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Rapport rédigé et compilé par : Emily Corcoran, Corinna Ravilious, Mike Skuja
Rapport produit par le PNUE-DEPI dans Le cadre des projets du PNUE liés à La biodiversité en Afriqu
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DEPARTMENT OF FOREIGN AFFAIRS
Les mangroves de l'Afrique de
l'Ouest et centrale
Rapport rédigé et compilé par : Emily Corcoran, Corinna Ravilious, Mike Skuja
Rapport produit par le PNUE-DEPI dans Le cadre des projets du PNUE liés à la biodiversité en Afrique
Programme des Nations Unies pour l'Environnement
Centre Mondial de Suivi de La Conservation (UNEP-WCMC])
219 Huntingdon Road,
Cambridge CB3 ODL,
Royaume- Uni
Tél. : +44 (0) 1223 277314
Fax : +44 (0) 1223 277136
E-mail : infofunep-wcmc.org
Site Web : www.unep-wcmc.org
OUNEP-WCMC/PNUE Janvier 2009
ISBN : 978-92-807-2793-7
RAPPORT RÉDIGÉ ET COMPILÉ PAR
Emily Corcoran, Corinna Ravilious, Mike Skuja
CITATION
PNUE (2007] Les Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et du
Centre, PNUE - Programme pour Les mers régionales/
PNUE-WCMC.
Version anglaise : UNEP (2007)Mangroves of Western and
Central Africa. UNEP-Regional Seas Programme/UNEP-WCMC.
Cette publication est disponible en ligne à l'adresse suivante :
http://www.unep-wemc.org/resources/publications/
UNEP_ WCMC_bio_series/26.htm
Une production de Banson
Conçue et Présentée par J-P Shirreffs
Traduction française : Dr Mamadou Diallo / Sylvie Venet-Tupy
Imprimé au Royaume-Uni par The Lavenham Press
AVERTISSEMENT
Le contenu de ce rapport ne reflète pas nécessairement les positions ou
politiques du PNUE ou celles de ses organisations partenaires. Les
désignations utilisées et les présentations n'impliquent pas l'expression
d'un quelconque avis d'aucune sorte du PNUE ou de ses organisations
partenaires concernant le statut juridique de quelque pays, territoire, ville
ou secteur, que ce soit, ou concernant la délimitation de leurs frontières ou
territoires.
Pour toute correspondance liée à ce rapport veuillez contacter :
infounep-wemc.org
REMERCIEMENTS
Le PNUE-WCMC remercie vivement Le gouvernement de l'Irlande,
le gouvernement de la Belgique et le WWF et l'Organisation
mondiale pour la conservation de leur contribution financière pour
la production de ce rapport. Il remercie également le Programme
des mers régionales du PNUE pour son assistance et le PNUE
DEWA pour la publication de ce rapport. L'aide du Secrétariat de
la Convention d'Abidjan a également facilité La revue du projet de
rapport. Le PNUE-WCMC aimerait aussi remercier tous ceux qui
ont répondu à nos demandes de revue et d'informations
complémentaires portant sur les pays couverts par ce rapport,
leurs contributions, leur aide, papiers, données et
communications ont été essentielles à l'exactitude et à la
pertinence de ce rapport - parmi lesquels : Ebeh Adayade Kodjo,
Elijah Ohimain, Lee White, Ayobami T. Salami, Gordon Ajonina,
Ndongo Din, Jean Nke, Abou Bamba, A.K. Armah, Chris Gordon,
Gait W. Hearn, Jean Pierre Vande weghe, Salif Diop, Mamadou
Sow, et Abilio R. Said. Une liste des noms et affiliations de ceux qui
ont contribué à ce rapport est présentée en Annexe 3. Nous
adressons également nos remerciements à la FAO pour sa
collaboration continue et pour nous avoir fourni les images
satellites Landsat qui ont servi à établir les cartes que comporte
ce rapport ainsi qu'aux collègues du PNUE-WCMC qui ont
contribué à ce projet, en particulier Edmund McManus, Michelle
Taylor, Simon Blyth, et Claire Brown.
Le PNUE fait la promotion
de pratiques environnementales
saines, en général et dans le cadre de
ses propres activités.
Ce rapport est imprimé avec du papier
100 % recyclé, avec des encres végétales et
autres pratiques écologiques. Notre politique
de distribution aspire à réduire l'empreinte
carbonique du PNUE.
Avant-propos
maintien des moyens de subsistance et dans le
développement humain à tous les niveaux : de la génétique en
passant par les espèces jusqu'aux écosystèmes. Elle est à la base de
toutes les formes d'activités économiques. La dégradation des
éléments constitutifs de la diversité biologique comporte un certain
nombre de conséquences économiques dont les impacts se
répercutent grandement sur la frange des populations les plus
pauvres. Ceci est d'autant plus évident dans Le cas des écosystèmes
de mangroves et des populations qui en dépendent.
| a biodiversité joue un rôle critique dans la préservation et le
Les mangroves constituent une importante source de
revenus et de moyens de subsistance parmi lesquels :
l'habitat pour certaines espèces, le bois de construction et Le
bois de chauffe ainsi que plusieurs autres activités de
subsistance et commerciales. Les mangroves contribuent
aussi à la protection des côtes contre l'érosion et les
tempêtes de mer Le rôle de la mangrove est en train d'être
reconnu au moment où la tendance générale pour cet
important habitat est en déclin.
La première tentative pour donner des détails sur l'état
des ressources de la mangrove, Atlas Mondial des
Mangroves, a été publiée en 1997 par l'ISME (Société
Internationale des Ecosystèmes de Mangroves, en francais)
financée par l'ITTO (Organisation Internationale des Bois
Tropicaux, en français] et en partenariat avec Le PNUE-
WCMC. Les informations sur les mangroves d'Afrique ont
été mises à jour par le PNUE-WCMC dans le cadre de la
publication Les Mangroves d'Afrique de l'Est (20031. Le
présent rapport donne une description de l'état actuel des
mangroves dans 19 pays de la sous-région ; de la Mauritanie
au sud de l'Angola. Le rapport indique les avantages
économiques que les communautés humaines tirent du
large éventail des biens et services que procurent les
mangroves, bénéfices évalués à quelque 900 000 dollars US
Avant-propos
par an. La sous-région ouest africaine connaît de nos jours
des changements rapides avec des opportunités, mais aussi
de nombreux défis au nombre desquels, un degré de
pauvreté parmi les plus élevés du monde, des populations
qui aspirent au changement, et un grand intérêt pour les
industries d'extraction. Les décideurs politiques sont
confrontés à un certain nombre de choix difficiles, parmi
lesquels La gestion durable de leurs ressources naturelles. Il
est donc vital de mettre à la disposition des décideurs les
informations les plus récentes et mises à jour Nous
espérons que cette publication pourra combler ce besoin et
aider les décideurs à mieux gérer les écosystèmes de
mangroves de la région.
En dépit d'un travail considérable de recherche en cours
au niveau de cet écosystème et à différentes échelles tant
nationale, régionale que globale, il semble y avoir une
insuffisance d'informations, et par conséquent un besoin
accru pour mieux évaluer les écosystèmes de mangroves de
l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Les données présentées
dans ce rapport sont Les meilleures à ce jour que l'on ait pu
obtenir. Pour cette raison, il importe que Le présent rapport
puisse être mis à La disposition de l'ensemble des parties
prenantes dans la sous-région ; et ceci afin de permettre
aux décideurs de pouvoir disposer des meilleures
informations possibles pour une gestion durable des
écosystèmes de mangroves. Le présent rapport sera publié
en plusieurs versions : une version imprimée et une version
électronique en format PDF Ce rapport constitue une
contribution à l'Atlas Mondial des Mangroves révisé, qui est
en cours de réalisation en partenariat avec ISME, ITTO, FAO,
PNUE-WCMC, UNU-INWEH et UNESCO-MAB. Les données
spatiales du PNUE-WCMC sont disponibles et peuvent être
visualisées par cartographie interactive à l'adresse suivante :
http:/Amww. unep-wcmc.org.
2
es
H.E. Ahizi Aka Daniel,
Minister of Environment, Waters and Forests
The Republic of Côte d'Ivoire
Digitized by the Internet Archive
in 2010 with funding from
UNEP-WCMC, Cambridge
http://www.archive.org/details/lesmangrovesdela09corc
Messages clés
1. Presque un cinquième des mangroves du monde entier
se trouve en Afrique sub-saharienne et 70 % d'entre elles
se trouvent dans 19 pays de l'Afrique de l'Ouest.
2. Les mangroves de l'Afrique de l'Ouest sont dans un état de
détérioration modéré, avec une diminution moyenne
estimée à un quart entre 1980 et 2006. La côte Atlantique de
l'Afrique comporte les densités de population les plus
élevées du continent et la majorité des industries de
l'Afrique de l'Ouest sont situées dans la zone côtière. Ceci,
ajouté à La croissance rapide, à une pauvreté élevée, à de
faibles indices de développement, à une piètre
administration dans Les zones rurales et à l'accès ouvert des
ressources côtières, indique qu'une action coordonnée
urgente s'impose pour mettre fin à cette tendance actuelle.
[eS]
. Quatorze pour cent des zones de mangroves identifiées
en Afrique de l'Ouest se trouvent dans des zones
protégées sur le plan national et international
cependant, la coordination et l'efficacité de La gestion de
ces zones protégées sont d'importants sujets
d'inquiétude, principalement en raison des contraintes
financières et administratives de La sous-région.
F
Quatre éléments clés ont été identifiés comme étant les
principaux facteurs qui influent sur Le changement des
mangroves en Afrique de l'Ouest :
La croissance démographique
Les tendances économiques et politiques
Les changements climatiques
Les changements d'habitat en amont
o
.La forte compétition entre les différentes activités
économiques qui s'exerce au sein des zones de
mangroves de la sous-région rend leur administration et
leur gestion durable plus complexes. Un grand nombre
d'habitants dépendent des mangroves pour leur
subsistance et Les activités commerciales à petite échelle,
Messages clés
celles-ci reposant sur le fonctionnement à long terme de
l'écosystème, contrairement aux activités qui génèrent
des revenus plus importants à plus court terme avec un
risque élevé pour l'intégrité environnementale. Il est à
craindre que la valeur à long terme des écosystèmes de
mangroves intacts et fonctionnels, ne soit pas reconnue
dans la coordination et l'application des stratégies
politiques et des décisions actuelles, où Le gain à court
terme entraînant la perte de l'écosystème est prioritaire
par rapport à La durabilité.
a
. Là où des analyses ont été entreprises pour démontrer
l'étendue de la gamme des biens et services que les
habitats des mangroves peuvent procurer, elles se sont
avérées des outils d'aide considérable pour Les décideurs.
La valeur économique d'un km’ de mangrove est évaluée
entre 200 000 $US et 900 000 $US par an.
1
. Actuellement, seuls deux pays en Afrique de l'Ouest font
référence aux mangroves dans leur Document
Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP]. IL est
impératif d'inclure l'habitat des mangroves dans les
DSRP, là où il est évident que les biens et services fournis
par l'habitat jouent un rôle crucial pour la durabilité des
stratégies de subsistance et pour la sécurité alimentaire.
8. La gestion durable des écosystèmes de mangroves dans
toute La sous-région ouest-africaine constituera une
contribution essentielle au nouvel Objectif proposé pour
les Objectifs du Millénaire pour Le Développement (OMD]
visant à « Réduire la perte de biodiversité, réalisant une
réduction significative du taux de perte d'ici 2010. »"
! : La biodiversité est l'un des quatre nouveaux Objectifs à inclure dans
les OMD, comme proposé par Le Secrétaire Général de l'ONU dans son
rapport à la 61° Assemblée Générale, septembre 2006 [voir A/61/1 sur
www.un.org/ga/61/documentation/list.shtml).
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
TABLE DES MATIÈRES
AVANT PRO DS nn Le in te Rene 3
MESGAGESICLÉS ER ee A niet 5
CUIDEDUIECTEURENINOTESMECHNIQUES RE nai 7
DÉGENDESIDESICARIES NE ARR Re RER int A 10
VUAIDIENSEMBLELCONIINENTALERSE MR PR AR RO PN Un e d ne P N Se 11
Qu'est-ce.que lesimangroves 2...
Statut et répartition
Pourquoi les mangroves sont-elles importantes pour le bien-être social en Afrique ?
Biodiversité associée
Menacesietifacteuns deChangemeENt rm rer nn en es ne ennemies eee ses ter ee eee Te
Vue d'ensemble régionale
Menaces et facteurs de changement
PROFILS NATIONAUX
Mauritanie
Sénégal...
Gambie
Guinée-Bissau
République de Guinée
Sierra Leone
Libéria
Nigeria …
Cameroun...
Guinée équatoriale …
Sao Tomé et Principe
ANNEXE 4: BOÎTE À OUTILS ÉCONOMIQUES PERMETTANT DE DÉTERMINER LA VALEUR DES
PRODUITS ET SERVICES DES MANGROVES
Guide du lecteur et notes techniques
Guide du lecteur et
notes techniques
Ces notes sont destinées à fournir au lecteur Les bases de La
source des données afin qu'il comprenne mieux
l'information présentée et ses limites.
Ce rapport s'appuie sur une carte interactive disponible
en ligne (Mangrove Review IMAPS) que Le lecteur peut
consulter et commenter sur : http://bure.unep-wemc.org/
imaps/marine/mangroves/viewer.htm
Nous encourageons le lecteur à se rendre sur l'IMAPS
et à donner ses réactions sur les données spatiales.
Veuillez noter que La « Convention on Wetlands of
International Importance especially Waterfowl Habitat »
est nommée la « Convention Ramsar » tout au long de ce
rapport. Les sites désignés dans le cadre de cette
convention sont nommés « Sites Ramsar ».
SOURCES DES INFORMATIONS STATISTIQUES
Le rapport utilise diverses statistiques dans les tableaux
sommaires pour les vues d'ensemble et les profils
de pays. Les tableaux ci-dessous fournissent la source
de l'information.
Superficie (km?)
FAOSTAT 2003
Littoral (km2]
Earthtrends, 2001 [Source : Les données des longueurs
côtières sont basées sur Le “World Vector Shoreline”,
Service Cartographique de Défense des États-Unis,
1989. Les données ont été calculées par L. Pruett et
J. Cimino, données non publiées, “Global Maritime
Boundaries Database" (GMBD), “Veridian - MRJ
Technology Solutions”, (Fairfax, Virginie, janvier, 2000)]
Population (2004)
Division de La Population des Nations Unies
Département des Affaires économiques et sociales
Densité de population (par km?)
Taux annuel de croissance démographique (%)
2005-2010
Division de La Population des Nations Unies
Département des Affaires économiques et sociales
Division de La Population des Nations Unies
Département des Affaires économiques et sociales
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays
FAO, sous presse
Zones de mangroves actuelles
PNUE-WCMC, 2006
% de couverture des mangroves en Afrique
Changement estimé au niveau des zones 1980-2006
PNUE-WCMC, 2006
Tiré des données de couverture estimée
Étendue des aires protégées nationales et
internationales contenant des mangroves
Base de données
mondiale des aires protégées PNUE-WCMC, 2006
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
SOURCES DES DONNÉES SUR LES COUVERTURES
ESTIMÉES DES MANGROVES
Les superficies estimées de mangroves proviennent de
sources diverses qui se présentent comme suit :
1980 Estimations tirées de l'analyse de régression,
____ FAO, sous presse ASE re
1990 Estimations tirées de l'analyse de régression,
E FAO, sous presse
1997 Spalding et al., 1997
2000 Évaluation des ressources forestières
“s mondiales, 2000
2005 Évaluation des ressources forestières
H mondiales, 2005
2006 PNUE-WCMC
CATÉGORISATION DE L'ESTIMATION DES CHANGEMENTS
DE COUVERTURE DES MANGROVES :
Les données sur les zones de mangroves estimées au cours
des années, comme présentées ci-dessous, proviennent de
diverses sources utilisant un certain nombre de méthodes.
IL n'est donc pas possible de fournir des chiffres précis
concernant l'estimation du changement au niveau de la
couverture des zones de mangroves. En revanche, quatre
catégories sont définies comme suit :
augmentation de la superficie des
En mangroves É
Aucun changement changement de 5 % basé sur
les estimations ï
changement de 5 %-20 % basé
sur les estimations
changement de 21 %-50 % basé
sur les estimations n
changement de 50 % basé sur
les estimations
Augmentation
Légère baisse
Baisse modérée
Sévère baisse
NOTES TECHNIQUES
Les données de l'UNEP-WCMC sur les mangroves en 2006
pour l'Afrique de l'Ouest représentent la couverture des
mangroves aux environs de l'année 2000. Les données ont
été compilées par traitement Landsat TM 5 et Landsat 7
ETM + images datées principalement de 1999 à 2001. Les
images ont été préparées pour correspondre autant que
possible sur Le plan spatial, spectral et radiométrique. Des
corrections ont été apportées pour supprimer les effets
atmosphériques de l'imagerie afin de créer une image
réflectante. L'objectif était de retirer la réflectance de
surface [qui caractérise les propriétés de surface) des
satellitaires. La correction atmosphérique est montrée pour
améliorer de facon significative l'exactitude du classement
des images et elle a été apportée de la même manière à
chaque image. La technique utilisée était basée sur la
méthode « COST » [une procédure de correction basée sur
l'image par Chavez, 1996).
Pour améliorer l'exactitude de La distinction entre Les
mangroves et les autres catégories, les images ont été
rognées pour enlever les zones au-delà desquelles on sait
qu'il n'y a pas de mangrove. Les zones d'intérêt [ZI) ont été
créées manuellement. La clarté des mangroves varie selon
les images ; ainsi, pendant la création des Z, il était
important d'inclure toutes les zones potentielles de
mangroves. Les images étaient en sous-ensembles pour
inclure uniquement Les ZI dans les bandes 5, 4, 3, cette
combinaison étant considérée la meilleure pour détecter
les mangroves.
Une classification non contrôlée a été appliquée pour
identifier les zones de mangroves [ex: il n'y avait aucune
entrée d'utilisateur où de donnée de terrain utilisées dans
la détermination des catégories]. La classification non
contrôlée a été effectuée pour produire une classification
préliminaire de 20 classes. Par la suite, la comparaison
visuelle entre l'image satellite brute et la classification
préliminaire s'est avérée nécessaire ; IL a également fallu
prendre en considération les signatures spectrales
moyennes des différentes classes [Figure 1]. La couche de
mangrove mondiale du PNÜE-WCMC tirée de Spalding et al.
(1997) a aussi été utilisée comme aide visuelle pour la
Figure 1 : Graphique montrant un exemple de moyennes
spectraux de La sélection de La classe d'images 20
Landsat. Les signatures spectrales en rouge
représentent les mangroves. Dans la bande d'images
543, la signature pour Les mangroves est indiquée par la
combinaison suivante de gammes spectrales pour les
bandes 5, 4 et 3. Les gammes spectrales pour la bande
5 doivent tomber entre 25 et 45, pour la bande 4 entre 80
et 130 et pour La bande 3 entre 20 et 30.
Moyennes de signatures pour l'exemple Classe 1
de classification à 20 classes Classe 2
250 Classe 3
Classe 4
Classe 5
200 Classe 6
150
100
Réflectance moyenne
50
Mangroves (Spalding ef af. 1997)
1 Mangroves (UNEP.WCMC, 2006) «
ER - À :
Figure 2 : Carte montrant les améliorations au niveau
des données de mangroves cartographiées tirées de
la couche de mangrove mondiale du PNUE-WCMC de
Spalding et al. (1997) et de La couche de mangrove
mondiale du PNUE-WCMC 2006.
sélection. Au départ 20 classes ont été choisies pour assurer
la distinction entre les zones de mangroves et Les autres
types de végétation. En raison des petites zones couvertes
par la mangrove, d'autres catégories de couverture terrestre
seraient par ailleurs plus dominantes et la sélection de
mangroves serait moins précise. Sur Les images de La bande
543, les mangroves apparaissent en vert très foncé.
Les résultats de la classification non contrôlée peuvent
être assez variés et peuvent porter à confusion. Par
exemple, une classe peut être clairement constituée de
mangroves, mais aussi contenir des pixels de zones qui, de
toute évidence, ne sont pas des mangroves. Dans ce cas-là,
un montage contextuel plus poussé des 20 classes
sélectionnées s'est révélé nécessaire pour éliminer ces
pixels. Ce traitement a été manuel. À ce stade, les images
adjacentes étaient tout aussi importantes pour assurer la
précision et aider à gérer les zones à problème. Les
classifications de mangroves ont finalement été filtrées afin
de créer des données sur l'organisation des couches de
mangroves.
La comparaison directe pour identifier les changements
en terme d'étendue, entre cette mise à jour de 2006 et Les
Guide du lecteur et notes techniques
données produites pour La couche mondiale de mangroves du
PNUE-WCMC tirée de Spalding et al. (1997), n'est pas
possible à cause des différences significatives de
méthodologie de collecte de données et d'échelle de données
{voir Figure 2).
LIMITES
Un montage contextuel a été effectué pour éliminer les
problèmes potentiels des données. Cependant, aucune
procédure formelle n'a été appliquée pour détecter les
nuages. Les images comportant un niveau élevé de
nuages pourraient nécessiter Une révision pour assurer
que a] les nuages et les ombres de nuages n'ont pas été
interprétés comme des mangroves, b] ces zones qui ont
été affectées par les nuages ont été remplies, en juste
proportion, à partir d'autres sources.
Les évaluations de zones basées sur cette analyse de
2006 ont identifié quelques anomalies. Comme il se doit,
les statistiques doivent être traitées avec prudence. Un
gain apparent ou une perte sur les zones de mangroves,
comparés à d'autres évaluations, pourraient ne pas
refléter la situation réelle sur le terrain. Cette analyse a
été entreprise en utilisant une imagerie d'une résolution
de 30 m, qui est d'une qualité netternent supérieure à
l'imagerie utilisée lors des analyses précédentes. La
figure 2 illustre comment une simple différence au niveau
de la résolution de l'image peut changer de manière
significative les données sur les zones. De même, une
petite erreur de classification de l'imagerie affectera les
données sur les zones. La transition de l'information à
résolution brute issue des cartes en papier à l'utilisation
de données satellites de haute résolution constitue un
changement significatif dans la précision des données.
Une analyse future basée sur une résolution d'imagerie
semblable permettra d'obtenir une photo beaucoup plus
précise sur les changements en terme d'étendue des
mangroves à identifier.
APPEL AUX RÉACTIONS
Nous accordons la plus grande importance à toute réaction
pouvant nous permettre de valider notre interprétation de
l'emplacement des zones de mangroves. Nous avons déjà
recu des réactions de la Mauritanie, du Nigeria et de la
Guinée-Bissau, ce qui nous a permis de définir avec plus de
précision Les données pour ces pays. Nous vous invitons
donc à nous faire parvenir vos commentaires par courrier
électronique à spatialanalysisunep-wemc.org.
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
Légendes des cartes
Aires marines protégées classées
SSS * Classement à l'échelle nationale
Classement à l'échelle internâtionale
ES * Zone humide d'importance internationale (Ramsar)
| Site naturel classé au patrimoine mondial de l'Unesco
Réserve de biosphère MAB de l'Unesco
el Mangroves
Fleuves
Plans d'eau
Bathymétrie
Les lignes bathymétriques indiquent La profondeur (m)
Faible
= …
Indicateur de développement humain (IDH) 2003
ER 00
EM 06:
=! 04-06
Î 0,2-0,4
0,1-0,2
0,0-0,1
Densité de population
Élevée : 133.046
Faible : 0
10
Vue d'ensemble
Pays africains comportant des mangroves
(sub-sahariens) 26
Nombre d'espèces de mangroves
en Afrique sub-saharienne FA
Superficie totale occupée par
La mangrove [km'] 34 266
Pourcentage de couverture mondiale
des mangroves 19
QU'EST-CE QUE LES MANGROVES?
Les mangroves sont des plantes uniques qui se sont
développées pour survivre dans l'interface entre la terre et
l'océan dans le climat humide des tropiques et des zones
subtropicales. Elles sont décrites de manières diverses
comme régions boisées côtières, forêts tidales et forêts de
mangroves, et elles poussent comme des arbres jusqu'à 40 m
de haut ou comme des arbustes au-dessous du niveau de
marée haute des marées de printemps. Elles ont développé
des mécanismes intelligents leur permettant de faire face à
la concentration élevée de sel et à l'inondation régulière de
leur système radiculaire par les marées montantes. Les
mangroves ont besoin de l'afflux d'eau douce qui apporte la
vase, constituant un substrat comme renfort et des
substances nutritives provenant de l'amont. Les mangroves
ne prospèrent pas dans l'eau stagnante (FAO, 1994 :
Kathiresan et Bingham, 2001; AFROL, 2002).
Les forêts de mangroves procurent un habitat à une
variété de flore et de faune. Le terme « mangal » a été
proposé en 1968 par McNae pour décrire la communauté de
forêt la plus vaste, là où le terme « mangrove » est utilisé
pour se référer aux vraies espèces de mangroves. Cette
définition est utilisée dans ce rapport.
STATUT ET RÉPARTITION
Mondialement, il existe 70 espèces de vraies mangroves
répertoriées (Spalding et al., 1997), dont 17 espèces
situées dans 26 pays de l'Afrique sub-saharienne. Les
mangroves africaines sont répandues le long de la côte
ouest du Sénégal au Congo et se retrouvent localement en
Afrique de l'Est, coexistant avec des lagunes côtières
hautement productives, des estuaires tidaux et des deltas.
Vue d'ensemble continentale
continentale
Elles procurent à ces zones des nutriments organiques
essentiels, un lieu déterminant de reproduction et des
nourriceries pour les stades larvaires et juvéniles
d'importantes espèces halieutiques (Shumway, 1999). Les
données mondiales sur les mangroves indiquent que 19 %
de l'habitat des mangroves se trouvent actuellement dans
des aires protégées désignées (Chape et al., 2005).
POURQUOI LES MANGROVES SONT-ELLES IMPORTANTES
POUR LE BIEN-ÊTRE SOCIAL EN AFRIQUE ?
Historiquement, les mangroves étaient considérées comme
des terres boueuses, marécageuses, infestées de
moustiques et inutilisables. Elles étaient défrichées dans
l'intérêt de la santé publique (AFROL, 2002] ou reconverties
pour d'autres utilisations générant des profits élevés à
court terme. Cependant, on a découvert que les mangroves
sont parmi les écosystèmes terrestres les plus productifs et
sont une ressource naturelle renouvelable (FAO, 1994).
En Afrique sub-saharienne, les activités de subsistance
des populations côtières dépendent de l'accès aux ressources
naturelles. Les mangroves remplissent des fonctions
cruciales : produits forestiers ligneux et non ligneux,
protection côtière, conservation de la diversité biologique,
provision d'habitat, de frayères et de nutriments, variété de
poissons, mollusques et crustacés et production de sel. Les
mangroves procurent des intrants nutritionnels au réseau de
canaux adjacents et de baies qui constituent un habitat de
base, des frayères et des nourriceries pour des espèces
aquatiques d'importance commerciale (NOAA/NOS, 2002).
L'Évaluation des Écosystèmes du Millénaire a classé les
services environnementaux en quatre catégories [UNEP,
2006). Exemples de services relatifs aux mangroves :
1 Réglementation : Protection du littoral - la structure
complexe tridimensionnelle d'une bande de 200 m
de branches de mangroves, les troncs et Les racines
peuvent absorber 75 % de l'énergie produite par Les
vagues dues au vent (UNEP-WCMC, 2006a)
régulation atmosphérique et climatique ; contrôle
des maladies humaines ; traitement des eaux ;
prévention des inondations ; contrôle de l'érosion ;
2 Ravitaillement Utilisation du bois comme
combustible ({cuisine, transformation du poisson,
production de sel] ; charbon de bois ; construction ;
chaume ; alimentation ; fruits ; pêche ; ramassage de
mollusques et crustacés ; et extraction de substances
11
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
Carte 1. Distribution des mangroves en Afrique
12
=
da.
S
E à
S
GS
E
[mn
chimiques [tanin, saponine, alcaloïdes, flavonoïdes)
pour l'artisanat et les médicaments ; colles ;
3 Aspects culturels : Commodités d'usage, loisirs et
tourisme liés aux mangroves ne sont pas encore bien
développés (sauf dans certaines zones de l'Angola),
mais sont explorés ailleurs dans le monde; zones
tabou/sacrées ; éducation et recherche :
4 Soutien : Recyclage de nutriments, nurseries de pêche,
trappes à sédiments, filtrage d'eau, traitement de
déchets, biochimie, absorption de toxines.
Une estimation récente indique que la valeur annuelle des
bénéfices et des services fournis par un km de mangrove
s'élève de 200 000 à 900 000 $US (PNUE-WCMC, 2006a).
Même s'il s'agit d'une estimation, ces chiffres donnent une
idée sur La valeur de cet écosystème. Un appel est lancé pour
que La relation entre les mangroves et les activités de
subsistance soit renforcée au niveau des politiques dans toute
(Afrique. Avec une croissance urbaine rapide, une population
côtière élevée et dépendante du poisson pour la protéine, des
combustibles, du bois et de La production de riz, les pressions
sur les mangroves sont très fortes. IL est à craindre que la
valeur à long terme des écosystèmes intacts et fonctionnels
ne soit pas reconnue dans les prises de décisions actuelles
qui donnent priorité au profit à court terme entraînant la perte
de l'écosystème au dépens du caractère durable. On estime
que 70 % des mangroves en Afrique seront déboisées si
aucune action n'est entreprise (World Bank, 994].
BIODIVERSITÉ ASSOCIÉE
IL existe 17 vraies espèces de mangroves en Afrique [voir
Tableau 1: La rizipisciculture dans les mangroves
Les Portugais étaient probablement les premiers
Européens à avoir visité les forêts de mangroves de
l'océan Indien au 14° siècle, où ils ont appris la
technique indienne traditionnelle de la rizipisciculture
dans l'exploitation des mangroves. IL y a environ six
siècles, les Pères jésuites et franciscains ont introduit
cette technologie indienne en Angola et au Mozambique
{Vannucci, 1997 ; Kathiresan and Bingham, 2001).
Les Rhizophora, riches en tanin, sont notamment
bien utilisées car elles brülent presque sans fumée et
laissent un goût agréable aux aliments cuits.
=]
Tableau 1). La taxinomie des mangroves pose un certain
nombre de problèmes souvent causés par l'hybridation
entre les espèces décrites (Kathiresan and Bingham, 2001).
Les mangroves sont plus variées Le Long des Littoraux est
les plus chauds des Amériques et de l'Afrique que Le long des
littoraux ouest plus froids (Kathiresan and Bingham, 2001).
Huit espèces sont représentées dans les forêts de
mangroves de l'Afrique de l'Ouest, et neuf en Afrique de l'Est
(PNUE-WCMC, 2003 ; FAO, sous presse). La composition des
espèces de mangroves de l'Afrique de l'Ouest est semblable
à celle des mangroves d'Amérique, tandis que celle des
espèces de l'Afrique de l'Est est semblable à celle des
espèces du reste de l'océan Indien (WWF, 2001; FAO, presse).
Les forêts de mangroves sont riches en biodiversité,
procurant un habitat à de nombreuses espèces animales,
13
Emma Greatrix/Wetlands International
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
des mammifères en danger aux reptiles, en passant par les
amphibiens et les oiseaux, jusqu'aux frayères pour une
variété de poissons, de mollusques et de crustacés, incluant
plusieurs espèces commerciales. Les forêts de mangroves
approvisionnent également les eaux marines côtières en
nutriments permettant ainsi des rendements élevés de
pêche dans les eaux adjacentes (UNEP-WCMC, 2006a).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Les fleuves sont endigués, leurs eaux déviées et la zone
intertidale largement développée pour l'agriculture ou
l'aquaculture, entraînant la destruction des forêts de
mangroves. De vastes étendues de forêts de mangroves ont
été converties en rizières, étangs de pisciculture et de
crevettes, zones industrielles, en zones urbaine et
touristique et autres usages non forestiers. Les zones de
mangroves font l'objet d'une exploitation plus poussée pour
le bois de chauffe et le charbon de bois. Dans les zones
surpeuplées même les petites branches et Les arbustes sont
utilisés pour le combustible domestique (FAO, 1994 ; FAO,
sous presse). Le sel est produit par les villageois qui font
bouillir de l'eau saumâtre sur un feu à partir d'Avicennia ;
14
cette technique exige sept tonnes de bois pour produire une
tonne de sel (Bandarayake, 1997), ajoutant ainsi à la
pression sur les mangroves. À plus grande échelle, Le sel est
collecté dans des bassins d'évaporation et des petits bassins
sursalés, souvent construits dans des zones déboisées de
mangroves (UNEP-WCMC, 2003]. Les mangroves de
(Afrique de l'Ouest font aussi face à de nombreux défis liés
à la conservation et au développement, lesquels
caractérisent tout le continent, comme on le verra dans le
chapitre suivant. Quatre moteurs de changement sont
identifiés sur Le continent :
1] Croissance démographique et développement urbain
dans la zone côtière
Sous les tropiques, les populations sont concentrées
autour des récifs de corail et des mangroves, 64 % des
mangroves mondiales se trouvent à 25 km au moins des
principaux centres urbains avec une population de plus de
100 000 habitants (UNEP-WCMC, 2006a).
Le bois des mangroves constitue une ressource
principale pour les populations côtières partout en
Afrique, mais il est sérieusement affecté par le schémas
actuels de croissance démographique et de développement
urbain dans la zone côtière. Les conditions de pauvreté
extrêmes ne permettant pas aux consommateurs de
bénéficier de l'énergie moderne, ceux-ci se rabattent sur
le bois des mangroves comme source d'énergie (Nicole
and al., 1994 ; Saenger and Bellan, 1995).
La déforestation des mangroves d'Afrique continue, bien
que le taux soit légèrement plus faible dans Les années 1990
que dans les années 1980 (FAO, sous presse). Une telle
déforestation engendre une perte d'habitat et de diversité
d'espèces de mangroves et d'espèces associées, et bien sûr,
une perte d'écosystème tels que les herbiers, les récifs de
coraux et autres systèmes côtiers. Les baisses dans la
production d'espèces benthiques le long de La côte de la
Guinée sont souvent le résultat d'une perte de mangroves,
de La pollution et de la surpêche (Shumway, 1999).
[2] Tendances économiques et politiques
Vers la fin du siècle dernier, plusieurs pays africains ont été
frappés par de graves crises économiques, qui ont provoqué
des taux de chômage élevés et une pauvreté généralisée.
Dans les villes côtières, le commerce du bois provenant des
mangroves a été une activité florissante. Avec la
modernisation du matériel de coupe par l'introduction de
tronçonneuses et de grandes pirogues motorisées (Din and
Blasco, 1998), La récolte est devenue plus efficace,
exacerbant cette situation (Din, 2003). Des systèmes de
propriété foncière complexes rendent la gestion difficile en
Afrique (Said, 2007). Les stratégies visant à augmenter la
sécurité alimentaire impliquent l'expansion de la
__ Vue d’ensemble continentale
Tableau 1: Les vraies espèces de mangroves présentes à travers l'Afrique
Espèces de mangroves associées
Acrostichum aureum
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Région Pays d'étude
Afrique de Angola, Bénin, Cameroun, Congo, Côte d'Ivoire,
l'Ouest (8) République démocratique du Congo, Guinée équatoriale,
Gabon, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mauritanie,
Nigeria, Säo Tomé et Principe, Sénégal, Sierra Leone,
Gambie, Togo
Afrique de Kenya, Madagascar, Mozambique, Seychelles, Somalie,
l'Est (9) Afrique du Sud, Tanzanie
fete
Nypa fruticans
Rhizophora harrisonii
Rhizophora mangle
__Rhizophora racemosa
Avicennia marina
Avicennia officinalis
Bruguiera gymnorrhiza
Ceriops tagal
Heritiera littoralis
Lumnitzera racemosa
Rhizophora mucronata
Sonneratia alba
Xylocarpus granatum
su
production de riz dans les zones de mangroves, ce qui cause
une perte significative de mangroves à travers l'Afrique
(Said, 2007).
[3] Changement climatique
La réaction des mangroves au changement climatique est
une préoccupation mondiale scientifique et politique. La
plupart des études ont seulement évalué les impacts de
l'élévation du niveau de la mer (Ellison and Farnsworth,
1997 ; Blasco and al., 2001; McLean and al., 2001). L'obstacle
potentiel que des structures rigides de protection telles que
les digues pourraient constituer pour La migration horizontale
des mangroves est une préoccupation [Viles and Spencer,
1995 :; Nicholls, 2004]. Les effets des changements
climatiques ont été ressentis dans toute l'Afrique de l'Ouest :
Ces changements doivent être pris en compte dans toutes les
stratégies de gestion mises en œuvre. On prévoit également
que les changements climatiques pourraient augmenter la
fréquence des ondes de tempête [UNEP-WCMC, 2006a).
[4] Changements d'habitat en amont
Augmentation de La pollution ou afflux toxiques
changements dans le régime des eaux douces tels les
régimes d'inondation ; et écoulement accru des dépôts de La
déforestation en amont.
Les mangroves sont-elles protégées dans les aires
protégées ?
En Afrique, 14 % des zones identifiées comme zones de
mangroves se trouvent dans des espaces classés comme
aires protégées nationales et internationales. Cependant,
seule une fraction de ces zones est effectivement gérée. Une
analyse portant sur l'utilisation des mangroves des sites
Ramsar de l'Afrique de l'Ouest et de l'Est et sur les risques
inhérents à cette utilisation indique que Le manque d'efficacité
de la gestion due à des contraintes financières et
administratives et à un niveau élevé de pauvreté dans les
zones protégées constitue une préoccupation majeure
(Ramsar, 2006b]. Ci-dessous, une liste des utilisations
identifiées au sein des sites Ramsar en Afrique, reflète La
situation constatée hors des aires protégées :
- Pêche de subsistance et pêche commerciale ;
e Agriculture des terres arables permanente et
alternée, lessivage des terres cultivées, riziculture ;
e Collecte de combustibles ligneux et de produits
forestiers non ligneux, exploitation forestière à
l'échelle commerciale ;
e Production de sel ;
e Extraction de sable/gravier ;
+ Braconnage/chasse excessive des espèces ;
+ Développement urbain ;
° Surpâturage [par le bétail) :
e Développement d'infrastructures ;
e Exploitation minière ;
+ Impacts des barrages ;
e Pollution industrielle ;
+ Expansion de l'implantation des populations :
e Colonisation d'espèces de plantes
exotiques/envahissantes.
15
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
Vue d'ensemble
Superficie [km] 7 898 180
Littoral [km] 22 613,40
Densité moyenne de La population [par km] 59,31
Taux moyen de croissance démographique [%] 2,37
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 8
Superficie totale occupée par La mangrove
[km] 20 144
% de couverture des mangroves en Afrique 59
% de couverture mondiale des mangroves 11
Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée
Zones de mangroves au sein
des aires protégées [%] 18
STATUT
On trouve des mangroves dans 19 pays de l'Afrique de
l'Ouest, de la Mauritanie au nord jusqu'à l'extrême sud de
(Angola [UNEP-WCMC, 2006b). Le terme mangrove vient du
Figure 1: Superficie totale occupée par la mangrove
dans les cinq pays de l'Afrique de l'Ouest comportant la
plus grande couverture de mangroves en km.
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
Gabon Cameroun Guinée Guinée Bissau Nigeria
16
régionale
mot mangue, qui est originaire du Sénégal, de la Gambie et
de la Guinée [Vannucci, 1989). Le Nigeria comprend les
écosystèmes de mangroves les plus vastes constituant
quelque 35 % de la couverture totale de la sous-région
(UNEP-WCMC, 2006b]. La figure 1 montre les cinq pays
ayant la plus grande couverture de mangroves en Afrique de
l'Ouest.
Les conditions régionales permettent aux mangroves
de pousser à l'intérieur des terres sur au moins 100 km,
en raison des fortes influences des marées sur les
fleuves comme le Gambie, Le Sine-Saloum au Sénégal, la
Casamance, Guinée-Bissau, le fleuve Niger et les
fleuves Camerounais. De La même manière, là où il y a
de fortes influences fluviales vers les mers, les îles
affectées par des afflux d'eau douce procurent un
environnement favorable à La croissance des mangroves ;
par exemple l'Archipel Bijagos de la Guinée-Bissau
{AFROL, 2002).
Ce rapport présente un profil pour chacun de ces 19
pays, tenant compte du statut des mangroves, de leur
répartition, de leur biodiversité, des utilisations, des
menaces et des moteurs de changements. En dépit de la
recherche considérable en cours sur cet habitat au niveau
régional, national et mondial (ex: Spalding et al., 1997 : Le
prochain Atlas Mondial révisé sur les Mangroves) il demeure
une réelle insuffisance d'information et des efforts continus
pour améliorer l'évaluation au niveau de la sous-région
s'avèrent nécessaires.
Selon les évaluations des zones de 1980 à 2006, la
tendance générale pour la sous-région indique une baisse
modérée de la couverture de mangroves. Quatre pays
verralent une augmentation de leur zone de mangroves ;
deux ont une légère baisse : neuf subissent une baisse
modérée et trois pays (Congo, Côte d'Ivoire et République
démocratique du Congo] présentent une baisse sévère au
niveau de l'habitat des mangroves.
BIODIVERSITÉ
ILexiste huit vraies espèces de mangroves en Afrique de
l'Ouest (Tomlinson, 1986). Ces dernières sont énumérées
dans le tableau 2 avec leur description respective
présentée dans l'annexe 3. La répartition des espèces par
pays et le résumé du nombre d'espèces par pays sont
présentés dans le tableau 3.
L'Afrique de l'Ouest comprend moins de vraies espèces
de mangroves que l'Afrique de l'Est, mais sa couverture de
mangroves est plus vaste en raison des réseaux fluviaux
extensifs qui n'existent pas à l'Est n'a pas (Shumway,
1999]. IL n'y a aucun chevauchement entre les espèces
identifiées dans les mangroves de l'Afrique de l'Est et de
l'Ouest. Les mangroves de l'Afrique de l'Ouest sont
remarquables pour leur soutien à certaines espèces de
poissons d'origine indo-pacifique dans le bassin
Atlantique, tels que le périophthalme (Kaufman, n.d.).
Les mangroves de la sous-région sont très riches en
biodiversité. L'excès de production organique des
mangroves est exploité par beaucoup d'espèces marines,
notamment les poissons et les crustacés qui rejoignent
l'environnement des mangroves à leur phase juvénile et
retournent à la mer à l'âge adulte pour les besoins de la
reproduction [John and Lawson, 1990).
UTILISATIONS PRINCIPALES DES MANGROVES ET
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES
Aquaculture - peu développée en Afrique de l'Ouest.
Écotourisme - ce rapport a constaté que l'écotourisme en
Afrique de l'Ouest est peu présent ; il commence toutefois
à se développer au Sénégal (Petite Côte, Sine-Saloum) et
la Gambie est ciblée comme potentiel futur (Said, 2007).
Un certain essor a vu le jour dans d'autres pays Africains.
Noms scientifiques
Tableau 2: noms scientifiques et appellations courantes
des espèces de mangroves de l'Afrique de l'Ouest
Noms courants
Acrostichum aureum
Fougère de cuir dorée
Avicennia germinans
Mangrove noire
Conocarpus erectus
Bouton de Mangrove
Laguncularia racemosa
Mangrove blanche
Nypa fruticans
Rhizophora mangle
Rhizophors harrisoni … Palétuvier rouge
. Mangrove/Palmier nipa
Palétuvier rouge
Rhizophora racemosa
Palétuvier rouge
Le
Pêche - Le poisson est une source principale de protéine
diététique dans la sous-région où plus de cinq millions
d'habitants dépendent de la pêche artisanale pour leur
subsistance (SFLP, 2000]. Outre la pêche de capture,
l«Acadja» ou le «brush pack system» est pratiqué dans
les lagunes de l'Afrique de l'Ouest. Cette méthode
traditionnelle de pêche implique l'installation d'habitats
artificiels au milieu des lagunes en utilisant des branches
d'arbres [de mangroves en générall. Une autre
caractéristique de la pêche côtière artisanale en Afrique
de l'Ouest est La migration saisonnière transfrontalière qui
Tableau 3 : Distribution des espèces de mangroves en Afrique de l'Ouest
Pays Acrostichum Avicennia Conocarpus Laguncularia Nypa Rhizophora Rhizophora Rhizophora Total
aureum germinans _ erectus racemosa fruticans harrisonii mangle racemosa Species
AUGOLS ER ES sex PAS RS re AXE Se NUE ESS)
Bénin X X X X X X 6
Cameroun X X X X X X 6
Congo X X X X X X 6
Côte d'Ivoire X X X X X 5
Congo (DR) X X X X X X 6
Guinée équatoriale X X 2
Gabon X X X X X X X 7
Ghana nn PCR EEx TC D RE le ee A ee
Guinée D M Ode Me CU ne Ne Ua es
Guinée-Bissau X X X X X X 6
Libéria X X X X X X 6
Mauritanie X X X 3
Nigeria X X X X X X X X 8
Säo Tomé & Principe _? ? ? ? ? 47
Sénégal X X X X X X 7
Sierra Leone X X X X X X 6
Gambie Sie ne ECS SRE Se exe A A a PR AAC RD M As ete
TOME SR RTE DUREE rt Nm A EE OS GR ie néon men pren FIXES See
RER OR er]
17
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
Tableau 4: usages médicinaux des mangroves et
extraits de mangroves en Afrique de l'Ouest.
Espèces Utilisation En
Rhizophora racemosa Racines: utilisées avec de
l'huile de palme comme
pommade pour les brûlures.
Écorce: infections fongiques
de la peau ; traitement de la
diarrhée et La dysenterie chez
l'enfant ; lèpre ; mal de gorge.
Feuilles : cendres utilisées
comme substitut du sel.
Écorce : poudre d'écorce
mélangée à l'huile de palme
pour le traitement des poux,
des mycoses et de la gale.
Graines : graines en
_ germination comme poison.
Feuilles : utilisée décoction
comme antipyrétique. Latex :
pour arrêter le saignement
des coupures. Racines :
cueillies et bouilliescomme
remède pour le catarrhe.
Écorce : utilisée dans le
_ traitement de La blennorragie.
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Source: Éordon, 2005
suit Les stocks de poissons le long de La côte, entrant ainsi
en conflit avec les pêcheurs locaux et affectant les
méthodes de pêche utilisées lorsqu'ils sont Loin de leur
pays d'origine.
Ramassage - de mollusques, crustacés et autres espèces
aquatiques; par exemple, les huîtres et Les crabes.
Chasse et récolte - chasse des espèces animales non
aquatiques peuplant les forêts de mangroves et récolte des
composantes comestibles de plantes associées ou non-
associées aux mangroves.
Utilisation médicinale - les mangroves sont utilisées à des
fins médicales. Quelques exemples sont présentés dans le
tableau 4.
Valeur intrinsèque - dans la sous-région les mangroves ont
une grande valeur culturelle et spirituelle ; elles procurent
un environnement à beaucoup d'espèces, rares et en
danger, comme le lamantin africain et elles constituent
aussi des nurseries pour beaucoup d'espèces de poissons.
Exploration et production pétrolière - plus de 90 % des
activités pétrolières ont Lieu dans le delta du Niger qui est La
zone du littoral de l'Afrique de l'Ouest la plus riche en
ressources minérales, attirant ainsi d'importants
investissements internationaux. En 2006, la Société
Nationale Chinoise de Pétrole Marin a investi 2,3 milliards
delta du Niger, une zone riche en mangroves. C'est Le plus
gros investissement de la Chine en Afrique à ce jour
(Ekweozor, 1989 : CNN, 2006). La prospection de nouveaux
gisements de pétrole se poursuit dans toute la sous-région
et deviendront probablement une source de polémique
croissante.
L'utilisation du bois - Le bois des mangroves est largement
utilisé dans la sous-région et les marchés pour sa
commercialisation sont bien développés. Comme les
mangroves constituent Les principaux arbres des forêts dans
bon nombre de zones côtières où elles poussent, elles sont
Étude de cas : Le pétrole et au-delà dans Le delta du Niger
L'impact de La prospection pétrolière dans Le delta du Niger
n'est pas limité à La pollution par les hydrocarbures. Le
développement d'infrastructures pétrolières exige un
dégagement extensif des terres, ainsi que Le dragage et le
remblayage du sable dans les zones de mangroves.
Pendant le dragage, le sol, Les sédiments et La végétation le
long de l'itinéraire du site proposé sont enlevés et souvent
déposés dans les mangroves aux abords de La rive.
L'abandon des matériaux de dragage cause un certain
nombre d'impacts dont l'étouffement des mangroves
périphériques, l'altération de la topographie et de
l'hydrologie de surface, l'acidification et la contamination
des eaux, Le tout pouvant détruire La végétation et entraîner
une mortalité massive de poissons. Par conséquent, Les
anciennes zones de mangroves ont été reconverties soit en
terrain nu, en prairie, ou en forêt dulcicole après plusieurs
années de désagrégation naturelle. Le dragage affecte
l'écosystème : la végétation des mangroves, les invertébrés
benthiques, la pêche, Le plancton, La faune et La flore, le sol,
les sédiments et La qualité de l'eau et par conséquent, il
affecte aussi Le bien-être des communautés qui vivent dans
la zone et qui dépendent de La riche biodiversité de
l'écosystème des mangroves pour leur subsistance
{Ohimain, 2001 ; 2003 ; 2004 ; Ohimain et al., 2002: 2005).
18
exploitées pour Le combustible domestique, la
transformation du poisson, la production de sel, la
construction d'embarcations, de maisons et de barrières, et
aussi pour la production d'outils.
La production de sel - est une industrie importante, en
particulier dans les réseaux de lagunes entre la Côte d'Ivoire
et le Bénin. Au Ghana, par exemple, la production
commerciale de sel à grande échelle destinée à
l'exportation est une activité économique importante dans
des marécages côtiers (NOAA/NOS, 2002). En République de
Guinée, la plupart du sel consommé provient de la
production côtière locale (Said, 2007).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
(1) Croissance démographique et développement urbain
dans la zone côtière
Le couloir Atlantique comprend certains des plus grands
centres de densité de La population en Afrique [voir carte 2a)
(Dakar, Abidjan, Accra-Tema, Cotonou, Lagos, Port
Harcourt, Douala et Libreville] en raison du taux élevé de
croissance intrinsèque (NOAA/NOS, 2002). Entre le Sénégal
et Le Nigeria, environ 60 millions d'habitants, représentant
25 % de La population, vivent dans les limites de 60 km de La
côte, une étroite bande représentant moins de 10 % de la
masse continentale de ces pays côtiers, (NOAA/NOS, 2002).
Au Nigeria, environ 20 millions d'habitants (22,6 % de la
population nationale] vivent le long de La zone côtière : et
environ 4,5 millions de Sénégalais (66,6 % de la population
___ Vue d'ensemble régionale
nationale) vivent dans la zone côtière de Dakar [IPCC, 2000).
En plus, environ 60 % des industries en Afrique de l'Ouest
sont situées dans les villes côtières (NOAA/NOS, 2002).
Ce développement rapide met une pression croissante
sur Les ressources naturelles côtières, souvent considérées
comme des ressources à accès libre. L'immigration et
l'accroissement de la pauvreté au sein des communautés
rurales ont entraîné l'exploitation de ces ressources pour La
subsistance, et par des industries [ex : les secteurs de la
foresterie et de La pêche), qui ont profité de la précarité de
la gestion et des législations (World Bank, 1994]. La carte
1b montre la couverture de mangrove avec l'Indice de
Développement Humain. Selon le PNUD, la majorité des
pays de l'Afrique de l'Ouest sont parmi Les pays les moins
développés et leurs populations dépendent principalement
des ressources naturelles. Les forêts de mangroves sont
exploitées pour l'approvisionnement en bois de chauffage et
de construction elles sont aussi exploitées pour
l'exploration pétrolière et le forage. Les techniques de
pêche illégales et non réglementées, avec l'utilisation de
poisons et de dynamites, détériorent encore plus la
structure et La fonction des écosystèmes de mangroves. Les
déchets qui proviennent de ces centres urbains
émergeants, comme les eaux usées, Les ordures et Les
polluants chimiques contaminent Les eaux qui procurent des
zones précieuses de reproduction à du poisson de valeur
commerciale importante [National Geographic, 2001).
Les mangroves étant détruites pour faire place à des
constructions, leurs services sont ainsi perdus, y compris
19
KE
S
S
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2
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Le]
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£
Un
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
leur capacité à retenir les sédiments et à stabiliser le
littoral. Dans le delta du Niger, le déboisement de la
mangrove a conduit à une sérieuse érosion et à des
inondations détruisant des villages de pêcheurs le long de
la côte, les rivages ayant été exposés au vent et à l'érosion
marine (Shumway, 1999).
Tous les pays de la sous-région sont dans le processus
de préparation de Document Stratégique de Réduction de la
Pauvreté (DSRP] en collaboration avec la Banque Mondiale.
En réalité, il s'agit de la création de stratégies nationales
pour réduire la pauvreté. IL est clair que là où elles existent,
presque partout sans exception, les communautés pauvres
et marginalisées de l'Afrique de l'Ouest dépendent
grandement de ces mangroves ; leur utilisation durable est
donc essentielle. Cependant, les mangroves sont
mentionnées seulement dans deux DSRP, à savoir ceux du
Nigeria et de la Sierra Leone. Actuellement, seul Le Nigeria
appelle à la conservation des mangroves comme habitats
uniques pour soutenir des activités de subsistance
{Nigerian National Planning Commission, 2004).
{2] Tendances économiques et politiques
Au cours des dernières décennies, des conflits civils et
politiques ont sévi dans un certain nombre de pays de la
sous-région. De nombreuses nations sortent aujourd'hui de
guerres civiles, mais les niveaux de pauvreté sont parmi Les
plus élevés du monde. En temps de guerre, les priorités
changent, tant pour l'État que pour la population et ont
tendance à porter sur Le court terme. C'est ce qui a entraîné
la déforestation dans certains pays comme le Libéria et La
Sierra Leone (WRI, 2003a). Les forêts de mangroves offrent
également un refuge pour les communautés déplacées ou
en fuite. À la fin de la guerre, Les États ont besoin de relancer
l'économie et de reconstruire les secteurs clés.
L'exploitation des ressources naturelles est l'un des moyens
les plus rapides pour obtenir des résultats. Et Là encore,
dans cette région, les mangroves constituent Les principales
ressources forestières dans les zones côtières qui sont très
peuplées. Les activités des armées et des milices réduisent
également les possibilités pour la recherche et la
conservation au niveau de ces zones, par exemple en
Cas 2 : Exemples d'activités visant à combattre les menaces qui pèsent sur les mangroves en Afrique de l'Ouest
Des efforts de restauration des mangroves ont été effectués dans La majorité des pays côtiers le long du Golfe de Guinée.
Le projet de Golfe de Guinée Grand Ecosystème Marin de
1995 à 2000 a entrepris des programmes pilotes de
restauration des mangroves, projets qui ont été facilités
par des ONG en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo, au Bénin,
au Nigeria et au Cameroun. Le projet était de nature
interdisciplinaire, portant sur la pêche, l'écologie, les
processus physiques environnementaux dans le Golfe de
Guinée et les dimensions humaines telle La pollution, les
aspects de gestion socio-économiques et La gouvernance.
Le projet est basé sur le fait que La pollution marine et Les
ressources marines vivantes ne respectent aucune frontière
politique et exigent donc une approche concertée et
globale pour l'évaluation et Le contrôle (UNEP-GPA, 2006).
Le projet "Lower Volta Mangroves Project", appuyé par Le
Royaume-Uni, comportait des activités pilotes de
restauration au Ghana. La surexploitation domestique du
bois de chauffe a causé une dégradation sévère des
ressources. Le projet tente de développer des approches
entre les propriétaires terriens et la communauté pour la
réhabilitation et l'utilisation durable des ressources de
mangroves dans la zone de l'estuaire du fleuve Volta.
Le projet a réalisé des cartes de référence sur la
végétation, l'analyse des changements au fil du temps, La
description et l'analyse des régimes de gestion passés et
présents, de même que l'analyse de l'importance sociale et
économique de l'écosystème des mangroves pour les
populations locales. Pour la durabilité, Le projet encourage
le personnel du Ghana Wildlife Department à entreprendre
des études de facon indépendante (DFID, 1996).
Restauration communautaire au Ghana (A.K. Armah) :
Deux communautés ont entrepris des projets de
restauration de mangroves dans les zones dégradées avec
l'aide de l'ONG Resource & Environment Development
Organisation (REDO) et Le Forestry Department de
Winneba. Le Comité Néerlandais de l'Union Internationale
pour la Conservation de La Nature a financé le projet sur
trois ans (1997-2000). Six mille propagules et deux
parcelles viables de 10 000 canneliers ont été plantés
comme source alternative de combustible et de bois. On a
enseigné aux populations, aux écoliers et aux dirigeants
communautaires l'importance des mangroves et de la
conservation des forêts. Suite à une faible pluviométrie, Le
projet a fait face à un problème d'incendies qui ont détruit
un certain nombre de canneliers plantés durant la
première année du projet. La capacité du cannelier à se
régénérer après les incendies a réduit les séquelles que
les plantes ont pu subir. Le projet a mis fin à l'exploitation
des mangroves au niveau des deux communautés et à
présent, les membres de ces communautés comptent sur
le cannelier et Les autres espèces terrestres.
20
Angola, au Cameroun, au Nigeria et au Sénégal (Din, 2003).
L'exportation du pétrole des zones côtières est une
activité économiquement importante au Nigeria, au Gabon
et au Cameroun, mais elle est associée à des risques
écologiques et politiques. l'éventualité de fuites
accidentelles (NDES, 1997) représente une menace
importante pour la santé des écosystèmes de mangroves.
Au Nigeria, pendant les 30 dernières années, des lignes
sismiques ont été placées dans les forêts de mangroves du
delta du Niger (Elijah, 2001] rendant cet écosystème et les
autres écosystèmes similaires vulnérables aux impacts du
pétrole et de ses produits [Ekweozor, 1989]. Les autres
risques incluent l'ignition de gaz, les canalisations,
l'envasement, l'extraction de sable et La construction de
quais (Ekweozor, 1989 ; Isebor and Awosika, 1993).
La possibilité d'identifier de nouvelles sources de pétrole
sur le plateau continental de l'Afrique de l'Ouest suscite
beaucup d'intérêt. Les activités liées à la prospection
impliquent également le risque associé aux études, aux
eaux résiduelles, aux déversements accidentels et à l'impact
des installations. Il est aussi crucial de noter que beaucoup
des pays de la sous-région ne sont pas encore signataires
des accords internationaux concernant la protection de
leurs environnements marins et côtiers, tels que la
Convention Internationale pour la Prévention de La Pollution
par les Navires [MARPOL]) ou la Convention des Nations
Unies sur le Droit de la Mer [UNCLOS), représentant un
secteur à problèmes potentiels particuliers en ce qui
concerne les services des écosystèmes marins (Said, 2007).
3] Changement climatique
L'Afrique de l'Ouest est considérée comme l'une des régions
du monde les plus vulnérables aux changements
climatiques (Niasse, 2002) qui vont probablement
augmenter dans l'avenir et affecter la répartition des
mangroves. Les conditions météorologiques et les
changements au niveau des forts courants et des upwellings
qui caractérisent La sous-région (courants de Benguela, de
Guinée et de des Canaries) apporteront les changements les
plus grands à la répartition des mangroves. La sous-région
a connu une baisse considérable de sa pluviométrie de 15 à
30 % entre 1968 et 1972 selon les zones. Les principaux
fleuves de la sous-région (Niger, Sénégal, Volta] ont connu
une baisse concomitante de leur décharge moyenne de 40 à
60 % [Niasse, 2005). Pendant les 50 dernières années, la
variabilité élevée du climat a été associée à La désertification
accrue et à l'insécurité alimentaire dans la sous-région
ouest africaine (Niasse, 2002).
Outre les changements de pluviométrie, il est probable
que le changement climatique affectera La pression
atmosphérique, les températures, l'évaporation, les régimes
hydrologiques, le niveau de La mer, l'ampleur et La fréquence
__ Vue d'ensemble régionale
F
Liste résumée des menaces sur Les mangroves en
Afrique de l'Ouest identifiées dans ce rapport
Agriculture et aquaculture (riz, crevettes, poissons)
Construction de routes d'accès
Construction de quais
Désertification
Bois de chauffe et charbon de bois
Projets hydroélectriques
Déversement d'ordures
Extraction de sable
Eaux usées et pollution
Cueillette, pêche et chasse non durables
Développement urbain et touristique
Déviation des eaux pour l'agriculture et l'aquaculture
des tempêtes et La concentration de dioxyde de carbone. Ces
changements, de concert avec la réduction actuelle de la
couverture de mangroves et l'impact anthropogénique, ne
peuvent que renforcer la situation actuelle. IL est à noter que
le contenu carbonique du sol dans les forêts de mangroves
est de 4 à 18 fois plus élevé que celui des forêts tropicales
humides (Fujimoto, sous presse). Une gestion positive ajoutée
à la conservation et à La réhabilitation pourraient contribuer à
Long terme à la rétention du dioxyde de carbone (Baba, 2004).
ILest probable que les changements climatiques aient
un effet tant positif que négatif sur les mangroves, mais les
retombées restent incertaines à cause de La variabilité locale
élevée (UNEP-WCMC, 2003). L'équilibre entre Les pressions
anthropogéniques, la sédimentation et l'érosion, ainsi que le
niveau de remontée de la mer seront décisifs quant à la
manière dont les mangroves réagiront aux changements
climatiques (Nyong, 2005).
(4] Changements de l'habitat en amont
Tous Les avantages apportés aux pêches maritimes par Les
flux nets d'énergie provenant des mangroves sont
menacés par Les influences anthropogéniques qui causent
la pollution ou La destruction de l'écosystème des
mangroves le long de la côte, ou plus loin à l'intérieur des
terres, (John and Lawson, 1990]. L'agriculture intensive
est l'une des principales activités à proximité des
mangroves et aux alentours (AFROL, 2002]. Les forts
régimes de courant du Golfe de Guinée peuvent aussi
transporter de La pollution par les hydrocarbures, les
déchets toxiques et solides provenant des sources en
amont des autres pays côtiers, créant ainsi un impact au
niveau sous-régional (Shumway, 1999).
21
angroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
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22
Vue d'ensemble régionale
MAURITANIE
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Carte 2b. Couverture des mangroves par rapport à l'indicateur de développement humain des Nations Unies (2003)
23
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
MAURITANIE
SENEGAL
Mauritanie
Superficie [km2] 1 025 220
Littoral [km] 1268,4
Population [000] nos : 3 069
Densité de population [par km2] 3
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,75
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 3
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 2,09
% de couverture des mangroves en Afrique <0,1
Changement estimé 1980-2006 Augmentation
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 62,5
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par
la mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 1,5 1,1 1,04 1 157,09
La Mauritanie étant un pays désertique, les écosystèmes de
mangroves y ont une étendue limitée et sont parmi Les plus
arides de la côte Atlantique africaine (FAO, sous presse). On
les trouve dans le delta du Sénégal et au nord, près du cap
Timiris. Les deux zones sont séparées par un long étirement
de plages sablonneuses à découvert (FAO, sous presse).
Trois sites Ramsar comprenant des mangroves ont été
désignés en Mauritanie : Le Parc National du Banc d'Arguin,
désigné le 22 octobre 1982 couvrant une superficie de
12 000 km’ (06°45'N 011°13:W) :; le Parc National du
Diawling, désigné le 23 août 1994 couvrant une superficie de
156 km? (16°22'N 016°23'W] et le Chat T'Boul, qui a été
désigné le 11 octobre 2000 et qui couvre 155 km [16°33°N
016°24'W).
BIODIVERSITÉ
On trouve en Mauritanie trois espèces de mangroves parmi
les huit existant en Afrique de l'Ouest :
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Rhizophora racemosa
Rhizophora racemosa se développe sur les fleuves et
domine dans le delta du Sénégal ; Avicennia germinans [syn.
Avicennia africanal] et les spécimens de Conocarpus erectus
poussent dans les marais (FAO, sous presse). Au nord, on
trouve un peuplement d'Avicennia africana sur les rives
boueuses de l'île de Tidra et un petit lot dans les baies sur la
Mauritanie
partie continentale près du cap Timiris. Ces peuplements de
mangroves, les plus au nord en Atlantique Est, datent du
temps où les Oueds côtiers apportaient de l'eau douce du
Sahara (Ramsar, 2004]. IL y a une très haute productivité de
phytoplancton pélagique au large du littoral de ces
peuplements de mangroves et de nature benthique près du
rivage, Ces ressources procurent l'énergie de base à un
nombre incalculable d'oiseaux et de poissons [UNEP-
WCMC, 2002).
Le Parc National du Banc d'Arguin donne un aperçu de
la biodiversité souvent surprenante de la Mauritanie. Celui-
ci occupe deux tiers de la moitié nord de la côte
mauritanienne (Dahdouh-Guebas and Koedam, 2001] et est
un exemple unique en Afrique d'une zone de transition entre
le désert du Sahara et l'océan Atlantique. C'est un golfe
d'environ 300 km de long avec un littoral légèrement incliné
comprenant dunes de sable, marais et mangroves, bancs de
boue de marée, labyrinthes de canaux et ruisseaux, bancs
de sable et îlots (UNEP-WCMC, 2002).
Parmi les sept millions d'oiseaux limicoles qui
traversent Les voies migratoires de l'Atlantique, environ 30 %
passent l'hiver au Banc d'Arguin. Ce parc a la plus grande
concentration mondiale de Limicoles d'hiver et abrite environ
15 espèces d'oiseaux piscivores (Hoffmann, 1988]. Au moins
249 espèces d'oiseaux ont été enregistrées, originaires aussi
bien de l'écozone paléarctique que de la zone afrotropicale,
plusieurs espèces de chaque entité étant à La limite de leur
répartition [IUCN/WWF, 1989]. Les oiseaux limicoles d'hiver
sont plus de deux millions et incluent, parmi beaucoup
d'autres espèces, la sterne noire Chlidonias nigra, le
flamant rose Phoenocopterus ruber, le pluvier grand-
gravelot Charadrius hiaticula, le pluvier argenté Pluvialis
squatarola, le bécasseau maubèche Calidris canutus, le
chevalier gambette Tringa totanus et la barge rousse
Limosa lapponica (Ramsar, 2004 ; UNEP-WCMC, 2002).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Facteurs clés de changement en Mauritanie : augmentation
démographique, changement climatique.
Surexploitation des mangroves au niveau Local pour le bois
de chauffe et La construction de pirogues.
La désertification et les crues réduites causées par la
sécheresse sahélienne ont augmenté la pression sur Les
25
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
terres pour le pâturage des chameaux et des chèvres. La
sécheresse persistante et l'exploitation minière mettent
également en danger les mangroves (Ramsar, 2006b).
Modification de l'habitat : augmentation de la salinité des
bassins fluviaux causée par la construction du barrage de
Diama près de l'embouchure du fleuve Sénégal (FAO, sous
presse).
Pressions accrues de la pêche : surexploitation par les
pêcheries industrielles internationales du Banc à l'extérieur
du parc et par les flottes de pêche pirate à l'intérieur du parc.
En 200î, 334 chalutiers étrangers avaient des permis pour
travailler dans les Eaux mauritaniennes (AFROL, 2002). Les
chalutiers étrangers pêchent 500 000 tonnes de poisson
chaque année dans ces eaux (Pearce, 2001).
26
Les menaces observées dans les sites des deux Parcs
Nationaux du Diawling et du Chat T'Boul comprennent : Le
lessivage des terres cultivées, l'impact des barrages, le
développement d'infrastructures, les perturbations liées au
tourisme, l'impact du développement agricole, La perte
d'habitat et le défrichement des pâturages (Ramsar 2006b).
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES
Les activités économiques liées aux mangroves de la
Mauritanie sont principalement des activités de subsistance
et incluent la collecte de produits forestiers non ligneux,
l'abatage et/ou la collecte de bois de chauffe, la production
de charbon de bois et l'agriculture de labourage alternée et
permanente (Ramsar, 2006b). La pêche commerciale a Lieu
au large des mangroves ; cette pêche dépend des
mangroves comme nurserie
Superficie [km2] 192 530
Littoral [km] 1327,2
Population ['000] 11 658
Densité de population [par km2] 59
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,30
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 7
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 1 287
% de couverture des mangroves en Afrique 4
Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 42,5
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 1690 1450 1830 1270 1150 1287
Le Sénégal a des ressources de mangroves uniques et bien
développées, même si elles ont subi une certaine baisse
depuis les années 1980. Les pans de mangroves poussent
sur Les dépôts d'argile entourés par des fleuves et subissent
une forte influence de l'océan. Les mangroves sont reliées à
des zones de vase connues sous Le nom de tannes (zones
stériles] et forment un réseau complexe et unique d'habitats.
Les mangroves ont tendance à former des bandes linéaires
correspondant aux contours des canaux tidaux.
Au sud de La Gambie, les mangroves occupent l'estuaire
de la Casamance et forment une bande importante et
particulièrement dense, large de six km de forêt de
mangroves sur la rive septentrionale du fleuve entre
Ziguinchor et Tobor. Cette formation se réduit
graduellement jusqu'à ce que Les mangroves apparaissent
seulement sur les petites îles ou Le long des rives de l'Île du
Diable en amont de Sédhiou. Sur la rive sud de la
Casamance, la couverture des mangroves est moins
significative, mais on peut distinguer deux grands massifs :
Le plus au nord se trouve entre Kabrousse et Karabane avec
une largeur moyenne de 10 km. Le massif de l'est, séparé du
premier par une zone sèche terrestre, s'étend de la Pointe
Saint-Georges à la frontière guinéenne puis s'étire de part et
d'autre de la rivière Kamabeul. Entre la rivière Kamabeul et
Ziguinchor, les mangroves forment une bande de 1,5 à 2km.
Au-delà, elles ne sont présentes par intermittence qu'en
franges très étroites (FAO, sous presse).
De petites zones de mangroves sont présentes sur la
_ Sénégal
Petite Côte et à proximité de la Somone et de Joal. Les
mangroves du delta du Sine-Saloum sont fortement
influencées par l'environnement marin et elles s'étendent
sur 650 km? autour de son labyrinthe d'affluents (EC, 2003).
Les mangroves sont sous le contrôle et la
responsabilité de trois départements du ministère de
l'Environnement et de la Protection de La Nature. Un
certain nombre de codes contiennent les mesures de
protection des forêts de mangroves. Le Sénégal a un site
Ramsar avec des mangroves : le delta du Saloum,
désigné Le 4 mars 1984 et couvrant une superficie de 730
km? (13°37°N 016°42°W).
BIODIVERSITÉ
On retrouve au Sénégal sept des huit espèces de mangroves
existant en Afrique de l'Ouest :
Acrostichum aureum
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Rhizophora harrisonii
Rhizophora mangle
Rhizophora racemosa
Les mangroves de la Casamance appartiennent à deux
espèces : Rhizophora racemosa et Avicennia nitida. La
première est une espèce pionnière et s'établit en bordure
des marigots, Là où la boue est nouvellement déposée.
Avicennia spp. pousse sur les sédiments plus stables et plus
vieux et constitue La majorité des mangroves. Elle envahit Les
plantations de riz abandonnées soumises à l'influence des
marées. Des arbustes touffus, caractéristiques des terres
les plus salées, en particulier Conocarpus erectus, peuvent
se trouver sur les abords des terres Les plus proches des
mangroves (FAO, sous presse).
Au nord de la Gambie, des peuplements denses de
Rhizophora racemosa et d'Avicennia africana poussent le
long du Sine-Saloum et entre Les embouchures des fleuves
Saloum et Gambie. Ces mangroves constituent un habitat de
reproduction pour quatre espèces de tortues et abritent de
nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques ainsi que les
migrateurs paléarctiques d'hiver (Ramsar, 2000).
Dans le grand nord du Sénégal, entre l'embouchure du
fleuve et l'île de Thiong, entre Loll et Le Sénégal, les
mangroves Rhizophora racemosa et Avicennia germinans,
27
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
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sont peu développés car souvent concurrencés par des
graminées halophiles, Sporobulus robustus et Paspalum
vaginatum. Les marais salants qui bordent souvent les
mangroves sont composés de Sesuvium, Paspalum,
Sporobulus, Scirpus et Philoxerus (FAO, sous presse).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Les facteurs clés de changement au Sénégal : changements
climatiques, pressions démographiques.
Depuis 1963, le Sénégal combat la sécheresse qui réduit la
superficie totale des terres cultivables. Les activités agricoles
intensives qui en résultent, ainsi que La pression
démographique ont causé l'érosion et l'envasement (FAO,
sous presse). La forêt de mangroves du delta du Saloum est
essentielle pour retenir les sédiments et empêcher le
lessivage des sols : elle fournit des nutriments essentiels
pour les poissons et constitue un abri pour les colonies
d'huîtres. Ce delta est sous la menace de l'érosion côtière et
de la salinisation du sol (EC, 2003) ainsi que de la
surexploitation de ressources comme les huîtres et le bois
{Said, 2007). Dans la réserve du site Ramsar du Saloum, les
défis de gestion incluent la collecte illégale de mollusques,
d'œufs d'oiseaux et de tortues, ainsi que l'exploitation non
durable des produits végétaux. Les zones alentours sont
utilisées pour l'agriculture, l'élevage de bétail, la pêche et La
chasse (Ramsar, 2000). La dépendance des populations aux
ressources des mangroves mène à leur utilisation non
durable et à La surexploitation, en particulier des poissons et
des mollusques [Macintosh and Ashton, 2003).
Sénégal
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES
La pêche, le tourisme et les phosphates sont les piliers de
l'économie du Sénégal [Macintosh and Ashton, 2003).
Actuellement, Le poisson fournit 70 % de La consommation de
protéines animales au Sénégal (Macintosh and Ashton, 2003).
Les zones de mangroves sont traditionnellement
utilisées pour la riziculture et les rizières, La pêche,
l'aquaculture et la collecte de bois (FAO, sous presse ;
Macintosh and Ashton, 2003). La cueillette des huîtres de
mangroves (Crassostrea gasar] est une pratique historique
qui se faisait toujours dans la Casamance à La fin des
années 1980 (Binet et al., 1995). Il existait un commerce
très actif des huîtres séchées jusqu'en 1950. La cueillette
était particulièrement importante pendant les années de
sécheresse lorsqu'il était impossible de cultiver du riz. Les
mangroves du delta du Saloum fournissent aussi une
réserve de plantes médicinales utilisées par Les indigènes
et constituent une source significative de revenus pour les
femmes qui exploitent les mollusques et les crustacés (EC,
2003). L'habitat qu'offrent Les mangroves dans la réserve
Ramsar du delta du Saloum est utilisé pour La conservation
de la nature, le tourisme et Le pastoralisme (Ramsar,
2000]. L'écotourisme pourrait constituer une option
stratégique pour le développement d'activités économ-
iques alternatives, basées sur la conservation, la
restauration et l'estimation des aspects naturels et
culturels des forêts (Macintosh and Ashton, 2003]. Le
caractère durable de ces ressources dépend d'une façon
cruciale de la bonne santé et du fonctionnement
ininterrompu des écosystèmes de mangroves.
Abdoulaye Diame
Les mangroves forment un écosystème productif qui
soutient les activités de subsistance des populations au
Sénégal, mais certaines d'entre elles ont été perdues en
raison de la construction de canaux, de la conversion
d'habitats en rizières et de l'érosion côtière. Un des effets
déplorables de cette destruction est La migration urbaine,
du fait que ces écosystèmes naguère productifs, ne
produisent plus de ressources halieutiques suffisantes.
Un projet de reboisement a été entrepris dans le delta du
Saloum pour aborder ces questions.
Le projet avait deux composantes : Le renforcement des
capacités dans Le but de conscientiser Les populations, et
de les former aux techniques viables de reboisement et de
collecte d'huîtres.
Étude de cas : Mangroves et réduction de La pauvreté au Sénégal
À date, quelques résultats clés ont été réalisés :
e 75 hectares de mangroves ont été reboisés ;
e Utilisation plus durable des ressources de mangroves,
particulièrement par Les femmes qui sont les principales
gestionnaires et utilisatrices de ces ressources ;
e Gain de temps : la nouvelle technique de capture
d'huîtres est moins nuisible pour les peuplements
d'huîtres et de mangroves, tout en réduisant le temps de
travail des femmes qui Les collectent ;
+ Accroissement des ressources halieutiques : les
populations de mollusques, de gastéropodes, de
crustacés et de crevettes ont commencé à réapparaître.
On espère que les leçons tirées du succès de ce projet
pilote pourront être applicables à d'autres parties du pays.
Source: ISME, 2003
29
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
Étude de cas : culture équitable de crevettes
« La Réadaptation et la gestion intégrée des ressources
des peuplements de marécages dans le site Ramsar du
delta du Saloum » était une initiative d'essai pour le
commerce équitable de crevettes. Elle a fourni à des
pêcheurs de huit villages des filets, des gilets de sauvetage
et des cordes dans le but d'améliorer et de mettre à
niveau l'utilisation des techniques et des machines pour
une pêche durable et La sauvegarde des ressources.
Emily Corcoran
L'initiative est un partenariat avec une société privée
qui achète les produits et les transporte jusqu'à sa
manufacture de Mbour. Les producteurs sont payés à
des prix de sortie d'usine, évitant ainsi les
intermédiaires. Toutefois, le contrôle des produits est
strict et une haute qualité est exigée. Les pêcheurs
travaillent ensemble et suivent de près leur performance
pour assurer le maintien de ces prix directs. Grâce à
l'élimination des intermédiaires, les revenus générés
reviennent directement aux villages sous forme de fonds
communautaires qui facilitent certains petits projets de
développement à la fin de la saison de pêche. Ces
revenus monétaires ont aussi contribué à la
régénération de l'écosystème des mangroves : l'achat de
meilleurs fours, par exemple, réduit La consommation de
bois de mangrove pour fumer le poisson. Les premières
indications montrent que cette initiative a quelques
impacts positifs, en particulier :
{1] Les pêcheurs ont compris que la crevette mûre est
plus chère que la juvénile et, par conséquent, utilisent
un équipement de pêche réglementé ;
(2] l'organisation communautaire du travail permet aux
pêcheurs d'avoir plus d'argent et de choisir les périodes
de repos ainsi que les ressources (ISME, 2003].
30
Gambie
Superficie [km2] Î Le 10 000
Littoral [km] 502,7
Population [000] FE. 1517
Densité de population [par km2] 134
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,35
Nombre d'espèces des mangroves dans Le pays 7
Superficie totale occupée par La mangrove [km?] 581
% de couverture des mangroves en Afrique 2
Changement estimé 1980-2006 Légère baisse
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 3,5
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 704 612 747 581 580 581
De fait, la Gambie est une enclave à l'intérieur du Sénégal,
formée le long de La vallée navigable du fleuve Gambie
{Spalding and al., 1997). Une bande presque ininterrompue
se déploie depuis l'embouchure du fleuve jusqu'à environ
160 km à l'intérieur des terres, représentant Le plus intact
des habitats naturels restants du pays (FAO, sous presse).
L'étendue des mangroves a tendance à diminuer dans les
parties inférieures du fleuve et est mieux développée aux
embouchures des petits affluents, plus loin en amont. On
trouve des formations de mangroves atteignant plus de 20 m
de haut entre 100 et 160 km en amont de La mer, près de
Tendaba, de l'île aux Eléphants et de l'île de Dan Kun Ku où
la salinité moyenne de l'eau pendant la saison sèche est
environ de 10 pour 1 000. Le long de la vallée du fleuve
Gambie, on trouve plusieurs mangroves, allant des
formations estuariennes situées près de la capitale Banjul
aux hautes formations fluviales trouvées aux extrémités de
leur habitat (FAO, sous presse).
La Convention de Ramsar est entrée en vigueur pour la
Gambie le 16 janvier 1997. Actuellement, Le pays a un site
Ramsar avec des formations de mangroves : Bao Bolong
Wetland Reserve, zone classée depuis le 16 septembre
1996, Division Nord de la Rive et couvre une superficie de
200 km? ([13250N 015290 W) (Ramsar, 2000]. IL existe
également plusieurs habitats côtiers et marins
d'importance écologique parmi lesquels on peut citer : de
Toll Point à Cape Creek (Camaloo Corner) ; les mangroves
de Oyster Creek, la Réserve d'oiseaux de Taniji ; les lagunes
Gambie
de Tujereng ; le delta du fleuve Kakima - La forêt de
Kachuma, de Dau Dula à la forêt côtière de Kartong et la
Pointe de Kartong à l'embouchure du fleuve Allahein
{Department of Parks and Wildlife Management, 1998].
BIODIVERSITÉ
On trouve sept espèces de mangroves parmi Les huit existant
en Afrique de l'Ouest :
Acrostichum aureum
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Rhizophora mangle
Rhizophora harrisonii
Rhizophora racemosa
Les cours d'eau soumis aux marées quotidiennes
sont bordés par de grands Rhizophora racemosa.
Les zones affectées par Les limites moyennes des marées
de printemps sont peuplées d'Avicennia germinans {syn À.
africana] et de Laguncularia racemosa. Rhizophora
harrisonii et Rhizophora mangle poussent à la limite
entre Les peuplements de À. racemosa et d'A. germinans.
Rhizophora racemosa semble être l'espèce pionnière,
avant d'être remplacée par A. germinans là où le
sol surélevé devient trop sec pour supporter la
végétation pendant la saison sèche. Les Rhizophora
spp. peuvent atteindre des hauteurs de plus de 20 m {AO,
sous presse).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Les facteurs clés de changement en Gambie : changements
climatiques ; changement d'habitat en amont.
En Gambie, l'étendue des mangroves a subi une légère
diminution due au dessèchement des rameaux, très
probablement causé par la sécheresse, l'augmentation de
la salinité des sols, l'exploitation illégale et La conversion
de zones de marées en fermes à crevettes et centres de
pisciculture. La sécheresse qui a sévi en Afrique dans les
années 1970 a causé la détérioration de beaucoup de
mangroves, en particulier Le long du Bintang Bolon, Le plus
grand affluent du fleuve Gambie. Elle a entraîné une
pénétration plus profonde de la marée et l'augmentation
de la salinité des eaux et des sols, causes principales du
dessèchement des rameaux. Une importante menace pour
31
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
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32
les mangroves dans la zone de Banjul est la collecte des
huîtres lors de laquelle les branches et les racines sont
coupées là où Les huîtres sont accrochées. La construction
de voies d'accès permet aux habitants de se rendre
facilement dans les parties intérieures des forêts, mais
augmente la pression sur l'écosystème (FAO, sous presse).
Dans les zones côtières, l'extraction du sable pour la
construction constitue une autre cause indirecte de la
dégradation des mangroves (Said, 2007).
La Bao Balong Wetland Reserve est menacée par des
habitations non urbanisées, la pêche commerciale, Le
pâturage, la riziculture, le surpâturage par le bétail, les
sécheresses persistantes et la salinisation des sols
(Ramsar, 2006b).
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES
Les villageois utilisent le bois des mangroves pour faire
des piquets de clôture, des montants, des matériaux de
couverture, pour le bois de chauffe et La production de
combustibles. À Banjul, la production de combustibles
est destinée à la consommation locale ou bien à la vente.
Les produits forestiers non ligneux utiles tirés des
mangroves de la Gambie sont le miel, Le fourrage, les
plantes et les produits médicinaux. Un défrichement
important a eu lieu sur la Rive Nord et à Lower River
Division, là où les zones de mangroves ont été converties
en rizières submergées. L'écotourisme ainsi que des
Gambie
activités de recherches pédagogiques et scientifiques
sont pratiqués dans ces forêts. Les mangroves géantes
représentent une source durable importante de produits
forestiers. Ces systèmes sont hautement productifs et il
pourrait être possible d'utiliser et de gérer les
formations de Rhizophora du bassin inférieur du fleuve
Gambie sur une rotation de 30 ans (FAO, sous presse).
Au début des années 1980, la pêche était pratiquée
principalement par de petites unités locales et les unités
de pêche étrangères représentaient seulement 15 % de
La totalité. Vingt ans plus tard, la pêche estuarienne est
pratiquée par environ 100 sociétés de pêche soit
800 pêcheurs (plus de 80 % d'entre eux étant des
étrangers) utilisant plus de 1 750 filets. Avec la
mondialisation du marché du poisson, en 2002 la
Gambie a exporté 150 tonnes de crevettes en Afrique de
l'Ouest et 350 tonnes en Europe. Par conséquent, la
pêche à la crevette pour l'exportation est devenue
quasiment exclusive (Laë et al., 2004). Ce changement
de pratiques de pêche va probablement avoir des effets
négatifs sur les mangroves de la zone.
Dans Bao Balong Wetland Reserve, la végétation
aquatique (roseaux, plantes comestibles, produits de
mangroves) est utilisée par Les populations locales. Les
indigènes coupent la végétation pour leurs besoins de
subsistance à petite échelle, collectent des produits
forestiers non ligneux et cultivent du riz (Ramsar, 2006b).
33
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
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71V93N3S
Guinée-Bissau
Superficie [km] se = AA
Littoral [km] L 3176
Population [000] : 1 586
Densité de population [par km2] lé
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,92
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 6
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 2 999
% de couverture des mangroves en Afrique _ Hausse
Changement estimé 1980-2006 [%] 8
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 35,5
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 2760 2480 3649 2210 2100 2999
La topographie de la Guinée-Bissau se caractérise
principalement par une plaine côtière basse avec une
couverture forestière de plus de 70 % du pays [Mongabay,
2006). Les forêts de mangroves les plus vastes sont au nord
du pays. La côte continentale est constituée de nombreux
estuaires avec des forêts marécageuses de mangroves et
une influence de La marée allant jusqu'à 150 km à l'intérieur.
L'archipel Bijagés de La Guinée-Bissau [incluant La zone de
Bolama] est composé d'environ 88 îles et îlots et d'une
grande zone intertidale de vasières et de mangroves. Il se
trouve au large de la côte, en face de l'embouchure du Rio
Gêba. L'archipel a été classé comme Réserve de Biosphère
en 1996 et comporte trois aires protégées reconnues dans
son territoire. Sa superficie est d'environ 1 000 km* ; environ
1 000 km’ supplémentaires sont découverts deux fois par
jour par la marée descendante, dont au moins 760 km° sont
des vasières et 350 km’ des mangroves [African Birding
Club, 2005).
Deux des trois aires protégées de l'archipel de Bijagôs
ont des superficies importantes de mangroves. Le Parc
National d'Orango a subi environ 10 % de perte d'étendue
entre 1956 et 1998, mais contient actuellement un tiers des
mangroves de l'archipel. Le Parc d'Urok comprend environ
66 km’ de mangroves (Said, 2007).
Le « Parque Natural dos Tarrefes do Rio Cacheu » l'un
des plus vastes du pays, inclut quelque 300 km° de
mangroves. Depuis 1980, les mangroves semblent avoir vu
une légère augmentation de leur étendue et représentent
Guinée-Bissau
une ressource particulièrement importante du pays. (FAO,
sous presse).
La Guinée-Bissau possède un site Ramsar avec des
mangroves : Lagoa de Cufada, qui couvre une superficie de
391 km et qui a été classé en 1990 (11°43°N 015°02'W).
BIODIVERSITÉ
ILexiste six espèces de mangroves en Guinée-Bissau :
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Rhizophora harrisonii
Rhizophora mangle
Rhizophora racemosa
Les mangroves sont particulièrement bien développées au
nord et les espèces Les plus répandues sont Rhizophora
spp.. Laguncularia racemosa et Conocarpus erectus. Ces
espèces peuvent atteindre 10 m de haut et pousser entre
20 et 100 m le long des fleuves. Les mangroves de la Guinée-
Bissau consistent généralement de formations de basse
taille. En effet, elles font moins de 5 mètres de haut et
consistent principalement en Rhizophora sp. et Avicennia
sp. On peut aussi trouver des îles de mangroves dispersées
sur les plaines salines s'étendant entre les forêts de
mangroves et Les savanes voisines (FAO, sous presse).
Les vasières de l'Archipel de Bijagés constituent un
habitat pour l'espèce rare de mangrove Laguncularia
racemosa et, en Afrique de l'Ouest, elles occupent la
deuxième place derrière le Banc d'Arguin en Mauritanie
pour le nombre d'échassiers paléarctiques présents
pendant l'hiver du nord (African Birding Club, 2005] où plus
de 900 000 oiseaux se rassemblent et plus de 282 espèces
aviaires sont répertoriées (Dodman et al., 2004).
Parmi les autres espèces présentes dans l'archipel, on peut
citer (Dodman et al. 2004):
e Cinq espèces de tortues marines {la tortue verte
Chelonia mydas : la caouane Caretta caretta ; la
tortue olivâtre Lepidochelys olivaces ; la tortue
imbriquée Eretmochelys imbricata et la tortue luth
Dermochelys coriacea] :
e Le lamantin d'Afrique de l'Ouest 7richechus
senegalensis ;
° L'hippopotame Hippopotamus amphibious ;
35
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
e Le crocodile nain africain (Afrique de l'Ouest)
Osteolaemus tetrapsis et
e Le dauphin à bosse de l'Atlantique Sousa teuszii et le
grand dauphin fursiops truncatus.
Le « Parque Natural dos Tarrefes do Rio Cacheu » fournit
d'importantes aires de reproduction pour les poissons, les
crustacés et les mollusques ainsi qu'un véritable refuge
pour un grand nombre d'oiseaux, la plupart migrateurs. Au
moins 180 espèces d'oiseaux (Dodman et al., 2004) et
40 mammifères terrestres (Said, 2007] ont été enregistrés.
On trouve le lamantin d'Afrique de l'Ouest, 7richechus
senegalensis dans le fleuve Cacheu et ses affluents [African
Birding Club, 2005).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Les facteurs clés de changement en Guinée-Bissau :
destruction de l'habitat résultant de l'accroissement de
la population.
Activités de subsistance : pratiquement 60 % de la
population du pays vit dans la zone côtière. La conversion
des zones de mangroves en rizières a entraîné des pertes au
niveau de l'étendue des mangroves. La riziculture
traditionnelle sur les terres salines utilise l'eau de mer qui
pénètre dans les plantations de riz pendant la saison sèche
pour réduire l'acidité du sol. Le poisson, les mollusques et
les crustacés qui vivent dans cet écosystème représentent la
source principale de protéine pour les populations locales
(FAO, sous presse). La production de charbon de bois, les
incendies, la coupe et l'exploitation du bois de chauffe ont
abouti à des pertes en terme d'étendue de la forêt, exposant
la Guinée-Bissau à une sérieuse dégradation des sols et à
l'érosion dans certaines zones (Mongabay, 2006).
Développement urbain et industriel : les mangroves côtières
sont détruites en raison des projets hydroélectriques et de la
construction de barrages (Mongabay, 2006).
Parmi les menaces au sein et autour du site Ramsar
36
de la Guinée-Bissau, on peut citer : le développement
urbain et agricole, la surpêche et la chasse excessive
(Ramsar, 2006b).
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES
Les mangroves sont exploitées comme une ressource clé
par les populations vivant le long de la côte pour Le bois de
chauffe, la transformation du poisson, la production de sel,
l'abreuvage et Les matériaux de construction, ainsi que pour
le soutien à la pêche, le ramassage, l'agriculture, la
production de riz et à la production de produits médicinaux
(FAO, sous presse). Les populations côtières collectent plus
particulièrement des feuilles, des bourgeons, du bois de
chauffe, du bois en grume, de la boue, du poisson, des
mollusques et des crustacés. Elles collectent du miel et du
sel dans les zones de mangroves. Certains groupes ont
traditionnellement cultivé le riz immergé dans les
mangroves, dans des zones appelées « bolanhas de
tarrafe ». Durant les périodes où la récolte de riz est
insuffisante, les populations cultivent d'autres céréales
comme le maïs, le mil et Le sorgo, particulièrement dans les
aires agricoles en contact avec des groupes islamiques
{IUCN, 1994).
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
Des problèmes de plus en plus nombreux liés à l'intrusion
de l'eau de mer dans les canaux d'irrigation de riz paddy -
intrusion causée par les inondations des forêts de
mangroves — viennent s'ajouter à la faible pluviométrie,
aux animaux nuisibles et aux maladies qui ont ruiné près
de 70 % des terres cultivables dans certaines zones de la
Guinée-Bissau. IL en résulte une insécurité alimentaire
généralisée (OCHA, 2006]. Cette situation pourrait
s'aggraver du fait que les terres les plus marginales sont
utilisées pour les cultures.
En dépit des menaces identifiées, une certaine
régénération de La mangrove est observée dans le pays
{Said, 2007).
République de Guinée
République de Guinée
Superficie [km] 245 720
Littoral [km] 16145.
Population ['000] _ : É 9 402
Densité de population [par km] 38
Taux annuel de croissance démographique [%)] 2.18
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 7
Superficie totale occupée par La mangrove [km] 2039
% de couverture des mangroves en Afrique = 7
Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 0,2
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2]2992 2792 3083 2762 2760 2039
Le plateau continental de La Guinée s'étend sur 300 km le
long de La côte et couvre une superficie de 47 400 km,
constituant ainsi l'une des plus grandes extensions du
plateau continental de l'Afrique de l'Ouest {Government of
the Republic of Guinea, 2002). La zone littorale est
caractérisée par une côte sablonneuse, de vastes
plaines avec une végétation abondante et des forêts de
mangroves fournissant un habitat pour un grand nombre
d'espèces marines (Government of the Republic of
Guinea, 2002).
Les mangroves sont localisées tout le long de La côte
guinéenne à l'exclusion du cap Verga et de l'île de Kaloum.
La topographie de La zone côtière facilite La sédimentation
et l'immersion des embouchures des fleuves. IL y a une
longue couverture tidale jusqu'aux estuaires, ce qui cause
l'inondation des fleuves et laissent des barres surélevées.
C'est là, dans la baie de l'estuaire, que les mangroves
peuvent se développer. Les mangroves s'étendent sur plus
de 10 km à l'intérieur ; situées près des fleuves les plus
grands, elles peuvent s'étendre jusqu'à plus de 40 km à
l'intérieur à partir de La côte (FAO, sous presse).
La Guinée possède quatre sites Ramsar, classés en 1992,
qui comportent des mangroves. Ces sites sont :
Îles Tristao, couvrant 850 km’ (10°55'N 015°00'W) ;
Rio Kapatchez, couvrant 200 km (10°25'N 014933 W) ;
Rio Pongo, couvrant 300 km° (10°08'N 014°08 W) ;
Konkouré, couvrant 900 km° (09°45'N 013°41°W)
BIODIVERSITÉ
Sept espèces de mangroves ont été identifiées en Guinée :
Acrostichum aureum
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Rhizophora harrisonii
Rhizophora mangle
Rhizophora racemosa
La répartition des espèces de mangroves ligneuses varie
par site. Avicennia spp., a besoin d'une plus grande stabilité
de substrat et est généralement trouvée dans les bas-fonds.
Rhizophora spp. Avicennia spp. et Laguncularia spp.
préfèrent les rives convexes qui sont sujettes à une haute
sédimentation. Selon Yansané (1998), les mangroves non
ligneuses de la Guinée ont tendance à pousser dans des
zones dégradées.
Dans les zones dénudées, on trouve Avicennia spp. et
Rhizophora spp. au milieu de peuplements mixtes le long
des rives des canaux. Des « cathédrales de forêt » plus
développées se trouvent Le Long du fleuve Konkouré où il y a
de l'eau douce provenant de l'intérieur Avicennia
germinans et les espèces herbeuses colonisent souvent Les
zones déboisées destinées à la riziculture. Rhizophora
racemosa peut atteindre 25 m de haut à Kakounsou et dans
la baie de Sangaréya, mais dans les autres zones, les
arbres sont souvent beaucoup plus petits et dépassent
rarement 8 m. Dans la même zone, Avicennia germinans
atteint 15 m et on peut également y trouver Conocarpus
erectus (FAO, sous presse).
La diversité biologique sur la corniche de La Guinée
dépend des intrants en matières organiques et des détritus
provenant des mangroves côtières [Shalovenkov, 2000). On a
aussi constaté qu'un grand nombre d'oiseaux de mer
utilisent les forêts de mangroves pour l'alimentation, la
reproduction et aussi comme abri (Sagno, 2005).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Les facteurs clés de changement en Guinée : croissance
démographique rapide dans la zone côtière.
La collecte du bois provenant des forêts de mangroves
est une source principale d'énergie. La consommation
domestique du bois de chauffe et du charbon de bois était de
4 713 040 tonnes en 1998, tandis que le secteur informel a
37
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
13%
nn
GUINEE
2 son
EAU
38
| consommé prés de 180 700 tonnes en 1996 [Samoura and
Diallo, 2003). IL est clair que les ressources naturelles sont
en dégradation, menaçant non seulement les produits
ligneux, mais aussi tous les produits et services fournis par
les forêts de mangroves (Government of the Republic of
Guinea, 2002).
L'expansion du port de Kamsar dans la baie de
Sangaréya a entraîné la perte de 700 000 m° de
mangroves, bien que le reboisement de la même zone
avec Rhizophora spp. et Avicennia spp. ait été entrepris
entre 1993 et 1998 pour aider à atténuer ces effets (FAO,
sous presse).
Parmi les autres menaces nous pouvons citer (FAO, sous
presse ; Samoura and Diallo, 2003) :
Défrichage des mangroves pour du bois destiné à
fumer du poisson
Défrichage des mangroves pour l'extraction de sel
e Modification de l'habitat pour la riziculture et La
crevetticulture
e Surexploitation des peuplement d'huîtres et de
crabes
+ Ramsar (2006b] désigne le braconnage, le défrichage
de la végétation, l'exploitation forestière à échelle
commerciale et La pollution par les déchets
industriels comme des menaces qu'on note au sein
des sites Ramsar.
République de Guinée
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES
La riziculture : 13 % de la production nationale de riz en
Guinée proviennent des zones de mangroves ; cette
production constitue une activités de subsistance pour
plus de 50 000 riziculteurs. L'agriculture itinérante est
aussi pratiquée là où l'infiltration du sel est faible.
La pisciculture : pêche et ramassage de mollusques et
crustacés.
La collecte du bois : pour la transformation du poisson
{fumage), combustible, construction et production de
charbon de bois aussi bien pour villes rurales que côtières.
Production de sel : il s'agit d'une activité saisonnière,
post-récolte, principalement pratiquée par des femmes.
Cette activité exige de grandes quantités de bois. Le sel
est produit par une méthode locale par l'évaporation de
saumure tirée du lessivage de la boue des mangroves
qui est riche en sel.
Transformation du bauxite : la Guinée possède entre
25 et 30 % des réserves mondiales de bauxite. Les trois
mines produisent 80 % des revenus d'exportation du
pays. La transformation et Le transport ont lieu dans la
zone côtière. Cependant, on n'a trouvé aucune
documentation démontrant l'impact sur les mangroves
de la Guinée [International Development Research
Centre, 1990 ; FAO, sous presse).
nee 9 A SC 9 SRE E 3 G AS r RRTS
39
Emily Corcoran
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
12
NN
SN.
SIERRA LEONE
42
40
ÉErraleone
Superficie [km2] : _ 71620
Littoral [km] TR CA
Population [000] _ Fe 5 525
Densité de population [par km2] Lane
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,09
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 6
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 1052
% de couverture des mangroves en Afrique 3,5
Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 14,5
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 1 677 1 454 1695 1053 1000 1052
Les forêts de mangroves sont localisées tout le long de la
zone côtière, généralement dans des bas-fonds intertidaux
aux embouchures des fleuves avec des concentrations dans
les quatre estuaires principaux, à savoir Scarcies, Rokel,
Yawri Bay et les fleuves Sherbro [Government of Sierra
Leone, 2003). Des arbustes surélevés ou des arbres sont
fréquents et les mangroves peuvent atteindre jusqu'à 35 m
de haut. Dans les anses, les arbres sont plus grands et la
forêt est dense. Les marigots entre Les anses des fleuves ont
une faible couverture de mangroves et sont généralement
moins denses. Les peuplements les plus vastes se trouvent
dans la partie nord du pays (FAO, sous presse).
L'estuaire du fleuve de la Sierra Leone, classé site
Ramsar le 13 décembre 1999, couvre une superficie de
2950 km? (08°37'N 013°03'W).
BIODIVERSITÉ
ILexiste six espèces de mangroves en Sierra Leone :
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Rhizophora mangle
Rhizophora harrisonii
Rhizophora racemosa
Les principales espèces sont Rhizophora racemosa,
R. mangle et R. harrisonii. La première est une espèce
Sierra Leone
pionnière au bord de l'eau ; les deux autres sont dominantes
en amont, aux limites de la marée, là où on trouve Avicennia
germinans (syn A. nitida], Conocarpus erectus et
Laguncularia racemosa. Au bord des mangroves, on trouve
des herbes avec des fougères et des plantes halophiles. Les
mangroves s'étendent en amont des fleuves selon l'ampleur
des marées. Rhizophora racemosa pousse généralement
avec Avicennia dans les vasières, mais À. racemosa pousse
exclusivement dans des zones où le sol est bien consolidé et
avec un apport en eau douce, atteignant parfois une hauteur
de 35 m (FAO, sous presse).
L'estuaire du fleuve de la Sierra Leone est l'un des
quatre sites principaux de marécages estuariens côtiers
identifiés. Dominé par les mangroves, c'est un site
important pour les échassiers migrateurs paléarctiques en
Sierra Leone. Le site abrite au moins huit espèces d'oiseaux
aquatiques d'hiver dont Le nombre ici excède 1 % de leur
population mondiale. Ce sont : Charadrius hiaticula ;
Pluvialis squatarola ; Calidris alba ; C. ferruginea ;
Numenius phaeopus ; Tringa nebularia ; T. totanus et
Egretta gularis. La réserve estuarienne recoit
régulièrement 20 000 oiseaux aquatiques et en 1995,
36 espèces d'oiseaux aquatiques ont été enregistrées. Les
forêts de mangroves fournissent l'habitat pour la
reproduction de certains de ces oiseaux aquatiques. Le site
inclut 19 % du total des mangroves de la Sierra Leone.
{(Ramsar, 2006a ; BirdLife International, 2005).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Les facteurs clés de changement en Sierra Léone :
instabilité politique ; changement de l'utilisation des
terres et des ressources résultant de la croissance
démographique ; sources terrestres de pollution.
Les forêts de mangroves de la Sierra Leone ont été
excessivement exploitées en raison d'une croissance
démographique rapide et d'un niveau élevé de pauvreté. La
forte demande en terre et en bois, de concert avec le
manque de participation collective dans la gestion des
ressources des mangroves, ont de facto créé un régime
d'accès libre (Government of Sierra Leone, 2003). Cela a
entraîné une couverture de mangroves principalement
constituée de petites repousses avec peu d'arbres de grande
taille, en particulier dans La zone autour de Freetown.
L'envasement et la pollution des estuaires constituent
41
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
également des menaces importantes (FAO, sous presse).
Le déversement de déchets non traités provenant des
industries dans la zone de Freetown et les fuites
accidentelles d'hydrocarbures des navires-citernes qui
déchargent au port principal, menacent la faune et la flore
dans l'estuaire de la Sierra Leone {[BirdLife International,
2005). Même à l'intérieur des réserves, le défrichage de la
végétation et les activités de pêche non durable menacent
l'écosystème de mangroves (Ramsar, 2006a)]. C'était
particulièrement le cas durant la guerre civile dans les
années 1990 ; les agents forestiers régionaux, les gardes
forestiers et les rangers sont restés impayés pendant de
longues périodes ; pendant ce temps, les réserves ont connu
une exploitation forestière et un déboisement massif (WRI,
2003a).
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES
Parmi les activités économiques clés on peut citer :
La collecte du bois pour la construction et La
42
combustion, la transformation du poisson, la
production de sel
+ Le défrichage des mangroves pour la production
de sel et La riziculture
+ L'industrie de la pêche
e L'agroforesterie.
La protection des mangroves et les activités économiques
coexistent dans certaines zones. La pêche traditionnelle et
l'agroforesterie peuvent être gérées durablement en
collaboration avec le Programme de Développement
Communautaire pour la Pêche Artisanale financé par
[Union Européenne dans les marécages de l'estuaire du
fleuve de la Sierra Leone (FAO, sous presse).
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
La Sierra Leone est un pays avec des ressources minérales
et halieutiques substantielles. Elle est sortie d'une décennie
de guerre civile en 2002 (Government of Sierra Leone, 2003).
Libéria
Superficie [km2] 96320
Littoral [km] ___ 8420
Population [000] ____ 3283
Densité de population [par km] es e 29
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,92
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays __ 6
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 110
% de couverture des mangroves en Afrique 0,5
Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 26,1
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 193 143 427 92,5 67,5 110
Treize et demie pour cent de la superficie totale du
pays sont recouverts d'eau tout Le long du littoral
(Government of Liberia, 2004] et Gatter (1988) a estimé
qu'en 1998, les mangroves occupaient 0,5 % du territoire
libérien, soit l'équivalent d'une ceinture de 500 km de
large. À l'exception d'un nombre limité de zones situées
au centre du pays, les forêts primaires de mangroves
ont été remplacées par des forêts secondaires de
mangroves. Ces dernières caractérisent les marécages
du Libéria et couvrent une petite zone le long de La côte,
du Cap Mesurado au Cap Palmas, au bord des lagunes,
des marais, et le long des rives et des estuaires
de six fleuves [Government of Liberia, 2004 ; FAO, sous
presse).
Le site Ramsar du lac Piso, une très grande lagune
ouverte près de la frontière avec la Sierra Leone,
comprend une série importante de mangroves (FAO, sous
presse]. Classé le 7 février 2003, Le site couvre une
superficie de 760,91 km’ [06°45'N 011°13°W].
BIODIVERSITÉ
IL existe six vraies espèces de mangroves au Libéria:
Acrostichum aureum
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Rhizophora mangle
Rhizophora harrisonii
Rhizophora racemosa
Libéria
L'espèce la plus courante est Rhizophora racemosa. Les
peuplements de mangroves des lagunes autour du Cap
Palmas au sud-est du Libéria atteignent une hauteur de 3 m
et sont principalement composés de Conocarpus erectus
avec seulement de rares spécimens d'Avicennia germinans
et de Rhizophora racemosa. Les fourrés d'Acrostichum
aureum sont aussi courants. Sur la côte centrale libérienne,
les mangroves estuariennes sont composées de Rhizophora
harrisonii, Avicennia germinans et Conocarpus erectus. |ci,
Rhizophora spp. et Avicennia germinans dépassent
rarement les 6 m, très probablement en raison de la
mauvaise qualité des sols. Les espèces sont toujours plus
grandes lorsqu'elles sont plus près des lits des rivières que
lorsqu'elles sont dans des zones inondées d'eau saline, où
la croissance habituelle est de 2 à 2,5 m de haut [FAO, sous
presse). Les mangroves adultes atteignant 30 m de haut
poussent en aval du Sehnkwehn et de certains fleuves
Voisins, où des espèces telles que Rhizophora harrisonii,
Rhizophora mangle et Avicennia africana se propagent avec
des étendues impressionnantes de Pandanus [Government
of Liberia, 2004).
Les forêts de mangroves du Libéria servent de frayères
à de nombreuses espèces de poissons, de crabes, de
crevettes et de mollusques ; elles constituent aussi un
habitat pour des espèces en danger de lamantins, de
crocodiles, de tortues et d'oiseaux migrateurs (Government
of Liberia, 2004).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT AU LIBÉRIA
Facteurs clés de changement : instabilité politique,
croissance démographique et développement urbain.
Dernièrement, Les conflits civils et les déplacements de
populations vers la côte qui s'ensuivent ont été l'un des
principaux moteurs de changement concernant les
mangroves. Depuis le coup d'état militaire de 1780, le
Libéria a traversé une période d'intenses perturbations
politiques, économiques et sociales. La guerre civile de 1990
a commencé dans les zones rurales. Les hostilités ont
repris en 2001, débouchant sur une violence généralisée à
travers tout le pays en 2003 (Ramsar/EPA, 2006). Ces
troubles généralisés ont forcé les populations rurales à aller
vers les grandes villes le long de la côte ; La population de
Monrovia est ainsi passée de 250 000 à plus d'un million
d'habitants (Ramsar/EPA, 2006). La capitale ne pouvant pas
43
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
3HIOAI.Q
3109
vi438n
faire face à cet afflux d'habitants, beaucoup d'entre eux sont
restés dans les mangroves et marécages alentours.
Les forêts de mangroves sont ainsi devenues une cible
principale pour les activités de subsistance, l'approvis-
ionnement en matériaux de construction, en nourriture, en
combustible et en eau pour l'irrigation des cultures. Ces
biens et services de base ont été surexploités à cause de la
forte densité de la population, entraînant la perte de
grandes parties des marécages du Mesurado et du
Marshall et La dégradation d'autres zones transformées en
décharges pour l'évacuation des ordures de la ville
(Ramsar/EPA, 2006).
La construction de routes, l'utilisation des zones de
mangroves comme décharges et l'expansion urbaine
présentent également des menaces. De nombreux
dégâts ont été causés le long des baies autour des plus
grandes villes comme Monrovia, Buchanan, Greenville et
Harper. Rhizophora racemosa semble avoir disparu de
certaines de ces zones en raison de l'abattage croissant
(FAO, sous presse).
Le Service d'Information des sites Ramsar cite La guerre
comme une menace pour les mangroves du lac Piso, très
probablement, en raison des effets de déstabilisation qu'elle
a sur les efforts de gestion. L'extraction et l'exploration
minière continuent aussi à présenter des menaces pour la
réserve (Ramsar, 2006b).
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES
Les mangroves ont une valeur économique importante du
fait de leur utilité comme nurserie de poissons et de leur
capacité à soutenir La pêche artisanale. Les systèmes de
Libéria
mangroves autour de Monrovia constituent en particulier
d'importantes aires de reproduction pour diverses
espèces aquatiques commercialement viables (poissons,
crabes, crevettes, escargots d'eau) ([Wiles, 2005
Government of Liberia, 2004). Le sous-secteur de la pêche
fournit environ 65 % des besoins en protéines du pays et
contribue pour environ 10% du PIB (Government of
Liberia, 2004).
Les populations locales dépendent des marécages des
mangroves pour leur subsistance et pour le commerce local,
la production d'énergie, l'alimentation, la construction
d'abris, l'eau, les plantes et produits médicinaux ; et des
palmiers à raphia pour le tissage et autres services
écologiques. Dans les zones où il n'y a pas d'électricité, le
bois des mangroves fournit Le combustible pour Les aliments
et La cuisine (Ramsar/EPA, 2006).
Pendant et après la guerre, Les pressions économiques
et les opportunités d'emploi limitées ont contraint de
nombreuses familles à cultiver Le riz pour la première fois
afin de survivre. Cela a entraîné la culture de terres qui
auparavant n'avait jamais été destinées à La production de
riz, comme les zones côtières des mangroves. Par
conséquent, un plus grand nombre de familles que lors de
la période d'avant-guerre, se sont reconverties dans la
production de riz avec néanmoins des parcelles plus petites
(FAO, 2000).
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
Le Libéria a récemment élaboré son plan de transition, qui
met l'accent sur l'utilisation durable des mangroves pour les
ressources halieutiques (UN/World Bank, 2004).
45
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
430w
COTE D'IVOIRE
46
Côte d'Ivoire
Superficie [km2] u 2 318 000
Littoral [km] 4 197,3
Population [000] __ 18154
Densité de population [par km] 56
Taux annuel de croissance démographique [%] 1,71
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 5
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 99
% de couverture des mangroves en Afrique 0,3
Changement estimé 1980-2006 Baisse sévère
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 26,9
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 302 201 644 994 99 99
Les mangroves de la Côte d'Ivoire occupent une zone très
limitée au sein du climat côtier typiquement constant (FAO,
sous presse). Il y a deux principaux groupes de mangroves :
(i] de Assinie à Fresco, caractérisées par des rivières qui
se jettent dans les grandes lagunes ; et
{il entre Fresco et la frontière avec Le Libéria, Le long du
fleuve Cavally, consistant en un système fluvial
deltaïque. Les mangroves des lagunes ont tendance
à être plus petites, bien qu'atteignant 20 m de haut
dans la zone de Grand Bassam [FAO, sous presse).
Depuis que la Côte d'Ivoire a ratifié la Convention de Ramsar,
six sites ont été classés, avec une superficie totale de 1 273,44
km?, parmi lesquels quatre contiennent des mangroves :
Complexe Sassandra - Dagbego, classé le 18 octobre
2005, Bas-Sassandra, avec une superficie de 105,51 km‘
(004258 N 006°02W] ;
Grand Bassam, dassé le 18 octobre 2005, Sud-Cornoé,
avec une superficie de 402,10 km° (05°21°N 003°46 W) ;
N'Ganda N'Ganda, classé le 18 octobre 2005, Sud-Cornoé,
avec une superficie de 144,02 km (05°10'N 003°24'W);
Parc National d'Azagny, classé le 27 février 1996,
Lagunes, avec une superficie de 194,00 km’ (05212N
004053 W).
BIODIVERSITÉ
Les mangtroves de La Côte d'Ivoire sont représentées par
cinq espèces :
Côte d'Ivoire
Acrostichum aureum
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Rhizophora racemosa
On trouve essentiellement Rhizophora racemosa, Avicennia
germinans et Conocarpus erectus dans les lagunes alors
que dans les rivières on retrouve en majorité À. germinans
et R racemosa. R racemosa est prédominant sur les
bordures de la lagune suivi de À germinans avec C. erectus
se trouvant plus en pleine lagune.
Le Complexe Sassandra-Dagbego dans l'estuaire du
“euve Sassandra est l'un des plus grands fleuves du pays
et abrite trois espèces de mangroves : Rhizophora
racemosa ([mangrove rouge) Avicennia germinans
{[mangrove noire) et Conocarpus erectus. On y trouve des
primates, reptiles, tortues, tortues marines, chauves-souris
et plus de 208 espèces d'oiseaux particulièrement des
oiseaux d'eau y compris des goélands | Ramsar, 2006b).
Les mangroves de Grand Bassam constituent une
importante zone d'habitat pour le chimpanzé, le hocheur à
nez blanc et le mangabey ; elles sont aussi un site de
frayères et de nourriceries pour les mollusques, poissons et
crustacés (Ramsar, 200-b).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Facteurs clés de changement en Côte d'Ivoire : croissance
démographique et développement urbain (pollution et La
destruction des mangroves) : récente résurgence de
l'instabilité politique.
On a identifié plusieurs causes ayant un impact direct
sur les mangroves qui s'est traduit par une diminution de
leur surface en Côte d'Ivoire. Parmi ces causes, on retrouve
(GEF, 2002 ; FAO, sous presse) :
La destruction des mangroves en faveur du développement
urbain et de La construction de barrages et de réservoirs.
La pollution industrielle et domestique - dans les zones
urbaines de La lagune Ebrié, les mangroves ont disparu suite
à La pollution industrielle et domestique de La ville d'Abidjan
où vit une population de 3,5 millions d'habitants, et où se
trouvent 60 % de l'industrie du pays (GEF, 2002), et suite
également à son eutrophisation ultérieure [Dufour and
Slepoukha, 1975 ; Arfiet al, 1981)
47
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
Des pratiques de moisson non durables - l'utilisation non
réglementée des mangroves à des fins traditionnelles telles
que le bois de chauffe, les pylônes pour la construction et les
ventes locales sont une menace pour les mangroves du pays.
Dans la zone de Grand-Lahou, on constate une diminution
considérable des mangroves due à leur surexploitation.
Faute de contrôle, il n'existe aucune donnée disponible. La
destruction de l'habitat que constitue la mangrove peut
entraîner une perte de la productivité et une baisse de
recrutement dans le secteur des pêcheries ainsi que
l'exploitation commerciale non réglementée du bois.
Pêches destructives - des pratiques de pêche faisant usage
de produits chimiques ont affecté la forêt de mangrove dans
la zone de Grand-Lahou.
L'extraction de sable et d'autres matériaux de construction
dans la zone côtière est une pratique habituelle et tend à
détruire Les habitats naturels tels que les mangroves.
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES
Les activités concernent la récolte de bois pour la
construction, l'équipement de pêche, Le bois de chauffe et la
pêche. En outre, l'aquaculture côtière est pratiquée à des
fins de subsistance dans les lagunes d'Ebrié et
Grand-Lahou, et représente une production annuelle de
20 000 tonnes de poissons. IL ny à aucune activité de
mariculture dans La zone (GEF, 2002).
La culture du riz, bien que croissante, est limitée à une
48
saison par an du fait d'un certain nombre de contraintes
telles que l'envasement causé par le mouvement de La
marée, le risque d'intrusion de l'eau salée, la présence
d'animaux nuisibles à l'agriculture tels que les crabes, une
forte pression qui entraîne de lourdes répercussions de
maladie sur les récoltes.
En outre, il existe des ports de pêche active et des ports
de chargement. L'ouverture du canal de Vridi en 1950, puis
celle du port d'Abidjan, ont eu un impact considérable sur
les activités économiques du pays. La pêche traditionnelle a
rapidement cédé la place à la pêche chalutière et thonière.
D'importants investissements ont été faits avec la
construction d'usines à glace, de conserveries, d'industries
de froid. Abidjan est à présent le plus grand port de peche au
thon et de conteneurs de l'Afrique de l'Ouest. Ce dernier a
permis un développement fulgurant des industries du pays:
60 % d'entre elles se trouvent dans la zone côtière ou près
d'Abidjan [tourisme, raffinerie de pétrole, exploration et
exploitation de pétrole offshore et de gaz). Le port d'Abidjan
contribue à 96 % et 66 % respectivement aux importations et
aux exportations du pays, à 90 % au trafic maritime et à
75 % et à 40 % au commerce maritime respectivement des
pays voisins enclavés du Burkina Faso et du Mali.
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
Le coup d'État manqué de septembre 2002 a divisé le pays
(Simpson, 2003). Les ramifications politiques et sociales
de cet événement peuvent avoir des conséquences sur la
gestion des ressources des mangroves du pays.
Ghana
Superficie [km] . 227 540
Littoral [km] : 7578
Population l'O00] 22113
Densité de population [par km] __93
Taux annuel de croissance démographique [%] 1,9
Nombre d'espèces de mangroves dans le pays 6
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 137
% de couverture des mangroves en Afrique 0,5
Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 15
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par la
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 181 168 214 138 124 137
Au Ghana, les mangroves sont très limitées aussi bien en
terme de superficie qu'en terme de distribution dans
l'espace. Elles se développent rarement au-delà du stade
de fourré (FAO, sous presse]. Les mangroves les plus
développées se trouvent à l'ouest du pays, Le long de la
ceinture côtière à basse altitude entre La Côte d'Ivoire et le
Cape Three Points. Elles sont associées aux vastes lagunes
sur la côte ouest du pays. Ces lagunes, qui représentent
environ 10 % de la superficie totale du pays (Ramsar,
2006b), sont obstruées par des sédiments durant la saison
plus sèche alors que l'apport en eau douce n'est pas
suffisant pour contrebalancer l'effet de l'océan {Sackey et
al. 1993).
Les mangroves bordent également les berges inférieures
et Le delta de la rivière Volta. En 1992, le Ghana a perdu 70 %
de ses mangroves [IIED, 1992, Macintosh et Ashton, 2003).
Le Ghana a ratifié la Convention de Ramsar le 22 juin
1998 et comprend cinq sites de mangroves :
Lagune de Muni, classée site Ramsar le 14 août 1992
186,7 km? (5222'N 000°40W) ;
Delta de Densu, classé site Ramsar le 14 août 1992,
46,2 km’ (05233'N000°18 W)] :
Lagune de Sakumo, classée site Ramsar Le 14 août 1992,
couvrant 13,4 km? (05240'N 000°10'W) ;
Lagune de Songor, classée site Ramsar Le 14 août 1992,
287,4 km? (05245'N 000930'E) ;
Complexe lagunaire d'Anlo-Keta, classé site Ramsar le
14 août 1992, Volta, 1 277,8 km’ (05°55'N 00050'E).
Ghana
En plus des engagements internationaux du Ghana, de fortes
traditions protègent les mangroves par le biais de systèmes
autochtones de gestion. La plupart des zones humides et
leurs ressources ont été protégées et réglées dans Le passé
par diverses pratiques traditionnelles qui, selon les croyances
de la communauté locale, en revendiquent la propriété. Ces
pratiques traditionnelles impliquent des droits coutumiers ou
des tabous, qui déterminent Les droits fonciers et l'utilisation
des ressources naturelles. Ces pratiques impliquent aussi ,
en cas de violation, l'application de sanctions par les autorités
responsables (Ramsar, 2006b)]
BIODIVERSITÉ
ILexiste six espèces de mangroves au Ghana :
Acrostichum aureum
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Rhizophora harrisonii
Rhizophora racemosa
Les lagunes ouvertes sont souvent dominées par
Rhizophora racemosa, tandis que les lagunes fermées,
compte tenu de leur salinité élevée, abritent Avicennia
germinans, Conocarpus ‘erectus, Laguncularia racemosa et
Acrostichum aureum. Laguncularia racemosa et
Rhizophora racemosa se retrouvent dans des lagunes de
condition saline adjacentes à la mer. Avicennia germinans
{syn A. nitida] pousse sur les parties terrestres des marais
de mangrove (FAO, sous presse).
Les mangroves du Ghana caractérisées par leur
biodiversité associée qui procurent de véritables aires de
repos et de nidification à des milliers d'oiseaux migrateurs
(Macintosh et Ashton, 2003).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Facteurs clés de changement accroissement
démographique, occupation du sol et pollution marine
d'origine tellurique.
Menaces à travers le pays:
Accroissement démographique menant à une surexploitation
et une utilisation illégale de la mangrove et des ressources
et services forestiers pour mettre en place des étangs à
poissons, des sites d'extraction de sels, la production de
49
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
canne à sucre, la construction de bâtiments, le carburant, le
traitement de poisson. La mangrove est une forêt secondaire
en raison de la dégradation de l'habitat lié à l'utilisation
intensive du bois. L'écorce d'Avicennia germinans est utilisée
pour la teinture des filets de pêche et aussi pour le bois de feu
et le fumage de poisson [Armah, 2006).
L'accroissement démographique - a également entraîné la
conversion des terres, le changement des modèles de
drainage, le développement de l'industrie et de centres
urbains. Cette évolution a provoqué des conflits dans
l'utilisation des terres et aggravé la pollution (Ramsar, 2001).
La décharge de déchets domestiques et industriels menace
aussi le caractère durable des mangroves. La récupération
de terres pour l'agriculture, l'urbanisation et l'extraction de
sel ont provoqué les pertes de mangroves. La conversion de
mangrove pour l'extraction de sels et l'urbanisation sont les
principales menaces au Ghana [Armah, 2006).
Artificialisation des rivières et des côtes - la construction de
barrages, d'ouvrages de protection et de digues pour la
gestion de l'approvisionnement en eau réduit Les régimes
hydriques normaux de nombreux marécages situés en aval
du pays. La construction du Barrage d'Akosombo [1964] sur
la Volta a diminué La disponibilité en eau pour les
communautés situées en aval. L'exploitation de La mangrove
s'est intensifiée en raison du déplacement de La population et
de la perte d'activités économiques traditionnelles dans la
région (Ramsar, 2001; Macintosh and Ashton, 2003). Avec la
perte des moyens de subsistance, la gestion traditionnelle
des mangroves semble s'effondrer dans le delta de La Volta,
où La culture et La vente des produits issus de la mangrove
sont importantes pour l'économie des communautés
riveraines. Au début des années 1960, des zones dépourvues
de mangrove ont été reboisées ou mises en jachère, avant
d'être moissonnées 12 ou 15 ans plus tard. Cela a permis aux
plantes de germer et de se régénérer Ces dernières années
cependant, les mangroves sont exploitées tous Les cinq à huit
ans, mettant en danger le caractère durable de la pratique
traditionnelle de gestion (Armah, 2006).
Diverses menaces sont aussi répertoriées au niveau des
aires protégées, tant directement dans le site qu'
indirectement par le biais de changements hydrologiques au
niveau des bassins versants. Dans les zones protégées, les
menaces incluent l'agriculture pastorale permanente, la
pêche commerciale, l'extraction de sable/gravier et la
production de sel. Les impacts négatifs dans les zones de
captage d'eau incluent : la sédimentation et l'envasement ;
l'érosion : le surpâturage par Le bétail domestique ; La perte
de végétation naturelle liée à l'agriculture itinérante sur
brulis, la pollution par les eaux domestiques usées et les
déchets solides, le braconnage le développement
Ghana
industriel ; l'expansion des établissement humains ; la
pollution liée aux pesticides et herbicides ; Les impacts des
barrages, qui peuvent changer le régime de eaux et les
impacts liés à l'extraction minières (Ramsar, nd).
IL n'existe aucun organisme centralisé ni aucune législation
complète traitant des questions de l'utilisation durable de La
mangrove. Cette responsabilité est partagée par différentes
structures gouvernementales et d'autres organisations.
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE
IL y a une forte utilisation traditionnelle de produits de
mangrove, y compris l'exploitation du bois, des poissons, des
crabes et des huîtres. D'autres activités incluent La production
de sel, l'utilisation de bois pour le traitement de poisson, la
production de vin local, Le bois de chauffage domestique et
la construction (Macintosh et Ashton, 2003).
Au Ghana, les sites Ramsar abritant des mangroves ont
des vocations variées : la recherche scientifique, l'éducation
environnementale et l'ornithologie, mais aussi des utilisations
traditionnelles/culturelles, la pêche de subsistance, la récolte
de coquillage et Les activités de récréation (Ramsar, n.d.].
EVÉNEMENTS RÉCENTS
L'expansion de la ville d'Accra a conduit au déboisement de
la moitié des zones antérieurement occupées par la
mangrove et d'importantes zones de marais (GIWA, 2006).
Avicennia germinans
51
C.Gordon
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
3.0£m1 300t.i 30rc.i 2021
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52
Togo
Superficie [km?2] : : 54 390
Littoral [km] 10 Le ie When 27
Population [000] EN 6145
Densité de population [par km? 108
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,54.
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 3
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 11
% de couverture des mangroves en Afrique <0,1
Changement estimé 1980-2006 Augmentation
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 0
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 10 10 ë 100
* pas de donnée
Au Togo, la zone côtière est caractérisée par des lagunes
qui se forment dans des dépressions côtières derrière le
littoral sablonneux, et qui sont principalement colonisées
par la mangrove (Johnson et al., 2001). Les mangroves du
Togo sont bien préservées le long de la rivière Mono et de
ses tributaires aussi bien que le long de la Rivière Gbaga et
de ses tributaires. Des îlots isolés de mangroves se
retrouvent à l'embouchure de la lagune d'Aheno (FAO, sous
presse), Cependant, les mangroves sont menacées dans
quelques zones (Kodjo, 2006b]. Elles atteignent
généralement des hauteurs de 10 m, parfois même 20 m
(FAO, sous presse).
BIODIVERSITÉ
Selon une Étude thématique de la FAO en 2005 [sous
presse), deux des huit espèces de mangroves de l'Afrique
occidentale se retrouvent au Togo : Rhizophora racemosa et
Avicennia germinans. Un récent inventaire national à
cependant identifié, au niveau des villages de Séko et
Agouégan, une troisième espèce de mangrove : Conocarpus
erectus (ANCE, 2005).
L'inventaire indique que la mangrove togolaise est
composée de quatre espèces caractéristiques et
dominantes, et aussi de 13 espèces associées dans trois
groupements : espèces ligneuses, espèces de lianes et
hydrophytes (Stratégie nationale togolaise pour la
conservation des mangroves, 2005).
Togo
Cinq espèces retrouvées dans les mangroves du Togo
sont considérées comme menacées d'extinction (Stratégie
nationale togolaise pour la conservation des mangroves,
2005) :
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Chrysobalanus icaco subspp. icaco
Ficus trichopoda
Rhizophora racemosa
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Les principaux facteurs de changement au Togo sont
l'accroissement démographique et l'instabilité politique.
Augmentation de la population : entre 1960 et 2000, la
population du Togo a quadruplé. La région maritime est La
région la plus peuplée du Togo (Johnson et al. 2001), avec
45 % de la population vivant sur 10 % du territoire. Le Togo
est classée parmi les pays les plus pauvres par la Banque
mondiale et le Fonds monétaire international. La pauvreté
s'élève à 72 % de La population et Le taux de chômage parmi
les populations rurales est de 70 % avec une forte proportion
de femmes (ANCE, 2005).
Déboisement de la mangrove : lié à l'exploitation illégale et
non durable du bois de mangrove pour la construction
{Johnson et al. 2001).
L'impact des barrages sur le transit sédimentaire Le long de
la côte et au niveau des bassins versants : la construction du
barrage hydroélectrique sur la rivière Mono a, par exemple,
un impact sur le régime des crues et le transport des
sédiments et La construction du barrage d' Akassombo sur
la Volta a affecté l'apport de sédiments au niveau des côtes
du Togo et du Bénin causant l'érosion du littoral sablonneux.
L'extraction de phosphate est une activité majeure dans la
zone côtière, qui pourrait affecter les mangroves par Le biais
de la pollution et du déboisement pour la construction
d'infrastructures [Johnson et al., 2001).
Pollution de la zone côtière par les déchets industriels et
urbains (hôtel et domestique), les détritus, l'infiltration de
produits chimiques et d'engrais issus de l'agriculture, en
particuliers les polluants organiques persistants [Johnson
et al, 2001; Kodjo, 2006a].
53
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
Étude de cas : Plan d'Action National pour La Conservation de La Mangrove au Togo
Ebeh Adayade Kodjo
Plus de 80 % de la surface totale des mangroves du
Togo a déjà disparu. Les autorités gouvernementales
et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) du
Togo ont reconnu le besoin urgent d'actions
concrètes pour assurer la gestion durable de la
mangrove. Le Togo a développé une approche
intégrée visant à freiner Le déclin de la mangrove. Les
principales composantes sont :
1 Inventaire complet de La mangrove restante, y
compris la détermination des zones humides et
des mangroves qui doivent être conservées ;
2 Promotion de la restauration des mangroves
dégradées par un important programme de
reboisement ;
3 Conservation ex-situ des espèces en danger qui
sont associées à la mangrove, comme le
lamantin ;
4Mise en œuvre d'une approche d'utilisation
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES À LA MANGROVE
L'agriculture de subsistance et le commerce sont les
principales activités économiques au Togo (US Department
of State, 2006a). Le bois de Mangrove est utilisé pour
l'exploitation commerciale et la subsistance, et pour le bois
de chauffage, la charpenterie et l'équipement de pêche.
54
durable multisectorielle et intégrée, basée sur
des activités génératrices de revenus telles que
l'ostréiculture ;
5 Développement de l'écotourisme dans les zones
de mangroves ;
6 Renforcement de la coopération régionale et
internationale pour la gestion de la mangrove
entre Le Togo et Le Bénin au niveau du canal de
Gbaga;
7 Promotion de l'agriculture organique dans les
zones de mangroves pour réduire La pollution
sur ces sites.
{ANCE. 2005. Bref résumé des activités menées pour
la conservation de la mangrove au Togo. Alliance
nationale des Consommateurs et de l'Environnement
du Togo / Ministère de la Sécurité du Togo.
www.ancetogo.globalink.org. accès le 8 août 2006.)
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
La mort du président Gnassingbe Eyadema, en 2005 a
augmenté l'instabilité politique au Togo. Son fils et
successeur, Faure Gnassingbe a été élu Président en avril
2005 dans un contexte de crise économique et de longue
instabilité politique [US Department of State, 2006).
Bénin
Superficie [km2] . 110 620
Littoral [km] à 152,7
Population [000] 8439
Densité de population [par km2] 75
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,98
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 6
Superficie totale occupée par la mangrove [km2] 66
% de couverture des mangroves en Afrique 0,2
Changement estimé 1980-2006 Augmentation
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 0
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie[km2] 21 165 17 135 115 66
La zone littorale du Bénin s'étale sur 120 km de côte
sablonneuse rectiligne sans estuaire développé ni delta. Le
climat est sous-équatorial avec deux saisons sèches et deux
saisons humides. La population, à 64 % originaire des zones
rurales, est principalement concentrée dans Le sud du pays.
La mangrove du Bénin a tendance à être limitée au bord
du réseau vaste de lagunes côtières saumâtres au sud du
pays. Macintosh et Ashton [2003] considèrent que la
mangrove du Bénin est dans un état avancé de dégradation,
malgré les efforts de reboisement et de conscientisation des
communautés locales.
La forte influence de la culture traditionnelle, de la
religion (70 % de La population est animiste), Le recours à des
formes traditionnelles de gestion, Les tabous et l'érection de
sites sacrés, etc. participent à la gestion des ressources
aquatiques, y compris celle des mangroves. D'après la FAO
{sous presse), les croyances religieuses de nombreuses
populations locales vivant dans ces zones contribuent
souvent à la conservation des mangroves.
Le gouvernement du Bénin a établi deux sites Ramsar :
la Basse Vallée de Couffo, englobant la lagune côtière, Le
canal d'Aho et le lac Ahémé, sur une superfie de 475 km°
{06°30'N 002°00'E] et La basse vallée de l'Ouémé, couvrant
la lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué, sur 916 km’
{06°39'N 002°32'E).
BIODIVERSITÉ
On retrouve six espèces de mangroves au Bénin (FAO,
Bénin
sous presse) :
Acrostichum aureum
Avicennia germinans,
Conocarpus erectus,
Laguncularia racemosa,
Rhizophora harrisonii, et
Rhizophora racemosa.
Rhizophora n'est pas significatif, probablement en raison du
caractère hyposalin irrégulier des lagunes ; Laguncularia et
Rhizophora harrisonii sont aussi rares. En certains endroits,
bien que La majorité de La mangrove devienne assez basse et
en forme d'arbrisseau, on retrouve toujours des mangroves
atteignant des hauteurs de 22 m (FAO, sous presse).
Adite (2002) a identifié 51 espèces de poissons
provenant de 26 familles et qui sont associées aux habitats
des mangroves du Bénin. La diversité en espèces varie
considérablement en fonction de la dégradation des sites.
Saretherodon melanotheron (tilapia] est l'espèce de
poisson dominante représentant approximativement 47 %
de la biomasse.
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Facteurs clés de changement au Bénin : augmentation de la
population au niveau de la zone côtière ; changements dans
l'utilisation des terres en amont.
La construction de barrages hydroélectriques sur la rivière
55
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Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
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Mono a changé les caractéristiques en aval et a affecté Les
écosystèmes de La mangrove du Bénin et du Togo [FAO, sous
presse). Cela a pour conséquence en particulier La réduction
des périodes d'inondation, la modification de la composition
des stocks de poisson qui est désormais dominée par les
poissons d'origine marine/estuarine (80 %) par rapport aux
espèces d'eau douce {20 % ] et la modification potentielle de
la composition des espèces de mangrove [Adite, 2002).
Exploitation des mangroves : parce qu'elles constituent les
seuls arbres forestiers poussant dans les lagunes côtières
{Macintosh et Ashton, 2003), les mangroves sont
intensivement exploitées ou abattues pour :
e l'exploitation de sel ;
e Le bois de chauffage : Rhizophora racemosa et
Avicennia africana sont sélectivement coupés comme
sources préférées de bois de chauffe (Adite, 2002) ;
e La construction de maisons et de bateaux ;
e La mise en place d'« Acadja » [vaste aquaculture
traditionnelle dans Les lagunes côtières, basée sur
l'édification d'enclos en bois de mangrove pour attirer
et élever les poissons).
La dégradation des mangroves a abouti à l'augmentation de
la charge de sédiments dans l'eau et à une diminution de la
profondeur de la lagune.
Ces modifications ont des conséquences sur La composition
écologique et mettent en cause la durabilité d'exploitation
économique actuelle des mangroves restantes et des
systèmes lagunaires lourdement exploités.
L'accroissement urbain, le tourisme et le développement
industriel dans la zone côtière ont contribué à une
augmentation de la superficie des habitats naturels perdus
en raison du développement, et à l'accroissement du stress
sur les habitats restants en raison des dépôts d'ordures
ménagères et des décharges agricoles dans les lagunes
[Macintosh et Ashton, 2003).
Dans les sites Ramsar incluant des zones de mangroves,
des menaces comme la coupe de végétation pour une
utilisation domestique à petite échelle, ou la pêche de
subsistance, La pêche commerciale, ou même l'agriculture
permanente ont été documentées {(Ramsar 2006b).
Bénin
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE
La majorité des activités économiques liées à La mangrove
sont des activités de subsistance à petite échelle et incluent :
e La pêche (activité dominée par les hommes) : Les
mangroves du Bénin ont été décrites comme une
pêcherie à espèces multiples, où plus de 90 % des 51
espèces de poissons sont exploités commercialement
{Adite, 2002). Les espèces plus abondantes sont :
Sarotherodon melanotheron, Kribia nana, Gerres
melanopterus et Ethamalosa fimbriata, Liza
falcipinus, Mugil sp. et Chrysichthys nigrodigitatus ;
+ La cueillette d'huîtres [souvent effectuée par Les
femmes) ;
° Les herbiers [situés entre les mangroves et La mer]
sont moissonnés pour le tissage de natte [activité
dominée par Les femmes) ;
e l'extraction de sel : il a été établi que pour chaque
mètre cube de bois de mangrove, on peut produire
100 kg de sel (FAO, sous presse).
Malgré les fortes dégradations, les forêts de mangroves
restantes sont exploitées, principalement par les
communautés locales, mais aussi par des sociétés faisant
des transactions avec des produits en bois de mangrove,
particulièrement dans la zone d'Azizahoué [Macintosh et
Ashton, 2003).
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
Des tentatives ont été faites entre 1998 et 1999 pour
restaurer la mangrove du Bénin. Deux cent mille plantules
de Rhizophora racemosa et Avicennia africanna ont été
plantées avec un taux de survie de 62 % au bout de 12 mois
{Macintosh et Ashton, 2003]. Plus tard en 1999,
470 000 nouvelles plantules ont été ajoutées, mais il n'existe
pas d'indication sur Le taux de survie. Les activités
d'accompagnement, notamment de sensibilisation et
d'information destinées aux communautés locales, ont
participé au succès de ces programmes.
Ayant tiré des lecons de l'expérience de l'ouragan
Katrina dans La Nouvelle-Orléans, le gouvernement du
Bénin cherche US$ 60 millions pour ériger des barrières
de protection et de défense côtières le long des parties Les
plus stratégiques de la côte pour protéger la capitale
économique Cotonou de l'invasion marine. Cela soulève
un certain nombre de questions quant à l'impact
environnemental potentiel d'un tel projet sur les
écosystèmes côtiers (0kanla, 2005).
57
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
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Nigeria
Superficie [km2] _ _910 770
Littoral [km] 31219
Population [000] à _ : ED
Densité de population [par km2] : Laraté?
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,09
Nombre d'espèces de mangrove dans Le pays 8
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 7386
% de couverture des mangroves en Afrique 22
Changement estimé 1980-2006 Déclin modéré
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 3.4
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 9 990 9980 11134 9970 9970 7 386
Les forêts de mangroves du Nigeria sont les plus
importantes d'Afrique et sont les troisièmes dans le monde
en terme de superficie, après l'Inde et l'Indonésie
[Macintosh et Ashton, 2003]. Toutefois, selon Les évaluations,
la superficie des mangroves serait en déclin et aurait
diminué de 26 % depuis 1980. Certains auteurs suggèrent
que le déclin des mangroves a commencé avec le boom
pétrolier du début des années 1970 [Ohimain, 2006).
Les marais à mangroves du Nigeria s'étendent tout le
long de la côte et se retrouvent dans 9 des 36 états. La plus
grande superficie de mangroves est localisée dans Le delta
du Niger entre la région du fleuve Benoué à l'ouest, le
Calabar et l'estuaire Rio del Rey à l'est. Une largeur
maximale de 30 à 40 km de mangroves se retrouve sur les
rives du delta du Niger, qui est un système très dynamique.
Les lagunes du Lagos et de Lekki dominent les systèmes
côtiers à l'ouest. Les deux lagunes sont bordées par la
mangrove et des forêts marécageuses. Dans la partie est du
pays, on retrouve un deuxième système de delta/estuaire
majeur associé au Cross River qui dispose d'une zone de
mangrove considérable s'étendant sur une bande de 7-8 km
des deux côtés de l'estuaire, et sur 26 km dans la zone
deltaïque en aval de l'estuaire (FAO, sous presse).
BIODIVERSITÉ
IL existe huit espèces de mangroves ouest-africaines
au Nigeria :
Acrostichum aureum
je Nigeria
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Rhizophora mangle
Rhizophora harrisonii
Rhizophora racemosa
Nypa fruticans
Dans les lagunes et les deltas, À. racemosa est l'espèce
dominante et pionnière au niveau des marais alluviaux
salés. À. harrisonii domine dans la zone intermédiaire et R.
mangle est le plus commun sur les bords intérieurs, tandis
qu'A. germinans est surtout limité aux zones à salinité plus
élevée, surtout au niveau des embouchures sur l'océan et
des forêts de mangroves au bord des plages côtières de
l'Atlantique (Ohimain, 2006b}]. Dans les estuaires, la
composition spécifique diffère. Ici, Nypa fruticans - espèce
introduite — est plus abondante. La hauteur des mangroves
du Nigeria n'excède généralement pas 10-12 m, mais
certains spécimens peuvent atteindre plus de 40 m, en
particulier au bord des ruisseaux et d'autres zones où des
alluvions se sont récemment déposées (Ohimain, 2006b).
Conocarpus erectus et d'autres espèces ligneuses qui
grandissent au bord des marais peuvent être associés aux
espèces principales qui prédominent près de La mer [FAO,
sous presse).
On estime que plus de 60 % des poissons pêchés entre
le golfe de Guinée et l'Angola se reproduisent dans la
ceinture de mangrove du delta du Niger
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Facteurs clés de changement au Nigeria : la croissance
démographique et le développement économique.
La fragmentation elle-même affecte peu la biodiversité
au niveau des zones de mangroves. La plus grande menace
provient des pertes de mangroves liées à l'urbanisation,
l'industrialisation et l'agriculture, ainsi qu'aux impacts de
l'exploitation forestière et pétrolière (Diop, 1993).
L'exploration et la production de pétrole et de gaz :
l'exportation de pétrole provenant de la zone côtière est une
activité économique importante au Nigeria. Cependant, les
menaces environnementales qui y sont associées sont
significatives. IL s'agit de risques de fuite de pétrole,
d'ignition de gaz et d'installation d'infrastructures [Isebor et
59
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
Étude de cas : Nypa fruticans, espèce étrangère
envahissante
Nypa fruticans (le palmier nipa), une espèce de
mangrove native d'Asie du Sud-Est, a été importée de
Singapour en 1906. Elle a été introduite Le Long des côtes
de Calabar et d'Oron dans l'est du Nigeria pour contrôler
l'érosion. Cependant, le palmier nipa s'est étendu vers
l'ouest dans l'État d'Ondo où il a envahi de vastes régions
et déplacé de précieuses espèces de mangroves
indigènes, tel le Rhizophora et un important palmier le
raphia. IL a aussi posé des menaces écologiques et
socio-économiques en envahissant des frayères et des
nourriceries de poissons. Contrairement à la situation
en Asie du Sud-Est, Le palmier nipa n'est pas utilisé par
les populations locales du Nigeria. Le ministère fédéral
de l'Environnement a créé Le « Programme de Contrôle
du palmier nipa » pour contrôler l'étendue de cette
espèce. Sous ce programme, le palmier nipa est enlevé
et les espaces réhabilités avec une espèce de mangrove
locale. Les populations locales ont aussi pris conscience
de certains usages du palmier nipa, dont La couverture
de chaume, le sucre, Le vinaigre et l'alcool (ISME, 2003).
Awosika, 1993; NDES, 1997]. Des installations pétrolières et
de gaz ont été implantées dans toutes les parties centrales
et occidentales du delta du Niger et il existe quatre ports de
navires-citernes au niveau du delta (FAO, sous presse).
Pendant Les 30 dernières années, des lignes sismiques ont
été placées dans les forêts à mangrove du delta du Niger
(Ohimain, 2001]. D'autres activités inhérentes au
développement des infrastructures pétrolières dans les
zones de mangroves du delta du Niger, telles que des
opérations de dragage et/ou de déboisement, la création de
canaux pour permettre des voies navigables ainsi que le
remplissage de sable, affectent Les habitats de mangroves.
Pendant le dragage, le sol, les sédiments et la végétation
situés le long de la voie du site proposé sont enlevés et
disposés sur la berge, souvent sur les mangroves
environnantes, pour y être ensuite abandonnés. L'abandon
du matériel résultant du dragage a eu un certain nombre
d'effets, y compris l'étouffement des mangroves situées en
bordure de chantiers, La modification de la topographie et
de l'hydrologie, l'acidification et la contamination de l'eau
qui endommagent la végétation et les populations de
poissons. D'anciennes zones de mangroves ont ainsi été
converties en terres nues, prairies où forêts d'eau douce
après plusieurs années d'hydratation naturelle. Les
impacts du dragage sur la mangrove affectent presque tous
les composants des écosystèmes y compris la végétation
60
de la mangrove, les invertébrés benthiques, la pêche, le
plancton, la faune et la flore, le sol, les sédiments, La qualité
de l'eau et enfin, les populations pauvres qui dépendent de
la riche biodiversité de l'écosystème de La mangrove pour
leur survie (Ohimain, 2001 ; 2003 ; 2004 ; Ohimain et al,
2002 : 2005). L'un des enjeux clés est la réhabilitation des
carrières abandonnées. La décharge des résidus
sulfuriques issus du dragage le long des berges entraîne
des problèmes environnementaux menant à l'acidification
extrême, la pollution par les métaux lourds et la
dégradation générale des habitats empêchant la
recolonisation des sites par des espèces locales. Ces terres
issues des carrières restent infertiles pendant plusieurs
années avant d'être colonisées par des espèces
envahissantes. Plus tard, elies peuvent présenter un intérêt
pour les populations locales, qui s'en servent comme sites
d'habitation, campements de pêche et jardins domestiques.
Ces formes d'occupation pourraient avoir un impact positif,
bien qu'elles favorisent un voisinage dangereux pour les
communautés locales qui vivent près d'infrastructures
pétrolières et d'exploitation de gaz [Ohimain et al. 2004).
Déboisement : lié à l'érosion côtière et au commerce de bois
de construction et à son utilisation à des fins de subsistance
pour le bois de feu, la transformation du poisson et Le bois
de construction.
Développement urbain la décharge de déchets
municipaux solides dans les voies navigables menace les
mangroves périurbaines, particulièrement dans villes
majeures comme Lagos, Port Harcourt, Warri et Yenagoa.
Les déchets non-biodégradables, en particulier le plastique
et Le nylon, qui sont transportés dans les mangroves
pendant les hautes marées, contribuent à asphyxier les
racines pneumatophores des mangroves quand la marée
recule (Ohimain, 2006b).
D'autres menaces citées incluent :
+ Le manque de données et d'information, la mauvaise
coordination des responsables des départements
gouvernementaux et la faible collaboration entre
parties prenantes (Macintosh and Ashton, 2003).
+ l'utilisation de poison et de dynamite pour la pêche,
la sédimentation, l'érosion, la construction de quais
et la pression démographique au niveau de la zone
côtière [Isebor and Awosika, 1993).
+ l'invasion d'une espèce de palmier, Nypa fruticans.
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE
Le pétrole : pendant les 15 dernières années, 90 % des
revenus extérieurs ont été issus du pétrole (Macintosh and
Ashton, 2003] et du gaz naturel.
Rhizophora racemosa, Nigeria
Sable et gravier : extraits à un taux de 60-100 tonnes par jour
à partir des lagunes, estuaires et plages.
Pêche : une importante activité dans la plupart des zones de
mangrove (FAO, sous presse). Les habitants des villages du
delta du Niger dépendent du poisson [jusqu'à 100 % de leur
apport en protéine diététique) (Macintosh et Ashton, 2003).
Exploitation industrielle de la crevette : c'est une industrie
en croissance au Nigeria. Sous l'égide de La Société de
Finance Internationale (SFI), une branche de la Banque
mondiale, la Société de Pétrole de Shell Nigeria recevra
des fonds pour développer cette activité avec l'appui du
Président nigérian (Carrere, 2002] Toutefois, es
caractéristiques des sols de mangrove ne sont pas
appropriées pour l'aquaculture, à cause de la forte acidité
(Macintosh and Ashton, 2003).
Bois : en 1988, l'exploitation de bois pour Les poutres, La pulpe
et le papier a été évaluée entre 10 et 750 millions de m°
[Macintosh and Ashton, 2003). Au niveau local, le bois de
mangrove est utilisé pour les pièges à poisson, la
construction de bateaux, de pagaies, de pieux de soutien
pour la culture d'igname, de clôture, pour le bois de
construction et le carburant (Carrere, 2002).
Tourisme : secteur encore peu développé, mais la mangrove
est parfois abattue au profit du développement
d'infrastructures touristiques (Macintosh and Ashton, 2003].
Nigeria
D'autres utilisations : le défrichement de La mangrove pour la
mise en place de cultures de rente {huile de palme, noix de
coco, l'utilisation des sols tourbeux des mangroves pour
remblayer les berges érodées des littoraux, et l'utilisation de
coquillages sous forme de gravillons pour la production de
béton. L'utilisation d'huîtres pour la production de craie et de
chaux pour atténuer l'acidité des sols de mangrove en vue
d'une production agricole (Ohimain, 2006a).
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
Le manque d'équité dans la distribution des bénéfices tirés
de l'exploitation pétrolière crée une tension croissante entre
les communautés du delta du Niger et les compagnies de
pétrole. Cette situation est aggravée par l'extrême
insécurité alimentaire et la pauvreté dans ces
communautés (Ohimain, 2006b). Les fuites de pétrole
contaminent les sources locales d'eau entraînant maladies
et décès parmi les populations. Les nappes de pétrole
asphyxient les racines pneumatophores des mangroves,
dégradant l'habitat et réduisant ainsi les ressources
halieutiques (MAP, 2000). Dans le Document de Stratégie
de Réduction de la Pauvreté (2004) le Nigeria a inscrit
les mangroves comme étant des « Habitats uniques pour
la Conservation » décrivant l'importance que ces
écosystèmes jouent pour les populations et La stratégie à
mettre en œuvre pour freiner les menaces qui pèsent sur
ces ressources, par Le contrôle des activités industrielles, La
conduite d'études d'impact et l'application de La Loi
(Commission Nigériane de Planification Nationale, 2004].
61
Ayobami Salami
Cameroun
Superficie [km2] 465 400
Littoral [km] GRR Nr «17987
Population [‘000] 16 322
Densité de population [par km?] pe 34
Taux annuel de croissance démographique [%] 1,60
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 6
Superficie totale occupée par La mangrove [km?2] 1957
% de couverture des mangroves en Afrique & 6
Changement estimé 1980-2006 Déclin modéré
Zone de mangroves au sein des aires protégées [%] A
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 2720 2563 2494 2515 2500 1957
Les mangroves sont très bien représentées au Cameroun et
principalement dans trois régions :
1 à La frontière avec Le Nigeria dans Le « Cirque »
(fleuves Akwayafe, Ndian et Meme) ;
2 au niveau de l'estuaire du Cameroun, aux
embouchures des fleuves Bimbia, Mungo, Wouri,
Dibamba et Sanga ;
3 à l'embouchure du Sanaga Nyong, Lokoundije et
Ntem où elles sont plus petites.
Le tableau d'estimation des superficies couvertes par la
mangrove montre cependant un important déclin depuis
1980. Les mangroves camerounaises commencent à faire
l'objet d'une gestion collaborative avec les Organisations
Intergouvernementales, Les Organisations Non
Gouvernementales et les autorités locales. On peut citer
l'exemple du travail de conscientisation mené par La FAO et
la Société de Conservation de Faune et Flore du Cameroun
{FAO, 2006).
BIODIVERSITÉ
IL y a six espèces de mangroves au Cameroun. L'espèce
dominante est La mangrove rouge Rhizophora racemosa qui
représente plus de 90 % de toutes les mangroves, suivie par
Avicennia germinans. Rhizophora racemosa atteint 40-60
mètres de haut sur la zone côtière tandis qu'à l'intérieur des
terres, il ne dépasse guère 4-8 mètres de haut (FAO, sous
presse). Les autres espèces de mangroves sont mal
Cameroun
représentées, toutefois il s'agit de :
Conocarpus erectus
Languncularia racemosa
Rhizophora mangle
Rhizophora harrisonni.
Deux modèles clés de zonation de la mangrove ont été
observés [Fomete Nembot and Tchanou, 1998) :
1 Dans la région du Cirque, La succession d'espèces
de la mer à la terre ferme se présente comme suit :
Rhizophora racemosa - Avicennia germinans -
Pandanus candelabrum - Acrosticum aureum -
Pandanus candelabrum - Rhizophora racemosa:
2 Dans l'Estuaire du Cameroun, autour de Doala,
l'ordre est le suivant : Rhizophora racemosa -
Rhizophora harrisonni - Rhizophora mangle -
Avicennia germinans - Avicennia associé à
Laguncularia.
Malgré la pauvreté en espèces de mangroves, la faune, elle,
est très diversifiée incluant des insectes, des crabes, des
mollusques, des amphibies, des reptiles et de grands
mammifères comme les singes, le lamantin de l'Afrique
Occidentale (Trichechus senegalensis) et des dauphins à
bosse de l'Atlantique (Ajonina, 2006). On trouve également
d'autres espèces importantes de faune comme le crocodile
nain, le crocodile svelte et Les tortues d'eau douce. Les
vastes plages sont de remarquables sites de nidification
pour cinq espèces de tortues marines. Les mangroves
servent de nourriceries aux organismes marins, aux
oiseaux aquatiques et aux oiseaux migrateurs. En avril
2004, des enquêtes menées par le « Cameroon Wildlife
Conservation Society », en collaboration avec Wetlands
International (Ajonina et al., 2003a ; Ajonina et al., 2004] ont
recensé plus de 30 000 espèces oiseaux aquatiques.
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Facteurs clés de changement au Cameroun : Croissance
démographique et développement urbain pression
économique liée à l'exploration du pétrole.
La majorité des menaces auxquelles sont confrontées
les mangroves résulte des facteurs ci-dessus et incluent :
Infrastructure urbaine et développement agricole -
aboutissant à la perte de mangrove par défrichement.
63
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
Même si Les avis divergent quant à l'échelle de l'impact des
activités de développement sur la mangrove, il est clair qu'il
existe bien un impact associé au défrichement (FAO, sous
presse ; Din, 2006]. D'autres répercussions incluent la
pollution industrielle, particulièrement des industries
pétrolières ; le dragage des canaux et des rivières pour
permettre le transport, en particulier celui de l'exploitation
forestière, et l'assèchement des marais.
Eutrophisation et développement des algues - les
écoulements de pesticides et d'engrais issus des grandes
plantations (caoutchouc, huile de palme, banane) dans la
région côtière du Cameroun bloquent l'aération des racines
de mangrove.
Le manque de cadre légal protégeant les mangroves - de
récents rapports de terrain indiquent que de grandes
étendues de forêts de mangroves restent non protégées, à
l'exception du Parc national Ndongoro nouvellement créé à
la frontière avec le Nigeria, du Bois des Singes, du Parc
national de Douala-Edea et du Parc national de Campo
Ma'an à la frontière avec La Guinée équatoriale. À l'extérieur
de ces zones, la mangrove est menacée par l'exploration à
grande échelle du pétrole et du gaz et les activités
d'exploitation (Ajonina, 2006). Malgré l'utilisation abondante
de bois de construction et d'autres produits forestiers issus
Fours de fumage modernes développés par la CWCS
64
de la mangrove, il n'existe pas encore de législation
adéquate (FAO, sous presse).
Espèces envahissantes - le palmier nipa est une espèce
introduite qui a colonisé plusieurs zones et rivalise de
manière significative avec les mangroves locales comme
Rhizophora spp. (FAO, sous presse] ; la jacinthe d'eau
{Echorhina crassipes) est aussi abondante.
La plupart des menaces identifiées sont bien connues, mais
ne sont pas correctement quantifiées et documentées pour
l'application de mesures de gestion (Ajonina, 2006).
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE
Les principales utilisations de la mangrove et de ses
ressources sont :
e La construction de ponts ;
e La fabrication d'engins de pêche traditionnelle ;
a production de charbon de bois {en particulier
Rhizophora) ;
e Janin ;
La fabrication de vins et d'autres boissons distillées
à base de palmier nipa ;
L'utilisation pour les charpentes et La décoration ;
L'alimentation et l'utilisation à des fins médicinales ;
La pêche dans et autour des mangroves, aussi bien
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qu'au-delà de La mangrove vers le large : il y a
d'importantes nourriceries pour les poissons et Les
crevettes, cruciales pour la pêche (Fomete Nembot
and Tchanou, 1998] ;
e La transformation du poisson par fumage avec le
bois de mangrove (Fomete Nembot and Tchanou,
1998 ; Ajonina and Usongo, 2001).
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
Un programme de formation a été développé pour aider
des pêcheurs migrants du Nigeria à gérer leurs ressources
et pour développer des fours améliorés. Le CWCS a
développé des fours qui réduisent le temps de fumage de
2-3 jours à 4-8 heures, diminuant aussi La quantité de bois
utilisé. Ces fours ont été construits à grande échelle sur la
base de modèles fournis par le Mangrove Action Project
Cameroun
(MAP) aux États-Unis, utilisant des matériaux localement
disponibles du type adobe, briques en terre cuite, sable,
pierres écrasées, gravier, chevrons en bois et poteaux,
ciment, sel, tiges de fer, des treillis métalliques et des
tôles de fer ondulées
Cette technologie est une variation quelque peu
modernisée du four, qui peut être adaptée selon Les besoins
locaux et les ressources disponibles. Elle a servi de base à
l'atelier sur les approches communautaires à la pêche et La
gestion des mangroves organisé à Edea [4-9 mai 2003) au
profit des pêcheurs de la région Ouest et centrale [Ajonina et
al, 2003b]) avec la création du Réseau africain pour la
Mangrove [www.mangroveafrica.net), organisé par le
ministère de l'Environnement et des Forêts et de la CWCS
sous les auspices de MAP [Ajonina, 2006).
65
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
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EQUATORIALE
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Guinée équatoria
Superficie [km2] 28 050
Littoral [km] : 22 6026
Population [000] 504
Densité de population [par km2] à
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,23
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 2
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 258
% de couverture des mangroves en Afrique 1
Changement estimé 1980-2006 Aucun changement
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 61,6
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 267 260 277 253 250 258
La mangrove la plus développée se retrouve au niveau des
deltas du Mbini, Muni et Ntem. L'estuaire du Muni est large
de 2 km et recoit des apports de plusieurs rivières
secondaires. Les mangroves sont localisées le long de
l'estuaire jusqu'a 17 km à l'intérieur des terres et sont
dominées par Rhizophora racemosa. Avicennia germinans se
retrouve plus au niveau des zones côtières (FAO, sous presse).
ILy a un site Ramsar abritant une mangrove ; il s'agit de
la réserve naturelle de l'estuaire du Muni qui a été classée le
2 juin 2003 et qui couvre 800 km’ (1°13'S 9°45'E).
BIODIVERSITÉ
On retrouve deux seules espèces de mangroves en Guinée
équatoriale Avicennia germinans et Rhizophora
racemosa (FAO, sous presse).
La réserve naturelle de l'estuaire du Muni abrite une
jeune forêt secondaire et une mangrove situées aux
embouchures des fleuves, avec aussi bien La mangrove
rouge ([Rhizophora sp.) que la mangrove noire (Avicenia
sp.). Les arbres Aucoumea klaineana de la famille des
Burseraceae abritent au moins 20 000 oiseaux aquatiques.
La réserve est une source importante d'alimentation pour
Guinée équatoriale
le
les poissons. C'est une zone de frayère et de nourricerie
ainsi qu'un couloir de migration pour les poissons. La faune
comprend des lamantins, des éléphants, des mandrills et
des oiseaux migrateurs (Ramsar, 2006c).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Facteurs clés de changement en Guinée équatoriale :
développement rapide du secteur pétrolier et de l'industrie
gazière.
La menace la plus pressante pour la mangrove semble
être l'exploration et La production des dépôts de pétrole et de
gaz découverts dans les années 1990. Bien que les forêts de
mangroves soient exploitées par les communautés côtières,
l'échelle d'exploitation pourrait être durable aux niveaux
actuels d'exploitation ; toutefois, cette situation pourrait
changer là où les mangroves sont menacées par les
activités pétrolières. Dans le site Ramsar, la réserve
naturelle de l'estuaire du Muni, les perturbations causées
par les activités humaines comme la chasse intensive, la
surpêche, et l'exploitation forestière générale menacent le
site (Ramsar, 2006c).
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE
Ces activités peuvent, en général, être catégorisées
comme industrielles et de subsistance. L'utilisation locale
de la forêt et de produits forestiers par les communautés
inclut La pêche, la chasse, l'agriculture de subsistance et la
collecte de bois pour le carburant et La construction (FAO,
sous presse ; Ramsar, 2006c). Depuis les années 1990, les
activités industrielles centrées sur le pétrole et l'industrie
du gaz ont permis à la Guinée équatoriale d'avoir la
croissance économique la plus rapide du monde en 2004
{BBC., 2006a).
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
On a découvert de grands gisements de pétrole et de gaz au
large de Bioko au milieu des années 1990 et Leur exploitation
a permis une croissance économique spectaculaire pour Le
pays (BBC., 2006a).
67
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
SAO TOME
des À 8
LR VE HU
ds
ETS
3
4
LS
%
2
:
£
€
F5 etat
Säo Tomé et Principe
Sao Tomé et Principe
Superficie [km2] 0
Littoral [km] 269,0
Population [000] 157
Densité de population [par km2] 162
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,16
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays ‘ 4
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] _ 1,40
% de couverture des mangroves en Afrique <0,1
Changement estimé 1980-2006 Pas de données
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 0
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] _* È : # “1/40
pas de données
Le groupe d'îles de Sao Tomé et Principe consiste en deux
îles principales d'origine volcanique et en un certain nombre
d'îlots plus petits (BBC., 2006b)]. Les îles sont séparées du
continent africain par une mer d'une profondeur de 1800 m
et n'ont jamais été reliées au continent [World Bank, 1993).
La FAO n'a actuellement aucune information quantitative
disponible pour ce pays. Cependant, le Plan national
d'Action pour la Biodiversité indique La présence de petites
forrnations de mangroves dans les estuaires de Shell Beach,
Tamarinos Beach, Pantufo, Iz6, dans la lagune de Malanza
et à Lapa, dans l'île de Sao Tomé [Ministerio de Recrusos
Naturais y Meio Ambiente, n.d.).
BIODIVERSITÉ
Dans toutes les îles du golfe de Guinée, l'espèce de
mangrove dominante est Rhizophora spp. L'une des zones
de mangroves est appelée Mangrove de Pantufo (FAO,
sous presse).
ILy a une zone appelée Mangrove de Malanza à l'extrême
sud de Sao Tomé, qui est caractérisée par Acrostichum
aureum ; Cyperaceaes (Sleria depressa] (EC, 1999).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Les facteurs clés de changement à Sao Tomé et Principe :
le développement côtier.
Les menaces identifiées [Ministerio de Recrusos
Naturais y Meio Ambiente, n.d.] incluent :
e l'érosion côtière et Le développement d'infrastructures ;
e Les méthodes inappropriées de pêche ;7
e Les résidus pétroliers qui polluent l'environnement
côtier et La haute mer ;
e La décharge de résidus d'essence dans l'estuaire de
la River Grande.
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES À LA MANGROVE
Sao Tomé et Principe essaye de réduire sa dépendance au
cacao ; Les chutes de La production et la baisse des prix ont
installé cet état insulaire dans une lourde dépendance par
rapport à l'aide étrangère. Le gouvernement encourage la
diversification économique et explore actuellement la
possibilité d'exploiter le pétrole qui serait au niveau de la
fange côtière du pays. L'exploration est en cours et La phase
d'exploitation commerciale pourrait commencer dans
quelques années (BBC., 2006b).
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
Les données sur le statut des mangroves de Sao Tomé et
Principe sont rares, mais il y a des indications qui montrent
que beaucoup de forêts de mangroves côtières ont été
détruites juste avant 1990 [UNEP, 1990).
69
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
|
HE Re S FFF GUINEE : Su
Se ur ns SOUATORAPE*)
70
Gabon
Superficie [km2] 257 670
Littoral [km] + Shduthe 2019,1
Population ['000] 1384
Densité de population [par km2] 5
Taux annuel de croissance démographique [%] 1,58
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 7
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 1606
% de couverture des mangroves en Afrique 5
Changement estimé 1980-2006 _ Baisse modérée
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 42,9
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 2185 1858 1759 1529.4 1500 1 606
Le Gabon est considéré comme l'un des pays d'Afrique les
plus stables. Son président, Omar Bongo est au pouvoir
depuis 1967 et sa position en faveur de l'environnement
aurait un impact positif sur les mangroves du pays
(Quammen, 2003).
Au Gabon, les courants dominants proviennent des
ouvertures des fleuves vers Le nord, et les mangroves se
développent ainsi Le Long des marges côtières, en direction
du nord. Les forêts de mangroves se retrouvent, dans une
certaine mesure, dans tous Les estuaires, les baies et les
lagunes le long de la côte et sont généralement localisées
sur les rives gauches. La formation principale de mangrove
se situe à l'embouchure de Como et couvre une superficie
de 850 km: [Vande weghe, 2006] - avec Libreville sur la rive
droite de l'estuaire - près d'Ogooué [FAO, sous presse). Une
autre zone significative de mangrove est La Baie de Mono qui
couvre 350 km’ de mangrove [Vande weghe, 2006).
Le Gabon dispose de trois sites Ramsar (classés le
30 décembre 1986) comprenant des zones de mangroves. Il
s'agit de :
Wongha-Wonghé qui couvre 3 800 km° (00°45'S 009°25'E) ;
avec très peu de mangroves [Vande weghe, 2006).
Petit Loango, d'une supeficie de 4 800 km’ ([02°15'S
009°45'E), mais maintenant inclus dans le Parc National de
Loango [Vande weghe, 2006) et,
Setté Cama qui s'étend sur 2200 km2 (02240'S 010205 E),
Gabon
maintenant intégré au Parc National de Loango [Vande
weghe, 2006).
BIODIVERSITÉ
On retrouve 7 espèces de mangroves au Gabon :
Acrostichum aureum
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Rhizophora harrisonii
Rhizophora mangle
Rhizophora racemosa
Rhizophora racemosa, R. harrisonii, R. mangrove ont
tendance à dominer le front de mer, tandis qu'Avicennia
germinans, Acrostichum aureum, Conocarpus erectus et
Laguncularia racemosa dominent Les zones moins inondées
et les bords secs dans la zone de transition vers les forêts
terrestres [Vande weghe, 2006). Dans le Parc National
d'Akanda et le Parc National de Pongara occidental, les
mangroves constituent les formations marines, avec surtout
de basses Rhizophora. Les Rhizophora de grande taille se
retrouvent sur d'étroites bandes le long des fleuves et des
vastes étendues couvertes de sol nu hypersalin [tannes]. Les
mangroves orientales de Pongara, qui grandissent dans de
l'eau saumâtre avec beaucoup de sédiment, sont beaucoup
plus grandes et peuvent atteindre plus de 30 m. Les
palmiers Raphia et Le Phénix se retrouvent dans La zone de
transition avec les forêts terrestres.
Dans la baie de Lopez, les mangroves sont de taille
moyenne. On trouve également, sur un espace réduit, des
pieds de grands Rhizophora le long des fleuves, mais dans
une ceinture plus large que dans le parc national d'Akanda.
Dans la partie Fernan-Vaz du delta, de grands Rhizophora
abondent, comme dans la partie orientale de l'estuaire du
Como. Au niveau de Sette Cama, Les mangroves poussant le
long de l'embouchure de la lagune Ndugu, sont composées
d'Avicennia |(Vande weghe, 2006).
Le delta de l'Ogooué abrite l'une des plus importantes et
des plus intactes mangroves - néanmoins peu connue - en
Afrique sub-saharienne avec également un important
réseau de marais d'eau douce. On y trouve un ensemble
unique de plantes et d'animaux, y compris des populations
de mammifères aquatiques tels les hippopotames et les
lamantins, ainsi que de nombreuses espèces d'oiseaux
71
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
PAeta area VE
2 3
pretheted are)
Légende
Aire protégée pré-existante
Nouveaux parcs nationaux
Autre aire protégée
Protocole de concession
ATLANTIC CRAN
Carte 3 : réseau des parcs nationaux du Gabon (Quammen, 2003)
aquatiques (UNEP/Nasi, 2001). D'autres espèces habitant
les mangroves du Gabon incluent :
* plus de 40 000 échassiers paléarctiques comptés en
janvier 1983 (Vande weghe, 2006) ;
+ deux espèces de tortues d'eau douce {parc national MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
de Loango ] (GBP, 2003) :
e Le chimpanzé Pan troglodytes, les gorilles Gorilla
gorilla, l'éléphant Loxodonta africana et le pélican
blanc Pelecanus onocrotalus (Ramsar, 2006b).
Facteurs clés de changement au Gabon : développement
* des aigrettes (Bubulcus ibis) (GBP, 2003) ; associé à l'exploration et à la production de pétrole et de gaz.
+ Aristogeitonia gabonica {Picrodendracesae) : Selon les informations actuelles, les mangroves du Gabon
e La fauvette Apalis flavida, qui se trouve seulement ne sont pas commercialement exploitées et sont
dans les mangroves et buissons côtiers [Vande seulement utilisées pour les besoins de subsistance (FAO,
weghe, 2006) ; sous presse ; Vande weghe, 2006).
72
Deux sources de menaces ont été identifiées pour les
écosystèmes de mangroves au Gabon :
1 les pratiques non durables des pêcheurs migrants
provenant du Nigéria [Vande weghe, 2006) ;
2 les impacts, intentionnels ou accidentels, liés à
l'exploration du pétrole [Ramsar, 2006b).
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE
L'industrie pétrolière gabonaise est La principale ressource
économique du pays. Le pétrole est considéré comme
étant la ressource naturelle La plus importante parce que
c'est la source principale de devise et qu'elle constitue la
majorité des exportations. L'industrie pétrolière située en
aval est également bien développée avec une raffinerie de
pétrole à Port-Gentil et un certain nombre de compagnies
pétrolières internationales actives dans la distribution et le
marketing des produits pétroliers. Le Gabon a également
une active industrie minière basée sur l'extraction au
manganèse [Mbendi, 2003).
Eco-tourisme on s'attend à une augmentation
significative de l'importance de l'éco-tourisme dans les
années futures tandis que les réserves de pétrole du pays
s'épuisent (Quammen, 2003).
Gabon
Des parties de chasse pour les invités du Président sont
entreprises dans la réserve de Wonga-Wongué. L'accès est
strictement limité et des mesures anti-braconnage sont
entreprises (Ramsar, 200éb).
Aucune information n'a été trouvée concernant l'utilisation
traditionnelle de subsistance des palétuviers par les
communautés côtières ; cependant, il est supposé que de
telles activités sont effectuées, mais à un niveau trop faible
pour constituer une menace.
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
Un système étendu de parcs nationaux, y compris en zones
côtières, a été mis en place en 2002 [voir carte 3].Ce
classement est salué par certains comme étant une des
actions de conservation les plus significatives depuis
l'établissement du premier parc national en 1872. Ce
système inclut des mangroves dans l'extrême sud-ouest du
parc national de Mayumba, qui est classé catégorie Il des
Aires protégées de l'IUCN (Quammen, 2003).
73
ss.
ANGOLA 5
Congo
Superficie [km2] 341 500
Littoral [km] Er n206 TE
Population [000] 3 999
Densité de population [par km2] 12
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,94
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 6
Superficie totale occupée par La mangrove [km?2] 17
% de couverture des mangroves en Afrique <0,1
Changement estimé 1980-2006 __ Baisse sévère
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 1,1
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 200 120 188 83.5 80 17
L'ampleur des mangroves au Congo est limitée et, selon
les données disponibles, elle diminue rapidement. Les
mangroves se trouvent le long des estuaires et des
lagunes côtières (FAO, sous presse), en particulier dans
les estuaires de Kouilou, de Noumbi et de Loémé ; dans le
parc national de Conkouati-Douli Le long des lagunes de
Conkouati, de Mékoundji, de Mvassa, de Malondo, de
Yombo et de Bouloumouka ; et Le Long des rivages rocheux
de Mvassa. Elles deviennent de plus en plus réduites et
fragmentées, avec une couverture d'environ un km’ dans
Les lagunes les plus petites (FAO, sous presse).
Les forêts de mangroves du Congo peuvent être
séparées en quatre groupes (FAO, sous presse) :
1 les hautes forêts avec des canopées atteignant 20-
25 m (fleuves de Kouilou et de Noumbi, lagune de
Conkouati) ;
2 Les forêts fermées qui atteignent 8-15 m de haut
{[Mékundji, Yombo, Malonda et Loémé) ;
3 les mosaïques de forêts de palétuviers, entremêlées
avec d’autres arbres qui ne sont pas des mangroves,
atteignent un maximum de 10 m de haut [Mvassa,
Loya, Bulumuka, Vandji et autres petites lagunes)
4 les pieds dégradés de mangroves qui atteignent 3-5
m (Songolo et Loubi]. La marée atteint 30 km en
amont au niveau de plusieurs fleuves congolais.
La croissance des mangroves au Congo est ralentie par la
longue saison sèche, de juin à septembre, et La présence
Congo
de courants froids qui passent non loin des côtes
congolaises (FAO, sous presse).
BIODIVERSITÉ
Six des huit espèces de palétuviers africains occidentaux
sont présentes au Congo :
Acrostichum aureum
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Rhizophora harrisonii
Rhizophora racemosa
L'espèce dominante est Rhizophora racemosa, bien qu'elle
soit plus rare dans le haut du fleuve et qu'elle finisse par
fusionner avec le palmier des eaux douces Phoenix
reclinata, les papyrus ou les forêts marécageuses des eaux
douces (FAO, sous presse). On remarque un petit bosquet
d'Avicennia germinans le long du rivage rocheux.
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Facteur clés de changement au Congo :
démographique et instabilité civile.
La réduction de la superficie et de la qualité des
écosystèmes de mangroves du Congo est due
principalement à l'urbanisation non contrôlée de La côte
dans le sud-est du pays, qui abrite 70 % de la population.
L'autre cause est liée à l'exploitation non contrôlée des
ressources de palétuviers pour le bois de chauffe et la
pêche. Dans certaines zones du pays, telles que la lagune
de Songolo et les forêts de Loya et de Mvassa, où les
palétuviers sont maintenant des reliques de forêt, la
construction d'habitations est la cause principale de cette
dégradation. La pollution provoquée par l'exploitation
d'hydrocarbures menace ces écosystèmes, et certaines
des lagunes côtières sont également polluées (FAO, sous
presse ; WCS, 2006]. Les mangroves près de Pointe-Noire
{Loya, Songolo, Mvassa et Loubi] sont sérieusement
dégradées par des fuites de pétrole. Les lagunes de Loubi,
de Loya et de Songolo ont également été affectées par la
pollution chimique.
Bien que les forêts du Congo soient protégées du
point de vue légal, leur gestion reste insatisfaisante (FAO,
sous presse). L'instabilité civile dans Le pays pendant les
années 90 a sérieusement affecté les activités
croissance
75
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
industrielles et commerciales et a miné la gestion des
ressources naturelles.
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES AUX MANGROVES
Produits pétrochimiques : l'économie du Congo est basée
principalement sur le secteur du pétrole, qui est de loin la
principale source de revenu du pays. Les abondantes forêts
tropicales du pays sont source de bois de construction.
La sylviculture commerciale, qui était la locomotive des
exportations congolaises avant la découverte du pétrole,
génère maintenant moins de 7 % des recettes d'exportation.
La production de bois a connu un coup d'arrêt pendant la
guerre, mais a recommencé et de nouvelles concessions ont
été louées en 2001 [United States Department of State,
2006b).
Activités de subsistance : les communautés locales
dépendent fortement des mangroves ce qui conduit à leur
surexploitation. Cela a des impacts négatifs sur la santé et
le fonctionnement des écosystèmes de mangroves dans
certaines zones. Cependant, il reste des forêts intactes
76
telles que celles de Mékundji, Vandji et Noumbi, et plusieurs
initiatives ont été lancées pour conscientiser les populations
dépendantes de l'importance de l'utilisation durable de ces
ressources qui réduit l'insécurité alimentaire.
EVÉNEMENTS RÉCENTS
En mars 2006, Ramsar a signé un mémorandum de
coopération avec la Commission Internationale du Bassin
Congo-Oubangui-Sangha ([CICOS]. La CICOS a été créée en
1999 par les chefs d'État du Cameroun, de La République
centrafricaine, de la république du Congo, et de la
République démocratique du Congo, comme une
organisation intergouvernementale chargée de gérer
durablement les cours d'eau de La région et de favoriser la
gestion intégrée des ressources en eau au niveau du bassin
du Congo-Oubangui-Sangha. La gestion des mangroves
tombe sous le mandat de la CICOS, ce qui offre un
mécanisme de conservation de la mangrove dans la région
{Ramsar, 2006b).
République démocratique du Congo
République démocratique
du Congo
Superficie [km?] PAT E).
Littoral [km] 3 176,8
Population [000] 57 549
Densité de population [par km?] 25
Taux annuel de croissance démographique [%] 3,08
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays à 6
Superficie totale occupée par La mangrove [km?2] 201
% de couverture des mangroves en Afrique 0,7
Changement estimé 1980-2006 Baisse sévère
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 25
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 606 353 374 220 220 201
La République démocratique du Congo est un vaste pays
situé au niveau de l'équateur Le bassin de la rivière du
Congo couvre une zone de presque un million de km° [CIA,
2006). Malgré la taille du pays, la longueur de sa côte
maritime n'est que de 40 km, y compris Le cours inférieur du
fleuve Congo, son seul débouché sur l'océan Atlantique [CIA,
2006 : FAO, sous presse). La côte est caractérisée par des
récifs élevés, et des mangroves qui occupent les entailles de
la falaise et forment l'une des plus importantes zones de
mangrove dans Le delta du Congo (FAO, sous presse).
En 1994, les forêts de mangrove ont été estimées par le
Service d'inventaire Permanent et d'Aménagement
Forestiers à 555,57 km!, soit 0,04 % des forêts de La RDC et
0,02 % de la surface terrestre. C'est significativement plus
élevé que les évaluations faites depuis 1980 présentées plus
haut. Cela relève probablement d'une divergence
d'appréciation dans la définition des forêts à mangrove. Sur
la base des informations présentées dans ce rapport, la
superficie occupée par les mangroves a diminué de deux
tiers depuis 1980.
D'après Le World Resources Institute {WRI} aucune
mangrove dans le pays n'était protégée dans les années
1990 (WRI, 2003b). Cependant, la RDC a annoncé lors de la
7: Conférence des Parties à La Convention (COP] de Ramsar,
l'établissement d'un site Ramsar créé conformément à
l'arrêté ministériel N° 44/CM/ECN/92 (2 mai 2002] par le
ministère de l'Environnement, de la Conservation de la
Nature et du Tourisme [Tshibasu, n.d]. La réserve a été
désignée particulièrement pour protéger les mangroves
(http: // www. ramsarorg/cop7/cop7_nr_congo_drhtm).
Le parc marin des Mangroves a été désigné comme site
Ramsar le 18 janvier 1996 et couvre une superfice de
660 km? (05°45'S 012°45'E). Le site est protégé au niveau
national sous la loi numéro 75-023 (22 juillet 1975), modifiée
par l'ordonnance numéro 78-190 (5 mai 1978] selon le
statut de l'institut. L'objectif est d'assurer la protection de
la flore et de la faune dans les réserves de la RDC, et
permettre la recherche scientifique et Le tourisme dans le
respect des principes fondamentaux de la conservation de
la nature et de la gestion des ressources naturelles
{Tshibasu, aucune date).
BIODIVERSITÉ
Six espèces de mangroves sont présentes en RDC :
Acrostichum aureum
Avicennia germinans
Conocarpus erectus
Laguncularia racemosa
Rhizophora mangle
Rhizophora racemosa
Les forêts intertidales sont dominées par Rhizophora
racemosa, Rhizophora harrisonii et Rhizophora mangle dans
la zone intermédiaire. Les deux premières espèces peuvent
atteindre 25-30 mètres de hauteur (FAO, sous presse). Neuf
espèces de mammifères rares où en danger [y compris Le
lamantin), six espèces d'oiseaux et huit espèces de reptiles
(y compris La tortue marine] voient leurs habitats menacés
de destruction dans le parc maritime principalement suite à
une utilisation irrationnelle des ressources.
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Facteurs clés de changement en RDC : développement
économique (pétrochimique) et modification des habitats.
Le delta fluvial est à faible densité et la mangrove n'est
pas aussi dégradée.Trois facteurs menacent la mangrove
dans cette région :
e Le déboisement ;
e Le braconnage endémique, principalement pour les
tortues et Les lamantins ;
e La pollution par les hydrocarbures provenant
77
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
3cl Et
ss
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3.6r.c1
,
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3e
DAT 2:
Ses
78
principalement de la région Cabinda en Angola
(FAO, sous presse), mais aussi des navires-citernes
{Tshibasu, n.d).
Dans le parc national des Mangroves, les menaces à
l'habitat proviennent de :
e l'utilisation de subsistance - cueillette de plantes
médicinales, coupe pour Le bois de chauffe et
l'agriculture de subsistance ;
e La pollution liée au raffinage du pétrole;
e Le développement urbain et industriel au niveau de
l'estuaire du Congo et de la région Moanda, le
développement par la Régie des Voies Maritimes
d'infrastructures de transport et le développement du
port en eau profonde de Banana (Ramsar, 2006b)]
République démocratique du Congo
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ET INDUSTRIELLES
L'activité industrielle est actuellement faible dans les zones
de mangroves. Le site du parc national des Mangroves est
un domaine de l'État et constitue une importante réserve de
poissons et de crustacés pour les pêcheries locales. Dans
les zones environnantes, une agriculture de subsistance se
développe à côté de la chasse et de la récolte des produits
alimentaires sauvages. Ceux-ci sont principalement utilisés
à des fins médicinales (Ramsar, 2006b).
La RDC a entrepris une analyse des coûts et bénéfices
pour comprendre et démontrer les valeurs qui sont attachées
par les communautés locales à certaines zones côtières
humides. Cette méthode s'est avérée un outil puissant pour
aider les décideurs quand ils ont choisi d'établir Le parc
national de Mangroves comme site Ramsar (Ramsar, 1999].
79
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
à CONGO, -; nues
À 4 vs
CONGO,
= RDC È
D 0
pe;
à
# ANGOLA à 4 4000
9 2 4 0 50 100
NT VA WE = == un
Angola
Superficie [km2] 1 246 700
Littoral [km] ” DOTE
Population [000] re 15941
Densité de population [par km2] 2 AS
Taux annuel de croissance démographique [%] 279
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 3
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 333
% de couverture des mangroves en Afrique 1
Changement estimé 1980-2006 [%] Baisse modérée
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 11
STATUT
Tableau d'estimation des superficies couvertes par La
mangrove
Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006
Superficie [km2] 530 433 607 336 330 333
Les mangroves sont situées Le long des fleuves de l'Angola.
Les pieds de mangroves les plus significatifs se trouvent au
niveau de l'estuaire de Lubinda, autour de l'enclave de
Cabinda et sur l'estuaire du Congo, bordant la RDC. Les
mangroves s'étendent ensuite vers le sud avec une diversité
plus faible. D'autres pieds de mangroves se trouvent à
l'embouchure des fleuves Chiluango, Bambongo, Longa et
Cuanza. Les mangroves ne dépassent pas Benguela car la
côte devient plus aride et latempérature de surface de l'océan
diminue, entraînant un changement brusque de la végétation
qui passe de tropicale à tempérée à Santa Maria (FAO, sous
presse). IL n'existe aucun site Ramsar bien qu'il y ait deux
aires nationales protégées abritant des mangroves : le parc
national de Kisama et la réserve naturelle intégrale des Îles
Passaros (Great Barrier Reef Marine Park Authority/The
World Bank/The World Conservation Union, 1995).
BIODIVERSITÉ
La diversité spécifique des mangroves diminue du nord au
sud. La taille des espèces baisse au fur et à mesure que l'on
approche du sud. Au nord de l'Angola, Rhizophora racemosa
et R mangle atteignent des hauteurs de 30 m tandis que
dans le sud elles ne dépassent pas 1 m ; de même, la
végétation d'Avicennia germinans du sud est souvent plus
rabougrie (FAO, sous presse). Les écosystèmes de mangroves
en Angola sont des habitats uniques qui accueillent des
espèces rares, y compris des primates comme la guenon
Angola
bleue [Cercopithecus mitis) ;: le talapoin (Miopithecus
talapoin) ; le potto de Bosman (Perodicticus potto) et le bush
babies (Galago spp.]. Sur les cours inférieurs des fleuves à
galeries de mangroves, on trouve le lamantin africain
(Trichechus senegalensis), ainsi que la tortue épluchée
douce {Trionyx triunguis) IMANGAIS ECO-TURISMO, n.d.).
Le parc ornithologique de Quicama [{IBA) s'étend sur
110 km le long de la côte angolaise. || comporte une diversité
d'habitats pour les oiseaux, de même que la partie la plus au
sud de la vaste forêt de mangroves en Angola, dans l'estuaire
Cuanza (BirdLife International, 2005). Le parc ornithologique
de Mussulo IBA est dominé par les mangroves. On y trouve
les espèces suivantes : Rhizophora mangle, Laguncularia
racemosa et Avicennia germinans. Le site est important pour
les oiseaux aquatiques, avec 61 espèces d'oiseaux
aquatiques enregistrées (42 % de la liste angolaise) (BirdLife
International, 2005). L'écosystème mangrove de Mussulo
n'est pas représenté dans les communautés de mangroves
ailleurs sur la côte angolaise, et seul son intérêt botanique a
été utilisé pour justifier sa conservation (Huntley, 1974).
MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT
Facteurs clés de changement en Angola :
politique; développement économique.
La collecte de bois de feu constitue une importante
menace pour la mangrove. Cette pratique nuit à de nombreux
écosystèmes. Dans le secteur de Cabinda, la prospection
d'hydrocarbures a perturbé les formations de mangroves
(FAO, sous presse). Les forêts de mangroves de Mussulo sont
abattues pour le logement et seront probablement totalement
détruites dans un futur proche (BirdLife International, 2005).
instabilité
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE
L'Angola est l'un des grands producteurs de pétrole d'Afrique
avec des exportations vers les États-Unis et La Chine.
D'autres activités de subsistance incluent l'utilisation du bois
de mangrove pour la construction et Le bois de chauffage.
ÉVÉNEMENTS RÉCENTS
Les 27 ans de guerre civile en Angola ont pris fin en 2002. La
richesse pétrolière de l'Angola se trouve surtout dans la
province de Cabinda, où persiste encore un conflit
séparatiste vieux d'une décennie,s et où il reste des zones de
mangroves (BBC, 2006c).
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A
Rhizophora mangle [mangrove rouge)
Rhizophora mangle est un arbre de taille petite à moyenne allant
de 10 à 20 m de hauteur et de 10 à 30 cm de diamètre à hauteur
de poitrine. Cependant, il peut dépasser 40 m de hauteur et
70 cm de diamètre à hauteur de poitrine sur les sites productifs
(Jimenez, 1985). IL pousse généralement au bord de l'eau et est
facilement identifiable à ses racines enchevêtrées, rougeâtres.
Méthode de propagation : les graines poussent alors qu'elles
sont encore sur les arbres puis tombent dans le fond meuble
autour de la base des arbres. Les courants et marées peuvent
aussi Les transporter dans d'autres zones adaptées où elles
s'établissent dans le fond meuble avant de pousser
{Florida Keys NMS, 2006; Law, FRC-43).
Avicennia germinans mangrove noire)
Avicennia germinans se caractérise par ses nombreuses
excroissances appelées pneumatophores, qui ressemblent à
des doigts et qui sortent du sol autour du tronc de l'arbre ; un
Avicennia de 3 m de haut peut avoir 10 000 pneumatophores
(Tan, 2001). Ces espèces ont tendance à occuper des terrains
légèrement plus élevées à l'intérieur des terres que La
mangrove rouge.
Méthode de propagation : les graines poussent alors qu'elles
sont encore sur les arbres puis tombent dans Le fond meuble
autour de la base des arbres. Les courants et marées peuvent
aussi Les transporter dans d'autres zones adaptées où elles
s'établissent dans Le fond meuble avant de pousser [Florida
Keys NMS, 2006; Law, FRC-43].
Laguncularia racemosa [mangrove blanche]
Laguncularia racemosa n'a pas de racines aériennes visibles et
est plus facilement identifiable par ses feuilles. Celles-ci sont
de forme elliptique, jaune-vert clair, et ont deux glandes
caractéristiques à La base de La feuille sur la jointure de la tige.
Cette espèce occupe des zones plus élevées sur les plateaux
intérieures que Les mangroves rouges ou noires.
Méthode de propagation : Les graines poussent sur Les arbres puis
tombent dans Le fond meuble autour de La base des arbres. Les
courants et marées peuvent aussi les transporter dans d'autres
zones adaptées où elles s'établissent dans le fond meuble avant
de pousser ({Florida Keys NMS, 2006; Law, FRC-43).
Conocarpus erectus (Bouton de bois)
Conocarpus erectus appartient à la famille de La mangrove
blanche. Cette espèce tient son nom de ses fleurs denses et
arrondies qui poussent en grappes et ressemblent à des boutons ;
le fruit est vert violacé et arrondi en forme de cône (Law, FRC-43).
Acrostichum aureum [Fougère en cuir d'or)
Une fougère droite, poussant jusqu'à 1,5 m de haut, avec une
petite apparence broussailleuse. Elle a des racines fibreuses
typiques comme celles des fougères sans aucune racine
aérienne. La fronde est simple, jusqu'à 1 m de long et
4 cm de large, iso bilaterale, mi veine distincte et veine
réticulée, fine entière, émoussée, vert et jaune à maturité avec
une limbe, glabre, coriace et nervure saillante d'un côté. Les
frondes mûres deviennent des sporophyllous, les spoprangia
diffus à abaxial font surface, sporangia mélangé sur les deux
côtés de la tige mi-veinée, sporangia brun, globose supérieur
pédonculé, (Mangroves of India, 1998).
Nypa fruticans (Mangrove/Nypa Palm)
Un palmier qui pousse dans La boue meuble, habituellement où
l'eau est plus calme, mais où il y a un afflux régulier de limon
Annexe 2
s en Afrique de l'Ouest
d'eau douce et de nutritiment. On le trouve à l'intérieur des
terres, aussi loin que La marée peut déposer les graines
flottantes du palmier. IL tolère une inondation peu fréquente, du
moment que le sol ne reste pas sec trop longtemps. Les tiges
rampantes horizontales stabilisent Les berges et empêchent
l'érosion du sol (Tan, 2001 ; Missouri Botanical Garden, 1996).
Rhizophora racemosa (Mangrove rouge)
Rhizophora racemosa est plus rare que À. mangle. La
distribution semble moins étendue, principalement aux
estuaires équatoriaux des plus grands systèmes de fleuve avec
des courants d'eau douce plus continus (Duke, 2006). C'est Le
colon principal dans Les réseaux de lagunes ouvertes le long
du littoral du Ghana, du Nigeria, du Cameroun, de La Guinée
équatoriale, du Gabon, de La République démocratique du
Congo et de l'Angola (WWF, 2001).
Rhizophora harrisoni (Mangrove rouge]
Le taxon est considéré comme l'hybride putatif de À. mangle et
R. racemosa. Rhizophora harrisonii comme l'hybride apparent
de R. mangle et de R. racemosa, d'après ses caractéristiques
morphologiques intermédiaires et partagées. D'autres
recherches sont nécessaires pour avoir une image plus précise
des Rhizophora taxa et de leur distribution à travers la région
pacifique de l'Est atlantique (Duke, 2006). La FAO reconnaît
Rhizophora harrisonii comme une espèce distincte (FAO, sous
presse). La distribution serait d'une façon générale restreinte
aux estuaires équatoriaux des réseaux des plus grands fleuves
avec des courants d'eau douce plus continus (Duke, 2006).
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87
Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale
Annexe 3 : Experts en mangroves qui ont contribué
Pays Nom
E-mail
Titre/Affiliation
Cameroun Ndongo Din
Gordon Ajonina
ndongodin{yahoo.com
cwcsmkofäyahoo.fr
Chef du départment de Botanie ; Faculté des
Sciences ; Université de Douala, Cameroun
Cameroon Wildlife Conservation Society (CWCS)
Jean Nke jean_nkelyahoo.com Défense de l'Environnement Camerounais
Côte d'Ivoire Abou Bamba bambalramsar.org Conseiller Ramsar pour l'Afrique
Guiné équatoriale Gail W. Hearn Hearnglarcadia.edu Professeur de Biologie, Université d'Arcadie
Gabon Jean Pierre Vande weghe _ jpvandeweghefähotmail.com _ Scientiste pour Wildlife Conservation Society
Ghana Joana Akrofo Joana.akrofifâunep.org Division for Early Warning and Assessment, UNEP
AK. Armah akarmah{dug.edu.gh Dpmt d'Océanographie & Pêches, Université de
Ghana
Chris Gordon cgordonf(dug.edu.gh Coordinateur de Projet : GLOMIS/ Université de
Ghana
Nigeria Elijah Ohimain eohimainfdyahoo.com Environmental/petroleum microbiologist
Ayobami T. Salami ayobasalamifäyahoo.com Head, Space Applications and Environmental
Science Laboratory, Institute of Ecology &
Environmental Studies, Obafemi Awolowo
University, Ilelfe, Nigeria
Togo Ebeh Adayade Kodjo ebeh(âcooperation.net Directeur général: Association nationale des
Consommateurs et de l'Environnement
{ANCE-TOGO)
Abilio R. Said Review at the request of the Secretariat of the
Abijan Convention
Régional Salif Diop Salif.diop@unep.org Division for Early Warning and Assessment, UNEP
Annexe 4 : boîte à outils économique pour déterminer la valeur des produits et services de mangrove
Produit/Service
Produits forestiers
Méthodes d'évaluation
+ Analyse de l'offre et de la demande
+ Prix du marché
+ Prix de marché de remplacement
Produits de pêche sur place (crabes, poissons)
+ Approche de la fonction de production
Pêcheries hors sites acceptées (poisson, crevette)
Produits de l'aquaculture (poisson, crevette)
+ Approche de la fonction de production
e Analyse de l'offre et de La demande
+ Prix du marché
Séquestration de carbone
+ Réduction du coût des prévisions de dégâts
futurs liés au changement climatique
Plantes médicinales traditionnelles
+ Prix de substitut
+ Évaluation incertaine
Conservation de biodiversité
+ Potentiel médicinal des plantes
+ Prévision de La valeur des plantes comme
source de médicaments
+ Écotourisme
+ Méthode du coût de voyage
+ Valeurs de non usage
+ Évaluation incertaine
Autres bénéfices relatifs de non usage
+ Évaluation incertaine
Source: Spaninks, F. and van Beukering, P. 1997. Economic Valuation of Mangrove Ecosystems: Potential and Limitations. CREED Working Paper
Series 14. IED.
| 4 d'Uet + en
Lx ue | ob, Ge
UNEP World Conservation
Monitoring Centre
219 Huntingdon Road, Cambridge
CB3 0DL, Royaume-Uni
Tél. :+44 (0) 1223 277314
Fax :+44 (0) 1223 277136
E-mail: info@unep-wcmc.org
Site Web : www.unep-wcmc.org
Mangroves de l'Afrique de
l'Ouest et centrale
La biodiversité rend possibles toutes formes d'activité économique. Les
dommages subits par les composantes de la biodiversité ont des conséquences
économiques dont les impacts sont le plus durement ressentis par Les pauvres,
Nul autre domaine n'illustre mieux cet état de choses que les écosystèmes de
mangroves et les populations humaines qui en sont tributaires. Les mangroves
soutiennent les moyens d'existence puisqu'elles servent d'habitat aux espèces
alimentaires, sont source de bois pour la construction d'habitations, la cuisine et
le chauffage, et sont indispensables à de nombreuses autres activités
commerciales et de subsistance. Les mangroves protègent également les zones
côtières de l'érosion et des ondes de tempêtes. À l'heure où La tendance générale
est au déclin des mangroves, on commence à réaliser pleinement le rôle de cet
habitat si précieux.
Le présent rapport fait Le bilan de la situation des mangroves de 19 pays d'Afrique
occidentale et centrale - statut, répartition géographique, biodiversité,
utilisations, menaces et facteurs de changement. Bien que de nombreuses études
nationales, régionales et mondiales de cet habitat soient en cours, il reste des
lacunes considérables qui soulignent la nécessité de poursuivre les évaluations
dans ces régions.
Le rapport conclut qu'il y a eu un déclin des étendues de mangroves dans la région
au cours des 25 dernières années, et que ce déclin aura des conséquences.
WWW.unep.0rg
Programme des Nations Unies pour
l'environnement (PNUE)
P.0. Box 30552, Nairobi 00100, Kenya
Tél. : +254 (0) 20 7621234
Fax : +254 (0) 20 7623927
E-mail: Uneppub@unep.org
Site Web: wwW.unep.org
UNEP-WCMC Biodiversity Series No 26
ISBN : 978-92-807-2793-7
Janvier 2009 DEW/0914/CA
4
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