Sectioi\ : ^
Bayon : ^^^
Juniovat du S. - C Ottawa.
H
I-ES
UU GÉOGRAPHIOIIES
DE LA
PROVINCE DE QUÉBEC
PAR
PIERRE-GEORGES ROY
(,
nf-
M- 1"^ ^<:r
e M.
LÉVIS ;!vr.
1906
a.
Enregistré conformément à l'acte du Parlement du Canada, en
l*année mil neuf cent six, par Pierre-Georges Roy, au bureau
du ministre de l'agriculture, à Ottawa.
e>c3L
LES NOMS GEOGRAPHIQUES
Dans tous les pays du monde, chez toutes les nations,
même barbares, la plupart des noms ont été et sont
encore donnés aux lieux pour exprimer une idée ou
un sentiment, pour rappeler un fait, un événement
joyeux ou triste, un accident, une surprise, une vic-
toire ou une défaite. Quelquefois, un pur hasard,
un mot heureux et expressif, la situation, la configu-
ration du terrain, l'aspect et l'apparei^ce d'un endroit
d'une petite rivière ou d'un site les ont dotés d'un
nom que les générations suivantes ont adopté et que
la géographie et l'histoire ont dû fixer d'une manière
définitive.
A l'origine, alors que le monde était moins connu,
ces noms étaient moins nombreux ; les progrès des
découvertes, la multiplication de l'espèce humaine a
dû en prolonger indéfiniment la nomenclature. Ils
sont devenus comme des jalons jetés sur la grande
route de l'humanité pour guider les générations
nouvelles et leur rappeler les diff'érentes races qui
ont successivement passé à ces endroits en y laissant
l'empreinte ineffaçable de leurs mœurs, de leur carac-
tère et de leurs vertus.
La connaissance de chacun de ces noms constitue
depuis longtemps une branche importante des con-
naissances humaines qui prend chaque jour de l'ex-
tension.
Il est assez curieux et intéressant à la fois d'étudier
l'origine et l'étymologie de chacune de ces appella-
tions qui ont toutes, ou presque toutes, une signifi-
cation propre, sont toutes l'expression d'objets
communs. Chez les Hébreux, Tyr signifiait angoisse.
Sidon veut dire pa?/s de chasse, Bethléem, la maison
du imin, Horeb se traduit par le désert , Héliopolis,
par la douleur, Bethel, la maison de Dieu, Salem, la
paix, Sion, V abondance. Le mot hébreux par lequel
on désignait le peuple d'Israël, signifie le passant,
transiens. Le Mont Ararat, sur lequel s'arrêta l'arche
de Noé, se traduisait par terroris et le Mont Thabor
par puritas. Le nom de Zabulon vient d'un mot
hébreux qui signifie demeure ; celui d'Euphrate veut
dire richesse ; Gabaa se traduit, selon saint Jérôme,
par collis qui veut dire hauteur, éminence ; Liban par
libarius qui veut dire candidus, comme qui dirait le
Mont-Blanc. Siméon veut dire qui écoute bien.
Chez les Grecs et chez les Romains pareiMement,
la plupart des noms propres ou de lieux étaient dus
à divers incidents qui intéressaient la nation ou
encore, et fort souvent, aux accidents du terrain ou
à sa poeition naturelle. Par exemple : Fontaine
Albée qu'on appelle aujourd'hui Fontaine-les-Blan-
ches, au diocèse de Tours ; Fontanum, près de
]\Iontbard, qu'on a traduit par Fontenay ; Villa
Longa, aujourd'hui ^"ille-Longue, au diocèse de
Carcassone, en France ; comme Stagnum, aujourd'hui
L'Estanche, au département de la Meuse ; Altus
Mons, Haumont, dans le nord de la France ; comme
aussi Alta Ripa, près de Turin, dans les Etats
Sardes, étaient, à n'en pas douter, des noms com-
muns. Qui ne reconnait dans Hauterive, en Suisse,
la même traduction d' Alta Ripa des Romains ; dans
Fons Vivus aujourd'hui Mauwre (Munster), en
Irlande ; dans Miratorium, Le Miroir, au département
de la Saône et Loire ; Petra, La Pierre, aujourd'hui
Piedra, au diocèse de Terragone, en Espagne ; Vallis
5
Nova, dans Villeneuve, dans la Loire inférieure ;
Vallis Décora, d'abord appelée Walcourt, aujour-
d'hui Wasor, au diocèse de Namur, en Belgique ; dans
Vallis Florida, ou Strata Florida, ce que nous appe-
lons aujourd'hui Stratflur. SaltusAlbus des Romains,
en Espagne, c'est de nos jours Sotos Albos ; Grand-
champ était autrefois Grandis Campus comme Grand-
val était Grandis- Vallis, Grande Vallensis. Casta
Xaiada n'est plus que Chastenay. Solesmes était la
contraction des mots Templum solis, comme Famars
était Fanum Martis et Mercourt, le pays de Mercure,
etc., etc.
Chez les modernes, en Angleterre, Ely a reçu son
nom de la prodigieuse quantité d'anguilles, eels,
qu'on prenait dans la petite rivière qui l'arrose.
La ville de Wells tire son nom de la petite rivière de
Saint-André qui la traverse ; celle de Bath (bain) de
l'efficacité et de la chaleur de ses eaux, appelées par
les Romains Aquae Solis (eaux du soleil). Albion
veut dire blancheur.
En France nous trouvons Honfleur, qui veut dire
hameau sur un petit golfe ; Vaucouleurs tire son nom
de la riche verdure et des prairies émaillées de fleurs
dont se pare sa charmante vallée ; Salins des sources
salées ; Vesont, tombeau du soleil, vestige du culte
druidique ; Lesnes, qui depuis son héroïque résis-
tance, en 1636, a été appelée Belle-Défense.
Kildare, jadis place forte et bien peuplée, veut dire
la cellule du chêne, Kildara, à cause d'un chêne très
haut qui s'élevait près de ce monastère, fondé au
cinquième siècle, à douze lieues de Dublin, nous dit
Gerald. Armagh, nom d'une ville importante de
l'Irlande, se traduit par la hauteur où il y a des
saules ; Kilross, riche abbaye d'Ecosse, vient de
6
Cella-Florum ; Faremoustier, au diocèse de Meaux,
est composé de Fare, ou sainte Fare, et de moustier,
abréviation du mot latin monasterium, monastère
de sainte Fare. Félipré vient de Félix Pratum,
Konig-Klaster, en INIoravie, vient de Closter, cloître,
et de Koénig, reine, Monastère de la Reine. Gott's-
cell est composé de Got, Dieu, et de Sell ou Sella,
cellule. Lanveau, près d'Auray, en Bretagne, est
composé de Lauda-vallis. Il en est ainsi d'Entre-
mont (Etats Sardes) qu'on appelait autrefois Inter-
montes comme aussi d' Entrevaux, au diocèse d'Apt,
département de Vaucluse, appelé jadis Intervalles,
etc., etc.
Les changements de domination ou de dynastie,
les guerres et les révolutions, la langue des nouveaux
peuples et autres causes firent subir des variations
considérables, non seulement au langage des peuples
soumis, mais encore dans les noms d'un grand
nombre de lieux, comme elle en avait exigé dans la
division des territoires. Sans parler de Paris, l'anti-
que Lutèce, de l'île d'Itaque aujourd'hui appelée
Théaki, du nom de Samotrace changée maintenant
en celui de Samotraki, nous avons près de nous,
New- York, autrefois New- Amsterdam ; Boston,
naguère Trimountain ; Toronto, jadis York ; Ottawa,
ci-devant Bytown ; Port-Royal, aujourd'hui Anna-
polis ; Albany, autrefois Orange, et mille autres dont
la liste serait trop longue à énumérer.
Il en était ainsi dans l'antiquité. Bénévent, Bene-
ventum, fut longtemps appelé Maleventum et la
superstition qui y trouvait un présage crut gagner
beaucoup à cette substitution. Les îles Favignana,
non loin des côtes de la Sicile, sont les anciennes
Agates des poètes. Ainsi dans nos provinces, aux
noms primitifs, les Anglais ont substitué fort arbi-
trairement des noms de l'ancien monde, New-Liver-
pool, Windsor, New-Glasgow, New-Edimburg, Inver-
ness, Nova-Scotia, New-Carlisle, Farnham, Kingston,
Kilkenny, Lambton, etc., etc.
Si nous reportons en effet notre pensée au moment
des premiers défrichements faits dans cette colonie,
on remarque que les premiers colons donnèrent à
leurs établissements les noms des rivières sur les
bords desquelles ils se groupèrent, Yamachiche,
Maskinongé, Nicolet, Rivière-Ouelle, Saguenay, Mal-
baie, Rivière-du-Sud, etc.
Le fleuve Saint-Laurent était alors la grande
voie de communication entre tous ces différents
établissements. Pascal a dit que les fleuves sont des
chemins qui marchent. Cette vérité était surtout com-
prise et appréciée à cette époque primitive, alors que
la hache du hardi bûcheron n'avait pas encore
entamé la forêt qui bordait ses deux rives, parsemées
ça et là de quelques rares établissements. L'homme
de la civilisation, en attendant que les grandes
routes fussent ouvertes sur ces bords endianteurs,
suivait, sur la grande rivière, dans son léger canot,
les traces du farouche guerrier indien, heureux
quand il pouvait échapper au tomahak de l'ennemi !
Une autre raison engageait encore les nouveaux
colons à choisir les bords des rivières pour y asseoir
leurs foyers, c'était la bonté et la fertilité du terrain
à ces endroits, et l'avantage qu'ils trouvaient dans
l'exploitation de la pêche, ordinairement plus abon-
dante et plus rémunératrice dans ces lieux qu'à tout
autre endroit.
C'est d'ailleurs ainsi qu'en agissent tous les peu-
ples. Tacite nous apprend que les Germains avaient
8
fait la même chose. '* Colunt divers! et discreti ut
fons, campus, nemus placuit. " (Liv. 1er, chap. 15.)
La colonie d'Enée était aussi venue s'asseoir sur les
bords du Tibre longtemps auparavant. C'était encore
sur les rives des grands fleuves que les peuples pas-
teurs, et après eux les Vandales du nord de l'Asie,
venaient déployer leurs tentes et jeter les bases d'un
royaume et d'un empire nouveaux.
Un grand nombre de circonstances différentes con-
tribuèrent d'abord à donner à chaque lieu un nom
que d'autres circonstances modifièrent ou changèrent
quelquefois entièrement plus tard. Les accidents du
sol, ses qualités, les événements lugubres ou joyeux,
les naufrages, les combats, les victoires, quelquefois
un pur hasard, firent assigner aux lieux le nom sous
lequel nous les connaissons aujourd'hui ....
Classibus hic locus : hic acies certare solebant,
Hic sa-vus tendebat Achilles
Les noms des rivières furent souvent donnés aux
paroisses ; il en fut de même de celles qui se trou-
vaient sur les rives d'un lac ou d'un fleuve. Une
forêt adossait un établissement, des bois d'une cer-
taine espèce entouraient l'habitation ; des montagnes
dominaient un hameau ; ces établissements, ces habi-
tations, ces hameaux en reçurent les noms. On eut
ainsi la Hêtrière, la Frenière, Lachenaie, les Grondines,
le Sault-aux- Moutons, la Baie des Châteaux, dans le
golfe Saint-Laurent, le Port à Choix, Pointe- Riche,
sur la côte de Terre-Neuve, etc., etc.
Plusieurs établissements prirent les noms des pre-
miers habitants qui s'y fixèrent : Verchères, l'île
Dupas, Lauzon, Berthier, tandis qu'un grand nom-
bre d'autres retenaient ceux que leur avaient donnés
les tribus sauvages avant l'arrivée des européens :
9
Rimouski, Saguenay, Cliicoutimi, Cacouna, Yamaska,
Canamahé, Kamouraska, Hochelaga, Paspébiac,
Malpèque et une foule d'autres désignations plus ou
moins harmonieuses ont été religieusement conservées
jusqu'à nous, seuls vestiges qni nous restent de ces
races autrefois répandues sur nos rives ou dans nos
forêts, qui se disputaient avec acharnement, avant
notre arrivée, l'empire d'un territoire encore ignoré.
Oiî-donnait quelquefois aux lieux où l'on s'éta-
blissait les noms anciens de résidence des ancêtres
en France : Gentilly, Beauport, ^^arennes, Bourg-la-
Reine, la Beauce, et quelcjuefois un concessionnaire
ambitieux donnait à sa seigneurie le nom qu'il por-
tait lui-même, A^erchères, Lotbinière, Chambly, Port-
neuf, Rigaud, ^^audreuil, etc. Chaque étendue de
terre recevait ainsi l'une après l'autre, une espèce
de baptême civil, dans lequel le choix du nom était
laissé au goût, à la fantaisie et à l'arbitraire de quel-
ques personnes intéressées.
Quand ces premiers embryons de colonisation se
furent développés, quand le hameau eut pris des
proportions, fût devenu village et que la population
augmentée, se trouva plus compacte, de nouvelles
divisions devinrent nécessaires. Il fallait ériger des
paroisses ; l'autorité religieuse intervint et l'autorité
civile lui reconnut la faculté de donner des noms et
des patrons à chaque nouvelle circonscription. Dans
la plupart des cas, les anciennes désignations furent
bientôt oubliées. Les deux rives du grand fleuve,
acquises à la civilisation par la religion, portèrent
dès lors, presqu'exclusivement des noms chrétiens
plus en rapport avec le nouvel ordre de choses et
avec les habitudes des populations qui vivaient en
paix à l'ombre de leurs nouveaux clochers.
10
La plupart de ces noms nouveaux étaient chers
aux habitants de la nouvelle colonie, ils touchaient
agréablement leurs cœurs et leur rappelaient de
belles et agréables émotions. Tout en témoignant de
l'attachement de nos pères à la foi, ils leur rappelaient
en outre plusieurs de ces anciennes paroisses de
France où s'étaient écoulés les premiers jours de leur
enfance, plusieurs des hameaux de la mère-patrie,
habités encore par leurs aïeux, dans ce noble royaume
de France, le jylus beau, après celui du Ciel.
En mettant le pied sur nos rivages, les nouveaux
arrivés retrouvaient à chaque pas, au milieu d'une
population amie, sur un sol vierge et presque encore
inculte, les souvenirs vivants du pays qu'ils venaient
de quitter, renouaient, sur une terre où devait désor-
mais s'écouler leur vie, la chaîne à peine interrompue
des traditions et des affections commencées ailleurs.
Pendant tout le temps que dura la domination
française en ce pays, les choses se continuèrent ainsi.
A mesure que le cercle de la population s'agrandis-
sait, on détachait ça et là certaines portions de ter-
ritoire qu'on érigeait en nouvelles paroisses, sous le
vocable de noms de saints en ajoutant quelquefois
le nom primitif où l'on se trouvait. C'est ainsi qu'on
établit Sainte-Anne de la Pocatière, Sainte-Anne de
la Pérade, Saint-Jean Port-Joli, Saint-Charles de la
Rivière Boyer, Saint- Henri de Lauzon, Saint-Louis
de Lotbinière, Saint-Jean Deschaillons, etc.
Quelquefois la mauvaise humeur, le dépit ou la
raillerie ont fait donner à certains endroits des noms
nouveaux ou moins favorisés par la nature, des noms
bizarres, ridicules même, qui ont été adoptés ensuite
presque par tous. Ainsi, dans un grand nombre de
paroisses nous avons des localités appelées la Grillade,
11
Trompe-Souris, Brise- Culotte, Vide-Poche, Pain de
Sucre, Pain Court, Bel Automne, etc. Le peuple de
nos campagnes invente souvent pour peindre un
objet ou rappeler un lieu, des mots qui font image
et qui représentent vivement à l'esprit l'idée que ces
objets ou ces lieux ont fait naître.
Du reste, cette habitude se trouve chez les peuples
les plus froids et les plus flegmatiques. On rencontre
une foule de ces noms en Angleterre ; nous en cite-
rons quelques-uns en passant : Crakpot, dans la
Siraledale, Bite-About, Parish of Lowick, Cold-pig-
hill, Pancake, près de Kepier, Cold Knuckles, près de
Shelburn, Lcggs Across, près de Bolam, Sugar hill,
Cold side. Sait pig hill, New-hottle, Hell-hetles, Bare-
foot, etc. , etc. On trouve en Belgique : Courtil-Brulé,
c'est-à-dire Maison-brulée, La Roquette, Petite-Roche ;
Stadacona, Hochelaga, Manitoba les valent bien.
Beaucoup de paroisses conservèrent aussi le nom
du patron, du fondateur, du seigneur ou du bienfai-
teur de l'Eglise, le peuple ayant demandé à le con-
server par reconnaissance. On peut citer parmi
celles-ci : Saint-Eustache, Saint-Cuthbert, Saint-
Michel, Sainte - Hénédine, Sainte - Béatrice, Saint-
Raphaël, etc., etc.
Ces noms de saints, répandus avec tant de profu-
sion, attestent. la foi profonde de nos aïeux qui se
plaisaient à mettre leurs établissements comme leurs
entreprises sous la protection des élus de Dieu. Dans
les villes, ce sont généralement les noms des saints
auxquels les églises furent dédiées qui ont été don-
nés à la paroisse et aux rues qui y conduisent. Il
faut cependant excepter Saint- Jean et Saint-Roch de
Québec et peut-être quelques autres, car ces fau-
bourgs existaient sous ces dénominations avant qu'on
y eût construit des églises.
12
La colonie grandissait ainsi au milieu des luttes
continuelles qui ensanglantèrent plusieurs fois le sol
du Nouveau-Monde ; luttes de la civilisation contre
la barberie, luttes des puissances européennes qui,
bien souvent, ne le cédaient en rien à celles de la
barbarie, pour la possession de ce domaine immense
ouvert à l'ambition et à la cupidité des hommes et
des gouvernements. Un siècle et demi après sa fon-
dation, nos pères, toujours fidèles aux saintes lois de
l'honneur, pauvres et fatigués, mais couverts de
gloire et de blessures, durent livrer leurs armes aux
vainqueurs ! Le drapeau à fleurs de lys repassa les
mers ; et, la France, que la Providence voulait châ-
tier, perdit un des plus beaux joyaux de sa couronne.
A cette époque nous comptions une population d'en-
viron soixante mille âmes disséminées dans un cer-
tain nombre de paroisses qui ne dépassaient pas une
centaine.
Le nouveau gouvernement, hostile aux Canadiens,
ne négligea aucun moyen de leur faire oublier leur
glorieux passé. Après avoir tenté vainement de
leur enlever leurs lois et jusqu'à l'usage officiel de
leur langue, il voulut au moins substituer, partout
où il pouvait le faire, des noms anglais à ceux que
nos pères avaient apportés de France.
On voulait peu à peu détruire, si toutefois nous
pouvons nous exprimer ainsi, la physionomie toute
française du pays pour en faire une véritable pro-
vince anglaise. On tenait à effacer jusqu'aux der-
niers vestiges de cette domination rivale qui avait si
longtemps tenu en échec les envahissements de la
Nouvelle- Angleterre. On croyait contribuer ainsi à
faire oublier aux anciens sujets tout ce qui pouvait
leur rappeler le souvenir d'un passé glorieux et les
accoutunior plus facilement à l'idée bien arrêtée de
les anglifier le plus tôt possible.
Cette politique peu sage et peu généreuse ne pro-
duisit pas les résultats qu'on en attendait. Elle con-
tribua au contraire à maintenir les Canadiens plus
unis que jamais et à les engager à résister avec plus
de courage et de persévérance contre toutes les ten-
tatives et les mesures qui avaient pour but la des-
truction de leur autonomie garantie par la capitula-
tion et les traités.
Les nouveaux maîtres, qui avaient lutté pendant
si longtemps contre leur vieille rivale, voulaient faire
disparaître toute trace de sa domination en Amé-
rique. C'était l'application, dans toute sa rigueur,
du Vœ vidis ! Dans leur impatience d'anglification
ils ne furent pas longtemps sans essayer de substituer
à ces dénominations françaises des noms plus fami-
liers à leurs oreilles et à leurs souvenirs. Les anciens
habitants devaient substituer à leurs affections et à
leurs souvenirs les souvenirs et les affections des
nouveaux sujets de Sa Majesté Britannique ! il fallait
adopter leurs idées et leurs sentiments sous peine
d'être traités de lâches et de rebelles au Roi ! . . . Les
quelques fauteurs de cette petite oligarchie qui gou-
vernait alors le pays auraient décrété, s'ils n'avaient
pas craint d'être ridicules, que les Canadiens ne
devaient plus parler et agir que comme les heureux
habitants des bords de la Tamise sous peine d'être
fouettés en place publique.
On crut que le meilleur moyen de leur faire pren-
dre l'habitude de la langue anglaise serait de changer
les noms alors en usage pour désigner les différentes
parties du pays. Il s'agissait de procéder à la division
de la province de Québec, pour les fins de la repré-
14
sentation ; on la partagea en trente-un comtés, ren-
fermant chacun un grand nombre de paroisses, et on
leur donna des noms très difficiles à prononcer et
sans aucune signification pour les Canadiens : —
Northumberland, Hampshire, Cornivallis, Warivick^
Herford, etc., etc.
Quand ce premier pas fut accompli, on s'occupa
de diviser les terrains non concédés, appartenant à la
Couronne. On forma des cantons ou townships aux-
quels on donna invariablement des noms à peu près
semblables à ceux que nous venons de rappeler :
Ixwortli^ Sherrington, Setrington, Dudswell, Hemviing-
ford, Hinchinbrooke, etc., etc.
Les traditions de cette triste école ne sont pas
encore oubliées partout. Dans certains départements
on en conserve encore l'esprit, soit par un reste
d'habitude, soit par condescendance, soit par flatterie
pour les préjugés d'un autre âge. C'est ainsi qu'au
département des Postes on a donné depuis quelques
années même à plusieurs bureaux de postes, dans
des paroisses entièrement canadiennes, des noms
anglais, à Saint-Romain, Valtort, à Durham, Y ver-
ton ; South- Québec, c'est Lé vis. Cape Split, c'est le
nom qu'on a substitué à Pligoum, qui veut dire
Ventrée de la taurdlre du Castor.
Ces changements n'ont le plus souvent aucun
rapport avec la localité. Le caprice d'un chef de
bureau distribue ainsi de droite à gauche des noms
de son invention ou ceux qu'il emprunte d'amis
complaisants et protecteurs, au détriment de noms
plus connus et plus facilement retenus.
Malgré la force d'inertie opposée à cette tendance
absurde et tyrannique, elle n'en continue pas moins,
à certains intervalles, dans quelques bureaux
15
publics. En valu, essaya-t-oii de résister directement
a ce dépouillement forcé de nos droits et de nos sou-
venirs. Les vexations et les menaces désarmèrent, il
y a déjà quelques années, les plus obstinés. Convain-
cus d'ailleurs de l'inutilité de la lutte, ils plièrent la
tête sous l'orage qui grondait au-dessus d'eux et
attendirent patiemment des jours meilleurs. Des
noms anglais ou allemands étaient souvent subs-
titués à des noms indigènes ou français sans s'occuper
si ces derniers ne rappelaient pas un homme ou un
événement bien chers au cœur de nos compatriotes,
sans s'inquiéter s'ils n'étaient pas un titre de gloire
ou de reconnaissance pour ceux qui l'avaient choisi.
On vit ainsi disparaître plusieurs noms remarqua-
bles dans l'histoire : New-Liverpool fut substitué à
Etchemin, Williara-Henrij à Sorel, etc., etc.
On fit ainsi disparaître du langage officiel une
foule de noms qui méritaient d'être conservés, mais
l'opinion publique se vengeait de ces tentatives mes-
Cjuines en restituant, dans la vie ordinaire, les noms
ainsi ostracisés, aux endroits qui les portaient aupa-
ravant. Relégués pendant quelque temps à l'écart,
la force de l'habitude les remena bientôt à la surface,
comme ces corps qu'on ne peut maintenir sous l'eau ;
et ils finirent peu à peu par se frayer un chemin
jusque dans cette même langue officielle d'où on
croyait les a voit bannis à perpétuité. C'est ainsi que
l'énergie et le bon sens populaires finirent par triom-
pher en plusieurs endroits des projets tyranniques
d'une foule de citoyens de faux aloi qui croyaient
faire leur cour aux hommes d'état de l'Angleterre
en mettant en pratique, sur ce théâtre éloigné du
monde, des lois barbares condamnées depuis long-
temps par l'Europe civilisée et même par l'Angle-
terre.
16
Cependant, après des essais plus ou moins infruc-
tueux d'anglifier le pays, le gouvernement anglais
revint à une politique plus libérale commandée d'ail-
leurs par les circonstances. L'élément français
commença à jouir de sa juste part d'influence dans la
direction de la politique du pays. On constata
bientôt les heureux effets de ce changement. Les
aspirations légitimes des populations furent petit à
petit mieux accueillies. On commençait *à les traiter
un peu en sujets après les avoir traités longtemps en
vaincus. Une ère nouvelle s'ouvrait devant eux,
ils allaient bientôt être les maîtres de leurs destinées.
Cette nouvelle direction imprimée aux aff'aires ne
tarda pas à se faire sentir jusque dans les désignations
à donner aux endroits nouveaux. On n'eût bientôt
plus la même horreur pour les noms français, et l'on
poussa même la condescendance jusqu'à en assigner
quelques-uns à des cantons nouvellement formés.
Les choses allèrent toujours en s'améliorant jusqu'à
la division faite dans le pays pour les fins électorales
et judiciaires, en 1853. Une idée plus large et plus
patriotique semble avoir présidé à celle-ci. Un choix
plus judicieux en fut le résultat nécessaire. On donna,
en effet, aux nouvelles circonscriptions, les noms
tirés pour la plupart de notre histoire dans laquelle
brillent tant de noms remarquables, d'hommes dis-
tingués, et comme soldats et comme citoyens ; La-
Salle, Lauzon, de la Durantaye, de la Vallière,
d'Iberville, etc., etc.
Aux Etats-Unis, on jette ça et là au centre d'un
nouveau territoire un nom grec ou romain plus ou
moins ambitieux. On semble prendre plaisir à mul-
tiplier les souvenirs classiques. Uttica, Lycurgue,
Solon, Socrate, Cincinnati, etc., etc. C'est le passé
17
qui envahit le présent et essaie à fait revivre, à des
siècles de distance, le souvenir des grandes choses et
des hommes d'autrefois. Une petite ville bâtie en
briques, remplie de manufactures et de magasins,
d'entrepôts, etc., ambitionnera l'honneur de rappeler
aux voyageurs la gracieuses élégance d'Athènes, la
beauté superbe de Rome, etc.
Soyons plus naturels et plus modestes. Conten-
tons-nous de ces noms sonores et harmonieux qui
nous ont été légués par les fières peuplades qui habitè-
rent jadis ces contrées, ou de ceux que nous trou-
vons si facilement dans notre histoire nationale.
Soyons ce que nous sommes ; et, si nous ne pouvons
pas réussir à attirer l'attention des étrangers par nos
richesses et nos ressources naturelles, par la gran-
deur de nos paysages et le charme de nos sites natu-
rels, nous ne séduirons pas davantage leur curiosité
en leur énumérant une suite de noms pompeux
empruntés à la mythologie ou à l'histoire ancienne.
Chaque pays doit avoir d'ailleurs sa physionomie
propre, son caractère original, son cachet particu-
lier, et il perdrait infailliblement ces signes distinc-
tifs en s' affublant pompeusement d'un passé trop
brillant peut-être pour être surpassé et la plupart
du temps trop méprisable pour être imité. (1)
RURICOLA
(1) Cette petite étude sur les noms géographiques est empruntée à
la Minerve du 17 mars 1874. Nous croyons que le pseudonyme
Ruricola cichait ici le savant abbé Bois.
LES NOMS GÉOGRAPHIQUES DE LA
PROVINCE DE QUEBEC
Abatagousli, Baie (L<ac Saint- Jean)
Du montagnais up, racine signifiant étroite, atulc^
boisé ou touffu, et iish, diminutif. Passage étroit
touffu ou boisé.
Abbotsfora, Saint-Paul d' (Rouville)
Abbots, abbés; ford, gué; Abbotsford, gué des
abbés.
Abbotsford est le village d'Ecosse où Walter Scott
se bâtit un château qui était si riche et si beau
qu'on a dit qu'il était '' un roman en pierre et en
chaux."
Mais le grand romancier écossais n'a eu aucun
rapport avec notre Abbotsford canadien, qui a pris
ce nom tout simplement parce que Joseph Abbott,
père de sir John Abbott, premier ministre du Canada,
y fut pendant plusieurs années ministre de l'église
d'Angleterre.
Abbotts Corners (Missisqiioi)
Les premiers défrichements en cet endroit furent
faits, vers 1797, par le révérend Jedediah Hibbard
et le docteur James Abbott.
Abénakis Springs (Yamaska)
Le mot Abénakis veut dire '' ceux de la terre du
Levant ". Les Abénakis habitaient autrefois l'état
du Maine, et s'étendaient dans le New-Hampshire,
le Nouveau-Brunswick et jusque sur les côtes de la
Nouvelle-Ecosse. C'est vers 1684 que les Abénakis
s'établirent à Saint-François du Lac.
20
AV>ercroiiibie, Canton (Terrebomie)
Le général James Abercrombie fut battu par
Montcalm et Lévis à Carillon, le 8 juillet 1758.
Abercleeiî, Cantou (Pontiac)
Ce canton a été érigé en 1872. Ce n'est donc pas
en l'honneur du comte d'Aberdeen, gouverneur-
général du Canada de 1893 à 1898, qu'il a été
nommé ainsi. Il a pu prendre son nom de la ville
d'Aberdeen, en Ecosse, ou encore du comte d'Aber-
deen qui fut ministre des colonies en 1834.
Aberfortl, Canton (Pontiac)
On voit un village de ce nom dans le comté de
York, en Angleterre.
Abitibi, Lac
Apitaumin, en montagnais, veut dire : " là où l'eau
se rencontre à mi-chemin."
Dans la langue crise ce mot a à peu près la même
signification. Il est formé de Abittaw, milieu, moitié,
et- nijriy, eau, qui fait ipi, d'où abitibi, eau du milieu,
eau à mi-distance. Le nom de ce lac, dit le Père
Lacombe, vient de sa position à la hauteur des terres
entre la baie d'Hudson et le Saint- Laurent. (1)
Acton-Vale (Bagot)
Cent endroits, peut-être, en Angleterre, portent le
nom de Acton.
Aclamsville, ISaint-Vinceut-Ferrier d' (Brome)
Il y a un demi-siècle, George Adams établissait
une scierie dans la municipalité de Farnham-Est.
De là, naissance d'un petit village sur l'Yamaska
(1) Dictionnaire de la langue des Crisj p. 705.
21
supérieur. George Adams, propriétaire du terrain,
de la scierie et premier maître de poste de ce village,
imposa son nom, et on le désigna bientôt sous le
nom de Adamsville.
Adamsville a été érigée en paroisse en 1873, l'année
même de l'arrivée des Dominicains à Saint-Hyacinthe.
C'est pour cette raison que Mgr Charles Larocque lui
donna saint Vincent-Ferrier pour titulaire. On sait
que ce saint appartenait à l'ordre de saint Dominique.
AcldiDgrtou, Canton (Ottawa)
Henry Addington fut orateur de la Chambre des
Communes en Angleterre et créé pair par George
III sous le nom de lord Sidmouth.
Ad stock, Saint- 31étliode d' (Beauce)
Adstock est un village du comté de Buckingham,
en Angleterre.
Lorsque, en octobre 1880, Adstock fut érigée en
mission, Léon XIII venait de rendre l'office de saint
Méthode obligatoire dans toute l'église et de fixer sa
fête au 5 juillet. C'est pour cette raison que le car-
dinal Taschereau mit Adstock sous le patronage de
ce saint.
Agnès (3régantic)
C'est de l'épouse de sir John Macdonald, Suzan-
Agnès Barnard, que ce village a reçu son nom.
Nous lisons dans le Travailleur de Mégantic, du 7
avril 1898 :
" Nous avons eu le plaisir cette semaine de serrer
la main à M. Dominique Morin, aujourd'hui com-
merçant de bois et propriétaire de moulins, résidant
à Garthby. Le nom seul de Morin n'est pas sans
évoquer un agréable souvenir chez les citoyens
22
d'Agnès, spécialement chez les vieux. M. Morin, en
effet, est le premier qui s'attaqua à la forêt qui fut
où s'élève aujourd'hui le charmant village d'Agnès.
Il y a environ vingt-huit ans, M. Morin ouvrait les
hostilités contre les géants qui balançaient orgueil-
leusement leur tête près de l'embouchure de la
rivière Chaudière, en abattant le premier arbre.
C'est aussi M. IMorin qui le premier relia nos deux
villages, en jetant sur la rivière Chaudière un pont
de bois rond qui faisait toujours bien douce l'arrivée
sur la rive que l'on voulait atteindre. Ce pont fat
construit aux frais de la municipalité dont M. Morin
était à cette époque le seul propriétaire. M. Morin
travailla de toutes ses forces à faire de cette région
du lac Mégantic une paroisse prospère. C'est pour-
quoi notre village porta d'abord le nom de Morin-
ville, qui fut plus tard changé en celui d'Agnès à
l'occasion du passage sur les bords du beau lac
Mégantic de lady Macdonald, épouse du grand hom-
me d'Etat, sir John Macdonald. Il aurait pourtant
été plus conforme aux traditions et à la justice de ne
pas faire ce changement. Morinville aurait été
l'histoire de notre village dans son nom. Nous
n'oublierons pas tout de même la vérité des faits et
invitons M. Morin à venir nous voir souvent ; il y
retrouvera toujours Morinville. "
Agvvanus, Rivière (Labrador)
Du montagnais eikuanenanuts, endroit pauvre, où
il y a peu de choses.
Ahiintsic (Hochelag-a)
En 1897, les citoyens de la partie du Sault-au-
RécoUet connue sous le nom de Back-River, entre-
23
voyant dans l'avenir un horizon de progrès, obtin-
rent l'érection de Back-River en village sbus le nom
de Ahuntsic.
Ces citoyens voulaient rappeler des souvenirs très
intéressants sur les commencements de la colonisa-
tion de notre pays, sur l'île de Montréal, et en parti-
culier sûr la paroisse du Sault-au-Récollet qu'ils
habitent.
Le 28 juillet 1625, le Père Viel, récollet, descen-
dait en canot la rivière des Prairies, accompagné
d'un jeune néophyte indien du nom de Ahuntsic.
Tous deux furent surpris par les Iroquois, qui s'em-
parèrent du Père Yiel et après l'avoir mart3^risé le
jetèrent à l'eau dans les rapides. Ils firent ensuite
souffrir d'aff'reux tourments au jeune Ahuntsic,
avant de lui faire partager le même sort que le Père
Viel. C'est depuis que l'on appelle cette localité le
Sault-au-Récollet. Comme la paroisse a pris le nom
de l'apôtre, il était juste que ce nouveau village,
situé sur les bords de cette même rivière, non loin
des rapides où le Père Viel et le jeune Ahuntsic
trouvèrent la mort du martyr, porta le nom du jeune
néophyte. Voilà pourquoi le nom de Ahuntsic a
remplacé celui de Back River.
Akautago, Kivière (Labrador)
De Akautagan (montagnais), rivière impraticable,
où on navigue difiicilement.
Albanel, Sainte- Lucie d' (Lac Saint-tTeau)
Les pèies jésuites avaient des missions établies sur
le cours de la rivière et sur les rives du lac Saint-
Jean alors même que la capitale de la Nouvelle-
France sortait à peine des langes, et l'un d'eux, le
Père Albanel, faisait déjà en 1672 un voyage à la
24
baie d'Hubson par leâ rivières Mistassini et Rupert,
voyage qui n'a été fait de nouveau par un Européen
— le naturaliste Michaux — qu'une seule fois depuis,
à la fin du siècle dernier. C'est en l'honneur de ce
père jésuite que le canton Albanel, situé à l'extré-
mité ouest du lac Saint- Jean, fut nommé ainsi. (1).
Albert, Canton (Saguenay)
Pour perpétuer le souvenir du prince Albert,
époux de la reine Victoria, et père du roi Edouard
VIL
Aldfield, Canton (Pontiac)
Paroisse du comté de York, en Angleterre.
Alltird, Canton (Saint-Maurice)
En l'honneur de l'honorable M. Jules Allard,
ministre des travaux publics de la province de Québec.
Allen's Corners (Brome)
Le premier habitant de cet endroit fut Josiah
Allen. Dès 1820, il y cultivait une terre.
Alleyn, Canton (Pontiac)
L'honorable Charles Alleyn fut ministre provin-
cial et shérif de Québec.
Aima, Saint- Joseph d' (Lac Saint- Jean)
Le lac Saint-Jean se décharge dans le Saguenay
par deux issues appelées la Grande et la Petite
Décharge. L'espace entre ces deux cours d'eau forme
une île qui a été appelée île d'Alma.
L'Aima est une petite rivière de la Crimée qui
tombe dans la mer à environ vingt milles de Sébas-
(1) Arthur Buies, Le Saguenay et la vallée du lac Saint- Jean^ p.
VI.
25
topol. Elle est célèbre par la victoire qu'y rempor-
tèrent les alliés français, anglais et turques sur les
Russes le 20 septembre 1854.
L'arpenteur Duberger était à arpenter le territoire
actuel de la paroisse lorsqu'on apprit au Canada la
victoire de l'Aima.
Amlierst, Saint-Kéiiii d' (Ottawa)
Le canton Amherst rappelle le souvenir de sir
Jeffrey Amherst, commandant de l'armée anglaise
qui s'empara de Montréal en 1760.
Des habitants de Montebello et des bords de la
Grande-Rivière se trouvant dans une situation gênée,
vinrent se réfugier dans les montagnes incultes du
canton Amherst où la terre se concédait à trente
centins l'arpent.
En 1883, M. Rémi Prudhomme, curé de Saint-
Thomas de Lefaivre, vint de la part de Mgr Duhamel,
visiter plusieurs fois ces pauvres gens. Il les pressa
de construire une chajDelle et un presbytère, leur
promettant qu'aussitôt ces constructions faites, l'évê-
que pourvoierait régulièrement à leurs besoins.
Dociles à ces conseils, les colons d' Amherst élevèrent
uue chapelle qui prit le nom de Saint-Rémi pour
honorer M. Rémi Prudhomme. (1)
Alton, Saint- Albau d' (Portneiif)
Alton, ville du comté de Hauts, Angleterre. Dans
le comté de Stafford, il y a aussi une paroisse qui
porte le nom de Alton.
Alverne, Saint-François de 1' (Bonaventure)
Cette mission a été établie par les Capucins qui lui
(1) R. P. Alexis de Barbezieux, Historique de la province ecclé-
siastique d' Ottawa f p. 302.
26
ont donné le nom de la montagne d'Italie où leur
saint fondateur, François d'Assises, a reçu les Stig-
mates.
Auiqui, Saint-Beuoit Labre de (Matane)
Amqui, Humqui ouUmkSi est le nom d'une petite
rivière qui se jette dans la rivière Matapédiac. Ce
mot se prononce Umme-kou-i, et signifie en micmac,
*' là où l'on s'amuse, où l'on joue".
Saint Benoit Labre fut donné pour titulaire à
Amqui, par Mgr Langevin, lors de sa canonisation
par Léon XIII.
Ancienne -JLorette, Annonciation de 1' (Québec)
C'est le Père Chaumonot qui fut le parrain de
Lorette. Il avait été guéri dans sa jeunesse à Lorette,
en Italie, d'une teigne dégoûtante et il en avait con-
servé une grande reconnaissance. La première église
de Lorette, au Canada, fut bâtie exactement comme
celle de Lorette, en Italie.
Comme l'Annonciation a eu lieu dans la maison
de Lorette on jugea avec raison qu'une chapelle
paroissiale destinée à étendre dans le pays la dévo-
tion à Notre-Dame de Lorette ne pouvait être mieux
placée que sous le vocable de l'Annonciation.
C'est lorsque les Hurons quittèrent Lorette que la
paroisse prit le nom d'Ancienne-Lorette parce que
les Sauvages donnaient le nom de Jeune-Lorette à
leur nouveau poste.
Angers (Ottawa)
Angers a été nommé ainsi par Mgr Duhamel,
archevêque d'Ottawa, en reconnaissance des services
rendus à cette paroisse par un missionnaire né à
Angers en France.
27
Angers, Canton (Bonaventiire)
L'honorable Auguste-Réal Angers, juge delà Cour
Supérieure, lieutenant-gouverneur de Québec, puis
ministre de la puissance du Canada.
Angoulême, Canton (Bertliier)
Angoulême est le chef-lieu du département de la
Charente, en France.
Angus (Compton)
Angus est l'ancien nom de Forfarshire, en Ecosse.
Anse à Beaufils (Gasjié)
Le premier individu qui commença des défriche-
ments dans cet endroit se nommait Beaufils.
Anse à Benjamin (Cliicoutinii)
Au mois de juillet 1838, Benjamin Godreau,
François Guay et quelques autres allèrent visiter
plusieurs endroits où se trouvaient des pinières.
Benjamin Godreau, en voyant la première anse de
Saint- Alphonse et la qualité de son sol, s'éprit de ce
lieu ; et comme il ne cessait d'en parler et de le
vanter auprès de ses compagnons, ceux-ci donnèrent
à cett€ anse le nom à^Ânse à Benjamin, nom qui lui
est resté. (1)
Anse à Brillant (Gaspé)
Une famille Brillant venue du district de Québec
a donné son nom à cette anse. Ce nom est écrit dans
les registres par des mains irlandaises : Anse ait
Briand, au Brion, Anse Bryan.
(1) Arthur Buies, Le Saguenay et le bassin du lac Saint-Jean,
p. 91.
28
Anse à Fiigère (Gaspé)
Suivant les uns il y poussait autrefois force
fougère. Les autres prétendent qu'il y avait eu là un
habitant du nom de Fishère. On voit écrit une fois
dans les registres Anse à Fisher. Fougère est un nom
de famille canadien.
Anse à Gilles (Islet)
' L'anse à Gilles a pris son nom de Gilles Goutreau,
un des premiers habitants établis sur ses bords.
Anse à Louise (Gaspé)
Une tradition bien établie affirme que, sous la
domination française, uue frégate nommée la Louise
fît naufrage dans cette anse.
Anse à Vaileau (Gaspé)
D'après quelques-uns, et l'honorable Pierre Fortin
est du nombre, il faudrait écrire : Aiise au Vallon. Il
est vrai que cet établissement est comme un nid qui
s'abrite en frileux au pied de hautes collines qui
l'enserrent de toutes parts. Mais ce nom de vallon est
trop recherché pour être d'origine populaire. Si on
pouvait découvrir que Vaileau est un nom de famille
et qu'il est la corruption de Vallée, la question
serait résolue. Il y a bien l'expression à vau-Veau qui
signifie en suivant le courant, mais on n'en voit guère
l'à-propos ici.
Anse au Foin (Cliicoutlnii)
Le foin marin croissait en abondance dans cette
anse.
Anse-au-Gr!fton (Gaspé)
Les opinions sont très partagées sur l'origine du
nom de l'Anse au Griffon.
29
Les uns veulent que cette anse ait été nommée
ainsi à cause de la couleur grisâtre du fond de la
mer en cet endroit. On devrait alors écrire Anse au
gris fond. C'est, en effet, l'orthographe qu'adopte
Mgr Plessis en 1811.
D'autres prétendent que l'Anse au Griffon doit son
nom à une grande démangeaison de doigts dont
étaient affligée les premiers habitants de l'endroit, ce
qui les portait à griffer ce qui ne leur appartenait
pas.
Une troisième opinion attribue l'origine du nom
de l'Anse au Griffon au premier bœuf qui fut amené
dans l'endroit. Ce bœuf était très gros et portait le
nom de Griffon. C'était vraiment trop lui faire
d'honneur que de faire passer son nom à la postérité.
Les Anglais, entre autres Bayfield, appellent l'Anse
au Griffon, Griffin's Cove. Inutile de dire qu'il n'y
a jamais eu là de Griffin.
Sous le domination française, il y eut à Mont-
réal une famille du nom de Griffon. Des vaisseaux
furent aussi appelés de ce nom. M. de La Salle en
construisit un en 1678, destiné à naviguer sur les
lacs et auquel il donna ce nom. (1)
Un vaisseau de ce nom a pu s'échouer dans l'anse
et lui laisser son nom et peut-être même son existence.
Quoiqu'il en soit, sur sa carte de 1744, Charle-
voix mentionne l'Anse au Griffon!
Anse aux Canous (Gaupé)
Les cartes géographiques appellent erronément
cette anse Vanse au Canot. Une frégate ayant fait
naufrage sur le Cap Frégate, qui est dans cette anse,
les canons allèrent au fond, d'où anse aux Canons,
(1) Les armes du gouverneur de Frontenac portaient ce signe.
C'est pour cette raison que La Salle baptisa ainsi son bâtiment.
30
Anse aux Cocqiies (Klmouski)
A Sainte-Luce, il y a une anse assez profonde et
une pointe qui s'avance à une grande distance dans
la mer ; au printemps cette anse est infestée de
moules, que les Canadiens-Français appellent géné-
ralement des cocques ; de là le nom de anse aux
Cocques appliqué à cette crique. Mais les Anglais
ont nommé la pointe Cock Point.
Anse-aux-Gascons, Ste-Germalne de 1' (Bon.)
Un vaisseau fit naufrage en bas de Malbaie. Un
matelot gascon sur le point de périr se cramponna à
une épave qui le déposa sur la côte de Percé. Il
monta jusqu'à l'Anse aux Gascons et se bâtit sur ses
bords une cabane dans laquelle il vécut en ermite,
cultivant un petit jardin qu'il avait défriché. Il fut
trouvé mort dans sa cabane à un âge très avancé.
Si la tradition est correcte on devrait donc écrire
Anse-au-Gascon.
Sainte Germaine était d'origine gasconne. Rien de
plus naturel, donc, que de la donner pour titulaire à
r Anse-aux-Gascons.
Anse aux Sauvages (Lévis)
Le nom Indian Cove supplante petit à petit
l'ancienne désignation d'Anse aux Sauvages.
Autrefois, au printemps et à l'automne, lorsqu'ils
se rendaient à Québec, les Sauvages campaient sur
le bord de cette anse.
Anse de la Mine (Pontiac)
On donne aussi à cet endroit le nom de '' Mine
d'argent de Wright, " parce que cette mine est
exploitée par MM. Wright, Goodwin et Brophy.
31
En 1688, Jean-Baptiste-Louis Franquelin, hydro-
graphe du roi, explora tout TOutaouais supérieur ;
il reconnut la même mine qui porte aujourd'hui le
nom de Wright, et donna à l'endroit où elle se
trouve le nom d'Anse de la Mine.
Auge <le l'Etang (Gaspé) «
Un peu entouré et caché derrière une colline est
un superbe étang encaissé dans les montagnes. Il
est peu poissonneux.
Anse des Mères (Québec)
L'anse aujourd'hui connue sous le nom d'Anse
des Mères fut accordée par le gouverneur Jean de
Lauzon, le 26 octobre 1651, aux religieuses de
l'Hôtel-Dieu de Québec. Après avoir servi de lieu
de pêche pendant de longues années, elle a été suc-
cessivement baillée et concédée aux sieurs Viger,
Trahan, Campbell, Black, Martin, Hall, Dobell et
Symes. Cette anse fut évidemment nommée ainsi à
cause des mères hospitalières.
Anse des Morts (Québec)
On prétend qu'un cimetière a existé en cet endroit.
Anse du Fort (Montmorency)
Lorsqu'une partie des Hurons, chassés de leur
pays par les Iroquois, descendirent à Québec, en
1650, sous la conduite du Père Ragueneau, ils furent
placés dans l'île d'Orléans, sur les terres de dame
Eléonore de Grandmaison. Comme madame de
Chavigny possédait un fief, vers le haut de l'île
d'Orléans, ce fut là que durent être placés les fugi-
tifs. On trouve encore sur ce fief un lieu appelé
l'Anse du Fort, nom donné sans doute en mémoire
32
du fort en pieux, semblable à celui de l'île Saint-
Joseph, qui fut érigé pour protéger leurs cabanes
d'écorce, la modeste habitation des missionnaires et
la maison de prières. (1)
Ause du moulin à Bjiude (Sag-iienay)
'' Une distance de trois milles sépare le moulin
Baude du village de Tadoussac. Ceux qui connais-
sent quelque peu l'histoire du pays ne manquent
jamais de pousser une pointe jusqu'au moulin Baude
pour y voir les marbres dont parlent tous les anciens
écrivains.
" Charlevoix raconte qu'en arrivant au moulin
Baude, en 1720, il demanda à voir ce moulin, et
qu'on lui montra quelques rochers d'où sortaient un
ruisseau d'une eau claire. " C'est du moins, dit-il,
de quoi bâtir un moulin à l'eau, mais il n'y a guère
d'apparence qu'on en bâtisse jamais." La prédiction
du Père Charlevoix ne s'est pas accomplie. Sur ces
rochers dénudés un moulin a été construit, mais son
propriétaire ne parait pas y avoir fait fortune, si l'on
en juge par les chaussées en ruine et le misérable
aspect de l'établissement. Un meunier fait tourner
ses meules sur le mince filet d'eau qu'alimente le
ruisseau le plus souvent tari du moulin Baude. Mais
tel qu'il est ce moulin suffit pour moudre les quelques
épis que produit ce sol aride et ingrat.
*' D'où vient le nom de moulin Baude donné à
cet endroit désert, dès les commencements de l'éta-
blissement de la Nouvelle-France ? Champlain et
tous les écrivains qui l'ont suivi parlent du moulin
Baude, sans s'inquiéter d'en faire connaître l'histoire.
(1) L'abbé Ferland, Xotes ■iur la registren de Notre-Dame de
Qitébec, p. 34.
Cet endroit était autrefois la rade de Tadoussac.
'' Pour que le mouillage soit bon, il faut que le mou-
lin Baude soit en vue, écrivait le fondateur de la
colonie. C'est un saut d'eau venant des montagnes
et au travers jetez l'ancre."
" D'après la tradition des habitants du pays, la
rive gauche du ruisseau qui coule au moulin Baude
se terminait autrefois par une longue pointe de terre
qui s'avançait dans le fleuve et formait comme une
baie naturelle. Deux rochers isolés formaient l'ex-
trémité de cette presqu'île, et ils avaient été appelés
par les marins le bonhomme et la bonne femme Bande,
Nous donnons la légende pour ce qu'elle vaut.
'^ Le vent et la mer ont-ils rongé cette langue de
terre ? Est-elle disparue dans quelque cataclysme ?
Mystère. C'est l'opinion de plusieurs géologues que
la physionomie de toute cette côte a été changée dans
les violentes secousses du fameux tremblement de
terre de 1663. L'historien Parkman raconte que des
pêcheurs, qui descendaient le fleuve en chaloupe, se
virent subitement arrêtés près de Tadoussac, par une
haute montagne couverte d'arbres qui fut précipité
dans les eaux à quelques verges d'eux.
'' Quoiqu'il en soit, le moulin Baude renommé
jadis comme bon mouillage n'ofl're plus aucun abri
aux marins.
" Ce qui a contribué surtout à faire connaître le
moulin Baude, c'est que tous les anciens écrivains
ont rapporté que les rochers qui l'environnent
étaient composés de marbre. Il n'en fallait pas plus
pour exciter la convoitise des spéculateurs. Malheu-
reusement, il s'est trouvé après examen, que les
quelques veines blanches que l'on voit courir aux
flancs des mornes, n'étaient pas de nature à permettre
34
une exploitation payante. Ce marbre qui s'effrite
facilement à l'air ne pouvait tout au plus être employé
que dans quelques travaux d'ornementation." (1)
Ad se Pleureuse (Gaspé)
L'Anse Pleureuse est située dans la paroisse de
Saint-Maxime du Mont-Louis. Au rapport des
pêcheurs fixés dans cette anse, on y entend quelque-
fois venir des profondeurs de la forêt des gémisse-
ments et des sanglots auxquels on donne une origine
surnaturelle. C'est probablement la grande voix des
bois agités par le vent ou les hurlements des renards
et autres animaux.
Anse Saint-Jean (Chicoutimi)
A neuf lieues en haut de Tadoussac et à onze
lieues en bas de Saint- Alexis de la Grande-Baie, le
Saguenay forme une anse d'ure demi-lieue de largeur
sur presqu' autant de profondeur. Une rivière assez
considérable se jette dans cette anse. C'est sur les
deux rives de cette rivière que s'échelonnent les
habitations de l'Anse Saint- Jean.
Anticostl, Ile d'
L'île d'Anticosti fut découverte par Jacques Car-
tier, le 15 août 1535, et il la nomma île de l'As-
somption à cause de la fête du jour.
" Le lendemain, dit-il dans le récit de son voyage,
jour nostredame d'Aoust quinziesme dudict moys,
nous passasmes le destroict la nuict de deuant et le
lendemain eusmes congnoissance de terres qui nous
demouroient vers le Su : qui est vne terre à haultes
montaignes à merveilles. Donc le cap sus dict de la
(1) J. -Edmond Roy, Voyage au pays de Tad&iissac, p. 208.
35
dicte ysfe que nous auons nommée Tysle de l'Affump-
tion ".
Soit erreur, soit antipathie pour le navigateur
malouin, ^I. de Roberval et son pilote Jean Alphonse
l'appellent île de l'Ascension.
Thévet la mentionne, dans sa Cosmographie uni-
verselle, sous le nom de Laisple, et, dans son Gh^and
Insulaire, il l'appelle, comme Cartier, île de l'As-
somption, '' laquelle, ajoute-t-il, d'autres nomment
de Laisple ".
D'après le même auteur, les Sauvages du pays
nommaient l'île d'Anticosti ^' Naticousti ".
Ce que confirme Lescarbot : " Cette île est appelée
dit-il, par les sauvages du païs Anticostiy
D'un autre côté, Hakluyt (vers 1600), sur la foi
sans doute des voyageurs qu'il cite, l'appelle Natis-
cotec.
Jean de Laët adopte, sans dire pourquoi, l'ortho-
graphe de Hakluyt : " Elle est nommée, dit-il, en
langage des sauvages Natiscotec."
Le docteur Peter Heylyn, en 1660, dit que le nom
de cette île est Natiscotee, lequel, suppose-t-il, est un
mot espagnol corrompu par les Indiens. Les Espa-
gnols, on le sait, péchaient à cette époque dans le
Saint-Laurent. On prétend même que le mot espa-
gnol ainsi corrompu par les Indiens serait Antecosta
(ante, en face, et costa, la côte).
Quoiqu'il en soit, ce sont ces deux derniers noms,
Natiscotec et Natiscotee, qui se rapprochent le plus
de celui de Natascoueh (où l'on prend l'ours) que lui
donnent aujourd'hui les Montagnais.
L'ancien nom sauvage Natiscotec, d'après Charle-
voix, se serait changé en celui d'Anticosti, dans la
bouche des Européens.
36
Mgr Guay donne une autre origine au mot Anti-
costi.
'* J'ai toujours pensé avec beaucoup d'autres, écrit-
il, qu'Anticosti était un nom sauvage, mais lorsque
dans les étés de 1881 et 1882, je fus envoyé sur les
côtes lointaines et brumeuses du Labrador et des îles
adjacentes, par Sa Sainteté Léon XIII, pour y admi-
nistrer le sacrement de confirmation, j'eus l'occasion
d'y rencontrer grand nombre de sauvages, et de me
faire conduire par eux dans leurs frêles canots d'é-
corce ; car sur cette côte nord, la seule voie de
communication d'un lieu à un autre était celle de
mer, les chemins publics étaient encore inconnus à
cette époque.
^' Dans nos longs trajets sur l'onde amère, je
demandai plusieurs fois à mes guides montagnais
quelle était la signification des mots Labrador et
Anticosti. Tous me répondirent que ces deux noms
n'appartenaient point à leur langue et qu'ils l'igno-
raient.
*' Depuis cette date reculée, le doute est toujours
resté dans mon esprit sur la vraie étymologie du mot
Anticosti.
'' Dernièrement, je m'adressai au R. P. Charles
Arnaud, de la Congrégation des Oblats de Marie-
Immaculée, missionnaire zélé et infatigable, depuis
cinquante ans révolus, au milieu des Montagnais
du Labrador. Ce vénérable prêtre possède à fond la
langue de ces enfants des bois, mieux, j'oserais dire,
que les sauvages eux-mêmes.
"Je me permettrai de citer sa réponse, datée du
15 décembre dernier, de Betshiamits, et qui pour
moi fait autorité.
" Je regrette de ne pouvoir vous donner l'expli-
37
cation du mot Anticosti. La raison est bien simple :
je l'ignore, et mes sauvages aussi.
'' Les uns prétendent que ce sont les Espagnols
ou Basques qui venaient chasser la baleine à l'entrée
du golfe, bien avant l'arrivée de Jacques Cartier,
qui donnèrent ce nom à cette longue île qui court
presque parallèle à la terre ferme du nord.
'' Nos Montagnais l'ont toujours appelée Notiskuan,
endroit, lieu où ils vont chasser l'ours.
'' Natashhian, endroit où l'on voit l'ours nager,
soit pour traverser la rivière ou se transporter sur
les îles.
" Plusieurs de nos sauvages ignorent le nom
d' Anticosti et connaissent très bien Notiskuan et
Natashkuan, ainsi que la signification. Voilà tout ce
que je connais. "
'' Pour plus amples informations, je demandai à
la révérende Mère Provinciale du couvent de Jésus-
Marie, à Sillery, par la bienveillante entremise de la
révérende Mère Saint- Augustin, de la même maison,
si les mots Anticosti et Labrador étaient espagnols.
La révérende Mère Provinciale est née en Espagne,
et connaît parfaitement sa langue maternelle. Sans
vouloir blesser l'humilité de ces deux excellentes
dames religieuses, je citerai quelques extraits de la
réponse qui me fut donnée, le 16 du mois dernier :
" Anticosti est un mot composé espagnol, avec
une petite altération à la finale ; au lieu de costi, ce
serait costa, côte, et anti, avant. Anticosti serait donc
avant la côte.
'' Après les explications précitées, il me paraît ne
plus rester de doute sur l'origine véritable de l'éty-
mologie du mot Anticosti.
" On doit admettre qu'il est espagnol et non sau-
38
vage. Il est très probable que cette île reçut ce noiîi
longtemps avant la découverte du Canada par Jac-
ques Cartier, car il est prouvé maintenant, par l'his-
toire, que les côtes du Saint-Laurent furent visitées
par les Espagnols et 'les Basques, longtemps avant
son arrivée dans ces parages. " (1)
Apslmamouchonan, Kivière (Lac Saint-Jean)
Ce mot est montagnais et signifie : ''Là où l'on
guette l'orignal."
Arago, Canton (Islet)
Le canton Arago rappelle le souvenir du célèbre
astronome et mathématicien, François Arago.
Archanibeault, Canton (Montcalni)
L'honorable Louis Archambeault fut député de
l'Assomption, puis conseiller législatif de la division
de Repentigny et ministre de l'agriculture de la pro-
vince de Québec.
Argentenay (Montmorency)
On a donné le nom particulier d' Argentenay à une
petite partie de la paroisse de Saint-François de l'île
d'Orléans.
Le fief Argentenay fut concédé le 23 juillet 1652,
à Louis d'Ailleboust, seigneur de Coulonge, qui fut
gouverneur de la Nouvelle-France de 1648 à 1651.
Argentenay est le nom d'un petit village de la Cham-
pagne. M. d'Ailleboust, originaire de cette province,
voulait, en nommant ainsi son fief, faire revivre un
nom qui lui était cher.
(1) Lettres iur Vile d^Anticott>, p. 155.
39
Argeuteuil
L'histoire de la seigneurie d' Argenteuil commence
par une promesse de concession faite par le comte
de Frontenac en faveur de Charles- Joseph d'Aille-
boust, le 15 juin 1682.
En 1697, le sieur d'Ailleboust et sa femme, Cathe-
rine Le Gardeur, vendirent à leur fils, Pierre d'Aille-
boust d' Argenteuil ; ce dernier prêta le serment de
fidélité pour le fief (1725) et fit légaliser la promesse
de 1682.
Arlaka (Lévis)
*' Arlaka, dit le juge Gill, est un mot défiguré
parce que dans le langage abénaquis d'alors il n'y
avait pas la lettre 1, qui était remplacée par la lettre
r, contrairement à ce dui avait lieu dans le langage
des Mohicans (de Mahigan, loup, en algonquin)
semblable à celui des Abénaquis si ce n'est qu'il n'y
avait pas de lettre r, remplacée par la lettre 1. C'est
r des Mohicans qui a fini par l'emporter car dans le
langage actuel des Abénaquis il n'y a plus de lettre
r toujours remplacée par 1."
M. J.-Edmond Roy écrit à son tour : " Un mis-
sionnaire des Abénaquis que nous avons interrogé à
ce propos nous a répondu que ce mot pouvait vou-
loir dire : à qui a pu arriver. Comme le village Arlaka
se trouve plus éloigné de la Chaudière que Taniata
et Sarosto, les Sauvages ont pu, en eff'et, dire une fois,
dans leur langage imagé, que cette partie de leur
territoire de chasse appartiendrait à celui qui pour-
rait y arriver : Arlaka. Il y a des étymologies qui
sonnent encore plus mal que celle que nous ofi'rons,
sans cependant vouloir nous porter garant de cette
dernière. "
40
Ariuag^li, Saint-Cajétan d* (Bellechasse)
Armagh est le nom d'un comté de la province
d'Ulster, en Irlande. Le chef-lieu de ce comté porte
aussi le nom d'Armagh. C'est une ville assez consi-
dérable. Saint Malachie y est né.
Armand, Canton (Témiscouata)
En souvenir de Armand Du Plessis, cardinal de
Eichelieu, premier ministre de Louis XIII, qui s'oc-
cupa beaucoup de la colonisation de la Nouvelle-
France.
Arnaud, Canton (Saguenay)
Le Père Arnaud, oblat de Marie-Immaculée, a
consacré presque toute sa vie aux missions de cette
partie du pays.
Arnold, Rivière (Conipton)
La rivière Arnold tire son nom du général amé-
ricain Arnold, qui, en 1775, la fit passer à une partie
de ses troupes, quand il conduisit son armée à travers
cette immense forêt, alors pays presqu'inconnu, pour
assiéger Québec.
Artliabaska
Du cris Ayabaskaw, il y a des joncs ou du foin ça
et là. Les Cris de la forêt prononcent Arabaskaw.
Arundel, Canton (Argenteull)
Arundel est une petite ville du comté de Sussex,
Angleterre.
Asbestos (Richmond)
Le sol en cet endroit contient une grande quan-
tité d'asbeste (asbestos) ou amiante. C'est de fait la
41
recherche et l'exploitation de cette amiante qui fait
vivre toute la population d'Asbestos.
Ascot-Corner, Saint-Stanislas d' (Sherbrooke)
Ascot-Heath, près de Windsor, est célèbre dans
toute l'Angleterre, par ses terrains de courses.
Ascot-Corner fut la première mission érigée par
Mgr Paul-Stanislas Larocque et c'est pour cette raison
qu'il l'a plaça sous la protection d'un de ses patrons.
Aslil)urton, Canton (Montmajjny)
Lord Ashburton fut nommé par la Grande-Breta-
gne pour régler avec les Etats-Unis la dispute relative
à la borne sud de la province de Québec.
Asliford, Canton (Montniagny)
Deux villes d'Angleterre, l'une dans le comté de
Kent et l'autre dans le comté de Middlesex, por-
tent le nom de Ashford.
Asliuanipi, Fleuve (Labrador)
Du montagnais uashaunipi, la baie. Les Monta-
gnais désignent aussi sous ce nom un lac avec une
ou deux issues.
Asliuapaniouchouan, Canton (Liac Saint-Jean)
La rivière Ashuapamouchouan qui a donné son
nom à ce canton se jette dans le lac Saint- Jean. Le
mot ashuapamouchouan est montagnais et signifie :
** Où se trouve le piège pour l'orignal."
Askitiche, Lac (Cliicoutimi)
Askitiche est formé des mots montagnais ushkash-
kueiats, là où il y a du bois de charpente vert, et
assi, pays.
42
Assemetqnaghan, Cantou (Bonaventure)
Les Micmacs donnent le sens précis suivant à ce
mot : Cours d'eau que l'on a soudain en face de soi,
après une courbe, lorsqu'on remonte en canot la
rivière dans laquelle il se jette. Les mots soulignés
composent le nom. (1)
Ascoo, Cantou (Nicolet)
Aston Manor, ville du Lancashire, Angleterre.
Attikamag^en, Lac (Labrador)
Attikamagen ou Atukumagan, en montagnais,
signifie lance au cerf.
AttikoDak, Lac (Labrador)
Attikamek, poisson blanc.
Atwater, Canton (Pontiac)
M. Albert- William Atwater a été député de Mont-
réal, division No 4, et trésorier provincial.
Anbigny (Lévis)
Ville que tenta d'établir sir John Caldwell en 1818
à l'endroit où s'élève aujourd'hui la ville de Lévis.
Il lui donna ce nom d'Aubigny en l'honneur du
duc de Richmond, qui était duc d'Aubigny.
Auckland, Saint- Malo (Conipton)
Dans le comté de Durham, en Angleterre, il y a
une ville de Auckland. Saint-Malo d'Auckland fut
nommée ainsi pour commémorer le souvenir de la
patrie de l'intrépide navigateur Jacques Cartier,
auquel est dû la découverte de notre pays.
(l) Eugène Rouillard, Noms sauvxges, p. 12.
43
Auclair, Cauton (Téniiscouata)
Nommé ainsi en souvenir d'un ancien mission-
naire, M. Etienne Auclair-Desnoyers. Il fit les
missions des paroisses situées entre Kamouraska et
Rimouski de 1713 à 1717. Il accepta ensuite la
cure de Kamouraska qu'il garda jusqu'à sa mort.
Auliiaies, Saint- Koch des (Islet)
Une aulnaie (ou aunaie) est un lieu planté d'aul-
nes (ou d'aunes). L'aulne a formé les noms de lieux
Aulnay, Auneuil, puis Augny, Augnot en mouillant
l'n, et enfin Launay par la fusion de l'article avec le
nom. La rivière Ferrée qui traverse la paroisse était
bordée d'aulnes.
Auniond, Canton (Ottawa)
Un commerçant de bois du nom de Joseph
Aumond fit dans cette région une exploitation
considérable pendant plusieurs années.
Auvergne (Québec)
Ce village rappelle le souvenir de l'ancienne
province de ce nom en France. L'Auvergne forme
aujourd'hui les départements du Puy-de-Dôme, du
Cantal, et partie de celui de la Haute-Loire.
Avon (Mégantic)
Nom de plusieurs villes, villages et rivières d'An-
gleterre.
Awantjlsli, Canton (Matane)
En micmac Avagantfill signiûe le '' petit portage".
Awlchiwiwigamak, Lac (Labrador)
Lac tortueux.
44
Ayep's Fiat (Stanstead)
Le premier maître de poste de l'endroit fut
Homer-G. Ayer.
Aylmèr (Ottawa)
En souvenir du baron Matthew-Withworth Aylmer,
gouverneur-général du Canada.
Aylmer, Saint- Sébastien d' (Beauce)
Il nous semble que le canton et la ville d'Aylmer,
dans le comté d'Ottawa, et le lac Aylmer, dans le
comté de Wolfe, étaient suffisants pour commémorer
le souvenir de lord Aylmer, gouverneur-général du
Canada de 1830 à 1835, dont la conduite envers
les Canadiens-Français a déjà assez fait connaître le
nom, sans l'imposer à un canton de Beauce.
Saint-Sébastien d'Aylmer a aussi été connu pen-
dant quelque temps 'sous le nom de Valletord, mot
qui, prononcé à l'anglaise, formait un si grossier
calembour, qu'on a eu la décence de le faire dispa-
raître.
Aylwin, Canton (Ottawa)
C'est l'honorable Thomas-Cushing Aylwin, solli-
citeur-général dans le cabinet Lafontaine-Baldwin
en 1843, qui donna son nom au village et au canton
d' Aylwin.
Babel, Canton (Sagiienay)
Le Père Louis-François Babel, oblat de Marie-
Immaculée, a passé sa vie dans les missions monta-
gnaises du Labrador.
Baby, Canton (Poutiac)
L'honorable Louis-François-Georges Baby, qui a
donné son nom à ce canton, a été député de Joliette,
45
ministre du revenu de l'intérieur, et juge de la Cour
du Banc de la Reine.
Bftddèley, Rivière (Cliicoiitinii)
Le lieutenant Baddeley fut employé par le gou-
vernement pour faire le relevé géologique de cette
partie du territoire qu'arrose le Saguenay.
Bagot
Sir Charles Bagot est certainement le gouver-
neur le plus populaire que l'Angleterre nous a
envoyé. Lorsqu'il tomba malade en novembre 1842
on vit toute la sympathie que lui portait la popula-
tion canadienne-française. Il y eut dans toutes les
églises catholiques des prières ferventes pour deman-
der à Dieu de le ramener à la santé, dans beaucoup
de paroisses même on fit chanter des messes à cette
intention. A Montréal, en janvier 1843, il y eut une
grande assemblée dans le but d'exprimer au gouver-
neur la reconnaissance des citoyens .de cette ville
pour les bienfaits qu'il avait conférés au pays, et la
sympathie qu'ils ressentaient pour "ses souffrances
ph^^siques.
Bagot's Cluff (ADticosti)
La pointe sud de l'île d'Anticosti ne fut pas appelée
ainsi en l'honneur de sir Charles Bagot, gouverneur
du Canada, mais bien du colonel Bagot, comman-
dant du 69ème régiment anglais. (1)
Bagotville, Saint-Alphonse de (Chicoutimi)
Bagotville rappelle le souvenir de sir .Charles
Bagot.
(1) Rapport sur les missions du diocèse de Québec, mai 1872, p. 116.
46
Baie d© PeDoiiïl (Oaspé)
Cette baie fut nommée ainsi par les pêcheurs
basques. Fenouil, en langue basque, veut dire
'' péninsule ".
En 1534, Jacques Cartier visita la baie de Penouïl
et en prit possession. Avant de la quitter, il planta
une croix sur la pointe de sable qui en ferme l'entrée :
'* XXIII du mois, écrit-il, fismes faire une croix
haute de trente pieds, et fut faite en la présence de
plusieurs d'iceux sur la pointe de l'entrée de ce port,
au milieu de laquelle misme un écusson relevé aux
trois fleurs de lys, et dessus était écrit en grosses
lettres entaillées dans du bois. Vive le roi de France.
En après la plantâmes en leur présence sur la pointe,
et la regardaient fort, tant lorsqu'on la faisait que
quand on la plantait. Et l'ayant levée en haut,
nous nous agenouillions tous ayant les mains jointes,
l'adorant à leur vue, et leur faisions signe regardant
et montrant le ciel, que d'icelle dépendait notre
rédemption de laquelle chose*, ils s'émerveillèrent
beaucoup, se tournant ent-r'eux, pais regardant cette
croix."
Baie des Chaleurs
" Cette dénomination, dit M. Eugène Rouillard,
est entrée bien profondément dans le langage popu-
laire.
'' Les cartographes, ceux de la province de Québec
comme ceux d'Ottawa, sont eux-mêmes demeurés
fidèles, en tout temps, à cette appellation.
" Tout récemment encore, en l'année 19.01, une
carte du Canada, préparée par ordre de l'honorable M.
Sifton, ministre de l'Intérieur, tirée à des milliers
d'exemplaires, inscrivait Bay des Chaleurs.
47
'' Or, nonobstant l'usage, voici que la commission
géographique, qui a son siège dans la capitale du
Canada, vient de supprimer d'un trait de plume
l'ancienne dénomination et de décréter que doréna-
vant on devra écrire en français Baie de Chaleur et
en anglais Bay Chaleur.
" Baie de Chaleur n'est pas à la vérité une innova-
tion puisque Jacques Cartier lui-même, le 10 juillet
1534, désigna ainsi l'immense baie en souvenir de
la grande chaleur qu'il y avait éprouvée ce jour-là.
" Les cartographes et les historiens qui vinrent
après lui, comme Gérard Mercator, en 1569 ; Whyt-
field, en 1597 ; l'historien Lescarbot ; le R. P. Henne-
pin, en 1704, écrivirent, comme le découvreur de
notre pays, Baie de Chaleur. Cependant Jean
Alphonse, premier pilote de Roberval, en 1542, et
Nicolas Denys, en 1672, écrivaient : Baye des Cha-
leurs.
" Depuis deux siècles, publicistes et cartographes,
à commencer par Charlevoix, ont invariablement
écrit : Baie des Chaleurs. Cette modification est peu
importante et puisque l'usage l'a consacrée, nous ne
voj^onspas la nécessité de revenir à Baie de Chaleur.
Quoiqu'il en soit, nous ne nous opposerions pas à ce
changement. Mais il n'en est pas ainsi pour la traduc-
tion anglaise qu'on nous propose : Bay Chaleur, qui
est injustifiable.
" Est-ce que Bay Chaleur est plus coniovuie à l'es-
prit de la langue anglaise, que Baie de Chaleur, ou
Baie des Chaleurs ? Si l'on veut se servir de l'anglais
de préférence au français, il faudrait dire comme l'a
fait le géographe Thomas JefFerys, en 1760, Bai/ of
Heat.
'' Mais la découverte de la fameuse baie a été
48
effectuée par un Français qui lui a appliqué un nom
devenu historique, un nom que l'on trouve ortho-
graphié de la même façon, depuis deux cents ans,
sur toutes nos cartes et dans tous nos livres. Quel
motif d'ordre public nous obligerait donc aujourd'hui
à rompre avec une tradition parfaitement établie et
de tronquer une dénomination qui a pour elle la
plus respectable des origines ?
" L'unique avantage serait ici de rendre cette
appellation un peu plus courte à écrire et à pronon-
cer. Si c'est là la raison que l'on invoque, nous
répondrons que ce n'est point la coutume, dans
aucun pays civilisé, de mutiler ou d'écourter, pour
un semblable motif, des noms géographiques qui ont
subi l'épreuve du temps et qui forment partie du
patrimoine de tout un peuple." (1)
♦
Baie des Haï Ha! (Cliicoutimi) ,
On suppose que le nom de Ha î Ha ! a été donné
à cette baie par les Français, lorsqu'ils montèrent le
Saguenay pour la première fois, parce qu'ils entrè-
rent dans cette baie, la prenant pour la continuation
du Saguenay ; mais voyant leur erreur en arrivant
au fond de la baie, ils prononcèrent à plusieurs
reprises le mot Ha ! Ha ! qui est resté à la baie. (2)
D'après M. A.-D. DeCelles, le nom de la baie des
Ha ! Ha ! aurait une autre origine. " Dans les
lexiques anciens, dit-il, Ha, Ha s'emploie pour
désigner un passage sans issue, une impasse. Il y
avait à Paris, au dix-septième siècle, uue rue des
Ha ! Ha ! Or, la baie en question, sorte de lac uni au
(1) Bulletin du parler Jrancais, vol. IV, p. 365,
(2) Joseph Bouche tte, Rapport des commissaires pour explorer le
Saguenay j p. 164.
49
Saguenay par un long et étroit goulot, sans autre
issue, mérite bien le nom qu'elle porte ". (1)
lîaie des Pères (Poiitiac)
Les Pères Oblats ont élevé sur les bords de cette
baie un monastère, un hôpital et une église en
pierre. La reconnaissance des premiers colons donna
le nom de Baie des Pères à la mission.
Baie des Rochers (Clilcoutimi)
Grand nombre de rochers se montrent ici au-
dessus de l'eau.
Baie-dii Febvre, Saint- Antoine de la (Yamaska)
L'année 1672 fut remarquable en Canada par le
grand nombre de concessions en seigneuries accor-
dées aux officiers du régiment de Carignan et à
c|uelques Canadiens. Le capitaine de Laubia reçut
le fief Nicolet, qu'il passa bientôt à M. Cressé ; tous
deux y amenèrent les premiers colons, tirés des
Trois-Rivières. Un autre officier du régiment de
Carignan, Pierre Dorfeuille, écuyer, sieur de la
Lussaudière, obtint, le 3 novembre 1672, "une lieue
de terre de front sur une lieue de profondeur, à
prendre depuis la terre du sieur Crevier, en descen-
dant vers la rivière Nicolet, le chenal Tardif compris."
Entre Nicolet et La Lussaudière restait un terri-
toire de deux lieues de front sur autant de profon-
deur, que Jacques Le Febvre, résidant aux Trois-
Rivières, se fit concéder en 1683. Le seigneur prit
alors le nom de Lefebvre de la Baie, d'où, ensuite, La
Baie du Febvre.
(1) La Presse, 16 juin 1900.
4
50
Il y bâtit aussitôt un manoir et un moulin
seigneurial, puis il s'y établit avec sa femme, Marie
Beaudry. Il eut six enfants qui firent souches des
nombreuses familles Lefebvre dans La Baie et les
paroisses voisines.
Bientôt, plusieurs autres familles se joignirent à la
famille Lefebvre et les terres, bordant le chemin du
roi, ne tardèrent pas à se défricher. Des routes
s'ouvrirent, de petits rangs ou concessions se formè-
rent ; de sorte que, en 1715, la seigneurie était assez
peuplée pour qu'il fut besoin de construire une
chapelle. Cette construction détermina une desserte
régulière par les curés voisins.
Ce fut le Père Dugast, récollet, curé de Saint-
François du Lac, qui, le premier, ouvrit à LaBaie
une mission régulière. La mission fondée, rien ne
manquait plus au progrès de la colonisation et le
petit établissement devint en peu d'années assez
prospère pour se transformer en paroisse.
Ce n'est, cependant, que le 26 janvier 1833 que
La Baie du Febvre fut érigée cahoniquement en
paroisse sous l'invocation de saint Antoine de Padoue,
dont la fête se célèbre le 13 juin. Il y avait longtemps
que cette paroisse était connue sous le nom de
Baie Saint- Antoine ou LaBaie du Febvre. (1)
Baie cl'Urfé (Jacques-Cartier)
Le nom d'Urfé que porte cette baie, située à envi-
ron une demi-lieue en bas de l'église de Sainte- Anne
de Bellevue, vient de M. François-Saturnin Lascaris
d'Urfé. A quelle occasion a-t-elle reçu ce nom?
C'est ce que nous ne pourrions dire. M. d'Urfé,
d'après une note insérée au registre de Lachine, a
(l) Benjamin Suite, Hûtrire de Saint- François du Lac, p, 19,
51
desservi le haut de l'île, qui comprenait alors Lachine,
la Pointe-Claire et Sainte-Anne, après M. de Salignac
de Fénélon, frère de l'archevêque de Cambrai. Comme
la mission des îles Courcelles, aujourd'hui îles
Dorval, n'existait plus lors du départ de M. de
Fénélon pour la France, il peut se faire aussi qu'il
les ait évangélisées à la baie qui porte son nom. (1)
Baie Saint-Paul (Cliarlevoix)
La baie Saint-Paul, sur la rive nord du Saint-
Laurent, en face de l'île aux Coudres, est encaissée
de caps d'une grande hauteur qui décrivent un cercle
en formé d'amphithéâtre vers le fond duquel vien-
nent s'abimer les eaux de la rivière du Gouffre.
Quand cette baie reçut-elle le nom de Saint-Paul ?
Qui l'a baptisa ainsi ? Nous l'ignorons. Le premier
qui la mentionne est le Père Jérôme Lalemant lors-
qu'il parle du tremblement de terre du mois de
février 1663, et il s'exprime comme si elle était
connue sous ce nom déjà depuis plusieurs années. (2)
Baie Sainte- Claire (Anticostt)
Ainsi dénommée en souvenir de la mère de M.
Henri Menier, propriétaire de l'île d'Anticosti.
Baillairg-eou, Cautou (Oaspé)
Mgr Charles-François Baillairgeon, le troisième
archevêque de Québec.
Baracliois
On appelle Baracliois^ ces lacs que forment j)rès
de leur embouchure les rivières dont l'entrée est
(1) L'abbé Bourgault, VEcho du Cabinet de lecture 2^(^^oissial
vol. VIII; p. 79.
(2) L'abbé Charles Trudelle, Trois souvenirs, p. 81.
52
obstruée par un banc de sable. La mer s'y engouffre
et forme une vaste nappe d'eau qui se retire au
baissant, laissant alors visible un vaste terrain couvert
de joncs marins, de débris de forêts, et entrecoupée
de bras de mer formant nombre de lagunes, séjour
favori d'un nombreux gibier et rendez-vous des
chasseurs. Qvielques-uns de ces Barachois recèlent
beaucoup d'anguilles dans leurs fonds vaseux. A
marée basse, les chevaux vont y chercher une riche
pâture. D'après M. l'abbé Provancher, le mot bara-
chois serait formé des mots barre à choir. (1)
Barford, Saint-Heniiéiiégilde de (Stanstead)
On trouve deux villages de ce nom sur la carte
d'Angleterre, l'un dans le comté de Dorset, l'autre
dans le comté de Norfolk.
Le premier colon de Barford avait, paraît-il, le
prénom Herménégilde.
BarDston, Saiiit-Wilfrid de (Staustead)
Barnston, paroisse du comté de Chester, et village
du comté d'Essex, Angleterre.
C'est M. Wilfrid Lussier, alors curé de Coaticooke,
qui a donné son nom à cette paroisse. Il s'intéressa
beaucoup à sa fondation.
Batiscan (Cliainplaiu)
Le Père Charles Arnaud écrivait en 1880 :
'^ Batiscan (d'origine montagnaise) pathiskan ou
patiscan, patshiskan — vapeur, nuée légère. C'est aux
gens de la place à savoir si aux environs il s'élève-
rait quelque vapeur ou brume, plus fréquente 'qu'en
d'autres lieux. Comme je ne connais pas la place, je
(1) Le Naturaliste, vol. IV, p. 279.
53
ne sais si la vapeur ou la brume se trouve sur l'eau
ou à terre ferme."
Le Père Arnaud donnait* en même temps une
autre signification au mot Batiscan :
" Le même mot signifie aussi viande sèche pulvé-
risée, os broyés, qu'on fait bouillir ensuite pour en
retirer la graisse dont on compose le pemikan mon-
tagnais. Dans ce cas -ce serait à cet endroit que les
sauvages se réunissaient à leur retour de la chasse
pour faire leur festin avant de se séparer."
D'un autre côté, on donne une troisième significa-
tion au mot Batiscan. Ce mot voudrait dire : qui a
des joncs à son embouchure.
Nous serions d'autant plus prêt à accepter ce sens
qu'il y a une très grande quantité de joncs à l'em-
bouchure de la rivière Batiscan.
Le Père Lacombe fait venir le mot Batiscan du
cris Tabateskan, corne fendue ou pendante.
Une cinquième origine est donnée par V Histoire
des Ursulines des Trois- Rivières (vol. III, p. 257) :
^' Batiscan, riche campagne située sur le fleuve, tient
son nom d'un chef sauvage très lié avec Champlain."
M. Benjamin Suite dit au sujet de l'origine du
mot Batiscan :
" Champlain, en 1603, mentionne la rivière de
Batiscan. La carte de 1609 la désigne également.
En 1611, Champlain dit qu'il rencontra à Québec
un capitaine sauvage appelé Batiscan. Parmi les
noms sauvages cités par Lescarbot, on trouve Batis-
can. Sur la carte de 1612 figure la contrée de Bâtis-
quan. L'un des chefs sauvages des Trois-Rivières,
en 1627, se nommait Batisquan. L'édition des
œuvres de Champlain, en 1632, dit : "La rivière
Batisquan, fort agréable et poissonneuse, est proche de
54
celle de Champlain." En 1637, il y avait dans les
environs des Trois-Rivières, un chef sauvage appelé
TcHiMiouiRiNEAU, sumommé Batiscan (Relation,
1637, p. 83.) La Relation de 1634, p. 7, parle de
Tehimaouirieou, chef des mêmes endroits. Le 28
janvier 1636, on baptisa aux Trois-Rivières une
petite fille âgée de deux ans, " enfant d'un sauvage
capitaine de Québec nomm^ Tchimawirini." Le
lendemain, on baptise un autre de ses enfants, gar-
çon de dix-sept ans. Cet homme était aux Trois-
Rivières, en 1638. En algonquin, langue des gens
de Québec et des Trois-Rivières, Chimiwirini veut
dire : l'homme à la tête faite comme une fraise, ou
encore celui qui a une tête en forme de boule. Le
Batiscan n'a aucun sens connu des Algonquins
actuels." (1)
Bayfield, 3Iout
Le mont Bayfield, dont la hauteur est de 3973
pieds, a pris son nom de l'amiral Bayfield, un des
géographes marins les plus renommés de la marine
anglaise. Cet amiral releva les courants et les pro-
fondeurs de tout l'estuaire du fleuve Saint-Laurent
et en dressa une carte qui fait autorité.
Beaconsfield (Jacques-Cartier)
Lord Beaconsfield qui fut premier ministre d'An-
gleterre est plus connu au Canada sous le nom
de Disraeli.
Beaubien, Canton (Islet)
M. le curé Jean-Louis ^eaubien dirigea la paroisse
de Saint-Thomas de Montmagny pendant plus de 44
ans.
(1) Bulletin des Recherches Historiques, vol. V, p. 274.
55
Beaiice
Le nom de Nouvelle-Beauce a été donné à cette
partie du Bas-Canada, située à environ dix lieues au
sud de Québec, et s' étendant, le long de la rivière
Chaudière, vers la frontière américaine, dans le
Maine. Ce nom, vraiment significatif, lui a été
donné en souvenir de ce petit coin de la France,
célèbre par la fertilité de ses terres, qui portait le
nom de Beauce et qui a fourni au Canada-Français
plusieurs de ses hardis et entreprenants colons. (1)
Beauceville (Beauce)
Dérivé de Beauce.
Beaiiliarnois
La seigneurie de Beauharnois fut d'abord concédée
au marquis Charles de Beauharnois, gouverneur-
général de la Nouvelle-France, et à son frère Claude.
Cette concession portait la date du 12 avril 1729.
M l'un ni l'autre des deux frères ne profitèrent de
cette concession, ils n'y firent non plus aucuns tra-
vaux. Le 14 juin 1750, le roi de France signait une
nouvelle concession, cédant la seigneurie au lieute-
nant de vaisseau, le marquis de Beauharnois, lequel,
dit l'acte de concession, avait formé le projet de la
coloniser en y établissant un grand nombre de colons.
Celui-ci ne fit, non plus, rien pour le défrichement
de la seigneurie et il la passa à son neveu, le cheva-
lier François de Beauharnois. Ce dernier la vendit,
en 1763, au marquis de Lotbinière pour la somme
de 18000.
(1) L'abbé Ben j. Deniers, Notei sur la paroisse de St-François de
la Beauce, p. 3.
56
Beaiijeu, Canton de (Gaspé)
L'honorable George Saveuse de Beaujeu, seigneur
de Soulanges et conseiller législatif, qui a donné son
nom à ce canton, décéda le 29 juillet 1865.
Beauniont, Saint-Etienne de (Bellechasse)
^' C'est le 3 novembre 1672 que l'intendant Talon
concédait à Charles Couillard, sieur des Ilets, la sei-
gneurie qui, depuis, a porté le nom de Beaumont.
Ce titre primitif de concession fut brûlé chez le
notaire Gilles Rageot, dans l'incendie qui réduisit en
cendres la basse-ville de Québec, le 4 août 1682.
Couillard qui avait rendu foi et hommage le 6
novembre 1677, craignant d'être troublé dans la
jouissance de son domaine, demanda un nouvel acte.
Le gouverneur de la Barre et l'intendant de Meules
accédèrent à sa demande le 7 octobre 1683." (1)
On a dit que la seigneurie de Beaumont avait pris
son nom de son premier possesseur. On vient de
voir que Charles Couillard était sieur des Ilets.
Nous croyons plutôt que Beaumont a été nommé
ainsi à cause de son site ou en souvenir d'une com-
mune du même nom en France.
Beaupoi't (Québec)
La première seigneurie accordée par la Compagnie
des Cent-Associés ou de la Nouvelle-France fut celle
de Beauport.
Le 15 janvier 1634, en effet, Robert Giffard se
faisait donner et concéder l'étendue et consistance de
une lieue de terre à prendre le long de la côte du
fleuve Saint-Laurent sur une lieue et demie de pro-
fondeur dans les terres à l'endroit où la rivière
(1) J, -Edmond Roy, Nicolds Le Roy et ses descendants, p. 93.
57
appelée Notre-Dame de Beauport entre dans le dit
fleuve, icelle rivière comprise.
Cette concession était faite en toute justice, pro-
priété et seigneurie à perpétuité, à la réserve toute-
fois de la foi et hommage que le dit Giflard et ses
successeurs devaient porter au fort Saint-Louis de
Québec par un seul hommage lige à chaque muta-
tion de possesseur des dits lieux avec une maille d'or
du poids d'une once et le revenu d'une année de ce
que le dit Giffard se réserverait après avoir donné
en fief ou à cens et rentes tout ou partie des dits
lieux.
Le 31 mars 1653, M. de Lauzon, gouverneur géné-
ral de la Nouvelle-France, donnait et concédait à
Robert Giffard deux lieues et demie de profondeur
pour faire avec la lieue et demie à lui accordée par
la Compagnie de la Nouvelle-France quatre lieues
de profondeur sur la lieue de front de la dite sei-
gneurie de Beauport, le tout borné d'un côté par la
rivière Notre-Dame de Beauport icelle comprise et
de l'autre par la rivière du Sault Montmorency.
On croit généralement que Robert Giffard était
sieur de Beauport et que c'est de lui que la seigneurie
et la paroisse de Beauport tirent leur nom. M. Lan-
gevin, plus que tout autre, a contribué à répandre
cette erreur. (1) Dans son contrat de mariage passé
devant Mtre Mathieu Poitevin le Jeune à Mortagne,
Perche, le 12 février 1628, Giffard est qualifié de
sieur du Moncel. Avant même 1634, la rivière Beau-
port était connue sous le nom de '' Notre-Dame de
Beauport." Nous voyons cela en toutes lettres dans
l'acte de concession accordée à Giffard le 15 janvier
(1) Notes sur les archives de Notre-Dame de Beauport, 1ère livrai-
son, p. 5.
58
1634. Ce n'est donc pas GifFard qui a donné son
nom à la seigneurie de Beauport, mais bien cette
dernière qui l'a qualifié.
Mais alors d'où vient ce nom de Beauport ? Sur
la côte de Bretagne, remarque M. J.-Edmond Roy,
il y a une baie de Beauport qui avec sa belle plage
ovale couverte d'un sable qui couvre et découvre
ressemble étonnamment à la nôtre. (1) Ne serait-ce
pas là l'origine du nom de Beauport ?
Beaiirivage, Saiiit-Agapit de (Lotbinière)
Beaurivage tire son nom de son premier seigneur
Gilles Rageot, sieur de Beaurivage.
BécaDcour (Nicolet)
On a dit que Bécancour était un nom d'origine
sauvage. Cette paroisse a tout simplement pris son
nom de Robineau de Portneuf, sieur de Bécancour.
Celui-ci avait emprunté ce surnom de Bécancour à
quelque commune ou terre de sa province natale.
Becqiiets, Les (Nicolet)
"■ La seigneurie de Saint-Pierre les Becquets fut
concédée, en 1672, à Romain Becquet, notaire de
Québec, puis ensuite à ses deux filles, Marie-Louise
et Catherine-Angélique, par M. de la Barre, gouver-
neur, et M. de Meules, intendant de la Nouvelle-
France. Cette dernière concession fut confirmée par
Louis XIV. Marie-Louise épousa le sieur Jacques
LeBé, marchand de Montréal. Elle mourut sans
enfants, et sa sœur, Catherine-Angélique, hérita de
sa part de seigneurie. Celle-ci épousa Louis Lévrard,
maître canonnier de Québec. Leur fils, Charles
Lévrard, vendit la seigneurie, le 1er décembre 1769,
(1) Bulletin des Recherches Historique-,, vol. I, p. 189.
59
à Charles-François Tarieu de Lanaudière pour la
somme de 13,000 livres. Celui-ci partagea la sei-
gneurie entre ses huit filles, mais il vint un temps où
les héritiers furent si nombreux, qu'on jugea à propos
de vendre le tout. C'est alors \{ne J. -Ovide Tousi-
gnant, avocat de Québec, qui avait déjà des parts
dans cette seigneurie par son mariage avec
Sophie Young, parente p^r sa mère du seigneur de
Lanaudière, fit l'acquisition de toute la seigneurie,
et se trouve aujourd'hui avec ses deux fils, héritiers
de leur mère décédée, seuls propriétaires en posses-
sion par indivis de cette seigneurie."
C'est en souvenir des premiers seigneurs que l'on
a donné à la paroisse le nom de Becquets.
Bédard, Canton (Kiniouski)
La famille Bédard a fourni plusieurs figures
remarquables ; c'est le juge Pierre Bédard dont le
canton Bédard rappelle le souvenir.
Bedford (Missisquoi)
Deux comtés 'et une ville d'Angleterre portent le
nom de Bedford.
Le duc de Bedford prit un grand intérêt à l'avan-
cement du général Wolfe qui devait venir se faire
tuer sur les Plaines d'Abraham.
Beecli Kidge (Argeuteuil) ^
Cette localité a pris son nom de la grande quan-
tité de hêtres (beech) qui y poussaient lors de son
établissement.
Bégin, Canton (Chicoiitimi)
Mgr Louis-Nazaire Bégin fut évêque de Chicou-
timi avant d'être archevêque de Québec.
60
Bégron, Canton (Ténilscou«atft)
A pris son nom de Michel Bégon, intendant de la
Nouvelle-France, et non de son frère Claude-Michel
Bégon, gouverneur de Trois-Rivières, qui mourut à
Montréal le 1er mai 1748.
Belleau, Canton (Saint-3Iaurice)
Sir Narcisse Be^eau a été le premier lieutenant-
gouverneur de la province de Québec sous le régime
de la Confédération.
Belle-Borne, Ruisseau (Québec)
Le ruisseau Belle-Borne, sur le chemin Sainte-
Foye, à quelques pas du monument des braves de
1760, a pris son nom de Jean Nicolet de Belle-
Borne dont il traversait la propriété.
Bellechasse
Les îlets de Bellechasse sont désignés dans la carte
de Champlain faite en 1629 sous le nom de " isles
de chasse." Plus tard, ils furent appelés islets de
Belle-chasse.
Belleline, Rivière (3Iontniorency)
La rivière Bellefine qui traverse une partie de la
paroisse de Saint-Jean, île d'Orléans, s'appelait à
l'origine rivière Dauphine. Elle avait probablement
été nommée ainsi en l'honneur de madame la dau-
phine de France, par M. Berthelot, propriétaire de
l'île, et ancien secrétaire des commandements de
madame la dauphine.
Belle-Isle, Détroit de (Labrador)
Il y a sur les côtes de Bretagne, dans l'arrondisse-
ment de Lorient, une île qui porte le nom de Belle-
Isle.
61
Bellerive, Notre Dame de (Beauliarnois)
On désignait autrefois cet endroit sous le nom de
Batoche. C'était un nom bien peu poétique pour un
si beau paysage. On y a vue en effet sur le bras du
Saint-Laurent qui sépare la Grande Ile de la terre
ferme, sur la cathédrale de Valleyfield et tout le pays
environnant, sur le lac Saint-François qui s'étend à
l'ouest dans toute sa majesté, sur les cascades du
Coteau du Lac, etc., etc. Tout le monde disait :
'' Quelle belle rive " ! On le dit et répéta si souvent
que le nom Bellerive rélégua celui de Batoche com-
plètement dans l'oubli.
Bellevue, Sainte- Anne de (Jacques-Cartier)
C'est vers 1670 que le bout de l'île de Montréal
fut ouvert à la colonisation. Le premier fief concédé
dans cet endroit fut celui de Louis de la Madeleine,
sieur d'Ailleboust, le 3 août 1671. L'année suivante,
trois autres furent concédés, l'un à Sidrac Dugué de
Boisbriand, l'autre à Charles-Joseph d'Ailleboust,
sieur des Musseaux, et le troisième aux frères Louis
de Berthé, sieur de Chailly, et drabriel de Berthé,
sieur de la Joubardière. Ceux-ci trouvèrent leur
concession si belle qu'ils lui donnèrent le nom de
Bellevue, qui, avec les années, a passé à toute la
paroisse.
L'établissement d'une chapelle dédiée à sainte
Anne au Bout de l'Ile, remonte à la fin du dix-sep-
tième siècle. M. de Breslay, prêtre de Saint-Sulpice,
desservait alors une humble chapelle dans l'île aux
Tourtes.
'* Un soir d'hiver que M. de Breslay revenait
d'administrer un malade, raconte M. Paul Stevens,
une tempête de neige le surprit en chemin. La nuit
62
était noire, la route non tracée, et pas la moindre
lumière, sur laquelle on pût se guider, ne perçait de
temps à autre les profondes ténèbres qui entou-
raient le serviteur de Dieu. Il n'avançait plus qu'au
hasard, tirant tantôt à droite, tantôt à gauche, sans
pouvoir se reconnaître. Pour comble de malheur, le
cheval, tiraillé ainsi en tous sens, vint à s'emporter,
et M. de Breslay se sentit tout à coup entraîné, par
une course désordonnée, vertigineuse, jusqu'à ce que
la traîne volant en éclats sur un banc de glace, le
jeta étourdi et presque sans souffle sur la neige. Le
saint homme essaya de se relever, mais il ne le put ;
dans cet effroyable choc, il s'était cassé une jambe.
Il colla alors son oreille contre la neige, et tâcha de
surprendre, dans la direction du vent, le bruit d'un
voyageur attardé ; mais il n'entendit, à travers les
répits de la tempête, que le grondement sourd et
cadencé des flots du rapide Sainte-Anne.
"Cependant le froid avait saisi M. de Bresla}^
Une torpeur générale, triste avant-coureur d'une
mort prochaine, s'était emparée de ses membres.
Peu à peu un invincible sommeil lui fit fermer les
yeux : sa tête fatiguée retomba sur sa poitrine, et il
s'affaissa dans la neige. Au point de vue purement
humain, c'en était fait de M. de Breslay; mais
sainte Anne veillait sur son enfant, et, quand le
blessé rouvrit les yeux, il se trouvait chez lui, étendu
S\iY son lit, et le chirurgien se disposait à le panser.
" A peine rétabli, M. de Breslay éleva une modeste
église, à la tête même du rapide, près de l'endroit où,
après Dieu, sainte Anne l'avait sauvé." (1)
C'est là l'origine de Sainte-Anne de Bellevue ou
du Bout de l'Ile.
(1) UEcho du Cabinet de lecture paroissial, vol. VIII, p. 7.
63
Belœil (Verchères)
Il y a dans le Hainaut une commune de ce nom.
Le feld maréchal prince de Ligne a fait sur ce village
un opuscule intitulé Coup d'œil sur Belœil Belœil
est employé pour Bellevue.
Berestbrd, Cauton (Terrebonue)
Le canton Beresford n'aurait-il pas été nommé
ainsi en l'honneur du général anglais Beresford c^ui
se distingua sous les ordres de Wellington pendant
les guerres de Napoléon ?
Bergreronnes, Les (Sagueuay)
La paroisse des Bergeronnes a pris son nom de
deux petites rivières à quelques milles en bas de
Tadoussac.
Champlain, en 1626, en parle comme de rivières
déjà connues puisqu'il écrit : " Le lendemain l'on
passe près des Bergeronnettes ". Il écrit d'abord
Bergeronnettes puis ensuite Bergeronnes.
On a dû donner à ces rivières le nom des oiseaux
qui en été sont très nombreux dans ces parages et
qui en France étaient connus sous le nom de Berge-
ronnettes (genre ammodramus).
Ce nom de Bergeronnes peut aussi avoir été
donné à ces rivières en l'honneur de Pierre Bergeron,
géographe et célèbre navigateur qui, dans son Traité
de navigation et de voyages, parle des voyages de
Cartier et de Roberval.
Dans ce dernier cas, on eût dit, il nous semble, la
grande et la petite Bergeronnes et non les grandes et
les petites Bergeronnes, car à proprement parler il
n'y a que deux rivières et cependant on emploie
toujours le pluriel. (1)
(1) Racine, Bulletin des Recherches Historiques, vol. II, p. 59.
64
Bergerville (Québec)
En 1847, le domaine de Woodfield jusqu'alors
possédé par l'honorable M. William Sheppard, con-
seiller législatif, fut morcelé et concédé en petits lots
à une rente annuelle de six livres. On lui donna
le nom de Sheppard ville en l'honneur de son ancien
propriétaire. Les Canadiens-Français ne tardèrent
pas à changer ou à traduire ce nom en Bergerville
(Shepherd se traduit par berger).
Beruierville (Mégantic)
A sa réunion de mars 1898, le conseil du comté
de Mégantic consentait à l'érection du village de
Saint-Ferdinand en municipalité séparée. Le nom
de Beruierville fut choisi pour désigner la nouvelle
municipalité.
C'était certainement un bel hommage à rendre à
la mémoire de feu M. Bernier qui fut pendant trente-
six ans curé de Saint- Ferdinand d'Halifax, qui a
bâti l'église, s'est associé au développement de cette
paroisse aujourd'hui si florissante, y fonda un collège
et y laissa enfin des preuves tangibles de sa généro-
sité et de son dévouement en consacrant sa fortune
à l'établissement d'un couvent et d'un asile.
Bersimis, Saint-Elisée de (Labrador)
Betsiamis est l'ancien village montagnais, qui
existe encore, et qui est situé sur la rive est de l'es-
tuaire de la rvière Betsiamis. Bersimis est un petit
centre industriel bâti depuis une vingtaine d'années
à l'ouest de l'embouchure de la même rivière. Les
Anglais sont le» auteurs de cette dénomination.
Bersimis a été corrompu de Betsiamis et signifie
rivière aux lamproies.
65
On a mis Bersimis sous le patronage de saint
Elisée en l'honneur de M. Elisée Beaudet, de Québec,
qui y fit, il y a un quart de siècle, en société avec
un M. Girouard, une exploitation forestière. (1)
Berthier-en bas (Moiitmagny)
Le premier concessionnaire de la seigneurie de
Berthier, plus connue à l'origine sous le nom de
Bellechasse, fut Alexandre Berthier, capitaine au
régiment de Carignan.
Bôrthier-en haut. Sainte Geneviève de (Berthier)
Le 29 octobre 1672, l'intendant Talon concédait
au sieur de Randin, enseigne de la compagnie de M.
de Saurel, une demi-lieue de terre de front sur une
lieue de profondeur, à prendre, sur la rive nord du
fleuve Saint-Laurent, " depuis la concession du sieur
de Comporté (le fief Dorvilliers) jusqu'aux terres non
concédées."
Le sieur de Randin ne garda pas longtemps sa
seigneurie. Le 3 novembre de l'année suivante, il la
vendait à Alexandre Berthier, capitaine au régiment
de Carignan, déjà en possession de la seigneurie de
Bellechasse.
Le 27 août 1674, Berthier se fit concéder par Fron-
tenac une immense étendue de terrain pour agrandir
le fief qu'il avait acheté du sieur de Randin et il
donna au tout le nom de Berthier tout en désignant
l'endroit où il établit sa résidence sous le nom de
Villemur, en souvenir d'une seigneurie de ce nom
qu'il possédait en France.
L'église de Berthier et plus tard la paroisse furent
mises sous le patronage de sainte Geneviève, patronne
(1) L'abbé Victor-A. Huard, Labrador et Anticosti, p. 62.
5
66
de Paris, en l'honneur de Marie-Geneviève, fille du
seigneur Berthier, née l'année même de l'achat de
la seigneurie du sieur de Randin. (1)
Bertliierville (Berthier)
Dérivé de Berthier.
Betshouan (Labrador)
Betshouan ou Petshouan, c'est l'endroit où le cou-
rant de la mer rencontre celui de la rivière.
Betsianiis (Labrador)
Betshiamits, en algonquin, désigne l'endroit où il
y a des lamproies. On sait que la lamproie est une
sorte d'anguille de mer qui remonte les rivières.
'' Le mot Betsiamis n'existe pas pour les Anglais,
dit M. l'abbé Huard. Ils en ont fait Bersimis. Et
ceux des nôtres qui tiennent à faire connaître qu'ils
savent l'anglais, ne manquent pas de dire Bersimis,
avec tout ce qu'ils peuvent y mettre d'accent britan-
nique. Mais les circonstances ont joué un tour à
tout ce monde-là. Sur la rive droite de la rivière
Betsiamis, à l'embouchure même, il s'est formé un
établissement industriel. On aurait pu appeler cela
Betsiamis-Ouest, mais les Anglais se sont tellement
mêlés de cette affaire d'industrie et de commerce,
qu'il a fallu y mettre du Bersimis tant qu'ils en ont
voulu. Or aujourd'hui, ce village se nomme très
légitimement Bersimis ; et la bourgade montagnaise
de la rive gauche retient son nom de Betsiamis.
C'est un détail qu'il imnorte de retenir, si l'on tient
à paraître convenablement renseigné en géogra-
phie. " (2)
(1) L'abbé S. -A. Moreau, Précis de l'histoire de la seigneurie, de
la paroisse et du comté de Berthier, p. 18.
(2) Labrador et Anticosti, p. 62.
67
Bic, Sainte Cécile clii( Kiuiouskl)
Jacques Cartier, dans son deuxième voyage, entra
dans le havre aujourd'hui désigné sous le nom de
havre du Bic et lui donna le nom de Ilot Saint-Jean
parcequ'il le découvrit le jour de la décollation de
saint Jean-Baptiste. Citons plutôt son récit :
*' Le hable deuantdict ou posasmes qui est à la
terre du Su, est hable de marie et de peu de valleur,
nous les nommasmes les ysleaux sainct jehan, parce
que nous y entrasmes le jour de la décollation dudict
sainct. Le dict hable des ysleaux fainct jehan assèche
toutes les marées, et y maryne l'eau de deux brasses ;
Le meilleur lieu à mettre navires est vers le Su d'ung
petit yslot qui est au parmy du dict hable bort au
dict yslot ".
Jean Alphonse, dans son Routier, désigne le havre
du Bic sous le nom de Cap de Marbre.
Champlain, en 1603, le nomme Pic :
'' Du dict Mantanne, dit-il, nous vinsmes prendre
congnoissance du Pic, où il a vingt lieues, qui est à
la ditte bande du Su ; dudict Pic, nous traversasmes
la rivière jusques à Tadousac, où il y a quinze
lieues ".
On a prétendu que le mot Bic est d'origine sau-
vage. Nous croyons plutôt que le mot Bic n'est que
la corruption du mot Pic. Dès 1613, Champlain lui-
même écrit Bic. Il nous laisse même entendre pour-
quoi il le nomma ainsi :
'' De Saint-Barnabe au Bic, il y a quatre heures,
c'est une montagne fort haute et pointue, qui paraît
au beau temps de douze à quinze lieues, et elle est
seule de cette hauteur, au respect de. quelques autres
qui sont proches d'elle ".
68
Du havre le nom de Bic s'étendit à la côte. Le 6
mai 1675, la seigneurie du Bic fut concédée par le
comte de Frontenac à Charles Denis de Vitré. En
1781, elle était la propriété de Gilles-Ignace- Joseph
Aubert de la Chesnaye et de la marquise de Alber-
gatti Vazza qui la tenaient de leur père, acquéreur
des droits du premier concessionnaire. En octobre
1822, la seigneurie du Bic appartenait à Azariah
Pritchard, qui l'échangea pour une autre propriété
avec Archibald Campbell, notaire de Québec.
Sainte Cécile fut choisie pour patronne du Bic en
l'honneur de la femme du seigneur Archibald
Campbell, lors de l'érection canonique de la paroisse,
le 18 février 1830. Du moins, c'est ce que laisse
entendre le passage suivant d'une lettre de Mgr
Signay, évêque de Québec, à M. Destroismaisons,
curé de Rimouski et desservant du Bic :
'' .Je vous ai déjà dit que le seigneur, M. Arch.
Campbell, fier de voir ériger une église dont la
patronne, sainte Cécile, fait plaisir à sa femme, qui
s'appelle Cécile, m'a témoigné qu'il donnerait gratis
une terre, que l'on trouverait commode et adaptée
aux besoins de ses vassaux catholiques ".
BIckerdike, Canton (Québec)
Après avoir été député à Québec pendant trois
années, M. Robert Bickerdike s'e ît fait élire pour la
Chambre des Communes.
Bieucourt, Canton (Rimouski)
Charles de Biencourt était le fils de Jean de Bien-
court, baron de Poutrincourt. Il succéda à son père
dans le gouvernement de Port-Royal.
69
Bieuville, Saint Antoine de (Lévis)
Bienville rappelle le souvenir de Jean-Baptiste Le
Moyne de Bienville, frère et compagnon d'armes
de d'Iberville. C'est M. de Bienville qui fonda en
1717 la Xouvelle-Orléans, en Louisiane.
Bienville fut mis sous le patronage de saint Antoine
de Padoue, en l'honneur de son fondateur. M. Antoine
Gauvreau, alors curé de Lévis.
Bigeiow, Canton (Ottawa)
En 1824, M. Bigelow, grand propriétaire, était à
la tête d'entreprises importantes dans le canton
Buckin^ham.
Black l^aJte (Mégantic)
Le lac Xoir — Black Lake — a deux milles de lon-
gueur sur un mille de largeur. Il était autrefois
entouré de montagnes très boisées. Les hauts arbres
de ces montagnes projetaient tellement leur ombre
sur le lac qu'ils en rendaient la surface obscure,
presque noire ; d'où le nom de lac Xoir (Black Lake).
Blainville, Sriinte-Tliérèse de (Terrebonne)
En 1684, le territoire qui forme aujourd'hui la
paroisse de Sainte-Thérèse de Blainville et une partie
de celle de Saint-Eustache, sur une longueur de
trois lieues et une profondeur de six milles, fut con-
cédé à Sidrac Dugué, sous le nom de seigneurie
des Mille-Iles, nom qui a survécu jusqu'à aujour-
d'hui dans une division sénatoriale de cette partie
du pays.
Dugué mourut en 1689. Sa seigneurie retomba
dans le domaine de la Couronne.
70
En 1714, elle fut concédée de nouveau, mais
agrandie, s'étendant depuis la seigneurie de Terre-
bonne jusqu'à celle des Deux-Montagnes, aux deux
filles de Dugué, Suzanne, épouse de Jean Petit, et
Anne-Marie-Thérèse, qui était devenue la femme de
Charles-Gaspard Piot de Langloiserie, capitaine
dans les troupes de la marine. A Jean Petit échut la
partie qui constitue Sain t-Eustache, et par le mariage
de sa fille elle tomba en Dumont, où elle est demeurée
depuis. Piot hérita du territoire qui forma plus tard
Sainte-Thérèse de Blainville.
Anne-Marie-Thérèse Dugué avait un manoir sei-
gneurial, en face de Varennes, à l'île Sainte-Thérèse,
de laquelle elle était seigneuresse. Elle fit les pre-
mières concessions sur la rivière des Mille-Isles ; elle
baptisa de son prénom Thérèse la grande côte et la
petite rivière qui est connue maintenant sous l'appel-
lation poétique de Rivière-aux-Chiens ; de là est
venu à la paroisse et au village leur nom de Sainte-
Thérèse.
La fille de madame Piot de Langloiserie devint
la femme de J.-B. Celoron de Blainville, à qui elle
apporta pour dot sa part de la seigneurie des Mille-
Isles ; en retour il lui donna le nom sous lequel est
connue aujourd'hui Blainville, Sainte-Thérèse de
Blainville.
M. de Blainville eut dcux filles qui devinrent,
l'une, madame Marie-Hugues Hertel de Chambly,
l'autre, madame Nolan-Lamarque. Ces deux mes-
sieurs étaient co-seigneurs de Blainville, possédant, le
premier, la partie inférieure de la seigneurie, l'autre
la partie supérieure, lorsque fut érigée canonique-
ment, en 1789, la paroisse de Sainte-Thérèse. (1)
(1) Annales Terésiennes, vol. VI, p. 266.
71
Blalrfindie, Sainte-Marguerite de (Saint-Jean)
M. David-Alexander Graiit, né à Blairfindie, en
Ecosse, épousa Marie-Charles-Josephte LeMoyne,
propriétaire de la seigneurie de Longueuil.
C'est en l'honneur de M. Grant que l'on donna le
surnom de Blairfindie à la paroisse de l'Acadie en
grande partie comprise dans la baronnie de Lon-
gueuil.
Sainte Marguerite d'Ecosse a été donnée pour titu-
laire à Blairfindie probablement à la prière de la
famille Grant, en souvenir de son pays d'origine.
Biais, Canton (>Iatane)
Mgr André-Albert Biais, second évêque de Ri-
mouski.
Blake, Canton (Ottawa)
L'honorable M. Edward Blake a joué un grand
rôle au Canada avant d'aller s'établir en Angleterre.
Blanchet, Canton (Gaspé)
Le docteur François-Xavier Blanchet fut l'un des
fondateurs du Canadien. En 1810, il fut emprisonné
en même temps que Bédard et Taschereau.
Blanc-Sablon (Labrador)
Blanc-Sablon est situé à l'entrée du détroit de
Belle-Isle.
D'après l'abbé Ferland, cette baie tirerait son nom
des sables blancs d'une petite rivière C|ui lui apporte
le tribut de ses eaux.
Une chose certaine, c'est que .Jacques Cartier con-
naissait Blanc-Sablon. '' Blanc-Sablon, écrivait-il en
1534, est un lieu où n'y a aucun abry, du su ny du
suest. "
72
Le capitaine malouin n'aurait-il pas plutôt nommé
ce lieu ainsi à cause de sa ressemblance avec la baie
de Blanc-Sablon sur les côtes de Bretagne ?
BlaBdford, Saint-Louis <le (Arthabaska)
Blandford-Forum, comté de Dorset, Angleterre,
est un très vieux village.
En 1833, les colons de Blandford demandèrent à
]\Igr Signay, évêque de Québec, la permission de se
construire une chapelle. Leur demande fut favora-
ment accueillie et cette permission leur* fut accordée.
L'honorable Louis Massue, de Québec, se montra
d'une grande libéralité envers ces pauvres colons ; il
leur fournit la peinture, les \ritres et les ferrures
nécessaires à la construction de la chapelle. Aussi,
lorsque la paroisse fut érigée canoniquement, ils
demandèrent et obtinrent qu'elle fut nlacée sous le
patronage de saint Louis, roi de France, en l'hon-
neur de M. Massue.
Bliie Bonnets (Hoclielaga)
Cet endroit était connu autrefois sous le nom de
Côte à Languedoc. Des officiers anglais en garni-
son à Montréal ou des travailleurs employés au
percement du canal Lachine, sont parait-il, les par-
rains de l'appellation Blue Bonnets. Ils auraient vu
quelques vieux habitants de la Côte à Languedoc
coiffés de la tuque bleue ; d'où Blue Bonnets. D'autres
prétendent que le nom Blue Bonnets vient tout
simplement de l'enseigne d'un aubergiste sur laquelle
on avait peint un homme coiffé d'un bonnet bleu.
Boilleau, Canton (Cliarlevoix)
En 1860, le baron Gauldrée-Boilleau était consul
de France à Québec.
73
Bois, Canton (Portneuf)
Le canton Bois rappelle le souvenir d'un savant,
l'abbé Bois, décédé curé de Maskinongé.
Boisclerc, Canton, (Pontiac)
Sous le régime français, on donnait un soin tout
spécial aux explorations et à l'exploitation minéra-
logiques. Entre autres découvertes, on en avait fait
une d'une mine de plomb au Portage des Chats, sur
l'Ottawa. Le 23 juillet 1743, le grand-voyer Jean-
Eustache Lanoullier de Boisclerc recevait instruction
d'aller examiner cette mine. C'est en souvenir de ce
Lanoullier de Boisclerc c[u'on a donné le nom de
Boisclerc à un des cantons de la rive orientale de
l'Outaouais.
Bois-Francs
D'où vient ce nom de Bois-Francs que les écri-
vains de langue française appliquent généralement
à la région des Cantons de l'Est ?
Disons d'abord que cette épithète n'offre encore
rien de légal et inutile d'en rechercher l'origine à
travers les archives de l'Etat.
Le nom de Bois-Francs fut primitivement limité
aux colonies françaises c[ui se fondèrent dans les
comtés d' Arthabaska et de Mégantic à partir de 1832.
L'un des motifs qui poussaient nos compatriotes à
s'établir dans ces parages, c'est qu'ils trouvaient un
sol élevé et facile à défricher à cause des essences
forestières dont il était recouvert. L'érable, le meri-
sier, le hêtre, etc, etc, dominaient sur les coteaux et
le colon n'avait qu'à faire brûler les abattis de la
forêt pour obtenir une abondante récolte dès la pre-
74
mière année, sans compter le joli revenu qu'il tirait
de la cendre, par la fabrication du sel à potasse.
Ce cachet spécial des terrains où se portait le cou-
rant colonisateur ne tarda pas à les désigner. On
allait prendre une concession, on allait s'établir dans
les ''bois francs". L'expression se popularisa
promptement, et dès le mois de septembre 1838, un
document signé par l'évêque de Québec, chargeait
un prêtre de visiter " les habitants des bois francs,
désignation ordinaire aujourd'hui de ces places nou-
velles. " (1)
Boisseauville (Québec)
Du nom du concessionnaire J. -Nicolas Boisseau,
ancien marchand de Québec.
Bolton (Brome)
Bolton ou Bolton-le-Moors, dans le comté de Lan-
caster, en Angleterre, est une ville manufacturière
très considérable.
Bonaventure
C'est l'île Bonaventure qui a donné son nom à la
paroisse, puis au comté de Bonaventure.
Le premier qui fasse mention de l'île Bonaventure
est Jacques Cartier. Il ne la nomme pas cependant.
'' Estans certains, écrit-il, qu'il n'y avoit aucun pas-
sage par ce golfe fisme velle, et partisme de ce lieu
de S. Martin le dimanche XII de juillet pour des-
couvrir outre ce golfe, et allasmes vers Est le long
de ceste coste viron XVIII lieues, uisques au Cap
du Pré (Percé) où nous trouvasmes le flot très grand
et fort peu de fond, et la mer courroucée tempes-
tueuse, et pource il nous fallust retirer à terre entre
(1) Bvlletin des Recherches Historiques, vol. VII, p. 315.
75.
le Cap susdit et une Isle vers Est à viron une lieuë
de ce Caj), et là nous mouillasmes l'ancre pour icelle
nui et."
'' Il y a une autre isle, dit Champlain, comme au
su-est de l'isle Percée, environ une lieue, qui s'ap-
pelle l'isle de Bonne-advenhire, et peut tenir de long
une demi-lieue."
D'où venait ce nom ?
'* En 1591, nous apprend Berge ron, il y eut un
voyage entrepris par le sieur de la Court-Pré-Ravil-
lon en Canada avec le vaisseau nommé Boiiaventure
pour le trafic des bêtes appelées Morses aux grandes
dents." (1)
Charlevoix écrit en 1721 : " Nos pêcheurs pren-
nent aujourd'hui assez peu de vaches marines sur les
côtes du golphe Saint-Laurent. . Cet animal a deux
dents de la longueur du bras. . Je ne sache point si
on en a jamais pris ailleurs." (2)
La tradition assure qu'il y avait autrefois des
vaches marines ou morses aux grandes dents en
abondance aux environs de l'île Bonaventure.
Le Bonaventure est donc venu en ces endroits faire
cette chasse et on a donné le nom de ce vaisseau à
l'île. C'est une supposition, mais elle est raisonnable.
Le sieur Nicolas Denys obtint de la Compagnie
de la Nouvelle-France toutes les côtes qui bordent
le golfe Saint-Laurent, depuis Canseau jusqu'au cap
des Rosiers. Depuis il y eut toujours dans sa descen-
dance un Denys de Bonaventure.
Bon-Désir (Saguenay)
Dès 1721, le Père Pierre Laure, Jésuite, men-
(1) Traité de Navigation.
(2) Journal histcrlquCf lettre VIII.
76
tionne Bon-Désir. '^ J'hivernai, écrit-il, à Notre-Dame
de Bon- Désir avec les Tadoussaciens. " Ailleurs, il
laisse entendre que les Sauvages appelaient ce lieu
PipSnapi.
Bord à Plouffe (Laval)
En 1801, le premier habitant de cette localité,
François Plouffe, établit un bateau traversier entre
les deux rives du fleuve, en société avec un nommé
Deslauriers. Plouffe demeurait sur la rive nord —
d'où bord à Plouffe — et Deslauriers sur la rive sud,
dans la paroisse de Saint-Laurent.
Il y a quelques années on tenta de changer le
nom de Bord-à-Plouffe en celui de Lemay ville. Cet
essai fut infructueux.
Bordeaux, Saint-Joseph de (Hoclielaga)
Vers 1879, trois capitalistes, MM. Desmarteau,
Crevier et le comte Daeylar, achetaient la ferme
Jubinville, dans la paroisse du Sault-au-Récollet,
pour la diviser en lots à bâtir. Le comte Daeylar
était de Bordeaux et il désigna ce lieu du nom de
sa ville natale.
Comme la population de Bordeaux était pauvre,
éloignée de l'église paroissiale de trois milles, M.
Beaubien, curé du Sault-au-Récollet, y plaça une
chapelle sous la direction des Pères Viateurs, et
donna saint Joseph comme titulaire à cette chapelle.
Boucher, Canton (Champlain)
Pierre Boucher, gouverneur de Trois-Rivières, et
fondateur de Boucherville.
Boucherville (Chambly)
Pour récompenser sa fidélité au service de la Nou-
velle-France, l'intendant Talon concéda à Pierre
77
Boucher, gouverneur de Trois-Rivières, la seigneurie
de Boucher ville, " ayant cent quatorze arpents de
front sur deux lieues de profondeur, à prendre sur
le fleuve Saint-Laurent, bornés des deux côtés par le
sieur de Varennes, avec les îles nommées Percées. . .
pour jouir de la dite terre en tous droits de seigneurie
et justice."
C'est après cette concession que fut fondée la
paroisse de Boucherville. M. Boucher nous donne
lui-même l'origine du nom de la paroisse dans son
mémoire intitulé : Raisons qui m'' engagent à établir
ma seigneurie des îles Percées que f ai nommée Bou-
cherville. (1)
iîouchetîe, Saint-Gabriel de (Ottawa)
Les travaux de notre géographe Joseph Bouchette
ont été appréciés même en Europe.
La première messe à Bouchette a été célébrée le
jour de la fête de saint Gabriel ; d'où le choix du
titulaire.
Boule, TjSl (Saguenay)
Le premier rocher qui frappe particulièrement le
regard, dès qu'on a dépassé d'environ trois milles
l'embouchure du Saguenay, est celui qu'on appelle
la Boule, nom qui lui a été donné à cause de sa forme
arrondie.
Boiirdages, Canton (3Iontmagny)
Le notaire Louis Bourdages, membre de la
Chambre d'Assemblée, où il défendit nos droits avec
éloquence.
(1) R. P. Lalande, Une vieille seigneurie, Boucherville, p. 36.
78
Bourget, Canton (Chicoutiml) •
Mgr Ignace Bourget, deuxième évêque de Mont-
réal.
Bourg-Louis (Portneuf)
La seigneurie de Bourg-Louis fut concédée le 14
mai 1741 au sieur Louis Fornel.
Boutliillier, Canton (Ottawa)
M. T. Bouthillier était lors de l'arpentage du can-
ton en question agent de colonisation dans cette
partie du pays.
Bownian, Canton (OttaAva)
M. Baxter Bowman, marchand de bois, fut un
des premiers habitants de ce canton.
Boyer, Canton (Ottawa)
L'honorable Arthur Boyer, député de Jacques-
Cartier et membre du cabinet Mercier.
Boyer, Kivière (Bellechasse)
" Il est difficile de déterminer d'où vient le nom
de la rivière Boyer. On se perd là-dessus en conjec-
tures. En risquerai-je une à mon tour?
" Les premiers colons canadiens donnaient volon-
tiers aux différentes localités, aux rivières, aux îles,
aux lacs qu'ils rencontraient sur leur passage, le
nom de certains personnages dont ils aimaient, pour
une raison ou pour une autre, à perpétuer le sou-
venir dans leur nouvelle patrie.
'' En donnant à la petite rivière qui se jette dans
le Saint-Laurent entre Saint-Michel et Saint-Vallier,
le nom de Boyer, les premiers colons français au
Canada n'auraient-ils pas voulu perpétuer la mémoire
79
du fameux chirurgien Boyer, de Kouen, qui accom-
pagna Champlain dans une de ses expéditions contre
les Iroquois, celle de 1610, et pansa la blessure
qu'avait reçue en cette occasion le fondateur de
Québec ? C'est une simple conjecture, mais qui
me semble pas tout-à-fait dépourvue de vraisem-
blance.
'^ Le chirurgien Boyer fit un deuxième voyage au
Canada, avec Champlain, en 1613.
" Champlain parle encore d'un Boyer, '' aussi
malicieux que grand chicanier " qui faisait partie
de la Compagnie des Marchands de Normandie,
Quelques-uns ont pensé que ce pouvait être le même
personnage ; mais cela n'est nullement prouvé. Ce
Boyer avait envoyé quelques prétendus colons au
Canada ; mais Champlain fut obligé de les renvoyer
en France, parce qu'ils passaient leur temps " à
chasser, pêcher, dormir et s'enivrer : " et à cette
occasion, il fit quelques ordonnances " pour tenir
chacun en son devoir ",' et promulgua ce qu'on pour-
rait appeler le premier code canadien.
' "Il est bon d'ajouter qu'il n'y a jamais eu, à
notre connaissance, de Boyer, dans le comté de
Bellechasse ou les environs, qui aurait pu donner
son nom à la rivière dont il s'agit ici." (1)
Brandon, Saint-Gabriel de (Bertliier)
Une ville et un village d'Angleterre portent le nom
de Brandon, la ville dans le comté de Suffolk, le
village dans celui de Durham.
Brandy-Pot (Témiscouata)
Lorsque la mer est grosse, les marins trouvent,
près des roches aujourd'hui connues sous le nom de
(1) L'abbé Gosselin, Le docteur Lahrie, p. 19.
80
Brandy-Pot, une eau tranquille où ils peuvent
mouiller. Ces roches ont, paraît-il, la forme d'un
jpot à r eau-de-vie ; de là le nom que les marins, qui
ne sont jamais en peine pour baptiser les endroits
pittoresques qu'ils visitent, leur ont donné dès les
premiers temps de la colonie française.
D'autres prétendent que le Pot à l' eau-de-vie
(Brandy-Pot), a été nommé ainsi, à cause d'une
source qui y jaillit et dont l'eau, parfaitement bonne
et pure, est de la couleur de l'eau-de-vie. (1)
Les Anglais ont traduit Pot à l'eau-de-vie par
Brandy-Pot, et, avouons, à notre honte, que nous
disons comme eux.
Brassard, Canton (Portneiif)
Ce nom rappelle le souvenir de M. Louis-Marie
Brassard, curé de Nicolet et fondateur du séminaire
du même nom.
Brébeuf, Canton (Chicoutinii)
Le Père Jean de Brébeuf, Jésuite, arriva à Québec
le 19 juin 1625, avee M. de Champlain, sur le vais-
seau de Guillaume de Caën. Il retourna en France
en 1629, mais le zèle qu'il entretenait pour le salut
des infidèles le ramena dans la Nouvelle-France en
1633. Le Père de Brébeuf fat martyrisé par les
Iroquois le 16 mars 1649, en même temps que le
Père Gabriel Lalemant.
Bristol, Canton (Poutiac)
Bristol est une ville bien connue du comté de
Gloucester, Angleterre.
(1) Alphonse Leclaire, Le Saint -Laurent, p. 243.
81
Brome
Trois personnages ont illustré le nom de Brome.
1^ Richard Brome, auteur comique anglais, mort
en 1692, qui a laissé plusieurs pièces de théâtre qui
ont été beaucoup remarquées.
2° Alexandre Brome, poète anglais, né en 1620,
mort en 1666, qui se montra, pendant le gouverne-
ment de Cromwell, un chaud partisan des Stuarts.
3^ Jacques Brome, voyageur anglais, qui vivait
au commencement du dix-huitième siècle, et qui a
laissé des récits de voyages en Angleterre, en Ecosse,
en Espagne, en Italie et en Portugal.
Lequel de ces Brome a-t-on voulu honorer en
donnant ce nom à un canton de la province de
Québec ? Nous l'ignorons.
Il est bien possible aussi que le canton Brome ait
jDris son nom du village de Brome, dans le comté
de Suffolk, Angleterre.
Brome Corners (Brome)
Le village de Brome Corners est situé à l'intersec-
tion de plusieurs routes. C'est ce qui lui a valu son
nom.
Brompton, Saint François-Xavier de (Richmond)
Un faubourg de Londres, un hameau du comté de
Kent et une mission du comté de York, en Angle-
terre, portent le nom de Brompton.
Le premier colon de Brompton fut François-
Xavier Morin ; d'où Saint-François-Xavier de
Brompton.
Broughton (Beaiice)
Plusieurs savants anglais ont porté le nom de
Broughton, entre autres Hugues Broughton, théolo-
6
82
gien et hébraïsant, né en 1549 mort en 1612 ;
Richard Broughton, historien, mort en 1634 ; et Tho-
mas Broughton, théologien, né en 1704 mort en 1774.
En 1790, William-Robert Broughton, navigateur
anglais, fit partie de l'expédition de Vancouver, et
découvrit les îles Knight, des Deux-Sœurs, de Cha-
tham, et reconnut celles auxquelles on a donné le
nom d'archipel Broughton, sur la côte ouest de
l'Amérique du Nord.
Mais nous croyons que le nom de Broughton a été
donné à un canton de Beauce pour rappeler la
ville de Broughton, dans le comté de Lancaster, en
Angleterre.
Browiisburg (Argenteuil)
Georges Brown vint d'Angleterre s'établir à
Lachute. 11 fut pendant plusieurs années employé
comme meunier au moulin seigneurial. En 1818, il
reçut une concession de terrain à l'endroit aujour-
d'hui appelé en son honneur Brownsburg. Homme
entreprenant, il établit sur ses terrains des moulins
qui furent d'un grand secours aux premiers colons
de Brownsburg.
Bryson (Pontiac)
La famille Bryson a fait longtemps un grand
commerce de bois. Un membre de cette famille est
actuellement conseiller législatif de la province de
Québec.
Biickingham (Ottawa)
Les premiers colons de Buckingham étant anglais,
ils ont, comme de coutume,, voulu faire revivre la
mémoire d'Albion dans leur pays d'adoption, en lui
donnant un nom anglais. L'ont-ils nommé ainsi en
83
riionneur du duc de Buckingham, favori des rois
d'Angleterre Jacques I et Charles I, assassiné en
1G28 ? Nous ne pouvons dire. Nous serions plutôt
porté à croire que les premiers colons qui s'établirent
en cet endroit venaient du comté de Buckingham, en
Angleterre, et qu'ils nommèrent ainsi leur nouvelle
patrie du lieu de leur naissance.
Buckland (Bellecliasse)
Un célèbre géologue anglais a porté le nom de
Buckland, '.mais nous croyons que le canton de
Buckland a plutôt été nommé ainsi en souvenir d'un
des nombreux villages d'Angleterre qui portent le
nom de Buckland.
Bulstrode, Saint-Valère de (Artiiabaska)
Le chevalier Richard .Bulstrode s'est distingué
pendant les guerres civiles d'Angleterre. Il était au
service de Charles 1er. Il fut pendant trente aiis le
représentant de l'Angleterre auprès de diverses cours.
.Biing-ay, Cantou (Kaiuouraska)
Bungay, ville du comté de SufFolk, Angleterre.
Bureau ville (Coiupton)
En souvenir de l'honorable J.-O. Bureau, secrétaire
provincial dans le ministère Macdonald-Sicotte.
Burtonville (Saint Jeau)
C'est le général Christie Burton qui a donné son
nom à Burtonville.
Bury, Saiut-Kaphaël de (Couiptou)
Bury est un village du comté de Lancaster, Angle-
terre.
84
En octobre 1866, Mgr Laflèche, coadjuteur de
l'évêque de Trois-Rivières, alors en tournée pastorale
dans cette partie de son diocèse, choisit saint Raphaël
pour titulaire de Bury.
Bute (Mégantic)
Bute est un comté d'Angleterre.
Buton (Montuiagny)
Les buttes {butons) sont très nombreuses en cet
endroit.
Buttes à NepTCU (Québec)
Le premier propriétaire de ces terrains fut Jean
Nepveu, originaire du Poitou. Il arriva à Québec
avant 1653.
Cabano, Saint-Eusèbe de (Témiscouata)
On dit que le lac Cabano a été nommé ainsi parce-
qu'il est entouré d'élévations de terrain ou de
collines qui lui donnent l'apparence d'une cabane,
d'un cabanon.
Saint Eusèbe a été choisi comme titulaire de
Cabano parce que le premier colon avait nom Eusèbe
Sénéchal.
Cabistachouan, Baie (Labrador)
Là où on ne voit pas autre chose que de l'écume.
Des mots montagnais ka et pishiteuishuan.
Cabot, Canton (Matane)
Jean Cabot, originaire de Venise, prit du service
dans la marine anglaise et découvrit l'île de Terre-
Neuve en 1497.
85
Caconna (Témiicouata)
Le mot cris Cacouna est formé de kâkoua, porc-
épic, et de la particule nâk, qui a le sens de chez,
demeure de. Cacouna veut donc dire : là où il y a du
porc-épic.
Caldvveirs 3Iaiaor (Missisquoi)
Sir John Caldwell, lorsqu'il acheta la seigneurie
du sieur Foucault, se bâtit un manoir en cet
endroit.
Callières, Canton (Charlevoix)
Louis-Hector de Callières, gouverneur de la Nou-
velle-France.
Calonne, Canton de (Maskinongé)
M. de Calonne appartenait à une vieille et noble
■famille de France. Son frère fut premier ministre de
l'infortuné Louis XVI. M. de Calonne mourut cha-
pelain des Ursulines de Trois-Rivières.
Cambria (Argenteuil)
Cambria est l'ancien nom du pays de Galles.
Cameron, Canton (Ottawa)
Probablement nommé ainsi en l'honneur de l'ho-
norable Malcolm Cameron, originaire de Trois-
Rivières, mais qui joua un rôle politique assez
important dans Ontario.
Campbell, Canton (Ottawa)
Sir Alexander Campbell fit partie du gouverne-
ment de sir John Macdonald et devint lieutenant-
gouverneur de la province d'Ontario.
SQ
Campeau, Canton (Poutiac)
M. F.-R.-E. Campeau était le vice-président de la
société de colonisation du Témiscamingue lors de
l'érection de ce canton.
Camtebassegat, Baie (Labrador)
Des mots montagnais ka et metapassekats, là où la
prairie s'étend jusqu'à l'eau.
Canada
'' Existe-t-il une étude concluante sur l'origine et
l'étymologie du nom Canada ? Beaucoup d'historiens
en ont parlé incidemment, mais aucun n'a appro-
fondi cette question, qui pouvait paraître oiseuse.
Après avoir jeté un coup d'œil sur tout ce qui a
été écrit à ce sujet, nous en sommes arrivé à conclure
qu'il n'y a en réalité C[u'une seule étymologie possi-
ble de ce nom, l'étymologie iroquoise, et que toutes
les autres, soit espagnole, soit portugaise, soit alle-
mande, ne peuvent être prises au sérieux, bien que
le mot Canada puisse se rencontrer dans ces trois
langues aussi bien que dans l'idiome iroquois. La
différence porterait peut-être sur la prononciation.
Voyons tout d'abord sur quelles données se basent
les auteurs espagnols et allemands.
'' L'étymologie par l'espagnol repose sur cette
légende, souvent racontée, que les explorateurs espa-
gnols, ayant un jour aperçu les côtes dénudés dû
Labrador, s'écrièrent en face de cette désolation ;
Aca nadtty c'est-à-dire il n'y a rien ici. Et le mot
Canada, passé depuis de bouche en bouche, serait
resté acquis à l'histoire. Cette origine nous a tou-
jours paru suspecte. Comment, en effet, ces cher-
cheurs de mines rebroussant chemin, sans avoir
87
même lié connaissance avec les naturels du pays,
auraient-ils pu laisser à la postérité une exclamation
de peu d'importance, jetée au hasard comme expres-
sion d'un désappointement? On alléguera que les
Labradoriens ont pu la transmettre aux autres
nations avec lesquelles ils prenaient contact, et que
de proche en proche elle est parvenue jusqu'auxlro-
quois échelonnés sur le Saint-Laurent, entre Stadacona
et Hochelaga,et même jusqu'aux Gaspésiens de la Baie
de Gaspé. Mais alors pourquoi n'a-t-on pas dès l'ori-
gine donné le nom de Canada à tout ce vaste territoire
compris entre la côte du Labrador et la rivière des
Outaouais ? Or il est notoire que lorsque Jacques
Cartier, en 1535, remonta le fleuve Saint-Laurent, il
apprit l'existence d'une province dite province de
Canada " au port de Sainte-Croix ", c'est-à-dire Stada-
coné ou Québec. La province du Canada comprenait
plusieurs bourgades, entre autres Stadin, Sternatam,
Araste, Tailla et Stadaconé la capitale. Cette pro-
vince commençait vers l'île aux Coudres et ne parais-
sait pas dépasser beaucoup le promontoire de Québec.
Les sauvages qui apprirent à Cartier la géographie
de ce pays, n'étaient autres que Taignoagny et
Domagaya, deux gaspésiens qu'il avait amenés en
France l'année précédente. Tous deux connaissaient
la langue des habitants de Stadaconé ; c'est assez dire
qu'ils appartenaient à la même nation, et que, par
conséquent, ils étaient iroquois, comme nous aurons
l'occasion de le prouver un peu plus loin.
'' La légende espagnole nous semble donc bien
risquée. Mais, dit-on, le mot Canada a été usité de
tout temps, en Espagne, pour désigner des lieux ou
perpétuer des souvenirs historiques. C'est ainsi que
des écrivains citent avec complaisance les noms sui-
88
vants : Canada de San Pedro, chemin de Saint-Pierre ;
Canada y pesquera, chemin de pêche ; Canada vedija,
chemin du village ; Canada imstores, chemin des
pasteurs. Ils en ont mentionné ainsi à la douzaine
pour étayer leur chancelante théorie. Est-il donc si
nécessaire de parcourir l'Espagne pour retracer le
nom de Canada f Qu'on jette les yeux sur la carte
de France, et on le retrouvera dans plus d'un dépar-
tement. Ainsi dans celui de Saône-et-Loire, nous
constatons l'existence d'un petit village appelé Bas-
de-Canada. (1) Voilà tout aussi bien sinon mieux
qu'en Espagne.
'' Le nom de Canada a été donné à un plateau
élevé, près de Fécamp, dans la Seine-Inférieure, où
existe encore le camp de César, vieille relique de
fortifications romaines. Un écrivain déclarait, il n'y
a pas très longtemps, qu'on a nommé Canada cet
endroit " à cause du froid rigoureux qui s'y fait
sentir en hiver." (2) Léon Fallue fait du mot Canada
appliqué au camp de César un curieux produit du
mélange de deux mots latins : ''Ce camp nommé
Canada, dit-il, provient peut-être de Castra Danorum
ou camp des Danois." (3) Le peut-être n'est pas de
trop. Ce n'est pas dans ces dénominations que l'on
peut trouver l'origine du nom de notre pays.
'' Quant à l'étymologie par l'allemand, elle serait
tirée de l'application du mot Cai\ada à certains ter-
rains, tels qu'il s'en rencontre dans les pampas de
l'Amérique du Sud. Nous trouvons dans un ouvrage
allemand traduit en français : "On appelle Canada
des bas-fonds de grande étendue dans lesquels sont
(1) Dictionnaire des Pottis et TéUc^raphcf, Paris, 1885, p. 340.
(2) Esqicisse Imtorique sur Fécamp, par César Marette.
(3) Histoire de la ville et de r abbaye de Fécamp, p. 24.
89
disséminés des groupes de roseaux. Ils peuvent être
traversés par un ruisseau, et constituent par leur
ensemble de bons pâturages très propres à l'élève du
bétail. Ces endroits humides dans les pampas ne
forment qu'une très minime partie de sa surface
et n'en modifient le caractère que d'un façon acces-
soire ". (1)
" Cette version allemande ne peut guère s'appli-
quer à notre pays, pas plus au Labrador qu'à la
vallée du Saint-Laurent, où les bas-fonds de grande
étendue parsemés de roseaux sont absolument incon-
nus. L'application du Dr Burmeister semblerait
pourtant rationnelle, d'après la méthode espagnole.
La racine can semble venir du latin canna, qui veut
dire roseau. En y ajoutant la terminaison ada, on
obtient un mot qui, en espagnol, signifie clairière.
" Si l'on écarte l'étymologie par les langues euro-
péennes, il ne nous reste plus qu'à recourir aux
dialectes indiens. Il ne saurait y avoir de discussion
que sur l'une ou l'autre des langues usitées au Canada
lors du second voyage de Jacques Cartier. Quelles
étaient ces langues ? Quels étaient les aborigènes du
Saint-Laurent ? Les uns prétendent que les Algon-
quins habitaient Stadaconé et Hochelaga ; d'autres
soutiennent que c'était les Iroquois. Il y avait encore
les Montagnais ou Algonquins inférieurs, qui rési-
daient plutôt dans la région du lac Saint-Jean.
Quelques-uns vont jusqu'à prétendre que le mot
Canada fut révélé à Jacques Cartier par ces derniers,
parce que, disent-ils, Canada voulant dire les voilà
qui s^approchent, ou encore celui qui va voir, visite,
explore, il est tout naturel de croire que les Monta-
(1) Description physique de la Répiiblique Argentine, par le Dr A.
Burmeister, traduit par F. Maupas, I, p. 16"2.
90
gnais, en apercevant les Français, se soient écriés
dans leur langage : Kannatats, c'est-à-dire, les voilà
qui viennent voir.
''■ La théorie crise ne vaut pas mieux que la mon-
tagnaise. Le Père Laçombe dit dans son diction-
naire : " Canada pour Konata, dont les Montagnais
et tous les Cris se servent pour dire sans propos, sans
raison, sans dessein, gratis. C'est le mot banal de la
langue crise ". (1) Mgr Laflèche écrivait en 1857 ;
" Canada, sans dessein, cris. De Pikonata ou P^ Konata.
Ce mot n'a pas de correspondant en français. Les
Métis le traduisent toujours par l'expression sans
dessein. Demandez à un Cris : " Que veux-tu f " S'il ne
sait que vous répondre, il vous dira : " F Konata ". (2)
" Ceux qui ont voulu expliquer ainsi l'origine du
mot Canada n'ont pas tenu compte des circonstances
qui ont révélé à Cartier l'existence de cette province.
Les langues sauvages, ayant entre elles une grande
affinité, il peut se faire que chacune possède un mot
d'où Canada peut tirer son étymologie, mais faut-il
en conclure que c'est la vraie, la plus sûre, celle que
nous devons adopter ? Personne n'osera soutenir que
Jacques Cartier rencontra des Cris sur les bords du
Saint-Laurent, quand il est avéré que dans les
premiers temps du pays ils étaient cantonnés dans
les parages de la baie d'Hudson. Les Montagnais,
eux, séjournaient à Tadoussac et ailleurs, mais
Cartier ne les mentionne pas dans ses Relations, et il
n'apparaît pas non plus que le Découvreur ait eu
des rapports avec les sauvages dn Saguenay. Dona-
(1) Dictionnaire et grammaire de la langue crise, par le R. P.
Albert Lacombe, Montréal, 1874, p. 706.
(2) Rapport sur les missions du diocèse de Québec, avril 1857, no
12, p. 105. Courrier du Canada, mai 1857.
91
cona, le grand chef de Stadaconé, lui apprit l'exis-
tence d'un peuple du nord appelé Piquemains, qui
n'avaient qu'une jambe, et dont la conformation ne
ressemblait pas à celle des autres Indiens. A quel
peuple faisait-il allusion ? Cartier ne le sait pas, mais
il est assez probable que c'était aux Esquimaux.
'' Quoi qu'il en soit de ces opinions, il paraît
certain que le nom de Canada existait avant Jacques
Cartier et qu'il provenait des sauvages qui habitaient
le pays ainsi désigné par les Gaspésiens. Quels
étaient ces sauvages en 1535 ? Nous n'hésitons pas
à dire que c'étaient des Iroquois, et nous nous
basons sur l'autorité du regretté M. Cuoq, qui
connaissait tous les secrets de l'idiome iroquois. Pour
étayer cette thèse, il suffira de prouver que la langue
parlée à Hochelaga comme à Stadaconé était la
langue iroquoise. C'est ce que démontre l'étude des
listes de noms que Cartier dressa dans ses deux
premiers voyages, listes que l'on trouve à la suite de
ses Relations. Le savant indianologue commence par
établir que tous ces mots appartiennent à une seule
et même langue, malgré les variantes que l'on y
retrace. Dans l'une et l'autre liste nous trouvons des
mots semblables, comportant la même signification.
En voici quelques-uns.
le LISTE 2e LISTE
Agonazo
Aggonzi
fête
Ochedasco
Onchidascon
pieds
Igata
Hegata
yeux
Hontasco
Ahontascon
oreilles
Atta
Atha
souliers
Assogne
Addogue
hachot
92
" L'abbé Cuoq ajoute : " Tous ces mots appar-
tiennent manifestement à une même langue ; les
légères différences qui peuvent se trouver entre les
mots des deux listes, ne doivent s'expliquer autre-
ment que par l'extrême difficulté que l'on éprouve
toujours, quand il faut saisir par le simple son de la
voix, des mots appartenant à une langue complète-
ment inconnue. Cette raison acquiert une force. toute
spéciale, quand il s'agit, comme dans le cas présent,
d'une langue sauvage ; nous parlons ici par expé-
rience et en appelons avec assurance avi témoignage
de ceux, qui, comme nous, ont travaillé auprès des
sauvages et ont appris quelqu'une des langues de ces
peuples. C'est ainsi que peuvent s'expliquer ces
petites variantes, sans qu'il soit absolument néces-
saire de recourir à l'hypothèse d'une différence de
dialectes, ou bien d'invoquer le phénomène ordinaire
du changement des idiomes ".
'' M. Cuoq prouve ensuite que la langue parlée
par les sauvages, habitant les rives du fleuve, n'était
pas l'algonquine, mais plutôt l'iroquoise. Sa démons-
tration est lumineuse, irréfutable. Qu'il nous suffise
de l'analyser. Sur près de soixante mots que renferme
la première liste de Cartier, et un peu plus de cent
contenus dans la seconde, il n'en est qu'un seul qui
ait la physionomie franchement algonquine, et trois
autres sur lesquels il est nécessaire de faire des
réserves. Voici ces quatre mots :
Achesco une épée
Amigoua des chemises
Sahe fèves
Cacacomy pain
'' Le premier est évidemment algonquin.
93
" Le second est le pluriel de amik, castor, et ne
signifie pas chemises. Donc nous pouvons aussi bien
croire qu'il est iroquois.
^' Le troisième peut être revendiqué par les deux
nations : les Iroquois appellent saheta ce que les
Algonquins appellent saï.
'^ Le quatrième et dernier, qui semble étranger à
la langue iroquoise, ne saurait signifier pam en algon-
quin, qui le traduit par pakjeivigan. Les Iroquois
disent kanatarok.
'' Tous les autres mots des deux listes appartien-
nent à la langue iroquoise, et ressemblent beaucoup
à riroquois moderne. Etablissons la comparaison :
Listes de Cartier
Agonazé
Aggonzi
Ochedasco
Onohidascon
Hontasco
Ahontascon
Igata
Hegata
Atta
Atha
Assogne
Addogne
Iroquois moderne Traduction
-j Akenontsi ma tête
Ositakon aux pieds
Ohontakon aux oreilles
Okahra
Ahta
Atoken
œil
souliers
hache
'' Sur les dix premiers noms de nombre dans la
langue des sauvages du temps de Cartier, six sont
encore employés dans la langue iroquoise d'aujour-
d hui. Tels sont :
94
[Langue antienne Iroquots moderne
Secada — 1 Euskata
Tigneni — 2 Tekeni
Hasché — 3 Asen
Ouiscon — 5 Wisk
. Addegué — 8 Satekon
Assem — 10 Wasen
'' Ce petit tableau parle aux yeux et prouve l'iden-
tité des deux langues.
" Mais afin de détruire tout doute, citons les mots
algonquins qui corresj)ondent à] ceux qui nous ont
déjà servi d'exemples :
Ma tête = Nictikwan
Aux pieds = Ositing
Aux oreilles = Otawakang
Œil == Ockinjik
Souliers = INIakisin
Hache = Wakakwat
' 1 =: Pejik
2 = Nij
3 z= Nisroi
5 . =z Nanan
8 = Nicwaswi
10 z= Mitaswi
'' Il ne peut pas y avoir d'erreur possible ; ces
derniers mots ne ressemblent en aucune façon à ceux
que nous avons cités en iroquois.
'' Autres exemples plus frappants encore.
*' Ca7iada signifie en iroquois, aujourd'hui comme
du temps de Cartier, ville, village, amas de cabanes,
bourgade, bourg, groupe de tentes, campement de plu-
sieurs. C'est la traduction qu'en donne Cartier lui-
même dans une de ses listes. Or, les Algonquins
95
rendent ces mots par Otenaiv. Agouhana, qui veut
dire chef en iroquois, se traduit en algonquin par
okima ou par kijeinini, en abénaquis par sanguima,
et en montagnais par sagamo.
" Si Ton voulait continuer ce système de compa-
raison, on arriverait toujours à un pareil résultat.
Dans chaque cas, il y aurait rapprochement sen-
sible entre la langue des sauvages de Stadaconé et
d'Hochelaga avec l'iroquois parlé de nos jours,
tandis qu'il serait toujours facile de constater sa
dissemblance avec l'algonquin et le montagnais
modernes.
'' Nous pouvons donc tirer de ce qui précède les
conclusions suivantes :
" 1^ Les aborigènes de Stadaconé et d'Hochelaga
appartenaient, du teinps de Jacques Cartier, à la
grande famille iroquoise ;
" 2^ Leur langue est parvenue jusqu'à nous, sans
avoir subi de profondes modifications ;
'' 3^ Jacques Cartier ne paraît pas avoir eu con-
naissance des autres langues parlées en ce pays ;
" 4^ Les sauvages de Gaspé comprenaient l'iro-
quois ;
" 5° L'étymologie du mot Canada, telle que don-
née par Cartier, est la bonne, la vraie, la seule accep-
table." (1).
Caiiardière, La (Québec)
Une canardière est un lieu couvert et préparé dans
un étang pour prendre des canards sauvages. Nous
croyons cependant que le village en question a été
nommé ainsi à cause de la grande abondance de
canards sauvages qui se trouvaient sur ses battures.
(1) N.-E. Dionne, Bulletin du parler franc ai? ^ vol. II, p. 260.
96
Cannes de Roches (Oaspé)
Ce nom est bizarre. On assure que la véritable
étymologie est celle-ci : sur certaines pointes bordées
de roches basses et recouvertes de petits moucles on
voit une espèce de petits canards noirs que les chas-
seurs appellent cannes de roches. Ils sont aussi rares
que farouches. Et on appelle cannes de roches les
pointes où ils se tiennent.
Caunon, Canton (Saguenay)
En l'honneur de l'honorable M. L.-.J. Camion,
juge de la Cour Supérieure pour le district de Trois-
Rivières.
Cantons de TEst
" A quelle date et en vertu de quel acte officiel le
nom de Cantons de l'Est fut-il assigné à cette partie
de la Province ?
" Malgré de longues et nombreuses recherches, il
nous a été impossible d'obtenir aucune information
précise à ce sujet.
" Le nom de Cantons de l'Est ne parait pas
avoir été donné à cette région par une ordonnance
officielle.
" Comme son synonyme Bois-Francs, il est
passé dans l'usage insensiblement et sans l'interven-
tion des autorités constituées.
'' L'origine du nom est cependant facile à retracer.
" A l'époque de la cession du Canada à l'Angle-
terre, la plus grande partie de ce territoire était
encore la propriété de la Couronne. Les concessions
faites par le gouvernement français étaient limitées
aux seigneuries, sur les rives du Saint-Laurent et de
ses principaux tributaires.
97
" L'administration britannique entreprit, dès le
début de son règne, la colonisation de ces terres
incultes. Son attention se dirigea d'abord vers les
solitudes qui ont formé depuis la province d'Ontario,
où la forêt vierge fut arpentée et divisée en lopins
réguliers sous le nom de township, d'après le mode
suivi dans les états voisins.
'' Lors de la guerre de l'indépendance américaine,
il se fit un mouvement d'émigration considérable de
la part de ceux qui refusèrent de suivre le parti
révolutionnaire et abandonnèrent leurs foj^ers pour
venir chercher un refuge à l'ombre du drapeau de
la mère-patrie.
" Ces colons, désignés sous le nom de loyalistes,
allèrent s'établir en grand nombre dans les town-
ships récemment créés dans le Haut-Canada ou le
Canada-Ouest.
^' Ce n'est qu'en 1792, et conséquemment plusieurs
années après le traité de paix entre l'Angleterre et
les Etats-Unis, que les premiers arpentages officiels
'furent exécutés dans la région inculte située entre
les anciennes seigneuries et la frontière. Cette région
fut, à son tour, subdivisée en townships et des
efforts furent tentés pour y amener des colons.
" Ces townships étant créés dans le Bas-Canada
ou Canada-Est, furent naturellement désignés dans
le langage ordinaire comme townships de la partie
est du pays, par opposition aux townships pri-
mitifs de la partie ouest. En parlant des '' Eastern
Townships " on voulait indiquer ceux qui étaient
organisés dans ce qui est maintenant la province de
Québec, alors désignée sous le vocable de '' Eastern
Canada." '
7
98
'' En remontant à ce point de départ, on pourrait
à la rigueur prétendre que tous les townships
formés depuis sur divers points de cette Province,
soit dans la vallée de l'Ottawa, soit au lac Saint-
Jean ou dans laGaspésie, sont de véritables '' Eastern
Townships ".
" Il vint un jour où le monde officiel crut devoir
traduire le mot township en français. C'était
presque un problème, car nous n'avons réellement
pas dans notre langue une épellation qui définit bien
la circonscription territoriale que les Anglais appel-
lent townsliip. On se rabattit sur le mot canton.
C'était ce qu'on pouvait faire de mieux dans les cir-
constances. Et voilà comment notre A^ocabulaire
géographique s'est enrichi de cette expression assez
curieuse, de prime abord : " Les Cantons de l'Est ".
'' Nous disons que l'expression est curieuse. En
effet, si. on examine la carte de Québec, on voit que
cette région est loin d'occuper la partie est de la
Province. Elle est plutôt au sud et au sud-est.
'* Lorsque le gouverneur anglais ordonna l'ouver-
ture de cette région à la colonisation, en 1792, c'était
dans le but d'y attirer surtout une émigration d'ori-
gine britannique. Et, de fait, il s'écoula une assez
longue période de temps avant que l'élément français
éprouvât le besoin d'y pénétrer, vu l'immense étendue
de terrains vacants que renfermaient encore les sei-
gneuries au moment de la cession.
'* Mais nos compatriotes ne tardèrent pas à récla-
mer une place sous le soleil des townships et à
venir s'établir dans les " lots ", suivant l'expression
reçue parmi ceux du district de Montréal. Chaque
township était subdivisé en lots, dont la concession
se faisait selon une tenure différente de celle des
99
seigneuries. Dans la seigneurie la ''terre" accordée
au censitaire était sujette à certaines redevances et
servitudes féodales, tandis que le '' lot " était octroyé
à titre de franc et commun soccage ". (1)
Cap à l'Aigle (Charlevoix)
" De là, écrivait Champlain en 1608, fusmes à un
autre cap que nous nommasmes le cap à l'Aigle,
distant du cap Dauphin huit lieues."
Cet endroit a été longtemps le refuge préféré des
aigles. On les y tuait en grand nombre. Quelque-
fois la faim les poussait jusqu'aux abords des mai-
sons, et les vieillards se rappellent avoir vu de ces
aigles frappés à coups de bâton jusque dans le village,
alors qu'ils étaient en train de s'abattre sur les ani-
maux de basse-cour.
Le village qui se forma plus tard sur le Cap à
l'Aigle adopta le nom donné par Champlain.
Le capitaine Malcolm Fraser qui, le 27 avril 1762,
avait obtenu, par l'entremise du général Murray, la
moitié de l'ancienne seigneurie de la ^lalbaie, essaya
de remplacer le nom de Cap à l'Aigle par celui de
Mount Murray. Il y a longtemps que ce dernier
nom est oublié.
Cap à la Koclie ( Lotbiuière)
'' Une note mise au bas de la page Q5 du Journal
des Jésuites par MM. les abbés Laverdière et Casgrain,
dit que le Cap à l'Arbre est le même que " le Platon,
appelé, du temps de Champlain, la pointe Sainte-
Croix." Les sources de renseignements ne sont pas
indiquées.
'' Interrogé par M. H. -G. Malhiot sur la situation
(1) Bulletin des Recherches Historiques^ vol. III, p. 59.
Vjnivers/ti^
mm inTWFrA
100
exacte du Cap à l'Arbre, M. Laverdière répondit
qu'en définitive il n'en était pas certain. Voyons ce
qui peut nous éclairer là -dessus.
" Une fille de Michel Goron — Marie-Françoise —
épousa en 1689 Robert Ouy ou Houy dit Saint-Lau-
rent, soldat de la compagnie de M. des Bergères.
" A cette époque, Michel Goron habitait " la
seigneurie de l'Eschaillon," concédée depuis 1674 à
M. Pierre de Saint-Ours ; deux lieues de front à
commencer quatre arpents au-dessous de la petite
rivière Duchesne. Cette rivière, le seul cours d'eau
de la seigneurie de Deschaillons, traverse diagonale-
ment les terres et se jette dans le fleuve un peu au-
dessous du Cap à la Roche.
'' La grande carte cadastrale (manuscrite) dont
copie se voit à Ottawa, portant la date de 1693-
1709 indique parfaitement le Platon situé au bas de
la seigneurie voisine, celle de Deschaillons, qui
commence trois lieues et demie, à peu près, plus
haut que le Platon.
'' Dès la deuxième terre de Deschaillons, on ren-
contre Michel Goron ; à la troisième il y a une
rivière ou gros ruisseau sans nom, c'est la petite
rivière Duchesne. Après cela, on compte six terres
et l'on trouve celle de Robert Ouy. En remontant
toujours, on passe quatorze terres avant d'atteindre
la seigneurie de Levrard.
'' En face de la terre de Robert Ouy, sur l'autre
côté du Saint-Laurent, sont la troisième et quatrième
terres du haut des Grondines.
" La liste des noms d'habitants que porte la carte
servira de complément à l'explication :
" La première terre est en blanc. Ensuite vien-
nent : Michel Goron, un blanc avec l'embouchure
101
de la rivière, François Goron, J. Denevert, Mailloux,
Beaudet, Bérubé, un blanc, Robert Ouy, D. Garon,
Lebœuf, Chesne, Masson, Maillon (Mailhot ? qui
était parent de Goron), un blanc, Lebœuf, un blanc,
Pineau (dit Lapej-le), Laverdure, un blanc, Pineau,
Tousignan, Tousignan.
'' Robert Ouy mourut en 1702. Son fils, Robert,
avait épousé Marguerite Gariépy. Devenu veuf, il
contracta un second mariage avec Louise Pilotte, en
1729. A ce propos, on le désigne comme habitant
du "Cap à l'Arbre, paroisse de Lotbinière." N'ou-
blions pas que la seigneurie de Deschaillons était
alors comprise dans la paroisse de Lotbinière ; elle
était souvent appelée "le petit Saint-Ours."
" La terre des Ouys était donc au Cap à l'Arbre,
ou un peu plus haut.
" Si on rapproche ce renseignement de la carte
cadastrale déjà citée et de la situation bien connue
du Cap à la Roche ainsi nommé aujourd'hui, on se
convaincra que le cap à l'Arbre et le cap à la Roche
sont un seul et même site." (1)
Cap à l'Est (Cliicontimi)
Le Cap à l'Est est une énorme masse de granit
sur lequel il ne pousse que des arbustes rabougris.
Il est appelé ainsi par opposition- à un cap fort
escarpé qui se trouve sur la rive, opposée du Sa-
guenay.
Cap à l'Orignal (Rimouski)
Un orignal se jeta du haut de ce cap dans le
Saint-Laurent pour échapper à la poursuite d'un
chasseur.
(1) Benjamin Suite, Bulletin des Recherches Historiques, vol. V,
p. 314.
102
Cap aux Corbeaux (Charlevoix)
Les matelots ont attaché un nom d'un sinistre
augure à ce promontoire. Leur imagination efFrayée
a sans doute peuplé le Cap aux Corbeaux de ces
oiseaux de' proie, comme s'ils venaient s'y abattre,
pour attendre les naufrages dans l'espoir d'en dévo-
rer les victimes.
C'était la croj^ance générale autrefois que les navi-
gateurs qui montaient et descendaient le fleuve par
le chenal du nord, devaient se tenir à distance, en
passant devant le Cap aux Corbeaux, et ne jamais
s'aventurer dans ces courants. Malheurs, disait-on,
à l'esquif qui a l'imprudence de se laisser entraîner
dans cette spirale marine ! Il est saisi dans ses an-
neaux comme dans ceux d'un gigantesque serpent.
Emporté par une force invincible, il tourne, tourne
avec une vitesse accélérée en décrivant des cercles
qui vont toujours en se rétrécissant, jusqu'à ce
qu'enfin il arrive au centre fatal qui s'ouvre en en-
tonnoir, et l'engloutit sans retour. (1)
Cai> avi Diable (Kaniouraska)
L'aspect morne et sombre de ce cap, l'aridité et la
nudité des rochers qui le composent, son isolement,
le silence et la nature désolée et presque déserte qui
l'environnent ont pu engager le peuple à lui donner
ce nom peu sympathique. Le docteur Charles Déguise
a fait du cap au Diable le théâtre d'une de ses jolies
légendes canadiennes.
Cap aux Diamants (Québec)
D'après la relation du voyage de Roberval dans
la Nouvelle-France publiée par Hackluyt, Cartier
(1) L'abbé H.-K. Casgrain, C"n péleriyiaye à l'île aux Coudres,
p. 119.
103
aurait exhibé des échantillons d'or trouvés au Canada,
qui, soumis au creuset, donnèrent de bons résultats.
Il était aussi porteur de diamants trouvés dans le
promontoire de Québec, d'où le Cap aux Diamants
a emprunté son nom.
'^ Il y a, dit Champlain, le long de la coste du
dict Québec, des diamants dans des rochers d'ar-
doise, qui sont meilleurs que ceux d'Alençon."
'' C'est un lieu ainsi appelé de nos Français,
lisons-nous dans la Relation de 1633, pour ce qu'on
y trouve quantité de petits diamants assez beaux.''
Cap Barré (Gaspé)
Le Cap Barré borde le rivage et sa face est toute
striée de bandes de diverses couleurs.
Cap-Blanc, Notre-Dame de la Garde du (Qviébec)
Les Sauvages woirawKiQYiXUupistihoiats (cap blanc,
promontoire blanc, mont blanc), le cap au pied
duquel est bâti le village du CajD-Blanc.
L'église du Cap-Blanc a été placée sous l'invoca-
tion de Notre-Dame de la Garde à la prière et aux
instances des navigateurs de cette localité. M. God-
bout, fondateur et premier curé de cette paroisse,
avait d'abord choisi le nom de Notre-Dame du Port,
mais la dévotion spéciale des marins pour l'église
de Notre-Dame de la Garde, de Marseille, en France,
où les navigateurs au long cours vont en pèlerinage,
lui ayant été représentée le jour même de la béné-
diction de la première pierre de l'église, Mgr Cazeau,
qui faisait la cérémonie, voulut bien changer ce nom
séance tenante. Plusieurs des navigateurs du Cap-
Blanc avaient même dans leurs bateaux des images
de Notre-Dame de la Garde, de Marseille.
104
Cap Bouanii (Gaspé)
Le cap Bonami (et non Bon ami comme on l'écrit
souvent) fut nommé ainsi parce que le premier
habitant de cet endroit était un Jersiais de ce nom.
Cap Brûlé (Montmorency)
Parlant du Cap Tourmente, Champlain écrit :
^* Proche de ce lieu est le Cap Bruslé, entre lequel
et risle aux Coudres est un chenail de 8, 10 et 12
brasses d'eau. " C'est tout proche de ce cap que
Champlain avait fait bâtir son habitation du Cap
Tourmente qui fut brûlée par les Anglais en 1628.
Le Cap Brûlé ne tiendrait-il pas son nom de cette
circonstance ? Il a pu lui donner ce nom, aussi, parce
qu'il était dépouillé de toute végétation.
Cap Chat, Saîut-Norbert rtu (Gaspé)
Il y a deux versions sur l'origine de ce nom : les.
uns veulent que le cap Chat ait été nommé ainsi en
l'honneur du commandeur de Chattes ; les autres
prétendent que c'est sa ressemblance avec un chat
qui lui a valu ce nom.
'' La question d'étymologie, dit un partisan de
cette dernière version, n'existe pas pour ceux qui sont
accoutumés à visiter la partie du pays où est situé le
Cap Chat. Si vous descendez le fleuve en suivant le
rivage en compagnie d'hommes du voisinage, vous
êtes à peu près assuré qu'arrivé à une certaine distance
de ce cap, les pêcheurs vous diront : *' Voyez-vous le
chat qui dort sur le Cap ? " En effet, dans une posi-
tion donnée, un relief de rocher qui couronne le
promontoire affecte la forme d'un chat." " En 1882,
dit Mgr Bossé, j'accompagnais Mgr Langevin en
visite pastorale dans ces parages. J'allai visiter le
105
phare construit sur le cap Chat. Entre le plus haut
sommet du cap et le phare, je vis une énorme roche
isolée et représentant au naturel un chat au demi-
repos et dont le dos d'un gris brun était tourné vers
le fleuve. Je suis certain que les Sauvages, admira-
bles observateurs, avaient donné le nom de Chat à
ce bloc si ressemblant, et que les Français l'avaient
nommé d'après eux."
^^oyons maintenant une autre opinion :
"Je trouve l'acte de baptême de ce cap dans les
Voyages de Chami^lain, édition de 1632, page 95 de
la seconde partie, couché dans les termes suivants :
'' Et costoyant toujours la coste du su, jusques au
commencement des mons Notre-Dame, vingt lieues
du dit cap des Boutonnières, les mons en ont vingt-
cinq de longueur, à la fin est le cap de Chatte assez
haut fait en forme de pain de sucre fort écore. Se
voient aussi des terres doubles audessus qui quelque-
fois vous en font perdre la cognaissance, si le temps
n'est clair et serein, si ce n'est que vous approchiez
d'une lieue ou deux du dit Cap de Chatte. "
'' La carte de Champlain de 1632 et celle de Jean
de Laët de 1640 le nomment aussi Cap de Chatte.
'* Pourquoi Champlain l' avait-il ainsi nommé ?
" Le commandeur de Chatte, alors gouverneur de
Dieppe, était en même temps lieutenant-général du
roi de France pour les affaires de l'Amérique. C'est
lui qui choisit Samuel de Champlain pour entre-
prendre la colonisation du Canada. Le premier
voyage de Champlain de 1603, pour commencer
cette grande et noble entreprise, fut fait sous les aus-
pices et en vertu d'une commission du commandeur
de Chatte.
" Quand Champlain retourna en France l'année
106
suivante M. de Chatte était mort et M. de Monts
lui avait succédé comme lieutenant-général du roi
pour l'Amérique. Par suite, le second voyage de
Champlain se fit sous les ordres et par commission
de M. de Monts.
" On vient de voir que Champlain a nommé Cap de
Chatte le promontoire le plus saillant de la rive sud
(côte de la Gaspésie) à l'entrée du fleuve St-Laurent.
" Vis-à-vis de ce Cap, sur la rive nord, une langue
de terre faisant saillie dans le fleuve, est nommée
Pointe de Monts.
" Qui ne verrait pas l'intention de Champlain de
rendre un digne et perpétuel hommage à ses deux
illustres patrons ?
" Pour moi, je considère ces deux points géographi-
ques comme des monuments ad memoriam et hono-
REM, dédiés à ces deux hauts fonctionnaires et digni-
taires de l'état; et j'y crois aussi fermement que si
j'y lisais des inscriptions gravées par la main de
Champlain lui-même.
" Outre la vérité historique qu'il faut respecter, il y
a dans ces deux noms une grandeur, une dignité, un
charme qui rehaussent l'importance d'une localité ;
tandis que Cap Chat et Pointe des Monts sont des
corruptions qui ne rappellent rien que de très vul-
gaire. N'est-ce pas une ironie honteuse de substituer
" un chat " quelconque et des ^' montagnes imagi-
naires " à deux hommes illustres dans l'histoire de
France et dans celle du Canada ?
'' Serail-il donc trop tard pour réparer cet oubli et
populariser les vrais noms ? " (1)
(1) Raphaël Belleraare, Bulletin des Rechercher Historiques, vol.
m, p. 28.
107
Cap de la Magcleleine (Chainplain)
Le Cap de la Magdeleine primitivement connu
sous le nom de Cap des Trois-Rivières fut d'abord
une mission de Sauvages de diverses nations conver-
ties à la vraie foi que les Jésuites amenèrent et vou-
lurent fixer.
Ce terrain avait été donné aux Jésuites, le 20 mars
1651, par M. de la Ferté, abbé de la Magdeleine, au
diocèse de Rouen, de l'ordre de Saint-Avigustin.
C'est en l'honneur de l'abbé de la Magdeleine qui
vivait à Paris et s'intéressait beaucoup aux missions
du Canada, que les Jésuites nommèrent ainsi leur
résidence.
Cap de la Victoire (Kichelieii)
En 1610, les Montagnais et les Algonquins, avec
l'aide de Champlain et de quelques Français, rem-
portèrent, dans les environs de Sorel, une victoire
signalée sur les Iroquois. C'est en mémoire de ce
fait d'armes que l'on a désigné longtemps l'une des
poiutes voisines de Sorel, du côté de l'ouest.
Cap de lîaye
On écrit indifféremment cap de Rhé ou cap Raye.
Ce cap fut nommé Arraico par les Basques. Arraico
veut dire poursuite ou approche.
Cap d'Espoir (Gaspé)
'' Dans la Gaspésie, à quelques milles du village
de Percé, s'avance dans le golfe Saint-Laurent une
sorte de promontoire auquel a été donné le nom de
Cap d'Esj^oir.
'^ Dans ces dernières années, on a trouvé moyen
de faire subir une déformation à ce mot et d'inscrire
sur les cartes anglaises Cape Despair, que certains
108
cartographes français se sont empressés de traduire
par Cap du Désespoir.
" Ce qui est plus grave, c'est que bon nombre de
nos compatriotes se sont laissé prendre à cette nou-
veauté et ont contribué, en s'appuyant sur une
légende apocryphe, à la faire passer dans le langage
courant.
'^ Récemment encore, un publiciste de distinction,
dans une étude fouillée sur la Gaspésie, s'arrêtait
avec complaisance sur cette appellation de Cap de
Désespoir et entreprenait d'expliquer à son public
que cet endroit avait été témoin de tant de nau-
frages qu'on avait voulu en fixer le souvenir dans
la forme qui vient d'être indiquée. (1)
'' Nous n'entendons pas suspecter la bonne foi de
qui que ce soit, mais la vérité a ses droits et le
moins que l'on puisse dire c'est que les écrivains et
les cartographes qui s'accrochent obstinément à cette
appellation de Cap Désespoir font fausse route.
" La preuve en est facile à faire.
*' C'est Jacques Cartier lui-même, le découvreur du
Canada, qui baptisa du nom de Cap d^ Espérance le
promontoire qu'il rencontra sur sa route en longeant
la baie des Chaleurs. Cartier cherchait alors un
passage à l'ouest et, se berçant de l'espoir d'arriver
à cette découverte, il traça sur sa carte, en juillet
1534, le nom qui vient d'être mentionné.
' ' Les cartographes qui vinrent après lui respec-
tèrent cette appellation. Sur la carte de Pierre Des-
celiers qui date de 1546, on lit en toutes lettres Cap
(1) Il faut dire en toute justice que ce publiciste parait s'être
appuyé sur l'opinion émise autrefois par M. l'abbé Ferland que ce
qualificatif de *' Désespoir " ** convenait à cette sinistre falaise
dont, d'après la légende, les enfants sont attirés par les mysté-
rieuses mélopées des sirènes, et par elles engouÔrés aussitôt."
109
d^ Espoir. La carte de Gérard Mercator, publié en
1569, fait mention du Caj) d^ Espérance, à l'entrée de
la baie des Chaleurs. Ducreux, dans sa Tablia
Novae Franciae, de 1660, imprime dans la langue
latine '' Promuntarium Spei ". Nicolas Denys, dans
sa Description géographique et historique de VA-
mérique Septentrionale, année 1672, écrit : Cap
d'Espoir. Sur la carte dressée en 1744, par N. Bellin,
ingénieur et hydrographe de la marine, et publiée
dans V Histoire de la Nouvelle-France de Charlevoix,
on fait également mention du Cap dJ Espoir.
''Voilà, il nous semble, des autorités qu'il est
impossible de méconnaître et d'écarter du débat.
Comment alors expliquer que Cape Despair ait
survécu aussi longtemps, alors que les origines de ce
nom sont si clairement déterminées ? C'est probable-
ment l'effet d'une consonnance. Aux Anglais et aux
Américains qui fréquentent, durant la saison esti-
vale, la baie des Chaleurs et le golfe St-Laurent, les
cicérone auront dit : •' C'est ici le Cap d'Espoir, et
ceux-ci et ceux-là, peu familiers avec notre langue,
auront répété avec une petite variante : Cape Des-
pair. " (1)
Cape Cove (Gaspé)
Cap-Cove (Anse du Cap) est formé par le Cap
d'Espoir.
Cap (les Rosiers, Saint-Albau du (Gaspé)
Le Cap des Rosiers fut nommé ainsi, prétend
l'abbé Ferland, parce que, autrefois, il était couvert
de rosiers sauvages.
(1) Eugène Rouillard, Bulletin du parler français^ vol. IV,
p. 364.
110
Mgr Bossé n'est pas de cette opinion :
" Quelques imaginations poétiques en attribuent
l'origine aux rosiers sauvages qui couronnaient la
cime du cap ; c'est trop poétique pour mériter
croyance. En général, les anses et les caps de la
Gaspésie ont pris les noms de ceux qui y ont fait
naufrage, ou qui sont demeurés dans les environs.
Il y a vers Rimouski, dans Saint-Thomas et ailleurs,
des familles du nom de Desrosiers. Je serais porté
à croire qu'un navigateur ou pêcheur de ce nom, ou
s'est échoué, ou est demeuré dans les environs du
cap qui a depuis porté son nom. Il faudrait alors
écrire comme on prononce toujours en français : Cap
Desrosiers. Au reste, c'est une supposition que je
hasarde, mais les opinions sont libres.''
Champlain donne raison à M. Ferland. Dans sa
carte de 1632, il écrit en toutes lettres : Cap des Rosiers.
Cap-des-Rosiers fut mis sous le patronage de
saint Alban, parce que le premier habitant de cet
endroit se nommait Alban Bond.
Cap Maillard (Cliarlevoix)
La piété reconnaissante du peuple a attaché à ce
promontoire h nom d'un vénérable prêtre des
Missions Etrangères de Paris. Depuis longtemps
l'oubli s'est fait autour de la mémoire de cet apôtre,
qui a appuyé son bâton de missionnaire sur toutes
ces plages, où son passage périodique était accueilli
avec des larmes de joie et de bénédiction. Mais si
son nom n'est guère plus prononcé ici que pour
indiquer le Cap Maillard, son souvenir est encore
vivace en plus d'un endroit du golfe, et surtout
parmi les peuplades micmaques, au milieu des-
quelles il a passé une grande partie de sa vie. (1)
(1) L'abbé H. -R. Casgrain, Opuscules^ p. 129.
111
Cap Pleureur (Gaspé)
Le Cap Pleureur fut nommé ainsi à cause des
filets d'eau qui surgissent à divers points de sa sur-
face. Aux premiers froids, ces filets, grossis par les
pluies de l'automne, se congèlent en prenant les
formes les plus singulières. L'aspect généra] est
celui de quatre colonnades superposées, variées de
couleurs et diminuant en volume à mesure qu'elles
approchent du sommet du cap. Le rang inférieur,
formé par les sources les plus abondantes, présente
d'énormes stalactites dont les enfoncements sont du
plus bel azur. Au-dessus régnent deux galeries du
blanc le plus pur, et dont les interstices sont remplis
de sombres blocs de granit, de festons de mousse
desséchée, d'arbrisseaux verts tranchants agréable-
ment sur les nuances environnantes. Enfin, pour
compléter le tout, d'innombrables clochetons aux
reflets éclatants forment le digne couronnement de
ce chef-d'œuvre divin. (1)
Cap Rouge (Gaspé)
Ce cap est coupé à pic et sa face rouge lui a valu
son nom.
Cap Koug-e, Saint-Félix du (Québec)
" Le promontoire où est assis le vieux Québec
forme l'extrémité orientale d'un plateau terminé, à
l'ouest, par un cap, auquel la couleur de se;^ roches
schisteuses a valu le nom de Cap Rouge, qui s'est
étendu au val avoisinant, à sa jolie rivière et à la
petite paroisse de Saint-Félix, érigée en 1862. (2)
(1) Rapport sur len missions du diocèse de Québec, mai 1872.
2) L'abbé H. -A. Scott, Notre-Dame de Sainte- Foy, tome I,
p. 1.
112
La paroisse du Cap-Eouge reçut saint Félix
pour titulaire en l'honneur de Mgr Charles-Félix
Cazeau, vicaire-général de Québec.
Cap Saint-Claude (Lévis)
Le notaire Claude Maugue acheta une terre dans
les environs de ce cap, en 1677.
Cap Saint-Ignace (Montmagny)
Il y a au bord du fleuve Saint-Laurent, au centre
de la paroisse, en face de l'île aux Grues, un petit
cap, formant presqu'île, qui porte, le nom de Cap
Saint-Ignace. Ce nom lui fut-il donné par un Jésuite
en mission ? La chose est possible quoique dans la
liste des premiers missionnaires et curés de Saint-
Ignace du Cap Saint-Ignace, on ne rencontre pas un
seul Jésuite.
Peut-être ce nom lui vient-il du seigneur Vince-
lotte? Dans l'acte de mariage de Jean Bossé, en
1734, on voit comme témoin M. de Saint-Ignace de
Vincelotte et il signe : Vincelotte Saint-Ignace.
Quoiqu'il en soit, ce nom ne tarda pas à s'étendre
aux établissements qui se formèrent dans les envi-
rons, et, le 30 octobre 1678, lorsque Mgr de Laval
érigea la paroisse, il lui donna une sanction officielle.
Aussi quand Mgr de Saint-Vallier, le 3 octobre 1700,
nomma M. Louis Mathieu, premier curé résidant,
il l'intitula : '^ curé de Saint-Ignace du Cap Saint-
Ignace." (1)
Cap Santé (Fortneuf)
A partir de Portneuf en remontant, le rivage du
Saint-Laurent s'élève graduellement jusqu'à un
(l) L'abbé N.-J. Sirois, Monographie de Saint-Ignace du Cap
Saint Ignace, p. 7.
113
endroit où l'élévation atteint soudainement une hau-
teur de plus de 150 pieds au-dessus du niveau de la
rivière. Cette élévation prit probablement le nom
de Cap Santé à cause de la salubrité de son climat.
Cap Tourmente (Montmorency)
C'est Champlain qui nomma ainsi le cap Tour-
mente : '' De l'isle aux Çoudres, écrit-il, costoyansla
coste fusmes à un cap, que nous avons nommé le
cap de tourmente qui en est à cinq lieues et l'avons
aiiisi nommé d'autant que pour peu qu'il fasse de
vent la mer y esleve comme si elle estait plaine. En
ce lieu l'eau commence à estre douce."
Cap Trinité (Saguenay)
On a donné au cap Trinité son nom parce qu'il
est en réalité formé de trois caps égaux de taille et
d'élévation, dont le premier comprend également
trois caps disposés en échelons et formant comme
trois étages superposés.
Capelton, Précieux-Sang de (Sherbrooke)
Le fils d'une dame ayant fait un mauvais coup,
celle-ci pour en conjurer l'effet fit don d'une certaine
somme à Mgr Racine, évêque de Sherbrooke, avec
prière de mettre la première mission ou paroisse
qu'il établirait sous le patronage du Précieux-Sang.
Capse (Portneuf)
Mgr Bailly de Messein, coadjuteur de l'évêque de
Québec et évêque de Capse, fut longtemps curé de
la Pointe-aux-Trembles.
Caplan, Saint-Charles de (Bonaventure)
Le nom de Caplan vient de la rivière principale
qui coule dans cette paroisse. Ce nom a été donné
8
114
à cette rivière par les voyageurs de Carleton qui,
dans leurs courses, trouvèrent, campé à son embou-
chure, sur le rivage, un sauvage du nom de Jean
Capland.
Quant au titulaire, saint Charles, Mgr Langevin,
évêque de Rimouski, le choisit, en 1877, pendant sa
visite pastorale, en fixant le site de l'église. On pré-
sume que ce fut en l'honneur de Mgr Charles-Fran-
çois Baillargeon, archevêque de Québec, qui avait
organisé ce territoire en mission et y avait fait bâtie
la première chapelle en 1865.
Capucins, Saint-Paul des (Matane)
Sur le rivage de la rivière Grand-Capucin qui, avec
la rivière Petit-Capucin, a donné son nom à la
paroisse des Capucins, il y a, paraît-il, un rocher
qui, vu de loin, ressemble à un capucin drapé dans
sa cagoule et coiffé de son capuchon.
Caritfnan, Canton (Champlain)
C'est en 1665 que le régiment de Carignan-
Salières, qui s'était distingué contre les Turcs dans
la Hongrie, arriva dans la Nouvelle-France. La
plupart des officiers et soldats de ce beau régiment
s'établirent dans notre pays.
Carillon (Argrenteuil)
" Au bas du Long-Sault, côté nord de la rivière
Ottawa, un peu au-dessus du lac des Deux-Mon-
tagnes, il y a un endroit appelé Carillon.
" Un officier du régiment de Carignan, qui se
nommait Carrion, resta dans le pays lorsque le régi-
ment retourna en France, et obtint une concession
de terre au lac des Deux-Montagnes, ou peut-être à la
pointe de l'île de Montréal, avec privilège de faire la
115
traite des pelleteries. On le voit dans ces lieux à
partir de 1670. N'aurait-il point trafiqué au bas du
Long-Sault ? ce qui lui était facile, et de là son nom
serait resté au sit^ où il rencontrait les Sauvages, en
épargnant à ceux-ci un trajet de deux journées.
*' Faute de preuve directe, ce rapprochement de faits
semble bien transformer Carillon en Carrion. " (1)
Carleton (Bonaveuture)
Après la dispersion des Acadiens,quelques familles,
originaires de Tracadie, allèrent s'établir à l'en-
droit connu aujourd'hui sous le nom de Carleton.
Elles le nommèrent Tracadigetche, ou petite Tracadie.
Les Anglais, généralement, déplacent les anciens
noms pour en substituer de nouveaux d'origine
anglaise et qu'ils articulent plus facilement. Aussi,
remplacèrent-ils Tracadigetche par Carleton, en
l'honneur de sir Guy Carleton, plus tard lord
Dorchester.
Caroii, CantoQ (Lac Saint-Jean)
En l'honneur du grand-vicaire Thomas Caron, un
des fondateurs de la Société de Colonisation du
Saguenay en 1845.
Cartier, Canton (Joliette)
Sir George-Etienne Cartier.
Cartierville (Jacques-Cartier)
Cette municipalité a emprunté son nom du décou-
vreur du Canada, Jacques Cartier.
Casault, Canton (Matane)
Sir L.-N. Casault, juge en chef de la Cour Supé-
rieure de la province de Québec.
(l) Benjamin Suite, Bulletin des Becherchês Historiques^ vol. I,
p. 81.
116
Cascapédiac (BoDaventure)
Cascapédiac a pris son nom dç la Grande Rivière
Cascapédiac qui coule dans les environs. Les Mic-
macs avaient probablement nommé cette rivière
ainsi à cause de ses courants rapides et forts, car le
mot Cascapédiac, corrompu de Sâk'pédeak, veut dire
'' forts courants." (1)
CasgraiD, Canton (Islet)
M. Eugène Casgrain, seigneur de l'Islet.
Caskitshipiskotsiskat, Kivièré (Labrador)
Des mots montagnais shitshi, épais, serré ; pish-
kutshu, troncs ; et shikau, fourré, buisson. On peut
traduire ce mot par : ici il y a un épais fourré.
Cathcart, Canton (Joliette)
Charles Murray, comte de Cathcart, administra-
teur puis gouverneur du Canada.
Catsinoganiow, Kivière (Labrador)
Du montagnais Katshiwakamits, le lac long, la
rivière longue.
C au chou, Canton (31ontniorency)
L'honorable Joseph Cauchon a été député de
Montmorency.
CauffliuaAvaga, Saiut-Frauçois-Xavier (Laprairie)
''La première mission iroquoise dans les environs
de Montréal fut établie à Laprairie en 1667 par le
Père Raffeix. C'est Mgr de Laval qui la mit sous
le patronage de saint François-Xavier. Aujourd'hui
(1) Traii'iacticns of Literary and Historical Society of QueheCy
vol. III, p. 270.
117
les Iroquois appellent la première station de leur
mission : Keutake, c'est-à-dire " A la Prairie. "
'' En 1676, la mission fut transférée à cinq quarts
de lieue plus haut, sur le fleuve, près de la rivière
du Portage. Ce site fut illustré par les vertus et la
mort de Catherine Tekakwitha. La tradition locale
a tiré partie de cette circonstance pour indiquer
l'endroit de cette'deuxième station : Kateri tsi thaiatat,
c'est-à-dire " Où Catherine fut enterrée. "
'' En 1679-80 le Père Frémin, missionnaire des
Iroquois, fit en France un voyage très important
pour la mission. Il revint avec les titres de conces-
sion de la terre nommée le Sault. A cette époque
la mission est désignée par les Iroquois : " Kahna-
wake ", c'est-à-dire Au Sault, au Rapide. •
" En 1689, les Iroquois allèrent, sous la direction
du Père Bruyas, établir une nouvelle station à une
demi-lieue plus haut que la précédente. C'était au
pied des Rapides, mais toujours appelé ^'Kahnawake",
c'est-à-dire Au Rapide, par les sauvages d'alors,
'' Kahnawakon ", c'est-à-dire Dans le rapide, par ceux
d'aujourd'hui pour ne pas confondre avec Kahnawake
actuel, Caughnawaga. Les Français appelaient
encore ce troisième poste '' le Sault " ou " Saint-
François-Xavier du Sault. "
" En 1696, nouvelle migration causée comme les
précédentes par l'appauvrissement du sol, à une demi-
lieue plus haut ; c'est à l'endroit qui sépare aujour-
d'hui la paroisse de Laprairie de la mission de
Caughnawaga. Les Iroquois appellent aujourd'hui
cet endroit " Kanatakwenke ", c'est-à-dire On a enlevé
le village de là. Evidemment ce nom a été donné
post eventum ; et la mission avait changé de site, en
118
gardant le nom qu'elle portait depuis l'établissement
de 1676.
'* Ce n'est qu'en 1712, que la mission est nommée
pour la première fois, dans les catalogues : " Ad
saltum Sti Ludovici, nom qui a remplacé du temps
des Français tous les précédents, nom encore officiel
aujourd'hui, quant à la province de Québec. Les
Anglais ont introduit le nom iroquois mal orthogra-
phié de Caughnawaga ; ils auraient mieux fait de
dire et d'écrire comme les Iroquois eux-mêmes
Kahnawake." (1)
Causapscal, Saint-Jacques de (Mataue)
Causapscal signifie en micmac " pointe rocheuse."
D'autres prétendent que ce mot se traduit plutôt par
'' eau rapide." La rivière Causapscal est, en effet,
très rapide.
C'est Jacques Smith, un des premiers colons de
l'endroit, qui a donné son nom à Saint-Jacques de
Causapscal.
CaxtoD, Saint- El ie de (Saint-Maurice)
Caxton, petite ville à une dizaine de milles de
Cambridge, Angleterre.
Caxton fut érigé en paroisse le 4 février 1865, par
Mgr Cooke, évêque de Trois-Rivières. Il donna saint
Elie pour patron à la nouvelle paroisse en l'honneur
de M. J.-Elie Sirois, ancien curé de Saint-Barnabe,
premier missionnaire de Saint-Elie.
Cawasliagemits, Lac (Labrador)
Le lac clair.
L'abbé J.-G. Forbe?, Bulletin des Recherches Historiques, vol. V,
p. 131.
119
Cawood, Canton (Px)utiac)
Cawood est une petite ville du comté de York,
Angleterre.
Cedar Hall (Matane)
La gare du chemin de fer Intercolonial à Saint-
Pierre du Lac porte le nom de Cedar Hall. Ce nom
fut donné à la première maison qu'un nommé Grant
éleva en cet endroit, dans la forêt, près d'une carrière
d'où l'on tirait la pierre nécessaire à la construction
des ponts de l' Intercolonial. De la maison le nom
passa à tout le territoire qui l'environnait.
Cèdres, Les (Soiilanges)
On a appelé Saint- Joseph de Soulanges " Les
Cèdres," parce que à une certaine distance du village,
il y avait deux gros cèdres sous lesc|uels se don-
naient rendez-vous les bateliers très nombreux en ce
temps-là, qui voyagaient entre Montréal et Kingston.
Chabot, Canton (Kamouraska)
L'honorable Jean Chabot, ministre des travaux
publics, puis juge de la Cour Supérieure.
Chaloupe, La (Labrador)
" D'où vient le nom de " La Chaloupe " donné à ce
hameau ? On m'explique qu'il y a là une rivière
d'un plus fort volume que la rivière aux Graines, et
qui s'appelle précisément rivière Chaloupe. Et l'on
ajoute, avec une entière bonne foi, que les embarca-
tions de ce nom, très employées en ces parages, trou-
vaient là un havre excellent où elles accouraient en
foule, et que cela fait parfaitement comprendre
pourquoi l'on a donné à la rivière son nom de Cha-
120
loupe. Voilà toujours bien une étj^mologie qui ne
doit rien aux Grecs, ni aux Romains." (1)
Cliambly
Avant d'entrer en campagne, en 1665, M. de
Tracy fit élever plusieurs forts en bois sur la rivière
Richelieu qui était la principale voie de commu-
nication. L'un de ces forts fut élevé au pied
du Sault de Richelieu. Il fut construit en août
1665 sous les ordres de Jacques de Chambly, capi-
taine au régiment de Carignan-Salières. Pendant la
semaine où l'Eglise célébrait la fête de saint Louis,
le fort étant terminé, l'aumônier, le Père Jésuite
Chaumont, offrit le saint sacrifice de la messe en
présence du capitaine de Chambly et de ses hommes.
La chapelle et le fort furent alors mis sous les
auspices du saint roi de France,
Sept années après la construction du fort Saint-
Louis, le 29 octobre 1672, l'intendant Talon concé-
dait au capitaine de Chambly '' la quantité de six
lieues de terre de front sur une lieue de profondeur,
à prendre sur la rivière Saint-Louis, savoir : trois
lieues au nord de la dite rivière (deux lieues en
deçà du fort qui y est basty et une lieue au-delà) et
trois lieues au sud de la dite rivière." De cette
époque le fort et la concession accordée à son com-
mandant furent connus sous le nom de Chambly.
Comme on le voit l'origine du nom est bien simple.
Un étymologiste a cependant trouvé moyen d'épi-
loguer. '^ La vallée du Richelieu, écrit-il, est un
des endroits du Canada où le blé vient le plus
en abondance. Son nom de Chambly lui vient de
(1) L'abbé Victor- A. Huard, Labrador et Anticosti^ p. 145.
121
Champ d'blé. On a voulu indiquer par là la ferti-
lité de son sol." (1)
Chambord (Lac Saint- Jean)
Le comte de Chambord décédé le 20 août 1883
fut le dernier représentant de la branche aînée des
Bourbons. En 1876, il refusa le trône de France
pour ne pas sacrifier le drapeau blanc.
Chamoucliouane, Canton (Lac Saint-Jean)
Chamouchouane vient du montagnais ashiiMpa-
mushuan, guet à l'orignal.
Clianipig-ny, Canton (Cliicoutlmi)
Jean Bochart de Champigny, intendant de la
Nouvelle-France.
Champlaiu
Un comté, des paroisses, des villages, des rivières,
des lacs, etc., etc., dans la province de Québec, rap-
pellent le souvenir du fondateur de Québec.
Cliaunay (Conipton)
Channay a été établie grâce à des capitaux fournis
par des Français de France. Le nom de la nouvelle
colonie fut choisi par les administrateurs de la Com-
pagnie Nantaise, en souvenir de Channay, Indre et
Loire, pays d'origine de M. J.-A. Chicoyne, député
de Wolfe, le principal organisateur de cette Compa-
gnie.
Chapais, Canton (Kainouraska
L'honorable .Jean-Charles Chapais, député de Ka-
mouraska et ministre des travaux publics de la pro-
vince du Canada.
(1) Canadian Antiquarian, juillet 1878.
122
[Chapeau (Pontiac)
Ce village, situé dans l'île des Allumettes, prend
son nom d'un rocher dans les rapides de la rivière
Ottawa, qui a la forme d'un chapeau.
Chapleau, Canton (Maskinougé)
â
Sir Adolphe Chapleau, premier ministre de la
province de Québec, ministre fédéral, puis lieute-
nant-gouverneur de la province.
Charleniagne (l'Assomption)
En l'honneur de M. Charlemagne Laurier, député
de l'Assomption au Parlement du Canada.
Charlesboiirg (Québec)
Les premiers habitants de cette paroisse s'établi-
rent non loin de la ligne de séparation entre Char-
lesbourg et iBeauport. Ils donnèrent au lieu qu'ils
avaient choisi le nom de Bourg-Royal. Ce fut près
de là, dans un lieu qu'ils appelèrent Bourg la Reine,
que ces premiers habitants bâtirent la première
chapelle de la paroisse.
Les Jésuites, auxquels les terres de Bourg-Royal
avaient été données en fief par le duc de Ventadour,
vici-roi de la Nouvelle-France, le 10 mars 1626, et
qui par conséquent, en étaient les seigneurs, concé-
dèrent ces terres et les firent tracer, comme à Bourg-
Royal, en triangles dont le sommet allait aboutir au
lieu où est l'église aujourd'hui et où est bâtie une
petite chapelle qui remplaça celle de Bourg-Royal.
Cette nouvelle chapelle fut dédiée à saint Charles.
On tira à une petite distance du sommet de tous
ces triangles un trait-carré sur lequel on fit un che-
min qui porte encore aujourd'hui le nom de Trait-
Carré. Les nouveaux habitants placèrent leurs
123
demeures en dedans ou en dehors de ce Trait-Carré
et formèrent le village de Charlesbourg dont le nom
s'étendit à toute la paroisse. (1)
Charlevoix
Le célèbre Père Jésuite Charlevoix a séjourné dans
notre pays. Il a publié une Histoire de la Nouvelle-
France très estimée.
Charny, Xotre-Dame de (Lévis)
Charny est dans la seigneurie de Lauzon.
Jean de Lauzon, sieur de Charny, troisième sei-
gneur de Lauzon, et grand sénéchal de la Nouvelle-
France, fut tué par les Iroquois le 22 juin 166L
Cliartierville (Coniptou)
Chartierville a été nommé ainsi en l'honneur de
M. l'abbé J.-B. Chartier, qui, en 1870, à la tête
d'une délégation de la société de Colonisation de Saint-
Hyacinthe et de Bagot, explora le canton de Em-
berton pour y établir la nouvelle paroisse.
Cliâteaiigaay
C'est le 29 septembre 1673 que le gouverneur de
Frontenac concéda la seigneurie de Châteauguay à
Charles LeMoyne de Longueuil. Celui-ci donna le
nom de Châteauguay à sa seigneurie en souvenir de
la commune de Châteauguay, en France. Cette
commune fait aujourd'hui partie du département de
Puy-de-Dôme.
Château- Richer (Montmorency)
Le nom de Château-Richer aurait été donné à ce
lieu, suivant une note de feu M. Bédard, supérieur
(1) L'abbé Charles Trudelle, Paroisse de Charlesbourg , p. 11.
124
du séminaire de Québec, parce qu'un Sauvage ou
un Français à demi-sauvage, appelé Richer, aurait
établi sa demeure dans le tronc d'un gros arbre,
placé sur le cap où est située l'église de ce lieu, et
se serait plu à nommer cette singulière habitation
son château. (1)
M. Edmond Rousseau raconte l'origine du nom
de cette paroisse avec une légère variante : '' En
1636, écrit-il, la seigneurie de la Côte de Beaupré
fut concédée au sieur ChefFault de la Regnardière.
Ce seigneur fit passer dans sa seigneurie un grand
nombre de colons, la plupart s'établirent à l'endroit
connu sous le nom de Petit Pré. Parmi ces colons
se trouvait un vieux garçon cordonnier Nestor Ri-
cher qui se bâtit une espèce de hutte à l'endroit où
se trouve précisément le presbytère aujourd'hui. En
peu de temps, la petite colonie fit des progrès et l'on
vit surgir ça et là de coquettes maisons construites
avec la pierre qui abonde dans ces parages. Mais
Richer, un peu excentrique comme tous les vieux
garçons, très avare d'ailleurs, resta attaché à sa
hutte. En dépit des railleries de ses concitoyens^
qui ne désignèrent plus son modeste réduit que sous
la qualification ironique de '^ Château Richer ", il
y demeura jusqu'à sa mort. Le nom en est resté à
la paroisse." (2)
" On lit dans une lettre inédite de Mgr de Laval
à M. Dudouyt, en date du 6 novembre 1683 :
'' Puisque la Providence a voulu lui inspirer (à M.
Poitevin, curé de Saint-Josse, et grand vicaire de
Mgr de Laval en France) de vous résigner son
(1) L'abbé Ferland : Notes .sur les registres de Notre-Dame de
Québec, p. 54.
(2) Le château de Beaumanoir, p. 3.
125
prieuré de Château-Richer, nous avons sujet de l'en
bénir.... "(1)
Le nom de la paroisse de Château-Richer n'aurait-
il pas quelque rapport d'origine avec celui du prieuré
de M. Poitevin ? Nous avouons n'avoir jamais eu
une grande confiance dans l'histoire d'un nommé
Richer qui aurait établi sa demeure dans le tronc
d'un arbre.
Cbâteaiivert (Portneuf)
On donne très souvent le nom de Châteauvert à la
paroisse de Saint-Marc des Carrières parce que le
bureau de poste est tenu par M. Georges Châteauvert,
marchand et propriétaire de carrières.
Chatham, Canton (Argeuteiiil)
Chatham est une ville fortifiée d'Angleterre.
William Pitt, comte de Chatham, n'est peut-être
pas étranger au choix de ce nom de Chatham.
Chaudière, Chute de la
Champlain écrit en 1613 :
'' Nous passâmes un Sauta une lieue de là, qui est
large de demie lieue, et descend de 6 à 7 brasses de
haut. Il y a quantité de petites îles qui ne sont que
rochers âpres et difiiciles, couverts, de méchants petits
bois. L'eau tombe à un endroit de telle impétuosité
sur un rocher, qu'il s'y est cave par succession de
temps un large et profond bassin : si bien que l'eau
courant là dedans circulairement, et au milieu y
faisant de gros bouillons a fait que les Sauvages
l'appellent Asticou, qui veut dire chaudière. Cette
chute d'eau mène un tel bruit dans ce bassin, que
l'on l'entend de plus de deux lieues '\
(1) L'abbé Auguste Gosselin, Henri de Bemières, p. éQ.
126
Chauveaii, Canton (Charlevoix)
L'honorable Pierre-Joseph-Olivier Chauveau fut
chargé de former le premier gouvernement de la
province de Québec sous le régime de la Confédé-
ration.
Chavigny, Canton (Portneuf)
Le sieur Chavigny de Berchereau s'était fait con-
céder un fief dans le comté actuel de Portneuf
Chegobicli, Lac (Labrador)
Ushukupish, pays du canard.
Chelsea (Ottawa)
Ville du comté de Middlesex, Angleterre.
Chemin Craig
Le chemin Craig ou Craig's Road part de
Saint-Gilles, comté de Lotbinière, et va aboutir à
la rivière Saint-François. Ce chemin fut commencé
par l'arpenteur Jos. Kilborne et terminé en 1809 par
ordre de sir James-Henry Craig. Pendant l'adminis-
tration de Craig, des détachements de troupes furent
employés à travailler à ce chemin et à y construire
des ponts. (1)
Chemin des Anglais (Montmagny)
Le chemin des Anglais traverse plusieurs cantons
ou plutôt fait la borne de ceux qui soni échelonnés
sur la ligne provinciale. C'est un chemin que les
commissaires nommés pour tracer la ligne provin-
ciale en vertu du traité Ashburton avaient pratiqué
pour faire transporter hommes et provisions lorsqu'ils
travaillaient à faire cette ligne. Les colons ont con-
(1) Note de M. l'abbé Bois.
127
tinué à s'en servir et l'ont nommé ainsi en souvenir
de ceux qui le tracèrent. (1)
Cheniin des Caps (Montmorency)
Le chemin des Caps fait communiquer Saint-
Joachim avec Saint-François-Xavier de la Petite-
Rivière. Il traverse un espace d'environ six lieues
de pays stériles et montagneux.
Chemin Gomin (Québec)
Vers 1660, M. Gomin, médecin et botaniste, se
construisit une résidence à Sillery pour y étudier à
loisir la flore singulièrement variée de ce lieu.
C'est M. Gomin qui a donné son nom au chemin
Gomin, dont il est si souvent question dans les rela-
tions du siège de Québec. (2)
Chemin Gosford
Le chemin Gosford part du fleuve Saint-Laurent
et longe la rivière Beaurivage jusqu'à Saint- Gilles,
d'où il va rejoindre le chemin Craig. Ce chemin fut
fait en 1847 et nommé ainsi en l'honneur de lord
Gosford.
Chemin Gouiu
C'est l'honorable M. Gouin qui a doté la région
du Nord de Montréal de ce chemin si utile à la colo-
nisation. ^
Chemin Kempt
Le chemin Kempt, qui conduisait de Grand Métis
à Ristigouche, a été tracé vers 1830. Il fut nommé
ainsi en l'honneur de sir James Kempt.
(1) Note de M. l'abbé Bois.
(2) Sir J. -M. Lemoine, Album du touris'e, p. 99.
128
Chemin Papineau (Montréal)
Le notaire Papineau avait acheté une terre de
Pierre Monarque et y traça un chemin pour raccour-
cir la distance entre Montréal et le Sault-au-Récollet.
Chemin Taché
C'est sir Etienne-Paschal Taché qui fut l'inspira-
teur et le promoteur du chemin Taché.
CheDal du 3Ioine
Lemoine dit Despins, propriétaire d'une terre
dans les environs du Chenal du Moine, entre 1685
et 1709, paraît avoir donné son nom au Chenal
du Moine. (1)
Chenal Tardif (Yamaska)
La rivière Tardif est un des chenaux de la rivière
Saint-François ; elle porte de nos jours le nom de
chenal Tardif. On l'appelait aussi Cinquième
Rivière, parce que l'on comptait, depuis les Trois-
Rivières les rivières Marguerie, Godefroy, Nicolet et
le chenal de la rivière Nicolet appelée aussi de la
Ferme. On lui a aussi fait porter le nom de Chenal
en avant. Il est situé à cinq lieues de Sorel. Son
nom doit avoir été emprunté à Olivier Le Tardif,
interprète, traiteur, commis-général des Cent-Associés,
qui, de 1640 à 1665, figurait dans le commerce de
pelleteries sur le Saint-Laurent.
Chénier, Canton (Kimouski)
Le patriote Jean-Olivier Chénier tué à Saint-
Eustache pendant le soulèvement de 1837.
(1) Benjamin Suite, Histoire de Saini- François du Lac, p. 87.
129
Cherbourg", Sept-Frères de (3Iatane)
Cherbourg est une ville fortifiée de France. Le
principal arsenal de la marine française est dans le
port de Cherbourg.
La paroisse des Sept Frères de Cherbourg a été
démembrée de la paroisse de Sainte-Félicité.
Félicité, grande dame romaine, élevait ses enfants
dans les sublimes maximes du christianisme. Sur
la dénonciation des prêtres des idoles, le préfet de
Rome se fit amener Félicité et ses enfants. Malgré
tous ses efforts, il ne put gagner Félicité et ses cou-
rageux enfants à sacrifier aux faux dieux.
La mère et les enfants furent condamnés à des
supplices différents. Janvier, l'aîné, fut fouetté avec
des cordes plombées, jusqu'à ce qu'il expirât. Félix
et Philippe, le second et le troisième, furent tués à
coups de massue. Sylvain, le quatrième, fut jeté la
tête en bas -dans un précipice. Les trois plus jeunes,
Alexandre, Vital et Martial, eurent la tête tranchée.
Quant à sainte Félicité, leur mère, elle fut décapitée.
Cliertsey, Saint-Théodore de (31ontcalm)
Ville du comté de Surrey, Angleterre.
Le chanoine Théodore Plamondon porta un intérêt
particulier à l'établissement du canton de Chertse}^
aussi lorsqu'il s'agit d'y fonder une paroisse on s'em-
pressa de la mettre sous le vocable de saint Théodore.
Chesham, Notre-Dauie des Bois de (Compton)
Chesham est une commune du comté de Bucking-
ham, Angleterre.
Chester, Sainte-Hélène de (Arlhahaska)
Chester, ville importante du Cheshire, en Angle-
terre.
9
130
Chibouganiou, Lac
L'eau est arrêtée, bloquée. L'endroit où le lac
Chibougamou se décharge est tellement étroit qu'on
dirait qu'il est fermé.
Cbicane (Saint-Maurice)
Lors des premiers établissements de cette localité,
un particulier eut un dimanche maille à partir avec
un sauvage et quand on voulait désigner cet endroit
on disait l'endroit de la grosse chicane. (1)
Cliichesler, Cauton (Poutiac)
Chef-lieu du comté de Sussex, Angleterre.
Cliîcoiitiiiiî
Chicoutimi, d'après Mgr Laflèche, serait composé
des mots cris ishto, jusque-là, et timew, c'est profond.
Shekotimiu, dit le Père Charles Arnaud, veut dire
les eaux sont j^Tofondes comparées aux autres rivières.
" Chicoutimi, écrit à son tour le Père Babel, a dû
être tiré de la langue montagnaise et non pas de la
langue des sauvages cris qui vivent dans le Nord-
Ouest. Le mot de Chicoutimi vient des deux mots
montagnais tcheko (enfin), timi (profond). Les sau-
vages, descendant du lac pour se rendre à Tadoussac,
en arrivant au bas de la battue, devaient naturelle-
ment pousser ce cri : oh ! tcheko timi, enfin c'est pro-
fond. Le t se faisant très peu sentir a disparu par
l'usage. Quant à la terminaison mis, mits, mitch,
elle îie change pas le nom ; elle indique seulement
le locatif. Ainsi on dit : la ville de Chicoutimi, je
vais à Chicoutimits, je viens de Chicoutimits, je
reste à Chicoutimits ou mieux encore, pour lui con-
(1) Note de M. l'abbé Bois.
131
server sa vraie orthographe, Tshekotimits. Ces
variantes dans la terminaison viennent d'une règle
de grammaire."
On trouve le mot Chicoutimi écrit de treize
manières dans les divers ouvrages qui en ont parlé :
Chegoutimy, Chekoutimy, Chicoutimy, ChagStimi^
ChakStimitch, Chikoutimi, ChekStimitch, ChikSti-
mitch, ChegStimi, Shekatimi, Shegutimi, Cliecoutimi
et Chicoutimi universellement reçu aujourd'hui. (1)
Cliien-Blaiic (Gaspé)
Saint-Georges de la i\Ialbaie était autrefois désigné
sous le nom de Chien-Blanc. Jusqu'à ces dernières
années, à quelques arpents plus bas que la pointe à
la Baleine qui est vis-à-vis l'église de Saint-Georges
de la Malbaie, incrusté dans la falaise rouge coupée
à pic, on voyait un gros morceau de granit ou quartz
blanchâtre qui ressemblait à un chien. A une cer-
taine distance, la ressemblance était frappante. De
là vient sans doute le nom de Chien-Blanc appliqué
à l'endroit. Une partie de cette curieuse incrustation
s'est éliminée sous l'action de l'eau et de la gelée.
La ressemblance avec un chien n'existe guère plus.
Cliilton, Canton (Montcalui)
Deux villages d'Angleterre portent le nom de
Chilton.
Cliipayk (Ottawa)
Il y avait là autrefois un cimetière de Sauvages.
Cliipayk, en langue indienne, signifie cimetière. (2)
(1) Livius, V Oiseau- Mouche, 21 novembre 189Ô.
(2) Note de M. l'abbé Bois.
132
Christie, Canton (Gaspé)
Robert Christie, député de Gaspé à la Chambre
d'Assemblée pendant plus d'un quart de siècle.
Christie' s Manor (Missisqiioî)
En l'honneur de Gabriel Christie.
Church, Canton (Fontiac)
L'honorable Lévi-Ruggles Church, trésorier de la
province de Québec.
Chute-aux-Iroquois (Ottawa)
La paroisse de Labelle, à quinze milles de Saint-
Jovite, ne porte ce nom que depuis la mort du grand
apôtre de la colonisation, fondateur de ce pays. Ce
village s'appelait auparavant la CTiute-aux-Iroquois,
à cause de la fameuse cascade de la rivière Rouge
sur laquelle il est bâti. Rien n'est beau comme cette
chute capricieuse et puissante qui tombe de treize
pieds et bouillonne à travers les rochers jusqu'à ce
qu'elle aille se perdre dans la profondeur d'un large
bassin.
Chutes des Chats (Ottawa)
Tous les jours, les livres et les journaux anglais
corrompent des noms français dont les syllabes se
prononcent facilement en anglais : les chutes des Chats
sont devenues The Shaws, et ce terme passe pour
désigner une prétendue famille écossaise habitant le
voisinage des chutes. (1)
Ces chutes doivent leur appellation aux chats
sauvages, autrefois très nombreux dans les environs.
(1) Benjamin Suite, Saint- François du Lac, p. 71.
133
CiiiioiJ Canton (Chicoutinii)
M. Simon-Xavier Cimoii, député de Chaiievoix
de 1867 à 1872.
Ciapliam, Canton (Pontiac)
Le canton Clapham a pris son nom d'un mar-
chand de l'endroit.
Clarenccville (Missisquoi)
C'est le général Cliristie qui nomma ainsi cette
paroisse en l'honneur de William-Henry, duc de
Clarence, fils du roi Georges III, qui visita le Canada
en 1787.
Clareudon, Canton (Pontiac)
Clarendon était autrefois, en Angleterre, le parc
de chasse favori des rois.
Clarke City (Labrador)
Les frères Clarke, riches capitalistes des Etats-
Unis, sont les fondateurs de cette ville embryonnaire.
Cleveland, Canton (Kiclimond)
En 1855, le gouvernement détachait sept rangs du
canton Shipton et formait un nouveau canton qui
fut nommé Cleveland, à la demande de George-Nelson
Cleveland, grand propriétaire résidant dans les limi-
tes de Shipton.
Clifton, Saiiite-Htdwidge de (Compton)
Clifton est un des faubourgs de la division parle-
mentaire de Bristol, en Angleterre.
Clifton reçut sainte Hedwidge pour titulaire parce
qu'elle fut érigée le jour où l'Eglise célèbre la fête de
cette sainte.
134
Clintou, Canton (Compton)
Les villes et villages de ce nom se comptent par
centaines en Angleterre et aux Etats-Unis. Mais le
canton Clinton a pris son nom du général sir Henry
Clinton, qui remplaça sir William Howe comme
commandant en chef de Tarmée anglaise dans la
guerre de l'Indépendance.
Clcri dorme (Gaspé)
Sur l'origine du nom de Cloridorme il y a deux
versions. Un pêcheur de Saint-Thomas de ]SIont-
magny, nommé Leclerc, s'en allait avec plusieurs
compagnons, regagnant ses pénates par terre, la
saison de la pêche finie. Le premier campement
C[u'il fît fut à l'endroit où s'élève aujourd'hui Sainte-
Cécile du Cloridorme. Il se construisit une cabane
à la hâte. De grand matin, quelques-uns de ses
compagnons allèrent ramasser du bois. En revenant,
ils appelèrent leur ami de loin. Pas de réponse.
Alors l'un d'eux qui parlait mal, dit Leclerc^ y dorme.
Ce qui fut trouvé si drôle par ses compagnons qu'ils
baptisèrent cet endroit du nom de Le Cleridorme.
Autre interprétation plus probable. Sur certaines
cartes on lit au lieu de Cloridorme, Cloridon. Un
des premiers habitants de ce poste, natif de Saint-
Thomas de Montmagny, se nommait Cloridon Côté.
Comme on ne le désignait que par son nom de bap-
tême, ce nom fat donné au lieu où il s'était fixé. Ce
qui donne plus de poids à cette opinion c'est que les
anciens habitants de Sainte-Cécile de Cloridorme ne
prononcent pas Cloridorme mais Cloridon.
Clyde, Canton (Ottawa)
Qui n'a entendu parler de la Clyde, la plus im-
portante rivière d'Ecosse ?
135
Coacoacho, Rivière (Labrador)
I- ■
Riviçre au ravin.
Coaticooke (Stanstead)
Coaticooke est formé de deux mots abénakis :
koa, pin, et tegw ou tteiv, rivière : rivière du pin ou
rivière des pins. Ce nom a sans doute été donné à
la rivière Coaticooke à cause du grand nombre de
pins qui se trouvaient autrefois sur ses bords, ou
encore un pin tout à fait remarquable à l'embouchure
de cette rivière aurait pu inspirer cette appellation
aux habitants d'alors.
Cokuigaii (Nicole t)
Ce nom sauvage a^été quelque peu défiguré.
C'est Ounigan qu'il faudrait dire. Ounigan signifie
le lieu où F on fait portage pour aller au lac Saint-
Pierre.
Colbert, Canton (Portneiif)
Le grand Colbert s'est beaucoup intéressé à la
colonisation de la Nouvelle-France.
Coleraine (Mégantic)
Coleraine est une ville du comté de Londonderry,
Irlande.
Colonie du Kepatrienient (Compton)
Le territoire qu'on est convenu d'appeler la Co-
lonie du Repatriement est formé des trois cantons
de Ditton, Chesham et Emberton. Ce nom lui vient
de ce que le gouvernement de Québec choisit, en
1875, ces trois cantons pour y mettre en opération la
loi (Acte 38, Vict., chap. 3) destinée à favoriser le
retour au pays natal des Canadiens émigrés aux
Etats-Unis.
136
Gomo (Vaudreiiil)
Cette villégiature recherchée a pris son nom du
lac Como, en Italie. Il faut croire que celui qui la
nomma ainsi trouvait à l'endroit en question une
certaine ressemblance avec les environs du lac Como.
Comporté, Kivière (Chaflevoix)
Philippe Gautier, sieur de Comporté, fut le pre-
mier prévôt de la maréchaussée en la Nouvelle-
France. Il fut nommé le 9 mai 1677. C'est à lui
que la seigneurie de la Malbaie fut d'abord con-
cédée.
ComptOD
Deux villages d'Angleterre portent le nom de
Compton ; l'un est dans le comté de Burks, l'autre
dans le comté de Surrey.
CoDception, La (Ottawa)
Le titulaire de cette paroisse est l'Immaculée Con-
ception. On abrège ce nom en la Conception.
Contrecœur, Très-Sainte-Trinité de (Verchères)
Contrecœur était du nombre des douze seigneuries
qui furent cédées aux officiers du régiment de Cari-
gnan. Ce fief fut accordé à François-Antoine de
Pecaudy, sieur de Contrecœur, qui avait épousé à
Québec, en 1667, Barbe Denys de la Trinité. Et
c'est vraisemblablement le nom de cette dernière qui
a été cause que la paroisse de Contrecœur fut érigée
sous le vocable de la Très-Sainte-Trinité. (1)
Cook's Corners (Missisquoi)
Le premier colon était un nommé Cook.
{\) Le diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle^ p. 461.
137
Cookshire (Conipton)
Cookshire a pris son nom du capitaine John Cook,
un des premiers habitants de l'endroit.
Corn wal lis
Nom du comté de Kajnouraska, avant la nouvelle
division de la province, en 1829. Le marquis de
Cornwallis se distingua dans la guerre avec les Etats-
Unis, surtout par la victoire qu'il remporta, en 1780,
sur Camden et sur Greene, à Guilford, en 1781.
Enhardi par ces coups de main, il s'engagea dans la
Virginie, fut cerné à Yorktown et obligé de se rendre
le 9 octobre 1781. (1)
Corps-31ort (Iles de la Madeleine)
Le Corps-^lort est un rocher qui fait partie du
groupe des îles de la Madeleine. On lui donne aussi
quelquefois le nom de Cormoran ou de Corps-Mou-
rant.
Il est connu des Anglais sous le nom de Dead-
Man Island.
En 1534, Cartier l'avait nommé île Allezay.
Dans le journal de son voyage dans la baie des
Chaleurs, en 1811, ^Igr Plessis dit que le Corps-
Mort a été nommé ainsi à raison des naufrages mul-
tipliés qui ont eu lieu sui' ses bords. Il est bien
plus probable qu'on le baptisa de ce nom parceque,
à une certaine distance, il ressemble assez à la
dépouille d'un malheureux naufragé qui flotterait
au gré des vagues.
Coteau du Lac (Soiilanges)
Le lac dont il est question ici est le lac Saint-
François.
(1) Note de M. Tabbé Bois.
138
Le fleuve Saint-Laurent coule en cet endroit près
d'une côte qui forme les rapides du Coteau. En
face de l'église, la côte s'élève à une douzaine de
pieds, tandis que, à huit ou dix arpents, en remon-
tant, elle disparaît complètement.
Coteau-Station, Saint-Médard de (Soulang-es)
Sur le fleuve Saint-Laurent, en face de Coteau-
Station est C oteau-Landing. Lorsque la compa-
gnie du Grand Tronc ouvrit sa voie de Montréal à
Toronto, elle donna à la gare qu'elle établit en cet
endroit le nom de Coteau-Station.
Coteau-Station a été placée sous le patronage de
saint Médard parce que c'est la première paroisse
érigée canoniquement par INIgr Joseph-^Iédard
Emard.
Côte à Barou (Montréal)
Le propriétaire de la Côte de Notre-Dame des
Neiges était Jean-Baptiste Auger dit le Baron.
Côte de Beaupré
Les belles prairies naturelles situées au pied du
Cap Tourmente avaient de bonne heure attiré l'atten-
tion de Champlain, qui y avait placé des gardiens
pour prendre soin des bestiaux. Quelques personnes
s'établirent de ce côté vers 1633. Trois ans plus
tard, en 1636, M. de Montmagny et le Père LeJeune,
en parcourant la côte de Beaupré, y trouvèrent plu-
sieurs familles françaises, que les missionnaires visi-
taient régulièrement plusieurs fois par année. '' C'est
avec bonne raison, remarque le Père LeJeune, parlant
de ce voyage, qu'on a nommé les lieux voisins du
Cap Tourmente, Beaupré ; car les prairies y sont
139
belles et grandes et bien unies. C'est un lieu très
commode pour nourrir quantité de bestial." (1)
Côte de Courville (Québec)
Vers le commencement du dix-huitième siècle,
Charles Cadieu de Courville possédait, dans les envi-
rons de la chute de Montmorency, une terre qu'il
faisait valoir lui-même avec " toute l'application et
l'indépendance d'un patriarche." M. de Courville
mourut presque centenaire. C'est ce Charles Cadieu
de Courville qui a donné son nom à la côte de Cour-
ville qui mène au pied du sault Montmorency. La
côte de Courville est devenue célèbre par la défaite
qu'y subirent les Anglais le 31 juillet 1759. (2)
Côxe des Neig^es, N.-D. de la (Jacques-Cartier)
On croit généralement c|ue ce village a pris son
nom des amas de neige qui s'y amoncellent en
hiver. On fait erreur. C'est un village de France
qui lui a donné son nom.
La légende raconte ainsi l'origine de ce village
français : Il y a c[uelques siècles vivait en France un
homme pieux nommé Louis Vadeboncœur qui à
force de travail s'était amassé une petite fortune. Il
fut 52 ans en ménage. Dieu ne lui accorda pas
d'enfants. Lorsque les infirmités de l'âge vinrent,
Louis Vadeboncœur se dit : " Que vais-je faire de mon
argent ? Je ne puis le laisser à mes parents qui vont
le dépenser en frivolités et en folies. Je vais cons-
truire une église en l'honneur de Dieu qui m'a pro-
tégé toute ma vie." Il ignorait cependant où bâtir.
Une nuit, un ange lui apparut et le félicita de son
(1) Relation des Jésuites,
(2) L'abbé Jean Langevin, Notes sur les archives de Notre-Dame
de Beaiiport.
140
pieux projet. '' Vous et votre femme mettez-vous
en marche, ajouta-t-il, et Dieu vous conduira là où
vous devez élever votre temple." Après plusieurs
jours de marche, ils arriérèrent, le 18 août, au haut
d'une côte, où ils virent une croix de neige. Vade-
boncœur reconnut la volonté de Dieu et s'écria :
*' Ici, je vais élever mon église et la nommer Notre-
Dame des Neiges." Bientôt les pèlerins y affluèrent.
Au dix-septième siècle, plusieurs des émigrants qui
vinrent s'établir dans la Nouvelle-France étaient de
Notre-Dame des Neiges. Ils trouvèrent que cette
partie de la montagne de Montréal ressemblait à
leur village. Ravis, ils s'y établirent et y bâtirent
une petite église qu'ils dédièrent à Notre-Dame des
Neiges. (1)
Côte Kmiuanuel (Soulanges)
En souvenir de Emmanuel de Longueuil.
CouloiJge, Rivière (Portueuf)
M. d'Ailleboust de Coulonge remplaça, en 1648,
M. de Montmagny comme gouverneur de la Nouvelle-
France.
Cou pal ville (Ottawa)
M. Adolphe Coupai a bâti un moulin à scie et un
moulin à farine aux pieds de la chute aux Bluets,
sur la rivière Rouge. L'esprit d'entreprise de M.
Coupai a donné naissance à un village qui progresse
tous les jours.
Courcelles, Sainte-Martine de (Beaiice)
En souvenir du gouverneur de Courcelles.
(1) S.-J. Lyman, Ganadian Antiquarian and Numismatic Journal,
vol. II, p. 80.
141
Courval, Saint-Zéphirin de (Yaniaska)
Le 25 septembre 1754, le gouverneur Duquesne et
l'intendant Bigot concédaient au sieur Cressé deux
lieues de front sur trois lieues de profondeur, au bout
de la profondeur de la seigneurie de la Baie-du-
Febvre,. au bord du lac Saint-Pierre.
La fille du sieur Cressé, Louise, devint la femme
de Jean-Baptiste Boulin de Courval, qui laissa son
nom à la seigneurie.
Cox, Canton (Bonaventure)
Nicolas Cox, premier gouverneur de Gaspé.
Cowansville (31issisquoi)
Le capitaine Jacob Ruiter s'établit dans cette partie
du canton de Dunliam à la fin du dix-huitième siècle,
et bâtit les moulins sur la rive sud de la rivière
Yamaska longtemps connus sous le nom de Ruiter's
Mills. Enthousiaste admirateur du héros de Tra-
falgar, le capitaine Ruiter donna le nom de Nelson-
ville à l'établissement qu'il avait fondé mais, lors-
qu'en 1839, un bureau de poste fut établi à Nelson-
ville, il reçut le nom de Cowansville.
Cranbourne, Saint-Oclilon de (Dorchester)
Les premiers colons du canton Cranbourne furent
des soldats licenciés de l'armée qui avait vaincu
Napoléon à Waterloo. Le gouvernement anglais
désireux de se décharger du fardeau d'un grand
nombre de pensionnaires militaires leur offrit en
échange de leur pension de grands lots de terre au
Canada. Cette offre fut acceptée volontiers et ces
guerriers plus accoutumés à porter la carabine que
la hache du défricheur vinrent ouvrir ce canton
142
qu'ils nommèrent Cranbourne, en souvenir du
comté de ce nom qu'ils habitaient en Angleterre.
C'est M. Odilon Paradis, curé de Saint-Edouard
de Frampton, qui ouvrit dans Cranbourne une
mission permanente et il lui donna son saint patron
pour titulaire.
Crespieul, CaiitoH (Lac Saint-Jean)
Le Père Jésuite François de Crespieul passa dans
la Nouvelle-France en 1670. A la fin de l'année
suivante, il commençait son apostolat chez les Mon-
tagnais. Pendant trente ans, il suivit ses cliers Sau-
vages à travers les forêts épaisses et sur les monta-
gnes, couchant sur la neige ou dans la cabane, vi-
vant de la vie de ses néophytes, vie dure souvent,
car la disette se faisait sentir des mois entiers.
Crête-de-Coq (Maskinongé)
Corruption de Caster Cox, nom du premier habi-
tant de cet endroit. Nos bons habitants trouvant ce
nom trop difficile à prononcer désignèrent leur voisin
anglais sous le surnom de Crête-de-Coq. De l'indi-
vidu ce nom passa bientôt au village, qui l'a con-
servé. (1)
Cugnet, Rivière (Lévis)
C'est François-Joseph Cugnet, seigneur de Saint-
Etienne, qui a laissé son nom à la rivière Cugnet.
Ciishiug (Argenteuil)
Lemuel Cushing fut un des premiers habitants de
la vallée de l'Ottawa. Il était né à Trois-Rivières
en 1806. Il entra en affaires à son compte dans le
canton de Chatham à l'âge de 17 ans. Il travailla
(1) Note de M. l'abbé Bois.
143
ardument et ne tarda pas à se mettre à la tête de
ses concitoyens. Pendant un grand nombre d'an-
nées il fut maire de son village et préfet du comté
d'Argenteuil. En 1837, il s'enrôla parmi les mili-
ciens appelés pour mettre fin à la rébellion. Il assis-
tait à la bataille de Saint-Eustache. A son honneur,
il empêcha le pillage.
Daaquam, Sainte-Béatrice de (Bellechasse)
La rivière Daaquam, sur les rives de laquelle se
trouve Sainte-Béatrice, fut appelée ainsi parce
qu'elle porte beaucoup d'eau. Daaquam a, eil effet,
cette signification en indien.
Dablou, CaïUou (Lac Saint Jean)
Le canton Dablon a pris son nom du Père Jésuite
Dablon qui, en 1642, remplaça le Père DeQuen à
Tadoussac.
U'Ailleboast, Sainte-Mélanie de (Joiiette)
Le 6 octobre 1736, le gouverneur de Beauharnois
et l'intendant Hocquart concédaient à Jean d'Ail-
lebout, sieur d'Argenteuil, une lieue et demie de
front sur quatre lieues de profondeur, derrière la
seigneurie de Lanoraie.
Ce fief érigé en paroisse plus tard fut mis sous le
patronage de sainte Mélanie en l'honneur de Char-
lotte-Mélanie Panet, femme de Louis Lévesque, pro-
tonotaire à Montréal, et fille de l'honorable Pierre-
Louis Panet, seigneur du lieu.
Dalibaire, Canton (Matane)
Le roi de France, par un édit du mois de mai
1664, donnait et octroyait à la Compagnie des Indes
Occidentales tous les pays de la terre ferme d'Ame-
144
rique, depuis la rivière des Amazones jusqu'à celle
d'Orenoc, le Canada, l'Acadie, etc., etc. Les pre-
miers directeurs généraux de la Compagnie des
Indes Occidentales furent MM. Béchamel et Dalibert
ou Dalibaire. C'est probablement en souvenir de ce
dernier que le canton Dalibaire a reçu son nom.
Dalles, Les (3Ioiitcalin)
L'eau de la rivière Ouarreau, resserrée entre deux
rochers, sort comme d'un dalot.
Dalmas, Cauton (Lac Saint-Jean)
Le Père Jésuite Antoine Dalmas passa l'hiver de
1692 avec le Père de Crespieul au poste de Chicou-
timi. Il fut tué l'année suivante à la baie d'Hudson.
Un charpentier du nom de Guillory avait assassiné
le chirurgien du fort Sainte-Anne. Il avoua son
crime au Père Dalmas. Craignant d'être dénoncé
par le Père, il l'assomma de deux coups de hache
sur la tête. Le meurtrier jeta ensuite le corps de sa
victime dans la rivière.
Danville (Ricliniond)
Dan ville fut ouvert à la colonisation par des émi-
grés de Danville, état du Vermont, en 1798.
Daveluyvîlle (Artliabaska)
Ce village comprend les lots de terre nos 40, 41
et 42 du cadastre de Bulstrode, et ces lots étaient la
propriété de M. Adolphe Daveluy, marchand de la
localité.
David, Rivière (Lac Saint- Jean)
Du nom de David Stuart, un des commissaires
nommés en 1828 pour explorer la rive nord du
Saint-Laurent.
145
nebarctzch (Saint-Hyacinthe)
Pierre Debarctzch s'étant établi ù Saint-Charles
donna à ce lieu le nom de village Debarctzch.
Dechène, Canton (Lac Saint- Jean)
L'honorable François-Gilbert-Miville Dechène,
député de l'Islet et ministre de l'agriculture de la
province de Québec.
Dégrelé, Sainte-Kose du (Téniiscoiiata)
Cet endroit a toujours été nommé par nos grands
pères Dégelis à raison du phénomène qu'on y voit.
L'origine de la décharge du lac Témiscouata ne gèle
jamais, c'est-à-dire qu'elle ne se couvre jamais de
glace sur un esp^ace de plusieurs arpents. Dans les
plus grands froids de l'hiver il se forme un peu de
glace sur le contour de cette étroite nappe d'eau,
mais cette glace ne peut tenir que quelques jours. Aus-
sitôt que le froid tombe elle se fond. Nous doutons
que le mot Dégelé que nos modernes Français ont
substitué à celui de Dégelis explique aussi bien le
phénomène.
Dégelis ou Dégelé fut mis sous la protection de
sainte Rose par Mgr Lange vin, évêque de Rimouski,
par reconnaissance pour Rose Marquis, bienfaitrice
de cette mission.
Delisle, Canton (Lac Saint- Jean)
Jean-Guillaume Delisle, notaire, de Montréal, fut
député en Angleterre, en 1783, avec Adhémar de
Saint-Martin, négociant. Leur mission était de solli-
citer, pour tous les habitants du Canada, sans dis-
tinction de race ou de croyance, égalité devant la
loi, dans les affaires publiques, etc., etc. Ils deman-
daient aussi au gouvernement anglais la permission,
10
146
pour les prêtres nés en France, de venir exercer leur
ministère au Canada.
Delisle, Rivière (Soiilaiiges)
Cette rivière est ainsi appelée, dit la chronique
locale, du nom d'un brave colon qui fut le premier
établi sur ses bords. Selon d'autres, Delisle est le
nom d'un pauvre mendiant qui se noya dans cette
rivière il y a près d'un siècle. (1)
Deniers, Canton (Téniiscouata)
M. Jérôme Demers, supérieur du séminaire de
Québec.
De Mealles, Canton (Lac Saint- Jean)
M. de Meulles, quatrième intendant* de la Nouvelle-
France.
De Moiit!«, Canton (Sagueuay)
Pierre du Guast, sieur de Monts, lieutenant-géné-
ral de la Nouvelle-France.
Deuholm, Canton (Ottawa)
Ici nous avons l'embarras du choix. Le canton
Denholm' a pu prendre son nom du village du même
nom au comté de Roxburgh, en Ecosse, ou du célè-
bre légiste Denholm.
Denlson's Mills (Kiclinioncl)
A pris son nom d'un négociant de l'endroit, Joseph-
R. Déni son.
Denouville, Canton (Téniiscouata)
Le marquis de Denonville, gouverneur de la Nou-
velle-France de 1685 à 1689.
(1) Note de M. l'abbé Bois.
147
De Noue, Cauton (Gaspé)
Le Père Jésuite Anne de Noue se rendant de Trois-
Rivières à Sorel, surpris par la tempête, s'égara dans
les îles du lac Saint-Pierre, et ne fut retrouvé que
le 2 février 1646. Il était vis-à-vis l'île Plate et la
terre ferme, entre deux petits ruisseaux. Son cha-
peau et ses raquettes étaient auprès de lui. Ses yeux
regardaient le ciel, lieii de sa demeure, et ses bras
étaient en croix sur sa poitrine. (1)
De Qiien, Canton (Lac Saint Jean)
Le Père De Quen, Jésuite, inaugura à Tadoussac
les missions régulières dès 1635, vingt-sept ans seule-
ment après la fondation de Québec, et trois ans après
qu'eût été rendue à la France cette pauvre petite
ville de cent habitants dont l'amiral Kerth avait pris
la peine de s'emparer, comptant y trouver des
trésors.
Derry, Canton (Ottawa
Derry, ville et comté d'Irlande.
Desanlniers, Canton (Saint-Maurice)
M. François-L. Desaulniers, député de Saint-
Maurice.
Descente des Femmes, La (Cliicoutimi)
D'où vient ce nom : La Descente des Femmes?
L'anse est formée par deux pointes de rochers qui
s'avancent dans la rivière. L'une est très escarpée
et l'ascension est absolument impossible du côté est.
Il y a déjà un quart de siècle, une fille de dix ans,
qui était à s'avancer sur le rocher, eut le malheur
d'approcher sur le bord de la falaise. Elle fit une
(l Relation des Jésuites, 1646.
148
chute de 400 pieds et, privée de vie, fut retrouvée
sur les rochers au bord du Saguenay.
On suppose généralement qu'autrefois, quelques
femmes auraient eu le même sort et que le nom de
Descente des Femmes vient de là. Il n'en est rien.
L'origine de ce nom est moins tragique. Trois sauva-
gesses, brouillées avec leurs maris, avaient quitté leurs
tentes dans la nuit, emportant avec elles un canot.
Il leur fallait gagner Bersimis par une voie inconnue,
sans rencontrer d'autres sauvages. Au lieu de gagner
la rivière Sainte-Marguerite et la rivière Bersimis, par
le portage ordinaire, elles prirent une direction
opposée et après deux jours de marche à travers la
forêt, craignant à tous moments, d'être surprises,
elles vinrent, exténuées de fatigues, jeter leur embar-
cation à l'eau à la Descente des Femmes. C'est là la
véritable origine du nom donné à cette anse où il
y a aujourd'hui de grands établissements agricoles,
plusieurs familles charmantes, de jolies maisons, une
chapelle, un aqueduc en fer, des musiciens et musi-
ciennes, de jolis troupeaux, toute une flotte de goé-
lettes, de bateaux, des provisions et surtout de la
crème en abondance. (1)
Deschambault, Saint-Joseph de (Portneuf)
Dans l'acte de concession de la seigneurie de Port-
neuf, accordée à Jacques Le Neuf de la Potherie le
16 avril 1647, il est dit que cette seigneurie est
bornée au sud-ouest par le Cap du Sault. Ce Cap du
Sault doit être Deschambault. L'endroit où se
trouve l'église de Deschambault porte même encore
aujourd'hui le nom de Cap Lauzon. Sept années
avant la concession accordée à Le Neuf de la Po-
(1) Le Progrès du Saguenay, 22 mai 1902.
149
therie, François de Chavigny de Berchereau avait
obtenu la concession du Cap du Sault. Chavigny do
Berchereau passa en France où il mourut. Le 1er
mars .1652, le gouverneur de Lauzon transporta à
la veuve du sieur Chavigny de Berchereau, Eléonore
de Grandmaison, la seigneurie en question.
Jacques- Alexis de Fleury d'Eschambault épousa
la fille de la veuve Chavignj^ de Berchereau et hérita
de la seigneurie. C'est de lui qu'elle a pris son nom.
Deux-Bras (Artliabaska)
La rivière Nîcolet se sépare ici en deux bras, l'un
dirige vers le
Pointes Beaudet.
se dirige vers le Vieux Moulin et l'autre ^vers les
Deux-3loutagaes, Lac des
A peu de distance de la rivière Ottawa se trou-
vent les deux montagnes remarquables qui donnent
le nom de Deux-Montagnes au lac en question ;
l'une d'elles est appelée mont Calvart.
Dionue, Canton (Islet)
L'honorable M. Elisée Dionne, conseiller légis-
latif et ministre de l'agriculture et des travaux pu-
blics de la province de Québec.
Disraeli, Sainte-Lucie de (Wolfe)
Disraeli reçut son nom, en décembre 1S7S, comme
témoignage de respect envers l'éminent homme
d'état qui présidait alors aux destinées de l'empire :
Benjamin Disraeli.
Disraeli fut mise sous le patronage de sainte
Lucie en l'honneur d'une supérieure du couvent de
la Congrégation de Sherbrooke qui portait le nom
de Madame Sainte-Lucie.
150
Ditclifield, Canton (Beauce)
Ville du comté de Northampton, Angleterre.
I>itton, Canton (Comptou)
Il y a dans le comté de Surrey, en Angleterre, un
Tillage de ce nom.
Ditton est aussi le nom d'un écrivain mort à
Londres en 1715.
Dixville (Stanstead)
Dix ville n'aurait-il pas emprunté son nom au
canton Dixville, dans le comté de Coos, New-Hamp-
shire ?
Dolbeau, Canton (Lac Saint Jean)
Le Père récollet Jean Dolbeau, arrivé dans la
Nouvelle-France avec trois autres religieux de son
ordre, évangélisa les Montagnais et les Esquimaux.
Domaine du Koi
Ce qu'on appelle la région du Saguenay et du
Lac Saint-Jean n'avait pas autrefois le même nom
ni les mêmes limites qu'aujourd'hui. On la dési-
gnait sous le nom général de Domaine du Roi.
Joseph-Laurent Normandin arpenta le Domaine du
Roi en 1732. Ce vaste espace qui ne comprenait
pas moins de 72,000 milles en superficie était affermé
par le roi à une compagnie appelée la Compagnie des
Postes du Roi. Le bail se renouvelait au bout de
vingt et un ans.
Doncaster, Sainte- Lucie de (Terrebonne)
Le canton Doncaster rappelle le souvenir de la
petite ville de Doncaster, comté de York, Angle-
terre. C'est sur le territoire actuel de Doncaster que
151
se passent les incidents les plus saillants du célèbre
roman de Walter Scott, Ivanhoe. Ajoutons que
Doncaster au Canada ne le cède pas en scènes pitto-
resques à Doncaster en Angleterre.
La paroisse de Sainte-Lucie de Doncaster est voi-
sine de celle de Sainte-Agathe des Monts. Sainte
Lucie suit sainte Agathe dans les litanies et au Mar-
tyrologe. C'est peut-être la raison du choix de
sainte Lucie comme titulaire.
Dorchester
Lord Dorchester fut un des gouverneurs les plus
populaires que l'Angleterre envoya pour adminis-
trer sa colonie du Canada.
Dorion (Vaudreuil)
Dorion est le rendez-vous de ce que compte de
plus sélect la société canadienne-française de Mont-
réal. Juges, avocats, médecins, journalistes, mar-
chands viennent, durant la saison des chaleurs, goû-
ter en ce charmant coin de terre le repos et la tran-
quillité, qu'ils ne peuvent trouver à la ville au milieu
de leurs multiples occupations. Dorion porte le nom
respecté d'un illustre disparu, sir Antoine-Aimé
Dorion, qui, le premier, vint s'y reposer durant les
lourdes journées d'été.
Dorion, ( aDtoii (Pontiac)
Sir Antoine-Aimé Dorion, juge en chef de la Cour
du Banc de la Reine.
Dorset, Canton (lîeauce)
Dorset est un comté d'Angleterre.
Doucet's Lancling (Nicolet)
Doucet's Landing a pris son nom de Belair Dou-
152
cet. Lors de la coustruction de la ligne du chemin
de fer de Arthabaska à cet endroit, la plupart des
ouvriers prenaient leur pension chez ce Belair Dou-
cet. On en vint à désigner l'endroit par le nom
Doucet's Landing, et le nom est resté.
Douglastowu (Gaspé)
S'il s'agit d'une chose indifférente on dit quelque-
fois : Ceci ne me regarde pas plus que les affaires du
roi de Prusse. Ce dicton qui est vrai pour plusieurs
ne peut l'être pour les habitants de Douglastown
car ils sont redevables de la fondation de leur
paroisse à un roi de Prusse, le Grand Frédéric.
Voici comment les causes et les effets se sont enchaî-
nés pour produire cette liaison. Frédéric voulut
agrandir ses états. Une coalition formidable se for-
ma contre lui. L'Angleterre en fît partie et envoya
en Allemagne une armée nombreuse. Et à part les
énormes dépenses d'entretien de cette armée, l'An-
gleterre, qui n'a pourtant pas l'habitude d'être pro-
digue, fournit de gros subsides à ses alliés. De là,
nécessité d'imposer des droits sur les effets de com-
merce. Les états de la Nouvelle-Angleterre durent
prendre leur part de ces charges qui devinrent into-
lérables. Ils se révoltèrent et obtinrent leur indé-
pendance. Un certain nombre de familles loyalistes
voulant rester anglaises s'adressèrent au gouverne-
ment impérial qui leur accorda des établissements
gratuits aux endroits où sont situés aujourd'hui
Douglastown et New-Carlisle inhabités jusqu'alors.
Et voilà comment le roi de Prusse, sans s'en douter,
a contribué à la fondation de Douglastown.
L'arpenteur écossais Douglass fut chargé de tracer
le plan de la nouvelle ville. Il s'acquitta de sa
153
tâche avec tant de succès que les autorités décidèrent
de faire passer son nom à la postérité en le donnant
à la nouvelle ville.
Dru 111 moud
Sir Gordon Drummond, administrateur du Canada
de 1814 à 1815.
Dniniinoiiflville, Saint-Frédéric de (Drummond)
C'est aux dernières lueurs du crépuscule, le 14
avril 1815, que le major-général Frédéric-Georges
Herriot, qui remontait la rivière Saint- François, à
la tête d'un détachement de soldats appartenant aux
régiments licenciés des Meurons, des WatteviJle et
des ^"oltigeurs, planta sa tente sur la côte sud de la
rivière, à l'endroit précis où se trouve aujourd'hui
la villa de M. Sam Newton. Emerveillé du site et
des pouvoirs d'eau presque naturels dont il prévoyait
sans doute les immenses avantages pour le futur, il
appela ce magnifique promontoire qui domine les
chutes Drummondville du nom du général sir Gordon
Drummond, alors administrateur du Canada.
Le fondateur de Drummondville avait beaucoup
d'estime pour les catholiques. Le 30 juin 1818, il
fit^ don à Mgr Plessis des lots 8, 9 et 10 du village
de Drummondville " à condition d'envoyer de temps
à autre un missionnaire pour le service des habitants
catholiques de l'endroit ou des environs. " Aussi
lorsque Drummondville fut érigée canoniquement
on la mit sous le patronage de saint Frédéric en son
honneur. (1)
(1) Et nou en l'honneur du comte Pierre-Frédéric de Meuron,
ainsi qu'on l'a écrit quelque part.
154
Diichesnay, Cantou (Gaspé)
L'honorable Edouard -Louis-Antoine-Charles Ju-
chereau Duchesnay, seigneur de Fossembault et de
Gaudarville, fut élu, en 1858, conseiller législatif de
la division de La Salle. Appelé au sénat lors de la
Confédération, il résigna son siège le 7 janvier 1871.
Diicreux, Canton (Cliicoutlmi)
Le Père Ducreux, Jésuite, est l'auteur d'une his-
toire de la Nouvelle-France, en latin, qui va du
commencement de la colonie à 1656.
Dudley, Canton (Ottawa)
Il y a un village de Dudley dans le comté de
Worcester, Angleterre.
Vers 1680, lord Dudley était gouverneur d'une
des colonies de la Nouvelle-Angleterre.
Dudswell (Wolfe)
Lord William Dudswell était chancelier de l'Echi-
quier en 1767.
Un village d'Angleterre porte aussi le nom de
Dudswell. Il est dans le Shropshire.
Dutferin, Canton (Lac Saint- Jean)
Le marquis de Dufferin, gouverneur-général du
Canada de 1872 à 1878, sut se rendre populaire dans
toutes les classes de la société.
Duhamel, N.-D. du Mont-Carniel de (Ottawa)
Cette paroisse a été nommée ainsi en l'honneur de
Mgr Joseph-Thomas Duhamel, archevêque d'Ottawa:
Duhamel, Canton (Pontiac^
Mgr Joseph - Thomas Duhamel, archevêque
d'Ottawa.
loo
Oiiiiias, Canton (Sagjieuay)
M. Dumas prit le commandement de l'armée
canadienne après la mort de M. de Beaujeu, à la
bataille de la Monongahéla. Il repassa en France
après la conquête et fut nommé gouverneur de l'île
de France.
Dnudee, Sainte Agnès de (Huntingdon)
Au commencement du dernier siècle, un anglais,
John Davidson, vint résider au milieu de quel-
ques-uns de ses compatriotes établis sur les rives de
la rivière au Saumon, dans le comté de Huntingdon.
Davidson devint bientôt le chef de la petite colonie.
Né à Perth, il avait été, tout jeune enfant, chercher
fortune dans la ville de Dundee, en Ecosse. Il fut
protégé par un M. Ogilvie, petit manufacturier, qui
l'employa, et, plus tard, lui donna sa fille en mariage.
Mais quelque années après il fut obligé de servir,
resta sept ans dans l'armée et à son congé, à la paix
de 1S17, il émisera au Canada. Il commença au
milieu de ses compatriotes un petit négoce. Son
magasin qui consistait en une cabane de bois rond
fut le noyau du village de Dundee, auquel il donna
ce nom en souvenir de sa chère ville de Dundee où
il avait coulé la plus belle partie de sa vie.
Duuliam, Sainte-Croix de (31issisqr.oi)
L'honorable Thomas Dunn, qui a laissé son nom
à Dunham, fut seigneur de Saint-Armand, juge de
la Cour du Banc du Roi, membre des conseils légis-
latif et exécutif. Il administra la province du Bas-
Canada à deux reprises. Il avait épousé une cana-
dienne-française catholique et se montra toujours
l'ami de notre race. C'est lui quiiidmit Mgr Plessis
à prêter serment.
156
Diiqucsne, Canton (Kiniouski)
Le marquis Duquesne de Menneville, gouverneur
de la Nouvelle-France de 1752 à 1755.
Durhani, Saint Fulgence de (Driimmoud)
Lord Durham n'a pas laissé un bon souvenir de
son séjour au Canada.
Saint-Fulgence fut érigée canoniquement par
décret du 30 septembre 1863. Ce nom venait de
l'un des premiers citoyens de la nouvelle paroisse,
M. Fulgence Préfontaine.
Diirocher, Canton (Chicoutinii)
Le Père Flavien Durocher, oblat de Marie- Imma-
culée, premier curé de Saint-Sauveur de Québec.
Duval, Canton (Saguenay)
L'honorable Jean-François-Joseph Duval, juge en
chef de la Cour du Banc de la Reine.
Eardley, Canton (Ottawa)
Eardley est un village du, comté de Stafford, An-
gleterre.
Eastman, Saint-Edouard de (Brome)
Le nom de Eastman fut donné à cette localité en
reconnaissance de services rendus, en temps d'élec-
tions, par un nommé John piinn dont l'épouse s'ap-
pelait Ezray Eastman.
Le fondateur de la paroisse de Eastman est M,
Charles-Edouard Milette, curé de Magog. C'est
pour l'honorer qu'on l'a mis sous le patronage de
saint Edouard, roi d'Angleterre.
157
Eaton, Canton (Compton)
Treize villages d'Angleterre portent le nom de
Eaton.
Eboulements (Cliarlevoix)
Le Père Jésuite Jérôme Lalemant, parlant du
célèbre tremblement de terre du mois de février 1663,
dit : " Vers la baie dite de Saint-Paul il y avait une
petite montagne sise sur le bord du fleuve, d'un
quart de lieue ou environ de tour, laquelle s'est
abysmée et comme si elle n'eut fait que plonger, -elle
est ressortie du fond de l'eau pour se changer en
islette et faire d'un lieu tout bordé d'écueils, comme
il estait, un havre d'assurance contre toutes sortes de
vents."
Ce qui a donné lieu au récit effroyable du Père
Jésuite, ce sont les eboulements qui se firent à cette
époque sur les bords du fleuve aux Eboulements et
dont cette paroisse a tiré son nom.
Une tradition conservée dans la paroisse nous con-
firme dans cette opinion. La pointe au bout de
laquelle est bâti le quai, rapporte-t-elle, a été formée
par un immense éboulis. D'ailleurs, la structure
du terrain semble appuyer cette tradition.
Eccores, Les (Laval)
On donne le nom d^Eccores à la paroisse de Saint-
Vincent de Paul de l'île Jésus parce que la falaise de
ce côté de l'île est très élevée et presque perpendicu-
laire au-dessus de l'eau. (1)
(1) Accore (ou Eccore) se dit d'une côte dont le fond augmente
considérablement dès qu'on s'en éloigne ou dont l'élévation est
presque perpendiculaire au-dessus de l'eau. Accore ou eccore équi-
vaut à inaccessible.
158
Echafaiid aux Basques (Charlevoîx)
Les Basques qui fréquentaient ces lieux bien avant
Champlain y avaient, parait-il, établi des échafauds
pour faire sécher le poisson.
Champlain nous parle de l'Echafaud aux Basques
à plusieurs reprises : "De la pointe aux Alouettes
faisant le surouest, un quart au su, l'on va au cap
de Chafaut aux Basques, en ce lieu il y a ancrage,
mais il faut prendre garde, car par des endroits est
rocher où les ancres pourraient bien demeurer, si l'on
ne reconnaît bien le fond, un peu plus vers l'eau, le
mouillage est plus net et vers le Chafaut aux Bas-
ques, demeure à sec qui est au fond de l'anse où
sont deux ruisseaux qui viennent des montagnes. (1)
Ecureuils, Les (Portueuf)
Vis-à-vis l'embouchure de la rivière Jacques-Car-
tier, sur la batture, se trouve une énorme roche qu'on
voit à une grande distance. La tradition veut que
Jacques LeNeuf de la Potherie, premier concession-
naire de la seigneurie de Portneuf, y ayant perdu
un vaisseau, les matelots réfugiés sur la côte, à l'est
de la rivière, y virent un si grand nombre d'écureuils
qu'ils donnèrent à l'endroit le nom d^ Ecureuils.
Edwardston (BeauliarDois)
L'honorable Edward Ellice se porta acquéreur de
la seigneurie de Beauharnois.
Effiugliani
Le comté de Terrebonne porta originairement le
nom de Effingham. Sir Gu}^ Carleton, plus tard lord
Dorchester, avait épousé la troisième fille de llord
Effingham.
(1) Voyagea, vol. IV, p. 112.
159
Egau, Canton (Ottawa)
En 1848, M. John Egan fut élu député d'Ottawa
à la Chambre d'Assemblée de la province du Canada.
Elgin, Canton (Huntingdon)
Lord Elgin fut un gouverneur très populaire
parmi les Canadiens-Français. C'est lui qui sanc-
tionna la loi proposée par le ministère LaFontaine-
Baldwin et accordant une -indemnité de £100,000
aux victimes de l'insurrection de 1837.
Ely Canton (Shefford)
Ely est une importante ville d'Angleterre.
Emberton, Canton (Compton)
Village du comté de Bucks, Angleterre.
Escouniius (Saguenay)
Champlain écrivait Esquemin. Escoumins vient
de deux mots sauvages : ishho^ jusque-là, et mm^
graine. Les environs des Escoumins ont toujours
été renommés pour la grande quantité de graines
sauvages que l'on y trouve. Ces graines que les
Montagnais appellent uishatshimin passent l'hiver
sous la neige et se conservent vermeilles jusqu'au
printemps. C'est sans doute cette circonstance qui a
fait donner ce nom à la place. •
Escourt, Canton (Téniiscouata)
C'est le lieutenant-colonel Escourt, du génie, qui,
en 1846, traça la ligne de séparation entre la pro-
vince de Québec et l'état du Maine.
Escnniinac, Saint Antoine d' (Bonaventure)
Du micmac Esgomenag, " poste d'observation ".
On avait vue sur l'entrée de l'estuaire.
160
JGsher, Canton (Poiitiac)
Esher est un village du comté de Surrey, Angle-
terre.
Ëtaniamu, Rivière (Labrador)
''La où il y a deux sorties ", dit le Père Lemoine.
Etclieniin
C'est dans le lac Etchemin que la rivière Etchemin
prend une de ses principales sources.
D'après l'abbé Maurault, le mot Etemânkiaks
(Etchemin) veut dire " ceux de la terre de la peau
pour les raquettes ". Les Etemânkiaks résidaient
sur les rivières Sainte-Croix et Saint-Jean, dans le
Nouveau-Brunswick. Les Abénakis appelaient la
rivière Sainte-Croix PeskatamiSkanji (Passama-
quoddy) " rivière qu'il est difficile d'apercevoir et que
l'on voit comme à travers les ténèbres " et ils dési-
gnaient le territoire environnant sous le nom de
Etmanki, '' terre de la peau pour les raquettes ", parce-
qu'il y avait en ces endroits une grande quantité
d'orignaux et de caribous, dont les peaux font de
bonnes raquettes. De là, le nom passa au lac, puis
à la rivière et enfin aux Sauvages eux-mêmes. (1)
Fabre, Canton (Pontlac)
Mgr Charles-Edouard Fabre, décédé archevêque
de Montréal.
Falardeau, Canton (Chicoutlmi)
En l'honneur du peintre Antoine-Sébastien Falar-
deau, né au Cap-Santé et qui se fixa à Florence.
Ses peintures furent appréciées en Europe. Le grand
duc de Toscane le créa chevalier.
(1) Histoire des Ahénakis.
177
encore, sur les sentiments les plus nobles du cœur
humain."
Grenier, Canton (Sajçiienay)
Le Père Ferdinand Grenier, oblat de Marie-Imma-
culée.
Grès, Saint- Etienne des (Saint-Maurice)
*' Un peu au-dessus des Trois-Rivières, dans le
Saint-Maurice, il y a un endroit appelé les Grès, où
l'on voyait autrefois une chute comparable à celle
de Niagara. Le tremblement de terre de 1663 ayant
fait ébouler la montagne du haut de laquelle tombait
la masse des eaux, il ne reste plus qu'une cascade de
quinze pieds d'élévation. Les terrains d'alentour
sont couverts de grands blocs de pierre, débris de
l'ancien barrage de la rivière. Les Canadiens ont
nommé ce lieu les Grès à cause de l'aspect qu'il pré-
sente. Depuis trois quarts de siècle on y voit des
moulins à scie et quelques maisons pour loger les
travaillants de ces moulins.
" Le nom de la paroisse dans laquelle les Grès sont
enclavés est Saint-Etienne, et l'on dit invariablement
Saint-Etienne des Grès. Je me demande s'il y a
coïncidence ou intention dans le choix de ce vocable.
Saint-Etienne de Beauharnois, Saint-Etienne de Bol-
ton, Saint-Etienne du Saguenay s'expliquent facile-
ment et j'ai toujours pensé que Saint-Etienne des
Grès ne souffrait pas de doute, mais je commence à
me poser la question de savoir si les auteurs de cet
accouplement de noms ne renouvelaient pas un jeu
de mots déjà fort ancien et dont voici le sens tel que
le rapportent plusieurs historiens. A Paris, au
onzième siècle, il y avait une église appelée Saint-
12
178
Etienne des Grès et une rue aboutissant à cet édifice
nommée aussi Saint-Etienne des Grès. Il prit fan-
taisie à un bon moine de rapprocher '' grès " de
*' degrés," parceque l'on parvenait à l'église par de
larges marches de pierre, et il écrivait en latin St
Stephanus gradus. Grès devenait gradin. C'est un
enfantillage pardonnable. L'église a subsisté jusque
vers 1794. Une maison particulière occupe son
emplacement aujourd'hui.
'* Quelle est l'origine du surnom imposé à Saint-
Etienne ? Les Bollandistes nous font connaître un
saint personnage nommé Etienne, particulièrement
consacré à la conversion de la race grecque, et ils le
désignent comme ^' saint Etienne des Grecs". Au
moyen-âge et jusqu'au début de notre siècle, on pro-
nonçait grais ou grès, au lieu de grec. A présent
nous disons " grecque " pour le masculin comme
pour le féminin. Molière fait rimer " Grecs " avec
'' grès ". Ajoutons que rorthographe était chose
ignorée de nos aïeux et qu'ils prenaient les sons à
l'oreille, par conséquent " grec " prononcé " grais "
ou " grès " devenait " grès " et faisait oublier la
source du terme même.
" Mais les Trifiu viens qui ont adopté Saint-
Etienne des Grès savaient-ils cette histoire ? C'est
peu probable. La rencontre des circonstances me
paraît fortuite. Xous avions la localité des Grès, on
a érigé là une paroisse Saint-Etienne qui devient
Saint-Etienne des Grès, comme à Paris. Il me paraît
certain que l'on a pas eu l'intention de copier Saint-
Etienne des Grecs tout en écrivant '' des Grès." (1)
(1) Benjamin Suite, Monde Illustré, 20 juillet 1895.
179
Griffiutown (Moutréal)
M. Griffiii avait pris ce terrain à bail emphy-
théotique. Il transporta ce bail à M. McCord qui
subdivisa cet immense terrain en emplacements.
Grondines (Portneiif)
C'est Champlain qui a été le parrain des Grondi-
nes. Parlant de cet endroit, il écrit : " Les Grondi-
nes, et quelques îles qui sont proches, bon lieu de
chasse et de pêche."
M. Suite croit que ce nom poétique de Grondines
vient des cascades et des rapides que l'on admire
dans son voisinage. (1)
Grosbois
Le deuxième fils de Pierre Boucher, le vénérable
fondateur de Boucherville, portait le surnom de
Grosbois. Il succéda à son père dans le gouverne-
ment de Trois-Rivières. Ses descendants sont aujour-
d'hui connus sous le nom de Boucher de Grosbois.
Gros Cap-aux-Os, Saint- Jean-Baptiste du (Gaspé)
Cap aux Os est écrit dans les registres : Cap
Bozo, Cap Buzo, Cap Boozo, Cap Oiseaux, Cabozo,
Cap Ozo, enfin Cap aux Os. Ce nom vient, paraît-il,
du premier habitant qui s'appelait Bozo et était un
Guernesais protestant. Les registres n'en parlent pas.
Les documents publics écrivent Cabozo ; les docu-
ments religieux ont adopté l'orthographe Cap-aux-
Os.
Saint Jean-Baptiste avait d'abord été donné pour
titulaire à l'Anse-au-Grifîbn. Mais quand on vit que
tous les Canadiens fixés à la Grande-Grave venaient
(1) Histoire des Canadieyis- Français ^ vol. II, p. 68.
180
s'établir là, on donna saint Joseph pour patron à
TAnse-au-Griffon et on mit le Cap-aux-Os sous le
vocable de saint Jean-Baptiste.
Gros Crapaud (Matane)
Les postes du Gros Crapaud, du Petit Crapaud et
de l'Anse Crapaud sont situés dans les cantons
Cherbourg et Dalibert. Dans ces endroits, pendant
quelques lieues, l'œil ne voit de toutes parts que
petits rochers isolés, arrondis, de couleur brune : on
croirait voir pétrifiés une nuée de gigantesques
crapauds qui se serait abattue dans ces endroits peu
fréquentés.
Grosse Ile (Montmagny)
" La Grosse-Ile, prétend le docteur Montizambert,
était autrefois appelée île de Grâce. De l'anglais
Grâce Island on a fait Grosse-Ile." Nous croyons
qu'on lui a donné ce nom de Grosse Ile pour la
distinguer des îles environnantes.
Giierin, Cauton (Poiitiac)
L'honorable James- John-Edmund Guerin, ancien
député de Montréal No 6 et ministre sans porte-
feuille.
Guignes, Saiut-Bruno de (Pontîac)
Guignes, à la tête du lac Témiscamingue, rappelle
et rappellera à perpétuité le nom du premier évêque
d'Ottawa, Mgr Joseph-Eugène-Bruno Guignes.
Guignes a aussi été mis sous le patronage de
saint Bruno en l'honneur de Mgr Guignes.
Guillaume-Bonhomme (Portueuf)
Le 24 novembre 1682, le gouverneur de La Barre
et l'intendant de Meulles concédaient au sieur
181
Guillaume Bonhomme une lieue de front sur deux
lieues de profondeur, à prendre au bout des conces-
sions de M. Juchereau de la Ferté, tirant vers la
rivière Jacques-Cartier.
Hackett, Canton (Clianiplaiii)
L'honorable Michael- Félix Hackett, député de
Stanstead, président du Conseil Exécutif dans le
gouvernement Taillon et secrétaire provincial dans
le gouvernement Flynn.
Haldiniand (Gaspé)
Sir Frédéric Haldimand, gouverneur-général du
Canada après Carleton.
Halifax, Saint-Ferdinand d' (Mégantic)
Halifax est une ville manufacturière du Yorkshire,
Angleterre.
En 1830, c|uelques cultivateurs de Saint-îsicolas,
de Saint-Antoine de Tilly et de Saint-Sylvestre
allèrent s'établir dans le canton Halifax, dont ils
avaient entendu vanter la fertilité par M. Michel
Dufresne, curé de Saint-Nicolas, qui l'avait exploré
dans toutes ses parties. C'est M. Ferdinand Gau-
vreau, curé de Saint-Sylvestre, qui, le premier, alla
offrir les secours de la religion aux braves colons du
canton Halifax. C'est pour cette raison qu'on l'a
placé sous la protection de saint Ferdinand.
Ham (Wolfe)
On commit la forteresse de Ham, en France, où
Napoléon III fut confiné de 1840 à 1846. Mais nous
croyons que notre canton de Ham a pris son nom
du petit village de Ham, comté d'Essex, Angleterre.
182
HaniiltoD, SaiDt-Bonaveutiire de (Boraveiiture)
Le canton Hamilton a été nommé ainsi en l'hon-
neur du colonel Henry Hamilton, un des lieutenants
de Amherst dans la guerre qui se termina par la
prise de Québec. Hamilton fut lieutenant-gouver-
neur de Québec, puis administrateur de tout le
Canada pendant l'absence du gouverneur Haldi-
mand. Il nous fait plaisir de constater que son nom
a été perpétué, car pendant son administration il
montra beaucoup de sympathie aux Canadiens.
Quant au titulaire, saint Bonaventure, il a été
choisi à cause de la rivière Bonaventure qui coule
dans le canton Hamilton.
Haiiii>deu, Canton (Conipton)
Paroisse du comté de Bucks, Angleterre.
Harrington, (Canton (Arg-enteuil)
Harrington est une petite ville située sur les côtes
d'Angleterre.
Hartwell, Canton (Ottawa)
Village du comté de Northampton, Angleterre.
Harvey, Canton (Cliicoiitimi)
C'est M. Harvey, un des premiers colons du comté
de Chicoutimi, qui a donné son nom à ce canton.
Hatley, Canton (Stanstead)
Hatley, paroisse du comté de Cambridge, Angle-
terre.
Havelock, Canton (Huntinjjdon)
Le général Havelock se distingua pendant la
guerre de Crimée.
183
Hcadville (Urummond)
Il y a eu deux personnages du nom de Head au
Canada.
Sir Francis-Bond Head fut lieutenant-gouverneur
du Haut-Canada pendant les troubles de 1837-38.
Sir Edmund-AValker Head, après avoir été lieute-
nant-gouverneur de la/ Xouvelle-Ecosse, fut gouver-
neur-général du Canada de 1851 à 1861.
Hébertville (Cliicoutlmi)
Hébertville fut nommée ainsi en l'honneur de M.
Nicolas-Tolentin Hébert, curé de Saint-Louis de
Kamouraska, principal fondateur de cette paroisse
prospère.
Hedleyviile (Québec)
M. Hedley Anderson, marchand de bois, était
propriétaire des terrains qui forment aujourd'hui
Hedleyville.
Heiuiuing-ford, Saint-Koinaiu de (Hiiutingdon)
Ce nom devrait s'écrire Hemingford. L'usage
cependant a prévalu de mettre deux ru. Et cet usage
a donné cours à une opinion insoutenable à propos
de l'origine de ce nom. D'après cette opinion un
nommé Hemming serait venu s'établir près d'un
gué (ford) et de là serait dérivé le nom tel qu'épelé
actuellement : Hemmingford. Mais on ne trouve
aucune trace d'individu de ce nom près des deux
petites rivières qui traversent le canton, ^"oici,
d'après nous, la véritable origine du nom Hemming-
ford. Le comté de Huntingdon fut nommé ainsi
d'après le comté de Huntingdon, en Angleterre.
Or, dans le comté anglais de Huntingdon il y a une
ville du nom de Hemingford.
184
C'est le 9 août 1853 que Hemmingford fut érigé
en paroisse. Mgr Bourget lui donna pour titulaire
le saint dont l'Eglise célébrait la fête ce jour-là.
Henryville, Saint-George de (Iberville)
Au commencement du dix-neuvième siècle quel-
ques habitations surgirent en cet endroit et formèrent
un petit village c|ui prit le nom de Henryville, en
l'honneur de Edme Henry, agent du seigneur Burton,
et qui y venait, chaque année, séjourner quelque
temps pour traiter des affaires de la seigneurie de
Noyan.
Henryville fut primitivement une paroisse protes-
tante érigée par lettres patentes du gouvernement
sous le règne de George YV et on lui donna le nom
de Saint-George. Plus tard, quand la population
canadienne-française fut assez forte, Mgr Lartigue,
évêc{ue de Montréal, érigea Henryville en paroisse
catholique et elle continua à porter le nom de Saint-
George.
Hereford, SaiDt- Venant de (Conipton)
Hereford est un comté d'Angleterre.
Hen, Pointe du (Cliarlevoix)
*' En consultant les plus anciennes cartes du Canada,
j'y relève les noms de certains points qui sont encore
aujourd'hui désignés de la même façon par les gens
du pays. Ainsi, en face de la Pointe-au-Pic, s'aper-
çoit un promontoire que les indigènes appellent
le Heu. Je surpris un jour un abbé et un juge de
jadis habitués de la Malbaie, en leur révélant ce
détail de géographie que j'avais appris en me mêlant
au peuple, en ma c^ualité de démocrate. Ce mot
bizarre m'intriguait et sa signification m'était incon-
185
nue ; un ancien dictionnaire me prêtant son aide, je
vis qu'il signifiait '' mouillage sûr pour les navires."
En effet, la Pointe du Heu offre un excellent
abri contre le nord-est. J'y ai vu un jour le Blake et
deux autres frégates anglaises." (1)
Hincliiubrooke, Saiut-Patrice de (Hiintingclou)
Le canton de Hinchinbrooke a pris son nom de
la ville de Hinchingbrook, comté de Huntingdon,
Angleterre. Le g ne se prononçant pas dans Hin-
chingbrook, les Anglo-Canadiens, toujours expédi-
tifs, l'ont enlevé.
La plupart des premiers colons de Hinchinbrooke
étaient des Irlandais. C'est la raison qui a engagé
Mgr Bourget à donner saint Patrice pour titulaire à
ce canton.
*
Hincks, Canton (Ottawa)
Sir Francis Hincks a joué un grand rôle dans la
politique de notre pays.
Hoclielaga
Hochelaga. oshelaga, oshinaJca, oshinalxino, dit le
Père Arnaud, l'endroit où l'on surprend quelqu'un
dans une embuscade, et où Ton s'en moque ; il est
tourné en dérision. Ceux qui sont familiers avec
l'histoire des Sauvages peuvent nous dire si le lieu
qu'ils appelaient Hochelaga a été le théâtre de quel-
que cruauté ou embûche. (2)
'' Hochelaga, croit M. l'abbé Main ville, est une
corruption du mot iroquois Oseixike qui peut vouloir
dire trois choses entre lesquelles on pourra choisir :
1° A la chaussée des castors. 2*^ Où Ton fait les
(1) La Presse, 16 juin 19<;k3.
(2) Annales delà propayation dt la Joi, 18S0.
186
haches. 3° Là où l'on passe l'hiver. La langue iro-
quoise se paie le luxe d'avoir des homonymes. Lors-
que ces homonymes se trouvent dans une phrase le
contexte en détermine le sens d'une manière satis-
faisante ; mais s'ils se trouvent seuls, on a toute liber-
té de faire son choix, avantage inappréciable dans un
siècle de liberté. " (1)
Hocquart, CautOD (Téiniscoviata)
L'intendant Gilles Hocquart travailla active-
ment au. développement de la Nouvelle-France.
Hoi)fleur-sur-Péribouka (Lac Saint-Jean)
Dans une réception que lui faisait la ville de
Honfleur, le 14 août 1898, l'honorable M. Adélard
Turgeon, ministre de la colonisation et des mines
de la province de Québec, s'exprimait ainsi, au
milieu des applaudissements répétés d'une assistance
d'éhte :
'' Tout bon musulman veut au moins une fois
dans sa vie faire le pèlerinage de la Mecque. C'est
la suprême ambition de tout Canadien de faire le
voyage de France, et pour moi qui suis Normand, le
voyage eut été incomplet, et le but que je poursui-
vais mal réalisé, si je n'avais vu la Normandie si
belle sous ses aspects variés, si riche par ses souve-
nirs historiques. Pour perpétuer la mémoire de mon
passage en Normandie qui restera l'un des souve-
nirs les plus agréables de ma carrière, pour créer un
nouveau lien d'affection entre ma patrie normande
et le pays canadien, je vais, par un télégramme daté
de votre ville, faire donner au dernier canton créé
dans la province de Québec, le nom de la ville de
Honfleur ! "
( 1 ) Bulletin des Recherches Historiques^ vol. IV, p. 286.
187
Hope, Canton (Bonaventure)
Le colonel Henry Hope remplaça, en 1785, le
colonel Haniilton comme lieutenant-gouverneur de
la province de Québec.
Horton (Artliabaska)
Il j a un grand nombre de villages du nom de
Horton en Angleterre. Il y a même une ville de ce
nom qui a une population de près de 50,000 âmes.
Le canton Horton a peut-être été nommé ainsi en
l'honneur de Wilmot Horton, membre de la Chambre
des Communes d'Angleterre, qui s'occupa de l'émi-
gration anglaise dans notre pays.
Howard, Saint- Adolphe de (Argenteuil)
Frédéric Howard, cinquième comte de Carlisle, se
distingua dans la Chambre des Lords par ses mesures
modérées dans la crise américaine. Il fut un des trois
commissaires nommés en 1778 par George III pour
visiter les colonies et leur conseiller la paix. Sa
mission fut sans résultat, car c'était pour les colons
parti pris de se séparer de l'Angleterre.
La paroisse de Saint-Adolphe, dans le canton
Howard, tire son nom de M. l'abbé Adolphe Jodoin,
curé de Saint-Sauveur des Monts, qui a donné le
premier élan à cette colonie en 1878. A cette époque
plusieurs colons vinrent de Saint-Sauveur s'établir
sur des lots. M. Jodoin obtint de l'argent du gouver-
nement pour leur ouvrir des chemins.
Howick (Châteaiiguay)
La paroisse, ou plutôt le canton de Howick, fut
nommé ainsi en l'honneur de lord Howick, sous-
secrétaire d'Etat pour les colonies en 1830. C'est
lord Howick qui fit adopter par les Communes d'An-
188
gleterre l'acte qui accordait à l'Assemblée législative
du Bas-Canada, le contrôle de ses revenus.
Hiiberdeau (Argenteull)
Huberdeau est le nom du fondateur de l'impor-
tant orphelinat agricole qu'on voit à Arundel. En
1887, la Providence inspirait à un vieux prêtre retiré
à Montréal, M. Huberdeau, ancien curé d'Albany,
de consacrer ses économies qui s'élevaient à $10,000 à
un orphelinat agricole dans le canton d' Arundel.
Quelques semaines après sa donation, ce vénérable
prêtre mourait et recevait sa récompense en paradis.
Hudderslieia, Canton (Pontiac)
Huddersfield, ville du comté de York, Angleterre,
sur les rives de la rivière Colne.
Hudson Heiglits (Vaudreuil)
C'est vers 1865 qu'on a commencé à désigner la
Pointe à Cavagnal par le nom Hudson Heights.
L'épouse de M. George Matthews, propriétaire d'une
manufacture de verre établie à la Pointe à Cavagnal,
portait le prénom Hudson, et c'est en son honneur
qu'on le donna à l'endroit en question.
HuU (Ottawa)
Hull fut fondée par Philémon Wright, qui émigra
de Woburn, Etats-Unis, en 1797. Philémon Wright
était né à Hull, ville importante d'Ajigleterre ; c'est
donc en souvenir de la patrie absente qu'il choisit
ce nom de Hull, sous lequel, depuis tout près d'un
siècle, cette ville est connue.
HuntîngdoM
En mai 1792, une proclamation divisait la pro-
vince de Québec en 21 comtés, tous, à l'exception de
189
six, portant des noms anglais. Avec la vaste région
située à l'est de la rivière Richelieu un grand comté
fut formé et nommé Huntingdon, en souvenir du
comté de Huntingdon, à quatre-vingt-onze kilomè-
tres de Londres.
HiintîDgfville (Conipton)
Les premières familles qui s'établirent ici por-
taient toutes le nom de Hunting.
Iberville
'' Pierre LeMoyne d' Iberville, dit M. Léon Guérin,
fut l'un des plu i grands marins à la fois et l'un des
plus habiles navigateurs que la France ait jamais
eus. C'était un héros dans toute l'étendue de l'ex-
pression. Si ses campagnes, prodigieuses par les
résultats obtenus avec les plus faibles moyens maté-
riels, avaient eu l'Europe pour témoin et non les
mers sans retentissement des voisinages du pôle, il
eût eu, de son vivant et après sa mort, un nom aussi
célèbre que ceux des Jean Bart, des Duguay-Trouin
et des Tourville, et fût sans aucun doute parvenu
aux plus hauts grades et aux plus grands comman-
dements dans la marine." (1)
Pour quelle raison Pierre LeMoyne avait-il pris le
surnom d'Iberville ? " Lorsque Pierre LeMoyne
commença à servir dans la marine, disent MM.
Jodoin et Vincent, il y avait parmi les sous-secré-
taires d'état, un M. d'Iberville qui peut-être protégea
le jeune officier et lui laissa son nom qu'il allait
illustrer." (2)
M. Paillon donne une autre origine au surnom
d'Iberville : ^' LeMoyne emprunta son nomd'Iber-
(1) Histoire maritime de France, tome III, p. 426.
(2) Histoire de Lonyueuil et de la famille de Longueuil, p. 111.
190
ville du fief de ce nom, Sous-la-Haie, dans la châ-
tellenie d'Hotot-sur-Dieppe." (1)
Ile à Bigot (Champlain)
Ce n'est pas le triste intendant Bigot qui a donné
son nom à cette île mais le Père Bigot, procureur
des seigneuries des Jésuites dans la Nouvelle-France.
Ile à la Pierre (Champlain)
Ce nom est dû aux carrières que les habitants de
Ville-Marie y exploitaient pendant plusieurs années
au commencement de la colonie. Le Père Charle-
voix, sur l'une de ses cartes topographiques, l'ap-
pelle l'île Saint-Pierre. L'un des propriétaires mo-
dernes de cette île, M. George Moffatt, lui a substitué
son propre nom, et l'a appelée MoffaWs Island ;
ce nom cependant n'a pas prévalu, quoique quelques
cartes anglaises lui donnent encore le nom d'île
Moffatt.
Ile à la Potlierie (Saint-Maurice)
Cette île fut désignée à l'origine sous le nom
d'île aux Cochons. En 1649, l'île aux Cochons fut
concédée à M. de la Potherie et elle prit dès lors le
nom de son propriétaire.
Plus tard, l'île à la Potherie fut achetée par M.
Bellerive et elle porta pendant quelque temps le
nom de son nouveau propriétaire.
Bouchette la désigne sous le nom d'île à l'Abri
parcequ'elle offrait une protection sureaux vaisseaux.
Jle AUright (Iles de la 3Iadeleine)
Nous croyons que cette île n'a jamais eu de nom
français : cela vient sans doute de ce qu'elle a été
(1) Histoire de la colonie française en Canada^ vol. III, p. 351
191
longtemps considérée comme faisant partie de l'île
de la Madeleine, à laquelle elle est presque contiguë.
Ile Anilierst (Iles de la Madeleine)
Le nom d'Amherst a été donné à cette île de l'ar-
chipel de la Madeleine en l'honneur du général
Amherst, qui prit une si grande part à la conquête
du pays eii 1759. Elle portait autrefois le nom de
Aubert. Ce nom lui venait, assure la tradition,
d'un des compagnons de Jacques Cartier.
Ile Aroussen (Ottawa)
Le populaire dit île à Roussin. Il a tort. Ce nom
est d'origine algonquine.
Ile au Canot (Montmagny)
Pendant l'arrêt forcé du Père Le Jeune sur l'île
Patience, en 1633, un des canots de l'expédition
attaché au rivage partit et alla s'échouer plus loin
sur un îlot qui a gardé depuis le nom d'île au Canot.
Ile au Cheval (Verclières)
L'île au Cheval fait partie de la paroisse de
Varennes dont elle n'est séparée que par un chenal
peu profond. Elle a pris son nom de la coutume
qu'avaient les anciens seigneurs d'y envoyer les
chevaux en pâturage après avoir enlevé le foin dont
elle était couverte. (1)
Ile au Sépulcre (Sag-ueuay)
Deux noyés trouvés sur les rivages de cette île y
furent enterrés.
Ile aux Basques (Témiscouata)
Les Basques avaient formé en ce lieu des établis-
(1) Note de M. l'abbé Bois.
192
sements pour la pêche, pour l'exploitation des huiles
de poisson et surtout pour faire la traite des pelle-
teries avec les Sauvages de Tadoussac.
Ile aux Chats (Argenteuil)
Il y a eu pendant longtemps plusieurs moulins sur
l'île aux Chats, ce qui attire toujours les rats. Aussi
pour se débarrasser de ces encombrants personnages
les meuniers amenèrent sur l'île un grand nombre
de chats.
Ile aux Codions (Berthier)
Cette île porta d'abord le nom d'île Moras, à cause
de Quentin Moras. On l'a aussi appelée île de la
Trinité parce qu'elle était la dernière des trois prin-
cipales îles qui se trouvent au confluent du Saint-
Maurice avec le Saint-Laurent. Bouchette l'appelle
l'île du Milieu. Aujourd'hui on l'appelle l'île Maillet,
du nom d'un de ses propriétaires, et plus communé-
ment on dit l'île aux Cochons.
Ile aux Corneilles (Kaniouraska)
Des cohortes innombrables de ces noirs volatiles
y séjournent tout l'été.
Ile aux Coudres (Ciiarlevoix)
C'est le 6 septembre 1535 que l'île aux Coudres
reçut de Jacques Cartier le nom qu'elle a toujours
porté depuis. Il la nomma ainsi à cause des noise-
tiers (le noisetier porte aussi le nom de coudrier)
qu'il y trouva en abondance. '' Le sixiesme jour
dudict moys, dit-il dans son Brief récit et succincte
narration, avec bon vent feismes courir à mont le
dict fleuve environ quinze lieues, et vinsmes poser à
une isle qui est bort à la terre |du Nord, qui faict
193
une petite baye et couche de terre : à laquelle y a
ung nombre inestimable de grandes tortues, qui sont
es environs d'icelle ysle. Pareillement par iceulx
du païs se faist es environs de la dicte ylfe grand
pescherie de Adhothuys. Il y a aussi grand courant
es environs de ladicte ysle contient environ trois
lieues de long et deux de large : et est une moult
bonne terre et grasse, plaine de beaulx et grands
arbres de plusieurs sortes : et entre autres y a plu-
sieurs couldres franches que trouvasmes fort chargées
de noisilles aussi grosses et de meilleur saveur que
les nostres, mais ung peu plus dures. Et parce la
nommasmes l'ysle es Couldres."
Ile aux Grues (MoutniagDy)
Autrefois,la sage grue avait choisi l'île qui porte
son nom comme endroit d'arrêt, pendant ses migra-
tions du printemps et de l'automne de la Floride
aux froides régions de la baie d'Hudson.
Ile aux Hérous (Montniagny)
Au dire des Sauvages que rencontra Champlain
en 1611 il y avait si grande quantité de hérons sur
cette île, que " l'air en était tout couvert."
Ile aux Lièvres (Kamouraska)
L'île aux Lièvres fut ainsi nommée par Jacques
Cartier, parce que, à son retour en 1536, il y trouva
quantité de lièvres :
^' Le lendemain, dit-il dans son Brief récit et
succincte narration, 16 du dict moys de may nous
appareillasmes de la dicte ylse qui est a environ
quinze lieues de la dicte isle es couldres, laquelle est
grade d'environ cinq lieues de long, es la passasmes
celluy jour pour passer la nuit, espérant le lende-
13
194
main passer les dangiers du Saguenay, lesquelz sont
grands. Le soir feusmes à la dicte isle, où trouvasmes
grand nombre de lièvres, desquels eusmes quantité :
et par ce la nomasmes l'isle es lièvres."
Ile aux Noix (Saint-Jean)
Ainsi nommée de l'abondance des noix qu'on y
trouva.
Ile aux Oeufs (Labrador)
Les margaux et les godets venaient ici déposer
leurs œufs.
La flotte de l'amiral sir Hovenden Walker se
perdit sur les récifs de l'ile aux Œufs, dans la nuit
du 22 août 1711. " On crut envoyer à l'Ile aux
Œufs ramener les dépouilles des Anglais, dit la
mère Juchereau de Saint-Ignace. On trouva un
spectacle dont le récit fait horreur : plus de 2000
cadavres nus sur la grève qui avaient presque tous
des postures de désespérés ; les uns grinçaient des
dents, les autres s'arrachaient les cheveux, quelques-
uns étaient à demi-enterrés dans le sable, d'autres
s'embrassaient. Il y avait jusqu'à sept femmes qui
se tenaient par la main et qui apparemment avaient
péri ensemble. " (1)
lie aux Oies (Montmagny)
Six milles en bas de l'île aux Grues le touriste
découvre les rivages verdoyants de l'île aux Oies.
L'île aux Oies fut ainsi nommée, dès les commence-
ments de la colonie, de la multitude prodigieuse de
canards, d'outardes et surtout d'oies qu'on y voyait,
et qui faisaient retentir de leurs cris tous les lieux
circonvoisins.
(1) Hidoire de V Hôtel- Dieu de Qxiéhec.
195
Ile aux Perroquet» (Labrador)
L'île aux Perroquets est située entre Blanc Sablon
et Brador (nommé par Cartier les Islettes). Elle a
reçu son nom d'une espèce de canards à tête de per-
roquet, dont elle était couverte.
Ile aux Pommes (Témiscouata)
*' On l'appelle ainsi, écrivait Montcalm en 1756,
à cause de la quantité étonnante d'une plante ram-
pante qui produit un petit fruit rouge, ressemblant
pour la figure à celui qui est connu dans les pro-
vinces méridionales de France sous le nom d'azerole.
Dans le printemps, ce fruit est dans sa maturité
d'un goût délicieux très estimé des sauvages et des
canadiens. On en fait de bonne liqueur. " (1)
Ile aux Réaux (Itloiitmorency)
'' L'île aux Ruaux, écrit M. T.-P. Bédard, fut
nommée ainsi de M. Ruaux, pieux personnage qui
s'était donné au commandeur Brulart de Sillery ".
M. J. -Edmond Roy donne une autre origine au
mot Réaux :
Les navigateurs canadiens appelaient autrefois la
traverse le détroit qui se trouve entre l'île d'Orléans
et l'île aux Réaux, à dix lieues environ de Québec,
parce que les vaisseaux qui remontaient le fleuve en
longeant la rive nord changeaient là leur course et
gagnaient les eaux qui baignent le versant sud de
l'île d'Orléans. C'est l'illustre marin d'Iberville
qui, le premier, trouva le passage maintenant suivi
par les marins à la droite du Saint-Laurent et qui
a pris son nom de l'ancienne traverse. On écrit
aujourd'hui l'île aux Réaux et l'on prononce comme
(1) Journal de Montcalm^ p, 53.
196
si le mot était écrit Eau. Champlain disait Vile aux
Ruos, et les anciens missionnaires jésuites, nie aux
Ruaux. Reau ne veut rien dire, tandis que Ruau
signifiait dans l'ancien langage : détroit. On appelle
encore en France un détroit qui sépare l'île de Jersey
des roches de Dirouilles et d'Ecrehon, dans la Man-
che, à quelques milles des côtes de France, le Ruau ".
(1)
Ile Bizard (Jacques-Cartier)
L'île Bizard prit son nom de Jacques Bizard, à
qui elle fut concédée le 25 octobre 1678. Il était
alors major de Montréal ; c'est pourquoi, sur les
cartes du temps, l'île Bizard était désignée sous le
nom de '* l'Isle du Major " ou simplement '' Isle
Major ".
M. Jacques Bizard, né en 1642, était fils de David
Bizard et de Guillemette Robert, de Neufchâtel, en
Suisse. Il fut inhumé dans l'église de Montréal le
6 décembre 1692. Il joua un certain rôle dans
l'histoire militaire de la colonie à cette époque, et
prit part à plusieurs des expéditions que firent alors
les gouverneurs contre les Iroquois.
Ile Bouclier (Saiut-3Iaurice)
Cette île concédée à Pierre Boucher en 1655 a été
appelée successivement île de la Croix et île Saint-
Joseph. Mais le nom de Boucher a prévalu.
Ile Coflau (Iles de la 3Iadeleiue)
L'île Coffin qui forme partie de l'archipel de la
Madeleine a été appelée autrefois l'île Royale. On
lui donna le nom de Coffin en l'honneur de l'amiral
(1) Lettres du Père F. X. Diiplessis, p. 2.
197
Coffin à qui l'archipel de la ^ladeleine fut concédé
le 24 août 1798.
Ile Coquart (Cliicuutimi)
L'île Saint-Barthélémy ou île Coquart a été
nommé ainsi en l'honneur du Père Coquart, l'avant-
dernier missionnaire jésuite qu'ait eu le Saguenay
et qui mourut à Chicoutimi en 1765.
Ile de Brion (lies de la Madeleine)
L'île de Brion fut découverte par Jacques Cartier
le 25 juin 1534. Le navigateur malouin lui donna
ce nom en l'honneur de l'amiral de France, Philippe
de Chabot, comte de Busançois et de Charny, et
seigneur de Brion.
C'est à l'amiral de Brion que Cartier soumit le
dessein qu'il avait formé d'aller explorer les pays
que l'on appelait alors les Terres neuves de l'Améri-
que du Nord. L'amiral accueillit ce projet et voulut
même l'encourager ; il fît donner l'autorisation
royale au plan du navigateur et fut ainsi l'un des
promoteurs de la découverte du Canada.
Comme ici-bas tout se perd, l'île de Brion n'est
plus connue par la plupart de nos marins canadiens-
français que sous le nom de Brillante, pendant que
les cartes anglaises la désignent sous le nom de
Bryon Island, et que la géographie élémentaire à
l'usage des frères de la doctrine chrétienne, au
Canada, l'appelle poétiquement l'île de Byron. (1)
Iles de la Madeleine
Le 19 janvier 1663, les îles Brion et Saint-Jean,
deux des îles connues aujourd'hui sous le nom d'îles
(1) Faucher de Saint-Maurice, Promenades dans le golfe Saint-
Laurent, p. 147.
198
de la Madeleine, furent concédées^au sieur Doublet,
maître apothicaire, résidant sur la rue Brûlé à Hon-
fleur. Dans ses lettres patentes, le Roi lui accordait
le privilège de porter dans l'écusson de ses armes
comme support deux Sauvages avec leurs massues,
et de changer le nom de ces îles en celui de Made-
leine, qui était le prénom de sa femme ; en effet elle
s'appelait Madeleine Fontaine.
Ile d'Entrée (Iles de la Madeleine)
L'île d'Entrée est située à l'entrée sud-est du
groupe des îles de la Madeleine ; c'est probablement
ce qui lui a valu son nom.
Ile des Allumettes (Pontiae)
L'île des Allumettes fut ainsi appelée, dès les com-
mencements de la colonie française, de la grande
c[uantité de roseaux qui y croissaient ■■ et dont on se
servait en guise d'allumettes.
Plus tard, on appella l'île des Allumettes île du
Borgne parceque le chef des Algonquins qui y était
établi était borgne.
Ile des Cinq (Saint- Maurice)
Cette île est vis-à-vis le portage des cinq, c'est-à-dire
le portage à faire entre les cinq lacs cj^ui se trouvent
là. Ce portage passe sur la pointe de terre formée
par la Matawin qui se jette dans le Saint-Maurice. (1)
Ile des Soeurs (Cliâteauguay)
On donne à cette île le nom d'île des Sœurs par-
ce qu'elle appartient aux Sœurs Grises de Montréal.
Elle est aussi connue sous le nom d'île Saint-Bernard.
(1) Note de M. l'abbé Bois.
199
lié cl'Orlénus (Moutmoreucy)
'Lorsqu'en 1535 Jacques Cartier monta le Saint-
Laurent pour la première fois, la grande et belle île
qui porte aujourd'hui le nom d'Orléans, attira son
attention. S^ estant posé et à U ancre entre icelle grande
isle et la terre du Nort, il y débarqua. A son appro-
che, les naturels prirent la fuite, mais la vue de
Taiguragny et de Domagaya qui l'accompagnaient
les rassurèrent et ils vinrent aux navires des Français
échanger des poissons, du mil et des melons. Cartier
se rendit ensuite à la rivière Sainte-Croix où il plaça
ses vaisseaux. Le lendemain, il retourna à l'île :
" Estans à la dicte ysle la trouvasmes plaine de
fors beaulx arbres de la sorte des nostres. Et pareil-
lement y trouvasmes force vignes, ce que n'avions
veu par ci devant à toute la terre, et par ce la nom-
masmes l'isle de Bacchus ".
C'est là le premier nom donné à l'île d'Orléans.
Lescarbot donne à entendre qu'au printemps de
1536, Cartier changea le nom de Bacchus en celui
d'Orléans. Le Brief récit et succincte narration,
relation du voyage de 1535 faite par Cartier lui-même,
n'en souffle mot. C'est une pure invention de
Lescarbot qui tronque un passage du récit de Cartier.
Le Brief récit et succincte narration dit :
*' Le samedy sixiesme jour dud mo^^s nous appa-
reillasmes de havre saicte Croix et vinsmes à ysle es
Coudres ".
Lescarbot reproduit :
'' Le samedi sixième jour de May nous appareillâ-
mes du havre Saincte-Croix, et vînmes poser au bas
de nie d' Orléans '\
D'ailleurs, Lescarbot se contredit lui-même quel-
ques pages plus loin :
200
*' Quartier, dit-il, ne s'arrêta guère ni en la rivière
du Saguenay, es iles aux Coudres et d'Orléans (ainsi
s'appelle aujourd'hui celle où il mit à terre les deux
sauvages qu'il avoit ramenés de France) ".
Le nom de Bacchus dut faire place à celui
d'Orléans au troisième voyage de Cartier.
Tliévet, qui visita le Canada quelque temps après
Cartier, dit dans son Grand insulaire :
'' J'avais oublié à vous dire qu'une isle nommée
des Français Orléans et des sauvages ^linigo est
l'endroit où la rivière est la plus étroite. L'isle de
IMinigo sert de retraite au peuple de ces pays pour
se retirer lorsqu'ils sont poursuivis de leurs ennemis,
et là où ils les mettent, les ayant pris en vie, pour
les garder quelques lunes et jours, pour après les
massacrer à la façon et manière que leurs anciens
ennemis faisaient d'eux quand ils les avaient pris,
ou sur terre ou sur mer. Autour de la dite isle,
c'est la plus belle pêcherie qui soit en tout le grand
océan, et où les baleines y repairent en tout temps.
Les Bayonnais, Espagnols et autres y vont à la
pêcherie pour y prendre ces grandes baleines ".
C'est peut-être Ouinigo (de l'algonquin Ouindigo,
ensorselé), fait remarquer l'abbé Laverdière, que les
Sauvages nommaient l'ile d'Orléans. (1) Ailleurs,
Thévet nous dit pourquoi le nom d'Orléans fut subs-
titué à celui de Bacchus : " Il est question de savoir,
dit-il, que lorsque cette terre canadienne fut première-
ment découverte par les Français, pour y faire nou-
velle colonie, et eussent pénétré en la côte de cette
terre que environs et rivière d'icelle, étant curieux
d'immortaliser le nom et la mémoire des rois et
princes de France, ayant mis pied à terre en quel-
(1) Champlain, Oeuvres^ tonïe II, p. 24.
201
ques îles leur donnaient le nom de prince ou prin-
cesse de France, comme ils faisaient de cette île,
laquelle ils nommèrent Ile d'Orléans, en l'honneur
d'un fils de France, qui lors vivait et se nommait
alors Valois, duc d'Orléans, fils de ce grand roi de
France de Valois, premier de ce nom ". (1)
Les Sauvages, selon Thévet, appelaient l'île
d'Orléans Minigo. Le baron de La Honton, voya-
geur peu digne de foi cependant, dit que le nom
sauvage de l'île était Baccaléos.
Lorsque, en 1651, les Hurons vinrent se réfugier
dans l'île d'Orléans, ils lui donnèrent le nom d'île
de Sainte-]\Iarie, en souvenir de leur mission du pays
des Hurons détruite par les Iroquois.
En 1675, l'île, appartenant à M. François Ber-
thelot, fut érigée en comté noble, sous le nom d^île
et comté de Saint- Laurent. '' Avant que d'arriver à
Kébek, écrivait le Père Le Jeune en 1632, on ren-
contre au milieu de cette grande rivière une isle
nommée de Saint-Laurens, qui a bien sept lieues de
long : elle n'est éloignée du bout plus occidental que
d'une lieue de la demeure des Français ". (2) Mais
c'est par erreur que le Père Le Jeune lui donne ce
nom, qu'on ne trouve pas ailleurs avant 1675.
A partir de cette dernière date jusque vers 1770,
l'île d'Orléans a porté alternativement le nom de
Saint-Laurent et d'Orléans. Le premier de ces noms
prévalut cependant dans les actes et documents
publics. Depuis plus d'un siècle, oii ne donne plus
à l'île que le nom d'Orléans.
On a surnommé autrefois l'île d'Orléans l'île des
Sorciers. Deux raisons peuvent avoir contribué à
(1) Ce fils de France était Henri II.
(2) Relation des Jésuites.
202
lui faire donner ce nom. Charlevoix, dans son Jour-
nal d'un voyage fait par ordre du roi dans r Amérique
septentrionale, écrit : '' Le dimanche vingt-deux nous
étions mouillés par le travers de l'île d'Orléans, où
nous allâmes nous promener en attendant le retour
de la marée. Je trouvai ce pays beau, les terres
bonnes, et les habitants assez à leur aise. Ils ont la
réputation d'être un peu sorciers et on s'adresse, dit-
on, à eux pour savoir l'avenir, ou ce qui se passe
dans des lieux éloignés. Par exemple, si les navires
de France tardent un peu trop, on les consulte pour
en avoir des nouvelles et on assure qu'ils ont quel-
quefois répondu assez juste : c'est-à-dire, qu'ayant
deviné une ou deux fois et ayant fait accroire, pour
se divertir, qu'ils parlaient de science certaine, on
s'est imaginé qu'ils avaient consulté le Diable ".
On explique ce surnom d'une autre manière aussi :
'' L'anguille était autrefois très abondante sur les
bords de l'île d'Orléans ; chaque cultivateur avait
une pêche à l'extrémité de sa terre et la visitait tous
les jours. A cause de l'heure variée de la marée, on
se rendait à différentes heures de la nuit un flambeau
à la main pour s'éclairer. Le grand nombre de ces
lumières, qui allaient en tous sens, se croisaient et se
réunissaient quekjuefois pour se disperser ensuite,
présentaient un coup d'œil tout-à-fait singulier. Les
habitants de la côte du nord et du sud, paraît-il,
virent dans ces feux quelque chose de merveilleux,
et pour ainsi dire de diabolique, et ils s'en effrayè-
rent même. Alors, plus de doute ; ils pensèrent tout
naturellement que l'île était peuplée de sorciers, de
loups-garous et de feux-follets." (1)
(1) L.-P. Turcotte, Histoire de Vîle d'Orlénn-'^, p. 13.
203
Ile du Calumet (Poutiac)
L'île du Calumet, située dans l'Ottawa, à une tren-
taine de milles en haut de la capitale fédérale, est
ainsi nommée parce que les Sauvages s'y réunissaient
en grand nombre pour y fumer le calumet de paix.
C'est dans cette île, près des Sept Chutes, que
Cadieux, chanté par Fréchette, a succombé. Un
monument en pierre blanche lui a été élevé en 1892.
Ile du Cap-aux-Meules (Iles de la Madeleine)
L'île de la Pierre-Meulière ou l'île-aux-Meules, ou
encore l'île du Cap-aux-Meules ou de Meules, a reçu
son nom de deux monticules qui ressemblent, de
loin, à des meules de foin. Par un de ces quiproquos
bizarres dont abonde notre géographie, les Anglais en
ont fait Grindstone Island.
Ile du Fort ou de l'Eg-lise (Yamaska)
On a aucun renseignement positif sur le site du
fort, de la première chapelle et des premières maisons
de Saint-François du lac Saint-Pierre. Ces édifices
devaient être à peu de distance les uns des autres et
placés sur la grande île qui est bornée par le chenal
Tardif et le bras principal ou central de la rivière.
C'est l'île dite du Fort ou de V Eglise, dénominations
qu'elle porte aujourd'hui en souvenir d'un fort et
d'une église qui y ont existes pendant une longue
suite d'années. (1) * , '
Ile du Gouverneur (Ottawa)
Sir Adolphe Chapleau se rendit acquéreur de cette
île pour la faire cultiver alors qu'il était lieutenant-
gouverneur de Québec.
(1) Benjamin Suite, Saint- François du Lac^ p. 39.
204
Ile Dupas (Bertliier)
L'île Dupas fut concédée, le 3 novembre 1672, par
l'intendant Talon, à Pierre Dupas, sieur de Braché.
Le nom de cette île s'écrivait autrefois Dupas et non
du Pads, ainsi qu'on l'écrit généralement de nos
jours. Les évêques de Québec, dans leurs ordon-
nances, tous les missionnaires et curés qui ont écrit
dans les registres de cette paroisse jusqu'en 1808,
ont écrit Dupas ou du Pas. Le premier qui a écrit
île du Pads est Mgr Plessis. Il est probable que
l'évêque avait pris cette orthographe dans les Edits
et Ordonnances publiés en 1803 et qui donnent le
nom, de la paroisse île du Pads.
Comment ce d s'est-il introduit dans ce nom ? C'est
probablement une faute de copiste. Tous ceux qui
ont vu l'ancienne écriture française savent que
souvent Vs qui terminait les mots, était fait de
manière à ressembler assez bien à ds, aussi lorsqu'il
s'agit, au commencement du siècle, de livrer à l'im-
pression les Edits et Ordonnances, le copiste prit l'un
pour l'autre, et il mit ds pour s. C'est ainsi que
Dupas est devenu du Pads, et comme cette erreur
parut dans le public revêtue d'une autorité officielle,
elle fut adoptée comme l'orthographe véritable du
nom de cette paroisse.
Ce n'en est pas moins une faute. Le premier
seigneur de l'île Dupas signait Pierre Dupas, sieur
de Braché ; le nom de cette paroisse devrait donc
s'écrire Dupas. (1)
Ile Houtelas (Nicolet)
Cette île fut d'abord connue sous le nom de île
Dagneau, parce qu'elle appartenait à une famille
(1) Annuaire de Ville-Marie, vol. I, p. 4.
205
Dagneau. M. Brassard, curé de Nicolet, se rendit
acquéreur de l'île Dagneau et la laissa en mourant
à Charlotte Houtelas. Celle-ci mourut en 1817,
léguant son avoir au séminaire de Nicolet. L'île
porte, probablement depuis cette date, le nom d'île
Houtelas, en souvenir de cette bienfaitrice. (1)
Ile Jésus (Laval)
L'île Jésus, les îles aux Vaches et les autres îles
adjacentes furent concédées, le 23 octobre 1699, par
Hector de Callières, gouverneur, et Jean Bochart,
intendant, à l'évêque de Québec et aux ^DI. du
séminaire de Québec. Son nom primitif était l'île
de Montmagny, mais bientôt après sa concession les
propriétaires jugèrent à propos de lui donner le nom
qu'elle porte à présent.
Ile 31adarae (Montiiiorency)
L'île Madame se trouve à la pointe est de l'île
d'Orléans, à peu près vis-à-vis Berthier. " L'île
Madame, dit M. J. -Edmond Roy, semble avoir été
appelée ainsi par Champlain, peut-être en souvenir
de l'île Madame que l'on voit à l'embouchure de la
Charente, non loin de Brouage, la patrie du fonda-
teur de Québec ".
Ile Moras (îîicolet)
Pierre Mouet de Moras, enseigne au régiment de
Carignan, obtint la concession de cette île comme
fief en 1672 de l'intendant Talon.
Ile Moutesson (Xicolet)
Michel LeGardeur de Montesson,' chevalier de
(1) h'sihbéJyoviyiUej Histoire du collège-séminaire de Nicolet ^ vol.
1er, p. 5.
206
Saint-Louis, ayant acquis la seigneurie de Bécancour,
donna son nom à cette île.
Ile Patience (Montmagny)
En 1633, le Père Le Jeune accompagna une expé-
dition de chasse des aborigènes. Ses amis le forcèrent
de séjourner huit jours sur l'île Patience. C'est
probablement ce qui lui valut son nom.
Ile Perrot (Vaudreuil)
L'île Perrot a pris le nom de son premier conces-
sionnaire, François-Marie Perrot, capitaine au régi-
ment d'Auvergne et gouverneur de Montréal.
Ile RaDdin (Bertliler)
L'île Randin fut accordée, en avril 1672, au sieur
Jean-Baptiste Randin.
Ile Rosalie (Ottawa)
En l'honneur de Rosalie Cherrier, épouse de
Joseph Papineau, propriétaire de la seigneurie de
la Petite-Nation.
Ile Rouge (Sagruenay)
Nommée ainsi par Champlain,.à cause, sans doute,
de la couleur de son sol.
L'île Rouge a toujours été dangereuse à cause de
la nature de ses courants. En 1629, Emery de Caen
fuyant les vaisseaux de Kerth s'y échoua. Heureuse-
ment une brume épaisse favorisa son évasion.
Ile Saînt-Baruabé (Rimouski)
Lorsqu'en 1535 Cartier passe en face de l'île
Saint-Barnabe, remontant le fleuve Saint-Lau-
rent, il la mentionne sans la nommer : *' Et au para-
vant que arriver audict hable (aujourd'hui connu
207
sous le nom de havre du Bic), dit-il, y a une île à
Beft d'icelly environ cinq lieues, où il n'y a point
de passage entre terre et elle que par basteaux." (1)
L'île Saint-Barnabe portait ce nom en 1612,
comme on le voit par la carte géographique de la
Nouvelle-France faite par Champlain pour le Roi.
Pourquoi fut-elle nommée ainsi ? Nous croyons
que ce fut Champlain qui lui donna ce nom, proba-
blement parce qu'il la côtoya, le 11 juin, jour de la
fête de saint Barnabe.
C'est sur l'île Saint-Barnabe qu'à vécu, pendant
près d'un demi-siècle, dans le seul but défaire son
salutf Toussaint Cartier, qu'on a surnommé l'ermite
de Saint-Barnabe.
Ile Saint- Christophe (Yamtiska)
La plus grande île située dans l'embouchure du
Saint-Maurice a emprunté son nom de Christophe
Crevier dit la Mêlée, boulanger de son métier, établi
à Québec puis à "Trois-Rivières vers 1639. (2)
Ile Saiut-Eloi (Champlain)
Au mois de juin 1603, Champlain remontant le
Saint-Laurent baptisa l'île Saint-Eloi. " Passant
plus outre, dit-il, nous rencontrasmes une isle qui
s'appelle Saint-Eloy. . . "
Ile Saint-Gilles (Vaudreuil)
Cette île fut concédée à Gilles Perrot par l'inten-
dant Talon.
Ile Sainte-Hélène (Montréal)
Sir James-M. LeMoine est sous l'impression que
(1) Brief récit.
(2) Benjamin Suite, Histoire de Saint' François dît Lac, p. 12.
208
l'île Sainte-Hélène a pris son nom de Jacques Le-
Moyne de Sainte-Hélène, deuxième fils du baron
de Longueuil, qui fut propriétaire de cette île. C'est
tout le contraire qui est vrai. C'est de l'île Sainte-
Hélène que Jacques LeMoyne a emprunté son nom
de Sainte-Hélène.
L'île Sainte-Hélène tient son nom de Hélène Boullé,
femme de Champlain. Lors de son troisième voyage
au Canada vers 1620, Champlain acquit cette île et
la paya avec la dot de sa femme. Il lui donna ce
nom en souvenir et en reconnaissance de cet événe-
ment. '' Au milieu du fleuve, écrit Champlain, il y
a une isle d'environ trois quarts de lieue de circuit,
capable d'y bastir une bonne et forte ville, et l'avons
nommée l'isle de Sainte-Elaine."
Ile Sainte-Hélène (Pontiac)
Cette île appartient à M. Bonaparte Wyse. C'est
pour honorer son illustre parent, Napoléon 1er, qu'il
lui a donné le nom de Sainte-Hélène.
Ile Verte, Saint- Jean-Baptiste de 1' (Téniiscouata)
D'où vient ce nom poétique d'île Verte ? La
légende nous dit que Jacques Cartier la baptisa lui-
même de ce nom, parceque n'étant couverte que
de sapins, d'épinettes et de cèdres, elle garde en tout
temps cet aspect verdoyant qui frappe et repose
agréablement la vue. Mais il est bon d'ajouter que le
Brief récit de Cartier ne mentionne pas l'île Verte.
En 1663, on trouve dans la Relation des Jésuites la
mention première de l'Ile Verte. Les missionnaires
qui ne bornaient pas leurs visites à l'île seulement,
vinrent évangéliser les Sauvages sur les bords de la
grande rivière qui se jette dans le fleuve en face de
209
l'île et appliquèrent le nom de Ile- Verte à la terre
ferme où se trouve aujourd'hui la paroisse. (1)
La paroisse de l' Ile-Verte fut mise sous la protec-
tion de la Décollation de saint Jean-Baptiste en
l'honneur du seigneur Jean-Baptiste Côté qui avait
donné à la fabrique deux arpents de terre sur quatre
concessions.
Iles Beau regard (Verc hères)
Le premier concessionnaire des trois îles Beaure-
gard fut le sieur Jarret de Beauregard qui les
obtint du gouverneur de Frontenac le 17 août 1674.
Jles Bouchard (Verchères)
Les îles Bouchard doivent leur nom au chirur-
gien Etienne Bouchard, né à Paris, mais demeurant
à Epernon, qui s'établit à Montréal en 1653, et y
mourut en 1676.
Iles Dorval (Jacques-Cartier)
Les îles Dorval sont situées dans le fleuve Saint-
Laurent, à une demi-lieue de Lachine, vers la Pointe-
Claire, Elles sont au nombre de trois : la plus
grande a une étendue d'à peu près cent ai'pents, les
deux autres sont beaucoup moins considérables.
Elles furent d'abord connues sous le nom de Cour-
celles, probablement parce que le gouverneur de ce
nom s'y arrêta dans son expédition de 1670. Fron.
tenac les concéda, en 1673, à l'abbé François de Sali-
gnac de Fénélon, frère du célèbre archevêque de
Cambrai, qui y établit une mission. A son départ
de la Xouvelle-France, M. de Fénélon les légua au
séminaire de Saint-Sulpice de Paris.
(1) Charles- A. Gauvreau, Ulsle- Verte, p. 24.
14
210
En 1764, elles passèrent entre les mains des direc-
teurs du séminaire de Saint-Sulpice de Montréal qui
les vendirent à M. Jean-Baptiste Bouchard de Dorval.
Elles prirent dès lors le nom de leyir nouveau pro-
priétaire.
En 1860, sir George Simpson, gouverneur de la
Baie d'Hudson, alors propriétaire des îles Dorval, y
reçut le prince de Galles, aujourd'hui Edouard VII.
llet à Caniiel (lliniouski)
•Le premier cultivateur qui défricha une terre, sur
la terre ferme, vis-à-vis cet îlot, se nommait Canuel.
llet au Massacre (Kiniouski)
L'îlet au Massacre est situé en face de la paroisse
de Sainte-Cécile du Bic. Ce nom lui vient de ce
qu'on y a découvert, dans une caverne, des squelettes
d'hommes, de femmes et d'enfants.
C'est sur cet îlet que M. J.-C. Taché, s'appuyant
sur le passage suivant du Brief récit de Cartier, a
placé le théâtre de sa légende F Evangile ignoré ou
Vllet au Massacre :
" Nous fat par le dict Donnacona monstre les
peaulx de cinq testes d'homme, estandues sur du
bois, côme paulx de pchemin. Lequel Donacona
nous dist que c'estoient des Trudamans devers le Su,
qui leur menait continuellement la guerre et nous
fut dict qu'il y a eu deux ans passez que les dictz
Trudamans les vindrent assaillir jusques dedas le
dict fleuve, à une ysle qui est le travers du Saguenay,
ou ils estoiet a passer la nuict tendas aller à Hon-
guedo leur mener guerre, avec environ deux cens
personnes tant hommes, femmes qu'enfans. Lesquels
furent surprises en dormant dedans un fort, qu'ils
avoient faict, où misrent les dictz Trudamans le feu
211
tout à Fentour et comme ils sortaient les tuèrent
tous, réservé cinq qui échappèrent. De laquelle des-
trousses se plaignaient encores fort, nous monstrant
qu'ils en auroient vengeance."
Ilets Dombourgr (Portneiif)
Dombourg est l'anagramme de Bourdon. Jean
Bourdon fut le premier concessionnaire de cet endroit.
llets Jérémie (Sag^uenay)
Noël Jérémie avait contracté avec Guillaume Cou-
ture une société pour le négoce vers les rivages du
Nord. Il laissa son npm aux îlets Jérémie, près de
Tadoussac.
Ilot de la Vieille (Gaspé)
L'îlot de la A'ieille est situé à quelques milles de
la baie de Gaspé. Il était probablement uni autrefois
avec la terre ferme dont il est maintenant séparé par
un étroit canal. Cet îlot reçut ce nom d'un rocher
de peu d'étendue qui avait été nommé ainsi parce
que les yeux des marins y entrevirent une tête de
femme, couverte d'une large coiffe, comme en por-
taient nos grand' mères canadiennes. ^lais le temps,
les vents et les vagues dérangèrent probablement les
ajustements de la bonne dame car lorsque l'abbé
Ferland le visita en 1836, vu de la mer, il ressem-
blait à un vaisseau portant toutes ses voiles, telle-
ment que les navigateurs, même ceux qui connais-
saient ces lieux, s'y trompaient c[uelquefois. Ils lui
donnent aussi le nom de Sldj^s Head. Les Sauvages
l'appelaient Katsepiou, d'où on aurait fait Gaspé,
prétend M. LeMoine. Ce rocher qui pouvait avoir
212
(le trente à trente-cinq pieds de hauteur, miné par
les flots, fat renversé vers 1851 ou 1852. (1)
Inverness, Saint-Athanase d' (Mégantic)
Vers 1830, quelques chefs de famille originaires
du comté d' Inverness, en Ecosse, cherchant dans la
province de Québec un endroit pour établir leurs
familles, frappés de l'étrange ressemblance d'une
partie du comté actuel de Mégantic avec les monta-
gnes de leur pays, s'y firent concéder des terres et
donnèrent au nouvel établissement, en souvenir de
leur patrie, le nom d' Inverness.
Plus tard, lorsque les Canadiens-Français vinrent
s'établir dans le canton d'Inverness, les autorités
ecclésiastiques dédièrent la nouvelle mission à saint
Athanase, évêque et docteur de l'église. Ceux
qui connaissent la vie de ce grand saint, qui com-
battit les hérétiques ariens, et qui fit rentrer tant
d'âmes égarées dans le sein de la véritable église,
avoueront que le canton protestant d'Inverness ne
pouvait être mis entre de meilleurs mains que celles
de ce saint.
Irlande, Saint Adrieu d* (Mégantic)
En souvenir de la vieille Irlande.
Ironside (Ottawa)
Il y a ici plusieurs mines de fer.
Ixworth, Canton (Jacques-Cartier)
Ixworth est un village du comté de Sufïolk,
Angleterre.
(1) L'abbé Ferland, La Gaspésie, p. 78.
21
o
Jacques-Cartier
Il était bien raisonnable que le découvreur du
Canada eut son comté dans la province de Québec.
Jacques-Cartier, Kivière (Québec)
'* Du costé du nort, dit Champlain, il y a une
rivière qui s'appelle Batiscan, qui va fort avant en
terre, par où quelquefois les Algoumequins viennent ;
et une autre (celle de Jacques-Cartier) du même
costé, à trois lieues du dict Sainte-Croix sur le che-
min de Québec, qui est la descouverture qu'il en fait
et ne passa point plus outre. La ditte rivière est
plaisante et va assez avant dans les terres." (1)
'' Champlain, qui probablement n'avait point
encore vu les relations de Cartier, remarque M. l'abbé
Laverdière, parle ici d'après les traditions ou les
idées de ceux qui le pilotaient, et vraisemblablement
de Pontgravé en particulier ; car la Chronologie Septe^
naire, qui semble prendre les intérêts de celui-ci,
enchérit encore sur ce passage, et ajoute : '' ny autre
après luy qu'en ce vo^^age." Mais Champlain était
trop bon observateur pour ne pas concevoir quelques
doutes sur la vérité de ces faits, " ne voyant, comme
il dit, apparence de rivière pour mettre vaisseaux."
Aussi prouve-t-il, au même endroit, que Cartier n'a
pu hiverner ailleurs que dans la rivière Saint-Charles.
Au reste il n'a pas pu s'imaginer qu'il était le pre-
mier à remonter le fleuve au-dessus de Sainte-Croix,
comme l'insinue Lescarbot, puisqu'il était avec
Pontgravé, qui connaissait les Trois-Rivières depuis
au moins cinq ou six ans." (2)
(1) Des sauvages.
(2) Champlair, Oeuvres, vol. I, p. 27.
214
Jambons, Les (Labrador)
" Les Jambons sont ainsi nommés à cause d'un
monticule qui s'y trouve et dont la forme rappelle
la configuration de cette partie du cochon, qui est
d'un usage si général pour la confection des sand-
wiches. Il y a en effet des points de ressemblance
entre les deux genres d'accidents géographique et
anatomique, et l'on a pas eu tort de donner à l'un le
nom de l'autre." (1)
Jean-Giiérin (Lé vis)
Jean Guérin était un humble donne. On connaît
l'héroïsme de ces domestic[ues qui dans le but de se
sanctifier s'engagaient à assister et servir gratuite-
ment les missionnaires jésuites qui travaillaient au
salut des pauvres Sauvages.
Jean Guérin accompagna les missionnaires jésuites
dans presque tous les quartiers du Canada et toutes
leurs missions, soit aux Iroquois, soit aux Hurons,
aux Abénakis 'et aux Algonquins. Partout il fut
exposé à d'innombrables dangers et supporta de
grandes fatigues, donnant à chaque endroit où il
passait les marques d'une sainteté très rare. Il fut
tué d'un coup de fusil tiré accidentellement.
Le Père Jérôme Lalemant fait un éloge bien mérité
du bon Guérin : '' C'était, dit-il, un homme de Dieu
d'une éminente vertu et d'un zèle très ardent pour
le salut des âmes : il s'était donné à nous afin de
coopérer par ses services à la conversion des Sau-
vages. C'était un homme de grande oraison ; il y
employait souvent une partie de la nuit, et le matin
venu il se retirait hors du bruit, pour la continuer
dans le silence de la forêt : c'est pour cela que les
(1) L'abbé Victor- A. Huard, Labrador et Anticostiy p. 118.
215
Outaouais disaient qu'il faisait tous les matins la
découverte hors de leur palieside, parco qu'il ne
manquait point d'aller hors des cabanes se cacher à
l'écart pour faire son oraison, dans laquelle il rece-
vait des consolations bien particulières ; il la conti-
nuait même pendant le sommeil de la nuit depuis
plusieurs années, et avait souvent des songes si
mystérieux, que vous eussiez dit qu'il était même
raisonnable en dormant. Il était si réservé avec les
femmes, qu'il ne les voulait jamais regarder en face ;
ce que voulant persuader à , ses compagnons, ils lui
répondaient en riant : ''Si nous faisions tous comme
vous, nous serions bientôt dépouillés de tout le peu
C|ue nous avons." Ils voulaient lui reprocher que
les femmes sauvages lui avaient dérobé quantité de
choses faute de les avoir voulu observer. Et parmi
les Iroquois, lorsqu'il allait à la chasse, il est arrivé
que quand nous demandions à des femmes qui
venaient du lieu où il était allé, si elles ne l'avaient
point vu : " Nous Tavons vu, disaient-elles, mais
lui ne nous a pas vues ; car il ne nous regarde pas
quand il nous rencontre." Son humilité était tout à
fait rare, il s'offrit une fois à être bourreau en
Canada, afin d'être en horreur à tout le monde par
cet office. Et une chose l'empêcha de presser pour
être en notre Compagnie : " De peur, seulement,
disait-il, que la soutane qu'il porterait, ne le fit esti-
mer plus qu'il ne valait." (1)
Jersey, Cantou (Beauce)
L'île de Jersey, dans la Manche, appartient à
l'Angleterre, mais est gouvernée, comme la pro-
vince de Québec, d'après l'ancien droit français.
(1) Relation des Jésuites, 1662-63.
216
Jer»ey-Cove (Gaspé)
Quelques jersiais protestants, Briard, Thoreau,
Sorsoreil, Touet, donnèrent ce nom en souvenir de
leur patrie.
Jette, Canton (Beance)
Sir Louis-Amable Jette, lieutenant-gouverneur de
la province de Québec.
Jeune .Lorette, Saiut-Anibroise de la (Québec)
Le 11 novembre 1795, l'évêque de Québec adres-
sait aux paroissiens de la Jeune-Lorette un mande-
ment par lequel il donnait saint Ambroise pour
titulaire de la nouvelle paroisse, et promettait d'aller
bientôt bénir la chapelle érigée sous son vocable.
Le nom du saint patron était bien choisi. Il con-
venait, en effet, que le grand docteur de l'église
latine, Ambroise, gouvernât du haut du ciel cette
église naissante, fille de celle de Charlesbourg, placée
sous la protection de son saint émule et successeur
sur le siège de Milan, saint Charles Borromée. (1)
Jogues, Canton (Lac Saint-Jean)
Qui ne connaît l'héroïque Père Jogues martyrisé
par les Iroquois le 18 octobre 1646 ? Parkman,
après avoir rapporté le martyre du Père Jogues,
ajoute : " Ainsi mourut Isaac Jogues, un des exem-
ples les plus purs de la vertu catholique que le con-
tinent occidental ait jamais vu." (2)
Jolîette
C'est en 1864 que le nom de l'Industrie a fait
place à celui de Joliette, en l'honneur de l'honorable
Barthélémy Joliette, fondateur de cette ville.
(1) L'abbé Lionel Saint-George Lindsay, Noire-Dame de Lorette
en la Nouvelle- France^ p. 282.
(2) The Jesuits in North Americat p. 304.
217
Jolliet, Canton (Bertiiier)
Louis JoUiet, explorateur du Mississipi.
Joly, Canton (Ottawa)
Sir Henri Joly de Lotbinière, premier ministre de
la province de Québec, ministre fédéral, puis lieute-
nant-gouverneur de la Colombie Anglaise.
Jonquiere, Saint-Dominique de (Cliicoutinii)
Le canton Jonquiere qui a pris son nom de Jacques
Taffanel, marquis de la Jonquiere, gouverneur de la
Nouvelle-France, est situé en arrière de celui de
Chicoutimi.
Jonquiere fut d'abord desservie par les curés de
Chicoutimi ; c'est M. Dominic{ue Racine, plus tard
premier évêque de Chicoutimi, qui y inaugura les
missions régulières. C'est en son honneur que la-
paroisse fut mise sous le patronage de saint Domini-
que.
Kaine, Canton (Saint-Maurice)
En l'honneur de l'honorable M. Kaine, ministre
sans portefeuille dans le gouvernement Gouin.
Kaniouraska, Saint Louis de
Kamouraska est un mot cris qui veut dire : Il y a
jonc au bord de Veau. Mgr Laflèche décompose ainsi
le mot Kamouraska. De akaiL\ au bord de l'eau, et
AyasJcaiu, temps indéfini du verbe askaw, qui se
forme en changeant a en a^a, Âkamaraska, il y a
jonc au bord de l'eau.
Kamouraska fut canoniquement érigée en paroisse
le 3 mars 1722 et mise sous le patronage de saint
Louis en l'honneur du seigneur Louis-Joseph Morel
de la Durantaye.
218
Kanlkauwiniiiaii, Lac (Labrador)
Rivière où le sable est mouvant.
Kaskoiiïa, Rivière (Cliicoutimi)
Le Père Lemoine fait venir ce mot de LeJcashkuiau,
qui, décomposé, donne ces trois termes, " sable ",
'' herbe " et '' pointe de terre ".
Katevale (Staustead)
La paroisse de Sainte-Catherine de Hatley s'étend
sur les deux versants d'une magnifique vallée qui va
de l'extrémité sud du lac Massawippi au lac de
Magog. C'est pour cette raison que les Anglais lui
donnent le nom de Katevale, vallée de Catherine.
Kawacliaganii, Lac (Cliicoutimi)
Lac à l'eau claire.
Keg-aslika, Canton (Saguenay)
Rocher pointu.
Kenanioii, Rivière (Labrador)
Du montagnais Kenukamu, lac long, rivière
longue.
Kénébec
Kanibesek, qui conduit au lac. Chaque année,
au temps de la grande chasse de l'hiver, les Canibas
se rendaient en grand nombre au '' lac à l'orignal "
en suivant la rivière Kénébec. C'est pour cela qu'ils
appelaient cette rivière " le chemin qui conduit au
lac... " Quelques uns penseront peut-être que le
mot Kénébec vient du mot algonquin Kinebik, ser-
pent. La ressemblance frappante qui existe entre
ces deux mots et la grande probabilité, généralement
admise, que les Algonquins et les Abénakis parlaient
219
autrefois la même langue, paraîtraient appuyer cette
opinion. Cependant nous ne la partageons pas ; car
il est certain qu'à l'époque de l'établissement des
Européens en Amérique, ces deux nations sauvages
ne se servaient pas du même idiome. A cette époque,
les Abénakis ne désignaient pas un serpent par le
mot Kinehih mais bien par celui-ci : Shoku. Ainsi
ils appelèrent SJiokSaki, terre du serpent, un
endroit situé près de Boston. Cet endroit est aujour-
d'hui connu sous le nom de Cooksakee, nom qui n'est
évidemment qu'une corruption de celui donné par
les Abénakis. De là, il est certain que les Abénakis
ne se servaient pas alors du mot algonquin Kinebik
pour désigner la rivière Kénébec. (1)
Kenogami, Saint-Cyriaqiiede (Cliicoutimi)
C'est le lac Kenogami qui a donné son nom à la
paroisse. Kenovagami, Kinogami, étendue d'eau ;
Chinouagami, en long ; Tsiamagami, au lac long.
D'après Mgr Laflèche, Kenogami viendrait du cris
kino, long, et garni, liquide. Kinogami, lac en
long.
Kenoganiicliiclie, Lac (Lac Saint- Jean)
Dérivé du mot Kenogami. Il se forme en ajou-
tant sis. Kenogamisi, Kenemich, petit lac long.
Kensington, Canton (Ottawa)
Kensington est une des grandes villes d'Angle-
terre.
Kianiika, Canton (Ottawa)
L'étymologie de ce mot n'est pas encore claire-
ment déterminée. '' Si cet endroit, dit le Père Le-
;i) L'abbé J. A. Maurault, Histoire des Abénakis,
220
moine, est caractérisé par quelque rocher à pic, on
peut dire qu'il vient de Kiamabikak, composé de Ka,
'' celui qui ", et de Amabikat, '* il est un rocher
escarpé ", et enfin de la forme subjective contractée
laquelle produit Kiamabikak. En ce cas, bi aurait
été élidé par inattention, comme il arrive souvent
lorsque les blancs essaient de saisir les noms sau-
vages." (1)
Kildare (Joliette)
Kildare est une très ancienne ville d'Irlande.
Kilkeuny, Saint-Hipiiolyte de (Terrebonne)
Kilkenny est un comté de la province de Leinster,
en Irlande.
En 1864, un chanoine de la cathédrale de Mont-
réal, M. Hippolyte Moreau, fut délégué par Mgr
Ignace Bourget pour choisir l'emplacement de
l'église qui devait être construite dans le canton de
Kilkenny, sur les bords du lac du même nom. C'est
en l'honneur de ce prêtre distingué que la nouvelle
paroisse de Kilkenny fut mise sous le patronage de
saint Hippolyte, martyr.
Kingrsey-Falls, Saint- Aimé de (Drunimond)
Dans le comté d'Oxford, en Angleterre, un village
porte le nom de Kingsey.
Saint Aimé a été choisi comme titulaire de Kingsey
Falls à cause de M. Louis- Aimé Masson, curé de
Danville, fondateur et premier desservant de cette
paroisse.
Kippewa, Lac (Poutiac)
Les Algonquins actuels écrivent et prononcent
(1) Eugène Rouillard, JSFoms sauvages, p. 15.
221
Kipahowe. Ce mot est formé 1^ de la racine Hpa,
verbe algonquin pour enfermer ; 2® de la terminaison
owe, qui indique l'action d'un sujet inanimé d'un
verbe intransitif. Ce mot veut donc dire : ''Le lac
enferme", c'est-à-dire forme une enceinte. Cette
désignation doit avoir été donnée à ce lac à cause des
grosses pointes qui semblent en fermer l'ouverture
à plusieurs endroits. (1)
Kiskissiak, Tjac( Lac Saint- Jean)
Mot montagnais qui signifie : "lac au cèdre ".
Knowlton (Brome)
Le colonel P.-H. Knowlton a beaucoup fait pour
cette ville. C'est lui qui, pour ainsi dire, peut en
être considéré comme le véritable fondateur, quoi-
qu'il n'y soit arrivé qu'en 1834. Aussi les habitants
ont acquitté une dette de reconnaissance en donnant
son nom à leur ville.
LaBarre, Canton (Lac Saint-tîean)
M. de LaBarre succéda à M. de Frontenac comme
gouverneur de la Nouvelle-France. 11 était aussi
faible que son prédécesseur était énergique et capable,
Labelle
C'est à juste titre qu'on a surnommé Mgr Labelle
le roi du Nord. - Nul n'a contribué plus que lui à
ouvrir cette immense région à la colonisation.
Laborde (Cliamplain)
Le sieur de Laborde fut le premier habitant de ce
village. Il mourut en 1790.
(1) Eugène Rouillard, Noms sauvages, p. 15.
222
Labrador
" Quelques historiens ont attribué aux Anglais
la priorité de la découverte du Labrador. Des géo-
graphes et des cosmographes du seizième siècle sont
un peu les auteurs de cette opinion, qui nous parait
peu soutenable. Ainsi nous lisons sur une mappe
insérée dans un manuscrit de Wolfenbiittel, cité par
Harrisse, la légende suivante annexée au mot Labra-
dor : " Cette terre fut découverte par les Anglais de
la ville de Bristol, et parce que celui qui en donna
la nouvelle était un laboureur des îles Açores, on lui
donna ce nom."
'' Samuel Robertson prétend que ce fut un balei-
nier basque qui donna son nom au Labrador, que
les Européens visitèrent longtemps après lui.
" Il y a un fait assez évident, c'est que l'appella-
tion de Labrador semble originer des Basques plutôt
que des Anglais ou des Espagnols. On a prétendu
que ce mot originait du voyage de Cortereal, qui
avait emmené avec lui à Lisbonne un certain nombre
de naturels pour vendre comme esclaves. M. Parkman
et M. Biddle, s' appuyant sur le passage d'une lettre
de Pasqualigo dans ses Paesi novamef)ite retrovati, de
1507, arrivent à cette conclusion,
'' L'explication offerte par M. Margry nous semble
beaucoup plus naturelle, comme nous pouvons en
juger par la citation extraite de son magnifique
ouvrage, Les navigations françaises: "Quoique je
sache que le nom du pays de Labour, ou mieux de
Labourd, venant selon les uns de Lapurdum, selon
les autres, du mot basque Lapurdi, loin de comporter
l'idée de labourage, signifie, d'après M. de Marca,
dans son Histoire de Béarn, un pays désert et ouvert
aux voleurs, et d'après quelques écrivains, une terre
223
de pirates, n'est-il pas possible de conjecturer, à
l'appui de la tradition de la découverte du Labrador
par les Basques, que les Espagnols et même les
Portugais auraient traduit par ce nom, celui de la
Terre de Labour, donné primitivement, peut-être par
les Basques, à cette partie de leurs découvertes, et
auraient ainsi confirmé leur priorité en acceptant ce
nom altéré d'après la signification apparente que lui
donne son rapport de son avec le mot français ? "
" Le Labour était une petite contrée de France
située dans la Gascogne, au pays des Basques. Les
principales villes étaient Bayonne et Saint-Jean-de-
Luz. Les pêcheurs de cette localité ont pu facilement
donner au Labrador, qui se traduit laboureur, le nom
de leur bourg, comme ils firent à l'égard du cap
Breton.
" Les cosmographes apportent plusieurs variantes
au mot Labrador. Ainsi l'on trouve sur les cartes :
Terra Laboratoris (Globe d'Ulpius, 1542), Tierra del
Labrador (Carte marine de Ptolémée de 1548, mappes
de Ribero et de Gastaldi), Terra del Laborador
(Ramusio, Ruscelli, Porcacchi et Corneille de Jode),
Laborador tout court (N. Vallard et Quadus). Jehan
Alfonse désigne le Nouveau-Brunswick comme fai-
sant partie de la côte de Jjaboureur. Une mappe de
Robert Thorne, de 1527, l'appelle Nova Terra labora-
torum dicta. Une autre de 1534, attribuée à Bordone,
représente une terre, qui paraît être l'Amérique du
Nord, désignant la côte nord-est vaguement dessinée
par ces mots : Terra delavoratore. Deux cartes anté-
rieures du même, 1521 et 1528, la désignent sous le
nom de Terra del Laboradore. Une mappe de Lau-
rentius Frisius (1525) représente à l'ouest d'une
terre, qui apparemment correspond au Groenland,
224
une île marquée Terra laboratoris, à l'ouest de sa
partie extrême." (1)
Labrecqiie, Canton (Chicoutiml)
Mgr Labrecque, troisième évêque de Chicoutimi.
La Brosse, Canton (Cliarlevoix)
Le Père Jean-Baptiste de La Brosse, Jésuite, a été
plusieurs années missionnaire chez les Montagnais.
'^ C'est le Père de La Brosse, dit M. Taché, qui a mis
la dernière main à cette belle chrétienté montagnaise
si pleine de foi et de piété." (2)
L'Acadie (Saint-Jean)
La paroisse de Sainte-Marguerite de Blairfindie
est plus souvent appelée L'Acadie, parce qu'elle a
été colonisée et peuplée surtout par des émigrés de
l'ancienne Acadie, aujourd'hui la Nouvelle-Ecosse.
Lac à la Culotte (Québec)
Ce lac a la forme d'une culotte.
Lac Allet (Ottawa)
Le colonel Allet, du régiment des zouaves ponti-
ficaux, était très populaire parmi nos zouaves cana-
diens.
Lac Archanibeault (Moutcalm)
Le lac Archambeault a pris son nom de l'hono-
rable Louis Archambeault, conseiller législatif.
Lac aux Outardes (Nicolet)
Les outardes étaient autrefois en grande abon-
dance dans cette région.
(1) N.-E. Dionne, La Nouvelle- France de Cartier à Champlain,
p. 322.
(2) Forestiers et voyageurs.
225
Lac Bevin (Argenteuil)
Dès 1822, Stephen-Jakes Bevin, trappeur et
traitant, avait fixé sa demeure dans le canton
d'Arundel. Quoique Anglais d'origine, il passait
plutôt pour un des Sauvages avec lesquels il vivait
et dont il achetait les fourrures.
Lac Calvaire (Portneut*)
On avait élevé un calvaire autrefois sur les bords
de ce lac.
Lac Charette (Ottawa)
En l'honneur du général de Charette.
Lac Cossette (Champlain)
Cette mare d'eau d'une étendue considérable autre-
fois, était formée par des chaussées de castors qui
ont été détruites. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un
étang assez étroit, en été ; mais il atteint des propor-
tions plus grandes au printemps lorsque les pluies et
la fonte des neiges augmentent le jvolume d'eau qui
descend des montagnes environnantes et celui qu'y
apportent les rivières voisines. Ce lac prend son
nom de François d'Assises Cossette, qui fut le pre-
mier à s'établir sur ses bords. (1)
Lac des Cliênes (Ottawa)
Les forêts de chênes étaient inépuisables dans cette
région.
Lac (les Chicots (Cliamplain)
On voit au-dessus des eaux de ce lac]un grand
nombre de cimes d'arbres qui par leurs branches
annoncent que leur tronc est gros etjlong ; ce^qui
(1) Note de M. l'abbé Bois.
15
226
fait dire aux habitants de ses rives que ces arbres
étaient autrefois sur un terrain fertile qui s'est
effondré. (1)
L<ac des Commissaires (Lac Salut- Jean)
" Le nom de lac des Commissaires vient de deux
commissaires, l'un anglais et l'autre américain, qui,
en vertu du traité de Ghent, le 24 décembre 1814,
furent nommés pour déterminer la frontière entre le
Canada et les Etats-Unis. Le commissaire anglais
s'appelait Anthony Barclay, et le commissaire amé-
ricain, Peter B. Porter. Mais il arriva ceci, dit la
chronique. Le commissaire anglais, qui ne détestait
pas les jDetits verres, et encore moins les grands,
s'assoupit un jour aussi profondément qu'autrefois le
père Noé dans sa vigne. Le commissaire américain,
que les scrupules n'étouffaient pas plus que les yan-
kees d'aujourd'hui, profita du moment où son collè-
gue britannique ronflait d'étourdissante façon, pour
faire des échancrures notables à la carte du Canada
du côté du Maine. Si ce n'eût été de la cuite du
comnjissaire Barclay, tous les comtés qui bordent la
rive sud du Saint-Laurent, auraient aujourd'hui
infiniment plus de profondeur du côté du Maine et
du littoral de l'Atlantique.
" Le lac des Commissaires est un des bassins impor-
tants de la région. Il mesure vingt et un milles de
longueur sur une largeur variant de un demi-mille
à trois milles. 11 baigne un pays de magnifiques
terres d'alluvion, qui ne demandent que des routes,
pour qu'on y circule facilement, et des bras pour
leur faire produire les plus abondantes récoltes. " (2)
(1) Note (le M. l'abbé Bois,
(2) UEvhiemenf, 19 août 1901.
227
Lac des Zouaves (Ottawa)
Nommé ainsi par le recorder de Montigny, de
Montréal, en souvenir de ses anciens compagnons
d'armes.
Lac Edouard (Québec)
*' Pendant longtemps, écrit Arthur Buies, j'avais
cru que le nom d'Edouard donné à ce lac avait été
comme une sorte d'hommage fait au prince de Galles,
et quoique cette opinion fût assez accréditée, je
n'étais pas bien sûr du fait, et mon imagination est
si facile à troubler que j'en éprouvais une perturba-
tion véritable dans mon for intérieur. Enfin, en
parcourant le rapport insipide de l'exploration de
1878, je trouvai ce même nom d'Edouard donné au
lac, et, de plus, son origine, attribuée à un simple
chasseur indien de Batiscan qui avait l'insigne hon-
neur de s'appeler Edouard, lui aussi, tout comme le
prince de Galles. Dès lors, je fus heureux. Savoir
que le lac Edouard tire son nom d'un chasseur indien
de Batiscan, quel bonheur ! 0 beauté des décou-
vertes ! 0 volupté de l'érudition !" (1)
Lac Gauielin (Ottawa)
Du nom de la sœur Gamelin, fondatrice de la Pro-
vidence.
Lac Eliza (Montcalm)
En souvenir de l'épouse de l'honorable Louis
Archambeault, qui portait le prénom Eliza.
Lac Haniel (Lac Sain t-J eau)
Ainsi appelé par l'arpenteur Joseph Hamel père,
(1) Arthur Buies, Le Sajuenay et le hasnii du lac Saint- Jean^
p. 326.
228
de Québec, lorsqu'en 1827, il accompagna l'expédi-
tion chargée par les commissaires provinciaux de
l'exploration du territoire du Saguenay. Il portait
auparavant le nom de lac Assinigaashtets, qui veut
dire ^' la roche est là ". (1)
Lac La Moricière (Ottawa)
Le général de La Moricière fut commandant en
chef des troupes pontificales. Il fut vaincu à Castel-
fidardo par les Piémontais. Les zouaves canadiens
avaient une vive affection pour le général de La
Moricière, et ce sont eux qui ont voulu perpétuer
son nom au Canada.
Lac Léon XIII (Ottawa)
En souvenir de l'illustre Léon XIII.
Lac MacTavisli (Beaiice)
Simon MacTavish acquit ce lac vers 1806 de son
propriétaire primitif, John Black.
Lac Marsolet (Montmorency)
Nicolas Marsolet a joué un rôle assez important
dans les premiers temps de la colonie du Canada. Il
fut interprète pour les langues montagnaise et algon-
quine, et rendit de grands services à Champlain.
Lac J^airn (Charlevoix)
Le lac Nairn a pris son nom du major Nairn,
seigneur de la Malbaie. M. Nairn se distingua au
siège de Québec en 1775.
Lac Nixon (Saguenay)
Le lieutenant Henry Nixon du 66ème Régiment,
(1) Note de M. l'abbé Bois.
229
attaché à la commission de 1827, chargée de l'explo-
ration du Saguenay.
Làc Oliva (Beaiice)
Oliva Marchand, de Québec, s'établit sur les bords
de ce lac vers 1840.
Lac Ouareau (3Ioiitcalni)
Ouareau, " au loin," " au lac lointain."
Lac Pie IX (Ottawa)
En souvenir du pape Pie IX.
Lac Koiig-e (3Iaskinongé)
Ses eaux, comme toutes celles qui sont fortement
ombragées par les forêts, sont d'un rouge brun
Cependant cette eau est douce, légère, fort limpide,
et bonne sous tous les rapports. (1)
Lac Sagaïuité (Portneuf)
La sagamité est une sorte de bouillie faite avec du
blé d'inde, dans laquelle on cuit quelquefois de la
viande. Le Père Lacombe fait dériver ce mot du
cris Kisagamiteiu, c'est un liquide chaud, tandis que
l'abbé Cuoq tient pour l'algonquin Kipagamite,
signifiant le potage est chaud. De toute manière,
il est évident que le mot sagamité devrait ainsi son
origine à une méprise, le premier Français qui l'en-
tendit l'ayant sans doute pris à tort, pour le nom
même du potage dont il s'agissait. (2)
Lac Saint-Antoine de Padoae (Ottawa)
Nommé ainsi par le recorder Antoine Testard de
Montigny, en l'honneur de son saint patron.
(1) Note de M. l'abbé Bois.
(2) Sylva Clapin, Dictionnaire canadien-français
230
Lac Saint-Charles (Québec)
Le 11 mars de Tannée 1686, Charles Denis de
Vitré donna et céda aux Jésuites, le Père Raffeix
acceptant pour eux, le lac Saint-Charles et une lieue
de terre autour, et cela par considération personnelle
pour ces Pères, dit l'acte passé par le notaire Fran-
çois Genaple. Ce lac et les terres qui l'avoisinent
avaient été concédés à Charles Denis de Vitré par le
gouverneur de LaBarre et l'intendant de Meulles. (1)
Lac Saint-Paul (Maskînongé)
A cause de son voisinage du lac Saint-Pierre.
Lac Saint-Pierre
Le lac Saint-Pierre porta d'abord le nom d'Angou-
lême. " Le lendemain, 29 de juin, dit Champlain,
nous entrasmes dans le lac, qui a quelques quinze
lieues de long, et quelques sept ou huit lieues de
large." C'est parce qu'il y entra le 29 juin, jour de la
Saint-Pierre, que ce lac a été appelé lac Saint-Pierre.
Lac Saint-Vincent (Québec)
Le sauvage Vincent qui donna son nom à ce lac
était bien connu des chasseurs et des pêcheurs d'il
y a cinquante ans.
Lac Simon (Ottawa)
Le lac Simon a pris son nom d'un Sauvage nom-
mé Simon ou le Canard Blanc, qui y occupa pen-
dant longtemps une île assez belle pour être enviée
par beaucoup de riches amateurs.
Lac Vert (Lac Saint- Jean)
Les Montagnais appellent ce lac Kasushikéomi,
(1) L'abbé Charles Trudelle, Paroisse de Charleshourg, p. 32.
231
lac à l'eau claire. Les eaux de ce lac sont en effet
tellement claires qu'on en distingue parfaitement le
fond qui est de couleur verte.
Lachenaie, Saint-Cliarl<is de (rAssoniptiou)
Le 16 avril 1647, Pierre LeGardeur de Repenti-
gny se faisait concéder quatre lieues de terre à
prendre le long du fleuve Saint-Laurent, du côté du
nord, à partir des terres ci-devant concédées aux
sieurs Cherrier et Leroyer.
M. Charles Aubert de la Chesnaye acheta, quel-
ques années après, la concession de ^I. LeGardeur
de Repentigny et lui donna son nom.
Lachenaie a également reçu saint Charles Borro-
mée pour titulaire en l'honneur de Charles Aubert
de la Chesnaye.
La Clievrotière (Port ne ut)
Le premier concessionnaire de ce fief fut M. Cha-
vigny de la Clievrotière.
L'Achigau (Moutcalm)
C'est la rivière l'Achigan qui a donné son nom à
cette paroisse.
Achigan vient du cris manashigan ; les Blancs ont
appelé ce poisson achigan ou peut-être mieux ajigarij
nippe, chausse.
'* L' achigan, dit M. Montpetit, est sans contredit
l'un des poissons d'eau douce les plus beaux, les plus
vaillants de l'Amérique du Nord. Sa vigueur égale
celle de la truite, soit pour remonter les rapides ou
les chutes, soit pour défendre sa liberté contre le
pêcheur qui l'a enferré et le tient ferme au bout de
sa ligne tendue comme une corde d'arc." (1)
(1) Les poissons cVeau douce du Canada, p. 91.
232
Ijachine (Jacques-Cartier)
'' Ce ne fut pas La Salle qui appela sa seigneurie la
Chine, parce que, comme l'affirment des historiens,
il croyait voir devant lui un passage au pays de la
Chine ; il lui donna le nom de Saint-Sulpice. L'acte
de sépulture de Clémence Rapin, à Montréal, le 29
novembre 1676, fille d'André Rapin, " habitant de
la côte Saint-Sulpice ", constate qu'à cette époque
même le premier nom de cette paroisse n'était pas
encore perdu. Nous avons parcouru les registres de
Montréal de 1667 à 1680 ; nous y avons trouvé plu-
sieurs mariages, baptêmes et sépultures des premiers
habitants de Lachine. Tous sont indiqués " habi-
tants", ou habitants de ce lieu ", ou " habitants de
cette isle ". Pierre Tabault est décrit, en 1672,
'* habitant du sault Saint-Louis." Le nom de la
Chine apparaît pour la première fois, le 2 janvier
1673, au mariage de François Le Noir dit Rolland,
''habitant de la Chine." Puis vient la sépulture, le
6 juin 1675, d'un enfant d'André Rapin, " habitant
de la Chine." En 1676, l'usage du nouveau nom
devient général. L'acte de mariage de Vincent Alix,
le 4 octobre 1677, dit qu'il est " habitant de la Chine,
isle de Montréal, paroisse des SS. Anges."
'' A la page 106 de la collection Margry, t. I, on
voit que le 1er juillet 1669, La Salle engagea Charles
Thoulonnier comme compagnon ''dans le voyage
auquel le dit sieur de la Salle se prépare pour aller
aux nations sauvages." Le 6 juillet 1669, le jour
même où il signa le contrat de vente à Jacques Le
Ber et à Charles Le Moyne, il laissait sa maison de
Saint-Sulpice en canot d'écorce pour les pays de
l'ouest, à la recherche d'un passage au Japon et à la
Chine. Il était accompagné de M. Dollier de Casson
233
et de M. de Galinée, prêtres de Saint-Sulpice, comme
chapelains ; mais ces derniers avaient surtout en vue
d'évangéliser les nations sauvages du Mississipi.
L'expédition se composait de quatre canots et de
quatorze hommes équipés par La Salle, trois canots
et sept hommes engagés par le Séminaire, et aussi
de deux canots conduits par les Iroquois qui avaient
hiverné chez La Salle et qui servaient de guides.
Les hardis voyageurs arrivèrent au village indien
Tenaoutoua, près de Niagara, le 24 septembre 1669.
Jolliet y était rendu de la veille. C'est ici que La
Salle, sous prétexte de maladie, abandonna ses com-
pagnons de voyage et rebroussa chemin. Craignant
probablement la risée publique, il envoya de l'avant
ses hommes qui arrivèrent à la côte Saint-Sulpice à
l'automne de 1669. La Salle ne revint que l'année
suivante. Il n'en fallait pas plus pour imposer à sa
seigneurie le nom de la Chine dès l'automne de 1669.
" Dans son Histoire de Montréal^ publiée par la
Société Historique de Montréal, ^L Dollier dit, en
plaisantant, que le nom de Lachine fut donné à la
localité d'où était partie (1669) l'expédition du sieur
de La Salle. Il fait entendre que le retour des
'' Chinois " causa quelcjues risées dans le public. M.
Dollier aimait à rire ; il est l'auteur du terme sati-
rique La Chine. Il parle de la " transmigration "
des voyageurs de La Salie, voulant par là signifier
que ces braves gens, partis pour se rendre à la Chine
et revenant penauds, méritaient le surnom de Chi-
nois." (1)
Iiacliute (Argeuteuil)
Autrefois on écrivait ce nom en deux mots : la
chute.
(1) Désiré Girouard, Le vieux Lachine et le massacre du ô août
1689, p. 22.
234
LacoUe (Saint-Jean)
Lacollefut concédée le 22 mars 1743 à Daniel Lié-
nard de Beaujeu qui lui donna son nom. Mais bientôt
la seigneurie et plus tard la paroisse furent plutôt
connus sous le nom de La Colle à cause de la rivière
La Colle qui la coupe. Cette rivière qui n'est pas
navigable fut nommée ainsi parce que les petites
embarcations rencontraient beaucoup de difficultés
à y naviguer.
Lacoste, Canton (Charlevoix)
Sir Alexandre Lacoste, juge en chef de la Cour
du Banc du Roi de la province de Québec.
Laflèclie, Canton (Saguenay)
Mgr Laflèche, deuxième évêque de Trois-Rivières.
L.ii Fontaine, Canton (Islet)
Sir Louis-Hyppolyte La Fontaine, premier ministre
puis juge en chef du Bas-Canada.
Laforce, Canton (Charlevoix)
Le capitaine René-Hyppolite Laforce servit sous
les deux régimes. En 1756, il commandait la cor-
vette Marquis de Vaudreuil sur le lac Ontario. Un
quart de siècle plus tard, il fut un des plus vaillants
défenseurs de Québec contre Montgomery. Sa femme,
Madeleine Corbin, n'avait pas moins de patriotisme
que lui. Si Laforce, raconte un contemporain, acca-
blé de fatigue succombait au sommeil et qu'elle en-
tendait sonner l'alarme, elle l'éveillait aussitôt, lui
apportait ses armes en lui criant : '' Dépêche toi,
Laforce ! Quelle honte pour nous, si tu n'étais pas
le premier rendu sur les remparts ! "
235
La Gesse, Rivière
M. de LaGesse, fils de M. de Ramezay, gouverneur
de Montréal, se noya lors du naufrage du Chameau
en 1726.
Lagranj^e (Missisqiioi)
Le premier propriétaire de l'endroit fat Philippe
Luke. En 1796, Abraham Lagrange acheta la pro-
priété de Luke et y bâtit des moulins. Son nom est
resté au village.
Lairei, Kivière (Québec)
La rivière Lairet tire son nom de François Lairet,
un des premiers habitants de Charlesbourg, qui
demeurait près de la petite rivière.
Lialemant, Canton (Chicoutinii)
Le Père Charles Lalemant fut l'un des trois Pères
Jésuites qui arrivèrent à Québec le 19 juin 1625-
C'est lui qui commença à Québec les premières
écoles pour les enfants français. Le Père Lalemant
assista le fondateur de Québec dans sa dernière
maladie.
Ijanibtou, Saint-Vital de (Beaiice)
John-George Lambton, comte de Durham, gou-
verneur du Canada après lord Gosford.
Lang-elier, Canton (Chaniplain)
L'honorable François Langelier, juge de la Cour
Supérieure.
Langevin, Sainte- Justine de (Dorcliester)
Le canton Langevin rappelle le souvenir du père
de sir Hector Langevin, M. Jean Langevin, qui fut
236
un des premiers fonctionnaires du département des
terres de la Couronne.
L<auoraie (Bertliler)
La seigneurie de Lanoraie fut concédée en 1637
au sieur Jean Bourdon, et celle d'Autray, en 1647.
Cette concession d'une nouvelle étendue de territoire
au sieur Bourdon fait présumer que ce seigneur
avait déjà commencé à établir des colons sur le ter-
ritoire qu'il possédait, et qu'il prévoyait le déve-
loppement de sa seigneurie. Les recensements de
cette époque ne font pas mention de Lanoraie, mais
on croit qu'il y avait dès lors des habitants et que la
paroisse était fondée. En 1688, la seigneurie de La-
noraie fut cédée à M. Louis de Niort, sieur de La
Noraye. C'est de lui que la paroisse a pris son nom.
La Patrie, Saint-Pierre de (Compton)
Le 3 mai 1875, les colons, tant anciens que nou-
veaux, des cantons de Ditton, Chesham et Ember-
ton, s'assemblèrent à l'issue de la messe, pour former
un cercle agricole et créer ainsi un élément d'union,
de concorde et de progrès parmi eux. Ce fut à cette
réunion que fut baptisée la capitale des trois
cantons. Un compatriote du Rliode-Island, M. P.-
U. Vaillant, était établi sur le lot no 12, du rang
IV de Chesham, depuis l'automne de 1873. Arri-
vant au pays natal après une longue absence, il
avait décoré son établissement du nom de La Patrie.
Il fut décidé par l'assemblée que le village de Ditton
(renfermant alors trois maisons), porterait ce nom
de La Patrie comme convenable au centre de la
Colonie du Repatriement. Le jour de la fête de la
Reine, pendant qu'on dressait un mai magnifique
sur le coteau Rancourt, pour y faire flotter l'éten-
237
dard national, M. King, inspecteur des postes,
arrivait en visite officielle et venait confirmer le
nom du village en le donnant au nouveau bureau
de poste.
La Patrie a été mise sous le patronage de saint
Pierre pour perpétuer dans la paroisse le souvenir
de l'honorable M. Pierre Garneau qui, par une coïn-
cidence heureuse, se trouvait à porter le même pré-
nom que M. l'abbé Gendreau, missionnaire, et M.
Gendron, président de la Société de colonisation
de Bagot, bienfaiteurs insignes de La Patrie. (1)
I^aprairie
La mission de Saint-Francois-Xavier des Près
occupait une prairie près de Montréal, qu'on appelait
Prairie de la Magdeleine. Les Jésuites possédaient
ce terrain qui leur avait été donné par M. Jacques
de la Ferté, abbé de La Magdeleine, chanoine de la
Sainte-Chapelle de Paris, un des Cent-Associés de la
Compagnie de la Nouvelk-France. (2)
LaKochelle (31égrautic)
Les ancêtres d'un grand nombre d'habitants de
cette localité avaient émigré de LaRochelle.
C'est du camp, devant LaPochelle, dernier boule-
vard des protestants en France, que fut signé, le 6
mai 1627, l'acte d'établissement des Cent-Associés.
Larocqae, Canton (Gaspé)
Mgr Charles Larocque, troisième évêque de Saint-
Hvacinthe.
(1) Anniuiire du séminaire St-Gharles JBorromée de Sherbrooke^
1897-98, p. 285.
(2) R, P. Félix Martin, Rdaiions inédites de la Xouvelle- Frajice,
p. 179.
238
Lartigrue, Canton (Chicoutimi)
Mgr Jean-Jacques Lartigue, premier évêque de
Montréal.
LaRne, Canton (Québec)
En souvenir du docteur Hubert LaRue, professeur
à l'université Laval et littérateur distingué.
La Salle, Canton (Portneuf)
Robert Cavelier de La Salle sacrifia son bien et sa
fortune à la cause de la colonisation française en
Amérique.
L'Assomption, Saint-Pierre du Portage de
La rivière l'Assomption prend sa source dans le
lac de l'Assomption, à plusieurs lieues plus haut que
Joliette, et elle se décharge dans le fleuve Saint-Lau-
rent. Dans son parcours elle forme une presqu'île,
et c'est sur cette presqu'île qu'est située la paroisse
de Saint-Pierre du Portage de L'Assomption. Cette
paroisse a été placée sous le patronage du prince des
apôtres parcequ'elle a été érigée le 29 juin 1724 et
qu'elle était alors desservie par M. Pierre LeSueur.
D'après la tradition, dans les commencements de
la paroisse, les Sauvages, pour s'exempter de faire
le tour de la presqu'île où est située L'Assomption,
faisaient portage, c'est-à-dire qu'ils traversaient la
presqu'île en traînant leurs canots. De là le nom
de Saint-Pierre du Portage.
C'est le 31 novembre 1835 que Saint-Pierre du
Portage de L'Assomption a été érigée canonique-
ment. Depuis cette époque, elle n'est plus, pour
ainsi dire, connue sous d'autre nom que celui de
L'Assomption.
239
Laterrière, Canton (Chicoiitimi)
Le canton Laterrière rappelle le nom du docteur
Marc-Paschal de Sales Laterrière, qui représenta l'an-
cien comté du Saguenay à l'Assemblée législative
du Bas-Canada, puis fut conseiller législatif avant la
Confédération, pour la division des Laurentides.
Lathbury, Canton (Ottawa)
Village du comté de Bucks, Angleterre.
La Tour, Canton (Sag-iieuay )
L'abbé Louis-Bertrand de La Tour fut doyen du
chapitre de Québec, conseiller clerc au Conseil Supé-
rieur de la Nouvelle-France et grand vicaire de
révêqucde Québec. Il ne demeura que deux ans
dans la colonie.
liaure, Canton (Québec)
Le Père Pierre-Michel Laure, Jésuite, fit la mis-
sion de Tadoussac de 1720 à 1737. Il a laissé une
bonne carte du territoire du Saguenay.
Liaiirentides
Les Laurentides ont été nommées ainsi par l'histo-
rien Garneau. Nous lisons dans la première édition
de son Histoire du Canada : " Cette chaîne n'ayant
pas de nom propre et reconnu, nous lui donnons
celui de Laurentides, qui nous paraît bien adapté à
la situation de ces montagnes qui suivent une direc-
tion parallèle au Saint-Laurent. Un nom propre
est nécessaire afin d'éviter les périphrases toujours si
fatigantes et souvent insuffisantes pour indiquer une
localité, un fleuve, une montagne, etc. Quant à
l'euphonie, nous espérons que le nom que nous avons
choisi, satisfera l'oreille la plus délicate, et formera
240
une rime assez riche pour le poète qui célébrera les
beautés naturelles de notre patrie."
JLaurier, Canton (Portneuf)
Sir Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada.
Laurierville (Mégantic)
Sir Wilfrid Laurier.
Laus, Notre-Dame du (Ottawa)
Notre-Dame du Laus est un pèlerinage célèbre en
France. Il est situé dans la commune de Saint-
Etienne d'Avançon, département des Hautes- Alpes.
L'église de Notre-Dame du Laus fut élevée en 1667,
à la suite d'une apparition de la sainte Vierge à une
jeune bergère, Benoite Rencurel,
Lauzon (Lévis)
Le 15 janvier 1636, par un acte de concession
daté à Paris, Simon Le Maître, conseiller du roi,
receveur général des décimes en Normandie, deve-
nait propriétaire de la rivière Bruyante et de trois
lieues de pays de chaque côté de ses rives sur six
lieues de profondeur. Dès le 26 janvier 1636, Le
Maître déclarait dans un acte devant Huguenier et
Huart, notaires à Paris, qu'il n'avait fait que prêter
son nom à M. Jean de Lauzon. Jean de Lauzon,
qui fat plus tard gouverneur de la Nouvelle-France,
devait léguer son nom à cette seigneurie, et par lui
ou par les siens y exercer pendant près d'un demi-
siècle une influence considérable. (1)
(1) J. -Edmond Roy, Histoire de la seigneurie de Lauzon^ vol.
II, p. 38.
241
Laval , •
Le comté de Laval fut nommé ainsi en l'honneur
de Mgr François de Laval-Montmorency, premier
évêque de Québec, parce que l'île Jésus, qui compose
ce comté, avait été concédée à ce saint prélat le 23
octobre 1699 par le gouverneur de Callières et l'inten-
dant Bochart de Champigny.
Laval, Saïute-Brig-itte de (CJtiiébec)
En souvenir de Mgr de Laval.
Lavaltrie, SaiDt- Antoine de (Bertliier)
En 16G4, Séraphin Margane, sieur de la Valterie,
lieutenant au régiment de Lignières, fils de Sébas-
tien Margane et de Denise Tonnot, de Saint-Benoit,
diocèse de Paris, prit du service* sous M. de Tracy et
passa avec lui dans la Nouvelle-France. Le 29 octo-
bre 1672, l'intendant Talon concédait au sieur de la
Valterie " la quantité d'une lieue et demie de terre
de front sur pareille profondeur, à prendre sur le fleuve
St-Laurent, bornée d'un costé par les terres appar-
tenant au séminaire de Montréal, et de l'autre celles
non concédées, par devant le dit fleuve, et par der-
rière aux terres non concédées, avec les deux islets
qui sont devant la dite quantité de terre et la rivière
St-Jean comprise." Le sieur de la Valterie donna
son nom -au fief qu'il venait de recevoir.
Li' A-venir (Druiuniond)
Le nom de l'Avenir fut donné à cette localité en
1853. U Avenir, organe des esprits forts du temps,
fondé en 1847, et dont l'âme avait été Jean-Baptiste-
Eric Dorion, V Enfant Terrible, avait cessé de paraître
en 1852, et c'est le souvenir de son cher défunt que
ce même M. Dorion voulut perpétuer, en donnant
16
242
spn nom à l'un des endroits les plus féconds et alors
les plus florissants des townships de l'Est. (1)
Laverlochère, Canton (Poutiac)
Le Père Jean-Nicolas Laverlochère, oblat de Marie-
Immaculée, avait à peine trente ans lorsqu'il arriva
au Témiscamingue, et pendant quarante ans il y a
exercé un apostolat infatigable, dont le digne couron-
nement a été une mort causée par les fatigues, les
misères sans nombre endurées dans ses courses inter-
minables et par les maladies qu'il y avait contrac-
tées. (2)
Laviolette, Canton (Maskinongé)
Le sieur de Laviolette fut chargé par Champlain
d'élever une habitation au lieu appelé Trois-Rivières.
On le regarde comme le fondateur de Trois-Rivières.
Lawrenceville (Shefford)
Lawrenceville fut fondé par Henry Lawrence, un
des premiers colons du canton de Stukely.
LeclercYille, Sainte-Eniniélie de (Lotbinière)
C'est un M. Leclerc qui donna les terrains sur
lesquels s'élèvent l'église, le presbytère et les dépen-
dances curiales.
Leeds, Canton (Mégantic)
Village du comté de Kent, Angleterre.
L-eJeune, Canton (Champlain)
On considère le Père Paul Le Jeune comme le père
des missions des Jésuites dans la Nouvelle-France,
quoiqu'il n'y soit venu qu'en 1632. C'est le Père
(1) J.-C. St- Amant, L'Avenir, p. 261.
(2) Arthur Buies, UOntaouais supérieur, p. 241.
243
Le Jeune qui prononça l'oraison funèbre du fonda-
teur de Québec.
Ijeueiif, Canton (Saguenay)
Jacques Leneuf, sieur de la Poterie, né à Caen,
arriva dans la Nouvelle-France le 11 juin 1636. Il
fut le premier concessionnaire de Portneuf. Leneuf
de la Poterie fut quatre fois gouverneur de Trois-
Rivières. M. de Mésy, quelques jours avant sa mort,
avait donné à M. Leneuf de la Poterie une commis-
sion '' pour être son lieutenant après son décès ".
Le Conseil Souverain décida qu'il ne jouirait du
pouvoir de lieutenant qu'en ce qui pouvait regarder
la milice. M. Leneuf de la Poterie fut la tige des
Leneuf de la Vallière et de Beaubassin qui jouèrent
de grands rôles en Acadie.
Leauoxville, Saint-Antoine de (Sherbrooke)
Nommé ainsi en l'honneur de Charles Gordon
Lennox, quatrième duc de Richmond, comte de
March, et baron de Sittrington, dans la pairie d'An-
gleterre ; duc de Lennox, comte de Darnley et baron
Methuen, dans la pairie d'Ecosse ; et 4uc d'Aubigny,
en France. Ce grand personnage fut gouverneur-
général du Canada, de 1819 à 1820. Il mourut de
la rage.
La paroisse de Lennoxville a reçu saint Antoine
pour titulaire en l'honneur de Mgr Antoine Racine,
premier évêque de Sherbrooke.
Lepage, Canton (Matane)
Pour commémorer le souvenir du premier seigneur
de Rimouski, Germain Lepage.
244
L'Epipliauie (l' Assomption)
C'est une légende à L'Epiphanie que le nom de
l'Epiphanie a été donné à la nouvelle paroisse
démembrée principalement de la grande et riche
paroisse de L'Assomption, puis un peu de Saint-
Henri de Mascouche, de Saint-Roch de l'Achigan et
de Saint-Jacques de l'Achigan, parce que les Mes-
sieurs du séminaire de Saint-Sulpice, propriétaires
de la seigneurie de Saint-Sulpice, envoyaient chaque
année leur procureur à l'Achigan, pour retirer les
rentes seigneuriales de leurs censitaires, lequel arri-
vait invariablement, beau temps, mauvais temps,
au manoir seigneurial le soir de la fête des Rois
(Epiphanie).
J^esage, Canton (Ottawa)
M. Siméon Lesage, sous-ministre du département
des travaux publics de la province de Québec.
Leslie, Canton (Pontiac)
L'honorable ^L James Leslie fut secrétaire pro-
vincial du Canada, de 1848 à 1851.
Lessard, Saint-t)yrille de (Islet)
La seigneurie de Lessard fut accordée en juin
1698, par le comte de Frontenac et l'intendant
Bochart de Champigny, au sieur Pierre Lessard.
Ijetellier, Canton (Saguenay)
Luc Letellier de Saint- Just, ministre de l'agri-
culture du gouvernement du Canada, puis lieute-
nant-gouverneur de la province de Québec.
LieVerrler, Canton (Islet)
Nous avons eu deux personnages de ce nom sous
le régime français.
24
r:
François Le Verrier, sieur de Rousson, capitaine
d'une compagnie du détachement de la marine, fut
nommé, en juin 1725, lieutenant du roi à Québec.
Il mourut dans cette ville le 7 novembre 1732. Sa
veuve se remaria au dernier gouverneur de la Nou-
velle-France, M. de Vaudreuil.
Louis-Guillaume (le) Verrier fut nommé procureur-
général au Conseil Supérieur de la Nouvelle-France
le 20 avril 1728. Il occupa cette charge pendant
trente ans. Le gouverneur et l'intendant ne cessent
de faire l'éloge de Verrier dans leurs lettres à la
Cour. C'est lui qui écrivait: "Je n'ai d'autre ambi-
tion que de consacrer sans réserve tous les moments
de ma vie à l'utilité publique."
Le canton Le Verrier a pu prendre son nom aussi
de l'astronome Le Verrier qui s'est illustré par la
découverte de la planète Neptune.
Lévis
" C'est le chevalier de Lévis, le héros de la bataille
de Sainte-Foy, qui a donné son nom à la ville qui fait
vis-à-vis à Québec. Le choix de ce nom se fit en 1860
alors qu'on élevait dans la capitale de la colonie le
monument destiné à rappeler à la postérité la mémoire
des braves tombés pendant le combat qui avait été
livré devant ses murs un siècle auparavant. Rien,
si ce n'est un fort démantelé sur un îlot perdu au-
dessus des rapides du saut Saint-Louis, près de Mon-
tréal, n'avait jusqu'alors porté le nom de cet illustre
capitaine. Il était juste que la ville nouvelle qui se
fondait au moment même où l'on honorait son cou-
rage et sa bravoure d'une façon aussi éclatante garda
le souvenir d'un événement aussi mémorable." (1)
(1) J, -Edmond Roy, Histoire de la seigneurie de Lauzon, vol. 1er,
p. 27.
246
Lévrard, Sainte-Sophie de (Nicolet)
Sainte-Sophie de Lévrard rappelle le souvenir de
l'ancien propriétaire de la seigneurie de Saint-Pierre
les Becquets, Louis Lévrard, maitre-canonnier, de
Québec. Elle avait d'abord été concédée à Romain
Becquet, notaire, mais comme il était mort sans
remplir les conditions de la concession, elle fut annu-
lée et concédée de nouveau à ses deux filles, Marie-
Louise et Catherine-Angélique. Cette dernière devint
la femme de Louis Lévrard.
Lévrard fut mis sous le patronage de sainte Sophie
en l'honneur de Sophie Young, éjDOUse de J.-Ovide
Tousignant, seigneur de Lévrard.
LîcliepaiD (Kaniouraska)
Ce nom exprime énergiquement la pauvreté des
premiers colons de cet endroit.
Limoïloii (Québec)
Limoïlou était le nom du manoir de Jacques Car-
tier, à Saint-Malo.
Liinière, Canton (Beauc'e)
Onze communes, en France, portent le nom de
Lignière ou Linière. Les Taschereau, croyons-nous,
ont emprunté leur surnom de Linière à la commune
de Linière, située à une trentaine de kilomètres de
Tours.
li'Islet, Notre-Dame de Kon -Secours de
La paroisse actuelle de l'Islet fut concédée en deux
seigneuries. La première de une lieue de front sur
deux lieues de profondeur, touchant par son extré-
mité nord-est à la seigneurie de Port-Joly, fut concé-
dée le 17 mai 1677 à Geneviève Couillard, veuve du
247
sieur du Tertre. Dans certains actes de notaires,
cette seigneurie est appelée VIslet Saint-Jean ; d'autres
la nomment tout simplement Saint- Jean. L'autre
concession, bornée à son extrémité nord-ouest par la
seigneurie de Vincelotte (Cap Saint-Ignace), fut accor-
dée par l'intendant Duchesneau, le 1er juillet 1677,
au sieur Jean-François Bélanger. Elle contenait
environ une lieue et demie de front sur deux lieues ■
de profondeur. On désigna la seigneurie de Bélan-
ger sous le nom de Bonsecours. Au pied du quai
actuel de Tlslet, placé à huit arpents de l'église, il y
a, à l'est, un rocher s'élevant à une quarantaine de
pieds environ au-dessus du niveau des hautes marées.
Ce rocher a un peu plus de quatre arpents de lon-
gueur sur cent-cinquante pieds de largeur. Autre-
fois, il se trouvait entièrement entouré des eaux du
fleuve. Il formait alors une petite île, un îlet, mot
que l'on prononçait îlette. Ce nom servit d'abord
à désigner la seigneurie de la veuve du Tertre. Plus
tard il s'étendit à la paroisse formée des deux sei-
gneuries de rislet et de Bonsecours.
liitchfield, CantOD (Ottawa)
Ville du comté de Stafford, Angleterre.
Locliaber, Canton (Ottawa)
District très montagneux et très boisé du comté
de Inverness, Ecosse.
Logan, Mont (Gaspé)
Le mont Logan, dont la hauteur est de 3768 pieds,
a pris son nom du géologue William Logan.
Longueuil (Cliambly)
M. Jacques Viger, dans sa Saberdache, donne
l'origine suivante au nom Longueuil : '' Quelques
248
années avant celle de son anoblissement, Charles
LeMoyne avait acquis une seigneurie à F opposite de
Montréal ; il lui donna le nom de Longueuil, nom
significatif (Long-œil) de la vue étendue qu'embrasse
l'œil en le portant du littoral de cette terre sur le
fleuve Saint-Laurent. Il n'hésita pas dès lors et
seulement d'ajouter le de Longueuil à son premier
nom de Le Moyne, et les lettres patentes de 1668
portent que Sa Majesté anoblit '' Charles Le Moyne
de Longueuil ".
M. Faillon, dans son Histoire de la colonie française ^
traite ;avec lucidité cette question : " Charles Le
Moyne, dit-il, prit le nom de Longueuil d'un village
de Normandie, aujourd'hui chef-lieu d'un canton,
dans l'arrondissement de Dieppe, sa patrie. Ainsi,
il est à remarquer que dans l'acte de mariage du
sieur Saint- Aubin passé à Ville-Marie en 1679, le
notaire, pour éloigner toute confusion, a eu soin de
dire que les parents de ces époux demeuraient à
Longueuil de Dieppe ".
Il est hors de tout doute que c'est là la véritable
origine du mot Longueuil ; l'explication qu'en donne
M. Faillon est trop claire et trop évidente pour lui
préférer l'opinion tout à fait problématique de M.
Viger. (1)
Loranger, Canton (Ottawa)
L'honorable Louis-Onésime Loranger, juge de la
Cour Supérieure.
Lorimier, De (Hochelaga)
De Lorimier portait autrefois le nom de Côte de
(1) Jodoin et Vincent, Histoire de Longueuil et de la famille de
Longueuil, p. 39.
249
la Visitation. C'est en 1895 que la Législature a au-
torisé ce village à prendre le nom de De Lorimier.
La famille de Lorimier est une de nos anciennes
familles canadiennes. Un de ses membres fut blessé
à la prise de Corlar. On connait le patriote Cha-
milly de Lorimier qui fut exécuté à Montréal le 15
février 1839, avec Nicolas, Hindelang, Norbert et
Daunais. On ne lit pas sans pleurer les lettres qu'il
écrivit à sa femme et à ses amis quelc[ues instants
avant de monter sur l'échafaud. C'est pour honorer
la mémoire de ce brave qu'on a substitué le nom de
Lorimier à celui de Côte de la Visitation.
LfCrrain, Cantou (Poutiac)
Mgr Narcisse-Zéphirin Lorrain, premier évoque
de Pontiac.
Lotbinière
Le premier Chartier dont l'histoire fasse mention
est Philippe Chartier, receveur général des comptes
en 1374. L"n de ses fils devint évéque de Paris,
un autre fut abbé de Saint-Germain, un troisième
fut receveur-général puis secrétaire d'état de Louis
VI, qui lui accorda des lettres de noblesse. Il eut
six enfants : trois fils et trois filles. César, l'un
d'eux, fut tué au siège de Péronne en 1468. Il laissa
deux enfants. L'aîné, Clément, épousa une des plus
riches héritières de Bretagne, Gillette de Château-
bourg. C'est lui qui introduisit dans sa famille le
surnom de Lotbinière, qui lui est resté. Ayant
acheté dans le Bas-Maine une propriété appelée
Binière, pour la distinguer d'une autre qu'il avait
dans le Dijonnais, du nom de Bignières, il ajouta le
mot Lot, à cause des poissons de cette espèce qui
pullulaient dans les fossés du château.
250
Louis-Tliéandre Chartier de Lotbinière, un des
descendants de ce Clément Chartier qui prit le sur-
nom de Lotbinière, passa dans la Nouvelle-France
en 1646. Sa haute capacité, son honnêteté et son
illustre origine le firent appeler par nos gouverneurs
à remplir les plus hautes charges de la colonie. Il
fat successivement membre du Conseil Souverain
et lieutenant civil et criminel de la prévôté de
Québec. C'est le 3 novembre 1672 que l'inten-
dant Talon lui concéda, sur la rive sud du Saint-
Laurent, deux lieues de terrain de front sur deux
lieues de profondeur, à prendre entre la concession
du sieur Marsolet et celle des Ursulines de Québec.
M. de Lotbinière donna son nom à sa seigneurie.
Louise, Canton (Beance)
Le canton Louise fat vraisemblablement nommé
ainsi pour rappeler le souvenir de la princesse
Louise, fille de la reine Victoria et épouse du mar-
quis de Lorne, aujourd'hui duc d'Argyle.
Louiseville (Maskinougé)
C'est en 1879 que la Eivière-du-Loup-en-haut a
été incorporée en ville sous le nom de Louiseville, en
l'honneur de la princesse Louise, à qui les citoyens
de cette paroisse avaient présenté une adresse et
un bouquet, lors de son passage au milieu d'eux,
l'année précédente.
Lourdes, Notre- r>anie de (Mésantic)
C'est le 28 avril 1874 que Notre-Dame de Lourdes
a été érigée en mission. Ce nom lui fat donné à la
suggestion de M. Laliberté, aumônier de l'archevêché
de Québec, qui avait fait l'année précédente un pèle-
rinage au célèbre sanctuaire de Lourdes, en France,
251
et qui trouvait beaucoup de ressemblance entre
l'humble village du comté de Mégantic et le site du
bourg où la Vierge apparut à Bernadette Soubirous.
liOw, Canton (Ottawa)
C'est M. Low, grand commerçant de bois, qui a
donné son nom à ce canton.
Luskville, Saint- Dominique de (Otta^ya)
Le premier habitant de cet endroit fut un anglais
protestant du nom de Lusk. Plusieurs de ses enfants
demeurent encore à Luskville.
Liissier, Canton (Montcalm)
C'est, une famille Lussier qui a d'abord habité ce
canton.
Lynch, Canton (Moutcalni)
L'honorable William- Warren Lynch, qui a fait
partie des gouvernements Chapleau, Mousseau, Ross
et Taillon, est aujourd'hui juge de la Cour Supérieure
pour le district de Bedford.
Lysander, Cliutes (Mégantic)
Le général Lysander Flagg, de Rhode Island,
érigea sur la rivière Thames des moulins considé-
rables.
Lytton, Canton (Ottawa)
Lo:çd Lytton, ministre des colonies del8o8àl859.
Macaza, Notre-Dame de la (Ottawa)
Macaza est le nom d'un vieux Sauvage qui cam-
pait sur les bords d'un lac qui est dans les limites
de cette paroisse.
252
I^Iacliiclie (Saiut- Maurice)
Diminutif de Yamachiche.
MacNider, X.-D. de rAssomption de (31atane)
Le 6 mai 1675, Frontenac concédait au sieur Jean-
Baptiste de Peiras, conseiller du roi au Conseil Sou-
verain de la Nouvelle-France, " deux lieues de front
le long du fleuve Saint-Laurent du costé du sud, à
prendre du milieu de la largeur de la rivière appe-
lée Mitis, ou autrement les isles Saint-Barnabe, en
descendant le dit fleuve, sur deux lieues de profon-
deur, avec trois isles ou islettes appelés Saint-Barna-
be." Après la conquête, les héritiers du sieur de
Peiras vendirent cette seigneurie à un Ecossais du
nom de Matthew MacNider. Ce dernier la revendit
presque aussitôt à son parent John MacNider. Le
nouveau propriétaire se construisit une maison près
du fleuve, sur la limite nord-ouest de sa propriété.
Il choisit cet endroit problablement à cause de la
beauté et de la commodité du site. L'établissement
de MacNider était à cette époque un des rares postes
établis le long de cette partie du fleuve Saint-Lau-
rent, Les voyageurs le désignèrent bientôt par le
nom de son propriétaire.
Ce ne fut que vers 1855 que les curés de Saint-
Octave de Métis commencèrent à desservir MacNider.
Un des premiers desservants de cet endroit, M.
l'abbé Blanchet, écrivait à l'archevêque de Québec
en 1859 : " En vous nommant la mission de Mac-
Nider ou Sandy-Bay, je ne puis m'empêcher de vous
dire, avant toute autre chose, que je suis fatigué de
ces noms écossais et anglais ; la prononciation du
premier me met à la torture. J'ai déjà songé à don-
ner à cette mission le nom de l'Assomption, mais les
253
bons Père Oblats l'ont pris pour les îlets Jérémie
qui ne sont pas éloigné d'ici. Si ma mission ne peut
porter ce nom, je désire qu'elle reçoive celui de
N.-D. des Anges. Du reste c'est l'affaire de Votre
Grandeur ; mais mon intention principale est de
faire changer les noms écossais et anglais en d'autres
noms qui tiennent plus à la religion catholique."
La raison qui poussait l'abbé Blanchet à demander
à l'autorité religieuse à placer la nouvelle mission
sous le patronage de Notre-Dame de l'Assomption
c'est qu'il avait été ordonné prêtre le 15 d'août,
jour où l'église célébrait alors cette fête. Sa demande
fut accordée.
Maclawaska
Le mot Madawaska que l'on devrait écrire ainsi
Madaouska vient de MôdaSasSka ou ModaSaski, terre
du porc-épic.
Madawaska, d'après d'autres, signifie "■ rivière qui
ne gèle jamais."
Enfin, Mgr Laflèche prétend que Madawaska
viendrait des mots sauteux mataw, décharge ou em-
bouchure d'une rivière, et aska^ il y a joncs ou foin.
Rivière qui se décharge à travers les joncs.
Maadinffton, Cantou (Nicolet)
Maddington est un village du comté de AVilt, en
Angleterre.
Magrenta (Laval)
Magenta est une ville de l'Ancienne Lombardie,
tout près de Milan. Les Français y remportèrent sur
les Autrichiens, le 4 juin 1859, une bataille qui leur
ouvrit les portes de Milan. C'est à cette occasion
que le maréchal de ^lacMahon fut créé duc de
Magenta.
254
Magog (Stanstead)
Diminutif de Memphrémagog.
3Iagpie (Labrador)
Magpie a pris son nom de la rivière Magpie ou la
Pie.
Malien, Kivière (31outiiiorency)
La rivière Maheu, qui sépare les paroisses de
Saint-Jean et de Saint-Laurent, sur l'île d'Orléans,
tire son nom du premier habitant qui vint s'établir
sur ses bords : René Maheu.
Mailloux, Canton (Béllecliasse)
M. Alexis ^lailloux, grand vicaire du diocèse de
Québec, n'a pas seulement été l'apôtre de la tempé-
rance dans notre pays ; il a puissamment aidé à la
colonisation. C'est lui qui, vers 1847, fonda une
société de colonisation pour mettre en culture le
canton Buckland. M. Mailloux a vécu assez pour
voir plusieurs paroisses prospères dans ce canton
qu'il avait ouvert à la colonisation.
Maisonneuve
Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, fonda-
teur de Montréal.
Major, Canton (Ottawa)
M. Charles-Beautrom Major, avocat, élu député
d'Ottawa à la législature de Québec en 1897.
3Ialakofi, Canton (Poutiac)
Le fort Malakoff défendait Sébastopol, en Crimée.
Il fut emporté d'assaut par les soldats français le 8
septembre 1855.
255
Malbaie, Saiut-Etleune de la (Charlevoix)
La Malbaie fut ainsi nommée par Samuel de Cham-
plain, lorsqu'il y passa en 1608, après avoir visité
Tadoussac. '' Costoyants la coste du nord, déclare-
t-il, nous fusmes à une pointe, qui advance à la mer,
qu'avons nommé le cap Dauphin, distant de la rivière
aux Saulmons trois lieues. De là fusmes à un autre
cap que nous nommasmes le cap à l'Aigle, distant
du cap Dauphin huit lieues. Entre les deux il y a
une grande ance, où au fond il y a une petite rivière
qui assèche de basse mer, et peut tenir environ lieue
et demie. Elle est quelque peu unie, venant en
diminuant par les deux bouts. A celui de l'ouest y
a des prairies et pointes de rochers, qui advancent
quelque peu dans la rivière : et du costé du su-rouest
elle est fort batturière, toutefois assez agréable, à
cause des bois qui l'environnent, distante de la terre
du nort d'environ demi-lieue, où il y a une petite
rivière qui entre assez avant dedans les terres, et
l'avons nommé la rivière Flatte, ou Malle-Baie, d'au-
tant que le travers d'icelle la marée y court merveil-
leusement : et bien qu'il face calme, elle est toujours
fort émeue, y ayant grande profondeur." (1)
Le mot maie est un vieil adjectif qui signifiait
jadis mauvais. Champlain, trouvant mauvais ancrage
au pied du Cap à l'Aigle, donna à la baie, ainsi
que nous venons de le voir, le nom de 3Iale Baie
abrégé avec le temps en Malbaie.
Malbaîe, Saint-Pierre de la (Gaspé)
La baie qui a donné son nom à la paroisse portait
à l'origine le nom de baie des Molues ou Morues,
(l) Voyages du sieur de Champlain au Journal es découvertes de
la Nouvelle- France f p. 160.
256
parce que ce poisson s'y prenait en abondance par
les pêcheurs basques, normands et bretons. Il s'en
prend encore beaucoup même aujourd'hui. Les
Anglais ont changé baie des Moines en Molue hay
puis, grâce à leur accent, en Mal. . . . hay, orthogra-
phe actuelle. Jean-Baptiste a repris son bien et dit
et écrit Malbaie.
Malherbe, Canton (Lac Saint- Jean)
"François Malherbe se trouvait en qualité d'engagé
à la mission du pays des Hurons, lors du martyre
des Pères de Brébeuf et Lalemant. Ce fut François
Malherbe qui eut la dévotion et la charité de trans-
porter sur son dos les corps grillés et rôtis des deux
martyrs, l'espace de deux lieues. Cet acte de piété
valut à François Malherbe sa vocation à la vie reli-
gieuse ; il y fut appelé en qualité de coadjuteur tem-
porel en 1652. Il fut envoyé à la mission de Chi-
coutimi vers 1680. Durant les plus grands froids
de l'hiver de 1686, le frère jésuite François Malherbe
faillit périr dans les bois en se rendant du lac Saint-
Jean (probablement de la mission de Saint-Charles
de Métabetchouan) à Chicoutimioù il allait rejoindre
son supérieur, le Père de Crespieul. On le trouva
demi mort, ayant les pieds et les mains gelés. Malgré
les soins qu'on lui donna, il perdit deux doigts des
naains et des pieds, à la suite des plus cruelles souf-
frances qu'il endura avec une patience et une dou-
ceur angélique. Le frère Malherbe continua ses
humbles travaux à la mission de Chicoutimi avec
autant d'utilité que d'édification, jusqu'à l'époque de
sa dernière maladie. Le 19 avril 1694, jour du
jeudi saint, à dix heures du soir, il rendit sa belle
âme à celui qu'il avait si bien servi pendant les 69
257
ans de sa vie, dont il avait passé 42 en religion.
Les restes de ce digne compagnon des Pères de
Brébeuf et Lalemant reposent, depuis plus de deux
cents ans, sur la haute falaise du Saguenay, où
s'élève aujourd'hui la ville de Chicoutimi, devenue
siège épiscopal ". (1)
31alhiot, Canton (Chaniplain)
L'honorable Henri-Gédéon Malhiot a été ministre
des terres de la Couronne avant d'être juge de la
Cour Supérieure.
3Ialmaison Mlssisquoi)
^L Des Rivières se bâtit un château en cet endroit
et lui donna le nom de Malmaison. Grand admira-
teur de l'impératrice Joséphine, épouse de Napoléon
1er, il voulait rappeler le souvenir du château de
Malmaison, dans la commune de Rueil, où elle se
retira après son divorce.
Mandeville, Saint- Charles de (Maskinongé)
Le lac ^Landeville porta d'abord le nom de lac
Maskinongé. Plus tard il prit le nom de INIande-
ville d'un colon, Maxime Mandeville, qui s'établit
sur ses bords.
Saint Charles a été donné pour titulaire à cette
paroisse parce que la première mission fut établie
par ^L Charles Turgeon, curé de Saint-Didace.
Manicouagau (Labrador)
Manikuagan est le lieu où les Sauvages enlèvent
l'écorce pour les canots ; il est à remarquer que cette
écorce ne se trouve qu'en certains endroits.
(1) L'abbé H.-R. Casgrain, Bulletin des Recherches Historiques,
vol. IV, p. 85.
17
258
Le Père Lemoine traduit Manicouagan par '' Là
où l'on donne à boire."
D'un autre côté, Mgr Laflèche et le Père Lacombe
prétendent que le mot cris maïukuagan ou minik-
ivagan signifie buvoir ou pot à boire.
Maniwaki, (Ottawa)
Maniwaki est un mot algonquin qui veut dire
'' terre de Marie." (1)
ManD, Cantou (Bonaventiire)
M. ^lann a possédé de grandes concessions de*
terrain dans cette région.
Mauouan (Saint-3Iaurice
Memi au minu, là où il y a beaucoup d'œufs,
traduit le Père Lemoine.^
3Ianseaii (Nicolet)
Cet endroit fut d'abord connu sous le nom de
Moose Park. On le désigne aujourd'hui sous le nom
de Manseau parce que le fondateur et premier curé
de la paroisse fut M. Manseau.
Mansfield, CaDton (Pontiac)
Mansfield, ville d'Angleterre, possède une école
fondée par la reine Elizabetli.
Mansonville (Brome)
Le premier propriétaire du site actuel de Man-
sonville fut le colonel Henry Ruiter, un loyaliste
américain. Il vendit sa concession à Joseph Chandler
et à John Lewis qui eux-mêmes, en 1811, vendirent
à Robert Manson. Celui-ci bâtit un moulin et donna
(1) H.-L.-N. Auge, Etude sur la région Témiscaming.
259
le premier élan de prospérité à la place qui prit son
nom.
Marbleton (W©lfe)
Marbleton tire son nom d'une belle carrière de
marbre située sur les bords du lac Argenté.
Marchaud, Canton (Beauce)
L'honorable Félix-Gabriel Marchand, premier
ministre de la province de Québec.
Maria, Sainte-Brigitte de (Bonaventure)
Maria fut nommée ainsi en l'honneur de lady
Maria Effingham, femme de lord Dorchester, gou
verneur-général du Canada. Cette grande dame fut
chantée en vers et en prose dans la Québec Gazette
de Neilson.
Marienquatacook, Rivière (Téniiscouata)
Le mot Marienquatacook, en indien, signifie :
" la belle tortue."
Marieville (Rouville)
Dérivé de Sainte-Marie de Monnoir.
Marlow, Canton (Beauce)
Marlow est un bourg du comté de Buckingham,
Angleterre.
Marmier, Canton (Portneuf)
M. Xavier Marmier, membre de l'Académie fran-
çaise, qui visita le Canada deux ou trois fois, eut
toujours beaucoup de sympathie pour notre pays.]
Marston, Saint-Léon de (Compton)
Marston est un village du Yorkshire, Angleterre.
260
Marston fut mis sous le patronage de saint Léon
en l'honneur du pape Léon XIII.
Martindale, Saint-Martin de (Ottawa)
Le terrain sur lequel fut bâtie l'église fut donnée
par un paroissien du nom de Martin O'Malley ; d'où
Saint-Martin de Martindale. Dale, en anglais, signifie
vallon, vallée.
Martinière, La (Lévis)
Le 5 août 1692, Claude de Bermen, sieur de la
Martinière, se faisait concéder l'espace de terre com-
pris entre la seigneurie de Lauzon et celle de Monte-
à-Peine.
Martinville (Compton)
Martinville porta à l'origine le nom de Martin's
Mills. Vers 1838, Daniel Martin vint s'établir ici
et ne tarda pas à exploiter le pouvoir de la rivière
au Saumon. Il construisit un moulin à scie. Il
jeta aussi un pont sur la rivière et bâtit la première
maison de l'endroit. (1)
Mascoiiche, Saint-Henri de (l'Assomption)
Mascouche, en langue crise, signifie petit ours.
D'après Mgr Laflèche, maskoush, j^^tit ours, est le
diminutif de mashkwa, ours.
Une autre opinion veut que le mot Mascouche, en
langue indienne, signifie plutôt prairie. Il est vrai-
semblable de croire que les vastes et belles plaines
adossées au Grand Coteau (petite chaîne des Lauren-
tides qui traverse toute la paroisse) aient inspiré aux
Sauvages la pensée de désigner cet endroit enchan-
teur sous le nom de Mascouche — prairie.
(1) L.-S. Channell, History of Compton Counti/, p. 209.
261
Terrebonne, qui existait quand la paroisse de Mas-
couche a été créée, ayant reçu pour titulaire saint
Louis, roi de France, l'évêque du temps mit la
paroisse limitrophe, Mascouche, sous le patronage de
saint Henri II, qui a joué en Allemagne le rôle que
saint Louis a joué en France.
3Iasliam, Sainte-Cécile de (Ottawa)
Ville du comté de York, Angleterre.
Maskinongé
Le mot Maskinongé vient des mots algonquins
Mashk, difforme ou infirme, et Kinonge, brochet. Le
brochet a23pelé Maskinongé est très commun dans le
lac et la rivière Maskinongé. L'abondance de ce
poisson dans ses eaux est sans doute ce qui a fait
donner son nom à la rivière.
Massé, Canton (Matane)
Le père Jésuite Ennemond Massé, un des premiers
missionnaires du Canada.
Masson, Sainte-3Iar«ruerite du lac (Terrebonne)
Le lac Masson a reçu son nom de l'honorable
Edouard Masson.
Mgr Bourget, évêque de Montréal, avait une véné-
ration profonde pour sainte Marguerite, la patronne
des mères de famille. En mettant cette paroisse du
nord de son diocèse sous le patronage de sainte Mar-
guerite, il voulait donner aux mères colonnes, comme
les appelait le curé Labelle, une puissante protec-
trice auprès de Dieu.
Matane, Saint- Jérôme de
Champlain appelle cet endroit Mantanne. . Jean
262
Alphonse donne à la rivière Matane le nom de
rivière de Caën.
Matane ou mtctan signifie en micmac '* vivier de
castor ". A quoi cela répond-il ? Nous l'ignorons.
Matane fut mise sous le patronage de saint Jérôme
en l'honneur de M* Jérôme Demers, vicaire-général
de Québec.
Matapédiâc, Saint-Alexis de (Bon aventure)
C'est la rivière Matapédiâc qui a donné son nom
au canton dans lequel est située la paroisse de Saint-
Alexis.
M. Hamel, qui fit un voyage d'exploration dans
ces parages en 1863, dit que le mot Matapédiâc, en
langue micmaque, signifie volume d'eau qui descend
d'une grande mare. (1)
Mgr Guay, protonotaire apostolique, dit que la
vraie épellation de Matapédiâc est Matakpediak et
que ce mot signifie en langue micmaque, union de
deux rivières. En effet, la Matapédiâc se jette dans
la Ristigouche à l'endroit même qui a pris le nom
de Matapédiâc. Matakpediac, union de deux rivières,
se compose des mots Matack, union, et pediak, rivière.
Il y a de sous-entendu tabo, deux. Le mot-à-mot
en micmac serait ceci : Matack, union ; taho^ deux ;
pediak, rivières : Matack-tabo-pediak. Il faut bien
prononcer chacjue lettre pour avoir la vraie pronon-
ciation. Mais comme les Sauvages se servent de
beaucoup d'abréviations dans leur langue, il disent
tout simplement : Matackpediak.
Le Père Lacombe donne une troisième interpré-
tation : " Matapédiâc, dit-il, vient du cris matabis-
kaiu, rocher qui s'avance vers le rivage."
(1) Tran<iactions of Literary and Historical Society of Québec^
vol. III, p. 270.
263
Matapédiac fut mise sous le patronage de saint
Alexis en l'honneur du grand-vicaire Alexis Mail-
loux, qui contribua pour beaucoup à la fondation de
cette paroisse.
Matawin, Saint-Nicolas de la (Saint-Maurice)
Matawin vient du mot algonquin Matawane qui,
d'après quelques uns, veut dire '' décharge des
eaux." Le Père Arnaud prétend, lui, que le mot
mataouan ou mataioan veut dire " endroit où deux
rivières se réunissent pour n'en former plus qu'une.''
De passage à Matawin en 1887, Mgr Laflèche,
évêque de Trois-Rivières, lui donna p(^ur patron
saint Nicolas, évêque de Myre, en mémoire de M.
Nicolas-Sévère Dumoulin, curé d'Yamachiche, qui
fut l'un des premiers à visiter les postes du Saint-
Maurice après le Père Buteux.
llayo (Ottawa)
Mayo est un comté d'Irlande.
Mazenod, Canton (Pontiac)
Toute cette région fut parcourue et est desservie
par les Pères Oblats de Marie-Immaculée. C'est
Mgr Mazenod, évêque de Marseille, qui a fondé cette
belle congrégation.
McGill, Canton (Ottawa)
Nous avons eu deux McGill dans la province de
Québec. L'honorable James McGill fut député à
l'Assemblée législative du Bas-Canada et membre
du Conseil exécutif C'est le fondateur de l'université
McGill, à Montréal. L'honorable Peter McGill fut
aussi membre du Conseil exécutif. Il fit partie du
Conseil spécial.
264
Mecatina (Labrador)
Makatinau ou Mekatinau, dit le Père Lemoine,
signifie en montagnais, " là où se trouve une grande
montagne."
Le Père Arnaud prétend que le mot Mecatina
veut dire une montagne abrupte, escarpée.
Dans la langue crise le mot Mecatina ou Makewâ-
tinâk se traduit par " parmi les collines."
Méchins, Saint-Edouard des (Matane)
Saint-Edouard des Méchins ou Les Méchins,
comme on appelle cette mission dans le bas du fleuve
Saint-Laurent, doit son nom à des rochers énormes
qui s'avancent fort loin dans la mer, et que l'on
nomme les Méchins. On pense que le mot Méchins
est une corruption du mot Méchants. Les fréquents
naufrages qu'occasionnèrent ces rochers de malheur
peuvent bien leur avoir fait donner le nom de
Méchants. De Méchants à Méchins il n'y a pas même
un pas à faire.
On voit un Pierre Méchin de Frontigny, greffier
de la maréchaussée à Québec au commencement du
dix-huitième siècle, mais il n'est pas probable qu'il
ait donné son nom aux Méchins.
Mégantic
Mégantic vient du mot abénakis Namesokanjik,
lieu où se tiennent les poissons.
En cris, Mégantic, mis pour Misattik, signifie
*' gros bois."
Mékinac, Saint-Roch de la (Champlain)
Mékinac, d'après Mgr Laflèche, serait la corrup-
tion du mot cris Mikinâk, tortue. On pense que ce
265
nom fut donné à cause d'une montagne qui a plus
ou moins la forme d'une tortue.
Lorsque, en 1887, Mgr. Laflèche, évêque de Trois-
Rivières, fit sa première visite pastorale à la Méki-
nac, alors simple j)oste, les habitants se réunirent
chez INI. Louis Vaugeois, français venu de Norman-
die, et r évêque leur dit : " Lorsqu'un enfant est
baptisé, l'Eglise lui donne le nom d'un saint, et le
met sous la protection de ce saint. Or, ce que
l'Eglise fait pour les enfants, elle le fait aussi pour
les paroisses et les missions. Cet endroit-ci se nomme
la Mékinac, c'est le nom civil ; eh bien ! je vais
aujourd'hui lui donner un noni religieux, le mettre
sous la protection d'un saint. Comme nous célébrons
en ce jour la fête de saint Roch, je donne ce grand
saint pour patron à votre mission, et vous la nomme-
rez à l'avenir Saint-Roch de la Mékinac." (1)
Melbourne, Caiitou (Uicliniond)
Une ville du comté de Derby et un village du
comté de Cambridge, en Angleterre, portent le nom
de Melbourne. On connaît Melbourne, capitale de
la province de Victoria, Australie.
Melbourne a dû emprunter son nom de lord Mel-
bourne, premier ministre d'Angleterre en 1835. Il
se montra favorable aux Canadiens-Français dans
le parlement impérial. Les loyaux de Québec et de
Montréal le brûlèrent en effigie parce qu'il ne vou-
lait pas partager leurs opinions.
MeloclieAille (Beauliarnois)
Melocheville est un groupe de maisons à l'entrée
du canal de Beauharnois. Les employés du canal se
(1) L'abbé N. Caron, Deux voyages sur le Saint- Maurice, p. 20.
266
groupèrent là et formèrent un village de quelques
maisons au nombre desquelles se trouve la résidence
du surintendant du canal. Ce village fait partie de
Saint-Clément de Beauharnois, et ses habitants fré-
quentent l'église de cette paroisse. Plusieurs fa-
milles Meloche habitent cet endroit ; de là Meloche-
ville.
Mempliréniagog (Brome)
Memphrémagog vient du mot abénakis Mamhro-
bagak, grande étendue d'eau.
Mercier, Canton (Pontiac)
L'honorable Honoré Mercier, premier ministre de
la province de Québec.
Mésy, Canton (Lac Saint- Jean)
Le gouverneur de Mésy est célèbre pour ses dé-
mêlés avec Mgr de Laval et les touchantes excuses
qu'il fit au saint évêque sur son lit de mort.
Métabetclionan, Saint-Louis de (Lac Saint- Jean)
Le Père Lemoine dit que Métabetchouan est
formé des mots Métapepilu, venant des bois, et
litskuriy eau coulant rapidement. La rivière Métabet-
chouan sort en effet des bois pour se jeter dans le
lac Saint-Jean.
Le Père Lacombe donne une origine qui ne dif-
fère pas beaucoup. Matabitjiwan, en cris, signifie
courant, qui arrive dans, etc.
Saint Louis a été donné pour patron à cette pa-
roisse en l'honneur de l'honorable Louis Archam-
beault, ministre du gouvernement de Québec.
Metascouac, Lac (Québec)
Là où les trois ruisseaux se rencont r ent.
267
31etgcrmette, Saint-Zacharie de (Beaiice)
Metgermette est un mot sauvage dont nous n'avons
pu trouver la signification.
Le canton Metgermette est divisé en deux parties.
La partie sud, limitroplie des Etats-Unis, forme la
paroisse de Saint-Zacharie. C'est en l'honneur du
Père Zacharie Laçasse, Oblat de Marie-Immaculée,
premier desservant, que la paroisse a été nommée
ainsi.
Méthot's Mills (Lotbinière)
En 1830, l'honorable Louis Méthot, conseiller
législatif, construisit en cet endroit des moulins
considérables.
Métis, Saint-Octave de (Mataue)
Métis, en langue maléchite, veut dire '' tremble ".
La rivière Métis était bordée d'arbres de cette sorte ;
d'où son nom. C'est la rivière Métis que suivaient
les Sauvages de Ristigouche lorsqu'ils se rendaient
au fleuve Saint-Laurent.
La paroisse de Saint-Octave de Métis fut nommée
ainsi par Mgr Signai' le 2 février 1846 en l'honneur
de Mgr Joseph-Octave Plessis.
Mile-End (Maisonueuve)
Deux faubourgs de Londres portent le nom de
Mile-End. On les distingue par les qualificatifs de
Old-Town et de New-Town. Mais notre Mile-End
n'a aucune relation avec les Mile-End de Londres.
Le seul champ de course de toute l'île de Montréal
autrefois était à Mile-End. Il y avait, paraît-il, un
mille de la Place d'Armes à cet endroit ; d'où Mile-
End, fin du mille.
268
Mille-Rocbes (Iberville)
On donnait jadis à la paroisse de Saint- Athanase
le nom de Mille-Roches parce que son sol était cou-
vert de roches.
Mill-Stream, Saint-Anibroise de (Bonaventure)
Il y avait en cet endroit un ' moulin (mill) sur le
ruisseau (stream) qui se jette dans la rivière Mata-
pédiac, près de l'endroit où s'élève la gare de Tinter-
colonial.
Mill-Stream a reçu saint Ambroise pour titulaire
parce que c'est M. Philéas-Ambroise Fortier, alors
missionnaire de Saint-Laurent de Matapédiac, qui
s'occupa d'organiser la nouvelle mission.
Mille-Vaches, Saint-Paiil de (Saguenay)
La seigneurie de Mille- Vaches fut accordée, le 15
novembre 1653, par le gouverneur de Lauzon, à
Robert GifFard. Elle a dû prendre ce nom de Mille-
Vaches à cause de l'abondance des vaches marines
dans les environs.
Milnikek, Caoton (Bonaventure)
3Iilnigeg, en micmac, signifie " Terre où abonde
les baies."
Miltou, Sainte-Cécile de (Shefford)
Milton, disent les uns, rappelle le souvenir du
célèbre auteur du Paradis perdu. D'autres préten-
dent que Milton a simplement emprunté son nom à
un village d'Angleterre. Il y a, en effet, une cinquan-
taine de villages de ce nom en Angleterre et en
Ecosse. Une troisième opinion veut que Milton ait
été nommé ainsi de Milton Reynold, premier colon
de ce canton.
269
Milton a été placée sous la protection de sainte
Cécile en l'honneur de la femme de ce même Milton
Reynold. Elle se nommait Cécile Connelly.
Minerve, Canton la (Ottawa)
Le canton la Minerve rappelle le souvenir du
journal La Minerve, fondé en 1827, par Ludger
Duvernay de concert avec l'honorable A.-N. Morin.
Mingan (Sagiienay)
Il y a dans les environs de Brest, en France, un
endroit qui porte le nom de IMingan. Mais nous
croyons que notre Mingan a été appelé ainsi par les
Sauvages à cause des loups qu'ils y rencontraient.
Mgr La flèche et le Père Arnaud s'accordent à dire
que Mahingan, en cris, et minkan ou maïkan, en
montagnais, signifient loups.
3Iisquacliiian, Lac (Labrador)
Là où on trouve des ours. Du montagnais misli-
kuashuan.
3Iissiqumi, Rivière (Cliicoutimi)
Ici les terres sont rompues.
Missisqiioi
" A quel dialecte appartient le nom Misâisquoi ?
Afin de faciliter la solution du problème, j'ai recherché
d'abord les diverses épellations authentiques du
nom. Les archives et les cartes anciennes repro-
duites par Justin Winsor et Faillon, entr'autres une
carte de 1660, indiquent parfaitement le lac Cham-
plain et son nom actuel, mais elles ne font aucune
mention de la baie de Missisquoi, bien qu'elle y soit
tracée. Le plus ancien document qui en parle est
la concession faite le 6 avril 1733 au sieur de Lusi-
270
gnan d'une seigneurie à la baie de Missiskouy. Le
nom devait cependant être connu des Français long-
temps auparavant. Un autre document officiel écrit
en langue anglaise en 1783 et reproduit au long par
M. John-P. Noyés, dans son intéressante étude sur
les Early Settlers in the District of Bedford, fait men-
tion de Missisquie Bay. En 1815, Bouchette, Topo-
graphical Description of Lower Canada, l'épelle Mis-
sisqui Ba}^ C'était la prononciation anglaise de
l'ancien nom Missisquoy. Aussi trouve-t-on dans
les anciens Statuts Révisés du Bas-Canada de 1845,
une loi délimitant les divisions électorales du Bas-
Canada, passée en 1828 (9 Geo. IV, c. 73) où le
comté de Missiskoui est décrit. Enfin en 1853, lors
de la division du Bas-Canada en districts, on observe
que l'orthographe a été changée et la Législature
pour la première fois, je crois, adopta celle qui inva-
riablement a été suivie depuis, Missisquoi. Elle est
consacrée par les Statuts Refondus du Bas-Canada
de 1860, l'Acte de l'Amérique Britannique du Nord,
1867, et tous les dictionnaires, cartes et livres de géo-
graphie modernes. Evidemment on a adopté une
épellation française et répondant peut-être mieux à
l'euphonie du mot.
" Mais quelle est la signification du nom ? Etran-
ger aux idiomes indiens, j'ai dû m'adresser aux
missionnaires des diverses tribus de la province et
aux antiquaires du district et l'on verra que ça n'a
pas été une tâche facile d'arriver à une solution
satisfaisante. Je leur demandais à tous l'origine du
nom Missisquoi ou Missiskouy. Ma première réponse
fut de M. John-P. Noyés, de Cowansville. Je cite
textuellement : '' I am unable to give an absolutely
definite answer to your query as to the origin and
271
meaning of Missisqiioi. I liave been trying for some
time to run it to earth, and liave pretty well satisfied
myself, but in such matters one must hâve an open
mind. When one bas to rely largely on tradition
there is always an élément of doubt, even in the best
considered theory. The définitions given allège In-
dian origin, but Indian is an indefinite term. One
wants to know the particular dialect and tribal pecu-
liarities. The locality of Missisquoi Bay, from which
the County is named, was frequented by the Iroquois
and Algonquins, and possibly by the Hurons, and
must hâve been christened something by them. I
am told that the first syllable of Mississipi and Mis-
souri ri vers — indian names — means water, and if
true help my belief as to the name of Missisquoi.
'' The définitions, so far as I know, are two — at
least those advocated in print.
1. An Indian name meaning " Much Water Fowl."
2. '' ^' '' '' '' Old Squaw."
"• I accept the first. '^ Much Water Fowl. " Missis-
quoi Bay, from the earliest days, was, and is, famous
for the large quantity and variety of its water fowl,
being on the highway of the migratory fowls between
our north and their southern winter house. Its shel-
tered water s make a safe natural resting place. Indian
names are largely adopted from their habits as to
eating and war. Missisquoi Bay was a place to which
they resorted to hunt and fish, according to tradition.
It seems quite natural, and according to Indian traits,
that the name " Much Water Fowl " should hâve
been given to a place where game was so abundant.
The early settlers relate that the flocks offowl at cer-
tain seasons near the Bay were so large and dense
that the sun would be obscured as though darkened
272
by a cloud. They were no natural marks about the
Bay of so distinctive character as to suggest a name.
In addition to the foregoing, a very old man of the
County wrote in a local paper some years ago, that
he was taught some sixty years before that, •' Missis-
quoi " Avas an Indian name meaning '' Much Water
Fowl. " Thus we hâve tradition, presumptions and
Indian traits in accord.
" To the définition '' Old Squaw, " I attach no
importance in its support. It may hâve been inferred
from a broad pronunciation, Misses-Squaw — misses
being the ordinary countr}^ name Mistress or Mada-
me, and therefore presumedly old. It could just as
well mean Miss or Young Squaw. But the spelling
of to day is not that of the old time. Three quarters
of a century ago, and before, and even for some time
after, it was spelled '' Missiskoui. " Papers in the
Dominion Archives show that in 1785 it was spelled
" Missisquie. " It is only about half century since
the présent name received a statutory endorsement.
I hâve no access to the archives, nor anything else,
to show what Missisquoi Bay was called during the
French régime. Being on the war route between
the St-Lawrence and the N. E. settlements it must
hâve had a distinctive name."
'' Puis, M. Ernest Racicot, de Sweestburg, un autre
chercheur enthousiaste du passé, m'écrivait :
'' D'après ce que j'ai souvent entendu dire, le mot
Missisquoi veut dire '^ much water fowl ". Encore
aujourd'hui, les outardes et les canards — dans leurs
migrations du sud au nord le printemps et du nord
au sud en automne — font une station à la baie de
Missisquoi où les chasseurs les guettent. Autrefois
quand les alentours de la baie étaient en bois et
273
n'étaient fréquentés que de temps à autres par les
Sauvages, ces oiseaux devaient sans doute se rendre
là et s'y arrêter dans leurs voyages en bien plus
grand nombre. J'ai raison de croire que ^' mis " ou
'^ missis " signifie " eau " — '' water ". Mississipi,
Missouri. La syllabe " quoi " (qui a été écrite de
plusieurs manières " koi " — " kow " — '' quoi " etc)
ressemble à " quoi " du nom Iroquois. Tout cela
est du sauvage. Il est probable qu'avant l'arrivée
des Français au commencement du 17e siècle, tout le
lac (maintenant Champlain) au sud de la baie devait
avoir un nom sauvage — probablement Missisquoi,
ou quelque nom de ce genre. Le nom de ce comté
doit venir du vieux nom de la baie."
" D'un autre côté, un ancien missionnaire du sault
Saint-Louis, familier avec la langue iroquoise, m'écri-
vait que le nom n'est pas d'origine iroquoise, et
qu'il croyait qu'il est algonquin.
'' Un autre missionnaire des Algonquins d'Oka,
pendant un grand nombre d'années, me répondit que
Missisquoi (lisez, observe-t-il, Missiskaiu pour les
besoins de l'étymologie) n'est pas algonquin. '' En
algonquin, dit-il, la racine Mis signifie gros, grand,
énorme. Mis-abe, homme grand, géant ; Misabos,
grand lièvre, âne, à cause de ses oreilles ; Misisipi,
grande rivière, Mississipi (Chauteaubriand écrit
Meschacébé et traduit " Père des eaux " ; il se
trompe). Les Sauvages riverains de l'Ottawa l'appe-
laient autrefois Kissisipi, la Grande-Rivière, celle qui
reçoit beaucoup d'affluents. Non loin d'Ottawa, on
trouve le- petit missisipins, comme on trouve la Belle-
Rivière, Ohio, en iroquois. Que signifie la seconde
racine de Missi-skaw ? Faut-il y voir le mot Squaw,
femme, conservé en anglais, et conclure qu'il y avait
18
274
à Missisquoi quelque femme extraordinaire? Qui
nous le dira ? Je n'ose m'arrêter à cette hypothèse ".
'' Je tournai alors mes regards sur le missionnaire
des Hufons de Lorette, près Québec, qui s'empressa
de m'informer que ses Hurons ont complètement
perdu leur langue et qu'ils parlent le français,
et il me renvoya à un prêtre huron de naissance
demeurant à ]\Iastaï, près Québec. Ce dernier
répondit que le mot n'est pas huron. Sans perdre
courage, je m'adressai alors au Père de Gonzague,
missionnaire des Abénakis à St-Thomas de Pierre-
ville. Leur village n'est pas très éloigné de la baie
en question. Voici donc ce qu'il m'écrit : " L'origine
du mot ^lissisquoi est " Masipskoik ", mot qui
signifie endroit où il \ a du caillou et plus spéciale-
ment encore " pointe de caillons ". Nous avons fait
des recherches chez nos vieux Abénakis et tous regar-
dent la chose comme connue depuis longtemps chez
eux ".
'' M. Noyés, à qui je transmis cette révélation, n'est
pas convaincu qu'elle soit correcte et il préfère celle
qu'il a adoptée ''Much waterfowl". *'Still," dit-il,
" I hâve an open mind." Il ajoute qu'il n'y a pas de
cailloux à la baie, mais qu'on trouve jusqu'au bord de
l'eau des carrières qui sont exploitées pour la cons-
truction à Montréal. Puis il affirme que la rivière
Missisquoi est remplie de cailloux, de rapides et de
chutes.
'* Ce fait me semble régler la question. C'est la
rivière qui a donné son nom à la baie et au comté.
Encore une tradition à l'eau comme bien d'autres,
par exemple celle qui enseignait que La Salle avait
construit un fort de pierre à Lachine dont on voyait
encore les ruines. Et puis la tradition de 75 ans
275
invoquée par M. Noyés est loin d'être ancienne, bien
insuffisante pour expliquer un nom qui remonte à
près de deux siècles. Enfin elle est repoussée par les
langues sauvages que nous connaissons." (1)
Mistassini (Lac Saint- Jean)
Mistassini, dit Mgr Laflèche, est un mot cris qui
signifie grosse roche. Il est formé de mistahe, gros,
lorsqu'il est joint à un nom et beaucoup s'il est joint
à un verbe, et assini, roche.
En montagnais, le mot Mistassini se traduit égale-
ment par grosse pierre.
Le lac Î^Iistassini est rempli de roches d'une gros-
seur prodigieuse. Il n'est pas impossible, non plus,
que les hauts degrés de roc massif d'où s'effondrent
en cascades les eaux du Mistassini, un peu au-dessus
de la Trappe de Notre-Dame de ^listassini, aient
inspiré cette appellation.
Le Père Pierre Laure, Jésuite, donne ainsi la
signification et l'origine du mot Mistassini :
" Ce nom composé de michta, grand, et d^assinij
pierre, vient d'une grosse roche qui se rencontre dans
la rivière des Mistassins. Ils ont en vénération ce
rocher ; ce serait un crime pour eux que de passer
proche sans y laisser quelque marque de leur supers-
tition envers TchigigScheS, le dieu du beau et
du mauvais temps, qui selon leurs fables y a choisi
par prédilection sa demeure. D'ordinaire leur
encens est un peu de tabac, ou quelque galette ;
quelques os de castor ou de poisson qu'ils mettent
dessus. Mais d'autres fciauvages moins dévots et
(1) Désiré Girouard, Bulletin des Recherches Historiques^ vol. XI,
p. 270. M. George McAleer, de Worcester, vient de publier une
brochure intitulée : A study in the etymology of the Indian Place
Narae Missisquoi.
276
affamés de fumer, enlèvent souvent en passant le
tabac au bon ou mauvais génie qui n'a pas eu soin
de profiter de la dévotion de ses adorateurs. " (1)
Moisie (Labrador)
La rivière Moisie qui a donné son nom au village
du même nom prend sa source à la hauteur des ter-
res, au grand lac Shawnepau.
Le Père Arnaud ne croit pas que Moisie soit un
mot montagnais. Il est porté à croire que ^loisie est
plutôt un nom propre. Ce qui semble confirmer son
opinion c'est que les Montagnais appellent la rivière
Moisie Mistgrande shipi, grande rivière.
31oiinoir, Saiiite-31arie de (Kouville)
C'est le 25 mars 1708 que le sieur de Ramezay.se
fit concéder la seigneurie de ^lonnoir. Il lui donna
ce nom en souvenir d'une seigneurie du même nom
que sa farhille possédait en France.
Monpessou (Hochelaga)
Le capitaine John Monpesson, du Sième régiment
d'infanterie.
Montauban (Portneuf)
La petite ville de Montauban, dans l'ancienne
province de Guyenne, en France, fit autrefois le com-
merce de minoterie avec notre pays. L'abbé Louis
Bertrand de La Tour, qui fut doyen du chapitre de
Québec et grand vicaire de Mgr Dosquet, mourut à
Montauban en 1780. Il était à sa mort doyen du
chapitre de ]\Iontauban et curé de la paroisse de
Saint- Jacques. (2)
(1) R. P. Arthur Jones, MUsion du Saguenay, p. 35.
(2) P.-J,-0. Chauveau, Bertrand de La Tour, p. 7.
277
Moutcalm
En souvenir du grand vaincu des Plaines d'Abra-
ham.
^lont.ag-ne Chauve (Wolfe)
Il ne se trouve aucun arbre au sommet de cette
montagne.
Montag-ne Tremblante (Terrebonne)
Les Sauvages faisaient la chasse sur cette
montagne. Après leurs copieux repas ils se cou-
chaient sur le sol pour faire la sieste. Or, le bruit
de plusieurs petits cours d'eau descendant du som-
met de la montagne sur les rochers avait, pour leurs
oreilles, le même effet qu'un tremblement de- terre.
Les Sauvages, très superstitieux, disaient que le
Manitou faisait trembler la montagne.
Moutarville, Saint-Gérarrt de (Ottawa)
Le nom de Montarville fut donné à cette paroisse
parce que ses premiers habitants reçurent beaucoup
d'assistance de la Société de colonisation Montarville,
dont M. P.-B. Benoit, député de Ohambly, était le
président.
3Iont-Carmel, Notre-Dame du (Kamouraska)
Notre-Dame du Mont-Carmel est située derrière les
montagnes ou coteaux qui se trouvent sur le haut du
cinquième rang du fief Saint-Denis de Kamouraska.
C'est M. Edouard Quertier, curé de Saint- Denis,
qui obtint des autorités ecclésiastiques la permission
de placer cette paroisse sous la protection de Notre-
Dame du Mont-Carmel, qui était sa dévotion parti-
culière.
278
Monte-à-Peine (Bellechasse)
Le sol, du fleuve aux concessions, monte en pente
faible, à peine.
Moiitebello (Ottawa)
Primitivement appelée Petite-Nation, puis Notre-
Dame du Bon-Secours, sous le vocable de laquelle
elle est encore placée, Montebello ne porte ce dernier
nom que dejDuis 1854, époque à laquelle Papineau
demanda qu'on donnât à la paroisse dont il était le
seigneur, le nom d'un ami de passage, le duc de Mon-
tebello, qu'il avait rencontré en Europe et qu'il esti-
mait fort.
Moutfort (Argenteuil)
La fondation de l'orphelinat agricole de Montfort
remonte à l'année 1882 et doit être attribué à M.
Rousselot, P. S. S., curé de Saint-Jacques de Montréal,
secondé par quelques généreux chrétiens tels que
MM. François Froideveau, Edouard Lafleur, F.-X.
Montmarquet, etc., tous citoyens de la ville de Mon-
tréal. Ces messieurs, guidés moins sans doute par
la prudence humaine que par une secrète impulsion
de la Providence, eurent l'idée de choisir, dans un
pays où les terres fertiles abondent, un lieu à douze
milles du village de Saint-Sauveur et à cinq milles
de tout pays habité, situé en pleine forêt et en pleine
montagne, absolument impropre à la culture, pour
y poser le fondement de leur orphelinat agricole.
• M. Rousselot, chargé de trouver des religieux qui
acceptassent la direction de son œuvre, songea aux
Pères de la Compagnie de Marie et aux soeurs de la
Sagesse. Ceux-ci acceptèrent et le 25 août 1883 le
Père Armand Bouchet, suivi de cinq frères convers,
279
s'installait dans ce désert. L'orphelinat prit le nom
du bienheureux de Montfort, fondateur de la Com-
pagnie de Marie et des sœurs de la Sagesse, nom qui
fut aussi donné à la paroisse lorsqu'elle se forma. (1)
^lontig-uy, Canton de (Ottawa)
En l'honneur de M. Testard de Montigny, recor-
der de Montréal et chevalier de l'ordre militaire de
Pie IX.
Mont joli, Notre-Dame de Lourdes de (Mataue)
Montjoli est sur un monticule d'où l'on voit à perte
de vue les riantes campagnes environnantes ; d'où
son nom de Mont-Joli.
L'église de Montjoli esc bâtie sur un rocher et
c'est à cause de cette légère ressemblance avec Notre-
Dame de Lourdes en France qu'on lui a donné
Notre-Dame de Lourdes pour titulaire.
Moût Joliiisou (Il>erville)
L'appellation de Mont .Johnson attachée aujour-
d'hui, dans le langage des postes, à la paroisse de
Saint-Grégoire-le-Grand, lui vient de sir John John-
son, propriétaire de la seigneurie de Monnoir, dans
les limites de laquelle cette paroisse est toute entière
comprise. En 1794, la partie de la seigneurie qui
forme la paroisse actuelle de Saint-Grégoire était
encore très peu habitée. Le seigneur Johnson parait
y avoir fait beaucoup de concessions. Aussi, quand,
après avoir quitté sa résidence de la Pointe-Olivier
(Saint-Mathias), il vint se fixer dans sa seigneurie de
Monnoir, se crut-il le droit de donner son nom à la
montagne Sainte-Thérèse : cette '' montagne isolée "
(1) R. P. Alexis de Barbezieux, Histoire de la province ecclésias-
tique d'Ottawa, vol. II, p. 312.
280
dont parle Bouchette clans sa Topographie du Canada,
et qui est sise '' presque au milieu delà seigneurie ".
La petite montagne en question est renfermée
dans la paroisse de Saint-Grégoire. Son titre de
Johnson n'a jamais réussi à s'imposer complètement.
Il n'a jamais eu de place dans l'appellation officielle
de la paroisse. Celle-ci, à l'époque de son érection
par Mgr Signay en 1836, s'intitula Saint-Raymond-
Nonnat ; puis, les paroissiens de Saint-Raymond se
plaignant de ne pouvoir pas se sentir de dévotion pour
leur titulaire, ]\Igr Lartigue substitua en 1838 à
saint Raymond-Nonnat saint Grégoire-le-Grand. Les
décrets d'autorité civile ont consacré ce vocable, et le
vrai titre de la paroisse est Saint-Grégoire-le-Grand-
de-Monnoir ; Mont-Johnson n'a pu trouver grâce que
devant le ministère des postes ! (1)
Moiiîjoye, Saiut-Télesphore de (Soulaiiges)
Le nom de Montjoye donné à Saint-Télesphore à
l'époque de sa formation vient d'un petit village qui
se trouvait à une dizaine d'arpents du village actuel.
Comme Saint-Télesphore est dans la seigneurie de
' Soulanges, qui appartenait à la famille de Beaujeu, le
nom de Montjoye a dû lui être donné en souvenir de
la France. ^' Montjoye et Saint-Denis " était le cri
des chevaliers d'autrefois.
IVIont- Louis, Sviint-I^Iaxiiiie du (Gaspé)
Saint-Maxime du Mont-Louis ou plutôt des Monts-
Louis — c'est ainsi que le désignent les actes de con-
cessions primitives — consiste en une vallée resserrée
entrée deux hautes montagnes. C'est en l'honneur
du monarque qui régnait alors sur la France, Louis
XIV, que les Monts-Louis furent nommés ainsi.
(1) Bulletin des Recherches Historiques, vol. VII, p. 181.
281
Quand au titulaire, lorsque la paroisse fut fondée,
M. Maxime Tardif était secrétaire de Mgr Turgeon,
et c'est en son honneur qu'on choisit ce saint.
Montinag"ny
Le 5 mai 1646, le gouverneur de Montmagny se
faisait concéder la Rivière du Sud, avec une lieue de
terre le long du fleuve Saint-Laurent, en montant de
la dite rivière vers Québec, et demi-lieue le long du
dit fleuve, en descendant vers le golfe.
Moiitniiny, Saint-Paul de (Montmagny)
M. Antoine INIontminy, curé de Saint-Gervais, aida
beaucoup et de sa bourse et de ses démarches les
premiers colons c[ui se hasardèrent dans ce coin du
pays.
Montminy a été mis sous le patronage de saint
Paul à cause de son voisinage de Saint-Pierre de la
Pivière-du-Sud. Les cultivateurs de cette dernière
paroisse ont d'ailleurs beaucoup aidé aux premiers
colons de Saint-Paul de Montminy.
Montmorency
Le comté de Montmorency a emprunté son nom
du Sault Montmorency.
Montréal
En 1535, Cartier s'étant rendu au village indien
d'Hochelaga, il fut conduit par le chef de ce village
au sommet d'une montagne qui était à un quart de
lieue de distance. De là, il découvrit un pays sans
bornes. Enchanté de la vue magnifique qu'il avait
devant lui, il donna à cette montagne le nom de
Mont-Royal, modifié plus tard en Montréal, et qui
s'est étendu à la ville qui se trouve aujourd'hui à
ses pieds.
282
M. Gerald-E. Hart prétend que Cartier nomma
ainsi la future métropole commerciale du Canada en
l'honneur d'un de ses compagnons, Claude de Pont-
briand, sieur de Montréal, échanson du dauphin.
Nous ne croyons pas que Claude de Pontbriand
ait été seigneur de Montréal. Cartier dit, à la pre- .
mière page de son Brief récit : ''Et le mercredy
ensuivant dix neuviesne iour de may, le vent vint
bon & convenable, et appareillâmes avec trois na-
vires, scavoir la grande Hermine du port environ
cent à six vingtz tonneaulx, ou estoit le capitaine
général, & pour maistre Thomas frofmond, Claude
du pond briand, filz du feigneur de Montreval &
eschanson de monseigneur le Dauphin. ." La ressem-
blance des deux noms est, croyons-nous, l'unique
cause de l'erreur de M. Hart.
Moretiu, Canton (Ottawa)
Mgr Louis-Zéphirin Moreau, évêque de Saint-
Hyacinthe.
Moriu, Canton (Terrebonne)
L'honorable Auguste-Norbert Morin avait une
grande confiance en l'avenir de la colonisation en
notre pays, aussi fit-il défricher de grandes étendues
de terrain dans le comté de Terrebonne.
Mortagne, Canton (Pontiac)
Les environs de Mortagne, ancienne capitale du
Perche, nous ont fourni un grand nombre de nos
premiers colons canadiens.
Moiiillepiecl (Chanibly)
Cet endroit n'était qu'une savane 'autrefois, et on
s'y mouillait les pieds.
283
Moiisseau, Canton (Moutcalni)
L'honorable Joseph- Alfred Mousseau, premier
ministre de la province de Québec.
Mulgrave, Canton (Ottawa)
Mulgrave fut ministre de la Couronne en Angle-
terre.
Murray-Bay (Cliarlevoix)
Le 27 avril 1762, la Malbaie, concédée au sieur
de Comporté en 1672 et remise au roi de France un
demi-siècle plus tard, fut concédée de nouveau par
la couronne britannique en deux concessions : la
partie est — Mount-Murray — à Malcolm Fraser ; la
partie ouest à John Nairn, officier distingué du 78e
régiment écossais des Highlanders. Le capitaine
Nairn qui avait obtenu sa concession par l'entremise
du général Murray, lui donna son nom par recon-
naissance.
Mnsqnaro, Canton (Sagueuay)
La première chose qu'on voit en remontant le
cours de la rivière Musquaro, dit le Père Arnaud,
c'est une montagne qui a la forme d'un ours. La
ressemblance est parfaite, paraît-il. Rien y manque,
pas même la queue. D'où Musquaro, '' queue d'ours."
Musselyville, Saint-Alphonse de (Bonaventure)
Saint- Alphonse de Musselyville est situé en arrière
de Saint-Charles de Caplan. C'est au mois d'octobre
1891 que Saint- Alphonse de Musselyville a été fondé
par l'abbé Henry -Joseph Mussely.
M. Mussely mit sa nouvelle colonie sous le patro-,
nage de saint Alphonse de Liguori parce que, durant
vingt années, il avait été membre de la congréga-
284
tion du Très Saint Rédempteur, fondée par saint
Alphonse. La maladie le força, à son grand regret,
d'abandonner ce bel et saint institut, mais toujours
il regarda et aima saint Alphonse comme son père,
et voilà pourquoi il fut heureux et fier de mettre
sous sa protection la colonie qu'il fondait.
Nabesippi, Kivière (Labrador)
Nabesippi, en montagnais, signifie '' la rivière de
l'homme."
Nachikopi, Lac (Labrador)
Du montagnais anishkupi, rivière aux oies.
Xamiir' (Ottawa)
Vers 1870, MM. Victor Frison et Eugène Gour-
dines, émigrants de la province de Namur, en Bel-
gique, arrivèrent au Canada, envoyés sans doute par
quelque agent d'immigration. On les plaça dans un
lieu alors bien désert, au milieu des montagnes. Les
Belges donnèrent à leur colonie le nom de Namur,
en souvenir de leur province.
Nantel, Canton (Moiitcalni)
L'honorable M. G! -A. Nantel, ancien ministre des
terres de la Couronne.
Napierville
Le 6 avril 1733, Gaspard Chaussegros de Léry
obtenait une concession de terre le long de la rivière
Chambly. En 1766, un officier anglais du nom de
Gabriel Christie acheta la concession de Chaussegros
de Léry. Par son testament, fait le 13 mai 1789,
Christie laissa la plus grande partie de ses biens à
son fils, Napier-Christie Burton, qui devint lui-même
285
lieutenant-général dans Tarniée anglaise. Ce dernier
donna son premier nom à sa seigneurie de Léry.
Nasqiiiipee, Rivière (Labrador)
Terre de païen.
Natashqnau (Labrador)
Nataskouan ou Natashquan, comme on écrit par-
tout aujourd'hui et que Ton prononce Nataskouane,
est un mot montagnais. Mgr Guay dit qu'il se
traduit par '' endroit où l'on voit l'ours nager," soit
pour traverser la rivière, soit pour se transporter sur
les îles. Le Père Lemoine traduit plutôt par : *' Là
où l'on chasse l'ours."
En langue crise, dit le Père Lacombe, Natascouan
ou Nataskewan se traduit par ''place où on va cher-
cher de la mousse."
Nédélec, Canton (Pontiac)
Le Père Léon-Marie Nédélec, Oblat de ^larie-Lnma-
culée, décédé à Mattawa le 23 février 1896.
Neigette, Saint-Douat de (Kiniouski)
La paroisse Saint-Donat de Neigette est un démem-
brement de la paroisse de Sainte-Luce et comprend
une partie du canton et des seigneuries Lessard,
Lepage et Thivierge. L'église de Saint-Donat est
située sur le sixième rang au bord de la rivière
Neigette. Saint-Donat est l'anagramme du mot
Nadeau, nom de famille du premier curé de Sainte-
Luce qui a formé la paroisse de Saint-Donat et l'a
desservi pendant plusieurs années.
Neilsonville (Québec)
Neilsonville a été nommé ainsi en souvenir de
l'honorable John Neilson, député du comté de Québec,
286
rédacteur et propriétaire de la Gazette de Québec. Les
Canadiens-Français bénissent la mémoire de M.
Neilson car il a toujours été leur ami. M. Neilson
fit l'acquisition d'une partie du territoire actuel de
Neilson ville en 1792, et, à partir de cette année, y fit
sa résidence d'été et plus tard sa résidence perma-
nente.
Nelson, Sainte-Auastasie de (Mégantic)
Nelson est une ville du comté de Lancaster,
Angleterre.
Peut-être aussi a-t-on voulu honorer l'amiral
Nelson, le vainqueur de Trafalgar. On sait qu'il
vint au Canada dans sa jeunesse et qu'il fut sur le
point d'}^ épouser une jolie québecquoise.
Neuiisco
Du montagnais nameshkau, là où il y a du poisson.
Nenitayé, Canton (IVlatane)
Le canton Nemtayé est très ondulé. Or, Nemtaj^é
ou plutôt Nemtaiei, en langue micmaque, désigne
une " régïon accidentée ".
Neuville, Sainte- Jeanne de (Portnetif)
Le fief de Neuville doit son nom à Nicolas Dupont,
sieur de Neuville, (1) son troisième possesseur.
La paroisse de Sainte-Jeanne de Neuville a été
démembrée de Saint-François de Sales de la Pointe-
aux-Trembles. Sainte Jeanne-Françoise de Chan-
tai était la fille spirituelle de saint François de
Sales.
(1) Neuville est, dit-on, le nom d'un hameau de l'ancienne pro-
vince du Henault.
287
New-Carlisle, Saiiit-ICtieaue de (Bonaventure)
New-Carlisle a-t-il pris son nom du comte de Carlisle
ou de Tom Carlyle, le grand auteur d'essais et inven-
teur de mots ? La promptitude avec laquelle les
mots et les noms sont altérés nous permet de suppo-
ser que c'est en l'honneur de l'écrivain plutôt que
du seigneur anglais que New-Carlisle a été nommé
ainsi.
C'est en souvenir de M. Etienne Martel que New-
Carlisle a reçu saint Etienne pour titulaire.
New Glasgow (Terrel)ouiie)
Ce village fut fondé par des Ecossais des environs
de Glasgow.
New-Liverpool (Lévis)
De nombreux vaisseaux de Liverpool venaient
charger du bois en cet endroit vers le milieu du
siècle dernier.
Newport, Saint-Donimique de (Gaspé)
Newport peuplé à l'origine par des réfugiés amé-
ricains qui voulaient rester fidèles à l'Angleterre a
été nommé ainsi en l'honneur du navigateur anglais
Newport qui avait fait partie des expéditions de sir
Walter Raleigh et qui en 1606 fut chargé par la
Compagnie de Plymouth de ^fonder un établisse-
ment sur la baie de Chesapeake, dans la Virginie.
C'est en souvenir de Dominique David, un de ses
premiers habitants, que Newport a été placé sous le
patronage de saint Dominique.
New Kichmond (Bonaventure)
Le duc de Richmond, gouverneur du Canada.
288
Newton, Sainte-Justine ae (Vaudreuil)
Newton est le nom d'un mathématicien et astro-
nome qui fit la gloire de l'Angleterre au dix-septième
siècle.
Nicolet
" Le nom donné par Champlain, en 1609, à la
rivière Nicolet est rivière du Pont, en l'honneur de
son ami Pontgravé. Le nom de Nicolet lui fut
donné plus tard, en souvenir de Jean Nicolet, le grand
interprète et découvreur, amené de Normandie au
pays par Champlain, en mê;ne temps que les Gode-
froy et les Marguerie, pour y exercer les même fonc-
tions, et qui tous trois demeurèrent plus ou moins
longtemps aux Trois-Rivières ; mais il n'est pas facile
de dire par qui ni à quelle date le nom de Nicolet
fut attaché à cette rivière. Il est certain qu'elle
portait ce nom avant 1672 ; elle est ainsi désig^iée
dans les actes de concessions de cette époque. Trpis
rivières voisines, au sud du fleuve, un peu plus haut
que la cité trifluvienne, portent les noms des trois
grands interprètes, Nicolet, Marguerie et Godefroy.
Celle de Nicolet perdit pour quelque temps le sien
sous les deux premiers seigneurs de l'endroit, M. de
Loubia et M. Cressé, en prenant successivement leurs
noms ; mais elle reprit bientôt celui de Nicolet, pour
ne plus le quitter. Ce dernier nom passa de la rivière
à la paroisse, puis au séminaire, puis au comté, puis
à la ville, puis enfin au diocèse." (1)
Nipissis, Lac (Labrador)
Du montagnais nipishish, petite nappe d'eau.
(1) L'abbé Dou ville, Histoire du collège-séminaire de Nicolet^ vol.
1er, p. 2.
289
Nominiugue (Ottawa )
Il y a deux lacs Nomiiiingue, le Grand et le Petit.
Nominingue veut dire en langue iroquoise : peinture
rouge. De fait on trouve encore dans les environs
de ces lacs une espèce de craie avec laquelle les Sau-
vages se tatouaient, et dont quelques colons se ser-
vent aujourd'hui pour peinturer leurs bâtiments.
Le Père Lemoine prétend qu'il n'y a qu'une racine
algonquine qui puisse se rapprocher de ce mot.
Celui-ci voudrait dire : oins-le, graisse-le. Quant à la
terminaison ingue, elle est régulièrement algonquine
(ing) et indique le locatif " l'endroit où ". Peut-être
alors, ajoute le Père Lemoine, Nominingue veut-il
dire : "au lac, au pays, etc., qui est oint, où l'on se
oint." (1)
Norman (liij. Saint Cyrille de (Lac Saint -Jean)
En 1733, un arpenteur français, Joseph-Laurent
Normandin, se rendait jusqu'à deux cents milles au
nord-ouest du lac Saint-Jean, et dressait de toute cette
région une carte très fidèle et très détaillée. Nous ne
connaissons rien de l'arpenteur Normandin ; mais
son nom est désormais assuré de la postérité, puis-
qu'on l'a donné à un canton du lac Saint-Jean.
L'année même de la fondation de la paroisse de
Saint-Cyrille de Normandin l'Eglise avait donné un
rite plus élevé à saint Cyrille. C'est la raison qui
engagea l'autorité ecclésiastique à le donner pour
patron à la nouvelle paroisse.
Nornianville
Thomas Godefroy de Normanville passa dans la
Nouvelle-France vers 1626, en même temps que son
(1) Eugène Rouillarcl, Noms -^auvages^ p. 15,
19
290
frère Jean-Baptiste Godefroy de Linctot. On retrouve
constamment Norman ville en voyage, soit avec les
missionnaires, soit avec les fondateurs de la colonie.
Il mourut sur le bûcher, des mains des Iroquois,
dans l'été de 1652. Le Père Eagueneau rapporte
que Normanville avait eu quelque pressentiment de
sa fin. " Il est probable, disait-il un peu avant que
de tomber entre les mains des barbares, qu'étant
tous les jours dans les occasions je pourrais être pris
par les Iroquois ; mais j'espère que Dieu me fera la
grâce de souiïrir constamment leurs feux, et que
j'aurai le bonheur de baptiser quelques enfants mori-
bonds, et même quelques malades adultes que j'ins-
truirai dans leur pays avant ma mort." (1)
Nortlifieltl, Canton (Ottawa)
Paroisse du comté de Gloucester, Angleterre.
Notre-Dame des Sept-Douleiirs de Portneuf
M. Lahaye, curé du Cap-Santé et fondateur de la
paroisse de Portneuf, avait une grande dévotion à
Notre-Dame des Sept Douleurs. Dans tout le diocèse
de Québec, il n'y avait aucun autel élevé en son
honneur et même dans tout le Canada, croyons-nous,
il n'y avait à cette époque que l'église des Sœurs de
la Congrégation, à Montréal, qui lui fut dédiée.
Aussi, le curé du Cap-Santé obtint que le temple et
la nouvelle paroisse de Portneuf fussent mis sous le
patronage de Notre-Dame des Sept Douleurs.
Noire-Danie de la Visitation de Clianiplaiu
La paroisse de Champlain fut à l'origine sous le
patronage de Notre-Dame de la Présentation. L'ac-
(1) Belct'tcn des Jésuites, 1651-52.
291
quisition par la fabrique d'une peinture représentant
la visite de la sainte Vierge à sainte Elizabeth, sa
cousine, ne fut pas étrangère à ce changement de
dédicace.
Nouvel, Canton (Lîonaveiitiire)
Le Père Henry Nouvel, Jésuite, arriva à Québec
le 4 août 1662. Il évangélisa les Papinachois.
Nouvelle-France
Quand a-t-on commencé à désigner le Canada
sous le nom de Nouvelle-France ? Charlevoix assure
que ce fut en 1609 :
'' Il (Champlain) avait espéré de trouver un na-
vire à Tadoussac, mais il n'y en avait point, et il re-
monta à Québec. Pontgravé y arriva bientôt après
lui, et ils s'embarquèrent ensemble au mois de sep-
tembre 1609 laissant la colonie sous les ordres d'un
brave homme, nommé Pierre Chauvin. Champlain
fut fort bien reçu du Roy, qu'il alla trouver à Fon-
tainebleau, pour lui rendre compte de la situation
où il avait laissé la Nouvelle-France. Ce fut alors
qu'on donna ce nom au Canada." (1)
Presque tous ceux qui ont écrit après Charlevoix
ont adopté son opinion. C'est l'histoire des moutons
de Panurge qui s'est répétée. On a accepté sans exa-
men une affirmation démentie par tous les histo-
riens qui ont précédé le célèbre Jésuite.
Le sieur de Rocels, historiographe de Louis XIV,
dans son édition de la Description du Monde de Da-
vity publiée en 1660, déclare expressément que la
dénomination de la Nouvelle-France donnée au Ca-
nada est bien antérieure à 1609. '' La Nouvelle-
(l) Histoire de la Nouvelle- France, vol. I, p. 149.
292
France, écrit-il, a ce nom, principalement parce que
ce pays a été découvert par des Français Bretons,
l'an 1504, et que depuis les Français n'ont cessé de
le pratiquer. Jean Verazzan, Florentin, prit posses-
sion de ce pays, l'an 1523, au nom du roi François I,
et l'on tient que ce Verazzan fut le premier qui
donna le nom de Nouvelle-France à ces contrées
qu'il découvrit." (1)
Le Jésuite Biard, qui écrivait en 1614, près d'un
demi-siècle par conséquent avant Rocols, ne pense
pas autrement : '^ Je crois que ça été Jean Verazzan
qui a été le parain de cette dénomination de Nou-
velle-France." (2)
Champlain, dont on peut presque toujours accep-
ter les dires, déclare qu'avant le règne de Henri IV
on donnait déjà ve nom au Canada. Parlant de
Louis XIII, il dit : " Les rois prédécesseurs de Sa
Majesté ont ajouté à ce pays le nom de la Nouvelle-
France." (3)
Ramusio, mort en 1557, assure qu'on donnait de
son temps au Canada le nom de Nouvelle-France.
Jean Alphonse, dans son Routier fait en 1542,
laisse entendre que la dénomination de Nouvelle-
France était tout récemment imposée au Canada.
Toute l'étendue de ces terres peut avec raison être
appelée la Nouvelle-France ; car l'air y est aussi
tempéré qu'en France, et elles sont situées dans la
même latitude." (4)
D'ailleurs, quand bien même les témoignages de
Jean Alphonse, de Champlain, du Père Biard et de
(1) Description du Monde.y vol. V, p. 27.
(2) Relation de la Nouvelle- France, 1616, p. 12.
(3) Voyages, 163?, p. 4.
(4) Rentier, p. 86,
293
Rocols ne détruiraient pas l'opinion de Charlevoix,
nous aurions l'affirmation même de Jacques Cartier
qui nous dit qu'en 1534 le Canada était désigné
sous le nom de Nouvelle-France. Sa relation de
voyage imprimée à Rouen en 1545 chez Raphaël du
Petit Val, est intitulée : Discours du voyage fait par
le capitaine Jacques Cartier aux Terres-neufves de Ca-
nadas, Noremhergue, Hochelaga, Labrador, et pays
adiacens, dite Nouvelle France. Dans la relation de
son deuxième voyage, le découvreur malouin va
encore plus loin. Il nous apprend, en parlant, selon
sa coutume, à la troisième personne, qu'il a doimé
lui-même le nom de Nouvelle-France au Canada :
'' Enfuyt le langage des pa3^s et Roy animes de Ho-
chelaga et Canada, auUrement appelée par nous la
nouvelle France^ (1)
Noyau (Missisquoi)
La seigneurie de Noyan fut concédée le 8 juillet
1743 au sieur Chavoye de Noyan.
Nutt's Corners {3lis»isquoi)
Le premier maître de poste de l'endroit fut David
Nutt.
Odelltown (Saint-Jean)
Odelltown a pris son nom du capitaine Odell,
américain de naissance, qui, vers le commencement
du siècle dernier, vint s'établir en cet endroit et fut,
pour ainsi dire, le premier habitant de cette partie du
pays.
Oka (Deux-Montagnes)
Oka, d'après M. l'abbé Forbes, longtemps mission-
(1) BrieJ récit et succincte narration, p. 47.
294
naire à Caughnawaga, est un mot algonquin et signi-
fie '' poisson doré. " Il y a, en effet, beaucoup de
dorés dans le lac des Deux-Montagnes.
Oîoniaiioslieebo, Rivière (Labrador)
Rivière à la peinture.
Oniatclioiiaiî, Kivière (Saint- Maurice)
Des mots montagnais uema et v.tshum, uematshum,
le courant poussé par le vent.
Onslow, Canton (Pontiac)
Onslow est un comté d'Angleterre.
Orford, Saiut-Elie (Sherbrooke)
Orford est un bourg du comté de Sufïblk, Angle-
terre.
Orford a été mis sous le patronage de saint Elie
en l'honneur du grand vicaire Alfred-Elie Dufresne.
Ornistown (Châteaiïgiiay)
Le 30 juillet 1795, le marquis de Lotbinière vendait
la seigneurie de Beauharnois à Alexander Ellice,
riche marchand de Londres, pour la somme de
36,000 piastres espagnoles. William AValler fut
engagé pour arpenter cette seigneurie et pour diviser
en lots une partie des terres bordant le fleuve Saint-
Laurent et la rivière Châteauguay. Cet arpentage
parait avoir été fait en 1800. La seigneurie fut
divisée en cantons et chacun d'eux reçut le nom
d'un des enfants du seigneur Ellice. Ormstown fut
donc nommé ainsi en l'honneur de Omis Ellis, fils
du nouveau seigneur.
Otis, Saint-Félix d» (Chicoiitimi)
M. Lucien Otis desservit pendant quelques années
295
Saint-Alphonse. Il fit beaucoup pour la colonisation
de ce canton.
Ortawa
Le mot Ottawa a subi bien des variations. M. E.-
B. O'Callaghan a eu la patience de les réunir dans
son important ouvrage, Colonial history of the state of
New- York: Ottawas, Otawas, Otaous, Otawans, Otta-
wacks, Ottawacks, Ottawais, Ottawawes, Ottawawas,
Ottawaes, Ottouais, Ottawauways, Ottowawaes, Otto-
wawas, Ottowaways, Otttowawees, Ottowawes, Otto-
ways, Ottowase, Outaouacks, Outaouacs, Outaoues,
Outaouais, Outaouaks, Outaouax, Outariwas, Onta-
wacs, Outawas, Utawawas.
M. l'abbé Belcourt donne la traduction suivante
au mot Ottawa : " Le nom Ottawa (Outawak, ceux
qui ont des oreilles), donné à une des grandes
nations algonquines, vient de la pratique encore
suivie en certains lieux, de se fendre l'oreille depuis
le haut jusqu'au bas, et d'y insérer des bandes de
peau ou d'étoffe ; cette opération rendait les oreilles
très grandes. " (1)
L'historien américain Bancroft donne une autre
origine au mot Ottawa : '• Les Ottawas, Algonquins
fugitifs du bassin de la magnifique rivière, dont
le nom rappelle leur souvenir, se réfugièrent près
de la baie de Sagimaw et prirent possession de tout
le nord de la péninsule comme d'un pays aban-
donné. Ottawa n'était autre chose que le mot algon-
quin employé pour trafiquants. " (2)
Le Père Arnaud donne son opinion comme suit :
'' Ottawa, ottaouais, ottaouetts — selon l'ancien monta-
gnais que parlent encore certains de nos naskapis et
(1) L'abbé Ferland, Cours d'histoire du Canada, vol. 1er, p. 128.
(2) History of the United States^ vol. VI, p. 245.
296
dont la prononciation est presque celle d'ottaouais,
veut dire : (au locatif), l'endroit où l'eau est en
ébullition comme dans une chaudière et s'élève en
gonflant. Les Sauvages qui remontaient ou descen-
daient le fleuve, disaient : je l'ai vu. ... j'ai campé,
. . . . , nous nous sommes rencontrés à Ottauuets (au
locatif), que les voyageurs plus tard ont francisé en
disant : Ottaouais par corruption. Ottawa, ottauoua,
jettes-le dans l'eau chaude, fais-le bouillir ; ce nom
ne semble guère propre à désigner la capitale du
Dominion. Le mot assik ou assuk, chaudière, chau-
dron, etc., n'a été ajouté, je pense, que pour faire
comprendre que c'est à cet endroit seul que l'eau
est ainsi en ébullition comme dans une marmite, et
non en flots comme dans les rapides et cascades.
D'ailleurs les personnes qui sont sur les lieux
peuvent aisément vérifier la chose si cela leur plaît;
par la suite on a appelé Ottaouais les Sauvages des
environs ou ceux qui en sont partis pour aller s'éta-
blir ailleurs, par rapport aux autres nations c'étaient
des ottaouais, ottaouets." (1)
Ecoutons maintenant M. Benjamin Suite : " Ceux
qui ont inventé l'orthographe Outaouais ne se sont
pas donné la peine d'étudier les auteurs du dix-
septième siècle, familiers avec la nation des Outaouas
et les peuples qui l'entouraient. Les Relations des
Jésuites, le Journal de ces Pères, le Conseil Souve-
rain de Québec, la mère de l'Incarnation, Nicolas
Perrot, Dollier de Casson, La Potherie mettent :
Ondataouaouat, Outaouak, OndataSaSak, 8ta8ak
8ta8at, 8ta8au, Outaouak, Outaoua, ce qui enlève
toute' idée d'une terminaison en " ais." La première
trace c[ue je rencontre- de l'épellation Outaouais
(1) Annaleii de la propagation de la foi, février 1S80, p. 149.
297
paraît avoir été inspirée par M. Jacques Viger. Il
n'a rien à nous montrer pour justifier cette manière
de prononcer le son final du nom Ondataouat.
Ondataouat signifie, en langue huronne : les Gens des
Bols, parce que les Sauvages en c|uestion demeuraient
dans un pays de forêts, tandis que les Hurons pla-
çaient leurs villages dans les plaines défrichées. La
nation des Outaouas parlait l'algonquin. Nous ne
savons pas comment elle se nommait elle-même.
Champlain les appelle Cheveux-Relevés à cause de la
fiicon d'arran2:er leur chevelure. Cela n'a aucun
rapport avec le sens du terme Ondataouat, Ondata-
houat, Outaoua, Outaouak. Ottawa est incorrect
puisqu'il faut Outaoua.^'' (1)
O niât chouan, Canton (Cliarlevoix)
Owiadji\\an, d'après Mgr Laflèche, serait un mot
cris. De wiaw, croche, et djiivan, courant. Courant
croche.
Le Père Lacombe lui donne à peu près la même
signification. Wawiyâtjiivan, dit-il, veut dire cou-
rant, tournant.
Le mot montagnais Uiatshouan, francisé en Ouiat-
chouan, dit le Père Arnaud, signifie flots, cascades,
rapides à bouillons blancs.
M. Eugène Rouillard donne une troisième inter-
prétation : "Le mot montagnais Ouiatchouan se
traduit "là où l'on voit la chute." La belle chute
de Ouiatchouan se voit en effet de très loin.
Ouiniet, Cîinton (Riniouski)
L'honorable Gédéon Ouimet, premier ministre de
(1) Bulletin des Recherches Historiques, vol. IV, p. 187. On
trouvera une intéressante écude de feu le sénateur Tassé sur l'éty-
mologie du mot Ottawa dans la Revue Canadienne, vol. VI, p. 241,
298
la province de Québec et plus tard surintendant de
l'instruction publique.
Outremoiit, SaiDt-Yiateur d* (Hochelagra)
Outremont portait autrefois le nom de Côte Saint-
Paul. On lui a donné le nom d' Outremont à cause
de sa position par rapport à ]^Iontréal. Cette localité
est au-delà du Mont Royal, outre le ^lont Royal.
La paroisse d' Outremont étant desservie par des
Clers Viateurs, il était tout naturel de la mettre sous
le patronage de saint Yiateur.
Pabos, Sainte- Adélaïde de (Gaspé)
On a prétendu que Pabos avait été nommé ainsi
en souvenir du petit port de mer de l'Espagne, d'où
partit Colomb pour- découvrir le nouveau monde.
Mais on oubliait que ce fut de Palos et non de Pabos
que partit le grand découvreur.
Mgr Bossé semble croire que le mot Pabos est
d'origine basque. '' Une anse de Pabos, dit-il, s'est
toujours appelée anse aux Basques. Je trouve un
autre indice dans une carte attribuée à Jean Denys
et qui date de 1506. Elle présente les noms de cap
d'Espoir, port Dameline, Pahoc "
Pabos (prononcez Pabosse) ne viendrait-il pas du
mot micmac papôg, eaux dansantes ?
C'est Mgr Baillargeon C|ui, dans une de ses visites
pastorales, a placé Pabos sous le patronage de sainte
Adélaïde. Or, il paraît que le Martyrologe ne
contient pas le nom de cette sainte. Quoiqu'il en
soit, l'église de Pabos fut bénie le 24 juillet 1868 et
dédiée à Dieu sous le vocable de sainte Bibiane,
vierge et martyre.
299
PackiugrtuD, Saint- I^euoit Abbé de (Témiscouata)
Packington est un village du comté de Leicester,
Angleterre.
C'est en l'honneur de Benoit ^^alcourt, premier
colon de l'endroit, que saint Benoit Abbé a été choisi
comme titulaire.
Paiiicliaiid, Canton (Kanioiiraska)
M. Charles-François Painchaud, curé de Sainte-
Anne de la Pocatière et fondateur de son collège
classique.
Panet, Saint-Fabien de (31oiitmaguj-)
En l'honneur de Mgr Bernard-Claude Panet,
évêque de Québec.
Papinachois, Kivière (Labrador)
De papinashu, elle sourit.
Papineaiiville (Ottawa)
Papineauville est située dans la seigneurie de la
Petite-Nation achetée du séminaire de Québec par
M. Joseph Papineau, notaire, père du grand Papi-
neau.
Paquetteville (Conipton)
C'est M. Flavien Paquette qui, en 1861, fonda
Paquetteville. Il y tint pendant longtemps un maga-
sin en même temps que le bureau de poste.
Parent, Canton (Lac Saînt-Jeau)
Etienne Parent, rédacteur du Canadien, député du
comté de Saguenay.
Parke, Canton (Kaiîîouraska)
Thomas Parke, arpenteur général de la province
du Canada de 1841 à 1845.
o
00
Parisville, Saint-Jacques de (Lotbiuière)
La paroisse de Saint-Jacques de Parisville est un
démembrement de Saint-Jean Desehaillons. Elle
était connue autrefois sous le nom de Rang Saint-
E,och. Lors de son érection canonique, Mgr Bégin
lui avait donné le nom de Saint-Jacques de Compos-
telle, mais les paroissiens ne trouvant pas cette
appellation de leur goût obtinrent de la changer en
Saint-Jacques de Parisville. Cette paroisse contient,
en effet, plusieurs familles du nom de Paris.
Pashaslieba, Rivière (Labrador)
Du montagnais pishishebau, rocher pointu.
Paspébiac (tJonaveutiire)
. Paspébiac, parait-il, vient du mot micmac pipsi-
quiak, qui signifie batture fendue. On décompose
aussi le mot Paspébiac ainsi Papgeg ipsigiag, échan-
crure d'en bas.
La population anglaise a altéré le mot Paspébiac
en Paspy Jack. Les Anglais qui habitent Paspébiac
se nomment eux-mêmes Paspy Jacks. Leurs conci-
toyens canadiens-français, pour leur rendre la poli-
tesse, appellent Paspébiac Pospillat et eux-mêmes
Pospillats. (1)
Patapédiac, Canton (Bouaventure)
En micmac, patapegiag signifie un courant violent,
impétueux, inégal ou capricieux. La rivière Patapé-
diac, qui a donné son nom à ce canton, a, en effet,
un cours très capricieux.
Patton, Canton (Montmagny)
M. William Patton fit pendant un certain temps
un commerce de bois très étendu dans cette région.
(1) Sir J.-M. LeMoine, Chroiiides of the Saint- Lawrence, p. 14.
301
Pèlerins, Les (Kainouraska)
S'il faut en croire M. l'abbé Bois, les sauvages
abénaquis et micmacs qui montaient en grand
nombre du littoral de la mer et du golfe Saint-
Laurent en pèlerinage à Sainte-Anne de Beaui)ré
campaient sur ces îles.
D'un autre côté, les habitants de la côte préten-
dent que les Pèlerins ont tout simplement été nommés
ainsi parce que, à certaines heures du jour, le mirage
leur donne l'apparence de pèlerins vêtus de cagoules
et marchant péniblement.
Pelletier, Cautoii (Lac 8aiut-Jean)
Sur la carte de l'arpenteur Normandin on peut
voir indiqué, à 189 milles au nord-ouest du lac Saint-
Jean, l'établissement d'un M. Peltier qui se dresse
inopinément au milieu de la solitude, et dont l'ap-
parition fait naître toute espèce de suppositions fan-
tastiques. Qu'était-ce que ce M. Peltier qui vivait
ainsi seul dans ce lointain presque inaccessible, et
quels desseins étranges y pouvait-il nourrir ? Etait-
ce un coureur des bois, un philosophe ou un ermite ?
Aucune tradition ne nous éclaire à ce sujet : conten-
tons-nous d'admirer l'audace et le courage d'un
homme qui pouvait vivre absolument seul dans un
pareil exil, entouré de tous les dangers et capable de
les braver également tous. (1)
Mais ce n'est pas ce M. Peltier qui a donné son
nom au canton Pelletier. Cet honneur revient à sir
Alphonse Pelletier, aujourd'hui juge de la Cour Su-
périeure.
(1) Arthur Buie?, Le Saguenay et le bassin du lac Saint-Jean,
p. 8.
302
Peîiii.^ka, Kiyière (Saiiit-Maurice)
Rivière qui pagaie.
Percé (Gaspé)
Le rocher percé qui a donné son nom à la paroisse
de Percé est une véritable curiosité naturelle. Sa
hauteur est de 310 pieds, sa longueur d'un arpent
et demi et sa largeur de quatre à cinq arpents. La
nature a percé à jour toute l'épaisseur de ce rocher.
Cet orifice mesure plus de soixante pieds de hauteur
sur quatre-vingts de largeur. A mer basse, on passe
à pied sec sous cette voûte ; à mer haute, on la
traverse en canot et même en bateau de pêche
voguant à toute voile.
Périboiika, Saint Edouard de (Lac Saint- Jean)
Péribonka, en langue montagnaise, signifie rivière
curieuse. Il y a encore le mot Peribauca, qui signi-
fierait rivière percée.
Le Père Lemoine, toutefois, donne une toute autre
signification au mot Péribonka. Il voudrait dire :
" rivière qui creuse dans le sable, qui fait son chemin
à travers le sable."
Péribonka eut pour premier colon M. Edouard
Niquette ; d'où son titulaire.
Perkins Mills (Ottawa)
M. Perkins fut le premier habitant de cet endroit.
Il y établit une belle scierie. Bien que protestant,
il donna cent arpents de terre à la fabrique de la
paroisse.
Perthuis (Portnenf)
Le 11 octobre 1753, le gouverneur Duquesne et
l'intendant Bigot concédaient au sieur Perthuis une
lieue et demie de front sur neuf lieues de profondeur,
à prendre au bout des trois lieues de profondeur de
la seigneurie de Portneuf
Peterboroiigli, Cautou (3Iaskmonî»é)
Peterborough ou Peterburg est une ville bien
connue d'Angleterre.
Charles Mordaunt, comte de Peterborough, était,
en 1689, premier lord de la trésorerie.
Petite-Belgique (Ottawa)
Plusieurs Belges se sont fixés en cet endroit et y
ont apporté de bonnes habitudes d'économie et leurs
connaissances exceptionnelles en agriculture.
Petite-Décharge (Sagiieiiay)
Le plus petit des deux bras du canal qui jette les
eaux du lac Saint-Jean dans la rivière Saguenay
a été appelé Petite-Décharge en opposition à son
frère, la Grande-Décharge.
Petite-Nation (Ottawa)
Le 16 mai 1674, la compagnie des Indes Occiden-
tales concédait à Mgr de Laval une étendue de terre
de cinq lieues de front sur cinq lieues de profondeur,
située " sur le grand fleuve Saint-Laurent, environ
quarante-deux lieues au-dessus de Montréal, à prendre
depuis le Sault de la Chaudière, vulgairement appelé
la Petite-Nation en descendant le fleuve sur le che-
min des Outawas, tenant les dites cinq lieues de
front sur la dite profondeur par devant à la dite
Rivière des Outawas, etc. "
Cette seigneurie ainsi que la rivière de la Petite-
Nation tirent leur nom d'une tribu algonquine qui
a résidé dans ces parages. Ce nom fut aussi donné à
;04
la chute des Chaudières ; c'est ce qui explique
l'erreur dans laquelle on est tombé en décrivant les
limites de la seigneurie. Champlain nomme cette
tribu (1613) Ouescharini. Ferland dit que les Algon-
quins l'appelaient Ouaouechkaïrini (1).
Petite-Rivière (Charlevoix)
La Petite Rivière eut pour parrain l'illustre fon-
dateur de Québec. Il lui donna ce nom à son voyage
de 1603.
PhiJipsbiirg' (31issisqiioi)
En l'honneur du colonel Philippe Ruiter.
Piakuakamlts, Lac (Lac Saint- Jean)
Lac dont les eaux sont basses.
Piastrebai (Labrador)
" Il me faut bien l'avouer, écrit M. l'abbé Huard,
vainement je me suis enquis de la signification de
Piastrebai. M. P. Vigneau me témoigne d'avoir vu,
sur une carte de Bayfield portant la date de 1851, le
nom de Peashte-Bay pour désigner cette localité, et,
à son avis, c'est là un mot sauvage plus ou moins
défiguré. Eh bien, si Peashte-Bay est déjà défiguré,
que dirons-nous donc de Piastrebai, qui est le mot
actuellement en usage dans le pays ?" (2)
Piedaiont (Terrebonne)
Ce village est bâti au pied de la montagne.
Pierreville, Saint-Tbomas de (Yamaska)
La seigneurie de Pierreville fut concédée le 3 août
1683 au sieur Laurent Philippe dit Lafontaine. A
(1) Note de M. F.-J. Audet.
(2) Labrador et Anticostif p. 347,
305
sa mort, son fief passa à son fils Pierre Philippe et à
son gendre Joseph Hertel. Ce dernier eut un fils
qui porta le prénom de Pierre. Le fief de Pierre ville
n'aurait-il pas emprunté son nom de Pierre Philippe
et de Pierre Hertel ?
Jusqu'à 1853, le fief de Pierreville fit partie pour
les fins religieuses de la paroisse de Saint-François
du Lac. Les inconvénients de toutes sortes, surtout
le printemps et l'automne, que rencontraient les
habitants de Pierreville pour se rendre à l'église de
Saint-François du Lac, les engagèrent à demander
l'érection d'une nouvelle paroisse. Mgr Thomas
Cooke, évêque de Trois-Pivières, se rendit à leur
demande le 16 octobre 1853. Les habitants de
Pierreville obtinrent de leur évêque qu'il mit la
nouvelle paroisse sous la protection de son patron.
Pigeon Hill (Missisquoi)
En 1791, Adam Sager s'établit ici. Peu de temps
après son père et ses trois frères vinrent le rejoindre
et achetèrent toutes les terres sur lesquelles s'élève
aujourd'hui le village de Pigeon Hill. L'endroit
fut longtemps connu sous le nom de Sagersfield, mais
le grand nombre de pigeons qui fréquentaient Sagers-
field lui a fait donner le nom de Pigeon Hill qui a
supplanté Sagersfield.
Pikè-River, Saint-Pierre de (Missisquoi)
Mgr Moreau a choisi saint Pierre de Vérone
comme titulaire de cette paroisse pour deux raisons :
1*^ parce que ce saint appartenait à l'ordre de saint
Dominique établi dans son diocèse ; 2^ parce qu'il
était le patron de M. Pierre Cardin, premier curé de
cette paroisse.
20
306
Une rivière dans laquelle pullule le brochet (pike)
traverse cette paroisse ; d'où Pike River.
Piles, Saint- Jacques des (Chaiiiplain)
'' Ce nom de Piles a fort intrigué les voyageurs.
Quelques-uns ont cru trouver l'origine de ce nom
dans le fait que les glaces s'accumulent ou s'empi-
lent au pied d'une chute située en face de la paroisse
sur le Saint-Maurice.
" D'autres ont pensé que ce nom avait été donné
par les flotteurs de bois, à cause des grandes accu-
mulations de bûches qui se faisaient souvent à cette
chute.
" Littré donne plusieurs sens au mot j^f^e, entre
autres : amas de choses placées les unes sur les autres
et grosse piéride qui sert à broyer, à écrasei\ Les Sau-
vages, paraît-il, quand ils descendaient faire la traite
des pelleteries, avaient l'habitude de s'arrêter à l'en-
droit où se trouve aujourd'hui la paroisse de Saint-
Jacques des Piles pour piler leur blé-d'Inde. Ils y
trouvaient facilement des piles, ces grosses pierres
qui servent à broyer, et de là est venu le nom
donné à cet endroit. Ce sont les Sauvages, ou plutôt
leurs interprètes, qui ont donné ce nom, et les
flotteurs n'ont fait qu'employer un mot qui était en
usage depuis longtemps.
" Une paroisse a été érigée aux Piles, le 28 avril
1885, par Mgr Laflèche, et elle a été mise sous le
patronage de saint Jacques, en souvenir du Père
Jacques Buteux, qui fut tué par les Iroquois, le 10
mai 1652, dans un voyage chez les Attikamègues
ou Poissons-Blancs. On voit par les lettres du Père
Buteux que ce saint missionnaire était parti avec le
désir du martyre ; il tarda peu à trouver ce qu'il
307
cherchait ; et avec le martyre il trouva le souverain
bonheur. Ça été vraiment une sainte inspiration
de donner le nom de ce glorieux martyr à la paroisse
fondée au portage des Piles. Le Père Buteux doit
protéger ce territoire du Saint-Maurice où il a mérité
la couronne de la vie éternelle." (1)
Piliers, Les (Kainoiiraska)
Sur la côte de Bretagne un endroit porte le nom
de Piliers.
Pinault, Canton (Mataiie)
Le colonel Félix Pinault, sous-ministre de la
milice, ancien député de Matane à la législature de
Québec.
Plnuacle (IVlissisquoi)
Ce nom indique assez que ce village est situé sur
le sommet d'une colline (pinacle).
Pintentlre, Saint-Louis de (Lévis)
Les premiers colons qui s'établirent dans cet
endroit n'avaient, paraît-il, pas toujours de quoi se
mettre sous la dent. Souvent, il fallait partir le matin
pour le bois et travailler au défrichement avec un
seul morceau de pain dur pour toute nourriture et
confectionné encore avec de la farine d'avoine ou
de sarrasin. Plusieurs vivaient de ^' pain dur " et
par ironie, on a appelé la place " pain tendre ", qui
est devenu Pintendre. (2)
Mgr Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec,
est né à Pintendre. C'est en son honneur que la
paroisse a été mise sous le patronage de saint Louis.
(1) L'abbé N. Caron, Deux voyages siir le Saint- Maurice.
(2) Le Soleil, 13 juillet 1895.
308
Piopolis (Conipton)
Cette paroisse fondée par d'anciens zouaves ponti-
ficaux a été nommée ainsi en l'honneur du pape
Pie IX.
Plaines d'Abraham (Québec)
Lorsque l'étranger un peu au fait de l'histoire de
notre pays, visite la vieille cité de Champlain, il ne
manque jamais de se faire montrer les plaines
d'Abraham sur lesquelles la France et l'Angleterre
se sont disputé la suprématie du NouA^eau-Monde.
Le premier concessionnaire de ces vastes terrains
fut Adrien Duchesne, chirurgien, dont il est souvent
parlé dans les Relations des Jésuites.
Le certificat suivant fait voir que Duchesne donna
sa terre à un nommé Abraham ^lartin dit l'Ecossais :
** Nous soussignés, certifions à qui il appartiendra
que, l'an dernier, mil six cent quarante-cinq, que le
sieur Adrien Duchesne, chirurgien dans le navire
de M. de Eepentigny, estant à Québec, nous a dict
qu'il avait donné la terre qui luy a été donnée en la
ville de Québec à Abraham Martin, pilote de la
Kivière, et qu'il y pouvait faire travailler en toute
assurance. Si le temps luy eust permis d'en passer
contract de donation, il l'aurait faict. Ce que nous
attestons estré véritable, fait ce quinziesme jour
d'août mil six cent quarante six. — Gifi"ar — Tron-
quet — Le Tardif — De Launay — Bissot — Guetet." (1)
C'est de cet Abraham Martin que les plaines
d'Abraham ont pris leur nom.
(1) L'abbé Ferland, Notes sur les registres de Notre-Dame de
QuéheCf p. 12.
309
Plaisance (Lévis)
Un grand nombre de communes de France por-
tent le nom de Plaisance. Toutes doivent leur nom
à la beauté de leur site.
Platou (Lotbinière)
Platon est une corruption de plateau; on Ta
nommé ainsi à cause de sa singulière apparence :
ses bords sont hauts et le sommet est plat comme s'il
avait été nivelé par la main de l'homme.
Plessis, Canton (Chicoiitimi)
Mgr Joseph-Octave Plessis, évêque de Québec.
Plessisville (Mégantic)
Plessisville rappelle également le souvenir de Mgr
Plessis.
Petitskapau, Lac (Labrador)
Lac entouré de saules.
Pointe h Arcoiiil (Gaspé)
Arcouil était le nom d'un pêcheur de l'ile de
Jersey qui faisait de fréquents voyages dans ces
parages.
Pointe à Carcy (Québec)
C'est M. Guillaume Page dit Carcy, maître du
havre de Québec au commencement du dix-huitième
siècle, qui a laissé son nom à la pointe à Carcy.
Pointe à Cavagnal (Vaiitlreuil)
Le marquis de Vaudreuil à qui fut concédée la
seigneurie de Vaudreuil portait le nom de Vau-
dreuil-Cavagnal. Cavagnal était le nom d'une terre
de la famille de Vaudreuil en France.
o
10
Pointe à la Barbe (Pontiac)
La Pointe à la Barbe est ainsi dénommée de la
traditionnelle coutume des employés de la Com-
pagnie de la Baie d'Hudson d'y arrêter pour se faire
la barbe avant d'arriver au poste de Témiscamingue
et de s'y présenter à monsieur le facteur (1).
Pointe-à-Lacaille (Moiitmagiiy)
• '' On a fait bien des hypothèses sur l'origine de ce
nom. Les uns ont prétendu que l'abondance en cet
endroit des cailles, ce met si prisé des gourmets, lui
avait fait donner ce nom. D'autres veulent que la
rivière qui traverse la région ait été nommée la Caille
parce que ses eaux sales et bourbeuses sont presque
toujours couvertes d'un limon ressemblant au lait
caillé.
'' Ce nom a une origine historique. Au nombre
des colons amenés à Québec en 1634 par les vaisseaux
du roi figurait Adrien d'Abancourt dit Lacaille. Ce
colon aimait passionnément la chasse. Entraîné par
son goût pour les excursions cynégétiques, il partit
au printemps de 1640 pour une partie de chasse dans
les îles qui se trouvent vis-à-vis Saint-Thomas. Le
2 mai, en traversant le fleuve, il se noya avec un
nommé Etienne Sevestre. Ses compagnons dépo-
sèrent ses restes sur la pointe alors déserte qui se
trouve à une dizaine d'arpents en amont de l'embou-
chure de la rivière à Lacaille. Cette pointe porte
aujourd'hui le nom de pointe à Peton.
'' Dans le printemps suivant, le 20 mai 1641, Jean
Jolliet, frère de Louis Jolliet, l'explorateur du Missis-
sipi, qui avait épousé l'aînée des filles de d'Abancourt
(1) Arthur Buies, UOutaouais supérieur, p. 265.
311
dit Lacaille, vint chercher les dépouilles de son beau-
père et lui fit donner à Québec de pompeuses funé-
railles le 26 du même mois.
'^ Depuis lors, en souvenir de ce tragique événement,
la rivière et la pointe ne furent plus désignées que
sous les noms de rivière à Lacaille et de pointe à
Lacaille. Le nom s'étendit, subséquemment, à la
paroisse qui portait encore, il y a un peu plus d'un
siècle, le nom de Saint-Thomas de la Pointe-à-La-
caille." (1)
l*oiiite à Lessay (Québec)
Montcalm, dans ses lettres au chevalier de Lévis,
écrit ce nom de quatre manières : pointe du Lessey,
pointe de Laisse, pointe Lessé et pointe de Lesse.
M. l'abbé Casgrain croit que c'est en cet endroit
que dans les commencements de la colonie les vais-
seaux laissaient leur lest ; d'où Pointe de Lest.
D'un autre côté, sur la carte de Robert de Ville-
neuve, ingénieur royal en la Nouvelle-France, carte
qui remonte à 1688, on voit à l'endroit appelé eiitre
les deux églises, la pointe à Lessay.
Près de Coutances, en "France, d'où nous vinrent
plusieurs des premiers colons des environs de Québec,
il y a une pointe de Lessay, qui a donné son nom à
une commune, et qui ressemble passablement à notre
pointe à Lessay. La pointe de Lessay française ne
serait-elle pas tout simplement la marraine de la
pointe à Lessay canadienne ?
Pointe à Puis eaux (Québec)
On dit aujourd'hui Pointe-à-Pizeau. Et Ton voit
. ce nom écrit de cette manière sur des plans publics
(1) L'abbé F. -E.-J. Casault, Azotes historiques sur la paroisse de
Saint- Thomas de Montmagny, p. 15.
312
et dans plusieurs vieux documents. C'était la pro-
nonciation du temps. M. de Puiseaux, qui a donné
son nom à ce promontoire, y possédait dès 1637 un
fief appelé Saint-Michel, et une maison considérée
comme le bijou de la Nouvelle-France.
M. de Puiseaux, sieur de Montrenault, avait fait
fortune aux îles espagnoles, et, dans le but de con-
tribuer à la conversion des Sauvages, était venu
joindre Champlain à Québec. (1)
Pointe à Qiienet (Jacques-Cartier)
Le nom indien de la Pointe à Quenet était
Anaouy. Les Français l'appelaient Pointe de Beau-
repaire. Concédée en 1678 à Jean Quenet, préposé
à la réglementation de la traite du castor, elle prit
son nom, qu'elle a conservé jusqu'à nos jours.
PoiDte au 31aquereau (Gaspé)
Les vieillards de l'endroit prétendent qu'un vais-
seau de ce nom fit naufrage sur la pointe ; d'où Pointe
au jMaquereau.
Poiute-au-Père, Sainte- Auue de la (Kimouski)
Les Sauvages qui habitaient cette partie du pays
furent bien des années après la découverte du
Canada, sans avoir la visite de ces intrépides mis-
sionnaires qui, par leur zèle infatigable et leur éner-
gie constante, devaient porter le flambeau de la foi
jusque dans la profondeur des bois, et convertir au
christianisme ces enfants de la forêt.
Ce fut le 7 décembre 1663, qu'apparut pour la
première fois sur ces rivages, l'homme de Dieu, le
Père Jésuite Henri Nouvel.
(1) L'abbé H. -A. Scott, 2sotre Dame de Sainte-Foy, p. 10.
313
Ce courageux missionnaire arrivé à Québec le 4
aoiit 1662, hiverna la même année dans les missions
de Tadoussac. Il partit de Québec le 19 novembre
1663, pour aller hiverner chez les Papiriachois, sur
la côte nord, mais, ayant failli périr aux approches
de l'Ile Verte, il y passa dix jours pendant lesquels
il y conféra les cérémonies du baptême à six enfants
de divers âge et fit les autres exercices de la mission,
dans une petite chapelle, qu'on avait élevée pour la
circonstance. Il se remit en route avec deux Français
et quelques autres Sauvages, et arriva à Rimouski,
le 7 décembre. Le lendema;in, fête de l'Immaculée
Conception, il y célébra la sainte messe.
'' Le septième jour de décembre, dit-il, nous arri-
vâmes heureusement du côté du sud, vis-à-vis l'île
de Saint-Barnabe, nous y célébrâmes le lendemain,
la fête de l'Immaculée Conception de la Sainte
Vierge ; nous arrêtâmes là quelques jours, en atten-
dant un temps favorable pour entrer dans les bois." (1)
On a donné, en mémoire de ce premier mission-
naire, le nom de Pointe au Père, à l'endroit même
où, pour la première fois, le saint sacrifice de nos
autels a été célébré par cet homme bénit.
L'établissement du pèlerinage de Sainte-Anne de
la Pointe-au-Père date de 1873. Ce projet rencontra
beaucoup d'opposition, comme, d'ailleurs, toute
œuvre catholique tant soit peu importante.
Pointe-au-Pic (Charlevuix)
" La dénomination de Pointe-à-Pic est tout à fait
moderne. Ce sont les touristes qui nous l'imposent.
Le véritable nom est Pointe-au-Pic. C'est ainsi que
tous les gens du pays désignent le village en question.
(1) Relation, 1674.
314
Il suffit d'ailleurs de consulter l'acte d'érection du
village de la Pointe-au-Pic (Statuts de Québec, 40
Victoria, chapitre 46) pour s'en convaincre. Les
anciens actes aussi en font foi. Le 19 mars 1849,
dans un acte passé à la Baie Saint-Paul devant Mtre
Tel. Portier, il est question d'une hypothèque prise
sur un emplacement dans un lieu appelé la Pointe-
au-Pic, en la paroisse de la Malbaie. En 1890, Mgr
Bégin, évêque de Chicoutimi, sollicitait des faveurs
du Saint-Siège en faveur des membres de la Garde
d'honneur du Sacré-Cœur, établie à la Pointe-au-Pic
de la Malbaie. Ainsi, à la fin du siècle comme au
commencement, on dit Pointe-au-Pic, et la dénomi-
nation nouvelle adoptée par quelques personnes
compte à peine un lustre d'existence.
" Le fleuve Saint-Laurent, à l'embouchure de la
rivière Malbaie, forme une large baie. D'un côté,
au sud-ouest, là où il y a un pic, est la Pointe-au-Pic.
De l'autre, se trouvent la Baleine, le Heu, et, en
gagnant vers le nord-est, le Cap à l'Aigle. Ce der-
nier endroit était le refuge préféré des Aigles.
'' La Malbaie a quantité de noms pittoresques
comme son site. Nos oreilles aiment à les entendre
tels qu'ils nous ont été transmis, comme nos regards
se plaisent toujours dans le spectacle de notre sol
qu'on croirait encore tout fraîchement bouleversé
sous l'effet d'un tremblement de terre. " (1)
Pointe au Viu (Pontiac)
On dit qu'autrefois la Compagnie de la Baie
d'Hudson vendait du whisky aux Sauvages ; mais
comme ce trafic homicide était prohibé dans les
(1) L'abbé Henri Cimont Bulletin des Recherches Historiques,
vol. II, p, 137.
315
environs du fort de Témiscamingue, à cause du
désordre et des rixes qu'il occasionnait, les Sauvages
avaient pris l'habitude de se rendre à la pointe pour
y renconti^er les sous-employés de la compagnie qui
leur livraient la terrible eau de feu, et que c'est de
là que la pointe avait pris le nom qu'elle porte. (1)
Poiute aux Alouettes (Sagueiiay)
A l'entrée du port de Tadoussac il y a deux poin-
tes : la pointe aux Alouettes et la pointe aux
Vaches. Dans son Voyage de 1G03, Champlain
donne à la première le nom de pointe Saint-Mathieu.
Dans l'édition de 1613, il l'appelle encore pointe
Saint-Mathieu, mais il ajoute " ou autrement aux
Allouettes." Aujourd'hui elle n'est plus connue que
sous ce dernier nom.
Pointe aux Esquimaux, St-Pierre de laiLabraclor)
Le mot Esquimaux est d'origine algonquine. Il
est formé de ashki, cru, et de moiv, manger. Ashki-
mow, il mange cru. Ce qui veut dire que les Esqui-
maux étaient des mangeurs de viande cru. La tra-
dition veut qu'autrefois il y ait eu à la Pointe-aux-
Esquimaux une tribu d'Esquimaux laquelle, après
un sanglant combat, en fut chassée par les Monta-
gnais. Leur nom cependant resta à l'endroit.
La Pointe-aux-Esquimaux a été mise sous la pro-
tection de saint Pierre parce que tous ses habitants
étaient des pêcheurs.
Polnte-aux-Treuibles (Hoclielaga)
Le nom de Pointe aux Trembles doit son origine à
une langue avancée de terre, complantée de trembles.
(1) Arthur Buies, UOutaouais supérieur, p. 252.
316
et que les eaux du fleuve ont fait disparaître depuis
longtemps.
Pointe-aux-Trembles (Portneuf)
Le 15 décembre 1653, le gouverneur de Lauzon
concédait à Jean Bourdon " l'estendue de terre qui
se rencontre sur le fleuve Saint-Laurent du costé au
nord depuis les bornes de la concession de l'abbé de
Lauzon jusques à celles du sieur des Chastelets."
Bourdon donna à sa concession le nom de Dombourg
(anagramme de son nom).
Le village de la Pointe-aux-Trembles est situé sur
une pointe qui s'avance assez profondément dans le
fleuve Saint-Laurent. Cette pointe, à cause des
peupliers ou trembles qui la couvraient, fut nommée
Pointeaux Trembles, et bientôt ce nom supplanta
celui de Neuville qui lui-même avait remplacé celui
de Dombourg.
Pointe aux Vaches (Saguenay)
Champlain désigne d'abord cette pointe sous le
nom de pointe de tous les Diables. Plus tard, il écrit
pointe aux Vaches. La walrus (vache marine) fré-
quentait alors ces parages.
Polute-Claire, St-Joacliiiu de l.i (Jacques-Cartier)
Bâti sur une pointe de terre avançant dans le lac
Saint-Louis, le village de la Pointe-Claire est entouré
d'une large nappe d'eau, au sud et à l'ouest, et la
vaste étendue du lac fait que la clarté du jour se
prolonge plus qu'ailleurs.
Saint-Joachim de la Pointe-Claire a été démem-
brée partie des Saints-Anges de Lachine et partie de
Sainte-Anne de Bellevue ; rien d'étonnant donc que
cette paroisse ait été mise sous le patronage de saint
Joachim.
o
17
Pointe-de-Lévy, Saint Joseph de la (Lévis)
*' Jusqu'en 1G29, la rive sud du Saint-Laurent
demeura innommée. En effet, dans l'hiver de 1609,
Champlain apercevant quelques sauvages abandon-
nés vis-à vis son habitation de Québec, nous dit
qu'ils étaient au delà de la rivière. Sur la carte que
le fondateur de la colonie dressa en 1613, il signale,
sans aller plus loin, une pointe fort eslroite du côté de
V Orient de Québec. En 1628, il raconte qu'il envoya
ses gens à la découverte des terres sur la rive droite
du Saint-Laurent, sans donner aucun nom à cette
partie du pays' et c'est à peine si cette exploration
est signalée, en passant, au pied d'une carte.
" C'est en narrant l'arrivée des Kertk devant
Québec en 1629 que Champlain fait pour la première
fois mention du nom de Lévy. " Lorsque ces nou-
velles vinrent, écrit-il, j'étais seul au fort, une partie
de mes compagnons étaient allés à la pêche, les
autres cherchaient des racines, mon serviteur y était
aussi ; sur les dix heures du matin, une partie se ren-
dit au fort et à l'habitation. Mon serviteur, arri-
vant avec quatre petits sacs de racines, me dit
avoir vu les dits vaisseaux anglais à une lieue de
notre habitation, derrière le cap de LévyJ^
" D'ordinaire, on semble croire que le nom de Lévy
fut donné à la longue falaise qui fait face à Québec
'en l'honneur de l'illustre général qui remporta la
dernière victoire française au Canada.
'' Il y a erreur et confusion.
'' Trois personnages du nom de Lévis sont mention-
nés dans notre histoire : 1. Henri de Lévy, duc de
Ventadour, qui fut nommé vice-roi de la Nouvelle-
France en 1625. 2. François-Christophe de Lévy,
duc de Damville, son frère, qui lui succéda dans la
818
même charge en 1644, mais dont les lettres de nomi-
nation ne furent confirmées qu'en 1655. 3. François-
Gaston, marquis de Lévis, le héros de la bataille de
Sainte-Foye, qui mourut en 1787, maréchal de
France et duc héréditaire.
*' En 1629, quand Champlain écrivait le Cap de
Lévy, ce nom s'appliquait évidemment à Henri de
Lévy, le seul de cette illustre famille qui eût encore
des relations avec la Nouvelle-France. C'est, du
reste, ce que l'historien Charlevoix affirme de la
façon la plus positive lorsque, dans sa description
des environs de Québec, il dit : " Cette cascade a été
nommé le Sault de Montmorency et la pointe porte
le nom de Lévi. C'est que la Nouvelle-France a eu '
successivement pour vice-rois l'amiral de Montmo-
rency et Henri de Lévi, le duc de Ventadour, son
neveu. Henr}^ de Lévy avait nommé Champlain
son lieutenant en la Nouvelle-France, et il est tout
naturel de croire que ce fut le fondateur de Québec
qui, lui-même, baptisa la rive droite en l'honneur
de son illustre protecteur. Et comme Henri de
Lévy fut vice-roi entre les années 1625 et 1627, on
doit supposer aussi que c'est à cette époque que l'ap-
pellation Cap de Lêvy prit naissance.
'• Vis-à-vis de l'église de Saint- Joseph de la Pointe-
de-Lévy, on voit deux caps j^resque détachés du
rivage et dont les pieds plongent dans les eaux du
fleuve. Ce sont eux qui les premiers reçurent le
baptême d'un nom européen sur la rive droite du
fleuve. Champlain les marque sur sa carte de 1632
à la lettre D avec la légende : cap de Lévy. L'ingé-
nieur Jean Bourdon les inscrit sous le même nom
dans le plan qu'il dressa des établissements de la
Nouvelle-France en 1641. Dans la suite des temps
319
le cap de Lévy est devenu pointe de Lévy. C'est dans
une pièce notariée portant la date de 1647 que l'on
rencontre pour la première fois cette dernière appel-
lation. Dans une entrée de 1648, le Journal des
Jésuites dit aussi pointe de Lévy. La pointe de Lévy
a servi depuis à désigner par extension toute la rive
droite du fleuve en face de Québec.
'* Henri de Lévy, duc de Ventadour, C[ui donna son
nom à la terre connue depuis comme la seigneurie
de Lauzon, était pair de France et lieutenant-général
pour le roi au gouvernement de Languedoc lorsqu'il
acheta du duc de ]\Iontmorency, son parent, les
intérêts C|ue celui-ci possédait dans la société de la
Nouvelle-France. Il obtint commission au commen-
cement de 1625. Ce gentilhomme très pieux et très
fervent catholique n'avait d'autre dessein, dit Cham-
plain, " que de faire fleurir la gloire de Dieu dans
ces pays barbares ". Il y envoya à ses frais pour la
conversion des sauvages six missionnaires jésuites et
il leur donna la seigneurie de Notre-Dame-des- Anges,
près de Québec. Au mois de juin 1627, Henry de
Lévy se démettait de sa charge de vice-roi, puis
renonçait au monde pour se faire chanoine de
l'église de Paris. Sa femme entrait en même temps
dans un couvent de Carmélites. La maison de Lévy
tire son origine du village de Lévy, aujourd'hui
Lévy-Saint-Xom, dans l'île de France, à une lieue de
Chevreuse (département de Seine-Oise.)" (1)
La Pointe-de-Lévy fut mise sous le patronage dil
père nourricier de Jésus, nous dit ^I. l'abbé Bois, parce
qu'il était le patron de la Nouvelle-France. D'un autre
côté, M. J. -Edmond Roy croit que ce saint patron
(1) J. -Edmond Roy, Hidoire de la seigneurie de Lauzon, vol 1er,
p. 20.
320
fut choisi soit à cause de TaLbé Thomas-Joseph
Morel qui desservait alors la côte comme mission-
naire, soit encore en l'honneur de Charles- Joseph de
Lauzon, le fils unique du grandjsénéchal de Lauzon,
qui était alors propriétaire de la seigneurie.
Pointe de 3Ionts (Labrador)
Sir James-M. LeMoine croit que la Pointe des Monts
(ainsi l'appelle-t-il erronément) a pris son nom d'une
pointe de monts ou de montagnes. La situation du
lieu ne confirme pas cette opinion.
D'autres géographes à l'esprit inventif ont écrit
sur leurs cartes ' 'Pointe Démon".
La Pointe de Monts fut ainsi nommé, il n'y a pas
à en douter, en l'honneur de Pierre du Gua, sieur de
Monts, l'infatigable explorateur des côtes de l'Acadie
et le fidèle ami de Champlain.
M. Faucher de Saint-Maurice remarque avec raison
que l'amiral Bayfield est le seul qui ait^maintenu la
véritable orthographe de ce nom.
Pointe des Chenaux
Cet endroit a tour à tour été appelé cap Métabé-
routine, cap Lieutenant et cap des Iroquois. On
l'appelle aujourd'hui Pointe des Chenaux parce que
l'embouchure du Saint-Maurice forme trois issues ou
chenaux. Souvent même on désigne le Saint-Mau-
rice sous le nom de Chenaux.
Pointe-Fortune, St-Frs-Xavier de la (Vaudreiiil)
* Le canton de Chatham fut ouvert en 1799. William
Fortune, déjà établi de l'autre côté de*la rivière, à la
pointe qui porte son nom, obtint, cette année-là,
dans ce canton, une concession de deux mille deux
cents acres de terre.
321
Saint François-Xavier a été choisi comme titulaire
de la Pointe-Fortune à cause du fondateur de cette
paroisse, M. François-Xavier Tisseur, qui en a été
le premier desservant.
Pointe Frégate (Ixaspé)
Une frégate fit, paraît-il, naufrage sur cette pointe.
Pointe Moudion (Ottawa)
La pointe Mondion est connue sous ce nom depuis
cent ans et plus. Quelle est l'origine de ce nom ?
Nous le voyons mentionné trois fois dans nos annales.
En 1694, un lieutenant de marine réformé, main-
tenu dans les rôles des officiers servant au Canada ;
en 1699, un M.- de Mondion, officier de mérite,
recommandé pour l'avancement, par le gouver-
neur-général ; enfin, un troisième de Mondion,
enseigne des troupes, enterré à Québec en 1702, à
l'âge de 38 ans.
Poînte Piché (Pontiac)
C'est ici la fameuse Pointe Piché, fameuse parmi
les chasseurs et les Indiens, à cause de l'homme qui
lui a donné son nom, le père Piché, type le plus
parfait de ces traiteurs d'autrefois qui s'aventuraient
seuls jusqu'aux dernières limites habitables du
nord, et y vivaient des années entières, sans com-
munion possible avec leurs semblables et n'ayant
de rapports, deux fois l'an, qu'avec les indiens en
route pour les différents pays de chasse, ou, à leur
retour, aux premiers jours du printemps. (1)
(1) Arthur Buies, UOutiouiis supérieur ^ p. Ï69.
21
322
Pointe Quincliien (Vaudreuil)
Naviguant sur la rivière Outaouais au mois de
mai 1613, Champlain écrit : " Nous passâmes un
saut qui est appelé de ceux du païs Quenecliouan
qui est rempli de pierres et rochers. ..."
Ce nom de -Quenechouan se retrouve dans celui de
Quincliien, donné à un gros ruisseau et à une pointe
de terre qui sont dans le voisinage. Le nom de
Quincliien fournit l'occasion de remarquer qu'en
général il faut se défier des étymologies que l'ima-
gination va chercher bien loin, quand elles se
trouvent dans les langues des aborigènes. On a dit,
pour expliquer l'origine du nom de Quincliien, que
les quinze premiers habitants de ce lieu, normands
renforcés, étaient sans cesse en procès, et que de là
on avait nommé leur village Quinzechiens. Comme
on le voit, tout cet échafaudage tombe devant le
mot sauvage de Quenechouan. (1)
Pointe Saint- Charles (Hoclielaga)
En mémoire de Charles LeMoyne, fondateur de
Longueuil.
Polette, Canton (Champlain)
L'honorable Antoine Polette fut député de Trois-
Rivières plusieurs années avant de monter sur le
Banc.
Ponsonby, Canton (Ottawa)
Paroisse du comté de Cumberland, Angleterre.
Ponthriand, Saint-Antoine de (3Iégantic)
En souvenir de Mgr Henri-Marie Dubreuil de
Pontbriand, évêque de Québec.
(1) L'abbé Ferland, Cours d'histoire du Canada^ vol. 1er, p, 163.
ÔZÔ
Pontefract, Canton (Pontiac)
Pontefract vient du latin j)ons fractus, pont brisé,
cassé. Pontefract, est une ville du comté de York,
Angleterre.
Pontgravé, Canton (Sag-nenay)
Pontgravé, négociant de Saint-Malo, fit la traite
des fourrures au Canada et en Acadie. Pontgravé
accompagna Champlainet remonta avec lui jusqu'au
Sault Saint-Louis.
Pontiac
Le chef outaouais Pontiac fut un adversaire habile
des Anglais. Il commandait sa tribu à la défaite de
Braddock en 1755. Parkman l'a immortalisé par
son ouvrage The Conspiracy of Pontiac.
Pontmain, Notre-Dame de (Ottawa)
En souvenir du pèlerinage du même nom en
France.
Pont-Koiige (Portneuf)
Le pont qui traverse la rivière Jacques-Cartier à
Sainte-Jeanne • de Neuville est de couleur rouge ;
d'où le nom sous lequel, le plus souvent, on désigne
cette paroisse.
Pope, Canton Ottawa
L'honorable John-Henry Pope, ministre de l'agri-
culture puis des chemins de fer et canaux, à Ottawa.
Portage, Notre-Dame du (Témiscouata)
Notre-Dame du Portage doit son nom à la situa-
tion de son église près de l'entrée du Vieux chemin
du Lac. Ce chemin ébauché pendant la rébellion de
1837 pour le transport des troupes anglaises de
324
Madawaska à la Rivière-du-Loup portait le nom de
Chemin du Portage, parcequ'il y avait un portage
sur son parcours.
Portage de TAviron (Labrador)
Un espace de la longueur à peu près d'un aviron
sépare en cet endroit la rivière Betsiamis de la rivière
Valin, qui conduit à la rivière Saguenay.
Portaîîe de l'Enfant (Chicoutimi)
Le Portage de l'Enfant — Waslikow Caputagan —
est un des portages de la rivière Chicoutimi. Un
Indien, en traversant ce portage, avait attaché négli-
gemment au rivage son canot où se trouvait un
enfant ; le canot ne tarda pas à se détacher, et l'en-
fant, violemment emporté au-dessus des rapides, fut
précipité en bas d'une chute de quarante à cinquante
pieds, sans qu'il lui arrivât le moindre mal ; c'est ce
fait extraordin aire qui a valu au Portage de l'Enfant
le nom qu'il a porté depuis. (1)
Portag:*^ (lu Fort (Pontiac)
On conservait dans ce fort les provisions destinées
aux hommes de chantiers. Et pour y arriver il
fallait faire 'portage.
Port au Persil (Charlevoix)
C'est Champlain qui est le parrain du Port au
Persil. '
" Du port aux femmes l'on va au port au Persil,
distant près d'une lieuë, qui est anse derrière un Cap,
où il y a une petite rivière qui assèche de basse mer ;
elle vient des montagnes qui sont fort hautes, il y a
ancrage proche, et à l'abri du vent du su. "
(1) Arthur Buies, Le Saguenay et la vallée du lac Saint- Jean, p.
167.
325
Port aux Quilles (Cliarlevoix)
'' Port aux Quilles, dit \I. Alphonse Leclaire, tient
son nom des nombreux cailloux ronds qu'on y
trouve ". (1)
Nous doutons fort que ce soit là la véritable origine
de ce nom.
C'est Port à l'Equille qu'on devrait dire. Du
moins c'est ainsi que Champlain nomma cet endroit :
" Cette rivière de l'Equille, écrit-il, vient des monta-
gnes, et assèche de basse mer ; un peu vers l'eau de
l'entrée il y a mouillage pour barques." Champlain
avait déjà donné ce nom de rivière à l'Equille à une
rivière de l'Acadie. Equille est un vieux mot fran-
çais qui désignait une sorte de poisson.
Port aux Sauuious (Cliarlevoix)
Nommé ainsi par Champlain. '' Port au Saumon,
écrit-il, assèche de basse m,er ; il y a deux petits
îlets chargés en la saison de fraises, framboises et
bluets ; proche de ce lieu y a bonne rade pour les
vaisseaux, et dans le port sont deux petits ruisseaux.'
Port-D.iuiel (Bouaventure)
Le capitaine Daniel était contemporain de Cham-
plain. Il fit plusieurs voyages dans la Nouvelle-
France. C'est lui qui, en 1629, s'empara d'un éta-
blissement appartenant aux Anglais sur l'ile du Cap-
Breton. Le récit de cette expédition fut publié en
1630 sous le titre : Prise d^un seigneur escossais et de
ses gens qui pillaient les navires pescheurs de France^
par M. Daniel, de Dieppe, capitaine pour le Roy en la
marine.
(1) Revue Canadienne, 1906, p. 673.
o
26
Portland, Canton (Ottawa)
Le canton Portland a peut-être pris son nom
du duc de Portland, qui fut ministre des colonies en
Angleterre.
Il peut se faire aussi que le canton Portland ait
emprunté son nom de la paroisse de Portland, comté
de Dorset, Angleterre.
Portneuf
Une dizaine d'années après la formation de la
' Compagnie des Cent-Associés, un de ses membres,
Pierre Pobineau, commença un établissement sur
les bords de la rivière Portneuf.
Il donna, suppose-t-on, le nom de Port à son éta-
blissement. Plus tard, présume-t-on encore, Le Neuf
de la Potherie, qui obtint cette seigneurie, ajouta à
ce nom de Port la dernière syllabe de son nom, d'où
Portneuf
Portneuf (Sag-uenay)
Portneuf est un très bel endroit, situé à environ
quatorze lieues plus bas sur le fleuve Saint-Laurent
que l'embouchure du Saguenay. La chapelle de
Portneuf est pittoresquement placée sur la côte qui
domine l'entrée de la rivière Portneuf et le cours du
Saint-Laurent ; cette chapelle est une relique des
anciennes missions montagnaises.
Dès 1625, Champlain nous parle de Portneuf :
'^ Les costes du Nort depuis le travers d'Enticosty
sont fort baturières pcfur la pluspart ; en quelques
endroits il y a de bons ports, mais ils ne sont cognus,
hormis Chisedec (la rivière Saint-Jean) et le port
neuf.." (1)
(1) Champlain, Œuvres^ vol. IV, p. 109.
327
Potton (Brome)
Potton est une ville d'Angleterre, à onze milles
de Bedford.
Prestoii, Canton (Ottawa)
Ville du Lancashire, Angleterre.
Price, Canton (Beaiice)
L'honorable J.-H. Price, ministre des terres de la
Couronne de 1848 à 1851.
Priest-Creek (Ottawa)
La tradition rapporte qu'un missionnaire fut
autrefois assassiné par les Sauvages des environs et
que son corps fut jeté par eux dans le cours d'eau
qui traverse Poltimore ; d'où le nom de Priest-Creek.
Princeville (Arthabaska)
" M. Pierre Prince a été un des premiers et des plus
courageux colons de Stanfold ; pendant neuf ans,
il a donné généreusement l'hospitalité à MM. Denis
Marcoux, Clovis Gagnon, Charles-Edouard Bélanger
et Edouard Dufour qui firent successivement la
mission dans sa maison même, jusqu'à l'arrivée du
premier curé résidant, ^I. Antoine Racine, plus tard
évêque de Sherbrooke. Il a fait don à la paroisse
d'un emplacement pour une école et d'un terrain de
huit arpents et demie en superficie pour la construc-
tion de l'église. Pendant près de dix-huit ans, il a
été ici le type du parfait gentilhomme, du chrétien
modèle, du défricheur vaillant, du marchand intègre.
Compatissant pour les malheureux, M. Prince avait
toujours la main largement ouverte aux besoins du
pauvre, et jamais la mémoire de ce bon citoyen ne
s'effacera du souvenir de ceux qui l'ont connu sur
sa terre de Stanfold.
328
" Il n'est donc pas étonnant que dans l'an 1856,
lorsqu'il s'est agi de séparer le village de la munici-
palité de la paroisse, les citoyens de cette époque
n'aient eu qu'une voix pour demander que le village
de Stanfold formât une corporation sous le nom de
** Village de Princeville. " C'était là la reconnais-
sance solennelle et pleinement manifestée des mérites
et des vertus de M. Pierre Prince, et toujours le nom
de Princeville rappellera jusque dans les âges les
plus reculés, la mémoire d'un citoyen irréprochable
qui a passé dans le canton de Stanfold en faisant le
bien." (1)
Provost, Cauton (Berthier)
C'est M. l'abbé Théophile-Stanislas Provost, qui
s'est beaucoup occupé de colonisation, qu'on a voulu
honorer en donnant le nom de Provost à ce canton.
Qiiaquakamaksis, Lac (Lac Saint Jean)
Mot montagnais que l'on traduit par " lac au
mirage."
Québec
" Il a été constaté que dans certaines parties de la
France, comme la Normandie, laSaintonge, etc., des
caps, des promontoires, des langues de terre formées
par la réunion de deux rivières, portent des noms
terminés en bec, comme, par exemple, Bolbec, Cau-
debec, Carbec, etc., etc.
"Cette terminaison en 6ec,ou plutôt cette similitude
de sons {Bricquebec — Québec) a pu faire croire que
Québec aurait été nommé par quelque Français de
Saintonge, de Normandie, etc., ou que Champlain
(1) L'abbS L.-F. Baillargeon, Monde Illustré, 29 août 1891.
329
lui-même aurait bien pu n'être pas étranger à ce
baptême de notre vieille cité.
** Malgré tout le plaisir que nous aurions à recon-
naître dans le nom de Québec un mot français, nous
pensons que ce mot est un mot sauvage habillé à la
française.
" Le premier que nous appellerons en témoignage
sera Champlain lui-même.
" Dans le récit de ses voyages, édition de 1613, (1)
après avoir rappelé qu'il arriva à Québec le 3 juillet,
Champlain ajoute : '' où étant je cherchai lieu propre
pour notre habitation, mais je n'en pus trouver de
plus commode, ni mieux situé que la pointe de
Québecq, ainsi appelée des sauvages, laquelle était
remplie de noyers."
''Par ces mots : '' ainsi appelée des sauvages," le
savant annotateur des Œuvres de Champlain com-
prend que le mot Québec est sauvage, et nous avouons
ne pas comprendre autre chose.
" Lescarbot s'exprime comme Champlain ; seule-
ment, il écrit Kébec. (2)
" Lorsque, quelques années plus tard, en 1632,
Champlain donne une nouvelle édition de ses Voyages^
il ne change pas d'opinion et réaffirme que Québec
"est ainsi appelé des sauvages." (3)
" Et pour corroborer ce témoignage, nous avons
l'affirmation de plusieurs missionnaires, parmi ceux
qui ont le mieux connu les langues sauvages. Québec,
ou plutôt Kebbek, disent-ils, signifie détroit, rétrécisse-
^ment, c^est bouché, c'est obstrué.
(1) Œuvres de Champlain , édition Laverdière, p. 296,
(2) Edition de 1617, p. 614.
(3) Œuvres de Champlain, Laverdière, p. 792,
330
'' Et, chose curieuse, cette signification est la même
chez des nations de langues, de dialectes différents.
" C'est ainsi que dans les divers dialectes algon-
quins, Képak ou Kehhek signifie : rétrécissement
d'une rivière.
'' Chez les Cris, dit M. Laflèche, '' Québec veut dire
c^est bouché.''^
*' M. J.-M. Bélanger, ancien missionnaire des
Micmacs, prétend que, dans la langue de ces peuples,
Kehhek a pour signification : rétrécissement formé
par deux pointes de terres qui se croisent. (1)
^' Enfin, M. L.-S. Malo, qui desservit longtemps
Kistigouche, traduit le mot Keheh par : obstrué,
bouché.
'' En voilà assez, croyons-nous, pour prouver
qu'en langue sauvage, Kehhek a bien une significa-
tion qui convient à la situation de la ville et que
son origine indigène a été reconnue dès les premiers
temps de la colonie. A Québec, en effet, le fleuve
se rétrécit, semble houché.
" Si l'on nous demande comment il se fait que
l'orthographe de ce mot soit toute française, même à
une date éloignée, comme on le constate dans les
Œuvres de Champlain, nous répondrons qu'on écri-
vait les mots sauvages au son et que l'orthographe
était celle que chacun leur donnait.
'' Que Champlain, qui venait de la Saintonge, ait
trouvé dans ce son une ressemblance avec certains
mots de son pays et qu'il ait orthographié Keheh :
QuéheCy la chose ne nous surprend pas.
" Il ne faudrait pas croire cependant que tout le
monde ait suivi son exemple ; l'on trouve encore
(1) Ferland, t. I, p. 90, note 3.
331
pendant longtemps le mot Kébcc, orthographié, je
dirais presque, à la sauvage.
'' On voit en effet Kébec, dans Sagard, Voyage au
pays des Hurons, édition de 1632, et Histoire du
Canada (WoCt); Kébec encore, dans les Relations, des
Jésuites par les PP. Ch. Lalemant, Lejeune, Vimont,
J. Lalemant ; Kébec toujours, dans un extrait des
délibérations de la Compagnie de la Nouvelle-France,
en 1638, aussi bien que dans le rapport que fit le
père Druillettes de son voyage aux Abénaquis, en
1651 ; enfin Kabec, dans une pièce du 19 octobre
1646 et signée Jean Godefroy. (1)
'' D'un autre côté, à partir de 1635, on rencontre
assez souvent le nom de Québec avec la forme fran-
çaise : Lespinasse et Piraube, tous deux commis au
greffe, écrivaient Québecq ; Tronquet, Bancherons,
Québeq ; Audouart met indifférement Québec, Québeq
et Québecq. Quant à Adrien Duchène, il orthogra-
phiait, comme aujourd'hui, Québec.
'' Qu'on veuille bien remarquer que nous n'en-
tendons pas dire que ces écrivains, greffiers, notaires
ou autres, aient toujours écrit ce mot de la même
manière ; on trouverait probablement, chez tous, des
variantes ; et ces exemples tendent justement à
prouver qu'à cette époque l'orthographe du mot
Québec n.^ était pas fixée. Elle le fut en effet beaucoup
plus tard.
'' Nous croyons que si ce mot eût été tout simple-
ment français, on lui eût vite donné une orthographe
définitive." (2)
(1) Archives du Séminaire de Québec.
(2) L'abbé Amédée Gosselin, Bulletin du parler français, vol.
II, p. 170.
332
Qiiinnviile, Saint-Colomban de (Ottawa)
James Quinn fut un des premiers colons de la
localité.
Quinn ville était à l'origine exclusivement peuplée
d'Irlandais et c'est à leur demande qu'on lui a
donné saint Colomban pour titulaire.
Racine, Canton (Lac Saint-Jean)
Mgr Dominique Racine, premier évéque du diocèse
de Chicoutimi.
Kaclnor, Canton (Chaniplain)
Le canton Radnor a emprunté son nom aux forges
Radnor, célèbres autrefois dans toute la région de
Trois-Rivières.
Rameau, Canton (Gaspé)
Personne, en France, n'a été plus S3aîipathique aux
Canadiens et aux Acadiens que M. Rameau de Saint-
Père. Les Canadiens de passage en France recevaient
toujours du célèbre écrivain un accueil vraiment
fraternel.
Rapide de TOrig-nal (Ottawa)
Un orignal, rapportent les vieillards indiens, vive-
ment poursuivi par des chasseurs, se jeta à la nage
et sauta sain et sauf le rapide en question.
Randot, Canton (Témiscouata)
Les intendants Raudot, père et fils, rendirent de
grands services à la Nouvelle-France.
Kawdon (Montcalni)
Rawdon, d'après les uns, aurait pris son nom du
village de Rawdon, en Angleterre, et, d'après les
333
autres, de lord Rawdoii qui aurait été généreux pour
les premiers habitants de ce canton.
lieedsdale (Mégautic)
Le docteur James Reed est propriétaire de mines
en cet endroit.
Repeutiguy (L'Assomption)
Pierre LeGardeur de Repentigny obtint la con-
cession do Repentigny en 1647.
Rhodes, Cautoii (Québec)
L'honorable William Rhodes, ministre de l'agri-
culture de la province de Québec de 1888 à 1890.
Kiceburg- (3Iissisquoi)
H.-W. Rice établit en cet endroit une fonderie qui
employa plusieurs personnes.
Richelieu
La rivière Richelieu, qui prend sa source au lac
Champlain et se jette dans le Saint-Laurent, à Sorel,
fut d'abord appelée rivière des Iroquois, puis Sorel.
En 1642, Montmagny avait bâti un fort à l'em-
bouchure de cette rivière et l'avait nommé Riche-
lieu, en l'honneur, du grand ministre. C'est ce fort
qui donna son nom à la rivière Richelieu.
Richmond
En l'honneur du duc de Richmond, gouverneur
du Canada. C'est en février 1819 que les habitants
de Shipton obtinrent du duc de Richmond la permis-
sion de donner son nom à leur village.
Rideau (Ottawa)
Rideau, ainsi nommée parce que ses eaux tombant
334
perpendiculairement dans l'Ottawa et formant une
cataracte de quarante-huit pieds de haut, ressem-
blent à un rideau.
Kidge-Point (Labrador)
Le mot anglais ridge (récif, banc de rochers)
indique assez que le promontoire qu'il y a là est
formé d'un amas de roches entassés les unes sur les
autres.
Rig-aud, Sainte-Madeleine de (Vaudreuil)
La seigneurie de Rigaud fut concédée le 29 octobre
1732 par le gouverneur de Beauharnois et l'inten-
dant Hocquart aux sieurs Cavagnal de Vaudreuil et
Rigaud de Vaudreuil.
En 1763, la seigneurie de Rigaud fut vendue à
Michel Chartier de Lotbinière. Lorsque Rigaud fut
érigée en paroisse on la plaça sous la protection de
sainte Marie - Madeleine par considération pour
l'épouse de M. de Lotbinière, née Louise-Madeleine
de Léry.
Ri m ou ski
Rimouski est un mot micmac qui, d'après les uns,
veut dire rivière du chien, et, d'après l'interprétation
des autres, terre à V orignal ou maison du chien.
L'une ou l'autre interprétation peut avoir son
sens. En effet, les Sauvages ont l'habitude de nom-
mer les endroits de leurs passages et de leurs séjours
d'après les incommodités qu'ils rencontrent par acci-
dent ou des difficultés qu'ils éprouvent sur leurs
routes ; ou encore de la beauté et de la commodité
des lieux qu'ils parcourent, soit que ces sites leur
paraissent plus agréables à la vue, soit qu'ils puissent
se procurer avec plus d'abondance le gibier ou le
335
poisson. Quiconque est demeuré à Rimouski con-
naît que cette partie du fleuve entre la terre ferme et
l'île Saint-Barnabe n'est pas navigable à marée
basse, même pour les esquifs les plus légers. Les
Sauvages devaient éprouver alors un certain mécon-
tentement de ce retard, car force leur était d'attendre
la marée montante pour atteindre la côte sud et
l'embouchure de la rivière sur les bords de laquelle
ils habitaient pendant l'été. Oh comprend alors
leur mauvaise humeur de ce repos forcé durant
quelques heures, et de là rivière de chien.
On sait qu'autrefois, dans les premiers temps du
pays, la chasse était très abondante dans nos forêts.
A Rimouski surtout et dans ses environs l'orignal se
trouvait en grande abondance, aussi le chasseur
après quelques heures de courses à travers les bois,
revenait à son logis toujours chargé des dépouilles
de cet agile animal, et de là terre à F orignal.
Mgr Laflèche donne une autre interprétation au
mot Rimouski. Rimouski, dit-il, signifie, demeure
du chien. Du sauteux animousk, chien, et ki ou giy
demeure. En changeant n en r on aura Arimouski,
maison du chien. Les Sauvages, sans doute, décou-
vrirent dans leurs courses à travers les bois plusieurs
tanières habitées par des animaux sauvages ressem-
blant beaucoup à nos chiens d'aujourd'hui. C'est
possible que ce nom demeure du chien vienne de ce
que les indigènes aperçurent quelques-unes de ces
tanières et donnèrent au lieu le nom de Rimouski,
demeure du chien. (1)
KipoD, Saint-Casimir de (Ottawa)
Ripon est une ville du comté de York, Angle-
terre.
(1) L'abbe Charles Guay, Chronique de Rimouski, vol. I, p. 18.
336
En 1864, Mgr Guigues visita Ripon et lui donna
pour patron, saint Casimir, du nom du curé de Saint-
André Avellin, M. Casimir Guillaume.
Kistigouche, Sainte-Anne de (Boiiaventure)
Un vieux Sauvage consulté par un missionnaire
donnait au nom de la rivière Ristigouche l'origine
suivante : La tribu des Micmacs avait coutume de se
rencontrer avec une autre tribu amie, sur une île à
quelque distance de Ristigouche. Lors de l'une de
ces visites, des enfants micmacs s' amusant avec des
petits compagnons de l'autre tribu, virent un écureuil
blanc. Chaque parti se met à réclamer la possession
de l'animal : une dispute, s'engage, un combat
s'ensuit, un enfant est tué. Les deux tribus tiennent
conseil sur ce malheureux événement. On décide
que pour conserver la paix un combat sera livré
seulement entre trois jeunes gens de chaque parti,
et que les vaincus seront considérés comme apparte-
nant au parti coupable du meurtre. Le combat se
livre, mais, contre l'attente des conseils, la mêlée
devient générale. Il en résulte une guerre de qua-
rante ans, sur les bords de la rivière qui a été
nommée pour cette raison, rivière de la Longue Guerre
(Ristigouche). (1)
On donne une autre origine au nom de la rivière
Ristigouche. Ce mot signifierait '^ rivière divisée
comme une main ". Le fait que la rivière Risti-
gouche a cinq tributaires qui, sur un théâtre plus
grand il est vrai, paraissent exactement comme l'em-
preinte que feraient les cinq doigts d'une main dessinés
sur un papier, donne beaucoup de vraisemblance à
cette opinion. (2)
(1) Lettre de M. Octave Drapeau, missionnaire, 30 mai 1881.
(2) James-M. LeMoyne, Chronides oj the Saint- Laiortnctt p. 152.
o
37
D'après le Père Lacombe, le mot Ristigouche
viendrait du cris Mistikus, et signifierait petit bois,
petit arbre.
La mission de Ristigouche fut placée sous-le patro-
nage de sainte Anne, parce que les premiers mission-
naires étaient de l'ouest et cherchaient, pour assurer
le succès de leur ministère, à mettre dans le cœur de
leurs néophytes, l'amour de la bonne sainte Anne.
Encore aujourd'hui, sainte Anne est invoquée comme
reine de tous les Micmacs.
. Kivière à PEchalotte (Gâspé)
La rivière à l'Echalotte a été ainsi nommée à cause
d'une espèce d^ oignons sauvages qu'on y trouvait
autrefois.
Kivière à Mars (Chicoutimî)
Lors de la fondation de Saint- Alphonse de Bagot-
ville, en 1838, un nommé Mars Simard, de la Baie
Saint-Paul, vint s'établir sur une pointe qui s'avançait
quelque peu dans la baie des Ha ! Ha ! et qui lon-
geait la belle et grande rivière connue aujourd'hui
sous le nom de rivière à Mars. Comme il fut quel-
que temps presque seul à cet endroit, on disait aller
chez Mars pour aller à la pointe occupée par lui, et
la rivière voisine dût aussi, bon gré mal gré, s'appeler
rivière à Mars. (1)
Kivière à Peu in (Lévis
Bouchette écrit Appenin. Cela rappelle, moins
l'orthographe, le nom d'une des plus célèbres mon-
tagnes de l'Europe. Mais c'est bien à Pénin qu'il
(1) U Oiseau- Mouche, 8 avril 1893.
22
338
faut dire. Pénin est, en effet, le nom d'un honnête
paysan qui vivait en cet endroit au siècle dernier. (1)
Kivière-à-Pierre (Portneuf)
'' La Rivière à Pierre, dit Arthur Buies, n'existait
absolument que de nom en 1887. C'était une rivière
baptisée par un Pierre quelconque et coulant dans
la forêt, voilà tout." (2)
Rivière au Di.nble (Terreboiine)
'' J'ai examiné l'apparence de la rivière au Diable,
écrivait en 1895 M. Testard de Montigny, pour
m'assurer si elle ne ressemble pas à l'ancien Diable
avec des griffes et la queue en tire-boucho n. Je n'ai rien
trouvé qui ressemblât à Belzébuth, si ce n'est sa
forme tortueuse qui lui donne des faux airs de ser-
pent. Mais ce n'est pas de ses sinuosités que cette
rivière tire son nom. Ce sont les voyageurs qui, la
trouvant difficile pour la descente du bois, l'ont
apostrophée du nom de Diable et cette épithète lui
est restée." (3)
Kivière-au-Kenarcl, Saint-Martin de la (Gaspé)
Il y a longtemps que cet endroit est nommé ainsi.
Sur une carte géographique de la Nouvelle-France
faite en 1744 on voit les noms de Grande rivière
au Renard et de Petite Rivière au Renard. On
dit que lies environs de ces rivières étaient très fré-
quentés par les renards autrefois ; c'est probablement
ce qui leur valut leur nom.
La JRivière-au-Renard a été mise sous le vocable
de saint Martin en considération de Martin Samuel,
(l^vT. -Edmond Roy, Histoire de la seigneurie de Lauzon, vol. I,
p. XVIII.
(2) Le Saguenay et le bassin du lac Saint-Jean, p. 328.
(3) La colonisation, p. 179.
339
un des premiers habitants de l'endroit. Martin
Samuel eut souvent l'occasion de loger le mission-
naire, de l'accompagner tant sur terre que sur mer,
de prêter sa maison pour faire les exercices de la
mission ; c'est sans doute à titre de bienfaiteur insigne
que son patron fut choisi comme titulaire de la
paroisse.
Ki vièi*e-an-Toimerre ( Labrador)
A trois milles de son embouchure, cette rivière
descend une cascade haute, paraît-il, de 400 pieds.
Les eaux en tombant de cette hauteur font un bruit
qui ressemble beaucoup aux détonations produites
par le tonnerre.
Kivière-aux Rats, St- Jean-B. de la (St- Maurice)
Le nom de Rivière-aux-Rats vient nécessairement
des rats d^eau que l'on y trouve, et non des rats de
grange qui n'ont pas encore para dans cet endroit
éloigné.
Mgr Laflèche, évêque de Trois-Rivières, donna à
la Rivière-aux-Rats saint Jean-Baptiste pour patron
pour trois raisons : 1" parce que saint Jean-Baptiste
est le patron des Canadiens-Français ; 2" parce
qu'aucune paroisse de son diocèse n'était encore sous
son vocable ; 3° parce que le plus ancien habitant
de l'endroit se nommait Jean-Baptiste Hennesse.
Rivîère-Beaudette, Ste-Claire de la (Soulaiiges)
Il y avait sur une pointe, à l'embouchure de la
rivière, un petit poste ou chantier dans lequel on
avait mis un lit communément appelé beaudet. Un
jour on enleva la bâtisse en laissant sur le sol le lit
qui était facilement remarqué par les voyageurs»
D'où l'on commença à appeler cette pointe Beaudet,
340
liom qui, dans la suite, fut donné à la rivière, puis à
la paroisse.
Sainte Claire d'Assise a été donnée comme titulaire
à la Rivière-Beaudet en l'honneur des sœurs Clarisses
récemment arrivées au pays et établies à xs otre-Dame
de Bellerive, diocèse de Valle3^field.
Rivière-Blanche (Kiniouski)
La rivière Blanche a été nommée ainsi parce que
ses eaux brisées par une chute d'une quinzaine de
pieds et par une série de rapides qui avoisinent son
embouchure sont constamment couvertes d'écume.
Kivière-Croclie, Saint François de la (St-Maurice)
La rivière Croche, doit son nom au cours sinueux
qu'elle suit. Elle va tantôt du nord au sud, tantôt
du sud au nord, tantôt de l'est à l'ouest ; pour faire
un arpent, il faut décrire autour d'une pointe une
parabole qui en a cinq.
Lorsque Mgr Laflèche, évêcjue de Trois-Rivières,
visita cet endroit en 1887, M. Richard Brûlé, un de
ses habitants, lui demanda qu'il fut mis sous la pro-
tection de saint François d'Assise, patron de l'évêque.
Mgr Laflèche ne put se refuser à cette demande.
Kivière des-Prairies (Hoclielaga)
Nous lisons dans la Relation de 1640 :
*' Quand on arrive au premier saut qui se rencon-
tre dans le grand fleuve Saint-Laurent, que nous
appelons le saut Saint-Louis, on trouve un autre
fleuve nommé la rivière des Prairies. Ce fleuve se
nomme ainsi parcequ'un certain Français nommé
des Prairies, ayant charge de conduire une barque
au saut Saint-Louis, quand il vint à cet aff'our ou
rencontre de ces deux fleuves, au lieu de tirer du
341
côté sud, où est le saut Saint-Louis, il tira au Nord
vers cet autre fleuve qui n'avait pas encore de nom
français, et qui depuis ce temps là fut appelé la
Rivière des Prairies."
Ce qui nous confirme dans cette opinion c'est que
Champlain nous apprend que Des Prairies, qu'il
qualifie un homme plein de courage, remonta le
fleuve Saint-Laurent en 1610 pour la traite des pel-
leteries. (1)
Aussi, nous croyons que Charlevoix fait erreur
lorsqu'il écrit :
'' Le canal qui sépare l'île de Montréal de l'île
Jésus porte le nom de Rivière des Prairies, parce
qu'elle coule au milieu de fort belles prairies." (2)
Plus tard les Français l'appelèrent rivière des
Outaouais parce qu'elle était la route de ces sauvages.
Le nom de rivière des Prairies fut conservé au chenal
qui sépare l'île Jésus de l'île de Montréal.
C'est de ce chenal que la paroisse de Saint- Joseph
de la Rivière-des-Prairies a pris son nom.
Rivière des Quinze (Ottawa)
On a donné à l'Ottawa le nom de Rivière des
Quinze, à cause des quinze principaux rapides qui
obstruent son cours.
Rivière du Cap de la 31adeleine (Gaspé)
" En 1836, M. Ferland, alors curé de Saint-
Isidore, était invité par Mgr Turgeon à l'accompagner
durant le cours de la visite épiscopale qu'il allait
faire dans le district de Gaspé. Le 22 juin 1836, la
Sara qui portait l'évêque et sa suite, était par le
travers de la rivière de la Madeleine. " Quel est le
(1) Champlain, 1632, pp. 156 et 159.
(2) Histoire de la Xouvelle- France, vol. Ilf, p. 140.
342
matelot canadien, écrivait ce jour là l'abbé Ferland,
qui a fréquenté ces parages, sans avoir entendu, pen-
dant la nuit, les accents plaintifs, les cris lugubres du
braillard de la Madeleine ? Quel marin de la côte
consentirait à passer quelques jours, seul dans ce
lieu, où un esprit tourmenté cherche à faire com-
prendre sa peine ? Est-ce l'âme d'un naufragé, qui
demande la sépulture chrétienne pour son corps et
les prières de l'église pour elle-même ? Est-ce la voix
du meurtrier, condamné à expier son crime au lieu
même où il l'a commis ? Les écumeurs de mer qui
ont rôdé sur ces côtes ne se sont pas toujours bornés
à dépouiller les naufragés ; ils ont essayé quelquefois
de s'assurer l'impunité par l'homicide, convaincus
que la tombe est muette et ne révèle point de secrets.
Serait-ce la célèbre terre des démons, dont parle le
cosmographe Thevet, terre où il prétend que Rober-
val abandonna sa nièce, la demoiselle Marguerite,
avec son amant et une vieille duègne normande ? Le
vieux conteur place cette terre sur quelque point des
côtes du golfe Saint-Laurent, et rapporte qu'après
la mort de ses deux compagnons, la demoiselle eut
longtemps à lutter contre les démons, qui, sous la
forme d'ours blancs, cherchaient a l'effrayer par
leurs griffes." (1)
" On donne aussi l'origine suivante au braillard
de la Madeleine : Un aff'reux naufrage eut lieu en
cet endroit. Un père et une mère avec bien d'autres
hélas ! périrent. Leur enfant, par la protection mira-
culeuse de son ange gardien, fut sauvé. La tradi-
tion ne dit pas quelle forme prit l'ange pour accom-
plir ce sauvetage. Toujours est-il que l'enfant lut
déposé sain et sauf sur la berge. L'absence de ses
(1) La Ga.s-pésie, p. 150.
343
parents lui fit pousser des cris déchirants qui réu-
nis au bruit de la tempête firent donner à la rivière
le nom de braillard de la Madeleine par quelques
pêcheurs qui se trouvaient dans les environs. (1)
'^ L'abbé Casgrain raconte une histoire au sujet
du Braillard des îles de la Madeleine dans laquelle
un mauvais prêtre devint, quoique avec déplaisir,
un squelette pour avoir refusé de baptiser un enfant
qui mourut sans baptême et qu'on entendit toujours
pleurer ensuite.
'' Il faut croire que lors de son voyage dans ces
parages en 1836, le savant abbé Ferland ignorait
comment M. Painchaud, le fondateur du collège de
Sainte-Anne, avait mis fin à la légende. On sait
que M. Painchaud fut missionnaire dans la Baie des
Chaleurs. Il connaissait l'a légende, mais il n'y
ajoutait pas trop foi. Un jour qu'il se trouvait retenu
à cet endroit par une tempête, il fut à même d'en-
tendre les plaintes et les cris du braillard. Voyant
l'effarement des gens, il eut comme une inspiration
subite que ces lamentations devaient provenir de
quelque cause physique ordinaire. Comme il était
brave, il dit à ceux qui l'entouraient : " Laissez-moi
aller seul dans la direction du braillard, et je vous
promets que je vais l'apaiser." Il mit une hache à
la ceinture de sa soutane, et s'enfonça dans la forêt.
Plus il s'avançait, plus les gémissements étaient dis-
tincts. Enfin il arriva à l'endroit même d'où partaient
les clameurs insolites et terrifiantes. M. Painchaud
ne se laissa pas dominer par la peur, comme tant
d'autres, moins audacieux, auraient fait à sa place.
Le phénomène lui apparut bientôt dans son étrange
simplicité. Deux arbres inclinés l'un sur l'autre,
(1) James-M. LeMoine, Chronides oj the SaiiU- Lawrence, p. 128.
344
en forme d'X, ne semblaient former à leur point
d'entrecroisement qu'un seul tronc, tant ils étaient
rapprochés. Lorsque le vent les secouait un peu
fortement, ils frottaient l'un contre l'autre ; d'où ces
bruits, tantôt criards, tantôt plaintifs, suivant la
violence de la tempête et la direction du vent.
'' M. Painchaud s'en revint tout glorieux de son
exploit, qui lui avait coûté plusieurs heures de
marche, et quand les gens l'aperçurent haletant,
baigné de sueurs, ils crurent d'abord qu'il n'avait
rien vu. Mais, jugez de leur étonnement et surtout
de leur joie, lorsque M. Painchaud leur eut dit :
*' Mes amis, vous n'entendrez plus jamais le braillard,
je viens de lui faire bonne justice !" Et il leur
montra sa hache d'une façon très significative. De
fait, il avait eu le soin d'abattre l'un des deux arbres
qui, depuis des années, avaient été la terreur des
marins et des habitants de la Gaspésie." (1)
Rivière du Gouffre (Charlevoix)
La rivière du Gouffre, qui se jette dans le Saint-
Laurent à la baie Sint-Paul, fut nommée ainsi par
Champlain, en 1608 : " Il y a une petite rivière qui
entre assez avant dedans les terres, et l'avons nommée
la rivière du gouffre, d'autant que le travers d'icelle
la marée y court merveilleusement, et bien qu'il face
calme, elle est toujours fort esmené, y ayant grande
profondeur : mais ce qui est de la rivière est plat et
y a force rochers en son entrée et autour d'icelle ".
Kivière du Gros Mâle (Gaspé)
Cette rivière est nommée Rivière au Grand Masle
sur la carte de Charlevoix (1744).
(1) N. E. Dionne, Vie de C, F. Painchaud, p. 65.
o
45
Kivière-du-ij()iip-en-haiit (Maskiuonsé)
Champlain remontant, en 1G09, le lac Saint-Pierre
fait mention d'une rivière qu'il nomme Sainte-
Suzanne et qui est certainement la rivière du Loup :
'' Continuant nostre routte jusques à l'entrée du lac
Sainct-Pierre, écrit-il, qui est un pays fort plaisant
et uny et traversant le lac à 2, 3 et 4 brasses d'eau,
lequel peut contenir de long 8 lieues, et le large 4.
Du costé du nord nous veismes une rivière qui est
fort agréable, qui va dans les terres 50 lieues ; et Fay
nommée Saincte Suzanne."
Les Abénaquis, qui s'établirent à Saint-François
dès le dix-septième siècle, appelaient la rivière du
Loup Ambomasie, rivière croche, sans doute à cause
des sinuosités de son cours.
On ne sait pas, d'une manière positive, pourquoi
le nom de rivière du Loup, a supplanté celui de
Sainte-Suzanne, donné par Champlain. La tradition,
veut, cependant, que des loups marins aient été tués
à son embouchure. Si tel était le cas, la substitu-
tion s'expliquerait facilement.
Rivière-du-Loiip-en-bas (Téniiscoiiata)
C'est sur les bords de cette rivière, d'après la tra-
dition, que Champlain rencontra pour la première
fois les sauvages de la nation des Loups (Mahitigans).
Dans ses Voyages, le fondateur de Québec mentionne,
à différentes reprises, les Loups ou Mahingans, mais
nulle part il dit où il les rencontra.
Rivière-Ouelle (Kanionraska)
'' On a prétendu que le mot Ouelle est d'extraction
sauvage, et qu'il signifie une anguille, à laquelle la
rivière Ouelle ressemble par les nombreux détours
346
qu'elle fait dans la plaine, avant de se jeter dans le
Saint-Laurent. A partir de son embouchure, en effet,
jusqu'au pont du chemin de fer Intercolonial, on
compte une lieue en ligne droite, tandis qu'on en
compte trois en suivant ses contours.
" Nous croyons plutôt que la rivière Quelle fut
nommée ainsi en souvenir d'un compatriote de Cham-
plain, M. Quel, contrôleur général des salines de
Brouage, membre de la Compagnie des Cent-Associés,
et l'un des bienfaiteurs insignes des missionnaires
récollets dont il était syndic au Canada.
•' Champlain nous apprend que ce fut M. Quel qui
le décida à choisir pour missionnaires les Pères
Récollets. '' C'était, dit-il, un homme d'honneur
duquel j'avais la fréquentation ordinaire. . . . homme
adonné à la piété, et doué d'un grand zèle et affec-
tion à l'honneur de Dieu et à l'augmentation de sa
religion. Ce témoignage en dit assez pour faire voir
que le nom de la rivière Quelle rappelle un homme
de bien dont le souvenir mérite d'être conservé.
'' Qn écrivait autrefois indifféremment Ouel ou bien
Houel ; ce n'est que plus tard qu'on a adopté l'ortho-
graphe Quelle." (1)
Kixboroiigh, Saint-Liiclger de (Beauce)
Rixborough est un village du comté de Bucks, en
Angleterre.
Saint Ludger a été donné pour patron à ce canton
en souvenir de l'abbé Ludger Têtu, compagnon
d'études et ami de son premier missionnaire, M.
Samuel Garon. M. Ludger Têtu, qui était le frère
de Mgr Henri Têtu, se noya le 20 juillet 187G.
(1) L'abbé H.-R. Casgrain, Une paroisse canadienne au XVI le
si-:de, p. 15.
347
Kobertsoii, Caiiiou (Ottawa)
L'honorable Joseph-Gibb Robertson, député de
Sherbrooke et trésorier de la province de Québec.
Koberval, Notre Dame de (Lac Saint-Jean)
Le canton Roberval fut nommé ainsi en l'hon-
neur de Jean-François de la Roque, sieur de Roberval.
L'endroit où s'élève Notre-Dame du Lac Saint-
Jean plus connue aujourd'hui sous le nom de
Roberval, portait autrefois le nom de Pointe-Bleue.
IjCS origines de la paroisse remontent à l'époque
de la proclamation du dogme de l'Immaculée Con-
ception de la bienheureuse vierge Marie, en 1854 ;
et c'est alors qu'on a commencé à l'appeler la mis-
sion de l'Immaculée Conception du Lac Saint- Jean.
On changea ce nom plus tard en celui de Notre-
Dame.
Kobicloux, Canton (Bonaventure)
L'honorable Joseph-Emery Robidoux, aujourd'hui
juge de la Cour Supérieure.
Kobiuson (Conipton)
Robinson tire son nom de l'un des premiers pré-
sidents de la British American Land Company,
propriétaire de presque tous les terrains de ce village.
Kobitaille, Canton (Téniiscouata)
L'honorable Théodore Robitaille, lieutenant-gou-
verneur de la province de Québec.
Rocher au Pin (Sherbrooke)
Le Rocher au Pin est un îlot escarpé qui émerge
des flots du Saint-François, un peu au-dessous de
l'embouchure du Magog et dans les limites même
de la cité de Sherbrooke.
348
Il y a longtemps que ce rocher attire l'attention
des amateurs de curiosités naturelles. Bouchette en
parle dans sa Description topographique de la pro-
vince du Bas-Canada, publiée en 1815. Après avoir
décrit le site de la future capitale des Bois-Francs,
que les explorateurs français avaient désigné sous le
nom de Grand Portage, il ajoute :
^' Un i^eu au-dessous, dans la rivière, est un rocher
élevé et très singulier, sur le sommet duquel est un
pin solitaire, d'une forte dimension, qui offre à la
fois un spectacle extrordinaire et unique."
Or, si on consulte la tradition et les meilleurs
témoignages connus, on arrive à la conclusion que
ce pin compte une existence plus que séculaire.
lîocher-aux-Oiseaux (Iles de la Madeleine)
Le Rocher aux Oiseaux qui forme partie de l'ar-
chipel de la Madeleine fut découvert par Jacques
Cartier le 25 juin 1534. '' Le lendemain qui estoit
le XXV, déclare-t-il, le temps fut encore fascheux,
obscur, et venteux, et navigasmes une partie du jour
vers Ouest, et Norouest, et le soir nous prismes le
trevers jusques au second quart que nous partismes
de là, et pour lors nous cogneusmes par le moyen
de nostre quadran que nous estions vers Norouest,
et un quart d'Ouest, esloignez de sept lieues et demie
du Cap S. Jean, et comme nous voulûmes faire velle,
le vent commença à souffler de Norouest, et pour ce
tirasmes vers Suest quinze lieues, et approchasmes
de trois Isles, desquelles y en avoit deux .petites
droites comme vn mur, en sorte qu'il* estoit impos-
sible d'y monter dessus, et entre- icelles y a un petit
escueil. Ces Isles estoyent plus remplies d'oiseaux
que ne seroit un pré d'herbe, lesquels faisoyent là
349
leurs nids, et en la plus grande de ces Isles y en
avoit un monde de ceux que nous appellions Mar-
gaux qui sont blancs et plus grands qu'oysons, et
estoyent séparez* en vn canton, et en l'autre part y
avait des Godets, mais sur le rivage y avoit de
ces Godets et grands Apponats semblables à ceux
de ceste Isle dont nous avons fait mention. Nous
descendismes au plus bas de la plus petite et tuasmes
plus de mille Godets et Apponats, et en mismes
tant que voullusmes en nos barques et en eussions
peu en moins d'une heure remplir trente semblables
barques. Ces Iles furent appelées du nom de Mar-
gaux." (1)
Rochon, Canton (Ottawa)
L'honorable M. Alfred Rochon, juge de la Cour
Supérieure pour le district d'Ottawa, ancien député
d'Ottawa à la législature de Québec.
Rochville (Saint- Hyacinthe)
Le village de Rochville se trouve dans l'ancienne
seigneurie de Roch de Saint-Ours.
Kock-Forest (Sherbrooke)
Le premier nom de cette localité fut Drop-off, à
raison d'une descente d'eau sur la rivière ^lagog qui
formait une espèce de chute. En 1870, on lui
substitua celui de Rock-Forest. Ce nom lui a été
donné parce que des bords de la rivière Magog on
voyait de hauts rochers entièrement couverts d'ar-
bres formant une forêt sur le roc, Eoch Forest.
Rocmont, Canton (Québec)
Rocmont, mont à pierre.
(1) Discours du voyage.
350
En 1628, le convoi destiné à la colonie naissante
de Québec était sous la conduite de M. de Roquemont.
Celui-ci, au lieu de se réfugier dans un des nombreux
havres du golfe Saint-Laurent, où il pouvait attendre
en sûreté que la flotte des Kerth, fut partie, remonta
le fleuve, et engagea un combat inégal où il perdit
toute la ressource d'une colonie déjà prête à suc-
comber.
Kolette, Cauton (Montmagny)
Frédéric Rolette se distingua en maintes circons-
tances lors de l'invasion américaine de 1812. C'est
lui qui pendant cette campagne mémorable eut
l'honneur de faire la première prise sur les Améri-
cains. Avec cinq Canadiens, dans une petite cha-
loupe, il s'empara de la Cayuga Packet, goélette
armée de deux canons et montée par une quarantaine
d'hommes.
Komaiue (Labrador)
Lors du premier voyage de Jacques Cartier, en
1534, il y avait à Saint-Malo et aux environs beau-
coup de négociants engagés dans le commerce amé-
ricain du poisson et des pelletries. Les deux postes
principaux où se faisait ce trafic étaient Tadoussac,
à l'entrée du Saguenay, et le port de Brest, non loin
de Blanc-Sablon, aujourd'hui le Vieux-Fort. Cartier
visita ce dernier poste de traite, nomma fleuve Saint-
Jacques une jolie rivière du voisinage (aujourd'hui
rivière Saint-Paul), puis il remonta jusqu'à Chéca-
tica, qu'il nomma port de Jacques Cartier.
'' Là, dit le capitaine malouin, on y void des
hommes de belle taille et grandeur, mais indomptez
et sauvages : Ils portent les cheveux: liez au sommet
de la teste, et estreins comme une poignée de foin, y
351
mettans au travers un petit bois ou autre chose au
lieu de clou : et y tient ensemble quelques plumes
d'oiseaux. Ils vont vestus de peaux d'animaux,
aussi bien les hommes que les femmes, lesquelles
sont toutefois plus recluses et renfermées en leurs
habits, et ceintes par le milieu du corps, ce que ne
sont pas les hommes : ils se peignent avec certaines
couleurs rouges.
Les Esquimaux sont bien dégénérés. Pour toute
peinture ils ont maintenant le brun de la fumée du
camp. Toutefois, il y a encore assez de vermillon,
en quelques endroits, pour que la localité en prenne
le nom. Ainsi, il y a sur la côte du Labrador
Olomanosheebo (la rivière à la peinture). Mais nos
savants modernes ont fardé le mot, et cartes et rap-
ports disent : la Grande-Romaine, la Petite-Romaine.
Le mot sauvage Oloman s'est corrompu en Romaine.
Vraiment, on ne s'attendait guère à voir les dames
romaines en cette affaire de vermillon ou ocre rouge,
à propos et au niveau des dames esquimales. (1)
Koqiietaillacle (JKTicolet)
Pierre Godefroy, sieur de Roquetaillade, reçut cette
seigneurie en concession en avril 1675 du gouver-
neur de Frontenac.
Rosaire, Notre-Dame du (Montniagny)
Notre-Dame du Rosaire date de 1884. Comme
cette même année 1884, Léon XIII réveillait dans
le monde entier l'excellente dévotion du Rosaire, le
cardinal Taschereau crut devoir placer la nouvelle
mission sous le patronage de Notre-Dame du Rosaire.
(1) Anniles de la propagation de la foi, juin 1887.
352
Ross, Canton (Lac Saint- Jean)
L'honorable John-Jones Ross, premier ministre de
la province de Québec.
Kouîjeniont, Saiut-Micliel de (Kouville)
On voit dans la Relation, de 1666, que M. de Rouge-
mont, capitaine au régiment de Carignan, était dans
l'hiver de cette même année 1666 commandant au
fort Sainte-Thérèse. Ce M. de Rougemont repassa
en France l'année suivante. Du moins, il n'est plus
mentionné à partir de la fin de 1667.
Rougemont n'aurait-il pas plutôt emprunté son
nom au baron de Rottenburg ? Le mot allemand
Rottenburg ou Rottemburg se traduit par Rouge-
mont.
Kouillard, Canton (Témiscouata
Le Père Récollet Amable-Ambroise Rouillard des-
servit les missions de Rimouski et de Trois-Pistoles
de 1724 à 1736, puis de 1745 à 1768. Il se noya,
en juillet' 1763, près du Cap à l'Orignal, en se rendant
à Rimouski pour y donner la mission.
lloute Jiistinienne (Beauce)
Le Père Justinien (Louis-Alexandre Constantin)
demeura sept ans à la Beauce. Il mourut à Saint-
Joseph de la Beauce et il y fut inhumé par le Père
Didace. Il était agent du seigneur de Vaudreuil à
Saint- François et c'est lui qui a donné son nom à la
Route justinienne qui va de la rivière Chaudière à la
rivière Etchemin, depuis Sainte-Marie jusqu'à Saint-
Henri de Lauzon.
Kouville, Saint-Jean-Baptiste de
C'est le 18 janvier 1694 que le gouverneur de
353
Frontenac et l'intendant Bochart de Champigny con-
cédèrent à Jean-Baptiste Hertel, sieur de Rouville,
officier dans le détachement des troupes de la marine,
deux lieues de terre de front, avec une lieue
et demie de profondeur, sur la rivière Richelieu,
joignant d'un côté la terre de la seigneurie de
Chambly et de l'autre les terres non concédées.
Ce ne fut cependant que près d'un siècle plus tard
que la seigneurie de Rouville fut assez peuplée pour
être desservie. En 17-93, Rouville fut formée en
paroisse distincte sous le nom de Saint-Jean-Baptiste
des Hurons. Saint Jean-Baptiste fut choisi comme
titulaire de la nouvelle paroisse en l'honneur de son
premier seigneur Jean-Baptiste Hertel, sieur de Rou-
ville.
Koxaii, Canton (Montcalni)
Le major-général Roxan commanda les forces mili-
taires de la province de Québec.
Koxton Falls (Sliefford)
Roxton est un village du comté de Bedford, en
Angleterre, tout près de la rivière Ouse.
Koxton Pond (Sliefford) "
Roxton Pond tire son nom du canton Roxton et
d'un petit lac ou étang (pond) dans ses limites.
Royer, Canton (Sagnenay)
Le Père Marie-Josepîi Royer, Oblat 'de Marie-Imma-
culée.
Ruisseau à Morin (Gaspé)
A pris son nom d'une famille ^Morin établie sur
ses bords.
23
354
Kiiisseaii à Rebours (Gaspé)
«
Les prêtres qui ont desservi les environs de cette
rivière que la carte de M. Taché désigne modeste-
ment sous le nom de ruisseau écrivent rivière
Arhourg ou Arbour. Il y a à Percé un grand nombre
de familles qui portent ce nom, mais il n'y en a
aucune dans les environs de la rivière. Ce ruisseau
fait probablement quelque coude en revenant vers sa
source, coulant à rebours. De là l'origine du nom.
Ruisseau Caille (Chicoutînii)
En souvenir de François Guay, surnommé on ne
sait pourquoi Caille, qui avait formé le projet de
bâtir un moulin sur ce ruisseau.
Ruisseau du Manche d'JEpée (Gaspé)
Ce ruisseau fut nommé ainsi parce qu'on trouva
sur le rivage un pommeau d^épée.
Riisselltown, St-Clirysostome de (Châteauguay)
C'est en 1800 que William Waller arpenta et di-
visa en lots la paroisse actuelle de Saint-Jean Chry-
sostome de Russelltown. Il lui donna le nom de
Russelltown en l'honneur d'un des enfants de M.
Ellice, propriétaire de la seigneurie de Châteauguay.
En 1843, Russelltown fut érigé en paroisse sous le
vocable de Saint Jean Chrysostome. L'évêque du
diocèse, voyant l'extrémité sud-ouest de son terri-
toire entourée d'ennemis de la foi catholique, voulut
se ménager des protecteurs puissants dans les titu-
laires qu'il donnait aux nouvelles circonscriptions
de cette partie du pays. C'est la raison qui lui fit
mettre Russelltown sous la protection de saint Jean
Chrysostome. Ce grand saint, pensait l'évêque, qui
a si bien défendu l'église pendant sa vie, saura bien
ODD
protéger après sa mort une paroisse mise sous sa pro-
tection.
Sabrevois, Sainte-Anne de (Tbervllle)
La seigneurie de Sabrevois fut concédée le 1er
novembre 1750 à Christophe Sabrevois de Sermon-
ville, lieutenant dans les troupes.
Saîïard, Canton (Cliicoiitimi
Le Récollet Gabriel Sagard publia, en 1636, un
ouvrage intitulé Histoire du Canada et voyages que les
Frères Mineurs Rêcollets y ont fait pour la conversion
des infidèles.
Saguenay
Saguenay, dit Mgr Laflèche, est un mot algonquin
qui signifie eau qui sort (sakinip ; saki, sortir ; mipif
eau).
^' Le Père Laçasse n'est pas de cette opinion. '' On a
prétendu, dit-il, que Saguenay venait de deux mots
sauvages qui signifiaient endroit d^où Veau sort^
comme si l'eau ne sortait pas de toutes les rivières ".
(2)
Le Père Arnaud, longtemps missionnaire dans la
région du Saguenay, donne l'origine suivante au
mot Saguenay : '^ Saguenay, francisé de Shagahnen-
hi — la glace est percée, trouée. Les eaux du Saguenay
étaient autrefois peuplées de loup-marins ; dans le
courant de l'hiver ces animaux y entretenaient des
ouvertures pour y respirer. Après avoir pris leurs
ébats dans l'eau, ils en sortaient pour se réchauffer
au soleil. C'est sur la glace qu'ils déposaient leurs
petits, dans les mois de mars et d'avril. Ces soupi-
raux cachés étaient toujours dangereux aux voya-
(2) L'Opinion publique, 2 mars 1882.
356
geurs qui s'aventuraient sur la glace, en remontant
ou en descendant le fleuve. Les premières années
que j'exerçais le saint ministère, nous faillîmes, mes
compagnons et moi, tomber dans ces pièges d'un nou-
veau genre ; un de mes compagnons, moins heureux
que les autres, fut bien près d'y rester, nous ne
pûmes l'en retirer qu'avec peine." (1)
Le Père Lemoine décompose ainsi le mot Sague-
nay : Shastuets shipu, Tshe-Iùitimiu shipu, et le tra-
duit par " débordement."
Saint Adalbert (Islet)
Cette paroisse a été mise sous le patronage de
saint Adalbert en souvenir de M. Adalbert Blan-
cliet, curé de Saint-Pamphile, qui s'intéressa à sa
fondation.
Saint-Aclelplie (Cliaiui>laiii)
C'est M. Adolphe Dupuis, curé de Sainte-Anne de
la Pérade, qui,' planta ici la première croix pour
marquer la place de l'église. Mgr Laflèche voulait
lui faire le plaisir de donner son prénom à la
nouvelle paroisse, mais comme il n'y a pas de saint
Adolphe dans le Martyrologe il la nomma Saint-
Adelphe.
Saint-Aimé (Richelieu)
Le seigneur Aimé Massue donna tout le terrain
nécessaire pour élever l'église, le collège et le cou-
vent. On peut l'appeler le fondateur de Saint- Aimé.
Saint- Alexandre (Kaniouraska)
Cette paroisse fut mise sous le patronage de saint
Alexandre en l'honneur de Mgr Alexandre-Antonin
Taché, archevêque de Saint-Boniface.
(1) Annales de la propagation de la /oif février 1880.
357
Saint-Alexis de la Grande Baie (Cliicoiitinii)
Saint Alexis fut choisi comme titulaire de la
Grande Baie à cause de Alexis Tremblay (Picoté),
un des premiers colons de cette paroisse.
Saint-Ambroise (Chicoutimi)
M. Ambroise Fafard, curé de la Baie Saint-Paul,
s'occupa beaucoup de la fondation de cette paroisse.
L'évêque de Chicoutimi mit la nouvelle paroisse
sous le patronage de saint Ambroise pour recon-
naître le zèle et le mérite de M. Fafard.
Saint-André Avellin (Ottawa)
Ainsi appelé du nom de André Trudeau, arpen-
teur, neveu de Josepli Papineau, propriétaire de la
seigneurie de la Petite-Nation. Trudeau avait fait le
mesurage en lots d'une certaine étendue de conces-
sions qui constituent la paroisse de Saint-André
Avellin.
Saint-André de l'Epouvante (Lac Saint- Jean)
Les premiers voyageurs qui visitèrent ce coin du
pa3^s revinrent enchantés et transportés de la beauté
de son site et de la bonté de son sol. Ceux qui s'y
rendirent ensuite ne furent pas aussi enthousiastes
et ils revinrent en disant : C'est une épouvante qu'on
nous a faite. *
Le premier colon de l'Epouvante fut André
Néron ; d'où le nom du titulaire. Néron est encore
plein de vie et demeure à Saint-.Jérôme du lac Saint-
Jean.
Saint-André de Ristij;onclie (Bouav^entnre)
En l'honneur de Mgr André-Albert Biais, évêque
de Rimouski.
358
Saint-Alexandre (Iberville)
La paroisse de Saint-Alexandre est voisine de
celle de Saint-Athanase. Athanase fut élevé au
diaconat par saint Alexandre, évêque d'Alexandrie.
Ayant accompagné son évêque au concile de Nicée,
il y confondit Arius, dont les erreurs portaient
atteinte à la divinité de Jésus-Christ. Saint Alexan-
dre mourut l'année suivante et saint Athanase le
remplaça comme évêque d'Alexandrie.
Saint- Alexis des Monts (3Iaskinongé)
Cette paroisse a été placée sous le patronage de
saint Alexis en mémoire de Alexis Boulanger qui a
donné vingt acres de terre sur lesquels l'église a été
Saint-Amable (Rouville)
Le rang ou village Saint- Amable rappelle le sou-
venir d'un ancien curé de Saint-Mathias, M. Ama-
ble Prévost.
Saint-Anselme (Oorcliester)
Le voisinage de la paroisse de Saint-Henri de
Lauzon a pu être pour quelque chose dans le choix
du titulaire de cette paroisse. Saint Anselme fut
persécuté par Henri, roi d'Angleterre, pour s'être
conformé au décret du Saint-Siège qui défendait
l'investiture des dignités ecclésiastiques par les
laïques.
Saint- Antoine (Charlevoix)
M. Antoine Parent, procureur du séminaire de
Québec, fit bien des séjours à Saint-Urbain et il s'y
créa de nombreux amis. C'est pour l'honorer qu'on
a nommé un rang de cette paroisse Saint-Antoine.
359
Saint-Antoine de Tilly (JLotbInière)
Le 29 octobre 1672, l'intendant Talon concédait
au sieur de Villieu, lieutenant au régiment de Cari-
gnan, l'étendue des terres qui se trouvent sur le
fleuve Saint-Laurent depuis les bornes de la seigneurie
de Lauzon jusqu'à la petite rivière Talley dite de
Villieu, icelle comprise, sur une lieue et demie de
profondeur.
Le 31 août 1700, Claude-Sébastien de Villieu,
écuyer, capitaine commandant une compagnie des
troupes du détachement de la marine entretenue par
Sa Majesté à l'Acadie, qui avait acquis les droits de
son frère Pierre de Villieu, vendait à Pierre-Noël le
Gardeur, sieur de Tilly, lieutenant dans les troupes
de la marine, " la terre, fief, justice et seigneurie de
Villieu avec les cens, rentes et autres droits." La
seigneurie de Villieu prit dès lors le nom de Tilly.
Tilly fut d'abord desservi par un Récollet, le Père
Honoré Hurette. Il était donc tout naturel qu'il mit
le nouveau temple sous le patronage de saint Antoine
de Padoue, qui est un des plus grands saints de l'ordre
de saint François.
Saint-Antonin (Téniiscoiiata)
Nommé ainsi en l'honneur de Mgr Alexandre-
Antonin Taché, archevêque de Saint-Boniface. Une
autre opinion veut que ce soit M. Louis-Antonin
Proulx, premier desservant de Saint-Antonin, qu'on
a voulu honorer ainsi.
Saint-Arsène (Témiscouata)
Cette paroisse fut mise sous le patronage de saint
Arsène à la demande de M. Arsène Mayrand, curé
de Saint-Zéphirin, qui se trouvait chez M. Benjamin
360
Grenier, curé de Cacouna, lorsque M. Proulx, de
l'archevêché de Québec, vint marquer la place de
l'église vers 1848.
Saiiit-Aubert (Islet)
La paroisse de Saint- Aubert a été démembrée de
Saint-Jean Port-Joli.
Cette paroisse a été placée sous le patronage de
saint Aubert, évêque de Cambrai, en l'honneur de
Philippe Aubert de Gaspé, seigneur de Saint-Jean
Port- Joli.
Saint- Augustin (Deux-Montag-nes)
Le rang où se trouve l'église portait depuis long-
temps le nom de côte Saint- Augustin. Le premier
habitant de cette côte avait, parait-il, le prénom
d'Augustin.
Saint- Augustin de Matir (Portneuf)
Le 8 septembre 1647, le gouverneur de Montmagny
concédait à Jean Juchereau, sieur de Maur, " cin-
cpiante arpents de terres situées le long du fleuve
Saint-Laurent, proche Québec." (1)
On croit que c'est en l'honneur de Augustin Saflray
de Mésy, gouverneur de la Nouvelle-France, que la
seigneurie de Maur fut mise sous le patronage de
saint Augustin.
Saint-Benjamin du lac à Busqué (Dorcliester)
Le lac à Busqué est situé sur les hauteurs qui
séparent la Beauce du lac Etchemin. Son nom lui
vient d'une nombreuse famille de Saint-François de
la Beauce qui, la première, vint prendre une terre
sur les bords de cette belle nappe d'eau.
(1) Auguste Béchard, Histoire de Saint- Augustin^ p. 366.
361
La mission du lac à Busqué a été mise sous la pro-
tection de saint Benjamin en l'honneur de M. Benja-
min Demers, aujourd'hui retiré du ministère. M.
Deniers prit une part active à la fondation de cette
mission lorsqu'il était curé de Saint-François de la
Beauce. Il encouragea fortement ses paroissiens à
y établir leurs fils.
Saint-Beruarcl (Dorcliester)
Lorsqu'il fut question d'ériger cette paroisse, les
paroissiens demandèrent à Mgr Bernard-Claude
Panet de la mettre sous la protection de son saint
patron.
Saint-Bouiface de Sliawenegan (Saint-Maurice)
Le décret canonique de l'érection de la paroisse de
Saint-Boniface de Shawenegan a pour date le 3
février 1859. Il est signé par Mgr Thomas Cooke,
premier évêque de Trois-Rivières. On ne connait
pas au juste pourquoi saint Boniface fut choisi comme
patron de cette paroisse. Mgr Cooke, probablement,
après avoir visité ce canton situé en partie dans
les montagnes du nord, après la constatation des
commencements pénibles de la mission, alors en
pleine forêt, prévit les peines et les misères des
premiers missionnaires, et voulant choisir pour la
paroisse un protecteur puissant au ciel, il demanda à
saint Boniface, le grand évêque missionnaire de la
Germanie, d'être le patron de ce petit coin de terre
encore inculte et sauvage, de le faire grandir et pros-
pérer, et d'y faire croître un peuple paisible et reli-
gieux.
Saint-Bruno (Clianibly)
La paroisse de Saint-Bruno tire son nom de la
362
famille Bruneau, qui était établie au mont Saint-
Bruno, sur les bords enchanteurs d'un magnifique
lac de deux milles de long sur un mille de large.
Saint-Bruno (Lac Saint- Jean)
Le fondateur de cette paroisse fut M. Bruno-E.
Leclerc, vicaire-général, alors curé de Notre-Dame
d'Hébertville.
Saint-Calixte de Somerset (3Iég:antic)
Cette paroisse a été placée sous le patronage de
saint Calixte, en l'honneur de Mgr Calixte Marquis,
un des premiers missionnaires des cantons de l'Est.
Saînt-Camille (Bellecliasse)
Saint Camille a été nommé ainsi à cause du pre-
mier curé de Saint-Magloire, M. Camille Brochu.
Saint Casimir (Portneuf)
Saint-Casimir est un démembrement de Sainte-
Anne de la Pérade. Son nom lui vient d'un paroissien
important de cette paroisse, le notaire Casimir Dury,
qui fit un don en argent pour l'érection de l'église
de la nouvelle paroisse.
Saint-Charles, Rivière (Québec)
La rivière Saint-Charles, que les habitants de
Québec appellent aussi Petite Rivière, vient du lac
Saint-Charles, qui n'est qu'à environ quatre lieues
de Québec.
Les Montagnais, au rapport de Sagard, l'appe-
laient Cabircoubat, à raison, dit-il, qu'elle tourne et
fait plusieurs pointes.
Jacques Cartier donna à la rivière Saint-Charles
le nom de Sainte-Croix, parce qu'il y arriva le jour
363
de TExaltatioii de la sainte Croix, le 14 septembre
1535.
Champlain avait amené les Récollets au Canada
en 1615. Ils y étaient restés quatorze ans ; et pen-
dant ce temps ils avaient été les consolateurs spiri-
tuels de la petite colonie française et les premiers
missionnaires des Sauvages. On leur avait donné sur
les bords de la rivière Saint-Charles une large con-
cession de terre, sur laquelle ils avaient bâti leur
monastère de* Notre-Dame des Anges.
Le Père Denys, commissaire, écrivant à M. Charles
des Boues, grand vicaire de Pontoise, lui témoigna
le désir qu'il avait de tenir dans le couvent un
nombre de jeunes sauvages pour les instruire. Ce
monsieur répondit à son zèle l'année suivante, et lui
fit tenir 200 écus afin d'en faire les frais. Il le pria
de donner le nom de saint Charles à ce séminaire ;
c'est de là que la petite rivière proche de Québec
s'appelle rivière Saint-Charles. (1)
Saint-Charles (Bellechasse)
Le 10 avril 1713, MM. de Vaudreuil et Bégon
concédaient à Charles Couillard, seigneur de Beau-
mont, une augmentation de une lieue et demie de
profondeur.
Le 6 août 1748, le seigneur Couillard '' voulant
faciliter la bâtisse d'une église pour l'utilité des
habitants établis dans la profondeur des terres sur la
rivière Boyer, dans les seigneuries de Beaumont, de
Péan et de la Martinière," donnait un arpent de
terrain de front.
En 1750, Mgr de Pontbriand, évêque de Québec,
détachait une partie des seigneuries de Beaumont,
(1) Sixte Le Tac, Histoire chronologique de la Nouvelle- France.
364
de Péaii et de la Martinière et érigeait canonique-
ment une noiivelle paroisse, lui donnant pour patron
saint Charles Borromée, en l'honneur du généreux
seigneur de Beaumont.
Saint-Charles Borromée (Chicoutinii)
C'est de M. Charles-S. Richard, aujourd'hui curé
de Sainte-Sophie d'Halifax, que Saint-Charles Bor-
romée a reçu son nom.
Saiut-Charles Borromée (Joliette)
Le 23 décembre 1843, un décret canonique recon-
naissait la paroisse de l'Industrie et la plaçait sous
le vocable de Saint-Charles Borromée, patron de
madame Joliette (née Charlotte de Lanaudière.) (1)
Saint Christophe (Arthaba«ka)
Jean-Chrysostome Marcoux avait, avant 1830,
fait la chasse dans le grand territoire autrefois appelé
les Bois-Francs. Ses compagnons donnèrent son
nom en l'abrégeant en Christo à une haute montagne
C|ui se trouve dans le canton d'Arthabaska, sur les
bords de la rivière Nicolet.
Le fondateur de la paroisse de Saint-Christophe
d'Arthabaska, Charles Beauchêne allait, le 18 mars
1835, planter sa tente sur les bords de la rivière
Nicolet, à dix arpents environ de l'église paroissiale
aujourd'hui bâtie sur le versant du mont Christo.
C'est ce qui a valu à la paroisse le choix du patron
dont elle porte le nom. (2)
Saint-Claude de Cleveland (Klchuioud)
Cet endroit était connu autrefois sous le nom de
Greenshields, en mémoire d'un nommé Greenshields,
(1) Revue ecclésiastique^ vol. XVI, p. 46.
(2) Mgr Suzor, Notes .sur Saint- Chri'itophe d'Arthabaska.
365
de Danville, qui avait fait construire un moulin à
scie, au milieu de la petite colonie canadienne qui
était venue s'établir là, sur des terres nouvelles.
Dans l'été de 1890, Mgr Racine, évêque de Sher-
brooke, recevait la visite de Dom Paul Benoit, cha-
noine régulier de l'Immaculée Conception, origi-
naire du diocèse de Saint-Claude, Jura, France. Dom
Benoit offrit à Mgr Racine une Vie de saint Claude,
archevêque de Besançon, dont il était l'auteur. La
lecture de la vie de ce grand saint intéressa telle-
ment Mgr Racine, qu'il résolut de nommer la nou-
velle mission qu'il fondait à Greenshields : Saint-
Claude.
Saint-Clément (Beauliarnois)
Beauharnois fut mis sous le patronage de saint
Clément parce que son premier desservant fut M.
Pierre Clément.
Saint Cléophas (Bertiiier)
C'est quelques jours seulement avant sa mort C{ue
Mgr Fabre donna le nom de Saint-Cléophas à la
nouvelle paroisse formée d'une partie de Saint-Félix
de Valois. L'archevêque de Montréal n'ignorait pas
les prières qui de toutes les parties du pays mon-
taient au ciel pour obtenir sa guérison. Lui-même
avait demandé que le Saint-Sacrement fut exposé
tous les jours à tour de rôle dans quelqu'une des
églises du diocèse.
Comptant encore sur la puissance du miracle, les
prêtres de son entourage avaient entrepris de faire
une nouvelle violence au ciel. Personne n'ignore
la vertu merveilleuse du Saint Enfant Jésus de
Prague et les prodiges vraiment extraordinaire
dûs à son invocation. Ils résolurent de faire une
o
66
neuvaiiie en son honneur. Tous les soirs donc> ils
se réunissaient autour du chevet de l'auguste mou-
rant, et adressaient au Divin Enfant les plus vives
supplications.
C'est pend ant cet intervalle qu'on lui demanda
quel patron il vo niait donner à la paroisse en projet,
et le vénéré prélat répondit : " L'un des disciples à
qui Jésus apparut après sa résurrection sur le chemin
d'Emmaùs, s'appelait Cléophas. C'est lui, qui, lors-
que le Sauveur voulut les quitter, prononça ces belles
paroles : 3Iane nobiscum, Domine (Seigneur demeu-
rez avec nous). En ce moment vous dites vous
aussi, Mane nobiscum, Domine. Je serais heureux que
le nom du pieux disciple Cléophas fut donné à la
paroisse nouvelle et que dans l'église un autel fut
dédié au Saint Enfant Jésus de Prague." (1)
Saint Cœur de 3Iarie (Beaucc)
La paroisse de Saint-Cœur de Marie porta à l'origine
le nom de Saint-Mathias. M. Alphonse Pelletier,
désirant consacrer cette mission à la sainte Vierge,
demanda à feu ^Igr Cazeau la permission de changer
le nom de Saint-Mathias en celui de Saint-Cœur de
Marie. Mgr Cazeau répondit que ce changement ne
pouvait se faire sans une raison canonique. M.
Joseph Hudon, vicaire à Notre-Dame de Lévis,
informa, sur les entrefaites, M. Pelletier, qu'une per-
sonne charitable l'avait prié de remettre une certaine
somme d'argent à une paroisse consacrée au Saint-
Cœur de Jésus ou de Marie. Ce don engagea Mgr
Cazeau à permettre le changement de nom.
(1) Semaine Religieuse de MontrécUf 20 février 1897.
o
67
Sain t-Colonibîin (Deux-Montagnes)
Cette paroisse fut placée sous le patronage de saint
Colomban parce que ses premiers habitants étaient
Irlandais. Saint Colomban était d'origine irlandaise.
Saînt-Côme (Joliette)
Saint Côme était médecin. Cette paroisse est très
éloignée des médecins de la terre et on a voulu,
parait-il, en la mettant sous le patronage de saint
Côme, médecin du ciel, compenser les inconvénients
de l'absence des médecins de la terre. Il n'est pas
impossible, non plus, que le voisinage de la paroisse
de Saint-Damien ait eu quelque rapport avec le choix
du titulaire. Saint Côme et saint Damien étaient
frères et médecins. Tous deux subirent le martyre.
Saiut-Côme de Kénébec (Beaiice)
Saint-Côme de Kénébec se trouve dans les cantons
Linière et Jersey, à dix milles de Saint-Georges et à
vingt milles de la frontière américaine. Le grand
chemin Kénébec, qui part de la ligne qui sépare là
le canton Linière de la seigneurie Aubert-Gallion et
conduit à la rivière Kénébec dans l'état du Maine,
passe au milieu de la paroisse.
Saint-Constant (Laprairie)
C'est Constant Cartier qui a valu à cette paroisse
son nom de Saint-Constant.
Saint-Cvitlibert (Berthier)
En 1765, M. Courthiau, seigneur de Berthier,
donnait aux habitants de la Rivière-du-Chicot un
terrain d'un arpent et demi de front sur six de pro-
fondeur pour y élever une église et un presbytère.
368
En 1766, M. James Cuthbert, qui était devenu
dans l'intervalle propriétaire de la seigneurie de
Berthier, fit don au missionnaire Kerberio et à Jean-
Baptiste Brisset et Joseph Neuville, marguilliers de
l'œuvre et fabrique de la nouvelle église, d'un terrain
de trente-quatre arpents, à ajouter aux six déjà
donnés, à condition que l'église qu'on y bâtirait serait
dédiée à saint Cuthbert et que la paroisse prendrait
le nom de Saint-Cuthbert.
Saint-Cyprieii (Téiuiscoiiata)
En rhomieur de M. Cyprien Gagné, curé de Saint-
Paul de la Croix, et desservant de Saint-Clément et
du canton Hocquart.
Saint-Cyriaqiie (Cliicoiitimi)
Le premier habitant de cette paroisse fut un vieux
montagnais connu sous le nom de Cyriaque.
Saint-Damase (Saint-Hyacinthe)
C'est M. Damase Ricard, curé de la paroisse de la
Présentation, qui a donné son nom à cette paroisse.
Saint-Damase de MacXider (Matane)
Saint-Damase est un démembrement de Notre-
Dame de l'Assomption de MacNider.
Son fondateur fut M. Damase Morisset, curé de
Notre-Dame de l'Assomption de MacNidei\
Saint-Damase dés Aulnaies (Islec)
Saint-Damase des Aulnaies a été formée des
cinquième et sixième rangs de Sainte-Louise et du
quatrième rang de Saint- Aubert. Saint-Damase a été
nommée ainsi en l'honneur de Damase Ouellet,
cultivateur à l'aise dans la maison duquel la messe
fut dite de 1881 à 1885.
I
369
Saint-David (Yamaska)
Le premier colon de cette paroisse portait, paraît-
il, le nom de David.
Saint David de Lan l)e rivière (Lévis)
C'est le 21 août 1875 que fut lancé le décret éri-
geant canoniquement Saint-David de Lauberivière.
La paroisse nouvelle devait porter le nom de Saint-
David de Lauberivière (et non de l' Aube-Rivière
ainsi qu'on l'écrit souvent). On avait projeté,
d'abord de l'appeler Saint-David de Daulac. Il
est dit au rapport des commissaires que l'assem-
blée des francs- tenanciers " demanda ardemment
et respectueusement que le patron de la nou-
velle paroisse fut saint David, par amour, respect et
reconnaissance envers M. David Déziel, leur vénéré
et zélé pasteur actuel ". " Nous avons cru, ajoutent
encore les commissaires, qu'un nom peut-être trop
oublié mais illustre et vénérable dans l'histoire des
commencements de notre pays pourrait être tiré de
l'oubli en l'ajoutant à celui de Saint-David comme
nom civil de la future paroisse, nous voulons dire
celui du cinquième évêque de Québec, mort en
odeur de sainteté, Mgr de Lauberivière, de sorte que
la nouvelle paroisse s'appellerait Saint- David de
Lauberivière."
Saint-Denis de la Bouteillerie (Kumouraska)
Saint-Denis de la Bouteillerie est située dans les
seigneuries de la Bouteillerie, de Saint-Denis et de
Kamouraska.
Le fief Saint-Denis fut concédé le 12 mai 1679 à
Nicolas Juchereau de Saint-Denis, pour et au nom de
son fils Joseph Juchereau de Saint-Denis.
24
370
Lorsque la paroisse fut érigée canoniquement, les
autorités ecclésiastiques, par respect pour la mémoire
du premier concessionnaire du fief dans lequel elle
était située, la mirent sous la protection de saint
Denis d'Alexandrie. Des autorités respectables pré-
tendent cependant, qu'elle a été nommée ainsi en
l'honneur de Denis Blanchet, fils de François, sei-
gneur de la Bouteillerie.
Saint-Deuis de Riclielieu (Saint-Hyacintlie)
La paroisse de Saint-Denis, qui a compris jusqu'à
1849 tout le territoire de la seigneurie du même nom,
a commencé a être colonisé en 1720.
Dès 1694, elle avait été taillée dans la forêt de la
rive droite du Richelieu, à six lieues plus haut que
Sorel, et concédée à titre de fief et seigneurie à Louis
de Gannes, écuyer, sieur de Falaise, lieutenant d'une
compagnie du détachement de la marine en ce pays,
mais les guerres contre les Sauvages et les Anglais
en avaient retardé l'occupation.
C'est en l'honneur de son épouse. Barbe Denis,
que le nouveau seigneur appela sa concession du
nom de Saint-Denis.
Lorsque la paroisse fut érigée canoniquement, pour
la même raison, l'autorité religieuse la mit sous le
patronage de saint Denis.
Saint- Désiré du Lac Noir (Mégantic)
Le premier missionnaire du Lac Noir (Black Lake)
fut M. Désiré Jobin. C'est en son honneur que la
nouvelle misssion reçut pour titulaire saint Désiré,
martyr.
Saint-Dominique (Soulangres)
Ce village assez considérable a été nommé ainsi à
cause du colonel Dominique de Longueuil.
371
Saint-Dominique (Bagot)
La paroisse de Saint-Dominique a été détachée de
la paroisse de Notre-Dame du Rosaire.
Saint- Du ustan du lac Beau port (Québec)
On a donné saint Dunstan comme titulaire à cette
paroisse parce qu'elle fut peuplée, à l'origine, de
colons anglais et irlandais. Saint Dunstan a été
évêque de Londres et archevêque de Cantorbéry. Il
prédit aux Anglais l'invasion de Suénon, roi des
Danois.
Saint- Edmond (Bertliier)
M. Edmond Moreau, curé de Saint-Barthélémy,
obtint en 1889 le démembrement du haut de sa pa-
roisse, et il demanda à Mgr Fabre, archevêque de
Montréal, de donner à la partie démembrée, le nom
de son patron, saint Edmond, archevêque de Can-
torbéry.
Saint -Edmond (Lotbinière)
Cette mission a été placée sous le patronage de
saint Edmond en l'honneur de M. Edmond Joly
de Lotbinière, avocat, fils de sir H.-E. Joly de
Lotbinière, qui a fait beaucoup pour son établisse-
ment.
Saint-Edmond (Kimouski)
La mission de Saint-Edmond sur les bords du lac
aux Saumons a été nommée ainsi en souvenir de
Mgr Edmond Langevin, gra nd vicaire du diocèse de
Rimouski.
Saint- Edouard (Montréal)
Nommée ainsi à la demande des paroissiens parce
qu'ils avaient décidé la construction de l'église le
372
jour de la fête de ce saint et en l'honneur de Mgr
Edouard-Charles Fabre, archevêque de Montréal.
Saint -Edouard de la Kivière Boisclair L<otbinière)
La paroisse de Saint-Edouard a été érigée canoni-
quement le 24 septembre 1862 par Mgr Baillargeon,
évêque de Tloa et administrateur de l'archidiocèse
de Québec, sous le patronage de saint Edouard le
Confesseur, roi d'Angleterre, en souvenir de M.
Edouard Faucher, curé de Lotbinière, son fonda-
teur.
Saint- Eleut hère (Kaniouraska)
Saint-Eleuthère est un démembrement de Saint-
Denis de la Bouteillerie. On sait que saint Eleuthère
subit le martyre en même temps que saint Denis.
Saint- Eloi (Témiscoiiata
Saint-Eloi a été formée des seconde, troisième et
quatrième concessions de Trois-Pistoles et de l'Isle-
Verte. Cette paroisse reçut pour titulaire saint Eloi
en l'honneur de Eloi Eioux, seigneur de Trois-
Pistoles.
Saint-Elphège (Yaniaska)
En l'honneur de Mgr Elphège Gravel, premier
évêque de Nicolet.
Saint-Elzéar (Beaiice
Saint-Elzéar rappelle le souvenir du seigneur
Elzéar Duchesnay.
Salnt-Elzéar (Laval
Le rang où on a placé l'église portait le nom de
rang Saint-Elzéar.
373
Saint -Eplirem de Tring- (Beauce)
Saint Ephrem a été choisi comme titulaire de cette
paroisse en l'honneur de M. Ephrem Proulx, notaire,
qui gratifia la fabrique d'une i terre de cinquante
acres sur laquelle on a construit les édifices religieux
Saint-Esprit (3Iontcalni)
La paroisse de Saint-Esprit fut démembrée dé
Saint-Roch de l'Achigan. Cette paroisse eut d'abord
pour titulaire saint Ours (martyr honoré le 7
septembre) en considération de M. Roch de Saint-
Ours, le seigneur de cette partie de la seigneurie de
Lachenaie. Mais comme l'église était bâtie sur une
petite rivière, dite du Saint-Esprit, et que la paroisse
était connue sous le nom de Saint-Esprit, Mgr
Lartigue donna la Pentecôte pour fête titulaire ; ce
qui lui consacra le nom de Saint-Esprit qu'elle avait
déjà.
Saint-Etienne de Lanzon (Lévis)
C'est le 26 octobre 1858 que la paroisse de Saint-
Etienne a été érigée canoniquement. On lui donna
saint Etienne pour titulaire en l'honneur de M
Etienne Baillargeon, curé de Saint-Nicolas, dont la
nouvelle paroisse avait jusqu'alors fait partie.
Saint-Eugène (Islet)
Cette paroisse fut mise sous le patronage de saint
Eugène en souvenir de Eugène Casgrain, seigneur
de rislet.
Saint-Eustaclie (Deiix-Montagnes)
Pour rappeler le souvenir de Eustache Lambert,
sieur Du Mont, seigneur des Mille-Iles.
374
Saint-Eustaclie (Lotbinière)
Cette concession de Saint-Louis de Lotbinière a
emprunté son nom de Eustache ChartierJ de Lotbi-
nière.
Saint-Evagre de la Fivière Claude (Gaspé)
La rivière Claude "est située à trois lieues plus haut
que Saint-Maxime du Mont-Louis. Saint Evagre a
été donné pour titulaire à la mission de la Rivière-
Claude pour rappeler la mémoire de M. Evagre Côté,
missionnaire du Mont-Louis, qui se noya dans cette
rivière le 4 juin 1875.
Saiiit-Faustin (Terrebonue)
Les paroisses de Saint-Faustin et de Saint-Jovite
sont voisines.
Faustin et Jovite, nobles Bresciens, étaient frères.
Arrêtés comme chrétiens, sous la persécution de
Trajan, ils souffrirent les plus cruels supplices dans
plusieurs villes d'Italie, entre autres à Brescia, à
Milan, à Rome, à Naples. Ils demeurèrent jusqu'à
la fin inébranlables dans leur foi. Enfin les deux
frères ramenés à Brescia furent frappés de la hache
et reçurent la couronne du martyre. On cite saint
Faustin et saint Jovite comme des modèles d'union
entre frères.
Saint-Félicien (Liac Saint Jean)
Les paroisses de Saint-Prime et de Saint-Félicien
sont voisines.
Prime et Félicien, deux frères, accusés, pendant
la persécution de Dioclétien et de Maximien, de pro-
fesser la religion chrétienne, sont jetés dans les fers.
Un ange les délivre et leur rend la liberté. On les
arrête de nouveau et on les sépare. Félicien, attaché
375
par les pieds et par les mains à un tronc d'arbre, y
reste suspendu pendant trois jours sans boire ni
manger. Pendant ce temps, le préteur fait venir
Prime, et lui dit : — " Votre frère s'est soumis aux
empereurs, et le voilà comblé d'honneurs. Faites
comme lui, et vous serez traité de même ". — Je sais,
comment s'est conduit mon frère, répond le coura-
geux chrétien. Puissé-je n'être pas séparé de lui
dans le martyre! " Le magistrat, irrité, lui fait subir
plusieurs supplices devant son frère, puis il ordonne
qu'on lui verse du plomb fondu dans la bouche.
Ensuite les deux frères sont conduits dans l'arène,
et on lâche contre eux deux lions qui se couchent à
leurs pieds et les caressent à l'envi. Plus de douze
mille hommes étaient présents à ce spectacle : cinq
cents embrassèrent la religion chrétienne. Très
ému de tous ces prodiges, le préteur fît trancher la
tête aux martyrs. (1)
Saint Feréol (Montmorency)
La paroisse de Saint-Feréol doit son nom à M.
Jean Lyon de Saint-Ferréol, docteur de Sorbonne,
supérieur du séminaire de Québec, et sixième curé
de Québec. M. de Saint-Ferréol orthographiait son
nom Ferréol et Feréol.
Saint-Fidèle Cliarlevoix)
Saint- Fidèle a été nommé ainsi par Mgr Baillar-
geon, archevêque de Québec, en l'honneur de son
premier curé, M. Fidèle Morissette.
Saint Fidèle de Signiaringa (Bonaventitre)
Cette mission a été fondée par les Capucins de
Ristigouche. Saint Fidèle est un saint de leur ordre,
(1) Mgr Paul Guérin, Vie des Saints.
376
premier martyr des missions instituées par la Sacré
Congrégation de la Propagande.
Sigmaringa ou Sigmaringen est la patrie de saint
Fidèle, en Bavière.
Saint Flavieii (Lotbiiiière)
En l'honneur de ^Igr Flavien Turgeon, archevêque
de Québec.
Saint-Flavieii (Cliarlevoix)
Cette concession de la paroisse de Saint-Urbain a
aussi emprunté son nom de ^Igr Flavien Turgeon.
îSaint François (Beaiice)
En 1765, on donnait déjà le nom de Saint-François
d'Assises à la seigneurie de Rigaud-Yaudreuil. Ce
nom de Saint-François dût naturellement s'imposer
par respect pour le seigneur de Vaudreuil qui portait
ce nom de baptême, ou bien encore en souvenir du
premier missionnaire, François Carpentier.
Saint-François, Rivière
" La rivière Saint-François, dit M. J.-C. Saint-
Amant, tire son nom d'une ancienne famille cana-
dienne-française les de Saint-François, seisjneurs de
Saint-François du Lac, où la rivière tombe dans cet
élargissement du fleuve Satnt-Laurent appelé le lac
Saint-Pierre." (1)
Ce n'est pas l'opinion de M. l'abbé Maurault.
'' Cette rivière, écrit-il, a reçu son nom de la paroisse
de Saint-François, établie en 1687. Quelques-uns
ont pensé que ce nom vient de la famille des Saint-
François. C'est une erreur. Cette famille a reçu
elle-même ce nom de la paroisse de Saint-François ;
(1) Jj Avenir, p, 10.
377
son véritable nom est Crevier. La rivière a porté le
nom de Saint-François avant la famille Crevier." (1)
Salut-Fraiiçois de l*île d'Orléans (Moutnioreiicy)
Saint-François a dû être dédiée à saint François
de Salles en l'honneur de François Berthelot, con-
seiller de Paris, secrétaire des commandements de la
Daupliine, et secrétaire-général de l'artillerie, pou-
dres et salpêtres de France, seigneur de l'île d'Or-
léans, lors de l'érection de cette paroisse.
Saint-François d'Assises (Bonaventure)
Saint-François d'Assises fut fondée par M. Fran-
çois Cinq-Mars, curé de Saint- Alexis de Matapédiac.
Il obtint qu'elle fut mise sous le patronage de saint
François d'Assises parce que ce saint était son patron.
Saint-François du Lac (Yamaska)
" Le nom de Saint-François s'est conservé sans
interruption, depuis 1638, tout en se modifiant
quelque peu de temps à autre. D'abord, ce fut Saint-
François tout court ; puis Saint-François-des-Prés ;
ensuite Saint-François-Xavier qui est le vocable de
la paroisse. Dans certains actes des anciens notaires
on lit " Saint-François sur le lac Saint-Pierre." La
coutume populaire était de dire '' Saint-François-du-
Lac " ; c'est aujourd'hui le nom légal.
'' On a prétendu que le nom de la rivière Saint-
François venait d'un fils de Pierre Boucher, gou-
verneur des Trois-Rivières. Boucher n'a pas eu
d'enfant du nom de François.
" D'autres veulent qu'il s'explique par celui de
François Crevier ; or François, fils de Christophe
Crevier, né en 1640 et tué tout enfant, en 1653, par
(1) Histoire des AbénaJci'>f p. 272.
378
les Iroquois, n'a rien eu à faire avec les^ terres des
bords du lac Saint-Pierre. Les seigneurs Boucher
et Crevier n'ont possédé Saint-François que vingt
ans après l'adoption du nom de ces lieux, comme on
peut ^'en convaincre aisément.
'' Les Jésuites avaient donné à la grande île du
lac Saint-Pierre le nom de Saint-Ignace en mémoire
d'Ignace de Loyola, fondateur de leur ordre, et ils
peuvent avoir nommé la rivière du nom de Saint-
François pour honorer saint François-Xavier, leur
plus grand apôtre ; cependant nous ne pouvons
nous empêcher de croire qu'il s'agit plutôt de Fran-
çois de Lauzon, puisque sa seigneurie de la Citière
était bornée par ce cours d'eau.
'* La rivière qui a donné son nom à la paroisse
de Saint-François du Lac avait reçu des Abénakis,
lors de leur établissement sur ses bords en 1680, le
nom de Âlsiganteku. D'après l'abbé Maurault, long-
temps curé de Saint-François du Lac, les Abénakis
remarquèrent dans la rivière une grande quantité de
plantes qu'ils appelaient Alsial; de là ils la nommè-
rent Alsiganteku, ''rivière aux herbes traînantes." (1)
*' D'un autre côté, les Sauvages, d'après M. Henri
Vassal, prétendent que alsigantegou signifie " rivière
aux coquilles " ; il y a toujours eu beaucoup de
coquillages ou huîtres d'eau douce dans ce cours
d'eau, de là la raison de ce nom. (2)
. '' Mais le Père Joseph Aubéry, la meilleure auto-
rité sur ce sujet, est très clair et tranche la question,
dans son dictionnaire, composé durant le premier
tiers du dix-huitième siècle. Au mot Ârsi, il met :
(1) L'abbé Maurault, Histoire des Abénakis.
(2) Rapport de M. Henri Vassal, bureau des Sauvages, 1884.
379
'' ArsikantegS, rivière où il n'y a plus personne.
C'est la rivière Saint-François."
" M. de Catalogne tenait un journal ou mémoire
des événements qui se passaient sous ses yeux ; en
1697, il note que les Abénakis venaient s'établir à
Saint-François. Le nombre de ces Sauvages aug-
menta dans ce lieu au cours des années 1698-1700.
Une bourgade abénakise y avait existé, à partir de
1684 et elle s'était probablement dispersée entre les
années 1690 et 1693. Alors ceux qui revenaient s'y
établir en 1697-1700 pouvaient bien nommer l'en-
droit : " Rivière où il n'y a plus personne " — c'est-à-
dire " personne de nos gens, les Abénakis."
" Heste à savoir pourquoi le mot alsigantekit ou
arsikanteg8 s'interprète de trois manières si différen-
tes. C'est probablement parce que, à tour de rôle,
on a fait traduire ces expressions par des Sauvages
étrangers à la langue d'où elles sortent.
" Le juge Gill, qui a étudié le dictionnaire du
Père Aubéry, explique ainsi la composition du mot
arsikantegS : " Ârsi est traduit en latin par vacuitar,
vide, Kan, ajouté après un autre mot qui se prête à
ce sens, veut dire cabane, maison, tteg8 (prononcez
tegou) c'est une rivière. Littéralement, le sens est
donc : rivière à la cabane vide, ou encore : rivière où
la cabane est vide, ou bien : rivière où les maisons
sont vides. En conséquence, le Père Aubéry met :
** rivière où il n'y a plus personne."
Saîiit-François-Xavier (Téiuiscoiiata)
C'est M. François-Xavier-Ludger Biais, curé de
Saint-Patrice de la Rivière-du-Loup qui a fondé cette
paroisse.
380
Saint-Frédéric (Beauce)
Saint Frédéric, évêque d'Utrecht et martyr, dont
la fête se célèbre le 18 juillet, a été donné pour titu-
laire à cette paroisse en l'honneur de M. Frédéric
Caron qui en fut le premier curé.
Saint-Gabriel (Kimouski)
Nommé ainsi en souvenir de M. Gabriel Nadeau,
curé de Sainte-Luce, qui desservit les premiers colons
de cette paroisse.
Saint-Gédéon (Lac Saint-Jean)
L'honorable M. Gédéon Ouimet rendit des services
signalés à cette paroisse alors qu'il était premier
ministre de la province de Québec, et c'est par
reconnaissance que les premiers colons la firent
mettre sous le patronage de saint Gédéon.
Saint-Georges de la Malbaie (Gaspé)
L'ami, la Providence du missionnaire, le bienfai-
teur insigne de l'église dans cette localité, était M.
George Prével, un des premiers habitants. Par une
heureuse coïncidence, le premier curé fut M. George
Potvin. Pour acquitter une double dette de recon-
naissance, en l'honneur de ces messieurs, saint
George fut donc choisi pour titulaire.
Saint-Georges de Ouiatcliouan (Lac Saint- Jean)
Cette mission a été mise sous la protection de
saint Georges par considération pour son fondateur,
M. Joseph-Georges Paradis, curé de Roberval.
Saint-Germain, Canton (Cliicoutimi)
Ce canton a emprunté son nom du comte de Saint-
Germain qui, en 1860, accompagna le prince de
381
Galles, aujourd'hui Edouard VII, dans son voyage
au Canada.
Saint-Germaiu de Kamouraska
Cette paroisse a été placée sous le patronage de
saint Germain parce que l'église est bâtie le long de
la wute Saint-Germain. Un cultivateur du nom de
Saint-Germain avait sa terre le long de cette route.
Saiut-Oeriiiain de Rimoiiski
La paroisse de Rimouski a pour titulaire saint
Germain de Paris, en mémoire de son premier habi-
tant, Germain Lepage.
Germain Lepage vint au Canada dans l'été de
1663, en compagnie d'un frère, Louis Lepage, et
d'une sœur. Constance Lepage, et alla se fixer dans
la paroisse de Saint-François, île d'Orléans. Ayant
eu le malheur de perdre son épouse. Reine Larry,
il voulut passer le reste de ses jours dans la médita-
tion des vérités éternelles. Pour mettre à exécution
son dessein, il laissa, en juillet 1696, son ancienne
demeure de l'île d'Orléans pour suivre son fils René,
premier seigneur de Rimouski.
Germain Lepage vécut vingt-sept ans à Rimouski,
édifiant tout le monde par ses exemples de vertus
solides et de piété constante. Ce vertueux vieillard,
aux jours de dimanche et de fête, assemblait les
quelques personnes de l'endroit, faisait la prière en
commun et expliquait aux petits enfants quelques
chapitres du catéchisme. Il suppléait, pour ainsi
dire, au missionnaire qui ne visitait cet endroit
qu'une fois tous les deux ou trois ans.
Saint-Gilbert (Portueiif)
Le terrain sur lequel s'élèvent l'église, la sacristie
382
et le presbytère de Saint-Gilbert fut donné par deux
paroissiens dont l'un se nommait Gilbert Frenette.
C'est en l'honneur de ce dernier qu'on donna saint
Gilbert, moine du douzième siècle, pour titulaire à
la nouvelle paroisse.
Saint-Gilles de Beaiirivage (Lotbinière)
Saint-Gilles rappelle le souvenir du premier sei-
gneur de Beaurivage, Gilles Rageot.
Saint-Goclefroi (Bonaventiire)
Cette paroisse a été placée sous la protection de
saint Godefroi en l'honneur de M. Charles-Godefroi
Fournier, curé de Notre-Dame de Paspébiac, son
fondateur.
Saint-Grégoire (Nicolet)
C'est Grégoire Bourque qui donna le terrain sur
lequel fut bâti l'église. (1)
Saint Grégoire du Saiilt (Montmorency)
La paroisse du Sault Montmorency a été mise sous
le patronage de saint Grégoire en l'honneur de M.
Grégoire Tremblay, curé de Beauport, son fondateur.
Saint-Guillaume d*Uptou (Yamaska)
On désignait à l'origine cette paroisse sous le nom
de Ruisseau-des-Chênes. C'est sous cette désignation
qu'ont été rédigés les plus vieux titres de concessions
de terrains aux pionniers de 1818 à 1833. Les colons,
venus de la Rivière-du-Loup^ de Maskinongé, d'Ya-
machiche, disaient invariablement, en quittant leurs
vieilles paroisses : " Nous allons nous établir au
Ruisseau-des-Chênes, dans la paroisse d' Yamaska.'*
(1) Note de M. Tabbé Bois.
383
L'honorable Charles-William (Guillaume) Grant,
propriétaire du canton Upton, donna aux habitants
du Ruisseau-des-Chênes le terrain nécessaire pour
élever l'église, le presbytère et la sacristie. C'est
pour cette raison que la nouvelle paroisse fut nommée
Saint-Guillaume. (1)
Saint-Henri (Lac Saint- Jean)
Pour rappeler le souvenir d'un des premiers des-
servants de cette paroisse, M. Henri Cimon, aujour-
d'hui curé de Saint-Alphonse de Bagotville.
Saint-Henri de Lauzon (liévis)
En l'honneur de Mgr Henri-Marie de Pontbriand,
évêque de Québec.
Saint Hernias (Deux-M on tajines)
C'est en 1834 que la paroisse de Saint-Hermas a
été érigée canoniquement. L'évêque de Montréal,
voyant avec peine et inquiétude l'extrémité sud-ouest
de son diocèse entourée d'hérétiques, voulut se ména-
ger des protecteurs puissants dans les titulaires qu'il
donnait aux nouvelles paroisses de cette partie du
pays. Il espérait que* ceux qui avaient si bien défendu
l'Eglise de Dieu pendant leur vie, par leurs admira-
bles écrits, sauraient bien mieux encore, au sein de
leur gloire et de leur triomphe, inspirer à leurs pro-
tégés l'esprit de foi et la fermeté nécessaire pour
résister au protestantisme. Aussi, voyons-nous appa-
raître, comme une redoutable phalange, sur ces con-
fins du diocèse, saint Bernard, saint Jean Chrysos-
tome, saint Ignace, saint Polycarpe, saint Hermas et
(1) F.-L. Desa.vL\mer8, Notes historiques sîir la paroisse de Saint-
Guillaume cVUptov, p. 39.
384
saint Jérôme. C'est sous ces considérations que saint
Hermas a été choisi comme titulaire de cette paroisse.
Saint Hilaire, Canton (Lac Saint Jean)
M. Elie Saint-Hilaire fut député du comté de Chi-
coutimi de 1881 à 1888.
Saint-Honoré (Témiscoiiata)
Le premier colon de cette paroisse fut Honoré
Morin.
Saint-Hubert (Téniiscouata)
Cet endroit a été autrefois très giboyeux. Peut-
être a-t-on voulu y ramener le gibier en le mettant
sous la protection de saint Hubert ?
Saint-Hubert (Chambly)
Saint Hubert avait une passion extrême po*ur la
chasse. Un jour de grande fête, emporté par son
ardeur, pendant que les fidèles se pressaient dans les
églises, il galopait dans la forêt des Ardennes, pour-
suivant un cerf. Soudain il voit paraître entre les
bois de l'animal l'image de Jésus crucifié. Il s'ar-
rête, se jette à bas de son cheval, fléchit le genou, et
entend une voix qui lui dit :
— Hubert, Hubert, jusques à quand ta passion te
fera-t-elle négliger ton salut ?
— Seigneur, répond-il tremblant et confus, que
faut-il que je fasse ?
— Va trouver mon serviteur Lambert ; il te le dira.
Hubert se rend près de saint Lambert, évêque de
Maëstricht, qui lui apprend les voies du salut.
Quelque temps après, ayant perdu sa femme,
l'illustre converti se retira, pour faire pénitence, dans
la forêt des Ardennes, à l'endroit de l'apparition. Il
385
fit un pèlerinage à Rome. Pendant qu'il était dans
cette ville, le pape Sergius, ayant appris le martyre
de saint Lambert, nomma Hubert son successeur. (1)
La paroisse de Saint-Hubert est formée pour une
bonne partie de l'ancienne côte Saint-Lambert qui
faisait partie de la paroisse de Longueuil lors de
l'érection de Saint-Hubert.
Saint-Hugues (B^got)
Le seigneur Hugues LeMoine de Martigny fut le
fondateur de cette paroisse.
Saint Hyacinthe
La seigneurie de Saint-Hyacinthe fut concédée par
le gouverneur de la Galissonière et l'intendant Bigot,
le 23 septembre 1748, à Pierre-François de Rigaud,
écuyer, seigneur de Vaudreuil. Elle devait contenir
six lieues de front le long de la rivière Yamaska sur
trois lieues de profondeur de chaque côté de la dite
rivière. M. Rigaud de Vaudreuil vendit sa seigneurie,
en 1753, à Hyacinthe Simon de Lorme ou Delorme.
C'est lui qui a donné son prénom à la paroisse, puis
à la ville et enfin au comté de Saint-Hyacinthe. (2)
Saint-Ignace de Ijoyola (Bertliier)
Champlain remontant le lac Saint-Pierre donna
à une île qu'il rencontra le nom de Saint-Ignace
de Loyola. Cette île fait partie de la paroisse
de Saint-Ignace de Loyola et c'est pour cette raison
qu'on l'a mise sous le patronage du fondateur de la
Compagnie de Jésus.
(1) Vie des Saiyits.
(2) Courrier de Saint- Hyacinthe, 21 janvier 1903.
25
o
86
Saint-Ignace de North-Staiibridg-e (Missisquoi)
North-Stanbridge fut mise sous le patronage de
saint Ignace, par Mgr Moreau, évêque de Saint-
Hyacinthe, en l'honneur de son ami, Mgr Ignace
Bourget.
Saint-Ignace du Coteau du Lac (Soulanges)
Cette paroisse a pris son nom du seigneur Ignace
Viilemonble de Beaujeu.
Coïncidence assez curieuse : la paroisse de Saint-
Ignace du Coteau du Lac est dans le voisinage de la
paroisse de Saint-Poly carpe. Saint Ignace d'Antioche
et saint Polycarpe étaient deux grands amis. Lorsque
saint Ignace, que l'on conduisait enchaîné à Rome,
passa par Smyrne, Polycarpe baisa respectueuse-
ment les chaînes du glorieux martyr.,
Saint-Ignace du ^oniiningue (Ottawa)
Cette paroisse* fut à l'origine desservie par les
Pères Jésuites qui la mirent sous la protection de leur
fondateur.
Saint Jacques (Montréal)
Ce patronage a-il été donné en souvenir de Jacques
Cartier, le découvreur du Canada, ou de Jacques
Olier, le père de l'Eglise de Montréal, ou de Jacques
Lartigue, son premier évêque, nos recherches ont été
infructueuses pour le démontrer.
Saint- Jacques le Majeur de TAcliigan (3Iontcalm)
Lors de l'expatriation des Acadiens un grand
nombre de ceux qui avaient été débarqués à Boston
revinrent à Québec. Les Sulpiciens en établirent
plusieurs dans la paroisse de Saint-Pierre du Por-
tage (L'Assomption). En 1770, M. Jacques Degeay,
387
curé de Saint-Pierre du Portage, qui s'intéressait
beaucoup au sort de ces pauvres expatriés, en dirigea
une petite colonie d'environ vingt-cinq familles vers
les belles plaines, alors toutes couvertes d'érables
qui avoisinaient sa paroisse. Les nouveaux colons se
mirent sur le champ à travailler au défrichement
des terres. M. Degeay, qui avait reçu de ses parents
un héritage assez rondelet, donna à chaque colon
une vache, quelques quintaux de fleur, une certaine
quantité de lard, des instruments aratoires et les
ustensiles de ménage indispensables dans une famille.
Au commencement de 1772, M. Degeay put procurer
à ses protégés un prêtre spécialement chargé de les
desservir. Par une heureuse disposition de la Provi-
dence, ce fut M. Jean Bro, jeune prêtre acadien.
M. Bro choisit pour chapelle la maison d'un
citoyen du nom de Charles Forêt. Les colons aca-
diens qui devaient tant au curé de Saint-Pierre du
Portage se donnèrent la consolation de mettre leur
chapelle et leur nouvelle paroisse sous le patronage
de saint Jacques, patron de leur dévoué fondateur,
M. Jacques Degeay. Ils ajoutèrent à ce nom celui
de Nouvelle-Acadie, en souvenir de leur ancienne
patrie. Ce ne fut qu'une cinquantaine d'années plus
tard que ce dernier nom fut supplanté par celui de
l'Achigan, du nom d'une rivière qui passe à proxi-
mité. (1)
Saint- Jacques-ie-Miueur ( Laprairie)
Les paroisses de Saint-Jacques-le-Mineur et de
Saint-Philippe sont voisines. L'église célèbre le
même jour la fête des saints apôtres Philippe et
Jacques-le-Mineur. De là sans doute le choix de
saint Jacques-le-Mineur pour patron de cette paroisse,
(1) Anmiaire de Ville-Marie.
Q
88
Saint-Janvier (Terreboune)
Il y avait sur le territoire de la paroisse, longtemps
avant son érection, une côte Saint- Janvier. C'est
probablement là l'origine du nom de la paroisse.
Saint-Jean
En 1748, d'après les ordres de M. de la Galisso-
nière, un fort fut construit sur la rive gauche de la
rivière Richelieu, à la tête des rapides. Jean-Fré-
déric Phélypeaux, comte • de Maurepas, était alors
ministre de la marine, et c'est son département qui
avait charge de l'administration de la Nouvelle-
France. C'est probablement en l'honneur de M. de
Maurepas que le fort construit sur la rive du Riche-
lieu fut nommé fort Saint-Jean.
Lorsque, en 1828, Saint-Luc fut démembrée pour
former une nouvelle paroisse, l'autorité religieuse
donna à cette dernière le nom de Saint- Jean. Et
comme le village qui existait dans les environs du
fort SaintJean portait le nom de Dorchester, on dit
Saint-Jean Dorchester. Cette appellation est entière-
ment abandonnée aujourd'hui. On dit Saint-Jean
d'Iberville ou, plus communément. Saint- Jean tout
court.
Saint-Jean (Portneuf)
En souvenir de Jean Bourdon, le premier seigneur
de la Pointe-aux-Trembles.
Saint- Jean, Lac
''Nous ne savons quel missionnaire donna à ce lac
le nom de lac Saint -Jean, car il n'y a pas de doute
que ce sont les Pères Jésuites, de Chicoutimi, qui,
allant à la recherche des infidèles, pénétrèrent les
premiers sur ses bords. " Il me semble les voir,
389
écrivait en 1880 le Père Charles Arnaud, le prin-
temps à la fonte des neiges, ils ont hâte que la débâ-
cle se fasse, que les grandes eaux qui se déchargent
dans le Saguenay, aient diminué ; ils prennent alors
avec leur léger canot d'écorce la route de la Grande
Décharge ou de la rivière Chicoutimi. Dans chaque
baie, chaque portage, ils rencontrent quelques
familles, plusieurs sont peut-être déjà chrétiennes, ou
ont entendu parler de la sainte prière et des robes
noires qui l'annoncent. Ces rencontres forcent les
missionnaires à s'arrêter ; ils ont peut-être des vieil-
lards, des mourants à régénérer, mais ils en ont à coup
sûr à instruire. C'est ainsi en allant à petites jour-
nées, instruisant ceux qui se trouvaient sur leur
chemin, qu'ils durent arriver au lac Saint- Jean, vers
la fête du saint précurseur, Jean-Baptiste. Les mis-
sionnaires avaient coutume, comme ils l'ont encore
aujourd'hui, d'assigner un jour, une époque, pour le
rendez-vous ; il n'y a pas de doute qu'ils assignèrent
la fête de saint Jean-Baptiste aux Sauvages du lac
comme époque où ils rencontreraient la robe noire.
C'est encore aujourd'hui l'époque de la mission.
'' En 1853, je fus envoyé au lac pour y faire la
mission. Que le lac était beau alors, avec ses grands
ormes, ses pins gigantesques et ses frênes aux feuil-
lages touffus, qui mariaient leur ombrage sur la sur-
face limpide du lac !" (1)
C'est, d'après le Père Arnaud, sous le nom de Pei-
kuagamiu (qu'il traduit par les abords en sont plats)y
que les quelques Sauvages qui existent encore de nos
jours désignent le lac Saint- Jean.
Mgr Laflèche, lui, écrit Peyahwagami et dit que ce
(l) Annales de la propagation de la foi^ février 1880.
390
mot est cris. De Peyahwa, temps indéfini de Pakwaiv,
plat ; et garni, liquide. Payakwagami, lac plat.
Saint-Jeaii-Baptiste de Québec
C'est M. C.-F. Baillargeon, curé de Québec, qui a
jeté les bases de la paroisse Sainte Jean-Baptiste des-
tinée à subvenir aux besoins spirituels des fidèles des
quartiers Saint-Jean et Saint-Louis, en dehors des
murs, et c'est lui qui a obtenu de Mgr Targeon,
Tautorisation de placer cette paroisse sous le vocable
de saint Jean-Baptiste, nom qui était déjà donné à
la rue et au quartier Saint-Jean.
La rue Saint-Jean avait été nommée ainsi en l'hon-
neur de Jean Bourdon.
Saint-Jean-Baptîste de Sherbrooke
Nommée ainsi par Mgr Antoine Racine en souvenir
de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Québec dont il
avait été desservant pendant 21 ans.
Saint Jean de Dieu (Témiscouata)
Saint-Jean de Dieu est situé en arrière de Trois-
Pistoles. Cette paroisse a été mise sous le patronage
de saint Jean de Dieu, parce que aucune paroisse du
diocèse de Rimouski n'avait encore choisi ce saint
comme patron. C'est Mgr Jean Langevin, premier
évêque de Rimouski, qui donna ce nom en érigeant
canoniquement la paroisse.
Saint Jean de la Croix (Moutréal)
Saint-Jean-de-la-Croix est un démembrement des
paroisses de Saint-Edonard, du Saint-Enfant-Jésus et
de Saint-Laurent.
Cette paroisse a été placée sous le patronage de
saint Jean de la Croix pour rappeler à la population
391
vivant à proximité du monastère du Carmel les
vertus du directeur spirituel de sainte Thérèse.
On sait, en effet, que le mystique saint Jean,
réformateur du Carmel, avait des entretien i fréquents
avec sa "célèbre coopératrice. On voit encore, à
Avila, le cloître étroit témoin de ces colloques spiri-
tuels, dont on connaît la haute valeur par les ouvrages
immortels que les deux saints nous ont laissés.
Saint Jean de l'île d'Orléans (Montmorency)
Ainsi nommée en l'honneur du sénéchal de la
Nouvelle-France, Jean de Lauzon, fils du gouver-
neur de Lauzon.
S. dut-Jean de 3latha (Joliette)
'' Rien ne semblait plus rationnel que d'ériger une
paroisse sous le vocable de saint Jean de Matha
dans le voisinage de celle de Saint-Félix de Valois.
Les deux patrons de ces paroisses avaient longtemps
vécu ensemble dans les plus fervents exercices de la
piété chrétienne et sacerdotale. La parfaite union
qui se forma et se maintint entre ces deux hommes
par la conformité de leurs vues, de leur vertus et de
leurs sentiments, leur fit voir que le ciel les avaient
choisis pour travailler tous deux à une œuvre impor-
tante et marquée au coin de la charité la plus dis-
tinguée. Ils fondèrent ensemble l'Ordre de la Trinité,
pour la rédemption des captifs. Ils ne se séparèrent
de corps qu'à la voix du Souverain Pontife et afin
de remplir certaines missions conformes d'ailleurs
au but général de leur Ordre.
" Les points de comparaison ne manquent pas entre
les localités dont nous parlons et leurs patrons res-
pectifs. Ces deux localités ne font autrefois qu'une
seule et même paroisse ; l'union, une bonne entente
o
92
régnent entre elles. Elles se séparent, il est vrai,
mais d'un commun accord, à la voix du premier
pasteur du diocèse et pour marcher au but général
et légitimement désiré d'un progrès spirituel et civil.
Lorsque les colons des nouveaux établissem-ents veu-
lent s'ériger en paroisse, ils en confèrent amicale-
ment avec le curé de Saint-Félix de Valois. Celui-ci
les approuve et les encourage, il leur fait espérer que
l'évêque décidera dans le sens de leur requête, mais
que dans tous les cas, il faut s'en rapporter d'avance
à son jugement s'ils veulent que leurs démarches
leur soient profitables.
'' Tout arriva comme il avait été prévu, et sans
aucun doute, suivant les vues de la divine Provi-
dence." (1)
Saint- Jean Deschaillons (Lotbmière)
La seigneurie Deschaillons fut accordée le 25 avril
1674 à Jean-Baptiste de Saint-Ours, sieur Deschail-
lons, officier dans les troupes du détachement de la
marine. Deschaillons était le nom d'une terre que
possédait la famille de M. de Saint-Ours dans le
Dauphiné.
C'est également en l'honneur de son premier
seigneur que la paroisse reçut saint Jean-Baptiste
pour titulaire. ^
Saint Jean TEvangéliste (Bonaventure)
Cette paroisse étant la première érigée par Mgr
Langevin, premier évêque de Rimouski, il était bien
juste qu'il la plaçât sous la protection de son saint
patron. -
(1) L'abbé T. Prévost, Histoire d'un établi f s ejnent paroissial,
Saint-Jean de Matha^ p. 46.
393
Saint Jean-Port Joli (Islet)
Nous ignorons quand le fief de Port- Joly commença
a être connu sous ce nom qui ne pouvait mieux con-
venir à cet endroit dont le port, formé par une petite
rivière qui vient y déboucher, est en efifet très joli.
Saint- Jérôme (Cliarlevolx)
Cette concession de Saint-Urbain fut nommée ainsi
en l'honneur de M. Jérôme Deniers, supérieur du
séminaire de Québec.
Saint Joacliini (Montmorency)
La paroisse de Saint-Joachim fut détachée de celle
de Sainte-Anne de Beaupré. Il était convenable de
mettre l'époux à côté de l'épouse.
Mgr de Laval, parlant de la construction de la
future chapelle de Saint-Joachim, dit, le 6 octobre
1684 : '' qui sera dédiée et consacrée en l'honneur
de saint Joachim comme étant une personne de la Ste
Famille, ou au choix du Séminaire à toute la sainte
Famille à laquelle est dévouée le dit Séminaire des
Missions Etrangères de Québec ". (1)
Saint-Joachim (Cliâteausuay)
Les Jésuites qui possédaient la seigneurie du Sault
Saint-Louis et avaient ouvert une église à Caughna-
waga, établirent une mission au bassin de Château-
guay en 1727. Ils placèrent cette mission sous le
patronage de saint Joachim en l'honneur du seigneur
de Châteauguay à cette époque, Joachim Robutel de
La Noue.
(1) Note de M, l'abbé Amédéa Gosselin.
o
94
Saiiit-Joachim (Shefford)
Saint-Joachim est voisin de Sainte-Anne de
Stukely. C'est la raison du choix du titulaire.
Saint- Joseph de Blandford (Xicolet)
Le premier curé de Saint-JosejDli de Blandford fit
mettre cette paroisse sous le patronage du père nour-
ricier de Jésus par considération pour la mémoire de
son père, M. Joseph Manseau, notaire, de Drum-
mondville.
Saint Joseph de la Beaiice
En l'honneur de Joseph Fleury, sieur de la Gor-
gendière, son premier seigneur.
Saint-Joseph de la Mékinac (Chaniplain)
La première mission à cet endroit fut donnée par
M. l'abbé Prince, le 18 septembre 1885, jour de la
fête de saint Joseph de Cupertino. En conséquence,
M. Prince donna à la mission le nom de Saint-Joseph.
Saint- Joseph de Lepagre (3Iatane)
Saint-Joseph de Lepage est située dans la seigneurie
Lepage et Thibierge. Le Grand Pemous, qui fit
partie de cette paroisse, avait reçu depuis longtemps
le nom de village Saint-Joseph.
Saint-Joseph de Soulang-es
Joseph-Dominique-Emmanuel LeMoyne de Lon-
gueuil, seigneur de Soulanges, a donné son premier
prénom à la paroisse de Saint-Joseph de Soulanges.
Saint Jovîte de Salaberry (Terreboune)
Le canton de Salaberry rappelle le souvenir du
héros de Châteauguay.
395
Saint Jovite est un martyr do Brescia dont la fête
est célébrée le 15 février. Or c'est le 15 février que
la première messe a été dite dans cette localité alors
couverte de forêts.
Saint Jules (Bonaventiire)
Beaucoup de protestants habitent le territoire
compris dans les limites de la paroisse. On sait que
le pape Jules II a combattu les hérétiques en se
mettant à la tête de ses armées.
Saint-Lambert (Clianibly)
Le nom de côte Saint-Lambert, donné à la rive
sud du fleuve Saint-Laurent, vis-à vis Montréal, a
existé dès le commencement de la colonisation de
cette partie du pays. La côte Saint-Lambert faisait
partie de la seigneurie de la Prairie de la Magdeleine,
qui s'étendait de la ligne sud-ouest de la baronnie
de Longueuil à la ligne nord-est de la seigneurie du
Sault Saint-Louis et qui fut donnée aux Jésuites par
François de Lauzon, le 1er avril 1647. Cette sei-
gneurie se composait de deux localités dénommées la
Prairie plus tard la côte de Saint-Lambert, ou Mouille-
Pied, dans sa partie adjoignant Longueuil, et la
Prairie de la Madeleine, dans sa partie supérieure. '
C'est en l'honneur de Lambert Closse, major de
Ville-Marie et gouverneur en l'absence de M. de
Maisonneuve, que la seigneurie des Jésuites fut appe-
lée Saint-Lambert.
Lambert Closse fut, parmi les premiers colons de
Montréal, un des plus braves, et il perdit la vie, en
combattant pour son pays, le 6 février 1662. Les
Relations des Jésuites de cette même année donnent de
grands éloges à sa mémoire : " C'était un homme
dont la piété ne cédait en rien à la vaillance, et qui
396
avait une présence d'esprit tout à fait rare dans la
chaleur des combats. Il a tenu ferme à la tête de 26
hommes seulement contre 200 Onnontagués, com-
battant depuis le matin jusqu'à trois heures après-
midi, quoique la partie fut si peu égale. Il leur a
fait souvent lâcher prise, les repoussant des postes
avantageux et même des redoutes dont ils s'étaient
emparés, et a justement mérité la louange d'avoir
sauvé Montréal et par son bras et par sa réputation."
Saint-Laurent, Fleuve
Le 10 août 1535, Jacques Cartier envoyé par Fran-
çois 1er, entra dans la baie aujourd'hui connue sous
le nom de baie Sainte-Geneviève : " Et, dit-il, parce
que nous ne trouvâmes nuls hables à la dite terre
du su, feismes porter vers le nort oultre le précédent
hable de environ dix lieues, où nous trouvasmes une
moult belle et grande baie, pleine d'îles et bonnes
entrées et passage de tous les vents qu'il savait faire :
Et pour conaissance d'icelle baie y a une grande île
comme un cap de terre, qui s'avance plus hors que
les autres ; Et sur la terre environ deux lieues, y a
une montagne faite comme un tas de blé, nous nom-
mâmes la dite baie la baie Saint-Laurent." Cartier
nomma donc cette baie Saint-Laurent parce qu'il y
entra le jour de la fête de ce saint.
De cette baie, le nom de Saint-Laurent s'étendit
au golfe puis au fleuve qui s'y décharge, au lieu de
celui de Grande rivière du Canada que les Sauvages
lui donnaient.
Saint-Iiaurent de l'île d'Orléans (Montmorency)
Cette paroisse fut en premier lieu érigée sous le
vocable de saint Paul et elle porta ce nom jusqu'en
1698. Elle fut mise alors sous le patronage de saint
897
Laurent en l'honneur de M. Laurent Mauvide, le
seigneur du lieu.
Saint- Lazare (Bellecliasse)
M. Lazare Buteau fut un des bienfaiteurs de la
paroisse naissante.
Saiut-Lazare (Vaiidreuil)
Saint Lazare et ses deux sœurs sainte Marie-Made-
leine et sainte Marthe étant réunis dans le ciel on a
voulu les réunir de nouveau sur la terre en mettant
trois paroisses circonvoisines du comté de Vaudreuil
sous leur patronage respectif.
Saint-Liboire (Bagot)
Un digne curé de Saint-Simon, M. Liboire Girouard,
a beaucoup contribué à la fondation de Saint-Li-
boire. (1)
Saint-Lin des Laureotides (L'Assomption)
Saint-Lin, située dans la seigneurie de Lachenaie,
était originairement connue sous le nom de Saint-Lin
de Lachenaie. Lorsque le village Saint-Lin fut
incorporé on lui donna le nom de Saint-Lin des Lau-
rentides, à cause de sa proximité des montagnes qui
portent ce nom.
Saint-Lin est dans le voisinage de l'Assomption
qui est sous le patronage de saint Pierre. Saint-Lin
fut le successeur immédiat du prince des apôtres sur
le trône des papes.
Saint-Lquis, Lac
Le lac Saint-Louis reçut son baptême du fonda-
teur de Québec.
(1) Note de M, Tablé Bois,
398
Salnt-Louls de Bonsecours (Richelieu
Le 8 août 1702, le gouverneur de Callières et
l'intendant Bochart de Champigny concédaient au
sieur Charron, supérieur des Frères Hospitaliers
établis à Montréal, une lieue et demie de terre de
front sur pareille profondeur, le long de la rivière
'Yamaska. Charron qui avait donné à son fief le
nom de Bonsecours le vendit peu après à Louis
Fezeret.
Saint-Louis de Bonsecours date de 1876. Première
fondation de Mgr Louis-Z. Moreau, qui cette même
année venait d'être sacré évêque de Saint-Hya-
cinthe, elle doit à cette circonstance d'avoir été
mise sous le patronage du pieux roi de France, saint
Louis.
Saint-JLouis de Gouzague (Dorchester)
C'est en l'honneur de M. Louis-Philippe Pelletier,
député de Dorchester et ministre provincial, que
cette mission a été mise sous le patronage de saint
Louis de Gonzague. M. Pelletier rendit un grand
service aux colons de la mission en leur obtenant
de l'argent du gouvernement pour ouvrir les routes.
Saint- Louis de Gonzague (Beauharnois)
Cette paroisse fut probablement mise sous le patro-
nage de saint Louis de Gonzague à cause de sa proxi-
mité du lac Saint-Louis.
Saint- Louis de Terrebonne
Louis Lepage était fils du premier seigneur de
Rimouski. Il avait reçu l'ordre sacré de la prêtrise,
le 6 avril 1715, des mains de Mgr de Saint- Vallier,
deuxième évêque du pays. Après avoir été curé de
l'île Jésus, près Montréal, il fut nommé le 9 juin
399
1721, chanoine du chapitre de Québec, en remplace-
ment de feu messire le chanoine Pierre Picart.
En 1731, le chanoine Lepage, achetait la seigneu-
rie de Terrebonne et devenait le véritable fondateur
de la paroisse de Saint-Louis de Terrebonne. Il donna
six arpents de terre et une somme considérable d'ar-
gent pour la construction de l'église.
Saint-Louis du Ha! Ha! (Témlscouata)
Le premier colon de cette j)aroisse fut Louis
(Louison) Marquis.
Saiut-Luc (Mataue)
C'est M. Luc Rouleau qui a fondé cette paroisse
alors qu'il était curé de Matane.
SaîntXuc (Chaniplain)
La paroisse de Saint-Luc est formée d'une partie
de celle de Saint-Tite. Saint-Tite et Saint Luc, étaient
de grands amis. Vers l'an 56, ils furent envoyés à
Corinthe par saint Paul.
De plus, Mgr Cooke, qui donna l'existence à
cette paroisse, avait été sacré évêque le jour de la
fête du saint apôtre. Double raison donc pour mettre
cette paroisse sous son patronage.
Saint-Liuc (Salut-Jean)
La paroisse de Saint-Luc a été érigée en 1799.
Saint Luc, évangéliste, a dû être choisi comme titu-
laire à cause du voisinage de Saint-Mathieu de Belœil
et de Saint-Marc. Ces deux paroisses ont, en effet,
des évangélistes pour titulaires.
Saint- Lucien (Drumnioud)
Saint-Lucien fut la dernière paroisse érigée par
Mgr Gravel. Il l'a mit sous le patronage de Saint-
400
Lucien, prêtre et martyr, comme marque d'affection
et d'amitié à l'égard de M. Lucien Lavallée, curé de
la cathédrale de Nicolet.
Saint-JLiidger (Téniiscouata)
En l'honneur de M. François-Xavier-Ludger Biais,
curé de Saint-Patrice de la Eivière-du-Loup.
Saint-^Jag-lolre de Roux (Bellecliasse)
Le canton Roux rappelle le souvenir de l'abbé
Jean-Henri- Auguste Roux, supérieur de Saint-Sul-
pice, à Montréal.
Mgr Baillargeon plaça cette paroisse sous le patro-
nage de saint Magloire en l'honneur de son pre-
mier desservant, M. Magloire Rioux. Saint Magloire,
confesseur et pontife, était d'origine française et
mourut évêque de Dol en Bretagne.
Saint-Majorique du Nord-Ouest (Gaspé)
On appelle Nord- Ouest ou Bras du Nord- Ouest
(par opposition au Bras du Sud-Ouest) une jolie
rivière qui se divise à son embouchure en une foule
de canaux et de branches : ces canaux se jettent
tous dans la baie de Penouïl.
Saint-Majorique du Nord-Ouest a été nommée
ainsi en l'honneur de M. Majorique Bol duc, alors
curé de Douglasstown.
Saint-IMalacliie (Dorchester)
Le nom de Saint-Malachie a été donné à cette
paroisse par Mgr Baillargeon, parce que ses premiers
habitants venaient des environs d' Armagh,en Irlande.
Saint Malachie occupa avec gloire et profit pour la
religion le siège épiscopal d'Armagh.
401
Saiiit-Malo, Salnte-Augèle de (Québec)
Le 1er juillet 1898, l'archevêque de Québec décré-
tait le démembrement de la paroisse de Saint-Sau-
veur et l'érection en paroisse autonome, sous le
vocable de Sainte- Angèle, comme titulaire religieux,
et sous celui de Saint-Malo, comme titulaire civil,
d'un territoire contenant une superficie de 49,000
arpents.
Les Dames Ursulines de Québec firent don à la
nouvelle paroisse d'un terrain de 630 pieds de pro-
fondeur, sur 140 de front, pour le site de l'église et
le presbytère. C'est en l'honneur de leur fondatrice
que sainte Angèle a été choisie comme patronne.
La municipalité entière de Saint-Malo se trouvant
incluse dans la nouvelle paroisse, lui donna natu-
rellement son nom. D'ailleurs, rien de plus conve-
nable, puisque Jacques Cartier, parti de Saint-Malo,
débarqua sur les bords de la rivière Saint-Charles,
non loin de l'endroit où se trouve cette jeune paroisse.
Saiut-Marc des Carrières (Portneuf)
A Saint-Marc se trouvent des carrières de pierre à
chaux bien connues.
Cette paroisse fondée le 27 avril 1901 fut mise
sous le patronage de saint Marc parce qu'aucune
paroisse du diocèse de Québec ne portait encore le
nom de ce saint dont on avait célébré la fête l' avant-
veille.
Saint-Martial (Gaspé)
Cette paroisse fut nommée ainsi en l'honneur de
son premier desservant, M. Martial Bilodeau, curé de
Sainte-Anne des Monts.
26
402
'*Saint-Martin (Beauce)
Comme saint Martin de Tours est le patron de la
Beauce en France, il était bien juste qu'il eût un
pied à terre dans la nouvelle Beauce en Canada.
C'est cette raison qui a inspiré au cardinal Tasche-
reau l'idée de mettre cette paroisse sous le vocable
de saint Martin.
Saint-Martin (Laval)
Les Récollets qui furent les premiers missionnaires
de cette paroisse avaient donné à un rang le nom de
Saint-François, à un autre celui de Saint- Antoine et
à un troisième celui de Saint-Martin. C'est dans ce
dernier que l'église fut construite. C'est probable-
ment la raison qui a fait choisir le titulaire.
Salut Mathieu de Kloux (Kimouskl)
Cette seigneurie fut concédée le 6 avril 1751 au
sieur Nicolas Rioux.
Saint-Mathieu de Rioux a été démembrée de Saint-
Simon. Saint Simon étant apôtre on a dû lui donner
pour voisin un apôtre, saint Mathieu.
Salut-Mathias de Kouville
Cette paroisse porta à l'origine le nom de Saint-
Olivier ou Pointe-Olivier en l'honneur de Mgr Jean-
Olivier Briand. C'est en 1809 qu'on changea ce nom
en celui de Saint-Mathias.
Samt-Maurlce
'' Les Sauvages des rives du Saint-Maurice, les
Algonquins, nomment cette rivière Métapiloténosépi.
De ce mot de seize lettres, retranchons sêpi qui veut
dire rivière ; retranchons aussi l'o euphonique qui
précède sépi, il va nous rester Métapilotène. Souve-
403
nons-iious aussi que dans les langues sauvages on
change très facilement h en p, d qd. t, e en i, l en r
et réciproquement, nous constaterons alors que les
Algonquins donnent au Saint-Maurice le même nom
que lui donnent les historiens, c'est-à-dire Mêtabé-
routine ou celui de Mêtapêlodine.
*' Ce mot signifie décharge au vent, et fut employé,
sans doute, pour désigner l'embouchure, qui forme
une nappe d'eau exposée à tous les vents.
" Jacques Cartier, qui a nommé le Saint-Laurent
donna aussi un nom au Saint-Maurice ; il l'appela
rivière de Fouez : " Le mardy 5 jour dudict mois,
nous feismes voille et appareillâmes avec nostre dict
gallyon et barques pour retourner à la province de
Canada au port de saincte Croix, où estoient de-
mourez nos navires. Et le 7 jour nous vinsmes poser-
les travers d'une rivière qui vient devers le Nort,
sortant audict fleuve : à l'entrée de laquelle y a
quatre petites ysles plaines d'arbres : nous nomas-
mes icelle rivière la rivière du Fouez. Et pource
l'une d'icelles ysles s'avance audict fleuve, et la veoit
on de loing, feisft le cappitaine plater une belle grande
croix sur la pointe d' icelle, et commenda app rester
les barques pour aller avec marée, dedans icelle,
pour voir la nature d'icelle."
" Nous écririons aujourd'hui rivière de Foix, s'il
faut admettre l'interprétation de Lescarbot et de
plusieurs autres ; et ce nom fut sans doute donné en
l'honneur de quelque membre de la famille de Foix
qui jouait alors un certain rôle en France. On le
conserva quelque temps, mais il tomba peu à peu en
désuétude.
" Les traitants, à partir de Pontgravé, appelèrent
le Saint-Maurice les Tirais- Rivières ou la rivière des
Trois-Rivières.
404
" Rivière des Trois-Rivières n'était pas un nom
très euphonique aussi le peuple lui substitua bientôt
celui de fleuve Saint-Maurice. Dans un jugement
rendu par l'intendant Bégon en 1723, il est dit que
le fief Saint-Maurice est situé sur la rive ouest de la
rivière vulgairement nommée fleuve de Saint-Maurice.
" Il est très probable qu'elle fut nommée ainsi en
l'honneur de M. Maurice Poulin, sieur de la Fontaine.
'' Dans ses Mémoires, M. de Sales Laterrière désigne
toujours le Saint-^Iaurice par le nom de rivière
Noire ; il ne parait pas, cependant, que cette déno-
mination ait jamais été admise par un grand nombre
de personnes.
*' Les Canadiens C|ui aiment à donner des surnoms
aux hommes et aux choses désignent le Saint-Mau-
rice sous le nom de Les Chenaux.^'' (1)
Saint- 3Iaiirice (Champlain)
La paroisse de Saint-Maurice est située sur la
rivière Saint-Maurice.
Saiut-3Iétliode (Lac Saint- Jean)
Les paroisses de Saint-Cyrille de Normandin et de
Saint-Méthode sont voisines. Saint Cyrille et saint
Méthode étaient frères.
Saint-Micliel (Bellecliasse)
Le 29 octobre 1672 l'intendant Talon concédait
au sieur Olivier Morel de la Durantaye, capitaine au
régiment de Carignan, la quantité de deux lieues de
terre de front sur autant de profondeur, à prendre
sur le fleuve Saint-Laurent, " tenant d'un côté à
demi-arpent au-delà du sault qui est sur la terre du
sieur des Islets, et de l'autre le canal de Bellechasse."
(1) L'abbé N. Caron, Deux voyages sur le Saint- Maurice.
405
La seigneurie de Morel de la Durantaye fut d'abord
connue sous le nom de La Durantaye et elle fut placée
sous le patronage de saint Laurent.
Vers le commencement du dix-huitième siècle les
seigneurs de l'île et comté de Saint-Laurent (île
d'Orléans), demandèrent à l'évêque de Québec d'y
ériger une paroisse sous le vocable de saint Laurent.
L'évêque se rendit à leur désir. C'est alors qu'il
substitua saint Michel à saint Laurent comme patron
de la seigneurie de la Durantaye.
Saint-Michel de Vaudreuil
En 1763, Michel Chartier de Lotbinière, ingénieur
en chef de la Nouvelle-France, acheta la seigneurie de
Vaudreuil. C'est en l'honneur de M. de Lotbinière
qu'en 1829 Mgr Panet érigea canoniquement la
paroisse sous le patronage de saint Michel.
Saint-Modeste (Témiscouata)
En 1848 ou 1849, Mgr Demers vint au Canada et
de paroisse en paroisse se rendit jusqu'à Rimouski.
A Cacouna, il reçut l'hospitalité de M. Benjamin
Grenier, curé de la paroisse. M. Grenier s'occupait
alors de la formation d'une nouvelle paroisse. A
l'occasion de cette visite M. Grenier obtint de l'évêque
que sa fondation fut mise sous le patronage de saint
Modeste en l'honneur de ]\Igr Modeste Demers.
Saint-Moïse du chemin Matapédiac (Mataue)
La paroisse de Saint-Moïse a été placée sous le
patronage de saint Moïse, en l'honneur de M. Moïse
Duguay, curé de Sainte-Flavie, d'où les premiers
colons étaient originaires.
Saint-Narcisse de Beaurivasre (Lotbinière)
On a mis cette paroisse sous le patronage de saint
406
Narcisse en l'honneur d'un de ses bienfaiteurs, M.
Narcisse Drouin, de Saint-Gilles de Beaurivage.
Saint-Nazaire (Dorchester)
Mgr Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec.
Saint-Nérée (Bellecliasse)
En l'honneur de M. Nérée Gin gras, curé deSaint-
Gervais, qui a fondé cette paroisse en 1883.
Saint-Oiuer (Bonaventare)
Saint-Omer a été érigée en paroisse le 27 avril 1899.
C'est M. Orner Normandin, curé de Saint-Joseph de
Carleton, qui a jeté les bases de cette jeune paroisse.
Saint-Ours (Richelieu)
Le capitaine Pierre de Saint-Ours, natif du Dau-
phiné, était parent du maréchal d'Estrades, vice-roi
de la Nouvelle-France. La seigneurie de Saint-Ours
lui fut accordée en 1672.
Saint-Pacônie (Kaniouraska)
C'est le long de la rivière Ouelle que se trouvaient
autrefois les pauvres villages désignés sous les noms
de Brise- Culottes, Roule-Billots. C'est par allusion à
la pauvreté des habitants de ces villages qu'on a
placé la paroisse sous le patronage de saint Pacôme,
anachorète de la Thébaïde, qui ne vivait que de
racines.
Saint-Paniphile (Islet)
Lors de la fondation de cette paroisse, feu le notaire
Pamphile Verrault, de Saint- Jean Port- Joli, était
député du comté de l'Islet. Il fut aussi un bien-
faiteur insigne de la nouvelle paroisse. C'est donc
407
en mémoire de son bienfaiteur qu'elle a pris le nom
de Saint-Pamphile.
Saiiit-Paschal (Kaiuouraska)
Cette paroisse a été placée sous la protection de
saint Paschal, en l'honneur de M. Paschal Taché,
seigneur de Kamouraska.
Saint-Patrice de Beau rivage (Lotbinière)
En 1860, un certain nombre d'Irlandais de Saint-
Sylvestre habitant tous la même concession, deman-
dèrent à Mgr Baillargeon, alors administrateur de
l'archidiocèse de Québec, la permission de se bâtir
une église. Cette permission leur ayant été refusée,
ils élevèrent quand même une modeste église. Pen-
dant cinq ans l'autorité ecclésiastique les priva de
prêtres et de sacrements. A la fin, M. Edouard
Fafard, curé de Saint-Sylvestre, après bien des efforts
auprès des habitants pour les engager à se soumettre
et des sollicitations auprès de l'évêque pour obtenir
la réconciliation de cette partie de son troupeau,
obtint la permission de bénir leur église et d'y dire
la messe une fois par mois. La nouvelle paroisse
fut mise sous le patronage de saint Patrice parce
que cette concession habitée par des Irlandais, venus
d'Irlande, était déjà connue sous ce nom.
Saiut-Paul de la Croix (Téiniscoiiata)
Mgr Langevin mit cette paroisse sous le patronage
de saint Paul de la Croix, parce que, lors de sa fon-
dation, ce saint venait d'être canonisé par Pie IX.
Saiut-Paul de l'île-aiix-Noix (Saint-Jean)
En l'honneur de Mgr Paul Bruchési, archevêque
de Montréal.
408
Saint-Pliiléas de Villeroy (Lotbinière)
Saint-Philéas : Du prénom du premier desservant
de cette mission, M. Philéas-J. Fillion, du séminaire
de Québec. ^
Villeroy : La gare de l' Intercolonial avait d'abord
été appelée Kingsburg, du nom de MM. King, pro-
priétaires de limites à bois en cet endroit. Ce nom
a été changé en Villeroy, un peu pour traduire le
nom anglais (Kingsburg) et un peu en souvenir de
l'organisateur de la mission, M. F.-E. Roy, agent de
la gare Intercolonial.
Saint-Pliilémon de Mailloux (Bellechasse)
Cette paroisse a é té démembrée en partie de Saint-
Paul du Buton. Saint Philémon fut le disciple bien-
aimé de saint Paul.
Saint Pie de Guire (Yaïuaska)
La seigneurie de Guire fut concédée, le 23 sep-
tembre 1751, au sieur Joseph de Guire dit des Rosiers.
Cette paroisse fut mise sous le patronage de saint
Pie V, pape, lors de son érection canonique en 1866,
en l'honneur de Pie IX, alors sur le trône papal.
Saint-Pierre de Howick.tChfiteaug^uay)
En 1894, une assemblée assez originale eut lieu à
Howick. A environ quatre milles de l'église se
trouve un petit village habité par des Canadiens-
Français, qui jusqu'à ces derniers temps n'avait pas
encore de nom particulier. Dans l'été de 1894 donc,
les gens de ce village se réunirent en assemblée plé-
nière et baptisèrent leur village Saint-Pierre de
Howick, en mémoire du premier canadien établi
409
dans cette partie de la paroisse, Pierre Bourcier dit
La vigne. (1)
Saint-Pierre tle la Rivière d a-Sud (Montmajjuy)
Le fondateur de l'église de cette paroisse fut Pierre
Blanchet.
Saint-Pierre de Sorel (Richelieu)
Le premier seigneur de Sorel se nommait Pierre
de Sorel.
Saint-Pierre du Lac (Mataue)
Cette paroisse formée par M. Pierre Brillant sur le
bord du lac Matapédiac, prit le nom de son fonda-
teur qui en fut le premier curé.
Saint- Pi erre Baptiste (Megan tic)
Saint Pierre-Baptiste est un des vingt-six martj^s
du Japon crucifiés vers la fin du dix-septième siècle.
Ces martyrs furent canonisés par Pie IX le jour de
la Pentecôte en 1862. La mission de Saint-Pierre-
Baptiste ayant été ouverte vers cette époque ce saint
eu fut choisi pour titulaire.
Saint Placide ( Deux-Montagnes)
Saint-Placide est un démembrement de Saint-
Benoit. Lorsque saint Benoit se retira pour la
deuxième fois dans le désert de Subiaco, le sénateur
romain Tertulle lui amena Placide, son fils aîné,
âgé seulement de sept ans. Un jour que Placide
puisait de l'eau au lac de Néron, le poids de la
cruche l'entraîna, et il tomba dans les ondes. Saint
Benoit ordonne à saint Maur, son fidèle disciple, de
voler au secours de l'enfant. Sur la parole de son
supérieur, Maur part sans hésiter, et plein de confiance
(1) La Presse, 29 juin 1894.
410
dans l'ordre qu'il a reçu, il marche sur les eaux, et
retire Placide du gouffre dans lequel il allait dispa-
raître.
Saint-Prime (Lac Saint-Jean)
Le nom de Saint-Prime a été donné à cette paroisse
par Mgr Racine, premier évêque de Chicoutimi, en
l'honneur de M. Prime Girard, deuxième curé de
Roberval, qui le premier donna la mission aux
nouveaux colons vers 1868.
Saint-Prosper (Ghaïuplaiu)
Cette paroisse fut érigée par Mgr Turgeon, arche-
vêque de Québec, le 27 février 1850, sous l'invocation
de saint Prosper d'Aquitaine, évêque et docteur de
l'église, en l'honneur de Prosper Méthot, notaire de
Sainte-Anne de la Pérade.
Saint-Prosper (Dorchester)
C'est M. Prosper Meunier qui fonda la mission de
Saint-Prosper, alors qu'il était curé de Saint-Zacharie
de Metgermette.
Saiut-Raphaël (Bellecliasse)
En souvenir de M. François-Raphaël Paquet, curé
de Saint-Gervais de 1806 à 1838.
Saint-Régris (Huntiugdon)
'' Saint Jean-François Régis brûlait de répandre son
sang pour Jésus-Christ. Comme les Jésuites venaient,
au prix de fatigues inouïes, d'inaugurer^les missions du
Canada, il écrivait au général de la compagnie de
Jésus pour qu'on l'y envoyât : ''Je me sens, mon
très révérend père, un si véhément désir de passer
au Canada pour m'y consacrer au salut des peuples
sauvages qui l'habitent, que je croirais manquer à la
411
Tocation divine si je ne vous manifestais les senti-
ments que Dieu m'inspire à cet égard. Je vous les
expose aujourd'hui et je vous supplie très instam-
ment d'exaucer mes vœux, malgré mon indignité.
Ma confiance en la bonté de Dieu est si grande
qu'elle ne me permet pas de douter que vous ne
m'accordiez la grâce que je vous demande avec
larmes et que je souhaite si ardemment "
'' Le Père Vitelleschi, alors général de la compa-
gnie de Jésus, ne crut pas devoir accorder l'autori-
sation demandée. Un an plus tard, le saint homme
revenait encore à la charge : " Vous avez eu la
bonté de m' écrire que vous auriez égard au dessein
que Dieu m'a inspiré d'aller annoncer l'Evangile
aux peuples du Canada, lorsque le temps aurait
mûri ma vocation. Je vous supplie de faire attention
que ce dessein, que Dieu a fait naître dans mon
cœur, il y a une année entière, et qui s'y est toujours
fortifié depuis le premier moment, est un fruit du
ciel, parvenu à parfaite maturité, ayant été si souvent
arrosé de mes larmes, et si longtemps échauffé par
le feu de l' Esprit-Saint. Ayez donc la bonté d'exaucer
des vœux si ardents. . " Cette fois encore le général,
tout en louant son zèle, lui annonça qu'il ne pouvait
point passer chez les Hurons.
'' Saint Jean-Francois Réo-is a donc été au moins de
cœur un apôtre du Canada. Aussi, lorsque l'Eglise
le mit au nombre des saints, les Jésuites du Canada
s'empressèrent de mettre leur mission sous son patro-
nage." (1)
Saint-Rémi de Tingwick (Artliabaska)
Mgr Laflèche, lorsqu'il s'agit de donner un patron
(1) L'abbé David Gosselin, Semaine religieuse de Québec,
412
à la nouvelle paroisse, demanda à ceux qui allèrent
le voir à cet effet quel était le nom du premier colon
de la localité. Il se nommait Rémi Grenier, lui
répondit-on. Eh bien ! ajouta l'évêque, votre paroisse
aura pour patron saint Rémi, en souvenir de son
premier colon.
Saint Rémi du Lac aux-Sables (Portneuf)
Mis sous le patronage de saint Rémi par Mgr
Bégin, quelque temps après son retour de Reims, où
il avait célébré avec l'élite du clergé français le
quatorzième centenaire du baptême de Clovis par
saint Rémi.
Saiiit-Kobert (Rlciielieti)
Une grande partie du territoire actuel de Saint-
Robert, était la propriété d'un M. Robert.
Saint-Kocli (Québec)
Le nom de Saint-Roch donné à cette paroisse doit
lui venir de la petite chapelle ou ermitage que les
Récollets y bâtirent sur le bord de la rivière Saint-
Charles, quelque part vers le Palais, en 1694 ou 95,
et qu'ils auraient mis sous l'invocation de saint Roch,
en souvenir du faubourg Saint-Roch, qui se trouvait
dans la ville de Paris. L'annaliste du monastère de
Notre-Dame des Anges {Mgr de Saint- Vallier et U Hô-
pital-Général) parlant de cet ermitage dit : " C'est le
petit hospice de Saint-Roch dont il est parlé dans
nos annales ". »
Dans l'échange que fit Mgr de Saint- Vallier avec
les Récollets, au sujet de leur couvent de Notre-Dame
des Anges (maintenant l'Hôpital-Général), ces reli-
gieux voulaient se réserver quatre arpents pour un
jardin dont ils tireraient des légumes et aussi pour y
413
bâtir un petit ermitage à y faire leurs retraites; mais
Mgr de Saint-Vallier préféra leur donner douze cents
livres de plus que le montant stipulé pour leur aider
à se procurer un autre terrain ailleurs, sur le bord de
l'eau, où ils auraient un lieu de débarquement pour
leur chaloupe. Le 4 novembre 1693, Frontenac
accorde aux Récollets " 3 arpents de terre, près du
palais de l'Intendant, pour un ermitage ou retraite,
etc. ". Mgr de Saint-Vallier permit aux Récollets
d'établir en cet endroit le dit ermitage pour y faire les
dites retraites, et d^y avoir une chapelle avec un petit
clocheton pour y sonner la messe.
Voilà ce que nous croyons être l'origine du nom
de Saint-Roch donné à cette paroisse. (1)
Saint-Koch (Richelieu)
Le seigneur Roch de Saint-Ours est considéré
comme le fondateur de cette paroisse.
Saiut-Uocb de l'Achigan (L'Assomption)
En considération de Roch de Saint-Ours, proprié-
taire de la seigneurie de Lachenaie, dans laquelle
était située cette paroisse. M. Roch de ksaint-Ours,
selon la tradition locale, donna à cette paroisse une
terre de trois arpents sur trente. (2)
Saiut-Kocli d'Orford (Sherbrooke)
La gare et le bureau de poste portant le nom de
Rock-Forest ont suggéré à l'évêque de mettre la
paroisse sous le patronage de saint Roch.
Saint Sauveur de Québec
Saint-Sauveur fut nommé ainsi en l'honneur de
(l)Philéas Gagnon, le Soleil, 1er juillet 1890.
•(2) Annuaire de Ville-Marief vol. 1er, p. 59,
414
M. LeSueur, prêtre français, à qui les Canadiens
donnaient le nom de Saint-Sauveur parce qu'il avait
été curé de Saint-Sauveur de Thury.
Saint-Sévère (Saint-Maurice)
M. Sévère-Nicolas Dumoulin, curé de Sainte-
Anne d'Yamachiche, prit une grande part à la fon-.
dation de cette paroisse.
Saint-Sévérin de Beaurivage (Beauce)
Enl'honneur de M. l'abbé Edouard-Sévérin Fafard.
Saint Simon de Kamsay (Bagot)
Les paroisses de Saint-Simon et de Saint-Judes sont
voisines. Les deux apôtres Simon et Judes, après avoir
reçu le Saint-Esprit, prêchèrent dans la Judée, la
Samarie et la Syrie. Plus tard ils allèrent ensemble en
Perse. A Snanyr, les mages s'emparèrent d'eux, les
menèrent devant les images du soleil et de la lune, et
les sommèrent de les adorer ; les apôtres refusèrent,
et furent massacrés. Les corps des martyrs furent
transportés à Rome, puis à Toulouse où ces saintes
reliques se trouvent aujourd'hui.
Saint-Sixte (Ottawa)
Un lac des environs était connu depuis longtemps
sous le nom de San-Sic. Il n'est pas impossible que
les autorités religieuses aient donné le nom de Saint-
Sixte à cause de la consonnance des deux noms.
Saint-Stanislas de Kostka (Beauliarnois)
Saint Stanislas de Kostka est le patron de la jeu-
nesse. Il paraît que lors de la fondation de cette
paroisse, les jeunes gens qui habitaient son territoire
avaient besoin d'un protecteur très puissant au ciel.
415
Saint-Sulpice (L'Assoniptîon)
La seigneurie de Saint-Sulpice concédée primiti-
vement le 17 décembre 1640 à MM. Cherrier et
LeRoyer passa plus tard entre les mains des MM.
de Saint-Sulpice de Montréal.
Saint Théophile d'Ely (Shefford)
Cette paroisse fondée en 1905 a pris le nom de
son fondateur, M. L. -Théophile Descarries, curé de
Saint- Joseph d'Ely.
Saint-Théophile du L»ac à la Tortue (Champlaiu)
Ce lac a la forme d'une tortue.
De passage au lac à la Tortue en 1887 Mgr
Laflèche décida de fonder une paroisse sur ses bords
et, comme préliminaire, il le mit sous la protection
d'un saint. En souvenir de M. Théophile Sicard
de Carufel, premier curé de Notre-Dame de Mont-
Carmel, dont cet endroit faisait partie, il le mit sous
la protection de saint Théophile, martyr du troi-
sième siècle, dont la fête se célèbre le 23 juillet.
Saint -Thomas ( Joliette)
Cette paroisse est un démembrement de Sainte-
Elisabeth. Connue d'abord sous le nom de Jersey-
Nord, cette partie de territoire se trouvait trop éloi-
gnée de l'église ; en 1838, quelques-uns de ses habi-
tants décidèrent de demander l'érection d'une
nouvelle paroisse. La permission ayant été accordée,
ils se mirent à l'œuvre, et aidèrent à la construction
de l'église et de la sacristie, soit par souscription
volontaire, soit en fournissant des matériaux. La
nouvelle paroisse reçut le titulaire de Saint-Thomas,
du nom de M. Thomas Brassard, alors curé de Sainte-
416
Elisabeth, lequel avait généreusement secondé les
efforts des habitants de Jersey-Nord. (1)
S àint Thomas d'AquiD (Saint-Hyacinthe)
La paroisse de Saint-Thomas d'Aquin a été déta-
chée de celle de Notre-Dame de Saint-Hyacinthe,
desservie par les Pères Dominicains. Thomas
d'Aquin a été la plus belle figure de l'ordre de saint
Dominique.
Saint-Thomas de Montmag-ny
Le premier missionnaire ou desservant de cette
paroisse fut M. Thomas Morel. On peut donc raison-
nablement supposer qu'elle fut mise sous le patronage
de saint Thomas en l'honneur de ce saint prêtre.
Saiut-Thurihe de Graudbois (Portneuf)
Saint Thuribe était un évêque du Pérou, et il est
le premier saint canonisé des deux Amériques.
Grandbois est le nom d'un citoyen universellement
estimé dans Saint-Casimir par sa respectabilité incon-
testable et par les services qu'il rend à un grand
nombre de familles en leur procurant de l'ouvrage
dans l'industrie du bois.
Saint-Tite des Caps (Montmorency)
Saint-Tite est située sur les caps, en arrière du cap
Tourmente. Cette paroisse fut ainsi nommée à
l'occasion de l'inscription de ce saint au calendrier
romain sous Pie IX.
Saint Ubald (Portneuf)
Saint-Ubald a pris son nom de Ubald Gingras, un
de ses premiers colons.
{l) Le diocèse dt Montréal à la fin du XIXe siècle, p. 690.
417
SaintUrbain (Charlevoix)
Saint-Urbain rappelle le nom d'un des premiers
supérieurs du séminaire de Québec, M. Urbain
Boiret.
SalDt- Urbain I (Cliâteaiiguay)
La paroisse de Saint-Urbain I a été détachée de
celle de Sainte-Martine. C'est sous le pontificat de
saint Urbain I que sainte Martine a subi le martyre.
Saint- Valérien (Kiniouski)
Cette paroisse étant un démembrement de celle
de Sainte-Cécile du Bic, l'autorité diocésaine a jugé
convenable de lui donner le nom de Saint- Valérien.
Saint Valérien, martyr, était l'époux de sainte
Cécile.
Saint- Valérien de Milton (Slieflorcl)
Les parents de sainte Cécile la marièrent à un
jeune païen, nommé Valérien. Cécile, qui avait fait
vœu de se consacrer au Seigneur, se sentit toute
troublée lorsqu'elle fut seule avec Valérien.
— Jeune et tendre ami, dit-elle à son époux, j'ai
un secret à te confier ; mais jure-moi que tu sauras
le respecter.
— Je le jure.
— Un ange du Seigneur me garde ; il t'aimera
comme il m'aime, et il te prodiguera ses faveurs, si
comme moi tu te consacres à Dieu.
— Si tu veux que je croie à ta parole, fais-moi
voir cet ange.
— Tu le verras quand tu auras été purifié.
— Qui me purifiera ?
— Le chef des Chrétiens, le saint pontife Urbain :
va le trouver.
27
418
Valérien obéit : lorsqu'il eut été baptisé par le
Pape, il retourna chez Cécile. Elle priait, et près
d'elle, resplendissant, l'ange du Seigneur tenait
deux couronnes entrelacées de roses et de lis ; il en
posa une sur la tête de Cécile, l'autre sur celle de
Valérien. La première pensée de celui-ci fut d'asso-
cier à son bonheur son frère : il l'amena à Cécile,
qui le fit baptiser. Les deux frères ne tardèrent pas
à conquérir dans d'horribles supplices la palme du
martyre. (1)
Comme on le voit, l'autorité religieuse avait de
bonnes raisons de mettre la paroisse de Saint- Valé-
rien de Milton, voisine de la paroisse de Sainte-
Cécile de iNIilton, sous le patronage de saint Valérien.
Saint-Valier (Bellechasse)
Au commencement du dix-huitième siècle, Mgr de
Saint- Vallier, deuxième évêque de Québec, acheta
pour la somme de 30,000 livres, de Louis- Joseph
Morel de la Durantaye, la moitié du fief concédé à
son père en 1672 et en 1696. C'est à cette époque
que ce nouveau domaine, donné en pur don aux
religieuses de l'Hôpital-Général, prit le nom de Saint-
Vailier. (2)
Saint- Victor de TriDg (Beance)
A Montréal, vers 1860, une maison de commerce
faisait une spécialité de pousser les jeunes gens à
aller s'établir comme marchands dans les nouvelles
colonies : c'était l'ancienne maison Ephrem et Victor
Hudon. Ils étendirent leurs opérations dans tous
les cantons de l'Est, juscpe dans les cantons de
Beauce : témoin, la paroisse de Saint- Victor de Tring,
(1) L'abbé G. Bouras=îci, Conférences et discour.-f p. 85.
(2) Mgr de Saint- Vallier ei l' Hôpital- Général de Québec»
419
ainsi nommée d'après l'un des chefs de cette maison,
M. Victor Hudon.
Saînt-Wilbrod (Lac Saint-Jean)
Cette paroisse a^été détachée de la paroisse d'Hé-
bertville. M. Wilbrod Barabé était, lors de cette
fondation, curé d'Hébertville.
Saint Zéplilrin de Statlacoua (Québec)
Le village Stadacona est situé sur les bords des
rivières Saint-Charles et Lairet.
Stadacona a été mis sous le patronage de saint
Zéphirin en l'honneur de M. Zéphirin Charest, pre-
mier curé de Saint-Roch de Québec.
Saint Zotiqiie (Soulanges)
La paroisse de Saint-Zotique fut érigée l'année
même que Mgr Bourget apporta au Canada les reli-
ques de saint Zotique.
Sain te- Adèle (Terreboune)
C'est l'honorable A.-N. Morin qui est le fondateur
de la paroisse de Sainte-Adèle, qui a pris le nom de sa
digne épouse, Adèle Raymond. L'œuvre de M. Morin
se fit sentir bien loin dans le Nord ; son grand cœur ne
pouvait distinguer aucune paroisse, aucun canton ;
il fut une providence pour tous ceux qui venaient
lui demander secours et conseil. Il aimait à venir se
réfugier dans ces montagnes, et il faisait ses délices
de quitter pour cette sauvage retraite les grandes
villes où ses occupations de ministre, de juge ou de
codificateur le retenaient longtemps. C'était son
bonheur de venir s'asseoir au milieu des colons de
Sainte-Adèle, qui, tout pauvres qu'ils étaient, l'ap-
prochaient avec confiance. (1)
(l) Testard de Montigny, La co'onisation, p. 100. ,
420
Sainte-Agathe (Lotbinière)
Les premiers colons de Sainte-Agathe étaient des
Irlandais. C'est probablement pour cette raison
qu'on a donné pour patronne à cette paroisse sainte
Agathe, qui est la patronne de l'église des Irlandais
à Rome.
Sainte- Agathe des 31onts (Terrehonne)
Sainte- Agathe des Monts est un nom bien choisi.
Le village qui prend rapidement les proportions
d'une petite ville, est situé près du sommet de la
première chaîne des Laurentides, au seuil même de
la région des forêts vierges la plus étendue de l'uni-
vers.
Sainte-Angèle de Laval (Nicolet)
Cette paroisse, démembrée de Bécancour, était
connue autrefois sous les noms de Passage du Fleuve,
d'île de Bécancour ou de Poste Doucet.
C'est M. Charles-Olivier Caron, grand-vicaire de
Trois-Rivières, qui choisit le vocable Sainte-Angèle.
Il voulait ainsi honorer les Ursulines de Trois-
Rivières dont il était le chapelain. On sait que
sainte Angèle de Mérici avait une très grande
dévotion à sainte Ursule. Elle donna le nom d' Ur-
sulines aux religieuses de son ordre pour les mettre
sous la protection de l'illustre martyre de Cologne.
Sur la suggestion de M. Edouard Thibaudeau, on
ajouta " de Laval," en l'honneur du premier évêque
de Québec et pour distinguer la paroisse de celles de
Sainte-Angèle de Mérici, comté de Matane, et de
Sainte-Angèle de Monnoir, comté de Rouville.
421
Sainte-Augèle de Mérici (Mataue)
Une des seigneuresses de Rimouski, Angèle Dra-
peau, avait fait don à la mission d'une garniture de
chandelier d'autel en bronze %argenté. Par recon-
naissance, M. Charles Cloutier, curé de Saint-Octave
de Métis, fondateur de la inission, voulut la mettre
sous la protection de sainte Angèle de Mérici. '' Je
demande respectueusement, écrivait-il le 22 août
1864 à l'archevêque de Québec, que cette nouvelle
mission soit placée sous la protection de sainte
Angèle de Mérici." Les vœux de l'excellent curé
furent exaucés ; la mission obtint la patronne qu'elle
désirait et, quelques années plus tard, le 18 mars
1869, elle était canoniquement érigée en paroisse
sous le même nom.
Sainte-AuDe de Beaupré (Montmorency)
Une tradition assez répandue veut que la première
chapelle de cette paroisse ait été bâtie par des mate-
lots bretons, surpris par la tempête en remontant le
Saint-Laurent, et qui firent vœux d'ériger une cha-
pelle sous le vocable de sainte Anne, là où ils réussi-
raient à mettre pied à terre.
'' Avant 1658, dit M. Faillon, il n'existait à la
côte de Beaupré, aucune église ou chapelle dédiée à
sainte Anne. Celle dont M. de Queylus désigna la
place et détermina le nom fut la première qui eût
été érigée en Canada sous ce vocable, quoiqu'il
existât déjà dans l'église paroissiale de Québec, un
autel dédié à Dieu, sous le nom de cette sainte.
'' Si M. de Queylus, continue le savant historien,
plaça cette église sous le vocable de sainte Anne, ce
fut pour mettre de plus en plus en honneur le culte de
cette sainte en Canada, conformément à ce que M.
422
Olier avait déjà fait à Paris, et surtout dans la paroisse
de Saint-Sulpice, par un effet de sa grande dévotion
envers la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph,
dont il voulut même que le monogramme servit
d'armoiries à la Compagnie qu'il institua". (1)
Sainte-Angélique de Painneauvllle (Ottawa)
• Nommée ainsi par Joseph Papineau, seigneur de
la Petite Nation, par affection pour Angèle Cornu,
épouse de son fils l'honorable Denis-Benjamin Papi-
neau, qui avait toujours été l'agent de cette seigneu-
rie.
Sainte- Anne de la Pérade (Clianiplain)
Nommer François-Xavier Tarieu de Lanaudière,
sieur de la Pérade, c'est citer un nom honoré, une
mémoire enrichie de beaux états de services mili-
taires. Louis XIV les reconnut par la concession
d'une terre qui fut le noyau de la belle paroisse de
Sainte-Anne. (2)
Sainte-Anne de la Pocatière (Kaniouraska)
La paroisse de Sainte-Anne est tout entière com-
prise dans le fief de la Pocatière qui fut concédé, le
29 octobre 1672, par l'intendant Talon à Marie-
Anne Juchereau, veuve de François Pollet de la
Combe-Pocatière, capitaine réformé au régiment de
Carignan et maréchal des logis. Ce fief comprenait
une lieue et demie de front, le long du fleuve, et
autant de profondeur. Le titre de concession com-
portait que Marie-Anne Juchereau tiendrait feu et
lieu sur ces terres, et que, dans tout contrat avec ses
(1) Histoire de la colonie française en Canada^ vol. II, p. 562.
(2) L'abbé L. S. Rheault, Autrefois et aujourd'hui à ISainte-
Anne de la Pérade^ p. 4.
423
tenanciers, ceux-ci s'obligeraient à résider dans
l'année sur leurs propriétés de fraîche acquisition.
Marie-Anne Juchereau ajouta son nom de baptême
au fief de la Pocatière, en supprimant le nom de
famille de son défunt mari. C'est ainsi que fut
formé le titre du fief de Sainte-Amie de la Pocatière.
Quant à la paroisse même, on la désigna tout d'abord
sous le nom de Sainte-Anne de la Grande-Anse: (1)
Sainte-Aune des 3Iouts (Gaspé)
Champlain ayant acquitté sa reconnaissance envers
son bienfaiteur le commandeur de Chatte en don-
nant son nom à un cap de la Nouvelle-France, en
fit autant envers le successeur du commandeur, M.
de Monts. Il donna son nom à une rivière, la rivière
de Monts.
C'est sur les bords de la rivière de Monts que s'est
formée la paroisse de Sainte- Anne des Monts. On
devrait donc dire et écrire Sainte- Anne de Monts.
Les premiers établissements de cette paroisse
furent commencés par J.-B. Sasse ville, de Sainte-
Anne de la Pocatière. C'est en souvenir de sa paroisse
natale que la nouvelle paroisse prit le nom de Sainte-
Anne.
Sainte-Aune des Plaines (Terrebonne)
''Sainte- Anne des Plaines est un démembrement
de Saint-Louis de Terrebonne. Avant l'année 1787,
le territoire qui forme aujourd'hui la paroisse de
Sainte-Anne des Plaines, et une partie de Saint-
Janvier, appartenait à Terrebonne et portait le nom
de Mascouche du Page. Ce nom lui a été conservé
(1) N.'-E. Dionne, Historique delà paroisse de Sainte- Anne delà
Pocatière.
424
jusqu'au 26 juillet 1816 ; depuis cette époque le nom
de Mascouche du Page est disparu complètement des
registres et des documents officiels de la fabrique de
Sainte- Anne, et nous ne voyons plus apparaître que
celui de Sainte-Anne des Plaines.
*' D'où venait ce nom de Mascouche du Page ?
Mascouche est la corruption d'un mot sauvage (algon-
quin) qui, d'après le Père Lacombe, vient de 3Iaskus,
petit ours. Les indiens de l'endroit auraient donné
autrefois ce nom à la petite rivière qui coule sur la
limite sud de la paroisse et l'auraient appliqué à tout
le territoire a voisinant.
" Il peut se faire que se soit là l'origine du mot
Mascouche ; mais on lui en attribue une autre qui
ne paraît pas moins vraisemblable. Mashutew (pro-
noncez Mascoutéoii) en algonquin signifie une 'plaine,
une prairie unie ; or le territoire de la seigneurie des
Plaines s'appelait, de temps immémorial. Les Plaines.
Le premier seigneur de Terrebonne portait aussi le
nom de seigneur des Plaines. N'est-il pas plus pro-
bable que le nom de Mascouche vient de Maskutew,
La Plaine ? Jusqu'à une nouvelle explication plus
plausible, nous nous en tiendrons à celle-ci qui con-
vient parfaitement au territoire de Sainte-Anne des
Plaines. Quant au mot Page ajouté à celui de
Mascouche, il n'y a pas de doute que c'est une abré-
viation de Lepage, premier seigneur et colonisateur
des paroisses de Terrebonne et de Sainte-Anne." (1)
Sainte-Barbe (Huntiiigdon)
Cette paroisse fut nommée ainsi par Mgr Fabre à
cause de l'affection qu'il avait toujours eue pour
(1) L'abbé G. Dugas, Histoire, de la paroisse de Sainte- Anne des
Plaines y p. 1. ,
425
sainte Barbe. Le 4 décembre 1896, lorsqu'il reçut
les derniers sacrements, Mgr Fabre dit, entre autres
choses : "Je remercie sainte Barbe, pour qui j'ai
toujours eu uns dévotion spéciale, et à qui j'ai dédié
une paroisse de mon diocèse, de la grâce qu'elle m'a
obtenue de recevoir les derniers sacrements le jour de
sa fête ".
Saiute-Bri-;ide de 3Iouiioir (Iberville)
Sainte Brigide fut choisie comme titulaire de cette
paroisse parce que la majorité de ses habitants, lors
de son érection, était d'origine irlandaise. Sainte
Brigide, thaumaturge irlandaise, était l'amie de saint
Patrice.
Sainte-Brigitte des Saults (Xicolet)
La rivière des Saults et la rivière Nicolet se rencon-
trent à Sainte-Brigitte. Sur chacune de ces rivières
se trouve une chute ou un saut près de l'église.
Sainte-Cécile de Valleyfield (Beauliaruois)
Saint-Cécile de Valleyfield portait à l'origine le
nom de Saint-Cyriaque. Nous ignorons pour quelle
raison le nom de Saint-Cyriaque fit place à celui de
Sainte-Cécile.
Sainte-Claire (Dorchester)
La paroisse de Sainte-Claire a été nommée ainsi
en souvenir de Claire-Françoise Bissot, épouse de
Jolliet, le découvreur du ^lississipi.
Sainte-Clotilde (Cliâteauguay)
La paroisse de Sainte-Clotilde a été en partie déta-
chée de Saint-Rémi de La Salle. En se rappelant
que c'est saint Rémi qui versa sur la tête de Clovis,
époux de Clotilde, l'eau régénératrice du baptême,
426
on comprendra tout de suite pourquoi cette paroisse
a été mise sous le patronage de la première reine
chrétienne de France.
Sainte-Croix (Loll>Inière)
En 1637, une étendue de terrain d'une lieue de
front sur dix lieues de profondeur, sur la rive sud du
Saint-Laurent, à trente-six milles au-dessus de Québec,
avait été destinée par la Compagnie des Cent-Associés
pour une communauté de religieuses enseignantes.
Les Ursulines emportèrent le lot. Ce ne fut cepen-
dant que dix ans plus tard qu'elles purent commen-
cer leur établissement. Le 12 septembre 1647, le
Père Jérôme Lalemant alla prendre possession de la
seigneurie. Il posa de sa main les bornes prescrites
par la loi, et honora la seigneurie du nom de Sainte-
Croix.
SaiDte-Cunégonde (Hcclielaga)
Sainte-Cunégonde a été démembrée de Saint-
Henri. En décembre 1875, lorsque cette paroisse
fut canoniquement érigée, Mgr Bourget la mit sous
le vocable de sainte C'unégonde, épouse de saint
Henri, patron de la paroisse de laquelle elle était
détachée.
Sainte Elisabeth (Juliette)
Les deux donateurs du terrain de l'église avaient
prénom Jean-Baptiste. C'est pour les honorer qu'on
mit la paroisse sous le patronage de sainte Eliza-
beth, mère de Jean-Baptiste.
Sainte- Eugénie du Lac Chaud (Ottawa)
Cette paroisse fut mise sous le patronage de sainte
Eugénie en l'honneur de madame Turgeon (née
427
Eugénie Samsoii), épouse de l'honorable M. Adé-
lard Turgeon, à l'occasion d'une visite faite par ce
dernier avec ses collègues dans cette région de colo-
nisation.
Saiiite-Fîiinille de l'île d'Orléans (31oiitmoreucy)
Le voisinage des paroisses de Sainte-Anne de
Beaupré, de Saint-Joachim et de Saint-Joseph de la
Pointe-Lévy n'a pas du être étranger au choix de la
Sainte-Famille comme titulaire de cette paroisse.
Sainte -Flavie (Matane)
Cette paroisse fut mise sous le patronage de sainte
Flavie en l'honneur d'une des seigneur esses, Flavie
Drapeau. Lors de la construction de la première
église, en 1850, les dames Drapeau firent don à la
fabrique de douze arpents de terre en superficie.
Sainte Foy (Québec^
" Doit-on écrire Sainte-Foy ou Sainte-Foye ?
'' Il faut, au préalable, remarquer que le nom
actuel de Notre-Dame de Sainte-Foy est formé de deux
noms : Sainte-Foy, nom donné par ^L de Puiseaux à
un fief qui lui fut concédé en 1637, et N.-D. de Foy,
titre de la statue miraculeuse envoyée, en 1669, au
P. Chaumonot par le P. de Véroncourt, et vénérée
pendant longtemps dans la petite chapelle de la côte
Saint-Michel. Le fief situé — il est difficile de le con-
tester— dans les anciennes limites de la paroisse, et
même, on peut l'affirmer sans grande chance d'er-
reur, sur la rive gauche de la rivière du Cap-Rouge,
a laissé son nom à tout ce coin de pays. Et ce nom,
parcequ'il était plus ancien ou plus court peut-être,
a prévalu sur celui de Notre-Dame de Fo}^ donné à
la paroisse par Mgr de Saint-Vallier, lors de l'érection
428
canonique en 1698 : il est maintenant environné d'un
trop grand éclat historique pour qu'il soit désirable,
ou même possible de le changer. Mais sans le chan-
ger, il n'est pas défendu de l'écrire correctement. Hé
bien, étudié sous l'une ou l'autre forme, la conclusion
s'impose, nécessaire, inévitable, qu'il faut l'écrire
Sainte-Foy et non Sainte-Foye,
** Au point de vue grammatical, rien qu'un mot tant
la chose est évidente. Notre-Dame de Foy, qu'on
l'invoque sous le titre de Virgo fidelis, comme en Bel-
gique, ou de Mater fidei, comme à Amiens où une
chapelle lui est dédiée, est toujours considérée et hono-
rée comme le modèle ou la gardienne de la foi. Quant
à sainte Foi — on écrivait jadis sainte Foy — , patronne
de quelques paroisses de France, c'est en latin, sancta
Fides. Encore la Foi. Or, de l'aurore de la langue
française jusqu'à nos jours, jamais le mot foi, dans le
sens d'hommage ou de croyance, n'a été écrit avec
un e : on a écrit fé, fi, fay, foy, foye ou foie en aucun
temps. La vierge martyre d' Agen a été appelée sainte
Fide, nulle part sainte Foye ou sainte Foie. Le mot
foie, comme tout le monde sait, désigne toute autre
chose qu'une vertu théologale ! et ainsi Sainte-Foy e
est non seulement une faute contre la grammaire,
mais un contre-sens.
" Le point de vue historique, le plus important,
fournit des preuves plus éclatantes encore. Enumé-
rons-les sans les développer. 1" En Belgique, où le
culte de N.-D. de Foy a pris naissance, au commen-
cement du XVII siècle, on a toujours écrit N.-D. de
Foy. 2'^ Dans l'authentique envoyée au P. Chau-
monot avec la statue miraculeuse en 1669, il y a A^.-
D. de Foy. — De quel droit le bon père écrivait-il N.-
D. de Foye ? 3" Dans l'édition Burrows des Relations^
429
où les documents sont donnés avec leur orthographe
originelle, si l'on trouve parfois N.-D. de Foye, on
trouve très souvent N.-D. de Foy. Et d'ailleurs
l'orthographe des Relations, fut-elle toujours fautive,
ne saurait prévaloir sur celle que suivait la Belgique
et que portait l'authentique jointe à la statue. 4*^ Dans
l'acte d'érection canonique de la paroisse, le 18 sep-
tempre 1G98, Mgr de Saint-Vallier dit " Comme
dans le lieu appelé communément Notre-Dame de Foy,
il y a un nombre considérable de fidèles et une église".
.... o'^ Le nom de Sainte- Foy, donné à son fief par
M. de Puiseaux, fut, à n'en pas douter, emprunté
comme celui de Saint-Michel, à quelque village de
France. Il y avait alors et il y a encore en France
deux bourgs ou petites villes de près de quatre et
cinq mille âmes respectivement appelés Sainte-Foy :
Sainte-Foy-la-Grande, dans le département actuel de
la Gironde, ancienne place forte des protestants, et
Sainte-Foy, près de Lyon. Or jamais ces noms n'ont
eu d'autre orthographe que celle que nous donnons
ici. 6'^ Nous avons des documents originaux où est
mentionné le fief de M. de Puiseaux : la donation
C|u'il en fait aux associés de Montréal, en 1641, la
rétrocession consentie par ^L de ^laisonneuve en
1646. Or partout on écrit Sainte-Foy. 7^ Le 29 octo-
bre 1678, Mgr de Laval érige une grande paroisse.
" Sanè, dit-il, cinn in locisvulgo nuncupatis Sainte-Foy,
Gaudarville, Saint-^Iichel, la route Saint-Ignace et
Lorette, nudtus jam existât populus fidelis et ecclesia
aedificata, Parochiam constitiœre decrevimus . ..."
" Sera-ce assez pour déraciner la routine ? Une
erreur est facile à accréditer, difficile à faire dispa-
raître. Le bon Père Chaumonot, auteur de celle-ci,
a eu pour complice nos grands historiens qui ne
430
pouvaient guère s'occuper de ces détails. Ce n'est
certainement pas manquer de respect ni à l'un ni aux
autres que de chercher à la faire disparaître. La
vérité une fois connue doit être reconnue. Déjà la
poste nous donne le bon exemple et ses cachets por-
tent désormais Sainte-Foy. A nous de l'imiter." (1)
Saiute-Geneviève de Batiscan (Champlain)
Le nom de Sainte-Geneviève a été choisi de préfé-
rence à tout autre parce que les premiers colons de
cette paroisse venant des environs de Paris apportè-
rent avec eux la dévotion à la patronne de Paris.
Lorsque les autorités religieuses les formèrent en
paroisse ces pieux colons demandèrent sainte Gene-
viève pour titulaire.
Sainte-Geriiiaiiie du lac JEtclieniin (Dorchester)
Le décret désignant sainte Germaine pour patronne
de la paroisse formée sur les bords du lac Etchemin
est daté du 17 septembre 1867. Cette sainte ayant
été canonisée le 29 juin de la même année, il est
rationnel de croire qu'elle fut choisie pour cette raison
comme patronne de la nouvelle paroisse.
Sainte-Hedwidjje (Lac Saint- Jean)
Ce nom a été choisi parce que c'est le jour de la
fête de sainte Hedwidge, le 13 octobre 1883, que le
grand vicaire Leclerc, alors curé d'Hébertville, a
choisi et marqué la place de l'église.
Sainte-Hélène (Bagot)
La mère de M. Ramsay, seigneur de Saint-Hugues
et de Sainte-Hélène, portait le prénom Hélène.
(1) L'abbé H. -A, Scott, Bulletin des Recherche>i HUtoriqueff vol.
X, p. 269.
431
Sainte-Hélène (Kaniouraska)
La paroisse de Sainte-Hélène fut mise sous le
patronage de sainte Hélène en l'honneur de Hélène
Taché, fille du seigneur Paschal Taché. Elle devint
la femme de Nazaire Têtu.
Sainte Hénécline (Dorchester)
Lorsque la paroisse fut érigée canoniquement par
Mgr Turgeon le 20 mars 1852, le seigneur était M.
Elzéar Taschereau marié à Hénédine Dionne. C'est
en l'honneur de la seigneuresse que la paroisse fut
placée sous la protection de sainte Hénédine, martyre
du troisième siècle.
Sainte-Julie de Somerset (Mégantic)
La paroisse de Sainte-Julie de Somerset n'existe
que depuis 1854. Sainte Julie lui a été donnée pour
patronne en considération de madame Charles King,
une de ses bienfaitrices. Elle portait le prénom
Julie.
Sainte-Louise (Islet)
C'est en reconnaissance des dons faits par Louise
Boisseau, épouse de Amable Dionne, seigneur de
Saint-Roch des Aulnaies, que la paroisse a pris le
nom de Sainte-Louise. Ces dons consistaient en
remises des arrérages de cens et rentes alors dues sur
les propriétés de l'église et l'abolition des dits cens
et rentes pour l'avenir. En 1856, par décret de Mgr
Baillargeon, administrateur de l'archidiocèse de
Québec, la paroisse de Sainte-Louise fut érigée sous
le patronage de saint Louis, roi de France.
SainteXuce (Biniouski)
Sainte-Luce fut ainsi nommée en l'honneur d'une
432
de ses seigneiiresses, Luce-Gertrude Drapeau, épouse
de Thomas Cazeau. Pour reconnaître dignement cet
honneur elle fit don en 1843 à l'église de Sainte-
Luce d'un tableau représentant cette sainte. On le
voit encore au-dessus du maître-autel.
Sainte-Marie (Beaiice)
Les registres de cette seigneurie furent ouverts en
1745, et la paroisse prit le nom de Sainte-Marie
pour rappeler la mémoire de la femme du seigneur,
Marie-Claire Fleury de la Gorgendière.
Sainte-Marg-uerite, Rivière (Saguenay)
Du temps de Champlain, la rivière Sainte-Mar-
guerite était déjà connue sous ce nom." Le lende-
main, écrit-il, (20 juillet 1603), vinsmes mouiller
l'ancre proche d'une rivière qui s'appelle Sainte-
Marguerite, où il y a de pleine mer quelques trois
brasses d'eau, et brasse et demye de basse mer ; elle
va assez avant." (1)
Saiute-Martlie (Vaudreuil)
Sainte-Marthe a été démembrée de Sainte-Marie-
Madeleine de Rigaud et elle est située dans le voisi-
nage de Saint-Lazare. On sait que Lazare était le
frère de Marie-Madeleine et de Marthe.
Saiute-Monique (Deux-Montag^nes)
La paroisse de Sainte-Monique a été démembrée
en partie de celle de Saint- Augustin. Sainte Monique
était la mère de saint Augustin. Elle versa bien des
larmes pour la conversion de son fils bien-aimé.
(1) Oeuvres t vol. I, p. 53.
:00
Sainte-Pétronille de Beaiilieii (Montmorency)
Le fief Beaulieu fut originairement concédé, le 1er
mars 1652, au sieur Jacques Gourdeau de Beaulieu.
En octobre 1870, les habitants de la partie de la
paroisse de Saint-Pierre de l'île d'Orléans appelée
Beaulieu ou Bout de l'Ile obtenaient la permission
de Mgr Baillargeon, archevêque de Québec, de cons-
truire une église.
La bénédiction solennelle de la première pierre de
l'église se fit le 16 juillet 1871 et celle de l'édifice
lui-même le 20 novembre suivant. La nouvelle
paroisse, démembrement de Saint-Pierre, fut placée
sous le patronage de sainte Pétronille. La tradition
veut que sainte Pétronille soit la fille de saint Pierre.
Saiute-Pliilomène (Cliâteaiig^iiay)
Lorsqu'on décida le démembrement de la paroisse
de Saint-Joachim, pour en former nne nouvelle, M.
Michel Power, alors curé de Sainte-Martine, plus tard
premier évêque de Toronto, se rendit sur les lieux et
choisit pour site de la nouvelle église le centre de la
paroisse projetée. Après avoir fait élever une croix
à l'endroit précis où devait se trouver l'autel, il ex-
horta les nombreux paroissiens réunis pour la cir-
constance à prier Dieu pour le succès de l'entreprise.
Ceci se passait à l'époque où la dévotion à sainte
Philomène commençait à se répandre dans le pays.
Aussi, à peine M. Power avait-il terminé son dis-
cours, qu'un des assistants, au nom de tous, le sup-
plia de leur donner pour titulaire cette thaumaturge
si puissante. L' évêque de Montréal, à la demande
de son délégué, accorda bien volontiers aux habi-
tants de la nouvelle paroisse sainte Philomène pour
patronne.
28
434
Sainte-Rosalie (Bagot)
Plusieurs membres des familles Papineau et Des-
saulles, entre autres Rosalie Cherrier,épouse de Joseph
Papineau ; Rosalie Papineau, sa fille, mariée à l'ho-
norable Jean Dessaulles ; Rosalie Dessaules, mariée à
l'honorable Maurice Laframboise, portaient le prénom
de Rosalie, et c'est en leur honneur qu'on a placé
cette paroisse, qui faisait partie de la seigneurie de
M. Dessaulles, sous le patronage de sainte Rosalie.
Sainte-Scliolastlqiie (Deux- Montagnes)
La paroisse de Saint-Scholastique est voisine de
la paroisse de Saint-Benoit.
Saint Benoit et sainte Scholastique étaient le frère
et la sœur. Ils étaient unis par une tendre amitié.
Sainte Scholastique, au lieu de s'attacher aux biens
immenses dont son frère, en renonçant au monde,
l'avait laissée l'unique héritière, résolut de l'imiter :
elle embrassa, comme lui, la vie monastique, et
fonda un couvent de religieuses, à cinq milles du
monastère que saint Benoit avait fait bâtir sur le
mont Cassin. Scholastique visitait son frère une fois
par an, et saint Benoît qui ne souffrait pas qu'elle
vint dans son monastère, allait avec quelques-uns
de ses religieux la recevoir dans une maison située
à quelque distance du mont Cassin. Le temps qu'ils
passaient ensemble était employé à louer Dieu et à
parler de choses spirituelles.
Sainte-Sophie (Terrobonne)
Cette paroisse tire son nom de sa bienfaitrice,
madame Sophie Raymond, épouse de feu l'honorable
Joseph Masson.
435
Sainte- Ursule (Maskiuonîfé)
Cette paroisse a été mise sous le patronage de
sainte Ursule pour deux raisons : 1*^ parce qu'elle se
trouve dans la seigneurie des Ursulines de Trois-
Rivières ; 2° parce que lors de sa fondation ces mêmes
religieuses y possédaient un moulin célèbre dans
tous les alentours. C'était le moulin Saint-Ursule.
Sainte-Véronique de Turgeon (Ottawa)
Comme sainte Véronique, les premiers colons de
cette paroisse avaient une grande dévotion à la
Sainte Face. Dans le premier chantier où fut offert
le saint sacrifice de la messe, il y avait une image
de la Sainte Face. En l'absence du missionnaire les
colons venaient prier devant cette image, et des
grâces nombreuses ont été obtenues par cette dévo-
tion. La chapelle, très gracieuse, bâtie sur la rive du
lac Tibériade, devait donc naturellement être placée
sous la vocable de sainte Véronique.
Sales, Cauton de (Cliarlevoix)
L'honorable Marc-Paschal de Sales Laterrière fut
député du comté de Saguenay de 1830 à 1834.
Salette, Notre-Dame de la (Ottawa)
Nommée ainsi par Mgr Duhamel, archevêque
d'Ottawa, en souvenir du pèlerinage de Notre-Dame
de la Salette-Fallavaux, en France.
Salvaîlle, llivière (Yamaska)
Une famille Salvail assez nombreuse s'établit sur
les bords de cette rivière et se multiplia dans la
région. (1)
(1) Note de M. Tabbé Bois.
436
Sandy Bay (Matane)
Les premiers habitants de la paroisse de Notre-
Dame de l'Assomption de ^lacNider furent des
pêcheurs qui s'établirent sur les bords d'une petite
baie connue sous le nom d'Anse aux Sables, et qui
se trouve à l'extrémité ouest de la paroisse. Cette
baie avait été nommée Anse aux Sables parce que
son rivage est couvert de sables. Ces premiers habi-
tants qui étaient écossais l'appelèrent Sandy-Bay
(Anse sablonneuse). Ce nom s'étendit à toute la
paroisse qui n'est généralement connue, chez le peu-
ple, c[ue sous le nom de Sandy-Bay.
Sarosto (Lévis)
Sarasteku, rivière dont le lit renferme du clin-
quant. C'est le nom que les Abénakis donnaient à la
rivière Saint-Jean. C'est dans leurs excursions à
Lévis qu'ils donnèrent ce nom au village de Sarosto.
M. J.-Edmond Roy prétend que Sarosto a la
même origine que Saratoga que nos ancêtres appe-
laient Sarosto.
Sartigaii (Beauce)
Le territoire qui porte aujourd'hui le nom de
Beauce s'appelait autrefois aussi Satigan, Santigan ou
Sartigan. C'est un nom d'origine sauvage dont nous
ne connaissons point d'une manière certaine l'étymo-
logie et l'origine et qui, dans les vieux actes de
notaires ou autres s'écrivait, MésaHgant, Âsakigant,
3IécJcaHganne, Kekahkan, Satigan, Satikant, Santigan.
Le peuple croyant, sans doute, que c'était le nom
d'un saint, disait : Saint-Igan, de même qu'il disait :
Baint-Morissette pour Somerset et Saint-Roustaud
pour Sarosto.
437
Sartigan, d'après Mgr Laflèche, viendrait du mot
cris Âstadjigan, cache, lieu où l'on met quelque chose
en cache.
Sasseville, Rivière (Gaspé)
La rivière Sasseville, qui coule dans Saint-Norbert
du Cap-Chat, a pris son nom d'une famille de ce
nom venue de Sainte- Anne de la Pocatière et établie
dans cette paroisse depuis longtemps.
Satilt à la Puce (Montmorency)
Le 2 mai 1640, Adrien d'Abancour dit la Caille
et Etienne Sevestre partirent de Québec pour
aller chasser dans les îles. Les vents ayant été fort
impétueux, ils se noyèrent. On lit au vieux registre
de Notre-Dame de Québec : " La Pulce ayant été
dépesché pour en tirer cognizance, après avoir fureté
tous les lieux qu'il souloit cabaner et fait le tour des
isles et tiré quantité de coups d'arquebuse, il est
revenu à Québec sans en avoir rien appris."
C'est ce citoyen de Québec qui donna son surnom
à la rivière et au sault à la Puce.
iSault au Cocliou (Sag-uenay)
M. l'abbé Bois dit quelque part que ce saut prit
son nom de noble homme Jean Cochon, originaire
de Dieppe.
Champlain, dans ses Voyages, mentionne le Sault
au Cochon.
Sîiult-au Kécollet, Visitation du (Hochelaga)
Le nom de Sault au Récollet fut donné au der-
nier rapide de la rivière des Prairies, parce que, en
juillet 1625, le Père Nicolas Viel, Récollet, s'y noya
en revenant du pays des Hurons.
438
On ne sait pas au juste si la mort du Père Viel
fut accidentelle ou s'il fut malicieusement jeté
à l'eau. Cette dernière assertion est soutenue par
plusieurs écrivains dignes de foi, et en particulier
par M. Faillon. " En 1625, écrit-il, le Père Nicolas
Vieil, Récollet, qui était allé au pays des Hurons
avec le Père Joseph LeCaron et le Frère Gabriel
Sagard, et y était' demeuré tout ce temps, fut invité
par des Hurons à descendre avec eux à la traite. Il
accepta la proposition dans l'intention d'aller faire,
pour lui-même les exercices spirituels au couvent
de N.-D. des Anges, et prit avec lui un de ses disciples
encore enfant appelé Ahuntsic, qu'il avait instruit
et baptisé. Le convoi se composait de Hurons, assez
honnêtes, parmi lesquels il s'en trouva quelques-uns
qui étaient ennemis de la religion, quoiqu'ils feignis-
sent de respecter et d'aimer ce missionnaire. Un
gros temps qui survint écarta les canots et ce reli-
gieux, se trouvant dans le sien avec trois sauvages
scélérats impies, ils le précipitèrent dans la rivière
des Prairies ainsi que son disciple, en descendant à
Montréal, au dernier sault, dont les eaux rapides et
profondes les submergèrent en un instant. " (1)
M. Olier ayant désigné le mystère de la Visita-
tion comme une dévotion qui devait toujours être en
grand honneur dans sa compagnie, il est tout naturel
que ses enfants, en fondant une nouvelle église,
aient demandé et obtenu pour patronne la sainte
Vierge, dans l'accomplissement du devoir de charité
ardente envers sa cousine sainte Elizabeth. (2)
(1) Histoire de la colonie française au Canada, vol. I, p. 416.
(2) L'abbé Chs-P. Beaubien, Le Sault -au- Récollet, p. 311.
439
!!)ault Moutniorency
"Au bout de la ditte isle (d'Orléans), écrivait
Champlain enlGOS, je vy un torrent d'eau qui des-
bordait de dessus une grande montagne de la ditte
rivière de Canada. " Dans la carte des environs de
Québec qu'il publia en 1613, Champlain appelle ce
toiTentd^eau^^le grand sault de Montmorency." Dans
l'édition de ses Voyages publiée en 1632, il ajoute :
" Que j'ay nommé le sault de Montmorency. "
C'est en l'honneur de Charles de Montmorency,
chevalier des ordres du roi, seigneur d'Ampville et
de Meru, comte de Secondigny, vicomte de Melun,
baron de Chateauneuf et de Gouart, amiral de France
et de Bretagne, que le fondateur de la Nouvelle-
France nomma ainsi ce sault. Ce Montmorency était
alors vice-roi de la Nouvelle-France.
SaiiU Saint-Louis (l^aprairie)
Champlain nous apprend en quelle occasion le
sault Saint-Louis reçut son nom.
" Le neuviesme jour notre sauvage arriva, qui fut
quelque peu par delà le lac qui a quelques dix lieues
de long, lec[uel j'avais veu auparavant, (lac des Deux-
Montagnes) où il ne fit rencontre d'aucune chose, et
ne purent passer plus loin à cause de leur dit canot
qui leur manqua, et furent contraints de s'en revenir.
Ils nous rapportèrent que passant le saut ils virent
une isle où il y avait si grande quantité de hérons,
que l'air en était tout couvert. Il y eust un jeune
homme qui estait au sieur de Mons appelé Louys,
qui estait fort amateur de la chasse, lequel entendant
cela, voulut y aller contenter sa curiosité, et pria fort
instamment nostre dit sauvage de l'y mener : ce que
le sauvage lui accorda avec un capitaine sauvage
440
Montagnet fort gentil personnage, appelé Outetoucos.
Dès le matin le d. Louys fut appeler les deux sau-
vages pour s'en aller à la dite isle des lierons. Ils
s'embarquèrent dans un canot et y furent. Cette
isle est au milieu du saut, où ils prirent telle quantité
de heronneaux et autres oiseaux qu'ils voulurent et
se rembarquèrent en leur canot. Outetoucos contre
la volonté de l'autre sauvage et de l'instance qu'il
peut faire, voulut passer par un endroit fort dange-
reux, où l'eau tombait près de trois pieds de haut,
disant que d'autres fois il y avait passé, ce qui estait
faux, il fut longtemps à débatre contre notre sauvage
qui le voulut mener du costé du su le long de la
grand Tibie, par où le plus souvent ils ont accoutumé
de passer, ce que Outetoucos ne désira, disant qu'il
n'}^ avait point de danger. Comme nostre sauvage
le vit opiniastre, il condescendit à sa volonté : mais
il lui dit C[u'à tout le moins on déchargeast le canot
d'une partie des oiseaux qui estaient dedans, d'autant
qu'il estait trop chargé, ou qu'infailliblement ils
empliraient d'eau, et se perdraient : ce qu'il ne vou-
lut faire, disant qu'il serait assez à temps s'ils voyaient
qu'il y eut du péril pour eux. Ils se laissèrent donc
driver dans le courant. Et comme ils furent dans
la chute du saut, ils en voulurent sortir et jetter leurs
charges, mais il n'estait plus temps, car la vitesse de
l'eau les maîtrisait ainsi qu'elle voulait, et emplirent
aussitôt dans les bouillons du saut, qui leur faisaient
faire mille tours haut et bas. Ils ne l'abandonnèrent
de longtemps : Enfin la raideur de l'eau les lassa de
telle façon, que ce pauvre Lou^^s qui ne. sçavait nager
en aucune façon perdit tout jugement et le canot
estant au fond de l'eau il fut contraint de l'aban-
donner : et revenant au haut les deux autres qui le
441
tenoient toujours ne virent plus nostre Louys, et ainsi
mourut misérablement. " (1)
Sayabec (:\Iatane)
Sayabec est un mot micmac que les Canadiens et
les Anglais prononcent Séhec. Sayabec signifie
" rivière remplie." En effet, cette rivière n'est presque
pas navigable pour les esquifs même les plus légers.
Elle est remplie de bois et surtout de chaussées de
castors. On devrait écrire Sakpediak : sak, remplie ;
pediak, rivière. Les Sauvages disent : Sakhah par
contraction.
Sawyerville (Coniptoii)
Josiah Sawyer quitta, en 1794, la Nouvelle- An-
gleterre pour venir se fixer au sein de la forêt vierge
des Cantons de l'Est. Il fut le premier colon rési-
dant du canton d' Eaton. Son choix s'arrêta sur un
lopin de terre arrosé par l'un des tributaires du Saint-
François. Une maisonnette en bois rond fut impro-
visée, par ses soins, à proximité d'un joli pouvoir
d'eau qu'il se hâta d'utiliser en construisant une
scierie primitive.
Comme la plupart des vaillants pionniers qui tra-
versèrent la frontière à cette époque, pour j)rofiter
des concessions territoriales si libéralement offertes
par le gouvernement britannique, Josiah Sawyer
était un homme énergique et entreprenant. Ses
courageux efforts et son travail intelligent produisi-
rent de prompts résultats. Bon nombre de ses com-
patriotes s'empressèrent de se grouper autour de son
établissement qui reçut, dès le début, le nom de
Sawyerville. (2)
(1) Champlain, Œuvres, vol. III, p. 246.
(2) Le Journal^ 5 février 1904.
442
Scatsle, Rivière (Lac Saiut Jeau)
Scatsie, en montagnais, veut dive fâché.
Scotstown, SaiDt-Paul de (Compton)
Scotstown fut fondée et peuplée par des Ecossais.
Scotstown fut desservie à l'origine de Saint-Pierre
de La Patrie, sa voisine. C'est la raison qui a fait
choisir saint Paul comme titulaire.
Scott, Saint-Maxime de (Beaiice)
Scott a pris son nom de Charles- A. Scott, qui, de
concert avec l'honorable Napoléon Larochelle, cons-
truisit le chemin de fer de Lévis et Kénébec qui
passe par la jonction Scott. M. Scott mourut en
décembre 1893.
Saint Maxime a été donné pour titulaire à Scott
en l'honneur de M. Maxime Filion, curé de Saint-
Raymond, et originaire de cette paroisse.
Sept Chutes, Les (Montmorency)
Les Sept Chutes se trouvent sur la rivière Sainte-
Anne, qui se jette dans le Saint-Laurent à Beaupré.
Comme leur nom l'indique les Sept Chutes forment
sept cascades distinctes ayant ensemble une hauteur
de sept cents pieds.
Sept-Iles
Sous le nom de Sept-Iles était compris, du temps
des Français, une partie de la côte nord du Saint-
Laurent, où, de fait, l'on voit sept îles qui ne sont
composées que de rochers fort stériles et couverts
seulement de méchants arbrisseaux. La plus grande
n'a pas deux lieues de tour et la plus rapprochée de
la côte n'en est pas éloignée d'une lieue. Il y a deux
siècles, les Sauvages, après avoir chassé dans les
443
forêts, se rendaient à une rivière assez voisine pour
y trafiquer avec les Français. On les appelait alors
Oumamiois ; leur langue se rapprochait de celle des
Sauvages de Tadoussac, quoiqu'elle eût beaucoup de
mots et d'idiomes différents. (1)
SettriiJgtOD, Canton (Charlevoîx)
Village du Yorkshire, Angleterre.
Shuwbridge (Terrebonne)
Ce village a pris son nom d'un de ses premiers
habitants, William Shaw.
Shawinigan (Saint-Maurice)
D'où vient le mot Shawinigan et que signifie-t-il ?
C'est là une question bien controversée.
Le Père Oblat Déléage donne l'origine suivante
du mot Shawenegan : " Oshaiveine, le hêtre ; Oslia-
wenigane, portage aux hêtres.
M. E. Gérin se fait l'écho d'une autre opinion et
dit : "Le mot est Shabonigan^ portage fait en fêne ;
ce portage a des arrêtes qui font penser à la confor-
mation du fruit du hêtre ".
Le Père Lacombe veut que ce soit Vaiguille ;
Chawinigan pour Chabonigan ; en langue crise
(langue algonquine) c'est le nom d'un instrument
qui' sert à transpercer, comme un traversoir, une
aiguille. "
Mgr Laflèche est de la même opinion : "Ce mot,
dit-il, veut dire "aiguille" ou encore "le chas de
l'aiguille ". Le Saint-Maurice, à la chute de Shawi-
nigan, se précipite à travers les roches ce qui a donné
aux Sauvages l'idée du fil qui traverse le chas de
l'aiguille."
(1) Annales de la propagation de la foi, octobre 1880.
444
M. Benjamin Suite adopte cette opinion : '' L'eau du
Saint-Maurice, écrit-il, tombe par deux pentes raides
dans un gouffre où elle bouillonne et se tord. Au
premier coup d'œil on ne voit pas qu'elle en puisse
sortir. Une muraille de pierre, haute de plus de cent
cinquante pieds, l'enserre et lui fait obstacle. Soit
que l'on regarde la cataracte de sa tête en arrière,
ou de ses pieds en avant, elle paraît se jeter dans un
abîme qui la dévore. Bien plus, ceux qui arrivent
à elle par la baie l'entendent gronder tout près d'eux
et ne la voyent pas. Ce n'est que vis-à-vis de l'écar-
tement ou goulet de rochers par où elle sort qu'ils se
rendent compte tout à coup de ce mystère. La mon-
tagne s'est fendue, non pas dans la direction où court
la rivière, mais obliquement, et c'est par là que passe
cette ''colonne d'eau du déluge." La fente est nette
et coupée à pic. La chute s'y engage comme quel-
qu'un qui tenterait de se glisser par une ouverture
très-étroite ; la tête d'abord, les épaules ensuite, puis
le corps, en rampant et faisant des efforts suprêmes.
Telle est l'image. Le flot débouche par ce canal
rétréci et se mêle sans fracas aux petites lames de la
baie. Nous venons de le dire, on y arrive sans
s'en apercevoir.
*' Ce dégagement se fait donc par un col. La chute
a l'air de percer le rocher. Qu'on appelle ce passage
le chas de l'aiguille ou que l'on dise : la chute de
l'aiguille, le torrent traverse la montagne, et l'on ne
s'écarte pas du mot ShaSinigan, car, dans ce trou de
l'aiguille, la poussée des eaux semble opérer à l'instar
d'une alêne qui se fait passage.
" Toute chose porte son nom chez les Sauvages
comme chez nous ; les Algonquins y ajoutent la ter-
minaison nigan lorsqu'il s'agit d'un instrument que
l'on mène à la main : le perçoir, l'aiguille, etc."
445
M. l'abbé N. Caroii donne aussi son interprétation :
'* Les Algonquins du Saint-Maurice, dit-il, nomment
encore aujourd'hui cette chute Achaivénékame, ce qui
veut dire crête ; de ce mot algonc|uin on a fait
Chaidnigame, ou plus généralement Chawinigane.
" Dans le langage des cris, un dialecte algonquin,
Chabonigaiie veut dire aiguille, non point chas d^ai-
guille, et quelques personnes ont pensé que de là
était venu le nom de la chute, et celui d'une petite
rivière qui vient se jeter dans le Saint-Maurice à
quelques arpents plus bas. Il n'y a pas de mal à
prétendre cela, mais ce n'est probablement pas la
vérité. D'abord, croyez-vous que les Cris soient par-
tis du fond des territoires du Nord-Ouest, pour venir
donner un nom à la principale chute du Saint-Mau-
rice et à la petite rivière qui l'avoisine ? J'ai visité
la chute par deux fois, avec le plus grand soin, et
je n'y ai vu ni aiguille ni chas d'aiguille. La petite
rivière, de son côté, passe à travers les rochers
comme toutes les criques et comme la plupart des
rivières des territoires du Saint-^Iaurice, sans offrir
rien de particulièrement remarquable.
" Mais la crête de rocher que traverse \e portage des
prêtres, le dos dYtne que suit le Saint-Maurice avant de
former la chute, et c^u'il longe encore en s' éloignant,
il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.
'* J'admettrai bien facilement, cependant, que le
mot Chabonigane a contribué pour sa part, dans ces
derniers temps, à faire admettre plus généralement
la terminaison gane dans le nom de la chute, au lieu
de la terminaison game qui est beaucoup plus con-
forme au terme algonquin." (1)
(1) Deux voyages sur le Saint-Maurice.
446
Slieenboro (Pontiac)
Plusieurs villages d'Angleterre portentje nom de
Sheen.
Sliefford
Sheftbrd est une ville d'Angleterre. Elle est située
à douze milles de Bedford.
Shehyn, Canton (Ottawa)
L'honorable M. Joseph Shehyn, sénateur de la
puissance du Canada.
Sliekatika, Baie (Labrador)
Du mot montagnais shikatikau, il y a des buis-
sons autour de l'eau.
Sheldrake (Labrador)
C'est la rivière Shéldrake qui a donné son nom à
la localité qu'elle traverse. La rivière elle-même a
été ainsi nommée à cause du grand nombre d'oi-
seaux appelés Bec-scie, en anglais shéldrake, qui s'y
trouvent. (1)
* Sheuley, Saint-Houoré de (Beaiice)
Shenley est un village du comté de Hartford,
Angleterre.
Dans une lettre datée du 3 janvier 1869 et adressée
aux fidèles de Shenley, Mgr Baillargeon déclare qu'il
choisit pour patron de la chapelle qu'ils viennent de
bâtir saint Honoré, archevêque de Cantorbéry. L'é-
vêque de Québec voulait, en choisissant ce titulaire,
honorer le premier desservant de Shenley, M. Honoré
Déruisseau.
(1) L'abbé Victor- A. Huard, Labrador et Anticosti, p. 147.
447
Sherbrooke
L'endroit où est située la ville de Sherbrooke
porta à l'origine le nom de Grandes-Fourches. En
1817, on lui donna le nom de Sherbrooke en l'hon-
neur de sir John Sherbrooke, gouverneur du Canada.
Sherriugton (NaplervlUe)
Deux villages d'Angleterre portent le nom de
Sherrington.
Shlplslîkau, Lac (Labrador)
Shishipishkau, en montagnais, désigne l'endroit
où on rencontre beaucoup de canards.
Shlpton, Saint-Aimé de (Richuioiid)
Shipton est un canton d'Angleterre, à six milles
de York.
Le vocable Saint-Aimé a été donné à Shipton en
mémoire de M. Louis-Aimé Masson, curé de Dan-
ville, fondateur de cette mission.
Shoolbred (Bonaventure)
La seigneurie de Shoolbred fut donnée par lord
Dorchester en juillet 1788 à John Shoolbred. Shool-
bred, Murray-Ba}^ et Mount-Murray furent les seules
concessions en fief et seigneurie faites par le gouver-
vernement anglais.
Sicotte, Canton (Ottawa)
L'honorable Louis- Victor Sicotte fut juge de la
Cour Supérieure pour le district de Saint-Hyacinthe.
Signay, Canton (Lac Saint- Jean)
Mgr Joseph Signay, archevêque de Québec'.
448
Sillery
Noël Brulart de Sillery fut d'abord chevalier, puis
commandeur de Malte. Il fut ensuite écuyer et che-
valier d'honneur de Marie de Médicis. En 1614, il
fut nommé ambassadeur du roi de France en Es-
pagne, puis, en 1621, ambassadeur auprès du Saint-
Siège. C'est lui qui obtint le chapeau de cardinal
pour le grand Richelieu. En 1624, il abandonna
toutes ses charges pour se faire recevoir prêtre. Il
consacra dès lors son immense fortune à faire des
aumônes.
M. de Sillery était entré des premiers dans la Com-
pagnie des Cent-Associés, dont le but principal,
dans son idée, devait être l'évangélisation des Sau-
vages. En 1637, il écrivait au gouverneur de Mont-
magny, l'informant qu'il avait obtenu une conces-
sion de terre dans les environs de Québec pour établir
" un séminaire pour instruire et élever en la foi les
filles des Sauvages avec les Français qui se trouveront
dans le pays." Le site choisi pour établir les Sau-
vages, et les former à la vie sédentaire, était une anse
située à une lieue et demie environ de Québec, et
appelée dans leur langue KamisJcoua-Onangachit, où
ils avaient accoutumé de venir l'été pour la pêche.
C'est aujourd'hui Sillery. (1)
Simard, Canton Chîcoiitînii)
Le premier colon de ce canton fut M. Simard.
Somerset (Mégantlc)
Somerset est un comté d'Angleterre, sur le côté
sud du canal de Bristol.
(1) L'abbé H. -A. Scott, Notre-Dame de Sainte- Foy, p. 67.
449
Sorel
Sur remplacement où est aujourd'hui la ville de
Sorel, fut bâti un fort en 1665 pour arrêter les incur-
sions des Iroquois. Ce fort porta d'abord le nom
de Richelieu, mais en 1672, Pierre de Saurel, capi-
taine au régiment de Carignan, ayant obtenu la
concession de tous les terrains environnants le fort,
celui-ci et la région prirent bientôt le nom de Sorel.
C'est en 1787 que le nom de William-Henry fut
donné à la ville de Sorel en l'honneur du prince
William-Henry, plus tard roi d'Angleterre sous le
nom de Guillaume IV. Un correspondant nous dit
en quelle circonstance dans la Gazette de Québec du
27 septembre 1787 : — " William-Henry (ci-devant
appelé Sorel) 18 sept. — Hier, après-midi, vers les 4
heures. Son Altesse Royale le Prince, en son retour
de Montréal et de Chambly, nous honora d'une
visite en cette place. Son Altesse Royale fut saluée
d'une décharge de l'artillerie de la garnison, lors-
qu'il mit pied à terre à la maison seigneuriale, où
l'honorable Samuel Holland, écuier, arpenteur-géné-
ral de la province, lui ayant présenté un plan de la
ville, il plut à S. A. R. de nous permettre l'hon-
neur de lui donner son illustre nom, William-Henry.
Après avoir dîné à la maison seigneuriale. Son
Altesse Royale fut conduite à la place d'Armes
(actuellement la place Royale) où elle fut saluée
derechef par la garnison. Après quoi, ayant fait
une légère visite du magasin, etc., elle traversa à
Berthier, accompagnée du colonel Dundas et du
capitaine Smith, de l'artillerie. Son A. R. fut saluée
une troisième fois en entrant dans le bateau, par la
garnison et la milice canadienne, dont l'agréable
29
450
régularité, accompagnée de leurs acclamations et de
celles des autres loyaux habitants, semblait le péné-
trer d'un sentiment délicieux de leur honnête joie.
Il est impossible de faire une description des vives
expressions clu contentement et de la satisfaction
qui se manifestaient sur le visage de tous ceux qui
étaient présents en cette auguste occasion. Nous
nous flattons que tous les loyaux habitants de
William-Henry se ressouviendront souvent de cette
occurence avec une joie toujours nouvelle."
En dépit de tout, le nom de Sorel a repris son
droit d'aînesse, et celui de William-Henry dort dans
l'oubli.
Soulaiiges
Pierre de Joybert, sieur de Marson, obtint la sei-
gneurie de Boulanges qu'il nomma ainsi en souvenir
de la seigneurie de Boulanges, bailliage de Vitry, en
Champagne, dont il était le propriétaire.
Spalding, Saint-Hubert de (Beaiice)
Spalding est une ville du Lincolnshire, Angle-
terre.
Squaitecks, Saint- Antoine de (Témiscouata)
Squattecks, en langue micmaque, signifie '' der-
nier lac. "
»
Stadacona
Stadacona est le nom que les Sauvages donnaient
en premier lieu à Québec.
D'après Mgr Laflèche, le mot Stadacona (Statak-
wan) serait d'origine crise et signifierait Vaile.
Le Père Arnaud donne l'origine suivante au mot
Stadacona : '' Stadacona, Statakostnen,Tatagushtnen,
451
Statakona — endroit où l'on passe sur des morceaux
de bois comme sur un pont. Probablement avant
l'arrivée des Français, les Sauvages qui faisaient le
trajet de Sillery à l'embouchure de la rivière Saint-
Charles, soit pour la chasse soit pour la pêche, pour
passer le Cap Blanc au pied duquel les eaux du
fleuve venaient battre, étaient obligés de sauter
sur des ramassis de bois de marée que les courants
tenaient collés contre le cap ; de là Stadacona. " (1)
Le Père Laçasse confirme absolument l'opinion
du Père Arnaud.
Stanbrldg^e (Missisquoi)
Village d'Angleterre.
Standon, Saint-Léon de (Dorchester)
Standon est un village du comté de Herts, en
Angleterre.
Standon fut mis sous le patronage de saint Léon
en l'honneur de M. Léon Rousseau, décédé curé de
Saint-Thomas de Montmagny, son fondateur.
Stanfold (Arthabaska)
On trouve quatre villages de ce nom sur la carte
d'Angleterre.
Stanliope (Stanstead)
Il y a un village de Stanhope dans le comté de
Durham, en Angleterre.
Stanhope évoque aussi le souvenir de lady
Stanhope et de ses projets excentriques que toutes les
sympathies de Lamartine et d'autres génies litté-
raires n'ont pu préserver du ridicule.
(1) Anncdes de la propagation de lafoi^ février 1880.
452
Stanstead
Le nom Stanstead dérive des mots anglo-saxons
stan, en anglais moderne stone, pierre, et stead, place.
Trois endroits en Angleterre portent le nom de
Stanstead.
S'il faut en croire une légende, le canton de Stan-
stead fut nommé ainsi par certains arpenteurs qui,
trouvant leur théodolite trop lent à s'affermir sur
ses pieds, lui criaient avec impatience : Stand steady !
Mais, pour une raison ou pour une autre, ils n'arti-
culaient pas suffisamment la dernière syllabe et ne
laissaient entendre que stand .... stead. Comme on
le voit cette origine est tirée. . par les cheveux.
Starneslîorougrli (diâteaiiguay)
Starnesborough a été nommé ainsi en l'honneur de
l'honorable Henry Starnes, député de Châteauguay,
et plus tard conseiller législatif.
Stayuerville (Argenteuil)
M. Stayner, directeur-général des postes, possé-
dait en cet endroit une grande concession de terres.
Stoke, Saiut-Philémou de (Ricliniond)
Le carte géographique d'Angleterre ne contient
pas moins de cinquante villes ou villages du nom
de Stoke.
Stoneliain, Saint-£dinoud de (Québec)
Stone est une des plus anciennes villes d'Angle-
terre. Ham signifie hameau, village.
Stoneham fut mise sous le vocable de saint
Edmond, archevêque de Cantorbéry, parce que à
cette époque la paroisse était en presque totalité peu-
453
pléc d'Anglais. Saint Edmond fut le successeur du
roi Offa sur le trône d'Est-Anglie.
Stotsville, Saiut-Valentiu de (Saint-Jean)
Stotsville rappelle le souvenir d'un des premiers
colons de cette paroisse, Robert Stott.
En 1718, des missionnaires, venant de Québec et
montant la rivière Richelieu, s'arrêtèrent par hasard,
sur l'île aux Noix. Les missionnaires, attirés par le
panorama grandiose qui se déroulait à perte de vue
autour d'eux, résolurent de s'enfoncer plus avant
dans les terres. Ils n'allèrent pas bien loin. A deux
milles environ de l'île qu'ils venaient de quitter, ils
frappèrent à la porte de la maison d'un colon nommé
Jobson, où ils reçurent l'hospitalité et dans laquelle
le lendemain, 14 février, ils disaient la sainte messe.
Aussitôt après la célébration de l'office divin, l'un
des missionnaires écrivait une touchante lettre à
l'évêque de Québec, lui vantant le site enchanteur
où il se trouvait, le bien qu'il y avait à accomplir,
et l'implorant de lui accorder la permission d'y
fonder une mission pour les nombreux colons répan-
dus dans les environs. De plus, comme la première
messe avait été dite le 14 février, jour de la fête de
saint Valentin, il demanda et obtint la permission
de donner au nouvel établissement le nom de Saint-
Valentin. (1)
Stratford, Saint-Gabriel de (Wolfe)
Stratford est un faubourg de Londres. Il y a aussi
dans le comté de Bucks une ville de ce nom.
Stratford a été mis sous le patronage de saint
Gabriel en l'honneur de Gabriel Prince, un des pre-
(1) Le diocèse de Alontréal à la fin du dix-neuvième siècle, p. 529.
454
miers colons de ce canton. Prince était originaire de
Saint-Grégoire, comté de Nicolet.
Stiikely, Sainte-Anue de (Sliefford)
Stukely est le nom d'un anglais fort riche, bizarre,
pour ne pas dire plus, qui s'était voué à la recherche
du mouvement perpétuel. C'est Stukely qui servit
de modèle à Sterne pour son Uncle Toby.
Il y a aussi dans le comté de Huntingdon, en
Angleterre, un village de Stukely.
Nous ignorons si c'est le souvenir de l'homme ou
du village qu'on a voulu rappeler.
Stukely est bâtie sur une colline qui ressemble
étonnamment à celle de Sainte-Anne de Beaupré.
C'est probablement ce qui a engagé l'évêque à mettre
cette paroisse sous le patronage de sainte Anne.
Siiète, Lu (Qiiélïcc)
" Le promontoire oii est assis le vieux Québec
forme l'extrémité oriental-e d'un plateau terminé, à
l'ouest, par le Cap Rouge.
'' Longue de neuf milles, large de deux environ
vers la partie centrale, cette sorte d'île — en terre
ferme — est partagée en deux versants par un faible
soulèvement de terrain qui atteint son plus grand
relief à Sainte-Foy, dans les collines au sud de
l'église. Du côté du fleuve, des falaises hautes, à pic
et dénudées près de Québec, -mais couronnées, vers
l'ouest, de haute futaie, telles encore peut-être, en
plus d'un point, que les a vues Jacques Cartier au
milieu du seizième siècle.
'' Au nord, la pente des coteaux, plus douce à
mesure qu'on s'éloigne de la ville, et bientôt suscep-
tible de culture, aboutit à une vallée basse où les
champs cultivés sont entrecoupés de bouquets de
455
bois parfois assez étendus. C'est ce qu'on appelle
la Siictte, nom d'origine inconnue et dû très vraisem-
blablement au petit village de Suette, à six lieues
de La Flèche, où les élèves du collège des Jésuites,
fondé par Henri IV en cette ville, allaient par grou-
pes passer quelques jours de vacances. D'autres
l'attribuent au fait que les chevaux se fatiguent et
fument aisément, pour peu qu'on veuille les pousser,
sur le déclivité peu sensible mais continue du che-
min qui va de Lorette à Sainte -Foy : suée, suette, les
gens n'y regardent pas de si près. Ou encore à la
buée légère qui, souvent, après la fonte des neiges,
ou à la suite des pluies d'été, étend sur la plaine sa
nappe blanche et immobile, d'où émerge la crête des
bois." (1)
Le 27 avril 1760, l'armée française, sous le com-
mandement du chevalier de Lévis, fut obligée de
franchir les marais de la Suète pour livrer, le lende-
main, la belle bataille de Sainte-Foy.
Suflfolk, Saint-Emile de (Ottawa)
SufFolk est un comté d'Angleterre.
M. Emile Quesnel, de Saint- André Avellin, aida
beaucoup aux premiers colons et on suppose que c'est
en son honneur que saint Emile fut donné comme
titulaire à SufFolk.
Sutton, Saint- André de (Brome)
Sutton est un mot saxon corrompu de South toivn.
Plusieurs villes et villages d'Angleterre portent le
nom de Sutton.
En 1853, la paroisse de Sainte-Croix de Dunham,
voisine de Sutton, eut son premier curé. Alors une
(1) L'abbé H. -A. Scott, Notre-Dame de Sainte-Foy.
456
mission régulière fut donnée tous les mois aux famil-
les catholiques de Sutton par le curé de Dunham.
La maison d'Olivier Godu, voiturier de l'endroit,
servait de chapelle pour la circonstance. En 1857,
M. André-Benjamin Dufresne fut nommé curé de
Dunham et continua la mission régulière à Sutton.
Le 25 octobre 1858, Mgr Jean-Charles Prince,
évêque de Saint-Hyacinthe, érigea canoniquement
en paroisse tout le canton de Sutton, sous le vocable
de saint André, apôtre, en l'honneur du missionnaire,
M. André-Benjamin Dufresne.
Sweetsburg (Missisqiioi)
Sweetsburg porta à l'origine le nom de Churchville.
Elle tenait ce nom de John Church, marchand et
hôtelier.
C'est quelques années avant 1854 que le nom
Sweetsburg a pris le dessus. Il rappelle le souvenir
de Gardner Sweet, un de ses premiers habitants.
Sydenliam, Canton (Gaspé)
Charles-Edward Poulett-Thompson, mieux connu
sous le nom de lord Sydenham, gouverneur du
Canada de 1839 à 1841.
Tabaret, Canton (Pontiac)
Le Père Joseph-Henri Tabaret, Oblat de Marie-
Immaculée.
Table à Roland (Gaspé)
" Les navigateurs, dit Charlevoix, reconnaissent
qu'ils sont proches de l'île Percée, lorsqu'ils aperçoi-
vent une montagne plate qui s'élève au-dessus de
plusieurs autres et qu'on a nommée la Table à
Boland. "
457
'' Percé est dominé, dit Mgr Plessis, par le mont
Sainte-Anne dont le sommet porte le nom de Table
à Roland, apparemment parce que quelqu'un de ce
nom y aura mangé par choix ou par nécessité."
'' Derrière le bourg, dit Bayfield, se trouve le
Mont percé ou la Table roulante^ 1230 pieds au-dessus
du niveau de la mer."
Sur le sommet, du côté ouest, il y a une grande
étendue de bonne terre où le foin pousse naturelle-
ment. Les troupeaux de moutons s'y tiennent pres-
que toujours en été. De là le nom ancien de Cap du
pré.
Tabatière, Saint- Joseph de la (Labrador)
Mgr Bossé avoue ingénument que, passant par
la Tabatière pour la première fois, il demanda le
nom de la personne qui y avait perdu sa tabatière
et en avait eu assez de peine pour y laisser le nom
de cet objet à l'endroit. On se contenta de sourire.
Il dut s'adresser aux missionnaires, fidèles gardiens
des traditions sauvages. D'eux, il apprit qu'il n'y
avait là aucune tabatière d'Esquimaux, de Monta-
gnais, de Nascapis, ni de blanc. Mais alors pourquoi
ce nom ?
En sauvage, cette pointe s'appelle Tapatienne,
mot qui signifie sorcier, et elle a dû être autrefois le
théâtre de jongleries diaboliques. En voici l'occa-
sion.
Dans les environs arrivent les Sauvages venant du
fond des bois, chargés plus ou moins de pelleteries.
Là, ils rencontrent les trafiquants, et nagent dans
l'abondance pour c^uelques jours. On mange pour
la faim passée et la faim à venir ; bientôt les provi-
sions sont épuisées. Il faut donc repartir pour les
458
bois ; mais ce serait commode de connaître d'avance
si le voj^age sera chanceux, et pour cela vers quel
endroit se diriger. Le jongleur s'enferme sous sa
tente, s'y dérobe à tous les regards et consulte le
manitou. Au milieu de la terreur générale, pendant
que le wigwam de la médecine noire s'agite et fait
des soubresauts convulsifs, le jongleur annonce qu'il
faut sacrifier tel objet (convoité par lui !) et se diriger
dans telle direction. Croyez qu'on aurait garde d'y
manquer. (1)
C'est le séjour d'un sorcier en cet endroit qui lui
aura probablement fait donner le nom de Tapât icnne
— sorcier — corrompue — encore une supposition — par
les Canadiens en Tabatière.
Tableau, Le (Saguenay)
Le Tableau, énorme rocher, à environ 50 milles
de Tadoussac, montre, à plusieurs centaines de pieds
de hauteur, une surface verticale, coupée à arêtes
vives, absolument unie et polie, et lui donne l'appa-
rence d'un véritable tableau et d'où lui est venue le
nom qu'il porte.
Taclié, Canton (Cliicoiitinii)
C'est M. Paschal Taché, seigneur de Kamouraska,
auteur d'une carte de la région du lac Saint-Jean,
qui a laissé son nom à ce canton.
Tadoussac (Saguenay)
Tadoussac (Tadoussâk, pluriel de Totoush, ma-
melle et figurément mamelon), dit Mgr Laflèche,
signifie, en sauvage, mamelles. En effet, on voit à
l'entrée du Saguenay deux montagnes qui peuvent
nous porter à interpréter ce nom de cette manière.
(1) Annales de la propagation de la foi, juin 1887.
459
D'autres prétendent que Tadoussac est dérivé du
mot montagnais shashuko qui veut dire endroit aux
homards. Cette étymologie est d'autant plus risquée
que le petit cardinal des mers n'existe pas dans ces
parages.
M. Andrew Stuart donne une troisième origine au
mot Tadoussac. " La première station navale, écrit-
il, établie par les Français dans le fleuve Saint-Lau-
rent fut l'île aux Coudres, et le premier établisse-
ment fondé fut Tadoussac. Le nom indien de l'île
aux Coudres (ainsi que je l'ai appris des sauvages
hurons de Lorette) était V hadousliah — tortue entourée
d^eau vive. L'établissement et la station navale étant
voisins peuvent avoir été désignés sous le même nom,
et il n'y a pas loin de t^hadoushab à Tadoussac."
Le Père Charles Arnaud donne une origine qui
diffère entièrement des autres. Tadoussac, d'après
lui, vient du montagnais Tatoushak ou Taioustah, à
r endroit où la glace est brisée. On sait qu'à Tadoussac
on ne voit jamais de glace stable. Il est bon de
remarquer, ajoute le Père Arnaud, que les Sauvages
donnent toujours un nom qui marque la qualité de
l'objet, qui dépeint les lieux ou qui attire le plus
leur attention. (1)
Le Père Laçasse partage l'opinion du père Ar-
naud. (2)
Le Père Lemoine donne une cinquième inter23ré-
tation : '' Il est possible, dit-il, que ce mot vienne de
Shatohek, que l'on pourrait rendre par " rocher escar-
pé, embouchure d'une rivière pleine de roches."
Quoiqu'il en soit, les Anglais écrivent Tadousac,
les Canadiens Tadoussac. Les anciennes relations des
(1) Annales de la propagation de lajoi, février 1880.
(2) \J Opinion publique, 2 mars 1882.
460
missionnaires et ]3resque tous les manuscrits de la pé-
riode française ont adopté cette dernière orthographe.
D'ailleurs, en français, la règle veut que 1' s entre
deux voyelles se prononce comme z. Donc si l'on écrit
Tadousac, on doit prononcer Tadouzac. On a donc
raison d'écrire ce mot avec deux ss.
Taillon, Canton Lac Saint- Jean)
L'honorable M. L.-O. Taillon, premier ministre de
la province de Québec.
Talon, Canton (Montmagny)
Jean Talon, premier intendant de la Nouvelle-
France.
Tanguay, Canton (Lac Saint-Jean)
M. Georges Tanguay, député du Lac Saint-Jean
et ancien maire de Québec.
Taniata (Lévis)
Taniata est un mot abénakis. Il rappelle par sa
consonnance les petites îles Toneata, près de Kings-
ton.
Tanneries, Saint-Henri des (Hoclielaga)
Le nom de Tanneries a été donné à cette paroisse
parce que ses premiers habitants étaient presque tous
des tanneurs. Ils s'étaient établis là sur le bord d'un
ruisseau qui avait sa source sur la terre d'un Décarie
et qui leur fournissait avec abondance toute l'eau
nécessaire à leur industrie. La majorité de ces tan-
neurs étant des Lenoir dit Rolland, on disait les
tanneries des Rolland, comme on disait du Mile-End,
les tanneries des Belair. Aujourd'hui on oublie le
nom de Tanneries quoique le nom canonique de la
paroisse soit Saint-Henri des Tanneries.
4G1
Saint-Henri des Tanneries a été érigée en paroisse
par Mgr Bourget en 1867. C'est l'une des trois pre-
mières paroisses démembrées de|la vieille paroisse
Notre-Dame. Saint-Henri était le nom de l'ancienne
chapelle bâtie en cet endroit par les Sulpiciens.
Tascliereau, Cnntou (Gaspé)
Son Eminence le cardinal Elzéar-Alexandre
Tascliereau, archevêque de Québec.
Tellier, Canton (Joliette)
M. J.-M. Tellier, député de Joliette à la législa-
ture de Québec.
Téniîscaniing (Pontiac)
Témiscaming, du sauteux timiw, c'est profond,
et garni, liquide : timegaming, dans eau profonde.
En effet, le lac Témiscaming ne le cède pas pour la
profondeur au lac Supérieur lui-même.
Témiscouata
Témiscouata est un mot cris. Il se forme de timiw^
c'est profond, et de ishkwatam^ à la fois ou partout ;
timiiuishkwatam, c'est profond partout.
Temple ton, Sainte-Kose de Lima de (Ottawa)
Plusieurs villes et villages d'Angleterre portent le
nom de Templeton.
En 1889, les habitants canadiens-français de East-
Templeton demandèrent à Mgr Duhamel la permis-
sion de se ^ bâtir une église. L'évêque agréa leur
demande. Accompagné de M. Champagne, curé de
la Pointe-Gatineau, il se rendit le 30 août à East-
Templeton, et choisit, à quelques arpents de la gare,
un terrain pour le site de la chapelle qui fut géné-
reusement donné par un citoyen du lieu, M. Joseph
462
Hnrtubise. C'était le jour de la fête de sainte Rose
de Lima. La vierge péruvienne fut donc donnée
pour patronne à la nouvelle mission.
Terrebonne
La tradition veut que le premier concessionnaire
de la seigneurie d« Terrebonne, le sieur Daulier des
Landes, lui ait donné ce nom sur le rapport qu'on
lui fit de l'excellence de ses terres.
Terre-Konipue (Sagueiiay)
Terre-Rompue est à 88 milles de l'embouchure du
Saguenay et à 35 milles environ de la décharge du
lac Saint-Jean. C'est à Terre-Rompue que les cas-
cades et les rapides du Saguenay viennent mourir.
Tessier, Canton (Matane)
L'honorable juge Ulric Tessier.
Tessierville, Saiut-XJlric de (Rimoiiski)
Cette paroisse fut placée sous l'invocation de saint
Ulric, confesseur pontife dont la fête se célèbre le 4
juillet, pour rappeler la mémoire de l'honorable juge
Ulric Tessier, qui, de concert avec M. Narcisse Fau-
cher, donna un terrain pour bâtir la chapelle. C'est
aussi en l'honneur du même personnage que le bureau
de poste établi à Saint-Ulric en 1861, prit le nom de
Tessierville.
Tête à la Baleine (Labrador)
L'une des îles de cet archipel ressemble à une tête
de baleine se soulevant au-dessus des eaux ; le nom
s'étendit plus tard à la localité toute entière.
4G3
Tétreivuvill<5 (Ottawa)
En l'honneur du notaire Tétreau, ancien député
du comté d'Ottawa à la législature de Québec.
Tétreaviville, Sainte-Claire de (Hochelaga)
L'église temporaire de Tétreauville a été donnée
par M. Pierre Tétreau.
Tewkesbury, Canton (Québec)
Ville du comté de Gloucester, Angleterre.
Tliérieu, Lac (Ottawa)
M. Thérien, chapelain de l'Ecole de Réforme de
Montréal, avait fait sur les bords de ce lac un grand
et bel établissement.
Theiford, Saint -Alphonse de (Mégrantic)
Le canton de Thetford a pris son nom de la ville
de Thetford, dans le comté de Norfolk, en Angle-
terre. Lorsqu'on 1878 furent découvertes les célèbres
mines d'amiante de Thetford et qu'elles commencè-
rent à être exploitées, le village qui se forma à proxi-
mité prit le nom de Thetford-^Iines.
Le premier missionnaire qui desservit Thetford-
Mines fut M. J. -Alphonse D'Auteuil. Par une gra-
cieuseté dont le cardinal Taschereau était coutumier
à l'égard des prêtres qui se dévouaient aux sacrifices
et à l'abnégation que demande la vie de mission-
naire, lorsque Thetford-Mines fut érigée en mission,
il lui donna saint Alphonse pour patron.
Thorne, Canton (Pontiac) ^
Ville du comté de York, Angleterre.
Thurso (Ottawa)
Parmi les premiers colons de Thurso, il y avait
404
plusieurs Cameron. Lors de la création du premier
bureau de poste, on voulut lui donner le nom de
Cameronville. Le ministre des postes n'accepta
pas ce nom car il y en avait déjà un dans le pays.
Il suggéra le nom de Thurso parce que les Cameron
en question et plusieurs autres colons étaient origi-
naires de Thurso, petite ville située au nord de
l'Ecosse.
i
Tikouapee, Rivière (Lac Saint-Jean)
Tikouapee serait tout simplement la traduction
montagnaise de notre prénom André. Un monta-
gnais du nom de Tikouapee, qui demeurait sur les
bords de cette ri^dère, lui laissa son nom.
TlDgwick, Saint-Patrice de (Artliabaska)
Tingwick est une ville du comté de Buckingham,
Angleterre.
Les premiers colons de Tingwick furent des Irlan-
dais et ils demandèrent à mettre leur paroisse sous
la protection de leur grand saint Patrice.
Tontî, Canton (Portneuf)
Henri de Tonti, italien de naissance, qu'on avait
surnommé Bras-de-Fer parce qu'il avait remplacé par
une main de fer sa main enlevée dans une bataille,
fut un des plus fermes appuis de Cavelier de La
Salle dans ses explorations.
Tourelle, Canton La (Gaspé)
Le nom de ce canton est celui qui était donné
avant qu'il fut tracé à la localité. On appelait cet
endroit La Tourelle ou Pointe La Tourelle parce
qu'il &'y rencontre deux roches sur le rivage à
environ une lieue l'une de l'autre. La première qui
465
est aussi la plus considérable est carrée, a environ
quarante pieds de diamètre sur cinquante de hau-
teur. Elle est isolée sur le rivage. L'autre est plus
au nord-est. De forme triangulaire elle se rétrécit
à une hauteur de trente pieds. Elle ressemble à une
cheminée isolée, et son sommet est semblable à une
tourelle de donjon.
Traey, Canton (Berthier)
Alexandre de Prouville de Tracy, lieutenant-
général du roi de France dans toute l'étendue de ses
terres situées en l'Amérique Méridionale et Septen-
trionale.
Traverse, La
On a donné le nom de la Tixtverse au détroit qui
se trouve entre l'île d'Orléans et l'île aux Réaux,
parce que les vaisseaux qui remontaient le fleuve le
long de la rive nord changeaient là leur course
et traversaient au'sud de l'île d'Orléans.
Tremblay, Canton (Cliicoiitinii)
Les premiers colons de ce canton furent des Trem-
blay.
Très-Saint- Kécleiupteur (Vaudreuîl)
C'est la proximité des paroisses de Saint -Lazare et
de Sainte-Marthe qui a fait donner le Très Saint
Rédempteur comme titulaire à cette paroisse.
Tring (Beauce)
Tring est une ville du comté de Herts, à 32 milles
de Londres.
Trois-Pistoles (Témiscouata)
" Le nom de Trois-Pistoles en lui-même réveille
30
466
l'idée de cette pièce de monnaie de l'ancien cours
tombée en désuétude depuis longtemps et avantageu-
sement remplacée par notre comptabilité en piastres
et centins. Nous avons fouillé un peu partout afin
de découvrir le premier anneau d'un chaînon quel-
conque, soit par une date fixe, soit par un entrefilet,
donnant les raisons qui ont pu motiver un pareil
nom à cette rivière paisible c^ui coule des hauteurs
à travers un terrain fertile et boisé pour se jeter dans
le fleuve. Rien de précis n'est venu nous satisfaire.
'' Cependant on peut bien fixer une date reculée
où l'on connaissait le nom de Trois-Pistoles, car dans
la magnifique carte de Bellin faite en 1744 et qui se
trouve dans V Histoire de la Nouvelle-France de Char-
levoix, l'île Verte porte son nom et vis-à-vis est une
rivière désignée sous le nom de '' rivière des
Pistoles."
'' Dans un livre assez rare publié en 1755, et que
M. Philéas Gagnon possède, Memorials of the English
and French Commissaries, concerning the limits of
Nova-Scotia, il y a une carte où l'on voit Trois-Pis-
toles mentionnée comme suit : Pistole or Spey River.
" Un jour, les vieux de l'heure présente nous
dirent qu'il était bien facile de savoir pourquoi ce
nom de Trois-Pistoles avait été donné à la rivière
pour s'étendre ensuite à toute la paroisse, et voici
ce qu'ils nous racontèrent. '' Durant l'été, le mis-
sionnaire desservant les postes de la côte sud,
descendait à Rimouski, terme ordinaire de ses
courses évangéhques, lorsqu'il ne se rendait pas
jusque dans la Gaspésie, cet ancien Honguedo des
premiers Sauvages connus de Jacques Cartier. Les
communications n'étaient pas faciles alors et il fallait
avoir bon pied, bon œil et le courage rudement
467
trempé pour arriver sain et sauf au rendez-vous, au
lieu désiré. En été, le canot était le seul véhicule
possible, tant à cause de sa légèreté que de la rapi-
dité de sa course et de sa facilité de transport dans
les portages à faire ; en hiver, il fallait la raquette
pour parcourir des sentiers impossibles, soit dans
l'intérieur des terres, soit au bord du fleuve, sur
les battures et les grèves désertes. En quittant
risle- Verte, le missionnaire rencontra, après quel-
ques heures de marche assez pénible, une rivière
très évasée à son embouchure et montant se perdre
sous bois à l'intérieur vers les hauteurs des terres.
Durant la traversée, par un coup maladroit inexpli-
qué, le canot chavira et prêtre et conducteur furent
précipités dans la rivière prenant un bain forcé
qu'ils goûtèrent médiocrement. La rivière n'a pacj
de proportion inquiétante, et tant bien que mal nos
naufragés se virent bientôt rendus sur le rivage
opposé, où l'on eut rien de plus pressé c[ue de se
laisser sécher au grand soleil de juillet. En otant
sa soutane, le missionnaire constata avec resfret
que trois pistoles avaient glissé de son gousset dans
la rivière ; c'était une perte plus pour les pauvres
que pour le missionnaire lui-même qui ne possède
rien. Si le missionnaire y avait perdu ses tro is pisto les y
la rivière y gagna son nom qui lui fut conservé dans
la suite."
'' Sir James-M. LeMoine, dans son Album du tou-
risle, est plus explicite :
" Vers 1700, dit-il, un pêcheur normand s'établit
sur la plage de la rivière de Trois-Pistoles ; un jour,
un chasseur arrive sur la rive opposée :
" — Combien pour me traverser ? dit ce dernier.
'' — Trois pistoles, seigneur, réplique le pêcheur,
qui était aussi le batelier de l'endroit.
468
** — Quel est le nom de cette rivière ?
'' — Elle n'a pas de nom ; on la baptisera plus
tard.
*' — Eh bien ! nommez-là Trois-Pistoles. "
** Cette histoire d'occasion tombe d'elle-même
devant les faits. Rien de brutal comme une date
parfois ! En 1700, il y avait des colons aux Trois-
Pistoles. De plus la concession de la " rivière de
Trois-Pistoles " eut heu en 1687. Donc, en 1700, il
était impossible à n'importe quel batelier d'ignorer
le nom de la rivière qu'il avait charge de faire tra-
verser aux piétons, puisque treize ans auparavant
elle était connue et désignée sous le nom de rivière
des Trois-Pistoles.
''Avouons en passant que charger trois pistoles pour
traverser un voyageur d'une rive à l'autre de la
rivière, était un peu exorbitant, car trois pistoles
représentent six piastres environ de notre monnaie.
" 11 est une autre version qui a aussi ses parti-
sans. Ils ne sont pas nombreux, mais ils méritent
considération ; leurs idées doivent trouver place ici,
quand ce ne serait qu'à titre de renseignement.
" On raconte le naufrage d'un navire sur les bat-
tures du large, en face de la rivière qui se jette vis-à-
vis le bout d'en haut de l'île-aux-Basques. Des gens
de terre seraient accourus avec générosité au secours
des naufragés et les auraient conduits sains et saufs
sur les bords de la rivière qui n'avait pas encore de
nom.
" Les marins généreux donnèrent à chacun de
leurs sauveurs une somme de trois pistoles et pour
perpétuer le souvenir de cet heureux sauvetage, on
aurait baptisé la rivière du nom qu'elle porte aujour-
d'hui : Trois-Pistoles.
469
'' Deux considérations s'offrent immédiatement à
l'esprit de celui qui connait l'histoire de la colonisa-
tion de cette partie du pays. Si ce naufrage a eu
lieu en 1687, il ne devait pas y avoir de colons ni
d'habitants sur les bords de la rivière, hormis que
ce fut une nation ou tribu de Sauvages, et dans cette
dernière supposition, il y aurait à mettre en ligne
d'opposition la langue sauvage qui n'aurait rien
compris du langage des naufragés.
''Si le naufrage arriva après 1687, il n'y avait
pas lieu de baptiser une rivière qui avait déjà son
nom.
" Mieux vaut s'en rapporter à ce que M. Napo-
léon Rioux, un descendant en ligne directe des pre-
miers seigneurs Rioux, nous disait à ce sujet. Tout
concourt à lui donner raison : les circonstances, la
date approximative et la tradition conservée dans sa
famille.
'' Vers 1621, alors que MM. de Caen et de Monts
faisaient la chasse aux Basques et aux contrebandiers
qui voulaient frustrer la compagnie pour la traite de
la pelleterie à Tadoussac, une barque vint s'échouer
sur les battures du bout d'en haut de l'île aux
Basques. La provision d'eau ayant été épuisée à
bord, on se rf^ndit à terre où l'on apercevait le cou-
rant clair et limpide d'une rivière, pour emplir les
tonneaux.
" Deux matelots et un second se rendirent en berge
pour puiser de l'eau à la rivière qui se déchargeait
dans le fleuve, en face de leur navire échoué. Arri-
vés à son embouchure, ils remontèrent le courant
jusqu'à l'endroit où l'eau douce rencontrant l'eau du
fleuve forme une borne facile à discerner et se mirent
à remplir leur? barils.
470
*' Pendant que les matelots accomplissaient leur
travail, le second, assoiffé, tira de sa poche un joli
gobelet, qu'il voulut remjDlir de l'eau du courant,
afin de se désaltérer ; mais, par malheur, le gobe-
let lui échappa, allant au fond de la rivière, sans
qu'il lui fut possible de le repêcher. Et le marin de
s'écrier : Eh bien ! voilà trois instoles de perdues ; et
les matelots de répondre : la rivière va y trouver
son nom ; nous l'appellerons la rivière des Trois-
Pistoles.
" De retour au vaisseau on ne manqua pas de
raconter l'aventure qui se transmit ainsi de bouche
en bouche jusqu'à Tadoussac où demeuraient les
missionnaires qui devaient plus tard évangéliser la
côte sud, et jusqu'à Québec qui était alors en pleine
formation.
'' N'est-ce pas, qu'au point de vue de la véracité
des faits, cette dernière version doit l'emporter sur les
autres et que c'est à elle que l'on doit attacher le plus
de crédibilité ? Ici, comme nous l'avons vu, tout se
donne la main pour nous convaincre, autant que
l'on peut être certain d'un fait qui confine aux pro-
babilités. La date de l'événement, plus de soixante
ans avant la première concession des Trois-Pistoles ;
la possibilité du naufrage en ce lieu si fertile en acci-
dents maritimes ; le manque d'eau à bord ; la rivière
au sud coulant une eau douce et limpide ; le récit
qui se transmet débouche en bouche jusqu'à Québec
et Tafloussac ; la conservation et la transmission dans
la famille Rioux de la véritable cause du nom des
Trois-Pistoles, tout, tout nous porte à croire que c'est
bien là le premier anneau qui rattache la paroisse
au passé." (1)
(1) Charles- A. Gauvreau, Trois-Pistoles, p. 22.
471
Trois-Rivlères
'* Ce nom, les Trois-Rivières, dit M. Suite, a été
donné, par les traitants français qui précédèrent
Champlain, à la rivière que Cartier nomme rivière
de Fouez, ou de Foix, selon l'interprétation de Les-
carbot, et que nous appelons le Saint-Maurice. "
La Relation de 1635 dit : " Les Français ont
nommé ce lieu les Trois-Rivières, parce qu'il sort des
terres un assez beau fleuve, qui se vient dégorger
dans la grande rivière de Saint-Laurent, par trois
principales embouchures, causées par plusieurs petites
îles qui se rencontrent à l'entrée de ce fleuve, nommé
des Sauvages Metaberoutin ".
'' Une tradition triflu vienne, dit encore M. Suite,
veut que le nom de Trois-Rivières ait été donné au
fort situé près de l'embouchure du Saint-Maurice en
raison de son accès commode pour y rencontrer les
Sauvages qui faisaient la traite en descendant par les
rivières Metaberoutin, Bécancour et Saint-François.
Pour motiver la tradition, la traite de ces trois rivières
aurait dû avoir lieu dès le temps de Champlain, ce
qui était impossible, puisqu'il n'y avait pas de Sau-
vages au sud du fleuve, où les Iroquois ne se mon-
traient que pour dresser des embuscades et massacrer
les coureurs des bois. " (1)
Trompe-Souris (Lévis)
Ce nom nous vient de la vieille France. On don-
nait, là-bas, par dénigrement, le nom de Moque-
Souris ou de Trompe-Souris, à des moulins obligés le
plus souvent de chômer par suite du faible débit du
cours d'eau chargé de mouvoir la roue ; le grain y
était si rarement apporté qu'on s'y moquait des
(]) Revue Canadienne, vol. VI, p. 641.
472
souris, ou peut-être la souris était trompée quand elle
venait au moulin dans l'espoir d'y trouver sa pitance.
Trou Jolliet (Lévls)
Le trou ou l'anse Jolliet rappelle le souvenir de
Louis Jolliet.
Trou Saint-Patrice (3Ioutiiiorency)
On a prétendu que le Trou Saint-Patrice avait été
appelé ainsi par les Anglais après la cession du
pays. Mais il n'en est pas ainsi, puisqu'on le trouve
mentionné sous ce terme, dès 1689, par le sieur de
Villeneuve, ingénieur du roi, dans sa carte de l'île
d'Orléans. Au Trou Saint-Patrice se trouve une
grotte remarquable que les curieux ne manquaient
pas de visiter lorsqu'ils passaient en cet endroit.
'' Grotte ou trou, fait remarquer M. l'abbé Bois,
n'aurait-elle pas, dans l'origine, donné son nom au
bassin ? "
Trudel, Canton (Québec)
Le canton Trudel fut nommé ainsi par l'hono-
rable George Duhamel en l'honneur de son ami le
sénateur Trudel, directeur de V Etendard.
Tuladi, Ivivière (Témiscouata)
On faisait à l'embouchure de cette rivière une
pêche abondante du poisson appelé tuladi.
Tuque, Saint-Zépliirin de la (Saint- Maurice)
La Tuque est une montagne de forme ronde.
Elle a la forme de ces bonnets de laine que nous
appelons tuques, mais d'une tuque bien enfoncée sur
la tête de son propriétaire. De la montagne le nom
s'étendit au village qui se forma à ses pieds.
473
En 1887, Mgr Laflèche visitant les missions du
Saint-Maurice leur donna chacune un patron. Il
n'y eut que la Tuque qu'il laissa de côté parce
qu'elle faisait partie du vicariat apostolique de Pon-
tiac. En effet, donner des patrons aux paroisses et
aux missions, cela appartient à l'évêque diocésain,
et l'évêque de Trois-Rivières ne voulait pas empiéter
sur les droits de l'évêque de Pontiac. Mais la popu-
lation fut affligée de cette différence. Alors, Mgr
Laflèche eut une inspiration qui conciliait très bien
tous les intérêts : il choisit saint Zéphirin pour
patron de la mission de la Tuque, en l'honneur de
Mgr Zéphirin Lorrain, le premier évêque qui eut
visité cette mission et aussi le premier évêque de
Pontiac. (1)
Turcot, Village (Hoclielaga)
Le village Turcot doit son nom à Désiré Turcot
qui avait acheté en cet endroit une terre à jardinage.
Turcotte, Canton (Clianiplain)
L'honorable Joseph-Edouard Turcotte, solliciteur-
général du Bas-Canada, et plus tard orateur de la
Chambre d'Assemblée de la province du Canada.
Turg-eoîi, Canton (Ottawa)
Le Père A.-D. Turgeon, Jésuite, chargé par le
Pape de le représenter dans la c^uestion du règlement
des biens des Jésuites avec le gouvernement de Qué-
bec.
Uakanatsi, Lac (Lac Saint-Jean)
Le lac des monts difformes.
(1) L'abbé N. Caron, Deux voyages sur le Saint- Maurice.
474
Ulverton (Drmmnoud)
On voulait appeler cet endroit Reedrille en mé-
moire de son premier habitant, M. Webber Reed,
mais celui-ci s'y opposa.
M. Patterson, secrétaire-trésorier du conseil du
canton de Durham, suggéra alors le nom d' Ulverton,
qui est un dérivé ou une corruption de Tilverton,
petit village d'Irlande près de l'endroit où naquit
ce M. Patterson. De Tilverton à Ulverton il n'y a
pas loin ; de là vient le nom de ce beau village, l'un
des plus pittoresques et des mieux bâtis des Can-
tons de l'Est. (1)
Upton, Saitit-Eplirem d' (Bagot)
Upton, ville d'Angleterre, au comté de Chester.
Vacherie, La (Québec)
Lieu désert où les Pères Jésuites, propriétaires de
ce fief, envoyaient paître leurs vaches et celles des
autres communautés religieuses de la ville, au com-
mencement de la colonie. (2)
Vaiîlancourt (Islet)
On désigne très souvent Saint-Pamphile sous le
nom de Vaillancourt. C'est pour rappeler le souve-
nir du premier colon de cette paroisse, Frédéric
Vaillancourt.
Vaillancourt possédait déjà une bonne terre à
Saint-xlubert, mais se trouvant dans l'impossibilité
d'établir tous ses enfants dans cette dernière paroisse,
il prit le parti de pousser une pointe dans la foret, à
l'endroit même où le gouvernement faisait ouvrir
une route de colonisation qui devait porter le nom
(1) J.-C. Saint-Amant, L'Avenir, p. 115.
(2) Note de M. l'abbé Bois.
475
de route Elgin. Accompagné de sa femme et de cinq
enfants, il se mit aussitôt à défricher, et, l'année sui-
vante, la terre lui rapportait suffisamment pour se
sustenter. La ftxmille de ce brave possède aujour-
d'hui l'une des plus belles fermes de Saint-Pam-
phile. (1)
Vailiantbourg' (Coinpton)
P.-U. Vaillant, qui avait longtemps résidé dans
l'Etat du Rhode-Island, aux Etats-Unis, fut un des
premiers colons de l'endroit.
Valcartier, Salnt-Gal>riel de (Québec)
Valcartier rappelle le souvenir du découvreur du
Canada, Jacques Cartier.
Valleylield, Salaberry de (Beaiihariiois)
" Quelques années avant 1870, un industriel de
Montréal, Alexander Buntin, jeta les yeux sur le
village de Sainte-Cécile, si avantageusement situé à
l'embouchure du canal de Beauharnois, j)Our y éta-
blir l'industrie de la fabrication du papier. Il y
construisit ses usines. Certains travaux préliminaires
relativement peu dispendieux lui permirent de dis-
poser d'une force motrice considérable et ses usines
fonctionnèrent avec plein succès. Encouragée par
cet exemple, la Compagnie de coton de Montréal
résolut, à son tour, d'établir à Sainte-Cécile une de
ses principales filatures. Une exemption de taxes
pour vingt ans fut accordée à la compagnie, et bien-
tôt après une bonne moitié de l'usine ayant été
construite, la filature entrait en pleine activité.
(l) Eug. RouiDard, La colonisation dans les comtés de Dorchestery
BellecJiasse, Montmagny, VIslet, p. 62.
476
*' Immédiatement les ouvriers accoururent et se
groupèrent autour de la filature et des moulins à
papier, dans le petit village hier encore ignoré. Ils
affluèrent tellement qu'en 1874, Sainte-Cécile était
devenu un gros village de près de trois mille habi-
tants et que toute son ambition était de se voir ériger
en ville. La charte préparée et soumise à la légis-
lature fut accordée cette même année là; Sainte-
Cécile resta le vocable de la paroisse, il n'y avait plus
qu'à trouver un nom pour la petite ville toute fraîche
incorporée.
" Le maire d'alors, M. Marc-Charles Despocas, un
des principaux commerçants de la nouvelle ville, en
proposa un très joli, celui de Salaberry. C'était, à
la fois, rappeler le héros qui sauva le pays non loin
du site de Sainte-Cécile et la division sénatoriale dont
son territoire fait partie. Mais il était dit qu'un
dessein si juste et si intelligent ne réussirait pas com-
plètement et du premier coup.
'' L'opposition vint de M. Alexander Buntin, re-
jDrésentant de l'idée anglaise, et possesseur à lui seul
de près d'un tiers de la propriété dans la jeune ville.
Il voulut biff'er le nom de Salaberry pour imposer
celui de Valleyfield, l'objet de son choix. Le maire
s'opposa vaillamment, comme bien l'on pense, à la
consommation de cette iniquité arbitraire. Il en
naquit des contestations interminables.
" Finalement, pour ne pas retarder la concession
entière de la charte ou contrecarrer dès le début son
parfait fonctionnement, les deux représentants de la
ville en vinrent à une entente. Sur l'avis des légis-
lateurs eux-mêmes, la majorité, toujours tolérante,
céda le pas à la minorité, et la charte fut inscrite
dans les statuts sous le nom de " Salaberry de Val.
477
leyfield." Les Anglais étaient satisfaits et les Fran-
çais furent censés l'être.
" Il est résulté de cela que, pour les gens d'affaires,
le nom collectif d'incorporation étant trop étendu, la
finale seule, Valleyfield, est restée. On l'emploie
seule à l'hôtel des postes, au télégraphe, aux gares
de chemins de fer, dans les correspondances privées
trop généralement et dans les lettres d'affaires sur-
tout. L'autre sombre dans l'oubli, et c'est ainsi que
se trouvent radicalement lésés, par un subterfuge
habile, les droits indiscutables et sacrés de la majorité.
Les Canadiens-Français de Salaberry de Valleyfield,
cependant, ne se plaignent pas trop : ils souffrent
cette avanie pour le bien de la paix. La générosité
française vivra toujours !
'' Néanmoins, les actes et minutes du conseil de
ville et des cours de justice siégeant à Salaberry de
Valleyfield conservent religieusement la suscription
légale. Espérons que cette chère relique pourra être
ainsi sauvée du naufrage. - Salaberry, c'est un nom
qui doit tenir au cœur, non pas seulement à nos com-
patriotes de l'endroit intéressé, mais à chaque Cana-
dien-Français digne de son origine." (1)
Vallières, Canton (Clianiplain)
L'honorable Joseph-Rémi Vallières de Saint-Réal,
juge provincial de Trois-Ri\dères, puis juge en chef
de Montréal.
V^alniont, Mont-Carniel de (Clianiplain)
La paroisse de Notre-Dame du Mont-Carmel a été
érigée canoniquement le 30 septembre 1858 par ^Igr
Thomas Cooke, évêque de Trois-Rivières, et civile-
(1) Jules Saint-Elme, Monde illustré, 8 novembre 1890.
478
ment le 16 mars 1859 parle gouverneur sir Edmund
Head.
Elle a été placée sous le vocable de Notre-Dame
du Mont-Carmel, à cause de la ressemblance de la
montagne au pied de laquelle elle s'étend avec le
mont Carmel de la Palestine. Cette montagne est
élevée de plusieurs centaines de pieds au-dessus du
niveau du fleuve Saint-Laurent, dont elle est éloignée
de plus de quatre lieues. Elle forme un point cul-
minant d'où l'œil embrasse un immense horizon.
Une plaine, légèrement accidentée, s'étend du fleuve
à la montagne.
Le nom de Valmont donné par le département
des postes au bureau de poste de Notre-Dame du
Mont-Carmel est pour le distinguer de celui de ^lont-
Carmel, comté de Kamouraska. On lui a sans doute
donné ce nom (Valmont : val, vallée ; mont, monta-
gne) parce que la montagne se trouve comme jetée
dans la vallée ou la plaine, à laquelle elle est intime-
ment liée.
Valois (Jacques-Cartier)
Vers ISTOj le docteur Evariste Valois obtint de la
compagnie du Grand-Tronc qu'elle établirait une
gare sur la propriété de la famille Valois, à la Pointe-
Claire. La chose cependant ne fut faite que quatre
années plus tard, et pour récompenser le docteur
Valois de sa persévérance on nomma la nouvelle
gare Valois. Cet endroit est devenu depuis une place
d'eau recherchée.
Valracine (Coiiiptou)
Mgr Antoine Racine, premier évêque de Sher-
brooke.
479
Vareunes (Verclières)
Varennes est certainement le nom le plus répété
en France et on le trouve de l'extrême Nord aux
Pyrénées. Le sol de la Varenne change évidemment
de nature en changeant de contrée, mais quel que
soit le pays, toujours varenne y a désigné un terrain
vague, ingrat. Dans les forêts, les varennes étaient
les mauvaises portions où la haute futaie avait peine
à venir ; on n'y trouvait que broussailles et ces por-
tions restaient intactes afin de servir de remise au
gibier ; aussi a-t-on appelé plus tard Varenne ou
Garenne une étendue de territoire dont la chasse était
réservée. En quelc|ues endroits Varenne a été écrit
Vai^anne.
Dans la Charente-Inférieure, on appelle Terres
de Varennes des terres dues à d'anciens alluvions,
ayant jusqu'à 4 et 5 mètres de profondeur, occupant
les sommets des collines et des plateaux. Ce sont elles
qui produisent les plus belles futaies de chênes. (1)
Le territoire de la paroisse actuelle de Varennes a
été concédé au début en quatre fiefs : 1*^ Fiefs Notre-
Dame ou de la Trinité et Cap Saint- Michel à Jacques
Lemoyne et à Michel Messier, son beau-frère; 2^
Trente arpents à Laurent Borry, sieur de Grand-
Maison ; 3^ L'île Sainte-Thérèse à Sidrac Dugué,
sieur de Boisbriant ; 4" Fief du Cap de Varennes^ à
René Gaultier, sieur de Varennes, plus tard gouver-
neur des Trois-Rivières.
Vaucluse, iSaiut-Gérai-d de (L'Assomption)
Ce nom de Vaucluse fut suggéré par le Père Pris-
que Magnan, 0. M. L, à son retour d'un voyage en
(1) Peiffer, Rechercher sur Vorigine et la signification de-^ no7ns de
lieux (France, Corse et Algérie) , p. 311.
480
Europe où il avait visité la célèbre chartreuse de
Vaucluse, dans le département du Jura, en France.
Mgr Bruchési était à Rome lors de la canonisa-
tion de saint Gérard Majella. Emu par l'héroïsme
de ses vertus, il promit au Saint Père que la première
paroisse qu'il formerait dans son diocèse, à son retour,
porterait le nom de Saint-Gérard Majella.
Vaiidreuil
Vaudreuil fut concédé en seigneurie en 1702, par
M. de Callières, gouverneur de la Nouvelle-France,
au marquis de Vaudreuil, alors gouverneur de Mon-
tréal, et qui devait le remplacer l'année suivante
comme gouverneur de la colonie. Le marquis de
Vaudreuil laissa sa seigneurie à ses deux fils, Pierre,
marquis de Vaudreuil, dernier gouverneur du pays,
et le chevalier Rigaud de Vaudreuil.
Verclières
Verchères, en France, signifie terre cultivée, verger.
C'est le capitaine Jarret de Verchères qui fonda la
seigneurie de Verchères.
Verdun, Notre-Dame de (Hoclielaga)
Cette localité est presque aussi ancienne que Mon-
tréal ; car nous voyons que les premières terres furent
concédées en 1665. Dans les premiers temps de la
colonie, elle portait le nom de Côte de Gentilly ; plus
tard elle fut nommée Verdun, probablement par
René Robert Cavelier de la Salle, en souvenir d'un
village ou d'une commune du même nom en France.
En 1830, elle se nommait Rivière Saint-Pierre et
faisait partie de la municipalité des Coteaux Saint-
Pierre qui renfermait les côtes Saint-Pierre, Saint-
Paul, Saint-Antoine, Saint-Luc, Liesse, les Tanneries
4SI
des Rolland (Saint-Henri), Côte des Neiges, West-
mount, etc.
En 1876, elle fut incorporée sous le nom de Rivière
Saint-Pierre, et en 1878, elle recevait de nouveau le
nom de Verdun.
Viauville, Saint-Clément de (Hocbelaga)
La fondation de cette paroisse est due à la généro-
sité de feu M. Charles-Théodore Viau, décédé le 10
décembre 1898, avant d'avoir pu voir le couronne-
ment de son œuvre.
Victoria, Poiute (Sagiienay)
Nommée ainsi en 1829 en l'honneur de la prin-
cesse Victoria, plus tard reine d'Angleterre.
Victoriaville (Artliabaska)
Il y avait, avant la fondation de la municipalité
du village de Victoriaville, deux hommes qui se
disputaient la suprématie dans cette partie du can-
ton d'Arthabaska, MM. Julien Deniers et le père
Foisy, de vieille mémoire. M. Demers avait acquis
une certaine popularité et était l'homme d'affaire» de
l'endroit. M. Foisy, qui était revenu de la Californie
vers 1855, était allé s'établir dans une maison voisine
du magasin D.-O. Bourbeau, plus tard occupée par
feu Zoël Perrault. M. Foisy, épris de vertus civi-
ques, rêvait la domination et la gouverne de sa loca-
lité.
Dans le temps il s'agissait d'ériger une localité
autonome. M. Demers, qui avait son point d'orgueil,
avait tenté de donner son nom à la municipalité,
Demersville. M. Foisy fit la cabale contre ce nom
de Demersville, prétendant que c'était trop de pré-
tentions pour un homme. Il proposa le nom de
31
482
la souveraine alors régnante, Victoria. Il gagna son
point avec assez de facilité.
Le 18 mai 1861, le nom de la reine Victoria
s'attachait à la ville et y est resté depuis. Le choix
de ce nom a été le sujet d'une guerre assez importante
dans l'histoire des affaires municipales de Victoria-
ville. (1)
Viger, Saint-Epiphane de (Téiniscouata)
Le canton Viger a été nommé ainsi en l'honneur
de l'honorable Denis-Benjamin Viger, premier
ministre du Canada sous l'administration de lord
Metcalfe en 1843.
A la suggestion de Louis Lapointe, premier colon
de l'endroit, la mission fut mise sous la protection
de saint Epi]3hane, en l'honneur de son frère, M.
Epiphane Lapointe, curé de Rimouski, qui avait
fait un don à la chapelle.
Ville-Marie
Ce sont les membres de la Société de Montréal
qi^i donnèrent à Montréal le nom de Ville-Marie, en
l'honneur de la sainte Vierge.
Villeray (Hoclielaga)
" Le sieur Louis Rouer de Villeray fut un de ces
hommes très précieux, dont la vie, sans avoir été
marquée au coin des exploits glorieux et éclatants,
a été pleine de sagesse et de dévouement.
'' Il naquit en 1629, à Notre-Dame, en Grève,
ville d' Amboise, de Jacques Rouer de Villeray, valet
de la chambre de la reine, et de Marie Perthius.
'' Il est difficile de préciser la date de son arrivée à
Québec. Suivant toute apparence, il y était avant
(1) L'Echo des Bois-Francs^ 9 juin 1906.
483
1660, à l'âge de 31 ans. Il y mourut, comme l'atteste
le registre, et fut inhumé dans l'église le 7 décembre
1700, ce qui lui donnait 71 ans.
*' Le Conseil Souverain de Québec, d'après le
texte de l'édit royal, devait se composer " de nos chers
et bienaimés les sieurs de Mésy, gouverneur et repré-
sentant notre personne, de Laval, évêque de Pétrée,
ou du premier ecclésiastique qui y sera, et cinq
autres (personnes), qu'ils nommeront et choisiront
conjointement et de concert. " Ce conseil fut établi
le 18 septembre 1663. Le premier nom sur lequel
s'arrêtèrent le sieur de Mésy et Mgr de Laval fut
Louis Rouer, sieur de Villeray. Le fait seul de cette
préférence établit clairement le degré de savoir, de
prudence et de parfaite honorabilité de ce gentil-
homme.
" Il est évident que le sieur Louis Roiier de Ville-
ray occupait déjà une position marquante dans le
pays, puisque, lors de sa nomination de premier
conseiller, il est qualifié du titre de " lieutenant-
particulier en la juridiction de Québec." Cet état de
service implique une somme importante de services
rendus qui devaient naturellement lui mériter le
premier rang aux yeux du gouverneur et de
l'évêque. De plus, ce détail dénote une expérience
approfondie des besoins de la colonie, des décisions
à prendre pour sa prospérité, comme aussi de la sage
conduite à tenir parmi les difficultés. Il avait donc
fait ses preuves d'habileté pendant un bon nombre
d'années avant la formation du Conseil.
" Des difficultés s'élevèrent au sujet de ce nou-
veau Conseil dès le début de son exercice, et, pour
des raisons que nous ne pouvons étudier ici M. de
Mésy jugea à propos d'en suspendre la majorité. Par
484
ià, suivant M. Garneau, le gouverneur avait violé
redit royal, " car, s'il ne pouvait nommer les con-
seillers sans le concours de l'évêque, il ne pouvait
non plus les suspendre sans son assentiment."
" M. de Villeray fut un des conseillers suspendus
par le gouverneur. Il avait été coupable, aux yeux
de ce dernier, de s'être rangé du côté de l'évêque et
d'avoir suivi ses opinions. Ce. n'est certes pas un
mauvais trait dans la vie du personnage qui nous
occupe ; et si Garneau déplore l'influence prépondé-
rante et le pouvoir absolu de Mgr de Laval, c'est dû
aux opinions personnelles de l'historien : il est facile
d'expliquer la chose par les mœurs du temps. Quoi-
qu'il en soit, M. de Mésy fit embarquer pour l'Eu-
rope MM. Bourdon et de ^"illeray. Il ne doutait pas
que cette décision d'autorité privée tournerait évi-
demment contre lui, ce qui implique une absence
de jugement et donne une pauvre idée de son talent
d'administration. Comment pouvait-il penser que
la cour de Louis XIV consacrerait sa manière d'agir
en flagrante contradiction avec l'ordonnance royale?
Aussi M. de Villeray, chargé de faire valoir la cause
des conseillers mis au rebut, n'eut aucune difficulté
à obtenir pleine et entière satisfaction. M. de Villeray
continua à exercer ses fonctions de conseiller jusqu'à
la fin de sa vie avec la plus constante régularité. Il
suffit pour s'en convaincre de parcourir les volumi-
neuses décisions du Conseil Souverain.
'* Ces quelques notes établissent suffisamment
l'intégrité de l'honneur de Louis Roiier, .deur de
Mlleray, et puisque toute sa vie a été consacrée à
l'administration primitive, je puis dire, de la Nou-
velle-France, on ne pouvait moins faire de sortir de
l'oubli le nom de ce conseiller exemplaire, digne de
485
servir de modèle aux conseillers présents et futurs
de la municipalité de Villeray." (1)
Vilmay (Lévis)
Le 4 janvier 1653, Louis de Lauzon concédait à
Louis d'Ailleboust de Coulonge, ancien gouverneur
de la Nouvelle-France, deux cents arpents de terre
sur la côte de Lauzon. Cinq ans après, le 28 mai
1658, le seigneur de Lauzon augmentait cette cou-
cession de trois arpents de front. Il élevait en même
temps ce domaine au rang de fief, et lui donnait le
nom de Saint-Vilmé.
Madame d'Ailleboust, née Barbe de Boulogne,
était de la famille des comtes de Boulogne. Or, la
femme du deuxième comte de Boulogne, la bienheu-
reuse Ide, avait fondé, après la mort de son mari,
le monastère de Saint- Villemer, à Boulogne.
Le nom donné au fief Saint-Vilmé rappelait donc
la fondation de l'ancêtre de madame d'Ailleboust.
Saint- Villemer s'est transformé en Saint-Vilmé puis
en Vilmay. (2)
Vinton, Saiute-Elizabeth de (Poutine)
Un comté de l'état de l'Oliio et une ville de l'état
de riowa, aux Etats-Unis, portent le nom de A^inton.
Wakefield, Cantou (Ottawa)
Wakefield est une ville importante du comté de
York, Angleterre.
On connaît M. Wakefield, le néfaste secrétaire de
lord Durhàm.
(1) L'abbé Chs. -P. Beaubien, Bidlttin des Recherches Histori-
ques, vol. V, p. 356.
(2) J. -Edmond Roy, Histoire de la seigneurie de Lauzon.
486
Waltliam, Canton (Ottawa)
Une ville et deux villages d'Angleterre portent le
nom de Waltham.
Ware, Canton (Dorcliester)
Il y a une ville de ce nom dans le comté de Hert-
ford, en Angleterre.
Mais on prétend que le canton Ware a pris son
nom de W. Ware qui l'explora vers 1820.
Warwick (Artliabaska)
A-t-on voulu en donnant le nom de Warwick à un
canton d'Arthabaska rappeler le souvenir du comté
de Warwick en Angleterre ou honorer la mémoire
du comte de Warwick, qu'on a surnommé le faiseur
de rois f
Washecooti, Rivière (Labrador)
Du micmac uashekufeu, la rivière qui tombe dans
la baie.
Washtawaka, Baie de (Labrador)
Du montagnais uashitaiikau, baie de sable, baie
sablonneuse.
Waslieteniow, Rivière (Sagnenay)
Le mot montagnais uashekamii signifie l'eau est
claire, pure.
Waterloo (Sliefiord)
En souvenir du village de Waterloo, en Belgique,
où Napoléon I subit sa grande défaite.
Le mot Waterloo est composé du hollandais
water, eau, et de loo, lo, loh, vocable qui, en haut
flamand, signifie " flamme. " Quelques étymolo-
487
gistes prétendent que Waterloo veut dire " milieu
élevé ", mais situé " près des eaux et des marais."
Watervllle (Coiiipton)
Waterville est situé sur les bords de la rivière
Coaticooke. Le pouvoir d'eau de la rivière Coati-
cooke a fait donner à ce village le nom de Water-
ville.
Watford, Sainte-Kose de (Dorcliester)
Il y a en Irlande un comté de Waterford (tvater,
eau ; ford, gué).
Watford a été placé sous la protection de sainte
Rose en l'honneur d'une parente du cardinal Tas-
chereau, portant ce prénom et qui, à l'origine de la
mission, fit un don en argent pour aider à faire
défricher la terre de la fabrique.
Weedon, Saint-Janvier de (Wolfe)
Weedon-Beck-on-the-Street est une ville de Nor-
thampton, Angleterre.
** La première visite pastorale de Mgr Cooke,
évêque de Trois-Rivières, dans la paroisse de Weedon
alors dans son diocèse, eut lieu dans l'hiver de 1857.
*' Remarquable par le bien immense qu'elle opéra
parmi les colons, cette visite ne le fut pas moins par
le froid sibérien qui sévit avec vigueur pendant ces
quelques jours. La chapelle de Weedon, revêtue
seulement de son mince lambris de planches, -n'était
pas terminée à l'intérieur, et comme un vulgaire
hangar, elle était ouverte à' tous les vents. Malgré
un feu de cjxlope qui rougissait le poêle et les
tuyaux, le monde y grelottait et y gelait tout vivant.
Pour entendre les confessions, les prêtres furent
obligés d'endosser casques, mitaines et capotes de
488
pelleteries afin de se préserver des atteintes d'un froid
si vif et si piquant.
'' L'évêque, qui ne pouvait revêtir en même temps
ses fourrures et ses ornements pontificaux, eut gran-
dement à souffrir de cette température ; il contracta
aux pieds et aux mains des engelures dont il se res-
sentit pendant longtemps. La mission de Weedon
n'était pas encore baptisée, c'est-à-dire qu'elle n'avait
pas encore de titulaire ; il incombait à l'autorité
religieuse de choisir le saint ou la sainte qui en
serait le protecteur. Mais, pour cela, Mgr Cooke ne
chercha pas longtemps dans la martyrologe romain ;
il lui donna, séance tenante, saint Janvier pour
patron : nom significatif et propre à rappeler les
rigueurs de cette rude époque.
'' Toutefois un peu froissés d'avoir reçu pour pa-
tron un saint tout à fait inconnu à la plupart d'entre
eux, les colons s'adressèrent par requête, le 1er
juillet suivant, à l'évêque de Trois-Kivières, le priant
de bien vouloir substituer le nom de Saint-Louis ou
de Sainte-Rosalie à celui de Saint-Janvier. Mais
l'évêque, qui ne revenait jamais sur ses décisions,
confirma davantage son choix en émanant immédia-
tement un décret à l'effet de mettre d'une manière
régulière et canonique la mission de Weedon sous le
vocable de Saint- Janvier." (1)
TVéir, Cauton (Boiiaventure)
L'honorable William- Alexander Weir, orateur de
l'Assemblée législative de Québec.
Wells, Canton (Ottawa)
Deux villes d'Angleterre portent ce nom, l'une
(1) L'abbé Venant Charest, Histoire de la paroisse de Saint-
Janvier de Weedoi.
489
dans le comté de Norfolk, l'autre dans celui de
Somerset.
Wenrtover, Saiut-Cyrille de (Driimniond)
Wendover est une ville du comté de Bucks,
Angleterre.
Wendover, qui fait maintenant partie du diocèse
de Nicolet, a été érigée canoniquement le 11 novem-
bre 1868, par Mgr Thomas Cooke, évêque de Trois-
Rivières. On lui a donné pour patron saint Cyrille
d'Alexandrie, du nom de Cyrille Brassard, l'un des
principaux habitants de l'endroit, lors de l'érection
canonique.
Wentworth, Saint- 3Iicliel de (Argeiiteiiil)
Canton du comté de York, Angleterre.
Wexford, Canton (Terrebonne)
Ville et comté d'Irlande.
Weyniontachiug-ue, Canton (Cbamplain)
M. l'abbé Caron, traduit ce mot par " Jabot " ou
" fale d'oiseau ".
Whitton, Sainte-Cécile de (Compton)
On compte sept villages du nom de Whitton en
Angleterre.
M. Brassard, premier desservant de Whitton, fit
mettre cette mission sous le patronage de sainte
Cécile, en souvenir de sa mère qui portait le prénom
de Cécile.
Whitworth, Canton (Témiscouata)
Paroisse de Lancashire, Anglerre.
490
Wickhani (Dniminond)
William Wickham était ministre plénipotentiaire
de Sa Majesté Britannique auprès des puissances
alliées contre Napoléon.
Wiudigo, Notre-Dame des Anges de (Ottawa)
Le Windigo, chez les Algonquins, est un géant
fabuleux qui se nourrissait de chair humaine.
Windsor, Saiiit-Oeor<?es de (Kicliniond)
Windsor est une ville du comté de Berks, Angle-
terre, où la cour fait ordinairement sa résidence. Le
superbe château royal de Windsor fut commencé par
Guillaume le Conquérant et augmenté par Edouard
III et ses successeurs.
Le nom canonique Saint-Georges vient de M.
Georges Vaillancourt, premier curé de Windsor.
Wlndsor-Mills, Saint-Philippe de (Riciimond)
La petite ville de Windsor-Mills est bâtie à
l'embouchure de la rivière Wottapeka, qui se jette
dans le Saint-François. Dès 1803, il y avait un
moulin à farine en cet endroit. Plus tard on y cons-
truisit des moulins à scie, puis des moulins à poudre.
Plus tard encore la Canada Paper Co éleva à Windsor
des moulins à papier. D'où le nom Windsor-Mills.
C'est en 1870 que Windsor-Mills a été placée sous
le patronage de saint Philippe, en reconnaissance des
éminents services rendus à la paroisse par INI. Philippe
Maher, grand commerçant de bois.
Winslow, Saint Komain de (Compton)
Il y a dans le comté de Buckingham en Angle-
terre une ville qui porte le nom de Winslow.
491
Le colonel Winslow était, avec Monckton, à la tête
des troupes qui envahirent le Canada en 1755. C'est
lui qui présida à l'inique déportation des xVcadiens
de Grand-Pré.
En 1790, le payeur des troupes britanniques au
Canada était Joshua Winslow.
Espérons que c'est plutôt en l'honneur de celui-ci
que de celui-là que ce canton a été nommé ainsi.
Woburn, Saint-Aiig-iistni de (Conipton)
AVoburn est une ville du comtç de Bedford, Angle-
terre.
Woburn n'était qu'une vaste solitude à venir
jusqu'en 1880, époque à laquelle la Corn- agnie
Nantaise y jeta les fondements d'une nouvelle
paroisse. Les travaux de défrichement furent inau-
gurés le 17 novembre, par M. Frs. Poulin pour le
compte de la Compagnie. ITne baraque en bois rond
fut érigée près de l'endroit où devait s'élever plus
tard l'église paroissiale et une première messe y fut
célébrée, le 8 décembre, par un Trappiste de passage
au pays, le Père Jérôme, sous-prieùr de l'abbaye de
Melleray, en Bretagne.
Une cnapelle temporaire fut construite et les objets
nécessaires au culte, y compris^ un précieux souvenir
obtenu de Rome, furent envoyés et reçus de la mère-
patrie. C'était le fruit d'une généreuse souscription
organisée par un groupe de dames françaises. C'est
en i'honneur de l'une de ces aimables zélatrices,
madame Augustine Chicoyne-Duval, que la nouvelle
paroisse fut placée sous le patronage de saint
Augustin.
Wolfe
Le général James Wolfe.
492
TVolfe's Cove (Québec
C'est par cette anse que Wolfe suivi de son armée
monta sur les Plaines d'Abraham pour y livrer la
bataille du 13 septembre 1759.
Wolfestowii, Saint Julien de (Wolfe)
AVolfestown : en l'honneur du vainqueur des
Plaines d'Abraham.
Saint-Julien : M. Julien Bernier, premier desser-
vant de Wolfestown.
Woodbrid;;e, Canton (Kamouraska)
Comme les ponts même en bois sont inconnus
dans ce canton, il est probable qu'il fut nommé ainsi
d'après la ville de Woodbridge, comté de SufFolk,
Angleterre.
Wotton, Saint-Hippolyte de (Wolfe)
Wotton-under-Edge est une jolie petite ville du
comté de Gloucester, Angleterre.
Ce fut sous le règne glorieux et bienfaisant de
lord Elgin, en 1848, que le gouvernement provin-
cial adopta les mesures propres à assurer la tonda-
tion d'une paroisse nouvelle dans le canton AVotton.
A Louis-Hippolyte LaFontaine, alors premier-
ministre, revient l'honneur d'avoir présidé au beau
mouvement de colonisation qui fut inauguré à cette
époque et dont les heureux résultats se firent sentir
non seulement dans les Cantons de l'Est, mais dans
d'autres parties du Bas-Canada. (1)
Wrjglit (Ottawa)
Philémon Wright, appelé à juste titre le " père de
la région de l'Ottawa."
(1) J.-A. Chicoyne, la Patrie, 27 août 1904.
493
Wurtele, Canton (Ottawa)
L'honorable Jonathan-Sa^ton-Campbell Wurtele,
décédé juge de la Cour du Banc du Roi.
Ya^nachiche (Saint-3Iaurice)
'* Ce nom d'Yamachiche paraît toujours fort
étrange aux personnes qui ne sont pas accoutumées
de l'entendre. C'est un mot qui nous est venu de
l'algonquin ; il signifie rivière vaseuse, ou pour tra-
duire plus littéralement, rivière avec de la vase au
fond. On ne pouvait désigner d'une manière plus
heureuse la petite rivière Yamachiche qui, dans son
cours tortueux, roule toujours une eau blanchâtre,
très mauvaise à boire, surtout dans les temps de crue.
*' On a mis beaucoup de temps à se fixer sur
l'orthographe du nom d'Yamachiche ; dans les
anciens actes on trouve toutes les variantes qui
suivent : Yabamachiche, Ouabamachiche, Yabma-
chiche, Ouabmachiche et Ouamachiche, mais depuis
que la paroisse a pris de l'importance, le nom d'Ya-
machiche ou de Machiche, par abréviation, a déci-
dément prévalu.
'' Perrot écrit tour à tour Ouabmakis et Ouabma-
cJiis. Charlevoix met Ouamachis. Le Père Tailhan
pense que la forme véritable est Oumachiche et, par
le retranchement de l'article algonquin ou nous
avons machiche. Le Père Lacombe dit que dans la
langue des Cris, dialecte algonquin, lyamachiche
signifie *' boue au large " ou mieux ^' au fond de
l'eau " et machiche '' boue sur le rivage." M. Henri
Vassal dit que les Abénakis appellent Yamachiche
d'une autre manière dans leur langue : Wombom-
kanhik, ce qui veut dire '^ sable blanc." (1)
(1) L'abbé N. Caron, Histoire de la paroisse (T Yamachiche, p. 7.
494
Yaïuaska
*' Le fief Saint-François, tel que constitué par l'or-
donnance du 10 octobre 1678, mesure une lieue et
demie au fleuve. Jean Crevier rendit foi et hommage
le 28 octobre 1678. Tout ceci fut confirmé par le
roi en 1680 et 1701.
" Le mot Yamaska se présente pour la première
fois dans ces documents de 1678. On n'en connaît
pas au juste l'étymologie. Les uns disent que c'est
une exclamation : '' que de crapauds ! " D'autres
pensent, plus vraisemblablement, qu'il désigne une
rivière aux eaux bourbeuses. Il n'y a pas plus de
crapauds dans ces endroits qu'ailleurs, mais l'eau de
la rivière est bourbeuse. A sa rencontre avec le
Saint-François et le Richelieu, dans le lac Saint-Pierre,
l'œil constate quatre teintes d'eau bien marquées :
le Saint-Laurent est vert, le Richelieu blanc, le Saint-
François noir et l' Yamaska rouge sale.
*' Ce que l'on trouve de plus ressemblant au mot
Yamaska dans la langue abénakise est ia ou Ma ou
ion ; voilà, voici. Notons encore le mot moskeg :
une savane. De là vient plutôt le nom de rivière
des Sauvages. Cependant, les Abénakis l'appellent
Wiguamahviteg, rivière de la montagne qui ressemble
à une cabane d'écorce ou wigwam. (1)
" Je ferai observer que le mot moskeg, ou muskeg
ou maskeg est algonquin ; que le mot Yamaska se
rencontre dans nos documents pour désigner la
rivière en question sept années avant l'arrivée des
Abénakis à Saint-François ; d'où je conclus que ces
Sauvages ont tout .simplement adopté le nom déjà
(1) Note de M. Henri Vassal, agent des Abénakis de St-François,
495
imposé par des Algonquins, et que Maska ou
Yamaska signifie *' c'est marécageux." (1)
Mgr Laflèche donne l'étymologie suivante au mot
Yamaska: lyam, ''au large", et askâw, ** il y a
joncs " ; ce qu'il traduit par : ''il y a joncs au
large." (2)
York, Canton (Gaspé)
Ville et comté d'Angleterre.
ADDENDUM
SaJnt Jean-Chrysostônie (Lévis)
En 1828, les habitants de la seigneurie de Lauzon,
établis sur cette péninsule qu'enserrent les rivières
Etchemin et Chaudière, demandèrent à l'évêque de
Québec de les constituer en paroisse sous le vocable
de Saint-Jérôme. Ils alléguaient dans leur requête
les difficultés de la traverse de l' Etchemin, au prin-
temps et à l'automne^ alors que la rivière se gonfle
et devient impassable. Le pont construit sur cette
rivière en 1818 avait été emporté par les glaces au
printemps de 1824. De plus, la distance pour se
rendre à l'église de Saint- Joseph de la Pointe-Lé vy
était de plus de neuf milles. Mgr Panet délégua
M. Raby, curé de Saint-Antoine de Tilly, pour
vérifier les allégués de la requête qui lui avait été
présentée. Le rapport du délégué fut si favorable
que, le 18 octobre de la même année, on demandait
(1) Benjamin Suite, Histoire de Saint -François du Lac, p. 21.
(2) Le Courrier du Canada^ mai 1857.
496
à l'évêque de permettre la construction immédiate,
sur le territoire en question, d'un presbytère dont
le premier étage pourrait servir de chapelle.
Dans la première requête on avait proposé de
donner à la nouvelle paroisse le nom de Saint-
Jérôme, sans doute afin d'honorer M. Jérôme Deniers,
vicaire-général et supérieur du séminaire de Québec.
Dans la seconde requête, on remplaça ce titulaire
par le nom de Saint-Jean-Chrysostôme. Les requé-
rants voulaient faire leur cour au seigneur de Lauzon,
sir John Caldwçll, dont le père pouvait être consi-
déré comme le véritable fondateur de cet établisse-
ment. Sir John Caldwell, pour reconnaître cette
gracieuseté, assista à la cérémonie de la plantation
de la croix qui fixait le site de l'église future, le
5 novembre 1828. (1)
(1) L'abbé Benj. Demers, La paroisse de Saint- JRomuald cP Etche-
min, p. 196.
INDEX
PAG F.
Abatagoush, Baie 19
Abbotstord, St Paul d' 10
Abbots Coi-nei's 19
Abénakis Springs 19
Abercrombie, Canton 20
Aberdeen, Canton 20
Aberford, Canton , . 20
Abitibi. Lac 20
Abraham, Plaines d' 308
Acton-Vale 20
Adamaville, St- Vincent d'.. 20
Addington, Canton 21
Adstock, St-Méthode d' 21
Agnès 2]
Agwanus, Rivière 22
Ahuntsic 22
Aigle, Cap à r 99
Akautago, Rivière 23
Albanel, Ste-Lucie, d' 23
Albert, Canton 24
Aldtield, Canton 24
Allard, Canton 24
Allen's Corners 24
Allet, Lac 224
Alleyn, Canton 24
Allright, Ile 190
Allumettes, Ile des 198
Aima, St- Joseph d' 24
Alouettes, Pointe aux 315
Alton, St- Alban d' 25
Alverne, St-François de 1' . . 25
Amherst, Ile 191
Amherst, St-Rémi d' 25
Amqui, St-Benoit Labre d',. 26
Ancienne Lorette 26
Angers 26
Angers, Canton 27
Anglais, Chemin des 126
Angoulême, Canton ....... 27
Angua 27
Anse à Beaufils 27
Anse à Benjamin 27
Anse à Brillant 27
Anse à Fugère 28
Anseà Gilles 28
Anse à Louise 28
Anse à Valleau 28
32
PAGE
Anse au Foin 28
Anse au Griffon 28
Anse aux Canons 29
Anse aux Cocques 30
Anse aux (Gascons 30
Anse aux Sauvages 30
Anse de la Mine 30
Anse de l'Rtang 31
Anse des Mères 31
Anse des Morts 31
Anse du Fort 31
Anse du Moulin à Baude .. 32
Anse Pleureuse 34
Anse St- Jean 34
Anticosti, Ile d' 34
Apshuamouchouan, Rivière. 38
Arago, Canton 38
Archambeault, Canton 38
Archambeault, Lac 224
Arcouil, Pointe à 309
Argentenay 38
Argenteuil 39
Arlaka 39
Armagh, St-Cajétan d' 40
Armand, Canton 40
Arnaud, Canton 40
Arnold, Rivière 40
Aroussen, Ile 191
Arthabaska 40
Arundel, Canton 40
Asbestos 40
Ascot-Corrier, St-Stanislas d' 41
Ashburton, Canton 41
Ashford, Canton 41
Ashuanipi, Fleuve 41
Ashuapamouchouan, Canton 41
Askitiche, Lac 41
Assemetquaghan, Canton. . . 42
Aston, Canton 42
Attikamagen, Lac 42
Attikonak, Lac 42
Atwater, Canton 42
Aubigny 42
Auckland, St-Malo d' 42
Auclair, Canton 43
Aulnaies, St-Roch des 43
Aumond, Canton 43
498
PAGE
Auvergne 1 '43
Aviron, Portage de 1' 324
Avon 43
Awantjish, Canton 43
Awichiwiwigamak, Lac .... 43
Ayer's Fiat 44
Aylmer 44
Aylmer, St-Sébastien d'.. . 44
Aylwin, Canton 44
Babel, Canton 44
Baby, Canton 44
Baochus, Ile de 199
Back-River 22
Baddeley, Rivière 45
Bagot 45
Bagot's Clufif 45
Bagotville, St-Alphonse de. 45
Baie de Penouïl 46
Baie des Chaleurs 46
Baie des Ha ! Ha } 48
Baie des Pères 49
Baie des Rochers 49
Baie-du-Febvre, St-Antoine 49
Baie d'Urfé 50
Baie Saint-Paul 51
Baie Sainte-Claire 51
Baillargeon, Canton 51
Barachois 51
Barbe, Pointe à la 310
Barford,St-Herménégilde de 52
Barnston, St- Wilfrid de. . . . 52
Baron, Côte à 138
Basques, lie aux 191
Batiscan 52
Baude, Anse du Moulin à . . 32
Bayfield, Mont 54
Beaconsfield 54
Beaubien, Canton 54
Beauce 55
Beauceville 55
Beaudette, Rivière 339
Beaufils, Anse à 27
Beauharnois 55
Beaujeu, Canton de 56
Beaumont, St-Etienne de. . . 56
Beauport 56
Beaupré, Côte de 138
Beauregard, Iles 209
Beaurivage, St-Agapit de. . 58
Bécancour 58
Becquets, Les 58
Bédard, Canton 59
Bedford 59
Beech Ridge 59
PAGE
Bégin, Canton 59
Bégon, Canton 60
Belleau, Canton 60
Belle-Borne, Ruisseau 60
Bellechasse 60
Bellefine, Rivière 60
Belle-Isle, Détroit de 60
Bellerive, Notre-Dame de . 61
Bellevue, Sainte-Anne de. . . 61
Belœil 63
Beresford, Canton 63
Bergeronnes, Les 63
Bergerville 64
Bernierville 64
Bersimis, St-Elisée de 64
Berthier-en-bas 65
Berthier en-haut 65
Berthierville 66
Betshouan 66
Betsiamis 66
Bevin, Lac 225
Bic, Sainte-Cécile du 67
Bickerdike, Canton 68
Biencourt, Canton 68
Bienville, St-Antoine de. . . . 69
Bigelow, Canton 69
Bigot, Ile à 190
Bizard, Ile 196
Black-Lake 69
Blainville, Ste-Thérèse de . . 69
Blairfindie, Ste- Marguerite. 71
Biais, Canton 71
Blake, Canton 71
Blanchet, Canton 71
Blanc-Sablon 71
Blandford, St-Louis de 72
Blue Bonnets 72
Boilleau, Canton 72
Bois, Canton 73
Boisclerc, Canton 73
Bois-Francs 73
Boisseauville 74
Bolton 74
Bonaventure 74
Bon-Désir 75
Bord-à-Ploufîe 76
Bordeaux, St -Joseph de 76
Bouchard, Iles 209
Boucher, Canton 76
Boucher, Ile 196
Boucherville 76
Bouchette, St-Gabriel de. . . 77
Boule, La 77
Bourdages, Canton 77
Bourget, Canton 78
490
PAGE
Bourg-Louis 78
Bout de l'Ile 61
BoutL'illeric, La 369
Bouthilliei-, Cauton 7S
Bowmau, Canton 78
Boyer, Canton 78
Boyer, Rivière 78
Braillard de la Madeleine . 341
Brandon, St Gabriel de 79
Brandy-Pot 79
Brassard, Canton 80
Brébeuf, Canton 80
Brillant, Anse à ". 27
Brion, Ile de 197
Bristol, Canton 80
Brome 81
Brome Corners 81
Bronipton, St-Frs-X. de. ... 81
Broughton 81
Brownsburg 82
Bryson 82
Buckingham 82
Bu'^kland 83
Bulstrode, St-Valère de 83
Bungay, Canton 83
Bureau ville 83
Burtonville 83
Burv, St- Raphaël de 83
Bute 84
Buton 84
Buttes à Nepveu 84
Cabano, St-Eusèbe de 84
Cabistachouan, Baie 84
Cabot, Canton 84
Cacouna 85
Caldwell's Manor 85
Callières, Canton. . 85
Calonne, Canton de 85
Calvaire, Lac 225
Calumet, Ile du ,. 203
Cambria 85
Canieron, Canton 85
Campbell, Canton 85
Campeau, Canton 86
Camtebassegat, Baie 86
Canada 86
Canardière, La 95
Cannes de Roches 96
Cannon, C an ton 9
Canons, Anse aux ,. 29
Canot, Ile au 191
Cantons de l'Est 96
Canuel, Ilet à 210
Cap à l'Aigle 99
PAGE
Cap à la Roche 99
Capàl'P:8t 101
Cap à l'Orignal 101
Cap aux Corbeaux 102
Cap au Diable 102
Cap aux Diamants 102
Cap aux Meules 203
Cap aux Os 179
Cap Barré 103
Cap Blanc, Notre-Dame du.. 103
Cap Bonami 104
Cap P>rûlé 104
Cap Chat, St-Norbert du. , 104
Cap de la Magdeleine 107
Cap de la Victoire 107
Cap de Ra3-e 107
Cap d'Espoir 107
Cape Cove 109
Cap des Rosiers, St-Alban. . 109
Cap Maillard 110
Cap Pleureur 111
Cap Rouge 111
Cap Rouge, St-Félix du 111
Cap Saint-Claude 112
Cap Sa,int-Ignace 112
Cap Santé 112
Cap Tourmente 113
Cap Trinité 113
Capelton, Précieux-Sang de. 113
Capse 113
Caplan, St-Charles de 113
Capucins, St-Paul des 114
Carcy , Pointe à 309
Carignan, Canton 114
Carillon 114
Carleton 115
Caron, Canton 115
Carrières, St-Marc des 401
Cartier, Canton 115
Cartierville 115
Casault, Canton 115
Cascapédiac 116
Casgrain, Canton 116
Caskitshipiskotsiskat 116
Cathcart, Canton 116
Catsioogamow, Rivière.... 116
Cauchon, Canton 116
Caughnawaga, St-F.-X. de . 116
Causapscal, St- Jacques de.. 118
Caxton, St-Elie de 118
Cavagnal, Pointe à 309
Cawashagemits, Lac 118
Cawood, Canton 119
CedarHall 119
Cèdres, Les 119
500
PAGE
Chabot, Canton 119
Chaleurs, Baie des 46
Chaloupe, La 119
Chambly 120
Chambord 121
Chamouchouane, Canton. . . 121
Champigny, Canton 121
Champlain 121
Channay 121
Chapais, Canton 121
Chapeau 122
Chapleau, Canton 122
Charette, Lac 225
Charleniagne 122
Charlesbourg 122
CharleYoix 123
Charny, Notre-Dame de.., 123
Chartierville 123
Châteaugua}' 123
Château-Rioher 123
Chateauvert 125
Chatham, Canton 125
Chats, lie aux 192
Chaudière, Chute de la 125
Chauveau, Canton 126
Chavigny, Canton 126
Chebobieh, Lac 126
Chelsea 126
Chemin Craig 126
Chemin des Anglais 126
Chemin des Caps 127
Chemin Gomin 127
Chemin Gosford 127
Chemin Gouin 127
Chemin Kempt 127
Chemin Papineau 128
Chemin Taché 128
Chenal du Moine 128
Chenal Tardif 128
Chenaux, Pointe des 320
Chênes, Lac des 225
Chénier, Canton 128
Cherbourg, Sept-Frères de. . 129
Chertsey, St-Théodore de 129
Chesham, N.-D. des Bois de. 129
Chester, Ste-Hélène de 129
Cheval, Ile au 191
Chibougamou, Lac 130
Chicane 130
Chichester, Canton 130
Chicots, Lac des 225
Chicoutimi 1.30
Chien-Blanc 131
Chilton, Canton 131
Chipayk 131
PAGE
Christie, Canton 1.32
Christie's Manor 132
Church, Canton 132
Chute-aux-Iroquois 132
Chute des Chats 1 32
Cimon, Canton 133
Cinq, Ile des 198
Claphum, Canton 133
Clarenceville 133
Clarendon, Canton 133
ClarkeCity 133
Cleveland, Canton 133
Clifton, 8te-Hedwidge de .. 1.33
Clinton, Canton 134
Cloridornie 134
Clyde, Canton 134
Coacoacho, Rivière 135
Coaticooke 135
Cochon, Sault au 437
Cochons, Ile aux 192
Cocques, Anse aux 30
Coffin, lie 196
Coknigan 135
Colbert, Canton 135
Coleraine 135
Colonie du Repatriement. . . 135
Commissaires, Lac des 226
Como 136
Comporté, Rivière 136
Compton 136
Comception, La 136
Contrecœur, Ste-Trinité de . 136
Cook's Corners 136
Cookshire 137
Coquart, Ile 197
Corneilles, Ile aux 192
Cornwallis 137
Corps-Mort 137
Cossette, Lac 225
Coteau du Lac 137
Coteau Station 138
Côte à Baron 138
Côte à Languedoc 72
Côte de Beaupré 138
Côte de Courville 139
Côte des Neiges 139
Côte Emmanuel 140
Coudres, Ile aux 192
Coulonge, Fort 165
Coulonge, Rivière 140
Coupalville 140
Courcelles, Ste-Martine de.. 140
Courval, St-Zéphirin de 141
Cox, Canton 141
Cowansville 141
501
PAGE
Cranbourne, St Odilon de.. 141
Crapeau, (Jrus 180
Crespieul, Canton 142
(Jrètede Coq 142
Cugnet, Rivière 142
Culotte, Lac à la . 224
Cushing 142
I)aa(|uani, SteBéatrice de. . 143
Dablon, Canton 143
D'Aillebou.st, iSte-Mélanie d' 143
Dalibaiio, Canton 143
Dalles, Les. 144
Dalnias, Canton 144
Danville 144
Daveluyville 144
David, Rivière 144
Debarctzcli 145
Dechène, Canton 145
Dégelé, Ste-Rose du 145
Deiisle, Canton 145
Delisle, Rivière 14t)
De Lorimier 248
Deniers, Canton 146
De Meulles, Canton 146
De Monts, Canton. ........ 146
Denholm, Canton 146
Denison's Mills 146
Denon ville, Canton 146
De Noue, Canton 147
De Quen, Canton 147
Derry, Canton 147
Desaulniers, Canton 147
Descente des Femmes 147
Deschaillons, St-Jean 392
Deschambault, St-Joseph de 148
Des Prairies, Rivière 340
Deux-Bras ., 149
Deux-Montagnes 149
Diable, Cap aux 102
Diable, Rivière au 338
Diamants, Cap aux 102
Dionne, Canton 149
Disraeli, Ste Lucie de 149
Ditchtield, Canton 150
Ditton, Canton 150
Dixville 150
Dolbeau, Canton 150
Domaine du Roi 150
Dombourg, Ilets 211
Doncaster, Ste-Lucie de 150
Dorchester 151
Dorion 151
Dorion, Canton 151
Dorset, Canton 151
PAGE
Dorval, Iles 209
Doucet's Landing 151
Douglastown 152
Drunimond 153
Drummondville, !St-Frédéric 153
Duchesnay, Canton 154
Ducreux, Canton 154
Dudley, Canton 154
Dudswell 154
Dufferin, Canton 154
Duhamel, Mont-Carmel de.. 154
Duliamel, Canton 154
Dumas, Canton 155
Dupas, Ile 204
Dunham, SteCroix de 155
Dundee, Ste-Agnès de 155
Duquesne, Canton 156
Durham, St-Fulgence de. . . 156
Durocher, Canton 156
Duval, Canton 156
Eardley, Canton 156
Eastman, St-Edouard de. . . 156
Eaton, Canton 157
Eboulements, Les 157
Echalotte. Rivière à 1' 337
Eccores, Les 157
Echafaud aux Basques 158
Ecureuils, Les 158
Edouard, Lac 227
Edwardston 158
Etiingham 158
Egan, Canton 159
Eglise, Ile de 1' 203
Elgin, Canton 159
Eliza, Lac 227
Ely, Canton 159
Emberton, Canton 159
Emmanuel. Côte 140
Entrée, lied' 198
Escoumins . 159
Escourt, Canton 159
Escuminac, St- Antoine d' 159
Esher, Canton 160
Espoir, Cap d' 107
Esquimaux, Pointe aux. . . . 315
Etamanu, Rivière 160
Etang, Anse de 1' 31
Etchemin 160
Pabre. (Canton. 160
Falardeau, Canton 1 60
Farnham, St-Romuald de . 161
Farrelton, St-Camille de. . 161
Febvre, Baie du 49
502
Fecteau's Mills ,
Femmes, Descente des
Ferland, Canton
Fitzpatrick, Canton
Flahault, Canton
Fleuriau, Canton
Flynn, Canton
Foin, Anse au
Forillon
Forsyth, St-Evariste de
Fort, lie du
Fort Coulonge
Fort, Portage du
Fortierville, Ste-Philomène.
Fortin, Canton
Fort, Anse du
Fortune, Pointe
Fossembault, Ste-Catherine.
Foucault
Foulon, Le
Fournier, Canton
Fourvières, Notre-Dame de.
Fox, Canton
Frampton
Franklin, Canton
Fraserville
Frégate, Pointe
Freligshsburg
Frost
Fugère, Anse à
Fulford
Gagnon, Canton
Galt, Canton
Gamelin, Lac
Garueau, Canton
Garnier, Canton
Garthby, St-Olivier de
Gascons, Anse aux
Gaspé
Gatineau, Rivière
Gauthier, Canton
Gaj'hurst, St-Samuel de....
Gendreau, Canton
Gendron, Canton
Gentilly
Gilbert, Rivière
(JiHes, Anse à
Gillies, Canton .
(iirard, Canton :
Godbout
Godefroy, Rivière
Godnianchester, St-Anicet..
Gomin, Chemin
Gore, Canton
PAGE
. 161
. 147
. 161
. 162
. 162
. 162
. 162
. 28
. 162
. 164
. 203
. 165
. 324
165
165
31
320
165
166
166
166
166
166
167
167
167
321
167
168
28
168
168
168
227
168
168
168
30
169
170
170
170
171
171
171
171
28
172
172
172
172
172
127
173
PAGE
Gosford, Canton 173
Gosford, Chemin 127
Goufîre, Rivière du 344
Gouin, Chemin 127
Gouin, Canton 173
Gouverneur, Ile du 203
Goj'nish, Rivière 173
Gracefield 173
Granby , 173
Grandbois, St-Thuribe de. . 416
Grand-Brûlé 174
Grand' -Mère 174
Grande- Anse, St-Théodore.. 174
Grande-Coupe 174
Grande-Décharge 175
Grande-Grave, îSt-Augustin. 175
Grande-Rivière 175
Grandville 175
Grantham, St-Eugène de. . . 176
Gravel, Canton 176
Greece's Point 176
Gren ville, Canton 176
Grenier, Canton 177
Grès, St-Etienne des 177
GrifEntown 179
Griffon, Anse au 28
Grondines 179
Grosbois 179
Gros Cap aux Os 179
Gros Crapaud 180
Grosse Isle 180
Grues, Ile aux 193
Guerin, Canton 180
i^iiif^nes. St-Bruno de. 180
Guillaume, Bonhomme 180
Guire, St Pie de 408
Ha ! Ha ! Baie des 48
Hackett, Canton 181
Haldimand 181
Halifax, St-Ferdinand d'. . . 181
Ham 181
Hamel, Lac 227
Hamilton,St-Bonaventurede 182
Hampden, Canton 182
Harlaka 39
Harrington, Canton 182
Hartwell, Canton 182
Harvey, Canton 182
Hatley, Canton 182
Havelock, Canton 182
Headville 183
Hébertville 183
Hedleyville 183
Heramingford,St-Romainde 183
503
PAGE
Henryville, St-George de. . . 184
Heroford, St- Venant de. .. . 184
Hérons, Ile aux 193
Heu. Pointe du 184
Hincliinbrooke, St-Patrice.. 185
Hincks, Canton . . 185
Hoohelaga 185
Hooquart, Canton 183
Honrieur sur Péribonka. . . . 186
Hope, Canton 187
Horton 187
Houtelas, lie 204
Howard, St Adolphe de. . , . 187
Howick 187
Huberdeau 188
Huddersfield, Canton 188
Hudson Heights 188
Hull 188
Humqui 26
Huntingdou 188
Huntingville 189
Iberville 189
He à Bigot 190
lie à la Pierre 190
Ile à la Potherie 190
lie Allright 190
Ile Amherst 191
Ile Aroussen 191
Ile au Canot 191
Ile au Cheval 191
Ile au Sépulcre 191
Ile aux Basques 191
Ile aux Chats 192
Ile aux Cochons 192
Ile aux Corneilles 192
lie aux Coudres 192
Ile aux Crues 193
Ile aux Hérons .... 193
Ile aux Noix 194
Ile aux Lièvres 193
Ile aux Œufs 194
Ile aux Oies 194
Ile aux Perroquets 195
Ile aux Pommes 195
Ile aux Réaux 195
Ile Bizard 196
lie Bonaventuie 74
Ile Boucher 196
IleCoffin 196
Ile Coquart 197
Ile d' Anticosti 34
lledeBrion 197
Ile de la Madeleine 197
Ile d'Entrée 198
PAGE
Ile des Allumettes 198
Ile des Cinq 198
Ile des Sœurs 198
Ile d'Orléans 199
Ile du Calumet 203
Ile du Cip-aux-Meules 203
Ile du Fort ou de l'Eglise , . 203
Ile du (Gouverneur 203
Ile Dupas..' 204
Ile Grosse 180
Ile Houtelas 204
lie Jésus 205
Ile Madame 205
lie Moras 205
Ile Montesson 205
Ile Patience 206
Ile Perrot 206
Ile Randin 206
Ile Rosalie 206
Ile Rouge 206
Ile Saint-Barnabe 206
Ile Saint-Christophe 207
Ile Saint-Eloi 207
Ile Saint-Gilles 207
IleSte-Hélène 207
Ile Verte 208
Iles Beauregard 209
Iles Bouchard 209
Iles Dorval 209
Ilet à Canuel 210
Ilet au Massacre 210
Ilets Dombourg 211
Ilets Jéréraie 211
Ilot de la Vieille 211
Inverness, St-Athanase d'.. . 212
Irlande, St- Adrien d' 212
Ironside 212
Iroquois, Chute des 132
Ixworth, Canton 212
Jacques -Cartier 213
Jacques-Cartier, Rivière. . 213
Jambons, Les 214
Jean-Guérin 214
Jérémie» Ilets 211
Jersey, Canton 215
Jersey-Cove 216
Jésus, Ile 205
Jette, Canton 216
Jeune- Lorette 216
Jogues, Canton 216
Johnson, Mont 279
Joliette 216
Jolliet, Canton 217
Jolliet, Trou 472
504
PAGE
Joly, Canton 217
Jonquière, St-Dominique de 217
Justinienne, Route 352
Kaine, Canton 217
Kamouraska, St-Loiiis de. . . 217
Kanikauwinikau, Lac 218
Kaskouïa, Rivière 218
Katevale 218
Kawachagami, Lac 218
Kegashka, Canton 218
Kempt, Chemin 127
Kenamou, Rivière 218
Kénébec ■ 218
Kenogami, St-Cyriaque de . 219
Kenogamichiche, Lac 219
Kensington, Canton 219
Kianiika, Canton 219
Kildare 220
Kilkenny, St-Hippolyte de. 220
Kingsey-Falls, St-Aimé de. . 220
XippPAyn^ Liiy 220
Kikissink, Lac 221
Knowlton 221
La Baie du Febvre 49
LaBarre, Canton 221
Labelle 221
Laborde 221
Labrador 222
Labrecque, Canton 224
LaBrobse, Canton 224
L'Acadie 224
Lac à la Culotte 224
Lac à la Tortue 415
Lac Mlet 224
Lac Archambeault 224
Lac aux Outardes 224
LacBevin 225
Lac Calvaire 225
Lac Charette 225
Lac Cossette 225
Lac des Chênes 225
Lac des Chicots 225
Lac des Commissaires 226
Lae des Zouaves 227
Lac Edouard 227
Lac Gamelin 227
LacEliza 227
Lac Hamel 227
Lac LaMoricière 228
Lac Léon XIII 228
LacMacTavish 228
Lac Marsolet 228
LacNairn 228
PAGE
Lac Nixon 228
Lac Noir 69
Lac Oliva 229
Lac Ouareau 229
Lac Pie IX 229
Lac Rouge 229
Lac Sagamité 229
Lac 8t Antoine de Tadoue.. 229
Lac 8t-Charles 230
Lac St-Paul 230
Lac St-Pierre 230
Lac St-Vincent 230
Lac Simon 230
Lac Vert 230
Lacaille, Pointe à 310
Lachenaie, St-Charles de. . . 231
LaChevrotière 231
L'Achigan 231
Lachine 232
Lachute 233
LacoUe 234
Lacoste, Canton 234
Laflèche, Canton 234
LaFontaine, Canton 234
LaForce, Canton 234
LaOesse, Rivière 235
Lagrange 235
Lairet, Rivière 235
Lalemant, Canton 235
Lambton, St-Vital de 235
Langelier, Canton 235
Langevin, Stc- Justine de. .. 235
Languedoc, Côte à 72
Lanoraie 236
La Patrie, St-Pierre de 236
Laprairie 237
LaRochelle 237
Larocque, Canton 237
Lartigue, Canton 238
LaRue, Canton 238
LaSalle, Canton 238
L'Assomption 238
Laterrière, Canton 239
Lathbury, Canton 239
LaTour, Canton 239
Lauberivière, St-David de. . 369
Laure, Canton 239
Laurentides. 239
Laurier, Canton 240
Laurierville 240
Laus, Notre-Dame du 240
Lauzon 240
Laval 241
Laval, Ste-Brigitte de 241
Lavaltrie, St- Antoine de. . . 241
505
PAGE
L'Avenir 241
J,avpilon|)t''rp_,rnntnn 242
Laviolette, Canton 242
Lawrenceville 242
Leclercville,Ste-Emmélie de 242
Leeds, Canton 242
LeJeune, Canton 242
Leneut, Canton 24.3
Lennoxville, St- Antoine de. 243
Lepage, Canton 243
UÈpiplianie 244
Lesage, Canton 244
Leslie, Canton 244
Lessard, St Cyrille de 244
Lessay, Pointe à 311
Letellier, Canton 244
Le Verrier, Canton 244
Lévis 245
Lévrard, 8te-.Sophie de ... . 246
Lichepain 246
Lièvres, Ile aux 193
Liinoïlou 240
Linière, Canton 246
L'Islet, N. -D. de Bonsecours 246
Litchfield, Canton 247
Loehaber, Canton 247
Logan, Mont 247
Longueuil 247
Loranger, Canton 248
Lorimier, De 248
Lorrain, Canton 248
Lotbinière 248
Louise, Anse à 28
Louise, Canton 250
Louiseville 250
Loup, Rivière du 345
Lourdes, Notre-Dame de. . . 250
Low, Canton 251
Luskville, St- Dominique de 251
Lussier, Canton 251
Lynch, Canton 251
Lysander, Chutes 251
Lytton, Canton 251
Macaza, Notre-Dame delà. 251
Machiche 252
MacNider, L'Assomption. . . 252
MacTavish, Lac 228
Madame, Ile 205
Madawaska 253
INIaddington, Canton 253
Madeleine, Cap de la 107
Madeleine, Iles de la 197
Magenta 253
Magog 254
33
PAGE
Magpie 254
Maheu, Rivière 254
Maillard, Cap 110
Mailloux, Canton 254
Maisonneuve 254
Major, Canton 254
Malakotf, Canton 254
Malbaie, ISt. Etienne de.... 255
Malbaie, St-Pierre de 255
Mâle, Rivière du Gros 344
Malherbe, Canton 256
Malhiot, Canton 257
Malmaison 257
Manche d'Epée, Ruisseau du 354
Mandeville, St-Charles de. . 257
Manicouagan 257
Maniwaki 258
Mann, Canton 258
Manouan 258
Manseau 258
Mansfield, Canton 258
Manson ville 258
Maquereau, Pointe au 312
Marbleton 259
Marchand, Canton 259
Maria, iSte-Brigitte de 259
Marienquatacook, Rivière. . 259
Marieville 259
Marlow, Canton 259
Marmier, Canton 259
Mars, Rivière à. 337
Marston, St-Léon de 259
Martindale, St-Martin de. 260
Martinière, La 260
Martiuville 260
Mascouche, St-Henri de 260
Masham, Ste-Cécile de 261
Maskinongé 261
Massacre, Ilet au 210
Massé, Canton 261
Masson, Ste-Marguerite de. . 261
Matane, St- Jérôme de 261
Matapédiac, St- Alexis de.. 262
Matawin, St-Nicolas de la. . 263
Mayo 263
Mazenod, Canton 263
McGill, Canton 263
Mécatina 264
Méchins, St- Edouard des . 264
Mégantic 264
Mékinac, St-Roch de la 264
Melbourne, Canton 265
Melocheville 265
Memphréniagog 266
Mercier, Canton 266
506
PAGE
Mères, Anse des
Mésy, Canton
"Métabetchouan, St-Louis de
Metascouac, Lac
Metgermette, St-Zacharie de
Méthot's Mills
Métis, St-Octave de
Meulles, Canton de
Mile- End
Mille-Roches
Mill-Stream, St-Ambroise .
Mille-Vaches, St-Paal de .
Milnikek. Canton
Milton, Ste-Cécile de
Mine, Anse de la
Minerve, Canton la
Mingan
Minigo, Ile
Misquachuan, Lac
Missiquini, Rivière
Missisquoi
Mistassini
Moine, Chenal du
Moisie
Mondien, Pointe
Monnoir, Ste-Marie de
Monpesson
Montauban
Montcalm.
Montagne Chauve .
Montagne Tremblante
Montarville, St-Gérard de .
Mont-Carmel
Monte-à-Peine
Montebello
Montesson, Ile
Montfort
Montigny, Canton de. . . .
Montjoli
Mont Johnson
Montjoye, St-Télesphore de,
Mont-Louis, St-Maxirae de,
Montmagny
Montminy, S t- Paul de
Montmorency
Montmorency, Sault
Montréal
Monts, Canton de
Monts, Pointe de
M oras. Ile
Moreau, Canton,
Morin, Canton
Morin, Ruisseau à
Morinville
Mortagne, Canton
31
266
266
266
267
267
267
146
267
268
268 j
268 I
268
268
30
269
269
200 I
269 i
269 I
269 :
275
128
276
321
276
276
276
277
277
277
277
277
278
278
205
278
279
279
279
280
280
281
281
281
439
281
146
320
205
282
282
353
22
282
PAGE
Morts, Anse des , . . . 31
Mouillepied , 282
Moulin à Baude, Anse du. . . 32
Mousseau, Canton. 283
Mulgrave, Canton 283
Murray-Bay 283
Musquaro, Canton 283
Musselyville 283
Nabesippi, Rivière 284
Nachikopi, Lac 284
Nairn, Lac 228
Xamur 284
Nantel, Canton 284
Napierville 284
Nasquapee, Rivière 285
Natashquan 285
Nélélec. Canton 285
iNeigette, St-Donat de 285
Neilson ville 285
Nelson, Ste- Anastasie de . . . 286
Nemisco 286
Nemtayé, Canton 286
Nepveu, Buttes à 84
Neuville, Ste-Jeanne de 286
New-Carlisle 287
New-Glasgow 287
j New-Liverpool 287
Newport 287
New-Richmond 287
Newton, Ste- Justine de 288
Nicolet 288
Nipissis, Lac 288
Nixon, Lac 228
Noix, Ile aux 194
Nominingue 289
Norraandin, ÎSt-Cyrille de. . 289
Normanville 289
Northfield, Canton 290
Notre-Dame de la Garde . . . 103
Notre-Dame des Douleurs . . 290
Notre-Dame de la Visitation 290
Noue, Canton de 147
Nouvel, Canton 291
Nouvelle-France 291
Novan 293
Nutt's Corners 293
Odelltown 293
Oeufs, Ile aux 194
Oies, Ile aux 194
Oka 293
Cliva, Lac 229
Olomanosheebo, Rivière 294
Omatchouan, Rivière 294
507
PAGE
Onslow, Canton 204
Orford, St-Klie d' 294
Orignal, Cap à r 101
Orléans, lie 199
Ormstown 294
Ottawa 295
Ouareau, Lac 229
Quelle, Rivière 845
Ouiatchouan, Canton 297
Ouimet, Canton 297
Outardes, Lac aux 224
Outremont, St-Viateur d'.. 298
Pabos, Ste- Adélaïde de ... . 298
Packington, St-Benoit de . . 299
Painchaud, Canton 299
Panet, St-Fabien de 299
Papinacliois, Rivière 299
Papineau, Chemin 128
Papineauville 299
Paquette ville 299
Parent, Canton 299
Parke, Canton 299
Parisville, St-Jacques de. . 800
Fashasheba, Rivière 300
Paspébiac 800
Patapédiac, Canton 300
Patience, Ile 206
Patton, Canton 300
Pèlerins, Les 801
Pelletier, Canton 301
Pénin, Rivière à 337
Pemiska, Rivière 302
Penouïl, Baie de 46
Percé 302
Pères, Baie des 49
Péribonka. St-Edouard de. . 302
Perkins :Mills 802
Perroquets, Ile aux 195
Perrot, Ile 206
Perthuis 302
Peterborough, Canton 303
Petite-Belgique 303
Petite-Décharge 303
Petite-Xation 303
Petite-Rivière 304
Philipsburg 304
Piakuakamits, Lac 804
Piastrebai 804
Pie IX, Lac 229
Piedmont 304
Pierre, Ile A la 190
Pierre, Rivière à 388
Pierreville, St-Thomas de 804
Pigeon Hill 805
PAGE
Pike River, St-Pierre de. ... 305
Piles, ISt- Jacques des 306
Piliers, Les 307
Pinault, Canton 307
Pinnacle 307
Pintendre, St- Louis de 807
Piopolis 808
Plaines d'Abraham ... 808
Plaisance 809
Platon 309
Plessis, Canton 309
Plessisville 309
Plouffe, Bord à 76
Petitskapau, Lac . 309
Pointe cà Arcouil 309
Pointe à Carcy 309
Pointe à Cavagnal 309
Pointe à la Barbe 310
Pointe à Lacaille 310
Pointe à Lessay '. 311
Pointe à Puiseaux 811
Pointe à Quenet 812
Pointe au Maquereau 812
Pointe-au-Père 312
Pointeau-Pic 313
Pointe au Vin 314
Pointe aux Alouettes 815
Pointe aux Esquimaux 315
Pointe aux Trembles 815
Pointe aux Vaches 816
Pointe-Claire 316
Pointe de Lévy 317
Pointe de Monts 320
Pointe des Chenaux 320
Pointe du Heu 184
Pointe Fortune 320
Pointe Frégate 321
Pointe Mondion 821
Pointe Piché 821
Pointe Quinchien 822
Pointe Saint-Charles 322
Polette, Canton 322
Pommes, Ile aux 195
Ponsonby, Canton 322
Pontbriand, St- Antoine de.. 822
Pontefract, Canton 323
Pontgravé, Canton 323
Pontiac 323
Pontmain, Notre-Dame de.. 323
Pont-Rouge 323
Pope, Canton 823
Portage, Notre-Dame du.. . . 323
Portage de l'Aviron 324
Portage de l'Enfant 824
Portage du Fort 324
508
PAGE
Port-au- Persil 324
Port aux Quilles 325
Port aux Saumons 325
Port-Daniel 325
Portland, Canton 326
Portneuf 326
Pot à l'eau de vie 79
Potherie, Ile à la 190
Potton 327
Prairies, Rivière des 340
Preston, Canton 327
Price, Canton 327
Priest-Creek 327
Princeville 327
Provost, Canton 328
Puce, Sault à la 437
Puiseaux, Pointe à 311
Quaquakamaksis, Lac 328
Québec 328
Quen, Canton de 14*7
Quilles, Port aux 325
Quenet. Pointe à 312
Quinn ville 332
Quinchien, Pointe 322
Racine, Canton 332
Radnor, Canton 332
Rameau, Canton.... 332
Randin, lie 206
Rapide de l'Orignal 332
Rats, Rivière aux 339
Raudot, Canton 332
Rawdon 332
Raye, Cap de 107
Réaux, Ile aux . . 195
Récollet, Sault au .... = 437
Rédempteur, Très-Saint. . . . 465
Reedsdale 333
Renard, Rivière au 338
Repatriement, Colonie du.. 135
Repentigny 333
Rhodes, Canton 333
Riceburg 333
Richelieu 333
Richmond 333
Rideau 333
Ridge-Point 334
Rigaud 334
Rimouski 334
Rioux, St-:Mathieu de 402
Ripon, St-Casimir de 335
Ristigouche 336
Rivière à l'Echalotte 337
Rivière à Mars 337
PAGE
Rivière à Penin 337
Ri vière-à- Pierre .338
Rivière-au-Diable 338
Rivière-au- Renard 338
Rivière-au-ïonnerre 339
Rivière-aux-Rats 339
Rivière-Beaudette , 339
Rivière-Blanche 340
Rivière- Croche 340
fivnprp-r]^s-Prairiea 340
ivières-des- Quinze. 341
ivièry de la A'iadeleine. . 341
Rivière du GoufiFre 344
Rivière du Gros Mâle 344
Rivière-du-Loup-en-bas 345
Rivière-du-Loup-en-haut. . . 345
Rivière-Ouelle 345
Rixborough, St-Ludger de. 346
Robertson, Canton 347
Roberval, Xotre-Dame de. . 347
Robidoux, Canton , 347
Robinson 347
Robitaille, Canton 347
Roche, Cap à la 99
Rochelle 237
Rocher-au- Pin .347
Rocher-aux-Oiseaux 348
Rochers, Baie des 49
Rochon, Canton 349
Rochville, Canton 349
Rock-Forest 349
Rocmont, Canton 349
Rolette, Canton 350
Romaine 350
Roquetaillade 351
Rosaire, Notre-Dame du. . . 351
Rosalie, Ile 206
Rosiers, Cap des 109
Ross, Canton , 352
Rouge, Ile 206
Rouge, Lac 229
Rougemont, St-Michel de . . 352
Rouiilard, Canton 352
Route Justinienne 352
Rouville 352
Roux, Canton 400
Roxan, Canton 353
Roxton-Falls 353
Roxton-Pond 353
Royer, Canton 353
Ruisseau à Morin 353
Ruisseau à Rebours 354
Ruisseau Caille 354
Ruisseau du Manche d'Epée 354
Russelltown 354
509
PAGE
Sabrevois 355
Saganiité, Lac 229
Sagard, Canton 355
Saguenaj' 355
St-Adalbert 356
!St-Adelphe 356
St-Adolphe de Howard.... 187
St-Adrien d'Irlande 212
St-Agapit de Beaurivage.. . 56
St-Ainié 356
St- Aimé de Kingsey-Falls . . 220
St-Airaé de Shipton 447
St- Alban d'Alton 25
St-Alban du Cap des Rosiers 109
St-Alexandre 356
St-Alexis de la Grande Baie 357
St- Alexis de Matapédiac. . 262
St-Alexis des Monts. 463
St- Alphonse de Bagotville . 45
St-Alphonse de Musselj'ville 283
St- Alphonse de Thettord . . 463
St-Amable 358
St-Ambroise 357
St-Ambroise de Loretta. . . . 216
St-Ambroise de Mill-Stream 268
St- André Avellin 357
St- André de l'Epouvante. 357
St- André de Suiton 455
St- Anicet de Godmanchester 172
St- Anselme 358
St- Antoine 358
St- Antoine de Bien ville. ... 69
St- Antoine d'Escuminac. . . 159
St-Antoine de la Baie 49
St- Antoine de Lavaltrie. . . . 241
St-Antoine de Lennoxville . . 243
St-Antoine de Pontbriand.. 322
St-Antoine de Squattecks . . 450
St-Autoiue de Tilly 359
St-Autonin 359
St-Arsène 359
St- Athanase d'Inverness . . . 212
St-Aubert 360
St- Augustin , 360
St- Augustin de Grave 175
St- Augustin de Maur 360
St-Augustin de Woburn .... 491
St-Barnabë, Ile 206
St-Benjamin du lac à Busqué 360
St-Benoit de Packington. . . 299
St-Bernard 36 1
St-BonaventuredeHamilton 182
St-Boniface de Shawenegan. 361
St-Bruno. . ." 361
it-Bruno de Guignes IbO
PAGE
St-Cajétan d' Armagh 40
St-Calixte de Somerset 362
St-Camille 362
St-Camille de Farrelton 161
St-Casimir 362
Sfe-Casimir de Ripon 335
St-Charles 363
St-Charles, Pointe 322
St-Charles, Rivière 362
St-Charles Borromée 364
St-Charles de Caplan t 113
St-Charles de Garthby 168
St-Charles de Lachenaie. . . . 231
St-Charles de Mandeville. . . 257
St-Christophe 364
St-Christophe, Ile 207
St-Claude, Cap 112
St Claude de Clevelaud 364
St-Clément 365
St-Clément de Viauville. ... 481
St Cléophas 365
St-Cœur de Marie 366
St-Colomban 367
St-Colomban de Quinnville. 332
St-Côme 367
St -Côme de Kénébec 367
St-Constant 367
St-Cuthbert 367
St-Cvprien 368
St-Cyriaque 368
St-Cyriaque de Kenogami . 219
St-Cyrille de Lessard 244
St-Cyrille de Xormandin . . . 289
St-CVrille de Wendover .. 489
St-Damase 368
St-Damase de MacNider. .. 368
St-Damase des Aulnaies. . . 368
St-David. 369
St-David de Lauberivière . 369
St-Denis de la Bouteillerie.. 369
St-Denis de Richelieu 370
St Désiré du Lac Noir 370
St-Dominique 370
St-Dominique de Jonquière. 217
St-Dominique de Luskville.. 251
St-Dominicjue de Xewport . . 287
St-Donat de Xeigette 285
St-Dunstan du lac Beauport. 371
St'-Edmond . . , 371
St-Edmond de Stoneham . . 452
St-Edouard 371
St- Edouard de Eastman. ... 156
St-Edouard de Boisclair. . . . 372
St-Edouard de Péribonka. . . 302
St-Edouard des Méchins. .. 264
510
PAGE
St-Eleuthère 372
St-Elie de Caxton 118
St-Elie d'Orford 294
St-Elisée de Bersimis 64
St-Eloi 372
St-Eloi. Ile 207
St-Elphège 372
St-Elzéar 372
St-Emile de Suffolk 455
St-Ephrem de Tring 373
St-Ephrem d'Upton 474
St-Epipbane de Viger 482
St-Esprit 373
St-Etienne de Beaumont, . . 56
St-Etienne de la Malbaie. .. 255
St-Etienne de Lauzon 373
iSt-Etienne de New-Carlisle. 287
St-Etienne des Grès 177
St-Eugène 373
St-Eugène de Grantham 176
St-Eusèbe de Cabano 84
St-Eustaclie 373
St-Evagre de Rivière-Claude 374
St Evariste de Forsyth 164
St-Fabien de Panet 299
St-Faustin 374
St-Félicien 374
St-Félix d'Otis 294
St-Félix du Cap Rouge 111
St-Ferdinand d'Halifax 181
St-Fidèle 375
St-Fidèle de Sigraaringa. . . . 375
St-Flavien 376
St François 376
St-François d'Assises 377
St-François de l' Alverne .... 25
St-François de l'île d'Orléans 377
St-François du Lac 377
St-François-Xavier 379
St-F. -X. deBrompton 81
St-F.-X. de Caughnawaga 116
St-F.-X. de Pointe-Fortune, 320
St-F.-X. de Rivière-Croche. 340
St-Frédéric 380
St-Frédéric de Drummond. 153
St-Fulgence de Durham .... 156
St-Gabriel 380
St-Gabriel de Bouchette.. . . 77
St-Gabriel de Brandon 79
St-Gabriel de Stratford .... 453
St-(>abriel de Valcartier. . . 475
St-Gédéon 380
St-Georges de Henry ville. . . 184
St-Georges de Malbaie .... 380
St-Georges de Ouiatchouan. 380
PAGE
St-Georges de Windsor 490
St-Gérard de Montarville . 277
St-Gérard de Vaucluse 479
St-Germain, Canton- 380
St-Germain de Kamouraska 318
St-Germain de Rimouski. . . 381
St-Gilbert .. 3SI
St-Gilles, Ile 207
St-Gilles de Beaurivage .... 382
St-Godefroi 382
St-Grégoire 382
St-Grégoire du Sault 382
St-Guillaume d'Upton 382
St-Henri 383
St-Henri de Lauzon 383
St-Henri de Mascouche 260
St-Henri des Tanneries. . . . 460
St-Hermas 383
St-Herménégilde de Barford 52
St-Hilaire, Canton 384
St-Honoré 384
St-Honoré de Shenley 446
St-Hubert 384
St-Hubert de Spalding 450
St-Hugues 385
St-Hyacinthe 385
St-Hyppolite de Kilkenny.. 220
St-Hyppolite de Wotton ... 492
St-lgnace, Cap 112
St-Ignace de Loyola 385
St-lgnace de Stanbridge.. . . 386
St-Ignace du Coteau du Lac 386
St-lgnace du Nominingue. . 386
St- Jacques 386
St- Jacques de Causapcal. . . 118
St- Jacques de l' Achigan .... 386
St- Jacques de Parisville .... 300
St- Jacques des Files 306
St-Jacques-le-Mineur 387
St- Janvier 388
St -Janvier de Weedon 487
St-Jean 388
St-Jean, Anse 34
St-Jean, Lac 388
St-J.-B. de Cap au Gros Os. 179
St-J. -B. de l'Ile Verte 208
St-J.-B. de Québec . . 390
St-J.-B. de R. aux Rats 339
St-J.-B. de Rou ville 352
St-J.-B. de Sherbrooke 390
St-J.-B. de Russelltown 354
St-Jean-Chrvsostôme 495
St-Jean de Dieu 390
St-Jean de la Croix 390
St-Jean de l'île d'Orléans. . , 391
511
PAGE
St- Jean de Matha 391
St-Jean Deschaillons 392
St-Jean l'îCvangéliste 392
St-Jean Port- Joli 393
St- Jérôme 393
St Jérôme de Matane 261
St- Joachim 393
St-Joachim de Pointe-Claire 316
St- Joseph d'Alma 24
St- Joseph de Blandford 394
St Joseph de Bordeaux .... 76
St-Joseph de ]3eschambault 148
St- Joseph de la Beauce. . . . 394
St-Joseph de la Mékinac . . 394
St-Joseph de la Tabatière . 457
St-Joseph de I^epage 394
St-Joseph de la Pointe-Lévy 317
St-Joseph de Soulanges 394
St- Jorite de Salaberry 394
St- Jules 395
St- Julien de Wolfesto^^^l . . 492
St-Lambert 395
St-Laurent 396
St- Laurent, Fleuve 396
St-Laurent, Ile 201
St-Lazare 397
St-Léon de Marston 259
St-Léon de Standon 451
St-Liboire 397
St-Lin des Laurentides 397
St-Louis, Lac 397
St-Louis de Bonsecours .... 398
St-Louis de Gonzague 398
St-Louis de Kamouraska. . , 217
St-Louis de Métabetchouan. 266
St-Louis de Pintendre 307
St-Louis de Terrebonne. . . , 398
St-Louis du Ha ! Ha ! 399
St-Luc 399
St-Lucien , 399
St-Ludger 400
St-Ludger de Rixborough . . 346
St-Magloire de Roux 400
St-Majoriquedu JSord-Ouest 400
St-Malachie 400
St-Malo 401
St-Malo d'Auckland 42
St-Marc des Carrières 401
St-Martial 401
St-Martin 402
St-Martin de Martindale. . . 260
St-Martin R. -au -Renard. . . 338
St-Mathieu de Rioux 402
St-Mathias de Rouville .... 402
St-Maurice 402
PAGE
St-Maxime de Scott 402
St-Maxinie du Mont-Louis.. 280
St-Médard de Coteau Station 138
St-Méthode 404
St-Méthode d'Adstock 21
St-Michel 404
St-Michel de Rougemont. . . 352
St-Michel de Vaudreuil 405
St-Michel de Wentworth.. 489
St-Modeste 405
St-Moïse de Matapédiac. . . 405
St Narcisse de Beaurivage .. 405
St-Nazaire 406
St-Nérée 406
St- Nicolas de la Mattawin. . 263
St- Norbert du Cap Chat. . 104
St-Octave de Métis 267
St Odilon de Cranbourne.... 141
St-Olivier de Garthby 168
St-Omer 406
St-Ours 406
St- Pacôme 406
St-Pamphile 406
St-Paschal 407
St-Patrice de Beaurivage, . 407
St-Patrice de Hinchinbrooke 185
St-Patrice de Tingwick . . . 464
St-Patrice, Trou 472
St-Paul d'Abbotsford 19
St-Paul de la Croix 407
St-Paul de l'île aux Noix. , . 407
St-Paul de Mille- Vaches. . . 268
St-Paul de Montminy 281
St-Paul de Scotstown 442
S^-Paul des Capucins 114
St-Philéas de Villeroy 408
St-Philémon de Mailloux. . 408
St-Philémon de Stoke 408
St-Philippe de Windsor. . . 490
St-Pie de Guire 408
St-Pierre de Howick. . . 408
St-Pierre de la Malbaie 255
St-Pierre de La Patrie 236
St-Pierre de Pike-River 305
St-Pierre de la Pointe 315
St-Pierre de Rivière-du-Sud 409
St-Pierre de Sorel 409
St-Pierre du Lac 409
St-Pierre du Portage. ... .238
St- Pierre-Baptiste 409
St-Placide 409
St-Prime 410
St-Proaper 410
St-Raphaël 410
St-Raphaël de Bury 83
512
PAGE
St-Régis 410
St-Rémi d'Amherst 25
St-Rénii de Tingwick 412
St-Rémi du Lac aux Sables. 411
St-Robert 412
St-Roch 412
St-Roch de l'Achigan 413
St-Roch de la Mékinac 264
St-Roch des Aulnaies 43
St-Roch d'Orford 413
St-Romain de Hemmingford 183
St- Romain de Winslow. . . , 490
St-Romuald de Farnham. . . 161
St-Samuel de Gayhurst,... 170
St-Sauveur de Québec 413
St-Sébastien d'Aylmer 44
St-Sévère 414
St-Sévérin de Beaurivage. . 414
St-Simon de Ramsaj' 414
St-Sixte 414
St-Stanislas d'Ascot 41
St-Stanislas de Kostka 414
St-Sulpice .• 415
St-Télesphore de Montjoye . 280
St-Théodore de la G. Anse. 174
St-Théodore de Chertsey. . 129
St-Théophile d'Ely 415
St-ïhéophile du Lac Tortue 415
St-Thomas 415
St-Thomas d'Aquin 416
St-Thomas de Montmagny. . 416
St-Thomas de Pierreville. . 304
St-Thuribe de Grandbois. , . 416
St-Tite des Caps 416
St-Ubald 416
St-Ulric de Tessierville 462
St- Urbain 417
St- Valentin de Stotsville . , . 453
St-Valère de Bulstrode 83
St-Valérien 417
St- Valérien de Milton 417
St-Valier 418
St-Venant de Hereford 184
St-Viateur d'Outremont. . 298
St- Victor de Tring 418
St- Vincent d' Adamsville ... 20
St-Wilbrod 419
St-Wilfrid de Barnston . . , . 52
St-Zacharie de Metgermette 267
St-Zéphirin de Courval 141
St-Zéphirin de la Tuque. . . . 472
St-Zéphirin de Stadacona , 419
St-Zotique 419
Ste -Adélaïde de Pabos 298
Ste-Adèle 419
PAGE
Ste-Agathe 420
Ste- Agathe des Monts 4ii,0
Ste-Agnès de Dundee 155
Ste- Anastasie de Nelson 286
Ste-Angèle de Laval 420
Ste-Angèle de Mérici 421
Ste-Angèle de St-Malo 401
Ste- Angélique de Bapineau. 422
Ste- Anne de Beaupré 421
Ste-Anne de Bellevue 61
Ste-Anne de la Pérade 422
Ste-Anne de la Pocatière. . . 422
Ste-Anne de la Pointe 312
Ste-Anne de Ristigouche. .. 336
Ste-Anne de Sabre vois 355
Ste-Anne de Stukely 454
Ste-Anne des Monts 423
Ste-Anne des Plaines 423
Ste-Barbe # 424
Ste-Béatrice de Daaquam. . . 143
Ste-Brigide de Monnoir 425
Ste-Brigitte de Laval 241
Ste-Brigitte de Maria 259
Ste Brigitte des Saults 425
Ste-Catherine deFossem... 165
Ste-Cécile 261
Ste-Cécile de Masham 261
Ste-Oécile de Milton 268
Ste-Cécile de Valleyfield. . . 425
Ste Cécile de Whitton 489
Ste-Cécile du Bic 67
Ste-Claire 425
Ste-Claire de Beaudette. . . . 339
Ste-Claire de Tétreauville... 463
Ste-Claire, Baie 51
Ste-Clotilde 425
Ste-Croix 426
Ste -Croix de Dunham 156
Ste Cunégonde 425
Ste-Elisabeth 426
Ste- Elisabeth de Vinton.. . . 485
Ste Emmélie de Leclerc ville 242
Ste-Eugénie du Lac Chaud.. 426
Ste-Famille 427
Ste-Flavie 427
Ste-Foy 427
Ste-Genevièvc de Batiscan. . 430
Ste Geneviève de Berthier.. 65
Ste-Germaine de Gascons. . . 30
Ste-Germaine d'Etchemin... 430
Ste-Hedwidge 430
Ste-Hedwidge de Clifton. . . 133
Ste-Hélène 431
Ste-Hélèae de Chester 129
Ste Hélène, Ile 208
513
PAGE
Ste-Hënédine 431
Ste- Jeanne de Neuville. . . 286
Ste- Julie de Somerset 431
Ste- Justine de Lange vin.. . 235
Ste-Justine de Newton 288
Ste-Louise 431
Ste-Luce 431
Ste-Lucie de Disraeli 149
Ste-Lucie de Doncaster. . . . 150
Ste-Madeleine de Rigaud 334
Ste-Marie 432
Ste-Marie de Monnoir 276
Ste-Marguerite, Rivière 432
Ste-Marguerite de Blair.. . . 71
Ste-Marguerite de Masson.. 261
Ste-Marthe 432
Ste-Martine de Courcelles... 140
Ste-Mélanie d'Ailleboust . . 143
Ste-Monique 432
Ste-Pétronille de Beaulieu.. 433
Ste-Philomène 433
Ste-Philomène de Portier. 165
SteRosalie 434
Ste-Rose de Terapleton 461
Ste- Rose du Dégelé 145
Ste-Rose de Watford 487
Ste-Scholastique 434
Ste-Sophie 4:^4
Ste-Sophie de Lévrard 246
Ste-Thérèse de Blainville ... 69
Ste-Trinité de Contrecœur.. 136
Ste-Ursule 435
Ste- Véronique de Turgeon 435
Sales, Canton de 435
Salette, Notre-Dame de la 435
Sal vaille, Rivière 435
Sandy-Bay 436
SarostoT 436
Sasaeville, Rivière 437
Sault à la Puce 437
Sault au Cochon 437
Sault au Récollet 437
Sault Montmorency 439
Sault Saint-Louis 439
Sauvages, Anse aux 30
Sayabec 441
Sawyerville 441
Scatsie, Rivière 442
Scotstown, St-Paul de 442
Scott, St-Maxime de 442
Sept Chutes 442
Sept Frères de Cherbourg . . 129
Sept Iles....- 442
Settrington, Canton 443
Shawbridge 443
34
PAGE
Shawinigan 433
Sheenboro 446
Shefiford 446
Shehyn, Canton 446
Shekatika, Baie 446
Sheldrake 446
Shenley, S t -Honoré de 446
Sherbrooke 447
Sherrington 447
Shipishkau, Lac 447
Shipton, St.Aimé de 447
Shoolbred 447
Sicotte, Canton. , 447
Signay, Canton 447
Sillery 448
Simard, Canton 448
Sœurs, Iles des 198
vSomerset 448
Sorel 449
Sorciers, Ile des 201
Soulanges 450
Spalding, St-Hubert de 450
Squattecks, St- Antoine de . . 450
Stadacona 450
Stanbridge 451
Standon, St-Léon de 451
Stanfold ,. . . 451
Stanhope .*' 451
Stanstead 452
Starnesborough 452
Staynerville 452
Stoke, St-Philémon de 452
Stonehara, St-Edmond de . 452
Stotsville, St-Valentin de . 453
Stratford, St-Gabriel de 453
Stukelj', Ste- Anne de 454
Suète, La 454
Suffolk, St-Emile de 455
Sutton, St- André de 455
S weetsburg , 456
Sydenham, Canton 456
Tabaret, Canton 456
Table à Roland 456
Tabatière, St- Joseph de la.. 457
Tableau, Le 458
Taché, Canton 458
Taché, Chemin 128
Tadoussac 458
Taillon, Canton 460
Talon, Canton 460
Tanguay, Canton 460
Taniata 460
Tanneries, St-Henri des 460
Taschereau, Canton 461
514
PAGE
Tellier, Canton 461
TftmifipaTyiJ^^ 461
Témiscouata 461
Templeton, Sainte-Rose de 461
Terrebonne 462
Terre-Rompue 462
Tessier, Fanton 462
Tessierville, St Ulric de 462
Tête à la Baleine 462
Tétreau ville 463
Tétreau ville, Ste-Claire de.. 463
Tewkesbury, Canton 463
ïhérien, Lac 463
Thctford, St -Alphonse de 463
Thorne, Canton 463
Thurso 463
Tikouapee, Rivière,. 464
Tingwick, St-Patrice de 464
Tonnerre, Rivière au 339
Tonti, Canton 464
Tourelle, Canton La 464
Tourmente, Cap 113
Tracy, Canton 465
Traverse, La 465
Tremblay, Canton 465
Très-Saint Rédempteur 465
Tring 465
Trois- Pistoles 465
Trois- Rivières 471
Trompe-Souris 471
Trou Jolliet 472
Trou St-Patrice 472
Trudel, Canton 472
Tuladi, Rivière 475
Tuque, St-Zéphirin de la. . . 472
Turcot, Village 473
Turcotte, Canton 473
Turgeon, Canton 473
Uakanatsi, Lac 473
UmkSi 26
Ulverton 474
Upton, St-Ephrem d' 474
Urfé, Baie d' 50
Vacherie, La 474
Vaillancourt 474
Vaillantbourg 475
Valcaitier, St-Gabriel de. . . 475
Valley field, Salaberry de . . 475
Vallière, Canton 477
Valmont, Mont-Carmel de , 477
Valois
Valracine
Varennes
Vaucluse, St-Gérard de...
Vaudreuil
Verchères
Verdun, Notre-Dame de. . .
Viauville, St-Clément de
Victoria, Pointe
Victoriaville
Viger, St Epiphane de ... .
"ELUaJlklârie
Villeray
Vilmay ,
Vinton, Ste-Elisabeth de. . ,
Wakefield, Canton
Waltham, Canton
Ware, Canton ♦
Warwick
Washecooti, Rivière
Washtawaka, Baie de
Washetemow, Rivière
Waterloo
Waterville
Watford, Ste-Rose de
Weedjn, St- Janvier de
Weir, Canton
Wells, Canton
Wendover, St-Cj'rille de . .
Wentworth, St-Michel de. .
Wexford, Canton
Weymontachingue, Canton.
Whitton, Ste-Cécile de
Whitworth, Canton
Wickham -
Windigo, Notre-Dame de. . .
Windsor, St-Georgesde
Windsor-Mills, St- Philippe.
Winslow, St-Romain de . . .
Woburn, St- Augustin de. . .
Wolfe
Wolfe'sCove
Wolfestown, St-Julien de .
Woodbridge, Canton
Wotton, St-Hippolyte de. .
Wright
Wurtele, Canton
Yamachiche. .
Yamaska
Y^'ork, Canton.
PAGE
. 478
. 478
. 479
. 479
. 480
. 480
. 480
. 481
481
. 481
. 482
. 482
, 482
. 485
, 485
, 485
486
486
486
488
486
486
486
487
487
487
488
488
489
489
489
489
489
489
490
490
490
490
490
491
491
492
492
492
492
492
493
493
494
495
La Bibliothèque
Lira vers! té d'Ottawa
Echéance
06 JUIN '81
0ECT6
JAN2 220(ï7
The Library
Univers! ty of Ottawa
Date Due
^t
a 3900 3 00^0^2 728b
^ ^ 2 9 0 6 . R^ 6 ôT"" 1 9 0 6
" ° ^ ^ PIERRE GEORGES
wons CEOGRPPHIQUES
D E
FC
2906
• R665
1906
CE
RCY» PÎERPE GEORGES
NONS GEOGRAPHIQUES DE LA
1518615
U D' / OF OTTAWA
COLL ROW MODULE SHELF BOX POS C
333 07 13 03 05 06 3
■mi