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Full text of "Les meubles du XVIIIe siècle"

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i 


THE 

PENNSYLVANIA 

MUSEUM    OF    ART 

LIBRARY 

PHILADELPHIA 

Call  Number 
NK  2548      .06 

PURCHASED 


LES  MEUBLES  DU  XVIIIe  SIÈCLE 


OUVRAGE  IMPRIMÉ 

PAR       LES       SOINS      DE 
ALBERT  MORANCÉ 

ÉDITEUR        A         PARIS 
3o-32,    RUE  DE  FLEURUS 


1780 

LIBRAIRIE  CENTRALE 
d'art  et  d'architecture 
ancienne  maison  morel 
FONDÉE         EN         1780 


TOUS   DROITS   RÉSERVÉS.    COPYRIGHT  BY   ALBERT  MORANCÉ,    1Q22. 


ARCHIVES 

de  l'Amateur  et  du  Professionnel 


LES 


JWeubles  du 


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oiècl 


par    Henri    CLOUZOT 


Conservateur   du    Musée    Galliéra 


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ETUDE  TECHNIQUE  DES  MEUBLES 
DU  XVIIF  ^SIÈCLE  —  ÉTUDE  GRAPHIQUE 
DES  ÉLÉMENTS  ET  DE  L'EXÉCUTION 
RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES  DU  TEMPS 


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AVANT-PROPOS 

L'amour  des  choses  du  passé  n'échappe  pas  aux  fluc- 
tuations de  la  mode,  comme  le  voudrait  une  saine  logique.  A 
l'aurore  de  la  collection,  vers  1825,  on  s'est  engoué  du 
mobilier  gothique;  quinze  ans  plus  tard,  on  n'a  plus  voulu 
que  du  Henri  II,  jusqu'à  ce  que  la  passion  de  l'impératrice 
Eugénie  pour  Marie- Antoinette  ait  lancé  les  amateurs  vers 
les  élégances  du  XVIIIe  siècle. 

Sous  la  Troisième  République,  ou  l'éclectisme  le  plus 
large  donne  droit  de  cité  aux  meubles  anciens  de  tous  les  styles, 
y  compris  l'Empire  et  le  Directoire,  c'est  toujours  les  chefs- 
d'œuvre  des  époques  Louis  XV  et  Louis  XVI  qui  sont 
l'objet  des  recherches  les  plus  passionnées.  Et  c'est  justice. 

«  L'ouvrier,  dit  Michelet  (1),  naît  au  XVIIIe  siècle,  et 
la  machine  au  XIXe.  Notable  différence.  Les  œuvres  indus- 
trielles, l'ameublement  surtout,  les  arts  de  décoration  intérieure 
portent  alors  l'empreinte  vive  de  la  main  de  l'homme,  souvent 
exquise  et  délicate,  parfois  quelque  peu  indécise,  avec  certains 
légers  défauts  qui  ne  sont  pas  sans  grâce,  indiquant  que  la 
vie  a  passé  là,  l'émotion,  et  que  l'œuvre  en  palpite  encore.  » 

Faut-il  croire,  cependant,  qu'en  dépit  de  tant  de  ventes 
retentissantes  et  d' expositions  suggestives,  la  totalité  des  gens 
de  goût,  qui  aiment  ou  désirent  aimer  les  meubles  du 
XVIIIe  siècle,  en  connaissent  les  formes  et  le  décor  de  façon 
simplement  à  ne  pas  commettre  d' anachronismes  ?  Il  n'en 
est  rien,  inutile  de  le  dire.  Les  amateurs  ne  sont  pas  tous  des 

(1)  Michelet,  Histoire  de  France,  t.  18,  p.  367. 


V    — 


AVANT-PROPOS 

érudits,  ni  des  habitués  des  salles  de  ventes  et  des  expositions, 
pas  plus  qu'ils  n'achètent  tous  les  coûteux  albums  ou  la 
librairie,  depuis  un  quart  de  siècle,  reproduit  les  chefs-d'œuvre 
des  musées  et  des  grandes  galeries. 

A  côté  des  princes  de  la  collection,  il  y  a  la  foule  des 
amoureux  timides  du  XVIIIe  siècle  qui  ne  demandent  qu'à 
s'instruire.  Ne  méritent-ils  pas  qu'on  les  guide  et  qu'on  leur 
permette  de  distinguer  l'ivraie  du  bon  grain  dans  la  moisson 
de  meubles  anciens  que  des  milliers  d' antiquaires  déversent 
sur  Paris  comme  sur  la  Province  ? 

C'est  pour  eux  que  nous  écrivons,  tout  autant  que  pour 
les  amateurs  di  primo  cartello.  A  tous  nous  voulons  fournir 
un  manuel  précis  et  commode,  une  sorte  de  guide  pratique 
résumant  toutes  les  matières  indispensables  à  l'achat  ou  sim- 
plement à  la  connaissance  de  V  ameublement  du  XV IIIe  siècle. 
Nos  renseignements  sont  puisés  autant  que  possible  aux 
ouvrages  de  l'époque  et  complétés  par  des  fac-similé  de  gravures 
également  de  l'époque.  Un  guide  n'étant  pas  uniquement 
un  livre  d'art,  de  luxueuses  reproductions  de  pièces  de  musée 
ne  sauraient  remplacer,  pour  l'enseignement  des  commençants, 
des  figures  multipliées  et  réduites  au  trait,  ni,  pour  les  connais- 
seurs, des  fac-similé  datés  par  la  signature  du  dessinateur 
et  pouvant  servir,  à  leur  tour,  de  critérium  pour  préciser 
l'époque  d'un  meuble  ancien. 

Nous  n'avons  pas  craint,  en  faisant  bon  marché  de 
toute  prétention  littéraire,  d'entrer  dans  des  détails  précis  et 
techniques  sur  la  charpente  des  meubles,  et  nous  sommes 
allés  de  ce  côté  jusqu'à  donner  les  dimensions  conseillées  par 
les  traités  du  temps.  Ces  chiffres  paraîtront  peut-être  superflus. 


vi  — 


AVANT-PROPOS 

On  préférera,  cependant,  nous  l'espérons,  les  voir  prendre  dans 
notre  texte  la  place  de  généralités  admiratives  que  l'on  trouve 
partout  et  qu'il  nous  a  semblé  inutile  de  rééditer  sous  une  nou- 
velle forme.  L' ameublement  du  XVIIIe  siècle  est  une  merveille. 
Nous  en  sommes  tous  d'accord.  Au  lieu  de  surenchérir  sur  les 
éloges  qu'en  ont  fait  nos  devanciers,  tâchons  de  le  faire  mieux 
connaître. 

Pour  des  raisons  de  même  ordre,  nous  avons  exposé  les 
méthodes  de  peinture,  de  dorure,  de  vernissage  employées  à 
l'époque,  et  nous  avons  donné  des  indications  sur  la  manière 
de  garnir  les  meubles  d'étoffe  ou  de  tapisserie.  Ces  détails  ne 
sont  pas  indispensables  pour  acheter  un  meuble,  mais  si  l'on 
sait  par  quels  procédés,  à  l'aide  de  quels  matériaux,  on  exé- 
cutait ces  différents  ouvrages,  on  pourra  mieux  reconnaître 
si  la  pièce  a  conservé  sa  parure  de  l'époque,  ou  si  elle  se 
Présente  revêtue  d'une  peinture  ou  d'une  garniture  modernes. 

On  s'étonnera  peut-être  des  nombreux  emprunts  que 
nous  avons  faits  à  Roubo.  Nous  avons  suivi  pas  à  pas  le 
maître  menuisier,  estimant  qu'on  ne  saurait  mieux  s'adresser, 
pour  étudier  les  meubles  du  XVIIIe  siècle,  qu'à  un  des  pro- 
fessionnels qui  les  fabriquaient  si  bien.  Il  s'est  trouvé,  par 
surcroît,  que  ce  contemporain  de  Diderot  maniait  aussi  bien 
la  plume  que  le  rabot.  Nous  aurions  eu  mauvaise  grâce  à  ne 
pas  en  profiter. 

Une  difficulté  se  présentait.  Comment  limiter  notre  ter- 
rain d'exploration  ?  Où  commence  et  où  finit  l'ameublement 
du  XVIIIe  siècle  ?  Nous  croyons  avoir  bien  fait  d'en  détacher 
les  vingt  premières  années  qui  appartiennent  au  style 
Louis  XIV  et  les  toutes  dernières  qui,  quoique  étroitement 


VII 


AVANT-PROPOS 

apparentées  au  Louis  XVI,  sont  influencées  par  les  mœurs 
de  l'époque  révolutionnaire  et  du  Directoire  et  laissent  déjà 
pressentir  le  style  napoléonien.  Nous  nous  servirons,  au  cours 
de  notre  travail,  des  divisions  en  styles  Louis  XV et  Louis  XVI, 
généralement  adoptées,  mais  seulement  comme  des  étiquettes 
commodes  pour  désigner,  d'un  côté,  les  formes  chantournées 
et  bombées,  de  l'autre,  les  formes  droites  et  planes.  Dès  ijôo, 
tous  les  éléments  du  style  improprement  appelé  Louis  XVI 
sont  constitués,  de  même  qu'on  retrouve  encore  ça  et  là,  en  iy8o, 
les  pieds  de  biche  et  les  formes  ventrues  du  règne  du  feu  roi. 
Quant  aux  divisions  du  sujet,  nous  les  empruntons  à 
notre  guide  Roubo.  Au  XVIIIe  siècle,  les  professionnels 
partagent  les  meubles  en  deux  catégories  :  les  sièges  de  toute 
espèce,  les  lits,  les  écrans  et  les  paravents,  dont  V exécution 
appartient  aux  menuisiers,  et  les  autres  meubles,  qui  rentrent 
dans  la  compétence  des  ébénistes,  aussi  bien  en  bois  précieux 
(plaqués,  incrustés  ou  pleins)  qu'en  bois  communs,  tels  que 
le  noyer  ou  le  hêtre.  A  cette  division  empirique,  nous  préfé- 
rons celle  de  Roubo  qui  considère  tous  les  meubles  d'usage 
comme  formant  deux  familles  distinctes  :  les  meubles  à 
bâtis  (i)  —  sièges, lits,  écrans,  paravents,  tables  et  bureaux — 
et  les  meubles  à  bâtis  et  à  panneaux  —  armoires,  buffets,  com- 
modes, secrétaires,  bureaux  fermés.  —  Nous  établirons  seule- 
ment une  sous-division  dans  les  meubles  à  bâtis  en  faveur  des 
tables  et  des  bureaux  qui  présentent  des  différences  de  con- 
struction assez  notables  pour  qu'on  puisse  les  séparer  des 
sièges  et  des  lits. 

(i)  On  entend  par    ce    terme    l'assemblage  des    montants   et  des  traverses  d'un 
meuble,  la  carcasse  qui  doit  recevpir  les  cadres  et  les  panneaux. 


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LES    MEUBLES 

DU  XVIIP  SIÈCLE 

PREMIÈRE  PARTIE 


ÉTUDE  TECHNIQUE  DES   MEUBLES 
DU  XVIIIe  SIÈCLE 


LES  SIÈGES  VOLANTS 

De  toutes  les  catégories  de  meubles,  aucune  ne  présente 
plus  de  variété  que  les  sièges.  Entendons-nous.  Il  ne  peut 
être  question  ici  que  des  sièges  de  bon  ton,  qui,  depuis  les 
hôtels  des  princes  jusqu'aux  appartements  des  bourgeois 
aisés,  suivent  les  variations  de  la  mode  presque  avec  autant 
d'empressement  que  le  costume  masculin  ou  l'habillement 
féminin.  Les  sièges  d'usage  pour  la  petite  bourgeoisie,  la 
domesticité  des  grandes  maisons,  les  ménages  d'artisans 
et  même  d'artistes,  les  sièges  de  paille,  en  un  mot,  ignorent 
cette  versatilité  de  forme.  Ils  ont  adopté  une  fois  pour  toutes 
les  lignes  simples  et  logiques  qui  se  sont  perpétuées  jusqu'à 
nos  jours  dans  les  provinces.  Le  siège  est  carré,  le  dossier 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

droit  (i),  les  pieds  de  derrière  s'élèvent  au  double  de  la 
hauteur  des  pieds  de  devant  et  forment  les  montants  du 
dossier,  amortis  généralement  au  sommet  par  des  boules 
très  simples.  Des  barreaux  relient  les  pieds,  trois  ou  même 
quatre  traverses  chantournées  constituent  le  dossier.  Les 
assemblages,  au  lieu  de  se  faire  à  tenons  et  à  mortaises  comme 
dans  les  sièges  plus  soignés,  sont  à  simple  tourillon.  Le  siège 
est  garni  de  paille  nattée.  Le  bois  employé  est  le  hêtre  ou 
le  noyer  ciré.  C'est  la  chaise  des  intérieurs  de  Chardin. 

Les  menuisiers  en  meubles  dédaignent  un  si  mince 
ouvrage  dont  les  tourneurs  font  leur  affaire  et  que  le  vul- 
gaire appelle  «  chaises  à  la  capucine»,  sans  doute  parce  que, 
comme  les  disciples  de  saint  François,  elles  poussent  le 
défaut  d'élégance  jusqu'à  la  pauvreté  (2).  Cela  n'empêche 
pas  ce  siège  léger,  solide  et  peu  coûteux,  de  se  répandre 
dans  tout  le  royaume.  On  confectionne  sur  son  patron  des 
tabourets,  des  fauteuils,  des  sophas  et  même  des  lits  de 
repos,  qui,  garnis  de  carreaux  (coussins) ,  attachés  au  dossier 
et  aux  accotoirs  par  des  rubans,  ne  manquent  pas  autant 
de  confortable  qu'on  pourrait  le  croire. 

La  Curiosité  ne  s'est  cependant  pas  encore  emparée  de 
ces  sièges  simplets  qu'on  trouve  encore  dans  certaines  habi- 
tations rustiques,  cirés  et  polis  par  plusieurs  générations  de 
ménagères,  mais  qui  deviennent  de  plus  en  plus  rares  et 
cèdent  la  place  à  des  meubles  de  pacotille  plus  prétentieux 
et  moins  solides.  Aussi,  dans  ce  guide,  sans  négliger  absolu- 

(1)  L'ouvrier  parfois  lui  donne  un  léger  renversement. 

(2)  C'est  l'explication  de  Roubo.  Il  est  plus  probable  que  le  nom  provient  soit  de  la 
courbe  des  traverses  du  dossier,  soit  de  la  couleur  dcnnée  au  bois,  suggérant  dans  les  deux 
cas  un  rapprochement  avec  le  capuchon  du  capucin. 

—    2    — 


LES  SIÈGES  VOLANTS 

ment  le  mobilier  rustique,  donnerons-nous  la  préférence 
aux  sièges  d'une  exécution  plus  soignée,  garnis  d'étoffes 
ou  cannés,  tels  que  les  œuvrent  les  menuisiers  en  meubles. 
Nous  les  décrirons  le  plus  fidèlement  possible  en  passant 
du  simple  au  composé,  des  sièges  sans  dossiers  ni  acco- 
toirs (pliants,  tabourets,  banquettes),  aux  sièges  pour- 
vus de  dossiers  et  privés  d'accotoirs  (chaises  de  toutes 
sortes),  pour  arriver  aux  sièges  munis  de  dossiers  et- 
d'accotoirs  (fauteuils,  bergères,  duchesses  ou  chaises 
longues,  canapés, sophas,  veilleuses,  ottomanes,  lits  de  repos) . 
Une  question  préliminaire  se  pose  et  qui  intéresse 
toute  la  série.  C'est  le  classement  chronologique,  l'évolution 
successive  des  formes  et  en  particulier  des  pieds.  A  quelle 
époque  commence  le  pied  chantourné  Louis  XV,  à  quelle 
époque  le  pied  droit  Louis  XVI  ? 

Le  pied  de  siège  Louis  XIV  par  excellence  est  droit, 
en  forme  de  balustre  et  relié  à  la  base  par  une  entretoise 
ou  croisillon.  Vers  la  fin  du  règne,  à  l'imitation  des  coffres 
et  des  tables  dessinés  par  Bérain  et  ses  émules,  apparaissent 
le  pied  en  console  et  le  pied  cambré,  sans  pour  cela  faire 
disparaître  complètement  la  forme  en  balustre.  Boulle, 
en  1725,  donne  encore  à  un  tabouret  des  pieds  de  ce  genre. 
C'est  seulement  vers  1730  que  le  pied  cambré  par  en 
haut  et  un  peu  lourd,  que  l'on  qualifie  à  tort  de  pied 
Louis  XIV,  devient  d'un  usage  général  (1). 

Vingt  ans  plus  tard,  c'est  le  pied  de  «  biche  »,  c'est-à-dire 
le  pied  cintré  en  S,  sur  toutes  ses  faces,  qui  règne  sans  par- 
ti) Nous  savons  que  nous  sommes  en  désaccord  avec  l'opinion  commune,  mais  la 
plupart  des  sièges  munis  de  pieds  cambrés  sont  cannés  et  le  cannage,  nous  le  verrons  en  son 
lieu  et  place,  ne  se  répand  en  France  qu'après  1725. 

—  3  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

tage  (1750).  Il  va  en  s' amincissant  jusqu'au  bas  où  il  n'a 
plus  que  le  tiers  de  sa  grosseur  totale,  et  se  termine  ordi- 
nairement par  une  volute  (1),  élevée  sur  un  petit  socle 
d'environ  om027  pour  la  préserver  de  l'usure  du  frottement. 
En  haut,  le  pied  se  relie  à  la  ceinture  du  siège  par  une 
plinthe  droite  et  unie.  Il  est  orné  sur  toute  sa  longueur  de 
moulures  et  parfois  d'un  motif  sculpté  sur  l'épaulement. 

Le  retour  aux  formes  classiques  en  architecture  fait  ren- 
trer les  pieds  dans  la  droite  ligne  vers  1760.  Roubo  présente 
en  1772,  «  le  pied  à  l'antique  »  comme  une  mode  nouvelle 
dont  il  dessine  à  peine  une  figure  tandis  qu'il  entre  dans  les 
moindres  détails  de  construction  pour  le  pied  de  biche.  Au 
contraire,  Boucher  fils,  vers  1775,  ne  figure  plus  le  pied 
chantourné,  qui  commence  à  n'être  plus  de  mise  pour  ceux 
qui  veulent  mettre  leur  mobilier  à  la  mode  de  demain.  Mais 
la  forme  est  si  heureuse,  si  logique,  si  élégante,  qu'elle 
restera  en  usage  bien  des  années  dans  les  meilleures  mai- 
sons concurremment  avec  la  forme  à  l'antique.  Voyez  plutôt 
la  gravure  de  la  Petite  loge,  de  Moreau  le  Jeune  (1776) 
et  celle  de  la  Partie  de  Wist  du  même  artiste. 

Le  pied  à  l'antique  est  en  forme  de  colonne  diminuée 
ou  de  carquois,  avec  rétrécissement  au  sommet  et  anneau. 
Il  se  termine  à  la  hauteur  de  la  ceinture  par  une  plinthe 
généralement  amortie  par  une  rosace.  Le  fût  est  le  plus 
souvent  décoré  de  cannelures  droites  ou  torses.  Aux 
approches  de  1789,  on  fait  des  pieds  tout  à  fait  droits,  à 
quatre  pans,  se  coupant  à  angles  droits. 

(1)  On  trouve  déjà  sous  la  Régence  un  pied  en  S  terminé  par  une  volute, mais  l'enrou- 
lement est  à  l'intérieur.  Exemple  à  Chantilly,  sur  le  tableau  de  Lancfet,  YHiver,  etc. 

—  4  — 


LES  SIÈGES   VOLANTS 


PLIANTS 


Le  pliant  ou  ployant,  —  Saint-Simon  emploie  les  deux 
formes,  —  est  l'ancêtre  des  sièges.  Il  continue  le  faudes- 
teuil  en  X  du  moyen  âge,  qui  lui-même  se  rattache  au 
bisellium  antique.  Mais  au  xvme  siècle  il  a  perdu  la 
vogue  que  l'étiquette  lui  avait  donnée  au  temps  de 
Louis  XIV.  Lalonde  le  définit  :  «tabouret  distingué  qui  ne 
sert  qu'à  la  cour  et  chez  les  princes  ».  Il  consiste  en  deux 
châssis  carrés  qui  entrent  l'un  dans  l'autre  et  sont  reliés 
au  milieu  de  leur  hauteur  par  des  boulons.  L'X  ainsi 
formé  se  plie  et  se  déplie  autant  que  le  permet  l'étoffe 
tendue  sur  les  deux  traverses  du  haut,  formant  le  dessus 
du  siège.  Vers  1770,  le  pliant  est  un  siège  élégant,  à  pieds 
chantournés  et  sculptés  qu'on  fait  entrer  en  entaille  les  uns 
dans  les  autres  pour  que  les  deux  châssis  aient  la  même 
largeur.  Jusqu'à  la  fin  de  la  monarchie,  on  en  fabrique  de 
riches  modèles  pour  la  cour,  les  princes,  les  ambassadeurs, 
partout  où  s'observe  l'étiquette.  Moreau  le  Jeune  ne 
manque  pas  de  figurer  un  pliant  comme  attribut  de  charge  à 
côté  de  la  Dame  du  palais  de  la  reine  (1776).  Sa  hauteur 
varie  ordinairement  de  om  380  à  om  430.  Le  siège  a  pour 
dimensions  le  carré  de  la  hauteur. 

TABOURETS 

Avec  le  tabouret,  nous  abordons  le  plus  simple  des 
sièges  dans  ses  éléments  constitutifs  indispensables  :  quatre 
pieds,  quatre  traverses  de  ceinture  ou  de  siège,  parfois  une 
entretoise  ou   croisillon  par  le    bas   pour  retenir  l'écart 


5  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

des  pieds.  Ceux-ci  suivent  l'évolution  générale  des  formes 
au  cours  du  siècle.  Massifs  et  architecturaux  à  la  fin  du 
règne  de  Louis  XIV,  ils  épousent  les  courbes  en  S  sous 
la  Régence  et  dans  la  première  partie  du  règne  de 
Louis  XV,  pour  adopter  ensuite  les  lignes  droites  qu'ils 
n'abandonneront  plus. 

Très  simples  et  sans  décoration  pour  les  antichambres, 
on  fait  les  tabourets  plus  luxueux  pour  les  grands  apparte- 
ments. Leur  hauteur  est  de  om350  à  om46o,  sauf  chez  le 
roi,  où  on  les  tient  très  bas  :  om2i5  à  om270  (i).  Le  tabouret 
Louis  XV  a  un  siège  carré  et  des  pieds  de  biche  pourvus 
d'entretoises.  Le  tabouret  Louis  XVI  a  le  siège  carré,  cir- 
culaire ou  même  octogonal;  les  pieds  sont  droits  et  sans 
croisillon.  Vers  1785,  on  imagine  des  tabourets  d'encoi- 
gnure dont  le  siège,  cintré  par  devant,  forme,  par  derrière,  un 
angle  droit  pour  épouser  la  forme  d'un  coin  de  salon.  Un 
pied  marque  le  sommet  de  l'angle,  un  autre  lui  est  opposé 
sur  le  devant,  les  deux  autres  sont  placés  de  chaque  côté. 

On  fait  aussi  de  petits  tabourets  ou  marchepieds 
de  omi6o  de  hauteur  qui  servent  à  poser  les  pieds.  Ils 
suivent  la  construction  et  les  formes  des  grands  tabourets. 

BANQUETTES 

Les  banquettes  sont  des  sortes  de  tabourets  dont  la 
longueur  se  prolonge  depuis  om975  jusqu'à  2mo,o,  3mo,o> 
5m20.    Elles  ne  diffèrent  en  rien  des   tabourets  pour  la 

(1)  Faisons  remarquer  une  fois  pour  toutes  qu'en  réduisant  en  mesures  actuelles  les 
anciens  pieds,  pouces  ou  lignes,  nous  arrondissons  les  chiffres  de  quelques  millimètres  en 
plus  ou  en  moins- 


LES  SIÈGES  VOLANTS 

construction  et  la  décoration,  et  suivent  les  mêmes  évolu- 
tions. Très  simples  au  début,  lorsqu'elles  ne  passent  pas  le 
seuil  de  l'antichambre,  elles  revêtent  une  livrée  luxueuse  en 
pénétrant  dans  les  grands  appartements  où  elles  prennent 
place  dans  l'embrasure  des  fenêtres.  Les  banquettes 
Louis  XVI  se  font  à  l'ordinaire  sur  deux  longueurs,  les  plus 
petites  de  im30  à  im5o,  les  grandes  de  im95.  Elles  sont 
munies,  aux  deux  bouts,  de  dossiers  ou  d'accotoirs  de  hau- 
teur variable.  Dans  le  modèle  «  à  la  Dauphine  »,  vers  1774,  les 
dossiers  sont  peu  élevés  et  leurs  montants  se  retournent  en 
volute,  de  même  que  dans  «l'Italienne»  dessinée  par  Bou- 
cher fils.  Dans  la  banquette  «  à  la  Royale  »,  les  montants 
sont  renversés  en  crosse  ou  «  à  la  Turque  »,  pour  adopter 
cette  dénomination  de  l'époque,  charmante  et  parfaitement 
impropre.  Le  nombre  des  pieds  est  proportionnel  à  la  lon- 
gueur du  meuble.  Il  est  généralement  de  quatre  sur  le 
devant. 

CHAISES 

Les  chaises  ne  diffèrent  des  tabourets  que  par  la 
hauteur  de  leurs  pieds  de  derrière,  qui  s'élèvent  de  om485 
à  om5i5  au-dessus  du  siège  pour  former  le  dossier.  Au 
siècle  passé,  ce  dossier  montait  parfois  jusqu'à  un  mètre 
et  surpassait  la  tête  de  la  personne  assise  qui  pouvait 
l'y  appuyer.  Ce  siècle-ci  adopte  un  tout  autre  parti  en 
abaissant  le  dossier  d'un  tiers  ou  de  moitié  pour  qu'on 
puisse  reposer  commodément  les  épaules  sans  faire  porter 
la  tête  de  crainte  de  déranger  la  coiffure  des  dames...  et 
même  des  hommes,  ou  de  gâter  par  la  poudre  et  la  pom- 


7  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

made  le  haut  de  la  garniture  du  siège.  Mais  la  mode  est 
longue  à  s'implanter  :  dans  l'Hiver,  de  Lancret  (1738), 
les  hauts  dossiers  carrés  des  sièges  surpassent  la  tête  des 
jolies  femmes  qui  y  sont  assises. 

Vers  1720,  la  chaise  en  usage  est  encore  carrée,  aussi 
bien  en  plan  qu'en  élévation.  Le  siège  est  légèrement  évasé 
vers  le  devant.  Le  dossier  rectangulaire,  à  peine  plus  haut 
que  large,  n'est  cintré  que  sur  le  dessus.  Les  pieds  un  peu 
lourds,  cambrés  d'avant  à  arrière  et  droits  sur  les  faces, 
sont  ordinairement  réunis  par  un  croisillon.  La  ceinture  est 
droite,  mais  découpée  en  cintre  sur  le  dessous.  Beaucoup 
de  ces  sièges  sont  cannés,  ce  qui  empêche  de  les  faire  remon- 
ter plus  haut  que  1720,  malgré  la  coquille  Louis  XIV  qui  les 
décore.  Exemple  de  plus  de  la  persistance  des  motifs  d'une 
époque  d'art  décoratif  à  l'autre  ! 

On  donne  au  siège  om485  sur  chaque  face  et  au 
dossier  om5io  à  om58o  de  hauteur. 

Dix  ans  plus  tard  (1730),  la  chaise  à  la  mode  est  chan- 
tournée sur  toutes  ses  faces.  L'œil  y  cherche  en  vain  une 
ligne  droite.  Les  menuisiers  lui  donnent  le  nom  de  chaise 
«  à  la  reine  »,  délicate  flatterie  pour  Marie  Leczinska,  au 
moment  de  la  naissance  du  dauphin.  Elle  restera  en  usage 
concurremment  avec  les  formes  à  l'antique  jusque  vers  1775 
et  personnifiera  aux  yeux  de  la  postérité  le  type  même  de 
la  chaise  Louis  XV  (1). 

Comme  ses  congénères,  la  chaise  à  la  reine  (2),  est 

(1)  Voyez  les  gravures  de  Moreau  le  Jeune  que  nous  avons  déjà  citées  (i77°)- 

(2)  Vers  1785  on  donnera  également  ce  nom  à  un  siège  à  dossier  ovale,  de  plan  circu- 
laire, qui  restera  seul  pour  les  antiquaires  la  chaise  «  à  la  reine  »,  au  détriment  de  son  ancêtre 
de  1730. 

—  8  — 


LES  SIÈGES  VOLANTS 

composée  de  deux  pieds  de  devant  qui  ne  vont  qu'à  la 
hauteur  du  siège,  de  deux  pieds  de  derrière  qui  s'élèvent 
de  toute  la  dimension  du  dossier  et  de  quatre  traverses  de 
ceinture.  Le  dossier,  outre  les  deux  montants  constitués 
par  les  pieds  de  derrière,  comprend  deux  traverses,  celle 
du  bas,  appelée  petit  dossier,  celle  du  haut  nommée  grand 
dossier  ou  cintre.  Les  formes  sont  toutes  chantournées.  Les 
quatre  pièces  du  dossier,  comme  celles  du  siège,  sont 
bombées  en  S  et  s'assemblent  à  angles  arrondis.  Les  pieds 
dits  de  «  biche  »  sont  également  contournés  en  S  et  terminés 
par  une  petite  volute. 

La  hauteur  du  siège,  pour  une  chaise  à  la  reine  garnie 
en  canne,  est  de  om485  à  om40,o.  La  hauteur  totale,  de  om865 
à  om920.  Légèrement  évasé  sur  le  devant,  le  siège  mesure 
om350  à  om38o  sur  om46o  à  om485.  Le  dossier  n'est  pas 
entièrement  perpendiculaire  au  siège,  mais  incliné  d'envi- 
ron omo8o,  mesure  prise  du  dessus  du  siège  au  sommet. 
Quand  la  chaise  doit  être  garnie  d'étoffe,  on  tient  le  siège 
plus  bas  de  om055,  et  la  traverse  du  bas  du  dossier  est 
rapprochée  à  om025  du  siège  de  façon  qu'il  ne  paraisse 
pas  de  vide.  Dans  les  chaises  de  canne  l'intervalle  est  de 
om040. 

Tel  qu'il  est,  le  meuble  est  susceptible  de  plus  ou 
moins  de  décoration,  mais  le  soin  n'en  revient  pas  au  menui- 
sier, qui  se  contente  d'assembler  et  de  chantourner  son 
ouvrage.  C'est  le  sculpteur  qui  pousse  ensuite  des  moulures 
tout  autour  du  dossier  du  siège  et  sur  la  face  extérieure 
des  pieds.  Les  moulures  des  pieds  de  devant  se  continuent 
sur   la  ceinture   de    façon    à   dessiner  une    M,  plus  ou 


9  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

moins  accusée.  Des  motifs  de  sculpture  de  style  Louis  XV, 
plus  ou  moins  riches,  s'ajoutent  au  sommet  du  dossier,  au 
centre  de  la  ceinture,  sur  l'épaulement  des  pieds. 

Vers  1774,  le  prix  moyen  d'une  chaise  à  la  reine  est 
de  6  à  9  livres  (Bimont). 

La  chaise  la  plus  à  la  mode,  de  1755  à  1775,  est  la 
chaise  «  en  cabriolet  ».  Cette  appellation,  empruntée  à  la 
légère  voiture  à  deux  roues  qui  porte  le  même  nom  —  une 
innovation  elle-même  de  l'époque  —  indique  un  progrès 
dans  le  confort.  Le  dossier,  légèrement  renversé,  fait  la 
«  hotte  »  pour  épouser  la  forme  du  corps.  La  personne  assise 
s'y  trouve  mieux  à  l'aise.  Le  terme  de  cabriolet  désigne 
donc  un  dispositif  spécial  de  construction  et  non  un  siège 
particulier,  car  après  s'être  appliqué  aux  sièges  à  pieds 
de  biche,  il  survivra  dans  les  sièges  Louis  XVI  à  pieds  droits. 

La  chaise  Louis  XV  en  cabriolet  a  le  siège  chantourné 
en  S  sur  le  devant  et  demi  circulaire  ou  plutôt  demi  ovale 
par  derrière.  Le  dossier,  renversé  d'environ  omi6o  (mesure 
prise  du  dessus  du  siège  au  sommet),  forme  une  partie  de 
la  surface  d'un  cône.  Les  pieds  de  biche  sont  de  la  forme 
ordinaire, mais  ceux  de  derrière  s'évasent  en  dehors  d'au 
moins  omo55  pour  donner  plus  d'assiette  au  meuble.  Les 
dimensions  du  siège  sont  d'environ  om5Ô5  en  largeur,  sur 
om5i5  en  profondeur.  Il  est  élevé  à  om350  du  sol.  La  hau- 
teur totale  du  meuble  est  de  om755  (Liard).  Son  prix 
moyen  est  identique  à  celui  de  la  chaise  à  la  reine,  6  à 
9  livres,  11  livres  avec  garniture  de  canne. 

La  chaise  «  ovale  »  entre  en  vogue  vers  1770.  Roubo 
lui    fait   place    dans  ses  planches,  sans  croire  utile  d'en 

—  10  — 


LES  SIÈGES  VOLANTS 

donner  les  détails  de  construction  aux  menuisiers,  preuve 
indéniable  que  le  modèle  est  encore  peu  répandu  (1772). 
Le  dossier  étroit  est  en  forme  de  médaillon  ovale,  le  plan 
du  siège  circulaire,  bien  que  légèrement  élargi  sur  le  devant. 
Les  pieds  sont  droits,  en  forme  de  colonne  diminuée,  avec 
rétrécissement  au  sommet.  Des  cannelures  longitudinales  ou 
en  torsade  les  décorent,  avec,  au  sommet,  l'amortissement 
d'une  rosace  inscrite  dans  un  carré.  La  ceinture,  le  pourtour 
du  dossier  présentent  les  moulures  et  motifs  de  sculpture 
de  l'époque.  Le  siège  se  fait  aussi  en  cabriolet.  Hauteur  du 
siège  :  om38o;  largeur  :  om5i5  sur  om46o  à  om485  de 
profondeur;  hauteur  totale  :  om8ç)0  à  om975. 

Telle  est  la  chaise  Louis  XVI  par  excellence,  la  plus 
élégante  et  la  plus  répandue.  Mais  les  variantes  de  con- 
struction sont  innombrables.  Le  plan  du  siège  peut  être  droit 
par  derrière,  évasé  par  devant,  cintré  sur  les  côtés.  Il  peut 
affecter  la  forme  d'un  carré  ou  plutôt  d'un  trapèze.  Le 
dossier  peut  être  en  écusson,  en  rectangle  allongé  ou  carré, 
en  médaillon  ovale  ou  circulaire  accosté  de  deux  montants 
improprement  appelés  colonnettes,  et  même  offrir  le  dessin 
élégant  d'une  lyre.  Le  cintre  est  régulièrement  courbé  en 
anse  de  panier  ou  agrémenté  de  deux  brisures  sur  les 
côtés  (1).  On  trouve  des  montants  arrasés  au  sommet  ou 
amortis  par  des  rosaces,  des  graines,  des  pommes  de  pin, 
des  panaches.  Le  caprice  des  ornemanistes  ou  des  sculpteurs 
préside  seul  à  ces  combinaisons  et  donne  lieu  à  des  désigna- 
tions   «  à  la  romaine  »,  «  à  la  dauphine  »,  «  à  l'italienne  », 

(1)  Certains  antiquaires  appellent  cette  disposition  «  forme  à  chapeau  ». 


II    — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

bien  impossibles  à  justifier.  Delafosse  appelle  «duchesse» 
une  chaise  à  siège  circulaire  reposant  sur  trois  pieds,  posés 
2  et  i  ou  i  et  2,  dont  nous  ne  connaissons  aucun  exemple 
exécuté. 

VO  YEUSE 

Rare  aussi  la  chaise  de  forme  ingénieuse  et  singulière 
appelée  voyeuse,  que  Lalonde  nomme  voyelle  et  Bimont 
délassante.  On  s'y  assied  à  califourchon,  jambe  d'un  côté, 
jambe  de  l'autre,  et  l'on  s'accoude  sur  le  dossier  pour  «voir  » 
j  ouer .  Le  siège  est  étroit  du  côté  du  dossier,  large  sur  le  devant. 
Le  dossier,  plat  et  légèrement  incliné,  est  recourbé  de  dedans 
en  dehors  dans  les  modèles  de  1770  (i).  Il  est  plat  au  sommet 
vers  1786.  Hauteur  du  siège  :  om325  ;  largeur  :  om405  et  om325  ; 
hauteur  de  l'accoudoir  :  om865.  C'est  le  modèle  qu'on  verra 
reparaître,  avec  un  accoudoir  plus  bas,  au  milieu  du  xixe  siècle 
sous  le  nom  de  «fumeuse»  ou  de  «causeuse». 

FAUTEUILS 

Les  descriptions  des  chaises  peuvent  s'appliquer  aux 
fauteuils  qui  n'en  diffèrent  que  par  l'adjonction,  de  chaque 
côté  du  siège,  de  deux  accotoirs  ou  bras  (destinés  à  reposer 
les  coudes  de  la  personne  assise)  et  par  les  dimensions  données 
au  siège,  tenu  plus  large  pour  que  les  habits  puissent  s'y 
ranger  commodément.  On  lui  donne  généralement  de 
om595  à  om700  de  largeur  sur  om485  à  om540  de  profondeur. 
Quant  aux  accotoirs,  leur  longueur  est  d'environ  om325  et 
leur  hauteur  au-dessus  du  siège  de  om245  pour  les  fauteuils 

(1)  Les  chaises  à  la  lyre  du  palais  de  Fontainebleau  sont  des  «  voyeuses><. 


12   — 


LES  SIÈGES  VOLANTS 

cannés,  Dans  les  fauteuils  garnis  d'étoffe,  cette  hauteur 
est  portée  à  om295,  pour  regagner  l'épaisseur  de  la  garniture 
du  siège. 

Dans  le  fauteuil  «  à  la  reine  »,  les  accotoirs  sont  sou- 
tenus par  des  consoles  en  S.  Ils  s'assemblent  avec  les 
montants  du  dossier  soit  en  S,  soit  à  angle  droit.  Le  siège 
mesure  om700  de  largeur  sur  om595  de  profondeur.  Il 
s'élève  à  om35o  du  sol  et  le  meuble  au  total  mesure  omo,20 
(Liard). 

Dans  le  fauteuil  en  «  cabriolet  »,  les  bras  sont  évasés 
et  retournés  en  dehors  par  leur  extrémité,  ce  qui  leur  donne 
une  forme  creuse  en  rapport  avec  la  forme  en  hotte  du 
dossier.  Le  siège,  de  petite  dimension,  mesure  om540  de 
largeur  sur  om430  de  profondeur.  Il  monte  de  om325  à  om330 
du  sol.  La  hauteur  totale  du  meuble  varie  de  om920  à 
om975  et  son  prix  de  revient,  en  1770,  est  d'environ  8  à 
12  livres,  14  livres  garni  de  canne.  La  date  de  sa  vogue  nous 
est  fournie  parles  Mémoires  secrets  de  1759, oùBachaumont 
relate  leur  entrée  à  l'Académie  française  :  «  On  a  déjà  trans- 
formé, dit-il,  les  antiques  fauteuils,  auxquels  l'Académie 
était  si  fort  attachée,  en  fauteuils  moins  volumineux.  Par 
une  nouvelle  métamorphose,  on  les  a  changés  en  cabriolets, 
petits  sièges  de  boudoirs  qu'on  trouve  d'ordinaire  dans  les 
appartements  des  filles  ». 

Ajoutons  qu'au  moment  de  la  mode  des  paniers,  les 
menuisiers  assemblent  les  consoles  des  accotoirs  en  retrait 
sur  le  siège  de  façon  à  lui  laisser  un  dégagement  sur  le 
devant  et  à  permettre  aux  dames  d'étaler  leurs  jupes. 
Barbier  enregistre  la  trouvaille  dans  son  Journal  en  1728, 

—  13  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

mais  quand  apparaît  la  mode  des  jupes  plates,  cette  dispo- 
sition n'a  plus  de  raison  d'être.  Dès  1772  on  voit  des  fau- 
teuils où  la  console  de  l'accotoir  et  le  pied  de  devant  du 
siège  sont  en  prolongement  l'un  de  l'autre,  et  même  faits 
d'une  seule  pièce.  Cette  disposition  s'appelle  fauteuil  en 
«  bidet  ». 

Les  variétés  des  fauteuils  sont  aussi  nombreuses  que 
celles  des  chaises.  Le  modèle  le  plus  répandu  est  le  fauteuil 
«  ovale  »,  ou  fauteuil  «  médaillon»,  à  dossier  circulaire,  soit 
droit,  soit  renversé  en  cabriolet.  Le  fauteuil  «  carré  »  a  une 
vogue  presque  égale.  Le  siège  atteint  parfois  jusqu'à  om65o 
de  largeur,  sur  le  devant,  avec  une  profondeur  de  om5Ô5  à 
om785.  Il  a  la  forme  légèrement  trapézoïdale,  droit  par  der- 
rière et  sur  les  côtés,  à  peine  cintré  sur  le  devant.  Le  dossier, 
droit  sur  tous  ses  côtés,  sauf  au  sommet  où  il  est  cintré  en 
anse  de  panier  ou  en  chapeau,  mesure  om595  à  om65o  de 
largeur.  Hauteur  totale  un  mètre.  Les  bras,  cintrés  par 
devant,  s'assemblent  avec  le  dossier  en  S  adoucie  et  montent 
aux  deux  tiers  de  sa  hauteur.  C'est  un  type  très  à  la  mode 
vers  1785,  et  qui  finit  par  adopter  les  formes  droites  sur 
toutes  les  faces,  dossier,  siège  et  ceinture,  avec  des  pieds 
droits  et  carrés  (1). 

L'antique  fauteuil  «  à  joue  »  ou  «  confessionnal  »  n'a 
rien  de  spécial  comme  dessin.  On  le  fait  droit  ou  en  cabriolet, 
mais  il  est  entièrement  garni  d'étoffe.  Les  accotoirs  montent 
de  chaque  côté  de  façon  à  former  de  petits  panneaux 
appelés  joues,  sur  lesquels  on   peut  appuyer  la  tête,  et 

(1)  Les  prix  de  revient  des  fauteuils  sont  très  variables.  En  177°,  un  grand  fauteuil 
sculpté  vaut  de  10  à  40  livres,  un  simple  fauteuil  de  canne,  8  à  10  livres. 


14 


LES  SIÈGES  VOLANTS 

laissent  un  creux  très  accusé  à  l'endroit  des  coudes.  Le 
dossier  atteint  om8io  de  hauteur  pour  que  la  tête  puisse 
s'y  reposer,  et  son  inclinaison  est  plus  prononcée  que  dans 
les  autres  fauteuils.  Le  siège  ne  dépasse  pas  om325  de 
hauteur  et  mesure  environ  om65o  sur  om540,  om595  et 
même  om65o  de  profondeur.  La  hauteur  des  accotoirs  est 
de  om27o  à  om20,5.  La  plus  forte  saillie  des  joues  est 
de  om270.  Prix  moyen  :  12  livres;  en  cabriolet  :  18  à 
20  livres. 

FAUTEUIL  DE  CABINET 

Par  contre,  le  fauteuil  de  cabinet  forme  espèce  à  part, 
aussi  bien  pour  le  plan  que  pour  l'élévation.  Le  siège,  en 
demi-cercle  par  derrière,  forme  sur  le  devant,  au  moins 
vers  1770,  un  angle  arrondi  en  saillie  qui  permet  aux  cuisses 
de  porter  également  à  droite  et  à  gauche  sans  être  blessées 
par  la  traverse  de  ceinture.  En  outre,  le  cintre  du  dossier 
se  prolonge  jusqu'aux  accotoirs,  de  sorte  que  le  dossier 
semble  se  continuer  tout  autour  du  siège.  Les  pieds  pré- 
sentent la  même  disposition  que  ceux  des  tabourets  d'en- 
coignure. Par  devant,  un  pied  soutient  l'angle  saillant,  un 
autre  lui  est  opposé  par  derrière.  Les  deux  autres  sont 
placés  à  droite  et  à  gauche  et  tiennent  aux  consoles  des 
accotoirs  comme  dans  les  fauteuils  en  bidet.  Certains  mo- 
dèles ont  deux  pieds  de  derrière  au  lieu  d'un,  ce  qui  leur 
donne  cinq  pieds.  Dimensions  du  siège  :  omÔ75  de 
largeur  sur  om620  de  profondeur;  hauteur  totale  du  dos- 
sier :  imio.  Le  siège  est  un  peu  plus  élevé  qu'à  l'ordi- 
naire :  om405. 


—  15 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

On  garnit  ces  fauteuils  de  canne  ou  d'étoffe,  mais 
quand  on  veut  les  employer  pour  la  toilette,  on  les  recouvre 
de  cuir  en  dedans  et  parfois  en  dehors,  pour  empêcher  la 
poudre  de  gâter  les  garnitures.  C'est  ce  qu'on  désigne  dans 
le  commerce  de  la  Curiosité  sous  le  nom  de  fauteuil  «  de 
toilette»  ou  fauteuil  «à  poudrer».  Boucher  fils  appelle 
«cabriolet  »  un  véritable  fauteuil  de  cabinet  (i). 

Vers  1785,  dans  le  fauteuil  de  bureau  dit  «gondole», 
l'angle  saillant  de  la  ceinture  disparaît  et  fait  place  à  un 
cintre  régulier.  Les  pieds  reprennent  leur  position  habi- 
tuelle. Le  siège  mesure  om64i  de  largeur  sur  om730  de 
profondeur,  mais  le  dossier,  évasé  par  le  haut,  ne  dépasse 
pas  om8o,o  (Lalonde). 

Une  combinaison  ingénieuse  conduit  au  fauteuil  «sur 
pivot  »,  composé  d'un  tabouret  de  plan  circulaire,  aux 
quatre  pieds  diamétralement  opposés,  muni  à  son  centre 
d'un  pivot  sur  lequel  repose  un  siège  en  gondole  mobile.  La 
personne  assise  peut  ainsi,  sans  déplacer  son  fauteuil,  se 
tourner  dans  tous  les  sens.  Diamètre  du  siège  :  om620  ; 
hauteur  du  tabouret  :  om38o;  hauteur  totale  :  om970.    • 

(1)  C'est  un  exemple  entre  cent  de  l'imprécision  des  appellations  mobilières,  même 
à  l'époque  de  leur  apparition. 


II 

LES  GRANDS  SIÈGES  ET  LES  LITS 

Avec  les  grands  sièges,  bergères,  sophas,  duchesses, 
lits  de  repos,  nous  arrivons  aux  créations  les  plus  originales 
du  xvme  siècle.  La  métamorphose  est  plus  incroyable 
encore  que  dans  les  sièges  volants.  Les  ornemanistes  en 
ont  fait  les  meubles  par  excellence  des  poses  gracieuses  et 
des  conversations  galantes.  Ils  ont  su  unir  la  grâce  et  le 
confort,  tout  en  donnant  à  leurs  modèles  une  richesse 
et  une  élégance  incomparables. 

BERGERES 

La  bergère  doit  sa  naissance  au  fauteuil  «  à  joue  »  et 
au  fauteuil  «à  panneaux  »,  dont  nous  avons  omis,  à  dessein, 
de  parler  parce  qu'il  ne  diffère  de  ses  congénères  que  par 
ses  accotoirs  qui  sont  entièrement  pleins,  grâce  à  une 
garniture  en  étoffe  formant  panneau.  Ce  joli  meuble,  dont 
le  nom  apparaît  vers  1735,  ne  diffère  des  fauteuils  ordi- 
naires (1)  que  par  la  grandeur  du  siège  (om65o  de  largeur 
sur  om540  à  om595  de  profondeur)  et  par  les  accotoirs  qui 
non  seulement  sont  tout  à  fait  garnis  d'étoffe,  mais  encore 


(1)  Les  bergères  peuvent  être  ovales,  droites,  en  cabriolet,  en  gondole,  en  un  mot 
présenter  toutes  les  variétés  des  fauteuils. 


—    17 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

sont  quelquefois  cintrés  en  adoucissant  jusqu'à  environ 
les  deux  tiers  de  la  hauteur  du  dossier.  Le  dossier  est  en 
outre  plus  renversé  que  celui  des  fauteuils. 

La  bergère,  meuble  d'usage  sous  Louis  XV,  devient 
un  des  sièges  les  plus  riches  et  les  plus  à  la  mode  sous 
Louis  XVI.  Vers  1785,  on  en  compte  au  moins  quatre  va- 
riétés :  la  bergère  «  droite  »,  telle  que  nous  venons  de  la 
décrire,  mais  avec  des  motifs  de  sculpture  décorative  à 
l'antique  et  des  pieds  droits  cannelés;  la  bergère  «  à  joue  », 
dont  les  accotoirs,  comme  dans  le  fauteuil  confessionnal,  au 
lieu  de  se  raccorder  en  adoucissant  aux  deux  tiers  de  la  hau- 
teur du  dossier,  viennent  se  rattacher  au  cintre  par  un  petit 
panneau  en  demi-circonférence  (hauteur  du  siège  :  om295, 
profondeur  om595  sur  om565  et  om70o);  la  bergère  en 
«  cabriolet  »  de  forme  ovale,  qui  présente  les  mêmes  parti- 
cularités que  le  fauteuil  du  même  nom,  siège  arrondi  par 
derrière,  cintré  par  devant,  dossier  renversé  faisant  la  hotte, 
accotoirs  évasés  en  prolongement  du  dossier  (hauteur  du 
siège  (1)  om270,  profondeur  om70o,  largeur  om54o)  ;  la  bergère 
«  à  la  turque  »,  de  forme  carrée,  dont  les  montants  du  dossier 
se  terminent  par  un  enroulement  en  volute  et  dont  les 
accotoirs  se  rattachent  au  sommet  du  dossier  par  une  courbe 
en  S  (hauteur  du  siège  om324,  largeur  om705,  profon- 
deur om595).  La  hauteur  totale,  uniforme  pour  les  quatre 
variétés,  est  de  im030  (Lalonde). 

Roubo  (1772)  donne  aussi  le  nom  de  bergère  à  un 
fauteuil  à  dossier  bas  (om325  à  om35o),  mais  dont  le  siège 

(1)  Le  peu  d'élévation  du  siège  s'explique  par  le  carreau  ou  coussin  obligé,  qui 
hausse  la  garniture. 

—    18    — 


LES  GRANDS  SIÈGES  ET  LES  LITS 

en  revanche  ne  mesure  pas  moins  de  om8io  de  largeur.  «  Ce 
meuble,  dit-il,  ne  sert  qu'aux  dames  dont  l'ajustement  néces- 
site ces  ménagements  et  se  place  dans  les  salons  de  récep- 
tion ou  de  compagnie  ».  Il  ne  dût  pas  survivre  à  la  mode 
des  paniers. 

CHAISES-LONGUES  ET  DUCHESSES 

La  bergère  devient  chaise-longue  quand  le  siège  pré- 
sente assez  de  profondeur  pour  que  les  jambes  de  la  per- 
sonne assise  y  reposent  entièrement,  c'est-à-dire  quand 
il  atteint  imi5  et  jusqu'à  im6o.  Vers  1750,  on  donne  à  la 
chaise-longue  le  nom  de  duchesse  ou  «duchesse  à  bateau», 
quand  le  siège  dépasse  im6o  et  qu'on  y  fait  à  l'autre  extré- 
mité un  petit  dossier  de  om325  à  om405  de  hauteur. 

La  bergère  peut  également  servir  de  duchesse  si  on 
y  ajoute  un  ou  deux  bouts.  On  dit  alors  que  la  duchesse 
est  «  brisée  »  en  deux  ou  trois.  Le  siège  de  tête  est  coupé 
carrément  sur  le  devant  pour  se  raccorder  avec  le  bout. 
Le  dossier  est  généralement  en  gondole.  Quant  au  bout,  dont 
la  longueur  ordinaire  est  de  im30,  il  se  termine  par  un 
dossier  plus  petit  mais  de  même  forme. 

Le  prix  de  la  menuiserie  d'une  duchesse  ordinaire  est 
de  30  à  36  livres,  d'une  duchesse  à  bateau  :  40  à  50  livres, 
d'une  duchesse  en  deux  :  40  à  60  livres. 

CANAPES 

Toutes  ces  variétés  de  grands  sièges  sont  des  modifica- 
tions du  fauteuil  par  l'allongement  du  siège  en  profondeur. 


19  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Lorsqu'au  contraire  le  siège  s'étend  sur  les  côtés  et  devient 
plus  large  du  double  au  moins  que  de  coutume,  on  obtient 
les  canapés,  les  sophas,  les  ottomanes,  les  veilleuses,  etc. 

Les  canapés  sont  les  plus  anciens  de  ces  sièges  où  plu- 
sieurs personnes  peuvent  s'asseoir  à  la  fois  et  qui  sont 
capables  de  servir  au  besoin  de  lit  de  repos.  Mais  au 
xvme  siècle,  ils  ont  perdu  leurs  dimensions  démesurées 
du  Grand  Siècle.  On  leur  donne  de  im625  à  2mio  de  largeur, 
om65o  de  profondeur,  om325  de  hauteur  de  siège.  Le  dossier 
est  d'environ  om485.  Les  bras  ou  accotoirs  ont  la  hauteur 
de  ceux  des  fauteuils  et  ne  sont  pas  garnis.  Le  nombre  des 
pieds  est  d'ordinaire  de  quatre  sur  le  devant. 

Au  point  de  vue  des  formes,  les  canapés  subissent  les 
mêmes  modifications  que  les  fauteuils.  Jusque  vers  1735, 
le  dossier  reste  droit  et  élevé,  les  pieds  sont  à  peine  cambrés 
sur  le  devant.  De  1735  à  1775  environ,  toutes  les  lignes 
sont  chantournées  :  le  cintre  du  dossier,  les  accotoirs,  la 
ceinture  du  siège,  les  pieds  de  biche  prennent  les  contours 
les  plus  fantaisistes,  sous  un  revêtement  de  sculpture 
rocaille  parfois  exubérant.  A  partir  de  1770,  le  meuble 
revient  aux  formes  droites,  aux  dossiers  carrés  ou  réguliè- 
rement cintrés  ou  arrondis,  aux  pieds  droits  et  cannelés, 
à  la  sobre  décoration  des  motifs  Louis  XVI,  mais  l'imagina- 
tion des  ornemanistes  ne  s'arrête  pas  toujours  aux  modèles 
les  plus  simples.  On  connaît  des  canapés  où  le  dossier  est 
fait  de  deux  médaillons  accolés,  comme  si  on  avait  réuni 
deux  fauteuils.  A  la  même  époque,  on  fait  des  petits 
canapés  à  deux  places  (largeur  im2o)  qu'on  appelle 
«  marquises  »  ou  «  causeuses  ». 

—  20  — 


LES  GRANDS  SIÈGES  ET  LES  LITS 

Vers  1730,  on  donne  à  certains  canapés  un  siège  à 
angles  arrondis  et  on  y  élève  une  séparation  ou  joue  à  la 
hauteur  du  premier  pied.  Ce  panneau  chantourné  est  à  peu 
près  semblable  aux  joues  du  fauteuil  confessionnal  et  se 
raccorde  à  angle  droit  avec  le  dossier.  Le  canapé  «  à  joue  » 
ou  «  confident  »  présente  donc  de  chaque  côté  du  siège 
principal  un  petit  compartiment  où  peut  s'asseoir  une  per- 
sonne. Il  prend  aussi  le  nom  de  «  duchesse  avec  encoi- 
gnure ».  Vers  1785,  le  confident  a  conservé  les  mêmes 
dispositions,  avec  les  formes  droites  du  jour.  On  lui  donne 
2m95o  de  longueur,  la  partie  du  milieu  mesurant  im65o; 
la  profondeur  du  siège  est  de  ora750  ;  hauteur  totale  imi35 
(Lalonde). 

SOPHA 

Le  sofiha  ou  sofa  est  aussi  un  legs  du  xvne  siècle. 
De  CAiLLÈRES,dans  ses  Mots  à  la  Mode, en  1692,  le  définit  : 
«une  espèce  de  lit  de  repos  à  la  manière  des  Turcs  ».  A  ne 
s'en  tenir  qu'à  l'usage,  c'est  en  effet  un  lit  de  repos  ;  mais 
pour  la  forme  il  ne  diffère  du  canapé  qu'en  ce  que  ses 
accotoirs  sont  pleins  et  garnis  comme  ceux  des  bergères  et 
des  duchesses  et  que  son  siège  est  légèrement  plus  bas 
(om295).  Il  présente  les  mêmes  variétés.  On  fait  des  petits 
sophas  à  deux  places.  Voici  ses  dimensions  vers  1785  : 
hauteur  du  siège  om295,  longueur  im625  à  im895;  profon- 
deur om65o  ;  hauteur  totale  im055  à  imo8o. 


—  21  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 


OTTOMANE  ET  PAPHOSE 

Canapés  et  sophas  se  font  ordinairement  de  forme 
droite  par  derrière.  Vers  le  milieu  du  xvme  siècle,  pour 
s'accorder  au  plan  des  niches  ou  même  des  appartements 
à  la  mode,  on  s'avise  de  les  faire  cintrés,  ce  qui,  en  variant 
les  formes  du  dossier  et  de  la  ceinture,  donne  lieu  à  une 
kyrielle  de  termes  plus  ou  moins  bizarres  :  ottomanes, 
veilleuses,  sultanes,  turquoises,  paphoses,  etc.,  au  gré  du 
caprice  des  menuisiers  et  des  marchands. 

\!  ottomane  est  un  petit  canapé  gondole  où  l'on  peut 
se  coucher  ou  s'asseoir  à  un  bout  comme  à  l'autre.  Le  plan 
du  siège  est  un  ovale  allongé.  Le  dossier  vient  en  dimi- 
nuant de  hauteur  se  réunir  aux  accotoirs,  de  sorte  que  le 
cintre  du  dossier  et  les  bras  sont  d'une  seule  pièce  ou  du 
moins  semblent  l'être,  comme  dans  le  fauteuil  gondole.  Le 
dossier  forme  ainsi  un  demi-cercle,  dont  les  extrémités 
font  légèrement  retour  sur  le  devant.  C'est  un  meuble  à 
place  fixe  dans  l'appartement,  souvent  disposé  en  niche. 
On  lui  donne  à  l'ordinaire  im95  à  2mio  de  longueur  sur 
une  profondeur  de  om675.  Le  siège  a  om325  de  hauteur, 
le  meuble  entier  imi35.  Le  prix  moyen  de  la  menuiserie 
est  de  45  à  60  livres,  mais  la  sculpture,  la  dorure,  les  garni- 
tures en  font  un  objet  d'un  bien  plus  grand  prix. 

Il  en  est  de  même  de  la  paphose,  que  Delafosse 
appelle  une  ottomane  cintrée.  Roubo  une  sorte  d'otto- 
mane dont  les  accotoirs  «  viennent  à  rien  »  par  devant. 
En  réalité,  autant  qu'on  peut   espérer   donner  une   défi- 


22 


LES  GRANDS  SIÈGES  ET  LES  LITS 

nition  précise  dans  des  meubles  de  fantaisie  et  de  luxe, 
il  semble  que  la  paphose  est  une  ottomane  dont  le  siège  est 
creux  sur  le  devant,  en  forme  de  demi-lune,  ou  si  l'on  préfère 
de  haricot,  disposition  tout  à  fait  convenable  à  la  posture 
d'une  jolie  femme  à  demi  couchée.  On  donnera  cependant 
sous  l'Empire  le  nom  de  paphose  à  un  sopha  droit. 

VEILLEUSE 

C'est  encore  une  sorte  de  lit  de  repos,  que  la  veilleuse 
où  l'on  peut  se  coucher  à  demi,  c'est-à-dire  les  jambes  et 
les  cuisses  à  plat,  la  partie  du  corps  soutenue  par  des 
coussins  ou  des  oreillers.  Le  meuble  figure  une  duchesse 
dont  le  grand  dossier  serait  relié  au  plus  petit  par  un  troi- 
sième dossier  en  pente  douce  du  côté  du  mur,  la  partie  de 
face  restant  libre  pour  laisser  pendre  les  jupes.  On  ne  peut 
donc  pas  se  placer  dans  la  veilleuse,comme  dans  l'ottomane, 
indifféremment  aux  deux  bouts,  et,  du  temps  de  Roubo, 
l'usage  est  de  commander  à  la  fois  deux  veilleuses,  l'une 
à  dossier  disposé  à  gauche,  l'autre  à  dossier  disposé  à 
droite,  pour  pouvoir  rapprocher  deux  personnes  en  vis- 
à-vis  dans  la  conversation,  ou  pour  permettre  à  la  même 
personne  de  changer  de  position  à  volonté  en  se  plaçant 
alternativement  dans  l'un  ou  dans  l'autre  sens  (1772). 

Le  plan  du  siège  est  quelquefois  de  forme  droite, 
arrondi  aux  deux  bouts  et  plus  étroit  d'environ  omi6o  au 
bout  où  le  dossier  est  le  moins  élevé.  Mais  le  plus  souvent 
le  siège  est  creux  sur  le  plan,  régulièrement  arrondi,  en 
forme  de  haricot,  comme  la  paphose. 

C'est  un  meuble  qu'on  transporte  d'une  place  à  l'autre. 

—  23  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

On  fait  aussi  des  veilleuses  dites  «  à  la  turque  »  dont 
le  dossier  est  cintré  de  même  hauteur  aux  deux  bouts,  en 
sorte  qu'on  peut  s'y  placer  indifféremment  d'un  côté  ou  de 
l'autre.  On  nomme  également  «  turquoises  »  ces  lits  de  repos 
luxueux  qui  ne  diffèrent  pas  sensiblement  des  ottomanes. 

La  veilleuse  reparaîtra  sous  le  nom  de  «  méridienne  » 
vers  l'époque  du  Consulat,  et  subsistera  sous  cette  déno- 
mination jusqu'en  1830. 

LIT  DE  REPOS  ET  DIVAN 

Tous  ces  grands  sièges  sont  destinés  à  une  personne 
assise  ou  à  demi  couchée.  Les  dimensions  du  lit  de  repos 
^permettent  de  s'y  allonger  complètement  pour  se  reposer 
dans  la  journée.  Ce  meuble  commode,  qui  a  fait  ses  preuves 
dès  le  xvne  siècle  et  qui  survit  à  tous  les  caprices  de  la 
mode,  a  les  mesures  d'un  véritable  lit  à  une  place  :  im950  de 
longueur  sur  om650  ou  om8io  de  largeur.  Le  siège  est 
élevé  de  om325.  On  lui  donne  un  ou  deux  dossiers  de  om405 
à  om485  de  hauteur,  droits  ou  retournés  en  crosse  (1772). 

Bimont  (1774)  applique  le  nom  de  «  sultane  »  à  un  lit 
de  repos  à  deux  dossiers,  cintrés  et  retournés  en  volute, 
Lalonde  (1788)  décrit  un  lit  de  repos  «  à  la  turque  »  moins 
long  et  plus  large,  à  un  seul  dossier  cintré,  les  montants 
renversés  en  crosse.  Tous  ces  sièges,  où  les  Lawrence  et  les 
Baudoin  se  plaisent  à  disposer  en  poses  gracieuses 
leurs  belles  amoureuses,  se  font  à  bois  apparent,  peint  ou 
doré,  et  reçoivent  une  décoration  conforme  au  rang 
ou  à  l'opulence  de  ceux  qui  les  commandent. 

—  24  — 


LES  GRANDS  SIÈGES  ET  LES  LITS 

Tout  à  la  fin  du  siècle,  on  voit  se  produire  le  divan, 
canapé  où  le  dossier  est  remplacé  par  des  coussins  fixes 
ou  mobiles,  sans  bois  apparent.  Le  premier  exemple,  à 
Paris,  est  le  divan  du  Café  Turc,  boulevard  du  Temple,  une 
curiosité  de  1782,  dont  on  dit  qu'elle  revient  à  80.000  livres. 
Le  meuble  ne  sera  véritablement  à  la  mode  dans  les 
appartements  que  sous  le  premier  Empire. 

LITS 

La  diversité  et  la  richesse  ne  sont  pas  moindres  dans 
les  lits  proprement  dits  que  dans  les  sièges  de  repos,  mais 
dans  ce  genre  de  meubles,  tous  destinés  à  un  même  usage, 
les  dimensions,  les  formes,  les  modes  de  construction 
restent  forcément  plus  uniformes  et  la  variété  dépend  sur- 
tout des  détails  de  sculpture  et  des  garnitures.  En  dernier 
ressort,  on  peut  ramener  les  lits  du  xvme  siècle  à  deux 
catégories  :  les  lits  «  à  la  française  »  (lits  à  colonnes,  lits  à  la 
duchesse),  autour  desquels  on  peut  tourner  et  qui  ont  leur 
unique  chevet  au  mur,  et  les  lits  «  de  travers  »  (lits  à  la 
polonaise,  à  la  turque,  à  l'italienne,  à  la  romaine),  adossés 
au  mur  et  munis  de  deux  chevets  comme  les  canapés.  A 
cette  distinction,  qui  est  celle  de  nos  lits  de  milieu  et  de 
nos  lits  de  côté,  s'en  ajoute  une  autre  :  le  ciel  des  lits  à 
la  française,  qu'il  soit  porté  sur  des  colonnes  ou  qu'il  soit 
suspendu  au  plafond,  est  de  mêmes  dimensions  que  le  bois 
de  lit  ;  le  ciel  des  lits  de  travers  est  d'un  tiers  ou  de  moitié 
plus  petit. 


—  25  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

LITS  A  LA  FRANÇAISE 

L'ancêtre  de  toute  la  famille,  le  lit  à  «  colonnes  »,  est 
l'ancien  lit  d'apparat  du  XVIIe  siècle  à  peine  modifié.  Il  se 
compose  de  quatre  pieds  reliés  par  deux  pans  et  deux  tra- 
verses et  d'un  chevet  ou  dossier.  La  fonçure  est  formée  par 
sept  barres  de  bois  ou  «  goberges  »,  entrant  en  entaille  dans 
les  pans  et  soutenues  elles-mêmes  par  deux  fortes  barres 
d'enfonçures  entrant  dans  les  traverses.  On  remplace  sou- 
vent cette  fonçure  par  un  châssis  garni  de  sangle  qui  rend  le 
lit  plus  moelleux.  Les  pans  sont  montés  à  vis,  les  traverses 
chevillées.  Les  pieds  s'élèvent  jusqu'à  environ  2mio  du 
sol  pour  porter  un  dais  ou  impériale  rectangulaire  de  même 
dimension  que  le  lit.  On  donne  à  ce  bois  de  lit  ou  châlit, 
lorsqu'il  est.  destiné  à  deux  personnes,  im95  de  longueur 
sur  im30  de  largeur,  et  même  sur  im4Ôo  à  im625  «  pour  les 
personnes  qui  cherchent  leurs  aises  ».  Le  lit  à  une  seule 
place  n'a  que  om8io  à  imi35.  Le  pan  et  les  traverses 
mesurent  omo8o  à  om095  de  largeur.  Le  dossier  est  fixé 
derrière  les  pieds  à  l'aide  de  crochets  et  de  pitons,  ou  mieux 
pénètre  dans  des  coulisses  ménagées  à  l'intérieur  des  co- 
lonnes. La  menuiserie  revient  à  28  livres  pour  un  modèle 
à  deux  places,  à  15  livres  pour  un  modèle  à  une  place. 

Au  siècle  précédent,  on  faisait  ces  lits  en  noyer  poli 
et  sculpté,  avec  des  colonnes  très  ornées,  parfois  torses,  et 
une  «impériale»  presque  toute  en  menuiserie  apparente.  Sous 
la  Régence  et  sous  Louis  XV,  le  bois  de  la  couchette  dispa- 
raît sous  la  courte -pointe  et  les  colonnes  elles-mêmes  sont 
dissimulées   par  des  «  cantonnières  ».  En  1774,  on   en   fait 


26 


LES  GRANDS  SIÈGES  ET  LES  LITS 

encore  des  modèles  très  riches,  où  la  menuiserie  commence 
à  reparaître,  aussi  bien  pour  la  couchette  que  pour  les 
colonnes  et  pour  l'impériale,  dont  le  pourtour  s'agrémente 
d'un  léger  chantournement.  Mais  les  jours  sont  comptés 
de  ce  lit  solennel  et  peu  maniable  en  dépit  des  roulettes 
dont  on  le  munit.  Après  1785,  on  n'en  trouve  plus  d'exemples 
que  dans  les  intérieurs  rustiques  ou  chez  les  artisans  (1).  Il  y 
a  près  de  quarante  ans  qu'on  n'en  voit  plus  à  la  cour. 

Les  Mémoires  du  duc  de  Luynes  nous  apprennent  la 
date  où  cette  révolution  s'accomplit  dans  l'appartement  de 
Marie  Leczinska  (1743)  :  «  Le  nouveau  lit,  dit-il,  n'est 
point  à  quatre  quenouilles,  comme  tous  les  lits  de  la  reine 
ont  été  jusqu'à  présent  :  il  est  ce  qu'on  appelle  à  la  du- 
chesse. »  Une  nouveauté?  Pas  tout  à  fait.  On  en  relève  des 
exemples  dès  1705  et  le  lit  «  à  l'ange  »  de  Mazarin,  sans 
colonnes  ni  quenouilles,  surmonté  d'un  dais,  dont  les  ri- 
deaux se  retroussent  sur  le  côté,  est  la  même  chose  sous 
un  autre  nom.  Trévoux  l'atteste  (1771).  On  peut  l'en  croire 
quand  il  définit  :  «  On  appelle  lit  d'ange  celui  qui  n'a  point 
de  quenouilles  ou  piliers  et  dont  les  rideaux  se  retroussent. 
On  l'appelle  encore  lit  à  la  duchesse  »  (2). 

Les  dimensions  du  lit  «  à  la  duchesse  »  sont  les  mêmes 
que  celles  du  lit  à  colonnes,  mais  les  pieds  de  devant  sont 
arrasés  à  om705  ou  om730  et  ceux  de  derrière,  qui  portent  le 
dossier,  s'arrêtent  à  om8o,o  ou  omo,20.  Le  ciel  est  formé  par 
un  dais  ou  impériale,  suspendu  au  plafond.  C'est  un  bâti  de 

(1)  Ranson  en  présente  cependant  un  exemple  dans  son  Premier  cayer  de  lits  à  la 
mode  vers  1780. 

(2^  De  Lafosse  donne  un  modèle  de  lit  d'ange  et  le  célèbre  lit  de  Marie  Antoinette, 
à  Versailles,  en  est  un. 


27 


LES  MEUBLES  DU  XVIII»  SIÈCLE 

menuiserie  rectangulaire,  de  même  dimension  que  la  cou- 
chette et  entièrement  garni  d'étoffe.  Dans  ce  genre  de  lit, 
tout  au  moins  sous  Louis  XV,  il  n'y  a  pour  ainsi  dire  pas  de 
bois  apparent.  Les  pieds  eux-mêmes,  ordinairement  tournés 
en  balustre,  sont  entièrement  cachés  par  la  courte-pointe, 
et  même  les  traverses  et  les  pans,  par  une  fausse  courte- 
pointe. Vers  1772,  la  mode  commence  à  évoluer.  On 
montre  le  cintre  chantourné  du  dossier  et  parfois  les  pans 
et  les  traverses  sculptés.  Quinze  ans  plus  tard,  le  bois  paraît 
partout  :  dossier  cintré,  pans,  traverses,  montants.  Les 
pieds  de  devant,  arrasés  dans  le  modèle  de  1750,  lorsque 
la  courte-pointe  les  recouvre,  se  terminent  par  un  amor- 
tissement en  pomme  de  pin  ou  par  tout  autre  motif. 

LITS  A  LA  POLONAISE 

Les  lits  à  la  mode,  depuis  1750  environ,  sont  adossés 
de  côté  au  mur  de  la  chambre  ou  disposés  en  niche.  La 
couchette  a  les  mêmes  dimensions  que  celle  des  lits  à  la 
française,  mais  on  lui  donne  deux  dossiers,  parfois  trois, 
comme  aux  canapés.  Le  type  le  plus  caractéristique  de  cette 
série,  aux  variétés  nombreuses,  porte  le  nom  de  «  Ut  à  la 
polonaise  »,  sans  doute  en  l'honneur  de  Marie  Leczinska. 
Les  pieds  s'élèvent  jusqu'à  une  hauteur  de  im95  à  2m40, 
après  quoi  ils  forment  des  courbes  pour  soutenir  l'impé- 
riale, plus  petite  d'un  bon  tiers  que  le  lit.  Ces  courbes  en 
fer,  cintrées  en  S  et  d'une  hauteur  de  om865  à  im, 
convergent  vers  le  milieu  du  lit  qui  se  trouve  en  quelque 
sorte  couronné  par  un  pavillon  en  dôme.  La  hauteur  des 
dossiers  est  d'environ  im30. 

—  28  — 


LES  GRANDS  SIÈGES  ET  LES  LITS 

Dans  ce  lit,  toute  la  menuiserie  est  apparente  et  riche- 
ment décorée.  Au  pourtour  du  dossier,  plus  ou  moins 
cintré  ou  chantourné,  règne  une  cimaise  sculptée  ou  une 
moulure  qui  en  suit  les  contours  et  s'harmonise  avec  les 
ornements  des  traverses  ou  des  pieds.  Les  panneaux  des 
dossiers  sont  remplis  par  des  bâtis  qui  servent  à  fixer  une 
garniture  d'étoffe.  Souvent  le  lit  présente  un  troisième 
dossier,  adossé  au  mur  comme  dans  les  canapés,  cintré  et 
surélevé  avec  un  motif  important  de  décoration  à  son 
couronnement.  Cette  luxueuse  disposition  est  surtout  à  la 
mode  à  partir  de  1774.  Quant  à  la  forme  du  baldaquin,  elle 
varie,  pour  ainsi  dire,  avec  le  caprice  du  tapissier,  mais  la 
corniche  reste  toujours  apparente. 

La  menuiserie  d'un  lit  à  la  polonaise,  à  deux  places,  est 
évaluée  de  80  à  1 10  livres,  à  une  place  de  70  à  100  livres. 

Les  lits  «  à  la  turque  »  ne  diffèrent  des  lits  à  la  polonaise 
que  par  leurs  pieds  qui  se  terminent  au  sommet  par  un 
enroulement  en  volute.  Ils  ont  le  plus  souvent  trois  dossiers  : 
celui  du  fond  est  plat,  ceux  de  côté  sont  cintrés  sur  le  plan 
(tout  au  moins  jusqu'en  1775).  Le  pavillon,  suspendu  au 
plafond  et  adossé  au  mur,  n'a  que  trois  faces  visibles.  C'est 
un  meuble  coûteux  dont  le  prix  de  revient,  pour  un  modèle 
à  deux  places,  n'est  pas  moindre  de  100  à  no  livres,  pour 
un  modèle  à  une  place,  de  70  à  80  livres. 

Les  différences  sont  encore  moindres  dans  les  autres 
variétés  de  lits  à  la  mode  de  1775  à  1789.  Le  plus  souvent 
c'est  la  disposition  des  draperies  et  des  garnitures  qui  fait 
toute  la  distinction.  On  fait  des  lits  «  à  la  chinoise  »,  avec 
baldaquin  à  clochettes  et  rideaux  découpés  en  festons,  des 


29 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

lits  «  à  la  romaine  »,  où  les  courbes  du  pavillon  au  lieu  d'être 
cintrées  en  S  forment  un  arc  de  cercle  renversé,  des  lits  à 
«  l'italienne  »  à  deux  ou  trois  chevets,  dont  le  baldaquin 
porté  par  deux  courbes,  partant  des  pieds  adossés  au  mur, 
ne  présente  que  trois  faces  visibles,  des  lits  «  à  la  Pa- 
nurge  »,  inspirés  des  décors  de  l'opéra  de  Grétry  :  Panurge 
dans  l'île  des  lanternes,  1785,  des  lits  «  à  la  militaire  »,  en 
forme  de  tente,  des  lits  en  forme  de  nacelle,  en  «chaire  à 
prêcher  »,  avec  baldaquin  imitant  l'abat -voix  d'une  chaire, 
à  «la  grecque»  ou  «  à  l'antique  »,  avec  des  motifs  de  sculp- 
ture appropriés.  Nous  ignorons  ce  que  Roubo  entend  par 
un  lit  «  dans  le  goût  pittoresque  ». 

Quant  au  lit  «  à  tombeau  »,  c'est  une  espèce  de  lit  dont 
le  ciel  tombe  vers  le  pied  en  pente  diagonale,  soutenu 
du  côté  de  la  tête  par  deux  colonnes  plus  hautes  que  celles 
du  côté  des  pieds.  Dans  le  lit  à  «  double  tombeau  »,  le  balda- 
quin a  son  point  culminant  au  centre  de  la  couchette,  avec 
une  pente  vers  la  tête  et  une  pente  vers  les  pieds.  Ni  l'un 
ni  l'autre  de  ces  lits  n'a  son  entrée  dans  les  appartements 
de  parade.  C'est  le  lit  des  artisans,  des  petits  bourgeois.  Il 
meuble  la  loge  du  suisse  dans  les  hôtels  des  grands 
seigneurs. 

Nous  ne  parlons  ni  des  lits  «  de  camp  »,  ni  des  lits  «  de 
veille  »,  ni  des  lits  «  à  l'anglaise  »  qui  sont  des  lits  pliants 
sans  caractère.  Cependant,  on  peut  les  garnir  d'étoffes  assez 
riches  et  les  employer  comme  sophas  (Bimont).  Le  prix 
d'un  lit  à  l'anglaise,  à  une  place,  est  de  40  livres,  celui  d'un 
lit  à  simple  tombeau,  de  10  à  14  livres,  à  double  tombeau 
de  18  à  19  livres. 


30 


III 

TABLES   —    BUREAUX   —    GUÉRIDONS  —  ÉCRANS 

Avec  ses  besoins  nouveaux  de  confort  et  d'intimité, 
le  xvme  siècle  multiplie  à  plaisir  les  tables.  On  rencontre 
dans  les  appartements  des  tables  à  manger,  des  tables  à 
jouer,  des  tables  à  écrire,  des  tables  de  toilette,  des  tables 
de  nuit,  des  tables  consoles,  toutes  composées  d'un  dessus 
et  de  plusieurs  pieds,  mais  suffisamment  variées  de  forme, 
de  décoration,  de  matériaux  pour  satisfaire  tous  les  goûts 
de  la  clientèle. 

TABLES  A  MANGER 

La  table  à  manger,  telle  que  nous  la  concevons  aujour- 
d'hui, n'existe  pas  dans  l'appartement  du  xvme  siècle. 
Aussi  bien  la  salle  à  manger  elle-même  est -elle  inconnue. 
Au  moment  du  repas,  on  dresse,  dans  la  chambre  ou  l'anti- 
chambre où  l'on  va  servir,  un  ou  plusieurs  plateaux  de 
sapin,  emboîtés  de  chêne,  sur  des  pieds  mobiles  en  X  que 
l'on  replie  une  fois  la  table  levée.  La  nappe  tombante  ne 
laisse  apercevoir  aucune  menuiserie.  Au  début  du  siècle, 
les  plateaux  ou  ais  sont  indifféremment  ronds  ou  ovales. 
La  forme  adoptée  vers  1770  est  un  carré  allongé.  Hauteur 
om675  à  om70o. 

A  la  même  époque,  et  peut-être  quelques  années  aupa- 
ravant, on  place  à  côté  des  convives,  dans  les  dîners  et 
dans  les  petits  soupers,  des  «  servantes  »  qui  peuvent  éviter 


31 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

le  service  des  domestiques.  Ce  sont  de  petites  tables,  rondes 
à  l'ordinaire,  bien  qu'on  les  fasse  aussi  carrées  et  même  tri- 
angulaires, de  om325  de  diamètre  et  de  om65o  de  hauteur. 
La  partie  supérieure  forme  une  boîte  découverte  où  l'on 
met  un  caisson  de  plomb  ou  de  fer-blanc  destiné  à  servir 
de  rafraîchissoir  pour  les  bouteilles.  Entre  les  pieds  sont 
fixées  deux  ou  trois  tablettes  à  omi35  ou  omi6o  d'intervalle 
pour  recevoir  les  assiettes  blanches  ou  sales. 

En  même  temps,  la  manie  d'imitation  des  modes 
d'outre-Manche  fait  naître  les  petites  tables  volantes,  de  la 
dimension  d'un  guéridon,  où  l'on  sert,  dans  la  chambre  à 
coucher,  le  déjeuner  à  l'anglaise.  Leur  description  viendra 
à  sa  place  avec  les  guéridons. 

TABLES  A  JEU 

On  ne  connaît  pas  non  plus,  au  xvme  siècle,  notre 
table  de  salon.  En  dehors  des  tables  consoles,  fixées  à  une 
place  invariable  le  long  des  murs  et  qui  font  pour  ainsi  dire 
partie  de  la  décoration,  les  seules  tables  mobiles  de  cette 
pièce  sont  les  tables  à  jeu.  Leur  nombre  et  leur  variété  sont 
assez  considérables.  Comme  on  les  fait  toujours  à  bois  appa- 
rent, l'exécution  en  est  soignée.  On  emploie  des  bois  de 
rapport,  on  les  rehausse  de  filets  de  cuivre  ou  de  bronze. 
Les  principales  sont  les  tables  à  quadrilles,  brisées  ou  non  bri- 
sées, les  tables  de  brelan,  les  tables  de  tri  ou  triangulaires. 

Les  tables  «  à  quadrilles  »  sont  carrées,  et  servent,  comme 
leur  nom  l'indique,  à  jouer  à  quatre  personnes.  Le  dessus, 
garni  de  drap  et  à  angles  arrondis,  mesure  environ  om8io 
sur  chaque  face.  Le  pied,  élevé  de  om70,  est  formé  de  quatre 

_  32  — 


TABLES  —  BUREAUX  —  GUÉRIDONS  —  ÉCRANS 

pieds  de  biche  très  légers  et  de  traverses  dans  lesquelles 
s'ouvrent  quatre  petits  tiroirs.  Comme  ces  tables  ne  servent 
pas  toujours  et  deviennent  embarrassantes  hors  le  temps 
du  jeu,  on  imagine  de  briser  le  dessus  en  deux  sur  la  largeur, 
et  de  disposer  le  bâti  du  pied  à  coulisse,  comme  on  fait 
encore  de  nos  tables  de  jeu.  Remarquons  que  la  cambrure 
des  pieds,  donnant  plus  de  liberté  aux  jambes  des  joueurs, 
résiste  à  la  mode  des  formes  droites  qui  s'empare  des  tables 
vers  1770,  et  que  les  tables  à  jeu  Louis  XVI  aussi  bien  que 
les  petites  tables  de  dame,  les  tables  de  toilette,  etc.,  con- 
servent le  pied  de  biche  jusqu'à  la  Révolution.  On  en 
trouve  la  preuve  dans  La  Partie  de  Wist,  de  Moreau  le 
Jeune  (1776). 

Le  dessus  des  tables  «  de  brelan  »  est  circulaire  et 
d'environ  imi35  de  diamètre.  Au  milieu,  dans  un  trou 
rond  d'environ  om270  à  om295  de  diamètre,  on  ajuste  un 
corbillon  avec  cassetin  où  l'on  place  le  flambeau  et  tout 
autour  des  jeux  de  cartes  dans  des  cases.  On  fait  généra- 
lement ces  tables  brisées. 

Les  tables  «  de  tri  »  représentent  un  triangle  équilatéral 
de  imi35  de  diamètre.  Elles  n'ont  que  trois  pieds  et  peuvent 
parfois  se  replier  en  suivant  la  ligne  médiane.  Le  dessus 
prend  alors  la  forme  d'un  triangle  rectangle. 

Vers  1780,  on  fait  de  petites  tables,  avec  damier  en 
marqueterie  sur  le  dessus,  et  de  grandes  tables  aménagées 
pour  le  trictrac  de  im30  de  longueur.  Les  pieds  sont  droits 
et  dans  le  goût  du  jour.  Comme  pour  toutes  les  tables  à 
jouer,  l'exécution  en  est  soignée  et  met  en  œuvre  des  bois 
de  rapport. 

—  33  — 


LES  MEUBLES  DU  XVII I*  SIÈCLE 

TABLES  A  ÉCRIRE 

La  spécialisation  des  tables  en  tables  à  écrire  date  de 
la  fin  du  xvne  siècle.  Leur  vogue  commence  vers  1725  et 
diminue  progressivement  à  mesure  que  l'usage  des  bureaux 
fermés  se  répand.  Ce  sont  les  grandes  tables  de  l'époque, 
puisqu'on  leur  donne  depuis  im30  jusqu'à  im95  et 
même  2m6o  de  longueur  sur  une  largeur  proportionnée, 
c'est-à-dire  om65,  jusqu'à  om975  et  même  im30.  Le  dessus 
est  composé  d'un  bâti  de  omo8  à  omno  de  largeur  enca- 
drant un  panneau  de  sapin  sur  lequel  on  colle  du  maroquin, 
du  chagrin,  de  la  basane  ou  du  veau. 

Le  pied  des  tables  à  écrire  n'a  rien  de  particulier.  Il  se 
compose  des  quatre  pieds  et  des  quatre  traverses  obligées, 
avec  trois  tiroirs  disposés  en  largeur  sur  la  traverse  de 
devant.  Sous  la  Régence  et  sous  Louis  XV,  les  pieds  sont 
contournés  en  S  et  rehaussés  de  bronze.  C'est  la  table- 
bureau  du  portrait  de  Samuel  Bernard,  par  Rigaud  (1725). 
Plus  tard,  ils  obéissent  aux  formes  droites.  Les  ornema- 
nistes Louis  XVI  en  dessinent  d'élégants  et  sobres  modèles 
à  l'antique,  à  la  financière,  à  la  chancelière,  à  la  française, 
à  l'anglaise,  à  l'italienne,  à  la  royale. 

Quand  on  veut  faire  servir  les  tables  à  écrire  à  plusieurs 
personnes,  sans  accroître  démesurément  leurs  dimensions, 
on  les  munit  de  tablettes  à  coulisse,  une  à  chaque  bout,  et 
deux  par  derrière.  Dans  ce  cas,  comme  les  coulisses  sont 
disposées  sous  le  dessus  de  la  table,  il  ne  reste  pas  assez  de 
place  pour  mettre  des  tiroirs.  Cet  inconvénient  conduit  de 

—  34  — 


TABLES  —  BUREAUX  —  GUÉRIDONS  —  ÉCRANS 

bonne  heure  à  l'invention  du  «  cassetin  »  ou  «  serre-papiers  », 
simple  gradin  à  cases  ouvertes  qui  remplace  les  tiroirs 
absents  et  se  fixe  à  volonté  sur  le  dessus  de  la  table  à  l'aide 
de  goujons  à  vis.  Boulle  en  a  dans  ses  ateliers  avant  1720,  et 
l'on  peut  croire  qu'il  en  fait  des  ouvrages  soignés  d'ébénis- 
terie.  Vers  1740,  le  serre-papiers  est  devenu  un  petit  meuble 
à  part,  qui  présente  non  seulement  des  cases  vides  pour  les 
papiers  sans  importance,  mais  aussi,  pour  les  papiers  secrets, 
des  tiroirs  fermant  à  clef  de  om35o  à  om405  de  longueur  sur 
om245  à  om270  de  largeur.  On  en  fait  en  bois  de  placage  et 
même  en  laque  :  on  les  surmonte  de  pendules  ou  de  groupes 
de  bronze. 

Au  milieu  du  siècle,  on  imagine  de  protéger  le  serre- 
papiers  par  un  volet  mobile  qui,  soit  en  s'abattant,  soit  en 
se  relevant,  assure  le  secret  des  casiers.  De  là,  le  bureau  à 
cylindre  pour  les  tables  à  écrire  de  grande  dimension  et  le 
secrétaire  à  abattant  pour  les  petites  tables  à  écrire. 

BUREAU  A  CYLINDRE 

Le  bureau  à  cylindre  ou  à  panse  se  compose  d'un  pied 
de  table  pourvu  de  tablettes  à  coulisses  par  les  bouts  et  de 
tiroirs  par  devant,  avec  un  dessus  garni  de  cuir,  quelquefois 
à  glissière  mobile  pour  compenser  la  place  prise  par  le  serre- 
papiers.  Les  dimensions  de  cette  table,  en  1770,  sont  à  peu 
près  celles  des  tables  à  écrire  :  im5i5  à  im46o  de  longueur 
sur  om785  à  om8io  de  largeur  et  om70  de  hauteur;  hauteur 
totale  :  im245  à  im30. 

Le  serre-papiers  ou  secrétaire  garni  de  cases  et  de  tiroirs 


35 


LES  MEUBLES  DU  XVI II*  SIÈCLE 

règne  sur  toute  la  longueur  de  la  table  et  se  ferme,  ainsi  que 
tout  le  bureau,  par  le  moyen  d'une  trappe  circulaire  dite 
«  cylindre  ». 

Ce  cylindre  peut  être  fait  en  deux  parties  brisées,  dont 
une  se  replie  derrière  le  serre-papiers,  ou  comporter  une 
succession  de  petites  alaises  de  omo55  à  omo8o  de  largeur 
qui  s'enroulent  autour  d'un  cylindre  à  l'aide  d'un  ressort. 
Le  dessus  du  secrétaire  est  le  plus  souvent  terminé  en 
forme  d'amortissement  avec  plusieurs  tiroirs  sur  la  largeur. 

C'est  un  meuble  très  orné,  presque  toujours  couvert 
de  bois  de  rapport  et  de  marqueterie  (témoin  le  bureau  de 
Louis  XV  au  musée  du  Louvre).  Il  suit  pour  le  décor  et  pour 
les  formes  l'évolution  des  styles.  Vers  1785,  on  donne  au 
modèle  en  vogue  plus  de  légèreté,  im30  et  même  imi5  de 
longueur  sur  om65o  de  largeur.  L'amortissement  comporte 
un  rang  de  tiroirs  avec  une  galerie  de  bronze  repercée. 
Parfois,  il  figure  un  petit  gradin  formant  bibliothèque. 

SECRETAIRE  A  ABATTANT 

Les  petites  tables  à  écrire  ne  diffèrent  des  grandes  que 
par  les  dimensions  de  leur  dessus,  réduit  quelquefois  à 
om650  de  longueur  sur.om405  à  om485  de  largeur,  et  par 
un  petit  rebord  qu'on  y  ajoute  de  trois  côtés.  Ce  dessus 
est  tantôt  garni  de  peau,  tantôt  en  bois  uni  et  apparent. 
Vers  1770,  on  le  cintre  par  le  devant,  étrange  anomalie 
puisque  la  position  de  la  personne  qui  écrit  semble 
plutôt  exiger  une  forme  creuse. 

Au  nombre  de  ces  petites  tables,  il  faut  comprendre 

-36- 


TABLES  —  BUREAUX  —  GUÉRIDONS  —  ÉCRANS 

les  secrétaires  de  toute  espèce,  à  la  fois  tables  et 
meubles  fermés,  et  que  l'on  désigne  volontiers  aujourd'hui 
sous  le  nom  de  petits  bureaux  de  dames.  Leur  pied,  d'une 
hauteur  de  om65o  à  om730  est  fait  de  quatre  pieds  de  biche 
très  légers.  Il  comporte,  sur  le  devant,  deux  rangées  de  tiroirs 
qui  occupent  om245  à  om270  de  hauteur.  Le  rang  inférieur 
ouvre  de  toute  la  profondeur  du  meuble.  Le  premier  rang 
n'a  de  mobiles  que  les  tiroirs  des  bouts.  Le  tiroir  du  milieu 
est  simulé,  sa  place  étant  occupée  par  une  case  ou  cave  qui 
s'ouvre  par  en  haut  pour  les  papiers  secrets. 

Le  dessus  de  la  table,  qui  mesure  depuis  om65o  à  om975 
de  longueur  sur  om325,  om405  ou  om46o  de  largeur,  est 
entièrement  occupé  par  un  serre-papiers  de  om245  à  om325 
de  hauteur,  composé  de  deux  rangs  de  tiroirs  étages  en 
pyramide  aux  deux  bouts,  avec  tablettes  ouvertes  dans 
l'intervalle.  Ce  serre-papiers  forme  un  coffre  ou  bâti  à  part 
(comme  dans  les  bureaux  à  cylindre).  Il  entre  à  rainures 
dans  le  dessus  de  la  table,  sur  lequel  on  le  colle  ou  on 
l'arrête  par  des  goujons,  et  se  ferme  sur  le  devant  par  une 
porte  ou  «  abattant  »  incliné  à  450,  servant  de  table  à  écrire 
quand  il  est  rabattu.  L'abattant  se  soutient  horizonta- 
lement, soit  avec  des  tirants  de  fer  placés  au-dessous  de  la 
table,  soit  avec  des  crochets  attachés  d'un  bout  au  revers 
de  l'abattant  et  arrêtés  de  l'autre  dans  une  mortaise  pra- 
tiquée à  l'intérieur  du  bâti  du  serre-papiers  où  ils  rentrent 
quand  on  ferme  l'abattant. 

Ce  petit  meuble,  en  grande  vogue  à  partir  de  1745, se 
fait  de  bois  uni  et  sans  moulures.  Les  modèles  élégants  sont 
recouverts  de  bois  de  placage  ou  de  marqueterie.  Certains 


—  37 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

sont  chantournés  sur  le  pourtour  de  l'abattant.  Ils  n'ont 
point  d'amortissement.  Vers  1780,  on  leur  donne  le 
nom  de  secrétaires  «  en  tombeau  »,  plutôt  sans  doute  pour 
la  forme  en  pente  de  leur  abattant  (1),  que  pour  leur  rôle 
de  tombeau  des  secrets.  Les  ébénistes  leur  ont  fait  subir 
quelques  modifications  heureuses.  Le  pied  comporte  tou- 
jours deux  rangées  de  tiroirs,  mais  la  rangée  inférieure  n'a 
de  tiroirs  qu'aux  deux  bouts,  l'espace  du  milieu  restant 
libre  pour  le  jeu  des  jambes.  Le  secrétaire  est  surmonté  d'un 
amortissement  présentant  un  rang  de  quatre  tiroirs  et  une 
légère  galerie  de  bronze.  Les  dimensions  sont  un  peu  plus 
grandes  et  la  longueur  atteint  im250  sur  une  hauteur^  totale 
de  imi35- 

Un  compromis  élégant  de  la  même  époque  combine  la 
petite  table  à  écrire  avec  le  casier  de  livres  et  donne  le 
«  bonheur  du  jour  ».  On  le  fait  en  acajou  avec  un  rang  de  deux 
ou  trois  tiroirs  selon  la  longueur  de  la  table.  La  hauteur  du 
casier,  à  portes  vitrées,  avec  rideaux  de  taffetas  vert,  est 
également  très  variable.  Elle  ne  dépasse  pas  parfois  omio,o. 
Tous  ces  petits  bureaux  de  dame  sont  d'une  grande 
variété  et  toujours  d'une  exécution  soignée. 

Roubo  donne  aussi  la  construction  d'un  secrétaire 
«  à  culbute  »,  dont  le  serre-papiers  rentre  dans  l'intérieur 
du  pied  de  table  «  en  faisant  la  culbute  »,  ce  qui  permet 
d'utiliser  la  table  tantôt  pour  écrire  et  tantôt  pour  jouer. 
Il  est  probable  que  ce  meuble  singulier  fut  d'un  usage  peu 
fréquent. 

(1)  Cf.  pi.  XXVII  le  lit  à  «  tombeau  ». 


-38- 


TABLES  —  BUREAUX  —  GUÉRIDONS  —  ÉCRANS 


TABLES  DE  TOILETTE 

Dans  la  même  catégorie  des  meubles  à  bâtis  simples 
rentrent  les  tables  de  toilette  et  les  tables  de  nuit. 

La  table  de  toilette  proprement  dite,  telle  que  nous  la 
montrent  les  estampes  de  Moreau  ou  de  Lawrence,  n'est 
qu'une  table  ordinaire  dont  les  angles  ont  été  arrondis  et 
dont  le  pourtour  est  muni  d'un  rebord  de  omo65  à  omo85  de 
hauteur.  On  la  recouvre  d'un  tapis  et  d'une  «  toilette  »  (i) 
garnie  de  mousseline  ou  de  dentelle.  On  y  pose  les  usten- 
siles nécessaires  à  la  parure  et  à  l'ajustement  :  miroir,  boîtes 
à  poudre,  flacons  à  odeur,  pommades. 

Vers  1770,  on  fait  des  tables  de  toilette  «  ouvrantes  » 
à  pieds  de  biche  et  à  dessus  divisé  en  trois  parties  sur  la 
largeur.  Le  panneau  du  milieu,  qui  porte  une  glace,  se 
relève  verticalement;  ceux  des  côtés  qui  recouvrent  deux 
caissons  pour  les  flacons  et  les  ustensiles  de  toilette,  se 
rabattent  des  deux  côtés  de  la  table.  Au-dessous  de  la  glace 
est  disposée  une  petite  tablette  à  écrire,  large  d'environ 
om325,  que  l'on  tire  quand  on  en  veut  faire  usage.  Au-dessous 
de  cette  tablette  et  des  deux  caissons  sont  ménagés  trois 
tiroirs  de  omo6  à  omo8  de  hauteur.  On  donne  au  meuble 
environ  om975  de  longueur  sur  om755  de  hauteur. 

Cette  table  de  toilette- ouvrante  dite  «  demi- toilette  » 
est  encore  en  vogue  sous  Louis  XVI.  On  en  fait  un  petit 
meuble  léger,  à  pieds  de  biche,  recouvert  en  bois  des  îles 

(1)  C'est  le  sens  propre  :  «  petite  toile  »,  ordinairement  bordée  de  dentelle,  qu'on 
étale  sur  une  table. 

—  39  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

et  même  en  marqueterie.  Nous  mentionnerons,  en  parlant 
des  meubles  fermants,  d'autres  combinaisons  servant  au 
même  usage,  telles  que  les  commodes-toilettes  et  les 
bureaux- toilettes. 

TABLES  DE  NUIT 

Inventée  en  1717,  selon  Voltaire  (Dictionnaire  philo- 
sophique), la  table  de  nuit,  «  ce  meuble  commode  qu'on 
place  près  d'un  lit  et  sur  lequel  se  placent  plusieurs  usten- 
siles »,  se  compose  de  quatre  pieds  et  de  deux  tablettes, 
l'une  à  om485  de  hauteur,  l'autre  à  om70,  recouvertes  parfois 
de  marbre.  L'espace  compris  entre  ces  deux  tablettes  est 
fermé  sur  trois  côtés  par  des.  panneaux  à  jour.  Au-dessous 
de  la  tablette  du  bas,  on  pratique  un  petit  tiroir  d'environ 
omo55  de  hauteur  qui  s'ouvre  à  droite  de  la  table.  Les  pieds 
et  les  trois  côtés  sont  en  saillie  au-dessus  de  la  tablette  du 
haut  pour  retenir  les  objets  qu'on  y  place.  C'est  un  meuble 
léger,  à  pieds  de  biche  et  à  formes  chantournées  jusque 
vers  1770. 

Sous  Louis  XVI,  la  table  de  nuit  est  entièrement 
ouverte.  Les  tablettes  ne  sont  reliées  que  par  deux  panneaux 
de  côté,  et  la  tablette  du  bas  sert  aussi  bien  à  porter  des 
livres  qu'un  vase  de  nuit.  Sous  la  tablette  du  haut,  dépour- 
vue de  rebord,  on  dispose  un  rang  de  deux  petits  tiroirs. 
Hauteur  om65o,  largeur  om5i5. 


—  40  — 


TABLES  —  BUREAUX  —  GUÉRIDONS  —  ÉCRANS 

GUERIDONS 

Avant  l'invention  des  tables  de  nuit,  c'est  le  guéridon 
qui  sert  à  porter  la  lumière  et  tout  ce  dont  on  peut  avoir 
besoin  pour  la  nuit.  Mais  le  guéridon  du  XVIIe  siècle,  de 
om8io  à  om975  de  hauteur,  s'est  abaissé  dès  la  Régence  au 
niveau  d'une  table  un  peu  élevée,  om70  à  om755.  Son  dessus, 
monté  à  vis  sur  une  tige  unique,  est  ravalé  pour  former 
rebord  au  pourtour  que  l'on  décore  ordinairement  de  mou- 
lures. Le  pied,  en  forme  de  plateau  et  orné  également  de 
moulures,  repose  sur  trois  ou  quatre  boules.  Vers  1770, 
le  guéridon  à  la  mode  perd  encore  de  hauteur.  Le  pied, 
au  lieu  d'un  plateau  plein,  se  compose  de  trois  patins  qui 
s'assemblent  dans  la  tige.  Comme  il  sert  souvent  à  porter 
la  lumière  près  du  feu,  on  y  ajoute  une  main  en  saillie  pour 
tenir  un  écran  qu'on  arrête  avec  une  vis  à  la  hauteur 
convenable. 

Sous  Louis  XVI,  l'anglomanie  fait  créer  de  charmants 
modèles  de  guéridons  ou  de  petites  tables  pour  «le  déjeuner 
à  l'anglaise  ».  On  les  fait  rectangulaires,  avec  rebords  sur  les 
quatre  côtés,  circulaires,  avec  tablette  entre  les  pieds.  On 
tient  les  pieds  cambrés  ou  à  l'antique  (Boucher  fils). 
Aucun  de  ces  petits  meubles  n'a  de  tiroirs. 

CHIFFONNIERES 

Les  chiffonnières  en  ont.  Ce  sont  de  petites  tables  dont 
les  dames  se  servent  lorsqu'elles  travaillent  à  coudre  ou  à 
broder.  Elles  ont  ordinairement  om650  de  hauteur,  et  leur 

—  41  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIIIe  SIÈCLE 

dessus  mesure  om325  à  om405  de  longueur  sur  om245  à 
om325  de  largeur.  Sous  ce  dessus,  recouvert  parfois  de 
maroquin  comme  pour  les  tables  à  écrire  et  muni  de  rebords 
sur  trois  côtés,  on  ménage  deux  ou  trois  tiroirs  superposés 
dont  l'ouverture  se  fait  par  devant  ou  par  côté.  Celui  du 
haut  est  disposé  pour  recevoir  un  encrier.  Le  meuble  tient 
donc  autant  des  petites  commodes  que  des  tables.  Sous 
Louis  XV,  il  est  chantourné  et  à  pieds  de  biche.  On  le 
munit,  à  omi35  ou  omi6o  de  la  base,  d'une  tablette  assem- 
blée avec  les  quatre  pieds,  dont  elle  maintient  l'écart,  et 
garnie  au  pourtour  d'un  rebord  pour  retenir  ce  qu'on  y 
met.  Comme  on  s'en  sert  l'hiver,  au  coin  du  feu,  on  y 
adapte  parfois  un  écran  par  derrière,  à  l'aide  de  deux 
coulisseaux. 

Ce  petit  meuble  léger,  souvent  monté  sur  roulettes 
de  cuivre,  est  en  grande  vogue  de  1775  à  1789.  La  fan- 
taisie des  ébénistes  et  des  ornemanistes  en  multiplie  les 
variétés. 

On  fait  des  chiffonnières  rectangulaires,  larges  de  om485, 
hautes  de  om730,  avec  un  seul  rang  de  tiroirs,  une  galerie  en 
bronze  repercée  entourant  le  dessus,  un  filet  garnissant  la 
tablette  du  bas  de  façon  à  former  une  case  pour  les  laines 
ou  les  chiffons  ;  les  pieds  droits  sont  à  l'antique.  On  en 
fait  aussi  de  circulaires,  à  om325  de  diamètre  environ, 
hautes  de  om755,  avec  deux  tablettes  entre  les  pieds. 

Vers  1785,  la  mode  amène  la  «  chiffonnière  ronde  à 
l'anglaise  »,  d'une  construction  un  peu  différente.  C'est  une 
table  plus  basse  (om540  de  hauteur),  à  pieds  légers  et  droits 
montés  sur  roulettes,  à  tablette  distante  de  om2i5  du  sol. 

—  42  — 


TABLES  —  BUREAUX  —  GUÉRIDONS  —  ÉCRANS 

Le  dessus  peut  être  carré  (ou  plutôt  rectangulaire),  avec 
deux  rangs  de  tiroirs  en  dessous.  Il  peut  être  circulaire 
(diamètre  om43o),  avec  un  seul  rang  de  tiroirs  (i). 

ATHENIENNES 

Citons  encore,  parmi  les  petits  meubles,  l'athénienne, 
gracieuse  et  éphémère  création  de  la  mode  à  la  «  grecque  ». 
C'est  une  petite  table  en  forme  de  trépied,  composée  de 
quatre  pieds  et  de  trois  tablettes  circulaires,  l'une  à  la  base, 
la  seconde  au  milieu,  la  troisième  formant  dessus,  et  de 
plus  en  plus  grandes.  Celle  d'en  haut  contient  une  cave 
ronde  pour  recevoir  des  rieurs.  Wattin,  qui  s'en  attribue 
l'invention,  en  donne  une  description  détaillée  dans  les 
Annonces  (1773).  Lalonde  appelle  l'athénienne  «  petit  pied  » 
ou  «  caisse  à  bouquets  »  (hauteur  omo,20,  diamètre  om43o). 
En  aucun  cas,  on  ne  lui  donne  le  nom  de  brûle-parfums 
qu'on  trouve  consacré  dans  les  catalogues  de  ventes. 

PUPITRES  A  MUSIQUE 

Nous  laissons  de  côté  les  pupitres,  simples  ustensiles 
d'usage.  Mais  sous  Louis  XVI,  on  construit  des  pupitres  à 
musique  qui  sont  de  véritables  meubles.  Ce  sont  de  petites 
tables,  montées  sur  un  pied  unique  à  patins,  dont  le  dessus  se 


(1)  Le  terme  de  chiffonnière  désigne  aussi,  à  cette  époque,  un  corps  de  tiroirs  de 
im3o  ou  2m50  de  hauteur.  C'est  le  meuble  que  nous  appelons  aujourd'hui  «  chiffonnier  ». 
Cf.  ch.  IV,  p.  59- 


—  43 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

relève  à  30  degrés  pour  servir  de  pupitre.  On  fait  aussi  de 
petites  tables  à  quatre  pieds  sur  lesquelles  on  dresse  un 
pupitre  à  tige. 

PARAVENTS  ET  ECRANS 

Quant  aux  écrans  et  aux  paravents,  il  y  a  peu  de  mots 
à  en  dire.  Le  paravent  est  ce  meuble  à  bâtis,  composé  de 
plusieurs  feuilles  jointes  par  des  charnières,  que  créa  le 
xvne  siècle  finissant  et  que  le  XVIIIe  multiplie  étonnemment 
dans  les  intérieurs,  autour  des  tables  où  l'on  joue  et  des 
foyers  où  l'on  cause.  Les  bâtis  sont  assemblés  par  une 
traverse  médiane.  Les  feuilles,  au  nombre  de  4,  5,  8  et 
même  10,  sont  ferrées  en  sens  contraire  pour  se  replier 
les  unes  sur  les  autres.  On  leur  donne  depuis  om975  jusqu'à 
im95o  et  2m275  de  hauteur,  sur  une  largeur  de  om485  à 
om8io,  en  proportion  de  la  hauteur.  La  plupart  des  para- 
vents des  deux  premiers  tiers  du  siècle  n'ont  pas  de  bois 
apparent.  Vers  1785,  on  en  fait  des  modèles  très  riches,  à 
bois  sculpté  et  doré  dans  le  goût  du  moment. 

La  variété  est  plus  grande  dans  les  écrans,  et  surtout 
la  recherche  du  décor.  Le  type  classique  du  xvne  siècle, 
toujours  en  vogue,  est  composé  de  deux  pieds  ou  montants 
montés  sur  patins  et  joints  ensemble  par  deux  traverses, 
l'une  en  bas,  l'autre  en  haut,  cette  dernière  faite  de  deux 
pièces  pour  laisser  passer  le  châssis  qui  coule  dans  des 
rainures  pratiquées  dans  les  montants.  On  hausse  ou  baisse 
le  châssis  à  volonté,  et  on  le  maintient  en  place  à  l'aide 
d'un  cordon,  ainsi  que  les  glaces  des  voitures.  Parfois  on 

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TABLES  —  BUREAUX  —  GUÉRIDONS  —  ÉCRANS 

y  adapte  des  tablettes  à  lire  ou  à  écrire,  qui  se  relèvent  ou 
s'abaissent  à  volonté.  Vers  1770,  l'écran  mesure  de  om8io 
à  imi35  de  hauteur  sur  om65o  à  om775  de  largeur.  Le 
décor  est  très  riche  et  suit  l'évolution  des  styles. 

Vers  1785,  on  fait  des  écrans  circulaires  montés  sur 
pivot,  de  om38o  de  diamètre  environ.  Le  fût  est  cannelé  et 
le  pied  en  plateau  ou  à  patin;  mais  ce  modèle  est  moins 
répandu  que  les  combinaisons  ingénieuses  qui  adaptent 
l'écran  aux  guéridons,  aux  chiffonnières,  dont  nous  venons 
de  parler. 

CONSOLES 

Il  ne  nous  reste  plus,  avant  de  passer  aux  meubles 
fermants,  qu'à  dire  quelques  mots  de  la  console  ou,  pour 
parler  comme  les  décorateurs  du  xvme  siècle,  du  «  pied  de 
table  orné  pour  entre-croisées  ».  Le  meuble  est  composé  d'un 
dessus,  le  plus  souvent  de  marbre,  porté  par  quatre  pieds 
dont  les  deux  de  derrière  sont  verticaux  et  plaqués  au  mur, 
et  les  deux  de  devant  recourbés  pour  se  rapprocher  à 
l'entre-jambe  et  rentrer  en  quelque  sorte  sous  la  table.  Cette 
forme  «  en  console  »  des  pieds  donne  son  nom  au  meuble. 

Comme  la  console  est  invariablement  adossée  à  un 
trumeau,  elle  n'a  que  trois  faces  apparentes  et  son  dessus 
présente  la  forme  d'une  moitié  de  table,  ovale  ou  chan- 
tournée. Les  pieds  sont  toujours  reliés  par  une  entre-jambe 
dont  le  centre  porte  un  vase  ou  un  motif  de  décoration 
important.  Il  s'agit  donc  moins  d'un  meuble  que  d'un 
élément    fixe   de    décoration   intérieure,   dessiné  par    les 

—  45  — 


LÈS  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

architectes,  en  harmonie  avec  les  moulures  et  les  corniches 
de  l'appartement,  et  destiné  à  occuper  une  place  déterminée 
pour  laquelle  il  est  construit,  au  même  titre  qu'une  glace 
ou  un  trumeau.  Aussi  l'architecte  et  le  sculpteur,  n'ayant 
pas  à  tenir  compte  des  conditions  de  solidité,  d'équilibre,  de 
commodité  qu'on  exige  d'une  table  d'usage,  en  font-ils 
une  véritable  fantaisie  décorative.  C'est  très  probablement 
dans  les  consoles  que  se  manifestent,  à  chaque  époque,  les 
premières  nouveautés  de  style. 

Vers  1730,  Meissonnier,  Slodtz  et  Oppenord  créent 
la  console  rocaille.  Roumier,  Cuvillier,  Pineau,  de 
1745  à  1755,  en  varient  à  l'infini  les  végétations  fabuleuses 
mêlées  de  dragons,  les  rinceaux  à  branches  détachées,  les 
chutes  de  fleurs  s'échappant  de  rocailles  à  profil  singulier. 
Ceinture,  pieds,  entre-jambe  se  contournent,  se  creusent, 
s'arrondissent  avec  des  hardiesses  de  forme,  des  licences 
décoratives  incroyables.  Rien  de  droit  ni  de  symétrique. 
Les  cartouches  et  les  écussons  penchent  sur  leur  axe.  Il 
est  impossible  de  diviser  un  ornement  par  sa  ligne  médiane 
en  deux  parties  qui  se  répètent.  Mais  cette  asymétrie  ne 
compromet  pas  l'équilibre.  Si  les  deux  côtés  ne  se  répondent 
pas,  ne  se  répètent  pas  exactement,  leurs  masses  se  pon- 
dèrent et  se  balancent.  L'œil  ne  s'aperçoit  pas  du  défaut  de 
symétrie  (1). 

Le  retour  aux  formes  droites  est  déjà  très  avancé 
dans  la  décoration  architecturale  intérieure  sans  que 
l'on  ait  encore  renoncé  à  la  console  rocaille,  de  tous  les 
meubles   celui   qui   porte  le   mieux  la  marque   du   style 

(1)  H.  Clouzot,  L'Ameublement  Louis  XV.  Paris-Vincennes,  1912,  in-40. 

-46- 


TABLES  —  BUREAUX  —  GUÉRIDONS  —  ÉCRANS 

Louis  XV.  En  1772,  Roubo  en  donne  des  modèles  d'une 
exubérance  et  d'une  richesse  de  décor  sans  pareilles.  Mais 
déjà  Delafosse,  Boucher  fils  et  leurs  émules  prêchent  par 
leurs  exemples  l'évangile  des  formes  droites  et  des  courbes 
régulières.  Le  dessus  de  leurs  consoles  prend  la  forme  d'une 
demi-circonférence  ou  d'un  rectangle.  Les  pieds  droits  sont 
cannelés.  La  ceinture  également,  quand  elle  n'est  pas  agré- 
mentée de  feuilles  d'eau,  de  rubans  ou  de  piastres.  D'un 
pied  à  l'autre,  au-dessous  de  la  ceinture,  se  détachent  des 
guirlandes  de  fleurs,  des  nœuds  de  ruban,  des  chutes,  reliés 
à  des  cartouches,  à  des  médaillons.  L'entre-jambe  supporte 
un  vase  antique,  une  corbeille  de  fleurs,  un  trophée  de 
flèches,  de  carquois,  de  flambeaux,  de  colombes.  Parfois,  la 
console  repose  sur  trois  volutes  de  forme  architectonique, 
ornées  d'acanthes  et  réunies  en  seul  pied  par  la  base. 


IV 
MEUBLES    FERMANTS 

Nous  arrivons  maintenant  aux  meubles  à  bâtis  et  à 
panneaux,  aux  meubles  fermants,  comme  les  armoires,  les 
buffets,  les  commodes  ou  les  secrétaires-armoires.  Le  Grand 
Siècle  n'a  connu  que  le  cabinet,  l'armoire  et  le  coffre.  Ces 
modèles  classiques  se  métamorphosent  dès  la  Régence  en 
une  prodigieuse  quantité  de  grands  et  de  petits  meubles, 
aux  usages  nouveaux,  aux  noms  inconnus.  La  plupart  se 
font  en  bois  de  rapport  ou  de  marqueterie.  Nous  sommes 
maintenant  dans  le  domaine  des  ébénistes. 

ARMOIRES 

Les  plus  grands  des  meubles  fermants,  les  armoires, 
sont  en  même  temps  les  moins  sujets  aux  transformations 
de  la  mode.  Les  modèles  de  1770  diffèrent  à  peine  de  ceux 
de  1750,  et  même  de  ceux  de  1720.  N'en  soyons  pas  surpris. 
Ce  genre  de  meuble  ne  figure  que  dans  les  appartements  des 
gens  de  condition  médiocre,  conservateurs  par  nécessité 
aussi  bien  que  par  goût.  Les  gens  riches,  qui  ne  peuvent 
se  passer  d'armoires,  les  relèguent  dans  la  garde-robe,  les 
offices  ou  les  pièces  de  rebut,  où  la  forme  et  le  décor  im- 
portent peu.  Conséquence  de  ce  rôle  social  :  les  plus  beaux 
modèles  se  retrouvent  dans  les  intérieurs  bourgeois  et  rus- 

-48- 


MEUBLÉS  FERMANTS 

tiques,  où  ils  tiennent  la  place  d'honneur,  comme  c'est  le 
cas  pour  les  armoires  normandes.  Dans  les  hôtels  riches, 
c'est  un  meuble  d'utilité  dont  la  peinture  dissimule  mal 
les  matériaux  communs  et  le  défaut  d'ornement. 

Les  éléments  constructifs  de  l'armoire  se  composent 
de  la  devanture  (deux  portes,  un  chambranle  et  une  cor- 
niche), de  deux  côtés,  d'un  derrière,  de  deux  fonds.  On  les 
démonte  à  volonté  à  l'aide  de  vis  à  écrous,  semblables  à 
celles  des  lits.  Elles  sont  garnies  à  l'intérieur  de  tablettes 
et  de  tiroirs.  Quelquefois  on  y  ménage  à  la  partie  inférieure 
des  tiroirs  apparents.  Les  corniches,  construites  à  part, 
rentrent  à  rainure  dans  les  traverses  du  haut.  Elles  ne 
retournent  pas  derrière  l'armoire  et  sont  coupées  au  ras  des 
côtés.  Le  meuble  mesure  depuis  im95,  2m275  et  même 
2m6o  de  hauteur,  sur  imi35  à  im4Ôo  de  largeur  et  om46o 
à  om485  de  profondeur.  On  le  fait  en  chêne,  en  hêtre  ou 
en  noyer  avec  des  tablettes  en  sapin.  Pour  les  panneaux  de 
derrière,  on  emploie  souvent  de  vieilles  douves  de  tonneaux. 

Pendant  le  second  quart  du  xvme  siècle,  on  cintre 
les  corniches  en  S  ou  en  anse  de  panier,  non  seulement  en 
élévation,  mais  même  en  plan,  de  sorte  que  l'on  voit  des 
armoires  bombées  ou  ventrues.  Vers  1770,  on  les  fait  indiffé- 
remment cintrées  ou  droites.  A  partir  de  1780,  les  corniches 
cintrées  sont  exceptionnelles.  On  ne  les  retrouve  guère  que 
chez  les  menuisiers  de  province,  fidèles  aux  traditions.  La 
traverse  inférieure  du  chambranle  reste  également  très 
longtemps  chantournée,  avec  des  pieds  de  biche.  Quant 
aux  vantaux,  ils  suivent  le  style  général  des  portes  et  des 
trumeaux    moulurés    de    l'appartement.    Découpés    sous 

~  49  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Louis  XV  en  quart  de  cercle,  chantournés  à  leur  partie 
supérieure  et  sur  tout  le  pourtour  de  leurs  panneaux,  ils 
ne  présentent  plus,  vers  1780,  que  des  lignes  droites.  Le 
meuble  est  devenu  une  construction  architectonique,  con- 
formée aux  règles  des  ordres  antiques,  avec  frise,  architrave, 
corniche,  soubassement.  Certains  modèles,  aussi  bien 
Louis  XV  que  Louis  XVI,  sont  à  pans  coupés. 

Les  moulures  faisant  le  principal  ornement  des 
armoires,  les  parties  sculptées  sont  à  l'ordinaire  sobrement 
distribuées.  Dans  l'armoire  normande,  cependant,  la  frise, 
les  champs  autour  des  panneaux,  le  montant  médian,  la 
traverse  inférieure  sont  chargés  de  motifs  en  relief  assez 
accentués,  d'une  facilité  et  d'une  abondance  un  peu  banales 
mais  agréables  à  l'œil.  L'armoire  Louis  XVI  à  l'antique  ne 
présente  pour  ainsi  dire  aucun  ornement  de  sculpture. 

On  fait  aussi  des  armoires  de  petite  dimension  dont 
la  parure  de  marqueterie,  de  laque  ou  de  bronze  doré  n'est 
pas  évidemment  destinée  aux  antichambres  ni  aux  garde- 
robes.  On  en  connaît  de  Cressent,  avec  des  vantaux  de 
laque  chinoise,  empruntés  sans  doute  à  des  feuilles  de 
paravent  (hauteur  im5o,  largeur  im35,  profondeur  om37o). 
Ces  meubles  jouaient  le  rôle  de  «  cabinets  »  pour  certains 
amateurs. 

BUFFETS 

Après  les  armoires,  les  buffets  sont  les  plus  grands  des 
meubles  fermants.  Mais  on  ne  les  trouve  guère,  non  plus,  que 
chez  les  gens  de  condition  médiocre.  Dans  les  intérieurs 
riches,  l'architecte  ménage  dans  la  décoration  de  la  salle  à 

—  50  — 


MEUBLES  FERMANTS 

manger  des  placards  avec  des  tablettes  d'appui  pour  le 
service  des  plats.  C'est  la  disposition  adoptée  par  Bérain  , 
qui  dessine  pour  l'intendant  Bégon  trois  placards  à  fonds  de 
glace  et  à  portes  vitrées  pour  serrer  l'argenterie,  au-dessus 
d'une  vasque  et  de  deux  tables  de  marbre  soutenues  par 
des  consoles  sculptées  à  hauteur  d'appui.  Blondel,  à  son 
tour,  donne  dans  son  Architecture  française  des  plans  de 
buffets  fixes. 

Les  buffets  mobiles  sont  divisés  en  deux  parties  sur 
leur  hauteur,  à  l'endroit  de  la  tablette  d'appui,  le  corps  du 
haut  formant  retrait  sur  celui  du  bas.  On  peut  ainsi,  quand 
on  déplace  le  meuble,  les  porter  chacune  séparément.  Les 
faces  de  chaque  corps  sont  fermées  par  deux  portes,  comme 
les  armoires.  Le  corps  du  bas  renferme  d'habitude  à  l'inté- 
rieur un  rang  de  tiroirs  d'environ  omno  de  hauteur,  placés 
au-dessous  de  la  tablette  d'appui  et  protégés  par  un  bâti 
ou  caisson.  On  y  serre  l'argenterie.  L'espace  qui  reste  dans 
le  bas  du  buffet  est  coupé  en  deux  par  une  tablette.  Le 
corps  du  haut  en  comporte  trois  ou  quatre,  parfois  chan- 
tournées, en  tout  cas  munies  d'un  léger  rebord  pour  retenir 
les  porcelaines  dressées  debout.  Car,  pendant  la  durée  des 
repas,  le  meuble  reste  ouvert,  «  plus,  dit  Roubo,  par  osten- 
tation que  par  nécessité  ».  Il  faut  bien  faire  admirer  sa 
vaisselle  plate  ou  tout  au  moins  ses  porcelaines.  On  imagine 
même  une  disposition  spéciale  pour  que  les  vantaux 
ouverts,  pendant  cet  étalage,  ne  gênent  pas  le  service.  Deux 
pilastres,  de  chaque  côté  des  portes,  s'ouvrent  à  brisure 
avec  les  vantaux  et  permettent  de  les  replier  sur  les  côtés. 

La  largeur  d'un  buffet  varie  depuis  imi35  jusqu'à 

—  5i  — 


LES   MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

im30,  sur  im95  à  2m435  de  hauteur.  L'appui  est  de  om865 
à  om920  au  plus.  Quant  à  la  profondeur  elle  est  pour  le  corps 
du  bas  de  om485  à  om540  environ,  le  corps  du  haut  tenu 
moins  profond  de  omi35  à  omi6o.  Comme  les  armoires,  les 
buffets  peuvent  être  cintrés  ou  chantournés,  sur  le  plan 
comme  en  élévation. 

Dans  les  modèles  Louis  XVI,  les  dimensions  sont  un 
peu  moindres  et  ne  dépassent  pas  imÔ25  de  hauteur 
sur  om975  de  largeur.  L'exécution  devient  plus  soignée, 
la  tablette  d'appui  se  fait  en  marbre.  La  décoration  suit 
celle  des  armoires.  Elle  peut  être  très  riche,  mais  les 
buffets  à  l'usage  des  gens  du  commun  sont  moins  grands 
et  moins  beaux.  Les  panneaux  des  portes  du  haut  sont 
remplacés  par  des  portes  de  fil  de  laiton  pour  donner  de 
l'air  à  un  meuble  qui  sert  en  même  temps  de  garde-manger. 

BAS-DE-BUFFET 

On  fait  également  usage  des  bas-de-buffets,  appelés 
aussi  bas-d'armoires  ou  bureaux.  Ils  ne  diffèrent  des  bas-de- 
buffets  ordinaires  que  parce  que  leurs  tiroirs  sont  apparents 
et  que  leurs  portes  ouvrent  au-dessous  de  ces  derniers.  Leur 
vogue  remonte  à  1740  environ,  mais  ils  ne  sortent  guère  des 
intérieurs  bourgeois  ou  populaires.  Leur  type  s'est  perpétué 
presque  sans  modification  dans  les  demeures  paysannes, 
avec  de  belles  plaques  en  fer  ou  en  cuivre  repercé  pour 
orner  les  entrées  de  serrures  et  servir  d'attache  aux  tirettes 
de  tiroirs. 

Ce  meuble  simple  et  pratique  s'introduit  sous  Louis  XVI 

—  52  — 


MEUBLES  FERMANTS 

dans  les  appartements  riches.  C'est  l'époque  de  ces  élégants 
bas-d'armoires  à  deux  portes,  sans  tiroirs  ou  avec  tiroirs, 
de  om97o  à  im  de  hauteur  sur  om76o  à  im20  de  largeur  que 
le  commerce  d'antiquité  appelle  indifféremment  meubles 
d'entre-deux,  armoires  basses,  meubles  de  salle  à  manger. 
On  peut  les  faire  très  luxueux,  avec  deux  compartiments  à 
glaces,  ménagés  aux  deux  bouts,  comme  le  fameux  bas-de- 
buffet  de  Beneman,  pour  Marie- Antoinette,  conservé  au 
musée  du  Louvre.  La  «  commode  à  l'anglaise  »  en  est  une 
simple  variante. 

BIBLIOTHEQUES 

Une  modification  intéressante  de  l'armoire  conduit 
à  la  bibliothèque.  Jusque  vers  1770,  on  ne  connaît  que 
1'  «  armoire  à  livres  »,  placard  ouvert  pratiqué  dans  la  boi- 
serie de  l'appartement  avec  tablettes  superposées.  C'est  la 
seule  dont  parle  Roubo.  Vers  1775,  cependant,  on  commence 
à  ranger  les  livres  dans  des  meubles  à  deux  corps  qui  ne 
diffèrent  des  buffets  que  parce  que  les  portes  du  haut  et  du 
bas  sont  vitrées  ou  grillagées  de  fil  de  laiton,  avec  rideaux 
de  taffetas  vert.  La  bibliothèque  Louis  XVI  est  droite  et  de 
construction  architectonique,  avec  pilastres,  chapiteaux, 
entablement  d'ordre  corinthien  (Lalonde).  On  lui  donne 
environ  2m  à  2m25  de  hauteur  sur  im20  de  largeur.  Mais  on 
fait  en  même  temps  des  petites  bibliothèques  «  ambulantes  » 
dont  la  hauteur  varie  de  imi90  à  im405  et  des  bibliothèques 
«  volantes  »  montées  sur  pieds,  qui  ne  dépassent  pas  om8io 
de  haut.  Il  existe  aussi  des  bibliothèques  en  «  encoignures  » 


—  53 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

(Boucher  fils).  Tous  ces  meubles  légers,  fréquemment 
munis  de  tiroirs,  s'exécutent  en  bois  de  placage  et  en  mar- 
queterie. 

COMMODES 

Dès  le  début  du  xvme  siècle,  on  voit  apparaître  un 
meuble  à  hauteur  d'appui,  de  forme  analogue  au  bas-de- 
buffet  ou  bureau,  mais  muni,  au  lieu  de  portes,  de  tiroirs 
superposés,  disposition  «  commode  »,  qui  permet  d'y  serrer 
beaucoup  d'objets  séparément. 

L1 'armoire- commode  ou  commode  date  des  premières 
années  du  siècle.  Bérain  en  dessine  de  fort  belles  avant  de 
mourir  (1711)  et  Boulle  en  exécute  avant  1720.  Richelet, 
dès  1728,  en  donne  cette  définition  :  «  Commode  se  dit 
aussi  d'une  espèce  de  bureau  dont  on  se  sert  à  présent 
pour  retirer  les  habits,  coiffures  et  autres  habits  de  fem- 
mes. »  C'est  encore  une  nouveauté.  Vingt  ans  plus  tard 
on  en  voit  partout.  Les  commodes  sont  les  meubles  par 
excellence  du  siècle. 

On  peut  les  diviser  en  deux  genres,  les  «  grandes 
commodes  »,  dont  toute  la  hauteur  est  remplie  de  tiroirs,  et 
les  «  commodes  sur  pieds»  —  Roubo  les  appelle  «  demi- 
commodes»  ou  petites  commodes  —  qui  n'ont  de  tiroirs  que 
jusqu'à  om325  ou  om485  du  sol,  l'espace  qui  reste  entre  le 
dernier  tiroir  et  le  sol  demeurant  vide.  Bien  que  l'on  trouve 
des  grandes  commodes  dans  les  modèles  de  Bérain  et  que 
Boulle  exécute  indifféremment  une  forme  ou  l'autre,  il 
semble  que  la  commode  sur  pieds  soit  la  plus  répandue 
au  début  (Régence,  Louis  XV).  Elle  dérive  en  tout  cas, 


54 


MEUBLES  FERMANTS 

presque  sans  modification  des  grands  coffres  montés  sur 
pieds  et  supportés  par  des  cariatides  de  la  fin  du  xvue 
siècle,  tandis  que  la  grande  commode  se  rattache  plutôt 
au  bas  de  buffet. 

Vers  1740,  les  commodes  sont  bombées  ou  chantour- 
nées sur  le  plan  par  devant  et  quelquefois  sur  les  côtés. 
Certaines  même  sont  cintrées  sur  l'élévation,  ce  qui  leur  vaut 
le  nom  de  commodes  «  en  tombeau  ».  Les  ébénistes  ne  leur 
donnent  que  deux  tiroirs.  Leurs  pieds  chantournés  s'élèvent 
de  om30  à  om40  du  sol.  Les  plus  belles  sont  revêtues  de  bois 
de  placage  et  disparaissent  sur  un  véritable  réseau  de 
bronzes  dorés,  capricieusement  modelés.  Elles  jouent,  dans 
les  entre-deux  des  fenêtres,  un  rôle  décoratif  analogue  à 
celui  des  tables-consoles. 

Vingt  ans  plus  tard,  la  mode  s'est  assagie.  Sans 
renoncer  aux  formes  chantournées,  la  commode  n'est  plus 
démesurément  ventrue  comme  sous  la  Régence.  C'est  un 
meuble  de  om865  à  omo,20  de  hauteur  sur  imi35  de  longueur 
et  om485  à  om540  de  largeur.  On  en  fait  aussi  de  plus  petites, 
mais  leur  hauteur,  qui  est  celle  du  lambris  des  appartements 
au-dessus  duquel  elles  doivent  affleurer,  reste  invariable. 
Le  meuble  se  compose  d'un  coffre  ou  bâti  constitué,  comme 
dans  les  bas-de-buffets,  par  quatre  pieds  ou  montants,  par 
des  traverses  qui  servent  à  porter  les  tiroirs,  et  par  un  faux 
fond.  Le  dessus  est  fait  d'un  seul  ou  de  deux  panneaux  de 
noyer  joints  ensemble  et  fixés  sur  le  bâti  par  des  chevilles. 
Quand  le  dessus  est  en  marbre,  on  le  fait  reposer  sur  un 
double  fond. 

Vers   1770,  la  grande  commode  tend  à  devenir  un 


—  55 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

meuble  d'utilité,  banni  des  pièces  d'apparat  :  on  lui  mar- 
chande le  travail  d'ébénisterie  et  les  embellissements  de 
bronze  doré.  En  même  temps,  le  cintrage  commence  à 
passer  de  mode.  Le  goût  des  formes  droites  prévaut,  comme 
dit  Roubo,  non  seulement  dans  la  décoration  extérieure  et 
intérieure  des  édifices  quelconques,  mais  encore  dans  celle 
des  meubles  et  des  habits,  «  comme  si  chacune  de  ces  choses, 
quoique  très  différentes  entre  elles,  devaient  se  ressembler 
dans  le  genre,  ou,  pour  mieux  dire,  la  forme  de  leur  déco- 
ration ».  On  adopte  les  formes  carrées  pour  les  commodes 
comme  pour  tout  ce  qui  se  fait  «  à  la  grecque  ». 

Dès  lors,  sous  les  appellations  les  plus  diverses,  c'est 
la  commode  droite  qui  règne,  avec  des  angles  arrondis, 
à  arêtes  vives,  à  pans  coupés,  avec  un  plan  rectangulaire, 
demi  circulaire,  trapézoïdal,  avec  des  montants  en  colonne, 
en  pilastre,  et  même,  dans  la  «commode  à  l'anglaise»,  en 
gaine. 

Vers  1785,  l'ingéniosité  des  décorateurs  et  des  ébénistes 
crée  une  variété  incroyable  de  petites  commodes,  presque 
toujours  à  pieds,  d'une  élégance  et  d'une  richesse  de  décor 
parfaites,  qui,  sous  les  noms  les  plus  divers  redonnent  de 
la  vogue  au  meuble.  Leur  fantaisie  échappe  à  toute  des- 
cription. On  en  fait  à  deux  tiroirs  sur  pieds  de  biche,  qui 
pourraient  passer  pour  des  chiffonnières.  On  en  fait  à  trois 
tiroirs,  sur  pieds  droits,  peu  élevés.  Toutes  les  dimensions 
s'amoindrissent  :  la  hauteur  n'est  plus  que  de  om755  à 
om8io,  la  largeur  de  om540  à  omo,75.  On  imagine  des 
commodes  à  la  dauphine*  à  l'italienne,  à  la  provençale,  à 
la  polonaise,  à  l'impériale,  à  l'antique,  à  la  reine,  à  la  fran- 


56  - 


MEUBLES  FERMANTS 

çaise,  à  la  romaine,  à  la  chancelière  (Boucher  fils),  tandis 
que,  plus  simples,  les  grandes  commodes  droites,  dites 
«  commodes  carrées  »,  continuent  à  jouer  un  rôle  utilitaire. 

Grande  ou  petite,  la  commode  Louis  XVI  remplace 
volontiers  l'embellissement  de  bronze  par  le  décor  en  bois 
de  rapport,  en  laque  de,  Chine,  en  vernis  Martin  ou  en 
marqueterie.  Aussi  beaucoup  de  modèles  substituent  aux 
tiroirs  apparents  des  panneaux  ouvrants  entre  les  traverses 
du  haut  et  du  bas  et  le  milieu  du  meuble.  Quand  l'ébéniste 
juge  à  propos  d'y  joindre  des  tiroirs,  il  en  dispose  un  rang 
dans  la  partie  supérieure,  au-dessous  de  la  table,  ou  plu- 
sieurs rangs  sur  les  côtés  en  réservant  la  partie  du  milieu 
pour  un  panneau  droit  ou  cintré.  Parfois  même,  il  surmonte 
le  meuble  d'un  petit  secrétaire  ou  cartonnier  à  trois  rangs 
de  deux  tiroirs,  de  om975  de  largeur  sur  omi6o  de  pro- 
fondeur. 

Sous  l'influence  de  la  mode  anglaise,  on  ménage' aussi 
dans  les  commodes  des  tablettes  ouvertes  qui  remplacent 
les  rangs  de  tiroirs  de  chaque  côté  du  panneau  central. 
Bien  plus,  on  construit  des  commodes  ouvertes  dans  le 
goût  anglais,  qui  sont  de  vraies  tables-consoles  à  dessus 
semi-circulaire,  avec  un  seul  rang  de  tiroirs  au-dessous,  et 
deux  ou  trois  tablettes  garnies  d'un  rebord  de  cuivre 
repercé  entre  les  pieds. 

N'oublions  pas  non  plus  les  petites  commodes  d'angle, 
appelées  encoignures  ou  e'coinçons,  triangulaires  par  leur 
plan  et  fermées  de  portes.  On  leur  donne  la  hauteur  des 
commodes,  avec  om485  à  om540  de  côté.  L'angle,  au  lieu 
d'être  droit,  peut  se  conformer  à  la  place  que  le  meuble 


57  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

est  destiné  à  occuper  dans  l'appartement.  Vers  1785,  on 
fait  les  encoignures  indifféremment  droites  ou  cintrées 
par  devant. 

CHIFFONNIERES 

Quand  les  commodes  ont  plus  de  trois  rangs  de  tiroirs 
sur  la  hauteur,  elles  prennent  le  nom  de  garde-robes.  On  les 
appelle  chiffonnières  —  nous  disons  aujourd'hui  «  chiffon- 
niers» —quand  le  corps  de  tiroirs  atteint  im30  de  hauteur. 
Sous  Louis  XVI,  on  çn  fait  d'élégants  modèles,  décorés  de 
marqueterie.  Le  meuble  a  franchi  la  porte  des  pièces 
d'apparat  comme  nous  le  montre  Lawrence  dans  le 
Directeur  des  toilettes. 

COMMODE  S -TOILETTES 

ET    BUREAUX-MINISTRES 

Rattachons  aux  commodes,  faute  de  pouvoir  leur 
donner  une  meilleure  place,  quelques  combinaisons  plus  ou 
moins  ingénieuses  des  ébénistes  de  Louis  XVI. 

Le  dessus  des  commodes-toilettes  —  on  en  a  fait  déjà 
sous  Louis  XV  —  s'ouvre  comme  celui  des  tables  de  toi- 
lette, avec  glace,  caves  diverses  pour  les  flacons  et  les 
ustensiles.  Le  coffre,  fermé  par  un  panneau  ouvrant  en  son 
milieu,  forme  armoire.  Certains  modèles  ont  leur  devant 
divisé  en  trois  parties.  Celle  du  milieu  sert  d'armoire,  à 
droite  et  à  gauche  sont  superposés  quatre  rangs  de  tiroirs. 

Le  bureau-ministre  est  une  table  à  écrire,  à  huit  pieds. 
La  partie  du  milieu  reste  libre  pour  les  jambes  de  la  per- 

-58- 


MEUBLES  FERMANTS 

sonne  qui  écrit.  Sur  les  côtés,  les  pieds  sont  reliés  deux  à 
deux  par  des  panneaux  pleins  formant  armoires.  Un  rang 
de  tiroirs  est  disposé  sous  le  dessus,  qui  peut  aussi  être  sur- 
monté d'un  serre-papiers  à  galerie.  Parfois,  le  bureau  n'a 
pas  de  pieds.  C'est  un  véritable  coffre  dont  le  derrière  est 
plein  et  dont  le  devant  est  divisé  en  trois  parties.  Le  com- 
partiment du  milieu  reste  libre,  les  deux  côtés  présentent 
trois  tiroirs  superposés.  On  dispose  en  outre  un  rang  de 
tiroirs  sous  le  dessus. 

Cette  disposition  peut  s'appliquer  à  un  bureau  cylindre 
(voir  le  modèle  de  Riesener  au  Kunstgewerbe  Muséum). 

SECRETAIRES-ARMOIRES 

Le  dernier  genre  de  meubles  fermants  dont  fait  usage  le 
xvme siècle,  c'est  le  secrétaire  «en  forme  d'armoire»  ou  plus 
simplement  le  secrétaire-armoire  qui  peut  servir  à  la  fois 
de  coffre-fort,  de  secrétaire  et  même  de  commode.  Sa 
naissance  se  place  vers  1740  environ,  mais  la  grande  vogue 
ne  lui  vient  que  vingt  ou  trente  ans  plus  tard. 

Bien  que  divisé  en  deux  parties  sur  la  hauteur,  le  secré- 
taire-armoire est  fait  d'un  seul  corps,  dont  le  bâti,  à  peu 
près  semblable  à  celui  des  armoires,  mesure  environ  im30 
de  hauteur  sur  om8io  à  om975  de  largeur  et  om325  à  om405 
de  profondeur.  Il  présente  quatre  portes  sur  le  devant. 
Les  deux  d'en  bas  s'ouvrent  comme  dans  les  bas-de-buffets, 
c'est-à-dire  verticalement.  Les  deux  d'en  haut,  qui  tiennent 
ensemble  et  par  conséquent  sont  feintes,  se  rabattent  hori- 
zontalement en  un  seul  panneau  pour  servir  de  table  à 


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LES  MEUBLES  DU  XVIII»  SIÈCLE 

écrire.  Au-dessus  de  cet  «  abattant  »,  immédiatement 
au-dessous  de  la  corniche,  est  disposé  un  tiroir  qui  ouvre 
de  toute  la  largeur.  L'abattant,  abaissé,  doit  se  trouver  à 
om70  du  sol.  Les  premiers  modèles  sont  souvent  terminés 
par  un  amortissement  en  retrait,  en  forme  de  doucine,  qui 
sert  à  supporter  une  sphère,  un  buste,  une  pendule.  Quel- 
ques-uns sont  chantournés  sur  toutes  les  faces.  A  partir  de 
1770,  la  cimaise  à  angles  droits  ou  à  pans  coupés  est  la 
règle  générale.  Sous  Louis  XVI,  le  dessus  en  marbre  devient 
très  fréquent  et  supprime  toute  cimaise. 

La  disposition  intérieure  est  très  variable.  Les  ébénistes 
se  sont  complu  à  modifier  à  leur  fantaisie  le  nombre  des 
tiroirs,  des  casiers,  des  cachettes  à  secret.  Voici  cependant 
l'arrangement  le  plus  fréquent.  Dans  la  partie  du  bas  est 
disposé  un  caisson  d'environ  om325  de  hauteur,  contenant 
deux  rangs  de  tiroirs  ouvrant  de  toute  la  largeur,  comme 
ceux  des  commodes,  ou  séparés  en  deux.  Quelquefois,  les 
tiroirs  sont  simulés  et  le  caisson  s'ouvre  par  devant  en 
forme  d'armoire  ou  par  dessus.  La  partie  supérieure  est 
remplie,  comme  dans  les  autres  secrétaires,  par  un  serre- 
papiers  comprenant  deux  rangs  de  casiers,  au-dessus  d'un 
caisson  contenant  deux  rangs  de  tiroirs  de  chaque  côté; 
un  petit  caisson  au  milieu,  qui  rentre  dans  le  grand  aussi 
juste  que  possible,  masque  deux  petits  tiroirs  secrets  au 
fond  et  ferme  la  «  cave  ». 

Par  la  suite,  l'imagination  des  décorateurs  modifie  le 
type  classique  Dans  certains  modèles,  dits  secrétaires 
«  chiffonniers  »,  la  partie  inférieure  au  lieu  d'être  disposée 
en  armoire,  contient  trois  rangées  de  tiroirs,  ouvrant  de 

—  60  — 


MEUBLES  FERMANTS 

toute  la  largeur,  comme  dans  les  commodes.  D'autres,  à 
côtés  arrondis,  présentent  des  rangs  de  tablettes  de  chaque 
côté  de  l'armoire,  ouverts  dans  la  partie  supérieure,  fermés 
par  un  panneau  cintré  dans  le  bas.  D'autres  sont  entiè- 
rement garnis  de  tiroirs,  en  haut  comme  en  bas,  dissimulés 
par  des  portes  à  coulisse.  D'autres  enfin  sont  en  trois 
parties  au  lieu  de  deux  :  au  milieu  le  secrétaire  à  abattant, 
en  bas  des  tiroirs  ou  une  armoire,  en  haut  une  armoire  plus 
petite  dont  les  vantaux  peuvent  être  vitrés. 

SECRETAIRES-CABINETS 

Sous  Louis  XVI,  une  modification  du  secrétaire- 
armoire  donne  le  secrétaire-cabinet  ou  serre-bijoux.  La  partie 
supérieure  est  une  armoire  à  abattant  ou  à  vantaux,  la 
partie  inférieure  une  table  à  pieds  droits,  reliés  souvent 
par  une  entretoise  ou  une  tablette,  avec  un  rang  de  tiroirs 
sous  le  dessus.  C'est  un  meuble  très  riche,  embelli  de  plaques 
de  Sèvres,  de  marqueterie,  de  plaques  de  bronzes.  Il  est 
parfois  arrondi  sur  les  côtés,  avec  plusieurs  rangs  de  ta- 
blettes ouvertes. 

SECRETAIRES  A  ARCHIVES 

Citons  pour  finir  le  secrétaire  à  archives,  complément  de 
la  table  à  écrire  ou  bureau  plat,  au  côté  de  laquelle  on  le 
range.  C'est  une  armoire  plate  de  om35o  à  om405  de  pro- 
fondeur, de  même  hauteur  et  de  même  largeur  que  la  table, 
munie  de  portes  latérales  pour  qu'on   puisse  les   ouvrir 

—  61  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

aisément.  Il  est  surmonté  d'un  casier  contenant  quatre 
cartons  sur  deux  rangées  et  supportant  un  groupe  de 
bronze  ou  une  pendule.  La  hauteur  totale  du  meuble  est 
d'environ  im65. 

Quand  le  secrétaire  à  archives  n'est  pas  destiné  à 
accompagner  une  table,  l'armoire  du  bas  s'ouvre  comme  un 
bas-de-buffet,  et  les  cartons  s'étagent  sur  cinq,  six,  et 
même  huit  rangs,  à  raison  de  deux  sur  la  largeur.  Le  meuble, 
de  construction  architecturale,  à  pans  coupés  et  à  cimaise, 
mesure  alors  2mi65  de  hauteur  sur  im30  de  largeur. 

On  fait  aussi  des  secrétaires  à  archives  dont  le  dessus, 
en  forme  de  pupitre  incliné  à  45 °,  ne  dépasse  pas  im20  ou 
imi35  de  hauteur,  de  façon  qu'on  y  puisse  commodément 
écrire  debout.  Tout  le  corps  du  meuble  est  rempli  par  des 
cartons  disposés  sur  cinq  ou  six  rangées.  Le  dessus,  en  se 
rabattant,  ferme  le  secrétaire  comme  dans  les  petits  bureaux 
à  dos  d'âne. 


V 
LES    BOIS   D'ÉBÉNISTERIE 

Nous  avons  donné,  en  décrivant  les  divers  genres  de 
meubles,  quelques  indications  sur  les  bois  employés  à  leur 
construction.  On  peut  dire,  d'une  façon  générale,  que  le 
hêtre  et  le  noyer  sont  les  seules  essences  utilisées  par  les 
menuisiers.  Nous  verrons  plus  loin  qu'il  n'en  est  pas  de 
même  des  ébénistes.  C'est  exceptionnellement,  dans  les 
provinces  où  le  poirier,  le  cerisier,  l'alisier  abondent,  qu'on 
emploie  ces  bois  pour  des  bâtis.  Le  hêtre  est  le  bois  des 
sièges  par  excellence,  le  noyer  celui  des  tables  et  des 
commodes.  Pour  les  armoires  et  les  gros  meubles,  on  évite 
de  faire  les  panneaux  en  hêtre,  parce  que,  si  sec  que  soit  ce 
bois,  il  se  tourmente  quand  les  panneaux  atteignent  une 
certaine  dimension.  Le  chêne  s'emploie  pour  le  derrière  des 
gros  meubles,  les  fonds  et  les  tiroirs,  mais  jamais  pour  les 
parties  apparentes.  On  en  fait  cependant  des  armoires  com- 
plètes, mais  elles  ne  sortent  pas  des  garde-robes.  On  les 
peint,  on  les  vernit.  On  ne  les  polit  pas,  tandis  que  les 
meubles  «  parants  »  sont  toujours  polis. 

POLISSAGE 

Le  hêtre  et  le  noyer  sont  les  bois  qui  prennent  le 
mieux  le  poli,  le  premier  et  le  plus  simple  des  embellisse- 
ments que  nous  ayons  à  envisager  pour  les  meubles  du 

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LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

xviiie  siècle.  Il  s'applique  aux  armoires,  commodes,  secré- 
taires, buffets,  bureaux,  tables  à  écrire,  et  autres  meubles 
d'usage  que  les  menuisiers  mettent  en  vente,  en  bois  appa- 
rent et  naturel,  à  l'intention  des  gens  de  condition  modeste, 
tandis  que  les  ébénistes  les  présentent  revêtus  de  placage 
et  de  marqueterie  pour  la  clientèle  riche.  Voici  comment 
on  procède  au  temps  de  Roubo. 

Le  meuble  fini  et  passé  au  racloir,  le  menuisier  le 
ponce  à  la  peau  de  chien  de  mer  et  à  la  prêle,  sorte  de  jonc 
très  dur  dont  on  fait  un  paquet  serré.  Puis  il  frotte  la  sur- 
face avec  de  la  cire  jaune,  ordinairement  mélangée  d'un 
tiers  de  suif,  qu'il  échauffe  en  promenant  le  plus  près 
possible  du  vase  qui  la  renferme  un  poêlon  de  tôle,  plein  de 
charbons  ardents  ou  un  fer  presque  rouge.  La  cire  bien 
entrée  dans  les  pores  du  bois,  on  l'étend  avec  une  brosse 
dure,  puis  on  achève  le  poli  en  frottant  avec  un  morceau 
de  serge. 

Le  poli  à  l'eau  s'exécute  en  raclant  le  meuble  dans 
tous  les  sens  avec  un  morceau  de  pierre  ponce  légèrement 
trempée  dans  l'eau,  et  on  réitère  l'opération  jusqu'à  ce  que 
l'ouvrage  soit  parfaitement  lisse,  en  le  laissant  sécher  entre 
chaque  reprise.  On  complète  le  travail  en  le  «  prêlant  »  — 
c'est-à-dire  en  le  passant  à  la  prêle  —  et  en  le  frottant  à  la 
cire  comme  nous  l'avons  décrit.  Pour  les  meubles  communs, 
les  menuisiers  les  imprègnent,  à  l'aide  d'un  linge  ou  d'une 
éponge,  d'un  mélange  d'huile  de  lin  et  d'orcanette  (racine 
colorante  rouge)  qui  donne  au  bois  une  couleur  brune  et 
devient  luisant  avec  le  temps. 


64- 


LES  BOIS  D'ÉBÉNISTERIE 

BOIS  DE  PLACAGE  ET  DE  MARQUETERIE 

Quand  on  veut  donner  aux  meubles  un  embellissement 
de  couleur  ou  de  dessin,  on  a  recours  à  la  menuiserie  de  pla- 
cage ou  marqueterie,  qui  permet  de  revêtir  un  bâti  de  bois 
commun  d'une  enveloppe  de  bois  précieux  figurant  des 
jeux  de  fond,  des  compartiments  et  même  des  dessins  plus 
ou  moins  compliqués  à  l'aide  de  petits  fragments  découpés 
et  collés.  On  emploie  pour  ce  travail,  réservé  aux  ébénistes, 
des  bois  indigènes  et  des  bois  rapportés  des  Indes. 

Voici  une  liste  des  bois  des  «  îles  »,  telle  que  permettent 
de  l'établir  les  traités  du  xviue  siècle.  Nous  avons  essayé 
d'en  identifier  les  essences,  mais  souvent  sans  succès,  car, 
même  encore  aujourd'hui,  on  ignore  de  quels  arbres  pro- 
viennent certains  bois  importés  des  régions  intérieures  de 
l'Amérique.  Nous  imprimons  en  gros  caractères  les  sortes 
les  plus  usitées  en  ébénisterie  : 

Acaja,  rouge. 

Acajou   (Swietenia  Mahogani),  rouge. 

Aloès,  bois  d'aigle  ou  calambac  (Excoecaria  agallocha, 
aquilaria  agallocha,  aloexylon  agallochum) ,  roussâtre 
et  verdâtre,  odeur  aromatique. 

Amarante  (copaïfera  publifora),  violet  brun,  de  couleur 
uniforme  et  sans  veines  (ce  qui  le  distingue  du  bois 
violet),  très  en  usage  pour  trancher  avec  le  bois  de  rose. 

Amourette,  rouge  brun. 

Anis,  badiane  ou  anisette  (illicium  anisatum),  gris  bru- 
nâtre, odeur  anisée. 


—  6« 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Brésil,   sapan,    Fernambouc   (Cesalpina   echinata),  brun 

rouge. 
Cannelle  ou  sassafras  ( acrodiclidium  chrysophyllum) ,  blanc. 
Cayenne,  jaune,  rouge,  veiné  —  Voir  Chine,  œil-de-per- 
drix, épi  de  blé. 
Cèdre  (laryx  cedrus),  rougeâtre  et  veiné,  odeur  forte  et 

douce. 
Cèdre  jaune  (thuya  excelsa   ou   orientalis),  blanc  roux, 

même  odeur. 
Chine  ou  bois  de  lettres  (brosinum  Guyanensis  et  Machae- 

rium  Schombourgkii),  rouge  brun,  marqué  de  taches 

noires  imitant  les  lettres  chinoises. 
Citron  ou  bois  de  chandelle  (erithatis  fructicosa),  jaune 

roux,  odeur  de  citron  ou  de  muscade. 
Campêche,   bois  d'Inde,   ou  laurier  aromatique   (hoema- 

toxylon  campechianum) ,  rouge,  glacé  de  jaune,  odeur 

forte. 
Copaïba,  rouge  tacheté. 
Copahu  (copaïjera  officinalis). 
Corail,  rouge  vif,  veiné.  —  Voir  Santal  rouge. 
Cyprès,  jaune  rayé. 

Ebène  (Diospyros  ebenum)  noir    (tombé  en  désuétude). 
Ébène  de  Portugal,  noir  et  blanc,  tacheté. 
Ébène  rouge  ou  grenadille  (astronium  fraxinifolium),  brun 

rougeâtre,  rayé  de  noir,  peut  être  le  même  bois  que  le 

courbaril. 
Ébène  verte,  brun  olive,  rayé  de  vert. 
Ébène  blanche,  blanc. 
Épi  de  blé  (andira  inermis),  brun  et  rougeâtre,  rayé. 

—  66  — 


LES  BOIS  D'ÉBÉNISTERIE 

Feréol  ou  bois  marbré,  blanc,  tacheté  de  rouge.  —  Voir 

Satiné  jaune. 
Fer,  fauve,  brun  et  noir,  un  peu  rayé  (désigne  toute  une 

série  de  bois  très  durs). 
Fustet  (rhus  cotinus),  jaune  verdâtre  vif,  veiné  de  brun  et 

de  brun  verdâtre. 
Gayac  ou  bois  saint  (guaicum  officinalis),  vert  et  noir, 

rayé. 
Gommier  blanc,  blanc  veiné  de  noir. 
Jacaranda,    blanc    et    noir,    de    bonne    odeur.    —    Voir 

Palissandre. 
Lapiré,  rouge  et  jonquille,  de  très  bonne  odeur. 
Muscadier. 
Œil-de-perdrix  ou  bois  de  perdrix  (robinia  prouasensis ) , 

gris  brun. 
Olivier,  jaune  brun,  rayé. 
Oranger,  jaune  et  blanc. 
Palissandre  ou  bois  de  Sainte-Lucie,  gris  brun,  veiné, 

bonne  odeur  plus  forte  que  celle  du  bois  violet.  Essence 

indéterminée  qu'on  croit  appartenir  au  genre  dalber- 

gia  et  au  genre  jacaranda. 
Rose  ou  bois  marbré  (physocalymna  floribundum) ,  jaune 

et  rouge,  rayé,  odeur  de  rose,  un  des  bois  dont  on  fait  le 

plus  d'usage. 
Rouge  ou  bois  de  sang,  rouge  foncé. 
Santal   citrin,   jaune   clair,   et   santal   blanc,   blanc   roux 

(santalium  album),  odeur  de  musc  et  de  rose. 
Santal  rouge   ou   caliatous,  bois    de  corail    (pterocarpus 

indiens),  rouge  mêlé  de  jaune  et  de  brun. 

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LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Satiné  rouge  (ferolia  guianensis),  rouge  et  rouge  veiné 

de  jaune,  très  en  usage. 
Satiné  jaune,  fustoc  ou  clairembourg,  dit  aussi  bois  jaune 

(morus  tinctoria),  jaune,  couleur  d'or  ou  veiné  et  onde. 
Violet,  blanc  vineux  et  violet  rayé,  odeur  de  violette  très 

douce,  arbre  du  genre  dalbergia. 

Les  bois  indigènes  pouvant  servir  à  la  marqueterie 
sont  moins  nombreux  et  moins  recherchés.  On  distingue  : 

Alisier,  blanc. 

Aune,  rougeâtre. 

Buis,  jaune. 

Cerisier,  roussâtre,  veiné. 

Charme,  blanc. 

Cormier,  rougeâtre. 

Cytise,  verdâtre. 

Ëpine-vinette,  jaune. 

Erable,  platane  et  sycomore,  blanc  roussâtre,  veiné  et  onde. 

Faux  acacia,  jaune  et  verdâtre,  rayé. 

Frêne,  blanc  et  jaune,  rayé. 

Fusain,  jaune  pâle. 

Houx,  blanc. 

If,  rougeâtre. 

Merisier,  rougeâtre,  rayé. 

Mûrier,  blanc  et  jaune. 

Noyer,  noir  veiné. 

Osier,  blanc. 

Poirier,  rougeâtre. 

Pommier,  blanc. 


68 


LES  BOIS  D'ÉBÉNISTERIE 

Prunier,  blanc-roux  et  rougeâtre,  veiné. 
Sainte-Lucie,  gris  rougeâtre. 
Sauvageon,  blanchâtre. 
Sureau,  jaune. 

L'apport  des  bois  indigènes  est,  comme  on  le  voit,  à  la 
fois  inférieur  à  celui  des  bois  exotiques  par  le  nombre  des 
essences  et  par  la  variété  et  l'éclat  des  nuances.  Au  bleu 
et  au  vert  près,  les  bois  des  Indes  fournissent  aux  ébé- 
nistes du  xvme  siècle  toutes  les  couleurs  désirables.  C'est 
une  véritable  palette  du  peintre  en  bois,  que  l'on  peut  com- 
poser ainsi  : 

Rouge  :  acaja,  amourette,  brésil,  chêne,  corail,  campêche, 

rouge,  santal  rouge. 
Rougeâtre  :  acajou,  aloès,  cayenne,  cèdre,  copaïba,  lapiré, 

rose,  satiné. 
Jaune  :  citron,  fustet,  satiné  jaune,  canelle,  santal  citrin. 
Jaunâtre  :  cyprès,  olivier. 
Fauve  :  fer,  œil-de-perdrix. 
Noir  :  ébène. 
Violet  :  amarante. 
Violet  nuancé  :  palissandre,  violet. 
Verdâtre  :  aloès,  gayac,  cytise. 
Blanc  :  canelle,  santal  blanc. 
Blanc  veiné  :  anis,  cèdre,  feréol,  gommier,  jacaranda. 

TEINTURE  DES  BOIS 

Les  ébénistes  suppléent  aux  nuances  qui  leur  manquent 
en  avivant  par  certaines  teintures  les  couleurs  des  bois  des 

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LES  MEUBLES  DU  XVIIIe  SIÈCLE 

îles,  et  en  donnant  des  nuances  variées,  à  l'aide  également 
de  teintures  appropriées,  à  des  essences  indigènes  incolores, 
l'alisier,  l'aune,  l'érable,  le  frêne,  le  houx,  le  poirier  (pour 
le  noir). 

Vers  1770,  voici  les  ingrédients  en  usage  pour  la  tein- 
ture des  bois  : 

Bleu.  —  Le  bleu  s'obtient  avec  de  l'indigo  délayé  dans 
de  l'acide  sulfurique  concentré,  et  étendu  ensuite  d'eau. 
Poudre  d'indigo,  30  gr.  59,  acide  sulfurique,  122  gr.  36,  eau 
93  centilitres.  Teinture  à  froid. 

Jaune.  —  On  teint  en  jaune  en  faisant  bouillir  en- 
semble :  racine  d' épine- vinette,  ocre  jaune  et  safran.  La 
décoction  de  gaude  donne  également  un  très  beau  jaune. 
En  l'additionnant  de  vert-de-gris,  on  obtient  un  jaune 
couleur  de  soufre.  Le  safran  infusé  dans  l'alcool  fournit  un 
très  beau  jaune  doré. 

Rouge.  —  Pour  avoir  du  rouge,  on  fait  bouillir  du  bois 
de  Brésil  avec  de  l'alun.  Sans  alun,  le  brésil  donne  un  rouge 
jaunâtre  dit  capucine  (1).  On  obtient  aussi  une  belle 
décoction  rouge  en  faisant  bouillir  500  gr.  de  laine  à 
«  débouillir  »  dans  372  centilitres  d'eau. 

Brun.  —  Le  brun  se  tire  d'une  décoction  de  brou  de 
noix,  additionnée  d'un  peu  d'alun. 

Noir.  —  On  fait  un  beau  noir  en  trempant  d'abord  les 
bois  dans  une  décoction  de  campèche,  puis  dans  une  décoc- 

(1)  Peut-être  les  tourneurs  de  sièges  communs  passaient-ils  leurs  bois  à  cette  tein- 
ture, ce  qui  expliquerait  le  terme  de  chaise  à  la  capucine. 


70 


T.ES  BOIS  D'ÉBÉNISTERIE 

tion  de  noix  de  galle  et  de  sulfate  de  fer.  On  peut  se  con- 
tenter d'une  seule  teinture  avec  :  noix  de  galle,  une  partie  ; 
sulfate  de  fer,  une  partie;  campêche,  six  parties. 

Gris.  —  Pour  la  teinture  grise,  on  mélange  une  partie 
de  sulfate  de  fer  et  deux  parties  de  noix  de  galle. 

Vert.  —  Le  vert  ne  s'obtient  pas  directement.  On 
teint  d'abord  en  bleu,  puis  en  jaune  dans  une  décoction  de 
gaude,  ce  qui  donne  un  vert  vif.  Cependant,  on  peut  faire 
une  teinture  en  mélangeant  de  l' épine- vinette  avec  de 
l'indigo  délayé  dans  l'acide  sulfurique. 

Violet.  —  On  teint  en  violet  avec  une  décoction  de 
campêche  mêlée  d'alun.  Mais  on  peut  d'abord  teindre  en 
rose  avec  du  débouilli  de  laine,  puis  en  bleu,  ce  qui  donne 
un  violet  clair. 

Pour  ces  teintures,  en  somme  assez  restreintes  et 
presque  toutes  tirées  de  colorants  végétaux,  les  ébénistes 
emploient  des  pots  de  grès,  —  de  préférence  des  pots  à 
beurre  —  où  ils  laissent  tremper  les  bois  jusqu'à  ce  qu'ils 
soient  profondément  pénétrés,  ce  qui  demande  souvent 
quinze  jours  ou  un  mois  et  naturellement  interdit  l'emploi 
des  teintures  à  chaud.  Constatons  toutefois  qu'avec  ces 
procédés  bornés  et  minutieux,  très  loin  des  ressources 
infinies  que  la  chimie  met  à  la  disposition  de  leurs  succes- 
seurs, les  ébénistes  du  xvme  siècle  obtiennent  des 
teintes  séduisantes  et  capables,  en  même  temps,  de  résister 
pendant  des  centaines  d'années  à  l'action  décolorante  de  la 
lumière. 


—  7i 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 


MARQUETERIE 

Tels  sont  les  matériaux  des  ébénistes.  Voyons  mainte- 
nant comment  ils  les  mettent  en  œuvre  dans  leurs  ouvrages 
de  marqueterie,  opération  fondamentale  de  leur  art  sous 
Louis  XV  et  sous  Louis  XVI. 

Les  meubles  destinés  à  être  plaqués  se  composent 
d'un  bâti  en  bois  commun,  construit  selon  les  formes  du 
moment  et  servant  d'excipient  au  revêtement  de  bois 
précieux.  Les  ébénistes  ne  le  font  pas  d'ordinaire  eux- 
mêmes  et  en  chargent  les  menuisiers  qui  emploient  pour 
cet  objet  du  chêne  tendre,  du  sapin,  du  tilleul  et  même 
des  sortes  plus  inférieures,  telles  que  du  bois  de  «  bateau  »(i), 
soit  de  chêne,  soit  de  sapin,  des  douves  de  tonneau,  du 
peuplier,  du  marronnier.  Tout  ce  bois  est  présenté  de  droit- 
fil,  pour  prendre  mieux  la  colle  du  placage. 

On  ne  plaque  généralement  que  des  parties  plates  ou 
régulièrement  cintrées.  Aussi  les  meubles  en  marqueterie 
n'offrent-ils  pour  la  plupart  aucune  moulure.  Les  saillies 
sont  fournies  par  les  ornements  de  bronze  doré,  et  le  décor 
emprunte  son  agrément  aux  combinaisons  de  dessin  et  de 
couleur  des  bois  de  rapport.  Même  lorsque  l'ébéniste  n'opère 
qu'avec  une  seule  espèce  de  bois,  le  placage  est  susceptible 
d'une  certaine  variété  de  dessin  par  la  disposition  donnée 
aux  joints  et  les  figures  formées  par  les  fils  du  bois.  Pour 


(i)  Bois  provenant  de  la  démolition  des  bateaux  qui  descendaient  de  la  Bourgogna 
à  Paris. 


72   — 


LES  BOIS  D'ÉBÉNISTERIE 

cela  l'ouvrier  a  soin  de  rapprocher  les  feuilles  (i),  qui  à 
la  refente  (c'est  le  découpage  à  la  scie  dans  la  pièce),  se 
trouvaient  l'une  au-dessus  de  l'autre  et  présentent  par 
conséquent  les  mêmes  veines  et  les  mêmes  nuances.  Puis 
il  les  réunit  en  croix,  en  pointe  de  diamant,  en  croix  de 
Saint-André,  en  plate-bande,  en  rosace,  en  cœur,  en 
losange,  en  damier,  sans  autre  règle  que  son  bon  goût  ou  sa 
fantaisie.  Chaque  partie  de  la  composition  est  généralement 
encadrée  par  des  plates-bandes  et  des  filets  d'une  autre 
nuance.  Lorsque  le  marqueteur  fait  appel  à  des  bois  de 
nuances  diverses,  il  procède  de  même  par  combinaisons 
géométriques,  mais  en  compartiments  plus  petits.  Le  dessin 
est  obtenu,  comme  dans  la  mosaïque,  par  la  juxtaposition 
de  petits  polygones  découpés  dans  des  feuilles  de  placage 
d'épaisseur  identique,  mais  de  couleurs  et  de  provenances 
diverses. 

Quand  on  veut  représenter  des  motifs  plus  compliqués  : 
bâtiments  en  perspective,  trophées  de  musique  ou  trophées 
champêtres,  vases,  oiseaux,  paniers,  fleurs,  paysages,  figures, 
on  n'applique  pas  directement  les  découpures  sur  le  meuble, 
mais  on  les  assemble  à  l'envers  sur  une  feuille  de  papier 
enduite  de  colle,  et  lorsque  l'ouvrage  est  bien  sec,  on  pro- 
cède avec  cette  feuille  de  papier  comme  avec  une  feuille  de 
placage  ordinaire.  Dans  ce  genre  de  marqueterie,  que  les 
traités  de  l'époque  appellent  «  mosaïque  ou  peinture  en 
bois»,  on  donne  à  chaque  pièce  l'ombre  qui  lui  est  nécessaire 
par  le  moyen  du  feu  ou  des  acides.  Pour  ombrer  au  feu,  on 

(i)  L'épaisseur  des  feuilles  de  placage  dans  les  ouvrages  soignés  du  xvin*  siècle 
est  d'environ  une  ligne,  i  %  2266. 

—  73  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

trempe  à  plusieurs  reprises  les  pièces  à  ombrer  dans  du  sable 
de  rivière,  très  fin, porté  aune  chaleur  capable  de  brunir  le 
bois,  sans  cependant  le  brûler.  Les  acides  en  usage  sont  : 
l'eau  de  chaux  additionnée  de  sublimé  corrosif  (deuto- 
chlorure  de  mercure),  l'acide  sulfurique  concentré  et  l'acide 
azotique.  On  les  emploie  avec  un  pinceau  ou  le  bout  d'une 
plume,  et  on  recommence  l'opération  autant  de  fois  qu'il 
est  nécessaire  pour  que  les  bois  soient  ombrés  au  degré 
convenable.  Ce  travail  se  fait  avant  l'assemblage  des  pièces 
sur  le  papier. 

On  arrive  ainsi  à  de  véritables  mosaïques  de  bois  de 
rapport,  telles  que  les  intersiatori  d'Italie  en  imaginaient 
au  xve  siècle  :  «  D'abord,  dit  A.  Jacquemart,  ce  furent  des 
bouquets  de  fleurs  avec  leur  coloris  naturel,  leurs  feuilles 
variées  de  toutes  les  nuances  de  vert  :  puis  les  trophées 
d'instruments  de  musique  ou  d'instruments  champêtres 
se  suspendirent  à  des  rubans  aux  couleurs  vives  ;  de  la 
bergerie  aux  emblèmes  amoureux,  il  n'y  avait  qu'un  pas, 
et  les  carquois,  les  flambeaux  couronnés  par  les  colombes 
obligées,  surgirent  de  toutes  parts  ;  mieux  encore,  dans 
des  médaillons  entourés  de  guirlandes,  on  coucha  les  ber- 
gères aux  robes  de  satin,  parmi  les  verdures  bocagères  ; 
on  vit  les  pastorales  de  Boucher  envahir  les  panneaux 
des  secrétaires,  les  flancs  des  commodes,  et  couvrir  les 
bonheur-du-jour.  » 

Fait  surprenant  :  tandis  que  les  fameux  placages 
d'écaillé  et  de  cuivre  de  Boulle,  exécutés  sur  des  surfaces 
planes  ou  régulièrement  arrondies,  ne  présentent  qu'une 
solidité  relative  et  demandent  sans  cesse  des  réparations, 

—  74  — 


LES  BOIS  D'ÉBÉNISTERIE 

les  ébénistes  de  Louis  XV  arrivent  à  plaquer  leurs  mosaïques, 
pour  une  durée  presque  infinie,  sur  les  surfaces  gondolées, 
boursouflées,  tarabiscotées,  de  leurs  commodes.  Après  des 
siècles  d'existence,  leur  œuvre  n'a  pas  plus  souffert  que  ces 
mosaïques  romaines,  si  solidement  cimentées,  que  l'on  met 
au  jour  dans  les  sables  africains. 

Il  faut  croire  que  la  conscience  du  travail  y  est  pour 
quelque  chose,  car  les  procédés  de  collage  nous  sont  connus. 
Ils  ne  diffèrent  guère  de  ceux  d'aujourd'hui.  L'ébéniste 
démonte  le  bâti  du  meuble  pour  plaquer  chaque  partie 
séparément  :  pieds,  montants,  dessus,  etc.  Il  enduit  la  pièce 
de  bonne  colle  forte  dite  d'Angleterre,  bien  chaude  et  un 
peu  consistante.  Il  en  fait  de  même  de  la  feuille  de  placage, 
et  rapproche  exactement  et  rapidement  les  deux  surfaces. 
Puis,  à  l'aide  d'un  outil  spécial,  le  marteau  à  plaquer,  il 
chasse  la  colle  qui  pourrait  se  trouver  en  excès  en  appuyant 
la  panne  du  marteau  sur  la  feuille  et  en  le  poussant  en  avant, 
jusqu'au  bout,  sans  cesser  d'exercer  une  pression  égale. 
Quand  il  s'agit  de  grandes  surfaces  et  que  la  colle  devient 
mal  coulante,  on  a  recours  au  fer  à  chauffer,  —  masse  de  fer 
plate  assez  semblable  au  fer  à  repasser  des  tailleurs,  — 
qu'on  promène  lentement  sur  les  parties  où  la  colle  n'est 
plus  suffisamment  liquide.  Si  la  surface  à  plaquer  est 
cintrée,  on  colle  la  feuille  de  la  même  façon,  mais  on  l'assu- 
jettit à  l'aide  d'une  cale,  serrée  par  des  presses  à  vis,  et  d'un 
coussin  ou  sac  de  coutil  rempli  de  sable,  placé  entre  la  cale 
et  l'ouvrage  dont  il  épouse  toutes  les  sinuosités.  Si  la  sur- 
face est  par  trop  cintrée,  on  moule  les  feuilles  à  l'avance  sur 
un  fer  chaud. 

—  75  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 


MARQUETERIE  D'ECAILLE  ET  DE  CUIVRE 

Le  marqueteur  varie  ses  effets  en  faisant  appel  à 
d'autres  éléments  que  la  gamme  des  bois  colorés.  Il  fait 
usage  de  métaux,  cuivre  jaune,  étain,  argent,  or,  de  subs- 
tances animales,  écaille  de  tortue,  ivoire,  corne,  nacre,  bur- 
gaut,  même  baleine.  Ces  matières  s'emploient  par  incrus- 
tation, et  se  fixent  à  l'aide  d'un  ciment  ou  mastic  fait  de 
quatre  parties  de  poix  résine,  deux  de  cire  jaune,  une  de 
poix  noire. 

D'ailleurs  la  marqueterie  d'écaillé  et  de  cuivre  décou- 
pés, en  partie  et  contre-partie,  n'est  pas  encore  oubliée. 
Non  seulement  André-Charles  Boulle  ne  meurt  qu'en 
1732,  mais  ses  quatre  fils,  —  ceux  que  Mariette  appelle  irré- 
vérencieusement les  singes  de  leur  père,  —  travaillent  dans 
le  même  style  plus  de  vingt  ans  plus  tard.  Bien  plus,  on 
connaît  des  meubles  décorés  à  l'imitation  de  Boulle  —  telle 
la  commode  droite,  avec  entrée  de  serrure  au  chiffre  du 
comte  d'Artois,  de  la  vente  Hamilton  —  jusque  sous 
Louis  XVI. 

Le  travail,  chacun  le  sait,  consiste  à  présenter  à  la  fois 
au  découpage  une  feuille  de  laiton  et  une  feuille  d'écaillé, 
réunies  l'une  sur  l'autre  par  quelques  touches  de  colle,  et  à 
détacher  à  la  scie  le  contours  d'un  dessin.  Le  découpage 
achevé,  on  procède  au  décollage  et  on  obtient  ainsi  quatre 
feuilles,  deux  de  fond  et  deux  de  dessin.  En  les  rapprochant 
de  nouveau  et  en  les  faisant  alterner,  on  reconstitue  sur  le 
bâti  du  meuble  deux  plaques  différentes,  la  première  où 

-76- 


LES  BOIS  D'ÉBÉNISTERIE 

l'écaillé  forme  le  dessin  et  le  cuivre  le  fond,  la  seconde  où 
inversement  le  cuivre  forme  le  dessin  et  se  détache  sur  le 
champ  foncé  de  l'écaillé.  Cette  marqueterie  est  la  plus  belle 
et  s'appelle  partie  :  l'autre  se  nomme  contre-partie. 

Ajoutons  que  l'écaillé  ne  s'emploie  pas  toute  nue,  mais 
qu'on  la  double  d'une  couche  de  noir  de  fumée  ou  de  ver- 
millon, détrempée  à  la  colle  d'Angleterre  et  fixée  par  une 
feuille  de  papier  que  la  couleur  fait  adhérer.  On  double  de 
même  la  corne  de  bleu  (indigo,  bleu  de  Prusse) ,  de  vert 
(vert-de-gris  cristallisé),  de  jaune  et  de  vermillon,  quand 
elle  sert  à  faire  de  la  fausse  écaille. 

POLISSAGE  ET  VERNISSAGE 

Tous  les  ouvrages  de  placage,  quelle  que  soit  leur 
nature,  doivent  subir,  quand  ils  sont  parfaitement  secs,  un 
certain  nombre  d'opérations  délicates  dont  le  but  est  de 
faire  ressortir  leur  veinage  et  de  leur  donner  un  brillant 
qui  ajoute  à  la  richesse  de  leur  coloration. 

Le  replanissage  s'effectue  à  l'aide  d'un  rabot  de  fer  à 
dents  et  peu  saillant.  Il  a  pour  effet  d'enlever  les  souillures 
de  colle  qui  peuvent  rester  à  la  surface  de  l'ouvrage  et  de  le 
rendre  tout  à  fait  plan.  Puis  on  exécute  le  polissage  comme 
nous  l'avons  indiqué  pour  les  ouvrages  communs,  mais  avec 
plus  de  soin.  Le  racloir  commence  le  travail.  On  passe 
ensuite  la  peau  de  chien  de  mer  et  la  prêle.  Le  placage  par- 
faitement uni,  on  en  frotte  toute  la  surface  avec  de  la  cire 
jaune,  à  l'aide  d'un  polissoir  fait  d'un  faisceau  de  joncs 
imprégné  de  cire.  La  cire  bien  étendue,  on  en  enlève  le 


77 


LES  MEUBLES  DU  XV III*  SIÈCLE 

superflu  au  racloir  et  on  achève  le  polissage  avec  un  frottoir 
de  bois.  Pour  les  placages  de  bois  rougeâtres,  palissandre, 
amarante  et  autres,  on  sème  sur  la  cire  de  la  gomme  laque 
en  poudre  qui  avive  la  couleur.  Pour  les  bois  noirs,  on 
emploie  la  colophane  fondue  avec  du  noir  de  fumée. 

Comme  les  couleurs  des  bois  des  îles  et  des  bois  teints 
perdent  leur  éclat  avec  le  temps,  il  est  bon  de  les  protéger 
par  une  couche  de  vernis.  Pour  cela,  après  avoir  fini  le 
meuble  à  la  prêle  et  au  tripoli,  on  le  recouvre  de  vernis 
blanc  ou  vernis  de  Venise,  ainsi  formulé  par  Roubo  : 

Alcool 93  centil. 

Sandaraque 152  gr.  95 

Mastic  en  larmes 61  —  18 

Gomme  d'élémi 30  —  59 

Huile  de  lavande 30  —  59 

On  peut  mettre  jusqu'à  six  couches  de  ce  vernis  sans 
obscurcir  les  couleurs.  Quand  la  dernière  couche  est  par- 
faitement sèche,  on  polit  avec  un  tampon  fait  de  lisières 
de  drap  roulées  ou  avec  du  buffle,  sur  lequel  on  met  un  peu 
de  tripoli  détrempé  dans  l'eau.  On  lave  ensuite  à  l'eau 
claire  et  on  essuie  avec  des  linges  blancs  et  fins. 


VI 


PEINTURE,    DORURE    ET   LAQUE 


La  révolution  opérée  par  l'architecte  dans  l'appar- 
tement du  xvme  siècle  est  toute  en  élégance  et  en  grâce. 
A  la  gravité  des  ornements  dont  on  surchargeait  les  murs 
succèdent,  dit  Blondel,  «  toutes  sortes  de  décoration  de 
menuiserie  légère,  pleines  de  goût,  variées  de  mille  façons 
diverses  ».  Les  sombres  lambris,  les  énormes  bas-reliefs  de 
pierre  ou  de  stuc  ont  fait  leur  temps. 

Ce  qu'il  faut,  ce  sont  des  glaces,  des  murs  peints  en  tons 
unis  et  clairs,  encadrés  de  moulures  et  de  baguettes  sculptées 
et  rehaussés  d'or,  décoration  d'une  distinction  suprême 
dont  le  dessin  de  l'architecte  fait  tout  le  prix.  «  On  colore 
presque  tous  les  lambris  en  blanc,  en  couleur  d'eau,  en  jon- 
quille, en  lilas...  dont  on  dore  les  moulures  et  les  ornements, 
ou  bien  l'on  peint  seulement  les  fonds  d'une  de  ces  couleurs, 
et  la  sculpture  et  les  cadres  d'une  teinte  plus  pâle  que  le 
reste.  » 

Le  mobilier  se  met  à  l'unisson  et  dans  les  intérieurs 
luxueux,  le  bois  naturel  est  pour  ainsi  dire  banni.  Quand  il 
ne  se  présente  pas  revêtu  d'un  placage  de  bois  des  îles,  il 
figure  sous  un  travestissement  de  peinture,  de  dorure  ou  de 
laque. 

—  79  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

PEINTURE  A  LA  DETREMPE 

Les  couleurs  usitées  pour  peindre  les  meubles,  et  prin- 
cipalement les  sièges,  au  xvme  siècle  sont  beaucoup  plus 
variées  qu'on  ne  pourrait  croire.  On  emploie  le  blanc,  le 
vert  d'eau,  le  gris,  le  brun.  On  fait  les  ornements  de  sculp- 
ture et  les  moulures  d'une  couleur  différente  des  champs  : 
bleu  sur  blanc,  jonquille  sur  vert,  bleu  sur  jonquille,  et 
ainsi  de  suite.  Comme  pour  les  lambris,  on  peint  en 
«  rechampi  »,  c'est-à-dire  qu'on  détache  les  sculptures  et  les 
moulures  en  clair,  et  qu'on  fait  les  champs  de  la  même 
couleur,  mais  plus  foncés. 

Le  procédé  le  plus  en  honneur  pour  les  meubles  soignés 
est  une  peinture  à  la  détrempe  que  l'on  revêt  de  vernis. 
Watin  lui  donne  le  nom  de  «  chipolin  »,  de  l'italien  cipolini, 
peinture  imitant  le  marbre  à  taches  grisâtres  dont  on 
revêt  les  vestibules,  les  galeries,  les  escaliers.  Résumons 
les  opérations  très  minutieuses  de  ce  chef-d'œuvre  de  la 
peinture  industrielle. 

Il  faut  encoller  le  bois  avec  de  la  colle  de  peau  bouil- 
lante, mélangée  avec  du  bouillon  d'ail  et  d'absinthe,  et 
additionnée  de  sel  et  de  vinaigre,  en  ayant  soin  de  bien 
imbiber  les  détails  de  sculpture.  Puis  on  donne  un  apprêt 
de  blanc,  avec  du  blanc  d'Espagne  délayé  dans  de  la  colle 
chaude  et  non  bouillante.  On  passe  sept,  huit  ou  dix 
couches  de  blanc,  en  ayant  soin,  pendant  que  les  couches 
sèchent,  de  réparer  les  défauts  avec  un  mastic  composé  de 
blanc  et  de  colle.  La  dernière  couche  donnée,  plus  claire 
que  les  autres,  on  ponce  l'ouvrage  en  mouillant,  à  l'eau  très 

—  80  — 


PEINTURE,  DORURE  ET  LAQUE 

fraîche,  la  partie  sur  laquelle  on  opère.  Il  faut  avoir  soin 
d'atteindre  le  fond  des  moulures  et  des  sculptures  pour  bien 
les  vider.  On  achève  ce  nettoyage  avec  un  fer  à  réparer  et 
l'on  dégorge  tous  les  refends  remplis  de  blanc,  sans  aller 
trop  avant,  de  peur  de  faire  des  barbes  au  bois.  L'ouvrage 
ainsi  réparé,  on  pose  la  teinte  choisie,  détrempée  à  la  colle, 
en  l'étendant  très  uniment.  On  donne  deux  couches  de 
couleur,  puis  deux  couches  d'encollage,  d'une  colle  très 
faible,  belle  et  claire,  d'où  dépend  tout  le  succès  du  travail. 
Il  ne  reste  plus,  lorsque  ces  encollages  sont  secs,  qu'à  vernir 
à  deux  ou  trois  couches  avec  un  vernis  à  l'alcool  qui  met  la 
détrempe  à  l'abri  de  l'humidité. 

PEINTURE  A  L'HUILE 

La  peinture  à  l'huile,  vernie  et  polie,  est  presque  aussi 
belle  et  présente  de  plus  grandes  garanties  de  durée.  C'est 
celle  qu'on  emploie  pour  les  équipages.  L'ouvrage  qu'on 
veut  peindre  reçoit  une  première  couche  de  blanc  de  céruse 
broyé  très  fin,  additionné  d'un  peu  de  litarge  et  détrempé 
à  l'huile  de  lin  coupée  d'essence.  Cette  «impression»  ter- 
minée, on  fait  un  fond  poli  avec  sept  ou  huit  couches  de 
«  teinte  dure  »,  c'est-à-dire  de  blanc  de  céruse  broyé  à 
l'huile  grasse  et  détrempé  à  l'essence.  On  ponce  à  l'eau  et  à 
la  pierre  ponce  en  poudre.  Puis  on  peint  de  la  couleur 
choisie,  broyée  à  l'huile  et  détrempée  à  l'essence,  à  trois  ou 
quatre  couches.  On  donne  ensuite  deux  ou  trois  couches  de 
vernis  blanc  à  l'alcool,  et  on  termine  par  un  dernier  polis- 
sage avec  de  la  ponce  en  poudre  et  de  l'eau. 

—  81  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

PEINTURE  AU  VERNIS 

Quand  on  recule  devant  les  difficultés  et  les  longueurs 
de  ces  deux  procédés,  on  emploie  les  couleurs  au  vernis, 
plus  coûteuses,  mais  plus  expéditives.  Après  avoir  encollé, 
apprêté  de  blanc  et  réparé  le  bois,  comme  pour  la  peinture 
à  la  détrempe,  on  pose  une  première  couche  de  la  teinte 
choisie,  broyée  et  détrempée  au  vernis,  soit  à  l'alcool,  soit 
à  l'huile.  Cette  première  couche  bien  sèche  et  frottée  à  la 
toile  rude,  on  en  étend  une  seconde,  mais  avec  moitié 
moins  de  couleur  dans  la  même  quantité  de  vernis.  La  dose 
de  couleur  diminue  encore  dans  la  troisième  couche.  La 
dernière  est  du  vernis  pur. 

Voici  le  prix  moyen  auquel  on  estimait,  en  1774,  la 
peinture  en  couleur  rechampie  des  meubles  les  plus  usités  : 

Livres 

Lit  à  la  polonaise  de  deux  places  .    .  18  à  30 

Lit  à  la  turque  de  deux  places  ...  20  à  30 

Fauteuil 2I.  10  s.  à  5 

Chaise 2à    3 

Duchesse 10  à  15 

Ottomane  ou  canapé 15  à  18 

Ecran 3  à    5 

DORURE  EN  DETREMPE 

Les  apprêts  pour  la  dorure  en  détrempe  sont  les  mêmes 
que  pour  la  peinture,  mais  il  n'est  pas  inutile  de  les  rappeler. 
Après  avoir  encollé,  apprêté  de  blanc  et  réparé  le  bois,  on  le 

—  82  — 


PEINTURE,  DORURE  ET  LAQUE 

dégraisse  pour  lui  rendre  sa  première  propreté  à  l'aide  de 
linges  mouillés,  de  brosses  douces  et  de  petites  éponges. 
Dès  qu'il  est  sec,  on  le  prêle  légèrement,  c'est-à-dire  qu'on 
le  frotte  avec  un  paquet  de  branches  de  prêle  en  ayant  soin 
de  ne  pas  user  le  blanc.  L'ouvrage  apprêté,  adouci,  réparé, 
dégraissé  et  prêlé,  on  le  jaunit  à  l'aide  d'une  teinture  d'ocre 
jaune,  délayé  à  la  colle  de  peau,  qu'on  applique  très  chaude 
et  qu'on  prêle  légèrement  quand  elle  est  sèche.  Puis  on  pose 
trois  couches  «  d'assiette  ». 

L'assiette  est  une  composition  qui  sert  à  «  asseoir  »  l'or. 
Les  doreurs  la  composent  de  bol  d'Arménie,  d'un  peu  de 
sanguine,  d'un  soupçon  de  mine  de  plomb  et  de  quelques 
gouttes  d'huile  d'olive.  Ils  la  détrempent  dans  une  colle 
de  peau  légère  et  un  peu  chauffée,  et  retendent  avec  une 
petite  brosse  de  soie  de  porc,  à  poils  doux. 

Les  trois  couches  d'assiette  sèches,  on  frotte  avec  une 
toile  neuve  et  sèche  les  surfaces  unies  où  l'or  doit  rester  mat, 
et  l'on  donne  deux  autres  couches  d'assiette  aux  parties 
que  l'on  doit  brunir.  On  applique  ensuite  les  feuilles  d'or, 
en  mouillant,  à  l'eau  fraîche,  la  partie  sur  laquelle  on  opère, 
et  en  faisant  passer  sous  chaque  feuille  posée  une  goutte 
d'eau  qui  l'étend  et  la  fait  adhérer,  en  évitant  qu'il  n'en 
passe  au-dessus,  ce  qui  tacherait  l'or.  Il  ne  reste  plus  qu'à 
polir  et  lisser  avec  un  caillou  uni,  dit  pierre  à  brunir,  les 
parties  qui  doivent  être  brunies  et  à  passer  une  couche 
légère  et  claire  de  colle  sur  les  parties  destinées  à  rester 
mattes.  Si  l'on  découvre  des  endroits  oubliés  ou  détériorés, 
on  corrige  ces  petits  défauts  en  remettant  des  parcelles 
d'or.  On  donne  à  l'ouvrage  tout  son  feu  et  tout  son  éclat 

-  83  - 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

en  le  couchant  de  «  vermeil  »,  mélange  de  sang-de-dragon, 
de  rocou,  de  gomme-gutte,  de  safran  et  de  cendre  gravelée 
(lie  de  vin  calcinée),  dans  de  l'eau  gommée. 


OR  VERT,  FONDS  SABLES  ET  AVENTURINES 

Si  l'on  veut  obtenir  de  l'or  vert  ou  des  parties  d'or  vert, 
il  faut  remplacer  tout  ou  partie  de  la  couche  d'ocre  jaune 
par  une  couche  de  blanc  de  céruse,  avec  une  pointe  de  bleu 
de  Prusse  et  de  stil  de  grain  jaune  (baies  de  nerprun  ou 
graine  d'Avignon),  qui  donnent  un  ton  vert  d'eau.  Pour 
Yor  citron  on  n'incorpore  à  la  céruse  qu'une  pointe  de  stil 
de  grain. 

Pour  avoir  des  fonds  sablés,  on  sème  sur  la  couche  de 
blanc,  avant  de  jaunir,  du  sable  fin  passé  au  tamis.  On 
retourne  l'ouvrage  qui  rejette  le  sable  qu'il  ne  peut  pas 
retenir.  Quand  il  est  sec,  on  y  passe  une  seconde  couche  de 
blanc  et  l'on  jaunit. 

Les  fonds  aventurinés  sont  un  peu  plus  délicats  d'exé- 
cution. Si  on  veut  les  appliquer  en  détrempe,  on  donne  les 
encollages  et  les  blancs  d'apprêt.  Si  l'on  veut  employer 
l'huile,  on  étend  les  couches  d'impression  et  de  teinte  dure. 
Puis  on  passe  une  couche  de  la  teinte  choisie,  verte,  rouge 
ou  bleue,  et  l'on  saupoudre,  avec  un  tamis,  de  l'aventurine 
argentée,  que  l'on  laisse  sécher  deux  ou  trois  jours.  On 
donne  ensuite  une  seconde  couche  de  couleur  très  claire, 
qui  sert  à  glacer  l'ouvrage  sans  masquer  l'aventurine,  et 
l'on  vernit  à  dix  ou  douze  couches  au  vernis  à  l'alcool 


84 


PEINTURE,  DORURE  ET  LAQUE 

(mastic  en  larmes,  sandaraque  et  térébenthine  de  Venise). 
Pour  l'aventurine  dorée,  on  couche  du  stil  de  grain  et 
du  blanc  de  céruse,  et  l'on  glace  avec  du  vernis  à  l'or. 

DORURE  A  L'HUILE 

Les  premières  opérations  pour  la  dorure  à  l'huile  sont 
les  mêmes  que  pour  la  peinture,  sauf  que  la  première 
impression  de  blanc  se  fait  par  parties  égales  de  blanc  de 
céruse  et  d'ocre  jaune.  Les  couches  de  teinte  dure  données, 
et  l'ouvrage  bien  sec,  on  le  ponce  à  l'eau  et  à  la  pierre  ponce 
en  poudre,  puis  on  lui  donne  quatre  à  cinq  couches  de  vernis 
à  la  laque.  Lorsqu'elles  sont  sèches,  on  polit  à  la  prêle,  puis 
à  la  potée  et  au  tripoli,  jusqu'à  ce  que  le  vernis  soit  uni 
comme  une  glace,  et  on  donne  une  couche  d'  «  or  couleur  ». 
C'est  une  mixtion  grasse  et  gluante,  faite  avec  les  restes  de 
couleur  qui  se  déposent  dans  les  pinceliers  où  les  peintres 
nettoient  leurs  pinceaux,  et  qu'on  expose  au  soleil  pendant 
l'espace  d'une  année.  Dès  que  cette  couche  d'or  couleur 
donnée  au  meuble  est  suffisamment  sèche  et  prête  à  «happer» 
l'or,  on  pose  les  feuilles  les  unes  à  côté  des  autres,  en 
appuyant  l'or  dans  les  fonds  et  les  détails  de  sculpture  avec 
du  coton.  L'ouvrage  sec  est  épousseté  avec  un  blaireau  très 
doux,  on  le  vernit  avec  un  vernis  à  l'alcool,  spécial  à  l'or  : 
gomme-laque,  gomme-gutte,  sang-de-dragon,  rocou  et 
safran,  pour  lui  donner  du  feu  et  de  l'éclat,  puis  avec  un 
vernis  gras  blanc  au  copal,  dont  on  donne  deux  ou  trois 
couches.  On  polit  avec  une  serge  et  on  lustre  avec  la  paume 
de  la  main,  frottée  d'huile  d'olive. 

Au  moment  de  la  mode  des  ornements  à  l'antique, 

-85- 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

la  dorure  se  fait  «  à  la  grecque  »,  sans  qu'il  faille  pour  cela 
faire  remonter  l'honneur  du  procédé  aux  contemporains 
de  Périclès.  C'est  une  dorure  à  l'huile.  L'ouvrage  encollé 
reçoit  deux  ou  trois  couches  de  teinte  dure  à  la  colle,  com- 
posée pour  un  tiers  de  blanc  d'Espagne  et  pour  deux  tiers 
de  blanc  de  céruse,  de  talc  et  de  sanguine  calcinés.  On 
dégorge  le  bois,  on  le  répare,  on  l'adoucit,  puis  on  couche 
l'assiette  sur  les  endroits  qu'on  veut  brunir,  on  applique 
l'or  et  on  brunit.  Ceci  fait,  on  donne  trois  ou  quatre  couches 
de  vernis  à  la  gomme-laque  sur  les  parties  qu'on  veut  tenir 
mates,  on  les  polit  à  la  prêle,  on  couche  l'or  couleur  et  on 
applique  l'or  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut.  On  pose  un 
vernis  à  or  à  l'alcool  et  on  donne  deux  ou  trois  couches  de 
vernis  gras.  Cette  dorure  ne  s'écaille  pas  et  peut  être  lavée. 

Le  prix  moyen  de  tous  ces  ouvrages  est  relativement 
élevé.  En  1774,  les  tapissiers  comptent  : 

Livres 

Fauteuil 21  à    30 

Chaise 18  à    24 

Lit  à  la  polonaise  de  deux  places  .  120  à  300 

Lit  à  la  turque  de  deux  places  .    .  140  à  300 

Duchesse 60  à    80 

Ottomane  ou  canapé 60  à    90 

Écran .  10 

LAQUAGE  ET  VERNIS-MARTIN 

Un  autre  décor,  très  usité  pour  les  meubles,  est  le 
laquage  ou  imitation  des  vernis  de  la  Chine. 

La  mode  commence  par  l'emploi  de  véritables  laques 

—  86  — 


PEINTURE,  DORURE  ET  LAQUE 

rapportées  de  la  Chine  ou  du  Japon  à  la  fin  du  xvne  siècle. 
On  en  revêt  des  commodes,  des  secrétaires.  L'ébéniste 
sacrifie  des  panneaux  de  cabinets  ou  des  feuilles  de  para- 
vent, venus  d'Extrême-Orient,  qu'il  refend  à  moitié  de  leur 
épaisseur  pour  les  diminuer  ensuite  au  rabot  jusqu'à 
om02io.  Il  les  plaque  ensuite  sur  son  bâti,  en  les  entou- 
rant avec  des  ornements  ou  des  cadres  de  bronze  pour 
dissimuler  les  éclats  inévitables. 

Une  matière  aussi  rare,  et  qu'on  paie  au  poids  de  l'or, 
ne  peut  suffire  à  satisfaire  les  caprices  du  jour.  Dès  le 
second  quart  du  XVIIIe  siècle  on  fabrique  des  ouvrages 
en  imitation  des  vernis  de  la  Chine.  Voici  comme  on 
procède. 

On  emploie  des  panneaux  de  tilleul,  d'érable,  de  buis, 
de  poirier,  bien  secs  et  soigneusement  polis.  On  y  colle  une 
mousseline  très  tendue  pour  empêcher  le  bois  de  se  tour- 
menter (pour  les  grands  ouvrages,  on  étend  de  la  niasse), 
et  on  donne  cinq  ou  six  couches  de  blanc  de  Bougival, 
détrempé  à  la  colle  de  peau  et  attiédi.  Cet  apprêt  bien  sec, 
poli  à  la  prêle,  puis  à  la  pierre  ponce  et  au  tripoli,  on  pré- 
pare le  fond  noir  avec  du  noir  d'ivoire  détrempé  au  vernis 
gras,  au  karabé  ou  au  vernis  de  gomme-laque  à  l'alcool. 
On  donne  de  huit  à  vingt  couches  de  noir,  en  les  faisant 
sécher  au  four  pour  le  vernis  gras,  à  une  chaleur  douce  pour 
le  vernis  à  l'alcool,  et  on  polit.  La  pièce  ainsi  préparée  est 
prête  à  recevoir  le  dessin  qui  s'exécute  à  la  pointe  de  bois 
très  dur  ou  même  à  la  pointe  de  fer,  puis  le  décor,  qui  se 
fait  à  plat  ou  en  relief. 

Pour  le  décor  à  plat,  le  laqueur  repasse  au  pinceau 

-87- 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

tous  les  objets  dessinés,  avec  un  mordant  composé  du 
même  vernis  que  le  fond,  mais  additionné  de  vermillon 
pour  servir  d'indication.  Lorsque  le  mordant  est  aux  trois 
quarts  sec,  on  le  saupoudre  d'or  ou  d'argent.  Quand  tout 
est  sec,  on  brunit. 

Pour  le  décor  en  relief,  on  se  sert  d'une  pâte  composée 
de  blanc  d'Espagne  et  de  terre  d'ombre  détrempés  au  vernis 
gras,  suffisamment  malléable  pour  pouvoir  être  distribuée 
au  pinceau.  On  modèle  ainsi  en  bas-relief  :  figures,  animaux, 
paysages,  montagnes,  terrasses,  maisons.  Lorsque  la  com- 
position est  parvenue  à  l'épaisseur  désirée,  on  laisse  sécher 
la  pâte,  soit  au  soleil,  soit  à  l'étuve  ;  on  prêle,  on  polit,  on 
ajoute  au  burin  les  plis  de  draperies,  les  traits  des  visages, 
les  détails  des  paysages,  on  repolit  et  on  passe  sur  les  reliefs 
une  couche  ou  deux  de  vernis  de  gomme-laque  à  l'alcool, 
dans  lequel  on  a  mis  du  noir  d'ivoire.  Pour  les  draperies, 
on  emploie  du  vermillon.  L'ouvrage  ainsi  disposé  est  prêt 
à  recevoir  l'or  ou  l'argent  qui  s'applique,  comme  nous 
l'avons  dit,  en  poudre  sur  un  mordant,  et  se  brunit  au 
brunissoir. 

Laques  à  plat,  laques  en  relief  peuvent  se  faire  en  faux. 
Les  opérations  sont  les  mêmes,  mais  au  lieu  d'or,  on  se  sert 
de  bronze.  On  laque  ainsi  en  diverses  couleurs  :  rouge,  vert, 
jaune. 

VERNIS-MARTIN 

C'est  par  cette  imitation  en  faux  des  laques  de  la  Chine 
et  du  Japon  que  commence  la  réputation  du  fameux 
Martin  et  de  ses  frères.  Mais  ils  y  joignent  l'exécution  des 

—  88  — 


PEINTURE,  DORURE  ET  LAQUE 

ouvrages  de  peinture  vernissée,  à  motifs  français,  du  genre 
Boucher  ou  Pillement  qu'on  désigne  du  nom  générique 
de  Vernis-Martin. 

Comme  tous  les  artisans  d'autrefois,  les  Martin  ont 
leurs  secrets  d'atelier,  leurs  «  tours  de  main  »,  qui  donnent 
l'excellence  à  leurs  travaux.  Mais  ils  ne  méritent  pas,  à 
proprement  parler,  le  nom  d'inventeurs.  Leurs  procédés 
ne  diffèrent  guère  de  ceux  que  nous  venons  de  décrire.  Ils 
en  font  cependant  mystère  et  l'arrêt  en  faveur  de  leur 
industrie,  rendu  en  1753,  tout  en  prétendant  les  décrire, 
ne  nous  renseigne  guère  à  leur  sujet  : 

«  Quand  les  ouvrages  (ceux  qu'on  se  propose  de 
décorer)  ont  acquis  leur  premier  état  (c'est-à-dire  la  forme 
et  la  consistance  nécessaires),  on  les  polit  et  unit  avec  la 
lime  ou  la  râpe  pour  recevoir  les  couleurs  qu'on  veut  leur 
donner;  ensuite,  on  les  vernit.  On  peut  appliquer  les  cou- 
leurs de  différentes  manières,  soit  en  les  alliant  et  les 
mêlant  avec  le  vernis,  soit  en  les  appliquant  par  com- 
partiment, en  façon  de  guilloché,  ou  autrement,  en  y 
passant  par  dessus  un  vernis  poli,  soit  enfin  en  mêlant  avec 
un  vernis  gommeux  des  poudres  et  limailles  de  métaux  qui 
s'incorporent  avec  le  vernis,  et  par  l'arrangement  des- 
quelles le  peintre  fait  sur  cet  ouvrage  tel  dessin  que  son 
goût  lui  fait  inventer.  » 

Tâchons  de  préciser.  Le  Vernis-Martin  se  fait  sur 
panneaux  de  bois,  préalablement  recouverts  d'un  apprêt 
et  poncés  minutieusement.  On  peint  sur  fond  de  couleur, 
ou  plus  souvent,  sur  un  fond  métallisé  en  poudres  d'or,  de 
bronze  ou  d'aventurine,  appliquées  à  la  mixture  selon  les 

.  -89- 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

procédés  que  nous  avons  décrits.  Les  couleurs,  délayées  au 
vernis,  sont  ensuite  recouvertes  d'un  vernis,  secret  de  Mar- 
tin, mais  que  le  peintre-doreur  Wattin,  après  de  longues 
recherches,  prétend  composé  d'après  la  formule  suivante  : 

«  Sur  500  grammes  de  copal  fondu,  jettez  125,  184  ou 
250  grammes  d'huile  de  lin  cuite  et  dégraissée.  Quand 
l'incorporation  est  faite,  retirez  du  feu  en  remuant  toujours. 
Après  que  la  chaleur  est  apaisée,  jetez  y  500  grammes 
d'essence  de  térébenthine.  Si  vous  voulez  qu'il  se  perfec- 
tionne, passez  le  par  un  linge  et  le  gardez  :  plus  il  est  con- 
servé, plus  il  prend  de  qualité  en  se  clarifiant.  » 

Le  Vernis-Martin  s'applique  surtout  aux  équipages  et 
aux  menus  objets,  tels  que  tabatières,  boîtes  ou  étuis.  Mais 
on  rencontre  souvent  certaines  formes  de  meubles  laqués 
par  ce  procédé,  telles  ces  demi-commodes  bombées  et 
ventrues,  de  dimension  restreinte,  à  deux  tiroirs,  haut 
montées  sur  des  jambes  graciles,  que  les  Martin  ou  leurs 
émules  semblent  avoir  particulièrement  adoptées. 


VII 
BRONZES,    MARBRES,    PORCELAINES 

Jusqu'ici  nous  n'avons  passé  en  revue  que  les  décora- 
tions du  meuble  tirées  du  bois  lui-même  ou  de  son  embel- 
lissement par  la  peinture  et  la  dorure.  Nous  allons  aborder 
maintenant  les  éléments  étrangers  :  bronzes,  marbres  ou 
porcelaines,  que  l'ébéniste  applique  sur  son  ouvrage  pour 
le  rehausser  et  l'enrichir,  et  dont  il  tire  d'heureux  effets,  à 
condition  de  ne  pas  les  prodiguer  au  point  de  nuire  aux 
lignes  constructives. 

BRONZES 

De  quelque  nature  que  soient  les  ouvrages  d'ébénis- 
terie  (marqueterie  ou  placage),  ils  sont  presque  toujours 
ornés  de  bronzes.  Entendons-nous.  Ceci  ne  veut  pas  dire 
que  les  menuisiers  refusent  à  leurs  meubles  en  bois 
plein  :  sièges,  tables,  armoires  et  le  reste,  tout  décor  de 
cuivre  ou  de  bronze,  mais  comme  ces  ouvrages  sont 
presque  toujours  ornés  de  moulures  ou  de  sculptures, 
l'adjuvant  de  bronze,  sauf  aux  entrées  de  serrures  ou  aux 
tiroirs,  devient  une  super fétation.  Au  contraire,  la  mar- 
queterie exigeant  des  surfaces  planes  et  proscrivant  sculp- 
tures et  moulures,  les  rehauts  de  bronze  deviennent  presque 
une  nécessité. 

Jamais,  en  tout  cas,  on  n'en  fait  plus  fréquent  ni  plus, 
heureux  usage.  Le  xvme  siècle  est  le  siècle  des  bronzes. 


91 


LES  MEUBLES  DU  XVI II*  SIÈCLE 

Comme  le  décor  de  métal  est  indépendant  du  bâti  du 
meuble,  et  qu'il  n'a  à  obéir  à  aucune  considération  de 
statique  ou  de  technique  de  construction,  la  fantaisie  et 
l'imagination  s'y  donnent  libre  carrière.  On  va  même  trop 
loin.  Certaines  commodes  sont  recouvertes  d'un  si  exubé- 
rant réseau  d'or  moulu  que  les  lignes  architecturales 
disparaissent. 

Nous  parlons,  bien  entendu,  des  bronzes  rapportés 
(rinceaux,  agrafes,  guirlandes)  et  non  des  bronzes  ou  cuivres 
incrustés  (cadres,  bordures  à  compartiments,  filets)  qui 
font  partie  intégrale  de  l'ouvrage. 

L'exécution  des  bronzes  dépend  absolument  du  mode- 
leur, du  fondeur,  du  ciseleur,  du  doreur,  mais  tous  ne 
travaillent  que  de  concert  avec  l'ébéniste  qui  dirige 
leurs  opérations,  au  moins  pour  la  forme  intérieure  des 
pièces,  celle  qui  s'applique  sur  le  meuble  dont  elle  doit 
épouser  exactement  les  contours.  Il  décide  aussi  de  leur 
relief  ou  de  leur  saillie.  Il  indique  les  endroits  où  ils 
doivent  être  coupés  ou  repercés  pour  les  diverses  ouver- 
tures des  tiroirs  ou  des  portes.  Non  seulement  l'ébéniste 
dessine  lui-même  ses  bronzes,  pour  en  réserver  la  place 
dans  ses  motifs  de  marqueterie,  mais  certains  maîtres, 
on  le  sait,  comme  André  Boulle  ou  Cressent,  les 
modèlent  eux-mêmes  et  les  fondent  dans  leur  atelier. 

En  nous  reportant  au  Mémoire  d'ŒBEN,  pour  l'exécu- 
tion du  bureau  de  Louis  XV,  où  les  bronzes  jouent  un  si 
grand  rôle,  on  voit  le  maître  ébéniste  disposer  d'abord  ses 
bronzes,  en  cire,  sur  la  maquette  réduite  du  meuble,  puis, 
le  bâti   construit,   modeler  sur  l'ouvrage  même  tous  les 


—  92 


BRONZES,  MARBRES,  PORCELAINES 

ornements  :  figures,  guirlandes,  fleurs,  vases,  cassolettes, 
pendule,  moulures,  quart-de-rond  et  palme,  les  mouler  en 
plâtre,  faire  les  creux  pour  la  fonte,  les  fondre  à  cire  perdue 
et  les  ajuster  une  première  fois  sur  le  meuble  au  sortir  du 
moule.  Il  les  démonte  ensuite  complètement,  les  donne  au 
ciseleur,  les  remet  en  place  et  les  fixe  à  l'aide  de  vis  et  écrous 
non  apparents.  Soyons  sûrs  que,  pour  les  ouvrages  de  luxe 
qui  font  la  gloire  de  nos  musées,  la  parfaite  adaptation  des 
embellissements  d'or  moulu  au  bâti  d'ébénisterie  n'a  pu 
être  obtenue  différemment. 

Les  bronzes  s'attachent  habituellement  avec  des 
petits  clous  de  cuivre  ou  des  vis  en  bois,  à  tête  ronde  et 
dorée,  qu'on  place  dans  les  endroits  les  moins  apparents,  tels 
que  les  fonds  ou  les  revers  de  feuilles.  Dans  les  grands  orne- 
ments, le  fondeur  réserve  des  «  jets  »  ou  goujons,  placés  de 
distance  en  distance  derrière  les  bronzes,  et  taraudés  pour 
les  faire  passer  à  travers  le  bâti  et  les  arrêter  en  dedans 
avec  des  écrous. 

Les  meubles  qui  se  prêtent  le  mieux  au  décor  de  bronze 
sont  :  les  tables  à  écrire  (moulures  au  pourtour  du  dessus, 
sur  l'arête  des  pieds  dans  toute  leur  hauteur,  au  pourtour 
des  tiroirs,  chutes  ou  motifs  d'angle  au  sommet  des  pieds, 
mains  et  entrées  aux  tiroirs,  sabots  aux  pieds)  ; 

les  commodes  (chutes  au  sommet  des  montants,  rin- 
ceaux encadrant  les  panneaux  et  les  tiroirs,  mains  et  entrées 
aux  tiroirs,  sabots  aux  pieds)  ; 

les  bureaux  à  cylindre  (rinceaux  ou  moulures  au  pour- 
tour de  la  table,  entrées  et  mains  aux  tiroirs,  chutes  et 


93  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII6  SIÈCLE 

sabots  aux  pieds,  galerie  au-dessus  du  serre-papiers,  mou- 
lures et  rinceaux  sur  les  côtés)  ; 

les  secrétaires-armoires  (chutes  au  sommet  des  mon- 
tants, moulures  et  rinceaux  encadrant  les  panneaux, 
cimaise  et  galerie  ajourée,  rosaces  sur  les  pieds  et  motifs 
sur  la  traverse  du  bas,  entrées  aux  diverses  ouvertures). 

Généralement,  les  sièges  ne  comportent  pas  de  bronzes. 


STYLES  DES  BRONZES 

Le  modelé  des  bronzes  suit  l'évolution  des  styles  : 
«  D'abord,  dit  excellemment  Albert  Jacquemart,  les  chi- 
corées peu  saillantes,  dessinant  des  courbes  agréables, 
s'unissent  à  des  palmettes  et  à  des  lauriers,  comme  pour 
protester  contre  un  divorce  absolu  avec  le  siècle  précédent, 
tout  en  révélant  des  tendances  nouvelles;  plus  tard,  sous 
l'impulsion  de  Meissonnier,  toute  timidité  a  disparu  :  les 
hardiesses  de  la  forme  sont  tellement  effrénées  que  la 
débauche  du  cuivre  n'a  plus  rien  qui  surprenne  ;  elle  se  fait 
excuser  d'ailleurs  par  l'immense  talent  du  ciseleur...  Vers 
la  fin  du  règne  on  peut  prévoir  la  réforme  qui  va  s'accomplir, 
les  chicorées  se  font  plus  sages,  les  frises  à  rosaces,  les  chutes 
de  culots  et  les  fleurs  se  soumettent  à  une  sorte  de  disci- 
pline :  le  meuble  prend  une  apparence  plus  tranquille  et  plus 
régulière.  » 

Dès  1760,  les  contours  s'assagissent.  On  revient  à  la 
symétrie,  à  la  mesure.  Les  bronzes  sont  aussi  parfaits, 
mais  ils  n'envahissent  plus  le  meuble.  Ce  sont  des  motifs  à 


94 


BRONZES,  MARBRES,  PORCELAINES 

l'antique  :  frises,  cannelures,  moulures,  bagues,  chapiteaux, 
mêlés  aux  légers  motifs  des  guirlandes,  des  fleurettes,  des 
trophées  de  musique  ou  de  jardinage,  des  carquois,  des 
flèches,  des  torches  ou  des  colombes.  Beaucoup  plus  qu'aux, 
époques  précédentes,  la  partie  incrustée  ou  rapportée  en 
filets,  plates  bandes,  moulures,  cadres,  joue  un  rôle  impor- 
tant. On  incruste  des  filets  de  cuivre  jusque  dans  les  can- 
nelures des  pieds.  Tout  cela  constitue  un  décor  discret  et 
sans  tapage,  d'un  relief  beaucoup  moins  accusé  que  sous 
Louis  XV,  mais  d'un  goût  et  d'une  élégance  incomparables. 

DORURE  DES  BRONZES 

Les  bronzes  sont  le  plus  souvent  dorés.  La  belle  dorure, 
dite  «  or  moulu  »,  s'exécute  à  chaud,  à  l'aide  d'un  amalgame 
de  mercure  et  d'or  (i  partie  d'or  contre  8  de  mercure).  On 
jette  les  deux  métaux  dans  un  creuset  porté  au  rouge,  on 
remue  doucement,  et  quand  l'or  est  fondu  et  incorporé  au 
mercure  on  plonge  l'amalgame  dans  l'eau  pour  l'appurer 
et  le  laver,  puis  on  sépare  l'excédent  de  mercure,  qui  n'est 
pas  uni  avec  l'or,  en  pressant  l'amalgame  avec  les  doigts  à 
travers  un  morceau  de  chamois  ou  de  linge. 

Pour  l'appliquer,  on  commence  par  dérocher  la  pièce 
à  dorer,  c'est-à-dire  par  la  décrasser  à  l'acide  azotique  ou  à 
l'acide  nitrique,  on  la  frotte  avec  une  brosse  spéciale,  la 
«  gratte-boésse  »,  et  on  la  lave.  On  la  couvre  ensuite  d'amal- 
game avec  la  gratte-boésse  en  l'étendant  le  plus  également 
possible.  Puis  on  la  met  au  feu  sur  la  grille  à  dorer,  au- 
dessus  d'une  poêle  pleine  de  feu,  ce  qui  fait  évaporer  le 


—  95 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

mercure  et  ne  laisse  que  l'or.  Si,  pendant  la  chauffe,  on 
aperçoit  des  défauts,  on  répare  en  rajoutant  de  l'amal- 
game aux  endroits  où  il  en  manque. 

Pour  les  belles  dorures,  on  ne  s'en  tient  pas  à  une  seule 
application.  On  frotte  l'ouvrage  au  mercure  et  à  l'acide 
azotique,  et  l'on  redore  deux,  trois  ou  quatre  fois,  jusqu'à 
ce  que  la  couche  d'or  atteigne  l'épaisseur  de  l'ongle. 

Il  reste  enfin  à  mettre  en  couleur,  ce  qui  se  fait  avec 
une  pâte  dont  on  enduit  la  pièce  dorée.  On  la  porte  ensuite 
au  feu,  on  l'y  laisse  jusqu'à  ce  que  la  pâte  soit  brûlée,  on 
«  grattebosse  »  et  on  brunit.  Les  spécialistes  ont  chacun 
leur  recette  dont  ils  font  mystère.  Voici  deux  formules  de 
pâte  usitées  en  Allemagne  et  reproduites  par  le  Diction- 
naire des  sciences  : 

Crayon  rouge 30  gr.  59 

Cire  jaune 61  —  18 

Vert-de-gris 22  —  95 

Sulfate  de  zinc 22  —  95 

Borax 15  —  30 

Autre  recette  : 

Cire  jaune  ou  rouge     ...  61  gr.  18 

Sanguine 30  —  59 

Sulfate  de  zinc 15  —  30 

Vert-de-gris 3  —  82 

Borax 3  —  82 

-96- 


BRONZES,  MARBRES,  PORCELAINES. 

CUIVRES 

Les  ouvrages  de  cuivre  ordinaire  se  dorent  à  la  feuille 
qu'on  applique  sur  le  métal,  chauffé  à  la  température  conve- 
nable. On  ne  donne  qu'une,  deux  couches  au  plus. 

Roubo  prône  la  recette  suivante  pour  les  vernir  : 

Ambre  jaune 15  gr.  30 

Gomme  laque 15  —  30 

Safran  en  poudre    ....  o  —  45 

Sang  de  dragon o  —  50 

Alcool 305  — 

Ce  vernis,  dit  d'Angleterre,  s'applique  sur  les  pièces 
préalablement  chauffées. 

MARBRES 

Le  marbre  s'emploie  en  tablettes  pour  les  commodes, 
les  consoles,  les  tables,  les  bas  d'armoire,  les  secrétaires- 
armoires  et  autres  meubles  du  même  genre.  La  variété  des 
teintes  et  des  dessins  est  si  considérable  que  nous  ne  croyons 
pas  inutile  de  donner  une  liste  des  principaux  marbres  en 
usage  au  xvme  siècle,  avec  leur  couleur   et  leur  aspect  : 

Africain.  —  Rouge  brun,  veiné  de  blanc  sale  et  couleur 

chair  avec  filets  verts. 
Auvergne.  —  Rose  mêlé  de  violet,  de  vert  et  de  jaune. 
Barbesan.  —  Noir,  taches  et  veines  blanches. 
Bleu  turquin.  —  Gris  bleu  onde,  avec  stries  blanches  et 

noires. 

—  97  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Bourbonnais.  —  Jaune,  rouge  et  bleu. 

Brèche.  —  Nom  commun  à  plusieurs  sortes  de  marbres, 
formés  d'un  aglomérat  de  cailloux  par  taches  rondes 
et  sans  veines.  On  distingue  : 

Brèche  d'Alep.  —  Gris  brun  noirâtre  avec  prédominance 
de  jaune. 

—  antique.  —  Mêlée  de  blanc,  de  bleu,  de  rouge,  de 

gris  et  de  noir. 

—  coraline.  —  Avec  quelques  taches  couleur  de  corail. 

—  dorée. 

—  isabelle.  —  Grandes  plaques  de  couleur  isabelle,  avec 

taches  blanc  et  violet  pâle 

—  d'Italie.  —  Noir,  blanc  et  gris. 

—  noire.  —  Mêlée  de  gris  brun  et  de  taches  noires,  avec 

quelques  petits  points  blancs. 

—  des  Pyrénées.  —  Fond  brun,  mêlé  de  diverses  cou- 

leurs. 

—  savarèche.  —  Fond  violet  et  brun,  avec  grandes 

taches  blanc  et  isabelle. 

—  Sauveterre.  —  Taches  jaune,  gris  et  noir. 

—  de  Vérone.  —  Mêlée  de  rouge  pâle,   de  rouge  cra- 

moisi et  de  bleu. 

—  violette,  —  Gris,  blanc  et  rouge  sombre,  reliés  par 

une  pâte  violacée  tirant  sur  la  lie  de  vin. 

Brocatelle  ou  brocatelle  d'Espagne  (semblable  au  brocard 
ou  brocatelle).  —  Fond  jaune,  veiné  de  quelques  cou- 
leurs plus  brunes. 


98- 


BRONZES,  MARBRES,  PORCELAINES 

Campan.  —  Voir  Vert  campan. 

Campan  mélangé.  —  Fond  rose,  grosses  veines  rouges  et 

réseau  de  petites  mailles  vert  tendre. 
Carrare.  —  Blanc. 

Cipolin.  —  Tirant  sur  le  vert  par  grandes  veines  concen- 
triques qui  ressemblent  à  des  tuniques  d'oignon. 
Dinan.  —  Noir  pur,  blanc  et  noir,  blanc  et  rouge. 
Fleur  de  pêcher.  —  Mêlé  de  taches  rouges  et  blanches,  un 

peu  jaunâtre. 
Gauchenet.  —  Rouge  brun,  avec  quelques  taches  et  veines 

blanches. 
Givet.  —  Noir,  veiné  de  blanc. 
Griote  d'Italie  —  Rouge  foncé  avec  marbrures  noires  et 

ceils  de  perdrix  blancs. 
Languedoc.  —  Rouge  vif,  avec  grandes  veines  et  taches 

blanches. 
Laval.  —  Noir,  avec  quelques  veines  blanches. 
Liège.  —  Noir. 
Lumachelle.  —  Mêlé  de  coquilles  et  de  madrépores,  gris, 

noir  et  blanc. 
Margosse.  —  Fond  blanc,  avec  quelques  veines  brunes. 
Namur.  —  Noir  tirant  sur  le  bleuâtre. 
Œil  de  paon.  —  Mêlé  de  taches  rouges,  blanches  et  bleuâtres. 
Paros.  —  Blanc. 
Portor.  —  Noir,  veiné  de  gris  et  de  blanc,  jaspé  de  jaune 

orange. 
Rance.  —  Rouge  sale,  mêlé  de  veines  et  taches  blanches  et 

bleuâtres. 


99 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Serancolin  ou  marbre  d'Antin.  —  Coulées  jaunes,  rouges, 

grises  et  violacées. 
Signan.  —  Vert  brun  avec  taches  rouges. 
Sainte-Baume.  —  Blanc  et  rouge,  mêlé  de  jaune. 
Vert  Campan.  —  Vert  clair,  avec  marbrures  vert  foncé, 

coupées  de  traits  gris. 


PORCELAINES 

Un  dernier  élément  d'embellissement,  —  nous  ne  par- 
lons pas  des  mosaïques  en  pierres  dures  dont  le  travail  depuis 
Colbert  est  retourné  aux  Florentins  —  vient  de  l'emploi 
des  plaques  de  porcelaine  ou  de  biscuit  de  Sèvres.  C'est  le 
directeur  de  la  manufacture  Jean- Jacques  Hettlinger, 
qui  a  le  premier  l'idée,  vers  1783,  d'appliquer  la  porcelaine  à 
la  décoration  des  meubles,  tout  au  moins  dans  l'ébénisterie 
de  grand  luxe. Sans  doute  ce  Suisse  se  souvient  des  «cabi- 
nets »  enrichis  de  plaques  d'argent,  de  mosaïques  et  de 
porcelaines  que  ses  compatriotes  fabriquent  aussi  bien  que 
les  Munichois  ou  les  Augsbourgeois.  Les  plaques  de  Sèvres 
constituent  le  plus  riche  et  le  plus  élégant  décor  de  l'ameu- 
blement Louis  XVI,  mais  on  ne  les  voit  figurer  que  sur  les 
ouvrages  de  choix.  De  grande  dimension,  lorsqu'ils  doivent 
garnir  l'abattant  d'un  secrétaire  ou  le  panneau  d'une  ar- 
moire, on  les  fait  très  réduits  pour  les  enchâsser  sur  la 
traverse  d'une  table.  Les  ébénistes  les  incrustent  sur  les 
dessus  de  table,  sur  les  traverses.  Ils  en  décorent  les  caisses 
à  fleurs,  les  coffrets  à  bijoux,  les  bas  d'armoire.  Leurs  cou- 

—  100  — 


BRONZES,  MARBRES,  PORCELAINES 

leurs  inaltérables  et  séduisantes  reproduisent  tous  les 
motifs  de  style  Louis  XVI,  corbeilles  de  fleurs  soutenues  par 
des  nœuds  de  rubans,  guirlandes  de  roses,  bouquets,  sujets 
galants  ou  champêtres,  figures  ou  animaux.  C'est  d'un 
effet  décoratif  charmant. 


VIII 
GARNITURES    DE    SIÈGES    ET    DE    LITS 

Qu'il  s'agisse  de  canapés,  d'ottomanes,  de  duchesses, 
ou  de  banquettes,  de  chaises,  de  fauteuils,  les  sièges  ne 
comportent  ni  décor  de  marqueterie,  ni  application  de 
bronzes,  En  revanche,  ils  se  prêtent  à  l'agrément  de  toutes 
sortes  d'étoffes  et  sont  susceptibles  de  recevoir,  ainsi  que 
les  lits,  un  embellissement  de  soieries,  de  toiles  peintes  ou 
de  tapisseries  interdit  aux  autres  meubles. 

CANNAGE 

Ce  n'est  cependant  pas  à  l'art  du  tapissier  que  revient 
la  plupart  du  temps,  le  garnissage  des  sièges  d'usage,  mais 
à  celui  des  «  canneurs  ».  Les  sièges  garnis  de  canne  (chaises, 
fauteuils,  banquettes,  canapés),  sont  encore  en  1723,  un 
article  d'importation.  Savary,  dans  son  Dictionnaire  du 
commerce,  écrit  au  mot  Canne  :  «  Rotin...  dont  on  fait,  en  les 
fendant  par  morceaux,  ces  meubles  de  canne,  dont  on  fait 
un  si  grand  usage  et  un  si  grand  commerce  en  Angleterre 
et  en  Hollande,  et  qui  commence  à  passer  en  France.  »  La 
grande  mode  du  cannage  ne  remonte  donc  pas  avant  1735, 
ou  1740,  utile  constatation  qui  oblige  à  rajeunir  d'une 
vingtaine  d'années  des  sièges  cannés,  manifestement  cons- 
truits pour  ce  genre  de  garniture  et  qu'on  s'obstine  à  donner 
au  règne  de  Louis  XIV. 

Le  cannage  se  fait  avec  des  brins  de  rotin,  refendus 
à  omoo3  de  largeur  pour  les  brins   principaux,  à  omoo2i 

—  102  — 


GARNITURES  DE   SIÈGES  ET  DE  LITS 

pour  les  plus  étroits.  Les  trous  destinés  à  recevoir  la  canne 
sont  disposés  soit  sur  le  siège  lui-même,  soit  sur  un  châssis. 
Ils  sont  percés  à  omoi05  d'intervalle  l'un  de  l'autre.  On!eur 
donne  environ  omoo4  de  diamètre  et  on  les  tient  à  omoo8 
au  moins  du  bord  de  la  pièce.  Ils  ne  sont  pas  percés  perpen- 
diculairement, mais  dirigés  les  uns  en  dedans,  les  autres 
en  dehors  pour  moins  couper  le  fil  du  bois.  Quant  aux 
dossiers,  on  pratique  des  rainures  dans  lesquelles  passent 
les  brins  de  rotin  qu'on  recouvre  ensuite  par  des  morceaux 
de  bois  collés. 

La  contexture  du  cannage  se  réduit  à  une  triple  opé- 
ration :  «  l'ourdissage  »,  qui  consiste  à  tendre  dans  le  sens 
de  la  hauteur  une  série  de  filets  doubles;  le  «  montage  »  où 
l'on  dispose  dans  le  sens  de  la  largeur  une  seconde  série 
de  filets  doubles  en  les  faisant  passer  alternativement  en- 
dessus  et  en-dessous  des  premiers  ;  la  «  garniture  »,  qui 
consiste  à  placer  des  filets  de  canne  d'un  tiers  plus  larges 
que  les  autres  dans  une  direction  diagonale. 

GARNITURES  D'ÉTOFFE 

La  mise  en  place  des  garnitures  d'étoffe  ressortissant 
uniquement  de  l'art  du  tapissier,  nous  pourrions  nous  dis- 
penser de  lui  donner  place  dans  notre  ouvrage,  mais  il  ne 
nous  semble  pas  inutile  de  fournir  quelques  notions  sur 
cette  pratique,  ne  serviraient-elles  qu'à  faire  reconnaître 
si  les  meubles  que  nous  achetons  ont  conservé  leur  ancienne 
garniture  ou  si  on  leur  en  a  confectionné  une  nouvelle. 

Pour  garnir  un  siège,  l'ouvrier  commence  par  disposer 


103 


LES  MEUBLES  DU  XVIIIe  SIÈCLE 

sur  le  fond  un  revêtement  de  sangles  tendues  à  la  tenaille 
et  «  broquetées  »,  c'est-à-dire  fixées  par  des  broquettes  ou 
petits  clous  de  fer  à  large  tête  à  pans  coupés.  La  ceinture, 
du  siège  est  pourvue,  sur  le  devant,  d'un  bourrelet  de  crin, 
puis  le  fond  desangle  est  garni  d'une  quantité  suffisante  de 
crin,  qu'on  recouvre  d'une  première  enveloppe  de  toile 
(le  fond  du  dossier  se  fait  en  toile  à  carreaux).  Le  tapissier 
tend  ensuite  l'étoffe  de  garniture,  damas,  velours,  siamoise, 
toile  peinte,  tapisserie,  la  fixe  de  distance  en  distance  par 
quelques  broquettes,  la  coupe  à  la  dimension  du  siège  et 
la  fixe  sur  les  bords  à  l'aide  de  clous  dorés,  dont  les  trous 
ont  été  préparés  au  poinçon. 

Certains  fauteuils  sont  disposés  à  châssis  pour  les 
sièges  et  les  dossiers,  à  mortaise  pour  les  accoudoirs,  de 
façon  à  pouvoir  changer  les  garnitures  selon  les  saisons. 
Les  meubles  en  tapisserie  sont  presque  toujours  dans  ce  cas. 

Bergères,  ottomanes,  duchesses,  lits  de  repos  passent 
par  les  mêmes  étapes  pour  les  premières  opérations  de  gar- 
nissage. Mais  une  fois  le  revêtement  de  sangle  et  le  bour- 
relet de  crin  posés,  le  reste  de  la  garniture  du  siège  devient 
mobile.  C'est  un  simple  carreau  (coussin),  mollement  rem- 
bourré et  reposant  sur  le  fond  des  angle.  Dossiers  et  accou- 
doirs, par  contre,  suivent  les  modèles  de  ceux  des  fauteuils. 

Pour  les  lits,  contentons-nous  d'énumérer  succincte- 
ment les  diverses  parties  qui  constituent  les  genres  les  plus 
à  la  mode,  tout  en  faisant  remarquer  qu'il  est  à  peu  près 
impossible  aujourd'hui  de  rencontrer  un  lit  Louis  XV  ou 
Louis  XVI  qui  ait  conservé  au  complet  sa  garniture  de 
l'époque. 

—  104  — 


GARNITURES  DE  SIÈGES  ET  DE  LITS 

Le  lit  à  colonnes  comporte  une  impériale,  portée  par  les 
colonnes,  avec  plumets  aux  angles  ;  pente  (bande  d'étoffe 
pendante)  extérieure,  petite  pente  intérieure  et  ciel; 
deux  rideaux  relevés  par  des  agrafes;  un  fond  derrière  le 
dossier;  quatre  cantonnières  (bandes  d'étoffe  recouvrant 
les  colonnes)  ;  une  garniture  de  dossier  ;  un  traversin  ;  une 
courte-pointe;  une  pente  qui  s'agrafe  à  la  courte-pointe  et 
aux  colonnes  pour  cacher  les  pieds. 

La  composition  du  lit  à  la  duchesse  est  sensiblement 
la  même,  mais,  vers  la  fin  du  siècle,  la  pente  extérieure  de 
l'impériale  et  la  pente  des  pieds  sont  relevées  en  feston  par 
des  agrafes  avec  glands.  Les  rideaux  sont  également  retrous- 
sés au  dessus  du  chevet  par  deux  larges  nœuds  avec  glands. 

Le  lit  à  la  polonaise  demande  un  baldaquin, surmonté 
de  plumets  d'autruche,  avec  pentes  festonnées,  épousant 
la  courbe  des  S  de  soutien,  et  petites  pentes  extérieures; 
quatre  rideaux  tenant  aux  colonnes,  avec  agrafe  en  étoffe, 
rosette  et  gland;  quatre  cantonnières  ;  deux  dossiers, 
deux  traversins  ;  une  courte-pointe  ;  une  pente  festonnée 
pour  les  pieds.  Les  panneaux  du  châlit  sont  généralement 
tendus  d'étoffe. 

Le  lit  à  la  romaine  ne  diffère  de  celui-ci  que  par  la 
moindre  hauteur  des  colonnes  et  par  la  forme  des  courbes, 
qui,  au  lieu  d'être  cintrées  en  S,  ont  la  forme  d'un  arc 
uniformément  renversé.  Les  rideaux  présentent  deux 
retroussis. 

Enfin,  dans  le  lit  à  tombeau,  les  rideaux  sont  réunis, 
deux  à  deux,  par  une  pente  qui  enveloppe  la  tête  et  le 
pied  du  lit. 


10= 


LES  MEUBLES  DU  XVI II*  SIÈCLE 

Sous  Louis  XVI,  la  mode  des  tentures  de  sièges  se 
développe  à  un  point  incroyable  dans  les  appartements 
luxueux.  On  drape  de  festons  les  entre-jambes  des  ban- 
quettes, des  bergères,  des  chaises -longues.  C'est  un  motif 
à  gracieux  retroussis  dont  les  tapissiers-décorateurs  tirent 
tout  le  parti  possible. 

SOIERIES 

L'étoffe  la  plus  en  usage  pour  toutes  sortes  de  meubles, 
c'est  le  damas.  Rappelons-le.  Il  s'agit  d'une  étoffe  de  soie 
contrastée  de  parties  mates  (taffetas)  et  brillantes  (satin) 
comme  le  damassé  du  linge  de  table.  Elle  est  solide,  résis- 
tante et  réversible,  ce  qui  permet  de  l'utiliser  sur  chaque 
face  et  de  la  retourner  quand  elle  est  usée  ou  tachée.  La 
couleur  la  plus  répandue  est  le  rouge  cramoisi.  On  fait  aussi 
du  damas  jaune,  du  bleu,  du  vert,  du  damas  de  deux  cou- 
leurs (le  fond  d'une  couleur,  le  dessin  d'une  autre),  du 
damas  même  de  trois  couleurs  (le  fond  d'une  couleur,  le 
décor  de  deux  couleurs). 

Vers  le  milieu  du  siècle,  on  recouvre  les  beaux  meubles 
en  lampas,  qui  n'est  qu'un  damas  plus  riche,  à  fond  de 
satin  avec  dessins  de  trames  variées  et  opposées. 

Le  gros  de  Tours,  dit  quinze  seize  (de  sa  largeur  qui  fait 
les  i5/i6e  d'une  aune)  est  un  beau  taffetas,  fabriqué  à 
l'origine  à  Tours.  Il  s'emploie  surtout  en  tentures  ou  en 
dessus  de  lit. 

Le  droguet,  innovation  lyonnaise,  où  la  chaîne  sert 
autant  que  la  trame  à  rendre  les  effets  du  dessin,  donne  les 
plus  charmants  assortiments  de  décor  Louis  XVI. 

—  106  — 


GARNITURES  DE  SIÈGES  ET  DE  LITS 

Un  meuble  d'été  se  fait  en  taffetas  à  fleurs  ou  chiné. 
Sur  les  sièges  couverts  en  tapisserie  ou  en  damas  qui  servent 
pour  l'hiver,  on  met  d'habitude,  pour  l'été,  des  housses 
ajustées  de  taffetas. 

Le  velours  ciselé  ou  uni,  et  même  le  velours  ras  de  soie 
et  coton  servent  à  garnir  les  sièges.  Le  velours  d'Utrecht, 
fil  et  poil  de  chèvre,  est  toujours  recherché  pour  le  même 
usage,  car  il  est  plus  solide  et  moins  cher  que  le  damas.  La 
moquette,  fil  et  poil  de  chèvre,  ne  s'emploie  que  pour  les 
sièges  ou  banquettes  d'antichambre. 

On  use  du  satin  pour  les  dessus  de  lit  piqués  et  pour 
certains  sièges  d'apparat,  de  la  moire,  tout  soie  ou  fil  et  soie, 
pour  tous  les  meubles.  La  siamoise,  fil  et  coton,  sert  rare- 
ment aux  sièges,  sauf  pour  les  carreaux  ou  coussins.  Mais 
le  camelot  moiré,  tout  laine  ou  laine  et  fil,  est  l'étoffe  la 
plus  estimée  après  la  moire.  La  serge  ne  s'emploie  que 
pour  les  lits. 

En  1774,  les  prix  courants  des  tapissiers  cotent  à  l'aune  : 

Livres 

Damas  de  Gênes 15  à  17 

—  de  Lyon 11  à  15 

—  de  Tours 10  à  14 

—  commun 8  à  10 

—  de  trois  couleurs ....  20  à  24 

Lampas 24  à  30 

Taffetas  à  fleurs 8 

Taffetas  d'Angleterre  .    .   7  1. 10  s.  à  8 1.  10  s. 

—       de  Florence    .    .    .    .    5 1. 10  s.  à  6  1. 
Gros  de  Tours 12  à  17 

—  107  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Livres 

Moire  de  soie 8à    9 

—  fil  et  soie 6 

Satin 3a    5 

—  de  Bruges 3  1.  10  s. 

Brocatelle 8  à  11 

Camelot  moiré.   .    .    .    .      2  1. 4  s.  à  2  1.  12  s. 
Velours  ciselé 36  à  50 

—  uni 24  à  36 

—  de  Hollande .    .    .    g  1.  10  s.  à  n  1. 10  s. 

—  d'Utrecht 7  à  10 

—  ras 5  1.  à  5  1.  10  s. 

Moquette f    .    •       4L  à 4 1.15  s. 

Siamoise 3  à  5 

Serge 30  s.  à  4  1. 

Quant  au  dessin  de  ces  étoffes,  il  suit  l'évolution  des 
styles.  Au  décor  à  retour  symétrique  du  xvne  siècle 
succède,  sous  Louis  XV,  la  fantaisie  et  l'imprévu  ;  aux  larges 
rinceaux  conventionnels,  aux  gros  fruits,  aux  grosses  florai- 
sons, se  substituent  des  détails  décoratifs  légers,  naturels 
où  la  fleur  joue  le  premier  rôle.  L'ordonnance  la  plus  courante 
est  celle  de  lignes  verticales  sinueuses  et  parallèles,  compo- 
sées de  rubans,  dentelles,  fourrures,  plumes,  cordelières, 
ou  simplement  florales.  Des  bouquets  s'y  relient  ou  s'isolent 
dans  les  vides.  La  chinoiserie,  la  turquerie,  d'autres  engoue- 
ments passagers  de  la  mode,  y  donnent  leur  note  éphémère, 
jusqu'à  ce  que  le  retour  à  l'antiquité  ramène  les  ordon- 
nances classiques  et  la  symétrie.  Remarque  curieuse,  et 
que  nous  devons  à  la  sagacité  de  Raymond  Cox  :  on  ne 

—  108  - 


GARNITURES  DE  SIÈGES  ET  DE  LITS 

trouve,  pour  ainsi  dire,  pas  de  rocailles  dans  les  soieries 
Louis  XV.  Les  étoffes  qui  en  comportent  datent  de 
Napoléon  III  où  l'on  eut  la  prétention  de  reconstituer  un 
style  qui  n'en  tissa  pas. 

Sous  Louis  XVI,  le  décor  des  soieries  suit  deux  courants 
principaux.  Le  premier  est  caractérisé  par  les  rayures 
verticales  rigides,  plus  ou  moins  espacées,  sur  lesquelles 
viennent 'se  jouer  tiges  fleuries,  branches  fruitées,  bouquets, 
guirlandes,  et  tout  le  répertoire  obligé  des  paniers,  corbeilles, 
rubans,  flûtes,  tambourins,  houlettes,  instruments  cham- 
pêtres. Dans  le  décor  Pompéien,  la  symétrie  est  la  règle 
générale  avec  les  compartiments  lozangés,  les  médaillons, 
les  arabesques  imitées  de  l'antiquité,  les  attributs  de  dieux 
et  de  déesses,  les  vases  antiques,  les  trépieds,  les  animaux 
fabuleux,  les  ruines,  les  architectures  en  perspective. 

TOILES  PEINTES 

Les  toiles  peintes  de  toute  sorte  servent  à  garnir  de 
beaux  meubles,  surtout  à  la  campagne.  Au  début  du  siècle, 
on  les  importe  encore  de  l'Inde,  malgré  les  prohibitions. 
La  marchandise  de  contrebande  se  vend  librement  dans  les 
enclos  de  Saint-Germain-des-Prés,  du  Temple,  de  Saint- 
Jean-de-Latran,  et  autres  lieux  privilégiés.  Ces  «  chittes  » 
de  l'Inde,  ou  ces  Perses  sont  entièrement  peintes  à  la  main, 
sans  le  secours  d'aucun  bois  d'impression.  Le  dessin  lui- 
même,  obtenu  par  un  décalque  au  poncis,  est  tracé  avec 
une  liberté  qui  laisse  voir  des  «  repentirs  »,  des  traits  croisés 
ou  échappés,  bref  une  composition  où  pas  un  motif  n'est 

—  109  —  ■ 


LES  MEUBLES  DU  XVIII»  SIÈCLE 

reproduit  deux  fois  intégralement.  Il  en  est  de  même  des 
couleurs,  qui,  tantôt  dépassent  les  contours,  tantôt  n'arri- 
vent pas  à  les  couvrir,  et  qui  présentent  une  diversité 
incroyable  dans  les  dispositions  des  détails.  A  partir  de 
1760,  au  contraire,  on  emploie  des  toiles  peintes  de  fabrica- 
tion européenne  imprimées  par  bois  gravés,  dont  les  plus 
minutieux  détails  et  jusqu'aux  moindres  défauts  se  repro- 
duisent fatalement  dans  chaque  report  du  dessin: 

C'est  le  décor  floral  qui  sert  de  thème  aux  toiles  de 
l'Inde,  grandes  tiges  arborescentes  aux  rinceaux  large- 
ment étalés,  sur  lesquels  s'épanouissent  des  fleurs  d'un 
éclat  et  d'une  grosseur  irréels  :  mangliers,  pavots,  tulipes, 
anémones,  œillets,  chrysanthèmes,  roses,  daturas,  pivoines, 
magnolias.  Des  oiseaux  y  mêlent  leur  plumage  brillant. 
Les  toiles  françaises  copient  ce  décor  aux  gammes  lumi- 
neuses, mais  elles  cherchent  surtout  à  imiter  —  à  moins 
que  l'inverse  ne  se  produise  —  les  soieries  façonnées  de 
Lyon,  ou  les  tapisseries  de  Beauvais.  Vers  1780,  le  plus 
fameux  des  indienneurs  français  :  Oberkampf,  imagine  de 
faire  graver  de  grandes  planches  de  cuivre  de  plus  d'un 
mètre,  où  s'étalent  librement  de  grands  dessins  de  fleurs 
ou  de  ramages,  des  scènes  à  figures  et  à  animaux  spirituel- 
lement groupées.  De  1783  à  1789,1a  manufacture  de  Jouy  met 
au  jour  les  chefs-d'œuvre  de  Huet,  ces  camaïeux  rouges, 
bleus,  bistres  ou  amarantes,  représentant  :  la  Balançoire, 
les  Délices  des  quatre  saisons,  les  Plaisirs  de  la  ferme,  V Hom- 
mage de  V Amérique  à  la  France,  Au  loup  !,  les  Quatre  parties 
du  monde,  la  Chasse  au  cerf,  le  Sacrifice  à  V amour,  l Escar- 
polette, les  Occupations  villageoises,  l'Aérostat  dans  le  parc 


110 


GARNITURES  DE  SIÈGES  ET  DE  LITS 

du  château,  l'Education  maternelle,  le  Couronnement  de  la 
rosière,  la  Fédération,  sans  parler  d'autres  compositions 
d'artistes  plus  ordinaires,  telles  que  :  la  Pêche  maritime,  le 
Départ  pour  le  marché,  la  Kermesse  flamande,  le  Ballon  de 
Gonesse,  l'Education  à  la  campagne,  le  Mariage  de  Figaro. 
Une  centaine  d'autres  manufactures  produisent,  à  la  même 
époque,  avec  plus  ou  moins  de  perfection  et  de  bonheur, 
l'indienne  de  meuble.  La  plus  célèbre  est  celle  d'Orange. 

On  estime  en  1774  : 

Livres 

Perse  de  choix  (en  pièce  de  3  aunes  et  demie) .         144 

—  ordinaire  (en  pièce  de  10  aunes) ....         192 

—  anglaise    (        —  10     —     ) .  .    .    .         288 

Toile  d'Orange 3  à  10 

Indienne 35  s.  à  3 

TAPISSERIES 

Les  tapisseries  de  haute  et  de  basse  lisse  n'apparaissent 
pas  avant  la  Régence  dans  la  garniture  des  sièges.  Peut-être 
même  faut-il  reculer  jusqu'en  1720,  l'exécution  des  premiers 
modèles  de  ce  genre  à  Beauvais.  Auparavant,  les  meubles 
sont  recouverts  de  tapisserie  au  petit  point  et  la  Savonnerie 
fournit  pour  le  roi  ou  les  princes  des  «  dessus  de  formes  » 
(housses)  en  velours,  avec  chiffres,  globes,  casques,  dauphins, 
cygnes,  fleurs,  et  le  reste.  Mais  on  ne  trouve  sur  les  sièges  ni 
haute  ni  basse  lisse.  Les  bois  de  l'époque  Louis  XIV,  que  l'on 
présente  garnis  de  tapisseries  clouées,  l'ont  été,  selon  toute 
vraisemblance,  ultérieurement  à  la  date  de  leur  exécution. 

—  m  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Les  plus  répandues  et  les  moins  coûteuses  des  tapisse- 
ries de  sièges  se  font  à  Aubusson  et  à  basse  lisse.  Les  prix  de 
la  manufacture  sont  en  effet  quatre  fois  moindres  que  ceux 
des  Gobelins.  Malheureusement,  nous  sommes  assez  mal 
fixés  sur  les  sujets  tissés  au  xvme  siècle.  Nous  savons  seule- 
ment qu'on  reproduit  les  Fables  de  la  Fontaine  et  les  cartons 
d'OuDRY,  Animaux  et  Chasses.  Huet  et  Ranson,  sous 
Louis  XVI,  fournissent  de  gracieux  modèles  de  fleurs  et 
d'arabesques. 

L'assortiment  de  Beauvais  est  mieux  connu.  De  1722  à 
1790,  on  peut  passer  en  revue  presque  tous  les  sujets  sortis 
de  l'imagination  des  peintres  de  la  manufacture,  et  destinés 
à  recouvrir  canapés,  sophas,  bergères,  fauteuils,  cabriolets, 
voyeuses,  gondoles,  banquettes,  chaises,  écrans  ou  lits.  Deux 
canapés,  peints  par  Duplessis,  entre  1722  et  1724,  ouvrent 
la  galerie,  peut-être  avec  des  sujets  empruntés  à  Vile  de 
Cythère,  à  moins  qu'il  ne  s'agisse  de  vases  de  fleurs.  En 
1736,  paraissent  les  Fables  de  La  Fontaine,  d'après  J.-B.  Ou- 
dry,  qui  défrayent  l'atelier  pendant  plus  de  quarante  ans  : 
la  Lice  et  sa  compagne,  les  Deux  chèvres,  le  Lion  et  le  san- 
glier, le  Renard  et  les  raisins,  le  Loup  et  le  renard,  le  Renard 
et  le  buste,  les  Poissons  et  le  cormoran.  En  1755,  c'est  la  Noble 
pastorale,  d'après  Boucher,  qui,  combinée  avec  les  ani- 
maux d'OuDRY,  fournit  un  sopha  et  huit  fauteuils.  On 
prend  pour  le  dossier  du  sopha  :  la  Joueuse  de  flûte  ou  la 
Pipée  aux  oiseaux,  pour  le  siège  :  le  Brouetteur  ou  le  Berger. 
Les  dossiers  des  fauteuils  ont  pour  sujets  :  le  Pêcheur,  la 
Pipée,  le  Déjeuner,  la  Dormeuse,  le  Pigeon  portant  une  lettre; 
les  sièges  :  le  Faisan,  le  Dogue  et  la  Cigogne,  le  Renard, 


112 


GARNITURES  DE  SIÈGES  ET  DE  LITS 

les  Canards,  le  Chien  en  arrêt,  les  Moutons,  le  Moulin  à  vent, 
le  Moulin  à  eau,  le  Dogue  et  le  cygne,  le  Chien  et  le  faisan. 
En  1761,  le  sopha  dit  à' Apollon  s'accompagne  de  huit 
fauteuils  :  V Astronomie,  la  Comédie,  V Architecture,  le  Génie, 
l'Histoire,  la  Peinture,  la  Sculpture,  la  Musique. 

La  suite  des  Jeux  russiens,  par  Le  Prince,  remonte 
à  1769.  Le  sopha  évoque  la  Danse  ;  les  huit  fauteuils  :  la 
Petite  fille  et  son  chat,  la  Laitière,  le  Petit  batelier,  la  Mar- 
chande de  poissons,  le  Musicien,  la  Jardinière,  la  Bergère, 
le  Petit  officier.  L'écran  représente  le  Maître  d'école.  Le 
meuble  complet  se  vend  2456  livres. 

Trois  ans  plus  tard,  François  Casanova  donne  une 
suite  plus  complète  encore  avec  les  Amusements  de  la 
Campagne. 

Le  sopha  a  pour  dossier  un  Homme  à  cheval  ou  un 
Ane  portant  des  paniers  d'œufs;  pour  siège  une  Femme 
conduisant  son  troupeau  ou  un  Homme  sur  une  bourrique. 
Les  dossiers  et  les  sièges  des  huit  fauteuils  sont  composés 
de  sujets  analogues  :  hommes,  femmes,  cavaliers  avec 
des  ânes,  des  chèvres,  des  vaches,  des  moutons,  des  che- 
vaux, des  mulets.  Le  paravent  de  huit  feuilles  représente 
un  Cavalier  rouge  sur  un  cheval  blanc,  un  Maréchal,  un 
Mulet  abattu,  un  Mulet  sur  un  pont,  une  Femme  qui  trait 
une  chèvre,  un  Berger  dormant,  une  Femme  sur  un  âne,  un 
Homme  tenant  un  paquet  dans  les  bras.  Les  deux  dor- 
meuses —  lisons  sans  doute  veilleuses  —  ont  pour  dossier 
le  Maréchal  et  le  mulet  abattu)  pour  siège  la  Femme  qui 
trait  une  chèvre  et  la  Femme  sur  un  âne.  Les  deux  bergères 
présentent  sur  le  dossier  :  un  Cavalier  et  chien,  une  Femme 

—  113  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

avec  une  vache  blanche,  et  sur  le  siège  :  un  Homme  sur  un 
âne,  une  Femme  à  cheval.  Le  meuble  (canapé  et  huit  fau- 
teuils) vaut  2000  livres. 

De  1778  à  1780,  le  même  Casanova  compose  l'Édu- 
cation ou  les  Quatre  âges,  douze  fauteuils  à  figures. 
Dossiers  :  la  Pêcheuse  et  son  nègre,  la  Faiseuse  de  filet, 
la  Femme  debout  qui  tient  son  chien,  la  Dormeuse,  l'Homme 
qui  présente  le  bouquet,  la  Gouvernante  qui  promène  l'en- 
fant, la  Femme  au  lit  de  repos,  le  Petit  garçon  et  son  âne, 
V Homme  habillé  de  bleu,  la  Femme  qui  dort,  l'Agneau  qui 
tête  sa  mère,  la  Laitière.  Sièges  :  la  Femme  sur  l'âne,  la 
Femme  couronnée  par  l'Amour,  le  Buveur,  le  Piqueur,  la 
Balançoire,  la  Bouquetière,  le  Dénicheur  d'oiseaux,  la 
Femme  qui  tient  une  lettre,  la  Femme  qui  puise  de  l'eau, 
la  Bergère  assise,  la  Femme  qui  lit. 

En  1780,  les  charmantes  pastorales  de  J.-B.  Huet,  à 
draperies  bleues  et  arabesques  :  la  Pêche,  l'Offrande  à  l'amour, 
l'Escarpolette,  la  Moisson,  la  Ferme,  le  Mai,  la  Danse  à 
deux,  servent  à  garnir  deux  canapés,  un  écran,  huit  fau- 
teuils et  quatre  bergères.  Dossiers  :  le  Canard  et  le  caniche, 
la  Danse  du  chien,  V Amazone,  le  Joueur  de  musette,  la  Pêche  à 
la  ligne,  la  Chasse  à  cor,  le  Joueur  de  tambourin,  la  Joueuse 
de  guitare.  Sièges  :  Attributs  champêtres,  le  Chien  et  les 
oies,  Attributs  de  la  musique,  Repos  de  chasse,  le  Coq  et 
la  poule,  le  Chat  et  le  paon,  le  Rendez-vous  de  chasse,  le 
Coq  d'Inde.  ■ 

L'amusante  suite  des  Convois  militaires,  de  Casanova, 
date  de  1787.  Deux  sophas,  huit  fauteuils,  deux  écrans 

—  114  — 


GARNITURES  DE  SIÈGES  ET  DE  LITS 

composent  ce  «  meuble  militaire  »,  si  souvent  remis  sur  le 
métier  sous  l'Empire.  Les  dossiers  figurent  :  un  Hussard 
le  mousquet  sur  l'épaule,  deux  Cavaliers  à  la  suite  du  chariot, 
un  Hussard  le  sabre  à  la  main,  la  Conversation  sur  la  caisse, 
le  Pourvoyeur,  un  Trompette,  la  Voiture  de  bagages,  un 
Domestique  le  fouet  à  la  main.  On  voit  sur  les  sièges  :  un 
Officier  à  redingote  bleue,  l'Artillerie,  un  Officier  à  manteau 
écarlate,  un  Cavalier  sanglant  son  cheval,  un  Berger,  un 
Domestique,  un  Officier  passant  l'eau,  la  Cuisine.  Le  meuble 
complet  :  4000  livres. 

Les  Sciences  et  les  Arts,  d'après  Lagrenée  (1788),  com- 
prennent deux  canapés  ou  sophas,  figurant  l'un  le  Commerce, 
l'autre,  l'Agriculture,  et  douze  fauteuils  :  la  Renommée, 
la  Sculpture,  la  Peinture,  la  Géométrie,  l'Optique,  la  Mu- 
sique, l'Astronomie,  l'Architecture,  la  Mécanique,  le  Génie, 
le  Commerce.  Enfin  en  1790,  Le  Barbier  donne  les  Parties 
du  monde,  deux  canapés  et  onze  fauteuils,  les  dossiers  à 
figures,  les  sièges  à  paysages  (1). 

Nous  ne  parlons  pas  des  compositions  florales,  guir- 
landes, bouquets,  gerbes,  entremêlées  de  rubans,  d'ara- 
besques, de  trophées,  d'animaux.  Ils  échappent  à  la  descrip- 
tion, à  la  fois  par  leur  nombre  et  par  leur  variété. 

Les  Gobelins  se  montrent  plus  rebelles  à  la  mode,  et 
refusent  longtemps  leurs  métiers  aux  tapisseries  de  meuble. 
C'est  en  1748  seulement  que  la  première  commande,  un 
canapé  et  quatre  fauteuils,  sort  de  l'atelier.  Les  dossiers  des 
fauteuils  sont  d'EiSEN,  les  sièges  de  Lenfant.  Ils  repré- 

(i)  En  1784.  clans  un  inventaire  des  meubles  de  la  manufacture,  les  canapés  sont 
prisés  de  300  à  460  livres,  les  fauteuils  de  75  à  130,  les  écrans  72  livres- 

—    115    — 


LES  MEUBLES  DU  XVI /Je  SIÈCLE 

sentent  les  Quatre  parties  du  monde,  avec  paysages  et 
animaux.  Sur  le  canapé,  un  Port  de  mer.  En  1750,  la  mar- 
quise de  Pompadour  fait  exécuter,  aux  Gobelins,  le  meuble 
du  château  de  Bellevue  et  quelques  autres.  Charles 
Coypel  et  Lemaire  Cadet  composent,  pour  le  roi,  le 
magnifique  canapé  à  jour  l'Amour.  On  fait  des  fauteuils  à 
fleurs  et  à  fond  cramoisi  pour  accompagner  les  tentures 
de  don  Quichotte.  On  exécute  également  des  meubles  dans 
le  style  chinois.  Tessier  et  Jacques,  deux  admirables 
peintres  de  fleurs,  composent  de  1753  à  1775,  une  série 
charmante  de  bouquets  et  de  guirlandes,  de  rinceaux 
fleuris  et  d'arabesques  qui  défrayent,  avec  les  modèles  de 
Ranson,  la  manufacture  dans  le  genre  meuble  jusqu'à  la 
la  fin  du  régime. 

CUIR 

Nous  ne  serions  pas  complet  si  nous  ne  mentionnions 
les  garnitures  de  cuir  très  en  honneur  pour  les  fauteuils 
de  toilette,  où  la  poudre  gâterait  tout  revêtement  d'étoffe. 
On  en  fait  aussi  des  carreaux  ou  coussins  pour  les  lits  de 
repos.  On  en  garnit  les  dessus  de  tables  à  écrire,  les  tablettes 
mobiles,  les  abattants  des  secrétaires,  les  serre-papiers. 

Le  maroquin  vert  ou  rouge  (chèvre  du  Levant)  est  la 
seule  peau  employée  pour  les  sièges  et  les  coussins.  Pour  les 
tables  à  écrire,  on  use  également  du  maroquin  noir,  et  on 
le  remplace  dans  les  meubles  à  bon  marché  par  la  basane 
(peau  de  mouton)  ou  la  peau  de  veau. 


IX 
VALEUR    DES   MEUBLES 

Comme  les  objets  d'art,  les  objets  d'ameublement 
ont  une  valeur  très  variable  et  qui  peut  subir  pour  deux 
pièces  de  la  même  catégorie  un  écart  non  pas  du  simple  au 
double,  mais  au  triple,  au  quintuple,  au  décuple.  Il  est  donc 
impossible  de  dire  à  l'avance  aux  acheteurs  :  une  chaise 
Louis  XV  cannée  vaut  telle  somme,  un  fauteuil  Louis  XVI, 
recouvert  de  tapisserie  de  Beauvais,  n'est  pas  cher  à  tel  prix. 
Le  pourrait-on  que  l'estimation,  exacte  une  saison,  cesserait 
de  l'être  six  mois  plus  tard,  tant  les  fluctuations  dans  le 
monde  de  la  curiosité  et  du  bibelot  sont  soudaines  et  impré- 
vues. Il  suffit  pour  s'en  rendre  compte  de  voir  quels  écarts 
surprenants  séparent  parfois,  dans  les  ventes  à  l'encan  les 
appréciations  des  experts  et  les  prix  d'adjudication. 

Tout  ce  que  l'on  peut  donc  faire  connaître  pour 
guider  l'acheteur  se  réduit  à  quelques  conditions  de  forme, 
de  conservation,  de  rareté,  qui  peuvent  influer,  et  influent 
en  réalité,  sur  le  prix  des  meubles.  Il  apprendra  ensuite  — 
par  l'expérience  personnelle,  que  rien  ne  peut  remplacer  — 
en  marchandant,  en  achetant,  en  vendant  ou  en  regardant 
vendre,  à  appliquer  du  premier  coup  d'œil  un  prix  approxi- 
matif, sur  un  objet,  tout  au  moins  quand  il  ne  sort  pas  de  la 
catégorie  courante.  Pour  les  pièces  exceptionnelles,  les 
rariora  de  la  curiosité,  qui  atteignent,  dans  les  ventes,  de 

—  117  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII"  SIÈCLE 

sensationnelles  enchères,  seul  les  grands  experts  peuvent 
risquer  une  appréciation.  Encore  ne  correspond-elle  pas 
toujours  à  la  réalité. 

ETAT  DE  CONSERVATION 

Avant  tout,  n'achetez  que  des  meubles  en  très  bon 
état.  Le  meilleur  marché,  quand  il  s'agit  d'un  bois  vermoulu, 
d'un  bâti  disloqué,  d'un  assemblage  incomplet,  est  encore 
trop  cher.  Même  ancien,  le  meuble  est  un  objet  d'usage. 
Un  siège  Louis  XVI  est  fait  pour  s'asseoir,  tout  aussi  bien 
que  le  plus  vulgaire  fauteuil  de  la  Troisième  République.  Si 
vous  êtes  obligé  d'y  faire  des  réparations  vous  ne  pouvez 
jamais  prévoir  à  l'avance  comment  elles  seront  exécutées, 
ni  à  quel  prix  le  travail  du  praticien  vous  reviendra. 

Il  n'en  est  pas  de  même  du  meuble  que  l'on  achète  tout 
réparé.  On  peut  se  rendre  compte  de  son  état  et  l'on 
n'achète  pas  chat  en  poche.  Mais  il  y  a  réparation  et  répa- 
ration. Il  y  en  a  de  vénielles,  telles  qu'un  éclat  remplacé 
dans  le  placage  d'une  commode,  une  feuille  ou  un  ruban 
refait  dans  un  motif  sculpté  ;  il  y  en  a  de  graves,  telles  qu'un 
pied  remplacé  à  un  siège,  un  dossier  refait,  un  panneau  de 
marqueterie  reconstitué.  C'est  affaire  d'appréciation,  et 
surtout  d'observation,  car  souvent  le  vendeur  n'avertit  pas 
son  client  des  réparations  d'un  meuble,  ou  s'il  lui  en  fait 
remarquer  quelques-unes,  il  dévoile  les  inoffensives  pour  ne 
pas  avoir  à  répondre  sur  les  autres. 

On  comprend  donc  qu'un  bois,  en  parfait  état  de 
conservation,   n'ayant   subi   aucune   réparation,   est   une 

—  118  — 


VALEUR  DES  MEUBLES 

denrée  rare  et  précieuse.  Mais  il  y  a  tout  intérêt  pour 
l'acheteur  à  s'adresser  au-dessus  du  panier  plutôt  qu'aux 
pêches  à  quinze  sous.  La  belle  marchandise,  bien  pure,  ne 
perd  jamais  de  sa  valeur.  Elle  gagne,  au  contraire,  avec  le 
temps  et  avec  la  hausse  croissante  et  interrompue  des  cours. 

GARNITURES  ET  DORURES  ANCIENNES 

Il  en  est  de  même  pour  les  garnitures  et  les  revêtements 
de  peinture,  de  vernis  ou  de  dorure.  Mais,  sur  ce  point  on 
peut  se  montrer  moins  difficile.  Bien  rares  sont  les  bois  qui 
sont  parvenus  jusqu'à  nous  avec  leur  dorure  ou  leur  pein- 
ture primitive.  Ceux  qui  ont  gardé  leur  habit  du  temps, 
nous  le  présentent  avec  de  telles  détériorations  qu'il  est 
pour  ainsi  dire  impossible  de  ne  pas  leur  en  donner  un  autre. 
D'ailleurs,  il  faut  une  grande  habitude  et  même  un  coup 
d'œil  de  praticien  pour  discerner,  sans  se  tromper,  si  une 
dorure  est  ancienne  ou  non.  Exécuté  d'après  les  procédés 
et  avec  le  soin  des  artisans  du  xvme  siècle,  l'ouvrage  ne 
doit  pas  présenter  de  différence  sensible,  puisque  l'or  est 
une  matière  que  le  temps  n'altère  pas.  Très  rares,  également, 
les  sièges  qui  ont  conservé  leur  garniture,  et  surtout  qui 
l'ont  gardée  assez  fraîche  pour  qu'on  ne  soit  pas  obligé  de 
la  jeter  aux  guenilles.  Peut-on,  raisonnablement,  mettre  dans 
un  salon  ces  fauteuils  vénérables  au  velours  d'Utrecht, 
entièrement  râpé,  au  rembourrage  de  crin  tellement 
écrasé  que  le  fond  s'affaisse  et  s'effondre  plus  bas  que  le 
bois  du  siège?  Mieux  vaut  un  siège  auquel  on  aurait  redonné 
une  garniture  nouvelle,  mais  également  ancienne,  de  velours 

—  119  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

de  soie  ou  de  toile  de  Jouy.  Quant  aux  lits,  c'est  encore 
plus  délicat.  Il  n'existe  peut-être  pas  vingt  lits  du 
xviue  siècle,  encore  en  place,  avec  leurs  draperies  primi- 
tives. Le  soleil,  la  poussière,  ou  simplement  le  temps,  ont 
fait  justice  des  étoffes  et  ont  obligé  à  les  remplacer,  ou 
bien,  à  un  moment  quelconque,  l'intervention  du  tapissier  a 
modifié  la  disposition  primitive  du  décor. 

Ne  nous  étonnons  donc  pas,  devant  la  rareté  du  cas,  si 
la  conservation  des  garnitures  :  soieries,  tapisseries,  velours, 
toiles  peintes,  avec  leurs  accessoires  de  galons,  de  clous 
dorés  ou  argentés,  l'intégrité  de  la  dorure  ou  de  la  peinture 
de  l'époque  soient  des  éléments  de  premier  ordre  dans 
l'évaluation  des  prix. 


BRONZES  D'EPOQUES 

Il  en  est  de  même  des  bronzes.  Clairsemés  sont  les 
meubles  qui  nous  sont  arrivés  avec  leur  embellissement  de 
bronze  fondu,  ciselé  et  doré  à  l'or  moulu  par  les  émules  de 
Caffiéri,  de  Gouthière  et  de  Thomire.  On  peut  même 
dire,  en  thèse  générale,  que  plus  ces  bronzes  sont  beaux,  plus 
il  y  a  de  chance  pour  qu'ils  soient  modernes.  Dans  la  tour- 
mente révolutionnaire,  et  plus  encore  peut-être  dans  la 
première  moitié  du  xixe  siècle,  où  tout  ce  qui  touchait  au 
Louis  XV  ou  au  Louis  XVI  n'avait  aucun  prix,  on  avait 
relégué  les  commodes  dans  les  greniers  ou  les  chambres 
de  bonnes,  mais  en  les  dépouillant  de  leurs  bronzes  dorés 
dont  la  matière  était  valeur  monnayable. 

—    120    — 


VALEUR  DES  MEUBLES 

Aussi,  quand  un  bureau  à  cylindre,  une  commode 
Louis  XV  ou  Louis  XVI,  une  table  à  écrire  ont  gardé 
intact  leur  décor  d'or  moulu,  les  marchands  en  font-ils 
une  condition  d'élévation  de  prix.  Bien  entendu,  cette 
majoration  est  en  rapport  avec  l'importance  des  bronzes 
qui  peut  varier,  par  exemple,  pour  une  même  forme  de 
commode  Louis  XV,  depuis  les  simples  poignées  et  entrées 
de  tiroirs  jusqu'à  un  véritable  réseau  de  chutes,  de  sabots, 
d'appliques,  de  guirlandes,  de  frises,  sous  lequel  disparaît 
presque  le  bâti  de  bois.  De  tels  chefs-d'œuvre  n'ont  pas 
de  prix  (i). 

ELEGANCE  ET  BEAUTE  DE  TRAVAIL 

A  qualité  égale  de  conservation,  les  meubles  varient  de 
valeur  avec  le  fini  et  l'élégance  des  formes  ou  la  beauté  des 
matériaux. 

La  main-d'œuvre  du  xvme  siècle,  pas  plus  que  la 
nôtre,  n'était  partout  de  qualité  égale.  Il  y  avait  des  maîtres 
menuisiers  excellents,  d'autres  médiocres,  et  quelques-uns 
mauvais.  On  travaillait  mieux  à  Paris,  à  Lyon,  à  Bordeaux 
qu'à  Quimper  ou  à  Pézenas,  et  si  l'on  trouvait  souvent  dans 
de  simples  paroisses,  aujourd'hui  à  peine  pourvues  d'une 
auberge  et  d'un  bureau  de  tabac,  d'excellents  praticiens 
du  bois,  la  production  rurale  ne  valait  pas  la  production 
urbaine.  Certes,  quand  nous  voyons  à  côté  de  notre  fabri- 
cation mécanique,  les  meubles  du  xvme  siècle,  nous  aimons 

(i)  Il  en  est  de  même  des  tapisseries  de  Beauvais  et  même  d'Aubusson.  des  plaques 
de  Sèvres,  etc. 

—    121   — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

chez  tous  indistinctement  ces  légers  défauts,  ces  hésitations, 
ces  repentirs,  ces  gaucheries  d'outil  qui  dénoncent  un  tra- 
vail fait  de  main  d'artisan.  Mais,  il  faut  en  convenir,  tout 
cela,  c'est  de  la  malfaçon,  et  si  un  peu  de  maladresse  n'est 
pas  faite  pour  nous  déplaire,  pas  trop  n'en  faut.  On  descen- 
drait facilement  jusqu'au  meuble  rustique,  et  du  meuble 
rustique  on  tomberait  à  la  bûche. 

On  ne  doit  donc  pas  s'étonner  a  priori  de  la  plus-value 
singulière  que  prend  un  meuble  signé  d'un  nom  fameux. 
Les  maîtres-ébénistes  avaient  une  marque  qu'ils  frappaient 
à  froid  au  fond  des  tiroirs,  dans  les  dessous  des  meubles  ou 
sur  le  sommet  des  montants  des  commodes.  Soulevez  le 
marbre  et  vous  trouverez  souvent  leur  nom,  précédé  des 
initiales  M.  B.  «  maître-ébéniste  ».  C'est  une  garantie  de 
fabrication  soignée,  et  un  meuble  signé  :  Riesener,  N.  Petit, 
Carlin,  P.  Roussel,  Migeon,  Cressent,  Leleu,  ne 
peut  manquer  d'être,  sinon  un  chef-d'œuvre,  du  moins  un 
ouvrage  d'excellente  qualité.  Mais  il  ne  faut  pas  pousser 
trop  loin  la  superstition  de  la  signature,  pour  les  meubles 
comme  pour  les  tableaux.  De  ce  qu'un  bureau  porte  une 
signature,  le  plus  souvent  parfaitement  inconnue,  il  ne 
s'ensuit  pas  qu'il  vaille  mieux  qu'un  modèle  excellent  qui 
se  présente  tout  à  fait  dépourvu  d'estampille.  Et  puis, 
il  y  a,  comme  nous  le  verrons  tout  à  l'heure,  les  tours  de 
Scapin  du  truquage.  Plus  un  meuble  est  faux,  plus  il 
est  signé. 

Ce  qui  ne  trompe  pas  un  acheteur  suffisamment  exercé, 
c'est  l'élégance  des  formes.  Avant  tout,  c'est  à  cette 
première  recommandation  des  yeux  qu'il  faut  se  fier  pour 

—  122  — 


VALEUR  DES  MEUBLES 

l'appréciation  de  la  valeur  marchande.  Il  y  a,  n'en  doutez 
pas,  commode  et  commode,  et  un  modèle  élégant,  élancé 
de  formes,  dégagé  sur  des  pieds  élevés  et  bien  cambrés, 
réduit  aux  proportions  d'un  meuble  de  boudoir,  vaut  dix 
fois  un  lourd  modèle  carré,  d'énormes  dimensions,  et 
presque  sans  pieds,  même  s'il  est  d'aussi  bonne  exécution. 
Pour  la  même  raison,  la  qualité  des  matériaux 
employés  donne  un  prix  considérable  à  un  meuble. 
Jamais  un  bureau  de  dame,  en  bois  indigène  :  hêtre,  noyer, 
poirier,  cerisier,  ne  pourra  rivaliser  avec  un  modèle  plaqué 
de  bois  des  îles,  encore  bien  moins,  avec  un  ouvrage  de 
marqueterie. 

DEGRÉ  DE  RARETE 

On  pourrait  donner  aussi  comme  un  élément  de  pre- 
mier ordre  dans  la  détermination  du  prix  des  objets  d'ameu- 
blement leur  degré  de  rareté.  On  ne  se  contente  pas  aujour- 
d'hui de  rechercher  des  pièces  isolées  :  tables,  commodes, 
consoles,  bureaux  ou  sièges,  et  de  les  disperser  dans  un 
appartement  pour  le  plaisir  des  yeux.  On  veut  réunir  un 
ensemble  complet  de  l'époque  :  salon,  chambre  à  coucher, 
cabinet  de  travail  ou  salle  à  manger.  Depuis  la  paire  de 
badines  du  foyer,  jusqu'à  l'écritoire  du  secrétaire  à  abattant, 
il  faut  que  tout  soit  ancien,  et  l'on  paie  fort  cher,  —  quand 
on  les  trouve,  —  des  meubles  que  le  collectionneur  d'autre- 
fois n'aurait  jamais  songé  à  rechercher,  tels  que  des  tables 
de  nuit  ou  des  bidets.  Un  petit  fauteuil  à  coiffer  est  plus 
difficile  à  trouver  qu'un  simple  fauteuil,  une  chaise-longue, 

—  123  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII»  SIÈCLE 

qu'un  canapé,  un  cartonnier  qu'une  commode,  une  ber- 
gère qu'une  chaise. 

Puis,  il  faut  tenir  compte  de  la  mode.  Si  la  belle  mar- 
chandise se  vend  toujours  son  prix,  il  n'en  est  pas  moins 
vrai  que  le  goût  des  collectionneurs  subit  des  flux  et  des 
reflux  souvent  inattendus,  mais  d'une  sérieuse  influence 
sur  les  cours  des  meubles.  Aujourd'hui,  par  exemple,  les 
modèles  Renaissance  ou  Louis  XIV  sont  moins  recherchés 
que  les  délicates  ébénisteries  Louis  XVI.  Qui  aurait  songé, 
il  y  a  quarante  ans,  à  faire  la  chasse  aux  meubles  Empire? 
Il  a  fallu  les  pièces  de  Sardou  et  les  livres  de  M.  Frédéric 
Masson  pour  nous  faire  trouver  un  charme  à  l'acajou  de 
Jacob  Desmalter. 

PROVENANCES  CÉLÈBRES 

Un  dernier  élément,  et  non  le  moindre,  influe  aussi  sur 
la  cote  de  l'ameublement  ancien.  C'est  la  provenance.  Une 
pièce,  qui  provient  d'une  grande  collection,  acquiert  par 
cela  même,  indépendamment  de  ses  qualités  intrinsèques 
de  conservation,  d'élégance,  de  richesse  ou  de  rareté,  une 
plus-value  considérable,  faite  bien  plus  de  la  notoriété 
attachée  au  nom  de  l'amateur  qu'au  discernement  qu'on 
suppose  avoir  présidé  à  son  choix.  C'est  ainsi  que  certains 
meubles  passent  de  cabinets  en  cabinets,  de  collections  en 
collections,  acquérant  chaque  fois  un  titre  de  noblesse  de 
plus  et  un  chevron  d'enchère,  à  moins  que,  par  des  revi- 
rements de  fortune,  qui  ne  sont  pas  sans  exemple,  un  expert 
plus  avisé  que  ses  confrères  ne  s'aperçoive  que  ce  meuble, 

—  124  — 


VALEUR  DES  MEUBLES 

devenu  presque  historique  par  sa  glorieuse  carrière  de 
surenchères,  n'est  qu'un  faux-noble,  un  geai  paré  de 
plumes  de  paon,  et,  d'un  seul  coup,  la  lumière  étant  faite, 
le  marteau  du  commissaire-priseur  s'abat  sur  une  dépré- 
ciation de  plusieurs  beaux  billets  de  mille. 

Tout  cela,  il  faut  le  savoir  pour  pouvoir  mettre  un 
prix  sur  un  meuble.  Mais  rien  ne  remplace  l'éducation  de 
l'œil.  Il  faut  observer  le  plus  possible,  regarder  dans  les 
musées,  chez  les  antiquaires,  dans  les  collections  parti- 
culières, dans  les  expositions  qui  précèdent  les  ventes  aux 
enchères,  et  payer  de  sa  personne  et  de  sa  bourse  de  nom- 
breuses et  coûteuses  expériences.  Quand  vous  aurez  acquis 
trop  cher  une  pièce  médiocre  ou  douteuse,  soyez  tranquille  ! 
vous  trouverez  toujours  un  ami  assez  charitable  pour  vous 
en  prévenir.  Si  les  loisirs  vous  manquent  pour  vous  livrer 
à  cet  apprentissage,  n'hésitez  pas.  Remettez-vous-en  à  un 
professionnel  honnête,  comme  on  en  trouve  plus  souvent 
qu'on  ne  pourrait  croire.  Vous  paierez  cher,  mais  vous  en 
aurez  pour  votre  argent. 


X 
TRUQUAGE 

Bien  avant  la  crainte  de  payer  trop  cher,  le  collec- 
tionneur met  la  terreur  de  se  voir  colloquer  du  moderne 
pour  de  l'ancien.  Autrement  dit,  sa  bête  noire,  c'est  le 
truquage.  Ils  ont  fait  du  chemin,  messieurs  les  faussaires 
depuis  le  jour  où  Paul  Eudel,  en  créant  le  mot,  dénonçait 
avec  un  sérieux  qui  pourrait  passer  pour  de  la  mystification 
des  ruses  telles  que  les  coups  de  bâton  destinés  à  simuler 
des  chocs  et  à  avilir  un  meuble,  ou  les  coups  de  fusil  à 
charge  de  cendrée  pour  produire  des  trous  de  vers  dans  les 
pseudo-vieux  bahuts.  L'aimable  père  du  truquage  avait 
poussé  l'enquête  plus  loin  dans  son  second  ouvrage  de 
Trucs  et  Truqueurs  auquel  nous  ferons  d'autant  plus  volon- 
tiers appel  que  notre  part  de  collaboration  anonyme  n'y  fut 
pas  négligeable.  Mais  déjà  ce  tableau  des  contrefaçons 
artistiques  de  191 2  est  dépassé.  Il  faudrait  le  reprendre 
en  entier  avec  de  nouvelles  couleurs.  Nous  nous  conten- 
terons d'une  rapide  esquisse. 

RESTAURATIONS 

Le  truquage  commence  à  la  restauration  et  au  com- 
plément pour  aboutir  à  la  fabrication  intégrale,  en  passant 
par  la  surdécoration  et  l'assemblage.  C'est  une  progression 
descendante,  un  dosage  savant  où  les  éléments  authen- 
tiques tiennent  de  moins  en  moins  de  place,  jusqu'à  la 
copie  entièrement  moderne. 

—  126  — 


TRUQUAGE 

La  restauration  en  soi  ne  mérite  pas  le  nom  de  tru- 
quage. Les  meubles  sont  des  objets  d'usage.  Il  est  nécessaire 
qu'ils  puissent  remplir  leur  destination  de  siège,  de  bureau, 
d'armoire,  de  secrétaire  ou  de  lit.  Nous  admettons  très  bien 
qu'on  se  refuse  à  refaire  un  nez  cassé  à  un  marbre  grec, 
mais  si  le  temps  ou  les  injures  des  hommes  ont  privé  un 
fauteuil  d'un  de  ses  accotoirs,  une  commode  de  sa  tablette 
de  marbre,  une  armoire  de  sa  corniche,  il  est  tout  naturel 
de  les  remettre  en  possession  de  tous  leurs  membres  avant 
de  les  exposer  en  vente.  Cependant,  comme  un  meuble 
complété  vaut  évidemment  moins  qu'un  meuble  intact 
de  conservation,  il  devrait  être  également  naturel  d'indiquer 
à  l'amateur  le  travail  de  restauration  exécuté, 

SURDÊCORATION 

La  surdécoration  est  moins  innocente.  L'opération  con- 
siste à  faire  d'un  meuble  ancien  fort  ordinaire,  une  pièce 
de  prix  grâce  à  une  toilette  savante.  Un  fauteuil  canné,  par 
exemple,  perd  sa  garniture  de  rotin  et  devient  un  fauteuil 
doré,  garni  de  velours  figuré.  Le  bois  est  ancien,  la  garni- 
niture  l'est  également.  Il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'en 
payant  fort  cher  un  meuble  de  l'époque  Louis  XV,  l'ama- 
teur a  droit  à  un  ensemble  authentique  et  non  à  un  adroit 
rhabillage.  Qu'il  passe  donc  un  examen  rigoureux,  en  se 
souvenant  des  indications  que  nous  avons  données  sur  la 
façon  de  garnir  les  sièges  au  xvme  siècle.  Qu'il  voit  si  les 
sangles  de  dessous  sont  anciennes,  si  le  crin  n'est  pas  végétal, 
si  les  galons  et  les  clous  sont  bien  contemporains  du  bois. 

—  127  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

La  garniture  est-elle  de  tapisserie?  Qu'il  passe  la  main  négli- 
gemment sur  la  surface.  Il  sentira  des  parties  rugueuses, 
celles  qui  sont  neuves,  d'autres  souples,  celles  qui  sont 
intactes. 

Plus  grave  encore  la  métamorphose  de  certains 
meubles,  exécutés  en  bois  indigènes  par  de  modestes  menui- 
siers de  province  —  mais  à  la  belle  époque  —  et  que  l'on 
revêt  d'un  précieux  ajustement  de  bois  de  rapport,  de  mar- 
queterie et  de  bronzes  dorés.  C'est  la  défroque  de  Peau 
d'âne  changée  en  robe  couleur  de  soleil.  Petites  commodes, 
bureaux  de  dames,  tables  de  toilette,  chiffonnières,  sont 
démontés  avec  soin.  Toutes  les  parties  apparentes  vont  à 
un  spécialiste  qui  exécute  sur  commande  un  placage  en 
satiné  ou  en  bois  de  violette,  avec,  aux  bons  endroits,  des 
filets  et  des  plates-bandes  ou  même  des  compositions  de 
marqueterie  copiées  sur  les  originaux  du  temps.  L'ouvrage 
parachevé,  on  remonte  le  meuble,  et  l'acheteur  doit  y 
regarder  de  bien  près  pour  découvrir  un  travail  moderne 
qui  ne  se  révèle  que  par  le  «  fini  »  de  l'exécution,  trop  parfait 
pour  l'époque,  et  par  les  surfaces  trop  «  lisses  »,  tandis  que 
l'ancien  placage  se  soulève  presque  toujours  dans  quelque 
endroit. 

Plaqué  ou  non,  un  truqueur  qui  se  respecte  ne  pré- 
sente pas  un  meuble  en  vente  sans  lui  avoir  rajouté  une 
riche  parure  de  bronze  :  poignées,  chutes,  sabots,  entrées 
de  serrure,  moulés  sur  des  chefs-d'œuvre  anciens.  Comment 
les  fondeurs  se  procurent-ils  les  modèles  ?  En  copiant  les 
originaux  des  musées  et  des  palais  nationaux  sur  des 
reproductions  photographiques  ou  des  dessins.  Moins  légi- 

—  128  — 


TRUQUAGE 

timement  en  utilisant  des  empreintes  à  la  cire,  prises 
sur  des  pièces  anciennes  qu'on  leur  a  confiées,  ou  levées 
subrepticement  sur  des  meubles  pendant  la  visite  d'un 
musée,  en  profitant  du  moment  où  le  gardien  a  le  dos 
tourné.  Certains  marchands  vont  même  jusqu'au  délit  en 
escamotant  les  bronzes  des  meubles  que  des  amateurs  con- 
fiants leur  ont  remis  à  réparer,  et  en  les  remplaçant  par  des 
surmouiages.  En  1909,  quand  le  ministre  de  la  marine, 
alors  Alfred  Picard,  estimant  que  la  place  du  bureau  de 
Colbert  était  plutôt  au  Louvre  qu'au  ministère,  le  fit  trans- 
porter au  musée  et  le  remplaça  par  une  copie,  on  s'aperçut, 
paraît-il,  que  les  bronzes  du  fameux  meuble  n'étaient  que 
des  copies,  et  que  les  originaux  avaient  été  volés  sous  le 
second  Empire  par  un  réparateur  dépourvu  de  scrupules. 
Aimable  surprise  ! 

Les  tribunaux  ont  condamné  un  trop  ingénieux  bron- 
zier  en  vieux,  du  faubourg  Saint- Antoine,  Jean-Z.,  qui  de 
1912  à  1914,  avait  tranquillement  cueilli  sur  les  meubles 
ou  les  cheminées  de  Compiègne,  de  Bagatelle,  de  Fontai- 
nebleau, de  Versailles,  les  appliques  à  sa  convenance  pour 
les  reproduire  dans  son  atelier.  Le  comble  de  l'audace, 
c'est  qu'au  cours  d'une  mésaventure  judiciaire  antérieure 
le  quidam  avait  eu  l'aplomb  de  rapporter  ses  propres  sur- 
moulages, en  persuadant  les  Conservateurs  qu'il  leur  res- 
tituait les  originaux  !  Allez  donc  après  cela  reconnaître 
à  première  vue  si  une  commode  porte  des  bronzes  anciens, 
surtout  si  la  dorure,  faite  au  mercure,  a  subi  la  toilette 
d'usage,  une  teinte  de  brunissage  donnée  avec  un  vernis  à 
l'alcool  additionné  de  terre  d'ombre,  un  frottement  patient 

—  129  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII»  SIECLE 

de  toutes  les  aspérités,  un  semis  discret  de  chiures  de 
mouches  à  la  nicotine,  ou  un  séjour  prolongé  dans  la  terre. 
Le  plus  sûr,  c'est  de  se  reporter  aux  vis,  aux  filières,  aux 
tarauds,  aux  écrous.  Mais  une  expertise  de  ce  genre  exige  un 
démontage  complet. 

Dernièrement,  un  amateur  bien  connu,  le  comte  de  N..., 
eut  l'idée  de  visiter  le  magasin  d'un  antiquaire  de  banlieue, 
où  un  ami  lui  avait  indiqué  une  belle  commode  Louis  XV. 
Il  sonne  à  la  grille  d'un  élégant  pavillon  voisin  du  bois  de 
Vincennes.  Personne.  Il  resonne.  Silence  complet.  Il  entre, 
il  visite  les  salons  garnis  en  meubles  d'un  luxe  inouï  de 
beaux  bronzes.  C'est  le  château  de  la  Belle-au-bois-dormant. 
Ennuyé  cependant  de  l'attente,  et  ne  voulant  pas  rentrer  à 
Paris,  sans  avoir  vu  son  marchand,  de  N...,  descend  au 
jardin.  En  dépit  de  la  saison,  —  avril  épanouissait  tous  les 
lilas  d'alentour,  —  les  plates-bandes  ne  contenaient  aucune 
fleur.  Mais  divisées  en  petits  carrés,  comme  un  jardin  bota- 
nique, elles  s'hérissaient  de  minuscules  étiquettes  fichées 
en  terre.  On  y  lisait  :  entrées  de  serrure,  chutes,  poignées, 
appliques,  clefs,  sabots,  guirlandes.  C'est  dans  ce  sol  fertile 
et  gras  que  vieillissaient  bronzes,  cuivres  et  ferrures,  en 
attendant  le  moment  d'être  utilisés,  après  nettoyage  et 
astiquage  partiels,  sur  les  meubles  du  pavillon  d'à  côté. 

TRANSFORMATIONS  ET  ASSEMBLAGES 

Difficiles,  également  à  dépister,  pour  un  acheteur 
novice,  les  transformations  et  assemblages  d'usage  courant 
à  Tïucopolis.  D'une  table  de  nuit  Louis  XV,  avec  ses  pieds 

—  130  — 


TRUQUAGE 

de  biche,  ses  tablettes,  ses  panneaux  ajourés,  on  fait, 
firo  fudor!  une  table  à  ouvrage  de  dame  (i).  D'une  minus- 
cule commode  modèle,  telle  qu'en  exécutaient  les  compa- 
gnons menuisiers  pour  passer  maîtres,  on  tire,  en  y  ajoutant 
quatre  pieds,  une  chiffonnière  aguichante.  Un  fauteuil 
de  commodité  devient  une  bergère  pimpante  et  parfumée, 
qui  ne  garde  aucun  souvenir  de  sa  carrière  antérieure  de 
chaise-percée.  Un  secrétaire-armoire,  de  modèle  trop  ordi- 
naire, est  dépouillé  de  ses  tiroirs,  de  ses  compartiments,  de 
son  abattant,  et  devient  vitrine,  grâce  à  deux  panneaux 
de  verre  rapportés. 

Quant  aux  assemblages,  c'est  le  triomphe  du  grand 
comme  du  petit  truqueur,  qui  emprunte  sans  scrupule  aux 
marchands  de  vin  la  méthode  des  coupages.  Rien  de  plus 
simple.  Il  suffit  d'acheter  un  meuble  ancien,  un  fauteuil 
à  médaillon  par  exemple,  et  en  faire  exécuter  trois  copies 
aussi  fidèles  que  possible.  Ceci  fait,  on  démonte  le  fauteuil 
authentique  et  les  trois  copies,  et  l'on  assemble  quatre 
meubles  nouveaux  en  ayant  soin  de  faire  figurer  dans 
chacun  d'eux  une  partie  ancienne.  L'un  aura  la  moitié 
du  dossier  et  un  accotoir,  le  second,  le  reste  du  dossier  et 
l'autre  accotoir,  le  troisième,  le  siège  et  la  ceinture,  le 
quatrième,  les  pieds.  C'est  un  jeu  d'enfant  de  raccorder 
ensuite  le  bois  neuf  à  la  teinte  du  vieux,  et  si  le  client 
manifeste  quelques  doutes  sur  les  parties  modernes,  on 
convient,  avec  une  bonhommie  parfaite,  d'une  légère 
restauration. 


(i)    Voyez  plutôt    la   charmante   parisienne   photographiée   dans   le   n°  1G8   (19 17) 
des    Modes. 


131 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Les  plus  malins  habillent  les  bois  d'une  garniture 
d'étoffe  ancienne,  ou  leur  font  subir  le  maquillage  d'usage  : 
vieilles  sangles  de  lit,  fixées  à  l'aide  de  gros  clous  rouilles 
et  à  moitié  arrachées;  lambeaux  pendants  d'étoffes  et  de 
galons,  comme  si  l'on  venait  d'enlever  l'anciennne  garni- 
ture; traces  de  peinture  échappées  à  un  lavage  à  la  potasse. 
Rien  ne  manque  à  la  mise  en  scène.  Une  de  ces  plus  ingé- 
nieuses transformations  consiste  à  faire  un  petit  canapé 
Louis  XVI  à  deux  places  avec  un  fauteuil  coupé  en  deux. 
On  réunit  les  moitiés  par  un  milieu  moderne,  et  l'on  a  ainsi, 
avec  un  siège  d'un  prix  modique,  un  meuble  recherché 
et  haut  coté. 

LE  TRUQUAGE  INTEGRAL 

Nous  voici  arrivés  maintenant,  d'étape  en  étape,  à 
la  création  intégrale  d'un  faux,  au  summum  du  genre, 
à  l'apogée  du  truquage  et  par  cela  même  au  plus  difficile 
d'exécution.  Jadis,  l'entreprise  eût  été  désastreuse.  Les 
meubles  anciens  coûtaient  moins  cher  que  les  neufs.  Main- 
tenant au  prix  où  sont  les  chaises-longues  et  les  bonheurs- 
du-jour,  il  y  a  de  la  place  pour  un  honnête  —  disons  plutôt 
pour  un  malhonnête  —  bénéfice  entre  le  prix  de  vente  au 
client  et  le  coût  d'une  imitation  exécutée  au  faubourg 
Saint-Antoine.  Évidemment  un  amateur  averti  ne  se  laisse 
pas  toujours  prendre  à  l'hameçon.  Mais  il  y  a  plus  d'ache- 
teurs que  de  connaisseurs.  Le  marchand  en  profite.  Sans 
garantir  précisément  que  la  pièce  est  ancienne,  il  le  laisse 
entendre.  Le  modèle  est  séduisant.  L'état  de  conservation 

—  132  — 


TRUQUAGE 

parfait.  M.  Gogo  se  laisse  tenter,  et  le  meuble  mis  en  place 
dans  son  appartement,  il  découvre  sous  les  coussins  du 
siège  ou  la  tablette  de  marbre  de  la  commode  la  marque 
d'un  ébéniste  du  XIIe  arrondissement,  inscrit  au  Bottin 
de  1914. 

Ne  croyez  pas  d'ailleurs  ce  genre  de  truquage  aussi 
inoffensif  qu'il  en  a  l'air.  Il  y  a  des  imitations  de  pacotille, 
bonnes  tout  au  plus  pour  attraper  la  clientèle  des  classes 
laborieuses  qui  s'approvisionne  au  bazar.  Mais  on  en 
réussit  de  si  parfaites  qu'un  expert  éprouvé  peut  s'y 
tromper  et  s'y  trompe. 

Quand  on  transporta  au  Garde-meuble,  avant  l'occu- 
pation prussienne,  un  certain  nombre  des  objets  d'art  du 
château  de  Saint-Cloud,  il  s'y  trouva  un  baromètre  de 
style  Louis  XVI,  sculpté  et  doré,  qui  faisait  pendant  à  un 
remarquable  cartel  de  Carlin.  Le  baromètre  suivit  le 
cartel  au  Louvre,  lors  de  l'installation  des  salles  du  mobilier, 
en  1900,  et  c'est  là  que  Firmin  Raimbeaux,  l'ancien  écuyer 
de  l'impératrice,  le  reconnut  pour  un  chef-d'œuvre  de 
Grohé,  l'ébéniste  de  Napoléon  III.  Inutile  de  dire  que 
l'objet  reprit  le  chemin  du  Garde-meuble.  La  fameuse 
commode  Louis  XV,  du  baron  de  S...,  le  grand  collection- 
neur russe,  n'eût  pas  même  l'honneur  d'un  stage  aussi 
court  dans  notre  grand  musée  national.  Cette  belle  com- 
mode mouvementée,  en  bois  de  rose  satiné,  ornée  de 
bronzes  ciselés  et  dorés,  qui  avait  coûté  au  baron  dans 
les  200.000  francs,  ne  trompa  pas  un  instant  l'œil  avisé  des 
conservateurs.  Elle  repassa  en  vente  avec  les  objets  que  le 
Louvre  n'avait  pas  jugé  dignes  de  son  choix  et  atteignit 

—  133  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

péniblement  7.000  francs.  Supputer  la  quantité  de  ces 
brebis  galeuses  qui  ont  pu  se  glisser  dans  les  grandes 
collections,  et  repasseront  dans  dix  ans,  dans  vingt  ans, 
au  feu  des  enchères  !  Le  temps  aura  authentifié  le  faux, 
et  les  témoins  qui  pourraient  parler  seront  morts  depuis 
longtemps.  Seuls  les  très  vieux  collectionneurs  à  la 
tête  branlante,  pourront  répondre  comme  l'octogénaire 
Lassouche  à  qui  l'on  demandait  si  une  chiffonnière  de  sa 
boutique  était  ancienne:  «Je  crois  bien  !  je  l'ai  vue  neuve 
dans  mon  enfance  !  » 

Ne  soyons  pas  surpris  du  succès  de  ces  truquages 
di  primo  cartello.  Quoiqu'on  puisse  dire  et  écrire,  il  existe 
encore  des  praticiens  capables  d'exécuter  les  ouvrages  les 
plus  délicats  du  xvme  siècle.  Ils  les  exécutent  même  trop 
bien,  et  c'est  un  peu  ce  qui  doit  guider  un  expert  quand 
il  se  trouve  en  face  d'une  pièce  douteuse. 

Dans  le  travail  ancien,  on  trouve  des  traces  d'outil, 
des  hésitations,  de  légers  défauts,  qui  sont,  nous  en  con- 
venons volontiers,  des  malfaçons,  mais  qui  donnent  une 
saveur  toute  particulière  à  l'ouvrage.  Un  copiste  veut  aussi 
trop  donner  l'impression  de  l'époque.  Il  est  toujours  tenté, 
quand  il  reproduit  un  modèle,  d'exagérer  les  caractères 
du  style  et  de  faire  du  Louis  XV  plus  Louis  XV  que 
l'original.  Il  accentuera  les  courbes,  multipliera  les  rocailles 
et  les  feuillages,  amincira  les  pieds  déjà  frêles,  poussera  à 
l'excès  les  formes  bombées,  comme  l'ont  fait,  à  l'époque 
du  rococo  allemand  les  maladroits  continuateurs  de 
Meissonnier,  de  Stlodtz  ou  d'Oppenord. 


134 


TRUQUAGE 

TOURS  DE  PASSE -PASSE 

Toutes  ces  remarques  peuvent  mettre  sur  la  voie  d'un 
truquage,  mais  avec  des  bronzes  moulés  sur  les  originaux, 
ciselés  et  dorés  au  mercure,  allez  donc  reconnaître  la  mys- 
tification si  vous  ne  pouvez  vous  livrer  qu'à  un  examen 
superficiel,  dans  une  boutique  encombrée  et  mal  éclairée? 
D'ailleurs,  certains  aigrefins  ont  trouvé  un  procédé  qui 
défie  toute  concurrence.  Ils  présentent  au  client  un  meuble 
ancien  irréprochable,  et,  la  vente  faite,  ils  lui  glissent  une 
copie  à  la  place  de  l'original.  C'est  ainsi  que  deux  chevaliers 
d'industrie,  compatriotes  de  Tartarin,  disposant  d'une 
superbe  table  Louis  XV  authentique,  louaient  un  vieux 
château  où  ils  déposaient  le  meuble  avec  une  dame 
d'aspect  vénérable  destinée  à  figurer  la  châtelaine.  Puis  ils 
cherchaient  la  dupe,  qu'un  rabatteur  se  chargeait  d'amener 
au  manoir.  On  lui  vendait  le  meuble  aussi  cher  que  possible 
(la  première  demande  était  de  50.000  francs)  et  pendant  le 
déjeuner,  on  le  remplaçait  par  une  reproduction  exécutée 
par  un  industriel  toulousain.  Les  vins  étaient  capiteux, 
les  convives  entraînants,  la  victime  emportait  la  table  sans 
nouvel  examen,  et  le  tour  était  joué. 

Cette  comédie,  dont  le  parquet  de  Cahors  interrompit 
les  fructueuses  représentations  en  arrêtant  les  principaux 
acteurs,  se  reproduit  sous  cent  formes  diverses.  Tantôt 
c'est  un  concierge  qui  laisse  voir  négligemment  dans  sa  loge 
une  commode  Louis  XVI  en  marqueterie,  —  qui  songerait 
à  soupçonner  un  concierge  !  —  tantôt,  c'est  la  veuve  d'un 


i35 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

employé  de  ministère  qui  a  conservé  en  héritage  de  ses 
parents  un  secrétaire  à  cylindre  qu'elle  vous  invite  à  venir 
visiter  à  domicile. 

Examinez  donc  de  très  près,  les  meubles  dont  l'état 
de  conservation  vous  surprend.  Reportez-vous  aux  endroits 
qui  doivent  présenter  des  traces  d'usure,  aux  entrées  de 
serrure,  aux  tiroirs.  Retournez  les  sièges  pour  vérifier  si 
le  dessous  des  pieds  est  suffisamment  poli  par  l'usage. 
Faites  jouer  les  portes,  soulevez  les  tablettes,  inspectez 
surtout  les  bâtis.  Nos  pères  ne  donnaient  de  fini  qu'aux 
menuiseries  apparentes.  Ils  employaient  des  bois  de  rebut 
pour  les  dessous,  les  derrières,  les  intérieurs,  tout  ce 
qui  ne  se  voit  pas.  Nos  ébénistes  contemporains  soignent 
mieux  leurs  dessous,  et  nous  pouvons  en  tirer  une  utile 
indication.  Mais  nos  truqueurs  ont  des  parades  pour  tous 
les  coups  de  pointe.  Ils  achètent  des  carcasses  de  meubles 
sans  valeur,  des  armoires  de  campagne,  de  vieilles 
commodes  branlantes,  et  utilisent  ces  matériaux  anciens 
pour  toutes  les  parties  apparentes  de  leurs  bâtis,  les  fonds, 
les  tiroirs,  les  tablettes.  Ils  vont  même  plus  loin  et  ima- 
ginent des  maquillages  tels  que  celui  qui  réussit,  il  y  a 
trente  ans,  à  tromper  un  des  plus  fameux  antiquaires 
parisiens.  On  lui  fit  acheter  une  admirable  table  dorée  et 
sculptée  aux  armes  du  duc  de  Richelieu,  dont  tous  les 
intérieurs,  qui  paraissaient  en  bois  plein  et  vieux,  n'étaient 
que  des  placages.  On  avait  refendu  des  vieux  bois  en 
lamelles  assez  minces,  et  on  les  avait  appliqués  sur  le  bâti 
neuf,  en  présentant  à  la  vue  les  surfaces  jadis  exposées  à 
l'air.  Après  cela,  il  n'y  a  qu'à  tirer  l'échelle. 

—  136  — 


TRUQUAGE 

EXPERTISE  PREALABLE 

Arrêtons-nous.  Un  plus  long  exposé  des  ruses  des 
truqueurs  ne  saurait  beaucoup  instruire  les  acheteurs, 
tandis  que  les  contrefacteurs  novices  y  puiseraient  peut-être 
leurs  premières  armes  de  combat.  Ce  qu'on  attend  surtout 
de  nous,  c'est  un  moyen  de  se  garantir  de  cette  lèpre  de 
la  sophistication. 

Le  premier  remède,  nous  ne  saurions  trop  le  répéter, 
c'est  de  se  faire  soi-même  son  éducation  en  regardant,  en 
marchandant,  en  achetant,  en  revendant,  bref  en  payant 
de  sa  personne  et  de  sa  bourse.  Il  faut  savoir  risquer,  et 
même  consentir  à  se  laisser  tromper.  L'expérience  seule  ins- 
truit. Quand  on  a  été  dupé  une  fois,  on  ouvre  mieux  les  yeux 
à  la  seconde  affaire.  Tous  les  manuels  du  monde  ne  rem- 
placent pas  les  leçons  vivantes.  Si  après  plusieurs  mésa- 
ventures cuisantes  vous  ne  vous  apercevez  pas  que  vous 
ayez  progressé  dans  la  voie  de  la  clairvoyance,  n'hésitez 
pas.  Faites  expertiser  les  meubles  que  vous  voulez  acheter. 
Bien  qu'aujourd'hui  tous  les  marchands  soient  des  experts 
et  tous  les  experts  des  marchands,  on  rencontre  encore 
dans  chaque  spécialité  des  priseurs  érudits,  avisés,  très 
capables  de  séparer  l'ivraie  du  bon  grain.  Ne  regrettez  pas 
de  leur  payer  une  honnête  commission  :  vous  y  trouverez 
encore  votre  compte. 

LE  TRUQUAGE  ET  LA  LOI 

Si  malgré  toutes  les  précautions  dont  vous  vous  serez 
entouré,  si  vous  vous  apercevez  que  vous  êtes  dupe  d'une 

—  137  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

audacieuse  mystification,  et  que  sans  crainte  d'ébruiter 
votre  mésaventure,  vous  traîniez  votre  vendeur  devant  les 
tribunaux,  qu'avez-vous  à  espérer  de  ce  recours  à  la  loi? 

Ici  encore  il  y  a  des  espèces,  comme  disait  Bridoison. 
La  tromperie  en  matière  de  meubles  anciens  échappe  à  la 
loi  de  1895,  qui  punit  d'emprisonnement  et  d'amende, 
sans  préjudice  de  dommages  et  intérêts,  «  ceux  qui  auront 
apposé  ou  fait  apparaître  frauduleusement  un  nom  usurpé 
sur  une  œuvre  de  peinture,  de  sculpture,  de  gravure  et  de 
musique  ».  Un  faussaire  qui  signe  un  dessin  de  Steinlen, 
de  dix  louis,  peut  être  condamné  à  deux  ans  de  prison.  La 
loi  néglige  l'aigrefin  qui  appose  sur  une  commode  de 
deux  cents  louis  la  marque  de  Riesener. 

En  réalité,  les  truquages  de  meubles  ne  tombent  que 
sous  les  articles  du  Code  visant  l'escroquerie,  bien  difficile 
à  prouver  dans  la  plupart  des  cas,  et  sous  l'article  423, 
tromperie  sur  la  marchandise  vendue,  le  plus  souvent  invo- 
qué par  les  plaignants.  Il  y  a  aussi  l'article  1109  qui  annule 
toute  vente  où  le  consentement  du  vendeur  a  été  donné  par 
erreur,  extorqué  par  violence  ou  surpris  par  dol,  et  l'article 
1641  sur  les  vices  rédhibitoires. 

Disons-le  bien  vite,  même  avec  l'appui  des  lois,  la 
lutte  n'est  pas  égale  entre  le  vendeur  et  l'amateur.  Les 
marchés  dans  le  commerce  des  objets  d'art  se  font  géné- 
ralement au  comptant  ou  par  chèque  à  vue.  Lorsque  vous 
vous  apercevez  de  la  fourberie,  le  marchand  a  votre  argent 
et  vous  son  meuble  de  pacotille.  Il  n'est  pas  aisé  d'opérer 
l'échange. 


138 


TRUQUAGE 

IMPORTANCE  DU  REÇU 

La  première  difficulté  consiste  à  prouver  que  le  meuble 
contesté  est  bien  celui  que  le  marchand  vous  a  vendu,  et 
vous  ne  pouvez  l'établir  que  par  témoin  ou  par  reçu  en  règle. 
Or,  s'il  est  à  peu  près  impossible,  sur  la  description  la  plus 
minutieuse  d'un  catalogue  de  vente,  de  bien  se  représenter 
un  meuble,  à  plus  forte  raison  les  termes  très  généraux 
d'une  facture  «  commode  en  bois  de  rapport  de  l'époque 
Louis  XVI,  petit  bureau  de  dame  plaqué  de  bois  de  rose, 
fauteuil  Louis  XV,  en  bois  doré,  avec  sa  garniture  de  tapisse- 
rie »,  ne  constituent  pas  des  signalements  permettant 
d'identifier  ces  objets  d'art.  Mais  même  si  le  vendeur  ne 
conteste  pas  l'identité  et  ne  vient  pas  vous  dire  :  «  Vous  me 
présentez  une  commode  Louis  XVI,  il  ne  s'ensuit  pas 
qu'il  s'agisse  de  ma  commode  Louis  XVI  »,  il  faut  établir 
que  la  vente  a  été  faite  avec  garantie.  Cette  preuve  ne  peut 
également  se  fournir  que  par  témoin  et  par  reçu  en  règle. 
La  première  condition  ne  se  rencontrant  presque  jamais, 
peut-on  compter  sur  la  seconde?  Oui,  si  vous  savez  ne 
pas  vous  en  tenir  aux  formules  ambiguës  affectionnées  par 
les  marchands  qui  se  gardent  bien  de  mettre  sur  leurs  fac- 
tures «  sans  garantie  d'aucune  sorte  »,  mais  qui  savent 
trouver  des  termes  suffisamment  vagues  pour  ne  pas  les 
engager  vis-à-vis  de  la  loi,  tout  en  n'effarouchant  pas  le 
client.  Prenez  donc  garde  aux  qualificatifs,  exigez  des  pré- 
cisions et  rappelez-vous  que  «  style  Louis  XVI  »  équivaut 
à  dire  «  copie  moderne  »,  que  «  Louis  XVI  »  tout  court,  prête 
au  doute,  et  que  seulement  «  époque  Louis  XVI  »  implique 
l'authenticité  de  date. 

—  i39  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

ACTION  JUDICIAIRE 

Entrons  dans  l'action.  Deux  cas  peuvent  se  présenter 
quand  vous  vous  apercevez  de  la  fraude.  Le  meuble  a  été 
acheté  à  crédit  ou  payé  comptant.  Dans  le  premier  cas, 
tout  à  fait  contraire  aux  usages  du  commerce  des  objets 
d'art,  —  à  Paris,  du  moins,  —  vous  n'avez  qu'à  refuser 
tout  paiement  et  à  faire  signifier  au  vendeur,  par  exploit 
d'huissier,  à  avoir  à  reprendre  sa  marchandise.  S'il  refuse, 
ce  sera  à  lui  de  vous  actionner  pour  refus  de  paiement. 
Vous  gagnerez  aisément  le  procès,  et  même  avec  dommages 
et  intérêts,  en  établissant  devant  le  tribunal  les  cas  de 
nullité  de  la  vente. 

Si  le  meuble  est  payé,  comme  le  cas  se  présente  presque 
toujours,  c'est  à  l'acheteur  à  entamer  l'action.  Assurez- vous 
d'abord  que  vous  êtes  encore  dans  les  délais  légaux  et  que 
le  délit  ne  tombe  pas  sous  le  coup  de  la  prescription,  — 
trois  ans  pour  les  faits  d'escroquerie.  —  Assurez-vous  aussi 
que  votre  vendeur  se  refuse  à  toute  tentative  de  résolution 
du  contrat  par  voie  amiable,  jugement  d'expert,  par 
exemple.  Assurez-vous  surtout  qu'il  est  solvable,  car  c'est 
une  action  civile  que  vous  allez  intenter.  Une  plainte  en 
escroquerie,  à  moins  d'être  entourée  de  circonstances  parti- 
culières aggravantes,  comme  celles  de  l'affaire  de  Cahors, 
n'a  guère  chance  d'être  suivie  par  le  parquet.  Quatre-vingt- 
dix-neuf  fois  sur  cent,  le  vendeur  ne  peut  être  considéré 
que  comme  détenteur  —  de  bonne  foi,  afhrme-t-il  —  et 
non  comme  auteur  du  faux.  Il  faut  renoncer  au  doux  espoir 
de  voir  le  truqueur  sur  la  paille  humide  des  cachots,  et  se 

—  140  — 


TRUQUAGE 

contenter  de  lui  faire  rendre  gorge  en  faisant  prononcer 
l'annulation  de  la  vente. 

Ce  n'est  pas  tout.  Comme  le  tribunal  nommera  des 
experts  qui  se  prononceront  sur  l'objet  du  litige,  ayez  dix 
certitudes  pour  une,  avant  de  vous  lancer  dans  le  maquis 
d'une  procédure  coûteuse  et  interminable.  Il  faut  pouvoir 
prouver  l'erreur,  le  dol  ou,  tout  au  moins,  les  vices  rédhi- 
bitoires  graves.  C'est  le  seul  moyen  d'arriver  à  une  réso- 
lution du  marché. 

L'erreur  ne  peut,  bien  entendu,  porter  sur  des  qualités 
matérielles,  c'est-à-dire  pour  une  commode  d'être  en  bois, 
d'avoir  des  tiroirs,  un  dessus  de  marbre,  des  garnitures  de 
bronze.  Les  qualités  substantielles  visées  par  la  loi  sont  la 
garantie  d'époque  et  d'authenticité  qui  ont  déterminé 
l'achat.  Le  reçu  servira  de  base  d'appréciation,  et  même  si 
les  termes  ne  garantissent  pas  formellement  ces  deux  con- 
ditions, le  tribunal  ne  considérera  pas  toujours  le  vendeur 
comme  dégagé  de  toute  responsabilité,  si  le  prix  de  vente 
présente  un  écart  considérable  avec  celui  d'un  objet  simi- 
laire n'ayant  que  sa  valeur  intrinsèque.  La  qualité  d'expert, 
prise  par  le  marchand,  peut  aussi  influer  sur  la  décision 
des  juges. 

Le  dol  ne  provient  pas  seulement  de  l'erreur  subs- 
tantielle. Il  peut  aussi  résulter  de  certaines  circonstances 
qui  ont  amené  l'achat,  ou  tout  au  moins  notablement  grossi 
le  prix  consenti.  Par  exemple  le  fait  d'avoir  présenté  le 
meuble  dans  un  château  de  province,  loin  de  Paris,  dans 
un  cadre  et  une  mise  en  scène  pouvant  faire  croire  à  une 
œuvre  inconnue  sur  le  marché,  tandis  qu'elle  aurait  couru 


141 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

toutes  les  boutiques  du  quai  sans  trouver  amateur.  Par 
exemple,  aussi,  le  fait  de  vendre  un  meuble  après  en  avoir 
tiré  cinq  ou  six  copies  qui  lui  enlèvent  sa  qualité  de  pièce 
unique  et  originale. 

Quant  aux  vices  cachés,  qui  n'entraînent  pas  en  prin- 
cipe la  résolution  du  contrat  mais  tout  au  moins  une 
notable  diminution  du  prix  de  vente,  ils  sont  en  général 
plus  faciles  à  prouver.  Compléments,  surdécorations, 
restaurations  graves,  sont  des  vices  cachés,  visés  par  la  loi. 
Vices  cachés,  également,  les  fausses  attributions  de  prove- 
nance et  d'origine,  une  table  ayant  appartenu  à  Marie- 
Antoinette,  un  secrétaire  ayant  figuré  à  la  vente  du 
baron  Double.  L'appréciation  du  tribunal  variera  avec  les 
connaissances  de  l'acheteur.  Un  amateur  connu,  un  expert 
juré,  auront  peu  de  chances  d'obtenir  réparation  de  défauts 
qu'un  homme  du  métier  doit  savoir  découvrir. 

Tout  ce  que  nous  venons  de  dire  s'applique  aux  ventes 
publiques,  sauf  le  cas  des  ventes  judiciaires  qui  sont  tou- 
jours sans  garantie.  Les  réserves  imprimées  en  tête  des 
catalogues  portant  qu'aucune  réclamation  ne  sera  admise 
après  la  vente  n'ont  aucune  force  judiciaire.  L'acheteur 
a  donc  les  mêmes  recours  que  dans  une  vente  à  l'amiable, 
il  bénéficie  même  d'une  garantie  de  plus,  celle  du  commis- 
saire-priseur  ou  de  l'officier  ministériel  chargé  de  la  vente. 
Mais  ceux-ci  ne  peuvent  être  actionnés  que  lorsque  le 
vendeur  est  inconnu,  insolvable  ou  disparu. 


XI 
ENTRETIEN  ET  PETITES  RÉPARATIONS 

En  général,  rien  n'est  plus  délicat  que  la  réparation 
des  meubles  anciens.  Seul  un  professionnel  habile  peut  se 
livrer  à  cette  périlleuse  opération,  surtout  si  elle  exige  un 
démontage  de  l'ouvrage.  Mais  il  y  a  des  menues  réparations 
et  des  nettoyages  qu'un  amateur  adroit  et  patient  peut 
parfaitement  exécuter  lui-même  avec  un  peu  de  pratique, 
surtout  s'il  exerce  son  talent  sur  des  meubles  d'une  valeur 
modique.  Souvent  même,  il  arrivera,  dans  des  opérations 
où  le  temps  et  la  patience  sont  les  principaux  facteurs,  à  de 
meilleurs  résultats  qu'un  professionnel,  obligé  de  faire  vite 
pour  économiser  la  main-d'œuvre. 

Nous  croyons  donc  utile  de  donner  en  appendice  de 
notre  ouvrage  quelques  recettes  faciles  à  mettre  en  pratique, 
dont  les  amateurs  pourront  faire  leur  profit. 

SOINS  A  DONNER  AUX  MEUBLES 

Le  premier  soin  pour  l'entretien  des  meubles,  c'est  de 
les  mettre  bien  d'aplomb  en  les  installant  à  leur  place 
définitive.  S'ils  ne  sont  pas  calés,  et  placés  bien  horizon- 
talement, ils  risquent  de  se  déformer. 

Il  faut  choisir  pour  les  meubles  de  valeur  un  empla- 
cement approprié,  à  l'abri  de  l'humidité  comme  des  rayons 
du  soleil.  L'humidité  est  le  plus  grand  ennemi  des  objets 
d'ameublement,  particulièrement  s'ils  sont  plaqués  ou 
marquetés.  Le  plus  sûr,  c'est  de  ne  jamais  les  adosser  com- 


i43 


LES  MEUBLES  DU  XV III*  SIÈCLE 

plètement  au  mur  et  de  laisser  un  intervalle  où  l'air  puisse 
circuler.  Quant  à  l'exposition  au  soleil,  surtout  en  été  et 
dans  un  climat  méridional,  elle  exerce  une  action  délétère 
sur  les  nuances  fragiles  des  bois  des  îles,  aussi  bien  que  sur 
les  couleurs  des  étoffes.  On  dit  que  le  soleil  les  «  mange  ». 

Il  faut  éviter  pour  les  meubles  anciens  de  se  servir  de 
l'encaustique  ordinaire  que  les  ménagères  emploient  pour 
tous  les  genres  de  meubles,  qu'ils  soient  en  chêne,  en  acajou 
ou  en  palissandre.  Pour  rendre  aux  bois  anciens  leur 
brillant,  le  point  important  c'est  d'user  de  patience  et 
surtout  d'  «  huile  de  bras  »,  comme  on  dit  vulgairement. 
Voici  une  façon  de  procéder  :  Prenez  un  morceau  de 
flanelle  douce,  roulez-le  en  boule  ou  en  tampon,  et  enve- 
loppez-le d'un  morceau  de  toile  usagée,  bien  tendue  autour 
du  tampon.  Laissez  tomber  sur  celui-ci  deux  gouttes 
d'huile  d'amande  et  deux  gouttes  d'esprit  de  vin  et  frottez 
la  surface  à  polir  en  ayant  soin  de  toujours  décrire  des 
sortes  de  petits  cercles  jusqu'à  ce  que  le  polissage  soit 
suffisant.  Ne  jamais  attaquer  qu'une  petite  surface  à  la  fois, 
et  n'employer  que  de  la  toile  très  propre  pour  l'opération 
(Chaplet).  On  peut  aussi  étendre  avec  un  chiffon  doux, 
un  mélange  d'essence  de  térébenthine  avec  deux  fois  son 
poids  d'huile  d'olive.  On  opère  comme  précédemment. 

Pour  enlever  les  taches  d'eau  sur  le  vernis  des  meubles, 
on  verse  un  peu  d'huile  d'olive  dans  un  récipient  et  on  y 
râpe  un  peu  de  cire  blanche.  On  chauffe  jusqu'à  faire  fondre 
la  cire,  et  on  passe  un  peu  de  l'enduit  sur  les  taches.  Pour 
finir  on  frotte  avec  un  linge  de  toile  jusqu'à  rendre  au 
vernis  le  brillant  primitif. 


144 


ENTRETIEN  ET  PETITES  RÉPARATIONS 

S'il  s'agit  d'une  petite  tache  rebelle,  on  peut  employer 
la  composition  suivante  :  Cire  râpée,  ioo  gi\,  savon  blanc, 
15  gr.  que  l'on  mélange  en  les  faisant  fondre  au  bain-marie. 
On  y  verse,  loin  du  feu,  un  verre  à  bordeaux  d'essence  de 
térébenthine  que  l'on  a  fait  chauffer  dans  un  récipient 
entouré  d'eau  bouillante.  On  laisse  refroidir  et  on  applique 
sur  les  taches,  après  les  avoir  préalablement  lavées  avec  un 
morceau  de  flanelle  trempé  dans  de  la  bière  chaude.  Frottez 
et  faites  reluire  (de  Savigny). 

Si  l'on  veut  boucher  une  fente  dans  le  bois  d'un  meuble, 
on  emploie  de  la  cire  à  parquet  où  l'on  introduit,  en  la 
faisant  fondre,  de  la  litharge  et  de  l'ocre  rouge,  suffisamment 
dosées  pour  obtenir  la  teinte  du  bois  à  réparer.  On  malaxe  et 
l'on  fait  des  bâtons  que  l'on  emploie  comme  de  la  cire  à 
cacheter  en  les  faisant  fondre  à  la  flamme.  On  peut  aussi 
mélanger  de  la  brique  en  poudre  avec  8  %  de  litharge 
tamisée.  On  malaxe  avec  de  l'huile  de  lin  en  quantité 
suffisante  pour  rendre  la  masse  pâteuse.  Les  trous  sont 
bouchés  avec  la  préparation  (Chaplet). 

Les  bois  anciens  sont  souvent  criblés  de  trous  minus- 
cules qu'on  dirait  percés  à  la  vrille.  On  dit  vulgairement 
qu'ils  sont  mangés  des  vers.  En  réalité,  ce  ravage  est  l'œuvre 
des  larves  d'un  genre  de  coléoptères  nommés  «  vrillettes  ». 
Quand  les  trous  sont  anciens  et  que  l'insecte  les  a  aban- 
donnés, il  suffit  de  les  boucher  avec  un  peu  d'encaustique. 
Mais  quand  la  larve  est  en  travail  —  ce  qui  se  reconnaît  à  la 
poussière  qu'il  rejette  de  son  trou,  —  il  est  indispensable  de 
le  détruire.  On  peut  y  arriver  en  faisant  pénétrer  dans  le 
bois,  à  l'aide  d'un  pinceau,  de  l'essence  minérale,  de  la 

—  145  — 


LES    MEUBLES   DU   XVIII*    SIÈCLE 

benzine  ou  du  pétrole,  mais  le  procédé  le  plus  sûr  consiste  à 
employer  la  liqueur  de  Van  Swieten,  achetée  chez  un  phar- 
macien, ou  préparée  en  faisant  dissoudre  i  gr.  de  bichlo- 
rure  de  mercure  dans  un  mélange  de  ioo  gr.  d'alcool  et 
900  gr.  d'eau.  On  introduit  dans  l'orifice  d'une  poire  en 
caoutchouc  (de  25  à  30  gr.  de  capacité)  un  petit  tube  de 
verre  effilé  par  le  bout,  mais  suffisamment  solide.  Un  tube 
de  thermomètre  est  tout  à  fait  propre  à  cet  office.  On 
emplit  la  poire  de  liquide  par  aspiration,  on  introduit  la 
pointe  de  verre  dans  un  trou  de  vrillette  et  on  presse.  La 
poussière  et  l'eau  sortent  aussitôt.  On  seringue  successi- 
vement chaque  trou  jusqu'à  ce  qu'il  ne  sorte  plus  de 
poussière. 

PEINTURE,  DORURE  ET  LAQUE 

Rafraîchir  ou  «  aviver  »  un  meuble  peint  ou  vernis,  c'est 
lui  enlever  la  malpropreté  occasionnée  soit  par  le  dépôt 
d'ordures  qu'y  font  les  insectes  et  les  mouches,  soit  par  la 
crasse  de  la  poussière  et  lui  rendre  sa  première  propreté. 
On  emploie  une  eau  de  lessive,  très  forte,  faite  de  potasse 
et  de  cendres  gravelées  (lie  de  vin  calcinée)  : 

Eau 6  kg 

Potasse I-500 

Cendres  gravelées , .     0.500 

Quand  on  veut  seulement  «décrasser», —  et  c'est  le  cas 
le  plus  ordinaire,  —  on  se  sert  de  cette  lessive  en  l'étendant 

—  146  — 


ENTRETIEN  ET  PETITES  RÉPARATIONS 

d'eau  (deux  décilitres  dans  un  litre  d'eau).  Trois  ou  quatre 
minutes  après  que  cette  lessive  est  étendue,  il  faut  laver  à 
grande  eau.  Si  on  la  laissait  séjourner,  elle  corroderait 
couleurs  et  vernis.  Quand  tout  est  sec,  on  donne  une  ou 
deux  couches  de  vernis. 

Si  la  peinture  est  enlevée  soit  par  un  éclat  de  bois,  soit 
par  l'action  du  feu  ou  de  quelque  corrosif,  il  faut  la  «  rac- 
corder »,  c'est-à-dire  la  remettre  au  ton  de  l'ancienne 
teinte.  Cette  opération  demande  beaucoup  d'habileté  pour 
que  la  couleur  nouvelle  s'accorde  parfaitement  avec  l'an- 
cienne et  ne  change  plus.  Il  faut  tenir  la  retouche  un 
peu  plus  claire  et  mettre  moins  d'huile  ou  moins  de  colle. 

Lorsqu'on  veut  détruire  une  couleur  pour  en  substi- 
tuer une  autre,  ou  lorsque  la  peinture  est  trop  endommagée 
pour  pouvoir  être  réparée,  le  plus  sûr  est  de  tout  enlever 
et  de  «lessiver»  les  vernis,  les  couleurs,  les  blancs  d'apprêt, les 
encollages,  les  teintes  dures  et  les  impressions.  On  imbibe 
le  bois  de  potasse,  à  plusieurs  reprises,  pour  qu'elle  pénètre 
jusqu'au  tuf,  on  lessive  et  on  lave,  on  dégorge  les  moulures 
et  les  sculptures  avec  les  fers  à  réparer.  Le  bois  redevient 
comme  s'il  n'avait  jamais  été  ni  peint  ni  verni.  Quand  il  est 
bien  sec  on  peut  le  repeindre  en  suivant  les  procédés  que 
nous  avons  indiqués. 

L'or  ne  s'altérant  ni  par  l'air  ni  par  l'humidité,  ni  par 
aucune  des  exhalaisons  répandues  dans  l'atmosphère,  la 
dorure  d'un  meuble  ne  peut  être  salie  que  par  l'adhésion 
de  substances  étrangères.  Il  ne  s'agit  donc,  lorsqu'on  veut 
le  faire  reparaître  sur  un  meuble  que  de  nettoyer  les  parties 
sales  et  malpropres  qui  le  ternissent  et  de  lui  rendre  son 

—  147  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

premier  lustre.  Mais  il  n'existe  naturellement  aucun 
procédé  pour  faire  reparaître  l'or  aux  endroits  où  il  est 
enlevé.  Bien  plus,  un  lessivage  imprudent  risque  d'aggraver 
le  mal  au  lieu  d'y  porter  remède  en  enlevant  de  nouvelles 
parcelles  d'or  ou  en  détrempant  l'assiette. 

Les  réparations  dont  les  vieilles  dorures  sont  suscep- 
tibles se  bornent  donc  au  «  nettoyage  »  et  aux  «  reprises  ». 

Les  lessives  alcalines  doivent  être  employées  avec 
la  plus  grande  réserve,  particulièrement  pour  les  dorures 
à  la  détrempe.  L'alcool  rectifié  suffit  le  plus  souvent  au 
nettoyage.  Un  procédé  sans  danger  consiste  à  employer 
simplement  de  la  mousse  de  savon,  à  éponger  vivement  à 
l'eau  claire  et  à  sécher  avec  un  linge  fin  et  chaud  pour 
éviter  de  détremper  l'assiette. 

Autre  recette  :  mélanger  six  blancs  d'œufs  dans  un  bol 
et  y  incorporer  30  gr.  d'eau  de  Javel,  sans  faire  mousser  les 
blancs.  Une  couche  du  mélange  appliquée  au  blaireau  fera 
disparaître  taches  et  noircissures.  Rincer  deux  ou  trois  fois 
à  l'eau  pure  et  laisser  sécher  (de  Savigny). 

On  lessive  plus  aisément  l'or  à  l'huile  et  on  le  revernit 
avec  un  vernis  à  l'alcool  à  or  sur  lequel  on  couche  du 
vernis  gras. 

Quant  aux  reprises,  elles  se  font  avec  les  procédés  que 
nous  avons  indiqués  à  propos  de  la  dorure.  Si  l'assiette  est 
intacte,  on  se  contente  de  remettre  des  parcelles  d'or  où  il 
en  manque  et  l'on  vernit.  Si  le  dommage  est  plus  grave,  on 
refait  l'assiette  en  ayant  soin  de  la  polir  pour  l'égaliser  avec 
les  parties  intactes  et  on  applique  la  feuille. 

Pour  raccommoder  les  laques,   si  la  feuille  d'or  ou 

—  148  — 


ENTRETIEN  ET  PETITES  RÉPARATIONS 

d'argent  est  seule  enlevée,  on  couche  à  l'endroit  endom- 
magé un  mordant  fait  au  vernis  à  la  gomme-laque  et  on 
applique  par-dessus  la  feuille  d'or  ou  d'argent.  Quand  elle 
est  bien  sèche,  on  brunit. 

Si  l'ouvrage  est  emporté  jusqu'au  bois,  il  faut  boucher 
le  trou  avec  un  mastic  composé  de  blanc  délayé  au  vernis 
ou  à  la  colle  de  peau  (le  premier  vaut  mieux).  Le  trou 
rempli,  on  polit  pour  égaliser  au  reste  de  la  surface  et  on  y 
met  le  fond  noir,  or  ou  aventurine,  en  ayant  soin  de  bien 
accorder  les  retouches  avec  les  parties  anciennes.  On  couche 
le  mordant,  on  applique  l'or,  on  polit  et  on  brunit. 

Il  en  est  de  même  pour  les  laques  en  relief.  Si  l'or 
seul  est  emporté,  on  y  met  une  couche  de  mordant  et  on 
le  rétablit.  Si  le  relief  est  lui-même  enlevé,  on  ajoute  une 
nouvelle  pâte  qu'on  raccorde  avec  l'ancien  décor,  puis  on  y 
applique  le  mordant  et  l'or. 

NETTOYAGE  DES   CUIVRES  ET   DES  BRONZES 

Pour  nettoyer  les  cuivres  ciselés,  il  faut  éviter  d'em- 
ployer les  mixtures  à  base  de  tripoli,  les  tailles  et  les  parties 
creuses  se  rempliraient  de  poudre  très  difficile  à  enlever.  On 
obtient  de  bons  résultats  en  frottant  avec  une  brosse 
imprégnée  d'une  solution  concentrée  d'acide  citrique,  ou 
tout  simplement  avec  une  moitié  de  citron.  On  rince  à  l'eau 
tiède,  puis  on  sèche  avec  un  linge.  L'important  est  de  faire 
pénétrer  la  brosse  dans  toutes  les  tailles. 

Quant  aux  cuivres  et  aux  bronzes  dorés,  on  doit  soigneu- 
sement écarter  toutes  mixtures  acides  ou  toutes  poudres 

—  149  — 


LES  MEUBLES  DU  XVI II*  SIÈCLE 

érosives,  capables  d'attaquer  la  couche  d'or.  L'eau  de 
savon  tiède,  légèrement  alcalinisée  par  un  peu  d'ammo- 
niaque et  appliquée  avec  une  brosse  douce,  donne  un  bon 
nettoyage  à  condition  de  rincer  finalement  à  l'eau  claire  et 
de  sécher  au  linge  fin. 

Un  autre  procédé  plus  efficace  consiste  dans  l'emploi, 
sur  les  surfaces  à  décrasser,  de  blanc  d'Espagne  délayé  à 
l'eau,  ou  mieux  à  l'alcool.  A.  Chaplet  conseille  l'application 
au  pinceau  de  la  mixture  suivante  : 

Carbonate  sodique  cristallisé 5  gr. 

Blanc  d'Espagne 15  — 

Alcool  à  850 50  — 

Eau ■ .  100  — 

On  laisse  sécher  naturellement,  puis  on  fait  disparaître 
le  blanc  à  l'aide  d'une  brosse  douce  et  bien  sèche,  en  ayant 
soin  de  pénétrer  dans  tous  les  détails  de  l'ornementation. 
On  frotte  pour  finir  à  la  peau  de  daim. 

REPARATION   ET  NETTOYAGE   DES  MARBRES 

Pour  nettoyer  les  marbres  des  commodes,  consoles, 
secrétaires,  guéridons,  tables  de  nuit,  il  faut  écarter  soi- 
gneusement les  liquides  acides  qui  agissent  rapidement, 
mais  au  détriment  du  marbre  superficiellement  attaqué. 
On  lave  avec  une  éponge  imprégnée  d'alcool,  d'essence  ou 
de  benzine,  ou  l'on  frotte  tout  simplement  avec  une  brosse 
douce  imprégnée  d'eau  de  savon.  Mais  le  meilleur  procédé, 
comme  pour  les  bronzes,  consiste  à  appliquer  sur  les  marbres 

—  150  ~ 


ENTRETIEN  ET  PETITES  RÉPARATIONS 

à  nettoyer  une  couche  épaisse  de  pâte  que  l'on  laisse  sécher 
et  que  Ton  enlève  ensuite  avec  la  brosse  et  le  chiffon. 

Voici  trois  formules  empruntées  à  A .  Chaplet  : 

i.  —  Faire  dissoudre  2  kg.  de  carbonate  de  soude 
anhydre  ou  lessive  du  commerce  pour  blanchissage  dans 
un  litre  d'eau,  ajouter  du  blanc  d'Espagne  pour  avoir  une 
bouillie  épaisse. 

2.  —  Faire  fondre  50  gr.  de  savon  dans  un  litre  d'eau, 
ajouter  à  froid  50  gr.  d'ammoniaque,  puis  incorporer  de  la 
terre  à  foulon  jusqu'à  consistance  crémeuse. 

3.  —  Broyer  finement  dans  l'eau  50  gr.  de  chlorure 
de  chaux  et  amener  ensuite  le  volume  à  un  litre.  Ajouter 
en  remuant  autant  de  blanc  d'Espagne  qu'il  en  faut  pour 
obtenir  une  consistance  convenable. 

Pour  recoller  un  marbre  cassé  on  emploie  différents 
ciments.  En  voici  deux  exemples  : 

1.  —  Faire  dissoudre  2  gr.  de  sulfate  d'alumine  dans 
20  cm3  d'eau  et  l'incorporer  dans  250  gr.  de  gomme  arabique 
fondue  un  peu  épaisse.  Former  une  pâte  avec  deux  parties 
d'albâtre  et  une  solution  de  borax.  Laisser  sécher  plusieurs 
jours. 

2.  —  Prendre  chlorure  de  zinc,  100  gr.,  et  y  faire 
dissoudre  borax  3  gr.  Puis  avec  ce  liquide  et  de  l'oxyde  de 
zinc  en  quantité  suffisante,  préparer  une  pâte  de  bonne 
consistance  appliquée  aussitôt  préparation. 

Si  la  cassure,  après  séchage,  reste  apparente,  on  la 


151 


LES  MEUBLES  DU  XVIII»  SIÈCLE 

masquera  avec  une  couleur  à  la  teinte  du  marbre.  Si  le 
marbre  est  cassé  en  plusieurs  morceaux,  il  ne  faut  pas 
chercher  à  les  recoller  tous  du  même  coup,  mais  procéder 
successivement,  et  ne  passer  à  un  nouveau  raccord  que 
lorsque  le  précédent  est  bien  sec. 

Pour  boucher  des  trous,  des  crevasses  et  même  rem- 
placer de  petits  éclats  aux  marbres  colorés,  on  prend  de  la 
gomme-laque  brune  en  écailles  que  l'on  ramollit  à  la 
chaleur  du  gaz  dans  un  plat  de  fer  et  sans  la  brûler.  Quand 
elle  est  bien  fondue,  on  la  mélange  avec  une  spatule  en 
laiton,  en  y  ajoutant  pour  donner  la  nuance  voulue  des 
couleurs  en  poudre  qu'utilisent  les  peintres  en  bâtiments. 
L'addition  d'un  peu  de  potée  d'étain  durcira  le  ciment 
ainsi  préparé,  et  en  même  temps  éclaircira  sa  nuance.  On 
verse  le  mélange  sur  une  plaque  de  marbre,  puis  on  découpe 
les  lames  qu'on  roule  en  forme  de  crayons.  C'est  avec  ces 
crayons  que  l'on  remplira  les  cavités  et  les  fractures,  soit 
en  chauffant  le  marbre  à  l'endroit  utile  pour  que  la  laque 
devienne  plastique  et  s'applique  dans  la  dénivellation,  soit 
en  chauffant  l'extrémité  de  la  gomme-laque  dans  la  flamme 
d'une  lampe  à  alcool  et  en  faisant  tomber  la  goutte  fondue 
dans  la  crevasse.  On  trouve  d'ailleurs  des  bâtons  tout 
préparés  et  variés  de  nuance  dans  le  commerce. 


TAPISSERIES   DE  SIEGES 

La  réparation  des  tapisseries  est  une  opération  très 
délicate  qui  ne  peut  se  faire  que  par  des  professionnels.  On 


152 


ENTRETIEN  ET  PETITES  RÉPARATIONS 

appelle  «  rentraiture»  la  reconstitution  des  morceaux  détruits 
ou  lacérés.  Il  peut  se  faire  que  la  tapisserie  soit  trop  vieille 
et  trop  usée  pour  mériter  les  frais  d'une  réparation  com- 
plète. On  peut  alors  essayer  de  raviver  les  tons  avec  des 
couleurs  liquides  toutes  préparées  que  l'on  trouve  dans  le 
commerce.  Voici  des  formules  qui  remontent  à  un  tapissier 
d'Aubusson,  de  1773,  et  rentrent  par  conséquent  dans  notre 
sujet.  Elles  ont  certainement  l'avantage  de  ne  pas  brûler 
les  laines  : 

«  Premièrement,  pour  l'eau  rouge  :  Pour  quatre  bou- 
teilles, demi-livre  de  bois  de  Brézil,  avec  un  quart  d'alun 
de  Rome  et  un  quart  de  garance.  Voilà  pour  les  rouges. 

«  Pour  les  bleus  :  Une  bouteille,  on  met  une  once 
d'indigo  avec  deux  onces  d'alun;  cuire  séparément;  on 
délie  avec  l'indigo.  Avec  de  l'eau  jaune,  faite  d'alun  de 
genêt e,  on  fait  de  la  couleur  pour  les  verts,  ou  verts  de  choux. 

«  Pour  les  violets,  on  met  de  l'eau  rouge  avec  de  l'eau 
bleue.  Sur  une  écuelle  de  rouge,  on  met  un  verre  de  tein- 
ture bleue. 

«  Pour  les  gris  de  lin,  il  faut  prendre  de  l'eau  d'alun 
faite  avec  de  l'eau  noire  sans  pelure  de  vergne  (aune). 

«  Pour  la  couleur  à' aurore  ou  orange,  on  mettra  sur 
une  écuelle  d'eau  rouge  un  gobelet  d'eau  jaune,  faite  avec  de 
l'alun  de  Rome  et  de  la  garance.  Pour  faire  six  bouteilles 
d'eau  jaune,  l'on  met  en  tout  un  quart  de  garance. 

«  Pour  la  couleur  des  chairs,  vous  prenez  deux  dés 
d'eau  rouge  sur  un  plein  gobelet  d'eau  d'alun.  Pour  donner 
la  rougeur  aux  joues,  l'on  met  trois  pleins  dés. 

«  Pour  les  sourcils,  de  l'eau  de  suie  de  cheminée  avec 

-  153  - 


L'AMATEUR  DE  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

de  l'eau  de  pelure  de  noix  verte,  avec  une  pince  d'eau  rouge 
ou  un  peu  de  garance  bouillies  tout  ensemble. 

«  Pour  les  verts  tannés,  se  servir  d'eau  de  suie  avec  de 
la  pelure  de  noix  verte  et  de  l'eau  jaune. 

«  Pour  la  couleur  bronze,  on  met  sur  la  même  eau  un 
peu  d'eau  rouge.  »  (Curiosité  universelle,  31  mars  1890,). 


__...._ 


ES:   OFFRES  SEDUISANTES 


DEUXIÈME   PARTIE 


ÉTUDE   GRAPHIQUE  DES   MEUBLES 
DU  XVIIIe  SIÈCLE 


DEUXIEME    PARTIE 


ÉTUDE   GRAPHIQUE   DES   MEUBLES 
DU   XVIIF  SIÈCLE 


AVERTISSEMENT 

Dans  le  but  de  rendre  cette  suite  de  planches  aussi 
facile  à  consulter  que  possible,  et  en  leur  conservant  leur 
caractère  documentaire,  il  nous  a  paru  logique  de  débuter 
par  une  analyse  des  éléments  caractéristiques  du  meuble 
du  xvme  siècle  :  pieds,  montants,  frises,  moulures,  etc.,  et 
de  suivre  l'évolution  morphologique  de  chacun  d'eux. 

Le  lecteur  aura  ainsi  devant  les  yeux  quelques  tableaux 
simples  et  clairs  d'étude  comparée  pour  chacune  des  par- 
ties constitutives  des  meubles  illustrés  au  xvine  siècle  par 
les  grands  ébénistes. 

Partant  de  cette  base  indispensable  de  connaissances, 
il  pourra  ensuite  aborder  sans  difficulté  la  suite  des  docu- 
ments empruntés  aux  recueils  de  l'époque  (Roubo, 
Lalonde,  etc.)  montrant  l'exécution  de  tous  ces  types  de 
meubles. 

Pour  compléter  ces  renseignements,  plaçant  les  meu- 
bles dans  leur  cadre  historique,  nous  avons  cru  opportun 
de  publier  également,  en  les  répartissant  dans  le  corps 
de  l'ouvrage,  quelques  estampes  reproduisant  des  intérieurs 
du  temps. 

—  157  — 


A.  -  ELEMENTS    CARACTERISTIQUES 
DES  MEUBLES  DU  XVIIIe  SIÈCLE 


l'Il-.DS 


o  o  o 


H.  CLOUZOT,  Dir. 


i.  Pied  de  Sièges  Louis  XIV. 


2-3.   Régem  E.     -  4-6.   Louis  XV.       -   7"12-   LouIS 
—    160   — 


Pl 


15 


H 


15 


16 


1/ 


la 


19 


£2 


A/arc  BORDRY,   Délin. 


13-  Ceinture  de  Sièges  Louis  XIV.  -  i4.  Régence.  -  15-1 

18-22.   Louis  XVI. 

-    161    — 


5-17.  Louis  XV. 


DOSSIERS 


PL.     II 


30-36.  Dossiers  de  Sièges  Louis  XVI. 


163   - 


PLANS  DE 


37-43.   Plans  de  Sièges  Louis  XV. 


164   — 


IÈGES 


Pl.    III 


50 


44-50.   Plans  de  Sièges  Louis  XVI. 


165 


PLANS  hl 


51.    Paphose.     -  f,2.  Canapé.  --  53.   Banquette.  —  54.  Confident. 

166   — 


GRANDS  SIÈGES 


Pl.    IV 


D 


SS 


^ 


56 


S/ 


58 


0=r 


o 


^ 


55.   Marquise.   —  56.  Ottomane.  —  57.  Veilleuse.  —  58.   Sopha. 

167 


PIEDS  DE   TABLEl 


59-60.    Pieds  de  Tables  Louis  XIV  et  Régence.  —  61-63.   Louis  XV. 
71-73.  Pieds  de  Consoles  Louis  XV. 

—  t68  — 


CONSOLES 


Pl.  V 


64-70.  Pieds  de  Tables  Louis  XVI.—  74.  Console   Louis  XVI. 


169 


CONSOLES  E 


L 


78 


J 


75.  Dessus  de  Console  Louis  XV.         76-79.  Dessus  de  Console  Louis  XVI. 


I/O 


PL.  VI 


81 


80.  Table  rognon.  --  81.  Table  Louis  XV.  —  82.  Table-Toilette. 


IJI 


CONSOLES  E 


85 


85 


[ 


86 


"H. 


s* 


83.  Console  Louis  XV.  —  84.  Commode-toilette  Louis  XVI. 
85-86.  Consoles  Louis  XVI. 


172   — 


I  MODES 


1Y.    \  Il 


87-90.  Commodes  Louis  XVI. 
-  !73  - 


ORNEMENTS  E 


91.   Feuilles  de  refend.  —  92-   Feuilles  d'eau.   —93-   Rais  de  cœur- 
94.  Postes  feuillées.  —  95-  Grecque.  —  96.  Piastres. 

—   174   — 


MOULURES 


Pi..   VIII 


97-   Entrelacs.  —  98.  Rubans  tortillés.  —  99.  Chapelet  de  perles  et  fleurons. 

100.   Baguette  de  lauriers.  —  101.   Rubans  et  feuilles  de  chêne. 

ro2.   Baguette  a  nœuds  de  rubans. 


175   — 


MOTIFS    DE 


103-105.  Motifs  de  sculpture  Régence.     -  106-108.  Motifs  de  sculpture 

Louis  XV. 


176 


SCULPTURE 


Pl.    IX 


115 


loi  ifs  de  sculpture  Louis  XVI   :    109.  Panier.  -  no.   Vase  d'ornement,  -ni.  Torche 

ET    CARQUOIS.    112.   POMME  DE   PIN.  —   113.    ROSACE.    --    II4.   NŒUD  DE  RUBAN. 


177    - 


GARNITURES 


115-116.  Poignées  Louis  XV.  —  117.  Poignée  Louis  XVI. 

120.  Sabot  Louis  XVI. 


118-119.  Sabots  Louis  XV. 


—   178 


DE    BRONZE 


Pl.   X 


122-123.  Motifs  d'angle  louis  XVI.  —  121.  Poignée  et  entrée  de  serrure  Louis  XVI. 
124.  Entrée  de  serrure  Louis  XV.  —  125.  Entrée  de  serrure  Louis  XVI. 


179  - 


B.  -  EXÉCUTION  DE  MEUBLES  DU  XVIII1   SIÈCLE 
D'APRÈS  LES  DOCUMENTS  DE  LÉPOQUE 


-  183 


PL.     XII 


i    Chaise  Régence  (Roubo).  —  2.  Chaise  a  la  reine  Louis  XV   (Roubo). 
3.  Chaise  ovale  Louis  XVI  (Roubo).  --  4-  Fauteuil  en  cabriolet  Louis  XVI  (LalondeH 

-   184  - 


Pl.   XIII 


i.  2.  3.  Fauteuil  carré,  Fauteuil  a  anse  de  panier.    Fauteuil  a  panneaux  Louis  XYI 

(Lalonde) . 

185   - 


Pl.   XIV 


1-2.  Fauteuil  de  cabinet  Louis  XV  (Roubo).  —  3-4.  Fauteuil  de  cabinet  gondole 
Fauteuil  sur  pivot  Louis  XVI  (Lalonde). 

—   186  — 


Pl.   XV 


1-2-3-4.    Bergère  droite,  Bergère  a  la  Turque,  Bergère  en  cabriolet, 
Bergère  a  joue  Louis  XVI  (Lalonde). 

—    187   — 


Pl.   XVI 


i.   Bergère   Louis  XV-Louis   XVI    (Lucotte).   --    2.    Demi-Canapé   Louis  XV  ou 
Marquise  (Lucotte).  —  3.    Duchesse  a  bateau  Louis  XV-Louis  XVI    (Lucotte). 

—    188   - 


189 


> 

X 


—  190 


CI    — 


>  i 


Pl.   XX 


1-2.  Veilleuse  a  la  Turque  et  Paphose  Louis  XV   (Roubo). 
3.  Veilleuse  Louis  XVI   (Roubo). 

-    I()2    - 


Pi..      XXI 


i.  Lit  de  repos  Louis  XV  (Roubo).        2.  Lit  de  repos  a  l'Italienne 

Loris   XV-Louis  XVI    (Lucotte). 

—   193   - 


l'i.    XXII 


i.   Lit  a  trois  dossiers  Louis  XVI    (Lalonde). 
2.  Lit  de  repos  a  la  Turque  Louis  XVI   (Lalonde). 

~   194  — 


Pl.  XXIII 


l.ii    a  colonnes  Louis  XV   (Roubo). 


195  - 


Pl.    XXIV 


Lit  a  la  Duchesse  Louis  XVI  (Lalonde). 


iq6 


-  197 


-   ro8 


içq  - 


-    200    - 


Pl.    XXIX 


i.  Table  de  brelan  Louis  XV  (Roubo).  —  2.  Table  de  tric-trac  Louis  XVI  (Lalonde). 


201 


Pl.   XXX 


i.  Table  a  écrire  Loris  XV-Louis  XVI    (Roubo). 
2.  Secrétaire  a  archives  Louis  XV  (Roubo). 


202 


203 


204 


Pl.    XXXI II 


i.  Table  de  toilette  ouvrante  Louis  XV  (Roubo).  —  2.  Table  de  toilette  Loris  XVI 
(Lalonde).  --  3-4.  Guéridons  Louis  XV    (Roubo). 


~   205 


Pl.   XXXIV 


i.  Table  de  nuit  Louis  XV  (Roubo).  —  2.  Chiffonnière  carrée  Louis  XV  (Roubo). 
3.  Table  de  nuit  Louis  XVI  (Lalonde).  —  4.  Chiffonnière  ronde  Louis  XVI  (Lalonde 

—   206   — 


-  207 


M 


208 


PL.    XXXVII 


Consoles  Louis  XVI  (Delafosse) . 


-  209 


210 


-   211    - 


1-2.  Bas-de-Buffets  fixes  Louis  XVI    (Boucher). 


212 


21 


Pl.   XLII 


i-2.  Commode  Louis  XV  (Roubo).  *—  3.  Encoignure  Louis  XVI  (Laîonde). 


214  - 


Pi  .    XLII1 


1-2.  Commode  cintrée  ki  commode  i..\  pied-de-biche  Louis  XV]  (Lalonde). 


215  " 


Pl.    XLIY 


i.  Petite" ^Commode  Louis  XVI   (Roubo). 
2.  Commode  carrée  ou  Garde-Robes  Loris  XVI    (Lalonde). 

—  216  — 


-    21/ 


PL.  XI AI 


Motifs  de  marqueterie  Louis  XV-Louis  XVI   (Roubo). 


218 


Pl.  xlvii 


Motifs  de  Marqueterie  Louis  XV-Louis  XVI   (Roubo). 


219   — 


Pl.   XI. VI II 


Cannage  de  siège  Louis  XV   (Roubo). 


—    220    — 


Pl.  xlix 


Garnissage  d'un  siège  Louis  XV   (Radel). 


221 


(  onjèiliïr  <  l\rnucr   tj entrai 

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A.    P. 


NOTE  DE  V EDITEUR 

11  nous  a  paru  intéressant  de  joindre  à 
1  ouvrage  de  JV\.  Clouzot  un  Xvépertoire 
des  Ebénistes  du  jL  VIIIe  Oiècle,  établi 
par  les   soins  de  notre  service  de   rédaction. 


13 


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D      II 


TROISIEME    PARTIE 


RÉPERTOIRE  DES   ÉBÉNISTES 
DU  XVIIP  SIÈCLE 


13 


NOTA 


Les  renseignements  que  nous  donnons  ici  ont  été  puisés  dans  d'impor- 
tants ouvrages  sur  le  Meuble,  tels  que  : 

Champeaux  (A.  de),  Le  Meuble.  Paris,  1885,  t.  II,  1  vol.  illustré. 
Champeaux  (A.  de),  Le  Portefeuille  des  Arts  décoratifs.  Paris,   1888-1908, 

10  vol.  in-folio. 
Champeaux  (A.  de),  L'Art  décoratif  dans  le  vieux  Paris.  Paris,  1898,  1  vol. 

in-40  illustré. 
Havard  (H.),  Dictionnaire  de  l'Ameublement  et  de  la  Décoration  depuis  le 

XIIe  siècle  jusqu'à  nos  jours.  Paris,  1887-1890,  4  vol.  in-40  illustrés. 
Guiffrey  (J.),  Inventaire  général  du  Mobilier  de  la  Couronne  sous  Louis  XIV. 

Paris,  1885-1886,  2  vol.  in-8°  illustrés. 
Molinier  (E.),   Le  Mobilier  au  xvne  et  au  xvme  siècle.  Paris,  1898,   1  vol. 

in-40  illustré. 
Vial  (Henri),  Marcel  (Adrien)  et  Girodie  (André),  Les  Artistes  et  décora- 
teurs du  Bois    (Bibliothèque  d'Art  et  d'Archéologie,    à  Paris,  rue  Spon- 

tini). 


TROISIÈME    PARTIE 

REPERTOIRE   DES   EBENISTES 
DU   XVIII*  SIECLE 


Abel  (Philippe),  rues  des  Boucheries-St-Germain  et  Guizarde.  —  1778. 

Aimonet  (Jean-Claude-Isidore),  rue  des  Cordiers.  —  1777- 

Alexandre  (Jean- Alexis),  rue  des  Fossés-Monsieur-le-Prince.  - —  1753. 

Allard  (Pierre),  rue  de  Cléri.  —  1761. 

Alluine  (Louis-Nicolas),  rue  du  Cygne.  —  1782. 

Amiot  (Hubert),  rue  St-Victor.  —  1781. 

Ancelet  (Denis-Louis),  rue  St-Nicolas,  Faubourg-St- Antoine.  —  1766. 

André  (Pierre),  rues  Neuve-St-Martin,  St-André-des-Arcs  et  Mâcon.  —  1777- 

Andrieu  de  Benson. 

Andru  (Alexandre),  rues  Neuve-St-Martin,  du  Ponceau  et  Meslay.  —  1774. 

Andry.  Vécut  sous  le  règne  de  Louis  XVI.  Voir  collections  privées  :  Turenne 

(Vicomte  de)  :  bureau  à  cylindre;  Doucet  (Jacques)  :  tabouret  de  pied, 

signature  à  l'encre  :  Andry. 
Angomard  (Joseph),  rue  Chariot.  —  1763.    Il  y  eut  trois  autres  Angomard. 
Angot   (Jacques),   passage  de  l'Hôtel-Lesdiguières.  —   1743- 
Anselin  (Jean-François),  rue  Betizi.  —  1779.  Donna  à  Roubo  l'idée  de  la 

machine  à  canneler  les  bois  de  plaquage. 
Antoine  (Claude),  rues  des  Mathurins  et  St-Hilaire.  —  1779- 
Antoine      (Jean-Baptiste),  rue  des  Fossés-Monsieùr-le-Prince  et    place  de 

l'Estrapade.  —  1768.  Il  fut  député  de  la  corporation  et  menuisier  de 

l'Hôtel  de  la  Monnaie. 
Arguyot.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. — Rues  Cloche-Perce  et  St- Antoine. 
Armand  (Henri),  rue  de  la  Roquette.  —  1766. 
Armand  (Noël),  rue  de  Lappe.  —  1767. 
Armand   (Jean-Baptiste-François).  —  Paris,  xvme  siècle.   Grande  rue  du 

Faubourg-St-Antoine. 
Armant  (Jacques),  rue  du  Faubourg  St-Antoine,  cour  St-Louis.  —  1763. 

—  225  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Arnoult.  —  Paris,  xviii6  siècle,  époque  Louis  XV.  Constructeur  de  la 
table  mécanique  des  petits  appartements  de  Versailles  dit  «  Buffet 
mouvant  »  et  du  fauteuil  volant  ou  ascenseur  fait  pour  Mme  de  Pom- 
padour. 

Arnoult  (Jacques-Benoît- Baptiste),  rue  du  Vert-Bois.  —  1782. 

Arselière  (Gérard- Jean),  rues  du  Temple,  du  Petit-Lion,  St-Sauveur  et 
de  Tracy.  —  1784. 

Astel  (Antoine),  petite  rue  Taranne  et  rue  Princesse.  —  1778. 

Aubert  (Charl es-François),  rue  de  la  Vannerie.  —  1708. 

Aubin  (Jean- Julien),  rue  et  Faubourg  St-Denis.  —  1777. 

Aubry  (Louis),  rue  de  Grammont.  —  T774-  Voir  collections  privées  :  Du- 
rand :  petite  table.  Piot  :  commode  avec  têtes  de  béliers  en  bronze.  Il 
signait  :  L.  Aubry  ou  L.  Aubry  M.-E. 

Audry  (Jacques),  rue  de  Lappe.  —  1777- 

Aufrère.  —  Époque  Louis  XV.  Marqueteur  de  plusieurs  maisons  royales. 

Auguet.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 

Aumont  (Louis),  rue  et  cul-de-sac  du  Paon.  —  1784. 

Auvigne  (François),  rue  Verderet.  —  1755- 

Auvigne  (Jean-Baptiste),  rue  de  Verneuil.  —  1783. 

Avisse  (Guillaume),  rues  Ste-Barbe,  Neuve-St-Étienne  et  du  Faubourg 
St-Denis.  —  1743. 

Avisse  (Jean),  rue  de  Cléri.  —  1745- 

Avril  (Etienne),  rue  de  Charenton.  —  1774.  Dit  «  l'Aîné  ».  On  lui  attribue 
deux  suites  de  cahiers  de  vases.  Voir  Musée  de  Fontainebleau  :  armoires 
basses  en  acajou  ornées  de  plaques  en  biscuit  de  Sèvres.  Voir  collections 
privées  :  Mirault,  Séné,  etc.  Il  signait  :  E.  Avril. 

Avril  (Jean-Denis),  dit  le  Jeune.  —  Paris,  xvuie  siècle,  à  «  La  Boule 
blanche  »,  grande  rue  du  Faubourg  St-Antoine. 

Avril  (Pierre).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  de  Charenton. 

Azambre  (Antoine-Joseph),  rues  de  Bondy  et  du  Faubourg  du  Temple.  — 
1776. 

Aztigues  (Antoine).  —  Paris,  xvne  siècle.  Marqueteur.  Il  travailla  dans 
l'atelier  d'André-Charles  Boulle. 


B 

Bachard  (Edme),  rue  de  la  Vieille-Monnaie.  —  1778. 

Bacon  (Jacques),  rues  Neuve-des-Mathurins,  Feydeau  et  du  Faubourg- 
Montmartre.  —  1767. 

Badin  (Jean),  rues  Mau conseil,  des  Fourreurs  et  Cloître  Ste-Opportune  et 
Mauconseil.  —  1755. 

Baillete  (François),  rue  de  Clichy.  —    1701. 

—  226  — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Baiixete  (François),  rues  St-Honoré,  Neuve-des-Mathurins,  Tiron  et 
Chaussée-d'Antin.   —   1761. 

Bailliot  (Jean- Baptiste),  rue  et  barrière  de  Sève  (Sèvres).  —  1780. 

Bailly   (Louis),   Chaussée-d'Antin.  —    1767.   Il  y  eut  plusieurs  Bailly. 

Bajot  (François-Louis),  rue  de  Bourgogne.  —  1760. 

Bajot  (Jacques),  rue  de  la  Vieille-Draperie.  —  1738. 

Baland  (François),  rue  de  la  Grande-Truanderie.  —  1782. 

Ballet  (Louis-Marie),  fut  nommé  en  1781  ébéniste  des  Gobelins  sous  Œben. 

Balmat  (Nicolas-Michel),  rues  de  la  Calandre,  Oignard,  des  Deux-Écus, 
Neuve-St-Laurent,   et  Ste-Appoline.   —   1760. 

Balny.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  du  Faubourg  St- Antoine . 

Balton  (Antoine).  Époque  de  Louis  XVI,  rue  Montmartre. 

Balu   (Benoît),  rue  GeoSroy-l'Asnier.  —  1772. 

Bara  (Nicolas- Antoine),  1736. 

Barascud  (Pierre),  rue  des  Petits-Carreaux.  —  1788. 

Barbault   (Jean-Antoine- Joseph),   rue  Mouffetard.   —   *774- 

Barbier  (François),  rues  Grange-Batelière  et  St-Georges.  —  1781. 

Barbotin  (Joseph),  rue  des  Poulies.  —  1785. 

Baron  (Pierre-François),  rues  de  Bièvre  et  Boucherat.  —  1764. 

Baron  (François)  rue  de  l'Échaudé.  —  1785. 

Barratjlt  (Joseph),  rue  Traversière,  Faubourg  S  -Antoine.  —  1768. 

Barré.  —  Paris,  xvme  siècle.  Marqueteur,  cours  des  Fontaines,  au  Palais- 
Royal. 

Barreau  (Étienne-0 vide) .  —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  de  Charenton. 

Barthélémy  (Charles),  rues  Mondétour  et  des  Petits-Champs-St-Martin.  — 
1777.  Voir  ses  meubles  collection  de  Mme  Sluys. 

Bary  (Louis-François),  rue  Beaubourg.  —  1772. 

Bary  (M.).  —  Paris,  XVIIIe  siècle.  Voir  collection  privée  Clifden  (Vicomte). 
Il  signait   :   M.  Barry  M.  E. 

Bary    (Thomas).   —   Paris,    xvme   siècle.    Rue   du    Faubourg  Poissonnière. 

Bas  (Jean- André),  rue  et  Faubourg  Montmartre.  —   1787. 

Basset  (Jean),  place  Cambray  et  rue  St-Jean-de-Latran.  —  1774- 

Bassin  (Pierre- Joseph),  rue  du  Faubourg  St- Antoine.  —  1762. 

Bastin  (Pierre- Joseph),  rue  du    Faubourg  St-Antoine.  —  1762. 

Bastin  (Simon),  rue  de  Bourgogne.  —  1774. 

Bastier  (Jean-Baptiste),  cul-de-sac  Basfour.  —    1746. 

Baudet  (Louis- Antoine-Martin),  rue  St-Antoine.  —  1770. 

Baudin  (Noël),  rue  du  Faubourg  St-Martin.  —  1763. 

Baudon-Goubaut.  —  Paris,  xviue  et  xixe  siècles.  Substitua  l'orme  noueux 
aux   bois   d'Amérique.     Cour   des    Petites -Écuries,    Faubourg-St-Denis. 

Baudoux  (Dieudonné),  rue  des  Filles-du-Calvaire.  —  1788. 

Baufre  (Noël-François),  rue  des  Vieilles-Tuileries.  —  1753- 

Baugrand  (Pi erre- André),  rues  des  Canettes  et  Princesse.  —  1761. 

—  227  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIIIe  SIÈCLE 

Beaugrand  (Jean),  cul-de-sac  de  la  Guisarde  et  rue  des  Canettes.  —  1766. 
Bavant  (Jean- Jacques) .  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  Rues  de  la  Sourdière 

et   St-Roch. 
Bauve  (Mathieu  de),  rue  de  Cléri.  —  1754- 
Bayer    (Christophe-Wolfgang).    —    Paris,    xvnie    siècle. 
Bayer      (François),  rues  St-Honoré,  de  Taranne,  du  Vieux-Colombier   et 

Montmartre.    —    1764.     Ébéniste-marqueteur.    Voir    Musée   de    South- 

Kensington   :   petite  table   à  ouvrage  et  collection  privée  Gauchery. 

Il     signait  :  F.    Bayer  M.  E. 
Beaucaisnes   (Romain),     rues  des  Petits-Champs-St-Martin,  Poissonnière  et 

des  Petits-Carreaux.  —  1773- 
Beauce  (Louis-Laurent),  rues  du  Faubourg-St- Antoine,  St-Honoré,  passage 

St-Roch.  —  1787. 
Beaudret.  —  Paris,  xvuie  siècle.  Travailla  pour  Trianon. 
Bedu  (Ignace- Chrétien),    rues  Vieille-du-Temple,  du  Harlay,  et  petite  rue 

St-Gilles.  —  1751. 
Bélanger  (Antoine),  rue  de  Cléri.  —  1773- 
Belchamp  (Etienne),  rue  du  Faubourg  St-Honoré.  —  1769. 
Belin  (François-Bernard),    rues  du  Gros-Chenet  et  Neuve-des-Mathurins.  — 

1766. 
Belin    (Sulpice- Vincent),    rues    Poissonnière    et  du   Gros-Chenet.  —   I732- 

Il  était  menuisier  du  duc  d'Orléans. 
Bellanger-Pauh.    Époque  Louis  XVI.   Rue  St-Martin.  V.   marque.   Voir 

Musées  :  Château  de  Windsor,  deux  cabinets  en  laque,  ornés  de  bronzes 

et  de  plaques  de  porcelaine  de  Sèvres.  Il  signait  :  Bellanger-Pauh,  rue 

St-Martin,  n°  41  à  Paris. 
Bellangé  (Pierre- Antoine),    rue  Neuve-Porte-St-Denis.   12  Prairial   an  XL 

Breveté  du  garde-meuble  de  la  couronne  sous  la  Restauration,  il   meubla 

le  Pavillon  de  St-Ouen. 
Bellangé.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  Voir  Musée:  Château  de  Windsor, 

cabinet    orné    de   plaques    de    Sèvres.    Signé  :    Bellangé,  33,   rue  des 

Marais,  Paris. 
Bellet  (Jean),  rue.de  Lappe.  —  1750. 

Bellet  (Jean-Baptiste),  rue  de  Lappe.  —  1782.  Probablement 'fils  du  pré- 
cédent. 
Bellicard  (Guillaume),  rue  du  Faubourg-St-Martin.  —  1748. 
Bellu  (Antoine),  rue  de  Paradis,  près  St-Lazare.  —  1783. 
Bernard   (Jean-Bapt.-Mich.),  rues  de  Grenelle,  du  Bacq  et  du   Faubourg- 

St-Honoré.  —  1769. 
Benard  (Louis-Siméon),  rue  du  Four-St-Honoré.    —  1778. 
Benard   (Pierre-Nicolas),  rue  du  Temple.  —   1777- 
Benéens.    —    Paris,    rues  de  la  Voirie   et  du    Faubourg  St-Denis.  —  1765. 

—  228  — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Beneman  (Jean-Guillaume),  rue  Forest,  1785.  Venu  probablement  d'Alle- 
magne, travailla  pour  la  Cour  dès  1786  et  établit  des  boutiques  au  garde- 
Meuble,  à  Fontainebleau,  à  Compiègne.  Ses  meubles  sont  lourds  et 
riches,  le  plus  souvent  en  acajou  orné  de  cuivres.  Il  remplaça  Riesener 
comme  ébéniste  de  la  Cour  et  fit  pour  Marie-Antoinette  le  mobilier 
du  château  de  St-Cloud.  Il  travailla  pour  les  châteaux  de  Choisy,  Com- 
piègne, Rambouillet,  pour  Mme  de  Polignac  au  château  de  Fontainebleau, 
pour  le  service  du  contrôle  général  au  château  de  Versailles.  Sous  le 
Directoire,  Beneman  travailla  pour  Collignon,  marchand  de  meubles. 
Voir  Musées  :  château  de  Compiègne  :  bureau  plat  en  acajou, 
bronzes  ciselés  et  dorés;  château  de  Fontainebleau  :  commode  en  bois 
de  rose  ornée  de  cuivres  ciselés  et  dorés;  Louvre  :  grand  meuble  d'appui 
en  acajou,  orné  de  cuivres  ciselés  et  du  monogramme  de  Marie-An- 
toinette; commode  en  acajou  à  trois  panneaux,  ornée  de  cuivre  et  de 
bronzes  verts,  commode  en  acajou  ornée  de  cuivres  et  de  plaques  en 
biscuit  de  Sèvres,  etc.  A  Londres,  collection  Wallace  :  commode  en 
acajou.  Voir  aussi  collection  privée  Kakn  (Rodolphe).  Il  signait  : 
G.  Beneman  et  G.  Beneman  et  I.  J .  Stockel. 

Benoît  (Jean-François),  rue  de  Seine.  —  1776.  Il  y  eut  plusieurs  Benoît 
ou  Beooist. 

Bergeman  ou  Bergmann  (Johann-Friederich).  Époque  de  Louis  XVI. 
Il  travailla  à  l'atelier  de  G.  Trost. 

Bergez  (Adrien-Innocent),  rues  Gaillôn  et  de  Grammont.  —  1764. 

Bernard  (Jacques),  rues  des  Fossés  -  St-Germain-T  Auxerrois,  Notre-Dame- 
des-Victoires  et  Jocquellet.  —  1760.  Employa  la  marqueterie,  les  appli- 
cations de  bronze  ciselé  et  des  plaques  de  porcelaine  de  Saxe.  Souvent 
cité  dans  les  ventes  anciennes. 

Bernard  (Pierre),  rue  de  Lappe.  —  1766.  Voir  collection  privée  Blagé  : 
bureau  toilette,  de  la  collection  privée  Sempé  :  bergère  et  chaise  Louis  XV . 
Il  signait  :  P.  Bernard  ou  P.  Bernard,  ébéniste. 

Bernard,  rue  de  la  Roë,  à  Angers.  Époque  de  Louis  XVI.  Facteur  de  forte 
piano  et  de  meubles  en  ébène  et  en  bois  étrangers.  Il  y  eut  plusieurs 
autres  Bernard  ébénistes-menuisiers  et  sculpteurs  sur  bois. 

Bernier  (Balthazard),  rue  de  la  Huchette.  —  1787. 

Berriar   (Guillaume),   rues  des   Petits-Carreaux   et   Neuve-St-Germain .   — 

1773- 
Berthault  (Jean-Louis),  rue  Galande,  cul-de-sac  du  Paon  et  rue  St-Benoît. 

1759- 
Berthereau    (J.-Hugues),    nie   Neuve-St-Augustin.    —    1748.    Il   travailla 

à  la  Chambre  et  au  cabinet  du  roi  au  château  de  Choisy. 
Bertier  ou  Berthier  (Pierre),  rue  Neuve-St-Martin.  —  1778. 
Berton    (Valentin-Noël),  rue  de  Cléri.  —  1757- 

—  229  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Bertrand  (Jean-Nicolas),  enclos  St-Denis-de-la-Chartre  et  rue  aux  Fèves. 
1764. 

Bertrand  (Jean-Pierre),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  1775- 

Bertrand  (Nicolas),  dans  St-Denis-de-la-Chartre.  —  1770. 
Il  y  eut  d'autres  Bertrand  ébénistes  et  menuisiers. 

Besset  (Jean-Pierre),  rues  de  l'Échiquier  et  du   Faubourg-St-Denis.  —  1787. 

Bessolle  (Guillaume),  rue  et  Faubourg-St-Denis.  —  1782. 

Besson  (Charles),  rue  Neuve-St-Martin.  —  1758. 

Besson    (Henri),    rue    St-Denis.   —    1782. 

Bettmann.  —  Paris,  xvme  siècle.  Travailla  pour  le  château  de  Compiègne. 

Beury    (François),    rue  et  Faubourg-St-Honoré.  —  1772. 

Biennais.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  Au  «  Singe  violet  »,  rue  St-Honoré. 
Ébéniste  et  orfèvre  de  leurs  Majestés  les  rois  de  Hollande  et  de  West- 
phalie.  Il  exécuta  des  nécessaires  et  des  coffrets  pour  Napoléon  Ier 
et  la  Cour.  Il  signait  :  Biennais- Violet,  rue  du  Singe,  à  Paris. 

Billion  (Mathieu),  rues  du  Faubourg-Montmartre,  Cloître  St-Jacques- 
l' Hôpital  et  rue    des    Petits-Carreaux.   —    1765. 

Biochet  (Pierre),  rue  de  Mazière.  —  1774- 

Bircklé  (Jacques),  rue  St-Nicolas,  Faubourg-St- Antoine.  —  1764.  Il  y  eut 
plusieurs  Bircklé,  ébénistes  ou  menuisiers  dont  l'un  signait  :  A .  Bircklé. 
Il  signait  /.   Bircklé. 

Birkel  (Frédéric),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  1786.  Il  était  originaire 
d'Alsace. 

Bizet  (Jean-Philippe),  rue  et  Faubourg  Montmartre  et  rue  Bergère. —  1768. 

Bizet  (Michel-Philippe),  rue  du  Faubourg-Montmartre  et  passage  du  Sau- 
mon. —  1741. 

Blaise  (Louis-François),  rue  du  Four-St-Germain.  —  1773- 

Blancard  (Jean-Nicolas),  rue  de  Cléry.  —  1777. 

Blancart  (François-Louis),  rue  St-Sauveur.  —  1777. 

Blanchard  (Etienne),  rue  du  Faubourg-St-Antoine.  —  !757- 

Blanchard  (Jean-Nicolas),  rues  de  Cléri  et  Ste-Barbe.  —  1771- 

Blondeau  (Louis),  Montagne-Ste-Geneviève.  —  *777- 

Blot  (René),  rue  des  Filles- du- Calvaire.  —  1756. 

Blu  (Pierre),  rue  d'Arcis  et  rue  Marivaux-St- Jacques,  cours  St-Pierre.  — 
1782. 

Blucheidner  (Georges-Pierre- Auguste),  rue  du  Temple.  —  Époque  de 
Louis  XVI.  On  retrouve  sa  signature  sur  une  curieuse  estampille  d'un 
meuble  sorti  de  l'atelier  de  son  patron  J.-G.  Frost.  Il  y  ajoute  avec 
son  collègue  Bergmann  ces  mots  :  «  Nous  avons  bu  autant  de  pintes  de  vin 
que  le  bureau  pèse  de  livres.  Les  ouvriers  :  Johan  Friedrich  Bergemann, 
Georges-Pierre- Auguste  Blucheidner,  24  novembre  1787  ». 

Bocage   (L.-Jean-Jacques),   rue  Traversière-St-Honoré.  —   1781. 

Bocquet  (Jean-Louis),  rues  Guénéguand  et  Mazarine.  —  1778. 

Bofredon  (François-Léon),  rue  Christine.  —  1786. 

—   230  — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Boichod  (Pierre),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  A  là  «  Boule  Blanche  ».  — 

1769. 
Boileau  (Philippe),  rues  Pastourelle  et  de  Limoges.  —  1787. 
Boisoux,  rues  Montmartre  et  des  Prouvaires.  —  1760.  Devint  syndic  de  la 

communauté. 
Boissier  (Pierre-Martin-Dominique),  dans  l'Hôtel  Royal  des   Invalides.   — 

1772. 
Bolten  (Henri),  rues  Montmartre  et  Neuve-St- Augustin.  —  *774-  H  était 

originaire  de  la  Gueldre. 
Bondin,  rue  Traversière-St-Antoine.  Époque  de  Louis  XV. 
Bonna  (Jean),  rues  de  la  Cossonnerie  et  Tiquetonne.  —  1770- 
Bonnamy  (Joseph),  rues  de  la  Limace  et  Neuve-St-Nicolas.  —  1763. 
Bonnamy  (Pierre),    rues  Aubry-le-Boucher  et  St-Denis.  —  1781. 
Bonnard  (Jean),  rue  St-Honoré.  —  ^777- 
Bonneau  (Claude),  rues  des  Moineaux,  St-Landry    et  Verte-à-la- Vacherie.  — 

1770. 
Bonnemain  (Antoine),  rue  St-Nicolas,  Faubourg  St-Antoine.  —  1753- 
Bonnemain  (Pierre),  rue  Traversière,  Faubourg  St-Antoine.  —  1751- 
Bontemps  (Pierre-François),  rues  St-Bernard  et  des  Grands-Degrés.  —  1775- 

Il  y  eut  un  autre  Bontemps  menuisier-ébéniste. 
Bonvallet  (Claude),  rue  dArgenteuil.  —  1765. 
Bordin  (Christophe-Isidore),  rue  d'Anjou.  —  xvme  siècle. 
Borel  (François-Moyse),  rue  Chariot.  —  1752.  Syndic  en  1777.  Auteur  de 

la  Bibliothèque  et  des  stalles  de  l'Abbaye  de  St-Denis. 
Borv  (Louis-François),  rues  du  Cimetière-St-Nicolas  et  Beaubourg.  —  1772. 
Bossuge  (Pierre-Marie-Michel),  rues  de  la  Lanterne  et  St-Bon.  —  1777- 
Bottin  (Henri).  —  Paris,  xvme  siècle. 
Boucault  (Guillaume),  rues  Ste-Marguerite,  St-Antoine  et  de  Charonne.  — 

1766. 
Boucault  (Jean),  rue  du  Faubourg  St-Martin.  —  1728. 

Il  signait  :  /.  Boucault.  Il  y  eut  un  autre  Boucault  ébéniste. 
Boucher  (Denis),  rue  des  Petites-Écuries-du-Roi.  —  1783. 
Boucher  (Mathias-Nicolas),  rue  de  Poitiers.  —  1770. 
Bouchet  (Denis),  rue  des  Petites-Écuries-du-Roi.  —  1783. 
Boudar  (Marin),  enclos    du  Temple  et  tue  du  Pont-aux-Choux.  —  1789. 
Boudin    (Léonard),     rues  Traversière,   Cloître-St-Germain-l'Auxerrois,   Fro- 

menteau.  —   1761.   Il  tenait  un  grand  magasin  de  meubles.  Créateur 

des  tables  rondes  à  sujet  chinois  dites  «  à  la  Jésuite  ».  Ses  meubles  sont 

décorés  d'une  fine  marqueterie  et  leurs  pieds  sont  ornés  d'ornements 

de  bronze  ciselé. 

Voir  collections  privées  :  Beurdelay,  petit  chiffonnier  ;  et  Durand,  table 

de  nuit.  Il  signait  :  Boudin. 
BouÉ   (Jean),   rue  du  Petit-Bacq.  —   1778. 
Bouillier  (Louis),  rues  des  Prouvaires  et  Montmartre.  —  1756. 

—  231  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Boulard  (Jean-Baptiste),  rue  de  Cléri.  —  1755  (marque).  Il  travailla  pour 
le  garde-meuble  royal  et  pour  celui  du  comte  d'Artois  à  Bagatelle. 
Beaucoup  de  ses  meubles  ont  passé  dans  des  ventes.  Il  signait  :  J.-B. 
Boulard. 

Boulle    (André-Charles),  xvne  et  xvme  siècle.  Ébéniste-marqueteur. 

Il  débuta  probablement  comme  décorateur  et  sculpteur  sur  bois  à  la 
Manufacture  des  Gobelins  sous  les  ordres  de  Lebrun.  Ses  collections 
personnelles  de  meubles,  de  dessins,  d'estampes,  de  médailles,  de  livres, 
étaient  considérables  et  célèbres,  et  malgré  l'incendie  qui  détruisit  ses 
ateliers  en  1720,  il  lui  en  resta  une  grande  partie.  Il  avait  ouvert  une 
boutique  rue  de  Reims  et  avait  obtenu  deux  logements  aux  Galeries 
du  Louvre.  Il  est  le  plus  célèbre  ébéniste-marqueteur  de  l'époque  de 
Louis  XIV,  et  à  cause  de  la  série  de  ses  successeurs  ne  peut  être  séparé 
du  xvme  siècle.  Il  créa  un  mode  de  décoration  tout  particulier  avec  de  la 
marqueterie  de  bois  de  couleur,  des  incrustations  de  cuivre,  d'étain, 
d'écaillé,  de  corne,  d'ivoire,  alternant  les  motifs  d'écaillé  sur  champ  de 
cuivre  ou  vice-versa,  suivant  la  technique  italienne  et  sous  l'inspiration 
des  dessinateurs  Bérain  et  Robert  de  Cotte.  Les  œuvres  sorties  de 
l'atelier  de  Boulle  sont  innombrables.  Voir  Musées  du  château  de  Fon- 
tainebleau :  horloge  régulateur,  le  char  d'Apollon;  Conservatoire  des 
Arts  et  Métiers  :  autre  horloge  régulateur  ;  de  la  Bibliothèque 
Nationale  :  armoire  ;  de  la  Bibliothèque  de  l'Arsenal  :  horloge 
régulateur  ;  de  la  Bibliothèque  Mazarine  :  horloge,  commode  ;  de 
l'Imprimerie  Nationale  :  du  Louvre  :  bureau,  horloge,  bibliothèque, 
armoires,  cabinets,  commodes;  du  Ministère  de  la  Marine  :  horloge; 
à  Londres,  au  Musée  de  South- Kensington;  au  château  de  Windsor; 
et  dans  de  nombreuses  collections  particulières  :  Read-Richard,  A.-L. 
Lacordaire,  A.  Montaiglon,  etc.,  etc. 

Boulle  (André-Charles  II),  ébéniste-marqueteur,  xvme  siècle.  Fils  du  pré- 
cédent. 

Boulle  (Charles- Joseph),  dit  Boulle  le  Jeune,  ébéniste-marqueteur.  Fils 
d'André-Charles  Ier. 

Boulle  (Jean- Philippe),  ébéniste-marqueteur,  Paris,  xvme  siècle.  Fils 
d'André-Charles  Ier. 

Boulle  (Pierre-Benoît),  ébéniste-marqueteur,  Paris,  xvme  siècle.  Fils 
d'André-Charles    Ier. 

Il  y  eut  plusieurs  autres  Boulle  ébénistes  et  menuisiers  qui  travaillèrent 
dans  les  mêmes  traditions. 

Boullet  (Jean-Martin),  rue  Poissonnière  entre  les  deux  barrières.  —  1781. 

Boullet  (Robert),  rue  des  Gravilliers.  —  1787. 

Boully  (Benoît),  enclos  St-Sulpice.  —  1754- 

Boulongne  (Jacques-Charles),  rue  des  Quatre-Fils.  —  1768. 

Bouquerelle  (Michel),  rue  du  Dauphin.  —  1758. 

—  232   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Bourdin  (François),  rues  Mazarine,  de  Buci  et  Beurrière.  —  1773 . 

Bourgain  (Pierre),  rue  Guillaume- Isle-St-Louis.  —  1763. 

Bourgeaux    (Pierre-Nicolas),  rues  Neuve-St-Roch  et  du  Luxembourg.   — 

1773- 
Bourgeois  (Charles),  rue  Guisarde.  —  1772. 
Boussard  (Louis),  rue  Cassette,  1763.  —  Syndic  en  1783. 
Boutin  (René),  rues  de  Charenton  et  de  Charonne.  —  1754- 
Boutin  (Jacques-René),  cul-de-sac  Basfour  et  rue  du  Ponceau.  —   1782. 

Fils  du  précédent. 
Boutin  (Jean- Jacques-René),  —  Paris,  xviii6  et  xixe  siècles.  Fils  aussi  de 

René  Boutin. 
Bouvier  (Emmanuel),  rues  de  Gêvres,  des  Barres  et  du  Beaujolais.  —  1772. 
Boyaux  (Pierre),  rue  St-Denis.  —  1785,  Il  est  trinitaire  et  gagne  maîtrise. 
Boyer  (Antoine),  rue  de  Vendôme.  —  1757. 

Boyer  (François),  passage  de  Rome,  rue  des  Gravilliers.  —  1786. 
Braconnier  (Sébastien),  rue  Galande.  —  1755. 
Braye   (Jean-Michel),  rue   du  Four-St-Germain.    —   1788. 
Bréard  (Guillaume),  rues  Guisarde,  du  Pot-de-fer-St-Germain  et  place  Dau- 

phine.  —  1768. 
Bregenzer  (Mathias).  —  Paris,  xvuie  et  xixe  siècles,  originaire  de  la  Suisse, 

travailla  pour  Frost. 
Brelest  (Claude),  rue  Boucher.  —  1788. 
Bremant  (Étienne-Crespin),  rue  Beauregard.  —  1765. 
Bremant  (Etienne-François),  rues  de  Bourbon- Villeneuve  et  Beauregard.  — 

1785- 
Bremarre  (Jean- Baptiste),  rue  St-Bernard.  —  1777- 

Bremel  (Jean-Pierre).  —  Paris,  xviii6  siècle,  rue  du  Faubourg-St- Antoine. 
Breuvers  (Pierre),  rue  de  Verneuil.  —  1781. 

Bridault   (Jacques),    rues   Neuve-St-Roch,   d'Argenteuil,   et  Tiron   Chaus- 
sée d'Antin.  —  1768. 
Briois  (Jean-Claude),  Faubourg-St- Antoine.  —  1766. 
Brisset  (Joseph),  rue  des  Maçons.  —  1760. 

Brizard  (Pierre),  rues  de  Cléri  et  d'Hautefeuille.  —  1772  (marque). 
Brizard  (Sulpice),  rue  de  Cléri.  —  1762  (marque).  Voir  au  garde-meubles, 

ses  sièges  en  bois  doré. 
Brochet  (Jean- Baptiste),  rues  des  Postes  et  de  Contrescarpe.  —  1741. 
Brochet  (Pierre),  rue  St-Lazare  et  Chaussée  d'Antin.  —  1788. 
Broscolle  (Louis),  rues  St-Nicolas-du-Chardonnet  et  de  la  Corne.  —  1755. 
Broscolle  (Guillaume-Louis),  enclos  St-Jean-de-Latran.  —  1787. 
Broscolle  (Jean-Denis),  rue  Bordet.  —  1786. 
Bron  (François),  rue  du  Faubourg-St- Antoine.  —  1786. 
Brun  (Henri- Julien),  rue  du  Bacq.  —  1781. 
Brunel  (Henri),  rue  et  barrière  de  Sève,  Sèvres.  —  1763. 

—  233  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Bruns  (Jean- Antoine),  rue  St-Nicolas,  Fau bourg- St- Antoine.  —  1782. 
Bruns  (fils).  —  xvme  et  xixe  siècles,  rue  du  Faubourg-St -Antoine.  Il  fit  de 

beaux  meubles,  entr'autres  une  table  pour  la  maison  du  roi. 
Bruyant  (Saturnin),   rues  du  Grenier-St-Lazare  et  de  la  Réunion.  —  1786. 
Bûchette  (François -Henri) ,   rue  des  Orties,  Butte -St-Roch,  d'Argenteuil  et 

les  Quinze- Vingts.  —  1770. 
Buffeteau  (Jean-Louis) ,   rues  du  Paon,  St- Victor  et  des  Fossés-St-Bemard. 

—  1776. 

Bugniet  (Pierre-Roze- Joseph),  rue  de  Sèvres.  —  1783. 

Buisson  (Jean),  Cour  du  Commerce,  rues  St-André-des-Arts,  de  la  Contres- 
carpe, et  Faubourg  St-Germain.  —  1782. 

Bulté  (Nicolas- Jean-Baptiste),  rue  d'Enfer,  en  la  Cité.  —  *744- 

Bunel  (Pierre-Paul),  rue  Chapon.  —  1778. 

Buniaset  ou  Bunisset  (Jean),  rue  Montmartre.  —  1774- 

Burette.  — ;  Époque  du  Premier  Empire,  rues  Chapon- au -Marais,  de  l'Échelle 
et  St-Victor.  Il  fut  récompensé  pour  ses  meubles  en  orme  noueux  et 
autres  bois  du  pays. 

Bury  (Ferdinand),  «au  fond, de  Tarabie  ». —  1774  (marque).  Il  travailla  pour 
Frost  et  signa  des  meubles  avec  Riesener.  Il  signait  :  Ferdinand  ou 
F.  Bury,  ou  Bury. 

Butin,  rues  Jean-St-Denis-de-Jouy  et  de  Gravilliers.  —  1763. 

Butin  (Guillaume),  rues  de  la  Ville-l'Évêque  et  de  la  Madeleine.  —  1777. 

Butte  (Benoît),  rues  des  Fossés-Montmartre,  Coquillière  et  des  Saints-Pères. 

—  1767. 

Butte  (Pierre-François),    rue  Coquillière.  —  1776. 

B.V.R.B.,  ébéniste  du  règne  de  Louis  XV. 

Créateur  de  petits  meubles  cambrés  aux  fines  marqueteries,  d'exécution 
parfaite.  Auteur  d'une  belle  commode  de  l'ancienne  collection  Josse. 
Voir  Musée,  à  Londres,  de  South  Kensington  et  les  collections  privées 
Doucet  (Jacques),  Ganay  (Marquise  de),  Kann  (Rodolphe),  Vindé  (Mme), 
Vogue  (Marquis  de).  Il  signait  :  B.  V.  R.  B. 


Cabanis  (Pierre-François),  rues  du  Champ-Fleuri,  de  l'Égoût,  St-Nicolas  et 
Chaussée-d'Antin.  —  1787. 

Cabour   (Joseph),  rues  Montorgueil  et  Jean- Pain-Mollet,   1777. 

Cafier  (Louis- Joseph),  rue  St- Jacques.  —  1779- 

Cagnart  (Bernard).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  du  Faubourg-St-Antoine. 

Cagnart  (Jean). —  xvme  et  xix®  siècles,  Cour  du  Bras-d'Or,  rue  du  Fau- 
bourg St-Antoine.  Frère  du  précédent. 

Cahais  (Nicolas-François),  rue  de  Vaugirard.  —  1775. 

—   234   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Cailhot  (Gilbert),  rue  du  Poirier-St- Jacques.  —  1788. 

Caillon  (Jean),  rue  des  Vieilles-Tuileries.  —  1739- 

Caillon  (Edme),  rue  des  Rats.  —  1763. 

Caillon  (Jean),  rue  de  Ménard.  —  1763. 

Caillon  (Guillaume),  rue  Taitbout.  —  1785.. 
Il  y  eut  d'autres  Caillon  ébénistes. 

Cambier.  —  Paris,  xvine  siècle,  rue  de  Charenton. 

Camus  (Barthélemi),  rue  de  Longpont.  —  1774. 

Gengenbach  dit  Canabas  (Joseph),  rue  du  Faubourg-St-Antoine.  —  1766. 
Voir  Collection  privée  Ledoux  Lebard.  Il  signait  :  Canabas. 

Canabas  (François- Antoine  Gegenbach  dit),  rue  de  Charonne.  —  1779- 

Canabas  (François- Jean  Gegenbach  dit).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Cha- 
ronne. 

Canabas  (Pierre-Joseph  Gegenbach  dit),  fils  de  Joseph.  —  Paris,  xviue  siècle, 
rue  de  l'Étoile. 

Canaguier  (Pierre),  rues  Beautreillis  et  du  Chaume.  —  1759. 

Canny  (Jean-Baptiste),  Barrière  blanche  et  rue  Traversière,  Faubourg  Saint- 
Antoine.  —  1767. 

Capelle  (Antoine-François),  rue  de  Bourbon- St-Germain.  —  1767. 

Capitain  (Guillaume-Nicolas),  rue  St-Laurent,  —  1776. 

Capron  (Jean-Henri),  rue  St-Lazare,  près  le  Château-du-Coq.  —  1781. 

Carbillet  (Nicolas),    rues  St-Martin  et  des  Petites-Ecuries-du-Roi.  —  1769. 

Cardin  (Claude).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rues  de  Beaujolais,  du  Tem- 
ple, et  des  Filles-St-Thomas.  —  1786. 

Cardin  (Jean-Baptiste-Bernard),  rue  du  Faubourg-St-Jacques.  —  1757. 

Cardonnel  (Remy),  rues  des  Fossés-St-Germain-des-Prés  et  des  Roziers- 
St-Germain.  —  1779- 

Carel.  —  Fin  du  règne  de  Louis  XV.  Voir  Collection  privée  Topenas-Brunet. 
Il  signait  :  Carel. 

Carette  (Jacques),  rue  et  île  St-Louis,  des  Boucheries,  butte  St-Roch  et 
Faubourg  Montmartre.  —  1785. 

Carette  (Pierre),  rue  des  Boucheries-St-Germain.  —  1785. 

Carlin  (Etienne),  rue  du  Vert-Bois  et  Notre-Dame-de-Nazareth.  —  1753 
(marque) . 

Carlin  (Martin),  Faubourg-St-Antoine.  —  1766  (marque).  Ébéniste  du  Roi 
et  des  Menus  -Plaisirs.  Ses  meubles  sont  souvent  ornés  de  panneaux  de 
laque  de  Chine,  de  plaques  de  porcelaine  de  Sèvres  et  de  cuivres  ciselés. 
Voir  collections  privées  :  Rothschild  (Alfred  de),  à  Londres.  Rothschild 
(Edmond  de),  à  Paris.  Musées  :  Arts  et  métiers  :  régulateur;  Louvre  : 
commode  avec  panneaux  de  laque,  encoignures,  meuble-étagère,  régu- 
lateur, etc.,  etc.  En  Angleterre,  château  de  Windsor  :  commode  avec 
plaques  de  porcelaine  de  Sèvres,  South  Kensington  (Legs  Jones)  : 
Table  pupitre,  table  à  ouvrage,  table  d'ébène  à  panneaux  de  laque, 

—  235  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

table  à  musique.  Collection  Richard  Wallace  :  cabinet  bois  de  rose  avec 
cuivres  ciselés  et  plaques  de  Sèvres;  divers  petits  secrétaires,  table  à 
ouvrage,  armoire-commode,  etc.,  etc.  Il  signait  :  M.  Carlin  ou  Carlin  et 
J.  Pafrat. 

Caron  (André).  —  Paris,  xvme  siècle.  Voir  collection  privée  Guigne  (C), 
Lyon  :  secrétaire  bois  sculpté  et  doré  signé  :  «  composé  et  exécuté  par 
André  Caron,  ex-ébéniste,  Faubourg  St- Antoine,  33  ». 

Carpentier  (Louis-Charles),  rue  de  Cléry.  —  1772.  Il  travailla  pour  le  prince 
de  Condé  au  Palais  Bourbon  et  aux  Petits  Appartements.  Il  signait  : 
L.-C.  Carpentier. 

Carré  (Pierre-Nicolas),  au  Gros-Caillou.  —  1776. 

Carré  (Nicolas),  Cour  St- Joseph  et  rue  St-Nicolas,  Faubourg  St-Antoine.  — 
1777. 

Carré  (L.-C).  —  Paris,  xvme  siècle.  Il  signait  :  L.-C.  Carré. 
Il  y  eut  plusieurs  autres  Carré  ébénistes. 

Carte  (Pierre).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  la  Madeleine. 

Cartry  (Louis),  rues  de  la  Voirie,  Porte-St-Martin  et  de  Bondy.  —  1769. 

Casan  (Antoine),  dit  aussi  Casau  ou  Cazot,  rue  Boucherat.  —  1764. 

Casaque  (Pierre-Louis),  rues  Bergère  et  Saint-Lazare.  —  1765. 

Casau,  rue  du  Puits-de-Rome.  —  1769. 

Casau  (Antoine),  rue  Boucherat.  —  1764. 

Casier  (Louis- Joseph),  rue  St- Jacques.  —  1779- 

Catelin  (Jean-Philippe),  rue  du  Ponceau,  St-Germain-rAuxerrois  et  Fau- 
bourg St-Denis.  —  1768. 

Catelin  (Philippe),  rues  St-Germain-rAuxerrois,  Neuve-du-Luxembourg  et 
St-Honoré.  —  1758. 

Catherine  (Alexandre).  —  1781. 

Catherinet  (Jean-Baptiste),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  1776. 

Caumont  (Jean),  rue  Traversière-St-Antoine.  —  *774-  Voir  Mobilier  Natio- 
nal :  console  bois  doré.  Il  signait  :  /.  Caumont. 

Cauthion  (Nicolas).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  la  Tableterie. 

Cautin.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 

Cauvin  (Jean- Joseph),  rue  Amelot.  —  1726. 

Cauvin  (Joseph),  rues  Boucherat,  Ménilmontant  et  Amelot-au-Pont-aux- 
Choux.  —  1760. 

Cercueil  (Joseph),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  1787. 

Cerf  (Joseph-Nicolas),  rues  du  Faubourg-Montmartre  et   Thiroux.  —    1780. 

Chabault  (Jacques),  rue  des  Vieilles-Tuileries.  —  1777. 

Chainguet,  rue  de  la  Pelleterie.  —  1770. 

Chalier  (Michel),  rue  des  Prêtres-St-Paul.  —  1767. 

Challe  (Michel),  rues  du  Bout-du-Monde,  de  Bourbon -Villeneuve  et  du 
Faubourg-St-Denis.  —  1746.  Machiniste  des  Menus-Plaisirs  du  Roi. 

Chamouillet  (François),  rues  Grange-Batelière  et  Taitbout. —  1777- 

—  236  — 


RÉPERTOIRE  DES   ÉBÉNISTES 

Champion  (Denis),  rues  du  Colombier  et  de  Grenelle-St-Germain.  —  1779- 
Chanon  (Antoine-François-Joseph)   dit  aussi    Chanou,    rue    Basse,  derrière 

les  Capucines.  —  1768. 
Chantereau     (Jean-Charles),     rues     des     Canettes,     St-Denis-du-Cygne, 

Maubuée-de-Seine  et  Château-Bourbon.  —  1772. 
Chantilly.  —  Paris,  xvme  siècle. 

Chanvin  (Esprit-Michel),  rues  St-Landry  et  de  la  Juiverie.  —  1778. 
Chanvin  (Edme),  rue  de  la  Juiverie.  —  1773. 
Chaon  (Jean-Baptiste),  rue  de  la  Harpe.  —  1780. 
Chapelet  (Bernard),  rues  Bertin-Poirée  et  de  la  Vacherie.  —  1774- 
Chariot  (Nicolas).  —  Paris,  xvme  siècle. 

Charles  (Jean-Henri),  rues  de  Marivaux  et  de  la  Corderie.  —  1766. 
Charles  (Pierre- Ange),   rue  des  Rosiers-St-Germain,  près  la  Porte-St-Hcrcré. 

—  1781. 
Charlier  (Antoine),  rues  de  la  Calandre  et  Jean-1'Êpine.  —  1778. 
Charpentier  (Louis).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  des  Barres. 
Charpentier  (Pierre).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  des  Canettes. 
Charrier.  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Charenton. 
Charrière.  —  Paris,  xvine  siècle. 
Chartier    (Étienne-Louis),    rue    Neuve-des-Petits-Champs.    —    1781      Voir 

collection  privée   Delahante   :   consoles  et  petites  encoignures  bois  de 

rose  et  bronze  doré  ciselé.  Il  signait  :  Chartier. 
Chartrain   ( Jean-Isaac) .  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  la  Râpée. 
Chastellier     (Michel).    —     Paris,    xvne    siècle.    Ébéniste -marqueteur.    Il 

travailla  chez  André-Charles  Boulle. 
Château  (Louis),  rue  des  Anglais.  —  1785. 
Chatelet.  —  Paris,  xviii6  et  xixe  siècles. 
Chaumont  (Bertrand-Alexis),  rue  de  Charonne.  —  1767. 
Chaumont  (Gabriel-Philippe).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  la  Croix. 
Chauvin   (Edme),  rues  de  la  Vieille-Draperie,   cul-de-sac  St-Martial  et  de 

la  Juiverie.  —  1773- 
Chauvin  (Esprit-Michel),  rue  St-Landry.  1778. 
Chavée  (Emmanuel),  rue  des  Fossés-Monsieur-le-Prince.  —  1787. 
Chavériat.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 

Chavignan  ou  Chavigneau  (Victor- Jean-Gabriel),  rue  de  Charonne.  —  1785. 
Chayère  (Pierre).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Reuilly. 
Chazal  (Antoine),  rues  de  la  Harpe,  de  Poitou  et  St-Louis.  —  1764. 
Chazeret.  —  Paris,  xvme  siècle. 

Chazo,  rues  Montmartre,  Grange-Batelière,  au  Maire  et  Buffault.  —  1769. 
Chelu  (Pierre).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  du  Faubourg-St- Honoré. 
Chéré  (Benoît).  —  Règne  de  Louis  XV. 
Cherpitel,    rues  Basse,  derrière  les  Capucines  et  Faubonrg-St-Martin-sur- 

l'Égout.  —  1760. 
Chesneau  (Jacques),  rue  du  Bout-du-Monde.  —  1757. 

—   237  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Chevalier.  —  Paris,  xvne  et  xvme  siècles.  Travailla  au  château  de  Belle- 
vue,  puis  à  Potsdam.  Le  roi  Frédéric  lui  fit  construire  une  maison  à 
Montbijou  pour  ses  ateliers;  il  y  exécuta  des  meubles  et  des  voitures  en 
vernis  Martin. 

Chevalier  (Adrien).  —  Paris,  xvme  siècle. 

Chevalier  (Anatole),  rues  du  Grenier-St-Lazare  et  de  la  Cossonnerie.  — 
1784. 

Chevalier  (Charles),  rue  du  Bacq.  —  Paris,  xvme  siècle. 

Chevalier  (Jacques- Antoine).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  du  Fau- 
bourg St- Antoine. 

Chevalier  (Jean-Ëtienne).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  du  Fau- 
bourg St- Antoine. 

Chevalier  (Jean-François).  —   Paris,  xvme  siècle,  rue  lTsle-Notre-Dame. 

Chevalier  (Jean-François),  rue  et  Faubourg  St-Denis»et  rue  Transnonain.  — 
1783.  On  a  des  meubles  de  lui,   signés  :    Boudon  et  Chevalier. 

Chevallier.  —  xvme  siècle.  —  Il  signait  :  Chevallier. 

Chevallier  (Claude-Louis).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 

Chevassut  (Laurent),  rue  de  la  Savonnerie.  —  1772. 

Cheverot  (Jean-Marie),  Hôtel  des  Arts,  rue  du  Faubourg  St-Martin.  — 
1786. 

Chevet  (Jean),  rue  Marché-d'Aguesseau.  —  1756. 

Chevignon.  —  Règne  de  Louis  XVI.  Il  signait  :  Chevignon. 

Chevigny  (Claude),  rues  Poissonnière  et  de  Cléri.  —  1768. 

Voir  :  Tours,  Chambre  de  Commerce  :  mobilier  de  salon,  provient 
du  Château  de  Chanteloup  et  du  duc  de  Choiseul.  Collections  privées  : 
La  Rue  du  Can  (M.  de)  et  Château  de  Modave.  Il  signait  :  C.  Chevigny. 

Chevillon  (Jean).  —  Paris,  xvne  siècle.  Il  travailla  pour  la  Grande  Made- 
moiselle. 

Chicot.  —  Paris,  xvme  siècle.  Il  travailla  pour  les  Chevaliers  de  Malte  et 
pour  l'Abbaye  St- Antoine. 

Chopard  (Jean-François),  rue  des  Petites-Ëcuries-du-Roi  et  Faubourg  Saint- 
Denis.  —  1759. 

Choquet  (Claude).  —  Règne  de  Louis  XV.  Ébéniste  du  Roi  et  du  duc  d'Or- 
léans. Il  travailla  au  Palais  du  Luxembourg. 

Chosset  (Jean-Antoine),  rue  Guénégaut.  —  1776. 

Chotepot  (Simon).  —  Paris,  xvne  siècle.  Ébéniste-marqueteur  de  l'atelier 
de  Boulle. 

Choudey  (François),  rue  de  la  Petite-Truanderie.  —  1771. 

Chouillier  (Jean-François),  rues  du  Bouloi  et  du  Coq-Héron.  —  1787. 

Choure  (Jean-Baptiste),  dit  aussi  Schure,  rue  du  Faubourg  Montmartre.  — 
1775. 

Christian.  —  Paris,  xvin0  siècle,  grande  rue  du  Faubourg  St- Antoine. 

Christophe  (Ignace).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  de  la  Cerisaie. 

-  238  — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Cimethière  (François).  —  Paris,  xvme  siècle,  grande  rue  de  Reuilly. 
Claire  (Biaise-Alexis),  au  parc  Vaugirard  et  plaine  de  Grenelle.  - —  1765. 
Clairin  (René-Noël),  rue  Dauphine  et  Cour  du  Commerce.  —  1767. 
Clarot  (Jean-Charles- Joseph),  rue  Marivaux.  —  1782. 
Claude  (Jean- Baptiste),  rue  St-Nicolas,  Faubourg  St-Antoine.  —  1780. 
Clavel    (Etienne),    rue   des   Petits-Champs-St-Martin.    —    1739-    Menuisier 

du  Prince  de  Condé. 
Clavelle  (Jean-Nicolas),  rues  Montorgueil  et  St-Martin.  —  1759- 
Clef  (Dominique),  rue  de  Sèvres.  —  1782. 
Clément  (Antoine),  rue  Mouffetard.  —  1752. 
Clément  (Pierre).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  d'Anjou. 
Clément  (Pierre-Prudent),  rues  de  Sèvres  et    St-Dominique-St-Germain.  — 

1788. 
Clément  (Simon),  rues  Chariot  et  Notre-Dame-de-Nazareth.  —  1757. 
Clier  (Jean-Pierre),  rue  Grange- Batelière.  —  1771- 
Cochet  (Jean- Antoine),  rue  de  la  Pépinière.  —  1787. 
Cochois  (Jean-Baptiste).  —  Paris,  xviii6  siècle.  Il  fit  aux  Menus -Plaisirs 

pour  le  Dauphin  un  corps   de   clavecin. 
Cochois  (Jean-Baptiste),  rue  St-Honoré.  —  1770. 
Cochois  (Jean-Charles).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 
Cochois  (Sébastien),  rue  Neuve-St-Eustache.  —  1758. 
Codot  (Louis-Médéric) ,  rue  Bufîault.  —   1773- 
Coelen  (Sébastien),  rue  Neuve-St-Eustache.  —  1758. 
Coignard  (Paschal),  rue  de  Charenton.  —  1777. 
Colange  (Jean-Claude),  rues  de  Sèvres  et  des  Canettes.  —  1781. 
Colbault  (Pierre-Barthélemi),  rue  de  la  Tixéranderie.  —  1770. 
Colère.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 
Colin  (Pierre),  rues  de  l'Ourcine  et  Bordet.  —  1773. 
Collard    (Louis-Pierre).   —   Paris,    xvme   et  xixe   siècles,   rue   St-Martin    : 

division  des  Amis  de  la  Patrie. 
Collard  (Pierre-Claude).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  Grenala. 
Collet  (Edmond).  - —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Lappe,  au  Cygne  rouge. 
Collet  (Isaac),  fils  du  précédent,  rue  de  Lappe. 
Collin  (André).  —  Paris,  xvme  siècle. 

Collin  (Jean-Baptiste),  rue  de  Grenelle-St-Honoré.  —  1747- 
Collire.  —  Paris,  xviii6  et  xixe  siècles. 
Collot   (François).  —  Paris,   xvme   siècle.  —   1712.   Ébéniste-marqueteur, 

travailla  à  la  Manufacture  royale  des  Gobelins. 
Colmant  (Gilles),  rue  Grange-Batelière.  —  1786. 
Colombet,  rue  de  Sèvres.  —  1743- 

Colombet  (Jean-Baptiste).  —  Paris,  xvme  siècle.  S'associa  avec  Frost. 
Colson  (Guillaume),  rue  du  Faubourg  St-Honoré.  —  1777. 
Colson   (Jean-Aubert).  —  Paris,   xvme  siècle,    rue   Traversière,    Faubourg 

St-Antoine. 

—  239  — 

16 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Combord.  —  Paris,  xvne  siècle.  Il  travailla  pour  le  Louvre. 

Comer  (Jacques).  —  Paris,  xvne  et  xvme  siècles. 

Commeu  (Henri).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Charenton. 

Commeu  (Mathias).  —  Paris,  xvme  siècle.  Frère  du  précédent,  rue  du  Fau- 
bourg St- Antoine. 

Compiègne  (Nicolas),  rue  des  Petits-Carreaux.  —  1768. 

Contât  (Pierre- Antoine),  rues  de  Bondy  et  de  Montmorency.  —  1765. 

Coppyn.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  Il  travailla  dans  l'atelier  de  Jacob. 

Coquereau   (Jacques-Marie),  rue  de  Verneuil.  —  1758. 
Il  y  eut  d'autres  Coquereau,   ébénistes. 

Corbissier,  rue  Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle,  cul-de-sac  de  la  rue  Téve- 
not  et  rue  des  Petits-Carreaux.  —  1768. 

Cordié  (Guillaume),  rue  de  Charonne.  —  1766.  Il  signait  :  G.  Cordié  M.  E. 

Cordier  (Guillaume- Jean).  —  Paris,  xvine  siècle,  Cour  du  Commerce. 

Cordier  (Michel),  rue  de  la  Corne.  —  1782. 

Cornette  (Denis- Joseph),  rues  St-Denis  et  du  Vertbois.  —  1766. 

Cornetty  (Jean- Baptiste),  rues  de  Paradis  et  de  Bourbon- Villeneuve.  — 
1784. 

Corradi  (Guillaume).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  Ste-Mar guérite. 

Corton  (Jean).  —  Paris,  xvme  siècle,  enclos  St-Germain. 

Cossard.  —  Paris,  xvine  siècle,  rue  du  Faubourg  St-Antoine. 

Cossard  (Jean-Baptiste).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Contrescarpe. 

Cosson  (Jacques-Laurent),  rue  de  Charonne.  —  1765.  Il  signait  : 
J.-L.  Cosson.  M.  E.  Voir  Musée  Londres  :  South  Kensington  (Legs  Jones), 
petite  table  ornée  de  marqueterie  bois  et  ivoire  signée  :  Georges,  J an- 
son-Daniel  Deloose  et  Jacques-Laurent  Cosson  (marque). 

Coste  (Charles-Louis),  rue  St-Nicolas.  —  1784. 

Cotet  (Charles),  rue  de  Poitou.  —  1784. 

Cottereau  (Julien),  rue  du  Vieux-Colombier.  —  1786. 

Couart.  —  Paris,  xvine  siècle,  rue  Gît-le-Cceur. 

Couet  (Louis- Jacques),  rue  de  Bussy.  —  1774. 

Couleru  (Abraham-Nicolas),  Montbéliard  (Doubs),  xvme  et  xixe  siècles, 
né  à  Bart,  reçu  maître  en  1750.  Ébéniste  marqueteur.  Voir  Musée  de 
Montbéliard  :  coffret.  Voir  Collections  privées  Couleru  (Edmond),  secré- 
taire marqueterie.  Couleru,  coffrets.  Roux  (Mme),  commodes.  Il  si- 
gnait :  A.  N.  Couleru. 

Couleru  (Marc-David),  Montbéliard  —  xvme  et  xixe  siècles.  Fils  du  pré- 
cédent. —  1750. 

Couleru  (Georges-David),  xvuie  et  xixe  siècles,  Montbéliard,  fils  du  pré- 
cédent. Il  y  eut  plusieurs  autres  Couleru  à  Montbéliard. 

Coulon  (Jean- François),  rues  des  Marais  et  des  Petits- Augustins.  —  1752. 

Coulon,  rue  Princesse.  —  1760. 

Coulon,  rue  Princesse.  —  1766. 

—  240  — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Coulon,  rue  Plâtrière,  au  bureau  de  l'Isle.  —  1751. 

Coulon  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  Princesse.  A  la  déposition  de  son  bilan, 

on   peut   constater  qu'il  avait  une  grande  et  aristocratique  clientèle. 

Il  y  eut  plusieurs  autres  ébénistes  du  nom  de  Coulon. 
Courdin  (J.).  Règne  de  Louis  XV.  Voir  au  Château  de  Windsor  ses  fauteuils. 

Il  signait  :  /.  Courdin. 
Courtois  (Nicolas-Simon),  rue  de  Charonne.  —  1766. 
Cousin  (Jean),  rue  de  Bièvre.  —  1781. 

Coutellier  (François),  rues  des  Fossés-St-Bernard  et  Têtebout.  —  1781. 
Coutelot  (Antoine),  rues  des  Prêcheurs  et  des  Vieux-Augustins.  —  1767. 
Coutier   (Pierre),  dit  aussi  Coustier,  rues  des   Deux-Portes- St-Sauveur  et 

Beaurepaire.  —  1756. 
Craisson.  Voir  Cresson. 

Cramaille  (Pierre- Joseph),  rue  St-Lazare,  près  la  Pologne.  —  1787. 
Cramer  ou  Kramer  (Mathieu-Guillaume),  rue  et  Faubourg  St-Antoine  et 

rue  du  Bacq.  —  1771.   Il  signait  Cramer  ou  G.  M.  Cramer. 
Cramet   (Jean- Joseph),   rues  Fontaine-au-Roi,   du  Temple  et  de  la  Croix, 

—  1774- 

Crapée  (Jean-Baptiste),  Cour  de  Lamoignon.  —  1752. 

Crédillon  (François),  rue  Baillif.  —  1749. 

Cremer  ou  Kramer  (Ernest-Louis- Jean),  rue  de  la  Roquette.  Il  signait  : 
Cremer.  Voir  Mobilier  National,    commode  marqueterie. 

Crépin  (André).  —  Paris,  xvine  et  xixe  siècles,  rue  Jean-Beausire. 

Crépy  ( François- Barthelemi),  rue  de  la  Pelleterie.  —  1778. 

Cressent  (Charles  II).  —  Paris  xvne  et  xvuie  siècles.  Il  fit  durant  sa  vie 
des  ventes  importantes  de  ses  collections  de  tableaux.  Les  meubles  de 
Cressent  sont  célèbres  et  représentent  bien  le  style  de  la  Régence.  Il  fit 
de  la  marqueterie  de  bois  des  îles  et  ornait  volontiers  ses  compositions 
de  figures  animales  ou  humaines.  Il  travailla  pour  le  Régent,  pour  la 
duchesse  d'Orléans  et  pour  leur  fils  Louis  d'Orléans.  Voir  Musées  :  Paris  : 
Bibliothèque  Nationale  :  Médailler  à  deux  corps.  Louvre  :  divers  bureaux 
plats.  Ministère  de  la  Marine  :  bureau,  grand  buffet.  Ministère  des 
Affaires  Étrangères:  cartonnier  bois  d'amarante  orné  de  bronzes.  Londres, 
collection  Richard  Wallace  :  cartel-commode.  Munich,  Palais  Royal  : 
cartel-commode. 

Cresson  (Louis),  règne  de  Louis  XV.  Rue  Traversière,  Faubourg  St-Antoine. 

—  1772. 

Cresson  (Nicolas-Michel),   rues  des  Vieilles-Tuileries,  des  Deux-Ecus,  Aubry- 

le-Boucher  et  St-Martin.  —  1770. 
Creton   (Jean-Baptiste),  rue  de  l'Égoût  près  de  la  barrière  de  la  petite 

Pologne.  —  !775- 
Crevel  (Christophe),  au  Marché-Neuf  et  rue  de  la  Coutellerie.  —   1775- 

—  241  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIIIe  SIÈCLE 

Criard  (Antoine-Mathieu),  rues  de  Richelieu,  de-Grenelle-St-Germain  et 
du  Bacq.  —  1747. 

Criard  (Mathieu). —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  Traversière,  Faubourg  Saint- 
Antoine. 

Crochard  (Louis),  rue  Gros-Caillou.  —  1764. 

Crosse  (François),  vieille  rue  du  Temple.  —  1753- 

Crouillebois  (Germain-Nicolas).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 

Crussy  (Aimé),  rue  de  la  Ferme-des-Mathurins.  —  1786. 

Cucci  (Domenico).  —  Paris,  xvne  et  xvine  siècles.  Venu  d'Italie,  il  travailla 
à  la  Manufacture  royale  des  Gobelins  pour  les  palais  royaux.  Cabinets 
et  armoires  dans  le  genre  de  Boulle  ou  incrustés  de  pierres  de  couleur 
dans  le  genre  italien. 

Cudot    (Louis-Médéric),    à  la  Courtille,    au  quai   d'Orléans  et  rue  Buffault. 

—  1773- 
Cujaubert  (Jean-Baptiste),  rues  Cossonnerie  et  Joquelet.  —  1767. 
Curiau.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  Rue  du  Faubourg  St-Antoine. 

D 

Dadoumont  (Guillaume- Joseph),  rue  Vieille-du-Temple.  —  1768. 
Daguerre. —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  St-Honoré.  Il  travailla  pour  les  Châ- 
teaux de  Versailles  et  de  Fontainebleau. 
Daix  (Pierre),  rue  de  Sèvres.  —  1759- 

Dalencourt  (François- Antoine),  rues  Poirée  et  St-Jacques.  —  1772. 
Dallot  (Louis-Honoré),  rues  St-Gilles,  Forest  et  du  Faubourg-St-Martin.  — 

1769. 
Damas  (Etienne),  rue  Hautefeuille.  —  1747.  Syndic  en  1779. 
Damas  (François),  rues  des  Saints-Pères  et  de  Vaugirard.  —  1780. 
Damas  (Sébastien- André),  rue  des  Saints-Pères.  —  1763. 
Damour  (François),  rue  des  Vieux- Augustins.  —  1782. 
Daniel    (Jean),    rues    St-Louis-au-Palais,    d'Anjou,  Guénégaud,   d'Enfer   et 

St-Jacques.  —  1762. 
Danjean.  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Viarmes.  Inventa  des  tables  pour  le 

jeu  du  quadrille. 
Dannel  (Jean-Ernest- Louis).  —  Paris,  xvme  siècle,  rues  Beauregard  et  de 

la  Lune.  Originaire  du  Brunswick,  en  Allemagne. 
Danninval  (Claude-François-Xavier-Nicolas),  rue  St-Honoré.  —  1788. 
Dansse,  appelé  aussi  Dausse  (Jean-Baptiste),  rue  de  la  Chaussée-d'Antin.  — 

1762. 
Darcis.  —  Paris,  xvme  siècle. 
Dardenne  (Jacques-Louis),    rues  du  Temple,  Aubry-le-Boucher  et  Sainte- 

Croix-de-la-Bretonnerie.  —  1772. 
Dardenne  (Louis -Antoine),  rue  Ste-Croix-de-la-Bretonnerie.  —  1743- 

—  242  — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Darkac.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  Il  travailla  pour  les  Menus-Plaisirs 
et  inventa  des  chaises  et  fauteuils  élastiques. 

Dauly  (Pierre),  rues  Bertin-Poirée,  des  Lavandières-Ste-Opportune  et 
des  Orfèvres.  —  1778. 

Dauprat  (Jean),  rue  de  la  Grande-Truanderie.  —  1749. 

Daussel  (Jean-Ernest-Louis).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  Beauregard. 

D Autriche  (Jacques  van  Voostunryck  dit  d'Autriche),  règne  de  Louis  XV. 
Maison  du  Vinaigrier  près  les  Enfants  trouvés,  rue  du  Faubourg  Saint- 
Antoine.  Il  travailla  pour  le  palais  du  Temple.  Voir  Musées  :  Mobilier 
National,  commode  marqueterie  en  bois  d'amarante.  Il  signait  ■  /  Dau- 
triche  M.  E. 

Dautriche  (Thomas- Jacques) ,  fils  du  précédent.  —  Paris,  xvme  siècle,  rue 

du  Faubourg  St-Antoine. 
Dautruy   (Israël).  —  Paris,  x vue  siècle.   n  fut  attaché  à  la  maison  de  la 

Reine. 
Davaux  (Louis-Simon).  —  Paris,  xvme  siècle. 
Davaze  (Antoine-Louis),  Montagne-Ste-Geneviève  et  rue  des  Vieilles-Étuves- 

Saint-Martin.  —  1767. 
David  (Guillaume-Louis),  rue  Mouffetard.  —  1775. 

David  (Jean).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  du  Faubourg  du  Temple. 
David  (Pierre),  rues  Verte,  Faubourg  St-Honoré,  Petite-Rue- Verte.  —  1768. 
David  (Pierre-Louis),  rue  du  Vieux-Marché-d'Aguesseau.  —  1780. 
Davy  (Jacques),  rue  d'Enfer,  place  St-Michel.  —  1787. 
Debauve  (Mathieu),  rue  de  Cléry.  —  1754. 

Debedé    (Jean-Baptiste),    cubde-sac   de   l'Étoile,   rues   Thevenet   et    Jean- 
Robert.  —  1780. 
Debette  (Lucien),  rue  dé  la  Croix.  —  1782. 
Debierre  —  Paris,  xvme  siècle. 

Deblois  (Charles-François- Anselme),  rues  St-Denis  et  du  Petit-Hurleur   — 
1786. 

Decault  (Jean),  rue  Férou.  —  1763. 

Decaures  (L.- Jean-François),  rue  de  la  Joaillerie.  —  1781. 
Decaut  (Denis),  rue  des  Ménétriers  et  Marché-St-Martin.  —  1764. 
Dechanest    (Jean-François),    rues   des   Arcis   et   des   Gravilliers.    —    1767. 
Syndic  en  1786. 

Dechanet  (Jacques),  rue  du  Faubourg-Montmartre.  —  1772. 

Decourt  (Laurent).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 

Deffeu  (André),  rues  Bettizy  et  de  Champfleury.  —  1779. 

Deffoux  (Jean-Jacques).  —  Paris  xvme  et  xixe  siècles. 

Deforge  (Michel).  —  Paris,  xvme  siècle. 

Défriche  (Pierre),  rue  Ste-Marguerite.  —  1766. 

Degra   (Maurice).  —  Paris,  xvne  siècle.   Il  travailla  à  l'atelier  de  Boulle. 

Deguernon.  —  Paris,  xvme  siècle. 

—  243  — 


LES    MEUBLES   DU   XVIII*    SIÈCLE 

Dehm.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  de  la  Grande-Truanderie.  Inventa 
une  sorte  de  placage  sur  métal  et  des  mosaïques  à  la  mécanique.  Four- 
nisseur du  duc  d'Orléans  et  de  la  duchesse  de  Berry. 

Dejardin  (Claude-Antoine),  rues  des  Ménétriers,  des  Gravilliers  et  St-Honoré 

—  1782. 

De  job  (Antoine).  —  Paris,  xvme  siècle,  Vieille-rue-du-Temple. 

Delacour  (Jean- François),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  1768. 

Delacroix  (François-Vandercruse  dit  Lacroix).  —  Paris,  xvme  siècle. 
Originaire  des  Flandres;  beau-père  de  Simon  Œben. 

Delacroix  (Pierre- Jean),  au  Gros-Caillou.  —  1780. 

Delacroix  (Roger -Vandercruse  dit  Lacroix) ,  fils  de  François,  rue  du  Faubourg 
St-Antoine.  —  1755.  Ses  meubles  sont  parfaits  d'exécution,  il  y  emploie 
la  marqueterie  en  losanges  et  souvent  des  fleurs  de  bluets  sur  fond  blanc. 
Signa  souvent  des  initiales  R  +  V  -f  L  -j-  C.  M.  E.  Voir  collections  pri- 
vées :  God chaux  (Michel),  petite  table  de  style  chinois.  Grefuhle  (comtesse 
de),  grand  bureau.  Rothschild  (Gustave  de),  grand  bureau. 

Delahaye  (Simon),  rue  des  Filles-Dieu.  —  1765. 

Delaistre  (L.),  rue  des  Arcis.  —  1741- 

Delalande  (Jean),  rue  et  Porte  St- Jacques.  —  J778. 

Delanois  (Louis  dit  Lanoix),  rue  du  Petit-Carreau.  —  1761.  Il  travailla 
pour  la  comtesse  du  Barry  et  pour  Louveciennes,  pour  le  roi  de  Pologne, 
la  duchesse  de  Bourbon  et  nombre  d'autres  clients  illustres.  Voir  ventes 
diverses. 

Delaporte  (Antoine-Nicolas),  rue  de  Cléry.  —   1762. 

Delaporïe   (Martin-Nicolas),    rue  des  Filles-Dieu.  —   1765. 

Delaroue  (Claude).  —  Paris,  xvme  siècle.  Travailla  pour  le  Roi. 

Delarue  (Edme).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  St-Nicolas. 

Delasson.  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Breteuil. 

Delaure  (Luc).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  Montmartre. 

Delaunay,  rues  Transnonain,  Grenier-St-Lazare  et  des  Petits-Carreaux.  — 
1764. 

Delaune  (André),  rues  des  Fossés-du-Temple  et  de  Saintonge.  —  1769. 

Delbonne.  —  Paris,  xvine  siècle. 

Delenoncourt  (Joseph),  rues  de  la  Croix-Neuve-St-Laurent  et  de  Charonne. 

—  1764. 

Delettre  (Jean- Jacques),  rues  Basse- Villeneuve,  du  Faubourg  St-Denis  et 

passage  du  Bois-de- Boulogne.  —  1782. 
Delfosse  (Aimé),  rues  du  Sabot  et  du  Sépulcre.  —  1732. 
Delgosse  (Jérôme),  rue    des  Vieilles-Tuileries.  —    1786. 
Delion    (François),    rue    du  Chantre.  —  1785. 
Delion    (Louis-Hyacinthe),  rue  St-Sauveur.  —    1766. 
Delisle  (Honoré-Nicolas).    —  Paris,    xviii6  siècle. 
Dellandes  (Bernard),   rue  Quincampoix.  —    1777- 
Delmont.  —  Paris,  xvme  et  xixe    siècles. 

—  244   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Deloose  (Daniel),  rue  St-Nicolas.  —  1767.  Ébéniste  marqueteur.  Voir  Musée 
South -Kensington  (Legs  Jones),  petite  table  marqueterie. 

Delor.  —  Paris,  xvine  siècle,  rue  du  Faubourg  St-Antoine. 

Delorme,  rue  du  Temple.  —  1766. 

Delorme  (Guillaume),  rue  St-Sébastien.  —  1786. 

Delorme-Faizelot,  rue  Tiquetonne.  —  1763.  , 

Delorme-Faizelot  (Adrien),  rue  du  Temple.  —  1748.  Il  signait  :  Delorme. 

Delorme-Faizelot  (Alexis),  rue  Tiquetonne.  —  1772. 

Delormel  (Antoine),  rue  de  la  Licorne.  —  1769. 

Delormel  (Jean-Louis),  rue  du  Faubourg  St-Martin.  —  1771. 

Delormel  (Jean-Nicolas).  —  1786.  Il  fut  juge  au  Tribunal  révolutionnaire. 

Delormel  (Louis),  rues  des  Bons-Enfants  et  Baillif.  —  1759. 

Delormel  (Louis-François),  rue  du  Faubourg  St-Antoine. 

Delormel  (Louis- Jacques) .  —  Paris,  xvme  et   xixe    siècles,  rue  de  la   Fer- 
ronnerie.  >* 

Delsouque  (Joseph).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Charenton. 

Delvallée  (Ferdinand-François-Alexandre),  rue  Baillif.  —  1784. 

Démange  (Jacques),  rue  des  Vieux- Augustins.  —  1784. 

Demay  (Jean-Baptiste-Bernard),     rue     de     Cléry.     —     1784.     Il      signait 
J.-B.  Demay. 

Demazeaux  (Louis).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 

Demazeaux  (Vincent),  rues  Tirechappe  et  de  Provence.  —  1773 

Dembreville  (Jean-Baptiste),  rue  de  la  Sourdière  et  de  ChoiseuJ.  1777. 

Demeuse  (Remacle),  rue  de  Saintonge.  —  1784. 

Deniau.  —  Paris,  xvme  et  xix*  siècles.   Il  travailla  l'Acajou  sous  la  Res- 
tauration. 

Deniau  (Pierre-Louis),  rue  de  Sèvres.  —  1775. 

Denis  (Jean-Balthazar),  rue  du  Faubourg  St- Jacques.  —  1749. 

Denize  (Nicolas),  cul-de-sac  de  la  Corderie  et  rue  St-Honoré. 1770. 

Denizot  (Pierre),  rue  Neuve -St-Roch.  —  1740.  Il  travailla  pour  le  Palais  du 
Temple,  pour  Bagatelle.  Voir  Musée  South  Kensington  (Legs  Jones), 
commode  acajou  et  sycomore  et  autre  commode  marqueterie.  Il  signait 
P.  Denizot  ou  Denizot.  . 
Denvs  (Léonard- Joseph).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  Chariot. 
Deplaye  (Edme-Pierre),  rues  Ste-Anne,  du  Mont-Blanc  et  d'Hauteville  — 
1786. 

Depoid  (Antoine),  rues  du  Parc-Royal,  Grange-Batelière  et  de  l'Arsenal.  — 
1767. 

Deruelle  (Nicolas),  rue  Mouffetard.  —  1782. 

Deschamps  (Pierre-Charles),  rues  Guisarde  et  Mazarine  —  1744. 

Deschamps  (Pierre-Toussaint),  rue  de  la  Corne.  —  1773. 

Deseine  (Claude),  rue  Montagne-Ste-Genevieve.  —  1754. 

Desebat  (Fritz),  rue  des  Canettes.  —  1788. 

Deshaies  (Jacques),  rue  de  Bondy.  —  1784. 

—  245  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIIIe  SIÈCLE 

Deshaye-Dhautecou  (Jean-Charles).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  Neuve- 
St-Augustin. 

Deshayes  (Louis),  rue  des  Vieux-Augustins.  —  1756. 

Desier.  —  Paris,  xvme  siècle.  Il  eut  la  spécialité  de  faire  des  vitrines.  Il 
signait  Desier. 

Desjardin  (Jean).  —  Paris,  xvne  siècle.  Fut  attaché  à  la  maison  du  Roi. 
Proche  la  basse-cour  du  Louvre. 

Desjardin  (Jean),  rues  de  Bourbon-St-Germain  et  de  Varennes.  —   I755- 

Desjardin  (Jean-Baptiste),  rue  des  Deux-Hermites.  —  1783. 

Desjardin  (Pierre).  —  Paris,  xvme  siècle.  Il  travailla  à  la  Manufacture  des 
Gobelins. 

Deslandes.  —  Paris,  xvme  siècle. 

Desmarquet  (François).  — -  1776. 

Desormeaux.  —  Paris,  xvme  siècle. 

Dester  (Adrien).  —  Paris  xvme  et  xixe  siècles,  rue  du  Faubourg  St- Antoine. 

Dester  (Godefroy),  rue  et  Faubourg  St-Antoine.  —  1774- 

Detertre.  —  Paris,  xvme  siècle. 

Detroulleau  (Jean-Baptiste).  —  Paris,  xvme  siècle. 

Devaux  (Adam).  —  Paris,  xvne  siècle.  Ouvrier  de  l'atelier  de  Charles  Boulle. 

Devaux  (Augustin).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  Chantereine. 

Devif.  —  Paris,  xvuie  et  xixe  siècles.  Il  faisait  des  fauteuils  de  genre  anglais. 

D.  F.  —  Monogramme  d'un  ébéniste  de  Louis  XV.  Il  signait:  D.  F. 

Dicop   (Jean-Nicolas) .  —   Paris,   xvme  et  xixe  siècles,  rue  de  la  Victoire. 

Didot  (Charles-Gérard),  rue  Chapon.  —  1766. 

Diebold   (Christian-Gottlieb) .  —   Paris,   xvme   siècle.   Originaire  de  Saxe. 

Dieltiens  (Cornelis-François),  rue  et  Faubourg  St-Antoine.  —  1782. 

Dietz  (Jean-Bernard).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  Traversière.  Origi- 
naire d'Allemagne. 

Dietz  ( Jean-Isaac) .  —  Paris ,  xvme  siècle. 

Dieudonné  (Jean).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 

Dieudonné  (Claude).  —  Paris,  xvme  siècle  (marque). 

Dieudonné  (Etienne),  rues  St-Dominique,  St-Jacques,  du  Poirier  et  Geoffroy- 
l' Angevin.  —  1768. 

Dijon  (Jean-Nicolas).  —  Paris,  xvme  siècle. 

Dimanche   (Jean).   —   Paris,   xvme   siècle,   rue   du   Faubourg   St-Antoine. 

Dimanche  (Jean- Pierre).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  St-Antoine. 

Dinoir  (Hyacinthe),  rue  Meslay.  —  1786. 

Dolli.  —  ^aris,  xvme  siècle,  rue  Perdue. 

Domaille  (Henri-Gilles),  rue  Verte.  —  1778. 

Doublé  (Nicolas),  rues  de  Beaujolais  et  de  Normandie.  —  1777. 

Drain  (Claude),  rue  Thevenot.  —  1776. 

Drancy  (Pierre),  barrière  de  la  Courtille.  —  1774- 

Dreux  (Pierre- Joseph),  rue  Ste-Croix,  Chaussée  d'Antin.  —  1787. 

Driessin  (Godefroy),  rue  Boucherat.  —   1776. 

—  246  — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Droin  (Claude),  rue  des  Petites-Ecuries-du-Roi  et  Faubourg  St-Denis.  — 
1785. 

Drouillard  (Alexandre),  rues  de  la  Vannerie,  du  Vertbois,  Monsieur  et 
Plumet.  —  1772. 

Drouin  (Armand- Jean),  rue  Notre-Dame-de-Nazareth.  —  1760. 

Drouin  (Jean-Baptiste).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  la  Roquette. 

Drouin  (Nicolas),  rues  de  Sèvres  et  des  Vieilles-Tuileries.  —  1772. 

Dubar  (Pierre-Charles- Joseph),  rue  Meslay  et  Faubourg  du  Temple.  —  1781. 

Dubois.  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  Traversière. 

Dubois  (Jacques). —  Paris,  xvme  siècle,  règne  de  Louis  XV,  rue  de  Charenton. 
Fit  des  meubles  dans  le  genre  chinois.  Voir  expositions  rétrospectives. 
Musée  :  Collection  Richard  Wallace  :  bureau  plat,  exécuté  pour  Cathe- 
rine II  de  Russie;  écritoire,  cartonnier,  commode  dite  coffre  de  mariage 
de  Marie- Antoinette.  Voir  collections  privées:  Gontant  Biron  (comte  de), 
petit  bureau.  Greffulhe  (comtesse  de),  encoignures.  Lelong:  petite  étagère 
à  pharmacie.  Rothschild  (Nathaniel),  encoignure  bois  de  rose  avec  étagère 
et  horloge.  Il  signait  :  /.  Dubois. 

Dubois  (Pierre),  rue  de  la  Tour.  —  1787. 

Dubois  (René),  rues  Montmartre  et  de  Charenton.  —  1754.  Ebéniste  delà 
Reine.  Il  signait  :  Dubois. 

Dubois  (René),  rues  de  la  Verrerie  et  des  Orfèvres.  —  1757  (marque). 

Dubout  (Pierre),  rue  des  Vieilles-Tuileries.  —  1785. 

Dubreuil  (Pierre),  rues  du  Colombier  et  St-Martin.  —  1758. 

Dubromel  (Firmin),  Cour  de  l'Orme,  à  l'Arsenal.  —  1787. 

Dubuisson  (Charles-Claude).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  du  Faubourg  Saint- 
Antoine.  11  y  eut  plusieurs  autres  Dubuisson,  ébénistes. 

Dubut  (Gilles-Ambroise),  rues  Grande  du  Faubourg  St- Antoine,  Princesse 
et  des  Cordeliers.  —   1783. 

Duchemin  (Henri- Joseph),  rues  St-Louis-au-Marais,  Thorigny  et  à  l'Arche- 
Pépin.  —  1745. 

Duchesne  (Jean),  rue  du  Cherche-Midi.  —  1776. 

Duchesne  (Tobie),  rue  des  Canettes.  —  1788. 

Ducourneaux  (Jean),  rue  de  Bondy,  à  la  Pompe.  —  1782. 

Dufault  (Ph.-A),  rue  St-Joseph.  —  1774- 

Duffaut  (Pierre),  rue  Troussevache.  —   1780. 

Dufeu  (Jean-Louis),  rue  du  Faubourg  St-Honoré.  —   1779- 

Duflocq  (Louis- Jean),  cul-de-sac  St-Martial  et  rue  du  Faubourg  St-Martin. 

—  1747- 
Dufour  (François),  rues  de  Montpensier  et  Papillon,  barrière  Ste-Anne.  — 

1787. 

Dufour  (Louis),  rue  de  Vaugirard.  —  1764. 

Dufresne,  rue  Mercière.  —  1764. 

Dufresne  (Nicolas),  rue  Michel-Le-Comte.  —  1785. 

Duguers.  —  Paris,  xvme  siècle.  Boulevard  des  Italiens. 

—  247   — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII^  SIÈCLE 

Duhait  (René),  rue  des  Deux-Ponts-St-Sauveur.  —  1786. 

Duhamel  (Martin),  rue  de  la  Calandre.  — -  1741. 

Duhamelle  (François),  rue  du  Faubourg  St- Antoine.  —  1750. 

Duhamelle  (Jacques-François).  —  Paris,  xvme  siècle,  Faubourg  St -Antoine. 

Dulin,  rues  des  Filles-du-Calvaire  et  Boucherat.  —  1749. 

Dulin  (Antoine),  rues  de  l'Université  et  du  Bacq.  —  1763. 

Dulin  (Louis),  rue  de  Grenelle-St-Germain.  —  1761. 

Dumarche  (Pierre-Nicolas),  rue  Guérin-Boisseau.  —  1786. 

Dumarchez  (Pierre),  rue  St- Joseph.  —  1777- 

Dumay  (Bon-Sébastien).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  Necker. 

Dumonte  (François),  rue  Mouffetard.  —  1788. 

Dumotiez     (Pierre-François-Théodore),     Faubourg    St- Jacques.    —     T778. 

Dupain   (Adrien-Pierre),   rue  de  Charonne.  —   1772.   Il  signait  :    V.  F.  A. 

P.  Dupain  (marque). 
Duperron.  —  Paris,  xviiie  siècle.  Il  travailla  pour  les  Menus-Plaisirs. 
Duplay  (Jacques- Mathieu),  rue  Basse,  derrière  les  Capucines,  et  Faubourg 

St-Honoré.  —  1786. 
Duplay  (Justin),  rues  de  la  Pépinière,  d Anjou  et  St-Honoré.  —  1781. 
Dupont  (Claude),  rue  d'Arras-St- Victor.  —  1782. 
Dupont  (Jacques),  rue  de  la  Chanverrerie.  —  1776. 
Dupont  (Jean-Baptiste),  butte  des  Moulins,  près  de  la  place  Vendôme.  — 

1785. 
Duprez  (Pierre),  rues  de  Charenton,  du  Faubourg  St-Germain  et  Lenoir.  — 

1766. 
Duprier    (Nicolas-Michel),    rues    Beaubourg   et   Michel -Lecomte.    —    1767. 
Dupuis    (Jean-Théodore),   rues   Pont-aux-Choux   et  du  Vertbois.  —   1772. 
Dupuis  (Pierre) .  —  Paris,  xvme  et  xixe   siècles,  rue  de  Charenton. 
Dupuis  (Jacques-Philippe),  rue  de  Jouy.  —  1788. 
Durand  (Alexandre- François),  rue  Ste-Marie.  —  1784. 
Durand  (Antoine-Clément).  —  Paris,  xvuie  siècle,  rue  de  Charenton. 
Durand  (Bon),  rue  de  Charenton.  —  1761. 

Durand  (Philippe-Michel),  rues  Quincampoix  et  du  Ménil-Montant.  —  1782. 
Durand  (Pierre),  Chaussée-d'Antin.  —  1776.  Il  signait  :  Durand. 
Durocher  (Jean),  Cloître  des  Bernardins.  —  1776. 
Dusault  (Philippe-A.),  rue  St- Joseph.  —  1774. 
Dusautoy.     -  Paris,  xvine  et  xixe  siècles,  rue  de  Charonne. 
Dusautoy  (Jean-Pierre),  Cour  St- Joseph.  —  1779.  Voir  Musée  :  Stockholm, 

Château  royal  :  deux  armoires  marqueterie.  Il  signait  :  /.  P.  Dusautoy. 
Dussaut  (François),  rue  de  la  Touraine.  —  1785. 

Dussaut  (Pierre),  rues  de  la  Vieille-Orangerie  et  Troussevache.  —  1780. 
Dutertre  (Guillaume),  Petits  Piliers  des  Halles.  —  1767. 
Dutillet  (Charles),  rue  au  Maire.  —  1753. 
Du  val,  Faubourg  St- Antoine.  —  1755. 
Duval  (Antoine).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Charenton. 

—  248   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Duval  (Jacques-Charles).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Charonne. 
Duval  (Jean- Jacques),  rue  du  Haut-Moulin  et  Pont -Notre-Dame.  —  1778. 
Duval  (Nicolas),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  x743-   H  y  eut  d'autres 

Duval,  ébénistes. 
Duvivier.  —  Paris,  xvnie  et  xixe  siècles,  rue  de  Charenton. 
Duvivier  (Nicolas),  rues  St-Dominique  et  de  l'Université.  —  176g.  Il  y  eut 

d'autres  Duvivier,  ébénistes. 


Eberhardt   (Jean-Nicolas).  —  Paris,   xvme  siècle.   Originaire  de  la  Saxe. 
Eberhardt  (Georges-Christophe) .  —  Paris,  xvine  siècle,   rue  de  Charonne. 

Il  était  originaire  de  la  Saxe.  Fils  du  précédent. 
Eberhardt  (Henri-Gottlieb),  rue  Nicolas.  Fils  aussi  de  Jean-Nicolas. 
Egelez  (Nicolas).  — Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  du  Faubourg-St- Antoine, 

à  la  «  grande  Pinte  ». 
Eggmann  (Jacques).  —  Paris,  xvne  siècle.  Il  fut  attaché  à  la  maison  du  Roi. 
Eggmann  (Jean).  —  Paris,  xvne  siècle.  Il  fut  attaché  à  la  maison  du  Roi 

et  exécuta  pour  ses  cabinets  des  sujets  d'histoire  en  marqueterie. 
Ellaume,  rue  Traversière.  —  1755. 

Ellaume  (Jean-Charles),  rue  Traversière.  —  1774-  Il  signait  :  J.-C.  Ellaume. 
Emery  (Antoine).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  St-Martin. 
Enix  (Denis),  rue  Mauconseil.  —  1782. 

Epaulard  (Etienne),  rues  du  Faubourg  St-Martin  et  St-Bernard.  —  1772. 
Erard    (Louis-François),    Strasbourg,   xvme   siècle.    Père    des     fabricants 

d'orgue  et  de  piano  :  Jean-Baptiste  et  Sébastien. 
Erouard  (Gilles).  —  Paris,  xvne  siècle.  Il  fut  attaché  à  la  maison  de  la  Reine. 
Erster  (Jean-W.),  dans  les  Célestins,  puis  rue  des  Jardins.  —  1774- 
Ertet  (Joseph).  —  Paris,  xvuie  siècle,  rue  St-Honoré. 
Etienne  (Georges).  —  Paris,  xvne  siècle.  Il  fut  attaché  à  la  Maison  du  Roi. 
Etienne    (Jean-Baptiste-Martin),    rues    de    Beaujolais,    Traversière,    Bou- 

cherat  et  du  Faubourg  St-Denis.  —  1762. 
Evalde.  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  du  Bacq. 
Evalde  (M.-B.),  rues  St-Dominique  et  du  Bacq.  —  1766.  Il  travailla  au 

coffret  à  bijoux  offert  par  Louis  XV  à  Marie- Antoinette  lors  de  son 
mariage.    Il    signait    :    M.-B.    Evalde. 
E.  V.  L.  C.  —  Monogramme  de  deux  ébénistes  associés.  Règne  de  Louis  XVI. 


Fabreguette  (Jean-Pierre),  rues  Grenier-St-Lazare  et  des  Vieilles  Êtuves- 

St-Martin.  —  1769. 
Fabry.  —  Paris,  xvme  siècle. 
Fage  (Mathieu),  rues  de  la  Verrerie,  de  la  Poterie  et  Beaubourg,  cul-de-sac 

Berthault.  —  1778. 

—  249   — 


LES  MEUBLES  DU  XVIIIe  SIÈCLE 

Faivret.  —  Paris,  xviii6  siècle.  Il  travailla  pour  l'amiral  Nelson. 

Falconnet  (Louis).  —  Paris,  xvme  siècle. 

Falk  (Wolfgang).  —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  St -Nicolas. 

Faudée  (Jean-Claude),  rues  des  Moineaux,  du  Faubourg  Montmartre  et  Bon- 
Conseil.  —  1760. 

Fauvez  (François-Joseph),  cour  St-Joseph,  rue  de  Charonne.  —  1766. 

Fayard  (Joseph),  rue  du  Four-St-Germain.  —  1782. 

Fayolle  (Éloi),  rue  Serpente.  —  1785. 

Félix  (Laurent),  rues  de  la  Clef,  du  Puits-de-1'Hermite  et  St-Victor.  —  1755- 

Félix  (Pierre-Charles),  Faubourg  St-Jacques.  —  1785. 

Fenot  (Dominique).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  Rue  de  Cotte,  Faubourg 
St- Antoine. 

Fenoux  (Jean-Baptiste).  —  Paris,  xviii  et  xixe  siècles.  Rues  de  la  Micho- 
dière,  de  Paradis-St-Lazare  et  Faubourg  St-Denis. 

Ferant  (Claude-Etienne).  Rue  de  la  Joaillerie.  —  1783. 

Féret  (Louis),  rues  des  Gravilliers,  de  la  Tixéranderie,  du  Mouton,  Geoffroy- 
l'Asnier.  —  1758. 

Fergmann   (Augustin),   à  la  Trinité.  —  1773- 

Ferlier  (Pierre- Joseph),  rues  de  l' Arbre-Sec  et  de  la  Vieille-Monnaie.  — 

1774- 
Fermé,  rue  de  Seine.  —  1754* 

Ferry  (Michel),  rue  des  Mauvais-Garçons-St-Germain.  —  1775- 
Feuerstein  (Jean-Philippe),  rue  St-Nicolas.  —  1785.  Originaire  du  Tyrol. 

Voir  collection  privée  :  Joyant  (Eugène),  console  à  étagère.  Il  signait  : 

Feuerstein. 
Feuerstein  (Joseph),  rue  du  Faubourg  St- Antoine.  —  1767.  Voir  ventes 

et  collection  privée  :  Ganay  (Marquise  de)  :  commode  en  bois  de  rose 

et  bronzes  dorés.  Ii  signait  :  Joseph  Feuerstein  M.  E. 
Fève  (Jean-Claude),  rue  du  Vertbois.  —  1776. 
Feutrel  (Denis-Guillaume),  rue  Pagevin  1764. 
Filleul.  —  Paris,  xvme  siècle.  —  Garde  du  mobilier  du  château  de  Choisy. 

Il  fit  quatre  fauteuils  de  toilette  pour  le  Roi  pour  les  châteaux  de  Fon- 
tainebleau,   Versailles,    Mari  y   et   Compiègne. 
Filon  (Gabriel-Cécile),  rue  Mauconseil.  —  1750. 
Filon  (Gabriel-Isidore),  fils  du  précédent,  rue  Mauconseil. 
Flahaut  (Jean-Nicolas),  Cloître  des  Jacobins-St-Honoré.  —  1778. 
Flamand   (Louis-Michel),  rues  de  Sèvres,  des  Vieilles-Tuileries-St- Jacques 

et  de  Bagneux.  —  1766. 
Fléchy.  —  Paris,  xvme  siècle.  t  Rue  du  Faubourg  St- Antoine.   Il  y  eut 

d'autres  Fléchy,   ébénistes. 
Fleur  y  (Adrien),  rues  Hyacinthe  et  Pont-aux-Choux.  —  1751- 
Fleur  y  (René-Charles),  rue  Ste-Foy.  —  1755. 
Floquet  (Louis),  rue  de  Savoie.  —  1786. 
Florence  (Marc),  rues  St-Jacques  et  St-Étienne-du-Grès.  —  1758. 

—  250   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Fois  y  (Louis),  rue  de  la  Calandre.  —  1776. 

Foliot  (Nicolas-Quinibert).  —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  de  Cléry.  Voir  col- 
lection privée  Vertheimer  (Charles),  deux  fauteuils  Louis  XV.  Il  signait  : 
Foliot  (marque). 

Foliot  (Toussaint-François),  rue  de  Cléri.  —  1773. 

Fonbonne  (François),  rue  Ste-Anne-au-Palais.  —  1762. 

Fonson  (J. -Charles).  —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  Montorgueil. 

Fonson   (Louis- Joseph),   rue  Neuve-St-Eustache.  —  ^l^T- 

Fontaine  (Jean-Michel),  rue  de  la  Grande-Truanderie.  —  1767. 

Force  (Joseph),  rue  de  la  Voirie,  Porte  St-Martin,  rue  de  Bondy  et  du 
Faubourg-  St-Martin.   —    1764. 

Forcher.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  Rue  St-Nicolas.  Il  était  originaire 
de  Barrière.  Il  y  eut  deux  Forcher,  ébénistes. 

Forestier  (Nicolas),  rue  St-Pierre.  —  1773- 

Forget  (Pierre),  rue  de  Charonne.  —  1765. 

Forster  (Richard),  rues  des  Fossoyeurs  et  de  Normandie.  —  1788. 

Fortin  (Germain),  rue  de  la  Perche-au-Marais.  —  1750. 

Fouché  (Jean),  rue  Neuve-St-Denis.  —  1766. 

Foulet  (Jean-Baptiste),  fin  du  règne  de  Louis  XV.  Voir  Musée:  collection 
Richard  Wallace  :  secrétaire  en  bois  de  rose  signé  :  Claude-Charles 
Saunier  et  J.-B.  Foulet. 

Foullet  (Pierre- Antoine),  1756. 

Foulon  (Jean-Baptiste),  rue  St-Denis.  —  1786. 

Fouquet  (Nicolas- Jean),  rue  du  Vertbois.  —  1781. 

Foureau  (Gervais),  rue  Frépillon.  —  1758. 

Foureau  (Louis),  rue  du  Faubourg-St-Denis.  —  1755-  Voir  ventes  et  col- 
lection privée  :  Halphen  (F.)  :  commode  laque  rouge  et  or,  décorée 
de  personnages.  Il  signait  :  L.  Foureau  M.  E. 

Fournier  (Alexis),  rues  Rochechouart  et  de  Bellefond.  —  1786. 

Fourot  (Nicolas-Gervais),  rues  au  Maire  et  du  Faubourg-St-Denis.  —  1788. 

Fouson  (Louis- Joseph),  rue  Neuve-St-Eustache.  —  I7°7- 

Fradiel  (François),  rue  du  Sentier.  —  1756. 

Franck  (François),  rues  de  Charenton,  St-Nicolas  et  Moreau.  —  1756. 

Franckwohl  (Louis).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Charpnne. 

Fregé  (Jean-Simon),  rue  des  Mathurins.  —  1742. 

Fremiot  (Claude),  rue  St-Lazare.  —  1787. 

Frézet  (Jean-Pierre),  rue  Gervais-Laurent.  —  1750. 

Fritsch  (Jacques).  —  Paris,  xviu6  siècle. 

Fromageau  (Jacques-André),  rues  Bergère  et  Grange-Batelière.  ■ —  1765. 

Fromageau    (L.-D.).    —    Paris,    xvme    siècle.    Faubourg  St-Antoine.    Voir 
collection  privée  Pourtalès  (Comtesse  de)   :    table   de   nuit.  Il  signait 
L.-D.  Fromageau.  Il  y  eut  d'autres  Fromageau,  ébénistes. 
Fromantin   (André- Jean-Léon),  rue  des  Boucheries-St-Germain  —  1786. 

—    251    - 


LES  MEUBLES  DU  XVI II*  SIÈCLE 

Frost  (Jean-Gottlieb),  rue  Croix-des-Petits-Champs.  —  1785.  Il  succéda 
à  Roentgen  et  fit  partie  de  plusieurs  associations.  Il  employa  de  nom- 
breux ouvriers  allemands  et  avait  un  atelier  important.  Il  signait  : 
J.-B.   Frost. 

Frôttel.  —  Paris,  xviii6  siècle. 

Frôttel   (Bastien),   rue   St-Nicolas.   —   1782. 

Funck.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  —  Rue  de  Charonne. 


Gabilliaud   (Nicolas-François),  rue  des  Mauvaises-Paroles.  ■ —  1788. 

Gaillard  (Antoine),  rue  St-Nicolas.  —  1781  (marque). 

Galand  ou  Galland  (Jacques),  rue  des  Juifs.  —  I771- 

Galand  (Louis-Julien),  rue  St- Denis.  —  1750. 

Gallois  (Jean-Baptiste),  rues  des  Anglais  et  du  Plâtre.  —  1767. 

Garât   (Martin),  rue  de  la  Verrerie.  —  1756. 

Gabard.  —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  Dauphine.  Il  travailla  pour  les  Menus- 
Plaisirs. 

Garde  (Gilbert),  rue  St- Victor.  —  1788. 

Garet  (Jean-Baptiste),  rue  Jacob.  —  1785. 

Garion    (Jean-Louis- Adrien) .   —   Paris,    xvme   et   xixe   siècle.    Passage  du 
Caire. 

Garnaud  (Jean),  passage  de  l'Hôtel  Lesdiguières.  —  1740. 

Garnier  (Dominique),  rue  du  Bacq.  —  1779- 

Garnier  (Jacques-Emmanuel),  rue  St-Honoré.  —  1779- 

Garnier  (Jean),  rue  de  la  Chanvrerie.  —  1777- 

Garnier  (Jean-Ciaude),  rue  St-Dominique  et  de  Grenelle.  —  1785. 

Garnier   (Pierre),   rue  Neuve-des-Petits-Champs.  —   1742  (marque). 

Il  meubla  l'hôtel  du  marquis  de  Ménars.  Voir  Musée  South  Kensing- 
ton  (legs  Jones)  :  table  carrée  avec  dessus  en  porcelaine  de  Sèvres.  Il 
signait  :  P.  Garnier  ou  Garnier  M.  E. 

Garnier  (Prudent),  rue  de  Bailleul.  —  1763. 

Garnier  (Sébastien),  rue  Taitbout.  —  1788. 
Il  y  eut  plusieurs  autres  Garnier,  ébénistes. 

Garriaux,  rues  Boutebrie  et  Fossés-St- Victor.  —  1774. 

Gary  (Martin),  rue  des  Francs-Bourgeois,  place  St-Michel.  —  1764. 

Gaspard.  —  Paris,  xvne  et  xviii6  siècles. 

Gaspard  (Joseph).  —  Paris,  xviii6  siècle.  Rue  du  Faubourg-St-Antoine. 

Gassaux.  —  Paris,  xvine  et  xixe  siècles. 

Gauchi    (Etienne),    rue   Plumet.   —    1776. 

Gauchi  (Jean- Baptiste),  rue  Perdue.  —  1782. 

Gaudereaux  ou  Gaudreau     (François-Antoine    et    Robert),    ébénistes  de 
Louis  XV,  travaillèrent  pour  les  Menus-Plaisirs,  et  fournirent  à  la  Cour 

—  252    — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

des  meubles  simples  ou  de  luxe.  Auteurs  de  l'ébénisterie  du  célèbre 
médailler  composé  par  les  frères  Slodtz  en  1739  et  qui  se  trouve  à  la 
Bibliothèque  Nationale  et  d'une  table  de  campagne  en  noyer,  garnie 
d'argent,  probablement  offerte  par  Louis  XV  à  sa  fille,  Madame  In- 
fante, duchesse  de  Parme,  épouse  de  Don  Philippe.  Ils  firent  pour  le  châ- 
teau de  Choisy  des  tables  à  jeu,  des  encoignures,  des  commodes,  des 
tables  de  nuit,  des  chaises  et  fournirent  divers  meubles  aux  châteaux  de 
Versailles,  Marly,  la  Muette,  Fontainebleau.  Parmi  leurs  clients  figurent 
le  Roi,  Mesdames  de  France,  la  Dauphine,  Madame  Infante,  Madame 
Henriette,  Madame  de  Pompadour,  Mademoiselle  de  Clermont,  etc.,  etc. 
Voir  Bibliothèque  Nationale  :  Médailler;  Ministère  des  Affaires  étran- 
gères :  grand  bureau  dit  de  Monsieur  de  Vergennes. 

Gaudereaux  (François-Antoine).  —  Paris,  xvme  siècle. 

Gaudereaux  (Robert).   —  Paris,   xvme  siècle.   Rue  de   Reuilly. 

Gaudron   (Auburtin).   —  Paris,   xvne  siècle.   Répara  les  marqueteries  des 
chambres  du  Dauphin  et  de  la  Dauphine  à  Versailles. 

Gaudron  (Regnaud).  —  Paris,  xvne  siècle. 

Gaultier,    rue    des    Fossés-du-Temple.    —    1747- 

Gautier,  rue  des  Fossés-du-Temple.  —  1774. 

Gautier  (Jacques-François),  rue  Barre-du-Bec.  —  1731- 

Gautier  (Jean),  rue  d'Argenteuil.  —  1779- 

Gautier   (Jean- François),   rue  Couture- St-Gervais.   —   1772. 

Gautier   (René),  rue  Guérin-Boisseau.  —   1786. 
Il  y  eut  d'autres  Gautier  ou  Gautié,  ébénistes. 

Gautron  (Marc),  rue  de  Cléry.  —  1785. 

Gautruche    (Charles- Auguste) .    —    Paris,    xvme  siècle.  Rue  du  Faubourg- 
St-Denis. 

Gautruche  (Jean- Pierre),  rues  de  la  Perle,  du  Parc-Royal  et  de  Jarente, 
marché  Ste-Catherine.  —  1772. 

Gautruche  (Pierre).  —  Paris,  xvme  siècle. 

Gautruche  (Pierre-Claude),    rues   St-É tienne,  Ville-Neuve,  Basse  et  Porte 
St-Denis.  —  1771- 

Gaverelle  (André),  rue  de  la  Cossonnerie.  —  1769. 

Gaverelle  (François),  rue  de  Charonne.  —  1767. 

Gaverelle  (Mathieu-Michel).  —  Paris,  xvme  siècle. 

Gaverelle  (Noël- Jacques),  rue  Geoffroy-l'Asnier.  —  1782. 

Gay  (Georges).  —  Paris,  xvme  siècle.  —  Inventeur  de  la  table  soleil  à  trans- 
formations (marque). 

Gay  (Jacques),  rue  de  Cléry.  —  !779- 

Geantet  (Alexis),  rue  des  Poitevins.  —  1785. 

Gebhauer  (Jean-Baptiste),  cul-de-sac  Tait  bout.  —  1786. 

Gencel  (Joseph),  rue  Tiquetonne  et  Faubourg  St-Denis.  —  1780. 

Gendé  (Claude),  rue  de  la  Roquette.  —  1786. 

~  253   — 


LES  MEUBLES  DU  XVIIIe  SIÈCLE 

Genest  (Antoine-François),  rues  de  la  Corne  et  de  Mézières.  —  1788. 

Gengenbach  (François-Antoine),  rue  de  Charonne.  —  1779- 

Genisson  (Charles),  rue  du  Temple.  —  1759.  Syndic  en  1785. 

Genisson    (Jean-Marie).   —  Paris,   xvme   et   xixe  siècles.  Rue  du   Temple. 

Fils  du  précédent. 
Genisson  (Jean-Charles),  fils  de  Charles  Genisson,  rue  du  Temple.  —  1788. 
Genty  (Daniel).  —  Paris,   xvine  siècle.   Rue  de  l'Échelle.  Voir  collections 
privées  :  Doucet  (Jacques)  :  table  ornée  d'un  jeu  de  l'Oie  en  marqueterie. 
Gourgue  (Marquis  de)  :  cabinet  marqueterie;  Rothschild  (Adolphe  de)  : 
table  ronde,  la  tablette  de  dessus  en  porcelaine  de  Sèvres.  Il  signait  : 
D.  Genty  ou  Genty. 
George  (Joseph-Benoît),  rue  de  la  Verrerie  et  de  Haut-des-Ursins.  —  1785. 
Gérard.  —  Paris,  xvnie  siècle.  Fit  partie  de  l'atelier  de  Charles  Boulle. 
Gérard  (Noël).  —  Paris,  xvme  siècle. 
Gérard  (Ponce),  Cour  de  la  Juiverie.  —  1778. 
Gilardin  (Pierre-Joseph),  rue  du  Faubourg-St-Martin.  —  1780. 
Gilbert  (André-Louis),  rue  Traversière.  —  1774.  Il  fit  figurer  l'ivoire  dans 
ses    marqueteries   et   inventa   un   secrétaire   roulant   surmonté   d'une 
bibliothèque.  Il  signait  :  A.-L.  Gilbert. 
Gilbert  (Louis).  —  1782.  , 

Gillan  (Jean-Louis-François),    rues   du   Comte-d'Artois,    St- Augustin    et 

Montmartre.  —  1784. 
Gillard  (Claude-Gabriel),  rue  du  Faubourg  Montmartre.  —  1786. 
Gillet  (Louis),  rues  Thevenot  et  Guérin-Boisscau.  —  1766. 
Girard  (François),  rues  Notre-Dame-de-Nazareth  et  d'Astorg.  —  1765. 
Girard  (André),  fils  du  précédent. 
Girardot  (Jean-Baptiste),  rue  Feydeau.  —  1776. 
Giraud  (Pierre),  Faubourg-St-Denis.  —  1760. 
Giraudeau  (Louis),  rue  de  la  Pépinière.  —  1786. 
Girolet   (Pierre-Denis),   rues   Ste-Marguerite,    Beauregard,   St- Joseph,   de 

Bourbon- Villeneuve,  des  Vieux-Augustins.  —  1758. 
Girot  (Charles-François- Vincent),  rue  de  l'Université.  —  1784. 
Giroux  (Jacques),  rue  Traversière  et  Faubourg  St-Antoine.  —  1766. 
Gleitz  (André).  —  Paris,  xvne  et  xvme  siècles,  rue  St-Nicolas. 
Gobert  (Jean-Baptiste),  rue  des  Vieilles-Tuileries.  —  I758- 
Goffinet  (Jean-François),  rue  de  Touraine.  —  1768. 
Gold  (Joseph).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 
Golle  (Corneille).  —  Paris,  xvne  siècle.  Ébéniste-marqueteur. 
Golle  (Pierre).  —  Paris,  xvne   siècle.  Ébéniste-marqueteur,  originaire  de 
Hollande.  Il  travailla  d'abord  à  la  manufacture  des  Gobelins.  Plus  tard, 
avec  Charles  Boulle  et  Massi,  il  fit  des  meubles  pour  le  château  de  Ver- 
sailles et  pour    les  Menus-Plaisirs.    Voir   expositions  rétrospectives  et 
Musées,    Paris,   Arts    décoratifs  :  dessin  au  lavis  pour  un  parquet  en 
marqueterie. 

—  254   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Go  né  (Louis),  rue  de  la  Limace.  —  1786. 

Gonin  (Gilbert),  rues  Guisarde  et  des  Canettes.  —  1783. 

Gonon  (Jean-François),  rue  des  Vieilles-Tuileries.  —  1768. 

Gontier  (Pierre),  rues  du  Cherche-Midi  et  du  Regard.  —  1763. 

Gorju  (Claude),  rues  de  Charenton,  Notre-Dame-de-Nazareth,  du  Gindre.  — 

1770. 
Gosselin  (Adrien- Antoine),  à  Versailles.  —  1772. 
Gosselin  (Antoine),  rue  et  Faubourg  St-Antoine.  —  1752.  Syndic  en  1778. 

Il  signait  :  Gosselin. 
Gosselin  (Jean-Baptiste).  —  Paris,  xvine  siècle,  rue  de  Charenton. 
Gosselin  (Josse),  rue  de  la  Verrerie.  —  1768. 
Gosselin  (Nicolas),  rue  du  Faubourg-St-Antoine.  —  1772.  Il  y  eut  plusieurs 

autres  Gosselin,  ébénistes. 
Gossinet  (Jean-François),  rue  de  Touraine  —  1766. 
Gottiniaux  (Louis- Alexis- Joseph),  rue  Geofiroy-l'Asnier.  —  1781. 
Gotz  (Gaspard-François),  rue  Mâcon.  —  1787. 

Gotz  (Martin),  rue  du  Faubourg  St-Antoine,  à  la  Boule-Blanche,  et  rue  Ame- 
lot.  —  1784. 
Goulet  (Etienne),  rue  et  Faubourg  St- Jacques.  —  1778. 
Goulet  (Jean-Baptiste),  rue  Oblin.  —  1786. 
Gourdain  (Michel),  rue  de  Cléry.  —  1752.  Il  travailla  pour  la  maison  royale. 

Il  signait  :  Gourdin  ou  Gourdain  (marque). 
Gourié  (René),  rue  du  Cimetière  St-Nicolas.  —  1787. 
Gourlet  (Thomas),  rue  des  Mathurins.  —  1785. 
Gourliau  (François),  rues  Basse-du-Rempart,  derrière  les  Capucines,  et  des 

Barres,  à  l'Hôtel  de  Sens.  —  1779- 
Goux  (Louis),  rue  du  Petit-Hurleur.  —  1785. 
Goyer    (François).  —   Paris,  xvme  siècle,  rue  de  Charonne,  à  «  l'Eau  qui 

dort  ». 
Graillot  (Jean-Louis),  rue  St-Honoré,  ancienne  cour  du  Coche.  —  1788. 
Grandfils  (Jacques-Laurent),  rue  St-Germain-1'Auxerrois.  —  1765. 
Grand jean,  rue  de  Charonne,  Faubourg  St-Antoine.  —  1766. 
Grébert  (Georges),  rue  du  Bacq.  —  1764. 

Grébert  (Louis-Claude),  rue  des  Moulins,  Butte  St-Roch.  —  1767. 
Grébois  (Pierre-Charles),  rue  Pierre-au-Lard.  —  1786. 
Gréhome  (Nicolas),  rue  Bourg-l'Abbé.  —  1754- 
Grémont  (Jean),  rue  Jean-St-Denis.  —  1777. 
Grenevigh   (Nicolas),   rue  du   Bacq.   —  1768.  Voir  ventes  et  collection 

privée  Doucet   (A.)   :  table-bureau.   Il  signait  :   A    Grenevich  ou  Gren- 

vigh  M.  E. 
Grépat  (Claude),  rues  au  Maire  et  du  Faubourg  Montmartre.  —  1772. 
Griffet  (Jean-François),  rue  Perdue.  —  1779. 
Gruyère  (Pierre-François),  rue  de  la  Roquette.  —  1786. 

—  255   — 

17 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Guédé  (François),  rue  des  Filles-du-Calvaire.  —  1759. 

Genebault,  rue  de  Perpignan.  —  1760. 

Guérard  (Joseph),  Versailles.  —  1784. 

Guérin.  —  Paris,  xviii6  siècle.  Ébéniste-mécanicien,  en  1756,  il  fit  une  table 
mouvante  de  douze  couverts  et  quatre  buffets-servantes  pour  le  châ- 
teau de  Marly;  il  créa  aussi  l'armoire  volante  du  château  de  la  Muette. 

Guérin  (Jean-Louis),  rues  Couture-St-Gervais  et  de  la  Poterie.  —  1778. 

Guérin  (Pierre).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 

Guerne  (Abraham),  Boulevard  de  la  Porte-St-Martin.  —  1737-  Nommé 
menuisier  du  Roi  et  de  la  ville  en  1782.  Il  travailla  à  la  salle  de  l'Opéra 
de  Versailles. 

Guérou  (Thomas),  Faubourg  Montmartre  et  rue  Ste-Foy.  —  1778. 

Guesnon  (Jean-François),  menuisier  ordinaire  du  Roi.  Il  travailla  au 
château  de  Crécy  pour  Mme  de  Pompadour. 

Guiart  (Adrien- Antoine),  rue  des  Lavandières-St-Opportune.  —  1777. 

Guichard  (Pierre-Guillaume),  rue  du  Faubourg  St- Jacques.  —  1785. 

Guichemer.  —  Paris,  xvme  siècle,  Place  de  l'Indivisibilité. 

Guignard  (Pierre-François),  rue  de  la  Roquette.  —  1767. 

Guilbert  (Éloy),  rues  Mercière,  d'Orléans,  St-Honoré  et  de  Sartine.  —  1774- 

Guillard  (Pierre),  rue  de  Charenton.  —  1777. 

Guillard  (Pierre-Nicolas),  rue  Notre-Dame-de-Nazareth.  —  1764. 

Guillaume  (Simon) .  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  St-Nicolas. 

Guillemard  (François).  —  Paris,  xvne  et  xvme  siècles,  rue  Princesse. 
Il  travailla  pour  les  châteaux  de  Chantilly  et  de  Marly. 

Guillemard  (Jean-Baptiste-Georges),  rue  Neuve-des-Mathurins.  —  1783. 

Guillemard  (Louis),  rues  des  Moineaux,  Basse-du-Rempart,  derrière  les 
Capucines,  de  la  Ville-l'Évêque  et  du  Faubourg-St-Honoré.  — 1765.        : 

Guillet  (Pierre),  rues  Poissonnière  et  d'Angoulême.  —  1776. 

Guimard  (Joseph),  rues  des  Petits-Champs-St-Martin  et  des  Vieilles-Hau- 
driettes.  —  1786. 

Gùller  (François),  rue  du  Vert  bois.  —  1786. 

Gunsberg  (David) .  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  Faubourg  St- Antoine. 

Gunther  (Georges-Louis).  —  Paris,  xvme  siècle.  Il  était  originaire  d'Alle- 
magne. 

Guyot  (Jacques),  rue  de  Verneuil.  —  1782. 

Guyot  (Nicolas),  rue  du  Faubourg-St- Antoine.  —  1775. 

H 

Hach  (François).  —  Paris,  xviii0  siècle. 
Hach  (Sébastien),  rue  du  Gros-Chenet.  —  1778. 
Hache  (Thomas).  —  Grenoble,  xvne  et  xviii6  siècles. 

Hache  (Jean-François).  —  Grenoble,  xvme  siècle.  Ébéniste  du  duc  d'Or- 
léans. Place  Clavayson.  —  1771.  Voir  collections  privées  :  Fould  Sprenger 

—  256   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

(Baron):  petit  bureau  dos  d'âne.  Granet  (Mme)  :  grand  bureau  à  cylindre. 
Latrobe  :  grand  bureau  à  cylindre.  Roman  (J.)  :  boîte  de  tric-trac.  Il 
est  connu  pour  la  pureté  du  style  et  la  perfection  de  ses  meubles.  Il 
signait  :  Hache  de  Grenoble  ou  Hache  fils  à  Grenoble;  et  quelquefois 
Hache,  ébéniste  de  M.  le  duc  d'Orléans,  à  Grenoble,  place  Clavayson. 

Hache  (Christophe- André),  dit  Lagrange  ou  Hache  Bibi.  —  Grenoble, 
xviii8  et  xixe  siècles. 

Hache  (Pierre).  —  Grenoble,  xviii6  siècle.  Fils  de  Thomas  Hache. 

Haimard  (Jean-Louis),  Place  de  la  Porte-St- Antoine.  —  1784. 

Haimard  ((Louis- Jacques),  rues  du  Pont-aux-Choux  et  de  Popincourt.  — 
1756.  On  a  un  meuble  signé  :  Haimard  et  Delaunay.  M.  E. 

Haizeaux  (Jean-Baptiste),  rue  du  Martroy.  —  1788. 

Haizeaux  (Pierre),  rue  des  Gravilliers.  —  1777. 

Halié  (Louis),  rue  Guérin-Boisseau.  —  1753. 

Hallet  (Jean- Baptiste),  rue  Perpignan.  —  1781. 

Halleux  (Jean-Christin),  rue  de  l'Arcade.  —  1782. 

Hallot.  —  Paris,  xviii6  et  xixe  siècles. 

Halloy  (Jean-Mathias),  rues  Poissonnière  et  des  Orties-au-Louvre.  —  1768. 

Hamar  (Toussaint),  rue  St-Étienne-des-Grès.  —  1786. 

Hamel  (Jean),  rues  de  la  Harpe  et  Serpente.  —  1774. 

Hammers.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  Faubourg  St-Antoine. 

Hamsterle  (Jean),  rues  de  Berry  et  Poissonnière.  —  1781. 

Hanneron  (Antoine-François-Joseph),  rue  de  Savoie.  —  1780. 

Hannier  (Louis),  rues  Baillette  et  St-Honoré.  —  1763. 

Hannot  (Nicolas),  rue  du  Cimetière-St-Nicolas.  —  1762. 

Haraut  (Jean),  rues  St-Antoine,  du  Pourtour-St-Gervais,  de  la  Poterie, 
de  la  Tixéranderie.  —  1758. 

Hardelle  (Jean-Louis- Antoine),  rue  de  Sèvres.  —  1764. 

Hardy  (Henri-Louis).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  St-Nicolas. 

Harmand  (Antoine-L.),  rue  du  Chaume.  —  1785. 

Harmand  (Jean).  —  Paris,  xvne  siècle.  Ébéniste-marqueteur.  Il  travailla 
pour  le  Roi  au  Louvre,  à  Versailles,  à  Fontainebleau,  aux  Tuileries, 
à  St-Germain,  surtout  aux  parquets  et  aux  estrades. 

Harscher  (François),  rue  Guisarde.  —  1786. 

Harms.  —  Voir  Hamsterle. 

Hatoy  (Jean-Baptiste),  rue  Chapon.  —  1782. 

Haumont.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 

Haupt  (G.),  à  Paris,  puis  en  Suède.  Voir  Musées  :  Chantilly  :  Muséum  miné- 
ralogique  en  forme  de  secrétaire.  South  Kensington  (Legs  Jones)  : 
commode.  Château  Royal  :  lit  en  forme  de  bureau,  style  Gustave  III: 
bureau  et  pupitre,  même  style.  Il  signait  :  G.  Haupt  ou  fait  par  G.  Haupt. 

Hay  (Joseph),  rue  des  Saints- Pères.  —  1746. 

Hay  (Pierre-Joseph-Augustin),  rue  Marivaux.  —  1781. 

Heckel.  —  Paris,  xviii0  et  xixe  siècles. 

—  257   — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Hédouin  (Jean-Baptiste),  rue  Traversière.  —  1738.  Ébéniste-marqueteur. 

Hehl  (François),  rues  de  la  Croix  et  Neuve-St-Laurent.  —  1782. 

Heiligsberg   (Jean-Guillaume),   Faubourg  St-Martin.  —  1766. 

Heim  (François-Guillaume),  Paris,  xvnie  siècle,  originaire  d'Alsace. 

Hemon     (Pierre- Alexis),  rue  de  la  Vacherie.  —  1724. 

Hémon  (Biaise-François),  rue  de  Charenton.  —  1785. 

Hennequin.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 

Hénon  (Louis),  rues  St-Martin  «  à  la  Croix-de-Fer  »,  Beaubourg  et  de  la 
Lanterne.  —  1776. 

Henri  (Jean-Baptiste),  rues  de  Charonne  et  St-Nicolas,  Faubourg  Saint- 
Antoine.  —  1777. 

Henri  (Nicolas),  rue  Tiquetonne.  —  1773. 

Henriet  (Claude-Chrétien),  rue  Grenata.  —  1771. 

Henry  (Barthélémy).  —  Paris,  xvme  siècle. 

Henry  (Jean),  enclos  du  Temple  et  rue  de  Charenton.  —  1779. 

Henry  (Jean- Baptiste),  rue  des  Vieux- Augustins.  —  1784. 

Henry  (Louis- Alexandre),  rue  Bergère.  —  1784. 

Heriché  (Jean-Baptiste),  cour  des  Coches,  Faubourg  St-Honoré.  —  1772. 

Héricourt  (Antoine),  Faubourg  St-Honoré.  —  1773-  Syndic  en  1786.  Voir 
collections  privées  :  Gasnault  :  petite  commode.  Il  signait  :  A.  Héri- 
court M.  E. 

Héricourt  (Nicolas).  —  Paris,  xvme  siècle,  Faubourg  St- Antoine.  Il  fai- 
sait travailler  Œben. 

Hérissé  (Antoine),  rue  de  Charenton.  —  1787. 

Herstel,  rue  des  Vieux- Augustins,  près  la  Place  des  Victoires.  —  1740. 

Hertel  (Georges),  rue  et  Faubourg  St- Antoine.  —  1779. 

Hertzog  (Hubertus),  rues  Beurrière  et  du  Ponceau.  —  1776. 

Hervier  (Jean-Baptiste),  rues  Jean-Tisson  et  Barre-au-Bec.  —  1787. 

Heurte  aux  (Pierre-Nicolas),  rues  du  Faubourg- Montmartre,  Neuve-des- 
Petits-Champs,  d'Antin,  Basse-du-Rempart,  Coquenard,  au  bâtiment 
de  l'Église  Notre-Dame-de-Lorette.  —  1781. 

Hilger  (Jean-Henri),  rue  Française.  —   1786. 

Hipp  (Michel),  Faubourg  St-Antoine.  —  1782. 

Hoche  (Pierre).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  Chapon. 

Hoffmann  (Abraham),  rue  St-Thomas,  quartier  St- Jacques.  —  1766. 

Hoffmann  (Jean-Diebold),  Passage  des-Petits-Pères.  —  1785.  Il  était 
originaire  d'Autriche. 

Hokaw,  rue  du  Bacq.  —  1754. 

Holende.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  Faubourg  St-Antoine. 

Hollinger  (Jean- Jacques),  rue  Montorgueil.  —  1786. 

Holtzheim  (Jean-Guillaume),  rue  du  Vieux-Colombier.  —  1786. 

Hongenard  (Jean- Joseph),  rue  Ste-Marie.  —  1767. 

Horns  (Jean-Henri),  rues  du  Faubourg-St-Martin  et  St-Merry.  —  1780. 

Houard  (François-Marie),   rues  des  Grands-Degrés  et  Mouffetard.  —  1785. 

—  258  — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Hou  art  (Germain-Pierre),  rue  des  Trois-Chandeliers.  —  1774- 

Houdry  (Charles),  rue  Mazarine.  —  1760. 

Houelleux  (Julien-Pierre),  Faubourg  St-Denis.  —  1787. 

Houry  (François- Vincent),  rue  de  l'Arbalète.  —  1788. 

Housseau  (Jean-Baptiste),  Marché  d'Aguesseau.  —  1743- 

Houtoire.  —  Paris,  xvne  siècle.  Il  travaillait  à  l'atelier  de  Charles  Boulle. 

Huef  (Jean-Georges).  —  Paris,  xvnie  siècle.  Il  était  originaire  du  Palatinat. 

Huet   (Gilbert- Alexis),   rues  St-P^ul  et  des   Nonnains-d'Hyères.  —   1783. 

Huguet  (Joseph-Simon),  rues  de  Buci  et  des  Barres.  —  1780. 

Hugueville  (Marc),  rues  Pavée  et  des  Deux-Portes-St-Sauveur.  —  1755. 

Hullin  (Gabriel-Louis),  rues  Mazarine  et  Cerutti.  —  1766. 

Humbert  (Mansuy),  rues  d'Argenteuil  et  l'Evêque,  Butte  St-Roch.  —  1767. 

Hurtrel  (Louis),  Boulevard  de  la  Porte-St-Antoine.  —  1756. 

Huyot,  rues  Neuve-St-Etienne  et  Chariot.  —  1759- 

Huyot  (Nicolas),  rue  Chariot,  —  1737- 


Infroit  (Claude),  rues  de  la  Roquette  et  Amelot.  —  1777. 
Infroit  (Etienne-Louis),  rues  de  Charonne  et  Amelot.  —  1768. 


Jabodot.  —  Paris,  xvme  siècle.  Règne  de  Louis  XV.  Il  travailla  pour  les 
Menus-Plaisirs. 

Jacob  (Georges),  rue  Meslée.  —  1765.  Syndic  en  1789.  Il  travailla  à  Bagatelle 
pour  le  comte  d'Artois,  fournit  le  Palais  du  Temple  pour  la  Reine  et  les 
Menus- Plaisirs.  Il  exécuta,  d'après  les  dessins  de  David  et  de  Charles 
Moreau,  des  meubles  de  style  gréco-romain  et  pompéien  et  fut  appelé 
à  décorer  de  nombreux  hôtels,  en  particulier  pour  le  duc  de  Chartres.  Il 
fut  un  des  créateurs  du  style  Directoire.  Voir  Musées  :  Palais  de  Compiè- 
gne  :  chaise-longue  en  bois  doré.  Louvre:  fauteuils.  Arts  décoratifs  :  fau- 
teuil. Mobilier  National  :  siège  d'acajou  en  forme  d'X,  lit  de  repos, 
consoles  d'applique,  canapé,  etc.  Château  de  Windsor  :  mobilier  de 
salon  et  de  chambre  à  coucher.  Voir  collections  privées  :  Doucet  (Jacques): 
canapé  Louis  XVI,  bois  sculpté  et  doré.  Marquet  de  Vasselot  (J.J.)  : 
deux  fauteuils.  Greffulhe  (comte  de)  :  mobilier  de  salon.  Ventes  di- 
verses (marque).  Il  signait  :  G.Jacob. 

Jacob  (Georges  II),  rue  Meslée.  Fils  du  précédent.  Il  reprit  avec  son  frère 
François-Honoré  l'atelier  paternel  sous  la  raison  sociale  Jacob  frères, 
rue  Meslée,  entreprise  importante  par  le  nombre  de  ses  ouvriers  et  qui 
devint  célèbre  par  la  perfection  du  travail.  Ils  exécutèrent  des  meubles 
sur  les  dessins  des  architectes  Percier  et  Fontaine  et  s'adjoignirent  des 
artisans  de  talent  entre  autres  les  ciseleurs  Thomire,  Delafontaine,  etc. 

—  259  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Ils  employèrent  beaucoup  les  bois  indigènes  et  quelques  bois  étrangers  : 
ébène,  acajou,  etc.  Les  frères  Jacob  travaillèrent  sous  la  Révolution 
et  sous  le  Premier  Empire.  Après  la  mort  de  son  frère,  François-Honoré 
prit  la  raison  sociale  de  Jacob-Desmalter  du  nom  d'une  terre  qu'il 
possédait  en  Bourgogne.  Sous  le  Consulat  puis  sous  l'Empire  il 
travaille  pour  Bonaparte.  Il  exécuta  le  mobilier  de  la  Malmaison, 
celui  du  Sacre,  de  Compiègne,  de  St-Cloud,  des  appartements  de 
Fontainebleau  et  de  plusieurs  résidences  impériales  à  l'étranger,  les 
cabinets  à  bijoux  de  Joséphine  et  de  Marie- Louise  ;  le  berceau  du  Roi 
de  Rome,  etc.,  etc.  Sous  la  Restauration,  Jacob  changea  une  troi- 
sième fois  de  manière,  tous  les  emblèmes  impériaux  étant  devenus 
suspects  ou  détestés.  Voir  Musées:  Palais  de  Compiègne  :  sièges 
bois  doré  et  sculpté,  armoire  acajou;  Fontainebleau  :  trône  de  Napo- 
léon, armoire  à  bijoux  de  Marie-Louise,  armoires,  commode,  corbeille 
à  ouvrage,  berceau  du  Roi  de  Rome.  Malmaison  :  trône  de  Napo- 
léon; Bibliothque  Nationale  :  vitrine;  Versailles  :  buffets  bas;  Grand 
Trianon  :  sièges  divers,  table  à  thé,  lit,  commodes  ;  Vienne  :  trésor 
impérial  :  berceau  d'apparat  du  Roi  de  Rome.  Signature  :  Jacob  frères, 
rue  Meslêe  ou  Jacob  ou  Jacob  D.,  rue  Meslée. 

Jacob  (François-Honoré),  frère  du  précédent  et  fils  de  Georges  I.  Ses 
travaux  se  confondent  avec  ceux  de  son  frère.  Il  travailla 
pour  les  châteaux  de  Neuilly,  Rambouillet,  Saint-Cloud,  Versailles, 
les  Tuileries  et  pour  la  duchesse  de  Berry.  Voir  Collections  privées  : 
Lebaudy  (salon  de  la  Duchesse  de  Berry) . 

Jacob  (Henri),  rue  de  Bourbon- Villeneuve.  —  1779-  Il  signait  :  H.  Jacob. 

Jacob  (Jacques-Louis),  rue  Verderet.  —  1764. 

Jacot  (Antoine-Pierre),  rue  de  la  Madeleine.  —  1766. 

Jacot  (Isaac),  rue  Basse-du-Rempart.  —  1762. 

Jacot  (Isaac),  Faubourg  St-Honoré.  —  1786. 

Jacqueline  (Gilles),  rue  de  la  Tannerie.  —  1788. 

Jacquemart  (T.-Pierre),  rue  de  Charenton.  —  1761. 

Jadot  (Jean-François),  rues  du  Pot-de-Fer  et  de  Vaugirard.  —  1747- 

Jansen  (Georges).  —  Paris.  —  1767.  Voir  Musée  :  South  Kensington  (Legs 
Jones),  2  petites  tables,  marqueterie  bois  et  ivoire,  table  à  métier. 

Janson  (Nicolas),  Marché  d'Aguesseau,  rue  de  la  Madeleine.  —  1778. 

Jarrié  (Jean-Nicolas),  rue  de  la  Harpe.  —  1742. 

Javoy  (Claude),  rue  d'Argenteuil.  —  1779. 

Jean  (Honoré),  rue  St-Séverin.  —  1772. 

Jean  (Nicolas).  —  Paris,  xvne  siècle.  Ebéniste  du  Roi. 

Jean  (Paul-François),  «  Au  Saint-Esprit  »,  Faubourg  St- Antoine.  —  1784. 

Jean  (Simon),  rue  Amelot.  —  1787. 

Jelpka  (Albert-Henri).  —  Paris,  xvme  siècle,  rues  de  Charenton  et  de  la 
Lune. 

Jobert  (Michel-Simon),  rue  St-Dominique.  —  1762. 

—   260   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Jolibois  (Mathieu),  cul-de-sac  du  Coq  et  rue  du  Bout-du-Monde.  —  1763. 

Joliffier  (Joseph),  rue  de  la  Mortellerie.  —  1781. 

Jollain  (Adrien- Jérôme),  dans  St-Jean-de-Latran.  —  1763. 

Jolliot  (Michel),  rue  des  Mauvais-Garçons-St-Jean.  —  1784. 

Joly  (Claude),  rue  Jean-Beausire.  —  1781. 

Jonnard    (Jean-Baptiste-Hubert),   rues  d'Orléans  et   St-Denis.   —   1756. 

Jordan  (Salomon).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  du  Faubourg  du  Roule. 

Joseph.  —  Règne  de  Louis  XV  et  de  Louis  XVI.  Musées:  Louvre:  Meubles 
d'appui  avec  mosaïques  de  pierre;  Versailles  :  secrétaire  en  acajou; 
South  Kensington  (Legs  Jones)  :  commode  forme  tombeau  avec  pan- 
neaux de  laque.  Château  de  Windsor  :  commode  du  même  genre.  Il 
signait  :  Joseph. 

Jouanne  (Pierre-Michel),  rue  Couture-St-Gervais.  —  1781. 

Jouard  (Jean- Jacques),  rue  Neuve-St-Sauveur.  —  1788. 

Joubert  (Gilles),  rue  Ste-Anne.  —  1749.  Syndic  en  1771,  exécuta  les  deux 
encoignures  qui  vont  avec  le  Médailler  de  Gaudereaux  à  la  Bibliothèque 
Nationale  (fait  pour  le  cabinet  du  Roi  à  Versailles).  Il  fut  un  des  grands 
fournisseurs  de  la  Cour.  Voir  Musées  :  Ministère  de  la  Justice  :  bureau 
Louis  XV. 

Joubert  (Mathieu-Dieudonné),  rues  des  Vieilles-Tuileries  et  de  la  Parchemi- 
nerie.  —  1786. 

Jourdain  (Pierre),  rue  de  Charonne.  —  1779. 

Jouvet  (Jacques-Louis),  rues  de  Bièvre,  St-Nicolas,  St-Bernard  et  Basfroi. 
—  1758. 

Jovenet  (François),  rue  St-André-des-Arts.  —  1785. 

Jovenet  (Michel- Joseph) .  —  Paris,  xviue  siècle,  rue  du  Petit-Lyon. 

Jullien  (Martin),  rues  des  Petits-Carreaux  et  de  la  Poissonnerie.  —  1777- 

Jumel  (Barthélémy),  rue  de  Seine.  —  1750. 

Jundt,  rue  St- Antoine.  —  1757. 

Juty  (Jean-Claude),  rues  d'Aguesseau  et  du  Rat.  —  1777. 

K 

Kaffa  (Jean-Baptiste),  rues  des  Barres  et  Phelippeaux.  —  1771. 

Kardt  (Jean-Bernard),  rue  de  Bourgogne.  —  1759. 

Kassel  (Georges),  rue  des  Vieilles-Tuileries.  —  1775- 

Kaos  (Jean),  Cour  St- Joseph.  —  1783. 

Kemp  (Guillaume),  rue  de  la  Roquette.  —  1764.  Il  marqueta  un  meuble  de 

Beneman,  destiné  au  Roi. 
Kindermans  (Michel),  rues  de  Verneuil,  de  Grenelle-St-Germain,  de-Sèvres, 

des  Vieilles-Tuileries.  —  1764.  Syndic  en  1787. 
Kindermans  (Paul),  rue  St-Dominique-St-Germain.  —  1787. 
Kintz  (Georges),  rue  Daval.  —  1776. 
Kirchenbach  (J.-Adam),  Faubourg  St- Antoine.  —  1774. 

—  261   — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Kirchenbach   (Jean-Jacques),   Faubourg  St- Antoine.    —  1778.   Il  y  eut 

d'autres  Kirchenbach,  ébénistes. 
Kirschhoff.  — -  Paris,  xvne  siècle.  Il  fut  attaché  à  la  Maison  du  Roi. 
Koechly  ou  Kochly  (Joseph),  Cour  St- Joseph.  —  1783. 
Kohl  (Pierre-Nicolas).  —  1779. 

Kolbing.  —  Paris,  xvine  et  xixe  siècles,  Cour  de  la  Juiverie. 
Kopp  (Maurice),  rue  de  la  Sourdière.  —  1780.  Il  signait  :  Kopp. 
Kranen  (Louis- Jacques),  rue  des  Prouvaires.  —  1780. 
Krier  (Charles),  rue  du  Bacq.  —  1774. 
Kutten  (Jean),  rues  des  Nonnains-d'Hyères  et  St-Méry.  —  1789. 


Labadye  (Toussaint-Charles),  rues  du  Four-St-Germain  et  de  Sèvres.  —  1761. 

Labatut  (Jacques-Nicolas),  rue  St-André-des-Grès.  —  1777. 

Labourez  (Claude),  Aile  du  Pont-Marie  et  Montagne  Ste-Geneviève.  —  1781. 

Labrique  (François-Joseph),  rue  St-Nicolas.  —  1777- 

Labry  (François).  — - 1777- 

Lacroix  (Jean),  Faubourg  St- Jacques.  —  1751- 

Lacroix  (P.).  —  Paris,  xvnie  siècle.  Il  était  fournisseur  du  mobilier  de  la 
couronne.  Il  signait  :  P.  Lacroix. 

Lafond  (Philippe),  rues  de  la  Harpe,  St- Jacques  et  de  la  Sorbonne.  —  1776. 

Lafont  (Joseph),  cul-de-sac  St-Martial,  rues  des  Marmouzets  et  du  Haut- 
Moulin.  — 1784. 

Lafosse  (Bertrand),  Place  Maubert  et  rue  St- Jacques.  —  1784. 

Lagnitre  (François-Nicolas),  rue  Ste-Avoye.  —  1787. 

Lagoutte  (Mathieu),  rue  de  Sèvres.  —  1774. 

Lagrange  (Antoine).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  St-Nicolas. 

Lainée  (Nicolas),  rue  Geoffroy-l'Asnier.  — -  1768. 

Lair  (François),  avenue  de  Ménilmontant  et  rue  de  la  Fontaine-au-Roi.  — 
1787. 

Lalande  (François),  Faubourg  St- Antoine.  —  1770. 

Lamain  (Pierre-François),  rue  St-Paul.  —  1780. 

Lamant  (André),  rue  de  la  Bucherie.  —  1783. 

Lamartine  (Jean-François),  rue  de  la  Corderie.  —  1776. 

Lambert  (André),  rues  de  Lappe  et  Traversière.  —  1783. 

Lambert  (Antoine).  —  Paris,  xvine  siècle.  Il  partit  pour  St-Pétersbourg  où 
il  travailla  pour  le  tzar  Pierre-le-Grand. 

Lamin  (Pierre-François-Fiacre),  rue  St-Paul.  —  1780. 

Lamy  (Marin),  rues  Barre-du-Bec  et  de  Paradis.  —  1784. 

Lancelin  (Louis- Joseph),  «  Académie  de  Vandeuil»,  rue  du  Vieux-Colombier. 
—  1763.  Syndic  en  1778. 

Lancelin  (Nicolas),  rue  St-Denis.  —  1766. 

—  262    — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Laneive  (Nicolas).  —  Paris,  xvne  siècle,  ébéniste  de  la  Maison  du  Roi. 
Landrin  (Germain),  Couvent  des  Carmes-Billettes.  —  1788.  Il  signait  : 

Landrin. 
Langelin  (Louis),  rue  Poissonnière.  —  1754. 
Langlade  (Jean- Antoine),  rue  de  Verneuil.  —  1779- 
Langlois.  —  Paris,  xvme  siècle. 

Langlois,  père.  —  Paris,  xvne  siècle.  Faubourg  St-Antoine. 
Langlois,  fils  aîné.  —  Paris,  xvne  siècle. 
Langlois,  cadet.  —  Paris,  xvne  siècle.  Cloître  Ste-Catherine-de-la-Couture, 

puis  rue  de  la  Tixéranderie. 

Les  trois  Langlois  père  et  fils  fabriquèrent  des  paravents  et  des  cabinets 

dans  le  genre  chinois. 
Langlois  (Pierre-Éloi),  rue  de  Lappe,  puis  cour  de  la  Juiverie.  —  1774. 
Langlois  (Simon),  rue  de  l'Évêque.  —  1774- 

Langou   (Jean-François-Marcou),  place    des    Carrosses,    Faubourg   St-An- 
toine. —  1769. 
Languille  (Pierre),  cul-de-sac  des  Peintres,  puis  dans  la  Trinité.  —  1768. 
Lannuier  (Nicolas-Louis-Cyrille),  rue  St-Thomas-du-Louvre.  —  1783. 
Lanoa    (François- Antoine),  rues   des   Fossés-St-Germain-1'Auxerrois  et  de 

l' Arbre-Sec.  —  1773- 
Lanté  (Louis),  rue  et  Faubourg  St-Denis.  —  1786. 
Lanté  (Louis- Auguste),  rue  et  Faubourg  St-Denis.  —  1743- 
Lapie  (Jean-François),  rues  de  Charenton  et  du  Faubourg  St-Antoine.  — 

1763.  Il  signait  :  J.-F.  Lapie. 
Lapie  (Charles),  grande  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  Fils  du  précédent. 
Lapie  (Jean),  rue  de  Charenton.  —  1762. 

Laplanche.  —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  du  Faubourg-St-Martin. 
Laraut  (Jacques),  rue  St- Jacques.  —  1785. 

Lardin  (André- Antoine),  rues  de  Charenton  et  St-Nicolas.  —  1750. 
Lardin  (Louis-François),  rue  St-Nicolas.  —  Fils  du  précédent. 
Laroque  (Pierre),  rue  St-Nicolas.  —  1766. 
Larose    (Dominique-Prudent),  rues   de    Braque   et   St-Louis-au-Marais. — 

1778. 
Larouë.  —  Paris,  xvme  siècle.  Il  travailla  pour  le  comte  d'Artois. 
Lartaut    (Philibert),    rue   Royale.   —   1776. 

Larue  (Nicolas),  rues  Baffroy,  St-Bernard  et  de  Charonne.  —  1773- 
Larue  (Jean-Baptiste),  rues  des  Lavandières-Ste-Opportune  et  Poissonnière. 

*777- 

Lasserre  (Antoine),  rues  du  Faubourg- Montmartre  et  Cadet.  —  1768. 

Lathuille  (Pierre),  rue  l'Évêque.  —  1747. 

Lathuille   (Jean-Pierre),   rue  d'Argenteuil.  —  1755-  Voir  Musée  :  Garde- 
Meuble,  commode  en  acajou,  signée  :  J.-P.  Lat... 

Laurent  (Jacques),  rue  du  Faubourg  Montmartre.  —  1768. 

Laurent  (Pierre),  rues  St-Sauveur  et  de  Paradis-St-Lazare.  —  1772. 

—  263   — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Laurent  (Nicolas),  rues  du  Faubourg  Montmartre,  Neuve-St-Denis  et  du 
Faubourg  St-Denis.  —  1768.  Syndic  en  1787.  Il  y  eut  d'autres 
Laurent,  ébénistes. 

Lavaux  (Barthélémy),  Cloître-Ste-Opportune.  —  1783. 

Lavelle  (Antoine),  rues  St- Joseph  et  du  Bout-du-Monde.  —  1779- 

Lavenne  (Nicolas).  —  Paris,  xvne  siècle.  Il  fut  attaché  à  la  maison  du  Roi. 

Lavenu  (Antoine),  rues  Boucherat  et  de  Normandie.  —  1776. 

Lavy  (Jean-Baptiste).  —  Paris,  xviii6  siècle.  Rue  de  la  Verrerie. 

Lavy  (Louis),  rue  de  la  Verrerie.  —  1765. 

Le  Bas  (Barthélémy).  —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  de  Cléry. 

Le  Bas  (Jean-Baptiste).  —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  de  Cléry. 

Le  Bas  (Jean- Jacques).  —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  de  Cléry  (marque).  Ces 
trois  ébénistes  travaillèrent  ensemble  signant  sans  prénom  ou  /.  Lebas, 
travaillèrent  à  Louveciennes  pour  Mme  du  Barry. 

Le  Bas  (Jean-Baptiste),  rue  de  Cléry.  —  1756. 

Le  Bas  (Barthélémy),  rue  de  Cléry.  — -  1771.  Il  était  le  fils  du  précédent. 

Le  Bas  (Jean- Jacques),  rue  de  Cléry.  —  1772.  Il  était  fils  aussi  de  Jean- 
Baptiste. 

Lebègue  (Jean),  rues  de  Bercy-St-Jean  et  Vieille-du-Temple.  —  1777. 

Lebesgue  (Claude-Pierre),  rue  St-Nicolas.  —  1750. 

Lebesgue  (Robert-Claude),  rues  Culture  -  Ste  -  Catherine,  du  Four -St- Ger- 
main et  de  la  Poterie.  —  1771- 

Lebin  (Jean-Claude),  rue  Thévenot  — ■  1785. 

Leblanc.  —  Paris,  xvme  siècle.  Auteur  d'une  commode  en  bois  des  Indes 
et  mosaïques  pour  Mme  Infante,  au  château  de  Versailles. 

Leblanc  (Charles),  rues  des  Fontaines  et  du  Pont-aux-Choux.  —  1777. 

Leblond  (Jean-François),  Cloître-St-Germain-1'Auxerrois.  —  175 1.  Il  y  eut 
plusieurs  Leblond,  ébénistes. 

Lebossês  (Jacques),  rue  de  Suresne.  —  1779. 

Le  Brun  (Antoine  I).  —  Paris,  xvne  siècle.  Ébéniste-marqueteur. 

Le  Brun  (Antoine  II).  —  Paris,  xvne  siècle.  Ébéniste-marqueteur. —  Fils 
du  précédent. 

Le  Brun  (Claude),  rue  St-Pierre-au-Pont-aux-Choux.  —  1779. 

Le  Brun  (François- Julien),  rue  de  Beauvais.  —  1780. 

Le  Brun  (Gilles).  —  Ébéniste-marqueteur.  Il  était  le  fils  d'Antoine  I  Le 
Brun. 

Lechaptois  (Samson),  rues  de  Lourcine  et  Moufïetard.  —  1768. 

Lechartier  (Jacques),  rue  de  Charenton.  —  1773- 

Lechaudé  (Barthélémy) .  — -  Paris,  xviii6  siècle.  Il  travailla  à  la  table  mou- 
vante de  Choisy. 

Lechien  (Alexandre-François),  rues  Meslay,  de  Vendôme,  de  Bondy  et  du 
Faubourg  St-Martin.  —  1768. 

Leclerc  (Jacques- Antoine).  —  Paris,  xvuie  siècle.  Cour  de  la  Juiverie. 

Leclerc  (Charles-Michel),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  1786. 

—  264   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Leclerc  (Claude),  à  l'«  Agneau  pascal  »,  rue  de  Charenton.  —  1785. 

Leclerc  (Jacques),  rue  des  Ciseaux.  —  1787. 

Leclerc  (Jacques- Antoine),  rue  et  Faubourg  St- Antoine.  —  1779. 

Leclerc  (Jean),  rues  du  Four  et  de  l'Égoût-St-Germain.  —  1763. 

Leclerc  (Nicolas-Martin),  rue  de  la  Verrerie.  —  1787. 

Lecœur  (Joseph),  rues  de  Verneuil,  de  Sèvres  et  Hyacinthe.  —  1780. 

Lecointre  (François),  rue  Serpente.  —  1727. 

Lecomte   (Nicolas-Toussaint),    rues  d'Argenteuil   et  Traversière.  —  1781. 

Lecomte  (Simon-Samuel),  rue  du  Faubourg  Montmartre.  —  1787. 

Lecoq    (Jean- Jacques),   rue  St-Martin.   —   1777. 

Lecreux  (Adrien- Joseph),  rue  des  Jeûneurs.  —  1776. 

Ledoux  (Simon-François).  —  Paris,  xvine  siècle.  Grande  rue  du  Faubourg 
St-Antoine. 

Ledru  (Alexis),  rues  de  l'Hirondelle  et  de  la  Huchette.  —  1753- 

Leduc  (Pierre),  rues  St-Martin,  Neuve-St-Laurent,  de  la  Croix  et  du  Vert- 
Bois.  —  1778. 

Lefebure  (Joseph),  rue  de  Périgueux.  —  1787. 

Lefebvre  (Charles- Joseph),  rue  de  Charenton.  —  1787. 

Lefebvre  (Jean- Jacques),  rue  des  Cinq-Diamants.  —  1785. 

Lefebvre  (Jean-Louis).  —  Paris,  xvme  siècle.  Rues  du  Faubourg-St- Jac- 
ques et  Neuve-Ste-Geneviève. 

Lefebvre  (Roch),  rue  du  Faubourg-St-Martin.  —  1788. 

Lefèvre  (Charles- Antoine),  rues  des  Fossés-St-Germain-du-Roi  et  des 
Mauvais-Garçons-St-Germain.  —  1777- 

Lefèvre  (Charles-Nicolas),  rues  de  la  Bucherie  et  des  Postes.  —  1764. 

Lefèvre  (François),  Rue  du  Marais-St-Germain.  —  *779- 

Lefèvre  (Jean-Baptiste),  rue  de  Bourbon- Villeneuve.  —  *743- 

Lefèvre  (Joseph),  rue  Neuve-St- Augustin.  —  1729. 

Lefèvre  (Louis),  rue  de  Beauregard.  —  1780. 

Lefèvre  (Philippe),  rue  de  la  Mortellerie.  —  1788. 

Lefèvre  (Pierre- Jean),  rues  de  l'Égoût-St-Martin  et  de  Bourbon-Villeneuve. 

1773. 
Lefort  (Jean-Denis),  rue  des  Sept- Voies.  —  1787. 
Lefresne   (Sébastien).  —  1777- 

Legallois  (Gilles),  rues  Phelipeaux  et  de  Limoges.  —  1766. 
Le  Gaspern  (Louis),  carré  St-Landry  et  rue  des  Fossés-St-Germain-1'Auxer- 

rois.  —  1753. 
Le  Gaspern  (André),  enclos  St-Denis-de-la-Chartre.  —  1771- 
Legrand  (Charles-Christophe),  rue  Rousselet.  —  1783. 
Legras  (François),  rue  Notre-Dame-de-Nazareth.  —  1733- 
Legras  (Jean-Laurent).  —  Paris,  xviii6  et  xixe  siècles.  Rue  de  Bondy. 
Legros,  Cour  du  Marché-des-Quinze- Vingts.  —  1763. 
Legry  (Jean-Louis-François),  rue  de  Charenton.  —  1799.  Il  signait  :  J.-L.-F. 

Legry. 

—  265   — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Lehaene,  père.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  Rues  Traversière,  des  Tour- 
nelles  et  boulevard  St- Antoine. 

Lehaene,  fils.  —  Paris,  xixe  siècle.  S'associa  à  son  père  sous  la  Restauration. 

Leiris  (Jean),  rue  de  Lancry.  —  1780. 

Lejeune  (Jean),  passage  de  la  Marmite.  —  1788. 

Lelarge  (Jean-Baptiste),  rue  de  Cléry.  —  1775.  Voir  Musées  :  Petit  Trianon  : 
canapé  et  fauteuils.  South  Kensington  (legs  Jones)  :  fauteuil  en  bois 
sculpté  et  doré.  Collections  privées  :  Doucet  (Jacques)  :  mobilier  de  salon 
bois  sculpté  et  doré.  Il  signait  :  Lelarge  ou  J.-B.  Lelarge. 

Leleu  (Jean-François),  rues  de  la  Contrescarpe  et  Royale.  —  1764.  Syndic 
en  1776.  Créateur  de  meubles  simples  en  acajou  et  de  très  beaux  meu- 
bles en  marqueterie.  Il  fut  fournisseur  des  rois  Louis  XV  et  Louis  XVI  et 
de  Mme  du  Barry.  Voir  Musées  :  Trianon  :  petite  commode  en  marqueterie  ; 
Londres,  collection  Richard  Wallace  :  grande  commode  et  secrétaire 
en  marqueterie.  Collections  privées  :  Camondo  (comte  Isaac  de)  :  com- 
mode Louis  XV;  Doucet  (Jacques)  :  commode  Louis  XVI;  Ganay  (mar- 
quise de)  :  bureau  plat;  Goudchaux  :  commode  en  marqueterie;  Klotz 
(Mme)  :  secrétaire  à  abattant  ;  La  Beraudière  (comtesse  de)  :  petite  table 
à  pieds  cambrés;  Luce-Laduré  :  petite  commode  en  marqueterie  à 
fleurs  de  lys,  signature  accompagnée  d'un  timbre  à  fleurs  de  lys  surmonté 
de  la  couronne  royale,  vient  de  Louveciennes.  Il  signait  :  J.-F.-L.  ou 
J.-F.  Leleu. 

Le  Lorrain  (Charles),  rues  des  Boucheries,  du  Gindre,  Guizarde,  Férou  et 
Carpentier.  —  1761. 

Lemaire  (Jean).  —  Paris,  xvne  siècle.  Fut  attaché  à  la  Maison  du  Roi. 

Lemaire  (Louis-Nicolas),  rue  du  Marché-St-Honoré.  —  1788. 

Lemaire  (Pierre-Remy),  rues  St- Antoine  et  Couture-Ste-Catherine.  —  1765. 

Lemaître  (Charles),  rue  Traversière.  —  1782. 

Lemaître  (François-Noël).  —  Paris,  xvme  siècle.  Rue  St-Nicolas. 

Lemarchand  (Geoffroy),  rues  de  l'Égoût,  Chaussée  d'Antin  et  Caumartin.  — 

!775- 

Lemarchand  (L.-E.).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  Rue  du  Faubourg 
St-Antoine.  Ébéniste  du  mobilier  de  la  Couronne  sous  l'Empire  et  sous 
la  Restauration.  Il  exécuta  le  cercueil  en  ébène  de  Napoléon  Ier. 

Lemarchand  (Michel-Charles- Jacques-Urbain),  rues  St-Louis  et  des  Tour- 
nelles.  —  1777.  Il  exécuta  les  stalles  du  chœur  de  la  cathédrale  de  Char- 
tres et  une  chaire  épiscopale.  Il  travailla  pour  le  mobilier  de  la  Couronne 
sous  l'Empire  et  la  Restauration.  Voir  Musées  :  Palais  de  Compiègne  : 
grande  console  en  acajou.  Il  signait  :  Lemarchand. 

Lemarchand  (Pierre).  —  Paris,  xvne  siècle.  —  Il  fut  attaché  à  la  maison 
du  duc  d'Anjou. 

LEMARié  (Pierre).  —  1761. 

Lemée  (Jean).  —  xvme  siècle.  Il  signait  :  Fait  par  Jan  Lemêe. 

Lemelle  (Jean-François),  rue  des  Tro^s-Maures.  —  1779. 

Lemelle  (Jean- Jérôme-Christophe),  rue  de  la  Heaumerie.  —  1775- 

—   266   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Lemelle  (Romain- Victor),  rues  de  la  Heaumerie  et  St-Denis.  —  1782. 

Lemire  (Edme),  rue  des  Rosiers,  au  Marais.  —  1782. 

Lemoine  (Jacques),  rue  des  Deux-Ponts.  —  1757. 

Lemoine,  rue  Thibautodé  et  Couture- Ste-Catherine.  —  1765. 

Lemoine  (Joseph),  rue  St-Denis.  —  1784. 

Lemonnier  (Pierre- Jean),  rues  du  Bout-du-Monde  et  Tournon,   Hôtel   de 

Tournon  et  du  Petit-Lion-St-Germain.  —  1767. 
Lempérière   (Pierre- Jean),  au  Pont-au-Change,  puis  rues  des  Mathurins, 

Aubry-le-Boucher  et  des  Vieilles-Étuves.     —  1783. 
Leneuf   (François),   rue  des  Égouts-St-Martin  et  Notre -Dame -de -Recou- 

vrance.  —  1772. 
Lengelé  (Jacques-Antoine),  enclos  St-Martin,  rue  de  Breteuil.  —  1766. 
Lengelé  (Jean-Pierre,  père).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  du  Faubourg  Saint- 
Denis. 
Lenoir.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles. 
Léonard  (Louis- Alexandre),  rues  du  Roi-de-Sicile  et  de  la  Mortellerie.  — 

1781. 
Lepage  (Guillaume- Joseph),  rues  des  Bourdonnais  et  des  Mauvaises-Paroles. 

—  1777. 
Lepandu  (Jean-Baptiste),  rue  du  Ponceau.  —  1782. 
Le  Payen.  —  Paris,  xvme  siècle,  «  Maison  de  France  »,  rue  de  Cléry. 
Lequint  (Charles),  rue  de  Suresne.  —  1777- 
Lerat  (Claude),  rue  Ste-Marguerite.  —  1785. 
Lerond  (Pierre),  rue  du  Faubourg- St-Honoré.  —  1786. 
Lerondeau  (Jean-Baptiste-Claude),  rue  St-Sauveur.  —  1752. 
Leroux  (Nicolas),  rues  des  Moineaux  et  Coquenard.  —  *779- 
Leroux  (Nicolas-François),  rue  de  Miromesnil.  —  1787. 
Leroy  (Jean-Baptiste),  rues  Guérin-Boisseau,  de  l'Égout,  chaussée  dAntin 

et  Beauregard.  —  1781. 
Leroy  (Louis-Gabriel),  rue  et  Faubourg  St-Denis  et  rue  Basfroi.  —  1754- 
Leroy  (Noël),  rue  des  Vieilles-Étuves-St-Honoré.  —  1771- 
Leroy  (Pierre- Joseph),  rues  Taitbout  et  des  Capucines.  —  1784. 
Leroy  (Renaud),  rue  St-Sauveur.  —  1767.  Il  y  eut  plusieurs  autres  Leroy, 

ébénistes. 
Lerpsher.  —  Paris,  xvine  et  xixe  siècles.  Créa,  sous  l'Empire,  des  couchettes 

à  panneaux  peints  en  gris. 
Les  âge  (Antoine),  rue  des  Deux- Anges.  —  1771- 
Lescœur  (Louis),  rue  Poissonnière.  —  1788. 

Leseur  (Jacques),  rue  de  Lappe  et  cul-de-sac  St-Sébastien.  —  1752. 
Lestrade  (Louis),  rue  de  la  Parcheminerie.  —  1750. 
Letanneaux  (René-Edme).  —  Paris,  xviii6  siècle,  rue  de  Ménilmontant. 
Le  Tardif  (Jean-Baptiste),  rue  de  Jouy.  —  1785. 
Letellier  (Jean-Baptiste),  rue  de  Charenton.  —  1747. 
Letellier,  rue  Payenne.  —  1752. 

—  267  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII6  SIÈCLE 

Letellier  (François),  rue  Christine.  —  1772. 

Letellier  (Jacques),  rue  de  Seine.  —  1775. 

Le  Tellier  (Jacques-Pierre),  rues  de  Charenton  et  du  Faubourg  St- Antoine. 
—  1707. 

Letonné  (Henri),  quai  d'Orléans,  près  le  Pont-Rouge  et  rue  St-Louis.  — 
1773- 

Letouzé  (Jean-Charles),  rues  de  la  Verrerie  et  de  Limoges.  —  1779- 

Leullet  (Antoine),  rues  St-Nicolas  et  des  Récollets.  —  1788. 

Levallois  (Pierre),  rues  de  Suresne  et  Caumartin.  —  1779. 

Levasseur  (Etienne),  rue  du  Faubourg-St- Antoine.  —  1766  (marque).  Il  tra- 
vailla dans  l'atelier  d'un  des  fils  de  Boulle,  exécuta  des  meubles  pour  Fon- 
tainebleau et  pour  le  Petit- Trianon.  Ses  meubles  sont  d'une  exécution 
parfaite.  Il  fut  le  premier  à  employer  l'acajou  plein  et  à  l'orner  de 
filets  de  cuivre.  Créateur  du  style  Empire.  Voir  Musées:  Fontainebleau: 
encoignures;  Louvre  :  bureau  acajou  à  voûte  et  cartonnier,  grande 
commode  à  trois  corps.  Mobilier  National  :  encoignures,  table  à  ouvrage. 
Château  de  Windsor  :  cabinet  dans  le  genre  Boulle.  Collections  privées  : 
Aubigny  (baron  d')  :  commode  marqueterie  cuivre  et  étain  sur  ébène. 
Luce  :  table  acajou  et  cuivre  doré,  table  Louis  XVI  citronnier  et 
érable.  Il  signait  :  Levasseur  M.  E.  ou  E.  Levasseur  M.  E. 

Levasseur  (Pierre-Etienne),  rues  Martel,  du  Faubourg-St-Martin  et  du 
Faubourg  St- Antoine.  Fils  du  précédent. 

Levasseur  (Jeune).  —  Paris,  xvnie  siècle.  Fils  du  précédent.  Auteur  d'une 
commode  et  d'un  secrétaire  orné  de  lapis  lazuli,  de  nacre,  d'ébène  et 
de  bronzes  dorés  pour  la  Reine  d'Espagne. 

Levasseur  (Nicolas-Louis),  rues  du  Ponceau,  des  Capucines,  puis  au  Gros- 
Caillou  et  dans  l'enclos  du  Temple.  —  1785. 

Levert  (Antoine),  dans  St-Jean-de-Latran.  —  1774. 

Levesque  (Pierre),  rues  St-Martin-de-la- Vieille-Monnaie  et  de  la  Mortel- 
lerie.  —  1773. 

Levol  (Pierre-Nicolas),  rues  de  la  Croix  et  St-Martin.  —  1775. 

Lexcellent.  —  Paris,  xviii<>  et  xixe  siècles. 

Lexcellent  (Nicolas),  dans  St-Jean-de-Latran.  —  1764. 

Lhermitte  (Jean-Baptiste-Louis),  rue  du  Sépulcre.  —  1779. 

Lhermitte  (Jean-Baptiste-Simon),  rue  St-Martin.  —  1743. 

L'Heureux  (Jean-Henri),  rue  du  Coq-St-Honoré.  —  1779. 

Lheureux  (Jean-Nicolas),  rue  des  Fossés-Monsieur-le-Prince.  —  1775. 

L'Hoste  (Mathieu),  rues  St-Martin  et  Meslay.  —  1757. 

Liberde  (Jacques),  rue  de  l'Échaudé.  —  1774. 

Lichtemberg.  —  Paris,  xvine  siècle. 

Lidons  (Lou«s),  rues  des  Petits-Champs-St-Martin  et  Guérin-Boisseau. — 1777. 

Libbschigen  (François),  dit  Gigun,  rue  desBoucheries-St-Germain.  —  1786. 

Lieutaud  (Charles).  —  Paris,  xviii»  siècle. 

—  268   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Lieutaud  (Balthazar),  rues  de  la  Pelleterie  et  d'Enfer.  —  1748.  Voir  Musées  : 
Versailles  :  régulateur  ébène  et  bronzes  dorés.  South  Kensington  (Legs 
Jones)  :  gaine  de  régulateur.  Il  signait  :  B.  Lieutaud. 
Lignereux.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles.  Il  était  le  beau-frère  de  Jacob- 
Desmalter.  Il  créa  sous  l'Empire,  les  lits  en  nacelle  et  exécuta  sur  les 
dessins  de  Percier  et  Fontaine  des  meubles  de  style  Égyptien. 
Limonne.  —  Paris,  xvme  siècle.  Il  travailla  pour  Versailles. 
Lobstein  (Michel).  —  Paris,  xvme  siècle.  Il  était  originaire  de  la  Hesse. 

Locre.  —  Paris,  xvne  siècle.  Il  fut  créancier  de  Molière  etd'ArmandeBéjard. 

Loecklin  (Martin).  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  des  Petits-Carreaux. 

Loever  (Jean-Charles),  rue  du  Faubourg-Montmartre.  —  1785. 

Lombard  (Pierre- Antoine- Joseph),  rues  Neuve-St-Paul  et  Saint- Antoine.  — 
1763. 

Lombard  (Philippe),  rues  des  Saints-Pères  et  de  Verneuil.  —  1782. 

Lombois  (François),  au  Puit-de-Rome  et  rue  Jean-Robert.  —  1771. 

Lonsain  (Jean-Simon),  rue  et  faubourg  Saint-Denis  et  rue  d'Orléans. —  1771. 

Loret.  —  Paris,  xvme  et  xixe  siècles,  rue  de  Charenton. 

Loriot  (Antoine- Joseph). —  Paris,  xvme  siècle,  aux  galeries  du  Louvre.  Il  fut 
le  constructeur  des  tables  mécaniques  du  Petit  Trianon  sur  le  modèle  de 
la  table  mouvante  de  Choisy.  Il  inventa  d'autres  mécaniques  du  modèle 
en  bois  de  machines  à  élever  l'eau  et  un  procédé  pour  fixer  le  pastel. 

Lormier  (Denis),  rues  des  Deux-Écus  et  des  Mauvaises-Paroles.  ■ —  1775. 

Lorrain  (François),  rue  Chariot.  —  1752. 

Louasse  (Nicolas),  rue  et  Faubourg-St- Antoine.  —  1781. 

Louet  (Pierre-François),  rue  des  Francs-Bourgeois,  Place  St-Michel.  —  1755. 

Louis  (Charles-Boromée),  rues  du  Jour  et  du  Faubourg-Montmartre.  —  1757. 

Louis  (André-Nicolas),  rue  Neuve-St-Laurent.  —  1775.  Voir  Musée  :  Fon- 
tainebleau :  fauteuils  Empire.  Il  signait  :  Louis. 

Louis  (Jean- Pierre),  rue  du  Jour.  —  1787.  Il  était  le  fils  de  Charles  Boromée 
(marque). 

Louvet  (Jean-François).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  du  Faubourg-St-Denis. 

Louvet  (Pierre),  rue  et  Faubourg  St- Antoine.  —  1766. 

Loviat  (Jean-François),  rue  du  Vert-Bois.  —  1779. 

Lubra  (Jean-Baptiste),  rues  Taitbout  et  Phelippeaux.  —  1775- 

Luce  (Jean-André),  rue  Neuve-St-Martin.  —  1753. 

Luce  (Jean-Baptiste-Gervais),  rue  Notre-Dame-de-Nazareth.  —  1773. 

Lucien  (Jacques),  rue  Traversière.  —  1774- 

Lucien  (Philippe-François).  —  Paris,  xvme  siècle,  rue  St-Maur. 

Luriau  (Julien),  rue  St- Victor.  —  1760. 

Lutier  (Joseph).  —  Paris,  xvne  siècle.  Il  travailla  à  l'atelier  d'André- 
Charles  Boulle. 

Lutz  (Gérard-Henri).  —  1766.  Il  était  originaire  de  la  Prusse. 

Lutz  (Ph.- Jacques).  —  Paris,  xvme  siècle.  Il  était  originaire  de  Strasbourg. 

Luzurier  (Gabriel),  rues  du  Forez  et  des  Gravilliers.  —  1749. 

—  269    — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 


M 

Machauf  (Michel),  rue  Quincampoix.  —  1785. 

Maclard  (La  Veuve  Jean-Baptiste),  enclos  du  Temple. 

Macret.  —  Règne  de  Louis  XV. 

Macron  (Pierre),  rue  St-Étienne-des-Grès.  —  1776. 

Maginot  (François),  rue  de  Cluny.  —  1766. 

Magisson (Nicolas),  rue  des  Prouvaires.  —  1770. 

Magnien  (Claude-Mathieu),  Faubourg  St-Antoine.  —  1771. 

Maigrot  (Guillaume-Pierre),  Montagne  Ste-Geneviève.  —  1781. 

Maillard  (Alexandre),  rue  de  la  Vieille-Draperie.  —  1784. 

Maille  (Michel-Pierre),  rue  de  la  Pelleterie. —  1763. 

Maille  (Nicolas),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  1779. 

Maillet  (Etienne),  rue  et  Porte  St- Jacques.  —  1784. 

Malle  (La  Veuve  Louis-Noël),  rue  et  Faubourg  St-Antoine.  —  1785. 

Malten  (Antoine),  rue  du  Four-St-Eustache  —  1752 

Mangin  (Jean),  rue  du  Pot-de-Fer.  —  1765. 

Malteste  (Silvain),  rue  des  Jardins.  —  1778. 

Mansard  (Jean-Guillaume),  rue  du  Jardin-du-Roi.  —  1784. 

Mansel  (Jean-Baptiste),  rue  de  Vendôme.  —  1745. 

Mansion  (Sim.),  rue  St-Nicolas,  Faubourg  St-Antoine.  —  1780. 

Mansion  (Simon),  Faubourg  St-Antoine.  —  1780.  —  Règne  de  Louis  XVI 

et  Premier  Empire. 
Mantel  (Pierre),  rue  de  Charenton.  —  1766. 
Marbre,   rue  St-Honoré.   Ébéniste  des  Menus- Plaisirs.   Fin  du  règne  de 

Louis  XV. 
Marcel  (Joseph),  rue  de  Tournon.  —  1745. 

Maréchal  (Antoine),  rue  Chantereine,  au  coin  de  celle  de  St-Georges. — 1762. 
Marchand.  —  1756. 
Marchand  (Richard),  rue  de  la  Vannerie.  —  1779. 

Marcion  (P.).  —  Premier  Empire  (marque). 

Marcon  (Pierre),  rue  Chapon.  —  1780. 

Mariette  (Nicolas-Louis).  —  1770. 

Marque  (Charles),  rue  du  Dragon.  —  1767. 

Martin  (Claude),  rue  du  Faubourg  du  Temple.  —  1766. 

Martin  (Jean-Pierre),  rue  et  Faubourg  Montmartre.  —  1767. 

Martin  (Julien),  rue  de  Grenelle,  au  Gros-Caillou.  —  1734. 

Martincourt  (Pierre),  rue  de  Sève.  —  1767. 

Marville  (Pierre-Marie),  rue  du  Faubourg-St-Denis.  —  1769. 

Masse  (Paul),  cul-de-sac  Baffour.  —  1776. 

Massés  (Jacques),  rue  de  Limoges.  —  1765. 

Masset  (Nicolas),  rue  du  Crucifix-St- Jacques.  —  1775- 

Masson  (Jacques-Urbain),  rue  St-Sébastien.  —  1770. 

—  270   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Mathieu  (Gaspard),  rue  de  Cléry.  -  -  1778. 

Mathis  (Dieudonné),  rue  St-Nicais'e.  —  1780. 

Matifat  (François-Gabriel),  rue  de  la  Mortellerie.  —  1777- 

Matrant  (Louis- Antoine),  rue  du  Four-St-Honoré.  —  1784. 

Mauduit  (Jacques),  rue  de  la  Mortellerie.  —  1775. 

Mauduit  (Jean-Baptiste),  rue  des  Barres.  —  1757. 

Maur  (Jean-Georges),  rue  du  Sépulcre.  —  1781. 

Mauter  (Conrad),  rue  du  Faubourg-St- Antoine.  —  1777. 

Mayot  (Louis-Ëtienne),  rue  et  Faubourg  St-Antoine.  —  1785. 

Mazuray  (Etienne- Jean),  rue  des  Fossés-de-Monsieur-le-Prince.  —  1759- 

Meigneux  (Pierre-François),  rue  Montmartre.  —  1780. 

Melz  (Mathias),  rue  Bergère.  —  1785. 

Menageot  (Jean-Baptiste),  rue  et  Porte  St-Martin.  —  175 1. 

Menudel  (Guillaume),  rue  des  Filles-Dieu.  —  1763. 

Mercier  (Jean-Louis),  rue  de  Cléri.  —  1779. 

Mercier  (Louis- Joseph),  rue  Neuve-St-Paul.  —  1782. 

Meret  (Nicolas),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  1769. 

Mesangle  (Pierre),  rue  de  la  Sourdière.  —  1776. 

Metzinger  (Pierre),  rue  Neuve-Ste-Catherinc.  —  1766. 

Meunier  (Antoine-Luc),  rue  de  Cléry.  —  1782. 

Meunier  (Pierre),  rue  du  Faubourg-St-Antoine,  puis  rue  de  la  Roquette. 

— 1767- 

Mewesent  (Pierre-Hary),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  1766. 

Meynial  (Jean-Étienne),  rue  Oi^nard.  —  1776. 

Michard  (Claude-Etienne),  rue  du  Faubourg  St-Denis.  —  1757. 

Michel  (François- Agille),  rue  des  Sept-Voyes.  —  1766. 

Michel  (Frédéric),  rue  de  Charenton.  —  1777. 

Migeon.  —  Ébéniste  du  roi.  Milieu  du  xvme  siècle,  au  Faubourg  St-Antoine. 

Migeon  (Antoine),  rue  des  Francs-Bourgeois,  au  Marais.  —  1769. 

Miles  (Jean- Jacques),  rue  et  Porte  St-Honoré.  —  1757. 

Milet  (Jean- Baptiste),  rue  et  Porte  St-Honoré.  —  1772. 

Milet   (La  Veuve  Pierre- François),   rue  Ste-Marguerite,   Faubourg  Saint- 
Antoine. 

Mintier  (René),  rue  des  Deux-Portes-St-Sauveur.  — 1772. 

Molitor  (Bernard),  rue  de  Bourbon-St-Germain.  —  1787. 

Mondon  (François- Adrien),  rue  de  Charenton.  —  1757. 

Mongenot  (François),  rue  Traversière,  Faubourg  St-Antoine.  —  1761. 

Montegut  (Pierre),  rue  Geoffroy-l'Asmer.  —  1769. 

Montigny  (Philippe-Claude),  cour  de  la  Juiverie.  —  1766. 

Moreau  (Charles-Louis),  rue  St-Pierre-aux-Bœufs.  —  1774. 

Moreau  (Louis),  rue  de  l'Échelle.  —  1764. 

Morel  (La  Veuve  Gilbert),  rue  St- Victor. 

MoRiZET  (Louis- Antoine),  rue  de  Charonne.  —  1774- 

Moulin  (Guillaume- Michel),  rue  du  Cimetière-St- André.  —  1784. 

—  271    — 

18 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Moullinet  (Gilles),  rue  Traverse.  —  1779- 
Mouzard  (Antoine),  cour  St-Louis.  —  1755- 

Mullot  (Jean-Baptiste),  rue  Ste-Croix-de-la-Bretonnerie.  —  1774- 
Mutel  (La  Veuve  Charles),  rue  Guérin-Boisseau. 
Muzard  (Jacques- André),  rue  et  barrière  de  Sève.  —  1776. 
M.  W.  —  Monogramme  d'un  marqueteur  en  ivoire  travaillant  pour  Tricote 
ébéniste  de  la  fin  du  règne  de  Louis  XV. 

N 

Nadal  (Henri),  rue  de  Cléry.  —  1756. 

Nadal  (Michel),  rue  de  Cléry.  —  1765. 

Nadreau  (Jean-Baptiste),  rue  St-Thomas-du-Louvre.  —  1782. 

Nagy  (Thomas),  rue  des  Vieilles-Tuileries.  —  1777- 

Napoly  (Antoine),  rue  de  Vaugirard.  —  1781. 

Nauroy  (La  Veuve  Etienne),  rue  de  la  Tixéranderie.  —  1785. 

Neveu  (Firmin),  rue  Jean-Robert.  —  1783 

Nicolas  (J.-B.),  au  Pont- Rouge.  —  1758. 

Noël  (Charles),  rue  des  Enfants-Rouges.  —  1764. 

Noirmain  (Philippe-Jacques),  sur  le  Boulevard  des  Invalides.  —  1770. 

Normand  (G-F.).  —  Commencement  du  règne  de  Louis  XVI. 

0 

Œben  (J.-F.),  aux  Gobelins.  —  1764. 

Ohneberg  (Martin),  rue  Traversière,  Faubourg  St- Antoine. —  1773- 

Olivier.  —  Règne  de  Louis  XV. 

Ortalle  (Charles),  rue  St-Avoye.  —  1756. 

Osmont  (Jacques- Antoine),  au  Roule. —  1763. 

Othon  (Pierre),  rue  des  Vieux- Augustins.  —  1760. 


Pafrat  (Jean),  rue  de  Charonne.  —  1785. 

Pagniez  (T.-Claude- Joseph),  rue  du  Mont-St-Hilaire.  —  1765. 

Paillet  (Jean-Claude),  rue  des  Juifs.  —  1743- 

Paillet  (J.-P.). — 1770. 

Painchon  (Antoine-Nicolas),  rue  du  Faubourg  St-Martin.  —  1761. 

Pape  (Jean-Baptiste),  rue  d'Angiviller.  —  1785. 

Pape  (Pierre-Claude),  rue  de  Sève.  —  1778. 

Papst  (François- Ignace),  rue  de  Charenton.  —  1785.  Règne  de  Louis  XVI 

et  Premier  Empire. 
Parison  (Antoine-Claude),  rue  Croix-des-Petits-Champs.  —  1779- 

—  272   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Parmentier  (Nicolas-Louis),  rue  du  Faubourg -S  t-Denis.  —  1756. 

Parquin  (Jean-Baptiste),  dans  l'Arsenal.  —  1770. 

Pascal  (François),  rue  du  Regard.  —  1782. 

Pasquier  (P.-N),  rue  des  Fossoyeurs.  —  1760. 

Pasquier  (Dame  P.-N.,  veuve  du  précédent,  tenait  boutique).  —  1789. 

Passmar  (Jean),  rue  St-André-des-Arts.  —  1774. 

Paturaux  (Gilbert),  rue  des  Capucins,  Chaussée-d'Antin.  —  1777. 

Pèche  (Guillaume),  rue  du  Vert-Bois.  —  1784. 

Pelicier  (Louis),  rue  des  Fossés-St- Victor.  —  1769. 

Pelisié  (Jean),  rue  Feydeau.  —  1767. 

Pelleport  (Pierre),  rue  des  Fossés-du-Temple.  —  1771. 

Pelletier  (Denis-Louis),  rue  des  Vieux- Augustins.  —  1760. 

Periac  (Jean- François),  rue  des  Marais,  Faubourg  du  Temple.  —  1769. 

Peridiez  (Gérard),  enclos  du  Temple.  —  1761. 

Perinet  (Jacques- André),  rue  de  la  Harpe.  —  1751. 

Perinet  (Jean-Henri),  rue  de  la  Harpe.  —  1784. 

Perreve  (Etienne),  rue  d'Orléans-St-Marcel.  —  1764. 

Perrin  (Louis),  rue  Fromenteau.  —  1767. 

Perrin  (Louis-Georges),  rue  Jean-Tison.  —  1777. 

Petit  (Gilles),  rue  Princesse.  —  1752. 

Petit  (Jean-Marie),  rue  et  Faubourg  St-Antoine.  —  1777. 

Petit  (Nicolas),  rue  du  Faubourg  St-Antoine,  près  le  Trône.  —  1765. 

Petit  (Nicolas),  Faubourg  St-Antoine.  —  1761.  Syndic  de  la  Communauté 
en  1784. 

Petit  (Nicolas-Gilles) .  —  1784. 

Petit  (Richard- Alexandre),  rue  du  Faubourg -Montmartre.  —  1777- 

Petitbled  (Charles),  rue  Cassette.  —  1743. 

Petit-Pas  (Pierre),  rue  St-Florentin.  —  1780. 

Picard  (Jacques),  rue  St-Honoré.  —  1777. 

Picard  (Jean-Baptiste-Michel),  rue  St-Thomas-du-Louvre.  —  1781. 

Picard  (Louis),  rue  de  la  Madeleine,  Faubourg  St-Honoré.  —  1784. 

Pichot  (Dominique),  rue  Chartière.  —  1785. 

Picqueret  (La  Veuve  René-Nicolas),  rue  St-Julien-Le-Pauvre.  —  1785. 

Piel  (Jean-Baptiste),  rue  de  la  Roquette.  —  1777. 

Pierre  (Louis-Claude),  rue  de  Reuilly. —  1767. 

Pierron  (François),  rue  Beaubourg.  —  1774. 

Pigal  (Nicolas),  rue  du  Faubourg-St-Martin.  —  1769. 

Pignit  (Jean-Baptiste),  rue  St-Nicolas,  Faubourg  St-Antoine.  —  1777. 

Pinson  (La  Veuve  Barthélemi-Jean),  rue  Ste-Marguerite,  Faubourg  Saint- 
Antoine.  —  1785. 

Pinson  (François),  rue  Contrescarpe.  —  1758. 

Pionniez  (Pierre),  rue  Michel-le-Comte.  —  1765. 

Pissart  (La  Veuve  Pierre),  cour  de  la  Juiverie.  —  1785. 

—  273   — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Pitois  (Joseph),  rue  Geoffroy-l'Asnier.  —  1777. 

Pitsch  (Laurent),  rue  du  Faubourg  du  Temple.  —  1764. 

Pivot  (Jean-Nicolas),  rue  du  Faubourg  St-Denis.  —  1777. 

Planchon  (Claude),  rue  de  la  Pelleterie.  —  1761. 

Planchon  (Louis),  rue  de  la  Poterie.  —  1779. 

Planque  (Pierre),  rue  de  la  Monnoie.  —  1776. 

Plantar  (Jean-Jacques-Nicolas-Hub.),  rue  du  Faubourg  St- Antoine. —  1769. 

Plée  (Pierre),  passage  de  l'Hôtel-de-Lesdiguières.  —  1767. 

Pleney,  menuisier  de  la  Chambre  du  roi.  —  Règne  de  Louis  XV. 

Pluvinet  (Philippe- Joseph),  rue  de  Cléry.  —  1754. 

Pochard  (Pierre),  rue  de  Seine.  —  1780. 

Poinot  (La  Veuve  Claude),  vis-à-vis  les  grands  degrés  au  coin  de  la  rue  de 

Bièvre.  —  1785. 
Poirié  (Philippe),  rue  de  Charenton.  —  1765. 
Popsel  (Jean),  rue  St-Nicolas,  Faubourg  St- Antoine.  —  1755. 
Porain  (René),  rue  de  Valois.  —  1779. 

Porrot  (Noël-Toussaint),  rue  du  Pont-aux-Choux.  —  1761. 
Postweiller  (Jean),  rue  du  Bacq.  —  1784. 
Potelle  (Jean-Baptiste),  rue  du  Four-St-Germain.  —  1777. 
Potier  (Antoine),  rue  de  Grenelle-St-Germain.  —  1767. 
Poupar  (Abel- François),  rue  de  la  Tacherie.  —  1764. 
Poupar  (Louis- Antoine),  rue  Neuve-St-Médéric.  —  1757. 
Poussain  (Marc- Antoine- Jean),  rue  du  Bout-du-Monde.  —  1772. 
Preuvost  (Albert- François- Joseph),  rue  Pavée-St-André.  —  1782. 
Prévost  (Jean-Baptiste-Guillaume),  rue  du  Faubourg-St- Antoine.  —  1764. 
Proche  (Antoine),  rue  du  Coq-St-Jean.  —  1778. 
Prudon  (Jos.),  rue  Perpignan.  —  1784. 
Przirimbel  (Godefroi),  rue  des  Canettes.  —  1766. 
Pupin  (Pierre),  rue  d'Aguesseau.  —  1784. 


Q 

Quentin  (Jacques-Michel),  rue  du  Ponceau.  —  1775- 
Quitton  (Jacques-Joseph),  vieille  rue  du  Temple.  —  1778. 


R 

R  couronné  au-dessus  de  deux  palmes.  Fin  du  règne  de  Louis  XV  et  com- 
mencement du  règne  de  Louis  XVI. 
Raffet  (Jérôme),  rue  St-Honoré.  —  1775. 
Raimond  (Jean),  rue  des  Jardins.  —  1757. 
Ranc  (Laurent),  rue  Mouflfetard.  —  1774. 

—  274  — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Ratié  (Frédéric),  rue  Le  Noir,  Faubourg  St-Antoine.  —  1783. 

Raymond  (Louis);  rue  Ste-Avoye.  —  1784. 

Rebillard  (François),  rue  Ste-Anne.  —  1781. 

Reboul  (Jean-Pierre),  rue  Neuve-St-Martin.  —  1766. 

Rebour  (Isaac-Simon),  rue  de  Charonne.  —  1767. 

Rebout  (Jacques- Augustin),  rue  du  Bout-du-Monde.  —  1754. 

Rech  (Jacques),  rue  des  Roziers-au-Marais.  —  *777- 

Rech  (Jean-Louis),  Montagne  Ste-Geneviève.  —  1771- 

Regnault  (La  veuve  Robert),  rue  et  Faubourg  St-Antoine.  —  1785. 

Reinaud  (Jean-Baptiste),  rue  des  Vieilles-Tuileries.  —  1768. 

Reizell  (François),  rue  du  Petit-Lion-St-Germain.  —  1764. 

Rémi  (Jean-Nicolas-Pascal),  rue  Poissonnière.  ■ —  1783. 

Remy  (Pierre),  rue  Poissonnière.  —  1750. 

Renard  (Jean-Baptiste),  rue  Postière,  Isle  St-Louis.  -- 1775. 

Renaud,  rue  des  Vieilles  Tuileries,  ébéniste  de  la  rue  de  Penthièvre.  —  Règne 

de  Louis  XVI. 
Renaud  (Jean-Marie),  rue  et  Porte  St-Jacques.  —  1776- 
Renault  (La  veuve  Charles-Louis),  rue  de  Berry.  —  1785. 
Renault  (Nicolas-Mathias) ,  rue  Hyacinthe.  —  1768. 
Renault  (Pierre-Denis),  rue  du  Bacq.  —  1777. 
Renié   (André),   rue   Basse-du-Rempart,   derrière  les  Capucines.   —   1751- 

Syndic  en  1782. 
Renié  (Pierre-François),  rue  des  Fossés-du-Temple.  —  1782. 
Reuse  (François),  rue  de  Cléry.  —  1743. 

Reviron  (Pierre-Pascal),  rue  des  Petites-Écuries-du-Roi.  —  1780. 
Reynier  (Antoine),  rue  des  Fossés-St- Victor.  —  1774- 
Reynier  (Simon),  rue  St-Bon.  —  1773. 
Ribert  (Léger),  rue  de  Charonne.  —  1781. 
Richard  (Pierre),  rue  des  Deux-Écus.  — ■  1777. 
Richter  (Charles),  rue  Moreau,  Faubourg  St-Antoine.  —  1784. 
Rick  (Michel),  cul-de-sac  de  la  rue  St-Claude.  —  1784 
Riesener  (Jean-Henri),  dans  l'Arsenal.  —  1768. 
Riolant  (Jean-Claude),  rue  de  Richelieu.  —  1783 
Robelin  (Claude- Jacques),  rue  des  Nonains  dHyères.  —  1743- 
Robert  (Henri-Jean),  rue  Grenéta.  —  1771 
Robert  (Michel),  rue  du  Faubourg  St-Denis.  —  1781. 
Robineau  (Jean-Claude),  rue  de  la  Lune.  —  1785. 
Robineau  (Jean-Louis),  rue  Montmartre.  —  1785. 
Rochat  (Charles),  rue  et  Porte  St-Martin.  —  1781. 
Rochery  (Louis),  rue  de  la  Coutellerie.  —  1765. 
Roentgen  (David),  de  Neuwied,  près  de  Coblentz,  ébéniste  mécanicien  de 

la  Reine  Marie- Antoinette,  rue  de  Grenelle-St-Honoré.  —  1780. 
Roger  (Antoine-Simphorien),  Vieille  rue  du  Temple.  —  1779. 
Rognet  (Michel),  rue  du  Plâtre.  —  1785. 

—  275  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Rohault  (Barthélemi),  à  la  Villette.  —  1772. 

Roht  (Michel-François),  rue  Zacharie.  —  1773. 

Romignac  (Léonard),  rue  du  Colombier.  —  1779. 

Roubo  (André- Jacob),  rue  du  Faubourg  St- Jacques.  —  1774. 

Roucy  (Claude-Pascal),  rue  Beautreillis.  —  1777. 

Rousin  (La  veuve  Claude),  rue  et  Faubourg  St-Denis. 

Rousseau  (Pierre-Charles),  rue  du  Faubourg  St-Martin.  —  1781. 

Roussel  (Hubert),  rue  Ste-Barbe.  —  1754- 

Roussel(PL),  rue  St-Honoré.  —  1766. 

Roussel  (Pierre),  rue  de  Charenton.  —  1771. 

Roussel  (La  veuve  Pierre),  rue  de  Charenton. 

Rouver  (Charles- Joseph),  rue  de  la  Huchette.  —  1778. 

Roux  (Hubert),  rue  St-Nicolas,  Faubourg  St- Antoine.  —  1777- 

Roze  (Jean- Jacques),  cour  du  Commerce.  —  1784. 

Rozier  (Jacques- Joseph),   rue  et  Faubourg  St-Jacques.  —  1748.   Syndic 

en  1780. 
Rubestuck  (François),  rue  de  Charenton.  —  1766. 
Ruelle  (Claude-François),  rue  de  l'Isle-St-Louis.  —  T779- 
R.  V.  L.  C.  Marque  d'un  ébéniste  du  règne  de  Louis  XV. 
R  +  V  +  L  +  C  +  M  (Robert- Victor  La  Croix),  fin  du  règne  de  Louis  XV. 


Sabatier  (Pierre-Basile),  rue  Poissonnière.  —  1774. 

Sainte-Marie  (Antoine- Jean-Baptiste  de),  rue  de  Sève.  —  1782. 

Saint-Georges  (Jean-Étienne),  rue  de  Cléry.  —  1747- 

Saint-Jean  (Firmin  de),  rue  Neuve-St-Gilles.  —  1777- 

Saint-Maurice  (Philippe- François) ,  rue  de  Charonne.  —  1755. 

Saint-Pierre  (Jacques),  rue  de  la  Michaudière.  M.  —  1778. 

Salle  (Gaspard),  rue  des  Fossés-St-Germain-l'Auxerrois.  —  1773- 

Sandemoy  (Jean-Baptiste),  rue  des  Gravilliers.  —  1774- 

Sandrin  (Jean-Louis),  rue  Hyacinthe.  —  1778 

Sapin  (Jean),  rue  du  Champ-Fleury.  —  1776. 

Sar  (Jean-Gérard-Théodore),  rue  de  Lappe.  —  1766. 

Saulier  (Jacques),  rue  St-Sauveur  —  1780. 

Saulnier  (Jacques),  rue  Chariot.  —  1755. 

Saunier    (Claude-Charles),    rue   du   Four-St- Antoine.    —    1752. 

Saunier  (J  -B  ),  ébéniste.  —  Règne  de  Louis  XV. . 

Saunier  (Louis-Jacques),  rue  des  Prêtres-St-Germain-l'Auxerrois.  —  1782. 

Sautron  (Joseph),  rue  du  Cœur- Volant.  —  1780. 

Sauvage  —  Règne  de  Louis  XV. 

Sauvé  (Edme- Louis).  —  1782. 

Sauvé  (Jean-Alexandre),  rue  Neuve-St- Augustin.  —  1782. 

Sauvé  (Louis).  —  1758. 


—  276 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Savard  (Dieudonné-Grég  ),  cour  de  la  Juiverie.  —  1763. 

Savary  (Pierre),  rue  Galande.  —  1758. 

Savoye  (Gabriel),  rue  St-Honoré.  —  1782. 

Scharff  (François),  rue  Phelippeaux.  —  1781. 

Scharff  (Jacques),  rue  et  Porte  St-Martin.  —  1765. 

Scheffer  dit  Berge  (François),  rue  de  Richelieu.  —  1782. 

Schey  (Fedely),  rue  et  Faubourg  St-Antoine.  —  1777. 

Schilder  (Jean-Henri),  rue  du  Ponceau.  —  1781. 

Schiler  (Jean-Martin),  rue  St-Nicolas,  Faubourg  St-Antoine.  —  1781. 

Schlichtig  (G  )  —  Règne  de  Louis  XVI. 

Schlichtig  (La  Veuve  Jean-Georges),  rue  St-Nicolas,  Faubourg  St-Antoine. 

— 1785. 
Schmidt  (Antoine-Marie),  rue  Chabanois.  —  1784. 
Schmitz  (Jean),  rue  du  Faubourg-St- Antoine.  —  1782 
Schmitz  (Pierre),  rue  Neuve-St-Martin.  —  1778. 
Schneider  (Gaspard),  Faubourg  St-Antoine.  —  1786. 
Schneider  (Joseph),  cour  du  Commerce. —  1782. 
Schuman  (André),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  1779. 
Schuler  (Jean-Philippe),  rue  de  la  Petite-Truanderie.  —  1767. 
Schwerdfeger  ( Jean-Ferdinand), rue  St- Sébastien.  —  1786. 
Scouf  (la  veuve  Luc),  rue  du  Bacq. 

Sedaine  (Jean-Baptiste),  rue  du  Faubourg-St-Martin.  —  1762. 
Sedaine  ( Pierre- Artus),  cour  de  Lamoignon.  —  1756. 
Sefert  (Pierre-François),  rue  de  Charenton.  —  1780. 
Seigneur  (Charles-Louis),  rue  Bordes.  —  1775. 
Séné  (Claude),  rue  de  Cléry.  —  1743. 
Séné  (Claude),  rue  de  Cléry.  —  1769. 
Séné  (Jean-Baptiste-Claude).  —  1769. 
Senturel  (Jean- Adrien),  Chaussée-d'Antin.  —  1750. 

Serrurier  (Charles- Joseph),  rue  Traversière,  Faubourg  St-Antoine.  —  1783. 
Servais  (Jean-Baptiste),  rue  St-Landry.  —  1779. 
Séverin  (Nicolas-Pierre),  rue  Dauphine.  —  1757- 

Simonot    (Alexandre-Pierre),    cul-de-sac   de   la    Brasserie,    butte   St-Roch. 
Sobre  (Jean-Baptiste-Laurent),  rue  de  Monceau-St-Germain.  —  1783. 
Soltzer  (la  veuve  Jean),  rue  et  Faubourg  St-Antoine. 
Sommermont  (Claude),  rue  des  Arcis.  —  1777. 
Sordet  (Sigismond),  rue  Feydeau.  —  1777- 
Sorelle  (Marc- Joseph),  rue  Crussolle.  —  1772. 
Stadler  (Charles-Antoine),  rue  Royale.  —  1776- 
Stockel  (Joseph),  rue  de  Charenton.  —  1775. 
Stouf  (Claude-Luc),  rue  du  Bacq.  —  1754. 
Stouf  (Laurent),  rue  du  Bacq.  —  1764.  Syndic  en  1776. 
Stumpff  (Jean),  rue  St-Nicolas,  au  Faubourg  St-Antoine.  —  1766. 
Sudant  (Claude-Marie),  rue  Boucherat.  —  1782. 

—  277  — 


LES  MEUBLES  DU  XVIII*  SIÈCLE 

Sulpice.  —  T  menteur  de  la  table  mécanique  de  Choisy.  Règne  de  Louis  XV. 
Susse  (Jean),  rue  St-Julien-le-Pauvre.  —  1762. 

T 

Tabary  (Pierre-Charles),  rue  Neuve-St-Martin.  —  1773. 

Taboin  (Nicolas),  rue  d'Avignon.  —  1782. 

Tassin  (Joseph),  rue  des  Marais,  Faubourg  St-Martin.  —  1766. 

Tel  (Louis- Joseph),  rue  du  Faubourg  St-Martin.  —  1780. 

Termery  (Augustin),  rue  de  la  Roquette.  —  1760. 

Tessier  (Louis),  rue  Pastourelle.  —  1747. 

TEUNË(F.-Gaspard),  rue  de  Charonne.  —  1766, 

Theaux  (J.-B.),  rue  des  Petits-Carreaux.  —  1757. 

Thelot  (Jean-Michel),  rue  et  Porte  St-Martin.  —  1774. 

Thevenin  (Prix.),  rue  Mouffetard.  —  1760. 

Thibault  (Antoine),  cul-de-sac  Berthault.  —  1770. 

Thiboust  (J.-B.),  à  la  Grande-Pinte,  près  Berry.  —  1767. 

Thiellement  (Jean-Baptiste),  rue  Bordet.  —  1734- 

Thiellement  (Jean-Baptiste),  rue  Bordet.  —  1734 

Thiellement  (Jean-Ignace),  rue  St-Étienne-des-Grès.  —  1765. 

Thomelle  (Agnan),  rue  des  Boucheries-St-Honoré.  —  1779. 

Thuillier  (Jean-François),  rue  du  Faubourg  St- Antoine.  —  1752. 

Thumereau  (Germain),  cour  de  la  Juiverie.  —  1784. 

Tilliard  (Jacques- Jean-Baptiste),  rue  de  Clère.  —  1752. 

Topino  (Charles),  rue  du  Faubourg  St-Antoine.  —  1773- 

Toupillier  (Denis),  rue  des  Tournelles.  —  1764. 

Tourrillo  (Louis),  rue  Mazarine.  —  1776. 

Tramey  (Jacques),  rue  du  Faubourg-St-  Antoine,  puis  rue  de  Charonne. — 1781. 

Tremblol  (Louis),  rue  Couture-St-Gervais.  —  1772. 

Tricadeau  (Pascal-Simon- Antoine),  rue  de  la  Bucherie.  —  1776. 

Tricotel  (Alexandre-Roch),  rue  Amelot.  —  1767. 

Trilliarga  (Enemond),  rue  du  Bacq,  cour  des  Miracles.  —  1782. 

Triquet  (Jean-Philibert),  rue  du  Chantre.  —  1764. 

Trompette  (Etienne),  rue  de  Bourbon,   Faubourg  St-Germain.  —  1776. 

Trouvé  (Martial).  —  1753. 

Tuard  (J.-B.). — Seconde  moitié  du  xvine  siècle. 

Turcot  (Pierre-François),  rue  St-Antoine.  —  1771. 

u 

Upson  (Jacques),  Grande-rue  de  Chaillot.  —  1782. 

V 

Vaflou  (Jean-Baptiste),  rue  St-Nicolas,  Faubourg  St-Antoine.  —  1767. 
Vaillant  (Jean),  rue  des  Vieilles-Tuileries.  —  1783. 

—  278   — 


RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES 

Vander  Cruse  (Roger),  rue  et  Faubourg  St-Antoine.  —  1775-  Syndic  en 

1782.  S'écrit  aussi  Vendercruse. 
Vanxwoll  (Jean),  rue  des  Boucheries-St-Germain.  —  1785. 
Vastel  (François),  rue  de  la  Tannerie.  —  1754. 
Vauclin  (Jean),  rue  de  la  Corderie.  —  1760. 
Vaudotjx  (Claude-Michel),  rue  St-Martin.  —  1780. 
Vautier  (Jacques),  passage  de  la  Marmite.  —  1782. 
Vazille  (Jean-Baptiste),  rue  de  Sève.  —  1774. 
Veaux  (Robert),  rue  et  Faubourg  St-Antoine.  --  1785. 
Vendercruse  (Pierre).  —  1771.     - 
Vernier  (Claude- Fortuné),  rue  St-Antoine.  —  1775- 
Verron  (la  veuve  Jean),  rue  du  Foin-St- Jacques. 
Vest  (Augustin),  rue  du  Haut-Moulin.  —  1774. 
Vialla  (Joseph),  rue  du  Faubourg  du-Temple.  —  1782. 
Vibert  (Jean-Baptiste),  rue  des  Bourguignons.  —  1776. 
Viez  (Joseph),  cour  du  Commerce.  —  1786. 
Viguié  (François),  cul-de-sac  Basfour.  —  1763. 
Viguier  (Pierre- François),  rue  aux  Fèves.  —  1784. 
Villard  (André- Joseph),  à  la  barrière  du  Roule.  —  1784. 
Villerez  (François),  Marché  St-Martin.  —  1789. 
Vincent  (Pi erre- Jean-Claude),  rue  et  Faubourg  St-Martin.  —  1784. 
Violet  (Thomas-Claude).  —  1741- 

Virrig  (Nicolas),  rue  Traversière  et  Faubourg  St-Antoine. 
Voisin.  —  Travaille  pour  Versailles  de  1735  à  1756. 
Volf  (Christophe),  rue  du  Faubourg  St-Denis.  —  1755. 
Voris  (Jean-Adelbert),  rue  Traversière,  Faubourg  St-Antoine.  —  1767. 
Vuattebled  (Jean-Ja.),  rue  de  Seine.  —  1764. 
Vuatteaux  (Louis- Antoine),  rue  du  Roi-de-Sicile.  —  1779. 
Vyllain  (Pierre),  rue  de  Grenelle,  Faubourg  St-Germain.  —  1775. 

w 

Wakner  (Tr.-Valentin),  rue  des  Filles-du-Calvaire.  —  1781. 

Wartaire  (François),  rue  de  Sève.  —  1773. 

Watrigant  (Jos.),  rue  de  Savoye.  —  1763. 

Wattaire  (Nicolas),  rue  de  la  Planche.  —  1779. 

Weisweiler  (Adam),  rue  et  Faubourg  St-Antoine.  —  1778. 

Wiart  (Jean-François-Marie),  rue  des  Vieil! es-Ëtuves-St-Martin.  —  1781. 

Wilame  (Philippe- Joseph),  rue  du  Gindre.  —  1753. 

Wolff  (Christophe),  rue  Neuve- St-Denis.  —  1775  • 


Yvon  (François- Antoine),  rue  du  Faubourg-St-Antoine,  «à  la  Main  d'Or». — 
1783- 


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BIBLIOGRAPHIE 


LIVRES  ET  MANUELS 

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—  281  — 


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5  vol.  in-fol. 

III.  Le  Mobilier  au  XVII»  et  au  XVIII*  siècle. 
—   282    — 


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-  283  - 


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de  douze  meubles  pour  garnir  les  appartements  dans  le  goût  le 
plus  nouveau  et  revêtes  d' ornements  de  bronze  doré  ;  cahier  de 
meubles  contenant  six  lits  de  différentes  formes  et  dans  le 
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Commodes,  consoles. 

Bîchard.  —  Recueil  de  meubles  ornés  d'un  très  nouveau  goût  avec 
toutes  leurs  proportions  et  coupes,  dessiné  d'après  les  meubles  de 
la  Couronne. 

Blondel  (Jacques-François).  —  De  la  distribution  des  maisons  de 
plaisance  et  de  la  décoration  des  édifices  en  général.  Paris, 
C.-A.  Jombert,  1737. 

Bonnet  (Louis-Marin).  —  [Cahiers  de  meubles  en  couleur.'] 

Boucher  fils  (Jules-François).  —  Cahiers  de  modèles  d'ameublement, 
de  décoration  intérieure  et  extérieure.  Paris,  Le  Père  et  Avaulez. 

Lits,  sièges,  écrans,  commodes,  secrétaires,  tables,  bureaux,  armoires,  guéridons. 

Boulle  (André-Charles).  —  Nouveaux  dessins  de  meubles  et  ouvrages 
de  bronze  et  de  marqueterie.  Paris,  chez  Mariette,  s.  d. 

Cabinet  des  modes  (Le),  ou  les  modes  nouvelles  décrites  d'une 
manière  claire  et  précise.  Paris,  Buisson,  s.  d. 

Sièges,  meubles,  lits. 

Cuvillier  (François  de).  —  Livre  de  tables  de  différens  dessins... 
Paris,  chez  l'auteur,  1745. 

—  Livre  de  pieds  de  tables,  consoles. 

—    284   — 


BIBLIOGRAPHIE 

Delafosse  (Jean-Charles).  —  Nouvelle  iconologie  historique  ou 
attributs  hiéroglyphiques...  Paris,  chez  l'auteur,  1768. 

io»  cahier  :  consoles  ;  —  11e  cahier  :  tables  grecques. 

Delafosse  (Jean-Charles).  —  Décorations,  sculptures,  orfèvreries  et 
ornements  divers  qui  complètent  l'œuvre  de  J.-Ch.  de  la  Fosse, 
et  font  suite  à  son  Iconologie. 

24e  cahier  :  tables  et  consoles. 

Delafosse  (Jean-Charles).  —  Recueil  relatif  à  l'ameublement.  Paris, 
chez  Daumont. 

Fauteuils,  chaises,  ottomanes,  bergères,  sophas,  canapés,  tabourets,  banquettes, 
lits,  écrans,  etc. 

Delafosse  (Jean-Charles).  —    [Recueil  inachevé.]  Paris,  Daumont. 

Lits,  canapés,  chaises,  guéridons. 

Delafosse.  —  Œuvre.  Dessins  époque  Louis  XVI  exposés  au  Musée 
des  Arts  décoratifs  (donation  David  Weill).  Paris,  A.  Guérinet, 
1920. 

Fay  (J.-B.).  —  [Suites  de  meubles.] 

Gravelot  (Hubert-François-Bourguignon).  —  Œuvres,  3  vol. 

Décors  intérieurs  et  d'ameublement. 

Huet  (Jean-Baptiste).  —  Œuvre  de  différents  genres.  Paris,  chez 
l'auteur,  s.  d. 

Lits,  écrans,  sièges. 

Lalonde  (de).  —  Œuvres  diverses  de  Lalondc,  décorateur  et  dessi- 
nateur, contenant  un  grand  nombre  de  dessins  pour  la  décoration 
intérieure  des  appartements  à  l'usage  de  la  peinture  et  de  la 
sculpture  en  ornements  des  meubles  du  plus  nouveau  genre,  etc. 
Paris,  Chereau,  s.  d. 

Pieds  de  meubles    tables  et  consoles. 

Lalonde  (de).  —  Ier  cahier  de  nouveaux  lits.  Paris,  Chereau,  1789. 

Lalonde  (de).  —  Chaises  et  canapés.  Paris,  Chereau,  s.  d. 

Lalonde  (de).  —  Nouveau  cahier  de  pieds  de  table.  Paris,  Chereau, 
s.  d. 

-  285  - 


BIBLIOGRAPHIE 

Lalonde  (de).  —  [Cahiers  d'ameublement.] 

Lits,  chaises,  fauteuils,  écrans,  bergères,  confidents,  banquettes,  tables  de  jeux.etc 

Lalonde  (de) .  —  [Cahiers  de  meubles  et  d' ébénisterie.] 

Secrétaires,  commodes-bibliothèques,  armoires,  buffets,  tables,  etc. 

Lalonde  (de).  —  Cahiers  de  meubles  dessinés  par  de  Lalonde,  et 
gravés  par  Fay.  Paris,  Jean,  s.  d. 

Sièges,  meubles  divers,  lits  garnis,  lits  antiques,  etc. 

La  Rue  (L.-F.).  —  Suites  de  vases,  trepiés,  autels,  tables,  chande- 
liers, etc.,  dans  le  goût  antique.  Paris,  Pariseau,  1772. 

Liard  (Mathieu).  —  Recueil  de  différens  meubles  garnies.  Paris, 
chez  Liard,  1762. 

Lucotte  (J.-R.).  —  Planches  de  l'Encyclopédie  de  Diderot  et 
d'Alembert. 

Menuiserie  en  meubles  et  sièges  (VIIe  vol.). 

Marot  (Daniel).  —  Œuvre  du  sieur  D.  Marot,  architecte  de  Guil- 
laume III,  roy  de  la  Grande-Bretagne.  Amsterdam,  chez 
l'auteur,  1712. 

Lits  garnis,  intérieurs. 

Meissonnier  (Juste-Aurèle).  —  Œuvre,  Paris,  Huquier,  s.  d. 

Table  de  cabinet,  table  d'appartement,  consoles. 

Neufforge  (Jean-François  de).  —  Recueil  élémentaire  d'architec- 
ture. Paris,  9  vol. 

Dans  le  Ve  volume  (1763),    modèles    de  bordures,    cadres,    commodes,  tables, 
bureaux,  poêles  et  balustres. 

Pineau  (Nicolas).  —  Recueil  des  œuvres.  Paris,  Rouveyre,  s.  d., 
in-40. 

Pineau  (Nicolas  et  Dominique).  —  Les  dessins  du  Musée  et  de  la 
bibliothèque  des  Arts  décoratifs...  publiés  par  Léon  Deshairs... 
Paris,  D.-A.  Longuet,  191 1,  in-fol. 

Prieur  (L.).  —  VIIIe  cahier  de  meubles  et  trumeaux.  Paris,  Mon- 
dhare  et  Jean,  s.  d. 

—  286  — 


BIBLIOGRAPHIE 

Prieur  (L.).  —  XIIIe  et  XIVe  cahiers  de  vases  et  meubles. 
Paris,   Jenn. 

Radel.  —  Suite  de  quatorze  pièces,  sièges  et  lits.  (Dans  le  IXe  vol. 
de  l'Encyclopédie  de  Diderot  et  d'Alembert,  article  Tapis- 
sier), 1767. 

Ranson  (Pierre).  —  Ier,  2e  cahiers  de  lits  à  la  mode.  Nouveau  cahier 
de  lits  à  la  mode. 

Ranson  (Pierre).  —  Meubles  à  la  mode,  [4  cahiers].  Berthaut, 
Juillet,  Duhamel  sculp.  Paris,  chez  Esnault  et  Rapilly. 

Ranson  (Pierre).  —  Lits  à  la  mode.  Paris,  chez  les  Campion  frè- 
res, [2  cahiers.]  Juillet  sculp. 

Roumier  (François).  —  Livre  de  plusieurs  pieds  de  table  ou  de 
cabarets...  Paris,  Chereau,  1750. 

Salembier.  —  [Cahiers  d'ornements.] 

Cartels,  trophées,  guéridons  ;  chandeliers,  torchères,  tables,  etc. 

Toro  (J. -Bernard).  —  Livre  de  tables  de  diverses  formes...  Paris, 
Gautrot,  s.  d. 


19 


TABLE   DES   PLANCHES 


ÉTUDE  GRAPHIQUE  DES  MEUBLES  DU  XVIIle  SIÈCLE 

A.  —  Éléments  caractéristiques  des  meubles  du  xvme  siècle 

N08  Pages 

I .   —  i,  Pied  de  sièges  Louis  XIV.  —  2-3,  Pieds  Régence. 

—  4-6,  Pieds  Louis  XV.  —  7-12,  Pieds  Louis  XVI. 

—  13,  Ceintures  de  sièges  Louis  XIV.  —  14,  Cein- 
ture Régence.  —  15-17,  Ceintures  Louis  XV.  — 

18-22,  Ceintures  Louis  XVI 160-161 

II .  —  23-24,  Dossiers  de  sièges  Régence.  —  25-29,  Dos- 
siers Louis  XV.  —  30-36,  Dossiers  de  sièges 
Louis  XVI 162-163 

III .  —  37-43»  Plans  de  sièges  Louis  XV.  —  44-50,  Plans  de 

sièges  Louis  XVI 164-165 

IV .  —  Plans  de  grands  sièges  :  51,  Paphose. —  52,  Canapé. 

— ■  53,  Banquette.  —  54,  Confident.  —  55,  Mar- 
quise. —  56,  Ottomane.  —  57,  Veilleuse.  —  58, 
Sopfaa 166-167 

V.  —  59-60,  Pieds  de  tables  Louis  XIV  et  Régence.  — 
61-63,  Pieds  de  tables  Louis  XV.  —  64-70,  Pieds  de 
tables  Louis  XVI.  —  71-73.  Pieds  de  consoles 
Louis  XV.  —  74,  Console  Louis  XVI 168-169 

VI.  —  75,  Dessus  de  console  Louis  XV.  —  76-79,  Dessus 

de  console  Louis  XVI.  —  80,  Table  rognon.  —  81, 

Table  Louis  XV.  —  82,  Table-toilette 170-171 

VII.  —  83,  Console  Louis  XV.  —  84,  Commode-toilette 

Louis   XVI.  —  85-86,  Consoles   Louis  XVI.  — 

87-90,  Commodes  Louis  XVI 172-173 

VIII.   —  91,  Feuilles  de  refend.  —  92,  Feuilles  d'eau.  —  93, 
Rais  de  cœur. —  94,  Postes  feuillées.  —  95,  Grecque. 

—  96,  Piastres.  —  97,  Entrelacs.  —  98,  Rubans 
tortillés.  —  99,  Chapelet  de  perles  et  fleurons.  — 
100,  Baguette  de  lauriers.  —  101,  Rubans  et 
feuilles  de  chêne.  —  102,  Baguettes  à  nœuds  de 

rubans 174-175 

—  289  — 

19* 


TA  BLE  IDES  PL  A  NCHES 

N«  Page» 

IX.  —  103-105,  Motifs  de  sculpture  Régence.  —  106-108, 
Motifs  de  sculpture  Louis  XV.  —  Motifs  de  scul- 
pture Louis  XVI  :  109,  Panier.  —  no, Vase  d'orne- 
ment. —  ni,  Torche  et  carquois.  —  112,  Pomme 
de  pin. —  113,  Rosace.  —  114,  Nœud  de  Ruban  .    .      176-177 

X.  —  115-116,  Poignée  Louis  XV.  —  117,  Poignée 
Louis  XVI.  —  n  8- n  9,  Sabot  Louis  XV.  —  120, 
Sabot  Louis  XVI.  —  122-123,  Motifs  d'angle 
Louis  XVI.  —  121,  Poignée  et  entrée  de  serrure 
Louis  XVI.  — 124,  Entrée  de  serrure  Louis  XV. — 
125,  Entrée  de  serrure  Louis  XVI 178-179 


B.  —  Exécution  de  meubles  du  xviii6  siècle 
d'après  les  documents  de  l'époque 

XI.   —  1-2-4,    Pliant,    tabouret,    banquette    Louis    XV 

(Roubo).  —  3,  Tabouret  Louis  XVI  (Lalonde)   .    .  183 

XII .  —  1,  Chaise  Régence  (Roubo).  —  2,  Chaise  à  la  reine 
Louis  XV  (Roubo).  —  3,  Chaise  ovale  Louis  XVI 
(Roubo).  —  4,  Fauteuil  en  cabriolet  Louis  XVI 
(Lalonde) 184 

XIII.  —  1-2-3,  Fauteuil  carré,  fauteuil  à  anse  de  panier, 

fauteuil  à  panneaux  Louis  XVI  (Lalonde)  ....  185 

XIV .  —  Fauteuil  de  cabinet  Louis  XV  (Roubo) .  —  3-4, 

Fauteuil  de  cabinet  gondole  et  fauteuil  sur  pivot 

Louis  XVI  (Lalonde)      ■.  186 

XV.   —  1-2-3-4,  Bergère  droite,  bergère  à  la  Turque,  bergère 

en  cabriolet,  bergère  à  joue  Louis  XVI  (Lalonde)   .  187 

XVI.  —  1.  Bergère  Louis  XV-Louis  XVI  (Lucotte).  —  2, 
Demi-canapé  Louis  XV  ou  marquise  (Lucotte). 
—  3,  Duchesse  à  bateau  Louis  XV-Louis  XVI  (Lu- 
cotte)       188 

XVII .   —  1-2-3-4,    Duchesse  brisée,  bergère  à  la  turque  avec 

porte-pieds,  détails  de  pieds  Louis  XVI  (Lalonde)  .  189 

XVIII.   —  1,  Canapé  Louis  XV  (Roubo).  —  2-3,  Confident 

Louis  XVI  (Lalonde) 190 

—  290  — 


TABLE  DES  PLANCHES 

N"  Pages 

XIX.  —  i,  Sopha  en  cabriolet  Louis  XVI  (Lalonde).  — ■  2, 
Voyeuse  Louis  XV  (Radel).  —  3,  Ottomane 
Louis  XV  (Roubo)      191 

XX.   —  1-2,  Veilleuse  à  la  turque  et  paphose  Louis  XV 

(Roubo).  —  3,  Veilleuse  Louis  XVI  (Roubo)  .    .    .  192 

XXI.   —  i.  Lit  de  repos  Louis  XV  (Roubo).  —  2,  Lit  de 

repos  à  l'italienne  Louis  XV-Louis  XVI  (Lucotte)  193 

XXII.   —  i,  Lit  à  trois  dossiers  Louis  XVI  (Lalonde).  —  2, 

Lit  de  repos  à  la  turque  Louis  XVI  (Lalonde)     .    .  194 

XXIII.  —  Lit  à  colonnes  Louis  XV  (Roubo) 195 

XXIV.  —  Lit  à  la  duchesse  Louis  XVI  (Lalonde) 196 

XXV.  —  Lit  à  la  polonaise  Louis  XVI  (Lalonde) 197 

XXVI.  —  1-2,  Lit  à  la  turque  et  lit  à  la  romaine  Louis  XV 

(Radel) 198 

XXVI I .  —  1  -2 ,  Lit  à  double  tombeau  et  lit  à  tombeau  Louis  XV 

(Radel)     , .    .  199 

XXVIII.  —  1-2-3,    Servantes    et    table    volante    Louis    XV 

(Roubo) 200 

XXIX.  —  i,  Table  de  brelan  Louis  XV  (Roubo).  —  2,  Table 

de  tric-trac  Louis  XVI  (Lalonde)      201 

XXX.  —  1,  Table  à  écrire  Louis  XV-Louis  XVI  (Roubo). 

—  2,  Secrétaire  à  archives  Louis  XV  (Roubo)     .    .  202 

XXXI.   —  Bureau  à  cylindre  Louis  XVI  (Lalonde)      ....  203 

XXXII.   —  Secrétaire  en  tombeau  Louis  XVI  (Lalonde)  .    .    .  204 

XXXIII.  —  1,  Table  de  toilette  ouvrante  Louis  XV  (Roubo). 

—  2,  Table  de  toilette  Louis  XV  (Lalonde).  — 

3-4,  Guéridons  Louis  XV  (Roubo) 205 

XXXIV.  —  1,  Table  de  nuit  Louis  XV  (Roubo).  —  2,  Chiffon- 

nière carrée  Louis  XV  (Roubo). —  3,  Table  de  nuit 
Louis  XVI  (Lalonde).  —  4,  Chiffonnière  ronde 
Louis   XVI   (Lalonde) 206 

XXXV.   —  1-2,  Paravent  et  écran  Louis  XV (Roubo). —  3,  Pa- 
ravent Louis  XVI  (Lalonde) 207 

XXXVI.   —  1,  Pied  de  table  (console)  Régence  (Roubo).  — 

2,  Console  Louis  XV  (Roubo) 208 


291  — 


TABLE  DES  PLANCHES 

N08  Pages 

XXXVII.   —  Consoles  Louis  XVI  (Delafosse) 209 

XXXVIII.  —  1,  Armoire  Louis  XV   (Roubo).  —  2,   Armoire 

Louis  XVI  (Lalonde)      210 

XXXIX.   —  1,    Buffet    Louis    XV    (Roubo).     —    2,    Buffet 

Louis  XVI  (Lalonde)      211 

XL.  — i-2,  Bas-de-buffets  fixes  Louis  XVI  (Boucher)     .    .  212 

XLI .   —  1-2,  Bibliothèque  et  secrétaire  à  archives  Louis  XVI 

(Lalonde) 213 

XLII.   —  1-2,  Commode  Louis  XV  (Roubo).  —  3,  Encoi- 
gnure Louis  XVI  (Lalonde) 214 

XLIII.  —  1-2,  Commode  cintrée  et  commode  en  pied-de- 
biche  Louis  XVI  (Lalonde) 215 

XLIV.   —  1-2,  Petite  commode  Louis  XVI  (Roubo).  —  2, 
Commode    carrée    ou     garde-robes  Louis  XVI 
(Lalonde) 216 

XLV.   —  Secrétaire-armoire      à      abattant      Louis      XV- 

Louis  XVI  (Roubo) 217 

XLVI.  —  Motifs     de    marqueterie   Louis   XV-Louis    XVI 

(Roubo) 218 

XLVII.   —  Motifs    de    marqueterie    Louis    XV-Louis    XVI 

(Roubo) 219 

XLVIII .  —  Cannage  de  siège  Louis  XV  (Roubo) 220 

XLIX.   —  Garnissage  d'un  siège  Louis  XV  (Radel) 221 


PLANCHES  HORS-TEXTE 

Freudeberg.  —   Les  Confidences 1 

Lawreince.      —    Les  Offres  séduisantes . 155 

Freudeberg.  —   L'Occupation 181 

Lawreince.      —   Le  Billet  doux 223 


TABLE   DES  MATIÈRES 


Pages 

Avant-Propos v 

Première  Partie 
ÉTUDE    TECHNIQUE    DES    MEUBLES    DU    XVIII*    SIÈCLE 

I.  Les  Sièges  volants. i 

Pliants      . 5 

Tabourets 5 

Banquettes 6 

Chaises 7 

Voyeuse 12 

Fauteuils .  12 

Fauteuil  de  cabinet 15 

II.   Les  Grands  Sièges  et  les  Lits 17 

Bergères 17 

Chaises-longues  et  duchesses 19 

Canapés 19 

Sopha 21 

Ottomane  et  paphose 22 

Veilleuse 23 

Lit  de  repos  et  divan 24 

Lits 25 

Lits  à  la  française 26 

Lits  à  la  polonaise 28 

III.   Tables  —  Bureaux  —  Guéridons  —  Écrans 31 

Tables  à  manger 31 

Tables  à  jeu 32 

Tables  à  écrire 34 

Bureau  à  cylindre 35 

Secrétaire  à  abattant 36 

Tables  de  toilette 39 

Tables  de  nuit 40 


293 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Pages 


Guéridons 41 

Chiffonnières 41 

Athéniennes 43 

Pupitres  à  musique 43 

Paravents  et  écrans 44 

Consoles 45 

IV.  Meubles  fermants 48 

Armoires 48 

Buffets 50 

Bas-de-buffet 52 

Bibliothèques 53 

Commodes 54 

Chiffonnières 58 

Commodes-toilettes  et  bureaux-ministres 58 

Secrétaires-armoires 59 

Secrétaires-cabinets 61 

Secrétaires  à  archives 61 

V.  Les  Bois  d'Ébénisterie 63 

Polissage 63 

Bois  de  placage  et  de  marqueterie 65 

Teinture  des  bois 69 

Marqueterie , 72 

Marqueterie  d'écaillé  et  de  cuivre 76 

Polissage  et  vernissage 77 

VI .   Peinture,  Dorure  et  Laque 79 

Peinture  à  la  détrempe 80 

Peinture  à  l'huile 81 

Peinture  au  vernis 82 

Dorure  en  détrempe 82 

Or  vert,  fonds  sablés  et  aventurinés 84 

Dorure  à  l'huile 85 

Laquage  et  vernis-Martin 86 

Vernis-Martin 88 

VII.  Bronzes  —  Marbres  —  Porcelaines 91 

Bronzes 91 

Styles  des  bronzes 94 

—   294   — 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Pages 


Dorure  des  bronzes 95 

Cuivres 97 

Marbres 97 


Marbres 


97 


Porcelaines 100 

VIII.  Garnitures  de  Sièges  et  de  Lits  . 102 

Cannage 102 

Garnitures  d'étoffe 103 

Soieries 106 

Toiles  peintes .  109 

Tapisseries m 

Cuir 116 

IX.   Valeur  des  Meubles   .  117 

État  de  conservation 118 

Garnitures  et  dorures  anciennes 119 

Bronzes  d'époques 120 

Élégance  et  beauté  de  travail 121 

Degré  de  rareté 123 

Provenances  célèbres 124 

X.  Truquage 126 

Restaurations 126 

Surdécoration 127 

Transformations  et  assemblages 130 

Le  truquage  intégral 132 

Tours  de  passe- passe 135 

Expertise  préalable 137 

Le  truquage  et  la  loi 137 

Importance  du  reçu 139 

Action  judiciaire 140 

XI .  Entretien  et  petites  réparations  . 143 

Soins  à  donner  aux  meubles 143 

Peinture,  dorure  et  laque 146 

Nettoyage  des  cuivres  et  des  bronzes 149 

Réparation  et  nettoyage  des  marbres 150 

Tapisseries  de  sièges 152 


295 


TABLE  DES  MATIÈRES 

Deuxième  Partie 
ÉTUDE  GRAPHIQUE  DES  MEUBLES  DU  XV III*  SIÈCLE 

Pages 

Avertissement 157 

A.  Éléments  caractéristiques  des  Meubles  du  xvme  siècle, 

planches  IàX 159 

B.  Exécution  de  Meubles  du  xviii8  siècle,  d'après  les  docu- 

ments de  l'époque,  planches  XI  à  XLIX      .      .      .      .      .     181 


Troisième  Partie 

RÉPERTOIRE  DES  ÉBÉNISTES  DU  XVIII*  SIÈCLE.  221 

Bibliographie 283 

Table  des  Planches 289 


SADAG   DE   FRANCE.    IMP.    PARIS  —  2&0 


3398