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îIanforojpbrarie
WaR, RKVaLLTION, AND PEACE
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EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1900
LES COLONIES FRANÇAISES
Le Sénégal
Organisation politique, Administration,
Finances, Travaux publics
MOTICR RÉDIGÉK PAR LES SOINS -^
DU SERVICE LOCAL DK LA COLONIE
Ouvrage accompa/^né
Dk NOMhRKUSRS CARTES, PLANS
ET GRAPHIQUES
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PARIS
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UG u s TIN C H A L L A M EL ,
Éditeur
Librairie Maritime et Coloniale
RUE JACon, 17
1900
flYHBWlES
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1-XPOSITION UNIVERSELLE DE 1900
COLONIES ET PAYS DE PROTECTORAT
M. CHARLES-ROUX
Ancien Député,
Dëléf^uc des Minisièrcs des Affaires Étran^^ères et des Colonies
à rKxposiiion de 1900.
M. Marcel SAIXT-GERMAIN
Sénateur.
Directeur adjoint au Délégué.
M. Ivan BROUSSAIS
Sous-Directeur
de l'r.xposition Coloniale
de 1000.
M. Victor MORHL
Secrétaire-(jénéral
de rKxposition Coloniale
de 1900.
M. Frédéric BASSET
Chef de Cabinet du Délégué.
COMMISSARIAT SPÉCIAL DU SÉNÉGAL
KT DÉPENDANCES
M. FEUX DUBOIS
(^ mmissaire du Soudan annexé
M. MILHE-POUTINGON
Commissaire du Sénégal
M. Ch. SCHMITT
Commissaire adjoint du Sénégal.
Sénégal
(Service local)
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EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1900
LES COLONIES FRANÇAISES
Le Sénégal
Organisation politique, Administration,
Finances, Travaux publics
NOnCE REUIG1£E PAU LtS SOINS
DU SERVICE LOCAL DE LA COLONIE
^J. r. '/''-•
Ouvra f;e accompaf^né
I3K NOMBREUSiiS CARTES, PLANS
ET GRAPHIQUES
PARIS
Augustin C H A L f. A M KL , É d rr e u u
Librairie Maritime et Coloniale
RLE JACf)», I 7
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197712
EMILE CHAUDIE
Inspecteur général des Colonies,
Gouverneur général de l'Afrique occidentale française.
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JL.
GOUVERNEMKNÏ GHXl-RAL
DE
L'Afrique Occidentale Française
SÉNÉGAL ET DÉPENDANCES
GOUVERNEUR GÉNÉRAL:
M. E. CHAUDIË
Inspecteur général des Colonies
Commandeur de la Légion d*Honneur, officier de l'Instruction publique
^ SERVICE LOCAL DU SENEGAL
fe . SECRÉTAIRE GENERAL :
i M. Th. Berges (officier de Tlnstruction publique);
i~ CoUaboiaUurs :
£. MM. Malenfant, directeur des travaux publics;
I Maine, inspecteur, cliet du service des douanes;
S' Perruchot, chef du service agricole ;
J.-J Crespin, chef de bureau des secrétariats généraux,
(off. d'Acad.).
Pierre Sassias, administrateur de 3*^ classe des colonies,
chefdusecrétariat du gouvernement général (off. d'Acad. ).
Dessinateurs :
MM. Bournas, commis de r* classe des Affaires indigènes,
détaché au service géographique.
Renaud, Verrines et Vandenkerkhoven.
«s-
{
SERVICES DE LA COLONIE
MM. BouRREL, directeur des postes et des télégraphes (off. de
la Légion dMionncur).
QuHSNEL, capitaine de Port à Saint-Louis ;
Cazala, chef de l'imprimerie du gouvernement ;
D'Carpot, directeur de l'hôpital civil;
Navarin, receveur de l'enregistrement à Saint-Louis;
Agaisse, contrôleur des contributions à Saint-Louis;
Calmet, contrôleur des contributions à Rulîsque;
Alsace, contrôleur des contributions à Dakar;
Trere Hermias, directeur principal deslrcres (off. de l'ins-
truction publ.;;
Frère Marie Bernard, directeur de l'école secondaire,
(off. d'acad.)' ;
Duval, directeur de Técole laïque de Saint-Louîs (off.
de Tinst. publ.) ;
Soeur Madeleine, directrice de l'école des filles de Saint-
Louis (off. d'acad.).
MM. L. Descemet, maire de Saint-Louis (cheval. Lég. d'hon );
Marsat, maire de Dakar (off. d'acad.);
Gabard, maire de Rufisque (cheval. Lég. d'hon. et off.
d'acad.).
Le Bègue de Germiny, maire de Corée.
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A.ï""AlJ.*WlKJ.,r^»i'<»ii, J^ /«,- *^«*#A, /ht^r
Irnpun.
LE SÉNÉGAL
EXPOSITION UNIVERSELLE
DE I 900
La colonie du Sénégal ne pouvait rester indifférente à la convo-
cation que le gouvernement de ta République a adressée aux
nations civilisées, pour prendre part ;\ la fête du travail qui doit
réunir, le i" mai 1900, tout ce que Tesprit et l'activité humairiç
peuvent concevoir de grand et d'utile. Par ses administrateurs
autant que par ses représentants autorisés, elle a nettement
exprimé ses intentions à cet égard, en préparant la participation
effective de tous les corps et services et en assignant à chacun,
avec le programme à suivre, les moyens matériels d'en assurer
la réalisation.
Dès le 16 mars 1896, l'administration locale procédait à la
reconstitution du comité central de l'exposition au sein duquel
divers arrêtés subséquents ont appelé à siéger de hauts fonction:
naires, des membres des assemblées délibérantes et consultatives
de la colonie et certaines notabilités. Malgré de légères modifi-
cations survenues dans la composition de ce comité, par suite
de décès ou d'absences. probngées de quelques membres, aucun
Sénégal. 1
2 sàNÈGAL
ralentissement ne se produisit dans la préparation de rexposition
sénégalaise, exclusivement confiée au comité central du chef-lieu,
dont les eflforts seront à juste titre couronnés de succès. Il importe
de rendre hommage, en passant, au zèle et à Tesprit d'initiative
des membres de la mission scientifique chargés de rechercher et
de rassembler une série de collections des ressources de la flore,
de la faune et du sol de la colonie.
La participation de l'administration locale i une exposition
européenne se manifeste aujourd'hui pour la première fois. Il a
semblé que le Sénégal ne devait pas uniquement se borner à
l'exhibition méthodique de ses richesses et produits; qu'il avait
le devoir de faire connaître son organisation intérieure, les eflforts
qui ont été tentés en vue de sa prospérité et les résultats obte-
nus. Il a semblé que Tadministration ne pouvait que gagner à
une telle entreprise et qu'il y avait intérêt, pour les divers services
qui la composent, à donner aux visiteurs de l'exposition une idée
exacte de leur importance et du développement qu'ils ont obtenu.
Dès que le projet en fut conçu et les divers programmes arrêtés,
la haute sanction de l'autorité supérieure ne se fit pas attendre ;
elle se traduisit dans les termes suivants dont M. le gouverneur
général de l'Afrique Occidentale Française a bien voulu émarger
le rapport qui, sur cette question, lui a été adressé :
« J'approuve les conclusions de ce rapport et je prie M. le
secrétaire général de vouloir bien assurer les mesures- propices
pour le succès de cette très heureuse initiative. »
Les divers services dépendant de l'administration locale furent
informés de celte décision vers le milieu de l'année 1899. La
préparation des documents qui leur ont été demandés nécessita
de longues recherches. 11 eût été sans doute désirable qu'à côté
des tableaux si instructifs dressés par les soins de la direction des
travaux publics et faisant ressortir la marche progressive des diffé-
rents services de la colonie, des notices spéciales fussent établies
afin de faire un historique complet de chacun desdétailjde l'admi-
EXPOSITION UNIVERSELLE DE I9OO 3
nistration locale; à défaut de la présentation d'un travail de cette
importance que les nombreuses obligations des services ne leur
auraient pas permis de rédiger en temps utile, il a paru nécessaire
de fournir quelques indications de nature à pei mettre la connais-
sance parfaite des diagrammes présentés. C'est pour atteindre ce
but que la rédaction de cette notice sommaire a été décidée à la
dernière heure; peut-être constitiiera-t-eîle pour le jury et pour
les personnes que les questions coloniales préoccupent, un élément
d'appréciation d'un certain intérêt.
ORGANISATION FINANCIERE
CHAPITRE PREMIER
BUDGET LOCAL
Le budget local se divise en recettes et en dépenses ordinaires
et extraordinaires.
Les recettes ordinaires sont :
i"^ Les taxes et contributions de toute nature votées par le
conseil général;
2° Les droits de douane dont les tarifs sont rendus exécutoires
par décrets sous forme de règlements d'administration publique;
3<^ Les revenus des propriétés coloniales ;
4** Les produits divers dévolus au service local;
Les recettes extraordinaires sont constituées par les contribu-
tions extraordinaires, les prélèvements sur les fonds de réserve, le
produit des emprunts et autres ressources extraordinaires spécia-
lement affectées à des travaux ou entreprises d'utilité publique.
Les dépenses locales ordinaires se divisent en dépenses obliga-
toires et en dépenses facultatives; en dehors de celles déterminées
par lés actes organiques en vigueur dans la colonie, toutes les
autres dépensesTcntrent dans la catégorie des dépenses facultatives.
. Les dépenses extraordinaires sont celles à l'acquittement des-
quelles il est pourvu au moyen des ressources spéciales provenant
de recettes extraordinaires.
6 skstùAL
Article I*'. — Recettes
Uensemb^e des recettes annuelles réalisée«i par le service local,
de 1889a 1898, varie entre la somme de 3,383,798 fr. 67 et celle
de 4,447,893 fr. 20. Le premier de ces chiffres a pu être obtenu
en 1889 à l'aide de divers prélèvements sur la caisse de réserve
s'élevant à 451,176 fr. 07; en 1890, le total des recettes s'est
trouvé réduit à 2.974,959 fr. 34, aucun emprunt n'ayant été fait
à la caisse de réserve pour Tacquittement des dépenses générales;
en 1891, les recettes atteignent le chiffre de 3,319,193 fr. 22,
en tenant compte des prélèvements opérés au cours de cet exer-
cice sur la caisse de réserve et dont le montant s'est élevé à
358,323 fr. 06; en 1892, m.ilgré une légère diminution survenue
dans certaines prévisions de recettes, celles-ci ont pu atteindre,
sans recours à la réserve, la somme de 4,145,850 fr. 23, grâce
aux rentrées de douane qui, sur l'exercice précédent, ont pré-
senté un excédent de plus d'un million de francs; en 1893, les
recettes douanières éprouvent, sur 1892, un amoindrissement de
200,000 fr. et la totalité des ressources qu'otfre cet exercice s'élève
à i^, 03 3. 061 fr. 03, y compris un prélèvement de 147,500 francs
sur la caisse de réserve; en 1894. ^^^ con:>Mte, presque dans la
même proportion que pour Tannée 1893, une di ninution dans
les perceptions de douane, qui ne permet plus l'équilibre du bud-
get qu'au moyen d'un prélèvement sur la caisse de réserve de
162,758 fr. 51, ;\ Taide duquel le total des ressources de l'exer-
cice se trouve porté à 3 930,606 fr. 98; un mév'ompte considé-
rable se traduisant par un amoindrissement de plus de 500,000 fr.
s'est aussi produit dans les recettes douanières en 1895 et ce n'est
que grâce à un prélèvement sur la réserve de 621,400 francs que
le chiffre total du budget s'élevant à 3933.703 fr. 44 a pu être
atteint; en 1896, maljjré un accroissement de recettes de douane
ORGANISATION FINANCIÈRE 7
de plus de 400,000 francs et un prélèvement sur la réserve de
173,914 fr. 94, le budget de cet exercice n'accuse, sur celui de
l'exercice précédent, qu'une augmentation de 300,000 francs envi-
ron qui en élève le montant à 3^965,350 fr. 23 ; en 1897 s'ac-
centue le relèvement des recettes de douane, et sans empi^unc à la
réserve, le budget atteint la somme de 4,190,369 fr. 37; enfin
l'exercice 1898, avec un excédent de recettes douanières de près
de 300,000 francs, se chiffre par une somme de 4,447,893 fr. 20.
Au cours des années 1889 et 1898, les recettes extraordinaires
qui ont été effectuées, se répartissent comme suit :
27,416 fr. 55 pendant chacune des années 1889, 1891 et 1892,
représentant les annuités de son emprunt de 250,000 francs pour
la conduite d'eau douce, versées par la commune de Saint-Louis.
73*798 fr. 86 en 1895 et 7,087 fr. 90 en 1896, provenant des
fonds d'emprunt et destinés aux travaux des berges de Podor et
de Tappontement de Corée ;
30,000 fr. en 1897, représentant le versement par les budgets
régionaux de la valeur approximative de l'immeuble aflfecté à
l'école des fils de chefs à Sor.
Les prélèvements sur la caisse de réserve opérés en 1889, 1891,
1893, 1894, 1893 et 1896 ont été rendus nécessaires, soit pai
l'insuffisance des recettes de ces exercices, soit par l'acquittement
de dépenses extraordinaires.
Q.uant aux diflFérences en moins constatées d'un exercice à
l'autre sur l'ensemble des recettes réalisées, elles proviennent ou
d'une évaluation un peu majorée des prévisions ou de diminutions
votées sur l'une des taxes locales.
En résumé, après certaines oscillations favorables ou défavo-
rables en 1890 et 1894, les finances locales sont entrées à partir
de 1896 dans une période nettement et constamment progressive.
Les recettes effectuées n'ont pas cessé d'être supérieures aux
prévisions budgétaires accusant des plus-values annuelles d'envi-
ron 500.000 fr. qui ont servi à former Tactif de la caisse de ré-
TABLEAUX
DES RECETTES DU BUDGET LOCA[.
DE 1889 A 1898
10
sfeKÈGAL
MOUVEMENT DU BUDGET LOC
NATURE DES RECETTES
RECETTES ORDINAIRES :
Contributions directes . .
CONTRIBUTIONS INDIRECTES
ET PRODUITS DIVERS :
Douanes
Enregistrement . . .
Postes et Télégraphes .
Imprimerie ....
Quote-part des communes
dans l'instruction pubii
que et la police . .
Produit des droits d'octroi
Produit des lazarets et des
hospices ....
Droits sur les mandats d'ar-
ticles d'argent . .
Recettes à divers titres
Recettes extraordinaires
Prélèvements sur la caisse
de réserve ....
Totaux généraux
1889
PRÉVISIONS RECOUVREMENTS
375.500 » 301.428 28
2.124.500 )► 2 053.198 4!
122.000 » 97.708 48
135.000 w 143.323 67
15 000 >> 11.626 85
115.857 71]
40.000 »|
2.000 »/
11.000 ))1
119.200 »
I
27.416 55I 27.416 55
451.176 07
297.920 36
3.087.474 26
3 38:1798 67
1890
PRÉVISIONS
RECOUVREME
301.000 »
1.448.400 »
122.000 »)
140.000 ))
15.000 »
116.654 641
30.000 ))(
2.000 »(
15.000 »]
i
138.850 ^>'
27.416 55
307.997
2.025.403
106 819
120.661
12.195
401881
2.356.301 19
2.974.9M
ORGANISATION FINANClfcRE 7
de plus de 400,000 francs et un prélèvement sur la réserve de
173,914 fr. 94, le budget de cet exercice n'accuse, sur celui de
l'exercice précédent, qu'une augmentation de 300,000 francs envi-
ron qui en élève le montant à 3,965,350 fr. 23 ; en 1897 s'ac-
centue le relèvement des recettes de douane, et sans empi^unc à la
réserve, le budget atteint la somme de 4,190,369 fr. 37; enfin
l'exercice 1898, avec un excédent de recettes douanières de près
de 300,000 francs, se chiffre par une somme de 4,447,893 fr. 20.
Au cours des années 1889 et 1898, les recettes extraordinaires
qui ont été effectuées, se répartissent comme suit :
27,416 fr. 55 pendant chacune des années 1889, 1891 et 1892,
représentant les annuités de son emprunt de 250,000 francs pour
la conduite d'eau douce, versées par la commune de Saint-Louis.
73,798 fr. 86 en 1895 et 7,087 fr. 90 en 1896, provenant des
fonds d'emprunt et destinés aux travaux des berges de Podor et
de l'appontement de Corée ;
30,000 fr. en 1897, représentant le versement par les budgets
régionaux de la valeur approximative de l'immeuble aâfecté à
l'école des fils de chefs à Sor.
Les prélèvements sur la caisse de réserve opérés en 1889, 1891,
1893, 1894, 1895 et 1896 ont été rendus nécessaires, soit pai
l'insuffisance des recettes de ces exercices, soit par l'acquittement
de dépenses extraordinaires.
Q.uant aux différences en moins constatées d'un exercice à
l'autre sur Tepsemble des recettes réalisées, elles proviennent ou
d'une évaluation un peu majorée des prévisions ou de diminutions
votées sur l'une des taxes locales.
En résumé, après certaines oscillations favorables ou défavo-
rables en 1890 et 1894, les finances locales sont entrées à partir
de 1896 dans une période nettement et constamment progressive.
Les recettes effectuées n'ont pas cessé d'être supérieures aux
prévisions budgétaires accusant des plus-values annuelles d'envi-
ron 500.000 fr. qui ont servi à former Tactif de la caisse de ré-
8 tîÉNèGAL
serve et qui ont permis d'entreprendre des travaux ^extraordinaires
qui sont en cours d'exécurion.
Tous les services de la colonie ont été largement assurés et le
budget local a pu prendre à sa charge des dépenses qui étaient
autrefois supportées par la rhétropole, telles que celles du gouver-
nement, de la gendarmerie, de la magistrature. Non seulement
la colonie ne reçoit plus aucune subvention du budget métropo-
litain, mais le contingent qu'elle lui verse pour sa part dans les
dépenses civiles et militaires, qui était en 1896 de 4.000 fr. est
en 1900 de 219.136 fr.
BUDGET
DIAGRAMMES DES PREVISIONS. — RECETTES ET DEPENSES
t>OMME> PRÉVISIONS RKCOUVREMËN rS DEPENSES EFFECTUÊh.S
4.400.000
1.2iO 000
tooo.ooo
; 800.001)
,.600.000
;. 400. 000
h. zoo 000
3.000.000
2.800.000
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1806
1807
189S
TABLEAUX
DES RHCliTTES DU BUDGET LOCAL
DE 1889 A 1898
14 SÉNÉGAL
Article 2. — Caisse de réserve
Le décret du 20 novembre 1882 sur le régime financier des co-
lonies a prescrit, dans son article 98,1a constitution d'un fonds de
réserve et de prévoyance au moyen des excédents de reccres que
le règlement de chaque exercice f.iit ressortir sur les produits du
service local. Le maximum de ce fonds de réserve est fixé pour le
Sénéi?al à 1.300.000 iv. Bien que de nombreux versements aient
été effectués à la clôture des exercices 1889 à 1895, ce chiffre ne
put être atteint ; ce n'est qu'à partir de l'année 1896 que se mani-
testa une plus-value dans l'ensemble des recettes qui, en s'accen-
tuant au cours des exercices suivants, ont permis de conserver à
la caisse deréserve, au 31 mars 1899, malgré divers prélèvements
qui se sont élevés h 800.000 ir. environ, une. somme nette
de 1. 109.417 fr. 19
A la date du 7 juin 1900, il a été prélevé
sur la dite caisse pour la constructionà Saint-
Louis d*un puits artésien 50.000 r.
L'encaisse à cette date se trouve ramenée à 1.059. 417 fr. 19
L'exercice 1898 ayant fourni un excédent
de recette de 597.769 fr- 78, il a été versé
;\ la caisse de réserve 240 582 tr. 81
ce qui porte l'avoir à la somme de . . . 1.300.000 fr. »
se répartissant ainsi qu'il suit :
Titres de rentes 999-97S ^^ ^^
Espèces 300.024 fr. 74
1.300.000 fr. »
La somme disponible sur Texccdent de recettes constaté à la
clôture de l'exercice 1898, 5011357.186 fr. 97 sera employée à
des travaux d'utilité publique.
ORGANISATION FlNANClàRE
IS
ETAT PRESENTANT LES MOUVEMENTS DE LA CAISSE
nu SKRVICK LOCAL DU 3o JUIN 1888 AU 3r MARS
En caisse au 30 juin 1888
Recettes effectuées du i""* juillet 1888 au 30 juin 1889
Ensemble. . .
Prélèvements opérés pendant la même période . .
Reste au 30 juin 1889. .
Recettes effectuées du 1^' juillet 1889 au 30 juin 1890
Ensemble. . .
Prélèvements opérés pendant la même période . .
Reste au 30 juin 1890. .
Recettes effectuées du i^^ juiHet 1890 au 30 juin 1891
Ensemble. . .
Prélèvements opérés pendant la' même période . .
Reste au 30 juin 1 891 . . .
Recettes effectuées du i«rjuillet 1891 au 30 juin 1892
Ensemble. . .
Prélèvements opérés pendant la même période . .
Reste au 30 juin 1892. .
Recettes effectuées du i^^ juillet 1892 au 30 juin 1893
Ensemble. . .
Prélèvements opérés pendant la même période . .
Reste au 30 juin 1893. . .
Recettes effectuées du i®*" juillet 1893 ^" 30 juin 1894
Ensemble. . .
Prélèvements opérés pendant la même période . .
Reste au 30 juin 1894. . .
DE RÉSERVE
1899
Fr. r;
511.632 »
))
>.
511.632
257.814
84
253.817 16
52.090 03
305.907
301.176
'9
07
4.7JI 12
9.075 78
13.806
90
13.806
344.516
90
16
358.323
358.323
06
06
34.088
>
65
34 088 6s
22.500 »
11.588 65
979.841 49
991.430
245.000
14
745.430 14
12
3ENEG\1 •
MOUVEMENT DU BUDGET LOCAl
NATURE DES RECETTES
RECETTES ORDINAIRES
Contributions directes. .
CONTRIBUTIONS INDIRECTES
ET PRODUITS DIVERS
Pouanes
Epregistrement . . .
Postes et Télégraphes .
Imprimerie ....
Qijote-part des communes
dans l'instruction publi-
que et la police . .
Produit des droits d'octroi
Produit des lazarets et des
. hospices . . " , .
Droits sur les mandats d'ar
"Uicles d'argent ;. . . .
Recettes, à divers tfti-es
Recettes extraordinaires .
Prélèvement sur la caisse
de réserve
Totaux généraux .
1894
PREVISIONS .
248.t2(](» >.
3.07:MU0
1 19.000
183.000
8.0U0
116.000 »>
25.000 »
10 000 .)
10.000 »
15 031 85
RECOUVREMENTS
I
207 84i2 75
2.963.03() 54
131.9;^ 12
178-5(37 97
9.497 10
105. 127 36
i5.363 01
10.798 22
11.315 68
i4.363 72
150 000
3.957.33^1 So
J62.758 51
3.9;K).6o6 98
1895
PRÉVISIONS
255. 70C» >•
3.133.100 >.
113.150 >.
228000 M
8.000 ..
1 UT. 700 »»
38.000 >.
10.000 »
10.000 M
8.750 M
39.000
3.951.400 »
RECOUVREMCK1
286.098 i
2.4(M.253 5
118.330 7
184.403 fi
7.483 7
113.829 g
41.044 S
14.975 î
10.775 L*
60.,1(« 1
73.798 i
621 400
3.9:W 703 i
ORGANISATION FINANCÎFRF
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î 8
§ 1
Sénégal.
l8 sèNÉGAI.
Article 3. — Dette de la colonie
A la suite du vote par le Conseil général de divers travaux
d'assainissement et d'intérêt général, un emprunt de 5.000.000 fr.
fut contracté à la caisse des dépôts et consignations, suivant auto-
risation accordée par décret en date du 21 novembre 1892. Aux
termes de Tariicle 2 de cet acte, il doit être pourvu à l'amortisse-
ment de cet emprunt et au paiement des intérêts au moyen de dix-
huit annuités qui seront inscrites chaque année au budget local parmi
les dépenses obligatoires, au titre de dettes exigibles. Au budget
de 1899 figure une prévision de 392.328 fr. 50 représentant la sep-
tième annuité de l'emprunt; la dette de la colonie s'élève actuelle-
ment à la somme de 4.3 15.61 3 tr. 50..
Article 4. — Dépenses
De l'année 1889 à Tannée 1898 inclusivement, le chiffre des
dépenses générales de Tadministration locale a varié entre
2.630.443 fr. 18 et 3.932.086 fr. 41; le buJgec de 1899 s'est
élevé à la somme de 4.378.865 tr. 20.
Les augmentations progressives des dépenses ont été en raison
directe du développement de la Colonie. Il faut surtout en re-
chercher la cause déterminante dans les nouvelles obligations ré-
sultant, non seulement de l'emprunt qu'elle a contracté pour l'exé-
cution de grands travaux, mais aussi de l'arrangement intervenu
avec le Soudan dont elle avait été provisoirement séparée, et aux
termes duquel un contingent annuel lui était attribué enreprésen-
tation des droitsde douane perçus au Sénégal sur les marchandises
destinées à cette colonie voisine.
TABLEAUX
ni-S MOUVlîMENTS DU BUDGHT LOCAL
DE 1889 A 1898
l8 SFNÉGAI
Article 3. — Dette de la colonie
A la suite du vote par le Conseil général de divers travaux
d'assainissement et d'intérêt général, un emprunt de 5.000.000 fr.
fut contracté à la caissedes dépôts et consignations, suivant auto-
risation accordée par décret en date du 21 novembre 1892. Aux
termes de l'article 2 de cet acte, il doit être pourvu à l'amortisse-
ment de cet emprunt et au paiement des intérêts au moyen de dix-
huit annuités qui seront inscrites chaque année au budget local parmi
les dépenses obligatoires, au titre de dettes exigibles. Au budget
de 1899 figure une prévision de 392.328 fr. 50 représentant la sep-
tième annuité de l'emprunt; la dette de la colonie s'élève actuelle-
ment à la somme de 4.3 15.61 3 tr. 50..
Article 4. — Dépenses
De l'année 1889 à Tannée 1898 inclusivement, le chiflfre des
dépenses générales de Tadministration locale a varié entre
2.630.443 fr. 18 et 3.932.086 fr. 41; le budget de 1899 s'est
é'evé à la somme de 4.378.865 tr. 20.
Les augmentations progressives des dépenses ont été en raison
directe du développement de la Colonie. Il faut surtout en re-
chercher la cause déterminante dans les nouvelles obligations ré-
sultant, non seulement de l'emprunt qu'elle a contracté pour Texé-
cution de grands travaux, mais aussi de l'arrangement intervenu
avec le Soudan dont elle avait été provisoircnunt séparée, et aux
termes duquel un contingent annuel lui était attribué enreprésen-
lation des droits de douane perçus au Sénégal sur les marchandises
destinées à cette colonie voisine.
TABLEAUX
DES, MOUVEMENTS DU BUDGET LOCAL
DE 1889 A 1898
l8 S^.NÉGAI.
Articlk 3. — Dktte de la colonie
A la suite du vote par le Conseil général de divers travaux
d'assainissement et d'intérêt général, un emprunt de 5.000.000 fr.
tut contracté à la caisse des dépôts et consignations, suivant auto-
risation accordée par décret en date du 21 novembre 1892. Aux
termes de Tariicle 2 de cet acte, il doit être pourvu à l'amortisse-
ment de cet emprunt et au paiement des intérêts au moyen de dix-
huit annuités qui seront inscrites chaque année au budget local parmi
les dépenses obligatoires, au titre de dettes exigibles. Au budget
de 1899 fig^i*e "i^c prévision de 392.328 fr. 50 représentant la sep-
tième annuité de l'emprunt; la dette de la colonie s'élève actuelle-
ment à la somme de 4. 315. 613 tr. 50..
Article 4. — Dépenses
De l'année 1889 à Tannée 1898 inclusivement, le chiffre des
dépenses générales de Tadministration locale a varié entre
2,630.443 fr. 18 et 3.932.086 fr. 41; le buJgec de 1899 s'est
é'.evé à la somme de 4.378.865 tr. 20.
Les augmentations progressives des dépenses ont été en raison
directe du développement de la Colonie. Il faut surtout en re-
chercher la cause déterminante dans les nouvelles obligations ré-
sultant, non seulement de l'emprunt qu'elle a contracté pour l'exé-
cution de grands travaux, mais aussi de l'arrangement intervenu
avec le Soudan dont elle avait été provisoirem.nt séparée, et aux
termes duquel un contingent annuel lui était attribué en représen-
tation des droitsde douane perçus au Sénégal sur les marchandises
destinées à cette colonie voisine.
\NT LA PÉRIODl- de 1889 \ 1898 (tableau n" n.
2t
1891
1992
1893
ONS
caires»
l'AlEMESTS
PRÉVISIONS
et crtrditN
suppIcniLntâirtK
I'A[E.MhNTS
effectuer
PRÉVISIONS
et crédits
kuppIêmentaircN
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iffectués I
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447.812 90
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92.587 79
93.871 65
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108.547 60
106.794 64
31 60
188.145 31
211.339 60
209.192 89
236.943 60
239.900 77
32 15
37.081 16
35.8:32 15
38.211 13
38.040 15
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237.604 55
245.690 50
2:^.985 68
298.019 03
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122.503 80
170.360 ..
169.575 65
139.410 ..
159.899 50
>2 15
84.983 54
78.-476 65
78.203 98
92.203 65
78.916 89
1
>0 -iO
314.149 34
319 133 90
305.750 99
325.014 05
:308.168 48
>4 73
63.626 43
68.909 80
68.681 36
72 73:3 80
72.2:35 80'
59 15
42.541 31
46.923 15
48.256* 59
48.189 90
54. 108 34
$2 3()
98.058 36
97 132 30
98.075 29
110.738 75
107.657 94'
•
J2 86
2.142.482 71
2.255.9a5 10
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2.142.182 71
2.255.085 10
2.232.330 92
2.274 622 48
2.222.480 15
20
MOUVEMENT DES DISPENSES DU BUDGET LOCA
DÉSIGNATION
DES SERVICES
1889
1890
PRÉVISIONS
et créJiis
suppliment.iires
PAIEMENTS
effectue^
PRÉVISIONS
et crèJits
supplémentaires
paiement:
effectues
Intérêts et amortissements
des emprunts autorisés.
115.149 50
)> »
115 149 50
111.029
Contingents divers . . .
Gouvernement colonial et
Gouvernement général.
Direction de l'Intérieur et
Secrétariat général . .
30.280 »
.40.750 75
124.963 50
30.280 ..
42 221 87
I17.4i4 81
30.280 »
28.348 75
122.141 50
30.280
27.154
116.051
Conseil général ....
Affaires politiques et af-
faires indigènes . . .
20 500 ..
4f)1.520 10
19.0i0 58
38(3.051 62
8.238 ).
213 888 91)
9.511
236.253
Police générale ....
100.041 85
92.207 11
99.596 75
89.093
Douanes
239.376 80
229.542 M
154.150 10
151.110
Enregistrement ....
38.119 «
:î5.914 67
34.529 25
34.421
Postes et Télégraphes . .
343.199 82
327.215 58
255.549 04
218.626
Contributions ....
79.394 50
108.234 95
80.715 50
122.910
Justice et cultes ....
.55.474 97
80.206 54
60.488 45
74.201
Instruction publique . .
393 551 70
242 1 14 99
300.688 10
251.135
Imprimerie
58.408 40
59.584 28
().■). 757 80
55.245
Prisons et pénitencier . .
46.801 69
52 .99284
47.716 54
48.094
! Assistance publique . .
Totaux. .
98.001 32
110.2(i2 10
107.490 12
91.5168
2.191 53:î 90
1 .933.374 49
1.784.728 39
1.667.093
A déduire pour incomplets
Reste. .
29.151 44
» »
"l'iXm >.
»
2.1()2.382 46
1.933.374 49
1.759.728 39
1.667.093
ANT LA PÉRIODl- de 1889 h 1898 (tableau n" i).
2t
1891
1S92
1893
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lits
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PAIEMENTS
effectué»
PRÉVISIONS
et i-rt-illti
PAtKMliUTS
tffçcttjfs,
PRÉVISIONS
et créjtif
supplimentAire^
PAIEMENTS
effectuât
49 50
421.945 13
147.812 90
442.962 62
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H 50
131.913 11
122.925 40
127.860 36
123.425 40
131.083 89
38 ).
8.877 93
0.7KÎ .,
10.045 76
12.783 ..
12.650 38
66 48
233.309 01
234 512 80
235.467 07
240.000 >.
239.816 26
106.794 64
41 9U
92.587 79
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U0 962 39
108.547 60
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188.145 31
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209.192 89
236.943 60
239.900 77
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38.040 15
38.120 04
42 20
237.604 55
245.600 50
239.985 68
298.019 03
289.934 16
90 ..
122.503 80
170.3(30 ..
HÎ9.575 65
139.410 »
159.899 50
52 15
84.983 54
78.476 65
78.203 98
92.203 65
78.916 89!
20 40
314.149 34
319133 90
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325.014 05
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24 73
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68.681 30
72 733 80
72.235 80'
69 15
42.541 31
46.923 15
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48.189 90
54.108 34
82 30
98.058 36
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1
24
MOUVEMENT DES DÉPENSES DU BUDGET LO
DÉSIGNATION
DES SERVICES
1889
18C0
PREVISIONS
et crédits
«upplcmeiiuircs
PAIKMEKTS
cfTectuct
PRbVISlOKS
et civiiiu
supplènienuiret
PAlËilES
elfectud
Ponts et Chaussées . . .
422.102 73
599.359 85
223.397 46
317.80;
Conduite d'eau ....
52.505 30
16.670 21
51.524 30
13.8»
Poste de la barre et pi-
lotage •
27.724 60
26.941 27
24.489 10
26.48i
Service des ports . . .
101.750 60
110.201 44
97.426 40
87.36;
Service sanitaire et lazaret
41.192 5i
47.160 77
34 628 54
46.07!
Feux, phares et balises. .
22.361 30
17.906 85
22.187 30
19.91(
Sémaphores
5.488 50
3.737 74
5.449 50
3.65
Dépenses diverses . . .
324.727 53
W4.765 16
333.935 68
298.14
Subventions diverses . .
46.073 50
39.175 32
:)3.040 »
23.28
1.043.926 60
1.3a5.918 61
826.078 28
836.60
À déduire pour incomplets
6.888 18
» »
6000 »
H
Reste
1.037.038 42
1.305.918 61
820.078 28
836.WI
Dépenses des exercices an-
térieurs
276.088 49
132.803 59
233.222 72
126.71
Dépenses extraordinaires .
50000 x
2.626 20
» »
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Totaux du tableau n*i(p. 20)
2.IG2.:)83 46
1.933.374 49
1.759.728 39
1.667.0!
i Totaux généraux.
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3.525.509 37
3.374.722 89
2.813.029 39
2.(K10 4'
\NT LA PÉRIODE de 1889 i 1898 (tableau n" 2t.
1891
1892
1893 1
ISIONS
redits
-.cntaircs
PAIEMENTS
cfTeciucs
PREVISIONS
et crédits
supplémentaires
PAIEMENTS
eflFcctués
' PRÉVISIONS
kt crédits
supplcnientaires
PAIH.MENTS
eflFcctués
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467.293 89
526.015 *
539.941 21
5:39.172 ..
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26.514 01
32.186 80
.31.109 95
32.486 80
25.082 78 1
107 40
349.528 40
316.974 .-)9
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84.3.444 50
849.689 58
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41.473 .50
32 3.59 98
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1.064.839 21
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1.759.166 30
1.712.840 72
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2.274.022 48 2.222.480 15
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:\ r>3S. 92« 78
3.479.105 50
i.i:i3.788 78
i.o:j3.02I 44
24
MOUVEMENT DES DÉPENSES DU BUDGET LO<
DÉSIGNATION
DES SERVICES
1889
isro
PREVISIONS
Cl crédit»
supplcmeuuires
P.\1KMENTS
effectués
PREVISIONS
et crcjii»
supplémentaires
PAIKMEST
effectué*
Ponts et Chaussées . . .
422.102 73
599.35» 85
223.397 46
317.893
Conduite d'eau ....
52.505 ;30
16.670 21
51.524 30
13.889
Poste de la barre et pi-
lotage •
27.724 60
26.941 27
24.489 JO
26.485
Service des ports . . .
101.750 60
110.201 44
97.426 40
87.263
Service sanitaire et lazaret
41.192 5i
47.160 77
34 ()28 54
46.079
Feux, phares et balises. .
22.361 30
17.906 85
22.187 30
19.910
Sémaphores
5.488 50
3.737 74
5.449 50
3.657
Dépenses diverses . . .
324.727 53
444.765 16
33;}.935 68
298.143
Subventions diverses . .
46.073 50
39.175 32
:)3.040 »
23.284
1.043.926 60
1.305.918 61
826.078 28
836.606
A déduire pour incomplets
6.888 18
» »
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Reste
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i.3a5.ni8 61
820.078 28
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Dépenses des exercices an-
térieurs
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233.222 72
126.71.3
Dépenses extraordinaires .
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Totaux généraux.
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T LA PÉRIODE de 1889 à 1898 (tableau n" 2 — suite u 27
1896
1897
1898 1
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PAIEMENTS
effectués
PRÈVISIONS
et crédits
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PAIE.MENTS
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PRÉVISIONS
Cl crédits
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PAIEMENTS
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CHAPITRE 11
SERVICKS PRODIJCTKURS DF L'IMPOT
#
Les quatre grands services financiers de la colonie qui alimen-
tent presque exclusivement la caisse locale sont : les contributions
directes, la douane, les postes et télégraphes et Tenregistrement.
Article i. — Contributions directes
Les contributions directes comprennent : l'impôt personnel, la
patente pour l'exercice du commerce, le droit de vérification des
poids et mefures et Timpôt locatif des maisons.
§ 1. — Impôt personneL
La contribution personnelle a été établie au Sénégal par le
décret du 4 août i86o, qui Ta imposée à tout habitant français
ou étranger des deux sexes jouissant de ses droits et non réputé
indigent. Une modification a été apportée à ce décret par celui du
2 août i88o qui a approuvé la déUbération du conseil général en
date du 6 décembre 1879, aux termes de laquelle les habitants des
villes et des faubourgs ont été exonérés de cet impôt.
A la suite de l'arrêté du 15 janvier 1900, portant désannexion
des territoires du i" arrondissement de la colonie, l'impôt per-
sonnel a cessé d'être perçu, dans cette partie du Sénégal, au prolit
3() SÊNèGAL
du budget local ; cette perception est faite par les soins de l'admi-
nistration du protectorat. Le montant de l'impôt était de i tr. 50;
il était acquitté par les habitants domiciliés dans la banlieue de
Dakar et dans les villages du second arrondissement. On peut
évaluer de 40,000 à 50,000 fr. par an la totalité des recettes faites
A ce titre.
Le conseil général, dans sa séance du 19 décembre 1898, a
voté la suppression de cet impôt.
§ 2. — Patentes.
L*impôt des patentes a été établi par le décret du 6 août 1881 ;
il se compose d'un droit fixe et d'un droit proportionnel. Le
droit fixe qui a pour base la nature du commerce exercé est de :
600 fr. pour la patente de négociant et de banquier;
400 fr. pour la patente de commerçant de 1" classe;
200 fr. pour la patente de commerçant de 2* classe ;
150 fr. pour la patente de commerçant de 3* classe et pour les
boulangers;
75 fr. pour les baraques du marché et les marchands ayant
moins de 1000 fr. de marchandises en magasin.
Le droit proportionnel est base sur la valeur locative réelle ou
estimée des locaux servant exclusivement à l'exercice du com-
merce et de toutes leurs dépendances; il est de 20 0/0.
Une patente, dite de colportage, est imposée aux marchands
ambulants pour toute la colonie ; elle est de 30 fr. par mois.
Le 1/7 des patentes est alloué aux communes de Saint-Louis,
Dakar, Rufisque et Corée.
ORGANISATION FINANCIÈRE
ARRONDISSEMKNT
TABLEAU INDiaUANT LES RECETTES EFFECTUEES
AU TITRE DES PATENTES.
LE NOMBRE DES CONTRIBUABLES LMPOSÉS A SAINT-LOUIS
ET LEUR CLASSIFICATION
1889
1890
1891
1892
1893
189i
1 1895
Il896
1807
IK9R
RECETTES
124,481 50
190 527 15
112,221 39
114.891 lï
93 Mm 95
95.154 05
98,190 25
103.832 60
106.429 25
105.596 40
L07i,133 05
14
i:i
13
13
12
12
12
12
13
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31
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59
4
2* ARRONDISSEMENT
HTAT GÉNÉRAL DES RECETTES EFFECTUÉES
AU TITRE DES DIVERSES CONTRIBUTIONS
ET CLASSEMENT DES CONTRIBUABLES DE LA COMMUNE DE RUFISQUE
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121
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(i.tî48 24*2.367 38]
(i) Los rôles 'le rimpôt locatif et des poid<î et mesures de Dakar-Goréc
ne ligurent pas dans ce chitlre.
PATENTES. —
(dakar-
CORÉE)
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1 1891
34.597 83
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33.851 20
2
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i
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30.816 25
»
10
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28
128
180 1
338.558 25
22
199
120
338
815
1.484
■
ORGANISATIOX FINANCIERE î^
§ 3. — Licences.
Le droit de licence, comprenant trois classes, est fixé comme
suit :
r* classe. — Cafés et cabarets munis de billards, où Ton vend
à consommer sur place des boissons alcooliques ou autres, 800 fr.
2* classe. — Cafés et cabarets non munis de billards, mais
ayant chaises et tables ou autres installations analogues où Ton
vend à consommer sur place des boissons alcooliques ou autres,
600 francs.
y classe. — Débits de boissons non installés en cabarets et
cafés, n'ayant ni chaises ni tables ou autres installations analo-
gues et QÙ Ton vend sur le comptoir des boissons alcooliques ou
autres, à consommer sur place, 300 francs.
Les restaurateurs ne livrant de boissons qu'aux repas servis
chez eux sont dispensés du droit de licence.
La totalité des recettes effectuées dans les villes au titre des
licences est attribuée aux communes de la colonie.
Sénégal.
34
StNLGAL
RECETTHS EFFECTUEES AU TITRE DES LICENCES
NOMBRE DES CONTRIBUABLES IMPOSÉS
ARRONDISSKMKNT
"" 1
1
<:ONTRIBr\BI.KSl
ANNEES
RECETTES
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1 18ÎK)
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2* ARRUNDISSHMKNT
(DAKAR-GOREE)
1
OONTBIBIABLES'
ANNEES
RECETTES
IMPOSÉS
1889
7.291 80
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1890
0.700 70
28
1891
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1892
0.78i 10
28
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1898
0..40"2 ;k)
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241
ORGANISATION FINANCIERE 33
§ 4. — Poids et mesures.
Les droits perçus pour la vérification des poids et mesures et
des instruments de pesage sont les suivants :
Mesures linéaires :
Décamètres doubles et demi-Jécamètres 25 c.
Doubles mètres 15
Mètres et demi-mètres pour étoffes 5
Mètres et demi-mètres ployants pour tapissiers ... 10
Demi- mètres brisés à charnières 10
Décimètres et doubles décimètres j
Mesures pour bois de chauffage :
S:ères et doubles stères. ' 75
Mesures de capacité pour matières sèches :
Hectoli'.res à pieds ou sans pieds 75
Demi-hectolitres 50
Décalitres 10
Doubles décalitres 12
Litres, doubles et demi-litres, décilitres, doubles décilitr. 5
Mesures de capacité pour tes liquides :
Décalitres, doubles et demi-décalitres 50
Doubles litres 20
Litres 15
Demi-litres, décilitres et doubles décilitres 10
Pour les mesures à lait, il est perçu la moitié seulement des
sommes ci-dessus.
36 SÉNÉGAL
Poids en fer :
Poids de cinq, de dix et de vingt kilogrammes. . . . 25 c.
Kilogrammes, doubles et demi-kilogrammes .... 10
Doubles hectogrammes, hectogram. et poids au-dessous. 5
Pour les poids en cuivre, il est perçu la moitié en sus des
sommes ci-dessus.
Le kilogramme divisé paie, pour l'ensemble des pièces qui le
composent 30 c.
Instruments de pesage :
Balances à bras égaux :
Balances de comptoir i fr.
Balances de magasin 2
(Sont réputées balances de comptoir indistinctement toutes
balances dont les fléaux ont moins de 60 centimètres de lon-
gueur, et balances de magasin toutes celles supérieures à cette
dimension).
Balances bascules :
Bascules à plateaux 2 fr.
Bascules romaines 2
Indépendamment du droit fixé pour la vérification de chacune
des balances ci-dessus dénommées, les assujettis sont tenus de
payer, pour la totalité des poids dont se forme la plus haute portée
de chaque balance bascule et par chaque 20 kilogrammes, un
autre droit de 50 centimes, sans que le droit puisse être exigé
pour plus de iooo kilogrammes.
ORGANISATION FINANCIÈRE
37
RECETTES EFFECTUÉES AU TITRE DE LA CONTRIBUTION
DES POIDS ET MESURES
ET NOMBRE DES CONTRIBUABLES IMPOSÉS
I*' ARRONDISSEMENT
ANNÉES
RECETTES
contribuables!
IMPOSES
1889
936 »
110
1890
1.079 41
i:w 1
1 1891
1.150 48
140 !
1892
1.02:J 68
141
1893
852 05
i:» i
1894
1.705 21
2;{4 1
1895
1.861 71
239 1
1896
1.897 99
242
1897
1.893 15
242
1898
2.050 72
238
14.-^0 40
1859
2* ARRONDISSEMENT
(dakar-gorée)
ANNÉES
RECETTES
CONTRIBUABLES,
UlfOkÉS
1889
342 54
71
1890
290 40
65 {
1891
306 58
70 1
1892
366 14
65 1
1893
392 57
77
1894
503 42
104
1895
594 45
116
1896
571 77
97
1897
1226 »
88
1898
537 58
125 1
5.131 45
878
36 SÉNÉGAL
Poids en fer :
Poids de cinq, de dix et de vingt kilogrammes. ... 25 c.
Kilogrammes, doubles et demi-kilogrammes .... 10
Doubles hectogrammes, hectogram. et poids au-dessous. 5
Pour les poids en cuivre, il est perçu la moitié en sus des
sommes ci-dessus.
Le kilogramme divisé paie, pour l'ensemble des pièces qui le
composent 30 c.
Instruments de pesage :
Balances à bras égaux :
Balances de comptoir i fr.
Balances de magasin 2
(Sont réputées balances de comptoir indistinctement toutes
balances dont les fléaux ont moins de 60 centimètres de lon-
gueur, et balances de magasin toutes celles supérieures à cette
dimension).
Balances bascules :
Bascules à plateaux 2 fr.
Bascules romaines 2
Indépendamment du droit fixé pour la vérification de chacune
des balances ci-dessus dénommées, les assujettis sont tenus de
payer, pour la totalité des poids dont se forme la plus haute portée
de chaque balance bascule et par chaque 20 kilogrammes, un
autre droit de 50 centimes, sans que le droit puisse être exigé
pour plus de iooo kilogrammes.
ORGANISATION I-INANCIERE
39
RECETTES EFFECTUÉES AU TITRE DE L'IMPOT LOCATIF
ET NOMBRE DES CONTRIBUABLES IMPOSES
V ARRONDISSEMENT
CONTRIBUABLES
ANNEES
RECETTES
iNrovr-i
1 1889
3-2.4.V) m
G70
1 4890
;W.7Vi 37
OSO
1891
44.775 03
(>8(i
; 4892
^i.Ui) 3ii
697
189:J
•.iTi.-sm 69
(W7
1 18î»4
:m.49i 50
7:«
! 18tKi
:«).541 »
739
18ÎK»
'Xi.mi 70
7'i6
4897
39.78{) <)2
914
4898
;».29() 58
904 1
379.075 'M
7429 1
2*^ ARRONDISSEMENT
(dakar-gorée)
contribuables!
ANNEES
RECETTES
IMPOSfc^
4889
9.5;H 80
120
4890
40.464 80
123
4891
41.506 44
200
4892
41.190 î)5
2(H)
48J>3
10.787 32
194
4894
40.4")2 56
188 !
4895
40.432 (50
190
4896 •
lo.8:n 08
204
4897
41.840 92
489
4898
10.8(19 98
150 1
107.557 45
1758
1
CONTRIBUTIONS
DIAGRAMMES DES RECETTES
DE 1889 A 1898
ORGANISATION FINANCIERE
43
CONTRIBUTIONS
CIRCONSCRIPTION DE RUFISQUE
^ATENTKS
IMPOT POIliS
LOCATIF &MKSUBKS
125.000
120.000
11$. 000
110.000
10$. 000
■
, i
*v
j
V
t /
\
\
/
\
/
\
/
\
/
\
9Î.OOO
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^
k
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f
\
/
8;. 000
80.000
V
f
X
^
6$. 000
60.000
SS.ooo
J5.000
M.^*
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i$.ooo
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1»— '^
■'N
Xp-
s. 000
*-+-*
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I89I
1892 189) 1894 l«i»î 1S96 1897 lKg8 1897
44
SENEGAL
CONTRIBUTIONS
CIRCONSCRIPTION DE DAKAR-GOREE
POIDS
PATKNTES I ICRNCKS IMPOT LOCATIF & mkSURES
(^ro
'^^^
V
•
OUO
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000
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-^♦-^
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1K96 1897 1898
Article 2. — Douanes
Lgs droits de douam sont perçus dans la partie comprise entic
la frontière nord et le Saloum inclusivement ; ils consistent en un
droit de 7 0/0 ad valorem sur les marchandises étrangères autres
que les guinées et les goureaux dits colas^ qui acquittent, les
premières, un ûi'nt de 6 centimes par mètre et les derniers, ù
l'exclusion de tou droit ad valorem, un droit de o fr. 50 par
kilogramme.
Il est en outre pei:^» des droits à l'importation applicables aux
marchandises de toutes provenances importées dans la même
partie de la Colonie; cesdro ts s'élèvent à :
15 0/0 de la valeur sur lef armes et munitions de guerre ;
10 0/0 de la valeur sur lef tabacs en feuilles ;
5 0/0 de la valeur sur '-s autres marchandises de toute prove-
nance sauf les Gur-ces qui sont soumises à un droit de o fr. 025
par mètre.
Ce d^*nier droit s'ajoute au droit de douane de 6 centimes
imrosé aux Guinées étrangères ; celles-ci payent donc en totalité
o centimes 1/2 par mètre.
La valeur des marchandises et articles importés est déterminée
d'après la mercuriale officielle ou, à défaut, d'après les prix portés
sur les factures, augmentés de 25 0/0.
11 est également perçu une taxe de consommation sur les bois-
sons et les tabacs de toute origine et de toute provenance, con-
sommés dans la colonie, depuis la frontière nord jusqu'à la Ca-
46 SÈNtGAL
samance inclusivement, soit qu'ils y aient été importés, récoltés
ou fabriqués. Dans la rivière Casamance et en remplacement de
Timpôt foncier, il est en outre perçu un droit de 7 0/0 de la va-
leur sur les produits coloniaux de toute provenance et de toute
nature exportés pour toutes destinations. Enfin les gommes ex-
portées de la colonie acquittent un droit de i fr. 50 par 100 kilo-
grammes.
Depuis le i" janvier 1900, il est perçu un droit de 5 0/0 à la
sortie sur le caoutchouc et sur le produit dénommé vulgaire-
ment ilob (caoutchouc de basse qualité).
Le service des douanes perçoit aussi les droits de tonnage,
d'ancrage et de francisation ; ces divers droits de navigation rap-
portent une moyenne de 80. 000 Ir. par an.
RELEVE
DES IMPORTATIONS ET DES EXPORTATIONS
DE aUELQUES MARCHANDISES OU PRODCIFS
(annék i8<»j)
RHLKVÉ DHS IMPORTATIONS
DE QUELQUES iM ARC H AN DISES OU PRODUITS (année 1^99)
1 NATURE
D s DENRÉES
1
MAKCM AN DISES
PROVENANCE |
TOTAL GÉNÉRAL i
FRANCE
ÉTRANGER
UNlli-S
VAI.KUKS
UNITÉS
VALEURS
UKnÈs
VALEl'KS
' Karineux ali-
, incnlaircs
Î).(M>8.(W^2'^
ti.r>;tt).9r)l
1 7:1.64: J''
42.051
9.841.725'
2.579.00Î
■ Noix de kola .
9.470''
7r).8;u
107.7f>r>''
t.:)42.y60
(-.)177.274''
1.418.194
Sucres réunis .
±mH\il^ \M2.KA
7.i-21''
n.ajii
2.672.158''
1.176.117
Tabacs en côtes
1 et en feuilles
m
»
l.()31.iW''
1.5)08.174
(*)
1.031.4i8''
1.908.174
l')ois de cons-
î truciion . .
ti.iiwrr)
181.09^2
2.r.0l"5
200.842
4.762'
:W8.444
Vins de toute
1 sorte . . .
•2.3-i<».7:^G'
1.480.0 Kl
.Ul.l-fcj'
r)3.274
2.423.879'
1.539.800
Boissons dis-
i lillées . . .
4;î1).î):C)'
,V2 1.929
1.210.021'
592.424
1.049.926'
l.ll:î.444j
j Matériaux de
construction
(lun.Hoi^
ïii.m\
2.800''
1.120
6.164.607''
478.983
Fers de toute
sorte . . .
4ir>r)U»'
8:3.410
170.()IU''
44.097
586.160''
127.507
■(Suivies de
toute sorte .
!
[:\Ab:\^ iJ^j.878
1.787''
:i.039
14.940»
25.917
Sels marins de
toute sorte .
l.'20î)±Jl'^ 47.^2»Jl
:^)r).8:to''
i:<.18;î
1.515.051''
03.474
Verroteries. .
H\.:m^ 108.^289
i:u.ioit'
197.074
207.470''
3(Vi.l«)3
1 l'ils de lin et
de coton . .
7:i.li,V ^Jl)-i.98î)
90.121'-
2 «5.597
16.3.266''
440.58G
(luinécs (pKC<.-«;
TiixA^i \i:M)±mi
2r)r).:J34
1.798.7;W
1.032.946
«.101.405
Tissus de co-
ton autres .
:ni).238»^
8:;:). 107
1.8.->8.90r)''
5.7'22.807
2.238.143''
0.577.914
1 Machines d e
toute sorte .
891.:5:{7''
r)t2 1.081
ôg:)''
1.443
891.902''
522.524
Ouvrages en
fonte et fer .
4.484 :)7H'^
:).o:jo.l'5(;
2:?i.8r):î''
134.899
4.719.429'
5.165 155!
Armes de toute
; sorte . . .
»
104.08()
73.493
»
178.179'
Poudre il tirer.
t>l •2.988'*
:5:)9.449
:!8.:.Miy''
57.510
251.357''
410.965
Ouvrages en
bois . . .
KM). 494»^
h20.:U)5
87.211:5''
5:J.(i57
193.737''
180 (Xi3
Corail taillé
M
»
125''
5.o:{4
125'
5.034
Ambre ouvré
589»^
1.18:$
1:5'-
11.182
602''
i2.3a5
j .\utres produits
18.0G1.C0'J
»
3.(30.3.01'.»
»
21 724.621
(j) Noix de kola, taux moyen d'évalualion : S fr. le kilog.
{^i Tabac en côtes et en feuilles, taux moyen d'évaluation : i fr. 85.
Article 2. — Douanes
Lqs droits de douane sont perçus dans la partie comprise entie
la frontière nord et le Saloum inclusivement ; ils consistent en un
droit de 7 0/0 ad valorem sur les marchandises étrangères autres
que les guinées et les goureaux dits colas^ qui acquittent, les
premières, un droit de 6 centimes par mètre et les derniers, à
l'exclusion de tout droit ad valorem, un droit de o fr. 50 par
kilogramme.
Il est en outre perçu des droits à l'importation applicables aux
marchandises de toutes provenances importées dans la même
partie de la Colonie; ces droits s'élèvent à :
15 0/0 de la valeur sur les armes et munitions de guerre ;
10 0/0 de la valeur sur les tabacs en feuilles ;
5 0/0 de la valeur sur les autres marchandises de toute prove-
nance sauf les Guinées qui sont soumises à un droit de o fr. 025
par mètre.
Ce dernier droit s'ajoute au droit de douane de 6 centimes
imposé aux Guinées étrangères; celles-ci payent donc en totalité
8 centimes 1/2 par mètre.
La valeur des marchandises et articles importés est déterminée
d'après la mercuriale officielle ou, ;i défaut, d'après les prix portés
sur les factures, augmentés de 25 0/0.
11 est également perçu une taxe de consommation sur les bois-
sons et les tabacs de toute origine et de toute provenance, con-
sommés dans la colonie, depuis la frontière nord jusqu'à la Ca-
DOUANES
DIAGRAMMES DES IMPORTATIONS
ET EXPORTATIONS
PAR NATURE DE PRODUITS
PENDANT L'ANNèE 1899
52
SÉNÉGAL
C/)
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i i I î i § i § I § i i §
DOUANES
TABLEAU DES EXPORTATIONS
PAR NATURE DK PRODUITS
DKPUIS 1889
TABLEAU DES EXPORTATIONS
PAR NATURE DE PRODUITS PRINCIPAUX DEPUIS 1889
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3?
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89H
1,0-23
1,941
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1 .202
1.251
1.410
478
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1(
11
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I 1889,28. 47"ï-in5
1890 22.4:M.52rï
\l891 19.820.218
1892: il. 07^957
1 89: S '4:* :u 8/1 00
\lH94'49J<î2 041
1895;S-i,:îO{} 747
1890 45. 304.: t58
[189741 :ï2îï.498
1H9K 73.348.103
0.701,
4.477
4.148
7.884,
8.52(i,
8.505
4,990
0.42Î).
5.817,
10.320
710 3
001 4
07:^
971 15
14015
801 ;i5,
007,17,
09l!l8,
.070,10,
mri 22,
4:11 186
789,(iHl
570,028
110 416
984.:i30
520.510
2:1:1,599
252.242
793.2Û()
200.935
85(1
918.
mm.
2,701.
2.C*S5.
2.716.
2.518.
:L289.
940
144
805
973
450
717
51 1
321
980
054
9<T<3.a51
221.200
3tK).846
790.:"n3
:tti2.436
i88,ri.57
rï00-:ï40
555.6*X)
122.704
555.0^)8
7.55
542
5.47
11.63
11.68
ll.:35
7.67
9.14
8.33
13.61
TABLEAU DES EXPORTATIONS
PAR NATURE DE PRODUITS PRINCIPAUX DEPUIS 1889
i i
Id
-U
z
z
<
1889
ALLANT EN FRANCE
ALLANT A
l'étranger
.— -i
TOTAL GENERAL |
ë
KILOG.
VALEURS
KILOG.
VALEIRS
kiLon
VAIEI RS
1.218.050
146.166
»
»
1,218.050
14(5 KiO
189()
1.327.132
lî)9.070
2 810
422
l.-.mM'i
I9f>..l<)2
l
18î)l
1.020.8a)
222.402
»
>
1.020 800
222.400
K
1892
781091
195.272
463.445
115.861
1.244.536
3l1.ia3
1
189-3
745.139
184.545
»
»
745.1 :«•
184.5-15
1894
1.221.415
221 .(fâ2
8.620
1.293
1 2:{0.tt{5
222.615
l
1895
438 939
74.619
49.377
8.39i
488316
Ki 013
l
1890
344.258
58.524
28.836
4.a52
373 094
62.576
•
1897
;i32.496
50.5;M
45.381
7.715
377.877
04.249
1898
2:«).2;J2
34.535
394.500
59.175
624.732
93.710
«
1889
»
»
40
30
40
30
1890
»
»
>
D
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DOUANES
DIAGRAMMES DES EXPORTATIONS
PAR NATURE DE PRODUITS
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DE 1889 A 1898
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ORGANISATION FINANCIERE
63
DIAGRAMMES DES EXPORTATIONS
DE 1889 A 1898
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DOUANES
DIAGRAMMES DES EXPORTATIONS
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DOUANES
TABLEAU DES IMPORTATIONS
PAR NATURE DE PROnUITS
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68 TABLEAU DES IMPORTATIONS
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TABLEAU DES IMPORTATIONS 69
PAR NATURE DE PRODUITS PRINCIPAUX (1S89 189S)
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78
SÉNÉGAL
DIAGRAMMES DES IMPORTATIONS
DE 1889 A 1898
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DE 1889 A 1898
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DE 1889 A 1898
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82
SÉNÉGAL
DIAGRAMMES DES IMPORTATIONS
DE 1889 A 1898
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ORGANISATION FINANCIERE
83
DIAGRAMMES DES IMPORTATIONS
DE 1889 A 1898
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DES EXPOUTATIONS KT OHS IMPORTATIONS
DE 1889 A 1S9S
86
SÉNÉGAL
TABLEAU DU MOUVEMENT TOTAL
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TABLEAU DU MOUVEMENT TOTAL
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ANNKKS
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1896
1897
1898
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ou PRODUITS
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VALEURS
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10.9i().817
12.435.8:55
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14.550.089
9 199 588
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16.105.467
5:3.133.901
allant à l'étranger
VALEURS
5.175.r)80
2.0:55.500
2.001 511
4.901.257
4.101.597
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6.123 813
5.031.181
6.012.764
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VALEURS
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12.516.716
12.948 358
17.a3i.092
171)84.730
18.166.971
12.435.888
19.56.3 065
21 l.%.a51
29.146.755
ORGANISATION FINANCIERE
87
DIAGRAMMES DU MOUVEMENT TOTAL
DES EXPORTATIONS ET DES IMPORTATIONS DE 1889 A 1898
IMPORTATIONS
EXPORTATIONS
Valeurs
France
étranger
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DOUANES
TABLEAUX ET DIAGRAMMES DE LA NA\IGATI()N
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DE 1889 A 1898
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SÉNÉGAL
NAVIGATION — ENTKEE
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MARCHANDISES
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28.719.528
12.009.550
29.213.830
12.024 977
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1 1 .290.930
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92
SLXI-GAL
NAVIGATION — SORT
NAVIGATION
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NAVIGATION entre le SHNÉGAL et la FRANCE
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ORGANISATION riNANCIKRK
93
1889 A 1898
SKSÉGAL ET I/KTHANGKU
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92
ShNUGAL
NAVIGATION — SOklIH
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ORGANISATION FINANCIERE
DIAGRAMMES DE LA NAVIGATION
POUR LA SORTIE DES MARCHANDISES DE 1889 A 1898
95
BATIMENTS FRANÇAIS
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Article. 3. — postes et télégraphes
Les tarifs de TUnion postale sont appliqués dans la colonie pour
^flfranchissemenc des correspondances de toute nature et des va-
^^Urs déclarées à destination de l'extérieur.
La taxe des lettres et des divers plis circulant d'un point à un
^Utre dans une même ville et dans l'intérieur de la colonie, est
^insi fixée :
Lettres contenues sous enveloppe fermée : 10 centimes par 15
iirammes ou fraction de 15 grammes;
Guies de visite et lettres de faire part ou d'avis circulant sous
bande ou sous enveloppe non fermée : 5 centimes par chaque pli
découvert ou chaque enveloppe non cachetée contenant une ou
deux cartes ;
Papiers d'affaires : 5 centimes par 50 grammes ou fraction de
50 grammes ;
Echantillons: 10 cent, jusqu'à 100 grammes, au delà de 100 gr.,
5 cent, par 50 gr. ou fraction de 50 gr. ;
Journaux et autres imprimés : 3 cent, par 50 gr. ou fraction de
Les lettres et objets de toute nature recommandés circulant
entre les différents bureaux du Sénégal ou dans Tintérieur des
villes, supportent une surtaxe de 15 cent.
Des mandats poste, allant de i fr. à 300 fr., sont délivrés dans
les bureaux de la colonie pour les centres pourvus d'une recette
pjstale. Le droit à percevoir est de un pour cent; il est payé par
Sénégal. 7
/P
98 SÉNÉGAL
rexpéditeur en sus de la somme versée. Lafraciion de franc paye
comme un franc. II peut être donne avis du paiement du mand, i,
sur la demande de Texpéditeur, moyennant une taxe deo fr. lo.
Jusqu'à ce jour il a été tait application des dispositions de la I^i
du 2j juin 1892 et deTarticle i de la loi du 6 avril 1878 aux mili-
taires et marins de tous grades ; les correspondances expédiée^ de
la France et des colonies à ces derniers et réciproquement, ce. les
par eux adressées en France et aux colonies, ne supportent que
la taxe territoriale française. Mais, depuisia récente mesure adop jc
par la métropole ayant pour but l'unification du tarif postal pour
les correspondances échangées en France, entre la France ei .>cs
colonies cl vice versa, le régime de faveur inauguré parles textes
précités r.e trouve plus son application.
Dans le service intérieur tout colis postal à destination des bu-
reaux desservis par la voie ferrée, est grevé d'un droit de i fr. 50;
ce droit est élevé à 3 fr. pour chaque objet de l'espèce dirigé sur
tout autre bureau (sauf celui de Corée) et à 6 fr. pour les colis à
destination du Soudan. Ces perceptions sont faites au profit du
budget local qui bénéficie en outre du service métropolitain inter-
national d'une somme de o fr. 50 pour tout colis expédié ou
reçu.
Le réseau télégraphique de la colonie comprend 1985 k. de li-
gnesaériennes et 2512 k. de développement. On peut expédier
des télégrammes dans tous les bureaux télégraphiques de la colo-
nie, moyennant le paiement d'une somme de 10 centimes par
mot, avec fixation d'un minimum de i fr. pour une dépêche de
I à 10 mots; l'adresse et la signature sont comptées dans l'éva-
luation des mots. Toutefois il n'est perçu que 50 centimes pour
une dépêche de un à 10 mots et 5 centimes par mots au-dessus
de 10 pour les correspondances télégraphiques expédiées du poste
de la Barre à Saint-Louis et vice-versa ; le port d'une dépêche a
bord d'un navire mouillé en dehors delà Barre, est de 3 fr.
Il est enfin alloué à la colonie sur les télégrammesexpédiés ou
ORGANISATION FlXANaÈRK 99
reçus par les câbles des compagnies « West African », « Souih
American et « Spanish National » les sommes suivantes :
Pour les correspondances télégraphiques du régime européen :
o fr. 10 de taxe terminale par mot.
o>o8 de taxe de transit par mot.
Pour celles du régime extra-européen :
o fr. 20 de taxe terminale par mot.
o fr. 10 de taxe de transir par mot.
La taxe des dépêches échangées entre la France et la colonie
est de I fr. 50 par mot.
100
SÉNÉGAL
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
TABLEAU COMPARATIF
du produit des figurines vendues
et des mouvements de correspondances.
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74:^
356
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SERVICE INTERNATIONAL
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273.842
273 Ktt)
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275 000
270 041
277 (>84
278.320
280 455
282.300
15 345
1G.a50
17 001
17.025
17 046
17148
17 289
18.18,3
19 o:w
19.225
Lettres
304.043
307.346
308 640
309.:i56
312.545
312.800
313.135
313.212
313.070
313 850
Imprimés
103 9:^0
104.889
105124
105.325
106.001
106 245
109 247
108. 193
107 545
109X>6I
NOTICK. — Mouvement ascensionnel lent mais constant dans la
vente des timbres-poste, plus accentue dans le service international
dans Ces derniers temps, à cause du plus i»rand nombre de paquebots
qui touchent au port de Dakar.
ORGANISATION FINANCIÈRE
ZOl
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
DIAGRAMMES
DFS MOUVEMENTS DK CORRESPONDANCES
SERVICB INTÉRIEUR
L'nitcs
SERVICE INTERNA TIONAL
Arrivée
Départ
Lettres 4-I-+-4.-4
Imprimés — —— — — — —...—.—
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Années 1889 1890 1891 1892
189}
1894 1895 1896 iSq; 1898
lOi
SÉNÉGAL
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
TABLEAU COMPARATIF
de la longueur des lignes télégraphiques,
du développement des lignes aériennes en kilomètres,
de la superficie en kilomètres carrés de la colonie
et du nombre d'habitants.
■
t/)
•U]
7-
LOSGUBUK DES LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES
COLONIE DC SÉNÉGAL II
NOMBRE
SUPERFICIE
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Acriennes
Sous-Marines
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POPULATION
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1.152.000
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1.132.000
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1.170.000
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1.197.600
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2717
2025
1.197.680
Notice. — De i888 à 1900 le développement des fils aériens a plus
q-.ie doublé pour relier la Casamancc et les centres administratifs et
commerciaux dans l'intérieur et pour doubler notre communication
avec le Soudan.
ORGANISATION FINANCIERE
10^
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
DIAGKAMMES DE LA LONGUEUR
DES IJGNKS TELEGRAPHIQUE:^
Lignes aériennes en kilopi
Sup:r?iceï
Lignes sous-marines en kilom. . — — — — — —
Nombre de kilom. de tils aériens .-—. — - — •—
Superticie de service en kilo.ii. ^'•¥"¥"k"^
Lungiicurs
2.500 —
2.200
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2.000
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1.400
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104
SÉKÈGAL
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
TABLEAU COMPARATIF
de^ bureaux des Postes et Télégraphes de la Colonie.
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BUREAUX DES
POSTES ET
~l)ÊS~
TELEGRAPHES ||
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22
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NoTicF. — Nombre de bureaux élevé de 19 à 36, soit un bureau par
2(").oo() habitants et par 44 kilomètres carrés; même progression dans
la composition du personnel.
ORGANISATION FINANCIERE
105
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
DIAGRAMMES DKS BUREAKX ET DU PERSONNEL
L' ni tes
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7)0
700
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600
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300
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200
150
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Aiméet 1889 1890 1891 1892
Bureaux mixtes
Personnel des agents
Personnel des sous-aj^ents +•+•+•+•+
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1894 189$ 1896 1897 1898
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SENEGAL
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
TABLHAU COMPARATIF
DES COEJS POSTAUX
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Y.
ERVICE
intérieur
1
SKRVICE
INTHRNATIONAL
ÉCHANGE AVEC LE SOUDAN FRANÇAIS
OFFICE DU SÉNÉGAL
Du
Sénégal
Du
Soudan
dan pour
rance
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légal
France
Soudan
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ig-l
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Départ
Arrivée
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pour le
Soudan
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149
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100
1384
Notice. — Sensible variation dans les arrivages au SëncgaL Diminu-
tion notable dans l'expédition du Sénégal au Soudan due à l'établisse-
ment de comptoirs commerciaux en assez grand nombre à Kayes et
même dans rintérieur de cette colonie.
ORGANISATION FINANCIERE
107
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
DIAGRAMMES DES COLIS POSTAUX
Service intérieur,
Soudan avec Sénégal
Unités
17.000
16.000
13.000
12.000
Soudan avec la France parle Sénégal ——.—.—.—
Service international < '^*"
( -«-rivée 4«.4..4.4.
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Années 1889 1890 189» 189* 189; 1894 189; 1896 1897 1898
io8
SÉNÉGAL
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
TABLEAU COMPARATIF
de Texploitation des câbles sous-marins
Spanish National, West African, South American,
aboutissant au Sénégal.
TRANSIT DES TRANSMISSIONS
'/)
3
par cAble«, celui pour ou du Sénégal non compris
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NOMBRE DE TELEGRAMMES ALLANT
VERS LE NORD
VERS LE SUD 1
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13.429
1891
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15.624
1895
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14.873
139
14.233
189()
15
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13.964
130
13.426
1897
1-2
4o:{
15.098
132
12.483
1898
\'2
:»77
9.614
154
10.027
Notice. — Légère diminution depuis deux ans due à de fréquentes
interruptions entre Téncriffe et "Cadix et au retard causé par la voie
de terre entre Cadix et la France. Une ligne spéciale entre Cadix et
Bordeaux fonctionne depuis peu et fera en grande partie disparaître
les anciennes difficultés et les nombreuses erreurs constatées.
ORGANISATION FINANCIÈRE
109
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
DIAGRAMMES
DE l'rxploitation dfs cablrs sou«-marins
Télégrammes officiels .
ALLANT
vers le sud
ALLANT
vers le nord
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17.000
16.000
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14. 000
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10.000
9.000
8.000
7.000
6.000
S. 000
4.000
3.000
3.000
1.000
Personnel de u station dcSi-l.oiiis
(transit des iMyliniMioni lèt^gTÉplûques)
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Années isiS^) iS^o H^i 1892 1S9} 18^4
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18^7 IN^S
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SENEGAL
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
TABLEAU COMPARATIF DES MANDATS
ANNÉES
MANDATS POSTE
Service intérieur
MANDATS
TÉLÉGRAPHiaUES
Service intérieur
MANDATS i
d'âKonnements aux jour- '
naux et revues publiés '
en France i
Nombre
Montant
Nombre
Monunt
Nombre
Monunt
' 1889
1890
1891
' 1892
' 1893
, 1894
1895
18Vm
1897
' 1898
2339
2158
1921
2740
3121
3150
3(ilK)
3624
3815
3817
117.661 86
103.933 9(>
84 549 93
124 ()47 2*1
177.655 68
171.518 55
186.577 47
185.520 73
180.332 03
172.020 46
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3024 »
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4560 50
2477 62
4647 »
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5691 45 i
2419 10
4570 55
1814 80
3132 90
NoTiCK. — Le service des mandats télégraphiques n*existe que de-
puis le !<?»• mai 1892 et celui des abonnements aux journaux qu'à partir
du i^r février 1894. Le service des mandats métropolitains est assuré
par le Trésor.
ORGANISATION FINANCIÈRE
III
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
DIAGRAMMES DES MANDATS
Nombre de mandats poste ^— — ^
Nombre de mandats télégraphiques .......
Unùcs Abonnements aux publications ^»^.^.^,^,^
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1S96 1897
189S
112
SÉNÉGAL
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
TABLEAU COMPARATIF
des Transmissions Télégraphiques.
f.
TÉLÉGRAMMES OFFICIELS
TÉLÉGRAMMES PRIVÉS !
du service
PAR CABLES
DU SERVICE
PAR CABLES
1 <
intérieur
Service internaiioiul
intérieur
Service intematioiul
N'ombre
Nombre
Taxcs
Nombre
Tjxcs
Nombre
Taxes
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17.770
47i
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2734
61.973 54
181)0
18.001
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73.566 47
2868
03.179 87
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59.7:^5
59.783 38
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10.519 55
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60.354 47
4317
80.970 53
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18.178
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19.000 :20
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68.238 65
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87.813 30
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68.288 80
4817
85.513 05
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1897
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il8
9.504 iO
48.540
71».014 85
3036
84.104 83
!
Notice. — Progression croissante chaque année provenant du déve-
loppement des lis^nes et de ia création des nouveaux bureaux surtout
dw-puis l'année i^nj.
ORGANISATION riNANClEIŒ
II-
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
DIAGRAMMES DE LA TAXE
DES TRANSMISSIONS 1 É I. ÉG R A P H I QU K S
Télégrammes officiels par cables
Télégrammes privés (service intérieur) ————— — —
V;iicur$ Télégrammes privés par cables ^.^.4.4.^.
90.000
8$. 000
Bo.ooo
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15.000
10.000
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Années 1889 1^9^
Sénégal.
1.S91 1892 iS9', 1894 1895
1896
114
SÉNÉGAL
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
TABLEAU COMPARATIF
du nombre d'abonnés au téléphone
et de la longueur des lignes téléphoniques.
c/5
NOMBRE
INSTALLATIONS
COMMUNICATIONS
TOTAUX 1
d'abonnés
urbaines
extra-urbaines
GÉNÉRAUX '
1
5 «
sS^
Longueur
Diveloppe-
Longueur
Développe-
Longueur
Développe-
z
J '^
il"^
des
ment
des
ment
des
ment
<
li
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lignes
des fils
lignes
des fils
lignes
des fils
1889
12
»
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2.700
18.000
»
19.950
2.700
i81K)
12
1
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2.700
18.000
18.000
19.950
20.700'
\mn
17
3
4.i50
5.200
21.000
26.000
25.450
31.200|
1 1892
38
4
-.200
10.500
34.000
39.000
41.200
49.500
189:^
49
5
8.700
12.1KX)
3(5.000
41.000
44.700
53.900!
1894
(>2
9
12.500
18.9IK)
42.500
54.500
55.000
73.400
11895
07
11
12.000
20.400
58.000
70.000
70.000
90.400|
189G
71
11
11. IKK)
27.3<K)
58.000
70.000
69.900
97.300J
1897
73
11
I2.2(K)
28.400
58.000
70.000
70.200
98.400
1898
77
11
la.ooo
29.000
58.000
70.000
71.000
99.OOOI
Notice. — Peu de variation, mais légère augmentation à prévoir
encDre à Dakar et à Saint-Louis par suite des grands travaux à entre-
prendre.
ORGANISATION FINANCIÈRE
"5
POSTES ET TÉLÉGRAPHES
DIAGRAMMES
ou NOMBRE D*ABONNés AU TÉLÉPHONE
ET DE LA LONGUEUR DES LIGNES TÉLÉPHONIQUES
Longueur
des
lignes
Nombre d'abonnés
Longueur des lignes
90.000
8). 000
80.000
_
:rr^
^
70.000
6s. 000
60.000
SS.ooo
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4$. 000
40.000
3Î.OOO
30.000
25.000
20.000
I).000
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189a
1891 1894 189$ 1896 1897
Abonnés
90
85
80
75
70
65
60
SS
$0
4S
40
33
30
2$
S
o
898
Article 4. — Enregistrement, timbre, domaines
ET mines
Les droits d'enregistrement sont réglés par l'ordonnance du
31 décembre 1828, le décret du ly^juillet 1857, l'article 2 de la
loi du 27 ventôse an IX, les articles 5 et 6 de la loi du 18 mai 1850.
Les droits de timbre sont établis par le décret du 4 août 1860,
avec application du tarif du 5 juin 1850, modifié par les arti-
cles 17 à 28 de la loi du 2 juillet 1862 et par la loi du 25 août 1871.
Le décret du 16 août 1893 a en outre rendu applicables à la
colonie certains décrets et certains articles de lois sur les affiches,
les effets de commerce et les timbres mobiles, sur les timbres de
quittance, acquits, reçus ou décharges de sommes, titres, valeurs
ou objets, sur les timbres des connaissements, etc.
Les droits d'hypothèques sont réglés par l'ordonnance du
14 juin 1829, la loi du 5 janvier 1875, le décret du 28 août 1875
et l'arrêté du 10 octobre 1877.
ii8
SÉNÉGAL
TABLEAU DES INSCRIPTIONS ET DES TRANSCRIPTIONS
des Droits et des Salaires du bureau des hypothèques de Saint-Louis,
pendant les dix dernières années, 1889 à 1898
ANNÉES
MONTANT
MONTANT DES
DROITS FIXES
SALAIRES
DES INSCRIPTIONS
TRANSCRIPTIONS
PERÇUS
du Coucnateur |
1 1889
1.933.<»8 18
688.462 15
229 »
1.637 »
1890
499.190 82
• 684.720 »
246 »
1.341 12
1891
1.039.946 33
421.397 70
203 »
1.129 46
1892
1.173.610 06
460.763 59
169 »
1.355 47
1893
951.829 65
515.871 45
174 »
1.535 36
1894
1.50«.».191 52
($97.252 61
176 »
1.225 83
1893
733.167 35
376.326 45
191 >
1.560 19
1896
2.203.002 23
825.996 65
228 *
2.003 37
1897
793.198 50
378.614 63
131 »
1.337 51
1898
1.5JK).701 62
621.653 98
191 »
1.918 47
12.433.326 26
5.671.039 21
1.940 »
15.043 78
MOYENNE ANNUF-I.LK
des
COMPARAISON ENTRE LES VALEURS
et les droiu perfus
PROPORTION POUR CENT
Inscriptions .
Transcriptions
Droits perçus .
Salaires . . .
i.L>ir>.r>2 02
507.105 92
i.50i :n
Valeur moyenne
annuelle des inscrip-
tions et des trans-
criptions
Moyenne des droits
perçus annuellement.
Proportion p. loo.
1.812.458 54
194 »
0107
ORGANISATION FINANCIÈRE
119
CONSERVATION DES HYPOTHÈaUES
DIAGRAMMES
DES INSCRIPTIONS ET TRANSCRIPTIONS HYPOTHÉCAIRES
PENDANT LA PÉRIOOB COMPRISE ENTRE 1 889 A 189S
Inscriptions
Tr^nsctiptions
2.100.000 |k
1.900.000
1.700.000
i.;oo.ooo
i.;oo.ooo
1. 100.000
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1
Années 1889 1^9® *^9< '^9' <^93 '^94 i^9S 1896
DROITS FIXES PERÇUS (HYPOTHEQUES)
X897
220
180
140
Années 1889 1890 1891 1K93 189) 1894 189s 1896 1897
SALAIRES DU CONSERVATEUR (HYPOTHEQUES)
1H98
1898
2200
1800
1600
Hoo
1200
y
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Années 1889 1890 1891 1892 1893 1894 189; (896 1897 189B
120 SÉNÉGAL
Les droits de grcffj sont réglés par le vote du conseil général
du 31 décembre 1891.
La colonie afferme les salines de Gandiole et les palmiers de
Dakar, Tlior Diander et Riifisque; elle donne à loyer, au prix de
50 fr. par an, au Service de la Marine l'immeuble affecté au port
militaire à Dakar, et à la C*" du Câble « Spanish National », à
r.iison de 300 fr, par an, une partie de Thôtel des Postes et Té-
légraphes à Saint-Louis. Enfin Tîle d'Arguin est louée au prix de
5000 fr. par an.
Les terrains vagues, situés dans les territoires annexés, sont
concédés, d'après l'arrêté du 5 janvier 1887, moyennant une rede-
vance annuelle de 50 centimes par hectare. Toutefois, dans le
but de favoriser l'exploitation des grandes étendues de terres
incultes qui forment la partie la plus importante des régions du
Sénégal, le conseil général et l'administration locale accordent
des concessions provisoires ;i titre gratuit, sous certaines condi-
tions; le titre définitif est délivré dès qu'une commission admi-
nistrative a constaté que le terrain a été mis en valeur, soit au
moyen de cultures, soit par la création d'un établissement indus-
triel et qu'il est en pleine exploitation.
Le régime minier est réglementé au Sénégal par le décret du
6 juillet 1899 sur la recherche et l'exploitation des mines dans
les colonies et pays de protectorat de l'Afrique Occidentale, au-
tres que l'Algérie et la Tunisie. Aux termes de ce décret, les gîtes
naturels de substances minérales sont classés, relativement à leur
régime légal, en mines et carrières.
Les matériaux de construction et les amendements pour la cul-
ture des terres, à l'exception des nitrates et sels associés, ainsi
que des phosphates, sont considérés comme carrières; les carrières
sont réputées ne pas être séparées de la propriété et de l'exploi-
tation de la surface : elles en suivent les conditions. Il en est de
même des tourbières.
Sont considérés comme mines les gîtes de toutes substances
ORGANISATION FINANCIÈRE 121
minérales susceptibles d'une utilisation industrielle qui ne sont
pas classés dans les carrières.
Les droits d'exploration, de recherche et d'exploitation des
mines sont fixés ainsi qu'il suit :
Pour les droits d'exploration, 5 centimes par hectare.
Le permis d'exploration est valable pour deux ans; il ne peut
être ni prorogé, ni cédé.
Pour les droits de recherches, lo centimes par hectare jusqu'à
1000 hectares ;
20 centimes par hectare au-Jessus jusqu'à 5000 hectares;
40 centimes par hectare au-dessus.
Le permis de recherches est valable pour deux ans. 11 peut ôtre
renouvelé une seule fois à la demande de l'intéressé pour une
nouvelle période de deux ans, à charge de payer au préalable le
double des droits ci-dessus indiqués.
Pour les droits d'exploitation, la somme à verser est calculée à
raison de 2 fr. par hectare de terrains compris dans le périmètre
pour les permis d'or et de gemmes, et de i fr. pour les permis
de toutes autres substances.
Le permis d'exploitation est accordé pour vingt-cinq ans; il
peut être renouvelé dans les mêmes formes que Tautorisation pri-
mitive et pour la même durée, à condition que la demande en
soit faite avant l'expiration du délai de 25 ans.
Le permis de recherches ainsi que le permis d'exploitation
peuvent être cédés à toute personne ou société munie d'une auto-
risation personnelle pour entreprendre ou poursuivre en son nom
les explorations, des recherches ou une exploitation ; cette auto-
risation est délivrée par le chef de la colonie.
En dehors des droits d'institution qui viennent d'être énumérés,
il doit être acquitté un droit d'extraction «t un droit sur les titres.
Le premier est de 2 0/0 sur la valeur des minerais ; quant au
second, les titres émis pour la recherche et pour l'exploitation
des mines sont soumis, pour les titres nominatifs, à un droit de
122 SÉNÉGAL
mutation de 1/2 0/0 et pour les titres au porteur à un droit
d'abonnement annuel de 0,20 0/0.
Article 5 . — Divers produits
A côté des quatre grands services financiers dont les princi-
pales ressources viennent d'être indiquées, se trouvent divers
détails de moindre importance qui contribuent dans une certaine
mesure à Téquilibre du budget de la colonie. Ce sont le service
de l'imprimerie où les particuliers, étant donné le nombre restreint
d'imprimeries libres au Sénégal, peuvent être autorisés à faire
exécuter certains travaux d'impression et de reliure; le service
des lazarets et le service des hôpitaux civils de la colonie, où des
tarifs très modérés sont appliqués aux personnes admises dans
ces établissements. Il a paru d'autant plus utile de ne fixer qu'un
droit relativement minime pour le séjour passé aux lazarets et aux
hôpitaux civils, que ces institutions sont commandées par l'intérêt
supérieur de la santé pubHque et qu'en imposant certaines me-
sures de préservation, celles-ci ne devaient pas avoir pour effet
de convertir ces organismes, conçus dans un but d'intérêt général,
en des services de rapport. Les tarifs actuellement en vigueur
sont les suivants :
I" Droit de séjour, par jour et par personne :
Officiers ou passagers de chambre considérés comme tels. 10 fr.
Sous-ofticiers ou passagers d'entrepont considérés
comme tels 5
Caporaux, soldats ou passagers de pont, ouvriers, domesti-
ques, etc., savoir :
Internés, traités à la ration européenne 3
Internés, traités à la ration indigène 2
ORGANISATION FIKANClfeRE I23
Ces chiffres sont réduits de moitié pour les enfants au-dessous
de 12 ans. Les enfants au-dessous de 3 ans sont admis gratui-
tement.
2° Droits sur les marchandises désinfectées :
Bagages des passagers, les 100 kilos i fr.
Cuirs, peaux et autres dépouilles d'animaux, les 100
pièces 2
3^ Droits pour l'assainissement des navires sur rade ou des
marchandises au lazaret.
Remboursement des dépenses faites.
Il existe deux lazarets au Sénégal : l'un à Dakar, pour le second
arrondissement, et l'autre à Bop N'Thior, pour le premier arron-
dissement. En cas de nécessité, l'administration locale utilise le
lazaret de Bop Diara, situé à proximité de la barre du fleuve
Sénégal.
HOPITAUX CIVILS
Les taxes pour la journée de traitement dans les hôpitaux civils
de Saint-Louis et de Gorée, sont fixées ainsi qu'il suit :
Ration européenne, r* classe, 8 fr. par jour.
— — 2* classe, 5 fr. par jour.
Ration indigène, — 3 fr. par jour.
On peut terminer l'énumération des diverses ressources de la
colonie en citant les droits perçus pour l'emmagasinage dans ses
poudrières à raison de o fr. 25 par kilogramme, des poudres du
commerce; ceux de visite et d'emmagasinage spécial de la dyna-
mite; ceux résultant des frais généraux de perception, des droits
d'octroi (10 0/0 net) dont la liquidation est faite au profit des
communes, par les agents de l'administration locale; diverses
contributions des communes dans les dépenses engagées au titre
de l'instruction primaire et la police.
Les agents de perception de la colonie sont :
124 SÉNÉGAL
Le trésorier-payeur du Sénégal et dépendances ;
Le trésorier particulier de Dakar;
Les percepteurs des contributions directes de Saint-Louis et de
Dakar ;
Les receveurs régionaux de Thiès, Tivaouane, Louga, Kao-
lack, Podor, Kaedi, Bakel et Sédhiou.
ORGANISATION ADMINISTRATIVE
CHAPITRE PREMIER
ADMINISTRATION GENERALE
La colonie du Sénégal est divisée, au double point de vue admi-
nistratif et judiciaire, en deux arrondissements : le premier com-
prend Saint-Louis, les escales et les régions de la voie ferrée
jusqu'à N' Dandc inclusivement, ainsi que les escales et les con-
trées baignées par le fleuve Sénégal ; le second arrondissement
comprend les villes de Corée, Dakar, Rufisque, les diverses
escales et régions delà voie ferrée depuis ces deux dernières villes
jusqu'à Kelle inclusivement, le Sine Saloum et la Casamance.
Elle est constituée, au point de vue politique et administratif, en
communes de plein exercice, en territoires d'administration directe
et en pays protégés.
Les communes de plein exercice sont les villes de Saint-Louis,
Dakar, Rufisque, dans toute l'étendue de leur circonscription
électorale et l'île de Corée.
Les territoires d'administration directe sont les diverses escales
situées sur le fleuve Sénégal, autour de nos postes, dans la limite
de portée du canon, et les escales de la voie ferrée avec un rayon
autour des gares variant entre 300 et 2000 mètres, ainsi que les
126 SÉNÉGAL
contrées du second arrondissement qui n'ont pas été dèsannexées.
Ces escales peuvent être érigées en communes mixtes ou en
communes indigènes, dans les conditions prévues par le décret
du 13 décembre 1891.
Parmi les pays protégés, on distingue ceux où notre protection
se fait sentir d'une façon directe et ceux où la France n'exerce
qu'un protectorat purement politique. Dans les premiers, nous
percevons l'impôt et donnons l'investiture aux chefs indigènes;
dans le second, où la suzeraineté de la France est reconnue, les
nominations des chefs de province sont soumises à l'agrément du
gouverneur local.
Article i. — Gouvernement général
Antérieurement au décret du lé juin 1895, '^ Sénégal était
administre par un gouverneur des colonies, dont l'action s'éten-
dait, vers le nord-est, jusqu'au cercle de Bakel et la région du Bam-
bouck et du côté du sud, jusqu'aux limites de laCasamance inclu-
sivement.
Depuis le décret précité, l'administration de la colonie a été
confiée à un haut fonctionnaire ayant le titre de gouverneur géné-
ral de TAfrique Occidentale française et dont l'action s'étend non
seulement sur le Sénégal proprement dit, mais encore sur nos
possessions du Soudan français, de la Guinée française et de la
côte d'Ivoire; le gouverneur général est le représentant du gou-
vernement de la République dans ces territoires. A la tête de cha-
cune de ces colonies se trouve placé un gouverneur; au Soudan,
un officier général remplissait les fonctions de lieutenant gou-
verneur.
Après avoir été momentanément détachée du gouvernement
général, la côte d'Ivoire fut de nouveau placée sous l'action du
chef supérieur de l'ouest africain français. En raison de Texten-
ORGANISATION ADMINISTRATIVE I27
sion progressive de notre influence et de l'utilité d'adopter un
programme uniforme dans ces vastes colonies, la haute direction
politique et militaire de tous les territoires dépendant du Sénégal,
auquel a été rattaché le Soudan, de la Guinée française, de la
côte d'Ivoire et du Dahomey, a été placée, par le décret du 17 oc-
tobre 1899, entre les mains du gouverneur général,
La partie du Soudan rattachée au Sénégal comprend les cercles
deKayes, Bafoulabé, Kita, Satadougou, Bammako, Segou, Djcnné,
Nioro, Goumbou, Sokolo et Bougouni, ainsi que deux territoires
militaires dans la circonscription desquels sont compris : le pre-
mier, les cercles et résidences de Tombouctou, lumpi, Goundom,
Bandiagara, Dori et Ouahigouya ; le second, les cercles et rési-
dences de San, Ouagadougou, Léo, Kori, Sikasso, Bobo Diou-
lasso et Dyebougou.
Le gouverneur général est responsable de la défense intérieure
et extérieure de l'Afrique occidentale française et dispose, à cet
effet, des forces de terre et de mer qui y sont stationnées; à côté
de lui est placé un otBcier général ou supérieur qui remplit les
fonctions de commandant supérieur des troupes et dont l'autorité
s'exerce, au point de vue militaire et sous sa haute surveillance,
dans les colonies du Sénégal, de Ja Guinée française, de la Côte
d'Ivoire et du Dahomey. Au point de vue politique et adminis-
tratif, un conseil supérieur est appelé à donner son avis sur les
questions de politique générale et celles d'ordre économique et
commercial intéressant les diverses colonies qui composent le
gouvernement général.
L'ordonnance organique du 7 septembre 1840, concernant le
gouvernement local, a institué auprès du chet de la colonie un
conseil d'administration qui a pris le nom de conseil privé depuis
le décret du 24 février 1885. La composition de cette haute as-
semblée, après avoir subi certaines modifications, a été définitive-
ment arrêtée comme suit par le décret du 15 septembre 1895 •
Le gouverneur général, président ;
128 SENEGAL
Le secrétaire général ;
Le procureur général, chef du service judiciaire;
Le commissaire colonial, chef du service administratif;
Le médecin en chef, chef du service de santé;
Le directeur des travaux publics (décret du 9 janvier 1900) ;
Deux habitants notables, conseillers privés titulaires ;
Deux habitants notables, conseillers privés suppléants.
Toutei les fois que des affaires rentrant dans leurs attributions
viennent en discussion au conseil privé, les différents chefs de
corps (marine, artillerie et infanterie) sont appelés, avec-voix dé-
hbérative, à siéger au sein de cette assemblée ; le décret du 5 dé-
cembre 1895 en adécidéde même en ce qui concerne le directeur
des afi;iires indigènes du Sénégal pour toutes les questions se rap-
portant aux afTaires indigènes ou aux pays de protectorat.
En dehors de ces diverses assemblées, le décret du 11 décembre
1S88 a créé, au Sénégal, un conseil de défense qui est ainsi cons-
titué sous la présidence du chef de la colonie :
Le commandant supérieur des troupes;
Le chef du service administratif;
Le commandant de la marine ;
Le chet de corps d*infanterie le plus élevé en grade ;
Le directeur d'artillerie ;
Un capitaine secrétaire.
Le chef du service de santé est appelé de droit au sein du con-
seil de défense pour les questions intéressant son service ; il a
voix dclibérative sur ces questions.
L'énumération qui vient d'être faite des différents fonctionnaires
siégeant aux divers conseils du gouvernement local, donne une
idée exacte des principales autorités qui, agissant sous l'impulsion
du gouverneur général, participent à l'administration delà colonie.
D^s attributions spéciales sont dévolues à chacun d'eux par cer-
tains actes organiques et ils les exercent sous le contrôle de Tau-
lor'ac supérieure.
ORGANISATION ADMINISTRATIVE 129
Les services du gouvernement général placés sous l'action im-
médiate du chef de la colonie sont :
i<* Le secrétariat général du gouvernement du Sénégal ;
2® Le cabinet du gouvernement général ;
V' Le bureau militaire ;
4** Le secrétariat du gouvernement du Sénégal ;
5"* Le bureau du service géographique;
6° La direction des affaires indigènes.
Le secrétariat général a dans ses attributions la partie adminis-
trative, économique et financière des communes constituées et
des territoires d'administration directe ;
Le cabinet du gouvernement général esc chargé de la centra-
lisation et de l'examen des affaires concernant l'Afrique occiden-
tale française ;
Le bureau militaire prépare la solution des questions intéres-
sant les services militaires du gouvernement général ;
Le secrétariat du gouvernement s'occupe, d'une façon plus spé-
ciale, des affaires du Sénégal et du conseil privé ;
Le bureau du service géographique procède à la confection des
cartes des diverses régions de l'Afrique occidentale Française ;
La direction des affaires indigènes est chargée de l'administra-
tion des pays protégés.
Article 2. — Secrétariat général du gouvernement
du sénégal
La création du secrétariat général du gouvernement remonte au
21 mai 1898; elle résulte du décret de mcme date qui a supprime
dans les colonies les fonctions de directeur de rintcrieur. Précé-
demment, l'administration supérieure de nos établissements d'ou-
tre-mer était confiée, sous la haute autorité du gouverneur, à un
directeur ayant des pouvoirs propres. Le décret précité a fiiit dis-
Sénégal. D
130 stNÈGAL
paraître cette organisation, en conférant aux gouverneurs des co-
lonies^ à titre d'attributions propres, outre celles qui leur sont
conférées par les textes en vigueur, celles primitivement confiées
au directeur de Tintérieur.
Le secrétaire général assiste le gouverneur dans l'administration
de la colonie ; il occupe le premier rang après le gouverneur qu'il
remplace de plein droit, en cas de mort, d'absence ou d'empe-
cliemcnt, à moins d'une désignation spéciale faite par leministre;
il est membre du conseil privé, du conseil du contentieux qu'il
préside à défaut du chef de la colonie ; il représente ce haut fonc-
tionnaire au sein du conseil général et de la commission colo-
niale.
Des la mise en application, au Sénégal, du décret du 21 mai
1898, un arrêté local a déterminé les attributions du secrétaire
général, plus particulièrement chargé de la surveillance directe des
bureaux du secrétariat général et du contrôle administratif et
financier des divers services locaux de la colonie.
Les diverses attributions du secrétariat général sont réparties
entre les bureaux suivants :
Secrétariat particulier :
i" bureau : administration générale, communes, contentieux;
2"' bureau : travaux et approvisionnements;
3"' bureau : finances.
Bureau de la délégation de Dakar.
Le personnel des bureaux du secrétariat général et de la délé-
gation de Dakar est placé sous les ordres immédiats du secrétaire
général. En cas de mort, d'absence ou autre empêchement, ce
haut fonctionnaire est remplacé provisoirement par un chef de
bureau ou un administrateur, à la désignation du gouverneur
général.
Le secrétariat général étant chargé de l'administration finan-
cière de la colonie a réuni, pour son exposition propre, les bud-
gets et les comptes définitifs du service local de 1889 à 1898; il a
ORGANISATION ADMINISTRATIVE I3I
également fourni les éléments pour la préparation des diagrammes
indiquant la situation des recettes, celle des dépenses et celle de
la caisse de réserve pour chacune de ces années. Les différences
constatées à ces divers titres ont été expliquées plus haut, dans
la partie consacrée à l'organisation financière de la colonie. Enfin
le secrétariat général a été chargé de la préparation et de la cen-
tralisation de l'exposition de l'administration locale.
Article 3. — Direction des affaires iNDici-Nts
Le service des affaires indigènes a de tout temps été considéré
par les gouverneurs qui se sont succédé au Sénégal, comme un
rouage indispensable à l'administration de la colonie. Lorsqu'on
remonte aux époques les plus reculées de notre occupation, on
constate que l'une des pensées prédominantes de ceux qui se
trouvaient à la tête du gouvernement, a été d'assurer aux pays
placés sous notre protection un organisme spécial exclusivement
chargé des relations extérieures de la France avec les diverses
contrées de l'intérieur et du règlement des questions litigieuses
se produisant parmi les chefs et les habitants des pays protégés.
L'accroissement de notre influence rendit bientôt nécessaire la
transformation du bureau politique d'antan en un service des
afiaires politiques. Au moment où il a été procédé à la réorgani-
sation de la direction de l'intérieur du Sénégal, le service des
affaires indigènes fut placé dans les attributions du chef de l'admi-
nistration locale ; il en fut détaché par le décret du 22 septem-
bre 1887 fixant les attributions des administrateurs coloniaux. De
nos jours le service des aflfaires indigènes, dont l'action ne s'éten-
dait que sur les banlieues de nos villes, a été réuni à celui des
afiaires politiques plus particulièrement affecté aux pays de pro-
tectorat proprement dits ; de cette fusion a été formée la direction
des aflfaires indigènes qui, depuis l'arrêté du 15 janvier 1890
132 SÉNÉGAL
plaçant sous le régime du protectorat certains territoires du pre^
mier arrondissement autrefois annexés, est seule appelée à exer-
cer une action immédiate sur les affaires intérieures et extérieures
des pays protégés.
La direction des affaires indigènes est chargée de l'organisation
politique et financière des diverses provinces du Sénégal où elle
place, dans nos principales escales de commerce et dans les cen-
tres lés plus importants de l'intérieur, un administrateur ou un
résident. C'est par les soins de ce service que sont accordées
les concessions minières et les étendues de terrains nécessaires
aux exploitations industrielles ou agricoles dans l'intérieur de la
colonie.
Article 4. — Service sanitaire et lazarets
A la suite des épidémies de fièvre jaune et de choléra qui ont
tait tant de victimes au Sénégal, l'administration métropolitaine
a soumis, le 29 août 1884, à la signature du chef de l'Etat, un
décret portant organisation du service sanitaire et prescrivant
l'application de mesures sanitaires permanentes. Depuis, cer-
taines améliorations ont été apportées à cet acte par le décret du
^i mars 1897 qui n'a fait que coordonner les réglementations
précédentes et les mettre en harmonie avec les dispositions adop-
tées par la convention sanitaire signée à Dresde le 15 avril 1893.
Le service sanitaire est placé dans les attributions du chef de
service de santé qui prend le titre de directeur de la santé. Il est
chargé de la direction et de l'inspection des services sanitaires de
la colonie; les agents mis à sa disposition sont :
Le médecin principal, agent principal de la santé à Dakar;
Les médecins arraisonncurs à Saint-Louis, Dakar, Corée,
Rufisqiie et Bakel ;
Le médecin-directeur du lazaret de Dakar;
ORGANISATION AD.MIN1STRAT1VE
13?
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H
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§
eu
1/5
1 .
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>
Patentes de santé portant
mention : Variole règne dans
la colonie. Cette quarantaine
date de 1888.
Toutes les provenances de
TAmérique du Sud sont, de
tout temps, tenues en suspi-
cion. La Quarantaine régle-
mentaire établie, conformé-
ment à Part. I I 3 du décret
du 29 août 1884, contre les
provenances des pays situés
entre la pointe Sangomar et
le Gabon, a été supprimée par
décret du 29 décembre i8q3.
<
tL rr,
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24 octobre
26 février
10 janvier
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29 octobre
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Choléra.
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Fièvre algide.
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Fièvre jaune.
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Sénégal.
Ile Palma.
Espagne.
Portugal.
Maroc.
Canaries.
Bonny-Sierra Leone.
Soudan.
Toute l'Europe.
Sénégal.
Soudan.
Rosario.
Plymouth (Angleterre)
Soudan.
i
1
14 février
21 juin
30 juin
2 juillet
12 février
10 décembre
5 septembre
5 juillet
5 décembre
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13 janvier
9 octobre
SH^NNV
« «(» « «
« n rfs "^ UN t»» r^
j5 ON 2& On On On C^ On On
00 OOOOCDOOOOOO
I 34 SBKÈGAL
Les agents ordinaires de la santé à Joal, Nianing, Sangomar,
l'OLindiougne et Carabane;
Le gardien du lazaret de Dakar ;
Les gardes sanitaires en service à Saint-Louis, Dakar, Corée et
Kufisque.
Les officiers de port et les pilotes sont les agents ordinaires de
Kl santé et reçoivent à ce titre des instructions du directeur de
la santé.
Il existe à Saint-Louis, Corée, Dakar et Rufisque une commis-
sion sanitaire et un conseil d'hygiène et de salubrité publique
appelés à connaître de la police sanitaire maritime, des questions
quarantenaires de salubrité publique, de Thygiène des agglomé-
rations et des groupes, de l'hygiène générale, de la prophylaxie
des maladies épidémiques.
Il est placé à poste fixe au lazaret de Dakar un gardien comp-
table. La police intérieure du lazaret est exercée par un médecin
qui ne doit y résider que lorsque les circonstances l'exigent et sur
un ordre du directeur de la santé.
Le médecin du lazaret est chargé de soigner et de visiter gra-
tuitement lesquarantenaires, de constater leur état de santé à l'ex-
piration de la quarantaine et de veiller à l'exécution de toutes les
mesures quarantenaires prescrites.
La simple consultation du diagramme ci-joint démontre que
Tétat sanitaire de la colonie est satisfaisant.
ORGANISATION ADMINISTRATIVE
135
LAZARET DU CAP MANUEL
DIAGRAMME
Uli NOMBRE DES QUARANTENAIKES INTEUNKS AU LAZAKKT
DE l88() A 1808
Valeur
i.>00
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1 .900
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iS97 iS^S
136
SÉNÉGAL
LAZARET DU CAP MANUEL
ÉTAT DES OUARANTENAIRES INTERNÉS AU LAZARET
DU CAP MANUEL
De 1889a 1898 inclusivement.
Quarnntenaires internés
Années
Quî
1889
reclasse . . .
60
2^ — ...
2t
3" cl. européenne .
30
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. 695
1890
i" classe . . .
. 2S6
2* — ...
132
3« cl. européenne.
Ç21
3* cl. indigène .
. 766
1891
reclasse . . .
. 76
2» — ...
52
3" cl. européenne.
22
y cl. indigène. .
. 1856
1892
reclasse . . .
22
2« — ...
84
3* cl. européenne.
37
y cl. indigène. .
. 1430
1893
i'« classe . . .
37
20 — . . . .
3»
y cl. européenne. .
22
y cl. indigène. . .
1242
1894
i" classe . . . .
44
2« — . . . .
24
3«cl. européenne. .
60
y cl. indigène. .
4
1895
i"' classe . . . .
I
2« — . . . .
3^ cl. européenne. .
I
yd. indigène. . .
^
815
1675
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1332
132
ORGANISATION ADMINISTRATIVE I37
Quarantenaircs internés
Années
Ql
1896
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12
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2
3« cl. européenne. .
2
y cl. indigène. .
4
1897
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3
2» — ...
5
y cl. européenne.
16
y cl. indigène
4
189»
I «''■ classe . . .
2
2* — ...
4
3* cl. européenne.
6
y cl. indigène. .
5
4 J
20
> 28
> '7
^
138 SÉNÉGAL
%
Article s . — Assistance PUBLiauE
Les diverses iormes dans lesquelles se produit l'assistance pu-
blique en France ne se manifestent point dans les mêmes condi-
tions au Sénégal où il n'existe ni ateliers de charité, ni dépôts de
mendicité, ni bureaux de bienfaisance. Des hôpitaux civils, éta-
blis par la colonie, reçoivent à Saint-Louis et à Corée les indi-
gents et les aliénés. Les premiers sont hospitalisés, selon le cas,
au compte du budget local des communes de plein exercice ou
des budgets des pays de protectorat ; quant aux seconds, leurs frais
de traitement sont supportés par la colonie qui, en cas de pro-
longement de la maladie, pourvoit à leur internement dans l'asile
Saint-Pierre à Marseille.
Bien que le service des enfants assistés ne soit pas encore créé
au Sénégal, il existe à Saint-Louis et à Corée un asile où sont
admises les jeunes filles abandonnées. Dans une de ses dernières
sessions, le conseil général a adopté le principe de la création
d'un orphelinat de garçons, dont l'administration locale poursuit
la réalisation. Il y a lieu de mentionner, en outre, Tinstallation
d'un dispensaire à Saint-Louis, Dakar et Rufisque; ces divers
établissements sont subventionnés par les communes, sauf en ce
qui concerne celui de Rufisque qui est la propriété de la com-
mune.
Les hôpitaux établis dans la colonie sont au nombre dç^cinq :
un hôpital militaire et un hôpital civil dans chacune des villes de
Dakar et de Saint-Louis, et à Corée une ambulance militaire où
les bâtiments vastes et nombreux permettent d'assurer le cas
échéant l'hospitalisation des troupes, des fonctionnaires et des
habitants du second arrondissement.
La direction de chacun des hôpitaux civils de la colonie est con-
fiée à un médecin, chef du service médical de ces établissements.
ORGANISATION ADMINISTRATIVE I39
Le directeur a sous ses ordres un médecin adjoint et un pharma-
cien, s'il y a lieu, des sœurs hospitalières et le personnel attaché
à r hôpital.
Une commission de surveillance est instituée pour chaque éta-
blissement. Elle est chargée du contrôle de Torganisation, du fonc-
tionnement du service intérieur deThôpital; elle doit donner son
avis sur la marche générale du service, signaler les défectuosités,
aider le directeur de ses conseils et exercer un contrôle financier.
Les dépenses du service de l'assistance publique, supportées par
le budget local, ont varié, de 1889 à 1898, entre 91.968 fr. 57 et
1 36.808 fr. 39. Pendant cette période 2.823 personnes ont été
soignées à Thôpital civil de Saint-Louis ; sur ce nombre 470 ont
trouvé la mort. Le tableau suivant donne le mouvement des ma-
lades et la nature des maladies traitées dans cet établissement
hospitalier pendant la période décennale précitée :
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I \2 SÉNÉGAL
Il n'est pas sans intcrôt de relever le nombre et la nature des opérations
pratiquées durant cette période décennale. Les résultats obtenus ont été de
27 guérisons sur 3K malades opérés, soit 1 1 insuccès.
Les affections qui ont donné lieu 3i l'intervention chirurgicale sont les sui-
vantes :
a) Pour le membre inférieur : 12 amputations.
4 éléphantiasis de la jambe, dont 3 décès;
I fracture de la cuisse, i décès;
1 fracture de la jambe;
3 ulcères à la jambe avec nécrose des os, i décès;
3 pieds de madura.
b) Pour le membre supérieur : 7 amputations.
2 fractures de lavant-bras;
I arthrite suppuréc du coude;
1 plaie gangreneuse à la main;
I fracture du bras;
1 écrasement des doigts;
■ 1 coup de feu à la main, 1 décès.
c) Ponctions de l'abdomen : 9 ascites, 2 décès.
d) Scrotum ; 4 éléphantiasis, 3 décès.
e) Ablations de tumeurs diverses 14.
/) 1 opération de la cataracte.
f() I extraction d'une balle au pied datant de i3 ans.
Voici la répartition des dates des opérations et desdécès par année : [889,
2 opérations;
1891, I opération, i décès (éléphantiasis du scrotum);
1892, 3 opérations, 2 décès (éléphantiasis du scrotum, éléphantiasis de la
jambe);
1S93, 4 opérations, 1 décès (éléphantiasis de la jambe);
1894, 8 opérations, i décès (éléphantiasis du scrotum);
1893, 4 opérations, 2 décès (fracture de la cuisse,ascite);
»X9r», 9 opérations, 1 décès (ulcère et nécrose des os de la jambe);
1897, 3 opérations, i décès (ascite);
1.S9S, 4 opérai ions, 2 décès (coup de feu à la main, éléphantiasis de la
jambe).
HOPITAL CIVIL DE SAINT-LOUIS
143
DIAGRAMMES DES ENTREES ET DES DECES
DE MALADES
nu I*' JANVIER 1889 AU 3l DKCKMBRE 1 898
Entrées Décès
390
380
570
360
5S0
540
330
320
;io
300
290
280
270
;6o
250
24U
230
220
220
200
190
180
170
160
ISO
140
130
120
110
100
90
80
70
60
SO
40
30
20
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1
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Aonces 1889 1890 1891 1892 1S93 1894
i89>
1896
1897 1898
HOPITAL CIVIL DE CORÉE
l" TABLEAU
MOUVEMENT DES ENTRÉES ET SORTIES DES MALADES
AVKC LKS DÉPENSES PAR ANNEE, DE 1 893 à 1898.
MOUVEMENT
des
ENTRÉES ET SORTIES
wS-5
ttiSS
SU
^ -
10
10
18
15
14
DÉPENDES
Existants au r»" janvier 1893.
Entrées pendant l'année 1893.
Total des malades . . .
Sorties pendant l'année. . . .
Reste au ler janvier 1S94. . .
4
47
51
43
8
1893
1894
51
102
1770
Vivres ....
Matériel . . .
Médicaments
Loyer ....
Total . .
3.298 f.3(!
1.000 f.4:i
809 f. 811
2.400 f. «
7.514 f. m
Existants au 1er janvier 1894.
Entrées pendant l'année 1894 .
Total des malades . . .
Sorties pendant lannce. . . .
Reste au ic^ janvier 1893 . . .
8
94
MYi
95
7
3324
2001
Vivres ....
Matériel. . .
Médicaments
Loyer ....
Total . .
4.032 f. 72
2.292 f. 70
i.252f.2.i
2 400f. >
9.977 f 07
Existantsau i«'r janvier 1895.
Entrées pendant Tannée 1895.
Total des malades . . .
Sorties pendant l'année. . . .
Reste au i»*r janvier ibijC). . .
7
129
130
133
3
1895
189(j
1897
1898
130
Vivres ....
Matériel . . .
Médicaments
Loyer ....
Total . .
5.720 f.l«
2.200 f. 17
1 021 f.i'i
2.400 f. -
11.407 f.8l
Existants au i«'r janvier i^nû .
Entrées pendant l'année 189Ô.
Total des malades . . .
Sorties pendant l'année . . . .
Resteau P*r janvier 1897. . . .
3
187
190
172
18
190
3081
Vivres ....
Matériel . . .
Médicaments
Loyer ....
Total . .
4.889 f. 44
807f.i5
3.209 f. M
2.400f. -
11.305 1. î*^<
Exi.st.ints au i**r janvier 1897.
Entrées pendant l'année 1 S97.
'l'otal des malades . . .
Sorties pendant l'i'nnee . . . .
Reste au i»'r janvier i8ijS. . .
18
un
VA
13
104
150
4050
4452
Vivres ....
Matériel. . .
Médicaments
Loyer ....
ToTAf. . .
7.016 f.3«i
4.319 f.ST)
3.254 f. 59
2.400 f. ^
10.9ÎH)t.5O
l^xistants au i'-'" janvier \X<jX.
Entrées peniant l'année i8.j8.
'l'otal des malades . . .
Sorties pendant Tannée . . . .
Reste au i'"' janvier i8(j') . . .
13
Ii3
i:.«
14i
10
Vivres ....
Matériel. . .
Médicaments
Loyer ....
lenuê» dêf«iMi . .
Total . .
4.205 f.i^
2.79if. \
l.:i58f.GC>
2.400 f. «r
754 f. .
11.509 t. 88
^{ \ service local cfonnent . 22i j.à 5 f . 1.105 f.
HOPITAL CIVIL DE CORÉE 145
2* TABLKAU
MOUVEMENT DES ENTRÉES ET SORTIES
PENDANT L -ANNÉE 1898 AVEC I.A CATéCORlE DES MALADES HOSriTA(JSés
Existants au i«r janvier 1898 .... il\
Entrées pendant l'année 143
Total des malades . . 1.%
Sorties pendant Tannée 144
Reste au i*' janvier 1899 12
Malades traités / 8 Indigents du service local
\ donnent 589j.à3f . 1.7G7f.
à 3 f . par jour J63 Employés ou agents —
<l ) donnent 1392 — . 4.170
ol Total. . (71 1.981 5.943 f.
Malades traités r 7 Indigents européens du
y service local donnent .
J j à 5 f . par jour JIO Employés européens du
«tf i j service local donnent .121 — 005
Total. . (l7 ""^2 1.710 f.
Malades traités | 2 Employés du service local
à 8 f . par jour | donnent. .*'.... 18 journ. à 8 f . . 144 f.
Sr Malades traités
g 1 à 3 f. par jour 40 Malades donnent . . . 1.666 journ. à 3 f . . 4.î)98 t*.
p^ à 5 f. par jour 14 Malades donnent . . . 231 — k 5 L . 1 155 f.
«/ à 8 f. par jour 11 Malades donnent ... 214 — i\ H t\ . 1.712 f.
Total des malades hospitalisés à Thôpital civil de Corée pen-
dant Tannée 1898 15<) »
Total des journées de traitement à l'hôpital civil de Corée pen-
dant Tannée 1898 4.452 *
Sommes acquises pour traitement des diverses catégories de malades
hospitalisés à Thôpital civil de Corée pendant Tannée 1S98 . . I.).(i62 t.
Sommes dépensées par Thôpital civil de Corée pendant Tannée i8o><
Vivres i2<i5f28
Matériel :2.792 »
Médicaments i.X>H <>0
Loyer i>.400 »
Menues dépenses 75 i »
li.r.Oîlfys
Recettes 15.002 »
Dépenses 11.509 8S
Reste 4.092^12
Sénégal. 10
14^
SENEGAL
HOPITAL CIVIL DE CORÉE
3* TABLEAU
NATlîKt: DKS AFFECTIONS TRAITÉES EN
[«gS
CLINIQUE INTERNÉ
Maladits Endémiques
Anémie
Accès bilieux
(Cirrhose atrophique et ascite.
Congestion du foie . . . .
Diarrhée
Fièvre paludéenne . . . .
Fièvre bilieuse
Ilyperiropliie splenique . .
Mepalile .
Dvsenierie
MjLidies spnradiques
Amygdalite
Alcoolisme
Hroiîchile chronique specilique . .
I^ronchite ai.t;iic
Dysj'^ep^ie i;a^tro -intestinale . . . .
Délire de la pcrsécuiion avec idée de
suicide
Epilepsie avec délire impulsif. . . .
Embarras t;astrique
(;ros>csse et accouchement imminent.
Pleurésie cote i;auche
Morphinomanie
Nej^hnte
Kar.iollisseiiient Cerehr.il
Rhumatisme ariicuKiire
Scrofule
'l'ro.ibles cérébraux ( M mie aiguë.) . .
Troubles ceie'>raux i Mor{>hinomanie).
l'uberculo-ie puhnonaire
T(enia
A rerM)rtcr.
h!
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SORTIS PAR
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(52
<^ U I
CLINiaUE EXTERNE
Reports. . . .
Maladies chirurgicales
Abcès du pouce
Arthrite .
Brûlure de l'oeil gauche
Blessure aux pieds
Conjonctivite purulente de VpiW droit.
— simple
Contusions
Coup de feu h la région ccrvico-paro-
tidienne
Fracture comminutive et compliquée
du tiers inférieur de la jambe droite .
Fracture de côtes. . . . . . . .
PVacture de la cuisse droite et lésions
internes
Hydrocéle
Hernie inguinale droite
Hémorrhoïdes
Meirite .
Moii^non ulcéré
Ostéite tuberculeuse
Otite et otorrhée
Plaies contuses
Plaies par instrument tranchant et pi-
Quant
Phlegmons de la main gauche et de
rindex gauche
Panaris
Pterygions
Rétention d'urine
Tétanos traumatique ......
Tumeur bénigne de la région sus-cla-
viculaire . '
Taie de la cornée consécutive à une con-
jonctivite purulente (œil droit). .
Ulcère
Vaginite
Maladies cutanées vénériennes
Bubon
Chancre et phimosis
Chancre mou
Cystite blennorrhagique ....
Svphilis
l/réthrite
Acnée
Eczéma
Gale
Tôt AI
12
oi
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1
1
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1
1
1
7
TïïT
SORTIS PAR
62
127
10
>5 S
•• I
12
148
SÉNÉGAL
HOPITAL CIVIL DE CORÉE
4^ TABLEAU
NATURE DES OPÉRATIONS FAITES EN iSgS
Amputiilion des trois premiers orCeiU du pied
gauche nticessÎEïît; par U gangrène d'une par-
i'm: de ij<^s orteils .,....«..*
Ampuiation de la cuisse gfiuchc nécessitée par
Iccrasement du pied ei de lu jambe puucncs
Amputution du gros orrdl giiuche nécessitée
par rccràsemenl de cet orteil . , , * ,
Amputation de k jambe gauche au tiers infé-
rieur nccessitêe par l écrasement* du pied
correspondant. .,.....,,.
Amputation de la deuxième phalange du gros
orteil ....,,.
Amputation du gros orteil droit , • ♦ . ,
Cure radicule de hernie étranglée
Total . , .
3*
Softici par
Le r"" tableau indique de 1893 ^ ^^98 inclusivement, par
année, le nombre de malades hospitalisés, le nombre de décès et
les dépenses qui ont été faites pour venir en aide à toutes les
classes de la population y compris les classes nécessiteuses.
Le nombre des malades hospitalisés a été progressif depuis 1893
à 1898. lin 1893 il était seulement de 51, il s'est élevé en 1898a
156. Le nombre de journées de traitement était seulement de
1770 en 1893, ^^ ^^'^ journées de traitement se sont élevées à
44)2 en 1898.
Le nombre de décès était en 1S93 ^^ 10 et en 1898, bien que
le nombre des malades admis à l'hôpital ait. triplé, le nombre des
décès reste le môme.
ORGANISATION ADMINISTRATIVE I49
Les dépenses également ont augmenté progressivement de
1893 ''^ ^898 avec le nombre des malades. Ces dépenses ont été
en 1893 de 7514 fr. 64, en 1898 elles se sont élevées à ii568fr.88.
Le 2* tableau donne les mouvements des entrées et sorties
pour Tannée 1898 avec la catégorie des malades hospitalisés.
Le 3*" tableau indique la nature des affections traitées en 1898.
Le 4* tableau la nature des opérations faites en 1898.
Pareil travail n'a pu être fait pour les années précédentes de
1893 inclus à 1897 inclus, faute de renseignements 'suffisants
qu'on n'a pu trouver aux archives de l'hospice civil.
Les dépenses de 1893 ^ ^^9^ ^^^^ ^" partie compensées, tous
les ans, par les recettes provenant des malades hospitalisés au
titre particulier, par celles provenant des indigents hospitalisés
au compte des communes du2'' arrondissement et par celles pro-
venant des employés du service local hospitalisés à leurs frais ei
auxquels le service local fait une faible retenue sur leur solde en
pavant lui-même la différence du prix de la journée d'hôpital.
!)()
SÉNÉGAL
HOPITAL CIVIL DE CORÉE
DIACiKAMMKS IU:S KNTIŒES ET DÉCKS DE MALADES
[>K r8<)3 A i8()X
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organisation administrative i5i
Article 6. — Agriculture
Le service agricole est de création récente au Sénégal. L'uti-
lité de la vulgarisation des ressources qu'offre la colonie a paru
sefaire sentir avec plus de force ces temps derniers et le gouver-
nement local qui n'a cessé d'encourager les efforts des cultivateurs,
en vue de l'augmentation de la production agricole, ne s'est pas
uniquement borné à faciliter l'installation de ces derniers;- il a
prescrit l'établissement de fermes d'expériences à Tivaouane, à
W Bambey et à Kaolack, où l'on se livre à la sélection des ani-
maux domestiques et à des expériences de culture, en même
temps que Ton y étudie les améliorations devant être introduites
aux systèmes de culture adoptés jusqu'à ce jour. A Richard-Toll
et à Sor, deux jardins d'essai ont été créés dans le but de l'accli-
matation des variétés de plantes exotiques qui, en cas de réussite,
sont multipliées et distribuées aux personnes qui se livrent à la
culture. Enfin des pépinières sont établies dans divers postes de
l'intérieur où, par les agents de culture qu'il y a placés, le gou-
vernement local donne des leçons de choses aux populations indi-
gènes. Les résultats obtenus ont été des plus satisfaisants et nous
voyons aujourd'hui plusieurs chefs de province, qui ont expéri-
menté les charrues généreusement distribuées par le gouverne-
ment, tenter les plus louables efforts pour le perfectionnement de
leur matériel agricole. Bientôt, on peut l'espérer, la charrue sera
répandue dans toute la colonie du Sénégal.
Une inspection de l'agriculture a été créée par arrêté du
21 juin 1898; les frais occasionnés par cette institution sont sup-
portés, par moitié, par le budget local et les budgets des pays de
protectorat. Il existe également un comité agricole qui fonctionne
à Saint-Louis, sous la présidence du secrétaire général du gouver-
nement.
In2 SÉNÉGAL
Art. 7. — Imprimerie
I/arrcté du 10 août 1855 a réglementé le service de Timpri-
merie au Sénégal. Les dépenses engagées ;i ce titre de 1889 a 1898
varient entre la somme de 55*245 fr. 27 et celle de 72,235 fr. 80.
Les recettes réalisées par ce service ont varié pendant la même
période entre 8,000 fr. et 13,461 fr. 05. Dans ces dernières
sommes ne sont pas comprises les cessions de registres et d'im-
primés foitcs aux divers services locaux.
Bien que les éléments et l'outillage dont dispose l'imprimerie
du gouvernement soient insuffisants, il a paru convenable d'expo-
ser des spécimens des travaux qui sont exécutés dans ses ateliers.
Elle a réuni dans ce but diverses publications locales éditées et
reliées par ses soins, telles que Journal officiel de la colonie. Bul-
letin et Annuaire du Sénégal, Recueil des délibérations du conseil géné-
ral, Budgets locaux de 1889 à 1890, Comptes définitifs de 1889 à
1897, ^"^si qu'un certain nombre de brochures et de modèles
d'administration.
ORGANISATION ADMINISTRATIVE I53
Art. 8. — Gendarmerie et pouce
Le service de la police est assuré, dans les villes et les princi-
pales escales de la colonie, par deux brigades de gendarmerie et
un personnel important de commissaires, sergents de ville et
agents de police, répartis dans les divers centres selon les besoins
du service. Les sommes dépensées au titre de la police, de 1889
à 1898, varient entre 89,093 fr. 02 et 124,289 fr. 14. La prévi-
sion inscrite en 1900 au budget de la police générale est de
135,194 fr. 40, dont 30,000 fr. représentent la solde et les acces-
soires de la gendarmerie.
Le personnel de la police au Sénégal comprend 2 commis-
saires, 4 commissaires adjoints, 6 sergents de ville, 4 brigadiers
et 48 agents; celui de la gendarmerie comporte i maréchal des
logis, 2 brigadiers et 12 gendarmes.
154 SÉNÉGAL
Art. 9. — Ports et rades, feux, phares,
sémaphores et balisage
Des capitaines et lieutenants de port sont placés dans les rades
de Saint-Louis, Corée, Rufisque et dans le port de Dakar; des
règlements spéciaux déterminent les attributions de ces officiers
de port qui ont, sous leurs ordres, un personnel indigène com-
prenant des maîtres, quartiers-maîtres et laptots.
Le service de la barre du fleuve Sénégal est confié à un agent
qui prend le titre de capitaine de la barre. Les pilotes et les ma-
rins en service à la barre sont placés sous l'autorité immédiate
du capitaine.
Les diagrammes ci-joints font ressortir les variations qui se
sont manifestées sur Tétat de la barre de 1889 à 1898. Ces diffé-
rences ne sont que la résultante des déplacement3 soiccessifs de
la barre subissant la force des courants et l'instabilité du sol.
Les principaux feux, phares et sémaphores du Sénégal sont les
suivants :
Le feu fixe du gouvernement général à Saint-Louis, visible à
4 milles au large et placé à trente mètres au-dessus du niveau du sol ;
Au cap Vert, sur le point culminant des Mamelles, le phare de
ce nom à feu tournant, visible à 27 milles; il est à 9 kil. 700 m.
de Dakar. La tour a 29 mètres de hauteur et se trouve à 113 mè-
tres au-dessus du niveau de la haute mer;
Le phare des Almadies, à un mille de la pointe de ce nom,
feu fixe avec éclats alternativement blancs et rouges de 30 en
30 secondes;
Le feu fixe rouge, sur la falaise du cap Manuel à 32 mètres au-
dessus de la haute mer, visible à 8 milles;
Le feu de port vert de la jetée de Dakar, visible à 5 milles;
ORGANISATION ADMINISTRATIVE 155
Le feu de Gorée, surrappontenient central, pour faciliter l'accos-
tage des vapeurs et le débarquement des passagers ;
Le feu fixe rouge de Rufisque, à i6 mètres au-dessus des hautes
mers moyennes et visible à 3 ou 4 milles environ;
Le feu rouge de Carabane,à 16 mètres de hauteur et visible à
6 milles.
La colonie a fait procéder au balisage des fleuves Sénégal,
Casamance et Saloum.
Les dépenses engagées au titre de ces divers services varient
pendant la période de 1889 à 1898 :
Pour le service des ports, entre la somme de 56,321 fr. 85 et
celle de 110,201 fr. 44;
Pour le service du poste de la barre et du pilotage, entre la
somme de 21,016 fr. 21 et celle de 32,897 fr. lo;
Pour les services des feux, phares, sémaphores et balisage,
entre la somme de 25,082 fr. 78 et celle de 34,^13 fr. 16.
Les tableaux ci-après indiquent les périodes de praticabilité
e: d'impraticabilité de la barre de 1889 à 1898.
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SÉNÉGAL
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ORGANISATION ADMINISTRATIVE
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Barre
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SÉNÉGAL
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TABLEAU RÉCAPITULATIF
Indiquant le nombre Je jours où la barre a cti* praticable ou non praticable
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366 —
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ORGANISATION ADMINISTRATIVE
159
PORT DE SAINT- LOUIS
DIAGRAMME INDIQUANT L'KTAT DE LA BARRE
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Nombre do jours de barre impraticable
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l60 SÉNÉGAL
Article io. — Prisons et pénitencier
La colonie possède deux prisons, l'une à Saint-Louis et l'autre
à Dakar. Ces deux établissements reçoivent, dans des quartiers
spéciaux, les prévenus et les condamnés civils et militaires. Il
existe ;i Thiès un pénitencier, tenu par les Pères du Saint-Esprit,
où sont admis de jeunes détenus.
Les tableaux ci-dessous de la criminalité au Sénégal font res-
sortir la proportion qui existe entre les délits et crimes, ainsi que
les condamnations à longue peine ou à courte peine. Le nombre
de ces condamnations ne s'est élevé, à Saint-Louis, de 1889 à
1898, qu'au chiffre de 1191 dont 133 a longue peine; celui des
délits a atteint 1 1 13, tandis que celui des crimes pendant la même
période n'a été que de 78. Sur les 1191 condamnations, 76 ont
trait à la déportation; elles se répartissent ainsi : 30 aux travaux
forcés, 18 à la réclusion et 28 à la relégation.
Les dépenses engagées au titre des prisons et pénitencier, ont
varie de 1889 à 1898, entre la somme de 42.541 fr. 31 et celle de
70.7S7 fr. 9S.
Un comité de surveillance est institué près des prisons de Saint-
Louis, Dakar et du pénitencier de Thiès.
CRIMINALÏTÉ
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Longue peine. — De 3 mois 1 jour cl au-dessus.
( Thièe- — Ayant agi sans discernement.
Détention < Algérie. — Généralement appliquée par le Conseil de
( guerre.
(Totaux face aux Prévenus : Indique Cour
d'Assises,
Dirigé sur S-Louie. - j j^^^^^ .^ ^^ j^^j^ quelconque : Indique in-
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Faux en écriture publique
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condamnés à la déportation.
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SÉNÉGAL
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CRIMINALITE
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PRISON CIVILE DE DAKAR
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Sénégal.
CHAPITRE II
SERVICES FINANCIERS
Article i. — Contributions directes
Le contrôle des contributions directes est assuré dans la colo-
nie, sous la direction Ju secrétariat général, par trois fonction-
naires, en résidence à Saint-Louis, Dakar et Rufisque. L'action
de ces contrôleurs, qui sont aussi vérificateurs des poids et mesures,
s'exerce :
En ce qui concerne Saint-Louis, sur toute Tétendue de la com-
mune, sur les points de traite du fleuve Sénégal situés en terri-
toire d'administration directe et sur toutes les escales du chemin
de fer comprises entre Saint-Louis et N'Dande inclusivement;
En ce qui concerne Dakar, sur toute l'étendue de la commune,
sur l'île de Corée et sur tous les points de traite situés dans le
Sine Saloum et sur la Petite Côte ;
En ce qui concerne Rufisque, sur toute l'étendue de la com-
mune et sur tous les points de la voie ferrée compris entre Dakar
et N'Dande.
Les contrôleurs des contributions établissent les rôles pour la
perception des droits sur les patentes, les licences, l'impôt loca-
tif et les poids et mesures. Nous avons fait connaître, dans .la par-
tie réservée à l'organisation financière, la nature et l'importance
l80 SÉNÉGAL
des droits perçus à ces divers titres. Il nous reste à indiquer les
formalités qui précèdent l'établissement de ces rôles. Dans cha-
cune des villes de Saint-Louis, Dakar, Corée et Rufisque, fonc-
tionne une commission des contributions à laquelle le contrôleur
soumet la matrice des patentes, arrêtée conformément à la clas-
sification des patentables faite par les chambres de commerce de
la colonie. La commission des contributions procède à Testima-
tion de la valeur locative des locaux affectés exclusivement à
l'exercice du commerce, pour permettre la perception du droit
proportionnel qui est fixé à 20 0/0. Indépendamment de ce droit
qui n'atteint que les négociants et commerçants, il est perçu, sur
coutes'Ies maisonsde Saint-Louis, Dakar, Corée et Rufisque, à de
rares exceptions près, un impôt de 4 o . b 3ur la valeur locative
réelle ou estimée; il appartient également à la commission des
contributions de chaque commune d'en déterminer le montant.
Des sous-comités ont été établis dans certaines escales de la voie
terrée et du Sine Saloum, pour l'évaluation des locaux commer-
ciaux.
La progression croissante du nombre des petits commerçants
constatée dans les états et tableaux ci-joints est due à l'extension
prise par le commerce local dans ces dernières années. Tandis que
les négociants et commerçants, établis depuis longtemps, sem-
blaient abandonner les villes, pour se porter dans l'intérieur, au-
devant des consommateurs indigènes, de nouvelles maisons se
créaient à leur place, ouvrant des opérations secondaires dans les
escales de la voie ferrée et donnant comme une impulsion nou-
velle à la marche générale des affaires. Au lieu de se ressentir de
ces déplacements successifs, auxquels des installations nouvelles
ont succédé, nos villes, au contraire, ainsi que nos escales de l'in-
térieur, voient le nombre des commerçants augmenter chaque
année. Cette constatation est si vraie que la location des immeu-
bles n*estpas sans présenter parfois de grandes difficultés, occasion-
Hées soit par la rareté des maisons disponibles, soit par la cherté
ORGANISATION FINANCIÈRE l8l
des loyers. Il semblerait superflu d'ajouter que ces locations eus-
sent été rendues plus faciles si le commerce avait déserté nos
villes; or il est rare de trouver un immeuble non affecté en partie
au moins à l'exercice du commerce, comme magasin de détail ou
de dépôt.
Article 2. — Douanes
•
Après avoir subi diverses transformations, la législation doua-
nière de la colonie a été définitivement arrêtée par le règlement
sur le service des douanes du 29 juin 1865. De nombreux actes
administratifs sont venus, dans la suite, compléter les prescriptions
de l'arrêté de 1865, et, de nos jours encore, les nécessités du
service, dont l'importance grandit sans cesse, ont amené le gou-
vernement local à provoquer l'application au Sénégal de disposi-
tions nouvelles.
Parmi les multiples obligations du service des douanes, nous
devons citer la liquidation des droits sur les marchandises impor-
tées et exportées, celle des taxes de navigation, de consommation
et d'octroi, la préparation des mercuriales dont l'établissement est
confié i une commission spéciale présidée par le chef du service
des douanes, et au sein de laquelle les diverses chambres de com-
merce de la colonie sont représentées.
Le service des douanes n'émet que des liquidations, dont le
montant doit être versé dans les caisses du trésorier payeur à
Saint-Louis, faisant fonctions de receveur des douanes au Séné-
gal, et dans celles de ses représentants dans les villes de la colo-
nie ; ce n'est que pendant les jours et heures de fermeture du
guichet du Trésor que ce service est autorisé à percevoir directe-
ment, dans les cas suivants, le montant des hquidations qu'il a
établies :
1° S'il s'agit de marchandises susceptibles de s'avarier en res-
l82 SÉNÉGAL
tant exposées au dehors et dans tous les cas où il y aura urgence
à procéder à leur enlèvement;
2^ S'il s'agit de menues perceptions sur les bagages des voya-
i^eurs et les provisions de peu de valeur.
Toutefois, l'article 2 de l'arrêté du 21 août 1884 dispose que
ctis perceptions ne pourront se produire que pendant les heures
de bureau, sans jamais dépasser cinq heures du soir.
Dans tous les postes du sud oii il ne se trouve pas d'agent du
Trésor, le service des douanes 'est chargé de la perception des
droits.
Dans les villes, les droits devant être acquittés sur les colis pos-
taux, sont perçus directement par l'agent des douanes préposé à la
liquidation.
En ce qui concerne le paiement au trésor des droits de douane,
le décret du 11 juillet 1887 a accordé au commerce local la
l'acuité d'échelonner ses versements. Aux termes de cet acte, le
service des douanes peut admettre à l'entrepôt dans les magasins
du commerce, jusqu'au moment de leur consommation, à l'excep-
tion de celles atteintes d'avarie, toutes les marchandises qui sont
soumises à leur entrée à des droits de douane, de consommation
ou d'octroi de mer. Les formalités à remplir pour l'obtention du
bénéfice de l'entrepôt consistent en la production d'une soumis-
sion cautionnée, en garantie du versement de l'impôt, dans un
délai de quatre mois, et en la tenue d'un sommier sur lequel sont
inscrites et signées par Tentrepositaire toutes les déclarations de
mise en entrepôt et celles concernant les sorties pour la consom-
mation ou la réexportation. Le délai pour le paiement des droits
donne lieu à une perception supplémentaire de 3 0/0 Tan.
Art. 3. — Postes et télégraphes
Le service des postes et des télégraphes a été créé dans la
colonie par l'arrêté du 31 décembre 1883. Précédemment, ce
ORGANISATION ADMINISTRATIVE 183
double service était assuré d'une manière distincte par des agents
spéciaux, indépendants les uns des autres et affecté» soit aux
recettes des postes, soit aux bureaux télégraphiques de nos villes.
Seul, le service télégraphique semble avoir été l'objet d'une régle-
mentation particulière remontant au 21 février 1862, puis rema-
niée le 14 octobre 1880.
Avec la fusion des deux services eut lieu la centralisation à
Saint-Louis des divers détails qui les composent. En ce qui con-
cerne l'échange des correspondances postales, la colonie étant
soumise aux règles et tarifs de l'union postale, la législation mé-
tropolitaine y est appliquée dans toutes ses parties. Quant au
régime télégraphique, il est réglementé par la Convention de
Saint-Pétersbourg (revision de Budapest 1896) pour ce qui à trait
à la correspondance télégraphique internationale et par des arrêtés
du gouverneur général, en ce qui touche la correspondance télé-
graphique locale.
La colonie du Sénégal est reliée à l'Europe par le câble de
Saint-Louis, Ténériffe, Cadix et par celui de Praïa-Saint- Vincent ;
les câbles West African Telegraph et African direct la relient aux
établissements français et étrangers de la côte occidentale et méri-
dionale d'Afrique; enfin un câble sous-marin relie le chef-lieu à
Pernambuco (Brésil) par Fernando de Noronha.
L'extension considérable prise par le service des postes et des
télégraphes est en raison directe de l'accroissement de notre
influence. La tranquillité assurée a nos nationaux dans toute
rétendue de la colonie, a vaincu les hésitations qui naguère se
produisaient, lorsque des commerçants manifestaient le désir de
se fixer dans les villages les pfus reculés des contrées de l'inté-
rieur. Aujourd'hui, sur tous les points importants, dans nos cen-
tres les plus populeux, le commerce s'établit en toute sécurité et
l'agglomération d'intérêts qui s'y forme naturellement, après avoir
décidé l'installation d'un bureau postal, rend inévitable ensuite
l'extension d'un réseau télégraphique jusque dans cette escale, en
184 SÉMÉGAL
voie de formation. C'est ainsi qu'ont été construites méthodique-
ment et 4 peu de frais ces nombreuses lignes télégraphiques qui
sillonnent le Sénégal en tous sens et qui facilitent à un si haut
degré les transactions commerciales. Tout récemment encore, il
a été procédé à l'inauguration de la ligne télégraphique qui relie
le chef-lieu à Sédhiou et Ziguinchor; à cette occasion divers télé-
grammes ont été échangés entre Tadministrateur supérieur de la
région, le commerce, la population de cette dernière escale et le
chef de la colonie. La construction de cette ligne répondait à des
besoins urgents et de premier ordre. Aux dépêches qui lui ont été
adressées, M. le gouverneur général a répondu aux habitants de
la Casamance qu'il irait à bref délai leur porter lui-même Tassu-
rancê de Tintérêt très grand qu'il porte au développement et à la
prospérité de leur pays.
Afin de donner une idée exacte du développement du service
des postes et des télégraphes, il nous paraît intéressant de faire
connaître les bureaux de la colonie où ce double service est assuré
d'une façon régulière :
Aéré
Bakel
Dagana
Dakar
Fatick
Fisse 1
Foundiougne
Corée
HamJallayc
Joal
Kankélcf.i
Kaédi
Kaolack
Kelle
La Barre
Lambaye
Louga
Matam
Malem
M' Pal
N' Dande
N' Caye-Mekhé
Niakhar (Sine)
Nianing
Podor
Richard-Toll
Rufisque
Saint-Louis
ORGANISATION ADMINISTRATIVE 185
Saldé Thiès
Sédhiou Tivaouane
Sénoudébou Veligara
Sine Ziguiiichor
Un bureau postal fonctionne en outre à Carabane et à Nioro
Rip; dans les escales de Sakal, GoumboGuéoul, Kébémer, Pire-
goureye, Pout etSébikotane, un service postal auxiliaire est assuré
par les chefs de gare.
Les bureaux des postes et des télégraphes établis au Soudan
sont les suivants :
Badumbé Niagassola
Bafoulabé Nafadié
Bamako Nioro
Kankan Ouagadougou
Kati Oualia
Kayes San
Kiia Ségou
Koulokoro Siguiri
Koundou Sokolo
Kouroussa Sono
Médine Sumpi
Kampala Yako
Un bureau postal fonctionne également à Tombouctou.
Article 4. — Enregistrement
L'impôt de renregistrement et du timbre a été créé au Sénégal
par le décret du 4 août 1860, promulgué le 3 août 186 1. Deux
bureaux d'enregisircment ont été institués dans la colonie, le pre-
l86 SÉNÉGAL
nûer à Saint-Louis et le second à Dakar; ils réunissent dans leurs
attribiuions les différents services de l'enregistrement, du timbre,
des domaines, des hypothèques et delà curatelle aux successions
et biens vacants. Ces bureaux sont dirigés par des receveurs-
conservateurs, relevant de l'administration locale; l'arrêté du
3 août 1861 promulguant le décret du 4 août i8éo, fixe le cau-
tionnement et les remises de ces fonctionnaires; ceux en date des
7 et 9 août de la même année réglementent la comptabilité et la
manutention du service du timbre. Les receveurs sont chargés de
la perception des droits de timbre, d'enregistrement, d'hypothè-
ques, de greffe, de celle des produits domaniaux ainsi que du
recouvrement des amendes, des frais de justice et de pour-
suites.
Au point de vue fiscal, l'ordonnance du 31 décembre 1878,
qui n'est que la reproduction des dispositions essentielles de la
loi fondamentale du 22 frimaire an VII, règle les tarifs des droits
à percevoir. Tandis qu'en France les droits proportionnels s'éten-
dent de o fr. 20 à 12 francs, au Sénégal ils varient entre 2 cen-
times et demi et i franc ; la même progression existe en ce qui
concerne les droits fixes. Il est également perçu des droits spé-
ciaux de greffe, variant de i à 12 francs, sur les formalités et actes
passés aux greffes des tribunaux; ces droits, acquittés par les par-
ties entre les mains des greffiers, sont versés par ces derniers,
après prélèvement du 10" qui leur est attribué, dans la caisse des
receveurs.
L'ordonnance du 14 juin 1829 et le décret du 28 nov. i8éi,
relatifs aux hypothèques, ont été promulgués au Sénégal par
l'arrêté du 21 janvier 1862 qui a, en outre, institué deux bureaux
des hypothèques, l'un à Saint-Louis^ pour le premier arrondisse-
ment, et l'autre à Corée, transféré depuis à Dakar, pour le second
arrondissement. Ce service est organisé dans la colonie dans les
mêmes conditions de publicité que dans la métropole; les tarifs
sont fixes, avec minimum d'un franc. Les receveurs conservateurs
ORGANISATION ADMINISTRATIVE 187
ont été chargés du service Je Thypothèque maritime par l'arrcté
du 21 décembre 1893.
Jusqu'en 1828, le service de la curatelle était assuré par les
greffiers des tribunaux; i partir de cette date, les officiers de
rétat-civil ont été substitués à ceux-ci jusqu'au moment où l'ar-
rêté du 20 janvier 1862 a confié la direction de ce service, dans
chaque arrondissement judiciaire, au receveur de l'enregistrement.
Le mode de gestion des successions et biens vacants est dé-
terminé par le décret du 27 janvier 1855; '^ manutention et la
comptabilité de ce service sont réglées par Tarrèté ministériel du
20 juin 1864.
En matière domaniale, les terrains situés autour des gares, dans
un rayon déterminé, peuvent être vendus en adjudication pu-
blique, pour le compte de l'Etat ; ceux dépendant du domaine
colonial sont concédés par le conseil général, sous certaines condi-
tions et moyennant le paiement d'une redevance minime, après
l'accomplissement des formalités prescrites par l'arrêté du 5 jan-
vier 1887.
CHAPITRE III
INSFRUCTION PUBLIQUE
L'instruction publique, au Sénégal, comprend une partie de ren-
seignement secondaire et renseignement primaire donnés dans un
certain nombre d'écoles de i^arçons et de filles.
Pour remplir le rôle qui lui est dévolu par la loi et, à défaut
d'une organisation complète du service de l'instruction publique
au Sénégal, l'administration locale a institué diverses commissions,
appelées à exercer un contrôle suivi sur les diflférents établisse-
ments scolaires et, plus particulièrement, sur ceux dépendant
directement de la colonie. Une commission de surveillance est
créée dans chacune des villes de Saint-Louis, Dakar, Corée et
Rufisque; elle est composée du maire, président, d'un délégué de
l'administration et d'un habitant notable. Cette commission est
appelée à visiter au moins une fois par trimestre les écoles de sa
circonscription ; les chefs d'établissement sont tenus de fournir
toutes les indications qui leur sont demandées au cours de ces
visites. Elle consigne dans un rapport les besoins des écoles, les
améliorations à y introduire; elle veille à la méthode enseignée
et formule, s'il y a lieu, ses observations sur ce point et sur le
niveau des études dans chaque établissement. La commission de
surveillance procède à l'inspection des écoles libres au point de
vue de la moralité, de l'hygiène et de la salubrité, sou droit de
ORGANISATION ADMINISTRATIVE 189
contrôle ne pouvant porter sur renseignement que pour vérifier
s'il n'est pas contraire à la morale, à la constitution et aux lois.
Les rapports établis par cette commission sont soumis au comité
général d'instruction publique, institué au chef-lieu et appelé à
donner son avis :
1° Sur l'état des différentes écoles de la colonie ;
2^ Sur les réformes à introduire dans l'enseignement, la disci-
pline et l'administration des écoles publiques ;
3° Sur les subsides et encouragements à accorder aux écoles
primaires libres ;
4° Sur les demandes tendant à améliorer la situation des éta-
blissements scolaires publics ;
5° Sur les récompenses à accorder aux instituteurs ou sur les
peines disciplinaires à leur infliger;
6® Sur la déchéance des bourses accordées dans les établisse-
ments de la colonie ;
7** Sur les prévisions à inscrire dans l'intérêt de l'instruction
publique au budget de chaque exercice ;
Et 8'* sur toutes les questions relatives à l'organisation et au
fonctionnement des établissements d'éducation déjà créés ou à
créer au Sénégal.
Il est procédé dans chacune des villes de Saint-Louis, Corée,
Dakar et Rufisque, vers la fin de Tannée scolaire, à des examens
publics pour la délivrance du certificat d'études primaires. Deux
sessions réglementaires d'examen ont lieu à Saint-Louis en mars
et en juillet dans les conditions indiquées au décret du 4 jan-
vier 1881 et à Tarrèté ministériel du 5 dudit mois, en vue de l'ob-
tention des brevets de capacité pour renseignement primaire,
comprenant le brevet élémentaire et le brevet supérieur.
Un concours annuel est ouvert pour la concession de bourses
métropolitaines ou locales. La liste des candidats reconnus admis-
sibles est présentée au conseil général à sa session ordinaire du
mois de mai; cette assemblée formule un avis sur le degré d'in-
190 SÉNÉGAL
térct que présentent les diverses candidatures et radminisiration
locale» après s*ètre inspirée de la situation de fortune de la famille
et des services rendus au pays par les parents des candidats, arrête
définitivement, en conseil privé, la liste des titulaires de bourses
ou subsides.
Les divers concours et examens précités sont passés devant une
commission spéciale, instituée par arrêté du 27 juin 1897 et com-
posée comme smt :
A Saint-Louis :
Le secrétaire général du gouvernement ou sondéfégné, prési-
dent;
Un conseiller général ;
Un délégué de la municipalité;
Un magistrat ;
Le chef du bureau de Tinstruction publique.
A Dakar :
Le délégué de l'Administration, président ;
Un conseiller général ;
Un délégué de la municipaliié ;
Le délégué du secrétariat gép.éral.
Le service de Tinstruciion publique au Sénégal comprend un
personnel enseignant composé comme suit :
26 sœurs institutrices, appartenant aux congrégations de Saint-
Jo>eph de Clunyou de Tlmmaculée-Conception;
37 frères instituteurs, appartenant à l'Institut de Ploermel, donc
8 professeurs affectés à l'école secondaire ;
10 professeurs ou instituteurs laïques.
Le montant des dépenses annuelles supportées à ce titre par
la colonie est de 3 50.000 Ir. environ. En dehors des sommes ins-
crites pour 40 bourses entières métropolitaines et une demi-bourse,
ainsi que 8 subsides destinés à des élèves bacheliers pourTachè-
vemcnt de leurs études, ce crédit est réparti dans les divers éta-
biissemcnts suivants, dans la mesure de leurs besoins ;
ORGANISATION ADMINISTRATIVE I9I
Ecole secondaire Je Saint-Louis ;
Ecoles primaires congréganistes de garçons et de filles à Saint-
Louis, Corée, Dakar et Rufisque ;
Ecole laïque de garçons à Saint-Louis.
ÉCOLE SECONDAIRE
Cette école fut fondée en 1884, conformément à un vote du
conseil général, dans le but de permettre aux élèves de compléter
leurs études primaires. Dotée dès le début de 3 professeurs et
d'un maître d'études, elle compte aujourd'hui 7 professeurs et
un maître d'études; le nombre de ses élèves a progressé de 11
à 60
L'enseignement donné à l'école secondaire est classique ou mo-
derne.
L'enseignement classique, dont les adhérents sont peu nom-
breux, une dizaine environ, comprend les cours de sixième, de
cinquième et' de quatrième. Le latin et le grec sont professés par
un Père du Saint-Esprit.
L'enseignement moderne, fréquenté par la grande majorité des
élèves, suit les programmes de France et comprend les classes
depuis la sixième jusqu'à la seconde.
L'administration accorde chaque année un subside de 1000 fr.
à l'élève le plus méritant de l'école, pour lui permettre d'aller
perfectionner ses études en France et d'y obtenir, si possible, le
baccalauréat moderne.
Les arts d'agrément enseignés à l'école secondaire sont la mu-
sique, l'escrime et la gymnastique.
Le recrutement des élèves fréquentant l'école s'opère parmi les
enfants munis du certificat d'études primaires. Vingt-quatre
bourses de 600 fr. chacune et d'une durée de 4 nnsy ont été ins-
tituées par la colonie pour en permettre l'accès aux enfants des
villes du 2*^ arrondissement. Elles sont décernées au concours.
!92 SÉNÉGAL
La fréquentation de l'école comporte aussi bien des élèves mu-
sulmans que des élèves chrétiens.
ÉCOLE PRIMAIRE DES GARÇONS DE SAINT-LOUIS
La direction de cet établissement, institué en 1841, a été con-
fiée aux frères de Ploermel. Le nombre des professeurs et maîtres
qui y sont attachés, primitivement fixé à deux, atteint aujour-
d'hui le chiffre de douze.
Le programme qui y est appliqué ne comprenait au début que
la lecture, l'écriture, le français, l'arithmétique, le catéchisme et
l'histoire sainte. On adjoignit plus tard et progressivement à ces
matières Thistoire de France, la géographie, l'algèbre, la géomé-
trie, le dessin, la tenue des livres, l'histoire ancienne et l'histoire
romaine. L'enseignement du latin, essentiellement facultatif, y
fut introduit en 1849.
D'une façon générale, les diverses écoles primaires, créées par
l'administration locale dans les différentes villes de la colonie,
ont observé le programme qui précède jusqu'à la création de
recelé secondaire. A la date du 9 mai 1896, un arrêté est venu
réglementer les cours primaires réguliers des écoles, en créant
le cours primaire complet et le cours annexe; cet acte a, en
outre, transformé les classes du soir encours d'adultes. Le cours
primaire est divisé en 4 classes où, suivant leur degré d'instruc-
tion, sont a Jmis les élèves âgés de 3 à 15 ans; le cours annexe
est destiné à recevoir les élèves de 10 à 17 ans, ne sachant ni
lire ni écrire ou trop âgés pour entrer dans le cours primaire ;
aux cours d'adultes du soir ne sont admis que les élèves âgés
de 18 ans révolus et les apprentis ouvriers âgés de 13 ans au
moins, porteurs d'un certificat du maire de la commune, cons-
tatant qu'ils ont un engagement avec un maître ouvrier. Actuel-
lement le programme d'études en vigueur dans la métropole est
appliqué dans les écoles primaires de la colonie.
ORGANISATION ADMINISTRATIVE I93
La frcqiieniation de Técole qui se chiffrait à sa créntion par 140
élèves du jour et 100 élèves du soir, compte aujourd'hui 166
élèves pour le cours prim.iire, 135 pour le cours annexe et 233
pour le cours d'adultes, soit un total de 554 élèves.
A leur sortie de l'école, la plupart des élèves du cours primaire,
ayant obtenu leur certificat d'études, entrent à l'école secondaire;
en raison de leur âge avancé, quelques-uns seulement du cours
annexe entreprennent des études secondaires.
ÉCOLE PRIMAIRE DES GARÇONS DE CORÉE
Créée en 1843, deux ans après celle de Saint-Louis, avec un
personnel de deux frères instituteurs et une fréquentation de 60
élèves, l'école de Corée fut fermée de 1846 à 1849. Réouverte au
commencement de l'année 1849, elle comptait 80 élèves répartis
en deux classes où étaient appliqués les programmes suivants :
reclasse. — La religion, l'écriture, l'histoire sainte, la lec-
ture, le français, l'arithmétique et l'histoire de France.
2'' classe. — La lecture, l'écriture et le catéchisme.
Il ne fut apporté de modifications à cet état de choses qu'en
185*1 ^^y P^^ ^"'^^ ^^ l'augmentation du personnel enseignant, il
fut possible d'ouvrir une troisième classe ; en 1859 fut créé un cours
du soir, et, en 1865, les 4 classes réglementaires du jour purent
fonctionner d'une façon régulière.
Le programme actuellement suivi est celui du certificat d'études
primaires.
Le nombre des instituteurs à l'école de Corée est de 7. La fré-
quentation scolaire atteint 160 élèves pour les classes du jour;
l'unique cours du soir qui y est établi comporte plus de 100 ins-
criptions, mais il est très irréguHèrement suivi.
Sénégal. i '3
194 SÉNÉGAL
ÉCOLE PRIMAIRE DES GARÇONS DE DAKAR
Sa fondation remonte au 7 février 1869. Supprimée en juillet
1871, puis tenue par des Pcres de la congrégation du Saint-Es-
prit, elle fut remise en 1882 aux Frères de l'institut de Ploermel.
En 1886, Tccole ne comportait que deux classes du jour et une
classe du soir; elle était fréquentée par 77 élèves le matin et 31 le'
soir. En 1888, le nombre total des écoliers s'élevant à 166, dont
58 pour les cours du soir, rendit nécessaire l'ouverture d'une
troisième classe du jour; ce n'est qu'en 1894 que la quatrième
classe du jour fut ouverte.
Le programme suivi dans les classes du jour est celui de l'en-
seignement primaire en France : instruction morale et civique,
lani^ue française, lecture, écriture, arithmétique, histoire et géo-
graphie, notions d'agriculture et dessin linéaire. Dans la classe
d'adultes, on se borne à la lecture, à l'écriture, au calcul, à des
exercices variés sur les éléments de la langue française.
Les professeurs de l'école de Dakar sont au nombre de 5. La
fréquentation scolaire s'élève à 172 élèves du jour et 78 élèves
du soir.
ÉCOLE PRIMAIRE DES GARÇONS DE RUFISQUE
L'école communale des Frères de l'instruction chrétienne de
Rufisque ne date que du 4 novembre 1888.
A ses débuts, l'école avait deux maîtres réunissant 28 élèves du
jour; un cours d'aduhes en comptait 35. En 1893, le nombre
des élèves fréquentant les cours du jour ayant augmenté, on pro-
nonça l'ouverture d'une troisième classe ; 70 élèves suivaient les
cours du jour, tandis que le cours d'adulies en recevait 65. Au-
jourd'hui l'école distribue Tinstruciion à 184 élèves, répartis entre
les cours du jour (i 12) et ceux du soir (72).
ORGANISATION ADMINISTRATIVE I95
Chacune des 3 classes du jour correspond à un cours des pro-
grammes officiels (préparatoire, élémentaire et moyen).
La division de la journée scolaire dans les différentes écoles pri-
maires de garçons de la colonie est arrêtée delà façon suivante :
MATIN :
6 h. 1/2 à 7 h. 1/2, étude;
7 h. 1/2 à 8 h., récréation;
8 h. à 10 h. 1/2, classe ;
10 h. 1/2 à 10 h. 45, récréation;
10 h. 43 à II h. 15, étude.
SOIR
I h. 1/2 à 4 h., classe;
4 h. à 4 h. 1/2, récréation ;
4 h. 1/2 à 3 h. 1/2, étude.
TABLEAU SIATISTIQUE DES 1 RAITEMEN TS DES MAITRES
DE 1/KNSEIGNEMENT AU SÉNÉGAL
Année 1888
— 1889
— 1890
— 1891
— 1892
— 1893
139.455.59
133.463.05
13:i.38().(l7
151.724.08
154.545.57
153.338.83
Année 1894
— 1895
— 1896
— 1807
— 1898
fi.
163.246.40
184.00i.3l
179.281.31
172 785.04
177.743.21
TABLEAU STATISTIQUE DES DEPEXStS FAITES EN FAVEUR
DE l'enseignement AU SÉNÉGAL
fr
fr.
Année 188H .
. 3V().:i7l.09
Année 1894 .
. 3:<9.g;io.89
— 1889 .
. 2V2.IIV.'.I'.)
- 189:) .
. :ir)3.8r)V.76
— 1x0;; .
. 25l.!:{ 1 07
— 1890 .
. 3i8. 441.99
— 1891 .
. ai i. 149.31
— 1897 .
. 329.669.89
— 1892 .
. 3()j.750U9
— I8'.:8 .
. 314.702.82
— 1893 .
. 308.108.48
196
SENEGAL
INSTRUCTION PUBLIQUE
DIACÎRAMMES DES DEPENSES FAITES POUR
L'ENSEIGNEMENT
DE 1888 A 1808
Dépenses en faveur de renseignement — ^— —
Dépenses pour le traitement des maîtres ^^^—
3(0.000
^^^^^^^^^
)>0.000
540.000
y
\
/
\
\
/
\
3 20 . 000
\
i
^^^^
/
""^^v
\
/
^^
--*^
300.000
\
/
2<>0.000
\
/
iKo.ooo
\
/
170.000
260.000
\
/
\
/
2ÎO.OOO
)
^
i.(0.000
230.000
220.000
^
li'O.OOO
"*"
^^.
170. (.'OO
f
160.000
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» — «
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•
1 JÛ.OuO
--,
^ ^
^
.
100.000
•
i8S()
iioo i.S.;i 1S92 i8i)5 1S94 189$ 1896 1897 1898
ORGANISATION ADMINISTRATIVE I97
ÉCOLE PRIMAIRE
DES SŒURS DKSAINT-JOSFPH DK CLUNY A SAINT-LOUIS
Bien que fondée en 1819 par I.i Révérende Mère Javouhey, su-
périeure de rhôpital militaire de Saint-Louis, cet établissement
ne put réellement prendre son essor qu'en 1822.
Composée, dans ses débuts, d'un personne) de trois religieuses
dirigeant une centaine d'élèves, cette école compte aujourd'hui
II sœurs et iSi élèves réparties dans les sept cours suivants :
I'''' classe enfantine pour enHints de 4 à 6 ans ;
2' cours préparatoire pour élèves de 6 à 8 ans ;
3^ cours élémentaire pour élèves de 8 à lo ans;
4* cours moyen pour élèves de 10 à 12 ans ;
5* cours supérieur pour élèves de 12 à 14 ans ;
6* cours complémentaire pour élèves de 14 à 17 ans;
7' cours spécial pour les jeunes négresses domestiques.
Le programme, qui a été sensiblement modifié, comprenait
l'instruction religieuse, la lecture, Técriture, le français, les quatre
règles de farithmétique, la couture, le blanchissage du linge et
le soin du ménage ; il comporte aujourd'hui :
Instruction religieuse etmorale, enseignement civique, lecture.
récitation de fables, poésies, morceaux choisis, écriture, gram-
maire et orthographe, style^ arithmétique, histoire et géographie,
notions de sciences physiques et naturelles, économie domesti-
que, solfège et chant, gymnastique, travail manuel, dessin.
ÉCOLE DES FILLES DE RUFISQUE
Confiée aux sœurs de Saint-Joseph de Cluny, cette école, fondée
en 1888, comptait à cette époque 37 élèves; en 1893 ce nombre
s*élevait à 66, puis à 74; en 1898 et de nos jours H atteint 93. Le
personnel enseignant est de trois sœurs institutrices.
I 98 SÉNÉGAL
En raison du nombre restreint des maîtresses et des élèves, le
cours primaire complet n'a pu être organisé dans cet établisse-
ment scolaire. Cependant deux élèves ont pu obtenir Tannée der-
nière le certificat d'études primaires.
Le programme qui y est enseigné correspond à ceux des cours
préparatoire, élémentaire et moyen.
ÉCOLK DES FILLES DE CORÉE
Son institution date de 1822. Au début, de 1822 à 1848, eTe
comptait plus de 64 jeunes filles, confiées à 4 religieuses deSaint-
joseph de Clunv qui leur enseignaient l'instruction religieuse, la
lecture, l'écriture, le français, les 4 règles de l'arithmétique, le
blanchissage, le raccommodage du linge et le soin du ménage.
De 1848 à 1855, le nombre des élèves était environ de 190, re-
parties en quatre classes avec un personnel de cinq maîtresses.
De cette époque a nos jours, le mouvement de la fréquentation
scolaire a été le suivant :
De 1855 h 1S60 l'école comptait 190 élèves
De 1860 à 1870 — 220 —
De 1870 à 1880 — 230 —
De 1880 à 1890 — 192 —
De 1890 à 1900 — 160 —
La diminution survenue provient du déplacement de la popu-
Liiion de Corée, qui s'est transportée, dans une certaine propor-
tion, à Dakar, au moment où le siège du tribunal et celui des
principales maisons de commerce ont été transférés dans cette ville.
Le programme est le même que celui des écoles primaires de
France.
La division de la journée scolaire dans les différentes écoles de
filles de la colonie est arrêtée de la façon suivante :
ORGANISATION' ADMINISTRATIVE Î99
MATIN '
7 h. à 8 h. 15, étude;
8 11. 15 à 8 h. 50, récréation;
8 h. 30 à II h., classe.
SOIR
I lî. 1/2 à 4 11., classe;
4 h. à 4 h. 1/2, récréation;
4 h. I 2 à 5 h. 3 '4, étude.
ÉCOLE DES FILLES DE DAKAR
L'école des filles de Dakar a été fondée en 1847 par la mis-
sion catholique qui a supporté l'intégralité de ses dépenses jusqu'en
1890, date à laquelle le conseil général a décidé de mettre à la
charge de la colonie les frais résultant du fonctionnement de l'école.
Toutefois, à partir de Tannée 1876, une prévision spéciale était
inscrite au budget local pour la rétribution d'une sœur institutrice.
La fréquentation fictive était de iio élèves inscrites; la moyenne
des présences variait de 80 à 90 élèves. Aujourd'hui, le total réel
de la fréquentation scolaire s'élève à 174 élèves.
Chacune des quatre classes de l'école correspond à un cours du
programme officiel : préparatoire, élémentaire, moyen et supé-
rieur.
Une maîtresse de piano est adjointe au personnel enseignant
dans chacune des écoles de filles de la colonie.
ÉCOLE laïque DES GARÇONS DE SAINT-LOUIS
Instituée en 1857 par le gouverneur Faidherbe, cette école n'a
pu fonctionner alors que d'une façon irrégulière. Il est vrai de
dire qu'à cette époque une seule classe du soir avait été ouverte ;
200 SÉNÉGAL
la direction en fut confiée à un moniteur indigène. Ce n'est qu'en
1876 qu'une certaine impulsion fut donnée à cet établissement,
à la têic duquel on venait de placer un professeur muni de diplômes
universitaires et qui avait sous ses ordres un moniteur indigène;
la fréquentation scolaire était de 20 à 30 élèves pour les classes
du jour et de 100 écoliers pour les cours d'adultes.
L'extension que punait l'établissement nécessita une organisa-
tion plus complète; l'administration fit l'acquisition d'un vaste
imnîcuble où fut transférée l'école en 1883. ^^ ^^^^^ époque à
1896, l'établissement compta chaque année un nombre d'élèves,
oscillant entre 600 et 630. Le personnel enseignant comprenait
2 instituteurs européens et 3 moniteurs indigènes, pour ics classes
du jour, 8 moniteurs pour les classes du soir. Ce personnel a été
maintenu en fonctions, sauf en ce qui concerne quatre moniteurs
du soir; cette suppression avait d'autant plus sa raison d'être que
par suite de la léglementation des cours primaires réguliers des
écoles de la colonie et de la transformation des classes du soir en
cours d'adultes, un certain nombre des élèves fréquentant ces
classes se trouvaient dans l'obligation, vu leur âge, de les quitter
et de demander leur admission aux classes du jour. Actuellement,
l'école laïque de Saint-Louis, presque uniquement fréquentée par
des enfants musulmans, compte de 400 à 500 élèves.
ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES PRIVÉS
ÉCOLES DE LA MLSSIOX ÈVANGÈLiaUE
La Société des Missions évangéliques de Paris a décidé, dès
l'année 1863, l'envoi sur la côte occidentale d'Afrique d'un mis-
sionnaire protestant français, dont la résidence fut d'abord fixée
à Sédhiou en Casamance. Dès son installation, ce missionnaire
fonda une école de garçons qui fut suivie, en 1866, d'une école de
filles; mais, à la suite de l'épidémie de fièvre jaune qui a fait tant
ORGANISATION ADMINISTRATIVE 201
de victimes au Sénégal en 1867, on dut fermer ces établissements.
En 1870, fut créée une école de garçons à Saint-Louis. Au
début, cet établissement comptait 25 élèves; il en réunit aujour-
d'hui 60. Une école de filles fut ouverte en 1876 avec 1 1 enfants;
elle en compte actuellement 23. Sur la totalité des élèves qui fré-
quentent ces divers cours, la mission prend à sachnrge l'entretien
de dix internes qui lui ont été confiés, soit pnr des parents pau-
vres, soit par le chef de la justice, tuteur légal des jeunes captifs
libérés. Par suite des absences fréquentes du personnel enseignant,
motivées par des raisons de santé, le siège de la mission a dû être
transféré définitivement à Saint-Louis. Actuellement une seule
école, celle des garçons, sous la direction d'un instituteur indi-
gène, fonctionne au chef-lieu.
L'enseignement donné par la mission comporte la lecture, l'écri-
ture, le calcul et des éléments d'histoire et de géographie de la
France, de l'Afrique et du Sénégal. Les élèves qui montrent cer-
taines aptitudes sont envoyés en France par la mission pour l'ob-
tention du brevet d'instituteur; en cas de succès, ils reviennent
dans la colonie où ils peuvent être attachés dans les écoles de la
mission.
ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES DE LA MISSION
CATHOLIQUE DE LA SÉNÉGAMBIE
PETIT COLLÈGE DE SAINT-LOUIS
Le premier établissement créé par la Mission catholique au
Sénégal est le petit collège de Saint-Louis. La date de sa fondation
remonte h l'année 1840; il fut pincé soas le haut patronage du
chef de la colonie et la direction en fut confiée à MM. les abbés
Boilat et Fridoil, assistés de M. Pradel, sous-officier d'infanterie
de marine. Il était pourvu aux besoins du collège en grande partie
202 SÉNÉGAL
par des souscriptions volontaires de la population; mais les res-
sources de rétablissement furent vite épuisées par les dépenses
élevées qu'entraînait le fonctionnement normal du collèiie, indé-
pendamment des sommes réclamées par l'institution de cours spé-
ciaux organisés pour les arts d'agrément. Il s'ensuivit que le col-
lège dut être fermé, sans avoir duré plus de dix ans.
ÉCOLES DE DAKAR ET DE SAINT-JOSEPH DE n'gaZOBIL
A peine instituée, la mission de Dakar se préoccupa de l'ins-
truction de la jeunesse. Une école professionnelle et agricole fut
établie par ses soins à Dakar, vers 1845, et le PèreWarlop, ancien
ingénieur et membre de la Communauté, en construisit Tédilice;
mais le sol, sur ce point ayant paru peu propice aux cultures,
M. Tabbé Kobès, préfet apostolique, décida le transfert de cet éta-
blissement à N'Gazobil, à 6 kilom. nord-ouest de Joal, dans le
Sine. Cette nouvelle installation eut lieu en 1849 et réunit 25 en-
fants; cependant les déprédations des gens du Sine obligèrent la
mission à la ramener à Dakar en octobre 185 1. Elle fit aménager
et agrandir les bâtiments construits par le P. Warlop, et en 1856,
Tccole comptait 70 internes, entretenus par la mission et aux-
quels on donnait, suivant leurs aptitudes, l'instruction classique
ou l'enseignement professionnel. Cette institution dura jusqu'en
1866, époque à laquelle fut supprimé l'internat. Mais dans l'inter-
valle, la mission s'était décidée à retourner à N'Gazobil où, a
côté d'une école de garçons, elle fonda en 1863 mi établissement
a^^ricole; c'est à cette date que le département voulut bien lui
accorder une concession de 1000 hectares dans le voisinage de
Joal qui venait d'être conquis. En 1864, une école professionnelle
fut établie à l'institution de Joal; elle reçut les élèves de l'internat
de Dakar, en 1866, au moment de sa suppression.
En 1870, le personnel de la mission dut être réduit par suite
de la guerre; plusieurs enfants qui avaient des parents ou des pro-
ORGANISATION ADMINISTRATIVE 2O5
recteurs dans la colonie furent remis à ces derniers, en vue de
diminuer les charges de rétablissement qui entra dans une phase
critique; ce ne fut qu'en 1883 que l'œuvre put se relever et se
maintenir au niveau qu'elle a atteint aujourd'hui.
ÉCOLE DES GARÇONS A DAKAR
Bien que créée en 1846, cette école ne donna aucun résultat
jusqu'en 1867, époque à laquelle on put réunir seulement une
vingtaine d'élèves. En 1869, l'administration locale ayant fait
l'acquisition de l'immeuble de la mission, confia la direction de
l'école aux frères de Ploermel. Cette tentative ne fut point plus
heureuse que la précédente, le manque d'élèves ayant obligé
l'administration à fermer l'établissement en 1872.
La mission reprit plus tard l'initiative de l'ouverture de cette
école qui, en 1882, fut remise aux frères de Ploermel qui en ont
conservé la direction jusqu'à ce jour.
ÉTABLISSEMENT DU PÉNITENCIER DE THIÈS
En 1886, la mission catholique du Sénégal acheta un terrain
de six hectares à Thiès et y bâtit une maison à étage. Une école
y fut fondée dans laquelle étaient reçus quelques enfants rachetés
de l'esclavage et quelques autres du village de Thiès.
L'administration conçut la pensée d'utiliser l'œuvre fondée par
les missionnaires en leur confiant le soin des jeunes détenus pour
lesquels le contact des prisons était une école de vices. Un arran-
gement intervint en 1889 entre la mission et la colonie, et le
pénitencier de Thiès fut créé. Le nombre des détenus qui y furent
internés fut d'abord de vingt, puis dépassa la trentaine. Mais
depuis 1894, le nombre de ces enflmts a diminué et est tombi
actuellement à 21. Les missionnaires leur inculquent une instruc-
tion primaire élémentaire et leur enseignent l'agriculture et quel-
ques arts professionnels.
204 SENEGAL
ÉCOLE DE JOAL
Apres Toccupaiion française du Sine, la mission catholique
fonda à Joal, en 1860, une école de garçons. En 1874, cette
école comptait 50 enfants fréquentant les cours assez régulière-
ment et assurait un cours d'adultes pour les soldats du poste.
En 1886, le conseil général de la colonie accorda aux mission-
naires une subvention de 5400 fr. pour les écoles de Joal. Mais
la maladie et la mort ayant fortement éprouvé les maîtres, Técole
se ressentit des vides survenus parmi le personnel; en 1896, le
vicaire apostolique sollicita et obtint du conseil général un subside
annuel de 1500 fr. pour cet établissement dont la marche nor-
male se trouve assurée; Técole compte une trentaine d*é!èves.
ÉCOLES DE LA CASAMANCE
ÉCOLE DE SÉDHIOU
La mission institua à Sédhiou, en 1876, une école de garçons
qui, au début, fut fréquentée par 30 élèves; mais peu à peu le
mauvais vouloir des habitants fit déserter rétablissement que les
missionnaires durent tiansférer à Carabane en 1890.
ÉCOLE DES GARÇONS DE CARABANE
Cette école est ouverte de décembre à août de chaque année,
et les vacances courent de septembre à novembre, par suite de la
nécessité où se trouvent les parents, à cette époque, de se rendre
avec leurs enfants dans les champs, pour la culture du riz.
Le personnel de l'établissement est constitué par deux mission-
naires du Saint-Esprit.
Deux annexes à cette école ont été formées non loin de Cara-
bane. La première établie au village de Diambering (3000 à
4000 âmes), est dirigée par un jeune homme de 20 ans environ.
ORGANISATION ADMINISTRATIVE 205
originaire du pays et sorti Je l'école de Carabane; une centaine
d'enfants forme sa fréquentation scolaire. A Elinkine, village
de 300 âmes environ, se trouve la seconde succursale, forte de
30 élèves.
ÉCOLE DE ZIGUINCHOR
Dès que le Portugal eut cédé à la France le territoire de Ziguin-
chor, les missionnaires s'installèrent sur ce point et y fondèrent
une école de garçons qui réunit 34 élèves. De 1888, époque de
sa création, à 1893, l'établissement ne put être ouvert d'une façon
régulière par suite de maladies fréquentes du personnel ensei-
gnant. Aujourd'hui l'école compte.de 35 à 50 élèves qui suivent
régulièrement les classes.
ÉCOLES DES PETITES MISSIONS
La préfecture apostolique du Sénégal possède encore d'autres
stations secondaires où existent des écoles. Telles sont les stations
du mont Roland, dans le N'Doute, de Fandène sur les confins
du Baol, de N.-D. de la Délivrande à Popenguine, de M'Bodiène
et de N'Dianda, dans le voisinage de N'Gazobil, de Fadioute
près Joal et d'Elinkine, en Casamance.
L'école de Fandène reçoit un subside annuel du gouvernement,
s'élevant à 1200 fr. Sa fréquentation scolaire est nulle, si on la
compare à la population du centre où elle fonctionne : Fandène
possède environ 1 500 âmes et l'école ne compte qu'une quinzaine
d'élèves, un pour cent.
La station du mont Roland, fondée depuis trois ans, réunit
une moyenne de 50 enfants des deux s^\cs.
A Popenguine existe une école de garçons, ainsi qu'à Joal.
206 SÉNÉGAL
HCOI.ES DES MISSIONS DU SOUDAN
ECOLK DK KITA
Cette école fut créée en 1889 lors de rinstallaiion des mission-
naires à Kita. Dès sa fondation, l'administration lui accorda une
subvention annuelle de 1800 fr, et, après avoir amélioré les
locaux de l'établissement, institua des bourses d'élèves internes,
entretenus aux frais de l'Etat.
UAIIiancc française accorde en outre uue subvention de 800 fr.
par an à cette école qui compte aujourd*hui de 60 à 80 élèves,
dont une cinquantaine d'internes.
ÉCOLE DU DINGUIRA
Les missionnaires ont également fondé, avec le concours de
l'administration, un établissement scolaire à Dinguira, distant de
40 kil. de Kayes auquel le relie la voie ferrée.
Cet établissement, dont la création remonte à Tannée 1894..
compte maintenant 60 garçons qui reçoivent une instruction pri-
maire et se livrent à des travaux agricoles et professionnels.
ÉCOLK DH KAYES
Dans cette école ne sont admis que les sujets provenant des
établissements scolaires de Kita et de Dinguira qui viennent y
compléter leur instruction. Ils fréquentent en outre les ateliers
de l'artillerie à Kayes et se familiarisent ainsi avec les divers mé-
tiers. I/institution existe depuis le commencement de 1897 ^^
produit d-' bons résultats. Le nombre des élèves qui y sont admis
s'cicvc à 24.
ÉCOLES DE FILLES
lin dehors des écoles de garçons qui viennent d'être énumé-
rées, la mission catholique a institué sur divers points des écoles
ORGANISATION ADMIN'ISTUA'l IVE 207
de filles conliêes soit aux religieuses de rimmaculce Conception
de Castres, soit à celles de Saint-Joseph de Cluny ou aux reli-
gieuses indigènes du Saint-Cœur de Marie.
Cette, dernière congrégation, fondée en 1858, par le préfet
apostolique du Sénégal, M', l'abbé Kobès, est chargée de Técole
de Joal, établie en 1863.
Des religieuses de cette communauté dirigèrent également à
Dakar, où leur congrégation avait pris naissance, un établissement
destiné à recueillir et à instruire les enfants abandonnés.
En 1878, les sœurs indigènes du Saint-Cœur de Marie s'éta-
blirent à Fadioute et à Sédhiou, en Casamance; mais en 1885,
elles quittèrent cette dernière région pour s'établir successivement
en 1888, à Popenguine,en 1896, au mont Roland et, en mai 1898,
à Carabane.
Les sœurs du saint Cœur de Marie donnent l'instruction en lan-
gue du pays; dans les localités où la chose est possible, elles ont
des classes de français.
Quant aux religieuses de Tlmmaculée-Conception ou de Saint-
Joseph de Cluny, elles sont établies dans les principales villes de
la colonie où elles avaient été installées, au début, parla mifsion
apostolique de la Sénègambie.
ENSEIGNEMENT MUSULMAN
A côté des écoles primaires, enseignant les matières qui figu-
rent au programme de la métropole, se trouvent une multitude
d'écoles musulmanes. La plupart de ces écoles comptent un très
petit nombre d'élèves ; mais quelques-unes d'entre elles atteignent
et dépassent parfois le chiffre cent.
Dans ces écoles, les maîtres ou marabouts, « Serignes » en lan-
gue ouolofe, apprennent aux enfants qui leur sor.t confiés, à re-
connaître les caractères arabes et à psalmodier les versets du
Coran.
2o8 skne(;al
L'instructian donnée à cette catégorie d'élèves s'arrête généra-
lement là. Quelques-uns cependant poussent leurs études plus
loin et, après avoir appris le Coran, entreprennent l'étude de la
grammaire arabe (Nahou) et de quelques auteurs, principalement
des jurisconsultes; un petit nombre cherche à se famiHariser avec
la prosodie arabe.
L'enseignement se fait le plus souvent dans une cour à ciel ou-
vert ou sous un abri constitué par des piquets fichés en terre,
surmontés d'une toiture en chaume.
Le matériel classique est des plus primitifs. Le maître est assis
sur une peau de mouton et tient ouvert devant lui le Coran où il
puise ses leçons. Accroupis sur le sol, dans un accoutrement som-
maire, et tenant chacun une planchette sur laquelle se trouvent
tracés des versets du Coran, les élèves entourent le marabout et
répètent en chœur le mot qu'il vient de prononcer. La leçon
apprise, on lave les planchettes dont le bois particuUer se prête à
celte opération, et la leçon du lendemain y est écrite au moyen
d'une plume formée d'un roseau taillé, trempée dans une encre
de suie délayée dans de l'eau gommée. Et cette méthode, scru-
puleusement observée pendant le courant de l'année, est encore
mise en pratique les années subséquentes, jusqu'à ce que les élè-
ves aient appris à distinguer les caractères arabes et à réciter le
Coran en entier !
Les écoles musulmanes sont ouvertes les jours de la semaine,
en dehors du mercredi soir, du jeudi et du vendredi, de 7 h. à
9 h. et demie du matin et de 2 h. à 3 h. du soir. Le tableau sui-
vant fait ressortir le nombre des écoles et des élèves qui les fré-
quentent, dans les villes de la colonie :
INSTRUCTION P.UBLICIUE 20^
Indication des
Nombre
Nombre des
élèves
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2IO
SENEGAL
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SÉNÉGAL
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SÉNÉGAL
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INSTRUCTION PUBLIQJUE
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1S93 1894 I89S 1896 1897 1898
CHAPITRE IV
TRAVAUX PU HI-ICS
Le service des travaux publics a été institué au Sénégal par les
arrêtés des 3 juillet 1841 et 22 septembre 1849. Antérieurement,
SCS attributions étaient exercées par la direction du génie où des
agents civils avaient été détachés en qualité de conducteurs et de
piqueurs.
Divers actes subséquents sont venus mettre en harmonie la ré-
glementation intérieure de ce service avec ses besoins nouveaux
et le développement qui lui a été donné. L'arrêté du 10 février
1883 a fixe les règles à suivre pour la tenue de la comptabilité et
Tcxccution des travaux en cours ; cet acte a été abrogé par celui
du 23 avril 1898 qui a introduit dans le service des travaux pu-
blics certaines dispositions empruntées à la législation métropo-
litaine.
Le service des travaux publics est chargé pour le compte de
la colonie :
i'*Dj la préparation des projets, plans, devis et cahiers des
ch.irges des travaux publics, autres que ceux qui entrent dans les
attributions des services militaires, de la conduite et de la surveil-
lance de ces travaux, de la constatation des dépenses qui en ré-
sultent et delà préparation des pièces nécessaires à leur paiement;
2"" De l'entretien et de la conservation des travaux publics, no-
TRAVAUX' PUBLICS 217
tamment dçs routes, chemins, rues et places taisant partie de la
grande voirie, des ouvrages d'art et des plantations qui en dépen-
dent, des quais, cales de déchargement, jetées établies aux traU
de la colonie, des bâtiments civils, des- réservoirs, machines et
conduites de distribution d'eau établis dans les mômes conditions,
des phares et balises et de l'assainissement des marais; ,.
3° De la préparation des arrêtés d'alignement le long des routes
et chemins faisant partie de la grande voirie;
4'' De la conservation des terrains faisant partie dés domaines
de la colonie, des rapports sur la délimitation, l'estimation, la
concession ou la vente de ces terrains, et de la rédaction et du
dépôt des titres et plans qui y sont relatifs ;
5^ Du contrôle des travaux exécutés par les concessionnaires
pour le compte de la colonie ;
6^ Du contrôle des travaux exécutés par les municipalités avec
le concours des fonds de la colonie.
A la tête de ce service se trouve placé un ingénieur des ponts et
chaussées, directeur des travaux publics du Sénégal ; ce fonction-
naire fait partie du conseil privé de la colonie.
Nous croyons devoir donner ci-après un aperçu des travaux,
d'une certaine importance, exécutés par ce service ou sous sa di-
rection pendant ces dernières années.
L'alimentation en eau des principaux centres de la colonie,
question importante entre toutes, a été l'objet de toute la solli-
citude de l'administration. Des études ont été ordonnées, au co:n-
mcncement de l'année 1898, en vue de l'amélioration de l'ali-
mentation de la ville de Saint-Louis et de la création, dans l$.s
villes de Dakar et de Rufisque, d'un service de distribution d'eau
pjtable satisfaisant dans la plus large mesure aux divers besoins.
Ces études, entreprises avec la plus grande célérité, ont plei-
ncinent abouti et le service des travaux publics s'est trouvé en
mesure de présenter au conseil général, dans la session du mois
de mai 1899, les projets définitifs qui lui étaient demandés.
21 8 SÉNÉGAL
Cette assemblée a adopté ces projets et a décidé; après leur
approbation par le département, de les mettre à exécution sans
délai.
Nous allons en faire connaître les lignes essentielles :
AMÉLIORATION DE l'aLIMENTATION EN EAU DE LA VILLE
DE SAINT-LOUIS
Le service de l'alimentation en eau de la ville de Saint-Louis
se fait de deux façons bien distinctes dans le courant d'une mcme
année. Quand les eaux du fleuve sont douces à Saint-Louis, c'est-
à-dire de fin juillet au commencement de décembre, soit pendant
quatre mois et demi environ, les eaux destinées à l'alimentation
sont prises dans le marigot de Korr, à deux kilomètres et demi
de la ville, et refoulées dans les réservoirs de Sor, d'où elles se
rendent dans le réseau de distribution par la gravité.
Ces eaux, provenant directement du fleuve dont le débit dépasse
alors quatre mille mètres cubes à la seconde, sont assez pures au
point de vue de leur composition chimique et ne contiennent qu'un
très petit nombre de microbes, non pathogènes du reste; elles
sont donc propres à Talimentation et présentent seulement l'in-
convénient de tenir en suspension une certaine quantité d'argile
très ténue et qui leur donne une couleur légèrement jaunâtre. Il
serait, du reste, bien aisé de donner à ces eaux la limpidité qui leur
fait défiiut pour constituer d'excellentes eaux potables; il suffirait
de les faire passer sur des fihres i sable à leur sortie du marigot.
L'usine élévatoirede Korr est des plus modestes; elle comprend
simplement une machine verticale de dix chevaux, alimentée par
une chaudière FielJ, actionnant une pompe à double effet.
Cette usine doit fonctionner d'une façon continue, nuit et jour,
pendant la période précitée, pour fournir le volume d'eau stric-
tement nécessaire, et le service de l'alimentation n'est pas sans
présenter de graves aléas.
TRAVAUX PUBLICS 219
QjLiand les eaux du fleuve sont salées à Saint-Louis, c'est-à-
dire de janvier à fin juillet et pendant le mois de décembre, les
eaux destinées à Talimentation sont prises à Makhana, à dix-huit
kilomètres environ de la ville, dans le marigot de Kassak. Ce ma-
rigot, petit bras du fleuve, se remplit au moment des crues et on
l'isole vers l'aval en fermant les pertuis d'un barrage en maçon-
nerie, existant à 600 mètres environ au-dessous de la prise, lors-
que les eaux du fleuve commencent à baisser et à prendre un cer-
tain degré de salure.
L'usine élévatoire de Makhana fonctionne également nuit et
jour pendant sept mois et demi de chaque année ; elle comprend
une installation en double, c'est-à-dire deux machines comman"
dant chacune leurs pompes et deux chaudières. Ces machines
marchent séparément et pourraient refouler en ville 2.200 mètres
mètres cubes par 24 heures ; mais la conduite de refoulement,
dans la traversée de la saline de Makhana, sur une longueur de
3.000 mètres, a subi, sous l'action du sel, une véritable décom-
position et il s'y produit des ruptures de tuyaux quand la pression
à l'usine dépasse quatre atmosphères et demie.
On est donc obligé de ralentir assez sensiblement la marche
des machines et on ne peut refouler en ville que 1800 mètres
cubes d'eau environ par 24 heures. Ce débit dont une notable
partie est employée à Sor, est aujourd'hui très insuffisant pour
les besoins et devrait pouvoir être plus que doublé.
Depuis quelques années, le service de l'alimentation avec les
eaux de Kassak avait donné lieu à de graves mécomptes ; dès le
mois de mars, ces eaux étaient pour ainsi corrompues; elles ex-
halaient une odeur nauséabonde et avaient un degré de salure
très prononcé, les rendant même impropres à l'arrosage des jar-
dins; enfin, le marigot s'asséchait presque complètement en mai
et l'usine^ faute d'eau, chômait chaque jour pendant plusieurs
heures.
Ces graves inconvénients, pour ainsi dire sans remède, avaient
I
•220 SLNÈGAL
paru ihhcrentsà réint hniurel des choses. Ils avaient, fait eiurev6Îrl.i
nécessité tout d'abord d'aller puiser l'eau dans le fleuve à Riçhari-
Toll, dû la salure ne se fait presque jamais sentir; puis, à la suvi^
Je l'abandon de ce projet, après un commencement d'exécutionl
celle d'augmenter, au moyen de digues, la capacité du réservoir
naturel constitué par le marigot de Kassak, projet qui n'a pas eu
do suite; enfin, simplement de reporter la. prise d'eau à N'Diol,
à dix kilomètres en amont Je Makliana, loin des salinesxiuxqijelles
on attribuait la salure de Teau.
La co. iJuite prévue pour Richard-Toll, étant posée jusqu'à
N'Diol, on a construit en ce point une petite usine élévatoire, qui
a fonctionné les mois de juin et juillet de l'année 1898, pour en-
voyer dans les bassins en maçonnerie de Makliana Tcau du ma-
rii;ot qu'on supposait être en ce point de bien meilleure qua-
lité.
Les pompes de Makliana reprenaient cette eau pour la refouler
en ville.
Les observations faites ces deux dernières années sont absolu-
ment concluantes et permettent d'attribuer les mécomptes des.
années antérieures à la fermeture trop tardive du barrage de Mak-
liana; au retour au fleuve, par Taniont, des eaux emmagasinées
dans le marigot de Kassak ; enfin, à la communication des eaux
de ce marigot avec celles du Gorum, quand ces dernières devien-
nent salées.
Des barrages provisoires établis dans le haut Kassak ont démon-
tré en cfFet que ce mari;40t, transformé en réservoir et isolé du
fleuve en temps utile, aussi bien par Taniont que par l'aval, peut
fournir amplement Teau douce nécessaire a la ville, pendant les
huit mois de Tannée pendant lesquels les eaux du fleuve sont sa-
lées à Saint-Louis.
Cette constatation était essentielle, parce que l'on peuj avoir au--
jourd'hui la certitude que, si l'on prend pour le service de l'ali-
mentation en eau tout le soin qu'il comporte, l.a ville de Saint-
TRAVAUX PUBLICS Z2C
Louis ne peut être exposée à manquer d'eau douce à quelque
moment que ce soit.
Sans doute, les eaux emmagasinées dans le marigot de Kassnk
qui deviennent stagnantes après leur isolement du fleuve, et res-
tent exposées au soleil, en contact avec les débris d'une puissante
végétation qui tapisse tout le lit du bassin. sur une longueur de
plus de 40 kilomètres, et qui reçoivent les déjectionsde nombreux
troupeaux qui viennent s'y alimenter; ces eaux, disons-nous, ne
tardent pas à se contaminer et ne peuvent servir longtemps àrali-
mentation des Européens. Mais elles suffisent pour les noirs et
permettent d'entretenir les magnifiques jardins que Ton voit sur
divers points de la ville et notamment à Sor. Telles qu'elles sont
en ce moment, elles rendent donc les plus grands services, et,
dans l'impossibilité absolue où l'on se trouve de s'en procurer de
i^eilleureseten quantité suffisante dans des conditions pratiques,
il convient d'entreprendre tout d'abord les travaux nécessaires
pour que l'œuvre du général Brière de Tlsle, préconisée par le gé-
néral Faidherbe et à laquelle on attache ajuste titre un très grand
prix, ne puisse être compromise ; puis ceux de parachèvement qui
doivent permettre de tirer de ces travaux tout le parti possible,
notamment la transformation à tout moment en eaux potables
des eaux contaminées du marigot de Kassak dont, en somme, la
grande teneur en matières organiques est due surtout aux végé-
taux qui naissent et pourrissent dans son lit.
Programme des travaux à entreprendre
ISOLEMENT DU MARIGOT DE KASSAK.
L'alimentation de la ville de Saint-Louis avec les eaux emma-
gasinées dans le marigot de Kassak au moment des crues, repose
essentiellement sur l'isolement de ce marigot quand les eaux du
fleuve deviennent salées.
Reconstruction du barrage de Makhana, — L'ouvrage qui permet
actuellement cet isolement i l'aval, se compose d'une digue en
222 SÉNÉGAL
terre de 45 mètres de longueur et d'un barrage en maçonnerie de
I5'"70 de longueur comprenant six pertuis de i™5o de largeur;
il est en iort mauvais état et menace ruine ; on a donc projeté
un nouveau barrage entièrement en maçonnerie avec cinq pertuis:
un de 4 mètres de largeur pour le passage des chalands au mo-
ment des hautes eaux, les quatre autres de 2 mètres de largeur
seulement,' tous étant fermés par des vannes métalliques se ma-
nœuvrant au moyen de crémaillières et de manivelles.
La planche ci-jointe indique l'emplacement adopté pour ce nou-
veau barrage qui aurait une longueur de 90 mètres et s'enracine-
rait à l'une de ses extrémités dans une dune au pied de laquelle
coule L' marigot dans la plaine de Makhana.
Il serait tonde sur pieux dont la tûte serait noyée dans un mas-
sif de béton.
Nouveau barrage à construire à Ross. — L'utilité de l'isolement
du marigot, dans sa partie haute, a été manifestement reconnue.
On a donc projeté un nouveau barrage dont l'emplacement a été
fixé à quarante kilomètres en amont du barrage de Makhina, en
raison des considérations suivantes :
L'alimentation de la ville pendant huit mois de l'année fait
baisser de dix ceniimètres seulement le niveau des eaux dans le
marigot de Kassak ; si on réduit de moitié la longueur d.u réser-
voir dont la largeur est sensiblement constante, l'abaissement dû à
l'alimentation de la ville doublera, celui causé par l'évaporation
restant sensiblement le même.
La hauteur d'eau restant dans le marigot de Kassak, à la fin
de la saison sèche, atteignant près d'un mètre, il n'y a aucun
inconvénient à réduire la longueur du réservoir. Cette solution
présence du reste de sérieux avantages. C'est seulement à partir
de Ross, en remontant vers l'amont, que les tambalayes ont en-
vahi le marigot, au point, du reste, que sur des longueurs consi-
dérables on ne voit pas l'eau, le tapis de végétation atteignant
près d'un mètre d'épaisseur.
aLLE r
LIMENTA
WouveaxL "b'
Rchcllc c
Dosc récèpè aa niveau du seuil.
Coupe delà digue BUivanl ef.
\îI^^tîCCE^
TRAVAUX PUBLICS 22}
Cest donc dans celte partie du marigot que les eaux prennent
leur couleur verdâtre et se corrompent le plus rapidement ; il y
a donc intérêt, au point de vue de la qualité des eaux, à ne pas la
comprendre dans le réservoir d'approvisionnement.
Enfin, le barrage étant construit au point où il est projeté, per-
mettra, sans gêner en rien l'alimentation delà ville, d'introduire,
aa moyen d'une tranchée pratiquée dans le lit du Boundoun
(voir planche) les eaux salées du Gorum dans la partie haute
du marigot de Kassak, de façon à détruire les tambalayes qui en
obstruent le Ht et ne tarderaient pas à le combler complètement.
Le barrage de Ross sera construit dans les mêmes conditions
que celui de Makhana ; sa longueur sera seulement de soixante-
quatre mètres ; les berges étant suffisamment hautes et le lit du
marigot étant bien stable au point choisi, aucun mécompte n'est
à craindre.
Filtres à sable de Khor. — L'établissement de filtres à sable à
Khor permettra de donner à la ville de l'eau, pour ainsi dire par-
faite, pendant quatre mois de Tannée, c'est-à-dire, tant que les
eaux sont douces dans le fleuve à Saint-Louis. Les expériences
auxquelles on s'est livré permettent d'affirmer que ces mêmes fil-
tres auraient sur les eaux de Makhana une action appréciable ;
une partie des matières organiques qu'elles contiennent serait dé-
truite ; leur coloration verte ainsi que leur odeur serait très
atténuée.
Une planche fait connaître en détail les dispositions adoptées
pour ces fihres.
Ils auront une surface totale de 1045 mètres carrés ; ils seront
divisés en quatre compartiments indépendants; trois d'entre eux
pourront donc être constamment en service et, pourune consom-
mation de 2.000 mètres cubes par 24 heures, le volume à filtrer
serait seulement de 2^-^54 par mètre carré.
Les couches filtrantes auront une épaisseur totale de l'^jo dont
o'"5o de sable fin, u'"io de gros sable, o'"i5 de coquilles de mer.
224 SLiKLGAL
ô'"io de petit gravier, o"'i3 de gros gravier, enfin o^'jo de galets
ou vî^^ïTes cassées.
Dans le radief seront ménagées de petites rigoles transversales
recouvertes par des briques posées à sec et laissant entre elles de
petits vides pour le passage des eaux.
A\i sortir des rigoles les eaux filtrées se déverseront dans un
canal spécial à chaque compartiment pour se rendre ensuite dans
un puisard d'où ellesseront aspirées puis refoulées en ville par les
pompes élévaioires.
• Ces filtres seront établis près de la petite usine de Khor; ils
seront construits en maçonnerie ordinaire avec enduits au mor-
tier de ciment à Tintérieur et enduits au mortier de chaux hy-
draulique à l'extérieur.
coNSTRiu:rn)N dk nolvkllls usines élévatoirks a makh^na kt a khor;
DOUBl.KMbNT DE LA CONDUITE DE REFOILKMENT
Le conseil général ne s'est pas contenté de voter l'exécution
des travaux précités, il a décidé en outre, dans le but de porter de
2.000 à 4.000 mètres cubes le volume d'eau à fournir à la ville
par 24 heures, l'établissement à Makhana et à Khor de nouvelles
usines élévatoircs plus puissantes que celles existantes, le double-
ment de la conduite de refoulement, enfin l'extension du réseau
de distribution de façon à livrer, en tous les points de la ville et
à la hauteur du premier étage, de l'eau en quantité suffisante.
Tous ces travaux ont été évalués à un million de Irancs, non
compris dix mille mètres environ de tuyaux de 250 millim. et de
300 millim. de diamètre devenus disponibles par suite de l'aban-
don de l'usine élévatoire deN'Diol reconnue inutile.
Il a, du reste, éié entendu que la question de la stérilisation com-
plète des eaux livrées à la ville, provenant soit directement du
ileuve, soit du marigot -de Khor, restait pleine et eiuière et qu'un
projet spécial serait soumis ultérieurement à l'examen du co::seil
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TRAVAUX PUBLICS 22 J
général, quand on serait i même de proposer une solution ration-
nelle er justifiée.
PUITS ARTESIEN
Deux sondages ont été exécutés anciennement à Saint-Louis en
vue de la recherche de sources artésiennes; aucun document n'a
pu être retrouvé concernant le premier, mais on pense générale-
ment qu'il n'a atteint qu'une faible profondeur, 50 mètres à peine.
Le deuxième sondage, entrepris i la pointe nord, a été com-
mencé le I*' août 1861 et arrêté le 25 novembre 1864 ; il a atteint
une profondeur de 254 mètres 4 centimètres.
A la profondeur de io2mètres, dans une couche desablequart-
zeux, noir et blanc, de S'^ôo d'épaisseur, l'eau qui s'était main-
tenue depuis le commencement du forage à i"'65 au-dessous du
sol s'est élevée dans le tubage à i'"39 au-dessous du sol.
A la profondeur de i27"'o5, dans des sables verts très gros,
Teau s'est élevée de nouveau de o'"23 puis de o'"43 à la cote
130,70; enfin à la protondeur de 219 mètres, dans de la marne,
Teau s'est élevée à o'"43 au-dessous du sol.
Ainsi, jusqu'à la profondeur de 254 mètres, il n'existe pas de
nappe jaillissant à la surface ; de plus, les eaux puisées ont tou-
jours été trouvées légèrement saumâtres ; mais, à ce point de vue,
la qualité d'expérience était loin d'être décisive, car on a remar-
qué que le niveau dans le tube suivait les fluctuations de l'eau
dans le fleuve, soumis lui-même au jeu des marées; on devait donc
admettre qu'il y avait des infiltrations venant du fleuve ou de la
mer.
On a donc déciué, pour être fixé une bonne fois sur la consti-
tution du sol et sur la possibilité de l'alimeniaiion en eau douce
au moyen de nappes artésiennes, de reprendre un nouveau forage
que Ton poursuivrait aussi loin que possible, tant que la consti-
tution du sol remonté permettrait de conserver l'espoir de trouver
une nappe artésienne.
Sénégal. i5
226 SENEGAL
Ce nouveau sondage, que Ton exécute dans le jardin de Téglise,
a été commencé le 15 mai 1899 avec un tube initial de 40 centim.
de diamètre.
II atteint aujourd'hui une profondeur de 1 19 mètres.
On a retrouvé à peu près exactement les couches traversées par
le deuxième sondage antérieur de la pointe nord ; des alternances
de grès calcaire avec un sable argileux et une couche d'argile trcs
compacte, noirâtre de 3 "05 d'épaisseur à la profondeur de 12^40.
La couche de sable gris à gros grain de 7"75 d'épaisseur ren-
contrée à la cote 98", contient des pecten vareus caractéristiques
du terrain pliocène.
L'eau dans le tubage s'est maintenue sensiblement au même
niveau, à i™5o environ au-dessous du sol.
CRÉATION d'uK RÈSEAU DE DISTRIBUTION d'eAU
DANS LA VILLE DE RUFISQUE
La ville de Rufisque, comptant avec les villages indigènes voi-
sins près de dix mille habitants dont mille européens, n'est pas
encore pourvue d'un service de distribution d'eau.
Quelques rares maisons ont des citernes dans lesquelles on re-
çoit, pendant Thivernage, l'eau de pluie strictement néccbsaire à
l'alimentation pendant la saison sèche, mais la grande majorité
des habitants sont obligés de s'alimenter, à chers denieis, avec de
l'eau puisée dans des puits creusés dans des dunes de sable, à un
kilomètre environ de la ville.
On avait songé depuis longtemps déjà à remédier à cette situa-
tion absolument déplorable à tous égards, et trois projets succes-
sifs ont été dressés pour l'alimentation en eau de la ville ; mais,
en raison de circonstances de diverses natures, ces projets n'ont
pas eu de suite.
L'étude de Talimentation en eau de la ville de Rufisque a donc
été reprise en entier; et on a exécuté des sondages àSangalcam,
dans les sables quiconsiituentsur une bien grande étendue la rive
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\ FJ^^ji^i cûmparaisort fÛ, JvJ
A. uh^JJjEiel.éditfur Paria .
TRAVAUX PUBLICS 227
e du marigot de même nom, pour reconnaître Timpcrtance
qualité des eaux dont l'existence dans ces sables sur une
de épaisseur avait été signalée depuis longtemps,
is sondages ont été très concluants, et, aucun doute ne pou-
subsister sur la possibilité de trouver dans les sables de San-
ani toute Teau potable nécessaire à Talimentation de la ville,
iur la convenance de l'adoption de puits filtrants comme ou-
-ages decaptation.
^Dn a donc construit le long du marigot six puits, distants Tun
l'autre de 120 mètres, ayant un diamètre intérieur de 2"'5o et
d^ngeant de 6 mètres environ dans la nappe aquifère.
^Iles puits ont été foncés sur rouet métallique par le procédé dit
- havage; iL sont divisés en deux groupes desservis chacun par
'^ e conduite de 200 millim. de diamètre, formant siphon» par-
ant du puits le plus éloigné et se rendant, suivant une rampe de
xiiillim. par mètre, a un puisard de 3 mètres de diamètre plus
X"otond que les puits d'environ un mètre et dans lequel aspire-
ont les pompes élévatoires (voir planche ci-jointe).
Les six puits filtrants avec le puisard d'aspiration qui fonctionne
"^aî-même comme puits filtrant fourniront aisément les six cents
^xiètres cubes d'eau que Ton veut fournir à la ville par 24 heures.
Sangalcam se trouve situé à environ 9.500 mètres de la ville,
^t la nappe aquifère atteint la cote 14 mètres au-dessus du niveau
^les basses mers.
Le sol, à partir de Sangalcam et dans la direction de Rufisquc,
5i'élève d'une façon continue pour atteindre la cotemaxima35
mètres, à une distance de 4.600 mètres, et s'abaisse ensuite pres-
que régulièrement jusqu'à la ville, bâtie sur le bord de la mer et
à 4 mètres environ au-dessus des basses eaux.
Oïl a donc projeté au point culminant des réservoirs d'approvi-
sionnement dans lesquels Tusine élévatoire refoulera les eaux qui,
de là, se rendront dans la ville par la simple gravité.
On a adopté pour la conduire de refoulement et pour la con-
228 SÉNÉGAL
duite cradduction des tuyaux de 25oniiHim. que la colonie possé-
dait en grand nombre.
Pour ne pas engager l'avenir, on a donné aux machines élé-
vatoires une puissance suffisante pour refouler en 8 heures les
600 mètres cubes d'eau à fournir à la ville en 24 heures; toute la
machinerie du reste a été commandée en double.
Les réservoirs auront une contenance totale de mille mètres
cubes et seront divisés en deux compartiments indépendants l'un
de l'autre.
Le réseau de distribution dans lequel la pression ne sera pas in-
térieure à I) mètres, au moment du plus grand débit, sera consti-
tué en réseau maillé; toutes les rues seront desservies par des
canalisations ; les bornes fontaines à jet intermittent seront au
nombre de 24 et les bouches d'arrosage au nombre de 30.
A rheurc actuelle, les ouvrages de captation sont terminés; les
conduites de refoulement et d'adduction sont posées ; on a com-
Miencé la construction du bâtiment de l'usine élévatoireet des ré-
servoirs; enfin on établit le réseau de distribution.
L'installation complète qui représente une dépense de près de
six cent mille francs sera certainement achevée pour la fin del'an-
nce; avant un mois, on pourra donner de l'eau à la ville au moyen
d'une locomobile et d'une pompe centrifuge dont on a fait l'ac-
quisition en vue de l'exécution des travaux des barrages du mari-
got de Kassak et qu'on utilisera provisoirement «\Sangalcam pour
donner satisfaction à la population.
CRÉATION d'un SERVICE UE DISTRIBUTION d'eAU A DAKAR
L'alimentation en eau potable de la ville de Dakar, bien qu'elle
ai[ été imposée de bonne heure par la situation maritime même
de la ville, est restée très rudimentaire pendant de longues années.
li semblait d'ailleurs difficile, a priori, de trouver à Dakar une
réserve naturelle d'eau douce pouvant être captée, pour être dis-
TRAVAUX PUBLICS 229
iribucetOLUe Tannée en quantité désirable aux habitantsde la ville.
On s était arrêté i l'idée d'emmagasiner un cube considérable
des eaux pluviales à la saison de Thivernage et deux bassins d'une
contenance totale de 3.600"'^ furent construits près des quais du
port. Ces eaux pluviales recueillies dans des galeries filtrantes cons-
truites dans la partie nord de la ville, se rendaient par la pente
naturelle dans les citernes où elles se trouvaient à l'abri de Téva-
poration, mais elles ne formaient qu'une faible portion du cube
indispensable a la population pendant la saison scche. On y sup-
pléait parles puits et les citernes particulières et la marine mili •
taire s'approvisionnait en outre directement, au moyen d'un ba-
teau citerne pouvant accoster le long d'un appontement en bois
portant une canalisation, à un bassin captant creusé prés de Hann.
lequel fournissait environ 30 mètres cubes en 24 heures (voir
planche ci-jointe).
Les besoins de la ville s'accrurent rapidement et il fut utile de
remédier au manque d'eau par de nouvelles recherches dans les
environs de Dakar, qui donnèrent d'excellents résultats.
Les dunes sablonneuses de Hann présentent une surf.ice de
plusieurs milliers d'hectares et reçoivent, chaque année, une hau-
teur d'eau de cinquante centimètres. Les eaux pluviales pénétrant
rapidement dans le sol au point même où elles tombent, ne su
bissent, pour ainsi dire, aucune évaporation et s'infiltrent presque
en entier i travers les sables, essentiellement perméables, d'une
épaisseur d'au moins dix mètres. Il s'est constitué ainsi une ré-
serve souterraine très considérable qui se renouvelle en partie
chaque année et s'épanche peu a peu vers la mer et peut fournir
certainement, d'une façon indéfinie, toute l'eau nécessaire à la
ville de Dakar.
Pour capter les eaux ainsi emmagasinées dans les sables très
tenus des dunes de Hann, on a adopté, à la suite d'essais concluants,
des i^aleries filtrantes en maçonnerie, avec radier en béton, dont
le piédroit du côié des dunes est percé de barbacanes et le long
250 SÉNÉGAL
duquel est établie une pierréeen graviers et coquilles de mer d*une
épaisseur d'un mètre.
Ces galeries sont construites i 250 mètres environ du bord de
la mer, le radier est établi à peu près au niveau des basses mers,
soit a i"75 environ au-dessous de la nappe aquifère en fin d'hiver-
nage ; le niveau de la nappe, par le seul fait de son épanchement
vers la mer, s'abaisse de o'"8o environ à la fin de la saison sèche ;
les galeries ont donc un débit très variable dans le courant d'une
môme année ; ce débit ne paraît pas toutefois devoir descendre
au-dessous de i'"8o à 2 mètres cubes par mètre de galerie et avec
les 450 mètres de galeries on pourra fournir à la ville un mini-
mum de 800 il rooo mètres cubes d'eau.
Une planche ci-jointe donne les dispositions d'ensemble et de
détails de ces galeries. Si le besoin s'en fait sentir, on pourra aisé-
ment, en s'éloignant davantage de la mer et en enfonçant plus
profondément les galeries dans la nappe aquifère, trouver le
volume d'eau supplémentaire qui serait nécessaire.
Une usine élévatoireà proximité des galeries filtrantes refoulera
les eaux ainsi captées dans des réservoirs d'une contenance de
2.000 mètres cubes, actuellement en construction sur un plateau
situé au delà delà ville de Dakar et d'une altitude de 39 mètres
au-dessus des basses mers.
Cette usine à vapeur comprendra deux machines à vapeur avec
chacune sa chaudière et ses pompes élévatoires fonctionnant sé-
parément et pouvant refouler 100 mètres cubes d'eau par 24 heu-
res sous une charge d'environ 70 mètres.
Le bâtiment de l'usine est en construction ; toutes les disposi-
tions en sont fournies dans les dessins de l'une des planches. La par-
tie mécanique a été adjugée à MM. Piguet et C'** de Lyon; ces
constructeurs n'ont pas encore fourni à la colonie les dessins des
machines et des pompes et celles-ci sont figurées sur les dessins
simplement comme schéma.
La conduite de refoulement, posée en partie, sera constituée en
TRAVAUX PUBLICS 2}!
entier par des tuyaux de 250 niillim. ; elle aura une longueur
totale de 10 kilomètres. Elle traversera la ville et sera utilisée
comme conduite de distribution pendant l'arrêt de l'usine.
Le réseau de distribution sera très complet ; il desservira toutes
les rues habitées, tous les quais. II comprendra 40 bornes-fon-
taines et soixante bouches d'arrosage. La pression en ville au mo-
ment du plus grand débit ne sera nulle part inférieureà 8 moires;
elle dépassera 20 mètres dans les parties basses.
La dépense totale de la création du service d'alimentation en
eau de la ville de Dakar atteindra 800.000 francs.
PUITS PROJETÉS DANS LES ESCALES DE LA LIGNE DU CHEMIN
JE FER DE DAKAR A SAlNT-LOUIS
Le conseil général a décidé de faire établir des puits dans les
escales les plus importantes de la ligne du chemin de fer et où,
pendant la traite, la population a beaucoup à souffrir de l'insuf-
fisance de l'eau potable; une somme de 100,000 francs a été
votée, à cet effet.
Dans quelques-unes de ces escales, le service des affaires indi-
gènes a déjà fait construire des puiis et la compagnie du chemin
de fer, dans celles où il est installé une alimentation pour les
locomotives, vient en aide aux habitants. Mais, en présence des
besoins toujours croissants, force était d'envisager une solution
définitive. La nature sablonneuse du sol à traverser pour atteindre
la nappe aquifère qui se tient à des profondeurs assez considérables,
dépassant 40 mètres en certains points, a obligé le service des
affaires indigènes à adopter, pour ses puits, des viroles d'acier de
i"',io et de r",40 de diamètre et d'une épaisseur de o'",oo4, qui
descendent aisément dans le sol au fur et à mesure du fonçage et
garantissent les ouvriers contre tout accident.
C'est le système qui a été adopté pour les puits du service
local, mais le diamètre des viroles a été porté à i"',6o, et Ton a
232 SÉNÉGAL
prcvu la construction d'un revêtement intérieur en maçonnerie
de briques présentant plus de garantie, comme durée, que les
viroles métalliques.
Les viroles employées au fonçage servent alors uniquement de
protection.et s'enlèvent au fur et à mesure que s'élève de bas en
haut le revêtement en briques ; elles peuvent donc être successi-
vement utilisées ;\ la constructionde plusieurs puits ;cequi diminue
dans une notable proportion le prix de revient de ces derniers.
Les dessins des viroles d'acier et du revêtement en briques sont
donnés dans l'une des planches ci-jointes ; la coupe géologique
figurée sur cette planche est celle du puits creusé tout récemment
dans l'escale de Louga.
La nappe aquifcre rencontrée est en général assez peu abondante,
et, tout en descendant le puits jusqu'au terrain imperméable, on
n'arrive à obtenir qu'un débit assez faible. Il faut donc recourir,
pour augmenter ce débit, à des galeries filtrantes que l'on établit
au niveau du fond du puits.
Jusqu'à ce jour, on s'est contenté de monter l'eau des puits au
niveau du sol, au moyen de seaux ou de sacs en peau ou en toile
suspendus à des cordes auxquelles on attelle des chevaux ou des
bœufs, ou que Ton tire simplement à la main. On doit admettre
qu'à bref délai, l'administration se verra obligée, dans les escales
d'une certaine importance, de fournir l'eau au niveau du sol,
sinon à une hauteur suffisante pour être distribuée, à domicile,
aux particuliers.
La solution qui paraîtrait devoir être adoptée consisterait dans
l'établissement de pulsomètres et de réservoirs, dans chaque es-
cale. Les pulsomètres seraient mis en fonctionnement aussi sou-
vent que le débit des puits le permettrait et que les besoins
l'exigeraient et un seul chauffeur pourrait ainsi desservir plusieurs
escales.
232 SÉNÉGAL
prévu la construction d'un revêtement intérieur en maçonnerie
de briques présentant plus de garantie, comme durée, que les
viroles métalliques.
Les viroles employées au fonçage servent alors uniquement de
protection.et s'enlèvent au fur et à mesure que s'élève de bas en
haut le revêtement en briques ; elles peuvent donc être successi-
vement utilisées à la constructionde plusieurs puits ; ce qui diminue
dans une notable proportion le prix de revient de ces derniers.
Les dessins des viroles d'acier et du revêtement en briques sont
donnés dans l'une des planches ci-jointes ; la coupe géologique
figurée sur cette planche est celle du puits creusé tout récemment
dans l'escale de Louga.
La nappe aquifère rencontrée est en général assez peu abondante,
et, tout en descendant le puits jusqu'au terrain imperméable, on
n'arrive à obtenir qu'un débit assez faible. Il faut donc recourir,
pour augmenter ce débit, à des galeries filtrantes que l'on établit
au niveau du fond du puits.
Jusqu'à ce jour, on s'est contenté de monter l'eau des puits au
niveau du sol, au moyen de seaux ou de sacs en peau ou en toile
suspendus à des cordes auxquelles on attelle des chevaux ou des
bœufs, ou que Ton tire simplement à la main. On doit admettre
qu'à bref délai, l'administration se verra obligée, dans les escales
d'une certaine importance, de fournir l'eau au niveau du sol,
sinon ;i une hauteur suffisante pour être distribuée, à domicile,
aux particuliers.
La solution qui paraîtrait devoir être adoptée consisterait dans
l'établissement de pulsomètres et de réservoirs, dans chaque es-
cale. Les pulsomètres seraient mis en fonctionnement aussi sou-
vent que le débit des puits le permettrait et que les besoins
l'exigeraient et un seul chauflfeur pourrait ainsi desservir plusieurs
escales.
A riLU^LAUKL Edïteui' jj r^f i/'kwA 'l'^'"*
VILLE DE SAINT-LOUIS
Des travaux très importants ont été exécutés depuis quelques
années à Saint-Lonis qui ont transformé cette ville du tcut au
tout et ont amélioré dans une large mesure l'état sanitaire.
Les rues, sur la plus grande partie du périmètre urbain de la
ville proprement dite, ont été bétonnées; des trottoirs y ont été
aménagés et des caniveaux conduisent au fleuve les eaux pluviales.
A Guet N'Dar et à N'Dar Toute, les rues appartenant à la
grande voirie, ouvertes à travers un sol sablonneux, ont été revê-
tues d'une couche de binite sur laquelle on a répandu des coquilles
et la viabilité y est relativement satisfaisante.
A Sor, on a établi des chaussées du même genre dans un cer-
tain nombre de rues pour donner satisfaction aux nombreux
habitants qui y possèdent des villas et des jardins où Ton voit,
grâce au fonctionnement régulier du service de distribution d*eau,
une végétation des plus luxuriantes.
Le service local a fait construire sur le grand bras du fleuve,
en remplacement de l'ancien pont de bateaux, construit par le
général Faidherbe, un pont métallique de 306 mètres de lon-
gueur et d'une largeur de io™2o, comprenant une chaussée de
7m. et deux trottoirs de i'",6o de largeur chacun.
Ce pont se compose de sept tabliers métalliques reposant sur
deux culées et sept piles.
La culée de rive droite et les sept piles ont été fondées à l'air
comprimé au mo5'en de caissons métalliques; la culée de rive
234 SÉNÉGAL
gauche a été fondée sur pilotis noyés à leur tête dans un massif
de béton.
Les sept travées métalliques indépendantes se composent de
deux poutres principales dont les membrures inférieures sont
horizontales et les membrures supérieures paraboliques.
Ces poutres sont réunies, à leur partie inférieure, par des entre-
toises porteuses ; à leur partie supérieure, mais dans la région
centrale seulement, par des entretoises et des contreventements
en croix de Saint- André.
La chaussée est faite en béton hydraulique reposant sur des
tôles cintrées en acier de o'",oo8 d'épaisseur s'appuyant sur cinq
cours de longerons et deux poutreiles de rive.
Les trottoirs, constitués par des madriers, sont supportés par des
consoles placées en encorbellement au droit de chaque pièce de
pont et relioes par des poutrelles de rive surmontées d'un garde-
corps métallique de i*" de hauteur.
La 2*^ travée, à partir de la rive droite, d'une longueur de
70 métrés, est mobile autour d'un pivot fixé au centre d'une
pile. Elle repose sur un cercle de galets coniques de 7^,50 de
diamètre. La manœuvre se fait à bras. Pour alléger cette travée
tournante, on a remplacé. Tan dernier, la chaussée en béton par
un pavage en bois. Le nouveau pont Faidherbe ainsi établi cons-
titue un ouvrage réellement remarquable, il a coûté 1,990,000 fr.
Cette dépense de r"" établissement est considérable eu égard aux
ressources du service local ; elle est compensée en partie par les
économies que Ton peut réaliser sur les frais d'entretien que né-
cessitait l'ancien pont de bateaux; elle est justifiée en tous cas
par les services que rend le nouvel ouvrage, soumis à une circu-
lation des plus intenses.
On construit en ce moment, sur le petit bras du fleuve, en
remplacement d'un pont en bois établi sur pilotis, un pont mé-
tallique de 135 mètres de longueur, reliant l'île de Saint-Louis
à Guet N'Dar et à N'Dar Toute.
TRAVAUX PUBLICS 235
Ce pont aura une largeur de 9 m. comprenant une chaussée de
6ni. et deux trottoirs de chacun i"",5o.
Le platelage de la chaussée et des trottoirs sera constitué par
des madriers en pitchpin.
Il sera ménagé dans ce pont une travée tournante de 34 mètres
de longueur à volée double.
La dépense de construction de cet ouvrage, qui pourra être
livré à la circulation dans le courant du mois de juillet 1900, est
évaluée, en chiffres ronds, à 185.000 francs.
Le programme des travaux à exécuter sur les fonds de l'em-
prunt voté par le Conseil général dans sa session du mois de
mai 1899, comprend un warf métallique de 600 mètres de lon-
gueur à établir sur la plage de Guet N'Dar, s' avançant au delà
des brisants, jusque par des fonds de 8 m. 50 en marée basse.
Les grands navires pourraient donc s'en rapprocher à une très
faible distance, et, avec un service de gabarrage, pourraient lais-
ser oa prendre à Saint-Louis les passagers et les marchandises.
On pense généralement que ce warf pourrait rendre de grands
services, et aiderait puissamment à la prospérité de la ville de
Saint-Louis.
Le dit programme comprend aussi l'exécution de chaussées
empierrées et cylindrées sur les rues et avenues de la ville appar-
tenant à la grande voirie, et aussi sur les routes de la banlieue
dans la partie où elles sont le plus fréquentées.
Enfin, le conseil général, en volant une subvention annuelle
de 100.000 francs à titre de garantie du capital de i" établisse-
ment du chemin de fer du Niger, a demandé que la compagnie
du chemin de fer de Dakar à Saint-Louis transfère la gare des
voyageurs de Saint-Louis, à l'entrée du pont Faidherbe, sur un
terre-plein qui serait exécuté dans le lit majeur du fleuve en
avant de l'ancien cimetière. L'exécution de ces derniers travaux
apporterait à l'état actuel des choses une amélioration qui serait
grandement appréciée par l'administration.
VILLE DE DARAR
Les travaux Ju port militaire de Dakar dont la création a été
décidée son; en cours d'exécution.
Les ouvrages existants du port de commerce sont manifeste-
ment insuffisants pour les besoins du trafic qui prend une exten-
sion toujours croissante. Cette situation florissante, qui s'explique
aisément par la position géographique du port, les conditions
nautiques particulièrement favorables dans lesquelles il se trouve,
présente aux navires, en tout temps, un accès très facile et un
abri absolument sûr.
Le conseil général, dans sa session du mois de mai 1899, ^
donc résolu d'y faire entreprendre de suite les premiers aména-
gements reconnus indispensables.
Afin de ne pas engager l'avenir on a, avant tout commence-
ment d'exécution, étudié le projet d'ensemble du port de com-
merce pour lequel on dispose de toute la partie du littoral com-
prise entre la grande jetée et le terre-plein de l'arsenal et présen-
tant un développement de 1200 mètres environ.
On a prévu la construction de quais de rive à 130 mètres en
moyenne en avant des quais existants, de façon à fournir au com-
merce les emplacements qui lui font, à l'heure actuelle, complè-
tement défaut et celle de quatre môles de 300 mètres de lon-
gueur et de largeur variant de 60 ;\ 100 mètres.
Ces divers ouvrages, le long desquels pourraient accoster des
bateaux de 6 mètres de calaison, présenteront un développement
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TRAVAUX PUBLICS 237
total de 3350 mètres, et ils seront bien plus que suffisants pour
un trafic beaucoup plus considérable que celui que l'on peut pré-
voir d'ici longtemps.
Les travaux complets d'aménagement du port de commerce
coûteraient lo millions de francs environ.
Le conseil général a décidé d*affecter tout d'abord une somme
de 1.300.000 francs aux ouvrages qui pourraient donner immé-
diatement satisfaction aux besoins les plus urgents.
Le conseil municipal de son côté, se rendant compte que la
ville prendrait rapidement un grand développement, a voté
récemment un emprunt de 800.000 francs pour l'exécution de
travaux qui s'imposaient : l'établissement d'un réseau complet de
distribution d'eau ; l'installation d'un service d'éclairage élec-
trique ; la construction d'un hôtel de ville; enfin la mise en par-
fait état de toutes les voies urbaines, c'est-à dire l'exécution de
chaussées macadamisées et cylindrées avec caniveaux pavés et
bordures de trottoirs.
Cet emprunt a été approuvé par l'Administration supérieure
et pourra, sans nul doute, être contracté sous peu ; on peut donc
espérer que ces divers travaux, instamment réclamés par la popu-
lation, pourront être mis en exécution à bref délai.
Une planche donne le plan général de la ville de Dakar avec
l'indication exacte de toutes les constructions existantes, en
maçonnerie ou en bois, et des quartiers habités par les indigènes.
Sur ce plan fi^^urent les ouvrages à construire par la marine
militaire et la partie du port qui sera spécialement affectée au
mouillage des navires de guerre et aussi les ouvrages projetés
pour le port de commerce.
VILLE DE RUFISQUE
La ville de Rufisque, située au fond de la baie formée par la
presqu'île du Cap-Veri, est en pleine prospérité depuis quelques
années ; elle est devenue l'entrepôt des escales du chemin de fer
de Dakar à Saini-Louis, de la côte sud et du Sine Saloum, et l'on
y voit de nombreuses et coûteuses installations pour Temmaga-
sinement des arachides. L'exportation de ce produit par le port
deRufisque atteint couramment de 40.000 à 30.000 tonnes. Cette
année, en raison de l'extension progressive des cultures et de
TabonJancc de la récolte, le tonnage d'exportation s'élèvera à
plus de 60.000 tonnes. Ce port reçoit, du reste, d'Europe et prin-
cipalement de France, 10.000 tonnes de marchandises diverses
qui s'écoulent dans les pays de production, le Cayor, le Baol et
le Sine.
La ville prcsontc un aspect tout particulier; des voies Decau-
ville sur lesquelles circulent de nombreux wagonnets pendant la
traite, sillonnent pour ainsi dire toutes les rues; elles desservent
la gare du chemin de fer, les maisons de commerce qui font l'ex-
portation des arachides, et les principaux comptoirs, et abou-
tissent à un wharf métallique, le long duquel se tiennent les
gabarres et les cotres qui vont porter ou prendre en rade les pro-
duits et les marchandises.
Ce wharf, construit en 1887, a une longueur de 200 mètres et
une largeur de 10 mctrcs. Il est devenu absolument insuffisant
pour les besoins du trafic On vient d'en construire un deuxième
TRAVAUX PUBLICS 239
i 150 mètres ;i Test du premier, qui, comme lui, s'avance à
200 mètres. Il sera utilise pour la traite actuelle.
Le conseil général a décidé de faire établir en outre une jetée-
abri destinée à créer un calme relatif dans la rade complètement
ouverte vers la mer, à faciliter et à rendre moins onéreuses les
opérations de chargement et de déchargement le long des wharfs
et aussi le long des navires.
La dépense de cet ouvrage est évaluée àla somme de 2,500.000
francs.
La municipalité fait étudier en ce moment un projet d'assai-
nissement de la ville qui serait basé sur le comblement du marigot
qui la contourne et sur la construction d'un aqueduc couvert
pour Técoulement des eaux pluviales qui se déversent actuelle-
ment dans le marigot.
Elle attend l'achèvement du réseau de distributions des eaux
pour foire bétonner ou empierrer les rues qui ne sont pas encore
en parfait état de viabiHté.
Hllc a fait voter dernièrement, par le conseil municipal, une
somme de 10.000 francs pour la continuation de la route de
Sangalcan, qui mène à Tusine élévatoire et qui constituera un
lieu de promenade des plus agréables.
La ville de Rufisque presque entièrement bâtie avec des pierres
d'excellente qualité, que Ton trouve dans les environs, est tenue à
tous égards d'une façon irréprochable ; bientôt elle n'aura plus
rien à envier à un grand nombre de villes de France de même
importance.
ORGANISATION MUNICIPALE
La création au Sénégal d*instiiutions municipales remonte au
10 août 1872. Après le décret du i" février 1871 qui initiait la
population à la vie politique, en la conviant à élire un député \
l'Assemblée nationale, le gouvernement métropolitain ne pouvait
moins faire que de compléter cette mesure libérale, en dotant ce
pays, désormais français, d'institutions pouvant lui permettre de
prendre une large part dans l'administration de ses propres affaires.
Au surplus l'organisation projetée répondait aux besoins des deux
villes de Saint-Louis et de Corée, auxquelles s'appliquait le décret
précité de 1872.
En exécution des dispositions contenues dans cet acte, le chct
de la colonie, par un arrêté du 20 septembre 1872, a déterminé
comme suit les limites des deux communes : la circonscription
ayant pour chef-lieu Saint- Louis comprenait la ville de Saint-
Louis et les faubourgs de Guet N'Dar, N'Dar Toute et Tîle de
Sor ; celle ayant pour chef-lieu Corée com^^renait les villes de
Corée et de Dakar. Afin d'assurer dans cette dernière ville le ser-
vice de l'état civil, un adjoint spécial fut chargé des fonctions
d'officier d'état civil, jusqu'au 17 juin 1887, date à laquelle les
deux sections de la commune de Coréo-Dakar ont été, par dé-
crer, consiituées en communes distinctes.
242 SÙNLGAL
L'ctenduc des circonscriptions communales de Saint-Louis et
de Goréc-Dakar, fixée à titre provisoire par Tarrèté local du 20
septembre 1872, a été définitivement maintenue par le décret du
10 mars 1873 qui a englobé dans le territoire de la commune de
Gorée-Dakar, la banlieue de cette dernière ville.
En 1880, un décret portant la date du 10 juin institua au Sé-
négal une nouvelle commune ayant pour chef-lieu la ville de Ru -
fisque; ses limites furent déterminées par le décret du 10 sep-
tembre 1881.
En 1884, par décret du 30 décembre, lés limites de la com-
mune de Saint-Louis ont été reportées à 2.500 mètres de N'Dar
Toute, englobant le village de Gokhoumbaye, situé sur la langue
de Barbarie, au nord-est de ce faubourg.
Les divers corps municipaux de la colonie ont été fixés comme
suie par les actes organiques qui les concernent :
Un maire, deux adjoints et quinze conseillers municipaux pour
Saint-Louis;
Un maire, un adjoint et douze conseillers municipaux pour
Corée ; ce nombre a été depuis ramené ;\ 10, dont 8 conseillers ;
Un maire, un adjoint et 8 conseillers municipaux pour Ru.
fisque;
Un maire, un adjoint et 12 conseillers municipaux pour Dakar.
Les sessions ordinaires des conseils municipaux ont lieu
chaque année au commencement de février, mai, août et novem-
bre; leur durée est de dix jours, sous réserve des prorogations
accordées parle gouverneur général. Toutes les ibis que les inté-
rêts de la commune l'exigent, la convocation extraordinaire du
conseil municipal est autorisée par le chef de la colonie sur la
demande qui lui en est faite. Sous Tempire du décret du 10 août
1872, les séances des conseils municipaux n'étaient pas publiques ;
cette disposition a été supprimée par le décret du 29 avril 1889
qui a rendu applicables à la colonie les articles 1 à 9 inclus et l'ar-
ticle 54 de la loi du 5 avril 1884 sur l'organisation municipale.
ORGANISATION MUNICIPALE 243
Déji diverses modifications avaient été apportées aux prescriptions
du décret du 10 août 1872; c'est ainsi que le décret du 26 juin
1884 avait mis en vigueur au Sénégal certaines dispositions de la
loi du 5 avril 1884 sur l'élection des conseils municipaux et sur
le mode de nomination des maires et des adjoints. C'est à partir
de cette époque que ces magistrats municipaux ont cessé d^êire
nommés par le chef de la colonie.
Les attributions des maires et des conseils municipaux son<
réglées par les articles 32 à 45 du décret de 1872.
Les dépenses des communes sont obligatoires ou facultatives ;
toutes celles qui ne sont pas énumérées à l'article 46 du texte
sus visé constituent les dépenses facultatives. Les recettes muni-
cipales sont ordinaires ou extraordinaires; les unes et les autres
sont déterminées par les articles 47 et 48 du décret précité.
Un arrêté en date du 16 juin 1874 règle la comptabilité des com-
munes.
L'ensemble des recettes et des dépenses annuelles des diverses
communes de la colonie peut être évalué comme suit :
De 400.000;! 450.000 fr. environ pour Saint-Louis;
De 100.000 ;i 130.000 tr. environ pour Rufisque;
De 90.000 à 120.000 fr. environ pour Dakar ;
De 9.000 à 12.000 fr. environ pour Corée.
Au chef-lieu, comme à Dakar, les principales ressources com-
munales sont fournies parles droits d'octroi municipal et les droits
des marchés. A Corée, port franc, l'application de modestes taxes
permet d'assurer l'équilibre du budget de chaque année. A Ru-
fisque où il n'existe pas d'octroi, la commune a établi une voie
ferrée, système Decauville, traversant la ville en toussens et dont
se sert le commerce, moyennant indemnité, pour le transport de
ses marchandises et produits; les sommes perçues à ce titre cons-
tituent les deux tiers du budget des recettes de cette commune.
244 SÉNÉGAL
En dehors des emprunts contractés, les dépenses les plus im-
portantes supportées par les communes sont représentées par les
contingents qui leur •)nc été assignés, au titre de Tinstruccion pri-
maire et de la police. II n*est fait d*exception à cet égard qu'en
faveur de la ville de Gorée qui a été dispensée de ce versement
par le conseil général de la colonie.
Nous publions ci-aprcs le mouvement des recettes et des dé-
l>enses des communes de 1889 a 1898.
ORGANISATION MUNICIPALE
245
VILLE DE SAINT-LOUIS
RECETTES MUNICIPALES
DIAGRAMMES DES RECETTES MUNICIPALES
DU I" JANVIKR 1889 AU 3l DÉCKMBRE 1 898.
Recettes accidentelles
Droit d'abattage
Ltcjtidi de bira^ui et banfan 4b aarcké
valeurs
Patentes 4-4-+-
Licences — ..— .
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246
SÉNÉGAL
Amendes
Droits de fourrière
Concessions dans les cimetières
Produit des actes de l'état civil
Produit des 3 centimes additionnels
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Î-ÎOO
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2.900
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2.700
2.600
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Années 1889 1S90 189» »'*9* »«9î '894 189s 1896 1807 1898
ORGANISATIOM MUNICIPALE
247
Droit de place sur le marché
Octroi municipcil — — — —
Parcage ••-'f-4"+-l-
550.000
3 10.000
310.000
320.000
310.000
300.0U0
290.000
2S0.000
270.000
260.000
2)0. 000
240.000
230.000
2 2«).000
210.000
200.000
190.000
180.000
170,000
I to . 000
I)0.000
I {O.OOO
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120.000
1 10.000
I 00 . 000
90.000
80 . 000
70.000
60 000
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>4S RELEVÉ SOMMAIRE DES RECETfES ET DES
DE iSS.) A
1889
ANNHES
Ordinaires
Extraordinaires (KmpruBl)
Accidentelles . . . .
Excédents des Exercices
clos
Totaux.
\m)
1891
1802
RECETTES
;no.929 fô
291 97
20.4:tt< 94
:m,{m 53
1
304.701 r>9 241.5a5 :36
289. i-2:{ CK)
»
ICO 080 »
»
2.1U4 Oî)
1.064 04
3.222 »
4 8:a »
C.869 09
43219 53
an .098 ()8 409 599 (>9
;W5.86i 02
DEPENSES
Dw'ttes exigibles ... I »
Dépenses obligatoires . 191.185 82
Dipenscs facultatives .
Dépenses suppicmentaircs
Totaux. . .
Excédent de recettes fin
de l'exercice .
9I.8()1 95
4:5.779 70
326.827 53
4.833 »
»
»
»
154.443 29 153 575 19
144.167 m
143.511 î)2 159.344 36
153.287 42
6.873 78 53.460 01
32 504 05
1
304.828 99 366 379 56
1
329 O'jO :î7
() 8(5!) ()9
1
43 219 53
5.90> 25
DHPENSHS DH LA COMMUNli DE SM.OUIS
lSt)8 INCLUS
249
189:i
1894
J8Î)5
I89(>
1807
1898
RECRITES
158 9Si /j9 iiG.2()l 22!400.02(] 2:^
847 10
6.120 15
1.012 55
402.175 09
175.000 .
2.4()8 :M)
5 1M)5 2,51 39.903 15 103 147 81 154 959 :W
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:WG.30i 59
379 787 (9
50 000 »
•
8.059 47
377 50
402 323 41
214 '202 57
8i7 587 47
594.427 82
227.099 31
K0.7O5 39
11.309 05
V:5.773 75
39.903 15
DEP2
NSES
l:K).05i
42 ()0.3:o 3:{
09..525 »
133 948 07|d55.r)83 91
149.144 01
84 im
44! 78.550 78
99.-48I Oî)
39 773
18
54 759 19
14.129 20
389. i:w
71
349.227 21
;J3'Î.279 96
10.3.147 81
154.959 38
402.323 41
314.939 08
!
210.317 03
1
198 108 95
192 072 34
1
83 147 03
168 880 40
37.129 24
10 457 03
6:ïi.3:4 90
593.727 4t
214.3(i2 57
700 -^2
ORGANISATION MUNICIPALE
2)1
ÉTAT COMPARATIF
PAR PARAGRAPHE ET PAR ANNEE, DES RECETTES ET DES DÉPENSES DE LA COMMUNE
DE DAKAR, PENDANT LES ANNÉES 1896, 1897, 1898.
NATURE DES RECETTES
7*" des patentes
Totalité des licences
Centimes additionnels ....
Part dans les amendes ....
Fourrière
Actes de l'état civil ....
Concessions au cimetière . . .
Vin de palme
Droits d'abattage
Octroi municipal
Places du marché et stationnement
Droits de parcage
Taxe sur les chiens ......
Totaux des recettes ordinaires.
Subvention pour la fête nationale .
— pour l'éclairage des jetées.
— pour entretien des jardins et
plantations ....
Recettes accidentelles et à divers titres
ANNEE
1896
.494 26
.152
367 04
529 62
637 31
22 50
420 »
691 50
236
054 35
528 90
982 50
91.115 98
Totaux des recettes extraordinaires
RÉCAPITULATION
Recettes ordinaires . .
Recettes extraordinaires .
Totaux généraux des recettes.
2.425 »
2.500 >.
» »
26:3 72
5.188 72
91.115 98
>.188 72
ANNEE
1897
3.749 89
6.901 90
381
326
710
54
460
186
4.785 »
88.944 17
13 931 65
2.300 50
160 »
ANNEE
181;8
3.542 93
5.2U1 ÎK)
» »'
145 60
259 21
34 50
880 »!
196 40
5.044 »|
104.476 41
13.3;U (i5
2 282 50
10
122.891 54 135.408 10
2.425 »
)> »
» n
543 30
2.425 J
« «I
2.333 33
417 76
2.968 30
5.176 Oî)
122.891 54
2 968 30
135.408 10
5.176 09
96.:K)4 70.125.859 84 140.584 19
SENEGAL
NATUKH DES DÉPENSES
Dettes exigibles
Personnel de la mairie
Frai ^ de publications et criées . . .
Ke^iitrcs de letat civil
Frais de bureau
Abonnement au bulletin des lots, . .
Part dans les dépenses de l'instruction
publique
Part dans les dépenses de la police .
Abonneme it au médecin au rapport .
Dépenses aux hôpitaux
Remises au trésorier
Minimum au receveur municipal .
Propi'eté delà ville
Entretien des cimetières
Bibliothèque de la mairie . . . .
Frais d'inliumation des inconnus . .
Achat d'imprimés pour le marché . .
Indemnité au desservant de l'église .
Frais d'hospitalisation des indigents .
Mobilier de la mairie
Remises à l'agent voyer. . . • .
Allocation à un médecin civil .
Fête nationale
Totaux des dépenses obligatoires. 50.876 55
ANNEE
1896
:î.405 »
10.595 6J
108 »
275 »
262 80
I1.8ii 75
8 514 L'8
60 »
195 70
913 80
3.995 64
2 588 77
2:^ 40
64 »
6 »
56 95
1.20^
130
)) »
1.5()5 85
1.556 »
3.425 »
Frais de représentation . . .
Fêtes patronale, locale et autres
Entretien des rues et bâtiments.
Travaux neufs
Entretien des vieux travaux .
A reporter.
5.000 »
250 »
7.991 80
ANNEE
1897
8.330 »
10.901 28
102 t
639 45
• 247 95
23.000 )»
15.200 »
20 »
182 10
1.226 37
5.778 51)
4.6i9 87
198 75
756 »
13 90
l.OOl 15
1200
723
499 45
» »
2.749 »
3.500 »
80 918 77
5.000 t
5(K) »
7 999 97
8.500 »
1 999 98
13.241 801 23.999 95
ANNEi-
1898
13
8.915
11.458
93 )»
604 8:»
205 38
23.000
15 200 .'
3.060 »
973 10
1.209 08
5.088 07
4.98:^ 52
179 ^O
254 08
69 23
469 6(i
1.200
421 i)8
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4.000 ..
81 38i -i)
5.57J
1
75
»
»
»
5.572 75'
ORGANISATION MUNICIPALE
255
NATURE DES DEPENSES
Reports.
Matériel de la voirie
Frais de déplacement
Frais de correspondance . . .
Nourriture des chevaux ....
Indemnité aux sœurs du dispensaire
Eclairage de la ville
Abonnement à TOfficiel de Paris .
Entretien de l'hôtel de ville . .
Horloge pour la ville et entretien .
Visite de la viande
Ag^nt voyer
Réfection des rues • . . . .
— des baraques et places du marché
Abonnement au téléphone . . .
Gratification au personnel . . .
Subvention a une musique . . .
Achèvement de la mosquée. . .
Croix pour le rond-point du cimetière
Jardins publics et plantations . .
Dépenses imprévues
Transfert jugement Ousmam Diène
Reste à payer sur la succession Fran-
çois de Saint-Jean
Totaux des dépenses facultatives
I)i.-)enses obligatoires
I Dépenses facultatives
Totaux ghnkraux des dépenses.
ANNEE
4896
1:^.241 80
182 35
6 »
50 .
1.046 40
500
4.311 70
78 25
501 08
»
5.279 85
2 428 44
314 44
6.096 56
34 036 87
50.876 55
34.œ6 87
84.913 42
ANNEE
1897
2^^.999 95
909 79
221 u
88 »
1.986 89
500
8.218 20
80 i>
1.003 16
3.000
833 30
185
6.998 98
lOJ 25
600 »
200 t
981 »
500 »
10.563 37
63.968 89
80.918 77
60.968 89
ANNÉP. I
1898
5.572 75
I
475 57
3(> r
99 70
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7.878 »
80 »
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1 562 42
916 6:5
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6.395 20
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600
2.143 J4
3.41S 41
43,845 7()
141.887 66
81.384 43
43 845 7()!
125.2:10 19
\
2S4
SÉNÉGAL
ÉTAT COMPARATIF DES RECETTES ET DÉPENSES
DE 1889
DÉPENSES
CHAP. l. — SKCTION I
DÉPENSES OBLIGATOIRES
Annuité de l'emprunt
Personnel de la mairie
Loyer de la mairie
Agent voyer
Crieur public
Agents de perception des marchés .
Surveillant des marchés
Registres de l'état civil
Impression et registres
Abonnement au Journal Officiel
Remises au trésorier particulier
Remises au receveur municipal
Personnel et matériel de police
Instruction publique
Indemnité au desservant
Secours à la fabrique
Entretien cimetière, parc, abattoir, marché,
foi^rrière
Frais de police et de salubrité . . . .
Ambulance civile et dispensaire
Frais des élections
Frais d'hospitalisation des indigents de la
commune
»
8.320
3.000-
»
75
1.200
2.400
500
2.000
25
1.150
3.50O
8.700
12.324
1.000
i
1.600 »
500 >;
»
Total des dhphnsfs obligatoires. '4().29i 99
1890
8.520
3.000
»
50
1.200
2.400
500
1500
»
1.000
3.500
7.465
6.350
1.000
1.250
250
»
37.085 »
1891
8.700
3.000
50
i.800
2.400
700
l.GOO
25
1.000
3.800
7 403
7.987 50
1.000
» »
750 »
250 »
»
»
39.925 50
ORGANISATION MUNICIPALE
25s
DE LA COMMUNE DE RUFISQUE
A 1898 WCLUS
1892
9.3()0
3.000
4.000
50
l.'iOO
2.400
»
1.500
25
1.000
4.000
7.64:^
8.112
1.000
750 »
300 y>
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200 »
500 »
DÉPENSES
45.730
1893
2.025
10.080
»
»
50
1.200
2.400
()50
1.500
100
1.21H)
4.500
7.643
8.115
1.000
2.150 »
500 »
» »
200 »
500
49.813 »
1894
7.750
8.080
»
6.0(K)
50
1.200
2.400
650
1.500
100
1.200
4.500
7.643
8 115
1.000
1.200
800 »
500 »
200 »
500
53.388 »
1895
7.750
9.680
5.000
50
2.000
1.500
600
1.500
100
2.500
6.000
7.6i3
8.115
1.000
1200
1.000 »
500 »
200 »
500 .)
56.838 ).
I
4896
7.200
9800
5.000
50
1.200
2.400
650
1.500
100
2.000
7.000
7.650
8.115
1.000
1.200
1.000
500
5.000
500
01.865
1897
6.925
10.800
5.000
50
1.320
2.000
800
1.500
100
1.500
7.000
12.470
19.300
l.OOC»
1.200
750
100
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1898
72115 95
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10.800
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50
»
1.320
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»
1.500
4.500
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12.8.->7 50
19.300
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1.000
»
1.200
»
1.000
»
1(K)
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2000
»
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•
»
12.hll 50
258
SÊN/-r,AI.
ÉTAT COMPARATIF DES RECETTES ET DÉPENSES
DE 1880
DÉPENSES
CHAPITRE !I. — SECTION 1
DÉPENSES OBLIGATOIRES
SUPPLÉMENTAIRES
Restes à payer au service local pour la dé-
pense de l'instruction publique .
Restes à payer au service local pour la dé-
pense de la police
Remises au trésorier particulier et au rece-
veur municipal
Médecin, ambulance, dispensaire .
Réception du ministre
Dépenses diverses et imprévues
Soldes à divers
Entretien et travaux neufs
1889
6.G87 50
6.080 16
Totaux.
CHAPITRE II.
SECTION II
DÉPENSES FACULTATIVES
SUPPLÉMENTAIRES
I Voie ferrée ....
Secours aux indigents
Entretien et travaux neufs
j Imprévus et divers .
355 17
»
8.^242 44
15() 87
1.090 70
1890
1891
23.206 84
1.869 89
200 -
4.013 34
»
4.986 46
5.922 99
15.162 21 23.638
1.707 20
3.670 .|
6 082 57
270 81
32.154 89
Totaux.
:15.3(>8 58
ORGANISATION MUNICIPALE
259
DE LA COMMUNE DE RUFISQUE
A 1898 INCLUS
DÉPENSES
1802
I89r»
1894
1895
»
»
»
»
•»
»
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3.500 »
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2.808 28
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2.200 »
3.500 ))
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101.000 »
94.775 »
30.526 80
38.108 28
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12C.12G '.18
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I5.0(K) »
17.000 »
0().0(K) ..
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1.000 »)
3.000 »
»
»
54.500 »
11.200 »
»
»
4.054 43
5.G33 :Kj
00.000 »
»
74.554. 43
;«).863 35
1890
»
»
1.000
»
7.0(K)
>»
1)
450
»
8.500
>
10.955
»
3.000
»
1.(XK)
»
3.851
»
1.080 09
9.540 09
1897
564 »
»
2.000 »
3.166 60
n
250 >.
5.980 60
5.505 D
1 000 .
30.750 )»
3.016 54
40.271 54
1898
4.825 »
3.125 »
2.000 »
166 60 I
l.lKi5 14
25 25 I
l 405 > !
500 »
14.011 99
4.000 )>
1 .000 >.
37.400 »
2.861 2,3.
45.2(51 23
26()
SÉNt(;AL
HTAT COMPARATIF DES RECETTES ET DÉPENSES
DE i88q
RECETTES
DKSIGNATION
CHAP. I. — SECTION I.
RECETTES .ORDINAIRES
Droits d'abattage . . . •
Droits de parcage ....
Location halle boucherie .
Droits de marché ....
Domaine communal. ...
Fourrière
Droit sur le vin de palme
Concessions dans les cimetières .
Expédition des actes de l'état civil
Voie ferrée Decauville ...
I '7*^ des patentes
Centimes additionnels ...
Totalité des licences . . . .
Amendes et frais de justice .
Divers
Totaux.
SECTION II.
RECETTES EXTRAORDINAIRES
Droits de stationnement et de circulation .
Vente de terrains communaux
Contribution au bail de Técole des garçons.
Subvention pour la fête nationale.
Subvention du service local pour un médecin
Subvention pour le feu de Rufisque.
Recettes accidentelles
Totaux.
I8S9
1
10
12
3
I.
1
42
.5(K) »
850 »
.000 »
000
500
250
700
120
10 .
000 »
500 »
250 »
500 .»
100 »
171 09
81.451
1890
1.250
500
1.000
7 000
5.000
250
500
»
15
50.000
4.000
1.400
1.500
100
600
73.115 »
1891
1 250
400
1.0(X)
8.000
5 000
2(X)
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»
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ORGANISATION MUNICIPAL!-
261
DU LA COMMUNIi DE RUnSQUE
A 1H9S INCLUS
RECETTES
1802
1803
1804
1895
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262 ÉTAT COMPARATIF DES RECETTES ET DES DÉPENS!
DE 1889
RECETTES
DESIGNATION
CHAP. II. — SECTION I.
RECETTES ORDINAIRES SUPPLÉMENTAIRES
Excédent de recettes des exercioes antérieurs.
Remboursement par le service local des dépenses
de rinstruction publique
Remboursement par le service local des dépenses
de la Police
Reste à recouvrer domaine communal.
Vente de terrains communaux . . . .
Subvention pour travaux divers, Hospice, quai
Carnot, éclairage jetée, route cimetière, église
Divers
Totaux.
section ii.
DÉPENSES EXTRAORDINAIRES
SUPPLÉMENTAIRES
Emprunt de la ville pour la réfection des rues.
Travaux divers, église, hospice, éclairage jetée.
Vente de terrain, immeuble communal
Totaux.
Recettes ordinaires
— extraordinaires
— ordinaires supplémentaires.
— extraordinaires supplémentaires
Totaux.
Dépenses obligatoires ....
— facultatives ....
— obligatoires supplémentaires.
— facultatives supplémentaires.
Totaux.
1889 1890 1891
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107.043 58
DE LA COMMUNE DE RUFISQUE
A l8c.)8 INCLUS
263
RECETTES
1802
1893
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264 ÉTAT COMPARATIF DliS RECETTES ET DES DÉPENSE
DÉPENSES
DESIGNATION
SECTION I. — DEPENSES OBLIGATOIRES
Personnel de la mairie
Frais de bureau
Frais de timbre, impression, etc.
Abonnement au Bulletin des Ion .
Réparations de la maison commune .
Part dans les dépenses de la police
Part dans les dépenses de l'instruction publique
Abonnement au médecin au rapport
Allocation à la Chambre de conmierce
Dépenses aux hôpitaux
Remises au trésorier-payeur ...
Minimum garanti au receveur municipal .
Entretien de l'église
Entretien de l'horloge
Entretien de la pompe à incendie.
Propreté de la ville
Surveillance et entretien du cimetière.
Eclairage de la mairie
Mobilier de la mairie
Bibliothèque de la mairie
Agent- voyer
Frais d'hospitalisation des indigents ayant domicile
dans la Casamance
Allocation au pharmacien
Totaux.
SECTION II. — DÉPENSES FACULTATIVES
Frais de représentation
Frais de reposoir
Fête patronale de la ville
Fête nationale
Entretien des rues et bâtiments ....
Matériel de la voirie
Frais des crieurs et publications ....
Frais de correspondances
Allocation pour tirer le canon du Castel .
Eclairage de la ville
Dépenses imprévues
Frais de déplacement des employés municipaux
Totaux.
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DE LA COMMUNE DE CORÉE (de 1889 a 1898 inclus) 265
DÉPENSES
1892
1893
1894
1895
1896
1897
1898
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3.330 23
264 liTAT COMPARATIF DES lŒCETrES ET DES DÉPENSE
DEPENSES
DESIGNATION
SECTION I. — DÉPENSES OBLKÎATOIRES
Personnel de la mairie
Frais de bureau
Frais de timbre, impression, eU\
Abonnement au Bulktin des loi^ ....
Réparations de la maison commune .
Part dans les dépenses de la police
Part dans les dépenses de l'instruction publique
Abonnement au médecin au rapport
Allocation à la Chambre de commerce
Dépenses aux hôpitaux
Remises au trésorier-payeur ...
Minimum garanti au receveur municipal .
Entretien de réglise
Entretien de l'horloge
Entretien de la pompe à incendie.
Propreté de la ville
Surveillance et entretien du cimetière.
Eclairage de la mairie
Mobilier de la mairie
Bibliothèque de la mairie
Agent-voyer
Frais d'hospitalisation des indigents ayant domicile
dans la Casamance
Allocation au pharmacien
Totaux.
SECTION 11. — DÉPENSES FACULTATIVES
Frais de représentation
Frais de reposoir
Fête patronale de la ville
Fête nationale
Hntreticn des rues et bâtiments ....
Matériel de la voirie
Frais des crieurs et publications ....
Frais de correspondances
Allocation pour tirer le canon du Castel .
Hclairage de la ville
Dépenses imprévues
Frais de déplacement des employés municipaux
Totaux.
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266
SLNLGAL
ETAT COMPARATIF DES RECETTES ET DES DÉPENSES
DÉPENSES
DESIGNATION
DEPENSES SUPPLEMENTAIRES
Quote part dans les dépenses de l'instruction publique
Mobilier de la mairie
Frais de bureau
Fête nationale
Frais de représentation
Réparations de la mairie
Mandat de M. Ouintreau
Mandat de M. le Directeur des Frères
Mandat de M. le président de fabrique
Mandat des condamnés
Mandat de M. Butmann
Solde des remise du receveur municipal i88H .
Remboursement des frais de purge d'hypothèque
1 du terrain Samson
Dépenses imprévues
Frais de criées et publications
Entretien de l'horloge
Restes à payer
Remboursement des frais de voyage de M. Legros
(1890). — Déilacement des agents du service
municipal (1891)
Allocation au pharmacien hôpital ....
Installation marché aux poissons et construction .
Dépenses accidentelles
Aménagement citerne
Renouvellement réverbères »
Réfection toiture maison commune . . . .
Mandat éclairage en souffrance
Réfection marché et abattoir
Totaux.
1889 1890
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ORGANISATION MUNICIPALE
267
DE LA COMMUNE DE CORÉE (de 1889 a 1898 inclus)
DÉPENSES 1
1892
1893
1894
1895
1896
1897
1898
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4.885 98
3.248 35
1.800 »
ÉTAT COMPARATIF DES RF.CETTES ET DES DÉPENSES
RECETTES
DESIGNATION
SECTION I. RECETTES ORDINAIRES
Attributions sur les patentes . . . .
Totalité des licences
Centimes additionnels ...
Part dans les amendes
Droits de fourrière
Produits des actes de l'état-civil .
Droits d'entrée sur le vin de palme.
Droits d'abattage
Concessions au cimetière
Droits d'octroi sur mer
Produits des droits de place sur le marché .
Augmentation de l'octroi
Rendement du hangar
Droits de place du marché au poisson .
Passeports
Colis postaux
Totaux.
'section II. RECETTES EXTRAORDINAIRES
Excédent de recettes iSiSS, 1S89, 1890,
1891, i8()4,i895, 1896
Restes à recouvrer de 1888 1889, 1890
: Recettes accidentelles
Subvention pour la Fête Nationale
Passeports
Subvention Chambre de Commerce
Totaux
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1.838
1.8^30
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RÉCAPITULATION
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— extraordinaires
DÉPENSES obligatoires
— facultatives
— supplémentaires.
Totaux
Totaux
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3.099 89
2.908 00
22.800 00
DE LA COMMUNE DE CORÉE (de 1889 a 1898 inclus)
RECETTES
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12.873 79
ORGANISATION COMMERCIALE
L'institution des chambres de commerce au Sénégal remonte
à Tannée 1825. Elle s'est manifestée à cette époque sous la forme
d'un comité de commerce établi à Saint-Louis, par arrêté local
du 7 novembre 1825 et se composant de cinq membres, un pré-
sident et un vice-président. L'ordonnateur était de droit membre
et président de l'assemblée. Le vice-président était choisi parmi
les commissaires et nommé pour une année par le commandant
et administrateur, sur une liste de trois candidats présentée par
le comité. Des autres membres, trois étaient pris parmi les négo-
ciants établis dans le pays et y faisant le commerce directement
avec la France, au moins depuis cinq années; deux parmi les trai-
tants faisant le commerce de la rivière et des escales ; enfin le
septième membre parmi les subrécargues ou capitaines de bâti-
ments armés au compte de négociants domiciliés en France.
La durée du mandat confié aux membres du comité était fixée
à deux ans; ils devaient être renouvelés par moitié chaque année.
Les attributions dévolues à ce comité étaient :
De donner son avis sur les questions qui lui seraient soumises
par le commandant et administrateur; de lui présenter des vues
sur les moyens d'améliorer la situation du commerce;
De déterminer le cours du change, des marchandises et denrées
de toute espèce, des assurances, du fret ou nolis;
272 SÉNÉGAL
De délivrer des parères sans que ce droit lui soit cependant
attribue exclusivement;
De donner son avis sur les cas d'urgence ou sur les circon-
stances de force majeure où il deviendrait indispensable d'accor-
der des permis de débarquement à la consommation pour des
objets dont l'introduction n'est pas ordinairement permise ;
De surveiller l'exécution des travaux publics dont le commerce
aurait fait les frais, en totalité ou en partie, et l'exécution des
lois, ordonnance? et arrêtés concernant la contrebande;
Enfin de tenir registre de tous les négociants ou marchands
établis à Saint-Louis. A cet effet toutes personnes faisant des
affaires commerciales devaient présenter leurs noms à cet enregis-
trement dans les 6 mois de leur résidence.
Le nombre des membres du comité fut porté de sept à douze
par un arrêté du 5 novembre 1827. Les cinq nouveaux mem-
bres devaient être choisis : un parmi les négociants remplissant
les mêmes conditions que ceux précédemment admis dans la com-
position du comité; deux autres étaient pris parmi les marchands
payant la patente de r* classe et deux parmi les habitants nota-
bles faisant le commerce.
L'arrêté du 26 juin 1834 ^'^^ porter des modifications impor-
tantes dans l'organisation du comité de commerce. Le nombre
des membres fut maintenu à 12 ainsi répartis : 4 négociants,
3 habitants notables faisant le commerce des escales, 3 marchands
patentés, un capitaine au long cours et l'ordonnateur, président.
Le comité, tel qu'il était constitué, fut dissous et l'on procéda à
sa réorganisation, non plus en laissant la nomination des mem-
bres au gouverneur, comme le | rcscrivait l'art. 6 de l'arrêté du
7 novembre 1825, mais en confiant leur élection à leurs classes
respectives, à la majoriié des suffrages.
Le comité de commerce n'existait qu'à Saint-Louis. En 1834,
sur une demande des commerçants de Corée tendant à donner
une certaine extension aux dispositions de l'art. 5 de l'arrêté du
ORGANISATION COMMERCIALE 273
19 novembre 1828, créant une commission des patentes dans
cette île, le gouverneur de la colonie prit un arrêté le 15 sep-
tembre par lequel il supprimait la commission des patentes et
établissait à Corée une commission commerciale chargée de dres-
ser les rôles des patentes et licences, conformément au dispositif
de Tarrêté du 19 novembre 1828, et investie à peu de chose près
des mêmes attributions que le comité de commerce du chef-lieu.
Cette commission était composée du chargé du service adminis-
tratif, président; d'un négociant, de deux notables, de deux
marchands et d'un capitaine au long cours, quand il s'en trou-
verait dans l'île. Comme pour l'assemblée de Saint-Louis, les
membres étaient élus par leurs classes respectives : les négociants
et les marchands par tous les négociants et les marchands réunis,
les notables par les notables de l'île.
Bientôt la nécessité se fit sentir de réunir en un seul corps les
dispositions des divers arrêtés relatifs aux comités de commerce,
d'en modifier quelques-unes et de les mettre en concordance avec
la nouvelle organisation que l'ordonnance organique du 7 sep-
tembre venait de donner au gouvernement du Sénégal. Un arrêté
du 27 décembre 1842 rapporta ceux des 7 novembre 1825,
5 octobre 1827, 26 juin et 5 septembre 1834 en condensant dans
son corps leurs dispositions diverses. Certaines attributions pré-
cédemment dévolues à ces assemblées furent supprimées et confé-
rées par la nouvelle législation au conseil général et au conseil
d'arrondissement. La composition des assemblées reçut une légère
modification : le capitaine au long cours compris dans la forma-
tion de la commission commerciale de Corée fut supprimé, et
celui qui entrait dans celle du comité de Saint-Louis remplacé
par un subrécargue ou un capitaine des bâtiments armés au compte
de négociants, domiciliés en France.
En 1854, le 7 août, un nouvel arrêté vint augmenter le comité
de deux membres, l'un négociant, l'autre traitant ; cet acte fixait
ciî outre les conditions imposées aux traitants pour être admis
Sénégal. 18
274 SÉNÉGAL
à participer a rélection des membres choisis dans leur classe, en
même temps qu'il disposait que quatre membres choisis par le
comité seraient appelés à émettre leur opinion devant le conseil
d'administration de la colonie, sur toutes les questions qui lui
seraient soumises par le comité de commerce. Trois mois après,
le comité de commerce de Saint-Louis fut dissous par Tarrête
du 24 novembre 1854. La commission commerciale de Corée j
quoique continuant à subsister, cessa de fonctionner peu de
temps après.
Les choses en demeurèrent là jusqu'en 1869, époque à laquelle
on procéda à la reconstitution de ces assemblées, que l'on rem-
plaça par des chambres de commerce, établies à Saint-Louis et à
Corée, et composées de sept membres. L'arrêté du 29 décem-
bre 1869, constitutif de ces assemblées, indique le mode d'élec-
tion des membres et la durée de leur mandat qui fut fixé à trois
ans. Les chambres de commerce eurent la faculté de choisir dans
leur sein leurs présidents et vice-présidents. Leuri attributions
étaient purement facultatives. En 1877, un arrêté du 30 avril
apporta quelques changements aux dispositions du texte consti-
tutif de 1869 en ce qui concerne l'éligibilité des membres et le
mode d'élection. Un autre arrêté du 31 mai 1878 porta à neuf le
nombre des membres des chambres de commerce.
Rufisque, primitivement village sans importance, avait vu quel-
ques commerçants s'établir sur sa plage et y ouvrir un commerce
qui n'avait pas tardé à prendre de l'extension et qui nécessita,
le 9 janvier 1883, l'institution d'une chambre de commerce à
laquelle on rendait applicables les dispositions des arrêtés précités
de 1869, 1877 et 1878.
Le décret du 17 juin 1887, promulgué dans la colonie le
17 octobre 1887, ayant érigé les sections de Corée et de Dakar
en deux communes distinctes, il fallut doter la nouvelle com-
mune de Dakar d'une chambre de commerce. L'arrêté du 14 dé-
cembre 1887 porta institution de quatre chambres de commerce
ORGANISATION COMMEUCIALE 275
dans la colonie : à Saint-Louis, Dakar, Rufisque et Corée. Ce texte
ne fut qu'une refonte des dispositions des précédents arrêtés sur
la matière; quelques-unes furent cependant modifiées ou complé-
tées; le nombre des membres fut maintenu à neut et la durée de
leur mandat à 3 ans.
Enfin, Tarrété actuellement en vigueur du 29 janvier 1892,
modifié dans certaines de ses dispositions par celui du 27 fé-
vrier 1899, a donné aux chambres de commerce la constitution
qu'elles ont aujourd'hui. Ce texte fixe à neuf le nombre des mem-
bres pour les chambres de Saint-Louis et de Rufisque, à sept pour
celle de Dakar et à cinq pour celle de Corée. Il a rendu appli-
cables en partie à leur élection les principes en vigueur dans la
métropole.
Tous les négociants et commerçants patentés, domiciliés dans
la colonie, tous les fondés de pouvoirs généraux des maisons de
commerce établies dans la colonie et dont les pouvoirs auront été
déposés au greffe, sont inscrits sur la liste électorale, ainsi que
les anciens membres de la chambre de commerce, les adminis-
trateurs des compagnies anonymes de commerce, de finance et
d'industrie, les agents de change, les capitaines au long couri et
les maîtres de cabotage, ayant commandé des bâtiments pendant
5 ans et domiciliés depuis 2 ans dans le ressort de la chambre,
et les traitants exerçant pour leur compte le commerce de la traite
depuis 5 ans au moins.
Les attributions des chambres de commerce continuent à être
purement facultatives; elles présentent leurs vues sur les moyens
d'accroître la prospérité dé l'industrie et du commerce, sur les
améliorations à introduire dans toutes les branches de la législa-
tion commerciale, sur l'exécution des travaux et l'organisation
des services publics qui peuvent intéresser le commerce et l'in-
dustrie. Elles donnent, d'une façon générale, à l'administration
les avis et les renseignements que celle-ci leur demande, noiam-
ment sur les créations de bourses et de charges d'agent de change
276 SÉNÉGAL
OU de courtiers, sur les tarifs et règlements des services de trans-
port et autres établis à l'usage du commerce, sur les usages com-
merciaux, les tarifs et règlements de courtage maritime et de
courtage en matière d'assurance de marchandises ou denrées,
sur la création des tribunaux de commerce, sur les établissements
de banque et autres institutions de crédit public, sur les projets
de travaux publics locaux relatifs au commerce et â la navigation,
sur les projets de règlement locaux concernant le commerce et
rindustrie.
Les chambres de commerce ont en outre l'administration des
ctablissements créés pour l'usage du commerce, comme les maga-
sins de sauvetage, entrepôts, cours publics pour la propagation
des connaissances commerciales et industrielles, si ces établisse-
ments ont été formés au moyen de contributions spéciales sur les
commerçants.
Les chambres de commerce ont à leur disposition un budget
spécial, alimenté soit au moyen de subvention fournie par le
budget local, soit au moyen d'une contribution sur les patentes
de leur circonscription. Cette contribution, qui ne doit pas dé-
passer le maximum de cinq centimes par franc, est votée annuel-
lement par chacune des chambres et autorisée par le conseil
général. Nous croyons devoir reproduire, à la suite de ce para-
graphe, une étude intéressante sur le commerce du Sénégal faite
par M. Maine, chef du service des douanes.
LE COMMERCE AU SÉNÉGAL
APERÇU PRELIMINAIRE
Le commerce du Sénégal fut pendant des siècles inféodé à de
grandes compagnies monopolisairices qui seules avaient le droit
d'y trafiquer, vendre et acheter.
Leurs opérations portaient principalement sur le morfil (ivoire),
l'or, les amandes oléagineuses, et surtout le bois d'ébéne-vivant,
en échange desquels objets elles apportaient des tissus, des fers
en barres, du sel, de mauvaises armes, dites de traite, et de mau-
vaise poudre dénommée de même.
ACTION DE LA MÉTROPOLE
Les Compagnies, — Ces Compagnies sont d'abord :
L'Association des marchands de Dieppe et de Rouen (1626 à
1664);
La compagnie des Indes Occidentales (1664 a 1673);
— d'Afrique (1673 à 1682);
— du Sénégal (1682 à 1695) ;
— — Cap Nord et Côte d'Afrique (1695 à
1709);
— du Sénégal (1709 à 17 19);
— des Indes (1719 à 1758).
278 SÉNÉGAL
En 1758, la colonie tombait au pouvoir des Anglais qui la gar-
dèrent jusqu'en 1779(29 janvier), année où le duc de Lauzun la
leur reprit (i).
Le Sénégal est désormais colonie royale, gouvernée par des
i^ouverneurs royaux. Mais son commerce n'en est pas plus libre.
Il est toujours aux mains des Compagnies privilégiées et mono-
polisatrices et de plus, tout échange quelconque lui est interdit au-
trement qu'avec la Métropole ou par l'intermédiaire de celle-ci.
Il doit demander à celle-ci tout ce qui lui est nécessaire et a celle-
ci seule il doit adresser ses propres richesses en échange.
Droit commun sous le pacte colonial.
Temps anciens, — Ce régimedurejusqu'àl'aurore de la Révolution.
Le 18 janvier 1 791, un décret, sanctionné le 23, dit avec concision :
Art. i'-' « Le commerce du Sénégal est libre pour tous les Français. »
Toutefois, aucune des anciennes entraves n'est abolie. La co
lonie n'a toujours le droit de commercer qu'avec la métropole, ou
les entrepôts réels des ports de la métropole, et ce, par navires
exclusivement français.
Le29 mars 1793, un décret établit que « les bâtiments des États-
« Unis d'Amérique et ceux des nations avec lesquelles la France
« n'est point en guerre, qui seront armés dans ses ports et pour
<• le compte de négociants français, seront admis à la traite de la
« gomme du Sénégal » — aux mômes conditions naturellement
que les bâtiments français.
Voici les principales de ces conditions :
L'armement du navire doit être déclaré au moins 3 mois d'avance.
Engaiicment « augreflPe du tribunal qui remplace celui de l'ami-
(i rauté » par soumission cautionnée obligeant les armateurs,
(I) Un fait à noter, dans la capitulation de ijSS, la population indi-
gène stipule que lorsque les Français reviendront reprendre Saint-Louis
elle ne serait pas astreinte à les combattre. Et ainsi fut fait !
COMMERCE 279
ic SOUS peine de 40 livres d'amende par tonneau de contenance,
« de faire directement le retour desdits bâtiments dans un port
« du royaume, et sans toucher à l'étranger, hors le cas de relâche
« forcée, de naufrages ou autres accidents. »
Dépôt d'une expédition de cette soumission au bureau des
douanes de départ.
Les marchandises étrangères destinées aux colonies acquitte-
ront les droits d'entrée dans le royaume, mais non ceux de sortie
— non plus que les marchandises nationales pour la môme desti-
nation du reste.
Pourtant, moyennant des précautions minutieuses, sont affran-
chis des droits d'entrée dans le royautne^ les bœufs, lards, beurres,
saumons salés et chandelles venant de 1 étranger à destination des
colonies françaises;
Les capitaines devront rapporter au retour du navire où dans
les 18 mois de son départ les acquits à caution pris en France re-
vêtus de l'attestation que tout le chargement est bien arrivé dans
la colonie destinataire;
Défense de rien charger sur les bâtiments destinés aux colonies
ou d'en rien décharger, dans les ports de France, sans un permis
spécial;
Et ce n'est pas tout, car il y a 33 articles plus minutieux les
uns que les autres.
La liberté donnée par le décret du 18 janvier 179 1 était donc
simplement celle d'être très peu libre, mais étendue à tous, au lieu
d*étre restreinte à quelques compagnies.
En résumé, sous la garantie de minutieuses précautions, les
colonies ne peuvent faire commerce qu'avec la France?. Leurs
produits doivent y être intégralement envoyés ; elles ne peuvent
s'approvisionner qu'en France; les marchandises que la France ne
peut produire et du reste tous les produits étrangers dcSvent être
pris dans les entrepôts réels de France^ et ne sont embarqués, sauf
les bœufs, les lards, les beurres, les saumons salés et les chan-
280 sfeN'tGAL
délies déjà no:nmc5, non plus, qu'après avoir payé les droiis
d'entrée en Tiauce. Les transports sont réservés aux bâtiments*
nationaux, puis encore aux bâtiments des États-Unis et à ceux des
nations « avec qui la France n'est pas en guerre ». Aux mêmes
conditions les uns et les autres.
Cette dernière facilité durera seulement jusqu'en 1801. En
e.'.et un arrêté du 25 frinlaire an X dit : « A compter du jour
« de la publication du présent arrêté à Saint-Louis du Sénégal,
« les bâtiments français seront seiils admis à faire le commerce
« dans toutes les parties de la colonie française du Sénégal. »
Les neutres « en chargement » ont deux décades « pour Tache-
ver. »
« Un réveil, — Le commerce du Sénégal sort enfin de la longue
« inaction à laquelle les circonstances de la guerre l'avaient con-
damné! » s'écrie une circulaire dithyrambique du temps (i^ floréal
an X) commentant le décret du 8 précédent (28 avril 1802)
englobé depuis dans la loi du 8 floréal an XI (28 avril 1803) lequel
restitue à cette branche importante du commerce national les
privilèges que lui avaient accordés les lettres patentes de janvier
17 16 et instructions postérieures », il étend la nomenclature
des marchandises de irailây d'origine étrangère, que le Sénégal
pourra puiser dans les entrepôts de France.
On fera grâce au lecteur de l'arsenal des précautions prises,
mais voici, à titre de curiosité, la nomencLiture « étendue » de ces
articles de traite, avec la terminologie et l'orthographe du temps :
« couteauxde traite, flacons de verre, rassades et autres verroteries,
grosse quincaillerie, tabac de Brésil à fumer, toiles dites Guinées,
des bajulapaux, des néganepaux et autres toiles à carreaux des
Indes, cauris, fers de Suède, pipes de Hollande, platilles de Breslaw,
vases de cuisine venant de Saxe, barbuts, moques de faïence ba-
riolées, poteries d'étain, rhum, tafia des colonies françaises et
de l'étranger, féverolles de Hollande, neptunes, bassins, chaudrons,
COMMERCE 281
baquettes, manilles, trompettes, cuivre rouge, clous de cuivre,
verges rondes et barres plates, plombs de 2 points, gros carton
brun de 43 à 49 cent, sur 119 à 130 cent., les bonnets de laine,
grelots, clochettes en métal, les baïettes. » C'est tout. Beaucoup
de ces mots n'ont plus de sens précis pour bien des gens.
La contre-par:ie continue à consister uniquement en gomme,
en morfil, c'est le mot du temps, en poudre d'or pour le conti-
nent, et en « noirs» pour les colonies d'Amérique. Seu-
lement, la prime allouée par le gouvernement précédent i cette
intéressante industrie a cessé d'être payée depuis 1793, sans tou-
tefois avoir été supprimée en principe (décret du 19 sept. 1793).
Mais 1809 arrive, et avec lui les Anglais aux mains desquels
la colonie restera jusqu'au 25 janvier 18 17, bien qu'elle nous fût
rendue en droit dès le 30 mai 1814 (art. 8 du traité).
Dès le 29 août 18 14, cependant, l'administration française s'oc-
cupe de rechercher les moyens à prendre « en vue de rétablir, s'il
« y a lieu, les privilèges que les anciens règlements avaient atta-
« chés au commerce spécial de la poudre d'or et des autres pro-
« ductions de l'Afrique », en attendant que le gouvernement ait
repris possession « de rétablissement français au Sénégal ainsi
« que des différents comptoirs qui nous ont appartenu sur la côte
« et qu'il ait des agents pour constater et régulariser ce com-
« merce. »
Je cite cette phrase textuellement parce qu'elle peint en traits
concis et précis l'état de notre colonie en 1809 et par suite en
18 14. Un établissement au Sénégal (les îles de Corée et de Saint-
Louis), des comptoirs sur la côte.
Mais en attendant, le pieux gouvernement de la Restauration
estime et écrit cyniquement (n'est-ce pas plutôt naïvement?) que
« la traite des nègres (sic) peut être immédiatement rétablie avec
« les privilèges résultant des anciennes dispositions que les cir-
« culaires du 13 floréal an X et Ju 27 frimaire an XI (3 mai et
i< 18 décembre 1802) ont remises en vigueur, et dont l'exécution
282 SÉNÉGAL
« pourra se concilier avec celle de la loi du 8 floréal an XI (Vid.
« supra). Je n'attendais, pour vous en adresser Tordre, que la
a décision que Son Excellence le ministre, secrétaire d'état des
« finances, vient de rendre sur les expéditions à destination des
« colonies, ces deux questions se trouvant liées et subordonnées
« Tune à l'autre. »
Les navires armés dans le but en question pourront prendre
non seulement les «' espèces » énuméréês plus -haut, mais (let-
« très patentes de janvier 17 16, art. 6) à Tintérieur, « les toiles
« de toutes sortes, la quincaillerie, la mercerie, la verroterie, le
« corail, le fer en barres, les fusils et sabres de traite et les
« pierres à fusil. » Tous ces objets seront exemptés du droit
« de sortie en assurant leur destination pour la traite des
« noirs. »
Les objets d'avitaillèment du navire et les vivres pour la nour-
riture des (c nègres » dont il fera la traite sont également exemptes
des droits de sortie du royaume c< en calculant les quantités sur
« le temps qu'exige l'opération double de se les procurer par des
f( échanges sur les côtes d'Afrique, et de les transporter aux colo-
« nies françaises. »
L'importation des nègres dans les colonies devra être certifiée
par le chef supérieur de l'administration ou un de ses « princi-
paux délégués » par nombre et valeur. Cette valeur doit contre-
balancer exactement celle des exportations et réexportations en fran-
chise tolérées au navire, mais dans les commencements, vu la
dureté des temps, on usera de tolérance. Ce trafic lucratif ne
sera, comme de juste et comme d'ailleurs tout le commerce « de
nos colonies », permis a qu'aux bâtiments français. »
Tout cela est renouvelé d'une circulaire du 27 frimaire an XI
(18 décembre 1802) explicative d'une loi du 30 floréal précédent
(20 mai 1802) qui rétablit la traite des nègres — ce n'est qu'ex-
ceptionnellement qu'on trouve le mot « noir » à ces époques
lointaines — et en ajoute le bénéfice à celui de la traite de la
COMMERCE 283
gomme, du morfil, de la poudre d'or et autres denrées que nous
appelons aujourd'hui : Produits du cru.
Je n'ai point trouvé trace que des modérations de droits fussent
accordées à ces produits. Les seules exceptions que j'ai pu relever
sont en faveur des colonies d'Amérique, en faveur desquelles
aussi la traite, d'abord supprimée par la Révolution à une date
que je n'ai pu retrouver, fut rétablie deux fois, en 1802 (30 floréal
an X) et en 1814. La vieille tradition était dans toute sa vigueur
et la métropole ne voyait encore dans ses colonies que le moyen
de s'assurer le commerce du sucre et des épices, directement par
les unes, indirectement par les autres, dont le Sénégal, et subsi-
diairement, d'exercer ses marins en promenant son pavillon sur
toutes les mers du globe. Toutes les nations maritimes en étaient
là du reste ou à peu près et cela explique toute leur politique
coloniale de cette époque et la nôtre.
Pcriodc transitoire. — Donc les produits sénégalais supportaient
le tarif de droit commun.
Toutefois, en prévision de la reprise prochaine des relations
avec notre colonie, l'administration continue à étudier les ques-
tions sénégalaises. En 1816, une division de vaisseaux du roi
part de Rochefort pour aller reprendre possession du Séné-
En annonçant cette bonne nouvelle à ses directeurs par lettre
du 10 juillet, le directeur général des douanes leur trace le pro-
gramme des futures relations.
Et d'abord, la traite est abolie, cette fois, et pour jamais. Il
ajoute : c aucun armement ne peut plus avoir cet objet ; mais
« les établissements français du Sénégal vont de nouveau prêter
« un appui au Commerce particulier qui tend à nous procurer
« directement, par cette voie, les gommes, le morfil, la poudre
« d'or et les autres produits de l'Afrique". Je vous autorise àréta-
(' blir, des ce moment, les privilèges de ce commerce, d'après
284 SÉNÉGAL
« les dispositions des lettres patentes de 1716 qui peuvent se
« concilier avec la législation des douanes. »
Les opérations ordinaires jouiront désormais des avantages
précédemmerit accordés à la traite des nègres, faculté d'entrepôt,
exemption du droit de sortie, pour les marchandises de traite et
les vivres des équipages, moyennant acquit à caution à faire
décharger au Sénégal.
La valeur des retours devra toujours contre-balancer celle des
expéditions, mais on évitera d'engager des discussions lorsque la
disproportion ne sera pas très marquante et que d'ailleurs les
acquits i caution auront été régulièrement déchargés par qui de
droit.
Pour la première fois, il est question de privilèges accordés
aux marchandises de retour. Ils sont encore minces et consistent
uniquement en une «modération de droits» accordée parla loi
du 28 avril 1816, pour les gommes et le morfil importés sur
navires français.
« Les règlements, remarque M. le directeur général, n'ad-
« mettent aucune autre assimilation des objets provenant du
u commerce du Sénégal avec les productions de nos colonies d.
« Toujours la vieille tendresse pour les colonies à sucre et à
« épices. Pourtant la betterave est née !
Cette « modération » consiste, pour la gomme, à ne payer que
10 fr. par 100 kilogs, à l'importation, tandis que les autres pro-
venances paient 20 fr., 25 fr., et, par navires étrangers, 30 fr. ;
pour le morfil appelé cette fois-ci : dents d'éléphants entières,
la modération consiste à ne payer que 80 fr. par 100 kilogs
contre 90, 100 et 105, selon les provenances et iio par navires
étrangers.
Les dents d'éléphant non entières paient un droit double.
Tous les autres articles importés du Sénégal sont soumis au
tarif commun — lequel, ceux-ci étant en général des matières
premières, est peu élevé. La poudre d'or paie o fr. 25 l'hecto-
COMMERCE 28 J
gramme, les bois d'ébénisterie-acajou 40 fr., autres 27 fr.,
les peaux sèches 5 fr., la cire brute, 8 h., plumes de pa-
rure brutes, grandes 400 fr. ; petites 100 fr., cornes et os bruts,
I fr. ; le tout par 100 kilogs ; objets de collection, i 0/0 ad
valorem.
Je n'ai pas trouvé trace des amandes de palme, ni du coprah ;
de Tarachide pas davantage, du caoutchouc, encore moins, natu-
rellement.
En 18 17 apparaissent, comme articles d'exportation, le caïl-
cédra, provenant des établissements français en Afrique —
il obtient un droit de laveur de 10 fr., — au lieu de 27, et
la cire brune des mêmes établissements, tarifée à 3 fr. au lieu
de 8.
En 18 18, un pas décisif est franchi.
1° Les chargements du Sénégal, leur arrivée une fois constatée
au port français de départ, peuvent être réexpédiés pour toute
destination intérieure ou extérieure — cette dernière moyennant
un droit de balance minime, ofr. 15 O/'o ad valorem, ou o fr. 50
par 100 kilogs (5 janvier 1818).
20 Le Sénégal est enfin traité «quant aux productions à l'ins-
« tar de nos colonies ».
Le Sénégal éri^^é au rattir de colonie de ctdture, — En cette
année-là de grandes choses se préparent. « Deux expéditions
« extraordinaires sont parties, annonce le directeur général,
« Tune en juillet, l'autre en décembre i8i8, à l'effet dy préparer
un plan de colonisation adopté par le gouvernement. Elles se-
« ront bientôt suivies d'une troisième. Déjà le coton et l'indigo
« donnent des produits susceptibles d'entrer dans le commerce.
« On cultivera aussi en grand le café, la canne à sucre, et les
« autres végétaux précieux des deux Indes. »
Toujours la vieille tradition ! On s'occupe enfin du Sénégal,
mais dans l'espoir unique de le convertir en une colonie à sucre,
à café et à épiccs !
286 SÉNÉGAL
On sait ce qu'il advint de ces beaux rêves. Incohérence et
incurie ! Un désastre maritime devenu légendaire.
Il en resta néanmoins ceci, que le Sénégal, tout en conservant
les avantages dont il jouissait comme établissement commercial,
acquit désormais ceux d'une colonie à culture et que le principe
demeure dès lors admis que le régime des douanes de la Métro-
pole devait être modifié en sa faveur, au même titre qu'il Tétait
en faveur des îles d'Amérique et de la Réunion, qui seules jus-
qu'alors avaient été considérées comme de vraies colonies.
Recherche des cultures dites riches, — Le coton et l'indigo par-
ticipent d'ores et déjà, moyennant certificats d*origine, « au
« privilège accordé par les lois existantes à ceux des colonies
« françaises et la même assimilation sera successivement accordée
« aux autres productions du Sénégal à mesure que leur ré-
« coite deviendra assez abondante pour faire partie des charge-
nt ments. »
Facilités accordées, — On cesse aussi d'exiger que la valeur de
la cargaison de retour contrebalance celle des chargements de
départ.
En attendant qu'une «réduction spéciale de droits » soit accor-
dée aux peaux brutes du Sénégal, elles seront assimilées à celles
des autres colonies (i fr. par loo kilogr.), concession régularisée
par la loi du 7 juin 1820.
Tolérance de tonnage, — .Enfin, eu égard aux « difficultés que
présente la navigation de la rivière du Sénégal » le tonnage exigé
par l'article 78 de la loi du 8 floréal an XI, soit 100 tonneaux et
au-dessus, pour la réexportation d'entrepôt des marchandises
prohibées (les guinées qui entrent dans tous les chargements, le
sont) est abaissé à 60 tonneaux et au-dessus pour notre colonie
(circulaire du 23 janvier 1819).
COMMERCE 287
Le branle est donné ! La colonie ne cessera plus, commerciale-
ment parlant, de se développer de plus en plus.
Cependant les marchandises autres que celles énumérées ci-
dessus doivent toujours, si elles sont étrangères, payer avaiit leur
expédition au Sénégal tes droits d'entrée dans le royaume, qui
ne les bonifie pas à la colonie, d'ailleurs.
Le 28 octobre 1820 est étendue Texémpiion auxarm.es de traite,
blanches et à feu ; le 7 juin précédent avait signalé l'admission
du coton du Sénégal au droit réduit de 5 fr. le quintal métrique
déjà accordé à celui de Cayenne dans un' biit d'encouragement.
Entrepôt de Gprée. — L'nnnée 1822 voit naître (janvier) la
création de l'entrepôt de Corée — point de départ de la franchise
de cette île — la réduction du droit sur les bois de caïL-:cédra ori^
ginaire du Sénégal de iq.k. à 5 fr. et Papparition, comme pro-
duits de cène colonie, de la salsepareille et des follicules de séné,
admises respectivement à 40 fr. et à 20 fr. par 100 kilogr. avec
certificats d'origine (ord. roy. du 25 décembre 1822).
L'ordonnance royale (relative aux douanes) du 13 juillet 1825
confirme ces diflFérents privilèges de tarif, et abaisse le droit d'en-
trée sur les caïl-cédras à i fr. par 100 kilogr., taux rendu com-
mun à tous les bois d'ébénisterie de la Cuyane et du Sénégal.
PREMIÈRE PÉRIODE D'ÉVOLUTION
Ce quêtait le Sénégal et quel fut son avenir. — Mais qu'était
ce Sénégal, d'abord si négligé, puis tenant dans les préoccu-
pations économiques de la France cette place de plus en plus
grande ?
C'était en commençant par le nord, à partir du cap Cansado,
le cap Blanc, le cap d'Arguin (qui est le môme nom en langue bre-
tonne) Tîle d'Arguin, célèbre par le radeau delà Méduse, Portan-
288 SÉNÉGAL
die, où coula tant de noble sang hollandais, portugais et français,
points aujourd'hui abandonnés commercialement; Tilede Saint-
Louis, perdue entre le monde maure et le monde noir, coliime
un vaisseau battu des flots ; la presqu'île du cap Vert habitée par
rhéroïque petite république Léboue, qui sut préserver son terri-
toire de la tyrannie des Damels, eut ses Thermopyles et son
Léonidas,et finalement ne fut pas conquise, mais se donna à nous
par libre accession, après nous avoir fourni de nombreux contin-
gents, contre l'ennemi commun, le Kayor; Corée, la mère (le
ventre, Bôr, disent les indigènes) du Sénégal français, des comp-
toirs disséminés sur la cAte, établissements précaires maintenus
à force de cadeaux (coutumes) aux roitelets de l'intérieur, tou-
jours il la merci d'une incursion de leurs Tièdos (caste libre qui
formait Tarmée de ces princes) et qui devinrent Dakar, Rufisque,
Nianing, Portudal, Joal, Foundiougne, quelques établissements
échelonnés sur la Casamance (Sénégal actuel); — sur les Rios Cas-
sini, Nunez, Pongo, sur les rivières Konkouré, Forécaréah,
Mellacorée, Scarcies (Guinée française actuelle) ; — sur et entre
les fleuves Cavally, San Pedro, Sassandra, Bandama, Comoé et
leurs innombrables sous-bassins côiiers (Côte d'Ivoire actuelle) ;
— puis la côte du Bénin.
Tout cela disséminé, dispersé sans lien autre qu'une nationa-
lité commune et le rattachement administratif à Corée, puis i
Saint-Louis.
Ces points disséminés s'agrégeront peu à peu par la force des
ciîoses, par des conquêtes successives sur les indigènes, en répres-
sion de brigandages, par des traités et aussi par la direction
donnée des 1854 par Faidherbe à la politique sénégalaise, tant
pour la pénétration dans l'intérieur par le Sénégal — région
dite d'abord : Haut-Fleuve, puis Soudan français et aujour-
d'hui répartie entre le Sénégal et les autres colonies de la Côte
occidentale — et par les autres cours d'eau, que pour la con-
quête et l'organisation de la partie côtière, direction dont on ne
COMMERCE 289
s'est jamais écarté sans désastres et qui finit par faire du Sénégal
un tout homogène.
Un mot sur ce quil est aujourd'hui. — Pour la bonne adminis-
tration Ton dut bientôt subdiviser cet empire trop vaste en un
ijertain nombre de centres administratifs autonomes, Sénégal et
dépendances, Casamance comprise ; Guinée française, ci-devant
Rivières du sud du Sénégal; Côte d'Ivoire, ci-devant établissements
français de la Côte d'Or ; Dahomey, ci-devant établissements fran-
çais du golfe du Bénin.
Ces quatre autonomies ont aujourd'hui un lien commun des-
tiné à y assurer Tunité d'action de l'administration et à faire con-
verger tous les efforts vers un but commun, la prospérité géné-
rale du groupement, en mettant fin aux tiraillements de colonie à
colonie, qui sont de la force perdue, et pis encore parfois. Ce
lien commun est le gouvernement général de l'Afrique occiden-
tale française inauguré par M. l'inspecteur général Chaudié. Il
suffit de jeter un coup d'œil sur nos budgets et sur nos statisti-
ques commerciales pour constater que son administration aouvert
une ère de prospérité croissante, et sans précédents au Sénégal.
On n'insistera pas davantage, tout autre développement ferait
double emploi avec les notices fort bien faites insérées en tête de
l'Annuaire du Sénégal et dépendances de 1899 et Ton passera im-
médiatement à l'examen du développement purement commercial.
Coup d'œil rétrospectif. Epoque transitoire. — Voyons d'abord ce
que fit la colonie pour répondre aux efforts de la métropole et à
l'espoir que celle-ci mettait en elle.
Nous partirons du 9 mars 1822, création de l'entrepôt de Co-
rée. Nous passerons très vite, car nous nous heurterons souvent
il cette mention : voyez ledit règlement du..., n°..., registres...
Rci^istrcs qui, s'ils existent encore, sont enfouis sous des mon-
Scncgal. l'j
290 SÉNÉGAL
tagnes d'archives postérieures qu'ily aurait sans doute un puissant
intérêt à débrouiller!
Nous nous bornerons à noter au passage les grands faits com-
merciaux, primes à la culture, modification de tarifs, pour arriver
;i la situation actuelle dont nousdonnerons un tableau aussi fidèle
que possible.
L'indigo et le coton ne tinrent point ce que l'on en attendait.
Pourtant l'indigo du pays égale les meilleures sortes des Indes et
les indigènes, lesBambaras notamment, en tirent un parti merveil-
leux. Quant au coton, le pays en produit plusieurs espèces que les
indigènes filent, tissent et teignent depuis des siècles. Il paraît
même que certaines présentent une fibre tout à fait méritante.
Il reste dans le fleuve des traces d'indigotières qui prouvent que
l'essai fut sérieusement tenté, de même que pour le coton, mais
les documents manquent.
Entrepôt de Corée, Presque port franc. — Quoi qu'il en soit, dès
le I" avril 1822 (Décision royale du 7 janvier), Corée est érigée
en entrepôt. Elle peut recevoir, moyennant un droit très minime,
insignifiant : r° toutes les productions naturelles étrangères à F Eu-
rope apportées par les navires de tous les pavillons ; i'* les pro-
duits de toute origine, mais provenant de France (entrepôts) et
apportés par navires français.
Par exception à la règle toujours strictement appliquée, les en-
trepôts de Corée peuvent expédier à Saint- Louis du Sénégal des
bois et des tabacs en feuilles étrangers, moyennant un droit de
2 0/0 à l'arrivée.
Les produits du cru, ce mot n'existe pas encore (gomme, cire
brune, caïl cédra, morfil et peaux brutes), apportés de la Côte d'Afri-
que à Corée, ne peuvent en être réexportés que pour France .
Les objets non réexportés, ou réexportés pour la traite dans
les autres possessions de la Côte d'Afrique (Saint-Louis du Séné-
gal compris sauf pour les bois et tabacs) paieront un droit decon-
COMMERCE 291
sommation peu considérable encore comme on va voir par le petit
tableau ci-aprcs :
Marchandises apportées par navires français :
Sucre et café, par 100 kilogs . . ofr. 35
Tabac en feuilles — . . . o 63
Vin et eau-de-vie, par hectolitre . 20
Bois à construire, par stère . . . o 10
Autres marchandises : emballées par
100 kilogs. o 50
— en vrac par 100 k. o 25
Marchandises venues par navires étrangers :
Le double des droits ci-dessus.
Droit de consommation, le quadruple.
Ce régime dura longtemps, il fît la prospérité de Corée, pros-
périté qui rayonna sur tout le littoral.
Cette petite île est bien réellement, selon l'énergique expression
indigène, le ventre qui enfante le Sénégal à l'influence et à la civi-
lisation françaises!
Les cotons payaient un droit de sortie de Saint-Louis. Je n'en
ai pas trouvé la quotité, mais le i*' mars 1822, il fut réduit à
1/8 0/0 soit 12 centimes 12 pour 100 fr. de valeur, par décision
du baron Roger.
AGRICULTURE.
Encouragement à la culture. Coton. — Le 16 mai 1822, le baron
Roger, au norn du roi, promit une prime de 10,000 à celui
« qui aura planté et conservé en bon état au i*'' mars 1823 au
292 SiiNtGAL
«« moins 200,000 pieds de cotonnier », à raison, sans plus, de
1200 par « 50 ares ». Entre 100 et 200,000 pieds, la prime
sera de 6,000 fr. Dans les cultures de coton herbacé, les pieds
ne seront pas comptes, mais le total sera évalué à raison de 1200
pieds par « 50 ares. »
Les cultures du gouvernement ne concourront pas, non plus que
« les plantations qui pourront être faites sur Thabitation royale,
'( son excellence le ministre de la maison du Roi ayant déclaré
« renoncer à tout avantage pour cet établissement, créé dans la
« vue d'encourager les cultures, et non dans un intérêt privé. »
De nouvelles primes seront annoncées Tan prochain.
Il y a aussi des primes « pour encourager la culture directe du
« coton par les nègres du Walo et des pays voisins. »
On leur promettra, et distribuera même des primes. « L'agent
« spécial de la colonisation aura mission de promettre aux indi-
<i gènes que leur coton leur sera payé à un prix qui ne sera pas
« moindre de 30 centimes par kilogramme brut. »
C'est encore là la meilleure des primes, surtout si, comme la
siîite de la proclamation semble le prouver, on a l'intention de
tenir la promesse, car le gouvernement s'engage à acheter à ce
taux les récoltes qui n'y trouveront pas preneur et à les revendre
aux enchères.
Des primes sont en outre promises à l'exportation.
Comité de commerce, — Le 7 novembre 1825, le baron Roger
constitue un comité du commerce composé de 7 membres, dont
l'ordonnateur, président.
Il compte trois négociants établis faisant directement le com-
merce avec la France depuis au moins 5 ans;
Deux traitants faisant le commerce de la rivière et des escales ;
Un capitaine ou un subrécargue des bâtiments armés au compte
de négociants domiciliés en France.
Ce comité est purement consultatif en général, mais il a le
COMMERCE 293
droit c( de présenter au commandant des vues sur les moyens
« d'améliorer la situation du commerce ».
Il détermine le cours du change, des marchandises, des assu-
rances, du fret, etc.'
Enfin, il tient registre de tous les négociants ou marchands
établis h Saint-Louis.
On voit que la colonie se compose toujours de Tîle de Saint-
Louis en tout et pour tout !
Primes à Inculture, Indigos y cafés, rocous, cochenille, — La même
année nous montre, sous forme d'un nouveau règlement sur les
primes, les encouragements et les secours accordés aux cultures
en 1826, que les essais continuent sur les cotonniers et les indi-
gos, et que l'on y ajoute le ricin palma christi, le caféier, le
rocouyer, le cacfis nopal.
Primes à r exportation, — Outre les primes à la culture, mieux
réparties qu'en 1822 puisqu'elles portent sur le nombre de pieds
à Thectare, il est créé une prime à l'exportation très élevée.
Coton et ricin, 15 00 de la valeur à Saint-Louis.
Pour l'indigo — « bien fabriqué et pouvant avoir cours dans
« le commerce » — 5 fr. par kilog.
Le tout jusqu'au i" mai 1827.
Pour la cochenille, 20 0/0 de la valeur en France, jusqu'au
I" janvier 1828.
Pour le café — « net et bien préparé » — et pour le rocou,
75 centimes par kilog jusqu'au i'' janvier 1830.
Comme précédemment on assure aux indigènes — les nègres
du Walo — un prix minimum de 30 centimes par kilog pour
leurs cotons et leurs feuilles d'indigo bien séchées.
Un arrêté du 6 avril 1826 nous révèle que tous les produits
étaient grevés d'un droit de sortie, car il le réduit, comme il avait
été fait déjà le 13 mars 1822 en faveur du coton indigène, à un
294 SÉNÉGAL
huiticme pour cent, de la valeur, soit 0,125 O/'o, « sur TinJigo
« du Sénégal et sur tous les autres produits pour la culture des-
« quels le gouvernement alloue des primes. »
Enfin l'arrêté du 18 mai 1827, traitant des primes et encoura-
gements pour cette année, marque une tendance sérieuse à rem-
placer les primes à la culture par des primes à l'exportation,
'( considérant que de celles-ci il doit résulter, dit le baron Roger,
« que les habitants de Saint-Louis rechercheront davantage les
" produits de la culture directe des indigènes, ce qui tend à
« favoriser à la fois la colonisation et le commerce. » Pensée
très sage d'un homme pratique, connaissant bien et aimant le
pays, comme il Ta prouvé à d'autres égards.
I.a prime à la culture n'est conservée que pour l'indigo. Celles
à l'exportation sont portées, pour le café, à 20 0/0 de la valeur
à Saint-Louis; pour Tindigo, à 10 fr. le kilog; pour le chanvre
du pays (une sorte d'hibiscus), à 40 centimes le kilog ; « le tout
a du I*' de ce mois (mai 1827) jusqu'au 30 avril 1828».
Pour le café, le rocou,la cochenille, rien de changé.
Le II juin 1828 voit disparaître complètement la prime à la
culture, trop facile à surprendre, « attendu, dit un arrêté signé
Jubelin, que la prime a l'exportation est « l'encouragement le plus
«t efficace, le pins positivement mérité qu'on puisse donner, et
« celui, d'ailleurs, dont il résulte le moins d'abus.
La prime d'exportation du coton est maintenue jusqu'au
r' janvier 1829 seulement. Celle de l'indigo est portée à 12 fr.
par kilog, jusqu'au 30 avril 1829.
Ce dernier produit doit donner des espérances, car l'année
précédente le baron Roger, cette année le gouverneur Jubelin
cherchent à lui donner un cachet d'identité qui puisse le faire
reconnaître sur les marchés d'Europe. L'un et l'autre, en effet,
décident que l'indigo devra être «marqué d'un timbre fabriqué
« par les soins du gouvernement et qui sera imprimé sur les
<i pains avant leur dessiccation. »
COMMERCE 295
Il n'est plus question des autres produits. Caféiers, rocouyers
et nopal sont confondus dans un oubli commun, symptôme d'un
insuccès complet.
En 1829 — (arrêté du 7 mai) le coton a disparu à son tour.
L'indigo persiste et paraît prospérer; qu'on en juge : la prime
d'exportation est réduite à 8 fr. le kilog — mais il est créé des
surprimes à la grande production, savoir, 4 fr. par kilog pour
toute production supérieure à 800 kilog; 3 fr. de éoo à 800 kil. ;
2 fr. de 400 à 600 kilog. et i fr. de 200 à 400 kil. ; rien à 200
et au-dessous. L'obligation du timbre du gouvernement est
maintenue et son apposition sur les pains entourée des précau-
tions nécessaires pour créer une marque estimée.
Insuccès, — Fut-ce manque de persévérance, fut-ce manque de
suite, fut-ce mauvaise orientation des efîbrts, mais toujours est-il
que les sacrifices furent vains I Le 8 décembre de la même année
1829, M. Brou, arrivé dans la colonie le 11 mai précédent, sonne
en ces termes le glas des cultures : « considérant qu'il n'est plus
« permis de douter que l'insuccès des cultures au Sénégal (là où
« elles ont été tentées) tient à des obstacles surhumains, qu'il
w fiiut bien enfin reconnaître pour couper court à des dépenses
*t que le gouvernement répète chaque année sans avantage pour
« la France comme sans fruit pour le commerce et sans résultat
« pour le progrès de la civilisation en Afrique ; etc. » Résul-
tats : les primes à l'exportation de l'indigo sont seules conser-
vées.
Les causes. — Pour nous la cause de l'insuccès est triple. D'a-
bord, la colonie n'a, pour ainsi dire, pas de territoire propre en terre
ferme, mais seulement des installations précaires (Richard Toi et
Fafï) ; en outre, les peuplades de l'intérieur ne sont ni soumises à
notre influence ni même toujours en paix entre elles. A ces con-
ditions d'instabilité, des plus préjudiciables à l'agriculture, il faut
296 SÉNÉGAL
ajouter un certain laisser aller dans la distribution des primes à
la culture, lesquelles prêtent d'ailleurs à la pseudo-culture.
Mais il faut ajouter que le moment n'était pas venu, car les
primes à l'exportation, et surtout Tachât assuré à un taux rai-
sonnable de tout produit convenablement préparé furent d'excel-
lentes mesures, qui eussent créé la production si cela eût été
possible alors, tout comme il en est advenu de Tarachide des
son appatition. Mais les temps n'étaient pas les mêmes.
En effet, la cause principale de l'insuccès fut, il faut avoir le
courage de le dire, l'hostilité sourde des négriers d'exportation,
dont le trafic coupable, pour être devenu clandestin, n'en était
pas moins actif. La culture rendant les bras nécessaires dans le
pays même, et tendant à fixer le noir à la terre, augmentait sa
valeur d'achat et rognait d'autant les bénéfices de l'intéressante
coiporation.
La culture fut donc vaincue, non par des obstacles surhu-
mains, mais par l'insécurité des temps, un peu aussi par la légè-
reté de certains agents de colonisation, et surtout par de mysté-
rieux incendies, venus on ne savait (?) d'où, qui ravageaient les
plantations au moment de la récolte. Le planteur comprenait et
n'y revenait pas, ruiné.
Et cependant les initiateurs de cette campagne avaient vu
juste ! Le Sénégal était une colonie à culture et la culture devait
lui foire l'avenir brillant qui est notre présent. Seulement leur
esprit était hanté par la vision des cultures riches, les cultures de
l'Inde et des Antilles, le sucre, les épices,la cochenille, l'indigo,
cultures auxquelles venaient s'ajouter par surcroît la récolte de
l'ivoire, le flimeux morfil, et la poudre d'or de Guinée ! Ce fut
leur erreur que l'avenir répara..
L'arrêté de 1829 de M. le gouverneur Brou dont on a cité le
préambule plus haut fut bien l'oraison funèbre des cultures
riches. Il n'en est plus jamais question depuis ; tout ce qui a
survécu, c'est le café du Rio-Nunez, très estimé encore de nos
COMMERCE 297
jours, mais dont la production n'a jamais pu prendre une
grande extension.
Dans la partie agricole, on trouvera l'exposition plus complète
des résultats matériels de ces efforts administratifs.
COMMERCE
Gomnies. Grande traite.
Mais pendant ce temps d'essais infructueux de quoi vit le com-
merce du Sénégal ? De la gomme, uniquement.
La traite de la gomme prospérait au milieu des dangers qui
paralysaient l'agriculture. C'était la grande traite.
Chaque année, à date à peu près fixe, en janvier ou en février,
un coup de canon ouvre la grande traite, que fermera un autre
coup de canon vers le mois d'août, sauf prolongation accordée
par le gouverneur.
La nécessité pour le gouvernement de protéger, à main armée,
ce commerce vital de la colonie Ta amené à l'entourer d'un
grand nombre de précautions et aie réglementer avec une minu-
tie qui nous paraît parfois puérile aujourd'hui, mais qui avait sa
raison d'être alors.
Corps des traitants, — Ne sont admis à faire ce commerce que
des marchands, européens ou indigènes, triés sur le volet, dont
la liste — dite liste générale des traitants — est arrêtée en conseil
d'administration par le gouverneur lui-même, conformément à
l'article 3 de l'ordonnance royale du 15 novembre 1842: elle est
enregistrée au Greffe du tribunal de Saint-Louis, et publiée au
Bulletin des actes administratifs sous forme d'arrêcé. Les vacances
survenues aux listes primitives sont comblées dans la même
forme, enregistrées et publiées de même.
Syndicat. — L'assemblée générale des traitants, convoquée par
298 SÉNÉGAL
arrêté du gouverneur, élit une commission syndicale, qui, pré-
sidée par Tinspecteur colonial, jouit d'attributions assez étendues.
Elle surveille les opérations de la traite, fonctionne souvent
comme un vrai tribunal, recouvre des cotisations destinées à
former une sorte de fonds de prévoyance, en assure Tadiiiinis-
tration et veille à sa répartition.
A propos de la moindre des infractions le traitant est rayé de
la liste pour un temps plus ou moins long, parfois pour toujours,
SCS gommes peuvent être retenues, ou confisquées en toutou en
partie et des amendes considérables le frapper.
Il aillait être bien trempé pour se livrer à ce commerce. Le
marchand était doublé du soldat et devait souvent passer de la
romaine ou de la balance au mousquet. Tout en protégeant les
escales, le gouvernement avertissait ses « protégés » qu'ils eus-
sent à se tenir en état de se protéger eux-mêmes. Un arrêté dont
la date m'échappe aujourd'hui, mais que j'ai lu avec émotion,
énumcre l'armement dont les bateaux traitants doivent se pour-
voir, fusils, poudre, balles et les précautions qu'ils doivent prendre
en marche.
Ce corps des traitants, avec ses laptots et ses maîtres de langue
(interprètes jurés), constitue peu à peu le noyau d'une population
un peu rude, mais énergique et brave, entraînée, probe généra-
lement, intelligente et rompue aux affaires, population qui se
trouva juste à point pour rendre possibles les plans de Faidherbe,
car il y puisa largement et y trouva pour ses entreprises, admi-
nistrateurs, officiers, soldats et même diplomates! La plupart des
fiunilles qui ont marqué ou marquent encore au Sénégal, blan-
ches ou de couleur, trouvent les noms de leurs ancêtres enregis-
trés dans ces listes de traitants, arrêtées et délibérées en conseils
d'administration par les vieux gouverneurs des temps héroïques
de la colonie. Cest un héritage dont on peut s'honorer, je le
déclare en connaissance de cause.
COMMERCE 299
hi gomme. Au désert, — La gomme recueillie par les Maures
au fond des forêts d'acacias de l'intérieur où le chaud vent d'est,
fendant les écorces, la fait exsuder abondamment du tronc des
arbres, était ensuite par eux amenée en des points déterminés,
dits escales, en dehors desquels, pendant la durée de la grande
traite, tout commerce de gomme était absolument interdit, sous
peine de confiscation, d'amende, de suspension, pis même. Cha-
que tribu avait la sienne, escale des Bracknas, Le Coq, escales des
Trarzas, le Désert, escale des Darmankours. Le service des escales
était dans les attributions du directeur des affaires extérieures.
Un « bâtiment du roi », pendant toute la durée de la grande
traite, montait et descendait incessamment le fleuve, s'arrêtant
successivement à chaque escale où, assisté d'une commission élue
de quatre traitants, son commandant jugeait et conciliait, sauf
appel à la commission syndicale ou au gouverneur, tous les li-
tiges soulevés et toutes les infractions constatées en son absence.
Ce commandant était le commandant des escales.
La gomme, A Saint-Louis, — Mais pendant que les caravanes
maures, rappelées par la belle saison et le retrait des eaux débor-
dées, s'avancent vers le fleuve, à Saint-Louis l'activité est grande;
dans les grands chalands, embarcations spacieuses et beaucoup
plus élégantes de coupe que ne le ferait supposer leur nom, dans
les grands chalands s'entassent d'abord les Guinées, dont chaque
pièce vaut 16 kilos de gomme, les barres de fer d'une coudée,
qui valent i franc, les manoques de tabacs en feuilles, dites têtes
de tabac, qui sont aussi une monnaie, les boules d'ambre, grosses
comme des œufs, dont, aux beaux temps, deux ou trois valaient
une jeune femme, les verroteries, l'antique rassade de nos pères,
la cassonade et la mélasse pour abreuver les fils du prophète, mille
bibelots de bazar, dont un assortiment complet, sous le nom de
« bagatelle» doitfairel'appointde tout marché — un arrêté défend
même expressément de donner plus d'une « bagatelle » par marché
300 SÉNÉGAL
— puis une ample provision de mil. La viande se trouvera sur place,
par la chasse et l'achat de bestiaux.
Départ pour la traite. — Les provisions faites, on embarque :
d'abord les traitants pour l'escale des Bracknas, la plus éloignée,
puis quelques jours après les traitants pour les escales des Trar/as
et des Darmankours, et en route, le canon a tonné.
Précautions. — A bord, les traitants, et avec ceux qui sont
illettrés un secrétaire agréé de l'administration, car tout doit se
passer régulièrement et ils ont une rude comptabilité à tenir,
que la commission syndicale épluchera au retour, les laptots ou
matelots, gens de peine et griots, et enfin, détail absolument
local, les pileuses. Celles-ci pileront au jour le jour, dans des
mortiers de bois, le mil qui sera pendant des mois le fond de
l'alimentation générale.
Tout ce monde, pileuses comprises, doit figurer au rôle d'équi-
page et a patte blanche (par manière de dire !) à montrer pour
obtenir d*y être inscrit.
A l'escale, défense d'aller au-devant des caravanes, on n'en
reviendrait, du reste, généralement pas. Seuls les maîtres de
langue, êtres à part, peuvent s'y rendre, mais ils doivent, avant
de partir, déposer leur fusil.
La coutume. — A chaque escale, devant le commandant du
navire de guerre, chaque traitant débat avec le représentant du roi
maure dont elle dépend, l'importance de la « coutume » qui lui
assurera la liberté de ses opérations et paie la somme, laquelle
est inscrite sur le registre du commandant. Puis les maîtres de
langue se mettent en campagne.
l.a traite. — Au contact de la caravane, assaut d'éloquence !
C'est a qui des maîtres de langue, les bien nommés, vantera le
COMMERCE 301
plus haut la richesse et surtout la générosité de son maître, et
la variété de son assortiment, la magnificence, la qualité, etc.
Les Maures assourdis, tiraillés de ci, de là, ne savent auquel
entendre. Enfin, chaque maître de langue a capturé sa ou ses
victimes et les emmène triomphalement. A l'escale, le Maure est
hébergé et nourri chez son acheteur, lui, ses bétes et ses gens,
toute la durée du marché, aussi le fait-il traîner. Dieu sait!
Les guinées-monnaie sont d'un type obligatoire. Toute gomme
achetée est pesée au poids public^ prise en charge et embarquée.
Il en sera pris compte à Saint-Louis, en douane et à la commis-
sion syndicale et la gomme y sera repesée! Elle devra être réex-
pédiée en France. Entre temps on fait bonne vie, on mange, on
boit, on danse, les griots prodiguent leurs chants. Les chalands
cependant se vident de marchandises et s'emplissent de gomme.
Incidents. — Mais parfois la fête est troublée ! Une querelle,
voulue généralement, dégénère en rixe, la rixe en mêlée géné-
rale, le marché se transforme en champ de bataille. Les Maures,
gens peu honnêtes, essaient à la faveur du tumulte, de reprendre
leurs gommes en gardant les cadeaux, ou de razzier les femmes
— ou bien une bande de dissidents, ou de maraudeurs fait ir-
ruption dans le même but — il faut faire le coup de feu, regagner
les chalands et tâcher de sauver choses et gens !
Le commandant déclare alors la traite fermée! Il menace par-
fois de faire abolir l'escale par le gouverneur. Mais comme on a
besoin les uns des autres, nous de gomme, les Maures de guinées,
la paix se rétablit bientôt, on enterre les morts, s'il y en a, et
tout reprend comme si rien ne s'était passé, jusqu'au coup de
canon du i" août.
Petite traite et voyage de Galant.
A côté de la grande traite, fleurit la petite traite, plus libre,
mais moins protégée matériellement quoique encore minutieuse-
302 SÉNÉGAL
ment réglementée. Celle-ci commence généralement le 15 août
et coïncide avec \c voyage de Galam, voyage escorté naturellement.
Les eaux croissantes ont éloigné les Maures des rives du fleuve
et les ont chassés dans leurs déserts. Avec leur départ renaît une
sécurité relative, qui permet de laisser aux petits traitants, col-
porteurs et marigotiers, un peu plus de liberté.
L'arrêté du 11 août 1845, calqué sur les précédents, et que
copiera le suivant, résume les principales précautions. Il dit d'abord :
« Le voyage de Galam par la Grande Rivière (le Sénégal même)
« et le commerce des divers produits autres que la gomme dans
« le marigot de l'Ile au Morfil, sont ouverts à la population du
« Sénégal. » Le terme du voyage de Galam est Bakel (Galam,
exactement N'Galeum, est toute une région, non une ville).
Tricatitwns. — Comme précautions : Défense de traiter la
gomme en route et dans les marigots; défense de quitter la Grande
Rivière, en allant comme en revenant ; « toutes gommes trouvées
« à bord des embarcations qui entreraient dans le marigot de l'île
« au Morfil pour opérer leur retour seront considérées comme
« traitées en fraude et saisies ». A l'aller, il n'est permis aux
embarcations de pénétrer dans le marigot, que jusqu'à un village
nommé M'Balloet de redescendre ensuite; dans le fleuve même,
les seuls bâtiments expédiés pour le voj'age de Galam entier
peuvent dépasser un point dit Banam.
Les bâtiments, soit pour Galam, soit pour les marigots (ma-
rigotiers) se font expédier du 15 août au 15 septembre, ni plus
tôt ni plus tard; tous ceux qui ne sont point partis le 16 sep-
tembre risquent de se voir retirer leur expédition.
La coutume. — Le commandant du navire de guerfe mouillé
à Saldé fait payer en sa présence les coutumes à l'envoyé de l'Al-
mamy (chef politique et religieux élu d'un empire fédératif noir,
le Fouta-Toro, que nous avons amoindri et disloqué depuis) au
COMMERCE 303
fur et à mesure que les bâtimcnis arrivent, après quoi, ils sont
libres d'aller à leurs affaires sous la protection de TAImamy en
vertu d'un traité. Une fois « en Galam » tout se passe comme
nous avons dit a propos de la grande traite.
Quant aux traitants marigotiers, gens de moindre importance,
ils se débrouillent comme ils peuvent avec les petits chefs locaux
des contrées bordant les marigots où ils opèrent. Ces chefs, la
coutume payée, sont cependant liés, d'abord par le grand traité
avec TAlmamy, leur suzerain, puis par des traités particuliers
fixant le montant des coutumes exigibles.
•o»
Sens et origine du mot coutume, — En passant, ce mot coutume
ne veut pas dire redevance habituelle, coutumière, mais bien re-
devance régulière, droit de péage, de douane, sens qu'a conservé
dans la langue anglaise son frère jumeau Custom, qui signifie
simplement Douane, c'est pourquoi nous l'écrivons : coutume,
avec l'accent circonflexe.
L'arrêté que nous étudions comme type finit ainsi : c Au
(c retour du voyage de Galam, c'est-à-dire au mois de décembre
« prochain, le gouvernement prendra les mesures que comman-
« deront les circonstances pour protéger les embarcations. »
Il y a aussi une interdiction que nous retrouvons toujours,
presque jusqu'à nos jours, c'est celle d'acheter des captifs, soit
pour les revendre dans l'intérieur, soit pour les amener à Saint-
Louis en qualité d'engagés à temps. Si la première partie de la
défense est plus que légitime, je ne puis accepter la seconde, car
en somme, l'engagement à temps avec les garanties de loyauté
et la surveillance voulues est une libération par le travail. Il prend
un esclave sauvage et vous rend au bout du terme, un homme
libre, civilisé, accoutumé au travail et ne devant sa liberté qu'à
lui-même, ce dont il doit s'enorgueillir à juste titre.
Objets de traite. Marchamiiscs à troquer, — Les objets de ce com-
304 SÉNÉGAL
nierce sont, de notre côté, les tabacs en feuilles, les guinées, d'au-
tres tissus divers, le cuivre en baguettes, le fer en barres, le sel,
des poteries, de la verroterie, des armes et de la poudre de traite,
des balles, des vêtements divers ; du côté des Maures, c'est la
gomme principalement, puis des objets de sellerie et de maroqui-
nerie, des nattes jonc et cuir excellentes; du côté des noirs, des
dents d'éléphants, de sangliers (énormes), des plumes d'autruche
et d'aigrette, et en grande quantité, des mils divers, puis de l'or
natif. Celui-ci ne peut être revendu, car l'or est comme la gomme,
u sa traite » est soumise aux mômes règlements et il doit comme
elle, être expédié intégralement en France; dans les rivières du
sud, a la Côte d'Or, au Bénin, les choses se passent de façon
analogue, mais aux articles d'échanges il faut ajouter les peaux
d'oiseaux, les amandes et huiles de palme, le coprah, etc., le tout
à diriger obligatoirement sur France par bâtiments français.
Commerce sédentaire.
Mais ces traitants ne formaient pas à eux seuls tout le com-
merce sénégalais.
Quelques-uns à la vérité travaillaient pour leur propre compte,
ils étaient alors en môme temps commerçants établis et patentés
(car le Sénégal connaît la patente depuis longtemps!) à Saint-
Louis. Les autres, et c'était le plus grand nombre, opéraient pour
le compte de puissantes maisons de commerce de la place, soit
qu'ils leur fussent attachés en qualité .d'employés gagés, soit
que celles-ci leur eussent simplement confié, à titres d'avances à
rembourser en gommes, au retour, des pacotilles plus ou moins
considérables.
Les commerçants établis qui avaient ainsi des marchandises
engagées sur le fleuve avaient le droit de monter pour en sur-
veiller remploi, mais ils devaient obligatoirement se f;\ire por-
ter au rôle d'équipage du navire où ils embarqueraient! Dans
ORGANISATION COMMERCIALE ^0$
cette navigation aventureuse, tout le monde sans exception devait
être minutieusement inscrit et catalogué. Cela permettait d'éta-
blir avec exactitude, le cas échéant, le bilan des pertes en vies
humaines. Les commanditaires avaient aussi, comme de juste, un
droit de privilège sur les gommes traitées au moyen de leurs
marchandises.
Ce commerce sédentaire établi à Saint-Louis et à Corée faisait
en outre d'abondantes affaires avec les peuplades continentales.
Les arrêtés de police publiés dans Tune et l'autre ville, tant
quant aux personnes que quant aux véhicules qui les amènent,
savoir les pirogues, nous laissent l'impression que ces visiteurs
étaient nombreux, qu'ils étaient généralement pacifiques et enfin
que l'administration était maternelle et pleine de sollicitude pour
eux.
Ces gens venaient dans Tîle troquer les produits de leurs
terres et de leur modeste industrie, savoir, des amandes et huiles
de palme, du beurre du pays, du lait, des volailles, du gibier,
des noix de coco, des bois à brûler, des chevaux et moutons, de
la cire brute, du coton du pays, égrené ou non, des fils au
fuseau, tels qu'ils les savaient faire avec leur coton, du mil et
sa farine, de Torseille du Cap-Vert, des pains de feuilles d'in-
digo séchées, des peaux de bête, des graines oléagineuses : béref
(melon), ricin, pourguère, du riz du pays, de la salsepareille,
des poteries poreuse*» et des pipes en terre du pays, plus, occa-
sionnellement, de l'or natif et de l'ivoire mort (le morfil des
ordonnances).
En échange, ils emportaient les produits manufacturés ou
naturels dont nous leur avions donné le goût et l'habitude : allu-
mettes, métaux divers, perles d'ambre de dimensions et déformes
très variées, de la mercerie, des alcools variés, des bougies et de
la chandelle, des tissus divers, des cordes à carder le coton, des
marmites en fonte, du corail, du coton filé retors qu'ils ne
savaient pas faire, de l'eau de Cologne, beaucoup d'eau de
Sénégal. 20
306 SÉNÉGAL
Cologne pour la boire^ des armes de traite, de la poudre idem,
des balles et du plomb, des matchètes, des miroirs, du papier,
des bouilloires en fer blanc ou en cuivre dites satalas, et encore
des bonnets de coton, le classique casque à mèche normand, teint
en noir, apporté ici par les marchands de Dieppe et de Rouen
en 1626 et qui coiffe encore aujourd'hui toute la population mâle
pauvre, seulement il ne vient plus de Rouen !
Ce commerce sédentaire était très prospère. Il avait même
devancé (de combien d'années ?) nos grands bazars universels
modernes, car chaque maison était un microcosme où Ton trou-
vait de tout, absolument !
Résultats moraux. Evolution vers un état plus régulier, — Cet
état particulier, la colonie réduite à une île et à de simples pied
à terre sur le continent, et sa conséquence, le genre de vie
que nous avons décrit, genre de vie actif, sain, trempant la race,
la faisant ce que nous la voyons encore aujourd'hui, où leSéné-
gal prodigue ses enfants sur tous les champs de bataille colo-
niaux, avait tellement développé chez elle les qualités de bra-
voure, de témérité même, que Ton fut obligé d'établir des peines
draconiennes pour réprimer les actes d'imprudence. Aussi quand
Faidherbe enrôla ces gens là et les lança contre les Maures,
ceux-ci, chassés comme la poussière au vent> disparurent-ils rapi-
dement de la rive gauche qui leur resta dès lors fermée. Cette
forme de trafic devait naturellement décliner le jour où la France
se déciderait enfin à prendre pied solidement sur le continent
même et à y imposer son autorité, par le refoulement des
Maures, exploiteurs des noirs, d'abord, puis par la soumission
des noirs eux-mêmes.
Aussi à mesure que cette œuvre, amorcée par Faidherbe, con-
tinuée avec des intermittences plus ou moins longues par ses
successeurs, avance, le commerce de traite perd-il de plus en plus
son caractère spécial et se rapproche- t-il du commerce normal.
COMMERCE 307
Aux « coutumes » acquittées par les traitants furent substi-
tués des revenus fixes, proportionnels aux affaires traitées à l'es-
cale, versés aux chefs maures (en pièces de guinées) par le
commandant de Tescale dans le principe, puis par le gouverne-
ment lui-même. Celui-ci trouvait là un moyen facile de forcer
les chefs à respecter les traités, soit par des menaces de retenue,
soit même par des retenues effectuées, à titre de châtiment des
infractions constatées. Ce mode est encore en usage aujourd'hui
où la traite n'existe plus que de nom.
A l'escale a succédé le comptoir, à côté s'est élevé un fortin
pour le défendre — commandé souvent par un traitant officier
de milice — le fortin est devenu fort, le comptoir est devenu
village, habité toute l'année, mais il a continué à s'appeler «ra/d,
comme le commerce, du reste, a continué à s'appeler traite; tout
lieu où l'on s*arrête pour acheter, changer et vendre (en un seul
mot /ra//^r), au bord de la mer, dans les fleuves, le long du che-
min de fer, dans les terres, est resté et restera Yescale dans la lan-
gue courante.
SECONDE PÉRfODE DÉVOLUTION
Révélation de V arachide, — La révélation de l'arachide et la part
de plus en plus prépondérante prise dans les échanges du Sénégal
par cette graine, la graine, la graine tout court, la graine par
excellence, contribua pour beaucoup à accélérer le mouvement
de transformation qui devait faire de la traite, étroitement sur-
veillée et réglementée, le commerce de nos jours.
Je vois apparaîtreofficiellement pour la première fois l'arachide
dans une dépêche ministérielle du 4 mars 1848 autorisant «l'exemp-
« tion des droits de sortie en faveur des arachides récoltées dans
« les contrées intermédiaires entre le Sénégal et la Gambie «.Jl
s'ensuivit un arrêté du 22 mai, même année, exemptant les ara-
chides du Kayor. — (Code du Sénégal n** 26.) Au compromis de
1850 (3 avril) la barrique d'arachides est évaluée 34kil. dégomme,
j08 SÉNÉGAL
portés à 40 k. puisa 45 en 185 1 (2 pièces de Guinée). Modeste
protection, suivie d*un bien autre succès que les onéreux encou-
ragements du baron Roger et du gouverneur Jubelin aux produits
dits riches I
Un arrêté du 17 août 1850 interdit, sous des peines assez sé-
vères, toute traite de la graine du Kayor, ailleurs qu'à Saint-Louis
même ou à Sor où elles devront être apportées.
Voilà Tarachide, la reine du Sénégal pour 30 ans, reconnue et
installée.
En 1852, un arrêté (17 juin) nous apprend que l'extension
qu'a prise le commerce des arachides ©dans le pays de Galam,né-
« cessite l'emploi de grandes allèges qui deviendraient très oné-
(( reuses à leurs propriétaires si les droits actuels de navigation
« continuaient à leur être appliqués», et ces droits sont réduits.
En 1859, l'arachide sera suffisamment implantée pour sup-
porter le rétablissement du droit de 2 0/0 et celui-ci sera rétabli
par arrêté du 18 janvier exécutoire le i*''' avril suivant.
Déclin de la traite réglementée, — Mais le temps marche, l'in-
fluence de la France s'affirme sur la terre ferme, après avoir
laissé trop longtemps, par insouciance, sans doute, aux scheiks
et émirs maures, aux roitelets et chefs de républiquettes noires
Tillusion qu'elle était une puissance de leur ordre, avec laquelle
ils pouvaient traiter d'égal à égal, à laquelle même ils pouvaient
imposer des tributs, coutumes, elle se redresse enfin ! et ne se
courbera plus.
Un arrêté du 17 mai 1854, signé : Protêt, dit : « Aucune
« coutume, si ce n'est le souper et les bagatelles, ne sera payée
« au ministre des escales par MM. les traitants. Le gouverneur
« fixe la coutume à payer par MM. les traitants à une pièce de
« guinée par millier de livres traitées. Cette coutume sera perçue
a par M. le commandant de l'escale et à sa demande. »
COMMERCE 309
Déclin des escales anciennes et fin des « coutumes ». — Les escales
obligatoires anciennes disparaissent ; leur nom ne figure même
plus à la carte. Elles se transportent près de nos postes, Aéré,
Saldé, Bakel, où « MM. les traitants », je souligne, car c'est la
première fois qu'ils sont si poliment traités, trouvent sécurité et
dispense de coutume.
Mais Faidherbe arrive (lé décembre 1834), ^^ liberté du com-
merce s'affirme de plus en plus.
« Le commerce des produits du sol, quels qu'ils soient, est dé-
« claré libre dans le Cayor. » — « Tout commerçant qui fera des
<c échanges à bord de son navire ne devra payer aucune coutume
« aux chefs du Cayor. » (Arrêté du 17 janvier 1855).
Les escales libres se multiplient. Celle de Podor, longtemps
point terminus (V. arr. du 27 avril 1830, S. Brou), distancée au-
jourd'hui par Bakel, est ouverte ce même 17 janvier 1855. «Les
« commerçants établis à terre ou traitant à bord de leurs navires
« n'auront à payer aucune coutume à qui que ce soit, »
Seulement au vieux droit d'entrée à Saint-Louis, lequel est de
temps immémorial de 2 0/0 ad valorem pour toutes les prove-
nances (c'est l'origine de notre droit d'importation actuel), s'a-
joutera une pièce de guinée en nature — dite petite filature de
l'Inde, — par 500 kilog. de gommes traitées dans le bas du
fleuve.
« Cette guinée est destinée, dit Faidherbe, à faire des présents
« aux chefs riverains du fleuve qui ne nous auront donné aucun
« sujet de mécontentement. »
La perception de cette Guinée, après bien des péripéties, tan-
tôt supprimée, tantôt rétablie, selon la conduite « des chefs rive-
rains du fleuve » , comportant ou ne comportant pas des présents » ,
(ce n'est plus la coutume, droit de douane, droit de Souverai-
neté, c'est un don gracieux ! Un abîme franchi ! ) a fini par deve-
nir notre droit forfaitaire d'exportation actuel sur les gommes
du bas du fleuve. En effet 7 fr. 50, valeur de la Guinée à l'ori-
310 SÉNÉGAL
gîne perçue en nature, par 500 kil. de gomme, font bien i fr. 50
par 100 kilogs.
Cotif) d*œil anticipé. Liberté comnurciale dans le fleuve. Abolition
définitive des coutumes. — Un décret du 22 mars 1880 décidant que
la « traite des gommes dans le Sénégal sera libre comme tout
autre commerce, efface jusqu'aux dernières traces de l'ancienne
traite. Le même décret abolit toutes les anciennes entraves. Les
traitants de gomme sont désormais des commerçants comme les
autres, peuvent s'occuper de tout autre commerce en même temps,
et sont astreints aux mômes écritures que tous les commerçants
quelconques.
Le décret visé proclame la liberté commerciale du fleuve.
Un arrêté du 15 octobre suivant supprimera décidément la
perception de la pièce de guinée et la remplacera par un droit de
sortie, perçu à l'exportation de la colonie des gommes traitées
au-dessous de Bakel à raison de i fr. 50 par 100 kilogs.
Mais nous anticipons.
Après l'escale de Podor, celle de N'dioum, marigot de l'Ile
au Morfil, jadis prohibé, celle de Mbirboyam, Marigot de Saldé
(23 août 1857), celle de Médine, marigot de Doué (alors Douay).
Déclin de la grande traite régletnentée de Galam. — Le grand
voyage de Galam, qui eut successivement pour point terminus
Podor, puis Saldé, puis Bakel (2 septembre 1853), ^^ pousse
dès 1857, malgré l'approche d'El Hadj Omar, par convois proté-
gés, bien entendu, jusqu'à Médine (Haut-Sénégal) et jusqu'à
Sénoudébou (Falémé), (arrêté du 17 février 1857, Faidherbe).
Encore quelques années, toutes les escales ont disparu, le com-
merce des gommes, délivré de la plupart de ses entraves de
temps et de lieux, est centralisé dans nos établissements de Saint-
Louis, Dagana, Podor, Saldé, Matam, Bakel, Médme; les com-
mandants de ces postes délivrent aux patrons des navires ou
COMMERCE 3 I r
embarcations qui descendront à Saint-Louis chargés de ce pro-
duit, un certificat d'origine indiquant la quantité de gomme em-
barquée. Ce certificat est remis à la douane qui en constate
l'exactitude et assure — toujours! — la destination de la gomme
pour la France.
Liberté de fait dans le fleuve, — Le commerce de tous les autres
produits est complètement libre en rivière, de Saint-Louis à
Médine, sauf simples mesures de police à respecter (24 décembre
1861). Le décret cité plus haut, du 22 mars 1880, proclamant la
liberté du commerce dans le fleuve Sénégal, n'a plus qu'à régu-
lariser une situation acquise en fait.
Escales devenues chejs-lieux. — Nous sommes en i86r. Les sept
escales dénommées plus haut deviennent, avec Sedhiou, dans la
Casamance, les chefs-lieux d'autant d'arrondissements adminis-
tratifs (Arr. 28 décembre « 186 1), division destinéeà régulariser
« l'action gouvernementale dans les territoires soumis à l'action
« de la France. »
PÉRIODE CONTEMPORAINE
Déclaration du 4 novembre 186)» — Des temps nouveaux s'an-
noncent; nous sommes à un tournant de l'histoire commerciale
du Sénégal. Les arrêtés réglementant périodiquement la grande
traite, la petite traite, le colportage, le marigotage, le voyage
de Galam, disparaissent des recueils. Le commerce est enfin
normal et régulier dans la colonie enfin conquise. Seulement le
fameux pacte colonial : tout de la Métropole, tout à la Métrppole,
entrave encore son essor.
Un instant d'hésitation et l'ère nouvelle, universellement dési-
rée et pressentie au Sénégal, s'ouvrira par la magistrale décla-
ration de principes qu'a discutée, arrêtée et formulée, «sur l'in-
312 SÉNÉGAL
« vitation de son Excellence le ministre de la marine », le conseil
« d'administration du Sénégal dans sa séance du 4 novembre
1863.
Le Moniteur du Sétié^al et dépendances, journal officiel, a eu
le bon esprit de nous conserver, sous le titre de « régime doua-
nier du Sénégal» en son n® 435, du 26 janvier 1864, ce mor-
ceau qu'il faut citer, car c'est tout un programme, qui, chose
rare, s'est vu réaliser pour ainsi dire tout entier. Il se compose
de II articles.
« Le conseil, dans le sein duquel tous les intérêts étaient re-
« présentés, ceux de l'administration coloniale, ceux des négo-
« ciants, ceux des marchands, ceux des habitants, a formulé les
« vœux ci-aprcs :
« i"* Le conseil demande à l'unanimité que les marchandises
« étrangères de toute nature et de toute provenance soient
\i admises dans toute la colonie, aux mêmes conditions que les
« marchandises françaises, et que les produits de la colonie puis-
ce sent être exportés pour toute destination;
« 2" Comme conséquence, le conseil demande, à l'unanimité,
« que les guinées de Tlnde ne soient plus obHgées de passer par
« les entrepôts de la Métropole avant d'être admises dans la
« colonie ;
<t 3** Le conseil demande à l'unanimité que le pavillon étranger
« soit admis dans tous les ports et rades de la colonie aux mêmes
« conditions que le pavillon français ;
« Pour des motifs d'ordre et de police intérieure, le conseil
« désire, à Tunanimité, que le pavillon étranger ne puisse pas
« remonter dans le fleuve du Sénégal au-dessus de Saint-
« Louis ;
« 5" Le conseil demande à l'unanimité que la franchise absolue
« de Corée soit maintenue (on n'y paie aucun droit d'impor-
« tation ni d'exportation) ;
« 6® Le conseil demande à l'unanimité que la franchise abso-
COMMERCE 313
« lue de Corée, s'étende à la ville de Dakar, qui ne fait qu'un
« avec Corée ;
« 7*^ Le conseil demande à Tunanimité que la côie, depuis
« Dakar exclusivement jusqu'à la pointe de Sangomar, ne jouisse
(( pas de la franchise de Corée et contribue à l'avenir àl'alimen-
<( tation des recettes locales ;
« 8** Le conseil demande à l'unanimité que, depuis la tour
« de N'diago jusqu'à Dakar exclusivement, les marchandises
« soient soumises, à leur entrée, à un droit de 4 0/0 et que les
« produits du pays, au contraire, soient libres de tout droit de
(( sortie. Le gouvernement local supprimera alors les droits de
« tonnage, de congé, et de passeport à l'intérieur;
« 90 Le conseil demande à l'unanimité que, de Dakar exclusi-
« vement à la pointe de Sangomar, les produits paient à la sortie
<( un droit de 4 0/0. Les importations resteraient, dans cette éten-
c< due, libres de tout droit ;
« 10° Le conseil demande à l'unanimité que, pour laliquida-
« tion des droits relatifs aux marchandises non portées sur les
« mercuriales, la douane consulte à son choix ou les factures
<( originales ou les expéditions et que les valeurs indiquées sur
(c ces documents soient forcées de 30 0/0 pour atteindre les frais
« postérieurs à l'achat en France ou à l'étranger, et qu'on arrive
<c ainsi à l'estimation exacte de la plus-value de la marchandise
(( à son entrée ;
« 11° Le conseil demande à l'unanimité la faculté d'entrepôt
<( réel ou fictif à Saint-Louis, pendant 6 mois;
« Ces vœux sont ceux de toutes les classes de la population
« sans exception. Ce pays, gêné par un système prohibitif qui
« n'est plus en rapport avec les besoins et les idées de l'époque
« actuelle, attend avec confiance une réforme complète dont
« l'effet soit de délivrer le commerce des entraves qui s'opposent
« à son développement. »
Ce qui, de ces vœux, était réalisable, c'est-à-dire presque tout|
312 SÉNÉGAL
« vitation de son Excellence le ministre de la marine », le conseil
« d'administration du Sénégal dans sa séance du 4 novembre
1863.
Le Moniteur du Séiié^^al et dépendances, journal officiel, a eu
le bon esprit de nous conserver, sous le titre de « régime doua-
nier du Sénégal» en son n** 435, du 26 janvier 1864, ce mor-
ceau qu'il faut citer, car c'est tout un programme, qui, chose
rare, s'est vu réaliser pour ainsi dire tout entier. Il se compose
de II articles.
« Le conseil, dans le sein duquel tous les intérêts étaient re-
« présentés, ceux de l'administration coloniale, ceux des négo-
<( ciants, ceux des marchands, ceux des habitants, a formulé les
« vœux ci-après :
« i"* Le conseil demande a l'unanimité que les marchandises
« étrangères de toute nature et de toute provenance soient
'« admises dans toute la colonie, aux mêmes conditions que les
« marchandises françaises, et que les produits de la colonie puis-
ce sent être exportés pour toute destination;
« 2° Comme conséquence, le conseil demande, à l'unanimité,
« que les guinées de Tlnde ne soient plus obligées de passer par
« les entrepôts de la Métropole avant d'être admises dans la
a colonie ;
« 3*^ Le conseil demande à l'unanimité que le pavillon étranger
« soit admis dans tous les ports et rades de la colonie aux mêmes
« conditions que le pavillon français ;
« Pour des motifs d'ordre et de police intérieure, le conseil
« désire, à Tunanimité, que le pavillon étranger ne puisse pas
<( remonter dans le fleuve du Sénégal au-dessus de Saint-
(( Louis ;
« Ç Le conseil demande à l'unanimité que la franchise absolue
« de Corée soit maintenue (on n'y paie aucun droit d'imper-
« tation ni d'exportation) ;
« 6** Le conseil demande à l'unanimité que la franchise abso-
COMMERCE 313
(( lue de Corée, s'étende à la ville de Dakar, qui ne fait qu'un
« avec Corée ;
« 7*^ Le conseil'demande à Tunanimité que la côie, depuis
« Dakar exclusivement jusqu'à la pointe de Sangomar, ne jouisse
<c pas de la franchise de Corée et contribue à l'avenir àl'alimen-
« ration des recettes locales ;
« 8* Le conseil demande à l'unanimité que, depuis la tour
« Je N'diago jusqu'à Dakar exclusivement, les marchandises
« soient soumises, à leur entrée, à un droit de 4 0/0 et que les
« produits du pays, au contraire, soient libres de tout droit de
(( sortie. Le gouvernement local supprimera alors les droits de
« tonnage, de congé, et de passeport à l'intérieur;
« 9^ Le conseil demande à l'unanimité que, de Dakar exclusi-
« vement à la pointe de Sangomar, les produits paient à la sortie
<( un droit de 4 0/0. Les importations resteraient, dans cette éten-
c< due, libres de tout droit ;
« 10° Le conseil demande à l'unanimité que, pour laliquida-
« tion des droits relatifs aux marchandises non portées sur les
« mercuriales, la douane consulte à son choix ou les factures
« originales ou les expéditions et que les valeurs indiquées sur
« ces documents soient forcées de 30 0/0 pour atteindre les frais
« postérieurs à l'achat en France ou à l'étranger, et qu'on arrive
« ainsi à l'estimation exacte de Li plus-value de la marchandise
« à son entrée ;
« 11° Le conseil demande à l'unanimité la faculté d'entrepôt
« réel ou fictif à Saint-Louis, pendant 6 mois;
« Ces vœux sont ceux de toutes les classes de la population
« sans exception. Ce pays, gêné par un système prohibitif qui
« n'est plus en rapport avec les besoins et les idées de l'époque
« actuelle, attend avec confiance une réforme complète dont
« l'eflfet soit de délivrer le commerce des entraves qui s'opposent
« à son développement. »
Ce qui, de ces vœux, était réalisable, c'est-à-dire presque tout,
314 SÉNÉGAL
Ta été, en peu d'années, pour le plus grand bien de la colonie.
Arrêté du }o Jiovtmhre 1864, Abolition officielle des entraves inté-
rieures. — Une première satisfaction est donnée des le 30 novem-
bre 1864 par un arrêté local qui supprime (art. i") la déclaration
en douane et le congé pour la navigation en rivière, et (art. 2), les
passeports pour les voyages, à l'intérieur, bien entendu, et (art. 9),
une foule d'entraves minutieuses créées au commerce par les arrêtés
des 22 janvier 1829, i"juin 1835,27 décembre 1842,28 janvier
et 13 août 1850, 20 octobre 1857, 21 juin 1858, et quelques
autres étrangers au cadre de notre étude. Vœu 8° et paragr. final.
Décret du 24 décembre 1S64. Abolition du pacte colonial. Liberté
de commerce et de navigation. — Les vœux i, 2, 3, 4, 5, 8 et 11 re-
çoivent satisfaction du décret du 24 décembre suivant, publié
dans la colonie le 15 février 1865.
ce Les marchandises de toute nature et de toute provenance
« peuvent être importées par tout pavillon à Saint-Louis (Séné-
« gai) et à Tîle de Corée » (art. i*'). — Vœux n"* i et 2. —
Les guinées de l'Inde sont implicitement comprises en cet article.
« Les produits chargés dans les ports de Saint-Louis et de
« Corée peuvent être exportés pour toute destination et par tout
« pavillon. » (art. 4). — Fin du vœu n^ 10.
Voilà le pacte colonial, de néfaste mémoire, brisé ; le vœu n° 3
est réalisé du même coup.
« L'accès du fleuve du Sénégal, au-dessus de Saint-Louis,
« continue à être interdit aux bâtiments étrangers » (art. 2).
Voici le vœu n° 4 satisfait.
Corée port franc. — En ce qui concerne Corée, la constitution
de cette île en port franc, préparée par l'ordonnance royale du
7 janvier 1822 (Vid. supra), sanctionnée par le décret du 8 fé-
vrier 1852, reste acquise par le paragr. 3 du décret qui nous
COMMERCE 3 I 5
occupe, lequel y affranchit les marchandises de « tout droit de
douane et de navigation. » Elle sera maintenue par le décret du
2 décembre 1890 qui nous régit actuellement; mais la franchise
de Tîle ne sera rendue complète, par le retrait de la douane, car
on Ty avait toujours maintenue, qu'à une époque toute récente,
par arrêté du 9 décembre 1899.
Quant au vœu n° 6, il ne pouvait être exaucé, étant plus sen-
timental que pratique. Ce qui aurait pu être fait et pourrait encore
l'être, ce serait d'affranchir le port marchand de Dakar, mer et
quais, et de reporter la ligne de douane en arrière de cette zone
restreinte, fermée d'un mur de mer en mer, avec portes gardées.
Mais ce n'était pas dans les idées du temps. Dakar d'ailleurs a
été séparé de Corée et érigé en commune distincte.
Ouverture de Fentrepôt fictif à Saint-Louis. — Le même décret
du 24 décembre 1864 donne encore satisfaction au vœu 8, en
établissant (art. i*% paragr. 2) un droit d'entrée de 4 0/0 à Saint-
Louis, puis au vœu 11 en y ouvrant l'entrepôt fictif (art. 3) avtc
un délai d'un an ; le vœu ne demandait que 6 mois. Un décret
ultérieur (19 juin 1880) étendra le bénéfice de cette mesure aux
villes de Dakar et de Rufisque.
Droit de sortie de Dakar à la Mellacorée. — Le vœu n** 7 deman-
dant que la côte au sud de Dakar, jusqu'à la pointe Sangomar,
contribuât à Tavenir à l'alimentation des recettes locales et le
vœu n^ 9 concluant à ce que cette part contributive fût obte-
nue au moyen d'un droit de sortie, a attendu son accomplissement
jusqu'en 1867, mais l'arrêt rendu alors (26 avril 1866 exécu-
toire du I" janvier suivant) a, l'assimilation ayant eu le temps de
progresser, étendu l'effet delà mesure aux rivières du Saloum,
de la Casamance, du Rio Nunez, du Rio Pongo et de la Mel-
lacorée. Un décret du 9 février 1868 confirme cet arrêté.
3l6 SÉNÉGAL
Décret du 20 janvier iSy^. Droits tV entrée étendus de Saint-Louis
au Saloum inclus en remplacement des droits de sortie, — Toute-
fois, des 1879, on avait eu le temps d'apprécier la justesse
d'une observation émise par le ministre de 1864, qui n'a-
vait « pas pensé qu'il fût possible d'établir sur un môme ter-
« ritoire deux régimes de douane différents, c'est-à-dire un droit
« à l'entrée à Saint-Lx)uis et un droit à la sortie à Rufisque. »
En effet, rien de plus favorable à la fraude des deux droits. Il
suffit d'importer par la zone soumise au tarif de sortie et d'expor-
ter par l'autre, car on ne peut établir de barrière entre les deux!
Aussi le 20 janvier un décret, promulgué par un arrêté du 6 mars
suivant, étend-il jusqu'au Saloum inclus, en remplacement du
droit de sortie, les droits d'entrée perçus à Saint-Louis. Ces droits,
dénommés pour la première fois : droits d'importations, avaient
été, de 4 0/0, portés, par le décret du 20 juin 1872, à 15 0/0
pour les armes et munitions de guerre, à 10 0/0 pour les tabacs
en^ feuilles et à 5 0/0 pour les autres marchandises, tarif encore
en vigueur.
T>roit de sortie de la Casamance à la Mellacorée. — Le droit de
sortie est conservé, et peut l'être sans inconvénient, pour la
Casamance, la Gambie anglaise interposée fournissant la barrière
nécessaire entre la région à tarif d'entrée et la région à tarif de
sortie.
Droits sur valeur de facture ou de mercuriale. — Enfin, le voeu
n° 10 a reçu pleine satisfaction par l'arrêté du 29 juin 1865, qui
établit le calcul des droits sur la valeur de facture majorée de
50 0/0. Ce taux de majoration a été abaissé à 25 0/0, par le décret
actuellement en vigueur du 2 décembre 1890.
Mais à mesure que la colonie se développe, le besoin de res-
sources budgétaires nouvelles se fait sentir, et c'est naturellement
au commerce qu'on les demande.
COMMERCE 317
Octrois municipaux. — Les villes de Corée, Dakar et Saint-
Louis se donnent un octroi, la première le 30 novembre 1874
et la seconde le 19 décembre de la même année, à valoir au
i**" janvier suivant. Ces octrois plusieurs fois remaniés existent
encore sans grand changement.
Taxe de consomf nation, — Une taxe de consommation — cela
pouvait-il manquer ? — est instituée le 28 janvier 1877 ; bornée
à la ville de Rufisque, elle fut étendue le 13 avril suivant à toute
la côte, de Bel-Air àKaolack et,le 23 mars 1889, à tout le Sénégal.
Premier droit différentiel. — La même année signale l'apparition
du premier droit différentiel, c'est-à-dire de douane proprement
dit, et c'est à propos de la Cuinée, cette âme du commerce séné-
galais.
Un décret du 19 juillet 1877 frappe d'un droit de o fr. 04 par
mètre courant les guinées de toute provenance, France et Inde
française comprises, et ajoute que les guinées non françaises paie-
ront o fr. 04 en plus, ces o fr. 04 constituent le premier droit de
douane perçu au Sénégal.
Un décret du 14 juin 1881 abaissera le droit d'importation sur
les guinées de toute provenance, de France et des colonies fran-
çaises comprises, à o fr. 025 par mètre, mais maintient le droit
de douane de o fr. 04 pour les guinées étrangères. Ce droit est
aujourd'hui de o fr. 06 par mètre.
Entrepôt étendu à Dakar, Rufisque, Colis postaux. Chemin de fer.
— Les années 1880, 1881, 1882 sont fécondes pour le commerce
sénégalais. La première voit l'institution de la faculté d'entrepôt
à Dakar et à Rufisque, la seconde, grâce au décret du 30 juillet
1881, voit le Sénégal entrer dans l'Union générale des postes,
et bénéficier du régime des colis postaux. La troisième voit, parla
3l8 SEXBGAL
loi du 29 juin 1882, autoriser rétablissement de la ligne de che-
min de fer Dakar-Saint-Louîs.
Le service des colis postaux a pris uncgrande extension et, grâce
au dévouement de notre administration des postes et à sa bonne
organisation, rayonne, moyennant des surtaxes très raisonnables,
jusque vers les points les plus reculés du Sénégal et du Soudan.
' Evolution douanière. — Encore une étape à franchir; le Sénégal
jusqu'ici presque libre échangiste, sans droits différentiels, en tous
cas, sauf sur la Guinée, va subir l'évolution commune, mais par
patriotisme uniquement, et pour aider, comme il Ta fait déjà dans
le môme esprit pour ladite Guinée, la mère-patrie à lutter contre
l'importation étrangère et à conserver son marché ; il deviendra
dans toute la mesure à lui permise protectionniste.
Dès le 4 novembre 1887, le ministre avise le gouvernement
local qu'il met à sa charge certaines dépenses jusqu'alors sup-
portées par la métropole, d'où nécessité de créer de nouvelles
ressources, et il propose dans ce but le relèvement des droits de
sortie; il ajoute que «le moment lui paraît venu d'instituer au
« Sénégal, comme cela a été tait déjà dans la plupart de nos co-
ït lonies, des droits protecteurs de l'industrie française ». Le mi-
nistre propose deux solutions : ou garder le tarif actuel d'impor-
tation et lui superposer un tarif de douane ne touchant que la
production étrangère, ou bien faire un tarif unique plus élevé et
dégrever les produits nationaux de 40 à 50 0/0.
C'est la première solution qui fut adoptée. Un décret du 12
octobre 1888, rendu en suite des délibérations de l'assemblée lo-
cale, en date des 25 et 26 juin précédent, élève de 5 à 7 0/0, la
taxe de sortie perçue de l'embouchure du Saloum à la Mellacorée.
Régime actuel. — Un autre décret, 23 mars 1889, visant les
mêmes délibérations de l'assemblée, frappe, jusqu'au 3 1 décembre
suivant, d'un droit d'entrée supplémentaire de 2 0/0 les marchan-
COMMERCE 319
dises de toute provenance importées de rembouchure du Sa-
loum à la frontière nord de la colonie déjà tarifées à 5 0/0. Il
ajoute sur. les liquides divers droits spécifiques qui deviendront
notre taxe de consommation actuelle. Prorogé jusqu'au 30 décem-
bre 1890 par un décret du 25 décembre 1889, il fut définitivement
remplacé, le 2 décembre 1890, par un dernier décret qui est en-
core la base du régime actuellement suivi au Sénégal, savoir :
Casamance : taxe de sortie sur tous les produits du cru ; pas
de droit d'entrée.
Sénégal proprement dit : droit d'importation sur les marchan-
dises de toute provenance; droit de douane sur les marchandises
étrangères.
Gommes traitées au-dessous de Bakel : droit de sortie de
1 fr. 50 par 100 kilos, représentatif de feue coutume.
Taxe de consommation sur les tabacs et les liquides.
On trouvera les tarifs ci-après.
Le régime de l'entrepôt fictif, qui était un peu trop fidèle à
son nom, avait été régularisé peu de temps avant la dépêche
ministérielle citée plus haut, soit le 1 1 juillet, et entouré de quel-
ques garanties qui lui manquaient.
Coup (ïœil rétrospectif.
Comparaison. — Voyons maintenant quelle évolution a suivi
le commerce parallèlement à la législation locale, puis donnons
par quelques chiffres une idée de son état de prospérité actuelle
comparativement au passé.
Ce qui était, — D'abord, aux temps que j'ai qualifiés de primitifs,
durant la période transitoire delà traite, grande et petite, du voyage
annuel à Galam, sous la protection de la flottille armée, l'em-
port des espèces métalliques dans le fleuve était sévèrement défendu
et sévèrement réprimé. Les marchandises de traite étaient seules
320 SÉNÉGAL
admises avec les cauris (coris) dans les chargements des navires.
Le troc en nature était la règle, l'achat en numéraire était
l'exception, une contrebande d'ailleurs. Les produits du pays,
gomme, or, ivoire, une fois achetés, ou plutôt troqués, traités,
ne pouvaient être recédés ni servir à d'autres échanges, quelque
profitables qu'ils s'offrissent. Ils étaient immédiatement inscrits,
pris en compte et devaient obligatoirement arriver à Saint-Louis,
où la commission syndicale des traitants d'une part, le service
de la douane de Tautre, les repesaient, les réinscrivaient et les
reprenaient en compte. Les petits traitants, marigotiers et col-
porteurs, hors le mil, les plumes, les peaux et autres marchan-
dises inférieures, n'avaient le droit d'acheter directement ni des
Maures ni des indigènes, mais seulement des grands traitants et
c'était alors toute une histoire, pis que pour un transfert de titre
nominatif!
Tout ce que le commerce sénégalais traitait et produisait devait
obligatoirement être expédié en France. Toutes les marchandises
qui lui étaient nécessaires pour la consommation locale comme
pour la traite, devaient non moins obligatoirement venir de
France, exception faite pour quelques articles de production extra-
européenne, exception qui comportait elle-même une exception,
les guinées et le sucre.
o^
Ce qui est. — Aujourd'hui, l'achat en numéraire est la règle.
Le troc en nature est l'exception, sans être devenu contrebande
toutefois.
Aujourd'hui, depuis le tournant de 1863, grâce au régime
actuel, lequel n'est que le développement normal des principes
inaugurés par le décret du 24 décembre 1864, la traite de tous
les produits du pays, fussent-ils la gomme, l'or et l'ivoire, est
accessible Hbrement à chacun, où, quand et comme il lui plaît.
Le commerce sénégalais expédie ses produits librement où il
trouve à les vendre le plus avantageusement, et de môme il s'ap-
COMMERCE 321
provisionne où il trouve ce qui convient le mieux à son genre
d'affaires et aux meilleures conditions.
Vœu de ly^i seulement accompli, — De ce jour-là, et de ce
jour-li seulement, cette affirmation du décret-loi de 1791 : c Le
commerce du Sénégal est libre pour tous les Français », par la-
quelle s'ouvre ce travail, est entrée enfin dans le domaine de la
réalité.
Au produit aléatoire, qui fut pendant des siècles la raison d'être
du Sénégal, la gomme, produit non de culture mais de cueillette,
dont l'arrivée sur nos marchés est à la merci soit des événements
climatériques, vent d'est trop hâtif ou trop tardif, pluies intem-
pestives, etc., soit de^ événements humains, guerres, troubles,
pillages ou razzias réciproques, choses encore fréquentes chez les
peuples mi-sauvages qui récoltent, ou plutôt font récolter la
gomme parleurs esclaves, s'est, non substitué, mais ajouté un pro-
duit plus sûr, un produit de culture, l'arachide.
Nous avons vu vers 1848 les débuts modestes de cette plante
qui, du Kayor, passa dans le pays de Galam et couvre aujour-
d'hui tout le Sénégal ; le développement de l'arachide rendit dési-
rable et possible la création du chemin de fer et celui-ci, à son
tour, centupla la production de la précieuse graine en lui assu-
rant, dans tout le Kayor, un sûr et rapide débouché vers les
ports: Saint-Louis, Rufisque, Dakar.
Rôle de l'arachide. — On peut dire aujourd'hui que Tarachide
est le régulateur du commerce sénégalais dans sa maturité, comme
le fut la gomme aux temps héroïques de sa jeunesse. C'est là une
situation précaire pour le pays, car la monoculture est un danger.
L'arachide est au Sénégal ce que fut la canne aux Antilles; instru-
ment de prospérité tant qu'elle fut un monopole, celle-ci ne fut
plus qu'une inutilité lorsque la betterave fut née en Europe. Les
Antilles se relèvent lentement aujourd'hui, par les cultures long-
temps dites secondaires.
Sénégal. 21
322 SÉNÉGAL
Au Sénégal, le danger gît dans Tavilissement progressif du prix
de la graine. De 40 francs et plus, vers ses débuts, elle passe
successivement par 20 fr. en 1892, 17 fr. 50 en 189^, 15 fr. en
1894 et 189s, 12 fr. 50 en 1896 et 15 fr. en 1897, en 1898 et en
1899, cours de Rufisque, ville qui est la métropole de Tarachide,
car elle centralise les récoltes du Baol, du Kayor, du Djolof et
d'une grande partie des pays sérères.
Un avilissement par trop grand dans les prix, venant soit
d'une surproduction relativement à la demande, soit de taxes
prohibitives ou même seulement gênantes en Europe, soit de la
découverte d'un succédané quelconque — la graine de coton
constitue, avec son bas prix, un danger réel à cet égard — dégoû-
terait bientôt l'indigène de cette culture. Ce serait la ruine de
tout ce qui est au Sénégal européen ou européanisé.
En effet, la gomme suffisait à un Sénégal réduit à l'île de Saint-
Louis, qui a 1500 à 2000 mètres de long sur 300 de large ! mais
elle ne suffirait plus à un Sénégal aussi vaste que le nôtre aujour-
d'hui. D'ailleurs elle ne fut pas et ne fut jamais un objet de com-
merce de même nature que l'arachide. Les Maures qui nous la
vendent arrivent au fleuve, ne viennent pas jusqu'à Saint-Louis.
Les traitants l'achètent en guinées ou en pièces de 5 francs fort
appréciées et la rapportent.
Traite actuelle. Escales extérieures, — Il n'en va pas de môme
de la traite des autres produits, vendus par les noirs, de l'arachide
notamment.
Les indigènes noirs, à dos de bœufs à bosse, ou à tète de por-
teurs, ou sur de primitives charrettes, amènent leurs produits à
l'escale, cela s'appelle toujours ainsi. Soit qu'il s'agisse de Zighin-
chor, futur Rufisque de laCasamance, deCarabane, deKaolack,
de Foundiougne, tous ports en rivière, de Portudal, dejoal, de
Nianing, deM'Bour, de Rufisque, de Dakar, qui sont des ports de
mer,dePout, deThiès, de Tivaouane, de GayeMékhé, de Kelle,
COMMERCE 323
de N'Dande, de Louga, de M'Pal, ou de Saint-Louis qui sont
des gares de chemin de fer, c'est toujours V « escale » de
traite.
Donc voilà le noir arrivé à l'escale, puisque escale il y a; si sa
récolte n'est pas d'avance retenue par telle ou telle maison avec
laquelle il est en compte, il est,comme le Maure, son confrère pour
la gomme, assailli par les maîtres de langue, aujourd'hui cour-
tiers marrons, qui se l'arrachent, se le disputent. Le plus habile,
au moyen de petits cadeaux et de belles paroles, le circonvient et
l'amène à ses patrons. Ceux-ci pèsent, achètent et paient. Mais,
le maître de langue aidant souvent, l'indigène passe à la « bouti-
que de vente » de l'acheteur lui-même (à moins qu'un autre
aux aguets ne le lui enlève); il y laisse généralement, pour s'ap-
provisionner selon ses besoins, et, si Tannée est fructueuse, se
payer les fantaisies les plus inattendues, une bonne partie de l'ar-
gent touché au comptoir. On dit l'argent, car aujourd'hui les
échanges en nature sont restreints aux escales tout à fait retirées
et lointaines et à la traite avec les Maures pour qui la guinée est
un article indispensable, vu qu'elle fait tous les frais de leur cos-
tume. Les noirs préfèrent la pièce de cent sous un peu vieille.
Ils se méfient des pièces neuves.
T)afts Us villes, — Dans les villes les choses se passent un peu
différemment. Le maître de langue qui les a racolés et qui n'est
plus qu'une sorte de courtier marron, interprète et guide, de-
vient, après la vente de leurs denrées, leur cicérone et les pro-
mène de boutique en boutique. Ce n'est généralement qu'après
en avoir vu un grand nombre qu'ils se décident enfin pour une
et, au lieu de la traverser silencieusement, s'accoudent au com-
ptoir et se mettent en devoir de faire leurs achats. Et ce sont des
acheteurs sérieux ! Le temps n'est plus, s'il a jamais été, où on
leur pouvait vendre un bouchon de Champagne, comme l'auteur
Ta lu quelque part, avec sa capsule d'étain pour son poids d'or
324 siiNLGAL
natif! Il n y a pas de paysan retors, mcrue en Normandie, qui
pût leur en remontrer pour l'astuce et la ténacité!
Et tout cela roule sur des sommes considérables, car la vie com-
merciale est intense. Janvier à août, la traite de la gomme dans
le fleuve et sa vente à Saint-Louis ; novembre à mai, traite des
arachides dans les escales et charroi aux points d'embarquement.
Les gares de chemin de fer sont alors encombrées d'arachides en
sac filant du centre aux extrémités de la ligne, qui sur Saint-Louis,
qui sur Rufisque. Cette dernière ville est alors encombrée d'ara-
chides empilées en plein air, en tas immenses, dit ici Sekos,
grands et hauts comme des cathédrales, avec une cabine de guet-
teur au sommet pour chasser les oiseaux voraces. C'est alors une
vie de fourmilière qui secoue pour un instant l'apathie africaine.
Les grands vaisseaux arrivent, dégorgent leurs chargements va-
riés, s'emplissent et repartent ; peu à peu les sekos s'affaissent,
puis disparaissent et tout retombe dans le calme ; la torpeur de
l'hivernage s'étend pour 4 ou 5 mois sur la colonie somnolente.
A Saint-Louis, l'écoulement des gommes et des arachides se
tait partie par mer, partie par chemin de fer.
Caoutchouc. — Apres la gomme et l'arachide, il faut nommer
comme principal article d'exportation, le caoutchouc, un nou-
veau venu, mais qui sera, je crois, la ressource de notre ave-
nir.
En effet, il ne paraît pas que la production de la gomme puisse
ùire accrue; c'est d'ailleurs un produit adventif, de hasard et dont
Li production ne dépend pas de nous. L'arachide pourra se main-
tenir quelque temps, mais ne pourra pas vaincre sur les mar-
chés d'Europe les graines à bon marché, la graine de coton no-
tamment, qui, étant un déchet, un surproduit, se présente for-
cément à bas prix. Le Sénégal produisant lui-même le coton
avilira encore le prix de cette graine inférieure. Et pourtant c'est
dommage, car l'huile d'arachides est une des meilleures qui soient,
COMMERCE 325
nous ne disons pas la meilleure pour ne pas humilier l'olive,
mais pourtant...
Le caoutchouc a, au contraire, l'avenir pour lui. Bien des années
et des années s'écouleront avant que l'offre soit approximative-
ment égale à la demande. Or le Sénégal produit une liane appe-
lée Toi par les indigènes (un Landolphia), liane très répandue
du Kayor à la Casamance et produisant un caoutchouc d'excel-
lente qualité. Les indigènes l'extraient et le préparent de diffé-
rentes manières, d*où provient la diversité des sortes qu'exporte
la Casamance ; l'on pourra juger, par les échantillons exposés,
qu'il y en a de qualités très diverses, de tout à fait supérieures
et le contraire! Ils ne sont pas fumés comme ceux du Para,
mais à cela près !
Mais à ces caoutchoucs naturels, qui ne seraient jamais qu'un
produit analogue à la gomme, je veux dire de cueillette, et non
de culture, soumis à tous les caprices de l'imprévu, s'ajouteront,
dans peu d'années, les caoutchoucs de culture, qui seuls pour-
ront donner à cette branche importante du commerce sénégalais
la sécurité nécessaire en lui assurant un rendement régulier, voulu
et toujours croissant avec la multiplicité des plantations.
Sous l'intelligente et énergique impulsion de M. le gouverneur
général Chaudié, qui a pris à coeur tout ce qui intéresse le dé-
veloppement économique de la colonie confiée à ses soins, de
nombreuses plantations deCéara ont été tentées un peu partout.
Elles auront le double avantage, une fois développées, le Céara
étant un arbre de haute futaie, de donner le produit d'exportation
demandé, le caoutchouc, d'améliorer le régime des eaux et
d'égaliser la température.
Le Céara semble se plaire admirablement au Sénégal. Il en
existe déjà de vastes plantations de i, 2 et 3 ans. En Casamance
le produit a été reconnu bon.
Enfin la liane Toll elle-même ne pourrait-elle être améliorée
et son rendement régularisé par une culture inteUigente ? Des
326 SÉNÉGAL
mesures de protection peuvent aussi être édictées dans Tintérèt
des plants spontanés de Landolphias.
Principaux produits d'exportation autres, — A ces trois articles
primordiaux, gomme, arachides, caoutchouc, qui forment le fond
de l'exportation sénégalaise, il faut ajouter : les oiseaux vivants,
les peaux d'oiseaux préparées et les plumes de parure, la cire de
Casamance qui débute seulement, l'ivoire brut, les amandes de
palme de Casamance, Tor natif, plus des articles de maroquinerie
d'origine maure très originaux, des bandes et pagnes tissés dans
le pays, et pourvus par un jeu local indigène à la Jacquard, mû
par les pieds du tisserand, de dessins parfois très originaux, et
d'une réelle valeur, et d'objets de vannerie réellement bien tra-
vaillés, tels que paniers de diverses dimensions et de formes va-
riées, d'un tissu très serré, qui servent dans le pays à enserrer
les provisions, des chapeaux ou casques de soleil remplissant fort
bien leur but, des nattes et une foule de bibelots.
Des gommes, la totaHté suit Tancien courant et se rend à Bor-
deaux, tout comme du temps du pacte colonial.
Les arachides se partagent entre la France, l'Angleterre, l'Al-
lemagne, la Hollande et la Belgique.
Le caoutchouc, est demandé par la France principalement, et quel-
que peu par l'Angleterre.
Parmi les articles secondaires, les oiseaux vivants vont enVr^nce ;
ils proviennent généralement du sud de la colonie, des parties
non encore déboisées ;
Im peaux d'oiseaux et plumes de parure viennent des mêmes
réijions et beaucoup aussi du Haut -Fleuve (ex-Soudan). Destina-
tion, la France en presque totalité.
COMMERCE 327
Ivoire, vient du fond de l'Afrique par le Soudan; les expédi-
tions sont d'ailleurs exceptionnelles, le Sénégal n'étant plus com-
pris dans le parcours de l'éléphant et l'ivoire mort de l'île à
Morfi, ancien cimetière d'éléphants, étant dès longtemps
épuisé. Serait avantageusement suppléé, pour les objets de petit
volume, par les défenses de sanglier, qui sont énormes, jusqu'à
30 cm. de développement et une partie pleine de moitié en-
viron.
Amandes depabne. — Exportation de Casamance. Dirigée sur la
France et l'Angleterre. Cette dernière, en échange, nous renvoie
l'huile de palme dont les indigènes font une grande consomma-
tion pour leur cuisine et leur toilette capillaire.
Or de Galam. — Provient de l'intérieur, du Bambouk et de tout
le bassin de la Falémé. Cet or est très disséminé, comme ;\
Madagascar, et l'auteur pense que le seul moyen de l'obtenir fruc-
tueusement est de se borner aux moyens d'exploitation les plus
primitifs et les moins coûteux, qui sont ceux des indigènes. Des-
tination, la France. Le service des douanes estime que la pro-
duction réelle est le triple environ du chiffre des statistiques. Le
reste échappe par le moyen des colis-postaux et dans les bagages
des rentrants.
Les autres articles énumérés plus haut n'ont point encore de
courant établi; ce sont des exportations accidentelles, mais plu-
sieurs mériteraient de prendre rang comme articles d'exporta-
tion; peut-être l'exposition de 1900 amènera-t-elle pour eux cet
heureux résultat.
Ci-après (pages 338-348) : 1° Un tableau des exportations de
gomme de 1889 à 1899, avec, par une heureuse chance, une
colonne comparative des m.ômes exportations de la période
correspondante, un siècle avant extraite du livre de Labarthe,
Dentu, 1802.
?28 SRNÈGAL
2° Un tableau des exportations d'arachides de 1889 ** 1899 in-
clus, avec destinations ;
3° Un tableau des exportations de caoutchoucs de 1889 à
1899.
4'^ Un tableau de l'exportation des principales marchandises
sénégalaises pendant la même période.
Importation,
Mais nous ne nous sommes occupés jusqu'ici que du com-
merce d'exportation. Passons à la contre-partie, et voyons les
articles et les chiffres d'importation.
Articles d'importation. — Nous commencerons l'énumération
des principaux articles d'importation par ceux qui sont destinés
à la traite, c'est-à-dire à la consommation indigène, nous indi-
querons ensuite ceux qui sont à l'usage des Européens et Euro-
péennes.
Articles destinés à Vindiginc, — Articles de traite proprement
dits :
Farineux alimentaires ^ savoir, farine de frometit^ biscuit de mer et
n;^ — les autres articles du chapitre ne figurent que pour mé-
moire.
L'indigène est amateur de pain, mais comme friandise; il
consomme beaucoup de biscuit, détrempé avec de l'eau et un peu
de sucre ; il se sert du riz comme succédané du mil lorsque
celui-ci a été dévasté par les criquets, ce qui arrive parfois. Le
fond de sa nourriture est une bouillie de mil concassé, fort rele-
vée et assaisonnée de lalo, qui est la feuille du baobab (une mal-
vacée émolliente) finement pulvérisée. C'est un mets analogue
au couscous d'Algérie, dont on lui a donné le nom, mais que
COMMERCE 329
les indigènes appellent tjérc, tjogom, susal ou dang, selon U
façon dont il est préparé.
Les farines viennent de France et les biscuits de même, saut
une très légère fraction. Les riz viennent de France pour les 2/3
et de l'Allemagne pour le reste (1898).
Noix dekola, — La noix de kola consommée au Sénégal est ori-
ginaire des colonies anglaises de la côte. Il y aurait un intérêt
primordial pour la Guinée française, qui la produit en abondance
et de bonne qualité, à trouver un moyen de se substituer à Sierra-
Léone, car la consommation de la noix de kola (guru, pr. gou-
rou), on peut le voir par le tableau ci-joint p. 350, est considé-
rable au Sénégal. Cest un mode de tarification à trouver. On
le cherche.
Sucres. — Le sucre est très prisé de l'indigène, mais il a ses
habitudes auxquelles il faut obéir. Les Noirs achètent volontiers
le sucre scié, en boîtes. Les Maures préfirent les pains de moyen
et petit volume. Souvenir du temps de la traite. Ces gens sont
très traditionnels. Viennent de France, sauf quantités minimes
encore.
Tabacs en feuilles, — Article d'échange très demandé. La « tête
de tabac » ou manoque a une valeur monétaire, et comme
monnaie de compte et comme monnaie d'échange.
Fourni presque exclusivement par les Etats-Unis d'Amérique.
Quelque peu par les colonies anglaises.
Huile de palme. — V. supra amandes, p. 327. Les 4/5 nous
viennent des colonies françaises et de la côte, l'autre cinquième
d'Angleterre.
3Î0 SÉNÉGAL
Alcool à dédoubler pour faire de Teau-de-vie de traite (Sangara,
Alougou).
Voici le principal article de traite. Il pourrait enrichir les ré-
gions distillatrices de la France. Des essais faits en ces dernières
années ont failli réussir. Le produit plaisait, l'écart de prix,
grâce à l'énorme protection dont jouit au Sénégal Talcool fran-
çais, n'était pas trop grand avec les prix allemands; mais tout
manqua par suite de l'infériorité de la futaille. Les fûts arrivaient
avec un premier déchet de route ; ici, pour peu qu'ils ne fussent
pas rentrés immédiatement oii qu'un vent d'est se déclarât
(pendant le vent d'est l'hygromètre marque zéro, tout se grippe,
se gondole, craque et saute) les fissures devenaient fentes et
l'alcool s'évaporait rapidement, comme on peut penser, ce qui
relevait sensiblement le prix de revient. La futaille allemande,
très épaisse, est, au contraire, irréprochable et pour ainsi dire
indestructible. Les intermédiaires qui avaient par patriotisme
consenti à rogner leurs gains en se servant en France, mais qui
ne voulaient pourtant pas aller jusqu'à la perte, n'y revinrent
pas et retournèrent à leurs premiers fournisseurs, id est, à Ham-
bourg, qui livre rendu à Dakar moins cher que nos distilleries
devant la porte de l'usine. D'où il résulte qu'un mouvement
qui s'annonçait si 'bien se ralentit subitement. Voir les chiffres.
Les deux fournisseurs sont TAllemagne et la France.
Métaux, fer et cuivre, en barres principalement, et aussi en
verges au gros fil.
La barre de fer plat, de 4 pattes, dont chacune a 9 pouces de
long, et qui, dans l'ancienne traite, sous le régime des lettres
patentes, servait d'unité de compte, a été longtemps un article
d'échange valant monnaie. Sa valeur a souvent varié, du simple
au double.
La barre d'aujourd'hui, d'une coudée, est la patte de ce
temps-là. Elle sert encore parfois de monnaie, mais elle est
COMMERCE 331
surtout appréciée par les forgerons, fort adroits, du pays.
La France est, à peu de chose près, Tunique fournisseur.
Verroteries. — Il s'agit de perles de toutes formes et de toutes
grandeurs que Ton verra dans les vitrines. Les négresses, fort
coquettes, en tirent un très grand parti sous forme de colliers à
plusieurs rangs et d'ornements de tête, dont certains sont fort
jolis.
La fourniture se partage entre la France et l'Allemagne, mais
la première l'emporte de beaucoup.
Fils de lin et de coton, le second surtout, simple et retors pour
tissage; laine exceptionnellement.
Les indigènes emploient ces fils pour le tissage, concurremment
avec ceux qu'ils filent et teignent eux-mêmes. Ils recherchent
surtout les fils retors qu'ils ne savent pas faire.
La fourniture est faite en majeure partie par la France, mais
elle trouve dans l'Angleterre un concurrent sérieux.
Guinées. — Monnaie de compte et monnaie d'échange dans
tout le Sénégal et jusqu'au Soudan, partout où il y a des Berbères
nomades ; ceux-ci ne se servent pas d'autres tissus pour se vêtir.
Ils en font une consommation énorme, et comme vêtement et
comme monnaie accumulée. C'est un article de première impor-
tance. Les sacrifices faits pour s'emparer de son marché seront
largement compensés pour qui y réussira.
La France, grâce à l'Inde française dont la marque est toujours
recherchée de l'indigène, tient la tête avec 777,000 pièces environ
sur 1. 000. 000 dépensés au Sénégal en 1900. La différence est
fournie par l'Angleterre, la Hollande et même la Belgique.
Tissus autres Je colon. — L'indigène voudrait bien se vêtir de
soie et de laine, mais ses moyens ne le lui permettent pas. Il se
352 SÉNÉGAL
rabat alors sur le coton et en fait une énorme consommation.
Selon les races, certains aflfectionnent les teintes unies, d'au-
tres les tissus à dessins. Les uns les veulent foncés, d'autres clairs;
d'aucuns n'admettent que le blanc pur, mais tous obéissent à un
sens esthétique particulier, qui, pour n'être quelquefois pas d'ac-
cord avec le nôtre, n'en est pas moins respectable. Du reste, nous
autres, qui vivons au milieu d'eux, sommes souvent obligés de
reconnaître que leur goût est adéquat à leur type et de leur don-
ner raison dans leurs choix.
On ne s'étendra pas davantage sur ce sujet. Le lecteur trou-
vera dans les vitrines un choix de tous les tissus, guinées et
autres, et de tous les dessins et nuances acceptés. Une notice très
bien faite par un négociant très compétent accompagne cet envoi.
Ceux qui voudraient faire des affaires fructueuses au Sénégal
feront bien de suivre ses conseils, même en ce qui regarde le
mode d'emballage et de parure de la marchandise.
Si nos dessinateurs veulent créer, qu'ils restent dans le style,
surtout! — Ici, après avoir été la maîtresse incontestée du
Marché, la France s'est laissé distancer, puis, évincer, pour avoir
méconnu les principes rappelés plus haut et pour avoir voulu
imposer ses goûts à des gens qui n'en avaient que faire, en
ayant d'autres, bien a eux!
Apres avoir imposé son nom à une étoffe qui le porte encore,
(mais ne vient plus de Rouen), Rouen est aussi inconnu au Séné-
gal que Pékin et pour cette seule raison ! sur 2.000.000 kilos
environ de tissus divers importés en 1900, la France figure seu-
lement pour un peu moins de 400.000 kilos. L'Angleterre en
fournit 1.500.000 kilos et le reste se partage entre l'Allemagne
et quelques autres pays secondaires.
Ouvrages en fonte et fer. — Ce sont principalement des réchauds
;i pieds, de la poterie en fonte, des récipients en fer battu et en
fer blanc, de lacasserie et de la clouterie, plus des outils aratoires.
COMMERCE 333
La terre cuite indigène disparaît peu à peu devant la marmite
en fonte et la casserie de métal, comme le système des trois
pierres, l'ouvert au vent, devant la grille sur pieds.
Sur ce chapitre la France garde ses avantages. Sur 4.700.000 k.
environ, elle en fournit 4.500.000.
Artfies de traite, — Fusils à pierre et à piston recherchés des
indigènes, principalement pour la chasse aux oiseaux qui alimente
l'exportation.
La France en fournit les 2/3.
Poudre de traite. — Même usage que ci-dessus. Dans le sud,
elle sert bien er.core un peu aux Noirs pour se massacrer mutuel-
lement, mais cela devient de plus en plus l'exception.
Sur 250.000 kilos introduits, la France en a fourni 212.000
(1899).
Corail taillé, ambre ouvré. — Autrefois de première importance
comme articles de traite et d'échange, ils sont tombés à rien !
La « mode » n'y est plus. Peut-être aussi que Targent manque
un peu, car ce sont des articles chers.
Articles destinés à V Européen. — Les articles importés à l'usage
des Européens roulent naturellement sur des chiffres beaucoup
moins importants, et même parfois absolument dérisoires.
Les principaux sont :
Les produits alimentaires de toute nature, en boîte, ou non, qui
viennent, sauf certaines spécialités américaines ou anglaises,
exclusivement de France ;
Les sucreries et bonbonneries de toute nature, de France égale-
ment;
Les huiles comestibles d'olive et autres, ainsi que l'huile de lin,
viennent en majeure partie de France, mais elles sont écrasées
par l'huile de coton dont l'Angleterre et l'Amérique nous envoient
1.200.000 kilogs! (1898).
334 stNÈGAL
Les vins et les taux-de-vie de table viennent intégralement de
France, sauf quelques hectolitres de vin tirés d'Espagne.
Les matériaux nous sont fournis par la France, presque uni-
quement, par contre la houille nous vient presque intégralement
d'Angleterre et le pétrole des Etats-Unis.
La poterie nous vient presque toute de France, la verrerie par
moitié de France et de l'étranger, mais les totaux sont peu élevés.
Les tissus de soie, laine et vêtements confectionnés, qui sont -x
l-usage exclusif des Européens, viennent pour les 2/3 de France;
ce qui, sur l'ensemble des tissus importés (ceux pour rindigène
compris) met la France à 4 millions et demi sur 1 1 et demi (1898).
Machines et mécaniques. — i. 000.000 de kilos à peu près, venus
intégralement de France (1899).
Ouvrages en métaux. — Le chiffre comprend des charpentes en
fer pour construction, d'origine française.
Ouvrages en bois, — Viennent en presque totalité de France.
Comprennent des maisons démontées.
Enfin, le chapitre des objets en matières diverses a donné à l'im-
portation française 400.000 fr. sur 551.000 en 1898.
En résumé, de cet aperçu rapide il ressort que, sauf en ce qui
concerne les alcools de traite et les tissus (guinées exceptées), la
métropole tient sur le marché sénégalais la place qui convient.
Nous avons indiqué franchement les causes de son infériorité sur
ces points. Le seul moyen pour elle d'obvier à l'infériorité signalée
est de s'attacher à en faire disparaître les causes. Les tarifs n y
feront rien. Modérés? L'étranger prendra tout ou partie du droit
à sa charge et fera affaire quand même. Draconiens ? L'étranger
fera la contrebande et le commerce sénégalais honnête sera ruiné
ou devra s'aller poster de l'autre côté de la frontière. Il n'y a pas
de milieu. Et nunc erudimini.
COMMERCE 335
Nous avons parlé jusqu'à présent du commerce, être de raison,
d'une façon abstraite. Voyons-le d'un peu plus près. Ce com-
merce, être composite et multiple, qui a fait le Sénégal ce qu'il
est, se borne à une demi-douzaine de fortes maisons; inutile de
les nommer, leur nom est dans toutes les bouches, assises sur
des capitaux accumulés qui leur permettent de braver les événe-
ments et de se retrouver toujours debout après la « tornade ».
Celles qui n'avaient pas cette solidité ont disparu.
Ces maisons sont à la fois importatrices, exportatrices, mar-
chandes en gros, en demi-gros et en détail. Elles ont des
agences dans les principaux centres commerciaux non seulement
du Sénégal, mais encore de toute l'Afrique. Sauf une qui a son
siégea Marseille, leur centre est Bordeaux. Elles sont aussi arma-
teurs, car elles possèdent des navires qui leur amènent non seu-
lement leurs propres marchandises, mais encore celles de leurs
clients du moyen et du petit commerce.
En effet, à l'ombre de cts gros arbres, un nombre respec-
table de commerçants de moindre envergure trouve encore à
vivre. Ils s'approvisionnent partie en France, par les steamers
des grosses maisons, partie sur place, dans les magasins de gros
ou de demi-gros des dites maisons.
Les uns et les autres ont des magasins de détail, que l'on ap-
pelle boutiques ou opérations, non seulement dans les villes,
mais un peu partout, dans le fleuve, dans les escales (stations)
de la ligne, dans les petits ports du littoral, dans les villes nais-
santes de l'intérieur, Zighinchor et Sédhiou, en Casamance,
Foundiougne, Kaolack, dans le Saloum; ces boutiques ou opé-
rations sont gérées par un boutiquier ou opérateur.
On appelle plutôt opérations les magasins du dehors. Les opé-
rateurs sont ainsi à la fois vendeurs, toute l'année, et acheteurs,
pendant la traite.
Et tous les ans nous assistons à ce phénomène, régulier comme
356 SÉNÉGAL
un plîénomcne de la nature, et qui prouve l'inépuisable richesse
du Sénégal et sa vitalité intense :
Vers le mois de janvier l'argent se fait rare, se resserre,
à tel point qu'on ne trouve même plus de monnaie pour le
marché et que, pour s'en procurer, la banque vous livre gratui-
tement des traites sur France, contre numéraire argent. Un peu
plus elle vous paierait encore ! En même temps, les maisons,
grosses, moyennes, et petites reçoivent de leurs maisons mères
de Bordeaux ou de Marseille ou de leurs commanditaires des
sommes considérables en pièces de cinq francs. La traite se pré-
pare.
Li traite s'ouvre. Tout cet argent se transforme en gomme,
en arachides, en caoutchouc, en ivoire, et en toutes sortes de
denrées secondaires de traite. Il file donc aux mains de Tindigcne,
mais n'y séjourne pas longtemps! Aux mains de l'indigène l'ar-
gent se transforme encore, mais en étoffes, en outils, en barres
de fer, en poélerie, casserie, en colifichets pour ses femmes, car
l'indigène est un fervent de la polygamie, en armes, en poudre,
en plomb pour la chasse, etc., et retourne ainsi à la boutique
pour la majeure partie et de là dans les tonnelets qui l'ont
amené.
Cela dure six mois environ et les tonnelets, de nouveau rem-
plis, s'en retournent avec les gommes, arachides, ivoire, peaux
d'oiseaux, caoutchouc et autres articles que leur contenu a payés.
Et c'est toujours à recommencer, et tous les ans le même
cycle s'accomplit. C'est comme l'eau tombée du ciel qui, après
avoir fécondé la terre, y retourne en vapeur, pour retomber de
nouveau, remonter encore et retomber toujours, et toujours hiire
germer de nouvelles moissons.
Ci-joint un état des principales marchandises de traite importées
de 1889 à 1899, ^^'^^ l^^'" P*^ys d'origine (5'' tableau) pages 350
à 564, et un état du chitlVe total des importations et des expor-
tations durant la même période.
COMMERCK 337
Mais nous voici au terme de la tâche que nous nous sommes
assignée : montrer le commerce sénégalais dans le passé et dans
le présent, donner surtout une idée des difficultés qu'il eut à
surmonter ainsi que de la ténacité qu'il a mise à le faire.
Puissé-je avoir réussi à faire mieux connaître une colonie mé-
ritante, pleine de vitalité, et avoir contribué à la fiiire apprécier
comme elle le mérite, car il me semble pouvoir avancer qu'elle
a été jusqu'ici tant soit peu méconnue. Elle n'a pas les appas
attrayants de ses sœurs fleuries d'Amérique et du Pacifique, mais
n'en est-elle pas un peu plus sérieuse ?
Maine,
Inspecteur en Chef du Service des Douanes.
Sénégal. 22
Î38
SÉNÉGAL
TABLEAU COMPARATIF DES GOMM
PENDANT LES ANNEES 89 à
c/)
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T.
<
1889
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1892
1893
189i
189-)
1890
1897
1898
1899
DESTINATION
FRANCE
POIDS VALEURS
2.730.323
2.iK)1.7():)
3.r>:>2.04i
3.773.()()0
3.541.312
3.651.093
3.979.292
3.(U1 679
4.928.103
5 114.150
4 2i(i.227
4.<i89.384
3.310.631
4.253.745
3.841 070
2.596.775
2.157.509
2.328.816
2.979.742
4.721.495
4.228.50(»
3.521.875
ANGLETERRE
POIDS VALEURS
ir»i.2()7
145.140
HOLLANDE
ALTTRE,
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POIDS
VALEURS
POIDS
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28.636
»
»
4.872
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1.246
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»
»
9
831
»
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65.297
h
»
»
»
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»
»
»
»
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92.381
586
h
»
4.131
82.1
5.(
(
36.(
COMMERCE
339
EXPORTÉES DU SÉNÉGAL
des XYiii*^ et xix« siècles
TOTAL
DE l'Étranger
POIDS
4.872
65.297
^76.517
4.131
V.\LEURS
82.908
5.646
875
665
36.0;53
TOTAL
GÉNÉRAL
POIDS
237.739
3.718
2.758.959
2.906.637
3.653.2ÎK)
3.773.066
3.542.143
3.716.390
3.979.292
3.641.679
4.928.403
5.i20.(»6
4.220.358
VALEURS
4.772.352
3.316.277
4.254.620
3.841.070
2.597.440
2.193.542
2.328.816
2.979.742
4.721.495
4.466.245
3.525.593
X VHP SIECLE
1789
1790
1791
1792
1793
1794
1795
1796
179
1798
1.434.024
1.423.400
1.409.683
»
229.333
946.666
916.000
742.666
1.144.984
1.478.614
OBSERVATIONS
QUELQUES CHIFFRES
ANTÉRIEURS
Nous avons pu nous
procurer les chiffres
globaux des années sui-
vantes, savoir :
EXPORTATION DE LA GOMME
1828
1830
1835
1840
1845
1850
1851
1852
1853
1854
491.809 k.
044.578
464.878
100.377
65().495
319.107
.848.484
.810.686
718.154
.529.700
(i) La gomme valait alors
(o à 75 ctniimes la livre (1802).
340
SENEGAL
EXPORTATION DES ARACHIDES
DE l88<
DESTINATION
<
FRANCE
ANGLETERRE
ALLEMAGNE
HOLLANDE
kilog.
fr.
kilog.
fr.
kilog.
fr.
kilog.
fr.
4889
28.475.465
6.704.746
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1)
»
»
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22.434.525
4.477.661
»
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))
»
^891
49.820.248
4.448.672
»
»
»
))
»
))
4892
34.673.957
7.884.971
»
»
»
))
1)
1893
43.348.400
8.526.440
))
1)
»
»
»
»
4894
49.702.041
8.565.861
358.880
63.488
»
»
3.373.250
607.72
1895
34.366.747
4.990.007
443.323
20.478
3.579.574
547.432
))
»
11896
45.304.358
6.429.694
244.865
22.569
6.024.527
903.229
4.482.500
470.04
4897
44.329.498
5.847.670
))
»
6.437.044
920.562
7.450.957
4.417.64
4898
73.348.463
40.326.005
930.884
439.632
4.966.952
745.073
9 484.494
4.377.62
1899
66.468.910
9.227.937
150.683
45.069
4.973.710
746.056
40.532.625
4.579.89
(i) Le Danemarclc a exporté en 1890 3()o.ooo ks. d'arachides pour une valeu
de 37.500 fv.
COMMERCE
341
EXPORTÉES DU SÉNÉGAL
A 1899
BELGIQUE
AUTRES PAYS
kilog.
fr.
kilog.
fr.
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1.040.483
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\KH 000
474.050
5.013.811
754.071
7f0.1H
\i\.m)
i>.077.572
(i)
430.130
TOTAL
i/ktuangkk
kilog.
3.431.480
4.789.08i
()570.648
15 110.410
15 984 330
15 540.510
17.433.500
18.451.444
10.793.200
44.400.935
19.374.701
fr.
8:yo.94o
948.444
1.330.805
3.750.973
3 lC4.4r)0
4.791.717
4.085.51 1
4.710 341
4.518.980
3.489.054
4.891.155
TOTAL
GENERAL
kilog.
31.ÎM)6.(»51
47.441.406
40.390.840
40.790 373
59.304.430
05.488 557
51.000.3^40
03.555.000
58.144.704
95 955.098
85.543.011
fr.
7.55tJ.0i)0|
5 445.803
5.479.477
11.035.944
11 088 590
11.357.578
7.075.518
9 146.014
8.336.656
13.613.056
14.119.094
342
SENEGAL
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TABLEAU
DHS PRINCIPAUX PRODUITS DU CRU
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344
TABLEAU DES PRINCIPAUX PRODUITS DU CRU
11
1-
t/3
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FRANCE
ANGLETERRE
ALLEMAGNE
BELGIQUE
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEIRS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
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1889
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___
_
1890
—
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—
—
—
—
—
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1891
—
113.412
—
—
—
—
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1892
—
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—
—
—
1893
—
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—
—
—
—
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1894
4.779
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—
—
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—
—
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—
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25.517
10.400
—
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36.41<i
122.043
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4.940
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—
—
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1.251
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2.330
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1898
5.303
42.907
1.115
8.910
—
1899
4 031
32.248
703
0.624
889
890
891
892
893
894
895
890
«97
808
899
475.105
431.525
820.218
073.957
318.100
762.041
300.7 i7
30 'f. 358
329.498
348.163
108.910
0.701,
4.477
4.148
7.884,
8.520,
8.505.
4 990.
0.429.
5.817
10.320.
9.227.
710
001
—
072
—
_
971
140
—
—
80!
358.880
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r»3.323
20 178
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22.569
070
005
930.881
139 632
937
150.083
15.069
3 579.574
0.021.527
0.137.044
4 900.952
4.973.710
547 132
903.229
920 502
745.073
740.056
2.804.000
1 831.000
740.111
420.6001
274.650
111.000
EXPORTÉS DU SÉNÉGAL de 1889 à 1900
545
HOLLANDE
AUTRES
PAYS
TOTAL DE L'ÉTRANGER
il
TOTAL GÉNÉRAL
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
585
585
_
04.115
—
_
—
—
—
66.297
—
—
—
—
—
—
113.412
—
—
—
—
—
47.123
—
—
—
350
—
350
—
31.593
4.779
46.793
200
503
3.788
47.913
9.858
116.949
13.144
180.102
80
2.333
19.856
204.944
—
—
—
20.474
17.371
213.172
223.843
329
4.940
36.745
127.583
1.023
9 073
—
—
—
—
—
—
1.941
18.145
—
—
—
—
—
—
1.060
10.595
45
446
45
446
1.852
18.516
2.178
20.033
145
1.164
1.202
9.618
—
58
468
58
468
1.663
13.815
—
—
—
—
1.251
9.990
—
—
—
407
3 256
1.410
11.277
—
—
—
1.115
8.916
0.478
51.823
431
3.448
1.134
9.072
5.165
41.320
3.431.480
856.940
3.431.480
856.940
31 900.051
7.558.656
—
—
4.780.681
048.144
4.7S9.681
048.144
27.221.206
5.425.805
—
—
0.570.628
1.330.805
6 570.628
1.330.805
26.390.846
5.479.477
—
—
lo. 116.410
3.750.973
15.116.416
3 750.973
46.790.373
11.635.944
—
—
15.084. 330
3.162.450
15.984.336
3.162.450
59.302.436
11.688.590
3.373. i^oO
(i07.7i4
11.704.386
2.120.505
15.526.516
2.701.717
05 288.557
11.357.578
—
—
13.510.702
2.118.201
17.233.500
2.085.511
51.000.340
7.675.518
1.18i .-iOO
170.040
10.803.350
1.620.483
18.251.242
2.710.321
03.555.000
9.140 012
7 4r)0 1)57
1.117. «41
401.205
00.180
16.703.206
2.518.986
58 122.704
8.330 050
J. 184. 101
1.377.0i8
5.013.811
752.071
22.200.035
3.280 054
05.955 098
13.015.050
[).;)3i.n2o
1.571). 804
2.677.572
401.636
19.374.701
2.801.155
85.543.611
12.110.002
546
TABLEAU DES PRINCIPAUX PRODUITS DU CRU
'A
2 ?
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Û
6
c
c
o
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!889
18'.M)
IKÎ)2
1803
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18î»T
1808
1800
FRANCE
881)
800
801
80i
893
80 i
80;i
800
807
808
800
POIDS
kilog.
i.5i8.orio
1.327.135
1.020.800
781 001
745.130
1.221.415
438.030
3il.2;i8
332.400
230.232
411.820
.730
.001
.o:i2
773.
.:iil.
.051
070.
,030.
028.
144.
210.
323
,705
04 i
000
312
003
018
4 03
150
227
VALKIRS
140.
100.
222.
105.
184.
221.
74!
58.
50.
34.
02.
100
070
402
272
545
322
010
52 i
534
535
77i
ANGLITERKK
POIDS
vai.ei;rs
403.445
115.801
8.020
1.203
iO 377
8.304
28 836
4.052
4 5.381
7 715
22.500
3.375
""
""~
ALLEMAGNE
4.080.384
3 310.031
—
—
4.253.7 i 5
—
—
3 841.070
—
—
2.500.775
—
—
2.157.500
—
2.328.810
—
—
2.077.081
—
—
4.721.405
—
—
l 228.500
101.207
ii5.no
3.521.875
—
, POIDS
BELGIQUE
POIDS
VALEURS
O
U
1880
137.50ii
1800
05.003
1801
42.7S7
1802
32 2 14
1803
273.880
1804
340.800
1805
135 002
1800
122.108
1807
25.00i
1808
150.5i>0
1800
280.035
412 r. 05
237.537
_-
—
120.0 17
07.272
—
—
755.004
—
—
831.134
52.025
121.002
472. S30
27.528
00.343
4 23.878
43.378
152.174
80.50»
3 S. 800
130.130
524.271
171.005
000.855
1.305 014
173.240
777.341
12.348
01.338
10.007
40.718
310.083
58.124
EXPORTÉS DU SENEGAL de 1889 à 1900
347
HOLLANDE
AUTRES
PAYS
TOTAL DE L'ÉTRANGER
TOTAL GÉNÉRAL
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
__
_
_
1.218.050
146.166
—
—
2.810
422
2.810
422
1.329.942
199.492 '
—
—
—
—
—
—
1.020.800
222.402
—
—
—
—
463.445
115.861
1.244.536
311.133
—
—
—
—
745.139
184.545
—
—
—
—
8.620
1.293
1.230.035
222.615
—
—
—
—
49.377
8.394
488.316
83.0f3
—
—
—
—
28.836
4.052
373.094
62.576
—
—
—
—
45.381
7.715
377.877
64.249
368 300
ao 545
3.700
555
394.500
59.175
624.732
93.710
411.826
62.774
i8.636
82.968
28.636
82.968
2.758.959
4.772.352
—
—
4.870
5.646
4.872
5.646
2. 9:16. 637
3.316.277
_
—
1.24(>
875
1.246
875
3.653.290
4.254.620
—
—
—
—
— .
—
3.773.066
3.841.070
—
—
831
665
831
665
3.542.143
2.597.440
—
65.297
36.033
65.297
36.033
3.716 390
2.193.542
—
—
—
—
—
—
3.979.292
2.328 816
—
—
—
—
—
3.641 679
2.979.742
—
.
—
—
—
—
4.928.403
4.721.495
tli.fi6i
95.381
580
218
276.517
237.739
5.420.667
4.466.245
4.131
3.718
4 131
3.718
4.220.358
3.525.593
38 452
115.356
38.452
115.356
170.017
528.051
34.558
86.395
34.558
86.395
129.561
323.932
—
—
18 927
52.239
18.927
52.239
61.714
172.856
67.114
201.342
67.114
201.342
99.538
298.614
—
—
—
—
273 880
755.904
—
10.199
30.597
62.224
162.499
i03.024
983.633 '
—
27.521;
96.343
168.782
590. 73i
—
—
419
1.460
56.245
200 358
178.353
624.236
—
—
—
—
130.234
455 819
155.831
545.413
_
2.397
8.599
190.099
667.578
340.628
1.191.849
—
—
17.124
75.489
190.370
852.830
477.305
2.218.444
34^ TABLEAU DES PRINCIPAUX PRODUITS DU CRU
EXPORTÉS DU SÉNÉGAL de 1889 à 1900
if
•w
z
<
FRANCE
HOLLANDE
TOTAL GÉNÉRAI
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEl
a
u
1889
1890
1891
1892
1893
1894
. 1895
1896
1897
1898
1899
38 k. 967
40 023
125 645
17 916
12 314
20 000
32 888
48 458
85 044
127 720
184 439
105.567
120.069
302.411
53.748
36.641
59.301
98.604
145.374
255.132
383.178
549.318
1.140
3.420
38 k. 967
40 023
125 645
17 916
12 314
20 000
32 888
48 45S
85 044
128 866
184 439
10;
12(
36â
5:
3(
5î
9Î
14c
25.:
386
54 IJ
TABLEAUX
DES PRINCIPALES MARCHANDISES
IMPORTKESAU SÉNKGAI. DE I 88;) A I 9OO
350
TABLEAU DES PRINCIPALES MARCHANDISES
?5 2
O 1
s
s s
(/5
<
1889
FRANCK 8c COLONIES
ANGLETERRE
et Colonies
ALLE.MAGNE
ÉTATS-UNIS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEIRS
POIDS
VALEURS
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kilog.
354.144
»
»
»
»
,t <890
420.903
»
»
»
»
£S 1891
918 222
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N
»
S ««92
f. 559.357
»
1,
•
II
S 1893
1.251.396
u
••
1»
.
^ «894
5.02i.939
149.547
»
249.305
u
79.689
X \1895
7.609.723
2.070.273
33i.353
73.582
214.384
54.919
30.834
10.568
3
1896
9.204.497
2.279.812
132.080
27.952
171.547
29.740
95.662
11.478
C
1897
H.932.984
1.973.040
68.641
13408
15.269
3.206
99.008
32.331
u
C3
1898
14.830.937
3.388.504
3i4.980
65.939
2.925.481
614.437
36.929
11.60»
U.
1899
9.668.082
2536.951
33.272
6.923
62.799
14.133
20.770
8.437
T3
O
c
C/}
1889
1890
1891
1892
1893
1894
1895
1896
1897
1898
1899
\
1889
1890
1891
1892
1893
1894
1895
1896
1897
1898
1899
kilog.
»)
1.093
2.351
2.845
1.574
31 850
6.887
2.732
13.358
1 .236
9.i79
kilog.
781 .635
540.187
967.732
1.383.134
1.023.577
1.476.947
1.676.575
879.389
2.091.330
1 840.858
2.664.737
5.268
8.084
14.685
4.722
94.531
19.549
13.655
66.791
6.180
75.834
465.038
.331.654
594.625
H3 1.438
632.618
853.482
845.445
778.376
911.080
807.444
1.172.851
108.797
148.767
167.814
332.515
174.787
242.759
224.582
281.569
290.732
231.489
166.616
543.984
694.254
588.258
1.983.5li
524.062
674.201
886.910
1.374.349
1.513.666
1.517.445
1.332.928
IMPORTÉES AU SÉNÉGAL de 1889 à 1900
35»
ESPAGNE
POIDS VALEIRS
i1.Ul8
2.G30
AUTRES PAYS
POIDS
288.401
46i).2i7
92.499
723.709
:U.484
1.179
VALEURS
2.317.062
1.289.995
1.455.636
644.614
133.735
17.402
52.462
104.759
15.021
154.225
9.928
9.43^
TOTAL
de rEtr4nger
POIDS VALEURS
867.972
868.536
275.417
i. 035. 475
173.643
108.797
148.767
167.814
332.515
174.787
242.759
224.582
281.569
290.732
231 489
467.795
2.317.062
1.289.995
1.455.636
644.614
133.735
495.943
193.331
173.929
63.966
846.202
42.051
543.984
694.254
588.258
1 983.544
524.062
674.201
886.910
1.374.349
1.513.666
1.517.445
1.342.360
800
400
800
400
782.435
465.438
147.156
89.655
147.156
89.655
687.343
421.309
67.392
34.850
67.392
34.850
1.035.124
629.475
U.296
7.243
1 4 296
7.2i3
1.397.430
838.681
6.603
4.303
6.603
4.303
1.030.180
6.37.001
7.557
5.028
7.557
5.028
1.484.504
858.510
24.304
14.387
24.304
14.387
1.700.879
859.332
13.487
6.067
13.487
6.067
892,876
784.443
23.672
9.773
23.672
9.773
2.115.002
920.853
7.945
3.420
7.945
3.420
1 848.803
810.684
7.421
3.266
7.421
3.266
2.672.158
1.176.117
TOTAL GENERAL
POIDS VALEURS
8 477.695
10 093.033
9.208.401
18.866.412
7.841.725
671.206
610.898
.363.858
203.971
385.131
520.882
263.604
453.741
037.006
234.706
579.002
I
108.797
149.860
170.165
335.360
176.361
274.609
231.469
284.301
304.090
232.775
177.274
5i3.984
699.522
596.342
1.998.229
528.784
768.732
906.459
1.388.004
1.580.457
1.163.625
4.418.494
3S2
TABLEAU DES PRINCIPALES MARCHANDISES
o i
t i
2
2
<
4889
FRANCE &
COLONIES
ANGLETERRE
et Colonies
ALLEMAGNE
HOLLANDE
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
«s
kilog.
»
»
C
4890
»
»
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4891
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1893
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1894
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963.487
1.434.287
1895
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»
38.150
64.805
—
906.127
1.540.425
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1896
»
»
3.395
6.281
678.098
1.194.378
c
1897
»
»
»
»
—
703.915
1.299.869
o
1898
4
7
237.166
438.757
—
669.851
1.239.224
t
1899
»
128.212
237.192
3.779
6.991
803.526
1.486.518
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stères |
1889
2.072
178.060
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»
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1.631
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»
»
»
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»
»
1894
3.433
394.982
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80
»
•
1.767
242.895
189^
1.093
126.420
7
1.210
»
»
383
46.505
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1.353
118.835
27
2.325
»
»
603
55.500
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1897
1.481
121.435
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1.484
5
425
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1.524
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1.210
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»
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•
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—
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—
—
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1897
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—
—
—
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1.403.060
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1899
2.329.736
1.486.616
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—
IMPORTÉES AU SÉNÉGAL de 1889 à 1900
35?
SUÈDE & NORVÈGE
AUTRES
PAYS
TOTAL
TOTAL GÉNÉRAL II
tic l'Étranger
1
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
4
POIDS
VALEURS
205.739
401.507
205.739
401.597
205.739
401 .597
—
—
688.3r,1
1.065.243
688.35!
1.065.243
688.351
1.065.243
—
—
661.054
957.070
661.054
957.070
661.054
957.07(1
—
1.165.762
1.865.223
1 165.762
1.865.223
1.165.762
1.865.223
—
. —
366.345
601.188
366.345
601.188
366.345
601.188
—
»
))
1.240.945
1.854.536
1.242.499
1.856.6.34
—
1-
1.783
3 031
946.060
1.608.261
946.060
1.608.261
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681.493
1.200.659
681.493
1.200.659
—
—
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703.915
1 .299.869
703 915
1 299.869
—
—
»
»
1.104.937
2.044.215
1.104.941
2.044.222
95.931
177.473
1.031.448
1.908.174
1.031.448
1.908.174
»
797
69.942
797
69.942
2.869
248.002
»
•
3.253
295.895
3.253
295.895
3.805
346.696
1*
»
985
95.327
985
95 327
1 428
137.746
»
»
3.119
288.705
3.119
288.705
3.821
350 323
■
V
1.319
126 413
1.319
126.413
2.950
229.8 ';b
>
»
1.166
167 liO
2.934
410.085
6.367
805.067
»
B
2.432
237.268
2.822
284.983
3.914
4H.403
3.371
288.160
*
»
4.001
345.985
5.354
464.824
1.994
175.490
30
2.970
2.773
2.36.753
4.254
358. 18H
3.829
316.104
19
3.140
4.185
347.320
5.709
474.817
2.313
190.827
91
7.312
2.502
206.842
4.762
388 444
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385.479
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4.281
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53.468
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53.468
32.572
1 647.794
871.844
4.836
5.491
4.836
5 491
1.228.763
751.090
___
76.779
48.008
76.779
48.008
1.479.839
981.911
—
—
94.143
53.274
94.143
03.274
2.423.879
1.539.890
Sénégal.
23
354
TABLEAUX DES PRINCIPALES MARCHANDISE
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COLONIES
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1890
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1898
1899
135.901
141.090
145.998
265.475
179.585
.251.840
.897.791
.589.128
,436.156
.776.909
161.807
135.901
141.090
145.998
265.175
179.585
246.587
484.262
261.522
285.587
280.935
477.863
2.800
i.lii
1889
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1894
168.137
53.199
»
»
1895
114.047
36.619
9.484
2.371
1896
113.916
,35.723
45.304
11.338
1897
117.212
18.384
54.598
13.649
1898
115.643
37.3^-1
39.039
15.830
1899
415.541
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8.567
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»
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—
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—
))
»
—
»
»
—
»
»
—
25.480
28.479
»
6.,370
7.120
—
(i) Les alcools proprement dits viennent principalement d'Allemagne comme les genièvres
absinthes de traite (usage des indigènes).
Les eaux-de-vie de table, cognac, rhum et similaires et les liqueurs viennent intégraleme
de France, sauf quelques liqueurs de Hollande (usage des Européens).
«PORTÉES AU SÉNÉGAL de 1889 a 1000
355
ITALIE 1
AUTRES PAYS |
TOTAL
TOTAL GÉNÉRAL II
de lEt
ranger
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
307.969
307.969
376.245
548 388
—
548.388
—
707.862
236.879
—
236.879
—
385.136
589.912
—
589.912
—
845.285
182.617
—
182617
--
324.587
_
„
»
293.720
249 822
559.550
430.210
128
102
21.120
11.628
73.616.
78.007
26.776
26.889
645.712
312.958
876.919
472.858
17.484
8.200
393
778
862.896
319.372
1.085.454
529.447
))
»
42.539
21.948
292.128
142.513
819.049
482.993
»)
»
84.290
31.495
1.210.021
592.424
1.649.926
1.113.444
»
»
6.724
6.724
142.625
—
»
T.
2.688
2.688
»
143:778
—
»)
»
685
685
•
146.6831
—
)>
»
»
»
M
265.475
—
»
•
1.770
1.770
»
181.355
— •
27.476
1.001
27.476
1.001
5.279.316
247.588
7.060
815
7.06O
815
6.904.851
485.077
__
1.889.595
65.131
1.880.595
65.131
6.478.723
326.653
24.275
1.216
24.275
1.216
3.460.431
286 803 1
—
5.220
448
5.220
448
6.782.129
281.383
—
—
»
»
2.800
1.120
6.164.607
478.983
SUÈDE &
NORVÈGE
_
26.941
8.621
•56.1:41
8.621
74.312
23.884
—
i(;:i.02<
f;6 618
165.021
56.618
257.758
83.332
96.46'J
29.6ih
96.462
29.648
143.331
44.299
—
190.624
(-5 21'y
1î^6.62.i
• 65 617
297.279
97.826
37.141
IV. 305
37.141
12.305
101.932
32.929
115.685
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115.685
35.635
283.822
88.834
—
179 H\l\
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189.349
47.335
303.396
83.954
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45.678
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»
228.(123
57.016
341.939
92.739 !
I09.379
39.845
n
»
213.977
53.494
331.189
71.878!
102.874
55.703
66.337
17.162
233 670
65.06n
349.313
102.386 i
7.6o5
1.944
105.983
26 406
170.619
44 097
586.160
l27./:07
l
356
TABLEAU DES PRINCIPALES MARCHANDISE:
< i
FRANCK &
COLORES
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357
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34.481
119.699
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132.743
157.657
525.592
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22.572
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109.820
74.879
211.659
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358
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IMPORTÉES AU SÉNÉGAL de 1889 à 1900
359
HOLLANDE
AUTRES PAYS
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TOTAL GÉNÉRAL 1
de l'Étranger
1
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
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4 92.605
4.474.420
663.944
3.944.476
—
24 .500
464.000
221.292
4.750.374
693.352
5 054.752
323
1.450
28.798
436.427
379.750
1.885 240
4 091 057
5.423 425
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4.765
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4.562 255
732.564
4.772.807
98.528
738.960
64.080
458.4 00
254.840
1.888.799
744.742
4.885.372
8.502
59.5U
234.068
4.644.044
255.334
4.798.738
4.032.946
6.404.405
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83.435
4.640.423
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2.249.227
—
2.249.227
2.705.263
—
2.24 4.606
—
2.244.606
—
2.905.074
—
2.680.878
—
2.680.878
—
3.867.744
—
4.885.452
—
4.885.452
—
2.245.035
—
»
760.700
3.206.077
4.062.990
3.945.086
4.030
4.350
552.624
2.930.669
683.627
3.439.538
443.428
4.202.988
759.205
3.804.921
887.875
4.444.993
4.409
3.544
4.690.942
6 000.657
2.308.582
7.433.748
1.037.949
844.400
3.984.840
3.909.794
4.450.367
4.443.803
306.534
601.382
1.858.905
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360
TABLEAU DES PRINCIPALES MARCHANDISES
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FRANCE &
COLONIES
ANGLETERRE
et Colonies
ALLEMAGNE
ÉTATS-UNIS
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9.543
2.506
3.940
926
2.011
1895
10.739
15.503
1.944
4.525
202
300
73
1896
3.863
53.669
251
2.521
145
1.200
1897
6.876
21.843
6 575
26.753
»
»
5
150
S
1898
143.003
264.186
4.157
16.099
10.101
21.871
556
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1899
»
kilog.
104.686
»
32.040
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3-892
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1889
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3.190
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4.690
8.777
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1891
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11.936
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1893
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1894
16.520
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38.135
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1895
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14.549
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1896
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1897
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5.475
8.295
59.892
89.838
1898
89.723
142.657
10.321
15.482
51.589
77.383
1899
212.988
359.449
965
1.410
37.404
51.106
—
—
IMPORTÉES AU SENEGAL de 1889 à 1900
j6i
BELGIQUE
POIDS
875
VALEURS
92i
AUTRES PAYS
\6:i0\
36.324
»
3.479
POIDS
1.210
6.102
30.034
1.602
13.367
16.697
1.355
2.351
1.746
960
32.005
44.314
77.330
29.663
4^».75l
14.308
10
I.OOI
VALEURS
63.301
40.421
25.130
10.651
515
3.302
48.128
1.361
9.563
13.593
2.925
97.912
82.950
67.078
15.673
3.764
7.762
17.666
4.549
84.245
3i.082
66.471
106.640
45762
65 on
21.991
40
1.879
TOTAL
de l'Etranger
POIDS
47.531
59 550
68.629
57.425
73 976
234.853
4.787
4.i97
2.142
23.741
46.819
44.314
77.330
29.663
42.761
14.308
26.520
92.538
55.714
65.367
62 911
38.369
VALEURS
63 301
40.421
25.130
10.651
25.969
31.874
102.281
40.917
6l.8i0
134.899
2.925
97 912
82.950
67.078
15.673
9.715
11.587
21.387
67 776
123.4iO
73.493
66.471
106.640
45.762
65.011
21.991
40.347
129.2i0
91.791
98.173
94.744
57.516
TOTAL GENERAL
POIDS
VALEURS
52.185
18.265
))
324.024
))
119.027
))
228.637
»
239.401
573.081
398.340
1.310.499
1.046.826
355.064
653.230
663.271
432.570
999.872
801.259
4.719.429
5.165.155
8.147
15.236
6 005
30.617
189.822
41.952
82 020
37.882
54.687
19.163
43.040
136.949
1 28 571
195.680
152.631
251.357
110.036
151.043
98.645
137.334
23.686
19.258
27.1)98
75.056
89.619
387.626
178.179
69.661
115.417
58.994
88.573
30.323
68.652
223.854
208.504
298.382
237.401
416.965
362
TABLEAU DES PRINCIPALES MARCHANDISE
. DÉSIGNATION 1
DIS MARCHAKDISES 1
z
<
FRANCE &
COLONIES
ANGLETERRE
ET COLONIES
ALLEMAGNE
ETATS-UNIS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEURS
POIDS
VALEUf
1889
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1894
1895
174.720
90.395
126.048
78.024
2.112
42.218
1.458
9.138
2.190
1.182
»
8.296
941
3.93'
1.251
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1898
113.772
104.861
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1.624
1.875
1.191
9.437
3.43:
1899
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VALEURS
POIDS
VALEURS
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VALEURS
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129.677
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—
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AGRICULTURE
ORGANISATION DU SERVICE DE L'AGRICULTURl:
Cest en janvier 1875 que fut fondé le premier comité agri-
cole du Sénégal. Il reçut le nom de Société d'agriculture du Séné-
gal. Il était dû à l'initiative des habitants et des commerçants de
Saint-Louis, le nomBre des membres de la Société était illimité.
Elle avait pour but de faire naître, de propager et d'encourager
le goût de l'agriculture au Sénégal; h cet etfet les statuts de
la société instituaient des concours agricoles annuels ou bi-annuels
à la suite desquels des récompenses devaient être distribuées.
Cette société, après avoir fonctionné quelque temps, fut réduite
à l'inaction, faute de ressources et par suite du départ de la
colonie et du décès d*un grand nombrp de sociétaires, chargés
de l'administration.
En 1896, l'initiative en fut reprise par l'administration locale.
Un arrêté en date du 15 octobre institua à Saint-Louis un comité
agricole dont la présidence appartenait au directeur de Tinté-
rieur aujourd'hui secrétaire général. La composition de ce comité
a été remaniée par un arrêté du 14 septembre 1899, par suite
de la création au Sénégal, par l'arrêté du 21 juin 1898, d'une
inspection d'agriculture chargée de centraliser tous les rensei-
gnements agricoles utiles et d'imprimer à l'agriculture uneimpul-
366 SÉNÉGAL
sion nouvelle par la vulgarisation des ressources qu'offre le pays.
Les attributions du Comité agricole consistent dans Tétude de
tous les moyens propres à développer les cultures déjà existantes
et à en implanter de nouvelles dans la colonie.
Depuis la reconstitution de cette chambre d'agriculture et la
création d'un service agricole, des progrès nombreux ont été
réalisés dans la colonie où semblent devoir s'implanter incessam-
ment des systèmes de culture perfectionnés. Nous donnons ci-
après un résumé des tentatives faites dans ce but et des résultats
obtenus.
CONSIDÉRATIONS GENERALES
L'agriculture au Sénégal entièrement laissée aux mains des in-
digènes est encore à Tétat rudimentaire.
Le sol, bien qu'il ne soit pas d'une fertilité exceptionnelle, peut
néanmoins être cultivé sur sa plus grande étendue et produire
des récoltes rémunératrices. Suivant les régions, on trouve des
terres qui diffèrent notablement dansleur nature physique et leur
composition chimique.
Les terres argilo-sablonneuses provenant des alluvions déposées
par les cours d'eau dominent dans les bassins inférieurs du Séné-
gal, du Saloum et de la Casamance. Elles conviennent peu à la
culture des arachides, m^is sont très favorables au cotonnier et à
certaines variétés de gros mil comme le bassi, hjélah et Içgadiaba.
Les terrains sablonneux silico-calcaires sont plus communs et
couvrent en particulier la plus grande partie du Cayor et du Baol;
ils conviennent à l'arachide, au manioc et aux variétés de petit mil
appelées souna et sanio.
Les terres ferrugineuses constituées par la latérite (argile dense
et durcie, de couleur rouge brique mélangée de quartz) sont les
moins cultivées. Elles portent ordinairement de belles forêts,
comme celles des environs de Thiès et des provinces Sérères ;
AGRICULTURE 367
parfois la latérite est recouverte par une couche de sable et four-
nit alors un sol agricole très fertile.
Dans l'intérieur du pays, principalement dans Fouta central,
on rencontre un terrain schisteux, très propice à la culture du maïs,
du gros mil.
Les cultures dominantes sont celles du mil et de l'arachide.
CULTURE DU MIL
Le mil (n'dougoup en ouolqt) est le grain qui forme la base
de l'alimentation des indigènes du Sénégal. On en distingue deux
sortes : le gros et le petit, qui comprennent chacune un grand
nombre de variétés.
Caractères botaniques. — Ces diverses variétés sont fournies par
le genre « Sorgho vulgare » (Pers.) ou Holcus sorghumZ. ou an-
dropogon sorghum Brot, qui appartient à la famille des graminées
et à la tribu des andropogonés.
Ce sont des plantes annuelles qui peuvent atteindre une hau-
teur de 3 à 5 mètres. Les feuilles sont alternes, engainantes à la
base, longues de o'",5o à o'^jSo en moyenne et larges de 0^,05 à
o"',io. Leur limbe est entier, à nervures parallèles et terminé en
pointe.
L'inflorescence est une panicule plus ou moins serrée.
a Les épilletssont composés de deux fleurs, l'inférieure neutre
« et à une seule glumelle, la supérieure hermaphrodite ou uni-
ce sexuée; ils sont géminés ou ternes, l'intermédiaire sessile etfer-
« tile, les autres pédicelléset stériles. Les glumes deviennent du-
ce res et sont mutiques. Les glumelles, plus courtes qu'elles,
ce sont, l'inférieure mutique ou aristée dans la fleur hermaphro-
« dite, la supérieure plus petite, mutique et quelquefois nulle.
ce Les deux glumelles sont tronquées et ordinairement glabres,
ce Ilyade une à trois étamines et un ovaire sessile, glabre, sur-
368 SÉNÉGAL
« monté de deux Styles Stigmatisés plumeux».H. Bâillon (Bot.,
page 183, I" vol.).
Le fruit est un caryope libre entre les glumes ; c'est un graîn
de grosseur variable : arrondi, rougeâtre ou blanchâtre.
Les variétés les plus communes de gros mil sont, au Sénégal :
le diahnaty le gadiaba, le félahy le nianico^ le bassi et le tigne.
Le diahnat a une tige de 3 à 4 mètres de haut qui porte des
feuilles glabres, longues de i mètre environ et à bords finement
dentés.
La tige se termine par une panicule pubescente, rameuse, bien
fournie, dont le poidslafait recourber en crosse lorsque les grains
commencent à se former.
Le grain du diahnat est rouge et arrondi de 3 à 5 mm. de dia-
mètre. Il fournit une farine grossière, réservée pour la nourri-
ture des domestiques et des pauvres.
Le diahnat est très cultivé dans tout le Sénégal. Il demande des
terres argileuses ; mais croît, également, assez bien dans les terres
légères. Il se sème d'octobre à janvier dans les terres qui ont été
inondées en hivernage par le Sénégal. Il se récolte en avril et mai
dans le Fouta et en juin dans le Oualo.
htgadiaba a une panicule bien fournie ; les axes des épillets sont
longs et très nombreux. Son grain est blanc, arrondi, de la gros-
seur de celui du diahnat.
On le mélange ordinairement au petit mil (souna et sanio) et
parfois au maïs. Ce mélange porte dans le commerce le nom de
gadiaba.
On le sème en novembre et décembre après le retrait des eaux,
dans les terres tortes inondées par les crues du fleuve. On le ré-
colte en mai. Il fournit un excellent couscous et une bonne nour-
riture pour les chevaux.
Le félab présente une panicule très serrée, légèrement conique,
dont le poids fait courber en crosse l'extrémité de la tige.
Son grain est blanc, arrondi et très farineux. Il est entouré
AGRICULTURE 369
ii'une enveloppe rougeâtre ou blanchâtre. Il fournit un couscous
très apprécié surtout s'il est mélangé de petit mil.
Il vient dans les terrains les plus divers ; dans les terres sablon-
neuses et sèches du Cayor, comme dans les terres argileuses et
humides des bords du fleuve.
Il se sème en juillet et août, dans l'intérieur et en novembre et
décembre, sur les bords du fleuve.
Cest le Damga et le Fouta central qui en produisent le plus.
Le nianico est un grain moyen, aplati et très dur. Il est d'un
blanc mat et donne un couscous rougeâtre peu apprécié, mais il
est excellent pour les animaux (chevaux, bœufs, volailles, etc.).
U se cultive surtout dans la région du haut fleuve. Il se sème
en juillet dans le diéri, c'est-à-dire dans les terres éloignées des
cours d'eaux et en novembre, dans le Oualo, c'est-à-dire, dans les
sols inondés par les crues des rivières ou des marigots.
Le bassi, appelé pim en none (sérère), est surtout cultivé dans
le Dighème, le Sine-Saloum, la Gambie, la Haute-Casamance.
Son grain est blanc, très dur et légèrement aplati. Il fournit
un excellent couscous et on le donne aux chevaux, de préférence
à tout autre gros mil.
Il exige des terres argileuses. Il se sème en août et se récolte
en novembre et décembre.
Le tigne a une panicule peu serrée, longue de 30 à 40 centim.
Son grain a une enveloppe rougeâtre et présente une petite
pointe noirâtre. Il est consommé ordinairement avec du riz. Il
est très commun dans toute la colonie.
Il se sème en juillet dans les terres légères et sèches et se ré-
colte en novembre. Sur les rives du fleuve et des marigots, les
semis se font en décembre et la récolte en avril et mai.
Voici en résumé les caractères et les usages de ces diverses
variétés de gros mil.
Sénégal. 24
NOMS
DES VARlÉxés
DlAHNAT
Gadiaba
FÉLAH
NlANlCO.
Bassi
TiGNE.
CARACTÈRES GÉNÉRAUX
Panicule longue de 20 à
3o centimètres, bien
fournie et de forme
conique. L'extrémité
de la tige courbée en
crosse à la maturité.
Grain rouge, arrondi
de 3 à 5 miilim. de
diamètre.
Panicule bien fournie
avec des épillets très
nombreux. Grain
blanc de 3 à 4 mm. 1/2
de diamètre, à enve-
loppe noirâtre.
Panicule longue de 1 5 à
20 cm., épillets très
serrés, à pédicelles
courts; extrémité de
la tige courbée en
crosse à la maturité.
Grain blanc, arrondi,
à enveloppe rougeâtre
ou blanchâtre, de 3 à
5 mm. de diamètre.
Panicule longue de i5
à 20 cm. Epillets peu
serrés à pédicelles al-
longés. Grain aplati,
très dur, de 2 à 3 mm.
de diamètre moyen.
Panicule longue de 20
à 3o cm. Epillets peu
serrés à pédicelle al-
longé. Grain blanc,
très dur, légèrement
aplati. Diamètre
moyen de 3 à 4 mm.
Panicule longue de 3()
h 40 cm. Epillets peu
nombreux h pédicelles
très longs, uriiin petit
h enveloppe rougeâ-
tre, de 2 à 3 millini.
de diamètre.
USAGES
Mil. un des moins ap-
précié pour l'alimen-
tation.
Donne un excellent
couscous, surtout en
mélange avec le souna
et le sanio.
Donne un couscouc
très apprécié. Se
donne aux chevaux,
volailles, etc.
Fournit un couscous
peu apprécié, mais
excellente nourriture
pour le bétail.
Il fournit une farine très
appréciée pour le
couscous. Bonne
nourriture pour les
chevaux.
Consommé comme
couscous, souvent mé-
langé avec du riz.
AGRICULTURE 57 1
Le petit mil est plus répandu que le gros mil au Sénégal. C'est
le penicillaria spicata (Willd.) ou holcus spicatus L., panicum
spicatum Rox b., penicillaria cylindrica R. et B.
On en distingue quatre variétés principales : le sounUy le sanio,
le tiotandé et le fiihakat ou fonio (en toucouleur).
Le souna (ouolof) appelé tiop (en none sérère) est le plus précoce
et le plus estimé pour la préparation du couscous.
Sa tige atteint de 2 à 3 mètres de haut et se termine par une
panicule cylindrique, longue de 30 à 40 centimètres, formée
d'épillets très serrés à pédicelles très courts qui la font ressembler
à un épi. Les glumes ne sont pas aristées. Le grain est très petit,
de I à 2 millimètres, d'une teinte vert pâle etse conserve longtemps.
On le cultive partout, mais particulièrement dans les terres
sablonneuses; les terres fortes lui conviennent peu. On le sème
au mois de juin dès les premières pluies et on le récolte en octobre.
Sa précocité le rend précieux aux populations indigènes dont
les réserves alimentaires sont, en général, épuisées à cette époque
de Tannée.
Sa prompte végétation le fait utiliser en Algérie et dans le midi
de la France pour fournir un foin très estimé.
Les cendres retirées de ses tiges sont utilisées comme mordant
(Ghémé) par les teinturiers.
« Sa racine est regardée comme un poison et serait une des
« causes de la maladie terrible appelée au Sénégal a nélavan »
« ou maladie du sommeil (i). »
Le sanio ne se distin^^ue du souna que par les barbes longues,
raides et fortes que porte sa panicule.
Son grain rappelle celui du souna et est également très appré-
cié par les noirs pour la préparation de leur couscous.
Il préfère les terres fortes, silicoargileuses. Il se sème en juillet
et ne se récolte qu'en novembre et décembre.
(1) R. P. A. S-Jbire, Les Plantes utiles du Sénégal, 1S90, p. 275.
372 si:ni:G.m.
Les barbes raides de ses glumes le protègent contre les oiseaux
et permettent d'en retarder la cueillette à volonté.
Le tiotandé a, comme les variétés précédentes, une panicule
cylindrique formée d'épillets presque sessiles.
Son grain est petit, ovale, de couleur ven clair et très sucré.
Les noirs ne le cultivent qu'en petite quantité et en font plutôt
des mets de luxe que de consommation courante.
Il n'est pas utilisé pour faire le couscous. Il est réservé pour
f-iire le nak (sorte de boulettes sucrées). On le trouve dans le
Dimar, le Damga et la région du haut fleuve.
Il est semé aux bords des rivières ou marigots dans les terrains
inondés au moment des crues.
Il n'est pas cultivé dans le Cayor.
Le m'bakat (en ouolol), paguiri (en toucouleur), dékélé
(en bambara) ou mil des oiseaux, croit à l'état sauvage. Les noirs
ne le recueillent que lorsqu'ils sont menacés par la famine. Ses
i;raines sont très petites, oblongues, noirâtres, très nombreuses
et groupées en une sorte d'épi très allongé.
Chez les Toucouleurs il est l'objet d'une culture rudimentaire.
Ceux-ci, après avoir enlevé et brûlé les herbes des champs qu'ils
veulent ensemencer, procèdent à un léger grattage du sol à l'aide
d'une pioche rudimentaire appelée iongou. Ils répandent ensuite
les semences à la volée vers le commencement de juillet, lorsque
les premières tornades ont suffisamment détrempe la terre.
La récolte se fait vers fin novembre. Le m'bakat ainsi cultivé
se nomme foîîio en toucouleur. Avec ses grains, les indigènes
préparent un couscous qui jouit d'une grande faveur.
Zones de production. — Ces diverses variétés de mil sont ori-
ginaires de l'Afrique occidentale. De tous temps elles ont été
cultivées par les noirs du Sénégal.
Le gros mil sous toutes ses formes est cultivé le long du fleuve
Sénégal : dans le Boundou (Bakel), le Fouta, le Dimar, le Oualo.
AGRICULTURE 373
Il est produit, également, en abondance, dans le Sine, le Saloum,
le Diglième, le Rip, la haute Gambie et la haute Casamance.
Le petit mil est surtout cultivé dans le Cayor, le Baol, le
M'Badane et la région du Haut-Fleuve.
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Climat. — Le mil accomplit le cycle de sa végétation dans
l'espace de quatre à cinq mois, aussi demande-t-il beaucoup de
chaleur et une notable quantité d'eau.
Pour certaines variétés, il importe peu que la saison soit sèche
ou pluvieuse, pourvu que la plante trouve dans le sol l'humidité
qui lui est nécessaire.
C'est ainsi que le félah, par exemple, se sème au début de
l'hivernage dans l'intérieur du pays (diéri) et en novembre, après
le retrait des eaux, dans les terrains inondés par les crues du
fleuve et des marigots. Il y a ainsi deux époques pour les semailles
et les récoltes, selon que le terrain est ou n'est pas inondé par
les eaux d'hivernage.
Le mil est peu sensible à l'action desséchante des vents d'est,
pourvu que celle-ci ne se manifeste pas au moment de la forma-
tion des grains.
Terrain. — La nature du terrain a une grande influence sur la
bonne végétation du mil. Certaines variétés préfèrent les terres
sablonneuses et légères, d'autres ne prospèrent que dans les terres
fortes et fraîches.
Le diahnat, le bassi, lesanio, le tiotandé demandent des terres
plus ou moins argileuses. Le souna, au contraire, vient mieux
dans les terres sablonneuses.
Deux systèmes de culture sont pratiqués : celui d'hivernage et
celui de saison sèche.
i" Dans les terres légères du diéri le mil, quelle que soit la va-
riété, est semé au début de l'hivernage en juin et juillet.
Le noir enlève les herbes et la broussaille qu'il brûle sur place;
374 SÉNÉGAL
les cendres, répandues sur la surface du champ, constituent la
seule fumure qui soit donnée à la terre.
Il fait ensuite, au moyen de Thilaire, des trous distants de 0^,75
à I m. et disposés vaguement en quinconces. Dans chacun d'eux,
un enfant ou une femme laisse tomber quelques graines, de 5 ;i
10 pour le gros mil et de 10 à 20 pour le petit mil, et les recouvre
de 3 II 4 cent, de terre ramenée avec le pied.
Dans les terres fortes du Pakao (Casamance) les Socès ou Man-
dingues font une espèce de labour préparatoire. Ils divisent leurs
lougans par dessillons larges et profonds de 15 à 20 centimètres,
séparés par des ados. Ils ensemencent le mil sur cette partie
surélevée. Ils placent les graines dans des trous faits avec le talon
du pied, à une distance de o'", 50 à o'",8o environ les uns des autres.
L'outil dont ils se servent pour leur labour est le « donkoto ».
Les sillons ont pour but de faciliter l'écoulement des eaux des
tornades torrentielles et d'empêcher que l'excès, en séjournant
à la surface, ne nuise aux semis.
Cette pratique est d'autant plus rationnelle que les terrains sont
plus argileux et par conséquent moins perméables.
Ces sillons ont, en outre, l'avantage d'empêcher le ravinement,
par les eaux, dans les terres sablonneuses et inclinées assez com-
munes en Haute-Casamance.
Le souna est le mil qui se sème le premier, ordinairement en
juin, quelquefois en mai, lorsque les pluies sont très précoces.
Le sanio se sème habituellement en juillet ainsi que le félah
et le bassi. Ce dernier est le plus tardif. Il est parfois ensemencé
même en août.
La récolte a lieu 4 à 5 mois après les semailles. Elle est faite
d'octobre à décembre.
Pendant sa végétation le mil exige des soins constants et des
f;içons répétées.
Dès qu'il atteint de 5 à 10 centim. il reçoit un premier sar-
clage pour le débarrasser des mauvaises herbes.
AGRICULTURE 375
Les touffes trop épaisses sont éclaircies et réduites à 4 ou >
liges. Lorsqu'elles sont séparées par des intervalles trop grands,
rindigène repique quelques pieds pour que le terrain soit occupé
uniformément. Un deuxième sarclage est donné lorsque le mil
atteint de 50 à 70 centim. de hauteur. Il est plus ou moins rap-
proché du premier selon la tendance des plantes adventices i se
développer.
En principe, il faut que le sol soit absolument net pour que
le mil puisse profiler de tous les éléments nutritifs que ses racines
peuvent y trouver. Ce n'est qu'à cette condition qu'il pourra ac-
complir normalement et rapidement le cycle de sa végétation.
C'est pourquoi un troisième et même un quatrième binage sont
souvent nécessaires.
Ces façons sont toujours exécutées avec beaucoup de soins par
les noirs. Ils se servent à cet effet de Thilaire dans le Cayor, le
Baol, le Sine Saloum. Dans le sud, lesSocés emploient une petite
houe à main très légère.
Lorsque les grains sont formés et presque mûrs les indigènes
plient les tiges à 20 ou 30 centim. au-dessous des panicules.
Cette opération a pour but de hâter la maturité et soustraire
le mil à Tattaque des oiseaux.
2® Dans les terres inondées pendant Thivernage, les semis de
mil ont lieu au fur et à mesure du retrait des eaux. Dans la ré-
gion du Haut Fleuve, on commence en octobre ; dans le bas Séné-
gal, en novembre et décembre.
L'indigène pioche préalablement le terrain au moyen du « ton-
gou » (ainsi dénommé en toucouleur). Puis, à l'aide d'un mor-
ceau de bois terminé en pointe, sorte de plantoir, il pratique des
trous profonds de 8 à 10 centim. et distants de i mètre environ.
Dans chacun d'eux il dépose 4 ou S graines et les recouvre d'un
peu de sable.
Les mauvaises herbes sont enlevées au fur et à mesure qu'elles
apparaissent. La surface du sol est fréquemment binée.
376 stxfeCAL
Lorsque les tiges dé mil commencent à monter pour tormer la
panicule, elles sont butées, ce qui facilite le développement des
racines adventives qui assurent à la plante un supplément d'ali -
mentation et une plus grande stabilité. Les binages fréquents
sont indispensables; ils ont pour effet de maintenir la surface du
sol meuble et bien divisée et de diminuer ainsi Tévaporation de
riiumidité.
La îécolte a lieu d'avril à juin, selon les variétés: le nianico
(cultivé surtout dans le Boundou) est l'un des premiers qui arri-
vent sur le marché.
Maladies et ennemis. — Le mil est atteint par plusieurs maladies
cryptogamiques dont la plus fréquente et la plus redoutable par
les dégâts qu'elle cause aux cultures est le charbon, dû à un cham-
pignon appelé Ustilago Sorghi.
En 1899, ce mal a séviavec une grande intensité dans le Sine,
où il a détruit en certains endroits près de la moitié de la récolte.
Dans les panicules attaquées les grains sont remplacés par une
poche cylindrique qui dépasse les balles de 4 à 5 mm. L'enve-
loppe en est mince et assez friable. Elle est remplie d'une pous-
sière brune formée par les spores du champignon parasite. Elle
s'ouvre au sommet par une petite déchirure, lorsque la maturité
est arrivée. Quand les spores sont sorties, on remarque une sorte
de colonnette qui occupe Taxe de la cavité.
Pour protéger les céréales contre les maladies charbonneuses,
le remède universellement employé est le sulfatage des semences.
On se sert, à cet effet, d'une solution de sulfate de cuivre à la
dose de 3 à 4 kilogs par hectolitre d'eau avec laquelle on asperge
les graines quelques heures avant de les mettre en terre. Ce pro-
cédé donnerait, selon toute apparence, d'excellents résultats avec
le mil.
Comme moyen préventif, il conviendrait d'obliger les indi-
gènes à récolter et à brûleries pieds attaqués qu'ils ont l'habitude
AGRICULTURE J77
d'abandonner sur le champ. Les spores s*y conservent naturelle-
ment durant la saison sèche et infectent ensuite les cultures sui-
vantes.
Plusieurs espèces de passereaux sont des ennemis terribles des
cultures de mil ; ce qui leur a valu le nom expressif de « mange-
mil ».
Pour s'en débarrasser, les noirs leur font une chasse continue.
Des enfants et des femmes passent les journées dans les champs
et par leurs cris stridents cherchent à les éloigner. Ils sont sou-
vent obligés d'envelopper les panicules de feuilles de mil pour
éviter leurs ravages.
Les sauterelles causent certaines années des dégâts considéra-
bles. En 1899 elles ont détruit de nombreux champs dans la ré-
gion du fleuve. Le noir est si apathique qu'il ne fait rien pour les
détruire. D'autres insectes tels que les charançons et les cétoines
s'attaquent au mil soit sur pied soit dans les greniers.
Les charançons sont redoutables aux grains surtout aux gros
mils mis en magasin. Les petits mils sont les moins attaqués.
Pour les éloigner, les indigènes mettent leur mil non égrené
dans des greniers, sortes de grands paniers, faits avec les tiges
de n'guèr (guiera senegalensis, Garill.et Perr.).
"^colte. — Après bien du travail et des soucis, le noir voit enfin
son mil mûr et bon à récolter. Il coupe les liges à la base des
panicules qu'il laisse sécher quelques jours en plein soleil. Il les
réunit ensuite en bottes qu'il emporte et emmagasine dans des
greniers spéciaux, dressés à une certaine distance de sa case.
Ces greniers sont de grands paniers de forme cylindrique,
surmontés d'un dôme conique en paille. Ils sont confectionnés,
comme on l'a déjà vu, avec les branches tressées de n'gucr, de
n'diamedame (Boscia senegalensis, Lautr.) dont l'odeur éloigne
les insectes. Leur capacité est d'environ i mètre^cube.
Une léçère ouverture est ménagée sur le côté pour que la né-
378 SÉNÉGAL
gresse puisse chaque jour prendre la quantité de grains néces-
saire pour la préparation du couscous.
Rendement. — Le rendement du mil est essentiellement variable
selon que le sol est plus ou moins fertile et les conditions clima-
tériques plus ou moins flivorables.
Voici néanmoins quelques rendements obtenus en 1899 à la
ferme d'expériences de M^Bambey dans le Baol.
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Production. — La production moyenne annuelle du Sénégal,
en mil, est approximativement :
Pour le Souna de 50.000 tonnes
— Félah de 12.000 —
— Gadiaba de 20.000 —
— Nianico de 12.000 —
— Diahnai de 25.000 —
— Tiotandé de 300 —
— Sanio de 7.000 —
— Bassi de 8.000 —
—
M'Ba
kat
de I
.000
Valeur commerciale. — Selon les années et les points du terri-
toire que Ton envisage, le mil se paie à des prix assez différents.
AGRICULTURE 379
Celui moyen du gros mil sur le marché de Saini-Louis est de
9 à 10 fr. Pour le petit mil, il est toujours plus élevé de quel-
ques unités. Il varie d'ordinaire de 12 à 15 fr.
Traite, — Le commerce du mil a surtout lieu entre indigènes.
Parmi les plus grands acheteurs se trouvent les Maures. Leur
pays est trop pauvre, la sécurité n'est pas suffisante pour assurer
au cultivateur le produit de ses récoltes, ils sont nomades et ne
s'occupent, en conséquence, que fort peu de cultures. Ils achè-
tent dans les escales du fleuve le mil dont ils ont besoin. Leurs
caravanes sillonnent également le pays pour transporter, com-
mercer, pour gagner l'argent nécessaire à leurs achats.
Quelques négociants européens achètent également du mil, le
gros principalement, pour l'envoyer en France (Bordeaux est le
port d'arrivée) où il est utilisé pour la production de farine ou
d'alcool.
Le mil rend jusqu'à 41 0/0 d'alcool à 95° (V. Lanessan).
Les exportations de mil du Sénégal ont été les suivantes pen-
dant ces dernières années :
ANNÉES
QUANTITÉS EN KILOGR.
VALEURS
OBSERVATIONS
1898
51.429 k.
1897
2.550
255 »
1896
.3.969
593 85
1895
595
78 25
1894
65.631
66 40
Il n'existe encore aucune distillerie pour traiter le mil en vue
d'en obtenir l'alcool. Il semble qu'une telle industrie aurait des
chances de réussir. Elle trouverait sur place, .1 un prix rémuné-
rateur, l'écoulement de son alcool.
380 SÉNÉGAL
Ce produit est, en effet, importé en grande quantiié sur la côte
occidentale d'Afrique, où il est consommé par les noirs fétichistes.
Il n'y a pas de gros mil à la côte et pas de petit. C'est le riz
qui est la nourriture des indigènes de cette région.
GRAPHIQUE DU MOUVEMhNT EN MIL
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lâlpmétres.
Usages, — Le mil constitue la base de l'alimentation du noir
sénégalais, ainsi que de la plupart des populations autochtones de
l'Afrique occidentale. C'est sous la forme de couscous qu'il est,
ordinairement, consommé.
Le noir le mange parfois en entier, cru ou bouilli, mais le plus
souvent concassé (sankal) ou transformé en farine (rouye).
Le rouve n'est autre que de la farine délayée dans une certaine
AGRICULTURE 381
quantité d'eau bouillante. Il est rendu clair ou épais, selon que
la quantité de farine est plus ou moins grande. Mélangé avec du
tamarin ou simplement pris avec du sucre, parfois avec du sel,
il constitue un mets très léger, très nourrissant, excellent dans la
convalescence.
Le tiotandé et le petit mil sont également mangés, lorsque le
grain est encore vert et tendre (N'Guèye-N'Gal).
Le N'Guèye-N'Gal est simplement le tiotandé ou le mil cru,
trempé dans de Teau sucrée ou bouilli avec l'écorce. Il est même
assez fréquemment mangé par l'indigène ; mais celui-ci apprécie
davantage le sankal et la farine.
Pour préparer le sankal, les grains de mil sont placés dans un
mortier spécial et mouillés légèrement. Ils sont d'abord décorti-
qués au moyen d'un pilon. On les vanne ensuite à l'air libre en
les faisant tomber d'une certaine hauteur, pour les séparer des
débris d'enveloppe et d'écorce qui donneraient un goût désa-
gréable. Après cette opération, ils sont lavés à grande eau, puis
sèches pendant quelques heures.
Après avoir été piles une deuxième fois dans le mortier, les
grains réduits en fragments de la grosseur d'une tête d'épingle
constituent le sankal.
On en fait une bouillie très épaisse à laquelle on ajoute une
sauce faite avec du lait, caillé sucré ou d'huile de palme (tir) ou
simplement avec un délayage du fruit du baobab (bouyej et
d'eau.
Ainsi préparé le sankal est appelé « lah »(i)en ouolof, «gniri*
en toucouleur. C'est un mets qui n'est point détestable. Il est
même appétissant lorsqu'il est préparé avec soin. Il ne se con-
serve pas longtemps, et, au bout de quelques jours, il prend un
goût aigre qui le rend impropre à la consommation.
Le sankal se mange encore seul ou bien cuit avec de la viande
(i) Le lah csi encore dê>ii;ac sous le nom de s.iuglé.
382 SÉNÉGAL
OU du poisson Qarre), Le garre est encore un mets très nourris-
sant et très estimé de la population, lorsqu'il est bien épicé.
La préparation de la farine est plus longue, elle ne diffère de
celle du sankal que par le degré de pulvérisation où est amené le
mil qui est réduit en poudre impalpable. On se sert également
d'un mortier et d'un pilon.
Quand le grain est suffisamment pulvérisé on le met dans une
calebasse et on lui imprime une sorte de mouvement circulaire^
qui fait monter à la surface les résidus ou grosses boulettes de
farine que Ton désigne sous le nom de carao. Celles-ci sont sé-
parées à la main, mises de côté et exposées au soleil. On en fait
un mets très estimé des indigènes, surtout lorsqu'il est cuit à
moitié et mélangé avec du lait caillé sucré (Fondé).
Le fondé est le plat favori du Saracolès et du Bambara.
Selon que l'ouvrière est plus ou moins habile dans son mé-
tier, le carao forme des boulettes plus ou moins petites.
On se sert du carao obtenu en petites boulettes pour faire en-
core du « lah » dans lequel on met une sauce faite simplement
avec du lait pur sucré.
Lorsque la farine est nette, elle est douce au toucher, hygro-
métrique et présente, après avoir subi le travail indiqué plus haut,
un aspect blanc grisâtre. Elle est séchée pendant quelques heures
à Tair libre puis elle est mise dans unrécipient ouvert, déforme
ronde et percé de plusieurs trous dans le fond {inédé), lequel est
exposé à la vnpeur d'cauqui fait cuire le contenu. La cuisson faite,
la farine devient le couscous».
On Tassaisonne d'une sauce relevée, après que Ton a eu soin
•J'humecter, au préalable, avec un bouillon à la viande ou au
poisson, le couscous mélangé d'une pincée de feuilles de baobab
pulvérisées Qalo).
Le mil est un excellent aliment, assez riche en matières azo-
tées ; le noir n'a pas dîné s'il n'a pas abiorbé sa ration de couscous.
Le couscous a la picpriéié d'en e un bon laxatif.
AGRICULTURE 383
D'après E. Raoul, la composition des graines de sorghum vul-
gare et de fonio est la suivante :
Sorghum vulgarc Fonio
Matières azotées . . 9,18 10,84
Amidon 74»53 72,18
Matières grasses . . . 1,93 3,01
— minérales . . i ,69 i ,99
Eau 12,70 11,98
100,03 100,00
Les Bambaras font avec le mil une sorte de boisson fçrmentée,
alcoolique, qu'ils appellent le dolo. Cette boisson n'est point dé-
sagréable, malgré son goût un peu aigrelet. Mélangée avec du
miel, elle forme un hydromel très apprécié par les noirs.
Les différentes variétés de mil ne sont pas exclusivement réser-
vées à la nourriture des indigènes, elles servent également à l'ali-
mentation des animaux. Depuis le i^' janvier 1899 il entre en
remplacement de Torge, dans la ration des chevaux et mulets des
services militaires.
Les rations journalières sont composées comme suit :
i" chevaux
20
chevaux
d'Algérie
du
pa
yset mulets
Gros mil . . . .
4*^500
4"
Foin de France . .
i"^
1''
Paille d'arachides .
3'
^^
Paille litière . . .
2^
2''
Il suffit, pour faire apprécier l'avantage financier de l'emploi
des graines et fourrages locaux, de rappeler les consommations
d'orge et de foin de France faites pendant les années où il en
était fait usage.
384
SENBGAL
knnocs
Importance
des consommation s
1895 •
. . orge . .
. 118,672 kilog.
1897 .
. . orge . .
8,707 —
1896 .
. . foin . .
• 25.791 —
1897 .
. . foin . .
. 5.386 -
La paille des panicules de mil est également un excellent four-
rage. Les chevaux, bœufs, chèvres et moutons en sont friands;
mais elle est loin de valoir, en principes nutritifs, la paille d'ara-
chides.
Les cendres de tiges de mil contiennent une notable quantité
de sels potassiques. Les indigènes s'en servent pour faire une
sorte de savon noir. Ils retirent des écorces de mil une teinture
rouge dont ils se servent pour teindre les pailles destinées à la
confection de chapeaux, de paillassons et de nattes.
Les tiges de mil sont encore utilisées dans le pays pour la cons-
truction des cases et des palissades.
Par suite de ces usages multiples, le mil est considéré, à juste
titre, par les indigènes du Sénégal, comme la plante la plus pré-
cieuse.
Le rnaïs réussit bien dans la colonie, il est surtout cultivé dans
le Fouta.
Les indigènes en distinguent deux variétés, le jaune et le blanc.
Le maïs blanc est préféré pour les animaux et ses rendements
sont plus élevés. Le maïs est semé dès les premières pluies d'hi-
vcmni^c. Il pousse rapidement et est bon à récolter en septembre.
Les indigènes en font une farine qu'ils mélangent à celle du mil
pour préparer leur couscous.
Le maïs coupé vert constitue un excellent fourrage.
AGRICULTURE 3S5
Le n\ pousse à l'état spontané plutôt qu'il n'est cultivé dans
le Oualo et le Saloum. Mais en Casamance, il est l'objet de
beaucoup de soins. D'importantes rizières pourraient être établies
dans les terrains qui bordent le fleuve Sénégal et dans toute la
dépression inondée par le lac de Guiers.
La culture du manioc prend de jour en jour de l'extension. Ce
tubercule, riche en matières amylacées, sert à la nourriture des
indigènes; c'est une précieuse ressource alimentaire dans les an-
nées de disette, lorsque la récolte de mil vient à manquer.
CULTURE DE L'ARACHIDE
L'arachide ou pistache de terre (arachis hypogea Linné) est une
plante oléagineuse annuelle dont la culture a pris une extension
considérable au Sénégal.
Elle porte différents noms selon les régions et les dialectes
locaux; elle est dénommée « guerté » ou « aren » en oulof,
« tiga » en malinké, « bandiagot » en diola, « mankara » en
portugais (Casamance).
Caractères botaniques. — Elle appartient à la famille des légu-
mineuses papilionacées et à Ja série des hédysacées. C'est une
plante herbacée de 30 à 50 cm. de hauteur, velue et très touffue ;
certains de ses rameaux sont dressés ; la plupart s'inclinent et se
couchent sur la terre. Ils portent tous des feuilles composées,
formées de deux paires de folioles opposées, abovales obtuses et
longuement pétiolées. Les fleurs sont jaunes et disposées par
paire à l'aisselle des feuilles. Le calice, dont le tube est filiforme,
long de 6 à8 mm. a son limbe formé de quatre divisions linéaires
très profondes. La corolle est papilionacce ; les étamines, au
nombre de dix, ont leurs filets réunis en un tube épaissi et charnu,
terminé par des anthères biloculaircs. L'ovaire est à une seule
loge, renfermant un petit nombre d'ovules. Il est inclus dans un
Sénégal. ib
386 SÉNÉGAL
réceptacle formant un long tube rigide que parcourt le style très
long et faisant saillie en dehors du tube formé par les étamines.
La fructification de l'arachide est des plus singulières : toutes
les fleurs des rameaux dressés avortent, celles des tiges couchées
fructifient seules. Après la fécondation, les enveloppes florales et
les étamines tombent, laissant l'ovaire entouré à la base par le
réceptacle.
Le pédoncule s'allonge et se recourbe vers le sol de manière à
y faire pénétrer l'ovaire fécondé. Lorsque celui-ci est parvenu à
une profondeur de 4 à 6 cm., il commence à grossir; il produit
une gousse longue de 3 à 5 cm. A la maturité, cette gousse ren-
ferme de une à trois graines, rarement davantage. Elle est à peu
près cylindrique, légèrement étranglée entre les graines ; sa sur-
face présente un réseau de rides saillantes, formées par des ner-
vures, dont les unes longitudinales et les autres transversales.
Quand la gousse est mûre, ses parois deviennent jaune-grisâtre,
un peu spongieuses et se brisent facilement sous la pression des
doigts.
Les graines sont de la grosseur d'une noisette. Elles sont en-
tourées d'une enveloppe rouge vineux et constituées par deux
cotylédons huileux très épais et charnus. Fraîches, leur saveur
rappelle celle du haricot vert; lorsqu'elles sont grillées, elle se
rapproche de la noisette.
Origine et aire géographique. — Les auteurs ne sont pas d'accord
sur le lieu d'origine de l'arachide. Les uns la croient originaiie
d'Asie, d'autres d'Amérique, d'autres enfin d'Afrique.
Le fait est qu'actuellement l'arachide est cultivée dans toutes
les contrées iiitertropicales et même dans certains pays tempérés.
Elle est connue depuis fort longtemps des noirs de l'Afrique
Occidentale et, dans les régions les plus fermées à la civilisation,
on rencontre des champs d'arachides auprès des villages.
•4 , y.^^n.,^ i\ \ y\ n
AGRICULTURE 387
Il est probable que ce sont les nègres emmenés comme es-
laves qui en ont transporté des semences en Amérique et les ont
ultivées en vue de leur alimentation.
Cette plante est connue dans tout le Sénégal, mais sa culture
l'est développée que dans les régions où les voies de communi-
ration rendent les transports faciles et peu coûteux.
Son extension considérable dans le Cayor, le Baol et les pro-
.'inces sérères est due en grande partie à l'établissement de la
/oiè ferrée de Dakar à Saint-Louis. Dans les provinces éloignées
des escales, corhme le DjolofF, le Saloum oriental, leNiani, les
ndigènes commencent à cultiver l'arachide en vue de la vente.
La sécurité du pays; assurée par l'occupation française, a permis
lux indigènes de s'adonner aux cultures, et aux traitants d'établir
des comptoirs dans les points les plus reculés. De nombreuses
routes et pistes ont été établies, convergeant vers les escales, où
désormais les cultivateurs peuvent commodément transporter
leurs produits. La carte ci-jointe donne une idée de la culture
de l'arachide dans les diverses provinces de la colonie.
Historique de la culture. — La culture en grand de l'arachide
au Sénégal remonte à 1840. A cette époque arrivèrent à Marseille
dix sacs soit 722 kilogr. de graines, qui furent traitées dans les
huileries ; leur rendement en huile fut si favorable que le com-
merce marseillais en redemanda aussitôt.
Les premiers envois furent faits par M. Granges (de Saint-Louis)
et M* Rousseau (de Rufisque). Il convient de signaler l'initiative
de ces deux commerçants qui fut le début d'une richesse qui va
encore de nos jours en augmentant.
L'arachide a le double avantage de servir à V alimentation des
noirs et d'être wic dcurcc commerciale d'une vente facile. D'ailleurs, 1-j
peu de soins qu'exige sa culture convient bien au caractère indo-
lent de ces derniers.
Depuis les premiers envois d'arachides fiiits à Marseille vers
^88 SÉNÉGAL
1840, Texportation n'a pas cessé d'augmenter d'année en année.
En 1854 il était expédié du Sénégal 4,820,063 kilogs repré-
sentant 796,448 francs.
Pour ces dernières années, les statistiques delà douane donnent
les quantités suivantes :
ANNÉES
POIDS
VALEUR
1892
46.790.373 kil.
lt.635.9Ufr.
I8O:)
58.582.661
11.559.030
18'J4
05.288.557
' 11.357.578
1895
51.537.358
7.601.684
18!t(>
63.555.600
9.146.012
1897
.58.022.732
8.336.626
1898
95.555.098
13.615.059
Cliftuit. — L\irachide, bien que cultivée dans le midi de l'Eu-
rope (Espagne et Italie) et le nord de l'Afrique (Algérie et Egypte),
est surtout une plante des régions tropicales ou intertropicales.
Elle trouve au Sénégal un climat très favorable à son développe-
ment.
Elle se cultive pendant Thivernage, c'est-à-dire pendant la sai-
son des pluies.
Les graines sont mises en terre dès les premières pluies ; les
indigènes ensemencent lorsque les pluies ont suffisamment dc-
irempé le sol, en juillet habituellement. Les plantes croissent
rapidement et la récolte est pratiquée en novembre et décembre.
c'est-à-dire au début de la saison sèche.
Pendant riiivernaL^e, la température se maintient entre 28° a
^i" à l'ombre; elie descend rarement à 20", même durant la nuit.
Au soleil, le thermomètre monte à 48 et 50*; le ciel est souvent
AGRICULTURE 5S9
couvert, les tornades sont fréquentes surtout en juillet, août cr
septembre.
Les pluies ne sont pas très abondantes, cependant l'état hygro-
métrique de Tatmosphcre est très élevé; aussi Thumidité est-ellL*
suffisante pour assurer la végétation de l'arachide.
La moyenne d'eau tombée durant l'hivernage est 3 50 à 400 mm .
(d'après les observations faites à Saint-Louis). Les pluies se répar-
tissent sur une trentaine de journées; elles sont plus abondantes
dans les régions sud du Sénégal. Elles sont surtout fréquentes du
15 juillet au 15 septembre; elles sont rares avant et après cette
période.
Terrain ou sol. — L'arachide exige des terres légères, sablon-
neuses ou silico-calcaires. Les sols argileux ne lui conviennent
pas. Elle trouve au Sénégal des terrains très propices, surtout
dans le Cayor, le Baol et le Sine. Les indigènes ne la sèment
jamais dans les terres compactes où elle aurait de la difficulté à
enfoncer ses graines. Dans celles qui sont de consistance moyenne
silico-argileuses et riches en humus, ils la font précéder d'une
.sole au moins de mil.
Dans l'assolement indigène, l'arachide vient soit après jachère,
soit après une culture de mil. Les deux suivants sont les plus
fréquents :
\^ Terres humifères silico-argileuses. Il*' Terres sablonneuses.
. ic*" et 2* sole (mil, souna, sanio). r-"* sole : arachide.
3* sole : arachide. 2" — mil.
4* — jachère. y — jachère.
Grâce aux nodosités de ses racines, l'arachide prend directe-
ment il l'air l'azote nécessaire à son développement, c'est ce qui
lui permet de prospérer même dans les sables complètement dé-
pourvus d'humus; elle n'épuise nullement le sol, contrairement
aux assertions émises par certains auteurs.
390 SÉNÉGAL
Cependant, lorsqu'elle trouve au début un peu de matière
azotée, sa végétation en est plus active, sa fructification plus
abondante et ses rendements plus élevés. Aussi, pour faire cette
culture d'une manière rationnelle, est-il bon de donner au sol,
au moment des semailles, une fumure azotée facilement assimi-
lable.
Elle demande beaucoup de chaleur; Tombrage des arbres lui
est défavorable, aussi vient-elle mal dans les terrains couverts;
c'est même là une des raisons qui ont poussé les indigènes au
déboisement dans les pays comme le Cayor, où la culture a pris
une extension considérable. Elle réussit cependant assez bien sous
le « cadde » (acacia abicans) qui se dépouille de ses feuilles en
hivernage.
Préparation du sol. — Le terrain destiné à Tarachide reçoit une
préparation très rudimentaire. Les arbustes et les herbes sont
coupés; cette broussaille est mise en meules et brûlée, les cendres
sont écartées sur le champ et constituent le seul engrais donné
à la terre. Pour ce travail de débroussaillement, l'indigène se sert
d'une espèce de sabreprimitif, le « ûf/^^^/ » qui est une espèce de
houe à main, et de V « hilaire » (i). Le noir remue très superficiel-
lement la surflice de son champ ou « lougan » avec ce dernier
instrument. Cette Hiçon est un déchaumage de 3 à 5 cm. envi-
ron de profondeur. L'hilaire est surtout employé par \es0uolofs;
depuis quelques années, ils utilisent également une pioche légère
qu'ils dénomment « iongou » ou « daba »; elle est munie d'un
manche long de i'"5o environ; elle remplace avantageusement
Thilairedont se servent d'ordinaire les Toucouleurs etlesBamba-
ras; elle est préférable pour préparer les terres compactes argi-
leuses du Sénégal ou « binite. »
( i) L'hilaire est formée par une lame plate en fer forgé, fixée à Textré-
mité d'un manche droit de 2 mètres à 2'"3o de longueur.
AGRICULTURE 39 1
Avec cette pioche, le noir ne remue pas le sol plus profondé-
ment qu'avec V « hilaire », rarement au delà de 5 centimètres.
Les Socés et Mandwgues utilisent très peu les instruments précé-
dents; ils se servent d'une espèce de sape appelée « donkoio » (i),
et d'une binette à pousser à manche court, dénommée « ^okb-
sokh » (2).
Au moyen du « donhoto », les Socés labourent véritablement
le terrain dont la surface est disposée en petits billons, lorsque le
travail est effectué. Ils opèrent ainsi indistinctement pour l'ara-
chide, le mil, le coton et l'indigo. Les terres qu'ils cultivent ren-
ferment toujours une assez forte proportion d'argile et exigent
des foçons plus complètes, des labours plus profonds que les sols
sablonneux; comme elles sont plus ou moins imperméables, il
est nécessaire de faciliter l'écoulement de l'eau des tornades et
d'éviter que l'excès, en séjournant à la surface, ne nuise aux
semis. Cette pratique de labours est d'autaut plus utile que les
pluies sont plus abondantes dans le sud du Sénégal, pays des
Mandingues, que dans le nord, où habitent les Ouolofs.
L'emploi de la charrue pourra rendre de grands services ei
donner d'excellents résultats dans ces régions sud où les terres
sont souvent compactes et les pluies fréquentes.
Sans nul doute, les indigènes accepteront la charrue d'autant
plus volontiers qu'ils font déjà des labours réguliers avec un ins-
trument rudimentaire et manœuvré à la main.
Depuis deux années, le gouvernement du Sénégal engage les
cultivateurs noirs à adopter des instruments plus perfectionnés
que ceux qu'ils emploient actuellement. Quelques chefs semblent
(1) Le « Donkoto se compose d'une palette en boisde o^j^o environ,
munie d'une pointe et d'une armature enfer. Un manche court de o"\5o
y est fixé sous un angle de 20". L'ouvrier au travail est courbé complè-
tement; il creuse un sillon profond de 10 à i5 cm.
(2) Le « SokhSokh » est formé d'une lame aplatie en fer analogue à
celle du hilaire, portée par un manche en bois recourbé long de o"',5o.
39^ SÉNÉGAL
vouloir suivre les conseils qui leur sont donnés. Ils se sont déjà
procurés des charrues et ont fait dresser des attelages de bœufs et
de chevaux pour effectuer leurs travaux des champs.
EXos essais (ans dans plusieurs cercles ont démontré la supé-
riorité de la charrue ou même du scarificateur pour préparer le
sol sur rhilaire, le tongou et les autres outils indigènes. Les
rccohes ont été sensiblement plus élevées que la moyenne ordi-
naire obtenue dans le pays.
Engrais. — L'indigène ne connaît pas l'emploi des fumures.
Il laisse s'accumuler en tas énormes, à quelques pas de sa case,
des débris végétaux et des immondices d'animaux sans se douter
que ce fumier est une matière fertilisante qui lui permettrait d'aug-
menter notablement le rendement de ses cultures.
Il est fort difficile, sinon impossible de lui inculquer cette idée,
qui est aujourd'hui élémentaire chez les cultivateurs européens;
le nègre est l'être routinier par excellence ; son indolence natu-
relle et sa paresse sont proverbiales.
Choix des semences, — Quelques jours avant de procéder aux
semis, l'indigène écosse les gousses; les graines grosses et petites
sont mélangées et semées indifféremment; celles qui sont dété-
riorées sont seules rejetées.
Ces semences proviennent parfois d'une réserve (iiite au mo-
ment de la récolte ; le plus souvent, elles sont fournies par les
traitants.
Il est étonnant de voir combien le nègre est peu prévoyant; il
vend presque toujours sa récolte complète; il ne songe qu'à se
procurer de l'argent pour acheter des bijoux ou des futilités.
L'idée ne lui vient pas de foire des économies pendant les années
d'abondance. Aussi est-il toujours sans ressources et, au moment
des semailles, il est obligé de recourir aux traitants pour avoir les
semences qui lui sont nécessaires. Ces avances lui sont faites
AGRICULTURE 393
sur gages et sont remboursables en nature à la récolte suivante.
L'idée de sélectionner ses graines n'est jamais venue à l'indi-
gène. Cest cependant le moyen à la fois le plus pratique et le plus
simple pour augmenter le rendement de ses cultures et améliorer
1.1 qualité des produits. On peut attribuer au mauvais choix des
semences, tout autant qu'à l'épuisement du sol, la dégénérescence
constatée actuellement sur les graines de la banlieue de Saint-
Louis. Le pays fournit depuis longtemps des arachides. Son sol,
par sa nature sablonneuse, leur est propice; mais comme il est
peu fertile, il s'est épuisé rapidement par des cultures successives,
d'autant plus qu'aucune fumure, aucun engrais n'a été apporté
pour lui restituer lesprinci])es fertilisants enlevés par les récoltes.
Aussi, n'est-il point surprenant que les arachides récoltées dans
les environs de Saint-Louis soient très petites, surtout si on les
compare à celles du Baolet des provinces sérères. Autrefois, elles
étaient très cotées sur les marchés européens ; maintenant, elles
le sont beaucoup moins et sont toujours vendues de lo à 12 fr. 50
par tonne, moins cher qu'à Rufisque. Il n'est pas douteux que
si des perfectionnements ne sont pas apportés à leur culture, elles
seront, dans un avenir peu éloigné, tellement dégénérées, qu'elles
seront refusées en Europe. C'est l'avis de plusieurs commerçants
de Saint-Louis.
Il est incontestable que par une bonne préparation du sol, au
moyen de labours et de fumures, il est possible d'obtenir non
seulement de meilleurs rendements, mais encore de plus beaux
produits. Mais la sélection des semences n'en conserve pas moins
son importance. Les graines grosses, bien conformées, seules
doivent être semées; les petites doivent être rigoureusement
écartées. De petites semences ne peuvent produire que des plants
rachitiques, étiolés et ceux-ci ne fournissent qu'une faible quan-
tité de mauvaises graines.
Les commerçants du Cayor rendraient un grand service au
p.iys, en même temps qu'ils satisferaient leurs intérêts, s'ils re-
394 SÉNÉGAL
nonçaient à vendre aux indigènes de mauvaises semences venues
dans la région et leur donnaient des graines de bonne qualité
récoltées dans le Baol et les provinces séréres.
Semailles. — Lorsque le sol est détrempé par deux ou trois
pluies, c'est-à-dire du 15 juin au 15 août, l'indigène procède aux
semailles. Armé d'une hilaire ou d'un tongou, il fait de petits
trous profonds de 3 à 3 centimètres, disposés sensiblement en
quinconces à une distance de 0^40 ;\ o'"70. Dans chacun d'eux
des enfants ou des femmes laissent tomber une ou deux graines
qu'ils recouvrent ensuite d'un peu de terre avec le pied.
Lorsque le sol a reçu comme façons préparatoires un scarificage
ou un labour à la charrue, il convient d'entouir les semences peu
proiondément, comme la pratique locale l'indique. La chose
serait facile avec un semoir qui enfouit et répartit très régulière-
ment les graines.
La quantité de semences décortiquées employées iThectare est
de 45 à 50 kilogs.
Véi^éliîlion. — Six à huit jours après le semis, les jeunes plan-
tules commencent à paraître, frêles et délicates ; elles se signalent
d'abord par deux feuilles cotyléJonaires, vert pâle, puis, par plu-
sieurs feuilles vert foncé. Des rameaux ne tardent pas à se déve-
lopper, et la plante prend Taspect qu'elle conserve à l'état adulte.
Trente à quarante jours après la levée, les fleurs apparaissent ;
il s'en forme presque jusqu'à la fin de la végétation. Les dernières
avortent ordinairement; les premières, portées par les rameaux
étalés sur le sol, arrivent seules à produire des gousses.
Lorsque les tiges se fanent, les gousses sont mûres et bonnes a
récolter ; cela a lieu à partir de fin octobre.
Le cycle de végétation de l'arachide dure donc quatre mois en-
viron :
AGRICULTURE
395
SEMAII.r.ES
Du i5 juin
au i5 août.
SARCLAGES
Plusieurs au
cours de la vé-
gétation, le i^r
dans la i"* quin-
zaine après la
levée.
FLORAISON
3o h 40 jours
après la levée.
MATURITÉ
Fin octobre,
la récolte se con-
tinue en dé-
cembre.
Façons d'entretien, — Au cours de sa végétation, l'arachide re-
çoit plusieurs sarclages qui ont pour but de détruire les plantes
adventices.
Lorsqu'elle se distingue nettement, c'est-à-dire lorsque ses jeu-
nes rameaux ont de 5 à 6 centim. de longueur, on procède au
premier sarclage. Il se fait dans la première quinzaine qui suit la
levée. La bonne venue de la plante en dépend, car, comme elle
est très délicate dans son jeune âge, elle serait vite étouffée par
les mauvaises herbes qui Tenserrent. Il est suivi d'un deuxième
et même d'un troisième ; le noir se règle à cet effet sur la sortie
des plantes adventices qu'il convient de foire disparaître; le sol
doit toujours être absolument net pour que l'arachide puisse se
développer librement. Aussi dans certains terrains où la végéta-
tion spontanée se développe avec vi;jueur, l'indigène donne-t-il
trois ou quatre sarclages et parfois un plus grand nombre. Ces
sarclages répétés remplissent également le rôle de binages super-
ficiels; ils maintiennent meuble et bien divisée la surface du
sol,le rendent plus perméable aux pluies torrentielles des tornades
et diminuent Tévaporation en détruisant les solutions de conti-
nuité propices à la capillarité.
Le proverbe : <' Un binage vaut un arrosage » n'est pas moins
exact au Sénégal qu'en France. On peut dire qu'aucune culture
n'est possible dans la colonie, sans sarclages et binages répétés.
Selon les régions, l'hilaire chez les Ouolofs et les Sérères et le
«sokh-sokh» chez les Mandingues sontutiliscspour ces travaux ;
396 SÉNÉGAL
c'est un plaisir de voir avec quelle dextérité les travailleurs les
exécutent.
^Caladics. — Dans les lougans d*arachides se remarquent par-
fois des pieds languissants, à feuilles jaunâtres, qui forment
comme des taches au milieu des plants vigoureux d'un feuillage
vert foncé. Si Ton arrache un des plants malades, on constate que
les gousses sont noires, à la surfiice, et les graines pourries à l'in-
térieur. C'est une sorte de pourridié qui atteint les racines, les
gousses et les graines. Cette maladie a été observée cette année à
Sor (près de Saint-Louis) dans un champ cultivé par un noir, à
rhilaire. Dans le terrain voisin préparé au scarificateur, remué
plus profondément et mieux débarrassé des mauvaises herbes,
nulle trace du mal n'a été constatée.
RkoUc. — La récolte de l'arachide se fait ordinairement du 15
octobre au 1 5 novembre lorsque les tiges et les feuilles commen-
cent à se faner.
Le noir avec son hilaire soulève et arrache les plants ; il les ras-
semble ensuite en petits tas analogues aux meules de foin que Ton
fLiit en France au moment du fonage. Après quelques jours, il
les réunit engrosses meules et les laisse ainsi jusqu'à complète des-
siccation ; il les recouvre parfois de tiges de mil et d'épines pour
les protéger des rôdeurs et des animaux. Lorsque la terre est lé-
gère et très meuble, les gousses mûres suivent facilement les tiges
à l'arrachage; mais lorsqu'elle est quelque peu argileuse et dur-
cie par la sécheresse, le pédoncule des gousses se rompt facile-
ment. L'indigène brise alors la croûte superficielle durcie du sol,
en la frappant avec un lx\ton ; il retire ensuite h la main les
gousses détachées des tiges. C'est un travail long et fastidieux,
réservé d'ordinaire aux femmes et aux enfants. Ce procédé est
surtout employé dans les provinces sérères et le Baol où la terre
est plus compacte que dans leCayor. Lorsque la saison des pluies
AGRICULTURE 397
se continue tardivement, jusqu'en novembre, la récolte doit éga-
lement être faite à la main. Cest ainsi qu'en 1899, les noirs, re-
doutant les tornades tardives, n'ont pu récolter leurs arachides
dès maturité. Ils craignaient de les voir se mouiller et pourrir en
meules. Ils ont préféré les laisser en terre et compléter Tarra-
chage à Thilaire par une recherche à la main des gousses déta-
chées des tiges et restées dans le sol.
battage. — La séparation des gousses et des tiges se fait habi-
tuellement à la main.
Ce sont les femmes et les enfants qui font ce travail. Ils pren-
nent une à une les gousses entre leurs doigts et les pressent lé-
gèrement ; celles qui résistent sont bonnes, elles sont enlevées et
mises dans des « calebasses » ; celles qui cèdent sont vides et sont
laissées sur les tiges. Les fanes sont mises en meules ; elles cons-
tituent un excellent fourrage pour les chevaux, bœufs, chameaux,
moutons et chèvres. Elles se vendent couramment à Saint-Louis
de 5 fr. à 6 fr. les 100 kilogs.
Lorsque la récolte est abondante, et quand, par suite du man-
que de débouchés, la paille est à très bon marché, l'indigène pro-
cède par battage à la séparation des gousses. Sur une petite aire
où le sol est nettoyé, il dispose les plantes sèches et les frappe au
moyen d'un bâton ou d'une gaule. Les tiges se brisent et se sé-
parent des gousses.
Ce procédé est plus expéditif que le précédent, mais il a l'in-
convénient d'émietter la paille, de la rendre difficilement trans-
portable et peu vendable.
Rendement, — Les quantités de gousses que donne Tarachide
sont très variables. La moyenne est de 1500 à 1800 kilogs par
hectare dans les bonnes terres cultivées par les noirs.
Voici quelques résultats d'expériences fiiitcs en 1899 ^^^^^^ '^*^
stations d'essais de la colonie :
398
SÉNÉGAL
1j
]
RENDEMENT
17
U
II
A ChKCTARE
LOCALITÉS
II
OMEHVATiONS
M'Bambty
1 an;
âlk.îîOO
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3450k.
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Pflr£fil1tf frèpirèe k la. çktme.
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Le salaire journalier donne ordinairement au noir est de i fr.
A ce taux, le prix de revient pour la culture d'un hectare d'ara-
chides est de i6o fr. environ :
Préparation du terrain ....
Semences (50 k. 1120 tV. les 100 k.)
Semailles (main-d'œuvre) . . .
Sarclages (i à 20 fr. et 2 à 15 fr.)
Arrachage et mise en meules.
Battage et liage de la paille . . .
20 fr.
10 —
10 —
50 ~
30 —
40 —
160 fr.
AGRICULTURE 399
En utilisant des instruments modernes, charrues, scarificateurs,
semoirs et houes, on peut diminuer sensiblement les frais de
culture et augmenter les rendements.
Traite. — La traite des arachides commence aussitôt la récolte
faite. Mais en novembre et pendant la première quinzaine de dé-
cembre, elle est peu active; elle ne porte que sur de petites quan-
tités apportées par les femmes aux marchés et échangées contre
des denrées d'usage journalier.
La traite bat son plein pendant la deuxième quinzaine de dé-
cembre et les mois de janvier et février. Elle diminue en mars et
se termine vers fin avril.
Les escales (marchés) où sont installés les traitants sont tou-
jours aux points d'où les expéditions sont faciles. Les plus impor-
tantes sont situées sur la voie ferrée de Dakar à Saint- Louis :
Tivaouane, Thiès, Louga et les autres stations, ou sur les rivières
du Saloum et de la Casamance : Foundiougne, Fatick, Kaolack,
Sedhiou. .
Les arachides achetées dans les escales de la ligne sont concen-
trées soit àRufisque soit à Saint-Louis. La plupart de celles delà
petite côte : Nianing, Joal, sont transportées au moyen de petits
bateaux ou cotres jusqu'à Rufisque.
Les arachides de Casamance sont concentrées à Carabanc; de
là elles sont transportées à Rufisque ou emportées directement
en Europe par de grands bateaux. Rufisque est le centre de la
colonie le plus important pour ce commerce de Tarachide. C'est
là que se trouve le siège principal des grosses maisons commer-
ciales.
L'installation des traitants jusqu'à ces dernières années, et encore
dans certains cas, était tout à fait rudimentaire. Logés ordinai-
rement dans une maisonnette en bois, ils reçoivent les arachides
que leur apportent les indigènes. Ils les mettent en tas {sccd) et
les expédient au fur et à mesure des achats, ou à la fin de la traite.
400 SÉNÉGAL
Dans ce dernier cas, le séco atteint souvent des dimensions
énormes ; il n'est pas rare, en effet, d'en rencontrer qui com-
prennent 500 tonnés.
Le traitant opère ordinairement pour le compte d'une maison.
Il touche, en outre de ses appointements, de son logement et de
ses frais de nourriture, une certaine somme par 100 kilogs de
graines achetées en général o fr. 50.
Parfois il opère h ses risques et périls; il achète naturellement
le meilleur marché possible et vend à un prix convenu ses ara-
chides à une maison de commerce avec laquelle il est en relation
d'affaires.
Les arachides sont transportées aux escales à dos de chameaux,
d'ânesou de bœufs porteurs, assez fréquemment à tête d'hommes,
lorsque l'indigène en a une faible quantité à vendre.
De nombreuses pistes et chemins ont été ouverts par les soins
de l'administration française et ont rendu les communications
plus faciles sur les routes plus fréquentées; des puits ont été creusés
tous les 30 kilom. environ pour abreuver les caravanes.
Au moment de la traite, un grand nombre de Maures viennent
avec leurs chameaux et leurs bœufs et s'occupent des transports
d'arachides. Les Gandiolais partagent avec les Maures ce rôle de
commissionnaires.
Les indigènes ne comptent pas leur temps; aussi, leur arrive-
t-il souvent de porter leurs arachides à une escale éloignée polir
une minime augmentation du prix de vente.
Il y a quelques années encore, les traitants achetaient contre
marchandises : c'était la véritable traite. Mais à présent, les indi-
gènes connaissent notre monnaie et ne veulent être payés qu'en
argent. Ils ont été poussés dans cette voie par la nécessité de payer
leur impôt en argent, tandis que récemment encore, ils l'acquit-
taient en nature.
La vente a lieu au poids, l'habitude de vendre à vue, d'après
le contenu des a calebasses », tend à disparaître. Lorsqu'un noir
AGRICULTURE 4OI
n'est pas au courant de nos poids, il a soin de se faire accompa-
gner chez le traitant par un de ses amis plus expert. Il fixe avec
attention la bascule et ne se laisse nullement tromper sur la
quantité. Il faut reconnaître d'ailleurs que les traitants européens
établis sont assez consciencieux.
L'expédition des arachides par la voie ferrée se fait en sacs
pesant de 80 à 100 kilogs. Le poids de l'hectolitre de graines non
décortiquées est de 75 à 100 kilogs.
GRAPHIQUE DU MOUVEMENT EN ARACHIDES
DANS LKS ESCALES DE LA VOIE FERRÉE EN 1899
20000
19 000
18000
17 000
16000
ISOOO
14 000
13000
12000
11 000
i^lOJOO
9 000
fiOOO
7000
6000
5000
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3000
2.000
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219 232 246 Î63
JCilaméires.
4
Valeur commerciale. — Les arachides sont cotées actuellement
17 fr. 50 les 100 kilogs à Rufisque; à Saint-Louis, elles sont
achetées en moyenne i fr. de moins. Dans les escales, les prix
varient selon le coût du transport jusqu'au port d'embarquement.
Sénégal. 20
J02 SENEGAL
La place de Rufisque règle le cours. On compte 5 fr. en moyenne
par 100 kilogs pour le transport de Rufisque en France (Bordeaux
ou Marseille).
Les principales maisons de commerce d'exportation, toutes
françaises d'ailleurs, qui s'occupent des arachides sont :
Maurel et Prom . . .
Delmas et Clastres . .
Pe)Tissac et C'" . . .
Buhan et Tesseire . .
Maurel frères ....
Devès et Chaumet. C* fran-
çaise de l'Afrique Occid'* . Rufisque et Saint-Louis
Rufisque et Saint-Louis
Rufisque et Saint-Louis
Saint-Louis.
Saint-Louis et Rufisque
Rufisque.
Le siège central de toutes ces maisons esta Bordeaux sauf celui
de la Compagnie française qui a son siège à Marseille.
Les arachides du Sénégal sont achetées et expédiées en Europe
non décortiquées. Elles sont transportées en vrac.
Huile, — Avec les graines d'arachides, on fabrique de l'huile
par simple expression avec ou sans l'intervention de la chaleur.
D'après Corenwinder, l'amande de l'arachide contient :
Huile 51.75
Substances azotées . . 21,80
Matières organiques . 17,66
Potasse, chlore, etc. . 2,03
Eau 6,76
Dans l'industrie, on retire de 35 à 40 0/0 d'huile des graines
du Sénégal.
On sépare le pellicule rougeâtre de l'amande et on enlève l'em-
bryon, lorsqu'on veut obtenir une huile destinée aux usages do-
mestiques.
AGRICULTURE 4(\S
Dans les grandes usir.es, on distingue plusieurs qualités :
I • Extra-superfine;
2" Surfine;
3' Fine,
qui sont obtenues par pression a froid.
La matière solide obtenue est broyée à nouveau, arrosée et
cliaufl^ée avec des jets de vapeur d*eau ; elle est ensuite pressée et
donne l'huile ordinaire marchande.
Une nouvelle trituration suivie d'une nouvelle pression donne
rhuile lampante. On retire encore une huile pour le graissage
des débris et balayures.
Celle que Ton extrait à froid est excellente; elle est de couleur
jaune verdâtre, très douce et conserve une légère odeur d'amande.
Filtrée, elle devient presque incolore et d'une saveur agréable.
Elle se conserve très longtemps sans rancir. Fraîche, elle se con-
gèle à y. Sa densité est de 0,917 à 15°.
Obtenue par l'intervention de la chaleur, l'huile d'arachide
présente une coloration foncée, une odeur et une saveur désa-
gréables; elle est alors impropre aux usages de la table, et ne peut
être employée que pour l'éclairage ou la fabrication des savons.
Les noirs du Sénégal en préparent eux-mêmes une certaine quan-
tité pour leurs besoins personnels; ils débarrassent les amandes de
leurs coques et les écrasent dans un mortier en bois ; ils projet-
tent ensuite de l'eau chaude sur la masse obtenue.
Tourltiiux. — Le tourteau d'arachides est blanchâtre par suite
de la fécule qu'il contient. Il renferme de 6,07 à 7,32 0/0 d'azote'
normal. D'après Corenwinder il contient :
Substances azotées . . . 41,62
Substances organiques . . 32,48
Potasse, chaux 4,30
Huile 9,60
Eau 12,00
100,00
.fO| si.NLGAL
Il est excellent pour la nourriture des bestiaux, en raison des
principes ahbiles qu'il contient. On prétend qu'il donne du goût
•lia chair des animaux engraissés; mais il est facile de l'éviter en
terminant Tengraissement avec des céréales.
fahur commerciale, — Suivant la qualité, l'huile d'arachide
vaut de o fr. 60 à i fr. 40 le kilog. Le tourteau se vend de 7 fr.
à 10 fr. les 100 kilogs. La paille d'arachide se paye de 3 à 5 fr.
dans les escales de la ligne et à Saint-Louis.
Fabrication Je r huile au Sénégal. — Plusieurs tentatives furenr
faites pour fabriquer sur place l'huile d'arachide.
La première est due à M. Pelin vers 1860. La deuxième est
celle de M. Maroleau, elle remonte à 1873. Sa fabrique était ins-
tallée à Saint-Louis et comprenait 4 presses et plusieurs décorti-
queurs et broyeurs. Elle pouvait traiter de 1200 à 1500 kilogs
d'arachides en coques donnant une moyenne journalière de 230
à 300 kilogs d'huile. L'huile valait i fr. 60 le kilog. en 1873 ^^
I fr. 55 en 1875.
Jusqu'en 1878, le travail de trituration et de pression était fait
à bras d'hommes; cette année M. Maroleau employa une machine
à vapeur comme force motrice. Mais la concurrence des huiles
de coton venant d'Amérique et vendues à Saint-Louis de o fr. 70
à o fr. 75 le kilog, rendit bientôt impossible la tentative.
Une tentative plus importante tut faite par MM. Peyrissac.
Une fabrique considérable fut établie à Sor (près de Saint-Louis).
Elle était fort bien outillée, possédait un matériel de 300.000 fr.
environ et occupait 40 à 50 ouvriers. Elle faisait par jour r8oo à
2000 kilogs d'huile. M. Peyrissac baissa jusqu'à fr. 90 le kilog
le prix de son huile pour concurrencer celles de coton. Mais son
usine cessa de rapporter des bénéfices et il dut la fermer. Il est
triste de voir une telle industrie disparaître du pays.
AGRICULTURE 4O5
Moyens fau^^metiter la production de rarachiJc, — Avant de ter-
miner cette étude, ilresteà indiquer brièvement les moyens d'aug-
menter la production des arachides au Sénégal. Ces moyens dé-
coulent de ce qui a été dit précédemment.
En premier lieu, il importe de multiplier les voies de commu-
nication et de faciliter les transports dans plusieurs provinces de
l'intérieur comme le Djoloff, le Saloum Oriental, leNiani, etc..
La culture de Tarachide y prendrait sûrement une extension com-
parable à celle qu'elle a acquise dans le Cayor, le Baol et le Sine,
si les flicilités de communication étaient plus grandes et les trans-
ports moins coûteux jusqu'aux ports d'embarquement.
L'établissement de voies ferrées, de routes et de pistes, ainsi
que de points d'eau rapprochés, créerait dans ces régions m\
mouvement agricole et commercial des plus actifs qui en favori-
serait la rapide mise en valeur.
En second lieu, il est nécessaire d'apporter certains perfection-
nements aux procédés de culture indigène ; il faudrait enseigner
au noir à sélectionner ses graines et l'amener à n'employer que
d'excellentes semences ; il faudrait renouveler fréquemment les
semences dans les sols peu fertiles comme ceux de la banlieue de
Saint-Louis et de choisir de préférence des graines récoltées dans
les terres fertiles des cercles de Thiès et du Sine-Saloum.
Enfin, il faudrait employer un matériel agricole moins rudi-
mentaire pour exécuter plus rapidement les travaux de culture.
C'est ainsi que la charrue, la houe, le scarificateur et même le
semoir peuvent rendre les plus grands services et doivent être
conseillés à tous colons qui veulent faire une culture rationnelle
de l'arachide.
CULTURE DU COTONNIER
I
Parmi les plantes utiles qui croissent spontanément au Sénégal,
Tune des plus intéressantes est le cr tonnier.
406 SÉNÉGAL
(^ctte malvacce se rencontre partout et est l'objet d'une culture
réL;ulière de la part des indigènes. Son produit est utilisé sur
place pour la confection d'étoffes grossières mais solides, servant
à taire des vêtements.
Aire idéographique. — Dans les cercles du « fleuve » le coton-
nier est cultivé de préférence sur les rives du Sénégal et des
marigots. Il est surtout abondant le long du lac de Guiers, des
marigots de Bounoun, de Fanaye et de Doué.
Dans les cercles de la o ligne Saint-Louis Dakar » et principa-
lement dans les provinces scrères* autonomes, le Djoloff, le
Sarriokhor, le Baol,on rencontre, en grand nombre, des champs
de cotonniers autour des villages indigènes.
Dans le Sine-Saloum, ils sont aussi très communs.
Cette culture ne semble guère inconnue que dans la basse-Ca-
samance.
Terrain. — L'indigène ne tient pas grand compte de la nature
de son champ. Il sème en un point quelconque, le plus souvent
à proximité de sa case.
Cependant, s'il trouve une bonne terre, relativement fraîche
et de nature argileuse, il la choisit de préférence. Il recherche
également les endroits les mieux abrités des vents chauds de Test.
Les plus beaux champs de cotonniers s'observent dans les sols
frais, silico-argileux, situés près des cours d'eau et dans les terres
à « binite » qui reposent sur une couche de craie.
A Olingara, près de Louga, se trouvent des cotonniers remar-
quablement beaux; ils sont dans un terrain constitué par une
faible épaisseur de sable. Le sous-sdI est formé par une argile dite
« binite », qui repose sur une assise de craie.
I/eau ne se rencontre qu'à une trentaine de mètres de profon-
deur; mais dé nombreux arbres protègent les jeunes plants à la
*im de l'hivernage contre l'action dangereuse des vents d'est.
AGRICULTURE 4O7
A la ferme de M'Bambey (cercle de Thiès) les cotonniers
réussissent fort bien.
La terre est silico-argileuse et le sous-sol est constitué par une
assise d'argile dite « latérite » et un calcaire marneux.
L'eau, dans les puits, ne se rencontre pas à moins de 22 mètres.
Ces terrains favorables au cotonnier sont très communs dans
Li colonie; ils forment la majeure partie des cercles de Thiès et
du Sine-Saloum.
Ils rappellent par leurs caractères « ces terres rouges, douces,
friables, exemptes de pierres et de cailloux, plus ou moins sa-
blonneuses suivant les localités (i) » qui fournissent la plus
grande quantité du coton des Etats-Unis.
Les eaux ne séjournent pas à la surface, mais les plantes y
trouvent toujours, par imbibition, la réserve nécessaire à leur
végétation.
D'ailleurs, lorsque les pluies de riiivernage ont cessé, des
rosées abondantes viennent continuer leur action bienfaisante
en apportant au cotonnier l'humidité indispensable.
Variétés, — Les indigènes distinguent trois variétés de coton :
Mokho, N'Dar N'Gau, N'Guiné, qui semblent toutes se rapporter
au Gossipium punctatum. Elles sont semi-ligneuses, vigoureuses
et très résistantes à la sécheresse.
Le N'Dar N'Gau est le plus commun et le plus productif, il
se trouve dans le Oualo, le Cayor, le Baol et le Sine-Saloum.
C'est probablement le même que les Toucouleurs appellent
« lado », et qui est la variété la plus répandue le long du fleuve
dans les cercles de Kaédi, Matam. Sa soie est courte, blanche
et résistante, elle sert à confectionner des tissus solides et d'un
long usage. Ses feuilles sont régulières et présentent une colo-
ration rouge vineuse vers l'extrémité des lobes. Ses fleurs sont
(i) Deschamps, le Cotonnier.
^08 SÉNÉGAL
jaunes avec riniérieur de la corolle rougeâtre. Ses capsules soin
assez bien développées; elles sont cueillies en novembre et dé-
cembre.
Le N'Dar N'Gau est vivace, il se dépouille de ses feuilles pen-
dant riîivernage.
Au bout de 3 à 4 ans, il est recépé près du sol et émet de nou-
veaux rejets. Au dire de Tindigène, il peut produire ainsi un
temps presque illimité.
Le mokho est peu cultivé par suite de son faible rendement.
Comparé à celui du N'Dar N'Gau, il acquiert un médiocre déve-
loppement. Ses feuilles sont petites, régulières, à lobes arrondis;
elles ne tombent point pendant Thivernage. Ses fleurs sont jaunes;
ses jeunes pousses brunâtres. Ses capsules sont petites, mais don-
nent les fibres les plus blanches, les plus fines et les plus résis-
tantes. Son produit est fort estimé des indigènes qui apprécient,
d'ailleurs grandement, la facilité avec Irquelle il prend la teinture
bleue d'indigo.
Il semble que ce soit la même variété que les Toucouleurs dé-
nomment « rimo » et qu'ils réservent de préférence pour leurs
tissus teints en bleu.
Le mokho est tardif. Sa récolte a lieu ordinairement de janvier
il avril.
Le N'Guiné est la variété la moins cultivée. Le plub souvent il
ne se rencontre qu'accidentellement dans les champs.
Il présente une belle végétation ; ses feuilles sont grandes, lo-
bées, parfois irrégulières, à acumen très accentué. Ses fleurs sont
jaunâtres. Ses capsules sont grosses, mais fournissent des fibres
légèrement rougeâtres et peu appréciées des noirs.
La récolte se fait en novembre et décembre. Il est vivace et sa
plantation dure de 3 à 4 ans.
Préparation du terrain, — La culture du cotonnier, pratiquée
par l'indigène, est des plus primitives.
• AGRICULTURE 4O9
Celui-ci défriche grossièrement la parctrlie de terrain qu'il a
clioisie et lui donne une légère fiiçon au moyen de l'hilaire.
Lorsque les pluies ont suffisamment imbibé la terre, c'est-à-dire
en juillet et août, il fiiit des trous disposés va;j;uement en quincon-
ces et distants de o'",75 a i mètre et dépose dans chacun d'eux 4
ou 6 graines qu'il recouvre de 2 à3 centim. de terre.
Les Sérères sèment habituellement le coton dans des a lou-
gans» (i) de petit mil (variété souna, sanio).
Ils pratiquent cette opération en septembre après le deuxième
ou le troisième sarclage du mil.
LesToucouleurs et les Bambaras,qui habitent les bords du Sé-
négal, ensemencent le coton soit au début de l'hivernage, soit
en novembre, au retrait des eaux. Les jeunes plants lèvent au
bout d'une dizaine de jours, lorsqu'ils sont favorisés par une hu-
midité suffisante. Dès qu'ils ont une hauteur de 5 à 10 cm., le
sol reçoit un sarclage à l'hilaire. Si le semis a été fait dans un
champ de mil, aussitôt la récolte des épis terminée, les tiges sont
abattues et couchées entre les jeunes cotonniers. Elles remplissent
ainsi le rôle de paillis en diminuant l'évaporation de l'eau conte-
nue dans le sol. On donne un deuxième sarclage quelque temps
avant la floraison.
La cueillette commence en novembre et se termine en avril ; ce
sont les femmes et les entants qui en sont chargés ; ils passent
en moyenne une fois par semaine dans les champs et récoltent les
capsules arrivées à maturité.
L'indigène conserve 3^4 ans sa plantation de cotonniers. A par-
tir de la deuxième année, le rendement diminue sensiblement et
après la troisième année, il n'est plus avantageux de l'entretenir.
Les plants sont alors arrachés ou recépés à o"',io ou o™, 15 .
Cette dernière opération est couramment pratiquée pour le
N'Dar N'Gau.
(1) Lougan veut dire champ cultivé.
410 SÉNÉGAL
Hgrenage. — Le coton est conservé dans des sacs, des paniers
et des vases en terre poreuse (Canari).
Lorsque la récolte des arachides est terminée, les femmes pro-
cèdent iï Tégrenage du coton ; elles se servent, à cet effet, d'un
appareil appelé « Derrou ». Celui-ci se compose d'une bille de
bois équarri.
L'ouvrière étend le coton sur le morceau de bois et le presse
au moyen de la tige de fer en imprimant à celle-ci un mouve-
ment en avant ; les graines sont poussées et séparées des fibres
maintenues en place.
Ce travail est très long et une personne est habile dans ce genre
d'exercice lorsqu'elle égrène deux cents grammes de coton dans
une journée.
Kjndemmt. — Le rendement des cotonniers du pays est peu
élevé ; il ne peut en être autrement avec un procédé de culture
aussi primitif que celui auquel ils sont soumis.
Le N'Dar N'Gau arrive i donner dès la première année de 20
à 25 capsules par pied, soit 50 à 60 grammes de coton non égrené.
La deuxième année certains sujets fournissent jusqu'à 100 et
120 capsules, soit 300 grammes de coton brut.
Le N'Guiné a sensiblement le môme rendement.
Le mokho ne porte guère la première année qu'une dizaine de
capsules; la deuxième année, il émet beaucoup de rameaux et
produit de 50 à 60 capsules par pied.
Comme la densité des cotonniers dans une plantation indigène
est très variable et que la récolte s'opère en plusieurs fois, il est
difficile d'indiquer exactement le rendement par hectare.
On peut cependant estimer, sans trop s'écarter de la vérité,
la production d'un hectare de la façon suivante :
NDar N'Gau 25o à 45o kil. de colon non égrené
N'Guiné. . . i5 à Soo — —
Mokho. . . 120 à i5o —
AGRICULTURE 4II
Le poids des fibres est le 1/3 environ de celui des graines.
râleur commerciale, — Ce coton n'est pas acheté par le com-
merce. L'indigène ne cultive d'ailleurs que la quantité strictement
nécessaire à ses besoins. S'il lui arrive d'en avoir un peu plus, il
le cède à ses voisins ou le porte au marché. Il ne vend jamais
celui qui est égrené.
Le coton non égrené, que Ion trouve seul i acheter, se paie à
des prix très variables.
Dans le haut-fleuve (Bakel), on échange le contenu d'un panier
(22 k.) contre une demi-pièce de « guinée valant 3 fr., ce qui
met le kilog. au prix de o fr. 25 .
Dans le Bas-Sénégal (Dagana), il vaut de o fr. 40 à fr. 50
le kilog.
Dans les escales de la voie ferrée de Dakar à Saint-Louis, son
prix moyen est :
Pour le Mokho égrené, de i fr. 25 le kilog;
— N'Dar N'Gau égrené, de fr. 75 le kilog;
— N'Guiné égrené, de o fr. 50 le kilog.
S'il n'est pas égrené, sa valeur est moitié moindre.
C'est également le prix qu'il est estimé dans le Sine-Saloum.
Usages. — Le coton, une fois égrené, est cardé et filé. Les
fileuses se servent d'un fuseau analogue à celui qui est employé
en France dans les campagnes, pour filer le chanvre et le lin.
Les pelotes sont confiées aux tisserands. Ceux-ci se servent
d'un métier à tisser très rudimentaire (bague en ouolof).
Aussi mal outillés, les tisserands ne peuvent confectionner de
grandes pièces d'étoffes, ils font de longues bandes de 15 à
20 mètres et plus, mais très étroites. Ils les plient et souvent les
coupent suivant une longueur uniforme de 5 coudées (2'"5o) dite
« pagne Sor. »
^12 SÉNÉGAL
Leur valeur commerciale est Je o fr. 15 a o fr. 20 le mètre
courant.
Cousues latéralement, elles servent à confectionner des bou-
bous et des pagnes fort solides, presque inusables et par suite
très estimés des noirs. Il en faut de 8 à 10 pour faire un pagne
et de 12 à 16 pour un boubou.
Cette industrie locale est des plus intéressantes; malheureuse-
ment elle tend à disparaître, par suite de la concurrence des tissus
à bon marché importés d'Europe.
II
A plusieurs reprises, le gouvernement local essaya de déve-
lopper au Sénégal la culture du coton.
Vers 1820, la banlieue de Saint-Louis fut divisée en quatre
cantons agricoles : Dagana, Richard-Toll, Faf et Lampsar.
Des instruments aratoires furent délivrés gratuitement aux
colons et des primes leur furent accordées proportionnellement
au nombre des pieds de cotonniers plantés. De 1820 à 1825, la
production de coton s'éleva au chiffre total de 50.000 kilogs.
Des abus s'étant produits dans la répartition des primes, celles-
ci ne furent plus accordées aux planteurs que proportionnelle-
ment aux quantités de coton qu'ils exportaient. De ce fait, les
cultures furent abandonnées et, en 1828, il n'en était plus question.
Les statistiques indiquent en effet que les exportations furent
les suivantes :
1825 14.386 kilogs
1826 10.168 —
1827 S-I2I —
1828 6.959 —
1829 6.931 —
1830 3-149 —
1831-18^2-1833 . . . néant
AGRICULTURE 413
1834 3*047 kilogs
1835-1836 .... néant
Vers 1863, la culture du coton fut reprise : c'était le début de
la guerre de sécession qui devait arrêter de 1863 à 1868 la pro-
duction cotonnière aux Etats-Unij.
Le gouvernement français fit alors de grands efforts pour dé-
velopper cette culture en Algérie et au Sénégal.
Lécard, jardinier en chef du gouvernement, fut chargé de faire
des essais à Richard-ToU. En 1864 et 1865, il expérimenta plu-
sieurs espèces; mais il n'obtint que des résultats médiocres (i).
« Le cotonnier N'DarN'Gau, » dit-il, « cultivé sans irrigation
« donne en moyenne de 70 à 80 kilogs de coton brut par hectare.
• Les autres espèces àt cotonniers du Sénégal donnent à peu
« près les uiên^es résultats, sauf l'espèce dite Mokho qui donne
•c encore moins, environ 50 kilogs. »
« Le N'Dar N'Gau, sous l'influence de l'irrigation, devient
« une énorme broussaille sur laquelle on peut récolter du coton
« pendant neuf mois de Tannée; les capsules sont petites mais
« très nombreuses; un hectare consacré à cette culture donnera
te toujours de 900 à 1000 kilogs. A la pépinière de la Taouey,
« sur une superficie de 10 ares, le seul carré épargné par les
« sauterelles, nous avons fait deux récoltes; la première de 39 k.
« et la seconde de 43 kilogs ce qui donnerait 830 kilogs par hec-
« tare (i).
Un carré irrigué d un are, planté de Sea Island, lui a donné
8 k. 100 gr. de coton brut soit 810 kilogs par hectare.
Dans les mêmes conditions, il a obtenu :
Pour le Louisiuna un rendement de 900 kilogs à Thectare
— Bornéo — 450 — —
— Jumel — 700 — —
(i) Lécard, Xoticesur les productions du Sénég.il, Sdiin-Louis, i8ô6.
414 SÉNÉGAL
LccarJ aurait certainement fait de meilleures récoltes, si les
3/5 de ses cotonniers n'avaient été, pendant Tannée 1865, détruits
par les sauterelles.
Il n'en était pas moins convaincu que la culture du cotonnier
serait très rémunératrice dans la colonie.
Vers cette époque, les quantités de coton exportées du Sénégal
furent :
En 1863 de 40,000 kilog. environ
En 1864 de 50,000 —
On exportait en outre de Casamancc :
Hn 1854 . . . 20.000 kilogs. environ
Kn 1864 . . . 25.000 —
En 1865 . . . 50.000 —
Mais ce mouvement ne devait pas continuer longtemps. Les
commerçants diminuèrent peu à peu leurs achats. Les filateurs
préférèrent s'adresser en Amérique où le coton est de meilleure
qualité et le marché plua facile.
Les noirs abandonnèrent cette culture dont ils ne pouvaient
plus écouler le produit.
#**
Si les tentatives faites jusqu'à ce jour n'ont pas donné des
lésultats satisfaisants, il faut en attribuer la cause, non pas au
climat et au sol, mais bien au manque de persévérance et d'expé-
rience et surtout au manque de débouchés commerciaux.
Au moment où tant de Français se préoccupent de la mise en
valeur de nos colonies, il importait de reprendre au Sénégal les
essais de culture d'une manière rationnelle, de rechercher les
procédés les phis pratiques pour produire le coton et pour amé-
liorer les espèces naturelles du pays.
En même temps, comme on reproche au coton du pays la
AGKICULTURE 415
« brièveté de sa soie » il convenait d'expérimenter les variétés
étrangères à longue soie.
Cette étude fut commencée en 1899; une cinquantaine dekilogs
de semences de cotonniers d'Egypte et d'Amérique furent distri-
bués dans les cercles.
Des champs d'essais furent faits par les agents de culture à
Richard-Toll, à Tivaouane, à M'Bambey et à Kaolack.
D'autres furent établis à Yang-Yang et à Toul par les soins
des résidents.
Le sol est de nature sablonneuse ; le sous-sol est formé par une
couche d*argile, reposant sur une assise calcaire.
Les espèces mises en expérience sont les cotons dits : Loui-
siane, Géorgie, Sea Lsland, Abassy et Mit-Afifi.
Les graines, après 24 heures d'immersion dans l'eau, ont été
semées le 15 septembre.
Elles furent placées par deux ou trois, en paquets distants de
i"S50 environ.
Quelques jours après l'ensemencement, la moitié des graines
étaient sorties d'une façon presque uniforme dans tout le champ;
le Sea lsland cependant donnait plus d'espérances que les autres
au début.
La croissance des jeunes plants fut assez lente et, vers le 30
septembre, ils atteignaient environ o"',io. A ce moment beau-
coup ne purent résister aux hautes températures de la fin d'hi-
vernage et aux premiers vents d'est. Une forte pluie survenue
entre deux périodes de très fortes chaleurs occasionna la mort de
presque tous les plants placés dans le sable presque pur et exposés
directement aux vents d'est.
Les jeunes plants placés en terrain plus argileux et abrités, sur-
vécurent tous.
Au mois de novembre, les cotons de Louisiane et de Géorgie,
restés de petites dimensions, de 0^,50 à 0^,75 commencèrent à
former leurs capsules.
4l6 SÉNÉGAL
Le Sea Lland, l'Abassy et le Mit-Afifi, beaucoup plus vigou-
reux, atteignaient un mètre de hauteur et portaient un grand nom-
bre de fleurs au commencement de décembre.
A M'Bambey, furent essayées quatre variétés de coton ; deux
américaines : le Sea-Island, le Géorgie, et deux égyptiennes :
l'Abassy et le Mit-Afifi.
Le champ comprend trois quarts d'hectare ; dans une partie,
la terre est sableuse, dans l'autre elle est silico-argileuse.
Les semis furent faits :
Le lo août pour l'Abassy et le Mit-Afifi ;
Les i8 et 19 pour le Sea-Island;
Les 28 et 29 pour le Virginie.
Les graines furent semées en paquets distants de i mètre les
uns des autres. La levée iut très régulière.
Les jeunes plants de cotonniers d'Egypte se développèrent plus
vite que les autres: il faut dire qu'ils étaient dans la parcelle de
terrain la plus argileuse.
Dès le milieu d'octobre, ils atteignaient o'",8o à i mètre et se
chargeaient de fleurs.
Ils reçurent trois binages pour les débarrasser des mauvaises
herbes et aérer le sol.
Les capsules commencèrent à s'ouvrir les premiers jours de dé-
cembre; la récolte se fait au fur et à mesure de la maturité.
Le rendement total ne sera connu que dans quelques mois.
A Richard-Toll, des essais analogues furent faits. En 1898, le
Sea-Island, le Géorgie et l'Abassy ont très bien réussi.
En 1899, les mêmes variétés furent semées à deux époques dif-
férentes : en août et en septembre dans un sol argileux.
Les plants venus du premier semis se sont bien développés ;
les autres n'ont pu résister aux vents d'est arrivés à la fin de l'hi-
vernage.
La floraison a été très bonne, les capsules se sont bien formées ; le
rendement total ne sera détermine que vers la fin de la saison sèche.
AGRICULTURE 417
A Tivaouaiie, les semences mises en terre essentiellement sa-
blonneuse, type des terrains du Cayor ont bien levé; mais semées
trop tard, I^es plants ont souffert beaucoup de la sécheresse; ceux
qui se trouvent sur des termitières se sont le mieux développés.
A Kaolack, les cotons d'Egypte et de Louisiane sont très bien
venus; les autres, Sea-Island et Géorgie, sont restés chétifs.
Somme toute, d'après les observations faites en 1899 ^^^^ '^s
divers champs d'essais les cotonniers Egyptiens, Abassy et Mit-
Afifi, semblent devoir s'acclimater facilement dans la colonie.
Ils ont assez bien réussi dans tous les terrains, mais les sols si-
lico-argileux leur sont les plus favorables. Ils résistent relative-
ment bien aux vents d'est.
Le Louisiane semble devoir prospérer dans les terres d'ail u-
vions du Sine-Saloum. Le climat et le sol de la Casamance lui
conviendront sans doute également.
Le Géorgie et le Sea-Island redoutent beaucoup la sécheresse
et les vents d'est; ils pourront peut-être s'acclimater dans les
terres à « latérite » silico-argileuses du Baol et des provinces sé-
rères autonomes.
Les essais faits en 1899 seront répétés plus en grand en 1900,
car les expériences en agriculture doivent être faites plusieurs
fois pour qu'il soit possible d'en déduire des conclusions certaines.
III
Nous avons vu que plusieurs variétés de cotonniers sont culti-
vées par les noirs du Sénégal et que certaines variétés étrangères
;i longue soie peuvent prospérer dans la colonie. Il nous reste à
indiquer les moyens qui peuvent être employés pour développer
cette culture.
Le commerce néglige le coton du pays auquel il reproche sur-
tout d'avoir une soie courte, et l'indigène n'ayant pas le dé-
Sénéaul. 27
41 s ShNÙC.AL
bouché assuré de ce produit ne le cultive que dans la mesure de
ses propres besoins.
Pour remédier à cet état de choses, la première solution qui se
présente est de fournir aux noirs de bonnes semences de cotons
étrangers à longue soie susceptibles de prospérer dans la colonie
et de leur enseigner à les bien cultiver.
La deuxième solution est d'améliorer les cotons du pays par
une sélection raisonnée des semences et une bonne culture.
Il conviendrait, en outre, d'encourager les planteurs en leur
accordant des primes et des gratifications et de leur assurer le
débouché de leur produit.
L'administration pourrait acheter à un prix détermine et ré-
munérateur pour le producteur, les premières récoltes en atten-
dant que le commerce ait pris l'habitude de s'en occuper lui-
même.
La production du coton deviendrait, dans un avenir peu éloigné,
une source de richesse pour la colonie.
#
# *
ISindigo vient à l'état spontané dans le pays, on en trouve
même de véritables champs près du fleuve Sénégal vers Kaédi et
Bakel.
A l'analyse, cet indigo adonné d'excellents résultats : il sup-
porte très avantageusement la comparaison avec celui de l'Inde.
Les indigènes l'utilisent pour teindre les tissus dont ils font
leurs vêtements. Une maison française en tente actuellement l'essai
pour la teinture des guinées.
Plusieurs autres plantes sont utilisées dans le pays comme
matières tinctoriales, ce sont : le n'dehnat (convolvulus), leFayar
(cochlospermum linctorium), le ratt (combretum glutinosum).
Le ricin pousse très bien dans la colonie.
Il y a quelques années, sa culture fut l'objet d'une propagande
AGRICULTURE 4I9
très active, encouragée par le département. Le pej de succès
i)btcnu paraît être dû au mauvais choix de la varicté essayce.
Les forêts couvrent encore de grandes étendues au Sénégal.
Le Fcrlo possède des forets de gommiers, la Casamance peut
fournir de beaux bois de construction et d'ébénistcrie comme
celui du caïlcédrat (Kaya senegalensis), deVen (pterocarpus eri-
naceus), deTali (eritropheum guineense).
On retire de plusieurs lianes (Landolphia) et de certains « ficus »
un bon caoutchouc. Les lianes sont très communes en Casamance
et dans la région des « Niayes *> qui bordent Tocéan de Dakar
à Saint-Louis. Le caoutchouc forme aujourd'luii le principal élé-
ment de commerce de la Casamance. Son prix d'achat varie sui-
vant la qualité : de 4 à 6 fr. 50 le kilog.
CAOUTCHOUC KXPOKTK hU SKNÉGAI. DK \S(J2 A lS«)S
Années Poids Valeurs
1892 .
32,424
97,272
1893 •
273,880
755.964
1894 • ■
405,024
983,633
1895 .
162.620
569,175
1896 .
178.353
624.236
1897 .
155,838
545.413
1898 .
. 340.628
1.191,849
Des essais d'acclimatation faits sur Tarbre à caoutchouc de
Ceara (Manihot Glaziavi) ont parfaitement réussi. Mais les plan-
tations sont encore trop récentes pour qj'il soit possible de^se
prononcer sur l'avenir de cette plante dans la colonie.
#**
Par sa situation à la limite méridionale delà région désertique,
.|20 SHNHCiAL
par le peu de durée de la saison des pluies, le Sénégal est moins
favorisé, au point de vue de la variété des produits agricoles, que
la plupart des colonies franchement tropicales. Il rachète en partie
ce désavantage par la possibilité d'y élever en grand le bétail qui
devient de plus en plus rare à mesure que l'on s'avance vers le
sud. En 1892 une terrible épizojtie détruisit une grande partie des
troupeaux; mais à présent ceux-ci sont complètement reconstitués.
Les chevaux sont communs au Sénégal, sauf en basse Casa-
m.mce où le climat leur est peu favorable.
Ils se rapportent à deux races bien distinctes : les chevaux dits
f du fleuve » ou (Narou gon et les chevaux M'Bayor.
Les premiers rappellent par leurs caractères les barbes algériens.
Leur taille moyenne est de i"'45. Certains sujets sont bien con-
formés; mais Tensemble laisse à désirer au point de vue de la
régularité des formes et des aplombs. Ils présentent de réelles
qualités de sobriété, de rusticité et d'endurance. Par une sélection
méthodique ou par des croisements judicieux avec des étalons
algériens on pourrait améliorer cette population chevaline.
Les chevaux M'Bayor sont de plus petite taille que les pré-
cédents, la moyenne est de r"3S, ils sont robustes et vigoureux,
ils supportent mieux que les premiers la saison d'hivernage et
sont moins sujets aux maladies.
Le centre de production est le Baol.
Deux races principales se partagent la population bovine.
Le Gobra ou bœuf à bosse, et le N'Dama sans bosse.
Les bœufs à bosse, appelés également bœufs porteurs, se ren-
contrent dans tour le pays, mais sont surtout nombreux chez les
Maures, dans le Oualo, le Cayor, le Baol. Ils sont de grande taille,
souvent plus de i^j^o, et certains atteignent des poids de 600 à
700 kilogs. Ils sont très dociles et peu difficiles dans le choix de
leur nourriture. Ils sont utilisés comme bûtes de somme et rem-
placent avantageusement les chameaux pjur effectuer des transports
AGRICULTURE 42 1
penJniu riîivernage. Le poids moyen des adultes est de 300 à
400 kiloi^s pesés vifs. A Tabattage, leur rendement, en viande
nette, varie de 40 à 45 0/0.
L^ur prix est de 80 à 120 fr.
Les vaches sont mauvaises laitières, elles donnent en moyenne
pendant la période de lactation 3 litres de lait par jour.
Elles valent de 150 a 200 fr. ; mais d'ordinaire les indigènes ne
veulent pas s'en dessaisir.
L^s individus de races N'Dama ou sans bosse sont de petite
taille de r'\2o ;i r",3o de haut. Ils sont bien conformés et rap-
pellent les animaux perfectionnés de race bretonne.
Leur pelage comme celui des précédents est essentiellement va-
riable : les robes froment clair et noires sont les plus communes.
Cette race semble originaire du Fouta-Djallon, d'où elle s*est
répandue dans les contrées avoisinantes. On la trouve actuelle-
ment dans tout le Sénégal, mais plus particulièrement dans les
régions sud.
Les bœufs se dressent fiicilement au joug et peuvent être uti-
lisés pour traîner la charrue et les charrettes.
Les individus provenant du croisement du N'Dama et du Gobra
sont désignés sous le nom de Ouarlé.
Ils sont très estimés des indigènes qui les recherchent même
dans le Sine et le Baol.
A la suite de Tépizootie de 1892^ on importa des animaux dû
Cap-Vertetdechez les Maures; on trouve des traces de leur sang
dans la population actuelle.
Ce sont les Peulhs, les Toucouleurs et les Sérères {\u\ ont les
plus beaux troupeaux. Ils en ont le plus grand soin ; leur richesse
d'ailleurs s'estime par le nombre de têtes de bétail qu'ils pos-
sèdent.
Les ânes sont fort nombreux. Ils sont rustiques et très solides,
malgré leur petite taille. Ils rendent de grands services pour les
transports.
422 SLNÙCiAL
Les ciiamcaux sont trcs nombreux dans le pays pendant la
saison sèche : ils sont utilisés pour les transports d'arachides,
de mil et de gomme. Ils appartiennent presque tous aux Maures
qui sont les véritables commissionnaires de la colonie. Ils sont
emmenés au nord du fleuve pendant Thivernage.
Les chameaux supportent difficilement la saison des pluies;
plus des 3/4 meurent lorsqu'ils restent dans le pays. Ceux <jui
sont acclimatés, appelés chameaux « ouolofs », valent de 500 à 600 fr.
pièce, tandis qu'un animal ordinaire se vend de 150 à 250 ir.
On les charge de 300 à 300 kilogs. et ils fournissent avec ce poids
des étapes de 50 kilomètres sans fatigue.
• Les moutons et les chèvres sont très nombreux. Le mouton séné-
galais est haut sur jambes; sa taille est de 70 à 80 centimètres;
il n'a pas de laine, mais seulement du poil grossier.
Les indigènes utilisent le lait des brebis pour leur nourriture.
Un mouton vaut dans l'intérieur de 3 à 5 fr.
Les chèvres sont de très petite taille de o"™, 50 à o™, 70, elles
donnent très peu de lait, de o 1. 75 à 1 litre par jour.
Somme toute, le Sénégal est un pays où l'élevage des ani-
maux est développé et constitue une des richesses des indi-
gènes.
En vue de l'amélioration de la race chevaline, ce qui réclame
des connaissances et des soins spéciaux, il a été créé en 1898 un
haras à N'Diourbel dans le Baol (cercle de Thies).
Le Sénégal, malgré sa réputation de pays pauvre, possède
d'immenses ressources qui n'attendent que des colons et des capi-
taux pour être exploitées.
Le gouvernement de la colonie, persuadé du reste que la pros-
périté dépend du développement de l'agriculture, concentre tous
ses efforts pour augmenter la production agricole en protégeant
et encourageant ceux qui se livrent à la culture. Depuis quelques
.mnées des habitants de Saint-Louis et de Dakar ont créé d-j
AGKICULTURK 423
nombreux jardins potaj^ers et fait d'importantes plantations
d'arbrds fruitiers dans la banlieue de leurs villes.
En fin de compte, des efforts très précieux sont faits pour déve-
lopper l'agriculture au Sénégal et assurer ainsi la prospérité de la
colonie.
Pekruchot,
Ingcnieur agronome,
Chjf Ju Scivicc agricole.
TABLE DES MATIERES
Organisation financièrh 5-» 24
(Chapitre I* ^ — Budget local 5
Art. ^*^ — Recettes . 6
Tableaux des recettes du budget local de 1889 à 1898 q
Art. 2. — Caisse de réserve 14
Art. 3. — Dette de la colonie 18
Art. 4. — Dépenses 18
Tableaux des dépenses du budget local de 1889 à 1898 19
Chapitre II. — Services producteurs de l'impôt .'.... 29
Art. i". — Contributions directes 20
i" Impôt personnel 29
2* Patentes 30
y Licences 33
4" Poids et mesures 35
S** Impôt locatif. 38
Diagrammes des recettes 41
Art. 2. — Douanes 4S
Relevé des importations et des exportations de quelques
marchandises ou produits (année 1899) 47
426 SÉN'ÛGAL
Diagrammes des importations et des exportations pendant
l'année 1899 51
Tableau des exportations par nature de produits de 1889
à 189S SS
Diagrammes des exportations par nature de produits de
1889 à 1898 (11
Tableau des importations par nature de produits de 1889
à 1898 67
Diagrammes des importations par nature de produits de
1889 à 1898 77
Tableau et diagrammes du mouvement total des expor-
tations et importations de 18893 189S 8s
Tableaux et diagrammesde la navigation de 18S9 à 1898 89
Art. 3. — Postes et télégraphes 97
Tableaux et diagrammes des postes et télégraphes . . 100
Art. 4. — Enregistrement, timbre,- domaines et mines . . 117
Art. s. — Divers produits 122
Lazarets 122
Hôpitaux civils 12^
Organisation administrative 12s
Chapitre I''^ — Administration générale 123
Art. i**"". — Gouvernement général 126
Art. 2. — Secrétariat du gouvernement général .... 129
Art. 3. — Direction des affaires indigènes 131
Art. 4. — Services sanitaires et lazarets 132
Art. 5. — Assistance publique 138
Hôpital civil de Saint-Louis. Tableau des maladies traitées 140
Hôpital civil de Saint-Louis. Diagrammes des entrées et
décès de malades 143
Hôpital civil de Corée. Tableaux du mouvement des en-
trées et décès de malades 144
Hôpital civil de Corée. Tableau des affections traitées en
1898 i^S
TABLE DES MATIERES 427
Hôpital ci vil Je Gorée. Diagrammes des entrées et décès des
malades i so
Art. 6. — Agriculture ni
Art. 7. — Imprimerie iS2
Art. 8. — Gendarmerie et police IS3
Art. (). — Ports et rades, feux, phares, sémaphores el balisage i S4
Port de Saint-Louis. Tableaux et diagrammes des barres
praticables et impraticables 1^6
Art. 10. — Prisons et pénitencier 160
Tableaux et diagrammes de la criminalité 161
Chapitre II. — Services financiers i-ji)
Art. I. — Contributions directes 171)
Art 2. — Douanes 181
Art. 3. — Postes et télégraphes 181
Art. 4. - Enregistrement i8!>
Chapitre III. — Instruction publique iXg
Ecole secondaire iQi
Ecole primaire des garçons de Saint Louis 192
— — Gorée 193
— — Dakar 194
— — Rufisque 194
Tableau du traitement des maîtres de renseignement au
Sénégal 19s
Tableau des dépenses faites pour l'enseignement ... i9'7
Diagrammes des dépenses faites pour l'enseignement . . igf)
Ecole primaire des sœurs à Saint-Louis 197
Ecole des filles de Rufisque 107
— Gorée ic)8
— Dakar u)9
Ecole laïque des garçons de Saint-Louis 199
Etablissements scolaires privés de la mission évangélique. 200
Etablissements scolaires de la mission catholique de Séné -
gambie 201
Petit collège Saint-Louis 201
Ecoles de Dakar et de Saint-Joseph de NGazobil . . . . 202
428 SÛNÈciAL
Ecoles des garv;on> à Dakar zo-^
Etablissemenl du pénitencier de Thiès 203
Ecole de Joal 204
Ecole de la Casamance 204
Ecole de Sédhioii 204
Ecole des garçons de Carahane 204
Ecole de Zighinchor 205
Ecoles des petites missions 207
Ecoles des missions du Soudan 206
Ecole de Kita 20b
Ecole de Dinguiray 206
Ecole de Kayes 206
Ecoles de filles 207
Enseignement musulman 20t)
Tableau et diagrammes de la fréquentatation scolaire au Sé-
négal de 1889 à 1898 210
(-HAIMTRE IV. — Travaux publics 218
Amélioration de l'alimentation en eau de la ville de Saint-
I-ouis 21S
Programme des travaux à entreprendre 221
("onstruction de nouvelles usines élévatoires à Makhana et à
Klior. Doublement de la conduite de refoulement. , ." 224
Puits artésien 225
Création d'un réseau de distribution d'eau dans la ville de
Kutisque 22()
Création d'un service de distribution d*eauàDakar. . . 228
Puits projetés dans les escales de la ligne de chemin de fer
de Saint-Louis à Dakar 231
Ville de Saint-Louis 233
Ville de Dakar 236
Ville de Rufisque 238
Organisation MUNICIPALE 241-269
Diagrammes des recettes et de; dépenses municipales . . . 245
TABLi: DES MATIERES 429
KelcvJ des recettes et des dépenses de la comiivjne deS'-I.ouis. 24S
Hlal comparatif des recettes et des dépenses de la commune de
Dakar 231
Htat comparatif des recettes et des dépenses de la commune de
Kufisque 25s
Htat comparatif des recettes et des dépenses de la commune de
Gorée 26s
< ORGANISATION COMMERCIAI.K 27 I -364
LE COMMERCE AU SÉNÉGAL
Action de la métropole 277
Les compagnies 277
Droit commun sous le pacte colonial 27H
Grands projets 28s
Action de la colonie 28/
Ce qu'était le Sénégal et quel fut son avenir 287
Agriculture 291
Commerce 207
Gomme, grande traite 297
Petite traite et voyage de Galam 301
Commune sédentaire 304
Seconde période d'évolution 307
Temps nouveaux 31;
Déclaration du 4 novembre 1863 311
Coupd'œil rétrospeclif 311)
Importation . . . ' 32S
Tableau comparatif des gommes exportées du Sénégal pendant
les années 89 à 98 des xviir et XIX' siècles 338
Tableau des arachides exportées du Sénégal de 188.) à iSc)S . 340
Hxportation des caoutchoucs du Sénégal durant les année?
18S9 à 1899 341
Tableau des principaux produits du cru exj^ortés du Sinégal
de 18894 11)00 343
450 MiNhCi.M.
Tableau des principale^ marchanJis.'s importées au Sénégal de
iXSqà 1900 349
Tableau du mouvement commercial du Sénégal de 18893 1900 3^4
Agriculture 36^-423
Organisation du service de l'agriculture j^î
('considérations générales .....'. 36c>
C-ulture du mil 367
C.uiture de l'arachide au Sénégal ^85
Culture du cotonnier au Sénégal 40s
DIJON — IMI'UIMKUIK 1» \ l< ANTI S.RK
To avoid fine, tliis book should be returned on
or bcforo thc date last staini)ed belovv
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Tusaj^e des
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n dans les ri-
rte. 3 fr. 5o
ï et journaux
lande de géo-
7 fr. 5o
La Gainée française. Conakry et RivièrcsduSud^parAsPF.-KLRuuiMONT,
conseiller du commerce extérieur de la PVance, avec deux cartes et des
annexes 5 fr.
Conquête dn Fouta-Djallon, par le comte de Sanhkkvai., in-S illustré
de 200 gravures, photographies de Fauteur et une carte ... 12 fr.
Les rives du Konkoaré, de TAtlantiqucau Fouta-Djallon par le comte
de SANi)Ki<v\i.,in-4avec i carte et nomi)reuscs planches h(jrs texte »'» fr.
DIJON. INHMnMKKIK DAR ANTIKK K.
DT 549 .A43 CI
Le Swiegal : APQ29ee
Hoovsr Inttmition Ul
3 6105 083 143 748
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