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THE
PENNSYLVANIA
MUSEUM OF ART
LIBRARY
PHILADELPHIA
Call Number
NK 2548 .06
PURCHASED
LES MEUBLES DU XVIIIe SIÈCLE
OUVRAGE IMPRIMÉ
PAR LES SOINS DE
ALBERT MORANCÉ
ÉDITEUR A PARIS
3o-32, RUE DE FLEURUS
1780
LIBRAIRIE CENTRALE
d'art et d'architecture
ancienne maison morel
FONDÉE EN 1780
TOUS DROITS RÉSERVÉS. COPYRIGHT BY ALBERT MORANCÉ, 1Q22.
ARCHIVES
de l'Amateur et du Professionnel
LES
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par Henri CLOUZOT
Conservateur du Musée Galliéra
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ETUDE TECHNIQUE DES MEUBLES
DU XVIIF ^SIÈCLE — ÉTUDE GRAPHIQUE
DES ÉLÉMENTS ET DE L'EXÉCUTION
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES DU TEMPS
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AVANT-PROPOS
L'amour des choses du passé n'échappe pas aux fluc-
tuations de la mode, comme le voudrait une saine logique. A
l'aurore de la collection, vers 1825, on s'est engoué du
mobilier gothique; quinze ans plus tard, on n'a plus voulu
que du Henri II, jusqu'à ce que la passion de l'impératrice
Eugénie pour Marie- Antoinette ait lancé les amateurs vers
les élégances du XVIIIe siècle.
Sous la Troisième République, ou l'éclectisme le plus
large donne droit de cité aux meubles anciens de tous les styles,
y compris l'Empire et le Directoire, c'est toujours les chefs-
d'œuvre des époques Louis XV et Louis XVI qui sont
l'objet des recherches les plus passionnées. Et c'est justice.
« L'ouvrier, dit Michelet (1), naît au XVIIIe siècle, et
la machine au XIXe. Notable différence. Les œuvres indus-
trielles, l'ameublement surtout, les arts de décoration intérieure
portent alors l'empreinte vive de la main de l'homme, souvent
exquise et délicate, parfois quelque peu indécise, avec certains
légers défauts qui ne sont pas sans grâce, indiquant que la
vie a passé là, l'émotion, et que l'œuvre en palpite encore. »
Faut-il croire, cependant, qu'en dépit de tant de ventes
retentissantes et d' expositions suggestives, la totalité des gens
de goût, qui aiment ou désirent aimer les meubles du
XVIIIe siècle, en connaissent les formes et le décor de façon
simplement à ne pas commettre d' anachronismes ? Il n'en
est rien, inutile de le dire. Les amateurs ne sont pas tous des
(1) Michelet, Histoire de France, t. 18, p. 367.
V —
AVANT-PROPOS
érudits, ni des habitués des salles de ventes et des expositions,
pas plus qu'ils n'achètent tous les coûteux albums ou la
librairie, depuis un quart de siècle, reproduit les chefs-d'œuvre
des musées et des grandes galeries.
A côté des princes de la collection, il y a la foule des
amoureux timides du XVIIIe siècle qui ne demandent qu'à
s'instruire. Ne méritent-ils pas qu'on les guide et qu'on leur
permette de distinguer l'ivraie du bon grain dans la moisson
de meubles anciens que des milliers d' antiquaires déversent
sur Paris comme sur la Province ?
C'est pour eux que nous écrivons, tout autant que pour
les amateurs di primo cartello. A tous nous voulons fournir
un manuel précis et commode, une sorte de guide pratique
résumant toutes les matières indispensables à l'achat ou sim-
plement à la connaissance de V ameublement du XV IIIe siècle.
Nos renseignements sont puisés autant que possible aux
ouvrages de l'époque et complétés par des fac-similé de gravures
également de l'époque. Un guide n'étant pas uniquement
un livre d'art, de luxueuses reproductions de pièces de musée
ne sauraient remplacer, pour l'enseignement des commençants,
des figures multipliées et réduites au trait, ni, pour les connais-
seurs, des fac-similé datés par la signature du dessinateur
et pouvant servir, à leur tour, de critérium pour préciser
l'époque d'un meuble ancien.
Nous n'avons pas craint, en faisant bon marché de
toute prétention littéraire, d'entrer dans des détails précis et
techniques sur la charpente des meubles, et nous sommes
allés de ce côté jusqu'à donner les dimensions conseillées par
les traités du temps. Ces chiffres paraîtront peut-être superflus.
vi —
AVANT-PROPOS
On préférera, cependant, nous l'espérons, les voir prendre dans
notre texte la place de généralités admiratives que l'on trouve
partout et qu'il nous a semblé inutile de rééditer sous une nou-
velle forme. L' ameublement du XVIIIe siècle est une merveille.
Nous en sommes tous d'accord. Au lieu de surenchérir sur les
éloges qu'en ont fait nos devanciers, tâchons de le faire mieux
connaître.
Pour des raisons de même ordre, nous avons exposé les
méthodes de peinture, de dorure, de vernissage employées à
l'époque, et nous avons donné des indications sur la manière
de garnir les meubles d'étoffe ou de tapisserie. Ces détails ne
sont pas indispensables pour acheter un meuble, mais si l'on
sait par quels procédés, à l'aide de quels matériaux, on exé-
cutait ces différents ouvrages, on pourra mieux reconnaître
si la pièce a conservé sa parure de l'époque, ou si elle se
Présente revêtue d'une peinture ou d'une garniture modernes.
On s'étonnera peut-être des nombreux emprunts que
nous avons faits à Roubo. Nous avons suivi pas à pas le
maître menuisier, estimant qu'on ne saurait mieux s'adresser,
pour étudier les meubles du XVIIIe siècle, qu'à un des pro-
fessionnels qui les fabriquaient si bien. Il s'est trouvé, par
surcroît, que ce contemporain de Diderot maniait aussi bien
la plume que le rabot. Nous aurions eu mauvaise grâce à ne
pas en profiter.
Une difficulté se présentait. Comment limiter notre ter-
rain d'exploration ? Où commence et où finit l'ameublement
du XVIIIe siècle ? Nous croyons avoir bien fait d'en détacher
les vingt premières années qui appartiennent au style
Louis XIV et les toutes dernières qui, quoique étroitement
VII
AVANT-PROPOS
apparentées au Louis XVI, sont influencées par les mœurs
de l'époque révolutionnaire et du Directoire et laissent déjà
pressentir le style napoléonien. Nous nous servirons, au cours
de notre travail, des divisions en styles Louis XV et Louis XVI,
généralement adoptées, mais seulement comme des étiquettes
commodes pour désigner, d'un côté, les formes chantournées
et bombées, de l'autre, les formes droites et planes. Dès ijôo,
tous les éléments du style improprement appelé Louis XVI
sont constitués, de même qu'on retrouve encore ça et là, en iy8o,
les pieds de biche et les formes ventrues du règne du feu roi.
Quant aux divisions du sujet, nous les empruntons à
notre guide Roubo. Au XVIIIe siècle, les professionnels
partagent les meubles en deux catégories : les sièges de toute
espèce, les lits, les écrans et les paravents, dont V exécution
appartient aux menuisiers, et les autres meubles, qui rentrent
dans la compétence des ébénistes, aussi bien en bois précieux
(plaqués, incrustés ou pleins) qu'en bois communs, tels que
le noyer ou le hêtre. A cette division empirique, nous préfé-
rons celle de Roubo qui considère tous les meubles d'usage
comme formant deux familles distinctes : les meubles à
bâtis (i) — sièges, lits, écrans, paravents, tables et bureaux —
et les meubles à bâtis et à panneaux — armoires, buffets, com-
modes, secrétaires, bureaux fermés. — Nous établirons seule-
ment une sous-division dans les meubles à bâtis en faveur des
tables et des bureaux qui présentent des différences de con-
struction assez notables pour qu'on puisse les séparer des
sièges et des lits.
(i) On entend par ce terme l'assemblage des montants et des traverses d'un
meuble, la carcasse qui doit recevpir les cadres et les panneaux.
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LES MEUBLES
DU XVIIP SIÈCLE
PREMIÈRE PARTIE
ÉTUDE TECHNIQUE DES MEUBLES
DU XVIIIe SIÈCLE
LES SIÈGES VOLANTS
De toutes les catégories de meubles, aucune ne présente
plus de variété que les sièges. Entendons-nous. Il ne peut
être question ici que des sièges de bon ton, qui, depuis les
hôtels des princes jusqu'aux appartements des bourgeois
aisés, suivent les variations de la mode presque avec autant
d'empressement que le costume masculin ou l'habillement
féminin. Les sièges d'usage pour la petite bourgeoisie, la
domesticité des grandes maisons, les ménages d'artisans
et même d'artistes, les sièges de paille, en un mot, ignorent
cette versatilité de forme. Ils ont adopté une fois pour toutes
les lignes simples et logiques qui se sont perpétuées jusqu'à
nos jours dans les provinces. Le siège est carré, le dossier
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
droit (i), les pieds de derrière s'élèvent au double de la
hauteur des pieds de devant et forment les montants du
dossier, amortis généralement au sommet par des boules
très simples. Des barreaux relient les pieds, trois ou même
quatre traverses chantournées constituent le dossier. Les
assemblages, au lieu de se faire à tenons et à mortaises comme
dans les sièges plus soignés, sont à simple tourillon. Le siège
est garni de paille nattée. Le bois employé est le hêtre ou
le noyer ciré. C'est la chaise des intérieurs de Chardin.
Les menuisiers en meubles dédaignent un si mince
ouvrage dont les tourneurs font leur affaire et que le vul-
gaire appelle « chaises à la capucine», sans doute parce que,
comme les disciples de saint François, elles poussent le
défaut d'élégance jusqu'à la pauvreté (2). Cela n'empêche
pas ce siège léger, solide et peu coûteux, de se répandre
dans tout le royaume. On confectionne sur son patron des
tabourets, des fauteuils, des sophas et même des lits de
repos, qui, garnis de carreaux (coussins) , attachés au dossier
et aux accotoirs par des rubans, ne manquent pas autant
de confortable qu'on pourrait le croire.
La Curiosité ne s'est cependant pas encore emparée de
ces sièges simplets qu'on trouve encore dans certaines habi-
tations rustiques, cirés et polis par plusieurs générations de
ménagères, mais qui deviennent de plus en plus rares et
cèdent la place à des meubles de pacotille plus prétentieux
et moins solides. Aussi, dans ce guide, sans négliger absolu-
(1) L'ouvrier parfois lui donne un léger renversement.
(2) C'est l'explication de Roubo. Il est plus probable que le nom provient soit de la
courbe des traverses du dossier, soit de la couleur dcnnée au bois, suggérant dans les deux
cas un rapprochement avec le capuchon du capucin.
— 2 —
LES SIÈGES VOLANTS
ment le mobilier rustique, donnerons-nous la préférence
aux sièges d'une exécution plus soignée, garnis d'étoffes
ou cannés, tels que les œuvrent les menuisiers en meubles.
Nous les décrirons le plus fidèlement possible en passant
du simple au composé, des sièges sans dossiers ni acco-
toirs (pliants, tabourets, banquettes), aux sièges pour-
vus de dossiers et privés d'accotoirs (chaises de toutes
sortes), pour arriver aux sièges munis de dossiers et-
d'accotoirs (fauteuils, bergères, duchesses ou chaises
longues, canapés, sophas, veilleuses, ottomanes, lits de repos) .
Une question préliminaire se pose et qui intéresse
toute la série. C'est le classement chronologique, l'évolution
successive des formes et en particulier des pieds. A quelle
époque commence le pied chantourné Louis XV, à quelle
époque le pied droit Louis XVI ?
Le pied de siège Louis XIV par excellence est droit,
en forme de balustre et relié à la base par une entretoise
ou croisillon. Vers la fin du règne, à l'imitation des coffres
et des tables dessinés par Bérain et ses émules, apparaissent
le pied en console et le pied cambré, sans pour cela faire
disparaître complètement la forme en balustre. Boulle,
en 1725, donne encore à un tabouret des pieds de ce genre.
C'est seulement vers 1730 que le pied cambré par en
haut et un peu lourd, que l'on qualifie à tort de pied
Louis XIV, devient d'un usage général (1).
Vingt ans plus tard, c'est le pied de « biche », c'est-à-dire
le pied cintré en S, sur toutes ses faces, qui règne sans par-
ti) Nous savons que nous sommes en désaccord avec l'opinion commune, mais la
plupart des sièges munis de pieds cambrés sont cannés et le cannage, nous le verrons en son
lieu et place, ne se répand en France qu'après 1725.
— 3 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
tage (1750). Il va en s' amincissant jusqu'au bas où il n'a
plus que le tiers de sa grosseur totale, et se termine ordi-
nairement par une volute (1), élevée sur un petit socle
d'environ om027 pour la préserver de l'usure du frottement.
En haut, le pied se relie à la ceinture du siège par une
plinthe droite et unie. Il est orné sur toute sa longueur de
moulures et parfois d'un motif sculpté sur l'épaulement.
Le retour aux formes classiques en architecture fait ren-
trer les pieds dans la droite ligne vers 1760. Roubo présente
en 1772, « le pied à l'antique » comme une mode nouvelle
dont il dessine à peine une figure tandis qu'il entre dans les
moindres détails de construction pour le pied de biche. Au
contraire, Boucher fils, vers 1775, ne figure plus le pied
chantourné, qui commence à n'être plus de mise pour ceux
qui veulent mettre leur mobilier à la mode de demain. Mais
la forme est si heureuse, si logique, si élégante, qu'elle
restera en usage bien des années dans les meilleures mai-
sons concurremment avec la forme à l'antique. Voyez plutôt
la gravure de la Petite loge, de Moreau le Jeune (1776)
et celle de la Partie de Wist du même artiste.
Le pied à l'antique est en forme de colonne diminuée
ou de carquois, avec rétrécissement au sommet et anneau.
Il se termine à la hauteur de la ceinture par une plinthe
généralement amortie par une rosace. Le fût est le plus
souvent décoré de cannelures droites ou torses. Aux
approches de 1789, on fait des pieds tout à fait droits, à
quatre pans, se coupant à angles droits.
(1) On trouve déjà sous la Régence un pied en S terminé par une volute, mais l'enrou-
lement est à l'intérieur. Exemple à Chantilly, sur le tableau de Lancfet, YHiver, etc.
— 4 —
LES SIÈGES VOLANTS
PLIANTS
Le pliant ou ployant, — Saint-Simon emploie les deux
formes, — est l'ancêtre des sièges. Il continue le faudes-
teuil en X du moyen âge, qui lui-même se rattache au
bisellium antique. Mais au xvme siècle il a perdu la
vogue que l'étiquette lui avait donnée au temps de
Louis XIV. Lalonde le définit : «tabouret distingué qui ne
sert qu'à la cour et chez les princes ». Il consiste en deux
châssis carrés qui entrent l'un dans l'autre et sont reliés
au milieu de leur hauteur par des boulons. L'X ainsi
formé se plie et se déplie autant que le permet l'étoffe
tendue sur les deux traverses du haut, formant le dessus
du siège. Vers 1770, le pliant est un siège élégant, à pieds
chantournés et sculptés qu'on fait entrer en entaille les uns
dans les autres pour que les deux châssis aient la même
largeur. Jusqu'à la fin de la monarchie, on en fabrique de
riches modèles pour la cour, les princes, les ambassadeurs,
partout où s'observe l'étiquette. Moreau le Jeune ne
manque pas de figurer un pliant comme attribut de charge à
côté de la Dame du palais de la reine (1776). Sa hauteur
varie ordinairement de om 380 à om 430. Le siège a pour
dimensions le carré de la hauteur.
TABOURETS
Avec le tabouret, nous abordons le plus simple des
sièges dans ses éléments constitutifs indispensables : quatre
pieds, quatre traverses de ceinture ou de siège, parfois une
entretoise ou croisillon par le bas pour retenir l'écart
5 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
des pieds. Ceux-ci suivent l'évolution générale des formes
au cours du siècle. Massifs et architecturaux à la fin du
règne de Louis XIV, ils épousent les courbes en S sous
la Régence et dans la première partie du règne de
Louis XV, pour adopter ensuite les lignes droites qu'ils
n'abandonneront plus.
Très simples et sans décoration pour les antichambres,
on fait les tabourets plus luxueux pour les grands apparte-
ments. Leur hauteur est de om350 à om46o, sauf chez le
roi, où on les tient très bas : om2i5 à om270 (i). Le tabouret
Louis XV a un siège carré et des pieds de biche pourvus
d'entretoises. Le tabouret Louis XVI a le siège carré, cir-
culaire ou même octogonal; les pieds sont droits et sans
croisillon. Vers 1785, on imagine des tabourets d'encoi-
gnure dont le siège, cintré par devant, forme, par derrière, un
angle droit pour épouser la forme d'un coin de salon. Un
pied marque le sommet de l'angle, un autre lui est opposé
sur le devant, les deux autres sont placés de chaque côté.
On fait aussi de petits tabourets ou marchepieds
de omi6o de hauteur qui servent à poser les pieds. Ils
suivent la construction et les formes des grands tabourets.
BANQUETTES
Les banquettes sont des sortes de tabourets dont la
longueur se prolonge depuis om975 jusqu'à 2mo,o, 3mo,o>
5m20. Elles ne diffèrent en rien des tabourets pour la
(1) Faisons remarquer une fois pour toutes qu'en réduisant en mesures actuelles les
anciens pieds, pouces ou lignes, nous arrondissons les chiffres de quelques millimètres en
plus ou en moins-
LES SIÈGES VOLANTS
construction et la décoration, et suivent les mêmes évolu-
tions. Très simples au début, lorsqu'elles ne passent pas le
seuil de l'antichambre, elles revêtent une livrée luxueuse en
pénétrant dans les grands appartements où elles prennent
place dans l'embrasure des fenêtres. Les banquettes
Louis XVI se font à l'ordinaire sur deux longueurs, les plus
petites de im30 à im5o, les grandes de im95. Elles sont
munies, aux deux bouts, de dossiers ou d'accotoirs de hau-
teur variable. Dans le modèle « à la Dauphine », vers 1774, les
dossiers sont peu élevés et leurs montants se retournent en
volute, de même que dans «l'Italienne» dessinée par Bou-
cher fils. Dans la banquette « à la Royale », les montants
sont renversés en crosse ou « à la Turque », pour adopter
cette dénomination de l'époque, charmante et parfaitement
impropre. Le nombre des pieds est proportionnel à la lon-
gueur du meuble. Il est généralement de quatre sur le
devant.
CHAISES
Les chaises ne diffèrent des tabourets que par la
hauteur de leurs pieds de derrière, qui s'élèvent de om485
à om5i5 au-dessus du siège pour former le dossier. Au
siècle passé, ce dossier montait parfois jusqu'à un mètre
et surpassait la tête de la personne assise qui pouvait
l'y appuyer. Ce siècle-ci adopte un tout autre parti en
abaissant le dossier d'un tiers ou de moitié pour qu'on
puisse reposer commodément les épaules sans faire porter
la tête de crainte de déranger la coiffure des dames... et
même des hommes, ou de gâter par la poudre et la pom-
7 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
made le haut de la garniture du siège. Mais la mode est
longue à s'implanter : dans l'Hiver, de Lancret (1738),
les hauts dossiers carrés des sièges surpassent la tête des
jolies femmes qui y sont assises.
Vers 1720, la chaise en usage est encore carrée, aussi
bien en plan qu'en élévation. Le siège est légèrement évasé
vers le devant. Le dossier rectangulaire, à peine plus haut
que large, n'est cintré que sur le dessus. Les pieds un peu
lourds, cambrés d'avant à arrière et droits sur les faces,
sont ordinairement réunis par un croisillon. La ceinture est
droite, mais découpée en cintre sur le dessous. Beaucoup
de ces sièges sont cannés, ce qui empêche de les faire remon-
ter plus haut que 1720, malgré la coquille Louis XIV qui les
décore. Exemple de plus de la persistance des motifs d'une
époque d'art décoratif à l'autre !
On donne au siège om485 sur chaque face et au
dossier om5io à om58o de hauteur.
Dix ans plus tard (1730), la chaise à la mode est chan-
tournée sur toutes ses faces. L'œil y cherche en vain une
ligne droite. Les menuisiers lui donnent le nom de chaise
« à la reine », délicate flatterie pour Marie Leczinska, au
moment de la naissance du dauphin. Elle restera en usage
concurremment avec les formes à l'antique jusque vers 1775
et personnifiera aux yeux de la postérité le type même de
la chaise Louis XV (1).
Comme ses congénères, la chaise à la reine (2), est
(1) Voyez les gravures de Moreau le Jeune que nous avons déjà citées (i77°)-
(2) Vers 1785 on donnera également ce nom à un siège à dossier ovale, de plan circu-
laire, qui restera seul pour les antiquaires la chaise « à la reine », au détriment de son ancêtre
de 1730.
— 8 —
LES SIÈGES VOLANTS
composée de deux pieds de devant qui ne vont qu'à la
hauteur du siège, de deux pieds de derrière qui s'élèvent
de toute la dimension du dossier et de quatre traverses de
ceinture. Le dossier, outre les deux montants constitués
par les pieds de derrière, comprend deux traverses, celle
du bas, appelée petit dossier, celle du haut nommée grand
dossier ou cintre. Les formes sont toutes chantournées. Les
quatre pièces du dossier, comme celles du siège, sont
bombées en S et s'assemblent à angles arrondis. Les pieds
dits de « biche » sont également contournés en S et terminés
par une petite volute.
La hauteur du siège, pour une chaise à la reine garnie
en canne, est de om485 à om40,o. La hauteur totale, de om865
à om920. Légèrement évasé sur le devant, le siège mesure
om350 à om38o sur om46o à om485. Le dossier n'est pas
entièrement perpendiculaire au siège, mais incliné d'envi-
ron omo8o, mesure prise du dessus du siège au sommet.
Quand la chaise doit être garnie d'étoffe, on tient le siège
plus bas de om055, et la traverse du bas du dossier est
rapprochée à om025 du siège de façon qu'il ne paraisse
pas de vide. Dans les chaises de canne l'intervalle est de
om040.
Tel qu'il est, le meuble est susceptible de plus ou
moins de décoration, mais le soin n'en revient pas au menui-
sier, qui se contente d'assembler et de chantourner son
ouvrage. C'est le sculpteur qui pousse ensuite des moulures
tout autour du dossier du siège et sur la face extérieure
des pieds. Les moulures des pieds de devant se continuent
sur la ceinture de façon à dessiner une M, plus ou
9 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
moins accusée. Des motifs de sculpture de style Louis XV,
plus ou moins riches, s'ajoutent au sommet du dossier, au
centre de la ceinture, sur l'épaulement des pieds.
Vers 1774, le prix moyen d'une chaise à la reine est
de 6 à 9 livres (Bimont).
La chaise la plus à la mode, de 1755 à 1775, est la
chaise « en cabriolet ». Cette appellation, empruntée à la
légère voiture à deux roues qui porte le même nom — une
innovation elle-même de l'époque — indique un progrès
dans le confort. Le dossier, légèrement renversé, fait la
« hotte » pour épouser la forme du corps. La personne assise
s'y trouve mieux à l'aise. Le terme de cabriolet désigne
donc un dispositif spécial de construction et non un siège
particulier, car après s'être appliqué aux sièges à pieds
de biche, il survivra dans les sièges Louis XVI à pieds droits.
La chaise Louis XV en cabriolet a le siège chantourné
en S sur le devant et demi circulaire ou plutôt demi ovale
par derrière. Le dossier, renversé d'environ omi6o (mesure
prise du dessus du siège au sommet), forme une partie de
la surface d'un cône. Les pieds de biche sont de la forme
ordinaire, mais ceux de derrière s'évasent en dehors d'au
moins omo55 pour donner plus d'assiette au meuble. Les
dimensions du siège sont d'environ om5Ô5 en largeur, sur
om5i5 en profondeur. Il est élevé à om350 du sol. La hau-
teur totale du meuble est de om755 (Liard). Son prix
moyen est identique à celui de la chaise à la reine, 6 à
9 livres, 11 livres avec garniture de canne.
La chaise « ovale » entre en vogue vers 1770. Roubo
lui fait place dans ses planches, sans croire utile d'en
— 10 —
LES SIÈGES VOLANTS
donner les détails de construction aux menuisiers, preuve
indéniable que le modèle est encore peu répandu (1772).
Le dossier étroit est en forme de médaillon ovale, le plan
du siège circulaire, bien que légèrement élargi sur le devant.
Les pieds sont droits, en forme de colonne diminuée, avec
rétrécissement au sommet. Des cannelures longitudinales ou
en torsade les décorent, avec, au sommet, l'amortissement
d'une rosace inscrite dans un carré. La ceinture, le pourtour
du dossier présentent les moulures et motifs de sculpture
de l'époque. Le siège se fait aussi en cabriolet. Hauteur du
siège : om38o; largeur : om5i5 sur om46o à om485 de
profondeur; hauteur totale : om8ç)0 à om975.
Telle est la chaise Louis XVI par excellence, la plus
élégante et la plus répandue. Mais les variantes de con-
struction sont innombrables. Le plan du siège peut être droit
par derrière, évasé par devant, cintré sur les côtés. Il peut
affecter la forme d'un carré ou plutôt d'un trapèze. Le
dossier peut être en écusson, en rectangle allongé ou carré,
en médaillon ovale ou circulaire accosté de deux montants
improprement appelés colonnettes, et même offrir le dessin
élégant d'une lyre. Le cintre est régulièrement courbé en
anse de panier ou agrémenté de deux brisures sur les
côtés (1). On trouve des montants arrasés au sommet ou
amortis par des rosaces, des graines, des pommes de pin,
des panaches. Le caprice des ornemanistes ou des sculpteurs
préside seul à ces combinaisons et donne lieu à des désigna-
tions « à la romaine », « à la dauphine », « à l'italienne »,
(1) Certains antiquaires appellent cette disposition « forme à chapeau ».
II —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
bien impossibles à justifier. Delafosse appelle «duchesse»
une chaise à siège circulaire reposant sur trois pieds, posés
2 et i ou i et 2, dont nous ne connaissons aucun exemple
exécuté.
VO YEUSE
Rare aussi la chaise de forme ingénieuse et singulière
appelée voyeuse, que Lalonde nomme voyelle et Bimont
délassante. On s'y assied à califourchon, jambe d'un côté,
jambe de l'autre, et l'on s'accoude sur le dossier pour «voir »
j ouer . Le siège est étroit du côté du dossier, large sur le devant.
Le dossier, plat et légèrement incliné, est recourbé de dedans
en dehors dans les modèles de 1770 (i). Il est plat au sommet
vers 1786. Hauteur du siège : om325 ; largeur : om405 et om325 ;
hauteur de l'accoudoir : om865. C'est le modèle qu'on verra
reparaître, avec un accoudoir plus bas, au milieu du xixe siècle
sous le nom de «fumeuse» ou de «causeuse».
FAUTEUILS
Les descriptions des chaises peuvent s'appliquer aux
fauteuils qui n'en diffèrent que par l'adjonction, de chaque
côté du siège, de deux accotoirs ou bras (destinés à reposer
les coudes de la personne assise) et par les dimensions données
au siège, tenu plus large pour que les habits puissent s'y
ranger commodément. On lui donne généralement de
om595 à om700 de largeur sur om485 à om540 de profondeur.
Quant aux accotoirs, leur longueur est d'environ om325 et
leur hauteur au-dessus du siège de om245 pour les fauteuils
(1) Les chaises à la lyre du palais de Fontainebleau sont des « voyeuses><.
12 —
LES SIÈGES VOLANTS
cannés, Dans les fauteuils garnis d'étoffe, cette hauteur
est portée à om295, pour regagner l'épaisseur de la garniture
du siège.
Dans le fauteuil « à la reine », les accotoirs sont sou-
tenus par des consoles en S. Ils s'assemblent avec les
montants du dossier soit en S, soit à angle droit. Le siège
mesure om700 de largeur sur om595 de profondeur. Il
s'élève à om35o du sol et le meuble au total mesure omo,20
(Liard).
Dans le fauteuil en « cabriolet », les bras sont évasés
et retournés en dehors par leur extrémité, ce qui leur donne
une forme creuse en rapport avec la forme en hotte du
dossier. Le siège, de petite dimension, mesure om540 de
largeur sur om430 de profondeur. Il monte de om325 à om330
du sol. La hauteur totale du meuble varie de om920 à
om975 et son prix de revient, en 1770, est d'environ 8 à
12 livres, 14 livres garni de canne. La date de sa vogue nous
est fournie parles Mémoires secrets de 1759, oùBachaumont
relate leur entrée à l'Académie française : « On a déjà trans-
formé, dit-il, les antiques fauteuils, auxquels l'Académie
était si fort attachée, en fauteuils moins volumineux. Par
une nouvelle métamorphose, on les a changés en cabriolets,
petits sièges de boudoirs qu'on trouve d'ordinaire dans les
appartements des filles ».
Ajoutons qu'au moment de la mode des paniers, les
menuisiers assemblent les consoles des accotoirs en retrait
sur le siège de façon à lui laisser un dégagement sur le
devant et à permettre aux dames d'étaler leurs jupes.
Barbier enregistre la trouvaille dans son Journal en 1728,
— 13 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
mais quand apparaît la mode des jupes plates, cette dispo-
sition n'a plus de raison d'être. Dès 1772 on voit des fau-
teuils où la console de l'accotoir et le pied de devant du
siège sont en prolongement l'un de l'autre, et même faits
d'une seule pièce. Cette disposition s'appelle fauteuil en
« bidet ».
Les variétés des fauteuils sont aussi nombreuses que
celles des chaises. Le modèle le plus répandu est le fauteuil
« ovale », ou fauteuil « médaillon», à dossier circulaire, soit
droit, soit renversé en cabriolet. Le fauteuil « carré » a une
vogue presque égale. Le siège atteint parfois jusqu'à om65o
de largeur, sur le devant, avec une profondeur de om5Ô5 à
om785. Il a la forme légèrement trapézoïdale, droit par der-
rière et sur les côtés, à peine cintré sur le devant. Le dossier,
droit sur tous ses côtés, sauf au sommet où il est cintré en
anse de panier ou en chapeau, mesure om595 à om65o de
largeur. Hauteur totale un mètre. Les bras, cintrés par
devant, s'assemblent avec le dossier en S adoucie et montent
aux deux tiers de sa hauteur. C'est un type très à la mode
vers 1785, et qui finit par adopter les formes droites sur
toutes les faces, dossier, siège et ceinture, avec des pieds
droits et carrés (1).
L'antique fauteuil « à joue » ou « confessionnal » n'a
rien de spécial comme dessin. On le fait droit ou en cabriolet,
mais il est entièrement garni d'étoffe. Les accotoirs montent
de chaque côté de façon à former de petits panneaux
appelés joues, sur lesquels on peut appuyer la tête, et
(1) Les prix de revient des fauteuils sont très variables. En 177°, un grand fauteuil
sculpté vaut de 10 à 40 livres, un simple fauteuil de canne, 8 à 10 livres.
14
LES SIÈGES VOLANTS
laissent un creux très accusé à l'endroit des coudes. Le
dossier atteint om8io de hauteur pour que la tête puisse
s'y reposer, et son inclinaison est plus prononcée que dans
les autres fauteuils. Le siège ne dépasse pas om325 de
hauteur et mesure environ om65o sur om540, om595 et
même om65o de profondeur. La hauteur des accotoirs est
de om27o à om20,5. La plus forte saillie des joues est
de om270. Prix moyen : 12 livres; en cabriolet : 18 à
20 livres.
FAUTEUIL DE CABINET
Par contre, le fauteuil de cabinet forme espèce à part,
aussi bien pour le plan que pour l'élévation. Le siège, en
demi-cercle par derrière, forme sur le devant, au moins
vers 1770, un angle arrondi en saillie qui permet aux cuisses
de porter également à droite et à gauche sans être blessées
par la traverse de ceinture. En outre, le cintre du dossier
se prolonge jusqu'aux accotoirs, de sorte que le dossier
semble se continuer tout autour du siège. Les pieds pré-
sentent la même disposition que ceux des tabourets d'en-
coignure. Par devant, un pied soutient l'angle saillant, un
autre lui est opposé par derrière. Les deux autres sont
placés à droite et à gauche et tiennent aux consoles des
accotoirs comme dans les fauteuils en bidet. Certains mo-
dèles ont deux pieds de derrière au lieu d'un, ce qui leur
donne cinq pieds. Dimensions du siège : omÔ75 de
largeur sur om620 de profondeur; hauteur totale du dos-
sier : imio. Le siège est un peu plus élevé qu'à l'ordi-
naire : om405.
— 15
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
On garnit ces fauteuils de canne ou d'étoffe, mais
quand on veut les employer pour la toilette, on les recouvre
de cuir en dedans et parfois en dehors, pour empêcher la
poudre de gâter les garnitures. C'est ce qu'on désigne dans
le commerce de la Curiosité sous le nom de fauteuil « de
toilette» ou fauteuil «à poudrer». Boucher fils appelle
«cabriolet » un véritable fauteuil de cabinet (i).
Vers 1785, dans le fauteuil de bureau dit «gondole»,
l'angle saillant de la ceinture disparaît et fait place à un
cintre régulier. Les pieds reprennent leur position habi-
tuelle. Le siège mesure om64i de largeur sur om730 de
profondeur, mais le dossier, évasé par le haut, ne dépasse
pas om8o,o (Lalonde).
Une combinaison ingénieuse conduit au fauteuil «sur
pivot », composé d'un tabouret de plan circulaire, aux
quatre pieds diamétralement opposés, muni à son centre
d'un pivot sur lequel repose un siège en gondole mobile. La
personne assise peut ainsi, sans déplacer son fauteuil, se
tourner dans tous les sens. Diamètre du siège : om620 ;
hauteur du tabouret : om38o; hauteur totale : om970. •
(1) C'est un exemple entre cent de l'imprécision des appellations mobilières, même
à l'époque de leur apparition.
II
LES GRANDS SIÈGES ET LES LITS
Avec les grands sièges, bergères, sophas, duchesses,
lits de repos, nous arrivons aux créations les plus originales
du xvme siècle. La métamorphose est plus incroyable
encore que dans les sièges volants. Les ornemanistes en
ont fait les meubles par excellence des poses gracieuses et
des conversations galantes. Ils ont su unir la grâce et le
confort, tout en donnant à leurs modèles une richesse
et une élégance incomparables.
BERGERES
La bergère doit sa naissance au fauteuil « à joue » et
au fauteuil «à panneaux », dont nous avons omis, à dessein,
de parler parce qu'il ne diffère de ses congénères que par
ses accotoirs qui sont entièrement pleins, grâce à une
garniture en étoffe formant panneau. Ce joli meuble, dont
le nom apparaît vers 1735, ne diffère des fauteuils ordi-
naires (1) que par la grandeur du siège (om65o de largeur
sur om540 à om595 de profondeur) et par les accotoirs qui
non seulement sont tout à fait garnis d'étoffe, mais encore
(1) Les bergères peuvent être ovales, droites, en cabriolet, en gondole, en un mot
présenter toutes les variétés des fauteuils.
— 17
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
sont quelquefois cintrés en adoucissant jusqu'à environ
les deux tiers de la hauteur du dossier. Le dossier est en
outre plus renversé que celui des fauteuils.
La bergère, meuble d'usage sous Louis XV, devient
un des sièges les plus riches et les plus à la mode sous
Louis XVI. Vers 1785, on en compte au moins quatre va-
riétés : la bergère « droite », telle que nous venons de la
décrire, mais avec des motifs de sculpture décorative à
l'antique et des pieds droits cannelés; la bergère « à joue »,
dont les accotoirs, comme dans le fauteuil confessionnal, au
lieu de se raccorder en adoucissant aux deux tiers de la hau-
teur du dossier, viennent se rattacher au cintre par un petit
panneau en demi-circonférence (hauteur du siège : om295,
profondeur om595 sur om565 et om70o); la bergère en
« cabriolet » de forme ovale, qui présente les mêmes parti-
cularités que le fauteuil du même nom, siège arrondi par
derrière, cintré par devant, dossier renversé faisant la hotte,
accotoirs évasés en prolongement du dossier (hauteur du
siège (1) om270, profondeur om70o, largeur om54o) ; la bergère
« à la turque », de forme carrée, dont les montants du dossier
se terminent par un enroulement en volute et dont les
accotoirs se rattachent au sommet du dossier par une courbe
en S (hauteur du siège om324, largeur om705, profon-
deur om595). La hauteur totale, uniforme pour les quatre
variétés, est de im030 (Lalonde).
Roubo (1772) donne aussi le nom de bergère à un
fauteuil à dossier bas (om325 à om35o), mais dont le siège
(1) Le peu d'élévation du siège s'explique par le carreau ou coussin obligé, qui
hausse la garniture.
— 18 —
LES GRANDS SIÈGES ET LES LITS
en revanche ne mesure pas moins de om8io de largeur. « Ce
meuble, dit-il, ne sert qu'aux dames dont l'ajustement néces-
site ces ménagements et se place dans les salons de récep-
tion ou de compagnie ». Il ne dût pas survivre à la mode
des paniers.
CHAISES-LONGUES ET DUCHESSES
La bergère devient chaise-longue quand le siège pré-
sente assez de profondeur pour que les jambes de la per-
sonne assise y reposent entièrement, c'est-à-dire quand
il atteint imi5 et jusqu'à im6o. Vers 1750, on donne à la
chaise-longue le nom de duchesse ou «duchesse à bateau»,
quand le siège dépasse im6o et qu'on y fait à l'autre extré-
mité un petit dossier de om325 à om405 de hauteur.
La bergère peut également servir de duchesse si on
y ajoute un ou deux bouts. On dit alors que la duchesse
est « brisée » en deux ou trois. Le siège de tête est coupé
carrément sur le devant pour se raccorder avec le bout.
Le dossier est généralement en gondole. Quant au bout, dont
la longueur ordinaire est de im30, il se termine par un
dossier plus petit mais de même forme.
Le prix de la menuiserie d'une duchesse ordinaire est
de 30 à 36 livres, d'une duchesse à bateau : 40 à 50 livres,
d'une duchesse en deux : 40 à 60 livres.
CANAPES
Toutes ces variétés de grands sièges sont des modifica-
tions du fauteuil par l'allongement du siège en profondeur.
19 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Lorsqu'au contraire le siège s'étend sur les côtés et devient
plus large du double au moins que de coutume, on obtient
les canapés, les sophas, les ottomanes, les veilleuses, etc.
Les canapés sont les plus anciens de ces sièges où plu-
sieurs personnes peuvent s'asseoir à la fois et qui sont
capables de servir au besoin de lit de repos. Mais au
xvme siècle, ils ont perdu leurs dimensions démesurées
du Grand Siècle. On leur donne de im625 à 2mio de largeur,
om65o de profondeur, om325 de hauteur de siège. Le dossier
est d'environ om485. Les bras ou accotoirs ont la hauteur
de ceux des fauteuils et ne sont pas garnis. Le nombre des
pieds est d'ordinaire de quatre sur le devant.
Au point de vue des formes, les canapés subissent les
mêmes modifications que les fauteuils. Jusque vers 1735,
le dossier reste droit et élevé, les pieds sont à peine cambrés
sur le devant. De 1735 à 1775 environ, toutes les lignes
sont chantournées : le cintre du dossier, les accotoirs, la
ceinture du siège, les pieds de biche prennent les contours
les plus fantaisistes, sous un revêtement de sculpture
rocaille parfois exubérant. A partir de 1770, le meuble
revient aux formes droites, aux dossiers carrés ou réguliè-
rement cintrés ou arrondis, aux pieds droits et cannelés,
à la sobre décoration des motifs Louis XVI, mais l'imagina-
tion des ornemanistes ne s'arrête pas toujours aux modèles
les plus simples. On connaît des canapés où le dossier est
fait de deux médaillons accolés, comme si on avait réuni
deux fauteuils. A la même époque, on fait des petits
canapés à deux places (largeur im2o) qu'on appelle
« marquises » ou « causeuses ».
— 20 —
LES GRANDS SIÈGES ET LES LITS
Vers 1730, on donne à certains canapés un siège à
angles arrondis et on y élève une séparation ou joue à la
hauteur du premier pied. Ce panneau chantourné est à peu
près semblable aux joues du fauteuil confessionnal et se
raccorde à angle droit avec le dossier. Le canapé « à joue »
ou « confident » présente donc de chaque côté du siège
principal un petit compartiment où peut s'asseoir une per-
sonne. Il prend aussi le nom de « duchesse avec encoi-
gnure ». Vers 1785, le confident a conservé les mêmes
dispositions, avec les formes droites du jour. On lui donne
2m95o de longueur, la partie du milieu mesurant im65o;
la profondeur du siège est de ora750 ; hauteur totale imi35
(Lalonde).
SOPHA
Le sofiha ou sofa est aussi un legs du xvne siècle.
De CAiLLÈRES,dans ses Mots à la Mode, en 1692, le définit :
«une espèce de lit de repos à la manière des Turcs ». A ne
s'en tenir qu'à l'usage, c'est en effet un lit de repos ; mais
pour la forme il ne diffère du canapé qu'en ce que ses
accotoirs sont pleins et garnis comme ceux des bergères et
des duchesses et que son siège est légèrement plus bas
(om295). Il présente les mêmes variétés. On fait des petits
sophas à deux places. Voici ses dimensions vers 1785 :
hauteur du siège om295, longueur im625 à im895; profon-
deur om65o ; hauteur totale im055 à imo8o.
— 21 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
OTTOMANE ET PAPHOSE
Canapés et sophas se font ordinairement de forme
droite par derrière. Vers le milieu du xvme siècle, pour
s'accorder au plan des niches ou même des appartements
à la mode, on s'avise de les faire cintrés, ce qui, en variant
les formes du dossier et de la ceinture, donne lieu à une
kyrielle de termes plus ou moins bizarres : ottomanes,
veilleuses, sultanes, turquoises, paphoses, etc., au gré du
caprice des menuisiers et des marchands.
\! ottomane est un petit canapé gondole où l'on peut
se coucher ou s'asseoir à un bout comme à l'autre. Le plan
du siège est un ovale allongé. Le dossier vient en dimi-
nuant de hauteur se réunir aux accotoirs, de sorte que le
cintre du dossier et les bras sont d'une seule pièce ou du
moins semblent l'être, comme dans le fauteuil gondole. Le
dossier forme ainsi un demi-cercle, dont les extrémités
font légèrement retour sur le devant. C'est un meuble à
place fixe dans l'appartement, souvent disposé en niche.
On lui donne à l'ordinaire im95 à 2mio de longueur sur
une profondeur de om675. Le siège a om325 de hauteur,
le meuble entier imi35. Le prix moyen de la menuiserie
est de 45 à 60 livres, mais la sculpture, la dorure, les garni-
tures en font un objet d'un bien plus grand prix.
Il en est de même de la paphose, que Delafosse
appelle une ottomane cintrée. Roubo une sorte d'otto-
mane dont les accotoirs « viennent à rien » par devant.
En réalité, autant qu'on peut espérer donner une défi-
22
LES GRANDS SIÈGES ET LES LITS
nition précise dans des meubles de fantaisie et de luxe,
il semble que la paphose est une ottomane dont le siège est
creux sur le devant, en forme de demi-lune, ou si l'on préfère
de haricot, disposition tout à fait convenable à la posture
d'une jolie femme à demi couchée. On donnera cependant
sous l'Empire le nom de paphose à un sopha droit.
VEILLEUSE
C'est encore une sorte de lit de repos, que la veilleuse
où l'on peut se coucher à demi, c'est-à-dire les jambes et
les cuisses à plat, la partie du corps soutenue par des
coussins ou des oreillers. Le meuble figure une duchesse
dont le grand dossier serait relié au plus petit par un troi-
sième dossier en pente douce du côté du mur, la partie de
face restant libre pour laisser pendre les jupes. On ne peut
donc pas se placer dans la veilleuse,comme dans l'ottomane,
indifféremment aux deux bouts, et, du temps de Roubo,
l'usage est de commander à la fois deux veilleuses, l'une
à dossier disposé à gauche, l'autre à dossier disposé à
droite, pour pouvoir rapprocher deux personnes en vis-
à-vis dans la conversation, ou pour permettre à la même
personne de changer de position à volonté en se plaçant
alternativement dans l'un ou dans l'autre sens (1772).
Le plan du siège est quelquefois de forme droite,
arrondi aux deux bouts et plus étroit d'environ omi6o au
bout où le dossier est le moins élevé. Mais le plus souvent
le siège est creux sur le plan, régulièrement arrondi, en
forme de haricot, comme la paphose.
C'est un meuble qu'on transporte d'une place à l'autre.
— 23 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
On fait aussi des veilleuses dites « à la turque » dont
le dossier est cintré de même hauteur aux deux bouts, en
sorte qu'on peut s'y placer indifféremment d'un côté ou de
l'autre. On nomme également « turquoises » ces lits de repos
luxueux qui ne diffèrent pas sensiblement des ottomanes.
La veilleuse reparaîtra sous le nom de « méridienne »
vers l'époque du Consulat, et subsistera sous cette déno-
mination jusqu'en 1830.
LIT DE REPOS ET DIVAN
Tous ces grands sièges sont destinés à une personne
assise ou à demi couchée. Les dimensions du lit de repos
^permettent de s'y allonger complètement pour se reposer
dans la journée. Ce meuble commode, qui a fait ses preuves
dès le xvne siècle et qui survit à tous les caprices de la
mode, a les mesures d'un véritable lit à une place : im950 de
longueur sur om650 ou om8io de largeur. Le siège est
élevé de om325. On lui donne un ou deux dossiers de om405
à om485 de hauteur, droits ou retournés en crosse (1772).
Bimont (1774) applique le nom de « sultane » à un lit
de repos à deux dossiers, cintrés et retournés en volute,
Lalonde (1788) décrit un lit de repos « à la turque » moins
long et plus large, à un seul dossier cintré, les montants
renversés en crosse. Tous ces sièges, où les Lawrence et les
Baudoin se plaisent à disposer en poses gracieuses
leurs belles amoureuses, se font à bois apparent, peint ou
doré, et reçoivent une décoration conforme au rang
ou à l'opulence de ceux qui les commandent.
— 24 —
LES GRANDS SIÈGES ET LES LITS
Tout à la fin du siècle, on voit se produire le divan,
canapé où le dossier est remplacé par des coussins fixes
ou mobiles, sans bois apparent. Le premier exemple, à
Paris, est le divan du Café Turc, boulevard du Temple, une
curiosité de 1782, dont on dit qu'elle revient à 80.000 livres.
Le meuble ne sera véritablement à la mode dans les
appartements que sous le premier Empire.
LITS
La diversité et la richesse ne sont pas moindres dans
les lits proprement dits que dans les sièges de repos, mais
dans ce genre de meubles, tous destinés à un même usage,
les dimensions, les formes, les modes de construction
restent forcément plus uniformes et la variété dépend sur-
tout des détails de sculpture et des garnitures. En dernier
ressort, on peut ramener les lits du xvme siècle à deux
catégories : les lits « à la française » (lits à colonnes, lits à la
duchesse), autour desquels on peut tourner et qui ont leur
unique chevet au mur, et les lits « de travers » (lits à la
polonaise, à la turque, à l'italienne, à la romaine), adossés
au mur et munis de deux chevets comme les canapés. A
cette distinction, qui est celle de nos lits de milieu et de
nos lits de côté, s'en ajoute une autre : le ciel des lits à
la française, qu'il soit porté sur des colonnes ou qu'il soit
suspendu au plafond, est de mêmes dimensions que le bois
de lit ; le ciel des lits de travers est d'un tiers ou de moitié
plus petit.
— 25 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
LITS A LA FRANÇAISE
L'ancêtre de toute la famille, le lit à « colonnes », est
l'ancien lit d'apparat du XVIIe siècle à peine modifié. Il se
compose de quatre pieds reliés par deux pans et deux tra-
verses et d'un chevet ou dossier. La fonçure est formée par
sept barres de bois ou « goberges », entrant en entaille dans
les pans et soutenues elles-mêmes par deux fortes barres
d'enfonçures entrant dans les traverses. On remplace sou-
vent cette fonçure par un châssis garni de sangle qui rend le
lit plus moelleux. Les pans sont montés à vis, les traverses
chevillées. Les pieds s'élèvent jusqu'à environ 2mio du
sol pour porter un dais ou impériale rectangulaire de même
dimension que le lit. On donne à ce bois de lit ou châlit,
lorsqu'il est. destiné à deux personnes, im95 de longueur
sur im30 de largeur, et même sur im4Ôo à im625 « pour les
personnes qui cherchent leurs aises ». Le lit à une seule
place n'a que om8io à imi35. Le pan et les traverses
mesurent omo8o à om095 de largeur. Le dossier est fixé
derrière les pieds à l'aide de crochets et de pitons, ou mieux
pénètre dans des coulisses ménagées à l'intérieur des co-
lonnes. La menuiserie revient à 28 livres pour un modèle
à deux places, à 15 livres pour un modèle à une place.
Au siècle précédent, on faisait ces lits en noyer poli
et sculpté, avec des colonnes très ornées, parfois torses, et
une «impériale» presque toute en menuiserie apparente. Sous
la Régence et sous Louis XV, le bois de la couchette dispa-
raît sous la courte -pointe et les colonnes elles-mêmes sont
dissimulées par des « cantonnières ». En 1774, on en fait
26
LES GRANDS SIÈGES ET LES LITS
encore des modèles très riches, où la menuiserie commence
à reparaître, aussi bien pour la couchette que pour les
colonnes et pour l'impériale, dont le pourtour s'agrémente
d'un léger chantournement. Mais les jours sont comptés
de ce lit solennel et peu maniable en dépit des roulettes
dont on le munit. Après 1785, on n'en trouve plus d'exemples
que dans les intérieurs rustiques ou chez les artisans (1). Il y
a près de quarante ans qu'on n'en voit plus à la cour.
Les Mémoires du duc de Luynes nous apprennent la
date où cette révolution s'accomplit dans l'appartement de
Marie Leczinska (1743) : « Le nouveau lit, dit-il, n'est
point à quatre quenouilles, comme tous les lits de la reine
ont été jusqu'à présent : il est ce qu'on appelle à la du-
chesse. » Une nouveauté? Pas tout à fait. On en relève des
exemples dès 1705 et le lit « à l'ange » de Mazarin, sans
colonnes ni quenouilles, surmonté d'un dais, dont les ri-
deaux se retroussent sur le côté, est la même chose sous
un autre nom. Trévoux l'atteste (1771). On peut l'en croire
quand il définit : « On appelle lit d'ange celui qui n'a point
de quenouilles ou piliers et dont les rideaux se retroussent.
On l'appelle encore lit à la duchesse » (2).
Les dimensions du lit « à la duchesse » sont les mêmes
que celles du lit à colonnes, mais les pieds de devant sont
arrasés à om705 ou om730 et ceux de derrière, qui portent le
dossier, s'arrêtent à om8o,o ou omo,20. Le ciel est formé par
un dais ou impériale, suspendu au plafond. C'est un bâti de
(1) Ranson en présente cependant un exemple dans son Premier cayer de lits à la
mode vers 1780.
(2^ De Lafosse donne un modèle de lit d'ange et le célèbre lit de Marie Antoinette,
à Versailles, en est un.
27
LES MEUBLES DU XVIII» SIÈCLE
menuiserie rectangulaire, de même dimension que la cou-
chette et entièrement garni d'étoffe. Dans ce genre de lit,
tout au moins sous Louis XV, il n'y a pour ainsi dire pas de
bois apparent. Les pieds eux-mêmes, ordinairement tournés
en balustre, sont entièrement cachés par la courte-pointe,
et même les traverses et les pans, par une fausse courte-
pointe. Vers 1772, la mode commence à évoluer. On
montre le cintre chantourné du dossier et parfois les pans
et les traverses sculptés. Quinze ans plus tard, le bois paraît
partout : dossier cintré, pans, traverses, montants. Les
pieds de devant, arrasés dans le modèle de 1750, lorsque
la courte-pointe les recouvre, se terminent par un amor-
tissement en pomme de pin ou par tout autre motif.
LITS A LA POLONAISE
Les lits à la mode, depuis 1750 environ, sont adossés
de côté au mur de la chambre ou disposés en niche. La
couchette a les mêmes dimensions que celle des lits à la
française, mais on lui donne deux dossiers, parfois trois,
comme aux canapés. Le type le plus caractéristique de cette
série, aux variétés nombreuses, porte le nom de « Ut à la
polonaise », sans doute en l'honneur de Marie Leczinska.
Les pieds s'élèvent jusqu'à une hauteur de im95 à 2m40,
après quoi ils forment des courbes pour soutenir l'impé-
riale, plus petite d'un bon tiers que le lit. Ces courbes en
fer, cintrées en S et d'une hauteur de om865 à im,
convergent vers le milieu du lit qui se trouve en quelque
sorte couronné par un pavillon en dôme. La hauteur des
dossiers est d'environ im30.
— 28 —
LES GRANDS SIÈGES ET LES LITS
Dans ce lit, toute la menuiserie est apparente et riche-
ment décorée. Au pourtour du dossier, plus ou moins
cintré ou chantourné, règne une cimaise sculptée ou une
moulure qui en suit les contours et s'harmonise avec les
ornements des traverses ou des pieds. Les panneaux des
dossiers sont remplis par des bâtis qui servent à fixer une
garniture d'étoffe. Souvent le lit présente un troisième
dossier, adossé au mur comme dans les canapés, cintré et
surélevé avec un motif important de décoration à son
couronnement. Cette luxueuse disposition est surtout à la
mode à partir de 1774. Quant à la forme du baldaquin, elle
varie, pour ainsi dire, avec le caprice du tapissier, mais la
corniche reste toujours apparente.
La menuiserie d'un lit à la polonaise, à deux places, est
évaluée de 80 à 1 10 livres, à une place de 70 à 100 livres.
Les lits « à la turque » ne diffèrent des lits à la polonaise
que par leurs pieds qui se terminent au sommet par un
enroulement en volute. Ils ont le plus souvent trois dossiers :
celui du fond est plat, ceux de côté sont cintrés sur le plan
(tout au moins jusqu'en 1775). Le pavillon, suspendu au
plafond et adossé au mur, n'a que trois faces visibles. C'est
un meuble coûteux dont le prix de revient, pour un modèle
à deux places, n'est pas moindre de 100 à no livres, pour
un modèle à une place, de 70 à 80 livres.
Les différences sont encore moindres dans les autres
variétés de lits à la mode de 1775 à 1789. Le plus souvent
c'est la disposition des draperies et des garnitures qui fait
toute la distinction. On fait des lits « à la chinoise », avec
baldaquin à clochettes et rideaux découpés en festons, des
29
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
lits « à la romaine », où les courbes du pavillon au lieu d'être
cintrées en S forment un arc de cercle renversé, des lits à
« l'italienne » à deux ou trois chevets, dont le baldaquin
porté par deux courbes, partant des pieds adossés au mur,
ne présente que trois faces visibles, des lits « à la Pa-
nurge », inspirés des décors de l'opéra de Grétry : Panurge
dans l'île des lanternes, 1785, des lits « à la militaire », en
forme de tente, des lits en forme de nacelle, en «chaire à
prêcher », avec baldaquin imitant l'abat -voix d'une chaire,
à «la grecque» ou « à l'antique », avec des motifs de sculp-
ture appropriés. Nous ignorons ce que Roubo entend par
un lit « dans le goût pittoresque ».
Quant au lit « à tombeau », c'est une espèce de lit dont
le ciel tombe vers le pied en pente diagonale, soutenu
du côté de la tête par deux colonnes plus hautes que celles
du côté des pieds. Dans le lit à « double tombeau », le balda-
quin a son point culminant au centre de la couchette, avec
une pente vers la tête et une pente vers les pieds. Ni l'un
ni l'autre de ces lits n'a son entrée dans les appartements
de parade. C'est le lit des artisans, des petits bourgeois. Il
meuble la loge du suisse dans les hôtels des grands
seigneurs.
Nous ne parlons ni des lits « de camp », ni des lits « de
veille », ni des lits « à l'anglaise » qui sont des lits pliants
sans caractère. Cependant, on peut les garnir d'étoffes assez
riches et les employer comme sophas (Bimont). Le prix
d'un lit à l'anglaise, à une place, est de 40 livres, celui d'un
lit à simple tombeau, de 10 à 14 livres, à double tombeau
de 18 à 19 livres.
30
III
TABLES — BUREAUX — GUÉRIDONS — ÉCRANS
Avec ses besoins nouveaux de confort et d'intimité,
le xvme siècle multiplie à plaisir les tables. On rencontre
dans les appartements des tables à manger, des tables à
jouer, des tables à écrire, des tables de toilette, des tables
de nuit, des tables consoles, toutes composées d'un dessus
et de plusieurs pieds, mais suffisamment variées de forme,
de décoration, de matériaux pour satisfaire tous les goûts
de la clientèle.
TABLES A MANGER
La table à manger, telle que nous la concevons aujour-
d'hui, n'existe pas dans l'appartement du xvme siècle.
Aussi bien la salle à manger elle-même est -elle inconnue.
Au moment du repas, on dresse, dans la chambre ou l'anti-
chambre où l'on va servir, un ou plusieurs plateaux de
sapin, emboîtés de chêne, sur des pieds mobiles en X que
l'on replie une fois la table levée. La nappe tombante ne
laisse apercevoir aucune menuiserie. Au début du siècle,
les plateaux ou ais sont indifféremment ronds ou ovales.
La forme adoptée vers 1770 est un carré allongé. Hauteur
om675 à om70o.
A la même époque, et peut-être quelques années aupa-
ravant, on place à côté des convives, dans les dîners et
dans les petits soupers, des « servantes » qui peuvent éviter
31
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
le service des domestiques. Ce sont de petites tables, rondes
à l'ordinaire, bien qu'on les fasse aussi carrées et même tri-
angulaires, de om325 de diamètre et de om65o de hauteur.
La partie supérieure forme une boîte découverte où l'on
met un caisson de plomb ou de fer-blanc destiné à servir
de rafraîchissoir pour les bouteilles. Entre les pieds sont
fixées deux ou trois tablettes à omi35 ou omi6o d'intervalle
pour recevoir les assiettes blanches ou sales.
En même temps, la manie d'imitation des modes
d'outre-Manche fait naître les petites tables volantes, de la
dimension d'un guéridon, où l'on sert, dans la chambre à
coucher, le déjeuner à l'anglaise. Leur description viendra
à sa place avec les guéridons.
TABLES A JEU
On ne connaît pas non plus, au xvme siècle, notre
table de salon. En dehors des tables consoles, fixées à une
place invariable le long des murs et qui font pour ainsi dire
partie de la décoration, les seules tables mobiles de cette
pièce sont les tables à jeu. Leur nombre et leur variété sont
assez considérables. Comme on les fait toujours à bois appa-
rent, l'exécution en est soignée. On emploie des bois de
rapport, on les rehausse de filets de cuivre ou de bronze.
Les principales sont les tables à quadrilles, brisées ou non bri-
sées, les tables de brelan, les tables de tri ou triangulaires.
Les tables « à quadrilles » sont carrées, et servent, comme
leur nom l'indique, à jouer à quatre personnes. Le dessus,
garni de drap et à angles arrondis, mesure environ om8io
sur chaque face. Le pied, élevé de om70, est formé de quatre
_ 32 —
TABLES — BUREAUX — GUÉRIDONS — ÉCRANS
pieds de biche très légers et de traverses dans lesquelles
s'ouvrent quatre petits tiroirs. Comme ces tables ne servent
pas toujours et deviennent embarrassantes hors le temps
du jeu, on imagine de briser le dessus en deux sur la largeur,
et de disposer le bâti du pied à coulisse, comme on fait
encore de nos tables de jeu. Remarquons que la cambrure
des pieds, donnant plus de liberté aux jambes des joueurs,
résiste à la mode des formes droites qui s'empare des tables
vers 1770, et que les tables à jeu Louis XVI aussi bien que
les petites tables de dame, les tables de toilette, etc., con-
servent le pied de biche jusqu'à la Révolution. On en
trouve la preuve dans La Partie de Wist, de Moreau le
Jeune (1776).
Le dessus des tables « de brelan » est circulaire et
d'environ imi35 de diamètre. Au milieu, dans un trou
rond d'environ om270 à om295 de diamètre, on ajuste un
corbillon avec cassetin où l'on place le flambeau et tout
autour des jeux de cartes dans des cases. On fait généra-
lement ces tables brisées.
Les tables « de tri » représentent un triangle équilatéral
de imi35 de diamètre. Elles n'ont que trois pieds et peuvent
parfois se replier en suivant la ligne médiane. Le dessus
prend alors la forme d'un triangle rectangle.
Vers 1780, on fait de petites tables, avec damier en
marqueterie sur le dessus, et de grandes tables aménagées
pour le trictrac de im30 de longueur. Les pieds sont droits
et dans le goût du jour. Comme pour toutes les tables à
jouer, l'exécution en est soignée et met en œuvre des bois
de rapport.
— 33 —
LES MEUBLES DU XVII I* SIÈCLE
TABLES A ÉCRIRE
La spécialisation des tables en tables à écrire date de
la fin du xvne siècle. Leur vogue commence vers 1725 et
diminue progressivement à mesure que l'usage des bureaux
fermés se répand. Ce sont les grandes tables de l'époque,
puisqu'on leur donne depuis im30 jusqu'à im95 et
même 2m6o de longueur sur une largeur proportionnée,
c'est-à-dire om65, jusqu'à om975 et même im30. Le dessus
est composé d'un bâti de omo8 à omno de largeur enca-
drant un panneau de sapin sur lequel on colle du maroquin,
du chagrin, de la basane ou du veau.
Le pied des tables à écrire n'a rien de particulier. Il se
compose des quatre pieds et des quatre traverses obligées,
avec trois tiroirs disposés en largeur sur la traverse de
devant. Sous la Régence et sous Louis XV, les pieds sont
contournés en S et rehaussés de bronze. C'est la table-
bureau du portrait de Samuel Bernard, par Rigaud (1725).
Plus tard, ils obéissent aux formes droites. Les ornema-
nistes Louis XVI en dessinent d'élégants et sobres modèles
à l'antique, à la financière, à la chancelière, à la française,
à l'anglaise, à l'italienne, à la royale.
Quand on veut faire servir les tables à écrire à plusieurs
personnes, sans accroître démesurément leurs dimensions,
on les munit de tablettes à coulisse, une à chaque bout, et
deux par derrière. Dans ce cas, comme les coulisses sont
disposées sous le dessus de la table, il ne reste pas assez de
place pour mettre des tiroirs. Cet inconvénient conduit de
— 34 —
TABLES — BUREAUX — GUÉRIDONS — ÉCRANS
bonne heure à l'invention du « cassetin » ou « serre-papiers »,
simple gradin à cases ouvertes qui remplace les tiroirs
absents et se fixe à volonté sur le dessus de la table à l'aide
de goujons à vis. Boulle en a dans ses ateliers avant 1720, et
l'on peut croire qu'il en fait des ouvrages soignés d'ébénis-
terie. Vers 1740, le serre-papiers est devenu un petit meuble
à part, qui présente non seulement des cases vides pour les
papiers sans importance, mais aussi, pour les papiers secrets,
des tiroirs fermant à clef de om35o à om405 de longueur sur
om245 à om270 de largeur. On en fait en bois de placage et
même en laque : on les surmonte de pendules ou de groupes
de bronze.
Au milieu du siècle, on imagine de protéger le serre-
papiers par un volet mobile qui, soit en s'abattant, soit en
se relevant, assure le secret des casiers. De là, le bureau à
cylindre pour les tables à écrire de grande dimension et le
secrétaire à abattant pour les petites tables à écrire.
BUREAU A CYLINDRE
Le bureau à cylindre ou à panse se compose d'un pied
de table pourvu de tablettes à coulisses par les bouts et de
tiroirs par devant, avec un dessus garni de cuir, quelquefois
à glissière mobile pour compenser la place prise par le serre-
papiers. Les dimensions de cette table, en 1770, sont à peu
près celles des tables à écrire : im5i5 à im46o de longueur
sur om785 à om8io de largeur et om70 de hauteur; hauteur
totale : im245 à im30.
Le serre-papiers ou secrétaire garni de cases et de tiroirs
35
LES MEUBLES DU XVI II* SIÈCLE
règne sur toute la longueur de la table et se ferme, ainsi que
tout le bureau, par le moyen d'une trappe circulaire dite
« cylindre ».
Ce cylindre peut être fait en deux parties brisées, dont
une se replie derrière le serre-papiers, ou comporter une
succession de petites alaises de omo55 à omo8o de largeur
qui s'enroulent autour d'un cylindre à l'aide d'un ressort.
Le dessus du secrétaire est le plus souvent terminé en
forme d'amortissement avec plusieurs tiroirs sur la largeur.
C'est un meuble très orné, presque toujours couvert
de bois de rapport et de marqueterie (témoin le bureau de
Louis XV au musée du Louvre). Il suit pour le décor et pour
les formes l'évolution des styles. Vers 1785, on donne au
modèle en vogue plus de légèreté, im30 et même imi5 de
longueur sur om65o de largeur. L'amortissement comporte
un rang de tiroirs avec une galerie de bronze repercée.
Parfois, il figure un petit gradin formant bibliothèque.
SECRETAIRE A ABATTANT
Les petites tables à écrire ne diffèrent des grandes que
par les dimensions de leur dessus, réduit quelquefois à
om650 de longueur sur.om405 à om485 de largeur, et par
un petit rebord qu'on y ajoute de trois côtés. Ce dessus
est tantôt garni de peau, tantôt en bois uni et apparent.
Vers 1770, on le cintre par le devant, étrange anomalie
puisque la position de la personne qui écrit semble
plutôt exiger une forme creuse.
Au nombre de ces petites tables, il faut comprendre
-36-
TABLES — BUREAUX — GUÉRIDONS — ÉCRANS
les secrétaires de toute espèce, à la fois tables et
meubles fermés, et que l'on désigne volontiers aujourd'hui
sous le nom de petits bureaux de dames. Leur pied, d'une
hauteur de om65o à om730 est fait de quatre pieds de biche
très légers. Il comporte, sur le devant, deux rangées de tiroirs
qui occupent om245 à om270 de hauteur. Le rang inférieur
ouvre de toute la profondeur du meuble. Le premier rang
n'a de mobiles que les tiroirs des bouts. Le tiroir du milieu
est simulé, sa place étant occupée par une case ou cave qui
s'ouvre par en haut pour les papiers secrets.
Le dessus de la table, qui mesure depuis om65o à om975
de longueur sur om325, om405 ou om46o de largeur, est
entièrement occupé par un serre-papiers de om245 à om325
de hauteur, composé de deux rangs de tiroirs étages en
pyramide aux deux bouts, avec tablettes ouvertes dans
l'intervalle. Ce serre-papiers forme un coffre ou bâti à part
(comme dans les bureaux à cylindre). Il entre à rainures
dans le dessus de la table, sur lequel on le colle ou on
l'arrête par des goujons, et se ferme sur le devant par une
porte ou « abattant » incliné à 450, servant de table à écrire
quand il est rabattu. L'abattant se soutient horizonta-
lement, soit avec des tirants de fer placés au-dessous de la
table, soit avec des crochets attachés d'un bout au revers
de l'abattant et arrêtés de l'autre dans une mortaise pra-
tiquée à l'intérieur du bâti du serre-papiers où ils rentrent
quand on ferme l'abattant.
Ce petit meuble, en grande vogue à partir de 1745, se
fait de bois uni et sans moulures. Les modèles élégants sont
recouverts de bois de placage ou de marqueterie. Certains
— 37
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
sont chantournés sur le pourtour de l'abattant. Ils n'ont
point d'amortissement. Vers 1780, on leur donne le
nom de secrétaires « en tombeau », plutôt sans doute pour
la forme en pente de leur abattant (1), que pour leur rôle
de tombeau des secrets. Les ébénistes leur ont fait subir
quelques modifications heureuses. Le pied comporte tou-
jours deux rangées de tiroirs, mais la rangée inférieure n'a
de tiroirs qu'aux deux bouts, l'espace du milieu restant
libre pour le jeu des jambes. Le secrétaire est surmonté d'un
amortissement présentant un rang de quatre tiroirs et une
légère galerie de bronze. Les dimensions sont un peu plus
grandes et la longueur atteint im250 sur une hauteur^ totale
de imi35-
Un compromis élégant de la même époque combine la
petite table à écrire avec le casier de livres et donne le
« bonheur du jour ». On le fait en acajou avec un rang de deux
ou trois tiroirs selon la longueur de la table. La hauteur du
casier, à portes vitrées, avec rideaux de taffetas vert, est
également très variable. Elle ne dépasse pas parfois omio,o.
Tous ces petits bureaux de dame sont d'une grande
variété et toujours d'une exécution soignée.
Roubo donne aussi la construction d'un secrétaire
« à culbute », dont le serre-papiers rentre dans l'intérieur
du pied de table « en faisant la culbute », ce qui permet
d'utiliser la table tantôt pour écrire et tantôt pour jouer.
Il est probable que ce meuble singulier fut d'un usage peu
fréquent.
(1) Cf. pi. XXVII le lit à « tombeau ».
-38-
TABLES — BUREAUX — GUÉRIDONS — ÉCRANS
TABLES DE TOILETTE
Dans la même catégorie des meubles à bâtis simples
rentrent les tables de toilette et les tables de nuit.
La table de toilette proprement dite, telle que nous la
montrent les estampes de Moreau ou de Lawrence, n'est
qu'une table ordinaire dont les angles ont été arrondis et
dont le pourtour est muni d'un rebord de omo65 à omo85 de
hauteur. On la recouvre d'un tapis et d'une « toilette » (i)
garnie de mousseline ou de dentelle. On y pose les usten-
siles nécessaires à la parure et à l'ajustement : miroir, boîtes
à poudre, flacons à odeur, pommades.
Vers 1770, on fait des tables de toilette « ouvrantes »
à pieds de biche et à dessus divisé en trois parties sur la
largeur. Le panneau du milieu, qui porte une glace, se
relève verticalement; ceux des côtés qui recouvrent deux
caissons pour les flacons et les ustensiles de toilette, se
rabattent des deux côtés de la table. Au-dessous de la glace
est disposée une petite tablette à écrire, large d'environ
om325, que l'on tire quand on en veut faire usage. Au-dessous
de cette tablette et des deux caissons sont ménagés trois
tiroirs de omo6 à omo8 de hauteur. On donne au meuble
environ om975 de longueur sur om755 de hauteur.
Cette table de toilette- ouvrante dite « demi- toilette »
est encore en vogue sous Louis XVI. On en fait un petit
meuble léger, à pieds de biche, recouvert en bois des îles
(1) C'est le sens propre : « petite toile », ordinairement bordée de dentelle, qu'on
étale sur une table.
— 39 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
et même en marqueterie. Nous mentionnerons, en parlant
des meubles fermants, d'autres combinaisons servant au
même usage, telles que les commodes-toilettes et les
bureaux- toilettes.
TABLES DE NUIT
Inventée en 1717, selon Voltaire (Dictionnaire philo-
sophique), la table de nuit, « ce meuble commode qu'on
place près d'un lit et sur lequel se placent plusieurs usten-
siles », se compose de quatre pieds et de deux tablettes,
l'une à om485 de hauteur, l'autre à om70, recouvertes parfois
de marbre. L'espace compris entre ces deux tablettes est
fermé sur trois côtés par des. panneaux à jour. Au-dessous
de la tablette du bas, on pratique un petit tiroir d'environ
omo55 de hauteur qui s'ouvre à droite de la table. Les pieds
et les trois côtés sont en saillie au-dessus de la tablette du
haut pour retenir les objets qu'on y place. C'est un meuble
léger, à pieds de biche et à formes chantournées jusque
vers 1770.
Sous Louis XVI, la table de nuit est entièrement
ouverte. Les tablettes ne sont reliées que par deux panneaux
de côté, et la tablette du bas sert aussi bien à porter des
livres qu'un vase de nuit. Sous la tablette du haut, dépour-
vue de rebord, on dispose un rang de deux petits tiroirs.
Hauteur om65o, largeur om5i5.
— 40 —
TABLES — BUREAUX — GUÉRIDONS — ÉCRANS
GUERIDONS
Avant l'invention des tables de nuit, c'est le guéridon
qui sert à porter la lumière et tout ce dont on peut avoir
besoin pour la nuit. Mais le guéridon du XVIIe siècle, de
om8io à om975 de hauteur, s'est abaissé dès la Régence au
niveau d'une table un peu élevée, om70 à om755. Son dessus,
monté à vis sur une tige unique, est ravalé pour former
rebord au pourtour que l'on décore ordinairement de mou-
lures. Le pied, en forme de plateau et orné également de
moulures, repose sur trois ou quatre boules. Vers 1770,
le guéridon à la mode perd encore de hauteur. Le pied,
au lieu d'un plateau plein, se compose de trois patins qui
s'assemblent dans la tige. Comme il sert souvent à porter
la lumière près du feu, on y ajoute une main en saillie pour
tenir un écran qu'on arrête avec une vis à la hauteur
convenable.
Sous Louis XVI, l'anglomanie fait créer de charmants
modèles de guéridons ou de petites tables pour «le déjeuner
à l'anglaise ». On les fait rectangulaires, avec rebords sur les
quatre côtés, circulaires, avec tablette entre les pieds. On
tient les pieds cambrés ou à l'antique (Boucher fils).
Aucun de ces petits meubles n'a de tiroirs.
CHIFFONNIERES
Les chiffonnières en ont. Ce sont de petites tables dont
les dames se servent lorsqu'elles travaillent à coudre ou à
broder. Elles ont ordinairement om650 de hauteur, et leur
— 41 —
LES MEUBLES DU XVIIIe SIÈCLE
dessus mesure om325 à om405 de longueur sur om245 à
om325 de largeur. Sous ce dessus, recouvert parfois de
maroquin comme pour les tables à écrire et muni de rebords
sur trois côtés, on ménage deux ou trois tiroirs superposés
dont l'ouverture se fait par devant ou par côté. Celui du
haut est disposé pour recevoir un encrier. Le meuble tient
donc autant des petites commodes que des tables. Sous
Louis XV, il est chantourné et à pieds de biche. On le
munit, à omi35 ou omi6o de la base, d'une tablette assem-
blée avec les quatre pieds, dont elle maintient l'écart, et
garnie au pourtour d'un rebord pour retenir ce qu'on y
met. Comme on s'en sert l'hiver, au coin du feu, on y
adapte parfois un écran par derrière, à l'aide de deux
coulisseaux.
Ce petit meuble léger, souvent monté sur roulettes
de cuivre, est en grande vogue de 1775 à 1789. La fan-
taisie des ébénistes et des ornemanistes en multiplie les
variétés.
On fait des chiffonnières rectangulaires, larges de om485,
hautes de om730, avec un seul rang de tiroirs, une galerie en
bronze repercée entourant le dessus, un filet garnissant la
tablette du bas de façon à former une case pour les laines
ou les chiffons ; les pieds droits sont à l'antique. On en
fait aussi de circulaires, à om325 de diamètre environ,
hautes de om755, avec deux tablettes entre les pieds.
Vers 1785, la mode amène la « chiffonnière ronde à
l'anglaise », d'une construction un peu différente. C'est une
table plus basse (om540 de hauteur), à pieds légers et droits
montés sur roulettes, à tablette distante de om2i5 du sol.
— 42 —
TABLES — BUREAUX — GUÉRIDONS — ÉCRANS
Le dessus peut être carré (ou plutôt rectangulaire), avec
deux rangs de tiroirs en dessous. Il peut être circulaire
(diamètre om43o), avec un seul rang de tiroirs (i).
ATHENIENNES
Citons encore, parmi les petits meubles, l'athénienne,
gracieuse et éphémère création de la mode à la « grecque ».
C'est une petite table en forme de trépied, composée de
quatre pieds et de trois tablettes circulaires, l'une à la base,
la seconde au milieu, la troisième formant dessus, et de
plus en plus grandes. Celle d'en haut contient une cave
ronde pour recevoir des rieurs. Wattin, qui s'en attribue
l'invention, en donne une description détaillée dans les
Annonces (1773). Lalonde appelle l'athénienne « petit pied »
ou « caisse à bouquets » (hauteur omo,20, diamètre om43o).
En aucun cas, on ne lui donne le nom de brûle-parfums
qu'on trouve consacré dans les catalogues de ventes.
PUPITRES A MUSIQUE
Nous laissons de côté les pupitres, simples ustensiles
d'usage. Mais sous Louis XVI, on construit des pupitres à
musique qui sont de véritables meubles. Ce sont de petites
tables, montées sur un pied unique à patins, dont le dessus se
(1) Le terme de chiffonnière désigne aussi, à cette époque, un corps de tiroirs de
im3o ou 2m50 de hauteur. C'est le meuble que nous appelons aujourd'hui « chiffonnier ».
Cf. ch. IV, p. 59-
— 43
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
relève à 30 degrés pour servir de pupitre. On fait aussi de
petites tables à quatre pieds sur lesquelles on dresse un
pupitre à tige.
PARAVENTS ET ECRANS
Quant aux écrans et aux paravents, il y a peu de mots
à en dire. Le paravent est ce meuble à bâtis, composé de
plusieurs feuilles jointes par des charnières, que créa le
xvne siècle finissant et que le XVIIIe multiplie étonnemment
dans les intérieurs, autour des tables où l'on joue et des
foyers où l'on cause. Les bâtis sont assemblés par une
traverse médiane. Les feuilles, au nombre de 4, 5, 8 et
même 10, sont ferrées en sens contraire pour se replier
les unes sur les autres. On leur donne depuis om975 jusqu'à
im95o et 2m275 de hauteur, sur une largeur de om485 à
om8io, en proportion de la hauteur. La plupart des para-
vents des deux premiers tiers du siècle n'ont pas de bois
apparent. Vers 1785, on en fait des modèles très riches, à
bois sculpté et doré dans le goût du moment.
La variété est plus grande dans les écrans, et surtout
la recherche du décor. Le type classique du xvne siècle,
toujours en vogue, est composé de deux pieds ou montants
montés sur patins et joints ensemble par deux traverses,
l'une en bas, l'autre en haut, cette dernière faite de deux
pièces pour laisser passer le châssis qui coule dans des
rainures pratiquées dans les montants. On hausse ou baisse
le châssis à volonté, et on le maintient en place à l'aide
d'un cordon, ainsi que les glaces des voitures. Parfois on
— 44 —
TABLES — BUREAUX — GUÉRIDONS — ÉCRANS
y adapte des tablettes à lire ou à écrire, qui se relèvent ou
s'abaissent à volonté. Vers 1770, l'écran mesure de om8io
à imi35 de hauteur sur om65o à om775 de largeur. Le
décor est très riche et suit l'évolution des styles.
Vers 1785, on fait des écrans circulaires montés sur
pivot, de om38o de diamètre environ. Le fût est cannelé et
le pied en plateau ou à patin; mais ce modèle est moins
répandu que les combinaisons ingénieuses qui adaptent
l'écran aux guéridons, aux chiffonnières, dont nous venons
de parler.
CONSOLES
Il ne nous reste plus, avant de passer aux meubles
fermants, qu'à dire quelques mots de la console ou, pour
parler comme les décorateurs du xvme siècle, du « pied de
table orné pour entre-croisées ». Le meuble est composé d'un
dessus, le plus souvent de marbre, porté par quatre pieds
dont les deux de derrière sont verticaux et plaqués au mur,
et les deux de devant recourbés pour se rapprocher à
l'entre-jambe et rentrer en quelque sorte sous la table. Cette
forme « en console » des pieds donne son nom au meuble.
Comme la console est invariablement adossée à un
trumeau, elle n'a que trois faces apparentes et son dessus
présente la forme d'une moitié de table, ovale ou chan-
tournée. Les pieds sont toujours reliés par une entre-jambe
dont le centre porte un vase ou un motif de décoration
important. Il s'agit donc moins d'un meuble que d'un
élément fixe de décoration intérieure, dessiné par les
— 45 —
LÈS MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
architectes, en harmonie avec les moulures et les corniches
de l'appartement, et destiné à occuper une place déterminée
pour laquelle il est construit, au même titre qu'une glace
ou un trumeau. Aussi l'architecte et le sculpteur, n'ayant
pas à tenir compte des conditions de solidité, d'équilibre, de
commodité qu'on exige d'une table d'usage, en font-ils
une véritable fantaisie décorative. C'est très probablement
dans les consoles que se manifestent, à chaque époque, les
premières nouveautés de style.
Vers 1730, Meissonnier, Slodtz et Oppenord créent
la console rocaille. Roumier, Cuvillier, Pineau, de
1745 à 1755, en varient à l'infini les végétations fabuleuses
mêlées de dragons, les rinceaux à branches détachées, les
chutes de fleurs s'échappant de rocailles à profil singulier.
Ceinture, pieds, entre-jambe se contournent, se creusent,
s'arrondissent avec des hardiesses de forme, des licences
décoratives incroyables. Rien de droit ni de symétrique.
Les cartouches et les écussons penchent sur leur axe. Il
est impossible de diviser un ornement par sa ligne médiane
en deux parties qui se répètent. Mais cette asymétrie ne
compromet pas l'équilibre. Si les deux côtés ne se répondent
pas, ne se répètent pas exactement, leurs masses se pon-
dèrent et se balancent. L'œil ne s'aperçoit pas du défaut de
symétrie (1).
Le retour aux formes droites est déjà très avancé
dans la décoration architecturale intérieure sans que
l'on ait encore renoncé à la console rocaille, de tous les
meubles celui qui porte le mieux la marque du style
(1) H. Clouzot, L'Ameublement Louis XV. Paris-Vincennes, 1912, in-40.
-46-
TABLES — BUREAUX — GUÉRIDONS — ÉCRANS
Louis XV. En 1772, Roubo en donne des modèles d'une
exubérance et d'une richesse de décor sans pareilles. Mais
déjà Delafosse, Boucher fils et leurs émules prêchent par
leurs exemples l'évangile des formes droites et des courbes
régulières. Le dessus de leurs consoles prend la forme d'une
demi-circonférence ou d'un rectangle. Les pieds droits sont
cannelés. La ceinture également, quand elle n'est pas agré-
mentée de feuilles d'eau, de rubans ou de piastres. D'un
pied à l'autre, au-dessous de la ceinture, se détachent des
guirlandes de fleurs, des nœuds de ruban, des chutes, reliés
à des cartouches, à des médaillons. L'entre-jambe supporte
un vase antique, une corbeille de fleurs, un trophée de
flèches, de carquois, de flambeaux, de colombes. Parfois, la
console repose sur trois volutes de forme architectonique,
ornées d'acanthes et réunies en seul pied par la base.
IV
MEUBLES FERMANTS
Nous arrivons maintenant aux meubles à bâtis et à
panneaux, aux meubles fermants, comme les armoires, les
buffets, les commodes ou les secrétaires-armoires. Le Grand
Siècle n'a connu que le cabinet, l'armoire et le coffre. Ces
modèles classiques se métamorphosent dès la Régence en
une prodigieuse quantité de grands et de petits meubles,
aux usages nouveaux, aux noms inconnus. La plupart se
font en bois de rapport ou de marqueterie. Nous sommes
maintenant dans le domaine des ébénistes.
ARMOIRES
Les plus grands des meubles fermants, les armoires,
sont en même temps les moins sujets aux transformations
de la mode. Les modèles de 1770 diffèrent à peine de ceux
de 1750, et même de ceux de 1720. N'en soyons pas surpris.
Ce genre de meuble ne figure que dans les appartements des
gens de condition médiocre, conservateurs par nécessité
aussi bien que par goût. Les gens riches, qui ne peuvent
se passer d'armoires, les relèguent dans la garde-robe, les
offices ou les pièces de rebut, où la forme et le décor im-
portent peu. Conséquence de ce rôle social : les plus beaux
modèles se retrouvent dans les intérieurs bourgeois et rus-
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MEUBLÉS FERMANTS
tiques, où ils tiennent la place d'honneur, comme c'est le
cas pour les armoires normandes. Dans les hôtels riches,
c'est un meuble d'utilité dont la peinture dissimule mal
les matériaux communs et le défaut d'ornement.
Les éléments constructifs de l'armoire se composent
de la devanture (deux portes, un chambranle et une cor-
niche), de deux côtés, d'un derrière, de deux fonds. On les
démonte à volonté à l'aide de vis à écrous, semblables à
celles des lits. Elles sont garnies à l'intérieur de tablettes
et de tiroirs. Quelquefois on y ménage à la partie inférieure
des tiroirs apparents. Les corniches, construites à part,
rentrent à rainure dans les traverses du haut. Elles ne
retournent pas derrière l'armoire et sont coupées au ras des
côtés. Le meuble mesure depuis im95, 2m275 et même
2m6o de hauteur, sur imi35 à im4Ôo de largeur et om46o
à om485 de profondeur. On le fait en chêne, en hêtre ou
en noyer avec des tablettes en sapin. Pour les panneaux de
derrière, on emploie souvent de vieilles douves de tonneaux.
Pendant le second quart du xvme siècle, on cintre
les corniches en S ou en anse de panier, non seulement en
élévation, mais même en plan, de sorte que l'on voit des
armoires bombées ou ventrues. Vers 1770, on les fait indiffé-
remment cintrées ou droites. A partir de 1780, les corniches
cintrées sont exceptionnelles. On ne les retrouve guère que
chez les menuisiers de province, fidèles aux traditions. La
traverse inférieure du chambranle reste également très
longtemps chantournée, avec des pieds de biche. Quant
aux vantaux, ils suivent le style général des portes et des
trumeaux moulurés de l'appartement. Découpés sous
~ 49 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Louis XV en quart de cercle, chantournés à leur partie
supérieure et sur tout le pourtour de leurs panneaux, ils
ne présentent plus, vers 1780, que des lignes droites. Le
meuble est devenu une construction architectonique, con-
formée aux règles des ordres antiques, avec frise, architrave,
corniche, soubassement. Certains modèles, aussi bien
Louis XV que Louis XVI, sont à pans coupés.
Les moulures faisant le principal ornement des
armoires, les parties sculptées sont à l'ordinaire sobrement
distribuées. Dans l'armoire normande, cependant, la frise,
les champs autour des panneaux, le montant médian, la
traverse inférieure sont chargés de motifs en relief assez
accentués, d'une facilité et d'une abondance un peu banales
mais agréables à l'œil. L'armoire Louis XVI à l'antique ne
présente pour ainsi dire aucun ornement de sculpture.
On fait aussi des armoires de petite dimension dont
la parure de marqueterie, de laque ou de bronze doré n'est
pas évidemment destinée aux antichambres ni aux garde-
robes. On en connaît de Cressent, avec des vantaux de
laque chinoise, empruntés sans doute à des feuilles de
paravent (hauteur im5o, largeur im35, profondeur om37o).
Ces meubles jouaient le rôle de « cabinets » pour certains
amateurs.
BUFFETS
Après les armoires, les buffets sont les plus grands des
meubles fermants. Mais on ne les trouve guère, non plus, que
chez les gens de condition médiocre. Dans les intérieurs
riches, l'architecte ménage dans la décoration de la salle à
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MEUBLES FERMANTS
manger des placards avec des tablettes d'appui pour le
service des plats. C'est la disposition adoptée par Bérain ,
qui dessine pour l'intendant Bégon trois placards à fonds de
glace et à portes vitrées pour serrer l'argenterie, au-dessus
d'une vasque et de deux tables de marbre soutenues par
des consoles sculptées à hauteur d'appui. Blondel, à son
tour, donne dans son Architecture française des plans de
buffets fixes.
Les buffets mobiles sont divisés en deux parties sur
leur hauteur, à l'endroit de la tablette d'appui, le corps du
haut formant retrait sur celui du bas. On peut ainsi, quand
on déplace le meuble, les porter chacune séparément. Les
faces de chaque corps sont fermées par deux portes, comme
les armoires. Le corps du bas renferme d'habitude à l'inté-
rieur un rang de tiroirs d'environ omno de hauteur, placés
au-dessous de la tablette d'appui et protégés par un bâti
ou caisson. On y serre l'argenterie. L'espace qui reste dans
le bas du buffet est coupé en deux par une tablette. Le
corps du haut en comporte trois ou quatre, parfois chan-
tournées, en tout cas munies d'un léger rebord pour retenir
les porcelaines dressées debout. Car, pendant la durée des
repas, le meuble reste ouvert, « plus, dit Roubo, par osten-
tation que par nécessité ». Il faut bien faire admirer sa
vaisselle plate ou tout au moins ses porcelaines. On imagine
même une disposition spéciale pour que les vantaux
ouverts, pendant cet étalage, ne gênent pas le service. Deux
pilastres, de chaque côté des portes, s'ouvrent à brisure
avec les vantaux et permettent de les replier sur les côtés.
La largeur d'un buffet varie depuis imi35 jusqu'à
— 5i —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
im30, sur im95 à 2m435 de hauteur. L'appui est de om865
à om920 au plus. Quant à la profondeur elle est pour le corps
du bas de om485 à om540 environ, le corps du haut tenu
moins profond de omi35 à omi6o. Comme les armoires, les
buffets peuvent être cintrés ou chantournés, sur le plan
comme en élévation.
Dans les modèles Louis XVI, les dimensions sont un
peu moindres et ne dépassent pas imÔ25 de hauteur
sur om975 de largeur. L'exécution devient plus soignée,
la tablette d'appui se fait en marbre. La décoration suit
celle des armoires. Elle peut être très riche, mais les
buffets à l'usage des gens du commun sont moins grands
et moins beaux. Les panneaux des portes du haut sont
remplacés par des portes de fil de laiton pour donner de
l'air à un meuble qui sert en même temps de garde-manger.
BAS-DE-BUFFET
On fait également usage des bas-de-buffets, appelés
aussi bas-d'armoires ou bureaux. Ils ne diffèrent des bas-de-
buffets ordinaires que parce que leurs tiroirs sont apparents
et que leurs portes ouvrent au-dessous de ces derniers. Leur
vogue remonte à 1740 environ, mais ils ne sortent guère des
intérieurs bourgeois ou populaires. Leur type s'est perpétué
presque sans modification dans les demeures paysannes,
avec de belles plaques en fer ou en cuivre repercé pour
orner les entrées de serrures et servir d'attache aux tirettes
de tiroirs.
Ce meuble simple et pratique s'introduit sous Louis XVI
— 52 —
MEUBLES FERMANTS
dans les appartements riches. C'est l'époque de ces élégants
bas-d'armoires à deux portes, sans tiroirs ou avec tiroirs,
de om97o à im de hauteur sur om76o à im20 de largeur que
le commerce d'antiquité appelle indifféremment meubles
d'entre-deux, armoires basses, meubles de salle à manger.
On peut les faire très luxueux, avec deux compartiments à
glaces, ménagés aux deux bouts, comme le fameux bas-de-
buffet de Beneman, pour Marie- Antoinette, conservé au
musée du Louvre. La « commode à l'anglaise » en est une
simple variante.
BIBLIOTHEQUES
Une modification intéressante de l'armoire conduit
à la bibliothèque. Jusque vers 1770, on ne connaît que
1' « armoire à livres », placard ouvert pratiqué dans la boi-
serie de l'appartement avec tablettes superposées. C'est la
seule dont parle Roubo. Vers 1775, cependant, on commence
à ranger les livres dans des meubles à deux corps qui ne
diffèrent des buffets que parce que les portes du haut et du
bas sont vitrées ou grillagées de fil de laiton, avec rideaux
de taffetas vert. La bibliothèque Louis XVI est droite et de
construction architectonique, avec pilastres, chapiteaux,
entablement d'ordre corinthien (Lalonde). On lui donne
environ 2m à 2m25 de hauteur sur im20 de largeur. Mais on
fait en même temps des petites bibliothèques « ambulantes »
dont la hauteur varie de imi90 à im405 et des bibliothèques
« volantes » montées sur pieds, qui ne dépassent pas om8io
de haut. Il existe aussi des bibliothèques en « encoignures »
— 53
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
(Boucher fils). Tous ces meubles légers, fréquemment
munis de tiroirs, s'exécutent en bois de placage et en mar-
queterie.
COMMODES
Dès le début du xvme siècle, on voit apparaître un
meuble à hauteur d'appui, de forme analogue au bas-de-
buffet ou bureau, mais muni, au lieu de portes, de tiroirs
superposés, disposition « commode », qui permet d'y serrer
beaucoup d'objets séparément.
L1 'armoire- commode ou commode date des premières
années du siècle. Bérain en dessine de fort belles avant de
mourir (1711) et Boulle en exécute avant 1720. Richelet,
dès 1728, en donne cette définition : « Commode se dit
aussi d'une espèce de bureau dont on se sert à présent
pour retirer les habits, coiffures et autres habits de fem-
mes. » C'est encore une nouveauté. Vingt ans plus tard
on en voit partout. Les commodes sont les meubles par
excellence du siècle.
On peut les diviser en deux genres, les « grandes
commodes », dont toute la hauteur est remplie de tiroirs, et
les « commodes sur pieds» — Roubo les appelle « demi-
commodes» ou petites commodes — qui n'ont de tiroirs que
jusqu'à om325 ou om485 du sol, l'espace qui reste entre le
dernier tiroir et le sol demeurant vide. Bien que l'on trouve
des grandes commodes dans les modèles de Bérain et que
Boulle exécute indifféremment une forme ou l'autre, il
semble que la commode sur pieds soit la plus répandue
au début (Régence, Louis XV). Elle dérive en tout cas,
54
MEUBLES FERMANTS
presque sans modification des grands coffres montés sur
pieds et supportés par des cariatides de la fin du xvue
siècle, tandis que la grande commode se rattache plutôt
au bas de buffet.
Vers 1740, les commodes sont bombées ou chantour-
nées sur le plan par devant et quelquefois sur les côtés.
Certaines même sont cintrées sur l'élévation, ce qui leur vaut
le nom de commodes « en tombeau ». Les ébénistes ne leur
donnent que deux tiroirs. Leurs pieds chantournés s'élèvent
de om30 à om40 du sol. Les plus belles sont revêtues de bois
de placage et disparaissent sur un véritable réseau de
bronzes dorés, capricieusement modelés. Elles jouent, dans
les entre-deux des fenêtres, un rôle décoratif analogue à
celui des tables-consoles.
Vingt ans plus tard, la mode s'est assagie. Sans
renoncer aux formes chantournées, la commode n'est plus
démesurément ventrue comme sous la Régence. C'est un
meuble de om865 à omo,20 de hauteur sur imi35 de longueur
et om485 à om540 de largeur. On en fait aussi de plus petites,
mais leur hauteur, qui est celle du lambris des appartements
au-dessus duquel elles doivent affleurer, reste invariable.
Le meuble se compose d'un coffre ou bâti constitué, comme
dans les bas-de-buffets, par quatre pieds ou montants, par
des traverses qui servent à porter les tiroirs, et par un faux
fond. Le dessus est fait d'un seul ou de deux panneaux de
noyer joints ensemble et fixés sur le bâti par des chevilles.
Quand le dessus est en marbre, on le fait reposer sur un
double fond.
Vers 1770, la grande commode tend à devenir un
— 55
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
meuble d'utilité, banni des pièces d'apparat : on lui mar-
chande le travail d'ébénisterie et les embellissements de
bronze doré. En même temps, le cintrage commence à
passer de mode. Le goût des formes droites prévaut, comme
dit Roubo, non seulement dans la décoration extérieure et
intérieure des édifices quelconques, mais encore dans celle
des meubles et des habits, « comme si chacune de ces choses,
quoique très différentes entre elles, devaient se ressembler
dans le genre, ou, pour mieux dire, la forme de leur déco-
ration ». On adopte les formes carrées pour les commodes
comme pour tout ce qui se fait « à la grecque ».
Dès lors, sous les appellations les plus diverses, c'est
la commode droite qui règne, avec des angles arrondis,
à arêtes vives, à pans coupés, avec un plan rectangulaire,
demi circulaire, trapézoïdal, avec des montants en colonne,
en pilastre, et même, dans la «commode à l'anglaise», en
gaine.
Vers 1785, l'ingéniosité des décorateurs et des ébénistes
crée une variété incroyable de petites commodes, presque
toujours à pieds, d'une élégance et d'une richesse de décor
parfaites, qui, sous les noms les plus divers redonnent de
la vogue au meuble. Leur fantaisie échappe à toute des-
cription. On en fait à deux tiroirs sur pieds de biche, qui
pourraient passer pour des chiffonnières. On en fait à trois
tiroirs, sur pieds droits, peu élevés. Toutes les dimensions
s'amoindrissent : la hauteur n'est plus que de om755 à
om8io, la largeur de om540 à omo,75. On imagine des
commodes à la dauphine* à l'italienne, à la provençale, à
la polonaise, à l'impériale, à l'antique, à la reine, à la fran-
56 -
MEUBLES FERMANTS
çaise, à la romaine, à la chancelière (Boucher fils), tandis
que, plus simples, les grandes commodes droites, dites
« commodes carrées », continuent à jouer un rôle utilitaire.
Grande ou petite, la commode Louis XVI remplace
volontiers l'embellissement de bronze par le décor en bois
de rapport, en laque de, Chine, en vernis Martin ou en
marqueterie. Aussi beaucoup de modèles substituent aux
tiroirs apparents des panneaux ouvrants entre les traverses
du haut et du bas et le milieu du meuble. Quand l'ébéniste
juge à propos d'y joindre des tiroirs, il en dispose un rang
dans la partie supérieure, au-dessous de la table, ou plu-
sieurs rangs sur les côtés en réservant la partie du milieu
pour un panneau droit ou cintré. Parfois même, il surmonte
le meuble d'un petit secrétaire ou cartonnier à trois rangs
de deux tiroirs, de om975 de largeur sur omi6o de pro-
fondeur.
Sous l'influence de la mode anglaise, on ménage' aussi
dans les commodes des tablettes ouvertes qui remplacent
les rangs de tiroirs de chaque côté du panneau central.
Bien plus, on construit des commodes ouvertes dans le
goût anglais, qui sont de vraies tables-consoles à dessus
semi-circulaire, avec un seul rang de tiroirs au-dessous, et
deux ou trois tablettes garnies d'un rebord de cuivre
repercé entre les pieds.
N'oublions pas non plus les petites commodes d'angle,
appelées encoignures ou e'coinçons, triangulaires par leur
plan et fermées de portes. On leur donne la hauteur des
commodes, avec om485 à om540 de côté. L'angle, au lieu
d'être droit, peut se conformer à la place que le meuble
57 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
est destiné à occuper dans l'appartement. Vers 1785, on
fait les encoignures indifféremment droites ou cintrées
par devant.
CHIFFONNIERES
Quand les commodes ont plus de trois rangs de tiroirs
sur la hauteur, elles prennent le nom de garde-robes. On les
appelle chiffonnières — nous disons aujourd'hui « chiffon-
niers» —quand le corps de tiroirs atteint im30 de hauteur.
Sous Louis XVI, on çn fait d'élégants modèles, décorés de
marqueterie. Le meuble a franchi la porte des pièces
d'apparat comme nous le montre Lawrence dans le
Directeur des toilettes.
COMMODE S -TOILETTES
ET BUREAUX-MINISTRES
Rattachons aux commodes, faute de pouvoir leur
donner une meilleure place, quelques combinaisons plus ou
moins ingénieuses des ébénistes de Louis XVI.
Le dessus des commodes-toilettes — on en a fait déjà
sous Louis XV — s'ouvre comme celui des tables de toi-
lette, avec glace, caves diverses pour les flacons et les
ustensiles. Le coffre, fermé par un panneau ouvrant en son
milieu, forme armoire. Certains modèles ont leur devant
divisé en trois parties. Celle du milieu sert d'armoire, à
droite et à gauche sont superposés quatre rangs de tiroirs.
Le bureau-ministre est une table à écrire, à huit pieds.
La partie du milieu reste libre pour les jambes de la per-
-58-
MEUBLES FERMANTS
sonne qui écrit. Sur les côtés, les pieds sont reliés deux à
deux par des panneaux pleins formant armoires. Un rang
de tiroirs est disposé sous le dessus, qui peut aussi être sur-
monté d'un serre-papiers à galerie. Parfois, le bureau n'a
pas de pieds. C'est un véritable coffre dont le derrière est
plein et dont le devant est divisé en trois parties. Le com-
partiment du milieu reste libre, les deux côtés présentent
trois tiroirs superposés. On dispose en outre un rang de
tiroirs sous le dessus.
Cette disposition peut s'appliquer à un bureau cylindre
(voir le modèle de Riesener au Kunstgewerbe Muséum).
SECRETAIRES-ARMOIRES
Le dernier genre de meubles fermants dont fait usage le
xvme siècle, c'est le secrétaire «en forme d'armoire» ou plus
simplement le secrétaire-armoire qui peut servir à la fois
de coffre-fort, de secrétaire et même de commode. Sa
naissance se place vers 1740 environ, mais la grande vogue
ne lui vient que vingt ou trente ans plus tard.
Bien que divisé en deux parties sur la hauteur, le secré-
taire-armoire est fait d'un seul corps, dont le bâti, à peu
près semblable à celui des armoires, mesure environ im30
de hauteur sur om8io à om975 de largeur et om325 à om405
de profondeur. Il présente quatre portes sur le devant.
Les deux d'en bas s'ouvrent comme dans les bas-de-buffets,
c'est-à-dire verticalement. Les deux d'en haut, qui tiennent
ensemble et par conséquent sont feintes, se rabattent hori-
zontalement en un seul panneau pour servir de table à
— 59
LES MEUBLES DU XVIII» SIÈCLE
écrire. Au-dessus de cet « abattant », immédiatement
au-dessous de la corniche, est disposé un tiroir qui ouvre
de toute la largeur. L'abattant, abaissé, doit se trouver à
om70 du sol. Les premiers modèles sont souvent terminés
par un amortissement en retrait, en forme de doucine, qui
sert à supporter une sphère, un buste, une pendule. Quel-
ques-uns sont chantournés sur toutes les faces. A partir de
1770, la cimaise à angles droits ou à pans coupés est la
règle générale. Sous Louis XVI, le dessus en marbre devient
très fréquent et supprime toute cimaise.
La disposition intérieure est très variable. Les ébénistes
se sont complu à modifier à leur fantaisie le nombre des
tiroirs, des casiers, des cachettes à secret. Voici cependant
l'arrangement le plus fréquent. Dans la partie du bas est
disposé un caisson d'environ om325 de hauteur, contenant
deux rangs de tiroirs ouvrant de toute la largeur, comme
ceux des commodes, ou séparés en deux. Quelquefois, les
tiroirs sont simulés et le caisson s'ouvre par devant en
forme d'armoire ou par dessus. La partie supérieure est
remplie, comme dans les autres secrétaires, par un serre-
papiers comprenant deux rangs de casiers, au-dessus d'un
caisson contenant deux rangs de tiroirs de chaque côté;
un petit caisson au milieu, qui rentre dans le grand aussi
juste que possible, masque deux petits tiroirs secrets au
fond et ferme la « cave ».
Par la suite, l'imagination des décorateurs modifie le
type classique Dans certains modèles, dits secrétaires
« chiffonniers », la partie inférieure au lieu d'être disposée
en armoire, contient trois rangées de tiroirs, ouvrant de
— 60 —
MEUBLES FERMANTS
toute la largeur, comme dans les commodes. D'autres, à
côtés arrondis, présentent des rangs de tablettes de chaque
côté de l'armoire, ouverts dans la partie supérieure, fermés
par un panneau cintré dans le bas. D'autres sont entiè-
rement garnis de tiroirs, en haut comme en bas, dissimulés
par des portes à coulisse. D'autres enfin sont en trois
parties au lieu de deux : au milieu le secrétaire à abattant,
en bas des tiroirs ou une armoire, en haut une armoire plus
petite dont les vantaux peuvent être vitrés.
SECRETAIRES-CABINETS
Sous Louis XVI, une modification du secrétaire-
armoire donne le secrétaire-cabinet ou serre-bijoux. La partie
supérieure est une armoire à abattant ou à vantaux, la
partie inférieure une table à pieds droits, reliés souvent
par une entretoise ou une tablette, avec un rang de tiroirs
sous le dessus. C'est un meuble très riche, embelli de plaques
de Sèvres, de marqueterie, de plaques de bronzes. Il est
parfois arrondi sur les côtés, avec plusieurs rangs de ta-
blettes ouvertes.
SECRETAIRES A ARCHIVES
Citons pour finir le secrétaire à archives, complément de
la table à écrire ou bureau plat, au côté de laquelle on le
range. C'est une armoire plate de om35o à om405 de pro-
fondeur, de même hauteur et de même largeur que la table,
munie de portes latérales pour qu'on puisse les ouvrir
— 61 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
aisément. Il est surmonté d'un casier contenant quatre
cartons sur deux rangées et supportant un groupe de
bronze ou une pendule. La hauteur totale du meuble est
d'environ im65.
Quand le secrétaire à archives n'est pas destiné à
accompagner une table, l'armoire du bas s'ouvre comme un
bas-de-buffet, et les cartons s'étagent sur cinq, six, et
même huit rangs, à raison de deux sur la largeur. Le meuble,
de construction architecturale, à pans coupés et à cimaise,
mesure alors 2mi65 de hauteur sur im30 de largeur.
On fait aussi des secrétaires à archives dont le dessus,
en forme de pupitre incliné à 45 °, ne dépasse pas im20 ou
imi35 de hauteur, de façon qu'on y puisse commodément
écrire debout. Tout le corps du meuble est rempli par des
cartons disposés sur cinq ou six rangées. Le dessus, en se
rabattant, ferme le secrétaire comme dans les petits bureaux
à dos d'âne.
V
LES BOIS D'ÉBÉNISTERIE
Nous avons donné, en décrivant les divers genres de
meubles, quelques indications sur les bois employés à leur
construction. On peut dire, d'une façon générale, que le
hêtre et le noyer sont les seules essences utilisées par les
menuisiers. Nous verrons plus loin qu'il n'en est pas de
même des ébénistes. C'est exceptionnellement, dans les
provinces où le poirier, le cerisier, l'alisier abondent, qu'on
emploie ces bois pour des bâtis. Le hêtre est le bois des
sièges par excellence, le noyer celui des tables et des
commodes. Pour les armoires et les gros meubles, on évite
de faire les panneaux en hêtre, parce que, si sec que soit ce
bois, il se tourmente quand les panneaux atteignent une
certaine dimension. Le chêne s'emploie pour le derrière des
gros meubles, les fonds et les tiroirs, mais jamais pour les
parties apparentes. On en fait cependant des armoires com-
plètes, mais elles ne sortent pas des garde-robes. On les
peint, on les vernit. On ne les polit pas, tandis que les
meubles « parants » sont toujours polis.
POLISSAGE
Le hêtre et le noyer sont les bois qui prennent le
mieux le poli, le premier et le plus simple des embellisse-
ments que nous ayons à envisager pour les meubles du
-63 -
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
xviiie siècle. Il s'applique aux armoires, commodes, secré-
taires, buffets, bureaux, tables à écrire, et autres meubles
d'usage que les menuisiers mettent en vente, en bois appa-
rent et naturel, à l'intention des gens de condition modeste,
tandis que les ébénistes les présentent revêtus de placage
et de marqueterie pour la clientèle riche. Voici comment
on procède au temps de Roubo.
Le meuble fini et passé au racloir, le menuisier le
ponce à la peau de chien de mer et à la prêle, sorte de jonc
très dur dont on fait un paquet serré. Puis il frotte la sur-
face avec de la cire jaune, ordinairement mélangée d'un
tiers de suif, qu'il échauffe en promenant le plus près
possible du vase qui la renferme un poêlon de tôle, plein de
charbons ardents ou un fer presque rouge. La cire bien
entrée dans les pores du bois, on l'étend avec une brosse
dure, puis on achève le poli en frottant avec un morceau
de serge.
Le poli à l'eau s'exécute en raclant le meuble dans
tous les sens avec un morceau de pierre ponce légèrement
trempée dans l'eau, et on réitère l'opération jusqu'à ce que
l'ouvrage soit parfaitement lisse, en le laissant sécher entre
chaque reprise. On complète le travail en le « prêlant » —
c'est-à-dire en le passant à la prêle — et en le frottant à la
cire comme nous l'avons décrit. Pour les meubles communs,
les menuisiers les imprègnent, à l'aide d'un linge ou d'une
éponge, d'un mélange d'huile de lin et d'orcanette (racine
colorante rouge) qui donne au bois une couleur brune et
devient luisant avec le temps.
64-
LES BOIS D'ÉBÉNISTERIE
BOIS DE PLACAGE ET DE MARQUETERIE
Quand on veut donner aux meubles un embellissement
de couleur ou de dessin, on a recours à la menuiserie de pla-
cage ou marqueterie, qui permet de revêtir un bâti de bois
commun d'une enveloppe de bois précieux figurant des
jeux de fond, des compartiments et même des dessins plus
ou moins compliqués à l'aide de petits fragments découpés
et collés. On emploie pour ce travail, réservé aux ébénistes,
des bois indigènes et des bois rapportés des Indes.
Voici une liste des bois des « îles », telle que permettent
de l'établir les traités du xviue siècle. Nous avons essayé
d'en identifier les essences, mais souvent sans succès, car,
même encore aujourd'hui, on ignore de quels arbres pro-
viennent certains bois importés des régions intérieures de
l'Amérique. Nous imprimons en gros caractères les sortes
les plus usitées en ébénisterie :
Acaja, rouge.
Acajou (Swietenia Mahogani), rouge.
Aloès, bois d'aigle ou calambac (Excoecaria agallocha,
aquilaria agallocha, aloexylon agallochum) , roussâtre
et verdâtre, odeur aromatique.
Amarante (copaïfera publifora), violet brun, de couleur
uniforme et sans veines (ce qui le distingue du bois
violet), très en usage pour trancher avec le bois de rose.
Amourette, rouge brun.
Anis, badiane ou anisette (illicium anisatum), gris bru-
nâtre, odeur anisée.
— 6«
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Brésil, sapan, Fernambouc (Cesalpina echinata), brun
rouge.
Cannelle ou sassafras ( acrodiclidium chrysophyllum) , blanc.
Cayenne, jaune, rouge, veiné — Voir Chine, œil-de-per-
drix, épi de blé.
Cèdre (laryx cedrus), rougeâtre et veiné, odeur forte et
douce.
Cèdre jaune (thuya excelsa ou orientalis), blanc roux,
même odeur.
Chine ou bois de lettres (brosinum Guyanensis et Machae-
rium Schombourgkii), rouge brun, marqué de taches
noires imitant les lettres chinoises.
Citron ou bois de chandelle (erithatis fructicosa), jaune
roux, odeur de citron ou de muscade.
Campêche, bois d'Inde, ou laurier aromatique (hoema-
toxylon campechianum) , rouge, glacé de jaune, odeur
forte.
Copaïba, rouge tacheté.
Copahu (copaïjera officinalis).
Corail, rouge vif, veiné. — Voir Santal rouge.
Cyprès, jaune rayé.
Ebène (Diospyros ebenum) noir (tombé en désuétude).
Ébène de Portugal, noir et blanc, tacheté.
Ébène rouge ou grenadille (astronium fraxinifolium), brun
rougeâtre, rayé de noir, peut être le même bois que le
courbaril.
Ébène verte, brun olive, rayé de vert.
Ébène blanche, blanc.
Épi de blé (andira inermis), brun et rougeâtre, rayé.
— 66 —
LES BOIS D'ÉBÉNISTERIE
Feréol ou bois marbré, blanc, tacheté de rouge. — Voir
Satiné jaune.
Fer, fauve, brun et noir, un peu rayé (désigne toute une
série de bois très durs).
Fustet (rhus cotinus), jaune verdâtre vif, veiné de brun et
de brun verdâtre.
Gayac ou bois saint (guaicum officinalis), vert et noir,
rayé.
Gommier blanc, blanc veiné de noir.
Jacaranda, blanc et noir, de bonne odeur. — Voir
Palissandre.
Lapiré, rouge et jonquille, de très bonne odeur.
Muscadier.
Œil-de-perdrix ou bois de perdrix (robinia prouasensis ) ,
gris brun.
Olivier, jaune brun, rayé.
Oranger, jaune et blanc.
Palissandre ou bois de Sainte-Lucie, gris brun, veiné,
bonne odeur plus forte que celle du bois violet. Essence
indéterminée qu'on croit appartenir au genre dalber-
gia et au genre jacaranda.
Rose ou bois marbré (physocalymna floribundum) , jaune
et rouge, rayé, odeur de rose, un des bois dont on fait le
plus d'usage.
Rouge ou bois de sang, rouge foncé.
Santal citrin, jaune clair, et santal blanc, blanc roux
(santalium album), odeur de musc et de rose.
Santal rouge ou caliatous, bois de corail (pterocarpus
indiens), rouge mêlé de jaune et de brun.
-67-
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Satiné rouge (ferolia guianensis), rouge et rouge veiné
de jaune, très en usage.
Satiné jaune, fustoc ou clairembourg, dit aussi bois jaune
(morus tinctoria), jaune, couleur d'or ou veiné et onde.
Violet, blanc vineux et violet rayé, odeur de violette très
douce, arbre du genre dalbergia.
Les bois indigènes pouvant servir à la marqueterie
sont moins nombreux et moins recherchés. On distingue :
Alisier, blanc.
Aune, rougeâtre.
Buis, jaune.
Cerisier, roussâtre, veiné.
Charme, blanc.
Cormier, rougeâtre.
Cytise, verdâtre.
Ëpine-vinette, jaune.
Erable, platane et sycomore, blanc roussâtre, veiné et onde.
Faux acacia, jaune et verdâtre, rayé.
Frêne, blanc et jaune, rayé.
Fusain, jaune pâle.
Houx, blanc.
If, rougeâtre.
Merisier, rougeâtre, rayé.
Mûrier, blanc et jaune.
Noyer, noir veiné.
Osier, blanc.
Poirier, rougeâtre.
Pommier, blanc.
68
LES BOIS D'ÉBÉNISTERIE
Prunier, blanc-roux et rougeâtre, veiné.
Sainte-Lucie, gris rougeâtre.
Sauvageon, blanchâtre.
Sureau, jaune.
L'apport des bois indigènes est, comme on le voit, à la
fois inférieur à celui des bois exotiques par le nombre des
essences et par la variété et l'éclat des nuances. Au bleu
et au vert près, les bois des Indes fournissent aux ébé-
nistes du xvme siècle toutes les couleurs désirables. C'est
une véritable palette du peintre en bois, que l'on peut com-
poser ainsi :
Rouge : acaja, amourette, brésil, chêne, corail, campêche,
rouge, santal rouge.
Rougeâtre : acajou, aloès, cayenne, cèdre, copaïba, lapiré,
rose, satiné.
Jaune : citron, fustet, satiné jaune, canelle, santal citrin.
Jaunâtre : cyprès, olivier.
Fauve : fer, œil-de-perdrix.
Noir : ébène.
Violet : amarante.
Violet nuancé : palissandre, violet.
Verdâtre : aloès, gayac, cytise.
Blanc : canelle, santal blanc.
Blanc veiné : anis, cèdre, feréol, gommier, jacaranda.
TEINTURE DES BOIS
Les ébénistes suppléent aux nuances qui leur manquent
en avivant par certaines teintures les couleurs des bois des
-69-
LES MEUBLES DU XVIIIe SIÈCLE
îles, et en donnant des nuances variées, à l'aide également
de teintures appropriées, à des essences indigènes incolores,
l'alisier, l'aune, l'érable, le frêne, le houx, le poirier (pour
le noir).
Vers 1770, voici les ingrédients en usage pour la tein-
ture des bois :
Bleu. — Le bleu s'obtient avec de l'indigo délayé dans
de l'acide sulfurique concentré, et étendu ensuite d'eau.
Poudre d'indigo, 30 gr. 59, acide sulfurique, 122 gr. 36, eau
93 centilitres. Teinture à froid.
Jaune. — On teint en jaune en faisant bouillir en-
semble : racine d' épine- vinette, ocre jaune et safran. La
décoction de gaude donne également un très beau jaune.
En l'additionnant de vert-de-gris, on obtient un jaune
couleur de soufre. Le safran infusé dans l'alcool fournit un
très beau jaune doré.
Rouge. — Pour avoir du rouge, on fait bouillir du bois
de Brésil avec de l'alun. Sans alun, le brésil donne un rouge
jaunâtre dit capucine (1). On obtient aussi une belle
décoction rouge en faisant bouillir 500 gr. de laine à
« débouillir » dans 372 centilitres d'eau.
Brun. — Le brun se tire d'une décoction de brou de
noix, additionnée d'un peu d'alun.
Noir. — On fait un beau noir en trempant d'abord les
bois dans une décoction de campèche, puis dans une décoc-
(1) Peut-être les tourneurs de sièges communs passaient-ils leurs bois à cette tein-
ture, ce qui expliquerait le terme de chaise à la capucine.
70
T.ES BOIS D'ÉBÉNISTERIE
tion de noix de galle et de sulfate de fer. On peut se con-
tenter d'une seule teinture avec : noix de galle, une partie ;
sulfate de fer, une partie; campêche, six parties.
Gris. — Pour la teinture grise, on mélange une partie
de sulfate de fer et deux parties de noix de galle.
Vert. — Le vert ne s'obtient pas directement. On
teint d'abord en bleu, puis en jaune dans une décoction de
gaude, ce qui donne un vert vif. Cependant, on peut faire
une teinture en mélangeant de l' épine- vinette avec de
l'indigo délayé dans l'acide sulfurique.
Violet. — On teint en violet avec une décoction de
campêche mêlée d'alun. Mais on peut d'abord teindre en
rose avec du débouilli de laine, puis en bleu, ce qui donne
un violet clair.
Pour ces teintures, en somme assez restreintes et
presque toutes tirées de colorants végétaux, les ébénistes
emploient des pots de grès, — de préférence des pots à
beurre — où ils laissent tremper les bois jusqu'à ce qu'ils
soient profondément pénétrés, ce qui demande souvent
quinze jours ou un mois et naturellement interdit l'emploi
des teintures à chaud. Constatons toutefois qu'avec ces
procédés bornés et minutieux, très loin des ressources
infinies que la chimie met à la disposition de leurs succes-
seurs, les ébénistes du xvme siècle obtiennent des
teintes séduisantes et capables, en même temps, de résister
pendant des centaines d'années à l'action décolorante de la
lumière.
— 7i
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
MARQUETERIE
Tels sont les matériaux des ébénistes. Voyons mainte-
nant comment ils les mettent en œuvre dans leurs ouvrages
de marqueterie, opération fondamentale de leur art sous
Louis XV et sous Louis XVI.
Les meubles destinés à être plaqués se composent
d'un bâti en bois commun, construit selon les formes du
moment et servant d'excipient au revêtement de bois
précieux. Les ébénistes ne le font pas d'ordinaire eux-
mêmes et en chargent les menuisiers qui emploient pour
cet objet du chêne tendre, du sapin, du tilleul et même
des sortes plus inférieures, telles que du bois de « bateau »(i),
soit de chêne, soit de sapin, des douves de tonneau, du
peuplier, du marronnier. Tout ce bois est présenté de droit-
fil, pour prendre mieux la colle du placage.
On ne plaque généralement que des parties plates ou
régulièrement cintrées. Aussi les meubles en marqueterie
n'offrent-ils pour la plupart aucune moulure. Les saillies
sont fournies par les ornements de bronze doré, et le décor
emprunte son agrément aux combinaisons de dessin et de
couleur des bois de rapport. Même lorsque l'ébéniste n'opère
qu'avec une seule espèce de bois, le placage est susceptible
d'une certaine variété de dessin par la disposition donnée
aux joints et les figures formées par les fils du bois. Pour
(i) Bois provenant de la démolition des bateaux qui descendaient de la Bourgogna
à Paris.
72 —
LES BOIS D'ÉBÉNISTERIE
cela l'ouvrier a soin de rapprocher les feuilles (i), qui à
la refente (c'est le découpage à la scie dans la pièce), se
trouvaient l'une au-dessus de l'autre et présentent par
conséquent les mêmes veines et les mêmes nuances. Puis
il les réunit en croix, en pointe de diamant, en croix de
Saint-André, en plate-bande, en rosace, en cœur, en
losange, en damier, sans autre règle que son bon goût ou sa
fantaisie. Chaque partie de la composition est généralement
encadrée par des plates-bandes et des filets d'une autre
nuance. Lorsque le marqueteur fait appel à des bois de
nuances diverses, il procède de même par combinaisons
géométriques, mais en compartiments plus petits. Le dessin
est obtenu, comme dans la mosaïque, par la juxtaposition
de petits polygones découpés dans des feuilles de placage
d'épaisseur identique, mais de couleurs et de provenances
diverses.
Quand on veut représenter des motifs plus compliqués :
bâtiments en perspective, trophées de musique ou trophées
champêtres, vases, oiseaux, paniers, fleurs, paysages, figures,
on n'applique pas directement les découpures sur le meuble,
mais on les assemble à l'envers sur une feuille de papier
enduite de colle, et lorsque l'ouvrage est bien sec, on pro-
cède avec cette feuille de papier comme avec une feuille de
placage ordinaire. Dans ce genre de marqueterie, que les
traités de l'époque appellent « mosaïque ou peinture en
bois», on donne à chaque pièce l'ombre qui lui est nécessaire
par le moyen du feu ou des acides. Pour ombrer au feu, on
(i) L'épaisseur des feuilles de placage dans les ouvrages soignés du xvin* siècle
est d'environ une ligne, i % 2266.
— 73 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
trempe à plusieurs reprises les pièces à ombrer dans du sable
de rivière, très fin, porté aune chaleur capable de brunir le
bois, sans cependant le brûler. Les acides en usage sont :
l'eau de chaux additionnée de sublimé corrosif (deuto-
chlorure de mercure), l'acide sulfurique concentré et l'acide
azotique. On les emploie avec un pinceau ou le bout d'une
plume, et on recommence l'opération autant de fois qu'il
est nécessaire pour que les bois soient ombrés au degré
convenable. Ce travail se fait avant l'assemblage des pièces
sur le papier.
On arrive ainsi à de véritables mosaïques de bois de
rapport, telles que les intersiatori d'Italie en imaginaient
au xve siècle : « D'abord, dit A. Jacquemart, ce furent des
bouquets de fleurs avec leur coloris naturel, leurs feuilles
variées de toutes les nuances de vert : puis les trophées
d'instruments de musique ou d'instruments champêtres
se suspendirent à des rubans aux couleurs vives ; de la
bergerie aux emblèmes amoureux, il n'y avait qu'un pas,
et les carquois, les flambeaux couronnés par les colombes
obligées, surgirent de toutes parts ; mieux encore, dans
des médaillons entourés de guirlandes, on coucha les ber-
gères aux robes de satin, parmi les verdures bocagères ;
on vit les pastorales de Boucher envahir les panneaux
des secrétaires, les flancs des commodes, et couvrir les
bonheur-du-jour. »
Fait surprenant : tandis que les fameux placages
d'écaillé et de cuivre de Boulle, exécutés sur des surfaces
planes ou régulièrement arrondies, ne présentent qu'une
solidité relative et demandent sans cesse des réparations,
— 74 —
LES BOIS D'ÉBÉNISTERIE
les ébénistes de Louis XV arrivent à plaquer leurs mosaïques,
pour une durée presque infinie, sur les surfaces gondolées,
boursouflées, tarabiscotées, de leurs commodes. Après des
siècles d'existence, leur œuvre n'a pas plus souffert que ces
mosaïques romaines, si solidement cimentées, que l'on met
au jour dans les sables africains.
Il faut croire que la conscience du travail y est pour
quelque chose, car les procédés de collage nous sont connus.
Ils ne diffèrent guère de ceux d'aujourd'hui. L'ébéniste
démonte le bâti du meuble pour plaquer chaque partie
séparément : pieds, montants, dessus, etc. Il enduit la pièce
de bonne colle forte dite d'Angleterre, bien chaude et un
peu consistante. Il en fait de même de la feuille de placage,
et rapproche exactement et rapidement les deux surfaces.
Puis, à l'aide d'un outil spécial, le marteau à plaquer, il
chasse la colle qui pourrait se trouver en excès en appuyant
la panne du marteau sur la feuille et en le poussant en avant,
jusqu'au bout, sans cesser d'exercer une pression égale.
Quand il s'agit de grandes surfaces et que la colle devient
mal coulante, on a recours au fer à chauffer, — masse de fer
plate assez semblable au fer à repasser des tailleurs, —
qu'on promène lentement sur les parties où la colle n'est
plus suffisamment liquide. Si la surface à plaquer est
cintrée, on colle la feuille de la même façon, mais on l'assu-
jettit à l'aide d'une cale, serrée par des presses à vis, et d'un
coussin ou sac de coutil rempli de sable, placé entre la cale
et l'ouvrage dont il épouse toutes les sinuosités. Si la sur-
face est par trop cintrée, on moule les feuilles à l'avance sur
un fer chaud.
— 75 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
MARQUETERIE D'ECAILLE ET DE CUIVRE
Le marqueteur varie ses effets en faisant appel à
d'autres éléments que la gamme des bois colorés. Il fait
usage de métaux, cuivre jaune, étain, argent, or, de subs-
tances animales, écaille de tortue, ivoire, corne, nacre, bur-
gaut, même baleine. Ces matières s'emploient par incrus-
tation, et se fixent à l'aide d'un ciment ou mastic fait de
quatre parties de poix résine, deux de cire jaune, une de
poix noire.
D'ailleurs la marqueterie d'écaillé et de cuivre décou-
pés, en partie et contre-partie, n'est pas encore oubliée.
Non seulement André-Charles Boulle ne meurt qu'en
1732, mais ses quatre fils, — ceux que Mariette appelle irré-
vérencieusement les singes de leur père, — travaillent dans
le même style plus de vingt ans plus tard. Bien plus, on
connaît des meubles décorés à l'imitation de Boulle — telle
la commode droite, avec entrée de serrure au chiffre du
comte d'Artois, de la vente Hamilton — jusque sous
Louis XVI.
Le travail, chacun le sait, consiste à présenter à la fois
au découpage une feuille de laiton et une feuille d'écaillé,
réunies l'une sur l'autre par quelques touches de colle, et à
détacher à la scie le contours d'un dessin. Le découpage
achevé, on procède au décollage et on obtient ainsi quatre
feuilles, deux de fond et deux de dessin. En les rapprochant
de nouveau et en les faisant alterner, on reconstitue sur le
bâti du meuble deux plaques différentes, la première où
-76-
LES BOIS D'ÉBÉNISTERIE
l'écaillé forme le dessin et le cuivre le fond, la seconde où
inversement le cuivre forme le dessin et se détache sur le
champ foncé de l'écaillé. Cette marqueterie est la plus belle
et s'appelle partie : l'autre se nomme contre-partie.
Ajoutons que l'écaillé ne s'emploie pas toute nue, mais
qu'on la double d'une couche de noir de fumée ou de ver-
millon, détrempée à la colle d'Angleterre et fixée par une
feuille de papier que la couleur fait adhérer. On double de
même la corne de bleu (indigo, bleu de Prusse) , de vert
(vert-de-gris cristallisé), de jaune et de vermillon, quand
elle sert à faire de la fausse écaille.
POLISSAGE ET VERNISSAGE
Tous les ouvrages de placage, quelle que soit leur
nature, doivent subir, quand ils sont parfaitement secs, un
certain nombre d'opérations délicates dont le but est de
faire ressortir leur veinage et de leur donner un brillant
qui ajoute à la richesse de leur coloration.
Le replanissage s'effectue à l'aide d'un rabot de fer à
dents et peu saillant. Il a pour effet d'enlever les souillures
de colle qui peuvent rester à la surface de l'ouvrage et de le
rendre tout à fait plan. Puis on exécute le polissage comme
nous l'avons indiqué pour les ouvrages communs, mais avec
plus de soin. Le racloir commence le travail. On passe
ensuite la peau de chien de mer et la prêle. Le placage par-
faitement uni, on en frotte toute la surface avec de la cire
jaune, à l'aide d'un polissoir fait d'un faisceau de joncs
imprégné de cire. La cire bien étendue, on en enlève le
77
LES MEUBLES DU XV III* SIÈCLE
superflu au racloir et on achève le polissage avec un frottoir
de bois. Pour les placages de bois rougeâtres, palissandre,
amarante et autres, on sème sur la cire de la gomme laque
en poudre qui avive la couleur. Pour les bois noirs, on
emploie la colophane fondue avec du noir de fumée.
Comme les couleurs des bois des îles et des bois teints
perdent leur éclat avec le temps, il est bon de les protéger
par une couche de vernis. Pour cela, après avoir fini le
meuble à la prêle et au tripoli, on le recouvre de vernis
blanc ou vernis de Venise, ainsi formulé par Roubo :
Alcool 93 centil.
Sandaraque 152 gr. 95
Mastic en larmes 61 — 18
Gomme d'élémi 30 — 59
Huile de lavande 30 — 59
On peut mettre jusqu'à six couches de ce vernis sans
obscurcir les couleurs. Quand la dernière couche est par-
faitement sèche, on polit avec un tampon fait de lisières
de drap roulées ou avec du buffle, sur lequel on met un peu
de tripoli détrempé dans l'eau. On lave ensuite à l'eau
claire et on essuie avec des linges blancs et fins.
VI
PEINTURE, DORURE ET LAQUE
La révolution opérée par l'architecte dans l'appar-
tement du xvme siècle est toute en élégance et en grâce.
A la gravité des ornements dont on surchargeait les murs
succèdent, dit Blondel, « toutes sortes de décoration de
menuiserie légère, pleines de goût, variées de mille façons
diverses ». Les sombres lambris, les énormes bas-reliefs de
pierre ou de stuc ont fait leur temps.
Ce qu'il faut, ce sont des glaces, des murs peints en tons
unis et clairs, encadrés de moulures et de baguettes sculptées
et rehaussés d'or, décoration d'une distinction suprême
dont le dessin de l'architecte fait tout le prix. « On colore
presque tous les lambris en blanc, en couleur d'eau, en jon-
quille, en lilas... dont on dore les moulures et les ornements,
ou bien l'on peint seulement les fonds d'une de ces couleurs,
et la sculpture et les cadres d'une teinte plus pâle que le
reste. »
Le mobilier se met à l'unisson et dans les intérieurs
luxueux, le bois naturel est pour ainsi dire banni. Quand il
ne se présente pas revêtu d'un placage de bois des îles, il
figure sous un travestissement de peinture, de dorure ou de
laque.
— 79 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
PEINTURE A LA DETREMPE
Les couleurs usitées pour peindre les meubles, et prin-
cipalement les sièges, au xvme siècle sont beaucoup plus
variées qu'on ne pourrait croire. On emploie le blanc, le
vert d'eau, le gris, le brun. On fait les ornements de sculp-
ture et les moulures d'une couleur différente des champs :
bleu sur blanc, jonquille sur vert, bleu sur jonquille, et
ainsi de suite. Comme pour les lambris, on peint en
« rechampi », c'est-à-dire qu'on détache les sculptures et les
moulures en clair, et qu'on fait les champs de la même
couleur, mais plus foncés.
Le procédé le plus en honneur pour les meubles soignés
est une peinture à la détrempe que l'on revêt de vernis.
Watin lui donne le nom de « chipolin », de l'italien cipolini,
peinture imitant le marbre à taches grisâtres dont on
revêt les vestibules, les galeries, les escaliers. Résumons
les opérations très minutieuses de ce chef-d'œuvre de la
peinture industrielle.
Il faut encoller le bois avec de la colle de peau bouil-
lante, mélangée avec du bouillon d'ail et d'absinthe, et
additionnée de sel et de vinaigre, en ayant soin de bien
imbiber les détails de sculpture. Puis on donne un apprêt
de blanc, avec du blanc d'Espagne délayé dans de la colle
chaude et non bouillante. On passe sept, huit ou dix
couches de blanc, en ayant soin, pendant que les couches
sèchent, de réparer les défauts avec un mastic composé de
blanc et de colle. La dernière couche donnée, plus claire
que les autres, on ponce l'ouvrage en mouillant, à l'eau très
— 80 —
PEINTURE, DORURE ET LAQUE
fraîche, la partie sur laquelle on opère. Il faut avoir soin
d'atteindre le fond des moulures et des sculptures pour bien
les vider. On achève ce nettoyage avec un fer à réparer et
l'on dégorge tous les refends remplis de blanc, sans aller
trop avant, de peur de faire des barbes au bois. L'ouvrage
ainsi réparé, on pose la teinte choisie, détrempée à la colle,
en l'étendant très uniment. On donne deux couches de
couleur, puis deux couches d'encollage, d'une colle très
faible, belle et claire, d'où dépend tout le succès du travail.
Il ne reste plus, lorsque ces encollages sont secs, qu'à vernir
à deux ou trois couches avec un vernis à l'alcool qui met la
détrempe à l'abri de l'humidité.
PEINTURE A L'HUILE
La peinture à l'huile, vernie et polie, est presque aussi
belle et présente de plus grandes garanties de durée. C'est
celle qu'on emploie pour les équipages. L'ouvrage qu'on
veut peindre reçoit une première couche de blanc de céruse
broyé très fin, additionné d'un peu de litarge et détrempé
à l'huile de lin coupée d'essence. Cette «impression» ter-
minée, on fait un fond poli avec sept ou huit couches de
« teinte dure », c'est-à-dire de blanc de céruse broyé à
l'huile grasse et détrempé à l'essence. On ponce à l'eau et à
la pierre ponce en poudre. Puis on peint de la couleur
choisie, broyée à l'huile et détrempée à l'essence, à trois ou
quatre couches. On donne ensuite deux ou trois couches de
vernis blanc à l'alcool, et on termine par un dernier polis-
sage avec de la ponce en poudre et de l'eau.
— 81 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
PEINTURE AU VERNIS
Quand on recule devant les difficultés et les longueurs
de ces deux procédés, on emploie les couleurs au vernis,
plus coûteuses, mais plus expéditives. Après avoir encollé,
apprêté de blanc et réparé le bois, comme pour la peinture
à la détrempe, on pose une première couche de la teinte
choisie, broyée et détrempée au vernis, soit à l'alcool, soit
à l'huile. Cette première couche bien sèche et frottée à la
toile rude, on en étend une seconde, mais avec moitié
moins de couleur dans la même quantité de vernis. La dose
de couleur diminue encore dans la troisième couche. La
dernière est du vernis pur.
Voici le prix moyen auquel on estimait, en 1774, la
peinture en couleur rechampie des meubles les plus usités :
Livres
Lit à la polonaise de deux places . . 18 à 30
Lit à la turque de deux places ... 20 à 30
Fauteuil 2I. 10 s. à 5
Chaise 2à 3
Duchesse 10 à 15
Ottomane ou canapé 15 à 18
Ecran 3 à 5
DORURE EN DETREMPE
Les apprêts pour la dorure en détrempe sont les mêmes
que pour la peinture, mais il n'est pas inutile de les rappeler.
Après avoir encollé, apprêté de blanc et réparé le bois, on le
— 82 —
PEINTURE, DORURE ET LAQUE
dégraisse pour lui rendre sa première propreté à l'aide de
linges mouillés, de brosses douces et de petites éponges.
Dès qu'il est sec, on le prêle légèrement, c'est-à-dire qu'on
le frotte avec un paquet de branches de prêle en ayant soin
de ne pas user le blanc. L'ouvrage apprêté, adouci, réparé,
dégraissé et prêlé, on le jaunit à l'aide d'une teinture d'ocre
jaune, délayé à la colle de peau, qu'on applique très chaude
et qu'on prêle légèrement quand elle est sèche. Puis on pose
trois couches « d'assiette ».
L'assiette est une composition qui sert à « asseoir » l'or.
Les doreurs la composent de bol d'Arménie, d'un peu de
sanguine, d'un soupçon de mine de plomb et de quelques
gouttes d'huile d'olive. Ils la détrempent dans une colle
de peau légère et un peu chauffée, et retendent avec une
petite brosse de soie de porc, à poils doux.
Les trois couches d'assiette sèches, on frotte avec une
toile neuve et sèche les surfaces unies où l'or doit rester mat,
et l'on donne deux autres couches d'assiette aux parties
que l'on doit brunir. On applique ensuite les feuilles d'or,
en mouillant, à l'eau fraîche, la partie sur laquelle on opère,
et en faisant passer sous chaque feuille posée une goutte
d'eau qui l'étend et la fait adhérer, en évitant qu'il n'en
passe au-dessus, ce qui tacherait l'or. Il ne reste plus qu'à
polir et lisser avec un caillou uni, dit pierre à brunir, les
parties qui doivent être brunies et à passer une couche
légère et claire de colle sur les parties destinées à rester
mattes. Si l'on découvre des endroits oubliés ou détériorés,
on corrige ces petits défauts en remettant des parcelles
d'or. On donne à l'ouvrage tout son feu et tout son éclat
- 83 -
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
en le couchant de « vermeil », mélange de sang-de-dragon,
de rocou, de gomme-gutte, de safran et de cendre gravelée
(lie de vin calcinée), dans de l'eau gommée.
OR VERT, FONDS SABLES ET AVENTURINES
Si l'on veut obtenir de l'or vert ou des parties d'or vert,
il faut remplacer tout ou partie de la couche d'ocre jaune
par une couche de blanc de céruse, avec une pointe de bleu
de Prusse et de stil de grain jaune (baies de nerprun ou
graine d'Avignon), qui donnent un ton vert d'eau. Pour
Yor citron on n'incorpore à la céruse qu'une pointe de stil
de grain.
Pour avoir des fonds sablés, on sème sur la couche de
blanc, avant de jaunir, du sable fin passé au tamis. On
retourne l'ouvrage qui rejette le sable qu'il ne peut pas
retenir. Quand il est sec, on y passe une seconde couche de
blanc et l'on jaunit.
Les fonds aventurinés sont un peu plus délicats d'exé-
cution. Si on veut les appliquer en détrempe, on donne les
encollages et les blancs d'apprêt. Si l'on veut employer
l'huile, on étend les couches d'impression et de teinte dure.
Puis on passe une couche de la teinte choisie, verte, rouge
ou bleue, et l'on saupoudre, avec un tamis, de l'aventurine
argentée, que l'on laisse sécher deux ou trois jours. On
donne ensuite une seconde couche de couleur très claire,
qui sert à glacer l'ouvrage sans masquer l'aventurine, et
l'on vernit à dix ou douze couches au vernis à l'alcool
84
PEINTURE, DORURE ET LAQUE
(mastic en larmes, sandaraque et térébenthine de Venise).
Pour l'aventurine dorée, on couche du stil de grain et
du blanc de céruse, et l'on glace avec du vernis à l'or.
DORURE A L'HUILE
Les premières opérations pour la dorure à l'huile sont
les mêmes que pour la peinture, sauf que la première
impression de blanc se fait par parties égales de blanc de
céruse et d'ocre jaune. Les couches de teinte dure données,
et l'ouvrage bien sec, on le ponce à l'eau et à la pierre ponce
en poudre, puis on lui donne quatre à cinq couches de vernis
à la laque. Lorsqu'elles sont sèches, on polit à la prêle, puis
à la potée et au tripoli, jusqu'à ce que le vernis soit uni
comme une glace, et on donne une couche d' « or couleur ».
C'est une mixtion grasse et gluante, faite avec les restes de
couleur qui se déposent dans les pinceliers où les peintres
nettoient leurs pinceaux, et qu'on expose au soleil pendant
l'espace d'une année. Dès que cette couche d'or couleur
donnée au meuble est suffisamment sèche et prête à «happer»
l'or, on pose les feuilles les unes à côté des autres, en
appuyant l'or dans les fonds et les détails de sculpture avec
du coton. L'ouvrage sec est épousseté avec un blaireau très
doux, on le vernit avec un vernis à l'alcool, spécial à l'or :
gomme-laque, gomme-gutte, sang-de-dragon, rocou et
safran, pour lui donner du feu et de l'éclat, puis avec un
vernis gras blanc au copal, dont on donne deux ou trois
couches. On polit avec une serge et on lustre avec la paume
de la main, frottée d'huile d'olive.
Au moment de la mode des ornements à l'antique,
-85-
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
la dorure se fait « à la grecque », sans qu'il faille pour cela
faire remonter l'honneur du procédé aux contemporains
de Périclès. C'est une dorure à l'huile. L'ouvrage encollé
reçoit deux ou trois couches de teinte dure à la colle, com-
posée pour un tiers de blanc d'Espagne et pour deux tiers
de blanc de céruse, de talc et de sanguine calcinés. On
dégorge le bois, on le répare, on l'adoucit, puis on couche
l'assiette sur les endroits qu'on veut brunir, on applique
l'or et on brunit. Ceci fait, on donne trois ou quatre couches
de vernis à la gomme-laque sur les parties qu'on veut tenir
mates, on les polit à la prêle, on couche l'or couleur et on
applique l'or comme nous l'avons dit plus haut. On pose un
vernis à or à l'alcool et on donne deux ou trois couches de
vernis gras. Cette dorure ne s'écaille pas et peut être lavée.
Le prix moyen de tous ces ouvrages est relativement
élevé. En 1774, les tapissiers comptent :
Livres
Fauteuil 21 à 30
Chaise 18 à 24
Lit à la polonaise de deux places . 120 à 300
Lit à la turque de deux places . . 140 à 300
Duchesse 60 à 80
Ottomane ou canapé 60 à 90
Écran . 10
LAQUAGE ET VERNIS-MARTIN
Un autre décor, très usité pour les meubles, est le
laquage ou imitation des vernis de la Chine.
La mode commence par l'emploi de véritables laques
— 86 —
PEINTURE, DORURE ET LAQUE
rapportées de la Chine ou du Japon à la fin du xvne siècle.
On en revêt des commodes, des secrétaires. L'ébéniste
sacrifie des panneaux de cabinets ou des feuilles de para-
vent, venus d'Extrême-Orient, qu'il refend à moitié de leur
épaisseur pour les diminuer ensuite au rabot jusqu'à
om02io. Il les plaque ensuite sur son bâti, en les entou-
rant avec des ornements ou des cadres de bronze pour
dissimuler les éclats inévitables.
Une matière aussi rare, et qu'on paie au poids de l'or,
ne peut suffire à satisfaire les caprices du jour. Dès le
second quart du XVIIIe siècle on fabrique des ouvrages
en imitation des vernis de la Chine. Voici comme on
procède.
On emploie des panneaux de tilleul, d'érable, de buis,
de poirier, bien secs et soigneusement polis. On y colle une
mousseline très tendue pour empêcher le bois de se tour-
menter (pour les grands ouvrages, on étend de la niasse),
et on donne cinq ou six couches de blanc de Bougival,
détrempé à la colle de peau et attiédi. Cet apprêt bien sec,
poli à la prêle, puis à la pierre ponce et au tripoli, on pré-
pare le fond noir avec du noir d'ivoire détrempé au vernis
gras, au karabé ou au vernis de gomme-laque à l'alcool.
On donne de huit à vingt couches de noir, en les faisant
sécher au four pour le vernis gras, à une chaleur douce pour
le vernis à l'alcool, et on polit. La pièce ainsi préparée est
prête à recevoir le dessin qui s'exécute à la pointe de bois
très dur ou même à la pointe de fer, puis le décor, qui se
fait à plat ou en relief.
Pour le décor à plat, le laqueur repasse au pinceau
-87-
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
tous les objets dessinés, avec un mordant composé du
même vernis que le fond, mais additionné de vermillon
pour servir d'indication. Lorsque le mordant est aux trois
quarts sec, on le saupoudre d'or ou d'argent. Quand tout
est sec, on brunit.
Pour le décor en relief, on se sert d'une pâte composée
de blanc d'Espagne et de terre d'ombre détrempés au vernis
gras, suffisamment malléable pour pouvoir être distribuée
au pinceau. On modèle ainsi en bas-relief : figures, animaux,
paysages, montagnes, terrasses, maisons. Lorsque la com-
position est parvenue à l'épaisseur désirée, on laisse sécher
la pâte, soit au soleil, soit à l'étuve ; on prêle, on polit, on
ajoute au burin les plis de draperies, les traits des visages,
les détails des paysages, on repolit et on passe sur les reliefs
une couche ou deux de vernis de gomme-laque à l'alcool,
dans lequel on a mis du noir d'ivoire. Pour les draperies,
on emploie du vermillon. L'ouvrage ainsi disposé est prêt
à recevoir l'or ou l'argent qui s'applique, comme nous
l'avons dit, en poudre sur un mordant, et se brunit au
brunissoir.
Laques à plat, laques en relief peuvent se faire en faux.
Les opérations sont les mêmes, mais au lieu d'or, on se sert
de bronze. On laque ainsi en diverses couleurs : rouge, vert,
jaune.
VERNIS-MARTIN
C'est par cette imitation en faux des laques de la Chine
et du Japon que commence la réputation du fameux
Martin et de ses frères. Mais ils y joignent l'exécution des
— 88 —
PEINTURE, DORURE ET LAQUE
ouvrages de peinture vernissée, à motifs français, du genre
Boucher ou Pillement qu'on désigne du nom générique
de Vernis-Martin.
Comme tous les artisans d'autrefois, les Martin ont
leurs secrets d'atelier, leurs « tours de main », qui donnent
l'excellence à leurs travaux. Mais ils ne méritent pas, à
proprement parler, le nom d'inventeurs. Leurs procédés
ne diffèrent guère de ceux que nous venons de décrire. Ils
en font cependant mystère et l'arrêt en faveur de leur
industrie, rendu en 1753, tout en prétendant les décrire,
ne nous renseigne guère à leur sujet :
« Quand les ouvrages (ceux qu'on se propose de
décorer) ont acquis leur premier état (c'est-à-dire la forme
et la consistance nécessaires), on les polit et unit avec la
lime ou la râpe pour recevoir les couleurs qu'on veut leur
donner; ensuite, on les vernit. On peut appliquer les cou-
leurs de différentes manières, soit en les alliant et les
mêlant avec le vernis, soit en les appliquant par com-
partiment, en façon de guilloché, ou autrement, en y
passant par dessus un vernis poli, soit enfin en mêlant avec
un vernis gommeux des poudres et limailles de métaux qui
s'incorporent avec le vernis, et par l'arrangement des-
quelles le peintre fait sur cet ouvrage tel dessin que son
goût lui fait inventer. »
Tâchons de préciser. Le Vernis-Martin se fait sur
panneaux de bois, préalablement recouverts d'un apprêt
et poncés minutieusement. On peint sur fond de couleur,
ou plus souvent, sur un fond métallisé en poudres d'or, de
bronze ou d'aventurine, appliquées à la mixture selon les
. -89-
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
procédés que nous avons décrits. Les couleurs, délayées au
vernis, sont ensuite recouvertes d'un vernis, secret de Mar-
tin, mais que le peintre-doreur Wattin, après de longues
recherches, prétend composé d'après la formule suivante :
« Sur 500 grammes de copal fondu, jettez 125, 184 ou
250 grammes d'huile de lin cuite et dégraissée. Quand
l'incorporation est faite, retirez du feu en remuant toujours.
Après que la chaleur est apaisée, jetez y 500 grammes
d'essence de térébenthine. Si vous voulez qu'il se perfec-
tionne, passez le par un linge et le gardez : plus il est con-
servé, plus il prend de qualité en se clarifiant. »
Le Vernis-Martin s'applique surtout aux équipages et
aux menus objets, tels que tabatières, boîtes ou étuis. Mais
on rencontre souvent certaines formes de meubles laqués
par ce procédé, telles ces demi-commodes bombées et
ventrues, de dimension restreinte, à deux tiroirs, haut
montées sur des jambes graciles, que les Martin ou leurs
émules semblent avoir particulièrement adoptées.
VII
BRONZES, MARBRES, PORCELAINES
Jusqu'ici nous n'avons passé en revue que les décora-
tions du meuble tirées du bois lui-même ou de son embel-
lissement par la peinture et la dorure. Nous allons aborder
maintenant les éléments étrangers : bronzes, marbres ou
porcelaines, que l'ébéniste applique sur son ouvrage pour
le rehausser et l'enrichir, et dont il tire d'heureux effets, à
condition de ne pas les prodiguer au point de nuire aux
lignes constructives.
BRONZES
De quelque nature que soient les ouvrages d'ébénis-
terie (marqueterie ou placage), ils sont presque toujours
ornés de bronzes. Entendons-nous. Ceci ne veut pas dire
que les menuisiers refusent à leurs meubles en bois
plein : sièges, tables, armoires et le reste, tout décor de
cuivre ou de bronze, mais comme ces ouvrages sont
presque toujours ornés de moulures ou de sculptures,
l'adjuvant de bronze, sauf aux entrées de serrures ou aux
tiroirs, devient une super fétation. Au contraire, la mar-
queterie exigeant des surfaces planes et proscrivant sculp-
tures et moulures, les rehauts de bronze deviennent presque
une nécessité.
Jamais, en tout cas, on n'en fait plus fréquent ni plus,
heureux usage. Le xvme siècle est le siècle des bronzes.
91
LES MEUBLES DU XVI II* SIÈCLE
Comme le décor de métal est indépendant du bâti du
meuble, et qu'il n'a à obéir à aucune considération de
statique ou de technique de construction, la fantaisie et
l'imagination s'y donnent libre carrière. On va même trop
loin. Certaines commodes sont recouvertes d'un si exubé-
rant réseau d'or moulu que les lignes architecturales
disparaissent.
Nous parlons, bien entendu, des bronzes rapportés
(rinceaux, agrafes, guirlandes) et non des bronzes ou cuivres
incrustés (cadres, bordures à compartiments, filets) qui
font partie intégrale de l'ouvrage.
L'exécution des bronzes dépend absolument du mode-
leur, du fondeur, du ciseleur, du doreur, mais tous ne
travaillent que de concert avec l'ébéniste qui dirige
leurs opérations, au moins pour la forme intérieure des
pièces, celle qui s'applique sur le meuble dont elle doit
épouser exactement les contours. Il décide aussi de leur
relief ou de leur saillie. Il indique les endroits où ils
doivent être coupés ou repercés pour les diverses ouver-
tures des tiroirs ou des portes. Non seulement l'ébéniste
dessine lui-même ses bronzes, pour en réserver la place
dans ses motifs de marqueterie, mais certains maîtres,
on le sait, comme André Boulle ou Cressent, les
modèlent eux-mêmes et les fondent dans leur atelier.
En nous reportant au Mémoire d'ŒBEN, pour l'exécu-
tion du bureau de Louis XV, où les bronzes jouent un si
grand rôle, on voit le maître ébéniste disposer d'abord ses
bronzes, en cire, sur la maquette réduite du meuble, puis,
le bâti construit, modeler sur l'ouvrage même tous les
— 92
BRONZES, MARBRES, PORCELAINES
ornements : figures, guirlandes, fleurs, vases, cassolettes,
pendule, moulures, quart-de-rond et palme, les mouler en
plâtre, faire les creux pour la fonte, les fondre à cire perdue
et les ajuster une première fois sur le meuble au sortir du
moule. Il les démonte ensuite complètement, les donne au
ciseleur, les remet en place et les fixe à l'aide de vis et écrous
non apparents. Soyons sûrs que, pour les ouvrages de luxe
qui font la gloire de nos musées, la parfaite adaptation des
embellissements d'or moulu au bâti d'ébénisterie n'a pu
être obtenue différemment.
Les bronzes s'attachent habituellement avec des
petits clous de cuivre ou des vis en bois, à tête ronde et
dorée, qu'on place dans les endroits les moins apparents, tels
que les fonds ou les revers de feuilles. Dans les grands orne-
ments, le fondeur réserve des « jets » ou goujons, placés de
distance en distance derrière les bronzes, et taraudés pour
les faire passer à travers le bâti et les arrêter en dedans
avec des écrous.
Les meubles qui se prêtent le mieux au décor de bronze
sont : les tables à écrire (moulures au pourtour du dessus,
sur l'arête des pieds dans toute leur hauteur, au pourtour
des tiroirs, chutes ou motifs d'angle au sommet des pieds,
mains et entrées aux tiroirs, sabots aux pieds) ;
les commodes (chutes au sommet des montants, rin-
ceaux encadrant les panneaux et les tiroirs, mains et entrées
aux tiroirs, sabots aux pieds) ;
les bureaux à cylindre (rinceaux ou moulures au pour-
tour de la table, entrées et mains aux tiroirs, chutes et
93 —
LES MEUBLES DU XVIII6 SIÈCLE
sabots aux pieds, galerie au-dessus du serre-papiers, mou-
lures et rinceaux sur les côtés) ;
les secrétaires-armoires (chutes au sommet des mon-
tants, moulures et rinceaux encadrant les panneaux,
cimaise et galerie ajourée, rosaces sur les pieds et motifs
sur la traverse du bas, entrées aux diverses ouvertures).
Généralement, les sièges ne comportent pas de bronzes.
STYLES DES BRONZES
Le modelé des bronzes suit l'évolution des styles :
« D'abord, dit excellemment Albert Jacquemart, les chi-
corées peu saillantes, dessinant des courbes agréables,
s'unissent à des palmettes et à des lauriers, comme pour
protester contre un divorce absolu avec le siècle précédent,
tout en révélant des tendances nouvelles; plus tard, sous
l'impulsion de Meissonnier, toute timidité a disparu : les
hardiesses de la forme sont tellement effrénées que la
débauche du cuivre n'a plus rien qui surprenne ; elle se fait
excuser d'ailleurs par l'immense talent du ciseleur... Vers
la fin du règne on peut prévoir la réforme qui va s'accomplir,
les chicorées se font plus sages, les frises à rosaces, les chutes
de culots et les fleurs se soumettent à une sorte de disci-
pline : le meuble prend une apparence plus tranquille et plus
régulière. »
Dès 1760, les contours s'assagissent. On revient à la
symétrie, à la mesure. Les bronzes sont aussi parfaits,
mais ils n'envahissent plus le meuble. Ce sont des motifs à
94
BRONZES, MARBRES, PORCELAINES
l'antique : frises, cannelures, moulures, bagues, chapiteaux,
mêlés aux légers motifs des guirlandes, des fleurettes, des
trophées de musique ou de jardinage, des carquois, des
flèches, des torches ou des colombes. Beaucoup plus qu'aux,
époques précédentes, la partie incrustée ou rapportée en
filets, plates bandes, moulures, cadres, joue un rôle impor-
tant. On incruste des filets de cuivre jusque dans les can-
nelures des pieds. Tout cela constitue un décor discret et
sans tapage, d'un relief beaucoup moins accusé que sous
Louis XV, mais d'un goût et d'une élégance incomparables.
DORURE DES BRONZES
Les bronzes sont le plus souvent dorés. La belle dorure,
dite « or moulu », s'exécute à chaud, à l'aide d'un amalgame
de mercure et d'or (i partie d'or contre 8 de mercure). On
jette les deux métaux dans un creuset porté au rouge, on
remue doucement, et quand l'or est fondu et incorporé au
mercure on plonge l'amalgame dans l'eau pour l'appurer
et le laver, puis on sépare l'excédent de mercure, qui n'est
pas uni avec l'or, en pressant l'amalgame avec les doigts à
travers un morceau de chamois ou de linge.
Pour l'appliquer, on commence par dérocher la pièce
à dorer, c'est-à-dire par la décrasser à l'acide azotique ou à
l'acide nitrique, on la frotte avec une brosse spéciale, la
« gratte-boésse », et on la lave. On la couvre ensuite d'amal-
game avec la gratte-boésse en l'étendant le plus également
possible. Puis on la met au feu sur la grille à dorer, au-
dessus d'une poêle pleine de feu, ce qui fait évaporer le
— 95
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
mercure et ne laisse que l'or. Si, pendant la chauffe, on
aperçoit des défauts, on répare en rajoutant de l'amal-
game aux endroits où il en manque.
Pour les belles dorures, on ne s'en tient pas à une seule
application. On frotte l'ouvrage au mercure et à l'acide
azotique, et l'on redore deux, trois ou quatre fois, jusqu'à
ce que la couche d'or atteigne l'épaisseur de l'ongle.
Il reste enfin à mettre en couleur, ce qui se fait avec
une pâte dont on enduit la pièce dorée. On la porte ensuite
au feu, on l'y laisse jusqu'à ce que la pâte soit brûlée, on
« grattebosse » et on brunit. Les spécialistes ont chacun
leur recette dont ils font mystère. Voici deux formules de
pâte usitées en Allemagne et reproduites par le Diction-
naire des sciences :
Crayon rouge 30 gr. 59
Cire jaune 61 — 18
Vert-de-gris 22 — 95
Sulfate de zinc 22 — 95
Borax 15 — 30
Autre recette :
Cire jaune ou rouge ... 61 gr. 18
Sanguine 30 — 59
Sulfate de zinc 15 — 30
Vert-de-gris 3 — 82
Borax 3 — 82
-96-
BRONZES, MARBRES, PORCELAINES.
CUIVRES
Les ouvrages de cuivre ordinaire se dorent à la feuille
qu'on applique sur le métal, chauffé à la température conve-
nable. On ne donne qu'une, deux couches au plus.
Roubo prône la recette suivante pour les vernir :
Ambre jaune 15 gr. 30
Gomme laque 15 — 30
Safran en poudre .... o — 45
Sang de dragon o — 50
Alcool 305 —
Ce vernis, dit d'Angleterre, s'applique sur les pièces
préalablement chauffées.
MARBRES
Le marbre s'emploie en tablettes pour les commodes,
les consoles, les tables, les bas d'armoire, les secrétaires-
armoires et autres meubles du même genre. La variété des
teintes et des dessins est si considérable que nous ne croyons
pas inutile de donner une liste des principaux marbres en
usage au xvme siècle, avec leur couleur et leur aspect :
Africain. — Rouge brun, veiné de blanc sale et couleur
chair avec filets verts.
Auvergne. — Rose mêlé de violet, de vert et de jaune.
Barbesan. — Noir, taches et veines blanches.
Bleu turquin. — Gris bleu onde, avec stries blanches et
noires.
— 97 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Bourbonnais. — Jaune, rouge et bleu.
Brèche. — Nom commun à plusieurs sortes de marbres,
formés d'un aglomérat de cailloux par taches rondes
et sans veines. On distingue :
Brèche d'Alep. — Gris brun noirâtre avec prédominance
de jaune.
— antique. — Mêlée de blanc, de bleu, de rouge, de
gris et de noir.
— coraline. — Avec quelques taches couleur de corail.
— dorée.
— isabelle. — Grandes plaques de couleur isabelle, avec
taches blanc et violet pâle
— d'Italie. — Noir, blanc et gris.
— noire. — Mêlée de gris brun et de taches noires, avec
quelques petits points blancs.
— des Pyrénées. — Fond brun, mêlé de diverses cou-
leurs.
— savarèche. — Fond violet et brun, avec grandes
taches blanc et isabelle.
— Sauveterre. — Taches jaune, gris et noir.
— de Vérone. — Mêlée de rouge pâle, de rouge cra-
moisi et de bleu.
— violette, — Gris, blanc et rouge sombre, reliés par
une pâte violacée tirant sur la lie de vin.
Brocatelle ou brocatelle d'Espagne (semblable au brocard
ou brocatelle). — Fond jaune, veiné de quelques cou-
leurs plus brunes.
98-
BRONZES, MARBRES, PORCELAINES
Campan. — Voir Vert campan.
Campan mélangé. — Fond rose, grosses veines rouges et
réseau de petites mailles vert tendre.
Carrare. — Blanc.
Cipolin. — Tirant sur le vert par grandes veines concen-
triques qui ressemblent à des tuniques d'oignon.
Dinan. — Noir pur, blanc et noir, blanc et rouge.
Fleur de pêcher. — Mêlé de taches rouges et blanches, un
peu jaunâtre.
Gauchenet. — Rouge brun, avec quelques taches et veines
blanches.
Givet. — Noir, veiné de blanc.
Griote d'Italie — Rouge foncé avec marbrures noires et
ceils de perdrix blancs.
Languedoc. — Rouge vif, avec grandes veines et taches
blanches.
Laval. — Noir, avec quelques veines blanches.
Liège. — Noir.
Lumachelle. — Mêlé de coquilles et de madrépores, gris,
noir et blanc.
Margosse. — Fond blanc, avec quelques veines brunes.
Namur. — Noir tirant sur le bleuâtre.
Œil de paon. — Mêlé de taches rouges, blanches et bleuâtres.
Paros. — Blanc.
Portor. — Noir, veiné de gris et de blanc, jaspé de jaune
orange.
Rance. — Rouge sale, mêlé de veines et taches blanches et
bleuâtres.
99
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Serancolin ou marbre d'Antin. — Coulées jaunes, rouges,
grises et violacées.
Signan. — Vert brun avec taches rouges.
Sainte-Baume. — Blanc et rouge, mêlé de jaune.
Vert Campan. — Vert clair, avec marbrures vert foncé,
coupées de traits gris.
PORCELAINES
Un dernier élément d'embellissement, — nous ne par-
lons pas des mosaïques en pierres dures dont le travail depuis
Colbert est retourné aux Florentins — vient de l'emploi
des plaques de porcelaine ou de biscuit de Sèvres. C'est le
directeur de la manufacture Jean- Jacques Hettlinger,
qui a le premier l'idée, vers 1783, d'appliquer la porcelaine à
la décoration des meubles, tout au moins dans l'ébénisterie
de grand luxe. Sans doute ce Suisse se souvient des «cabi-
nets » enrichis de plaques d'argent, de mosaïques et de
porcelaines que ses compatriotes fabriquent aussi bien que
les Munichois ou les Augsbourgeois. Les plaques de Sèvres
constituent le plus riche et le plus élégant décor de l'ameu-
blement Louis XVI, mais on ne les voit figurer que sur les
ouvrages de choix. De grande dimension, lorsqu'ils doivent
garnir l'abattant d'un secrétaire ou le panneau d'une ar-
moire, on les fait très réduits pour les enchâsser sur la
traverse d'une table. Les ébénistes les incrustent sur les
dessus de table, sur les traverses. Ils en décorent les caisses
à fleurs, les coffrets à bijoux, les bas d'armoire. Leurs cou-
— 100 —
BRONZES, MARBRES, PORCELAINES
leurs inaltérables et séduisantes reproduisent tous les
motifs de style Louis XVI, corbeilles de fleurs soutenues par
des nœuds de rubans, guirlandes de roses, bouquets, sujets
galants ou champêtres, figures ou animaux. C'est d'un
effet décoratif charmant.
VIII
GARNITURES DE SIÈGES ET DE LITS
Qu'il s'agisse de canapés, d'ottomanes, de duchesses,
ou de banquettes, de chaises, de fauteuils, les sièges ne
comportent ni décor de marqueterie, ni application de
bronzes, En revanche, ils se prêtent à l'agrément de toutes
sortes d'étoffes et sont susceptibles de recevoir, ainsi que
les lits, un embellissement de soieries, de toiles peintes ou
de tapisseries interdit aux autres meubles.
CANNAGE
Ce n'est cependant pas à l'art du tapissier que revient
la plupart du temps, le garnissage des sièges d'usage, mais
à celui des « canneurs ». Les sièges garnis de canne (chaises,
fauteuils, banquettes, canapés), sont encore en 1723, un
article d'importation. Savary, dans son Dictionnaire du
commerce, écrit au mot Canne : « Rotin... dont on fait, en les
fendant par morceaux, ces meubles de canne, dont on fait
un si grand usage et un si grand commerce en Angleterre
et en Hollande, et qui commence à passer en France. » La
grande mode du cannage ne remonte donc pas avant 1735,
ou 1740, utile constatation qui oblige à rajeunir d'une
vingtaine d'années des sièges cannés, manifestement cons-
truits pour ce genre de garniture et qu'on s'obstine à donner
au règne de Louis XIV.
Le cannage se fait avec des brins de rotin, refendus
à omoo3 de largeur pour les brins principaux, à omoo2i
— 102 —
GARNITURES DE SIÈGES ET DE LITS
pour les plus étroits. Les trous destinés à recevoir la canne
sont disposés soit sur le siège lui-même, soit sur un châssis.
Ils sont percés à omoi05 d'intervalle l'un de l'autre. On!eur
donne environ omoo4 de diamètre et on les tient à omoo8
au moins du bord de la pièce. Ils ne sont pas percés perpen-
diculairement, mais dirigés les uns en dedans, les autres
en dehors pour moins couper le fil du bois. Quant aux
dossiers, on pratique des rainures dans lesquelles passent
les brins de rotin qu'on recouvre ensuite par des morceaux
de bois collés.
La contexture du cannage se réduit à une triple opé-
ration : « l'ourdissage », qui consiste à tendre dans le sens
de la hauteur une série de filets doubles; le « montage » où
l'on dispose dans le sens de la largeur une seconde série
de filets doubles en les faisant passer alternativement en-
dessus et en-dessous des premiers ; la « garniture », qui
consiste à placer des filets de canne d'un tiers plus larges
que les autres dans une direction diagonale.
GARNITURES D'ÉTOFFE
La mise en place des garnitures d'étoffe ressortissant
uniquement de l'art du tapissier, nous pourrions nous dis-
penser de lui donner place dans notre ouvrage, mais il ne
nous semble pas inutile de fournir quelques notions sur
cette pratique, ne serviraient-elles qu'à faire reconnaître
si les meubles que nous achetons ont conservé leur ancienne
garniture ou si on leur en a confectionné une nouvelle.
Pour garnir un siège, l'ouvrier commence par disposer
103
LES MEUBLES DU XVIIIe SIÈCLE
sur le fond un revêtement de sangles tendues à la tenaille
et « broquetées », c'est-à-dire fixées par des broquettes ou
petits clous de fer à large tête à pans coupés. La ceinture,
du siège est pourvue, sur le devant, d'un bourrelet de crin,
puis le fond desangle est garni d'une quantité suffisante de
crin, qu'on recouvre d'une première enveloppe de toile
(le fond du dossier se fait en toile à carreaux). Le tapissier
tend ensuite l'étoffe de garniture, damas, velours, siamoise,
toile peinte, tapisserie, la fixe de distance en distance par
quelques broquettes, la coupe à la dimension du siège et
la fixe sur les bords à l'aide de clous dorés, dont les trous
ont été préparés au poinçon.
Certains fauteuils sont disposés à châssis pour les
sièges et les dossiers, à mortaise pour les accoudoirs, de
façon à pouvoir changer les garnitures selon les saisons.
Les meubles en tapisserie sont presque toujours dans ce cas.
Bergères, ottomanes, duchesses, lits de repos passent
par les mêmes étapes pour les premières opérations de gar-
nissage. Mais une fois le revêtement de sangle et le bour-
relet de crin posés, le reste de la garniture du siège devient
mobile. C'est un simple carreau (coussin), mollement rem-
bourré et reposant sur le fond des angle. Dossiers et accou-
doirs, par contre, suivent les modèles de ceux des fauteuils.
Pour les lits, contentons-nous d'énumérer succincte-
ment les diverses parties qui constituent les genres les plus
à la mode, tout en faisant remarquer qu'il est à peu près
impossible aujourd'hui de rencontrer un lit Louis XV ou
Louis XVI qui ait conservé au complet sa garniture de
l'époque.
— 104 —
GARNITURES DE SIÈGES ET DE LITS
Le lit à colonnes comporte une impériale, portée par les
colonnes, avec plumets aux angles ; pente (bande d'étoffe
pendante) extérieure, petite pente intérieure et ciel;
deux rideaux relevés par des agrafes; un fond derrière le
dossier; quatre cantonnières (bandes d'étoffe recouvrant
les colonnes) ; une garniture de dossier ; un traversin ; une
courte-pointe; une pente qui s'agrafe à la courte-pointe et
aux colonnes pour cacher les pieds.
La composition du lit à la duchesse est sensiblement
la même, mais, vers la fin du siècle, la pente extérieure de
l'impériale et la pente des pieds sont relevées en feston par
des agrafes avec glands. Les rideaux sont également retrous-
sés au dessus du chevet par deux larges nœuds avec glands.
Le lit à la polonaise demande un baldaquin, surmonté
de plumets d'autruche, avec pentes festonnées, épousant
la courbe des S de soutien, et petites pentes extérieures;
quatre rideaux tenant aux colonnes, avec agrafe en étoffe,
rosette et gland; quatre cantonnières ; deux dossiers,
deux traversins ; une courte-pointe ; une pente festonnée
pour les pieds. Les panneaux du châlit sont généralement
tendus d'étoffe.
Le lit à la romaine ne diffère de celui-ci que par la
moindre hauteur des colonnes et par la forme des courbes,
qui, au lieu d'être cintrées en S, ont la forme d'un arc
uniformément renversé. Les rideaux présentent deux
retroussis.
Enfin, dans le lit à tombeau, les rideaux sont réunis,
deux à deux, par une pente qui enveloppe la tête et le
pied du lit.
10=
LES MEUBLES DU XVI II* SIÈCLE
Sous Louis XVI, la mode des tentures de sièges se
développe à un point incroyable dans les appartements
luxueux. On drape de festons les entre-jambes des ban-
quettes, des bergères, des chaises -longues. C'est un motif
à gracieux retroussis dont les tapissiers-décorateurs tirent
tout le parti possible.
SOIERIES
L'étoffe la plus en usage pour toutes sortes de meubles,
c'est le damas. Rappelons-le. Il s'agit d'une étoffe de soie
contrastée de parties mates (taffetas) et brillantes (satin)
comme le damassé du linge de table. Elle est solide, résis-
tante et réversible, ce qui permet de l'utiliser sur chaque
face et de la retourner quand elle est usée ou tachée. La
couleur la plus répandue est le rouge cramoisi. On fait aussi
du damas jaune, du bleu, du vert, du damas de deux cou-
leurs (le fond d'une couleur, le dessin d'une autre), du
damas même de trois couleurs (le fond d'une couleur, le
décor de deux couleurs).
Vers le milieu du siècle, on recouvre les beaux meubles
en lampas, qui n'est qu'un damas plus riche, à fond de
satin avec dessins de trames variées et opposées.
Le gros de Tours, dit quinze seize (de sa largeur qui fait
les i5/i6e d'une aune) est un beau taffetas, fabriqué à
l'origine à Tours. Il s'emploie surtout en tentures ou en
dessus de lit.
Le droguet, innovation lyonnaise, où la chaîne sert
autant que la trame à rendre les effets du dessin, donne les
plus charmants assortiments de décor Louis XVI.
— 106 —
GARNITURES DE SIÈGES ET DE LITS
Un meuble d'été se fait en taffetas à fleurs ou chiné.
Sur les sièges couverts en tapisserie ou en damas qui servent
pour l'hiver, on met d'habitude, pour l'été, des housses
ajustées de taffetas.
Le velours ciselé ou uni, et même le velours ras de soie
et coton servent à garnir les sièges. Le velours d'Utrecht,
fil et poil de chèvre, est toujours recherché pour le même
usage, car il est plus solide et moins cher que le damas. La
moquette, fil et poil de chèvre, ne s'emploie que pour les
sièges ou banquettes d'antichambre.
On use du satin pour les dessus de lit piqués et pour
certains sièges d'apparat, de la moire, tout soie ou fil et soie,
pour tous les meubles. La siamoise, fil et coton, sert rare-
ment aux sièges, sauf pour les carreaux ou coussins. Mais
le camelot moiré, tout laine ou laine et fil, est l'étoffe la
plus estimée après la moire. La serge ne s'emploie que
pour les lits.
En 1774, les prix courants des tapissiers cotent à l'aune :
Livres
Damas de Gênes 15 à 17
— de Lyon 11 à 15
— de Tours 10 à 14
— commun 8 à 10
— de trois couleurs .... 20 à 24
Lampas 24 à 30
Taffetas à fleurs 8
Taffetas d'Angleterre . . 7 1. 10 s. à 8 1. 10 s.
— de Florence . . . . 5 1. 10 s. à 6 1.
Gros de Tours 12 à 17
— 107 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Livres
Moire de soie 8à 9
— fil et soie 6
Satin 3a 5
— de Bruges 3 1. 10 s.
Brocatelle 8 à 11
Camelot moiré. . . . . 2 1. 4 s. à 2 1. 12 s.
Velours ciselé 36 à 50
— uni 24 à 36
— de Hollande . . . g 1. 10 s. à n 1. 10 s.
— d'Utrecht 7 à 10
— ras 5 1. à 5 1. 10 s.
Moquette f . • 4L à 4 1.15 s.
Siamoise 3 à 5
Serge 30 s. à 4 1.
Quant au dessin de ces étoffes, il suit l'évolution des
styles. Au décor à retour symétrique du xvne siècle
succède, sous Louis XV, la fantaisie et l'imprévu ; aux larges
rinceaux conventionnels, aux gros fruits, aux grosses florai-
sons, se substituent des détails décoratifs légers, naturels
où la fleur joue le premier rôle. L'ordonnance la plus courante
est celle de lignes verticales sinueuses et parallèles, compo-
sées de rubans, dentelles, fourrures, plumes, cordelières,
ou simplement florales. Des bouquets s'y relient ou s'isolent
dans les vides. La chinoiserie, la turquerie, d'autres engoue-
ments passagers de la mode, y donnent leur note éphémère,
jusqu'à ce que le retour à l'antiquité ramène les ordon-
nances classiques et la symétrie. Remarque curieuse, et
que nous devons à la sagacité de Raymond Cox : on ne
— 108 -
GARNITURES DE SIÈGES ET DE LITS
trouve, pour ainsi dire, pas de rocailles dans les soieries
Louis XV. Les étoffes qui en comportent datent de
Napoléon III où l'on eut la prétention de reconstituer un
style qui n'en tissa pas.
Sous Louis XVI, le décor des soieries suit deux courants
principaux. Le premier est caractérisé par les rayures
verticales rigides, plus ou moins espacées, sur lesquelles
viennent 'se jouer tiges fleuries, branches fruitées, bouquets,
guirlandes, et tout le répertoire obligé des paniers, corbeilles,
rubans, flûtes, tambourins, houlettes, instruments cham-
pêtres. Dans le décor Pompéien, la symétrie est la règle
générale avec les compartiments lozangés, les médaillons,
les arabesques imitées de l'antiquité, les attributs de dieux
et de déesses, les vases antiques, les trépieds, les animaux
fabuleux, les ruines, les architectures en perspective.
TOILES PEINTES
Les toiles peintes de toute sorte servent à garnir de
beaux meubles, surtout à la campagne. Au début du siècle,
on les importe encore de l'Inde, malgré les prohibitions.
La marchandise de contrebande se vend librement dans les
enclos de Saint-Germain-des-Prés, du Temple, de Saint-
Jean-de-Latran, et autres lieux privilégiés. Ces « chittes »
de l'Inde, ou ces Perses sont entièrement peintes à la main,
sans le secours d'aucun bois d'impression. Le dessin lui-
même, obtenu par un décalque au poncis, est tracé avec
une liberté qui laisse voir des « repentirs », des traits croisés
ou échappés, bref une composition où pas un motif n'est
— 109 — ■
LES MEUBLES DU XVIII» SIÈCLE
reproduit deux fois intégralement. Il en est de même des
couleurs, qui, tantôt dépassent les contours, tantôt n'arri-
vent pas à les couvrir, et qui présentent une diversité
incroyable dans les dispositions des détails. A partir de
1760, au contraire, on emploie des toiles peintes de fabrica-
tion européenne imprimées par bois gravés, dont les plus
minutieux détails et jusqu'aux moindres défauts se repro-
duisent fatalement dans chaque report du dessin:
C'est le décor floral qui sert de thème aux toiles de
l'Inde, grandes tiges arborescentes aux rinceaux large-
ment étalés, sur lesquels s'épanouissent des fleurs d'un
éclat et d'une grosseur irréels : mangliers, pavots, tulipes,
anémones, œillets, chrysanthèmes, roses, daturas, pivoines,
magnolias. Des oiseaux y mêlent leur plumage brillant.
Les toiles françaises copient ce décor aux gammes lumi-
neuses, mais elles cherchent surtout à imiter — à moins
que l'inverse ne se produise — les soieries façonnées de
Lyon, ou les tapisseries de Beauvais. Vers 1780, le plus
fameux des indienneurs français : Oberkampf, imagine de
faire graver de grandes planches de cuivre de plus d'un
mètre, où s'étalent librement de grands dessins de fleurs
ou de ramages, des scènes à figures et à animaux spirituel-
lement groupées. De 1783 à 1789,1a manufacture de Jouy met
au jour les chefs-d'œuvre de Huet, ces camaïeux rouges,
bleus, bistres ou amarantes, représentant : la Balançoire,
les Délices des quatre saisons, les Plaisirs de la ferme, V Hom-
mage de V Amérique à la France, Au loup !, les Quatre parties
du monde, la Chasse au cerf, le Sacrifice à V amour, l Escar-
polette, les Occupations villageoises, l'Aérostat dans le parc
110
GARNITURES DE SIÈGES ET DE LITS
du château, l'Education maternelle, le Couronnement de la
rosière, la Fédération, sans parler d'autres compositions
d'artistes plus ordinaires, telles que : la Pêche maritime, le
Départ pour le marché, la Kermesse flamande, le Ballon de
Gonesse, l'Education à la campagne, le Mariage de Figaro.
Une centaine d'autres manufactures produisent, à la même
époque, avec plus ou moins de perfection et de bonheur,
l'indienne de meuble. La plus célèbre est celle d'Orange.
On estime en 1774 :
Livres
Perse de choix (en pièce de 3 aunes et demie) . 144
— ordinaire (en pièce de 10 aunes) .... 192
— anglaise ( — 10 — ) . . . . 288
Toile d'Orange 3 à 10
Indienne 35 s. à 3
TAPISSERIES
Les tapisseries de haute et de basse lisse n'apparaissent
pas avant la Régence dans la garniture des sièges. Peut-être
même faut-il reculer jusqu'en 1720, l'exécution des premiers
modèles de ce genre à Beauvais. Auparavant, les meubles
sont recouverts de tapisserie au petit point et la Savonnerie
fournit pour le roi ou les princes des « dessus de formes »
(housses) en velours, avec chiffres, globes, casques, dauphins,
cygnes, fleurs, et le reste. Mais on ne trouve sur les sièges ni
haute ni basse lisse. Les bois de l'époque Louis XIV, que l'on
présente garnis de tapisseries clouées, l'ont été, selon toute
vraisemblance, ultérieurement à la date de leur exécution.
— m —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Les plus répandues et les moins coûteuses des tapisse-
ries de sièges se font à Aubusson et à basse lisse. Les prix de
la manufacture sont en effet quatre fois moindres que ceux
des Gobelins. Malheureusement, nous sommes assez mal
fixés sur les sujets tissés au xvme siècle. Nous savons seule-
ment qu'on reproduit les Fables de la Fontaine et les cartons
d'OuDRY, Animaux et Chasses. Huet et Ranson, sous
Louis XVI, fournissent de gracieux modèles de fleurs et
d'arabesques.
L'assortiment de Beauvais est mieux connu. De 1722 à
1790, on peut passer en revue presque tous les sujets sortis
de l'imagination des peintres de la manufacture, et destinés
à recouvrir canapés, sophas, bergères, fauteuils, cabriolets,
voyeuses, gondoles, banquettes, chaises, écrans ou lits. Deux
canapés, peints par Duplessis, entre 1722 et 1724, ouvrent
la galerie, peut-être avec des sujets empruntés à Vile de
Cythère, à moins qu'il ne s'agisse de vases de fleurs. En
1736, paraissent les Fables de La Fontaine, d'après J.-B. Ou-
dry, qui défrayent l'atelier pendant plus de quarante ans :
la Lice et sa compagne, les Deux chèvres, le Lion et le san-
glier, le Renard et les raisins, le Loup et le renard, le Renard
et le buste, les Poissons et le cormoran. En 1755, c'est la Noble
pastorale, d'après Boucher, qui, combinée avec les ani-
maux d'OuDRY, fournit un sopha et huit fauteuils. On
prend pour le dossier du sopha : la Joueuse de flûte ou la
Pipée aux oiseaux, pour le siège : le Brouetteur ou le Berger.
Les dossiers des fauteuils ont pour sujets : le Pêcheur, la
Pipée, le Déjeuner, la Dormeuse, le Pigeon portant une lettre;
les sièges : le Faisan, le Dogue et la Cigogne, le Renard,
112
GARNITURES DE SIÈGES ET DE LITS
les Canards, le Chien en arrêt, les Moutons, le Moulin à vent,
le Moulin à eau, le Dogue et le cygne, le Chien et le faisan.
En 1761, le sopha dit à' Apollon s'accompagne de huit
fauteuils : V Astronomie, la Comédie, V Architecture, le Génie,
l'Histoire, la Peinture, la Sculpture, la Musique.
La suite des Jeux russiens, par Le Prince, remonte
à 1769. Le sopha évoque la Danse ; les huit fauteuils : la
Petite fille et son chat, la Laitière, le Petit batelier, la Mar-
chande de poissons, le Musicien, la Jardinière, la Bergère,
le Petit officier. L'écran représente le Maître d'école. Le
meuble complet se vend 2456 livres.
Trois ans plus tard, François Casanova donne une
suite plus complète encore avec les Amusements de la
Campagne.
Le sopha a pour dossier un Homme à cheval ou un
Ane portant des paniers d'œufs; pour siège une Femme
conduisant son troupeau ou un Homme sur une bourrique.
Les dossiers et les sièges des huit fauteuils sont composés
de sujets analogues : hommes, femmes, cavaliers avec
des ânes, des chèvres, des vaches, des moutons, des che-
vaux, des mulets. Le paravent de huit feuilles représente
un Cavalier rouge sur un cheval blanc, un Maréchal, un
Mulet abattu, un Mulet sur un pont, une Femme qui trait
une chèvre, un Berger dormant, une Femme sur un âne, un
Homme tenant un paquet dans les bras. Les deux dor-
meuses — lisons sans doute veilleuses — ont pour dossier
le Maréchal et le mulet abattu) pour siège la Femme qui
trait une chèvre et la Femme sur un âne. Les deux bergères
présentent sur le dossier : un Cavalier et chien, une Femme
— 113 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
avec une vache blanche, et sur le siège : un Homme sur un
âne, une Femme à cheval. Le meuble (canapé et huit fau-
teuils) vaut 2000 livres.
De 1778 à 1780, le même Casanova compose l'Édu-
cation ou les Quatre âges, douze fauteuils à figures.
Dossiers : la Pêcheuse et son nègre, la Faiseuse de filet,
la Femme debout qui tient son chien, la Dormeuse, l'Homme
qui présente le bouquet, la Gouvernante qui promène l'en-
fant, la Femme au lit de repos, le Petit garçon et son âne,
V Homme habillé de bleu, la Femme qui dort, l'Agneau qui
tête sa mère, la Laitière. Sièges : la Femme sur l'âne, la
Femme couronnée par l'Amour, le Buveur, le Piqueur, la
Balançoire, la Bouquetière, le Dénicheur d'oiseaux, la
Femme qui tient une lettre, la Femme qui puise de l'eau,
la Bergère assise, la Femme qui lit.
En 1780, les charmantes pastorales de J.-B. Huet, à
draperies bleues et arabesques : la Pêche, l'Offrande à l'amour,
l'Escarpolette, la Moisson, la Ferme, le Mai, la Danse à
deux, servent à garnir deux canapés, un écran, huit fau-
teuils et quatre bergères. Dossiers : le Canard et le caniche,
la Danse du chien, V Amazone, le Joueur de musette, la Pêche à
la ligne, la Chasse à cor, le Joueur de tambourin, la Joueuse
de guitare. Sièges : Attributs champêtres, le Chien et les
oies, Attributs de la musique, Repos de chasse, le Coq et
la poule, le Chat et le paon, le Rendez-vous de chasse, le
Coq d'Inde. ■
L'amusante suite des Convois militaires, de Casanova,
date de 1787. Deux sophas, huit fauteuils, deux écrans
— 114 —
GARNITURES DE SIÈGES ET DE LITS
composent ce « meuble militaire », si souvent remis sur le
métier sous l'Empire. Les dossiers figurent : un Hussard
le mousquet sur l'épaule, deux Cavaliers à la suite du chariot,
un Hussard le sabre à la main, la Conversation sur la caisse,
le Pourvoyeur, un Trompette, la Voiture de bagages, un
Domestique le fouet à la main. On voit sur les sièges : un
Officier à redingote bleue, l'Artillerie, un Officier à manteau
écarlate, un Cavalier sanglant son cheval, un Berger, un
Domestique, un Officier passant l'eau, la Cuisine. Le meuble
complet : 4000 livres.
Les Sciences et les Arts, d'après Lagrenée (1788), com-
prennent deux canapés ou sophas, figurant l'un le Commerce,
l'autre, l'Agriculture, et douze fauteuils : la Renommée,
la Sculpture, la Peinture, la Géométrie, l'Optique, la Mu-
sique, l'Astronomie, l'Architecture, la Mécanique, le Génie,
le Commerce. Enfin en 1790, Le Barbier donne les Parties
du monde, deux canapés et onze fauteuils, les dossiers à
figures, les sièges à paysages (1).
Nous ne parlons pas des compositions florales, guir-
landes, bouquets, gerbes, entremêlées de rubans, d'ara-
besques, de trophées, d'animaux. Ils échappent à la descrip-
tion, à la fois par leur nombre et par leur variété.
Les Gobelins se montrent plus rebelles à la mode, et
refusent longtemps leurs métiers aux tapisseries de meuble.
C'est en 1748 seulement que la première commande, un
canapé et quatre fauteuils, sort de l'atelier. Les dossiers des
fauteuils sont d'EiSEN, les sièges de Lenfant. Ils repré-
(i) En 1784. clans un inventaire des meubles de la manufacture, les canapés sont
prisés de 300 à 460 livres, les fauteuils de 75 à 130, les écrans 72 livres-
— 115 —
LES MEUBLES DU XVI /Je SIÈCLE
sentent les Quatre parties du monde, avec paysages et
animaux. Sur le canapé, un Port de mer. En 1750, la mar-
quise de Pompadour fait exécuter, aux Gobelins, le meuble
du château de Bellevue et quelques autres. Charles
Coypel et Lemaire Cadet composent, pour le roi, le
magnifique canapé à jour l'Amour. On fait des fauteuils à
fleurs et à fond cramoisi pour accompagner les tentures
de don Quichotte. On exécute également des meubles dans
le style chinois. Tessier et Jacques, deux admirables
peintres de fleurs, composent de 1753 à 1775, une série
charmante de bouquets et de guirlandes, de rinceaux
fleuris et d'arabesques qui défrayent, avec les modèles de
Ranson, la manufacture dans le genre meuble jusqu'à la
la fin du régime.
CUIR
Nous ne serions pas complet si nous ne mentionnions
les garnitures de cuir très en honneur pour les fauteuils
de toilette, où la poudre gâterait tout revêtement d'étoffe.
On en fait aussi des carreaux ou coussins pour les lits de
repos. On en garnit les dessus de tables à écrire, les tablettes
mobiles, les abattants des secrétaires, les serre-papiers.
Le maroquin vert ou rouge (chèvre du Levant) est la
seule peau employée pour les sièges et les coussins. Pour les
tables à écrire, on use également du maroquin noir, et on
le remplace dans les meubles à bon marché par la basane
(peau de mouton) ou la peau de veau.
IX
VALEUR DES MEUBLES
Comme les objets d'art, les objets d'ameublement
ont une valeur très variable et qui peut subir pour deux
pièces de la même catégorie un écart non pas du simple au
double, mais au triple, au quintuple, au décuple. Il est donc
impossible de dire à l'avance aux acheteurs : une chaise
Louis XV cannée vaut telle somme, un fauteuil Louis XVI,
recouvert de tapisserie de Beauvais, n'est pas cher à tel prix.
Le pourrait-on que l'estimation, exacte une saison, cesserait
de l'être six mois plus tard, tant les fluctuations dans le
monde de la curiosité et du bibelot sont soudaines et impré-
vues. Il suffit pour s'en rendre compte de voir quels écarts
surprenants séparent parfois, dans les ventes à l'encan les
appréciations des experts et les prix d'adjudication.
Tout ce que l'on peut donc faire connaître pour
guider l'acheteur se réduit à quelques conditions de forme,
de conservation, de rareté, qui peuvent influer, et influent
en réalité, sur le prix des meubles. Il apprendra ensuite —
par l'expérience personnelle, que rien ne peut remplacer —
en marchandant, en achetant, en vendant ou en regardant
vendre, à appliquer du premier coup d'œil un prix approxi-
matif, sur un objet, tout au moins quand il ne sort pas de la
catégorie courante. Pour les pièces exceptionnelles, les
rariora de la curiosité, qui atteignent, dans les ventes, de
— 117 —
LES MEUBLES DU XVIII" SIÈCLE
sensationnelles enchères, seul les grands experts peuvent
risquer une appréciation. Encore ne correspond-elle pas
toujours à la réalité.
ETAT DE CONSERVATION
Avant tout, n'achetez que des meubles en très bon
état. Le meilleur marché, quand il s'agit d'un bois vermoulu,
d'un bâti disloqué, d'un assemblage incomplet, est encore
trop cher. Même ancien, le meuble est un objet d'usage.
Un siège Louis XVI est fait pour s'asseoir, tout aussi bien
que le plus vulgaire fauteuil de la Troisième République. Si
vous êtes obligé d'y faire des réparations vous ne pouvez
jamais prévoir à l'avance comment elles seront exécutées,
ni à quel prix le travail du praticien vous reviendra.
Il n'en est pas de même du meuble que l'on achète tout
réparé. On peut se rendre compte de son état et l'on
n'achète pas chat en poche. Mais il y a réparation et répa-
ration. Il y en a de vénielles, telles qu'un éclat remplacé
dans le placage d'une commode, une feuille ou un ruban
refait dans un motif sculpté ; il y en a de graves, telles qu'un
pied remplacé à un siège, un dossier refait, un panneau de
marqueterie reconstitué. C'est affaire d'appréciation, et
surtout d'observation, car souvent le vendeur n'avertit pas
son client des réparations d'un meuble, ou s'il lui en fait
remarquer quelques-unes, il dévoile les inoffensives pour ne
pas avoir à répondre sur les autres.
On comprend donc qu'un bois, en parfait état de
conservation, n'ayant subi aucune réparation, est une
— 118 —
VALEUR DES MEUBLES
denrée rare et précieuse. Mais il y a tout intérêt pour
l'acheteur à s'adresser au-dessus du panier plutôt qu'aux
pêches à quinze sous. La belle marchandise, bien pure, ne
perd jamais de sa valeur. Elle gagne, au contraire, avec le
temps et avec la hausse croissante et interrompue des cours.
GARNITURES ET DORURES ANCIENNES
Il en est de même pour les garnitures et les revêtements
de peinture, de vernis ou de dorure. Mais, sur ce point on
peut se montrer moins difficile. Bien rares sont les bois qui
sont parvenus jusqu'à nous avec leur dorure ou leur pein-
ture primitive. Ceux qui ont gardé leur habit du temps,
nous le présentent avec de telles détériorations qu'il est
pour ainsi dire impossible de ne pas leur en donner un autre.
D'ailleurs, il faut une grande habitude et même un coup
d'œil de praticien pour discerner, sans se tromper, si une
dorure est ancienne ou non. Exécuté d'après les procédés
et avec le soin des artisans du xvme siècle, l'ouvrage ne
doit pas présenter de différence sensible, puisque l'or est
une matière que le temps n'altère pas. Très rares, également,
les sièges qui ont conservé leur garniture, et surtout qui
l'ont gardée assez fraîche pour qu'on ne soit pas obligé de
la jeter aux guenilles. Peut-on, raisonnablement, mettre dans
un salon ces fauteuils vénérables au velours d'Utrecht,
entièrement râpé, au rembourrage de crin tellement
écrasé que le fond s'affaisse et s'effondre plus bas que le
bois du siège? Mieux vaut un siège auquel on aurait redonné
une garniture nouvelle, mais également ancienne, de velours
— 119 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
de soie ou de toile de Jouy. Quant aux lits, c'est encore
plus délicat. Il n'existe peut-être pas vingt lits du
xviue siècle, encore en place, avec leurs draperies primi-
tives. Le soleil, la poussière, ou simplement le temps, ont
fait justice des étoffes et ont obligé à les remplacer, ou
bien, à un moment quelconque, l'intervention du tapissier a
modifié la disposition primitive du décor.
Ne nous étonnons donc pas, devant la rareté du cas, si
la conservation des garnitures : soieries, tapisseries, velours,
toiles peintes, avec leurs accessoires de galons, de clous
dorés ou argentés, l'intégrité de la dorure ou de la peinture
de l'époque soient des éléments de premier ordre dans
l'évaluation des prix.
BRONZES D'EPOQUES
Il en est de même des bronzes. Clairsemés sont les
meubles qui nous sont arrivés avec leur embellissement de
bronze fondu, ciselé et doré à l'or moulu par les émules de
Caffiéri, de Gouthière et de Thomire. On peut même
dire, en thèse générale, que plus ces bronzes sont beaux, plus
il y a de chance pour qu'ils soient modernes. Dans la tour-
mente révolutionnaire, et plus encore peut-être dans la
première moitié du xixe siècle, où tout ce qui touchait au
Louis XV ou au Louis XVI n'avait aucun prix, on avait
relégué les commodes dans les greniers ou les chambres
de bonnes, mais en les dépouillant de leurs bronzes dorés
dont la matière était valeur monnayable.
— 120 —
VALEUR DES MEUBLES
Aussi, quand un bureau à cylindre, une commode
Louis XV ou Louis XVI, une table à écrire ont gardé
intact leur décor d'or moulu, les marchands en font-ils
une condition d'élévation de prix. Bien entendu, cette
majoration est en rapport avec l'importance des bronzes
qui peut varier, par exemple, pour une même forme de
commode Louis XV, depuis les simples poignées et entrées
de tiroirs jusqu'à un véritable réseau de chutes, de sabots,
d'appliques, de guirlandes, de frises, sous lequel disparaît
presque le bâti de bois. De tels chefs-d'œuvre n'ont pas
de prix (i).
ELEGANCE ET BEAUTE DE TRAVAIL
A qualité égale de conservation, les meubles varient de
valeur avec le fini et l'élégance des formes ou la beauté des
matériaux.
La main-d'œuvre du xvme siècle, pas plus que la
nôtre, n'était partout de qualité égale. Il y avait des maîtres
menuisiers excellents, d'autres médiocres, et quelques-uns
mauvais. On travaillait mieux à Paris, à Lyon, à Bordeaux
qu'à Quimper ou à Pézenas, et si l'on trouvait souvent dans
de simples paroisses, aujourd'hui à peine pourvues d'une
auberge et d'un bureau de tabac, d'excellents praticiens
du bois, la production rurale ne valait pas la production
urbaine. Certes, quand nous voyons à côté de notre fabri-
cation mécanique, les meubles du xvme siècle, nous aimons
(i) Il en est de même des tapisseries de Beauvais et même d'Aubusson. des plaques
de Sèvres, etc.
— 121 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
chez tous indistinctement ces légers défauts, ces hésitations,
ces repentirs, ces gaucheries d'outil qui dénoncent un tra-
vail fait de main d'artisan. Mais, il faut en convenir, tout
cela, c'est de la malfaçon, et si un peu de maladresse n'est
pas faite pour nous déplaire, pas trop n'en faut. On descen-
drait facilement jusqu'au meuble rustique, et du meuble
rustique on tomberait à la bûche.
On ne doit donc pas s'étonner a priori de la plus-value
singulière que prend un meuble signé d'un nom fameux.
Les maîtres-ébénistes avaient une marque qu'ils frappaient
à froid au fond des tiroirs, dans les dessous des meubles ou
sur le sommet des montants des commodes. Soulevez le
marbre et vous trouverez souvent leur nom, précédé des
initiales M. B. « maître-ébéniste ». C'est une garantie de
fabrication soignée, et un meuble signé : Riesener, N. Petit,
Carlin, P. Roussel, Migeon, Cressent, Leleu, ne
peut manquer d'être, sinon un chef-d'œuvre, du moins un
ouvrage d'excellente qualité. Mais il ne faut pas pousser
trop loin la superstition de la signature, pour les meubles
comme pour les tableaux. De ce qu'un bureau porte une
signature, le plus souvent parfaitement inconnue, il ne
s'ensuit pas qu'il vaille mieux qu'un modèle excellent qui
se présente tout à fait dépourvu d'estampille. Et puis,
il y a, comme nous le verrons tout à l'heure, les tours de
Scapin du truquage. Plus un meuble est faux, plus il
est signé.
Ce qui ne trompe pas un acheteur suffisamment exercé,
c'est l'élégance des formes. Avant tout, c'est à cette
première recommandation des yeux qu'il faut se fier pour
— 122 —
VALEUR DES MEUBLES
l'appréciation de la valeur marchande. Il y a, n'en doutez
pas, commode et commode, et un modèle élégant, élancé
de formes, dégagé sur des pieds élevés et bien cambrés,
réduit aux proportions d'un meuble de boudoir, vaut dix
fois un lourd modèle carré, d'énormes dimensions, et
presque sans pieds, même s'il est d'aussi bonne exécution.
Pour la même raison, la qualité des matériaux
employés donne un prix considérable à un meuble.
Jamais un bureau de dame, en bois indigène : hêtre, noyer,
poirier, cerisier, ne pourra rivaliser avec un modèle plaqué
de bois des îles, encore bien moins, avec un ouvrage de
marqueterie.
DEGRÉ DE RARETE
On pourrait donner aussi comme un élément de pre-
mier ordre dans la détermination du prix des objets d'ameu-
blement leur degré de rareté. On ne se contente pas aujour-
d'hui de rechercher des pièces isolées : tables, commodes,
consoles, bureaux ou sièges, et de les disperser dans un
appartement pour le plaisir des yeux. On veut réunir un
ensemble complet de l'époque : salon, chambre à coucher,
cabinet de travail ou salle à manger. Depuis la paire de
badines du foyer, jusqu'à l'écritoire du secrétaire à abattant,
il faut que tout soit ancien, et l'on paie fort cher, — quand
on les trouve, — des meubles que le collectionneur d'autre-
fois n'aurait jamais songé à rechercher, tels que des tables
de nuit ou des bidets. Un petit fauteuil à coiffer est plus
difficile à trouver qu'un simple fauteuil, une chaise-longue,
— 123 —
LES MEUBLES DU XVIII» SIÈCLE
qu'un canapé, un cartonnier qu'une commode, une ber-
gère qu'une chaise.
Puis, il faut tenir compte de la mode. Si la belle mar-
chandise se vend toujours son prix, il n'en est pas moins
vrai que le goût des collectionneurs subit des flux et des
reflux souvent inattendus, mais d'une sérieuse influence
sur les cours des meubles. Aujourd'hui, par exemple, les
modèles Renaissance ou Louis XIV sont moins recherchés
que les délicates ébénisteries Louis XVI. Qui aurait songé,
il y a quarante ans, à faire la chasse aux meubles Empire?
Il a fallu les pièces de Sardou et les livres de M. Frédéric
Masson pour nous faire trouver un charme à l'acajou de
Jacob Desmalter.
PROVENANCES CÉLÈBRES
Un dernier élément, et non le moindre, influe aussi sur
la cote de l'ameublement ancien. C'est la provenance. Une
pièce, qui provient d'une grande collection, acquiert par
cela même, indépendamment de ses qualités intrinsèques
de conservation, d'élégance, de richesse ou de rareté, une
plus-value considérable, faite bien plus de la notoriété
attachée au nom de l'amateur qu'au discernement qu'on
suppose avoir présidé à son choix. C'est ainsi que certains
meubles passent de cabinets en cabinets, de collections en
collections, acquérant chaque fois un titre de noblesse de
plus et un chevron d'enchère, à moins que, par des revi-
rements de fortune, qui ne sont pas sans exemple, un expert
plus avisé que ses confrères ne s'aperçoive que ce meuble,
— 124 —
VALEUR DES MEUBLES
devenu presque historique par sa glorieuse carrière de
surenchères, n'est qu'un faux-noble, un geai paré de
plumes de paon, et, d'un seul coup, la lumière étant faite,
le marteau du commissaire-priseur s'abat sur une dépré-
ciation de plusieurs beaux billets de mille.
Tout cela, il faut le savoir pour pouvoir mettre un
prix sur un meuble. Mais rien ne remplace l'éducation de
l'œil. Il faut observer le plus possible, regarder dans les
musées, chez les antiquaires, dans les collections parti-
culières, dans les expositions qui précèdent les ventes aux
enchères, et payer de sa personne et de sa bourse de nom-
breuses et coûteuses expériences. Quand vous aurez acquis
trop cher une pièce médiocre ou douteuse, soyez tranquille !
vous trouverez toujours un ami assez charitable pour vous
en prévenir. Si les loisirs vous manquent pour vous livrer
à cet apprentissage, n'hésitez pas. Remettez-vous-en à un
professionnel honnête, comme on en trouve plus souvent
qu'on ne pourrait croire. Vous paierez cher, mais vous en
aurez pour votre argent.
X
TRUQUAGE
Bien avant la crainte de payer trop cher, le collec-
tionneur met la terreur de se voir colloquer du moderne
pour de l'ancien. Autrement dit, sa bête noire, c'est le
truquage. Ils ont fait du chemin, messieurs les faussaires
depuis le jour où Paul Eudel, en créant le mot, dénonçait
avec un sérieux qui pourrait passer pour de la mystification
des ruses telles que les coups de bâton destinés à simuler
des chocs et à avilir un meuble, ou les coups de fusil à
charge de cendrée pour produire des trous de vers dans les
pseudo-vieux bahuts. L'aimable père du truquage avait
poussé l'enquête plus loin dans son second ouvrage de
Trucs et Truqueurs auquel nous ferons d'autant plus volon-
tiers appel que notre part de collaboration anonyme n'y fut
pas négligeable. Mais déjà ce tableau des contrefaçons
artistiques de 191 2 est dépassé. Il faudrait le reprendre
en entier avec de nouvelles couleurs. Nous nous conten-
terons d'une rapide esquisse.
RESTAURATIONS
Le truquage commence à la restauration et au com-
plément pour aboutir à la fabrication intégrale, en passant
par la surdécoration et l'assemblage. C'est une progression
descendante, un dosage savant où les éléments authen-
tiques tiennent de moins en moins de place, jusqu'à la
copie entièrement moderne.
— 126 —
TRUQUAGE
La restauration en soi ne mérite pas le nom de tru-
quage. Les meubles sont des objets d'usage. Il est nécessaire
qu'ils puissent remplir leur destination de siège, de bureau,
d'armoire, de secrétaire ou de lit. Nous admettons très bien
qu'on se refuse à refaire un nez cassé à un marbre grec,
mais si le temps ou les injures des hommes ont privé un
fauteuil d'un de ses accotoirs, une commode de sa tablette
de marbre, une armoire de sa corniche, il est tout naturel
de les remettre en possession de tous leurs membres avant
de les exposer en vente. Cependant, comme un meuble
complété vaut évidemment moins qu'un meuble intact
de conservation, il devrait être également naturel d'indiquer
à l'amateur le travail de restauration exécuté,
SURDÊCORATION
La surdécoration est moins innocente. L'opération con-
siste à faire d'un meuble ancien fort ordinaire, une pièce
de prix grâce à une toilette savante. Un fauteuil canné, par
exemple, perd sa garniture de rotin et devient un fauteuil
doré, garni de velours figuré. Le bois est ancien, la garni-
niture l'est également. Il n'en est pas moins vrai qu'en
payant fort cher un meuble de l'époque Louis XV, l'ama-
teur a droit à un ensemble authentique et non à un adroit
rhabillage. Qu'il passe donc un examen rigoureux, en se
souvenant des indications que nous avons données sur la
façon de garnir les sièges au xvme siècle. Qu'il voit si les
sangles de dessous sont anciennes, si le crin n'est pas végétal,
si les galons et les clous sont bien contemporains du bois.
— 127 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
La garniture est-elle de tapisserie? Qu'il passe la main négli-
gemment sur la surface. Il sentira des parties rugueuses,
celles qui sont neuves, d'autres souples, celles qui sont
intactes.
Plus grave encore la métamorphose de certains
meubles, exécutés en bois indigènes par de modestes menui-
siers de province — mais à la belle époque — et que l'on
revêt d'un précieux ajustement de bois de rapport, de mar-
queterie et de bronzes dorés. C'est la défroque de Peau
d'âne changée en robe couleur de soleil. Petites commodes,
bureaux de dames, tables de toilette, chiffonnières, sont
démontés avec soin. Toutes les parties apparentes vont à
un spécialiste qui exécute sur commande un placage en
satiné ou en bois de violette, avec, aux bons endroits, des
filets et des plates-bandes ou même des compositions de
marqueterie copiées sur les originaux du temps. L'ouvrage
parachevé, on remonte le meuble, et l'acheteur doit y
regarder de bien près pour découvrir un travail moderne
qui ne se révèle que par le « fini » de l'exécution, trop parfait
pour l'époque, et par les surfaces trop « lisses », tandis que
l'ancien placage se soulève presque toujours dans quelque
endroit.
Plaqué ou non, un truqueur qui se respecte ne pré-
sente pas un meuble en vente sans lui avoir rajouté une
riche parure de bronze : poignées, chutes, sabots, entrées
de serrure, moulés sur des chefs-d'œuvre anciens. Comment
les fondeurs se procurent-ils les modèles ? En copiant les
originaux des musées et des palais nationaux sur des
reproductions photographiques ou des dessins. Moins légi-
— 128 —
TRUQUAGE
timement en utilisant des empreintes à la cire, prises
sur des pièces anciennes qu'on leur a confiées, ou levées
subrepticement sur des meubles pendant la visite d'un
musée, en profitant du moment où le gardien a le dos
tourné. Certains marchands vont même jusqu'au délit en
escamotant les bronzes des meubles que des amateurs con-
fiants leur ont remis à réparer, et en les remplaçant par des
surmouiages. En 1909, quand le ministre de la marine,
alors Alfred Picard, estimant que la place du bureau de
Colbert était plutôt au Louvre qu'au ministère, le fit trans-
porter au musée et le remplaça par une copie, on s'aperçut,
paraît-il, que les bronzes du fameux meuble n'étaient que
des copies, et que les originaux avaient été volés sous le
second Empire par un réparateur dépourvu de scrupules.
Aimable surprise !
Les tribunaux ont condamné un trop ingénieux bron-
zier en vieux, du faubourg Saint- Antoine, Jean-Z., qui de
1912 à 1914, avait tranquillement cueilli sur les meubles
ou les cheminées de Compiègne, de Bagatelle, de Fontai-
nebleau, de Versailles, les appliques à sa convenance pour
les reproduire dans son atelier. Le comble de l'audace,
c'est qu'au cours d'une mésaventure judiciaire antérieure
le quidam avait eu l'aplomb de rapporter ses propres sur-
moulages, en persuadant les Conservateurs qu'il leur res-
tituait les originaux ! Allez donc après cela reconnaître
à première vue si une commode porte des bronzes anciens,
surtout si la dorure, faite au mercure, a subi la toilette
d'usage, une teinte de brunissage donnée avec un vernis à
l'alcool additionné de terre d'ombre, un frottement patient
— 129 —
LES MEUBLES DU XVIII» SIECLE
de toutes les aspérités, un semis discret de chiures de
mouches à la nicotine, ou un séjour prolongé dans la terre.
Le plus sûr, c'est de se reporter aux vis, aux filières, aux
tarauds, aux écrous. Mais une expertise de ce genre exige un
démontage complet.
Dernièrement, un amateur bien connu, le comte de N...,
eut l'idée de visiter le magasin d'un antiquaire de banlieue,
où un ami lui avait indiqué une belle commode Louis XV.
Il sonne à la grille d'un élégant pavillon voisin du bois de
Vincennes. Personne. Il resonne. Silence complet. Il entre,
il visite les salons garnis en meubles d'un luxe inouï de
beaux bronzes. C'est le château de la Belle-au-bois-dormant.
Ennuyé cependant de l'attente, et ne voulant pas rentrer à
Paris, sans avoir vu son marchand, de N..., descend au
jardin. En dépit de la saison, — avril épanouissait tous les
lilas d'alentour, — les plates-bandes ne contenaient aucune
fleur. Mais divisées en petits carrés, comme un jardin bota-
nique, elles s'hérissaient de minuscules étiquettes fichées
en terre. On y lisait : entrées de serrure, chutes, poignées,
appliques, clefs, sabots, guirlandes. C'est dans ce sol fertile
et gras que vieillissaient bronzes, cuivres et ferrures, en
attendant le moment d'être utilisés, après nettoyage et
astiquage partiels, sur les meubles du pavillon d'à côté.
TRANSFORMATIONS ET ASSEMBLAGES
Difficiles, également à dépister, pour un acheteur
novice, les transformations et assemblages d'usage courant
à Tïucopolis. D'une table de nuit Louis XV, avec ses pieds
— 130 —
TRUQUAGE
de biche, ses tablettes, ses panneaux ajourés, on fait,
firo fudor! une table à ouvrage de dame (i). D'une minus-
cule commode modèle, telle qu'en exécutaient les compa-
gnons menuisiers pour passer maîtres, on tire, en y ajoutant
quatre pieds, une chiffonnière aguichante. Un fauteuil
de commodité devient une bergère pimpante et parfumée,
qui ne garde aucun souvenir de sa carrière antérieure de
chaise-percée. Un secrétaire-armoire, de modèle trop ordi-
naire, est dépouillé de ses tiroirs, de ses compartiments, de
son abattant, et devient vitrine, grâce à deux panneaux
de verre rapportés.
Quant aux assemblages, c'est le triomphe du grand
comme du petit truqueur, qui emprunte sans scrupule aux
marchands de vin la méthode des coupages. Rien de plus
simple. Il suffit d'acheter un meuble ancien, un fauteuil
à médaillon par exemple, et en faire exécuter trois copies
aussi fidèles que possible. Ceci fait, on démonte le fauteuil
authentique et les trois copies, et l'on assemble quatre
meubles nouveaux en ayant soin de faire figurer dans
chacun d'eux une partie ancienne. L'un aura la moitié
du dossier et un accotoir, le second, le reste du dossier et
l'autre accotoir, le troisième, le siège et la ceinture, le
quatrième, les pieds. C'est un jeu d'enfant de raccorder
ensuite le bois neuf à la teinte du vieux, et si le client
manifeste quelques doutes sur les parties modernes, on
convient, avec une bonhommie parfaite, d'une légère
restauration.
(i) Voyez plutôt la charmante parisienne photographiée dans le n° 1G8 (19 17)
des Modes.
131
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Les plus malins habillent les bois d'une garniture
d'étoffe ancienne, ou leur font subir le maquillage d'usage :
vieilles sangles de lit, fixées à l'aide de gros clous rouilles
et à moitié arrachées; lambeaux pendants d'étoffes et de
galons, comme si l'on venait d'enlever l'anciennne garni-
ture; traces de peinture échappées à un lavage à la potasse.
Rien ne manque à la mise en scène. Une de ces plus ingé-
nieuses transformations consiste à faire un petit canapé
Louis XVI à deux places avec un fauteuil coupé en deux.
On réunit les moitiés par un milieu moderne, et l'on a ainsi,
avec un siège d'un prix modique, un meuble recherché
et haut coté.
LE TRUQUAGE INTEGRAL
Nous voici arrivés maintenant, d'étape en étape, à
la création intégrale d'un faux, au summum du genre,
à l'apogée du truquage et par cela même au plus difficile
d'exécution. Jadis, l'entreprise eût été désastreuse. Les
meubles anciens coûtaient moins cher que les neufs. Main-
tenant au prix où sont les chaises-longues et les bonheurs-
du-jour, il y a de la place pour un honnête — disons plutôt
pour un malhonnête — bénéfice entre le prix de vente au
client et le coût d'une imitation exécutée au faubourg
Saint-Antoine. Évidemment un amateur averti ne se laisse
pas toujours prendre à l'hameçon. Mais il y a plus d'ache-
teurs que de connaisseurs. Le marchand en profite. Sans
garantir précisément que la pièce est ancienne, il le laisse
entendre. Le modèle est séduisant. L'état de conservation
— 132 —
TRUQUAGE
parfait. M. Gogo se laisse tenter, et le meuble mis en place
dans son appartement, il découvre sous les coussins du
siège ou la tablette de marbre de la commode la marque
d'un ébéniste du XIIe arrondissement, inscrit au Bottin
de 1914.
Ne croyez pas d'ailleurs ce genre de truquage aussi
inoffensif qu'il en a l'air. Il y a des imitations de pacotille,
bonnes tout au plus pour attraper la clientèle des classes
laborieuses qui s'approvisionne au bazar. Mais on en
réussit de si parfaites qu'un expert éprouvé peut s'y
tromper et s'y trompe.
Quand on transporta au Garde-meuble, avant l'occu-
pation prussienne, un certain nombre des objets d'art du
château de Saint-Cloud, il s'y trouva un baromètre de
style Louis XVI, sculpté et doré, qui faisait pendant à un
remarquable cartel de Carlin. Le baromètre suivit le
cartel au Louvre, lors de l'installation des salles du mobilier,
en 1900, et c'est là que Firmin Raimbeaux, l'ancien écuyer
de l'impératrice, le reconnut pour un chef-d'œuvre de
Grohé, l'ébéniste de Napoléon III. Inutile de dire que
l'objet reprit le chemin du Garde-meuble. La fameuse
commode Louis XV, du baron de S..., le grand collection-
neur russe, n'eût pas même l'honneur d'un stage aussi
court dans notre grand musée national. Cette belle com-
mode mouvementée, en bois de rose satiné, ornée de
bronzes ciselés et dorés, qui avait coûté au baron dans
les 200.000 francs, ne trompa pas un instant l'œil avisé des
conservateurs. Elle repassa en vente avec les objets que le
Louvre n'avait pas jugé dignes de son choix et atteignit
— 133 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
péniblement 7.000 francs. Supputer la quantité de ces
brebis galeuses qui ont pu se glisser dans les grandes
collections, et repasseront dans dix ans, dans vingt ans,
au feu des enchères ! Le temps aura authentifié le faux,
et les témoins qui pourraient parler seront morts depuis
longtemps. Seuls les très vieux collectionneurs à la
tête branlante, pourront répondre comme l'octogénaire
Lassouche à qui l'on demandait si une chiffonnière de sa
boutique était ancienne: «Je crois bien ! je l'ai vue neuve
dans mon enfance ! »
Ne soyons pas surpris du succès de ces truquages
di primo cartello. Quoiqu'on puisse dire et écrire, il existe
encore des praticiens capables d'exécuter les ouvrages les
plus délicats du xvme siècle. Ils les exécutent même trop
bien, et c'est un peu ce qui doit guider un expert quand
il se trouve en face d'une pièce douteuse.
Dans le travail ancien, on trouve des traces d'outil,
des hésitations, de légers défauts, qui sont, nous en con-
venons volontiers, des malfaçons, mais qui donnent une
saveur toute particulière à l'ouvrage. Un copiste veut aussi
trop donner l'impression de l'époque. Il est toujours tenté,
quand il reproduit un modèle, d'exagérer les caractères
du style et de faire du Louis XV plus Louis XV que
l'original. Il accentuera les courbes, multipliera les rocailles
et les feuillages, amincira les pieds déjà frêles, poussera à
l'excès les formes bombées, comme l'ont fait, à l'époque
du rococo allemand les maladroits continuateurs de
Meissonnier, de Stlodtz ou d'Oppenord.
134
TRUQUAGE
TOURS DE PASSE -PASSE
Toutes ces remarques peuvent mettre sur la voie d'un
truquage, mais avec des bronzes moulés sur les originaux,
ciselés et dorés au mercure, allez donc reconnaître la mys-
tification si vous ne pouvez vous livrer qu'à un examen
superficiel, dans une boutique encombrée et mal éclairée?
D'ailleurs, certains aigrefins ont trouvé un procédé qui
défie toute concurrence. Ils présentent au client un meuble
ancien irréprochable, et, la vente faite, ils lui glissent une
copie à la place de l'original. C'est ainsi que deux chevaliers
d'industrie, compatriotes de Tartarin, disposant d'une
superbe table Louis XV authentique, louaient un vieux
château où ils déposaient le meuble avec une dame
d'aspect vénérable destinée à figurer la châtelaine. Puis ils
cherchaient la dupe, qu'un rabatteur se chargeait d'amener
au manoir. On lui vendait le meuble aussi cher que possible
(la première demande était de 50.000 francs) et pendant le
déjeuner, on le remplaçait par une reproduction exécutée
par un industriel toulousain. Les vins étaient capiteux,
les convives entraînants, la victime emportait la table sans
nouvel examen, et le tour était joué.
Cette comédie, dont le parquet de Cahors interrompit
les fructueuses représentations en arrêtant les principaux
acteurs, se reproduit sous cent formes diverses. Tantôt
c'est un concierge qui laisse voir négligemment dans sa loge
une commode Louis XVI en marqueterie, — qui songerait
à soupçonner un concierge ! — tantôt, c'est la veuve d'un
i35
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
employé de ministère qui a conservé en héritage de ses
parents un secrétaire à cylindre qu'elle vous invite à venir
visiter à domicile.
Examinez donc de très près, les meubles dont l'état
de conservation vous surprend. Reportez-vous aux endroits
qui doivent présenter des traces d'usure, aux entrées de
serrure, aux tiroirs. Retournez les sièges pour vérifier si
le dessous des pieds est suffisamment poli par l'usage.
Faites jouer les portes, soulevez les tablettes, inspectez
surtout les bâtis. Nos pères ne donnaient de fini qu'aux
menuiseries apparentes. Ils employaient des bois de rebut
pour les dessous, les derrières, les intérieurs, tout ce
qui ne se voit pas. Nos ébénistes contemporains soignent
mieux leurs dessous, et nous pouvons en tirer une utile
indication. Mais nos truqueurs ont des parades pour tous
les coups de pointe. Ils achètent des carcasses de meubles
sans valeur, des armoires de campagne, de vieilles
commodes branlantes, et utilisent ces matériaux anciens
pour toutes les parties apparentes de leurs bâtis, les fonds,
les tiroirs, les tablettes. Ils vont même plus loin et ima-
ginent des maquillages tels que celui qui réussit, il y a
trente ans, à tromper un des plus fameux antiquaires
parisiens. On lui fit acheter une admirable table dorée et
sculptée aux armes du duc de Richelieu, dont tous les
intérieurs, qui paraissaient en bois plein et vieux, n'étaient
que des placages. On avait refendu des vieux bois en
lamelles assez minces, et on les avait appliqués sur le bâti
neuf, en présentant à la vue les surfaces jadis exposées à
l'air. Après cela, il n'y a qu'à tirer l'échelle.
— 136 —
TRUQUAGE
EXPERTISE PREALABLE
Arrêtons-nous. Un plus long exposé des ruses des
truqueurs ne saurait beaucoup instruire les acheteurs,
tandis que les contrefacteurs novices y puiseraient peut-être
leurs premières armes de combat. Ce qu'on attend surtout
de nous, c'est un moyen de se garantir de cette lèpre de
la sophistication.
Le premier remède, nous ne saurions trop le répéter,
c'est de se faire soi-même son éducation en regardant, en
marchandant, en achetant, en revendant, bref en payant
de sa personne et de sa bourse. Il faut savoir risquer, et
même consentir à se laisser tromper. L'expérience seule ins-
truit. Quand on a été dupé une fois, on ouvre mieux les yeux
à la seconde affaire. Tous les manuels du monde ne rem-
placent pas les leçons vivantes. Si après plusieurs mésa-
ventures cuisantes vous ne vous apercevez pas que vous
ayez progressé dans la voie de la clairvoyance, n'hésitez
pas. Faites expertiser les meubles que vous voulez acheter.
Bien qu'aujourd'hui tous les marchands soient des experts
et tous les experts des marchands, on rencontre encore
dans chaque spécialité des priseurs érudits, avisés, très
capables de séparer l'ivraie du bon grain. Ne regrettez pas
de leur payer une honnête commission : vous y trouverez
encore votre compte.
LE TRUQUAGE ET LA LOI
Si malgré toutes les précautions dont vous vous serez
entouré, si vous vous apercevez que vous êtes dupe d'une
— 137 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
audacieuse mystification, et que sans crainte d'ébruiter
votre mésaventure, vous traîniez votre vendeur devant les
tribunaux, qu'avez-vous à espérer de ce recours à la loi?
Ici encore il y a des espèces, comme disait Bridoison.
La tromperie en matière de meubles anciens échappe à la
loi de 1895, qui punit d'emprisonnement et d'amende,
sans préjudice de dommages et intérêts, « ceux qui auront
apposé ou fait apparaître frauduleusement un nom usurpé
sur une œuvre de peinture, de sculpture, de gravure et de
musique ». Un faussaire qui signe un dessin de Steinlen,
de dix louis, peut être condamné à deux ans de prison. La
loi néglige l'aigrefin qui appose sur une commode de
deux cents louis la marque de Riesener.
En réalité, les truquages de meubles ne tombent que
sous les articles du Code visant l'escroquerie, bien difficile
à prouver dans la plupart des cas, et sous l'article 423,
tromperie sur la marchandise vendue, le plus souvent invo-
qué par les plaignants. Il y a aussi l'article 1109 qui annule
toute vente où le consentement du vendeur a été donné par
erreur, extorqué par violence ou surpris par dol, et l'article
1641 sur les vices rédhibitoires.
Disons-le bien vite, même avec l'appui des lois, la
lutte n'est pas égale entre le vendeur et l'amateur. Les
marchés dans le commerce des objets d'art se font géné-
ralement au comptant ou par chèque à vue. Lorsque vous
vous apercevez de la fourberie, le marchand a votre argent
et vous son meuble de pacotille. Il n'est pas aisé d'opérer
l'échange.
138
TRUQUAGE
IMPORTANCE DU REÇU
La première difficulté consiste à prouver que le meuble
contesté est bien celui que le marchand vous a vendu, et
vous ne pouvez l'établir que par témoin ou par reçu en règle.
Or, s'il est à peu près impossible, sur la description la plus
minutieuse d'un catalogue de vente, de bien se représenter
un meuble, à plus forte raison les termes très généraux
d'une facture « commode en bois de rapport de l'époque
Louis XVI, petit bureau de dame plaqué de bois de rose,
fauteuil Louis XV, en bois doré, avec sa garniture de tapisse-
rie », ne constituent pas des signalements permettant
d'identifier ces objets d'art. Mais même si le vendeur ne
conteste pas l'identité et ne vient pas vous dire : « Vous me
présentez une commode Louis XVI, il ne s'ensuit pas
qu'il s'agisse de ma commode Louis XVI », il faut établir
que la vente a été faite avec garantie. Cette preuve ne peut
également se fournir que par témoin et par reçu en règle.
La première condition ne se rencontrant presque jamais,
peut-on compter sur la seconde? Oui, si vous savez ne
pas vous en tenir aux formules ambiguës affectionnées par
les marchands qui se gardent bien de mettre sur leurs fac-
tures « sans garantie d'aucune sorte », mais qui savent
trouver des termes suffisamment vagues pour ne pas les
engager vis-à-vis de la loi, tout en n'effarouchant pas le
client. Prenez donc garde aux qualificatifs, exigez des pré-
cisions et rappelez-vous que « style Louis XVI » équivaut
à dire « copie moderne », que « Louis XVI » tout court, prête
au doute, et que seulement « époque Louis XVI » implique
l'authenticité de date.
— i39 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
ACTION JUDICIAIRE
Entrons dans l'action. Deux cas peuvent se présenter
quand vous vous apercevez de la fraude. Le meuble a été
acheté à crédit ou payé comptant. Dans le premier cas,
tout à fait contraire aux usages du commerce des objets
d'art, — à Paris, du moins, — vous n'avez qu'à refuser
tout paiement et à faire signifier au vendeur, par exploit
d'huissier, à avoir à reprendre sa marchandise. S'il refuse,
ce sera à lui de vous actionner pour refus de paiement.
Vous gagnerez aisément le procès, et même avec dommages
et intérêts, en établissant devant le tribunal les cas de
nullité de la vente.
Si le meuble est payé, comme le cas se présente presque
toujours, c'est à l'acheteur à entamer l'action. Assurez- vous
d'abord que vous êtes encore dans les délais légaux et que
le délit ne tombe pas sous le coup de la prescription, —
trois ans pour les faits d'escroquerie. — Assurez-vous aussi
que votre vendeur se refuse à toute tentative de résolution
du contrat par voie amiable, jugement d'expert, par
exemple. Assurez-vous surtout qu'il est solvable, car c'est
une action civile que vous allez intenter. Une plainte en
escroquerie, à moins d'être entourée de circonstances parti-
culières aggravantes, comme celles de l'affaire de Cahors,
n'a guère chance d'être suivie par le parquet. Quatre-vingt-
dix-neuf fois sur cent, le vendeur ne peut être considéré
que comme détenteur — de bonne foi, afhrme-t-il — et
non comme auteur du faux. Il faut renoncer au doux espoir
de voir le truqueur sur la paille humide des cachots, et se
— 140 —
TRUQUAGE
contenter de lui faire rendre gorge en faisant prononcer
l'annulation de la vente.
Ce n'est pas tout. Comme le tribunal nommera des
experts qui se prononceront sur l'objet du litige, ayez dix
certitudes pour une, avant de vous lancer dans le maquis
d'une procédure coûteuse et interminable. Il faut pouvoir
prouver l'erreur, le dol ou, tout au moins, les vices rédhi-
bitoires graves. C'est le seul moyen d'arriver à une réso-
lution du marché.
L'erreur ne peut, bien entendu, porter sur des qualités
matérielles, c'est-à-dire pour une commode d'être en bois,
d'avoir des tiroirs, un dessus de marbre, des garnitures de
bronze. Les qualités substantielles visées par la loi sont la
garantie d'époque et d'authenticité qui ont déterminé
l'achat. Le reçu servira de base d'appréciation, et même si
les termes ne garantissent pas formellement ces deux con-
ditions, le tribunal ne considérera pas toujours le vendeur
comme dégagé de toute responsabilité, si le prix de vente
présente un écart considérable avec celui d'un objet simi-
laire n'ayant que sa valeur intrinsèque. La qualité d'expert,
prise par le marchand, peut aussi influer sur la décision
des juges.
Le dol ne provient pas seulement de l'erreur subs-
tantielle. Il peut aussi résulter de certaines circonstances
qui ont amené l'achat, ou tout au moins notablement grossi
le prix consenti. Par exemple le fait d'avoir présenté le
meuble dans un château de province, loin de Paris, dans
un cadre et une mise en scène pouvant faire croire à une
œuvre inconnue sur le marché, tandis qu'elle aurait couru
141
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
toutes les boutiques du quai sans trouver amateur. Par
exemple, aussi, le fait de vendre un meuble après en avoir
tiré cinq ou six copies qui lui enlèvent sa qualité de pièce
unique et originale.
Quant aux vices cachés, qui n'entraînent pas en prin-
cipe la résolution du contrat mais tout au moins une
notable diminution du prix de vente, ils sont en général
plus faciles à prouver. Compléments, surdécorations,
restaurations graves, sont des vices cachés, visés par la loi.
Vices cachés, également, les fausses attributions de prove-
nance et d'origine, une table ayant appartenu à Marie-
Antoinette, un secrétaire ayant figuré à la vente du
baron Double. L'appréciation du tribunal variera avec les
connaissances de l'acheteur. Un amateur connu, un expert
juré, auront peu de chances d'obtenir réparation de défauts
qu'un homme du métier doit savoir découvrir.
Tout ce que nous venons de dire s'applique aux ventes
publiques, sauf le cas des ventes judiciaires qui sont tou-
jours sans garantie. Les réserves imprimées en tête des
catalogues portant qu'aucune réclamation ne sera admise
après la vente n'ont aucune force judiciaire. L'acheteur
a donc les mêmes recours que dans une vente à l'amiable,
il bénéficie même d'une garantie de plus, celle du commis-
saire-priseur ou de l'officier ministériel chargé de la vente.
Mais ceux-ci ne peuvent être actionnés que lorsque le
vendeur est inconnu, insolvable ou disparu.
XI
ENTRETIEN ET PETITES RÉPARATIONS
En général, rien n'est plus délicat que la réparation
des meubles anciens. Seul un professionnel habile peut se
livrer à cette périlleuse opération, surtout si elle exige un
démontage de l'ouvrage. Mais il y a des menues réparations
et des nettoyages qu'un amateur adroit et patient peut
parfaitement exécuter lui-même avec un peu de pratique,
surtout s'il exerce son talent sur des meubles d'une valeur
modique. Souvent même, il arrivera, dans des opérations
où le temps et la patience sont les principaux facteurs, à de
meilleurs résultats qu'un professionnel, obligé de faire vite
pour économiser la main-d'œuvre.
Nous croyons donc utile de donner en appendice de
notre ouvrage quelques recettes faciles à mettre en pratique,
dont les amateurs pourront faire leur profit.
SOINS A DONNER AUX MEUBLES
Le premier soin pour l'entretien des meubles, c'est de
les mettre bien d'aplomb en les installant à leur place
définitive. S'ils ne sont pas calés, et placés bien horizon-
talement, ils risquent de se déformer.
Il faut choisir pour les meubles de valeur un empla-
cement approprié, à l'abri de l'humidité comme des rayons
du soleil. L'humidité est le plus grand ennemi des objets
d'ameublement, particulièrement s'ils sont plaqués ou
marquetés. Le plus sûr, c'est de ne jamais les adosser com-
i43
LES MEUBLES DU XV III* SIÈCLE
plètement au mur et de laisser un intervalle où l'air puisse
circuler. Quant à l'exposition au soleil, surtout en été et
dans un climat méridional, elle exerce une action délétère
sur les nuances fragiles des bois des îles, aussi bien que sur
les couleurs des étoffes. On dit que le soleil les « mange ».
Il faut éviter pour les meubles anciens de se servir de
l'encaustique ordinaire que les ménagères emploient pour
tous les genres de meubles, qu'ils soient en chêne, en acajou
ou en palissandre. Pour rendre aux bois anciens leur
brillant, le point important c'est d'user de patience et
surtout d' « huile de bras », comme on dit vulgairement.
Voici une façon de procéder : Prenez un morceau de
flanelle douce, roulez-le en boule ou en tampon, et enve-
loppez-le d'un morceau de toile usagée, bien tendue autour
du tampon. Laissez tomber sur celui-ci deux gouttes
d'huile d'amande et deux gouttes d'esprit de vin et frottez
la surface à polir en ayant soin de toujours décrire des
sortes de petits cercles jusqu'à ce que le polissage soit
suffisant. Ne jamais attaquer qu'une petite surface à la fois,
et n'employer que de la toile très propre pour l'opération
(Chaplet). On peut aussi étendre avec un chiffon doux,
un mélange d'essence de térébenthine avec deux fois son
poids d'huile d'olive. On opère comme précédemment.
Pour enlever les taches d'eau sur le vernis des meubles,
on verse un peu d'huile d'olive dans un récipient et on y
râpe un peu de cire blanche. On chauffe jusqu'à faire fondre
la cire, et on passe un peu de l'enduit sur les taches. Pour
finir on frotte avec un linge de toile jusqu'à rendre au
vernis le brillant primitif.
144
ENTRETIEN ET PETITES RÉPARATIONS
S'il s'agit d'une petite tache rebelle, on peut employer
la composition suivante : Cire râpée, ioo gi\, savon blanc,
15 gr. que l'on mélange en les faisant fondre au bain-marie.
On y verse, loin du feu, un verre à bordeaux d'essence de
térébenthine que l'on a fait chauffer dans un récipient
entouré d'eau bouillante. On laisse refroidir et on applique
sur les taches, après les avoir préalablement lavées avec un
morceau de flanelle trempé dans de la bière chaude. Frottez
et faites reluire (de Savigny).
Si l'on veut boucher une fente dans le bois d'un meuble,
on emploie de la cire à parquet où l'on introduit, en la
faisant fondre, de la litharge et de l'ocre rouge, suffisamment
dosées pour obtenir la teinte du bois à réparer. On malaxe et
l'on fait des bâtons que l'on emploie comme de la cire à
cacheter en les faisant fondre à la flamme. On peut aussi
mélanger de la brique en poudre avec 8 % de litharge
tamisée. On malaxe avec de l'huile de lin en quantité
suffisante pour rendre la masse pâteuse. Les trous sont
bouchés avec la préparation (Chaplet).
Les bois anciens sont souvent criblés de trous minus-
cules qu'on dirait percés à la vrille. On dit vulgairement
qu'ils sont mangés des vers. En réalité, ce ravage est l'œuvre
des larves d'un genre de coléoptères nommés « vrillettes ».
Quand les trous sont anciens et que l'insecte les a aban-
donnés, il suffit de les boucher avec un peu d'encaustique.
Mais quand la larve est en travail — ce qui se reconnaît à la
poussière qu'il rejette de son trou, — il est indispensable de
le détruire. On peut y arriver en faisant pénétrer dans le
bois, à l'aide d'un pinceau, de l'essence minérale, de la
— 145 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
benzine ou du pétrole, mais le procédé le plus sûr consiste à
employer la liqueur de Van Swieten, achetée chez un phar-
macien, ou préparée en faisant dissoudre i gr. de bichlo-
rure de mercure dans un mélange de ioo gr. d'alcool et
900 gr. d'eau. On introduit dans l'orifice d'une poire en
caoutchouc (de 25 à 30 gr. de capacité) un petit tube de
verre effilé par le bout, mais suffisamment solide. Un tube
de thermomètre est tout à fait propre à cet office. On
emplit la poire de liquide par aspiration, on introduit la
pointe de verre dans un trou de vrillette et on presse. La
poussière et l'eau sortent aussitôt. On seringue successi-
vement chaque trou jusqu'à ce qu'il ne sorte plus de
poussière.
PEINTURE, DORURE ET LAQUE
Rafraîchir ou « aviver » un meuble peint ou vernis, c'est
lui enlever la malpropreté occasionnée soit par le dépôt
d'ordures qu'y font les insectes et les mouches, soit par la
crasse de la poussière et lui rendre sa première propreté.
On emploie une eau de lessive, très forte, faite de potasse
et de cendres gravelées (lie de vin calcinée) :
Eau 6 kg
Potasse I-500
Cendres gravelées , . 0.500
Quand on veut seulement «décrasser», — et c'est le cas
le plus ordinaire, — on se sert de cette lessive en l'étendant
— 146 —
ENTRETIEN ET PETITES RÉPARATIONS
d'eau (deux décilitres dans un litre d'eau). Trois ou quatre
minutes après que cette lessive est étendue, il faut laver à
grande eau. Si on la laissait séjourner, elle corroderait
couleurs et vernis. Quand tout est sec, on donne une ou
deux couches de vernis.
Si la peinture est enlevée soit par un éclat de bois, soit
par l'action du feu ou de quelque corrosif, il faut la « rac-
corder », c'est-à-dire la remettre au ton de l'ancienne
teinte. Cette opération demande beaucoup d'habileté pour
que la couleur nouvelle s'accorde parfaitement avec l'an-
cienne et ne change plus. Il faut tenir la retouche un
peu plus claire et mettre moins d'huile ou moins de colle.
Lorsqu'on veut détruire une couleur pour en substi-
tuer une autre, ou lorsque la peinture est trop endommagée
pour pouvoir être réparée, le plus sûr est de tout enlever
et de «lessiver» les vernis, les couleurs, les blancs d'apprêt, les
encollages, les teintes dures et les impressions. On imbibe
le bois de potasse, à plusieurs reprises, pour qu'elle pénètre
jusqu'au tuf, on lessive et on lave, on dégorge les moulures
et les sculptures avec les fers à réparer. Le bois redevient
comme s'il n'avait jamais été ni peint ni verni. Quand il est
bien sec on peut le repeindre en suivant les procédés que
nous avons indiqués.
L'or ne s'altérant ni par l'air ni par l'humidité, ni par
aucune des exhalaisons répandues dans l'atmosphère, la
dorure d'un meuble ne peut être salie que par l'adhésion
de substances étrangères. Il ne s'agit donc, lorsqu'on veut
le faire reparaître sur un meuble que de nettoyer les parties
sales et malpropres qui le ternissent et de lui rendre son
— 147 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
premier lustre. Mais il n'existe naturellement aucun
procédé pour faire reparaître l'or aux endroits où il est
enlevé. Bien plus, un lessivage imprudent risque d'aggraver
le mal au lieu d'y porter remède en enlevant de nouvelles
parcelles d'or ou en détrempant l'assiette.
Les réparations dont les vieilles dorures sont suscep-
tibles se bornent donc au « nettoyage » et aux « reprises ».
Les lessives alcalines doivent être employées avec
la plus grande réserve, particulièrement pour les dorures
à la détrempe. L'alcool rectifié suffit le plus souvent au
nettoyage. Un procédé sans danger consiste à employer
simplement de la mousse de savon, à éponger vivement à
l'eau claire et à sécher avec un linge fin et chaud pour
éviter de détremper l'assiette.
Autre recette : mélanger six blancs d'œufs dans un bol
et y incorporer 30 gr. d'eau de Javel, sans faire mousser les
blancs. Une couche du mélange appliquée au blaireau fera
disparaître taches et noircissures. Rincer deux ou trois fois
à l'eau pure et laisser sécher (de Savigny).
On lessive plus aisément l'or à l'huile et on le revernit
avec un vernis à l'alcool à or sur lequel on couche du
vernis gras.
Quant aux reprises, elles se font avec les procédés que
nous avons indiqués à propos de la dorure. Si l'assiette est
intacte, on se contente de remettre des parcelles d'or où il
en manque et l'on vernit. Si le dommage est plus grave, on
refait l'assiette en ayant soin de la polir pour l'égaliser avec
les parties intactes et on applique la feuille.
Pour raccommoder les laques, si la feuille d'or ou
— 148 —
ENTRETIEN ET PETITES RÉPARATIONS
d'argent est seule enlevée, on couche à l'endroit endom-
magé un mordant fait au vernis à la gomme-laque et on
applique par-dessus la feuille d'or ou d'argent. Quand elle
est bien sèche, on brunit.
Si l'ouvrage est emporté jusqu'au bois, il faut boucher
le trou avec un mastic composé de blanc délayé au vernis
ou à la colle de peau (le premier vaut mieux). Le trou
rempli, on polit pour égaliser au reste de la surface et on y
met le fond noir, or ou aventurine, en ayant soin de bien
accorder les retouches avec les parties anciennes. On couche
le mordant, on applique l'or, on polit et on brunit.
Il en est de même pour les laques en relief. Si l'or
seul est emporté, on y met une couche de mordant et on
le rétablit. Si le relief est lui-même enlevé, on ajoute une
nouvelle pâte qu'on raccorde avec l'ancien décor, puis on y
applique le mordant et l'or.
NETTOYAGE DES CUIVRES ET DES BRONZES
Pour nettoyer les cuivres ciselés, il faut éviter d'em-
ployer les mixtures à base de tripoli, les tailles et les parties
creuses se rempliraient de poudre très difficile à enlever. On
obtient de bons résultats en frottant avec une brosse
imprégnée d'une solution concentrée d'acide citrique, ou
tout simplement avec une moitié de citron. On rince à l'eau
tiède, puis on sèche avec un linge. L'important est de faire
pénétrer la brosse dans toutes les tailles.
Quant aux cuivres et aux bronzes dorés, on doit soigneu-
sement écarter toutes mixtures acides ou toutes poudres
— 149 —
LES MEUBLES DU XVI II* SIÈCLE
érosives, capables d'attaquer la couche d'or. L'eau de
savon tiède, légèrement alcalinisée par un peu d'ammo-
niaque et appliquée avec une brosse douce, donne un bon
nettoyage à condition de rincer finalement à l'eau claire et
de sécher au linge fin.
Un autre procédé plus efficace consiste dans l'emploi,
sur les surfaces à décrasser, de blanc d'Espagne délayé à
l'eau, ou mieux à l'alcool. A. Chaplet conseille l'application
au pinceau de la mixture suivante :
Carbonate sodique cristallisé 5 gr.
Blanc d'Espagne 15 —
Alcool à 850 50 —
Eau ■ . 100 —
On laisse sécher naturellement, puis on fait disparaître
le blanc à l'aide d'une brosse douce et bien sèche, en ayant
soin de pénétrer dans tous les détails de l'ornementation.
On frotte pour finir à la peau de daim.
REPARATION ET NETTOYAGE DES MARBRES
Pour nettoyer les marbres des commodes, consoles,
secrétaires, guéridons, tables de nuit, il faut écarter soi-
gneusement les liquides acides qui agissent rapidement,
mais au détriment du marbre superficiellement attaqué.
On lave avec une éponge imprégnée d'alcool, d'essence ou
de benzine, ou l'on frotte tout simplement avec une brosse
douce imprégnée d'eau de savon. Mais le meilleur procédé,
comme pour les bronzes, consiste à appliquer sur les marbres
— 150 ~
ENTRETIEN ET PETITES RÉPARATIONS
à nettoyer une couche épaisse de pâte que l'on laisse sécher
et que Ton enlève ensuite avec la brosse et le chiffon.
Voici trois formules empruntées à A . Chaplet :
i. — Faire dissoudre 2 kg. de carbonate de soude
anhydre ou lessive du commerce pour blanchissage dans
un litre d'eau, ajouter du blanc d'Espagne pour avoir une
bouillie épaisse.
2. — Faire fondre 50 gr. de savon dans un litre d'eau,
ajouter à froid 50 gr. d'ammoniaque, puis incorporer de la
terre à foulon jusqu'à consistance crémeuse.
3. — Broyer finement dans l'eau 50 gr. de chlorure
de chaux et amener ensuite le volume à un litre. Ajouter
en remuant autant de blanc d'Espagne qu'il en faut pour
obtenir une consistance convenable.
Pour recoller un marbre cassé on emploie différents
ciments. En voici deux exemples :
1. — Faire dissoudre 2 gr. de sulfate d'alumine dans
20 cm3 d'eau et l'incorporer dans 250 gr. de gomme arabique
fondue un peu épaisse. Former une pâte avec deux parties
d'albâtre et une solution de borax. Laisser sécher plusieurs
jours.
2. — Prendre chlorure de zinc, 100 gr., et y faire
dissoudre borax 3 gr. Puis avec ce liquide et de l'oxyde de
zinc en quantité suffisante, préparer une pâte de bonne
consistance appliquée aussitôt préparation.
Si la cassure, après séchage, reste apparente, on la
151
LES MEUBLES DU XVIII» SIÈCLE
masquera avec une couleur à la teinte du marbre. Si le
marbre est cassé en plusieurs morceaux, il ne faut pas
chercher à les recoller tous du même coup, mais procéder
successivement, et ne passer à un nouveau raccord que
lorsque le précédent est bien sec.
Pour boucher des trous, des crevasses et même rem-
placer de petits éclats aux marbres colorés, on prend de la
gomme-laque brune en écailles que l'on ramollit à la
chaleur du gaz dans un plat de fer et sans la brûler. Quand
elle est bien fondue, on la mélange avec une spatule en
laiton, en y ajoutant pour donner la nuance voulue des
couleurs en poudre qu'utilisent les peintres en bâtiments.
L'addition d'un peu de potée d'étain durcira le ciment
ainsi préparé, et en même temps éclaircira sa nuance. On
verse le mélange sur une plaque de marbre, puis on découpe
les lames qu'on roule en forme de crayons. C'est avec ces
crayons que l'on remplira les cavités et les fractures, soit
en chauffant le marbre à l'endroit utile pour que la laque
devienne plastique et s'applique dans la dénivellation, soit
en chauffant l'extrémité de la gomme-laque dans la flamme
d'une lampe à alcool et en faisant tomber la goutte fondue
dans la crevasse. On trouve d'ailleurs des bâtons tout
préparés et variés de nuance dans le commerce.
TAPISSERIES DE SIEGES
La réparation des tapisseries est une opération très
délicate qui ne peut se faire que par des professionnels. On
152
ENTRETIEN ET PETITES RÉPARATIONS
appelle « rentraiture» la reconstitution des morceaux détruits
ou lacérés. Il peut se faire que la tapisserie soit trop vieille
et trop usée pour mériter les frais d'une réparation com-
plète. On peut alors essayer de raviver les tons avec des
couleurs liquides toutes préparées que l'on trouve dans le
commerce. Voici des formules qui remontent à un tapissier
d'Aubusson, de 1773, et rentrent par conséquent dans notre
sujet. Elles ont certainement l'avantage de ne pas brûler
les laines :
« Premièrement, pour l'eau rouge : Pour quatre bou-
teilles, demi-livre de bois de Brézil, avec un quart d'alun
de Rome et un quart de garance. Voilà pour les rouges.
« Pour les bleus : Une bouteille, on met une once
d'indigo avec deux onces d'alun; cuire séparément; on
délie avec l'indigo. Avec de l'eau jaune, faite d'alun de
genêt e, on fait de la couleur pour les verts, ou verts de choux.
« Pour les violets, on met de l'eau rouge avec de l'eau
bleue. Sur une écuelle de rouge, on met un verre de tein-
ture bleue.
« Pour les gris de lin, il faut prendre de l'eau d'alun
faite avec de l'eau noire sans pelure de vergne (aune).
« Pour la couleur à' aurore ou orange, on mettra sur
une écuelle d'eau rouge un gobelet d'eau jaune, faite avec de
l'alun de Rome et de la garance. Pour faire six bouteilles
d'eau jaune, l'on met en tout un quart de garance.
« Pour la couleur des chairs, vous prenez deux dés
d'eau rouge sur un plein gobelet d'eau d'alun. Pour donner
la rougeur aux joues, l'on met trois pleins dés.
« Pour les sourcils, de l'eau de suie de cheminée avec
- 153 -
L'AMATEUR DE MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
de l'eau de pelure de noix verte, avec une pince d'eau rouge
ou un peu de garance bouillies tout ensemble.
« Pour les verts tannés, se servir d'eau de suie avec de
la pelure de noix verte et de l'eau jaune.
« Pour la couleur bronze, on met sur la même eau un
peu d'eau rouge. » (Curiosité universelle, 31 mars 1890,).
__...._
ES: OFFRES SEDUISANTES
DEUXIÈME PARTIE
ÉTUDE GRAPHIQUE DES MEUBLES
DU XVIIIe SIÈCLE
DEUXIEME PARTIE
ÉTUDE GRAPHIQUE DES MEUBLES
DU XVIIF SIÈCLE
AVERTISSEMENT
Dans le but de rendre cette suite de planches aussi
facile à consulter que possible, et en leur conservant leur
caractère documentaire, il nous a paru logique de débuter
par une analyse des éléments caractéristiques du meuble
du xvme siècle : pieds, montants, frises, moulures, etc., et
de suivre l'évolution morphologique de chacun d'eux.
Le lecteur aura ainsi devant les yeux quelques tableaux
simples et clairs d'étude comparée pour chacune des par-
ties constitutives des meubles illustrés au xvine siècle par
les grands ébénistes.
Partant de cette base indispensable de connaissances,
il pourra ensuite aborder sans difficulté la suite des docu-
ments empruntés aux recueils de l'époque (Roubo,
Lalonde, etc.) montrant l'exécution de tous ces types de
meubles.
Pour compléter ces renseignements, plaçant les meu-
bles dans leur cadre historique, nous avons cru opportun
de publier également, en les répartissant dans le corps
de l'ouvrage, quelques estampes reproduisant des intérieurs
du temps.
— 157 —
A. - ELEMENTS CARACTERISTIQUES
DES MEUBLES DU XVIIIe SIÈCLE
l'Il-.DS
o o o
H. CLOUZOT, Dir.
i. Pied de Sièges Louis XIV.
2-3. Régem E. - 4-6. Louis XV. - 7"12- LouIS
— 160 —
Pl
15
H
15
16
1/
la
19
£2
A/arc BORDRY, Délin.
13- Ceinture de Sièges Louis XIV. - i4. Régence. - 15-1
18-22. Louis XVI.
- 161 —
5-17. Louis XV.
DOSSIERS
PL. II
30-36. Dossiers de Sièges Louis XVI.
163 -
PLANS DE
37-43. Plans de Sièges Louis XV.
164 —
IÈGES
Pl. III
50
44-50. Plans de Sièges Louis XVI.
165
PLANS hl
51. Paphose. - f,2. Canapé. -- 53. Banquette. — 54. Confident.
166 —
GRANDS SIÈGES
Pl. IV
D
SS
^
56
S/
58
0=r
o
^
55. Marquise. — 56. Ottomane. — 57. Veilleuse. — 58. Sopha.
167
PIEDS DE TABLEl
59-60. Pieds de Tables Louis XIV et Régence. — 61-63. Louis XV.
71-73. Pieds de Consoles Louis XV.
— t68 —
CONSOLES
Pl. V
64-70. Pieds de Tables Louis XVI.— 74. Console Louis XVI.
169
CONSOLES E
L
78
J
75. Dessus de Console Louis XV. 76-79. Dessus de Console Louis XVI.
I/O
PL. VI
81
80. Table rognon. -- 81. Table Louis XV. — 82. Table-Toilette.
IJI
CONSOLES E
85
85
[
86
"H.
s*
83. Console Louis XV. — 84. Commode-toilette Louis XVI.
85-86. Consoles Louis XVI.
172 —
I MODES
1Y. \ Il
87-90. Commodes Louis XVI.
- !73 -
ORNEMENTS E
91. Feuilles de refend. — 92- Feuilles d'eau. —93- Rais de cœur-
94. Postes feuillées. — 95- Grecque. — 96. Piastres.
— 174 —
MOULURES
Pi.. VIII
97- Entrelacs. — 98. Rubans tortillés. — 99. Chapelet de perles et fleurons.
100. Baguette de lauriers. — 101. Rubans et feuilles de chêne.
ro2. Baguette a nœuds de rubans.
175 —
MOTIFS DE
103-105. Motifs de sculpture Régence. - 106-108. Motifs de sculpture
Louis XV.
176
SCULPTURE
Pl. IX
115
loi ifs de sculpture Louis XVI : 109. Panier. - no. Vase d'ornement, -ni. Torche
ET CARQUOIS. 112. POMME DE PIN. — 113. ROSACE. -- II4. NŒUD DE RUBAN.
177 -
GARNITURES
115-116. Poignées Louis XV. — 117. Poignée Louis XVI.
120. Sabot Louis XVI.
118-119. Sabots Louis XV.
— 178
DE BRONZE
Pl. X
122-123. Motifs d'angle louis XVI. — 121. Poignée et entrée de serrure Louis XVI.
124. Entrée de serrure Louis XV. — 125. Entrée de serrure Louis XVI.
179 -
B. - EXÉCUTION DE MEUBLES DU XVIII1 SIÈCLE
D'APRÈS LES DOCUMENTS DE LÉPOQUE
- 183
PL. XII
i Chaise Régence (Roubo). — 2. Chaise a la reine Louis XV (Roubo).
3. Chaise ovale Louis XVI (Roubo). -- 4- Fauteuil en cabriolet Louis XVI (LalondeH
- 184 -
Pl. XIII
i. 2. 3. Fauteuil carré, Fauteuil a anse de panier. Fauteuil a panneaux Louis XYI
(Lalonde) .
185 -
Pl. XIV
1-2. Fauteuil de cabinet Louis XV (Roubo). — 3-4. Fauteuil de cabinet gondole
Fauteuil sur pivot Louis XVI (Lalonde).
— 186 —
Pl. XV
1-2-3-4. Bergère droite, Bergère a la Turque, Bergère en cabriolet,
Bergère a joue Louis XVI (Lalonde).
— 187 —
Pl. XVI
i. Bergère Louis XV-Louis XVI (Lucotte). -- 2. Demi-Canapé Louis XV ou
Marquise (Lucotte). — 3. Duchesse a bateau Louis XV-Louis XVI (Lucotte).
— 188 -
189
>
X
— 190
CI —
> i
Pl. XX
1-2. Veilleuse a la Turque et Paphose Louis XV (Roubo).
3. Veilleuse Louis XVI (Roubo).
- I()2 -
Pi.. XXI
i. Lit de repos Louis XV (Roubo). 2. Lit de repos a l'Italienne
Loris XV-Louis XVI (Lucotte).
— 193 -
l'i. XXII
i. Lit a trois dossiers Louis XVI (Lalonde).
2. Lit de repos a la Turque Louis XVI (Lalonde).
~ 194 —
Pl. XXIII
l.ii a colonnes Louis XV (Roubo).
195 -
Pl. XXIV
Lit a la Duchesse Louis XVI (Lalonde).
iq6
- 197
- ro8
içq -
- 200 -
Pl. XXIX
i. Table de brelan Louis XV (Roubo). — 2. Table de tric-trac Louis XVI (Lalonde).
201
Pl. XXX
i. Table a écrire Loris XV-Louis XVI (Roubo).
2. Secrétaire a archives Louis XV (Roubo).
202
203
204
Pl. XXXI II
i. Table de toilette ouvrante Louis XV (Roubo). — 2. Table de toilette Loris XVI
(Lalonde). -- 3-4. Guéridons Louis XV (Roubo).
~ 205
Pl. XXXIV
i. Table de nuit Louis XV (Roubo). — 2. Chiffonnière carrée Louis XV (Roubo).
3. Table de nuit Louis XVI (Lalonde). — 4. Chiffonnière ronde Louis XVI (Lalonde
— 206 —
- 207
M
208
PL. XXXVII
Consoles Louis XVI (Delafosse) .
- 209
210
- 211 -
1-2. Bas-de-Buffets fixes Louis XVI (Boucher).
212
21
Pl. XLII
i-2. Commode Louis XV (Roubo). *— 3. Encoignure Louis XVI (Laîonde).
214 -
Pi . XLII1
1-2. Commode cintrée ki commode i..\ pied-de-biche Louis XV] (Lalonde).
215 "
Pl. XLIY
i. Petite" ^Commode Louis XVI (Roubo).
2. Commode carrée ou Garde-Robes Loris XVI (Lalonde).
— 216 —
- 21/
PL. XI AI
Motifs de marqueterie Louis XV-Louis XVI (Roubo).
218
Pl. xlvii
Motifs de Marqueterie Louis XV-Louis XVI (Roubo).
219 —
Pl. XI. VI II
Cannage de siège Louis XV (Roubo).
— 220 —
Pl. xlix
Garnissage d'un siège Louis XV (Radel).
221
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A. P.
NOTE DE V EDITEUR
11 nous a paru intéressant de joindre à
1 ouvrage de JV\. Clouzot un Xvépertoire
des Ebénistes du jL VIIIe Oiècle, établi
par les soins de notre service de rédaction.
13
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TROISIEME PARTIE
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
DU XVIIP SIÈCLE
13
NOTA
Les renseignements que nous donnons ici ont été puisés dans d'impor-
tants ouvrages sur le Meuble, tels que :
Champeaux (A. de), Le Meuble. Paris, 1885, t. II, 1 vol. illustré.
Champeaux (A. de), Le Portefeuille des Arts décoratifs. Paris, 1888-1908,
10 vol. in-folio.
Champeaux (A. de), L'Art décoratif dans le vieux Paris. Paris, 1898, 1 vol.
in-40 illustré.
Havard (H.), Dictionnaire de l'Ameublement et de la Décoration depuis le
XIIe siècle jusqu'à nos jours. Paris, 1887-1890, 4 vol. in-40 illustrés.
Guiffrey (J.), Inventaire général du Mobilier de la Couronne sous Louis XIV.
Paris, 1885-1886, 2 vol. in-8° illustrés.
Molinier (E.), Le Mobilier au xvne et au xvme siècle. Paris, 1898, 1 vol.
in-40 illustré.
Vial (Henri), Marcel (Adrien) et Girodie (André), Les Artistes et décora-
teurs du Bois (Bibliothèque d'Art et d'Archéologie, à Paris, rue Spon-
tini).
TROISIÈME PARTIE
REPERTOIRE DES EBENISTES
DU XVIII* SIECLE
Abel (Philippe), rues des Boucheries-St-Germain et Guizarde. — 1778.
Aimonet (Jean-Claude-Isidore), rue des Cordiers. — 1777-
Alexandre (Jean- Alexis), rue des Fossés-Monsieur-le-Prince. - — 1753.
Allard (Pierre), rue de Cléri. — 1761.
Alluine (Louis-Nicolas), rue du Cygne. — 1782.
Amiot (Hubert), rue St-Victor. — 1781.
Ancelet (Denis-Louis), rue St-Nicolas, Faubourg-St- Antoine. — 1766.
André (Pierre), rues Neuve-St-Martin, St-André-des-Arcs et Mâcon. — 1777-
Andrieu de Benson.
Andru (Alexandre), rues Neuve-St-Martin, du Ponceau et Meslay. — 1774.
Andry. Vécut sous le règne de Louis XVI. Voir collections privées : Turenne
(Vicomte de) : bureau à cylindre; Doucet (Jacques) : tabouret de pied,
signature à l'encre : Andry.
Angomard (Joseph), rue Chariot. — 1763. Il y eut trois autres Angomard.
Angot (Jacques), passage de l'Hôtel-Lesdiguières. — 1743-
Anselin (Jean-François), rue Betizi. — 1779. Donna à Roubo l'idée de la
machine à canneler les bois de plaquage.
Antoine (Claude), rues des Mathurins et St-Hilaire. — 1779-
Antoine (Jean-Baptiste), rue des Fossés-Monsieùr-le-Prince et place de
l'Estrapade. — 1768. Il fut député de la corporation et menuisier de
l'Hôtel de la Monnaie.
Arguyot. — Paris, xvme et xixe siècles. — Rues Cloche-Perce et St- Antoine.
Armand (Henri), rue de la Roquette. — 1766.
Armand (Noël), rue de Lappe. — 1767.
Armand (Jean-Baptiste-François). — Paris, xvme siècle. Grande rue du
Faubourg-St-Antoine.
Armant (Jacques), rue du Faubourg St-Antoine, cour St-Louis. — 1763.
— 225 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Arnoult. — Paris, xviii6 siècle, époque Louis XV. Constructeur de la
table mécanique des petits appartements de Versailles dit « Buffet
mouvant » et du fauteuil volant ou ascenseur fait pour Mme de Pom-
padour.
Arnoult (Jacques-Benoît- Baptiste), rue du Vert-Bois. — 1782.
Arselière (Gérard- Jean), rues du Temple, du Petit-Lion, St-Sauveur et
de Tracy. — 1784.
Astel (Antoine), petite rue Taranne et rue Princesse. — 1778.
Aubert (Charl es-François), rue de la Vannerie. — 1708.
Aubin (Jean- Julien), rue et Faubourg St-Denis. — 1777.
Aubry (Louis), rue de Grammont. — T774- Voir collections privées : Du-
rand : petite table. Piot : commode avec têtes de béliers en bronze. Il
signait : L. Aubry ou L. Aubry M.-E.
Audry (Jacques), rue de Lappe. — 1777-
Aufrère. — Époque Louis XV. Marqueteur de plusieurs maisons royales.
Auguet. — Paris, xvme et xixe siècles.
Aumont (Louis), rue et cul-de-sac du Paon. — 1784.
Auvigne (François), rue Verderet. — 1755-
Auvigne (Jean-Baptiste), rue de Verneuil. — 1783.
Avisse (Guillaume), rues Ste-Barbe, Neuve-St-Étienne et du Faubourg
St-Denis. — 1743.
Avisse (Jean), rue de Cléri. — 1745-
Avril (Etienne), rue de Charenton. — 1774. Dit « l'Aîné ». On lui attribue
deux suites de cahiers de vases. Voir Musée de Fontainebleau : armoires
basses en acajou ornées de plaques en biscuit de Sèvres. Voir collections
privées : Mirault, Séné, etc. Il signait : E. Avril.
Avril (Jean-Denis), dit le Jeune. — Paris, xvuie siècle, à « La Boule
blanche », grande rue du Faubourg St-Antoine.
Avril (Pierre). — Paris, xvme et xixe siècles, rue de Charenton.
Azambre (Antoine-Joseph), rues de Bondy et du Faubourg du Temple. —
1776.
Aztigues (Antoine). — Paris, xvne siècle. Marqueteur. Il travailla dans
l'atelier d'André-Charles Boulle.
B
Bachard (Edme), rue de la Vieille-Monnaie. — 1778.
Bacon (Jacques), rues Neuve-des-Mathurins, Feydeau et du Faubourg-
Montmartre. — 1767.
Badin (Jean), rues Mau conseil, des Fourreurs et Cloître Ste-Opportune et
Mauconseil. — 1755.
Baillete (François), rue de Clichy. — 1701.
— 226 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Baiixete (François), rues St-Honoré, Neuve-des-Mathurins, Tiron et
Chaussée-d'Antin. — 1761.
Bailliot (Jean- Baptiste), rue et barrière de Sève (Sèvres). — 1780.
Bailly (Louis), Chaussée-d'Antin. — 1767. Il y eut plusieurs Bailly.
Bajot (François-Louis), rue de Bourgogne. — 1760.
Bajot (Jacques), rue de la Vieille-Draperie. — 1738.
Baland (François), rue de la Grande-Truanderie. — 1782.
Ballet (Louis-Marie), fut nommé en 1781 ébéniste des Gobelins sous Œben.
Balmat (Nicolas-Michel), rues de la Calandre, Oignard, des Deux-Écus,
Neuve-St-Laurent, et Ste-Appoline. — 1760.
Balny. — Paris, xvme et xixe siècles, rue du Faubourg St- Antoine .
Balton (Antoine). Époque de Louis XVI, rue Montmartre.
Balu (Benoît), rue GeoSroy-l'Asnier. — 1772.
Bara (Nicolas- Antoine), 1736.
Barascud (Pierre), rue des Petits-Carreaux. — 1788.
Barbault (Jean-Antoine- Joseph), rue Mouffetard. — *774-
Barbier (François), rues Grange-Batelière et St-Georges. — 1781.
Barbotin (Joseph), rue des Poulies. — 1785.
Baron (Pierre-François), rues de Bièvre et Boucherat. — 1764.
Baron (François) rue de l'Échaudé. — 1785.
Barratjlt (Joseph), rue Traversière, Faubourg S -Antoine. — 1768.
Barré. — Paris, xvme siècle. Marqueteur, cours des Fontaines, au Palais-
Royal.
Barreau (Étienne-0 vide) . — Paris, xvme siècle. Rue de Charenton.
Barthélémy (Charles), rues Mondétour et des Petits-Champs-St-Martin. —
1777. Voir ses meubles collection de Mme Sluys.
Bary (Louis-François), rue Beaubourg. — 1772.
Bary (M.). — Paris, XVIIIe siècle. Voir collection privée Clifden (Vicomte).
Il signait : M. Barry M. E.
Bary (Thomas). — Paris, xvme siècle. Rue du Faubourg Poissonnière.
Bas (Jean- André), rue et Faubourg Montmartre. — 1787.
Basset (Jean), place Cambray et rue St-Jean-de-Latran. — 1774-
Bassin (Pierre- Joseph), rue du Faubourg St- Antoine. — 1762.
Bastin (Pierre- Joseph), rue du Faubourg St-Antoine. — 1762.
Bastin (Simon), rue de Bourgogne. — 1774.
Bastier (Jean-Baptiste), cul-de-sac Basfour. — 1746.
Baudet (Louis- Antoine-Martin), rue St-Antoine. — 1770.
Baudin (Noël), rue du Faubourg St-Martin. — 1763.
Baudon-Goubaut. — Paris, xviue et xixe siècles. Substitua l'orme noueux
aux bois d'Amérique. Cour des Petites -Écuries, Faubourg-St-Denis.
Baudoux (Dieudonné), rue des Filles-du-Calvaire. — 1788.
Baufre (Noël-François), rue des Vieilles-Tuileries. — 1753-
Baugrand (Pi erre- André), rues des Canettes et Princesse. — 1761.
— 227 —
LES MEUBLES DU XVIIIe SIÈCLE
Beaugrand (Jean), cul-de-sac de la Guisarde et rue des Canettes. — 1766.
Bavant (Jean- Jacques) . — Paris, xvme et xixe siècles. Rues de la Sourdière
et St-Roch.
Bauve (Mathieu de), rue de Cléri. — 1754-
Bayer (Christophe-Wolfgang). — Paris, xvnie siècle.
Bayer (François), rues St-Honoré, de Taranne, du Vieux-Colombier et
Montmartre. — 1764. Ébéniste-marqueteur. Voir Musée de South-
Kensington : petite table à ouvrage et collection privée Gauchery.
Il signait : F. Bayer M. E.
Beaucaisnes (Romain), rues des Petits-Champs-St-Martin, Poissonnière et
des Petits-Carreaux. — 1773-
Beauce (Louis-Laurent), rues du Faubourg-St- Antoine, St-Honoré, passage
St-Roch. — 1787.
Beaudret. — Paris, xvuie siècle. Travailla pour Trianon.
Bedu (Ignace- Chrétien), rues Vieille-du-Temple, du Harlay, et petite rue
St-Gilles. — 1751.
Bélanger (Antoine), rue de Cléri. — 1773-
Belchamp (Etienne), rue du Faubourg St-Honoré. — 1769.
Belin (François-Bernard), rues du Gros-Chenet et Neuve-des-Mathurins. —
1766.
Belin (Sulpice- Vincent), rues Poissonnière et du Gros-Chenet. — I732-
Il était menuisier du duc d'Orléans.
Bellanger-Pauh. Époque Louis XVI. Rue St-Martin. V. marque. Voir
Musées : Château de Windsor, deux cabinets en laque, ornés de bronzes
et de plaques de porcelaine de Sèvres. Il signait : Bellanger-Pauh, rue
St-Martin, n° 41 à Paris.
Bellangé (Pierre- Antoine), rue Neuve-Porte-St-Denis. 12 Prairial an XL
Breveté du garde-meuble de la couronne sous la Restauration, il meubla
le Pavillon de St-Ouen.
Bellangé. — Paris, xvme et xixe siècles. Voir Musée: Château de Windsor,
cabinet orné de plaques de Sèvres. Signé : Bellangé, 33, rue des
Marais, Paris.
Bellet (Jean), rue.de Lappe. — 1750.
Bellet (Jean-Baptiste), rue de Lappe. — 1782. Probablement 'fils du pré-
cédent.
Bellicard (Guillaume), rue du Faubourg-St-Martin. — 1748.
Bellu (Antoine), rue de Paradis, près St-Lazare. — 1783.
Bernard (Jean-Bapt.-Mich.), rues de Grenelle, du Bacq et du Faubourg-
St-Honoré. — 1769.
Benard (Louis-Siméon), rue du Four-St-Honoré. — 1778.
Benard (Pierre-Nicolas), rue du Temple. — 1777-
Benéens. — Paris, rues de la Voirie et du Faubourg St-Denis. — 1765.
— 228 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Beneman (Jean-Guillaume), rue Forest, 1785. Venu probablement d'Alle-
magne, travailla pour la Cour dès 1786 et établit des boutiques au garde-
Meuble, à Fontainebleau, à Compiègne. Ses meubles sont lourds et
riches, le plus souvent en acajou orné de cuivres. Il remplaça Riesener
comme ébéniste de la Cour et fit pour Marie-Antoinette le mobilier
du château de St-Cloud. Il travailla pour les châteaux de Choisy, Com-
piègne, Rambouillet, pour Mme de Polignac au château de Fontainebleau,
pour le service du contrôle général au château de Versailles. Sous le
Directoire, Beneman travailla pour Collignon, marchand de meubles.
Voir Musées : château de Compiègne : bureau plat en acajou,
bronzes ciselés et dorés; château de Fontainebleau : commode en bois
de rose ornée de cuivres ciselés et dorés; Louvre : grand meuble d'appui
en acajou, orné de cuivres ciselés et du monogramme de Marie-An-
toinette; commode en acajou à trois panneaux, ornée de cuivre et de
bronzes verts, commode en acajou ornée de cuivres et de plaques en
biscuit de Sèvres, etc. A Londres, collection Wallace : commode en
acajou. Voir aussi collection privée Kakn (Rodolphe). Il signait :
G. Beneman et G. Beneman et I. J . Stockel.
Benoît (Jean-François), rue de Seine. — 1776. Il y eut plusieurs Benoît
ou Beooist.
Bergeman ou Bergmann (Johann-Friederich). Époque de Louis XVI.
Il travailla à l'atelier de G. Trost.
Bergez (Adrien-Innocent), rues Gaillôn et de Grammont. — 1764.
Bernard (Jacques), rues des Fossés - St-Germain-T Auxerrois, Notre-Dame-
des-Victoires et Jocquellet. — 1760. Employa la marqueterie, les appli-
cations de bronze ciselé et des plaques de porcelaine de Saxe. Souvent
cité dans les ventes anciennes.
Bernard (Pierre), rue de Lappe. — 1766. Voir collection privée Blagé :
bureau toilette, de la collection privée Sempé : bergère et chaise Louis XV .
Il signait : P. Bernard ou P. Bernard, ébéniste.
Bernard, rue de la Roë, à Angers. Époque de Louis XVI. Facteur de forte
piano et de meubles en ébène et en bois étrangers. Il y eut plusieurs
autres Bernard ébénistes-menuisiers et sculpteurs sur bois.
Bernier (Balthazard), rue de la Huchette. — 1787.
Berriar (Guillaume), rues des Petits-Carreaux et Neuve-St-Germain . —
1773-
Berthault (Jean-Louis), rue Galande, cul-de-sac du Paon et rue St-Benoît.
1759-
Berthereau (J.-Hugues), nie Neuve-St-Augustin. — 1748. Il travailla
à la Chambre et au cabinet du roi au château de Choisy.
Bertier ou Berthier (Pierre), rue Neuve-St-Martin. — 1778.
Berton (Valentin-Noël), rue de Cléri. — 1757-
— 229 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Bertrand (Jean-Nicolas), enclos St-Denis-de-la-Chartre et rue aux Fèves.
1764.
Bertrand (Jean-Pierre), rue du Faubourg St-Antoine. — 1775-
Bertrand (Nicolas), dans St-Denis-de-la-Chartre. — 1770.
Il y eut d'autres Bertrand ébénistes et menuisiers.
Besset (Jean-Pierre), rues de l'Échiquier et du Faubourg-St-Denis. — 1787.
Bessolle (Guillaume), rue et Faubourg-St-Denis. — 1782.
Besson (Charles), rue Neuve-St-Martin. — 1758.
Besson (Henri), rue St-Denis. — 1782.
Bettmann. — Paris, xvme siècle. Travailla pour le château de Compiègne.
Beury (François), rue et Faubourg-St-Honoré. — 1772.
Biennais. — Paris, xvme et xixe siècles. Au « Singe violet », rue St-Honoré.
Ébéniste et orfèvre de leurs Majestés les rois de Hollande et de West-
phalie. Il exécuta des nécessaires et des coffrets pour Napoléon Ier
et la Cour. Il signait : Biennais- Violet, rue du Singe, à Paris.
Billion (Mathieu), rues du Faubourg-Montmartre, Cloître St-Jacques-
l' Hôpital et rue des Petits-Carreaux. — 1765.
Biochet (Pierre), rue de Mazière. — 1774-
Bircklé (Jacques), rue St-Nicolas, Faubourg-St- Antoine. — 1764. Il y eut
plusieurs Bircklé, ébénistes ou menuisiers dont l'un signait : A . Bircklé.
Il signait /. Bircklé.
Birkel (Frédéric), rue du Faubourg St-Antoine. — 1786. Il était originaire
d'Alsace.
Bizet (Jean-Philippe), rue et Faubourg Montmartre et rue Bergère. — 1768.
Bizet (Michel-Philippe), rue du Faubourg-Montmartre et passage du Sau-
mon. — 1741.
Blaise (Louis-François), rue du Four-St-Germain. — 1773-
Blancard (Jean-Nicolas), rue de Cléry. — 1777.
Blancart (François-Louis), rue St-Sauveur. — 1777.
Blanchard (Etienne), rue du Faubourg-St-Antoine. — !757-
Blanchard (Jean-Nicolas), rues de Cléri et Ste-Barbe. — 1771-
Blondeau (Louis), Montagne-Ste-Geneviève. — *777-
Blot (René), rue des Filles- du- Calvaire. — 1756.
Blu (Pierre), rue d'Arcis et rue Marivaux-St- Jacques, cours St-Pierre. —
1782.
Blucheidner (Georges-Pierre- Auguste), rue du Temple. — Époque de
Louis XVI. On retrouve sa signature sur une curieuse estampille d'un
meuble sorti de l'atelier de son patron J.-G. Frost. Il y ajoute avec
son collègue Bergmann ces mots : « Nous avons bu autant de pintes de vin
que le bureau pèse de livres. Les ouvriers : Johan Friedrich Bergemann,
Georges-Pierre- Auguste Blucheidner, 24 novembre 1787 ».
Bocage (L.-Jean-Jacques), rue Traversière-St-Honoré. — 1781.
Bocquet (Jean-Louis), rues Guénéguand et Mazarine. — 1778.
Bofredon (François-Léon), rue Christine. — 1786.
— 230 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Boichod (Pierre), rue du Faubourg St-Antoine. A là « Boule Blanche ». —
1769.
Boileau (Philippe), rues Pastourelle et de Limoges. — 1787.
Boisoux, rues Montmartre et des Prouvaires. — 1760. Devint syndic de la
communauté.
Boissier (Pierre-Martin-Dominique), dans l'Hôtel Royal des Invalides. —
1772.
Bolten (Henri), rues Montmartre et Neuve-St- Augustin. — *774- H était
originaire de la Gueldre.
Bondin, rue Traversière-St-Antoine. Époque de Louis XV.
Bonna (Jean), rues de la Cossonnerie et Tiquetonne. — 1770-
Bonnamy (Joseph), rues de la Limace et Neuve-St-Nicolas. — 1763.
Bonnamy (Pierre), rues Aubry-le-Boucher et St-Denis. — 1781.
Bonnard (Jean), rue St-Honoré. — ^777-
Bonneau (Claude), rues des Moineaux, St-Landry et Verte-à-la- Vacherie. —
1770.
Bonnemain (Antoine), rue St-Nicolas, Faubourg St-Antoine. — 1753-
Bonnemain (Pierre), rue Traversière, Faubourg St-Antoine. — 1751-
Bontemps (Pierre-François), rues St-Bernard et des Grands-Degrés. — 1775-
Il y eut un autre Bontemps menuisier-ébéniste.
Bonvallet (Claude), rue dArgenteuil. — 1765.
Bordin (Christophe-Isidore), rue d'Anjou. — xvme siècle.
Borel (François-Moyse), rue Chariot. — 1752. Syndic en 1777. Auteur de
la Bibliothèque et des stalles de l'Abbaye de St-Denis.
Borv (Louis-François), rues du Cimetière-St-Nicolas et Beaubourg. — 1772.
Bossuge (Pierre-Marie-Michel), rues de la Lanterne et St-Bon. — 1777-
Bottin (Henri). — Paris, xvme siècle.
Boucault (Guillaume), rues Ste-Marguerite, St-Antoine et de Charonne. —
1766.
Boucault (Jean), rue du Faubourg St-Martin. — 1728.
Il signait : /. Boucault. Il y eut un autre Boucault ébéniste.
Boucher (Denis), rue des Petites-Écuries-du-Roi. — 1783.
Boucher (Mathias-Nicolas), rue de Poitiers. — 1770.
Bouchet (Denis), rue des Petites-Écuries-du-Roi. — 1783.
Boudar (Marin), enclos du Temple et tue du Pont-aux-Choux. — 1789.
Boudin (Léonard), rues Traversière, Cloître-St-Germain-l'Auxerrois, Fro-
menteau. — 1761. Il tenait un grand magasin de meubles. Créateur
des tables rondes à sujet chinois dites « à la Jésuite ». Ses meubles sont
décorés d'une fine marqueterie et leurs pieds sont ornés d'ornements
de bronze ciselé.
Voir collections privées : Beurdelay, petit chiffonnier ; et Durand, table
de nuit. Il signait : Boudin.
BouÉ (Jean), rue du Petit-Bacq. — 1778.
Bouillier (Louis), rues des Prouvaires et Montmartre. — 1756.
— 231 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Boulard (Jean-Baptiste), rue de Cléri. — 1755 (marque). Il travailla pour
le garde-meuble royal et pour celui du comte d'Artois à Bagatelle.
Beaucoup de ses meubles ont passé dans des ventes. Il signait : J.-B.
Boulard.
Boulle (André-Charles), xvne et xvme siècle. Ébéniste-marqueteur.
Il débuta probablement comme décorateur et sculpteur sur bois à la
Manufacture des Gobelins sous les ordres de Lebrun. Ses collections
personnelles de meubles, de dessins, d'estampes, de médailles, de livres,
étaient considérables et célèbres, et malgré l'incendie qui détruisit ses
ateliers en 1720, il lui en resta une grande partie. Il avait ouvert une
boutique rue de Reims et avait obtenu deux logements aux Galeries
du Louvre. Il est le plus célèbre ébéniste-marqueteur de l'époque de
Louis XIV, et à cause de la série de ses successeurs ne peut être séparé
du xvme siècle. Il créa un mode de décoration tout particulier avec de la
marqueterie de bois de couleur, des incrustations de cuivre, d'étain,
d'écaillé, de corne, d'ivoire, alternant les motifs d'écaillé sur champ de
cuivre ou vice-versa, suivant la technique italienne et sous l'inspiration
des dessinateurs Bérain et Robert de Cotte. Les œuvres sorties de
l'atelier de Boulle sont innombrables. Voir Musées du château de Fon-
tainebleau : horloge régulateur, le char d'Apollon; Conservatoire des
Arts et Métiers : autre horloge régulateur ; de la Bibliothèque
Nationale : armoire ; de la Bibliothèque de l'Arsenal : horloge
régulateur ; de la Bibliothèque Mazarine : horloge, commode ; de
l'Imprimerie Nationale : du Louvre : bureau, horloge, bibliothèque,
armoires, cabinets, commodes; du Ministère de la Marine : horloge;
à Londres, au Musée de South- Kensington; au château de Windsor;
et dans de nombreuses collections particulières : Read-Richard, A.-L.
Lacordaire, A. Montaiglon, etc., etc.
Boulle (André-Charles II), ébéniste-marqueteur, xvme siècle. Fils du pré-
cédent.
Boulle (Charles- Joseph), dit Boulle le Jeune, ébéniste-marqueteur. Fils
d'André-Charles Ier.
Boulle (Jean- Philippe), ébéniste-marqueteur, Paris, xvme siècle. Fils
d'André-Charles Ier.
Boulle (Pierre-Benoît), ébéniste-marqueteur, Paris, xvme siècle. Fils
d'André-Charles Ier.
Il y eut plusieurs autres Boulle ébénistes et menuisiers qui travaillèrent
dans les mêmes traditions.
Boullet (Jean-Martin), rue Poissonnière entre les deux barrières. — 1781.
Boullet (Robert), rue des Gravilliers. — 1787.
Boully (Benoît), enclos St-Sulpice. — 1754-
Boulongne (Jacques-Charles), rue des Quatre-Fils. — 1768.
Bouquerelle (Michel), rue du Dauphin. — 1758.
— 232 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Bourdin (François), rues Mazarine, de Buci et Beurrière. — 1773 .
Bourgain (Pierre), rue Guillaume- Isle-St-Louis. — 1763.
Bourgeaux (Pierre-Nicolas), rues Neuve-St-Roch et du Luxembourg. —
1773-
Bourgeois (Charles), rue Guisarde. — 1772.
Boussard (Louis), rue Cassette, 1763. — Syndic en 1783.
Boutin (René), rues de Charenton et de Charonne. — 1754-
Boutin (Jacques-René), cul-de-sac Basfour et rue du Ponceau. — 1782.
Fils du précédent.
Boutin (Jean- Jacques-René), — Paris, xviii6 et xixe siècles. Fils aussi de
René Boutin.
Bouvier (Emmanuel), rues de Gêvres, des Barres et du Beaujolais. — 1772.
Boyaux (Pierre), rue St-Denis. — 1785, Il est trinitaire et gagne maîtrise.
Boyer (Antoine), rue de Vendôme. — 1757.
Boyer (François), passage de Rome, rue des Gravilliers. — 1786.
Braconnier (Sébastien), rue Galande. — 1755.
Braye (Jean-Michel), rue du Four-St-Germain. — 1788.
Bréard (Guillaume), rues Guisarde, du Pot-de-fer-St-Germain et place Dau-
phine. — 1768.
Bregenzer (Mathias). — Paris, xvuie et xixe siècles, originaire de la Suisse,
travailla pour Frost.
Brelest (Claude), rue Boucher. — 1788.
Bremant (Étienne-Crespin), rue Beauregard. — 1765.
Bremant (Etienne-François), rues de Bourbon- Villeneuve et Beauregard. —
1785-
Bremarre (Jean- Baptiste), rue St-Bernard. — 1777-
Bremel (Jean-Pierre). — Paris, xviii6 siècle, rue du Faubourg-St- Antoine.
Breuvers (Pierre), rue de Verneuil. — 1781.
Bridault (Jacques), rues Neuve-St-Roch, d'Argenteuil, et Tiron Chaus-
sée d'Antin. — 1768.
Briois (Jean-Claude), Faubourg-St- Antoine. — 1766.
Brisset (Joseph), rue des Maçons. — 1760.
Brizard (Pierre), rues de Cléri et d'Hautefeuille. — 1772 (marque).
Brizard (Sulpice), rue de Cléri. — 1762 (marque). Voir au garde-meubles,
ses sièges en bois doré.
Brochet (Jean- Baptiste), rues des Postes et de Contrescarpe. — 1741.
Brochet (Pierre), rue St-Lazare et Chaussée d'Antin. — 1788.
Broscolle (Louis), rues St-Nicolas-du-Chardonnet et de la Corne. — 1755.
Broscolle (Guillaume-Louis), enclos St-Jean-de-Latran. — 1787.
Broscolle (Jean-Denis), rue Bordet. — 1786.
Bron (François), rue du Faubourg-St- Antoine. — 1786.
Brun (Henri- Julien), rue du Bacq. — 1781.
Brunel (Henri), rue et barrière de Sève, Sèvres. — 1763.
— 233 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Bruns (Jean- Antoine), rue St-Nicolas, Fau bourg- St- Antoine. — 1782.
Bruns (fils). — xvme et xixe siècles, rue du Faubourg-St -Antoine. Il fit de
beaux meubles, entr'autres une table pour la maison du roi.
Bruyant (Saturnin), rues du Grenier-St-Lazare et de la Réunion. — 1786.
Bûchette (François -Henri) , rue des Orties, Butte -St-Roch, d'Argenteuil et
les Quinze- Vingts. — 1770.
Buffeteau (Jean-Louis) , rues du Paon, St- Victor et des Fossés-St-Bemard.
— 1776.
Bugniet (Pierre-Roze- Joseph), rue de Sèvres. — 1783.
Buisson (Jean), Cour du Commerce, rues St-André-des-Arts, de la Contres-
carpe, et Faubourg St-Germain. — 1782.
Bulté (Nicolas- Jean-Baptiste), rue d'Enfer, en la Cité. — *744-
Bunel (Pierre-Paul), rue Chapon. — 1778.
Buniaset ou Bunisset (Jean), rue Montmartre. — 1774-
Burette. — ; Époque du Premier Empire, rues Chapon- au -Marais, de l'Échelle
et St-Victor. Il fut récompensé pour ses meubles en orme noueux et
autres bois du pays.
Bury (Ferdinand), «au fond, de Tarabie ». — 1774 (marque). Il travailla pour
Frost et signa des meubles avec Riesener. Il signait : Ferdinand ou
F. Bury, ou Bury.
Butin, rues Jean-St-Denis-de-Jouy et de Gravilliers. — 1763.
Butin (Guillaume), rues de la Ville-l'Évêque et de la Madeleine. — 1777.
Butte (Benoît), rues des Fossés-Montmartre, Coquillière et des Saints-Pères.
— 1767.
Butte (Pierre-François), rue Coquillière. — 1776.
B.V.R.B., ébéniste du règne de Louis XV.
Créateur de petits meubles cambrés aux fines marqueteries, d'exécution
parfaite. Auteur d'une belle commode de l'ancienne collection Josse.
Voir Musée, à Londres, de South Kensington et les collections privées
Doucet (Jacques), Ganay (Marquise de), Kann (Rodolphe), Vindé (Mme),
Vogue (Marquis de). Il signait : B. V. R. B.
Cabanis (Pierre-François), rues du Champ-Fleuri, de l'Égoût, St-Nicolas et
Chaussée-d'Antin. — 1787.
Cabour (Joseph), rues Montorgueil et Jean- Pain-Mollet, 1777.
Cafier (Louis- Joseph), rue St- Jacques. — 1779-
Cagnart (Bernard). — Paris, xvme siècle, rue du Faubourg-St-Antoine.
Cagnart (Jean). — xvme et xix® siècles, Cour du Bras-d'Or, rue du Fau-
bourg St-Antoine. Frère du précédent.
Cahais (Nicolas-François), rue de Vaugirard. — 1775.
— 234 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Cailhot (Gilbert), rue du Poirier-St- Jacques. — 1788.
Caillon (Jean), rue des Vieilles-Tuileries. — 1739-
Caillon (Edme), rue des Rats. — 1763.
Caillon (Jean), rue de Ménard. — 1763.
Caillon (Guillaume), rue Taitbout. — 1785..
Il y eut d'autres Caillon ébénistes.
Cambier. — Paris, xvine siècle, rue de Charenton.
Camus (Barthélemi), rue de Longpont. — 1774.
Gengenbach dit Canabas (Joseph), rue du Faubourg-St-Antoine. — 1766.
Voir Collection privée Ledoux Lebard. Il signait : Canabas.
Canabas (François- Antoine Gegenbach dit), rue de Charonne. — 1779-
Canabas (François- Jean Gegenbach dit). — Paris, xvme siècle, rue de Cha-
ronne.
Canabas (Pierre-Joseph Gegenbach dit), fils de Joseph. — Paris, xviue siècle,
rue de l'Étoile.
Canaguier (Pierre), rues Beautreillis et du Chaume. — 1759.
Canny (Jean-Baptiste), Barrière blanche et rue Traversière, Faubourg Saint-
Antoine. — 1767.
Capelle (Antoine-François), rue de Bourbon- St-Germain. — 1767.
Capitain (Guillaume-Nicolas), rue St-Laurent, — 1776.
Capron (Jean-Henri), rue St-Lazare, près le Château-du-Coq. — 1781.
Carbillet (Nicolas), rues St-Martin et des Petites-Ecuries-du-Roi. — 1769.
Cardin (Claude). — Paris, xvme et xixe siècles, rues de Beaujolais, du Tem-
ple, et des Filles-St-Thomas. — 1786.
Cardin (Jean-Baptiste-Bernard), rue du Faubourg-St-Jacques. — 1757.
Cardonnel (Remy), rues des Fossés-St-Germain-des-Prés et des Roziers-
St-Germain. — 1779-
Carel. — Fin du règne de Louis XV. Voir Collection privée Topenas-Brunet.
Il signait : Carel.
Carette (Jacques), rue et île St-Louis, des Boucheries, butte St-Roch et
Faubourg Montmartre. — 1785.
Carette (Pierre), rue des Boucheries-St-Germain. — 1785.
Carlin (Etienne), rue du Vert-Bois et Notre-Dame-de-Nazareth. — 1753
(marque) .
Carlin (Martin), Faubourg-St-Antoine. — 1766 (marque). Ébéniste du Roi
et des Menus -Plaisirs. Ses meubles sont souvent ornés de panneaux de
laque de Chine, de plaques de porcelaine de Sèvres et de cuivres ciselés.
Voir collections privées : Rothschild (Alfred de), à Londres. Rothschild
(Edmond de), à Paris. Musées : Arts et métiers : régulateur; Louvre :
commode avec panneaux de laque, encoignures, meuble-étagère, régu-
lateur, etc., etc. En Angleterre, château de Windsor : commode avec
plaques de porcelaine de Sèvres, South Kensington (Legs Jones) :
Table pupitre, table à ouvrage, table d'ébène à panneaux de laque,
— 235 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
table à musique. Collection Richard Wallace : cabinet bois de rose avec
cuivres ciselés et plaques de Sèvres; divers petits secrétaires, table à
ouvrage, armoire-commode, etc., etc. Il signait : M. Carlin ou Carlin et
J. Pafrat.
Caron (André). — Paris, xvme siècle. Voir collection privée Guigne (C),
Lyon : secrétaire bois sculpté et doré signé : « composé et exécuté par
André Caron, ex-ébéniste, Faubourg St- Antoine, 33 ».
Carpentier (Louis-Charles), rue de Cléry. — 1772. Il travailla pour le prince
de Condé au Palais Bourbon et aux Petits Appartements. Il signait :
L.-C. Carpentier.
Carré (Pierre-Nicolas), au Gros-Caillou. — 1776.
Carré (Nicolas), Cour St- Joseph et rue St-Nicolas, Faubourg St-Antoine. —
1777.
Carré (L.-C). — Paris, xvme siècle. Il signait : L.-C. Carré.
Il y eut plusieurs autres Carré ébénistes.
Carte (Pierre). — Paris, xvme siècle, rue de la Madeleine.
Cartry (Louis), rues de la Voirie, Porte-St-Martin et de Bondy. — 1769.
Casan (Antoine), dit aussi Casau ou Cazot, rue Boucherat. — 1764.
Casaque (Pierre-Louis), rues Bergère et Saint-Lazare. — 1765.
Casau, rue du Puits-de-Rome. — 1769.
Casau (Antoine), rue Boucherat. — 1764.
Casier (Louis- Joseph), rue St- Jacques. — 1779-
Catelin (Jean-Philippe), rue du Ponceau, St-Germain-rAuxerrois et Fau-
bourg St-Denis. — 1768.
Catelin (Philippe), rues St-Germain-rAuxerrois, Neuve-du-Luxembourg et
St-Honoré. — 1758.
Catherine (Alexandre). — 1781.
Catherinet (Jean-Baptiste), rue du Faubourg St-Antoine. — 1776.
Caumont (Jean), rue Traversière-St-Antoine. — *774- Voir Mobilier Natio-
nal : console bois doré. Il signait : /. Caumont.
Cauthion (Nicolas). — Paris, xvme siècle, rue de la Tableterie.
Cautin. — Paris, xvme et xixe siècles.
Cauvin (Jean- Joseph), rue Amelot. — 1726.
Cauvin (Joseph), rues Boucherat, Ménilmontant et Amelot-au-Pont-aux-
Choux. — 1760.
Cercueil (Joseph), rue du Faubourg St-Antoine. — 1787.
Cerf (Joseph-Nicolas), rues du Faubourg-Montmartre et Thiroux. — 1780.
Chabault (Jacques), rue des Vieilles-Tuileries. — 1777.
Chainguet, rue de la Pelleterie. — 1770.
Chalier (Michel), rue des Prêtres-St-Paul. — 1767.
Challe (Michel), rues du Bout-du-Monde, de Bourbon -Villeneuve et du
Faubourg-St-Denis. — 1746. Machiniste des Menus-Plaisirs du Roi.
Chamouillet (François), rues Grange-Batelière et Taitbout. — 1777-
— 236 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Champion (Denis), rues du Colombier et de Grenelle-St-Germain. — 1779-
Chanon (Antoine-François-Joseph) dit aussi Chanou, rue Basse, derrière
les Capucines. — 1768.
Chantereau (Jean-Charles), rues des Canettes, St-Denis-du-Cygne,
Maubuée-de-Seine et Château-Bourbon. — 1772.
Chantilly. — Paris, xvme siècle.
Chanvin (Esprit-Michel), rues St-Landry et de la Juiverie. — 1778.
Chanvin (Edme), rue de la Juiverie. — 1773.
Chaon (Jean-Baptiste), rue de la Harpe. — 1780.
Chapelet (Bernard), rues Bertin-Poirée et de la Vacherie. — 1774-
Chariot (Nicolas). — Paris, xvme siècle.
Charles (Jean-Henri), rues de Marivaux et de la Corderie. — 1766.
Charles (Pierre- Ange), rue des Rosiers-St-Germain, près la Porte-St-Hcrcré.
— 1781.
Charlier (Antoine), rues de la Calandre et Jean-1'Êpine. — 1778.
Charpentier (Louis). — Paris, xvme siècle, rue des Barres.
Charpentier (Pierre). — Paris, xvme siècle, rue des Canettes.
Charrier. — Paris, xvme siècle, rue de Charenton.
Charrière. — Paris, xvine siècle.
Chartier (Étienne-Louis), rue Neuve-des-Petits-Champs. — 1781 Voir
collection privée Delahante : consoles et petites encoignures bois de
rose et bronze doré ciselé. Il signait : Chartier.
Chartrain ( Jean-Isaac) . — Paris, xvme siècle, rue de la Râpée.
Chastellier (Michel). — Paris, xvne siècle. Ébéniste -marqueteur. Il
travailla chez André-Charles Boulle.
Château (Louis), rue des Anglais. — 1785.
Chatelet. — Paris, xviii6 et xixe siècles.
Chaumont (Bertrand-Alexis), rue de Charonne. — 1767.
Chaumont (Gabriel-Philippe). — Paris, xvme siècle, rue de la Croix.
Chauvin (Edme), rues de la Vieille-Draperie, cul-de-sac St-Martial et de
la Juiverie. — 1773-
Chauvin (Esprit-Michel), rue St-Landry. 1778.
Chavée (Emmanuel), rue des Fossés-Monsieur-le-Prince. — 1787.
Chavériat. — Paris, xvme et xixe siècles.
Chavignan ou Chavigneau (Victor- Jean-Gabriel), rue de Charonne. — 1785.
Chayère (Pierre). — Paris, xvme siècle, rue de Reuilly.
Chazal (Antoine), rues de la Harpe, de Poitou et St-Louis. — 1764.
Chazeret. — Paris, xvme siècle.
Chazo, rues Montmartre, Grange-Batelière, au Maire et Buffault. — 1769.
Chelu (Pierre). — Paris, xvme siècle, rue du Faubourg-St- Honoré.
Chéré (Benoît). — Règne de Louis XV.
Cherpitel, rues Basse, derrière les Capucines et Faubonrg-St-Martin-sur-
l'Égout. — 1760.
Chesneau (Jacques), rue du Bout-du-Monde. — 1757.
— 237 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Chevalier. — Paris, xvne et xvme siècles. Travailla au château de Belle-
vue, puis à Potsdam. Le roi Frédéric lui fit construire une maison à
Montbijou pour ses ateliers; il y exécuta des meubles et des voitures en
vernis Martin.
Chevalier (Adrien). — Paris, xvme siècle.
Chevalier (Anatole), rues du Grenier-St-Lazare et de la Cossonnerie. —
1784.
Chevalier (Charles), rue du Bacq. — Paris, xvme siècle.
Chevalier (Jacques- Antoine). — Paris, xvme et xixe siècles, rue du Fau-
bourg St- Antoine.
Chevalier (Jean-Ëtienne). — Paris, xvme et xixe siècles, rue du Fau-
bourg St- Antoine.
Chevalier (Jean-François). — Paris, xvme siècle, rue lTsle-Notre-Dame.
Chevalier (Jean-François), rue et Faubourg St-Denis»et rue Transnonain. —
1783. On a des meubles de lui, signés : Boudon et Chevalier.
Chevallier. — xvme siècle. — Il signait : Chevallier.
Chevallier (Claude-Louis). — Paris, xvme et xixe siècles.
Chevassut (Laurent), rue de la Savonnerie. — 1772.
Cheverot (Jean-Marie), Hôtel des Arts, rue du Faubourg St-Martin. —
1786.
Chevet (Jean), rue Marché-d'Aguesseau. — 1756.
Chevignon. — Règne de Louis XVI. Il signait : Chevignon.
Chevigny (Claude), rues Poissonnière et de Cléri. — 1768.
Voir : Tours, Chambre de Commerce : mobilier de salon, provient
du Château de Chanteloup et du duc de Choiseul. Collections privées :
La Rue du Can (M. de) et Château de Modave. Il signait : C. Chevigny.
Chevillon (Jean). — Paris, xvne siècle. Il travailla pour la Grande Made-
moiselle.
Chicot. — Paris, xvme siècle. Il travailla pour les Chevaliers de Malte et
pour l'Abbaye St- Antoine.
Chopard (Jean-François), rue des Petites-Ëcuries-du-Roi et Faubourg Saint-
Denis. — 1759.
Choquet (Claude). — Règne de Louis XV. Ébéniste du Roi et du duc d'Or-
léans. Il travailla au Palais du Luxembourg.
Chosset (Jean-Antoine), rue Guénégaut. — 1776.
Chotepot (Simon). — Paris, xvne siècle. Ébéniste-marqueteur de l'atelier
de Boulle.
Choudey (François), rue de la Petite-Truanderie. — 1771.
Chouillier (Jean-François), rues du Bouloi et du Coq-Héron. — 1787.
Choure (Jean-Baptiste), dit aussi Schure, rue du Faubourg Montmartre. —
1775.
Christian. — Paris, xvin0 siècle, grande rue du Faubourg St- Antoine.
Christophe (Ignace). — Paris, xvme et xixe siècles, rue de la Cerisaie.
- 238 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Cimethière (François). — Paris, xvme siècle, grande rue de Reuilly.
Claire (Biaise-Alexis), au parc Vaugirard et plaine de Grenelle. - — 1765.
Clairin (René-Noël), rue Dauphine et Cour du Commerce. — 1767.
Clarot (Jean-Charles- Joseph), rue Marivaux. — 1782.
Claude (Jean- Baptiste), rue St-Nicolas, Faubourg St-Antoine. — 1780.
Clavel (Etienne), rue des Petits-Champs-St-Martin. — 1739- Menuisier
du Prince de Condé.
Clavelle (Jean-Nicolas), rues Montorgueil et St-Martin. — 1759-
Clef (Dominique), rue de Sèvres. — 1782.
Clément (Antoine), rue Mouffetard. — 1752.
Clément (Pierre). — Paris, xvme siècle, rue d'Anjou.
Clément (Pierre-Prudent), rues de Sèvres et St-Dominique-St-Germain. —
1788.
Clément (Simon), rues Chariot et Notre-Dame-de-Nazareth. — 1757.
Clier (Jean-Pierre), rue Grange- Batelière. — 1771-
Cochet (Jean- Antoine), rue de la Pépinière. — 1787.
Cochois (Jean-Baptiste). — Paris, xviii6 siècle. Il fit aux Menus -Plaisirs
pour le Dauphin un corps de clavecin.
Cochois (Jean-Baptiste), rue St-Honoré. — 1770.
Cochois (Jean-Charles). — Paris, xvme et xixe siècles.
Cochois (Sébastien), rue Neuve-St-Eustache. — 1758.
Codot (Louis-Médéric) , rue Bufîault. — 1773-
Coelen (Sébastien), rue Neuve-St-Eustache. — 1758.
Coignard (Paschal), rue de Charenton. — 1777.
Colange (Jean-Claude), rues de Sèvres et des Canettes. — 1781.
Colbault (Pierre-Barthélemi), rue de la Tixéranderie. — 1770.
Colère. — Paris, xvme et xixe siècles.
Colin (Pierre), rues de l'Ourcine et Bordet. — 1773.
Collard (Louis-Pierre). — Paris, xvme et xixe siècles, rue St-Martin :
division des Amis de la Patrie.
Collard (Pierre-Claude). — Paris, xvme et xixe siècles, rue Grenala.
Collet (Edmond). - — Paris, xvme siècle, rue de Lappe, au Cygne rouge.
Collet (Isaac), fils du précédent, rue de Lappe.
Collin (André). — Paris, xvme siècle.
Collin (Jean-Baptiste), rue de Grenelle-St-Honoré. — 1747-
Collire. — Paris, xviii6 et xixe siècles.
Collot (François). — Paris, xvme siècle. — 1712. Ébéniste-marqueteur,
travailla à la Manufacture royale des Gobelins.
Colmant (Gilles), rue Grange-Batelière. — 1786.
Colombet, rue de Sèvres. — 1743-
Colombet (Jean-Baptiste). — Paris, xvme siècle. S'associa avec Frost.
Colson (Guillaume), rue du Faubourg St-Honoré. — 1777.
Colson (Jean-Aubert). — Paris, xvme siècle, rue Traversière, Faubourg
St-Antoine.
— 239 —
16
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Combord. — Paris, xvne siècle. Il travailla pour le Louvre.
Comer (Jacques). — Paris, xvne et xvme siècles.
Commeu (Henri). — Paris, xvme siècle, rue de Charenton.
Commeu (Mathias). — Paris, xvme siècle. Frère du précédent, rue du Fau-
bourg St- Antoine.
Compiègne (Nicolas), rue des Petits-Carreaux. — 1768.
Contât (Pierre- Antoine), rues de Bondy et de Montmorency. — 1765.
Coppyn. — Paris, xvme et xixe siècles. Il travailla dans l'atelier de Jacob.
Coquereau (Jacques-Marie), rue de Verneuil. — 1758.
Il y eut d'autres Coquereau, ébénistes.
Corbissier, rue Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, cul-de-sac de la rue Téve-
not et rue des Petits-Carreaux. — 1768.
Cordié (Guillaume), rue de Charonne. — 1766. Il signait : G. Cordié M. E.
Cordier (Guillaume- Jean). — Paris, xvine siècle, Cour du Commerce.
Cordier (Michel), rue de la Corne. — 1782.
Cornette (Denis- Joseph), rues St-Denis et du Vertbois. — 1766.
Cornetty (Jean- Baptiste), rues de Paradis et de Bourbon- Villeneuve. —
1784.
Corradi (Guillaume). — Paris, xvme siècle, rue Ste-Mar guérite.
Corton (Jean). — Paris, xvme siècle, enclos St-Germain.
Cossard. — Paris, xvine siècle, rue du Faubourg St-Antoine.
Cossard (Jean-Baptiste). — Paris, xvme siècle, rue de Contrescarpe.
Cosson (Jacques-Laurent), rue de Charonne. — 1765. Il signait :
J.-L. Cosson. M. E. Voir Musée Londres : South Kensington (Legs Jones),
petite table ornée de marqueterie bois et ivoire signée : Georges, J an-
son-Daniel Deloose et Jacques-Laurent Cosson (marque).
Coste (Charles-Louis), rue St-Nicolas. — 1784.
Cotet (Charles), rue de Poitou. — 1784.
Cottereau (Julien), rue du Vieux-Colombier. — 1786.
Couart. — Paris, xvine siècle, rue Gît-le-Cceur.
Couet (Louis- Jacques), rue de Bussy. — 1774.
Couleru (Abraham-Nicolas), Montbéliard (Doubs), xvme et xixe siècles,
né à Bart, reçu maître en 1750. Ébéniste marqueteur. Voir Musée de
Montbéliard : coffret. Voir Collections privées Couleru (Edmond), secré-
taire marqueterie. Couleru, coffrets. Roux (Mme), commodes. Il si-
gnait : A. N. Couleru.
Couleru (Marc-David), Montbéliard — xvme et xixe siècles. Fils du pré-
cédent. — 1750.
Couleru (Georges-David), xvuie et xixe siècles, Montbéliard, fils du pré-
cédent. Il y eut plusieurs autres Couleru à Montbéliard.
Coulon (Jean- François), rues des Marais et des Petits- Augustins. — 1752.
Coulon, rue Princesse. — 1760.
Coulon, rue Princesse. — 1766.
— 240 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Coulon, rue Plâtrière, au bureau de l'Isle. — 1751.
Coulon — Paris, xvme siècle, rue Princesse. A la déposition de son bilan,
on peut constater qu'il avait une grande et aristocratique clientèle.
Il y eut plusieurs autres ébénistes du nom de Coulon.
Courdin (J.). Règne de Louis XV. Voir au Château de Windsor ses fauteuils.
Il signait : /. Courdin.
Courtois (Nicolas-Simon), rue de Charonne. — 1766.
Cousin (Jean), rue de Bièvre. — 1781.
Coutellier (François), rues des Fossés-St-Bernard et Têtebout. — 1781.
Coutelot (Antoine), rues des Prêcheurs et des Vieux-Augustins. — 1767.
Coutier (Pierre), dit aussi Coustier, rues des Deux-Portes- St-Sauveur et
Beaurepaire. — 1756.
Craisson. Voir Cresson.
Cramaille (Pierre- Joseph), rue St-Lazare, près la Pologne. — 1787.
Cramer ou Kramer (Mathieu-Guillaume), rue et Faubourg St-Antoine et
rue du Bacq. — 1771. Il signait Cramer ou G. M. Cramer.
Cramet (Jean- Joseph), rues Fontaine-au-Roi, du Temple et de la Croix,
— 1774-
Crapée (Jean-Baptiste), Cour de Lamoignon. — 1752.
Crédillon (François), rue Baillif. — 1749.
Cremer ou Kramer (Ernest-Louis- Jean), rue de la Roquette. Il signait :
Cremer. Voir Mobilier National, commode marqueterie.
Crépin (André). — Paris, xvine et xixe siècles, rue Jean-Beausire.
Crépy ( François- Barthelemi), rue de la Pelleterie. — 1778.
Cressent (Charles II). — Paris xvne et xvuie siècles. Il fit durant sa vie
des ventes importantes de ses collections de tableaux. Les meubles de
Cressent sont célèbres et représentent bien le style de la Régence. Il fit
de la marqueterie de bois des îles et ornait volontiers ses compositions
de figures animales ou humaines. Il travailla pour le Régent, pour la
duchesse d'Orléans et pour leur fils Louis d'Orléans. Voir Musées : Paris :
Bibliothèque Nationale : Médailler à deux corps. Louvre : divers bureaux
plats. Ministère de la Marine : bureau, grand buffet. Ministère des
Affaires Étrangères: cartonnier bois d'amarante orné de bronzes. Londres,
collection Richard Wallace : cartel-commode. Munich, Palais Royal :
cartel-commode.
Cresson (Louis), règne de Louis XV. Rue Traversière, Faubourg St-Antoine.
— 1772.
Cresson (Nicolas-Michel), rues des Vieilles-Tuileries, des Deux-Ecus, Aubry-
le-Boucher et St-Martin. — 1770.
Creton (Jean-Baptiste), rue de l'Égoût près de la barrière de la petite
Pologne. — !775-
Crevel (Christophe), au Marché-Neuf et rue de la Coutellerie. — 1775-
— 241 —
LES MEUBLES DU XVIIIe SIÈCLE
Criard (Antoine-Mathieu), rues de Richelieu, de-Grenelle-St-Germain et
du Bacq. — 1747.
Criard (Mathieu). — Paris, xvme siècle. Rue Traversière, Faubourg Saint-
Antoine.
Crochard (Louis), rue Gros-Caillou. — 1764.
Crosse (François), vieille rue du Temple. — 1753-
Crouillebois (Germain-Nicolas). — Paris, xvme et xixe siècles.
Crussy (Aimé), rue de la Ferme-des-Mathurins. — 1786.
Cucci (Domenico). — Paris, xvne et xvine siècles. Venu d'Italie, il travailla
à la Manufacture royale des Gobelins pour les palais royaux. Cabinets
et armoires dans le genre de Boulle ou incrustés de pierres de couleur
dans le genre italien.
Cudot (Louis-Médéric), à la Courtille, au quai d'Orléans et rue Buffault.
— 1773-
Cujaubert (Jean-Baptiste), rues Cossonnerie et Joquelet. — 1767.
Curiau. — Paris, xvme et xixe siècles. Rue du Faubourg St-Antoine.
D
Dadoumont (Guillaume- Joseph), rue Vieille-du-Temple. — 1768.
Daguerre. — Paris, xvme siècle. Rue St-Honoré. Il travailla pour les Châ-
teaux de Versailles et de Fontainebleau.
Daix (Pierre), rue de Sèvres. — 1759-
Dalencourt (François- Antoine), rues Poirée et St-Jacques. — 1772.
Dallot (Louis-Honoré), rues St-Gilles, Forest et du Faubourg-St-Martin. —
1769.
Damas (Etienne), rue Hautefeuille. — 1747. Syndic en 1779.
Damas (François), rues des Saints-Pères et de Vaugirard. — 1780.
Damas (Sébastien- André), rue des Saints-Pères. — 1763.
Damour (François), rue des Vieux- Augustins. — 1782.
Daniel (Jean), rues St-Louis-au-Palais, d'Anjou, Guénégaud, d'Enfer et
St-Jacques. — 1762.
Danjean. — Paris, xvme siècle, rue de Viarmes. Inventa des tables pour le
jeu du quadrille.
Dannel (Jean-Ernest- Louis). — Paris, xvme siècle, rues Beauregard et de
la Lune. Originaire du Brunswick, en Allemagne.
Danninval (Claude-François-Xavier-Nicolas), rue St-Honoré. — 1788.
Dansse, appelé aussi Dausse (Jean-Baptiste), rue de la Chaussée-d'Antin. —
1762.
Darcis. — Paris, xvme siècle.
Dardenne (Jacques-Louis), rues du Temple, Aubry-le-Boucher et Sainte-
Croix-de-la-Bretonnerie. — 1772.
Dardenne (Louis -Antoine), rue Ste-Croix-de-la-Bretonnerie. — 1743-
— 242 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Darkac. — Paris, xvme et xixe siècles. Il travailla pour les Menus-Plaisirs
et inventa des chaises et fauteuils élastiques.
Dauly (Pierre), rues Bertin-Poirée, des Lavandières-Ste-Opportune et
des Orfèvres. — 1778.
Dauprat (Jean), rue de la Grande-Truanderie. — 1749.
Daussel (Jean-Ernest-Louis). — Paris, xvme siècle, rue Beauregard.
D Autriche (Jacques van Voostunryck dit d'Autriche), règne de Louis XV.
Maison du Vinaigrier près les Enfants trouvés, rue du Faubourg Saint-
Antoine. Il travailla pour le palais du Temple. Voir Musées : Mobilier
National, commode marqueterie en bois d'amarante. Il signait ■ / Dau-
triche M. E.
Dautriche (Thomas- Jacques) , fils du précédent. — Paris, xvme siècle, rue
du Faubourg St-Antoine.
Dautruy (Israël). — Paris, x vue siècle. n fut attaché à la maison de la
Reine.
Davaux (Louis-Simon). — Paris, xvme siècle.
Davaze (Antoine-Louis), Montagne-Ste-Geneviève et rue des Vieilles-Étuves-
Saint-Martin. — 1767.
David (Guillaume-Louis), rue Mouffetard. — 1775.
David (Jean). — Paris, xvme et xixe siècles, rue du Faubourg du Temple.
David (Pierre), rues Verte, Faubourg St-Honoré, Petite-Rue- Verte. — 1768.
David (Pierre-Louis), rue du Vieux-Marché-d'Aguesseau. — 1780.
Davy (Jacques), rue d'Enfer, place St-Michel. — 1787.
Debauve (Mathieu), rue de Cléry. — 1754.
Debedé (Jean-Baptiste), cubde-sac de l'Étoile, rues Thevenet et Jean-
Robert. — 1780.
Debette (Lucien), rue dé la Croix. — 1782.
Debierre — Paris, xvme siècle.
Deblois (Charles-François- Anselme), rues St-Denis et du Petit-Hurleur —
1786.
Decault (Jean), rue Férou. — 1763.
Decaures (L.- Jean-François), rue de la Joaillerie. — 1781.
Decaut (Denis), rue des Ménétriers et Marché-St-Martin. — 1764.
Dechanest (Jean-François), rues des Arcis et des Gravilliers. — 1767.
Syndic en 1786.
Dechanet (Jacques), rue du Faubourg-Montmartre. — 1772.
Decourt (Laurent). — Paris, xvme et xixe siècles.
Deffeu (André), rues Bettizy et de Champfleury. — 1779.
Deffoux (Jean-Jacques). — Paris xvme et xixe siècles.
Deforge (Michel). — Paris, xvme siècle.
Défriche (Pierre), rue Ste-Marguerite. — 1766.
Degra (Maurice). — Paris, xvne siècle. Il travailla à l'atelier de Boulle.
Deguernon. — Paris, xvme siècle.
— 243 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Dehm. — Paris, xvme et xixe siècles, rue de la Grande-Truanderie. Inventa
une sorte de placage sur métal et des mosaïques à la mécanique. Four-
nisseur du duc d'Orléans et de la duchesse de Berry.
Dejardin (Claude-Antoine), rues des Ménétriers, des Gravilliers et St-Honoré
— 1782.
De job (Antoine). — Paris, xvme siècle, Vieille-rue-du-Temple.
Delacour (Jean- François), rue du Faubourg St-Antoine. — 1768.
Delacroix (François-Vandercruse dit Lacroix). — Paris, xvme siècle.
Originaire des Flandres; beau-père de Simon Œben.
Delacroix (Pierre- Jean), au Gros-Caillou. — 1780.
Delacroix (Roger -Vandercruse dit Lacroix) , fils de François, rue du Faubourg
St-Antoine. — 1755. Ses meubles sont parfaits d'exécution, il y emploie
la marqueterie en losanges et souvent des fleurs de bluets sur fond blanc.
Signa souvent des initiales R + V -f L -j- C. M. E. Voir collections pri-
vées : God chaux (Michel), petite table de style chinois. Grefuhle (comtesse
de), grand bureau. Rothschild (Gustave de), grand bureau.
Delahaye (Simon), rue des Filles-Dieu. — 1765.
Delaistre (L.), rue des Arcis. — 1741-
Delalande (Jean), rue et Porte St- Jacques. — J778.
Delanois (Louis dit Lanoix), rue du Petit-Carreau. — 1761. Il travailla
pour la comtesse du Barry et pour Louveciennes, pour le roi de Pologne,
la duchesse de Bourbon et nombre d'autres clients illustres. Voir ventes
diverses.
Delaporte (Antoine-Nicolas), rue de Cléry. — 1762.
Delaporïe (Martin-Nicolas), rue des Filles-Dieu. — 1765.
Delaroue (Claude). — Paris, xvme siècle. Travailla pour le Roi.
Delarue (Edme). — Paris, xvme siècle, rue St-Nicolas.
Delasson. — Paris, xvme siècle, rue de Breteuil.
Delaure (Luc). — Paris, xvme et xixe siècles, rue Montmartre.
Delaunay, rues Transnonain, Grenier-St-Lazare et des Petits-Carreaux. —
1764.
Delaune (André), rues des Fossés-du-Temple et de Saintonge. — 1769.
Delbonne. — Paris, xvine siècle.
Delenoncourt (Joseph), rues de la Croix-Neuve-St-Laurent et de Charonne.
— 1764.
Delettre (Jean- Jacques), rues Basse- Villeneuve, du Faubourg St-Denis et
passage du Bois-de- Boulogne. — 1782.
Delfosse (Aimé), rues du Sabot et du Sépulcre. — 1732.
Delgosse (Jérôme), rue des Vieilles-Tuileries. — 1786.
Delion (François), rue du Chantre. — 1785.
Delion (Louis-Hyacinthe), rue St-Sauveur. — 1766.
Delisle (Honoré-Nicolas). — Paris, xviii6 siècle.
Dellandes (Bernard), rue Quincampoix. — 1777-
Delmont. — Paris, xvme et xixe siècles.
— 244 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Deloose (Daniel), rue St-Nicolas. — 1767. Ébéniste marqueteur. Voir Musée
South -Kensington (Legs Jones), petite table marqueterie.
Delor. — Paris, xvine siècle, rue du Faubourg St-Antoine.
Delorme, rue du Temple. — 1766.
Delorme (Guillaume), rue St-Sébastien. — 1786.
Delorme-Faizelot, rue Tiquetonne. — 1763. ,
Delorme-Faizelot (Adrien), rue du Temple. — 1748. Il signait : Delorme.
Delorme-Faizelot (Alexis), rue Tiquetonne. — 1772.
Delormel (Antoine), rue de la Licorne. — 1769.
Delormel (Jean-Louis), rue du Faubourg St-Martin. — 1771.
Delormel (Jean-Nicolas). — 1786. Il fut juge au Tribunal révolutionnaire.
Delormel (Louis), rues des Bons-Enfants et Baillif. — 1759.
Delormel (Louis-François), rue du Faubourg St-Antoine.
Delormel (Louis- Jacques) . — Paris, xvme et xixe siècles, rue de la Fer-
ronnerie. >*
Delsouque (Joseph). — Paris, xvme siècle, rue de Charenton.
Delvallée (Ferdinand-François-Alexandre), rue Baillif. — 1784.
Démange (Jacques), rue des Vieux- Augustins. — 1784.
Demay (Jean-Baptiste-Bernard), rue de Cléry. — 1784. Il signait
J.-B. Demay.
Demazeaux (Louis). — Paris, xvme et xixe siècles.
Demazeaux (Vincent), rues Tirechappe et de Provence. — 1773
Dembreville (Jean-Baptiste), rue de la Sourdière et de ChoiseuJ. 1777.
Demeuse (Remacle), rue de Saintonge. — 1784.
Deniau. — Paris, xvme et xix* siècles. Il travailla l'Acajou sous la Res-
tauration.
Deniau (Pierre-Louis), rue de Sèvres. — 1775.
Denis (Jean-Balthazar), rue du Faubourg St- Jacques. — 1749.
Denize (Nicolas), cul-de-sac de la Corderie et rue St-Honoré. 1770.
Denizot (Pierre), rue Neuve -St-Roch. — 1740. Il travailla pour le Palais du
Temple, pour Bagatelle. Voir Musée South Kensington (Legs Jones),
commode acajou et sycomore et autre commode marqueterie. Il signait
P. Denizot ou Denizot. .
Denvs (Léonard- Joseph). — Paris, xvme siècle, rue Chariot.
Deplaye (Edme-Pierre), rues Ste-Anne, du Mont-Blanc et d'Hauteville —
1786.
Depoid (Antoine), rues du Parc-Royal, Grange-Batelière et de l'Arsenal. —
1767.
Deruelle (Nicolas), rue Mouffetard. — 1782.
Deschamps (Pierre-Charles), rues Guisarde et Mazarine — 1744.
Deschamps (Pierre-Toussaint), rue de la Corne. — 1773.
Deseine (Claude), rue Montagne-Ste-Genevieve. — 1754.
Desebat (Fritz), rue des Canettes. — 1788.
Deshaies (Jacques), rue de Bondy. — 1784.
— 245 —
LES MEUBLES DU XVIIIe SIÈCLE
Deshaye-Dhautecou (Jean-Charles). — Paris, xvme siècle, rue Neuve-
St-Augustin.
Deshayes (Louis), rue des Vieux-Augustins. — 1756.
Desier. — Paris, xvme siècle. Il eut la spécialité de faire des vitrines. Il
signait Desier.
Desjardin (Jean). — Paris, xvne siècle. Fut attaché à la maison du Roi.
Proche la basse-cour du Louvre.
Desjardin (Jean), rues de Bourbon-St-Germain et de Varennes. — I755-
Desjardin (Jean-Baptiste), rue des Deux-Hermites. — 1783.
Desjardin (Pierre). — Paris, xvme siècle. Il travailla à la Manufacture des
Gobelins.
Deslandes. — Paris, xvme siècle.
Desmarquet (François). — - 1776.
Desormeaux. — Paris, xvme siècle.
Dester (Adrien). — Paris xvme et xixe siècles, rue du Faubourg St- Antoine.
Dester (Godefroy), rue et Faubourg St-Antoine. — 1774-
Detertre. — Paris, xvme siècle.
Detroulleau (Jean-Baptiste). — Paris, xvme siècle.
Devaux (Adam). — Paris, xvne siècle. Ouvrier de l'atelier de Charles Boulle.
Devaux (Augustin). — Paris, xvme siècle, rue Chantereine.
Devif. — Paris, xvuie et xixe siècles. Il faisait des fauteuils de genre anglais.
D. F. — Monogramme d'un ébéniste de Louis XV. Il signait: D. F.
Dicop (Jean-Nicolas) . — Paris, xvme et xixe siècles, rue de la Victoire.
Didot (Charles-Gérard), rue Chapon. — 1766.
Diebold (Christian-Gottlieb) . — Paris, xvme siècle. Originaire de Saxe.
Dieltiens (Cornelis-François), rue et Faubourg St-Antoine. — 1782.
Dietz (Jean-Bernard). — Paris, xvme et xixe siècles, rue Traversière. Origi-
naire d'Allemagne.
Dietz ( Jean-Isaac) . — Paris , xvme siècle.
Dieudonné (Jean). — Paris, xvme et xixe siècles.
Dieudonné (Claude). — Paris, xvme siècle (marque).
Dieudonné (Etienne), rues St-Dominique, St-Jacques, du Poirier et Geoffroy-
l' Angevin. — 1768.
Dijon (Jean-Nicolas). — Paris, xvme siècle.
Dimanche (Jean). — Paris, xvme siècle, rue du Faubourg St-Antoine.
Dimanche (Jean- Pierre). — Paris, xvme et xixe siècles, rue St-Antoine.
Dinoir (Hyacinthe), rue Meslay. — 1786.
Dolli. — ^aris, xvme siècle, rue Perdue.
Domaille (Henri-Gilles), rue Verte. — 1778.
Doublé (Nicolas), rues de Beaujolais et de Normandie. — 1777.
Drain (Claude), rue Thevenot. — 1776.
Drancy (Pierre), barrière de la Courtille. — 1774-
Dreux (Pierre- Joseph), rue Ste-Croix, Chaussée d'Antin. — 1787.
Driessin (Godefroy), rue Boucherat. — 1776.
— 246 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Droin (Claude), rue des Petites-Ecuries-du-Roi et Faubourg St-Denis. —
1785.
Drouillard (Alexandre), rues de la Vannerie, du Vertbois, Monsieur et
Plumet. — 1772.
Drouin (Armand- Jean), rue Notre-Dame-de-Nazareth. — 1760.
Drouin (Jean-Baptiste). — Paris, xvme siècle, rue de la Roquette.
Drouin (Nicolas), rues de Sèvres et des Vieilles-Tuileries. — 1772.
Dubar (Pierre-Charles- Joseph), rue Meslay et Faubourg du Temple. — 1781.
Dubois. — Paris, xvme siècle, rue Traversière.
Dubois (Jacques). — Paris, xvme siècle, règne de Louis XV, rue de Charenton.
Fit des meubles dans le genre chinois. Voir expositions rétrospectives.
Musée : Collection Richard Wallace : bureau plat, exécuté pour Cathe-
rine II de Russie; écritoire, cartonnier, commode dite coffre de mariage
de Marie- Antoinette. Voir collections privées: Gontant Biron (comte de),
petit bureau. Greffulhe (comtesse de), encoignures. Lelong: petite étagère
à pharmacie. Rothschild (Nathaniel), encoignure bois de rose avec étagère
et horloge. Il signait : /. Dubois.
Dubois (Pierre), rue de la Tour. — 1787.
Dubois (René), rues Montmartre et de Charenton. — 1754. Ebéniste delà
Reine. Il signait : Dubois.
Dubois (René), rues de la Verrerie et des Orfèvres. — 1757 (marque).
Dubout (Pierre), rue des Vieilles-Tuileries. — 1785.
Dubreuil (Pierre), rues du Colombier et St-Martin. — 1758.
Dubromel (Firmin), Cour de l'Orme, à l'Arsenal. — 1787.
Dubuisson (Charles-Claude). — Paris, xvme siècle, rue du Faubourg Saint-
Antoine. 11 y eut plusieurs autres Dubuisson, ébénistes.
Dubut (Gilles-Ambroise), rues Grande du Faubourg St- Antoine, Princesse
et des Cordeliers. — 1783.
Duchemin (Henri- Joseph), rues St-Louis-au-Marais, Thorigny et à l'Arche-
Pépin. — 1745.
Duchesne (Jean), rue du Cherche-Midi. — 1776.
Duchesne (Tobie), rue des Canettes. — 1788.
Ducourneaux (Jean), rue de Bondy, à la Pompe. — 1782.
Dufault (Ph.-A), rue St-Joseph. — 1774-
Duffaut (Pierre), rue Troussevache. — 1780.
Dufeu (Jean-Louis), rue du Faubourg St-Honoré. — 1779-
Duflocq (Louis- Jean), cul-de-sac St-Martial et rue du Faubourg St-Martin.
— 1747-
Dufour (François), rues de Montpensier et Papillon, barrière Ste-Anne. —
1787.
Dufour (Louis), rue de Vaugirard. — 1764.
Dufresne, rue Mercière. — 1764.
Dufresne (Nicolas), rue Michel-Le-Comte. — 1785.
Duguers. — Paris, xvme siècle. Boulevard des Italiens.
— 247 —
LES MEUBLES DU XVIII^ SIÈCLE
Duhait (René), rue des Deux-Ponts-St-Sauveur. — 1786.
Duhamel (Martin), rue de la Calandre. — - 1741.
Duhamelle (François), rue du Faubourg St- Antoine. — 1750.
Duhamelle (Jacques-François). — Paris, xvme siècle, Faubourg St -Antoine.
Dulin, rues des Filles-du-Calvaire et Boucherat. — 1749.
Dulin (Antoine), rues de l'Université et du Bacq. — 1763.
Dulin (Louis), rue de Grenelle-St-Germain. — 1761.
Dumarche (Pierre-Nicolas), rue Guérin-Boisseau. — 1786.
Dumarchez (Pierre), rue St- Joseph. — 1777-
Dumay (Bon-Sébastien). — Paris, xvme siècle, rue Necker.
Dumonte (François), rue Mouffetard. — 1788.
Dumotiez (Pierre-François-Théodore), Faubourg St- Jacques. — T778.
Dupain (Adrien-Pierre), rue de Charonne. — 1772. Il signait : V. F. A.
P. Dupain (marque).
Duperron. — Paris, xviiie siècle. Il travailla pour les Menus-Plaisirs.
Duplay (Jacques- Mathieu), rue Basse, derrière les Capucines, et Faubourg
St-Honoré. — 1786.
Duplay (Justin), rues de la Pépinière, d Anjou et St-Honoré. — 1781.
Dupont (Claude), rue d'Arras-St- Victor. — 1782.
Dupont (Jacques), rue de la Chanverrerie. — 1776.
Dupont (Jean-Baptiste), butte des Moulins, près de la place Vendôme. —
1785.
Duprez (Pierre), rues de Charenton, du Faubourg St-Germain et Lenoir. —
1766.
Duprier (Nicolas-Michel), rues Beaubourg et Michel -Lecomte. — 1767.
Dupuis (Jean-Théodore), rues Pont-aux-Choux et du Vertbois. — 1772.
Dupuis (Pierre) . — Paris, xvme et xixe siècles, rue de Charenton.
Dupuis (Jacques-Philippe), rue de Jouy. — 1788.
Durand (Alexandre- François), rue Ste-Marie. — 1784.
Durand (Antoine-Clément). — Paris, xvuie siècle, rue de Charenton.
Durand (Bon), rue de Charenton. — 1761.
Durand (Philippe-Michel), rues Quincampoix et du Ménil-Montant. — 1782.
Durand (Pierre), Chaussée-d'Antin. — 1776. Il signait : Durand.
Durocher (Jean), Cloître des Bernardins. — 1776.
Dusault (Philippe-A.), rue St- Joseph. — 1774.
Dusautoy. - Paris, xvine et xixe siècles, rue de Charonne.
Dusautoy (Jean-Pierre), Cour St- Joseph. — 1779. Voir Musée : Stockholm,
Château royal : deux armoires marqueterie. Il signait : /. P. Dusautoy.
Dussaut (François), rue de la Touraine. — 1785.
Dussaut (Pierre), rues de la Vieille-Orangerie et Troussevache. — 1780.
Dutertre (Guillaume), Petits Piliers des Halles. — 1767.
Dutillet (Charles), rue au Maire. — 1753.
Du val, Faubourg St- Antoine. — 1755.
Duval (Antoine). — Paris, xvme siècle, rue de Charenton.
— 248 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Duval (Jacques-Charles). — Paris, xvme siècle, rue de Charonne.
Duval (Jean- Jacques), rue du Haut-Moulin et Pont -Notre-Dame. — 1778.
Duval (Nicolas), rue du Faubourg St-Antoine. — x743- H y eut d'autres
Duval, ébénistes.
Duvivier. — Paris, xvnie et xixe siècles, rue de Charenton.
Duvivier (Nicolas), rues St-Dominique et de l'Université. — 176g. Il y eut
d'autres Duvivier, ébénistes.
Eberhardt (Jean-Nicolas). — Paris, xvme siècle. Originaire de la Saxe.
Eberhardt (Georges-Christophe) . — Paris, xvine siècle, rue de Charonne.
Il était originaire de la Saxe. Fils du précédent.
Eberhardt (Henri-Gottlieb), rue Nicolas. Fils aussi de Jean-Nicolas.
Egelez (Nicolas). — Paris, xvme et xixe siècles, rue du Faubourg-St- Antoine,
à la « grande Pinte ».
Eggmann (Jacques). — Paris, xvne siècle. Il fut attaché à la maison du Roi.
Eggmann (Jean). — Paris, xvne siècle. Il fut attaché à la maison du Roi
et exécuta pour ses cabinets des sujets d'histoire en marqueterie.
Ellaume, rue Traversière. — 1755.
Ellaume (Jean-Charles), rue Traversière. — 1774- Il signait : J.-C. Ellaume.
Emery (Antoine). — Paris, xvme siècle, rue St-Martin.
Enix (Denis), rue Mauconseil. — 1782.
Epaulard (Etienne), rues du Faubourg St-Martin et St-Bernard. — 1772.
Erard (Louis-François), Strasbourg, xvme siècle. Père des fabricants
d'orgue et de piano : Jean-Baptiste et Sébastien.
Erouard (Gilles). — Paris, xvne siècle. Il fut attaché à la maison de la Reine.
Erster (Jean-W.), dans les Célestins, puis rue des Jardins. — 1774-
Ertet (Joseph). — Paris, xvuie siècle, rue St-Honoré.
Etienne (Georges). — Paris, xvne siècle. Il fut attaché à la Maison du Roi.
Etienne (Jean-Baptiste-Martin), rues de Beaujolais, Traversière, Bou-
cherat et du Faubourg St-Denis. — 1762.
Evalde. — Paris, xvme siècle, rue du Bacq.
Evalde (M.-B.), rues St-Dominique et du Bacq. — 1766. Il travailla au
coffret à bijoux offert par Louis XV à Marie- Antoinette lors de son
mariage. Il signait : M.-B. Evalde.
E. V. L. C. — Monogramme de deux ébénistes associés. Règne de Louis XVI.
Fabreguette (Jean-Pierre), rues Grenier-St-Lazare et des Vieilles Êtuves-
St-Martin. — 1769.
Fabry. — Paris, xvme siècle.
Fage (Mathieu), rues de la Verrerie, de la Poterie et Beaubourg, cul-de-sac
Berthault. — 1778.
— 249 —
LES MEUBLES DU XVIIIe SIÈCLE
Faivret. — Paris, xviii6 siècle. Il travailla pour l'amiral Nelson.
Falconnet (Louis). — Paris, xvme siècle.
Falk (Wolfgang). — Paris, xvme siècle. Rue St -Nicolas.
Faudée (Jean-Claude), rues des Moineaux, du Faubourg Montmartre et Bon-
Conseil. — 1760.
Fauvez (François-Joseph), cour St-Joseph, rue de Charonne. — 1766.
Fayard (Joseph), rue du Four-St-Germain. — 1782.
Fayolle (Éloi), rue Serpente. — 1785.
Félix (Laurent), rues de la Clef, du Puits-de-1'Hermite et St-Victor. — 1755-
Félix (Pierre-Charles), Faubourg St-Jacques. — 1785.
Fenot (Dominique). — Paris, xvme et xixe siècles. Rue de Cotte, Faubourg
St- Antoine.
Fenoux (Jean-Baptiste). — Paris, xviii et xixe siècles. Rues de la Micho-
dière, de Paradis-St-Lazare et Faubourg St-Denis.
Ferant (Claude-Etienne). Rue de la Joaillerie. — 1783.
Féret (Louis), rues des Gravilliers, de la Tixéranderie, du Mouton, Geoffroy-
l'Asnier. — 1758.
Fergmann (Augustin), à la Trinité. — 1773-
Ferlier (Pierre- Joseph), rues de l' Arbre-Sec et de la Vieille-Monnaie. —
1774-
Fermé, rue de Seine. — 1754*
Ferry (Michel), rue des Mauvais-Garçons-St-Germain. — 1775-
Feuerstein (Jean-Philippe), rue St-Nicolas. — 1785. Originaire du Tyrol.
Voir collection privée : Joyant (Eugène), console à étagère. Il signait :
Feuerstein.
Feuerstein (Joseph), rue du Faubourg St- Antoine. — 1767. Voir ventes
et collection privée : Ganay (Marquise de) : commode en bois de rose
et bronzes dorés. Ii signait : Joseph Feuerstein M. E.
Fève (Jean-Claude), rue du Vertbois. — 1776.
Feutrel (Denis-Guillaume), rue Pagevin 1764.
Filleul. — Paris, xvme siècle. — Garde du mobilier du château de Choisy.
Il fit quatre fauteuils de toilette pour le Roi pour les châteaux de Fon-
tainebleau, Versailles, Mari y et Compiègne.
Filon (Gabriel-Cécile), rue Mauconseil. — 1750.
Filon (Gabriel-Isidore), fils du précédent, rue Mauconseil.
Flahaut (Jean-Nicolas), Cloître des Jacobins-St-Honoré. — 1778.
Flamand (Louis-Michel), rues de Sèvres, des Vieilles-Tuileries-St- Jacques
et de Bagneux. — 1766.
Fléchy. — Paris, xvme siècle. t Rue du Faubourg St- Antoine. Il y eut
d'autres Fléchy, ébénistes.
Fleur y (Adrien), rues Hyacinthe et Pont-aux-Choux. — 1751-
Fleur y (René-Charles), rue Ste-Foy. — 1755.
Floquet (Louis), rue de Savoie. — 1786.
Florence (Marc), rues St-Jacques et St-Étienne-du-Grès. — 1758.
— 250 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Fois y (Louis), rue de la Calandre. — 1776.
Foliot (Nicolas-Quinibert). — Paris, xvme siècle. Rue de Cléry. Voir col-
lection privée Vertheimer (Charles), deux fauteuils Louis XV. Il signait :
Foliot (marque).
Foliot (Toussaint-François), rue de Cléri. — 1773.
Fonbonne (François), rue Ste-Anne-au-Palais. — 1762.
Fonson (J. -Charles). — Paris, xvme siècle. Rue Montorgueil.
Fonson (Louis- Joseph), rue Neuve-St-Eustache. — ^l^T-
Fontaine (Jean-Michel), rue de la Grande-Truanderie. — 1767.
Force (Joseph), rue de la Voirie, Porte St-Martin, rue de Bondy et du
Faubourg- St-Martin. — 1764.
Forcher. — Paris, xvme et xixe siècles. Rue St-Nicolas. Il était originaire
de Barrière. Il y eut deux Forcher, ébénistes.
Forestier (Nicolas), rue St-Pierre. — 1773-
Forget (Pierre), rue de Charonne. — 1765.
Forster (Richard), rues des Fossoyeurs et de Normandie. — 1788.
Fortin (Germain), rue de la Perche-au-Marais. — 1750.
Fouché (Jean), rue Neuve-St-Denis. — 1766.
Foulet (Jean-Baptiste), fin du règne de Louis XV. Voir Musée: collection
Richard Wallace : secrétaire en bois de rose signé : Claude-Charles
Saunier et J.-B. Foulet.
Foullet (Pierre- Antoine), 1756.
Foulon (Jean-Baptiste), rue St-Denis. — 1786.
Fouquet (Nicolas- Jean), rue du Vertbois. — 1781.
Foureau (Gervais), rue Frépillon. — 1758.
Foureau (Louis), rue du Faubourg-St-Denis. — 1755- Voir ventes et col-
lection privée : Halphen (F.) : commode laque rouge et or, décorée
de personnages. Il signait : L. Foureau M. E.
Fournier (Alexis), rues Rochechouart et de Bellefond. — 1786.
Fourot (Nicolas-Gervais), rues au Maire et du Faubourg-St-Denis. — 1788.
Fouson (Louis- Joseph), rue Neuve-St-Eustache. — I7°7-
Fradiel (François), rue du Sentier. — 1756.
Franck (François), rues de Charenton, St-Nicolas et Moreau. — 1756.
Franckwohl (Louis). — Paris, xvme siècle, rue de Charpnne.
Fregé (Jean-Simon), rue des Mathurins. — 1742.
Fremiot (Claude), rue St-Lazare. — 1787.
Frézet (Jean-Pierre), rue Gervais-Laurent. — 1750.
Fritsch (Jacques). — Paris, xviu6 siècle.
Fromageau (Jacques-André), rues Bergère et Grange-Batelière. ■ — 1765.
Fromageau (L.-D.). — Paris, xvme siècle. Faubourg St-Antoine. Voir
collection privée Pourtalès (Comtesse de) : table de nuit. Il signait
L.-D. Fromageau. Il y eut d'autres Fromageau, ébénistes.
Fromantin (André- Jean-Léon), rue des Boucheries-St-Germain — 1786.
— 251 -
LES MEUBLES DU XVI II* SIÈCLE
Frost (Jean-Gottlieb), rue Croix-des-Petits-Champs. — 1785. Il succéda
à Roentgen et fit partie de plusieurs associations. Il employa de nom-
breux ouvriers allemands et avait un atelier important. Il signait :
J.-B. Frost.
Frôttel. — Paris, xviii6 siècle.
Frôttel (Bastien), rue St-Nicolas. — 1782.
Funck. — Paris, xvme et xixe siècles. — Rue de Charonne.
Gabilliaud (Nicolas-François), rue des Mauvaises-Paroles. ■ — 1788.
Gaillard (Antoine), rue St-Nicolas. — 1781 (marque).
Galand ou Galland (Jacques), rue des Juifs. — I771-
Galand (Louis-Julien), rue St- Denis. — 1750.
Gallois (Jean-Baptiste), rues des Anglais et du Plâtre. — 1767.
Garât (Martin), rue de la Verrerie. — 1756.
Gabard. — Paris, xvme siècle. Rue Dauphine. Il travailla pour les Menus-
Plaisirs.
Garde (Gilbert), rue St- Victor. — 1788.
Garet (Jean-Baptiste), rue Jacob. — 1785.
Garion (Jean-Louis- Adrien) . — Paris, xvme et xixe siècle. Passage du
Caire.
Garnaud (Jean), passage de l'Hôtel Lesdiguières. — 1740.
Garnier (Dominique), rue du Bacq. — 1779-
Garnier (Jacques-Emmanuel), rue St-Honoré. — 1779-
Garnier (Jean), rue de la Chanvrerie. — 1777-
Garnier (Jean-Ciaude), rue St-Dominique et de Grenelle. — 1785.
Garnier (Pierre), rue Neuve-des-Petits-Champs. — 1742 (marque).
Il meubla l'hôtel du marquis de Ménars. Voir Musée South Kensing-
ton (legs Jones) : table carrée avec dessus en porcelaine de Sèvres. Il
signait : P. Garnier ou Garnier M. E.
Garnier (Prudent), rue de Bailleul. — 1763.
Garnier (Sébastien), rue Taitbout. — 1788.
Il y eut plusieurs autres Garnier, ébénistes.
Garriaux, rues Boutebrie et Fossés-St- Victor. — 1774.
Gary (Martin), rue des Francs-Bourgeois, place St-Michel. — 1764.
Gaspard. — Paris, xvne et xviii6 siècles.
Gaspard (Joseph). — Paris, xviii6 siècle. Rue du Faubourg-St-Antoine.
Gassaux. — Paris, xvine et xixe siècles.
Gauchi (Etienne), rue Plumet. — 1776.
Gauchi (Jean- Baptiste), rue Perdue. — 1782.
Gaudereaux ou Gaudreau (François-Antoine et Robert), ébénistes de
Louis XV, travaillèrent pour les Menus-Plaisirs, et fournirent à la Cour
— 252 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
des meubles simples ou de luxe. Auteurs de l'ébénisterie du célèbre
médailler composé par les frères Slodtz en 1739 et qui se trouve à la
Bibliothèque Nationale et d'une table de campagne en noyer, garnie
d'argent, probablement offerte par Louis XV à sa fille, Madame In-
fante, duchesse de Parme, épouse de Don Philippe. Ils firent pour le châ-
teau de Choisy des tables à jeu, des encoignures, des commodes, des
tables de nuit, des chaises et fournirent divers meubles aux châteaux de
Versailles, Marly, la Muette, Fontainebleau. Parmi leurs clients figurent
le Roi, Mesdames de France, la Dauphine, Madame Infante, Madame
Henriette, Madame de Pompadour, Mademoiselle de Clermont, etc., etc.
Voir Bibliothèque Nationale : Médailler; Ministère des Affaires étran-
gères : grand bureau dit de Monsieur de Vergennes.
Gaudereaux (François-Antoine). — Paris, xvme siècle.
Gaudereaux (Robert). — Paris, xvme siècle. Rue de Reuilly.
Gaudron (Auburtin). — Paris, xvne siècle. Répara les marqueteries des
chambres du Dauphin et de la Dauphine à Versailles.
Gaudron (Regnaud). — Paris, xvne siècle.
Gaultier, rue des Fossés-du-Temple. — 1747-
Gautier, rue des Fossés-du-Temple. — 1774.
Gautier (Jacques-François), rue Barre-du-Bec. — 1731-
Gautier (Jean), rue d'Argenteuil. — 1779-
Gautier (Jean- François), rue Couture- St-Gervais. — 1772.
Gautier (René), rue Guérin-Boisseau. — 1786.
Il y eut d'autres Gautier ou Gautié, ébénistes.
Gautron (Marc), rue de Cléry. — 1785.
Gautruche (Charles- Auguste) . — Paris, xvme siècle. Rue du Faubourg-
St-Denis.
Gautruche (Jean- Pierre), rues de la Perle, du Parc-Royal et de Jarente,
marché Ste-Catherine. — 1772.
Gautruche (Pierre). — Paris, xvme siècle.
Gautruche (Pierre-Claude), rues St-É tienne, Ville-Neuve, Basse et Porte
St-Denis. — 1771-
Gaverelle (André), rue de la Cossonnerie. — 1769.
Gaverelle (François), rue de Charonne. — 1767.
Gaverelle (Mathieu-Michel). — Paris, xvme siècle.
Gaverelle (Noël- Jacques), rue Geoffroy-l'Asnier. — 1782.
Gay (Georges). — Paris, xvme siècle. — Inventeur de la table soleil à trans-
formations (marque).
Gay (Jacques), rue de Cléry. — !779-
Geantet (Alexis), rue des Poitevins. — 1785.
Gebhauer (Jean-Baptiste), cul-de-sac Tait bout. — 1786.
Gencel (Joseph), rue Tiquetonne et Faubourg St-Denis. — 1780.
Gendé (Claude), rue de la Roquette. — 1786.
~ 253 —
LES MEUBLES DU XVIIIe SIÈCLE
Genest (Antoine-François), rues de la Corne et de Mézières. — 1788.
Gengenbach (François-Antoine), rue de Charonne. — 1779-
Genisson (Charles), rue du Temple. — 1759. Syndic en 1785.
Genisson (Jean-Marie). — Paris, xvme et xixe siècles. Rue du Temple.
Fils du précédent.
Genisson (Jean-Charles), fils de Charles Genisson, rue du Temple. — 1788.
Genty (Daniel). — Paris, xvine siècle. Rue de l'Échelle. Voir collections
privées : Doucet (Jacques) : table ornée d'un jeu de l'Oie en marqueterie.
Gourgue (Marquis de) : cabinet marqueterie; Rothschild (Adolphe de) :
table ronde, la tablette de dessus en porcelaine de Sèvres. Il signait :
D. Genty ou Genty.
George (Joseph-Benoît), rue de la Verrerie et de Haut-des-Ursins. — 1785.
Gérard. — Paris, xvnie siècle. Fit partie de l'atelier de Charles Boulle.
Gérard (Noël). — Paris, xvme siècle.
Gérard (Ponce), Cour de la Juiverie. — 1778.
Gilardin (Pierre-Joseph), rue du Faubourg-St-Martin. — 1780.
Gilbert (André-Louis), rue Traversière. — 1774. Il fit figurer l'ivoire dans
ses marqueteries et inventa un secrétaire roulant surmonté d'une
bibliothèque. Il signait : A.-L. Gilbert.
Gilbert (Louis). — 1782. ,
Gillan (Jean-Louis-François), rues du Comte-d'Artois, St- Augustin et
Montmartre. — 1784.
Gillard (Claude-Gabriel), rue du Faubourg Montmartre. — 1786.
Gillet (Louis), rues Thevenot et Guérin-Boisscau. — 1766.
Girard (François), rues Notre-Dame-de-Nazareth et d'Astorg. — 1765.
Girard (André), fils du précédent.
Girardot (Jean-Baptiste), rue Feydeau. — 1776.
Giraud (Pierre), Faubourg-St-Denis. — 1760.
Giraudeau (Louis), rue de la Pépinière. — 1786.
Girolet (Pierre-Denis), rues Ste-Marguerite, Beauregard, St- Joseph, de
Bourbon- Villeneuve, des Vieux-Augustins. — 1758.
Girot (Charles-François- Vincent), rue de l'Université. — 1784.
Giroux (Jacques), rue Traversière et Faubourg St-Antoine. — 1766.
Gleitz (André). — Paris, xvne et xvme siècles, rue St-Nicolas.
Gobert (Jean-Baptiste), rue des Vieilles-Tuileries. — I758-
Goffinet (Jean-François), rue de Touraine. — 1768.
Gold (Joseph). — Paris, xvme et xixe siècles.
Golle (Corneille). — Paris, xvne siècle. Ébéniste-marqueteur.
Golle (Pierre). — Paris, xvne siècle. Ébéniste-marqueteur, originaire de
Hollande. Il travailla d'abord à la manufacture des Gobelins. Plus tard,
avec Charles Boulle et Massi, il fit des meubles pour le château de Ver-
sailles et pour les Menus-Plaisirs. Voir expositions rétrospectives et
Musées, Paris, Arts décoratifs : dessin au lavis pour un parquet en
marqueterie.
— 254 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Go né (Louis), rue de la Limace. — 1786.
Gonin (Gilbert), rues Guisarde et des Canettes. — 1783.
Gonon (Jean-François), rue des Vieilles-Tuileries. — 1768.
Gontier (Pierre), rues du Cherche-Midi et du Regard. — 1763.
Gorju (Claude), rues de Charenton, Notre-Dame-de-Nazareth, du Gindre. —
1770.
Gosselin (Adrien- Antoine), à Versailles. — 1772.
Gosselin (Antoine), rue et Faubourg St-Antoine. — 1752. Syndic en 1778.
Il signait : Gosselin.
Gosselin (Jean-Baptiste). — Paris, xvine siècle, rue de Charenton.
Gosselin (Josse), rue de la Verrerie. — 1768.
Gosselin (Nicolas), rue du Faubourg-St-Antoine. — 1772. Il y eut plusieurs
autres Gosselin, ébénistes.
Gossinet (Jean-François), rue de Touraine — 1766.
Gottiniaux (Louis- Alexis- Joseph), rue Geofiroy-l'Asnier. — 1781.
Gotz (Gaspard-François), rue Mâcon. — 1787.
Gotz (Martin), rue du Faubourg St-Antoine, à la Boule-Blanche, et rue Ame-
lot. — 1784.
Goulet (Etienne), rue et Faubourg St- Jacques. — 1778.
Goulet (Jean-Baptiste), rue Oblin. — 1786.
Gourdain (Michel), rue de Cléry. — 1752. Il travailla pour la maison royale.
Il signait : Gourdin ou Gourdain (marque).
Gourié (René), rue du Cimetière St-Nicolas. — 1787.
Gourlet (Thomas), rue des Mathurins. — 1785.
Gourliau (François), rues Basse-du-Rempart, derrière les Capucines, et des
Barres, à l'Hôtel de Sens. — 1779-
Goux (Louis), rue du Petit-Hurleur. — 1785.
Goyer (François). — Paris, xvme siècle, rue de Charonne, à « l'Eau qui
dort ».
Graillot (Jean-Louis), rue St-Honoré, ancienne cour du Coche. — 1788.
Grandfils (Jacques-Laurent), rue St-Germain-1'Auxerrois. — 1765.
Grand jean, rue de Charonne, Faubourg St-Antoine. — 1766.
Grébert (Georges), rue du Bacq. — 1764.
Grébert (Louis-Claude), rue des Moulins, Butte St-Roch. — 1767.
Grébois (Pierre-Charles), rue Pierre-au-Lard. — 1786.
Gréhome (Nicolas), rue Bourg-l'Abbé. — 1754-
Grémont (Jean), rue Jean-St-Denis. — 1777.
Grenevigh (Nicolas), rue du Bacq. — 1768. Voir ventes et collection
privée Doucet (A.) : table-bureau. Il signait : A Grenevich ou Gren-
vigh M. E.
Grépat (Claude), rues au Maire et du Faubourg Montmartre. — 1772.
Griffet (Jean-François), rue Perdue. — 1779.
Gruyère (Pierre-François), rue de la Roquette. — 1786.
— 255 —
17
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Guédé (François), rue des Filles-du-Calvaire. — 1759.
Genebault, rue de Perpignan. — 1760.
Guérard (Joseph), Versailles. — 1784.
Guérin. — Paris, xviii6 siècle. Ébéniste-mécanicien, en 1756, il fit une table
mouvante de douze couverts et quatre buffets-servantes pour le châ-
teau de Marly; il créa aussi l'armoire volante du château de la Muette.
Guérin (Jean-Louis), rues Couture-St-Gervais et de la Poterie. — 1778.
Guérin (Pierre). — Paris, xvme et xixe siècles.
Guerne (Abraham), Boulevard de la Porte-St-Martin. — 1737- Nommé
menuisier du Roi et de la ville en 1782. Il travailla à la salle de l'Opéra
de Versailles.
Guérou (Thomas), Faubourg Montmartre et rue Ste-Foy. — 1778.
Guesnon (Jean-François), menuisier ordinaire du Roi. Il travailla au
château de Crécy pour Mme de Pompadour.
Guiart (Adrien- Antoine), rue des Lavandières-St-Opportune. — 1777.
Guichard (Pierre-Guillaume), rue du Faubourg St- Jacques. — 1785.
Guichemer. — Paris, xvme siècle, Place de l'Indivisibilité.
Guignard (Pierre-François), rue de la Roquette. — 1767.
Guilbert (Éloy), rues Mercière, d'Orléans, St-Honoré et de Sartine. — 1774-
Guillard (Pierre), rue de Charenton. — 1777.
Guillard (Pierre-Nicolas), rue Notre-Dame-de-Nazareth. — 1764.
Guillaume (Simon) . — Paris, xvme siècle, rue St-Nicolas.
Guillemard (François). — Paris, xvne et xvme siècles, rue Princesse.
Il travailla pour les châteaux de Chantilly et de Marly.
Guillemard (Jean-Baptiste-Georges), rue Neuve-des-Mathurins. — 1783.
Guillemard (Louis), rues des Moineaux, Basse-du-Rempart, derrière les
Capucines, de la Ville-l'Évêque et du Faubourg-St-Honoré. — 1765. :
Guillet (Pierre), rues Poissonnière et d'Angoulême. — 1776.
Guimard (Joseph), rues des Petits-Champs-St-Martin et des Vieilles-Hau-
driettes. — 1786.
Gùller (François), rue du Vert bois. — 1786.
Gunsberg (David) . — Paris, xvme et xixe siècles, Faubourg St- Antoine.
Gunther (Georges-Louis). — Paris, xvme siècle. Il était originaire d'Alle-
magne.
Guyot (Jacques), rue de Verneuil. — 1782.
Guyot (Nicolas), rue du Faubourg-St- Antoine. — 1775.
H
Hach (François). — Paris, xviii0 siècle.
Hach (Sébastien), rue du Gros-Chenet. — 1778.
Hache (Thomas). — Grenoble, xvne et xviii6 siècles.
Hache (Jean-François). — Grenoble, xvme siècle. Ébéniste du duc d'Or-
léans. Place Clavayson. — 1771. Voir collections privées : Fould Sprenger
— 256 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
(Baron): petit bureau dos d'âne. Granet (Mme) : grand bureau à cylindre.
Latrobe : grand bureau à cylindre. Roman (J.) : boîte de tric-trac. Il
est connu pour la pureté du style et la perfection de ses meubles. Il
signait : Hache de Grenoble ou Hache fils à Grenoble; et quelquefois
Hache, ébéniste de M. le duc d'Orléans, à Grenoble, place Clavayson.
Hache (Christophe- André), dit Lagrange ou Hache Bibi. — Grenoble,
xviii8 et xixe siècles.
Hache (Pierre). — Grenoble, xviii6 siècle. Fils de Thomas Hache.
Haimard (Jean-Louis), Place de la Porte-St- Antoine. — 1784.
Haimard ((Louis- Jacques), rues du Pont-aux-Choux et de Popincourt. —
1756. On a un meuble signé : Haimard et Delaunay. M. E.
Haizeaux (Jean-Baptiste), rue du Martroy. — 1788.
Haizeaux (Pierre), rue des Gravilliers. — 1777.
Halié (Louis), rue Guérin-Boisseau. — 1753.
Hallet (Jean- Baptiste), rue Perpignan. — 1781.
Halleux (Jean-Christin), rue de l'Arcade. — 1782.
Hallot. — Paris, xviii6 et xixe siècles.
Halloy (Jean-Mathias), rues Poissonnière et des Orties-au-Louvre. — 1768.
Hamar (Toussaint), rue St-Étienne-des-Grès. — 1786.
Hamel (Jean), rues de la Harpe et Serpente. — 1774.
Hammers. — Paris, xvme et xixe siècles, Faubourg St-Antoine.
Hamsterle (Jean), rues de Berry et Poissonnière. — 1781.
Hanneron (Antoine-François-Joseph), rue de Savoie. — 1780.
Hannier (Louis), rues Baillette et St-Honoré. — 1763.
Hannot (Nicolas), rue du Cimetière-St-Nicolas. — 1762.
Haraut (Jean), rues St-Antoine, du Pourtour-St-Gervais, de la Poterie,
de la Tixéranderie. — 1758.
Hardelle (Jean-Louis- Antoine), rue de Sèvres. — 1764.
Hardy (Henri-Louis). — Paris, xvme siècle, rue St-Nicolas.
Harmand (Antoine-L.), rue du Chaume. — 1785.
Harmand (Jean). — Paris, xvne siècle. Ébéniste-marqueteur. Il travailla
pour le Roi au Louvre, à Versailles, à Fontainebleau, aux Tuileries,
à St-Germain, surtout aux parquets et aux estrades.
Harscher (François), rue Guisarde. — 1786.
Harms. — Voir Hamsterle.
Hatoy (Jean-Baptiste), rue Chapon. — 1782.
Haumont. — Paris, xvme et xixe siècles.
Haupt (G.), à Paris, puis en Suède. Voir Musées : Chantilly : Muséum miné-
ralogique en forme de secrétaire. South Kensington (Legs Jones) :
commode. Château Royal : lit en forme de bureau, style Gustave III:
bureau et pupitre, même style. Il signait : G. Haupt ou fait par G. Haupt.
Hay (Joseph), rue des Saints- Pères. — 1746.
Hay (Pierre-Joseph-Augustin), rue Marivaux. — 1781.
Heckel. — Paris, xviii0 et xixe siècles.
— 257 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Hédouin (Jean-Baptiste), rue Traversière. — 1738. Ébéniste-marqueteur.
Hehl (François), rues de la Croix et Neuve-St-Laurent. — 1782.
Heiligsberg (Jean-Guillaume), Faubourg St-Martin. — 1766.
Heim (François-Guillaume), Paris, xvnie siècle, originaire d'Alsace.
Hemon (Pierre- Alexis), rue de la Vacherie. — 1724.
Hémon (Biaise-François), rue de Charenton. — 1785.
Hennequin. — Paris, xvme et xixe siècles.
Hénon (Louis), rues St-Martin « à la Croix-de-Fer », Beaubourg et de la
Lanterne. — 1776.
Henri (Jean-Baptiste), rues de Charonne et St-Nicolas, Faubourg Saint-
Antoine. — 1777.
Henri (Nicolas), rue Tiquetonne. — 1773.
Henriet (Claude-Chrétien), rue Grenata. — 1771.
Henry (Barthélémy). — Paris, xvme siècle.
Henry (Jean), enclos du Temple et rue de Charenton. — 1779.
Henry (Jean- Baptiste), rue des Vieux- Augustins. — 1784.
Henry (Louis- Alexandre), rue Bergère. — 1784.
Heriché (Jean-Baptiste), cour des Coches, Faubourg St-Honoré. — 1772.
Héricourt (Antoine), Faubourg St-Honoré. — 1773- Syndic en 1786. Voir
collections privées : Gasnault : petite commode. Il signait : A. Héri-
court M. E.
Héricourt (Nicolas). — Paris, xvme siècle, Faubourg St- Antoine. Il fai-
sait travailler Œben.
Hérissé (Antoine), rue de Charenton. — 1787.
Herstel, rue des Vieux- Augustins, près la Place des Victoires. — 1740.
Hertel (Georges), rue et Faubourg St- Antoine. — 1779.
Hertzog (Hubertus), rues Beurrière et du Ponceau. — 1776.
Hervier (Jean-Baptiste), rues Jean-Tisson et Barre-au-Bec. — 1787.
Heurte aux (Pierre-Nicolas), rues du Faubourg- Montmartre, Neuve-des-
Petits-Champs, d'Antin, Basse-du-Rempart, Coquenard, au bâtiment
de l'Église Notre-Dame-de-Lorette. — 1781.
Hilger (Jean-Henri), rue Française. — 1786.
Hipp (Michel), Faubourg St-Antoine. — 1782.
Hoche (Pierre). — Paris, xvme et xixe siècles, rue Chapon.
Hoffmann (Abraham), rue St-Thomas, quartier St- Jacques. — 1766.
Hoffmann (Jean-Diebold), Passage des-Petits-Pères. — 1785. Il était
originaire d'Autriche.
Hokaw, rue du Bacq. — 1754.
Holende. — Paris, xvme et xixe siècles, Faubourg St-Antoine.
Hollinger (Jean- Jacques), rue Montorgueil. — 1786.
Holtzheim (Jean-Guillaume), rue du Vieux-Colombier. — 1786.
Hongenard (Jean- Joseph), rue Ste-Marie. — 1767.
Horns (Jean-Henri), rues du Faubourg-St-Martin et St-Merry. — 1780.
Houard (François-Marie), rues des Grands-Degrés et Mouffetard. — 1785.
— 258 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Hou art (Germain-Pierre), rue des Trois-Chandeliers. — 1774-
Houdry (Charles), rue Mazarine. — 1760.
Houelleux (Julien-Pierre), Faubourg St-Denis. — 1787.
Houry (François- Vincent), rue de l'Arbalète. — 1788.
Housseau (Jean-Baptiste), Marché d'Aguesseau. — 1743-
Houtoire. — Paris, xvne siècle. Il travaillait à l'atelier de Charles Boulle.
Huef (Jean-Georges). — Paris, xvnie siècle. Il était originaire du Palatinat.
Huet (Gilbert- Alexis), rues St-P^ul et des Nonnains-d'Hyères. — 1783.
Huguet (Joseph-Simon), rues de Buci et des Barres. — 1780.
Hugueville (Marc), rues Pavée et des Deux-Portes-St-Sauveur. — 1755.
Hullin (Gabriel-Louis), rues Mazarine et Cerutti. — 1766.
Humbert (Mansuy), rues d'Argenteuil et l'Evêque, Butte St-Roch. — 1767.
Hurtrel (Louis), Boulevard de la Porte-St-Antoine. — 1756.
Huyot, rues Neuve-St-Etienne et Chariot. — 1759-
Huyot (Nicolas), rue Chariot, — 1737-
Infroit (Claude), rues de la Roquette et Amelot. — 1777.
Infroit (Etienne-Louis), rues de Charonne et Amelot. — 1768.
Jabodot. — Paris, xvme siècle. Règne de Louis XV. Il travailla pour les
Menus-Plaisirs.
Jacob (Georges), rue Meslée. — 1765. Syndic en 1789. Il travailla à Bagatelle
pour le comte d'Artois, fournit le Palais du Temple pour la Reine et les
Menus- Plaisirs. Il exécuta, d'après les dessins de David et de Charles
Moreau, des meubles de style gréco-romain et pompéien et fut appelé
à décorer de nombreux hôtels, en particulier pour le duc de Chartres. Il
fut un des créateurs du style Directoire. Voir Musées : Palais de Compiè-
gne : chaise-longue en bois doré. Louvre: fauteuils. Arts décoratifs : fau-
teuil. Mobilier National : siège d'acajou en forme d'X, lit de repos,
consoles d'applique, canapé, etc. Château de Windsor : mobilier de
salon et de chambre à coucher. Voir collections privées : Doucet (Jacques):
canapé Louis XVI, bois sculpté et doré. Marquet de Vasselot (J.J.) :
deux fauteuils. Greffulhe (comte de) : mobilier de salon. Ventes di-
verses (marque). Il signait : G.Jacob.
Jacob (Georges II), rue Meslée. Fils du précédent. Il reprit avec son frère
François-Honoré l'atelier paternel sous la raison sociale Jacob frères,
rue Meslée, entreprise importante par le nombre de ses ouvriers et qui
devint célèbre par la perfection du travail. Ils exécutèrent des meubles
sur les dessins des architectes Percier et Fontaine et s'adjoignirent des
artisans de talent entre autres les ciseleurs Thomire, Delafontaine, etc.
— 259 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Ils employèrent beaucoup les bois indigènes et quelques bois étrangers :
ébène, acajou, etc. Les frères Jacob travaillèrent sous la Révolution
et sous le Premier Empire. Après la mort de son frère, François-Honoré
prit la raison sociale de Jacob-Desmalter du nom d'une terre qu'il
possédait en Bourgogne. Sous le Consulat puis sous l'Empire il
travaille pour Bonaparte. Il exécuta le mobilier de la Malmaison,
celui du Sacre, de Compiègne, de St-Cloud, des appartements de
Fontainebleau et de plusieurs résidences impériales à l'étranger, les
cabinets à bijoux de Joséphine et de Marie- Louise ; le berceau du Roi
de Rome, etc., etc. Sous la Restauration, Jacob changea une troi-
sième fois de manière, tous les emblèmes impériaux étant devenus
suspects ou détestés. Voir Musées: Palais de Compiègne : sièges
bois doré et sculpté, armoire acajou; Fontainebleau : trône de Napo-
léon, armoire à bijoux de Marie-Louise, armoires, commode, corbeille
à ouvrage, berceau du Roi de Rome. Malmaison : trône de Napo-
léon; Bibliothque Nationale : vitrine; Versailles : buffets bas; Grand
Trianon : sièges divers, table à thé, lit, commodes ; Vienne : trésor
impérial : berceau d'apparat du Roi de Rome. Signature : Jacob frères,
rue Meslêe ou Jacob ou Jacob D., rue Meslée.
Jacob (François-Honoré), frère du précédent et fils de Georges I. Ses
travaux se confondent avec ceux de son frère. Il travailla
pour les châteaux de Neuilly, Rambouillet, Saint-Cloud, Versailles,
les Tuileries et pour la duchesse de Berry. Voir Collections privées :
Lebaudy (salon de la Duchesse de Berry) .
Jacob (Henri), rue de Bourbon- Villeneuve. — 1779- Il signait : H. Jacob.
Jacob (Jacques-Louis), rue Verderet. — 1764.
Jacot (Antoine-Pierre), rue de la Madeleine. — 1766.
Jacot (Isaac), rue Basse-du-Rempart. — 1762.
Jacot (Isaac), Faubourg St-Honoré. — 1786.
Jacqueline (Gilles), rue de la Tannerie. — 1788.
Jacquemart (T.-Pierre), rue de Charenton. — 1761.
Jadot (Jean-François), rues du Pot-de-Fer et de Vaugirard. — 1747-
Jansen (Georges). — Paris. — 1767. Voir Musée : South Kensington (Legs
Jones), 2 petites tables, marqueterie bois et ivoire, table à métier.
Janson (Nicolas), Marché d'Aguesseau, rue de la Madeleine. — 1778.
Jarrié (Jean-Nicolas), rue de la Harpe. — 1742.
Javoy (Claude), rue d'Argenteuil. — 1779.
Jean (Honoré), rue St-Séverin. — 1772.
Jean (Nicolas). — Paris, xvne siècle. Ebéniste du Roi.
Jean (Paul-François), « Au Saint-Esprit », Faubourg St- Antoine. — 1784.
Jean (Simon), rue Amelot. — 1787.
Jelpka (Albert-Henri). — Paris, xvme siècle, rues de Charenton et de la
Lune.
Jobert (Michel-Simon), rue St-Dominique. — 1762.
— 260 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Jolibois (Mathieu), cul-de-sac du Coq et rue du Bout-du-Monde. — 1763.
Joliffier (Joseph), rue de la Mortellerie. — 1781.
Jollain (Adrien- Jérôme), dans St-Jean-de-Latran. — 1763.
Jolliot (Michel), rue des Mauvais-Garçons-St-Jean. — 1784.
Joly (Claude), rue Jean-Beausire. — 1781.
Jonnard (Jean-Baptiste-Hubert), rues d'Orléans et St-Denis. — 1756.
Jordan (Salomon). — Paris, xvme siècle, rue du Faubourg du Roule.
Joseph. — Règne de Louis XV et de Louis XVI. Musées: Louvre: Meubles
d'appui avec mosaïques de pierre; Versailles : secrétaire en acajou;
South Kensington (Legs Jones) : commode forme tombeau avec pan-
neaux de laque. Château de Windsor : commode du même genre. Il
signait : Joseph.
Jouanne (Pierre-Michel), rue Couture-St-Gervais. — 1781.
Jouard (Jean- Jacques), rue Neuve-St-Sauveur. — 1788.
Joubert (Gilles), rue Ste-Anne. — 1749. Syndic en 1771, exécuta les deux
encoignures qui vont avec le Médailler de Gaudereaux à la Bibliothèque
Nationale (fait pour le cabinet du Roi à Versailles). Il fut un des grands
fournisseurs de la Cour. Voir Musées : Ministère de la Justice : bureau
Louis XV.
Joubert (Mathieu-Dieudonné), rues des Vieilles-Tuileries et de la Parchemi-
nerie. — 1786.
Jourdain (Pierre), rue de Charonne. — 1779.
Jouvet (Jacques-Louis), rues de Bièvre, St-Nicolas, St-Bernard et Basfroi.
— 1758.
Jovenet (François), rue St-André-des-Arts. — 1785.
Jovenet (Michel- Joseph) . — Paris, xviue siècle, rue du Petit-Lyon.
Jullien (Martin), rues des Petits-Carreaux et de la Poissonnerie. — 1777-
Jumel (Barthélémy), rue de Seine. — 1750.
Jundt, rue St- Antoine. — 1757.
Juty (Jean-Claude), rues d'Aguesseau et du Rat. — 1777.
K
Kaffa (Jean-Baptiste), rues des Barres et Phelippeaux. — 1771.
Kardt (Jean-Bernard), rue de Bourgogne. — 1759.
Kassel (Georges), rue des Vieilles-Tuileries. — 1775-
Kaos (Jean), Cour St- Joseph. — 1783.
Kemp (Guillaume), rue de la Roquette. — 1764. Il marqueta un meuble de
Beneman, destiné au Roi.
Kindermans (Michel), rues de Verneuil, de Grenelle-St-Germain, de-Sèvres,
des Vieilles-Tuileries. — 1764. Syndic en 1787.
Kindermans (Paul), rue St-Dominique-St-Germain. — 1787.
Kintz (Georges), rue Daval. — 1776.
Kirchenbach (J.-Adam), Faubourg St- Antoine. — 1774.
— 261 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Kirchenbach (Jean-Jacques), Faubourg St- Antoine. — 1778. Il y eut
d'autres Kirchenbach, ébénistes.
Kirschhoff. — - Paris, xvne siècle. Il fut attaché à la Maison du Roi.
Koechly ou Kochly (Joseph), Cour St- Joseph. — 1783.
Kohl (Pierre-Nicolas). — 1779.
Kolbing. — Paris, xvine et xixe siècles, Cour de la Juiverie.
Kopp (Maurice), rue de la Sourdière. — 1780. Il signait : Kopp.
Kranen (Louis- Jacques), rue des Prouvaires. — 1780.
Krier (Charles), rue du Bacq. — 1774.
Kutten (Jean), rues des Nonnains-d'Hyères et St-Méry. — 1789.
Labadye (Toussaint-Charles), rues du Four-St-Germain et de Sèvres. — 1761.
Labatut (Jacques-Nicolas), rue St-André-des-Grès. — 1777.
Labourez (Claude), Aile du Pont-Marie et Montagne Ste-Geneviève. — 1781.
Labrique (François-Joseph), rue St-Nicolas. — 1777-
Labry (François). — - 1777-
Lacroix (Jean), Faubourg St- Jacques. — 1751-
Lacroix (P.). — Paris, xvnie siècle. Il était fournisseur du mobilier de la
couronne. Il signait : P. Lacroix.
Lafond (Philippe), rues de la Harpe, St- Jacques et de la Sorbonne. — 1776.
Lafont (Joseph), cul-de-sac St-Martial, rues des Marmouzets et du Haut-
Moulin. — 1784.
Lafosse (Bertrand), Place Maubert et rue St- Jacques. — 1784.
Lagnitre (François-Nicolas), rue Ste-Avoye. — 1787.
Lagoutte (Mathieu), rue de Sèvres. — 1774.
Lagrange (Antoine). — Paris, xvme siècle, rue St-Nicolas.
Lainée (Nicolas), rue Geoffroy-l'Asnier. — - 1768.
Lair (François), avenue de Ménilmontant et rue de la Fontaine-au-Roi. —
1787.
Lalande (François), Faubourg St- Antoine. — 1770.
Lamain (Pierre-François), rue St-Paul. — 1780.
Lamant (André), rue de la Bucherie. — 1783.
Lamartine (Jean-François), rue de la Corderie. — 1776.
Lambert (André), rues de Lappe et Traversière. — 1783.
Lambert (Antoine). — Paris, xvine siècle. Il partit pour St-Pétersbourg où
il travailla pour le tzar Pierre-le-Grand.
Lamin (Pierre-François-Fiacre), rue St-Paul. — 1780.
Lamy (Marin), rues Barre-du-Bec et de Paradis. — 1784.
Lancelin (Louis- Joseph), « Académie de Vandeuil», rue du Vieux-Colombier.
— 1763. Syndic en 1778.
Lancelin (Nicolas), rue St-Denis. — 1766.
— 262 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Laneive (Nicolas). — Paris, xvne siècle, ébéniste de la Maison du Roi.
Landrin (Germain), Couvent des Carmes-Billettes. — 1788. Il signait :
Landrin.
Langelin (Louis), rue Poissonnière. — 1754.
Langlade (Jean- Antoine), rue de Verneuil. — 1779-
Langlois. — Paris, xvme siècle.
Langlois, père. — Paris, xvne siècle. Faubourg St-Antoine.
Langlois, fils aîné. — Paris, xvne siècle.
Langlois, cadet. — Paris, xvne siècle. Cloître Ste-Catherine-de-la-Couture,
puis rue de la Tixéranderie.
Les trois Langlois père et fils fabriquèrent des paravents et des cabinets
dans le genre chinois.
Langlois (Pierre-Éloi), rue de Lappe, puis cour de la Juiverie. — 1774.
Langlois (Simon), rue de l'Évêque. — 1774-
Langou (Jean-François-Marcou), place des Carrosses, Faubourg St-An-
toine. — 1769.
Languille (Pierre), cul-de-sac des Peintres, puis dans la Trinité. — 1768.
Lannuier (Nicolas-Louis-Cyrille), rue St-Thomas-du-Louvre. — 1783.
Lanoa (François- Antoine), rues des Fossés-St-Germain-1'Auxerrois et de
l' Arbre-Sec. — 1773-
Lanté (Louis), rue et Faubourg St-Denis. — 1786.
Lanté (Louis- Auguste), rue et Faubourg St-Denis. — 1743-
Lapie (Jean-François), rues de Charenton et du Faubourg St-Antoine. —
1763. Il signait : J.-F. Lapie.
Lapie (Charles), grande rue du Faubourg St-Antoine. — Fils du précédent.
Lapie (Jean), rue de Charenton. — 1762.
Laplanche. — Paris, xvme siècle. Rue du Faubourg-St-Martin.
Laraut (Jacques), rue St- Jacques. — 1785.
Lardin (André- Antoine), rues de Charenton et St-Nicolas. — 1750.
Lardin (Louis-François), rue St-Nicolas. — Fils du précédent.
Laroque (Pierre), rue St-Nicolas. — 1766.
Larose (Dominique-Prudent), rues de Braque et St-Louis-au-Marais. —
1778.
Larouë. — Paris, xvme siècle. Il travailla pour le comte d'Artois.
Lartaut (Philibert), rue Royale. — 1776.
Larue (Nicolas), rues Baffroy, St-Bernard et de Charonne. — 1773-
Larue (Jean-Baptiste), rues des Lavandières-Ste-Opportune et Poissonnière.
*777-
Lasserre (Antoine), rues du Faubourg- Montmartre et Cadet. — 1768.
Lathuille (Pierre), rue l'Évêque. — 1747.
Lathuille (Jean-Pierre), rue d'Argenteuil. — 1755- Voir Musée : Garde-
Meuble, commode en acajou, signée : J.-P. Lat...
Laurent (Jacques), rue du Faubourg Montmartre. — 1768.
Laurent (Pierre), rues St-Sauveur et de Paradis-St-Lazare. — 1772.
— 263 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Laurent (Nicolas), rues du Faubourg Montmartre, Neuve-St-Denis et du
Faubourg St-Denis. — 1768. Syndic en 1787. Il y eut d'autres
Laurent, ébénistes.
Lavaux (Barthélémy), Cloître-Ste-Opportune. — 1783.
Lavelle (Antoine), rues St- Joseph et du Bout-du-Monde. — 1779-
Lavenne (Nicolas). — Paris, xvne siècle. Il fut attaché à la maison du Roi.
Lavenu (Antoine), rues Boucherat et de Normandie. — 1776.
Lavy (Jean-Baptiste). — Paris, xviii6 siècle. Rue de la Verrerie.
Lavy (Louis), rue de la Verrerie. — 1765.
Le Bas (Barthélémy). — Paris, xvme siècle. Rue de Cléry.
Le Bas (Jean-Baptiste). — Paris, xvme siècle. Rue de Cléry.
Le Bas (Jean- Jacques). — Paris, xvme siècle. Rue de Cléry (marque). Ces
trois ébénistes travaillèrent ensemble signant sans prénom ou /. Lebas,
travaillèrent à Louveciennes pour Mme du Barry.
Le Bas (Jean-Baptiste), rue de Cléry. — 1756.
Le Bas (Barthélémy), rue de Cléry. — - 1771. Il était le fils du précédent.
Le Bas (Jean- Jacques), rue de Cléry. — 1772. Il était fils aussi de Jean-
Baptiste.
Lebègue (Jean), rues de Bercy-St-Jean et Vieille-du-Temple. — 1777.
Lebesgue (Claude-Pierre), rue St-Nicolas. — 1750.
Lebesgue (Robert-Claude), rues Culture - Ste - Catherine, du Four -St- Ger-
main et de la Poterie. — 1771-
Lebin (Jean-Claude), rue Thévenot — ■ 1785.
Leblanc. — Paris, xvme siècle. Auteur d'une commode en bois des Indes
et mosaïques pour Mme Infante, au château de Versailles.
Leblanc (Charles), rues des Fontaines et du Pont-aux-Choux. — 1777.
Leblond (Jean-François), Cloître-St-Germain-1'Auxerrois. — 175 1. Il y eut
plusieurs Leblond, ébénistes.
Lebossês (Jacques), rue de Suresne. — 1779.
Le Brun (Antoine I). — Paris, xvne siècle. Ébéniste-marqueteur.
Le Brun (Antoine II). — Paris, xvne siècle. Ébéniste-marqueteur. — Fils
du précédent.
Le Brun (Claude), rue St-Pierre-au-Pont-aux-Choux. — 1779.
Le Brun (François- Julien), rue de Beauvais. — 1780.
Le Brun (Gilles). — Ébéniste-marqueteur. Il était le fils d'Antoine I Le
Brun.
Lechaptois (Samson), rues de Lourcine et Moufïetard. — 1768.
Lechartier (Jacques), rue de Charenton. — 1773-
Lechaudé (Barthélémy) . — - Paris, xviii6 siècle. Il travailla à la table mou-
vante de Choisy.
Lechien (Alexandre-François), rues Meslay, de Vendôme, de Bondy et du
Faubourg St-Martin. — 1768.
Leclerc (Jacques- Antoine). — Paris, xvuie siècle. Cour de la Juiverie.
Leclerc (Charles-Michel), rue du Faubourg St-Antoine. — 1786.
— 264 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Leclerc (Claude), à l'« Agneau pascal », rue de Charenton. — 1785.
Leclerc (Jacques), rue des Ciseaux. — 1787.
Leclerc (Jacques- Antoine), rue et Faubourg St- Antoine. — 1779.
Leclerc (Jean), rues du Four et de l'Égoût-St-Germain. — 1763.
Leclerc (Nicolas-Martin), rue de la Verrerie. — 1787.
Lecœur (Joseph), rues de Verneuil, de Sèvres et Hyacinthe. — 1780.
Lecointre (François), rue Serpente. — 1727.
Lecomte (Nicolas-Toussaint), rues d'Argenteuil et Traversière. — 1781.
Lecomte (Simon-Samuel), rue du Faubourg Montmartre. — 1787.
Lecoq (Jean- Jacques), rue St-Martin. — 1777.
Lecreux (Adrien- Joseph), rue des Jeûneurs. — 1776.
Ledoux (Simon-François). — Paris, xvine siècle. Grande rue du Faubourg
St-Antoine.
Ledru (Alexis), rues de l'Hirondelle et de la Huchette. — 1753-
Leduc (Pierre), rues St-Martin, Neuve-St-Laurent, de la Croix et du Vert-
Bois. — 1778.
Lefebure (Joseph), rue de Périgueux. — 1787.
Lefebvre (Charles- Joseph), rue de Charenton. — 1787.
Lefebvre (Jean- Jacques), rue des Cinq-Diamants. — 1785.
Lefebvre (Jean-Louis). — Paris, xvme siècle. Rues du Faubourg-St- Jac-
ques et Neuve-Ste-Geneviève.
Lefebvre (Roch), rue du Faubourg-St-Martin. — 1788.
Lefèvre (Charles- Antoine), rues des Fossés-St-Germain-du-Roi et des
Mauvais-Garçons-St-Germain. — 1777-
Lefèvre (Charles-Nicolas), rues de la Bucherie et des Postes. — 1764.
Lefèvre (François), Rue du Marais-St-Germain. — *779-
Lefèvre (Jean-Baptiste), rue de Bourbon- Villeneuve. — *743-
Lefèvre (Joseph), rue Neuve-St- Augustin. — 1729.
Lefèvre (Louis), rue de Beauregard. — 1780.
Lefèvre (Philippe), rue de la Mortellerie. — 1788.
Lefèvre (Pierre- Jean), rues de l'Égoût-St-Martin et de Bourbon-Villeneuve.
1773.
Lefort (Jean-Denis), rue des Sept- Voies. — 1787.
Lefresne (Sébastien). — 1777-
Legallois (Gilles), rues Phelipeaux et de Limoges. — 1766.
Le Gaspern (Louis), carré St-Landry et rue des Fossés-St-Germain-1'Auxer-
rois. — 1753.
Le Gaspern (André), enclos St-Denis-de-la-Chartre. — 1771-
Legrand (Charles-Christophe), rue Rousselet. — 1783.
Legras (François), rue Notre-Dame-de-Nazareth. — 1733-
Legras (Jean-Laurent). — Paris, xviii6 et xixe siècles. Rue de Bondy.
Legros, Cour du Marché-des-Quinze- Vingts. — 1763.
Legry (Jean-Louis-François), rue de Charenton. — 1799. Il signait : J.-L.-F.
Legry.
— 265 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Lehaene, père. — Paris, xvme et xixe siècles. Rues Traversière, des Tour-
nelles et boulevard St- Antoine.
Lehaene, fils. — Paris, xixe siècle. S'associa à son père sous la Restauration.
Leiris (Jean), rue de Lancry. — 1780.
Lejeune (Jean), passage de la Marmite. — 1788.
Lelarge (Jean-Baptiste), rue de Cléry. — 1775. Voir Musées : Petit Trianon :
canapé et fauteuils. South Kensington (legs Jones) : fauteuil en bois
sculpté et doré. Collections privées : Doucet (Jacques) : mobilier de salon
bois sculpté et doré. Il signait : Lelarge ou J.-B. Lelarge.
Leleu (Jean-François), rues de la Contrescarpe et Royale. — 1764. Syndic
en 1776. Créateur de meubles simples en acajou et de très beaux meu-
bles en marqueterie. Il fut fournisseur des rois Louis XV et Louis XVI et
de Mme du Barry. Voir Musées : Trianon : petite commode en marqueterie ;
Londres, collection Richard Wallace : grande commode et secrétaire
en marqueterie. Collections privées : Camondo (comte Isaac de) : com-
mode Louis XV; Doucet (Jacques) : commode Louis XVI; Ganay (mar-
quise de) : bureau plat; Goudchaux : commode en marqueterie; Klotz
(Mme) : secrétaire à abattant ; La Beraudière (comtesse de) : petite table
à pieds cambrés; Luce-Laduré : petite commode en marqueterie à
fleurs de lys, signature accompagnée d'un timbre à fleurs de lys surmonté
de la couronne royale, vient de Louveciennes. Il signait : J.-F.-L. ou
J.-F. Leleu.
Le Lorrain (Charles), rues des Boucheries, du Gindre, Guizarde, Férou et
Carpentier. — 1761.
Lemaire (Jean). — Paris, xvne siècle. Fut attaché à la Maison du Roi.
Lemaire (Louis-Nicolas), rue du Marché-St-Honoré. — 1788.
Lemaire (Pierre-Remy), rues St- Antoine et Couture-Ste-Catherine. — 1765.
Lemaître (Charles), rue Traversière. — 1782.
Lemaître (François-Noël). — Paris, xvme siècle. Rue St-Nicolas.
Lemarchand (Geoffroy), rues de l'Égoût, Chaussée d'Antin et Caumartin. —
!775-
Lemarchand (L.-E.). — Paris, xvme et xixe siècles. Rue du Faubourg
St-Antoine. Ébéniste du mobilier de la Couronne sous l'Empire et sous
la Restauration. Il exécuta le cercueil en ébène de Napoléon Ier.
Lemarchand (Michel-Charles- Jacques-Urbain), rues St-Louis et des Tour-
nelles. — 1777. Il exécuta les stalles du chœur de la cathédrale de Char-
tres et une chaire épiscopale. Il travailla pour le mobilier de la Couronne
sous l'Empire et la Restauration. Voir Musées : Palais de Compiègne :
grande console en acajou. Il signait : Lemarchand.
Lemarchand (Pierre). — Paris, xvne siècle. — Il fut attaché à la maison
du duc d'Anjou.
LEMARié (Pierre). — 1761.
Lemée (Jean). — xvme siècle. Il signait : Fait par Jan Lemêe.
Lemelle (Jean-François), rue des Tro^s-Maures. — 1779.
Lemelle (Jean- Jérôme-Christophe), rue de la Heaumerie. — 1775-
— 266 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Lemelle (Romain- Victor), rues de la Heaumerie et St-Denis. — 1782.
Lemire (Edme), rue des Rosiers, au Marais. — 1782.
Lemoine (Jacques), rue des Deux-Ponts. — 1757.
Lemoine, rue Thibautodé et Couture- Ste-Catherine. — 1765.
Lemoine (Joseph), rue St-Denis. — 1784.
Lemonnier (Pierre- Jean), rues du Bout-du-Monde et Tournon, Hôtel de
Tournon et du Petit-Lion-St-Germain. — 1767.
Lempérière (Pierre- Jean), au Pont-au-Change, puis rues des Mathurins,
Aubry-le-Boucher et des Vieilles-Étuves. — 1783.
Leneuf (François), rue des Égouts-St-Martin et Notre -Dame -de -Recou-
vrance. — 1772.
Lengelé (Jacques-Antoine), enclos St-Martin, rue de Breteuil. — 1766.
Lengelé (Jean-Pierre, père). — Paris, xvme siècle, rue du Faubourg Saint-
Denis.
Lenoir. — Paris, xvme et xixe siècles.
Léonard (Louis- Alexandre), rues du Roi-de-Sicile et de la Mortellerie. —
1781.
Lepage (Guillaume- Joseph), rues des Bourdonnais et des Mauvaises-Paroles.
— 1777.
Lepandu (Jean-Baptiste), rue du Ponceau. — 1782.
Le Payen. — Paris, xvme siècle, « Maison de France », rue de Cléry.
Lequint (Charles), rue de Suresne. — 1777-
Lerat (Claude), rue Ste-Marguerite. — 1785.
Lerond (Pierre), rue du Faubourg- St-Honoré. — 1786.
Lerondeau (Jean-Baptiste-Claude), rue St-Sauveur. — 1752.
Leroux (Nicolas), rues des Moineaux et Coquenard. — *779-
Leroux (Nicolas-François), rue de Miromesnil. — 1787.
Leroy (Jean-Baptiste), rues Guérin-Boisseau, de l'Égout, chaussée dAntin
et Beauregard. — 1781.
Leroy (Louis-Gabriel), rue et Faubourg St-Denis et rue Basfroi. — 1754-
Leroy (Noël), rue des Vieilles-Étuves-St-Honoré. — 1771-
Leroy (Pierre- Joseph), rues Taitbout et des Capucines. — 1784.
Leroy (Renaud), rue St-Sauveur. — 1767. Il y eut plusieurs autres Leroy,
ébénistes.
Lerpsher. — Paris, xvine et xixe siècles. Créa, sous l'Empire, des couchettes
à panneaux peints en gris.
Les âge (Antoine), rue des Deux- Anges. — 1771-
Lescœur (Louis), rue Poissonnière. — 1788.
Leseur (Jacques), rue de Lappe et cul-de-sac St-Sébastien. — 1752.
Lestrade (Louis), rue de la Parcheminerie. — 1750.
Letanneaux (René-Edme). — Paris, xviii6 siècle, rue de Ménilmontant.
Le Tardif (Jean-Baptiste), rue de Jouy. — 1785.
Letellier (Jean-Baptiste), rue de Charenton. — 1747.
Letellier, rue Payenne. — 1752.
— 267 —
LES MEUBLES DU XVIII6 SIÈCLE
Letellier (François), rue Christine. — 1772.
Letellier (Jacques), rue de Seine. — 1775.
Le Tellier (Jacques-Pierre), rues de Charenton et du Faubourg St- Antoine.
— 1707.
Letonné (Henri), quai d'Orléans, près le Pont-Rouge et rue St-Louis. —
1773-
Letouzé (Jean-Charles), rues de la Verrerie et de Limoges. — 1779-
Leullet (Antoine), rues St-Nicolas et des Récollets. — 1788.
Levallois (Pierre), rues de Suresne et Caumartin. — 1779.
Levasseur (Etienne), rue du Faubourg-St- Antoine. — 1766 (marque). Il tra-
vailla dans l'atelier d'un des fils de Boulle, exécuta des meubles pour Fon-
tainebleau et pour le Petit- Trianon. Ses meubles sont d'une exécution
parfaite. Il fut le premier à employer l'acajou plein et à l'orner de
filets de cuivre. Créateur du style Empire. Voir Musées: Fontainebleau:
encoignures; Louvre : bureau acajou à voûte et cartonnier, grande
commode à trois corps. Mobilier National : encoignures, table à ouvrage.
Château de Windsor : cabinet dans le genre Boulle. Collections privées :
Aubigny (baron d') : commode marqueterie cuivre et étain sur ébène.
Luce : table acajou et cuivre doré, table Louis XVI citronnier et
érable. Il signait : Levasseur M. E. ou E. Levasseur M. E.
Levasseur (Pierre-Etienne), rues Martel, du Faubourg-St-Martin et du
Faubourg St- Antoine. Fils du précédent.
Levasseur (Jeune). — Paris, xvnie siècle. Fils du précédent. Auteur d'une
commode et d'un secrétaire orné de lapis lazuli, de nacre, d'ébène et
de bronzes dorés pour la Reine d'Espagne.
Levasseur (Nicolas-Louis), rues du Ponceau, des Capucines, puis au Gros-
Caillou et dans l'enclos du Temple. — 1785.
Levert (Antoine), dans St-Jean-de-Latran. — 1774.
Levesque (Pierre), rues St-Martin-de-la- Vieille-Monnaie et de la Mortel-
lerie. — 1773.
Levol (Pierre-Nicolas), rues de la Croix et St-Martin. — 1775.
Lexcellent. — Paris, xviii<> et xixe siècles.
Lexcellent (Nicolas), dans St-Jean-de-Latran. — 1764.
Lhermitte (Jean-Baptiste-Louis), rue du Sépulcre. — 1779.
Lhermitte (Jean-Baptiste-Simon), rue St-Martin. — 1743.
L'Heureux (Jean-Henri), rue du Coq-St-Honoré. — 1779.
Lheureux (Jean-Nicolas), rue des Fossés-Monsieur-le-Prince. — 1775.
L'Hoste (Mathieu), rues St-Martin et Meslay. — 1757.
Liberde (Jacques), rue de l'Échaudé. — 1774.
Lichtemberg. — Paris, xvine siècle.
Lidons (Lou«s), rues des Petits-Champs-St-Martin et Guérin-Boisseau. — 1777.
Libbschigen (François), dit Gigun, rue desBoucheries-St-Germain. — 1786.
Lieutaud (Charles). — Paris, xviii» siècle.
— 268 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Lieutaud (Balthazar), rues de la Pelleterie et d'Enfer. — 1748. Voir Musées :
Versailles : régulateur ébène et bronzes dorés. South Kensington (Legs
Jones) : gaine de régulateur. Il signait : B. Lieutaud.
Lignereux. — Paris, xvme et xixe siècles. Il était le beau-frère de Jacob-
Desmalter. Il créa sous l'Empire, les lits en nacelle et exécuta sur les
dessins de Percier et Fontaine des meubles de style Égyptien.
Limonne. — Paris, xvme siècle. Il travailla pour Versailles.
Lobstein (Michel). — Paris, xvme siècle. Il était originaire de la Hesse.
Locre. — Paris, xvne siècle. Il fut créancier de Molière etd'ArmandeBéjard.
Loecklin (Martin). — Paris, xvme et xixe siècles, rue des Petits-Carreaux.
Loever (Jean-Charles), rue du Faubourg-Montmartre. — 1785.
Lombard (Pierre- Antoine- Joseph), rues Neuve-St-Paul et Saint- Antoine. —
1763.
Lombard (Philippe), rues des Saints-Pères et de Verneuil. — 1782.
Lombois (François), au Puit-de-Rome et rue Jean-Robert. — 1771.
Lonsain (Jean-Simon), rue et faubourg Saint-Denis et rue d'Orléans. — 1771.
Loret. — Paris, xvme et xixe siècles, rue de Charenton.
Loriot (Antoine- Joseph). — Paris, xvme siècle, aux galeries du Louvre. Il fut
le constructeur des tables mécaniques du Petit Trianon sur le modèle de
la table mouvante de Choisy. Il inventa d'autres mécaniques du modèle
en bois de machines à élever l'eau et un procédé pour fixer le pastel.
Lormier (Denis), rues des Deux-Écus et des Mauvaises-Paroles. ■ — 1775.
Lorrain (François), rue Chariot. — 1752.
Louasse (Nicolas), rue et Faubourg-St- Antoine. — 1781.
Louet (Pierre-François), rue des Francs-Bourgeois, Place St-Michel. — 1755.
Louis (Charles-Boromée), rues du Jour et du Faubourg-Montmartre. — 1757.
Louis (André-Nicolas), rue Neuve-St-Laurent. — 1775. Voir Musée : Fon-
tainebleau : fauteuils Empire. Il signait : Louis.
Louis (Jean- Pierre), rue du Jour. — 1787. Il était le fils de Charles Boromée
(marque).
Louvet (Jean-François). — Paris, xvme siècle, rue du Faubourg-St-Denis.
Louvet (Pierre), rue et Faubourg St- Antoine. — 1766.
Loviat (Jean-François), rue du Vert-Bois. — 1779.
Lubra (Jean-Baptiste), rues Taitbout et Phelippeaux. — 1775-
Luce (Jean-André), rue Neuve-St-Martin. — 1753.
Luce (Jean-Baptiste-Gervais), rue Notre-Dame-de-Nazareth. — 1773.
Lucien (Jacques), rue Traversière. — 1774-
Lucien (Philippe-François). — Paris, xvme siècle, rue St-Maur.
Luriau (Julien), rue St- Victor. — 1760.
Lutier (Joseph). — Paris, xvne siècle. Il travailla à l'atelier d'André-
Charles Boulle.
Lutz (Gérard-Henri). — 1766. Il était originaire de la Prusse.
Lutz (Ph.- Jacques). — Paris, xvme siècle. Il était originaire de Strasbourg.
Luzurier (Gabriel), rues du Forez et des Gravilliers. — 1749.
— 269 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
M
Machauf (Michel), rue Quincampoix. — 1785.
Maclard (La Veuve Jean-Baptiste), enclos du Temple.
Macret. — Règne de Louis XV.
Macron (Pierre), rue St-Étienne-des-Grès. — 1776.
Maginot (François), rue de Cluny. — 1766.
Magisson (Nicolas), rue des Prouvaires. — 1770.
Magnien (Claude-Mathieu), Faubourg St-Antoine. — 1771.
Maigrot (Guillaume-Pierre), Montagne Ste-Geneviève. — 1781.
Maillard (Alexandre), rue de la Vieille-Draperie. — 1784.
Maille (Michel-Pierre), rue de la Pelleterie. — 1763.
Maille (Nicolas), rue du Faubourg St-Antoine. — 1779.
Maillet (Etienne), rue et Porte St- Jacques. — 1784.
Malle (La Veuve Louis-Noël), rue et Faubourg St-Antoine. — 1785.
Malten (Antoine), rue du Four-St-Eustache — 1752
Mangin (Jean), rue du Pot-de-Fer. — 1765.
Malteste (Silvain), rue des Jardins. — 1778.
Mansard (Jean-Guillaume), rue du Jardin-du-Roi. — 1784.
Mansel (Jean-Baptiste), rue de Vendôme. — 1745.
Mansion (Sim.), rue St-Nicolas, Faubourg St-Antoine. — 1780.
Mansion (Simon), Faubourg St-Antoine. — 1780. — Règne de Louis XVI
et Premier Empire.
Mantel (Pierre), rue de Charenton. — 1766.
Marbre, rue St-Honoré. Ébéniste des Menus- Plaisirs. Fin du règne de
Louis XV.
Marcel (Joseph), rue de Tournon. — 1745.
Maréchal (Antoine), rue Chantereine, au coin de celle de St-Georges. — 1762.
Marchand. — 1756.
Marchand (Richard), rue de la Vannerie. — 1779.
Marcion (P.). — Premier Empire (marque).
Marcon (Pierre), rue Chapon. — 1780.
Mariette (Nicolas-Louis). — 1770.
Marque (Charles), rue du Dragon. — 1767.
Martin (Claude), rue du Faubourg du Temple. — 1766.
Martin (Jean-Pierre), rue et Faubourg Montmartre. — 1767.
Martin (Julien), rue de Grenelle, au Gros-Caillou. — 1734.
Martincourt (Pierre), rue de Sève. — 1767.
Marville (Pierre-Marie), rue du Faubourg-St-Denis. — 1769.
Masse (Paul), cul-de-sac Baffour. — 1776.
Massés (Jacques), rue de Limoges. — 1765.
Masset (Nicolas), rue du Crucifix-St- Jacques. — 1775-
Masson (Jacques-Urbain), rue St-Sébastien. — 1770.
— 270 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Mathieu (Gaspard), rue de Cléry. - - 1778.
Mathis (Dieudonné), rue St-Nicais'e. — 1780.
Matifat (François-Gabriel), rue de la Mortellerie. — 1777-
Matrant (Louis- Antoine), rue du Four-St-Honoré. — 1784.
Mauduit (Jacques), rue de la Mortellerie. — 1775.
Mauduit (Jean-Baptiste), rue des Barres. — 1757.
Maur (Jean-Georges), rue du Sépulcre. — 1781.
Mauter (Conrad), rue du Faubourg-St- Antoine. — 1777.
Mayot (Louis-Ëtienne), rue et Faubourg St-Antoine. — 1785.
Mazuray (Etienne- Jean), rue des Fossés-de-Monsieur-le-Prince. — 1759-
Meigneux (Pierre-François), rue Montmartre. — 1780.
Melz (Mathias), rue Bergère. — 1785.
Menageot (Jean-Baptiste), rue et Porte St-Martin. — 175 1.
Menudel (Guillaume), rue des Filles-Dieu. — 1763.
Mercier (Jean-Louis), rue de Cléri. — 1779.
Mercier (Louis- Joseph), rue Neuve-St-Paul. — 1782.
Meret (Nicolas), rue du Faubourg St-Antoine. — 1769.
Mesangle (Pierre), rue de la Sourdière. — 1776.
Metzinger (Pierre), rue Neuve-Ste-Catherinc. — 1766.
Meunier (Antoine-Luc), rue de Cléry. — 1782.
Meunier (Pierre), rue du Faubourg-St-Antoine, puis rue de la Roquette.
— 1767-
Mewesent (Pierre-Hary), rue du Faubourg St-Antoine. — 1766.
Meynial (Jean-Étienne), rue Oi^nard. — 1776.
Michard (Claude-Etienne), rue du Faubourg St-Denis. — 1757.
Michel (François- Agille), rue des Sept-Voyes. — 1766.
Michel (Frédéric), rue de Charenton. — 1777.
Migeon. — Ébéniste du roi. Milieu du xvme siècle, au Faubourg St-Antoine.
Migeon (Antoine), rue des Francs-Bourgeois, au Marais. — 1769.
Miles (Jean- Jacques), rue et Porte St-Honoré. — 1757.
Milet (Jean- Baptiste), rue et Porte St-Honoré. — 1772.
Milet (La Veuve Pierre- François), rue Ste-Marguerite, Faubourg Saint-
Antoine.
Mintier (René), rue des Deux-Portes-St-Sauveur. — 1772.
Molitor (Bernard), rue de Bourbon-St-Germain. — 1787.
Mondon (François- Adrien), rue de Charenton. — 1757.
Mongenot (François), rue Traversière, Faubourg St-Antoine. — 1761.
Montegut (Pierre), rue Geoffroy-l'Asmer. — 1769.
Montigny (Philippe-Claude), cour de la Juiverie. — 1766.
Moreau (Charles-Louis), rue St-Pierre-aux-Bœufs. — 1774.
Moreau (Louis), rue de l'Échelle. — 1764.
Morel (La Veuve Gilbert), rue St- Victor.
MoRiZET (Louis- Antoine), rue de Charonne. — 1774-
Moulin (Guillaume- Michel), rue du Cimetière-St- André. — 1784.
— 271 —
18
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Moullinet (Gilles), rue Traverse. — 1779-
Mouzard (Antoine), cour St-Louis. — 1755-
Mullot (Jean-Baptiste), rue Ste-Croix-de-la-Bretonnerie. — 1774-
Mutel (La Veuve Charles), rue Guérin-Boisseau.
Muzard (Jacques- André), rue et barrière de Sève. — 1776.
M. W. — Monogramme d'un marqueteur en ivoire travaillant pour Tricote
ébéniste de la fin du règne de Louis XV.
N
Nadal (Henri), rue de Cléry. — 1756.
Nadal (Michel), rue de Cléry. — 1765.
Nadreau (Jean-Baptiste), rue St-Thomas-du-Louvre. — 1782.
Nagy (Thomas), rue des Vieilles-Tuileries. — 1777-
Napoly (Antoine), rue de Vaugirard. — 1781.
Nauroy (La Veuve Etienne), rue de la Tixéranderie. — 1785.
Neveu (Firmin), rue Jean-Robert. — 1783
Nicolas (J.-B.), au Pont- Rouge. — 1758.
Noël (Charles), rue des Enfants-Rouges. — 1764.
Noirmain (Philippe-Jacques), sur le Boulevard des Invalides. — 1770.
Normand (G-F.). — Commencement du règne de Louis XVI.
0
Œben (J.-F.), aux Gobelins. — 1764.
Ohneberg (Martin), rue Traversière, Faubourg St- Antoine. — 1773-
Olivier. — Règne de Louis XV.
Ortalle (Charles), rue St-Avoye. — 1756.
Osmont (Jacques- Antoine), au Roule. — 1763.
Othon (Pierre), rue des Vieux- Augustins. — 1760.
Pafrat (Jean), rue de Charonne. — 1785.
Pagniez (T.-Claude- Joseph), rue du Mont-St-Hilaire. — 1765.
Paillet (Jean-Claude), rue des Juifs. — 1743-
Paillet (J.-P.). — 1770.
Painchon (Antoine-Nicolas), rue du Faubourg St-Martin. — 1761.
Pape (Jean-Baptiste), rue d'Angiviller. — 1785.
Pape (Pierre-Claude), rue de Sève. — 1778.
Papst (François- Ignace), rue de Charenton. — 1785. Règne de Louis XVI
et Premier Empire.
Parison (Antoine-Claude), rue Croix-des-Petits-Champs. — 1779-
— 272 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Parmentier (Nicolas-Louis), rue du Faubourg -S t-Denis. — 1756.
Parquin (Jean-Baptiste), dans l'Arsenal. — 1770.
Pascal (François), rue du Regard. — 1782.
Pasquier (P.-N), rue des Fossoyeurs. — 1760.
Pasquier (Dame P.-N., veuve du précédent, tenait boutique). — 1789.
Passmar (Jean), rue St-André-des-Arts. — 1774.
Paturaux (Gilbert), rue des Capucins, Chaussée-d'Antin. — 1777.
Pèche (Guillaume), rue du Vert-Bois. — 1784.
Pelicier (Louis), rue des Fossés-St- Victor. — 1769.
Pelisié (Jean), rue Feydeau. — 1767.
Pelleport (Pierre), rue des Fossés-du-Temple. — 1771.
Pelletier (Denis-Louis), rue des Vieux- Augustins. — 1760.
Periac (Jean- François), rue des Marais, Faubourg du Temple. — 1769.
Peridiez (Gérard), enclos du Temple. — 1761.
Perinet (Jacques- André), rue de la Harpe. — 1751.
Perinet (Jean-Henri), rue de la Harpe. — 1784.
Perreve (Etienne), rue d'Orléans-St-Marcel. — 1764.
Perrin (Louis), rue Fromenteau. — 1767.
Perrin (Louis-Georges), rue Jean-Tison. — 1777.
Petit (Gilles), rue Princesse. — 1752.
Petit (Jean-Marie), rue et Faubourg St-Antoine. — 1777.
Petit (Nicolas), rue du Faubourg St-Antoine, près le Trône. — 1765.
Petit (Nicolas), Faubourg St-Antoine. — 1761. Syndic de la Communauté
en 1784.
Petit (Nicolas-Gilles) . — 1784.
Petit (Richard- Alexandre), rue du Faubourg -Montmartre. — 1777-
Petitbled (Charles), rue Cassette. — 1743.
Petit-Pas (Pierre), rue St-Florentin. — 1780.
Picard (Jacques), rue St-Honoré. — 1777.
Picard (Jean-Baptiste-Michel), rue St-Thomas-du-Louvre. — 1781.
Picard (Louis), rue de la Madeleine, Faubourg St-Honoré. — 1784.
Pichot (Dominique), rue Chartière. — 1785.
Picqueret (La Veuve René-Nicolas), rue St-Julien-Le-Pauvre. — 1785.
Piel (Jean-Baptiste), rue de la Roquette. — 1777.
Pierre (Louis-Claude), rue de Reuilly. — 1767.
Pierron (François), rue Beaubourg. — 1774.
Pigal (Nicolas), rue du Faubourg-St-Martin. — 1769.
Pignit (Jean-Baptiste), rue St-Nicolas, Faubourg St-Antoine. — 1777.
Pinson (La Veuve Barthélemi-Jean), rue Ste-Marguerite, Faubourg Saint-
Antoine. — 1785.
Pinson (François), rue Contrescarpe. — 1758.
Pionniez (Pierre), rue Michel-le-Comte. — 1765.
Pissart (La Veuve Pierre), cour de la Juiverie. — 1785.
— 273 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Pitois (Joseph), rue Geoffroy-l'Asnier. — 1777.
Pitsch (Laurent), rue du Faubourg du Temple. — 1764.
Pivot (Jean-Nicolas), rue du Faubourg St-Denis. — 1777.
Planchon (Claude), rue de la Pelleterie. — 1761.
Planchon (Louis), rue de la Poterie. — 1779.
Planque (Pierre), rue de la Monnoie. — 1776.
Plantar (Jean-Jacques-Nicolas-Hub.), rue du Faubourg St- Antoine. — 1769.
Plée (Pierre), passage de l'Hôtel-de-Lesdiguières. — 1767.
Pleney, menuisier de la Chambre du roi. — Règne de Louis XV.
Pluvinet (Philippe- Joseph), rue de Cléry. — 1754.
Pochard (Pierre), rue de Seine. — 1780.
Poinot (La Veuve Claude), vis-à-vis les grands degrés au coin de la rue de
Bièvre. — 1785.
Poirié (Philippe), rue de Charenton. — 1765.
Popsel (Jean), rue St-Nicolas, Faubourg St- Antoine. — 1755.
Porain (René), rue de Valois. — 1779.
Porrot (Noël-Toussaint), rue du Pont-aux-Choux. — 1761.
Postweiller (Jean), rue du Bacq. — 1784.
Potelle (Jean-Baptiste), rue du Four-St-Germain. — 1777.
Potier (Antoine), rue de Grenelle-St-Germain. — 1767.
Poupar (Abel- François), rue de la Tacherie. — 1764.
Poupar (Louis- Antoine), rue Neuve-St-Médéric. — 1757.
Poussain (Marc- Antoine- Jean), rue du Bout-du-Monde. — 1772.
Preuvost (Albert- François- Joseph), rue Pavée-St-André. — 1782.
Prévost (Jean-Baptiste-Guillaume), rue du Faubourg-St- Antoine. — 1764.
Proche (Antoine), rue du Coq-St-Jean. — 1778.
Prudon (Jos.), rue Perpignan. — 1784.
Przirimbel (Godefroi), rue des Canettes. — 1766.
Pupin (Pierre), rue d'Aguesseau. — 1784.
Q
Quentin (Jacques-Michel), rue du Ponceau. — 1775-
Quitton (Jacques-Joseph), vieille rue du Temple. — 1778.
R
R couronné au-dessus de deux palmes. Fin du règne de Louis XV et com-
mencement du règne de Louis XVI.
Raffet (Jérôme), rue St-Honoré. — 1775.
Raimond (Jean), rue des Jardins. — 1757.
Ranc (Laurent), rue Mouflfetard. — 1774.
— 274 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Ratié (Frédéric), rue Le Noir, Faubourg St-Antoine. — 1783.
Raymond (Louis); rue Ste-Avoye. — 1784.
Rebillard (François), rue Ste-Anne. — 1781.
Reboul (Jean-Pierre), rue Neuve-St-Martin. — 1766.
Rebour (Isaac-Simon), rue de Charonne. — 1767.
Rebout (Jacques- Augustin), rue du Bout-du-Monde. — 1754.
Rech (Jacques), rue des Roziers-au-Marais. — *777-
Rech (Jean-Louis), Montagne Ste-Geneviève. — 1771-
Regnault (La veuve Robert), rue et Faubourg St-Antoine. — 1785.
Reinaud (Jean-Baptiste), rue des Vieilles-Tuileries. — 1768.
Reizell (François), rue du Petit-Lion-St-Germain. — 1764.
Rémi (Jean-Nicolas-Pascal), rue Poissonnière. ■ — 1783.
Remy (Pierre), rue Poissonnière. — 1750.
Renard (Jean-Baptiste), rue Postière, Isle St-Louis. -- 1775.
Renaud, rue des Vieilles Tuileries, ébéniste de la rue de Penthièvre. — Règne
de Louis XVI.
Renaud (Jean-Marie), rue et Porte St-Jacques. — 1776-
Renault (La veuve Charles-Louis), rue de Berry. — 1785.
Renault (Nicolas-Mathias) , rue Hyacinthe. — 1768.
Renault (Pierre-Denis), rue du Bacq. — 1777.
Renié (André), rue Basse-du-Rempart, derrière les Capucines. — 1751-
Syndic en 1782.
Renié (Pierre-François), rue des Fossés-du-Temple. — 1782.
Reuse (François), rue de Cléry. — 1743.
Reviron (Pierre-Pascal), rue des Petites-Écuries-du-Roi. — 1780.
Reynier (Antoine), rue des Fossés-St- Victor. — 1774-
Reynier (Simon), rue St-Bon. — 1773.
Ribert (Léger), rue de Charonne. — 1781.
Richard (Pierre), rue des Deux-Écus. — ■ 1777.
Richter (Charles), rue Moreau, Faubourg St-Antoine. — 1784.
Rick (Michel), cul-de-sac de la rue St-Claude. — 1784
Riesener (Jean-Henri), dans l'Arsenal. — 1768.
Riolant (Jean-Claude), rue de Richelieu. — 1783
Robelin (Claude- Jacques), rue des Nonains dHyères. — 1743-
Robert (Henri-Jean), rue Grenéta. — 1771
Robert (Michel), rue du Faubourg St-Denis. — 1781.
Robineau (Jean-Claude), rue de la Lune. — 1785.
Robineau (Jean-Louis), rue Montmartre. — 1785.
Rochat (Charles), rue et Porte St-Martin. — 1781.
Rochery (Louis), rue de la Coutellerie. — 1765.
Roentgen (David), de Neuwied, près de Coblentz, ébéniste mécanicien de
la Reine Marie- Antoinette, rue de Grenelle-St-Honoré. — 1780.
Roger (Antoine-Simphorien), Vieille rue du Temple. — 1779.
Rognet (Michel), rue du Plâtre. — 1785.
— 275 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Rohault (Barthélemi), à la Villette. — 1772.
Roht (Michel-François), rue Zacharie. — 1773.
Romignac (Léonard), rue du Colombier. — 1779.
Roubo (André- Jacob), rue du Faubourg St- Jacques. — 1774.
Roucy (Claude-Pascal), rue Beautreillis. — 1777.
Rousin (La veuve Claude), rue et Faubourg St-Denis.
Rousseau (Pierre-Charles), rue du Faubourg St-Martin. — 1781.
Roussel (Hubert), rue Ste-Barbe. — 1754-
Roussel(PL), rue St-Honoré. — 1766.
Roussel (Pierre), rue de Charenton. — 1771.
Roussel (La veuve Pierre), rue de Charenton.
Rouver (Charles- Joseph), rue de la Huchette. — 1778.
Roux (Hubert), rue St-Nicolas, Faubourg St- Antoine. — 1777-
Roze (Jean- Jacques), cour du Commerce. — 1784.
Rozier (Jacques- Joseph), rue et Faubourg St-Jacques. — 1748. Syndic
en 1780.
Rubestuck (François), rue de Charenton. — 1766.
Ruelle (Claude-François), rue de l'Isle-St-Louis. — T779-
R. V. L. C. Marque d'un ébéniste du règne de Louis XV.
R + V + L + C + M (Robert- Victor La Croix), fin du règne de Louis XV.
Sabatier (Pierre-Basile), rue Poissonnière. — 1774.
Sainte-Marie (Antoine- Jean-Baptiste de), rue de Sève. — 1782.
Saint-Georges (Jean-Étienne), rue de Cléry. — 1747-
Saint-Jean (Firmin de), rue Neuve-St-Gilles. — 1777-
Saint-Maurice (Philippe- François) , rue de Charonne. — 1755.
Saint-Pierre (Jacques), rue de la Michaudière. M. — 1778.
Salle (Gaspard), rue des Fossés-St-Germain-l'Auxerrois. — 1773-
Sandemoy (Jean-Baptiste), rue des Gravilliers. — 1774-
Sandrin (Jean-Louis), rue Hyacinthe. — 1778
Sapin (Jean), rue du Champ-Fleury. — 1776.
Sar (Jean-Gérard-Théodore), rue de Lappe. — 1766.
Saulier (Jacques), rue St-Sauveur — 1780.
Saulnier (Jacques), rue Chariot. — 1755.
Saunier (Claude-Charles), rue du Four-St- Antoine. — 1752.
Saunier (J -B ), ébéniste. — Règne de Louis XV. .
Saunier (Louis-Jacques), rue des Prêtres-St-Germain-l'Auxerrois. — 1782.
Sautron (Joseph), rue du Cœur- Volant. — 1780.
Sauvage — Règne de Louis XV.
Sauvé (Edme- Louis). — 1782.
Sauvé (Jean-Alexandre), rue Neuve-St- Augustin. — 1782.
Sauvé (Louis). — 1758.
— 276
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Savard (Dieudonné-Grég ), cour de la Juiverie. — 1763.
Savary (Pierre), rue Galande. — 1758.
Savoye (Gabriel), rue St-Honoré. — 1782.
Scharff (François), rue Phelippeaux. — 1781.
Scharff (Jacques), rue et Porte St-Martin. — 1765.
Scheffer dit Berge (François), rue de Richelieu. — 1782.
Schey (Fedely), rue et Faubourg St-Antoine. — 1777.
Schilder (Jean-Henri), rue du Ponceau. — 1781.
Schiler (Jean-Martin), rue St-Nicolas, Faubourg St-Antoine. — 1781.
Schlichtig (G ) — Règne de Louis XVI.
Schlichtig (La Veuve Jean-Georges), rue St-Nicolas, Faubourg St-Antoine.
— 1785.
Schmidt (Antoine-Marie), rue Chabanois. — 1784.
Schmitz (Jean), rue du Faubourg-St- Antoine. — 1782
Schmitz (Pierre), rue Neuve-St-Martin. — 1778.
Schneider (Gaspard), Faubourg St-Antoine. — 1786.
Schneider (Joseph), cour du Commerce. — 1782.
Schuman (André), rue du Faubourg St-Antoine. — 1779.
Schuler (Jean-Philippe), rue de la Petite-Truanderie. — 1767.
Schwerdfeger ( Jean-Ferdinand), rue St- Sébastien. — 1786.
Scouf (la veuve Luc), rue du Bacq.
Sedaine (Jean-Baptiste), rue du Faubourg-St-Martin. — 1762.
Sedaine ( Pierre- Artus), cour de Lamoignon. — 1756.
Sefert (Pierre-François), rue de Charenton. — 1780.
Seigneur (Charles-Louis), rue Bordes. — 1775.
Séné (Claude), rue de Cléry. — 1743.
Séné (Claude), rue de Cléry. — 1769.
Séné (Jean-Baptiste-Claude). — 1769.
Senturel (Jean- Adrien), Chaussée-d'Antin. — 1750.
Serrurier (Charles- Joseph), rue Traversière, Faubourg St-Antoine. — 1783.
Servais (Jean-Baptiste), rue St-Landry. — 1779.
Séverin (Nicolas-Pierre), rue Dauphine. — 1757-
Simonot (Alexandre-Pierre), cul-de-sac de la Brasserie, butte St-Roch.
Sobre (Jean-Baptiste-Laurent), rue de Monceau-St-Germain. — 1783.
Soltzer (la veuve Jean), rue et Faubourg St-Antoine.
Sommermont (Claude), rue des Arcis. — 1777.
Sordet (Sigismond), rue Feydeau. — 1777-
Sorelle (Marc- Joseph), rue Crussolle. — 1772.
Stadler (Charles-Antoine), rue Royale. — 1776-
Stockel (Joseph), rue de Charenton. — 1775.
Stouf (Claude-Luc), rue du Bacq. — 1754.
Stouf (Laurent), rue du Bacq. — 1764. Syndic en 1776.
Stumpff (Jean), rue St-Nicolas, au Faubourg St-Antoine. — 1766.
Sudant (Claude-Marie), rue Boucherat. — 1782.
— 277 —
LES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
Sulpice. — T menteur de la table mécanique de Choisy. Règne de Louis XV.
Susse (Jean), rue St-Julien-le-Pauvre. — 1762.
T
Tabary (Pierre-Charles), rue Neuve-St-Martin. — 1773.
Taboin (Nicolas), rue d'Avignon. — 1782.
Tassin (Joseph), rue des Marais, Faubourg St-Martin. — 1766.
Tel (Louis- Joseph), rue du Faubourg St-Martin. — 1780.
Termery (Augustin), rue de la Roquette. — 1760.
Tessier (Louis), rue Pastourelle. — 1747.
TEUNË(F.-Gaspard), rue de Charonne. — 1766,
Theaux (J.-B.), rue des Petits-Carreaux. — 1757.
Thelot (Jean-Michel), rue et Porte St-Martin. — 1774.
Thevenin (Prix.), rue Mouffetard. — 1760.
Thibault (Antoine), cul-de-sac Berthault. — 1770.
Thiboust (J.-B.), à la Grande-Pinte, près Berry. — 1767.
Thiellement (Jean-Baptiste), rue Bordet. — 1734-
Thiellement (Jean-Baptiste), rue Bordet. — 1734
Thiellement (Jean-Ignace), rue St-Étienne-des-Grès. — 1765.
Thomelle (Agnan), rue des Boucheries-St-Honoré. — 1779.
Thuillier (Jean-François), rue du Faubourg St- Antoine. — 1752.
Thumereau (Germain), cour de la Juiverie. — 1784.
Tilliard (Jacques- Jean-Baptiste), rue de Clère. — 1752.
Topino (Charles), rue du Faubourg St-Antoine. — 1773-
Toupillier (Denis), rue des Tournelles. — 1764.
Tourrillo (Louis), rue Mazarine. — 1776.
Tramey (Jacques), rue du Faubourg-St- Antoine, puis rue de Charonne. — 1781.
Tremblol (Louis), rue Couture-St-Gervais. — 1772.
Tricadeau (Pascal-Simon- Antoine), rue de la Bucherie. — 1776.
Tricotel (Alexandre-Roch), rue Amelot. — 1767.
Trilliarga (Enemond), rue du Bacq, cour des Miracles. — 1782.
Triquet (Jean-Philibert), rue du Chantre. — 1764.
Trompette (Etienne), rue de Bourbon, Faubourg St-Germain. — 1776.
Trouvé (Martial). — 1753.
Tuard (J.-B.). — Seconde moitié du xvine siècle.
Turcot (Pierre-François), rue St-Antoine. — 1771.
u
Upson (Jacques), Grande-rue de Chaillot. — 1782.
V
Vaflou (Jean-Baptiste), rue St-Nicolas, Faubourg St-Antoine. — 1767.
Vaillant (Jean), rue des Vieilles-Tuileries. — 1783.
— 278 —
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES
Vander Cruse (Roger), rue et Faubourg St-Antoine. — 1775- Syndic en
1782. S'écrit aussi Vendercruse.
Vanxwoll (Jean), rue des Boucheries-St-Germain. — 1785.
Vastel (François), rue de la Tannerie. — 1754.
Vauclin (Jean), rue de la Corderie. — 1760.
Vaudotjx (Claude-Michel), rue St-Martin. — 1780.
Vautier (Jacques), passage de la Marmite. — 1782.
Vazille (Jean-Baptiste), rue de Sève. — 1774.
Veaux (Robert), rue et Faubourg St-Antoine. -- 1785.
Vendercruse (Pierre). — 1771. -
Vernier (Claude- Fortuné), rue St-Antoine. — 1775-
Verron (la veuve Jean), rue du Foin-St- Jacques.
Vest (Augustin), rue du Haut-Moulin. — 1774.
Vialla (Joseph), rue du Faubourg du-Temple. — 1782.
Vibert (Jean-Baptiste), rue des Bourguignons. — 1776.
Viez (Joseph), cour du Commerce. — 1786.
Viguié (François), cul-de-sac Basfour. — 1763.
Viguier (Pierre- François), rue aux Fèves. — 1784.
Villard (André- Joseph), à la barrière du Roule. — 1784.
Villerez (François), Marché St-Martin. — 1789.
Vincent (Pi erre- Jean-Claude), rue et Faubourg St-Martin. — 1784.
Violet (Thomas-Claude). — 1741-
Virrig (Nicolas), rue Traversière et Faubourg St-Antoine.
Voisin. — Travaille pour Versailles de 1735 à 1756.
Volf (Christophe), rue du Faubourg St-Denis. — 1755.
Voris (Jean-Adelbert), rue Traversière, Faubourg St-Antoine. — 1767.
Vuattebled (Jean-Ja.), rue de Seine. — 1764.
Vuatteaux (Louis- Antoine), rue du Roi-de-Sicile. — 1779.
Vyllain (Pierre), rue de Grenelle, Faubourg St-Germain. — 1775.
w
Wakner (Tr.-Valentin), rue des Filles-du-Calvaire. — 1781.
Wartaire (François), rue de Sève. — 1773.
Watrigant (Jos.), rue de Savoye. — 1763.
Wattaire (Nicolas), rue de la Planche. — 1779.
Weisweiler (Adam), rue et Faubourg St-Antoine. — 1778.
Wiart (Jean-François-Marie), rue des Vieil! es-Ëtuves-St-Martin. — 1781.
Wilame (Philippe- Joseph), rue du Gindre. — 1753.
Wolff (Christophe), rue Neuve- St-Denis. — 1775 •
Yvon (François- Antoine), rue du Faubourg-St-Antoine, «à la Main d'Or». —
1783-
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Watin. — Art du peintre doreur et vernisseur. Paris, Roret, s. d.,
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- 283 -
BIBLIOGRAPHIE
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Aubert Parent. — Cahier de meubles de différentes formes; cahier
de douze meubles pour garnir les appartements dans le goût le
plus nouveau et revêtes d' ornements de bronze doré ; cahier de
meubles contenant six lits de différentes formes et dans le
dernier goût. Paris, Mondhare, s. d.
Babel (P.-E.). — Dessins de buffets, Babel inv., Charpentier se,
nos 67 et 81 du Nouveau Livre ou Règles des cinq ordres, etc.
(par Blondel). Paris, Petit, 1767.
Bérain (Jean). — Œuvres. de Jean Bérain.
Commodes, consoles.
Bîchard. — Recueil de meubles ornés d'un très nouveau goût avec
toutes leurs proportions et coupes, dessiné d'après les meubles de
la Couronne.
Blondel (Jacques-François). — De la distribution des maisons de
plaisance et de la décoration des édifices en général. Paris,
C.-A. Jombert, 1737.
Bonnet (Louis-Marin). — [Cahiers de meubles en couleur.']
Boucher fils (Jules-François). — Cahiers de modèles d'ameublement,
de décoration intérieure et extérieure. Paris, Le Père et Avaulez.
Lits, sièges, écrans, commodes, secrétaires, tables, bureaux, armoires, guéridons.
Boulle (André-Charles). — Nouveaux dessins de meubles et ouvrages
de bronze et de marqueterie. Paris, chez Mariette, s. d.
Cabinet des modes (Le), ou les modes nouvelles décrites d'une
manière claire et précise. Paris, Buisson, s. d.
Sièges, meubles, lits.
Cuvillier (François de). — Livre de tables de différens dessins...
Paris, chez l'auteur, 1745.
— Livre de pieds de tables, consoles.
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BIBLIOGRAPHIE
Delafosse (Jean-Charles). — Nouvelle iconologie historique ou
attributs hiéroglyphiques... Paris, chez l'auteur, 1768.
io» cahier : consoles ; — 11e cahier : tables grecques.
Delafosse (Jean-Charles). — Décorations, sculptures, orfèvreries et
ornements divers qui complètent l'œuvre de J.-Ch. de la Fosse,
et font suite à son Iconologie.
24e cahier : tables et consoles.
Delafosse (Jean-Charles). — Recueil relatif à l'ameublement. Paris,
chez Daumont.
Fauteuils, chaises, ottomanes, bergères, sophas, canapés, tabourets, banquettes,
lits, écrans, etc.
Delafosse (Jean-Charles). — [Recueil inachevé.] Paris, Daumont.
Lits, canapés, chaises, guéridons.
Delafosse. — Œuvre. Dessins époque Louis XVI exposés au Musée
des Arts décoratifs (donation David Weill). Paris, A. Guérinet,
1920.
Fay (J.-B.). — [Suites de meubles.]
Gravelot (Hubert-François-Bourguignon). — Œuvres, 3 vol.
Décors intérieurs et d'ameublement.
Huet (Jean-Baptiste). — Œuvre de différents genres. Paris, chez
l'auteur, s. d.
Lits, écrans, sièges.
Lalonde (de). — Œuvres diverses de Lalondc, décorateur et dessi-
nateur, contenant un grand nombre de dessins pour la décoration
intérieure des appartements à l'usage de la peinture et de la
sculpture en ornements des meubles du plus nouveau genre, etc.
Paris, Chereau, s. d.
Pieds de meubles tables et consoles.
Lalonde (de). — Ier cahier de nouveaux lits. Paris, Chereau, 1789.
Lalonde (de). — Chaises et canapés. Paris, Chereau, s. d.
Lalonde (de). — Nouveau cahier de pieds de table. Paris, Chereau,
s. d.
- 285 -
BIBLIOGRAPHIE
Lalonde (de). — [Cahiers d'ameublement.]
Lits, chaises, fauteuils, écrans, bergères, confidents, banquettes, tables de jeux.etc
Lalonde (de) . — [Cahiers de meubles et d' ébénisterie.]
Secrétaires, commodes-bibliothèques, armoires, buffets, tables, etc.
Lalonde (de). — Cahiers de meubles dessinés par de Lalonde, et
gravés par Fay. Paris, Jean, s. d.
Sièges, meubles divers, lits garnis, lits antiques, etc.
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liers, etc., dans le goût antique. Paris, Pariseau, 1772.
Liard (Mathieu). — Recueil de différens meubles garnies. Paris,
chez Liard, 1762.
Lucotte (J.-R.). — Planches de l'Encyclopédie de Diderot et
d'Alembert.
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Marot (Daniel). — Œuvre du sieur D. Marot, architecte de Guil-
laume III, roy de la Grande-Bretagne. Amsterdam, chez
l'auteur, 1712.
Lits garnis, intérieurs.
Meissonnier (Juste-Aurèle). — Œuvre, Paris, Huquier, s. d.
Table de cabinet, table d'appartement, consoles.
Neufforge (Jean-François de). — Recueil élémentaire d'architec-
ture. Paris, 9 vol.
Dans le Ve volume (1763), modèles de bordures, cadres, commodes, tables,
bureaux, poêles et balustres.
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in-40.
Pineau (Nicolas et Dominique). — Les dessins du Musée et de la
bibliothèque des Arts décoratifs... publiés par Léon Deshairs...
Paris, D.-A. Longuet, 191 1, in-fol.
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Ranson (Pierre). — Ier, 2e cahiers de lits à la mode. Nouveau cahier
de lits à la mode.
Ranson (Pierre). — Meubles à la mode, [4 cahiers]. Berthaut,
Juillet, Duhamel sculp. Paris, chez Esnault et Rapilly.
Ranson (Pierre). — Lits à la mode. Paris, chez les Campion frè-
res, [2 cahiers.] Juillet sculp.
Roumier (François). — Livre de plusieurs pieds de table ou de
cabarets... Paris, Chereau, 1750.
Salembier. — [Cahiers d'ornements.]
Cartels, trophées, guéridons ; chandeliers, torchères, tables, etc.
Toro (J. -Bernard). — Livre de tables de diverses formes... Paris,
Gautrot, s. d.
19
TABLE DES PLANCHES
ÉTUDE GRAPHIQUE DES MEUBLES DU XVIIle SIÈCLE
A. — Éléments caractéristiques des meubles du xvme siècle
N08 Pages
I . — i, Pied de sièges Louis XIV. — 2-3, Pieds Régence.
— 4-6, Pieds Louis XV. — 7-12, Pieds Louis XVI.
— 13, Ceintures de sièges Louis XIV. — 14, Cein-
ture Régence. — 15-17, Ceintures Louis XV. —
18-22, Ceintures Louis XVI 160-161
II . — 23-24, Dossiers de sièges Régence. — 25-29, Dos-
siers Louis XV. — 30-36, Dossiers de sièges
Louis XVI 162-163
III . — 37-43» Plans de sièges Louis XV. — 44-50, Plans de
sièges Louis XVI 164-165
IV . — Plans de grands sièges : 51, Paphose. — 52, Canapé.
— ■ 53, Banquette. — 54, Confident. — 55, Mar-
quise. — 56, Ottomane. — 57, Veilleuse. — 58,
Sopfaa 166-167
V. — 59-60, Pieds de tables Louis XIV et Régence. —
61-63, Pieds de tables Louis XV. — 64-70, Pieds de
tables Louis XVI. — 71-73. Pieds de consoles
Louis XV. — 74, Console Louis XVI 168-169
VI. — 75, Dessus de console Louis XV. — 76-79, Dessus
de console Louis XVI. — 80, Table rognon. — 81,
Table Louis XV. — 82, Table-toilette 170-171
VII. — 83, Console Louis XV. — 84, Commode-toilette
Louis XVI. — 85-86, Consoles Louis XVI. —
87-90, Commodes Louis XVI 172-173
VIII. — 91, Feuilles de refend. — 92, Feuilles d'eau. — 93,
Rais de cœur. — 94, Postes feuillées. — 95, Grecque.
— 96, Piastres. — 97, Entrelacs. — 98, Rubans
tortillés. — 99, Chapelet de perles et fleurons. —
100, Baguette de lauriers. — 101, Rubans et
feuilles de chêne. — 102, Baguettes à nœuds de
rubans 174-175
— 289 —
19*
TA BLE IDES PL A NCHES
N« Page»
IX. — 103-105, Motifs de sculpture Régence. — 106-108,
Motifs de sculpture Louis XV. — Motifs de scul-
pture Louis XVI : 109, Panier. — no, Vase d'orne-
ment. — ni, Torche et carquois. — 112, Pomme
de pin. — 113, Rosace. — 114, Nœud de Ruban . . 176-177
X. — 115-116, Poignée Louis XV. — 117, Poignée
Louis XVI. — n 8- n 9, Sabot Louis XV. — 120,
Sabot Louis XVI. — 122-123, Motifs d'angle
Louis XVI. — 121, Poignée et entrée de serrure
Louis XVI. — 124, Entrée de serrure Louis XV. —
125, Entrée de serrure Louis XVI 178-179
B. — Exécution de meubles du xviii6 siècle
d'après les documents de l'époque
XI. — 1-2-4, Pliant, tabouret, banquette Louis XV
(Roubo). — 3, Tabouret Louis XVI (Lalonde) . . 183
XII . — 1, Chaise Régence (Roubo). — 2, Chaise à la reine
Louis XV (Roubo). — 3, Chaise ovale Louis XVI
(Roubo). — 4, Fauteuil en cabriolet Louis XVI
(Lalonde) 184
XIII. — 1-2-3, Fauteuil carré, fauteuil à anse de panier,
fauteuil à panneaux Louis XVI (Lalonde) .... 185
XIV . — Fauteuil de cabinet Louis XV (Roubo) . — 3-4,
Fauteuil de cabinet gondole et fauteuil sur pivot
Louis XVI (Lalonde) ■. 186
XV. — 1-2-3-4, Bergère droite, bergère à la Turque, bergère
en cabriolet, bergère à joue Louis XVI (Lalonde) . 187
XVI. — 1. Bergère Louis XV-Louis XVI (Lucotte). — 2,
Demi-canapé Louis XV ou marquise (Lucotte).
— 3, Duchesse à bateau Louis XV-Louis XVI (Lu-
cotte) 188
XVII . — 1-2-3-4, Duchesse brisée, bergère à la turque avec
porte-pieds, détails de pieds Louis XVI (Lalonde) . 189
XVIII. — 1, Canapé Louis XV (Roubo). — 2-3, Confident
Louis XVI (Lalonde) 190
— 290 —
TABLE DES PLANCHES
N" Pages
XIX. — i, Sopha en cabriolet Louis XVI (Lalonde). — ■ 2,
Voyeuse Louis XV (Radel). — 3, Ottomane
Louis XV (Roubo) 191
XX. — 1-2, Veilleuse à la turque et paphose Louis XV
(Roubo). — 3, Veilleuse Louis XVI (Roubo) . . . 192
XXI. — i. Lit de repos Louis XV (Roubo). — 2, Lit de
repos à l'italienne Louis XV-Louis XVI (Lucotte) 193
XXII. — i, Lit à trois dossiers Louis XVI (Lalonde). — 2,
Lit de repos à la turque Louis XVI (Lalonde) . . 194
XXIII. — Lit à colonnes Louis XV (Roubo) 195
XXIV. — Lit à la duchesse Louis XVI (Lalonde) 196
XXV. — Lit à la polonaise Louis XVI (Lalonde) 197
XXVI. — 1-2, Lit à la turque et lit à la romaine Louis XV
(Radel) 198
XXVI I . — 1 -2 , Lit à double tombeau et lit à tombeau Louis XV
(Radel) , . . 199
XXVIII. — 1-2-3, Servantes et table volante Louis XV
(Roubo) 200
XXIX. — i, Table de brelan Louis XV (Roubo). — 2, Table
de tric-trac Louis XVI (Lalonde) 201
XXX. — 1, Table à écrire Louis XV-Louis XVI (Roubo).
— 2, Secrétaire à archives Louis XV (Roubo) . . 202
XXXI. — Bureau à cylindre Louis XVI (Lalonde) .... 203
XXXII. — Secrétaire en tombeau Louis XVI (Lalonde) . . . 204
XXXIII. — 1, Table de toilette ouvrante Louis XV (Roubo).
— 2, Table de toilette Louis XV (Lalonde). —
3-4, Guéridons Louis XV (Roubo) 205
XXXIV. — 1, Table de nuit Louis XV (Roubo). — 2, Chiffon-
nière carrée Louis XV (Roubo). — 3, Table de nuit
Louis XVI (Lalonde). — 4, Chiffonnière ronde
Louis XVI (Lalonde) 206
XXXV. — 1-2, Paravent et écran Louis XV (Roubo). — 3, Pa-
ravent Louis XVI (Lalonde) 207
XXXVI. — 1, Pied de table (console) Régence (Roubo). —
2, Console Louis XV (Roubo) 208
291 —
TABLE DES PLANCHES
N08 Pages
XXXVII. — Consoles Louis XVI (Delafosse) 209
XXXVIII. — 1, Armoire Louis XV (Roubo). — 2, Armoire
Louis XVI (Lalonde) 210
XXXIX. — 1, Buffet Louis XV (Roubo). — 2, Buffet
Louis XVI (Lalonde) 211
XL. — i-2, Bas-de-buffets fixes Louis XVI (Boucher) . . 212
XLI . — 1-2, Bibliothèque et secrétaire à archives Louis XVI
(Lalonde) 213
XLII. — 1-2, Commode Louis XV (Roubo). — 3, Encoi-
gnure Louis XVI (Lalonde) 214
XLIII. — 1-2, Commode cintrée et commode en pied-de-
biche Louis XVI (Lalonde) 215
XLIV. — 1-2, Petite commode Louis XVI (Roubo). — 2,
Commode carrée ou garde-robes Louis XVI
(Lalonde) 216
XLV. — Secrétaire-armoire à abattant Louis XV-
Louis XVI (Roubo) 217
XLVI. — Motifs de marqueterie Louis XV-Louis XVI
(Roubo) 218
XLVII. — Motifs de marqueterie Louis XV-Louis XVI
(Roubo) 219
XLVIII . — Cannage de siège Louis XV (Roubo) 220
XLIX. — Garnissage d'un siège Louis XV (Radel) 221
PLANCHES HORS-TEXTE
Freudeberg. — Les Confidences 1
Lawreince. — Les Offres séduisantes . 155
Freudeberg. — L'Occupation 181
Lawreince. — Le Billet doux 223
TABLE DES MATIÈRES
Pages
Avant-Propos v
Première Partie
ÉTUDE TECHNIQUE DES MEUBLES DU XVIII* SIÈCLE
I. Les Sièges volants. i
Pliants . 5
Tabourets 5
Banquettes 6
Chaises 7
Voyeuse 12
Fauteuils . 12
Fauteuil de cabinet 15
II. Les Grands Sièges et les Lits 17
Bergères 17
Chaises-longues et duchesses 19
Canapés 19
Sopha 21
Ottomane et paphose 22
Veilleuse 23
Lit de repos et divan 24
Lits 25
Lits à la française 26
Lits à la polonaise 28
III. Tables — Bureaux — Guéridons — Écrans 31
Tables à manger 31
Tables à jeu 32
Tables à écrire 34
Bureau à cylindre 35
Secrétaire à abattant 36
Tables de toilette 39
Tables de nuit 40
293
TABLE DES MATIÈRES
Pages
Guéridons 41
Chiffonnières 41
Athéniennes 43
Pupitres à musique 43
Paravents et écrans 44
Consoles 45
IV. Meubles fermants 48
Armoires 48
Buffets 50
Bas-de-buffet 52
Bibliothèques 53
Commodes 54
Chiffonnières 58
Commodes-toilettes et bureaux-ministres 58
Secrétaires-armoires 59
Secrétaires-cabinets 61
Secrétaires à archives 61
V. Les Bois d'Ébénisterie 63
Polissage 63
Bois de placage et de marqueterie 65
Teinture des bois 69
Marqueterie , 72
Marqueterie d'écaillé et de cuivre 76
Polissage et vernissage 77
VI . Peinture, Dorure et Laque 79
Peinture à la détrempe 80
Peinture à l'huile 81
Peinture au vernis 82
Dorure en détrempe 82
Or vert, fonds sablés et aventurinés 84
Dorure à l'huile 85
Laquage et vernis-Martin 86
Vernis-Martin 88
VII. Bronzes — Marbres — Porcelaines 91
Bronzes 91
Styles des bronzes 94
— 294 —
TABLE DES MATIÈRES
Pages
Dorure des bronzes 95
Cuivres 97
Marbres 97
Marbres
97
Porcelaines 100
VIII. Garnitures de Sièges et de Lits . 102
Cannage 102
Garnitures d'étoffe 103
Soieries 106
Toiles peintes . 109
Tapisseries m
Cuir 116
IX. Valeur des Meubles . 117
État de conservation 118
Garnitures et dorures anciennes 119
Bronzes d'époques 120
Élégance et beauté de travail 121
Degré de rareté 123
Provenances célèbres 124
X. Truquage 126
Restaurations 126
Surdécoration 127
Transformations et assemblages 130
Le truquage intégral 132
Tours de passe- passe 135
Expertise préalable 137
Le truquage et la loi 137
Importance du reçu 139
Action judiciaire 140
XI . Entretien et petites réparations . 143
Soins à donner aux meubles 143
Peinture, dorure et laque 146
Nettoyage des cuivres et des bronzes 149
Réparation et nettoyage des marbres 150
Tapisseries de sièges 152
295
TABLE DES MATIÈRES
Deuxième Partie
ÉTUDE GRAPHIQUE DES MEUBLES DU XV III* SIÈCLE
Pages
Avertissement 157
A. Éléments caractéristiques des Meubles du xvme siècle,
planches IàX 159
B. Exécution de Meubles du xviii8 siècle, d'après les docu-
ments de l'époque, planches XI à XLIX . . . . . 181
Troisième Partie
RÉPERTOIRE DES ÉBÉNISTES DU XVIII* SIÈCLE. 221
Bibliographie 283
Table des Planches 289
SADAG DE FRANCE. IMP. PARIS — 2&0
3398