namsi  fa  fSe  ïéin.  Il   avoit  déjà  époufé  la 
foeur  d'Antiocnus  Roi  de  Sirie  )  laquelle  le  retira  vo- 
lontairement chez  fon  frère  Se  le  poulFa  à  prendre  les 
armes  contre  fon  époux  )  auquel  Aratus  Général  des 
Tlut,  U    Achéens  fit  aulli  la  guerre  pour  la  délivrance  d'Athé- 
\^rMt.        nés  )  mais  il  fut  défiiit  dans  une  bataille  près  de  Phila- 
cie  par  Bithis  l'un  des  Lieutenans  du  Roi  Dcmetrius» 
qui  mourut  après  dix  ans  de  règne  )  laiflànt  un  fils  no- 
me PhilipE)  qui  étoîc  encore   dans  un  â^ie  tendre. 
X  V.  ANTIGONUS  IL  fumomé  Do/oti  .  qu'on  lui  do- 

jTji.duM.  m  pouj  Tuteur,  ayant  époufé  la  mère  de  fon  pupil, 
«Tant'î  C  '"'  déclaré  Roi  par  le  peuple.  Etant  entré  dans  la  ligue 
PauraDiâs,  "^'^  AchéenS)  à  la  foUicitation  d'Aratus,  qui  lui  fit  re- 
liv. ,.  '  mètre  la  fortereflè  de  Corinthe  )  Se  lui  dona  même  fon  - 
Flm.  in  fils  pour  un  des  otases,  il  marcha  contre  Cléomene 
jiritn&  Roi  de  Sparte  >  qui  s'étoit  ligué  avec  les  Etoliens ,  con- 
Cltmmt. 


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H  I  s  T  OR  I  Q  U  E  S.  Lîv.  111.  557 

tre  les  Achécns ,  prit  Tegée  &  Mandnée  >  Ôc  ayant  ga-  R-  o  i  s  t>^ 
gné  la  bataille  de  Selafic  lur  Cléoraene  III.  Roi  de  Spar-  *^  *  c  e- 
te  j  il  ic  rendit  maître  de  cette  ville ,  d'où  Cléomene  "  °  ^  «  *• 
fe  fauva  en  Egipte  avec  fa  Êimille.  Antigonus  ufa  avec  juftîn.liv. 
modération  de  là  viébsire  >  il  défendit  Tz  pillage  à  fes  18.  c^. 
ibldats  >  &c  dona  la  vie  au  relie  des  Citoyens  ,  diiànt 
qu'il  n'avoit  point  hît  la  guerre  aux  Sparuates ,  mais  à 
Cléomene  >  dont  la  fuite  avoit  emporte  toute'&  colère. 
Trois  jours  après  qu'il  fi;t  entré  dans  Sparte^  il  en  partie 
pour  marcher  contre  les  Uliriens  qui  ravageoienc  la  Ma- 
cédoine. Il  leur  livra  bataille  &  les  défît.  Mais  tandis 
que  dans  la  chaleur  de  l'aétion  >  il  crioit  à  haute  voix 
pour  encourager  lès  ibldats  >  il  ulcéra  iès  poumons  j  dont 
U  étoit  déjà  ataqué  9  Ôc  en  mourut.  D'autres  di&nt  qu'après 
qu'il  eut  ga^ne  la  viétojrej  il  fut  £1  tranfporté  de  joye> 
que  ne  fe  hS&sn  point  dç  crier ,  6  îheureujt  journée ,  il 
le  Tompit  une  veine  >  Ôc  termina  ainll  ion  règne  y  qui 
avoirété  de  12  ans. 

PHILIPE  V.  as  de  Démetrius  monta  fur  le  TrÔ-    XVI. 
ne  à  l'âge  de  14  ans,  Ôc  fignala  les  premières  années  378+-duM. 
de  fon  règne  >  par  la  défaite  des  Dardaniens  &  des  Eto-    ^  i*»- 
liens  j  &  par  la  conquête  de  l'île  de  Crète ,  qu'il  dut  "^^'J-C- 
fuivant  Plutarque  3  moins  à  la  force  de  &s  armes»  qu'à    Juftin, 
&  conduite  pleine  de  fagefTe  &:  d'humanité  y  &  aux  con-  liv.  19. 
ièils  d'Aratus  Chef  des  Achéens..  Mais  il  ne  ibutint  pas  pj^^  ^ 
long-tems  les  grandes  efperances  que  l'on  avoit  fondées  ^j-^/j, 
fur  de  11  heureux  comenc^mens.  Ses  vices  le  manifeilerent) 
£c  il  ne  fe  contenta  pas  de  débaucher  Polecratie ,  femme  du 
jeune  Aratus  y  il  fit  doner  à  ibn  mari  un  breuvage  qui 
le  rendit  fou,  Ôc  fît  mourir  par  im  poifon  lent  le  vieux 
Aratus  ]  il  lui  étoit  devenu  odieux  par  la  liberté  qu'il 
prenoit»  en  qualité  de  fidèle  ami  3  de  lui  dire  fes  vérité^ 
6c  de  ne  pas  aprouver  tout  ce  qu'il  &iibit. 

Les  Romains  ayant  découvert  l'alliance  que  Philîpe  Juftin  ; 
avoir  Ëdre  contre  eux  avec  Annibal  y  portèrent  les  Etoliens  !•  s5>  c.  4> 
6c  les  Eléens  à  lui  faire  la  guerre  1  &  lorfqu'ils  eurent  eux- 
siêmes  triomphé  des  Carthaginois ,  ils  tournèrent  leurs 
arnies  contre  ce  Roi  y  iôus  prétexte  de  iècourir  Athènes , 
qui  étoit  a£^gée  par  fon  ordre  >  pendant  qu'il  ailiégeoit 


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C58  GENEALOGIES 

Rois  de  îui  -  même  Abydos  fur  l'Helefpont. 
M  A  c  f-         Philipe    vaincu    à  OBolo^kus   ,    auprès  de  la  rivière 
B  o  1  N  E.     d»Aous  ,  &  l'année  fuivante  à  CymcephaU  en   Theffà- 
iie  par  T.  Quin(5lius-Flaminkis ,  fut  obligé  de  demander 
/d.i.jox.î.  [j  pgjjj  ^  ^ç  la  recevoir  aux  dures  conditions  que  le 
Plut  in    vainqueur  voulut  lui  prcfcrire.  Savoir  quVn  confervant 
flaminh,     l'ancien  Domaine  de  Macédoine  ,  il  abandoheroit  tou- 
tes les  villes  qu'il  tenoit  dans-  la  Grèce  j  qu'il  payerait 
}So7.daM.  une  amende  de  dix  mille  taléns  ,  livreroît  aux  Romains 
&  ij>7.     tous    fes  vaiiïèaux,  excepté  dix,   &  enverroit  à  Ro- 
avantJ.C.  me  fon  fils  Demetrius  pour  gage  de  fa  fidélité.  Le 
Plut,  in       feul  bonheur  qui  lui  reftoit  parmi  tant  de  maux ,  c'étoit 
Aratê.        ce  ;fils  fort  fupérieur  à  tous  les  autres  Princes  par  fef 
grandes  qualitez  qui  lui  avoient  concilié  l'afe^on  des 
plus  conudérables  des  Romains  Se  de  tous  les  Macédo- 
niens. Il  s'en  priva  lui-même  )  en  le  facrïfiantàiès  injuAes 
ibupçons  &  à  la  jaloufie  de  Feijee  fon  autre  fils.  Celui- 
ci  étoit  né  d'une  concubine ,  on  prétend  même  qu'il 
étoit  fupofé  ,  Ôc  que  fa  mcre  prétendue  l'avoit  fait  pren- 
dre en  naiflànt  à  une  pauvre  couturière  d'Argos,  no- 
Plut.  m       jj^^g  Gaathaine  &c  nourir  comme  s'il  fut  né  d'elle.  La 
^rsto,         crainte  que  Perfée  avoit  que  Demetrius  ne  juftifiât  la  feut 
fêté  de  la  nàiflànce ,  lui  inipira  le  deflein  de  le  perdre, 
11  lui  fit  un  crime  de  l'amitié  des  Romains  Qc  des  égards 
qu'ils  lui  marquèrent  y  lorlqu'envoyé  à  Rome  pour  juC- 
rifier  fon  père  contre  les  plaintes  qui  y  avoient  été  por- 
tées contre  lui  par  toutes  les  villes  de  la  Grèce ,  U  en 
obtint  un  décret  aufli  glorieux  pour  lui  que  favorable 
jumn,liT.  ^    ï**»'l^E«  '    Ç"  1^  Sénat  accorda    la    grâce  du  perc 
jj_d^,   en    conhderation  du   fils.  Ferfëe  raccufa  même  d'être 
d'inrelligence  avec  les  Romains  pour  le  détrôner,  & 
fiipofa  pour  le  prouver  de  fitaHès  Lettres  de  T.  Quinc- 
tius.  Ainfi  Phiupe  déjà  prévenu  contre  fon  fils  par  un 
dépit  fecret  de  lui  devoir  fa  grâce  ,  dona  ordre  à  Di- 
das  de  le  fiiire  mourir ,  celui-ci  prit  le  tems  d'un  repas 
pour  empoiibnner  ce  Jeune  Prince  ,  qui  preflë  par  les 
■    douleurs  que  lui  cauloit  le  breuvage ,  qu'il  venoit  de 
boire,  fortit  de  table,  &  fc  retira  dans  fà  cbimbre> 
où  tandis  qu'il  fe  plaignoit  de  1%  cruauté  de  fon  pere , 


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HISTORIQUES.  Lit:.  HT.  555, 

-il  fut  étoufë  fous  des  tapis  qu'on  lui  jctta  flu-  la  tête.  Rois  01 
Philipe  découvritpeu  après  qu'ilavoitété  trompé  par  de  M  a  c  e- 
feux  raports  &  ce-  pcre  défabufë  ne  conçut  pas  moins  de  1  o  i  k  e. 
douleur  de  voir  Perfée  criminel ,  que  d'avoir  fait  mou- 
rir l'inocent  Demetrius  ,  dont  il  auroit  iàns  doute  van- 
.gé  la  mort>  û  peu  de  tems  après  il  n'eut  luirmême  per- 
du la  vie  )  qu'abrégea  une  maladie  >  caufée  par  fèsieuls 
chagrins. 

.  Il  avoit  deltiné  pour  lui  fuccédcr  Antigonus  ne-  „,,,, 
veu  de  Dofon  ;  mais  PERSÉE  le  prévenant  par  fà  di-  ,  "^  '• 
ligence  >  s'aflura  de  la  Courone  pat  la  mort  de  ce  comr  5»^  ""M. 

Eltiteur,  En  héritant  du  trône  de  fon  perc,  il  hérita  de  ayam' j  c 
t  haine  Se  de  lès  deflèins  contre  les  Romains.  Il  pro-        .      .  * 
fita ,  pour  leur  faire  la  guerre  ,  des  grands  préparati&  J"*'"  ■  '"• 
que  Philipe  avoit  fait  feirc  avec  un  fecret  admirable,  *'•''• 
&c  qu'il  dellinoit  contre  eux.  Perlée  la  comença  en  atar 
.quant  JbmpoUs  Roi  des  Sapéens  leur  allié ,  qu'il  dé- 

fioiiilla  de  fcs  Etats.  Les  Romains  prirent  le  parti  de   T.  lîve; 
eur  allié  Se  déclarèrent  la  guerre  -à  Perfée  ,  qui  la  fou-  li».  +i. 
tint   d'abord  avec  fuccès.  Il  défit  dans  un  combat  de  Paufanias  , 
Cavalerie  proche  Sicurium  >  ville  lituée  au  pié  du  mont  l»^- 7- •=•**>• 
Oflà,  le  Conful  P.  Licinius-Oraflus,  qui  étoit  entré  en 
Macédoine,  lui  tua  2500  hommes  de  le^  meilleures  trou- 
pes 8c  fit  éoo  prifoniers;  s'étant  embarqué  fecretement, 
il  alla  ataquer  a  l'iraproviile  la  flote  Romaine  ,  qui  étoit 
à  la  rade  près  d'Orée  ville  de  l'île  d'Eubée ,  la  bâtit , 
s'empara  de  20  vaiflcaux  de.  charge,  &c  en  coula  à  fond 
un  grand  nombre  qui  étoient  pleins  de  blé.  11  repouilà 
dans  un  autre  combat  le  Conful  A.  Hoftilius-Mancinus, 
qui  voidoit  forcer  les  paiTages  de  l'Elimée ,  pour  péné-  l'^"  î'f t. 
trer  dans  la  Macédoine.  Et  lorfque.ce  même  Hoftiliu»  "'"■nonde, 
dérobant  là  marche ,  fut  entré  fecretement  par  la  Thef-  ^  ''  "'?•_ 
falie,  Perfée  alla  à, fa  rencontre  &  lui  ofiit  le  combat    ""' J-*'- 
qu'il  n'ofa  accepter.  De-là ,  lailTant  les  Romains ,  il  fit    "'"•  " 
une  courfe  contre  les  Dardaniens,  leur  tua  plus'  de  dfat    «"''-*'■»- 
mille  hommes  ôc  en  emmena  un  très-grand  butin.  "' 

Perfée  furpris  par  la  diligence  du  Conful  Marcius  > 
qui  avoit  relevé  Hoftilius ,  abandona  Pella  à  fon  apro- 
che,  8c  fil  jetter  fes  tréfors.  dans  la.  mei>  dont  après,  ii 


I,  Google 


)£o  GENEALOGIES 

R  o  I  s  D  B  eut  bien  de  la  peitïe  à  retirer  une  partie  ;  Û  avoît  même 
M  A  c  E-     doné  ordre  qu'on  brûlât  fes  vaifTeaux  ;  mais  Androni- 
o  o  I N  B.     eus  à  qui  cet  ordre  avoir  été  ,porté  3  ne  fe  prelTa  pas 
d'y  obéir. 

La  réfiftance  des  Macédoniens  à  Theffalonique  &  à 
<;aflàndric,  le  fit  revenir  delà  frayeur  qui  l'avoit  faifi.» 
Se  le  renfort  de  20  mille  Gaulois  dont  il  avoit  fbllicité 
-  le  iècours  y  releva  le  courage  Se  les  elperances  des  Ma- 
cédoniens. Mais  quand  il  fut  quellion  de  payer  ces  au- 
xiliaires Se  de  doner  mille  pièces  d'or  à  chaque  Capitaine> 
Ôc  autant  à  proportion  *  a  chaque  Cavalier  &  Fantaflin> 
comme  on  étoii  convenu  >  ibn  avarice  effrayée  de  la 
prodigieufê  quantité  <l'or  qu'il  &lloit  débourièr  ,  lui 
tourne  la  tête  &c  le  Ëiit  réibudre  à  réfijièr  Se  à  renvoyer 
ce  fecours.  Cette  malheureufe  paffion  ne  le  rendit  pas 
moins  perfide  à  l'ég;ard  de  Geutius  Roi  des  Illiriens ,  qui 
«'étoit  engagé  de  ic  déclarer  pom-  lui  contre  les  Ro- 
*C'eft-i-dite  înainS)  moyenant  trois  cens  tafens.  •  Perfëe  envoya  d'a- 
^™  °  bord  en  lUirie  dix  talens  qui  furent  remis  à  Gentïus , 
ôc  fit  compter  le  relie  dans  Pella  à  iès  Ambaflkdeurs  ; 
mais  comme  on  devoit  le  faire  porter  par  charrois ,  Fér- 
iée fit  dire  fecretement  à  ceux  qui  le  conduifoient  de  mar- 
cher à  petites  journées  &  d'atendre  fes  ordres  fur  la  fron- 
tière avant  que  de  le  délivrer  aux  Illiriens.  Cependant 
Gentlus  qui  avoit  déjà  re^u  dix  talens ,  &  qui  avoit  nou- 
velles que  la  Ibmme  entière  étoit  en  chemin  >  fè  laif& 
perfuacfer  par  Pantauchus  ,  Ambaffadeur  Macédonien , 
de  rompre  avec  les  Romuns ,  &iit  arêter  les  deux  Am- 
baflàdeurs  que  Rome  venoit  de  lui  envoyer  pour  re- 
chercher fon  alliance.  Perfée  informé  de  cet  éclat ,  qtfi 
engageoit  Gentius  ,  fans  quHl  put  s'en  dédire ,  fit  revc* 
nir  fon  convoi  8c  laiflà  même  accabler  ce  malheureux 
Prince ,  **  fiins  fc  mètre  en  devoir  de  le  fècourir. 


4   Ticfr-LiTC  'unique  qn'on  étik  ta»- 

venu  pie   lu  C*vMliiri    mrritm  Ââtim 

,  £x  fifcti  d'or  comftMnt ,  Ut  fxittMftm  eiiuj , 

^  Uun  CtfitMmis  amtimî.  Cet  ptécet  d'or 

valoient  T^t  Ifircs  At  noue  mmoye. 

**  Le  Pi^teutAniciuscKarg^  decene 
gnene ,  ptitk  tiHc  tic  Snir» ,  cap Eultf 


de  P-IUirie ,  &  -obligea  Gentioi  i  te  ttm 

die  £  dilci4tioa.  Il  l'«inmeaa  ptilôniei, 
lui ,  fà  femme  Eileva ,  fes  ilenx  nia,  Scoi- 
dilete  &  Pleurai ,  &fon'(reieCarar3nte, 
te  les  priDcîj>aiu  liliiteni.  Cette  cip^ 
ditiontûifaitecD  neuc  joiu*.  T.Livt\ 
liV.44. 

Perfée 


y  Google 


H  IS  T  ORIQUJES.  Z/Vî//.  jïÇj 

-   Perfée  fi  méprifable  par  fon  avarice  ,  ie.  fui;v.encore  R»  i»  d  f 
plus  par  fa  lâcheté.  Car  quoique  fon  armée  fut  fort  fu-   Ma  p.iç- 
péricure  à  celle  des  Romains ,  *  cependant  lorftju'il  fe  oomt.._ 
vit  ataqué  par  le  Conful  Paul-Emile ,  la  frayeur  le  fai- 
fit ,  comme  l'écrit  Polibe  ,  &c  dès  le  commencement  de 
la  bataille  *  *  il  fe  fauva  à  toute  bride  6c  fe  retira  dans 
la  ville  de  Pydne  j  fous  prétexte  d'aller  faire  un  Sacri- 
fice' à  Hercule ,  iaiflànt  à  fcs  Lieutenans  la  conduite  de 
fes  troupes,  qui  en  moins  d'une  heure  furent  mifes  en 
broute  avec  on  horrible  carnage.  Perfée ,  que  la  peur    „  gJuM 
pourfuivoit ,  abandone  Pydne  > ,  gagne  avec  fa  Cavale-     ^  "gg^ 
rie  ,  qui  n'avoir  point  foufert  dans  la  bataille ,  là  ville  avant  T.  C, 
de  Pella  ,  &  enfin  fe  retire   dans  l'île  de  Samothrace 
avec  tous  Iles  tréfors  ,  &  s'y  enferme  dan 
Caftor  &c  de  Pollux.  Trahi  par  OroAtides  * 
leva  fes  richeflès ,  &  par  fon  favori  Jw  de . 
à  qui  il  avoit  confié  fes  cnfans ,  &  qui  1 
Oéîavius ,  Lieutcnailt  de  Paul-Emile  ,  & 
la  flote ,  il  fe  remit  entre  les  mains  de  ce  Romain  Se  fut 
envoyé  au  camp  du  Conful  II  y  entra  vêtu  de  noir 
avec  £on  fils  aîné  »  il  s'hua: 

braffer  fes  genoux  Ôc  à  baifer  1  p.  ^    . 

ibufrir  cette  indigne  baflèflè ,  Emiiiol 

vifaee  où  étoient  peintes  la 
tnitlaeureux  ^ue  vous  êtes ,  lui  di 
Im  fortune  dm  pius  grajtd  reprocht 


*  L'atftiiedePetCée  étoit  de  prés  de 
40- mille  hotnmcide  pié,  8c  de  quatre 
ntille  chevaux. 

-*  *  Cetia  bataille  fiit  donnée  enwe  la 
rivière  d'Ai(on&ccll? de  Leucus  ;  &  il  y 

Ecit  10.  mille  Macédoniens ,  Bc  aptes  la 
caille  on  ea  prit  Gx  mille  ,  qui  «'étoient 
fauves  i  Pidne ,  &  environ  cinq  mille 
qui  s'écoient  dirpeifez  de  paît  Se  d'aucce 
en  Aiyant,  11  n'en  demeura  pas  plus  de 
cent  fur  la  place  delà  part  des  Romains. 
La  nuit  qui  précéda  cette  bataille ,  il  y  eut 
une  éclipfe  de  Lune  ,  dont  le  Tribun 
^ulpitius  Gallus  avoii  auparavant  averti 
les  troupes  K.oii)aiiies  ,.  qui  n'en  furent 
point  é&ayées.  (.es  Macédoniens  au  con- 
jraiic  la  ptiieat  poui  un  j tjfitgc  de  1a 


d^tcdeEetlZe. 

•**.  Ce  Ctet'oiî  avoit    lin    Talflcatf' 
marchàfid  ',  Perfée  lui  perHiada  de  le  re- 
cevoir dans  fou  hotd  avec  toutes  fes  ri- 
chefies.    Le  Cretois  le  pi 
qua  fur  le  foir  tout  l'or  Si 
le  i^tiK  penait  de   lui  [ 
l'entrée   de  la  osii  fit  vi 
tendre  Perfée  ,  auquel  il  a< 
dcz-vDUs  i  minuit  fui  le  p 
f^i  cet  e(po!r  étoit  forti  de  Ton  aiile  par-; 
une  fenêtre  ,  avec  ù.  feinme  &  fes  enfans, 
&  fur  la  nouvelle  qtt'it  aprît  delà  péri-' 
die  du  Cretois  ,  il  tlcka  de  regagou  Icj 
Temple  avec  là  femme  &  fon  6!^  aîné ,  8c 
confia  fon  autre  fils  Se  fa  fille  i  Jon  ,  qui, 
Ic^ahitdaulàiiiauvaifefortuac.      ..  :.- 

Bbbb 


I,  Google 


jS*  G  Et^E  ALO  G  lE  S 

Rois  DE  ^  four^uoilu  jufiffiés  votts^en  fMpmtdcs  ehofes  ^uîftvuvenf 
Macs-      ^m  vous^  êtes  digne  de  vos  malheurs  ^  fue  vous  étiés  indigue 
potHB.     ie  ivos  profperités  fjtjféesî  Pourquoi  ravsks-vtus   jmm  vie^ 
toitty  é"  diminués— vous   ta-  gloire  de  mes  exploits  r  e»  vous 
montrant  f$  lâche  é"  fi  petit  >  que  les  Romains  ne  feuvent  que 
rougir  d'avoir  un  tel  adverfaire  ?  A^renés  iortc  que  la  vertu 
maiheureufe  atire  le  reffeSt  dejès  inemis  r  &  que  la  ideheté, 
quelque  heureujê  qu'elle  fuijfe  être  ^  n'atire  que  le  mépris  des 
Romains^ 
L*infortimé  Ferfée  fût  conduit  à  Rome  avec  fts  ea* 
,    fens  >  Ôc  mené  en  triomphe.  On  dit  que  ce  Prince  ayant 
,   envoyé  prier  Paul-Emile  de  ne  le  pas  doner  en  fpcâa- 
cle  aux  Romains  >  &  de  lui  épargner  l'afront  d'être  me*- 
né  en  triomphe  >  Paul-Emile  pour  Te  moquer  fans  doo-^ 
te  de  fa  lâcheté  ,  6c  de  l'amour  qu'il  avoit  pour  la  vie  r 
répondit  >  lagrase  qu'il  me  demande  itoit  en  fort  pouvoir  é" 
j  ej}  etKore  aujourd'hui  r  s'il  en  a  tant  d'envie  ,.  voulant  lui. 
faire  entendre  qu'il  devoir  préférer  la  mon  à  la  honte  ; 
mais  n'ayant  pas  ea  le  courage  de  fe  la  doner  y  il  eut  la. 
douleur  de  fè  voir  lui-même  au  nombre  de  fcs  dépouil- 
les orner  le  triomphe  du  vainqueur.    Le  Sénat  acorda^ 
. .  à  la  twiere  de  Paul-Emile,  que  ce  Prince  fcroit  mins* 

,  ^y^T  *"  feré  de  la  prifon  publique  j  dans  un,  liea  plus  propre ,. 
****•■  Q.  Caffîiis  eut  ordre  du  Sénat  de  le  mener  avec  fon  fils- 
Alexandre  à  Albe  ,  où.  il  fut  gardé  étroiœment  Les  uns  di^ 
&nt  qu'il  fè  lainamourif  faute  de  manger ,  d'autres  veulent 
que  ce  fut  faute  de  dormir ,  par  la  malice  de  fes  gar-^ 
4cs  ,  qui  prenoient  foih  de  l*eveiller  ,  dès  qu'il  comen- 
çoit  à  fermer  l'œil;  fa  fille  &  un  de  fes  fil?  mouru- 
rent auflr  en  prifon  :  le  troifiéme  nomé  Philipe  devint  uw 
excellent  Tourneur  ôc  un  merveilleux  ouvrier  en  toutes: 
ibrtes  de  petits  ouvrages  ,  qui  demandent  une  grande  déli-- 
cateilède  main.Itaprit  auin  la  langue  Romaine >  qu'il  par* 
la  &c  écrivit  fi  parfaitement  ,  qu'on  ne  trouva  perione 
plus  propre  que  lui  à  remplir  la  charge  de  Grenier',  ÔC 
<u*il  îcrvit  les  Mi^iftrats  en  cette  qualité  avec  beaucoup- 
de  réputation  &:  de  loiiange. 

Ainfi  finit  l'illuftre  &mille  d'Antigonus  y  &c  avec  elle: 
k  âbriflànt  Empire  des  Macédoniens  >  qui  itvoîejK  triomp^ 


,v  Google 


HISTOKIQUES.  Z/r. ///.  5«j 

jihé  des  peuples  de  tout  l'Orient.  Paul-Emile  après  avoir     R  o  i* 
conquisla  Macédoine  fit  une  afièmblée  ,  où  par  ordre  du  c'Itha- 
Sénat  il  rendit  aux  Macédoniens  toutes  leurs  terres»  déclara     ^îJ"  ■• 
due  leurs  villes  étoient  libres ,  leur  con&rva  leurs  loix  Se 
ieurs  privilégcs,avec  la  permiffion  de  créer  leursMagiftrats, 
^  ne  leur  impola  que  cent  talens  de  tribut  annuçl. 


•!^i&mît<misèi&>^i&&^^m;êv£im'd>)i' 


CHAPITRE    XV. 

Des  Rm  de  CEFHALONIE  &  SlTHA^ E 
4e  U  rnee  de  DEUCALION. 

CEPHÀLONIE  île  de  la  Mer 
l'Acarnante  >  portoit  d'abord  le 
fut  poilèdée  par  les  Telebœns ,  fur  l 
Payant  conquilè  par  le  iècours  de  Ci 
na  ,  Se  de  Ion  nom  elle  fut  apellée 
corruption  Cephalonic.  Cephaie  étoi 
--fils  de  DEJONÉE  dit  auffi  EJC 
dans  la  Ffiotide  ou  Piecide ,  contrée 
périt  par  la  perfidie  de  Ibn  gendre  1 
pithes.  Celui-ci  avoic  fait  des  prom< 
%.  Dejonée  9  pour  en  obtenir  â.  fille  DU  en  mariage , 
ôc  lorfqu'il  l'eut  obtenue,  il  fe  mit  peu  en  peine  déte- 
nir fa  parole.  Son  bcau-pere  l'ayant  fouvent  follicitéen 
vain  de  la  tenir  >  lui  fit  un  jour  enlever  iès  iumensj  qui 
j>ainibicnt  à  la  campagne.  Ixion  là-deilùs  feignant  de  Le 
vouloir  contenter ,  l'invita  à  im  ièftin.  Dejonée  iè  ren- 
dit à  Larifïê  âc  y  fut  reçu  avec  beaucoup  de  magnifi* 
«ence  ;  mais  Ixion  ayant  fait  creufer  à  l'entrée  de  la  fai- 
te ,  où  l'on  devoir  manger ,  une  foffe  qu*il  avoit  remt- 
plie  de  feu  Se  l'avoit  enfuite  fait  recouvrir  ,  Dejonée  y 
tomba  &  y  perdit  la  vie.  Tout  le  monde  eut  horreur 


XXI  t 

Strabon^ . 
liv.  10. 


F-  Ï7»- 

Diod.  Sic; 
liv.  4, 


.  <A  C'étokaloTil'uGigeileËuredegros 
mTSBUgd  noa-lèuInneDt  aux  fiUet  qae 
j'on  roiiloit ^pouTei .nuit nfnie i leon 
parent.  Homère  noiu  aprend  dans  l'Ilia- 
de qtt'Ifiliidatius  fils  d'Antenoi  doiu  ca- 


tr'aones  iDotwcafi  i  &>a  [>caB-peEe  en 
épaulant  lâ  fille ,  les  noupeai»  Ac  bet 
tiauz  ÙiSaai  alort  U  piincipale  àt\ieSt 
des  plui  gundi  feigncun^ 

Bbbb  ij 


I,  Google 


R.0  I  3 

»*  I  T  H  A- 

QJJE. 

'  M.  Banier, 
Explicat. 
hiftoc.  des 
Fables. 


1*  +.  c.  j  5. 


HntL-c,  1. 


M.  Banier, 
£xplicat, 
Itift.  des^ 
Pabfe». 


■5^4    .       GENEAL.  HISTORIQ': 

de  ce  crime  ,  &c  Ixion  erra  long-tems  (ans  tronyer  au- 
cun afile  >  jufqa'à  ce  qu'enfin,  quelque  Prince  fiirnomé 

Jupiter  y  (.nom  prefque  fynonime  avec  celui  de  Roi) 
voulut  bien  l'expier  8c  lui  acorder  l'hoipitalité  que  tous 

•  fes  voifins  lui  retufoicnt.  L'ingrat  Ixion  touché  des  char- 
mes' dé  là  Reine  ,  ofa  lui  déclarer  fa  paflton:  felle  en 
inftruifit  fon  époux  ,  qui  chaflà  de  fa  Cour  le  Roi  des 

^LapirHes,  Sur  cela  a  été  imaginée  la  fable  d'Ixîon  amoi>- 

"reux  de  Junon ,  foudroyé  par  Jupiter ,  6c  ataCfaé  dans 
les  enfers  à  ufi?  çouë*  environée /de.  ferpens ,  qui  tour- 
ne fgins  relâche.  D'Ixion  Se  de  Dm  naquit  Ptrrithoùi 
kmide  Thefée.         -      " 

Dejonée  laiflà  deux  fils  ,  favoiV  Ce p  h  a  l  e  & 
Phllacus.  Celui-ci  épouià.  Climene  fille  de  Minias" 
&  eut  Alcimeàe  mcre  du-  femeux  Jafon,  fuivant  Apolr 
l&niùs  (livre  i.  J'PœAs  &  IpBictus.  Melampe 
obtint  dlphîclus  fes  beaux  troupeaux  que  Nelée  fouhaitott 
avec  tant  de  paffion,  qu'il  exigea  ce  préfent  de  ceux 
qui  rechcrchoient  fa  fille-  en  mariage  ;  illes  céda  à  (on 
ftere  Bias  ,  qui.  les  dona  à- Nelée  &  qui  à  ceprixépcir- 
fa  fa  fille.  Iphiclus  fut  père  de  P^otesilas,  qui  alla 
à  l'eipédition  de  Troye ,  &  qui  lorfque  la  flote  desGrecs- 
aborda'  à  la  Troadc ,  eut  le  courage  de  fauter  le  premier 
à  terre.  Il  avoit  époufé  Polidom  fille  de  Meleagre ,  & 
de  CUofatre  fille  de  jW;»r/'fj/^.Paufanias  remarque  au  fujet  de 
cestroisPrince{res,que:l'ayeule>lamere  &la  fille  eurent 
cela  de  comun  &;  de  lmgulier,tout  à  la  fois,  qu'ayant  toutes 
trok  perdu  leurs  maris ,  elles  ne  purent  fe  réfoudre  à  leur 
fiirvivre  ,  &:  aimèrent  mieux  les  accompagner  au  tombeau. 
e  E  P  H  AL  E  fiis  de  Béjonée  époufa  Procrh ,  fille  d'E- 
rechtée  Roi  d'Athènes,  avec  laqueflc  s'étant  brouillé  pour 

"une  galanterie- qu'elle  eut  avec  un  certain  Ptcleon,  elle 
fe   retira  dans   l'île  de  Crète  à  là  Cour  de  Minos  II. 

[qui  en  devint  arfioureux  au  point  d'oublier  Pafiphaé  fii 


*  Le  fùplice  d'Iïion  me  làit  lÔuvcnir 
d'une  chofe  fort  (tngaline  ,  que  Lampri- 
dius  raconre  de  l'EmperruF  Heliogabale- 
Ce  Prince  apellaic  les  Pacafîces  fet  Ixioni, 
&  les  faifant  atacher  à  une  de  ces  roues  , 
dcntonierfrifoiu^lçver  de  l'eau,  rvr«. 


Mpuria  ,  qne  fon  hiCott  tonnin'  en  â 
préfence  avec  beaucoup  de  rapidité  ,  pre- 
noit  un  plailîr  doguliet  à  les  von  untAc 
rufpendas  en  l'aii,  Mutdc  enfentiM  don* 
l'eau. 

femme 


y  Google 


TsiU  XXIL  ^6f 

Ancêtres    d'  U  L  ï  S  S  E. 

Roh  de  CEFHALONIE  é-  ^ITHA^E. 

Z>  B  r  0  H  e'  I ,  cmqaiéme  fils  d'E  o  i  e  ,  eut  !a  Phocide  &  Pfiotide  ; 
ép.  Diomedt ,  6Ue  de  Xuthus. 


I,  CEPHALE.  Prince  de  Cephalonie, 
ép.  Procris ,  fille  d'Erechtée  ^Roi 
d'Athènes. 


Phibacvs, 

ép,  Climene, 
TxiON.      ÊUedeMiniaï.' 


Dia, 

4p. 


H.  CELEUS,     Oene'b,    Pwabtoh.      Posas.     Ipiiicurs-     ^Icimde . 


régna  en 
Cepnalonie.' 


régna  en 
Phocide.. 


Hr.  ACRISlUS, 
Roi  de  Cephalonie.. 


IV.  LAERTE.Rofdè 
Cephalonie  ,  d"Itha^ 
que&deZacinthe  ,. 
ép.  Anticlie,  fille- 
a'Autolicus.. 


<p. 


jifihioehe.-       ^son. 

pROTESIlAS  ,         JasoN'.. 

SoUÂre,  fille 
de  Meleagro.- 


T.  ULISSE.  Roi 

d'Ithaqae.ép./'wjf- 
hpe  ,  fille  d'Ica- 
rius  frère  deTindare,. 


Pbace ,  dit  aufli 
Callifiho..      ' 


E^metu,        CtUmem .  femme 
depHiiEvSjfils- 
d'Augeas,- 


DideCirci.  *  * 


ép.Na/^^Jtïïc  d'Alcinous  , 
Roi  de  Pheaqne  ,  ou  Epicafie  ^ 
dite  iaffi  Pblfcafie  ^.blie. 
de  Neftofr* 

Ptoiiv-orthvs,    PiesePtolis; 


D  s  1  M  o  ir  s  ;. 


N-A 

aea-  de  Calip/».. 


,v  Google 


£ 


k66  GENEALOGIES 

Rois     femme.  Apollonius  dit  que  Procris  guérit  Mmos  d'o- 

)'Ith  A-  ne  maladie  dangereufe.  Quoiqu'il  en  ibit,  Cephale  alla 

*!**•      chercher  iz  femme  &  fe  réconcilia  avec  cUê.  Ccphalc 

étant  devenu  infidèle  à  fon  tour ,  Procris  en  mourut  de 

chagrin.  Apollodore ,  livre  j.  dit  que  Cephale  tua  Procris 

à  la  chaflè.»  &:  que  l'Aréopage  d'Athènes  le  condamna 

à  un  exil  perpétuel}  on  crut  aparamem  que  ce  n'étoit 

Eias  par  un  pur  accident)  que  cela  étoix  arrivé  comme 
e  difoit  ce  Prince  ;  mais  par  un  refte  de  refTentiihent 
de  l'infidélité  de  fa  femme. 
raufanias,       Cephale  obligé  de  quiter  AthéiKS  fe  retira  à  Thébes, 
I,  X.  c,  j7.    Q^  ayant  fecondé  Amptùtrion  dans  fon  expédition  coiv- 
trc  les  Telcboens ,  en  reçut  en  récompcnfe  de  fcs  fervi- 
ces  )  l'île  qui  de  Ibn  nom  fut  apeUée  Cefh»leme ,  &c  qui 
avoit  été  -coiuuîfe  fur  ces  peuples  ;  il  y  fixa  Ca,  demeu- 
re ^  $c  la  laifla  à  fà  pofterité.  Comme  ce  Prince  aimoit 
rBonémenx  la  chaflè  fie  qu'il  quitoit  tous  Les  matins 
chère  Procris,  on  dit  que  l'Aurore  devenue  amou- 
reufe  de  lui  l'avoit  enlevé ,  Ôc  qu'elle  en  eut  Phaéthon. 
Cephale  fut  père  (  fuivant  Euftachius  fur  le  livre  2.  de 
CoJ!Iîi"t.  l'Iliade)  de  CELEUS  ,  ôc  celui-ci  d'ARCESIUS  ,  que 
fur  l'Ep.  dé  quelques-uns  font  fils  de  Jupiter  Ôc  ttEuriodie  ,  d'autres 
peiulo|«.    de  Mercure  *  Ôc  quelques  autres  de  Cephale  ôc  dé  Procris. 
Arcefius  outre  le  Rovaume  de  Cephalenie ,  poficda  en- 
core les  îles  à&Zseimhe  *  d'Ihta^ue  **  Ôcdc  huUhitim  *** 
qui  n'en  Ibnt  pas  éloignées.  Ëiutachius  fur  le  1 4$  de  1*0- 
4tnée  nous  aprend  qu' Arcefius  eut  pour  femme  Chsle^ 
medufe  ,  de  laquella  naquit  L  AERTE  moins  conu  par 
lui-même  que  par  ion  fils  ULYSSE  ****j  qu'ilavoit  eu 


H  Zâdnthi ,  qae  l'on  nome  i  pt^nt 
2«W( ,  l'of dleit  ancietincmciic  ni^, 
feloQ  Pline ,  1.  4>  C.  i».  BuAulûtiS  fur  le 
%.  de  llliide ,  dît  «qu'elle  prit  le  nom  de 
Zacinthe  de  ZMmtkui ,  £U  de  Paidanoc, 

•'/tfcayiM  s'apclle  aujonid'Iiui  IJiU  dt 
4»KfmM ,  on  di^vM  Mcgmori. 

***  Dm/ûAimm.  aujourd'hui  Delkha,  ou 
TJ^MJtt ,  tfiok  one  des  îles  apelléci  Èeht> 
mUtt ,  i  l'embouchure  du  Acuve  Ache- 
louc  ,  comme  veut  Sirabon  ,  lir.  8.  Ton 
nom  lai  vient  d'un  mot  erec  qui  figaiiîe 
loDg ,  patcc  qu'elle  cA  f>nu  longue  ^ue 


latge  ,  OK  deQulichiuf  j  fik  de  Tiipt»- 
leme. 

■  *M  Uljgt^  an  noai  corompu  parle* 
Laiîru'du  Qioc  Grec  O^g0Mu .  qu'Hoinerc 
OéfJlîè  19  dùiye  da  verbe  Grec  Odj- 
xjfihm ,  qui  lîgniSe  ,  ène  en  colère  ,  on 
être  bat  fie  odieux  ,  car  il  dit  <)u'AuioU- 
cas  ,  ^tant  allé  vok  (on  gendre  Lacrte . 
&{àfille  Amic[ié,<}aiÀoit  en  cotichet, 
on  lui  dilua  l'bonenr  d^porcr  le  nom 
i  rea£int ,  le  qa'il  voulut  qu'on  l'apclUt 
OdyJftM.  Ptolomée  Epbellion  dans  Pho- 
niu>  dit  quIllyOc   ait  pienucicmcar 


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H I  s  T  O  R I Q  U  E  s,  Zw.  ///.  ^6f 

de  fa  femme   Antielie.  Elle  étoit  fille  ,  félon  Homère  ,     Ror» 
à'jiutoUcus  &   à^Ampkite»  y   ou  fuivant  Pauiàntas  ,   de  d'Itha 
Héene  ,  fille  de  Pcréus ,  fils  d'Ëlatus  >  &  petit  fils  d'Ar-  Qj»  s. 
cas-  Aucolicus  habiK>it  le  mont  ParnaiTe  Ôc  étpit  fils  de  Paufanias, 
Dedalioa»  quoiqu'il  paffât  pour  fils  de  Mercure  j  peut-  l.S.c.  4.  * 
être  à  caufè  de  là  fubtilicé  a  voler  ks  befUaux  de  Tes 
voiTins.  Antielie  mourut  de  douleur  &  de  regret  à  eau-  *^^J^  "^ 
fe  de  la  longue  abfènce  de  ion  fils.  Higin  cnap.  245, 
dit>  que  fur  une  fauffe  nouvelle  de  la  mort  de  ^n  fils  y 
elle  fe  tua  elle-même. 

UiyfTe  alla  à  Sparte  pour  £ùre  kt  cour  à  Hélène  j-mais  ApoIIod. 
voyant  le  grand  nombre  de  Princes  puifians  qu'il  avok  liv.  ;, 
pour  rivaux ,  ôc  n'eiperaiw  pas  de  pouvoir  leur  être  pré- 
féré >  il  prit  ion  parti  en  homme  iàge  j  àc  adreflà  fè» 
voeux  à  un  <uitre  objet  >  qiû  en  étoit  plus  digne..  C'é- 
toit  Pénélope,  coufme  ffermaine  d'Helene,  &  il  l'obtint 
par  ta  faveur  de  Tinoare  fbn  oncle  9  auquel  il  avoit  do- 
né  l'expédient  de  pouvoir  choiftr  un  mari  à  ià  fille  tel  qu'il 
Toudroit  )  fans  que  les  autres  qui  fèroient  refiliez  puuènc 
jamais  lui  en  marquer  de  reifentiment.  Ce  fut  cfe  leur 
Kiire  jurer  folemnellement  qu'ils  aprouveroient  le  choix 
qu'il  feroit  d'un  gendre  ,  s'obligeant  par  le  même  Icr- 
menc  de  l'affifter  lui  6c  ion  gendre  y  contre  quiconque 
voudroit,  pour  ce  fu^et  ).leur  £ùre  de  la  peine. 


apdl^'  Otitb  ,  fjÊKê  j^'d  mjMt  ùi  ttuHUt 
fnt  ffMiuUi.  C'eft  le  mime  nom  que  fè 
dona  Ulyfie  quand  il  Te  vie  tentèrmé  dini 
la  overne  du  Ciclcpe  ,  comme  on  peut 
mit  dans  Honieie  ,  OisS>  9< 

Tzetzei  fur  Licophron  dil  ,tpi'\3\ySt 
an  comencemcnt  s'apriloit  Nmnu,  ou 
bien  comme  veulent  (juclques-uns , 
qu'il  fiit  ainfi  apellé  par  les  Tirrheaieas  , 
vers  lefqtteU  il  (k  retira  Tut  lès  vieaz 
faon ,  Se  que  Nanm  en  langue  Tltrlie- 
niene  figniae  un  vagabond  Se  nn  homme 
^nt  va  etcanc  de;i  ,  delà  par  le  monde. 
>ff^niM,Comment.  Tur  lei  Epit.  d'Ovide. 

H  efV  bon  deiemaïquei  que  contre  l'o- 
phrion  commune  ,  qui  ait  Ulyfle  fils 
lïEgirîme  te  natuiel  de  Laëne  ,  Higin  ,. 
k.  surfis  lui  Tzertcs  ,  arec    ^tiel^ct 


Po2tes'tn^qiKt,ent  d&itéqne  Latmc 
n'^oit<]ue  Ton  peie  putatif.  Se.  Sifipba 
fon  véritable  père  ,  lequel  logeant  en  U 
[aailmi  d'Aatolicar ,  étoit  dvvenu  amou- 
rcuzde  £t  fille  Antielie  ,  &  joilit  fectcle- 
meot  de  Tes  amours.  Qjfe  Laerte  l'ayanr 
demanda  en  mariage  ,  fon  père  Auioli- 
cus  U  lui  dona  toute  enceinte  qu'elle- 
étoit  du  fait  de  Sifiphe ,  &  qu'elle  en- 
fanta Ulyâc  dans  la  mailbn  de  LaËrte  , 
f|ii  le  tmc  tOQJOurs  pou  Ton  fils,  foir* 
qu^  le  crât  tel  ,  foit  qu'il  ne  voulilr 
point  publieiifa honte  i  voyant  d'aiUeun- 
qu'il  n'avoir  point  d'autres  fils.  Ccft  fin- 
vanrcene  opmJon  qu'Qvide .  MeiMn.  i  j. 
Ëiir  lepiochet  i  Ulyfle  pat  Ajar,  dans  le 
dififreod  au'il.eut  avec  loi  au  lujct  deaai- 
mei  d'AcoUlc,  ^u'il  étek  Jiif»^  S^fhùn* 


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56«  GENEALOGIES 

Rois  •  Paufanias ,  (  livre  3.  chap.  12.)  dit  qu'Icarius  *  vou- 
»■  I TH A-  lant  marier  fa  fille  Pénélope,  la  propofa  à  tous  les  pour- 
Qjj  B.  lUivans  pour  le  prix  de  fa  courlc ,  &  qu'Ulyflè  l'obtint 
par  ce  moyen  >  ayant  le  mieux  couru  de  tous.  Ce  que 
cet  Aut€iir  ajoute  fait  honeur  à  Pénélope  ,  étant  un 
trait  bien  marqué  du  caractère  d'une  honêtc  femme. 
Icarius  n'ayant  pu  perfuader  à  fon  gendre  de  demeurer 
à  Sparte  ,  s'adrefla  à  fa  fille  &c  la  conjura  de  ne  le  point 
abandoner  ;  mais  fes  prières  ne  purent  point  la  porter  à 
lui  faire  un  auffi  grand  iàcrifice  que  l'eft  celui  de  pré- 
férer la  maifon  paternelle  à  celle  d'un  époux.  Elle"  par- 
tit donc  avecUIyffe  pour  s'en  aller  à  I^que.  Son  perc 
s'étant  aperçu  de  leur  évalion ,  mpnta  lur  Ion  chariot  > 
courut  après  eux  >  les  ateignit  &  rcnouvella  fes  in/îan- 
Pâi^anias,  ces  auprès  de  fa,  fille.  Ulyue  fatigué  de  ces  importuni- 
i.  j.  c.  io.  tés  I.  mt  à  Pénélope  qu'elle  pouvqit  opter  entre  fon  père 
6c  fon  mari ,  6c  qu'il  la  laiflbit  la  maitreffe  ou  de  venir 
avec  lui  à  Ithaque  ou  de  retourner  à  Sparte  avec  foa 
père ,  Pénélope  rougit  &c  ne  répondit  qu'en  mettant  un 
voile  fur  fon  vifage ,  Icarius  entendit  ce  que  cela  vour 
loit  dire.  Il  comprit  très-clairement  qu'elle  vouloit  fui- 
vre  fon  mari ,  il  ne  s'y  opofa  point ,  iSc  fit  ériger  en  cç 
Ùeu  là  une  ftatuë  de  la  pudeur. 

Peu  de  tems  après  qu'Ulyffe  eut  été  marié  ,  les  Prin- 
ces de  la  Grèce  s'affemblerent  polir  aller  à  la  guerre  de 
Troye  3  èc  envoyèrent  prier  Ulyflè  d'être  de  cette  ex- 

{ïédition.  Ce  que  l'on  à  débité  de  la  folie  feinte  d'U- 
yflè  pour  s'exempter  d'aller  à  cette  guerre ,  Ôc  de  la  ma.- 
niere  dont  Palamedcs  la  découvrit ,  eft  une  invention 
des  Poètes  *  qui  font  venus  après  Homère.  Ce  Prince. 


il  Prefuttetoui  les  Anteius  font  d'ac- 
cord fut  le  nom  du  pete  de  Penelape  , 
Il  n'en  ed  pas  de  m$me  fut:  celui  de  Ci 
pierç.  AjoltodWc ,  liv.  j.  dit  «ju'une 
Naia>^  Ptriit»  >  Âic  femme  d'Icarius , 
lequel  fiticani  Strabon  ,  lir.  lo.  fe  niarîa 
au  païs  d'Acarnanie  avec  FoUcafit ,  fille 
de  Lygeus ,  donc  il  eut  Pénélope  fk  fes 
frètes.  Le  Scholiafte  d'Homeie  fut  le  i  ; 


de  l'OdifTée.iaporte  deux  ai 


opm 


Jâvoii  quicanus  époulà  BfratUch»,  fille 


d'Orfilochus  ,  ou  fuivant  Phetecid»  ,' 
^JltTùM, ,  fille  d'Eutipilus ,  fils  de  Te- 
IcAor.  Mexjriac  ,  Comnient.  fîu  l'EpiiTC 
de  Pénélope  i  Ulyffe. 

■  *  .Higin,  c.  sj.  Scrvius  fur  le  i,  de 
l'Enéide  ,  Se  Tieties  fut  LicopWn, 
difent  qu'OIyflê  trop  atacli^  i  fa  femme 
Pénélope,  s'avifa ,  lorfqu'U  fut  qpc  les 
Grecs  lui  en voy oient  des  AmbaUàdeua 
pour  le  pciet  de  les  acompagacr  i  la 
guwte  de  Troye ,  de  contrefaite  le  fi>u , 

d'Ithaque 


y  Google  . 


H  I  s  TO  R  I  Q  U  E  s.  /m  ///.  $69 

d'Ithaque  alla  à  la  guerre  de  Troye ,  avec  les  autres  Grecs     Rois 
aufquels  il  rendit  de  très-grands  fervices  parfapruden-  d'Itha- 
ce  Se  par  fon  induftrîe.  Après  la  prife  de  cette  ville ,  il   QJJ  =• 
tua  Orfllochus  fils  d'Idomenée  Roi  de  Crète  j  qui  lui 
dilputoit  fa  part  dans  le  butin.  S^étant  enfuite  embarqué 
pour  retourner  en  fa  patrie,  fa  flote  fut  défaite  par  Te- 
lamon  qui  vouloit  venger  la  mort  de  fon  fils  ,  dont  il 
"avoit  été  la  caulè.  U  le  mit  fur  un  vaiflêau  Phénicien 
&  erra  pendant  dix  ans  fur  les  mers  ïoniene  6c  Tirrhe- 
niene  fur  les  côtes  d'Afrique ôcdltalie.  Strabon,  livre  ?•  „    .  . 
le  conduit  même  jufqu'en  Portugal ,  &  il  y  a  aparence  ^^^"^^^' 
^ue  la  ville  de  Liibone  y  qui  ancienement  s'apelloit  Uljrf- 
jiffo  ,  a  pris  fon  nom  d'Ulyffe.  Dans  ce  voyage  il  eut  ai-     ^j^^  ^ 
verfes  avantures.  La  première  fut  en  Sicile ,  oii  ayant  fExpiica- 
abordé  1  il  fut  reçu  par    Polipheme  qui  regnoit  fur  les  tion  hiftor. 
Cictopts  *  dans  une  partie  de  l'île ,  comme  Diodore  6c  des  Fables 
quelques  autres  nous  l'aprenent.  S'étaht  fiiit  aimer  A'Elpe  par    M* 
fille  de  ce  Ciclope,   il  l'enleva.  Les  Lefthgom ,  qui  étoient  ''^''^  ^*- 
d'autres  habitans  de  cette  île ,  la  lui  aracherent ,  ôc  la  ^^^^' 
rendirent  à  fon  père.  Ulyflè  évita  heureufement  fon  cou- 
roux  ,  en  s'embarquant  promptemenr ,  ôc  aborda  fur  les 
côtes  d'Italie  :  il  fut  acceùiili  par  Circé  **  qui  regnoit 


&  acoiiplant  enremble  un  clicval  te  un 
IxEuf ,  le  mit  â  labourer  le  tirage. de  la 
mer  &  i  y  tèmer  du  fel    Mail  que  Pala- 

'  niede  ,  auHî  lufé  <]ue  lui ,  Te  douta  de  la 
feinte  ,  4:  que  pour  la  découvrir  ,  il  prit 
le  jeune  Telen^que  encore  au  berceau  , 
&  le  ïint  mettre  devant  la  cbaruc  ,  qu'U- 
lyffe  détourna  pour  ne  U  .point- faire 
pafler  pardeflus  le  corpt  de  Ion  Gis ,  & 
que  par  ce  moyen  ayant  Ëilt  conotire 
qu'il  n'étoit  point  iofenfé  ,  il  fiit  obligé 
de  partir  pour  le  fiége  de  Troye.  C'eft 
fur  ce  fondement  qu'on  a  dit  qu'UIifle 
eut  toujours  depuis  une  baine  mortelle 
comte  Palame«,&que  pour  s'en  ven- 

'  ger ,  il  fupolà  des  lettres  de  Priam  i  Pa- 
lamede,  comme  fi  celui-ci  eiîl  traire 
avec  le  Troyen  ,  pour  lui  livrer  l'armée 
desGiccs.ft  fil  en  même  tems  cacker 
^ans  (à  tente  une  fomme  d'argent ,  qui 

■  pàrailToit  par  les  lettres  de  Priam  titre  le 
prix  de  fa  trahifon ,  &  fiir  ces  preuves  Pa- 


lamede  fiit  lapidé  pat  l'armée. 

*  Theucidide,  liv,  t.  dit  que  les  Cy- 
clopes-écoient  les  plus  aocienibabitaDsiIe 
l'Ile  de  Sicile.  Ilsbabitoient  ven  le  con- 
chani  de  l'île  près  du  Promontoire  de  Li- 
libée  ,  &  c'ell  de-Ii  qu'ils  ont  pris  leur 
nom  de  Ciclopes  compolîi  de  deux  mou 
Pliénicieni ,  ChtV  LcHf  ,  comme  qui  di- 
roit  gens  du  Golfe  de  Lilibée  ;  fc  c*eft  c« 
qui  a  trompé  les  Grecs  ,  qui  n'entendant 

[loint  cette  Langue  ,  ont  cru  que  ce  nom 
eur  venoitdu  aiotCHlti,  qui  veut  dite 
rond  i  fur  quoi  ils  débitèrent  la  Fable,  qui 
ne  done  aux  Cyclopes  qu'un  ceil  rond 
au  milieu  du  front.  Comme  les  Ciclopes 
étoient  gens  fauvages  Se  brutaux  ,  les 
Poètes  les  leptefentent  comme  de  vrais 
Aniropophages.  M.  Bimier ,  Explîcatîoa 
billor.  des  Fables. 

**  M.  l'Abbé  Banîer  remarque  après 
l'Auteur  de  la  Généalogie  desElieux, 
qu'il  y  a  eu  deux  Cre4  ,  qu'on  3  confoo, 

Cccc 


y  Google 


Rots 

D'  J  T  H  A. 


570  GENEALOGIES 

dans  ces  cantons  ,  &c  dont  les  charmes  le  retinrent  quel-- 
ques  tems.  Quoiqu'il  en  eut,  félon  quelques  Auteurs» 
un  fils  nomé  Telogonus  y  il  la  quitta  &:  s'embarqua. 

UlyfTe  ,  félon  Homère  ,  aboida  aufTi  chez  Cdjffo ,  que 
Tzetzes  fur  Licophron  fait  fœur  de  Circé..  Cette  Prin- 
ceflè  regnoit  fur  l'île  d'Or/^/>  dans  la  mer  d'Ionie,  plus 
conuë  ious  le  nom  de  l'île  de  Calyjfo  ,-  elle  reçut  Ulyffe  & 
l'arêta  dans  fon  île  par  les  charmes  de  fa  beauté.  Le  fou- 
vcnir  de  fa  chère  Pénélope  l'arracha  cependant  aux  dé- 
lices de  cette  Cour  ,  &  au  fortir  de  l'île  de  Calipfo  ,  il 
aborda  au  pais  des  Ph'eaciens  ,  qui  habitoient  l'île  de  C*r- 
^  »  Aojtmp.    cire  * ,  où  ayant  équipé  un  vaiflèau ,  il  ariva  enfin  après- 

^1"'  ^'*-  20  ans  d'abfence  à.  l'île  d'Ithaque  ,  où  il  retrouva  fon  pè- 
re Laertc  6c  revit  fa  chère  Pénélope.  U  la  trouva  ob/è- 
dée  de  ^ lufietirs  Princes  voifms  ,  qui  dreflbient  des  piè- 
ges à  fa  vertu  &  diiTipoient  tout  îbabicn.  Secondé  par 
Ion-  fils  Telemaque ,  par  Euraée  Ôc  Fhiletius  fcs  fidcls 
domeftiques  ,  il  fè  défit  de  tous   fes  rivaux. >.  6c  régna 

kïBziriac.  parfiblement  jufqu'à-  une  extrême  vieilleiïè,  qu'il  mourut,- 
fuivant  Homère ,  d'une  mort  douce  parmi  fes  fujçts ,  6c 
félon  l'opinion  la  plus- comunc  j  il  fut  tué  par  fonfilsTe- 
légonus.  Celui-ci  envoyé  par  ià  mère  Cireé  pour  voir 
fon  père  y  étant  arivé  en  Ithaque  au  lieu  où  demeuroit 
Ulynè ,.  les  Gardes  voulurent  lui  défendre  l'entrée  j  ôc  lui 
s'opiniatrant  à  vouloir  entrer  p'ar  force ,  Ulyflè  fortit 
au  bruit  6c  reçut  de  la  main  de  Telegonus  ,  qui  ne  le 
conoiifoit  point ,  un  coup  de  lance  dont  il  mourut  trois 


dais  duss-  la  fiiice.  Celle  que  Diodoir, 
après Hefiode,  dit  êne'fille  du  Soleil, 
parce  que  ton  père  s'apelloic  Elmt ,  ou 
Sol,  était  beaucoup  plutanciene  qu'U- 
lyfle  ,  puitqu'elle  rivoit  du  tems  des 
Argonautes  ,  &  étoit  (ceui  &  femme  d'E- 
tes  Roi  de  Colcbos ,  8c  Coeur  de  PalIphaË, 
femme  de  Minos  :  celle  cliez  laquelle 
Ulyfle  s'arëta  ,  &  qui  r^gnoii  fur'  les 
cAtes  d'Italie  ,  étoit  fille  d'Etés  &  de  la 

iiremieie  Circé,  Se  petite  fille  d'Elins ,  & 
izut  d'Etés  II.  Cette  recoode  Circi  s'a- 
dona  i  la  conoiffance  des  beibes  ,  oi  elle 
réulEt  £  bien,  qu'elle  trouva  plufieuis-fe- 
ncdes ,  mais  comme  elle  Ce  Jetvic  de  du 
ttcsttt  f  OUI  k  veogei  de  Ict  éataàt  f  ai 


le  poifon  ,  elle  pafla  dans  l'elprit  de  tout' 
le  monde  pour  une  grande  Magiciene. 
On  dit  même  qu'ayant  éfoaCi  le  Roi  it» 
Sannaies&  des  Scites,  elle  l'cmpoilôiiai 
ce  qui  la  tendit  Û  odteuTe  i  fes  fujets  , 
qu'elle  fat  obligée  de  fottit  de  fon  Royao* 
me  ,  pour  fe  retirer  dans  un  lieu  deCtn 
fut  les  câces  d  Italie  ,  i  qui  elle  a  doné 
fon  nom,  C'eft  ce  qu'on  apelloit  le  Pn- 
nwuetri  Ai  Ckté ,  furla  aicr<lc  Tofcane,. 
aujourd'hui  Af#M«  ûir»!!».  Et  parce  que 
ce  Piomooioire  s'avançoit  fort  dans  Is 
jocr ,  ceU  a  doné  keu  i  pluJîeuis  Anteois- 
de  le  piudre  pou  uac  tk.  M.  tAtêi- 
BMiir. 


y  Google 


HISTORIQUES.  Zm ///.  571 

Jours  après.  Mais  comme  remarque  le  Scholialle  ,  toute  Rois 
.'Cette  hiftoire  de  Telegonus  eft  une  invention  des  Poètes  "'^  t  h  a- 
-qui  font  venus  après  Homère.  ^"  '• 

D'autres  Auteurs  le  font  mourir  hors  de  fbn  Royau- 
jne.  Plutarque  en  la  queftion  14.  des  chofes  Greques, 
raporte  que  les  parens  de  ceux  qu'Ulyfïè  avoir  fait  périr 
au  fujet  de  Pénélope  s'étant  foulevé  contre  lui ,  on  con- 
vint enfin  d'un  comun  confentement  des  deux  partis , 
•de  faire  venir  Neoptolerae  pour  les  mctre  d'acord  ,  6c 
que  celui-ci  ayant  pris  conoiffance  de  leur  diferend ,  con- 
Jamna  lespremiers  à  payer  tous  les  ans  quelque  amen- 
de à  Ulyfle  >  pour  les  excès  &c  domages  qui  avoient  été 
comis  dans  fa  jnaifon  ,  &c  qu'en  même  tems  il  condam- 
na Ulyfle  à  fortir  du  pais  6c  à  s'exiler  des  îles  de  Ce- 
phalenie  ,  d'Ithaque  6c, de  Zacinthe  >  jufqu'à  ce  qu'Ufiit 
abibus  Ôc  purgé  des  homicides  qu'il  avoir  comis  >  âc  qu'il 
iè  retira  en  Italie.  Ce  fut  >  fuivant  Theopompe ,  cité  pas 
Tzeczes  fur  Licophron  ,  chez  les  Tirrhéniens>  où  il  ha- 
bita une  Contrée  qui  s'apelloit  Gortinie  6c  il  y  mourut.  Mais 
il  done  un  autre  fujet  de  fa  retraite ,  lavoir  le  chagrin  de 
la  mauvaife  conduite  de  la  femme  >  pendant  fon  ablèn- 
ce.  La  réputation  de  Pénélope  n'efl  pas  mieux  traitée 
dans  Pauianias  livre  8.  chap.  1 2.  Les  Mantïnéens  >  dit- 
il ,  prétendent  qu'acufée  par  fon  mari  d'avoir  mis  elle- 
même  le  défordre  dans  la  maifon ,  elle  en  fut  chalfée, 
43u'elle  fe  retira  premièrement  à  Sparte  >  6c  qu'enfuitc 
«lie  vint  à  Mantinée ,  oîi  elle  mourut. 

Ulyflè  eut  plufieurs  enfens  de  diferentes  femmes,  de  Meztrîac. 
Pénélope  il  eut  T  e  L£  M  a  Q.U  E  ,  auquel  Euflathius  ajou- 
xc  Arceftlas  ,  6c  Paufanias  im  autre  fils  apellé  PtoUpor- 
tus ,  ainfi  nomé,  parce  qu'il  naquit  après  la  prife  de  Troyc. 
De  Cwe  Reine  del'île  d*£-», naquit  Telegonus  qui, 
fuivant  Higin  chap.  127.  épouîa  après  la  mort  d'U- 
lyffe ,  Pénélope ,  de  laquelle  naquit  lt»tus ,  qui  dona  fon 
nom  à  l'Italie ,  opinion  Êibuleufe  qui  ne  peut  avoir  pla- 
ce dans  l'hiftoire.  Suivant  Héfiode ,  de  Circé  ôc  d'Ulyflc 
naquirent  Jgrius  &c  Zatinus. 

De  Catipfo  furent  engendrez  ,  lèlon  Héfiode  ,  Naufi- 
-4hous  Se  Ntutfinoiis ,  ÔC  mivant  l'Auteur  de  la  Telegonie> 

Cccc  îj 


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571  GENEALOGIES 

Rois  d'elle  naquirent  TeUgonts  &  Telei/tmus. 
D'I  T  H  A-  Parthenius  en  les  Eroriqucs  chap.  3.  citant  Sophocle 
*^"^*  en  la  Tragédie  intitulée  ,  Eur/ahs  ,  dit  qu'UlyfTe 
étant  allé  en  Epircj  après  le  meurtre  des  amans  de  Péné- 
lope »  fut  reçu  Se  traité  fort  humainement  par  le  Roi 
Tyrimmas  ;  que  cependant  il  débaucha  fa  fille  Evifpcy  de 
laquelle  il  eut  un  nls  apellé  Eurialus ,  que  les  uns  apel- 
Icnt  Leotonphorus ,  &  d'autres  Doriclus.  Cet  Eurialus 
étant  allé  en  Ithaque  dans  un  tems  qu'UlyflTe  écoit  ab- 
fent  ,  fiit  tué  par  Telemaque  ,  ou  par  UlyflTe  même 
lorfqu'il  fut  de  retour. 

TELEMAQUE  fuccedaà  fon  père  Ôcépoufà  ,fui- 
vant  Di(5tis  de  Crète  livre  6.  Naujieea  fille  d'Alcinous 
des  Pheaque  j  ou  Corcirc ,  &  de  ce  mariage  naquit  Pto- 
LiPORTHUS.  Hcllanicus  dit  que  ce  Prince  eut  de  Nauficca 
pERSEPTOLis  ,  auquel  Euftachius  ,  fur  le  16  de  l'Odifréc> 
donc  une  autre  merc ,  fçavoir  PoUe*fie  fiUc  de  Ncilor. 
Higin  chap.  127.  dit,  qu'après  la  mort  d'Ulyflè ,  Tele- 
maque époufa  Cireé  6c  que  d'elle  U  eut  Latinus^àont  les 
Latins  prirent  leur  nom.  Cependant  la  plus  comune  opi- 
nion eft  que  Latinus  étoit  fils  de  Faune.  On  ignore  ce 
que  devint  la  pofterité  de  Telemaque.  Les  Manliens  & 
les  Odtaviens  de  Rome  en  faifoicnt  décendre  leurs  Mai- 
fons* 


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HISTORIQUES,  liv  IIU  573 

R  o  is  D  I 

PIM— ■* »»-»ijj — -».»».„«»»....-».^j,»y^,^,-.»-[-i,ii'— T--iiii'--[r',ii— TT— T r* iufT'T ' i» "^ O    C  n   s  t  V 

CHAPITRE     XVI. 

i)«  Koisie  CRETE  de  U  race  deDEUCALÎON. 

ENTRE  les  îles  qui  bordent  les  côtes  de  la  Grèce, 
celle  de  CKETE  nomée  aujourd'hui  C»nhe ,  cil 
une  des  plus  confidérables  par  fa  grandeur.  Elle  eft  dans 
la  Méditerranée,  à  l'entrée  de  l'Archipel.  Le  nom  de  Crète 
lui  a  été  doné ,  ou  de  celui  de  Crh ,  qui  fut ,  félon  quel- 
ques-uns ,  fon  premier  Roi ,  ou  de  celui  de  Crète  fille 
de  Jupiter  6c  ^'Idea  ,  ou  de  Crète  fille  d'un  Cureté  qui 
fut  mariée  avec  Ammon.  Elle  a  été  aufli  nomée  Jerie , 
Cureté ,  Idée ,  Cbetonie  ,  Teiechinie  ,  &  enfin  Candie.  Elle  a 
eu  jufqu'à  1 00  villes  ,  ce  qui  la  fit  nomer  Hecatorapi  - 
les.  Ses  premiers  habitans  furent  les  Ethéocre'tes ,  ôc  les 
Curetés  nçs  dans  le  pais.  Les  îeUjgiens,  les  Eâliens  y  me- 
nèrent des  colonies  auflî  bien  que  les  Âche'erts  &  les  Ar- 
giens. 

Ses  habitans ,  qui  facrifioient  des  hommes  à  Jupiter  Cfccvreau. 
&  à  Saturne  ,  inventèrent  iêlon  quelques-uns,  la  Reli~  Hiftoired» 
ligion  y  c'eft-à-dire ,  celle  qui  devint  depuis  comune  aux  Monde. 
Grecs ,  la  Mufique  &  la  chaffe.  Ils  furent  les  premiers  qui 
découvrirent  l'ufage  du  fer  6c  du  cuivre,  la  manière  de 
tirer  de  Parc ,  de  raire  des  cafqucs  Ôc  des  épées.  Dès  leur 
jeuncfïè  ils  étoiem  inftruits  à  s'en  fervir  :  aulH  étoient- 
ils  en  fi  grande  réputation  parmi  leurs  voifins  ,  que  Phi- 
lopœmen  fit  voile  en  Crète»  félon  Plutarque,  pour  fc 
former  fous  la  dilcipline  de  ces  infulaires,  qui  êtoientf»- 
v»ns  dam  toutes  les  rufes  de  guerre.  Les  plus  beaux  préfens 
qu'on  pouvoit  leur  raire ,  ëtoient  des  armes  ,  ils  comba- 
toient  au  fbn  de  la  lyre  Se  de  la  flûte.  Au  reile  ils  avoient 
de  très-grands  défauts.  Ils  paifoient  pour  des  pirates  Sc 
des  larons ,  pour  de  grands  fourbes  âc  de  grands  men- 
teurs ;  ce  qui  dona  lieu  au  proverbe  cretifer  avec  un  Cre- 
tois. S,  Paul  dans  fon  Epître  à  Tite  qu^  avoit  envoyé 
en  Crète  pour  y  prêcher  la  foi,  cita  un  ancien  vers  Grec 


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^74  GENE  A  t.    HISTOK 

Rois  de  dont  Ic  icns  cii  que  les  Cretois  font  toujours  menteurs.,  mé- 
,C  B,  E  T  E.  chantes  bêtes,  ventres parefeux.Polyhe  témoigne  qu'ils  éiofcem 
fujets  à  fe  révolter ,  oc  fi  avares ,  qu'entre  toUs  les  hom- 
mes ils  étoient  les  feuls  qui  ne  trouvoient  point  de 
gain  deshonête  de  quelque  côté  qu'il  pût  venir.  Leurs 
vices ,  comme  l'a  remarqué  Conftantin-Porphirogénéte, 
firent  dire  qu'il  y  avoit  trois  C.  irès^méchaïas^  Crète, 
CapadocTi  ér  Cilieie. 

Le  premier  Roi  de  Crète  fut ,  Aiivant  le  iàvant  Meur- 
fms,  JUPITER,  ou  Zan  fils   de  Saturne  &  petit  fils 
A'Ouranos,  qui  régna  .60  ans.  Enfuite  régnèrent  Cres, 
Amhon  ou  Jupiter,  après  lequel  u  le  trouve  une 
lacune  de  300  ans  que  Meurfius  remplit  des  noms  de 
Cecrops>  de  Cydon,  de  Pieres.  fit  après  cet  in- 
terval  on  voit  régner  en  Crète  TEUCTAMUS  fils 
Table      de  Dorus  Roi  de  Theflalie  6c  petit  fils  à'HeUen  fils  de 
XXIII   Deuealiony  lequel   ayant   été  çhaffé  de  ià  patrie  ,  prit 
quelques  Pelafgiens  &  Eoliens  fujets  de  Crethée  fon 
Diod.  Sic    beau  père  ,  5c  les  ayant  conduit  dans  l'île  de  Crète ,  fe 
liv.  5.  rendit  maître  dé  cette  île  oii  il  établit  fa  domination.  II  eitf 

de  fa  femme  Crète  ASTERIUS  furnomé  JUPÏTER,  lequel 
M.  Banier ,  |^-  fuccéda.Sous  fon  règne  Europe  Gïit  d'Agenor  Roi  de  Phé- 
hifto'"dcs  nic*^>  ^^^  enlevée,  fuivant  Echemenides  par  quelques  Mar- 
fables.  chands  Cretois,  Ôc  ayant  été  tranfporté  en  Crète,  la  beauté 
la  fit  juger  digne  d'Être  femme  du  Roi.  Conime  le  vailTeau 
fur  lequel  elle  fut  conduite  portoit  fur  la  prouë  la  fi- 
mrc  d'un  taureau  blanc ,  o.u  que  le  Capitaine  qui  l'en- 
leva s'apelloitTaurus, félon  Palephatc,oc  que  d'ailleurs 
le  Prince  auquel  elle  fut  mariée  Ce  faifoit  nomcr  Japtter, 
les  Poètes  ont  pris  de-Ià  ocafion  de  dire  que  Jupiter 
s'étoit  changé  en  taureau ,  pour  enlever  cette  Princeffc, 
Europe  ayant  époufé  Aftcrius  * ,  devint  merc  de 
trois  enfans,  fie  s'atira  l'eftime  fie  la  vénération  de  tous 
les  Cretois ,  qui  l'honorèrent  après  (à  mort  comme  une 

*  Apollodore  Jiftingae  Afteriuf  île  \vet  avec  Caîa.  Mâtitit.  Comment,  lur 
Jupiter.  Il  dit  (  !ir.  3.  )  qu'Europe  ,  «près  I  l'Epit  de  Phèdre  â  Hipolite.  Diodoiedic 
avoir  énoncé  Minos  jcics  frères  connus  j  prclque  la  mtme  chofe  ,  avec  cette difé- 
de  Jupicçt,  époufa  AfteriusRoi  deCretc,  1  rence,  qu'il  donepouT  père  aox  enlâns 
qui aWiy«nt|ioiàc d'autres enfkRK.adopu  |  d'^uope  Taïuut,  ^jiltend^Jufitei-  M. 
ccuz4c  Jupiter ,  &  Ici  fo  nouiiii  K  ^ie-  |  i'Am  Béùitr. 

Divinité 


le 


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ELois  .de   CRETE    de  la  race  de  DEUCALION;- 

DO  RUS  ,  fils  d'H  EL  Ltw  &  petit -fils  de  Diucalion, 
s'établit  aux  environs  da  Mont  Patnafle.  f^rfet.  pagej7i, 

I..  TEUCTAMUS,  s*é»blit  en  Crète ,  ép.  Cw« ,  fille  de  Crethcus. 

Hi  A  STER  lUS  ,  dit  J  w  p  i  t  e  r  ,  Roi  de  Crète  ,  ép.  Europe^  foeor  dfr 
Cadmus  ,  &  fille  d'A  genot ,  Roi  de  Phenicie. 


lEIÎ.  MINOS  I.  RoideCieie, 
tf,Ithone,  fille  de  Uâius. 


Rhadauan-ie. 


IV.  LICASTE. 
Roi  deCtcte,ép. 
JdafiWe  deCotibanthe. 

V.  MIN  OS  II; 

RoideCrete.  ép. 
Pajiphaé,  fœur  de- 
Gircé.  &  fille 
d'Elius  ou  Sol. 


jlcacaSîde  ^ 
etit  d'ApoIton 


CiDON  , 

qai  dona 
loonom  à 
A'pôlbnie..^ 


Miii- 
TVS, 


Sauf E DON, 
alla  en 
Licie. 


Etandbh, 

ép.  Lnodamie^ 

fille  de 

Bellerophon. 

A  H  T  a  u  s. 


ir^jv.^ 


Ahoro.    VI.  DEUCA-    Glau-   Ariane^  Cathre'e,    Phedrt,   Sarpedoh  U. 

oe's;         lion.  Roi-       cvs.      enlevée  autrement     femme   combatitpour 

de-Giete,                        par  Gratbb'e.      de       les  Troyens. 

Theféc.  Thefée. 


VTI.IDOMENE'E,  Moins, 

Roi  de  Ctete ,  fut  fils 

ao  fiége  de  Troye,  naturel. 
ép.  Mmdd. 


Altme-     jifeiwjine,         Eroi 


Orsilochus  ^ 

tué  au  fiége 
deTroyepar 
Uiilïe. 


Clifihm, 

promife 

à  L  EU  eus. 


•oBt ,         Clmene  ; 

ép.  femme  de 

Flisthene    Nauplius; 
obAtbre'b.   R.d'£ubée. 


Vm.  MERIO- 
NES,  dernier 
Roi  de  Crète. 


PAiAKEDBi  inventeur 
de  4  Lettres  Greqties, 
du  jeu  des  échecs ,  je 
de  cdiù  des  des. 


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ty6  GENEALOGIES 

Rois  de  Divinité  :  ils  inftituercnt  même  une  fête  en  fon  honeur, 
Crète,    ôc  lui  donerent  le  furnom  de  Minerve. 

Après  la  mort  d'Afterius,  MI  NOS  I.  fon  fils  aîné 
lui  mccçda ,  mais  ce  ne  fut  pas  fans  quelque  contradiâion 
de  la  part  de  fes  frères  RhadamAnte,  &c  Sarpedo» ,  qui 
lui  dilputerent  la  Courone  &  vouloient  au  moins  la  par- 
tager avec  lui.  Ils  curent  du  défavantage,  &  Mines  refté 
paifible  poffefreur ,  gouverna  avec  autant  de  douceur  que 
d'équité ,  Se  rendit  célçbrç  l'île  de  Crète ,  peu  çonuë 
avant  lui.  Il  y  fit  bâtir  plufieurs  villes,  entre  lefquelles 
on  met  Gmjfe  dont  il  fit  fa  réfidence  royale,  Miaoa- 
LiÛU ,  ainfi  apellée  de  fon  nom  &c  de  celui  de  Lii5Hus 
fon  beau  pcre  ,  Fhe^e ,  ôc  AptUonie  nomée  dans  la  fuite 
Cidonie  par  fon  petit  fils  Cido»  qui  l'embellit. 
M.  l'Abbé  Mais  rien  ne  diftingua  tant  ce  Prince  que  les  loix 
Banier,  qu'il  donna  aux  Cretois ,  puifqu'elles  l'ont  toujours  fait 
regarder  comme  un  des  plus  grands  Legiflatcursdç  l'An- 
tiquité. L'Hîllorien  'Jofeph  avoue  que  ee  Prince  étoit  le 
ièul  parmi  les  Anciens  qui  méritât  d'être  comparé  à 
Moite.  C'eft  ce  qui  a  doné  lieu  aux  Poètes  d'en  faire 
un  des  Juge?  de  l'Enfer  *  avec  Ion  frère  Rhadamante. 
On  peut  juger  de.  l'équité  de  fes  loix  par  les  éloges  que 
Platon,  Ariftote,  Diodore,  Plutarque  ôc  plufieurs  au- 
Arift. Ppli-  1res  en  ont  fait,  6c  par  la  réputation  qu'elles  avoient, 
tic.i.c.  lo.  puifque  Licurgue  voyagea  exprès  en  Crète  pour  les  re* 
cueillir  âc  les  doner  aux  Lacédémoniens. 

Minos  pour  doner  plus  d'autorité  à  fes  Loix ,  fè  re- 
tiroit  dans  un  antre  de  l'île  de  Crète  ,  oii  il  feignoit 
que  Jupiter  les  lui  dû^olt ,  &:  il  n'en  revenoit  jamais^ 


^  Les  Grecs  ayant  fuifi  chez  les  Egip- 
lieos  l'idée  de  leut  enfer ,  voulureni  i 
l'eiemple  de  cet  ancien  peuple  ,  y  établir 
des  Jages.  Ils  cboifiient  parmi  leonplns 
glands  hommci ,  ctuz  qui  avoient  vécu 
avec  le  plut  d'întegriid  ,  &  n'en  ttouve- 
lent  point  quiméfiiafleniniieai-cet  ho- 
neut ,  que  Mi/w,  Emui  ,  8c  ^addmuattht. 
Ils  partageient  enfuice  lepn  fonÛions; 
Eacus  au  rapott  de  Platon  ,  in  Garp» ,  ju- 
geoit  les  Enropéens.  Rhadamanthe  ,  oui 
«voit  quitté  le  léjour  de  Ciéte  ,  pour  allei 
f 'établit  eu  A|ïe ,  eut  les  Alîati^ucs  poiu 


fan  panage  ,  oïl  l'on  comprenoit  les  Afri- 
cains i  Si  Minos  comme  le  premier  Pré- 
fident  de  la  Cour  Infernale  ,  décidoit  lei 
distends  qui  furvenoient  entie  cet  deux 
jDges.  Tous  les  Portes  convienent  de 
cette  Hipeiiorité  de  Minas  fur  fes  Colle- 
gués.  Homère,  O''- 11.  le  représente  avec 
unrceptteàlamain,afns  au  mjlieu  des 
ombles  dont  on  plaide  les  caufes  en  (à 
préfcnce  ;  te  Virgile  ajoure  qu'il  tient 
a  la  main  &  remuË  l'Urne  fatale  o4  eft 
renfermé  le  Ion  de  tous  les  hamains.  M. 
l'jîiié BMitr,^f \ic.  hiftot.dcs  Fables. 

au 


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HISTORIQUES.  Liv.lIL         577 

«a  raport  de  Nicolas  de  Damas ,  qu'il  n'en  raponât  quel-  Rom  01 
^es  nouvelles  loix.  C'cft  ce  qui  lui  a  Ëiit  doner  par  C  &  b  t  e. 
Homère  la  qualité  de  DifeipU  de  Jupiter,  que  Platon  re-    piston 
carde  comme  la  louange  la  plus  grande  qu'on  puïflè  ^  Mim*. 
doner  à  un  homme. 

On  ne  fait  pas  au  ju(te  la  durée  du  règne  de  ce  grand 
Prince  1  dont  on  peut  marquer  l'époque  vers  l'an  du 
nionde  2670»  i50ans  avant  laprifedeTroye  >&:  1334 
avant  l'Ere  chréciene. 

Rhadamanthe  frère  de  Minos*,qui  au  raport  de  M-Banicr, 
Platon  fe  ièrvit  utilement  de  fes  lumières  »  pour  com- 
pofcr  fes  loix  &  les  faire  obferver  avec  exaétitude ,  fut  j^    .  .  ^ 
un  Prince  d'une  grande  intégrité.  Obligé  de  quiter  le      * 
féjour  de  Crète  ,  oii  fon  frère ,  peut-être  jaloux  de  îk  ré-  Diod.|.  t. 
putation,  ne  pouvoit  le  foufrir,  il  fe  retira  dans  quel- 
qu'une des  îles  de  l'Archipel ,  &  fe  rendit  maître  de  plu- 
fîeurs  îles ,  qui  fe  fournirent  à  lui ,  moins  contraintes 
par  ta  force  de  fes  armes  >  que  gagnées  par  la  douceur 
de  fbn  gouvernement.  C'eft  cette  équité  &c  cet  amour 
pour  la  juftice ,  dit  Diodore ,  qui  le  firent  mètre  au  nom- 
bre des  Juges  d'Enfer. 

Rhadamanthe  avant  que  de  mourir  partagea  fes  Etats, 
û  dona  ,  fuivant  Diodore  >  l'île  de  Lemnoi  à  Thoas,  & 
celle  de  Chio  à  Oenofion.  Paufanias  fait  mention  d'ut) 
fils  de  Rhadamanthe  apellé  £r/flEîTOi ,  lequel  dona  fon  nom 
à  la  ville  à'Erithrée. 

SARrfiDQNtroifiéme  fils  d'AAeriusayant  été  vaincu  par  paufanias  - 
fbn  frère  Minos  ,  auquel  il  difputoit  la  Courone,  fut  I.7.C.Î. 
obligé  de  fortir  de  Crète ,  avec  ceux  de  fon  parti.  Il  fc 
retira  d'abord  dans  la  Carie ,  &  après  y  avoir  fait  quel-  '^'°***  '•  '■ 
que  féiour.)  il  pénétra  plus  avant  dans  l'Afîe  Se  ariva 
enfin  dans  le  pais  des  MiUaies ,  apellés  alors  j  fuivant 

*  Il  ya  d«  Amenrï  ,  dit  M.  l'Abbé 
BiDtei  I  qui  Qot  ciu  que  RbadamaDcbe 
n'Aoit  pas  frète  de  Miaos ,  qu'il  n'avoir 
éii  i]ac  foa  Secretaiie ,  fonder  apatem- 
ment  fiir  ce  que  ce  Prin«  ,  au  Mpait  de 
Platon  ,  s'en  étoit  (anï  poHt  rédiger  le 
code  de  fes  Loix.  Strabon  m£me  ,  Rt.  io. 
prétend  que  ce  Rbadamantbe  ,  fur  le  mo- 
dèle duquel  Minos  s'étoit  réglé ,  «voit 


-rica  long-tems  avant  lai  >  qa'il  avort 
doné  des  !oii  i  111e  de  Crète  ,  &  y  avoir 
bici  plalîeurs  villes.  Locrquer  reconoti 
un  fécond  Rbadamanrhe ,  fi  ère  d»Minoa 
II.  LégiQateur  coOiBie  le  premier  ;  tonc 
cela  prouve  qs'il  y  a  en  plufieora  per- 
foQesde  ce  nom ,  qu'il  ne  faut  pas  con- 
fondre. M.  Bamtr ,  ^licA  hiStm.  de* 
Eables. 

Dddd 


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578  GENEALaGIES^ 

R  ♦  I  j  DE  Hérodote  >  Solymes ,  ôc  qui  prirent  le  nom  de  TermiUcs.  It 

Crète,    s'y  forma  un  petit  Etat ,  dans  lequel  il  dona  retraite  i- 

Herod  I      -^'«^«^  ^^  ^^  Pandion  ILoi  d'Athènes  »  &  da  nom  de  ce 

'  dernier  Prince  ,  le  pais  fut  apeUé  Lieie.  Sarpedon.  laiflà 

pour  fucceflèur  un  fils  apelle  Isandek  par  Diodore, 

ôc  PiSANDER  par  Stràbonj.  celui-ci  époufa  Lmàtmie 

fiUe  de  Belleropnondont  naquit  ANTHuspere,fuivant: 

mais  de  Grete,.  livre  j.  de  SAB-PEDON  II.  *  qui 

combatit  en  faveur  des  Troycns  ôc  fut  tué  pat  PatroclerC'- 

Hiad.  i&     vêtu  des  armes  df  Achille.. 

M  BaniCT        Minos  I.,  euc  de  fa  femrac  hhone  ,  fille  de  Liiftius  >  un 

ExpUchift!  fi's  apellé  LICASTE,  qui  lui  fucceda,.&  une  fille  no- 

dcsf  ables.-  niée  Acm^Uis  qui  fut  mariée  à  AplUn ,  c'eft-à-dire ,  ou 

à  un  Prêtre  de  Dieu  y  ou  à  quelque  Prince  auquel  (on, 

fioùx  pour  la.  mufique  avoir  mérité  .le  furnom  d'Apol- 
on.  Elle  fut  mère  de  Cidon  qui  embellit  la  ville  a'À- 
foUome  âclui.  dona  Ton  nom;  ôc  de  MiletuS)-  qui  s'é- 
tablit en  Carie ,  Se  y  bâtit  une  ville  de  fon.nonu. 

Licafte  qui  avoit  époufé  Um  fille  de  Coribamhc, 
eut  pour  fucceflèur  ion  fils-  MINOS  II..  qui  fut  re- 
-  doutable  à  lès  voifins.  Il  fut  lé  premier  des  Grecs,  qui 
ayant  fait  équiper  une  nondïreufe  flote ,  le  rendit  maî- 
tre de  la  Mer.  Profitant  de  la  fituation  de  l'île  de  CrC" 
ïc,  qui  paroiflbit  faite  pour  dominer* fur  tout  l'Archipel,, 
ilj  auujetit  toutes  les  îles  qui  y  font  en:  fi  grahd  nom- 
bre >&:  obligea  aufiiiles  peuples  maritimes  de  l'Afie  mi- 
neure à  le  foumetre  à  lui.  Enfin  il  fût  un  des  plus  grands- 
Princes  de  Ion  tems  ;  mais  la  guerre  qu'il  fit  aux  Athé- 
niens y  quelque  jufte  qu'elle  fôt,  dona  ocafionau^  Orecs; 
de  le  déchirer  par  mille  calomnies  y.  âc  les  témoignages- 
avantageux  qu^Homere  &:  Hefiode  avoient  rendus  à  fes- 
grandes  qualitez  ,tie  lui  fèrvirem-derien  contre  la  tnali^ 
gnité  de  ika  enemis. 


■k  PuMqne  Saipedon  éioît  costenptH 
itii].deii>o'[M)tîtcDii6n  IdomcDée,  il  ne 
dttjt  iat ,  comme  le  remarie  M.  Ba- 
itkr ,  <]Uc*le  ^utriéme  AéceaiaBt  dn  pre' 
mierSaraedoit  .acongagnean  degré  en 
Aivant  Diâû  de  Cnéce  ,  qui  cepeadanr 
«ft>Ui«uI^  ait  4it  ^e  Saïf  edpa  iwit 


fili  d'Anb'as.  DWoie  le  CutSk  d'Eran->' 
der,  fie  i^AïaineDl  qu'on  ne  coaoiC— 
Toit  ptt  biea  le  perc  de  Sarpedon  ,  poif^- 
qu'Homire  ai&re  qu'il  étoit  'fib  de  ]n* 
[tirer;  teSoaiCc  ordinaiie  dcsAncicU.. 
)iu£]ii'tUfgnoroict)C-lc»£UCil(dc  ^ocl*- 
^a'm.' 


,v  Google 


le 


HISTORIQUES.  Li'u,  Ut         -  570 
IVIinos  avoit  époulé  F»fifh»é  fœur  de  Gircé  &  d'Etés  f.  R  o  i  s  pi 
Kai  de  'Colchos  >  6c  fille  d'Elius  nomé  autrement  Sol*,  ^\^  '^f- 
.fils.d'HipeFion  Se  de  Thia»  Se  eniavoit  pUrfieurs  énfans,  ,; 

ANDRO&Éfe,,  l*un  d'«tix-,  ayant  obtenu  de  fon  père  ,1a 
permiffion  d'aller  à  ^a  célébration  des  Panathénées  qui 
,e  célébroie'nt  à  Athènes  ,  y  combatit  avec  tant  d'adrcÏÏê 
hSc  de  bonheur  >  qu'il  y  remporta  tous  les  prix  j  ce  qui 
lui  atira  I*eflime  debout  le  peuple  ScPamicié  des  fils  4e 
Pailante  frère  d'Egée.  Le  comerce  de  ce  jeune  Prince  avec 
les  Paliantides  devint  Ai^eâ  au  Roi  d'Athènes  3  il  le 
iit  aflâlCner  au  bourg  d'Oenoë  Air  les  Attiques  ,  coip- 
jne  il  alloit  à  Thebes.  Minos  ayant  apris  cette  trifle  npu- 
■velle ,  réfolut  d'en  tirer  vengeance.  Il  arme  fa  flote , 
tombe  fiir  l'Attique  ,  &c  apr&  avoir  pris  les  villes  de 
Nilèa  ôc  de  Megare ,  il  vient  mètre  le  fiége  devant 
Athènes  j  qui  ie  trouvant  alors  afligée  par  la  &mine  9 
iùite  d'une  léchereilb  extraordinaire  qui  avoit  défblé.  tou- 
<e  la  Grèce ,  eu  obligée  de  demander  la  paix.  Minos  la 
leur  acorda  >  mais  à  condition  que  tous  les  ans ,  félon 
^Diodore  de  Sicile  Se  ApoUodore ,  ou  tous  les  neuf  ans  > 
ielonPlutarque  &  Ovide,  les  Adhéniens  lui enverroient 
Xept  jeunes  garçons  &  autant  de  filles  pour  tribut.  Cet  ar- 
ticle étant  accepté  de  part  £c  d'autre ,  Minos  leva  le  iié- 
ye  &  £è  retira  en  Crète ,  emmenant  avec  lui  ceux  que 
e  fort  rendit  les  premières  victimes  du£dut  de'leur  pa- 
trie. Thefée  afranchit  dans  la  fuite  ks  Athéniens  de  cet 
honteux  tribut. 

Les  Grecs  pour  rendre  Minos  odieux,  inventèrent  la 
<àble  du  Minotaure.  Ils  publièrent  que  le  Roi  de  Crè- 
te deftinott  les  jeunes  Athéniens  qu'on  lui  envoyoit ,  à 
combatre  dans  lé  Labirinthe  contre  le  Mînautore  >  qu'ib 
<lifoient  être  le  fruit  de  l'infâme  paiCon  de  Pafiphaé  la 
femme ,  pour  un  taureau  blanc  que  Neptune  avoit  ^it 
ibnir.de  la  mer.  Cette  fable  n'étoit  pas  cependant  ians  M.Banier^ 
quelque  fondement.  Pafiphaé ,  pour  le  venger  du  mé- 
pris que  Minos  faifoit  d'«Ue,  depiùs  qu'il  etoit  devequ 
>jLmoureux  de  .Procris  ièmme  de  Ce^^ue ,  lia  une  iniri- 

it   L'âgiûrof  ne  de  ce  nom  a  tait  due  ^'ellc  ^^toit  fitlc  du  SokiL 

Ddddij 


fê 


I,  Google 


ySo  GENEALOGIES^ 

Rois  de  gue  avec  un  jeune  Seigneur  noraé  Taurus ,  qui  étoiff 
C  R  B  T  B.  Amiral  de  la  flote  du  Roi.  Ce  fut  pour  avoir  &vorâe 
M,  Bwier.  leurs  amours  >  que  Dédale ,  cet  habile  Architeâx ,  fut 
enfermé  par  ordre  de  Minos  dans  le  Labirinthe ,  d'od 
il  eut  l'adreflc  de  fe  làuver:  U  fè^retira  en- Sicile  6c  trou- 
va chez  CancMas  un  aille  ,  que  les^  autres  Princes  lui 
avoient  refufô.  Minos  ayant  apris  le  lieu  de  fa  retraite  > 
alla  le  redemander  à  Caucalus  y  qui  ne  voulant  pas  iè 
défaire  d'un  homme  fi  célèbre  j  le  confèrva  par  One  tra- 
hUbn.  Car  ayant  atiré  Minos  à  Cmmi^e,  Ibus  prétexte 
de  traiter  de  cette  a&ire  à  l'amiablcr  il  le  fit  étoufèr 
dans  un  bain.  Le  Roi  de  Sicile  ayant'  excufé  cette  mort 
le  mieux  qu'U  put,  rendit  le  corps  de  Minos  à  fes  loi' 
dats  qui  l'enterrèrent  fecretement  y  &c  Diodore  remar- 
quC)  que  pour  mieux  cacher  le  lieu  de  &  icpulture  >  ils 
bâtirent  defllis  un  Temple  à  Venus  y  qui  devint  ft>rt  cé- 
lèbre. Les  Comentateurs  des  marbres  d'Arondel  Ôc  le 
Che vaHer  Marsham  placent  ia  mort  5  5  ans  avant  la  guer* 
re  de  Troye. 

Minos  avoir  deux  filles,  Ariane  Ôc  Phèdre.  Lorfque 
Thefée    vint    dans    l'île    de  Crète  >   il    iè  fit    aimer 
de  la  première ,  qu'il  emmena   avec  lui  j  mais  étant 
arivé  dans  l'île  de  Nmxos  ou  de  DU ,  elle  lui  fut  enle- 
vée ,  fuivam  Plutarque ,  par  On»rus  Prêue  de  BacchuSy. 
dont  elle  eut  entre  autres  enfans  Otnopio»  Se  Suphiius, 
Quelques-uns  les  croyent  fils-  de  Thefée ,  qui  demanda  en 
mariage  Phèdre  &c  l'obtint  de  fon  frère  Deucalion ,  qui 
avoit  fuccedé  à  Minos. 
Meziriac         CatîTrée  un  des  fils  de  Minos  II.  eut  entre  autres 
Comment,  cnfkns-  deux  filles  ,  favMr  Erofe  (jr  CUmene  ,  qui ,  au  ra- 
fur  l'Epit.    port  d'ApoUodore ,  furent  remifès  par  leiM-  père  entre  les 
d'Hecnuo-  mains  de  Nauplifts ,  afin  qu*U^  les  allât  vendre  en  quelques 
■"*  contrées  étrangères.  Cet  Auteur  ne  dit  pas  clairement  quel 

fut  le  fujet  qui  porta  Cathrée  à  traiter  fes  filles  avec  taflt 
de  dureté.  Mais  on  peurconjeéhirer  de  ce  qu'il  dit  aupa- 
ravant rque  ce  fiità  caulè  d'un  Oracle  qui  le  menaçoit 
d'être  tué  parun^  de  fes  en^s.  Toutefois  Sbirfiocle  en  la 
Tragédie  d'A jax,  raporte  qu'Erope  s'atira  l'indignation  de 
fon  f  crc ,  parce  qu'elle  avoit  forfeit  à  fon  honcur.   L'or- 


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H  I  s  T  O  R  î  Q  U  E  s.  Z/v.  ///.  5»ï 

àrè  de  Cathrée  ne  Ait  pas  exécuté.  Nauplius  maria  Enfe ,  R  o  t  s-  bs 
à  Flifikenes ,  ou  fclon  d'autres  à  Ame ,  6c  clic  fut  mcrc  d*A-  C  *  »  x  i^ 
gamemnon  &c  de  Menelas.  Pour  lui  il  époufaC/iai^w, 
dont  naquit  PaUmedi ,  qui  fe  rendit  célèbre»  âc  qui  par  Ses 
belles  inventions  iè  fit  admirer  auHége  de  Troye  par  tous 
les  Grecs.  On  lui  atribuë  l'invenàon  des  quatre  letrcs  de 
TAlphabet  Grec  ©,  s,  o,  x,  de  la  fience  des  nombres., 
des  poids  &c  des  mefures.  H  inventa  encore  le  jeu  des  Dca» 
celui  des  Aftmsaks  ,  ou  OffeUts ,  6c  un  autre  qui  apro- 
choit  de  notre  jeu  du  Triaréu,  pour  fcrvir  de  délailcmenc 
à  l'armée  des  Grecs  >  qui  eut  tout  le  tcms  de  s'ennuyer 
pendant  un  fiége  de  dbc  ans.  Mais  ce  qui  le  fit  le  plus  ad^ 
mirer  des  gens  de  guerre  >  c^'elt  qu'il  aprit  aux  Grecs  k 
façon  de  ranger  les  armées  en  bataille  j  de  doner  le  mot» 
de  pofer  Ies1enti£ielles>âc  pluïieurs  autres  choies  qu'ils 
jgnoroient  auparavant.  Enfin  il  £b  rendit  fi  agréable  à  toute 
tarmée>  qu'Agamemnon  ayant  été  démis  de  fà  charge  de 
Général  >  fur  ce  qu'il  fàiToitdificulté  de  livrer  fa- fille  Ipht- 
genie  pour  être  fâcrifiée  j  les  Grec£  créèrent  Falamede 
leur  Général,  ainfi  que  le  raportent  Cedrciaus  6c  Ptolo- 
xnée  Hephellioa  daas  Photiiis.  Darés-Fhrygtesi  >  raconte 
que  dans  une  baGiille  contre  ks  .Tjroycas,  oùPalamede 
fit  de  beaux  exploits  d'armes  >  6c  tust  Sarpedon  >  il  fut  erv- 
fin  tué  lui-même  par  Farts  y  ^ui  d'un  coup  de  fiéche  lut 
perça  le  col  de  part  en  part.  Mais  fuivant  d'autres  AuteurS' 
IMTe  6c  Diomede  le  fir^t  périr-       -, 

DEUCALION)  étant  monté  fur  le  tf^e ,  fit  la  paix 
avec  les  Athémens>  6c  fi  nous  en  croyons  MeurfiusjU  quita 
leféjour  de  Crète,  ôc  fe  retira  auprès  de  fon-  beaufrere 
Thefée  a  Athènes  ,  oti  il  paila  le  refis  de  fès  jours.  Mais 
Je  fentiment  le  plus  comun  parmi  les  favans ,  efi  qu'il  de- 
meiua  dans  ion  Royaume.  Outre  Momcnée  qui  lui  fuc- 
céda  >  âc  tuie  fiUe  nomée  CUfthere ,  il  laiilà',  félon  quelques- 
uns  ,'  un  fils  naturel ,  nomé  Moins ,  né  de  Mtlphis  >  le- 
quel fut  père  de  Meriones.  Celui-ci,  que  d'autres 
croyent  fils  d'Idomcnée  >  ail»  au  fiége  de  Troye,  oii  il- 
fignala  fa  valeur. 

IDOMENE'Efut  undes  amans  d'Helene , 6c s'em-^ 
barqua  avec  ks  autres  Grecs  pour  le  fiége  de  Troye  ;  foa 


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vï^  G  E  K  E  «A  t  O  G I  ï  s 

{^;oi«  DE  nls  ORSUocMuSjI'acon^agnad^fiscxtte  expédiuon* 
ÇiLBTK.  £c  ie  diftingua  parplufîeurs  exploics^insûs^s'^tant  opofé 
^  la  récompcnfe  que  l'on  vouIoh:  doner  àXHyflè^  il  ibc 
Iliad.  5.  ;nié  dç  la  main  4e  ce  Prince.  Idomenéej  en  partant  pour  la 
EBuerre  de  Troyc  )laU&  le  gouvernement  de  ià  fàmUle  & 
■Se  fon  Ëcac  à  Lsu  c  u  s  j  a  qui  il  avoit.mSme  promis  {4 
:fille  Clifthere  en  mariage;  mais  à  fon  retour  il  trouva  que 
cce  perËde  avoit  faitpirir  ClïHhere  ■  avec  la  Reine  Mend» 
-£i  mece  ,  &  s'étoit  rendu  maître  de  fon  Hoyaume ,  dom 
.Idoménéefe  voyant  dépoiiillé ,  il  fit  voik  en  Italie  &  iè  re* 
'xiradans  lepaïs  des^atentinsjxiii  il  bâtit -Salente. 

Ljcucus  nç.  jouit  pas  long-tems  du  fruit  de^  fiim  ufur- 
j>ation,  &  MERIONES  montafiir  le  trône,  qui  lui 
•apartenoit.  Après  ia  mort  de  ce  Prince, *  oui  fiit  le 
cïemier  de  la  Êunille  .R.o)nal£ ,  les  Cretois  changèrent 
Ja  forme  du  Gouvernement  Monardûque  en  Ariilocrati- 
'i^uc.  Cette  ÎLépublique  qui  fubûfta fort  long- «;ns,éa)it 
gouvernée  par  des  Ctfmes  ;  c'eft  ainfi  qu'Ariibote,Po//A  L  a, 
X.3.  apelle  ces  Aiajgilbats,aufqttels  il  joint  un. autre  Sénat 
def?«rMvj.  fupeneur  aux  Cofines  ,  les  comparant  aux 
£phores  de  Sparte ,  à  la  dîfôrencic  que  ceux-ci  n'étoienc 
'-que  cinq  fie  les  autres -au  nombre  de  dix.  Il  dit.  qu*<ffl  les 
«hoifiiTôit ,  les  uns  &  les  autres  de  certaines  &milles,  fiç 
qu'on  ne  recevoic  daijs  IcSéiiat  queceiK  qui  avolent  été 
Cofmes. 

L'an  du  inonde  38S7  ,  de  Rome  6:^y,  &  117  îtvant 
J.C.  l'île  de  Cr«tc  fiit  founùfe^  aux  Romains  après  trois 
années  de.guerre,  que  les  Cretois  (bus  ?«jiM»  &t.LA^tnt> 
Gouverneurs  des  Places  Içs  plus  in^onantes  ,  fouùnrent 
avec  toute  la  valeur  qu'infpirent  l'amour  de  la  liberté ,  & 
la  crainte  du  plus  dur  élclavage.  :LeProconfu1  ^.  Ceeilius 
Meteliits ,  qui  avmt  jété  chargé  de  oewc  expédition  »  en 
-jcut  le  fumom  de  Cntifue ,  à  plus  ji^e  titre  ,  que  ne  i'a- 
voit  eu  M.  Antoine  ,  férç^  du  Triumvir.   Celui-ci  a^rès 


'*  Hérodote ,  livre  4.  £ùt  mention 
il^Enearche  RoifOuo,  TÎHcde  l<tl« 
Je  Ccete ,  que  Reinenu  Rcincecius  cioit 
£»c  déccadu  de^lciipaei.  Hérodote  n- 


potte  an  mime  eDdcoit  comment  la  fille 
de  ee  Ptioce  àtnpit  Qiere  de  Banus  Kci^ 
de  Cytenc. 


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HISTORIQiXES.  X/^. ///:  .  5»? 
avoir  pillé  lïtSicilcÔc  d'autres  Provinces,  fbngea  à  cori-  Rois  si 
quérir  l'île  de  Crète,  dont  il  comptoit  la  conquête  fi  affu-  C  r  e  t  ï, 
rée ,  qu'il  avoit  rempli  de  chaînes  fes  vaifleaux.  Mais  les 
Cretois  en  prirent  la  plus  grande  partie ,  6c  pendirent  les 
hommes  de  ià  flote.  Le  chagrin  de  cette  malheureulè  ex- 
pédition lui  caufa  une  maladie ,  dont  il  mourut  dans 
cette  île. 

Par  le  partage  des  Provinces  de  l'Empire  fait  après  la 
mort  dcConftantin  le  Grand ,  l'île  de  Crète  échut  à  Cottf- 
fAiu ,  &  elle  fut  depuis  de  la  dépendance  de  l'Empire  d'O- 
rient,  auquel  les  Sarafîns  l'enlevèrent  l'an  82  j  depuis  J.  C, 
Ils  y  bâtirent  la  ville  Ôcfortereffe  de  Candie,  qui  a  depuis^ 
doné  fon  nom  à  toute  Hle.  UEm^crcur  B/t/îlc  leMacedo- 
lùen ,  força  les  Sarafîns  de  Crète  à  lui  payer  un  cercain' 
tribut  ,  6c  fous  RoMAm  Potfhirogettete  cette  île  fut  remifè 
ibu  s  l'obéiflance  de  l'Empire  Grec ,  qui  la  poflèda  jufqu'à 
S»tide'àint  Comte  de  Flandres.  Cet  Empereur  la  dona  à 
Sonifjtce ,  Marquis  de  Monrfcrrat ,  qui  par  traité  fait  avec 
le  Dogei/if  »w  Dsodole,  la  céda  aux  Vénitiens.  I-es  Turcs  la 
leur  enlevèrent  cni  6é9.:après  une  guerre  de  24  ans,  qui^ 
finit  par  la  prifè  de  la  ville  de.  Candie  fous  l'Empire  de; 
I4ahomet.IV*- 


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5^4 


LIVRE  IV. 


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i«S 


GÉNÉALOGIES 

H I  s T  O  R I  Q U  ES. 

LIVRE    Q,UATRIE'ME. 
«««-««««^«^««««««««««««««^««««-«««««««««^ 

DES      Jî#  MAINS. 

ES  ROMAINS,  «Peuple Roi, eomme 
l'apelle  un  Hiftorien,  fe  glorifioient  d'être 
décendus  duy*»^  Tnyen ,  &c  Ëiiroiem  remon- 
ter leur  origine  jufqu'à  Ente ,  qui  étîuit  abor- 
dé en  Italie  avec  1200  hommes  de  ià  nation, 
relies  infortunés  des  fiâmes  Se  de  la  fureur 
eles  Grecs,  y  trouva,  dans  un  éiabliflèment  aufli  avanta- 
geux à  lès  compagnons ,  que  glorieux  à  là  Emilie ,  le 
terme  de  fes  courfes  6c  de  les  travaux.  Mais  avant  que  de 

farler  de  cet  événement,  il  ell  à  propos  de  faire  conoîtrc 
état  de  1' //*!/«■  avant  l'arivée  desTroyens. 
L'Italie,  que  les  Grecs  apelloient  Hejperie,  à  caulè 
de  fâ  fituation  a  l'occident  de  la  Grèce ,  a  eu  encore  les 
noms  i'  Aufinit ,  à!Ocnome ,  Se  de  Satumie ,  pris  des  noms 
ou  des  Princes  qui  y  ont  régné  ,  ou  des  Peuples  qui  y  ont 
Été  les  plus  puilTans.   La  bonté  Se  l'heureufe  fituation  de 

Eeee 


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'       ,8«  GENEALOGIES 

R  o  I  j  Ms  ce  pais  en  a  fait  rechercher  l'habitation  à  plufieurs  peuples; 

Latins,  dii^rens.  Les  C»»fc<j  en. ocuperent  toute  la  partie  occir 
dentale,  &  en  ayant  chafle  les  Etruriens  ,  ils  l'apellMeot 
du  nom  de'  leur  patrie  Gnitlc  Cifilfine ,  ou  Tiigila  ,  à  caufe 
des  habits  longs  que  portoient  las  anciens  nabitans,  8c 
que  portèrent  aulh  les  nouveaux.  Les  Liguriens  &  les 
Vénétes  en.ocupoient  en  même  tcms  une  portion.  Cette 
partie  coinpofoit  à  peu  près  ce  que  l'on  nome  aujourd'hui 
"  fa  Lomiartie.  L'extrémité  opofèe ,  que  l'on  apelle  aujoilr-  . 
d'hui  le  Royaume  de  Naples  ,  étoitliabitée  par  lesZxM- 
nims ,  les  Afulirns ,  les  Cumftnitm ,  ér'-  &  ayant  reçu  di- 
Terfes  peuplades  deGreos ,  elle  prit  dans  la  fuite  le  nom  de 
Gtunài  Gricc-  La  première  Colonie  quiy  fut  amenée  de- 
Grece  étoit  des  Arcadiens  ,■  qui  y  vinrent  fous  la  con- 
duite i'Oetutmt ,  &  de^Puctàiis ,  fils  de  Licaon ,  Roi  d'Ar- 
cadie ,  environ  l'an  du  monde  i43  5  ,  3  8  5  avant  la  prifede 
Troye,  &  1 5^9  avant  l'Ere  Chrétienne.  Les  fuccefleurs. 
d'Oenotrus,  du  nom  duquel  le.  païs  fut  apelléOf »«»•«,. 
étendirent  peu  à  peu-leur  domination  dans  les  terres  6c  le. 
king  de  la  mer  Aufoniene,  . 

Dans  le  milieu  de  l'Italie  o«ne  trouve  pas  de  plus  an- 
ciens peuples  que  les  ;^«/ô»/f»&  les  ^T/fw/aj."  Les  premiers 
ecupoient  ,au  raport  de  Pline ,  liv.  3.  cette  partie  qui  s'é- 
tend depuis  Monte  Cimllo  ,  juiqu'au  détroit  qui  fépare  la 
Sicile  del'Italie.  Dunom  deces  peuples  l'Italie  fut  apellée' 
par  les  Grecs  Anfonii.  L'habitation  des  Sicules  étoit  des 
D'n.      deux  cotez  du  Tibre,  dans  le  païs  qui  fut  depuis  apellé 
a'Halic    x»»»»»  i  ils  en  ûirent  chaffez  par  les  Oenotriens ,  ou  Abo 
^'^'       ligencsôc  paflcrent.en Sicile... 

Quoique  ccLatium  n'eut  aucune  prérogative  parti- 
culière quilc  diilinguât  des  auttes  parties  de  l'Italie-,  ce-  . 
pendant  étant  devenu  comma  le  berceau  des  Romains , 
a  a  été  le  plus  célébré ,  par  la  prédileélion  des-  Hiftoriens 
de  cette  nation,  qui  nous  aprenent  qu'il  avolt  des  Rois 
plus  de  1 300  ans  avant  Jésus-Christ-,  &  ces  Rois^,fI  l'on, 
en  excepte  quelques  Rois  de  là  Grece^étoientles  Efeniiers; 
quel'Europe  eût  vus  jufqu'alors» 


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HISTORIQUES /m /r.  587 

Rois  des 
Latins. 


CHAPITRE    PREMIER. 
Des  Rtis  du  LATIUM  vudes  LATINS. 

ON  met  ordioairemenc  pour  premier  Roi  du  Latium      Tahle 
JANUi",  que  l'on  fait  fils  d'i^ollon  ,  c*eft-à-dirc  ,         /. 
■d'Linpere  inconu,  &dc  C/r»/îjfiUed'£rcchréeRoid'A-  r'aneluM 
thenes ,  &l*on  fixe  l'époque  de  fon  arivéc  en  Italie  vers     x(,-t±.  ' 
Pan  du  monde  2674, 146  ans  avant  la  ruine  deTroyc,  57/5  gjjiv.  J.'c, 
avant  la  fondation  de  Rome ,  &:  1330  avant  J.  C.  Janus     1330. 
ayant  fait  voile  en  Italie  j  eut  l'adrcfïè  d'atirer  à  lui  bon 
jiojubre  à-'Oenotriens  &c  àAufoniens,  qui  s'étant  joints  fous 
fa  conduite  aux  Pelafgiens  qu'il  avait  amenez  »  chaflerent 
les  Sicules  6c  s'emparèrent  des  villes  qu'ils  ocupoient ,  & 
acorderent  un  aflez  grand  païs  aux  Pelalgiens.  Ils  prirent 
Je  nom  d'^^cwg'MW .  pour  marquer  qu'ils  étoient  compo- 
iêz  de  deux  nations  de  diférente  origine ,  ôc  cmpruntc- 
jent  des  Pelafgiens  bien  des  coutumes  cfc  la  Grèce ,  ôc  quel- 
ques cérémonies  de  leur  Religion. 

Dans  le  tems  que  Janus  régnoit  fiir  ce  nouveau  peuple  > 
Sstttrne  chaffé  de  Crète  par  Ion  fils  Jupiter ,  vint  chercher 
une  retraite  dans  fes  États  ;  ce  qui  a  &it^ner  au  païs  le 
nom  de  Lat'tum,  à  ifttendof  II  fut  reçu  avec  tant  de  firan- 
chifè  >  que  Janus  partagea  fon  pouvoir  avec  luL  Après 
la  mort  de  celui -<i»  qui  régna  1 6  ans ,  on  l'adora  comme 
un  Dieu  ,à  caulè  de  fa  prudence  ôc  de  fa  vertu.  On  le  rc- 
prefente  à  deux  vilàges  ,  foir  à  caufc  qu'il  fut  Roi  de  deux 
peuples  diférens,  foit  à  caufe  de  ià  prudence  |tf||lui  fàï- 
îbit  joindre  la  conoifTance  de  l'avenir  avec  ccUeou  palfê  ) 
ou  parce  que  f  comme  dit  Plutarque  j  il  avoir  doné  une  aur 
tre  Êice  à  ce  pais ,  en  întroduifant  une  vie  civile  parmi  ces 
peuples  fauvages.  D'autres  croycnt  que  ce  fut  pour  lïgnU 
fier  fon  règne  avec  Saturne ,  &  que  pour  cette  railbn  la 
monoye  de  ce  tems-là  étoit  marquée  d'une  image  à  deux 
têtes,  qui  étoient cdles  de  Janus  Ûcde  Saturne , avec  uo 
Eceeij 


,v  Google 


588  GENEAU  HISTOR. 

Rois  des  navire  fur  le  revers  >pour  montrer  l'arivée  deSatizme  ent 
Latins.    Italie  par  mer. 

SATURNE  régna  feul  après  la  mort  dejanus.  On 
dit  qu'U  aporta  Page  d'or  en  Italie,  parce  qu'il  y  aprit 
aux  habitans  l'art  de  culrivcr  la  terre ,  qu'il  les  civUua  r 
&:  qu'il  leur  dona  des  loix  fie  des  préceptes  de  morale^ 
On  dit  même  qu*il  trouva  l'invention  de  marquer  le  cui- 
vre >  Se  de  doner  ime  forme  à  la  monoye  j  où  d'un  côté' 
il.  fit  graver  fà  tête ,  &  de  l'autre  le  navire  qui  l'avoit  ame- 
né en  Italie.  C'eil  de  fon  nom  que  le  pais  Latin  Se  enfin, 
toute  l'Italie  ,  prit  le  nom  de  SfttKrnie. 

Il  laifTa  la  courone  à  fonfils  FICUS ,  père  de  FAUNUS, 
qui  lui  fucceda..  Sous  le  règne  de  celui-ci ,  une  colonie 
partie  du  Péloponefe  fous  la  conduite  de  l'Arcadien  £v>>ff- 
dtr ,  aborda  dans  les  ports  d'Italie  fur  deux  vaifieaux  en-- 
viron-éo  ans  avant  la  guerre  de  Troye.  Faimus  dona  re»- 
traite  à  cette  troupe  fugitive ,  ôc  charmé  de  la  fageflè  de 
ibacondu(ffceur,ului  dona  le  long  du  Tibre  autant  de 
terres  qu'il  lui  en  faloitpour  loger  tous  fes  gens.  Evan- 
der  y  bâtit  lur  une  montagne  une  petite  ville  de  même: 
nom  que  fallanùum ,  &  panrie  ;  la  montagne  elle  -  même 
j^ritle  nom  de  Mont  P/tUtin,  £c  autems-d'Augufle  elle  fe 
trouvoit  au  centre  de  Rome;- 

Le  mélange  des  Arcadiens  aveclcs  Aborigènes ,  ne  con- 
tribua pas  peu.  à  polir  lesmceurs  des-Italiens  &ck  Icscivi*- 
lifer  ;  Evander  aprit  àces  peupleffl'artde  l'écriture,  l*ufag«: 
des  lettres  Greques  ,&  la  mufiquc. 
t'anduM.      LATINUSjdont  le  nom  fut  doné  aux  Aborigènes,. 
^«•^4-     régnoit  fur  ces  peuples  ,  lorfqu'f»^^  aborda  avec  lès; 
Troyensfiu-  la  cote  de  Laurente  *  dans  le  Ladum ,  oÈr 
ils  termMp^nt  enfin  leurs  courfes  &c  leurs  avantures ,  l'an 
du  monde/2  8  24  >  la  quatrième  année  après  la  deftru(5ï:ion. 
de  leur  patrie ,  426  ans  avant  la  fondation  de  Rome ,  Se 
.   1 1 80  avant  la  naiflànce  de  J.  G.  Latinus  voulut  d'abord 
s'opofer  à  l'établiffement  de  ces  étrangers  dans  fon  pais  r 

•k    La  ville  de  Laurente  itok  la  capi-  j  II  y  aroJt  dans  le  voifinage  de  cène  rilltt 
taie  da  Latium.    Elle  étoit ,  fuivant  la  |  beaucoup  de  Jaun»(,^ui  loîfKatdonei 
conjeAuie  de  CluTier ,  licuée  dant  l'en-  |  le  aom  ae  LnurnOim*' 
dnir  qu'on  apcUe  aDjçiud'liui  fmmu.  |, 


,v  Google 


TM  t      I^»  RoK  du  LATtUM  ou-  des  LATINS.'    589 

I.   }  A  N  U  s,  *R9i  l'm  dti  monde  ££74.  t  l'an  1590; teg.  is  ab». 
*  ■     ■♦• 

TroS  ,  Roi  de  Troyt,  1 1.  S  A  T  U  R  N  E,  Roi  en  ttfjo.  t  eo- 

170S.  leg.  is  aos. 

III;  Pieus,  Roi  es  1708. 

t™  »74î-«g.  37  a 

r  V.  F  A  U  N  O  S  ,  Koi  en  1^4,.  f  e 
■  1783.  reg.  44  ans. 


V.  LATINUS  ,  Roi  en  1785-  feu  rti^. 


E  N  E'  E  ,  Ptioce  Tiojtpn. 


VII.  A5CAGNE,  dit         VIII.  S  I  L  V'IUS.  RoiauUriunr     .       ' 
]ULUS,  Roi  l'an  tStS.            ViatSif.  feniSsî.  Kg.  18  ans. 
ten  lïfif.Kg.  j8ant-,  .  _  

rX.  CKB'E    SI  L  V  I  U  S  ,  Roi  en  189}.  te^  ^^4-  "g*)!'  a»»; 

X.  t-ATIN-US   S  ILVIUS,  Foient^i4.  tea»S74.reg.  loanfc 

Xt.  ALBA  SIL.V  LUS,  Roi  en  1974.  foi  3<>il- ^S-}''"^' 

Xn.  CAPÉTOS    I.    Roi  en  joi^fenjoî?.  "g-  H"** 

XIII.  CAPIS;Roien  XlV.  CAPElus  H.B>m«i}o5s.  f  cn3*78.  ieg.13  atu; 

5ot7.ten  sotfj.r.  li-tta. 

^  XV.  TiBÉRINUS.Roi  en  J078.  t  en  îo8g-  "g;  8  ans. 

S  VI.  AGRITPA,  Roi        X  VII.  ARE  MU  LE  on    ALLADIUS,, 
sa  3o8«.  t  eo  î"**-  RoienjiW.  t  3"45-  «g;  iSanv 

rtg-  40  ans.  -__*•  _^— . 

XViri.  AVENTIN.  Roi  «3141.  tenîi«».iegî7«'» 
X IX.  PR  O  C  A  S,  Roi  en  3181.  f  en  3tof.  t^,  ij  aet 

XX;  NUMITOR,  Roien3»oî,  XXI    A  MDL  lU  S  ,  R«  en  jm?.. 

déu-ftn^  par  fôn  'frète  en  31C9.  Uié  l'an  5149.  leg.  4a.  aos. 

Tëtaoli  en'  3x49. 

Lapsus,   mé 

ilachafli.  ,      — .^-•s^-,^.—     -» 

ROMU  LU  S  fondateur  REMUS,    né  l'a.. 

de-RoMt.  3t3i,iué  pu  Tonficre. 


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:^o  GENEALOGIES- 

■Rois  DE!  uJn'çtoient  qu'environ  1200,  ou  feioa  d'autres,  foo;  ' 

1,  A  T  I  »  S'  Bi^i5  jugeant  à  leur  contenance  qu'ils  étoient  aguerris , 

Djn        il  entra  en  conférence  uvec  eux ,  Se  leur  céda  par  traité 

4'Halic.     un  terrain  pour  «'y  établir.  Ilfit  plus;  touché  du  mérite  de 

liv.  I.       leur  Chef,  il  voulut  le  retenir  par  des  liens  auffi  forts,  que 

T^  Lit.     doux,  &  lui  dona  en  mariage  Z/iw/wV  là  fille  unique  & 

l'hçritiere  de.  fon  trône.  Elle  avoit  été promife  à lurnns 

Roi  des  Rutulus ,  peuple  iHii  des  Aborigenesi  ce  Prince 

jie  put  voir  fans  chagrin  la  jiréfércnce  qu'on  avoit  <k)nce 

à  un  étranger,  il  effaya  de  s'en  venger ,  en  lui  déclarant 

la  guerre  :  on  en  vint  à  une  bataille ,  qui  fut  Ëugie  aux 

Zeux  partis  ;  Turnus  &c  Latinus  périrent  dans  le  tombât , 

dont  l'avantage  relia  aux  Latins. 

La  mort  deTurnus  rétablit  la  tranquilité  dans  k  Latiuiti, 
dont  le  fceptre  échut  à  ENE'E,commejl'heritage  de  la 
femme.  Ce  Prince,  maître  de  l'Etat,  y  fonda  une  nouvelle 
Ville,  qu'il  nomaZ/iT//»« ,  du  nom  de  (à  femme  ,&  fut  tué 
après  un  régne  de  trois  ans  dans  une  bataille  contre  Ajirjcr»«, 
Roi  des  Etrufques ,  que  la  jaloufie  avoir  armé  contre  lui 
Les  Latins  pleins  de  vénération  pour  la  mémoice  de  ce 
vertueux  Prince ,  lui  élevèrent  un  temple  fous  le  nom  de 
^ufiter  Indiges. 
An  Ja  M.       ASCAGNE ,  ou  JULUS ,  nomé  autrement  Eurileon, 
1818.     fils  d'Enée  &  de  Creufe ,  Princeflè  'Trbyene ,  lui  lîicceda , 
&  ^7S.    quoique  le  Royaume  apartint  de  droit  à  là  belle  -  mère 
avant  J.C.  Lavinic.  Il  livra  batiille  àMezence  ,lemiten  fiiite  après 
T.  Lir.  I.i.  avoir  tué  fon  fils  Laufits,Sc  l'obligea  à  demander  la  paix. 
Dcn.  Lavinie ,  qu'Enée  avoir  lailTée  enceinte ,  conçut  des  dé- 

d'Hallc.  fiances  de  l'ambition  de  fon  beau-fils  ;  &  craignant  d'ex- 
^^•t-  pofer  à  ià  politique ,  l'enfent  dont  elle  devoir  être  mère, 
elle  chercha  une  retraite  dans  les  forêts ,  oii  elle  acoucha 
d'un  fils.  Elle  lui  dona  avec  le  nom  à'Eneas  celui  de  StU 
vins ,  du  lieu  où  ri  étoit  né ,  5c  l'éleva  chez  Tinkrnm ,  chef 
des  Bergers  du  Roi  fon  père.  L'ablènce  de  Lavinie  fît  naî- 
tre des  loupçons  préjudiciables  à  la  réputation  d'Afcagne. 
n  s'empreflà  de  les  détruire ,  fit  chercher  avec  foin  Lavi- 
nie ,  êNC  ayant  découvert  le  lieu  de  là  retraite ,  il  l'enga- 
gea à  revenir  dans  la  ville  avec  le  jeune  Prince  fon  fils, 
^u'il  traita  toujours  w  forç.  Il  céd»  mêmf  i  fa  bflle- 


ïGoo'gle 


HIST  CKl  QVX-S.  Zfv.ir.        y^r 
jptreïa.  viMc^  de  Lavitûtim  30  aoî  apiès  qu'elle  eut  été  Rafj  t>ts 
b^îe  par £née  »  ÔC  allafonder  à  i2nuUedelà  v^/^^^ice  la  Latine.. 
U  lotigat.  Il  y  fixa  fon.  féjour ,  ifc  y  pafla  les  huit  dernières 
années  de  loii  règne  r  qui  fur  d'environ  34  ans.  Ulâifîà 
nnfîlsnQiné  JULEyqui  ford  du  fondateur  d'Alberpré- 
tendjc  lui  fucceder  au  moins  dans  cetci^  partie  dû  Hôyau- 
me ,  en  lûflant  à  Ton  oncle  £»ée  SHviiù ,  Lavinium ,  dont- 
il  étoit  le.  véritable  héritier  paria  niere.  Le  peuple  pris 
pour  }uge  de  la  conieflatioii  y  décida  en  £iveur  de  celui-      ^    ^  ■ 
ci  y  âc  ne  vouhit  pas-  permetre  que  \é  Royaume  fût  diviië 
endeux Souveraînet&  ;  maispour^ dédomager en  quelque 
^on  Juk,onliùlaifIàlagrandc:Prôtrilè-)>^ôUlapuHrance  ^ 

.  ibuveraine  fur  les  afaires  de  la  Religion.  ■  £Ue  ie  perpétua 
dans  la  &nûU&  J<f/i> ,  qui  prie  ùm  nom  £c  fon  origine 
deJule.-* 

■  ENE^E  SILVmSrégnaïrjaaifur  le  I:atium  ^ste*  ■  ■ 
douceurs  d^uhe  txanquulté  conftante' ,  feS  fttccenèttrseï^ 
héritant  de  fbn.trône>héntérbntauâide  ibn-amour  pouf 
la  paiX)  ils  ne  cherchèrent  point  à  étendra  les  limites  de 
leur  petit  Etat^aux  dépens  de  leurs  voifins.  Ils  le  rir«n  ce" 
pencËiatacro^re:^  mais  d'une  manidrequi  ne  pouvoir  l&ur 
acirer  la  haine  de:  perrone,  li  £!>rtit  -du  feù\-  d'Albc^ 
l^aûeurs  colonies  9  qai  pcu{)icttenc  le  pats  d&  nouvelles 
villes  ;  Prenefie ,  Gabies  ,  Tufiuhtn  r  Pometiit ,  Corkies ,  Crufitt^ 
miumyCÂmtnAf  firent  les  prindpaks  dont  Albe  fut  re« 
gardée  comme  Ift-mcre. 

TIBEJUNUSyundes  foocdleùM  de Stlvins^ doiiià  fôiï. 
nom  AuTàkfe,  apeUé  auj^aravam  AlhitU ,' 6t  AV^NTlii 
le  Tien  à  une  dès  fept  colmes  fur  lefqudles  Rontô  fut  bâtie. 
PRjOCAS  ,  fils  Si  fucceffeur  d'Aventin ,  fut  peré  dôNU- 
AilTOR^  d'AMULIUS.  En  mouram  ildifpoli  du  trône 
cn-feveurdel*aîné,  ficordoniique  lestréfors  aporcez  de 
l'anciene  Troye,  &  confcrvez  jviiqu'à  ce  tems  >,  croient  4e 
partagç 'de,.i'autre.  SUis  il  ne  les  employa  qu'à  oorom-f 
pre  ks  fujets  de  fon  frère ,  pour  le  détraner  enfuUe.  II. 


'.  X'-Cp'fittile U  p«it»4tn doe  let  Jaitt 

iaitr  tbaiCom.cpiti  IwÇrCam^nat  tOD- 
i««Dt  IzfiaW  deGiaïuis  ^oonâBr^ 


,g«iTeaizaécdecoBi'inM  ilê  VKCtC't 


,v  Google 


^^t  G  E  N  K  A  ï-  O  G  I  E  s 

Rftis  OIS  réul2lt>dans  Ton  deiTein  >rel^ua  foii  frère  à  la  campagne ,' 
1.  A  T I M  s.  &:  iifin  de  S'affurer  le  fceptre ,  il  fit  tucrà  la  chaflè  Laufns, 
fils  de  Numitor  »  &  contraignit  Rhe»  SihU ,  fœur  de  ce 
jeune Prince,à  fe  ctMî&creraucuItedeyefta,  <}ui.enga- 
geoit  à  une  pexpetuelle  virginité.  Mais  la^Veftale ,  où  pat 
un^  çhûfe  homeufe^ou  pajr  lariolenice  *  qufon  liûfit^dc" 
vint  mère  ,ôc  mit  au  monde  deuxjumaux.'  ^mulius  ,<iià 
L'an  du  M  ^**^"  ^^  ^^^  ambitieux»  qui  ne  font  pas  fort  furceptU>les  des 
?  t  î  t,     fcntimens  de  Upitié  >  les  fit  jeter  dans  le  Tîhre  ,  ôc  con- 
damna la  mçreouà  la  more^où  à  une  prifohj perpétuelle. 
»  Il  fcjit   ^^  courant  du  •fleuve  aidé  d*un  vent  aflêz  fort»  poidnt 
ftion  quel-  *  les  enfans  fur  le  rivage»  fie  le  Berger  Fauftulus  *  ik.  trou- 
inMnXw  dei  *^^"*  ^^  P^*^  hazard  >  les  emporu  par  compalHon  dans  là 
xroupeaiu      itialfpn  y  ^  Ics  dona  à  élever  a  j4ccm  LttunmtM ,  '^^ià  femme. 
d'AmixUuj.     On  les  apella  Kem»s  6ç  Romutus,   Dès  leur  première  jeu- 
Piut.  m     peflçï  leur  Couï-age  fie  leur.intirôpidité ,  jdintë  à  un  ccr- 
^MWfc       jgûo  air  de  rtobleflè ,  qui  ■paroiffoir  dans  leur  pcrfow,. 
^nonçoient  la  fiipériorité  de-leur  origine.  -Lehazard  la 
leur  d^ÇPUvrit ,  &  une  avanturc  ,  qui  pcrifa  leur  être  Éi- 
tale  j  Içs  tira  de  l'obfcurité. 

Un  jour  les  Bergers  de  Numitor  ayant  £n  quercUc  avec 
ceux  d;A/nuliuâ:)  &  lôur:ayani!  emmené  quelques  trou-i: 

Seaux»  Ei.emus&:R<omuLusfc. mirent  à  les  pourfuivrc» 
;s  b^tifent  de  Jçur  enlevèrent  leur  proye.  Les  Bçrgers 
de  Numifôr  ay^ntrcacofttré-quelques  jôUrs  après  Remua  „ 
mal  acompagné ,  l'ataqnerent,  le  .firent' prii/bnier,  &  le 
iîieme;reg{ç  à:^u.miï<èr)en  Udpoxiâhtlcurspl^htcs  defes  vîo- 
licntx^.  NjtiipijQr.n'o%ît  le  iai«j  punit  de  fon  aurorité*  en- 
demanda  juftiçç  à  AmuliUs  i qui  livrak  prifonier  à  la  fe- 
verité.  d^  foA.frere-  MaiS'foit  jnflintïl  >  foie  çompa^n 
*  pour  u^  jeune  homme,  qui  daps  ià,figuife  ôc  ;dans  fon 
courage ynyoK.qviçlqaeçhQfede.lMpcr^euràfQn.éiiat  »  Nu* 


"*  Qûelque^'A^teurspritenJent  qulA- 
muliiu  ,  C9ut  Ml  bah'it  militaire  <|tt  on- 
afoit  cobtumeilc  ioatri  U.>n,  furprir 
«□  jour  la  Veftale  iaas  un  bois  proche 
du  tcpiple,  te  qu'il  lui  fit  violence 

îu  deli 
pur  les  loix  contre  lei  Vefûltt 


tu  paA)mi>qa£  pttrp oiiii(|ue-,  pout  arotr 
eude'l%cand«nuia.4u.  liiplicc  Bunuiê 
pur  les  loix  contre  lei  Vefûitt  toiAbecs 
faUnK.  I>'auues  afliucnt  que  UVef- 


tâle  avait  .don'^  là'un  itiuUx,--vtin  1  un 
jeune 'homme  <jJ*él!e  aimwi.  ïi;^*»''!*^ 
en  lait  ,'tl  eft  conflsnc  que  pour  fàavec 
l'honeui  À*  la  famille  Royale,  od  imputa 
ai!PDieu  Mats  la  grofTefTe  de  h  Venait. 
:  '  f  *  Bile  bcfitmainée  ik  Laitvf,  pctit- 
ëneicaulède  El  vie  <Ur«glée,8e  c'cfb 
fur  ixla  JapSMBenf  l^'ieA  ibnd^  ta  FabW 
del^loure  ^utAUatuR£iiiutâ(^<unnliu,'^ 

Aiitor 


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-     HISTORIQUES.  Liv.  TK  y^j 

aïlitor  fè  fencit  ému  en  fa  faveur.  Il  l'interroge,  &  re-  Rois  bïs 
-connoît  par  le  récit  de  fcs  avamures  &  ceUes  de  ion  L  *  »  i  n  *. 
frère  >  les  deux  enfans  de  fa  fille.  On  avertit  iècretemcnt 
Romulus  de  cène  heureulc  découverte.  Celui  -  ci  à  qui 
Fauflulus  avoit  auifi  apris  tout  le  nûAere  de  là  nainànce> 
iè  fent  animé  d'une  nouvelle  ardeur ,  il  relbUt  de  tout 
iiazarder  pour  tirer  de  Poprclîion  fon  ayeul ,  fa  merc  y 
&c  fon  frère.  Il  afièmble  des  gens  de  la  campagne ,  fur 
kfquels  il  s'étoit  doné  de  l'autorité  ,  les  engage  de  venir 
arec  lui  à  la  ville,un  certain  jour  muni$  d'armes  qu'Us  tien- 
droient  cadiécs  ,  &c  les  ayant  partagés  en  plufieurs  com- 
pagnies ,  *  il  entre  par  diverfes  portes ,  ôc  avec  cette 
troupe  tumultuaire  de  gens  intrépides ,  il  inveftit  les  ave- 
nues du  Palais ,  pendant  que  fon  frère  Remus  fait  foule- 
ver  la  ville ,  force  la  garde ,  &  termine  la  vie  &c  l'ufur- 
pation  d'Amulius.  Numitor  rentrant  alors  dans  fes  droits , 
remonta  fur  le  trône  des  Latins  42  ans  après  qu'il  en  avoit 
^té  chaire. 

*   Il  leuT  dona  ies  chtk ,  te  poai  en-  |  qni  ^toit  li^  enfèmble ,  de-U  vient  qu'il* 
feignes  diveci   petits  Eaifleauz   d'iiecbes  \  nomeseat  depa'a  MMnifuUres  les  C>fitù- 
.aachee  an  bouc  d'âne  Miche.  Comme  j  net  ou  dieâ  de  baad^  militaiies. 
in  Latins  apelloieat  Jv/im^w/i  tant  ce  j 


Ffff 


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594  GENEALOG.    HISTOIt 

R&iB  D  a  

CHAPITRE     ir. 

Df  UfoniaHm  tir  ^i  ROIS  de  ROME. 

TaBIc      y     es  deux  frères  KE  MU  S  &  ROMULUS ,  après 

//,     '  J ,  avoir  rétabli  leurayeul,  fe  propolèrent  de  jeter  les 

fondemens  d'une  ville ,  au  lieu  même  oh  Fauftulus  les- 
avoit  trouvez  expofez.  Numitor,  auquel  ils  commuai- 
querent  leur  defiein  y  l'aprouva  ;.  il  leur  dona  mftme  une 
étendue  de  terre  convenable  pour  leuF  projet ,  &c  enh- 
cilita  l'exécution ,  en  lem-  fourniffimt  aboadament  des  ou- 
tils ,  des  efcïaves  8c  des  bêtes  de  charge,  H  joignit  à  tour 
cela  une  permiiïion  à  fes  fujets  d'acompagner  les  deux 
Princes ,  qui  de  leur  côté'  raflèmblerem  une  troufe  de 
Bergers  &  dci  vagabonds.  Il  plut  aux  deux  frères-  de  fé- 
parer  en  deux  bandes  ceux  qui  devoiem  travailler  à  la- 
nouvelle  ville  ;  l'une  fous  Remus  &  l'autre  fous  Romu- 
lus.  Mais  quand  il  furqucftion  de  bâtir  cctteville  ,  il  s'é- 
leva un  grand  débat  entre  les  deux  frères  fur  le.  choix  du 
terrain.  Romulus  prétendit  bâtir  fur  le  mont  Palatin ,  6c 
'Remus  fur  le  mont  Aventin. 

Numitor  confulté,ordona  qu'on  auroit  recours  au  vol  des- 
oifèaux  pour  finir  leur  démêlé.  Ses  petits-fils  fuivirent  fon 
çohfeil,  ôcfe  retirèrent  féparément  fur  les  collines  qu'ils- 
afeéUonoient.  Remus  aperçut,  le  premier  fix  vautours  > 
Romulus  foutint  qu'il  en  avoitvudbirzc,-  te  difêrendn'é' 
toit  pas  décidé  par-là ,  l'un  fe  prévalant  du  flombrc  d'oi- 
fèaux  qu'il  avoit  aperçus  >  l'auti;e  du  tems  où  il  les  avoit 
vus,  Cnacun  prit  parti,  pour  fon  chef,  la  conteftation  s*é- 
chaufa ,  on  en  vint  aux  mains,  Remus  avec  le  Berger  Fauf- 
tulus ,  èc  pluïieurs  des  fiens ,  fut  tué  fur  la  place. 
.X'anduM.      ROMULUS,  alors  âgé  de  i8  ans ,  fe  voyant  fans  a«- 
3.2  50.     cun  concurrent,  ne  fongea  qu'à  fè  bâtir  là  ville  ,  qui  fut 
*c  7  î  +•    apellée  Rome  *  de  fon  nom.   Ce  fut  la  première  année  de 

avant  l'Ere 

Chrétiene       ir     ■     m^  remarquer  qu'il  eft  [a  bâti  Rome.  Quelques-uns  en  atribneot 

afin  incntain ,  comme  le  moDcre  le  fa-  ]  la  fbndarion  aux  Pelatges  ,  nation  otigî- 
TautCIurici  du» lôn  Italie,  fi  Komulml  naitc  d'Aicadic.    Hciadide  ,  fiuaomé 


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rjthk  II 


LES    ROIS    DE    ROME. 


595 


I.  ROMULUS.niraii 
Aa  inonde   3  ^  ^  <•  fonda 
Rome  l'an  jijo.  f  l'aa 
jtS^.  reg.  )S  ans. 
-Et 

HOSTIUS  HOSTIIIUS  , 

fils  d*Hoftius&d:/fr>/iïw. 

IILTULLUS  HOSTILIUS, 
Roil'andu  monde  j})'}.de 
Rome  8j  f  l'an  jj6j.  rcg. 
îî  ans. 


P   O   M    P    O 
POMPIIIWS. 

II.  NUMAPOMPlLlUS.RoideRome 
l'an  40  de  Rome.  &  du  monde  Î190.  t  en 
JJ31,  reg.4j  ans,ép.7>^M,  fiUedu  RoiTatius. 

PomfUia  ,ép. NuMA  Marcius. 

IV.ANCUS  MARCIUS,  Roi 
l'an  du  monde  5)64.  de  Rome 
114.  t  l'an  }jS9.  reg.  14  ans. 


Dam  au  atxjs. 


Un  lîls  âgé  de 
près  de  15  ans. 


Un  fits  aa 
berceau. 


A  R  VMS, 

t  avajjt 
fon  père. 

Arums 

furno.nic 

£  G  e  a  I  V  t. 


A  R  UN  s 
CotLATIH. 


V.  L.  TARQ_UIN,  dit  r^ncîen.  Roi 
l'an  du  monde  jjS^.  de  Rome  i}^.  "t*  l'iUi 
Î4t6.  reg.  î7  ans.  ép.  Tanaijuil. 


L,  Tarquin, 
■]-  avant 
fon  père. 


Tarif usttie  11. 
ip. 

M.  JUNITJS. 


i-,  Tarquim 

CotlATIN  , 

axm.^tLwrtce. 


TarifHtnie  I.  ép.. 
VI.  S  E  R  V I U  S 
TULLIUS,Roi 

l'an  du  monde  ;4i^. 
de  Rome  17*.  f  I'»" 
3470.  reg.  44  ans. 


r«7i>/.    THUie/I.    VII.L.TARQyiN.  Arons,    L.Jukius 

cp.        ép.  1°.       ie  Superbe,  Roi  l'an  ép.         Brutds, 

Tarquin    Aruns,      dumondej470.de  TuBiflI.     premier 

le          i*.  [on      Rome  iio. détrôné  Conful,' 

Superbe,   beau-frere  l'an  Î49J.  reg,  14  l'an  du 

TARQ.UIN    ans,ép.  i».7«ftV/.  inonde 

le  Superbe,   i".  Tidlie  If.  fiWes  î+9î.de 

deServiusTullins,  Rome  14J. 


■    Sextus        Aruns        Titb      Tartjmnie 
Xarquih,    Tarq^ï**'    TARqyiH.       ép. 

Oûavius 
Mamilius. 


Titus  Tibere> 

JuKius^  décapité 

décapité  l'an 

enî49«.  349^, 

Ffffij 


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.  jp^  GENEALOGIES 

Rots  D  E  ^  fixiéme  Olympiade ,  ce  qui  revient  à  l'an  du  monde 
Rome.    3250,  430  ans  après  la'  ruine  de  Troycj  Ôc.  754  avant 

PEre  Chrétienne. 
Lan  du  M.      p^g  ^yç  i^  ^jUg  fot  conftruite  >  Romulus  fournit  à  Par- 
bitrage  du  peuple  >  le  choix  d'un  genre  de  gouvernement, 
&  le  peuple  ne  balança  ni  fur  la  préférence  de  la  Monar- 
chie ,  nilurle  choix  du  Monarque.  Romulus  fut  procla- 
mé Roi  ;  il  CTIK  devoir  à  fa  dignité  die  fe  doner  un  habis 
qui  le  diftinguât ,  &c  des  gardes  pour  fe  concilier  du  ref^ 
pe(ft  &c  pour  fa  fureté  :  il  en  choilh  douze  fous  le  nomde^ 
-  Li0eurs.  L'azik' qu'il  ouvrit  à  tous  les  criminels  dans  là. 
nouvelle  ville ,  augmenta  le  nombre  de  fès  fiijet& ,  qui 
n'étoit  que   de  jjooî.il  les  partagea  en  trois  Tribus,, 
les  Tribus  en  Curies ,  &  les  Curies  en  Deeums.  Et  pour  se 
pas  laiHèr  la  naiffance  Se  le  mérite  fans  diftin^on,  il  fit 
deux  états  de  fès  fujcts  ,  fous  le  nom  de  Patriciens  &c  de 
Plébéiens.  Parmi  les  premiers  »il  en  choifit*  cent  qu'il  no- 
ina  Pères ,  pour  en  former  un  Confeil ,  ôc  il  doua  à  ce  corps 
L'an  A..     ^^  Magiftrats  le  nom  de  Sen»t. 
«leRom'e.        Comme  les  habitans  manquoîenc  de  femmes  pour  fe 

R^abliqnc  }  ne  Jbnt  pa»d'acoriI  fur  l'a- 
rigioe  de  ce  fondateur.  Cu  les  uns  diTent 
qu'il  ëtoit  fiJ«  A'Enit ,  U  de  DtMtbre  , 
fiUe  de  Pherèiu ,  ^u'il  îat.  jmné  encoK 
enfant  en  Italie  avec  for  tteveRimui, 
que  le  Tibïc  s'^tam  déborda ,  ronj  le» 
Eïaceaux  pdiiFcni,  excepté  ceJui  od  étoienc 
ces  dtuv  cnfans.  Les  aucies  écrivent 
9ue  RanM,£lIedc  cette  même Deriihéc, 
syantcté  nunéeavec  ZiUihu  ..fibde  T*- 
Itmétqut ,  en  eut  Rowkjw  j  Ai  il  v  en  a 
qui  lôucieneiit  qu'Ëmi/if  ,  EUe  a'ÏM**  , 
&  de  Lmimie  ^le  conçue  iecietemeni  du 
Dieu  Man. 

•k  Ce  choix  ne  fe  fit  put  pat  le  R« 
hii-mêmc.  Chaque  Tribu  ckoilit  rroisSc- 
naieuM.  Ce  fut  donc  neuf.  laTuite  le» 
trois  Ttibns  ayant  été  divifées  en  ncote 
Caries  ,  chacune  eut  la  pennilSoa  d'en 
choiâr  trois  ^  ce  qui  fît  le  nambre  ie 
99.  Senatetin.  Romnlus  n'en  éinc  qu'on 
qiû  fût  ie  centième.  Auffi  celui  qui  fût 
nomé  par  Romulus  ,  fut  le  chef  &  le 
Prince  ilii  Sénat,  Celui -ei  goureinotc 
Kome  lioifque  U  Roi  ^It  en  campagne 


Lembus-  dit  .ân'Enée  étant  abordé  eo  Ita- 
lie ,  y  avoit  bîri  une  ville  qu'il  avoit  apel- 
■  lée  R«mt ,  du  nom  d'une  Twyene ,  qui 
aroit  coofeillé  â  Tes  compagne»  de  btiller 
les  vaiftaux  ,  pour  n'être  pas  obligées  de 
courir  les  mers.  Sallufie  Se  Damafïe  de 
Sigée ,  fijnt  de  ce  fentimenc.  Il  y  en-i  , 
fiûvàni  Pluiarque  y  qui  difent  que  Homa 
fiit  fille  d'Italus  Se  de  Leucaria  ,  ou  de 
Telephns  fils  d'Hercule  ,  qu'elle  fut  a»- 
tiée  a  En4e  ^/mi.  (on  &ls  Jtfcanius,  Se 
qu'elle  duoa  ^n  nom  i  la  ville.  D'autres 
piérendent  qu'elle  fiii  biiie  par  un  fils 
éru\ySe  8c  de  Circé  apellé  Remni.  Elle 
doit  toa  origine ,  félon  d'autres,  i  Roniu* 
fils  d'Ematbioa  ,  qth  fut  envoyé  dans  ce 
pai's-là  pacDioincde.  Dionifîus  de  Chal- 
cide  écrit  que  ce  Romus  étoit  félon  les 
tus  fils  d'Alcanios,  8c  félon  les  autres  d'E- 
matliion.  Selon  d'autres  elle  fat  bitie  pat 
Bflmm ,  Roi  des  Latiu  ,  lequel  chofla  les 
Tiidieoiws.  Ceux  mêmes  qui  foutienent 
qnacefiuRimMiwiquibicit  RomciCopi- 
BÎonqni  l'étoit  aquifuoe  créance prefque 
"  "  :  dauJet  dciotcit  ttaa  de  h  1 


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H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  ZiV.  IK  k^y 

perpemer ,  Se  que  ks  peuples  voiiins  rcfuferenr  de  leur  Rois  »  i 
ca  aoner  >  Romulus  eut  recouts  à  un  ârata^me  pour  Rome. 
leur  en  doncr.  Il  6t  anoncer  dans  toute  l'Italie  des  Jeux 
ziomeiz  ConfattU» ,  qu*il  de  voit  célébrer  en  l'honeur  de  Nep- 
tune. La  cunoiîtsé  atira  à  Rome  un  girand  nombre  d'étran- 
^s  avec  leur  iàmilic ,  &  au  milieu  de  la  iblennité  >  la 
jeuneâe  Roiœùnc  à  un  certain  '^nal  >  dont  on  .étc»|t  con-   '  ^ 

yenu ,  enleva  de  force  les  filles  étrangères.  Cette  violence 
arma  tous  les  peuples  voifins  contre  Romulus.  Les  Ceni^ 
ttiens ,  les  Cn^mieus  ^  fic  les  ABtcmnmtts  »  qui  les  premiers         .  . 
comcncerentla  guerre*  furent  les  premiers  vaincusâcfou- 
ims  aux  Romains  »  qui  partajgerent  leurs  terres.^  Xes  £«- 
bias  ne  furent  point  intimicfez  par  ces  premiers  fuccès    ,  *i"  ** 
des  Romains  ,  m  vinrent  les  ataqucr  ibus  la  conduite  de-        *""  ' 
leur  Roi  Tatim ,  s'emparèrent  de  la  fonereflè  de  Rome  , 
pat*  la  cnduion  de  Tarpeïa  >  Ôc  livrèrent  dans  la  Ville  un 
condsat  oii  les^Romains  furent  repou{rez.i'Romulu5  aj-êta 
ks  fuyards  >.  âc  les  remena  au  combat  »  qui  atloit  devenir 
terxible>ri  les  Sabines  parle  confeild'/ffr/Ji!>r,  une  de  leurs 
compagnes ,  ne  fe  fuilent  jetëes  entre  les  combatans ,  qui 
d'un  coté  étoient  leurs  pères  âclcurs  frères  ,"&  de  l'autre 
kars  épouM.  Elks  firfpendirent  l'animofité  des  guerriers,    . 
de  ces  mêmes  fcmmcsjquiavoicnt  été  l'ocafion  delà  guerre, 
devinrent  les  médiatrices  de  la  paix ,  6c  après  {Ix  ans  de>^ 
haine  &c  dlioftilltez ,  on  ibaicrivit  de  part  âc  d'autre  aux 
articles  fuivans. 

Que  Romulus  &  Tatius-régneroient  en(èmble  à  Rome  An  de 
avec  un  égal  pouvoir  »  que  la  vilk  de  vicndroit  comune  aux  Rome  i  y 
deux  peuples,  qui  n'en  feroicm  plus  qu'un  ieul,  ôc  que 
tous  les  Sabins  ,  qui  voudroient  a  l'avenir  fixer  leur  fé- 
jour  à  Rome ,  joûiroient  des  mêmes  privilèges  que  les 
anciens  citoyens,  T  A TIU S  y  vint  demeurer  avec- les 
principaux  des. Sabins,  |>arjnilftn]uels  U  en  choifit  loo  à 
Texempte  de  Romulus  ,  pour  entrer  dans  le  Sénat.  On 
dona  aux  Sabins  le  moncCapitolin ,  qui  fut  enfermé  dans 
^enceinte  de  la  ville. 

Tatius  ayant  été  afTailiné  par  les  habitans  de  Lavinie,     An  de 
Romulus  relié  lèal  arbitre  de  la  paix  6c  de  la  guerre,  Romciî; 
auquales  ^idgsatts  Sa  \c%Vtiem,  qui  éprouverentle  bon- 


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598  GENEALOGIES 

R.  o  I  j  OH  heur  de  fes  armes.  Comme  il  hiCoit  la  revue  de  fes  trou- 

R  p  M  E.   pes  auprèsju  lac  de  Capr^e ,  il  s'éleva  tout  d'un  coup  une 

tempête  s&RomulusdUparut  en  même  tems  après  unre^ 

gne  de  }8  ans.    On  prétend  que  les  Sénateurs,  qui  ne 

pouvoient  plus  fuporter  Ton  orgueil  Se  fes  mépris  >  pri- 

An  de     jenj  ç^^^^  ocafion  pour  le  maflàcrer,  &  que  chaque  Sena- 

Rome  j?.  jçm-  ^  pourdérober  au  pfiwle  la  conoiilànce  d'une  aétioa 

fi  barbare ,  emporra  fous  ia  robe  les  membres  de  fon  corps 

mis  en  pièces. 

Après  quelques  contcftatlons  fiir  l'éleéHon  d'unRoî, 

}  ^*       on  convint  que  les  Aiblns  aoroient  le  droit  de  choiftr  un 

^"    ^    Souverain  >  mais  qu'ils  n'en  choiliroient  que  du  païs  Sabia 

j^9me4o.  ^^  ^^^.^  ^^(^  ^^  NUMA  POMPIUUS  ,  alors  âgé  de 

40  ans ,  homme  d'une  naiflance  &  d'une  vertu  diflinguée, 
Û-étoit  quatrième  fils  de  Pompo-PomfiUus  ,  homme  ilmftfc 
vlut,  parmi  les  Sabins.  Il  avoit  époufé  TMia ,  fiUe  du  Riai  T.  Ta- 
Ôus  ;  mais  il  avoir  négligé  de  fuivre  à  Rome  la  fortune  de- 
fpn  beau-pere»  &c  uniquement  ocupi  du  culxe  des  Dieux 
&  de  l'étude  de  la  Philofophie  ,  il  mcnoit  une  vie  retirée 
à  Cures ,  capitale  des  Sabins.  Ce  choix  fiit  univer&Uemenc 
aplaudi  :  il  ne  trouva  d'obllacle  que  dans  l'amour  ijue  Nu- 
ma  avoit  pour  le  cepos.  .  Mais  vaincu  par  les  folicitations 
des  Ambaf&deurs  qu'on  lui  avoit  envoyez ,  &  par  les  rai- 
fons  de  fes  amis  >  il  partit  pour  Rome ,  après  s'être  rendu  le 
cjel  favorable  par  des  facrifices. 

Numia  ne  démentit  point  les  idées  avantagculès  qu'on 
avoit  de  lui  y  il  congédia  d'abord  la  garde  établie  par  ibn 
^  prédécefleur  pour  h  fureté  du  Prince ,  ne  voulant  devoir 

la  fiene  qu'à  l'amour  de  fon  peuple.  Son  premier  ioia 
fut  d'adoucir  par  la  religion  la  férocité  de  «  peuple ,  qui 
ne  reipiroit  que  le  iang  &c  les  combats.  Il  inftitua  des  far> 
criikes ,  des  Prêtres  Se  des  Veftales ,  6c  pour  doner  plus 
d'autcMTÎtéà  ces  établiflemcns ,  il  fit  croire  qu'il  n'agiîToit 
que  par  les  confeUs  de  la  Nimphe  Egerit .  avec  laquelle  il 
ftignpit  d'avoir  des  entretiens  fecrets.  H  fit  bâtira  Janus~ 
un  temple  qui  devoit  être  fermé  durant  la  paix ,  &c  ouvert 
pendaot  la  guerre.  Comme  fon  règne  entier  en  fut  exemtj 
il  ne  vit  point  ce  temple  ouvert.  Il  régla  le  temsdes  deiiils» 
ûc  U  prdona  que  di;t  mois  feroient  le  lermc  des  plus  longs, . 


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H  rS  T  a  R I Q  U  E  S;  Lh.  ir^  59? 

Il  réforma  le  calendrier,  &  voulut  que  Janvier  S<.  Février  R  o  i  s  d  i 
fuflênt  les  deux  premiers  de  l'année  j  qui  fous  !c  règne  pré-  Roms. 
cèdent  començoit  par  le  mois  de  Mars.  Ce  Prince ,  après 
avoir  régné  environ  43  ans,  mourut  à  l'âge  de  83  ,  uni- 
Terfellcmentrcgreté  des  Romains,  qui  le  pleurèrent  corn-; 
œe  leur  pcre.  Quoique  les  Auteurs  lui  ayent  doné  quatre 
fils }  qui  dans  la  fuite ,  difent-ils ,  furent  les  tiges  de.  quatre- 
xHuflres  maïibns  Romaines ,  il  paroît  plus-  vraifemblable: 
qu'il  n'eut  qu'une  fille  nomée  Pompilie^  Elle  époufà  Mar- 
eius ,  fon  parent  ,  dont  elle,  eut  j^ncusM^rcms ,  qui  n'avoir: 
que  cinq  ans  à  la  mort  de  fonfa^uL>5c  qui  fut  le  quatriè- 
me Roi  de  Rome^ 

Numa  eut  pour  fucceflfeur  j' par  le  choix  du  peuple ,-     lit 
TULLUS  HOSTILIUS,  petit-iUs  de  Hopus,  qui  lous  Ro-     L'an  de 
mulus,  s'étoit  rendu  racomandablc  par  iès.  exploits  danslcs'  Ro™e  Sj. 

fuerrcs  contre  les  Sabios  6c  conw e  les  Fidénates.  A  la  prife 
e  Fidenes  j  il.étoit :entré  le'premicr  piar  k  bréofae  ,  ôc  avoi*: 
reçu  de  Romulus  une  coui-one-  murale.  *  Ilfuttué  dans- 
un  combat  contre,  lesSabins.  Uavoit  époufé  la  fille  d'Her-* 
filic  ou  HerJiUe  elle-même ,  cette.célébrc  Sabine  ,  qui  avoit;  Plin.  !.  itf* 
jeconciliélesSabinsavec  les  Romains..  ■.  ... 
-  Tuliius  Hoftilius  fe  concilia  d'abord  par  fe  libéralité 
Vafeétion  du  peuple  ,.  il  dillribua  aUx,  plus  indigens  de' 
Rome  certaines  portions  de  terres  que  Romulus  avoit: 
eonquife  >  &  dont  Numa  s'étoit  refervé  la  propriété  pour 
des  ufagos: de  religion  »pour  lefqiieb Tullu&  aban^lona  fotii 
patrimoine.  Il dona  aumplus d'étendue  à  la  ville  àe  Rome,.- 
afin  que  les.  habitans  fuilènt  logez  plu&  comodément ,  ôc. 
ily  joignit  à-cct  éfet  le  mont  Câlins  »  fiir  lequel  it  fit  bâtu" 
fon  PîJais ,  6c  où  plufieurs  des  principaux  citoyens  s'éta- 
blirent auifi^ 

CluiUàs ,  que  d'autres  apellent  C*//»*',  Roi  ouDiélatcur     fm  de 
de  lavilled'Albe,**  fournit  à.  Ifhumeur  martial  de  Tullus  Rome  84. 

'  ■if  Cette i^compenre  ito\t iicniiét^st\  \.,\t-4-  RmhUhi fUnJtd cortMvitHifiiMm- 
le  Général ,  à  ccliù  qni  le  premier  ivoit  HtfiHinm  ,  ^uti  FiJtnam  jrimu*  irtHfi^t. 
etcaUdé  le  mut  d'ane  ville  aflîegé«.  Dans  P.Catrou  ,  H</î.  R«ot- 
tes  teim  .d'opulence  la  courone  moiaic.  *  *'  PlntatqBe  nous  apteiul , ^'aptè* 
«hoitdepuror.  lin'enfi]tf>9taiBl)tiecelte|  U  monde  Numitoi,  RomuhtsÂm  petîc-j 
dont  Romulus  hond»  Hoftius  Hofttlins.  fiU,qut;  éroicfon  heritierUgîtiine,  pt^n 
.VoicÎG«-^aeilpiiien'api<iumidt  SUdc/I,  £»4dc'(ieiaei|ttt>âKoBiequ'ilav»ii  (n» 


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6oG-  GENEALOGIES 

R  0  r  s  D  B  '  la  première  ocafion  de  s'exercer  ôc  d'onTrir  le  tonple  ^ 
R  o  M  s.  Janus.  Jaloux  des  profperitez  de  Rome ,  il  envoya  des 
gens  fans  aveu  piller  les  terres  des  Romains  ,  Tulius  en 
porta  fes  plaintes  ;  les  Ambaflàdeurs-ne  fiarou  point  écou- 
tez, on  iè  prépara  à  Ja  guerre  Comm&ies  deux  armées 
étoient  en  prélènce ,  Ckiilius  fitt  trouvé  mort  dans  ià  ten- 
te ;  il  eut  pour  ^ccelTeur  Mefius  Su0etius ,  qui  entra  dans 
les  vues  de  fon  prédeceflèur  ,  &  qui  fucceda  à  û  jiaine 
contre  les  Romains.  Les  Fidenates  âc  les  Veïens  fournis 
fous  le  règne  de  Romulus^  âc  également  éxiemis  ^'Albe 
Ôc  de  Rome.  -,  mircût  une  armée  Hxi  pié  à  d^Ièin  de  tom- 
ber fur  les  -deux  partis  à  la  fois ,  aufli-tôt  qu'ils  les  ver-' 
roient  afoiblis  par  ta  bataflle  t^u'ils  s'alloient  livret.  Cette 
nouvelle  &  répandit  dans  les  deux  camps ^&cy  produUu 
un  acomodement  qui  prévint  la  per&tie  des  Pidénates  >  & 
des  Veïens.  Ou  remit  la  décifîon  du  lËféread  qui  faifoit 
le  fuiet  de  la  guerre  à  on  combat  de  trois  contre  trois , 
choifis  de  chaque  natic^  j  &c  l'on  convint  -que  l'on  fui- 
vroii  la  deftinée  du  vainqueur,  &  qu'enfuite  on  xéuni- 
roit  les  forces  Romaines  avec  celles  des  Albains  contre 
les  énemis  comuns.  Trois  frères  jumeaux  nomez  Curitun 
combsltirent  pour  Albe  ^  contre  o^is  autres  jumeaux  apel- 
lez  Hor»ces ,  qui  étoieflticurs  coufins  germains.  *  Les  trois 
Curiaces  font  les  premiers  blefïèz  »  mais  il  en  coûte  la  vie 
à  deux  des  Horaces.  Le  trolfiéme  qui  n'avok  aucune 
bleHurc  »  ic  trouvaïit  &ul  contre  trois,  a  recours  à  la  rufe: 

T.  Liv,  1. 1.  y  fgjt  femWant  de  fiiir  pour  f^arer  fes  énemis.  Les  Ctt- 
Denis      rîaces  en  ëfet  fc  féparent  pour  le  pourfnivre  :  l'Horace  . 

d'Halic.    les  tue  l'un  après  Pautre  ,  &c  par  ce  fucciès  &ic  tiiompher 

lii'-  3-      Rome  ,  8c  lui  aflfujérit  la  ville  d'Albe, 

An  de         Suffètius  reconut  l'Empire  de  Tulius ,  &  le  Ciivit  awC 

Rome  8j.  fes  troupes  contre  lesFidenat£s&  lcsVeïens,qui  S'étcficnt 
ibulevez  contre  le  Roi  de  Romie,  mais  dès  le  premier  choo 

dée,&lë  contenu  de  nomer  au  Al-    Rome':  CcBliosenfiit  uo.'Jlîtf. 

it  5equinias,illuAte  Ronuin  j'Albe, 
2f  oit  deux  fillec^  il  jnatia  l'aîaée  à  O»- 
riéué  d«t  m£me  païs  que  Caa  bean-pcie  , 
Se  t'auite  k  P.  Htriu»  ,  citoyen  de  Rome. 
On  prétend  qu'elles  acoucheieoc  en  to^ 
me.tcotfch^lineic  trait  joaieaaj^ 

iéparam 


biinsuDi>iâat*utaTec  quelqse  feite  de 
dépendance  fous  lui.  Quand  Roniuhts  lui- 
mimt  &i  mon  fana  enfant ,  les  Albains 
ani  Tirent  k  ço&aai  de  ienn  sncleos 
Roà  éteinte  ,  Ëunnt  en  droit  dfi.ie  do- 
per de*  ioureiûot  ind^cftdameBt  de 


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HISTORIQUES.  Z/r./r.  ^or 

Réparant  fes  troupes ,  il  les  tint  dans  l'ina(ftion ,  comme  Rois  »  b 
ii  ç*eût  été  un  corps  de  refervc.  Tullus ,  qui  pénétra  fon  R-  o  *  *• 
deflein  ,  le  diffimula  aux  fiens ,  &  ayant  remporté  une 
vitftoire  complète  fiu*  les  énemis ,  il  fit  arêcer  ce  perfide  , 
qui  fiit  condamné  à  être  tiré  par  des  chevaux  indomptez  & 
à.  être  mis  en  pièces.  La  ruine  d'Albe  fuivit  de  près  la  mort 
Ac  Suflfètius ,  &  tous  fes  habitans  furent  conduits  à  Rome. 

Tullus  tourna  fes  armes  vi^orieufcs  contre  lesSabins,  ^^  j^  j^^^ 

{)uis  contre  les  Latins ,  qui  inquiétoïem  continuellement       „j. 
es  Romains  ;  ôc  obligea  ces  peuples  à  demander  la  paix. 
:Une  mort  fubitc  enleva  ce  Prince ,  qui  par  une  fuite  con-     , 
.tinuelle  de  victoires  pendant  les  3  2  ans  qu'il  régna ,  mit 
Jlome  dans  un  état  floriffant. 

Après  un  interrègne  d'un  an^on  procédai  l'élcfflion      IV.  , 
a'un  Roi,  qui  tomba  fur  ANCUS  MARCIUS,  petit-fils  An  de  R. 
parËi  mere/*fla»/i/ï«duRoiNuma,&qui  avoir  pour  ayeul      '.'+'. 
paternel  Msreius,  parent  de  ce  Roi.  Il  avoir  été  le  premier    j^^^ 
a  fléchir  Pobftination  de  Numa ,  lorfqu'il  refufa  de  quiter 
ià  Iblitude ,  pour  aller  gouverner  Rome.    Il  y  fuivit  fori 

Î tarent  >  il  y  eut  place  parmi  les  Sénateurs ,  Se  il  y  fut  fait 
e  premier  grand  Pontife.  Autems  de  l'éleétion  de  TulluS 
Hoflilius ,  ce  Marcius  avoit  été  le  plus  ardent  de  fes  com- 
pétiteurs. Chagrin  donc  de  la  préférence  que  le  peuple  Ro- 
main avoit  donée  à  un  autre ,  a  fon  préjudice ,  il  fe  dona  Xà. 
mon  ,  6c  laiffa  un  fils  qui  ajouta  à  fon  nom  le  prénom 
de  Numa,  Celui-ci  époufa  Pompili» ,  fille  de  Numa  Pom- 
pilius  j  &  de  ce  mariajge  vînt  au  monde  Ancus  Marcius.  ' 
L'inclination,  que  le  nouveau  Roi  fit  paroître  pour  lît 
paix  )  à  laquelle  il  coniàcra  les  premières  années  de  ion 
règne ,  lui  atira  le  mépris  des  étrangers.  Les  Latins  le 
croyant  un  Prince'  mou  &:  pareflTeux ,  s'afi^uichirent  du  L'an  de  R; 
joug  de  Rome ,  &  firent  des  hoftilitez  fur  fes  terres.  Maii  >  »  7- 
ils  éprouvèrent  à  leurs:  dépens  qu'ils  s'étoient  trompeur 
.  dans  les  idées  qu'ils  s'étoient  formées  de  Marcius.  Le;^  1 1  ».  '  i 
Veïensyles  Volfques&  les  Fidénares,  qui  tentèrent  dé 
fccoiier  le  joug  &  Rome  »  furent  forcez  de  s'y  remette. 
Marcius  j  vit^orieux  de  fes  énemis  ,  s'apliqua  à  cmbéli^ 
Rome.  Il  y  rebâtit  d'une  manière  plus  fupèrbe  le  temple 
dcJupiterFeretrichi  fortifia  Je  Janiculc  .au-delà  duTî^^ 

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€ot  GENEALOGIES 

R  o  I  j  D 1  Se  pour  faciliter  à  fcs  fujet»  le  comcrce  maritime  >  il  fonda: 

Rome.    ^  l'embouchure  du  Tibre  la  ville  à'Ojiie ,  à  dix  mille  de 
Rome,  Marcius ,  que  fes  vertus  rendirent  également  il- 

An  de  R.  luftre  dans  la  paix  ôc  dans  la  guerre ,  mourut  après  un  re- 
H9^      gnede  24 ans , ^é d'environ  4^i  ans. 

De  deux  fils qu'AiKus Marcïus*  laiffa  en  mourant , l'un- 
étoit encore  au  berceau,  l'autre  n'étoit  pas  éloigné  de  là 
quinzième  année.  Ils  furent  laiflèz  par  leur  pcrc  fous  la- 
tutelle  de  Tarquin,  qui  emporta  les  lufrages  du  peuple  fur 
ion  fils ,  Se  lui  enleva  la  couronc" 
V.  L.TAR.QUIN,  qui  fut  fumoméry^wnirwïétoitfilsd'un/ 

An  de  R.  négociant  de  Corinthe,  nomé  D/tm/trate.  Quoiqu'il  exerçât 
H9-  le  comerceyfa  femille  étôit  une  des  plus  illuures  de  fon 
païs.  On  le  croyoit  iffu-de  ces  Baechiades ,  décendus  d'Her- 
cule ,  qui  régnèrent  à  Corinthe,  jufqu'à  ce  que  le  Tyran^ 
Cipfelus  leur  enlevât  lacourone.  Damarate  vint  chercher- 
un  azile  >  contre  la  fureur  deCipfele,  dans  PEtruriei  que: 
le  comerce  lui  avoit  fait  conoître.  Il  aborda  avec  touœfr 
les  richefTes  à  Tarquinie ,  où  fà  nobleflè  &c  Tes  grands  biens 
lui  firent  épuufer  une  Etruriene  de  grande  duilnâion.  It 
en  eut  deux  fils ,  à  qui  il  dona  des  noms  EcrulqiKS  >  il  apella 
l'ua  JrutK ,  ôc  l'autre  Lucumon,  L'aîné  fit  une  alliance 
avancageufe;  mais  étant  mort  avant  f  on  pcre,  celui-d 
qui  lui  liirvècut  peu ,  Se  qui  ignoroit  la  grofleflè  de  fà. 
belle  fille  ^laifTa  par  lôn  teltament  tous  Tes  biens  àLucu* 
mon  fbn.  fécond  fils.  Ainfil'en&nt  poflhume  d'Arunsfe 
trouva  deshérité  avant  que  de  naître,  âc  de  la  pauvreté 
eii  il  fut  réduit  ^il  porta  le  nom  d'£çm«j^ 

Lucumon,  de  venu  pof&fFeujr.  des  immenfes  ricbef&$  de 
£>n  père  ,  &  ayant  époufé  TAnamit ,  qui  étoit.  d'une  dei 
l^lus  nobles  familles  de  la  ville ,  eipera  de  s'avancer  aux  di* 
gnicezJVlais  s'ëtantaperçu  que  fà  qualité  d'étranger  métoit 
unobiUcle  à  foa  avancement ,  il  prit  le  pani  d'aller  avec 
,  &  famille  s'établir  à.  ïlome ,  où  de  quelque  païs  que  l'oa 

iijt ,  le  mérite  écoit  conftderé^  Il  qïiiia  foa  00m  étfangec 


*  CeR<Hfiularigc(lela£imilIcP.s- 
tticiene  ^  Marcicm,  qui  fe  Sxiok^imn 
de  compter  parmi  f  !  2ni.-éCT»  les  Roii 
Nnini  jtr  Aacus  ,  eir  irmontam  ^afqn'au 


Prtfn  de  Rome  fouiJe  Koi  Tnlli»  Hot 

ciliiic.  ri  y  av«it  i  Rone  no*  familla  Plé> 
beiene  du  tatmt  nom  ,  qi^i  déccndaitJw- 
MAreiut  ta.  ligoc  coUateule. 


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HTSTORTQXJES.  Lîv.  I V.  «05 

•&  fè fit  apeller  Lueius Tarquinius.  Son efprit  6c  fês  manie-  Rois  de 
res  nobles  lui  atiref ent  bientôt  l'eftime  6c  l'iamirié  du  Roi ,  R  o  m  j. 
qui  le  mit  au  nombre  des  Sénateurs,  Cette  diflinétion 
,etoit  dûë  à  la  générofité  avec  lagucHe  il  avoit  voulu  dit-  . 
pofer  de  fon  patrimoine  en  faveur  de  l'Etat  >  &  aux  lèrvi-  ; 
ces  qu'il  lui  avoit  rendus  dans  la  dernière  guerre  contre 
les  Latins.  L'a&^on  du  peuple  envers  L.  Tarquinius  n'é- 
toit  pas  moindre  que  celle  du  Roi  >  de  cet  ambitieux  fut 
s'en  prévaloir  >  après  la  mort  d'Ancus  ,  pour  fe  faire  do- 
jKr  la  courone. 

Au  comencemenc  de  fon  règne ,  il  afe^  de  fe  rendre 
populaire  ,  &  choitit  cent  des  plus  notables  Plébéiens  >  * 
qu'il  agrégea  au  corps  du  Sénat  y  compofé  depuis  ce  tems- . 
la  de  300  perfones.  Pès  la  première  année  de  fon  règne,  An  de  R. 
il  6jt  obligé  de  prendre  les  armes  contre  plufieurs  villes  *  +  °* 
desLatinS}  qui  s'étoient  unies  pour  fe  fouftraire  à  la  do- 
mination des  Romains.  Vainqueur  en  deux  combats,  il  . 
aflîegea  6c  prit  d'aiTaut  la  ville  à' Af fiole  s ,  qui  fut  pillée  6c 
détruite.  C«ra/V»/;  fut  punie  avec  la  même  rigueur,  f7r»/?»- 
mium  ècNtmen/e,  n'évitèrent  un  pareil  traitement  que  par 
leur  foumiffion ,  &C  CoBstie ,  après  avoir  eu  le  courage  de 
mefurer  fes  forces  avec  celles  des  Romains ,  fe  fournit  au 
Vainqueur ,  qui  en  fit  deûrmer  les  habitans.  11  en  dona 
le  gouvernement  ou  plutôt  la  fouveraineté  à  fon  neveu 
Aruns  Sgerius ,  qui  en  prit  le  fumom  de  ColUtînus  y  6c  le 
rranfporta  à  fes  décendans. 

Les  progrès  de  Tarquin  réveillèrent  la  jaloufîe  des  na-  An  de  R. 
{ions  voifines.  Les  Latins  n'eurent  pas  de  peine  à  engager      ï  4  7* 
dânsleur  alliance  lesSabinsSc  pluiieurs  villes  d'Etrurie. 
Mais  tous  leurs  éforts  ne  firent  qu'augmenter  la  gloire  de 
Tarquin,  qui  reçut  un  nouvel  éclat  de  la  clémence,  dont 
il  ufa  envers  les  vaincus.  U  fe  contenta  d'exiger  d'eux  qu'ils 
rendroient  les  transfuges  6c  les  prifoniers  qu'ils  avoieni  An  de  R. 
faits  fur  les  Romains  ,  6c  qu'Us  ferviroient  Rome  de  leurs    i  +9. 
troupes,  aufË-tôt  qu'ils  icroient  conaandez  de  marcher. 
I^  butin  qui  fiit  remporté  des  villes  conqutfes  fut  confit- 

*   Lenomque  l'on  dooaJcette  cen-  [  diftîngnadesautrespailenomile  Suuu^ 
Oiae  de  aouvtlle  cr^Mion ,  ne  fiit  pas    rn  mmnm  rtntimf. 
tomt<a-£iii  kooor^^e  post  cUc  j  oo  la  J 

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6q4  GENEALOGIES 

R  o  1 1  D  E  cré  à  conftruirc  entre  le  mont  Palatin  &  l'Aventin  un 
Rome.    Cirque  pour  les  Jeux  Romains  j  Se  le  Roi  atentif  aux  plai- 
firs  du  peuple  j  ajouta  la  comodité  aux  fpedfcacles  du  Cir- 
que j  en  y  laiTant  construire  des  fiéges  pour  chaque  fpec- 
tateur  fuivant  fa  naifïànce  &  fes  emplois. 

Les  Etrufques  ne  laidèrent  pas  Tarquin  joiiir  long-cem9  - 
de  la  paix  qu'il  s'étoii  procurée  par  les  armes.  Toute  ta 
An  de  R.  nation ,  qui  étoit  divifée  en  i  a  cantons  qu'on  nomoic  Zu- 
'  S 1'  eômoniei ,  fe  réunit  pour  lui  faire  la  guerrç ,  6c  la  comença 
par  la  prife  de  Fidénes ,  qui  fut  furprife  par  la  trahifbn  de 
quelques  bourgeois.  Ce  fut  le  feul  avantage  qu'eurent  les- 
Ëtrulques.  Abatus  par  les  pertes  continuelles  qi^ils  foufri- 
M  ?*  rent  pendant  le  cours  de  cette  guerre ,  Us-  députèrent  à 
Tarquin  pour  lai  demander  la  paix.  Il  leur  laifla  leurs 
biens ,  leurs  loix  &  l'anciene  forme  de  leur  gouverve- 
jtient.  La  fouveraineté  fur  leurs  Lucomonies ,  fut  le  feul 
avantage  qu'il  exigea.  Cette  modération  du  Vainqueur 
acheva  de  foumetre  les  vaincus.  En  fignc  de  l'accepnr 
flon  qu'ils  faifoient  du  Roi  de  Rome  pour  leur  Souverain^ 
ils  lui  préfenterent  toutes  les  marques  de  la  ibuverameté 
fur  eux ,  une  courone  d'or ,  un  trône  d'ivoire ,  un  fceptrc 
fiirmonté  d'un  aigle  j  une  tunique  brochée  d'c»^  &  ornée 
de  palmes  y  &c  une  robe  aullt  de  pourpre  à  fieurs  de  di- 
verlês  couleurs.  Tarquin  paré  de  ces  ornemens  entra  dans- 
Rome  en  triomphe  porté  fur  un  char  doré  &c  atelé  de 
,j.  .  quatre  chevaux. 
«  de  R.  j^^  dernière  guerre  de  Tarqsin  fot  contre  les  Sabins^ 
dont  l'entière  defeite  lui  procura  un  nouveau  triomphe; 
Viétorieux  Se  tranquile ,  if  employa  fon  loifir  à  fortifier  & 
à  embélir  Rome  t  qui  perdit  ce  grand  Roi  par  le  crime 
des  fils  d'Ancus  Marcius.  Ils  apoAerent  deux  jeunes  hom- 
mes de  leurs  fai£Hons  ^  qu'ils  engagèrent  à  prendre  des 
habits  de  païfans  femblables^  à  des  Bûcherons  ,  ils  por- 
toient  descoignéeâàfendredu  boist  Us  feignirent  d'avoir 
enièmble  une  contedation ,  qui  s'échau^  fi  fore ,  qu'ils 
parurent  prêts  à  fe  batre  proche  du  Palais  du  Roi ,  par  le- 
quel ils  demandèrent  d'être  jugez.  Mais  aufli-tât  qu'ils 
ïurent  introduits  devant  lui,  un  d'eux  lui  aifena  un  grand 
coup  de  coignée  fur  la  tête.    Il  étoit  dans  la  38  année 


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H  1  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  X/i;.  IK  €0$ 

de  Ton  règne»  &c\3l^6  de  fon  âge.  U  laifla  deux  petits-  Rait  de 
fils  encore  en  bas  âge  >  &c  deux  fiUes  du  nom  de  Tsrquinie,    R.  o  u  e. 
qu'il  avoit  mariées  aux  deux  hommes  de  Rome  les  plus 
dignes  de  lui  fucccder.   L'aînée  avoit  été  donée  à  Servins 
TuUius ,  ôc  la  cadete  à  M.  Jumus ,  père  de  Bnms ,  qui  dé- 
truira la  Royauté  dans  Rome. 

La  Reine  Tanaquil  ne  perdit  pas  la  préfence  d'eiprit  à  la 
vùë  de  fon  mari  expirant.  Elle  cacha  fa  mort  au  peuple  V  |. 
pendant  quelques  jours  >  ôc  concerta  avec  fon  gendre  1 7  s. 
SERVIUS  TULLIUS  ,  qu'elle  regardoit  comme  l'apui 
de  Ta  Ëunille ,  les  mcfures  les  plus  lures  pour  le  mètre  fur ,  . 
le  trône.  Lorfqu'il  iè  fut  affure  des  fufragcs  des  Sénateurs, 
il  parut  en  public  avec  les  marques  de  la  Royauté ,  &c  fut 
proclamé  Roi ,  Tans  atendre  l'éleékion  du  peuple.  U  eut 
pour  mère  Oerijk ,  femme  de  qualité  y  qui  fut  faite  prifo' 
niere  à  la  prife  de  Cornicule ,  ville  du  Latium.  Sa  beauté> 
IbnextraAion ,  &c  lapolitefle  de  iès  mœurs ,  firent  qu'on 
la  diflingua  dans  ion  malheur.  Le  Roila  dona  à  Tanaquil.  - 
ia  femme.  Les  uns  veulent  que  le  mari  d'Ocrifle  >  nomé 
Tullius  y  périt  à  la  défenfe  de  Cornicule ,  &  que  la  jeune 
captive  portoit  dès-lors  dans  fon  icin  Servius  Tullius  , 
dont  elle  acouchaàRome  au  Palais  deTarquin.  Comme 
cet  en&nt  naquît  dans  Pefclavage  j  on  lui  dona  le  nom  de 
Servius.  Tanaquil  par  confideration  pour  l'enfant  d'une 
cfclave  chérie ,  prit  un  foin  particulier  de  l'éducation  da 
jeune  Servius ,  qui  s'étant  rendu  digne  des  bornez  du  Roi 
6c  de  la  Reine  par  les  qualitez  de  fon  e^rit  fie  de  fon  cœury 
fut  tiré  de  l'efclavage  >  fait  citoyen  de  Rome  >  &c  enfin  allié 
dans  la  fàfnille  Royale. 

-  Le  comcnccment  de  fon  règne  ne  fut  pas  exempt  de 
troubles  La  &étion  des  fils  de  Marcius  avoit  fes  partifan$> 
parmi  les  Patriciens ,  elle  en  foulcva  un  grand  nombre 
contre  le  Roi ,  fous  prétexte  qu'il  avoit  négligé  la  loi  des 
interrègnes  &c  dérangé  l'ordre  étabH  par  Romulus.  L'ha- 
bilité de  Servius  furmonta  ce  premier  obflacle ,  il  gagna  le 
peuple  par  fon  éloquence  ôcpar  lés  promefics ,  qu'il  lui  fît  • 

d'aquiter  fes  dettes ,  Se  il  fut  confirmé  dans  la  Royauté. 
Us'aquita  aufTi-tôt  envers  le  peuple  j  partagea  aux  plus 
pauvres  les  terres- deflinées  pour  les  depenfes  publiques  j 


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6o6  GENEALOGIES 

K  o  I  s  D  B  -Se  dans  la  première  aflêmblée  des  Comices  il  publia  eut- 
il  o  m  e.  quantc  difërentes  loix  touchant  les  conirats  ôc  Ja  manieie 
de  prévenir  la  lézion. 

Les  Etruriens,  qui  le  regardoient  comme  uniiomme 
obfcur  9  ne  daignèrent  pas  de  continuer  avec  lui  l'al- 
liance faite  avec  Ton  prédéceflcur.  Ils  fe  foulcvcrcnt ,  âclui 
firent  la  guerre  pendant  vingt  ans.  Mais  plufieurs  batailles 
gagnées  fur  eux  les  guérirent  de  leur  prévention  ,  ôc  va- 
lurent au  vainqueur  l'honeur  de  trois  triomphes.  Les 
Ëtruriens  Éitiguez  d'une  guerre  toujours  delàvantageuTe  > 
.aflcmblcrent ,  comme  fous  Tatquin ,  un  conicil  ^énérail 
de  toutes  les  Lucomonies  »  &  fe  founùrcnt  à  Servms  aux 
mêmes  conditions  qu'oji  s'étoitlbumîsàibnprédécefleui:. 

L'imervale  <k  repos  qu'eut  Servius  après  les  vitfloitcs, 
fut  coniàcré  à  Pagrandinèment  &:  à  la  décoration  de 
B-ome.  Il  en  augmenta  Penceinte  ,  &  y  renferma  les 
monts  Quirinal  >  Viminal,  &c  Equilio.  Il  régla  la  milice  » 
établit  la  diftinéiion  des  rangs  oc  des  centuries  entre  les 
jcitoyens  >  Se  inftitua  le  cens  ou  dénombrement  des  peuples 
(gui  fc  devoit  feire  de  cinq  en  cinq  ans ,  ce  qui  fut  apellé 
Lufire.  n  ne  fiiut  pas  oubUer  de  remarquer  qu'il  fut  le  pre- 
mier des  EoisdeB.omc  qui  ait  £ût  marquer  la  monoye  * 
^  un  certain  coin  pour  prévenir  la  fraude. 

Tullius  avoît  deux  fiOes  ;  il  les  avoit  mariées  aux  deux 
fils  de  Tarquin  l'ancien  :  Elles  écoient  comme  leurs  maris 
jd'un  caraé^re  bien  diferend.  La  naiflTance  avoijc  afibcié 
la  &mme  vertueufe  avec  un  efiirît  hautain  &c  violent  >  & 
Pautre  qui  ne  refibmbloit  en  rien  à  laiceur,  avec  un  ca- 
raétxre  doux  Se  porté  au  bien.  La  conformité  de  naturel 
de  mœurs  6c  de  fcritimens ,  forma  bientôt  entre  L.  Tar- 
quin &  Tullie  la  cadete  >  une  étroite  liaifon  »  dont  les 
Alites  furent  les  aflàflînats  d'Aruns  6c  de  TuUic  l'aînée. 
L'un  fit  périr  fà  femme  >  &  l'autre  fon  époux  ;  ils  s'épou- 
ferent  eiuuite  j  Se  rafïèniblerent  en  fè  manant  l'un  à  l'au- 
.tre  ce  que  deux  ^milles  avoient  produit  de  plus  mont 


4:  Les  plat  aociencs  moctoyes  Aet  Ro- 
mains poiteicDt  l'empreinte  de  cioit  ani- 
maux qu'on  inunola  <laiis  le  lâctifice  âa 
^uAie i  Inoii  itn  tauiejtu^ua  bjilier,  & 


miTerrat.  Cette  monoye  c'apetUfWMtiii 
du  mot  ftem  ,  nom  ^uî  lui  tefta  ,  Ion 
mSmo  que  les  en^teuKet  fuentclu^ 
g^ec  «a  dpt  figucc  pl«  aoblei. 


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HISTORIQUES.  Liv.IV.  6oy 

mieux.  Un  pareil  forfait  n'étoit  qu'un  premier  pas  pour  R  o  i  «  bb 
en  venir  à  un  plus  grand  crime  D'abord  l'ambition  des  R  o  >*  «• 
nouveaux  époux  fe  manifefta  par  des  brigues  contre  le 
Roi  Ils  ne  le  traitent  plus  que  d'ufurpateur&en  viennent 
enfin  à  reclamer  ouvertement  la  courone ,  comme  un  bien 
qui  leur  apartenoit.  Tarquin  ie  forme  un  puiffant  parti , 
ec  prenant  le  tcms  que  la  plus  grande  partie  du  peuple 
étoit  fortie  de  la  ville ,  il  fe  rena  au  Sénat  orné  des  mar- 
ques de  la  Royauté  ,  efcorté  des  Sénateurs  de  fa  faétion, 
êc  fc  place  far  le  trône.  Tullius  fur  cette  nouvelle  ne  con- 
fiilte  que  fon  courage ,  &  n'examine  pas  fes  forces  ;  il 
acourt  prefque  iàns  luite  &  s'aprochc  du  trône  pour  cn- 
précipiter  Tarquin  ;  mais  celui  -  ci  plus  ftwt  j  le  faifit  &  Ifi 
jene  hors  de  la  iàle  dans  la  place  *  fie  encouragé  par  fa 
femme  de  ne  pas  laiiTer  fon- ouvrage  imparfeit,u  envoyé 
après  lui  des  emiffaires  pour  ôccr  un  reftc  de  vie  à  l'in- 
fcrtuné  Tullius.  Florus  raporte ,  que  Tullw  s'en  retour- 
Ska.nt  par  la  rue  où  le  Roi  étoit  étendu  percé  de  coups,  elle 
fit  paflèr  fon  chariot  fur  le  corps  tout  (ànglant  de  Çon- 
jrere.-  Une  aâion  fi  horrible  éfaça  l'ancien-  nom  de  cette 
Buë  ,  qu'on  apeila  depuis-  la  n*t  exnruhif^  Tclk  fut  la- 
eataftrophe  d'un  règne  glorieux  de  44  ans  yfic  avec  Ser- 
Tius  finirent  à  Rome  les  bons  Rois  fie  les  heureux  régnes^ 

Quoique  L.  TARQUIN  n'eut  point  d'autre  titre  pour  VI  T. 
pofleder  la  courone  y  que  la  violence  qu'il  venoit  d'exer-  An  de  R. 
eer  >  il  méprilà  la  loi  des  interrègnes ,  &  ne  rechercha  *^">' 
ni  les  fufi'ages  du  peuple  y  ni  l'agrément  du  Séijat.  Son 
invafion  lui  tint  lieu  de  toutes  les  formalitez  requifes 
pour  ocuper  le  trône  d'une  manière  légitime.  Ce  Prince 
fëroce  qui  ne  conoiifoit  d'autre  régie  que  fon  ambition  y 
^ur  ne  point  démentir  fon  cara<^erc  fie  le  furnom  de  Su- 
fetbg ,  qu'on  lui  dona  dès  qu'il  eut  envahi  le  trône,  comen- 
ça  par  fe  faire  craindre ,  lans  fc  meire  en  peine  de  fe  feirç 
aimer  :  d'abord  il  fe  choifit  une  garde  compofée  d'étran- 
gers. AiEfté  de  quelques  aihis  auffi  méchans  que  lui ,  il- 
jugea  ubitrairement  de  toutes  les  caufes  portées  à  fon  tri- 
MinaL  U  afoiblic  l'autorité  du  Sénat ,  fie  annula  les  loix  que 
Ibn  prédéce^ur  avoit  feites  en  faveur  du  peuple.  Le  ba- 
KïitetDeatâcl-aatieodc  y  peines  jufies  auparavant ,  n'étoient 


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6oB  GENEALOGIES 

R  o  r  s  D  B  plus  que  des  éfets  du  caprice  &c  de  l'avarice  du  Roi  )à  ma 

B.  o  M  E.     il  étoit  également  dangereux  de  paroître  riche  ou  honête. 

homme.  M.  Junius ,  qui  éioît  l'un  6c  l'autre  ,  fut  une  des 

vi<5tinies  facrifiées  à  l'avidité  de  Tarquîn;  quoiqu'il  eût 

époufé  fa  tante  Tar^uinie. 

Tarquin  chercha  un  apui  contre  la  haine  des  Romains^  il 
s'en  fit  un  par  le  mariage  de  fa  fille  T»rquinie  avec  Oéf^n/ius 
.Mamilim.  Celui-ci  étoitle  chef  le  plusacrédité  parmi  les 
Latins  )  qu'il  s'emprefla  de  mètre  dans  les  intérêts  de  fon 
beau-pere.  Avec  le  fecours  des  Latins ,  le  Roi  entreprit 
de  réduire  les  Volfques ,  qui  depuis  200  ans  défendoient 
Jeur  liberté  contre  tes  Romains.  Il  prit  fur  ^MX.SueQ'/tPa- 
mftiA,  oti  il  fit  un  riche  butin. 

LesSabins,quiluirefufoient  l'homage ^ foutinrcnt  foi- 
blement  l'éfort  de  fes  armes ,  6c  il  en  triompha.  H  trouva 
plus  de  réfUlahce  dans  les  habitans  de  Gabtes ,  ville  du  La-< 
ïium ,  elle  foutint  fept  ans  la  guerre ,  6c  ne  fut  prife  que 
par  une  fupercherie.  Son  fiU  Sextus  feignit  de  ne  pouvoir 
plus  fuporter  les  mauvais  traitemens  de  fon  père  >  6c  pafla 
chez  les  Gabiens ,  qui  le  reçurent  avec  bonté.  L'artifi- 
cieux fils  de  Tarquin  joiia  Ion  rôle  avec  toute  l'adreflc 
imaginable.  Ses  difcours  publics  âc  particuliers,  ne  roule* 
rent  que  fur  la  tyranic  du  Roi  de  Rome  >  6c  ne  refpiroient 
que  la  vengeance.  Iljoignit  les  éfets  aux  paroles.  On  nç 
vit  point  d'enemi  de  Tarquin  enaparence  plus  vif  âc  plus 
çntreprenant  que  lut  Les  Gabiens  trompez ,  prirent  tanç 
de  confiance  en  la  valeur  Ôc  la  fidélité  de  Sextus  >  qu'ils  le. 
çhoifirent  pour  leur  Général.  Sextus  ayant  afermi  fon  aui 
torité  dans  cette  ville  >  il  en  fit  périr ,  par  le  confcil  fecrec 
de  fon  père,  les  principaux , fous  difërens  prétextes,  Ôc 
s'en  rendant  peu  \  pçu  le  maître ,  il  la  livra  enfin  au  Roi 
des  Romains. 

Les  richeHès  que  Tarquin  avoit  raportées  de  Pomcti» 
6c  de  Gabips ,  furent  employées  à  achever  le  temple  de  Ju- 
piter Capitolin  ,  dont  fon  ayeul  avoit  préparé  lies  fondc- 
mens.  Pendant  qu'on  travailloit  à  achever  ce  temple,  qui 
devoit  être  un  jour  fi  fameux ,  1^ s  fonds  manquèrent  ablo-! 
lument  »  6c  la  longueur  d'un  travail  de  quatre  ans  épuiiL 
Impatience  dupcuplç ,  qu'on  y  çm|)loyoit  par  corvée,  Tar* 

quin 


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.    HISTORIQUES,  liv.  ÏV.  60^ 

^uin  fc  flata  que  la  guerre  feroit  ccflcr  les  murmures ,  &  R.  o  r  s  ji  i 
rempliroit  ce  qui  manquoit  au  tréfor  public.  Il  la  déclara  Rome. 
aux  Rutules  ,  &c  fè  prélènca  devant  Ardée  ,  capitale  du 
pats ,  avec  confiance  de  la  prendre  d'emblée.  Le  projet  ne  ■* 

réuiïit  pas.  On  fut  contraint  d'en  faire  le  fiége  dans  les 
formes.  Pendant  qu'on  y  étoit  ocupé  Sextus  Tarquin  épris 
des  charmes  de  Lucrèce ,  femme  de  fon  coufin  Tarquin  , 
CoUacin ,  part  lècretement  du  camp ,  fc  rend  à  Collatic , 
où  il  cil  reçu  avec  politeflc  par  cette  Dame  :  il  fe  glifle 
ia  nuit  dans  ibn,apartement,Ôc  le  poignard  fur  la  gorge , 
il  l'oblige  à  lui  acorder  les  dernières  faveurs  ;  puis  re- 
tourne au  camp ,  où  étoit  Collatin.  Lucrèce  s'habille  de 
deiiil ,  prend  un  poignard  fous  fa  robe  >  fe  rend  à  Rome 
chez  fon  père  j  y  mande  fon  mari  Ôc  fes  parens ,  &c  après 
leur  avoir  fait  le  trille  récit  de  la  perfidie  de  Sextus  > 
elle  fè  plonge  le  poignard  dans  le  (çîn ,  &c  expire  aux 
piés  de  fes  proches. 

£.  fumas  Brutus  s'aprochant  de  la  mourante  »  retire  le 

Çoignard  de  fon  fein ,  6c  le  tenant  il  jurt  d'exterminer 
arquin  ôc  toute  fà  race.  Il  préfènte  le  fer  à  CoUattn  ôc  le 
feit  pafier  fucceflivement  aux  mains  de  tous  les  aflidans  > 
qui  font  le  même  ferment.    On  convoque  le  Sénat ,  on 
expofc  à  leurs  yeux  le  corps  de  Lucrèce ,  Se  on  demande 
que  le  Tyran  ôc  fa  race  foient  profcrits  à  jamais.  Le  dé- 
cret e(l  acordé  aullïtôt  qu'il  elc  demandé  >  ôc  le  peuple 
animé  par  Brutus ,  y  donc  un  confentement  unanime* 
Tarquin  informé  de  la  révolution ,  quitte  l'armée  pour  fc 
rendre  à  Rome  >  dont  on  refufè  de  lui  ouvrir  les  portes; 
ôc  pendant  fon  abfence  l'armée   fe  déclare  contre  lui, 
Ainfi  chailé  de  (a  capitale ,  ôc  rebuté  tout-à-la-fois  de  (es 
troupes ,  il  fe  vit  contraint  de  chercher  un  azile  à  Ccré    ■ 
thez  les  Etrufques  »  fuivi  feulement  de  fa  femme  Ôc  dé      ■  ".  ^  ' 
fes  fils  Aruns  ôc  Titus.   Pour  Sextus  >  il  fe  retira  dans  Ga- 
bles y  dont  il  avoit  ufurpé  le  gouvernement  »  ÔC  y  trouva 
ia  jpfte  punition  de  fes  crimes.  Tarquin  étoit  dans  la  a  j   An  de  R. 
année  de  fon  règne  »  ôc  dans  la  j6  de  fon  âge ,  lorique  la      x45. 
Monarchie  fut  abolie.  Il  ne  négligea  rien  pour  fe  rétaf  ' 

bllr  ;  il  y  employa  le?  négociations ,  les  intrigues ,  ôc  la   , 
force  ouverte  fans  aucun  fuccès.  Enfin  abandoné  de  tout 

Hhhh 


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NADjonrd'Iuti 


AndeR. 
147. 


An  dé  R. 


610  GENE  AL  O  G  lE  S 

ceux  qui  avoient  pris  fa  défenfe ,  il  le  retira  àCùm» 

dans  la  Campanie  ,  où  il-  mourut  âgé  de  près  de  51Q  ans. 

La  puiflànce  qu'avoient  eu  les  Rois ,  fut  partagée  entre 
deux.Magiftrats  apellez  Confuls,.  &  dont,  le  pouvoir  no 
duroit.  qu'un  an.  L.  JuniusBrutus,  &c  Tarq.din 
GoLLATiN, mari deLucrcce,. furent  les  premiers  revê- 
tus de  cette  dignité.  La  haine  qu'on  portoit  au  nom  de 
Tarquin ,  obligea  Collatin  à  fe  aémetre  duConfulatôc  à 
le  banir  deRome.  SonCoUegue  portaHloin  l'amour  pour 
la  liberté  >  qu'il  lui  facrifia  la  tendrcflc  paternelle  y  ayant 
fait  trancher  la  tête  à  lès  enfans  propres ,  qui  avoient 
trempé  dans  une  conCpiration  faite  en  faveur  des  Tar- 
quins.  Brutus  périt  lui-même  dans  une  bataille  *  oh.- 
Aruns,  fils  de  Tarquin  ^  àc  lui  >  le  percèrent  mutuelle- 
ment. 

ftfr/î»»*,  KoideClufium* en Etruriej  entreprit  là  dé- 
fenfe de  Tarquin.  Il  vint  afliéger  Rome ,  fe  faifit  du  Ja- 
cicule  3  £c  fe  feroit.  même  rendu  maître  de  la  ville  >  fans 
la  valeur  d'Homtius  Codes  ,  qui  foutint  feul  fur  un  pont 
de  bois  les  éforts  des  énemis»  jufqu'à  ce  qu'il  eût  été 
rompu  derrière  lui.  Dam  le  même  tems  Mhùus  ,  furnomé 
iS'(.n'a/«f ,  le  glilTa  dans  le  camp  énemi  pour  y  tuerie  Roi)- 
mais  U^manqua  fon  coup)  6c fut  arête.  Forfenna,  auquel^ 
il  futconduit)  lui  fit  brûler  *  la  main  téméraire  qui  avoit. 
^tetité  à.favie  j  6c  le  renvoya  ainfi  pour  intimider  les  au-, 
p-es  conjurez.  Il  ne  laiflà  pas  de  fiiire  la  paix  avec  lesRo- 
ipains,  qu'il  voyoît  déterminez  à  Ibufrir  plutôt  la  mort. 
que  de  fp  remetre  fous  le  gouvernement  monarchique.  On 
place  dans  ce  rems  l'hiAoi^e  dcÇUUe ,  mais  elle  paro^  aux 
gens  lènlèz  ime  pure  avanture  de  Roman; . 

Les  Latins  qui  entreprirent  depuis  la  caufe  des  Rois> 
lurent  défaits  près  du  lac  Régille  par  le-Diélateiu*  Fofihik- 


,  "k  Les  Atueun-  Romains  ,  toujoart 
ateniiis  â  tonraci  toutes  chofes  i  l'aran- 
bge  ie  IruT  oanoD ,  ont  déeuifif  ce  fait , 
Je  ont  dit  que  c'jtoil^cxvofa  <fà  sVtoU 
Ini-méntç  h^Sii  la  maÎB,  en  menaçant 
Potfenoa  de  ne  pai  écbaper  it  croît  cens 
anties  Romains  ,  qui  aToient  juté  (â 
«ion.;  £a  Toulant  ûue  honetu.  i  ScsvoU 


îde  San  prétenda  c«Btage,  ils  &'cn  finit 
gaeres  a  la  nation ,  d'avoiiei  qne  ttoii 
cens  Romains  avoient  joté  lic  fe  dé&ite 
de  Pbrfèona.  Cu  i''\\  cA-  permis  de  t«er 
un  éaenn  en  bataille ,  il  efl .  fans  dificnl- 
të  ,  contre  les  principes  Àt  l'iuinetit ,  de 
le  raei  en  daliilba. 


y  Google 


HISTORIQUES.  Liv.  IV.       -«ri 
miius.  Oci»vius  M»nilms ,  gendre  de  Tarquin ,  fut'  fué  dans    Roui. 
cette  bataille  la  dernicEC  des  Romains  contre  Tarquini* 
-qui  mourut  quelque  lems  après. 

Le  peuple  >  jaloux  de  la  libetié ,  trouva  le  pouvoir 
Confiuaire  exccflif  :  maltraité  d'ailleurs  par  lesSenateurs 
&c  les  Uluriers ,  il  fc  mutina  &  iè  retira  fur  le  mont 
Aventin  j  mais  l'éloquence  de  Meneniui  Agripps  adoucit 
des  efprits  ,-ôc  ramena  dans  Rome  le  peuple ,  auquel  on    i-(j|,u„j 
^corda  des  Tribuns  pour  le  défendre  contre  les  Cpinfuls.       iiablis. 
'    L'exil  de  CM^rcius ,  furnoraé  CorioUtty  pour  avoir  fou-       jggj 
jnis  la  ville  de  Corioles  y  replongea  Rome  dans  àt  nou- 
-veaux  malheurs.  Coriolan  avec  les  fecours  des  Volfques, 
jchez  lefquels  il  s'étoir  réfiigié  ,  conquit  preïquc  tout  l'E- 
tat des  Romains ,  ôc  étoit  prêt  à  fc  rendre  maître  de  Rjt>-        ^ 
me  même ,  fi  fa  tcndreffe  pour  ià  mère  Veturm ,  &c  -pour    '^^Ssoxac 
VolumU  fa  femme,  n'euflcnt  dcfarmé  ibn  couroux.   Sa  .    ' 

xendreflë  lui  coûta  la  v4e  :  les  Volfques  le  maflâcrerent. 
La  prudence  fie  la  valeur  du  Diétateur  ^Cincmuntus  iàu- 
verent  l'armée  du  Cotiful  Q.  Minutîus  invertie  par  les 
£ques  fie  par  les  Volfques. 

Rome  manquoit  de  loix  néceflàires  à  la  bonne  confU* 
tucion  d'une  République.  Le  Sénat  envoya  chercher  celles  pécemvirs 
de  la  Grèce,  &:  établit  en  la  place  desConfuls  XcsDeeem'-  '*"  ^^• 
virm  qui  rédigèrent  ces  loix  en  douze  Tables.  L'abus  que       ^° 
x:es  Magiftrats  firent  de  leur  puifTance ,  &  l'intempérance 
:d'Appius  Claudius  *  un  d'eux  ,   firent  chaficr  ^s  Dé* 
"cemvirs. 

On  leur  fubllitaa  des  Tribuns  'milit»ires  ^  &;  on  atacba  Tribuns 
à  cette  dignité  le  même  pouvoir  qu'avoicnt  eu  les  Con"  militaire» 
ful&.  LMi^bliflëment  des  Cenfeurs ,  dont  la  charge  étoit  de  '  *"  *^*  ^» 
faire  le  dénombrement  des  perfoncs  &  des  biens  des  Git  .  5  °5-  ■_ 
toyens ,  doit  aufli  être  raporté  à  ce  tems.  -  J         .    ;  • 

Les  Veieirti»! ,  qui  ne  pouvoient  làiflèr  les  Romaini.èn  An  deR; 
paix ,  fiireiu  défaits ,  fie  leur  ville  après  un  fiége  de  dix      3^7. 
ans  ,  fut  enfin  prife  par  le  Di(5Uteur  Furius  C»millus ,  qui      -  ; 
allaenfutte  afliegcr  i^-«/m« ,  ville  des  Fslifques,  Unmaitts 
d'école  lui  ayant  livré  les  cnfans  des  principaux  de  \à. 

■k    II  voulut  enlever  firpui*  ,  que  fort  pcic  aima  mieux  tuer  de  (à  propre  nuîa , 
que  de  l'abandoiiei  i  h  paffioa  d'Appitu.  -  .  . .  ' 

Hhhhij 


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'«r'i        "         GENEALOGIES 
R  o  M  E.  ville  y  il  les  renvoya  à  leurs  parcns  avec  le  trîdtre.  Céttr 

:aftion  de  juftice  defarma  lesFalifijuesj  quilèrendirentà 
un  vainqueur  ti  généreux^  Camille  ne  trouva  pas  la  même 
reconoifîànce  chez  ks  citoyens  que  chez  fes  énemis.  AcuTé 
par  Apuleïus ,  Tribun  du  peuple ,  d'avoir  diftribué  inéea- 
3^1.  Icmem  le  butin  de  la  viÛe  de  Vcics ,  il  iîii  relégué  à 
Ardée. 

-    Vers  le  même  tems  les 6^/(«/«/5<S'f»0m);V,  qui  affîégeoient 

Clujittm,  ville  <le  Tofcane  ,  fous  la  conduite  de  Brennus  ^ 

piquez  de  ce  que  les  Ambaflàdeurs  qulétoiem  venus  de  la 

part  des  Romains  y  pour  faire  l'ofice  de  médiateurs  >  étant 

«entrez  dans  la  ville  >  eulfent  fait  celui  d'éneqiis  ,  &c  que 

-leurs  plamtes  là-deifus  n'eufïènt  |as  été  écoutées  >  lé^- 

, .         Tent  le  fiége  >  pour  tourner  leurs  armes  contre  les  Ro- 

An  'ié  ^.  mains  ,  taillent  en  pièces  leur  armée  proche  du  âeuvc 

î'îi'"    Allia,  Ôc  marchent  droit  à  Rome ,  où  ils enttent  iâns  ré- 

illlance  y&co\x  ils  métent  tout  à  feu  &c  à  fàng.  H  ne  re^ 

toit  plus  aux  Romains  que  le  Capitole  >  oii  Manlius  fou- 

<int  pendant  ièpt  mois  tous  les  éforts  des  énemis  avec  ta» 

de  fuccèsj  que  les  aiEégeans  rebutez  de  fà  réiîAanccr 

confentirent  a  la  paix  ,&ckCc  retirer  moyennant  mille  li- 

'  .  vre&  pelant  d'or.  On  le  pelbit ,  lorique  Camille  fortit  de 

fon  exU  &c  créé  Diâateur  ,  furvint ,  acaqua  les  Gaulois-^ 

qui  ne  s'y  atendoient  pas  )  les  obligea  à  abandoner  Rwqq 

&  les  ayant  pourfuivis  les  tailla  en  pièces.  Cette  viétoircy 

qui  parut  plutôt  dérabée  que  gagnée  >.  car  le  traité  étoit 

iait  avec  Brennus  ,  lui  fit  doner  le  titre  de  fécond  Romalas-^ 

'     ■         fie  de  :  Pire  Se  /*  fMrk.  Ce  même  Maniius  furnomé  Cnfi- 

tolin ,  à  caufe  de  la  valeur  avec  laquelle  il  avoit  défendu 

'  cette  fortcrefîè  confiée  aies  foins,  fut  précipité  quelques 

An  Jbk.  BAnées^rès!  du  haut  du  mont  Tai:peïen.,  pour  avoir 

370.       afpiré  à  la  Royauté- 

.  "  ■  Apirès  de  longues  dilputes  entre  la  Nobleflb  &  le  Pcu- 

l  ple>ondona  à  celui-ci  la  IkcisËiétion  de  prendre  ùncon- 
3 /S'  wl  Flebeïen , 6c  Sext.  S-entinus L/tUMnus  fat  le  premier.  Le 
rétabliSement  de»  Confuls  fit  fuprimer  la  d^ieé  des  T^-< 
buns  militaires.  On  créa  en  n^me  xzm&MiiFnteur  de  la 
ville  y  qui  fut  chargé  de  rendre  la  juftice  avec  pouvoir  de 
Changer  les  loix  ^  de  les  abroger  y  âc  d'en  faire  dé  nour 


,v  Google 


HISTORIQUES  Liv.IV.  tfij 

belles.    Oh  créa  anfli  deux  Ediles  CuruUs.  Ko  ut. 

Les  Romains  >  qui  avoîent  pris  de  nouvelles  forces ,  fi-  An  <ic  R. 
renc  la  guerre  aux  Ssmnites ,  en  faveur  des  peuples  de  la     41g. 
Çampanie ,  &  les  fuites  n'en  furent  pas  toujours  heureu- 
ies.  La  révolte  des  Latins  leur  dona  de  nouvelles  afairës. 

Dans  cette  guerre  le  Conful  AUnlius  Tor^uatus  fit  cou- 
per  la  tête  à  fon  fils  j  pour  avoir  combatu  contre  ion  or- 
are  )  quoiqu'il  fût  revenu  glorieux  *  &  Z.  Dteitts  Mus^ 
voyant  les  troupes  Romaines  plier  devant  les  énemis,  fà- 
crifia  fa  vie  par  un  dévouement  fokmiel  y  pour  procurer 
la  vi(5boire  à  fbn  parti.  Il  l'obtint  en  éfet  ;  ôc  elle  fut  fui- 
ïie  d'une  honteule  difgraee  par  l'imprudence  des  Confuls 
T.Vehtrim ,  ^  Sp! F-ojmumm ,  qui  engagèrent  l'armée  dans  4-îî' 
un  défilé  >  apellé  les  Fourches  CAudifus ,  oh  enfermez:  par 
les  Samnites ,  ils  furent  obligez  de  fe  remetre  à  la  difcré^ 
don  du  vainqueur)  qui  les  fit  pafler  fous  le  joug  avec 
toutes  leurs  troupes. 

:  Teu  après  PApirius  Cutfor  éfeça  la  honte  de  cette  igno-  .  , 
minie ,  par  l'entière  dé&ite  des  Samnites  auprès  d'Aqui- 
lonie.  Les  vaincus  obflînez  à  vaincre  ou  à  périr ,  cher- 
<dierem  du  feceurs  chez  leurs  voifins.  Les  Etruriens  &:  les- 
Tarcntins  s'imirent  avec  eux ,  fans  que  le  bonhetu*  des  Ko^ 
mains  en  devint  moins  confiant. 

Pirrhm ,  Roi  d'Epire ,  Prince  reir^U  de  valeur  ôc  d'am- 
bition ,  cà  apdlé  en  Italie  par  les  Tarentins  >  il  y  entre , 
gagne  contre  les  Romains  deux  vtéteires  aufit  ruineufes 
que  gloricufes ,  &c  vaincu  dans  une  troifiéme  bataille  par 
Gitriits  Dcntattts  >  il  laiflè  en  repos  les  Romains ,  &c  rcpaile 
en  Epire.  I^es  TsreHtim  furent  alors  obligez  de  iè  foumetre, 
&  les  Samnites  font  forcez  après  72  ans  de  guerre  coh- 
tinuelle ,  de  fubir  le  joug  des  Romains. 
.  Les  peuples  de  la  Fouille ,  de  TAbruzze  >  fie  de  liaLuca- 
nie  furent  envelopez  dans  la  ruine  de  leurs  voifins ,  & 
Rortie  Ce  vit  après  480  ans  de  guerre  maitrefle  de  l'Itahe. 
Jaloufe  de  la  puiflànce  des  Carthaginois  ,  qui  s'étendoif 
jtifqu'cn  Sirîle  ,  elle  reçut  avec  plaifir  les  ÀmbaAàdeurs 
que  les  Mammertins  &c  la  ville  de  Meiluie  fbn  alliée  en- 
voyèrent au  Sénat ,  pour  fe  plaindre  de  la  tyranie  de  Hie- 
XQO  Roi  de  Siiacufe  >  ôc  de  l'infolence  des  Carthaginois  ^~ 


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6i4  G  EN  E  ALO  GI.E5 

Rome,   liez  de  ce  Roi.  ^/>^/wj  C/4»ifW  ataque  Hleron  âcle  défait,Se 
I  Guerre  leConful  C.  I>»//;«j  gagne  fur  les  Carthaginois  la premie- 
Punique,   '^^  bataille. navale  que  livrèrent Jes Romains.  Laconquête 
l'an  du  M.  de  plufieurs  villes  en  Sicile  6c  des  îles  de  Sardaignc  j  & 
3  74  5 .     de  Corcirc  ,  fut  la  fuite  de  ces  jdeux  viâoires.  Amiius  ite- 
de  Rome  gultts  gagna  fur  les  Carthaginois  une  {èconde  bauille  na- 
45  5 .     vale  avec  fon  Collègue  Manlius  Vulfo ,  &  porta  Jufqu'ea 
Crique  la  terreur  des  armes  Romaines,  Tout  pue,  Car- 
thage  même  réduite  à  l'extrémité  f  ne  le  fauve  que  par  le 
fècours  de  Xantippe^  Général  des  Laeédémonicns  ,  qui 
étant  venu  à  fbn  iecoursj  dé£t  les  Romains  yèc  prit  Ani- 
iius  Regulus.  Mais  fa  difgra^e  le  rendit  aufli  illuftre  que 
fcs  vidtoircs.  Renvoyé  fur  fa  parole  pour  ménager  re- 
change des  prilbniers  &:  la  paix  >  il  détourna  le  Sénat  de 
l'un  QC  de  l'autre^  Scpour  ne  poinf  manquer  à  là  parole» 
il  retourne  à  Carthage  >  qU  les  énemis  le  firent  ^nourii; 
On  continua  la  guerre  j  comme  il  J'avoit  conféré  .:  les 
Africains  furent  batus  en  Sicile  par  Cecilius  Mt^iltts ,  fie 
An  de  R.  \^^  Romains  firent  fur  mer  des  pênes  confiderables  par  de» 
^  '  3-      naufr^es  épouvcntabks.  Enfin  une  bataille  navale  >  que 
gagna  le  Conful  Lut*tim  Catuluî  tfor(^z  les  Carthaginois  de 
recevoir  la  paix  aux  conditions  d'abandoner  aux  Romains 
la  Sicile  j  là  Sardaigne  t  avec  les  autres  îles  j  &  de  leiv 
5 14>      P^YP"^  lui  ceiiain  tru:>ut  pendant  20  anju 

LesRomains  ne  jouirent  pas  long-tems  du  repos  que 
.cette  paix  leur  procura.  Ils  mrent  obligez  de  prendre  les 
'^f.  5,.      armes  tant  contre  Teuta  Reine  d'iUirie }  qui  exerçoit  im- 
punément lapiratcrie  fur  toute  la  côte  ,  ôçqui  ayoic  tué 
leurs  Ambaiïadou-s ,  que  conti^  les  Gsuiois  Infttbriens ,  qui 
ayant  oublié  leurs  pertes  paffées  )menaçoientRome.Alais 
les  IlUriens  &c  les  Gaulois  furent  batus  ,&c  ^iridemsms  Roi 
<le  ceux  -  ci  >  fut  tué  par  MsreeUas ,  qu'il  ayok  défié  au 
combat. 
II.  Guerre      -£3, mine  de  Sagunte,  ville  d'Efpagnc ,  alliée  des  Ro- 
l'an'du  M    "*^^  >  9"^  ^'  ^^  ^  détruite  par  Annibal ,  alluma 
,    g     '  h.  féconde  guerre  Punique.  Ce  Général  des  Car^iaginois 
de  R.  ?it.  ^^P  ^  P^"*  ^milcar  avqit  fait  jurer  fur  les  Autels , 
*  qu'il  fcroit  l'cncmi  étemel  des  Romains  >  comença  à 
s'aquitcr  de  ù.  promeiDe  >  £n  apiquant  en  £%agn«  les' 


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flrSTORIQUÉS.  Z/r. /K  ,  615 
.alUés  de  Rome,  &c  lorCqu'U  leur  eut  impofé  la  loi,  il  Rokz: 
.travcrfe  à  la  tête  de  70  mille  hommes ,  les  Piicnécs , 
.la  Gaule  tranfalpinejlcs  Alpes,  ôc  tombe  comme  un  foudre 
en  Italie  oîi  les  Gaulois  fortifient  fon  armée.  Les  Con- 
fuls  P.  Comelifts  Seipion  6c  Tib.  Sempronius  Zongus  t  qui  55^. 
.veulent  s^opofer  à  Ion  pallàge ,  font  mis  en  déroute  au- 
près de  la  ville  de  Ticm ,  aujourd'hui  Pavit.  C.  FUmi- 
nius  a  un  fort  encore  plus  trille  auprès  du  Lac  TrAfi- 
mene  où  il  périt  avec  25  mille  des  liens.  M.  Minutius^ 
Général  de  la  Cavalerie  Romaine  éprouve  le  même 
ibrt.  Enfin  la  valeur  boiiillante  Ôc  téméraire  du  Con- 
fui  C.  Tertntius  Vsrron  hix  recevoir  aux  Romains,  au-  537Î 
près  de  C»n$tts  >  village  de  la  PoîiiUe  ,  une  pêne  qui 
devoir  entraîner  celle  de  la  République;  il  demeura 
^  fur  le  champ  de  bataille  près  de  50  miÙe  Citoyens  Ro- 
mains. Le  Conful  Paul- Emile  £c  80  Sénateurs  furent- 
trouvés  parmi  les  morts  ,  &  il  y  périt  un  fi  grand  nom- 
nombre  de  Chevaliers  Romains  que-  le  vainqueur  en- 
voya à  Carthage  un-  boiilèau  rempli  de  leurs  anneaux 
d'or.Capoue  ce  la  meilleure  partie  de  l'Italie  fc  fournit^ 
.à  l'obéiflance  du  vainqueur.  Rome  même  auroit  fubi 
.&n  joug,  s'il  eût  fu  vaincre,  comme  lui  dit  Maharbal, 
lorfqu'il  vit  qu'il  méprifoit  le  confeil  qu'il  lui  donoit 
d'aller  droit  à  Rome.- 

Les  Romains  revenus  de  lèurpremiere  frayeur,  rc-  A&^eK. 
prénenc  de  nouvelle*  forces  &  de  nouvelles  efperan-  540*- 
oes.  M,  Cl.  M/treelltfS  les  foutient  par  la  prife  de  SirMcu- 
Je  en  Sicile,  6c  par  l'avantage  qu'il  remporta  fur  An- 
nibal  à  Noie  ,  ou  il  fit  voir  qu'il  n'étoit  pas  invincible. 
n  ell  vrai  que  ce  Général  défit  enfuite  l'armée  de  C«»- 
-tenim  en  Lucanie ,  celle  du  Fréteur  Fmhius  dans  la  Foiiil- 
lë  ;  mais  lorfque  Cl.Hero»  l'eut  vaincu  près  à€:V(nuz>e&c 
eut  défait  fon  frerc  Afdrubal,  qui  périt  avec  40  mille 
Carthaginois ,  il  conut  que  .la  fortune  ,  qui  l'avoit  con- 
duit enltaUe,  n'étoit  plus  pour  lui.  Les  Carthaginois 
le  rapellerent  pour  l'opolcr  a  Seipion  ,  qui,  après  avoir 
ibumis  en  Efpagne  tout  ce  que  Cardiagey  poflHoic»- 
étoitpa(fêet\Amque,oiipar  de  nouveltés  victoires,  il 
£ùibit  aprehender  qu'il  ne  fubjug^ât  toute  l'Âfriquç  >  Iuf 

Digitized  by  VjOOQIC 


6i6  GEN  E  ALO  GIES 

tioiiT.    tout  depuis  la  défaite  de  Siphax  Roi  de  Numîdie.  An- 
nibal  vaincu  en  Afrique,  par  Scipion,   fe  retira  chés 
Antiochus  Roi  de  Sirie  ,  &  Cartnage   fe  voyant  iàns 
reflburce  ,  fe  fournit  aux  conditions  de  paix  que  pref- 
crivit  le  vainqueur  ,  lequel  de  retour  de  fon  expédition 
^^3.     d^ Afrique  à  Rome,  reçut,  outre  leshoneurs  du  triom- 
phe ,  le  furnom  d' Africain. 
An  de  R.       Les  Roiiiains  maîtres  de  Carthage  &c  de   l'Italie  > 
558,     portererent  leurs  armes  en  Afie.  PhîÏÏpe  Roi  de  Macé- 
doine fut  défait  &  obligé  par  le  traité  de  paix  d^aban- 
donner  la  Grèce ,  à  qui  la  paix  &c  la  liberté  fut  rendue. 
Antiochus  Roi  dé  Sirie  batu  fur  terre  Se  fur  mer  par 
Z.  Seifio»  dit  i'Âftatique  ,  fut  rédyit  à  la  honteufe  néccf- 
fité  de  demander  la  paix ,  qu'on  ne  lui  accorda  qu'à 
condition  qu'il  cederoit   l'Ane  depuis  le  mont  Taurus 
5° 5*     jufqu'au  Tanaïs.  l/Efirefàt  réduite  par  M.  fuli/ius , <i]â 
conquit  ZantCi  Cefalottit,  &:  les  îles  adjacentes,  Pendam 
î   +■      qvi' Jppius  PuUher  s*emÇ3.rsL  de  Vlfirid  &  que  L.  fofihwr^ 
mius  fournit  la  Lujitanie ,  Paul-EmiU  châtia  la  témérité 
de  Perfée  Roi  de  Afacédoine ,  à  qui  il  en  coûta  la  liberté 
■58*?.      avec  fon  Royaume,  qui  devini:  une  Province  Romaine 
La  guerre  que  les  Carthaginois  entreprirent  au  b^ 
pris   des  traites ,  contre  M»JftrtiJfa  allié  du  peuple  Ro* 
main,  dona  occaHon  à  la  troijiéme gutrre punique.  Elle  ne 
lîl.  Guerre  finit  que  par  l'entière  dellruéiion  de  C^réage,  que^c/- 
Poflique ,    fion  Emilien  fir  rafer.  Z.  Mummius  fit  fou&ir  la  même 
l'an  du  M,  deftinée  à  la  ville  de  Corimbe,   6c  avec    elle  périt  la 
3858.     Republique  des  Aehéens.  Ceux  de  Numsnce  en  Efpagne 
&  de  R/.j-^^luijs  àudéiefpoir  par  Sâfien ,  mirent  leurs  maifons 
*^5-      en  cendres,  &c  fe  brûlèrent  avec  leurs  richcflès,  leurs 
femmes  &c  leurs  enfans ,  pour  empêcher  que  leurs  ett- 
ijçmis  ne  profita(Iènt  de  leurs  dépoiiilles. 
^2z.  Les  Romains  comencerent  alors  à  s'étendre  au-delà 

des  Alpes ,  ôç  Sextus  vainqueur  des  Gaulois  només  Sa^ 
tiens  t  étabUc  daas  la  ville  d'Aix  une  colonie  qui  porte 
encore  fon  nom.  Fabius  dompta  les  AlUbroges  &  tous 
les  peuples  voifuis ,  &  la  G/tuU  Nsrbonci/i  réduite  fous 
ic  joug  Romain ,  reçut  le  nom  de  Province  Romaine. 
-     Fendant  que  les  arfnqs  des   Romains  faifoient  des 

^progrès 


y  Google  - 


HISTORIQUES.  ZiV./f.  ftj 

progrès  fi  étonans  au  dehors ,  la  Republique  étoit  de-  R.  o  m  t, 
chiréc  au  dedans  par  l'ambition  de  fes  Citoyens  ,  &  par 
fes  guerres  inteftincs.  Tik  Graechits  Tribun  du  peuple  , 
cherchant  à  le  flater  par  une  loi ,  qui  ordonoit  le  par- 
tage des  terres,  fut  maffacré  dans  le  Capitole  avec  ceux 
de  Ta  faction,  par  Scipion  Nalica.  C.  Gracchui  frère  de 
Tibère  animé  a  la  vengeance,  arme  tous  les  Citoyens 
les  uns  contre  les  autres  ,  fie  à  la  veille  de  tout  détrui- 
re ,  il  périt  fur  le  mont  Aventin  d'une  mon  femblable 
^  celle  qu'il  vouloir  venger,    , 

-  Une  révolte  des  efclaves  eh  Sicile  excitée  par  un  Si- 
rien  nomé  £u»ui ,  expolà  Rome  encore  à  de  plus  grands 
dangers;  Eunus  bâtir  plulieurs  fois  les  Généraux  Ro- 
mains &  leur  caulà  de  très-grandes  pertes.  Mais  le  Con- 
iful  Rufilius  l'ayant  forcé  dans  la  ville  d'Enna  ,  le  fit 
peadre  comme  un  infâme  brigand.  Un  Berger  nomé 
■jtihcmoit  ne  laiflà  pas  de  r'allumer  quelques  années 
après  cette  guerre  des  efclaves.  Il  fc  mit  à  la  tête  d'u- 
iie  troupe  de  ces  canailles  &  tailla  en  pièces  deux  ar- 
mées comandées  par  des. Prêteurs;  AjMms  enfin  les 
réduifit ,  en  leur  coupant  les  vivres ,  à  la  néceffité 
de  fe  faire  mourir  eux-mêmes. 

On  venoit  de  finir  heureufemcnt  la  guerre  contre 
Jagurtha  Roi  de  Numidie  ,  qui  foiiillé  du  meurtre  de  fes 
■fteres  ,  fc  défendit  plus  long-tcms  par  fes  largenès.qué 
par  fes  armes.  Ce  Roi  batu  Se  chaffé  de  fes  Etats  par   ' 
Mxriiis ,  fut  livré  par  Bocchus  fon  gendre ,  chez  lequel 
11  s'étoit  retiré,  à  Sj/U»  Quefteur  de  Marins  qui  le  fit 
étrangler  datks  la  prifon  ,  après  l'avoir  fait  fcrvir  d'or-   An  JeR. 
hcment  à  fon  triomphe.  La  défaite  des  Cimbres  Se  des      «  j  ». 
Teutons ,  qui avoient  répandu  la  terreur  dans  l'Empire, 
augmenu  la  gloire  de  Marius ,  à  qui  l'on  continua  le 
Confulat  pendant  plufieurs  années. 

La  guerre  des  Alliés  mit  peu  après  toute  l'Italie  en 
feu.  Les  M»rfis .  les  ficintim ,  les  Sjtmnius ,  Sec.  fe  voyant 
frùftrés  du  droit  de  Bourgeoifie  dont  M.  Drufus  les 
avoit  flatés ,  réfolurent  de  l'obtenir  à  la  pointe  de  l'épée, 
MaisC».  Pompcc,  L.  SylU  Se  d'autres  Chefs  firent  ren- 
trer  ces  peuples  mécontens  dans  le  devoir> 

liii 


I,  Google 


^i8  GENEAtOGIES 

K  o  M  E,  Rome  ne  fut  délivrée  de  cette  guerre  des  Alliés, qor 
pour  rentrer  dans  les  horreurs  d'une  guerre  civile.  C. 
iWi»n«j  jaloux  que  l'on  eut  doné  à  SyUa ,  qui  avoic  été 
fbn  Lieutenant ,  la  conduite  de  la  guerre  contre  Mithri- 
date  j  engage  dans  fes  intérêts  Sulfitius  Tribun ,  pour  fc 
feirc  doner  le  comandement  général.  Syila  ofenfé  de  la 
jaloufie  de  fon  rival  >  le  contraint  de  fonir  de  Rome  & 
de  Te  retirer  an  Afrique.  Il  marche  enfuite  en  AGe-f 
défait  Mithridate  >  regagne  la  Bithinie ,  la  Capadoce  Si 
VAùc. 

Sur  ces  entrefaites  ,  Marîus  par  le  moyen  des  intel- 
ligences qu'il  cntretenoit  avec  le  Conful  Citm* ,  Eût  ir- 
ruption dans  Rome  à  la  tête  de  fes  troupes  >  maiTacre 
le  Conful  Cft.  Oéfavius  ,  l'Ord^icuv  M.  Jutoitte  avec  les. 
autres  'partifans  de  Sylla ,  Se  s'empare  du  Confulat  qu'il 
avoit  déjà  pofledé  ftx  fois. 

Frelqu'en  même  tems  Sylla  ramené  d'Afie  Ion  année* 

viAoricufe  &  ayant  paflé  lur  le  ventre  de  ceux  du  parti 

de  Marius  ,  il  remplit  Rome  &c  l'italie  de  meutres  &  de 

carnages  par  ces  cruelles  proscriptions ,  qui  avoient  été 

jufqu'alors  inoiiies ,  Ôc  dans  lelquelles  deux  milles  per- 

fones  de  l'élite  du  Senac  6c  des  Chevaliers   furent  mi- 

iAndcR.  ferablement  envelopées.  Sylla  fut.  enfuite  élevé  à  la  di-- 

6S },  '  gnité  de  Diéfateuryk  laquelle,  par  un  rare  exemple  de 

modération  ,  il  renonça  volontairement  pour  pauèr  le 

68tf.      x^t  de  fès  jours  en  perfone  privée.. 

Les  éteincelles  de  la  guerre  civile  volèrent  juiqu'en'- 
Elpagne ,  Se  y  cauierent  un  très-grand  incendie.  Serf' 
rius ,  qui  àvoit  rallié  les  débris  du  parti  de  Marius  ,  fe 
eantona  dans  l'Elpagne  Se  Ce.  ligua  avec  Mithridate  La 
force  fur  inutile  contre  un  fi  grand  homme,  &c  Pompée 
\  ne  le  défît  que  parla  trahifon  de  M»  Perfenns.  Celui-ci 
nia  dans  un  feflin  Sertorius,  doiu  la  mort  remit  les  Ro- 
mains en  pofrefËon-  des  Efpagnes. 

Le  Gladiateur  Spartmcui  ayant  forcé  avec  70 
autres,  fa  prifbn  de  Càpouë  »  âcramaffé  en  peu  de  tems 
ene  groffe  armée ,  ne  fît  par  moins  de  peme  aux  Prê- 
teurs &:  aux  Confuls,  que  Mithridate  en  Ëiifbit  en' 
Orient  à  Lucullus^Il.  batic  les  Romains  en  ^uiieuis. 


y  Google 


H  1  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  X*«.  JV.         «19 

:  trcncontres ;  enfin  il  fut  défait  par  M.  CraiTus  &  par   Ko  ut. 
Pompée. 

tucuUus  *  pendant  ce  tems-là  combatit  en  Afie  con- 
Ttre  Mithridate  &c  contre  Tigranès.  Le  premier  fouvent 
tatu  uns  perdre  courage ,  fe  relevoit  toujours.  Le  bon- 
Jieur  de  Pompée  paroiflbit  néceïTaire  pour  terminer 
cette  guerre.  Envoyé  contre  Mithridate ,  il  acheva  de 
foumctre  ce  vaillant  Roi ,  obligea  Tigranh  Roi  d'Ar- 
itrenie  ,  qui  étok  entré  dans  les  intérêts  de  ce  vaillant 
Prince ,  de  le  racheter  par  la  ceffion  qu'il  fit  de  la  Si* 
rie  &c  de  la  Fhenicie ,  ajouta  le  Psnt  aux  conquêtes  des 
Romains ,  Se  profitant  des  divifions  qui  étoient  en  Ju- 
dée ,  prit  Jerttfalem ,  rétablit  Hircan  dans  la  fouveraine 
SacrifKature  j  fie  rendit  \3.Jadee  tributaire  des  Romains, 
Enfin  il  fournit  tout  l'Orient.  Mais  il  n'eut  pas  eu  oii 
triompher  fans  Ciceron  *  * ,  qui  fauva  Rome  des  feux 
^ue  préparoit  CatiUnai  fuivi  de  la  plus  illuftre  noblet  AndeR. 
è.  Ce  redoutable  parti  fut  ruiné    par  l'éloquence  de       ^^^' 


*  L,  Lidnioi  LacuHnï .  après  avoir 
(vaincn T^ianès  8c  Mithridate,  fut con- 
tnincparla  mutinerie  de  fcs  troupes  ,de 
laiffet  fi  vifloire  imparfaite  ,  &  de  fe 
retirer.  11  fiir  teça  i  Rome  en  viaotieui, 
A  fon  triompte  fiit  des  fîus  pompeuï. 
Depuis  il  vScut  nèB-fplendidement ,  flc 
fe  rendit  célèbre  par  le  luxe  de  fes  hibiis, 
•de  fes  meubles  «c  de  fa  table.  Rienn'e- 
toit  plus  fuperbe  que  fes  jardins  &  fes 
maifona  de  piaifince  i  chaque  faUe  de 
fa  maifon  avoit  &  dépenfc  fixe  pour  fa 
table  ,  celle  de  fa  ûlfe  d'Apollon  Étoit 
fixée  i  dix  mille  ^cus.  L'amoaidw  Jîen- 
ces  lui  fit  dieflet  une  riche  bibliothèque  . 
qui  étoit  ouverte  i  tous  les  favans ,  Se  il 
avoit  taflemblé  dans  ù.  maifon  ce  que 
la  Grèce  avoit  de  plus  beau  en  ftatuBs  ti. 
CD  tableaux.  Lucallus  parvint  i  un  Sge 
fort  avancéj  âc  tomba  dans  une  efpacc 
je  démeoce.  Il  eut  pour  curateur  M.  Lu- 
«ullui  fon  frète. 

**  M- Tulliat  Ciceron,  li  célèbre  par 
£)n  éloquence  ,  étoit  natif  d'Arpine  ; 
bourgade  de  Tofcanc ,  &  avoii  pour 
Ayeule  Ctttuii»  ,  tante  paternelle  de  Ma- 
pju.  U  tiroit  iôn  origine ,  félon  qudquet- 


nns  ,  de  fancàene  &mille  TmOm  ,  décen- 
duS  de*  Rois  des  Volfques  ,  comme  il  eft 
marqué  dans  la  Chronique  d'Euftbe.  Vit- 
tarque  le  Ëiit  venir  de  Tnllus  Attns ,  Roi 
des  Volfques.  Quoiqu'en  dife  de  fon  e»- 
trafHon  ,  on  ne  h  croit  pas  fon  illulhe , 
&  il  fut  moins  reeomandable  de  ce  cât^ 
là  que  par  fon  éloquence  ,  qui  le  porta 
aux  premiers  emplois  de  la  République. 
Après  avoir  ètèQueftemat  Edile  ,  il  fut 
Conful  avec  M.  Antoine ,  &  pendant  fôa 
Confulat ,  il  découvrit  Ac  dimpa  la  cou- 
juratioa  de  Catiliaa  ,  dont  il  fit  punie  le* 
complices  :  ce  qui  lui  £e  donet  le  nom 
de  PfTf  M  U  Pmtù.  Il  fuivit  le  parti  de 
Pompée  contteCefar,  avec  lequel  il  d 
racomoda ,  flc  favorifi  le  parti  d'Augnfte. 
M.  Amoine  ,  contre  lequel  il  avoir  dé- 
clamé ,  l'ayant  mil  dans  la  lifte  des  prof- 
crits  ,  il  iiit  trahi  par  Ptùlologus  qu'il 
avoit  élevé  dans  les  lerres  ,  Se  alTamné 
pat  us  certain  Popilius  Lenas  ,  i  qui  il 
■voir  fiuvé  quelque  lems  auparavant  la 
vie  contre  ceu»  qui  l'acu'bient  d'avoir 
tué  fou  père.  1 1  fut  tué  l'an  de  R«me  7 1 1. 
aux  Idù  de  Décembre  âgé  de  1(3  ans  , 
•Qze  moic  cinq  jouis. 

liii  ij 


,v  Google 


7»S. 


6^o  GÊNEAL.  HISTOR. 

Ciceron  piûtôc  que  par  les  armes  de  C-  Anfonùts  fes 

Collègue  dans  le  Confulac. 

La  liberté  du  peuple  Romain  n*ea  fut  pas  p4us 
afTurée.  Pompée  étoit  le  maître  dans  le  Sénat,  fie  Cefar 
après  la  conquête  de  la  Gaule,  voulut  l'épier  ,pui&  1& 
iurpaHèr.  La  pulHânce  de  Crajfus  fervit  quelque  tems  de 
digue  pour  retenir  ces  deux  rivaux.  Mais  cette  digue 
ayant  été  rompue  par  la  mort  de  CrafTus  tué  par  les 
PartheS)  Rome  vit  expirer  ià  liberté  dans  les  plaines 
de  Fharfaie  >  oii  Cefer  ôc  Pompée  *  décidèrent  leur 
querelle  par  une  fameuiè  bataille.  Ceiàr  vlt^orieux  par 
tout  fut  rcconu.  comme  maître  k-  Rome  fie  dans  tow 
l'Empire^ 


*  Cn.  Pompée  >  à  qui  Ces  belles  ac- 
tions avoient  aquis  le  funioin  de  Grand  , 
TaioCD  i  la  batailio  de  Viitc{a.le  ,  tefolut 
ie  s'en  aller  es  Egipte,  Ce  Coaveaaai 
des  bons  ofices  qu'il  avoit  rendas  au 
pete  de  Ptolomée,  qui  ïégnoît  aloisij 
mais  ce  Piincc  ingrat ,  pai  Te  conTeil  de 
toa  précepteur  Tneodolê,it  d'Acbillas 
Général  defes tcoupes,  envc^ades  gens 
à  Pompée  ,  qui  le  nient  pauer  du  vûC- 
tkaa  de  charge  od  il  écoit ,  dans  une 
iaiifft  ,.od  un  eicUvc  notai  Ftotio  lui 


cbnpa  la  tête  '.  it  laiJTa  fôn  cotps  nbd  ùa 
le  livage.  AinG  finit  ce  grand  peiibnage^ 
la  veiÛe  de  fbn  joui  natal  en  la  f  8  an- 
née dé  fon  ige  ,  après  trois  Confulatc,- 
après  «utant  de  triomphes  Se  après  aroif 
doinpié  toutes  les  panics  de  U  tetie. 
LMfirtiou  ,  dit  Velleïus  Pâtetculiis ,  fia 
fifeu  d'Mttrd  »vte  tUt-mim*  .qittUienf 
ifui  avait  mMuué  f»u  âiif»av/na  tuix  me- 
taini  dt  FtmfU ,  fimlU  manquer  k  fi  ffi- 
(ultur*.  PateicalnSilÎT. i.cai^  fj.- 


v  Google 


Taèi^  ïii.  «21 

Famille    des   C  A  T  O  N  S. 

M^PORCIUS,  de  Tufcalam  ,  vaitlast  Soldas  honoré  Se 
lécompenfé  par  le  Sénats 

Si.    P  o  R  c  I  u  s. 


Sl^  Pôiceivs    P  K  I  »  c  D  5    CATON,  lurnomé  CENSORIUS;. 

jÇwe/îfw  l'an  de  Rome  541.  £(We  l'an  546.  fmr»»-  l'an  jjo.  Cenful  avec 
h.  Valerius  Flaccus  l*an  jjy.  Cenfem-  avec  le  mcnie  en  jytf,    '  - 

ép.  i".  Licima  ,.  x'^.Salmia ,  fille  d'un  dé  fes  Cliens.' 


Aïil.  PoRçivs  CATON,  Préteur»  1.  ST.  P  o  r  c  i  v  s 

homme  Taillant,   f  avant  fon  père,  C  a  t  o'  n 

ép.Emiti4,  fille  de  L.Piulù«  Emiliusy  SAtoHiA»vs.' 
qbî  vainquit  Petfée. 


Kfi  P  o  R  e- 1  u  s 
Caton  ,  Cotiful . 
avec  (i.  Matcius 
R'ex~  en  6^6'  fut 
un  bon  Oiaceiir.- 

Xl.PoB.ClUS 
C  A   T    O    M,. 

préteur  moit 
dons  la  Gaule; - 


C   PO-RCIITS 

Caton,  Confiil 
avec  M.  Acilius 
Balbiis  en  iS^o. 
condamné  pour 
crime  de  con- 
CulionenMace: 
doinci  &  exilé' 
à'T^rtacone.r 


I^.   P  o  R  c  I  u  s 

Caton,-  lotie 
patVal.Maxime^ 
Uv'.Z.  c.  i.  moii- 
rut  dahs  la  pour' 
fuite  de  la  Pié- 
ture ,  ép.  Livie, 
fille  de  M.  Livius 
Drufus",  ConfuI, 
lemariée  à~  Ser- 
vilius  Cepion. 


L.    PoRClUS 

Caton  ,  ConfuI 
avec  Cn.  Pompée , 
Strahrî ,  Vin  66$, 
tué  dans  un  combat 
comte  lesMarfesj 
il  étoit  énemi  de 
Mariuï. 


M.PORCIirs  CATON  d'Utique, 
Philofophe  Stoïcien,  Tribun  du  peuple 
l'an  6$2.,  s'empaia  de  l'île  dé  Cypre 
en  696.  Préteitrcn699.  (e  tuaàUti- 
que  après  la  défaite  de  Pompée  ,  ép. 
Mdreta,  fille  de  L.  Matcius  Philippus. 


Pai-eU ,  épi 

t.  Dou. 

£hobari>vs*- 


ïf.  P  o  R  c  I  lï  s  Caton,  reçu  en 

grâce  par  Cefar ,  tué  dans  la  bacaule 

Je  Philipe. 

M.  PoRcius  Caton f 
THuur  fbas  l'empûe  de  Tibère. 


Farcie,  ép.  i^  M.CuiB.  ItiBVtVS. 
%?.  M.  Bkutus  ,  meuttiiec 

de  Cefat.. 


y  Google 


€t»  . 


TthU  ÎK 


T  A  MILLE 


f.  COS-KElIUS  S  ci;  ION  .Gfoéral  deUCaralerie  fotfsle  Diaatent 
Fudm  Caxnilli»  l'an  àe  Rome  }{q.  deoic  fois  XritM»^iiitêirtj 
en  !«l-fi:  iit-  àe  Reme. 


p.  Cou  H*  ScJTio'K,  premier  Eilile  Cunile  l'an  j^^  de  Rome. 


P.  CoiLK.  ScirioN,  Général  de 

la  Càvalecie  fous  L.  Fuiiuc 

Çamilliu  en  40f. 


J..  C  o  R  tf.   S  c  j  r  I  o« ,  Général  de  U  Ci- 

,raleiie  lôus  Am.  Claudins,  I>iSMtm 

.en  Î94.  Ctnfld  avec  M.  Popiliu* 

•n  40^. 


P,  CORN.  SCIP  ION  ,BAS,DAiut, 

DiOMtm  pour  teait  Ici  C«Piiccs 

en  44^. 


aucune  Magiftraïuic. 


h.  CORHSCIPION.  CS.a7«CM.FjnTntt, 
Maumds  ,  i'an  4](.  de  Rome. 


t.  CORN.   SCIPION  es. 
avec  C.  Aq^uius  en  493. 


CN.  CORN.  SCIPJ'ON  ASINAa 

avec  C.  DuLLim  en  494.  puis  arec 

A.  AiTuitn  en  jQo  de  Rome. 


X.  CoRNiiioi         CN.  CORN.     3?.  CORN. 
SeirioM  $  CI  PION.     SCIPICH 


p.  CORN.  SCIPION  ASINAa 
lircc  M.  MipOT^Uf  en  5  jj. 


C.  .  C  p    K  H  I  L  I4T  a 
jCITIOMHlFALtlt, 

Sauvirsin  Pmt^*  arec 
Q.  PiTi^iOl  en  f7>. 
de  Rome: 


:m  ConKaiio» 
Se  ip  I  OH  HisPAïUSf 
Piéteoi  de  la  ville  en  (if. 


Çk.  Co  R  N  a  ï  I  tri 
Sctf  ION  HiiPALUa, 

condamné  Foiii:,GeaciiC«ii 


y  Google 


DES    s  C  IPl  ON  s. 

A 


CN.  CORN.  SCIPION  CAIVOS  CS. 
avec  M.  Clauçics  «n  {)i.  LieiK«aiit 
-    de  ToQ  &CIC  en  Elpagne ,  y  petit. 


6n 


P.  CORN.  SCIPION  CS.  avec  Tw.  $iup|iOHtvi 
eaijtf.combatitlcjwemicicoDtte  AonÙial 
en  Ebagne, 


t.  CORNEtIUS 

.Cinub 

SCIPION.  dit 

mariée 

NASICA  , 

pat  le 

jugé    tiis- 

Sénat. 

bomme  ilc  bien 

par   le  Sénat, 

CS.  avec  M. 

7.CO&N.  ScirioH 
Naiica  CORCULUM 
es.  avec  C  HAKciut 
m  (91.  dnliqiia  le  Con- 
fiât ,  Ctaitm  avec  M. 
Paîiliui  en  {9;.  CS. 
»vec  P.  Clodiuscq  J97> 

P.  C  OKN.  ScmoK 
Naïica  SERAPION, 
créé  SonvtTMa  Pimi^t , 
qaoiqu'abrent ,  CS. 
avec  D.  JcjMiusencitf'. . 
toa  Tiberius  Gracchus  > 
  l'ocafion  de  la  Loi 
Agra  lia .  mourDc  à  Pergame. 

P.  CORN.  SCIPION  NASICA , 
CS.  avec  L.  CaudamiusBbstia, 
CD  £43-  mon  dans  fâ  Magifhatuie. 


P.CORR  SCIPION 
t'AFRICAIN.CS.  avec 
P.LiCiMiusen  J4f. 
CS.  avec  Tib.  Saupt^o- 
Miui  en  f£o.  Cenfeui 
avec  P.  ELiut  en  jjj. 
vainquit  Aonibal. 


CimiUt,      P.  CORN. 

if.         SCIPION 

I*  SciFioM     l'Afticain , 


Nasica 

Angnie 

l».    TiB. 

et  Edile, 

Ckaccus. 

Cunite 

«11194- 

adopla 

uafde 

L-Eroiltai 

Paulot. 

CN.  CORN. 
SCIPION , 

Em  pu 
!  Roi 
AniiocliDS, 
qui  le  i«a- 
Toya  fans 
tanfon , 
Piéceur 


L.  CORN.  SCIPION 
L'ASIATI(^E.CS. 
avecL.  Lsiius  en 
5C4.  aidé  de  fon 
freie ,  il  défie  Anào^ 
chus. 

L._CORN.  SCIPION 
l' AGa^utf  Komme 
£ui5  léputation. 


l'an 


J97- 


P.CORN.  SCIPION  l'AFRICAIN  II. - 

BMILtEN ,  qQidéCriiffit  Carthage, 

et  Niunanée.  Voyez  la  Emilie 

ies-EiKiatiM. 


R  CoKN.  SciFioM  Nasica  , 
niomut  exilé  dans  la  guerre 
civile  de  Marias  ,  ép.  Liàni» , 
Ole  de  L.  Craffiis  ..Oraceu 
célèbre. 


L  CORNELIUS 
SCIPION,     ' 
•  i'Afiaciqwe. 


■N-CORK  Naïica, 
né  de  Ctti  in ,  fille  de 
Q:.  Metellus  le  M^ 
oedoniquc. 


P.  Lie  I  M  lus  ' 

c  K  A  1 1  l>  s, 

adopté  pat  le 
reftament  de 
{ba  ayeul  na- 
mnel;  c-étoit 
Bn  nonune 
d'un  grand 
elpiit. 


p.  CoRM.   ScmoM" 
Nasica  ,  hmnme 
fiut  loiié  par  Caton. 

Pi  c  OK  M.  sciriftH, 
CS.  avec  L.  Domitioa 
^nobatdus  l'an  de 
Rvnie  73S, 


aca 


XJ  s  MlTILlUI 


Plus  SCIPION  ,  adopcé 
pat  Q.  Metellus  Pins  ,  for 
CS.  avec  Cn-  Pouvb'b  le 
Grand ,  lôn  gendre ,  l'as 
701.  périt  en  Afrique  dani 
la  guor^c  civile,  ép.Iifûia.  . 

C#rt»#to.;ép.  i".  P  Li- 
cwivt  Chai  sus ,  q^i 
périt  avec  fon  père  dans  la 
gneuedesPanhcs.  1°.  Cm.  Pompi 


y  Google 


«44  ^^^      ^' 

FamiUc    de    CORNELIUS    5YLLA. 

''    .    p.  CORNELIUS  RUFlNUS.'nomé  ,J5<ai/f»- pAtkSiiut, 
l'an  de  Rome  4.12.    . 

p.  .CoB.NEiitr«     Rttïinus,  Conful  i*.  avec  M.    Carius  Dentïtuf ," 
fan  de  Rotpe  464.  ^°.  avec  C-  }u(*ius  Bub.  l'an  477,  DiÛMeifrfin  47S, 

P.    Co&NEltUS      RtrTINVS, 


p.  Cou  M,  RuïiNus  SyLLA,  Pritittr  8c  Decmplr  en  J4«. 

P.  Çp*H.  S,  V  L  L  A ,  Prétem-  Van  ^6^.  de        Ser.CorneiiwsStila  ,  établi  l'a» 
Roine,eae  le  gouvernçtneut  de  Sicile.  ,    «87.  Lieutenant  de  la  Provioc» 

.  i-X^A-^n  .  ^^  Miaf  edoine. 

P.  CO'R.NELIU^SVLLA. 


L.  Cornélius  Stlia,  n'eat  aucun  emploi. 


/f,,,,      P.  CORN^SYLLA    FQELtX. 

Conful  ,  Avec  Q^PoMPEjtfS  RuEIfS. 

l'an  de  Kome  66S.  chef  de  la  guerre 
civile  centre  Macius  ,  créé  Di^ateur 
de|  la  Répiïblique  l'an  47},  Confid 
avec  Qi  Meteltus  l'an  .674.  mouruj: 
l'an  67*.  âgé  de  <îo  ans ,  ép.  i°.  Cw/- 
/m,  fille  de  M.  Emilius  Scaurûs^ 
1°.  N. . .  î'.  iV.V .'  4°.  rderU,  fille 
de  Meirala  ,  &  Coeut  de  l'Piateuc 
Q^Hortenfius. 


p.  CoRNÊtitrs  SïtiA: 


L,  Cormel. 


1,  F  A  V  s  TUS  Corn. 
S  y  L  L  A  ,  pris  par 
P.Sirius,JSc  mis  à 
moFt.ll  avoir  épou- 
îk  Pompaa ,  fille  de 
Cn.  Pompée  le 
Crand. 

Cortulie,  femme 
^'Emilius  Lépiduï. 


Faufta, 
if- 

Pompeïos 
Ruftis, 
2°.  C. 

Memnjias, 
j'',T.Anma5 
Milon. 


4.Unefiltenée 
poftbante^ 


P,  Cp»^.  Sr.it  A," 
Quefteity  fous  Sylla 
fon  oncle  ,  Cetiful, 
defigné  avec  P,Au. 
croiiiUG  Pstus  l'an 
de  Rome  £89.  mais 
ayant  été  accufé  d'a- 
voir brigué  les  fufta- 
ges  ,  il  n'eut  point 
'l'honeui  duConfubt, 

!..  CO  RM.  i'VLIA  f 

Confid  avec  C.  Ç^fat 
Aogufte  l'an  749 

L.CORN.  Syiiaj 
Confid  fous  l'Empereus 
Tibère  l'an  78e.  avec 
ServiasSulpitiusGaiba. 


y  Google 


Famille   de   CICERON    &  de  MARIU& 

CMarius    Gratidids 

d'Aipiae.  ' 


M.  Gratidius,     Gratidia, 
auteur  de  la  loi  ép. 

des  Tables.        M.  TuUim 
Ciceton. 


M.  TuL  I  iws  C  I  c  B  rok; 
d  Arpine  ,  s'opofa  à  la  loi  de  fon 
beau-frece  Gratidius  ,ép.  Cratidia. 


CMARIUS,      M.Marius, 

7  fois  Conful^ 
Chef  de  la 
guerce  civile 
contre  L.Syl- 
Ia,ép.^W«, 
itanre  de  C. 


Gratidia- 
Nus,  eue  pac 
Catilina ,  Se 
par  ordre 
de  57IU. 


M.TuLt.CiCERON. 

d'Arpine.Cic.l.  1.  de 
'Orat.ép.//f/w4,  fille 
d'Helvius. 


L.  T  U  t  L  1 D  s 
c  1  -c  £  B.  O  Ml 


<Cerar,Diâateur. 

C.  Mar.  I  u  s  le  jeune , 
Coafiil  avec  Cn.  Pa- 
PIV.IVS  Carson,  l'an 

<7i..à  l'âge  de  ij ans, 
petit  à  Prenefte  dans 
Ton  Çoofulat. 


C.  M  A  R  itr  s , 

dont  Ciceron 
fait  ineot)«a. 


M.  TULL. 

CICERON, 
Orateur , 
Conflit  avec 
C.  Antonius 
l'an  6pi.de 
Rome,  ayant 
cté  Préteur 
l'an  688.  tué 
par  ordre  du 
Triumvir  M. 
Antoine  l'an  7: 

M.  TuLi.' 
Ciceron, 
Con/ùl  avec 
CCefarAu- 
gufte  ,  l*an 
7»+'  *^c  R. 
Il  étoit 
grand  bu- 
veur&  grand 
parleur. 


Q,  T 1 1  nr  s 
Ciceron, 

FréteMr   l'an 
65Ji.deRome, 
Proconfu!,tué 
pat  les 

Triumvirs, 
ép.PofupmU^ 

itsac  d^Atti- 
cus< 


Tullia,  itois 
fois  mariée , 
1°.  avec  C. 
PilÔD  Frugi, 
1*.  avec  Pu- 
rins Crafli- 
pedius ,  j*. 
avec  P.  Cor-  " 
nelius  Dola. 
bella. 


L.  Tu  i  L  lui 
Ciceron, 

dont  f  Orateur 
Ciceron  pleure 
la  mon  dans 
l'Epitre  k 
Atiicus, 


Qj^TuiL  lu» 
Ciceron, 
d'an  èfprh 
inconftant , 
profcrit  & 
mis  à  mort    . 
avec  fon 

fête  par  ' 
ordte  des 
Tiiumvitt, 


Kkkk 


y  Google 


eis 


T,(u  m- 

Famille  de  POMPE'E, 


Cnius    PoMrs'i^ 


SaxTUs    Poup 


Cn.  PoMPE'aditSTRABON,, 
Prittitr  ,  fit  la  guerre  aux  Pircencins , 
es.  l'an  SSs-  de  Rome  avec  L.  Porttus 
Caton ,  Vroconful ,  raîaquii  les  Macfes- 
&  les  Veftins  ;  il  péïk  d'un  coup  de 
fondre,  6p.  Lmciliit ,  d'une  noble  famille; 

C  N.  P  O  M  P  E'  E .  dit  1  H  Grand.. 
nélcjoSeptemb.  deî'an  548.  de  R.  j  fois- 
Cenfitl ,  périt  en  Egipte  l'an  de  R.  70*. 
48  av.  J .  C.ép.  1°.  Antipa  ,  qui  (ut  tépU' 
diéc.  L°.  Emiliafille  âe  M.  Scaurus/belle 

.  mère  de  Sylla.  3".  Mmi».  fille  de  Q^, 
Scevola  ,  renvoyée  pour  Ci  lubtkiti  1 
te  de  laauelle  feule  il  eut  des  enfaïu.  4.*. 
J«!w ,  fille  de  Julius  Ce&r  j'.Coiwt*^ 
fille  de  MetellosScipioB. 


SïxT.  P  ohh'i  , 
excella  dans  la  co- 
noi&auce  du  Droit , 
de  la  Géométrie  ,  ft 
de  la-Philoroplùe. 


Pomftia ,  ép. 
M.  MemmiaSj 
Qielïeur    de 

Efpagne  contre 
Scitorius. 


AULUS    POMPEIUS 
RU  F  US. 

Q;  PoMPsius  Rurni,  le 
premier  CS.de  (a famille , l'au- 
«I3.de  Rome*  141.  avant  J.C 
avec  CN.  Servilius  Qrpion. 


3.  C  K,    P  o  M  p  ■'  ■  , 

qui  p^tit  i  la  ba- 
taille   de   Munda,. 
l'an  de  Rome 
ép.  CImiJU  , 
01e  d'Appius. 

Ch>  PeMra'i. 


C  N.  P   o  M   >   ■'  I , 

illuAre  par  d  valeur, 
ép.  Ântonie ,  &Ue  de 
PËmpere or  Claude , 
leqwl  le  fit  arfnire  fét:^ 


Swx.    P  o  M  p  a 
fit  la  guerre  coi 
'  fas  Triumvirs  ,  « 
fiitcu^  l'an  deR. 
710.  éç.SetiiMi»,, 
fille  de  Libon. 

fmrftis ,  promifè  oit' 

mariée  par  Ton  père - 

i.U.MuceUusi< 


PemfiiMiéf.i": 
FauHus  Sylla, 
1*  Q.  Scn-i- 
lùts  Ca^ioa< 


<iP0  MUIOS 

R  u  F  u  s.  Préfet 
de  Rome ,  J'an 
AC4.CS,  enifCf. 
avec  t.  Corn. 
Sylla.  Il  fut  af- 
famnd  par  les 
foldais  dans  ta 
guerre  civile  «»■ 
ttc  Silla  &  Mariust 


AD  L  O  r 
PoMPsmï- 
R  Wï  us, 
qui  mounil 
au  Capitolè, 
après  avoir- 
falué   let- 
Dieux: 


Si 


A.  PoM- 
pi  m  s,  dit- 
leBiibiniqK,- 
Orateur  c^ 
libre. 

A.  Poic- 
r  a  I  n  s,  toj. 
par  le  fik 
du  Grand 
Pompée  tu- 
Sicile. 


P  oMtaivs  R  D  rrtt',- 
es.  I  an  71$.  de  Rome  ,  Se  31. 
avant  I.C.  Il  avoituue  grande 
conoi&nce  de  l'aatiqoité. 


StTC.  FoMpaitls  Rorui',- 
CS.  avec  Sex.  A|iuleiiis  ,  l'aa' 
7C7.  de  Rome ,  Se  13,  de  J'EN- 
Tulgaiic 


I,  Google 


GrENEAL.  HISTOR.   Ih.IV.: 


) 


CHAPITRE     IIL 

Des  EMPEREURS  ROMAINS. 

RO  M  E   maîtrenè  de  toutes  ks  nations  perdit  elle- 
même  ùl  liberté ,  6c  retomba  fous  le  pouvoir  Mo- , 
Jiarchique.  Jule  Ccfar  qui  fut  l'auteur  de  ce  change- 
ment ,  ne  prit  point  le  titre  de  Roi  qui  éroit  odieux 
aux  Romains  ,  il  le  contenta  de  gouverner  avec  un 
pouvoir  dclpotique  fous  le  titre  de  Vi&ateur  femtuel ,  au- 
quel le  Sénat  joignit  la  puiffance  duTribunat.  Ses  fuccefr 
fcurs  prirent  le  titre  à'ïm^r»tor  >  non  comme  les  Géné- 
raux d'armées  l'avc«ent  eu  jufqu'àlors  pour  avoir  rem- 
porté quelques  victoires ,  mais  comme  un  titre  perpé- 
tuel &  une   marque  de  l'autorité   réelle    qu'ils  poue- 
doient,  félon  l'idée  que  forme  en  nous  le  nom  ai* Empe- 
reur y  qui  en  efl  venu.  C'eil  en  cette  qualité  qu'ils  le- 
voient  des  troupes ,  métoient  des  impots  ,  déclaroient 
la  guerre  j  &ifoient  la  paix  6c  avoient  le  pouvoir  de  fai- 
jc   mourir  les  Chevaliers  ôc  les  Sénateurs  mêmes  tant 
iiors  de  Rome  qu'à  Rome  même.  La  puifTance  duiTrir    MihotpTt- 
-bunat,  4  qu'Auguile  fe  fit  doner  &c  quipafFa  à  iès  fuc-  «"ienc  point 
relieurs ,   leur  donoit  le  droit  de  cafler  tout  ce  que  xribM  c«w 
les  autres  faifoient  contre  leur  volonté ,  ôc  rendoit  leur  charge  n'i- 
perfone  facrée  6c  inviolable ,  enforte  que  quiconque  blet-  ""'  ["'" 
Ibit  même  par  des  paroles ,  le  refpetft  qui  leur  étoit  dû  ,  ^^ei* 
paflbit  pour  un  iàcrilege  fie  digne  d'être  puni  de  mort  > 
îans  avoir  feulement  été  entendu.  Les  Empereurs  pre- 
Jioient  encor&la  qualité  de  Grands  Pontifes  *  «  par  la- 
ijuclle  ils  étoient  maitres  de  toutes  les  chofes  qui  regar- 
.dolent  la  Religion. 


*  Elle  évnt  refcrrée  au  premier  Au- 
-}tune  ,  latrqu'îl  y  CD  avoir  plufieurs , 
julqui  ce  que  l'ui  a.(i.  Volufien  ,  qui 
n'avoit  d'abord  pris  que  le  titre  de  Pod- 
tifc  ,  prit  celui  de  Grand  Poniife  ,  auflî 
bien  qKcGiUiii  bn  f  tte ,  de  ce  Ebc  luie 


règle  que  tous  lesAuguftes  Tuiritent.  2»- 
7in)e  remarque  que  PEmpereur  Gratt«n 
iiit  le  ptemier  qui  dëfeodic  eipreâïifDeflC 
par  un  Edit ,  qu'on  lui  donâc  le  titre  de 
Souretain  Pontife. 

Kkkkij 


y  Google 


«2»  GENE  AU    HISTOR. 

C  I  •  A  ». 

S  ^ 

DeJUZE    CESAR. 

Tshît  C.  JULÎUS  CESAR  tiroit  fon  origine"  d'y4«f»- 
VIII  ^'•'^"*'  quatrième  Roi  de  Rî)me  par  ià  >  grand'mere 
M/ireia ,  &  du  côté  paternel  il  décendoit  à'Afeasne  fils' 
d'Enée  ,  par  fon  filsj«/«j  auquel  l'on  dona  dans  Albe  la 
ibuveraine  Sacrificature  y  ou  uiîvant  d'autres  à.'Eneai  SU- 
vifts  Iccond  fils  d'Enée  &  de  Lavinie.  Eufebe  dit  que 
le  Roi  Alladitts  y  un  des  décendans  de  SRvius ,  eut  un- 
fécond  fils  noméjulius,  &c  que  celui-ci  fut  tr^ayeulde 
ctjuliits  Proculus ,  que  Romuius  conduifit  à  Rome  avec 
lui)  &;  qui  flic  la  fouche  de  la  &miUe  Jutia  ,  dont  Jule 
Cefar  étoit  iflii.  Si  la  flaterie  n'a  point  embelli  cette  ori-- 

re ,  il  y  a  de  l'injuftice  à  traiter  Jule  Cefar  de  tira» 
d'ufurpateur,  puilqu'en  iè  rendant  maître  de  Rome,- 
il  n'aurôit  fait  que  rentrer  dans  les  droits  de  fà  maifon,^ 
à  qui  le  Royaume  des  Latins  apartenoit  après  l'extinc- 
tion de  la  race  de  SilviuSi  Quoiqu'il  en  foit  j  on  peut 
dire  à  l'avantage  de  fa  famille  ,  qu'elle  étoir  une  de9 
plus  tUullres  6c  des  plus  anciénes  de  Rome ,  qui  fiit 
ibui«nt  honorée  du  Confulat  fie  des  premières  dignités 
de  la  République.  Dès. l'an  264  de  Kome, C.JttUusJu-' 
tus  exerçais  Confulat^  dont  fes  deux  fils  C.JuUus  Julut 
èc  Vofifcus  JuUus  Juins  fiirent  auffi  honorés  Kun  en  l'an 
271  de  Rome  &  l'autre  7  ans  après. 

Le  furnom  de  Ceftr  fut  doné  à  un  des  décendans  de 
C.  Julius  Juhis,  foit  parce  qu'on  fut  obligé ,  pour  faci- 
liter ià  naiflànce  jde  faire  à  là  mère  Voperstio»  que  ron 
apelle  Ccfarienc  y  (bit  pour  avoir  tué  en  Afrique  unEle- 
pkant ,  qui  en-  langue  Punique  ,-  félon  Servius'  &  Spar- 
tien  )  efl  apellé  Cefa  ou  CJar. ,  Ce  furnom  que  confcr*- 
va  fa  pofterité  ,  fut  comme  confacré  par  le  mérite  àa 
dernier  de  cette,  illufire  race  >  Se  devint  un  titre  d'ho- 
neur ,  que  les  Empereurs  Romains  donoiem  à  leurs  fils, 
ou  à  ceux  qu'il  adoptoient  pour  être  leurs  fucceflcurs. 
C^  Julius  Cefar  naquit  le  12-  dd  Juillet  de  Pan  dt 


y  Google 


TtiUVIlt  6ig 

Famille  de  C.  JULIÛS    CESAR. 

J.uius    JULiUs,  farDom j  CESAR, 

L.  ]  U  L  I U  s'  C  I  S  A  K. 


JiXTUî    JUtlOï    CSSAR 

PréttMr  l'an  j^j-.  4e  Rome, 


SiKT.  IOliusCbsa  kTtH.  Mil.  Cous  L  Emîliiis- 
T^]ilas,Pnct»JiU  en  Liguriecn  i7}.deRomei 


Si  xr-  Juiios  Cesak,  Cmful  avec 
L.  Auieiius  Orefte  l'an  de  Rome  fsj. 


S«TT.JUlIUï  Q^JULIU 

Cbsar.Pi^  Ciîar. 

tcm ,  +  Tubite-  fsA,^^^. 

ment  a  Rome  Saxrus 
en  Ce  chauflinE     J*w  i  lU  s 


1  tf3i. 


Cas  ii%. 

Confit'-  avec 
•L.  Marcius 
Philippe , 
l'an  i6y 


Stkabok, 
roncife.taé 

datidcMa' 


ret 


A  K  , 


L  Juxror 

c  B  î  A  R. 

L.  Junus   G  JULius 

CBSAa,Cl>n/U       C  B  s  A  B. 

en  £'$4.  avec 
Rutillus  Lu- 
pns ,  auKUi 
de  la  loi  ]u- 
lia ,  enfuite     riut ,  J 
Genfeuc  arec    666i 
P-  LiciniuïCraT- 
fnsenssf.  -feoees.- 
ép.  Fulvie  ,  fille  da 
Conful  M.Fulvius. 

L.  JtiLius      Julit , 


Sextus 

CBI  AB.', 

qui  fiit 

établi 
Souter- 
neur  de 
Siric  pat, 
C.  Cefai 
DiâaceuT ,. 
&y  petit 
de  la  main 
de  Tes  rol- 
dkts ,  par. 

la  mi!- 
■hancet^ 
de  Ceci- 
fiiu  BaSilS. 


Mate 
Antoine 
le  Cte- 


Cm/mJ  en 

690  arec 

C  Maicini 

Figuitu , 

ptofcnt  pai    ti^Ci 

les  Triumvirs 

£0710.  de  R-. 

L.  JULlUt      M  A'K  c' 

CrsARtfiii    Antoime, 
jeune  Pro-      Trûmnir, 


ptétei 
H-  Caion 

en  Afrique, 
&  fui  tu^ 
par  otdie 
deC.  Ce- 
lât Diâateur. 


C.  ]  n  L  t  u  r 

C  B  s  A  R. 

C.  Jmiuï  Cbsar, 

ép.  Mmvm  ,  fille  de 

C  Matcius  Rex. 


C.JULiUsCesAR, 

FmtNrtfubttememà 
Pi&  en  Te  chaulTant, 
l'an  se?,  de  Xome,. 
*p.  jiurilit  .  fille  de 
CCotta. 


3uîU,- 

éf.  C 
Mariub;. 

7  ibis 
ConfiiL 


qui  mit  Ion 
onde  aa 
uombtc 
deïproC- 
ciRs; 


fl-ao 
dft  R. 


ép. 
AcTiUï" 
BaibOs. 


JuUê  h. 

ip. 
Emilioi 
Lepidus, 
ayeui  de 
Quint  us 
Pcdius , 
Collègue 

d'Augufte 
dans  le 
ConTulat. 


t.  C.  JULIUS 
CESAR,  né 
Vin   de  R. 
ri  {4.  DiUa- 
am  petpe- 
tuel ,  aflif- 
finé   le  M 
Mais  de  l'an 
de   R.  710. 
^.  t^'.aS'^ 
(M ,  t?.C«r- 
ml»  ,    )•, 
fomftis ,  4", 
empirait. 

juiit,  t  l'ui  AaùtB»iM, 

70^de  Rome    1*  femme  de 

ép'  Cm.         L.OctAtiui. 
Po  M  r  >'  B 
le  Ctand,'  i""*»/-*^ 

C.  OCTAVIUS, 
dit  CB-S  AR. 


L'.JuiiDi  ■ 
iut  jeune. 


I,  Google 


.  6%o  GENE  A  L  O  GîES 

•C  e  1  A  R.  Rome  5  54  &  du  Monde  $^04  Se  100  ans  avant  l'Ere 
Chrétiene,  Il  fut  élevé  dans  îbn  enfance  par  la  mère 
Attrtlia  fille  d'Ântonius  Cotta  de  la  maifon  des  Aure- 
liens ,  Ôc  il  eft  certain  que  cette  Dame  qui  étoit  confi- 
derable  par  les  qualités  de  fon  ame  &c  de  {on  elprit ,  ne 
lui  infpira  jamais  rîen  qui  ne  fût  digne  de  fà  vertu.  U 
fut  marié  dès  fa  première  jeuneflc  avec  Cofutia  qui  étoit 
,de  race  de  Chevalier  &c  fort  riche ,  il  la  répudia  à  l'âge 
de  17  ans  a  ayant  perdu  fon  père  l'année  précédente , 
&C  époufa  ComeUe  hMç  de  CinttM,  aUianq:  qui  lui  atira 
les  mauvaifes  grâces  de  Sylla  mortel  enemi  de  Cipna, 
■Ce  Ditî^ateur  fit  même  tous  fes  éforts  pour  obligex  Ce- 
far  à  répudier  Comelie ,  mais  Celàr  Q'étoit  pas  homme 
à  pUpr  u  facilement  fous  la  volonté  d'autrui.  Sylla  peu 
acoutumé  à  trouver  de  la  réfillaiice  j  fut  piqué  de  celle 
qu'il  trouva  en  Ceiàr ,  &  poqr  s'en  venger  il  le  dépouilla 
du  Sacerdoce  ,  hïi  enleva  fes  biens  .Se  même  ceux  de  fa 
femme  »  jSc  le  priva  de  tout  droit  de  iUcceâioA.  B  vou- 
loir même»  fous  le  voile  fpécieux  dp  l'avantage  pjublici 
■  :fiiirc  périr  Cefar ,  qu'il  diibit  devoir  roïner  im  jour  la 
libené  de  la  RepuDlique.  Mais  la  fortune  déroba  Cefar 
à  la  haine  de  Sylla,  qui  ne  pouvant  refufèr  aux  ùnpor- 
.tunités  de  les  amis  la  ^racp  de  Cefar ,  Je  •vous  *ecori<\ 
leur  dit  -  il  ^  ce  jue  vous  me  demaade's  ,  fomjtnis  -  veus 
toutefois  ,  ajouta-t'il*  qu'il  y  *  ^lus  d'u»  Msrius  caché  dam 
l*  ferfonne  de  Ce/itr. 

Cefar  eut  dje  Cornelie  une  fiÛe  «ornée  Julie  qui  fut 
la  première  femme  de  Gn.  Pompée»  Il  fiit  fcnfiblemenj: 
touché  de  la  mort  de  Comelie  >  dont  U  fit  lui-même 
l'otaifoQ  funèbre  II  époufâ  fomfein  fille  de  ^.  Fcmpeius 
&c  nièce  de  Syila ,  dont  les  galanteries  avec  Clodius 
l'obligèrent  à  la  répudier,  fans  cependant  l'acculer  d'à- 
dultere ,  dilànt  que  /*  femme  de  Cefar  ne  devait  fus  feu- 
lement être  fMtf  Cannée.  Il  prit  pour  quatrième  femme  C«£- 
fumie  ^  fiUe  ae  L.  fifon  ,  que  Cefar  déjà  puiflTant  dési- 
gna pour  fon  fucceffeur  au  Confulat.  Calpurnie  eut  des 

*    11  y  a  en  une  autre  Culftimie  ,  U- 1  Qu'elle  dona  oc^ifion  i  un  idit ,  qui  di- 

Î*  uelle  plaida  un  joue  fa  caufe  avectancl  fèniloiti  celles.deronlëxedc  s^iogercii 

e  feu,  de   colcie   ^  d'emponemeittil  J'Avenii  deplaidct. 


,v  Google 


HfsroKiQûEs;  liv.  rr.        e^i 

eteflcntimens  du  malheur  qui  menacoit  Cefar  &  fit  tous  César. 
les  éforts  pour  l'empêcher  de  fortir  le  jour  qu'il  fut  at 
faiïiné;  mais  Cefar  fut  entraîné  par  fa  defiinéc,  Calpur- 
nie  rendit  à  fon-  époux  un  tribut  de  larmes  qu'el- 
le devoit  à  la  mémoire  d'un  li  grand  homme.  Elle  fit 
fon  ^loge  funèbre ,  fur  la  Tribune  aux  harangues ,  avec 
une  poutefTe  6c  une  éloquence  qui  fut  admirée  de  tom 
le  monde.  Elle  paflà  le  reile  de  Tes  jours  en  la  maî- 
ibn  de  campa^e  de  M.  Antoine  à  qui  elle  ouvrit  (es 
a-éfors}  pour  l'aider  à  venger  la  mort  dé  fon  illuAre 
ép'oux. 

Les  premières  a<ftion$  de  Cefar  furent  en  Aile ,  Se 
au  fiége  de  Mitilenc,  fous  le  Prêteur  M.Thermus>&: 
«lies  lui  méritèrent  une  courone  civique.  Pour  éviter 
Jâ  colère  de  Syllaj  qui  étoit  ic  plus  puiflànt  de  la  Ré- 
publique >  âc  qui  cherchoit  à  le  faire-  périr  >  il  fe  retira 
chez  Nicomede  Roi  de  Bidùnie  >  d'où  quelque  tems 
après  il  paffa  à  Rhodej  &  de  Rhod©  il  revint  à  Rome,* 
ou-  Sylla  s'étoit  démis  de  l'autorité.  Cefar  s'y  fit  telle- 
jnent  aimer  &  admirer  par  fit  générofité  Se  par  fa  ma- 

fnificence  >  qu'il  emporta  fur  des  ooncurrens  confidera- 
les-,  les  charges  de  Tribun^,  de  QMefteur,  de  Souve- 
rain Pontife,  de  Prêteur  ôc  enfin  celle  de  Gouverneur 
d'Kfpagne  ,  oU  il  fournit  les  Nations  qui  refufbient  de  re- 
xîonoître  l'Empire  Romain.  Le  fèrvice  qu'il  avoit  ren- 
du- à  la  République  mâitoit  l'honeur  du  triomphe, 
mais  il  l'abandona  pour poftuler  le  Confulat*  qu'il  ob- 
rint  par  le  crédit  de  Craffus  Sx.-  de  Porapé&  qu'il  récon- 
cilia. II  eut  pour  Collègue  Cslpumius  BibuUts ,  auquel 
jÛ  laiflà  fi  peu  d'autorité ,  que  l^on  diibit  par  raillerie, 
fous  leConfaiMdejuU  ^  de  Ctf»r^- 

Pcu<après,  Ccïàr  apuyé  de  L.  Pîfonfon  bcau-pere 
&  de  Poni|)éc  fbn  gendre ,  fe  fit-  ddner  le  Gouver- 
nement des  Gaules ,  &r  ce  fut  principalement  dans  ce 
jMÏs  ,  quHl  fit  paroitre  fa  prudence  ôc  fa  valeur.  II  y 
ilona  jafqu^à  trente  con^ts ,  ôr  après  dix  ans  de  guer- 
re continuelle ,  il  foumit  ces  peuples  fia^,&  leur  im- 

•*^  Ceux  auiarpiroientâ  l'honeur  4u  tiio[nphe>  dévoient  demciireT  hors  de  U 
wU< ,  fie  41  &Ioit  qif e  ceux  ^i  bdgnoieot  le  ConfiiUt ,  tuaient  fïdciu. 


I,  Google 


^12  GENEALOGIES 

C I  s  A  K.  pofa  un  tribut  annuel  de  quatre  cent  mille  lêfterces.  H 
fit  avec  fuccès  la  guerre  aux  AUemans  ,  &c  paflà  en-- 
Tuite  dans  la  grande  Bretagne ,  alors  inconnue  aux  Ro- 
inains  »  Se  contraignit  les  iniulaires  de  lui  payçr  tribut 
,&  de  lui  douer  des  otages. 

Pendant  ce  tems  fa  mie  Julie ,  femme  de  Pon^ée>  étant 
.>morte>Ie  nœud  de  la  bonne  intelligence  gui  étoit  entre  Ce- 
iar  $c  Pompée  fut  rendue*  ^  comme  l'un  ncpouvoit  (bu- 
frir  de  maître  »  &  l'autre  de  compagnon»  iïs  iè  r-egar- 
4érent  tous  deux  comme  compétiteurs.  Pompée  s'opo- 
fa  aux  deflèins  de  Ccfar ,  qui  avoit  demandé  d'être  con- 
tinué dans  le  Confulat.  Non-feulemeni  Cefar  fut  refu- 
:fé ,  maip  on  conclut  de  lui  ^ter  fon  Gouvernement. 
On  le  preHà  de  lîcentîer  lès  ibidats ,  &c  Caton  le  mena-. 
^a  même  de  l'apeller  en  Juilice.  Celàr  piqué  du  proce^ 
flé  du  Sénat  entre  en  Italie  avec  fon  armée  vi<51:orieure  > 
&c  voyant  qu'on  rejettoit  avec  mépris  fcs  propofîtions 
*  Petite  ri-  d'acconjodement ,  il  fait  palïèr  à  fes  troupes  le  Rubicond 
^iGa^u-  ^  rsarche  droit  à  Rome.  Cette  nouvelle  y  yac  la  cont 
ternation.  Pompée  &  les  Confuls  fe  retirèrent  à  Brin- 
des ,  d'où  ils  paflèrent  en  Grèce.  Celàr  les  ayant  maor 
qués  ,  paHè  en  Efpagne ,  où  il  déRtit  les  Lieutenans  de 
Pompée  ï  puis  va  diercher  £elui-ci  dans  la  Theflàlie  i 
le  défait  à  Ph»rf»le  6c  le  pourfîiit  jufqu'en  Egipte  ,  oU 
il  aprend  la  mort  funefte  df  ce  grand  homme.' If  y  cou- 
rut lui-même  un  grand  danger  de  la  part  de  Ptolomée  » 
qui  vouloit  le  fufprendre.  Vi^orieux  de  ce  perfide» il 
le  dépouilla  de  fon  Royaume  qu'il  dona  à  CUo^ntre. 

Les  charmes  de  cette  Reine  l'arêterent  quelque  tems 
f.^.  Egipte,  mais  le  foin  de  fagloice  le  tira  du  kin  de  la 
volupté  pour  paflèr  en  Sirie ,  où  il  n'eut  qu'à  paroî- 
tre  pour  vaincre  Phar».aees  Roi  4u  Pont;  ce  qui  lui  fit 
écrirp  à  un  de  lès  amis  fvtm ,  vidi ,  met.  Il  retourne  ea 
Afrique  ,  où  Scifiorty  Afmnius .  ^  Jub»  £ûfbient  rafraîchir 
ce  qu'ils  avoient  amaîTé  de  troupes ,  force  trois  canut^ 
£n  un  feul  jour  Oc  fait  périr  cinquante  mille  de  les 
inemis  ^  fans  qu'il  liû  en  coûte  plus  de  ciiiquante  des 
liens.  Pour  profiter  de  cet  avantage ,  il  pourfuit  de  fi 
près  ceu^it  qui  s'éjoiept  fauves ,  que  le  Rpi  /«**  pria 


riere 
paToic  UGau- 
le  Cifalpine 
du  reftc  lie 
i-Iulie. 


y  Google 


HISTORIQUES.  X/v./r.  ^^j 

Tnnjùi  le  compagnon  de  fon  msJheur  ,  de  le  tuer ,  en  C  i  s  a  ». 
<quoi  il  ftit  obéi  «  que  Seifhn  fe  paflà  fon  épée  au  tra-  „  ■  », 
vers  du  corps  >  éc  CMen  îè  fit  mourir  à  Utique.  II  paflè  i  ■   c  i  ' 
'£nfuite  en  Êlpagne  pour  combatre  ks  fils  de  Pompée,  ÈxèmpU  '         * 
-qui  avoiem  une  armée  confiderable  ,  &  par  la  viAoire  14. 
•qu'il  remporta  à  Mund» ,  ou   l'aîné  des  fils  de  Pom- 
pée fut  tué  )  il  mit  fin  aux  guerres  civiles. 

Celàr  viÂorieux  dans  toutes  les  panics  du  monde  > 
jevicnt  triompher  k  Rome  >    oii  u  eft  reçu  comme 
maître  fous  le  titre  de  Diltaieur  ftr^etueU   On  lui  dona 
-encore  le  furnom  de  ?m  de  U  Patrie ,  &c  la  qualité  de 
^tigntur  avçc  le  droit  de  porter  une  Courone.  Quoiqu'il 
répondit  au  peuple ,  qui  charmé  de  la  magnificence  de 
iès    {peébicles  >  le  famoit  du  nom  de  Rei ,  qu'il  étoit 
Çefftr  &c  non  pas  Roi ,  U  foufrit  cependant  qu'aux  fej« 
ilatuës  des  Rois  qui  étoient  dans  le  Capitolc  j  on  aiou- 
-tât  encore  la  fîene ,  qu'on  lui  élevât  im  trône  d'or  dans 
la  Cour,  qu'on  lui  dédiât  des  Temples  6c  qu'on  élût 
un  Prêtre  particulier  pour  être  conlacré  à  là  mémoire. 
11  devoir  enfin  être  déclaré  Roi  de  toutes  les  Provin- 
■ccs  de  l'Empire ,  hojrs  <fc  l'Italie ,  par  un  Décret  du  Sénat  5 
<loiit  l'aflemblée  étoit  marquée  aux  Ides  de  Mars  de  l'an     .    ,  '    . 
710  de  Rome.  Mais  ce  jour ,  q'ùi  de  voit  le  couroner .      ,",  o.   ' 
îut  le  terme   fetal  de  fa  vie.  Des  mains  parricides  la  g^  ^^^  j'  c, 
lui    arrachèrent  ,  &  l'étendircnt    au  milieu  du  Sénat      y^^ 
percé  de  2j  coups  de  poignard.  U  étoit  âgé  de  56  ans 
&c  en  avoit  règne  trois ,  quatre  nu>is  &c  fix  jours. 

On  a  fait  pafïèr  l'aéïion  des  meurtriers  de  Ccfàr  pour 
une  aé^ion  héroïque ,  qui  avoir  délivré  leur  païs  d'un 
ttran ,  &;  il  y  a  encore  des  gens ,  qui  les  louent  >  mais 
la  Julltce  divine  s'eft  déclarée  viublemeut  contre  ces 
éloges,  car  elle  pourfuivit  par  une  jufte  &  remarqua- 
ble vengeance  tous  ceux  qui  y  avoient  trempé  Se  \Ù6m 
cous  périr  peu  de  tems  après  de  mort  violente ,  quel- 
ques-uns même  par  leur  propre  main.  On  fit  à  Cefar 
des  funérailles  magnifiques  qui  durèrent  deux  jours ,  on 
lui  éleva  une  colone  oc  marbre  ,  avec  cette  infcription» 
AU  FEB.E  DE  LA  Patb,ie,  on  lui  fit  dcs  vœux  &c 
des   facrifices»  on  lui  dédia  des  Autels  en  beaucoup 

un 


.vGoogle 


^34  GENEALOGIES 

Cxt  AR.  d'endroits  ;  &  pour  tout  dire,  il  devint  le  Dieu  de  ceux 
qui  n'avoient  pu  le  foufrir  pour  leur  maître. 

U  étoic  beau ,  bienfait ,  fobre ,  civil  j  libéral  »  como- 
de  avec  Tes  amis  >  exa<£l:  dans  la  diTcipline  militaire  ,  ré- 
iblu  dans  les  entreprifes  ,  infatigable  dans  le  travail , 
intrépide  dans  le  danger.  Il  aimoit  fes  fbldats ,  il  ne  leur 
feifoit  jamais  de  harangue ,  qu'il  ne  les  apellât  Ces  com- 
pagnons. Il  avoit  des  louanges  ôc  des  careflès  pour  tous 
ceux  qui  s'acquitoient  bien  de  leur  devoir.  Jamais  hom- 
me n'eut  plus  de  paillon  qu'il  en  avoit  pour  la  belle 
gloire  j  &c  comme  il  avoit  l'ame  grande  &  noble  ,  il 
s'étoit  ^t  une  habitude  de  la  clémence ,  &c  iX  croyoît 
que  cette  vertu  donoit  du  prix  à  toutes  les  autres.  Oa 
ne  peut  lui  reprocher  que  fa  trop  grande  ambition  >  Se 
un  loible  qui  a  été  celui  de  plufieurs  grands  hommes  j 
je  veux  dire  fon  penchant  pour  le  beau  fexe.  CUûptttrt 
Heine  d'Egipte  le  charma  tellement  qu'il  fe  réfblut  de 
traverfèr  lur  un  vaiflèau  *  prelque  toute  l'Egipte  avec 
elle  ,  juiqu'en  Ethiopie.  De  forte  que  li  l'armée  qu'il 
comandoit  n'eut  refufé  de  le  fuivre ,  cette  amante  jeune> 
ambitieuiè  y  fpirituelle ,  l'albit  promener  à  la  vue  de 
tous  lès  peuples  j  Ôc  leur  faire  voir  que  le  conquérant 
de  fon  Royaume  étoit  fon  efclave. 

Servilie  mère  de  Brutus ,  fut  de  toutes  les  Maîtrcflcj 

âu'eut  Ccfar ,  celle  qu'il  aima  avec  le  plus  de  tendreflè , 
lui  fit  préfent  d'une  perle  qui  liù  coûta  150  mille 
écus.  On  foupçona  Servilie  d'avoir  porté  trop  loin  là 
reconoiflànce  de  lui  avoir  abandoné  TertUJum»  fa  pro- 
pre fille,  &  de  n'avoir  rien  refufé  aux  empreflcmensde 
Cefar.  Il  n'y  eut  perfonne  à  Rome  qui  ne  regardât 
Bntttts  comme  le  fruit  de  leurs  amours.  Auflî  Cefar  l'ai- 
ma-t'il  comme  fon  propre  fils ,  le  combla  de  biens  ,  & 
même  l'avoit  adopté  dans  fon  teftament.  Ce  fut  peut- 
être  pour  détriûre  un  bruit  fi  déiàvancageux  à  la  répu- 


•ic  lesclianibresdece  vaiflêaane  c^- 
Soient  point  en  magniHccnce  ï  celles  des 
plus  foperbeï  Palais.  Il  avoit  troiï  cens 
pt^delongDcur  ,  trente  coudées  de  lat- 
gcui,  &  ptéi  de  qtiuaoK  de  tautcut  ^ 


Tes  cordages  ^cmenc.&i»  de  Caje,ltt 
Toilcs  teintes  dans  la  plus  fine  pourpre  de 
Tyr ,  les  rames  couvertes  d'argent ,  U^ 
poupe  &  la  pnuë  écUiaDCel  d'or. 


I,  Google 


HISTORIQUES.  Z/V/K  ^55 

tation  de  Scrvilie ,  que  Brutus  *  confpira  contre  Cefar.    < 

Bien  loin  que  le  meurtre  de  Cefar  procurât  à  ceux 
qui  en  étoient  les  auteurs  l'aprobation  ôc  la  tranquillité 
qu'ils  en  efperoient ,  il  ne  leur  atira  que  des  reproches,  & 
produifit  une  confufion  générale  parmi  les  Grands  com- 
me parmi  le  peuple.  Les  conjurés  témoins  des  méconten- 
temens  publics ,  au  lieu  des  aplaudiflemens  dont  ils  s'é- 
toient  flatés ,  ic  réfugièrent  au  Capitole  ,  que  Decimus 
Brutus  fit  garder  par  une  compagnie  de  Gladiateurs.  An- 
toine ,  ami  de  Celar  fe  fèrvit  de  (a  dignité  de  Conful  pour 
pourfuivre  les  conjurés ,  avec  lefquels  il  fit  cependant  un 
acomodement ,  mais  qui  ne  fubufta  pas  long-tems.  Dès 
qu'Antoine  s'aperçut  que  la  multitude  foufroit  avec  peine 
Kmpunitéducrimecomisenla  perfone  de Celàr,  il  ne  dit 
fimula  plus.  Il  fit  lire  en  public  le  teftament  de  Cefar>  qui  inf^ 
tituoit  héritier  de  fon  nom  &  des  trois  quarts  de  fon  bien 
C.  Oétavius  petit  fils  de  Julie  fa  lœur ,  qu'il  avoit  adopté  j 
laiflbit  les  jardins  qu'il  avoit  au-delà  duTibreau  peupleRo- 
main  &  à  chaque  Citoyen  en  particulier  une  ceruine  fem- 
me d*argent.  ïl  y  nomoit  auifi  en  qualité  d'héritier,  dans 
le  cas  de  la  mort  d'Oélavius ,  ce  Decimus  Brutus  qui  avoit 
été  im  des  Chefe  de  la  conjuratioa  Le  peuple  parut  extrê- 
mement fenfible  à  ces  marques  d'afeétion  aulquelles  il  ne 
s'atendoit  pas ,  mais  rien  n'excita  fon  reflèntiment  &  fa 
conipaffion  comme  de  penfer  que  Brutus  auroit  pu  deve- 
nir Pheritier  de  celui  dont  il  étoit  le  meurtrier.  Antoine  fit 
eniliite  l*éloge  funèbre  de  Cefar ,  qui  émut  le  Sénat.  A  la 
fin  -de  fon  ducours  im  de  £ès  Auditeurs  fe  leva  comme  un 
homme  tranlporté  de  fureur  8c  prenant  la  fobe  iànglante 
de  Ceiàr ,  la  leva ,  la  montra  au  peuple ,  &c  s'écria  >  les 
voiez^VQUS  ces  vêiemens  qtti  fument  encore  â'unfang  eheri  des 
Dieux  ér  '^^oré'  des  hommes.  Il  acompagna  ces  paroles  de 
cris  doiâoureux  ,  de  poUures  Ôc  de  gefles  qui  exprimoient 


■k  DiDS  U  ealerie  dn  Giaad  Duc  on 
voit  uae  tixe  de  Bcutus  ,  ouvrage  du  fa- 
meux  MiclielAnge,qui  \t  coracDfa  ,  & 
U  lifUb  en/itite  luii  k  finii.  Ce  ^ui  dona 


fujeti  un  Poëw  d'y  mètre  au  bas  ce  dil^ 
tique ,  qui  fait  conoîcre  l'horreur  qti'inf-    ' 
pire  natureDementlcfenveoiidersâioft 
du  ce  conjuré  ; 


Piitn  Bruti  effigiem  Sculptoi  de  mumore  docit 
la  mttUGOi  rcelciit  ?ciiil>  âc  ibftinuit' 

LUI  ij 


I,  Google 


6^6  GENEALOGIES. 

Ç 1  s  A  R.  le  plus  violent  défefpoir.  Cette  fcene  émut  fort  le  peuplé  r 
qui  fut  encore  plus  touché  en  voyant  une  image  d&  Ceux 
en  cire ,  que  des  reflbrts  cachés  faifoient  mouvoir  j  &:  fuF 
laquelle  paroiflbient  les  difërentes  blcfTures  qu'il  avoic  re- 
çues. A  ce  fpeiSfcacle  il  ne  fut  plus  poiïiblc  de  contenir  le 
peuple  >  il  devint  furieux  Se  cria  qu'il  falloit  turc  mourir 
dans  les  plus  cruels  fupliees  ceux  qui  avoient  trempé  leurï- 
mains  dans  le  fang  du  Père  de  la  Patrie^ 

Les  meurtriers  de  Cefar  intimidés  forùrens  de  Romcjoà 
arive  bélave  fils  adoptif  de  Cefar  y  qui  s'unit  avec  Antoi' 
ne  ôc  Lepidus  pour  venger  la  mort  de  fon  père.  Mais  ce^ 
vengeurs  de  Cefar  fc  diviferent.  0<5tave  Se  Antoine  fè  fi- 
xent la  guerre  l'un  à  l'autre ,  quand  ils  dévoient  unique^ 
ment  ta  faire  aux  meurtriers.  Le  Sénat  le  déclara  pour  Oâa- 
ve  contre  Antoine  ,  qui  vaincu  à  Modene ,  fe  retira  dans 
tes  Gaules  &c  fut  reçu  par  Lepidus.  Le  vainqueur  mécon» 
cent  des  démarches  du  Sénat ,  qui  dans  iès  premières  alar- 
mes lui  avoic  acordé  leConfulatjpuis  enavoit  révoqué  le  dd^ 
cret>recherche  unacomodement  avec  Antoine  ScLepidus*. 
Ceux-ci  palfent  avec  ]  8  légions  en  IialiC)  àc  ariventpro- 
«he  Modene  ,&c  là  fe  fit  cette  fameufe  conférence  qui  du- 
xa  trois  jours ,  Ôc  qui  fe  termina  par  l'union  étroite  de  ces. 
vois  Chefs.  Ils  partagèrent  entr'eux  l'autorité  Souveraine- 
6c  les  Provinces  fous  le  nom  de  Triumvirs  Se  de  Réfornia^ 
teurs  de  la  Republique; 

Dès  lorsla  liberté  ceflÀ entièrement]  Se  chaque Trium*- 
yârfiitRoidaiulbn.  département. 

f.  ii- 

B<  M.  EMIZIVS   ZBFTDUS  Emfemtr,, 
foHtlcnom*  TRIUMI^IR. 

TM  .I-EPIDUSétoitdeIafainilIe£»w7/«I'uijedéspIusail' 
X  ■  ciéncs  parmi  les  Patriciénes  de  Rome.  Elle  étoitdivifte  en! 
ipluTieurs  branches  :  fçavoir ,  àe^Mummins ,  des  BsriitUs , 
Plot,  «  oeslefitUs^  àciP«pitni ,.  d«s  Psults  &  des  StJtuns.  Feihis-  ■ 
j,J,  acruqu'elle  avoirpoor  tige  Emilim  fils  d'Afcanius.  D'aiv 
Smlit.    très  là  fou  venir  de  M»mm»i  fils  du  Fhilofophe/r/i&^ii-' 


I,  Google 


HISTORIQUES.  Z/v.  fV.  ^jy  , 

^,à  qui  l*ondonalerurnomd'£mi7iMj,  àcaufede  ladou-  Leuddi 
eeur&delagracède'fon  parler.  D'autres , enfin, tifentfon  Triomv. 
origine  de  M»»«rt*5  l'un  des  filsde  }iHmhFimHiusK<ÂiàGS  " 
KomainS)  qui  le  noma  aînfi  da<nom  du  fils  de  Py  thàgor e.  *  làjnNuwhh 

Cette  Maifonfiit  honorée  des  gtCffiieïesciafèêi  dès  l6i  î 

piciiUtis  tcms  de  k  République.  L.  Émilius  Mamercus 
ou  Mamercinus  fut  tr<^  ftis  Conful ,  fift  2  70 ,  2  7  6 ,  & 
281  de  Rome.  Dans  Ton  iècond  Coiifulu  il  vainquît  léft 
Volfques  âcles  Ëques.Illaifra>deuxHls;rçayotr>  T.  EMi^ 
uus  MAMBRctiNUs  qui  fut deulc  ibis  Confulen  284 âc  287 
deRome ,  Se  défit  lés  Samniteâ ,  &:  M.  Emilius  Mamerck 
nus  qui  ne  fut  point  élevé  dans  les  changes  ai  lâlïTâ  M^  '  '  ^ 
Emilius  AtAittKAcmus  qui  étant  Di<5^teur  en  ji?  de  Ro- 
me ï  triompha  des  Falilques ,  dès  Vcïens  &  des  Fidenates. 
fi  fut  encore  deux  fois  Diifïateur  y  fçavoir ,  l'ani  3  20 ,  Se 
a  25»')  qu'il  triompha  une  ièconde  fois  dçs  Veiens  Se  des  Fi- 
âenaces  auxquels  il  enleva  leur  ville  >  jsxjpedition  d'autant 
élus  glorieuse  qu'il  l'acheVa  en  1 6  jours.  Dans  la  féconda 
Diif^ature  *  ti  E«aut{it  à  u»  an  dcdemi  le  terme  de  cinq  ans  y 
pendant  lefquels  duroit  la  comiffion  des  C^ifenrs  y  toVant 
q^e  ce  long  eipace  leur  donolt  pÇdiîon  d'âbufëi'  de  leur 
autorité;.  Les  Cenfeurs  irrités  de  ce  rc^ement  voulurent 
fe.  venger  y  auflt-tôt  quil  eut  miité  fa  Diâaajrie  :  maisiç  _  .  , 
seuple  rendit  juIUceà  la  prooiié  de  Mamercus ,  Se  pu» 
blia  que  ta  vengeance  6c  l'enVie  attquoient  en  vaUi  fa  Vci*-' 
tu ,  qui  trlompnoic  de  ies  eneiinis  Se  de  &s  Jugés.  Ce  grand 
homme  laiflà  L.  Emilius  MAMnciMus^^jiti. fut God&i  cAr 
34^  ,ôc  trois  fois  Tribun  militaire  en  Jji  j  355  fie  iyy.. 
Celui-ci  eut  deux  fils  de  même  nom  ^pc  lui  l-'âîne  fut 
auffi  Tribun  militaire  en  5.J^5  ,  &i  l'autre  mérita  la  même 
charge  qu'il  obtint  quatre  fois.  H  iut  perc  de  M,  Emilius 
Mamercinus  ,  qui  fut  Général  de  la  Cavalerie  fous  le 
Dié^teur  M.  Camille  en  l'an  3S8  de  Rofiie ,  deux  fois 

^  La  famille  4es  Ginilieiis  jtoitplos 
'  «ncUoe  ane  Pitlugore.  5iiivaat  T.  Livs., 
Bv.  I.  Kttiazore  n'enfêign»  en  Italie  que 
^n-  Kms  lie  Serviut  TuBius  ;  Ij/afij 
apiès  le  comencement  da  règne  àe  Nu-' 
na.  Aiile-GdIe.Jrv.  ïj.fk.xi.  (tntitm 
4vU  M  vint  CD-  Iulie  <^t  du  tenu  de 


faAjuia  le  fapcrbe,  ^05  de  iSo  ans  apc^ 
lê  coifKnwmeBt  m  legne  è»  Maiha. 
Diogcne  Laerce  ne  s'éloigne  pas  de  cette 
bpirïiân;'  ScCiceion.L  t.  ÀtOrut.  dir 
que  Fitkigore  fut  plus  de  deux  fiécles 
après  Nuraa.  Mtxàm ,  Rcnirquei  fui  1»- 
ne  de  Nuna. 


y  Google 


.    Famille    des    E  MI  f  I  EN  S, 


EHitivs  Mam'icu*'  qoe  ' 


it  d^cendu  in  -Roi  N  U  M  A. 


L  EuiLiu*  Mauikcui  trois  fois  CS.  l'an  de  Ronje  170 avec CÏAbituVibaUaai,' 
178.  avec  C.  Seivinus,  &  18 1 .  avec  Vopirciu  Juliiu',  vainquit  \tt  Y olfquçi  ^  Ici  Eçiuet. 


T.  Emii"<  MambrcOï.CS.  ]'an  de 
'    Rome  »84.  avec  Valerius  Politnï  ,«t  ep 
187.  avec  Q:.  Fabius  Vibul^s. 


arec  M-  Camillus  en  î<i.  &  3^3. 
défit  les  Volfinicfu. 


M.  Emillius  Mamerctu. 

M-EmiliWïMaimrcuï,  rriiw»  di*P*tÊfttl 
il'atL  3i£.  DiSatiur  t".  l'a  a  317-  ttiomplu 
des  FaliTques ,  des  Veïeiu&  des  Fidénatet) 
f.".  l'an  319.  nioinpLa  eqcoie  de^  Fidcnatct 
&  des  VeïCRS. 


M-^uiLiUs  MAMBUcusCTf.  avec  M.  Valeriot 
politos  Volofius  .  l'an  34tf.  Triim  MiUtMr€ 
l'an  3)1*  en  3îf. 


M.~Emii  lUf  MahBmus 
Tritm  MUitJÙH  en  jf  i, 


L.  Emiiiu*  Maubrcus,  Trifa» 
fili:hm*  fin  jS?.  3(t?.  371-  Î7Ï-  ^  37S* 


L.  EMiiiuslMAMincosCA^-Ii^/^Cw"»'*»*.  fousM-CamUlm. 

quitte  foi*  Diftwwi  l'an  388.  Cw/JJavec  L.SeittusLatetanus  i  .en 

3SO.  i".  en  3JÎ.  avec  Cn.  Genociui. 


J.  EuiLXtrs  Mauircoï  ,Ch4rd itUCmâitTU 
I*.  fous  le  Diâaceui  ].  Jalias  l'an  404.  1.*.  Jôut  le 
Diôatcni  M.  Valer.  Cotvus  l'an  414.  CS.  «n  41  %.  avec  . 
C.  Plautiiu  i  piBntêut  pour  les  Comices  en  4}o.  CS, 
avec  C.  Plaiitins  Decianus  en  417.  Diôatent-en  43». 
mit  en  fiiite  tes  Samnitet.  Il  fin  fktnon.^Frnwmv, 
poui  avoir  triomphé  des  Prirennates. 


M.Em  IL  lu.s  P  A  u  Lvi,  C^. avec  M.  Liviiif ,  Dèntet. en ^jj: 
M.EUILIU*  pAULtxj,  CS.  avec  C  CL  Canina  ta  4^9. 


M>  E  u.  p  A  u  i  u  s  ,  CS.  avec  C.  Ser.  Fulviuc  Nobilior  Petivus  en  491» 
au  tems  de  la  première  guene  Punique. 


T.  E  M I  L I  u  t  M  A  M  ■'«.  CD  1  ; 
es.  avec  Q^  Piibl.  Philon  l'aa 
.  417.  énemi  duÂeoat,  i^uilqi 
^efHfa  le  tiiompbe. 


lA,  B».  Lfir  lou  *. 

A 


V.  Eh.  P  a  u  :^  d  1; 

fi 


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«e  du  Triumvir    L  É  P  î  D  U  S. 
A  B 


'6}sr 


M:  tti.tepTDvs  as. 
l'an  <le  Roino  ^%i.  avetf 
M.  Publius  Mafculut. 

M.  Emu.  Lipidus, 
Sum.  Ptmift ,  PrtNitr  ea 
5<i.  es.  eo  î«7.  avec  C.y 

.  Flaminiaf.  Cenftur  avec 
M.  Fulvius  en  (74.  (S. 
avec  M.  Hudas  SctEvoIa 
en  (7y.  fix  fois  Pw<»  4it 
S«iu$t,  Fut  envoyé  en 
Egipte  pour  Stre  mtcor 
du  Roi  Pio\omit ,  f  «n 

M.EUILIUI       MAMBRâUS 

Lb  fi  dus, 
es.  arec  L. 
Aurolius 
Orefte  an 


Emu,.  PXuins,  ConfilUvec  M.  Liviia  ïalinatoi  en  (î  f.  ttii 

pka  its  lUititnc.  Conlùl  avec  C.  Teientint  V anoD  l'an  {38, 

féiit  i  Cannes  avec  fon  armée. 


L.EHILIUSPAULUS  ,PrïV*«r  £mU*,  femme  ic  Scipio 

en  fï).  vainquit  fur  mei  Antio-  l'Afiicaio  k  Qiand. 

ckas  ,  Roi  de  Siiie ,  Confu'  avec 
Cn.Socbias  en  571.  les  Liguriens  , 
Cmjùl  avec  C.  Licinius  Crafiiis,  l'an 
188.  prit  Pcrfïe.    R©i  de  MaccdôitW.     . 
Ctnfiitr  l'an  {90.  avecQ^Miircius  ,&  mou. 
rue  dans  cette  charge,  ép.  i''.P«piri*,  r^pudi^e.  i".  NW. 


I.  Q:  FaBius 

EUILIAMUS  , 

adopté  dans 
U  famille 

Conful 


P.  CoKMB-     hmil'ui. 
Lins  Sci-        ép. 
Cj>ton 


Ltcr- 

KIU$  , 

fils  de 
Caton 
JeCeti- 


Emilia ,      %.  Emilius 
ép.  Paultts ,  -f, 

Qj.Euus       Sgédc 
TÙBïKON.    i^ans, 
avant  le 


triomflie 
de  fon 
perc. 


Lipiuii, 

es.  avec 
Deciutja-' 
niusBrurui 

M'Emiliui       en  «77. 

LtTiout  ,  es. 

avec  Q;  Lutatfus. 

Catulus .  l'an  67S.  fit    ' 

Jaguene  civile  cou treSylIa. 


VIQH  le 

jeune 

Africain, 

adopta 

avec  L,  par  Pali- 

Haftilius  cien,  d^-      

Matcinus         truifil  Cii-    Ceat. 
en  top,  tage  Se  Nu- 

mance,  deux  (bis 
Cm/U  ,  i'.  avec  C. 
Piivius  Druûis ,  é^ant 
fore  jeiine.  i".  avec  C.FuIviuS    .  "" 

VMMnp^f   en  «10.  mourut  IJuis  lignée  en  tfii.deltotafc 

avec  L.  Opimius , 

C*nftiir  l'an  «4S.  avec  C.  Licinitis,  . 


Emiliuf 
Pau  lus, 

t  ig< 

de  IL  a. 
après  le 

plie  de 
lôn  peie.' 


aFA 


Q.Fa1iusMaziuqs. 

homme  perdu  de  mocuM. 


M. 


EMILIUi  LEPlDUS 
T  a  I  u  H  r  i  H  ,  Prttmr  l'an 
704.  rtoiï  fois  Confid  avec  C. 
*  Cefar ,  Gtné'ai  dt  U  e»vaimt 
,  fous  ce  Oiâateur  l'an  708.  CM- 
yW  avec  L.  Miiniatus  l'Iancus, 
l'an  71J.  Triumvir,  (urdeAi- 
iué,at  vécut  jul<|u'ea 740.  ép. 
JiWM.fautdeBniws. 

M.EuiLrus  Litiavs, 
tué  par  Meccnas  pour  une 
conîpjrarion  foimA  coo-  ' 
tre  Auguftc, 


Pa  OiUï  ÈMit  lû»  LiPrDnj,  proftrie 
par  fon  frère  ,  mais  confervé  par  Augufte  i'fiil 
Cenléur  avec  L.  Munacius  l'an  j^x.  On  le  son- 
fond  qnelqaéfois  avec  L.  Emiliuj  Paulus  '  qui 


èa  Confoï  avec  C.  MarcelliH  1 


.  M.  £  M  I  L 
LariDÙi,  loué 
par  Tacite  pour 
ia  modefïie  &;  fa 
fageâe ,  CwjUl 
en  7f9.  avec  L. 
Artuntius. 

EmitU  LefhU , 
ép.  Dkusus  , 
fils  deGerma- 
aicus,  &  étant 
acufée  d'adultere 


L.  Eii.Lii.iBirs,C<w/W 
avecC.  Cefai  en  7^4.  ^. 
JuUt ,  petite-fille  d'A  ngufté, 
contre  lequel  il  confpira  ,  te 
fiittué.   ^     '  P      ' 


avec  un  elclare ,  elle  fe  tua. 


dp.   I». 
Ct:jiut>ti7s> 

qui  fut  Emp^ 
&  la  répudia  j 
1°.  Appiusjii- 
aiusSilaoud 


Emiiius,  né 
apiésia  condam- 
nation de  fon  père, 
&.  piî>r  cela  Au- 
gufte défendit  , 
qa'on  l'élerlt 


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-/540  GE  NE  AtOGIES 

Ibpidus  Conful  en  590  &  rjj ,  &c  une  féconde  fois  Général  de  U 
Taiumv.  Cavalerie  fous  le  Diftateur  C,  JuUus.  Il-euc  deux  fils ,  J* 
Ëmilûis  qui  fuit  &;  T.  ëmilius  qui  fiit  Conful  l^an  417, 
avec  Q.  Publilus  Philon.  Ce  dernier  ayant  eu  les  honeurs 
du  triomphe  pour  avoir  déËutles  L^tins-^  T.ËmiUusqui 
avoit  vaincu  ceux  de  Prenefte  &  de  Velitre ,  prétendit  la 
même  diftinélion,  qui  lui  £ux  refufée.  Ce  refiis  le  chagri- 
na )  &c  pour  &  venger  du  Sénat»  il  noma  pour  Diâateur 
fon  Collègue)  qui  «oit  de  famille  Plebeliene. 

h.  Emilius  fon  firere  aîné  fut  Général  de  la  Cavajerie  en 
404.  fous  le  Di<^ateur  JuUus  Julus ,  fie  en  414,  fous  le 
DiàateurM.  ValeriusCorvusj&ilcutaprès  l'honcur  du 
Confulat  en4i  5.  il  eut  celui  delaDiéUturcI'an4Zi.pour 
tenir  les  comicçs.  Etant  une  féconde  foisConful  l'an  427, 
iltriompha  de  ceux  de  Privcnne ,  &  en  fiit  furnomé  Privea- 
jf«^.Ilfut  cncofc  Diétateurl'an  43^.  &  défit  les  Saninitci 
Son  fiis  M.  Emilius  fiirnomé  Paulus  fiit  Conful  en  45  3  &c 
Général  de  la  Cavalerie  en  454-  H  fut  père  de  M.  Emilius 
Paulus  furnomé  Lepidus  Conful  en  465t.S<:  ayeul  d*un  au^ 
ire  du  même  j^omaulB  Conful  l'an  405».  Celui-ci  eutdeux 
fils  >  favoir  ,  M.  Emilius  Le^idits  jSc  Z.  Émihius  Paulus  qui  fi» 
.  rent  les  deux,  braji^ches  des  Zefides  &ç  des  Faultu  Nous  co* 
mencerons  par,  celle-ci  qui  s'éteîgnij:  la  première. 

L.  Emilius  Paulus  fut  deux  fois  Conful,  l'an  535  &C 
l'an  538  de  Rome.  Dans  fon  praniier  Confulat  il  triompha 
des  lUiriens.  Sous  le  fécond  ariv  la  fiweftejournéc  de  Cao' 
nés ,  OLi  il  fignala  en  même  tems  fa  prudence  Se  là  valeur. 
.  Car  n'ayant  pu  détourner  fon  Collègue  T.  Terentius  Kur- 
ron  de  donerle  combat ,  il  partagea  avec  lui  le  péril  j  & 
ne  partagea  point  fa  fuite)  &  pendant  que  celui,  qui  a  tou- 
te loice  avoit  voulu  combatre ,  abandonoii  le  champ  de 
^S"  ^^'^^^  »  ^^^"*  4"*  "^  combatoit  que  malgré  lui  j  ont  ferme 
1*T    fie  le  fit  tuer  au  milieu  des  enemis. 

**  Ce  L.  Paulus  eut  une  fille  nomée  Emilie  qui  fut  mariée 
au  grand  •S'»)'M»>  ficunfilsquifiit  comme  lui  apeUéL  Emi- 
lius Paulus  dit  comunement  PAUL-ÉMILE ,  &  furnomé 
le  MacedoHique.  La  fortune  répara  en  lui  l'injuftice  qu'elle 
avoit  fait  à  fon  pore  y  fie  l'acompagna  dans  toutes  fes  expé« 
diûons.  L'an  5631!  futiioméFreteur  fie  envoyé  pour  Êii- 

rc 


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HISTORIQUES.  Liv.  ÎV.  ^41 
Tcla  guerre  contre l'Efpapne  qui  s'étoit  révoltée.  Il  Vga-  Lepidïts 
gna  deux  vi<£toires  qui  rétablirent  la  paix  dans  cette  Pro-  Triomv. 
vince.  Il  fut  enfuite  deux  foisConful}  l'an  571  &586dc 
Rome.  Dans  fon  premier  Confulat  il  triompha  des  Ligu- 
riens ,  &  dans  le  fécond  il  défit  Perfée  dernier  Roi  de  Ma- 
cédoine }  &:  le  mena  prifonier  à  Rome ,  où  il  le  fît  ièrvîr 
d'ornement  à  fon  triomphe  qui  dura  trois  jours.  Cinq  jours 
avant  fon  triomphe  il  perdit  un  fils  â^é  de  14  ans>&;  trois 
jours  après  mourut  le  cadet  qui  n'en  avoit  que  1 2.  Il  les 
avoit  eus  de  fa  féconde  femme,aont  on  ignore  le  nom.  La 
première  nomée  Papiria  fille  de  Papirius  Mafo  ,  qui  avoit 
été  Conful ,  le  fit  père  de  deux  autres  fils  8c  de  deux  filles. 
L'une  fut  mariée  au  fils  de  C^ton  le  Cenfeur,  &c  l'autre  à 
Tuhrotty  perfonagc  vénérable  par  fa  vertu,  &  celui  de 
lous  les  Romains  qui  fè  maimintMians  là  pauvreté  avec  le 
plus  de  magnanimité  Se  de  conflance.Us  étoient  feize  de  la 
même  famnle  >  qui  n'avoient  pour  eux  tous  qu'une  petite 
raaifon  à  la  ville  &  une  petite  terre  à  la  campagne  oîi  ils 
vivoicnt  tous  enfèmble  ,  autour  du  même  foyer ,  avec 
chacun  leurs  enfans  $c  leurs  femmes.  Les  deux  fils  de  Paul- 
Emile  paflercnt  par  adoption  dans  des  familles  étrangères. 
L'aîné  pafïà  dans  celle  des  Fabiens  Se  prit  le  nom  de  Q.  Fa- 
bius Emilianus  ,  il  fut  Conful  l'an  629  de  Rome ,  &c  fiit 
pexe  de  Q.  Fabius  Maximus  furnomé  V  AUobropque ,  parce 
qu'étant  Conful  l'an  6 1 2  il  vainquit  Bituitus  Roi  des  Au- 
vergnats ,  Ôc  fubjuguales  Allobroges,  Il  fut  auffi  Cenfeur 
l'an  644  de  Rome  >  Se  laifla  un  fils  de  même  nom  >  dont  la 
conduite  fut  fi  déréglée  qu'on  le  priva  des  biens  paternels. 
Le  fécond  fils  de  Paul-Emile  ayant  été  adopté  par  Sci- 
pion  j  fils  de  l'Africain ,  celui-là  même ,  lequel ,  au  fcnti- 
ment  de  Velleuis  Paterculus ,  n'avoir  rien  confervé  de  la 
grandeur  de  fon  père,  que  l'image  d'un  beau  nom.  Se  quel- 
que force  d'éloquence ,  fut  apellé  P.  Scipion  Emilien  ,  ou 
Icjeane  Afriquain.  Il  réunit  toutes  les  vertus  de  Scipion  fon 
ayeuladoptif,&  de  Paul-Emile  fon  père  naturel.  Ses  bel- 
les aétions  lui  méritèrent  d'avoir  avant  l'âge  la  dignité  du 
Confulat  ;elle  lui  fut  donée  l'an  607  de  Rome ,  quoiqu'il 
ne  briguât  que  celle  d'Edile  >  Se  l'année  fuivante  u  prit  Se 
i>rula  C»rth/t^e>  cette  rivale  odieufe  de  Rome.  Ayant  été 
Mmmm 


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6^2  GENEALOGIES 

LiPiDus   créeConful  pourlalccondefoisPan  éiodeRomcy  ilfi» 
Triumv.    envoyé  en  Efpagne  >  oîi  il  prit  Numanee  &c  la  rafa  quinze 
mois  après  fon  arivée.  Peu  après  fon  retour  il  fut  trouvé 
mort  dans  Ton  lit ,  l'an  6  2  5  de  Rome  >  &:  i  a  ^  avant  l'Ëre 
Chrétiene. 

Revenons  à  la  branche  aînée  dite  des  LepitUs.  M.  Emi- 
Lius  Lepidus  Conful  en  l'an  5  2  2  de  Rome ,  fut  père  d'un 
fils  de  même  nom,  Êdile-Curule  en  540  6c  Préteur  l'année 
fuivante ,  &  ayeul  de  M.  Ehilius  LÉpmus  ,  qui  fut  grand 
Prêtre  l'an  562,  Conful  l'an  567  &  l'an  579.  Il  futchoifi 
par  le  Sénat  pour  aller  en  Egipte  prendre  la  tutelle  du  Roi 
Ptolomée;  Il  eut  deux  fils  qui  furent  tous  deux  Confuls, 
Mam.  Emiuus  Lepidus  qui  étoit  le  puîné  >  le  fut  l'an  628  y 
&  fut  père  de  Mam.  Emilius  Lepidus  furnomé  Liviamm , 
parce  qu'il  fut  adopté  dans  la  famille  des  Liviens.  Celui-ci 
fut  Conful  l'an  677.  Son  oncle  M. Emilius  I^pidus  furno- 
mé Porcin»  fut  honoré  du  ConTulat  l'an  617  y  &c  fut  ayeul 
par  fon  fils  Q.  Euilius  Lepidus,  de  M.  Emilius  Lepidus 
Conful  l'an  ^76  ,  qui  excita  une  guerre  civile.  Ayant  vou- 
lu empêcher  qu'on  ne  rftidit  les  honeurs  funèbres  à  Sylla  t 
qui  s'étoit  opofé  à  fon  eleétion ,  fon  Collègue  Q.  Lutadus- 
Catulus  ,  ancien  ami  de  Sylla ,  s'y  opofa ,  obtint  ce  qu'ili 
demandoit  >  &c  afèé^a  de  faire  fes  obieques  avec  une  très- 
grande  magnificence.  Lepidus  prenant  cette  afeélatioft 
pour  une  inrulce,mit  des  troupes  en  campagne,&:  fe  prefen- 
ta  aux  portes  de  Rome  avec  une  armée  qui  éfraya  le  Sénat.. 
Les  avantages  que  Pompée  remporta  en  même  tems  fut 
Brums , l'obligèrent  de  prendre  d'autres  mefures ,  il  fe  re- 
tira en  Sardaigne  Se  mourut  peu  après  acablé  de  chagrinS' 
que  lui  caufoit  le  mauvais  fuccès  de  fes  aiàires. 

M.  EMIUUS  LEPIDUS  fon  fils  aîné  fût  Pré- 
teur l'an  704  ,  &c  choifi  l'an  708  par  Celàr  pour 
être  fon  Collègue  dans  le  Confulat  >  &c  eh  même  tems  il 
fiit  &ît  Généra  de  la  Cavalerie  avec  M.  Antoine.  Reco- 
noiflànt  de  ces  bienfaits  il  fut  ami  de  Cefar  5c  lui  garda  mê- 
me après  fa  mort  ime  fidélité  qui  mérite  d'être  lotiée.  Quof- 
qu'il  fut  ataché  à  Brutuspar  les  liens  du  iang  *  ,  il  s'unit 

ie  II  avoii  ^poufôjulie  ,  Iœui  de  Bnitos  ,  de  U^ncUe  il  ou  oo.  £Is  ,  nuis  cU* 
4km  moiK  avant  Ia  coDJfiiane&  de  foa.  &ctc. 


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HIS  T  O  R  I  Q  U  E  s.  X/V.  /T.        ^45 

«vec  Antoine  pour  faire  punir  les  Conjurés  &c  voulut  de  Lepidttj 
.K)ut  Ton  pouvoir  venger  la  mort  de  ion  ami.  Lors  qu'An-  Triumv. 
«oine  après  fa  défaite  à  Modene  par  C.  0<ftavius  ,  vint  le 
réfugier  auprès  de  lui  dans  les  Gaules  j  où  il  étoit  avec  une 
armée  conuderable ,  il  n'helita  pas  de  fe  déclarer  en  faveur 
:du  vaincu ,  contre  le  vidlorieux ,  qui  avoit  eu  alTés  peu  de 
délicateflè  pour  iècourir  D.  Brutus  un  des  Conjurés  que 
pourfuivoit  Antoine.  Il  releva  les  efpérances  &  la  fortune 
de  celui-ci,  &  à  la  tête  de  i  S  légions  il  entra  en  Italie ,  &c 
avide  de  venger  éficacemenc  la  mort  de  Cefar ,  il  forma  le 
projet  de  racorooder  Ot5tavius  fie  Antoine ,  afin  de  réunir 
toutes  leurs  forces-  contre  les  Conjurés  ;  il  y  réuflii  dans 
cette  célèbre  conférence  qui  dura  trois  jours  >  &  où  iè  dé- 
termina le  Triumvirat. 

Ds  s'unirent  enfin  tous  trois  delà  plus  étroite  union  fie    An  de  R. 
partagèrent  entr*cux  les  gouvememens ,  fie  fe  revêtirent     7  ï  1  • 
-eux-mêmes  de  l'autorité  Ibuveraine,  dont  le  premier  ufage  *^  +)•  "• 
fut  la  profcription  de  trois  cens  perfones  de  l'ordre  des  Se-     J*  *"* 
iiateurs  fie  de  deux  mille  de  celui  des  Chevaliers  ;  ce  qu'il  y 
■eut  de  plus  horrible ,  c'efl:  que  Lepidus  profcrivit  fon  pro- 
pre frère»  fie  Antoine  fon  oncle  Lucius  Cefar.  Lepidus  eut 
pour  fon  département  la  Gaule  Narboiioife  Se  l'Eipagne ," 
u  fut  revêtu  de  la  dignité  de  Conful ,  qu'il  joignit  à  celle 
de  fouverain  Pontife  dont  il  s'étoit  emparé  d'abord  après 
la  mort  de  Cefar.  Il  fut  laillé  à  Rome  pour  y  comander  &c 
dans  toute  l'Italie ,  pendant  qu'OAaviu^  Antoine  iroient 
contre  Brutus  &  Cafllus  qui  avoient  formé  un  parti  confi- 
dcrable  en  Sirie  fie  en  Gr^. 

Les  Triumvirs  viétorieux  à  la  bataille  de  Philipe>  qui 
détruifit  entièrement  le  parti  des  Conjurés ,  firent  un  ^- 
cond  partage.  Lepidus  qui  n'avoit  point  eu  de  part  aux  vic- 
toires y  n'en  eut  que  très-peu  à  l'autorité ,  fie  tandis  qu'An- 
toine prit  l'Orient  en  maître  >  6c  qu'Oékavius  prit  Rome , 
l'Italie  fie  tout  le  refte  de  l'Empire ,  Lepidus  fut  obligé  de 
iè  contenter  de  fon  gouvernement  des  Elpagnes  fie  de  là 
charge  de  fouverainPontifc  Jl  s'y  tint  tranquilfe,ocupé  tant 
à  amaflèr  de  l'argent,qu'à  lever  des  troupes  pour  s'en  fcr- 
vir  dans  le  befoîn  Â  l'exécution  de  lès  deflèins.  Offcavius 
Cefàr  fe  trouvant  trop  ^t4e  en  Sicile  contre  Sextus  Ponv- 
Mmmmij 


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^44  GENEALOG.    HISTOR. 

Lepidus  pée,  eut  recours  à  Lcpidus,  qui  l'ayant  joint  avec  plus  de 
T*  lUMV.  2  5  légions,acheva  de  détruire  ce  refte  du  parti  de  Pompée. 
Lepidus  fier  de  ce  fuccès  auquel  il  avoit  eula  meilleure 
part  )  voulut  chaflèr  Oélavius  cfe  la  Sicile  >  mais  eelui-ci  lui 
ayant  débauché  adroitement  fes  troupesÀl  fe  vit  tout  d'ua 
coup  abandoné  des  fiens ,  qui  reconurcnt  Oétavius  pour 
Général  II  quite  incontinent  les  marques,  d'une  autori' 
té  qu'il  n'avoit  plus ,  &c  vient  fe  jeter  aux  pies  d'0£tavius  y 
qui  plus  par  mépris  que  par  piué  lui  acorda  la  vie  &c  le  dé- 
livra des  mains  des  foldacs  qui  vouloient  le  mailacrer.  Lé- 
pîdus  dégradé  par  lui-même ,  fiit  deftitué  l'an  7 1 8  de  Ro- 
me de  tous  Tes  emplois  $c  relégué  à  Qi*cœum  ville  du  Ijl- 
tium ,  oii  il  n'emporta  pour  toute  diftinéHon  que  le  titre 
de  grand  Pontife  qu'Odlavius  lui  laiflà  &  qu'il  lui  ôta  de- 
puis. Son  fils  ^de  même  nom  que  lui>  fut  mis  à  mort  par  ) 
Mecenas  >  pour  avoir  formé  une  con^iration  contre  Âu- 
gufte. 

Paulus  EMiLtus  Lepidus  frère  du  Triumvir ,  qui  eut  l'in- 
humanité de  le  mettre  au  nombre  desprofcrits  ,fut  confcr- 
vé  par  Augufte  &  honoré  du  Confulat  l'an  732  avec  L.. 
Munacius.Il  eut  deux  fils>l'aîné  nomé  M.£miliu5Lepidus>; 
qui  fur  un  perfonage  d'un  grand,  mérite,  fut  Conful  L'an 
759  deRome  Ôc  père  d'£milia  Zepida  mariée  à  Drufus  fils  de 
Germaiûcus.  Se  voyant  accufée  a'adultere  avecunefclave> 
elle  (è  tua  elle-même.  Elle  avoit  pour  oncle  paternel  L.Pau- 
LUsEMiLiusConfql  l'an  *4avecC.CefaE.Qiioique  mari  de 
Julieipçmc  fille  d'AuguftejilnelaifTapas^'emrer  dans  une 
conl^iration  contre  la  vie  de  ce  I%nce ,  6c  fon  crime  retom- 
ba iuF  lui.  Après  fa  condamnation,  il  lui  naquit  un  fils- 
qu' Augufte  défendit  d'élever.  Il  avoit  une  fiUe  nomée  Etui- 
û*  Zepid».  Elle  fut  mariée  à  CUude  >  qui  fut  Empereur  £c 
qui  la  répudia.  Elle  iè  remaria  à  Affius  SiUnus 

§.  iii> 

J>c  M.  ANTOIUE  Emftmirtov&XcBom 
ic  TRIUMVIR. 

T»bk  La  nainànce  de  MARC  ANTOINE  étoit  iUiiftre  ,  & 

X        £t  ouiTon  quoique  Flebdene  teneic  un  des  premiers  rangs 

parmi 


I,  Google 


NTO 


Famille  ANTONIA  &  du  Triumvir  M.  ANTOINE. 

M.  Antoine  ,  dit  \'OrMtenr ,  fui  Conful  l'an  de  Rome  lîjj.  rué  pat  les  parrifani 
deMarius  ,  l'an  de  R.  6*7.  ép.  i".  N,.,    i°.  Julie  ^  remariée  àLeniulus. 


^ntmie , 
prifc  par 
tes  Pirates. 


M.  Antoine  ,  dit  le  CrhiijHe,  fur  Pcéteuc 
l'an  de  Rome  681.  t  1'*"  ^^S*  ^- '"• 
Numitaria ,  i».  Julie ,  fille  de  L.  Julias 
CefarConful  ,  Se  dcFulvie. 


M.  ANTOINE ,    C  Antoimb  ,    L.  Antoine  , 

Général  de  la      que  Brutus  fit      Tribun  du  peu- 

Cavalerie  l'an      mourir  l'an        pIe,Confult'3n 

705.deRome      deRome/ii.       de  Rome  713. 

Confitl  l'an  710, 

avecCJuleCefar; 

TaiuMvia  avec  C.  Oftaviu* 

&Lepidus,  l'an  de  R.  711.  f  l'an  714. 

ép.  1°. Fabia t.°. uf/nmia, Ci couCine  répudiée; 

3''.F«/w>;  4*.0fl«v/>,fccurd'Augufte&  veuvff 

déMarcellus;  f.CUapâtrt  Reine  d'Egiptc. 


C.  Antoine,  £at  Confid 

avec  Ciceron ,  l'an 

de  Rome  6ç)i. 


Antonia ,  ép.  Antonia ,  ép. 

fon  coufm  CCaniniu» 
M.  Antoine        GAttus^ 

le  Triumvir, 

qui  la  répudia. 


I.  Antil- 

lU  s , 
qu'Au- 
gufte  fit 
inoucii  à 
Alexan- 
drie en 
Egipce. 


M.  Jwti     4.  AntQiîieL 


Antoine, 
Confitl  VI  te 
Qj  Fabius 
Maximus 
tué  par  or- 
dre d'Au- 
gufte ,  ép. 
Afarcella , 
fille  de 
Marcellus 
&  d'OÛavie, 


ép. 

Cl.Drv- 

susGer- 

MANICUS, 

frète  de 
l'Empe- 
reur Ti- 
bère. 


jinienie  f.  AtetAK-  pTdLo-     Cleopatre, 

II.  ép.  DREifurno.      me'e  ,      furnomée 

L.  OoM  I-  me  leSoleit,  mené  en    la  Lune , 

Tius  Eno-  fiancé  avec  triomphe    mariée 

BARDus,  Jotape,6l\t  pat  Au-    pat  A»- 

Conful  d'Artavaf-  guftc         gufte 

avec  P".  de.  Roi  avec  Ton    avec 

Scipion,  desMedcs.  frère  fie     JubaIc 

l'an  de  R.  fafsur,     jeune, 
7î3.  Roi  de 

Mauiiia- 


Cl.  Drusus  Tibère 
Gbrmanicus  Claude, 
Cefat ,  ép.      Empe- 
jitrippine ,        riHr, 
'filledeju. 
lie.  fille  de 
l'Empeteuï 
de  (a  famille.    Augufte. 

CCesar  Cali-     jigrippirje,  rocre 
eniA  ^Empereur.       de  Néron, 


Cn.Domitius 

Ehobardus, 
Conful  avec 
A.Vitellus, 
l'an  de  Rome. 

78;.  ép. 

jigrippine^ 


Ptolo^ib'e 
Roi  de 
Maurita- 
nie ,  tué 
par  l'Em- 
pereur 
Caligula. 


DrufilU, 
première 
femme 
de  Feux, 
Préfidenc 
de  Judée, 
frère  de 
Pallas. 


C.  DOMITIUS 


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«4«  GENEALOGIES 

M.  A  N-  parmi  les  plus  nobles  de  Rome.  C'étoic  une  anciéac  tra- 
T  o  I N  E    dicion  parmi  les  Romains  que  la  famille  Antoms  droit  Ton 
Triumv.    origine  à'HercuU  par  un  de  fes  fils  nomé  Anton:  &c  com- 
plut, in   me  M.  Antoine  fembloit  juûificr  cette  origine  par  fa  mine 
Ammis-    Se  par  là  figure  (  car  on  lui  trouvoit  beaucoup  de  re{tèm- 
blance  avec  les  portraits  &]es  ftatues  d'Hercule)  il  tâchoit 
au(H  de  la  confirmer  par  la  manière  de  s'habiller.  Sa  mère 
étoit  de  la  maifon  des  Jules ,  Se  pour  cette  raifôn  le  grand 
Cefar  qui  l'aimoit ,  l'auroit  peut-être  adopté ,  fi ,  comme 
*    dit  Augufte  lui-même ,  il  eut  cru  qu'un  delcendant  d'Her- 
cule n'eut  point  rougi  de  fc  voir  le  fils  par  adoption  d'un 
defcendant  d'Enée, 

Il  avoit  pour  ayeul  M.  Antoine  dit  l'0rseeur,2iuiQ^  ditt.ia- 
gué  par  fon  éloquence  que  par  fes  grands  emplois.  II  fia: 
Quelteur  en  Afie  ,  Se  gouverna  depuis  la  Sicile  en  qualité 
de  Préteur  6c  la  délivra  des  Corfaires ,  qui  infeftoient  fes 
mers.  Les  vîiftoires  qu'il  remporta  en  Cilicie,ou  il  fut  Pro- 
conful  lui  méritèrent  l'honeur  du  triomphe  8c  la  dignité 
de  Conful,qu'il  eut  en  l'an  65  5  de  Rome  avec  Aul.  Pof 
thumius  Albinus.  Il  fut  proferit  ôc  tué  l'an  66y  de  Rome 
par  ordre  de  Marius ,  parce  qu'il,  avoit  embraflë  le  parti 
de  Sylla.  Il  l^flà  deux  ms  M.  âcC.  Antoine.  Celui-ci  por- 
ta les  armes  fous  Sylla  dans  la  guerre  de  Mithridate ,  il  fit 
beaucoup  de  conculCons  en  Achaïe ,  &c  fut  dégradé  par  les 
Cenfeurs  du  rang  de  Sénateur  i  tant  pour  cette  raifon  >  que 
pour  fa  conduite  déréglée.  On  le  fit  pourtant  Conful  avec 
Ciceron  l'an  69 1  &  il  fut  envoyé  avec  le  comandement  de 
l'armée  contre  Catiltnajqu'il  défit  par  fon  Lieutenant  Fc- 
■trejus  )  car  une  maladie  feinte  ou  véritable  l'empêcha  de  fc 
trouver  au  combat.  Après  la  viéloire  il  mena  les  troupes 
dans  la  Macédoinç  ôc  futbatuparles  Dardaniens.  Il  gouver 
na  trois  ans  cette  Province  avec  tant  de  violence*  qu'il  fiiti 
après  fon  retour  àRome^banijquoiqueCiceron  eut  entrepris 
ia  défcnfe.Il  fut  rapelé  de  fon  exil  par  fon  neveu  leTriumvir 
qui  époufa  fa  fille  Antonie»  Se  la  répudia  peu  après  les  nâ- 
ces> fous  prétexte  de  galanterieavec  Dolabella.  Ubbo-Em- 
nius  dans  fes  Tables  généalogiques  lui  done  une  autre  fillç^ 
M.  Antoine  frère  aîné  de  Cajus>fut  furnomé  le  Cretiqtte 
à  caufc  de  la  guerre  de  Crète  3  qu'il  entreprit  6c  dans  la- 


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HISTORIQUES.  Liv.  îV.  6^y 

?u:clle  il  échoua.  Le  chagrin  qu'il  en  eut  lui  caufa  la  içon.  M.  A  y- 
lutarque  dit  qu'il  étoit  fort  honète  homme  &c  d'une  hu-  T  o  i  h  r 
mcur  bienfaifante  ;  il  répudia  fa  première  femme,fiUcde^.  Tmumv. 
Numitorius  Pullus ,  &  époufa  Julie  fille  d'un  Julius  Cefar 
Conful  en  ^64.  Dame  que  là  vertu  Se  fon  mérite  égaloienc 
aux  plus  illuilres  Dames  de  Ton  tems.  Elle  le  remaria  à  P. 
Cornélius  Lentulus  y  que  Cic&ron  fît  mourir  comme  corn- 

Îilice  de  la  conjuration  de  Catilina.  Voila  le  prétexte  &  la 
burce  de  la  violente  haine  qu'Antoine  eut  toujours  pour 
Ciceron.  Ce  que  fit  Julie  pour  Jàuver  L.  Cefar  fon  frerc  Plut,  m 
mérite  de  l'admiration  >^il  fut  profcrit  pendant  le  Trîum-  -Amoat^^ 
Tirât  &  s'alla  cacher  chez  elle.  Les  foldats  alloient  l'y  cher- 
cher pour  le  mètre  à  more  ;  mais  elle  &  mit  à  la  porte  Se 
leur  déclara  qu'ils  n'entreroienc  point  avant  que  de  la  tuer,- 
elle  qui  avoir  mis  au  monde  M.  Antoine  y  dont  ils  vou- 
loient  exécuter  l'ordre  ,  cela  les  fit  retirer.  Elle  eut  de  fon 
premier  mari  trois  fils ,  favoir,  Marc  ,Cajus  ,  &  Lucius 
Antoine.  Cajus  fervit  fous  Jule  Cefar  dans  la  guerre  con- 
tre Pompée  éc  fut  contraint  de  fè  rendre  aux  énemis ,  fau- 
te de  vivres  >  avec  les  troupes  qu'il  comandoit  en  ÏUirie. 
Après  la  mort  de  Cefar,  il  fut  envoyé  en  Macédoine  en 
qualité  de  Préteur  ,  &  étant  tombé  entre  les  mains  de  Bru- 
tus ,  celui-ci  le  fit  mourir ,  pour  fe  venger  des  profcrip- 
tions  du  Triumvir  fon  fi-ere. 

L.  Antoine  étoit  Tribun  du  peuple  l'année  de  la  mort 
de  Celàr,ôc  fut  Conful  l'an  de  Rome  7 1  ?  ,  il  obtint  l'ho- 
neur  du  triomphe  par  le  lèul  crédit  de  ù.  belle-lbeur  Fui- 
vie  ,  qui  l'excita  à  prendre  les  armes  contre  Oélavius.  Il 
chafTà  de  Rome  Lepidus  un  des  Triumvirs ,  &  marcha  coït- 
tre  Oétavius  >mais  n'olànttenirlacampagnc,Us'enfcrma 
dans  Peroufe ,  oà  il  fut  contraint  de  fè  rendre  fiiute  de  vi- 
vres. Oéfcavius  lui  dona  enfutte  la  liberté ,  &  depuis  on 
ne  trouve  point  ce  qu'il  efl  devenu. 

MARC  ANTOINE ,  fils  aîné  de  M.  Antoine  le  Cmi- 

?ue ,  après  avoir  paffé  les  premières  années  de  fà  jeunefft 
Rome  dans  des  liaifons  avec  le  jeune  Curion>  qui  ne  lui 
firent  pas  honeur ,  Se  enl'uite  avec  Clodius  Tribun  du 
peuple ,  fe  retira  en  Grèce  ,où  il  s'apUqua  quelque  tems  à 
tousles  exercices  militaires  ^  &  à  l'éloquence.  Gabinius  qui 


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«48  GENEALOGIES 

M.  An-  allpit  comander  en  Sirie ,  l'engagea  de  l'y  fuivrç ,  en  lui 
T  o  I N  B  donant  le  comandement  de  la  Cavalerie.  Envoyé  contre 
TaivMv.  Ariftobulequi  avoir  foulevé  Içs  Juifs,  Anroine  le  défit, 
quoique  fort  inférieur  en  nombre ,  ÔC  le  fit  prifonier. 
Ayant  déterminé  Gabinius  à  aller  en  Egipte  pour  y  réta- 
blir le  Roi  Ptolomée ,  il  lui  en  ouvrit  les  paflages  ,  par  U 
prilc  de  Pelufe ,  Se  dona  dttns  cette  guerrç  d'Egipte  dç 
grandes  preuves  de  courage  &  de  capacité. 

Lorfqu'il  fut  de  retour  à  Rome ,  Curion  fon  ancien 
ami  le  mit  dans  les  intérêts  de  Cefar ,  éc  lui  procura  la  char- 

fde  Tribun  du  çeuple  6ç  enfuite  celle  d'Augure.  Le  ze- 
avec  lequel  il  loutint  le  parti  de  Cefar ,  le  fit  chaflcr  du 
Sénat  par  te  Conful  Lentulus ,  ôc  il  fc  réfugia  dans  les 
Gaules  en  habit  d'efclave.  Cefar  reconut  les  fervices  d'An- 
toine ,  aufïi-tôt  qu'il  fut  maître  de  l'Italie. ,  il  lui  en  laiffa 
le  comandemçnt,  pendant  qu'il  alla  combatre  les  Lieuic- 
tenans  de  Pompée  en  EQ)agne.  Cç  fut  alors  qu'il  fit  con- 
noître  tous  fes  vices|&  qu'il  fe  livra  à  la  débauche  »  rf  ayant 
de  confidération  que  pour  iès  ibldats ,  dont  il  étoit  aimé  à 
caufè  de  fes  largeflès.  Ayant  fuivj  Cefar  dans'  la  Grèce,  il 
s'y  diftingua  fur  tout  dîans  deux  ocalions ,  oii  il  ramena 
deux  fois  la  viiftoiredans  le  parti  de  Cefar.  Cefar  de  fon 
côté  lui  dona  une  grande  marque  d'eftime,çn  lui  confiant 
à  la  bataille  de  Pharfale  le  comandement  de  l'aîle  gauche  j 
&c  après  cette  victoire  ,  s'étant  fait  Diiftaieur  l'an  705 ,  il 
noma  Antoine  Général  de  la  Cavalerie ,  rang  le  plus  con- 
fiderable  après  celui  de  Diélateur.  Enfin  il  le  choifit  l'an 
7 1  o  de  Rome ,  pour  fon  Collègue  dans  le  Confulat.  Il  fe 
ièrvit  de  l'autorité  que  lui  donoij  cette  charge  pour  venger 
la  mort  de  Cefer ,  dont  il  fit  l'élogç  funèbre  avec  tant  de 
force ,  qu'il  émut  la  compaffion  de  tous  ceux  qui  l'écou- 
ferent.  Tous  les  amis  de  Cefar  ik  joignirent  à  lui ,  mais  Ci- 
ceronluiopofaOAaviusjConu depuis  fous  le  nomd*Au- 
gufle.  Celui-ci  alla  ay  fecours  de  Decimus  Brutus ,  un  des 
Conjurés,  qu'Antoine aifiegeoitd?ns  Modene  ,  &  !c  dé- 
livra par  la  défaite  d'Antqjne  qui  fe  retira  dans  les  Gaules 
auprès  de  Lepidus.  Celui-ci  relevé  les  efperances  d'Antoi? 
ne  i  ils  repauent  tous  deux  en  Italie ,  traitent  avec  0£^- 
yius^partagenientr'cux.l'Univcrs,  comme  leur  patri- 
moine* 


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"HTSTôRtQÛES;  X^*.7K    ,  .  ,  ^4^ 
ftioiire.    C?êft<;c  qU*on  apella  le  7>n#«M/*>»> ,  tjtai  fut  ci-^  Vf.'A  n- 
nacnrépïnr'le  fàngdesplusiHuftresd'tfhtrcles  Sénateurs  6C  toinï. 
ksChevdiets.  Antoine  poupavoirlatêtt  de Ciccfon  aban-  Triumv. 
dona.  à  O^aviBS  celle  de  L.  Cefar  ■,  ftwi  oncle  maternel. 

L'année ïlïivàntc  ,qui'étcâtla7ii  de  Rome,  Antoine 
acompagné  d'O^avius  alla  en  Grèce  fiourfuivre  les  mcùr- 
;triers  de  Cefkr ,  &  défit  à  la  bataille  de  Philipc ,  Bratus  ÔC 
Cafllus,  dont  la  mort  abatit  ce  parti.  Il  refta  quelque,  tenis 
en  Grèce  &  de-là  paiïà  dans  l'Afic  mineure ,  oit  u  ^  livra 
tout  entier  à  4bn  penchant  poàr  fes  plaifirsv  abandonant 
àla  cupidité  de  ceux  qui  y  contrifeuoient ,  les  biens. des 
particuliers.' il  dona  lui-même  la,  maifon  d'un  hominé  dé 
Magnefte  à  un  de  les  cuidnîers ,  parce  qu'il  s'étoit  furpaC- 
£è  lui-même  à  api'êtcr  un  grand  repas. 

La  palTion  qu'il  conçut  pour  C^M/«//f  Reine  d'Egipte, 
mit  le  comble  a  fcs  dére^emeas ,  &:  au  mécontentement 
*ies  Romains.  Cette  Princeflè  acufée  d'avoir  fourni  des 
fommes  confidérablcs  d^argent  à  Caflius  ,  reçut  ordre 
d'Antoine  de  venir  le  trouver  en  Cilicic'pour  y  rendre 
compte  de  fa  conduire  jmais  elle  ne  parut  que  pour  faire 
Ae  fon  Juge  foneftlave.  Epris  de  fes  charmes  ,il  fe  laifla 
:cntraîner  par  cent  Eg^iiene  à  Alexandrie ,  où  il  perdit 
dans  les  jeux  &  lesplaifirs  un  tems  >  qu'il  devoit  employer 
à  défendre  les  Provinces  de  l'Empire  contre  les  Parthes. 
Sa  fertimc  Fuhie  ,  pour  le  tirer  d'entre  les  bras  de  Cleopa- 
tre  >  imagine  un  moyen  ;  elle  fe  lie  d'intérêts  avec  fon  beau- 
ftercL.  Antoine»  alors  Conûil,  &  Te  feit  faire  la  guerre 
^ar  Oétavius  Cefar ,  qui  la  chaflEê  d^calie.  Elle  s'embarque 
pour  aller  trouver  fon  mari,  qui  réveillé  de  Ibn  affoupifle- 
mcnt  par  cette  facheufe  nouvelle  &  par  celle  des  progrès 
<jue  faifoit  en  Orient  Labienus  à  la  tête  des  Parthes ,  s'em- 
barque avec  deux  cens  voiles  pour  venir  tfn  Italie.  La  mort 
de  fulvic,  dont  on  lui  découvrit  les  deflctns,  fecilita  fort 
acomodemcnt  avec  Cefar.  Il  fe  fit  par  un  fécond  partage  de 
l'Empire,  quiluiaffura  toutes  les  Provinces  de  l'Orient,' 
8>c  il  fut  cimenté  par  le  mariage  d^ Antoine  avec  O^vic , 
ibeur  aînée  de  Ceîàr  >  &  veuve  de  Caïus  Marcellus. 

M.  Antoine  repaifa  en  Gr^ce  avïc  fa  nouvelle  épo^iÇé  at 
Nnnri 


,v  Google 


650  GENEALOGIES  ■ 

M.  A  M.  apritàAtheneslesfuccèsdeVentldius^coatrelesFanhM» 

T  o  I N  B    &  de  fes  Lieutenans  Sozîus  en  Sirie  &c  CanidiuS  en  Arme- 

Triumv.  uiç^  Il  voulut  fc  trouver  au  iiége  de  la  ville  de  SamoËite  j 

dans  laquelle  étoit  enfermé  AnriochuS  Roi  de  Comagene, 

mais  ennuyé  de  la  longueur  du  fiége  »  il  traita  pour  }oo 

talens  avec  Antiochus  qui  en  avoit  auparavant  oferc  mille 

à  Ventidius, 

L'expédition  contre  les  Panhes  fut  plus  glorieufe  j.mai! 
Antoine  ne  put  profiter  de  lès  avantages  par  la-  trahifon 
d'Anavafde  Roi  des  Medes ,  dont  il  fe  vengea  quelques 
années  après,  car  l'ayant  aciré  en  Armeniejilleiît  arrêter] 
&  l'ayant  mené  lié  «  garotté  à  Alexandrie  >  il  y  entra  en 
triomphe.  Les  Romains  ne  furent  pas  moins  indignés  de 
voir  que  l'amour  qu'il  avoit  pour  Cleopatre  ïe  portoit  à 
proftituer  aux  Egiptiens  ce  qui  faifoit  l'ornement  &  la 
gloire  de  leur  Patrie ,  qu'Augufte  étoit  oiènCJ  de  ce  qu'au 
méprisdeiafœur  0<5taviej  Antoine  fe  fut  rengagé  dans 
les  chaînes  de  Cleopatre ,  à  laquelle  U  avoit  done  la  Pheni- 
cie  i  la  hafle  Sirie  >  l'île  de  Cipre  &c  une  portion  de  la  Cili- 
cie ,  lui  ayant  aflbcié  Cefarion  fils  de  Cefar ,  8c  déclaré  Rois 
les  deux  fils  que  lui-même  avoit  eu  de  cette  Reine. 

Augufte  fit  fes  plaintes  au  Sénat  de  la  conduite  d'Antoi- 
ne ,  qui  de  fon  coté  fe  plaignoit  qu'Augufte  ayant  fait  la. 
conquête  de  la  Sicile  avec  une  partie  de  les  yai(reatuc,neles 
lui  eue  pas  rendu  &:  ne  lui  eut  doné  aucune  part  daus  là 
conquête.Des  plaintes  réciproques  on  en  vint  a  une  rupture 
ouverte.  M.  Antoine  prit  les  armes  &  mit  une  puinànte 
2.  Sept,    flotè  en  mer.  Augufte  enfit  autant ,  :&c  les  deux  armées  ea- 
7iti.  <teR.   vinrent  k  une  bataille  auprès  du  promontoire  d'AiftiuiHy 
8c  iu  av.    où  Antoine  abandona la  viifloire à  fon  énemi,  pour fuivrc 
J-  C.  Cleopatre  qui  au  milieu  du  combat  fe  retira  avec  foixantc 

vaifïèaux.  Il  alk  d'abord  cacher  fa  honte  en  Litùe ,  puis  re- 
vint àAJexandrie  où  ne  voulant  pas  perdre  le  peu  dejours 
qu'il  avoit  à  vivre ,  il  recomcnça  à  fe  divertir  jufqu'à  ce 
qu'Augufte  fut  aux  portes  d'Alexandrie.  Alo«rs  fc  voyant 


*  Ventt^Hi»  kpwaiier  d«  Romiins 
qni  ait  triomphè-^t  laithes ,  éloit  ua 
Lonwne  d'une  naiHânce  obfcuce  ;  mats 
àqm  Vtroiài  d'Aotoiù;  frocuia  l'ou- 


fiondeiîiiredegrandescliofès.  Sanlcir 
ttfes  fezviccs  furent  enfin  i^ompcofii- 
par  rboneui  4lu.CooGiJjL 


I,  Google 


HISTORIQUES  Liv.IV.  «51 

atandoné  de  tout  lê  monde ,  6c  croyant  que  Cleopatre  s'é-  M,  A  m- 
toit  tuée  elle-même ,  comme  elle  lui  avoit  fait  dire,  il  s'en-  t  o  1  n  « 
fonça  un  poignard  dans  le  lèin  6c  mourut  quelques  heures  TbiumV. 
apresil'an  3  o  avant  J.  C.  n'étant  âgé  que  de  5  6  ans.  On  ne 
peut  difconvenir  qu'il  n'eût  de  grandes  qualités ,  il  entcn- 
doitparfàitementle  métier  de  la  guerre,  ne  le  cédoitàpcr- 
fone  en  valeur ,  aimoitks  foldats  ^  s'en  fàifoit  aimer ,  étoit 
tendre  &  généreux  ami, clément  à  l'égard  de  fcsénemis, 
lorfqu'ils  ne  lui  avoient  pas  doné  des  marques  du  dernier 
Jtaépris,  libéral 6c magnifique.  Au  refte  l'amour  des  plaî-^ 
Itrs ,  du  luxe  &  de  la  volupté,  6c  Ion  inclination  pour  le 
vin  ont  beaucoup  terni  (à  gloire. 

■  Plinenousaprend  deux  particularités  de  M.  Antoine,  la  Pline,!,  t. 
première  >  eft  qu'il  publia  lui-même  un  Traité  fur  Ton  y  vron  c.  1$. 
gnerie.  L'autre  c'eft  qu'il  fut   le  premier  parmi  les  R-o- 
inatns,  qui  fit  atteler  des  lions  àfon  char  j  il  s'y  faifoit  traÎ4 
pér  avec  fa  maîtrcflc  Cythtrii  autrement  apellée  LUorn. 

La  premiers  femme  d'Antoine  fut  h'»i'tm ,  il  l'époudt 
parce  qu'elle  étoit  riche  ,  6c  il  ne  fe  fit  pas  tm  fcrupule  > 
comme  lui  reproche  Cicerondans  là  troifiéme  Philipi-r 
i^uC}  de  ce  qu'elle  lui  Jonok  un  beaù-pere  auffi  mépruà<i 
bl0  par  les  défauts  de  faiperfonne  que  parlabaiTeflè  de 
tfbn  extraélion,  C'étoit  l'afranchi  M.  Bétmb»lio»  ainfl  nomé 
par  ignominie.  Les  en&ns  qu'A  eut  d'elle  ne  vécurent  pro- 
bablem^t  pas  long-tems.  On  fait  feulement  que  l'otage 
^envoyé  par  M.  Antoine  aux  anàfTms  de  Cetàr,  éFoic  & 

■  Antoine  époufà  enfuitc  fa  coâfïne  Attùftia,<^\i'\\  réttudiï 
i^  707  de  Rome  pour  ieS'  galanteries  avec  Dolabelïa ,  6c 
il  le  fit  fam  ménagcmèmpour  fon  oncle  G.  Antoine ,puif^ 
dù'il  (iut  la  dureté  d'étaldëren  |)lËin  Sénat  Pimpucficité 
;d*Antonia,lepcrcdecetieDai4c  prtfcHt.  >  "  :  .  - 
Sa  troifiéme  £emmc  Sax  FuhU  de  Kiiluilre.  maifbnde^ 
Fuhfùits  ôc  aXoTS  veuve  de  deux  inaris ,  dont  le  premier 
avoit  été  P,  Ctodius  Ci  conu  dans  l'hifloire  par  fes  entreprit- 
As  féditieufès,6c  le  dtrhier  étoit  Cifrion  tué  en  A^îi^e,  d'à 
âfbutenoit  le  parti  ic  Ceiàr.  C'écoit'une  femme,  dit  Patâiv 
<i4ns ,  quinîavoft  tien  de  fon  ièxé  que  le  corps*,  hardie^ 
arabitieafe>  cwreprenaate  j  elle  vou^pit  dominer<fur  fes  m»- 
Nnnnij 


y  Google 


«5*  GENE  AL  O  GÎES" 

M.  .An-     ris  mêmes ,  fie  croyoit  ne  pouvoir  trouver  d'ocupanôotdi^ 

T  o  I N  E      gjie  d'elle ,  que  dans  l'adminiftratioades  a&ires  publiques^ 

Triumv.    Elle  prit  les  armescontreO^viusCelàr  Se  les  fit  prendre  à 

fon  beau-frere  ;  mais  ayant  été.  çhafléc  d'Italie ,  elle  paflà 

en  Grèce  pour  aller  trouver  fon  inari  &  mourutàSicione 

l'an7i4deIlom«. 

LamortdeFulviedona  Uea  à  txa  acomodemcnt  entiQ 
Antoine  âc  Cefar , .  ^ui  étoient  prêts  à  en  venir  aux  mains* 
La  paix-fe  Bx.&LQctavfe fut  le  gage  de  cette  paix ,  par  le: 
mariage  qu'elle  çontçaéla  avec, Antoine.  Elle  étoit  iœur 
^'AugufljÇ  fi^veLLvede  MarceUus  j  nuis  quoH^ue  &  beau- 
té  furpaffat  celle  de  Cleopatrc,  &c  que  fa  vertu  fut  égak  à 
&  beauté)  Antoinelè  livra.de  iKmveau  à  fa  paiïïon  aveu- 
glepour  .Cleopatrc , Scon croitqu'ii  l'av<Ht époufée  mè- 
nie  du  vivanf  de  Fui  vie,  OîUvie.  quoique  fcnfible  à  «  mé- 
pris» arrêt*  autant  qu'elle  put  la  vengeance  de  iw>  ftere  i 
Ptnr.  elle  ^Ua  troàifçî  Antoine  en,  Grèce  pour  le  ramener,  & 
ùjùu,  4^  retour  avec  peu  de  faù$fa£ttDn>>  elle  cootÎBua  de  de^ 
fiiçui£r;daas.  la  maifonde  ion  mari,  comme  »'il  eat.été. 
prtl(înt;,.8cc]Se  ^e*a,»¥tc  beaucOu«ie  {oiniiaonrlTettle^ 
ment  l«e  .co&iv  q^'ili  atw  «a  d'cae,  mai&  etwateceux. 
^U'UiivDtc  eude  Fulvje.  Et.qtuod  Antoine  enve^iquel» 
queS'Ucis  defesamisàRoia^,pour  y  briguer  1^  cbargei 
ôc les, emplois,  oupourypourfiiivrc  des  a&tre«.particu* 
lieres  1  we  les  recevait  &j(blli£itoit.pcur  ea«<auprà9  de  foo' 
fi-er*;,  gpurleurfaiire.obtenii:  eequiÙsdsiBaildoiciitj  .âcpir 
cette  conduite,  elle  fit,  fans^yotlinrtiuiinès^gbmdtQn 
iAR(<^in«)«ar  les injufticesjqu'il.âifoit.àuse  femioed'un 
fi^rand mérite. fi«d'u(K  fi  grande <i)ertu.9.1ui  atûcKflt  Ja 
ItttuK  de  tfiutle  monde ,  qui  fut  fuivie  de  &  penb 
:.  MiAwOiQe.«)Kd!0^aitrieddUxjSIIes;ifa>iibm.d^i<ta>4iiur> 
defqueDes  forti<;«i3t  croiikEiKtiereafscilcoioipeiClit  ibttuis 
«Ut  voulu. garjadédgnucerctàe-vaniifculè  iènine,  de 
4'empire  qu'elle  avcit  dté%ibn  maria  II  aneilc  eu  de  Gea- 
fpae deux  fil»&iune  fille  qui  fiirentimeiiésà  Rome  pour 
i»rn«r  te  gtfc>i<)pbc4!AaguM.  La  fille  aoméft  da  nbin  de  & 
.Aï^re.,  ^  maffi^e'  à  /«^>»  qu'Augure  fit  Roi-  de  Mauritjuiie. . 
,  Antoine  e«t  de  Fulvie  deox  fils ,  Antuxus.  l'ainé  reçut: 
Jaiobc.  virils  fan  714  deIUin>e.&:  avoit.été  fiancé  avec 


I,  Google 


HISTORIQUES. //«.  /r.  «5j 

jKfitfille  d'Augufte ,  mais  après  la  monde  fon  père  >  qu'U  M.  A*»- 
avoit  acompagoéen Egipte,  Augufte  crut  qu'il  ne  falloit  Z,"' *" 
pas  le  laiilcr  aux  Egiptiene ,  qui  pouroient  le  regarder  ^'•""'^- 
«omme  un  homme  fait,  &  1»  ût  malTacTcr.  le  fécond  no- 
me M.  JuiE  Antoinï  trouva  erace  de  telle  forte  devant 
Augulte ,  qu^ilfut  avancé  aux  charges  de  degré  en  degré 
&enfinauConfulatl'andeK<»ne744.Il  épouùi  AUruH» 
£lle  d'Oâavie  >  8c  par  ce  moyen ,  étant  devenu  gendre  de 
la  £aeur  d' Augufte  j  pour  laquelle  ce  Prince  avoir  une  ex^ 
tréme  confideration  >  U  tint  k  premier  rang  dans  la  &veur 
atjah  Sffiifpi  gendre  d'Ai>gune&  après  les  fils  de  l'Im' 
peratrice.Mats  il  pua  d'ingratitude fon  bienfaiteur,  puif^ 
qu'il  fut  un  des  premiers  quicorrompireac  fit  fille  Julie ,  ce 
^ui  joint  à  quelques  ibt^>çons  de  conjuration  le  fit  condam-<: 
Bcralamort.  VelleiusPaterculus  1.  a»  c.  roOyditqu'il  le 
tua  lui-même  pour  prévenir  l'iitËunic  d^lbn  Arrêt.  Il  laifl» 
un  fils  qui  étoit  encoce  extrêtscment  jeune  >  &c  qui  s'apel' 
k>it  Jdle  Antoini.  L'Empereur  le  relégua  à  Martèille  fous 
le  rpécieux  prétexte  de  l'y  fiiire  étudim ,  &  U  fut  le  dernier 
de  l'anciene  Se  puiflàotç  âmille  Antmi»  t  dom  Tacite  dit 
ou'elkavoit été illttllre nuis  malheureuTe, Augufte  fitor- 
doner^  le  Sénacque  lè(  os  fcfoieni  pwtés^dane  le  tom^ 
(causes  Oâavient. 

|.  ly. 

r  St  IMmfmm-AVGVSTB. 

t  C.OCTAVIUS,  qnipritfcnomdftCESAR&fotfia--      Y/iIU 
Homé  AUGUSTE ,  étoit  d'une  naiftànce  aflfe:  (pédiocrs      ^  l. 
;vraportàiag|)lti(kiirniiIfatéit«4:j£&n<sr4<y<r%>$tl<i 
d'Aâius'Balbus  étoièd^iine.&aiUt  très abfimrei^c'elt 
db-là  que  lui  viencnttabt  de  ballcf&tdaniil^ alliance»,        . 
quiluLfureQcreprochées;niai5c'£ftparrlàauâîqu^l  étoit         j^j^- 
petit  neveudejule  Cefar,AéiialàmereétantfiUedcJulie  &  ii.  av^ 
ÉBurdeccrgrand  honmicj  Céft  cette  grande  alliance  qui     j.  c.. 
é&ca  là  honte  dss  autres ,  &  qui  lui  acquit  l'adoption  déco 
I>i^accùr  duquel  il  écoit  le  phu  proche  parenL 

lia  côté  paternel  il  étoit  de  la  fiunille  OSxvU  originaire' 


I,  Google 


«54  GENEAL.  HISTOR. 

AususTS.  de  Vclitre,  mife  au  rang  des  Sénateurs  Romaûis  parTar- 
quinius  Prifcus,5c  peu  après  élevée  aux  honeurs  Patriciens 
parServiusTuUius,  elle  déchut  de  fa  première  grandeur 
&  par  fucceflion  de  tems  fè  laiCIà  rabai^Ter  à  la  condition 
Suétone ,  comune  d«  peuple.  Long-tems  après  le  Devin  Julius  la  re- 
li».  *.,  mit  en  dignité  Patriciene.  Cn.  Octavius  Rufus  fut  le  pre- 
mier de  cette  race  à  qui  le  peuple  dona  fa  voix  pour  être 
fait  Magiftrat.  Celui-ci ,  qui  avmt  été  Préteur,  eut  deux 
fils  :  fçavoir  Cneûs  Se  Caïus  ,  d'où  les  deux  branches  des 
Oiïtaviens  Srercnt  leur  origine ,  quoique  diferentes  cn  qua- 
lité. CarCneus  &  tous  fesdécendanss'élevctent  à  de  gran- 
des dignités,  6c  furent  honorés  du  Confulac  ;  mais  Caïus  & 
là  poflerité  y  foit  par  malheur  de  fortune  ,  foit  volontaire- 
ment ,  ne  fortirent  point  de  l'ordre  des  Chevaliers  iufqu'au 
père  d' Augufte.  Dans  la  feoMide  guerre  PuniqueC.  Octa-. 
vius  bifayeul  d'Augufte  fut  Tribun  militaire,  en  l'armée  de 
Sicile ,  fous  Emihus  Fappus  qui  en  étoit  Général  Son  fils 
ayeul  d'Augufte ,  fe  contenta  des  charges  qu'il  avoir  dans 
la  ville  donc  il  étoic  natif,  ayant  d'ailleurs  un  riche  patri- 
moine. Ilfut  père  de  C.  Octavius  ,  qui  fui  le  premier  Se* 
nateurde  fa  femille.  Quelques-uns ,  dit  Suétone ,  oat  dit 
qu'il  avoit  été  Banquier  ,  Ûc  même  tenu  au  rang  de  ceux 
qui  diftribuoient  l'argent  pour  la  brigue  des  Offices.  Il 
parvint  aux  dignités,m>nt  il  s'acquita  avec  honeur.  La  Ma- 
cédoine'Ini  étant  échue  par  fort  après  la  Préture ,  il  défit 
-  en  chemin  des  reftes  de  l'armée  de  Spartacus  &  dç  Catili- 
na ,  6c gouverna  cette  Province  avf;c.autant  de  juiticç  que 
de  valeur. 
■  •    .■:  S'en  revenant  de  Macédoine  il  mourut  fiibitemcnt  l*an 

'    '  ï^       S^4  de  HcMnc  >  avant  qu'il  put  demander  le  Confiilat  > 
ëbmrftb  11  eftayoâtdéflèin.  De  fa  première  ftmmé^Bflïr^n*, 
il  eut  une  fille  noméeOâavie^  fie  de  la  iècônde  nomée 
jftis  il  eut  une:  autre  W?*w>*^  6c:  C  Octavius  qui  fin 
■  adoptÀparCeiar.  .^^  étoic  d'Aricie  de  fille  de  31  ^xùtf 

*  Plntarqae  dit  ^Oâarie.  femme  \  Bc.  p^  ^Aifti^  M.  Gk«^a^  apotte 
it  HarcelluE  ,  pnic  de  M.  AqTotQC ,  \  pour  le  piouret  Jeux  boDscs  raitoBS , 
ixoit  néç  d'Ancharia.  Mais  M.  Glan-  |  l'une  efr  tôntÙe  fiir  na  palTagé  de  Cke- 
ilorp  &  plulïeun  Savua  ,  CcnJàttKBtl  roui  Se  ttiamétBe , Ai  ttnfa&ge  iê 
^H'tUe  iititit  fyeai   ^»rmc  d'AufiJQAc ,  ]  Diçn. 


I,  Google 


TshU  XT.  ^55 

Famille  des  OCTAVIENS,  6c  de  l'Empcrtur  AUGUSTE. 


Tius   R,  D  f  o  s ,  natif  de  Veliti 


Ch.  OctaviuS)  BjHU  l'an  Àe  Rome 
Hy  PréttMT  %^7.  comanda  en  Saidaignc, 
&  la  0ote  dans  la  1 1  guerte  Puni^iM 
ioas  P.  ScipioQ  l'Afticain. 

Ch.  OcTaTitrs  FrrttMtVta  de  Rome 
fS;  obtint  un  (riomplie  narairui  Per- 
iée  Roi  de  Macédoine,  Cmfid  avec 
T.  Manlii»  Totqoaciu  ea  f  8S.  Député 
4u  Sénat  en  Sitie^ 


-.  OcTATiuï,  content  du 

rang  de  Chnatier  Remsiii , 

vécut  làns  ambition. 


C.  O C  T  A  »  lU s,  7 «iw»  JMÏCftW. 

en  Sicile  Tous  le  Général  Eidi-' 
liiu  Pappu5,I'an  de  Rome  {17. 


Ch.  Oct  a  viU>,Cn0iJ     M-  Octa  Tius.cliad'é 
~    Annius  Lafcus       du  Tribunal  du  peuple  pac 


l'an  de  Rome  6iS.  c'étoil 
un  homme  foti  éloquent. 


Cm.  OcTKViOsCmful 
avec  L.  Corn.  Cinoa  l'an- 
££7.  tué  par  C.  Muùu 
4aiH  foB  CoB&Jat. 


Tibeie  Graccbus ,  auquel 
il  éioit  opofô ,  abrogea  U 
loi  Sempronia. 


c.  OcTATiu»,  conteni 
s  dignitez  municipale!  , 
eut  y-''—" 

vieilleflc 


vécut  iufqu'iune  extrême 


M.    O  c  T  A   T  t  U  s  , 

donc  l'iùftoiie  bc 
nous  apiend  lien. 


Cm.  OcTAVfte , 
C«»fi'l  avec  C. 
S  cri  boni  us  Cir- 
XÎon,raniî77. 
fiii  ami  de  Ci- 
ceiOD. 


L   OcTAVttn,  M.  OCTAVIU», 

Cmful  avec  M.  fuivit  pendant 

Aurelius  Cotta  h  gaetiecivi- 

l'aa  67S.  périt  le  le  parti  do 

en  Ciiiciel'an  Pompée. 
67». 


Ç.  Oct  ATI  us.  Sénateur,  leprewiet 
de  cette  branche  ,  &  Préteur ,  mort  l'art 
*94-éj>.  ir./î«fWr«,i",  ^tU  BmUm, 
Bile  de  M.  Actiui  Balbus  ,  6c  de  hilie 
fteur  du  Diftafent  Gtûr.  ' 


1.  03m»*  , 

ép..*. 
C.Mar. 

CIlLDt, 
1».    M. 


I.  Makcbiiui, 
delliué  pat  Ao- 

ijuftepout  lui 
Bcceder.rooii 
»  Pige  de  14  a. 


l'M.VipC 

ASKIPPA  , 

Antomb. 


fine ,  6Ile  d'Aqgnl>v. 


I.  Aataoit  I. 

^'^■■- 

Domitius 
Enobatdus, 

l'Empereur 

NlKOH. 


AniMi»  77. 
ép.  Drufu» 
Gennanicus, 

père  de 
PEnipereUT 
Cl  AUi>i. 


II.  C  OCTAVIUS  i  dit 
CESAR  AUGUSTE,  né  le» 
Septembre  tfji.  Hmpbrhur. 
l'an  710.  fis  Aodt  7*7.  igé 
de  71  ans  11  mois,  reg.  J7 
deouisCe(àr,&  44  depuis  la 
viitoirc  d'Aftiom  ;  ép.  l'^Str- 

t^«,  1'.  «««t-.j'.Srtïffr- 
Bi*  ,  A^.  Livit  Drufillt. 

JVLIE  ,  ptomife  i  Marcel- 
lus.  ép.  i«.M.  VwsrANW 
AoRiPïA.i'.Train,.  Em- 
pereur. Elle  laourut  Pan  14, 
de  PEre  Chrétienne. 


C.  JUUOS  CrsAA  ,       l.  JUIIUS  CiSAR 

t]'an4.deJ.C.      tl'anj-  ^  ï    C- 
ép.  Lhiilli ,  fixtu 
<e  Cenaanicns. 


-'V^. 


J*J.f,ti'an  Agrtffmt.tk     N.  Jutrus  A.mfh, 

18.  de  J.  C.  18  NoT.  Pan       né  pofthumc ,  adopti 

ép,L.PAU-  îj.deJ.Cép.      parAngtifte  avec  Ti- 

Lvs  BMiirus.  GiKMAHiciK.      beic  ,  t  l'aa  if  «i«J  C 


EtmliMLtpidM,ép.  i"-      CaiusCis 
l'Empereur  Cl  A  iTDi         C  A  Lie  DU 

t-«.A>.]UHIt7CSUAMUl. 


,v  Google 


Suétone , 
Uv.  1. 


«54  GENEAL.  HISTOR.  y'^ 

de  Velitre,  mife  au  rang  des  Sénateurs  Romaiiv  S'  |- 
quinius  Prifcus,&:  peu  après  élevée  aux  hone)^'    o 
parServiusTuUius,  elle  déchut  de  fa  prer^   ?  S  S 
&par  fucceffion  de  tcras  fe  laiflà  rab^  ^  ?  > 
comune  du  peuple.  Long-tems  après  Içi^  g  /"■"*' 
mit  en  dignité  Patriciene.  Cn.  Ocy'  335/ 
mier  de  cette  race  à  qui  le  peupW    |  £  J  [ 
ftit  Magiftrat.  Celui-ci ,  qui  fg 
fils  :  fçavoirCNEUS  8c  CaïuSj  ff 
Oftaviens  tirèrent  leur  ori^  ' 
Uté.  CarCneus  &  tous  fe' 
des  dignités ,  &  furent)!'' 


i° 


fà  Doftericé 


■3   P? 


^v^r  icjeteufJr,  mais 

"wc }  5'»/  ^«f/  facilement  devenir  itn  jour 
f«r  je  fêtai  toujours  U  mortel  énemi  de 
t  ni  le  voir,  ni  lui  parier  »  ^  il  f eut  Je 
ira  ,  fttifquaifiji  U  veulent  ceux    qui  Jont 

n  acomodcment  avec  Antoine  &  avec 
fquels  U  forma  le  Triumvirat ,  qui  nç 
fot  marqué  que  par  les  meurtres  &  les  profcriptions. 
Il  marcha  enfuîte  avec  Antoine  contre  Brqtus  &  cfaiBus» 
qui  furent  défaits  à  la  bataille  de  Philippe  cn  Macé- 
Opine ,  dont  Antoine  eut  fcul  tout  l'honcur.  Us  firent  en- 

enfuite 


y  Google 


:_  HISTORIQUES.  Liv.  IV.  €$7 

~^jûe  un  nouveau  partage,  &  pendant  qu'Antoine  oafla  . 
\Afic  pour  y  contenir  les  Provinces  &  punir  les  Rois 
\  avoient  pris  le  parti  de  leurs  énemîs ,  0<ftavius  en- 
•it  d'enlever  la  Sicile  à  Sextus  Pompée ,  &  n'eut 
ujours  d'heureux  fuccès  dans  cette  guerre.  Il  vît 
'  "ux  ibis  ion  armée  navale  ;  Lepidus ,  qu'il  avoit 
fon   ièçours ,  le  menaçait  par  fa  conduite  de 
rahilbn ,  &c  pour  s'en  garentir  il  penfa  deux 
•  entre  les  mains  des  Lieutenans  de  Pompée  ; 
't   fur   mer  avec  une  perte    confidenible , 
^t  vi<5^orieux^par  la  conduite  prudente  de 
\riffit,  &  ayant  eu  l'adreflè  de  débaucher 
les  troupes  de  Lepidus»  il  réduiiit  celui 
tnt  vouloit  lui  doaer  la  loi  >  à  recourir 

-t  cruellement  de  ià  viftoïre  &  foiiil- 
fiuig  des   Sénateurs  ôc  des  Cheva-- 
'i  Xt  parti  de  Pompée.  Lorfqu'il  eut 
'S  l'Occident,  il  marcha  en  Orient 
i  dèshonoroit  le  nom  Romain 
qu'il  avoit  pour  Cleopatrc  au 
Otftavius.  Les  deux  flotes  en 
^s  du  Promontoire  d'Jéfium 
ne  abandona  la  viAoirc  à 
natre  en  Egipte,  le  vain- 
maître  de  tout.Ie  Royau- 
«tent  à  enrichir  fon  armée. 
.^lU  le  calme  à  la  République  »  la  paix 
.^tiC'ôc  la  fouveraineté  de  l'Univers  a  0<5tavius, 
ce  fut  alors  que  comença  véritablement  Ibn  Empire.  Il 
revint  à  Rome  précédé  au  bruit  de  fon  triomphe ,  char- 

fé  de  gloire  Se  de  lauriers ,  &  fuivi  des  acclamations 
es  peuples.  Il  fut  reçu  par  tout ,  &  particulieremenç. 
à  Rome  y  avec  tous  les  honeurs  dûs  au  maître  du  mon- 
de. Son  triomphe  >  qui  fut  des  plus  fuperbes  >  dura  trois 
jours  ,  Ôc  OéUvius  qui  prit  alors  le  titre  d'imptratvr  vit 
le  Sénat  s'épuifer  en  libéralités  de  titres  d'honeur.  On 
le  créa  Cqnful ,  Tribun  perpétuel,  Cenlèur,  on  le  pro- 
clama Ffrt4c  l»  Pfttrie  >  on  l'honora  de  la  fouveraine  Sa- 

Oooo 


L'an  de  R. 

713. 
&  }i.  av. 
J.  C. 


y  Google 


«jfi  GENEALOGITIS 

AwsTi.  it^lkus,  qui  compcokj  dit  Suctonc  «  pluiicurs  Sciuccars 
dans  ià  làmiUe  £c  qui  du  côté  maternel  étoic  proche  parent 
du  grand  Pompée.  Il  faut  cependant  que  fà  femillc 
ne  fut  pas  bien  conuë  »  car  M,  Ajitoine  méprifant 
la  race  maternelle  d'AuguftCj  lui  reproche  ^jud'ayeul 
de  fa  raere  étoit  iflu  d'un  Africain  »  ôc  qu'en  Aricie  il 
avoit  tenu  boutique  d'Apoticaire  £c  enluite  de  Boulanger, 
Calfius  ParmenOs  traite  Auguflte  en  une  Ictre  qu'il  lui  a 
écrite ,  non-feulement  comme  petit  fils  d'un  Boulanger , 
mais  auffi  d'un  Changeur  de  monoye- 

Cet  Atius  avoit  épouféJ«//V  fœur  de  Juïe  Ccûr  6c  ce 
Jiit  catc  alliance  qui  fit  toute  la  grandeur  d'Auguûe ,  car 
iè  trouvant  par  fa  mère  petit  neveu  de  ce  Dictateur  &  Ibn 
plus  proche  parent ,  il  en  fut  adopté  &  prit  le  nom  de  Q 
JuLius  Cesak  Octatianus. 

Cette  adoption  l'engagea  dès  l'âge  de  1 8  ans  dans  une 
guerre  dificiley  p<»ir  venger  la  moridefonpereadopti£  Il 
«napritla  trille nouvellcàApollonie  en  Grèce,  il  revint 
promptement  à  Rome  y  oîi  voyant  que  le  Conful  M 
Antoine  le  travcrfoit  en  tout  par  jaloufic ,  il  gagna  les 
Sénateurs  fie  les  vieilles  troupes ,  &  rompit  ouvertement 
avec  lui ,  après  s'être  affiiré  de  Decimus  Brutus  Gouver- 
neur de  la  Gaule  Cifalpine  >  remetant  à  un  autre  rems 
la  vengeance  de  Celàr.  H  marcha  contre  lui  par  ordre 
jdu  Sénat,  le  défit  devant  Modene  qu'il  afliegeoit,£c 
-  jdéltvra  Brutus,  qui  ayant  voulu  aller  le  remercier  ;  Dites  k 
Brutus  ,  dit-il  à  celui  qui  venoit luidemander  l'audiancc 
4e  ià  part  >  ftte  Je  ne  Jîiis  point  vetut  ftur  lejètonrir,  mais 
four  combatre  Antoine  t  ^ui  feut  f/teiUment  devenir  un  Jour 
mon  »mii  au  lieu  ^ue  Je  Jetai  toujùttrs  le  mortel  énemi  ie 
Brutus. Je  ne  veux  ni  U  voir,  ni  lui  parier  »  é'  '^  /^"'^ 
retirer  ou  il  lui  flaira ,  fuijquainji  le  veulent  ceux  qui  Jcnt 
à  Rome, 

En  éfet  il  fit  un  acomodcment  avec  Antoine  &  avec 
J^epidus ,  avec  lefquels  il  forma  le  Triumvirat  »  qui  ne 
fiit  marqué  que  par  les  meurtres  &  les  profcriprions. 
Il  marcha  enfuïte  avec  Antoine  contre  Brutus  &  Cafïïus, 
qui  furent  défaits  à  la  bataille  de  Philippe  en  Macé^ 
APinc  >  dont  Antoine  eue  fcul  tout  l'honcur.  Ils  firent  en- 

enfuite 


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HISTORIQUES.  Z/V, /r.  ésj 

ruûc  un  nouveau  partage)  &c  pendant  qu'Antoine  pafla  Auguste. 
en  Afic  pour  y  contenir  les  Provinces  &  punir  les  Rois 
<[ui  avoient  pris  le  parti  de  leurs  énemis ,  OiîUvius  en- 
treprit d'enlever  la  &cile  à  Sextus  Pompée ,  &c  n'eut 
pas  toujours  d'heureux  fuccès  dans  cette  guerre.  Il  vit 
férir  deux  fois  fon  armée  navale  ;  Lepidus ,  qu'il  avoit 
apellé  X  fon  lêçours ,  le  menaçoit  par  fa  conduite  de 
■quelque  trahifbn ,  8-c  pour  s'en  garentir  il  penfa  deux 
iois  tomber  entre  les  mains  des  Lieutenans  de  Pompée  ; 
il  fut  défait  fur  mer  avec  une  perte  confiderable , 
mais  enfin  il  fut  vii5lorieux"'par  la  conduite  prudente  de 
fon  Général  Agripi>a,  Ôc  ayant  eu  l'adreflè  de  débaucher 
les  Oficiers  &  les  troupes  de  Lepidus  >  il  réduifit  celui 
qui  peu  auparavant  vouloit  lui  doner  la  loi  >  à  recourir 
à  ià  clémence. 

0(5lavius  u(à  fort  cruellement  de  là  viéioire  Se  Ibiiil- 
la  fon  triomphe  du  iang  des   Sénateurs  ôc  des  Cheva- 
liers ,  qui  avoient  fuivi  le  parti  de  Pompée.  Lorfqu'il  eut 
afermi  fon  autorité  dans  l'Occident ,  il  marcha  en  Orient 
contre  M.  Antoine ,  qui  dèshonoroit  le  nom  Romain 
par  l'atachemcnt  aveugle  qu'il  avoit  pour  Cleopatre  au 
mépris^  d'0£tavie  lôeur  d'Oékavius,  Les  deux  flotes  en 
vinrent  à  une   bataille  auprès  du  Promontoire  d'j4éfium 
aujourd'hui  Figalo,  oii  Antoine  abandona  la  vicloirc  à  ».     ^   « 
(on  énemi  pour  fuivre  fà  Cleopatre  en  Egipte,  le  vain-      _j, 
queur  les  y  pourfiiit ,  &  (è  rend  maître  de  tput.le  Royau-    gj u.av. 
me  ,  dont  les  dépouilles  fervirent  à  enrichir  fon  armée,     j,  c. 

Cette'  vi6):oire  dona  le  calme  à  la  République ,  la  paix 
à  l'Empire-  ôc  la  fouveraineté  de  l'Univers  a  Oiftavius, 
Ce  fut  alors  que  comença  véritablement  fon  Empire.  Il 
revint  à  Rome  précédé  du  bruit  de  Ion  triomphe  >char- 

fé  de  gloire  6c  de  lauriers ,  ôc  fuivi  des  acclamations 
es  peuples.  Il  fut  reçu  par  tout ,  ôc  particulièrement, 
à  Rome  >  avec  tous  les  honeurs  dils  au  maître  du  mon- 
de. Son  triomphe,  qui  fut  des  plus  fuperbes ,  dura  trois 
I'ours  f  ôc  Omvius  qui  prit  alors  le  titre  à'impfratvr  vit 
s  Sénat  s'épuilèr  en  libéralités  de  titres  d'honeur.  On 
le  créa  Conful ,  Tribun  perpétuel,  Cenfeur,  on  le  pro- 
clama Ftride  U Patrie  j  on  l'honora  de  la  fbuveraine  Sa- 

Oooo 


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«5.8  GENEALOGIES^ 

Av^iusTE.  crificature,  Se  ayant  refnfé  le  titre  de  Sei^?teur  Sc  cclùt 
de  Di^ateur  perpétuel ,  qui  étoiènt  odieux  ,  on  l-honora 
l*an  27  avant  J.  C.  d'un  titre  nouveau  ,  en  l'apeilant 
j^u^ujie  y  litre  qui  devint  depuis  un  titre  de  dignité.  On^ 
ordona  que  dans  les  prières  que  les  Prêtres  &  les  Vcfta- 
Ics  faifoient  pour  la  profperité  du  Sénat,  on  en  feroit 
une  particulière  pour  lui ,  &  que  le  jour  de  fa  naiflan- 
ce  feroit  compté  entre  les  fêtes  de  la  République ,  &. 
qu'on  n'exécuteroit  aucun  criminel  quand  Augulle  en- 
treroit  dans  Rome..  On  dona  £bn  nonv  au  fixieme  mois.. 
Les  Etrangers  n'eurent  pas  moins  de  vénération  pour 
lui ,  &c  plufieurs  Princes  firent  gloire  de  le  iiiivre  en 
robes  loneues  dans  fes  voïages.  Herode  Roi  des  Juifs ,, 
Juba  Roi  de  Mauritanie  firent  bâtir  ou  réparer  de  fu- 
perbes  villes  qu'ils  nomerent  de  fon  nom  Sebafte  &  Ce- 
Jarée.  Les  Ambafïàdeurs  des  Perfes  après  avoir  achevé 
un  Temple,  ordonerent  qu*il  feroit  dédié  Ju génie d'Ju- 
gufie ,  &  Porus  6c  Pandion  les  deux  plus  ■  puiflans  Rois 
des  Indiens  lui  envoyèrent  des  Ambaffadeurs  avec  de 
riches  préfens ,  pour  le  prier  de.  les  recevoir  parmi  les. 
Alliés  du  peuple  Romain^ 

Ce  Prince  environé  de  tant,  de  gloire  n'en  ftir  pas> 
plus  heureux.  La  mort  prématurée  de  fon  neveu  Mar- 
cellus ,  celle  de  fon  gendre  Agrippa  &  de  fes  petits  fils  ;, 
la  conduite  déréglée  de  fa  fille  unique  Ôc  de  fa  petite 
fille,  plufieurs  conjurations  formées  contre  fa  vie,  la 
défaite  de  LoUius  un  de  fes  Généraux  ,  celle  de  Varus 
qui  laiflà  tailler  en  pièces  trois  légions  avec  les  troupes 
auxiliaires,  par  Arminius  Prince  des  Cherufqucs,  lui 
douèrent  des  chagrins  qui  contrebalancèrent  bien  le 
plaifîr  de  la  domination.  Il  mourut  à  Noie  le  z^  du 
mois  d'Août  de  l'an  du  Monde  4017  &  de  l'Ere,  vul- 
gaire 14,  univerfcUement  regreté ,  âgé  de  près  de  y^î 
ans ,  dont  il  en  avoit  régné  5  7  depuis  la  mon  de  Ce- 
fer,  ôc  44  moins  trois  jours  depuis  la  bataille  d'Atftiunu- 
0n  à  dit  dit  de  lui  qu'il  ne.  de  voit  jamais  naître  ,  à  cau- 
fe  des  maux  qu'il  a  faits  pouf  fe  rendre  maître  de  là 
République,  ou  qu'il  ne  tfevoit  jamais  mourir  à  caufc 
de  la  iàgeâè  Ôc  de.  la  modération  avec  laquelle  il  ic  con- 


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H  I  s  T  O  R  1  Q  U  K  S.  Lrv.  IV.         6^^ 
câuifit ,  lorfqu'il  fut  venu  à  bout  de  fes  dclleihs.  On  ira-    AuGvsrs, 
jnortalifà  Auguile,  die  rHiftoûc.  Le  Sénat  lui  décerna 
des  honeurs  divins  ,  un  Temple  >  des  Prêtres  &c  une 
Prêtrefle  qui  fut  fa  propre  femme  Livie. 

Il  avoir  une  conoillànce  parfaite  des  Arts  libéraux  « 
de  l'Antiquité ,  de  la  langue  Greque  Se  de  l'Hîftoire.  li 
protégeoit  les  Arts  6c  les  Sciences ,  r&ompenfoit  les  ta-, 
lens  y  aufH  jamais  fiécle ,  jufqu'à  celui  de  Louis  le  Grand> 
.n'a-t'il  été  plus  fécond  en  hommes  illuftres  en  tous  let 
genres.  Il  avoit  Pelprit  net,  l'imagination  vive  S>c  lamé- 
moire  prodigiëufc.-  Quoiqu'il  n'aimât  pas  le  fafte  ni  le 
luxe»  il  n'en  étôir  pas  moins  libéral  Se  m^nùfique  quand 
il  s'agiilbit  de  la  gloire  de  P£mpire.  Au  reue  fà  va- 
leur fut  afTés  équivoque  »  là  Hiperftition  fort  ridicule  j  Se 
Ton  incontinence  *  fi  cxceffive  ,  qu'elle  ne  Têfpeéfci  au- 
ccune  femme.  Il  n'avoit  pas  plutôt  jette  les  yeux  fur 
quelque  belle  Dame ,  que ,  làns  s'embaraâèr  fi  fon  époux 
,écoit  de  la  première  qualité  >  il  envoyoit  incontinent  un 
de  fes  Oficiers  avec  ordre  de  la  lui  amener  de  gré  .ou 
de  force ,  Sc  s'il  ne  vouloir  tirer  des  Dames  les  dernières 
iàveurs-  que  pour  découvrir  par  ce  moyen  le  fccret  de 
leurs  maris  t  comme  il  k  difoït  ailés  ibuvent ,  on  peut 
■Conclure  par  les  fréquentes  &c  les   longues  vifites  qu'U 


*  Le  Philorophe  Athenodore  ,  qui 
étoit  fou  biep  avec  l'Empereur  Augufte , 
fe  fervit  un  jour  d'uiiflaiOinE  moyen  pour 
letirst  ce  Prince  de  ce  vice  qui  a  fait  uae 
grande  tache  i  ià  gloire.  L'Empereur 
ayant  un  Joui  envoyé  une  chaife  i  une 
certaine  Dame  de'  la  Maîfon  des  Canit!- 
i»  ,  Mailôn  fbit  populaire  Sl  fort  rcf- 
peftée  à  Rome  ,Bi  1=  Philolophe'  crai- 
gnant \es  funeftu  conTéquences  d'ude 
:teile  violence  ,  ptit  lei  <levans ,  Ce  rendit 
chez  cette  Dame  ,  &  i'avenit  des  dcf- 


Stia 


r?' 


il  fut  fa  pctfone.  Elle  s' 


plaignit  i  Ton  mari ,  qui  tout  ttanfporté 
.de  colec; ,  menaja  de  poîgnatdv  l«'OS- 
«ictî  de  l'Empetent  ,  ifuand  ils  Vien- 
?dtaicnt  eiécuretrcs  ordies:  maislefage 
;Philorap[|c  Us  apaifa  tous  deux ,  &:  de- 
manda  reulemeiM  un  des  habits  de  cette 
Dame  >  qni  ne  lui  fut  pas  refuCé.  Il  le  mit 
M/Kiia  ToUe  ûa  le   vîlage ,  &  après 


avoir  caché  une  épéc  fous  là  robe ,  il 
monte  en  châtie  ainfi  travefti.  Les  Ofi^ 
ciers  xrompeï  par  l'habii,  le  mcne^eni 
i  l'Empereur:  et  Prince  avec  un  em- 
preffemcnt  ptoportioné  i  Ca  pafHon ,  coiu 
tut  ouvrir  la  cliaife  lui-même  Atheno- 
dore  tirant  tout  d'un  coup  (on  épée,  làuia 
fnt  lui,  fie  dit  :  "  C'eft  ainCijU'onauroitH 
pâ  te  malTacicr  ;  ne  qutteras-fu  jamais  m 
un  f  ice  qui  t'expofe  à  tant  de  périls  i  „ 
La  jaloulie  &  le  reÛentiment  auroicnt  n 
pu  raetre  en  ma  place  an  aiTalIin  ainfi  w 
déguiCé.  Mais  j'ai  foin  de  ta  vie;  qué« 
cecji  te  fait  donc  un  aveniSemeiu.  « 
L'Empereur  fut  bon  gté  au  Philofbpbe 
de  Ton  fttatagéme  ,  lui  fit  préiènc  de  dix 
tAlens  d'ot  ,'S  ptoKta  de  la  jolie  remvfi- 
uauce.  Ce  PailoCaphe  avoit  ét^  choifi 
par  Augufte  pour  itte  Précepteur  de 
Tibère. 


"Oobo  i] 


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i6o  GENEALOGIES 

AvfitfsT£.  leur  rendoic ,  que  jamais  homme  ne  fut  plus  impatient^ 
ni  plus  curieux  que  lui,  d'apretuirc  ce  qui  iè  pallbit 
dans  les  familles* 

Augufte  fut  marié  quatre  fois ,  3  répudia  là  première 
femme  ServiUe  fille  de  P.  Ifaurictts ,  ÔC  épouîà  Cloiia 
fille  de  P.  CUâius  Ôc  de  Fulvie  ,  &  belle -fille  de  M, 
Antoine  le  Triumvir ,  qu'il  répudia  auffi  quelque  tems- 
après  y  âc  fe  maria  avec  Scribomu  fille  de  L.  Scribonius 
yijon ,  qui  eut  la  même  delHnée  que  les  deux  premières» 
à  caufe  de  fon  humeur  chagrine  &:  jaloufe.  Enfin  deve- 
nu amoureux  de  Livie  Draille  femme  de  Tibère  Néron, 
il  :Ie;fit. prier  de  la.  lui  céder  >  &  quoiqu'elle  fiit  alors 
enceinte  defix  mois ,  Augufte  l'épouKi,,&:  lorfqu'elle  fia 
acouchée ,  il  envoya  l'enÊnc  à  Tibère  Neron.j  précau- 
tion aflés  inutile  >  puiTqu'elle  n'empêcha  pas  de  croire 
qu'il  n*en  fut  le  perc  ;.  il  fut  ncyné  Cl.  Drufms  Néron.  Li- 
vie ,  qui  étott  ambitieufe  jufqu'à  tout  (acrifier ,  fitt  par 
fcs  complaifances  fi  bien  captiver  l'efpFit  d'Augufte , 
dont  elle  ne  traverfa  jamais  les  galanteries  par  des  ja- 
k>ufies  incomodes  j  que  l'on  peut  dire  que  ce  maître  du 
monde  étoit  l'efclave  de  Livie.  Elle  lui  fit  adopter  fba 
fils  Tibère ,  auquel  elle  fraya  le  chemin  du  trône  >  en 
&ifam  périr  toute  la  famille,  d'Augufte..  Cet  Empereur 
fit  pluS)  peu  content  d'avoir  adopté  Tibère,  il  voulut, 
pour  douer  une  raifon  plus  légitime  à.  fa  fucceffion, 
adopter  Livie  là  femme  dans  la  matfon  des  Jules ,.  la 
failant.  depuis  très^fouvenc  apeler  Julie  ,  Se  la  rendant,. 
Iiion^L56.  par  l^iis  ridicule  d'une  autorité  toute  puiflànte,&fa 
fille  (x.  ià  femme  en  même  tems.  Enfin  il-  pouâi.  fon 
.aveuglement  pour  elle  jufqu'à  la  déifier  dès  fon  vivant^ 
il  lui  bâût  des  Temples,  lui  éleva  des  Autek  âc  lui 
inftitua  des  Prêtres^  Après  fa  mort  arivée  l^an  29  depuis- 
J.  C.  dans  la  86^  année  de  fon  âge ,  fon  fils  ingrat  fit 
abolir  le  décret  de  fà  eonfecration.. 

Augure  n'eut   qu'une  fille  nomée  Julie  qui  ni- 

Îuic  le  même  jour  que  là-  mère  Scribonû.  fiic  répudiée. 
ulie  étoit  la  plus  aimable  perfonne  qui  fiir  à  Rome> 
■    fa  beauté  étoit  touchante  &C-  fon  elprit  vif  Se  délicac* 
Elle  avoit  un&  conoiflânce  des  belles  Lettres  quiren^ 


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H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  Z/Vp.  ÎV.  66t 

doit  là  conveiiation  la  plusagréable  du  monde.  Son  père  la  Av4Viti. 
maria  l'an  25  avant  J.  C.  a  fon  neveu  Maç.cellus  fils 
de  la  fœur  OiStavîé ,  Prince  de  grandes  efperances ,  qu'- 
Augude  avolt  defliné  pour  fon  fucceflèur  ;  mais  Livîe 
ôta  cet  obllacle  à  fon  ambition  &c  à  l'élévation  de  lès 
fils.  Le  jeune  Prince  mourut  l'an  27  avant  J.  C,  à  la 
fleur  de  Ton  âge.  Aueufle  la  remaria  le  1 1  d'Août  de. 
l'an  2 1  avant  J.  C.  a  M.  Vipsianus  Agrippa  foldat  de 
fortune  à  la  vérité  >  mais  qui  éfàç.oit  l'obcurité  de  fa 
naifTance  par  l'éclat  des  plus  rares  vertus  qui  forment 
un  grand  guerrier  Se  un  honête  homme  >  de  Ibrte  que 
perlone  ne  fut  fâché  de  le  voif  monté  au  rang  auquel 
Augufle  l'éleva  ea  lui  donant  £1  fille.  Augufte  lui  de- 
voir l'Empire ,  car  la  défaite  de  Sextus  Pompée  &c  la  vie* 
toire  d'AéWum  étcàenr  l'ouvrage  d'Agrlppa ,  qui  devint 
fi  grand  par  les  victoires  >  qu' Augufle  le  craignit  aifës 
pour  délibérer  s'il  devoir  le  perdre  après  toutes  les  obli- 
gations qu'il  lui  avoit.  Et  c'eft  fur  cet  anicle  qu'il  con- 
luita  Mecenas.  *  Cet  ilkiflre  fevori  lui  répondit  avec 
£1  franchilè  Se  fon  cfprit  ordinaire,  Agrifp»,  Seigneur^ 
tjiji  grand,  ^'H  fftut  ou  U  perdre  ou  Eat»eher  à  vous  far  Us 
Uem  dufaw  ^  âc  c'eft  alors  qu'Aïu^uile  prit  la  réfolu- 
tion  d'en  feire  fon  gendre  y  pour  fe  le  rendre  indifTo- 
•lublement  acaché  y  u  partagea  de  plus  avec  lui  les  ho- 
neurs  du  triomphe  ôc  du  Confulat  >  ôc  pouflà  même  ia 


-  *  M«en«  ètoix  Aictaia  An  R«is 
d'Etnirie,,at  avoir  toutes  fortes  de  belles 
qualiiez  qui  lui  métitcteat  i  yxflt  ritre  la 
bveui  d'Aueufte  ;  ruait  coMcnt  de  (on 
aocien  état  de  t^ple  Chevalier ,  quoi- 

"<ju'i[  iiï  rint  qu'i  lui  de  s'élever  pins 
hïur,  il  ne  fe  rcrvic  de  ib a  crédit  qnc' 
pour  faire  dobieit  aux  autres  ,  8c  m- 
tout  aux  Sararu ,  dont  il  fat  le  protcAcur. 
Aul1î(ut-il  aimé  de  tour  le  monde.  Ce 
&g«  courtifan  difott  fôn  feDriineiit'  i 
l'Ëiiipctear  avec  beaucoup  de  finceriré 
le  avec  une  liberté  qui  n'étoit  pas  tftu- 
jDuw  fort  refpeftueufe  ,  de  laquelle  tonte- 

-Ibis  Augvf^  ne  fe  fbtmaliTa  jamait ,  per- 
£iadé  que  Mecenai  n'avoir  d'autre  v&i 
qjie  la  gtoirc  de  foD  Prince.  Ce  iîu  lai 


Îui  le  décermina  â  choi£r  Agtippa  pour 
m  gendre.  11  mourut  vers  l'an  14.  d'Au> 
guile ,  &-  8  ans  avant  l'Ere  duMeanL 
On  remanie  qu'il  ne  paUà  pas  un  feul 
jour  de  fa  vie  fans  avoir  la  fiévie.  Dion', 
liv.  f4.  atribue  i-Meccnas  l'arr  d'écrire  en 
notes,  que  d'autiesdifeot  venir  de  Tiroo,' 
alîaiictu  de  Ciceron  ,  qui  vivoit  encore 
en  ce  rems^U  ,  felOo  S.  JerAme.  Pline, 
liv^l.  c.  ^3.  nous  aprend,  qu'ilaimoii 
beaucoup  la  chair  d'iaoti ,  qu'il  mil  le 
premier  en  ufàge  dans  Ter  tables  i  godt 
que  fir  revivre  le  Cardinal  Antoine  du 
Prat ,  Chancelier  de  France  ,  comme  le 
dit  Jean  Bmyerinus.Uv.  ij.di  neiimJ,. 
c.  10.  Si^pta  lui  Mcibomiu  dans  la  vie-' 
de  Mccenaa. 


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eSi  GENEALOGIES 

AoovsiB.  reconoiflTance  politique  jufqu'à  faire  fraper  des  Médailles 
en  fon  honeur  &  avec  fon  éfigie  >  furie  revers  deiquel- 
les  il  lui  fit  doner  les  atributs  de  Neptune ,  en  mémoi- 
re de  lès  viéloires  navales. 

Agrippa  avoit  époufé  en  premières  noces  CeciU*  Aaic/t 
fille  de  Pomponius  Atticus>  dont  il  eut  Vi^fania  Agrippm» 
femme  de  Tibère.  Sa  féconde  femme  étoit  MarctIU  fiUe 
d'Oâavie.  Cefar  pria  fa  fœur  de  lui  céder  fon  gendre 
,&  d'agréer  qu'il  fut  le  fien  ,  &  Agrippa  ne'  s'oublia 
jamais  dans  fa  fortune  Se  dans  le  pofte  le  plus  cxpofé  à 
.l'envie  >  il  mérita  l'eftime  générale  de  tout  l'Empire. 

Julie  devenue  veuve  par  la  mort  d' Agrippa  qui  ariva 
l'an  I  a  avant  I.  C.  fut  remariée  deux  ans  après  à  7/if- 
re  fils  de  Livie  ,  lequel  avoit  éprouvé  du  vivant  de  Mar- 
cellus ,  qu'elle  n'étoit  point  fevere.  Elle  ne  fiit  pas  plus 
fidèle  à  celui-ci  qu'aux  premiers  ,  elle  porta  même  le 
-dérèglement  jufqu'à  fe  feirc  honeur  de  lès  abominations 
fcandaleufes ,  afeâant  de  faire  mettre  chaque  jour  fur 
la  ftatuë  de  Marfias  >  autant  de  courones  qu'elle  avoit 
ibutenu  d'aflâuts  la  nuir.  Augufte  averti  trop  tard  de  fes 
.déréglemens  en  eut  honte»  il  l'exila  l'an  751  de[Roroe 
dans  l'île  de  Pandataire ,  puis  à  Regio  vers  le  détroit 
àc  Sicile,  où  Tibère  la  laiflà  mourir  de  feim  &  de  mi- 
fere  l'an  14  de  J.  C.  Philipe  fils  d'Herode  le  Grand  do- 
na  en  fon  honeur  le  nom  de  Juliàde  à  la  ville  de  Bec- 
faïde  qu'il  fit  rebâtir. 

Julie  avoit  eu  d'Agrippa  trois  fils  &  deux  filles.  Ju- 
lie qui  étoit  l'aînée  ic  qui  Ru  mariée  à  Z.  Pnuks  Emitius , 
imita  les  déréglemens  de  fa  mère ,  de  forte  qu'AuguHe 
fut  obligé  de  la  reléguer,  &  elle  mourut  ran  ^8  d« 
J.  C.  après  JO  ans  d'exil.  Au  contraire  &  fœur  Agrif- 
fiite  femme  de  Germanicus  s'eft  rendue  célèbre  par  fa 
chafteté  Se  par  fon  courage.  Elle  acompagna  par  tout 
ion  mari,  l'ayant  perdu  en  Orient,  avecfoupçon  d'a- 
voir été  empoifoné  par  Pifon ,  elle  revint  à  Rome  pour- 
iuivre  le  meurtrier  de  fon  mari,  8c  l'obligea  de  le  doner 
la  mort.  Tibère ,  à  qui  la  vertu  étoit  odieulè  ,  ne  pou- 
voir ne  pas  haïr  Agrippine ,  il  lui  impoià  divers  cri- 
mes Se  la  relégua  dans  l'île  Pandajaire  avec  fes  deux  fils 


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HÏSTORKiUES.  Ih}.  ÎV.  66j 

NetOiï  &  Drufus.  Comme  cette  couragcufe  Dame  lui  Augostf.- 
reprochoit   fes    cruautés  ,    il   lui  fit  tant    doner    de 
coups  par  un  Centurion  qu*eUe  en  eut  un  œil  arraché, 
&  mourut  enfin  de  déplaiur  refiifant  la  nouriture  qu'on 
lui  ofroit. 

CaÏus  &  Lucius  fils  d'Agrippa  Se  de  Julie  fiiren» 
adoptés  &  déclarés  fiicceffeurs  a  l'Empire  l'an  1 5  d'Au-- 
gufte  &  9  avant  J.  C.  &  depuis  leur  adoption  ils  pri- 
rent le  nom  de  César.  Le  premier ,  qui  promettoit  do 
grandes  chofes,  fut  déclaré  ?«»«  de  UjeuaeJftySc  défi- 
gné  Confui  à  l'âge  de  14  ans.  Ayant  été  blciTé  en  Ar- 
ménie où  il  faifoit  la  guerre ,  il  mourut  à  Limire  dan^ 
h  Licie  le  21  de  Fevrie/  de  Kan  4  depuis  J.  C  âgé  de 
17  ans.  Son  fi-cre  qu'Ai«;uftc  avoit  envoyé  en  Efpagne 
pour  le  faire  voir  aux-  ioldats ,  étoit  mort  lubitement 
aMarfeille  le  20  d'Août  de  l'année  précédente. 

H  reftoit  encore  un  fils  d'Agrippa  Sc  de  Julie  né  poC- 
thume  ,  &  nomé  N.  Julius  Agrippa.  Auguftc  l'adopta 
avec  Tibère  le  27  de  Juin  de  l'an  4  de  J.  C.  Cette 
adoption  déplue  à  Livic.  Elle  rendit  Agrippa  criminel' 
aux  yeux  d'Augufte  qui  révoqua  fon  adoption  &  le  re- 
légua à  Sorrento ,  puis  dans  l'iïe  de  Flanefia  ,  fans  fa- 
voir  pour  quel  cnme.  Il  S'en  repentit  Se  l'allà  même 
voir  iècretemcnt  dans  fon  exil.  Livie  le  fut  par  Marcia 
femme  de  Maximus ,  qui  feul  en  avoit  le  lecret  ;  elle 
s'en  plaignit  y  Se  ne  dona  pas  le  tems  à  Augufte  d'exé- 
cuter fts  deffeins ,  elle  lui  fit  fcrvir ,  à  ce  que  l'onpré- 
lend)  des  figues  empoifonnées ,  &  aufli-tôt  que  Tibère 
fiit  fur  le  trône,  il  fit  tuer  Agrippa,  comme  fi  Au- 
gufte en  mourant  l'eut  ainfi  oraoné. 

§.    V. 

Se  U  FAïKiOc  4ii  ClAUDIENS 
é  *'  Emiereurs  TIBERE  ,  CALIGULA  é  CLAUDE. 

Il  y  avoit  à  Rome  deux  Êmilles  dé  CLAUt>reNS,tou-  Ti^U 
«s  deux  illuftres  par  leurs  dignités  &  par  leur  puif-  xil. 
-ÊDce,  l'une  Patricicne  Se  l'autre  Plebeïcae  ,  celle  -  ci 


I,  Google 


66^  GENEAL.    HISTOR. 

Wevnc.  écoit  diftinguée  par  le  furnom  de  MarctUas.  La  pre- 
miere  étoit  originaire  de  Regille  ville  des  Sabins  y  &c 
avoit  pour  Chef  dans  le  tcms  de  l'expulfion  des  Rois 
de  Rome  Atta  ou  Actius  ClausUS  ,  qui  avoit  de  grands 
biens  j  qui  s'étoic  rendu  recomandabîe  par  la  force  fie 
Plut.  M  par  fon  courage,  fie  qui  paflbit  pour  le  plus  éloquent 
PiihUf^  3c  le  plus  vertueux  de  tous  les  Sabins.  Cet  homme  n'a- 
voit  pu  éviter  le  fort  de  tout  ce  qu'il  y  a  .de  grand , 
qui  eîl  d'atirer  l'envie ,  car  fous  prétexte  qu'il  vouloir 
empêcher  la  guerre  contre  les  Romains ,  on  l'avoit  ac- 
cufe  de  les  ravorilèr ,  fie  de  vouloir  acroître  leur  puif* 
(ànce»  pour  s'en  fervir  à  aflujetir  fa  Patrie  ôc  à  s'en 
rendre  le  Tyran.  Ces  iniuftes  loupçons  lui  firent  écour 
ter  les  invitations  de  Pubîicola ,  $c  pour  le  mètre  à  cou- 
vert de  la  hainç  de  fes  Cojxcitpyçns ,  il  le  retira  à  Ro- 
me avec  cinq  mille  perfofies  >  tant  de  iès  amis  fiç  de  lès 
cliens ,  que  d'elçlaves  avec  kurs  femmes  fie  leurs  en&ns. 
Qn  leur  dona  à  ^ous  le  droit  de  Bourgeoiûe  fie  on  dif- 
tribua  à  chacun  deux  arpens  de  terre  le  long  de  la  ri- 
vière de  l'Anie.  On  en  dona  vingt-cinq  à  ClauTus  »  qui 
fut  honoré  de  la  dignité  de  Sénateur  ;  Denis  d'Halicar* 
nailè  écrit  qu'on  reçut  Cla^fus  dans  l'ordre  des  Patri- 
ciens y  qu'on  lui  dona  un  quartier  dans  la  ville  pour 
y  bâtir  fie  qu'on  Uii  diftribua  des  terres  près  de  Fide- 
ues.  De  ce  Claufus ,  qui  changea  fon  nom  en  ce\md'j4^ 
.  fitts  ClMtdius  t  (brtit  une  pofterité  illuftre ,  par  28  Con-  - 
fulats ,  cinq  Pit^tures ,  fept  Cenfiires  >  Hx  triomphes  fiç 
deux  Ova,tions.  1}  paroît  que  cette  famille  a  eu  pour  fon 
caradlere  propre  ym  efprit  Aiperbe  »  roide  fie  inflexible 
fbit  dans  le  bien ,  foit  dans  le  mal ,  &c  qu'elle  s'eft  tou-^ 
jours  fignalée  en  Ibutenant  les  prétentions  du  Sénat  5c 
des  Patriciens  contre  le  peuple. 

Appius  Clauôius  fut  mit  Conful  l'an  259  de  Rome 
avec  P.  Soirilius  Pri/cus  ,  8c  ayant  défait  les  Voljques 
il  £t  couper  la  tête. à  tous  les  otages  qu'ils  avoïent  ^ 
Rome>  pour  avoir  violé  les  trêves  ôc  la  foi  des  traités 
dpnt  la  vie  des  otages  devoit  répondre.  Il  eut  deux  fils 
Appius  fiç  Cajus  Claudius  >  qui  turent  tous  deux  hono- 
rés dç  la  dignité  de  ConiUl.  Celuis:i  furnomé  Sabinms 

Ti^hUXÎU 


y  Google 


:   Famille   des    C  L  A  U  D  1  E  N  S. 

ACTiutCLAUtDs  de  Regille ,  dit  A  PPlUSCLAUDI  US, 
Cmjkl  avec  P.  Seiviiius  l'an  ifs  de  Rome. 


'A»,  CLAUDini  Regillenfis  ,  Ceafiil  avec  T.  Quintus 
Capitolinus  l'an  tg}.  acufé  pat  les  Ttibuos  ,  Te  dona  la 
mort  avant  le  jour  du  jagement ,  comme  écrit  Denis  ,  ou 
fltoututile  mon  natnrclle ,  Aiivant  T.  Lwe. 


C.  Claudiits  Regillenfil 
Sâbinos  ,  Cm/ul  avec  P.  Valc- 
lios ,  fils  de  Pubiicola,  l'an  194. 


'  D  ■  tr  s  Regilleidîs  Sabinus  ,  de  Coff/U  dcfigné  ,  fin  établi  pai  les  fîiftages  du  peuple 
■  H  r  I K.  Mis  pour  là  mauvatTe  conduite  en  ptifon ,  odil  le  tua  l'an  30}. 


A  t.  ClADDios  Crassjmus,  Tribun  Miîi 
4e  Rome ,  &  la  mime  année  dé(i| 

qui  alloi 


Préfet 
i  lae 


t  avec  ie  pouvoir  Confulaite  l'an  3ji; 
!e  la  ville  pat  les  Collègues 


'At.Ct  K  DDiVsCii  ASS.iNU5,7>tJw»MiIffm'«  avec  le  pouvoir 
-Conrulaiie  l'an  31).  Z>id«r«M' l'an  394.  fous  le  ConTuUt  de  (iSer- 
-Tilius  &  de  L.  Genucius ,  fleurit  dam  U  République  avec  M. 
Fuiius  Camillus, 


P.  ClAtJDIIIS  CKASSIHUt 

ùtùs  magiflraturs. 


Ui>iusCKAtsrNUs,  deux  fois  Diaottur 
1  408.&419,  abdiqua  i  can£è  du  défaut 
Je  Ton  élcAion. 


P.  Claudius  Ckassinus 
Caajîil  avec  Lt  Futius 
Camillus  l'an  407.  de 
Rome. 


C.  CtAOniUï 
CitMH\,i*.Cmfid 
Avec  M.  Emilius 
{.epidus-I'an  ^9. 
i^.avecC.Fabiuï 
Dorron43i-C«»- 
fim  avec  T.  Co- 
tuncanius  l'an 
4I4.  A  f  1 


AP.  CLAUDIUS  Cscuj, 
Cttifiur  avec  C.  Plaucus  Veno- 
CU1  l'an  444.  de  Rome  fous  le 
Confulai  de  M.  Valerius  &  de 
P.  Decius  ,  fît  la  voye  Appia  , 
Cffid  i".  avec  L.  Volumnius 
l'an  44;.  i".  avec  le  m£me  l'an 
4{S.  DiSMiuT  l'an  466.  homme 
lage  &  éloquent  pour  foa  tenu. 


tus    Claudius     CCiAfDiDs    Ti 


Ar.  Cl  A  uni  us  C  au  DIX, 
CniyïffavecM.J'ulviusflaccus 
l'an  490.  fie  le  premier  la  guêtre 
aux  Cat[hagiaois  ,  ayant  fitic 
paffcr  des  troupes  «a  Siciki 


Confia  avec 

-P.  Semptonins     T»hU  XIF, 

$ophus,ran4S«. 


Ctnfid  avec 
M.  Sempronius 
Tuditaous  en 
!I4.  C«/™r 
avec  M.  Junios 
en  %t,f.  DiB»- 
tmr  ta  141, 


■  K 1 17  s  CUm£»  ,  femme 
u  D I  u-c  iofolente ,  qui 
K  o  N.       fbt  condamnée 

pu  jugeuKIU 
B  'public 


Pppp- 


v  Google 


66S  Branche  de  L  I  V  I  E.        Tm^U  Xllt 

A 

y.  CLATTDIU5  PuicniR,  recood  fils  d'Apptuf  Claudiot  Cecnt ,  {^nfkl  »ec  L. ]iini» 

FuUild'an  jof.  de  Rome,  coDdamti^  pu  jugement   publie  pour  avoii  mal  conduit 

les  abiia  contre  les  Cuthaginois. 

'Ai.  Cl.  aud  lui  PtrLCHiB,,  Ctnfid  avec  Q Fabius Flacciu  l'an  541.  de  Romer 
piit  Capou'é  avec  Ton  Collègue. 


CImJU  .  ip.  Pacutius 
Campaniu. 


Ar.  Claudius 
Fulcher  ,  Prétiur 
en  ^67.  Cmfulivec 
M.  Sempconius 
Tudicanus  en  («9. 


F.  Claudius. 
FuLcHEK  ,Prittm- 
en  î6«,  Cm/wJ  avec 

L.Preciiu  Liciaîiu 


Av.  CLAODItri  PULCHlRi 

triompha  avec  Q.CeciIiusMat- 
cellnsMacedonious.l'aa  6ii-i- 
Ca  piopies  dépens. 


CUtulia ,  velhl'e 
BÈtate  dans  le 
char  triomphal, 
de  fon  fieic. 


C.CLAUdlD» 

PULcHEK ,  Frîttm 
en  574  Cenful  avec 
Tib.  Semptonias 
Ctacchus  en  )77- 

C   CLAODiur 

PULC  HIR , 

Cm/W  avec  M.  Pet-  ' 
penna  en  £04. 


*À?.  CiAUDiys 
P  U  L  c  H  ■  n  ,  dont 
Ciceton  fait  menrion 
liv.  t.  lU  Or». 


ClMtuli» ,  ép.  Tib. 
Semptonius 
Gracchus ,  au- 
teut  de  la  loi 
Agtaria. 


L.  Liviuï  Dausut 

CLAUDIANUS.adopCi 

datu  la  famille  Livie. 


'A  t.  CïAUKIUS 
PULCHER.ClO/U 

avecCNorbanus 
IbccusTan  71  f, 
la  7  année  ani^i 
le  meimte  ge 
Cefai. 


C.  CrAUDitrs 

DULCHEU,. 

Fréttur  l'an 
£10.  vaincu 
par  Spanai:us. 


Ap.  ClAUDIDS 
P  U  LC  HE  a, 
Ctaflil  avec   P. 
Seiviliasran<7f. 


LIVIE -^t 
l'an  tj.  de 


CUudU, 
ép. 


y.  c.  4g<c    Q.  Mai^     temr  V 
deSians,    ciusRex.     Ciwyîif  avec  L. 


Claudius  Owufù,  CaÏU 

P UEC H ER,  Pr/-         ép.  CHAU. 


P.Clau-   CUninr 

DIUS  if. 

PULCHIR,      L.   LOr- 

vécut      énemi  ca-     cullns , 
fans       pital  de       acatîSe 
aucune    Ciceton,     d'un 
Magif-    fut  tué.    cometce 
par  Mi-     ince^ 
Ion ,  ép.     lueuz 
FmIvU  ,    avec  fcn 
teroariée    frète  P. 
âM.  An-  Claudius. 
toine 
Ttiumvir. 
Je  meunrier    ("^.A.-^^ 
de  fon      P.Clau-       CUtuE^. 
oncle.      niOsPhi-  ép. 

^"•\y\^f~i  cHïR,  dont  C.  OcT. 
\p.  Claudiue  parle  Cice-  Cbsak 
adultère  de  ton  dans  AucUste, 
Julie  fille  fes  Epitr.  <]ui  laié- 
d'Auguftc  i  Aiticus  pudla  i 
Uv.  4.  cattfë  de 

J^inere. 


,v  Google 


r»hlt  XTV.  iÉ9 

Branche  desEmpereiirsTIBERE,CALIGULA,&  CLAUDE. 
B 

Ti>.  Cl.  Nikon,  «juatii^me  fils  d'A»  pius  Cl  aUi>'Ius  ï'»Dt»fft,  daqael , 
lûîvant  Suecode,  d^endoit  l'Empereuc  TiBiKi- 

C.  ClaudiNbkom,  Prùtur  l'ta  de  Rome  îij; 
Con/Uavec  M.  LivjusSalînacot,  l'air  (47,  obciK  an 
triomphe  fur  lej  Carthagiaois.  Ceitfiur  avec  le  mime 
LiviuSjl'an  fjo. 


P.  Cl  AOBB  KiKOR  .n'eue 
aucune  Maeiftraiure; 

iTniM  Claudh  Nbkon  ,  Ctnful  avec 
M,  Seivilius  Gemiaus  ,  l'an  ;5t. 


.TiB-  Cl.  Nerok  ,  fils  ou  petit-fils  du  pi^c&lenC. 

Arriva  Clauiib  Nironv 

TiB.  Cl.  tiaKottyfiiiffieiir.Pmiift  apris  P.  Scipion  ,  i  ftéam  de  Rome  f'an?it; 
dp,  Livù, ,  fille  de  Livius  Diufus  Callimanut ,  te  U  céda  enceiute  à  AuguAe; 


^11.  TIBERE  CtAiTDB  Nbho'H,  adopti 
par  Augufte,  né  le  i£  Novembre  de  l'an  4^. 
avant  ].  C.  EwreUBUR  l'an  14.  après  J-  C.f 
le  itf  Marsderan  ]7  Sgéde  77an94inois,. 
reg.  it  ans*  mois  i£  jours, ép.  1°.  f'^yînn* 
Agr^'ma ,  fille  de  Vipfïanus  Agrippa  ,  3c  de 
Cecilia  Atilca.  t°.  JmIm  ,  fille  <rAugufte. 


Clu  DkUXIS  NbKOnGbKM  AKICUI, 

né  l'an  de  Rome  7t<-moit  le  11  Juillci 
74tf.  !ans  avant  ].C  ép,  .:^nfDnM,  fille  du 
TriumvirM.  Anioiac  &  d'OAavie ,  focut 
d'AuguAe. 


Cl.  Drukjs  GbblUanious 
CfSAB. ,  aé  l'an  .  .  . 
fà  Antiochtranio. 
deJ-C.ép.^^(pfiM, 
fille  d'Agrippa  Se  de- 
JtiIie.filled'Auguâe, 
t  le  J7  OÙ.  l'an  33. 


ûigula 
fbrça  de 
fè  tuer. 
Un  37. 


Blandtu.    Drufus. 
l'an  ta. 


CALIGULA, 
né  le  3 1  Aodt 
dcl'anii.dé 
J.  C.  Emm- 
REOR  l'an  37. 
3,^.  EmiitA  aflaffiné  le  14 
L*fidA,    Janïierderan'    1er  de 


V.  TrVERi 
CLAUDE 
M  B  R  o  M 
DniTsoi.nd 
1  Aotk  de  l'an 
10.  avant].  C. 
Smvikeur, 
l'an  41  depuis 
j:C  t  le  13 
Oa.  l'ai 


fèmme       tuée  fhwt 

do  pat  lojuin  depuis  J.  C. 

Ctffius  ordre  l'an  ;?.  igé  de  61  a. 

Longi-       de  é^p.  1".  reg.    13  an», 

nus  ,  Heua-  Dom.  ép.  i  '.  Ètnili» 

morte  lioe  l'an  Eno-  LtfûU ,   t'. 

en  ]uil-  43.  ép.  bardus.    Li-oit    Me^ 


RaBiiiius' 
PtauTus , 

2  ne  Neroa 
t  moarii. 
Vintt. 


41.  igé  do  i.9    l'an  3»;    Veni- 

ans.ieg.  4aas,.  de].  C     cius. 

ép.  1°.  jHlit .  l'an  33. 

fil]edeM.SilIaaiW- 

L*.  Livii  OtefiâU,. 

3".  LtUiiPmUm», 

4».  CifoTtir.  - 


l'.Paf.    didli»», 
fienuï ,     VUuuh 


Ur~ 


Cfaude, 


ElùtPetia*, 

■Âpiffau     là 

nièce. 


^.Dkusds, 

t  jeune , 
fiancé  av«c 
la  fiUe  de   ' 

Sejan. 


quelôn       ép.  !*.■ 
pere  ne       Cttens- 
voulut     Pompée  ', 
pas  re-      i».  Fauftiu 
eoaoSxrc,      Sytk, 


f .  Cl.  T  I  B  B  K  s 


Gbk 


03j»vit,  femme 
de  l'Empereui 
apellé  depui»  Nbivok. 

BUTANMIGUf 

CBSARviéuFév.  41. 
mort  de  poUpn  l'an  jf. 


I,  Google 


TéàUXlVi 
•ci-devant. 


Saetooe , 
liv.  i. 
Dion.  1.  jj. 
Tac  Rom. 
1.  ,.  c.  +. 
M.  de  TiU 
lemoiiE , 
Hift.  des 
Empe- 
reurs. 


670  GENEALOGIES 

Drtt/us  CUudUaus  à  caufe  de  Ibn  adoption  dans  la  h- 
mille  des  LivienS)  laquelle,  quoique  Plebeïene ,  fut  néan- 
moins en  grande  confidération ,  &c  étoit  illuftrée  par  U 
Diélature  j  huit  Confulats ,  deux  Cenfures  &  trois  triom- 
phes. 

Tibère  Claude  Néron  premier  màrï  de  Livie&pc- 
re  de  l'Empereur  Tibère  ,  décendoit  d'un  fils  d'Appius 
Claudius  l'aveugle.  Etant  Queft^r  de  C.  Cefar ,  il  fût 
fait  chef  &  condudleur  de  l'armée  navale  en  la  guerre 
d'Alexandrie  >  où  il  contribua  beaucoup  à  la  viAoire. 
Ce  qui  lui  mérita  l'honeur  d'être  fubiutué  Pontife  en 
la  place  de  P.  Scipion ,  &  fut  envoyé  dans  la  Gaule  con- 
duire des  Colonies ,  entr'autres  celles  d'Arles  &  de  Nar- 
bone. 

Après  le  meurtre  de  Céfar,  Tibère  Néron  propofa 
d'en  récompenfèr  les  Auteurs  ,  &  au  foriir  de  fa  Pré- 
ture ,  les  Triumvirs  étant  en  dilcorde ,  il  fc  iaifit  des 
ornemens  des  Tribuns  6c  fuivit  iufqu'à  Peroulc  L.  An- 
toine frère  du  Triumvir.  Il  pafla  à  Naples ,  où  ayant 
en  vain  mis  les  efclaves  en  liberté  ,  il  le  fauva  en  Sici- 
le ,  où ,  mécontent  de  n'avoir  pas  ité  admis  en  la  pré- 
iènce  de  Sextus  Pompée  5  &  de  ce  qu'on  lui  avoit  dé- 
fendu de  faire  porter  devant  lui  les  Ëiifceaux ,  il 
pafla  en  Achaé  vers  M.  Antoine  Ôc  enfin  fe  réconcilia 
avec  Augufte  y  auquel ,  de  retour  à  Rome ,  il  céda  fa 
femme  Do»»  Zivîe  Dnifille  alors  enceinte  de  fix  mois  de 
ion. fécond  fils  Cl.  Drufus  j  qui  lui  fut  envoyé  auflitôt 
après  fà  naiiTance. 

Son  fils  aîné  nomé  TIBÈRE  Claude  Neïlon  né  l'an 
de  Rome  712  &  42  avant  J,  C,  trouva  un  grand  apui 
datis  ià  mère  qui  lé  ^yprUa  en  tout  ce  qu'elle  pût ,  &  elle 
pouvoit  beaucoup  fur  Peiprit  d'Augulte ,  qui  l'éleva  aux 
charges  dès  avant  l'âge  porté  par  les  Loix.  Il  fit  fes 
premières  armes  en  Cuntabrie  aujourd'hui  Bifc»ye ,  où  il 
îèrvit  en  qualité  de  Tribun  militaire.  A  l'âge  de  2j 
ans  il  concfulfit  en  ATie  une  armée  coiifiderable  &c  re- 
mit Tigranes  dans  fon  Royaume,  Il  fit  enfuite  la  guer- 
re avee  filccès  dans  la  Pannonîe  &  dïms  l'Illirie ,  où  il 
dona  des  preuves  de  &  bravoure  ôc  de  £1  capacité  dans 
le  métier  de  la  guerre. 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Hv.iV.  éyi 

Augufle  engagé  par  fes  fervices  &:  trompé  par  cette  T  i  b  e  r  i. 
ÊLuflè  modeitie  dont  Tibère  favoit  couvrir  tous  fes  vir 
ces,  l'adopta  avec  le  pofthume  Agrippa  le  14  de  Juin 
de  l'an  4  de  J.  C.  lui  dona  la  puiffânce  du  Tribunat 
&  le  déclara  fon  fucceflèur  à  l'Empire ,  qu'il  comença 
Tan  14  de  J.  C.  par  rendre  les  honeurs  dûs  à  la  mé^  i  j. 
moire  d'Augufte,  Se  par  des  reglemens  fàges  contre  les  An  1 4. 
vices  ,  le  jeu  Se  le  luxe.  Tant  que  vécut  fon  neveu  Geti-  J.  C. 
manicus  >  qu'il  a^it  éti  obligé  d'adopter  5c  que  fon 
mérite  faifoit  adorer  des  Romains  &:  des  étrangers ,  il 
parut  modeile ,  doux  Se  humain.  Quelqu'un  lui  con* 
feillant  de  mètre  des  impots  fur  les  Provinces  de  ItEm- 
pire  ,  il  répondit  qu'un,  bon  Pafiear  devait  tondre  fes  brc' 
bis,  mais  qttil  ne  fftlloit  pas  les  écorcher.  Quoiqu'il  fut  lèn^ 
fîblement  touché  des  moindres  injures ,  il  foufroit  fans 
murmurer  que  l'on  parlât  ouvenemient  contre  lui ,  dlfànt 
q^ue  dans  une  ville  qui  était  libre,  les  tangues  é"  ^t^  tfp'^f^  dévoient 
être  libres.  Il  ne  voulut  pas  prendre  la  qualité  d'Empe- 
reur ,  ni  le  titre  de  Perè  de  la  Patrie ,  &c  défendit  qu'on  lui 
dona  le  titre  de  Seigneur.  Quand  les  Romains  le  prièrent 
de  fbufrir  que  l'on  donât  au  mois  de  Novembre,  qui 
écoic  celui  de  fa  naiflànce)  le  nom  de  Tibère  »  il  deman- 
da,  ce  qu'ils  feraient  s'ils  avaient  treize  Cefars. 

Lorsqu'il  fe  fut  dé^ût  de  Germanicus ,  que  cette  di- 
gue fut  levée ,  &  qu'il  ne  craignit  plus  les  hommes ,  fes 
vices  fe  débordèrent  comme  un  torrent,  6c  ceflànt  de 
fe  contpaindte  ,  il  fit  conoître  fon  avarice  6c  Gi  cruauté, 
iàcrifiant  à  lès  ibupçons  tous  ceux  qui  lui  devenaient  ou 
fufpe*5ts  par  leur  mérite  ,  ou  odieux  par  leur  vertu.  ^ 
Agriffme  veuve  de  fon  neveu  Germanicus  6c  fes  deux 
fils  Ûeron  &:  Germamem ,  furent  les  principales  vi<5limes  , 

de  fa  jalouiie.  

Tibère  fe  retira  l*an  2<S  dans  Itle  de  Caprée*  oîi  il 
^abandona  aux  plus  làles  voluptez  6c  aux  excès  du  vin, 
qui  l'avoient  fait  nomer  par  raillerie  Btbere ,  au  lieu  de 
Tibère.  Il  n'eut  plus  de    bonté   ni  d'indulgence  que 

r^    de  éloignée  feiriement  d'une  lieuë  1  taips/    I-'^ir  y  dl  <l9uz   en  hiver  ,  Ui 
i\x  Cap  de  Soireaiodws  la  Ganipanie,  1  fiais  eu  Tèii.  u'u»,  C  fi. 
i^i'Augttde  avait  ac&eiée  des  Na£oIi-| 


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THERI 


Chevreau 
Hift.  du 
Monde , 

i. }.  c.  e. 


éjt  GENEALOGIES 

.  pour  Sejan ,  qui  de  Colonel  de  fes  Gardes  >  étcMt  de- 
venu Ion  premier  Minière  ,  &c  qui  fut  affés  iinpudem 
pour  Jui  demander  en  mariage  la  veuve  de  ion  £1$ 
Drufus.  Ce  favori ,  dont  les  images  étoient  adoré.es  & 
le  jour  de  la  naiflànce  célébré  a  Rome  par  Arrêî  du 
Sénat ,  devint  fi  infolent ,  qu'il  n'apeloît  Tibère  que  le 
Gouverneur  de  Caprée ,  6*  fi  ingrat,  qu'il  confpira  con- 
tre la  vie  ôc  la  courons  de  ion  bienfaiteur  »  qui  averti 
de  fes  deilcins ,  les  prévint  par  une  «nort  ignominieufe 
le  1 3  O^obre  de  l'an  }  i  :  les  enfans  $c  tous  fes  amis 
furent  envelopés  dans  fon  malheur. 

Tibece  haï  de  tout  le  monde  mourut  à  Mifene  le  i6 
de  Mars.,  ièlon  Tacite  &c  Suétone,  ou  le  26  d'Avril 
ûiivant  d'autres ,  de  l'an  37  de  J.Cdansla  78*  annéedc 
Ton  aee  »  ayant  régné  1 2  ans ,  ibc  mois  &c  z6  jours.  11 
avoit  la  fierté  Se  la  roideur  naturelle  à  la  fiunille  des 
Claudiens ,  craignoit  ceux  qui  avoient  de  grandes  qua- 
lités âc  haïfibit  ceux  qui  avoient  de  grands  vices.  Il 
n'avoir  de  complaifa;ice  pour  perlbne  ôc  l'^fèélation  de 
feverité  qu'il  mêloit  à  (es  bien£iit$  en  ôtpient  toute  la 
grâce. 

Il  haïflbit  les  cérémonies  étrangères  &  fur  tout  cel- 
les des  Juifs  &c  des  Egiptiens  :  il  ordona  par  un  Edit 
{)ublic  que  les  Citoyens  Romains  qui  aiufieroient  à 
eurs  myfteres ,  Icroient  efclaves  pour  to^te  leur  vie. 
Cette  loi  ievere  fut  la  iùite  d'une  avanturc  affés.  agréa- 
ble. U  y  avoit  à  Rome  une  Dame  d'une  beauté  achevée 
nomée  Pauline.  Ahtndus  jeune  Chevalier  Romain ,  con- 
çut pour  elle  une  paffion  violente ,  ôc  après  pluiieurs 

*  foupirs  inutiles ,  il  lui  ofrit  vingt  mille  écus  pour  paflèr 
une  nuit  avec  elle,  Pauline  rejeta  avec  mépris  &  indi- 
gnation les  ofres  de  Mundus ,  qui  déièipere  de  la  feve- 
rité de  cette  belle  perfone ,  &  réfolu  de  perdre  la  vie 
après  avoir  perdu  l'efoerance ,  pris  le  parti  de  le  X^i&t 
mourir  de  faim.  Idé  afranchie  ae  Muridus  le  père  coiu^ 
fon  défefpoir  :  comme  elle  étoit  paturellçmcnt  ofîcieuici 
elle  le  pria  de  vivre  ôc  s'engagea  de  le  fervir  dans  & 

riiïion.  Se  doutant  bien  que  la  vertu  de  Pauline  étoit 
l'épreuve  de  l'argent ,  eUe  eijt  recours  àl'wifiçç-  I"f- 


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HISTORIQUES.   Liv  IV.  i^y^ 

truite  que  Pauline  avoit  pour  Ifts  une  dévotion  fingu-  T  i  b  z  r  t; 
iiere  j  elle  parle  aux  Prêtres  de  cette  Déeflè ,  leur  pro- 
met cinq  mille  écus ,  la  moitié  d'avance ,  &:  le  refte 
quand  ils  auroient  fait  réiiflir  la  chofe  qu'elle  alloît  leur 
propofcr.  Le  plus  vieux  des  Prêtres  gagné  par  cet  ar- 
gent ,  va  trouver  Pauline ,  lui  dit  qu'elle  fe  réfolut  d'a- 
border de  bonne  grâce  au  Dieu  Anubis  une  nuit  qu'il 
lui  demandoit.  La  Dame  dévote  reçoit  l'ambanàde  avec 
toute  fone  de  foumilTion  &  de  rerpeél: ,  inftruit  Satumiit 
ion  mari  de  l'honeur  que  vouloit  lui  faire  le  Dieu  Anu- 
his,  &c  pour  ne  le  point  faire  languir  elle  va  au  Tem- 
ple )  d'où  les  Prêtres  la  conduifîrent  dans  une  chambre  > 
où  les  lumières  furent  éteintes.  Elle  ne  fut  pas .  plutôt 
.couchée  que  MuTidus  iè  mit  auprès  d'elle  fans  cérémo- 
nie ,  &:  lui  fit  .cannoÎTre>  fans  lui  parler  ,  que  le  Dieu 
des  Egiptiens  reflèmbloic  fort  à  un  homme  galant.  Il 
jie  manqua  pas  de  fc  lever  de  fort  grand  matin  pour 
n'être  pointconude  Pauline ,  qui  ravie  de  l'honeur  qu'elle 
avoit  reçu  du  Dieu  Anubis  ,  en  informa  toute  fa  femillc, 
&c  fon  voifînage.  Le  pis  eilquc  le  Chevalier  l'ayant 
rencontrée  dans  la  rue  trois  jours  apr-ès  >  lui  confeffa  qu'il 
6'étoit  fait  Dieu  pour  la  pofleder ,  èc  qu'il  étoit  le  même 
Anubis  dont  les  careflèsl'avoicnt  comblée  d'honeurôc  de 
joie.  A  cette  nouvelle  P/tuline  déchire  fa  robe,  &  deman- 
de à  Saturnin  la  vengeance  de  cette  aétion.  Tibère  inf- 
^uit  de  la  vérité  du  fau>  8c  ayant  égard  à  la  naiflànce  de 
cette  Dame  dévote  8c  crédule  >  comanda  f^ide  àc  tous  les 
Prêtres  du  Temple  d'Ifis  fuflènt  pendus,  que  le  Temple 
fut  rafé  &  que  l'on  jcttât  dans  le  Tibre  l'image  de  cette 
3Déeflè  étrangère  «  6c  que  les  Egiptiens  8c  les  Juifs  for- 
xiilènt  de  Rome.  Il  le  contenta  de  baiùr  Mundus ,  dont 
l'amour  (èmbloiten  quelque  &çon  excuièr  le  crime. 
Tibère  avoit  époufé  Vîffi^n*  Aghpine  *  fille  du  grand 


Agrifptne  (è  «maria  i  Afiwiu 
T.olii»  .  foft  c^Ubie  Tout  Aiwufie  ,  il  ta 
fUK  deux  filt  da  nom  A'aGûui  GmIIks  , 
qui  ^[otem  frères muius  dcDrnfus.fils 
Je  Tibère  t  auffi  fureoi-ils  i\em  aux 
premières  dignicez.  Mais  cette  alliance 
mCme  tiic  le  fujet  de  la  haine  de  Ti- 
^C(  Ai-tvut  «onvc  l'AÎnéi  il  le  fit 


uttn  Se  condamner  par  le  Sénat  : 
après  trois  a^s  de  captifité  ,  il  fe  laifla 
raoani  de  faim  l'an  33.  de  ].  C  Cça  frçic 
voulut  en  l'an  4e.  fe  &iie  ^liie  Emper 
renc ,  fu  «leffcint  Airent  iieov^ent ,  le 
l'Empereur  Claude  le  comteaa  de  le 


CUl'î 


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^74  GENEALOGIES 

T  i  B 1  jii.  Agrippa  ;  Augufte  l'obligea  de  la  répudkr  pour  époufcr  fi 
6&  Julie  y  dont  il  n'eut  qu'un  âls  qui  mourut  au  berceau. 
Drusus  fils  de  Tibère  Ôc  d'Agrippine  ,  étoit  fujet  au 
■vin  &  à  la  débauche ,  porté  à  Ta  cruauté ,  prompt  & 
colère ,  ôc  un  fouflet  qu'il  dona  à  Sejan  fut  une  des  caufcs 
Tac.  Ann.    dc  la  mort.  Sejan  le  fit  cmpoifonncr  l'an  23  de  J.  C. 
4-  par  un  de  fes  afianchis  j  fevorifé  en  cela  par  ZivtStkwr 

Uion.l.j7.  jj^g  ^jg  çç  Prince  &  trop  amie  de  Sejan.  Ceux  d'IUum 
ayant  envoyé  un  peu  trop  tard  faire  compliment  à  Ti- 
bère fur  cette  mort  >  il  leur  répondît  par  cette  froide 
raillerie  y  qu'il  prenoit  Mujfi  ieMtcct/p  de  fart  à  U  perte  ft% 
Avaient  faite  SHe&or, 

Drums  laifîà  deux  enfans  ,  iàvotr  1  Tibere-Ntnn ,  k 
Julie.  Julie  fut  mariée  l'an  20  avec  Néron  fils  aîné  dc 
Germanicus  Se  fi-ere  de  Caligula>  après  la  mort  duquelcUc 
iè  remaria  avec  Rubellius  Plautus  ,  dont  elle  eut  un  fais,  que 
Ncron  fie  mourir  l'an  62,  Meflallne  la  fit  mourif  co 
l'an  4}.  Tibère  Néron  fut  déclaré  Prince  de  la  jeuneQèr 
par  Caligula ,  qui  Padopta  y  afin ,  dit  Fhilon ,  de  lui  ôier 
le  droit  qu'il  avoit  de  partager  avec  lui  l'Empire ,  & 

Cour  être  entièrement  maître  de  lui  &  de  ià  vie,  félon- 
autorité  que  le  droit  Romain  donoit  aux  percs.  En 
éfet  il  lui  ota  bien-tôt  la  vie ,  lorfiju'il  s'y  attcndoit  le 
moins.  On  dit  qu'il  obligea  ce  mifèrablc  Prince  à  fedé- 
fiiirc  lui-même  >  n'étant  permis  à  perfonc  de  répandre 
le  fang  du  pctit-fils  d'un  Empereur.  Ainfi  quoique  Ti- 
bère préfentât  là  tête>  perfonc  ne  voulut  lui  accorder  la 
grâce  de  le  tuer ,  &  il  finit  de  là  propre  mam  là  mifè' 
rable  vie  l'an  37  de  J.  C. 

Claude  Drusus  Néron  y.  frère  puîné  de  l'Émpcrcuï 
Tibère  >  n'étoit  m  moins  brave  >  tit  moins  habile  qu«  Im  >' 
mais .  beaucoup  plus  poli ,  phis  humain  âc  plus  honên 
homme  que  Tibère.  Il  étoit  a&ble  carelïàat  >  enemi  de 
la  dillimulation  1  du  vice  &:  de  ta  débauche  »  ami  de 
la  vertu ,  ayant  Pâme  droite  ôc  d'une  vertu  ^ale  à  cel- 
le de  fa  chafte  époufe  Antonit  fille  dc  M.  Antoine  le 
Triumvir.  Drufus  dona  des  marques  de  fon  courage  en 
Allemagne  y  c^  il  foumit  plufieurs  peuples  révoltes.  11 
défit  les  Rhetes,  aujourd'hui  només  Grijornsy  ôc  enfuite 


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HISTORIQUES  Lh.  IV.  5675 

^tam  Cohful  >  il  vainquit  les  Cherujjmes  &c  autres  peu-  T  i  b  i  r  t. 
pies  de  Germanie  ,  d'oii  il  eut  le  furnom  de  Germa- 
Nicus.  Une  mort  prématurée  caufée  par  une  chute  de 
cheval  >  qui  lui  rompit  une  cuiilè  y  l'emporta  à  l'âge  de 
30  ans,  trois  ans  avant  l'Ere  vulgaire.  Il  laiila  àTAnto- 
Mit ,  de  laquelle  on  a  remarqué  qu'elle  ne  cracha  ja- 
mais }  CUuâfC  Dritftis  Gcrm^nicus  ,  TVA.  CUude  j  qui 
fut  Empereur  ,  &:  Livi/le  mariée  à  C.  Ce/«r  petit 
fils  d'Auguile  )  puis  à  Vruftes  fils  de  Tibère.  Elle 
fat  complice  de  la  mort  de  fon  fécond  mari  t  pour  fe  do- 
ner  à  Scjan ,  8c  ce  crime  ayant  été  découvert ,  elle  en 
fut  punie  l'an  31  âc  on  la  laifTa  mourir  de  faim.  Tlbe^ 
re  vouloit  lui  pardoner  à  caufe  à'Antortia  fa  mère  » 
mais  Dion  dit  qu'Antonia  ne  put  lui  pardoner. 

Cl.  DfLusus  furnomé  Germanicus  hérita  de  la  valeur 
&  des  grandes  qualités  de  ion  père  ,  ôc  fon  mérite 
j)orta  Augufte  à  lui  faire  époufcr  Agri^ftnt  là  petite 
lille  &  à  le  faire  adopter,  par  Tibère  fon  oncle.  Il  fuï 
crée  Conful  l'an  1 2  de  J.  C.  &  comandoit  les  troupes 
en  Allemagne  ,  lorfqu'on  y  aprit  la  mort  d'Augutte. 
Elles  voulurent  le  proclamer  Empereur ,  mais  il  Te  ré- 
futa ,  6c  calma  leurs  efprits  portés  à  la  révolte.  Enfuir 
te  ayant  batu  les  énemis  >  U  retourna  à  Rome  ,  où  il 
reçut  les  honeurs  du  triomphe.  Ayant  été  crée  Conful 
une  féconde  fois  l'an  18  de  J.  C.  il  fut  envoyé  apaifcr 
les  troubles  de  l'Orient.  Il  vainquit  le  Roi  d'Arménie, 
&c  réduifit  la  Cappadoce  en  province  Romaine,  Il  mou- 
rut à  Anttoche  Fan  20  de  J.  C,  à  l'âge  de  34  aûs ,  âc 
ce  ne  fut  pas  fans  Ibiwçon  de  poiibn.  On  ne  doute  pas 
que  Tibère  jaloux  de  fon  mérite ,  n'eut  été  l'auteur  de 
la  mort  &  qu'il  ne  fc  fut  lêrvi  du  miniftere  de  L.  Pi- 
fon  pour  lors  Gouverneur  de  Sirie.  Il  laiflà  flx  cnâfK 
NEB.OM  fie  D&usus  les  deux  aînés  furent  déclarés  avec 
leur  mère  énemis  par   le    Sénat  ,  fur  de  feux  crimes 

âue  leur  imputa  Tujcrc  ;  Néron  fut  relégué  dans  H)e 
e  Ponce ,  puis  dans  celle  de  Pandataire ,  où  il  mourut 
de  faim.  I)rufus  fut  enfermé  dans  une  cave  du  Palais 
à  Rome,  oii  il  mourut  l'an j 3  > après  avoir  mangé  la 
Qqqqij 


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«7«  GENEALOGIES 

T I E  E  R  £,  bourre  de  fon  matelas ,  pour  fe  prolonger  la  vie  de 
quelques  jours.  Leur  frère  Cmus  ÇdiguU  f  fucceda  à; 
l'Empereur  Tibère. 

Les  trois  filles  de  Germanicus  ,  favoïr  ,  Drufille ,  Julie 
&  Jgripfine  n'imitèrent  point  la  chaflcté  de  leur  mère. 
L'aînée  avoit  été  mariée  l'an  jj  par  Tibère  à  C>»^»* 
Longinus  Conful ,  s'abandona  à  fon  frcFe  Caligula ,  qui 
l'ayant  perdue  fur  la  fin  de  Juillet  de  l'an  38  en  fit  une 
Déene.  Dion  1.  59  dit ,  que  krfqu'ellc  mourut  elle  étoit 
femme  de  M.  Emilim  Lepidus ,  qu'on  croit  fils  de  Julie 
petite  fille  d'Augufte  ,  &  fœur  d'Agrippine  mère  de 
Caïusy  dont  il  étoit  ainfi  coufin  germain.  Les  loix  de  la 
pudeur  n'empêchèrent  point  ce  Lepidus  d'avoir  un  co- 
merce  inccftueux  avec  les  iœurs  de  Caïus  6c  celles  de  la 
IHoti.1.59.  reconoiflànce  pour  les  bontés  de  Caïus,  qui  Taimoit  ex- 
trêmement ,  &  lui  avoit  permis  d'entrer  dans  les  char- 
ges^  cinq  ans  avant  l'âge  prefcric  >  de  conspirer  contre 
Xà.  vie  de  ce  Prince.  Caius-  lui  fit  trancher  la  tête  l'an 
39 ,  &il  condamna  en  même  tems  fas  deux  fœurs  /«- 
lit  fie  Agriffine  ,  comme  coupables  d'incefte  6c  de  mau- 
vais deneins  contre  liii ,  6c  les  relégua  dans  l'île  de  Pon- 
ce. L'Empereur  Claude  ,  leur  oncle  ,  les  rapella  ;  mais 
MeHatine  jaloufe  de  ce  que-  ^Ut  ne  la  flatoit  pas  &l  en* 
iretenoit  fouvent  Claude  en  particulier  r  la  fit  renvoyer  en 
exil,  Ibus  prétexte  d'adultère  ,  6£  la  fit  mourir  peu  après 
gar  un  ordre  doné  fous  le  nom  de  Claude.  M.  Vtnitm 
mari  de  Julie  ,  lequel  avoir  été  Conful  en  l'an  30  ,  r&- 
çuc  de  Claude  un  lècond  Confulat  l'an  45  ,  6c  l'année 
fuivante,  il  mourut  cmpoifoné  par  Meflalinej  par^- 
ce  qu'il  étoit  trtsp  chafte  pour  elle,. 

Agriffint  autre  fille  de  Germanicus,  n'étoit  pas  plus 
^^xsz  que  fes.  ToBurs  7  8c  quoiqu'elle  afeAât  de  pzu'oî- 
ue  grave  8c  févere,  elle  étoit  affés-  libérale,  de  iés  fe- 
.  veurs,  lorlqu'éiles  pouvoicnt  fèrvir  fon  ambition.  Elle  ne 
Dion.  61.  ^s  refufa  pas  à  fon  frcre  Caligula  ,  6c  elle  les  prodigua 
'à  Pallas  afranrfïi  de  l'Empereur  Claude ,  pour  le  mètre 
dans  lès  intérêts;  Son  naturel  étoit  fier  6c  violent ,  elk 
aitnoit  l'argent  avec  paffion.  Elle  fit  mourir  Crifpus-PMf- 
^nus   foa  fécond  mari,  qui  avoit  été  deux  fois  Conful, 


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HISTORIQUES.  Liv.  IK  677 

pour  joiiir  de  la  fucceffion  qu'il  lui  laiflbic  ;  mais  elle  c  a  1 1- 
étoit  moins  cruelle  &c  avare  qu'ambitieulè.  Lorfqu'elle  g  u  t  a. 
eut  engagé  l'Empereur  Claude  fon  troifiéme  mari  a  dés- 
hériter fon  propre  fils ,  pour  adopter  Nenn  ,  qu'elle  avoit 
eu  de  fon  premier  mari  Domitius  Eaobarius  3  elle  iè  défit 
de  ce  malheureux  Empereur  qu'elle  empoifona  avec  des 
champignons ,  pour  mètre  ce  fils  fijr  le  trône ,  quoiqu'on 
lui  eut  prédit  qu'il  la  feroit  mourir,  ^ujmperte  ,  repon- 
dit-elle  fur  cette  prédidlion  ,  que  je  meure  pourvu  quilregne^ 
La  prédiction  iè  vérifia ,  Néron  qui  s'étoit  d'abord  gou- 
verné par  ià  mère  j  crut  ne  pouvoir  régnée  tant  qu'elle 
vivroit ,  ôc  il  la  fit  poignarder  dans  fa  chambre  le  i  o 
Juin  de  l'an  59  de  J.  C.  Agrippine  étoit  née  dans  une 
ville  des  Ubiens  qu'elle  agrandit  depuis  ,  &  quelle  fit 
nomer  CoUnU  Agrippine ,  nous  l'apellons  aujourd'hui 
Cologne.  Cette  Princeflc  étoit  belle ,  avoit  l'elprit  déli- 
cat Se  aflés  profond. 

CaÏus  Julius   Cesar  Germanicus  furnomé  CALI-      I  y. 
GULA  ,  né  près  de  Coblents ,  fut  élevé  tout  petit  en    L'an  jr. 
Germanie  parmi  les  fotdats ,  habillé  Se  chauffé  comme  de  J.  C, 
eux  y  ce  qui  lui  fit  doner  le  nom  de  CaliguU  *  >  nom 
qu'il  regarda  depuis  comme  une  injure.  Il  eut  auflî  dès  Suetone 
fon  enfance  le  nom  de  Céfar ,  parce  que  fon  père  étoit  liv.  j. 
entré  dans  la  maifon  des  Céfars ,  lorfqu'ïl  fut  adopté  par 
Tibère. 

Son  éducation  de  foldat  au  milieu  des  JFôldats  lui  ac- 
quit l'afeéVion  des  gens  de  guerre  ^  &  la  mémoire  de 
ion  pcre  le  fit  aimer  des  peuples ,  mais  on  ne  l'aima 
qu'autant  qu'on  ne  le  conut  pas.  Il  avoit  un  na- 
xurcl  violent  ,  une  légèreté  &  une  inconftance  qui  tenoit  ,  *^'  "^ 
de  l'extravagance ,  il  étoit  timide  dans  le  danger  &  ià  ti> 
midité  le  rendoit  cruel  >  lorfqa'il  croyoit  le  poavoir  être  • 

impunément. 

Il  avoit  tellement  Forcé  ion  caractère ,  &  fi  bien  apris 
Part  de  diilîmuler  à  l'école  de  Tibère  >  auprès  duqud 
il  d^ewa  depuis  l'âge  de  20  ans  >  qu'on  a  dit  de  lui^ 
que  jamais  U  n'y  eut  meilleur  valet  ni  plus  méchsnt  m»itn. 

*  Les  bonnet  apdiéet  en  luia  C)%«  >  étoirnt  alors  U  obanlTuic  Jet  SotdiiB. 


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67Z  GENEALOGIES 

€aii-  Caïus  comcnça  fon  règne  par  élargir  tous  les  prifo- 
c  u  LA.  niers  j  cntr'autrcs  Agrippa  Roi  des  Juifs ,  il  rapeûa  les 
exilés  ^dona  abolition}  âc  dona  à  là  grand  mère  Atitomah 
nom  d'  /iugufte  ;  mais  ceflànt  peu  après  de  fè  contraindre ,  U 
remplit  Rome  des  iriftes  marques  de  fa  cruauté  ,  de  fon 
avarice  Se  de  fon  extravagance.  U  le  défit  du  jeune  Ti- 
bère ,  fit  maflacrer  Ptolomée  Roi  de  Mauritanie ,  obli- 
gea Macron  &  fa  femme  Emmia  qui  avoient  contribué 
a  Ion  élévation ,  à  s'ôter  eux-mêmes  la  vie.  Il  fit  aulG 
périr  SiUntts  *  père  de  là  première  femme  Julien  qu'il 
avoit  épouféc  fous  Tibère  j  6c  qui  mourut  en  cou- 
ches. Il  avoit  voulu  le  feire  acufer  par  JW/«j  Grdci- 
nus  **  homme  d'un  mérite  extraordinaire ,  qui  refuft 
cette  comilfion, 

Après  avoir  abufë  de  fes  deux  fœurs  Agrippine  &  Li- 
.ville»  il  les  profticua  honteulèment  aux  complices  dç 
fes  débauches ,  puis  les  envoya  en  exil  >  retenant  iJw- 
filU  Ion  autre  fœur  dans  fon  Palais  comme  là  femme  > 
&  après  qu'il  l'eut  perdue  &  qu'il  en  eut  fait  une  Décile,  il 
étoic  également  dangereux  fie  de  faire  quelque  réioiiit 
fance ,  parce  que  c'etoit  fe  réjoiiir  de  fa  mort ,  8f  de  lài- 
re  paroitrc  de  la  triftcflë  >  parce  que  s'étoic  s'alliger  de 
fa  prétendue  divinité. 

Calpurnius  Pilbn  l'ayant  invité  au  feftin  de  fes  noces 
zvcc  liviaOre/illm ,  en  fortantde  chés  lui  il  fie  enmener 
Orelliilla  dans  le  Palais  oïl  il  l'époufa  ;  âc  la  répudia  pei4 
de  jours  après, 

LollU Paulin»,***  qu'il  obligea  fon  mari  C.  Memnius 
Regulttpdt  lui  céder  y  fie  de  s'en  dire  le  père  pour  la  lui 

*    Silaaus  étoiz  à'vot  na.iCoa  illaftre    hmnmt  »vm^ji  ntvtninisftu  mm  m«- 
8c(l'aneTertatare.&  ù  cftimé  .queTi-       -'  ■-" 
bere  renvoyoit  icajaurs    ^    lui  -  mine 
ceux  qui  avoient  speEl^  àt  fej  Ordon- 


I  -  '  *  Seoe^ue  ,  lir.  i.  deBmef.  cap.  it. 
remiique  de  ceGnccin us, qu'ayant  belbin 
d'argent,  &  fef  amiî  s'empreflànt  de  lui 
«n  t&ner,Fibîui Peines* luienvoyautte 
CcaDderamme.flc  qu'il  ne  voulut  point 
la  recevoir ,  i  caufe  de  la  mauvaire  ré- 
putation de  Peiiicus.  Ses  amis  lui  cii  fi- 
rent'det  teprochet ,  Se  il  leur  répondit; 
vmtitxrvcm  pMj$ri[iiftuiusr^td'm 


imkt»tU. 

*'*  Elle  étoit  petite  fille  de  ce  M.  Lol- 
IJBs  i  qui  Augvlle  avoit  confié  le  foin  de 
C  Ceur  fon  petit-fils,  en l'cavoTant  es 
Orient ,  te  qui  t'aquiu  mal  de  cette 
charge.  Pauline  voulut  depuis  époufer 
l'Empereur  Claude  aprèi  U  mort  de  Me£> 
fâlinc  ,  mais  Agrippine  l'^ant  Asporté 
fur  elle ,  la  fit  condamner  i  perdre  fes 
grands  bienCft  â  rortit  de  l'Iulie  ,  * 
lut  fie  ôter  ta  vie  l'an  49.  la  fùi^f  icit- 
Ca  de  Ibuilegb 


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ttlSTORÏ  QtJ  ES.  Liv.lîr.        e-j^ 
éotitx  en  cette  qualité ,  n'eut  pas  un  fort  plus  heureux    Ca  t  /- 
&:  ne  put  captiver  le  cœur  d'un  Prince  également  prompt    a  v  l  a^ 
à  devenir  amoureux  &  à  cefïèr  de  l*être.  Il  la  répudia 
ians  en  dire  la  raifon. 

Enfin  Ctfottie  fille  d'OrphituS  &  de  Veftili» ,  fut  celle 
qui  fut  le  captiver  ',  là  beauté  ui  contribua  pas  tant  que 
la  conformité  de  fcs  inclinations  avec  celles  de  Caligu- 
la.  L'on  croit  qu'elle  employa  d'autres  charmes  que  ceux- 
de  la  beauté  pour  s'en  &ire  aimer,  àc  qu'elle  lui  dona 
un  breuvage  qui  troubla  l'eiprit  de  ce  Prince ,  &  cauia 
cette  fureur  qui  lui  fit  faire  tant  d'extravagances  &  de 
cruautés.  11  difoit  quelquefois  à  Cefonie  ,  qu'il  la  feroit 
mettre  à  la  torture  pour  favoir  pourquoi  il  i'aimoit  tant> 
èc  affaifonoic  fes  careflcs  de  ce  doux  compliment ,  je 
n'ai  qit'à  dire  un  mift  four  faire  fauter  une  /?  MU  tête. 

Non  content  d'être  au-deffus  des  hommes ,  il  voulut 
être  égal  aux  Dieux ,  lors  même  qu'il  Êifoit  des  aAions 
qui  tenoient  moins  de  l'homme  que  de  la  bête.  Il  vou- 
lut être  regardé  6£  adoré  comme  un  Dieu  >  il  afecloit 
de  parler  a  la  ftatue  de  Jupiter ,  Se  faifoit  fèmblant  de 
IVcoutcr  )  comme  fi  ec  Dieu  lui  eut  parlé ,  il  l'apeUoic 
fan  frère  y  ôc  invitoit  la  Lune  ,  quand  elle  étoit  dans  fon 
plein ,  à  venir  coucher  avec  lui.  Dans  l'idée  de  là  divi-^ 
nité ,  il  fe  fit  bâtir  un  Temple  dans  lequel  on  lui  facri' 
fioit  pour  vi^imes  les  oifeaùx  les  plus  rares.  Il  y  eut 
des  Prêtre»  inftitués,  entre  lefquels  Cefonie  fut  lacrée 
Prêtrefle  ,  ôc  par  ta  plus  folle  imagination  du  monde  9 
il  en  fit  Grand  Prêtre  Ibn  cheval  Incitatus ,  lui  donant 
pour  collègue  fon  oncle  Claudius.  Ce  ne  fut  pas  le  feut 
Loneur  qu'il  lui  rendit.  II  lui  dona  une  maifon  mçublée» 
avec  des  Oficiers  &  des  domelliques  y  afin  de  recevoir 
ceux  qui  feroient  priés  de  fa  pan  à  manger  chés  lui> 
&  afin  que  le  nolHe  Incitttus  palïEt  par  tous  les  degré» 
d'honeur,  il  fongea  à  le  faire  Conful.  Il  lui  avoit  làic 
faire  une  écurie  ac  marbre  >  une  auge  d'ivoire  9  des  cou« 
vertures  de  pourpre. 

Ce  monf&e  fat  allàflmé.avec  Cefomê  &  là  fille  par 
.  Chereas  Cafi^s  le  24  Janviei  de  l'an  41  de  J.  C.  âgé 
de  2^  ans. 


,v  Google 


V, 
L'an 


é8o  GENEALOGIES 

C  A.  1 1-  Sur  le  bruit  de  la  mort  de  Caïus  fon  oncle  CLAU- 
DE s'étoit  caché ,  un  des  foldats  qui  couroient  pour 
piller  le  Palais ,  l'ayant  aperçu  derrière  une  tapiflerie  > 
oc  l'ayant  reconu  >  le  falua  du  nom  d'Empereur ,  ti- 
<le  T.  c''  ^^^  1"'*^  n'accepta  qu*à  la  perfuadon  d* Agrippa  Roi  des 
^'  '  Juifs.  Il  naquit  à  Lion 4e  i  Août  de  l'an  lo  avantJ.C. 
Il  fut  apellê  Tibère  Claude  Néron  Drusus>  à  mioi  on 
ajouta  peu  après 'le  fumom  de  Germanicus.  Depuis 
qu'il  fut  Empereur  il  prit  auill  les  noms  de  Ceftr  Se 
a* Augure  quoiqu'il  ne  iut  point  de  la  maifon  d'Augufte 
6c  des  Cclars ,  ni  par  adoption ,  ni  par  fa  naiflànce. 

Julien  l'Apoftat  le  rcprcfente  comme  un  perfbnage 
(ans  a^ton  &c  fans  parole ,  à  moins  qu'il  n'eut  avec  lui 
Pallas  Se  Narcifle  avec  Meflfaline.  Quelque  flupide  qu'il 
fut  t  il  comença  fon  règne  par  des  aâies  de  jultice  &de 
modération.  Il  fit  punir  les  ailafllns  de  Caligula>  ouvrit 
les  priions  ,  rapella  les  banis ,  foulagea  les  Provinces , 
&  rendit  les  biens  ôc  la  liberté  aux  inocens.  Il  fit  des 
gratifications  aux  foldats  >  dona  des  fpeélacles  au  peu- 
Suetone ,  P^^  »  abolit  la  loi  Poppea ,  qui  ne  permcttoit  pas  aux 
liy.  j.  *  lexagenaires  de  fè  marier.  Il  défeiidit  qu'on  lui  ren- 
dit les  honeurs  extravagans  que  Caligula  avoir  exigés. 
Il  aimoit  à  rendre  la  juftice ,  Se  le  railbit  quelquefois 
avec  affés  de  bon  £èns.  Entre  les  iuffemens  qu'il  rendit, 
on  remarque  qu'une  femme  qui  déiavoiioit  fon  fils  t  ne 
pouvant  être  convaincue  ,  il  lui  comanda  de  -l'époulèr  , 
&  l'obligea  par  ce  moyen  à  le  recorîoître. 

Claude  fut  d'abord  marié  avec  EmiUa  Zepid»  fille  de 
Julie,petite  fille  d'Augufte>  il  la  répudia  avant  que  d'habi* 
ter  avec  elle  ,  Zi-vie  MetUUint  qu'il  devoit  époufer  cn- 
iîûte  mourut  le  même  jour  qui  étoit  deftiné  à  fes  no- 
ces. Enfin  il  époufa  fous  le  régne  de  Tibère  TUmtié» 
UrgalanilU  fille  de  M.  Plautins  Sivanus  Conful  en  l'an 
752  de  Rome,  ôc  petite  fille  A*UrgHlMni»  favorite 
de  l'Impératrice  Livie.  U  l'a  répudia  à  cauiè  qu'elle  s'é- 
toit difamée  par  fes  impudicités  6c  à  cauiè  de  quelque 
fijupçon  d'homicide.  Elle  étoit  alors  enceinte  de  cinq 
mois  )  Se  lorfqu'elle  fiit  acouchée  d'une  fiU« ,  il  reltifa 
de  rcconoîtrc  l'cnfont ,  &  la   fit  cxpofcr  toute  uuë  à 

la 


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HISTORIQUES,  Liv.lV.  68i 

la  porœ  de  fà  mère.  Drusus  ,  qu'il  avoir  eu  d'elle  mou-  Clavde. 
rut  peu  de  jours  aj)rès  avoir  été  fiancé  avec  la  fille  de 
Sejan  y  &  cela  par  un  étrange  accident  >  car  ayant  vou- 
lu recevoir  dans  ià  bouche  une  poire ,  qu'il  avoit  jetée 
en  l'air  en  le  joiiant,  elle  lui  entra  fi  avant  dans  le  go- 
iicr  qu'on  ne  put  l'en  retirer. 

Elu  Fetina,  qui  prit  la   place  de  Plautia,   fut  mère 
A'A/jtonie  mariée  l'an  42  à  Cn.  fomfie  *  ,   à  qui  Claude 
rendit  le  furnom  de  Magnus^  que  Caïus  lui  avoit  ôté  Tiltemort, 
par  jaloufie.  MelTalinc  le  rendit  criminel  aux  yeux  de  Hift.  dei 
Claude,  qui  lui  fit  couper  la  tête  l'an  47,  ôc  remaria  tn»p. 
AntùnU  a.vec  Co/w.  SilU  Faufius ,  père  ,  luïvant  Zonare  > 
■àc  MelTaline.  C'ell  aparament  ce  Fauftus  que  Néron  fit 
mourir  en  l'an  62.  Ântonim  éprouva  elle-même  la  cruau- 
té de  ce  Prince ,  parce  qu'elle  ne  vouloit  pas  l'époufèr. 

Elia  Petina  fiât  répudiée  pour  fiiire  place  àK^i  Mejf/t- 
IfttA  fille  de  P^al.  MejfaU  Barhatus  Sc  de  Vomitia  Lefiis 
que  l'Empereur  Claude  dona  pour  femme  à  App'ms  Si- 
laftus  **  l'un  des  plus  illuûres  de  Rome  »  âc  il  le  con- 
"ifideroit  comme  un  de  fes  amis.  Meflaline  oubliant  la 
dignité  }  fa  naiflànce  y  ion  devoir  &c  la  modellie  natu- 
jelle  à  fon  fexe  ,  qui  furent  de  trop  foibles  barrières 
contre  fon  naturel  impétueux ,  s'abandona  aux  plus  hon- 
teux déréglemens ,  &c  y  joignant  la  violence  &c  la  cruau- 
té ,  elle  fe  rendit  redoutable  aux  vertue.ux  &  aux  riches.  Suétone. 
De  la  Cour  oîi  elle  faifoit  manquer  d'haleine  &  de  cœur 
aux  plus  vigoureux ,  elle  paflbit  dans  les  lieux  publicsji 
4*où  elle  fonoit  plus  fittiguée  que  fatisfaite.  De  l'amour 
de  Mnefier  joiieur  de  farces ,  elle  le  livra  à  C.  Silim  Che- 
valier Romain,  lut  fit  répudier  Inni»SiUn»y  &  l'épou- 
là  publiquement  à  Rome.  Claude  qui  feul  de  tout  l'Em- 
pire ignoroit  fes  déréglemens ,  fiit  inllruît  par  Narciflc. 
de  ce  crime  inoiii  >  oc  du  danger  qu'il  couroit ,  il  le 

"    *    Il  étoic  d'anè^mille  trêsilluftre,  petite  fille  il'AQgnfte,  3c  qu'il  «n  avoîc 

mais  noa  pas  de  Celle  du  grand  Pom-  eu  L.  Junimt  Silmiu ,  fiancé  avec  Oâavie 

fée  ,  fi  ce  a'eft  pat  (êmme  ,  oiipar  adop-  file  de  Claude  ,  Se  M-  3nam  SUméui  ,  qui 

tion.  Car  tl  éioît  fiU  de  Crtfflus  Ftngi ,  iût  Conful  l'an  4^  avec  Valeiins  Afiati- 

qui  avoit  aufli  le  fanioindc  Magnat,  cas.   Meflaline  la  belle-iille ,  le  fit  fita 

"     On   croît  (jue  ce    Silaaos  avoit  poui  n'avoii  pas  r^ondu  d  lc(  d^». 
éjoaSt  ca  piemiues  noces  Emili»L*fûUf 

Rrrr 


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éSz  GENEALOGIES" 

Claude,  prévint  &  envoya  k  Tribun  Evodius,  qui  la  tua  danS' 
les  jardins  de  Lucullixs  ,  qu'elle  avoit-  aquis  en  fiiifant-  ' 
mourir  Afiaticus  qui  les  pofledoit. 

Quand  on  vint  dire  à  Claude  qu'elle  étoir  raone ,  il  ne 
s'informa  pas  cornent  >  il  demanda  à  boire  ôc  continua  fon 
repas  làns  doner  aucune  marque  de  joie  ni  de  trifteflè. 
Sa  nièce  Ayifpine  lui  plut  ,  mais  n'ofant  *  l'époufer  >- 
quelque  defir  qu'il  en  eut ,  L.  ViteJlius  lui  leva  ce  fcru- 
pule  >  &  trouva  le  moyen  de  l'y  obliger  par  un-Arrêc- 
du  Sénat.  Rome  devint  ainfi  l'eîclavc-  d'une  femme  am- 
bitieufe ,  impérieufe  &  fiere ,  après  l'avoir  été  d'une  ira-- 
pudique.  Agrippine  prit  fur  l'clprit  de  Claude  ie-  même 
afcendant  que  Meflaline ,  jufque-là  qu'elle  l'engagea  à 
adopter  Néron  qa'elle.  avoit  eu  de. ion  premier  mari,.' 
au  préjudice  de  BriMrtnicus  fon  propre  fils.  La  conduite 
d'Agrippine  aracha  à  Claude  quelques  paroles  de  re- 
pentir, qui  lui  coûtèrent  la  vie.  Cette  méchante  femme 
pour  aller  au-devant  d'un  mal  qui  la  menaçoit,  fe  défit 
de  Claude  en  l'empoifonant  dans  un  ragoût  de  cham- 
pignons qu'il  aimoit.  II  mourut  le  1 3  d'OAobre  de  l'an 
54,  âgé  de  63  ans,  en  ayant  régné  13.  Il  étoit  extrê- 
mement timide,-  &  cette  timidité  venoit  de  ce  qu'on- 
î*avôit  toujours  élevé  parmi  des  femmes  &  des  afran- 
chis,  dans  la  crainte  éc  dans  la  terreur  de  Tibère  &c. 
des  Caïus.  Son  elprit  étoit  tellement  abatu  (  dit  Tacite 
Ann.  19.  c.  3.  )  qa*il  a'avoiPni/ettrimem ,  ni  volonté  ,  ai 
fajfîon  y  qu'autant  que  ceux  qui  étaient  auprès  de  luiy  lui  ea 
infpiroient.  Il  étoit  fort  fujet  aux  excès  du  vin  &  aux 
vices  qui  en  font  les  fuites.  Il  n'étoit  pas  tout-à-&it 
ïàns  génie  Se  {ans  quelque  lumière  d'efprit  j  il  étoit  fon 
bieninftruit  dans  les  Letres  Greques  &  Latines ,  aimoit 
l*érudirion.  11  étoit  fans  avarice.  &  au-deflTus  de  l'argent. 
On  le  fit  Dieu^après  là  mort,  furquoi  GaUion  frerc de 
Seneque  dit  alfés  plailàment,  qu'on  l'avoit  tiré  auGiel 

wed'ibonl  l«uts  confia»  germaines  ,  &:  1  lir.  .$%.    Pouf  U    permilfion  d'tfpoa&i- 
^oiqoe  dcpuw  on   lent  permît,  néân-  |  les  Mfccii  «U«  fat  tèto^a^  ffsNea^ 
moini  lapudeui  rendit  cet  miria^s  aC-  i  va. 
Sa,  Eaici  àii  derint  ^oc  le  gtind  Tlieo-  1 . 


,v  Google 


•HISTORIQUES.  Liv.  TV.  6Si 

ravec  un  croc  ,  comme  on  traînoit  les  autres  ibpliciés  a  N  e  r  o  ■ 

la  rivière. 

Il  laiflà  un  fils   nomé  Britannicus  ,  auquel  Néron 
.non  content  d'avoir  enlevé  l'Empire ,  ôta  la  vie  par  le 

poifonl'an  55  à  l'âge  de  14  ans.  Sa  fœur  offaviej  qm 
.avoit  été  mariée  l'an  52  avec  cet  Empereur,  fuccomM. 

à  l'âge  de  12  ans  le  11  Juin  de  l'an  62  fous  la  t\ai- 
^e  ôc  la  calomnie  de  Poppée.  Elle  avoit  été  fiancée  en 
J'an  41  à  Z.  jHnius  StUnus,  qu'Agrippine  rédulflt  à  le 
;tuer  au  comencement  de  l'an  4*». 

§.  VL 

D.e  'JTEmfereur  NERON- 

La  famille  des  Domitiens  ,  dont  étoit  l'Empereur  TahU 
Keron ,  a  été  très  célèbre  à  Rome.  Elle  fut  diftinguée  en  jfK. 
deux  branches:  l'une  qui  porta  le  furnom  de  Cahinus 
jfut  trois  fois  honorée  du  Confulat>  ôc  la  première  fois 
rcn  l'an  422  de  Rome  en  la  perfonne  de  C.  Domititts 
Cjthinits,  L'autre  branche ,  qui  eut  le  furnom  à'Enobar- 
Jus  &  dont  étoit  Néron ,  fut  illuftrée  par  neuf  Confulat^ 
deux  triomphes  6c  deux  Cenfures.  Elle  .riroit  fon  origiiie 
de  L.  DoMiTius  futnomé  Ertohardus  à  caulè  qu'il  avoit 
la  barbe  rouflfe  comme  de  l'airain.  Il  eut  pour  fils  Cn. 
DoMiTius  Enobardus  Conful  avec  L.  Quinctius  Flami- 
Jiius  en  l'an  562.  Tous  les  décendans  par  un  avantage 
comun  à  peu  de  perfones ,  parvinrent  au  Confulat  &  au 
Sacerdoce.  Mais  U  femble  que  ta  cruauté  &  le  vice  n'y 
étoient  pas  moins  héréditaires  que  les  honeurs.  L'Ora- 
;teur  Lîcinîus  Craflus  difoit  de  Cn.  Domitius  fon  Collè- 
gue dans  la  Cenfure  l'an  66z ,  qu'i/  ne  f»lloit  f/ts  s'éta- 
ntr  ^uil  eut  l»  èarte  if  Airain  9  fuifqttil  mvoit  la  bouche  de 
firté"  U  cœur  de  plomb.  Ce  Domitius ,  qiû  avoit  été  Grand 
Prêtre  Se  Conml  avec  L.  Caflius  Longinus  l'an  658 
fut  père  de  L.  Domitius  Enobardus  ,  qui  prit  le  par- 
.ti  de  Pompée  contre  Cefar,  &  fut  tué  l'an  yoodeRo- 
ine  ,  étant  Conful  avec  Ap.  Claudius  Pulcher,  De  fon 
"©ariage  avec  forwjfœur  de  Caton  d'Utique,  naquit 

Rrrrij 


y  Google 


é84  GENEAL.  HISTOK. 

NziLON.  Cn.  DoMiTius  Enobardus  qui  alla  trouver  Caflïus  & 
Brutus  meurtriers  de  Cefar ,  &  comanda  l'armée  navale 
jufqu'à  rentière  débite  de  l'on  parti;  Il  fuivit  depuis  An- 
toine j  qui  le  fit  Conful  en  l'an  722  avec  C.  Sofius.  Il 
mourut  peu  après  s'êa:e  réconcilié  avec  Augufte.  Son 
âls  L.  DoMiTius  Enobardus  fut  Conful  avec  P.  Corn. 
Scipion  I  &:  merùa  les  honeurs  du  triomphe  en  la  guer- 
re d'Allemagne;  mais  là  cruauté,  ibn  inlbleoce  &  fon 
avarice  obfcurcirent  la  gloire  de  fes  vertus.  Il  époufaAn- 
tonia  féconde  fille  de  M.  Antoine  &  d'OÛavie ,  &  en 
eut  deux  filles  dont  l'une  fut  mère  de  Meffaline  j  fie  l'au- 
tre fe  déshonora  par  fon  libertinage  ;  âc  Cn.  Domitius. 
Enobardus^  qui  eut  tous  les  vices  de  les  ancêtres  fanS' 
en  avoir  aucune  des  bonnes  qualités.  H  époufà-  Jgriffi- 
ne  fœur  de  Caligula»  &  c'eft  de  cette  fource  impure- 
que  fortit  ClaudiusDohixius NERON, queTEm- 
pereur  Claude  fit  fon  gendre  ,  adopta,  l'an  50  6c  dé^ 
clara  fon  fuccefleur  à  rEmpire. 

Néron  fuccéda  à  l'âge  de  1 6  ans  &  parut  d'abord 

2  avoir  toutes  les  qualités  d'un,  bon  Prince.  Il  embellit  Ro^ 

aTi^C  "^^'  ^'^  ^^  brigues  dans  l'éleéHon  desMagiftrats,adour 
^'  '  cit  ce  qu'il  y  avoit  de  feverc  dans  les  loix ,-  abolit  ce 
qu'il  y  avoit  de.  vicieux  dans  quelques^coutumes.^  Il  do^ 
na  des  fpeé^cles  de  Gladiateurs ,  à  condidbn  que  per^^ 
fone  n'y  feroit  tué  ,  âc  comme,  im  jour  on  lui  eut  apor- 
té  à  figner  un  Arxêt  de  motZyfl^t  Mtx  Di^wjr,  dit-il, 
que  je  ne  JUffe  foint.  écrire. 

La  crainte  de  fa  mère  Agrippine  dont  iî  coHoiffoit  le 
naturelalticr  Se  vindicatif,  ÔC-  la  déférence  qu'il  eut  poiff 
Seneque  fon.  Précepteur ,  (ulpendirent  pendant  cinq  ans 
L'inclination,  naturelle  qu'il  avoit  au  mal.  H-  ne  put  fou- 
frir  plus  long-tems  l'autorité  de  l'un  Se  de  l'autre ,  il 
chercha  à  fecoUer  le  joug. ,  te  après  s'être  aprivoifé  ih- 
fenfiblement  avec  le  crime  ,en  fe  déguifant.  la  nuit  pour 
aller  voler   Ôc  piller,    dans  les   rues  ,   il    fit  périr  là 

E'àh  61,  mère,  fit  empoiibncj  Burrhus*  qui  avoit  été  fonGou- 

4e  J.  C 

*  *    Afraniuî  Burthuï  ,  qui  s'^oit  figna-  Ides  foldais ,  &  qui  en  avoii  grand  fc». 

U  daot  les  armées ,  comanda  ics  Gardes  |  Il  n'iftoit  pas  moins  aimé  du  ptofle  J 
PrétoiicDcs  Tous  Claude,  5:  aptéi  lui  fous  I  cauTe  de  foD  erprit  tiàe  Çs^tiïe ,  k  fxif 
UeiOD.    C'd[ou.  ua  Jioiiuiic  ton  cûitué  {  qn'ayact  beaucoup  àc  Ci^dit  xa^nfia 


I,  Google 


TAlk  XV.  <85 

ramille  des  DOMITÏENS  Scde  l'Empereur  NERON, 


L.D«uiTitJl    Ehobaudu*. 


Cm.  Do  h  rr  roi  CwobausUs  Pnem/k'.  en  fT9-  Cffi/U  e 
L.  QuinâiDs  Fkmioius. 


Cn.  DouitiUi  E  mo-b  ak  vus,'C*n^H'an^9i.  arec  L.ComcliurLenrnliu; 


tf"N.  DouirruïEMOBA  R  DUS,  crié  fort  jeune  Pontife  l'an  iSr.  Cmi/W  avec  Cfanniii» 
SttaboD  l'an  6}x.  Ctt^ur  avec  L.  Cedlins  Metellas  l'an  «38. 


En.  DouTTros  Eno»  a  ku  s,  Simv*r»mPmtif*  , 

C«nfiUavec  C.  CalGusLonginiisl'aïKfS.  CMyi» 

avec  L.  Liciniiu  Ciafliis  en  ««)« 


L.  DouiTiui'EwoBAttDU!, 
Prtteitr  ea  Sicile ,  Ciff/W  avec  C. 
Celius  Caldiu  ,  l'an  6tfo.  Se  tué 
pat  L.  Daœaâppusi 


ouïti'us  Enobakoui,  Cmfitlavtc  Appius  Claudius 
l'an  700.  corobacic  i  la  bataille  de  Pliarfàle,  conue  Celâr  i 
ép.  Ptreu  ,  iceur  de  Cacon  d'Utile. 


C  K.  Do  M  I  T  in  s  E  N  o  B  A  K  D  u  (  ,  fe  joignit  i  SnitUs  te  Cadius ,  aprit  la  défaite 
desquels  il  prit  le  patii  d'Ancoine  ,  fiit  Qanfid  avec  C.  Sofiiis  l'an  7ii,  fe  ré- 
concilia avec  Augoftc,  Acquita  Je  parti  d'Aatoisc.^p.Hi^NtH. 

L.  Dohi'tiu'sEroba^kdus,  Cmifid  areC 
P.  CorneliuiScipionI'aa7)S.  fit  la  guêtre  en 
Allenugoe  ,&  obtint  le  triomphe.  11  monnit^ 
l'an  777.  fo.  JJMùnii  ^  fiPe  d'Antoine  le-  Trii^nj 
Tii  &  d'Otlavie. 


SbmtU ,  femme  dé  Palîîena*- 
CiiTpus,  décriée  pat  Ces  ii- 
bauchet.&r  tu^e  par 
rsoifcteui  Claude. 


Cn.  DoHi  tiusEnosa  ADUï, 
Ctaful  avec  Ant.  Vitellfus,  puis 
avec  Ml  Camilliis  Scribonianus, 
l'anyïî.  f  l'a»  79}.  if.  Julie 
Âgrippiiu,Éi\t  deCcimanicur 
Celâi. 


il  moniir  ,  éf.  i*. 
M.  Valetius  Bat- 
batus  MelTala,  1*. 
G.  Appios'jiioiu»' 
5ilanns, 


V  ï.  eu  Do  MIT  l'a  s  NERON,  né  le  ij.  Décembre  dé  l'an  j?.  de  J.G. 

EMrBRBUK  l'an  14.  mort  le  11  Jnindel'an  «8.  leéde  jo  ans  ,  rcg.  i^ant.ép. 

■  ".Oâ^vi*,  fille  de  l'Empereur  Claude.  t°.  P^fit  Saint,  £Ue  dn  Quelleut  Sabinus. 
'  3*. 5'rjMiU4Affl^riM,.veuve  d'Attkut  Vellinu<,que  Neion avoit' i^it  tuer,p^iiii- 

la.p,drcden 


I,  Google 


'■6U  CEN  E  AL  0  G  I  E  S 

$jiftON.  verneur,  fit  mourir  fa  première  fenvne  Oâavie ,  qrfï 
avoit  répudiée  pour  époufer  Fopféc  Sahine  *  ,  qu'il  ôta  à 
-Othon,  il  la  fit  déclarer  Augulfe ,  iSE  la  tua  dejiuis  d'uo 
coup  de  pié  j  dans  le  tems  qu'elle  étoit  .enceinte ,  parce 
qu'elle  le  rallloit  fur  la  paflion  qu'il  avoit  de  faire  le 
■#;ocher  >  &  revenu  de  fon  emportement  il  en  fit  une 
Péeffe ,  comDfte  pour  la  dédomager  de  la  mon  qu'il  liù 
avoit  caufée.  Il  avança  les  jours  de  la  tante  Pomiria  pour 
avoir  la  joiiifliince  de  fes  belles  terres.  Il  fit  jempoifoner 
Pailas  pour  s'emparer  des  richeflês  immenfes  de  cet  afran- 
.chi ,  fie  mourir  Antonie  fur  une  faufle  accufation ,  pour 
avoir  refufé  de  fe  marier  avec  un  Prince ,  qui  avoit  -fi 
fort  maltraité  fes  deux  premières  femmes.  L.  Junius  SU 
Unus  Tar^itatas  jugé  digne  de  l'Empire  par  fes  belles  qua.- 
lités  »  RjtbtUius  FUutttSi  L.  Anttftius  Vents  fon  beau-pere, 
F.  Fatus  Thrafea  le  plus  homme  d'boneur  qui  fut  dans 
ile  Sénat,  furent  les  mallieureufes  vi(5limes  de  la  fureur 
^e  ce  Princcqui  après  avoir  fait  fentir  fon  inhumani- 
té aux  -citoyens  de  Rome ,  l'exerça  contre  Rome  mê- 
me. Il  fit  mètre  un  jour  le  feu  aux  quatre  coins  de  la 
ville ,  Se  pendant  l'incendie ,  qui  dura  fept  jours  ,  il  prc- 
jnoit  pL^ur  à  déclamer  des  vers  qu'il  avoit  faits  fur  I^m- 
brafement  de  Troye.  La  conlpiration  qu'il  découvrit  for- 
mée contre  lui  par  Pifon  ,  coûta  la  vie  à  quantité  de 
perfonnes,  cntr'autres  za  Poétç^  Lucam  **  qui  y  étoit 
entré ,  &  fervit  de  pr^texce  au  tiran  pour  faire  périr 
le  Philciaphp  Sene^ue  ***  fon  Précepteur ,  AtticusV'efiir 


Neton;  il  en  ■fcit.artc  ,»W*  i'àfriti 
f  oflible.  Jl  étoit  encore  le  temede  des 
maux  publics  ,  en  retenant  les  mauTaifia 
ÎDclinations  de  ce  Prince  ,  i  qui  il  parloit 
ivec  une  enciere  franchile.  On  remarque 
de  lui  ,  qu'ayant  dit  l'on  feniinieni  Tur 
une  a&itc  ,  8:  Néron  lui  en  parlant  une 
■féconde  fois ,  comme  pour  le  faite  chan- 
ger d'avis ,  il  luifit  cww^éponfc  ,  quémà 
fM  dit  tout  Cl  qiMJt  ath  ,  il  ffi  itMlili  J* 
m'tnrefarhr.  Dion  ,  li».  «i-  Tac.  Ann. 
.14.  C.  ïi  Titlemont  ,hift.  desEmp. 
■  '*  Poppie  Sabine  ^toîi  fille  d'une  au. 
tte  Popgée  &  de  Scipion,  que  Meffaline 
.fit  mourir  l'an  47.  Si  elle  éioit  belle  . 
il  £iu(  suffi  coavenir  qu'elle  avoit  un  foin 


extraordinaire  de  fa  beauté.  Elle  (aifoit 
nourrir  avec  foin  cinq  cens  jnclTcs  (rai- 
cbemenc  délivrées,  dans  le  lait  dcl<]uelkt 
elle  fe  baignoit. 

*■  M.  Anqxu(Lucain,'ficélArepaTl> 
Pharfale ,  étoit  neveu  de  5meqae  ,  fils  de 
fon  frère  L.  Annanis  Melaft  deCaïa  Aci- 
lia.  Il  entra  dans  la  coufpiiarion  de  Pi- 
fon  :  piqu.é  ,  dir  Tacite ,  jïiw.  1 1 .  «.4*. 
de  ce  que  Néron,  pat  une  baffe  jaloufie, 
s'opolott  i  (a  réputation  de  fes  ven ,  te 
l'cmpSchoiidelespablier, 

*■*  L.  Annzus  Seneqite ,  Pbilolôplie 
Scoïcieii  .étoit  né  à  Cotdoue  ven  l'ao  13. 
de  J.  C.  te  étoit  flii  de  Seneqne  l'Orateur 
te  d'une  Dame  Elpagnole  ucun^e  £^m. 


,v  Google 


fifStORIQUES,  ï.iv:iv:  B%7 

msy  dont  il  vouloir  avoir  la  SQmnx  Stutili» Meffatine  *  NcKom- 
qu'U  époufa  enfuitc ,  6c  enfin  ceux  que  leurs  richefles , 
ou  leur  mérite  rendoiem  l'objet  de  (a  haine. 

Une  conduite  fi  tiranique  fit  révolter  les  Provinces. 
Vindex  qui  gouvcrnoit  la  hauie  Celtique  fut  le  ppcmier 
qui  fe  déclara  contre  Néron.  Galbt^  qui  comanaoit  une 
armée  en  Efpagne  ,  &c  Othon  Gouverneur  de  la  Lufita- 
niel'imitcrem.  Se  leur  exemple  fut  fuivi  dos  Romains. 
Galba  fut  proclamé  Empereur,  &  le  Sénat  qui  aprouva 
cette  élcéticm,  déclara  Néron  énemi  de  la  Républiquey 
êc  le  c<mdamna  à  la  mort ,  -qu'il  r&  doiia  lui-même  le 
3  ou  le  1  ï  de  Juin  de  l'an  6%.-  Ainfi  périt  à  l'âge  de 
30  ans  ce  monilre  exécrable  amphibie  entre  l'homme' 
A&  la  bête }  pour  me  fervir  de  l'exprelHoa  d&  Gratian^ 

§,    VII. 

J>e  lEnf^mur  G  ALÉA. 

SÊiïGiusSuLftnus  GALBA écoit  du  côté  de  fonpere     Y\t 
d'une  d«  plus  anciénes  ^  des  p-lus  illuftres  fertiillw-de     j^,,  gj 
Romc>-qui  étoit  celle  des  S"»/^!»; honorée plufiéurs fois   de  J. C.- 
du  ConUilat.  Il  tiroit  néanmmas  encore  plus  de  gloire 
d'itr&  décendu  par  fa  mcre  de  %  Lursttus  CAtuhts  €i$- 
fitoUnits  y-  'qui  ftvoit  été  fort-eftimé  par  fes-bones  quali- 
tés dU'tems  de  Qderon.  Mur/imm  AchMcu  fa  petite,  fille 
décenduë  de  L.  Mummius  >  qui  avoir  pris  Corïntîkcj^étoit 
ùk  mère..  -  1 

Galba  fut  adopté  par  Livi<  Ocellina  fa  belle-'mrrc  > 
«pu  étoit  iert  riche  jÔc- prit  à  caufe  <d^e  le  nom  dd 


T»ble 
XVI. 

Suétone.' 
Plut.. 


Agrippine  devcBUë  femme  <îe  l'Empe- 
lÉpr  Claude  le  rapella  de  fîlc  de  Corfe  , 
o*  il  avoit  ^té  eniW ,  &  le  choific  pour 
Précepteur  de  Ton  fils  Néron ,  à  qui  la 
■wtiva  devint  odieoTe.  Ce  Prince  .  pour 
s'en  lUI^ire ,  piit  le  pr^teiCe  qu'il  avoic  £& 
la  contnration  de  Pifon  ;  il  lui  laifTa  par 
grâce  le  choix  du  eemt  de  mort ,  &c  Se- 
aei]ueféfi[  ouvrir  les  veines  le  i»  ou  i; 
Avril  dcl'an  tff.  Pendant  fcs  derniers  mo- 
mas  il  s'emctiut  avec  fes  amis ,  doot  il 


li^ha  d'attfter  les  laràies.  Sa  femme  Tm- 
liât ,  fe  fit  aufli  ouvrit  les  veines  avec  lui  ; 
Néron  qui  l'aimoit  ,  dépêcha  un  ordre 
de  lui  fauver  la  vie.  On  lui  banda  lëa 
plaies ,  &  elle  vécut  encore  quelques  an- 
nées ,  mais  toujours  pâle  &  Unguillante. 
*  Siatilia  Meffaline  ,  étoit  petite  fille 
de  StatiliusTauru$,qai  lôus'Angufte  eu 
l'honeur  du  triomphe  &  du  Confular.  - 
Elle  faifoit  beaucoup  de  bruit  i  Rome 
par  ù  bcaïué ,  foa  elprit  ft-^fichdl&t. 


y  Google 


^8S  GENEAtOG.    HISTOR. 

<S  A 1  a  A.  de  L.  ti'vius  OeelU  qu'il  femble  n'avoir  pas  gvdé  Iofls> 
téms.  tivie  femme  d'Augwftcj  dont  il  «oit  parent  ,lç 
ÊivoriÊi  beaucoup  tant  qu'elle  vécut ,  de  forte  qu'il  fut 
admis  aux  dignités  avant  l'âge.  Après  avoir  été  un  an 
Préteur ,  il  gouverna  un  an  PAquitaine ,  fut  Conful  or. 
dinaire  en  l'an  33  Ôc  en  39  Caxus  lui  dona  le  coman- 
demenc  des  armées  en  Germanie  »  où  il  s'aquit  de  I4 

,   réputaùon  j  tant  par  les  armes  que  par  Ion  çxafïitjide  à 
maintenir  la  difcipline  militaire. 

Il  ref^fa  l'Empire  après  la  mort  de  Caïus ,  ce  qui  le 
fit  eftimer  $c  aimer  de  Claude ,  iqui  l'envoya  Frocon- 
ful  çn  Afrique^  Au  retour  il  eut  les  çrnemens  du  triom* 
phe  »  èc  vécut  en  particulier  hors  de  Rome  jufqu'à  cç 
que  Néron  l'çnvoya  l'an  60  gouverner  la  Tarraconoj. 
fe ,  oïl  il  fiit  falué  Empereur ,  &  reconu  par  le  Sénat, 
Il  déclara  Cefar  &  fon  fucceflçur  L.  Pifo^n  Frugi  Litinis- 
nus  décendu  de  Craffus  &c  de  Pompée.  Othon  piqué  de 
cette  adoption ,  profita  dp  mécontçntenjent  des  troupes 
aufquelles  Galba  avoit  refufé  les  largefïès  promifès  en  Ion 
çom,difaçty»'^  çhoiji^oitfesJoldMts  ,mMis  qu'il  tte  iesMchtttit 
fAs ,  &  le  fit  aflàiiîner  avec  Pifon  par  les  Prétoriens ,  ayant 
régné  7  mois  &  7  jo^irs  depuis  la  mort  djc  Néron.  Galba, 
dit  Xacite  Hjft,  L.  i .  parut  plus  grand  qu'un  honynç  privé 
tanf  qu'il  étoitpri  vé  6c:  tout  le  monde  l'aufoit  j  ugé  digne  de 
j        rEnnpii:e,  s'il  n'avoif  jamais  ^té  Empereur,  Il  étpit  d'un  cC- 

,  prit  inpdiocrie  ,  plutôt  ians  vices  quji  parjifïènt,  qu'efti- 
■'  ,  j  '  mable  par  auçui>€  gr^ndç  qualité.  U  p'étpit  pas  ambi- 
tieux ,  mais  il  ne  négligea  pas  ik  réputation  j  ménager 
fie  fon  bien  $c  ayare  dp  celui  du  pt^blic  lorsqu'il  l'eut 
en  fa  difpofitipn)  bon  n^îdpre  6c  bon  ami ,  ^  tropb(» 
envers  les  méclûns. 


Tshle  XVI 


y  Google 


Famille  de  l'Empereur  GALBA. 


SSKSIUS   Sut» 


p.  s  11  L  r  I T  I  u  s  G  A  L  b'a  ,  Cfnjiil  «vec  C.  Falvius  ,  l'an  de  Rome  54]. 
&  en  iT^  envoyé  concie  Philippe  Roi  de  Macédoine. 


Edile  ,  puis  rmt^t  l'an  ;ii.  mon  l'an  f^. 
P.  Clodius  l'an  j  j<. 


CSupitiqsGaiba  Gtmi^  POT»i/f  , 
fubrogé  à  Semptoniiu  Tuditanus 
en  f73.  Pnimr  ta  583. 


p.  SuiriTtus  G&ia*. 


E  R,  o.  S  u  L  r.  G  A  i  B  A  ,.  Trik  Milit.  lôu» 
£milius  Paulus  contre  Perfôe. 


Siiia.  SulpttiusGalba, 
Vrétinr  en  Lufitanie  ,  CDifulivec  L. 
Aorelius  Cotta  l'an  tf  10.  de  Rome. 


C.  SUL  p.  G  AL  B  A  ,lcpte 
du  Cdlleec  des  Poniifrs  ,  ép.. 
Lirinit ,  ïlle  de  P.  Licinius 
CtalTus  Muiianus. 


Lx  A  ,  Cmyîtfavec 
M.  Auc.Scauint. 


C  SuL  riTta) 


C.   SULPITIDS 

Galba  ,  qui  eut 
fon  oDcIe  poui 
ruteut. 


p.  S  u  L  p.  G  A  L  B  A  ,  demanda 

le  Confulat  avec  Ciccion 

&  ne  l'obtint  pas. 


Seko.  SnLp.  Galba,  Lieutenant  de  Celâr 
dans  leiGaules  ,  ayant  été  Préteur  en  £99-  il  A» 
un  des  conjurez  contre  Celu ,  6c  fiii  ptolctit. 


5bild.  SULP.  G  A  LB  A  ,~Pr/tMr«bontiiieraTaoL 


C.  Suip.  Galba,  Cm/iU  avec  D.  Haierios  Agrippa  Pan  77(. 


SuLFirius  Galba,  fe  fit 
■nouiir  ayant  confbmmé 
tout  lÔD  biep. 


VII.  SBB.011TS  StJLPiTtOs  GALBA,  né  le  14 
Décembre  l'an  749.  de  Rome  ,  Eupirbuh,  l'an  «8. 
de  3.  C.  aflalGué  le  1  f  Janvier  l'an  69.  Agé  de  70 
ans  ,  reg.  i  an  11  joues  ,  ép.  EmilMLtfùU ,  tante 
de  Neton. 


S  ■  K  a.  S  u  L  p. 


C.  Sdlpitius 


mores  avant  l'élévation 
^c  leur  peie. 


L.CaLP.  Plt^NLl£IHIANtIS,del3 

famille  des  Craflus,  paflâpar  adoption 
dans  celle  des  PiTon.puis  dans  celle  des 
Sulpicicns ,  &  Jbt  tué  par  Oihon. 

sfcc 


I,  Google 


6^0  GENEAL.    HISTOR* 

O  T  »  0  N. 

§.     VIII. 

J)e   t  Empereur  ,QT  H  ON, 

y.j-  M. Salvius  OTHON,qui  ne  s*étoit  acquis  Icsbo- 

■  '     nes  grâces  de  Néron  que  par  iès  cftminelles  complai- 

fances  pour   ce  Prince ,  employa  pour  fe  faire  Empe- 

TahU      ^^"'  l'argent  des  Provinces  qu'il  avoir  pillées.  Il  étoit  (ord 

JCVIl,    *^'uric  famille  anciene  ôcdes  plus  conudérables  de  laTof- 

cane ,  mais  qu'on  ne  dit  point  avoir  eu  de  Sénateurs  juf- 

qu'auffrand-pere  de  celui-ci,Son père L.Othon  futConful 

ious  libère  &  très  confidéré  fous  Claude,  qui  le  mit  au 

rang  des  Patriciens. 

Trois  mois  après  fon  élévatîoib  l'armée  deVitellius,  que 
l'Allemagne  &  les  Gaules  avoient  proclamé  Empereur , 
étant  entrée  en  Italie ,  Othon  marcha  pour  la  combatte,  &. 
ayant  été  défeit  il  fè  tua,  difant,  qu'il  ne  vouloit  pas  expofcr 
davantage  pour  lui  feuJ  la  vie  de  tant  de  braves  gens ,  dc- 
forte  qu'il  répara  en  quelque  forte  j  par  une  mort  glorieu- 
fc  une  vie  infâme  :  ce  qui  dona  lieu  a  ce  Pentamètre  : 
Hoc  HMtm  feeit  nobiU  ,  quod  periit. 

§.     IX. 

De  fEmpereurVlTELLIVS. 

La  famille  de  Vitellius  ell  peu  conue ,  Ôc  l'on  doute  fort 
de  fonorigine.  Ceux  qui  ontvoulu  qu'elle  fut  iUuftre,la 
font  fortir  de  Faunus  Roi  des  Morigènes  &  de  P'itelli» ,  que 
-  l'on  reveroit  en  beaucoup  d'endroits  comme  une  Déeffe,& 
ajoutent  que  leurs  décendans  paflereht  à  Rome  j  où  ils 
furent  mis  au  rang,  des  Patriciens;  d'autres  affurentquc 
cène  femille  fbrtoit  d'un  afranchi ,  qui ,  félon  Caflius  Se- 
verus ,  étoit  làvetier ,  dont  le  petit  fils  P.  Vitellius  fut 
iàii  Chevalier  Romain  ,  At^ujle  même  l'honora  de  l'in- 
tendance de  fes  afaires.  Celui-ci  eut  quatre  enfans ,  Ao- 
Lus,  QuiNTUS ,  Publics  &Lucius.  Le  premier  mourut 
dans  le  Confulat  qu'il  exerçoit  avec  Domitius  père  de 

Néron 


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T^k  XVlt  «o, 

Famille  des  Empereurs  OTHON  &  VITELLIUS. 

^.  Saltiui  Othon,  Chevalier  Romain  >  Q^Vitelieus,  OdcAciu  de 

tait  Sénateur  par  la  faveur  de  Livie.  Cefu  Augure. 


L.  Salvius  Othon,  Pr»c«»fid  d'Afrique, 

mis  au  nombre  des  Pacriciens  pat  Tibère  , 

ep.  .^Ihia  TtTtJiri». 


Vin  M.SALVIUS 
OTHON,  né  le      5«i;' 
18  Avril  l'anal  de     Titk 
].  C.  GMreK,iUK 
l'an  69.  fe  rue 
le  90  jour  de 

Ton  legae,  le        CocciiuS) 
j(  ou  i7d'A-       tuépaiDomi' 
vTH,ép.SMim«       tien. 
P^ù  ,  (]ue 
T<IeroD  lui  enleva. 


L.Sa 


Silv.    . 
piomife  à 
Dru  fus  , 
fils  de 
Ceimanicut. 


P.  V  iT  E  1, 1 1  u  ï  ,  Chevalier  Romain, 
te  Prociueur  d'AuguAc. 


A.  Virutius,     L.  ViTELLius,    Q^u  r  n  t  U  ï 
célèbre  par  la      homme  in-  & 

fomptuofîti de     iSme  ,   rfp.        Puaiiirs 

Ta  table  t  l'an      S*xtitUPfUs.  Vitailius. 
34-  de  ].  C. 
dans  le  Confiil». 


IX.  A.  VITELLIUS  L.  Viniiiuï 
^uEMPBB.iaiik'i.JanT.  CM^l'an4S.  pé~ 
69.  iSiff.  10  Décembre  lit  avec  fbn  ftere, 

fuivant ,  âgé  de  T4  ans  ,  ép.  TrimûL 

teg.  I  an  moins  10  iours; 
ég.  1°.  PttToait ,  L'.GtUiriM  FumUmL 

A-ViTiÙBi  Pbtro-  L.  ViTBtiios,   étoït 

Mius,éioit  borgne.  biigue , & fiit tu^ avec 

&  fut  tué  par  fon  fou  petc. 
père. 

TaiU  XVIIT. 
Famille  des  Empereurs  VESPASIEN,  TITE  &  DOMITIEN. 

T.   Flavius    Pbtkonius. 
T.  Flavius.  Receveur  de  la  Doiiane  ,  ép.  ftffaJlM  Vtlia  ,  fille  de  Velpafius  Pollion. 


T.  Flavius  Sabinus, 

t  ven  le  1 9  Décemb.  de  l'an 

€9.  lous  Vitcllius. 


X  T.  Flav.  Sabinus  VESPASIEN, 
né  le  17  Nov.  de  l'an  9  de  J.  C.  EuriKiuK 
l'an  tfi>.  t '^■♦JuioTS.  âgé  de  70  ans,  reg.io. 
ép.  Flmjia  DemuiUtt , fille  de  Flavius  Liberalis, 


f.FLAviu»  T-Flaviu*         XI.TITEVBSfASiBN,    Xri.Fi.DOMITIEN,    FltKa 

'  le  jo  Décemb.  l'an      né  le  a40étl'aii  {i  de  DomailU; 
J.  C.  Em  renEUR  l'an 
Si.afTaflîné  18  Sept.  /*>^^^ 
5<.  âgé  de  44  ans,  reg.     Samtî^v 
15  ans  ,  ép.Dotmii*    DcmUiUe, 
Longm»,  fille  deDo-    Martyre, 
miiius  Coibukio,  ré- 
pudiée Bc  rcprite. 


tué  l'an  9S- 

tué  par  Do- 

par  Domitien 
Ion  coutlo. 

m  j  tien  ,  ép. 

JulitSuhàu. 

fiJe  de  Tite. 

rx^A-^^ 

^^A.^ 

Flavius     Flavius 

T.Flavius, 

A  uni-       Lnxu- 

qui  fat 

LIANIIS  ,          RIUS  , 

deux  Ibis 

dont       adopté 

e».M 

Domi-       par 

tille         Doml- 

tefefa         tien. 

l'allUnce. 

40.  Exrei^EUK 
fie  lî  Sept,  l'an  Si. 
âgé  de  41  ani,  reg.  x 
ans  ,  ép.  1°.  ^  rricMt 
fille  dcTertulIe,  Pré- 
fet du  Prétoire,  Che- 
valier Rom.  l'.AiiW- 
n«  FWi/M  ou  Fwr- 
nillM ,  répudiée. 

%.  JuUe  Sshhu  ,  femme  de 
T.  FI.  Sabinus  ,  k  concu- 
bine de  Cou  onde  Dommen. 


Ssssij 


y  Google 


6^2  G  EN  E  ALO  GIES 

ViTiiinTs  Ncron,  &  Quintus  fut  obligé  de  fe  retirer,  quand  Ti- 
bère ôta  du  nombre  des  Sénateurs ,  ceux  qui  n'ètoint  pas 
dignes  d'être  de  ce  corps.  Publius  acufé  d'avoir  cfcrt  le 
trefor  public  pour  l'exécution  de  quelque  entreprife  con- 
tre l'Etat }  fe  coupa  les  veines ,  fous  le  règne  du-  même 
Empereur,  &  Lucius  mourut  de  paralyue  après  avoir 
été  trois  fois  Conful.  Il  fut  en  grande  confideration  au- 
près de  Tibère  ,  de  Caligula  &c  de  Claude.  Ce  dernier 
Empereur ,  qui  l'avoit  eu  pour  Collègue  dans  là  charge 
de  Cenlèur  ,  l'établit  Gouverneur  de  tout  l'Empire  quand 
il  fit  un  voyage  en  Angleterre.  Il  étoit  brave  >  adroit  & 
"  ■    hardi,  mais-  U  grand  flateur,  qu'il  n'eut  pas  de  home 

d'adorer  Caliguk.  De  Sextilia  ,  qui-  étoit  une  Dame  fort 
confiderable,  il  eut  deux  enfens,  fçavoir,  Aulus  &  Lu- 
cius- ,  qui  furent  tous  deux  Confuls  en  Tan  4^  ,,ôc  il  e-ut 
la  conJolation  de  les  voir  en  charge.. 
I  X,  Aulus  VITELLIUS  euttouslesvicesdefon  perefc 
An^p.  n'en  eut  pas  la  valeur, il  ne  fe  rendit  agréable  àCaligula, à 
Claude  Ôc  à  Néron  que  par  fes  crimes ,  qui  furent  les 
degrés  par  kfquels  il  monta  aux  dignités-  U  fur  honoré 
du  Sacerdoce ,  fut  Proconful  en  Aûe  ,  &c  enfuite  Edil». 
Dans  cette  dernière  charge  ,  il  déroba  les  orncmens  & 
les  dons  des  Temples.  Il  eut  de  Galba  le  gouvernement 
de  la  baffe  Germanie  ,  ou  il  fut  falué  Empereur  par  les 
ibldats.  U  aprit  dans  la  Gaule  la  viAoire  de  Pebriac  , 
&  la  mort  d'Ôfhon ,  Se  fe  rendit  â  Rome  ,où  abandbnant 
le  loin  des  afaires  à  fes  afranchis ,  il  fe  livra  tout  entier  à 
ics  plaifirs , dont  les  plus  grands  étoient  ceux  de  la  table: 
qui  vouloit  être  de  fès  amis  n'avoit  qu'à  lui  faire  faire 
bonne  chère.  Son  fi^ere  L.  Vitellîus  lui  fit  un  jour  fer- 
vir  deux  mille  poiffons  &  fcpt  mille  oifeaux  ;  mais  un 
plat  lèul  que  fit  faire  cet.  inaigne  Empereur  1  dans  un 
•  repas  qu'il  dona  y  coûta  plus  que  tout  le  feftin  de  ion 

frère.  Aufll  dépenfa  t'il  quinze  millions  d'or-  en  neuf 
mois. 

Pendant  que  la  bonne  chère  Se  la  cruauté  ocupoient 
Vitellius ,  les  armées  de  Germanie  fe  fouleverent  ;  celles 
de  Sirie  Se  d'Orient  prêtèrent  ferment  à  Veffafie» ,  && 
AmoniHS  Frmtts  qui  avoit  de$  troupes  confidérables  en 


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HISTORIQUES.  Li'v-  IV.  6^^ 
Italie,  fe  déclara  pour  lui.  VitcUius  auffi  lâche  qu'il  Vitbhiui 
étoit  gourmand ,  ofrit  de  fc  démetre  de  l'Empire  ;  mais 
pendant  qu'on  atendoit  l'exécution  du  Traité  ,  lès  fol- 
dats  ayant  maflàcré  Sabinus  Gouverneur  de  Rome  &: 
frère  de  Vefpafien ,  &  afliégé  le  Capitule ,  Antonius  in- 
vité par  le  Sénat ,  entra  dans  Rome ,  où  le  peuple  s'é- 
tant  laifi  de  Vitellius ,  qui  s-'étoit  caché  ,  lui  déchira  fes 
habits ,  lui  mit  une  corde  au  cou  y  le  traîna  par  toute  la 
ville  &  l'ayant  étranglé  ,jetta  fon  corps  dans  le  Tibre; 
Son  frère  L.  Vitellius,&  fon  neveu  de  même  nom, 
furent  làcrifiés  au  repos  public.  Ce  dernier  étoit  né  bè- 
gue ,  &  étoit  fils  de  la  féconde  femme  de  Viteiliua.  La 
première  étoit  Petronie  que  VitcUus  répudia ,  puis  fit  mou- 
rir Corn.  DolabelUjà  qui  elle  s'étoit  remariée.  Il  en  a  voit 
<u  un  fils ,  furnomé  Petronms  y  hoïw^t  de  naiflance  j 
qu'il  fit  empoifoner ,  pour  avoir  le  bien  que  fa  mère 
\xi\  avoit  doné.  Il  laifla  une  fille  que  Vefpafien  maria.. 

§.     X. 

ï>es  EmfeHHfs  VESFASlENr  riTE  é"  JX^MITlEN,- 

T.Flavius  Sabinus  VESPASIEN,n?eut  rien      X. 
dans  fa  race  paternelle  que  de  bas.  Son  ayeul  T.  Flav.    An  tfj. 
Fetronius  ,  qui  étoic  de  Rieti  >  fut  Capitaine  d'une  com- 
pagnie dans  le  parti  de  Pompée,  &  ayant  depuis  obte-      Tabk 
BU  fon  pardon  de  Jule  Cefar,  il  n'eut  d'autres  emplois  XVIII.. 
que  d'être  comis  au  recouvrement  des  deniers  publics,    p.  fiju 
«mploi  dans  lequel  il  conferva  la  réputation  d'honêta 
homme.  Son  fils  T.  Flavius  ,  furnomé  Sabinus  ,  fut  par-  Suetoocr 
rifan  en-  Afie ,  &  fè  mêla  depuis  de  prêter  fon  argent 
à  ufiire  dans  le  pais  desSuiflès  où  il  mourut.  Il  avoit  épou- 
fë  Vefpafia-FoUa  fille  d'un  Maréchal  de  camp  6c  fteur  • 

d'un  Sénateur ,  dont  il  eut  T.  Fla.  Sabinus  ,  ôc  Ves-'  ' 
PASiEN  qui  fut  Empereur.  L'aîné  le 'fit  d'abord  recevoir 
dans  le  Sénat ,  s'aquita  avec  honeur  de  plufieurs  em- 
plois &  après  avoir  été  1 2-  ans  Préfet  de  Rome ,  il  fut 
tué  pas  les  £bldats  de  Vitellius  vers  le  19  Décembre  de: 
fan  6^r 


y  Google 


fi^4  GENEALOGIES 

V  E  ï  p  A-       Son  frerc  fut  obligé  par  fà  mère  d'entrer  contre  Jbo 
SIEN.       inclination  dans  le  Sénat.  Il  y  exerça  divers  emplois  cane 
I  de  l'épée  qucde>la  robe.  Il  fut  Colonel  d'une  légion  en 

Angleterre  en  l'an  43 ,  Conful  durant  les  deux  derniers 
mois  de  Pan  5 1  6c  ProconfuI  d'Afrique  fous  Néron.  U 
s'étoit  aquis  de  la  réputation  dans  la  guerre  que  Clau- 
de fit  aux  Anglois  en  l'an  43  >  ce  qui  lui  fit  doncr  les 
ornemens  du  triomphe.  La  guerre  de  Judée  dont  ilfiit 
chargé ,  augmenta  ik  réputation  >  &  comme  il  n'étoit 
pas  moins  aimé  qu'eftimé  des  foldats,  il  fut  falué  Em- 
pereur à  Alexandrie  le  premier  Juillet  de  l'an  69 ,  6c  in- 
formé de  la  viAoire  de  -Crémone  qu'Antonius  avoit 
remportée  fur  Vitellius ,  reconu  par  tout ,  il  quita  l'Orient 
&  vint  à  Rome ,  où  il  fut  reçu  avec  joie.  Il  y  triompha  l'an 
70  avec  fon  fils  Tite  après  la  pruè  de  JeruCJera  j  d'où 
Tite  emmena  97  mille  Juift  prifoniers.  Velpafien  éne- 
mi  du  fang ,  aum  bien  que  ae  la  pompe  âc  de  la  vaine 
gloire ,  gouverna  dix  ans  avec  autant  de  douceur  que 
d'équité ,  ce  que  l'on  n'ofoit  atendre  d'un  Prince  qui 
avoit  paru  flater  Caïus  d'une  manière  baffe  &c  peu  di- 
gne d'un  homme  de  cœur.  Il  ne  paroillbit  Empereur 
que  par  le  foin  qu'il  prenoit  des  afaires ,  dans  tout  le 
refte  il  s'égaloit  atix  autres  j  &  vivoit  comme  un  ûm- 
ple  particulier. 
X  I,  Son  fils  TITE  Vespasien,  qui  lui  fucceda ^ fiit en 

An  79.  même  tems  le  plus  beau  6c  le  meilleur  Prince  qui  fut 
jamais.  Il  fiit  élevé  à  la  Cour  de  Claude  6c  de  Néron 
avec  Germanicus.  U  porta  d'abord  les  armes  en  qua- 
lité de  Tribun  dans  la  Germanie  &c  dans  l'Angleterre  > 
il  fut  Quellèur ,  puis  Colonel  d'une  légion  6c  Tuivît  en 
cette  qualité  fon  père  dans  la  guerre  qu'il  fit  aux  Juifs. 
Il  y  fignala  fon  courage ,  comme  le  dit  Jofeph,  6c  fut 
chargé  du  foin  de  continuer  la  guerre  >  laquelle  étant 
achevée  par  la  prifc  de  Jerulklem,  il  vint  à  Rome,  ou 
il  fut  reçu  en  trioraphel  Son  pcre  lui  dona  la  qualité  de 
Ce/kr  6c  le  fit  Préfet  du  Prétoire.  Il  dona  Jieu  de  crain- 
dre >  avant  qu'il  montât  fur  le  trône ,  qu'il  ne  fut  cruel 
Se  débauché  ;  mais  le  jour  de  fon  élévation  à  l'Empire 
fut  le  terme  de  toutes  fès  débauches  Ôc  de  fon  amour 


,v  Google 


HISTORIQUES.  Z/V./K  €9^ 

Sour  Bérénice,  fœur  d'Âgrippa Roi  des  Juifs jq^ui  s*étoit  Domitiem: 
atée  qu'il  l'époufcroit ,  mais  il  la  renvoya  enlevelir  fes 
charmes  en  Judée ,  &  ne  s'ocupa  que  du  foin  de  l'Em- 
pire. Ce  Prince,  qu'on  furnoma  à  jufte  titre  les  déliées  du 
genre  humai»,  ôc  qui  rcgardoit  comme  perdus  les  jours  qu'il 
avoit  pafTés  fans  faire  du  bien  à  perfone  >  avoit  pour 
maximC)  qu'il  ne  faut  jamais  que  perfbne  forte  trille  d'a- 
vec fon  Prince.  Deux  Patriciens  ayant  confpiré  contre 
tui>  ils  furent  condamnés  par  le  Sénat,  cependant  Tite 
le  contenta  de  les  avertir  de  quiter,  un  deflein  fi  mal- 
heureux &  fi  inutile  ,  puifque  la  fouveraineté  dépend 
d'une  puifïànce  fuperieure  a  celle  des  hommes ,  Ôc  le 
même  jour  il  les  Et  manger  à  fa  table.  Tite  qui  devolt 
ne  jamais  mourir ,  ne  régna  que  deux  ans  ôc  quelques 
mois  y  ôc  mourut  âgé  de  41  ans  le  12  Septembre  de 
l'an  8 1 .  H  laiflà  de  Mareia  Fuhia  ou  FumilU  fà  fécon- 
de femme  ,qu*ilrepudia  n'étant  que  particulicrj^/^iV  j"*»- 
binehtWt  y  mais  galante.  Elle  fut  mariée  avec  fon  coufin 
Flav^ahift  qucDomitien  fît  tuer  ,parce  que  le  Hérault  vou- 
iant  le  proclamer  devant  le  peuple  ,  Conful  défigné  , 
s'étoit  trompé  ,  &  au  lieu  de  Conful  l'avoit  proclamé 
Empereur.  Julie  Sabine  iè  livra,  à  fon  oncle  Domitien  , 
&  mourut  d'un  remède  qu'elle  avoit  pris  pour  faire  éva- 
nouir une  grofTefïè ,  qui  étoit  un  reproche  de  fon  in- 
famie. 

Fl.  domitien  ,  qui  avoit  été  déclaré  Cefar  par  les  x  I  ï. 
foldats  le  jour  que  Vitellius  fiit  tué ,  Ôc  avoit  gouverné  ^^  g,,' 
pluileurs  mois  jufqu'à  l'arivée  de  fon  père  ,  fembla  n'a- 
voir fuccedé  à  fon  frère  y  que  pour  le  faire  regreter  da- 
vantage. Son  avarice  d'acord  avec  fa  cruauté  le  porta  à 
d'hor&lcs  profcriptions  parmi  les  plus  riches  Citoyens , 
&  fon  orgueil  alL  jufqu'à  fc  &ire  élever  des  Temples 
6c  dreiïèr  des  Autels  ôc  des  fbtues  d'or,  fè  ^ifant  apel- 
ler  Seigneur  Se  Dieu.  Les  Daces  *  peuples  de  la  Pan- 

■k   Les  Daces  àoient  des  {>euples  for-  naireraenc  les  pies  quand  on  Ce  couche , 

cis  du  fang  des  Getes  ,  Ctâvint  Juftin  liv.  &  i  feivir  leurs  femmes,  jufqaU  ce  qu'ils 

3i_  qui  taporce  qu'Orole ,  un  de  leuis  eulTent  éfkcé  par  des  aâions  glorieufes 

RoU  ,  poui  les  punir  d'avoir  lâcliement  la  hoote  de  leuc  défaite. 

combafu  contie  les  Baftarnes ,  les  con-  Ils  ont  paΎ  pour  les  plut  belliqueux 

damiu  imnielaccEcoil'oD  metoidi-  de  tous  les.  barbues  ,  nt>n-rculeaicnc 


y  Google 


€9^  G  EN  E  AL.  HISTOR. 

T  K.  A  j  A  H.  nonie  ayant  rompu  l'alliance  qu'ils  avoient  avec  lef 
autres  Empereurs ,  Domitien  envoya  contre  eux  fcs  Gé- 
L'an  S7.  neraux  qui  eurent  de  mauvais  fuccès.Une  grande  viffloi-^ 
rc  que  Julien-  l'un  d'eux  remporta  fur  ces  peuples ,  ren- 
dit Domitien  fi  fier ,  qu'il  refufà  à  Décébale  Roi  des 
Daces  la  paix  qu'il  lui  Ht 'demander  ;  mais  au  lieu  de 
continuer  à  les  preffçr  ,  il  marcha  contre  les  Marcomans 

_.      1  ,]>   ^  les  Quades,  Ôcen  ayant  été   défait  ,  il  devint  auffi 
ion.  .     .  jgj,j^ç  jjjj^j  l'adverfité  qu'il  avoit  été  infolent  dans  la  vic- 
toire )  Se  fit  avec  Décébale  une  paix  honteulè  j  puifqu'il 
s'engagea  à  lui  fournir  tous  les  ans  une  certaine  fommej, 
jufqu'à  Trajan ,  qui  iè  laffa  de  ce  tribut. 

Doniitien  fut  aiTaillné  le  18  Septembre  de  l'an  ^6 
dans  fa.  chambre  y  où  fon  ocupation  la  plus  ordinaire 
étoit  d'enfiler  des  mouches  avec  un  poinçon.  Il  étoit 
âgé  de  44  ans ,  dont  il  en  avoit  régné  1 5. 

§.      XI. 

De  tEvtfmur  N£R VA.  - 

XIII.  L'Em pereur  M.  C o c c e i u s  NERVA  étoit  originu- 
L'an  06.  *^  ^^  Crète  par  (es  ancêtres ,  mais  né  à  Narni  dans 
,  l'Orabrie.  Il  fut  le  premier  Empereur  qui  ne  fut  pas  Ro- 
V  /  V  '"^^^  **"  Italien  d'origine.  Sa  famille  étoit  illuftre  ,  fon 
■^  père ,  fon  ayeul  &  Ion  bifayeul  avoient  été  Confuls. 

^     .       M.  Cocceius  Nervtt  Conful  en  l'an  24  de  J.  C.  avoit  été  cé- 
Viâor      l^bre  par  fa  fience  dans  le  droit ,  Se  par  le  crédit  qu'il 
-s'étoit  confèrvé  fous  Tibère,  Nerva  fut  lui-même  Con- 
Dion.  1.67,  jC^j  en  7 1   avec  Vefpafien  &  en  9 1  avec  Domitien  qui 
en  94  l'exila ,  parce  qu'il  craignoit  un  homme  fage. 
Tacite ,        Nerva  élevé  a  l'Empire ,  fit  voir ,  contre  ce  qui  avoir 
Vie  d'A-     paru  jufqu'àlors  ,  que  la  puiflance  fouveraine  d'un  mo- 
grippa,c,j.  jiarque  Ôc  la  liberté  des  peuples  ne  font  pas  incompa- 
tibles l'une  avec  l'autre.  Les  Romains  crurent  fous  lui 

readoit  aullî  prompts  i  s'erpor<ic  j  tom 
les  plus  grands  dangers ,  cju'j  entrepren- 
dre  UQ  voyage.  Oa  cioit  qu'ils  tcaeicac 
ce  qui  fait  aujourd'hui  la  Moldavie  ,  la 
Valachiefic  U  TraoËlranie. 

TAbU  XIX. 


parce  qu'ils  avoient  beaucoup  de  cœur  Se 
le  corps  extrÈmement  robiifte,miis  encore 
patce  qu'ils  ne  legaidoient  pas  la  nioit 
comme  la  fin  de  leur  vie  ,  mais  comme 
un  padage  i  jaae  nouvelle ,  ce  qui  4es 


I,  Google 


TMt  XIX. 


NERVA, 


Famille    des    Empereurs 
TRAJAN 


O  C  C  SI  U  S 

Nbkva  ,  Canfla 
l'an  XI.  de  J.  C. 
wec  M.  Vibiuï 
Rufiaus,  j-I'an  jj. 

U.CocciiusNanrA, 

fille  de  Popiliiu 
Lenatiu, 

_  _  .  XIV.M.Uipioï 
XIII.M.Coccuuf  TRAJAN.  b^  i 
NERVA  ,  n<  le  17  Kaliçale  18  Sepi 
Maw    de  l'ao   jt,  J.i*t.-.    - 

EMFBBjun.ran9C. 
t  le  17  Janvier  98. 
agi  de  «ï 
mois  10  jouis,  reg. 
I  an  4  m.  8c  51  JOUIS. 


AxKiUi  Antonimi» 
CmfiU  l'an  €9.  if. 
B»j4iui  PrealU. 


^97 
ADRIEN. 

LissMAaiiLiN. 

premier  Senaceui  de 
cette  famille. 

P.Et  iDi",  é». 

VIfi* ,  fcEui  de 

Tiajan. 

p.  Eli  ui 
Adriih, 

dit 


eut  le  titre 

A-AngHSt ,  teût  Adrum    /«iJe  ^^iî^V 

^p-un  fterc  Tciï  l'an  loa     petite  nièce 
d'AniaFa.  de  tiajan. 


L.  Aur.  AmnidiCijomiui 
CouHODUt  V«RUï  ELitrs> 
adopta  par  Adtien  l'an  jj.  fait 
Ctjm,  l'an  jif.  Ctnftà  l'an  17.  f 
le  piemtei  Décembre  de  l'an  38 
^p.  DamiAi  LKtdU ,  fille  de  Negri- 
nui  qu'Adrien  avait  faii  mouiii  en 
l'an  1 1>.    . 


Fuscuj 

Îu'Adtien 
t  mourir 
l'an  ijtf, 
i  l'âge  de 


XVII.  t.  CilONiUSCoHuoDtTs  VBRUS, 
.ai  le  1  f .  Décembre  de  l'an  1 30.  adopta  par  T.  An- 
tonin  le  if  Février  ijS.^Mgiyî*  en  i£i.  EuriRiuR 
l'an  1(3.  avec  M.  Auiele  f  l'an  itf^.  ép.  LiuMt, 
fille  de  M.  Anrele  fon  collègue. 


C«;«i/,fianc&  l'an  ijyj 

arec  M.  Anrele  pat 

Adrien, 


Tttt 


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.6^$  GENEALOGIES 

Trajah.  avoir  recouvré  leur  liberté  6c  joiiir  du  fiéclc  d'or.  H 
rapella  les  exilés  j  rendit  les  biens  confirqués  par  Domi- 
tien ,  diminua  les  impôts ,  &  vendit  pour  fubvcnir  aux  dé- 
penfès  ,  fes  meubles  6c  fît  vaiflèlle.  Se  voyant  menacé 
par  les  Prétoriens  qui  aimoient  Domitien  à  caufe  de  fès 

ErodigaHtés  >  il  adopta  Tr^jan ,  lui  dona  dans  le  Sénat 
L  qualité  de  Cef^r  Se  le  ncMn  de  Germttnieus.  Ce  fut  la 
dernière  adtion  de  ce  bon  Prince  qui  ne  régna  que  i6 
mois  de  8  ou  9  jours ,  6c  mourut  âgé  de  près  de  66 
ans  k  27  Janvier  de  l'an  98. 

§.   XII. 

De  ÏEmfereur  THMAN. 

XI  y.        ^'  Ulpius  TRAJAN  originaire  d'Efpagnc  &  nitif 
An  08.*    ^^  ^  ^^^  d'Italicay  près  de  Scvillc,  étoit  d'une  famille 
plus  anciene  qu'illuftre.  Son  père  qui  avoit  été  Conful 
6c  avoit  reçu  les  ornemcns  du  triomphe,  fut  mis  au 
nombre  des  Patriciens  par  Vefpafien,  On  a  lieu  de  cr<M- 
re  que  c'eft  ce  Trajanj  Colonel  d'une  légion  >  qui  fe 
Dion.  1.67.  fignala  dans  la  guerre  contre  les  Juift.  Trajan  fiit  nou- 
ri  aux  exercices  de  la  guerre ,  6c  étoit  encore  fort  jeu- 
ne lorfqu'il  s'aquit  de  h  réputation  du  côté  de  l'Eufra- 
te.ïl  fut  Préteur  avantl'an  8(5,ÔcConful  ordinaire  en  91, 
Domitien  l'envoya  en  Germaiiie  où  il  gagna  l'afedtoon 
des  peuples ,  fans  s'en  prévaloir  contre  fon  Maître.  En 
■    97  Nerva  l'adopta  puialiquement  6c  lui  dona  la  quali- 
té de  Ceiàry  puis  le  titre  d'Empereur  >  fans  confiaerer 
autre  chofe  que  fon  mérite. 
Pline,  Jamais  homme  n'çut   plu5  que  Trajan  tout    ce  qui 

peur  faire  un  grand  Prince.  ^  étoit  grand ,  bienfait , 
robufte,  majeilueux,  bon  hommç  de  guerre  ,  vigilant, 
inËitigable ,  aimoit  fes  foldats  «  favoi't  leurs  belfes  ac- 
tions ,  6c  ne  Bumquoit  jamais  de  les  en  loiier  6c  de  les 
,  .  en  iécompen£êr.  Il  fe  rendit  encore  plus  admirabk  par 
^  bonté  6c  ià  modération  dans  la  paix  ,  que  par  Ton 
courage  6c  iâ  valeur  dans  la  guerre.  H  étoit  limple , 
Dioii.1.68.  ouven  ,  fans  déguifement,  fans  défiance^  généreux^ 


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HISTORIQUES.  Liv.IV,  ^n 

mag^fique  ,  ami  du  mérite;  il  étoit  afàble  >  perfuadé  Trajan. 
qu'un  Souverain  n'a  point  à  craindre  de  s'avilir  ,  ôc 
qu'il  ne  put  s'élever  qu'en  s'abaiflknc  par  fa  IxHité.  Il 
aimoit  Tes  amis  Sx.  vivoit  avec  eux  dans  une  familiarité 
8c  une  liberté  entière ,  fe  rabaiflant  à  tous  les  devoirs 
comuns  de  l'amitié.  On  lui  reproche  d'avoir  doné  dans 
des  excès  de  vin  ;  &:  Dion  ne  loue  pas  fa  chafteté  j 
comme  Pline. 

Il  alla  l'an  loo  de  J.  C.  feire  là  guerre  aux  Daces>  L'an  loo, 
te  après  la  défeite  de  Décébale  leur  Roi ,  qui  fe  tua 
de  défefpoir.,  il  fournit  toute  la-  Dacic ,  oii  il  établit 
des  Colonies.  Ce  fut  dans  cette  guerre  que  le  linge  man- 
quant pour  bander  les  plates  des  bleflës ,  Traian  mit  fa 
cafaque  en  pièces  ^  en  fit  feire  des  bandes.  La  ioie  de 
cette  conquête  fut  augmentée  par  celle  de  l'Arabie  Pe- 
trée  qui  fut  foumife  à  l'Empire  par  A.  Corn.  Palma 
Gouverneur  de  Sine. 

Trajan  alla  enfuite  contre  les  Panhes ,  fe  rendit  maî-  L*an  107. 
ire  de  l'Arménie,  puis  de  l'Adiabenc,  de  l'Aflirie,  de 
Ctelmhon  &  de  Babilone  l'an  115.  Ce  Prince  furnomé 
à  jufte  titre  U  Père  de  la  Pstrie ,  mourut  d'un  flux  à  Se- 
linunte  en  Cilicie ,  qu'on  a  depuis  apellé  Trajanopolis. 
Sa  femme  PompeïA  PUtinét  contribua  beaucoup  à  iàtrc 
aimer  &  eilimer  davantage  fon  mari 

Trajan  avoit  une  fœur ,  dont  Pline  le  jeune  feit  l'é- 
loge. Elle  s'apelioit  Marciaaa ,  la  ville  de  Marcionofoîe 
de  la  Méfie  inférieure ,  a  pris  fon  nom  de  cette  Prin-^ 
ceffe  ,  qui  eut  le  titre  à'Augufie ,  auffi  bien  <^Q  Éi  fille 
Matidie  Se  là  petite-fiUe  de  même  nom ,  fon  autre  petite- 
fille  Juli/tSé^ina  époufa  vers  l'an  1 00  Adrien  fon  parent  > 
qui  fut  adopté  par  Trajan. 

§.     Xllt 

Ae  iEmftrtur  ADRIEN. 

L'Empereur  P.  Elius  ADRIEN  Trajan  qui  fucceda  3C  V. 
àTraian,  étoit  fon  parent,  originaire  comme  luid'Italica  L'*"  "7' 
dans  la  Betique.  Il  prétendoit  que  fes  ancêtres  j  avant 

Tttt  ij 


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70O  GENEALOGIES 

A  D  B.  I E  N.  que  de  s'établir  en  Efpagne ,  avoient  été  habiians  de  h 

«Aojoord'bui  ville  d'Adria  m  dans  l'Abbruze.  Marullin  fon  byfayeu) 

le  DucW      avoit  été  le  premier  Sénateur  de  fa  famille  >  &  fon  ayeul 

■*"^         avoit  époufe  une  tante  de  Trajan ,  qui  fut  avec  Tatien, 

tuteur  d'Adrien  ,  &c  l'adopta  fur  la  fin  de  fes  jours  par 

les  preflànces  foUicitatîons  de  Plotinc.  On  ne  fait  pas 

même  fi  cette  adoption  ne  fut  pas  une  fupofition  de  Pli>- 

tine ,  faite  après  la  mort  de  Trajan  >  qui  avoit  peut-être 

remarqué  fes  défauts. 

Comme  il  avoit  un  grand  eijprit  j  une  très-grande  am- 
bition >  Se  beaucoup  de  defir  d'être  aimé  5c  eilimé ,  il 
M.  de       avoit  l'adrcfle  d'arrêter  l'impétuofité  de  fes  paillons  & 
TillcmoQt,  de  Ëiire  paroître  des  inclinations  toutes  opofees  à  celles 
qu'il   avoit  efeifïivement.  Cependant  comme   le  cœur 
ne  peut  toujours  fè  démentir ,  ce  combat  entre  fon  mau- 
vais naturel  ôc  fà  vanité ,  rendit  fa  vie  mêlée  d'aAîonï 
fon  contraires  ;  de  forte  qu'il  lèmbloit  également  né  pour 
les  vertus  &  pour   les  vices. 
Il  avoit  une  grande  mémoire ,  un  efprit  étendu  ,a^i- 
Dioml.iSS.  qué,exa(5l:.Il  étoit  habile  dans  les  lettres  Greques &La- 
^  ^^"         tines,  il  favoit  la  Médecine  ,  la  Géométrie,  la  Mufi- 
que,  la  Peinture  fie  la  fculptute;  rien  n'écirâpoit  à  là 
curiofité,  il  la  portajufqu'àl'Aftrologie  judiciaire.  Com- 
me il  aimoit  les  fiences  >  il  aimoit  oc  etuicbifToit  ceux 
qui  en  feilbient  profeflion.  Il  trouvoît  bon  qu'on  loi  par- 
lât avec  liberté.  Une  femme  lui  demandant  judice  ,  il 
lui  dit  qu'il  n'avoir  pas  le  loiflr  y.  èc  pourquoi  ius  ~  veitf 
donc  Empfrettr,  repondit-clle  *;  il  s'arrêta  »  l'écouta  &  la 
fatisfit.  Il  haiffoit  le  faite  ,  excepté  dans  ks  ocafions  ft>- 
lemnelles  ;  il  vivoit  avec  les  foldats  en  foldat  &  avec  fim- 
plicité.  Il  rendit  les  années  auffi  difciplinées  que  redou- 
tables ,  ôc  quoiqu'il  fut  la  guerre ,  il  lui  préféra  la  paix^ 
Il  conduifit  les  afaires  de  l'Ëcat  avec  la  même  exat^cu- 


4  Le  Sultan  Soliman  II.  re^nt  une  p»- 
Kille  lejon  dune  fêmue  (]ui  vint  un 
jour  le  jetter  i  Tes  pi^i ,  en  Te  plaignant  i 
lui  que  la  nuit  mâme  durant  qu'elle  dor- 
moit ,  les  foldats  aroient  rout  emporté 
chez  elle.  SolimoD  fourit ,  jc  lui  répon- 
dît qu'elle  avoit  donc  dormi  d'un  fo- 
acil  bien  profond ,  &.  elle  n'afoiciicn  en- 


tendu du  bruit  qti'on  avoit  dd  lâire  tu 
volant  là  mailoir:  Il  tfi  vrai  SâpuMf, 
repHqna  cette  femine  avec  liatdie^ ,  fw 
je  Jonnoit  frefanJémtrH  .fMveqtujicttJtit 
qti«t»Hmttefiviilli)hfMtm«i.  LeSuluir 
frapé  de  cette  réponfe ,  Et  rendre  i  cette 
femme  ce  qui  lui  avoit  été  pris  ^&  lia- 
dona  encore  vingt Sititanin& 


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HI s T  0  R I QU  ES.  Z/V.  IF.  701 

de  que  celle  de  la  milice  ,  s'inftruifanc  de  tout,  prenant  Ahtonii*. 
foin  de  tout.  Il  étoit  d'ailleurs  cruel ,  fupcrftiticux ,  cré- 
dule fur  les  raports  j  inégal  dans  fes  amitiés  &  mauvais 
mari. 

L'Empire  fe  trouvant  agité  >  il  abandona  les  Provin- 
ces éloignées  pour  conferver  le  relie  ,  bornant  l'Empire  à 
l'Eufrate,  comme  auparavant.  Après  avoir  vaincu  les 
Sarmates  l'an  1 1 9  &:  fait  la  paix  avec  les  Roxelans  ,  il 
vilita  toutes  les  Provinces  de  l'Empire  ,  examinant  la 
conduite  des  Intendans  Se  des  Gouverneurs.  Il  perdit 
en  Egipte  fon  cher  Antinous  qui ,  félon  Spartien  ,  fe  con- 
iàcra  à  la  mort  pour  lui  prolonger  fa  vie  ;  ôc  pour  le  dé- 
domagCr ,  il  voulut  que  les  Grecs  eu  fîflent  une  Divi- 
cité  )  ôc  il  bâtit  une  ville  au  lieu  où  il  étoit  mort.  Elle  fut 
aomée  Antinomie  Se  quelquefois  AdrianopU, 

L^s  Juifs  s'étant  révoltés  l'an  1 34,  il  en  extermina  un 

fratid  nombre  >  âc  chafla  le  reûe  de  la  PaleiUne  avec 
éfenfe  d'y  rentrer.  ^^^^^  ,^ 

Adrien  avoit  adopté  l'an  1 3  5  L.  Avr.  Annius  Verus      Xable 
.  qui  étant  mort  quelque  mois  devant  lui  >  il  adopta  T.   pae.tfo?. 
^»«ffWj  à  condition  qu'il  adopteroit  M.  Annius  Verus  apel- 
lé  depuis  M.  Aurele  6c  L.  Verus  le  fib.  H  mourutà  Bayes 
le  II  Juillet  de  l'an  138  ayant  régné  près  de  zi  ans. 

§.      XIV. 

De  rEmfereur  ANtONiN. 

L'Empereur  T.  AuR.  Fulws  ANTONIN  le  Aw  tï-     XVt 
roît  Ion  origine  de  Nifmes  en  Languedoc.  Sa  Ëimille    An  13  8> 
apellée  Aurélia  étoit  très  anciene,  mais  elle  n'étoit  que 
depuis  peu  illuflre  par  les  grandes  charges.  Son  père  &      7*  Afr 
ies  deux  ayeux  avoient  été  élevés  dans:  Rome  aux  pre-      y^j. 
inieres  dignités.  Il  fut  adopté  le  15  Février  de  l'an  138  ' 

&  eut  dès-lors  le  titre  de  Cef^r  avec   la  piuflàncc  du  ^^'   ^ 
Tribunal.  Il  prit  depuis  le  nom  A* ËUus  Adrien.  Sa-dou' 
ceur,  fa  bonté- naturéUe  ^  fon  refpetît  pour  la  Rcl^giofty 
&  le  ibin  qull  prit  de  foulager  la  '  vieilleflè  de  Ion  beaU' 
pere>  lui  firent  doner  par  le  Sénat  le  furnom  de  ?iusy 


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7°»  G  E  NE  AL.  HISTOR. 

if.  A  u-  qu'on  traxjuit  par  celui  de  Bm  ou  de  DHnMnire ,  Paufâ- 
n  s  L  E.  nias  l  8.  dix  qu'il  devoit  être  apellé  U  Fere  des  htmmts. 
Dion.  1.70.  H  vécut  étant  Empereur  comme  paiticulier,  il  releva 
la  majefté  impériale  en  s'abaiilànt  pour  fe  rendre  égal 
aux  autres.  Il  aimoit  la  juûice ,  &c  fe  regardoit  comme 
k  père  de  les  peuples.  Le  foin  qu'il  prit  de  retrancher 
les  dépenics  inutiles ,  n'étoit  que  pour  avoir  plus  le  moyen 
de  faire  les  utiles.  Les  malheurs  arivés  fous  fon  regnci 
la  Ëimine  à  Rome  }'  le  débordement  du  Nil ,  un  flirieux 
embrafement ,  firent  paroître  là  bonté  &c  fa  libeialité. 
Il  mourut  après  avoir  6it  pendant  près  de  22  ans  les 
déUces  de  fes  fujcts.  Ses  giandes  qualités  l'ont  feit  com- 
parer à  Numa  pour  la  paix  &c  la  religion.  H  avoir  le 
corps  grand)  bienfait,  maiellueux  &c  plein  de  bonté; 
il  étoit  guai}  fôcile»  agréable  dans  l'entretien  ,  fobre  &^ 
modéré ,  libéral  *  nu^nifiquC)  laborieux  >  toujours  ateo* 
tif  fur  le  jugement  des  hommes ,  il  ne  vouloit  ni  flater 
ni  être  flaté,  il  avoit  de  l'eforit,  de  l'éruditi<m ,  de  la 
politeHê  &  de  l'éloquence.  Cfe  qui  relevoit  lès  grandes 
qualités  c'ell  que  tout  étoit  en  lui  fans  excès ,  jàns  olïen^  . 
tation  &  £ms  afeâation.  Tout  étoit  «Q  lui  d'un  homm« 
digne  de  comander  aux  autres. 

§.     XV. 

Dt  lEmfircur  M.  AURELE  miet  L.  FERUS. 

XVn.  On  convient  que  la  famille  des  y<mV«,  dont  étoit  Ibr- 
Aniiso.  ti  l'Empereur  M.  AURELE  AStonin  ,  étoit  très-il- 
.  luftre.  On  la  fait  remonter  jufqu'à  Numa.  U  femble 
néanmoins  qu'elle  n'ait  point  été  dans  les  charges  juf. 
qu'i  Amnids  Vérins  bifayeul  de  M.  Aurele ,  qui  de  Sue- 
cube  ville  de  la  BetitjiK  en  Efpagne  étant  vemj  k  Rome, 
Lfiit  fait  Senucur  &  Prêteur.  Son  fils.de  même  nom 
liait  Patricien  par  Vefoafien,  Préfet  deRomeâc  trois 
étis  ConfuL  H  eut  pour  fifa  Anmibs  Vïrus  qui  mourut 
(étahc  Prêteur  &  fut  père  de  Maïc  Aurele ,  Annius 
LisoN  qui  fur  Conful  en  lîji  fit!j4»w<.  Cnfcns»  Fm'P' 
mifimme  de  l'Empereur  Antooia 


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TM  XX.  70? 

Famille  des  Empereurs  ANTONIN,  M.  AURELE,  COMMODE, 
PERTINAX  &c   JULIEN. 


TtanlilpiDe ,  d«ux  fois  Canfid  ,  Se  Pr^tt 
4c  Rome. 

-T.  Apfc.  TuiTiWï,  Cm/W ,  ^p.  ArriM 
FâiiiU,  âtle  d'Amiu  AnUoinai. 

XVl.   T.  'AUMiiui  F  U 1 T  u  s  ANTONIN , 

die  le  Pmkx  ,  &  le  Vtti  it  UPMm  ,t>i  le  19 
Septembre  de  l'as  ie.  adopté  par  Adrien  , 
EUPIII.IC1K  l'ao  138.  -Ha  7  Mus  ido.  igi  d« 
73  ani  ;  mois  te  jouis  ,  reg.  tk  au  7  mois 
iS  jouti ,  ép.  FMtfiiiii ,  laate  de  M.  Auiete. 


homme  Coofûlaiie  Toiti  d'Etriuie. 

I-AKNrus  V  B  n  us ,  Ptàdtien ,  £ùt  Sénai> 
teui  fat  Vc^sfien. 


M-    AKMtUï     ViRUi,    fait  Patfigieo 

pat  Verpaficn  l'an  7;.  deux  (bis  CmyU  & 

Pi^  de  RjHne  ,  ip.  Sm^U  Fâmfim»  , 

fille  de  Rupilius  Bonus. 


Cmfidea 


M-  AuK. 

HjL¥US 

An  TON  IN, 

Î;  avant 
Tmpire 
^e  Ton 
père. 


T-  AuR..    fâÊiSmt,     FMufi'mt 


F  u  L  V  u  s, 
t  a*aiK 

l'Empire 
de  fôn 
p«c. 


ép. 
Lami\ 

S1LI&- 

MUS. 


XVIL  M.  AURELE 
Antomin  ,  dit  le Pibil»- 

fifht ,  ni  l'an  i  lo.  adopta 
par   AutoniB  l'an  14t. 
Êmpiriur  l'an  i€o.  fie 
17  Mats  ito.  Ig^  de  6a  ans 
teg.i.oani  ^i^  i'>.CtfniU  .ftenide 
L-  Venu  >  1*.  FMufiùM ,  fille  d'Anconin. 


ip.  T.  Numi- 
dius  Quadia- 
tus ,  homme 
ConJnlaiie. 


L.  runs 
Ofot.l-an 
J70.  t  âgé 
de  4  3». 


xvrir.L-Au».. 

COMMODE, 

né  le  )i  Aoâc  ■ 
de  l'an    iti. 
EHriRinuen 
liatSaSuileii 
Décetnbte  1  ^  ïf^  dfi 
ji  ans;  ree  ii ans 9  mois 
-V4  joon  ;  ép.  Cmf^m* ,  fiUe  da 
Buiihus  oa  Btinu) ,  ConTuI. 

'   ■  3f 

P».nM&x.A&aQ.chi.  , 

XIX.  P.  Hkitiui 
PERTINAX ,  né  le  I 
Aoâi  l'an  117.  Euri> 
-KinR  l'aniy}.  «££né 
.  Ip  »8  fctai^  4e  l'ait  trt- 
Dgéde  f«ans,  leg.  S7 
îoun;ép,7î/MM  ,  fiHede 
Snlp.  Flavns ,  Préfet  de  Roue. 


M.  Anto- 
min ,  ui 

k  ji 

Aoâc  t«i. 
t  agi  de 


d'An- 
tooinus 
Bratnt, 
Conful 
l'an  i&i. 


N.... 

de  Pe- 

M  amer- 
anus, 
Onful 
en  I  St. 


FsJilU 
VihU 


ou 
FêHfiin», 
nie  ea 
'47-  ip- 

".  Ll 


Une  fille 
queC». 
racalla 
fil  mou- 
rir en 


SaMi»  ]  nfimo»  ;  Jteilc 
(iUba  foiaAdtieiL  ' 

•^AlVIOS  JUIIANQ). 

5  a  L  V I  a  s      Emdi»  Cl»»  ,-^ 


Anton  IN, 
nue  Commode 
nrrotieol'aQiïo. 


ViKUS, 

ColIegiM 
de  H.  Autele, 
t.".  Pompeïan ,  _ 
Tué  par  CMuamie. 


Petrooiui  pîdini  f  evenu, 

d'une  famille  noble 

deUibn. 

-PBTROMIUÏ    OlniUA 

ép.  £m/M  CUt». 


P.  HiLVius  PiKTiNax  ,  £ut 

C»fm  par  le  Sénat ,  mé  pai 

Caucailal'aaii^ 


XX.  Dï  o'itJ  s  J  Otl  E  PT,  né  le  jo  JanTimgfei'an  ijjj 
EmiiLiuR  l'an  i9j.  aflaniné,  le  1  Juin  de  I^ii^me 
aimée ,  leg.  6i  joun ,  ép.  MmUs  ScimtilU.  "' 


IMm  Ckwé,ip.  CoHN.  RariNTiNOs ,  que  foa  bean-petè 

fit  Piiftt  de  Rome.  *^ 


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7*^4  GENEALOGIES 

M.  A  w-  ■  M.  Aurelc  eut  d'abord  le  nom  de  fon  biiàveul  ma- 
a  E  L  B.  ternel  CmùUus  Severus ,  qui  avoit  été  Préfet  de  Rome 
6c  deux  fois  ConTuL  Apres  la  mort  de  fon  père ,  il  fut 
adopté  par  fon  ayeul  paternel  6c  nomé  comme  lui  M, 
^nniuf  Verus ,  &c  Adrien  au  lieu  de  yems  l'ap^Uoit  f^e- 
rîjfimus  y  à  caufe  de  fon  caraflerej  qui  alloit  toi^ours  à 
la  vérité  Ôc  à  fon  devoir.  Dion  dit  qu'il  étoit  pare^  d'A- 
drien ;  mais  la  parenté  n'écoit  pas  la  feule  raifon  J>our- 
quoi  Adrien  l'aimoit  ;  il  admirolt  encore  en  lui  une  gran- 
deur d'ame  extraordinaire ,  il  étoit  naturellement  poné 
à  la  vertu ,  Se  dès  ion  enfance  il  fut  toujours  au-dellùs 
des  plaifirs  dont  les  autres  font  les  efclaves. 

Il  fut  élevé  de  bonne  heure  dans  l'étude  des  Letres 
&c  de  la  Philo{bphie ,  il  s'atacha  à  celle  des  Stoïciens. 
Son  aplicanon  à  l'étude ,  6c  la  vie  dure  qu'il  menoît  al- 
térèrent fa  fanté ,  de  ibrte  que  quoiqu'il  fut  naturelle- 
ment  robuftf ,  il  étoit  toujours  iniirme.  A  i8  ans  il  fut 
^'°''*^'*  adopté  par  Antcmin6c  prit  le  nom  àeM.  Eiius Aurelius 
Virus,  parce  qu' Aurelius  étoit  le  nom  delà  famille  Antonia) 
ÔcElius  de  celle  d'Adrien ,  dans  laquelle  Antonin  étoit 
entré.  Il  fut  l'an  139  défigné  Confufpar  Antonin  qui  lui 
doha  leritre  de  CeiàrScceluid'Augufteen  i6o6cavant 
que  de  mourir  le  déclara  fon  fucceflèur.  Le  «Sénat  dé- 
fera l'Empire  à  lui  feul,  fans  parler  de  L.  Cohmodus 
Verus  fon  fils  adoptifjCommeluii'étoitxl'Antonin.Cepen- 
,  dant  M.  Aurele  le  ht  régner  avec  lui.  Ce  dernier  étoit  un 
cfprit  affés  doux  »  fimple ,  fincere  j  cordial  dans  ion  ami- 
tié >  aifés  bien  &ic  de  coips;  Spartien  n'a  pas  laiifé  de 
dire  qu'il  n'avoit  rien  qui  fit  honeur  à  fa  dignité ,  ni  k 
ià  maiibn  >  ne  fongeant  qu'au  diverâilèment  6c  au  pUù- 
fir. 
yoyee  L.  Verus  que  M.  Aurele  déclara  Auguile  avecluî 

P  g*  97.    j,^j^  j  ^Q  ^  £m  envoyé  l'année  fuivante  contre  les  Par- 
,       thés  )  mais  il  ie  tint  à  Antioche  uniquement  ocupé  de 
fes  plaiiirs  >  pendant  que  fes  Généraux  combatoient.  II 
revint  après  cinq  ans  d'abfènce  à  Rome  >  où  les  deux 
-'        Empereurs  triomphèrent  6c  eurent  le  nom  de  Pm^î^iu. 
Ils  allèrent  enfuite  faire  la  guerre  aux  Quades ,  aux  Alar- 
comans  6c  autres  peuples  de  la  Germanie  qui  Âu'ent  obli- 
gés 


,v  Google 


HISTORIQUES  liv.  IV.  705 

ces  de  demander  la  paix  l'an  1 67 ,  Ôq.  deux  ans  après    C  o  m- 
Verus  mourut  d'apoplexie.  mode. 

M.  Aurcle  relié  feul  entreprit  la  guerre  de  Germa- 
nie, &  délivra  par  fes  viétoircs  la  Pannonie  de  Pcfcla- 
vage  des  Marcomans ,  des  Sarmates ,  des  Quadcs  &  des 
Vandales.  Il  mourut  le  17  Mars  de  l'an  180  ayant  ré- 
gné 19  ans.  On  lui  reproche  là  bonté ,  qui  dégénéra  en 
véritable  molelTe,  en  foufrant  les  déreglemens  de  là 
femme  &:  de  Ton  fils  ,  cependant  les  grandes  quali- 
tés  qu'il  avoit  d'ailleurs ,  l'ont  fait  regarder  comme  le 
meilleur  des  Princes. 

§.     XVI. 
De  tEmpertur  C  O  M  MO  D  E, 

L.  Elius  Aur.  COMMODUS  eut  le  titre  à'Augufie  l'an  x  V I II. 
i77ÔcruccedaàM.Aurelel'an  iScAenjugerparla  con-  j^^  180. 
duite  qu'il  tint,  on  le  croiroit  moins  le  filsde  cet  Empereur» 
que  d'un  infâme  Gladiateur.  II  fe  livra  aux  plus  honteux  ex* 
ces,  abandonant  le  foin  des  afaires  aux  compagnons  de  (es 
crimes,  &  pendant  qu'il  s'y  plongeoit ,  (ans  aucun  ref- 
peffc  pour  fa  dignité.  Sa  fœur  Ltuille ,  qui  ne  valoit  pas 
mieux  que  lui ,  confpira  contre  là  vie.  La  conipiration 
ne  réiifnt  g^s  &:  coûta  la  vie  à  pluGeurs  perfones.  Lw 
tiUe  fut  reléguée  àCaprée,oùon  la  fit  mourir  après,  avec 
Crijfinc  femme  de  Commode  ,  qui  ûnitoit  le  peu  de  fi- 
délité de  fon  mari. 

Commode  voulut  être  adoré  fous  le  nom  d'Hercule, 
&c  n'avoit  pas  de  honte  de  le  mêler  parmi  les  Gladia^ 
teurs ,  couvert  d'une  peau  de  Lion  6c  une  malTuë  à  la 
matn.  Ce  tiran  qui  fe  vamoit  d'avoir  tué  plus  de  1 2 
mille  perfones  de  fa  maùi  gauche ,  fut  aflalfiné  le  3  ]( 
Pecenwre  de  l'an  192. 

§.      XVII. 

De  tE/f^ertur  PERTINJX 

P.  Helvius  PERTINAX  étoit  d'Alba-Pompeïa  viUe    XIX. 
du  Montferrac,  &:  naquit  en  un  lieu  apellé  ViU»  M*ms   An  i^s. 
Vuuu 


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7o6  GENEALOGIES 

pERTiMAx  dans  PApcnnin  le  premier  Août  126.  Son  perc  nomé 
Helvitts  Jucceftts  étoît  un  {Impie  Marchand  qui  vendoït 
Dion  1.7t.  ^^  ^'^^^  fcché  d'une  certaine  manière  pour  ne  point  fu- 
mer.  On  ajoute  que  Succefliis,  ou  Ion  père,  avoir  été 
cfclave, 

Pertinax  enfeigna  d'abord  la  Grammaire  à  Rome; dé- 
goûté de  ce  métier  ingrat  >  il  fè  fit  ibldat ,  ôc  parvint 
par  fa  valeur  &c  fa  capacité  aux  premiers  emplois.  M. 
Aurele  le  fit  Confulen  175  jU  eut  le  comandement  des 
troupes  d'IlUrie, gouverna  les  deux  Méfies ,  la  Dacie & 
enfin  la  Sirie,d'ouilrevintàRomeen  183.  ïlétoit  Préfet 
de  Rome  loriqu'il  fut  élu  Empereur  après  la  mort  de 
Commode. 

Herodien  l'apelle  homme  làge ,  &  Dion  n'en  parle 
qu'avec  éloge.  Il  loue  fa  bonté ,  fa  douceur ,  fes  foins 
pour  le  bien  public.  Il  n'avoit ,  dit-il  >  ni  l'humeur  ru- 
de &  altiere  des  gens  de  guerre ,  ni  la  timidité  de  ceux 
qui  aiment  la  paix  j  il  étoit  hardi  &c  terrible  avec  les 
enemîs  &c  les  iëditieux  ,  doux ,  làge  >  juile  avec  les  amis: 
que  la  puiflance  fouvcraine  j  ne  découvrit  en  lui  aucun 
défaut  ,  &c  que  toujours  égal  ,  il  fiit  grave  fans  être 
trille,  doux  làns  moleiïè  ',  prudent  iàns  fineflè  ,  cxià 
fans  fcrupule,  ménager  fans  avarice,  grand  &c  généreux 
fans  arogance  Se  fans  fierté.  Dion  ne  le  blâme  que  de 
s'être  trop  hâté  de  réformer  les  abus  du  gouvernement. 
Les  Prétoriens  qui  çraignoient  la  difcipline  l'aflàiEne- 
rent  dans  fon  Palais ,  n'ayant  régné  que  87  jours. 

Son  fils  Helvius  Pertinax  pour  lequel  u  refufale  ri- 
tre  de  Cefarqae  le  Sénat  vouloit  lui  doner,  fut  tué  fous 
Caracalla  pour  une  raillerie  ingénieulè  qu'il  fit  de  ce 
Prince.  Comme  on  lui  donoit  le  furnom  de  Sarmatique 
6c  de  Parthique ,  il  dit  qu'on  y  ajoutât  celui  de  Getiqnej 
plus  à  caufe  de  la  mort  de  Geta  que  pour  une  vifloi* 
re  remponée  fur  les  Getes. 

§.     XVI  IL 

I>e  ^Empereur   BIDIUS  JULIEN. 

-XX,         DiDius  JULIEN  fut  élevé  auprès  de  Lucille 
153. 


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HIST  ORI  QU  ES.  Ziv.  IK  707 
merc  de  M.  Aurele  &  fut  fort  avancé  par  ce  Prince ,  J  u  l  1  e  k. 
qui  lui  dona  le  Confulat  Ôc  divers  Gouvememens.  Après  Dion.L/j. 
la  mort  de  Pertinax ,  il  acheta  l'Empire  des  Prétoriens 
&  fiut  déclaré»  Empereur  par  le  Sénat.  On  le  regarda 
cependant  comme  un  ufurpateur>  Se  les  Gouverneurs  fe 
ibuleverent, entre  autres,  Nigef,  Albin  ôc  Severe.  Celui- 
ci  avança  en  Italie  &:  Julien  abandoné  fut  condamné 
par  le  Sénat ,  qui  envoya  un  fimple  foldat  pour  le  tuer , 
ji'ayant  régné  que  66  jours. 

§.•     XIX 

De  t Empereur  SEVERE. 

L.  Septime  SEVERE   étoit  né  à  Lepris  ville  de  là     XXI. 
Libie  apcllé  Tripolitaine  ,  &  d'une  famille  de  Cheva-      j^j. 
liers  Romains  >  mais  qui  enfuite  étoit  entrée  dans  le  Sé- 
nat &  dans  les  charges.  Il  étoit  même  neveu  de  deux      Table 
Confuls  frères  de  M.  Septimius  Geta  Ion  père.  Il  s*ocu-       XXL 
a  quelque  tems  à  plaider  jufqu'à  ce  que  M.  Aurele  le     P*  7°i'> 
it  Avocat  du  Fifc ,  &  enfuite  Sénateur  à  la  follicitation 
de 'Septimius  Severus  fon  oncle.  Il  eut  enfuite  divers 
emplois.  Il  fut  défigné  Préteur  à  Page  de  32   ans  eh 
176  ou  177  >  feit  Gouverneur  de  la  Gaule  Lionoilè  en 
i8é  >  Coniul  en  189,  Se  en  190  il  eut  le  comandement 
de  toutes  les  armées  de  l'Illirie.  Il  augmenta  beaucoup 
dans  cet  emploi  la  réputation  qu'il  s'étoît  déjà  aquife , 
&  s'étant  arfuré  de  Pafeélion  des  foldats  ,  il  fut  décla- 
ré Empereur  dans  la  Pannonie.  Les  armées  des  Gaules 
lui  ayant  prêté  ferment  de  fidélité ,  il  s'avança  en  lu- 
lîe  Se  fut  reconu  Empereur  par  le  Sénat ,  qui  fie  moâ- 
rir  Didius  Julien. 

Dans  le  même  tems  C.  Pescennius  Niger  *  Gouver- 


l 


4t  Niger  ito\t  fili  d'IaDÎnt  FuCcus 
Ae  U  ville  d'Aqnîno.  Il  avoit  aquit  de  U 
(épuuriaa  dans  liDacie  -.ta  1S7.il  fût 
tatoyiéaxa  les  Gaules  contre  les  defer- 
teuts  I  il  (ûc  CooGil  en  189-  &  ea  igi.  il 
obtint  de  Comtno<le  te  Gourenitmcnc 
de  Sicte ,  par  le  moyen  de  l' Athlète  Nai- 
ciiTe.  Il  ptofiu  de  U  haine  qu'on  avoic 


pour  Commode  ,  &  fe  fit  d^clarei  Em- 
pereur. Heiodien  rapoite  qu'un  homme 
ayant  demandé  à  Niger  i  réciter  un  pa- 
n^girique  qu'il  avoir  fait  i  fà  louange  ,il 
lui  répondit  :  »  Faites  le  panégiriqne  « 
dcManus,  d'Annibal,  ou  de  queuu'au-  h 
tte  de  ces  anciens  Capitaines  ,  afin  que» 
ce  qu'Us  ont  fait  nous  aprenne  ce  que  h 

Vuuu  i] 


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7o8  G  E  NE  AL.  HISTOIL 

S  B  T  z  R I.  neur  de  Sirie ,  6c  Decimus  Claudius  Albinus  ,  *  Goii' 
verneur  d'Angleterre ,  s'écoient  fait  proclamer  Empereurs 
par  les  troupes  qu'ils  comandoienc  Sévère  ayant  ga- 
gné celui-ci  par  une  lettre  pleine  d'amjfié)  où  il  lui 
donoit  le  titre  de  Cefaritn  l'adoptant  comme  fon'ËIs* 
marcha  contre  Niger ,  qui  le  premier  avoit  comepcé  la 
guerre  >  &:  qui  ayant  été  défait  dans  trois  batailles 
fut  tué  dans  fa  fuite  l'an  1^4.  II  ne  ïux.  pas  moins  heu- 
reux contre  Albinus ,  qui  s'étant  aperçu  qu'on  cherchoit 
à  fe  défaire  de  lui,  avoit  pris  ouvertement  tes  armes  j 
&  étoit  pafTé  d'Angleterre  dans  les  Gaules.  U  le  furprit 
près  de  Lion  le  17  Février  de  l'an  197  Se  après  un  long 
combat ,  il  demeura  viftorieux  d'Albinos ,  qui  fe  fauva 
dans  Lion,  où  il  fe  tua.  Le  vainqueur  fit  tuer  fà  Êm- 
me  &:  fes  enfans  &  traita  avec  la  dernière  cruauté  ceux 
qui  avoient  fiivorifé  le  parti  de  Niger  &  d'Albin.  Son 
avarice  eut  beaucoup  de  part  à  fa  cruauté ,  car  il  s'em- 
paroit  du  bien  de  tous  ceux  qu*il  Êiiibit  monrir. 

Sévère  paflà  enfuite  en  Orient  avec  fes  deux  fils  & 
porta  fcs  armes  jufqu'au  milieu  de  la  Panhic,  ayant  pé^ 
nétré  j  par  la  prife  de  Nifibe ,  de  Seleucie  &  de  Babi- 
tone  julqu'à  Cftefiphon  >  qu'il  abandona  au  pillage  t  & 
d'où  il  emmena  cent  mille  captif.  L'expédition  qu'il  en- 
treprit l'an  208  en  Angleterre  ,  ne  lui  fut  pas  moins^ 
glorieuse  j  il  fa.  traverfa  toute  entière  jufqu'aux  Cale- 
oniens  Se  obligea  ces  barbares  à  lui  demander  la  paix, 
&  pour  afTurer  davantage  les  païs  fbumis  aux  Romains, 
il  fit  faire  un  mur  d'un  des  cotés  de  l'Océan  à  l'autre. 
Il  tomba  malade  à  Yorck ,  £c  fà  maladie  ne  finie  que 
par  fa  mort ,  &:  on   croit  qu'elle  vint  particulièrement 


*>  BOUS  devoDs  (i.\K  ;  car  c'ell  fe  moquer 
■>  qnc  île  faite  l'éloge  d'an  homme  vi- 

'  ■>  vam  ,  9c  fnr-tout  d'un  Empereur  -,  ce 
»  n'eft  pu  le  loilei  pour  ce  qu'il  fair 
»  bien ,  mail  c'eft  le  fiater  ,  alla  qu'il 
*  nous  récompeufe.  Pour  moi  je  veux 
••ttreaim^  durant  ma  rie  ,  &  Aireloii^ 
■  apriî  ma  mort. 

-  *  Albinut  éioit  d'Adrumet  enAftique, 
nais  lôni  des  Psflhumes  &  des  Cejonn , 
&millcs  Roniainesttés-illulhes  ,doni  les 

'  Bmpercan.  Coidien ,  Gallico ,  &  Coti£- 


lancin  même  font  veuus.    San  peic  lui 
dona  le  nom  d'iAltiaiu  ,  à  cau/è  qu'il  na- 

3nit  plus  blaoc  que  les  ealam  ne  le  fout 
'ordinaire..  Il  conianda  en  171.  en  Bi- 
thinie  les  cioupes  ,  &  les  maintint  dam 
lederoitlorlque  Callîus  fe  révolta  con- 
tre M.  Aurcle  ,  qui  pour  reconoître  la  fi- 
délité lui  ^ona  le  Confolat.  Commode 
l'envoya  cbmandet  dans  les  Gaules  ai- 
il  fe  fiénala ,  &  lui  doua  le  GoDvenie- 
ment  d'Angletetia 


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r»j&  XXI.  joy 

FamUle  des  Empereurs  SEVERE,  CARACALLA,  MACRIN  , 
HELIOGABALE, ALEXANDRE  &  MAXIMIN  ï. 


M.  SB?itiiB    Macik', 

CbtwAiar  Ktfum. 


lA.  AoKittA, 

Ctnfid. 


M.SÈTTiua  M.AtrKiti 
Cita,  Cbtv.  SaTiii.i.  deux 
Ktnum,  if.  ioitCmjH 

Fn/vm  Pf« , 
fille  de  FulviusPius.  , 


XXÏII.  OrfiLius  MACRiN  , 

aiï'tn  i«3.  ou  1^4.  EufImuh.  en  117. 

aflaflinële  7  Juin  iig.  reg.  14 

mois,  ép.  N«Mt  Ctl/a- 

M.  Opr.  DiADUMKNi  ,idJc  Antonim, 

néle  19  Sepcembie  108.  tu^  avec 

fôa  petc  l'an  ai8. 


XXI.  L.  Sbftimi  S1T^,RE, 
néiLepte  en  Afrique  le  ti  Avril 
14^.  EurinaiTR  l'an  174.  mon  i 
YoK»  Ie4ferrier  jii.  âgé  de  et 
ans, reg  i7ansf  oiois.ép.  l'.N... 
x*.  J«/m  ZJimiM ,  Elle  de  BafOea. 


iiN,  Siitendenadw), 
Pontife. 


StptiitiiM , 

Ptobns , 
Préfet 
4e  Rome. 


StftimiM 
if. 
Eltus. 


XXI[.M.AUR.BLE 

AntoninBas- 
•  iinCARACAL. 
LA  ,néil.i4ule4 
Avril  de  l'an  iSS. 
EMnaiUReniit. 
tflâlEné  le  S  Avril 
"7-  teg.  f  ans, 
ép.  fl«>A'U#,  fille  vriertu. 
4e  Planden.  igé  de  ti 


Micca.Goth  denarioo, 
ép.  AbiA",  Alaiae 
de  nation. 

XXVL  MAXIMIN  ï. 
Bél'an  i73.EMnRiiTR 
l'an  13  (■  maflâcré  le 
i6.  Janvier  de  Vm 
t)8.  tgéde  ff  ant. 
teg.  }  ans  >  éf.  F'W- 
fcw  ,  dite  ]«iiM  F»- 
éf». 


CJULIUï    ViRUI 

MaziMUi.né  i'an 

%i«.  créé  C«/«r par  fou 

.    pcK.  »   tu^  l'an  a3>. 


Mi» 


Jn^Mmnnu», 

SiTEKi  Smmm  ,     ép.  VariusGe* 

GIT*.  *p  Variuï       nefiuïManla- 

«élei7  Marcelîus,      nuj,  filîd'A- 

Mai  de  Sénateur.         lexien. 

l'aniS».  ,  rX-A-<*n 

Ceûr,md  J  XXV.  ALEXAN- 

ie»7F^"  /■"     ■       DRESiviRi,  tué 

l'an  totf.  EuriKai;» 

l'an  an.  aflaffînéleit 

Mais  a3  pigé  de  af  ans 

i  moi»  1  j  l'ours,  ree.  13 

HELIOGABALE.     ans.  ép.  r'.IV. .. .  filte 

de  Maicien  ,   aa' 

Cefar;    i».  Jt^»..„, 

fille   du  Coaful  Sulpi- 

(iu5.  3*.;«Viv/fMit«riJ# 


XXIV.Varius 
AviTC*  Bahiek 


A  HT  ON  IN  ,  né 
l'an  1.00.  Ettri- 
MCR  fe  7  Juin' 
aiS.  alTaflinéleii 
Mars  111.  âgé  de 
18  ans ,  leg'  )  ans 
>moit  4J0U», 


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710  GENEALOGIES 

S  E  Y  t  m  I-  "1"  chagrin  que  lui  caufoit  fon  fils  aîné  j  qui  ennuïé  dt 
ce  que  la  maladie  de  fon  père  tiroit  en  longueur,  tâcha 
de  aire  avancer  fes  jours  par  fes  Médecins  Se  fcs  Oficiers. 
Severe  mourut  le  4  de  Février  de  l'an  211  âgé ,  iclon 
Dion ,  de  ^5  ans  j  mois  5c  25  jours  >  ayant  régné  17 
ans  6c  8  mois. 

Il  avoir  de  grandes  qualitez ,  &  fon  gouvernement  au. 
roit  été  avantageux  aux  peuples ,  s'il  eut  eu  moins  d'ava- 
rice &  de  cruauté.  Il  travailla  à  coriger  beaucoup  d'a- 
bus, fit  des  loix  très-équitables ôc  très-utiles.  Une  ibuirit 
jamais  qu'on  vendît  aucune  Charge ,  &  prenoit  un  grand 
foin  de  mètre  de  bons  Magiftrats,.Dion  le  blâme  d'avoir 
fait  beaucoup  de  dépenfes  inutiles  pour  des  bâtimcns  ;  il 
rétablit  tous  les  édifices  publics  de  Rome  ,  &  en  £1  beau. 
coup  de  nouveaux  8c  fort  magnifiques.  Dejulit  Dmnah 
féconde  femme ,'  naquirent  deux  fils  &  deux  filles.  Julie 
étoit  Siriene ,  elle  eut  le  titre  d'Augufte,  &  fe  deshonou 


par 


fa  conduite. 


X  X. 


J)i  tEm/murCAKAC  ALLA, 
avec  fin  frm  G  ET  A, 

iW.  AuR.  An'tonin  BASSiEN,difCARACAlXA, 
'^  ^  '  '•    d'une  longue  robe  à  la  Gauloife  qu'il  portoit ,  ou  qu'il  fil 
*°*"'    porter  aux  gens  de  guerre ,  reçut  de  ion  père  Severe  le  ti- 
tre de  Cefur  en  i  ?6  ,  &  en  198  celui  d' Ai^iéi ,  qui  dix 
ans  après  fut  doné  ï  fon  ftere  P.  S  e  p  T  i  M  E  CET  A.  Se- 
vere ordonna  que  ces  deux  Princes  régnaflènt  avec  une 


fan  212  jufque  dans  les  bras  de  Julie  leur  mère,  qu'il 
traita  enluitc  comme  fa  femme ,  &  il  en  coûta  la  vie  ao 
célèbre  Jurifconfulte  tufinim ,  *  pour  avoir  rcfiifé  de 

*  On  die  que  Papinien  rfpondil  gé-  1  Miricidequede  l«  comene,*  c'ïiim 
nireuftniem  â  la  propo&ion  dt  l-Empc-  iicond  paiiicidc  qm  d-aciifei  eatorn» 
reiw  ■  il  B'cft  pa»  aulG  «12  d'MCnlM  mj  I  innocent  aptes  loi  avou  ô«  la  ne. 


I,  Google 


HISTORIQUES.  Liv.  IV.  711 

compoferun  difcours  pour  excufer  la  mort  de  Geta  devant  C  a  n  a- 
le  Sénat.  Le  fils  de  Papinien  ,  Septimius  Severe  Afer,  fils  c  a  i  l  a. 
de  fon  oncle  Geta ,  le  Général  Pompéien ,  petit  fils  de  M. 
Aurelepar  l'Impératrice  Lucille,  PUutiSe  *  qui  avoit  été  ià 
femme ,  &  Plmtiits  fi-ere  de  cette  Impératrice ,  furent  les 
principales  victimes  de  la  cruauté  de  Caracalla ,  qui  pour 
fe  venger  de  ce  que  les  Alexandrins  le  comparoient  à  Oe- 
dipe  Se  fà  mère  a  Jocafle  >  fit  maflàcrer  toute  la  jeunefle 
d* Alexandrie,  oii  il  alla  fous  prétexte  de  voir  une  ville 
fondée  par  Alexandre ,  dont  il  vouloit  être  Timiureur,  Il 
écrivit  même  au  Sénat  que  l'ame  d'Alexandre  étoit  paflée 
dans  ion  corps  pour  achever  ce  qui  lui  reftoit  de  vie  j 
n'ayant  pas  auèz  vécu. 

Sur  le  refiis  qu'Anaban ,  Roi  des  Parthes  ,fit  de  lui  do- 
ner  (a  fille  en  mariage  >  il  entra  dans  fon  païs  làos  autre 
déclaration  de  guerre ,  &:  le  pilla ,  èc  quoiqu'il  n'eût  rem- 
poné  aucun  avantage  y  il  fe  fit  décerner  les  honeurs  du 
triomphe  Se  le  titre  de  Parthique.  Comme  il  alloit  d'È- 
deflè  a  Carrhes  j  il  fut  tué  à  l'âge  de  2^  ans  le  8  d'Avril 
4 1 7  par  Martial  j  gagné  par  Macrin>  Préfet  duPrétoire. 

'§.  XXI. 

De  {Empereur  MACRIN. 

M.O',PBLiQS  M  AC  RI  N,  qui  fiit  élu  Empereur  qua-  XXIII. 
tre  jours  après  la  mort  de  Caracalla  j  étoit  Maure  de  na-  ,,  1 7 
rion ,  natif  de  la  ville  de  Cef»rée ,  nomé  auparavant  J"ô/  ,&c 
d'une  naiflànce  très-baffe.  11  fut  elHmé  cfe  Plautien  j  qui 
lui  dona  l'intendance  de  (es  biens.  Severe  lui  dona  quel- 
que emploi  dans  -les  poftes  d'Italie ,  6c  Caracalla  l'ayant 
feit  Avocat  du  Fifc ,  réleva  auffi-tôt  après  à  la  dignité  de 
Préfet  du  Prétoire. 

Le  défavantage  que  Macrin  eut  contre  les  Parthes ,  la 
honte  dont  il  fe  couvrit  en  achetant  la  paix  9  Se  le  peu  de 


■k  Fm^  PLwtffU* ,  éioit  fille  <Ic  Ful- 
^en  Plaatien  ,  boinroe  d'une  baflc  naif- 
faoce  >  qui  s'élera  par  la  faveur  de  Severe 
au2  piemieies  digbicez  ,  Bc  maria  là  fille 
à  Catacalla.  Dion  dit  que  ce  que  Plau- 


tien dona  i  fi  81e  ,  eût  fiifi  pour  marier 
cinquante  Reiocs.  De  fi  grandes  richeiTe* 
Soient  le  irait  de  l'ararice  &  de*  ia- 
jufUccsde  PUwiea 


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'J1^  GENEALOGIES 

Macrin.  foin  qu'il  prenoit  des  afaires  de  l'Empire,  le  rendirent 
odieux  aux  foldats  y  méconcens  d'ailleurs  de  ce  qu'il  les 
obligeoit  à  demeurer  dans  les  tentes  à  la  campagne ,  où 
ils  n'avoient  pas  toujours  le  nécenkire ,  pendant  qu'il  vi- 
voit  à  Antioche  dans  toutes  fortes  de  plaiilrs  ;  de  forte 
qu'ils  fè  ibuleverent  en  faveur  d'Heuogabale  ,  qu'on 
croyoit  fils  de  Caracalla  >  &:  maflàcrerent  A^crîn  avec  foa 
fils  Disiumeniett ,  âgé  de  i  o  ans.  Il  ne  régna  que  1 4  mois, 

§.    XXIL 

De   F  Empereur  HEIIOGABALE. 

XXIV-  M.  Antonin  VariusBassien,  fumoméHELIO- 
»  1 8.  CABALE  ,  dut  fon  élévation  à  l'Empire  >  à  l'adreffe  de 
fon  ayeule  maternelle  JhUm  Mefit^  etleétoit  d'Emefe  en 
Phénicie,fœur  de  Julia  Domna,  femme  de  l'Empereur 
Severe ,  Ôc  fille  >  à  ce  qu'on  prétend ,  d'un  Bsg^en  Pontife 
du  Soleil ,  adoré  par  les  Phéniciens  d'Emefe ,  fous  le  nom 
d'Heliogabale.  Mefà  époulà  aparemment  uriJuUus  Avi-' 
tus ,  originaire  d'Apamee  en  Sirie ,  qui  fut  élevé  au  Con- 
fulat,  Ec  elle  en  eut  dieux  fWïçSj  Julia  SoitmiM&cJfilJs 
Msmmea.  Celle  -  ci  fut  mère  de  l'Empereur  Alexandre  ; 
Julia  Soaemia  époufa  Varius  Mnreelltts ,  qui  ëcoit  d'Apaméc 
comme  elle ,  &  qui  ayant  été  employé  en  diverfès  Intcn- 
-  dances ,  puis  fait  Sénateur  ,  mourut  avant  que  d'être  éle- 
vé dans  les  Charges. 

Mefa  après  la  mort  de  fès  gendres  ,  prit  auprès  d'elle 
fès  deux  nlles  avec  leurs  enfans ,  les  mena  à  Èmefè  >  &: 
les  fit  tous  deux  confàcrer  au  Soleil  t  apcllé  par.  les  Eme- 
fiens  Heliog^balt ,  &c  Bailîen>  comme  le  plus  âgé  des  deux , 
f\it  établi  Pontife  du  temple  duSoleil ,  &  c'ett  de-Ià  que 
lui  eft  venu  le  nom  d'Heliogabale  ,  par  lequel  il  efl  le  puis 
■    çonu.  Mefa  proftitua  l'honeur  de  fes  filles  à  l'ambition  d'é- 
lever fes  petits-fils  ;  elle  fit  courir  le  bruit  qu'ils  étoient 
fils  de  Caracalla  y  ce  qui  contribua  beaucoup  à  gagner  à 
HeliogabaJe  l'afe^îon  dçs  foldats  &ç  à.  l'élever  à  PEmpirc- 
Il  fut  proclamé  le  lédeMaide  l'an  218.  à;  l'âge  4e  '4 
ans  >  Se  fît  revivre  les  triftes  re^es  de  Caligula  6f  de  Né- 
ron > 


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HISTORIQUES.   Z/V  /K.  715 

ion  ,  par  des  atïtions  que  l'on  a  honte  d'écrire  j  de  forte  H  e  1 1  o- 
qu'il  étoit  le  galand  de  toutes  les  fenunes  ,6c  la  maîirefle  cabalb. 
du  premier  venu.  La  première  fois  qu'il  alla  au  Sénat, 
il,  voulut  qu'on  priât  fa  mère  ou  fa  grande-mcre  d'y  venir. 
Elle  y  vint,  elle  fut  placée  au-deffus  des  Confuls ,  dit  fon 
avis,  &:  fit  toutes  les  fondlions  de  Sénateur  ;  ce  qui  ne  s'é-. 
toit  jamais  vu,  II  fit  un  Sénat  de  femmes ,  où  Soemie  rcn- 
doit  iès  arrêts  fur  les  habits  que  chacune  devoit  porter  , 
fur  leurs  rangs,  5c  fur  les  autres  matières  importantes  de 
cette  nature. 

Sa  grande  ûcupation  étoit  le  culte  dé  fon  dieu  Helio- 
gabale  ,  il  fit  venir  de  Cartage  l'idole  de  la  Déefle  Ura- 
nie  ,  qu'il  maria  avec  fon  nouveau  pieu  ;  il  en  fit  célébrer 
les  noces  à  Rome  ôc  dans  toute  l'Italie ,  6c  au  milieu  des 
fêtes  qu'il  fàifoic -célébrer  en .  fon  honeiir ,  il  lui  facrifioit 
<le$  hommes  6c  des  enfans.  Mefà,  qui  jugea  qu'un  tel  Prin- 
ce finiroit  bientôt  malheureufement  là. vie,  voulant  pour- 
voir à  fa  fureté ,  lui  perfuada  d'adopter  fon  coufin  Ale- 
xandre 6c  de  le  foire  Cefar  ,  quoiqu'il  n'eût  encore  que 
-r  2  ou  1 3  ans.  Cet  efprit  léger,  fc  repentant  cnfuite  de  ion 
adoption  ,  voulut  faire  périr  Alexandre  ;  mais  Içs,  foldats 
irrités  de  fa  conduite ,  le  mâfîàcrcront  lui-même  à  l'âgé  de 
1 S  ans. 

§.    X  X  I  I  I. 

De  PEm^erifffAZE^J-NDRÈ   S.kydRE\       .■    .Î-; 

Cet  Empereur  naquit  dans  la  ville  d'Arce  en  Phénicic , 
-dans  un  temple  dédie  au  grand  Alexandre.  Il  perdit  de 
-bonne  heure  fon  pose  Gmefus  Mareianus ,  Sirien  6c  fils 
il'un  Alexien  ;.  maM  le  ciel  Im  fit  un  grand  avatitage  en 
lui  corSexvTiatJftiiaiJi^mjnea.  fa  mère  ;  femme  fage  ,  qui 
eut  un  crès-grand  foin  de  fon  éducation ,  en  Idi  inipir 
:rant  -de  l'horreur  pour  tous  les  vices  Ôc  pour  les  dérégl^ 
^mens  d'Heliogabale.  Ellç  eut  la  farisfaéîion  de, voir  (pinp 
-&>n.'fikun.des^iplus,iàges6ç.  dcspl^s  éqfjiœb>lçs  ^rii^ç^ 
:-qui'ayept  jamais  rpgné,,,     ,.       ,      /  .^    _, ,  *       i   . , .  h.| 

Alexandre  trop  jeune  pour  gouverner,  -d'abord,  par  lu^- 
même.le  fit  par  un  Confeil  de  i^  perfonnesVque  léiir 
.    ■■    -    "*^   ■■    ■■■'- •   •■"'^■^Xixi''-^-^**-' 


,v  Google 


714  GENEALOGIES 

AiExAK-  âge ,  leur  fagcfle  &  l'intégrité  de  leurs  moeurs  rendoitle» 
*»»■?.  plus  confidcrables  du. Sénat,  Conduit  par  ces  Miniilres  y 
qui  n'avoient  pour  objet  que  la  gloire  du  Prince  fie  le 
bien  de  l'Etat  y  il  Te  montra  toujours  digne  de  l'amour  que 
tout  le  monde  avoir  pour  lui.  Zclé  defenfeur  de  la  vertu 
&  du  mérite,  vengeur  lèvere  du  vice,  atentif  fur  le  choix 
desMagiftrats ,  proteifteordes  ftences  Ôc  dcsarts-rénemi 
du  luxe  ,  de  la  flaterie ,.  6c  toujours  atentif  à  fe  réputation  > 
ficau  iMenpublicjilraériti  d'être  comparé  aux  meilkurfr 
Empereurs  qu'ayent  eu  les  Rwnains. 

La  guerre  qu'il  fit  contre  les  Perfes  eut  pcar  Itti  an  fuc- 
cès  glorieux  ;  il  en  revint  l'an  2  j4  triomphant  à  Rome  y 
qu'il  fut  bientôt  obligé  de  quiter  pour  aBer  délivrer  Jès- 
Gaules  des  Germains,  qui  à  fon  aproche  lé  reurerent  au- 
•delà  du  Rhin,  U  fè  préparoit  à  les  aller  ataquer  dnns  leur 
'païs,  Ibrfqu'U.  fixt  malhcureulèment  arïki&né  av«ç  IVlammea. 
la  mère  à  Scclingcn  prés  de  Mayence  par  fès  folds^xs ,  qu'uU' 
certain  Maximin  avoit  gagnés.  Il  n'étoit  âgé  que  oc  2^ 
ans  5  mois  ôc  1 9  jours.  11  avoit ,  auffî.  bien  que  fa  mère ,. 
Ijeaucoup  d'inclination  poiu-  les  Chrétiens ,.  qu'il  ^voriÉt 
toui>ours,  ' 

§.   XXIV, 

2>e  l'Empereur  MAXXMÏN^ 

MAXIMIN  j  qui  ufurpa  l'Empire  après  la  mort  d*AIc- 
X  X  V I.  xandre ,  étoit  d'une  fàmiUe^ouï  -  à  -fait-  barbare ,  puifque 
1-3  S-  fon  pci:e  nomé  MJce^j  étoit  de  la  nation  des  Goths ,  & 
Ahaht  ia  mère  de  celle  des  Alains.  Sa  premiers  conditioa 
fijt  d'être  Berger.  La  grandeur  *  &  la  force  extraordj.- 
nairc  de  fon  corps  le  firent  conoître  de  Sévéœ..  Il  fut  ea- 
yôlé  à  20  ans  dans  la  Cavalerie,  pui^rais  dans  les  Gardes- 
du-Corps ,  6c  dc-4à  élevé  peu  à  peu  à  diveriès  Charges 
de  la  Avlicc,  oh  il  fe  fàifoit  toujours  ïùmer  âc  eftimer.  Car 
fi  avoit  autant  de  cœtu-  que  de  force  df  corps^' Alexandre 
le  cpofîdera  comme  un  homme  de  mérite ,  le  fit  Séaateur  > 
&tui  dona  le  comandnnent  d'une  légion ,  Maximin  ou' 
l>lia  ce  qu'il  dévoie  à  fon  bienfaiteur  »ie  fie  pénr-  ^  âc  ièfic 
xeconoître  Empereur.. 

*  On  fiétcml  aa'M  ndit  hm  pét  de  Iubf  .  avec  ccU  il  6oit  bien  tut 


y  Google 


HISTORIQUES.  Uv.  IV.  715 

LapUifTance  fouveraine  fit  bientôt  conoîcre  les  mauvai-  Maximiw, 
Ces  qualités  de  ion  naturel  »  particulièrement  fa  cruauté 
inoùie,  qui  lui  fil  doner  le  nom  de  CUlope  &  de  Phtla- 
fis.  Il  fit  mourir  tous  ceux  qui  conoiflbient  fa  famille  ,  ôc 
mêmeplufieurs  perfones  qui  l'avoicnt  aïïillé  dans  lès  bc- 
ibins.  Après  avoir  fait  périr  les  plus  riches  pour  avoir  leurs 
hiens ,  il  s'empara  des  deniers  publics  des  villes  >  il  alla 
même  jufqu'à  piller  les  temples,  &c  à  dépouiller  les  édifices. 
Sa  conduite  fit  révolter  l'Afrique,  où  Gordien  fiit  fait 
Augulle.  Le  Sénat  &  la  ville  de  Rome  fe  déclarèrent  pour 
<jordien  avec  prefque  tout  l'Empire.  Maximin  fur  ces 
nouvelles ,  fe  hâte  de  irevenir  d'Allemagne  en  Italie ,  Ôc 
comme  il  étoit  ocupé  au  fiéce  d'Aquilw ,  qui  lui  avoir 
fermé  les  portes  ,  fes  foldats  le  maflacrcrcnt  avec  fonfîls, 
-qu'il  avoit  déclaré  Ccfar  ôc  Prince  de  la  Jeuncflc. 

§.    XXV. 

Des  trois  GO  RD  XENSi 
»vtc  MAXIME  &  EALBIN. 

Les  GORDIENS  étoientdela  famille  des  Graefues,&c  XXVII, 
leConfulat  étoit  ordinaire  dans  leurmaifon.     Metius      j,*^, 
Marullus  ,  quifutConful  en  185  ayant  épouféC^Z/f/ji 
Gordisatt ,  de  la  race  de  Trajan ,  Iciu-  fils  en  prit  le  nom     y  /  j- 
de  GORDIEN:  il  fut  lui-même  deux  fois  Conful  dans  ,.k>-//' 
«n  âge  fort  avancé ,  la  première  fois  avec  Caracalla  en      .  :     .  ' 
1 1 3  ,  ôc  la  féconde  avec  Alexandre  en  229.  Ses  richeflcs 
répondoient  à  fa  nobleffe ,  6c  il  en  ufoit  magnifiquement  9 
ce  qui  le  fit  aimer  du  peuple.  Il  étoit  Proconiul  d'Afrique, 
lorfquc  cette  Province  le  fouleva  contre-  Maximin.   Le 
peuple  l'ayant  prQclamé  Augufie ,  l'obligea  d'accepter  l'Em* 
pire  à  l'âge  de  80  ans  ,  avec  le  furnom  d'Africain  qu'on  lui 
dona.  Il  prit  pour  Collègue  fon  fils  GORDIEN  II.  qui 
quelques  mois  après  fut  défait  &  tué  en  bataille  par  Oa« 
peUicn ,  qui  comandoit  de&  troupes  en  Afrique  pour  Mar^ 
ximin,  6c Gordien  le  perc,ayain  apris  une  fi  trille  nou- 
velle ,  finit  (à  vie  en  s'étranglanc 

Le  Séaat  choific  «kux  nouveaux  Empereurs ,  faroù, 

A  XXX  i] 


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71^  GENEAL.  HISTOR. 

Gordien.  M.  Clodius  Popienus  MAXIME  ÔcDecimus  Cclic» 
BALBIN.  Le  premier  n'avoit  aucune  naiffance ,  mais 
beaucoup  de  mérite ,  fur-tout  pour  la  guerre  ;  ce  qui  lui  te- 
noir  lieu  d'une  mrande  nobleflè.  Son  père ,  nomé  aufli 
Maxime  ,  étoit  Charron  ou  Serrurier.  Le  fils  fut  admis 
dans  le  Sénat ,  élevé  à  la  Préture  5c  au  Confulat ,  5c  gou- 
verna en  qualité  de  Proconful  la  Bithinie  ,  la  Grèce  &c  la 
Gaule  Narbonotfe.  Il  eut  aufli  la  conduite  des  armées  dans 
l'Illirie  >où  il  bâtit  lesSarmates.  Il  eut  enfuite  la  charge  de 
Préfet  de  Rome  >  dont  il  s'aquita  d'une  manière  irrépré* 
iicnfible  ,  avec  beaucoup  de  prudence  y  d'cfprit  Se  de  vi- 
gueur. 

BALBIN  étoit  d'une  Éimîlletrès-illuftreSctrès-anciene, 
ilfe  :Êàifoit  décendre  de  Cornélius  Ball;us  Theopkanes ,  célè- 
bre Hiftorifcnv.  6c  la  première  perfone  de  l'île  de  Lefbos, 
qui  fut  fait  citoyen  Romain  par  Pompée.  Il  y  a  eu  un  Cœ- 
liusBalbin,Confulen,i  57.  Celui  dont  nous  parlons  étoit 
lui-même  célèbre  car  fon  éloquence  6c  fes  poefies.  Il  avoit 
été  deux  fois  Conlal  5c  Gouverneur  de  plufieurs  Provin- 
ces ,  il  fe  fàifoit.  aimer  de  tout  le  monde  par  ion  naturel 
fimple  ôc  bon ,  qui  ne  pouvoit  rien  rcfufer ,  &c  énemi  de 
toute  injuiîice. 

Les  Prétoriens  ,  qui  avcnent  comibatu-fous  Maxtmin  3  ne 
purent  long-  tems  îbufrir  des  Empereurs  choifis  par  le  Sé- 
nat,ils  les  maflacrerent  tous  deux  vers  le  milieu  de  Juillet 
XXViil.  dci*an258.  Ils  proclamèrent  ^«^«/&  GORDIEN  IIÏ.  que 
258,  Ic-Sénat  avoit  fait  Cc/ar  l'année  précédente ,  pour  làtisfàire 
le  peuple ,  Se  qiri  demeura  feul  maître  de  l'Empire  par  la 
mort  de  Maxime  5c  de  Balbin, 

,  Gordien  étoit  bien  fiiit ,  d'un  naturel  guai  &c  agréable  , 
qui  fe  faifoit  aimer  de  tout  le  monde  ^  plus  qu'aucun  Prin- 
ce ne  l'avoit,  ^mats  été.  Les  foldats  l'apelloient  leur  en- 
feflt ,  les  Sénateurs  leur  fils ,  Sc  le  peuple  ià  joie  ôc  fes  àé- 
,  lices.  Il  .fe  rendit  fort  habile  dans  les  ûenccs ,  il  vouloit 
Étvoir  toutes  chofcs  pour  n'être  point  trompé  ,5c  on  pré- 
teftd  qu'il  avoitles  qualités  néccuaires  pour  bien  régner, 
s*ilen  eût  eii  l'âge-  II- n'avoit  pas  encore  14  ans. 

Il  choifit  fon  beau  -  pcre  Mifiéée  pour  fon  Miniftte , 
homme  célèbre  par  fa  uence  âc  fon  éloquence ,  £c  epcore 

plus 


,v  Google 


r*w«  XXII.  '717 

Famille  des  Empereurs  GORDIENSavec'MAXIME&BALBIN, 

PHILIPE,  DECIUS,  GALLUS,  EMIUEN,  VALERIEN  &  GALUEN. 

Maaime ,  Charioa 

ou  Serrurier.  ^ 

IBM  EiEciiiitrsCoiLitr» 
B ALBIN  ,  «lu  Empe- 
reur par  le  Siaat  avec 
Maxime  l'an  i^B.  tué  ' 
pal  leï foldats l'aa  139. 


flRUL  LUS, 

Ctifid  l'an  18;.  ép.  U/fi* 
C»rdtajm  .  ilTuë  de  Ttajaa. 


M.   ClODIU!    PUPIB» 

MAXIME  ,  élu  Empe- 
REUB.  pai  le  Sénat  avec 
Balbin  l'an  i.;g.  lue  par 
let  ioiàixsVi-a  ijs- 


XXVH.  M.  Antoini  GORDIEN, 
dir  l'Afticain,  né  l'an  jj?-  élu  Ei*- 
riiRiURran  137.  iné  le  17  Juin  ij?. 
igé  Je  !o  ans ,  teg.  jtf  jours  ;  ép.  f  «- 
hiaOrefiiU»  ,&t\e  d'AnniusSeverui, 
&  Peiine.Diéce  de  l'Empereur  A  n- 


M-Antoins  GOIlDiEN  IL     Mtti»  Fàufi'M  .■ 
né  l'an  igi.  aSbcié  à  Con      ép.  Licinîus  ]u- 
pere,iuéarecluiraai37.       nius  Balbus  , 
âgé  ie  4<  aas,  bvmme  Conlii- 

laire. 


Aule  Philipe,  Arabe  , 
Chef  de  Brigands. 

XXIX.  M.  Juii  PHILIPE, 
né  l'an  104.  Empereur  l'an 
244.  alTalliaéle  14  Janvier  ' 
149.  ép.  MitrcU  OtMili»  S*- 


M.  JuiB  PHILIPE  H. 
né  en   137.  aïïocié  i   foti 

Îere  ,  tué  avec  lut  en  149. 
gé  de  11- ansk 


XXVriI.  M.  Antoine  GORDIEN  II!.  né 
le  to  Juin  ii{.  Cefur  l'an  137.  Enifirbur 
en  13!.  tué  le  i  Mats  144.  jgé  de  19  ans , 
reg.  î  ans  7  mois  j  ép.  F»iri*S*èm»  Tr»a~ 
^miliM,  fille  de MiCtbée ,  Préfet  dn  Pré- 
toire. 


Vibios  Ticbonianos, 
Patricien. 

XXXI.  C  YiBiusTMio- 
MiAMUS GALLUS,  nél'aa 
%oi.  EHrtRBUR  l'an  i(i- 
atTalSné  en  Mai  l'an  tfj. 
jgé  de  47  ans  ip.Ceifiitaint, 


XXXII.  c.  ]  0 1 1  o  s 

EMILIEN, Maure 
de  nation,  Emterbur 
l'an  1(3.  airalllaé,teg. 
3  mftis. 


XXX.QjMbssiuiQ: 
DECmS.néfan  191 
l'an  149.  tué  en  N01 
igé  de  jo  ans  ,  rcg. 
£rmni»  Zirufiillm. 


XXXIII.P.  AuR.Li 
Vaibriuj  VALERIEN,  né 
le  Empereur  l'an  1^3.  pris 

pat  Saporen  i£d.  lee.  7  ans  ,-  ép. 
1°.  Mitxmùmt.   1°.  N. . . . 


Dici 
EvRuscus, 
dit  aufli 

HlRBMNItlS, 

fait  Cf/îtr  par 

avec  lequel 
il  fiit  tué 
l'an  i-îi.  ' 


adopté  par 
Gallus,  qui 
le  fit  en- 
Tuite  mon* 
rir  .  ép. 
Sdufiim 
Eïtrm». 


TruJunu» 
.  Emperbur 

membre  i^t. 

ErtmM 
Etntfi», 
prit  au 
oatéme 
le  nom 
de  OriUi, 
&  fut 
étranglée 
i  Rome 
pour  j» 
léligion. 


XXXIV.  I,  P.  AUR.  LicmUTs  GALLIEN  , 
né  le  aflbcié  i  Ton  père  en  1  tj, 

tué  le  10  Mars  i6S.  reg.  8  ans  fèul; 
ép.  Sdenint. 


1.  P.  L I  c  I M I  u  s  VALERIEN  le  jeiiiie  ; 
déclaté  Ctjm  par  fon  père ,  &  Amrufiê 
parron&ere.tué  eoiCt  arec  Con  beie^ 
ép.  CémttiM  SuftTM. 


ClCoRM.  LiciNius  GAEitsr 
i.ONicus,Cii/>,puîs  Jinpifit , 
tué  eit  ifo.  âgé  de  i  j  aui^ 


Q;  Jt;iiusGALLtiH,C*/ir,  pnit 
ÂHffifiê,  tué  avec  ba  pac 


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yi$  GENE  AL  OGIES 

P  H 1 1 1  ^  Ei  plus  pir  fes  t[ualités  éminentes.  Gordien  iè  prêta  aux  cofl< 
léiU  d'un  homme  fi  fage ,  &c  ton  régne  ne  parut  point  être 
celui  d'un  enËint. 

Gordien  alla  l'an  241  en  Orient  pour  &ire  la  guerre 
auxPerfesjil  les  défitenplufieurs combats, conquiipk- 
iieurs  villes  ,  &  contraignit  Sapor  de  fè  renfermer  dans 
les  bornes  de  lès  Etats.  La  mort  de  Mifithéc  fut  la  penc 
de  Gordien.  Philipe ,  qui  fut  fait  Préfet  du  Prétoire  en 
£1  place,  porta  fon  ambition  juibu'à  r£mpirc.  Il  gagna 
les  principaux  de  l'armée ,  il  laifïa  exprès  manquer  fcs  vi- 
vres aux  Ibldats ,  6c  en  rejetant  la  &ute  fur  l'Empereur,  il 
les  porta  à  une  fëdition ,  où  ils  manàcrerem  Gordien ,  ^ui 
étoit  dans  la  vingtième  aimée  de  fon  âge, 

XXIX.  ^*  Ju^B  PHILIPE,  qui  étoit  Arabe  de  nation, du 
1 44..  P'^^*  ^  ^  Traconite  ,  Se  dont  le  pe|p  a  voit  été  un  célèbre 
chef  de  voleurs ,  fe  fit  déclarer  Empereur  après  le  meurtre 
de  Gordien ,  fit  la  paix  avec  le  Roi  de  Perfe,  &  ramena 
l'armée  dans  la  Sirie.  Il  fit  Prif^Ht  fon  Général  des  trou- 
pes de  la  Sirie ,  &  Stverien  fon  beau-perc ,  de  celles  de  la 
Méfie  ficdc  la  Macédoine,  Il  créa  Cf/'*ir  fon  fils  C.  Jul. Sa- 
turnin Philipe,  ôcs'en  retourna  à  Rome,  où  il  aprit 
la  révolte  de  l'Orient  &  celle  de  la  Méfie  &  de  la  Panno- 
nie.  Decius  qu'il  choifit  pour  envoyer  dans  ces  dernières 
Provinces ,  n'y  fut  pas  plutôt  arive ,  que  les  foldats  pour 
fe  fouftraire  à  la  punition  qu'il  avoit  ordre  de  feire  de 
leur  révolte ,  l'élurent  lui-même  Empereur.  Philipe  parût 
fur  cette  nouvelle  pour  aller  combatrc  Decius  ,  les  trou- 
pes furent  défaites  &:  miles  en  fuite  ,  âc  lui-même  fut  tué 
a  Vérone  par  l'armée.  Son  fils  qu'il  avoit  laiffé  à  Rome, 
-f  ut  mafl[àcré  par  les  foldats  à  l'âge  de  i  a  ans.  On  afiiirc  que 
Philipe  Ôcfa  femme  étoient  Chiétiens, 

§.   XXVL 

îie  tZmfereur  D  E  C  IV  S. 

XXX        L'Empereur  C.  Messius  Q.  Trajanus  DECIUS, 

'  Il  célèbre  par  la  violente  perfécutiori  qu'il  a  fufcitée  contre 

+^*     i'EgUfe,«oitnatifdeBubalie,  bourg  du  territoire  dcSir- 


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HISTORIQUES.  Ih,  ÏV.  ^iQ 

mïch  dans  la  baiTe  Fannonie.  Il  fut  Gouverneur  de  la  Lufir-  0  «  c  i  o  fc 
tanie  fous  Maximin  vers  Van  jj^, 
La  mort  de  Philipe  ayant  laifle  Decîus  maître  de  l'Empire^ 
il  déclara  Ce/arSbn  fils  DedusEfrufcm,  &  l'envoya  en  Illirie> 
pour  arêter  lescouriès  des  Goths.  Il  fut  lui-même  obli^  de 
quit€i:  Rome^où  U  étoit  relié ,  &  d'aller  combatre  ces  Bar- 
bares ;  il  les  vainquit  en  plufîeurs  combats  ,-  &ç.  les  pourr- 
fuivit  au-delà  du  Danube.  Là  les  ayant  obligés  à  combatre 
malgré  çux ,  il  y  périt  avec  fon  fils  aîné.    On  dit  que  le  Aor^  vi<a. 
ieune  Decius  qui  s'écoic  fort  avancé  ,  fut  tué  d'un  coup  i(,jn;,„dgj 
de  flèche  dès  le  comenccment  du  combat,  6c  que  le  père  ^ift_  ^gg 
ayant  apris  fà  mort  y  il  fe  tourna  vers  les  fiens  &c  leur  dit  :  Gotbs. 
Camarades  ,  ne  vous  troublez  point  »  ta  mort  d'unjoldat  n'ejî  pas 
la  perte  de  tannée ,  &  que  s'étant  lui-nîêmç  engagé  trop 
avant  dans  les  énemis  pour  venger  i^  mort  j  il  fut  en  velopé 
&  enfin  tué  dws  la  iroifiéme  année  de  fon  règne.  Son  autrç 
£ls  H  o  s  T I L I E  N  )  que  Gfdlus  adopta  &c  fît  Jfugujîe  par  po- 
litique ,  fut  peu  après  mis  »  mort  par  une  autre  politique. 

§.  XXVIL 

De  tEmpereur  G  ^LtV  S. 

C.VïBius  TiEBpNiANos  GALLUSjquï  avoir  XXXI. 
été  Confulf  £<:  quicomaiKk>ic  en  250  &  951  les  troupçs^  2.31^. 
de  la  Méfie  »  fut  déclaré  Empereur  par  les  çroupçs  après  la 
mort  de  Decius  ,.à  laquelle  on  prétendoit qu'il  avpit  beau- 
coup contribué.  Ce  fut  pour  détruire  <x  foupçon  qu'U 
adopta  Hoftilien^  le  déclara  Augufte  avec  la  puiiTance  du 
Tribunat.  Son  premier  foin  fut  de  fiiire  la  paix  avec  les 
Goths }  &  il  la  fit  peu  glorieuiè  >  Leur  ayant  promis  dc 
Jeur  payer  une  certaine  quantité  d'or  par  an ,  afin  qu'ilp^ 
ne  vinaènt  plus  piller  les  terres  de  l'Empirç.  Sa  lâcheté 
engagea  Emilien ,  qui  comandoit  en  Pannonie  de  le  révol- 
■ter  ,  Se  de  prendre  le  titre  d'Empereur  »  6c  s'étant  avancé 
en  Italie,  GaUusx[ui  alla  au-devant  de  lui ,  fe  vit  tout 
■d'un  coup  abandoné  de  fes  foldats ,  qui  le  tuèrent  avec  fou 
£Is  VoLUsiEN,aprè&i8,moisde£egney  &&  déçlaj:^ 
rent  pour  EmiUeik 


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720  GENEALOGrES. 

Emu,  ien. 

§.    XXVIII. 

De  l'Empereur  E  MILÎEN. 

XXXII.  C.  J  u  L.  EMILIEN  fut  auffi-tôt  reconu  par  le  Sénat.  Il 
X  5  3 .       étoit  Maure  de  nation ,  &  de  très-baffe  naiUance.  Comme 

il  agiflbic  plus  en  Soldat  qu'en  Prince  ,  il  fut  jugé  incapa- 
ble de  régner,  par  ceux  mêmes  qui  l'avoient  élevé,  &  qui 
le  tuèrent  trois  mois  après ,  pour  fe  foumetre  à  Valcrien, 

§.    XXIX. 

De  l'Empereur  VALERIEN^ 

XXXIII.  p.  LiciNiusVALERIEN,  d'une  naiffance  illuftre, 
x<x.      pafïà  par  tous  les  dégrés  des  dignités  avant  que  d'ariverà 

la  puiffance  fouveraine,  &  des  avant  l'an  2^7  il  avoit 
déjà  eu  le  Confulat.  L'hiftoire  dit  qu'il  s*aquita  avec  ho- 
neurde  tous  les  emplois  qu'il  eut.  On  eftimoit  fa  fience» 
mais  fur -tout  fes  mœurs ,  (à  prudence ,  fa  modeiUe  &  fa 
gravité ,  6c  il  fut  jugé  digne  d'être  Souverain  tant  qu'il  de- 
meura particulier.  Mais  imminence  de  la  dignité  Impériale 
parut  audeffus  de  fon  génie  ,  qui  n'étoit  que  médiocre.  Il 
dona  la  qualité  à'Augujle  à  fon  fils ,  que  le  Sénat  avoit  dé- 
claré Cejar.  Les  progrès  des  Perles  l'obligèrent  à  quiter 
Rome,  pour  leur  aller  faire  la  guerre.  Elle  fe  fit  dans  la 
Méfbpotamie ,  &  avec  divers  événemens.  Il  y  eut  entfau- 
An  ifio.  '"^^s  ^"^  bataille  oh.  Valerien  fut  vaincu  par  les  PerfeS)& 
fit  une  perte  confiderable  ;  ce  qui  le  détermina  à  envoyer 

Zoiime ,  ^  Sapor  &  lui  ofrir  de  grands  préfcns  pour  avoir  la  paix, 
'  '*  Ses  foumiffions  rendirent  Sapor  plus  infolent  ;  cependant 

Aur.  Via.  ji  Qffjf  Je  conférer  avec  Valerien ,  qui  s'étant  rendu  au 
lieu  convenu ,  mais  fans  prendre  les  précautions  néceffiû- 
Tes ,  fut  pris  &  emmené  prifonier  par  Sapor ,  qui  le  trait» 
avec  toute  forte  d'infolcnce  ôc  de  barbarie.  Non-feulement 
il  le  menoit  par  tout  en  triomphe  chargé  de  chaînes  >  ^1^ 
vêtu  de  la  pourpre  »  pour  augmenter  encore  fa  honte  »niais 

?tuandSapoï:  voulpic  motucr.à  cheval  oufur  fonchatjil 
àifoit  coucher  Valerien  à  terre  ôcfe  fcrvpit  dç.  Itii  comn^ 
de  marchepied  ou  d'éprier  j  ajoutant  avec  un  ris  infolent, 

que 


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HISTORIQUES,  liv.  IV.  721 

-que  c*étoit  là  véritablement  triompher,  Se  non  peindre  fur  Gallhm. 
les  murailles  des  triomphes  imaginaires ,  comme  faifoient 
les  Romains.  Il  fut  traité  de  cette  manière  tant  qu'il  vê- 
cuL    S'il  en  faut  croire  la  Chronique  d'Alexandrie  %  les 
Perfès  le  tuèrent  en  26^. 

§.  XXX. 

De  tEmfmuT  GALLIEN. 

P.  AuR,  LiciNius  GALLIEN,  qui  avoit  été  fait  XXXIV: 
Augufit  en  25}  ,  comença  à  régner  fcul  depuis  la  captivi-  160. 
té  de  Valerien  fon  père,  La  confufîon  où  cette  diigrace 
jnit  l'Empire  par  l'audace  qu'elle  inlpira  aux  barbares ,  fut 
jencore  augmentée  par  la  mauvaife  conduite  de  fon  fuc- 
ceflèur ,  qui  ne  fe  mie  pas  même  en  peine  de  procurer  la 
liberté  à  fon  père.  Lorfque  les  Scithes ,  qui  avoient  fait 
irruption  en  Italie  »  s'en  hirent  retirés ,  Se  que  Gallien  eut 
4éfait  Ingenum,  qui  s'étoit  feit  proclamer  Empereur  en 
Illirie ,  il  fe  livra  tootentier  à  fon  penchant  pour  les  plai- 
firs ,  &:  abandona  le  foin  des  afàires  par  une  lâcheté  âc  une 
^areffe  aufïi  honteufe  que  funeftc.  Tout  fon  tems  iè  paf^ 
loit  ou  à  ne  rien  faire ,  ou  à  Ëiire  des  crimes  :  il  couroît, 
à  l'exemple  de  Caligula  ,  de  Néron  6c  d'Heliogabak ,  les 
xuës  ôc  les  cabarets  durant  toute  la  nuit.  Il  fe  fit  haïr 
:d  es  foldats  par  fa  lâcheté  &  par  fa  cruauté  >  Se  fiir-tout  du 
Sénat, parce  que  fa  pareflc  fui  &ifant  craindre  tous  ceux 
qui  avoient  quelques  qualités  éminentes ,  il  défendit  aux 
Sénateurs  les  emplois  de.  la  milice.  Pendant  que  Gallien 
ne  fongeoit  qu'à  Tes  plaifirs ,  qu'il  fe  rioit  de  fes  malheurs 
&c  de  ceux  des  autres ,  demandant  avec  une  baffeffe  Se  une 
ilupidité  préfqu'inconcevable  ,  lorsqu'on  lui  venoit  dire 
jque  l'Egypte  6c  les  Gaules  étoient  perdues ,  fi  on  nepoif- 
voit  pas  vivre  fans  le  lin  d'Egiptc ,  6c  fans  les  draps  d'Ai»- 
las ,  on  vit  toutes  les  Provinces  ravagées  par  divers  peu- 
ples »  6c  divers  tirans  prendre  le  titre  d'Empereur. 

Ce  queGaJUen  fit  de  plus  avantageux  pour  lui ,  fût  de 
inetre  dans  fes  intérêts  Oàtnnt^ox  f^  Paunire ,  en  le  £ii- 
&nt  Àugufte  avec  fes  enËms  l'an  264.  Ce  Prince  Sarra- 
Zin ,  que  Sapor  avoit  niéprifè>  vainquit  pluficursfois  lç& 

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'jYi.  G  E  N  E  AL.HISTOK. 

Gailien.  Perfes  y  &  reprit  les  Provinces  conquifes  fur  l*Emp&è.  Gaf- 
lien  triompha  à  Rome  des  Perfes  vaincus  par  Odenat; 
mais  fà  jpye  fut  bien-tôt  troublée  par  la  révolte  de  l'E- 

fipte  ,où.J'*/»ra/»^*&  après  lui  Emilun,  prirent  le  titre 
'Empereur ,  &  par  celle  des  Gaules  qui  reconurent  i**/*- 
thumus  »  auquel  LoSien,  Viciorin  r-  Martus,  **  &  Tcmcut, 
furent  fubflitués  l'un  après  l'autre*. 

Gailien  aiïïégeant  dans  Milan  /auréole,  qui  s^étoitlbo* 
levé,  fut  aflailiné  par Cecrops ,  Maure  de  nation >  qui 
eomandoir  la  cavalerie.  Sa  mort  fut  fuivie  de  cell«  àtV»- 
UrJtn  Ion  frère,  &c  du  jeune  6^«///>if  fon  fécond  fils,  qu'il 
avoit  fait  Cefarj.I'î^né  nomé  S alortinutVMltrKn,.v«m.k:à 
aie  dans  les  Gaules  par  Pofthume  dès  la  fin  de  l'an  î<à- 
teur  fœur  Gnilia ,  fut  merc  de  PUmtioe ,  qu'on  croit  Yar 
voir  été  de/sinteZuciSe,  célèbre  fous  Diodeticiu- 

B€  FEmj>ereur  G  LAU  D  E. 

XXXT-       M.  A  u  R.  C  L  AU  DE  U.  qui  fuccédà  à  GalUcB  réwte 

268;       de  Dalmatie.  Ce  fut  un.  Prince  comparable  en.  fkgeflefe 

en.  valeur  aux  Scipions  &  aux  EmUles.  Après  qu'il  eut 

Tablt      éteint  U  rébellion  îd'Aureolc,  il  alla  combatte  les  A11&* 

XXIJI.  nians ,  qui  étoient  venus  en  grand*  luambre  jufqu'au  lac 

de  Garde  près  de  Vérone,  puis  marcha  contre  lesGothsr 

■  <"  M.  ATHiM*»iOî'<Wfnii'î* 
dâtde  Ibnune.  lU»oirétéfimpbS«»- 
ri«  eti  tonrbilTeut;  It  fut  d«i  iJ'B»' 
pire  parle  choix- des  SoM«i,<i^«A>> 
Bi  cetre  couKe  lûranguc  :  J*  "'  >'"*'  , 
cotnpagiKtns  ^e  »on  ^nitr"'™'' 

-  peut  «n'être  Mproché',  a  («  tfux.bi* 
"  qu'on  me  le  repi'oche  ,  jmorrt  ^  K 

-  Éer    ittc  Aoime   tenjoun   ie  l'iiHO' 
■et, que  m»  ^cmii  te-a»ign««.* 

r'iU  fentent  que  le  pwf  If  Romain  * 
fcr .  fouï  Dn-EmpereorMi  *  toajii» 
-■■  nianJi  le  ter.  Aaboatiedeurpi» 
an  SoItJ»  qui  avôit  ^rf  fonapTemil^ 
ûtoatique.fc  croyant -*<fït%<lehi.  '■■ 
dona  un  coup  d'ipite ,  «n  ajoduat  qu'elle 
éumdeisIiç^tL. 


if'On  doh»dcgrands-tfrogesi'P.  Sm- 
-y«.o»i-US'j  A  TVirNiM-jAc  on  écrit  qu'il 
fit  de  grande»  ctiolls  étant  Empereur  & 
-•van  que  de  Ittre.  Blevé  i  l'Em- 
(irt  pl^  leafoldns ,  il  ixcontit  la  difé- 
nncé  (fuil  y- a.- mire  let  qualités  d'un 
grand  Capitaines  Celtes  d'un  grand  Em- 

eeur ,  iOrfquc  couroUé-  ïiulgré  lui ,  il 
i  re»>Soldats  ;  -  Afjtmiehm  ,m*imui', 
vtiiittvtti  ftrdm  un  htnCâ^tmt  ;  ^  fm 
im  0iMmMh  Ëmptrtm'.  Il  étoit  â-peuprét 
Ai  même  cariftere  (pi'Aurf  lie  n.  S»  trop 
crandefïvéT'tA  le  tendit  pru  propre  ai) 
'idnrememtni ,  Ce  il  ftlt  alT.'Ainé  fur  la 
-Jnibt'âB.Kffi  pat'\A  même*  folda» 
mdi  l'avoicDt  pidilaM  SoiMieiu.  Sif- 
'timiitaim, . 


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r»huxx.iit  72 j   " 

faiiimedesEmpçrcursCLAUI>E,AURÏXÎEN,TACITE,PROBUS, 
■CAR.US ,  CARIN ,  NUMERIEN,.  DiOCLETIEN,  MAXIMIEN  &  MAXIMIN  II. 

1>4  .  -  .  .  OfigiiMife  «le  Dalmatie. 


XXXV,  M.  Ad»,  et  aube  II. 
dit  te  Gtthùfut;  né  le  10  Mai  114. 
ou  II  f.  Eh-f-ikeiki  l'an  1&8. 
j"  la  I  Jiiiq  X70.  teg.  I  aa  10  moU. 


L.  Domirius,  homme  île 
baflè  Daiflance. 

KXXVI.  L.  DoM.  AURELIEN. 
n^  le  9  Septembre  lit.  Emib^bur. 
l'an  tTO.  âflalGiiéle  ay  Janvier  17 {. 
reg.  f  ans ,  ip.  U^  Stvrr'm*. 


M.  A  uk:  Ctr  aud  1 
QUINTILLE  .fa- 
ille EïiriKiuiipar 
le  Sdnar  &  tué  par 
le«  Soldats  17  goura 
«prêt  l'an  170. 


Cliiii» .  ép. 
E  u  T  a  o  r  B. 

CONST  ANC! 

C  H  L  o  Ra ,  Empereur. 


Maiime,  nati^de  Dalmatie, 
Jatdinier ,  puit  Trib.  Milît. 

XXXVIII.  M.  Au».  PROBUS. 

né  i  Sirmium  le  is  Aoât  131.  élÛ 

£mmb,ei;k  l'an  xyt.  aflaOIoé  le  1. 

I<lovejnl>ie  lii..  reg.  6  anss  mois. 

* 

N.  Dalmate  .  afranclù  Aa. 

Sénateur  Anulin  .-ép.  DiocUt, 


XXXVII.  M.CiAUBi 

Tacite, né  en  Sept. 
EufinaUiile  t.^  Sept 
I'ani7î.  f  le  11  Avril 
176.  «g.  <  mou. 


.  AMtiitrr 

FLORIEN, 
proclamé  Em- 

I,  mois  apiiî  l'an  t7'> 


XXXIX.  M.  AuR.  -CARUS.  natif 

de  Narbone  ,  Eii?hibuii  avec  lès  Gis 

l'an  18t..  -{-  en  Décembte  l'an  i8j. 


M.  AU»,  CARIN, 
£Mri»Gij»  ca  iSï. 
t  en  agj. 


Au»    NUMERIEN, 
E)Ufliiao»en  iSt.  alUlTiné 
en  Scpieoibre  l'an  184. 


3ï  L-  C.  A  O  ».  V  A  i.  DIOCLBTIEN , 
né  yen  l'an  14}.  EM.MKBt;»  en  Orient 
J'ai)  tl4.abd.le  t  Mai  soi.ten}!^ 

.  igédc7iafls,feg.  totos,if.Prifi*, 
^ue  Licinius  fit  tnoutir. 


XL  M.AV».  VAt.  MAXIHIEN.furnomé 
HERCULE ,  né  le  1 1  Juillet  1  (o.  Empikbu»  en  Oc- 
cident l'an  tes.  abd.  le  t  Mai  jo;.  -f  i  Marfrille 
l'an  jio.  reg.  10  ans  ;ép.£«iir«p(Vj  veuve  d'un  inconu. 


CuttrÏJt  f^Mltrm ,  décapitée  en  ;  i  f.  par  ardre  de 
JLictnios ,  ép.  C.  Gai.  MAiiMiM,ArmentaiEe. 


FéUifim .  féconde 
femme  de  l'Em- 
pereur Cons- 
tantin. 

,  paiTao  de  Didmarie  , 

ip  RomulM. 


N...  femme  de  N XLI.CG  albjleVal. 

A^X^  MAXIMIEN,  dit^riM*»- 


C.  Cai. 
VAtB»a 

Maxim», 

crée  Ctfm 
ira  joi. 

ta  jip. 
tenjij. 


créé  Cefiir 
en  )0£. 
t  en  307. 


ciéé  Ctfar  en.  x»*-. 
Emferiuk  en  Orient 
l'an  J04.  t  en  51».  ép. 
Ctlrrût  faUrit ,  fille  de 
f  Empereur  Diocleiien. 


M.  A  PR.  Vai. 
M  AxiNct,  Au- 
gufte  l'an  30*.  périt 
ïciSOOobre  31t. 


M.  Au». 

R  O  H  U  L  U  Si 

créé  Ctfiw  pu 
Ton  père  l'an 


Candidien ,  filt  naturel, 
adopté  par  f^aUrU, ,  & 
tu^  gat  ordre  de  Lici- 
Biaten3i3. 


XLH.  C.  Fi.  V  Al.    , 
LlCINIANUI   LIÇI- 
N  I  U  S  ,  créé  Emvbiuur 
en  Orient  l'an  307.  tué  en  314.  reg. 
16  ans,  ép.  CtfojtiârM^lcBUt  de  CoaftantinJ 

H.  JULius  LiciNttJi  1$  Jeune  ,  C*/» ,  que 
Faufte  fil  péril  l'an  3  x6.  igé  de  1 3  ans. 

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724  GENEALOGIES 

Claude.  £c  remporta  fur  eux  deux  mémorables  victoires ,  qui  lof 
firent  doner  le  furnom  de  Gothique.  H  mourut  de  pefte 
à  Sirmich  ou  Sirmium  ià  patrie ,  après  un  règne  (h:  2Z 
mois. 

Q.uiNTiLLEibnfi-erc>àqutlc  Sénat  &  l'armée  d'Ita- 
lie déférèrent  l'Empire ,  ne  le  garda  que  17  jours,  Follion 
dit  que  voulant  traiter  fes  Soldats  comme  Pertinax,  Uiut 
traite  par  eux  comme  l'avoit  été  Pertinax.  Il  fut  tué  à  Âqui- 
lée.  Son  frère  M.  A  u  r.  C  R  i  s  p  u  s  fut  père  de  CUudU  ,  qui 
ayant  été.  mariée  à  Eutrofe ,  en  eut  l'Empereur  Confiance  , 
père  du  BT^nAConfiantin.  Le  nom  même  deConilantin  ve» 
noit  de  la  Emilie  de  Claude.. 

§.  xxxir. 

De  l'Efiffereuf  AU  R  ELI  EU.. 

XXXVI.  On  tient  que  L.  Do  MIT  tus  AURELIEN,  étoif  ne 
3^-^  '  à  Sirmich ,  ou  fuivant  d'autres  >  dans  la  D^icie  inférieure, 
&  que  fon  père  avoit  été  Fermier  d'un  Sénateur  nomé 
Aurele,  qui  avoit  du  bien  dans  ces  quartiers.-  là.  U  fie 
paroître  dès  fon  enfance  une  grande  vwacîté  d'efprit  &. 
im  amour  extraordinaire  pour  les  exercices  des  armes. 
Ilfèmicde  bonne  heure  dans  les  troupes,  où  il fignala  fa 
force  &  fon  courage ,  &r  parvint  aux  dignitez.  En  Tan 
257  Vaierien  le  iit  Lieutenant  d'Ulpius  Crinitus ,  Géné- 
ral de  l'IlUrie  Ôc  de  la  Tbrace  ,  d'bîi  il  chaflà  l'es  Goths ,  & 
en  récompeniè  de  ce  fervice  >  Vaierien  le  défigna  ConfuI 
pour  l'année  luivante ,  &c  Ulbius  Crinitus  Paac^ta  alors 
pour  fon  fils  âc  ion-  héritier.  L'Empereur  Claude  lui  con- 
fia la  conduite  de  l'armée  de  îlllirie  ôc  de  là  Thrace  ,  Sc 
les  belles  aÀions  qu'il  fit ,  déterminèrent'  toutes  les  lé- 
gions à  le  proclamer  Empereur  après  la  mort  de  Claude; 
Vers  la  fin  d'Avril  de  l'an  170  la  mort  de  Quintillc ,'  qui 
avoit  reçu  le  même  titre  en  Italie-,  le  laifla  feul  maître  de 
l'Empire ,  dont  il  releva  là  gloire  ,  &  rétablit  les  afàires. 
Après  avoir  repouffé  les  Goths  de  la  Pannonie ,  &  chaffê 
de  l'Italie  les  Marcomans  &  les  AUemans ,  &  obligé  deux 
Rois  àes  Vandales  ?  qui  avoienc  paff^  le  Danube  pour  ea> 


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HISTORIQUES.  LU,.  IV.  745 

tfer  en  Italie)  de  lui  demander  la  paix,  il  allaTan  z^ienAoKELiiM» 
orient poiUr faire  lagaerre  kZenobie,  *  veuve d'Odenat > 
Roi  dePalmire ,  qui  s'étoit  rendue  maîtreflè  de  l'Egipte, 
de  la  Sirié ,  &  crune  partie  de  l'Afie  mineufc  iulqu^à 
Ancire.  Il  prit  la  Ville  de  Thiane  par  la  trahife»  df'Héra- 
dammon }  défit  dans  une  grande  bataille  Znw^/V ,  qu'il 
acffiégéa  dans  Falmire  >  &  la  fit  prifbniere.  Après  avotrpa- 
cifié  rOricn(>  it  recouvila  les  Gaules  par  la  dé&ite  de  Te- 
tricus  j  &c  alla  triompher  à  Rome  de  lui  Se  de  Zenobie  y 
qui  fervirertt  d'otriement  à  fon  triomphe. 

Il  fit  diverfes  libéralités  au  peuple  y  fit  publier  une  am- 
niftie  &c  une  abolition  générale  de  tous  les  crimes-d'Etaty 
ficfitplufieurs  loix  utiles  aupubUc.  Il  étoit  dans  la  Tbrace 
avec  une  armée  poiflante  prêt  à  fairt  la'  guerre  au3S  Per- 
fès ,  lorfqu'U  fut  afTafliné  par  les  intrigues  de  Alneftée  fbn 
Secrétaire."  II  a  eu  tout  ce  qui  pouvott  feirt  un  grand  Ca- 
pitaine i  il  a  très-bien  gouverne  les  aiàkes  de' l'Ëcat,  mai» 
il  avoit  une  févérité  5c  une  rigueur  ^ui  alloientjufqu'à  la^ 
Ci'uauté, 

S.    5CXXIIL      . 
îie  tEmferemr  TACITE, 

t,i  mort  d'Aurelien  fut  fuivie  d'une  anarchie  qui  diurti  xxXVjri- 
près  de  huic  mois  y  pendant  le^uels  le  Sénac  âç  l'acmée      17  j.  '' 

•  *  Zenobrefur]*(iaedès  plus'  iQuftres 
femmes  que  l'Hiftoire  nous  ait  fiiît  co- 
nofcte.  Elle  ft  prétendoit  àéceniu'é  des 
Cleapatres  tt  des  Ptolom^es  ,  Bc'  i>a£o1t 
pour  Itr  plus  nobte^&  la  plusiieUe  de  eimi- 
KS  les  DanKs  de  t'Ocienr.  Elle  avoit  été 
ëlevéê  dans  les  travaux  de  la  chaOe  ;  & 
elle  iT*cUt  pas  moins'  de'  cctat  qu'OdcOat 
(an  mari ,  aux  viAoire»  duquel  oo  pt<- 
tcnd qu'elle  eut  beaucoup  de  patc  Le  ti- 
tre d'Augufte  qu'il  reçur  de  Gallien  le' 
la'idon»àeIlé-mêmfr,.&3piér  laBiorc 
de  Ion  mari,  elle  rev6tit  fes  trois  fils  des 
oinemens  Tinp^iiau/  Se  leurfît  prendre  le 
ritre  -dMMi^i^r  ;  mais  comme'  ils-àolent- 
encore  fart  jeiities-,  c'^toit  elle  -  mime- 
qui  gouvernoit  fous  leur  nom  en  prenant 
JeiiireikRciaedel'^OrieDt.'  EUe  poKoiri 


rhakit  Imp^ritli  nquel^^^clle  ajoliia  I9 
diadème.  Elle  s'empara  delà  plusgraDdr 
partie  de  l'Orient ,  Se'  fut  foire  rti^reâe^ 
fônantoiiié'pai  tous*  les  Princ«r  fes  voi- 
fins  Anidien  aflWa  qu^elle  tftoit'  très- 
prudente  dans  le  confeil ,  fetiiie  ^ms  feS 
rèfolutions  .  pravt  avec  Tes  fbldAB  ,  inc' 
xaUbleqiUb4  U  &Ioit  ufer  de  Ovériié  i 
mais  elle  avoit  aulli  toute  la  hoàié  des 
meillétis  Princes '.quand  il  "y  atoît  lieu 
d'ulèt  d'indulgtuce.^  Edle  6ott  ]ib|érale, 
manifique  dans^  tout  fon. extérieur  ,  Cç 
fuwn  des  feftins  fplendidês  cbntme  les 
EmperentrRt>m.ainsi  Ëlki  étoit  tnec  cela 
ton  fobtc  ,  &.,<r^»«tiaAe.,  Elle  fit  bitii 
dans  un  lieu  ài(et\  une  Ville  i  laqucllo 
elle  doua)  fon  HAm; 

■  ■  .  I  'i  j 


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-t6-  GENEAIOGIES 

T  A  e  I T  >.  f«  àéftaat  l'un  à  l'autre  le  choix  d'un  iropeKor ,  dit 
putoicnt  i,  qui  t4nw>igneroit  plus  de  nipdcftie.  Enfin  les 
cpurfes  des  barbares  déterroinetent  fc  Sénat  à  procéder 
à  l'^leôion  d'un  Empereur ,  6c  le  choix  tomba  fiir  M. 
Claude  TACITE,  qui  éioit  un  ancien  Conûilaire, 
homme  grave  &cen  même  tcms  d'un  naturel  fort  douxt 
de  bonnes  mœurs ,  Se  fort  capable  de  gouverner  l'Etat 
Tacite  voulut  s'excufer  iiir  Ion  grand  âge  >  d'accepter 
l'Empire  ,  il  y  fw  forcé  par  les  inftances  du  Sénat, 
flui  conoiflbit  fon  mérite.  Mais  il  n'eut  pas  le  loiflr  par 
Ja brièveté  de  fon  règne,  de  le  rendre  utile  à  l'Etal,  ayant 
ité  tué  à  Talfc  par  fes  foldats  ,  fix  mois  après  fon  éleélion, 
comme  il  revenoit  en  Europe  viAorieux  des  Sciihes. 

Û  fe  difoi!  de  la&nille  de  l'Hillorien  Tacite.  Après  fj 
mort  fon  frère  utérin  M.  Annius  Flokien,  ne  reçut 
l'Empire  que  pour  le  perdre  comme l^i  avec J»  vie, a» 
bout  de  deux  moJU. 

§.    XXXIV, 

De  [Bm/mur  PRO  BÛ  S. 

XXXVm.  M-  Au«.  PROBUS,  étoit  de  Sirmich  dans  laPao- 
tyi,  lionied'unefemille  très-médiocre ,  pl»s  illuftre  par  là  meic 
-.  V"  nue  par  fen  père  aomé^£ur/iw,&  originaire  de  Dalma- 
.tie ,  qui  après  avoir  paflëime  partie  de  la  vie  à  la  campa- 
~Tie  a  ciiuiver  des  jardins ,  s'étoic  mis  dajns  les  troupes, 
^  étoit  parvenu  jufqu'au  Tribunal. 

Quoique  Probus  n'eût  rien  de  conCdérable  ni  dans  fa 
nailTancé ,  ni  dans  fa  parenté ,  ni  dans  fes  biens ,  il  ne  laifli 
pas  de  devenir  très-ûlullre  par  les  qualités  avantageufes 
de  fa  perlbnc ,  par  foii  courage ,  par  fes  mœurs  &  par  là 
probité  ,  qui  le  firent  choifir  par  les  troupes  de  l'Orient, 
pour  être  Empereur ,  &  leur  choix  fut  aeréé  par  le  Sénat 
après  la  mort  de  Florien,  Il  n'accepta  l'Empire  qu'avec 
ilpu^ance;  CtmfitglP»' •  djt-il  aux  Soldats  tvous  nijAva 
ce  que  voHsfuitti ,  nous  ne  noui  Atotitnms  j^m^i  eftfembli ,  e»$ 
je  Hefuiimiivfin,  fȔ'r-  Probus  marcha  dans  les  Gaules, 
jj'oii  il  clwfla  fes  barbares ,  tloB»  la  fm  à  l'JJlirie  j  i  1» 


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rï3 
et 


H  r  s  ro R  i<i u  E s.  zw.  rv.      7^7 

Rhétie,  &  à  la  Thrace^  &  après  l'avoir  acordéeaux  Pa-oivr,. 
Perles ,  il  revint  cridmpher  àRome  l'an  27^.  U y  trouva 
des  énemis  domelli^ues  à  combacre  ;  c'étoic  Jui.  SAtuni»^ 
*  qui  fe  révolta. dahs l'Orient 5  J".  EUnsPr^tths**  &i^Bo- 
mfe  *  '*'  *  danft  le&  Gaules  r  &  lefquels  prirent  le  titre' 
d'Empereurs,  LamOït  du  premier  >  qiû  après  tUvers  corn-  , 

iiatS)  fut  afltegé  dans  Aparaée ,  âc  tue  par  Tes  Soldacs^  cqn- 
-tre  la  volonté  de  Probus  qui  l'aimoit  >  éteint  fa  fa^ioa^ 
Le  fécond  ayant  été  dé&it  par  Probos ,  lui;  Tut  livré  à  Co- 
logne r  Se  puni  comme  il  le  mériïoit.  Bonofe  ne  fut  vain-- 
cu  que  par  une  .guefre  longue  &l  dificile  y  &c  Snit  enfin 
ià  vie  à  ime  potence.  Fro&u»  ptirdoaa  à  deux  fils  qull 
laiflà  9  de  fournit  un  entretien  honêce  à  HmniiA  ià  veu' 
Te.  Trc^xis  iè  préparoit  à  aller  faire  la  guerre  aux  Perles^ 

2ui  avoient  rompu  la  paix  >lorfqu'il  fiit  afTafliné  àSirmich' 
ans  l'UUrie  par  fes  SoldiKfr  >  iritea  de  «e  qu'il  ne.  iQs^ 
:vouloicpœlai{r^  vivre  dans  l'oifivic^  3  &  dâ6  gf^dsta^ 
Taux  qu'il  leur&ifoit  feire.  Vopilque  nous  1ë  rcprefente 
momme  l'un  des  meillcui^  &c  de&  plus  grands  Princes ,  que- 
Ics  Romains  ayentiamaiseuj.fwt  pour  la  .paix  fbit  pour' 
la  guerre. 

§,  xxxv. 

La  ville  dcNarbonc  fut,  fuivanr  les  deux  Viftors  &  XXXIX^ 
£u£rope>lapatried&l?£mpei:eurM.AUR.CAILUS»qai     281^ 


■k  SjturnmàoitMâoied'origine, fé- 
lon Zozime ,  oa  Gaulois ,  fnîvant  Vc^iA 
qae,  tt  paflbtt  pour  le  ptni  haUle  de 
tous  lc»-Gtninaz  qa'enfloyoit  Aûie- 
fien.  , 

*•  Procnlas  écoh  nàlif  d'Albenga  . 
qaoK{ne  Fnmjo's  d*origme ,  i  ce  qu'a 
prÀendoil iil  ^rott  brive,  maistr^-il^' 
(églé  dan»  &tiDoeuis-,&  n'était  riche" 
Ifuede  ce  qn  lni4cTer  ancènes  tvûtni 
yo\é.  Onpritendque  l'origine  de  lî  rf- 
Tolte  vint  ilu  jeu,  eA  ayïai  ététiaité- 
4^petett-paidtrett^tn»Tvil  «aigoit 
^on  ne  lai  en  Rt  Oac  at^c ,  at  cette 
mine  CTaintc , ilaqucHe fé  {o%nok  l'âm- 
1liiloade&fen!iine,ie  j«(a  JaM  snctiioe' 
JfcBaAâUtcnitéclfCnle  ^itaoti/cté^ 


v«lttr«t  1  !««*«  litttred'Angofle.  ■ 

•'■•Booolê.iont  le  père  ei^eigtioir 
1x  Granulaire,  écoit«riginaite  d'Angle-' 
terre  ,j>iuS'd'une  famille  ytttwt  d'Etpa-- 
eae  ,  Se  Gaulois  par  Ta  nere.  U  s'arançr 
danslesemploii  nilitaires  ,  Se  fiitCéné- 
ni  dec  troapes-de  la  Rh6rie.  Auieltenlut 
Etfooutêr  uoc  Stie  du  fang  royal  des- 
Goibs ,  pour  découvrir  pat  lui  les  (tatn 
de  cette nidcm  i  partfe  qu'ayant  le  tk lent 
de  b*ire  tant  cju'il  voutoK  ud«  a'enyvrei! , . 
ilneIuiéto1tpaîdiâdletltiTy»rerlesAni- 
baffidcmt  des'ïiacioos  barbaieï~.  Se  de  Jk- 
voii  ceoH'ilsaroienrdfplaafircrei  Qitel- 
quepUtunt  de  Tes  énêmii  qui  le  rir  aO' 
gibet  ,dii  gt'il  «rok  »i^u 
pcoduib 


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7*S   ,  GENEALOGIES 

C  À  R.  tr  s.  avec  beaucoup  de  ccetir  >  de  génie  6c  d'adreflê  pour  b 
■guerre  >  joignoit  une  grande  probité  &  beaucoup  d'inté* 
grité.  Il  fut  Conful ,  6c  élevé  a  k  dignité  de  Préfet  du  Pré- 
toire par  Probus ,  après  la  mort  duquel  il  fut  élu  par  l'ar- 
mée comme  le  plus  digne  de  lui  fucceder.  Il  dona  le  titre 
àeCef*r  à  fes  deux  fils  M,  Aur.  CARIN,  ^  M.  Aur. 
NUMERIEN>il  envoya  le  premier  dans  les  Gaules,  6c 
fut  avec  le  fécond  combatre  les  Sarmates  ,  dont  Pentiére 
défaite  rendit  la  paix  6c  PafTurance  à  l'Ulirie.  La  guerre 
qu'il  entreprit  «nfuite  contre  les  Perfcs ,  lui  fut  très-glo- 
rieufè  y  &c  lui  mériu  le  nom  de  Parthi^ue,  U  périt  au  mi- 
lieu de  les  conquêtes  d'un  coup  de  K>nnerre.  Nurocriai 
qui  avoir  des  inclinations  excellentes ,  ne  lui  furvèquic 
qu'environ  fèpt  pu  huit  mois  >  6c  fijt  aiTkfïiné  par  les  in- 
trigues de  fon  beau-pere  j4rrtW  Aftr^  Préfet  du  Prétoire; 
l'elpcrance d'être  élu  Empereur  le  porta  à. ce  crime, que 
IXocletien  élu  en  la  place  de  Numprien  ?  lava  dajis  k  ^ 
du  coi^abk.  • 

L'Empereur  Carin  9  qtrî  menoit  dans  la  Gaule  une  vie 
peu.  digne  dc/a  dignité  j  ayant  apris  la  mort  de  fon  frère, 
&;  l'éleétion  de  Diocletîen  ,  s'avança  en  Ulirie  pour  le 
combairc.  En  chemin  il-  rencontra  Julien ,  qui  de  Gou- 
veroeuride  U  Vénerie  avoir  voulu  fè  Ëiire  Empereur>  il  le 
défit  dans  les  plaines  de  Vérone  Ôc  le  tua.  Càrin  eut  plu- 
£eurs  combats  contre  Dioclérien  ;  dans  le  dernier  il  rem- 
porta la  viâoire  >  félon  Aurele  Viéïor  j  mais  lorsqu'il  pou» 
iitivoit  iç5  éjnemi$  >  il  fut  tué  par  fçs  fQ.ldats ,  l'an  285. 

§.  XXXVL 

i>«  Empereurs  DIOÇ LE'TI^K, 
é   MAXlMîEîi,  dit  HERCULE. 

XL  G,  Vai.  Aur,  DIOCLE'TIEN  étoit  ori«nairet!c 
s  84.  palmane  6c  de  la  vUl,e  de  Diocléeif  fâ  mère  s'çpdloit  auifî 
DioeUe.  Il  étoit  d'une  &mille  fî  baflê  t  que  quelques-uns 
le  font  ffçlavç  d'un  Sénateur  nomé  Anulin ,  qui  Pafran- 
chit  enfuiœ»  La  plupart  dïfoient  qu'il  étoit  fils  d'un  Gref- 
fier. 

D 


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H  I  s  T  O  R  I  Q  U  E  s.  Ziv.  /r.         719 

"  II  fe  mit  dans  les  armes  ôc  devint  un  tràs-gratid  Capi-  D  i  o  c  1 1 
xaîne.  On  hii  dona  la  conduite  des  troupes  qe  la  Mené ,     tien, 
&  il  acompagna  Carus  dans   la  guerre  de  Perle ,  où  il 
fit  très-bien.  George  le  SinccUe  dit  qu'il  fut  élevé  à  l'ho- 
neur  du  Confulac. 

Il  fut  déclr  r  i  Empereur  à  Calcédoine  le  1 7  de  Septembre 
284,  *  &  la  première  a<^ion  de  fon  règne  fut  d'enfoncer 
fon  épée  dans  le  corps  d'Aper>  auteur  de  la  mort  de  Nume- 
rien ,  mats  ce  ne  fut  que  pour  vérifier  la  prédiélion  qu'une 
Druide  lui  avoir  faite ,  qu'il  lèroit  Empereur  lorfqu'il  du- 
roit  rué  lefanglier  qu'on  apelle  en  latin  A^er. 

Seul  poflêfleur  de  l'Empire  par  la  mort  de  Carin  en 
385  ,  il  yaffociale  i  d'Avril  286. M. Aur. Val.  Maxi- 
aï  i  e  n  ,  auquel  il  dona  le  furnom  à'HercuUus ,  prenant  ce- 
lui de  Jovitts ,  &c  pendant  que  fon  collègue  alla  combacre 
les  Barbares  dans  les  Gaules  ,  il  fe  prépara  à  feire  la  guerre 
aux  Perfcs ,  qui  le  prévinrent  par  leurs  Ibumilllons  &  ob- 
tinrent la  paix. 

Les  révoltes  qui  s'élevèrent  en  diverlcs  Provinces  de 
l'Empire ,  engagèrent  les  deux  Empereurs  à  faire  deux  Ce-  »5  *• 
iàrs  j  favoir  Confiance  Chlore ,  &  G/^Ure  Maximien ,  qu'ils  s'u- 
nirent par  les  liens  du  làng,en  les  obligeant  à  répudier  leurs 
■femmes  pour  en  prendre  dans  la  famille  des  deux  Empe- 
reurs. Diocletien  combatitavec  avantage  en  2^5  les  Per- 
iès  &c  les  Sarmates ,  &  punit  la  révolte  aJlchillée ,  qu'il  prit 
dans  Alexandrie  ,  &c  qui  fut  doné  en  proye  aux  lions.  Il 
alla  l'an  505  triompher  à  Rome  avec  fon  Collègue  &  les 
deux  CeJars ,  à  cauiè  des  vicaires  .qu'ils  avoient  rem- 

fortées ,  &  ce  triomphe  fiit  le  terme  de  là  gloire  &  du 
onheur  de  fon  règne.  Enyvré  par  la  profperité  >  il  prit 
'  la  qualité  de  Seigneur  jfe  faifant  adorer  comme  un  Dieu , 
&  ne  fe  fignala  plus  que  par  fon  orgueil ,  fon  avarice  &c 
fa  fureur  contre  les  Chrétiens ,  qu'il  avoit  jufqu'alors  efti- 
més.  Etant  retourné  à  Nicomedie  j  il  tomba  dans  une 
maladie  de  langueur  j  qui  afoiblit  tellement  fon  eiprît  ^ 

*   Cene  époque  cftd'aut»nt  f\m  te-  réglet  b  ftte  de  Piqn».   On  Tcmarqne 

/inan|Dable  ,  aoe  c'cft  le  coinencemeni  q^ue  les  Cophces  ,  les  AbilHns ,  Se  quft* 

d'une  Ere  apellée  de  Diocletien  ,  &  quel-  ques  aaties  peuples  d'Afrique ,  s'en  Tel» 

quefoit  des  Manyrs ,  dont  on  s'en  long-  vetU  encore, 
tenu  fecvi   dus  i'Bglil^  >  fiu-tovi  poiu 

Zzzz 


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73©  GENEALOOÎES: 

D I  o  c  t  B-  qu'intimidé  par  les  menaces  de  Galère  Maximm  j  il  abdi- 
UEN.  qua  l'Empire  avec  Ton  collègue,  le  i  Mai  l'an  305.  &:  iè 
retira  en  Daltnatie  y  o\i  il  fit  bâtir  un-  beau  palais  à  Salonc  y 
aujourd'hui-  SpalatrOi  li  y-  vécut  encore  huit  ans  ,  ocupé 
à  cultiver  Ibn  jardin  ,.ôc  mourut  vers  le  mois  d'Août  dft 
l*an  31  j.  du  chagrin  q^u'il  eut  da  malheur  de  fà  femme 
Se  de  là  fille  ,  &c  de  le  voir  méprifé  ,  &.  même  menacé 
par  Conliantin  &  Licinius,  comme  ayant  fevorifé  Maxen- 
ce.  Le  bonheur  avec  lequel  il  avoit  gouverné  pendant 
ao  ans  x  ne  permet  pas  de  douter  qu'il  n'eût  de  l'adreffe , 
de  la  conduite  ,&de  la  prudence.  Mais  s'il  a  eu  de  belles- 
qualités,  il  en  a  euaufli  de  fort  mauvaifes.  Laébince  dit 
qu'il  étoit  rimide ,  qu'il  trembloit  dans  les  dangers..  Il  étoit 
extrêmement  avare  ,  jufqu'à  faire  toutes  fortes  d'inj^ftices 
pour  de  l'argent..  Onl'acufe  mêmed'avoir  été  cruel  j  foit 
par  nature,  loit  pour  fatisfaire  fon  avarice.  Le  fafte  qu'il  fit 
parowre  étant  Empereur  ,  nonobftant  fon.  humeur  portée 
au  ménage  j  fait  voir  qu'il  étoit  naturellement  fier  6c  fuf^ 
perbe. 

II  avoit  eu  de  Prifca  ^  une  fille  nomée  Galeria  Vakria , 
qui  fut  mariée  en  292,  à  GaUn  Maximieny  àom  elle  n'eut 
point  d'enfàns..  Après  la  mort  de  fonmari^  n'ayant  point 
voulu  confcntir  à  époufer  Maxtmin  Doza  ,  qui  régnoit  en- 
Orient ,  il  la  relégua  avec  fa  mère,  6c  les  maltraita  extrê- 
mement. Dioclctien  envoya  pluficiur  s-  fois  lui  redemander 
&  fille,  fans  en  pouvoir  rien  obtenir.  Après  que  Maximin; 
«ut  été  tué  en  314,  Valérie  au  lieu  de  trouver  de  la  pro- 
te«5lion  dans  Licinius  y  comme  elle  avoit  fujet  de  l'efperer> 
fe  vit  réduite  à  fè  cacher  durant  1 5  mois ,  âc  ayant  enfin 
été  découverte  à  Thcflalonique  avec  fe  mcre ,  on  leur 
trancha  la  tête  à  l'une  âc  à  l'autre  >^  6c  on  jetta  leurs  corpS' 
dans  la  mer..    ■ 

M.  AuR,  Val.MAXIMIEN,  qui  prit  dans  la  fuite 
fe  fumom  d'HERCULius  ,  ôc  que  l'on  nome  ordinairemcM 
HER.CULE ,  pour  ne  k  pas  confondre  avec  Maximien. 
Galère  ou  Maiàmin  n..naquit  vers  l'an  250.  dans  la  Pan- 
nonie  près  de  Sirmich  >  de  parens  quigagncùent  leur  vie 
i.  travailler  pour  les  autres.  Il  fut  élevé  parmi  les  armes, 
&  s'y  fignaU  fur  les  bords  du  Danube  >  de  l'F.iifratc  »dtt 


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Kl  s  T  O  R I  Q  U  E  s.  Lh.  IV.  751 

:ilhin&:  de  l'Océan.  Dioclctien,  qui,  le  jugcoit  boffi  pour  Ma  xi. 
la  guerre  ^  &  étoit  affuré  de  fon  amiiié  j  le  choifit  pour     mien 
fon  Collègue  à  l'Empire  )ÔC  l'y  affocia  le  1  d'Avril  de  Hercule. 
l'an  z8(J.  a  Nicomedie. 

Hercule  cohferva  fur  le  trône  toute  la  ruftkicé  de  ià 
naiflance  dans  fon  vifage  fie  dans  firs  mœurs.  Il'n'avoit 
|ii  civiltté  y  ni  humanité ,  ^  ne  cachoit  point  fon  naturel 
iàuvage  ôc  porté  à  toute  forte  de  cruauté.  Il  avoit  moins 
de  timidité  que  Diocletien  ,  6c  étoit  plus  hardi  à.  entre^ 
prendre  »  mais  plutôt  le  mal  que  Le  bien.  Sa  femme  G»l. 
VaL  Entropi»,  étoit  de  Sirie.  Elle  avoit  eu  d'un  premier 
ïpari  une  -fiUe  >  noméc  dans  les  médailles ,  Flavia  Msxi" 
miana  Thtodor»,  qu'Hercule  fit  époufer  à  Confiance  Chlore 
en  lefaifant  Cefar.  Hercule  eut  d'i«rr*/'i»Maxence  ,  qui 
ufurpa  l'Empire  à  Rome»  &c  Faitft»,  femme  du  grand 
ConAantin.  Mais  on  doutoit  fi  Maxence.  n'a  voit  point 
été  fupofé  par  Eutropia  même. 

Hercule  renworta  plufieurs  victoires  dans  les  Gaules , 
fur  les  Francs  ,  tes  Bourguignons  &c  les  Allcmans ,  fournie 
l'Afrique  révoltée ,  Se  après  avoir  triomphé  à  Rome  avec 
iPiocletien}  il  fit  à  Milan  le  i  Mai  J05.  une  abdication  de 
l'Empire ,  après  avoir  déclaré  -^ttgufis  Confiance  Chlore, 
&c  doné  le  titre  de  Cefar  avec  la  pourpre  à  Severe  ,  le  mê- 
me joiH-  que  Diocletien  quita  la  pourpre  à  Nicomedie. 
Hercule  fe  retira  enfuite  dans  les  endroits  les  plus  déli- 
cieux de  la  Lucante ,  où  il  demeura  jufqu'à  l'an  306.  que 
quefonfils  M.  Aui,.  Val.Maxence,  s'étant  foulevé 
contre  Galère  fon  beait-pere  >  fè  fit  reconoître  Empereur 
dans  Rome  ,  &  rendit  la  pourpre  à  fon  père  en  le  décU-^ 
rant  Augufit ,  pour  la  deuxième  fois.  Hercule  fortit  donc 
de  fa  retraite  t  Se  ayant  affiégé  dans  Rayenne  le  Cefar  Sé- 
vère que  les  troupes  de  Galère  avoient  abandoné  pour 
fe  doncr.à  Maxence  ,  U  l'engagea  à  fè  rendre,  &  contre 
la  parole  qu'il  lui  avoit  donee  ,  il  lui  ôta  Ja  vie  l'an  307. 
Il  chercha  enfuite  un  apui  contre  le  reffentiment  de  Ga- 
lère ,  va.  tioumer  dans  les  Gaules  ConfCantin  >  lui  doné  fa  I .  I 
-  £ile  en  mariage ,  &c  en  même  tems  le  titre  d'Augure  y  aa 
Heu  de  cdui  de  Cefâr  dont  Conflantin  s'étoit  contenté 
jtiJ^u'akirs  ;  piû&  iiyam  apcB  la  dé£iite  4c  Galère  par  fb» 

Zzzz  ij 


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yp  GENEALOGIES 

Maxxnce.  fus  Maxence  >  il  va  le  rejoindre  à  Rome  ,  oh  jaloux  de  le 
voir  mieux  obéi  que  lui ,  il  oublie*  qu'il  eft  père,  &  veut 
dépouiller  fon  fils  de  l'Empire.  ChafTé  de  Rome  fie  de 
l'Italie  ,  il  pafle  vers  Galère  même  ,  l'énemi  capital  de  Ma- 
xence ,  pour  trouver  quelque  Ocafion  de  le  tuer ,  Se 
n'ayant  pu  exécuter  fon  deflein ,  il  fc  rend  vers  Confiant 
tin  ,  quite  la  pourpre  pour  le  mieux  tromper ,  &c  fc 
rend  à  Arles ,  ou  il  la  reprend  tout  d'^un  coup ,  &:  fe  Ëùltt 
des  tréfors  >  dont  il  fait  largeiTe  aux  foldats^  pour  les  ga- 
.gner.  Surpris  dans  Marfeilie  oîi  U  s'étoit  retiré  fur  la  nou- 
velle de  l'arivée  de  Conftanrin  ,  il  eft  encore  dépoiiUlé 
de  la  pourpre  j  mais  plus  fenfible  à  la  honte  de  l'éfat  où  il 
iè  voit  réduit  qu'à  la  clémence  de  Ion  vainqueur ,  qui  lui 
avoit  laifTé  la  vie  ,  il  chercha  encore  à  l'ôter  à  Cou  bien- 
feiteur  >  qui  averti  de  fes  deflèins  par  Fau/a  ià  femme  & 
fille  d'Hercule ,  l'obligea  à  s'étrangler  lui-même  fur  la  fin 
de  l'an  7 1  o. 

Son  fais  Maxence  j  qui  faifoit  gémir  Rome  (bus  le  poids 
de  fa  tiranie ,  ayant  ofe  malgré  Ton  peu  de  courage  >  dé- 
clarer la  guerre  à-  Conftantin ,  fous  prétexte  de  venger 
la  more  de  fon  père  >  fut  défait  à  la  bataille  de  Pomeowle 
près  de  Rome  >  &  dans  ià  fuite  il  tomba  tout  armé  dans^ 
IcTibrcjOiiil  futnoyé  le  a8  Oélobredel'an  ji2.Ilavoic 
époufé  une  fille  de  Maximin  Galère ,  Se  avoit  eu  d'une 
femme  inconuëy  M.  AuR.  Romulus,  qu'il  déclara 
Cefjtr ,  Fan  308.  Maxence  étoit  lâche  Se  paredèux  ,  n'ai- 
mant que  les  plailirs  j  très-mal  fait  de  corps  &  encore  plus 
d'efprit ,  avec  cela ,  fi  fier  ôc  fi  arogant ,  qu'il  ne  Ëufoîc 
eitime  de  perfone. 

§.    XXXVI. 

Ses  Empereurs  GAZER  E  MAXJMIEN  yditArmentMrty 
é  MAXIMIN  IL 

XLI.        CGau  VAuMAXIMIEN,qucl'on  apelle  com- 
munément GALERE ,  pour  le  diftinguer  des  autres  Em- 
Eereurs  de  ce  nom  ,  étoit  d'IUirie  près  de  Sardiquc  dans, 
i  nouvelle  Dace  ^ôc  il  dona  depuis  au  lieu  àc  fa  naifl^uicc 


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HISTORIQUES',  li-v.  iV.  ^53 

le  nom  de  RomuUen ,  à  Caufe  de  ià  mère  RemuU  ,  femme  G  À  lit.  t 
fuperflitieufè  &  énemie  des  Chrétiens  y  qui  infpira  à  fon   M  a  x  i- 
fils  fa  haine  contre  ■  eux.  Son  père  ôc  fa  mère  ètoiem  de    m  i  i  k. 
iimples  païfans.  Il  avoit  lui-même  conduit  des  troupeau:^ 
dé  chevaux  ou  deboeui^>  âuili-bien  queMaximin  hls  de^ 
fa  fœur  ,  &  c'eft  pour  cela  qu'on  lui  avoit  doné  le  nom 
à* Armtntu'm.  Ayant  pris  le  métier  des  armes ,  il  devinttrès- 
habile  dans  la  guerre  >  qu'il  aprit  fous  Aurelien  Se  fouï 
ProbuS)  6c  il  y  étoit  heureux. 

■  Il  fut  créé  Cefur,  le  i  Mars  2512  ,  &  devint  enmême 
tems  gendre  de  Dioclétien,  qui  l'envoya  contre  les 
Perfes.  Il  fut  d'abord  vaincu  par  Narfis,  mais  le  mépris 
que  lui  témoigna  Dioclétien  à  ion  retour ,  ranimant  fon 
courage ,  au  lieu  de  l'abatre ,  il  refit  une  nouvelle  armée  i 
&c  remporta  dans  l'Arménie  une  vifftoire  fi  complète  fur  Id 
Roi  de  Perfe,que  celui-ci  abandona  aux  Romains  cinqPrb-' 
vinces  pour  avoir  la  paix.  Déclaré  Augufte  avec  Conftailce 
par  l'abdication  des  deux  Empereurs  Dioclétien  j  &  Ma- 
ximien ,  il  fit  faire  deux  Ce/ars  de  fon  choix  ,  favoir  Sé- 
vère &c  Mjtxmift ,  Se  pour  demeurer  feul  maître  de  l'Em- 
pire ,  il  chercha  plulieurs  fois  à  faire  périr  Conftantin  > 
fils  de  Conftancc  fon  Collègue ,  qui  echapa  à  tous  les' 
dangers  aufquels  il  l'expofa.  Il  ne  réuffit  pas  mieux  dans 
la  guerre  qu'il  fit  ouvertement  à  Maxencc  fon  gendre, 
■qui  s'étoit  fait  déclarer  Empereur  à  Rome.  Etant  allé 
avec  une  nombreufe  armée  pour  i-etirer  cette  ville- d'en-' 
ue  fes  mains,  il  fe  vit  abandoné  d'une  partie  de  fes  trou- 
pes ,  qui  trouvoient  honteux  aux  Romains  d'alHéger  Ro- 
me ,  Ôc  réduit  à  la  honteufe  humiliation  de  fe  jeter  aux 
pies  des  foldats  qui  lui  reiloient  Ôc  de  les  prier  d'avoir  pi- 
tié de  lui  )  6c  les  ayant  fléchi  par  fes  prières ,  iï  fe  retira 
promptcment>  en  ravagearïc  tous  les  lieux  par  où  il  paflà,' 
afin  que  l'armée  de  Maxence  ne  trouvant  point  de  vivres, 
ne  pût  le  pourfuivre  ,  6c  que  le  butiii  lui  atachat  davan- 
tage fes  foldats.  Ainfi  il  s'en  retourna  fur  fes  terres',  avec 
Ja  honte  d'avoir  pillé  l'halie,  ôc  trop  heureux  d'avoir  pu* 
fuir.  -Il  dona  enfuite  le  titre  à'Augup  à  ifon  tieveu  lAtinins^ 
ôcfe  préparoit  à  recomencer  la  guerre  ctmtre  Marnée  y 
ioriqu'il  fut  â:apé  d'une  plaie  incurable'  dans  les  panies 


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734  GENEALOGIES 

GAXES.K  ks  plDS  iènilbles  âc  les  plus  fecretes.;  dans  les  dooleuR 
M  A  3t  1-  exceflïves  qu'il  rcifentoÏE ,  il  recoaut  que  le  Dkudes  Chré- 
M I E  M.  tiens  vengepit  fur  lui  les  cruautés  qu'il  avoir  exercées 
contre  eux,» ayant  été  k  principal  auteur  de  la  perfécu- 
tion  i  ii  publia  un  Edit  pour  la  faire  œfler  ;  Oc  qucl- 
que$  mois  après  il  mouruf ,.  le  30  Avril  dç  l'an  jii. 
Prince  auflî  fier  &c  auifi  avare  qu'il  étpit  cruel ,  qui  étok 
l'^nemi,  de,s  gens, vertueux  Se  des  gens,  de  Letres,  &  qui 
avoir  ruiné  k;s  peuples  par  des  impdts.  exceflfiis.  Ceux 
Blêmes,  qui  le  loiient  d'ailleurs ,  avouent  qu'il  avoir  un 
«ir  fauvage  âc  rutlique.  Se  une  mauvaifè  grâce  ,  qui  Ëti* 
(oit  méprifèr  ôc  même  hair  ce  qu'il  avoir  de  meilleur; 
&c  cela  fait  voir  ,  ajoute  Viflor ,  que  la  bonne  édua- 
çion ,  la  p<)lÂEeiïè  Se  la  civilité  j  Ibnc  des  ehpfes  néceffaires 
particulièrement  aux  Princes.  La^nce  dit  que  fà  rulti< 
cité  alloit  ju^u'à  la  barbarie ,  que  lès  paroles ,  lès  a<îtionsi 
£1  vue  même  j  avoient  quelque  chofe  qui  donoient  de  la 
terreur  à  tout  le  monde. 

.  11  n'eut  de  là  première  femme  qu'une  fille  mariée  dès 
l'an  3,05  àMaxence.  Il  avoir  eu  d'une  concubine  un  fil& 
nocaé  Candidien>  que  Valérie  fa  ièconde  femme  adopta, 
àuDÎqu'il  fur  né  depuis  Ton  mariage.  Il  fè  retira  avec  elle 
dans  les  Etats  de  Maximin  1  qui  le  fiafica  à  une  de  lès 
filles  j  ^  fut  tué  l'an  3 1  j  par  ordre  de  Licinius. 

fh.  Val,  Severe,  qui  fut  feit  Gçfar  l'an  305,  8c 
eue  Maximien  Hercule  fit  mourir  Pai)  307  jétoitd'Illiric 
ô^  n'avoàt  rien  de  grand  ni  dan&  là  nai^^ce  ni  dans  fes 
mceuES}  il  ne  s'amufoit  au  contraire  qu'à  danlèr  Se  à.paf- 
1èr  lÔQ.tems  dans  les  repas  Se  la  débauche  »  mais  ibn  yvrO' 
gnerie  même  le  j^ifolt  aimer  de  Galère. 

Ç.  G  A  t.  V  ^L,  MAXIAAIN ,  qui  en  fon  véritable  nom 
^'apelloii  Di/tfo-,  ou  Dox.x ,  h.im  d'IlHirte  y  fils  d'une  fœur 
4^  ,Gal^r«  Se  Berger  de  fa  premicf e  pfoéfiTion ,  auiH  bien 
f\a£,  fès  ancêtreSk.  Il'  étoit  encore  tout  jetme  Se  à  demi 
Barbare ,.  lorfqu'on;  le  vit  revêtu  de  la  pourpre  >  inconu 
à pipcl^n Se. prefique à  fout lie  monde,  iàns  avoir  au- 
çujiie  cQpQL^Ëtnce  nid&laguccre  i3i:ck3,,afaires  d''£tat.  Ga^ 
Iwe  ^ès  l'affoir,  taét  de  les  hoia  Se  de- fes  moutons ,  l'a- 
voi):  feukmeiu  faiit  jfiall«£  ^tava^rexoem.  gar  d^ecs  ntre& 


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HISTORIQUES,  /m  IV.  y^y 

de  la  milice  jufqu'au  Tribunat.    Cependant  Diodétien  >  G  a  i  e  k  i 
intimidé  par  Ws  menaces  de  Galère»  confenclc  en  pleu^  Masiui»»* 
rant  à  le  déclarer  Ccfar  l'an  jot  ,  au  grand  étonemci«' 
de  tout  le  monde.  Il  fut  Conful  en  l'an  507  j  ôc  fe  fit, 
éclarer  Auguêe  l'année  faivante>  ihalgré  Galère,  à  là 
mort  duquel  il  s'empara  d'une  partie  de  les  Etats ,  Se  reco- 
mença  la  perfécurion  contre  les  Chrétiens.  Après  la  dé- 
faite de  Maxence  1  avec  lequel  il  étolc  lié  fecretemem ,  il 
fè  déclara  ouvertement  contre  Conftantin  &  Licinius  ; 
mais  en  étant  venu  aux  mains  avec  celui<î>  il  fut  dé^ic  ^^ 
&  ayant  pris  la  fiiicc  déguîfé  en  valet,  fitôt  qu'il  vit  plier 
fes  gens  j  il  s'enfuit  à  Nicomédie ,  Se  de-là  à  Tarlè ,  cil  ïf 
finit  fa  vie  par  le  poilbn ,  qui  lui  caufà  pendant  quatre      ^ 'an 
jours  des  douleurs  efroyablcs.  Il  avoit  pilleurs  et^ns 9      .^^ 
qu'il  afibcki  même  àl^Empire ,  les  faifant  autnoins  Ce£àrs^ 
mais  leurs  noms  ne  fompas  venus  jufqu'à  nous.       '  ■  ■  u 

n  avoit  uncfprit  excrememeni  timide  &c  fuperftiticux  'g 
ce  qui  le  rendit  un  grand  perfécuteur  des  Chrétiens.  Ilétou 
fujet  aux  excès  du  vin  fie  plongé  dans  tous  les  crimes  qui 
en  font  les  fuites  naturelles.  Il  n'avoit  aucune  bitié  di| 
peuple ,  il  piUoit  Içs  Provinces  pour  enrichir  les  SokUts4 
a  l'égard  defquels  il  étoit  très-lioé.raL  '     "1 

Nous  voici  arivés  à  la  &ipiUe  du  grand  Conftaxuin» 
dont  nous  nous  refervons  de  parler  ,  auilt-bien  que  de  fes 
iiiccefleurs,  dans  un  autre  roïumc ,  qui  eft  prêt  a  être  mii 
fous  la  ptefTè  >  &.  celui-ci  a  le  bonhciur  d'avoir  l'a^roba^ 
•jàaa.  du  Public 

FtS  3>E   CE  VOLUME^ 


'      "■    '         '  ■"   ..A    p''A  RIS;  ...;,... 


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TABLE  ALPHABETIQUE 

DES      NOMS. 


AAron ,  page  î7 
Abantidaj,  tyran  Je  Sicione,     jjS 

AbHoh  ,  lotie  d'édifice,  loo 

Abdplomiae ,  K.oi  de  Sidon,  ii8 

Abel .  î 

Abia  ,  Roi  de  Joda ,  ^8 

Abibal.RoideTyr.  ir? 

Abn« ,'  II' 

Aborigènes,  peuples ,  jS? 

Abralum,  5,9,11 

Abr«Jon,  »,  i[ 

Aclieus ,      '  374 

Achille ,                        .  499 ,  joi 

Académuï  ,'           ,  î8t 

Acainaitief    -               '  94^ 


Àcca  Laurentia, 

Achab,  Rpi  d'ifraël , 

Acbaz  ,  Roi  de  ]uda, 

Ai^heoiea , 

Acheiis  , 

AcblUc, 

Açbuob. ,  .,.-.. 

yicoris ,  Roi  d'Egipte  , 

Acrifius,  Roi  d'Argos, 

Aâi» ,  Roi  d'Elide  , 

Aciocrate  ,  Roi  de  Sparte , 

Ada.  Reine  de  Carie, 

Adam  , 

Adergata  on  Detceto  , 

Adhetbal ,  Roi  des  Numides , 

AdjaiOTiz.Teitarque  de  Galatie, 

Adiabene ,  païs , 

Adonias', 

Adrafte.Roid'Atgoï, 

Admeie  ,  Roi  de  Pheres, 

Admete  .  Roi  des  Moloues  , 

jyiwin,  FmpfTmir ,— 

Agamemnon  , 

Agapenoi ,  Roi  d'Aicadie , 

Âgan,,  :":■-..    '..-'.  ...     tx 

/Igatocks,  fils  de Liûmacliiu ,         5;; 


.ï.&tf 


378 


Agathodet,  tyran  de  SiracnreiJ^SiMf- 
Agaioclée ,  t;i 

Agave  ,  fiile  de  Cadmos ,  ^i* 

Agefilas ,  Koi  de  Sparte ,  47'  >  47* 

Agefipolis  ,  Roi  de  Sparte,      471,  47* 
Agi$  ,  Rois  de  Spane  ,  4f}i47B 

Agiiculoiie ,  jM 

Agrt[^a  ,  Roi  dujuiâ  ,  î^i^î 

Agrippa  II.  *4 

;A grippa  ,  gendtï  d'Augufle  ,  m 

Agrippine ,  femme  do  Tibère ,  <7I 

Agrippine.fem,  de  Gcrmanieiis,*[f,*** 
Agrippine  ,  fille  de  Geimanicus ,   ii9 , 

Ajaz  le  Telamonien  ,  391,  [if,  iH,  P7 
Ajai ,  fils  d'OiWe  , 
Albe.ville, 
Albioux  ^ 

Alcamene  ,  Roi  de  Sparte  , 
-AlcàtfaoUE, 
Akctas  ,  Roi  d'Epire  , 
Alcefte  ,  femme  d'Admete  , 
Alcetas  ,  Roi  de  Macédoine , 
Alcibiade, 

Alctmede ,  EEmftic  d'E^bn  , 
AIcmene ,'  ' 

Alcmeon, 
A  Icmeon , 
Ale^ftor, 

j^)erè$ ,  Roi  de  Corintlie  . 
Alethes ,  Roi  de  Mtceoes  ,  )<) 

Alexandre  } année  ,  4^ 

Alexandre  ,  fils  d'Heiode  ,  ji ,  *o 

Alexandre  Bala ,  Roi  de  Sirie ,  m 

— Zebine  ,  «» 

Alexandre  Serere  ,  Empereur ,  7iJ 

Alexandre  I.  Roi  de  Macédoine.     $30 

—  II.  m 
I  II.  le  Grand ,                   tSi ,  ÎJ» 

—  IV.  UI 
Alexandre,  R.d'Epiie,    Soi,fOi,fi7 

"AUxatidrie,  *** 

Alpbie,  ■  4tt» 

Ajjhefibic,    ■    -     ■  Î4» 

Aldiemea 


ffl.SOt 

70! 

4*1 
ÎI7.Î>* 
J07 ,  !■» 


Î7< 


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TABLE  AtPHABETlWE  DES  NOMS.  737 

'AlcLemcR  ,                                          3^1  — l'Aïïacique  ,  171 

Afaa&i ,  Roi  «TEgipte,  474,  vs  Antiochus ,  Roi  de  Comagene  ,  1  j? ,  17» 

/trat&tn  ,                                           103  Aoiiopc  ,  ^ij 

Aniizias  ,  Roi  de  Juda ,                      jo  Antipas  j'A/calo'; ,  (ï>ff 

Amtclcs,  Roi  de  Spatte,                    4(4  Aoiipater,  Roide  Macedoioe,  m 

Amticu,                                             jit  M.  Antoine  le  Creiit^ue  ,  64^- 

Amintas,  Rai  de  Macédoine,  ft9>  Jî4  — l'Orateur,  64^ 


AmxaHt ,  Roid'EgipK 

Amicbaon , 

Aoimon  , 

AmoD,  Roide  Juda, 

Amphiaraus , 

AmpUaion ,  Rot  d'Atheaei , 

Amphtlochus , 

Ainphiinichus  ,  Roi  d'Elide  , 

Amphion  ,  Roi  de  Tkebes , 

Amphitiion  , 

Amulius,  Roi  du  Latinin  , 

Anaphas ,  Roi  de  Cappadoce , 

Anaxagoras  ,  Roi  d'Atgos, 

Aaaxagoru,  Phiiofophe , 

Aaaxandie  ,  Roi  de  Spane  , 

Anaxandride,  k  oi  de  Sparte , 

Anjtxarque,  Pliilofopbe, 

Anaiibie , 

ADuidamc,  Roi  de  Sparte , 

Ancus  Mariât  1  Roi  de  Rome, 

Andrcidc , 

Andtemon  ,  Roi  d'Eolie , 

Andreui, 

A  ndromaqi 


180  leTrmmvir. 

J77  Antonie , 

p  Anionin  ,  EmpetetiT , 

3)  Apaioée  ,  Vilie  , 

Î4?  ApeJlfS ,  Peintre^ 

38^  Apharée, 

347,34»  '*P"> 

45 1  Apiï  ,  Roi  d'Argos  , 

414  Apophis  ,  Roi  d'Egtpte , 

3(4  Apnés,  Roi  d'Egipte, 

591  Arain , 

%t7  Atcariie , 

34;  Aicclilas ,  Roi  de  Cirene 

408  Atccfius, 

^66  AicheâDaie ,  Roi  du  Bofphore  ,         11^ 

4*7  Archelaiu  ,  Tettatque  de  Judée  ,  M, 61 

{13,  n§t.  Archelaus,  Roi  de  Cappadcce  ,  lyf 

joo  Archelauï.Roi  d'Egiptc,  Xff 

4^7  Atchelaus,  Roide  Macédoine,  $ix 

III  Aichidame,  R.  de  Spute,  470,473  >  471 


14s  ,  îoi ,  «44  ,  «47 
«73 


30*.  30* 


AtchoDtes , 
4)3    Atdièi ,  Roi  de  Lidie  , 
4JI     Atene , 
43Ï    Aréopage. 
II  (.  %°i     Areu»,  Roi  de  Sparte, 
i7l,Mf.  3  kl ,  314     Argon,  Roi  de  Lidie, 
AmcDoi   IlL  III.   Aigonames, 

Anticlée  ,  4S0    Atgos  , 

Aiuiclie,  f«7     Ar^ot, 

AmigODe,Roid»}ni6,  49    Anane, 

AntigonQS,R.d'Alîe,  1 1^,154, i8tf,f4<    Aiiaiailict,  RoidèCappadoce,  1S8,  i«t 
AntigoneGonotas,R.  deMaced.  fii.TK     Aridée,  Roide  Macédoine 


}97,i99 

loj  ,  io« 

47»,  480 

380 

473 

103,105 

37? 

33» .  340 

343 

fSo 


Antigone  II , 

Antillus,  fi](  de  M.  Antoine, 

Antilochus , 

Antiocbe,  Ville, 

Aniiochut  Sotei,  Kv  ^^  Sim , 

•^Theoi, 

— Hietax , 

— le  Grand , 

— Epiphanct , 

— Eupatoi, 

— Tbeoj  , 

Sidetes , 

^__Giiphu( , 

,_J>id9IDtI , 

Eufebe , 


i^S  Ariobuzanes  ,  Roi  de  Cappadoce  ,    194 

«{»  Ariobarzanes  ,  Roi  du  l'ont ,     104  ,  tof 

4S«  AriobafzanesRoid'AiméDie,  131 

1(4  Atiilée  ,  Roi  de  Cyieoe  ,  304 

i{l  AtiAobule,  Roides  Juifs,     4f, 44,48 

i[9  Ariitobule,  &ls  d'Herode  ,  S^  ,60 

KO  Ariftoctate,  Roi  d'Arcadie,  451 

i«i  Ariliodeme ,  Roi  d'Arcadie  ,  4f  ï 

1^4  Aiiftodenie.Roi  de'McITenie,  487 

i«(  Atiflomane,  489 

ifi/  AijRon,  RoideSpaite,  4^7 

1«S  Ariflonie,  lU 

169  Arjftoie  ,  Pkilorophc  , 

170  Arménie, 
1 70  Armoiries ,  leur  origine  , 
t7i  Ai&ce  ,  Roi  d'AiiMnie, 

Aaaaa 


4«i 

"3 


,v  Google 


75»  TABLE  ALT 

Arfâces ,  Roi  dès  Panbes ,  1-43 

AAaoi ,  meie  dïfculape  ,  4S0 

Ai£no^  ,  femme  de  Lifimachus  ,         f  f  J 

Atfinoé  ,  faur  de  Clecpacre,  joi 

Aifinaé  ,  fcnine  de  Piolomée  Pfaihdel- 

phc ,  190 

Arlinoî!  ,  femme  de  PKilopator  ,  ■       tfx 

Anaban  1.  R.oi  des  Paitbes  i .  '  14; 
— II.    1(1.     m.  tî3.      IV.       M7 

Anabaze  ,  Koi  d'Annénie,  130 

A  tcanes  ,  Roi  d'Arménie  r  a^4 

Anaiata  ,V  Ile,  ijî 

Anaiercès  Looguemain  ,.  t4< 

J— Mneaioii,  148 

— Ocbus,  149 
Araztas ,  Roi  à'kiméaxe ,  txx ,  tts,  ij  i  < 

AKemife  1.  Reioe  de  Carie,.  57,  ?9' 

— 1 1.  101 

Artavafdes ,  Roi  de  Medie  ,.  13} 

AfandeT,  Roi  du  Bofphore,,  110 

Alcagne  ou  Jule  ,  5Ï9 

Alcalis,  Roi  de  Mauiicauie,.  jti 

Afdrubal,  313 

Aiî^s ,  104 

AiînonéeDS,  41 ,  4f 

Alp.ilJe  ,                             i:j9  ,  40Î  ,  wf. 
Aflarh.iddon,.Rôide  Ninive,     85,  I7 

Affii  ie  r  7S 

Aftanm.  Roi  de  Tir,-  no 

Aftane,  RoideTît,  lao 

Afterius,  Roi  deCiéie,.  J74 

Aftiages  ,  Roi  des  Mede»  ,.  ij  1 

Aftianax,  iti ,  114 

Athamas  ,  Roi  d'Andieide  ,.  431 

Aiheiées,  Jeux,  38* 

Aihcnes,  3^0,384 

Athenodore,  PTiilofopKç ,,  tfjj 

Athotis  .Roid'Egipte,  171- 

AtTS ,  fili  de  CEelus ,  107 

Allas,  y9,  370 
Atofla.                                 77, '^-t  i}S 

Atiie  ,  Roi  de  Micenes  ,  317,  3j» 

AiropatD$,)tai  deMetTie,  131 

Analus ,  Roi  de  Pergamc  >  l 'j 

=— Pbiladelphe,  iSf 

^Philomeior  ,  iS; 

Aventin  ,  Roi  du  Latinm,.  191 

Ange,,  41® 

]|lDgias ,  Roi  d'Elide , .  49! 

jiugafte,  EmpeKur,,  tfftf 

M.  Aurele  ,  Empereur  ,  701 

Anelien  ,  Empereoi ,  714 

AuroDieu ,  j6$ 

Jtu^ices,  o^linvent^,  $6 

'iàutc£on,RoidcTli^,,  ^t 


Autonoï ,  fille  de  Cadmos , . 
Aia  ,  Roi  de  Juda , 
Azan ,  Roi  d'AtcadJc , . 


Baal,  R(^deT|r,,  m,  114 

Babilone,  '  77,jl,îï.H 

&abiloQiens->  Icuicontuffle  lai  te>  auiit- 

p;«,.          ,          ,  « 

Ba^chis ,  Rot  de  Gonnthe ,  <m 

Bacchus  ,,                             _  ^% 

Baâiiane , ,  i}| 

Balbin  ,.£inpcmu,  71* 

Balcafttatc  ,  Koi  de  Tyr,  iw 

Baliazar,  Roi  de  Babilone,  If,)) 

BaKé ,.  Ville  ,  m 

Bailine,  141 

Beltfis ,  R(M  de  Babilone ,  )[ ,  I) 

BelletophoD ,  44Ï 

Beienice  ,  Ctxutd'Agnppa , .  p,ft 

Bcienice  ,  Reine  de  Suie  ,  lit 

Beieiiice  ,  Reine  d'Egipte , .  M 

fieienice  ,âlle  de  Ptolom^e ,  m 
Bcrenice,  tëmnie  dcUithodaïc,.  tu 

Biat ,  Rot  d'Aico»^  34I 

Biblis,     '  M 

BiiliLme,  in 

Boccbai  ,.Roi  de  Mauritanie ,  311,  }Q 

Boccboiic  ,  Roi  d'Egipte  ^  •  »77 

BoccW  ,-Roi  de  Mauritanie ,  ju 

Bogud  ,  Roi  de  Uauritanie  j  3*^ 

Boniilcar,  ju 

Sonofe ,,  P7 

Bosphore,  i^ 

Bii:Bans  , .  fn 

Biitannicui ,.  *^ 
Btutus,                     <09|.<^J  f(M>  *If 

Buttbus ,  m 


Cabatte ,  par  qui  înTcntCK  ,  iw 

Cadmus,  ii<,4'* 

Caïn,,  _i 

Caïnan ,  -  •* 

Caligula  .Eapeiear ,  ^^ 

Calipfo,,  (7" 

Calpuroie,.  f^o  ,tcm. 

Cam  ,  Se  fa  pofteiùé ,  .  • 
Cambifes,                          >î4.'ï'i* 

Camille,  *" 
Candaiile,RoideLidicj.     •    i^,Wj 


y  Google 


Aipfiïiiôce ,  Royaume , 

Caucalla  ,  Empiicot , 

Garaniu , 

CaEyaciiles , 

Caiic, 

Carye, 

Cana ,  Empeicu, 

Çanis  ,  Emptreur , 

Gdftoi ,  fiere  de  Polliw  , 

GaitoT ,  petit-fils  de  Dejotuw 

CafftDdaae , 

ÇaCiader,  Kot  Ae  Macédoine 

<»adàadrc  ,Me  de  Pûara , 

Cathrée, 

Caion  , 

Gaucalus^, 

Caunus  . 

Cectops ,  R.OÎ  d'Athènes  ^)Sk 

eepltun^tabliti  IComc,, 

Cephale, 

Çephalonie,  Qe,, 

CerA,    - 

Ceiàrioii', 

e«ù>ajt , 

Ceflilnus  , 

Ckarillac ,  Roî  de  Spane 

Cliuiot ,  iavMiioa  des  Cbaiîotf 

Chcops ,  Roi  d'Egipte, 

ehiaaiadan  ,  Roi  de  Ba 

Chiifèt,. 

Ciaxaie  ,  Roi  de»  Urde« , 

eianippus,  Roid'Atgot,. 

Ëilabaris  ,  Roid'Argo»,. 

Cipfele ,  Roi  d'Atame 


DES    NOMS. 

1B7  CIpwque.Tyraa  d'Heraçlée, 

5+1 ,  J4iï  CWie  ,  «1» 

710  Clcpmbroie  ,  Roi  4e  J^tan»  ,     47^,47} 

3(1, jK  OeooMne.RoideSpane,        Ij48,47( 

ICI.  Çleoninie ,  Roi  de  Spane 

y^  Cieopitie , 

loa.  Cleopatie  ,  Reine  d'Çgipte  * 

717  Cleopatie  Bérénice ,  i^j  ,  197 

ii.a,<i<  Cleopanc,  Reine d'Epire ,  ^^i 

7ty  CIsopattc/ecopde&nuaedeWijHpe.n? 

4f  «  Cleopane ,  Reine  de  Strie ,  jf?,  1*9, 1S4 

,  irTf  CteTon  ,  Reine  de  Megaie ,     .  .  a«i 

i;«  Ciimene,  Sll^dcCracée, 

,         f 44  Climeao ,  £|l«  de  UinÎM ,. 

114  Çlinieiius , 

J7-Î ,  jBo  Cliniaj ,  Tycan  de  Sîcionc  , 

«ti  Cliiemneilre , 

fto  Odilius, 

9g  Codnu,  Koid'AthctMS,. 

fl.  Jtr  CfBur  ioconibuiUble  , 

«II  Cologne,  Ville,. 

f«f  Cojopbon-,  V4io  , 

5«}  Gofqagene  ,  paJta,, 

gS7  Cooianc ,  Ville  ,      ,. 

^(,.301  Cvmetéï,, 

«77  Gjmmode ,  Empereor 


7>S 


15Î,»?< 


33» 

3«.  4Ϋ 


ï«5  .w^ 

lie,  I?» 


i)f,fof'  ComMs  ,.-p4r  qui  invenii 

4<3  Conuils  établis , 

3|tf  eorcire,île,.    , 

k7«  Goiinthc, 

.  tf-,  K  Goriolm. 

43  f  CoTmes ,  Magilhatf^  Cette  , 

l)o  Cofioes,  Roi4esPacdut,  ' 

)fO  Cïsnaus  ,Roi  d'Aibeaca , . 

jljC,  4»f  Cutéa , 

Cratelîpolis , 


9*4 
S»* 


Ckudel.  Empeteiir,tfSo.   U'itof.7i.x     Damoo,. 


Vit 
5St 

M* 
S<ï 

441  •  KM. 
.      5Ϋ 

'■■■  4iï 
f«9  >  iM^  CielpIiOHtes ,  Roi  d£  Meficnie ,  48^ 
6t9,fxi    Crela^,  RoidcUfiiè^  .103,107 

,f<»,fMA    Crète,  lie,     -  i7i 

404,413,414     GwtWe,,    -r.  ■(   3^(f 

m  .  «M.    Ctwccfu  ,  Roid'Aigoi,     '  34f 

Coriaces ,  (  les  )  ««o 

476    Gt^tiiuDcntatus ,  ,  .1     -     .  .  «t^ 

-    -  4(4    Ciuudes  ,  Roi  d'Egipte  ,  17  ) 

30ï.*of  ^ 

.■  ijf  D 

■4S    D»ce«Cle»)  rpf  ,i 

jr>    Oaniafichton ,  Roi  de  Tliebe , 


CipTele  .TpandeCoiintlie,    44»', 44)    Cicon.Roide  Tbebes, 

Circé,  '  ^----L.  r.    ■  ..  ..  « 

Ciceron,- 

Ciclopes , 

Ci  non  , 

Ciaeis  , 

Cintras  ,  Roi  de  Cypie , 

Ctnifca .  fcmme      . 

Cisonas,  Roi  de  Spane , 

Ctrene ,  Ville , 

Ciinc  ,  Roi  de  Pci<t , 

Cinis  le  jeuntf , 

Ciû» ,  Roi  d'Argos 


îi(|J» 


Cbudiens  [ iâmille dte} 
Âf.  Claudius , 
Af .  ClaHdiut ,  btcnvrit  ; 
Af.  Cecus ,  &  Ap.  Pnlchef , 
ï^.  ClaHÂu,  Auno»<  Nfra«i 


«3  Oanai! , 

««4  Oanaus  ,  Roî  d'Argos  , . 

tsi  D«rdanus,Roî^Tnye|  ' 

M7  Darius  le  Mole^  - 

*£f  PtÙuHift^pei,   . 

Aaaaaij^ 


41k 

406 
37<f 


,v  Google 


74°  TABLE    ALPHABETISE. 

Duius  OcKiu ,  147  Egine , 

Dorilic  Codomanus  ,  t  (o  Egipte , 

patiiu  ;  Roîiln  Poni ,  tij  Egtfthe  ,  Roi  tk  Micenei , 

David,  it,  14  EUm, 

Dédale ,  389  Elaiiu ,  Roi  d'Aicadic , 

Decrmvirs  ^cablii ,  eti  Skazar, 

Dccius  ,  Emperent,  71g  Elens  , 

DejaDire,  ^f^  Ella  Petioa , 

Deidamie,  499  >  foi  ,  f07,  f  1  f  Eleâre, 

Dejocec,  Roi  de*  Medes ,  117  EleAcioD ,  Roi  de  Mîceoet, 

De)Qn^e  ,  -  376  ,  jej  Eliaciin  ,  Roi  de  Juda, 

Dejotarus ,  xt^  Elide .Province, 

Demarate  ,  Roi  de  Spane  ,  •  ^6t  Elimnus , 

Demertiui  Poliorcète  ,.    i  f  4  ,  \t6,  ^^S  Elpinice , 

Demeirrus  Socer  ,  Roi  deSiiie,  16S  Eluîée,  RoideTil. 

Nicator  ,  1^7 ,  Kg  Emilieo ,  Empereur, 


■ — Eiicluirus , 

DemophooD  ,  Roi  d'Aiheoes , 

Dcnij  ,  Tyrao  d'fieracWe , 

Derceto . 

Pefàlcès  ,  Roi  des  Numide»  y 

Deocalion  ,8c.  d  poflerittf, 

Deucalion  ,  Roi  de  Ciéte, 

Dexrppe ,  Médecin  , 

Diadumcaien 

Didon, 

Diomede, 

Dioclée  , 

Dioctétien ,  Emperenr , 

Dio&Dw  {\ts) 

Dtteurus , 

Domitien  ,  Empereur , 

Domitiens  (  famiUedet} 

Domitius  Enob^idiu , 

Borieiif , 


Doru 


Dtacon , 

Dripeiis,,-.  1  !:..  ■     '  , 
DmlîUe, fille  d'Agoppa^^' 
pcufille-,  fille  de  Germanjcus, 
■i^.  Orulks ,  irere  de  Tibère , 
Pturus ,  fils  de  T>bf», 
Dailius , 
Palichium ,  île , 


£acidaf ,  Roi  d'Eptie , 

Eacus ,  ■   .  ;,  -  j 

Ecbauoe , 

EcbeArace  ,  Roi  de  Sparte , 

fchinadet  lîles, 

f  ehmis  ,  Roi  d'Arcidie  , 

Ecriture  ,  par  t^vx  iavent^ , 

fgéf ,  ^Roi  d'Athcnos , 


71  Emjliens  (  fimille  de>) 

39ff  Em|>ei'eun  Romiiu , 

101  Endimion , 

80  Eaeat'Silriitt, 

31]  Eoée,  m, 

371  Enoch, 

37Î.38I  Eole.        , 

100  Epaminondas , 

71 1  Eperafte . 

itj  Epeus  ,  Koi  d'Elidc, 

îjo,  ft  4?ï  Efkefei  Ville, 

7»8  Epbores , 

748  Epigones  ,  fili  des  V 1 1  Pr«ax , 

4{tf  Epire  ,  Royaume, 

tpt ,  n».  Epitus,  Roid'Arcadie, 

Ol  Epins  ,  Roi  de  MelTctiic , 

«8f  Eralîftrate  ,  Médecin  . 

C8)  E^e  des  Seleucides . 

,      374  Ere  dePiocIeiien  , 

. .  !         374  Eieûhée ,  Rot  d'Atltenes, 

I    400  ErgipBs , 

-     '  "    t^i  £[iclitonius,Rot  d'Atbencs, 

i%,6i  Eiipile, 

e7«  firithru, 

'  <74  Etope-,  ■ 

«74  Eropoi ,  Roi  de  Macédoine . 


«14 


4i0.4«t 
3<» 


ÎÎ7 
.4Î< 


(lO 

I,» 


■Stt    «f&nlape,  EgiptieD,  ' 
j    J     r-TGrec ,         .  ,  ■ 
ECiras, - 

Etbearclie ,  Roi  d'Oajte ,' 
|07    Etheodes  ,  Roi  de  TKebci  > 
■'■•4»8     Ethiius,  Roi  d'Elidc,.  ' 
,        tte    £ibnaR}ue,.    . 
4ft    ^olie  .  Pforioc^  , 
ïïi    ^lolas, 

4ti    Eneoras ,  Roi  de  Salambe , 
117    EucUdas  ,  Roi  deSptrte  . 
%9i,in    £ii«4tidpt,Roi4Jeûfiaâiiaae 

Endamidat, 


ï» 

4if 


47< 


y  Google 


DES    NOMS. 

taismùiM  .  Roi  de  Spitte ,  47*     Gordien,  Einp«air,_ 


Evehhon ,  Roi  de  Salami  ne 

Evilmecod^h  ,Roi  de  Ninive , 

Evippe, 

Eumele,  RoidaBoffliore, 

Eumenès ,  Roi  de  Fergime , 

Evachus , 

Eupalamu),  Roi  d'Athènes, 

EupliaË . ,  Roi  de  Meflenie , 

Eurïctate ,  Roi  de  Spane  , 

Eiuidamidas ,  Rot  de  SpWCe , 

Euiidice , 

Eunzanée  , 

Eucileon , 

Emipidc , 

Euiiracef , 

EniifàcitiM  t 

Euiiflbée ,  Roi  de  Uicenes , 

Eurifthene ,  Roi  de  Spane , 

Ëiuite , 

Europe  , 

Eurouu, 

Euihideme,  Roi  de  UBaâtiAne 

tAecbxii ,  Roi  de  Juda , 


jio  Gorgippus,  Roi  du  Bolpbere , 

,   ya  Goigus  ,  Koi  de  Salamiue , 

57a  Gocarzès.Roi  desPanhes, 

ai7  Cracchus, 

iGt  Granitjue  (  baiatllcdu} 

77  Grèce , 

jS9  Ciecinas , 

487  Cuecres  Puniques 


^66 

47) 


.Ï14 


741 


S78  ,  rut. 


H 

41]     Haliaie ,  Roi  de  Ltdic , 
(90     HalicarnalTe,  ViUe, 
Hannon  , 


Faleric ,  Ville  , 
FaUTque ,  [  les  ) 
ïaunus  ,  Roi  du  Latium  , 


519     Harpalicc, 
401,410     Heber, 

3ÎÏ     Hébreux  fies) 
^{9     Hecaiomnus ,  Roî  de  Cltîc , 
478     Heûor, 
(74     Hélène , 

4(4     Helenus,  m 

atji     Helenus ,  filt  de  Pinkas, 
î»    Heli, 

Heliogabale ,  Empereiu . 

HelW. 

Hellcn  . 
gii    Henoch, 
«Il     Heradée.  Ville. 
{88     Hccadides,  (les) 


femme',  plaiûnteaiamercd'aqiiétirune    Hercule 


femme , 
f  loiien  .  Empereur , 
fouTches  caudinea. 
fulvie, 


Gala  ,  Roi  Ses  Numides , 
Galar«.(les) 
Galba  ,  Empereur , 
Callien,  Empereur, 
Callut ,  Empeceui , 
Canimede  , 

Cauda,   Roi  det  Nnmidei 
Caulois,  dits  GaUcet, 
£aza ,  ViUe , 
Centius , 
Germanie  os , 
Cetoncct ,  Magîftttts , 
-Gigi»  ,  Roi  drLidic , 
Gilcon  , 
Clapliica , 
.Claphita , 
4pbucu« ,  Roi  d'inirie 


, -         .  3ÎÎ 

48^ ,  att.    Hercule ,  fili  d'Alexwdce , 
7lC     Hermà , 
tfi]     Heimione, 
«(I     Heiode  le  Grand, 
— Aotipas, 
. — Roi  de  Calcide , 
Herodias  , 
31a     Hefione, 
17s, Mt.    Hidri^e,  Roi  de  Carie, 
<89     Hiempfal , 
711     Hiena , 
719     Hillus , 
iio    Hilotej^Ies) 
jitf     Hrppar<iue, 
I7<     Hipperion  , 
(40     Hippias , 
ftfo,  MM.     Hippocoon , 

£7{     Hippocrate  ,  Médecin , 
4fi4     Hippodamie , 
10} ,  lotf     Htppolite  , 
l%l     Hippomanef , 
lïf     HipGcratée, 
ji,  l8>,  197     Hipfipile, 

ÏW    Hiram.Roi  de  Tir, 

Bbbbb 


71» 


3«S 
îtl.3«4 


4î8 .  îot 
J*,t7 


«3 
III,  iit 


4«4.40* 

404,40* 

4Ï4 
481 
4S} 


3l>< 


y  Google 


74*  TABLÉ  ALT 

.  Hotac« ,  C  t"  )  ^°° 

Horatius  Codes,  S>° 


Jacinthe , 
Jacob  , 

|anus , 
Japei , 
Japket, 
Jared, 
Jafon, 
îafus , 
Icaie, 

Icarns ,  Roi  de  Carie  } 
Uu, 

Idomen^e  ,  Roi  de  Ciete , 
Jechonias,  Roi  de  Juda, 
Jeaa  Hircan, 
jéroboam  I.  Roi  d'IIiaËl, 
— II. 
}e&bel , 

Ïefus-Chrift ,  là  Géologie  ; 
Jeiu  Ifthmiques , 
leva  Olimpiques  , 
Uns, 
Inachiu  , 
Ino, 

JUircntiondeplufieuis'cIiofes, 
Ito^  183  ,%ti-,  i>e, 

Joachas,  ■  Roi  de  Juda  , 
Joachim  ,  Roi  de  Juda,. 
Joas  ,  Roi  de  Juda , 
Joathan  ,  Roi  de  Juda  , 
;  obate ,  Roi  de  Licic  ,. 

ocaAe , 

okLoî,  Ville, 

ule, 

oaatfaas , 
;  oram  ,  Roi  de  Juda  ;. 

ofaphat.Roi  de  Juda, 
■  ofeph , 
,  'ofiat,  Roidcjoda,. 

ofué, 

phiaaaflc  ^ 
Iphiclin , 
Tphigeoie , 
Ifaac  V 
lAnaU , 
ITmenias  , 
Ifiad  , 
Italie  ,. 
Italus, 
Ithaque ,  île  i. 


BABETI^UE 

Iikobal ,  Roi  de  Tyr , 

Juba  ,Roi  de  Mauritanie, 

Juda, 

Judas  Maccab^e , 


4Ï4 

ugcs  des  Hébreux,. 

\( 

ugunha, 
ules  Cefat , 

«1 

Î87 

uKe ,  fille  d'Augnile , 

«r 

3SS 

—petite  fille  d'Augolte  ,*. 

«r 

f«8 

-—fille  de  Geimanicus,. 

tTS 

5»  'î 

—fille  de  Tibete , 

i7i 

"380 

JuKen,  Empeteur, 

70* 

4« 

Jupiter  AmnioD, 

li» 

3SO 

Jupiter,  Roi  de  Crète; 

î«.  Î7f 

9S 

IzioD , 

(«*,«f. 

A79 

Izxe,Roidel'Adiabciie,t{i,Lj],M^ 

JSI 

3+ 

t 

44 
11,  17 

tabdaq«ie,Ro[deTliebeï; 

•» 

^9 

Labitintbe , 

m 

»7 

Labororcarchod,RoideBab>U»ic,  H,)t 

<î 

Lacedemoo  , 

+u 

4î8 

Lacidaus,  Roid'A^oi, 

.jp 

4^4 

Lacumaces ,  Roi  de  Numidie 

511 

Laeite , 

Kf 

33? 

Lagus  , 

»U 

4>9 

ta)as,Roi  d'EliJe, 

«»4 

117,118. 

La]us,  Roi  de  Tbebesy 

*»+ 

i%9,  f8i 

Lamech , 

f 

34* 

Lanaffe  * 

W 

33 

Laoiaffe , 

I'} 

ï'4 

Laodamas  ,  Rai  de  Theb«, 

4'( 

30 

Laodice,  Reine  deSiiie,ii< 

1(9.1" 

».3* 

Indice ,  Reine  de  Cappadoce 

,l8î,iît 

440 

Laomcdon  ,  Roi  de  Troye , 

Ut. 

41* 

Latinui,  Roi  duLnium, 

1» 

Î7« 

Latium, 

)ir 

478 

Laviuie ,  Villa  , 

fi9,\9» 

43.41 

LaurcBte ,  Ville  ^ 

l» 

iS 

Learque , 

+» 

ï8 

teda. 

4Î).494 

1>9,t4 

Lelei, 

4(4 

33 

Léon,  Roi  de  Sparte,' 

4*7 

16 

4<J.47f 

Î4f 

Leocichide  ,  Roi  de  Sparte, 

4<» 

)<î 

lepidus  ,  Triumvir, 

*îî,*4* 

î<* ,  4îf 

Lucaniens  ,  (  les  J 

JT 

5  &? 

Leucippus. 

4ît 

»,  11 

Leucou,  Roi  du  Borpkore, 

ut 

430 

Licaon-,  Roi  d'Aicadie,. 

447 

»3.»7 

Licafte,  Roi  de  Crète, 

(7Î 

J8t 

Licée ,  (  le  ] 

,»[ 

Ï7I 

Licieas ,  (  l£s  ) 

3W 

J*3 

Lieopiioou  ^ 

♦H 

I,  Google 


Iiîeaigit,  Roid'Arcaiiie, 

Licutgue ,  Legiflatcui , 

Licnigue  ,  Koi  de  Ncmée  , 

Licus , 

Licus ,  Roi  de Thebes, 

Lidie,  Royaume  ) 

Ligdanm  ,  Reine  de  Caiie  > 

Lincée,  Roi  d'Argot, 

Linc^e, 

lÀùadza , 

Lifandre  , 

Liiiades, 

Xinanalle  , 

Lifimachie  ,  VUte ,' 


a  ES  ta  OMS. 

^fo    Maufble  ,-Roi  de  Carie , 


745 

f7  .99  ,  loo 

Empfrcur ,  /itf 

Heicule,Einpeieur  ,  71;  '7^0 
II,   Gaieté  ,  t 


413  Mai: 

lOi         Empereur , 

98  Maiimin  I.  Empeteur, 

344  Maiimin  II.    Doza  , 

479  Mazaca,  ville, 

5(î  Mecenas  , 

471  Medes  (  les) 

4jt  Medie,  Anopatienc  r 

ii7  >  }4°  Medon ,  Roi  d'Aigot, 

f(i  Medon  Archonte, 

LilûnacliusÎR.deMacedoiie,  (49,{n  ,  Megiclés  , 

mt.  Megapentlie  ,  Roi  d'Afgos, 

341  ,  341  Megaie ,  ville, 

660 ,66%  Megarée, 

1,9  Melancns.  Rot  d'OëcKalie, 

6Zs  Melampc  ,  Roi  d'Ai'gos  , 


713  ,  73  ï* 

71+ 


Ltltppe , 

Livie>  Impeiatticc, 

Loca, 

Lucain  .-Poëte, 

Lucullus , 

Lucumon , 

Lucrèce  ,1 

iaince  Lucillc , 

M 


Machanidai , 

Machaon , 

Macharèi ,  Roi  du  Bofphoie , 

Macédoine  ,  Royaume , 

Mactin ,  Empereur , 

Magas ,  Roi  de  Cuedc  , 

Magon , 

Manamei  Bâcha, 

Mammea , 

Magnés, 

MaDaJicin.Roid'iGiaëlr 

Manahem , 

Manarsès,  Roi  de]ad«; 

Manda  ne , 

Mao^s  ou  Mceon  , 

Maolius  Torquanis  , 

Marciana  , 

Mariamne, femme d'Heiode ,4î ,  (x,<o    Hilet. 

Mari  mne.fiUcd'Agrippa,  îi,«tf    Miletus 

Marius,  617,  Sii  ,  «t( 

Manu»  ,  '"■ 

Marpefla, 

Man, 

Malidia , 

MafSnilTa  ,  Roi  deNumidie, 

MaiUva  ,  Rot  de» Numides  , 

Machuralem  , 

UaïUÎMoict 


«19 ,  wt.    Meiampe  ,  Roi  d'Achenet , 
stth    Heleagre , 

609    Meleagre  ,  R.0I  de  Macédoine , 
7»»    Melicette  y 

MelilTe, 

M  cm  non  r 

M«nnoD, 
47ff    Menandre ,  Rot  de  la  Baûriaoe , 
4S0    Menelas , 


1 1 9  Menelai ,  Rot  de  Sparte  ,  } 

f^&  Menés  , 

711  Memphiies , 

307  Mephramutolû ,  Roi  d'Egipte  , 

313  Mei  Rouge  ,  d'oÀce  nom , 

jti  Mercure, 

711  Mnionés,  Roi  de  Ctite,. 

17S  Mefa  , 

a)  ,  ly  Meflaline  > 

jS ,  Mt,  MelTaline  ,  f  SutiUa  } 

J3  MdTeQiens , 

I)  I  MeAor  , 

104  Mcchrodore ,  Médecin*, 

<i  j  Mezraïm  ,  Roi  d'Egipte ,1 

637  Micenes ,  ville  ,. 


6%f 
48* 


3«.  3f7 
?» 

sr 

■404.  ♦!¥ 
43  f 
4tX 


Miliiades  ,- 

479  Miniens , 

}8]  Minorante , 

svj  Minos ,  Roi  de  Crète;.            ^76,  %7t 

311  Mirmidon  ,  37^ 

3J4  Mirtile  ,-  48] 

%  Milïthée',  7t' 

3 19  Mithridate,  Roi  de  Gomagene,  1 57 ,,  173 

Bbbbb  ij 


y  Google 


L.  Muaunius , 


744  TABLE    ALT  JTABETlfiJJ  E 

Michtid«e ^ Roi. iu  Pont,   iPï,-»otf,,.  Nnacris, 

no,  ti4    Noé, 
Mithridate,  Roi  d'Arménie  ,  ît4    Nraia  Pompiliu» ,  K.deK.oau 

Miiiiridate ,  Roi  liei  Paitbei,      »«  i    Namerien  .Empereur, 
145,  140    Naraidic, Royaume, 
MneâUc ,  Roi  d'Athènes ,  ?i>£    Nunitor , 

Moab,  9 

Mceris.Roi  d'EgipW,  17Î  *-> 

Moife,  14 ,  ïî  »  '*    Oi»e  ,  Ville  , 

Moloffos,  Roid'Epire,  )ft4    Oeiofias,  Roidejuda, 

Monime  ,  »it    Ockofiaj  ,  Roi  d'Ifrael , 

Mcnoye  ,  pir  qui  inveocée  ,  tox    OAevie  , 

Iilonoye  ancienne  des  Romani ,       «otf    Oâarieai ,  (  !«  ) 
Monobaze ,  Roi  de  l'Adiab(«(T  x{i,  iwr.    odenat .  Roi  de  Palmiie , 
MopfueAe,  Ville,  34°    Odiflens  ,«a  Vliffe, 

Mtnyniens  ,  people ,  Ij8 ,  net,     odiilîai , 

Mundns ,  loa  svantore ,  67^    Oebalos ,  Roi  de  Spanc , 

444.  "*■     Oeckalie,  Ville, 

Oe*pc  ,  Roi  de  Thebei, 
N  Oetiéc ,  Roi  d'Etolie  , 

Oenomns ,  Roi  de  Pile  > 
477  •  "*■     Oeitotrus  , 
8 1  ,  8î     OenotTiens , 

ORigès. 
a»,  17     Olimpias,  ï«7 

î     Ompnale  , 
5'0     Oniat, 
,  ii8     Onirus,6Iï  d'Achille, 

581    Ophellas ,  Roi  de  Cinee, 
T7»    Ophelies , 
•78    Orchomene , 
*«i     Orefte. 
97>    Orelhlla  (  tivia  ) 
*i77»78     Omiihion, 

iBo    on>des  ,  Roi  des  Panhe*, 
joi     Orepalles , 
ÎO7  ,  Î09     Orfilocliui , 

3*3    OneiUePiithM.ûveno 


7tï 


NaUi, 

NabonafTar ,  Roi  deSabiloM 

Nabncodoaoror  ,  34 1  &I ,  87 

Madab  ,  Roi  d'ifraifl  , 

Nachor , 

Narva ,  Roi  des  Numides . 

>Ja«iganoo ,  pai  ^i  inrenrfe 

Naaplius , 

Nautîcca, 

Hechao  ,  Roi  d'Egipte  , 

Neflanebus,  Roi  d'Egipte, 

Mêlée,    . 

Nembcod  , 

Nephctiie ,  Roi  d'Egipte  , 

Neoptoleme  ,  o(i  Pirrhiu, 

Neoptoleme  II,  Roid'Epire, 

Neptune  ,  .    .       _ 

Nciigliflbc ,  Roi  de  Babilone .     >f ,  n    ofins , 

Nnon  ,  Enipeieut ,  £84     Othoo  ,  EmpeKOr  , 

NcTva  ,  Empereur  ,  «S«     Oaranoi , 

Neftor,  37«.48o,4«ï     Oiatbtèi , 

Nicoclèt ,  Roi  de  SalasiiiK  ,  ^x^     Oif ares , 

Nicocraïe ,  Roi  de  Salanvne  ,  fii     Oiilus, 

Nicocreon  ,  Roi  de  Salamine,  îio,  ft?    Oiit ,  RoiaTTraïl, 

Nicomachus  ,  481 ,  484 ,  4^7    Ozias ,  Roi  de  ]«da  , 

Nicomedk,  Roi  de  Bitbinie,  !?<,  179,  180  P 

Nicopoliï  ,  Ville  ,  ao> 

>Jift« ,  Roi  de  Thebcs ,  415    Pacotus ,  Roi  des  Panhes 

yjiâime  .Roid'Atcadic  ,  44I     Padoul^ ,  Ville  , 

Niger  ,  707    Pandion  ,  Roi  d'Athcne» 

Ninias  ,  Roi  d'Aflliie  ,  77  ,  61    Pandore  , 

Niaive,  77. 79  ,«1,88    Pan  ope  us  , 

fejinut ,  77  .  îo ,  84 ,  81    papier ,  (  invention  du  ) 

Nifac ,  X.oi  de  Megue  ,  39»    paptoicn , 


4M 
4)4 
*li 
*4l 

IW 

m 

■  ÎÎ7."' 

)7- 40,41 


431. 4M 

)tfl  ,4ll 

«7I 


4»" 


3I7.)" 
,11 


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S)ES 

9iii$ ,  dJt  Albanie ,  m  ,  nj 

J'arifïdes  Roi  du  Bofpboïc,  lit 

Parrhallus,  Peintre,  jjî,(»«, 

l'atthaoD^Rot  d'Etolie,  493)4^4 

Patthes,  (les)  t+i 

Pï£phaë ,  179 

Patroclo,  J71 

Pauline,  Ton  avautute,  <7i 

Pauranias  ,  Roi  de  Sparte  .  47i 

PauTanias  ,  Roi  de  Maccdoipe,  ()) 

Pelafguï.Roi  d'Arcadie,  MT 

VeHe  ,  4J9 , l«0 

Pelias ,  Roi  «i'Jolcoi.  378",  37» 

Pelopidai ,  430 

Pelopie,  if  9 

Pelop»,  Jï*.   Îf7 

Peaelope,  45  f  ,  («7 

Pcnilitt  ,  Roi  d'Athenei .  4^* 

Penthihu-,  3£j 
PcEdiccM,  Bffi  de  Maoedoiue,     it8, 

T.        J.  "''  '    "* 

Fetdiccat,  14 1 

Pwgamc.viUe,  iBi 

PetganMw  ,  4?>,   iO[ 

Petiaadre ,  443 

PeriMe.  fif 

Pericits ,  404 ,  407 ,  40S ,  i)»^ 

Patfe,  Royamne  ,  134 

Pctfêe ,  Roi  de  MicemCf ,  3  s% 

Pcrfife  ,  Roi  de  Macédoine,  159 

Peicinax  ,  Empereai  «  ?oj 

Phacée,  Roid'Iliaïl.  31 

Phaieg,  j 

Pbaraon ,  Roi  d'Egiptc ,  373 

Plutct ,  VtUe ,  4S0 

Phaïoace* ,  Roi  du  Pom ,         toi  >  ^^f 
pharoaces ,  Roi  du  Borphore>  it* 

PbaTftltv,  fa.,  f( 

Phcaaue.Ua  TTO 

Pbebc,  4S0 

Pbadte,  39f>fSi 

Phcnicie,  117 

Pliciet,  Ville»  37» 

PWoiaf .  13 

Philadelphie,  ville;  I8f  ,  X90 

Pbiladelph  Pcoloméf ,  188 

Philippe ,  Efflpeieni ,  718 

Philipe  I.  Roi  de  Mace4olM ,  jt.9 

J3( 
541 
Î44 


-IL 
— IIÏ. 

*-I  V. 

V. 

yhiletete,  Roi  de  Peigatne  ;  i8( 

Philetiis.Pocte.  Ht /m. 

PKileut ,  f  19 

f lûlonele ,  387 


NOMS,  74* 

Phlegia..  'IX 

P hoc us ,  ^jg 

Phorbas ,  Roi  d'Atgoi ,  5,, 

Phoronée,  Roid'Ai^oï,  34», 

Phtaaraee  ,  Roi  des  firthei  ,  ijo 

Pliraaie  ,  Roi  des  Parthes,  144,  14^,  148 

Phtaorte  ,  Roi  dec  Medes  ,  ii> 

li'''"'-  433,43+ 

Phtonimc ,  304 

Phul.RoidAŒntf,  Sj 

Pialus,  Roid'Epite,  joj 

Picns,  Roi  duLMiom,  5SS 

Pien»,  •  37( 

Pigmalion,  m, 

PiUde ,      .  4,j 

Pilos,  ville,  4^,m«t. 
PiirhutouNet^leme.R.d'Epiie,  foi 
Pirrhuï  II.              J07,  fâ»,fft,  *ij 

Piirhui  1 1 L            .  f  14 

Pilîdicc,  )7f 

Pilîfttate ,  Roi  d'Oichomeoe ,  ^yé 

Pi£fttaie ,  Tycan  d'Acbeaa,  401 

Pi&D ,  «gg 

Pifus ,  Roi  de  Pife ,  48$ 

Pithia*.  4»» 

PiEodate>  RoideCatie,  97,ior 
PUion ,                 -.          3^9 ,  401, ,  tMT. 

Plautia  U^ulaailU ,  é8« 

Plautille,  7ir 

Plauiine ,  711; 

Plifianjue ,  Rc»  de  5patte ,  4X9 

Pliftonai ,  Roi  de  SpatK ,  47a 

PodaliiiK ,  Médecin  ,  ^é 

P«leinon,  Roi  daPont ,  ^14,  ixi 

Policaon  ^  Roi  de  MeÇene ,  478 ,  41^ 

PolicratB.,  TyrandeSamoi,  :t^ 

Polideâc,Roi  de  Spaite,  .:    4^1 

Polideâe ,  Roi  deSeiiplie ,  344 

Polidoia ,  ji^ 

PoEdoie  ,  Roi  de  Spaire  >  4^2 

Polidcfc ,  Roi  de  Tkcbes  .  41  j 
Poligamie  d^enduc  i  Athenet,  jSt,»*;. 

Polinice  ,  Roi  4c  Tlubet ,  41* 

Poliphemc ,  j  cy 

Polizene ,  491 

Polluz , .  45^ 
Pompée ,                %tf ,  4t9 , 6%o ,  tti 

pOHipilia,  tôt 

Pont ,  Royaume ,  i^ 

Popilios,                      -  ""  nf^ 

Poru> ,  J4é 

Porlènna  ,  .  -  sià 

Poftei,  par  qai  iaMtJes ,  tj* 
Pourpre ,  teiotuie ,  cornent  troilTée  tiiA 

pf«Bi ,  Roi  d'Areoj ,  944 

Preax(lei  VU.)  31» 

Ccccc 


,v  Google 


74<  TABLB'AITHA  BETISE 

~  '  iji     Romulus ,  Gb  de  Mucnce , 

39S     Rozane, 

Rubcllius  Plautus. 


Trienne,  Ville, 
Piobus ,  Empereur , 
Pcoclès,  Roi  deSpane^ 
Procnrf  , 
Froc  ul  us , 
fromech^e , 
Piotb^e  ,  Roi  d'Egipte, 
Pcocogenie , 

Frocogoias ,  Roi  de  Salamine 
FioTus ,  Roi  de  Biihinie  , 
Pfammenirc  ,  Roi  dlgipte  , 
f  fanmis  ou  PfammDchis ,  Roi  d'E^pti 


7i« 

■+" 

Î87  S 

717 

370  Sadtate ,  Roi  de  Lidie , 

9.76  Sagunte ,  ville  , 

jgg  Salaroine,  tic, 

jii  Salamine  ,  ville  de  Ciéte, 

I7f    177  SaUiis  ,  Roi  d'Egipte, 

w«  salé, 

Salmanaur ,  Roi  de  Ninive , 


Ffàmmitique  ,  Roi  d'Egipte  , 

J'fiJleï.(leî) 

f  lerçUt , 

Ptolemai»  ,  Ville  y 

Fcoloméc  Sotcr  Roi  d'EgipW 

•^Philadelphe, 

— Eveigete»^ 

^— Philopacpt  f  -  - 

^-^piphanés^ 

— .Pliilomecor  ,. 

^— Pltifcoa 

— -Latbire  , 

— AJexaodie  y 

■^-Auletes , 


tr 

37* 


77,1» 
r77.!7l 


^9.  J» 


^— Apion ,  Roi  de  Cirene  , 
PRjomée  ,  Roi  de  CyyM  . 
Ptolomée,  Roide  Nuniidie 
Ptolomée  Roi  d'Hpire  , 
Ptolomée,  lils  de  Pitthus , 
Ptolooaéc  Alome  ,  R.  de  Maccdc 


4»,» 


-       Q_ 

QiintUle  ^Empereur, 

R 
KamclSi ,  Roi  d^pte, 
Rame^  Miamum , 
Kebecca, 
Aei 


R^f  oa&  haidie  .dfuw  (cnune  iAdnen,     Sera, 


17S     Salmonée , 

17g     Salomé , 
14J  ,  »•».     SalomoB  r 

3^4    Samfbiir 

ijo    Sata , 

}G}     Saiac,  RoideNInivei 

tIS    Sardanapale ,  Rot  de  Mnive 

a.^    Satpedon, 

tji     Sardes,  ville  , 

%ft    Satiius ,  Roi  du  Bolpborc  ^ 

19)    Saturne , 

2^4     Suunin , 

•tfS    Saniinin  , 

tjtf    Saiil ,  R,oi  des  Hriwtox ,     . 

xs%    Scevola , 

j«o    Scbarreginn  ,  (Hélène) 

xys     Scie  ,  iaventée, 

xsi     Scipioos,;  famille  des} 
Scipion  -  Eq^ilien  , 
Sciron  ,  Roi  de  Hegare  ^ 
Sebafte  ,  ville,  {y 

SedecUs  ,  Roi  de  Juda  ,  H 

Seiin  ,  -  er* 

Selcne ,  t7t 

Seleucte,  ville,  ■f4>'*'^ 

Seleucus ,  Nicator ,  Roi  de  Sise ,    if] ,. 

W  »*,  IW 

-.-r- II,  Callinicutr  *•*  *iîf 

1 1 1,  Ceranne  ,  Kr 

^S    —IV.  FhilopatOf^  ïtj 

174     — V.  UJ 

f     — V  f.  Epîplianes  ,  rtt 

f9t,  f94    Selluin,Rot  d'UîaëF^ 


Î.8 
J07ilij 


3«? 


*»4.  ÏÎ4 
+|3 


Acd'ui 
Rhadimanthe  ^ 
RhadatnilTe  ^ 
XJtea-Siivia  » 
Rheu. 

Roboam ,  Roi  de  Jaia , 
Rooie-r 


700  Semelé  , 

177  Semiraœisv 

Xi  f  SemiaclieTid  , 

f9i  Seoeque,  Pbilofôphe ,. 

f,9  Setipbe  ,tle, 

%x  ,  ii  Servilie  , 

f9f  Servius  Tullius ,  Roi  deRomC/ 

i9^  J  iH  I  StfiK  »  Roi  d'Egipce  ^ 


4" 


y  Google 


DES    NOMS.  -.7 

Sefofttii.Roid'Egipte,  171  Tecmeffe,  ,,_    ,,j 

*"J'V  ï  TeKUtphalaflit,Roid'Affirie,    sî    8^ 

Sechofîs,  Roi  d'Egipte ,  »74  Tciamon  ,  ^^^     .,      ., 

Seïcchus  ou  Sethon ,  Roi  dïgipte ,  3.77  Tcleboes  (les)  '      '  > 

Sevete  ,  Empereur ,  -"^  t.U.-i-    d„:j- 


î8i 


Se»ere,Cefar, 

5icione ,  ville  , 

Silamene , 

Silanus , 

Silius , 

SUU  ,  allé  de  NiTu  ; 

SilU,  Romain, 

Simon ,  Poatife  des  Jniâ 

5iphax,Roi  de  Numidie, 

'Sifiphe ,  Roi  de  Corinthe 

SiGplie , 

Smerdis , 

Socrate,  PhiloCvfh 

Soli ,  ville , 

Soloo ,  Legidarenr ,  to^,: 

Sophonilbe , 

5ofthen«  ,  Roi  de  MicedoiM  , 

Sparta , 

Spatte ,  ville , 

Spattacus , 

Speufippui ,  PUIofôpbe  1 

Surira  y 

Smtohé , 

Srelàgoras , 

Sthenelus,  Roid'Argof, 

jtheoelus ,  Roi  de  Mic<n< 

Scraion  ,  Roi  de  Sidon  , 

5traton  ,  Roi  dcTyr, 

5tiatonice  , 

Statonicc  , 

SErophtBS , 

SuSetes ,  Juges  de  Tyr, 

Snf&iius, 

Surena , 

^"-'  T 

Tac&riD« , 
.    Tacite  ,  Empereni- , 
Tahas,  Roi  d'Argos, 
Talbeig  (  Baron  de  ) 
Tahis, 
Tana(]QiI  , 
Tar^uinrancien, 
TarquinEgerius, 
Tar^joia  le  Superbe  ; 
Tarqain  ColUiin  , 
Tarquinic  , 

Tarrucas  ou  Tbarimbaa, 
Juins  »&«  des  Sabi»  ^ 


«S 
jji  ,  141 


707  Telicle,  Roi  de  Sparte, 

713,731  Telogoous, 

3J7  Tcleinaqucf 

14I  Telephus  , 

«78  Teleiimaque , 

781  Temeoos, 

jpa  Tenoès,  RoideStdoa; 

«i8,Si4  Tetée.RoidcThrace, 

44,41  Teucer  ,  RoideTroye  , 

-  ■"  Teucer ,  Roi  de  Salamine 
Tcutamus  , 
Teutbraaic,  put, 
Ttaïs , 

,,..  Thaïes, 

711  Thalpius,  Roi  d'Elide, 

fti  Tharaca  ,  Roid'EeiptC  , 

401  TWi,  ^'^ 

3it  Thatimbas,  Roi  d'Epite  , 

j[4  Thcano, 

4Î4  Tbebes  ,  ville  Je  Beotie  , 

411  Theodote,  Roi  delà  Baâiiane , 

SI7,  <iS  Tbeopompe, 

40»  Theraï  , 

ifi  Tberlàodre,  RoideThebes, 

440  Thefte  ,  Roi  d'Athènes , 

404  ,413  ThefTaKe  , 

)4£  Theflalonice , 

31 1  Theflalonique ,  vifle^ 

1 18  Thctis  ou  Philomeie  , 

i»t  Thiçfte,  Roi  de  MicenM, 

Ijt  Tbimoth^ ,  Roi  d'A^beneï 

ai  I  Thoas ,  Roi  de  Corinthe  , 

^S9  Thoas  ,  Roi  de  Lemnos  , 

lïi  Tbrafimede , 

«00  Thucidide , 

147  Tibareniens,  peuple*, 

/f»  Timociate , 

Tibère ,  Emperent  p 

jit  f  tut.  Tibère  Neton  , 

7»tf  Tiberiade,.  ville,  «1, 

34?  Tidée ,  4,4 

48$  ,  not.  Tigranes,  Roi  d'Aiin^Die  ,       171 ,  1*7 

3I?  Tigranes, petit-fils d'Herodév  f»,ft',tîî 

tfoi  Tigranocerte  , ville,  toj, 

€qx  Tindare  Roi  de  Sparte  r  4ff 

tfci  Tir,,  ville,  ir? 

«07  Tirtdatc  ,  Roi  d'Arménie  ,  137 

610  Tiridace,  RoidesParthe».  14» 

SOJ,  60S  Tirt^e  ,  Ptocte , 

f  of  Tifamen  ,  Roi  de  Micenes 

J97  Tilâmcn .  Roi  deThebe», 


4«4 
Ï70 


3B7 

lia 
J17,  iiï 


a.S8t  n»t. 


4it 
418 
*39 
4«f 
4t8 
418 
ÎSJ 
169 


..    i99,  joo 


441 

4»o.4»J 

48tf 

46î .  4'+ 

198,  Ml. 

308 

SSy ,  «70 

*74 


48» 

3<rî,4î« 

41» 


y  Google 


TABIE  ALf BABETTE  DES  NOMS. 

féf  Vitelliut ,  Cmpeiciu ,  t^ 

£94  Vliffe ,  .    iH,  ffj 

Ht  Voîlç) ,  par  oui  inventées ,  }}a 

Î7?  VoIap(c ,  Roi  det  futhtt ,  ij  j ,»((,  1(7 

t7\  Volumtiia,  m 

'97,^99  VoDon^^RoidesPanbes,     iio,tn 


74« 

Titan  ^ 

Tite,  Empneiu, 

Ttthonni , 

Toifon  d'Or . 

Tofoihrui ,  Roi  d'Egipte, 

Trajan,  Einpeteur  , 

Trambelus,  fil^  dcTelacnQD, 

Tribuns  Hilitairei , 

Ttiphine  ,  Reine  de  Sine  , 

Tripbon  ,  Roi  de  Sine , 

Titproleme , 

Troye ,  ville, 

Trophonius, 

Tros, 

Tullut  Hoftilias ,  Roi  de  Rome 

Tncmus ,  Roi  des  Rotule* , 


i8( 

1*7    XcTcjs/Rol  dePerte, 

j8B    Xutiiiu, 

JIO 

4Ϋ  2 


f99  Zwinthe ,  tle ,  ftf 

f90  ZachaiiaiyRaidlG'ac!,  i» 

Zodiiadis  ,  Roi  d'Aiméaie  ,  t» 

V  Zan  onjupirer.  Roi  deCictf,      f74 

Zeila ,  Roi  de  Bithioie ,  177 

Valerien ,  EmpeKnt ,                       71.0  Zcnobic ,  Reine  de  Palmite  ,  7t\ 

Cal  Valeria ,                                       730  Zcnobie ,  Reine  i'Atiaiait,  t)] 

Valtnuirde  Seirift ,                    478 ,  iMf.  Zenon  ,  Philofophe  .  40I 

Valet  de  bois ,  par  qtti  inventas ,        401  ZetLiu  ,  ,Roiiie  Tbebet ,  414 

Vene ,  par  qui  iarenté ,                    i  li  Zeuxidame  ,  Roi  de  Spam ,  a(7 

Verus.CeCÛ,                                     701  Zeoxti ,  Peintre,  I}»iM, 

i..  Verus ,  Empereur ,  704  Zoroaflie  ,  Roi  de  la  Baâiiane,      ijl 

VefpafieD ,  ËnpeKUi .             W  >  f?}  Zatobabcl ,  }t 

yetuiia.                                      Su  Zuingle»  iih'f' 


Fin  de  U  Taîrle  Alphabétique  des  iwms. 


y  Google 


74-9 


CATALOGUE  DES  TABLES  GENEALOGI^ES. 


A Nciens Patriarches,  page  % 

Poderiié  des  enâns  de  Noé  ,   t,  9 
Kois  du  peuple  de  Dieu  ,  ^^i^-i 

Poiicifesde  la  raced'Aaron ,  l^  ,17 

Les  AlmoD^eDS ,  4T 

Famille  d'Herotle,  (t,  ïî 

Cénialogie  de  N.  S.  J.  C.  «S 

Anciens  Rois  de  BabUoneSc  de  Ninive , 
77 
Derniets  Rois  des  Aâîricot,  Sf 

Rois  de  Carie ,  S7 

Rois  de  Lidie  ,  lO} 

Jlois  de  Troye,  iri 

Rois  de  Tyr,  m 

Rois  des  medes  ,  117 

Rois  de  Petfc ,  i  î« ,  i  j7 

Rois  de  Sine ,  i  [tf  ,  i  (7 

Rots  de  Bithinie,  17; 

Rois  dePe^ame,  181 

Rois  de  Cappadoce ,  1S9 

Rois  du  Pont ,  199 

Rois  du  Bofphore,  lif 

Rois  d'Arménie ,  113 

Roii  des  Parthes  ,  141 

Anciens  Rois  d'Egipte  ,  170.  ^71 

Rois d'Egipte,  dits  Piolomjes  ,  (84,  tSf 
RoisdeCyrene,  îoj 

RoisdcNumidie ,  311 

famille  des  Amilcurde  Canagc  ,       311 
Famille  d'Annibal ,  313 

Rois  de  Sicione ,  337 

Rois  d"A^oî,  540,  34 1 

Rois  Peileides  de  Miccncs  ,  313 

Rois  Pelopides  de  Micenes ,  3  {7 

Rois  de  TheiTalie  de  la  cace  de  Deaca- 
lion ,  375 

Rois  d'Athenef ,  384, 38  { 

Rois  de  Megare ,  *  jSf 

Atckontes  de  la  ^llle  de  Codtus  ,  399 
Famille  de  PiTiftrate,  de  Megades ,  &  de 
Pericles ,  4<H 

Famille  d'Alcibiadc  ii  de  Miltiade ,  40; 
Rois  de  Thebcs ,  410  ,  411 

Roif  d'Andreide  8c  d'Orcbomene ,  433 
Rois  de  Corinihe,  439 

Rois  d'Arcadie .  449 

AnciensRois  deSparte,  4(f 

RqU  HcTâdidc»  de  5pane ,       4<«  >  4S  i 


f8> 


<14 


Rois  de  MdTeiue,  4K4,  4Sf 

Sois  d'Elide ,  49t 

Rois  d'Etetie ,  493 

Anciens  Kois  d'Epire,  499 

Derniers  Rois  d'Epire ,  (O7, 

Roii  de  Salatnine,  117 

Rai<  Hcraclides  de  Macédoine  *  {17 
Rois  de  Macedoiac  >  (ûiXefiêars  d'Ale- 
xandre ,  hB  >  149 
Rois  de  Cephalonic  &  d'Ithaque, ancê- 
tres dTJIjFflè,  (tfî 
Rois  deCi(te,  171 
Rois  du  Laciun , 
Rois  de  Rome  , 
Famille  des  CatoM , 
Famille  des  Scipioofr 
Famille  de  SylU  , 
Famille  de  Ciceron ,  > 
Famille  de  Matius,  Ç 
Famille  de  Pompée  ,  fi* 
Famille  de  Jule  Celàr ,  C19 
Famille  des  Emilicns  Si  du  Trionwir  Le- 
pidus,  tfjS  ,  619 
Famille  de  Mate  Antoine,  6^% 
Famille  d'Augufte ,  <(î 
Famille  des  Claudiens ,  t6\ 
Branche  de  Livie  ,  t€i 
Branche  de  Tibère  ,  «69 
Famille  des  DomitiensSc  de  Neioo,  68( 
Famille  de  Galba  ,  eSy 
Famille  d'Ochoo  ,  y  - 
DeVitclIius,  S 
Familllede  Vefpafien,  ? 
De  Tite  &  deDomitien.y 
Famille  de  Netva  ~ 
De  Trajan  , 
Et  d  Adrien , 
Famille  d'Antonin  , 
De  M.  Autelc_^ 
De  Commode  ^ 
De  Peninai , 
ac  deGallien, 
Famille  de  Sevcte 


<ji 


«97. 


Ddddd 


y  Google 


710   ^ 

Famille  in  ttt 
ie  Maxime 
Bjlbin , 
Philipe  , 
Decius, 
Gallus  , 
Emilie'n , 
Valerien , 
Callieur 


_  Catalogue  des  Tables  Généalogiques, 

lit  Gordiens ,  -\  '   Tamîlle  der  Empereuii  ^ 


CUude  II. 

Aorelien  , 
Taciw ,« 
Probui  , 
Cârus, 

^umerius ,' 
DiocléticD  y 
Maxiniien . 
Mazimia  IL 


MxfUtétktt  dt  ful^s  dhréviâtiem  dont  m  s'efifervi  d^mt  &$ 
Tahlei  G/m'ulogi^Hts, 

ùmott. 
a&l&Dé. 

R.   Rm. 

CP.  Conflantmoplei 

<CS,      ConCil 


,v  Google 


CORRSCT/ONS    ST    ADDITIONS. 

PAge  lOo,  ligne  34  ,  PixoJane  ,  Uftx.  Pizodare, 
page   101 ,  ligne  4  ,  apelle  ,  lifiz,  apellée. 

p.  ti7,lig-i;,  Àradens,  Uftt.  Aradeus. 

p.  110  ,  lig.  3  ,  Reinecoiiis  ,ifc\  Reincccius. 

Wiiilig.  tî,BALEASTRATE,*iDii(x  ou  BALEASTARTE. 

p.  114,  lie.  31,  ITDOBAL,    /■/«•-    ITHOBAL. 

f,  igo,aui  nate ,  M:tticei  ,  lifix.  Mazaca  ;  (^  <ii>;<rf7, ,  On  prétend  que  le  ROW 
deAf«t-««  Benoit  deMr»Mcti,filsde]aphBt,  qui  avoit  peupié  ce  pan.  Tibère 
luiHi  douer  le  nom  deCefarée,  fuus  lequel  Cette  ville  a  cté  ct'cbre  dans  l'E- 
glife  ,  paniculiercmenr  à  caufc  de  S.  Balîie. 

p.  t34,d3ns  lâTable  Généal.  degré  4. ,  Berfiia  fille  de  Magus  ,  m«»  Magas. 

P'  iS5 ,  Jig.  34  ,  Dcmeutriui ,  lijii,  Demetiius. 

p.  Î37  à  la  Table  Géaéil.  I  col. ,  fur  la  fin  Z.ifïu<if. .  met»  Lifi^injft. 

p.  349 ,  i^aitex,  tn  non  ce  qui  fuit  :  Les  Diftionaites-  Hiftoriques  de  Baile  &  de 
Moreri ,  marquent  que  Talaus  ,  Roi  d'Atgos ,  écoit  âls  d'Abas  &  petit-fils  de 
Lincée  ,  en  quoi  ib  fe  trompent  -,  Paufanias  ,  liv.  1  ,  ch.  ^  &  j8  ,  nous  aptend 

Sue  TaUus  «oit  fils  de  Bias ,  &  que  et  Bias  éloit  &ere  de  Melampus ,  8c  B^ 
'AmithaoD  de  U  race  deDeucalioD. 
t-  3^7  ,  iig'  10-  Mitaria  ,  lifix,  Macaria. 
P-î87,    Vi%.  Il  ,Phirnelt,]\Cez   FhiUmtli. 
f.  404  ,  lis.  4 ,   dans  la  Table  G^n^al.  ^p.  Hhîa ,  lifez  Vhié- 

11.^06,  d  ?K»0M,Iig.  I,  Teucidide,/i/V£Thucididei 
igné  pénultième  ,   Tbeiicidide  ,  lijix.  Tliucidide. 
p.  410,  klMn«tt  lig.  I ,  que  cel  ci ,  mttttx.  cellei-d. 
p.  41$  ,  lig.  17 ,  tie  la  LufiêrciK  ,  mttliz.  ae  la'  laiâà^ 
p.  41S,  à  la  noie  ,  Stat-Iranm  ,  mettez  Sast-Ircyta. 
p. 4S8,  d  la>Mt*,l\g.  I  , André  Eberatd  , «/««t» Râuber. 
p.  f07.  i  la  Table  GénéaL   vus  la  fin  ,  LMét,  mettez  LMaimmt. 
p.  fi7,  lig.tf^  TffmtJ/f ,  lifez  Taemtfi. 

p.  {38  ,  li^- 17  ,  ALEXANDRE  II.  dit  le  Grand  ,  mettfx,  ALEXANDR-E  MI. 
p.  «19,  lig.  j-t^oAux.  Augude  fonda  en  Efpagae  l'an  l{  avant  ].C  une  ville  poDr 
fèrvir  de  retraite  i  ks  vreux  loldats-,  Si  lui  âooa  le  nom-  d'A^^Ji»  Emtrii».  Elle 
s'apelle  aujourd'hui  MtrùU. 
p.  £70 ,  lig.  (  ,  njnAtet,  L.  Dtufuf  ,  peie  de  Lirie  ,  ium  Aa  nombre  des  piofcrits  par 
le  Tiiumvîrai ,  £e  lébgîa  auprès  de  Brunit  &  de  Caffius.  Après  leur  défaite  i  Phi- 
lippe, ncûchaor  où  nouver  unazile,iilé  nu  lai-iDiine  d'un coap  dVpée  ay 
Travers  du  co^s. 
p.  £78,  lig.  lo.Silani»  perc  derffii'u bcan-pere. 
r  «99^  t  %  Ht  Pompeia  Platina',.  hfit  Pompcia  notii»^ 


,v  Google 


APROBATION, 

J'Ai  lu  pat  ordre  de  Monfcigneur  le  Garde  des  Sceaux ,  des  Jf#- 
mar^Mt  lirs'es  de  l'Hififire  fitintt  &  de  t  Hifioirf  Ecclejîa!iiijui , 
poac  tetvic  d'intelligence  àlaXraduftionFrançoife  des  Tables  Gé- 
néalogiques de  M.  Hubner  ;  &  n'y  ai  rien  trouvé  de  conttaite  à  la 
Foi  C^holiquc.  A  Paris ,  ce  j  Juin  mil  fept  cens  trente. 

LE   ROUGE. 

jtVTRE    ^PROByfTION. 

J'Ai  là  par  ordre  de  Monfeigneur  le  Girde  des  Sceaux  les  deui 
premiers  Tolumes  de  la  TrMduBùn  ««  Prditfois  des  Toiles  Gl. 
tUAlùgiques  di  M.  HiJmtr ,  tivee  des  AddUiomi  &  Remarques  H^o. 
rifues,  &  n'y  ai  rien  trouvé  qui  doive  en  empêcher  l'imprefRon^i 
condition  qu'il  citera  fes  Auteurs  par  Tables  ,  Chapitres  &  pages. 
A  Paris,  ce  :f  Avril  mil  fept  cens  tteme-fix. 

CLAIRAMBAULT. 

m  JUjIU  iMI  liMIIIi^illiMIUllHiiflM^iMTHniïlMI  T"'^*-''1WiriMffli*ffiV-ffiM 
PRIVILEGE   DU   RO  L 

LO  U I S  ,  pat  la  grâce  de  Dieu ,  Roi  de  France  8c  de  Navarre  : 
A  nosamez  &  féaux  Confeillers,  les  Gens  tenans  nos  Court 
de  Parlennent ,  Maîtres  des  Requêtes  ordinaires  de  notre  Hêtel , 
Grand  Confeil  Prevât  de  Paris,  Baillift ,  Sénéchaux ,  leurs  Lieutenant 
Civils,  &  antres  not  Jafticiers,  qu'il  apartiendrï  ;  Salut.  Notre 
cher  &  bien  amé  le  Sicar  •  •  «  Nous  ayant  fait  remontrée 
qu'il  fouhalteroic  faire  Imprimer  &;  donner  au  Public  Les  Gé- 
M»Ugits  Utfiori^MS  drs  juciens  PétriéTcbes  ,  Rais  ,  Emtf<reuri ,  Q-  et 
toiaet  Us  MéUfmi  Sowvttatnts  ,  gx^Jins  dans  dts  Tailej  G/iièMt£i' 
fwj  ,  («rV»  dHtihmr  &  du  mmtUurj  Antttirs  ,  «orp  des  Rtmir-. 
^Hts  Ht^ori^ues  &  Chrmelo^itjues  ^at  ledit  Sieur  *  *  *  ,  s'il  nous 
plaifoit  lui  acordec  not  Leires  de  Privilège  fur  ce  nécellàites  j 
ofrant  poui  cet  éfet  de  le  faire  imprimer  en  bon  papier  &c  beaux 
caraderes ,  fuivant  la  feiiiile  imprimée  ic  atachee  pour  modèle 
fous  le  contrefcel  des  Préfentes.  A  ces  caufes  6c  autres  ,  vouluit 
favorablement  traiter  ledit  {leur  Expofanc  &  reconoître  ibo  zélé  « 
en  lui  donant  le  moyen  de  nous  le  continuer.  Nous  lui  avons 
permis  Se  permetons  par  ces  Présentes  de  faire  imprimer  lefdiies 
Généa'ogies  ci-delTus  IpéciBées  en  un  ou  plulîeurs  volumes  conjoin- 
tement ou  feparément  ,  &  autant  de  fois  que  bon  lui  lemblera 
fur  papier  &  caraâeres  conformes  à  ladite  feiiiile  imprimée  ic 
acacbéc  fous  nottedit  contiefcel ,  &  de  les  faire  vendre  &  débitée 


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pat  rout  notre  Royaume  pendant  le  tems  de  fix  années  conficu- 
lives  à  compter  du  joui  de  la  date  derdttes  Piéfentes  ;  faifons  dé^ 
fenfes  à  toutes  foites  de  pecfones  de  quelque  qualité  &  condition 
qu'elles  foient,  d'en  introduire  d'impreiCon  étrangère  dans  aucun 
lieu  de  notte  obéilUnce  ,  comme  auui  à  tous  Imprimeurs  ,  Librai- 
res ,  &  autres,  d'imprimer,  feiie  imprimer,  vendre,  faire  ven- 
dre, débiter  ni  contrefaire  lefdites  Généaiogiei  ci-dclTiis  expofées,. 
en  tout  ni  en  partie ,  ni  d'en  faire  aucuns  extraits  -fous  quelque  pré- 
texte que  ce  loii ,  d'augmentation  ,  correâion ,  changement  de  titre 
même  en feiiille ou  placards,  ou  autrement,  fans  la  permifTton  ex- 
pr.eiTeécjatÉciit  dudit  ûeur  Expofaiit,  ou  de  ceux  qui  auront  4roic 
de  lui ,  à  peine  de  confifcaiion  des  Exemplaires  contrefaits  ;  de  troiS' 
mille  livres  d'amende  contre  chacun  des  contrevenans ,  dont  uH' 
tiers  à  nous ,  un  tiers  à  l'Hôtel -Dieu  de  Paris ,  l'autre  tiers  audit- 
fieuc  Expolant ,  &  de  tous  dépens  ,  damages  &  interêis  \  à  la  charge 
«jue  ces  Prcfentes  feront  enregiftrées  tout  au  long  fur  te  Regiflre 
de  la  Comunauté  des  Imprimeurs  de  Libraires  de  Paris ,  dans  troiS' 
mois  de  la  date  d'icelles^  que  l'imprelfîon  defdites  Généalogies- 
Jèra  faite  dans  notte  Royaume  6c  non  ailleurs;  &  que  l'Impétrant 
iè  conformera  en  tout  aux  Réglemens  de  la  Librairie ,  &  notam- 
ment à  celui  du  dixième  Avril  1715;  Et  qu'avant  que  d'expofer  en 
■vente  le  manufcrit  ou  imprimé  qui  aura  fervi  de  copie  à  l'impreC 
fion  defdites  Généalogies  fera  remis  dans  te  même  état  oà  l'Apro- 
buîon  y  aura  été  donée  es  mains  de  notre  très-  chec  &  féal  Che- 
valier Garde  des  Sceaux  de  France  le  fieur  Chauvelin  :  &  qu'il  en 
fera  enfuire  remis  deux  Exemplaires  dans  notre  Bibliothèque  pu- 
blique,, un  dans  celle  de  notre  Château  du  Louvre ,  &  un  dans 
«elle  de  notredit  très-.chei  Se  féal  Chevalier  Garde  des  Sceaux  de 
France  le  fieur  Chauvetîn  }  le  tout  à  peine  de  nullité  des  Préfentes. 
JDu  contenu  defquelles  vous  mandons  Se  enjoignons  de  faire  joîiic 
fedit  fieur  Expofant  ou  fes  ayans  caufes  pleinement  &  paiftbiement, 
fans  foufiir  qu'il  leur  foit  fair  aucun  trouble  ou  empêchement.  Vou» 
Ions  que  la  copie  defdites  Préfentes  qui  fera  imprimée  tout  au  long 
au  comencement  ou  à  la  fin  defdites  Généalogies,  foit  tenu  poar 
duement  figniliée.  Se  qu'aux  copies  collationées  par  l'un  de  nos 
amis  &  féaux  Confeillets  &;  Secrétaires  ,  foi  foit  ajoutée  comme  à 
l'Original  :  Comandons  au  premier  notre  Huiflter  ou  Sergent  de 
faire  pour  l'exécution  d'icelles  tous  aâes  requis  8e  nécelTaires  ,  fans- 
demandeivautre  peimilfion  ,  &  nonobftant  clameur  de  haro  ,  char- 
tre  Normande  &  Letrres  à  ce  contraires  j  car  tel  eft  notte  plaifir.. 
Donné  àVerfailIes  le  dixmeuviéme  jour  du  mois  de  Mars  l'an  de 
grâce  mil  fepi  cens  trente-trois  ,  &  de  ootie  legne  le  dix-boic.. 
£ar.   le  Roy  en  fon  Confeil. 

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