Skip to main content

Full text of "Les Mangroves de l'Afrique de l’Ouest et centrale. UNEP-WCMC Biodiversity Series 26"

See other formats


Development 
Cooperation 
Felgen 


Ireland c 
Development Cocpersson 


Rapport rédigé et compilé par : Emily Corcoran, Corinna Ravilious, Mike Skuja 


Rapport produit par le PNUE-DEPI dans Le cadre des projets du PNUE liés à La biodiversité en Afriqu 


e 
, Development e D” dd 
Cooperation D 0 
Ireland e L 4 Lélen 
: Drop ee 


DEPARTMENT OF FOREIGN AFFAIRS 


Les mangroves de l'Afrique de 
l'Ouest et centrale 


Rapport rédigé et compilé par : Emily Corcoran, Corinna Ravilious, Mike Skuja 


Rapport produit par le PNUE-DEPI dans Le cadre des projets du PNUE liés à la biodiversité en Afrique 


Programme des Nations Unies pour l'Environnement 
Centre Mondial de Suivi de La Conservation (UNEP-WCMC]) 
219 Huntingdon Road, 

Cambridge CB3 ODL, 

Royaume- Uni 

Tél. : +44 (0) 1223 277314 

Fax : +44 (0) 1223 277136 

E-mail : infofunep-wcmc.org 

Site Web : www.unep-wcmc.org 


OUNEP-WCMC/PNUE Janvier 2009 
ISBN : 978-92-807-2793-7 


RAPPORT RÉDIGÉ ET COMPILÉ PAR 
Emily Corcoran, Corinna Ravilious, Mike Skuja 


CITATION 

PNUE (2007] Les Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et du 
Centre, PNUE - Programme pour Les mers régionales/ 
PNUE-WCMC. 

Version anglaise : UNEP (2007)Mangroves of Western and 
Central Africa. UNEP-Regional Seas Programme/UNEP-WCMC. 


Cette publication est disponible en ligne à l'adresse suivante : 
http://www.unep-wemc.org/resources/publications/ 
UNEP_ WCMC_bio_series/26.htm 


Une production de Banson 

Conçue et Présentée par J-P Shirreffs 

Traduction française : Dr Mamadou Diallo / Sylvie Venet-Tupy 
Imprimé au Royaume-Uni par The Lavenham Press 


AVERTISSEMENT 

Le contenu de ce rapport ne reflète pas nécessairement les positions ou 
politiques du PNUE ou celles de ses organisations partenaires. Les 
désignations utilisées et les présentations n'impliquent pas l'expression 
d'un quelconque avis d'aucune sorte du PNUE ou de ses organisations 
partenaires concernant le statut juridique de quelque pays, territoire, ville 
ou secteur, que ce soit, ou concernant la délimitation de leurs frontières ou 
territoires. 


Pour toute correspondance liée à ce rapport veuillez contacter : 
infounep-wemc.org 


REMERCIEMENTS 

Le PNUE-WCMC remercie vivement Le gouvernement de l'Irlande, 
le gouvernement de la Belgique et le WWF et l'Organisation 
mondiale pour la conservation de leur contribution financière pour 
la production de ce rapport. Il remercie également le Programme 
des mers régionales du PNUE pour son assistance et le PNUE 
DEWA pour la publication de ce rapport. L'aide du Secrétariat de 
la Convention d'Abidjan a également facilité La revue du projet de 
rapport. Le PNUE-WCMC aimerait aussi remercier tous ceux qui 
ont répondu à nos demandes de revue et d'informations 
complémentaires portant sur les pays couverts par ce rapport, 
leurs contributions, leur aide, papiers, données et 
communications ont été essentielles à l'exactitude et à la 
pertinence de ce rapport - parmi lesquels : Ebeh Adayade Kodjo, 
Elijah Ohimain, Lee White, Ayobami T. Salami, Gordon Ajonina, 
Ndongo Din, Jean Nke, Abou Bamba, A.K. Armah, Chris Gordon, 
Gait W. Hearn, Jean Pierre Vande weghe, Salif Diop, Mamadou 
Sow, et Abilio R. Said. Une liste des noms et affiliations de ceux qui 
ont contribué à ce rapport est présentée en Annexe 3. Nous 
adressons également nos remerciements à la FAO pour sa 
collaboration continue et pour nous avoir fourni les images 
satellites Landsat qui ont servi à établir les cartes que comporte 
ce rapport ainsi qu'aux collègues du PNUE-WCMC qui ont 
contribué à ce projet, en particulier Edmund McManus, Michelle 
Taylor, Simon Blyth, et Claire Brown. 


Le PNUE fait la promotion 
de pratiques environnementales 
saines, en général et dans le cadre de 
ses propres activités. 


Ce rapport est imprimé avec du papier 
100 % recyclé, avec des encres végétales et 
autres pratiques écologiques. Notre politique 

de distribution aspire à réduire l'empreinte 
carbonique du PNUE. 


Avant-propos 


maintien des moyens de subsistance et dans le 

développement humain à tous les niveaux : de la génétique en 
passant par les espèces jusqu'aux écosystèmes. Elle est à la base de 
toutes les formes d'activités économiques. La dégradation des 
éléments constitutifs de la diversité biologique comporte un certain 
nombre de conséquences économiques dont les impacts se 
répercutent grandement sur la frange des populations les plus 
pauvres. Ceci est d'autant plus évident dans Le cas des écosystèmes 
de mangroves et des populations qui en dépendent. 


| a biodiversité joue un rôle critique dans la préservation et le 


Les mangroves constituent une importante source de 
revenus et de moyens de subsistance parmi lesquels : 
l'habitat pour certaines espèces, le bois de construction et Le 
bois de chauffe ainsi que plusieurs autres activités de 
subsistance et commerciales. Les mangroves contribuent 
aussi à la protection des côtes contre l'érosion et les 
tempêtes de mer Le rôle de la mangrove est en train d'être 
reconnu au moment où la tendance générale pour cet 
important habitat est en déclin. 


La première tentative pour donner des détails sur l'état 
des ressources de la mangrove, Atlas Mondial des 
Mangroves, a été publiée en 1997 par l'ISME (Société 
Internationale des Ecosystèmes de Mangroves, en francais) 
financée par l'ITTO (Organisation Internationale des Bois 
Tropicaux, en français] et en partenariat avec Le PNUE- 
WCMC. Les informations sur les mangroves d'Afrique ont 
été mises à jour par le PNUE-WCMC dans le cadre de la 
publication Les Mangroves d'Afrique de l'Est (20031. Le 
présent rapport donne une description de l'état actuel des 
mangroves dans 19 pays de la sous-région ; de la Mauritanie 
au sud de l'Angola. Le rapport indique les avantages 
économiques que les communautés humaines tirent du 
large éventail des biens et services que procurent les 
mangroves, bénéfices évalués à quelque 900 000 dollars US 


Avant-propos 


par an. La sous-région ouest africaine connaît de nos jours 
des changements rapides avec des opportunités, mais aussi 
de nombreux défis au nombre desquels, un degré de 
pauvreté parmi les plus élevés du monde, des populations 
qui aspirent au changement, et un grand intérêt pour les 
industries d'extraction. Les décideurs politiques sont 
confrontés à un certain nombre de choix difficiles, parmi 
lesquels La gestion durable de leurs ressources naturelles. Il 
est donc vital de mettre à la disposition des décideurs les 
informations les plus récentes et mises à jour Nous 
espérons que cette publication pourra combler ce besoin et 
aider les décideurs à mieux gérer les écosystèmes de 
mangroves de la région. 


En dépit d'un travail considérable de recherche en cours 
au niveau de cet écosystème et à différentes échelles tant 
nationale, régionale que globale, il semble y avoir une 
insuffisance d'informations, et par conséquent un besoin 
accru pour mieux évaluer les écosystèmes de mangroves de 
l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Les données présentées 
dans ce rapport sont Les meilleures à ce jour que l'on ait pu 
obtenir. Pour cette raison, il importe que Le présent rapport 
puisse être mis à La disposition de l'ensemble des parties 
prenantes dans la sous-région ; et ceci afin de permettre 
aux décideurs de pouvoir disposer des meilleures 
informations possibles pour une gestion durable des 
écosystèmes de mangroves. Le présent rapport sera publié 
en plusieurs versions : une version imprimée et une version 
électronique en format PDF Ce rapport constitue une 
contribution à l'Atlas Mondial des Mangroves révisé, qui est 
en cours de réalisation en partenariat avec ISME, ITTO, FAO, 
PNUE-WCMC, UNU-INWEH et UNESCO-MAB. Les données 
spatiales du PNUE-WCMC sont disponibles et peuvent être 
visualisées par cartographie interactive à l'adresse suivante : 
http:/Amww. unep-wcmc.org. 


2 


es 


H.E. Ahizi Aka Daniel, 
Minister of Environment, Waters and Forests 
The Republic of Côte d'Ivoire 


Digitized by the Internet Archive 
in 2010 with funding from 
UNEP-WCMC, Cambridge 


http://www.archive.org/details/lesmangrovesdela09corc 


Messages clés 


1. Presque un cinquième des mangroves du monde entier 
se trouve en Afrique sub-saharienne et 70 % d'entre elles 
se trouvent dans 19 pays de l'Afrique de l'Ouest. 


2. Les mangroves de l'Afrique de l'Ouest sont dans un état de 
détérioration modéré, avec une diminution moyenne 
estimée à un quart entre 1980 et 2006. La côte Atlantique de 
l'Afrique comporte les densités de population les plus 
élevées du continent et la majorité des industries de 
l'Afrique de l'Ouest sont situées dans la zone côtière. Ceci, 
ajouté à La croissance rapide, à une pauvreté élevée, à de 
faibles indices de développement, à une piètre 
administration dans Les zones rurales et à l'accès ouvert des 
ressources côtières, indique qu'une action coordonnée 
urgente s'impose pour mettre fin à cette tendance actuelle. 


[eS] 


. Quatorze pour cent des zones de mangroves identifiées 
en Afrique de l'Ouest se trouvent dans des zones 
protégées sur le plan national et international 
cependant, la coordination et l'efficacité de La gestion de 
ces zones protégées sont d'importants sujets 
d'inquiétude, principalement en raison des contraintes 
financières et administratives de La sous-région. 


F 


Quatre éléments clés ont été identifiés comme étant les 
principaux facteurs qui influent sur Le changement des 
mangroves en Afrique de l'Ouest : 

La croissance démographique 

Les tendances économiques et politiques 

Les changements climatiques 

Les changements d'habitat en amont 


o 


.La forte compétition entre les différentes activités 
économiques qui s'exerce au sein des zones de 
mangroves de la sous-région rend leur administration et 
leur gestion durable plus complexes. Un grand nombre 
d'habitants dépendent des mangroves pour leur 
subsistance et Les activités commerciales à petite échelle, 


Messages clés 


celles-ci reposant sur le fonctionnement à long terme de 
l'écosystème, contrairement aux activités qui génèrent 
des revenus plus importants à plus court terme avec un 
risque élevé pour l'intégrité environnementale. Il est à 
craindre que la valeur à long terme des écosystèmes de 
mangroves intacts et fonctionnels, ne soit pas reconnue 
dans la coordination et l'application des stratégies 
politiques et des décisions actuelles, où Le gain à court 
terme entraînant la perte de l'écosystème est prioritaire 
par rapport à La durabilité. 


a 


. Là où des analyses ont été entreprises pour démontrer 
l'étendue de la gamme des biens et services que les 
habitats des mangroves peuvent procurer, elles se sont 
avérées des outils d'aide considérable pour Les décideurs. 
La valeur économique d'un km’ de mangrove est évaluée 
entre 200 000 $US et 900 000 $US par an. 


1 


. Actuellement, seuls deux pays en Afrique de l'Ouest font 
référence aux mangroves dans leur Document 
Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP]. IL est 
impératif d'inclure l'habitat des mangroves dans les 
DSRP, là où il est évident que les biens et services fournis 
par l'habitat jouent un rôle crucial pour la durabilité des 
stratégies de subsistance et pour la sécurité alimentaire. 


8. La gestion durable des écosystèmes de mangroves dans 
toute La sous-région ouest-africaine constituera une 
contribution essentielle au nouvel Objectif proposé pour 
les Objectifs du Millénaire pour Le Développement (OMD] 
visant à « Réduire la perte de biodiversité, réalisant une 
réduction significative du taux de perte d'ici 2010. »" 


! : La biodiversité est l'un des quatre nouveaux Objectifs à inclure dans 
les OMD, comme proposé par Le Secrétaire Général de l'ONU dans son 
rapport à la 61° Assemblée Générale, septembre 2006 [voir A/61/1 sur 
www.un.org/ga/61/documentation/list.shtml). 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


TABLE DES MATIÈRES 


AVANT PRO DS nn Le in te Rene 3 
MESGAGESICLÉS ER ee A niet 5 
CUIDEDUIECTEURENINOTESMECHNIQUES RE nai 7 
DÉGENDESIDESICARIES NE ARR Re RER int A 10 
VUAIDIENSEMBLELCONIINENTALERSE MR PR AR RO PN Un e d ne P N  Se 11 


Qu'est-ce.que lesimangroves 2... 
Statut et répartition 
Pourquoi les mangroves sont-elles importantes pour le bien-être social en Afrique ? 
Biodiversité associée 


Menacesietifacteuns deChangemeENt rm rer nn en es ne ennemies eee ses ter ee eee Te 


Vue d'ensemble régionale 
Menaces et facteurs de changement 


PROFILS NATIONAUX 
Mauritanie 
Sénégal... 
Gambie 
Guinée-Bissau 
République de Guinée 
Sierra Leone 
Libéria 


Nigeria … 
Cameroun... 

Guinée équatoriale … 
Sao Tomé et Principe 


ANNEXE 4: BOÎTE À OUTILS ÉCONOMIQUES PERMETTANT DE DÉTERMINER LA VALEUR DES 
PRODUITS ET SERVICES DES MANGROVES 


Guide du lecteur et notes techniques 


Guide du lecteur et 
notes techniques 


Ces notes sont destinées à fournir au lecteur Les bases de La 
source des données afin qu'il comprenne mieux 
l'information présentée et ses limites. 

Ce rapport s'appuie sur une carte interactive disponible 
en ligne (Mangrove Review IMAPS) que Le lecteur peut 
consulter et commenter sur : http://bure.unep-wemc.org/ 
imaps/marine/mangroves/viewer.htm 

Nous encourageons le lecteur à se rendre sur l'IMAPS 
et à donner ses réactions sur les données spatiales. 
Veuillez noter que La « Convention on Wetlands of 


International Importance especially Waterfowl Habitat » 
est nommée la « Convention Ramsar » tout au long de ce 
rapport. Les sites désignés dans le cadre de cette 
convention sont nommés « Sites Ramsar ». 


SOURCES DES INFORMATIONS STATISTIQUES 

Le rapport utilise diverses statistiques dans les tableaux 
sommaires pour les vues d'ensemble et les profils 
de pays. Les tableaux ci-dessous fournissent la source 
de l'information. 


Superficie (km?) 


FAOSTAT 2003 


Littoral (km2] 


Earthtrends, 2001 [Source : Les données des longueurs 
côtières sont basées sur Le “World Vector Shoreline”, 
Service Cartographique de Défense des États-Unis, 
1989. Les données ont été calculées par L. Pruett et 

J. Cimino, données non publiées, “Global Maritime 
Boundaries Database" (GMBD), “Veridian - MRJ 
Technology Solutions”, (Fairfax, Virginie, janvier, 2000)] 


Population (2004) 


Division de La Population des Nations Unies 
Département des Affaires économiques et sociales 


Densité de population (par km?) 


Taux annuel de croissance démographique (%) 
2005-2010 


Division de La Population des Nations Unies 
Département des Affaires économiques et sociales 
Division de La Population des Nations Unies 
Département des Affaires économiques et sociales 


Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 


FAO, sous presse 


Zones de mangroves actuelles 


PNUE-WCMC, 2006 


% de couverture des mangroves en Afrique 


Changement estimé au niveau des zones 1980-2006 


PNUE-WCMC, 2006 


Tiré des données de couverture estimée 


Étendue des aires protégées nationales et 
internationales contenant des mangroves 


Base de données 
mondiale des aires protégées PNUE-WCMC, 2006 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


SOURCES DES DONNÉES SUR LES COUVERTURES 
ESTIMÉES DES MANGROVES 

Les superficies estimées de mangroves proviennent de 
sources diverses qui se présentent comme suit : 


1980 Estimations tirées de l'analyse de régression, 
____ FAO, sous presse ASE re 
1990 Estimations tirées de l'analyse de régression, 

E FAO, sous presse 
1997 Spalding et al., 1997 
2000 Évaluation des ressources forestières 
“s mondiales, 2000 

2005 Évaluation des ressources forestières 
H mondiales, 2005 
2006 PNUE-WCMC 


CATÉGORISATION DE L'ESTIMATION DES CHANGEMENTS 
DE COUVERTURE DES MANGROVES : 

Les données sur les zones de mangroves estimées au cours 
des années, comme présentées ci-dessous, proviennent de 
diverses sources utilisant un certain nombre de méthodes. 
IL n'est donc pas possible de fournir des chiffres précis 
concernant l'estimation du changement au niveau de la 
couverture des zones de mangroves. En revanche, quatre 
catégories sont définies comme suit : 


augmentation de la superficie des 
En mangroves É 

Aucun changement changement de 5 % basé sur 

les estimations ï 
changement de 5 %-20 % basé 
sur les estimations 

changement de 21 %-50 % basé 
sur les estimations n 
changement de 50 % basé sur 
les estimations 


Augmentation 


Légère baisse 


Baisse modérée 


Sévère baisse 


NOTES TECHNIQUES 

Les données de l'UNEP-WCMC sur les mangroves en 2006 
pour l'Afrique de l'Ouest représentent la couverture des 
mangroves aux environs de l'année 2000. Les données ont 
été compilées par traitement Landsat TM 5 et Landsat 7 
ETM + images datées principalement de 1999 à 2001. Les 
images ont été préparées pour correspondre autant que 
possible sur Le plan spatial, spectral et radiométrique. Des 
corrections ont été apportées pour supprimer les effets 
atmosphériques de l'imagerie afin de créer une image 
réflectante. L'objectif était de retirer la réflectance de 
surface [qui caractérise les propriétés de surface) des 
satellitaires. La correction atmosphérique est montrée pour 
améliorer de facon significative l'exactitude du classement 


des images et elle a été apportée de la même manière à 
chaque image. La technique utilisée était basée sur la 
méthode « COST » [une procédure de correction basée sur 
l'image par Chavez, 1996). 

Pour améliorer l'exactitude de La distinction entre Les 
mangroves et les autres catégories, les images ont été 
rognées pour enlever les zones au-delà desquelles on sait 
qu'il n'y a pas de mangrove. Les zones d'intérêt [ZI) ont été 
créées manuellement. La clarté des mangroves varie selon 
les images ; ainsi, pendant la création des Z, il était 
important d'inclure toutes les zones potentielles de 
mangroves. Les images étaient en sous-ensembles pour 
inclure uniquement Les ZI dans les bandes 5, 4, 3, cette 
combinaison étant considérée la meilleure pour détecter 
les mangroves. 

Une classification non contrôlée a été appliquée pour 
identifier les zones de mangroves [ex: il n'y avait aucune 
entrée d'utilisateur où de donnée de terrain utilisées dans 
la détermination des catégories]. La classification non 
contrôlée a été effectuée pour produire une classification 
préliminaire de 20 classes. Par la suite, la comparaison 
visuelle entre l'image satellite brute et la classification 
préliminaire s'est avérée nécessaire ; IL a également fallu 
prendre en considération les signatures spectrales 
moyennes des différentes classes [Figure 1]. La couche de 
mangrove mondiale du PNÜE-WCMC tirée de Spalding et al. 
(1997) a aussi été utilisée comme aide visuelle pour la 


Figure 1 : Graphique montrant un exemple de moyennes 
spectraux de La sélection de La classe d'images 20 
Landsat. Les signatures spectrales en rouge 
représentent les mangroves. Dans la bande d'images 
543, la signature pour Les mangroves est indiquée par la 
combinaison suivante de gammes spectrales pour les 
bandes 5, 4 et 3. Les gammes spectrales pour la bande 
5 doivent tomber entre 25 et 45, pour la bande 4 entre 80 
et 130 et pour La bande 3 entre 20 et 30. 


Moyennes de signatures pour l'exemple Classe 1 
de classification à 20 classes Classe 2 
250 Classe 3 
Classe 4 
Classe 5 
200 Classe 6 


150 


100 


Réflectance moyenne 


50 


Mangroves (Spalding ef af. 1997) 
1 Mangroves (UNEP.WCMC, 2006) « 
ER - À : 


Figure 2 : Carte montrant les améliorations au niveau 
des données de mangroves cartographiées tirées de 
la couche de mangrove mondiale du PNUE-WCMC de 
Spalding et al. (1997) et de La couche de mangrove 
mondiale du PNUE-WCMC 2006. 


sélection. Au départ 20 classes ont été choisies pour assurer 
la distinction entre les zones de mangroves et Les autres 
types de végétation. En raison des petites zones couvertes 
par la mangrove, d'autres catégories de couverture terrestre 
seraient par ailleurs plus dominantes et la sélection de 
mangroves serait moins précise. Sur Les images de La bande 
543, les mangroves apparaissent en vert très foncé. 

Les résultats de la classification non contrôlée peuvent 
être assez variés et peuvent porter à confusion. Par 
exemple, une classe peut être clairement constituée de 
mangroves, mais aussi contenir des pixels de zones qui, de 
toute évidence, ne sont pas des mangroves. Dans ce cas-là, 
un montage contextuel plus poussé des 20 classes 
sélectionnées s'est révélé nécessaire pour éliminer ces 
pixels. Ce traitement a été manuel. À ce stade, les images 
adjacentes étaient tout aussi importantes pour assurer la 
précision et aider à gérer les zones à problème. Les 
classifications de mangroves ont finalement été filtrées afin 
de créer des données sur l'organisation des couches de 
mangroves. 

La comparaison directe pour identifier les changements 
en terme d'étendue, entre cette mise à jour de 2006 et Les 


Guide du lecteur et notes techniques 


données produites pour La couche mondiale de mangroves du 
PNUE-WCMC tirée de Spalding et al. (1997), n'est pas 
possible à cause des différences significatives de 
méthodologie de collecte de données et d'échelle de données 
{voir Figure 2). 


LIMITES 

Un montage contextuel a été effectué pour éliminer les 
problèmes potentiels des données. Cependant, aucune 
procédure formelle n'a été appliquée pour détecter les 
nuages. Les images comportant un niveau élevé de 
nuages pourraient nécessiter Une révision pour assurer 
que a] les nuages et les ombres de nuages n'ont pas été 
interprétés comme des mangroves, b] ces zones qui ont 
été affectées par les nuages ont été remplies, en juste 
proportion, à partir d'autres sources. 

Les évaluations de zones basées sur cette analyse de 
2006 ont identifié quelques anomalies. Comme il se doit, 
les statistiques doivent être traitées avec prudence. Un 
gain apparent ou une perte sur les zones de mangroves, 
comparés à d'autres évaluations, pourraient ne pas 
refléter la situation réelle sur le terrain. Cette analyse a 
été entreprise en utilisant une imagerie d'une résolution 
de 30 m, qui est d'une qualité netternent supérieure à 
l'imagerie utilisée lors des analyses précédentes. La 
figure 2 illustre comment une simple différence au niveau 
de la résolution de l'image peut changer de manière 
significative les données sur les zones. De même, une 
petite erreur de classification de l'imagerie affectera les 
données sur les zones. La transition de l'information à 
résolution brute issue des cartes en papier à l'utilisation 
de données satellites de haute résolution constitue un 
changement significatif dans la précision des données. 
Une analyse future basée sur une résolution d'imagerie 
semblable permettra d'obtenir une photo beaucoup plus 
précise sur les changements en terme d'étendue des 
mangroves à identifier. 


APPEL AUX RÉACTIONS 

Nous accordons la plus grande importance à toute réaction 
pouvant nous permettre de valider notre interprétation de 
l'emplacement des zones de mangroves. Nous avons déjà 
recu des réactions de la Mauritanie, du Nigeria et de la 
Guinée-Bissau, ce qui nous a permis de définir avec plus de 
précision Les données pour ces pays. Nous vous invitons 
donc à nous faire parvenir vos commentaires par courrier 
électronique à spatialanalysisunep-wemc.org. 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Légendes des cartes 


Aires marines protégées classées 

SSS * Classement à l'échelle nationale 

Classement à l'échelle internâtionale 

ES * Zone humide d'importance internationale (Ramsar) 

| Site naturel classé au patrimoine mondial de l'Unesco 

Réserve de biosphère MAB de l'Unesco 

el Mangroves 
Fleuves 
Plans d'eau 

Bathymétrie 


Les lignes bathymétriques indiquent La profondeur (m) 
Faible 


= … 


Indicateur de développement humain (IDH) 2003 


ER 00 
EM 06: 


=! 04-06 

Î 0,2-0,4 
0,1-0,2 
0,0-0,1 

Densité de population 


Élevée : 133.046 


Faible : 0 


10 


Vue d'ensemble 


Pays africains comportant des mangroves 
(sub-sahariens) 26 


Nombre d'espèces de mangroves 
en Afrique sub-saharienne FA 


Superficie totale occupée par 


La mangrove [km'] 34 266 
Pourcentage de couverture mondiale 
des mangroves 19 


QU'EST-CE QUE LES MANGROVES? 

Les mangroves sont des plantes uniques qui se sont 
développées pour survivre dans l'interface entre la terre et 
l'océan dans le climat humide des tropiques et des zones 
subtropicales. Elles sont décrites de manières diverses 
comme régions boisées côtières, forêts tidales et forêts de 
mangroves, et elles poussent comme des arbres jusqu'à 40 m 
de haut ou comme des arbustes au-dessous du niveau de 
marée haute des marées de printemps. Elles ont développé 
des mécanismes intelligents leur permettant de faire face à 
la concentration élevée de sel et à l'inondation régulière de 
leur système radiculaire par les marées montantes. Les 
mangroves ont besoin de l'afflux d'eau douce qui apporte la 
vase, constituant un substrat comme renfort et des 
substances nutritives provenant de l'amont. Les mangroves 
ne prospèrent pas dans l'eau stagnante (FAO, 1994 : 
Kathiresan et Bingham, 2001; AFROL, 2002). 

Les forêts de mangroves procurent un habitat à une 
variété de flore et de faune. Le terme « mangal » a été 
proposé en 1968 par McNae pour décrire la communauté de 
forêt la plus vaste, là où le terme « mangrove » est utilisé 
pour se référer aux vraies espèces de mangroves. Cette 
définition est utilisée dans ce rapport. 


STATUT ET RÉPARTITION 

Mondialement, il existe 70 espèces de vraies mangroves 
répertoriées (Spalding et al., 1997), dont 17 espèces 
situées dans 26 pays de l'Afrique sub-saharienne. Les 
mangroves africaines sont répandues le long de la côte 
ouest du Sénégal au Congo et se retrouvent localement en 
Afrique de l'Est, coexistant avec des lagunes côtières 
hautement productives, des estuaires tidaux et des deltas. 


Vue d'ensemble continentale 


continentale 


Elles procurent à ces zones des nutriments organiques 
essentiels, un lieu déterminant de reproduction et des 
nourriceries pour les stades larvaires et juvéniles 
d'importantes espèces halieutiques (Shumway, 1999). Les 
données mondiales sur les mangroves indiquent que 19 % 
de l'habitat des mangroves se trouvent actuellement dans 
des aires protégées désignées (Chape et al., 2005). 


POURQUOI LES MANGROVES SONT-ELLES IMPORTANTES 
POUR LE BIEN-ÊTRE SOCIAL EN AFRIQUE ? 
Historiquement, les mangroves étaient considérées comme 
des terres boueuses, marécageuses, infestées de 
moustiques et inutilisables. Elles étaient défrichées dans 
l'intérêt de la santé publique (AFROL, 2002] ou reconverties 
pour d'autres utilisations générant des profits élevés à 
court terme. Cependant, on a découvert que les mangroves 
sont parmi les écosystèmes terrestres les plus productifs et 
sont une ressource naturelle renouvelable (FAO, 1994). 

En Afrique sub-saharienne, les activités de subsistance 
des populations côtières dépendent de l'accès aux ressources 
naturelles. Les mangroves remplissent des fonctions 
cruciales : produits forestiers ligneux et non ligneux, 
protection côtière, conservation de la diversité biologique, 
provision d'habitat, de frayères et de nutriments, variété de 
poissons, mollusques et crustacés et production de sel. Les 
mangroves procurent des intrants nutritionnels au réseau de 
canaux adjacents et de baies qui constituent un habitat de 
base, des frayères et des nourriceries pour des espèces 
aquatiques d'importance commerciale (NOAA/NOS, 2002). 

L'Évaluation des Écosystèmes du Millénaire a classé les 
services environnementaux en quatre catégories [UNEP, 
2006). Exemples de services relatifs aux mangroves : 

1 Réglementation : Protection du littoral - la structure 
complexe tridimensionnelle d'une bande de 200 m 
de branches de mangroves, les troncs et Les racines 
peuvent absorber 75 % de l'énergie produite par Les 
vagues dues au vent (UNEP-WCMC, 2006a) 
régulation atmosphérique et climatique ; contrôle 
des maladies humaines ; traitement des eaux ; 
prévention des inondations ; contrôle de l'érosion ; 

2 Ravitaillement Utilisation du bois comme 
combustible ({cuisine, transformation du poisson, 
production de sel] ; charbon de bois ; construction ; 
chaume ; alimentation ; fruits ; pêche ; ramassage de 
mollusques et crustacés ; et extraction de substances 


11 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Carte 1. Distribution des mangroves en Afrique 


12 


= 
da. 
S 
E à 
S 
GS 
E 
[mn 


chimiques [tanin, saponine, alcaloïdes, flavonoïdes) 
pour l'artisanat et les médicaments ; colles ; 

3 Aspects culturels : Commodités d'usage, loisirs et 
tourisme liés aux mangroves ne sont pas encore bien 
développés (sauf dans certaines zones de l'Angola), 
mais sont explorés ailleurs dans le monde; zones 
tabou/sacrées ; éducation et recherche : 

4 Soutien : Recyclage de nutriments, nurseries de pêche, 
trappes à sédiments, filtrage d'eau, traitement de 
déchets, biochimie, absorption de toxines. 


Une estimation récente indique que la valeur annuelle des 
bénéfices et des services fournis par un km de mangrove 
s'élève de 200 000 à 900 000 $US (PNUE-WCMC, 2006a). 
Même s'il s'agit d'une estimation, ces chiffres donnent une 
idée sur La valeur de cet écosystème. Un appel est lancé pour 
que La relation entre les mangroves et les activités de 
subsistance soit renforcée au niveau des politiques dans toute 
(Afrique. Avec une croissance urbaine rapide, une population 
côtière élevée et dépendante du poisson pour la protéine, des 
combustibles, du bois et de La production de riz, les pressions 
sur les mangroves sont très fortes. IL est à craindre que la 
valeur à long terme des écosystèmes intacts et fonctionnels 
ne soit pas reconnue dans les prises de décisions actuelles 
qui donnent priorité au profit à court terme entraînant la perte 
de l'écosystème au dépens du caractère durable. On estime 
que 70 % des mangroves en Afrique seront déboisées si 
aucune action n'est entreprise (World Bank, 994]. 


BIODIVERSITÉ ASSOCIÉE 
IL existe 17 vraies espèces de mangroves en Afrique [voir 


Tableau 1: La rizipisciculture dans les mangroves 


Les Portugais étaient probablement les premiers 
Européens à avoir visité les forêts de mangroves de 
l'océan Indien au 14° siècle, où ils ont appris la 
technique indienne traditionnelle de la rizipisciculture 
dans l'exploitation des mangroves. IL y a environ six 
siècles, les Pères jésuites et franciscains ont introduit 
cette technologie indienne en Angola et au Mozambique 
{Vannucci, 1997 ; Kathiresan and Bingham, 2001). 

Les Rhizophora, riches en tanin, sont notamment 
bien utilisées car elles brülent presque sans fumée et 
laissent un goût agréable aux aliments cuits. 


=] 


Tableau 1). La taxinomie des mangroves pose un certain 
nombre de problèmes souvent causés par l'hybridation 
entre les espèces décrites (Kathiresan and Bingham, 2001). 

Les mangroves sont plus variées Le Long des Littoraux est 
les plus chauds des Amériques et de l'Afrique que Le long des 
littoraux ouest plus froids (Kathiresan and Bingham, 2001). 
Huit espèces sont représentées dans les forêts de 
mangroves de l'Afrique de l'Ouest, et neuf en Afrique de l'Est 
(PNUE-WCMC, 2003 ; FAO, sous presse). La composition des 
espèces de mangroves de l'Afrique de l'Ouest est semblable 
à celle des mangroves d'Amérique, tandis que celle des 
espèces de l'Afrique de l'Est est semblable à celle des 
espèces du reste de l'océan Indien (WWF, 2001; FAO, presse). 

Les forêts de mangroves sont riches en biodiversité, 
procurant un habitat à de nombreuses espèces animales, 


13 


Emma Greatrix/Wetlands International 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


des mammifères en danger aux reptiles, en passant par les 
amphibiens et les oiseaux, jusqu'aux frayères pour une 
variété de poissons, de mollusques et de crustacés, incluant 
plusieurs espèces commerciales. Les forêts de mangroves 
approvisionnent également les eaux marines côtières en 
nutriments permettant ainsi des rendements élevés de 
pêche dans les eaux adjacentes (UNEP-WCMC, 2006a). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 

Les fleuves sont endigués, leurs eaux déviées et la zone 
intertidale largement développée pour l'agriculture ou 
l'aquaculture, entraînant la destruction des forêts de 
mangroves. De vastes étendues de forêts de mangroves ont 
été converties en rizières, étangs de pisciculture et de 
crevettes, zones industrielles, en zones urbaine et 


touristique et autres usages non forestiers. Les zones de 
mangroves font l'objet d'une exploitation plus poussée pour 
le bois de chauffe et le charbon de bois. Dans les zones 
surpeuplées même les petites branches et Les arbustes sont 
utilisés pour le combustible domestique (FAO, 1994 ; FAO, 
sous presse). Le sel est produit par les villageois qui font 
bouillir de l'eau saumâtre sur un feu à partir d'Avicennia ; 


14 


cette technique exige sept tonnes de bois pour produire une 
tonne de sel (Bandarayake, 1997), ajoutant ainsi à la 
pression sur les mangroves. À plus grande échelle, Le sel est 
collecté dans des bassins d'évaporation et des petits bassins 
sursalés, souvent construits dans des zones déboisées de 
mangroves (UNEP-WCMC, 2003]. Les mangroves de 
(Afrique de l'Ouest font aussi face à de nombreux défis liés 
à la conservation et au développement, lesquels 
caractérisent tout le continent, comme on le verra dans le 
chapitre suivant. Quatre moteurs de changement sont 
identifiés sur Le continent : 


1] Croissance démographique et développement urbain 
dans la zone côtière 

Sous les tropiques, les populations sont concentrées 

autour des récifs de corail et des mangroves, 64 % des 

mangroves mondiales se trouvent à 25 km au moins des 

principaux centres urbains avec une population de plus de 

100 000 habitants (UNEP-WCMC, 2006a). 

Le bois des mangroves constitue une ressource 
principale pour les populations côtières partout en 
Afrique, mais il est sérieusement affecté par le schémas 
actuels de croissance démographique et de développement 
urbain dans la zone côtière. Les conditions de pauvreté 
extrêmes ne permettant pas aux consommateurs de 
bénéficier de l'énergie moderne, ceux-ci se rabattent sur 
le bois des mangroves comme source d'énergie (Nicole 
and al., 1994 ; Saenger and Bellan, 1995). 

La déforestation des mangroves d'Afrique continue, bien 
que le taux soit légèrement plus faible dans Les années 1990 
que dans les années 1980 (FAO, sous presse). Une telle 
déforestation engendre une perte d'habitat et de diversité 
d'espèces de mangroves et d'espèces associées, et bien sûr, 
une perte d'écosystème tels que les herbiers, les récifs de 
coraux et autres systèmes côtiers. Les baisses dans la 
production d'espèces benthiques le long de La côte de la 
Guinée sont souvent le résultat d'une perte de mangroves, 
de La pollution et de la surpêche (Shumway, 1999). 


[2] Tendances économiques et politiques 

Vers la fin du siècle dernier, plusieurs pays africains ont été 
frappés par de graves crises économiques, qui ont provoqué 
des taux de chômage élevés et une pauvreté généralisée. 
Dans les villes côtières, le commerce du bois provenant des 
mangroves a été une activité florissante. Avec la 
modernisation du matériel de coupe par l'introduction de 
tronçonneuses et de grandes pirogues motorisées (Din and 
Blasco, 1998), La récolte est devenue plus efficace, 
exacerbant cette situation (Din, 2003). Des systèmes de 
propriété foncière complexes rendent la gestion difficile en 
Afrique (Said, 2007). Les stratégies visant à augmenter la 
sécurité alimentaire impliquent l'expansion de la 


__ Vue d’ensemble continentale 


Tableau 1: Les vraies espèces de mangroves présentes à travers l'Afrique 


Espèces de mangroves associées 
Acrostichum aureum 

Avicennia germinans 

Conocarpus erectus 
Laguncularia racemosa 


Région Pays d'étude 

Afrique de Angola, Bénin, Cameroun, Congo, Côte d'Ivoire, 

l'Ouest (8) République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, 
Gabon, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mauritanie, 
Nigeria, Säo Tomé et Principe, Sénégal, Sierra Leone, 
Gambie, Togo 

Afrique de Kenya, Madagascar, Mozambique, Seychelles, Somalie, 

l'Est (9) Afrique du Sud, Tanzanie 


fete 


Nypa fruticans 
Rhizophora harrisonii 
Rhizophora mangle 
__Rhizophora racemosa 
Avicennia marina 
Avicennia officinalis 
Bruguiera gymnorrhiza 
Ceriops tagal 
Heritiera littoralis 
Lumnitzera racemosa 
Rhizophora mucronata 
Sonneratia alba 
Xylocarpus granatum 


su 


production de riz dans les zones de mangroves, ce qui cause 
une perte significative de mangroves à travers l'Afrique 
(Said, 2007). 


[3] Changement climatique 

La réaction des mangroves au changement climatique est 
une préoccupation mondiale scientifique et politique. La 
plupart des études ont seulement évalué les impacts de 
l'élévation du niveau de la mer (Ellison and Farnsworth, 
1997 ; Blasco and al., 2001; McLean and al., 2001). L'obstacle 
potentiel que des structures rigides de protection telles que 
les digues pourraient constituer pour La migration horizontale 
des mangroves est une préoccupation [Viles and Spencer, 
1995 :; Nicholls, 2004]. Les effets des changements 
climatiques ont été ressentis dans toute l'Afrique de l'Ouest : 
Ces changements doivent être pris en compte dans toutes les 
stratégies de gestion mises en œuvre. On prévoit également 
que les changements climatiques pourraient augmenter la 
fréquence des ondes de tempête [UNEP-WCMC, 2006a). 


[4] Changements d'habitat en amont 

Augmentation de La pollution ou afflux toxiques 
changements dans le régime des eaux douces tels les 
régimes d'inondation ; et écoulement accru des dépôts de La 
déforestation en amont. 


Les mangroves sont-elles protégées dans les aires 
protégées ? 

En Afrique, 14 % des zones identifiées comme zones de 
mangroves se trouvent dans des espaces classés comme 


aires protégées nationales et internationales. Cependant, 
seule une fraction de ces zones est effectivement gérée. Une 
analyse portant sur l'utilisation des mangroves des sites 
Ramsar de l'Afrique de l'Ouest et de l'Est et sur les risques 
inhérents à cette utilisation indique que Le manque d'efficacité 
de la gestion due à des contraintes financières et 
administratives et à un niveau élevé de pauvreté dans les 
zones protégées constitue une préoccupation majeure 
(Ramsar, 2006b]. Ci-dessous, une liste des utilisations 
identifiées au sein des sites Ramsar en Afrique, reflète La 
situation constatée hors des aires protégées : 
- Pêche de subsistance et pêche commerciale ; 
e Agriculture des terres arables permanente et 
alternée, lessivage des terres cultivées, riziculture ; 
e Collecte de combustibles ligneux et de produits 
forestiers non ligneux, exploitation forestière à 
l'échelle commerciale ; 
e Production de sel ; 
e Extraction de sable/gravier ; 
+ Braconnage/chasse excessive des espèces ; 
+ Développement urbain ; 
° Surpâturage [par le bétail) : 
e Développement d'infrastructures ; 
e Exploitation minière ; 
+ Impacts des barrages ; 
e Pollution industrielle ; 
+ Expansion de l'implantation des populations : 
e Colonisation d'espèces de plantes 
exotiques/envahissantes. 


15 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Vue d'ensemble 


Superficie [km] 7 898 180 
Littoral [km] 22 613,40 
Densité moyenne de La population [par km] 59,31 


Taux moyen de croissance démographique [%] 2,37 


Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 8 


Superficie totale occupée par La mangrove 


[km] 20 144 
% de couverture des mangroves en Afrique 59 
% de couverture mondiale des mangroves 11 


Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée 


Zones de mangroves au sein 
des aires protégées [%] 18 


STATUT 

On trouve des mangroves dans 19 pays de l'Afrique de 
l'Ouest, de la Mauritanie au nord jusqu'à l'extrême sud de 
(Angola [UNEP-WCMC, 2006b). Le terme mangrove vient du 


Figure 1: Superficie totale occupée par la mangrove 
dans les cinq pays de l'Afrique de l'Ouest comportant la 
plus grande couverture de mangroves en km. 

8 000 


7 000 
6 000 
5 000 
4 000 
3 000 
2 000 
1 000 


0 
Gabon Cameroun Guinée Guinée Bissau Nigeria 


16 


régionale 


mot mangue, qui est originaire du Sénégal, de la Gambie et 
de la Guinée [Vannucci, 1989). Le Nigeria comprend les 
écosystèmes de mangroves les plus vastes constituant 
quelque 35 % de la couverture totale de la sous-région 
(UNEP-WCMC, 2006b]. La figure 1 montre les cinq pays 
ayant la plus grande couverture de mangroves en Afrique de 
l'Ouest. 

Les conditions régionales permettent aux mangroves 
de pousser à l'intérieur des terres sur au moins 100 km, 
en raison des fortes influences des marées sur les 
fleuves comme le Gambie, Le Sine-Saloum au Sénégal, la 
Casamance, Guinée-Bissau, le fleuve Niger et les 
fleuves Camerounais. De La même manière, là où il y a 
de fortes influences fluviales vers les mers, les îles 
affectées par des afflux d'eau douce procurent un 
environnement favorable à La croissance des mangroves ; 
par exemple l'Archipel Bijagos de la Guinée-Bissau 
{AFROL, 2002). 

Ce rapport présente un profil pour chacun de ces 19 
pays, tenant compte du statut des mangroves, de leur 
répartition, de leur biodiversité, des utilisations, des 
menaces et des moteurs de changements. En dépit de la 
recherche considérable en cours sur cet habitat au niveau 
régional, national et mondial (ex: Spalding et al., 1997 : Le 
prochain Atlas Mondial révisé sur les Mangroves) il demeure 
une réelle insuffisance d'information et des efforts continus 
pour améliorer l'évaluation au niveau de la sous-région 
s'avèrent nécessaires. 

Selon les évaluations des zones de 1980 à 2006, la 
tendance générale pour la sous-région indique une baisse 
modérée de la couverture de mangroves. Quatre pays 
verralent une augmentation de leur zone de mangroves ; 
deux ont une légère baisse : neuf subissent une baisse 
modérée et trois pays (Congo, Côte d'Ivoire et République 
démocratique du Congo] présentent une baisse sévère au 
niveau de l'habitat des mangroves. 


BIODIVERSITÉ 
ILexiste huit vraies espèces de mangroves en Afrique de 
l'Ouest (Tomlinson, 1986). Ces dernières sont énumérées 
dans le tableau 2 avec leur description respective 
présentée dans l'annexe 3. La répartition des espèces par 
pays et le résumé du nombre d'espèces par pays sont 
présentés dans le tableau 3. 

L'Afrique de l'Ouest comprend moins de vraies espèces 


de mangroves que l'Afrique de l'Est, mais sa couverture de 
mangroves est plus vaste en raison des réseaux fluviaux 
extensifs qui n'existent pas à l'Est n'a pas (Shumway, 
1999]. IL n'y a aucun chevauchement entre les espèces 
identifiées dans les mangroves de l'Afrique de l'Est et de 
l'Ouest. Les mangroves de l'Afrique de l'Ouest sont 
remarquables pour leur soutien à certaines espèces de 
poissons d'origine indo-pacifique dans le bassin 
Atlantique, tels que le périophthalme (Kaufman, n.d.). 

Les mangroves de la sous-région sont très riches en 
biodiversité. L'excès de production organique des 
mangroves est exploité par beaucoup d'espèces marines, 
notamment les poissons et les crustacés qui rejoignent 
l'environnement des mangroves à leur phase juvénile et 
retournent à la mer à l'âge adulte pour les besoins de la 
reproduction [John and Lawson, 1990). 


UTILISATIONS PRINCIPALES DES MANGROVES ET 
ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES 
Aquaculture - peu développée en Afrique de l'Ouest. 


Écotourisme - ce rapport a constaté que l'écotourisme en 
Afrique de l'Ouest est peu présent ; il commence toutefois 
à se développer au Sénégal (Petite Côte, Sine-Saloum) et 
la Gambie est ciblée comme potentiel futur (Said, 2007). 
Un certain essor a vu le jour dans d'autres pays Africains. 


Noms scientifiques 


Tableau 2: noms scientifiques et appellations courantes 
des espèces de mangroves de l'Afrique de l'Ouest 


Noms courants 


Acrostichum aureum 


Fougère de cuir dorée 


Avicennia germinans 


Mangrove noire 


Conocarpus erectus 


Bouton de Mangrove 


Laguncularia racemosa 


Mangrove blanche 


Nypa fruticans 


Rhizophora mangle 


Rhizophors harrisoni … Palétuvier rouge 


. Mangrove/Palmier nipa 


Palétuvier rouge 


Rhizophora racemosa 


Palétuvier rouge 


Le 


Pêche - Le poisson est une source principale de protéine 
diététique dans la sous-région où plus de cinq millions 
d'habitants dépendent de la pêche artisanale pour leur 
subsistance (SFLP, 2000]. Outre la pêche de capture, 
l«Acadja» ou le «brush pack system» est pratiqué dans 
les lagunes de l'Afrique de l'Ouest. Cette méthode 
traditionnelle de pêche implique l'installation d'habitats 
artificiels au milieu des lagunes en utilisant des branches 
d'arbres [de mangroves en générall. Une autre 
caractéristique de la pêche côtière artisanale en Afrique 
de l'Ouest est La migration saisonnière transfrontalière qui 


Tableau 3 : Distribution des espèces de mangroves en Afrique de l'Ouest 
Pays Acrostichum Avicennia Conocarpus Laguncularia Nypa Rhizophora Rhizophora Rhizophora Total 
aureum germinans _ erectus racemosa fruticans  harrisonii mangle  racemosa Species 
AUGOLS ER ES sex PAS RS re AXE Se NUE ESS) 
Bénin X X X X X X 6 
Cameroun X X X X X X 6 
Congo X X X X X X 6 
Côte d'Ivoire X X X X X 5 
Congo (DR) X X X X X X 6 
Guinée équatoriale X X 2 
Gabon X X X X X X X 7 
Ghana nn PCR EEx TC D RE le ee A ee 
Guinée D M Ode Me CU ne Ne Ua es 
Guinée-Bissau X X X X X X 6 
Libéria X X X X X X 6 
Mauritanie X X X 3 
Nigeria X X X X X X X X 8 
Säo Tomé & Principe _? ? ? ? ? 47 
Sénégal X X X X X X 7 
Sierra Leone X X X X X X 6 
Gambie Sie ne ECS SRE Se exe A A a PR AAC RD M As ete 
TOME SR RTE DUREE rt Nm A EE OS GR ie néon men pren FIXES See 
RER OR er] 


17 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Tableau 4: usages médicinaux des mangroves et 
extraits de mangroves en Afrique de l'Ouest. 


Espèces Utilisation En 

Rhizophora racemosa Racines: utilisées avec de 
l'huile de palme comme 
pommade pour les brûlures. 
Écorce: infections fongiques 
de la peau ; traitement de la 
diarrhée et La dysenterie chez 
l'enfant ; lèpre ; mal de gorge. 
Feuilles : cendres utilisées 
comme substitut du sel. 
Écorce : poudre d'écorce 
mélangée à l'huile de palme 
pour le traitement des poux, 
des mycoses et de la gale. 
Graines : graines en 

_ germination comme poison. 
Feuilles : utilisée décoction 
comme antipyrétique. Latex : 
pour arrêter le saignement 
des coupures. Racines : 
cueillies et bouilliescomme 
remède pour le catarrhe. 
Écorce : utilisée dans le 

_ traitement de La blennorragie. 


Avicennia germinans 


Conocarpus erectus 


Source: Éordon, 2005 


suit Les stocks de poissons le long de La côte, entrant ainsi 
en conflit avec les pêcheurs locaux et affectant les 
méthodes de pêche utilisées lorsqu'ils sont Loin de leur 
pays d'origine. 


Ramassage - de mollusques, crustacés et autres espèces 
aquatiques; par exemple, les huîtres et Les crabes. 

Chasse et récolte - chasse des espèces animales non 
aquatiques peuplant les forêts de mangroves et récolte des 
composantes comestibles de plantes associées ou non- 
associées aux mangroves. 


Utilisation médicinale - les mangroves sont utilisées à des 
fins médicales. Quelques exemples sont présentés dans le 
tableau 4. 


Valeur intrinsèque - dans la sous-région les mangroves ont 
une grande valeur culturelle et spirituelle ; elles procurent 
un environnement à beaucoup d'espèces, rares et en 
danger, comme le lamantin africain et elles constituent 
aussi des nurseries pour beaucoup d'espèces de poissons. 


Exploration et production pétrolière - plus de 90 % des 
activités pétrolières ont Lieu dans le delta du Niger qui est La 
zone du littoral de l'Afrique de l'Ouest la plus riche en 
ressources minérales, attirant ainsi d'importants 
investissements internationaux. En 2006, la Société 
Nationale Chinoise de Pétrole Marin a investi 2,3 milliards 
delta du Niger, une zone riche en mangroves. C'est Le plus 
gros investissement de la Chine en Afrique à ce jour 
(Ekweozor, 1989 : CNN, 2006). La prospection de nouveaux 
gisements de pétrole se poursuit dans toute la sous-région 
et deviendront probablement une source de polémique 
croissante. 


L'utilisation du bois - Le bois des mangroves est largement 
utilisé dans la sous-région et les marchés pour sa 
commercialisation sont bien développés. Comme les 
mangroves constituent Les principaux arbres des forêts dans 
bon nombre de zones côtières où elles poussent, elles sont 


Étude de cas : Le pétrole et au-delà dans Le delta du Niger 


L'impact de La prospection pétrolière dans Le delta du Niger 
n'est pas limité à La pollution par les hydrocarbures. Le 
développement d'infrastructures pétrolières exige un 
dégagement extensif des terres, ainsi que Le dragage et le 
remblayage du sable dans les zones de mangroves. 
Pendant le dragage, le sol, Les sédiments et La végétation le 
long de l'itinéraire du site proposé sont enlevés et souvent 
déposés dans les mangroves aux abords de La rive. 
L'abandon des matériaux de dragage cause un certain 
nombre d'impacts dont l'étouffement des mangroves 
périphériques, l'altération de la topographie et de 
l'hydrologie de surface, l'acidification et la contamination 


des eaux, Le tout pouvant détruire La végétation et entraîner 
une mortalité massive de poissons. Par conséquent, Les 
anciennes zones de mangroves ont été reconverties soit en 
terrain nu, en prairie, ou en forêt dulcicole après plusieurs 
années de désagrégation naturelle. Le dragage affecte 
l'écosystème : la végétation des mangroves, les invertébrés 
benthiques, la pêche, Le plancton, La faune et La flore, le sol, 
les sédiments et La qualité de l'eau et par conséquent, il 
affecte aussi Le bien-être des communautés qui vivent dans 
la zone et qui dépendent de La riche biodiversité de 
l'écosystème des mangroves pour leur subsistance 
{Ohimain, 2001 ; 2003 ; 2004 ; Ohimain et al., 2002: 2005). 


18 


exploitées pour Le combustible domestique, la 
transformation du poisson, la production de sel, la 
construction d'embarcations, de maisons et de barrières, et 
aussi pour la production d'outils. 


La production de sel - est une industrie importante, en 
particulier dans les réseaux de lagunes entre la Côte d'Ivoire 
et le Bénin. Au Ghana, par exemple, la production 
commerciale de sel à grande échelle destinée à 
l'exportation est une activité économique importante dans 
des marécages côtiers (NOAA/NOS, 2002). En République de 
Guinée, la plupart du sel consommé provient de la 
production côtière locale (Said, 2007). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
(1) Croissance démographique et développement urbain 
dans la zone côtière 

Le couloir Atlantique comprend certains des plus grands 
centres de densité de La population en Afrique [voir carte 2a) 
(Dakar, Abidjan, Accra-Tema, Cotonou, Lagos, Port 
Harcourt, Douala et Libreville] en raison du taux élevé de 
croissance intrinsèque (NOAA/NOS, 2002). Entre le Sénégal 
et Le Nigeria, environ 60 millions d'habitants, représentant 
25 % de La population, vivent dans les limites de 60 km de La 
côte, une étroite bande représentant moins de 10 % de la 
masse continentale de ces pays côtiers, (NOAA/NOS, 2002). 
Au Nigeria, environ 20 millions d'habitants (22,6 % de la 
population nationale] vivent le long de La zone côtière : et 
environ 4,5 millions de Sénégalais (66,6 % de la population 


___ Vue d'ensemble régionale 


nationale) vivent dans la zone côtière de Dakar [IPCC, 2000). 
En plus, environ 60 % des industries en Afrique de l'Ouest 
sont situées dans les villes côtières (NOAA/NOS, 2002). 

Ce développement rapide met une pression croissante 
sur Les ressources naturelles côtières, souvent considérées 
comme des ressources à accès libre. L'immigration et 
l'accroissement de la pauvreté au sein des communautés 
rurales ont entraîné l'exploitation de ces ressources pour La 
subsistance, et par des industries [ex : les secteurs de la 
foresterie et de La pêche), qui ont profité de la précarité de 
la gestion et des législations (World Bank, 1994]. La carte 
1b montre la couverture de mangrove avec l'Indice de 
Développement Humain. Selon le PNUD, la majorité des 
pays de l'Afrique de l'Ouest sont parmi Les pays les moins 
développés et leurs populations dépendent principalement 
des ressources naturelles. Les forêts de mangroves sont 
exploitées pour l'approvisionnement en bois de chauffage et 
de construction elles sont aussi exploitées pour 
l'exploration pétrolière et le forage. Les techniques de 
pêche illégales et non réglementées, avec l'utilisation de 
poisons et de dynamites, détériorent encore plus la 
structure et La fonction des écosystèmes de mangroves. Les 
déchets qui proviennent de ces centres urbains 
émergeants, comme les eaux usées, Les ordures et Les 
polluants chimiques contaminent Les eaux qui procurent des 
zones précieuses de reproduction à du poisson de valeur 
commerciale importante [National Geographic, 2001). 

Les mangroves étant détruites pour faire place à des 
constructions, leurs services sont ainsi perdus, y compris 


19 


KE 
S 
S 
æ 
È 
Ê 
2 
£ 
uw 
D 
= 
LS 
È 
= 
® 
en 
(Se 
Le] 
Ê 
£ 
Un 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


leur capacité à retenir les sédiments et à stabiliser le 
littoral. Dans le delta du Niger, le déboisement de la 
mangrove a conduit à une sérieuse érosion et à des 
inondations détruisant des villages de pêcheurs le long de 
la côte, les rivages ayant été exposés au vent et à l'érosion 
marine (Shumway, 1999). 

Tous les pays de la sous-région sont dans le processus 
de préparation de Document Stratégique de Réduction de la 
Pauvreté (DSRP] en collaboration avec la Banque Mondiale. 
En réalité, il s'agit de la création de stratégies nationales 
pour réduire la pauvreté. IL est clair que là où elles existent, 
presque partout sans exception, les communautés pauvres 
et marginalisées de l'Afrique de l'Ouest dépendent 
grandement de ces mangroves ; leur utilisation durable est 
donc essentielle. Cependant, les mangroves sont 
mentionnées seulement dans deux DSRP, à savoir ceux du 
Nigeria et de la Sierra Leone. Actuellement, seul Le Nigeria 
appelle à la conservation des mangroves comme habitats 
uniques pour soutenir des activités de subsistance 
{Nigerian National Planning Commission, 2004). 


{2] Tendances économiques et politiques 

Au cours des dernières décennies, des conflits civils et 
politiques ont sévi dans un certain nombre de pays de la 
sous-région. De nombreuses nations sortent aujourd'hui de 
guerres civiles, mais les niveaux de pauvreté sont parmi Les 
plus élevés du monde. En temps de guerre, les priorités 
changent, tant pour l'État que pour la population et ont 
tendance à porter sur Le court terme. C'est ce qui a entraîné 
la déforestation dans certains pays comme le Libéria et La 
Sierra Leone (WRI, 2003a). Les forêts de mangroves offrent 
également un refuge pour les communautés déplacées ou 
en fuite. À la fin de la guerre, Les États ont besoin de relancer 
l'économie et de reconstruire les secteurs clés. 
L'exploitation des ressources naturelles est l'un des moyens 
les plus rapides pour obtenir des résultats. Et Là encore, 
dans cette région, les mangroves constituent Les principales 
ressources forestières dans les zones côtières qui sont très 
peuplées. Les activités des armées et des milices réduisent 
également les possibilités pour la recherche et la 
conservation au niveau de ces zones, par exemple en 


Cas 2 : Exemples d'activités visant à combattre les menaces qui pèsent sur les mangroves en Afrique de l'Ouest 
Des efforts de restauration des mangroves ont été effectués dans La majorité des pays côtiers le long du Golfe de Guinée. 


Le projet de Golfe de Guinée Grand Ecosystème Marin de 
1995 à 2000 a entrepris des programmes pilotes de 
restauration des mangroves, projets qui ont été facilités 
par des ONG en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo, au Bénin, 
au Nigeria et au Cameroun. Le projet était de nature 
interdisciplinaire, portant sur la pêche, l'écologie, les 
processus physiques environnementaux dans le Golfe de 
Guinée et les dimensions humaines telle La pollution, les 
aspects de gestion socio-économiques et La gouvernance. 
Le projet est basé sur le fait que La pollution marine et Les 
ressources marines vivantes ne respectent aucune frontière 
politique et exigent donc une approche concertée et 
globale pour l'évaluation et Le contrôle (UNEP-GPA, 2006). 


Le projet "Lower Volta Mangroves Project", appuyé par Le 
Royaume-Uni, comportait des activités pilotes de 
restauration au Ghana. La surexploitation domestique du 
bois de chauffe a causé une dégradation sévère des 
ressources. Le projet tente de développer des approches 
entre les propriétaires terriens et la communauté pour la 
réhabilitation et l'utilisation durable des ressources de 
mangroves dans la zone de l'estuaire du fleuve Volta. 

Le projet a réalisé des cartes de référence sur la 
végétation, l'analyse des changements au fil du temps, La 
description et l'analyse des régimes de gestion passés et 
présents, de même que l'analyse de l'importance sociale et 


économique de l'écosystème des mangroves pour les 
populations locales. Pour la durabilité, Le projet encourage 
le personnel du Ghana Wildlife Department à entreprendre 
des études de facon indépendante (DFID, 1996). 


Restauration communautaire au Ghana (A.K. Armah) : 
Deux communautés ont entrepris des projets de 
restauration de mangroves dans les zones dégradées avec 
l'aide de l'ONG Resource & Environment Development 
Organisation (REDO) et Le Forestry Department de 
Winneba. Le Comité Néerlandais de l'Union Internationale 
pour la Conservation de La Nature a financé le projet sur 
trois ans (1997-2000). Six mille propagules et deux 
parcelles viables de 10 000 canneliers ont été plantés 
comme source alternative de combustible et de bois. On a 
enseigné aux populations, aux écoliers et aux dirigeants 
communautaires l'importance des mangroves et de la 
conservation des forêts. Suite à une faible pluviométrie, Le 
projet a fait face à un problème d'incendies qui ont détruit 
un certain nombre de canneliers plantés durant la 
première année du projet. La capacité du cannelier à se 
régénérer après les incendies a réduit les séquelles que 
les plantes ont pu subir. Le projet a mis fin à l'exploitation 
des mangroves au niveau des deux communautés et à 
présent, les membres de ces communautés comptent sur 
le cannelier et Les autres espèces terrestres. 


20 


Angola, au Cameroun, au Nigeria et au Sénégal (Din, 2003). 

L'exportation du pétrole des zones côtières est une 
activité économiquement importante au Nigeria, au Gabon 
et au Cameroun, mais elle est associée à des risques 
écologiques et politiques. l'éventualité de fuites 
accidentelles (NDES, 1997) représente une menace 
importante pour la santé des écosystèmes de mangroves. 
Au Nigeria, pendant les 30 dernières années, des lignes 
sismiques ont été placées dans les forêts de mangroves du 
delta du Niger (Elijah, 2001] rendant cet écosystème et les 
autres écosystèmes similaires vulnérables aux impacts du 
pétrole et de ses produits [Ekweozor, 1989]. Les autres 
risques incluent l'ignition de gaz, les canalisations, 
l'envasement, l'extraction de sable et La construction de 
quais (Ekweozor, 1989 ; Isebor and Awosika, 1993). 

La possibilité d'identifier de nouvelles sources de pétrole 
sur le plateau continental de l'Afrique de l'Ouest suscite 
beaucup d'intérêt. Les activités liées à la prospection 
impliquent également le risque associé aux études, aux 
eaux résiduelles, aux déversements accidentels et à l'impact 
des installations. Il est aussi crucial de noter que beaucoup 
des pays de la sous-région ne sont pas encore signataires 
des accords internationaux concernant la protection de 
leurs environnements marins et côtiers, tels que la 
Convention Internationale pour la Prévention de La Pollution 
par les Navires [MARPOL]) ou la Convention des Nations 
Unies sur le Droit de la Mer [UNCLOS), représentant un 
secteur à problèmes potentiels particuliers en ce qui 
concerne les services des écosystèmes marins (Said, 2007). 


3] Changement climatique 

L'Afrique de l'Ouest est considérée comme l'une des régions 
du monde les plus vulnérables aux changements 
climatiques (Niasse, 2002) qui vont probablement 
augmenter dans l'avenir et affecter la répartition des 
mangroves. Les conditions météorologiques et les 
changements au niveau des forts courants et des upwellings 
qui caractérisent La sous-région (courants de Benguela, de 
Guinée et de des Canaries) apporteront les changements les 
plus grands à la répartition des mangroves. La sous-région 
a connu une baisse considérable de sa pluviométrie de 15 à 
30 % entre 1968 et 1972 selon les zones. Les principaux 
fleuves de la sous-région (Niger, Sénégal, Volta] ont connu 
une baisse concomitante de leur décharge moyenne de 40 à 
60 % [Niasse, 2005). Pendant les 50 dernières années, la 
variabilité élevée du climat a été associée à La désertification 
accrue et à l'insécurité alimentaire dans la sous-région 
ouest africaine (Niasse, 2002). 

Outre les changements de pluviométrie, il est probable 
que le changement climatique affectera La pression 
atmosphérique, les températures, l'évaporation, les régimes 
hydrologiques, le niveau de La mer, l'ampleur et La fréquence 


__ Vue d'ensemble régionale 


F 


Liste résumée des menaces sur Les mangroves en 
Afrique de l'Ouest identifiées dans ce rapport 


Agriculture et aquaculture (riz, crevettes, poissons) 
Construction de routes d'accès 

Construction de quais 

Désertification 

Bois de chauffe et charbon de bois 

Projets hydroélectriques 


Déversement d'ordures 

Extraction de sable 

Eaux usées et pollution 

Cueillette, pêche et chasse non durables 
Développement urbain et touristique 
Déviation des eaux pour l'agriculture et l'aquaculture 


des tempêtes et La concentration de dioxyde de carbone. Ces 
changements, de concert avec la réduction actuelle de la 
couverture de mangroves et l'impact anthropogénique, ne 
peuvent que renforcer la situation actuelle. IL est à noter que 
le contenu carbonique du sol dans les forêts de mangroves 
est de 4 à 18 fois plus élevé que celui des forêts tropicales 
humides (Fujimoto, sous presse). Une gestion positive ajoutée 
à la conservation et à La réhabilitation pourraient contribuer à 
Long terme à la rétention du dioxyde de carbone (Baba, 2004). 

ILest probable que les changements climatiques aient 
un effet tant positif que négatif sur les mangroves, mais les 
retombées restent incertaines à cause de La variabilité locale 
élevée (UNEP-WCMC, 2003). L'équilibre entre Les pressions 
anthropogéniques, la sédimentation et l'érosion, ainsi que le 
niveau de remontée de la mer seront décisifs quant à la 
manière dont les mangroves réagiront aux changements 
climatiques (Nyong, 2005). 


(4] Changements de l'habitat en amont 

Tous Les avantages apportés aux pêches maritimes par Les 
flux nets d'énergie provenant des mangroves sont 
menacés par Les influences anthropogéniques qui causent 
la pollution ou La destruction de l'écosystème des 
mangroves le long de la côte, ou plus loin à l'intérieur des 
terres, (John and Lawson, 1990]. L'agriculture intensive 
est l'une des principales activités à proximité des 
mangroves et aux alentours (AFROL, 2002]. Les forts 
régimes de courant du Golfe de Guinée peuvent aussi 
transporter de La pollution par les hydrocarbures, les 
déchets toxiques et solides provenant des sources en 
amont des autres pays côtiers, créant ainsi un impact au 
niveau sous-régional (Shumway, 1999). 


21 


angroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


@ 
Fe \ LBYE 

| SAHARA | RAR A 

| OCCIDENTAL i Sa “a 
: > ALGERIE ; 

hi a : FX Pée Dan 

| ” # 

F ( . D 

j i at TT : 1 

nomment) \ Se A 
3 CS fé 1 
| RE #7 1 
: rl ré 5 
MAURITANIE À Ph j 

i 
! 


du coco 
re 1-7 TÉ 


JE nage s"- 


Carte 2a. Couverture des mangroves par rapport à La densité de La population 
22 


Vue d'ensemble régionale 


MAURITANIE 


À ; : Ni AL Ny rm 


Carte 2b. Couverture des mangroves par rapport à l'indicateur de développement humain des Nations Unies (2003) 


23 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


MAURITANIE 


SENEGAL 


Mauritanie 


Superficie [km2] 1 025 220 
Littoral [km] 1268,4 
Population [000] nos : 3 069 
Densité de population [par km2] 3 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,75 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 3 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 2,09 
% de couverture des mangroves en Afrique <0,1 
Changement estimé 1980-2006 Augmentation 


Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 62,5 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par 

la mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 1,5 1,1 1,04 1 157,09 


La Mauritanie étant un pays désertique, les écosystèmes de 
mangroves y ont une étendue limitée et sont parmi Les plus 
arides de la côte Atlantique africaine (FAO, sous presse). On 
les trouve dans le delta du Sénégal et au nord, près du cap 
Timiris. Les deux zones sont séparées par un long étirement 
de plages sablonneuses à découvert (FAO, sous presse). 

Trois sites Ramsar comprenant des mangroves ont été 
désignés en Mauritanie : Le Parc National du Banc d'Arguin, 
désigné le 22 octobre 1982 couvrant une superficie de 
12 000 km’ (06°45'N 011°13:W) :; le Parc National du 
Diawling, désigné le 23 août 1994 couvrant une superficie de 
156 km? (16°22'N 016°23'W] et le Chat T'Boul, qui a été 
désigné le 11 octobre 2000 et qui couvre 155 km [16°33°N 
016°24'W). 


BIODIVERSITÉ 
On trouve en Mauritanie trois espèces de mangroves parmi 
les huit existant en Afrique de l'Ouest : 

Avicennia germinans 

Conocarpus erectus 

Rhizophora racemosa 


Rhizophora racemosa se développe sur les fleuves et 
domine dans le delta du Sénégal ; Avicennia germinans [syn. 
Avicennia africanal] et les spécimens de Conocarpus erectus 
poussent dans les marais (FAO, sous presse). Au nord, on 
trouve un peuplement d'Avicennia africana sur les rives 
boueuses de l'île de Tidra et un petit lot dans les baies sur la 


Mauritanie 


partie continentale près du cap Timiris. Ces peuplements de 
mangroves, les plus au nord en Atlantique Est, datent du 
temps où les Oueds côtiers apportaient de l'eau douce du 
Sahara (Ramsar, 2004]. IL y a une très haute productivité de 
phytoplancton pélagique au large du littoral de ces 
peuplements de mangroves et de nature benthique près du 
rivage, Ces ressources procurent l'énergie de base à un 
nombre incalculable d'oiseaux et de poissons [UNEP- 
WCMC, 2002). 

Le Parc National du Banc d'Arguin donne un aperçu de 
la biodiversité souvent surprenante de la Mauritanie. Celui- 
ci occupe deux tiers de la moitié nord de la côte 
mauritanienne (Dahdouh-Guebas and Koedam, 2001] et est 
un exemple unique en Afrique d'une zone de transition entre 
le désert du Sahara et l'océan Atlantique. C'est un golfe 
d'environ 300 km de long avec un littoral légèrement incliné 
comprenant dunes de sable, marais et mangroves, bancs de 
boue de marée, labyrinthes de canaux et ruisseaux, bancs 
de sable et îlots (UNEP-WCMC, 2002). 

Parmi les sept millions d'oiseaux limicoles qui 
traversent Les voies migratoires de l'Atlantique, environ 30 % 
passent l'hiver au Banc d'Arguin. Ce parc a la plus grande 
concentration mondiale de Limicoles d'hiver et abrite environ 
15 espèces d'oiseaux piscivores (Hoffmann, 1988]. Au moins 
249 espèces d'oiseaux ont été enregistrées, originaires aussi 
bien de l'écozone paléarctique que de la zone afrotropicale, 
plusieurs espèces de chaque entité étant à La limite de leur 
répartition [IUCN/WWF, 1989]. Les oiseaux limicoles d'hiver 
sont plus de deux millions et incluent, parmi beaucoup 
d'autres espèces, la sterne noire Chlidonias nigra, le 
flamant rose Phoenocopterus ruber, le pluvier grand- 
gravelot Charadrius hiaticula, le pluvier argenté Pluvialis 
squatarola, le bécasseau maubèche Calidris canutus, le 
chevalier gambette Tringa totanus et la barge rousse 
Limosa lapponica (Ramsar, 2004 ; UNEP-WCMC, 2002). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
Facteurs clés de changement en Mauritanie : augmentation 


démographique, changement climatique. 


Surexploitation des mangroves au niveau Local pour le bois 
de chauffe et La construction de pirogues. 


La désertification et les crues réduites causées par la 
sécheresse sahélienne ont augmenté la pression sur Les 


25 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


terres pour le pâturage des chameaux et des chèvres. La 
sécheresse persistante et l'exploitation minière mettent 
également en danger les mangroves (Ramsar, 2006b). 


Modification de l'habitat : augmentation de la salinité des 
bassins fluviaux causée par la construction du barrage de 
Diama près de l'embouchure du fleuve Sénégal (FAO, sous 
presse). 


Pressions accrues de la pêche : surexploitation par les 
pêcheries industrielles internationales du Banc à l'extérieur 
du parc et par les flottes de pêche pirate à l'intérieur du parc. 
En 200î, 334 chalutiers étrangers avaient des permis pour 
travailler dans les Eaux mauritaniennes (AFROL, 2002). Les 
chalutiers étrangers pêchent 500 000 tonnes de poisson 
chaque année dans ces eaux (Pearce, 2001). 


26 


Les menaces observées dans les sites des deux Parcs 
Nationaux du Diawling et du Chat T'Boul comprennent : Le 
lessivage des terres cultivées, l'impact des barrages, le 
développement d'infrastructures, les perturbations liées au 
tourisme, l'impact du développement agricole, La perte 
d'habitat et le défrichement des pâturages (Ramsar 2006b). 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES 

Les activités économiques liées aux mangroves de la 
Mauritanie sont principalement des activités de subsistance 
et incluent la collecte de produits forestiers non ligneux, 
l'abatage et/ou la collecte de bois de chauffe, la production 
de charbon de bois et l'agriculture de labourage alternée et 
permanente (Ramsar, 2006b). La pêche commerciale a Lieu 
au large des mangroves ; cette pêche dépend des 
mangroves comme nurserie 


Superficie [km2] 192 530 
Littoral [km] 1327,2 
Population ['000] 11 658 
Densité de population [par km2] 59 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,30 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 7 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 1 287 
% de couverture des mangroves en Afrique 4 


Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 42,5 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 1690 1450 1830 1270 1150 1287 


Le Sénégal a des ressources de mangroves uniques et bien 
développées, même si elles ont subi une certaine baisse 
depuis les années 1980. Les pans de mangroves poussent 
sur Les dépôts d'argile entourés par des fleuves et subissent 
une forte influence de l'océan. Les mangroves sont reliées à 
des zones de vase connues sous Le nom de tannes (zones 
stériles] et forment un réseau complexe et unique d'habitats. 
Les mangroves ont tendance à former des bandes linéaires 
correspondant aux contours des canaux tidaux. 

Au sud de La Gambie, les mangroves occupent l'estuaire 
de la Casamance et forment une bande importante et 
particulièrement dense, large de six km de forêt de 
mangroves sur la rive septentrionale du fleuve entre 
Ziguinchor et Tobor. Cette formation se réduit 
graduellement jusqu'à ce que Les mangroves apparaissent 
seulement sur les petites îles ou Le long des rives de l'Île du 
Diable en amont de Sédhiou. Sur la rive sud de la 
Casamance, la couverture des mangroves est moins 
significative, mais on peut distinguer deux grands massifs : 
Le plus au nord se trouve entre Kabrousse et Karabane avec 
une largeur moyenne de 10 km. Le massif de l'est, séparé du 
premier par une zone sèche terrestre, s'étend de la Pointe 
Saint-Georges à la frontière guinéenne puis s'étire de part et 
d'autre de la rivière Kamabeul. Entre la rivière Kamabeul et 
Ziguinchor, les mangroves forment une bande de 1,5 à 2km. 
Au-delà, elles ne sont présentes par intermittence qu'en 
franges très étroites (FAO, sous presse). 

De petites zones de mangroves sont présentes sur la 


_ Sénégal 


Petite Côte et à proximité de la Somone et de Joal. Les 
mangroves du delta du Sine-Saloum sont fortement 
influencées par l'environnement marin et elles s'étendent 
sur 650 km? autour de son labyrinthe d'affluents (EC, 2003). 

Les mangroves sont sous le contrôle et la 
responsabilité de trois départements du ministère de 
l'Environnement et de la Protection de La Nature. Un 
certain nombre de codes contiennent les mesures de 
protection des forêts de mangroves. Le Sénégal a un site 
Ramsar avec des mangroves : le delta du Saloum, 
désigné Le 4 mars 1984 et couvrant une superficie de 730 
km? (13°37°N 016°42°W). 


BIODIVERSITÉ 
On retrouve au Sénégal sept des huit espèces de mangroves 
existant en Afrique de l'Ouest : 

Acrostichum aureum 

Avicennia germinans 

Conocarpus erectus 

Laguncularia racemosa 

Rhizophora harrisonii 

Rhizophora mangle 

Rhizophora racemosa 


Les mangroves de la Casamance appartiennent à deux 
espèces : Rhizophora racemosa et Avicennia nitida. La 
première est une espèce pionnière et s'établit en bordure 
des marigots, Là où la boue est nouvellement déposée. 
Avicennia spp. pousse sur les sédiments plus stables et plus 
vieux et constitue La majorité des mangroves. Elle envahit Les 
plantations de riz abandonnées soumises à l'influence des 
marées. Des arbustes touffus, caractéristiques des terres 
les plus salées, en particulier Conocarpus erectus, peuvent 
se trouver sur les abords des terres Les plus proches des 
mangroves (FAO, sous presse). 

Au nord de la Gambie, des peuplements denses de 
Rhizophora racemosa et d'Avicennia africana poussent le 
long du Sine-Saloum et entre Les embouchures des fleuves 
Saloum et Gambie. Ces mangroves constituent un habitat de 
reproduction pour quatre espèces de tortues et abritent de 
nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques ainsi que les 
migrateurs paléarctiques d'hiver (Ramsar, 2000). 

Dans le grand nord du Sénégal, entre l'embouchure du 
fleuve et l'île de Thiong, entre Loll et Le Sénégal, les 
mangroves Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, 


27 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


LA MAURITANIE 10W i 


EN 16 
j 
| tr 7 
EN | 16N Pi: 163n ||5'N 
# SENEGAL 
” SENEGAL 
e 
W4'N 14 N 
D DEA 
A Le Ge: 2 
Î be à E- \ 
go ml EN US 
dde Pun ÉSTT ST 
>, r pro er i Fe : 
GAMBIE" _ —” ; ME 
Ki ER a 
NP L Fa F 
e T'ES Le ! 
| 
‘cé 13H 
++ mm 
AA 
EE 
Le GUINEE- 
M0 D. 7% Ver + 
TETE CRE mm er 2" M Fi \ BISSAU 
Le LE 15W 


mn 


28 


sont peu développés car souvent concurrencés par des 
graminées halophiles, Sporobulus robustus et Paspalum 
vaginatum. Les marais salants qui bordent souvent les 
mangroves sont composés de Sesuvium, Paspalum, 
Sporobulus, Scirpus et Philoxerus (FAO, sous presse). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
Les facteurs clés de changement au Sénégal : changements 
climatiques, pressions démographiques. 


Depuis 1963, le Sénégal combat la sécheresse qui réduit la 
superficie totale des terres cultivables. Les activités agricoles 
intensives qui en résultent, ainsi que La pression 
démographique ont causé l'érosion et l'envasement (FAO, 
sous presse). La forêt de mangroves du delta du Saloum est 
essentielle pour retenir les sédiments et empêcher le 
lessivage des sols : elle fournit des nutriments essentiels 
pour les poissons et constitue un abri pour les colonies 
d'huîtres. Ce delta est sous la menace de l'érosion côtière et 
de la salinisation du sol (EC, 2003) ainsi que de la 
surexploitation de ressources comme les huîtres et le bois 
{Said, 2007). Dans la réserve du site Ramsar du Saloum, les 
défis de gestion incluent la collecte illégale de mollusques, 
d'œufs d'oiseaux et de tortues, ainsi que l'exploitation non 
durable des produits végétaux. Les zones alentours sont 
utilisées pour l'agriculture, l'élevage de bétail, la pêche et La 
chasse (Ramsar, 2000). La dépendance des populations aux 
ressources des mangroves mène à leur utilisation non 
durable et à La surexploitation, en particulier des poissons et 
des mollusques [Macintosh and Ashton, 2003). 


Sénégal 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES 
La pêche, le tourisme et les phosphates sont les piliers de 
l'économie du Sénégal [Macintosh and Ashton, 2003). 
Actuellement, Le poisson fournit 70 % de La consommation de 
protéines animales au Sénégal (Macintosh and Ashton, 2003). 
Les zones de mangroves sont traditionnellement 
utilisées pour la riziculture et les rizières, La pêche, 
l'aquaculture et la collecte de bois (FAO, sous presse ; 
Macintosh and Ashton, 2003). La cueillette des huîtres de 
mangroves (Crassostrea gasar] est une pratique historique 
qui se faisait toujours dans la Casamance à La fin des 
années 1980 (Binet et al., 1995). Il existait un commerce 
très actif des huîtres séchées jusqu'en 1950. La cueillette 
était particulièrement importante pendant les années de 
sécheresse lorsqu'il était impossible de cultiver du riz. Les 
mangroves du delta du Saloum fournissent aussi une 
réserve de plantes médicinales utilisées par Les indigènes 
et constituent une source significative de revenus pour les 
femmes qui exploitent les mollusques et les crustacés (EC, 
2003). L'habitat qu'offrent Les mangroves dans la réserve 
Ramsar du delta du Saloum est utilisé pour La conservation 
de la nature, le tourisme et Le pastoralisme (Ramsar, 
2000]. L'écotourisme pourrait constituer une option 
stratégique pour le développement d'activités économ- 
iques alternatives, basées sur la conservation, la 
restauration et l'estimation des aspects naturels et 
culturels des forêts (Macintosh and Ashton, 2003]. Le 
caractère durable de ces ressources dépend d'une façon 
cruciale de la bonne santé et du fonctionnement 
ininterrompu des écosystèmes de mangroves. 


Abdoulaye Diame 


Les mangroves forment un écosystème productif qui 
soutient les activités de subsistance des populations au 
Sénégal, mais certaines d'entre elles ont été perdues en 
raison de la construction de canaux, de la conversion 
d'habitats en rizières et de l'érosion côtière. Un des effets 
déplorables de cette destruction est La migration urbaine, 
du fait que ces écosystèmes naguère productifs, ne 
produisent plus de ressources halieutiques suffisantes. 
Un projet de reboisement a été entrepris dans le delta du 
Saloum pour aborder ces questions. 

Le projet avait deux composantes : Le renforcement des 
capacités dans Le but de conscientiser Les populations, et 
de les former aux techniques viables de reboisement et de 
collecte d'huîtres. 


Étude de cas : Mangroves et réduction de La pauvreté au Sénégal 


À date, quelques résultats clés ont été réalisés : 

e 75 hectares de mangroves ont été reboisés ; 

e Utilisation plus durable des ressources de mangroves, 
particulièrement par Les femmes qui sont les principales 
gestionnaires et utilisatrices de ces ressources ; 

e Gain de temps : la nouvelle technique de capture 
d'huîtres est moins nuisible pour les peuplements 
d'huîtres et de mangroves, tout en réduisant le temps de 
travail des femmes qui Les collectent ; 

+ Accroissement des ressources halieutiques : les 
populations de mollusques, de gastéropodes, de 
crustacés et de crevettes ont commencé à réapparaître. 


On espère que les leçons tirées du succès de ce projet 
pilote pourront être applicables à d'autres parties du pays. 
Source: ISME, 2003 


29 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Étude de cas : culture équitable de crevettes 


« La Réadaptation et la gestion intégrée des ressources 
des peuplements de marécages dans le site Ramsar du 
delta du Saloum » était une initiative d'essai pour le 
commerce équitable de crevettes. Elle a fourni à des 
pêcheurs de huit villages des filets, des gilets de sauvetage 
et des cordes dans le but d'améliorer et de mettre à 
niveau l'utilisation des techniques et des machines pour 
une pêche durable et La sauvegarde des ressources. 


Emily Corcoran 


L'initiative est un partenariat avec une société privée 
qui achète les produits et les transporte jusqu'à sa 
manufacture de Mbour. Les producteurs sont payés à 
des prix de sortie d'usine, évitant ainsi les 
intermédiaires. Toutefois, le contrôle des produits est 
strict et une haute qualité est exigée. Les pêcheurs 
travaillent ensemble et suivent de près leur performance 
pour assurer le maintien de ces prix directs. Grâce à 
l'élimination des intermédiaires, les revenus générés 
reviennent directement aux villages sous forme de fonds 
communautaires qui facilitent certains petits projets de 
développement à la fin de la saison de pêche. Ces 
revenus monétaires ont aussi contribué à la 
régénération de l'écosystème des mangroves : l'achat de 
meilleurs fours, par exemple, réduit La consommation de 
bois de mangrove pour fumer le poisson. Les premières 
indications montrent que cette initiative a quelques 
impacts positifs, en particulier : 

{1] Les pêcheurs ont compris que la crevette mûre est 

plus chère que la juvénile et, par conséquent, utilisent 

un équipement de pêche réglementé ; 

(2] l'organisation communautaire du travail permet aux 

pêcheurs d'avoir plus d'argent et de choisir les périodes 

de repos ainsi que les ressources (ISME, 2003]. 


30 


Gambie 


Superficie [km2] Î Le 10 000 
Littoral [km] 502,7 
Population [000] FE. 1517 
Densité de population [par km2] 134 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,35 
Nombre d'espèces des mangroves dans Le pays 7 
Superficie totale occupée par La mangrove [km?] 581 
% de couverture des mangroves en Afrique 2 


Changement estimé 1980-2006 Légère baisse 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 3,5 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 704 612 747 581 580 581 


De fait, la Gambie est une enclave à l'intérieur du Sénégal, 
formée le long de La vallée navigable du fleuve Gambie 
{Spalding and al., 1997). Une bande presque ininterrompue 
se déploie depuis l'embouchure du fleuve jusqu'à environ 
160 km à l'intérieur des terres, représentant Le plus intact 
des habitats naturels restants du pays (FAO, sous presse). 
L'étendue des mangroves a tendance à diminuer dans les 
parties inférieures du fleuve et est mieux développée aux 
embouchures des petits affluents, plus loin en amont. On 
trouve des formations de mangroves atteignant plus de 20 m 
de haut entre 100 et 160 km en amont de La mer, près de 
Tendaba, de l'île aux Eléphants et de l'île de Dan Kun Ku où 
la salinité moyenne de l'eau pendant la saison sèche est 
environ de 10 pour 1 000. Le long de la vallée du fleuve 
Gambie, on trouve plusieurs mangroves, allant des 
formations estuariennes situées près de la capitale Banjul 
aux hautes formations fluviales trouvées aux extrémités de 
leur habitat (FAO, sous presse). 

La Convention de Ramsar est entrée en vigueur pour la 
Gambie le 16 janvier 1997. Actuellement, Le pays a un site 
Ramsar avec des formations de mangroves : Bao Bolong 
Wetland Reserve, zone classée depuis le 16 septembre 
1996, Division Nord de la Rive et couvre une superficie de 
200 km? ([13250N 015290 W) (Ramsar, 2000]. IL existe 
également plusieurs habitats côtiers et marins 
d'importance écologique parmi lesquels on peut citer : de 
Toll Point à Cape Creek (Camaloo Corner) ; les mangroves 
de Oyster Creek, la Réserve d'oiseaux de Taniji ; les lagunes 


Gambie 


de Tujereng ; le delta du fleuve Kakima - La forêt de 
Kachuma, de Dau Dula à la forêt côtière de Kartong et la 
Pointe de Kartong à l'embouchure du fleuve Allahein 
{Department of Parks and Wildlife Management, 1998]. 


BIODIVERSITÉ 
On trouve sept espèces de mangroves parmi Les huit existant 
en Afrique de l'Ouest : 

Acrostichum aureum 

Avicennia germinans 

Conocarpus erectus 

Laguncularia racemosa 

Rhizophora mangle 

Rhizophora harrisonii 

Rhizophora racemosa 


Les cours d'eau soumis aux marées quotidiennes 
sont bordés par de grands Rhizophora racemosa. 
Les zones affectées par Les limites moyennes des marées 
de printemps sont peuplées d'Avicennia germinans {syn À. 
africana] et de Laguncularia racemosa. Rhizophora 
harrisonii et Rhizophora mangle poussent à la limite 
entre Les peuplements de À. racemosa et d'A. germinans. 
Rhizophora racemosa semble être l'espèce pionnière, 
avant d'être remplacée par A. germinans là où le 
sol surélevé devient trop sec pour supporter la 
végétation pendant la saison sèche. Les Rhizophora 
spp. peuvent atteindre des hauteurs de plus de 20 m {AO, 
sous presse). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
Les facteurs clés de changement en Gambie : changements 
climatiques ; changement d'habitat en amont. 

En Gambie, l'étendue des mangroves a subi une légère 
diminution due au dessèchement des rameaux, très 
probablement causé par la sécheresse, l'augmentation de 
la salinité des sols, l'exploitation illégale et La conversion 
de zones de marées en fermes à crevettes et centres de 
pisciculture. La sécheresse qui a sévi en Afrique dans les 
années 1970 a causé la détérioration de beaucoup de 
mangroves, en particulier Le long du Bintang Bolon, Le plus 
grand affluent du fleuve Gambie. Elle a entraîné une 
pénétration plus profonde de la marée et l'augmentation 
de la salinité des eaux et des sols, causes principales du 
dessèchement des rameaux. Une importante menace pour 


31 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


D 44 3 2 D à 6 à à me à om 


NOE.EL 


MADE, SL 


71V93N3S 


MB 


32 


les mangroves dans la zone de Banjul est la collecte des 
huîtres lors de laquelle les branches et les racines sont 
coupées là où Les huîtres sont accrochées. La construction 
de voies d'accès permet aux habitants de se rendre 
facilement dans les parties intérieures des forêts, mais 
augmente la pression sur l'écosystème (FAO, sous presse). 
Dans les zones côtières, l'extraction du sable pour la 
construction constitue une autre cause indirecte de la 
dégradation des mangroves (Said, 2007). 

La Bao Balong Wetland Reserve est menacée par des 
habitations non urbanisées, la pêche commerciale, Le 
pâturage, la riziculture, le surpâturage par le bétail, les 
sécheresses persistantes et la salinisation des sols 
(Ramsar, 2006b). 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES 

Les villageois utilisent le bois des mangroves pour faire 
des piquets de clôture, des montants, des matériaux de 
couverture, pour le bois de chauffe et La production de 
combustibles. À Banjul, la production de combustibles 
est destinée à la consommation locale ou bien à la vente. 
Les produits forestiers non ligneux utiles tirés des 
mangroves de la Gambie sont le miel, Le fourrage, les 
plantes et les produits médicinaux. Un défrichement 
important a eu lieu sur la Rive Nord et à Lower River 
Division, là où les zones de mangroves ont été converties 
en rizières submergées. L'écotourisme ainsi que des 


Gambie 


activités de recherches pédagogiques et scientifiques 
sont pratiqués dans ces forêts. Les mangroves géantes 
représentent une source durable importante de produits 
forestiers. Ces systèmes sont hautement productifs et il 
pourrait être possible d'utiliser et de gérer les 
formations de Rhizophora du bassin inférieur du fleuve 
Gambie sur une rotation de 30 ans (FAO, sous presse). 

Au début des années 1980, la pêche était pratiquée 
principalement par de petites unités locales et les unités 
de pêche étrangères représentaient seulement 15 % de 
La totalité. Vingt ans plus tard, la pêche estuarienne est 
pratiquée par environ 100 sociétés de pêche soit 
800 pêcheurs (plus de 80 % d'entre eux étant des 
étrangers) utilisant plus de 1 750 filets. Avec la 
mondialisation du marché du poisson, en 2002 la 
Gambie a exporté 150 tonnes de crevettes en Afrique de 
l'Ouest et 350 tonnes en Europe. Par conséquent, la 
pêche à la crevette pour l'exportation est devenue 
quasiment exclusive (Laë et al., 2004). Ce changement 
de pratiques de pêche va probablement avoir des effets 
négatifs sur les mangroves de la zone. 

Dans Bao Balong Wetland Reserve, la végétation 
aquatique (roseaux, plantes comestibles, produits de 
mangroves) est utilisée par Les populations locales. Les 
indigènes coupent la végétation pour leurs besoins de 
subsistance à petite échelle, collectent des produits 
forestiers non ligneux et cultivent du riz (Ramsar, 2006b). 


33 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Ml 
mu 
_e PE 
ea 
} 
\ 
1 
! 
j 
Na. 
EN 
En 
EE 
a) 
A 
IN 
* F2 ms AS 
! 
j 
{ 
S 
4 
\ 
El 
N 
hs LNTI 
LÉ st 


33NIN9 


HE 


71V93N3S 


Guinée-Bissau 


Superficie [km] se = AA 
Littoral [km] L 3176 
Population [000] : 1 586 
Densité de population [par km2] lé 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,92 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 6 


Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 2 999 
% de couverture des mangroves en Afrique _ Hausse 
Changement estimé 1980-2006 [%] 8 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 35,5 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 2760 2480 3649 2210 2100 2999 


La topographie de la Guinée-Bissau se caractérise 
principalement par une plaine côtière basse avec une 
couverture forestière de plus de 70 % du pays [Mongabay, 
2006). Les forêts de mangroves les plus vastes sont au nord 
du pays. La côte continentale est constituée de nombreux 
estuaires avec des forêts marécageuses de mangroves et 
une influence de La marée allant jusqu'à 150 km à l'intérieur. 
L'archipel Bijagés de La Guinée-Bissau [incluant La zone de 
Bolama] est composé d'environ 88 îles et îlots et d'une 
grande zone intertidale de vasières et de mangroves. Il se 
trouve au large de la côte, en face de l'embouchure du Rio 
Gêba. L'archipel a été classé comme Réserve de Biosphère 
en 1996 et comporte trois aires protégées reconnues dans 
son territoire. Sa superficie est d'environ 1 000 km* ; environ 
1 000 km’ supplémentaires sont découverts deux fois par 
jour par la marée descendante, dont au moins 760 km° sont 
des vasières et 350 km’ des mangroves [African Birding 
Club, 2005). 

Deux des trois aires protégées de l'archipel de Bijagôs 
ont des superficies importantes de mangroves. Le Parc 
National d'Orango a subi environ 10 % de perte d'étendue 
entre 1956 et 1998, mais contient actuellement un tiers des 
mangroves de l'archipel. Le Parc d'Urok comprend environ 
66 km’ de mangroves (Said, 2007). 

Le « Parque Natural dos Tarrefes do Rio Cacheu » l'un 
des plus vastes du pays, inclut quelque 300 km° de 
mangroves. Depuis 1980, les mangroves semblent avoir vu 
une légère augmentation de leur étendue et représentent 


Guinée-Bissau 


une ressource particulièrement importante du pays. (FAO, 
sous presse). 

La Guinée-Bissau possède un site Ramsar avec des 
mangroves : Lagoa de Cufada, qui couvre une superficie de 
391 km et qui a été classé en 1990 (11°43°N 015°02'W). 


BIODIVERSITÉ 
ILexiste six espèces de mangroves en Guinée-Bissau : 
Avicennia germinans 
Conocarpus erectus 
Laguncularia racemosa 
Rhizophora harrisonii 
Rhizophora mangle 
Rhizophora racemosa 


Les mangroves sont particulièrement bien développées au 
nord et les espèces Les plus répandues sont Rhizophora 
spp.. Laguncularia racemosa et Conocarpus erectus. Ces 
espèces peuvent atteindre 10 m de haut et pousser entre 
20 et 100 m le long des fleuves. Les mangroves de la Guinée- 
Bissau consistent généralement de formations de basse 
taille. En effet, elles font moins de 5 mètres de haut et 
consistent principalement en Rhizophora sp. et Avicennia 
sp. On peut aussi trouver des îles de mangroves dispersées 
sur les plaines salines s'étendant entre les forêts de 
mangroves et Les savanes voisines (FAO, sous presse). 

Les vasières de l'Archipel de Bijagés constituent un 
habitat pour l'espèce rare de mangrove Laguncularia 
racemosa et, en Afrique de l'Ouest, elles occupent la 
deuxième place derrière le Banc d'Arguin en Mauritanie 
pour le nombre d'échassiers paléarctiques présents 
pendant l'hiver du nord (African Birding Club, 2005] où plus 
de 900 000 oiseaux se rassemblent et plus de 282 espèces 
aviaires sont répertoriées (Dodman et al., 2004). 


Parmi les autres espèces présentes dans l'archipel, on peut 
citer (Dodman et al. 2004): 
e Cinq espèces de tortues marines {la tortue verte 
Chelonia mydas : la caouane Caretta caretta ; la 
tortue olivâtre Lepidochelys olivaces ; la tortue 
imbriquée Eretmochelys imbricata et la tortue luth 
Dermochelys coriacea] : 
e Le lamantin d'Afrique de l'Ouest 7richechus 
senegalensis ; 
° L'hippopotame Hippopotamus amphibious ; 


35 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


e Le crocodile nain africain (Afrique de l'Ouest) 
Osteolaemus tetrapsis et 

e Le dauphin à bosse de l'Atlantique Sousa teuszii et le 
grand dauphin fursiops truncatus. 


Le « Parque Natural dos Tarrefes do Rio Cacheu » fournit 
d'importantes aires de reproduction pour les poissons, les 
crustacés et les mollusques ainsi qu'un véritable refuge 
pour un grand nombre d'oiseaux, la plupart migrateurs. Au 
moins 180 espèces d'oiseaux (Dodman et al., 2004) et 
40 mammifères terrestres (Said, 2007] ont été enregistrés. 
On trouve le lamantin d'Afrique de l'Ouest, 7richechus 
senegalensis dans le fleuve Cacheu et ses affluents [African 
Birding Club, 2005). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 

Les facteurs clés de changement en Guinée-Bissau : 
destruction de l'habitat résultant de l'accroissement de 
la population. 


Activités de subsistance : pratiquement 60 % de la 
population du pays vit dans la zone côtière. La conversion 
des zones de mangroves en rizières a entraîné des pertes au 
niveau de l'étendue des mangroves. La riziculture 
traditionnelle sur les terres salines utilise l'eau de mer qui 
pénètre dans les plantations de riz pendant la saison sèche 
pour réduire l'acidité du sol. Le poisson, les mollusques et 
les crustacés qui vivent dans cet écosystème représentent la 
source principale de protéine pour les populations locales 
(FAO, sous presse). La production de charbon de bois, les 
incendies, la coupe et l'exploitation du bois de chauffe ont 
abouti à des pertes en terme d'étendue de la forêt, exposant 
la Guinée-Bissau à une sérieuse dégradation des sols et à 
l'érosion dans certaines zones (Mongabay, 2006). 


Développement urbain et industriel : les mangroves côtières 
sont détruites en raison des projets hydroélectriques et de la 
construction de barrages (Mongabay, 2006). 

Parmi les menaces au sein et autour du site Ramsar 


36 


de la Guinée-Bissau, on peut citer : le développement 
urbain et agricole, la surpêche et la chasse excessive 
(Ramsar, 2006b). 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES 

Les mangroves sont exploitées comme une ressource clé 
par les populations vivant le long de la côte pour Le bois de 
chauffe, la transformation du poisson, la production de sel, 
l'abreuvage et Les matériaux de construction, ainsi que pour 
le soutien à la pêche, le ramassage, l'agriculture, la 
production de riz et à la production de produits médicinaux 
(FAO, sous presse). Les populations côtières collectent plus 
particulièrement des feuilles, des bourgeons, du bois de 
chauffe, du bois en grume, de la boue, du poisson, des 
mollusques et des crustacés. Elles collectent du miel et du 
sel dans les zones de mangroves. Certains groupes ont 
traditionnellement cultivé le riz immergé dans les 
mangroves, dans des zones appelées « bolanhas de 
tarrafe ». Durant les périodes où la récolte de riz est 
insuffisante, les populations cultivent d'autres céréales 
comme le maïs, le mil et Le sorgo, particulièrement dans les 
aires agricoles en contact avec des groupes islamiques 
{IUCN, 1994). 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 
Des problèmes de plus en plus nombreux liés à l'intrusion 
de l'eau de mer dans les canaux d'irrigation de riz paddy - 
intrusion causée par les inondations des forêts de 
mangroves — viennent s'ajouter à la faible pluviométrie, 
aux animaux nuisibles et aux maladies qui ont ruiné près 
de 70 % des terres cultivables dans certaines zones de la 
Guinée-Bissau. IL en résulte une insécurité alimentaire 
généralisée (OCHA, 2006]. Cette situation pourrait 
s'aggraver du fait que les terres les plus marginales sont 
utilisées pour les cultures. 

En dépit des menaces identifiées, une certaine 
régénération de La mangrove est observée dans le pays 
{Said, 2007). 


République de Guinée 


République de Guinée 


Superficie [km] 245 720 
Littoral [km] 16145. 
Population ['000] _ : É 9 402 
Densité de population [par km] 38 
Taux annuel de croissance démographique [%)] 2.18 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 7 
Superficie totale occupée par La mangrove [km] 2039 
% de couverture des mangroves en Afrique = 7 
Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée 


Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 0,2 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 


Superficie [km2]2992 2792 3083 2762 2760 2039 


Le plateau continental de La Guinée s'étend sur 300 km le 
long de La côte et couvre une superficie de 47 400 km, 
constituant ainsi l'une des plus grandes extensions du 
plateau continental de l'Afrique de l'Ouest {Government of 
the Republic of Guinea, 2002). La zone littorale est 
caractérisée par une côte sablonneuse, de vastes 
plaines avec une végétation abondante et des forêts de 
mangroves fournissant un habitat pour un grand nombre 
d'espèces marines (Government of the Republic of 
Guinea, 2002). 

Les mangroves sont localisées tout le long de La côte 
guinéenne à l'exclusion du cap Verga et de l'île de Kaloum. 
La topographie de La zone côtière facilite La sédimentation 
et l'immersion des embouchures des fleuves. IL y a une 
longue couverture tidale jusqu'aux estuaires, ce qui cause 
l'inondation des fleuves et laissent des barres surélevées. 
C'est là, dans la baie de l'estuaire, que les mangroves 
peuvent se développer. Les mangroves s'étendent sur plus 
de 10 km à l'intérieur ; situées près des fleuves les plus 
grands, elles peuvent s'étendre jusqu'à plus de 40 km à 
l'intérieur à partir de La côte (FAO, sous presse). 


La Guinée possède quatre sites Ramsar, classés en 1992, 
qui comportent des mangroves. Ces sites sont : 
Îles Tristao, couvrant 850 km’ (10°55'N 015°00'W) ; 
Rio Kapatchez, couvrant 200 km (10°25'N 014933 W) ; 
Rio Pongo, couvrant 300 km° (10°08'N 014°08 W) ; 
Konkouré, couvrant 900 km° (09°45'N 013°41°W) 


BIODIVERSITÉ 
Sept espèces de mangroves ont été identifiées en Guinée : 
Acrostichum aureum 
Avicennia germinans 
Conocarpus erectus 
Laguncularia racemosa 
Rhizophora harrisonii 
Rhizophora mangle 
Rhizophora racemosa 


La répartition des espèces de mangroves ligneuses varie 
par site. Avicennia spp., a besoin d'une plus grande stabilité 
de substrat et est généralement trouvée dans les bas-fonds. 
Rhizophora spp. Avicennia spp. et Laguncularia spp. 
préfèrent les rives convexes qui sont sujettes à une haute 
sédimentation. Selon Yansané (1998), les mangroves non 
ligneuses de la Guinée ont tendance à pousser dans des 
zones dégradées. 

Dans les zones dénudées, on trouve Avicennia spp. et 
Rhizophora spp. au milieu de peuplements mixtes le long 
des rives des canaux. Des « cathédrales de forêt » plus 
développées se trouvent Le Long du fleuve Konkouré où il y a 
de l'eau douce provenant de l'intérieur Avicennia 
germinans et les espèces herbeuses colonisent souvent Les 
zones déboisées destinées à la riziculture. Rhizophora 
racemosa peut atteindre 25 m de haut à Kakounsou et dans 
la baie de Sangaréya, mais dans les autres zones, les 
arbres sont souvent beaucoup plus petits et dépassent 
rarement 8 m. Dans la même zone, Avicennia germinans 
atteint 15 m et on peut également y trouver Conocarpus 
erectus (FAO, sous presse). 

La diversité biologique sur la corniche de La Guinée 
dépend des intrants en matières organiques et des détritus 
provenant des mangroves côtières [Shalovenkov, 2000). On a 
aussi constaté qu'un grand nombre d'oiseaux de mer 
utilisent les forêts de mangroves pour l'alimentation, la 
reproduction et aussi comme abri (Sagno, 2005). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
Les facteurs clés de changement en Guinée : croissance 
démographique rapide dans la zone côtière. 

La collecte du bois provenant des forêts de mangroves 
est une source principale d'énergie. La consommation 
domestique du bois de chauffe et du charbon de bois était de 
4 713 040 tonnes en 1998, tandis que le secteur informel a 


37 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


13% 


nn 


GUINEE 


2 son 


EAU 


38 


| consommé prés de 180 700 tonnes en 1996 [Samoura and 
Diallo, 2003). IL est clair que les ressources naturelles sont 
en dégradation, menaçant non seulement les produits 
ligneux, mais aussi tous les produits et services fournis par 
les forêts de mangroves (Government of the Republic of 
Guinea, 2002). 

L'expansion du port de Kamsar dans la baie de 
Sangaréya a entraîné la perte de 700 000 m° de 
mangroves, bien que le reboisement de la même zone 
avec Rhizophora spp. et Avicennia spp. ait été entrepris 
entre 1993 et 1998 pour aider à atténuer ces effets (FAO, 
sous presse). 


Parmi les autres menaces nous pouvons citer (FAO, sous 
presse ; Samoura and Diallo, 2003) : 
 Défrichage des mangroves pour du bois destiné à 
fumer du poisson 
 Défrichage des mangroves pour l'extraction de sel 
e Modification de l'habitat pour la riziculture et La 
crevetticulture 
e Surexploitation des peuplement d'huîtres et de 
crabes 
+ Ramsar (2006b] désigne le braconnage, le défrichage 
de la végétation, l'exploitation forestière à échelle 
commerciale et La pollution par les déchets 
industriels comme des menaces qu'on note au sein 
des sites Ramsar. 


République de Guinée 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES 
La riziculture : 13 % de la production nationale de riz en 
Guinée proviennent des zones de mangroves ; cette 
production constitue une activités de subsistance pour 
plus de 50 000 riziculteurs. L'agriculture itinérante est 
aussi pratiquée là où l'infiltration du sel est faible. 


La pisciculture : pêche et ramassage de mollusques et 
crustacés. 

La collecte du bois : pour la transformation du poisson 
{fumage), combustible, construction et production de 
charbon de bois aussi bien pour villes rurales que côtières. 
Production de sel : il s'agit d'une activité saisonnière, 
post-récolte, principalement pratiquée par des femmes. 
Cette activité exige de grandes quantités de bois. Le sel 
est produit par une méthode locale par l'évaporation de 
saumure tirée du lessivage de la boue des mangroves 
qui est riche en sel. 


Transformation du bauxite : la Guinée possède entre 
25 et 30 % des réserves mondiales de bauxite. Les trois 
mines produisent 80 % des revenus d'exportation du 
pays. La transformation et Le transport ont lieu dans la 
zone côtière. Cependant, on n'a trouvé aucune 
documentation démontrant l'impact sur les mangroves 
de la Guinée [International Development Research 
Centre, 1990 ; FAO, sous presse). 


nee 9 A SC 9 SRE E 3 G AS r RRTS 


39 


Emily Corcoran 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


12 


NN 


SN. 


SIERRA LEONE 


42 


40 


ÉErraleone 


Superficie [km2] : _ 71620 
Littoral [km] TR CA 
Population [000] _ Fe 5 525 
Densité de population [par km2] Lane 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,09 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 6 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 1052 
% de couverture des mangroves en Afrique 3,5 
Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée 


Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 14,5 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 1 677 1 454 1695 1053 1000 1052 


Les forêts de mangroves sont localisées tout le long de la 
zone côtière, généralement dans des bas-fonds intertidaux 
aux embouchures des fleuves avec des concentrations dans 
les quatre estuaires principaux, à savoir Scarcies, Rokel, 
Yawri Bay et les fleuves Sherbro [Government of Sierra 
Leone, 2003). Des arbustes surélevés ou des arbres sont 
fréquents et les mangroves peuvent atteindre jusqu'à 35 m 
de haut. Dans les anses, les arbres sont plus grands et la 
forêt est dense. Les marigots entre Les anses des fleuves ont 
une faible couverture de mangroves et sont généralement 
moins denses. Les peuplements les plus vastes se trouvent 
dans la partie nord du pays (FAO, sous presse). 

L'estuaire du fleuve de la Sierra Leone, classé site 
Ramsar le 13 décembre 1999, couvre une superficie de 
2950 km? (08°37'N 013°03'W). 


BIODIVERSITÉ 
ILexiste six espèces de mangroves en Sierra Leone : 
Avicennia germinans 
Conocarpus erectus 
Laguncularia racemosa 
Rhizophora mangle 
Rhizophora harrisonii 
Rhizophora racemosa 


Les principales espèces sont Rhizophora racemosa, 
R. mangle et R. harrisonii. La première est une espèce 


Sierra Leone 


pionnière au bord de l'eau ; les deux autres sont dominantes 
en amont, aux limites de la marée, là où on trouve Avicennia 
germinans (syn A. nitida], Conocarpus erectus et 
Laguncularia racemosa. Au bord des mangroves, on trouve 
des herbes avec des fougères et des plantes halophiles. Les 
mangroves s'étendent en amont des fleuves selon l'ampleur 
des marées. Rhizophora racemosa pousse généralement 
avec Avicennia dans les vasières, mais À. racemosa pousse 
exclusivement dans des zones où le sol est bien consolidé et 
avec un apport en eau douce, atteignant parfois une hauteur 
de 35 m (FAO, sous presse). 

L'estuaire du fleuve de la Sierra Leone est l'un des 
quatre sites principaux de marécages estuariens côtiers 
identifiés. Dominé par les mangroves, c'est un site 
important pour les échassiers migrateurs paléarctiques en 
Sierra Leone. Le site abrite au moins huit espèces d'oiseaux 
aquatiques d'hiver dont Le nombre ici excède 1 % de leur 
population mondiale. Ce sont : Charadrius hiaticula ; 
Pluvialis squatarola ; Calidris alba ; C. ferruginea ; 
Numenius phaeopus ; Tringa nebularia ; T. totanus et 
Egretta gularis. La réserve estuarienne recoit 
régulièrement 20 000 oiseaux aquatiques et en 1995, 
36 espèces d'oiseaux aquatiques ont été enregistrées. Les 
forêts de mangroves fournissent l'habitat pour la 
reproduction de certains de ces oiseaux aquatiques. Le site 
inclut 19 % du total des mangroves de la Sierra Leone. 
{(Ramsar, 2006a ; BirdLife International, 2005). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 

Les facteurs clés de changement en Sierra Léone : 
instabilité politique ; changement de l'utilisation des 
terres et des ressources résultant de la croissance 
démographique ; sources terrestres de pollution. 

Les forêts de mangroves de la Sierra Leone ont été 
excessivement exploitées en raison d'une croissance 
démographique rapide et d'un niveau élevé de pauvreté. La 
forte demande en terre et en bois, de concert avec le 
manque de participation collective dans la gestion des 
ressources des mangroves, ont de facto créé un régime 
d'accès libre (Government of Sierra Leone, 2003). Cela a 
entraîné une couverture de mangroves principalement 
constituée de petites repousses avec peu d'arbres de grande 
taille, en particulier dans La zone autour de Freetown. 
L'envasement et la pollution des estuaires constituent 


41 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


également des menaces importantes (FAO, sous presse). 
Le déversement de déchets non traités provenant des 
industries dans la zone de Freetown et les fuites 
accidentelles d'hydrocarbures des navires-citernes qui 
déchargent au port principal, menacent la faune et la flore 
dans l'estuaire de la Sierra Leone {[BirdLife International, 
2005). Même à l'intérieur des réserves, le défrichage de la 
végétation et les activités de pêche non durable menacent 
l'écosystème de mangroves (Ramsar, 2006a)]. C'était 
particulièrement le cas durant la guerre civile dans les 
années 1990 ; les agents forestiers régionaux, les gardes 
forestiers et les rangers sont restés impayés pendant de 
longues périodes ; pendant ce temps, les réserves ont connu 
une exploitation forestière et un déboisement massif (WRI, 
2003a). 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES 


Parmi les activités économiques clés on peut citer : 
La collecte du bois pour la construction et La 


42 


combustion, la transformation du poisson, la 
production de sel 

+ Le défrichage des mangroves pour la production 
de sel et La riziculture 

+ L'industrie de la pêche 

e L'agroforesterie. 


La protection des mangroves et les activités économiques 
coexistent dans certaines zones. La pêche traditionnelle et 
l'agroforesterie peuvent être gérées durablement en 
collaboration avec le Programme de Développement 
Communautaire pour la Pêche Artisanale financé par 
[Union Européenne dans les marécages de l'estuaire du 
fleuve de la Sierra Leone (FAO, sous presse). 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 

La Sierra Leone est un pays avec des ressources minérales 
et halieutiques substantielles. Elle est sortie d'une décennie 
de guerre civile en 2002 (Government of Sierra Leone, 2003). 


Libéria 


Superficie [km2] 96320 
Littoral [km] ___ 8420 
Population [000] ____ 3283 
Densité de population [par km] es e 29 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,92 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays __ 6 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 110 
% de couverture des mangroves en Afrique 0,5 


Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 26,1 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 193 143 427 92,5 67,5 110 


Treize et demie pour cent de la superficie totale du 
pays sont recouverts d'eau tout Le long du littoral 
(Government of Liberia, 2004] et Gatter (1988) a estimé 
qu'en 1998, les mangroves occupaient 0,5 % du territoire 
libérien, soit l'équivalent d'une ceinture de 500 km de 
large. À l'exception d'un nombre limité de zones situées 
au centre du pays, les forêts primaires de mangroves 
ont été remplacées par des forêts secondaires de 
mangroves. Ces dernières caractérisent les marécages 
du Libéria et couvrent une petite zone le long de La côte, 
du Cap Mesurado au Cap Palmas, au bord des lagunes, 
des marais, et le long des rives et des estuaires 
de six fleuves [Government of Liberia, 2004 ; FAO, sous 
presse). 

Le site Ramsar du lac Piso, une très grande lagune 
ouverte près de la frontière avec la Sierra Leone, 
comprend une série importante de mangroves (FAO, sous 
presse]. Classé le 7 février 2003, Le site couvre une 
superficie de 760,91 km’ [06°45'N 011°13°W]. 


BIODIVERSITÉ 
IL existe six vraies espèces de mangroves au Libéria: 
Acrostichum aureum 
Avicennia germinans 
Conocarpus erectus 
Rhizophora mangle 
Rhizophora harrisonii 
Rhizophora racemosa 


Libéria 


L'espèce la plus courante est Rhizophora racemosa. Les 
peuplements de mangroves des lagunes autour du Cap 
Palmas au sud-est du Libéria atteignent une hauteur de 3 m 
et sont principalement composés de Conocarpus erectus 
avec seulement de rares spécimens d'Avicennia germinans 
et de Rhizophora racemosa. Les fourrés d'Acrostichum 
aureum sont aussi courants. Sur la côte centrale libérienne, 
les mangroves estuariennes sont composées de Rhizophora 
harrisonii, Avicennia germinans et Conocarpus erectus. |ci, 
Rhizophora spp. et Avicennia germinans dépassent 
rarement les 6 m, très probablement en raison de la 
mauvaise qualité des sols. Les espèces sont toujours plus 
grandes lorsqu'elles sont plus près des lits des rivières que 
lorsqu'elles sont dans des zones inondées d'eau saline, où 
la croissance habituelle est de 2 à 2,5 m de haut [FAO, sous 
presse). Les mangroves adultes atteignant 30 m de haut 
poussent en aval du Sehnkwehn et de certains fleuves 
Voisins, où des espèces telles que Rhizophora harrisonii, 
Rhizophora mangle et Avicennia africana se propagent avec 
des étendues impressionnantes de Pandanus [Government 
of Liberia, 2004). 

Les forêts de mangroves du Libéria servent de frayères 
à de nombreuses espèces de poissons, de crabes, de 
crevettes et de mollusques ; elles constituent aussi un 
habitat pour des espèces en danger de lamantins, de 
crocodiles, de tortues et d'oiseaux migrateurs (Government 
of Liberia, 2004). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT AU LIBÉRIA 
Facteurs clés de changement : instabilité politique, 
croissance démographique et développement urbain. 
Dernièrement, Les conflits civils et les déplacements de 
populations vers la côte qui s'ensuivent ont été l'un des 
principaux moteurs de changement concernant les 
mangroves. Depuis le coup d'état militaire de 1780, le 
Libéria a traversé une période d'intenses perturbations 
politiques, économiques et sociales. La guerre civile de 1990 
a commencé dans les zones rurales. Les hostilités ont 
repris en 2001, débouchant sur une violence généralisée à 
travers tout le pays en 2003 (Ramsar/EPA, 2006). Ces 
troubles généralisés ont forcé les populations rurales à aller 
vers les grandes villes le long de la côte ; La population de 
Monrovia est ainsi passée de 250 000 à plus d'un million 
d'habitants (Ramsar/EPA, 2006). La capitale ne pouvant pas 


43 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


3HIOAI.Q 
3109 


vi438n 


faire face à cet afflux d'habitants, beaucoup d'entre eux sont 
restés dans les mangroves et marécages alentours. 

Les forêts de mangroves sont ainsi devenues une cible 
principale pour les activités de subsistance, l'approvis- 
ionnement en matériaux de construction, en nourriture, en 
combustible et en eau pour l'irrigation des cultures. Ces 
biens et services de base ont été surexploités à cause de la 
forte densité de la population, entraînant la perte de 
grandes parties des marécages du Mesurado et du 
Marshall et La dégradation d'autres zones transformées en 
décharges pour l'évacuation des ordures de la ville 
(Ramsar/EPA, 2006). 

La construction de routes, l'utilisation des zones de 
mangroves comme décharges et l'expansion urbaine 
présentent également des menaces. De nombreux 
dégâts ont été causés le long des baies autour des plus 
grandes villes comme Monrovia, Buchanan, Greenville et 
Harper. Rhizophora racemosa semble avoir disparu de 
certaines de ces zones en raison de l'abattage croissant 
(FAO, sous presse). 

Le Service d'Information des sites Ramsar cite La guerre 
comme une menace pour les mangroves du lac Piso, très 
probablement, en raison des effets de déstabilisation qu'elle 
a sur les efforts de gestion. L'extraction et l'exploration 
minière continuent aussi à présenter des menaces pour la 
réserve (Ramsar, 2006b). 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES 

Les mangroves ont une valeur économique importante du 
fait de leur utilité comme nurserie de poissons et de leur 
capacité à soutenir La pêche artisanale. Les systèmes de 


Libéria 


mangroves autour de Monrovia constituent en particulier 
d'importantes aires de reproduction pour diverses 
espèces aquatiques commercialement viables (poissons, 
crabes, crevettes, escargots d'eau) ([Wiles, 2005 
Government of Liberia, 2004). Le sous-secteur de la pêche 
fournit environ 65 % des besoins en protéines du pays et 
contribue pour environ 10% du PIB (Government of 
Liberia, 2004). 

Les populations locales dépendent des marécages des 
mangroves pour leur subsistance et pour le commerce local, 
la production d'énergie, l'alimentation, la construction 
d'abris, l'eau, les plantes et produits médicinaux ; et des 
palmiers à raphia pour le tissage et autres services 
écologiques. Dans les zones où il n'y a pas d'électricité, le 
bois des mangroves fournit Le combustible pour Les aliments 
et La cuisine (Ramsar/EPA, 2006). 

Pendant et après la guerre, Les pressions économiques 
et les opportunités d'emploi limitées ont contraint de 
nombreuses familles à cultiver Le riz pour la première fois 
afin de survivre. Cela a entraîné la culture de terres qui 
auparavant n'avait jamais été destinées à La production de 
riz, comme les zones côtières des mangroves. Par 
conséquent, un plus grand nombre de familles que lors de 
la période d'avant-guerre, se sont reconverties dans la 
production de riz avec néanmoins des parcelles plus petites 
(FAO, 2000). 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 

Le Libéria a récemment élaboré son plan de transition, qui 
met l'accent sur l'utilisation durable des mangroves pour les 
ressources halieutiques (UN/World Bank, 2004). 


45 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


430w 


COTE D'IVOIRE 


46 


Côte d'Ivoire 


Superficie [km2] u 2 318 000 
Littoral [km] 4 197,3 
Population [000] __ 18154 
Densité de population [par km] 56 
Taux annuel de croissance démographique [%] 1,71 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 5 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 99 
% de couverture des mangroves en Afrique 0,3 


Changement estimé 1980-2006 Baisse sévère 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 26,9 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 302 201 644 994 99 99 


Les mangroves de la Côte d'Ivoire occupent une zone très 
limitée au sein du climat côtier typiquement constant (FAO, 
sous presse). Il y a deux principaux groupes de mangroves : 
(i] de Assinie à Fresco, caractérisées par des rivières qui 
se jettent dans les grandes lagunes ; et 
{il entre Fresco et la frontière avec Le Libéria, Le long du 
fleuve Cavally, consistant en un système fluvial 
deltaïque. Les mangroves des lagunes ont tendance 
à être plus petites, bien qu'atteignant 20 m de haut 
dans la zone de Grand Bassam [FAO, sous presse). 


Depuis que la Côte d'Ivoire a ratifié la Convention de Ramsar, 

six sites ont été classés, avec une superficie totale de 1 273,44 

km?, parmi lesquels quatre contiennent des mangroves : 
Complexe Sassandra - Dagbego, classé le 18 octobre 
2005, Bas-Sassandra, avec une superficie de 105,51 km‘ 
(004258 N 006°02W] ; 
Grand Bassam, dassé le 18 octobre 2005, Sud-Cornoé, 
avec une superficie de 402,10 km° (05°21°N 003°46 W) ; 
N'Ganda N'Ganda, classé le 18 octobre 2005, Sud-Cornoé, 
avec une superficie de 144,02 km (05°10'N 003°24'W); 
Parc National d'Azagny, classé le 27 février 1996, 
Lagunes, avec une superficie de 194,00 km’ (05212N 
004053 W). 


BIODIVERSITÉ 
Les mangtroves de La Côte d'Ivoire sont représentées par 


cinq espèces : 


Côte d'Ivoire 


Acrostichum aureum 
Avicennia germinans 
Conocarpus erectus 
Laguncularia racemosa 
Rhizophora racemosa 


On trouve essentiellement Rhizophora racemosa, Avicennia 
germinans et Conocarpus erectus dans les lagunes alors 
que dans les rivières on retrouve en majorité À. germinans 
et R racemosa. R racemosa est prédominant sur les 
bordures de la lagune suivi de À germinans avec C. erectus 
se trouvant plus en pleine lagune. 

Le Complexe Sassandra-Dagbego dans l'estuaire du 
“euve Sassandra est l'un des plus grands fleuves du pays 
et abrite trois espèces de mangroves : Rhizophora 
racemosa ([mangrove rouge) Avicennia germinans 
{[mangrove noire) et Conocarpus erectus. On y trouve des 
primates, reptiles, tortues, tortues marines, chauves-souris 
et plus de 208 espèces d'oiseaux particulièrement des 
oiseaux d'eau y compris des goélands | Ramsar, 2006b). 

Les mangroves de Grand Bassam constituent une 
importante zone d'habitat pour le chimpanzé, le hocheur à 
nez blanc et le mangabey ; elles sont aussi un site de 
frayères et de nourriceries pour les mollusques, poissons et 
crustacés (Ramsar, 200-b). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 

Facteurs clés de changement en Côte d'Ivoire : croissance 
démographique et développement urbain (pollution et La 
destruction des mangroves) : récente résurgence de 
l'instabilité politique. 

On a identifié plusieurs causes ayant un impact direct 
sur les mangroves qui s'est traduit par une diminution de 
leur surface en Côte d'Ivoire. Parmi ces causes, on retrouve 
(GEF, 2002 ; FAO, sous presse) : 

La destruction des mangroves en faveur du développement 
urbain et de La construction de barrages et de réservoirs. 


La pollution industrielle et domestique - dans les zones 
urbaines de La lagune Ebrié, les mangroves ont disparu suite 
à La pollution industrielle et domestique de La ville d'Abidjan 
où vit une population de 3,5 millions d'habitants, et où se 
trouvent 60 % de l'industrie du pays (GEF, 2002), et suite 
également à son eutrophisation ultérieure [Dufour and 
Slepoukha, 1975 ; Arfiet al, 1981) 


47 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Des pratiques de moisson non durables - l'utilisation non 
réglementée des mangroves à des fins traditionnelles telles 
que le bois de chauffe, les pylônes pour la construction et les 
ventes locales sont une menace pour les mangroves du pays. 
Dans la zone de Grand-Lahou, on constate une diminution 
considérable des mangroves due à leur surexploitation. 
Faute de contrôle, il n'existe aucune donnée disponible. La 
destruction de l'habitat que constitue la mangrove peut 
entraîner une perte de la productivité et une baisse de 
recrutement dans le secteur des pêcheries ainsi que 
l'exploitation commerciale non réglementée du bois. 


Pêches destructives - des pratiques de pêche faisant usage 
de produits chimiques ont affecté la forêt de mangrove dans 
la zone de Grand-Lahou. 


L'extraction de sable et d'autres matériaux de construction 
dans la zone côtière est une pratique habituelle et tend à 
détruire Les habitats naturels tels que les mangroves. 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES AUX MANGROVES 
Les activités concernent la récolte de bois pour la 
construction, l'équipement de pêche, Le bois de chauffe et la 
pêche. En outre, l'aquaculture côtière est pratiquée à des 
fins de subsistance dans les lagunes d'Ebrié et 
Grand-Lahou, et représente une production annuelle de 
20 000 tonnes de poissons. IL ny à aucune activité de 
mariculture dans La zone (GEF, 2002). 

La culture du riz, bien que croissante, est limitée à une 


48 


saison par an du fait d'un certain nombre de contraintes 
telles que l'envasement causé par le mouvement de La 
marée, le risque d'intrusion de l'eau salée, la présence 
d'animaux nuisibles à l'agriculture tels que les crabes, une 
forte pression qui entraîne de lourdes répercussions de 
maladie sur les récoltes. 

En outre, il existe des ports de pêche active et des ports 
de chargement. L'ouverture du canal de Vridi en 1950, puis 
celle du port d'Abidjan, ont eu un impact considérable sur 
les activités économiques du pays. La pêche traditionnelle a 
rapidement cédé la place à la pêche chalutière et thonière. 
D'importants investissements ont été faits avec la 
construction d'usines à glace, de conserveries, d'industries 
de froid. Abidjan est à présent le plus grand port de peche au 
thon et de conteneurs de l'Afrique de l'Ouest. Ce dernier a 
permis un développement fulgurant des industries du pays: 
60 % d'entre elles se trouvent dans la zone côtière ou près 
d'Abidjan [tourisme, raffinerie de pétrole, exploration et 
exploitation de pétrole offshore et de gaz). Le port d'Abidjan 
contribue à 96 % et 66 % respectivement aux importations et 
aux exportations du pays, à 90 % au trafic maritime et à 
75 % et à 40 % au commerce maritime respectivement des 
pays voisins enclavés du Burkina Faso et du Mali. 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 

Le coup d'État manqué de septembre 2002 a divisé le pays 
(Simpson, 2003). Les ramifications politiques et sociales 
de cet événement peuvent avoir des conséquences sur la 
gestion des ressources des mangroves du pays. 


Ghana 


Superficie [km] . 227 540 
Littoral [km] : 7578 
Population l'O00] 22113 
Densité de population [par km] __93 
Taux annuel de croissance démographique [%] 1,9 
Nombre d'espèces de mangroves dans le pays 6 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 137 
% de couverture des mangroves en Afrique 0,5 


Changement estimé 1980-2006 Baisse modérée 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 15 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par la 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 181 168 214 138 124 137 


Au Ghana, les mangroves sont très limitées aussi bien en 
terme de superficie qu'en terme de distribution dans 
l'espace. Elles se développent rarement au-delà du stade 
de fourré (FAO, sous presse]. Les mangroves les plus 
développées se trouvent à l'ouest du pays, Le long de la 
ceinture côtière à basse altitude entre La Côte d'Ivoire et le 
Cape Three Points. Elles sont associées aux vastes lagunes 
sur la côte ouest du pays. Ces lagunes, qui représentent 
environ 10 % de la superficie totale du pays (Ramsar, 
2006b), sont obstruées par des sédiments durant la saison 
plus sèche alors que l'apport en eau douce n'est pas 
suffisant pour contrebalancer l'effet de l'océan {Sackey et 
al. 1993). 

Les mangroves bordent également les berges inférieures 
et Le delta de la rivière Volta. En 1992, le Ghana a perdu 70 % 
de ses mangroves [IIED, 1992, Macintosh et Ashton, 2003). 

Le Ghana a ratifié la Convention de Ramsar le 22 juin 
1998 et comprend cinq sites de mangroves : 

Lagune de Muni, classée site Ramsar le 14 août 1992 
186,7 km? (5222'N 000°40W) ; 

Delta de Densu, classé site Ramsar le 14 août 1992, 
46,2 km’ (05233'N000°18 W)] : 

Lagune de Sakumo, classée site Ramsar Le 14 août 1992, 
couvrant 13,4 km? (05240'N 000°10'W) ; 

Lagune de Songor, classée site Ramsar Le 14 août 1992, 
287,4 km? (05245'N 000930'E) ; 

Complexe lagunaire d'Anlo-Keta, classé site Ramsar le 
14 août 1992, Volta, 1 277,8 km’ (05°55'N 00050'E). 


Ghana 


En plus des engagements internationaux du Ghana, de fortes 
traditions protègent les mangroves par le biais de systèmes 
autochtones de gestion. La plupart des zones humides et 
leurs ressources ont été protégées et réglées dans Le passé 
par diverses pratiques traditionnelles qui, selon les croyances 
de la communauté locale, en revendiquent la propriété. Ces 
pratiques traditionnelles impliquent des droits coutumiers ou 
des tabous, qui déterminent Les droits fonciers et l'utilisation 
des ressources naturelles. Ces pratiques impliquent aussi , 
en cas de violation, l'application de sanctions par les autorités 
responsables (Ramsar, 2006b)] 


BIODIVERSITÉ 
ILexiste six espèces de mangroves au Ghana : 
Acrostichum aureum 
Avicennia germinans 
Conocarpus erectus 
Laguncularia racemosa 
Rhizophora harrisonii 
Rhizophora racemosa 


Les lagunes ouvertes sont souvent dominées par 
Rhizophora racemosa, tandis que les lagunes fermées, 
compte tenu de leur salinité élevée, abritent Avicennia 
germinans, Conocarpus ‘erectus, Laguncularia racemosa et 
Acrostichum aureum. Laguncularia racemosa et 
Rhizophora racemosa se retrouvent dans des lagunes de 
condition saline adjacentes à la mer. Avicennia germinans 
{syn A. nitida] pousse sur les parties terrestres des marais 
de mangrove (FAO, sous presse). 

Les mangroves du Ghana caractérisées par leur 
biodiversité associée qui procurent de véritables aires de 
repos et de nidification à des milliers d'oiseaux migrateurs 
(Macintosh et Ashton, 2003). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 

Facteurs clés de changement accroissement 
démographique, occupation du sol et pollution marine 
d'origine tellurique. 


Menaces à travers le pays: 

Accroissement démographique menant à une surexploitation 
et une utilisation illégale de la mangrove et des ressources 
et services forestiers pour mettre en place des étangs à 
poissons, des sites d'extraction de sels, la production de 


49 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


canne à sucre, la construction de bâtiments, le carburant, le 
traitement de poisson. La mangrove est une forêt secondaire 
en raison de la dégradation de l'habitat lié à l'utilisation 
intensive du bois. L'écorce d'Avicennia germinans est utilisée 
pour la teinture des filets de pêche et aussi pour le bois de feu 
et le fumage de poisson [Armah, 2006). 


L'accroissement démographique - a également entraîné la 
conversion des terres, le changement des modèles de 
drainage, le développement de l'industrie et de centres 
urbains. Cette évolution a provoqué des conflits dans 
l'utilisation des terres et aggravé la pollution (Ramsar, 2001). 
La décharge de déchets domestiques et industriels menace 
aussi le caractère durable des mangroves. La récupération 
de terres pour l'agriculture, l'urbanisation et l'extraction de 
sel ont provoqué les pertes de mangroves. La conversion de 
mangrove pour l'extraction de sels et l'urbanisation sont les 
principales menaces au Ghana [Armah, 2006). 


Artificialisation des rivières et des côtes - la construction de 
barrages, d'ouvrages de protection et de digues pour la 
gestion de l'approvisionnement en eau réduit Les régimes 
hydriques normaux de nombreux marécages situés en aval 
du pays. La construction du Barrage d'Akosombo [1964] sur 
la Volta a diminué La disponibilité en eau pour les 
communautés situées en aval. L'exploitation de La mangrove 
s'est intensifiée en raison du déplacement de La population et 
de la perte d'activités économiques traditionnelles dans la 
région (Ramsar, 2001; Macintosh and Ashton, 2003). Avec la 
perte des moyens de subsistance, la gestion traditionnelle 
des mangroves semble s'effondrer dans le delta de La Volta, 
où La culture et La vente des produits issus de la mangrove 
sont importantes pour l'économie des communautés 
riveraines. Au début des années 1960, des zones dépourvues 
de mangrove ont été reboisées ou mises en jachère, avant 
d'être moissonnées 12 ou 15 ans plus tard. Cela a permis aux 
plantes de germer et de se régénérer Ces dernières années 
cependant, les mangroves sont exploitées tous Les cinq à huit 
ans, mettant en danger le caractère durable de la pratique 
traditionnelle de gestion (Armah, 2006). 

Diverses menaces sont aussi répertoriées au niveau des 
aires protégées, tant directement dans le site qu' 
indirectement par le biais de changements hydrologiques au 
niveau des bassins versants. Dans les zones protégées, les 
menaces incluent l'agriculture pastorale permanente, la 
pêche commerciale, l'extraction de sable/gravier et la 
production de sel. Les impacts négatifs dans les zones de 
captage d'eau incluent : la sédimentation et l'envasement ; 
l'érosion : le surpâturage par Le bétail domestique ; La perte 
de végétation naturelle liée à l'agriculture itinérante sur 
brulis, la pollution par les eaux domestiques usées et les 
déchets solides, le braconnage le développement 


Ghana 


industriel ; l'expansion des établissement humains ; la 
pollution liée aux pesticides et herbicides ; Les impacts des 
barrages, qui peuvent changer le régime de eaux et les 
impacts liés à l'extraction minières (Ramsar, nd). 


IL n'existe aucun organisme centralisé ni aucune législation 
complète traitant des questions de l'utilisation durable de La 
mangrove. Cette responsabilité est partagée par différentes 
structures gouvernementales et d'autres organisations. 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE 

IL y a une forte utilisation traditionnelle de produits de 
mangrove, y compris l'exploitation du bois, des poissons, des 
crabes et des huîtres. D'autres activités incluent La production 
de sel, l'utilisation de bois pour le traitement de poisson, la 
production de vin local, Le bois de chauffage domestique et 
la construction (Macintosh et Ashton, 2003). 

Au Ghana, les sites Ramsar abritant des mangroves ont 
des vocations variées : la recherche scientifique, l'éducation 
environnementale et l'ornithologie, mais aussi des utilisations 
traditionnelles/culturelles, la pêche de subsistance, la récolte 
de coquillage et Les activités de récréation (Ramsar, n.d.]. 


EVÉNEMENTS RÉCENTS 

L'expansion de la ville d'Accra a conduit au déboisement de 
la moitié des zones antérieurement occupées par la 
mangrove et d'importantes zones de marais (GIWA, 2006). 


Avicennia germinans 


51 


C.Gordon 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


3.0£m1 300t.i 30rc.i 2021 


UN Rs um 
DESERT 0 


: L 
i .VNVHO 
(ES RSS PACE 
MA£L9 HOZ:.0 
fl 
2) 
RE LATE F 
ee 
M 
x k 
> “ 
\ 
\ 
\ 
(4 
\ 0901 
& 
4 
No e 1 Hürz 8 
a 
\ 
\ 
> 
LS 
{, 
NINAg  i- 
| 
s N 
30$%+.1 \ 308€ 30724 40214 


52 


Togo 


Superficie [km?2] : : 54 390 
Littoral [km] 10 Le ie When 27 
Population [000] EN 6145 
Densité de population [par km? 108 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,54. 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 3 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 11 
% de couverture des mangroves en Afrique <0,1 
Changement estimé 1980-2006 Augmentation 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 0 
STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 


Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 10 10 ë 100 


* pas de donnée 


Au Togo, la zone côtière est caractérisée par des lagunes 
qui se forment dans des dépressions côtières derrière le 
littoral sablonneux, et qui sont principalement colonisées 
par la mangrove (Johnson et al., 2001). Les mangroves du 
Togo sont bien préservées le long de la rivière Mono et de 
ses tributaires aussi bien que le long de la Rivière Gbaga et 
de ses tributaires. Des îlots isolés de mangroves se 
retrouvent à l'embouchure de la lagune d'Aheno (FAO, sous 
presse), Cependant, les mangroves sont menacées dans 
quelques zones (Kodjo, 2006b]. Elles atteignent 
généralement des hauteurs de 10 m, parfois même 20 m 
(FAO, sous presse). 


BIODIVERSITÉ 

Selon une Étude thématique de la FAO en 2005 [sous 
presse), deux des huit espèces de mangroves de l'Afrique 
occidentale se retrouvent au Togo : Rhizophora racemosa et 
Avicennia germinans. Un récent inventaire national à 
cependant identifié, au niveau des villages de Séko et 
Agouégan, une troisième espèce de mangrove : Conocarpus 
erectus (ANCE, 2005). 

L'inventaire indique que la mangrove togolaise est 
composée de quatre espèces caractéristiques et 
dominantes, et aussi de 13 espèces associées dans trois 
groupements : espèces ligneuses, espèces de lianes et 
hydrophytes (Stratégie nationale togolaise pour la 
conservation des mangroves, 2005). 


Togo 


Cinq espèces retrouvées dans les mangroves du Togo 
sont considérées comme menacées d'extinction (Stratégie 
nationale togolaise pour la conservation des mangroves, 
2005) : 

Avicennia germinans 

Conocarpus erectus 
Chrysobalanus icaco subspp. icaco 
Ficus trichopoda 

Rhizophora racemosa 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 

Les principaux facteurs de changement au Togo sont 
l'accroissement démographique et l'instabilité politique. 
Augmentation de la population : entre 1960 et 2000, la 
population du Togo a quadruplé. La région maritime est La 
région la plus peuplée du Togo (Johnson et al. 2001), avec 
45 % de la population vivant sur 10 % du territoire. Le Togo 
est classée parmi les pays les plus pauvres par la Banque 
mondiale et le Fonds monétaire international. La pauvreté 
s'élève à 72 % de La population et Le taux de chômage parmi 
les populations rurales est de 70 % avec une forte proportion 
de femmes (ANCE, 2005). 


Déboisement de la mangrove : lié à l'exploitation illégale et 
non durable du bois de mangrove pour la construction 
{Johnson et al. 2001). 


L'impact des barrages sur le transit sédimentaire Le long de 
la côte et au niveau des bassins versants : la construction du 
barrage hydroélectrique sur la rivière Mono a, par exemple, 
un impact sur le régime des crues et le transport des 
sédiments et La construction du barrage d' Akassombo sur 
la Volta a affecté l'apport de sédiments au niveau des côtes 
du Togo et du Bénin causant l'érosion du littoral sablonneux. 


L'extraction de phosphate est une activité majeure dans la 
zone côtière, qui pourrait affecter les mangroves par Le biais 
de la pollution et du déboisement pour la construction 
d'infrastructures [Johnson et al., 2001). 


Pollution de la zone côtière par les déchets industriels et 
urbains (hôtel et domestique), les détritus, l'infiltration de 
produits chimiques et d'engrais issus de l'agriculture, en 
particuliers les polluants organiques persistants [Johnson 
et al, 2001; Kodjo, 2006a]. 


53 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Étude de cas : Plan d'Action National pour La Conservation de La Mangrove au Togo 


Ebeh Adayade Kodjo 


Plus de 80 % de la surface totale des mangroves du 
Togo a déjà disparu. Les autorités gouvernementales 
et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) du 
Togo ont reconnu le besoin urgent d'actions 
concrètes pour assurer la gestion durable de la 
mangrove. Le Togo a développé une approche 
intégrée visant à freiner Le déclin de la mangrove. Les 
principales composantes sont : 

1 Inventaire complet de La mangrove restante, y 
compris la détermination des zones humides et 
des mangroves qui doivent être conservées ; 

2 Promotion de la restauration des mangroves 
dégradées par un important programme de 
reboisement ; 

3 Conservation ex-situ des espèces en danger qui 
sont associées à la mangrove, comme le 
lamantin ; 

4Mise en œuvre d'une approche d'utilisation 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES À LA MANGROVE 
L'agriculture de subsistance et le commerce sont les 
principales activités économiques au Togo (US Department 
of State, 2006a). Le bois de Mangrove est utilisé pour 
l'exploitation commerciale et la subsistance, et pour le bois 
de chauffage, la charpenterie et l'équipement de pêche. 


54 


durable multisectorielle et intégrée, basée sur 
des activités génératrices de revenus telles que 
l'ostréiculture ; 

5 Développement de l'écotourisme dans les zones 
de mangroves ; 

6 Renforcement de la coopération régionale et 
internationale pour la gestion de la mangrove 
entre Le Togo et Le Bénin au niveau du canal de 
Gbaga; 

7 Promotion de l'agriculture organique dans les 
zones de mangroves pour réduire La pollution 
sur ces sites. 


{ANCE. 2005. Bref résumé des activités menées pour 
la conservation de la mangrove au Togo. Alliance 
nationale des Consommateurs et de l'Environnement 
du Togo / Ministère de la Sécurité du Togo. 
www.ancetogo.globalink.org. accès le 8 août 2006.) 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 

La mort du président Gnassingbe Eyadema, en 2005 a 
augmenté l'instabilité politique au Togo. Son fils et 
successeur, Faure Gnassingbe a été élu Président en avril 
2005 dans un contexte de crise économique et de longue 
instabilité politique [US Department of State, 2006). 


Bénin 


Superficie [km2] . 110 620 
Littoral [km] à 152,7 
Population [000] 8439 
Densité de population [par km2] 75 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,98 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 6 
Superficie totale occupée par la mangrove [km2] 66 
% de couverture des mangroves en Afrique 0,2 
Changement estimé 1980-2006 Augmentation 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 0 
STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 


Superficie[km2] 21 165 17 135 115 66 


La zone littorale du Bénin s'étale sur 120 km de côte 
sablonneuse rectiligne sans estuaire développé ni delta. Le 
climat est sous-équatorial avec deux saisons sèches et deux 
saisons humides. La population, à 64 % originaire des zones 
rurales, est principalement concentrée dans Le sud du pays. 

La mangrove du Bénin a tendance à être limitée au bord 
du réseau vaste de lagunes côtières saumâtres au sud du 
pays. Macintosh et Ashton [2003] considèrent que la 
mangrove du Bénin est dans un état avancé de dégradation, 
malgré les efforts de reboisement et de conscientisation des 
communautés locales. 

La forte influence de la culture traditionnelle, de la 
religion (70 % de La population est animiste), Le recours à des 
formes traditionnelles de gestion, Les tabous et l'érection de 
sites sacrés, etc. participent à la gestion des ressources 
aquatiques, y compris celle des mangroves. D'après la FAO 
{sous presse), les croyances religieuses de nombreuses 
populations locales vivant dans ces zones contribuent 
souvent à la conservation des mangroves. 

Le gouvernement du Bénin a établi deux sites Ramsar : 
la Basse Vallée de Couffo, englobant la lagune côtière, Le 
canal d'Aho et le lac Ahémé, sur une superfie de 475 km° 
{06°30'N 002°00'E] et La basse vallée de l'Ouémé, couvrant 
la lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué, sur 916 km’ 
{06°39'N 002°32'E). 


BIODIVERSITÉ 
On retrouve six espèces de mangroves au Bénin (FAO, 


Bénin 


sous presse) : 
Acrostichum aureum 
Avicennia germinans, 
Conocarpus erectus, 
Laguncularia racemosa, 
Rhizophora harrisonii, et 
Rhizophora racemosa. 


Rhizophora n'est pas significatif, probablement en raison du 
caractère hyposalin irrégulier des lagunes ; Laguncularia et 
Rhizophora harrisonii sont aussi rares. En certains endroits, 
bien que La majorité de La mangrove devienne assez basse et 
en forme d'arbrisseau, on retrouve toujours des mangroves 
atteignant des hauteurs de 22 m (FAO, sous presse). 

Adite (2002) a identifié 51 espèces de poissons 
provenant de 26 familles et qui sont associées aux habitats 
des mangroves du Bénin. La diversité en espèces varie 
considérablement en fonction de la dégradation des sites. 
Saretherodon melanotheron (tilapia] est l'espèce de 
poisson dominante représentant approximativement 47 % 
de la biomasse. 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
Facteurs clés de changement au Bénin : augmentation de la 
population au niveau de la zone côtière ; changements dans 


l'utilisation des terres en amont. 


La construction de barrages hydroélectriques sur la rivière 


55 


© 
© 
S 
D 
S 
[S 
E 
E 
LL 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


56 


S48n 


BENIN 


Lo ddl 


<= 
FA 
LU 
9 
z ss — 
4 
L 
tie! 
# 
| 
# 
a: 
F* 
f fe 
2 % LE 
Li 
ñ# 
À 
PAR 
PSE At 
DogeT 
Le 
& 
La 


12115 


0 3 6 9 


CA] 


sn 


2e 


Mono a changé les caractéristiques en aval et a affecté Les 
écosystèmes de La mangrove du Bénin et du Togo [FAO, sous 
presse). Cela a pour conséquence en particulier La réduction 
des périodes d'inondation, la modification de la composition 
des stocks de poisson qui est désormais dominée par les 
poissons d'origine marine/estuarine (80 %) par rapport aux 
espèces d'eau douce {20 % ] et la modification potentielle de 
la composition des espèces de mangrove [Adite, 2002). 


Exploitation des mangroves : parce qu'elles constituent les 
seuls arbres forestiers poussant dans les lagunes côtières 
{Macintosh et Ashton, 2003), les mangroves sont 
intensivement exploitées ou abattues pour : 

e l'exploitation de sel ; 

e Le bois de chauffage : Rhizophora racemosa et 
Avicennia africana sont sélectivement coupés comme 
sources préférées de bois de chauffe (Adite, 2002) ; 

e La construction de maisons et de bateaux ; 

e La mise en place d'« Acadja » [vaste aquaculture 
traditionnelle dans Les lagunes côtières, basée sur 
l'édification d'enclos en bois de mangrove pour attirer 
et élever les poissons). 


La dégradation des mangroves a abouti à l'augmentation de 
la charge de sédiments dans l'eau et à une diminution de la 
profondeur de la lagune. 


Ces modifications ont des conséquences sur La composition 
écologique et mettent en cause la durabilité d'exploitation 
économique actuelle des mangroves restantes et des 
systèmes lagunaires lourdement exploités. 


L'accroissement urbain, le tourisme et le développement 
industriel dans la zone côtière ont contribué à une 
augmentation de la superficie des habitats naturels perdus 
en raison du développement, et à l'accroissement du stress 
sur les habitats restants en raison des dépôts d'ordures 
ménagères et des décharges agricoles dans les lagunes 
[Macintosh et Ashton, 2003). 


Dans les sites Ramsar incluant des zones de mangroves, 
des menaces comme la coupe de végétation pour une 
utilisation domestique à petite échelle, ou la pêche de 
subsistance, La pêche commerciale, ou même l'agriculture 
permanente ont été documentées {(Ramsar 2006b). 


Bénin 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE 
La majorité des activités économiques liées à La mangrove 
sont des activités de subsistance à petite échelle et incluent : 
e La pêche (activité dominée par les hommes) : Les 
mangroves du Bénin ont été décrites comme une 
pêcherie à espèces multiples, où plus de 90 % des 51 
espèces de poissons sont exploités commercialement 
{Adite, 2002). Les espèces plus abondantes sont : 
Sarotherodon melanotheron, Kribia nana, Gerres 
melanopterus et Ethamalosa fimbriata, Liza 
falcipinus, Mugil sp. et Chrysichthys nigrodigitatus ; 
+ La cueillette d'huîtres [souvent effectuée par Les 
femmes) ; 
° Les herbiers [situés entre les mangroves et La mer] 
sont moissonnés pour le tissage de natte [activité 
dominée par Les femmes) ; 
e l'extraction de sel : il a été établi que pour chaque 
mètre cube de bois de mangrove, on peut produire 
100 kg de sel (FAO, sous presse). 


Malgré les fortes dégradations, les forêts de mangroves 
restantes sont exploitées, principalement par les 
communautés locales, mais aussi par des sociétés faisant 
des transactions avec des produits en bois de mangrove, 
particulièrement dans la zone d'Azizahoué [Macintosh et 
Ashton, 2003). 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 

Des tentatives ont été faites entre 1998 et 1999 pour 
restaurer la mangrove du Bénin. Deux cent mille plantules 
de Rhizophora racemosa et Avicennia africanna ont été 
plantées avec un taux de survie de 62 % au bout de 12 mois 
{Macintosh et Ashton, 2003]. Plus tard en 1999, 
470 000 nouvelles plantules ont été ajoutées, mais il n'existe 
pas d'indication sur Le taux de survie. Les activités 
d'accompagnement, notamment de sensibilisation et 
d'information destinées aux communautés locales, ont 
participé au succès de ces programmes. 

Ayant tiré des lecons de l'expérience de l'ouragan 
Katrina dans La Nouvelle-Orléans, le gouvernement du 
Bénin cherche US$ 60 millions pour ériger des barrières 
de protection et de défense côtières le long des parties Les 
plus stratégiques de la côte pour protéger la capitale 
économique Cotonou de l'invasion marine. Cela soulève 
un certain nombre de questions quant à l'impact 
environnemental potentiel d'un tel projet sur les 
écosystèmes côtiers (0kanla, 2005). 


57 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


| (visolvnoz 
33NIN9) 
oN0!g 


Nr 


VIHAOIN 


L 

“ 

Set 
PR À 

Æ 


ee, 


"1 AT 
Cr] 


Nigeria 


Superficie [km2] _ _910 770 
Littoral [km] 31219 
Population [000] à _ : ED 
Densité de population [par km2] : Laraté? 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,09 
Nombre d'espèces de mangrove dans Le pays 8 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 7386 
% de couverture des mangroves en Afrique 22 


Changement estimé 1980-2006 Déclin modéré 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 3.4 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 


Superficie [km2] 9 990 9980 11134 9970 9970 7 386 


Les forêts de mangroves du Nigeria sont les plus 
importantes d'Afrique et sont les troisièmes dans le monde 
en terme de superficie, après l'Inde et l'Indonésie 
[Macintosh et Ashton, 2003]. Toutefois, selon Les évaluations, 
la superficie des mangroves serait en déclin et aurait 
diminué de 26 % depuis 1980. Certains auteurs suggèrent 
que le déclin des mangroves a commencé avec le boom 
pétrolier du début des années 1970 [Ohimain, 2006). 

Les marais à mangroves du Nigeria s'étendent tout le 
long de la côte et se retrouvent dans 9 des 36 états. La plus 
grande superficie de mangroves est localisée dans Le delta 
du Niger entre la région du fleuve Benoué à l'ouest, le 
Calabar et l'estuaire Rio del Rey à l'est. Une largeur 
maximale de 30 à 40 km de mangroves se retrouve sur les 
rives du delta du Niger, qui est un système très dynamique. 
Les lagunes du Lagos et de Lekki dominent les systèmes 
côtiers à l'ouest. Les deux lagunes sont bordées par la 
mangrove et des forêts marécageuses. Dans la partie est du 
pays, on retrouve un deuxième système de delta/estuaire 
majeur associé au Cross River qui dispose d'une zone de 
mangrove considérable s'étendant sur une bande de 7-8 km 
des deux côtés de l'estuaire, et sur 26 km dans la zone 
deltaïque en aval de l'estuaire (FAO, sous presse). 


BIODIVERSITÉ 
IL existe huit espèces de mangroves ouest-africaines 
au Nigeria : 

Acrostichum aureum 


je Nigeria 


Avicennia germinans 
Conocarpus erectus 
Laguncularia racemosa 
Rhizophora mangle 
Rhizophora harrisonii 
Rhizophora racemosa 
Nypa fruticans 


Dans les lagunes et les deltas, À. racemosa est l'espèce 
dominante et pionnière au niveau des marais alluviaux 
salés. À. harrisonii domine dans la zone intermédiaire et R. 
mangle est le plus commun sur les bords intérieurs, tandis 
qu'A. germinans est surtout limité aux zones à salinité plus 
élevée, surtout au niveau des embouchures sur l'océan et 
des forêts de mangroves au bord des plages côtières de 
l'Atlantique (Ohimain, 2006b}]. Dans les estuaires, la 
composition spécifique diffère. Ici, Nypa fruticans - espèce 
introduite — est plus abondante. La hauteur des mangroves 
du Nigeria n'excède généralement pas 10-12 m, mais 
certains spécimens peuvent atteindre plus de 40 m, en 
particulier au bord des ruisseaux et d'autres zones où des 
alluvions se sont récemment déposées (Ohimain, 2006b). 
Conocarpus erectus et d'autres espèces ligneuses qui 
grandissent au bord des marais peuvent être associés aux 
espèces principales qui prédominent près de La mer [FAO, 
sous presse). 

On estime que plus de 60 % des poissons pêchés entre 
le golfe de Guinée et l'Angola se reproduisent dans la 
ceinture de mangrove du delta du Niger 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
Facteurs clés de changement au Nigeria : la croissance 
démographique et le développement économique. 

La fragmentation elle-même affecte peu la biodiversité 
au niveau des zones de mangroves. La plus grande menace 
provient des pertes de mangroves liées à l'urbanisation, 
l'industrialisation et l'agriculture, ainsi qu'aux impacts de 
l'exploitation forestière et pétrolière (Diop, 1993). 


L'exploration et la production de pétrole et de gaz : 
l'exportation de pétrole provenant de la zone côtière est une 
activité économique importante au Nigeria. Cependant, les 
menaces environnementales qui y sont associées sont 
significatives. IL s'agit de risques de fuite de pétrole, 
d'ignition de gaz et d'installation d'infrastructures [Isebor et 


59 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Étude de cas : Nypa fruticans, espèce étrangère 
envahissante 


Nypa fruticans (le palmier nipa), une espèce de 
mangrove native d'Asie du Sud-Est, a été importée de 
Singapour en 1906. Elle a été introduite Le Long des côtes 
de Calabar et d'Oron dans l'est du Nigeria pour contrôler 
l'érosion. Cependant, le palmier nipa s'est étendu vers 
l'ouest dans l'État d'Ondo où il a envahi de vastes régions 
et déplacé de précieuses espèces de mangroves 
indigènes, tel le Rhizophora et un important palmier le 
raphia. IL a aussi posé des menaces écologiques et 
socio-économiques en envahissant des frayères et des 
nourriceries de poissons. Contrairement à la situation 
en Asie du Sud-Est, Le palmier nipa n'est pas utilisé par 
les populations locales du Nigeria. Le ministère fédéral 
de l'Environnement a créé Le « Programme de Contrôle 
du palmier nipa » pour contrôler l'étendue de cette 
espèce. Sous ce programme, le palmier nipa est enlevé 
et les espaces réhabilités avec une espèce de mangrove 
locale. Les populations locales ont aussi pris conscience 
de certains usages du palmier nipa, dont La couverture 
de chaume, le sucre, Le vinaigre et l'alcool (ISME, 2003). 


Awosika, 1993; NDES, 1997]. Des installations pétrolières et 
de gaz ont été implantées dans toutes les parties centrales 
et occidentales du delta du Niger et il existe quatre ports de 
navires-citernes au niveau du delta (FAO, sous presse). 
Pendant Les 30 dernières années, des lignes sismiques ont 
été placées dans les forêts à mangrove du delta du Niger 
(Ohimain, 2001]. D'autres activités inhérentes au 
développement des infrastructures pétrolières dans les 
zones de mangroves du delta du Niger, telles que des 
opérations de dragage et/ou de déboisement, la création de 
canaux pour permettre des voies navigables ainsi que le 
remplissage de sable, affectent Les habitats de mangroves. 
Pendant le dragage, le sol, les sédiments et la végétation 
situés le long de la voie du site proposé sont enlevés et 
disposés sur la berge, souvent sur les mangroves 
environnantes, pour y être ensuite abandonnés. L'abandon 
du matériel résultant du dragage a eu un certain nombre 
d'effets, y compris l'étouffement des mangroves situées en 
bordure de chantiers, La modification de la topographie et 
de l'hydrologie, l'acidification et la contamination de l'eau 
qui endommagent la végétation et les populations de 
poissons. D'anciennes zones de mangroves ont ainsi été 
converties en terres nues, prairies où forêts d'eau douce 
après plusieurs années d'hydratation naturelle. Les 
impacts du dragage sur la mangrove affectent presque tous 
les composants des écosystèmes y compris la végétation 


60 


de la mangrove, les invertébrés benthiques, la pêche, le 
plancton, la faune et la flore, le sol, les sédiments, La qualité 
de l'eau et enfin, les populations pauvres qui dépendent de 
la riche biodiversité de l'écosystème de La mangrove pour 
leur survie (Ohimain, 2001 ; 2003 ; 2004 ; Ohimain et al, 
2002 : 2005). L'un des enjeux clés est la réhabilitation des 
carrières abandonnées. La décharge des résidus 
sulfuriques issus du dragage le long des berges entraîne 
des problèmes environnementaux menant à l'acidification 
extrême, la pollution par les métaux lourds et la 
dégradation générale des habitats empêchant la 
recolonisation des sites par des espèces locales. Ces terres 
issues des carrières restent infertiles pendant plusieurs 
années avant d'être colonisées par des espèces 
envahissantes. Plus tard, elies peuvent présenter un intérêt 
pour les populations locales, qui s'en servent comme sites 
d'habitation, campements de pêche et jardins domestiques. 
Ces formes d'occupation pourraient avoir un impact positif, 
bien qu'elles favorisent un voisinage dangereux pour les 
communautés locales qui vivent près d'infrastructures 
pétrolières et d'exploitation de gaz [Ohimain et al. 2004). 


Déboisement : lié à l'érosion côtière et au commerce de bois 
de construction et à son utilisation à des fins de subsistance 
pour le bois de feu, la transformation du poisson et Le bois 
de construction. 


Développement urbain la décharge de déchets 
municipaux solides dans les voies navigables menace les 
mangroves périurbaines, particulièrement dans villes 
majeures comme Lagos, Port Harcourt, Warri et Yenagoa. 
Les déchets non-biodégradables, en particulier le plastique 
et Le nylon, qui sont transportés dans les mangroves 
pendant les hautes marées, contribuent à asphyxier les 
racines pneumatophores des mangroves quand la marée 
recule (Ohimain, 2006b). 


D'autres menaces citées incluent : 

+ Le manque de données et d'information, la mauvaise 
coordination des responsables des départements 
gouvernementaux et la faible collaboration entre 
parties prenantes (Macintosh and Ashton, 2003). 

+ l'utilisation de poison et de dynamite pour la pêche, 
la sédimentation, l'érosion, la construction de quais 
et la pression démographique au niveau de la zone 
côtière [Isebor and Awosika, 1993). 

+ l'invasion d'une espèce de palmier, Nypa fruticans. 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE 
Le pétrole : pendant les 15 dernières années, 90 % des 
revenus extérieurs ont été issus du pétrole (Macintosh and 
Ashton, 2003] et du gaz naturel. 


Rhizophora racemosa, Nigeria 


Sable et gravier : extraits à un taux de 60-100 tonnes par jour 
à partir des lagunes, estuaires et plages. 


Pêche : une importante activité dans la plupart des zones de 
mangrove (FAO, sous presse). Les habitants des villages du 
delta du Niger dépendent du poisson [jusqu'à 100 % de leur 
apport en protéine diététique) (Macintosh et Ashton, 2003). 


Exploitation industrielle de la crevette : c'est une industrie 
en croissance au Nigeria. Sous l'égide de La Société de 
Finance Internationale (SFI), une branche de la Banque 
mondiale, la Société de Pétrole de Shell Nigeria recevra 
des fonds pour développer cette activité avec l'appui du 
Président nigérian (Carrere, 2002] Toutefois, es 
caractéristiques des sols de mangrove ne sont pas 
appropriées pour l'aquaculture, à cause de la forte acidité 
(Macintosh and Ashton, 2003). 


Bois : en 1988, l'exploitation de bois pour Les poutres, La pulpe 
et le papier a été évaluée entre 10 et 750 millions de m° 
[Macintosh and Ashton, 2003). Au niveau local, le bois de 
mangrove est utilisé pour les pièges à poisson, la 
construction de bateaux, de pagaies, de pieux de soutien 
pour la culture d'igname, de clôture, pour le bois de 
construction et le carburant (Carrere, 2002). 


Tourisme : secteur encore peu développé, mais la mangrove 
est parfois abattue au profit du développement 
d'infrastructures touristiques (Macintosh and Ashton, 2003]. 


Nigeria 


D'autres utilisations : le défrichement de La mangrove pour la 
mise en place de cultures de rente {huile de palme, noix de 
coco, l'utilisation des sols tourbeux des mangroves pour 
remblayer les berges érodées des littoraux, et l'utilisation de 
coquillages sous forme de gravillons pour la production de 
béton. L'utilisation d'huîtres pour la production de craie et de 
chaux pour atténuer l'acidité des sols de mangrove en vue 
d'une production agricole (Ohimain, 2006a). 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 

Le manque d'équité dans la distribution des bénéfices tirés 
de l'exploitation pétrolière crée une tension croissante entre 
les communautés du delta du Niger et les compagnies de 
pétrole. Cette situation est aggravée par l'extrême 
insécurité alimentaire et la pauvreté dans ces 
communautés (Ohimain, 2006b). Les fuites de pétrole 
contaminent les sources locales d'eau entraînant maladies 
et décès parmi les populations. Les nappes de pétrole 
asphyxient les racines pneumatophores des mangroves, 
dégradant l'habitat et réduisant ainsi les ressources 
halieutiques (MAP, 2000). Dans le Document de Stratégie 
de Réduction de la Pauvreté (2004) le Nigeria a inscrit 
les mangroves comme étant des « Habitats uniques pour 
la Conservation » décrivant l'importance que ces 
écosystèmes jouent pour les populations et La stratégie à 
mettre en œuvre pour freiner les menaces qui pèsent sur 
ces ressources, par Le contrôle des activités industrielles, La 
conduite d'études d'impact et l'application de La Loi 
(Commission Nigériane de Planification Nationale, 2004]. 


61 


Ayobami Salami 


Cameroun 


Superficie [km2] 465 400 
Littoral [km] GRR Nr «17987 
Population [‘000] 16 322 
Densité de population [par km?] pe 34 
Taux annuel de croissance démographique [%] 1,60 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 6 
Superficie totale occupée par La mangrove [km?2] 1957 
% de couverture des mangroves en Afrique & 6 


Changement estimé 1980-2006 Déclin modéré 
Zone de mangroves au sein des aires protégées [%] A 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 2720 2563 2494 2515 2500 1957 


Les mangroves sont très bien représentées au Cameroun et 
principalement dans trois régions : 

1 à La frontière avec Le Nigeria dans Le « Cirque » 

(fleuves Akwayafe, Ndian et Meme) ; 

2 au niveau de l'estuaire du Cameroun, aux 
embouchures des fleuves Bimbia, Mungo, Wouri, 
Dibamba et Sanga ; 

3 à l'embouchure du Sanaga Nyong, Lokoundije et 
Ntem où elles sont plus petites. 


Le tableau d'estimation des superficies couvertes par la 
mangrove montre cependant un important déclin depuis 
1980. Les mangroves camerounaises commencent à faire 
l'objet d'une gestion collaborative avec les Organisations 
Intergouvernementales, Les Organisations Non 
Gouvernementales et les autorités locales. On peut citer 
l'exemple du travail de conscientisation mené par La FAO et 
la Société de Conservation de Faune et Flore du Cameroun 
{FAO, 2006). 


BIODIVERSITÉ 

IL y a six espèces de mangroves au Cameroun. L'espèce 
dominante est La mangrove rouge Rhizophora racemosa qui 
représente plus de 90 % de toutes les mangroves, suivie par 
Avicennia germinans. Rhizophora racemosa atteint 40-60 
mètres de haut sur la zone côtière tandis qu'à l'intérieur des 
terres, il ne dépasse guère 4-8 mètres de haut (FAO, sous 
presse). Les autres espèces de mangroves sont mal 


Cameroun 


représentées, toutefois il s'agit de : 
Conocarpus erectus 
Languncularia racemosa 
Rhizophora mangle 
Rhizophora harrisonni. 


Deux modèles clés de zonation de la mangrove ont été 
observés [Fomete Nembot and Tchanou, 1998) : 

1 Dans la région du Cirque, La succession d'espèces 
de la mer à la terre ferme se présente comme suit : 
Rhizophora racemosa - Avicennia germinans - 
Pandanus candelabrum - Acrosticum aureum - 
Pandanus candelabrum - Rhizophora racemosa: 

2 Dans l'Estuaire du Cameroun, autour de Doala, 
l'ordre est le suivant : Rhizophora racemosa - 
Rhizophora harrisonni - Rhizophora mangle - 
Avicennia germinans - Avicennia associé à 
Laguncularia. 


Malgré la pauvreté en espèces de mangroves, la faune, elle, 
est très diversifiée incluant des insectes, des crabes, des 
mollusques, des amphibies, des reptiles et de grands 
mammifères comme les singes, le lamantin de l'Afrique 
Occidentale (Trichechus senegalensis) et des dauphins à 
bosse de l'Atlantique (Ajonina, 2006). On trouve également 
d'autres espèces importantes de faune comme le crocodile 
nain, le crocodile svelte et Les tortues d'eau douce. Les 
vastes plages sont de remarquables sites de nidification 
pour cinq espèces de tortues marines. Les mangroves 
servent de nourriceries aux organismes marins, aux 
oiseaux aquatiques et aux oiseaux migrateurs. En avril 
2004, des enquêtes menées par le « Cameroon Wildlife 
Conservation Society », en collaboration avec Wetlands 
International (Ajonina et al., 2003a ; Ajonina et al., 2004] ont 
recensé plus de 30 000 espèces oiseaux aquatiques. 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 

Facteurs clés de changement au Cameroun : Croissance 
démographique et développement urbain pression 
économique liée à l'exploration du pétrole. 


La majorité des menaces auxquelles sont confrontées 
les mangroves résulte des facteurs ci-dessus et incluent : 
Infrastructure urbaine et développement agricole - 
aboutissant à la perte de mangrove par défrichement. 


63 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Même si Les avis divergent quant à l'échelle de l'impact des 
activités de développement sur la mangrove, il est clair qu'il 
existe bien un impact associé au défrichement (FAO, sous 
presse ; Din, 2006]. D'autres répercussions incluent la 
pollution industrielle, particulièrement des industries 
pétrolières ; le dragage des canaux et des rivières pour 
permettre le transport, en particulier celui de l'exploitation 
forestière, et l'assèchement des marais. 


Eutrophisation et développement des algues - les 
écoulements de pesticides et d'engrais issus des grandes 
plantations (caoutchouc, huile de palme, banane) dans la 
région côtière du Cameroun bloquent l'aération des racines 
de mangrove. 


Le manque de cadre légal protégeant les mangroves - de 
récents rapports de terrain indiquent que de grandes 
étendues de forêts de mangroves restent non protégées, à 
l'exception du Parc national Ndongoro nouvellement créé à 
la frontière avec le Nigeria, du Bois des Singes, du Parc 
national de Douala-Edea et du Parc national de Campo 
Ma'an à la frontière avec La Guinée équatoriale. À l'extérieur 
de ces zones, la mangrove est menacée par l'exploration à 
grande échelle du pétrole et du gaz et les activités 
d'exploitation (Ajonina, 2006). Malgré l'utilisation abondante 
de bois de construction et d'autres produits forestiers issus 


Fours de fumage modernes développés par la CWCS 


64 


de la mangrove, il n'existe pas encore de législation 
adéquate (FAO, sous presse). 


Espèces envahissantes - le palmier nipa est une espèce 
introduite qui a colonisé plusieurs zones et rivalise de 
manière significative avec les mangroves locales comme 
Rhizophora spp. (FAO, sous presse] ; la jacinthe d'eau 
{Echorhina crassipes) est aussi abondante. 


La plupart des menaces identifiées sont bien connues, mais 
ne sont pas correctement quantifiées et documentées pour 
l'application de mesures de gestion (Ajonina, 2006). 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE 
Les principales utilisations de la mangrove et de ses 
ressources sont : 

e La construction de ponts ; 

e La fabrication d'engins de pêche traditionnelle ; 
a production de charbon de bois {en particulier 
Rhizophora) ; 
e Janin ; 
La fabrication de vins et d'autres boissons distillées 
à base de palmier nipa ; 
L'utilisation pour les charpentes et La décoration ; 
L'alimentation et l'utilisation à des fins médicinales ; 
La pêche dans et autour des mangroves, aussi bien 


a 
= 
a 
S, 

< 
£ 
S 

D 
L 
S 

Lo} 


| 


qu'au-delà de La mangrove vers le large : il y a 
d'importantes nourriceries pour les poissons et Les 
crevettes, cruciales pour la pêche (Fomete Nembot 
and Tchanou, 1998] ; 

e La transformation du poisson par fumage avec le 
bois de mangrove (Fomete Nembot and Tchanou, 
1998 ; Ajonina and Usongo, 2001). 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 

Un programme de formation a été développé pour aider 
des pêcheurs migrants du Nigeria à gérer leurs ressources 
et pour développer des fours améliorés. Le CWCS a 
développé des fours qui réduisent le temps de fumage de 
2-3 jours à 4-8 heures, diminuant aussi La quantité de bois 
utilisé. Ces fours ont été construits à grande échelle sur la 
base de modèles fournis par le Mangrove Action Project 


Cameroun 


(MAP) aux États-Unis, utilisant des matériaux localement 
disponibles du type adobe, briques en terre cuite, sable, 
pierres écrasées, gravier, chevrons en bois et poteaux, 
ciment, sel, tiges de fer, des treillis métalliques et des 
tôles de fer ondulées 

Cette technologie est une variation quelque peu 
modernisée du four, qui peut être adaptée selon Les besoins 
locaux et les ressources disponibles. Elle a servi de base à 
l'atelier sur les approches communautaires à la pêche et La 
gestion des mangroves organisé à Edea [4-9 mai 2003) au 
profit des pêcheurs de la région Ouest et centrale [Ajonina et 
al, 2003b]) avec la création du Réseau africain pour la 
Mangrove [www.mangroveafrica.net), organisé par le 
ministère de l'Environnement et des Forêts et de la CWCS 
sous les auspices de MAP [Ajonina, 2006). 


65 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


YI0E 
Là 
æ 
4 
"4 
% 
GUINEE 
EQUATORIALE 
"+ AE, 
g PF Pegl £ 
: ? 


Guinée équatoria 


Superficie [km2] 28 050 
Littoral [km] : 22 6026 
Population [000] 504 
Densité de population [par km2] à 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,23 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 2 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 258 
% de couverture des mangroves en Afrique 1 


Changement estimé 1980-2006 Aucun changement 


Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 61,6 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 267 260 277 253 250 258 


La mangrove la plus développée se retrouve au niveau des 
deltas du Mbini, Muni et Ntem. L'estuaire du Muni est large 
de 2 km et recoit des apports de plusieurs rivières 
secondaires. Les mangroves sont localisées le long de 
l'estuaire jusqu'a 17 km à l'intérieur des terres et sont 
dominées par Rhizophora racemosa. Avicennia germinans se 
retrouve plus au niveau des zones côtières (FAO, sous presse). 

ILy a un site Ramsar abritant une mangrove ; il s'agit de 
la réserve naturelle de l'estuaire du Muni qui a été classée le 
2 juin 2003 et qui couvre 800 km’ (1°13'S 9°45'E). 


BIODIVERSITÉ 

On retrouve deux seules espèces de mangroves en Guinée 
équatoriale Avicennia germinans et Rhizophora 
racemosa (FAO, sous presse). 

La réserve naturelle de l'estuaire du Muni abrite une 
jeune forêt secondaire et une mangrove situées aux 
embouchures des fleuves, avec aussi bien La mangrove 
rouge ([Rhizophora sp.) que la mangrove noire (Avicenia 
sp.). Les arbres Aucoumea klaineana de la famille des 
Burseraceae abritent au moins 20 000 oiseaux aquatiques. 
La réserve est une source importante d'alimentation pour 


Guinée équatoriale 


le 


les poissons. C'est une zone de frayère et de nourricerie 
ainsi qu'un couloir de migration pour les poissons. La faune 
comprend des lamantins, des éléphants, des mandrills et 
des oiseaux migrateurs (Ramsar, 2006c). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 

Facteurs clés de changement en Guinée équatoriale : 
développement rapide du secteur pétrolier et de l'industrie 
gazière. 

La menace la plus pressante pour la mangrove semble 
être l'exploration et La production des dépôts de pétrole et de 
gaz découverts dans les années 1990. Bien que les forêts de 
mangroves soient exploitées par les communautés côtières, 
l'échelle d'exploitation pourrait être durable aux niveaux 
actuels d'exploitation ; toutefois, cette situation pourrait 
changer là où les mangroves sont menacées par les 
activités pétrolières. Dans le site Ramsar, la réserve 
naturelle de l'estuaire du Muni, les perturbations causées 
par les activités humaines comme la chasse intensive, la 
surpêche, et l'exploitation forestière générale menacent le 
site (Ramsar, 2006c). 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE 
Ces activités peuvent, en général, être catégorisées 
comme industrielles et de subsistance. L'utilisation locale 
de la forêt et de produits forestiers par les communautés 
inclut La pêche, la chasse, l'agriculture de subsistance et la 
collecte de bois pour le carburant et La construction (FAO, 
sous presse ; Ramsar, 2006c). Depuis les années 1990, les 
activités industrielles centrées sur le pétrole et l'industrie 
du gaz ont permis à la Guinée équatoriale d'avoir la 
croissance économique la plus rapide du monde en 2004 
{BBC., 2006a). 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 

On a découvert de grands gisements de pétrole et de gaz au 
large de Bioko au milieu des années 1990 et Leur exploitation 
a permis une croissance économique spectaculaire pour Le 
pays (BBC., 2006a). 


67 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


SAO TOME 


des À 8 


LR VE HU 


ds 


ETS 
3 
4 
LS 
% 
2 
: 
£ 
€ 


F5 etat 


Säo Tomé et Principe 


Sao Tomé et Principe 


Superficie [km2] 0 
Littoral [km] 269,0 
Population [000] 157 
Densité de population [par km2] 162 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,16 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays ‘ 4 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] _ 1,40 
% de couverture des mangroves en Afrique <0,1 
Changement estimé 1980-2006 Pas de données 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 0 
STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 


Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] _* È : # “1/40 


pas de données 


Le groupe d'îles de Sao Tomé et Principe consiste en deux 
îles principales d'origine volcanique et en un certain nombre 
d'îlots plus petits (BBC., 2006b)]. Les îles sont séparées du 
continent africain par une mer d'une profondeur de 1800 m 
et n'ont jamais été reliées au continent [World Bank, 1993). 
La FAO n'a actuellement aucune information quantitative 
disponible pour ce pays. Cependant, le Plan national 
d'Action pour la Biodiversité indique La présence de petites 
forrnations de mangroves dans les estuaires de Shell Beach, 
Tamarinos Beach, Pantufo, Iz6, dans la lagune de Malanza 
et à Lapa, dans l'île de Sao Tomé [Ministerio de Recrusos 
Naturais y Meio Ambiente, n.d.). 


BIODIVERSITÉ 
Dans toutes les îles du golfe de Guinée, l'espèce de 
mangrove dominante est Rhizophora spp. L'une des zones 


de mangroves est appelée Mangrove de Pantufo (FAO, 
sous presse). 

ILy a une zone appelée Mangrove de Malanza à l'extrême 
sud de Sao Tomé, qui est caractérisée par Acrostichum 
aureum ; Cyperaceaes (Sleria depressa] (EC, 1999). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
Les facteurs clés de changement à Sao Tomé et Principe : 
le développement côtier. 
Les menaces identifiées [Ministerio de Recrusos 
Naturais y Meio Ambiente, n.d.] incluent : 
e l'érosion côtière et Le développement d'infrastructures ; 
e Les méthodes inappropriées de pêche ;7 
e Les résidus pétroliers qui polluent l'environnement 
côtier et La haute mer ; 
e La décharge de résidus d'essence dans l'estuaire de 
la River Grande. 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES LIÉES À LA MANGROVE 

Sao Tomé et Principe essaye de réduire sa dépendance au 
cacao ; Les chutes de La production et la baisse des prix ont 
installé cet état insulaire dans une lourde dépendance par 
rapport à l'aide étrangère. Le gouvernement encourage la 
diversification économique et explore actuellement la 
possibilité d'exploiter le pétrole qui serait au niveau de la 
fange côtière du pays. L'exploration est en cours et La phase 
d'exploitation commerciale pourrait commencer dans 
quelques années (BBC., 2006b). 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 

Les données sur le statut des mangroves de Sao Tomé et 
Principe sont rares, mais il y a des indications qui montrent 
que beaucoup de forêts de mangroves côtières ont été 
détruites juste avant 1990 [UNEP, 1990). 


69 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


| 
HE Re S FFF  GUINEE : Su 
Se ur ns SOUATORAPE*) 


70 


Gabon 


Superficie [km2] 257 670 
Littoral [km] + Shduthe 2019,1 
Population ['000] 1384 
Densité de population [par km2] 5 
Taux annuel de croissance démographique [%] 1,58 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 7 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 1606 
% de couverture des mangroves en Afrique 5 


Changement estimé 1980-2006 _ Baisse modérée 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 42,9 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 2185 1858 1759 1529.4 1500 1 606 


Le Gabon est considéré comme l'un des pays d'Afrique les 
plus stables. Son président, Omar Bongo est au pouvoir 
depuis 1967 et sa position en faveur de l'environnement 
aurait un impact positif sur les mangroves du pays 
(Quammen, 2003). 

Au Gabon, les courants dominants proviennent des 
ouvertures des fleuves vers Le nord, et les mangroves se 
développent ainsi Le Long des marges côtières, en direction 
du nord. Les forêts de mangroves se retrouvent, dans une 
certaine mesure, dans tous Les estuaires, les baies et les 
lagunes le long de la côte et sont généralement localisées 
sur les rives gauches. La formation principale de mangrove 
se situe à l'embouchure de Como et couvre une superficie 
de 850 km: [Vande weghe, 2006] - avec Libreville sur la rive 
droite de l'estuaire - près d'Ogooué [FAO, sous presse). Une 
autre zone significative de mangrove est La Baie de Mono qui 
couvre 350 km’ de mangrove [Vande weghe, 2006). 

Le Gabon dispose de trois sites Ramsar (classés le 
30 décembre 1986) comprenant des zones de mangroves. Il 
s'agit de : 

Wongha-Wonghé qui couvre 3 800 km° (00°45'S 009°25'E) ; 
avec très peu de mangroves [Vande weghe, 2006). 


Petit Loango, d'une supeficie de 4 800 km’ ([02°15'S 
009°45'E), mais maintenant inclus dans le Parc National de 


Loango [Vande weghe, 2006) et, 


Setté Cama qui s'étend sur 2200 km2 (02240'S 010205 E), 


Gabon 


maintenant intégré au Parc National de Loango [Vande 
weghe, 2006). 


BIODIVERSITÉ 
On retrouve 7 espèces de mangroves au Gabon : 
Acrostichum aureum 
Avicennia germinans 
Conocarpus erectus 
Laguncularia racemosa 
Rhizophora harrisonii 
Rhizophora mangle 
Rhizophora racemosa 


Rhizophora racemosa, R. harrisonii, R. mangrove ont 
tendance à dominer le front de mer, tandis qu'Avicennia 
germinans, Acrostichum aureum, Conocarpus erectus et 
Laguncularia racemosa dominent Les zones moins inondées 
et les bords secs dans la zone de transition vers les forêts 
terrestres [Vande weghe, 2006). Dans le Parc National 
d'Akanda et le Parc National de Pongara occidental, les 
mangroves constituent les formations marines, avec surtout 
de basses Rhizophora. Les Rhizophora de grande taille se 
retrouvent sur d'étroites bandes le long des fleuves et des 
vastes étendues couvertes de sol nu hypersalin [tannes]. Les 
mangroves orientales de Pongara, qui grandissent dans de 
l'eau saumâtre avec beaucoup de sédiment, sont beaucoup 
plus grandes et peuvent atteindre plus de 30 m. Les 
palmiers Raphia et Le Phénix se retrouvent dans La zone de 
transition avec les forêts terrestres. 

Dans la baie de Lopez, les mangroves sont de taille 
moyenne. On trouve également, sur un espace réduit, des 
pieds de grands Rhizophora le long des fleuves, mais dans 
une ceinture plus large que dans le parc national d'Akanda. 
Dans la partie Fernan-Vaz du delta, de grands Rhizophora 
abondent, comme dans la partie orientale de l'estuaire du 
Como. Au niveau de Sette Cama, Les mangroves poussant le 
long de l'embouchure de la lagune Ndugu, sont composées 
d'Avicennia |(Vande weghe, 2006). 

Le delta de l'Ogooué abrite l'une des plus importantes et 
des plus intactes mangroves - néanmoins peu connue - en 
Afrique sub-saharienne avec également un important 
réseau de marais d'eau douce. On y trouve un ensemble 
unique de plantes et d'animaux, y compris des populations 
de mammifères aquatiques tels les hippopotames et les 
lamantins, ainsi que de nombreuses espèces d'oiseaux 


71 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


PAeta area VE 
2 3 
pretheted are) 


Légende 

Aire protégée pré-existante 
Nouveaux parcs nationaux 
Autre aire protégée 
Protocole de concession 


ATLANTIC CRAN 


Carte 3 : réseau des parcs nationaux du Gabon (Quammen, 2003) 


aquatiques (UNEP/Nasi, 2001). D'autres espèces habitant 
les mangroves du Gabon incluent : 
* plus de 40 000 échassiers paléarctiques comptés en 
janvier 1983 (Vande weghe, 2006) ; 


+ deux espèces de tortues d'eau douce {parc national MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
de Loango ] (GBP, 2003) : 


e Le chimpanzé Pan troglodytes, les gorilles Gorilla 
gorilla, l'éléphant Loxodonta africana et le pélican 
blanc Pelecanus onocrotalus (Ramsar, 2006b). 


Facteurs clés de changement au Gabon : développement 
* des aigrettes (Bubulcus ibis) (GBP, 2003) ; associé à l'exploration et à la production de pétrole et de gaz. 


+ Aristogeitonia gabonica {Picrodendracesae) : Selon les informations actuelles, les mangroves du Gabon 

e La fauvette Apalis flavida, qui se trouve seulement ne sont pas commercialement exploitées et sont 
dans les mangroves et buissons côtiers [Vande seulement utilisées pour les besoins de subsistance (FAO, 
weghe, 2006) ; sous presse ; Vande weghe, 2006). 


72 


Deux sources de menaces ont été identifiées pour les 
écosystèmes de mangroves au Gabon : 
1 les pratiques non durables des pêcheurs migrants 
provenant du Nigéria [Vande weghe, 2006) ; 
2 les impacts, intentionnels ou accidentels, liés à 
l'exploration du pétrole [Ramsar, 2006b). 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE 
L'industrie pétrolière gabonaise est La principale ressource 
économique du pays. Le pétrole est considéré comme 
étant la ressource naturelle La plus importante parce que 
c'est la source principale de devise et qu'elle constitue la 
majorité des exportations. L'industrie pétrolière située en 
aval est également bien développée avec une raffinerie de 
pétrole à Port-Gentil et un certain nombre de compagnies 
pétrolières internationales actives dans la distribution et le 
marketing des produits pétroliers. Le Gabon a également 
une active industrie minière basée sur l'extraction au 
manganèse [Mbendi, 2003). 


Eco-tourisme on s'attend à une augmentation 
significative de l'importance de l'éco-tourisme dans les 
années futures tandis que les réserves de pétrole du pays 
s'épuisent (Quammen, 2003). 


Gabon 


Des parties de chasse pour les invités du Président sont 
entreprises dans la réserve de Wonga-Wongué. L'accès est 
strictement limité et des mesures anti-braconnage sont 
entreprises (Ramsar, 200éb). 


Aucune information n'a été trouvée concernant l'utilisation 
traditionnelle de subsistance des palétuviers par les 
communautés côtières ; cependant, il est supposé que de 
telles activités sont effectuées, mais à un niveau trop faible 
pour constituer une menace. 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 

Un système étendu de parcs nationaux, y compris en zones 
côtières, a été mis en place en 2002 [voir carte 3].Ce 
classement est salué par certains comme étant une des 
actions de conservation les plus significatives depuis 
l'établissement du premier parc national en 1872. Ce 
système inclut des mangroves dans l'extrême sud-ouest du 
parc national de Mayumba, qui est classé catégorie Il des 
Aires protégées de l'IUCN (Quammen, 2003). 


73 


ss. 
ANGOLA 5 


Congo 


Superficie [km2] 341 500 
Littoral [km] Er n206 TE 
Population [000] 3 999 
Densité de population [par km2] 12 
Taux annuel de croissance démographique [%] 2,94 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 6 
Superficie totale occupée par La mangrove [km?2] 17 
% de couverture des mangroves en Afrique <0,1 


Changement estimé 1980-2006 __ Baisse sévère 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 1,1 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 200 120 188 83.5 80 17 


L'ampleur des mangroves au Congo est limitée et, selon 
les données disponibles, elle diminue rapidement. Les 
mangroves se trouvent le long des estuaires et des 
lagunes côtières (FAO, sous presse), en particulier dans 
les estuaires de Kouilou, de Noumbi et de Loémé ; dans le 
parc national de Conkouati-Douli Le long des lagunes de 
Conkouati, de Mékoundji, de Mvassa, de Malondo, de 
Yombo et de Bouloumouka ; et Le Long des rivages rocheux 
de Mvassa. Elles deviennent de plus en plus réduites et 
fragmentées, avec une couverture d'environ un km’ dans 
Les lagunes les plus petites (FAO, sous presse). 

Les forêts de mangroves du Congo peuvent être 
séparées en quatre groupes (FAO, sous presse) : 

1 les hautes forêts avec des canopées atteignant 20- 

25 m (fleuves de Kouilou et de Noumbi, lagune de 
Conkouati) ; 

2 Les forêts fermées qui atteignent 8-15 m de haut 
{[Mékundji, Yombo, Malonda et Loémé) ; 

3 les mosaïques de forêts de palétuviers, entremêlées 
avec d’autres arbres qui ne sont pas des mangroves, 
atteignent un maximum de 10 m de haut [Mvassa, 
Loya, Bulumuka, Vandji et autres petites lagunes) 

4 les pieds dégradés de mangroves qui atteignent 3-5 
m (Songolo et Loubi]. La marée atteint 30 km en 
amont au niveau de plusieurs fleuves congolais. 


La croissance des mangroves au Congo est ralentie par la 
longue saison sèche, de juin à septembre, et La présence 


Congo 


de courants froids qui passent non loin des côtes 
congolaises (FAO, sous presse). 


BIODIVERSITÉ 
Six des huit espèces de palétuviers africains occidentaux 
sont présentes au Congo : 

Acrostichum aureum 

Avicennia germinans 

Conocarpus erectus 

Laguncularia racemosa 

Rhizophora harrisonii 

Rhizophora racemosa 


L'espèce dominante est Rhizophora racemosa, bien qu'elle 
soit plus rare dans le haut du fleuve et qu'elle finisse par 
fusionner avec le palmier des eaux douces Phoenix 
reclinata, les papyrus ou les forêts marécageuses des eaux 
douces (FAO, sous presse). On remarque un petit bosquet 
d'Avicennia germinans le long du rivage rocheux. 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
Facteur clés de changement au Congo : 
démographique et instabilité civile. 

La réduction de la superficie et de la qualité des 
écosystèmes de mangroves du Congo est due 
principalement à l'urbanisation non contrôlée de La côte 
dans le sud-est du pays, qui abrite 70 % de la population. 
L'autre cause est liée à l'exploitation non contrôlée des 
ressources de palétuviers pour le bois de chauffe et la 
pêche. Dans certaines zones du pays, telles que la lagune 
de Songolo et les forêts de Loya et de Mvassa, où les 
palétuviers sont maintenant des reliques de forêt, la 
construction d'habitations est la cause principale de cette 
dégradation. La pollution provoquée par l'exploitation 
d'hydrocarbures menace ces écosystèmes, et certaines 
des lagunes côtières sont également polluées (FAO, sous 
presse ; WCS, 2006]. Les mangroves près de Pointe-Noire 
{Loya, Songolo, Mvassa et Loubi] sont sérieusement 
dégradées par des fuites de pétrole. Les lagunes de Loubi, 
de Loya et de Songolo ont également été affectées par la 
pollution chimique. 

Bien que les forêts du Congo soient protégées du 
point de vue légal, leur gestion reste insatisfaisante (FAO, 
sous presse). L'instabilité civile dans Le pays pendant les 
années 90 a sérieusement affecté les activités 


croissance 


75 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


industrielles et commerciales et a miné la gestion des 
ressources naturelles. 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES AUX MANGROVES 
Produits pétrochimiques : l'économie du Congo est basée 
principalement sur le secteur du pétrole, qui est de loin la 
principale source de revenu du pays. Les abondantes forêts 
tropicales du pays sont source de bois de construction. 

La sylviculture commerciale, qui était la locomotive des 
exportations congolaises avant la découverte du pétrole, 
génère maintenant moins de 7 % des recettes d'exportation. 
La production de bois a connu un coup d'arrêt pendant la 
guerre, mais a recommencé et de nouvelles concessions ont 
été louées en 2001 [United States Department of State, 
2006b). 

Activités de subsistance : les communautés locales 
dépendent fortement des mangroves ce qui conduit à leur 
surexploitation. Cela a des impacts négatifs sur la santé et 
le fonctionnement des écosystèmes de mangroves dans 
certaines zones. Cependant, il reste des forêts intactes 


76 


telles que celles de Mékundji, Vandji et Noumbi, et plusieurs 
initiatives ont été lancées pour conscientiser les populations 
dépendantes de l'importance de l'utilisation durable de ces 
ressources qui réduit l'insécurité alimentaire. 


EVÉNEMENTS RÉCENTS 

En mars 2006, Ramsar a signé un mémorandum de 
coopération avec la Commission Internationale du Bassin 
Congo-Oubangui-Sangha ([CICOS]. La CICOS a été créée en 
1999 par les chefs d'État du Cameroun, de La République 
centrafricaine, de la république du Congo, et de la 
République démocratique du Congo, comme une 
organisation intergouvernementale chargée de gérer 
durablement les cours d'eau de La région et de favoriser la 
gestion intégrée des ressources en eau au niveau du bassin 
du Congo-Oubangui-Sangha. La gestion des mangroves 
tombe sous le mandat de la CICOS, ce qui offre un 
mécanisme de conservation de la mangrove dans la région 
{Ramsar, 2006b). 


République démocratique du Congo 


République démocratique 


du Congo 


Superficie [km?] PAT E). 
Littoral [km] 3 176,8 
Population [000] 57 549 
Densité de population [par km?] 25 
Taux annuel de croissance démographique [%] 3,08 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays à 6 
Superficie totale occupée par La mangrove [km?2] 201 
% de couverture des mangroves en Afrique 0,7 


Changement estimé 1980-2006 Baisse sévère 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 25 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 
Superficie [km2] 606 353 374 220 220 201 


La République démocratique du Congo est un vaste pays 
situé au niveau de l'équateur Le bassin de la rivière du 
Congo couvre une zone de presque un million de km° [CIA, 
2006). Malgré la taille du pays, la longueur de sa côte 
maritime n'est que de 40 km, y compris Le cours inférieur du 
fleuve Congo, son seul débouché sur l'océan Atlantique [CIA, 
2006 : FAO, sous presse). La côte est caractérisée par des 
récifs élevés, et des mangroves qui occupent les entailles de 
la falaise et forment l'une des plus importantes zones de 
mangrove dans Le delta du Congo (FAO, sous presse). 

En 1994, les forêts de mangrove ont été estimées par le 
Service d'inventaire Permanent et d'Aménagement 
Forestiers à 555,57 km!, soit 0,04 % des forêts de La RDC et 
0,02 % de la surface terrestre. C'est significativement plus 
élevé que les évaluations faites depuis 1980 présentées plus 
haut. Cela relève probablement d'une divergence 
d'appréciation dans la définition des forêts à mangrove. Sur 
la base des informations présentées dans ce rapport, la 
superficie occupée par les mangroves a diminué de deux 
tiers depuis 1980. 

D'après Le World Resources Institute {WRI} aucune 
mangrove dans le pays n'était protégée dans les années 
1990 (WRI, 2003b). Cependant, la RDC a annoncé lors de la 
7: Conférence des Parties à La Convention (COP] de Ramsar, 
l'établissement d'un site Ramsar créé conformément à 
l'arrêté ministériel N° 44/CM/ECN/92 (2 mai 2002] par le 
ministère de l'Environnement, de la Conservation de la 
Nature et du Tourisme [Tshibasu, n.d]. La réserve a été 


désignée particulièrement pour protéger les mangroves 
(http: // www. ramsarorg/cop7/cop7_nr_congo_drhtm). 


Le parc marin des Mangroves a été désigné comme site 
Ramsar le 18 janvier 1996 et couvre une superfice de 
660 km? (05°45'S 012°45'E). Le site est protégé au niveau 
national sous la loi numéro 75-023 (22 juillet 1975), modifiée 
par l'ordonnance numéro 78-190 (5 mai 1978] selon le 
statut de l'institut. L'objectif est d'assurer la protection de 
la flore et de la faune dans les réserves de la RDC, et 
permettre la recherche scientifique et Le tourisme dans le 
respect des principes fondamentaux de la conservation de 
la nature et de la gestion des ressources naturelles 
{Tshibasu, aucune date). 


BIODIVERSITÉ 
Six espèces de mangroves sont présentes en RDC : 
Acrostichum aureum 
Avicennia germinans 
Conocarpus erectus 
Laguncularia racemosa 
Rhizophora mangle 
Rhizophora racemosa 


Les forêts intertidales sont dominées par Rhizophora 
racemosa, Rhizophora harrisonii et Rhizophora mangle dans 
la zone intermédiaire. Les deux premières espèces peuvent 
atteindre 25-30 mètres de hauteur (FAO, sous presse). Neuf 
espèces de mammifères rares où en danger [y compris Le 
lamantin), six espèces d'oiseaux et huit espèces de reptiles 
(y compris La tortue marine] voient leurs habitats menacés 
de destruction dans le parc maritime principalement suite à 
une utilisation irrationnelle des ressources. 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
Facteurs clés de changement en RDC : développement 
économique (pétrochimique) et modification des habitats. 
Le delta fluvial est à faible densité et la mangrove n'est 
pas aussi dégradée.Trois facteurs menacent la mangrove 
dans cette région : 
e Le déboisement ; 
e Le braconnage endémique, principalement pour les 
tortues et Les lamantins ; 
e La pollution par les hydrocarbures provenant 


77 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


3cl Et 


ss 


Bert 


3821 


VIO9NY 


94 'O9NO9 


3.6r.c1 


, 
i 
| 
i 


VIO9NV 


3e 


DAT 2: 


Ses 


78 


principalement de la région Cabinda en Angola 


(FAO, sous presse), mais aussi des navires-citernes 
{Tshibasu, n.d). 


Dans le parc national des Mangroves, les menaces à 
l'habitat proviennent de : 

e l'utilisation de subsistance - cueillette de plantes 
médicinales, coupe pour Le bois de chauffe et 
l'agriculture de subsistance ; 

e La pollution liée au raffinage du pétrole; 

e Le développement urbain et industriel au niveau de 
l'estuaire du Congo et de la région Moanda, le 
développement par la Régie des Voies Maritimes 
d'infrastructures de transport et le développement du 
port en eau profonde de Banana (Ramsar, 2006b)] 


République démocratique du Congo 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ET INDUSTRIELLES 

L'activité industrielle est actuellement faible dans les zones 
de mangroves. Le site du parc national des Mangroves est 
un domaine de l'État et constitue une importante réserve de 
poissons et de crustacés pour les pêcheries locales. Dans 
les zones environnantes, une agriculture de subsistance se 
développe à côté de la chasse et de la récolte des produits 
alimentaires sauvages. Ceux-ci sont principalement utilisés 
à des fins médicinales (Ramsar, 2006b). 

La RDC a entrepris une analyse des coûts et bénéfices 
pour comprendre et démontrer les valeurs qui sont attachées 
par les communautés locales à certaines zones côtières 
humides. Cette méthode s'est avérée un outil puissant pour 
aider les décideurs quand ils ont choisi d'établir Le parc 
national de Mangroves comme site Ramsar (Ramsar, 1999]. 


79 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


à CONGO, -; nues 
À 4 vs 


CONGO, 
= RDC È 


D 0 


pe; 


à 


# ANGOLA à 4 4000 
9 2 4 0 50 100 


NT VA WE = == un 


Angola 


Superficie [km2] 1 246 700 
Littoral [km] ” DOTE 
Population [000] re 15941 
Densité de population [par km2] 2 AS 
Taux annuel de croissance démographique [%] 279 
Nombre d'espèces de mangroves dans Le pays 3 
Superficie totale occupée par La mangrove [km2] 333 
% de couverture des mangroves en Afrique 1 


Changement estimé 1980-2006 [%] Baisse modérée 
Zones de mangroves au sein des aires protégées [%] 11 


STATUT 

Tableau d'estimation des superficies couvertes par La 
mangrove 

Année source 1980 1990 1997 2000 2005 2006 


Superficie [km2] 530 433 607 336 330 333 


Les mangroves sont situées Le long des fleuves de l'Angola. 
Les pieds de mangroves les plus significatifs se trouvent au 
niveau de l'estuaire de Lubinda, autour de l'enclave de 
Cabinda et sur l'estuaire du Congo, bordant la RDC. Les 
mangroves s'étendent ensuite vers le sud avec une diversité 
plus faible. D'autres pieds de mangroves se trouvent à 
l'embouchure des fleuves Chiluango, Bambongo, Longa et 
Cuanza. Les mangroves ne dépassent pas Benguela car la 
côte devient plus aride et latempérature de surface de l'océan 
diminue, entraînant un changement brusque de la végétation 
qui passe de tropicale à tempérée à Santa Maria (FAO, sous 
presse). IL n'existe aucun site Ramsar bien qu'il y ait deux 
aires nationales protégées abritant des mangroves : le parc 
national de Kisama et la réserve naturelle intégrale des Îles 
Passaros (Great Barrier Reef Marine Park Authority/The 
World Bank/The World Conservation Union, 1995). 


BIODIVERSITÉ 

La diversité spécifique des mangroves diminue du nord au 
sud. La taille des espèces baisse au fur et à mesure que l'on 
approche du sud. Au nord de l'Angola, Rhizophora racemosa 
et R mangle atteignent des hauteurs de 30 m tandis que 
dans le sud elles ne dépassent pas 1 m ; de même, la 
végétation d'Avicennia germinans du sud est souvent plus 
rabougrie (FAO, sous presse). Les écosystèmes de mangroves 
en Angola sont des habitats uniques qui accueillent des 
espèces rares, y compris des primates comme la guenon 


Angola 


bleue [Cercopithecus mitis) ;: le talapoin (Miopithecus 
talapoin) ; le potto de Bosman (Perodicticus potto) et le bush 
babies (Galago spp.]. Sur les cours inférieurs des fleuves à 
galeries de mangroves, on trouve le lamantin africain 
(Trichechus senegalensis), ainsi que la tortue épluchée 
douce {Trionyx triunguis) IMANGAIS ECO-TURISMO, n.d.). 

Le parc ornithologique de Quicama [{IBA) s'étend sur 
110 km le long de la côte angolaise. || comporte une diversité 
d'habitats pour les oiseaux, de même que la partie la plus au 
sud de la vaste forêt de mangroves en Angola, dans l'estuaire 
Cuanza (BirdLife International, 2005). Le parc ornithologique 
de Mussulo IBA est dominé par les mangroves. On y trouve 
les espèces suivantes : Rhizophora mangle, Laguncularia 
racemosa et Avicennia germinans. Le site est important pour 
les oiseaux aquatiques, avec 61 espèces d'oiseaux 
aquatiques enregistrées (42 % de la liste angolaise) (BirdLife 
International, 2005). L'écosystème mangrove de Mussulo 
n'est pas représenté dans les communautés de mangroves 
ailleurs sur la côte angolaise, et seul son intérêt botanique a 
été utilisé pour justifier sa conservation (Huntley, 1974). 


MENACES ET FACTEURS DE CHANGEMENT 
Facteurs clés de changement en Angola : 
politique; développement économique. 

La collecte de bois de feu constitue une importante 
menace pour la mangrove. Cette pratique nuit à de nombreux 
écosystèmes. Dans le secteur de Cabinda, la prospection 
d'hydrocarbures a perturbé les formations de mangroves 
(FAO, sous presse). Les forêts de mangroves de Mussulo sont 
abattues pour le logement et seront probablement totalement 
détruites dans un futur proche (BirdLife International, 2005). 


instabilité 


ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ASSOCIÉES À LA MANGROVE 
L'Angola est l'un des grands producteurs de pétrole d'Afrique 
avec des exportations vers les États-Unis et La Chine. 
D'autres activités de subsistance incluent l'utilisation du bois 
de mangrove pour la construction et Le bois de chauffage. 


ÉVÉNEMENTS RÉCENTS 
Les 27 ans de guerre civile en Angola ont pris fin en 2002. La 
richesse pétrolière de l'Angola se trouve surtout dans la 
province de Cabinda, où persiste encore un conflit 
séparatiste vieux d'une décennie,s et où il reste des zones de 
mangroves (BBC, 2006c). 


81 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Annexe 1: Références 


Adite, A. 2002. The Mangrove Fishes in the 
Benin Estuarine System (Benin, West 
Africa]: Diversity, Degradation and 
Management Implications. Consulter 
http://iodeweb1.vliz.be/odin/handle/1834 
/855?mode=full&submit_simple=Show+f 
ull+item+record 


African Birding Club 2005. Guinea Bissau. 
African Birding Resources. Voir 
http://www.africanbirdclub.org/countries/ 
GuineaBissau/conservation.html 
{consulté le 5 juillet 2005). 


African Conservation Foundation n.d. 
Profile on Equatorial Guinea. Voir 
http://www.africanconservation.org/equa 
torialguineaprofile.html (consulté Le 4 
juillet 2006). 


AFROL 2002. Mangroves of Western Africa 
threatened by Global Warming. In: Afrol 
News. Voir 
http://www.afrol.com/Categories/Environ 
ment/env019_mangroves_threatened.ht 
m {consulté le 18 July 2006). 


Airy Shaw, H.K. 1947. The Vegetation of 
Angola. The Journal of Ecology 35 (1/2): 
22-48. 


Ajonina, G.N. 2006. Communication 
personnelle par e-mail, Réf. : West 
African Mangrove Report. 27 July 2006. 


Ajonina, G.N., Ayissi, l. and Usongo, L. 
2004. Inventory of Coastal Wetlands of 
Cameroon/Inventaire des Zones 
Humides Côtieres du Cameroun. 
Wetlands International report. 


Ajonina, G., Ganzevles, W. and Trolliet, B. 
2003a. Rapport national du Cameroun. 
In: Dodman T. and Diaguna, C.H. African 
waterbird census/les dénombrements 
d'oiseaux d'eau en Afrique 1999, 2000 et 
2001. Wetlands International Global 
Series 16. 


Ajonina, G., Kuete, F., Mekongo, F. and 
DES 1. (eds) 2003b. Proceedings of the 
éih regional In Hands Of Fishers (IHOF] 
workshop on community-based 
approaches to fisheries and mangrove 
management/Rapport du 6° atelier 
régional IHOF sur les approches 
communautaires de gestion de la 
mangrove et des activités de pêche. 
Edea, Cameroon. 


Ajonina, G. and Usongo, L. 2001. 
Preliminary quantitative impact 
assessment of wood extraction on the 
mangroves of Douala-Edea Forest 
Reserve, Cameroon. Tropical 
Biodiversity 7 [2-3]: 137-149. 


82 


ANCE (National Consumer And 
Environmental Alliance of Togo). 2005. 
Brief Resume of Activities Carried out on 
Mangroves Conservation In Togo. 
Environment Division. 


Arfi, R., Dufour P. and Maurer, D. 1981. 
Phytoplancton et pollution. Premières 
études en baie de Biétri (Côte d'Ivoire). 
Traitement mathématique des données. 
Oceanologica Acta 4: 319-329. 


Armah, A.K. 2006. Communication 
personnelle par e-mail Réf. : West 
African Mangroves - Ghana AK Armah. 
26 July 2006. 


Baba, S.; Gordon, C.; Kainuma, M.; Ayivor, 
3.S.; Dahdouh-Guebas, F. (2004). The 
Global Mangrove Database and 
Information System (GLOMIS): present 
status and future trends. In: Van den 
Berghe, E., et al. (ed.) (2004). 
Proceedings The Colour of Ocean Data’: 
international symposium on 
oceanographic data and information 
management with special attention to 
biological data Brussels, Belgium, 
November 25-27, 2002. 10C Workshop 
Report 188: pp. 3-14. 


Bandarayake, W. 1997. Mangroves And 
Their Products. Voir 
http://www.fao.org/docrep/W7700E/w770 
0e04.htm. Consulté le 20 juillet 2006. 


BBC. 2006a. Country Profile: Equatorial 
Guinea. Voir 
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/ 
country_profiles/1023151.stm#overview 
{consulté le 6 juillet 2006). 


BBC. 2006b. Country Profile: Sao Tome 
and Principe. Voir http://news.bbc.co. 
uk/1/hi/world/africa/country_profiles/10 
64541.stm (consulté le 6 juillet 2006). 


BBC. 2006c. Country Profile: Angola. 
Voir http://news.bbc.co.uk/1/hi 
/world/africa/country_profiles/1063073. 
stm (consulté Le 6 juillet 2006). 


Binet, D., Le Reste, L. and Samba 
Diouf, P. 1995. The Influence of 
Runoff and Fluvial Outflow on the 
Ecosystems and Living Resources 
of West African Coastal Waters. 
Voir http://www.fao.org/ 
DOCREP/003/V4890E/V4890E04.h 
tm (consulté le 27 juillet 2006). 


BirdLife International. 2005 BirdLife's 
online World Bird Database: the site for 
bird conservation. Version 2.0. 
Cambridge, UK: BirdLife International. 
Voir http://www.birdlife.org (consulté le 
19 juillet 2006). 


Blasco, F., Carayon, J.L. and Aizpuru, M. 
2001. World Mangrove Resources. 
GLOMIS Electronic Journal. 1(2):July 
2001. Voir http://www.glomis. 
com/ej/pdf/ej02.pdf 


Carrere, R. 2002. Mangroves: Local 
Livelihoods vs. Corporate Profits. World 
Rainforest Movement. 


Central Intelligence Agency (CIA). 2006. 
CIA World Factbook. Voir 
https://www.cia.gov/cia/publications/fact 
book/index.html (consulté Le 3 juillet 
2006). 


Chape, S., Harrison, J., Spalding, M. and 
Lysenko, I. 2005. Measuring the extent 
and effectiveness of protected areas as 
an indicator for meeting global 
biodiversity targets. Philosophical 
Transactions of the Royal Society B: 
Biological Sciences 360 (1454): 443-455. 


CNN. 2006. China's African Safari. In CNN 
Money News. Voir 
http://money.cnn.com/magazines/fortun 
e/fortune_archive/2006/02/20/8369153/i 
ndex.htm. consulté Le 18 juillet 2006. 


Dahdouh-Guebas, F. and Koedam, N. 2001. 
Are the northernmost mangroves of 
West Africa viable? - a case study in 
Banc d'Arguin National Park. Mauritania. 
Hydrobiologia 458: 241-253. 


Department of Parks and Wildlife 
Management. 1998. The Gambia 
National Biodiversity Strategy and Action 
Plan. Voir http://www.biodiv.org/ 
doc/world/gm/gm-nbsap-01-en.pdf 
{consulté le 30 juin 2006). 


DFID. 1996. Lower Volta mangrove project: 
phase 1: assessment of environmental, 
economic and social factors. Voir 
http://www.odi.org.uk/tropics/projects/2 
276.htm#UK (consulté mai 2007). 


Din, N. 2003. Gestion durable des 
mangroves sous pression 
démographique et pauperisation. 

World Forestry Congress. Voir 
www.fao.org/DOCREP/ARTICLE/WEC/XI1/ 
0394-B2.HTM (consulté Le 26 juillet 2006). 


Din, N. 2006. Communication personnelle 
par e-mail, Réf. : West African Mangrove 
Report. 27 juillet 2006. 


Din, N. and Blasco, F. 1998. Mangroves 
du Cameroun, statut écologique et 
déforestation. In: Vicat, J.P. and Bilong, 
P. (eds). Géosciences au Cameroun. 
Presses Univ. Cameroun, Yaoundé. 
pp. 15-22. 


Diop, E.D. (ed.) 1993. Conservation and 
Sustainable Utilization of Mangrove 
Forests in Latin America and Africa 
Regions. Part Il - Africa. International 
Society for Mangrove Ecosystems and 
Coastal marine Project of UNESCO. 
Mangrove Ecosystems Technical 
Reports 3. 


Dodman, T., Barlow, C., Sé, J. and 


Robertson, P. (2004). Zonas Importantes 


para as Aves na Guiné-Bissau / 
Important Bird Areas in Guinea-Bissau. 
Wetlands International, Dakar. 


Dufour, P. and Slepoukha, M. 1975. 
L'oxygène dissous en lagune Ebrié: 
influence de l'hydroclimat et des 
pollutions. Doc. Sci. Cent. 
Rech.Océanogr. Abidjan ORSTOM 6: 
75-118. 


Ekweozor, I.K.E. 1989. À review of the 
effects of oil pollution in a West African 
environment. Discovery and Innovation: 
Nairobi 1(3}: 27-37. Voir http://www- 
wds.worldbank.org/ 
servlet/WDSContentServer/WDSP/1B/2 


000/11/10/000094946 00082605382642/ 


Rendered/INDEX/multi_page.txt 


Elijah, A. 2001. Strategies for the 
sustainable management of 
mangrove resources in the Niger 
Delta. Discussion paper 


Ellison, A.M. and Farnsworth, E.J. 
1997. Simulated sea level 
change alters anatomy, 
physiology, growth, and 
reproduction of red mangrove 
(Rhizophora mangle L.). 
Oecologia 112: 435-446. 


European Commission (EC). 1999. 
Finalisation des Plans 
D'aménagement des Parcs 
Nationaux Obo de Sao-Tome & 
Ôbo Principe. Seca. 


European Commission (EC). 2003. 
Senegal's mangrove forests: 
problems and prospects. 
Country Report. Voir 
http://ec.europa.eu/comm/develo 
pment/body/publications/courier/ 
courier196/en/en_069.pdf 
(consulté le 03 juillet 2006). 


FAO. 1994. Mangrove forest management 
guidelines. FAO Forestry Paper 117. 
Rome. 


Annexe 1 


FAO. 2000. In press: Food crisis through 
warfare in Sierra Leone, Guinea and 
Liberia. Voir www.afrol.com/ 
News2001/sil012_qgui_lib_food.htm 
{consulté Le 27 juillet 2006). 


FAO. 2006. Conserving Cameroon's 
mangroves. FAO Newsroom. Voir 
www.fa0.org/newsroom/en/field/2006/10 
00260/index.html [consulté le 5 juillet 
2006). 


FAO. In press. Global Forest Resources 
Assessment 2005. Thematic Study on 
Mangroves. Rome. 


FAO. n.d. Forest Resources Of Tropical 
Africa. In: FAO Corporate Document 
Repository. Voir www.fao.org/ 
docrep/007/ad909e/AD909E03.htm 
{consulté le 4 août 2006). 


Fomete Nembot T. and Tchanou, Z. 1998. 
La gestion des écosystèmes forestiers 
du Cameroun a l'aube de l'an 2000, 
tome 2. (Monographie des sites critiques 
et annexes). CEFDHAC — Processus de 
Brazzaville. IUCN, Yaoundé, Cameroun. 
Voir http://carpe.umd.edu/ 
products/PDF_files/Report- 
Nembot1998Vol2.pdf 


Gatter, W. 1988. Coastal Wetlands of 
Liberia: their Importance for Wintering 
Waterbirds. International Council for 
Bird Preservation, Cambridge, UK. 


GBP. 2003. Gabon Biodiversity Programme 
Biodiversity Research, Monitoring and 
Training in the Gamba Complex 2003. 
Voir http://nationalzoo.si.edu/ 
ConservationAndScience/MAB/research 
projects/appliedconservation/gabon/Gab 
onBriefingPaperé.pdf (consulté Le 8 août 
2006). 


GEF. 2002. Côte d'Ivoire Coastal Zone 
Phase 1: Integrated Environmental 
Problem Analysis. GEF MSP Sub- 
Saharan Africa Project (GF/6010-0016): 
“Development and Protection of the 
Coastal and Marine Environment in Sub- 
Saharan Africa”. 


GIWA. 2096. Freshwater Shortages, 
Engineering of River Flows, Pollution 
and Overfishing Highlighted in Final 
Global International Waters Assessment. 
Voir http://www.unep.org/ 
Documents.Multilingual/Default.Print.as 
p?DocumentID=4718ArticlelD=5234&l-e 
n (cansulté le 30 juin 2006). 


Gordon, C. 2005. Principles For À Code Of 


Conduct For The Sustainable 
Management Of Mangrove Ecosystems. 
Centre for African Wetlands. Voir 
http://mit.biology.au.dk/cenTER/MCB_Fil 
es/Ramsar/2005 Ramsar_Arusha_V2. 
pdf (consulté Le 21 juillet 2006). 


Government of Liberia. 2004. CBD 


Strategy and Action Plan - Liberia (Part 
I, English version]. Voir 
www.biodiv.org/doc/wortd/lr/lr-nbsap- 
01-p1-en.doc {consulté Le 30 juin 2006). 


Government of Sierra Leone. 2003. 


National Biodiversity Strategy and Action 
Plan. Voir http://www.biodiv.org/ 
doc/world/sl/sl-nbsap-01-en.pdf 
{consulté le 30 juin 2006). 


Government of the Republic of Guinea: 


Ministry of Mines, Geology, and the 
Environment. 2002. National Strategy 
and Action Plan for Biological Diversity. 
CBD Strategy and Action Plan - Guinea 
Part 1, English version. http://www. 
biodiv.org/doc/world/gn/gn-nbsap-01- 
pi-en.doc (consulté le 4 juillet 2006). 


Great Barrier Reef Marine Park 


Authority/The World Bank/The World 
Conservation Union [IUCNI. 1995. A 
Global Representative System of Marine 
Protected Areas. Marine region 8: West 
Africa. Voir http://www.deh. 
gov.au/coasts/mpa/nrsmpa/global/volu 
me?2/chapter8.html (consulté Le 03 août 
2006). 


Hearn, G.W. 2006. Communication 


personnelle par e-mail réf. : Mangrove 
usage in Bioko, Equatorial Guinea. 20 
juillet 2006. 


Hoffmann, L. 1988. The Banc d'Arguin: 


nature in harmony with man. WWF 
News. June/July: 10-11. 


Huntley, B.J. 1974. Outlines of wildlife 


conservation in Angola. Journal ofthe 
Southern African Wildlife Management 
Association 4: 157-166. 


IPCC. 2000. Special Report on The 


Regional Impacts of Climate Change: An 
Assessment of Vulnerability. Africa 
Chapter Voir www.grida.no/ 
climate/ipcc/regional/006.htm (consulté 
le 14 juillelt 2006). 


International Development Research 


Centre, Project profile: Mangrove Salt 
(Guinea). 1990. http://www.idre.ca/ 
en/ev-83047-201_890293-1- 
IDRC_ADM_INFO.html (consulté le 8 
août 2006). 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Isebor, C.E. and Awosika, L.F. 1993. 
Nigerian Mangrove Resources, Status 
and Management. In: Diop, E.D. (ed.] 
Conservation and Sustainable Utilization 
of Mangrove Forests in Latin America 
and Africa Regions. Part Il - Africa. 
International Society for Mangrove 
Ecosystems and Coastal Marine Project 
of UNESCO. Mangrove Ecosystems 
Technical Reports 3. 


ISME, Center Aarhus. 2003. Draft Code 
of Conduct for the Sustainable 
Management of Mangrove Ecosystems. 
CenTER Aarhus, Denmark. Voir 
http://mit.biology.au.dk/cenTER/MCB_Fil 
es/MCB_ DC _WS_Rep_FINAL_081104.pdf 


IUCN. 1994. Guinea-Bissau: Coastal 
Planning. IUCN/MDRA/DGFC 
Information Document. 


IUCN/WWF. 1989. Technical Evaluation: 
Banc d'Arguin National Park. IUCN, 
Gland, Switzerland. 


John, D.M., Lawson, G.W. 1990. À review 
of mangrove and coastal ecosystems 
in West African and their possible 
relationships. Estuarine, Coastal and 
Shelf Science. 31(5): 505-518. 


Johnson, D., Blivi, A., Houedakor, K., 
Kwassi, A., Sena, N. 2001. Le littoral 
du Togo: données et gestion intégrée. 
Centre de Gestion Intégrée du Littoral et 
de l'Environnement. Université de Lomé, 
Togo, Guinea. Voir http://www. 
coastgis.org/01pdfs/johnson.pdf 


Kathiresan, K. and Bingham, B.L. 2001. 
Biology of mangroves and mangrove 
ecosystems. Advances in Marine Biology 
40: 81-251. 


Kaufman, L. n.d. Communication 
personnelle publiée dans : Shumway, 
C.A. 1999. Forgotten Waters: Freshwater 
and Marine Ecosystems in Africa. 
Strategies for Biodiversity Conservation 
and Sustainable Development. 


Kodjo, E.A. 2006a. Communication 
personnelle par e-mail. 26 juillet 2006. 


Kodjo, E.A. 2006b. The Mangroves of Togo 
Are Disappearing. Topic #48. Voir 
http://www.africanconservation.org/dcfo 
rum/DCForumID29/48.html (consulté le 
21 juillet 2006). 


84 


Laë, R; Ecoutin, J-M.; Mendy, A.; Raffray, 
J.; Weigel, Jean-Yves; Sadio, O.; Djobe, 
0. 2004. Effects of a targeted shrimp 
{Penaeus notialis) exploitation on fish 
catches in the Gambia estuary. Aquatic 
Living Resources 17: 75-85. Voir 
http://www.edpsciences.org/articles/alr/ 
pdf/2004/01/alr10.pdf?access=ok 
{consulté Le 19 juillet 2006). 


Macintosh, D.J. and Ashton, E.C (eds). 
2003. Report on the Africa Regional 
Workshop on the sustainable 
management of mangrove forest 
ecosystems. ISME/cenTER/CAW. 


McLean, R.F., Tsyban, A. Burkett, V. 
Codignotto, J.0., Forbes, D.L., Mimura, 
N., Beamish, R.J., Ittekkot, V. 2001. 
Coastal zones and marine ecosystems. 
in: Bijlsma, L. and Sanchez-Arevalo, |. 
(eds). Climate Change 2001: Impacts, 
Adaptation and Vulnerability- 
Contribution of Working Group Il to the 
3rd Assessment Report of IPCC. UNEP. 
pp. 345-379. 


Mangais Eco-Turismo. n.d. Mangrove 
Communities: Angola. Voir 
http:/www.mangais.com/english/2-e- 
2 Comun_ dos Mangais_eng.htm 
{consulté Le 4 juillet 2006). 


MAP. 2000. Mangrove Action Project 
Quarterly News 7 (1). 


Mbendi. 2003. Gabon: Overview. In: 
Mbendi /nformation for Africa. Voir 
http://www.mbendi.co.za/land/af/ga/p00 
05.htm (consulté le 3 juillet 2006). 


Ministerio de Recrusos Naturais y Meio 
Ambiente. n.d. Estratégia nacional y 
plano de Accäo da biodiversidade. Voir 
http://www.biodiv.org/ doc/world/st/st- 
nbsap-01-p1-pt.doc (consulté le 7 juillet 
2006). 


Mongabay. 2006. Guinea Bissau. In: 
Tropical Rainforests. Voir http:// 
rainforests.mongabay.com/20guinea- 
bissau.htm (consulté le 19 juillet 2006). 


National Geographic. 2001. Central African 
mangroves (AT1401). Wildworld 
Ecoregion Profile. Voir 
http://www.nationalgeographic.com/wild 
world/profiles/terrestrial/at/at1401.html 
{consulté Le 6 juillet 2006). 


Niasse, M. 2002. Dialogue on Water and 
Climate in West Africa. IUCN/Global 
Water Partnership. Voir 
http://www.waterandclimate.org/dialogu 
e/documents/West%20Africa%20website 
.pdf (consulté Le 14 juillet 2006). 


Niasse, M. 2005. Climate-Induced Water 
Conflict Risks in West Africa: 
Recognizing and Coping with Increasing 
Climate Impacts on Shared 
Watercourses. IUCN-West Africa 
Regional Office (IUCN-BRAO]. Voir 
http://www.gechs.org/activities/ 
holmen/Niasse.pdf (consulté Le 14 juillet 
2006). 


Nicholls, R.J. 2004. Coastal flooding and 
wetland loss in the 21st century: 
changes under the SRES climate and 
socio-economic scenarios. Global 
Environmental Change 14[1): 69-86. 


Nicole, M., Egnankou Wadja, M. and 
Schmidt, M. (eds). 1994. À preliminary 
inventory of coastal wetlands of Côte 
d'Ivoire. IUCN Wetlands Programme. 
IUCN - The World Conservation Union, 
Gland, Switzerland. 


Niger Delta Environment Survey, 1997. 
Niger Delta Environmental Survey: 
final report. Vols I-IV. Environmental 
Resources Managers, Lagos. 


Nigerian National Planning Commission. 
2004. Meeting Everyone's Needs: 
National Economic Empowerment and 
Development Strategy. Voir 
http://siteresources.worldbank.org/INTP 
RS1/Resources/Nigeria_PRSP(Dec2005). 
pdf (consulté le 8 août 2006). 


NOAA/NOS. 2002. Filling Critical Gaps and 
Promoting Multi-Site Approaches to 
New Nominations of Tropical Coastal, 
Marine and Small Island Ecosystems: 
West Africa. World Heritage Biodiversity 
Workshop 25 Feb-1 Mar 2002; Regional 
Papers: West Africa. Voir 
http://international.nos.noaa.gov/heritage 
/pdfs/wes_africa.pdf (consulté le 21 
juillet 2006). 


Nyong, A. 2005. The Impacts of Climate 
Change in the Tropics: The African 
Experience. University of Jos, Nigeria. 
http://www.stabilisation2005.com/Tony_ 
Nyong.pdf {consulté le 14 juillet 2006). 


OCHA. 2006. Guinea Bissau: Famine 
warning issued in south. In: IRIN News. 
Voir http://www.irinnews.org/ 
report.asp?ReportiD=53183&SelectRegio 
n=West_Africa&SelectCountry=GUINEA- 
BISSAU (consulté le 1° août 2006). 


Ohimain E.I. 2001. Bioremediation of heavy 
metal contaminated dredged spoil from 
a mangrove ecosystem in the Niger 
Delta. PhD thesis submitted to school of 
postgraduate studies, University of Benin 
(UNIBEN), Nigeria. 


Ohimain, E.I. 2003. Preservation of Niger 
Delta Wetland Resources Through 
Proper Handling and Rehabilitation of 
Abandoned Waste Sulfidic Dredge Spoils. 
In: Uzochukwu, G.A., Schimmel, K. 
Reddy, G.B., Chang, S.Y. and Kabadi, V. 
(eds). Proceedings of the 2002 National 
Conference on Environmental Science 
and Technology. Battelle Press, Ohio, 
USA. pp3-12. Voir 
http://www.battelle.org/bookstore/BookT 
emplate.aspx?ISBN=1-57477-138-8. 


Ohimain, E. 1. 2004. Environmental impacts 
of dredging in the Niger Delta; options 
for sediment relocation that will mitigate 
acidification and enhance natural 
mangrove restoration. Terra et Aqua, 
97: 9-19. Voir http://www.iadc- 
dredging.com/downloads/terra/terra-et- 
aqua_nr97_0é.pdf 


Ohimain, E.l. 20063. Communication 
personnelle par e-mail Réf. : West 
African Mangrove Report. 28 July 2006. 


Ohimain, E.I. 2006b. Oil and gas 
exploration, poverty and environmental 
unsustainability in the Niger Delta. À 
paper presented at the International 
Association for Impact Assessment 
conference in Stavanger, Norway (May 
2006). 


Ohimain, E; Andriesse, W; van Mensvoort, 
M.E.F. 2004. Environmental Impacts of 
Abandoned Dredged Soils and 
Sediments: Available Options for their 
Handling, Restoration and Rehabilitation. 
Journal of Soils and Sediments 4 (1): 
59-65. Voir http://www.scientific 
journals.com/sj/jss/abstract/Artikelid/62 
28 


Ohimain, E.l., Benka-Coker, M.0. and 
Imoobe, T.O.T. 2005. The impacts of 
dredging on macrobenthic invertebrates 
in a tributary of the Warri River, Niger 
Delta. African Journal of Aquatic Science 
30: 49-53. Voir 
http:/www.ingentaconnect.com/content/ 
nisc/ajas/2005/00000030/00000001/art00 
007;jsessionid=32joaléhtbkci.victoria 


Ohimain, E. l. and Imoobe, T.O.T. 2003. ; 
Algal bloom in a newly dredged canal in 
Warri, Niger Delta. The Nigerian 
Journal of Scientific Research 4: 14-21. 


Ohimain, E.I., Imoobe, T.O.T. and Benka- 
Coker, M.0. 2002. Impacts of dredging 
on zooplankton communities of Warri 
River, Niger Delta. African Journal of 
Environmental Pollution and Health 1: 
37-45. 


Annexe 1 


Okanla, K. 2005. Benin seeks to avert sea 
disaster In: BBC News. Voir 
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/4 
216902.stm 


Quammen, D. 2003. Africa's new parks. In: 
Nationa! Geographic Magazine, 
September 2003. Voir 
http://magma.nationalgeographic.com/n 
gm/0309/feature3/?fs=www7.nationalge 
ographic.com (consulté Le 3 juillet 2006). 


Ramsar 1999. Ramsar COP 7 Doc. 8. 
People and Wetlands: The Vital Link”, 
7th Meeting of the Conference of the 
Contracting Parties to the Convention on 
Wetlands, San José, Costa Rica, 10-18 
May 1999. Voir 
http://www.ramsarorg/cop7/cop7_doc_0 
8_e.htm (consulté le 2 août 2006). 


Ramsar 2000. La Convention Ramsar sur 
les zones humides. What's New (a 
Ramsar. Benin becomes the 
Convention's 119th Contracting Party. 
Voir http://www.ramsar.org/ 
wn/w.n.benin_119th.htm 


Ramsar 2001. The Ramsar Convention on 
Wetlands. Managing Ghana's Wetlands: 
À national wetlands conservation 
strategy. Voir 
http://www.ramsarorg/wurc/wurc_policy 
_ghana.htm (consulté le 30 June 2006). 


Ramsar 2004. The Ramsar Convention on 
Wetlands. The Annotated Ramsar List of 
Wetlands of International Importance - 
Mauritania. Voir 
http://www.ramsar.org/profile/profiles_m 
auritania.htm (consulté Le 6 juillet 2006). 


Ramsar 2006a. The Annotated Ramsar List 
of Wetlands of International Importance. 
Voir http://www. ramsarorg/ 
profile/profile_index.htm (consulté le 
30 juin 2006). 


Ramsar 2006b. Ramsar Sites Information 
Service. Voir 
http://www.wetlands.org/rsis/ (consulté 
le 24 juin 2006). 


Ramsar. 2006c. The Annotated Ramsar List 
of Wetlands of International Importance: 
Equatorial Guinea. Voir 
http://www.ramsar. org 
profile/profiles_equat_quinea.htm 
{consulté le 30 juin 2006). 


Ramsar/EPA. 2006. Report on the impacts 
of the Liberian Civil Crisis on Wetlands. 
Voir http://www.ramsarorg/ 
swiss/sga_liberia_postconflict_rpt.pdf 
{consulté le 1° août 2006). 


Sackey, l., Laing, E. and Adomako, J.K. 
1993. Status of the Mangroves of Ghana. 
In: Diop, E.D. ed. Conservation and 
Sustainable Utilization of Mangrove 
Forests in Latin America and Africa 
Regions. Part II - Africa. International 
Society for Mangrove Ecosystems and 
Coastal marine Project of UNESCO. 
Mangrove Ecosystems Technical Reports 


Saenger, P. and Bellan, M.F. 1995. The 
Mangrove Vegetation of the Atlantic 
Coast of Africa. Université de Toulouse 
Press, Toulouse. 


Sagno, K.C., 2005. Rapport National 2004 - 
2005 De La Guinée. L'accord Sur La 
Conservation Des Oiseaux D'eaux, 
Migrateurs, D'afrique -Eurasie 2005. 


Said, A.R. 2007. Communication 
personnelle par e-mail par 
l'intermédaire de : Abidjan Convention 
Secretariat. Réf. : Review of Report - 
Mangroves of West Africa. 5 March 2007. 


Samoura, K. and Diallo, L. 2003. 
Environmental issues associated with 
the main sectors of energy production in 
Guinea AJEAM-RAGEE 5: 28-38. 


Shalovenkov, N.N. 2000. Development of 
mangrove woods and their influence on 
bioproductivity of coastal shelf of 
Republic of Guinea (West Africa]. 13. 
Jahrestagung der Deutschen 
Gesellschaft für Tropenükologie gto 
2000, 1.-3. März 2000, Würzburg. 


Shumway, C.A. 1999. Forgotten Waters: 
Freshwater and Marine Ecosystems in 
Africa. Strategies for Biodiversity 
Conservation and Sustainable 
Development. Voir 
http://www.uneca.org/awich/FORGOTTE 
N%20WATERS FRESHWATER% 
20AND.pdf (consulté Le 26 juillet 2006). 


Simpson, S. 2003. Ghana's trade gains 
from conflict. In: BBC Business. Voir 
http://news.bbc.co.uk/ 
1/hi/business/3205723.stm (consulté Le 
25 mai 2007). 


Spalding, M.D., Blasco, F. and Field, C.D., 
eds. 1997. World Mangrove Atlas. The 
International Society for Mangrove 
Ecosystems, Okinawa, Japan. 


Togolese National Strategy for mangroves 
Conservation. 2005. 


Tomlinson, P.B. 1986. The Botany of 
Mangroves. Cambridge University Press, 
Cambridge, UK. (Réimprimé en 1996). 


85 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Tshibasu, M. n.d. /mportance De 
L'évaluation Environnementale En 
République Democratique Du Congo : 
Cas Du Parc Marin Des Mangroves. Voir 
http://www.sifee.org/ 
publications/mangroves.pdf 


Ukwe, C.N., lbe. C.A.; Alo, B.I.; Yumkella, 
K.K. 2003. Achieving a paradigm shift in 
environmental and living resources 
management in the Gulf of Guinea: the 
large marine ecosystem approach. 
Marine Pollution Bulletin 47 (1-6): 219- 
225. 


UNEP. 1990. Island Directory: Islands of 
Sao Tome and Principe. UN System- 
Wide Earthwatch Web Site. Voir 
http://islands.unep.ch/IQD.htm 
{consulté Le 3 août 2006). 


UNEP-GPA. 2006. Global Marine Litter 
Information GatewayGulf of Guinea 
Large Marine Ecosystem Project 
http://marine-litter.gpa.unep.org/ 
framework/region-10-next.htm. 
{consulté Le 11 juillet 2006) 


UNEP/Nasi, R. 2001. The Case of Gabon. 
In: Integration of Biodiversity in National 
Forestry Planning Programme held in 
CIFOR Headquarters, Bogor, Indonesia, 
August 2001. Voir 
http://www.unep.org/bpsp/Forestry/For 
estry%20Case%20Studies/Gabon.pdf 
{consulté Le 3 juillet 2006). 


UNEP-WCMC. 2002. Site sheet: Banc 
d'Arguin National Park, Mauritania. 
WDPA. Voir http://sea.unep- 
wemc.org/sites/wh/bancd'ar.html 
{consulté le 05 juillet 2006). 


UNEP-WCMC. 2003. Mangroves of East 
Africa. UNEP-WCMC Biodiversity Series 
No. 13. Voir http://www.unep- 
wemc.org/resources/publications/ss1/W 
CMCMangrovesv11_1.pdf (consulté le 
11 juillet 2006). 


UNEP-WCMC. 2006a. /n the Front Line: 
Shoreline Protection and Other 
Ecosystem Services from Mangroves 
and Coral Reefs. Cambridge, UK. 


86 


UNEP-WCMC. 2006b. Spatial data layer of 
Mangrove distribution derived through 
Landsat image classification, UNEP- 
WCMC, Cambridge, UK. Data analysis, 
July 2006. Cambridge, UK. 


UN/World Bank. 2004. Liberia: National 
Transition Government of Liberia. Joint 
Needs Assessment. Voir 
http:/www.cifor.cgiar.org/publications/p 
df_files/reports/assessment.pdf 
{consulté Le 18 juillet 2006). 


US Department of State. 2006a. 
Background Note: Togo. Bureau 
of African Affairs. Voir http: 
/Iwww.state.gov/r/pa/ ei/bgn/5430.htm 
{consulté Le 5 juillet 2006). 


US Department of State. 2006b. Bureau 
of African Affairs. Background Note: 
Republic of the Congo. Voir 
http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/2825. 
htm (consulté Le 3 juillet 2006). 


Vande Weghe, J.P. 2006. Communication 
personnelle par e-mail Réf. : Mangroves 
of E.G. 31 July 2006. 


Vannucci, M. 1989. The Mangroves and 
Us: a Synthesis of Insights. Indian 
Association for the advancement of 
Science, New Delhi, India. 


Vannucci, M. 1997. Supporting appropriate 
mangrove management. /ntercoast 
Network Special Edition 1: 1,3, 42. 


Viles, H. and Spencer, T. 1995. Coastal 
Problems. Edward Arnold, London. 


Wildlife Conservation Society (WCS). 
2006. Letter from the field: Conkouati. 
Voir http://www.wildlife 
conservation.org/wcm-home/wem- 
article/26446646 [consulté le 2 août 
2006). 


Wiles, D. 2005. Coastal Zone Vulnerability 
and Adaptation to Climate Change in 
Liberia. Training Workshop on 
Adaptation and Vulneration to Climate 
Change. Maputo Mozambique. Avril 
18-22, 2005. Voir 
http://unfccc.int/files/national_reports/ 
non annex_i_natcom/ meetings/ 
application/pdf/20050419wiles.pdf 
{consulté Le 18 juillet, 2006). 


World Bank. 1993. Democratic Republic of 
Sao Tomé and Principe. Country 
economic memorandum Vol. Il. Key 
elements of an environmental strategy. 
World Bank Intern. Discuss. Paper. 


World Bank, 1994. Africa: À Framework 
for Integrated Coastal Zone 
Management. 


World Bank, ISME, Center Aarhus. 2003. 
Draft Code of Conduct for 
theSustainable Management of 
Mangrove Ecosystems 


WRI. 2003a. Armed Conflict, Refugees, 
and the Environment. World Resources 
2002-2004 (Box 2.1, pp.25-27). Voir 
http://earthtrends.wri.org/ 
pdf_library/features/gov_fea_conflict. 
pdf {consulté le 18 juillet 2006). 


WRI. 2003b. Earthtrends Country Profiles 
Coastal and Marine Ecosystems - Dem. 
Rep. of the Congo. Voir 
http://earthtrends.wri.org/ 
pdf_library/country_profiles/coa_cou_1 
80.pdf (consulté Le 25 mai 2007). 


WWF. 2001. Terrestrial Eco-regions: East 
African Mangroves. Voir 
http://www.worldwildlife.org/wildworld/ 
profiles/terrestrial/at/at1402_full.html 
{consulté Le 21 juillet 2006). 


Yansane, À. 1998. Le schéma directeur 
d'aménagement de la mangrove de 
Guinée. Bulletin du centre de Rogbané 
12: 210-223. 


A 


Rhizophora mangle [mangrove rouge) 


Rhizophora mangle est un arbre de taille petite à moyenne allant 
de 10 à 20 m de hauteur et de 10 à 30 cm de diamètre à hauteur 
de poitrine. Cependant, il peut dépasser 40 m de hauteur et 

70 cm de diamètre à hauteur de poitrine sur les sites productifs 
(Jimenez, 1985). IL pousse généralement au bord de l'eau et est 
facilement identifiable à ses racines enchevêtrées, rougeâtres. 
Méthode de propagation : les graines poussent alors qu'elles 
sont encore sur les arbres puis tombent dans le fond meuble 
autour de la base des arbres. Les courants et marées peuvent 
aussi Les transporter dans d'autres zones adaptées où elles 
s'établissent dans le fond meuble avant de pousser 

{Florida Keys NMS, 2006; Law, FRC-43). 


Avicennia germinans mangrove noire) 


Avicennia germinans se caractérise par ses nombreuses 
excroissances appelées pneumatophores, qui ressemblent à 
des doigts et qui sortent du sol autour du tronc de l'arbre ; un 
Avicennia de 3 m de haut peut avoir 10 000 pneumatophores 
(Tan, 2001). Ces espèces ont tendance à occuper des terrains 
légèrement plus élevées à l'intérieur des terres que La 
mangrove rouge. 

Méthode de propagation : les graines poussent alors qu'elles 
sont encore sur les arbres puis tombent dans Le fond meuble 
autour de la base des arbres. Les courants et marées peuvent 
aussi Les transporter dans d'autres zones adaptées où elles 
s'établissent dans Le fond meuble avant de pousser [Florida 
Keys NMS, 2006; Law, FRC-43]. 


Laguncularia racemosa [mangrove blanche] 


Laguncularia racemosa n'a pas de racines aériennes visibles et 
est plus facilement identifiable par ses feuilles. Celles-ci sont 
de forme elliptique, jaune-vert clair, et ont deux glandes 
caractéristiques à La base de La feuille sur la jointure de la tige. 
Cette espèce occupe des zones plus élevées sur les plateaux 
intérieures que Les mangroves rouges ou noires. 

Méthode de propagation : Les graines poussent sur Les arbres puis 
tombent dans Le fond meuble autour de La base des arbres. Les 
courants et marées peuvent aussi les transporter dans d'autres 
zones adaptées où elles s'établissent dans le fond meuble avant 
de pousser ({Florida Keys NMS, 2006; Law, FRC-43). 


Conocarpus erectus (Bouton de bois) 


Conocarpus erectus appartient à la famille de La mangrove 
blanche. Cette espèce tient son nom de ses fleurs denses et 
arrondies qui poussent en grappes et ressemblent à des boutons ; 
le fruit est vert violacé et arrondi en forme de cône (Law, FRC-43). 


Acrostichum aureum [Fougère en cuir d'or) 


Une fougère droite, poussant jusqu'à 1,5 m de haut, avec une 
petite apparence broussailleuse. Elle a des racines fibreuses 
typiques comme celles des fougères sans aucune racine 
aérienne. La fronde est simple, jusqu'à 1 m de long et 

4 cm de large, iso bilaterale, mi veine distincte et veine 
réticulée, fine entière, émoussée, vert et jaune à maturité avec 
une limbe, glabre, coriace et nervure saillante d'un côté. Les 
frondes mûres deviennent des sporophyllous, les spoprangia 
diffus à abaxial font surface, sporangia mélangé sur les deux 
côtés de la tige mi-veinée, sporangia brun, globose supérieur 
pédonculé, (Mangroves of India, 1998). 


Nypa fruticans (Mangrove/Nypa Palm) 


Un palmier qui pousse dans La boue meuble, habituellement où 
l'eau est plus calme, mais où il y a un afflux régulier de limon 


Annexe 2 


s en Afrique de l'Ouest 


d'eau douce et de nutritiment. On le trouve à l'intérieur des 
terres, aussi loin que La marée peut déposer les graines 
flottantes du palmier. IL tolère une inondation peu fréquente, du 
moment que le sol ne reste pas sec trop longtemps. Les tiges 
rampantes horizontales stabilisent Les berges et empêchent 
l'érosion du sol (Tan, 2001 ; Missouri Botanical Garden, 1996). 


Rhizophora racemosa (Mangrove rouge) 


Rhizophora racemosa est plus rare que À. mangle. La 
distribution semble moins étendue, principalement aux 
estuaires équatoriaux des plus grands systèmes de fleuve avec 
des courants d'eau douce plus continus (Duke, 2006). C'est Le 
colon principal dans Les réseaux de lagunes ouvertes le long 
du littoral du Ghana, du Nigeria, du Cameroun, de La Guinée 
équatoriale, du Gabon, de La République démocratique du 
Congo et de l'Angola (WWF, 2001). 


Rhizophora harrisoni (Mangrove rouge] 


Le taxon est considéré comme l'hybride putatif de À. mangle et 
R. racemosa. Rhizophora harrisonii comme l'hybride apparent 
de R. mangle et de R. racemosa, d'après ses caractéristiques 
morphologiques intermédiaires et partagées. D'autres 
recherches sont nécessaires pour avoir une image plus précise 
des Rhizophora taxa et de leur distribution à travers la région 
pacifique de l'Est atlantique (Duke, 2006). La FAO reconnaît 
Rhizophora harrisonii comme une espèce distincte (FAO, sous 
presse). La distribution serait d'une façon générale restreinte 
aux estuaires équatoriaux des réseaux des plus grands fleuves 
avec des courants d'eau douce plus continus (Duke, 2006). 


Références: 


Duke, N. 2006. Rhizophora mangle, R. samoensis, R. racemosa, 
R: harrisonii (Atlantic-East Pacific red mangroves), ver. 2.1. In: 
Elevitch, C.R. (ed.). Species Profiles for Pacific Island 
Agroforestry. Permanent Agriculture Resources (PAR), 
Hÿlualoa, Hawaï'ï. http:/vww.traditionaltree.org. Consulté Le 
08 août 2006. 

Jimenez, J. 1985. Rhizophora mangle - Red Mangrove. SO-ITF- 
SM-2. US Government Printing Office, Washington, D.C. 

Law, B. and N. Pyrell. Mangroves - Florida's Coastal Trees. 
Forest Resources and Conservation Fact Sheet. FRC-43 
University of Florida/Cooperative Extension Service/Institute 
of Food and Agricultural Sciences 
http://www.sfrc.ufl.edu/Extension/pubtxt/for43.htm. Consulté 
le 07 août 2006. 

Mangroves of India. 1998. Acrostichum aurem: Linnaeus. 
http://www.indian-ocean.org/bioinformatics/mangrove/ 
mangcd/indo/p1.htm. Consulté le 07 août 2006. 

Missouri Botanical Garden. 2005. Historia naturalis palmarum: 
opus tripartium / Carol. Frid. Phil. de Martius. Lipsiae: T.O. 
Weigel, [1823-50] http://wwwiillustratedgarden.org/mobot/ 
rarebooks/page.asp?relation=QK495F21M34182350V3&identif 
ier=0349. Consulté Le 07 août 2006. 

Florida Keys National Marine Sanctuary. 2006. Sanctuary 
Resources: Florida's mangroves. http://floridakeys.noaa.gov/ 
sanctuary_resources/moremangrove.html. Consulté Le 07 
août 2006. 

Tan, R. 2001. Nipah Palm: Nypa Fruticans. http:/{www.naturia. 
persg/buloh/plants/palm_nipah.htm.Consulté Le 07 août 2006. 

WWF. 2001. Central African mangroves (AT1401). WildWorid WWF 
Full Report. http/www.worldwildlife.org/wildwortd/ 
profiles/terrestrial/at/at1401_fulLhtmL. Consulté le 07 août 2006. 


87 


Mangroves de l'Afrique de l'Ouest et centrale 


Annexe 3 : Experts en mangroves qui ont contribué 


Pays Nom 


E-mail 


Titre/Affiliation 


Cameroun Ndongo Din 


Gordon Ajonina 


ndongodin{yahoo.com 


cwcsmkofäyahoo.fr 


Chef du départment de Botanie ; Faculté des 
Sciences ; Université de Douala, Cameroun 
Cameroon Wildlife Conservation Society (CWCS) 


Jean Nke jean_nkelyahoo.com Défense de l'Environnement Camerounais 
Côte d'Ivoire Abou Bamba bambalramsar.org Conseiller Ramsar pour l'Afrique 
Guiné équatoriale  Gail W. Hearn Hearnglarcadia.edu Professeur de Biologie, Université d'Arcadie 
Gabon Jean Pierre Vande weghe _ jpvandeweghefähotmail.com _ Scientiste pour Wildlife Conservation Society 
Ghana Joana Akrofo Joana.akrofifâunep.org Division for Early Warning and Assessment, UNEP 
AK. Armah akarmah{dug.edu.gh Dpmt d'Océanographie & Pêches, Université de 
Ghana 
Chris Gordon cgordonf(dug.edu.gh Coordinateur de Projet : GLOMIS/ Université de 
Ghana 
Nigeria Elijah Ohimain eohimainfdyahoo.com Environmental/petroleum microbiologist 
Ayobami T. Salami ayobasalamifäyahoo.com Head, Space Applications and Environmental 
Science Laboratory, Institute of Ecology & 
Environmental Studies, Obafemi Awolowo 
University, Ilelfe, Nigeria 
Togo Ebeh Adayade Kodjo ebeh(âcooperation.net Directeur général: Association nationale des 
Consommateurs et de l'Environnement 
{ANCE-TOGO) 
Abilio R. Said Review at the request of the Secretariat of the 
Abijan Convention 
Régional Salif Diop Salif.diop@unep.org Division for Early Warning and Assessment, UNEP 


Annexe 4 : boîte à outils économique pour déterminer la valeur des produits et services de mangrove 


Produit/Service 
Produits forestiers 


Méthodes d'évaluation 
+ Analyse de l'offre et de la demande 


+ Prix du marché 


+ Prix de marché de remplacement 


Produits de pêche sur place (crabes, poissons) 


+ Approche de la fonction de production 


Pêcheries hors sites acceptées (poisson, crevette) 


Produits de l'aquaculture (poisson, crevette) 


+ Approche de la fonction de production 
e Analyse de l'offre et de La demande 
+ Prix du marché 


Séquestration de carbone 


+ Réduction du coût des prévisions de dégâts 
futurs liés au changement climatique 


Plantes médicinales traditionnelles 


+ Prix de substitut 
+ Évaluation incertaine 


Conservation de biodiversité 


+ Potentiel médicinal des plantes 
+ Prévision de La valeur des plantes comme 
source de médicaments 


+ Écotourisme 


+ Méthode du coût de voyage 


+ Valeurs de non usage 


+ Évaluation incertaine 


Autres bénéfices relatifs de non usage 


+ Évaluation incertaine 


Source: Spaninks, F. and van Beukering, P. 1997. Economic Valuation of Mangrove Ecosystems: Potential and Limitations. CREED Working Paper 


Series 14. IED. 


| 4 d'Uet + en 
Lx ue | ob, Ge 


UNEP World Conservation 
Monitoring Centre 

219 Huntingdon Road, Cambridge 
CB3 0DL, Royaume-Uni 

Tél. :+44 (0) 1223 277314 

Fax :+44 (0) 1223 277136 

E-mail: info@unep-wcmc.org 
Site Web : www.unep-wcmc.org 


Mangroves de l'Afrique de 
l'Ouest et centrale 


La biodiversité rend possibles toutes formes d'activité économique. Les 


dommages subits par les composantes de la biodiversité ont des conséquences 


économiques dont les impacts sont le plus durement ressentis par Les pauvres, 
Nul autre domaine n'illustre mieux cet état de choses que les écosystèmes de 
mangroves et les populations humaines qui en sont tributaires. Les mangroves 
soutiennent les moyens d'existence puisqu'elles servent d'habitat aux espèces 
alimentaires, sont source de bois pour la construction d'habitations, la cuisine et 
le chauffage, et sont indispensables à de nombreuses autres activités 
commerciales et de subsistance. Les mangroves protègent également les zones 
côtières de l'érosion et des ondes de tempêtes. À l'heure où La tendance générale 
est au déclin des mangroves, on commence à réaliser pleinement le rôle de cet 
habitat si précieux. 


Le présent rapport fait Le bilan de la situation des mangroves de 19 pays d'Afrique 
occidentale et centrale - statut, répartition géographique, biodiversité, 
utilisations, menaces et facteurs de changement. Bien que de nombreuses études 
nationales, régionales et mondiales de cet habitat soient en cours, il reste des 
lacunes considérables qui soulignent la nécessité de poursuivre les évaluations 
dans ces régions. 


Le rapport conclut qu'il y a eu un déclin des étendues de mangroves dans la région 
au cours des 25 dernières années, et que ce déclin aura des conséquences. 


WWW.unep.0rg 
Programme des Nations Unies pour 
l'environnement (PNUE) 

P.0. Box 30552, Nairobi 00100, Kenya 
Tél. : +254 (0) 20 7621234 
Fax : +254 (0) 20 7623927 
E-mail: Uneppub@unep.org 
Site Web: wwW.unep.org 


UNEP-WCMC Biodiversity Series No 26 
ISBN : 978-92-807-2793-7 


Janvier 2009 DEW/0914/CA 


4 

: 
‘| 
“4