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Paraîtra par livraisons annuelles à époques indéterminées
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Avec 7 cartes
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En commission chez H. Georg, libraire
Même maison à Bâle et à Lyon
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Oiseaux de la Suisse
élaboré
par ordre du Département fédéral de l'industrie et de l’agriculture
(division des forêts)
par
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avec le concours de nombreux observateurs en divers cantons
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Rapaces diurnes
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Avec 7 cartes
Genève et Berne
1889
IMPRIMERIE STÆMPFLI À BERNE.
on
INTRODUCTION.
De tout temps le monde des oiseaux a exercé une
attraction particulière non seulement sur les savants, mais
encore sur tous ceux qui aiment à observer la nature
autour d’eux. Indépendamment de leurs qualités esthé-
tiques, les oiseaux, par certaines manifestations de leurs
instincts, leurs migrations, leur mode d’alimentation qui
les rend tantôt nuisibles tantôt utiles à l’homme, sont
en effet désignés à l’étude des naturalistes et des chas-
seurs, aussi bien qu’à l'attention du législateur. C’est
pourquoi les questions qui se rattachent à la biologie
des oiseaux et à leur habitat sont aujourd’hui consi-
dérées comme d’intérèt général.
En avril 1884, les ornithologistes, réunis en congrès
international à Vienne,') constituèrent un comité ornitho-
logique international permanent chargé de provoquer dans
tous les pays la fondation de commissions spéciales. Ces
commissions eurent à leur tour pour mission de créer
des stations ornithologiques et de publier leurs obser-
vations.
Ayant reconnu l'utilité d’une institution de ce genre,
le haut Conseil fédéral décréta, par l'intermédiaire du
département fédéral de l’industrie et de l’agriculture
(division forestière), l’établissement d’une commission or-
nithologique fédérale. Instituée en mars 1885, cette com-
mission a été chargée de recueillir dans toute la Suisse
1) La Confédération suisse était officiellement représentée par
M. le Dr V. Fatio.
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des données sur la biologie, la distribution et les migra-
tions des oiseaux du pays, en tenant compte tant des
espèces sédentaires que des espèces nicheuses et de
passage. Outre lintérêt scientifique de ces observations,
on devait avoir en vue aussi d'aboutir à une législation
rationnelle sur la protection des oiseaux.
Pendant les trois années qui se sont écoulées depuis
sa constitution, la commission n’a pu, cela va sans dire,
rassembler tous les matériaux nécessaires à la solution
de diverses questions pratiques, notamment de celles re-
latives à la protection des oiseaux. Elle a dû se borner
à s'assurer, dans le plus grand nombre de localités pos-
sible, le concours de collaborateurs dont les observations
permissent l'établissement d’une statistique exacte des
espèces de la Suisse et de leur distribution.
Pour atteindre ce but, il fallut dresser, à laide des
différentes publications parues sur le sujet, un premier
catalogue des espèces connues dans le pays, avec for-
mulaire pour recevoir les observations. En outre, chaque
observateur reçut un questionnaire concernant spéciale-
ment les migrations et un autre où devaient être con-
signées les données biologiques. A chaque pièce étaient
annexées des notes explicatives destinées à guider les
observateurs et à faciliter leur tâche. Un grand nombre
d’ornithologistes répondirent avec un empressement digne
d’éloge à lPappel qui leur était adressé, de sorte que,
dès 1886, la commission se trouvait en possession de
matériaux considérables provenant de toutes les parties
de la Suisse et consistant en formulaires plus ou moins
remplis et en manuscrits divers. Elle a réuni ainsi
bon nombre de données sur différentes faunes locales
et une foule d’observations biologiques du plus haut
intérêt.
Cependant, il reste encore beaucoup à faire. Les
migrations et le mode de subsistance d’un certain nombre
d'oiseaux particulièrement intéressants au point de vue
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pratique, exigent une longue série d’observations dans
les conditions les plus diverses et offrent autant de sujets
d'étude qui ne seront pas épuisés de longtemps.
Si néanmoins la commission entreprend aujourd’hui,
sous les auspices du Département fédéral de l’industrie
et de l’agriculture, la publication d’un catalogue raisonné,
c’est qu’elle espère, en donnant le résultat de ses pre-
mières études, stimuler toujours plus le zèle des divers
observateurs dans le pays. En recueillant sur la faune
suisse les données dispersées dans une littérature diffi-
cilement accessible à tous et en les réunissant aux nou-
velles observations de ses différents collaborateurs, elle
estime poser une base utile et faciliter par là des tra-
vaux ultérieurs.
Chargés de coordonner et de compléter autant que
possible les documents jusqu'ici fournis à la commission,
nous nous sommes abstenus de faire la description des
espèces. Chacun peut en effet recourir aux nombreux
ouvrages qui existent sur la matière et dont nous indi-
querons du reste quelques-uns plus loin. Nous nous
sommes bornés à mentionner les noms scientifiques, et
les appellations populaires usitées dans les diverses
contrées de la Suisse, pour nous attacher surtout aux
faits historiques et biologiques qui se rapportent aux
migrations de nos oiseaux, à leur fréquence relative dans
diverses conditions et à leur distribution géographique.
Le catalogue paraîtra par fascicules qui se succè-
deront à intervalles aussi rapprochés que possible. Pour
certaines espèces qui présentent un intérêt particulier,
il sera joint des cartes où seront représentés graphique-
ment leur distribution géographique et leurs principaux
agissements en différentes circonstances. Nous suivrons,
pour la nomenclature des espèces, le système de notre
catalogue de 1885, en nous réservant de donner dans la
dernière livraison un aperçu de la classification qui nous
paraît répondre le mieux aux exigences de la science
AT
actuelle, ainsi que des cartes où seront indiquées les
zones de distribution et les principales lignes de passage
des oiseaux en Suisse.
Nous publions ici, dans l’ordre alphabétique des
cantons, les noms et adresses des collaborateurs, qui,
en remplissant les catalogues et formulaires mis à leur
disposition, ont fourni les précieux matériaux du travail
qui
|
va suivre.
Argovie. M. Fischer-Siegwart, pharmacien, à Zofingue.
Appenzell. M. C. Saxer, météorologiste, station du
Sentis.
. Bâle. Société ornithologique. Président: M. Greuter-
Engel, à Bâle.
Berne. MM. Joseph Helg, forestier, à Delémont;
L. Ceppi, pharmacien, à Porrentruy; Æ. Louis, ins-
pecteur de l’île du lae de Bienne; S. Küser, insti-
tuteur, à Diesbach, près Büren; N. Stümpfli, ancien
député au Grand Conseil, à Schwanden; J. Berger,
fonctionnaire, à Berne; D' G. Haller, naturaliste Ÿ ;
E. Brunner- Wyss, à Berne; Dr Th. Studer, profes-
seur, à Berne; Xarl Gerber, géomètre, à Hasli près
Berthoud ; Dr M. Fankhauser, médecin, à Berthoud;
A. Lauterburg, à Langnau; Uelliger, garde -chasse,
à Saanen; J. J. Jaggi, instituteur, à la Lenk; C. Ri-
sold, forestier de district, à Spiez; G. Blatter, garde-
chasse, J. Blatter et L. Leuthold, à Meiringen.
Fribourg. MM. 27. Musy, professeur, à Fribourg;
Dr Cuony, à Fribourg; Hercule Grand, à Romont;
Jean Gillet, à Montbovon; D' Delachaux, à Château
d’'Oex.
. St-Gall. MM. Dr 4. Girtanner, à St-Gall; Dr Dick,
professeur, à St-Gall; Fr. Oschwald, forestier de
district, à Mels.
. Genève. MM. G. Lunel, directeur du Musée d’his-
toire naturelle, à Genève; Fr. de Schæck, étudiant,
à Genève; Lechthaler-Dimier, préparateur au Musée
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de Genève; Alfred Vaucher, à Genève; Dr V. Fato,
à Genève.
. Glaris. MM. C: Schindler, capitaine, à Glaris; Ch. Büb-
ler, garde-chasse, à Matt.
. Grisons. MM. Christ. Solér, président, à Vrin; 7. de
Salis, colonel, à Coire; Ch. Manni, inspecteur fo-
restier, à Coire; Dr Brügger, professeur, à Coire ;
Andreas Stoffel, à Fürstenau ; J. Saratz, président,
à Pontresina, Engadine ; Æ. Curtin, forestier de dis-
trict, et J. Caviezel, à Sils-Maria, Engadine; À. Gar-
bald, station météorologique de Castasegna.
Lucerne. MM. Adolphe Minder, chasseur, à Flühli;
Stauffer, préparateur, à Lucerne, (anc.comm. à Fato).
Neuchâtel. MM. Dr P. Vouga, à St-Aubin; de Meuron,
à Corcelles; P. de Coulon, à Neuchâtel; G. Robert
et Æ. Vouga, à Marin; Louis Nicoud, à la Chaux-
de-Fonds; ZL. C. Girard, à la Chaux-de-Fonds; À. Du-
bois, professeur, au Locle.
Schaffhouse. M. J. J. Pfeiffer, vétérinaire, à Schaff-
house. |
Schwytz. MM. J. Pernsteiner, professeur, à Schwytz;
W. Sidler, professeur, à Einsiedeln.
Tessin. MM. G. Mariani, professeur, à Locarno;
Clementi Rigassi, sous-forestier, à Braggio; Dr À.
Lenticchia, professeur, à Lugano; Æd. Poncini, à
Montagnola.
Thurgovie. MM. Schwyter, insp. forestier cantonal, à
Frauenfeld ; Æ. Keller, chef de musique, à Frauenfeld,
Unterwald., M. D: Æ4. Etlin, à Sarnen.
Uri. M. Dr V. Fatio, observations dans la vallée de
la Reuss, Urseren et St-Gothard.
Valais. MM. Besse, chanoine, professeur, à St-Mau=
rice; J. Deléglise, prévôt, à Martigny; J. Varroh, à
Martigny; la station météorologique du Grand St-Ber-
1%: 9h
nard; F. 0. Wolf, prof., et Cap. À. Bonvin, à Sion;
Studer et Fatio, Notices recueillies en Valais.
19. Vaud. MM. Dr Largnier, directeur du Musée à Lau-
sanne ; À. Gfoll, conservateur du Musée à Lausanne;
A. Meyer, stud., Lausanne ; L. Meyenrock, à Clarens ;
Ansermoz-Paccot, à Yvorne; Dr Aug. de Rameru, à
Aigle; Perret de Musy, à Yverdon; Dr A4. Garin, à
Yverdon; Savary-Cornaz, lieutenant-colonel, à Faoug;
F. Erbeau, à Lucens.
20. Zurich. MM. Dr C. Môüsch, directeur de la Collection
du Polytechnicum fédéral, à Zurich; J. Nügeli et
fils, préparateurs, à Riesbach, Zürich; C. Lüdecke,
à Hottingen.
Nous devons à l’obligeance du président des sociétés
ornithologiques suisses, M. Greuter- Engel, à Bâle, la
communication d'observations relatives surtout aux mi-
grations des oiseaux provenant: les unes de MM. Schür-
mann, à Lucerne; Môsch, à Teufen, Appenzell; Vor-
brodt, à Zurich; Gysin et Burckhardt, à Bâle; Hilfiker,
à Oftringen, Argovie; les autres des sociétés ornitholo-
giques de Bâle, Aarau, Berthoud, Zurich et Appenzell.
Nous ne manquerons point par la suite de faire con-
naître les noms des autres personnes qui voudront bien
nous prêter leur concours, en remplissant nos catalogues
ou nos tabelles d’observations.
Voici maintenant, dans l’ordre chronologique, la liste
des publications anciennes et modernes qui traitent de
la faune des oiseaux de la Suisse. Ces ouvrages nous
ont servi à compléter les renseignements transmis par
nos collaborateurs et à confirmer par des documents his-
toriques beaucoup des observations consignées dans notre
travail. Dans cette liste ne sont citées que les publica-
tions d’un caractère général. Nous aurons, au cours de
cet ouvrage, à faire, en outre, de nombreuses citations
à propos d'observations de détail disséminées dans d’autres
publications.
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10.
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12.
15.
14.
15,
RE de
. Conrad Gessner, Historia animalium, (LIT, 1554) 1555.
. — — Icones avium. 1560.
. Inconnu, Un volume de dessins d'oiseaux coloriés à
la main, du 17° siècle. Il renferme les images
d'oiseaux abattus en Suisse. Pour certaines es-
pèces rares, on trouve, à côté de la figure, des
notes manuscrites sur l’époque des observations et
de la capture des sujets. Les dessins sont pour la
plupart très exacts. (Bibliothèque de la ville de
Berne.)
. Johann Jakob Wagner, Historia naturalis Helvetie
curiosa, aves. p. 190. 1680.
. Sprüngli, Ornithologia Helvetica. 2° moitié du 18esiècle.
Trois volumes manuscrits conservés au musée d’his-
toire naturelle de Berne.
. Andreæ, Priefe aus der Schweiz nach Hannover. 1776.
. Storr’s Alpenreise. 1781. (Leipzig 1784.)
Razoumowsky, Histoire nat. du Jorat. Oiseaux du
pays de Vaud. Vol. I. p. 45—91. 1789.
. Hartmann, Verzeichniss der Vügel des Kantons Süntis
(Appenzell). Wochenblatt. 179899.
— Die Vügel des Bodensee’s. Essai d’une descrip-
tion du lac de Constance. 1808.
F. Meissner, Systematisches Verzeichniss der Vügel,
welche die Schweiz entweder bewohnen oder theils
zu bestimmten, theils unbestimmten Zeiten besuchen.
Berne 1804.
— — Reise in den Alpen. 1814.
— — Museum der Naturgeschichte Helvetiens. 1820.
— — System. Verzeichniss der Vügel, welche im
Museum der Stadt Bern aufgestellt sind (avec de
nombreuses notes manuscrites. Appartient à, la
bibliothèque de la ville de Berne). 1824.
F. Meissner und H. R. Schinz, Die Vügel der Schweuz.
1815.
20.
21.
22.
23.
24.
25.
26.
27.
28.
29.
30.
ID
H.R. Schinz, Beschreibung und Abbildung der Eyer
und künstlichen Nester der Vügel, welche in der
Schweiz, in Deutschland und den angrenzenden
Läündern brüten. Zürich. 1819.
. — — Zusütze zum system. Verzeichniss der Schweizer
Vügel; Meissner, nat. Anzeiger. 1820.
.— — Fauna Helvetica. Neue Denkschr. d. $. Ges.
f. Naturw. 1837.
. JR. Steinmüller, Anmerk.und Zusütze über Meissner's
und Schinzens Vügel der Schweiz, Neue Alpina I,
1821, und II, 1822.
— — Zusütze zu Hartmann's Verzeichniss der Vügel
des Bodensee's, Verhdlg. der St. Galler Nat. Ge-
sellsch. 1835.
C. von Baldenstein, Nachtrag an Steinmüller's Zu-
sätze, Neue Alpina I, p. 435. 1821.
L. À. Necker, Oiseaux des environs de Genève, Mém.
Soc. phys. hist. nat. Genève. 1823.
— — Mémoire sur les oiseaux des environs de Ge-
nève, suivi d’un calendrier ornithologique et accom-
pagné de notes supplémentaires par MM. Mallet et
G. Lunel. Genève. 1864.
G. Meyer von Knonau, ÆXt. Schwiz, Gemälde der
Schweiz, p. 83. 1835.
— — Kt. Zürich, p. 182. 1844.
G. Ruesch, X1. Appenzell, Gemälde der Schweiz,
p. 43. 1835.
1. Wartmann, Grundzüge über die Verbreitung der
Vügel, Verhd!. der St. Galler Nat. Gesellsch. 1836,
31 et 1842.
A. Businger, At. Unterwalden, Gemälde der Schweiz,
p. 58. 1556.
P. Strohmeier, X. Solothurn, Gemälde der Schweiz,
p. 68. 1836.
L. À. Pupikofer, Xt. Thurgau, Gemälde der Schweiz,
p. 42. 1837.
51
93.
94.
40.
41.
42,
43.
44.
45.
ES 08; Se
J. W. Rôder und von Tscharner, Xt. Graubünden, Ge-
mälde der Schweiz, p. 270. 1838.
. Chavannes, Zusatz und Berichtiqung zur Fauna der
Schweiz, Verhdlg. der Schweiz. Nat. Gesellseh.,
p. 150. 1838.
E. Mallet, Quelques espèces d'oiseaux récemm. trou-
vées dans les environs de Genève, Mém. Soc. phys.
hist. nat. Genève, VIII. I. 1839.
Ed.Im-Thurm, Xt. Schaffhausen, Gemälde der Schweiz,
p. 35. 1840.
. R. Däublin. Beitrüge zur ornith. Fauna der Umgebung
von Basel, Bericht der Nat. Gesellsch. Basel, IV,
p. 9. 1840.
. Burkhardi, Xf. Basel, Gemälde der Schweiz, p. 45.
1841.
. Vouga, Zusatz zur Fauna der Schweiz, Verhdilg. der
Schw. Nat. Gesellsch., p. 74. 1841.
tf
. — Faune ornith. du bassin du lac de Neuchâtel,
Bull. Soc. $. N. Neuchâtel, IL. 184647.
. 3. Wartmann, Verzeichniss der um St. Gallen vorkom-
menden Vügel, Verhdig. der St. Galler Gesellschaft
für Naturkunde. 1842.
F. X. Bronner, XT. Aargau, Gemälde der Schweiz,
p. 568. 1844.
Depierre, Sur les époques de passage de quelques o1-
seaux dans le canton de Vaud en 1844, Verhdig.
der Schw. Nat. Gesellsch., p. 226. 1845.
— Contribution à la faune Vaudoise des oiseaux,
Bull. Soc. Vaudoise S. Nat., p. 146. 1864.
0. Heer und J. Blumer, Xt. Glarus, Gemälde der
Schweiz. p. 172. 1846.
L. Vuillemin, ZX. Waadt, Gemälde der Schweiz,
p. 231. 1847.
F. von Tschudi, Thierleben der Alpenwelt, 8 éditions,
1853—1867.
46.
47.
48.
49.
90,
EN) RE
G. Fatio, Verzeichniss der Vügel, welche sich im
Thale Genf und an den Seiten der dasselbe ein-
schliessenden Berge finden, Naumania, p. 164. 1856.
J. W. von Müller, Ausflüge in die Appenzeller Alpen,
Journal für Ornith. von Cabanis, p. 238. 1858.
— — Zweite Alpfahrt, Ibid. p. 58. 1859. |
Manni, Ueber Strich- und Zugvügel in Chur, Jahres-
bericht der Nat. Gesellsch. Graubündens. 1860.
von Salis, System. geordnete Uebersicht der Vügel
Graubindens, Jahresbericht der Nat. Gesellsch, Grau-
bündens. 1863.
. À. Riva, Ormitologo ticinese. Lugano. 1865.
. Soc. Ornith. Suisse, Bulletins, vol. I et II. 1865—70.
. V. Fatio, Distribution verticale des Sylviadées en Suisse,
Bull. Soc. Ornith. Suisse, I, p. 39. 1865.
. — — Hôtes d'hiver de la ville de Genève, Journal
de la Société suisse de chasseurs, Diana. Févr. 1887.
. K. Slülker, Versuch einer Vogelfauna der Kantone
St Gallen und Appenzell, Verhdlg. der St. Gall.
Nat. Gesellsch., p. 170. 1865/67.
56. — — Ornithologische Beobachtungen, Verhdig. d.
St. Gall. Nat. Gesellsch., p. 187. 1868/69.
. — — Pibhiographia ornithologica Helvetica, Bull.
Soc. Ornith. Suisse, Il, p. 89. 1870.
. À, Girtanner, Die Ausstellung lebender schweizerischer
Vügel, Verhdlg. der St. Gall. Nat. Gesellsch., p. 234.
1868 69.
(l
. H. Hold, Verzeichniss der von mir in Arosa beob-
achteten Vügel, Jahresbericht der Nat. Gesellsch.
Graubündens. 1869.
. C. Môsch, Thierreich der Schweiz, Allgem. Beschrei-
bung und Statistik der Schweiz. 1869.
. G. du Plessis et J. Combe, Faune des Vertébrés du
district d'Orbe, Bull. Soc. Vaud. S. Nat., p. 105. 1869.
. I. Saratz, Les oiseaux de la Haute-Engadine, Bull.
Soc. Ornith. Suisse, IE, p. 125. 1870.
63.
64.
65.
66.
Commission ornithologique fédérale, Xatalog der in
der Schweiz beobachteten Vügel — Catalogue ques-
honnaire des oiseaux, etc. — Catalogo degli uc-
cell etc. 1885.
Schweiz. Blätter für Ornithologie, Communications di-
verses, XI années, jusqu’en 1887.
G. Haller, Allgemeines über unsere schweizerische
Vogelwelt.
— — Unsere gefiederten Lieblinge in der Alpenwelt,
— — Die Sommerfrischler in der schweizerischen
Vogelwelt.
— — Die Standvügel der Thalsohle. $. Blätter für
Ornithologie. X. Jahrg. 1886.
Gust. Schneider, Die Vügel, welche in Oberelsass,
Oberbaden, Baselstadt, Baselland und den angren-
zenden Theilen der Kantone Aargau, Solothurn und
Bern vorkommen. Basel, Juni 1887.
Il a fallu également tenir compte des pays limi-
trophes de la Suisse, car la faune de leurs zones fron-
tières se rapproche assez de la nôtre et se confond
souvent avec elle.
Pour l'Alsace, nous nous sommes servis du travail
de Schneider cité plus haut, sous le n° 66.
Pour la partie de la France limitrophe nous avons
utilisé :
67.
Le frère Ogérien, Histoire naturelle du Jura et des
départements voisins. Tome IIL Zoologie vivante.
Paris et Lons-le-Saunier. 1863
Pour la Savoie :
68. Bailly, Ornithologie de la Savoie. 4 vol. Chambéry.
1853 54.
Pour l’Ztalie :
69. Salvadori, Fauna d'Italia. II. Uccelli. Milan. 1872.
70. Giglioli, Avifauna italica. Florence. 1886.
Pour l'Autriche :
71. Les: Jahresberichte des Komite’s für ornithologische
Beobachtungen. V. Ornis.
Pour le Sud de l'Allemagne :
72. Landbeck, Systematisches Verzeichniss der Vôgel Würt-
tembergs. 1846.
73. H. Walchner, Beitrüge zur Ornithologie des Bodensee-
beckens. Karlsruhe. 1853.
Mentionnons encore ici, pour terminer, un certain
nombre d'ouvrages qui peuvent faciliter l’étude des oiseaux
et la détermination de nos espèces. Nous choisissons
surtout ceux qui sont accessibles à tous ou que l’on peut
se procurer facilement. Quant aux plus grandes publications,
nous renvoyons les intéressés aux bibliothèques. Les
musées de nos principales villes offrent également de
précieuses ressources pour l’étude des oiseaux du pays.
Ouvrages allemands :
(15) Meissner und Schinz, Die Vôgel der Schweiz. Zürich.
1815.
74. Friedrich, Naturgeschichte der Zimmer-, Haus- und
Jagdvügel. Stuttgart. 1863.
À. Fritsch, Naturgeschichte der Vügel Europa's. Prag.
1853—1870. 1 vol. 8 avec Atlas folio; coûteux, il
est vrai, mais assez commode.
76. L'ouvrage de Naumann, Naturgeschichte der Vügel
Deutschlands. Stuttgart. 1846—1853. 13 parties, in
8°, sera toujours une œuvre fondamentale bonne à
consulter.
an |
Qt
Ouvrages français :
77. Temminck, Manuel d’ornithologie. Paris. 1820. 4 vol.
78. Degland et Gerbe, Oynithologie européenne. 2 vol.
Paris. 1867.
(68) Bailly, Ornithologie de la Savoie. 4 vol. 1853—1854.
11
PERME P'ORRE
Ouvrages italiens :
(51) Riva, L'ornitologo ticinese. Lugano. 1865.
(69) Salvadori, Fauna d'Italia. I, Uccelli. Milan. 1872.
Cartes. Dans le but de présenter une vue d’en-
semble de la distribution des espèces les plus intéres-
santes, nous donnerons un certain nombre de cartes sur
lesquelles la présence d’oiseaux de même espèce sera
marquée en divers points par des signes de même couleur.
Ces cartes n’ont point la prétention d’être tout-à-fait
complètes, car nous manquons encore de renseignements
suflisants sur plusieurs parties de la Suisse. Elles n’en
représentent pas moins l’état actuel de nos connaissances
sur le sujet. Pour des espèces qui ne se montrent que
rarement comme Gyps fuluus, Vultur monachus, Erythro-
pus vespertinus, Haliaëtus albicilla, ete., nous avons tenu
compte de toutes les données un peu précises dont nous
disposions sur leurs apparitions en Suisse depuis le com-
mencement du siècle.
Pour mieux préciser encore, nous inscrirons, suivant
les cas, dans les points de couleur tantôt l’un, tantôt
Pautre des signes suivants qui ont été déjà employés
dans nos catalogues questionnaires.
/\ = Oiseaux sédentaires. Oiseaux qui restent toute l’année
dans le pays. Les uns ne fournissent aucun con-
tingent aux migrations (ex.: Tetrao tetrix), tandis
que les autres perdent une partie de leur effectif
à l’époque du passage (ex.: Fringilla cœlebs.)
© — Oiseaux nicheurs. Oiseaux qui n’habitent le pays
que pendant la belle saison, pour leur repro-
duction (ex.: Hirundo rustica).
Oiseaux de passage. Oiseaux qui traversent le pays sans
y séjourner longtemps, ni en été, ni en hiver.
ÿt —= Oiseaux de passage régulier, qui traversent le pays
régulièrement chaque année (ex.: Numenius
phæopus).
te | JR
Z = Oiseaux de passage irrégulier, qui ne se montrent
pas toutes les années dans le pays (ex.: Ohs
tetrax).
X — Apparitions exceptionnelles. Espèces d'oiseaux qui
ne se ‘montrent qu'accidentellement dans le pays
ou à de longs intervalles (ex.: Gyps fulvus).
© — Hôtes d'hiver. Oiseaux qui ne séjournent dans le:
pays que pendant l'hiver, arrivant vers la fin de
l’automne et nous quittant au printemps (ex.:
Turdus pilaris).
Des données plus détaillées se trouveront, s'il y à
lieu, dans le texte explicatif. Nous n’avons pas cru devoir
tracer jusqu'ici des lignes de passage, la position des
signes les indiquant à peu près. Une carte des routes
principales à travers le pays paraîtra avec notre dernière
livraison.
Carte I. Pour simplifier les indications relatives à
l'habitat des oiseaux en Suisse, nous donnons d’abord
une carte qui subdivise le pays en différentes régions
de distribution. Ce n’est point encore une carte ornitho-
logique, mais une simple carte auxiliaire destinée à guider
le lecteur dans la mise en place des données relatives
à la distribution des oiseaux, pour ceux surtout qui ne
figurent sur aucune carte. La Suisse y est partagée en
onze régions, correspondant chacune au bassin d’un fleuve
ou d’une rivière. Toutefois, pour des raisons d’ordre
pratique, les limites de ces bassins n’ont pas toujours
été rigoureusement observées. Chaque région contient en
outre deux subdivisions, dont l’une « comprend la zone
supérieure ou alpine et l’autre b la zone inférieure ou
montagneuse et de plaine. La région du Jura (VID
forme pourtant une exception; elle est partagée en
deux parties, la partie occidentale & et la partie orien-
tale b.
Ces régions sont:
L. Région du Léman.
IL.
IL.
IV.
Y.
ue
de la Sarine.
de l’Aar.
de la Reuss.
de la Limmat.
de la Thour (avec le lac de Constance).
du Jura.
du Rhône (Valais).
du Tessin.
du Rhin (au-dessus du lac de Cons-
tance).
de l’Inn.
ACCLPLTR RS.
Vulturidae.
Gyps Sav.
1. Gyps fulvus Em.
Vautour Griffon — Grauer G'eier — Griffone.
Synonymes: Vultur fulvus Gmel. Vultur leucocephalus
Meissner et Schinz, non Vultur leucocephalus Gmel.
Noms vulgaires: Vautou ou Votou (Valais). — Geier, Gyr
(Suisse allemande).
Apparition accidentelle. Il en a été tué cependant
dans plusieurs localités. Ce n'étaient le plus souvent que
des sujets épuisés par la faim et la fatigue qu’on a pu
abattre à coups de pierres. La plupart semblent être
venus du sud ou de l’est et s'être égarés en franchissant
les Alpes. Rien n’autorise à conclure à une apparition
régulière de cet oiseau dans notre pays. Il ne se montre
guère qu’isolé. Quelquefois cependant on a observé deux
individus ensemble. Ainsi, en 1826, à l’époque de la
Pentecôte, on en vit re près d'Altorf, PL la voirie;
l’un fut tué sur place d’un coup de fu$il, l'autre fut
abattu le lendemain à Münsingen, canton Berne.
Nous donnons ci-après le tableau par ordre chro-
nologique des apparitions observées.
qofns 09 enb eçqissod jiexos IL (GOST UO OI[IIP [UA 8[ Suep SpAïOSqO 979 quo snoqneA xnop onb quepiodder jeurmof op e91jon euuoroue ouf (e
nn A np up ‘(0r ‘d ‘ænnosi0 ‘CFSI ‘Â2QOA ap ‘NN ‘I8271) oubr#o[oqquuio onA 9p quiod ne oqueqiodur ned ojou eun suep ‘42/2940 (r
SU J9 OUIOY 0p SeId UEWEpUOT 8 On} 99 E JAOJIY,P Said na anogneA puoses o7 onb questp ‘L2SI oguue,[ onbrput 2U2/9S ‘6 5! OT AO (5
(&'UOTS 9p 9980 STEE À ë ë é
"UOTS 9P 9980 SIETEA BUPTOAM TN G88T
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‘Oll0) 9p 99S0N :
ouIpesu-2nep | 9P ‘UIO UNE ‘Z7/DADS SUOSTI) | OUIPESUT ‘Z0Z 9140790 ZI 9987
‘O0T ‘d J'IOA ‘9SSMS ‘[OJIIO *20$ JOINT AUIDONT ed 9IQUU9AO N GO8T
“2SNOUHEUIS 9P 9980 SUOSIIE) SUCHILQ _— eF8T
‘puyeZ 9980 {ZIJON ‘IUOSPUREL ‘AAUSS/0JU UT u9PO9PY un f e£g8T
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ON ie
Il ressort de ce tableau que c’est surtout le centre
et l’ouest de la Suisse, ainsi que les Grisons, qui ont
reçu la visite de cet hôte rare, tandis qu’il ne semble
pas avoir été observé dans le Tessin, non plus que dans
le nord de la Suisse. Le fait que cet oiseau, du reste
facilement reconnaissable à sa taille et à son extérieur,
n’a jamais été observé dans le Tessin, mais bien dans
les vallées de l’Inn et du Rhin, aux environs du lac
des Quatre-Cantons et dans les régions relativement basses
situées entre les lacs Léman et de Neuchâtel, permet
d’inférer que les individus observés étaient entrés en
Suisse par l’est ou par le sud-ouest. Il est à remarquer
qu’à peu d’exceptions près, les observations sérieusement
contrôlées ont été faites au plus tôt dans le mois de
juin. Cette circonstance exclut la supposition que le
Vautour Griffon se reproduise en Suisse. En effet, l’é-
poque de sa ponte tombant, d’après des données con-
cordantes, au mois de février et de mars, comme pour
le Gypaète et pour l’Aigle, c’est aussi dans cette saison
que les observations auraient dû être les plus fréquentes.
En outre, les individus tués se sont trouvés pour la plu-
part être des jeunes, ce qui prouverait bien que nous
avons affaire à des hôtes accidentels, qui se sont égarés
dans notre pays à l’époque où, les couvées terminées,
les familles se dispersent.
L’habitat du Vautour Griffon est très étendu. Il se
reproduit en Transylvanie, dans la Hongrie méridionale
et dans la péninsule des Balkans, dans le midi de la
France, en Sardaigne, en Sicile, dans le nord de l’Afrique,
dans le nord-ouest de l'Asie et jusqu'aux monts Himalaya.
D’après Brehm, l'endroit le plus septentrional où il niche
serait les Alpes de Salzbourg.
Le Frère Ogérien (n° 67) remarque que cet oiseau
a été aussi observé dans le département du Jura. Un
sujet a été abattu en 1837 près de Morez, et un autre
en 1854 près de Mijoux, à peu de distance de la fron-
e
EE À Done
tière suisse. Des chasseurs prétendent avoir vu de loin
en loin en été des Vautours de cette espèce sur les som-
mités du Jura et en particulier sur la Dôle.
Carte III. Les points jaunes indiquent les endroits
où le Vautour Griffon a été observé.
Vultur (Lin.) Schlegel.
2. Vultur monachus L.'
Vautour Arrian — Môünchsgeier — Avoltojo nero.
Synonymes: Vultur cinereus Vieill. Gyps cinereus Bonap.
Apparition accidentelle, extrêmement rare. La visite
de cet oiseau en Suisse est affirmée par Schinz qui, dans
les ,Verhandlungen der Schweiz. Naturf. Gesellschaft.
1848, dit qu'un individu de cette espèce a été tué, dans
le canton de St-Gall, près de Pfäffers dans la vallée du
Rhin. Stülker (n° 55, p. 173) en mentionne un second
qui fut abattu, non loin de là, vers 1848 ou 1549,
près de Sargans, dans la même vallée. Bailly (n° 68, I,
p. 26), affirme que cet oiseau a été observé accidentelle-
ment près de Bonneville en Savoie.
Le Vautour Arrian niche en Espagne, en Sardaigne,
en Sicile, dans la péninsule des Balkans, dans la région
du bas Danube, les Carpathes et dans une grande partie
de l'Asie, jusqu’en Chine et aux Indes.
Carte III. Les points bleus indiquent les endroits
où cet oiseau a été observé.
1) N’avait pas été mentionné dans notre premier catalogue.
EN Se
Neophron Savigny.
>. Neophron percnopterus L.
Catharte Atimoche — Aasgeier — Capo vaccajo.
Synonymes: Vultur percnopterus Li. Vultur fuscus et leuco-
cephalus Gm. Vultur albicans Johnst. (Meissner et
Schinz.) Cathartes percenopterus Tem. (Schinz, Faun.
helv.)
Noms vulgaires: Alimoche, Vautour du Salève (Genève).
— Aigle blanche (Salève).
Niche au Salève (Savoie), d’où il visite régulière-
ment en été la partie occidentale du bassin du Léman,
u’allant qu'accidentellement jusqu’à l’entrée de la vallée
du Rhône où, suivant Meissner et Schinz (n° 15, p. 2),
on l'aurait observé près d’Aigle (Vaud). De mars en
septembre, on rencontre de temps à autre, sur les rives
du lac ou au bord des ruisseaux dans les environs de
Genève, des Cathartes en quête de cadavres d’animaux
rejetés par les flots. Ils se nourrissent de grenouilles, de
reptiles, de souris, d’oiseaux et de charognes.
Le Salève forme la limite septentrionale de son ha-
bitat. Il est commun dans le voisinage de la mer mé-
diterranée et niche encore dans le midi de la Savoie.
Bien que la valeur de leurs œufs pour collections orni-
thologiques soit cause que ces oiseaux aient été cons-
tamment troublés dans leur couvée au Salève, un ou deux
couples n’en sont pas moins venus y nicher régulièrement
jusqu’à cette année (1888).
Notre collaborateur M. Alfred Vaucher, qui observe
depuis plusieurs années cet oiseau au Salève, nous écrit
ce qui suit:
, Le Catharte arrive au Salève entre le 10 et le 31 mars,
quelquefois même les premiers jours d’avril, selon que le
Li
— 923 —
printemps est précoce ou tardif. Il en repart du 15 sep-
tembre à la fin d'octobre, suivant la rigueur de la saison.
Chaque année il en vient un ou deux couples pour nicher.
Autant que j'ai pu m'en rendre compte, ces oiseaux
nichent depuis Aiguebelle jusqu'aux rochers d’Archamp. Ils
établissent leur aire assez près de la base des rochers,
de sorte qu’on peut parfois l’atteindre sans le secours
d’échelles ni de cordes. En 1870 ou 1871 des Cathartes
nichèrent au-dessus du Coin parmi de petits rochers,
entre la Croisette et les Etournelles; en 1875 c'était
au-dessus de Veyrier à la hauteur de la grotte des Faux-
monnayeurs. Les jeunes furent capturés par M. Vigny;
lun d’eux est resté quatre ans en captivité chez
M. Longchamp à Veyrier. En 1876 et 1877 ces oiseaux
nichèrent, à gauche du Chavardon, dans un endroit in-
accessible; le garde Pilet tira à plusieurs reprises sur
eux, mais sans les atteindre. En 1881, je trouvai une
aire au-dessus d’Archamp, dans un endroit rocheux mais
boisé, à environ 300 mètres de la grotte des Fées. Cette
aire était composée de forts branchages secs et mesurait
environ 70 centimètres de diamètre. On y remarquait
une dépression remplie de chiffons, de fils de coton et
de débris analogues; les autres aires que j’ai eu l’occasion
d'examiner plus tard étaient construites de la même
manière. Le Catharte fait un ou au plus deux œufs et
pond généralement entre le 15 et le 30 avril. Les petits
restent très longtemps dans le nid et ne l’abandonnent
guère, selon mes observations, avant la mi-août.
»En 1883, je découvris une aire dans les rochers
qui dominent la gare de Veyrier; mais les petits s’en-
volèrent, effrayés par la corde à nœuds qui était tombée
devant leur nid. L’aire était remplie d’ossements et de
toute sorte d’immondices. En 1884 un couple nicha au
Petit Salève et un second à un endroit qui avait déjà
été occupé en 1877. En 1885 une aire fut établie près
du Feuillet où lun des vieux fut tué. En 1886 une paire
— 24 —
fit son nid dans de petits rochers non loin du village
de La Mure, derrière le grand Salève. Un petit fut
emporté vivant à La Roche; les deux parents furent.
abattus.) En 1887 et 1888, je n’ai pu me livrer à mes
recherches habituelles, mais je sais pertinemment qu’il y
eut encore des Cathartes nichant au Salève. J’ignore si
cet oiseau niche sur le Môle, mais j’en doute. Par contre,
d’après des renseignements dignes de foi, il nicherait de
temps à autre dans les rochers de la Dôle, au Jura.
,Quand le Catharte se dispose à faire son nid, 1l
inspecte d’abord attentivement les environs et ne gagne
l'emplacement choisi que lorsqu'il est sûr de ne pas être
observé. Je l’ai vu souvent planer pendant des heures
entières et voler çà et là le long des rochers, sans avoir
l’air de s'occuper de la place de son nid, puis aussitôt
qu’il nous croyait égarés sur une fausse piste ou occupés
d'autre chose que de sa poursuite, il fondait avec la
rapidité de la flèche sur son aire et y séjournait pendant
des heures.
,Sans prétendre à une exactitude parfaite, J’estime
le nombre des oiseaux de cette espèce et des œufs con-
servés dans des collections du bassin du Léman à 15
recueillis au Salève dans les vingt dernières années.“
D’après Bailly (n° 68, I. p: 31), le Catharte niche-
rait en Savoie, en outre du Salève, dans les rochers de
la Dent-du-Chat, de St-Jean-d’Arvey, de Méry, de
Vérel-de-Montbel, de Bessans (Maurienne), et au-dessus
des vignes de Chignin, de la Maladière et de Cruet.
Les jeunes émigrent au commencement de l'automne,
les vieux vers la mi-août. Il n'arrive que très rarement
1) M. À. Martin de Genève nous avise que, la même année
(1886), un jeune Catharte fut pris aussi au petit Salève, que cet oiseau
Jui fut vendu vivant au printemps de 1887 et qu’il l’expédia en
juin au Jardin zoologique de Bâle. — Il y aurait donc eu deux
nichées de cette espèce au Salève en 1886, l’une au côté sud-est,
Pautre au versant nord-ouest.
TR fm |
qu'un de ces oiseaux hiverne dans le pays. Leur nourri-
ture consiste en cadavres d’animaux que parfois ils
déterrent, en charognes rejetées par les eaux, ainsi qu’en
reptiles et en grenouilles. Dans la montagne, les couvées
du petit tétras et de la perdrix rouge, ainsi que les
jeunes lièvres et les petits mammifères deviennent aussi
fréquemment sa proie.
Dans le Jura, il aurait été souvent observé, suivant le
frère Ogérien, à la Dent de Vaulion (n° 67, IN, p. 112).
Les contrées qui avoisinent la Méditerranée doivent
être considérées comme son principal habitat, De là
il se répand dans le nord, en franchissant les Alpes
maritimes, jusque dans les montagnes de la Savoie; à
l’ouest il va jusqu'aux îles du Cap Vert, au sud jus-
qu'en Nubie et au centre de l’Afrique, enfin à l’est
jusqu’en Afohanistan et aux monts Himalaya.
Carte IT. Les signes jaunes.
Gypaëtidae.
Gypaëtus Storr.)
4. Gypaëtus barbatus L.
G'ypaète barbu — Bartgeier — Avoltojo barbato.
Synonymes: Vultur alpinus quem in Helvetia aureum
cognominant Gessner. Vultur aureus Gessner. Vultur
barbatus Li. Gm. Gypaëtus grandis Storr. Gypaëlus
alpinus Daud. Gypaëtus barbatus Cuv. Tem. Gypaëtus
barbatus, leucocephalus et fuscus Steinmüller.
1) Alpenreise. Leipzig, 1784, pag. 69.
EDG, 2
Noms vulgaires: Vautour doré, Vautour des Alpes (Suisse
romande), Vutaau (Fribourg). — Gyr, Geyr, Bart-
geier, Goldgeier, Berggeier, Gemsengeier, Lümmergeier,
Schafgeier (Suisse allemande), Jochgeier ou Gyr, Stein-
geier (Alpes centrales !), Bartadler (Valais). — Avol-
tojo barbacco (Tessin). — Tchiss barbet (Vrin, Grisons).
Dans quelques localités, ainsi au Lütschenthal (Valais)
et à Grindelwald (Berne), de vieux individus de cette
espèce étaient connus sous le nom de ,altes Me (vieille
femme).
Le Gypaète est sédentaire dans les Alpes suisses,
mais il y est devenu si rare que son existence appar-
tiendra bientôt au domaine de la légende. Pendant la
saison chaude, il habite les régions supérieures des alpes
et s'élève volontiers au-dessus des plus hautes cimes,
épiant ses proies habituelles: lièvres, marmottes, chamois,
brebis, chèvres et cadavres d'animaux. Ce n’est qu’à la
fin de l’automne que, chassé de ces parages par la
neige et le froid, il descend au versant des vallées
supérieures à la recherche d’une nourriture que les hau-
teurs désolées lui refusent. L’épais manteau de neige
qui recouvre encore à l’entrée du printemps son terrain
de chasse d’été, l’oblige à nicher à la limite inférieure
de la région des hautes Alpes, parfois même plus bas
encore, là où la forêt recouvre déjà les pentes abruptes
de la montagne.
En hiver et à l’époque de la reproduction, la né-
cessité le porte à étendre ses rapines jusque dans le
voisinage des habitations. Il devient ainsi plus facilement
la victime de l’homme, son plus grand, on pourrait dire
son unique ennemi.
Le Gypaète n’a jamais été très commun dans notre
pays. Cependant, dans la première moitié de notre siècle,
on pouvait l’observer encore sur toute l’étendue de la
1) D’après Steinmüller et Grirtanner.
EURO
chaîne des Alpes suisses, où il faisait souvent remar-
quer sa présence en enlevant des brebis et des chèvres,
en s’attaquant même à l’homme, surtout à des enfants.
On le voyait alors depuis les Alpes de la Savoie à l’ouest,
jusqu'aux Churfirsten et aux Alpes des Grisons à l’est, sur
toutes les montagnes de l’intérieur de la Suisse, du Valais,
de Berne, Lucerne, Uri, Unterwald, Glaris, St-Gall, ainsi
que dans la partie supérieure du Tessin. Le massif du
Sentis (Appenzell) l’avait vu aussi accidentellement jus-
qu’au siècle dernier. Ce sont les cantons de Berne, du
Valais, du Tessin et des Grisons qui semblent lavoir
conservé le plus longtemps; surtout celui des Grisons où,
jusque vers 1868, on en observait ou tuait quelque exem-
plaire presque chaque année.
Sa rareté croissante augmentant sa valeur pour le
collectionneur, il est naturellement devenu un objet de
spéculation de plus en plus recherché. Dès lors on à
procédé sans scrupule à la destruction d’un oiseau dont
la vente était particulièrement rémunératrice.
Le Gypaète atteint en Suisse une taille moyenne
qui dépasse celle de ses congénères de l’est et du sud;
cependant on observe à cet égard de notables différences
non seulement entre les mâles et les femelles, mais aussi
eutre des individus de même sexe.
En comparant les mensurations qui ont été faites
d'individus vivants ou fraîchement abattus, nous avons
trouvé, pour les trois dimensions principales, les chiffres
moyens suivants: envergure 255 à 305 cm.; longueur
mesurée de la pointe du bec à l’extrémité de la queue
110 à 140 cm.; de la pointe du bec à l’angle de la
bouche 10 à 11 cm. |
Pour ce qui concerne la reproduction, la plupart des
observateurs s'accordent à constater que, chez cette es-
pèce, l’accouplement alieu dans Les Alpes au mois de février.
L’aire est ordinairement placée dans quelque an-
fractuosité d’une paroi de rochers à pic et de préférence
RL AGE as
sous une saillie surplombante. De forme ovale ou à peu
près ronde, elle est composée de racines, de fortes
branches, de rameaux grossièrement entrelacés, reposant
sur une couche de terre. Au milieu se trouve une légère
dépression garnie de quelques plumes et de brins d’herbe
disposés sans art. C’est là que la femelle dépose deux
œufs qu’elle couve jusque dans le courant du mois de
mars, époque de léelosion. Ordinairement l’un des deux
œufs seulement vient à bien. A la fin de juin ou au
commencement de juillet les jeunes sont en état de
voler et de quitter leur berceau.
Une aire explorée en 1816 près de Reichenau (Gri-
sons) mesurait à son grand diamètre 2,15 m. sur une
largeur de 1,65 m. La dépression du centre avait tout
au plus 6 à 7 em. de profondeur, sur une longueur de
60 em. et une largeur de 47 cm.)
Les aires observées dans la seconde moitié de notre
siècle sont les suivantes: une en 1864 dans le Val Maggia
(Tessin) d’après Riva; une dans le Val Camogasc (Gri-
sons), où, suivant MM. Suratz de Pontresina et Girtanner,
on à vu par trois fois l’oiseau nicher jusqu’en 1859; une
à Goppenstein (Lôtschenthal, Valais) où le Gypaète couva
plusieurs fois de 1850 à 1860.
Dans Pattrayant écrit du D: Æ. de Fellenberg: Geo-
logische Wanderungen im Aare- und Rhonegebiet?), on
trouve la description de l'aire d’un Gypaète établie au
Waldisklamm, dans la vallée de Lôtschen. Waldis-
klamm est le nom d’une gorge abrupte qui s'élève au-
dessus de Groppenstein, à gauche d’une haute paroi de
rochers parfaitement unie. À 30 ou 40 m. au-dessous de
l’arête supérieure de cette paroi, on remarque une saillie
plane et assez large en apparence, courant horizontale-
ment sur une longueur de 20 à 30 m. et recouverte,
1) Voir Meissner, n° 13.
?) Jahrbuch des schweïiz. Alpenclub, p. 286, 1878—1879.
RAM Es
à 5 ou 6 m. de hauteur, de roches surplombantes. Cette
saillie forme avec les rochers qui l’abritent une grotte
enveloppée d’une ombre épaisse ; là se trouve une aire
habitée pendant bien des années par le Gypaète.
Vers 1858 ou 1859 on fit la tentative de capturer
un petit dans cette grotte. Un homme suspendu à une
corde se laissa dévaler d’une hauteur de 46 mètres et
parvint ainsi jusqu’à l’aire, où il trouva un amas énorme
de branchages et de bois. Mais, malheureusement, il ne
réussit pas à jeter sur la tête du petit blotti dans un
coin le sac dont il était muni. L'oiseau, qui avait déjà
presque atteint sa taille normale, passa rapidement à côté
du ravisseur et disparut. Depuis lors l'aire a été aban-
donnée par ces oiseaux, quoique pendant bien des années
encore (1878) on en ait vu dans la contrée. [Il semble
hors de doute, d’après des affirmations dignes de foi,
qu'il n’y a pas eu ici de confusion avec l’Aigle.
Enfin, suivant une communication de notre collabo-
rateur M. Christ. Solér, une aire aurait été découverte en
1884 dans le Val de Vrin (Grisons).
On trouvera plus loin la liste des Gypaètes observés
en Suisse à différentes époques. Nous ferons cependant
remarquer qu'il n’est pas impossible que les observations
provenant de diverses contrées portent quelquefois sur
le même individu.
Le Gypaète doit pouvoir atteindre, en effet, à un
âge avancé, et il semble qu’il opère souvent, principale-
ment en été, de grands déplacements. Il change aussi
fréquemment de lieu de nichée et ne retourne souvent
qu'après de longues années à un endroit où il a été
effarouché.
Au reste, lorsque des jeunes ont été abattus dans une
localité, ou si l’on y a observé un couple plusieurs fois de
suite, il est permis de supposer qu’un nid n’était pas loin.
La plus ancienne donnée certaine sur la présence
en Suisse du Gypaète remonte à Conrad Gessner qui le
— 30 —
premier signala cet oiseau et en donna, dans son Historia
animalium, 1554, p. 748, un dessin et une description
d’une très sufhsante fidélité. On lit au-dessous de la gra-
vure cette légende: , Figura est vulturis quem in Helvetia
aureum cognominare audio.“ En 1560 les figures de
Gessner parurent une seconde fois, coloriés à la main, en
un volume, sous le titre : Zcones animulium. La planche
du Vautour des Alpes représente cet oiseau dans une
position horizontale; la poitrine et le ventre sont roux
de rouille, le dos gris-brun, les pieds bleus. On lit au-des-
sous: , Vultur alpinus quem Helvetii aureum cognomi-
nant, germanice Goldgyr.* Gessner remarque qu’on
apporte quelquefois des Alpes Rhétiennes des dépouilles
de cet oiseau. Les dimensions qu’il indique sont les sui-
vantes: longueur prise du bec à l’extrémité de la queue
6 dodrantes — environ 4‘ 5“ mesure suisse — 1,36 m.;
longueur du bec 7 travers de doigt — environ 10 em.
Ces mesures ont été prises sur des peaux préparées ou
sur des exemplaires empaillés et ne peuvent par consé-
quent être considérées comme parfaitement exactes. Il
ne semble pas que Gessner ait eu à sa disposition de
sujet vivant ou fraîchement abattu.
Nous ne connaissons, du XVIIe siècle, qu’un dessin
représentant la tête et la patte du Gypaète. Ce dessin
se trouve dans un livre de la bibliothèque de la ville
de Berne illustré de peintures d’oiseaux faites à la main.
Cette représentation d’un sujet âgé d’un an porte pour
légende: ,Kopf eines braunen Geyern, der anno 1641
ist im Berner Oberland geschossen worden.“
Cysat rapporte, dans sa description du lac des Quatre-
Cantons, 1661, pag. 189, que le 22 septembre 1640 on lui
a montré au Righi, au-dessus de Vitznau, l'emplacement
de l’aire d’un Gypaète.
Au XVIIIve siècle les indications sur l'oiseau qui
nous occupe deviennent plus fréquentes. Sans parler des
ouvrages descriptifs ou des relations de voyages qui en
.
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font mention, nous citerons comme précieuses les notes
du pasteur Sprüngli, de Stettlen près de Berne, dont les
manuscrits, renfermant des observations ornithologiques,
sont conservés à Berne au musée d'histoire naturelle.
Sprüngli donne la liste suivante des exemplaires
tués ou capturés de 1762 à 1791, principalement dans
les Alpes bernoises :
Un vieil individu tué le 16 janvier 1762, près d’Inter-
laken; une femelle le 13 mars 1764, dans le district
d’Interlaken; un exemplaire en 1767, en Valais; un le
16 janvier 1772, près d’Interlaken; un le 20 janvier 1775,
près d’Oberried (lac de Brienz); un le 17 mars 1785,
près d’Adelboden; un fin juin 1788, près de Gsteig,
dans le district de Saanen; un le 25 février 1791, dans
les Alpes bernoises, sans autre indication plus précise.
Nous relèverons encore les données suivantes :
Capeller dans sa Pilati montis historia mentionne un
exemplaire qui fut tué en 1766 près d’Alpnach.
Dans son Verzeichniss der Vügel des Kantons Süntis
Hartmann (n° 9) écrit: ,Le Gypaète (Jochgeier) habite
le Hundstein et quitte rarement ce massif de montagnes.“
Enfin notre collaborateur prof. Musy, à Fribourg, nous
fait savoir que, d’après un vieux manuscrit de la biblio-
thèque cantonale à Fribourg, un Gypaète fut tué dans
la Gruyère en 1790.
Steinmiüller, dans sa description classique du Gypaète?),
cite toute une série de localités où cet oiseau a été ob-
servé. Ces observations se rapportent pour la plus
grande partie au XVIIIe siècle et étendent considéra-
blement la zone d'habitat attribuée alors à cette espèce.
Ce sont: le Valais, le Gothard, les montagnes d’Uri,
de Schwytz et d'Untervald, le Righi (voir plus haut
Cysat), l'Entlebuch, les Schratten ?), la Furca, le Cryspalt,
1) Alpina I, 1806, p. 169—207.
?) Schneiders Geschichte von Entlebuch, I, 77.
26
a —
le Grimsel, le Geltenberg, le canton du Tessin et celui
d’Appenzell (Rhodes intérieures) sur le Hundstein. Les
apparitions les plus fréquentes se produisent dans les
Alpes de Glaris et des Grisons ainsi que sur les massifs
avoisinants, sur le Wiggis, dans le Freiberg, dans les
Limmern et Sandalp, dans les Alpes des districts d’Utz-
nach et de Sargans, dans le Prättigau; dans le groupe
de montagnes situé au Nord-Est du lac de Wallenstadt,
entre Wesen et Wallenstadt, et qui comprend les Alpes
de Wesen, d’Ammlen, de Quinten et de Wallenstadt.
C’est aussi au siècle dernier que se rapportent les
renseignements que l’on trouve sur l’espèce dont nous nous
occupons, dans les différentes descriptions géographiques
que renferme l’Almanach helvétique. Ainsi on lit dans
la description du canton de St-Gall, année 1808: , Les
montagnes qui bordent le lac de Wallenstadt sont le
véritable séjour des Gypaètes qui viennent en hiver
jusqu'au village d’Ammon.* Dans la description du
canton de Glaris, de 1809, le Gypaète est mentionné
comme oiseau sédentaire dans les Alpes de cette contrée.
Enfin la description du canton du Tessin mentionne
comme alors fréquente la présence de cet oiseau.
Nous croyons utile de donner ici le tableau des obser-
vations dûment contrôlées faites depuis le commencement
du XIXe siècle. La plupart des oiseaux cités ont été soit
abattus, soit capturés vivants, et se trouvent aujourd’hui
dans les différentes collections de notre pays. Le cata-
logue donné par le Dr Girtanner des dépouilles de Grypaètes
conservées dans les collections de la Suisse, ainsi que
les précieux renseignements contenus dans son , Beitrag
zur Naturgeschichte des Buartgeiers der Centralalpenkette“
nous ont été d’une grande utilité ?).
*) Bericht über die Thätigkeit der St. Gallischen naturw. Gesell-
schaft 1869—1870, p. 147.
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SOS
La liste de 48 individus publiée par le D' Gir-
tanner en 1870 a été presque doublée par les nouvelles
indications que nous avons recueillies. Nous relevons
en effet 88 spécimens de Gypaètes dûment observés dans
ce siècle: 84 sur sol suisse, 4 sur les frontières.
Les divers renseignements qu’on rencontre dans les
»Gemälde der Schweiz“ ont surtout de l’importance pour
les apparitions de l’oiseau dans les 20 à 30 années qui
ont suivi 1830.
À la date de 1835, Meyer de Knonau affirme qu’on
a vu fort rarement des Gypaètes diriger leur vol des
hautes montagnes d’Uri vers les vallées de Schwytz.
Businger, en 1836, constate que cet oiseau n’a été
aperçu que rarement dans le canton d’Unterwald.
Oswald Heer mande de Glaris en 1846: Les Gypaètes
n'étaient anciennement pas rares dans la contrée, notam-
ment au Wiggis, au Mürtschenstock, dans les Limmeren
et Sandalp, au Gulderstock, au Suren, au Ruchen; cepen-
dant depuis une dizaine d’années, il n’en a point été abattu.
Suivant Kasimir Pfuyfrer ?), l'Entlebuch a reçu de
temps à autre la visite de quelqu'un de ces oiseaux.
Dans son Ornithologisches Taschenbuch (publié par
M. le colonel de Salis?), Conrad de Baldenstein à con-
signé plusieurs observations sur le Gypaète. Ainsi, le
4 octobre 1822, il vit au val Domleschg deux de ces
oiseaux planer en tournoyant au-dessus de lui. Le 26 oc-
tobre de la même année, il en remarqua également un,
ainsi que le 6 juin 1823.
Nous complèterons maintenant ce catalogue histo-
rique par les nouveaux renseignements que nous devons
à l’obligeance de nos collaborateurs.
Vaud: M. le Dr de Rameru, à Aigle, mande qu’un
Gypaète fut observé en 1880, près du Grand Moveran,
et qu’il fut poursuivi, mais sans succès, par des chasseurs.
1) Gemälde von Luzern, 1858. 1. Theil.
?) Jahresbericht der Naturf. Gesellschaft Graubündens, 1880—81.
Valais: Plusieurs observations de diverses localités :
M. le Dr de Rameru a appris de la bouche d’un de ses
amis de Sion qu’on voyait ces dernières années encore un
couple de Gypaètes dans la vallée de Lôütschen. Il se pour-
rait que cette indication, et peut-être aussi celle de Vaud
qui précède, fussent en relation directe avec celles recueil-
lies, par M. le D: Æ. de Fellenberg, dans le dit Lôtschen-
thal, en 1887, et que nous reproduisons ici in extenso.
Notes sur le Gypaète par Benedict Henzen, autrefois
employé à la mine du Rothenberg, près de Goppen-
stein, Lütschenthal.
Entre 1850 et 1860 on remarquait très fréquemment
un couple de Gypaètes dans les environs de Goppenstein.
Quand le temps était mauvais, ces oiseaux descendaient
souvent très bas dans la vallée. C’est ainsi que, par une
violente tempête de neige, Henzen en vit un perché sur
le toit de la chapelle de Goppenstein. Un jour, un de
ces oiseaux attaqua à plusieurs reprises l’enfant d’un
Italien employé à la mine. (C'était immédiatement au-
dessous de la maison des mineurs alors en construction.
Le Gypaète fondit sur l’enfant, cherchant à le précipiter
du haut des rochers qui se trouvent au-dessous de la
baraque. Le petit garçon se coucha à terre et se mit
à pousser de grands cris, tout en se cramponnant aux
pierres pour ne pas être entrainé. Mr. Bovier, contre-
maître de la mine, chargea bien un fusil, mais s’enfuit
devant les attaques de l’oiseau, pour se réfugier dans la
baraque. Henzen et plusieurs ouvriers de la mine ont été
témoins de la scène.
Henzen a fait feu à plusieurs reprises, avec un vieux
fusil, sur le jeune Gypaète que Metzenberg avait effarouché,
en essayant sans succès de le capturer dans son aire. ?)
Mais il ne réussit qu’à lui enlever une poignée de plumes
et de duvet, ainsi que quelques pennes de la queue.
1) Voyez plus haut.
SAT EE
A peu près à la même époque, après 1860, un vieux
Gypaète (das alte Weib) emporta un chevreau de trois
mois qui appartenait à Henzen. Quelques années plus
tard, après 1870, un agneau appartenant également à
Henzen fut enlevé par un Gypaète à la Grütene et trans-
porté au Stockgraben, où l'oiseau revint le chercher
deux jours après. L’agneau ne cessait de bêler sur là
haute saillie de roches où son ravisseur l’avait déposé.
B. Henzen raconte que se trouvant, en 1887, à la
recherche de minéraux dans le Baltschiederthal, entre le
Jägihorn et le Stockhorn, il a vu un Gypaète de très
près. Il dit même avoir distingué très nettement la barbe
de l’oiseau. C’était au commencement du mois d’août.
À une époque où il gardait encore les bestiaux au
pâturage, Henzen vit un Gypaète fondre sur une chèvre
de 11} année et la précipiter du haut des rochers en la
poussant avec les ailes. Henzen l’empêcha pourtant d’em-
porter sa proie. Il arrive fréquemment que des agneaux
soient enlevés par le Gypaète. Henzen n’a jamais entendu
cet oiseau pousser un cri ni émettre un son quelconque.
David Minnig, de Gampel, chasseur, à tué trois
des hôtes de l’aire de Waldisklamm. Ils ont été vendus
par Wülflin, de Gampel. Toutefois Henzen ne saurait
affirmer d’une manière certaine que les oiseaux abattus.
par Minnig fussent réellement des Gypaètes; car dans
la contrée située au-dessus de Gampel et notamment au
Mellichhorn, il se trouve aussi des Aigles dorés. Un
jeune aiglon de cette dernière espèce y avait été capturé
l’année précédente (1886) dans son aire.
Ces notes ont été écrites, pour ainsi dire sous la
dictée de Henzen, le 9 septembre 1887, sur la Kummen-
alp. Je n'ai aucune raison de mettre en doute les
assertions de cet homme.“
Dr £. de Fellenberg, Géologue.
M. Vairoli, de Martigny, mentionne le Gypaète
comme oiseau nicheur et sédentaire, mais rare.
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L'abbé Besse, de St-Maurice, le désigne comme oiseau
sédentaire rare dans le Haut-Valais. Le dernier men-
tionné dans cette contrée a été trouvé en 1886, près de
Viège, en Valais, et acheté par le musée de Lausanne.
M. le D: Largnier, directeur du musée de Lausanne,
nous écrit à ce sujet ce qui suit:
Le Grypaète a été trouvé empoisonné un des derniers
jours de février 1886, dans une vigne à la lisière d’un
bois près de Viège, par le capitaine Æ. Mengis de cette
ville, qui le fit empailler par M. Stauffer à Lucerne et
le revendit à M. Raphael Ferrig, notaire, duquel je Pai
acquis au mois d'août. Cet oiseau est une vieille femelle,
qui avait son nid sur le Bietschhorn. Les chasseurs du
Baltschiederthal la connaissaient depuis 20 à 25 ans.
C’est vraisemblablement l’oiseau signalé au Dr Girtanner
par M. Cropp, à Sion, comme habitant la vallée dite
Lütschenthal. Aucun chasseur n’a connaissance d’autres
Bartgeier dans cette contrée. J’ai quelque raison de
supposer qu'il en existait un autre, il y a peu d'années,
aux environs du Mont Collon.“
Berne: Les renseignements qui nous sont parvenus
des Alpes bernoises se réduisent à peu de chose.
M. Uelliger, garde-chasse dans le district de Saanen,
considère lapparition du CGrypaète comme tout à fait
accidentelle. De 1876 à 1886 il n’en à été aperçu que
trois fois.
MM. Gaspard et Jacob Blatter, à Meiringen, émettent
la même opinion. D’après ce qu’ils nous ont écrit en
1886, un couple de Gypaètes aurait été observé, 15 ans
auparavant, dans le distriet de la Mühlefluh, près de
Meiringen, planant à environ mille pieds au-dessus du
niveau de la vallée. En 1886 Blatter vit, dans la vallée de
Rosenlaui, un grand oiseau de proie qui lui a semblé être
un (Gypaète, à en juger par sa couleur et ses dimensions.
Grisons: Les données provenant des Grisons sont plus
nombreuses.
ÉSME 7
M. Manni, inspecteur forestier, à Coire, désigne le
Gypaète comme oiseau sédentaire rare dans la région
située sur la rive droite du Rhin, entre Thusis et Ragatz.
M. le colonel de Salis rapporte que le Gypaète a
été fréquent jusqu’entre 1830 et 1840 dans la vallée du
Rhin, de Coire à Mayenfeld, mais que depuis lors il a
disparu de cette contrée.
Suivant M. Saratz, de Pontresina, le Gypaète ne
nicherait plus dans la Haute-Engadine depuis une tren-
taine d'années. M. Curtin, forestier de district, à Sils-
Maria, a observé deux fois des Gypaètes et signale
l'espèce comme sédentaire rare. Dans sa faune ornitho-
logique de la Haute-Engadine, M. Saratz (n° 62, p. 131)
raconte qu’un couple de Gypaètes nicha en 1859 dans le
val Camogasc. Il mentionne en outre une opinion cou-
rante d’après laquelle il se trouverait encore une aire
dans une paroi de rochers à pic, au-dessus de Sils.
M. Chr. Solér, de Vrin, nous a communiqué d’inté-
ressants renseignements sur la présence du Gypaète dans
les Alpes grisonnes. Il écrit à la date du 15 juin 1886:
» En septembre dernier, j’eus l’occasion de voir deux
couples d'oiseaux de cette espèce, l’un sur les montagnes
situées entre Vrin et Vals, l’autre sur la chaîne qui sépare
Vrin du val Somvix.
Le premier de ces couples avait, il y a deux ans,
son aire dans une paroi de rochers absolument inaccessible,
appelée: Prei de Miezoli. Chassant un jour dans ces
parages, je passai au-dessous de cette paroi et trouva
plusieurs fragments d’os de chamois. Un peu plus loin,
comme je m'étais couché sur une saillie de rocher pour
y prendre un peu de repos, je ne tardai pas à apercevoir
les deux Gypaètes planant en cercle au-dessus de moi,
à une hauteur de 150 mètres environ, sans le moindre
mouvement des ailes. Volant ainsi tout près l’un de
l’autre, ils se rapprochaient constamment de moi, lorsqu'un
coup de ma carabine tiré avec trop de précipitation les
effaroucha. Cette année, je n’ai relevé aucune trace de
leur séjour dans la contrée“ (vide ann. 1887, p. 45).
Tessin: M. le professeur Mariani, à Locarno, écrit
que le Gypaète ne se rencontre qu’exceptionnellement
dans la contrée située entre Brissago et Bellinzone.
M. le professeur Lenticchia, à Lugano, mentionne deux
individus qui sont conservés dans le musée de cette ville.
L'un a été capturé en 1856 non loin de Bellinzone,
Pautre en 1864 sur le mont Coroni, au-dessus de Maggia.
M. Rigassi, à Braggio, val Calanca, signale le Gypaète
comme oiseau sédentaire rare dans la contrée, et fait
mention d’un jeune individu qu’on fit sortir de son aire
en l’enfumant.
En comparant les diverses citations faites jusqu'ici,
on pourrait facilement arriver à la conclusion que le
nombre des Gypaètes à été en augmentant en Suisse
depuis le commencement du XVIrwe siècle. Cette augmen-
tation n’est cependant qu’apparente et s'explique par le
développement croissant de l’intérêt pour les sciences
naturelles; de plus en plus on s’est mis à observer et
à enregistrer les observations. Le siècle dernier et
surtout le commencement de celui-ci ont vu, en effet, se
réveiller le goût pour les collections tant publiques que
privées, goût qui a eu à son tour pour conséquence la
poursuite et la destruction toujours plus active de maints
animaux rares, négligés jusqu'alors, tant qu’ils ne por-
taient pas préjudice à l’homme. Après examen attentif,
on est obligé de reconnaître que létendue de Phabitat
du Gypaète en Suisse a été, au contraire, constamment
en se restreignant, pour se réduire enfin de nos jours,
comme le montre notre carte, à quelques petites régions
limitées aux parties supérieures des Alpes dans quatre
cantons seulement.
La zone de distribution du (Gypaète en Suisse à
diminué non seulement en étendue horizontale, mais aussi
verticalement. En effet on le trouvait encore, au siècle
SAUT EE
dernier, sur les contreforts des Alpes, comme sur les
Schratten dans l’Entlebuch, sur le Pilate et sur le Righi,
tandis que de nos jours il a été de plus en plus refoulé
vers les hauteurs inhospitalières des Alpes centrales.
Des données certaines que nous avons à notre dis-
position, il ressort que, de 1800 à 1888, il a été observé
84 Gypaètes sur sol suisse (86 avec ceux de Vrin, 1885, ?).
Ces 84 oiseaux, pour la plupart tués ou capturés, se
répartissent entre dix cantons, comme suit: Vaud2, Valais 10,
Tessin 9, Berne 17, Uri 1, Unterwald-le-Haut 1, Unter-
wald-le-Bas 1, Glaris 1, St-Gall 3, Grisons 39. Il faut re-
marquer que les trois cantons qui, avec celui des Grisons,
ont été le plus longtemps habités par le Gypaète, four-
nissent pour ce siècle un nombre d'observations relative-
ment peu élevé. De plus, nous n'avons de données exactes
pour le Tessin que depuis Pannée 1856. Dans les Grisons,
il a été observé ou abattu, pendant la première moitié
du siècle, c’est-à-dire de 1804 à 1848, 14 exemplaires
de Gypaètes, et de 1850 à 1887, soit pendant 37 ans,
25 au moins. Ce chiffre plus élevé ne provient pas d’une
plus grande fréquence de l'oiseau, mais témoigne seule-
ment, nous l’avons dit, d’une poursuite plus acharnée.
Sur les oiseaux dont le sexe a pu être constaté,
28 étaient des mâles et 21 des femelles (une de France).
En 1870, on regardait déjà l’espèce comme éteinte
en Suisse ; mais les observations faites ces dernières années
par nos collaborateurs prouvent avec certitude qu’un ou
deux individus se montrent encore çà et là.
Ainsi, en 1880, il en fut signalé un près du Grand
Moveran (Vaud). On lui donna inutilement la chasse.
Deux autres ont été observés en 1871 dans lOberhasli
(Berne), et trois de 1876 à 1886 dans le district de
Saanen (Berne). Deux couples se trouvaient en 1884
et 1885 dans les environs de Vrin (Grisons); l’un doit
y avoir niché encore en 1884. Une vieille femelle, qui
se trouve maintenant empaillée au musée de Lausanne,
— 45 —
a été trouvée empoisonnée au-dessus de Viège (Valais)
au printemps de 1886.
Le 13 août 1887, M. le président Saratz observa,
sous le pie Chalchang, dans le Val Roseg en Engadine
(Grisons), un vieux Lämmergeier qui fut également re-
marqué par d’autres personnes en juin et en septembre.
Enfin, la même année, M. le conseiller Ch. Solér vit
également un Gypaète au Bernhardin (Grisons). ?)
Le Gypaète s'éloigne quelquefois en hiver de la région
des Alpes proprement dites, mais cela n'arrive qu’excep-
tionnellement. D’après le frère Ogérien, un de ces oiseaux
a été tué dans le département du Jura et deux ou trois
y ont été observés. (C’était toujours par des hivers
très rigoureux.
Le Gypaëtus barbatus est répandu sur les montagnes
d’une grande partie de l’ancien monde. On le trouve
en Europe: en Espagne, dans les Pyrénées, les Alpes,
les montagnes de la Transylvanie, les Balkans, le Cau-
case, en Sardaigne, en Sicile et en Grèce; en dehors de
l'Europe: en Asie Mineure, en Palestine, en Perse, dans
l'Himalaya, dans PAltaï jusqu’en Chine, enfin en Afrique
dans l’Atlas.
Dans les montagnes de l’Abyssinie et jusqu’à celles
du sud de PAfrique, le Gypaëtus barbatus est remplacé
par une espèce assez voisine. (Cette dernière est plus
petite et de couleurs plus vives; elle a pour caractère
distinctif que les tarses ne sont vêtus que jusqu'à la
moitié de leur longueur. Gypaëtus nudipes, Brehm.
Carte IT. Cette carte représente en rouge lhabitat
du Grypaète en Suisse : du XVIme au XVIII" siècle (rouge
1) Quelques journaux (Freier Rhätier, 9 novembre et Neue
Zürcher Zeitung, 10 novembre 1888) ont parlé d’un Gypaète qui
aurait été capturé, en novembre 1888, par un berger à Vilters dans le
Rheinthal, pendant qu’il se repaissait sur le cadavre d’un veau. Nous
pouvons affirmer, d’après M. Jäckle de Ragatz, le prétendu acquéreur
de l'oiseau, qu’il n’y a pas un mot de vrai dans cette histoire.
LL le ee
pâle), dans les 59 ou 60 premières années du XIXrme
(rouge plus foncé) et pendant les 28 ou 29 dernières
années (rouge très foncé).
© indique que l’aire de l'oiseau a été observée,
"v qu'un individu à été vu,
# que l'oiseau à été pris ou abattu.
La zone de distribution au siècle précédent a été
étendue aux pays limitrophes de la Suisse. La limite
nord pour le Tyrol est hypothétique.
Falconidae.
Milvus Briss.
ÿ. Milvus regalis Priss.
Milan royal — Rother Milan — Nibbio reale.
Synonymes: Falco milvus L. Milrus ruber Brehm.
Noms vulgaires: Milan, Milan à queue fourchue (Suisse
occid.), Vouai, pars. (Genève), Bounoz, pars. (EFri-
bourg), Aigle à queue fourchue (Jura neuchâtelois et
bernois). — (rabelweih ou Gabelweihe (Berne, Zurich,
Lucerne, Bâle, Schaffhouse, St-Gall, Glaris), Milan
(St-Gall, Lucerne), Rother Milan (Zurich), Furkligeyer
(Alpes bernoises), Æurkligyr (Coire), Grittiliwyher
(Nidwald), Grittelweyh (Obwald). — Scisson (Tessin).
Le Milan royal est en Suisse oiseau nicheur et de
passage. Cependant quelques individus y séjournent de
temps à autre pendant l'hiver, comme le constatent les
observations qui nous sont parvenues du Bas-Valais, du
Jura, de la partie inférieure du cours de l’Aar, de la
Thour, de la Limmat et de Schaffhouse (15 décembre).
La.
PV LE
Il arrive généralement, au printemps, entre la fin du mois
de février et les premiers jours d'avril (2 avril), un peu
plus tôt dans la plaine, un peu plus tard dans les Alpes.
Son arrivée a été constatée à Schaffhouse par M. Pfeiffer,
dès le 7 et le 12 février; à Bâle, en 1886, le 17 et le 28
du même mois. La plus grande partie des observations
en plaine donnent le milieu du mois de mars. La plupart
de ces oiseaux émigrent dès la fin de septembre et en
octobre, les vieux partant volontiers avant les jeunes.
Ils voyagent souvent isolés ou par couples; cependant
M. Pfeifier à Schaffhouse a observé des bandes d’une dou-
zaine de ces oiseaux, en passage le 2 octobre. Quelques-
uns traversent la chaîne des Alpes, par la Bernina ou
la Via mala par exemple, à 2300 m. d’altitude; mais la
plupart suivent la direction de la plaine suisse du nord-
est au sud-ouest.
Le Milan royal niche le plus souvent sur des arbres. Sa
ponte est généralement de 2 ou 3 œufs, rarement de quatre.
Il se nourrit d'insectes, de grenouilles, de lézards,
de serpents, d'oiseaux (il donne par exemple la chasse aux
poules et aux canards), de petits mammifères, de souris,
de taupes, même de jeunes levrauts; il ne dédaigne pas
non plus de se repaître des cadavres de divers animaux.
C’est dans les larges vallées plates où coulent les
principales rivières de la Suisse qu’on le trouve habituelle-
ment comme oiseau nicheur. Il est fréquent aux environs
du Léman et dans le Bas-Valais, moins dans le Haut-
Valais. Il niche également sur toute l’étendue de la
chaîne du Jura, aussi bien sur le versant méridional,
que dans les vallées longitudinales et sur le versant nord,
le long des côtes escarpées du Doubs, à proximité du
Locle et de la Chaux-de-Fonds par exemple, et près de
Porrentruy. L’espèce est fréquente dans les environs de
Bâle ainsi que dans le Jura français; elle niche en
moindre quantité dans les régions de la Sarine et de
lAar, entre les Alpes et le Jura.
On rencontre de nouveau souvent cette espèce de
Milan comme oiseau nicheur dans le nord-est de la Suisse,
dans les cantons d’Argovie, de Zurich, de Thurgovie
par exemple, ainsi que dans les parties basses du canton
de St-Gall. Il est en particulier très commun dans le
canton de Schaffhouse, tandis que, selon Stülker, il serait
rare dans les parties élevées de St-Gall et d’Appenzell.
Il lui arrive quelquefois de nicher dans les Alpes
au versant des vallées inférieures, ainsi dans la haute
Gruyère, à Saanen, près d’'Interlaken (Därligen) et à
Meiringen. On le rencontre aussi assez fréquemment dans
le canton d’Unterwald, notamment dans les contrées de
Sarnen et de Stans, et près de Lucerne au pied du
Pilate.
D’après nos collaborateurs, le Milan royal n'aurait
été observé dans les Grisons que comme oiseau de
passage et encore assez rarement. On le verrait, suivant
M. de Salis, en mars et en octobre, c’est-à-dire à l’époque
de la migration. Cependant il en aurait été abattu un
dans POberland grison en décembre 1862 et, sur l’au-
torité du Dr Amstein, de Salis signale sa nichée dans la
contrée de Malans. L’Engadine reçoit parfois sa visite
pendant le passage. Un seul observateur, M. Curtin,
chef-forestier à Sils-Maria, le mentionne comme oiseau
nicheur rare.
Dans le Tessin, ce Milan n’est signalé que comme
oiseau de passage; il ferait des apparitions irrégulières
près de Lugano, tandis que, suivant le professeur Ma-
riani, il se montrerait régulièrement aux environs de
Locarno.
L’habitat du Milan royal s'étend sur les régions
basses de l’Europe, de l'Espagne jusqu’à la Suède mé-
ridionale, et à l’est jusqu’en Sibérie.
La zone de distribution du Milan royal est indiquée
sur la carte III par des points rouges. On pourra cons-
tater ainsi qu’il niche principalement dans toute l’étendue
DE Te RES
du Jura, ainsi que sur quelques contre-forts des Alpes,
tandis que la plaine suisse ne reçoit guère sa visite que
passagèrement.
6. Milvus ater Gnel.
Milan noir — Schiwarzbrauner Milan — Nibbio nero.
Synonymes: Falco ater Gmel. Meissner & Schinz. Tem.
Milvus nigrans Bodd. Milous fusco ater Mey. Milvus
niger Briss., Schinz.
Noms vulgaires: Milan noir (Suisse occidentale). — Vouai,
Barbezat (Genève). — Milan des marais (Bas-Valais).
— Schwarzer où schwarzbrauner Milan (Suisse alle-
mande). — Nibbi (Tessin).
Oiseau nicheur et de passage, principalement dans
la région des lacs de la Suisse occidentale, plus rare
dans le centre et à l’est. D’après les rapports de quel-
ques-uns de nos correspondants, il hivernerait parfois
dans le pays. Ainsi on laurait observé en hiver aux
“environs de (Genève, de Lausanne, d’Yverdon et de
Martigny; mais il ne s’agit là vraisemblablement que de
cas exceptionnels. [l arrive dès le milieu de mars ou en
avril, plus tôt ou plus tard suivant les années, et nous
quitte dans le courant d'octobre. Il émigre d’ordinaire
isolément ou par couples. Le passage stopère en suivant
la direction des vallées où coulent les principales rivières.
Les nids sont placés sur des arbres ou des rochers, sou-
vent au versant d’une montagne, dans le voisinage d’un
lac ou d’un cours d’eau. La ponte est de 3 ou 4 œufs.
Sa nourriture consiste surtout en poissons, grenouilles,
jeunes oiseaux et petits mammifères, même en jeunes
lèvres.
Le Milan noir se rencontre comme oiseau nicheur
régulier dans les environs du lac Léman, où on peut
observer pendant toute la belle saison volant sur le lac
ou le long du cours du Rhône.
L
— 507 —
Nous devons à M. Alfred Vaucher les renseignements.
suivants sur la présence de cet oiseau au Salève, près
Genève.
Le Milan noir est toujours abondant au Salève; il
y niche depuis Aïiguebelle jusque dans les rochers qui
dominent le Châble. En 1881, j'ai recueilli 70 de ses
œufs dans une vingtaine de nids. Cet oiseau a été par-
ticulièrement fréquent cette année-là. Il devait y en avoir
au moins trente couples. J’ai trouvé jusqu’à trois fois.
des œufs dans le même nid; les derniers étaient telle-
ment clairs de coquille que je doute qu’ils eussent pu
éclore. Le nid est indifféremment établi sur un petit
sapin horizontalement couché ou dans une fente de rocher;
il se compose d’abord de büchettes, puis de petites
branches et de menus débris, entremêlés souvent de
quelques lambeaux de chiffons.
, La ponte est généralement de trois œufs. Ces oiseaux
nourrissent leurs petits de poissons. Eux-mêmes ont alors
Pabdomen recouvert d’une couche gluante provenant du
dégorgement à l’arrivée au nid.
,Dans les années moyennes, il en niche à mon avis
une dizaine de couples sur les deux Salèves.“
Le Milan noir est déjà plus rare dans le Bas-Valais.
On le trouve par contre plus souvent près des lacs de
Neuchâtel et de.Bienne, tandis qu’on en voit peu dans
les vallées intérieures du Jura. M. Nicoud affirme que
des couples isolés nichent aux Côtes du Doubs. Quelques
paires seulement se reproduisent dans le Jura français ;
la plupart des observations y ont été faites aux mois de
mars ou de novembre, c’est-à-dire à l’époque du passage.
L’espèce est un peu plus fréquente dans les environs de
Bâle et notamment sur le Rhin, au-dessous de cette ville.
Elle est assez rare dans toute la région de la Suisse cen-
trale ; cependant elle aurait niché, dit-on, dans les environs
de Fribourg, de Berne et de Zurich. Quelques couples
se reproduisent au Pilate près de Lucerne. Ce Milan
|
|
est de nouveau plus fréquent dans la région du lac de
Constance et le Rheinthal, moins toutefois que sur les
bords des lacs de la Suisse occidentale. Dans les Alpes,
on ne le signale que comme oiseau de passage; il pas-
serait assez régulièrement dans le Rheinthal supérieur.
Il n’est indiqué dans le Tessin que comme hôte de
passage irrégulier où comme apparition accidentelle.
Le Milvus ater habite principalement les contrées de
l'Europe les plus richement arrosées. On le rencontre
surtout dans l’Allemagne du Nord, près des lacs de la
Havel, du Mecklembourg, sur le cours supérieur du Rhin
et dans la vallée inférieure du Mein. Il est fréquent
aussi dans la Basse-Autriche, en Hongrie et sur le Bas-
Danube. On le rencontre rarement comme oiseau nicheur
en Italie. Son habitat s'étend jusque dans l’Asie moyenne
et l'Afrique septentrionale.
Carte III. Les points verts.
Cerchneis Boie.
:. Cerchneis tinnunculus L.
Faucon cresserelle — Thurmfalke — Gheppio.
Synonymes: Falco tinnunculus Li. Falco tinnunculus et
alaudarius Gmel. Tinnunculus alaudarius G. R. Gray.
Noms vulgaires: Cresserelle (Genève), Criblette (Genève,
Fribourg, Vaud, Jura, Bas-Valais), Crebletta (Bas-
Valais: St-Maurice), Cribletta (Fribourg), Creblette
(Martigny), Coblette (Genève), Petit épervier (Genève),
Plombe à rattes (Genève, Savoie), — Thurmfalk,
Thurmfalkhi (Berne, Oberland bernois, Zurich, St-
Gall), Wanner (Berne, Zurich, Grisons), Wannerli
(canton de Berne: Oberland bernois, Interlaken, Saanen,
Büren, Schüpfen ; Schwytz: Einsiedeln; Grisons: Coire,
AN NE de
Fürstenau), Wanneli (Berne), Wannenweihe, Wannen-
wedel (Berne), Rôthel, Rüttelfalk, Rüthelfalk (Lucerne),
Wannengeier, Rüthelgeierlein (Berne, vieux), Schusserli
(Berne), Pückli (Glaris). — Crivel (Oberland grison,
Vrin). — Fualchet (Tessin).
La Cresserelle est commune comme oiseau nicheur
et de passage sur toute l’étendue de la Suisse, aussi bien
en plaine que dans les Alpes. Un assez grand nombre
d'individus hivernent régulièrement dans les régions in-
férieures; ce sont apparemment les mêmes qui, après avoir
séjourné et niché pendant l’été dans la montagne, des-
cendent en plaine une fois lautomne venu.
Comme hôte d'hiver, la Cresserelle à été observée
dans toutes les régions basses de la Suisse, par exemple :
sur les bords du Léman, en Valais, sur le versant méri-
dional du Jura, aux environs de Berne, de Fribourg, de
Zurich, dans les vallées des Grisons et au Tessin; tandis
que dans les Alpes, notamment dans les cantons de
Glaris, de Schwytz et dans l’Oberland bernois, elle n’est
connue que comme oiseau nicheur et de passage. Sa
présence en hiver dans ces dernières régions ne peut
être considérée que comme accidentelle. Même de ceux
qui habitent la plaine, beaucoup émigrent aussi, pour
nous revenir au printemps.
L'époque moyenne de l’arrivée comprend la fin de
mars et avril On nous signale Papparition du Cerchneis
hinnunculus en mars à Appenzell et à Diesbach près de
Büren (Berne); le 10 mars à Romont; le 28 mars à
Zurich; en mars et avril à Glaris; le 12 avril à Fürstenau
(Grisons); le 15 avril à Lausanne; le 30 avril dans l’Ober-
land bernois, Spiez; et au commencement d'avril dans
la Haute-Engadine, suivant M. Saratz.
L’émigration commence dans le courant d’octobre
et peut durer jusqu’au milieu de novembre.
Cet oiseau voyage d'ordinaire isolément.
=
= 53 =
Il niche au mois de mai; observé: le 13 mai à Porren-
truy, le 16 à Aarau, en mai à Berthoud (Berne). La Cres-
serelle place son nid dans les rochers ou sur des arbres,
parfois dans des troncs creux, souvent sur des ruines,
volontiers même sur les clochers à l’intérieur des villes.
Elle niche aussi bien sur les hauteurs qu’en plaine.
M. Saratz la signale, ‘en effet, comme un des oiseaux de
proie nicheurs les plus communs dans la Haute-Enga-
dine, à plus de 1800 mètres d’élévation. Sa ponte est
de 2 à 5 œufs, rarement de six. En juin, on trouve
déjà des jeunes en état de voler.
Sa nourriture consiste surtout en insectes, particu-
lièrement sauterelles et coléoptères, en oiseaux, souvent
jeunes au nid, et en souris des champs. La plupart des
observations faites dans la plaine indiquent les insectes
et les campagnols comme sa principale nourriture; ce-
pendant, dans le Bas-Valais, la Cresserelle est signalée
comme détruisant de jeunes nichées d'oiseaux et, dans
les Alpes, elle poursuit aussi les bartavelles et les per-
drix blanches. En hiver, elle ne peut guère donner la
chasse qu’à des oiseaux.
Elle est commune dans le bassin du Léman (rég. I)
et dans la vallée du Rhône (rég. VIII). Tous nos ob-
servateurs la qualifient d'oiseau nicheur en lui attribuant
le chiffre 4, commun (Léman), ou 5, très commun (Sion);
près d’un quart hivernerait dans les parages du Léman.
Lors de la migration, un grand nombre de Cresserelles
passent par le canton de Genève, de sorte qu’à cette
époque elles y sont très abondantes. Beaucoup d’entre
elles passent aussi vers le sud en franchissant le Grand
Saint-Bernard (rég. VIII a, 2491 mètres), où cet oiseau
est mentionné comme de passage irrégulier, quoique par-
fois en assez grande quantité. Tout le long du versant
méridional du Jura (rég. VIT), cet oiseau est, suivant les
localités, désigné comme fréquent ou passablement fré-
quent; un assez grand nombre d'individus y restent
ne
comme hôtes d'hiver. Il en niche beaucoup dans le Jura
supérieur (Chaux-de-Fonds et Locle, rég. VIT 4); quelques
individus y passent même la mauvaise saison. Dans les
environs de Bâle (rég. VII b), la Cresserelle est signalée
comme oiseau de proie commun; quelques individus
nichent même sur les clochers de la ville. Sur toute
l'étendue du plateau suisse, de Fribourg par Berne,
V'Argovie, Lucerne, Zurich et la Thurgovie, jusqu’à
Schaffhouse (rég. Ib; Ib; IV; Vb et VID), la
Cresserelle est signalée comme oiseau de proie assez
commun, quoique plus fréquent sur les limites nord et
sud que sur le centre du plateau. Quelques individus y
passent aussi l'hiver.
Notre collaborateur, M. Fischer-Siegwart, de Zofingue,
nous écrit: Un couple de Cresserelles niche depuis quel-
ques années sur un petit chêne, dans un marais du
Suhrthal (rég. IV b). Plusieurs fois les œufs ont été en-
levés du nid, et, d’après le dire de quelques personnes
présentes, on n’y aurait trouvé, en fait de reliefs de
repas, que des peaux de souris. En 1886, au commence-
ment de février, on a vu un Faucon pélerin attaquer
une Cresserelle.
Dans les Alpes et la zone montagneuse avoisinante,
cette espèce est partout commune. Elle est signalée
comme telle de Saanen (rég. ILa), d’Interlaken et du
Haslithal (rég. IL a). Près d’Interlaken on a même ob-
servé des individus isolés hivernant, tandis qu'à Glaris
(rég. V a), à Sargans (rég. X b) et à Einsiedeln (rég. V, a—b),
ce Faucon n’est mentionné que comme oiseau nicheur
et de passage. Dans les Grisons (rég. X 4), la Cresserelle
est partout commune; elle visite les parages supérieurs
en été, et regagne en automne les vallées inférieures,
où un grand nombre passent l’hiver. Dans l’Engadine
aussi on en rencontre beaucoup. De Sils-Maria et de
Pontresina (rég. XI a), la Cresserelle nous est désignée
comme commune ou assez commune. En 1864, M. Saratz
y a observé un exemplaire hivernant. Dans le Tessin
(rég. IX), elle est signalée comme oiseau nicheur assez
commun, à Locarno même très commun. A l’époque de
la migration, il en passe beaucoup dans ce canton; un
grand nombre y restent en hiver.
La Cresserelle niche dans toute l’Europe et le nord
de l’Asie, jusqu'aux contrées du fleuve Amour.
8. Cerchneis cenchris Naum.
F, cresserellette — Rôthelfalke — Falco grillajo.
Synonymes: Falco cenchris Naum. Fulco tinnunculoides
Tem. (Schinz, Fauna helv.). Falco tinnuncularius
Vieill.
Noms vulgaires: Petit épervier (Martigny), Petite Criblette
(Romont). — Rôthelfalk, Rôthel (Glaris), Rôthelfalke
(Zurich).
Espèce signalée presque partout comme apparition
accidentelle pendant le passage, à quelques rares en-
droits seulement comme oiseau nicheur. Parmi les données
qui nous sont parvenues, une dit cet oiseau nichant près
d’Aigle, y passant même l’hiver comme oiseau sédentaire ;
une autre rapporte qu'il a été observé nichant au Pilate.
La Cresserellette est citée comme apparition acci-
dentelle dans la région du Léman (à Genève et à Lau-
sanne), à Orbe, à Romont, à Berne, à Büren sur l’Aar,
à Zurich et dans le Rheinthal inférieur (St-Gall). Elle
a été observée aussi près de Martigny (Valais) et dans le
Tessin près de Locarno; deux exemplaires ont été tués
dans les Grisons, près de Coire. Cet oiseau pourrait
bien être plus fréquent que ne laissent supposer les rares
indications que nous possédons, car il est facile à con-
fondre avec la Cresserelle, dont il ne se distingue que
par sa taille plus petite et la couleur plus blanchâtre des
serres.
NE
L’habitat de la Cresserellette est proprement la ré—
gion de la Méditerranée, la Grèce en particulier.
Carte IV: voir les points verts.
Erythropus Brehm.
9. Erythropus vespertinus L.
Faucon Kobez — Rothfussfalke — Falco cuculo.
Synonyme: Æulco rufipes Besecke.
Noms vulgaires: Faucon à pieds rouges (Genève), Motzes
di zé26é (St-Maurice). — Rothfüssiger Falk (Meiringen),
Rothfussfalk (Coire).
Apparition accidentelle ou oiseau de passage irré-
gulier dans la plus grande partie de la Suisse. La plu-
part des observations ont été faites à l’époque du pas-
sage, surtout au printemps, en avril ou mai, plus rare-
ment en automne, fin septembre ou au commencement
d'octobre. A Genève, à Lausanne et à Yverdon il est
signalé comme oiseau de passage assez fréquent, quoique
irrégulier. Il se rencontrerait cependant assez régulière-
ment au passage, principalement au mois de mai, dans.
les marais d’Orbe, où l’on en voit alors des bandes plus ou
moins nombreuses (Du Plessis et Combe, Depierre). Son
apparition est rare dans la vallée du Rhône. Il en a été
abattu de temps à autre en plaine, dans les cantons de
Fribourg, de Berne, d’Argovie et de St-Gall. Il est très
rare dans le Rheinthal supérieur et dans le Tessin. Nous
ne sachons pas qu’il ait été observé dans l’Engadine.
De Bâle nous ne possédons que quelques observations.
isolées.
On rencontre de temps à autre ce Faucon en troupes.
assez considérables; ainsi Schneider en cite un passage
abondant en 1838 près de Muttenz (Bâle - campagne).
La même année un grand vol de ces oiseaux couvrit
tous les arbres fruitiers des environs du village de Na-
ville (Vaud). Les paysans en tuèrent quelques-uns, les
prenant pour des pigeons; mais après avoir reconnu leur
erreur et remarqué que ces oiseaux ne mangeaient que
des hannetons, ils ne leur firent plus de mal. Quelques
jours après, ce vol disparut. !) En 1864, du 27 au 29
avril, un grand vol de Faucons Kobez des deux sexes
fut observé dans les marais de Sionnex, près de Genève.
En 1868, plusieurs individus se montrèrent près d’'Er-
singen (canton de Berne). Cette espèce de Faucon pré-
fère généralement les endroits marécageux.
D’après quelques observateurs, cet oiseau se repro-
duirait dans certaines localités de la Suisse. Meissner
afirme qu'il a niché près de Meiringen, dans l’Oberland
bernois. Nos collaborateurs dans cette contrée ne le citent
toutefois que comme apparition accidentelle ou comme
oiseau de passage irrégulier. D’après les renseignements
fournis par M. Stauffer, de Lucerne, un couple de ces
oiseaux aurait plusieurs fois fait son nid sur des arbres
dans un petit bois des environs de cette ville.
Cette jolie espèce, dont l'habitat principal est au
sud-est et à l’est de l’Europe, ainsi que dans l’Asie cen-
trale, se nourrit principalement d’insectes, surtout de
sauterelles, et de petits reptiles.
Carte IV. Les points bleus indiquent la distribution
en Suisse de ce petit Faucon.
1) Voir Chavannes, Verhandlgn. d. Schweiz. Naturf. Gesellsch.
1838, p. 150.
Hypotriorchis Boie.
10, Hypotriorchis æsalon Tunst.
Faucon émérillon — Ziwergfalke — Smeriglio.
Synonymes: Falco æsalon Gm. Falco lithofalco Gm. Falco
cæsius Wolf et Meier. (Meissner et Schinz, et Schinz,
Fauna Helvetica.)
Noms vulgaires: Æmérillon (Suisse occidentale). — Stein-
fälklin (XVIIme siècle, Suisse), Wannerli (Seeland),
Zwergfalk (Zurich, Coire), Steinfalk, Blaufalk (Suisse
allemande). — Falchett (Locarno), Falchethin (Lugano).
Assez rare en Suisse, il n’est guère observé qu'aux
migrations du printemps et de l’automne, et encore assez
irrégulièrement ou exceptionnellement dans la majorité
des localités. Dans certains endroits cependant, son pas-
sage paraît plus régulier; il est en particulier plus fré-
quent dans le Tessin et dans la Suisse occidentale où on
croit avoir remarqué une diminution du nombre des in-
dividus dans les 25 dernières années. On le rencontre
aussi çà-et-là comme hôte d'hiver dans la Suisse ocei-
dentale. Dans le Jura français, il serait quelquefois sé-
dentaire et généralement assez commun de septembre
à novembre.
L’Emérillon est qualifié d'oiseau sédentaire rare à
Genève, à Aigle, dans la région du lac de Bienne ?
et dans le Tessin; d'oiseau de nichée près de Genève,
d’Aigle, de St-Maurice, du Locle, d'Yverdon, de Neuchâtel,
dans le Jura bernois, à Coire, dans PEngadine, à Locarno.
D'après des observateurs dignes de foi, il n'aurait été é
vu que peu de couples nichant dans toutes ces localités.
M. Z. de Salis (n° 50) met même en doute que cet oiseau
niche dans les Grisons.
ln dé tfcutt
— 59 —
Riva (n° 51) assure qu’il n’est pas rare de le ren-
contrer en été dans la région supérieure du Tessin, et
en hiver dans les régions basses de ce canton.
On l’observe comme oiseau de passage régulier dans
la partie occidentale du bassin du Léman et le long du
versant méridional du Jura, près de Bâle en septembre
et octobre (suivant Schneider, n° 69), dans le Rheinthal
supérieur et au Tessin. Dans le reste de la Suisse, il ne
se rencontre que comme oiseau de passage irrégulier ou
comme apparition accidentelle, particulièrement dans le
Mittelland de Fribourg, de Berne, d’Argovie, de Zurich
et de Thurgovie, ainsi que près de Porrentruy. Il ne paraît
pas fréquenter les Alpes centrales. L’Emérillon fait sa
principale nourriture de petits oiseaux; il mange aussi des
mulots et des insectes. Il place suivant les circonstances
son nid, avec 4—6 œufs, sur des arbres ou des rochers.
Une circonstance d’un haut intérêt est que cet oiseau,
qui vit à l’état sédentaire dans les régions septentrionales
de l’Europe et de l'Asie, et qui ne se reproduit pas dans
les plaines de l'Allemagne, se rencontre comme nicheur
dans les Alpes. Nous pouvons done le considérer, de
même que la perdrix blanche et d’autres animaux, comme
un reste de la faune de la période glaciaire.
Carte IV: Les points jaunes.
Falco Linn. Gm.
11. Falco subbuteo L.
Faucon hobereau — Lerchenfalk:e — Lodolajo.
Synonymes: ÆHypotriorchis subbuteo Gray. Falco barletta
Daud.
Noms vulgaires: Faucon des alouettes (Genève), Hobereau
(Suisse occidentale). — Baumfalk (Berne), Lerchenfalk
(Langnau), Finkenstüsser (Einsiedeln), Lerchenstüsser
(St-Gall). — Falchett, Falchettin (Tessin).
2 1660
Oiseau nicheur relativement fréquent dans la plaine
suisse, plus rare dans les Alpes. On l’observe dans beau-
coup de localités comme oiseau de passage régulier.
Quelques rares individus restent dans le pays durant
les hivers tempérés.
Il arrive en avril et repart fin septembre ou en
octobre, isolément ou par familles. On en a vu hiverner
à Lucerne (IV b) (décembre) et à Pfäffikon (V b) (dé-
cembre). 11 niche fin mai ou au commencement de juin
et place son nid sur de grands arbres, dans les forêts,
jusque dans la région montagneuse. Sa ponte est de 2
à 4 et jusqu'à 5 œufs.
Il se nourrit d'oiseaux, notamment d’hirondelles,
d’alouettes et d’autres chanteurs, même de pigeons, qu’il
poursuit avec la rapidité de la flèche. Il s'attaque aussi
aux perdrix et aux cailles. C’est un des plus hardis et
des plus nuisibles de nos oiseaux de proie de petite
taille.
Le Hobereau ‘est signalé comme oiseau nicheur:
assez fréquent à Genève (1 b), commun en Valais (Sion
et Martigny VIII b), relativement rare dans le haut Jura
(Chaux-de-Fonds), plus fréquent sur le versant sud de
cette chaîne (Neuchâtel) (VIT 4). Il niche assez fréquem-
ment dans le Mittelland bernois, ainsi que près de Lucerne,
de Zofingue, de Zurich (III b, IV b et V b), de Glaris
(V a) et de Saint-Gall (VI D). Il semble être plus rare
dans le Rheinthal supérieur, dans les Grisons (X 4), et
dans le Tessin (IX). Dans les hautes Alpes, on ne le
connait pas comme oiseau nicheur.
On lobserve régulièrement à l’époque de la mi-
gration dans toute la plaine suisse; mais il paraît parti-
culièrement abondant aux environs de (renève, parce que
la route entre les Alpes et le Jura se resserre considé-
rablement à cet endroit. Un passage moins important
semble se faire aussi vers le sud par le Rheinthal. Sur
le versant nord du Jura, ainsi que dans les vallées su-
— 6 —
périeures des Alpes, Engadine (XI a), et Val d’Urseren
(EV a), il n’a été observé que comme oiseau de passage
irrégulier.
L’aire géographique du Hobereau est extrêmement
vaste. On le rencontre dans toute l’Europe, du nord de
la Russie et de la Scandinavie jusqu’en Grèce et en
Espagne, dans toute l’Asie centrale et dans la région de
l'Himalaya.
12, Falco peregrinus Tunst.
Faucon pélerin — Wanderfalke — Falcone.
Synonymes: Falco communis Gm. Falco peregrinus Li. Gm.
Noms vulgaires: Pélerin (Suisse romande). — Wanderfalk
(Suisse allemande), Stächvogel (Interlaken), Wanderli
(Berne ville, Nidwald), Taubenvogel (Lucerne, désig-
nation commune à plusieurs oiseaux rapaces de moyenne
taille). — Falchettone (Lugano).
Le Pélerin se reproduit dans plusieurs localités de
la Suisse, où il trouve des parois de rochers abruptes
pour y établir son aire. Il ne s'élève pas très haut dans
les Alpes proprement dites, car il habite de préférence, en
plaine, les vallées accidentées et ne dépasse guère les
limites de la région montagneuse. Il ne se montre qu’assez
rarement au sud et au sud-est de la Suisse, et n’y a pas
été observé nichant.
Son aire placée d'ordinaire dans des rochers, parfois
sur des clochers, contient généralement de 2 à 4 œufs.
Schneider fait mention d’un Pélerin qui, il y a quel-
ques années, s’était fixé sur une des tours de la cathédrale
de Bâle, d’où il se livrait journellement à la chasse des
pigeons, jusqu’à ce qu'un chasseur l’abattit d’un coup de
fusil tiré de l’autre tour. Ordinairement, on ne trouve
pas plus d’une paire de Pélerins dans une même localité
et assez loin à la ronde.
Il arrive au printemps généralement au mois de mars,
voire même déjà à la fin de février.
Ces trois dernières années, il à fait régulièrement
son apparition près de Berne ou de Berthoud entre le
22 et le 29 février. Il émigre à la fin de septembre
ou en octobre et voyage d’ordinaire isolément.
Il niche en avril et mai et paraît revenir plusieurs
années de suite au même endroit. Près de Berthoud,
on a trouvé des œufs déjà au mois d’avril. Notre colla-
borateur M. Fischer-Siegwart signale des jeunes en état
de voler déjà le 18 juin (1886).
Le Faucon pélerin se nourrit surtout d'oiseaux, par-
ticulièrement d’étourneaux, de pigeons, de perdrix et
d'espèces de marais. Son ardeur l’entraîne parfois au-
delà des régions de plaine et de montagne, son habitat
préféré, jusque sur la limite de la région alpine où il a
été vu donnant la chasse aux bartavelles.
Il est signalé comme nichant parfois près de Genève
et de Lausanne, plus souvent dans le Bas-Valais près
de St-Maurice et de Martigny. Il niche aussi dans le
Jura, non loin de la Chaux-de-Fonds, au val de Ruz
et aux Côtes du Doubs (M. Micoud), voire même, quoique
plus rarement, dans la partie française de cette chaine
au Mont Cros et au Reculet. On cite encore comme
lieux de nichée les environs de Neuchâtel, le Mittelland
bernois, particulièrement les escarpements rocheux de
Berthoud où il est revenu depuis 1887, la Rappenfluh
près d’Oberbourg et le Lindenthal où on a observé ré-
gulièrement des nids de ce Faucon jusque dans les années
1860 à 1870. Le Pélerin construit également son nid
dans les rochers du Haslithal (Alpes bernoises), ainsi qu’à
Stans et à Sarnen (Unterwald). Aïnsi, au printemps de
l’année 1886, on trouva, à la Keselenfluh près de Sarnen,
à environ 1000 m. d’altitude, une aire dont les petits
furent enlevés. Il niche assez fréquemment près de Lu-
cerne. On l’a aussi observé nichant en 1886 à la Grendel-
fluh, au-dessus de Trimbach, bien que les petits eussent
été capturés dans Paire les années précédentes, et à la
Hochfluh, près de Reiden (M. Fischer-Siegwart). On le
rencontre enfin, toujours comme oiseau nicheur, dans les
cantons de Zurich, de $St-Gall et de Thurgovie.
Il ne paraît pas avoir été observé comme tel dans
la partie nord-est du Jura, la contrée de Porrentruy, la
vallée de Delémont et à Bâle-campagne, non plus que
dans les Grisons et au Tessin où il n’est mentionné que
comme oiseau de passage irrégulier ou accidentel. Ses
apparitions dans le Münsterthal bernois et le Rheinthal
près de Coire seraient plutôt exceptionnelles.
On le signale, comme oiseau de passage régulier, à
Genève, au Locle, à la Chaux-de-Fonds, le long des
rives du lac de Bienne, dans le Mittelland bernois, aux
environs du lac de Thoune, à Lucerne, à Zurich et à
St-Gall.
L’habitat du Faucon pélerin comprend toutes les
contrées froides et tempérées de l’hémisphère boréal et
s'étend en hiver jusqu’à la zone équatoriale.
Carte IV. Les points rouges.
13. Falco gyrfalco L.
Faucon blanc — Gierfalk — Girfalco.
Synonyme: Falco candicans var. y Blasius.
Apparition exceptionnelle extrêmement rare. Nous ne
possédons qu’une observation d’après laquelle ce Faucon
aurait été vu, selon le Dr Girtanner, dans la partie sud
du canton de St-Gall (VI b). Nous manquons malheu-
reusement d'indications suffisantes pour la détermination
précise de l’espèce et la date de l’observation.
La patrie du Faucon blanc est la Scandinavie et la
Russie septentrionales, ainsi que la Sibérie orientale.
LG ES
14. Falco lanarius L.
Faucon lanier — Würgfalke — Sacro.
Synonymes: Falco Feldeggi Schleg., tanypterus « Blasius.
Falco islandicus L. (Meissner et Schinz). Falco islan-
dicus Lath. et lanarius L. (Schinz, Fauna helv.).
Apparition accidentelle excessivement rare. Dans un
livre de dessins d'oiseaux coloriés à la main qui a ap-
partenu à Sprüngli et qui est maintenant la propriété du
musée de la ville de Berne, on remarque entre autres
un Faucon avec la mention suivante: Lanier pris au
passage, Blaufuss. Cet oiseau a été capturé près de Morat
en 1644 et a appartenu à M. George Steiger.
Cette image très exacte, exécutée évidemment d’après
nature, permet de reconnaitre une jeune Faucon de chasse
dont les caractères se rapprochent beaucoup du Falco
lanarius Li. C’est de cette peinture que proviennent
toutes les mentions reproduites par la suite dans les
catalogues de la faune ornithologique suisse et relatives
à l’apparition du Falco islandicus L.; ainsi dans Weissner
et Schinz, Falco islandicus Lath., dans Schinz, Fauna
helvetica, et chez tous ceux qui ont copié ces auteurs.
L'oiseau semble du reste s'être égaré quelques autres
fois en Suisse.
Schinz (Fauna helv.) assure qu'un Falco lanarius L.
a été tué près de Fussach non loin de Rheineck (VID).
Nos collaborateurs MM. le Dr P. Vouga, à St-Aubin, et
P. de Coulon, à Neuchâtel, le qualifient d'apparition acei-
dentelle rare. Peut-être les deux mentions se rapportent-
elles au même cas. Le Dr Girtanner le désigne comme
oiseau de passage irrégulier et rare, pour la partie méri-
dionale du canton de St-Gall (VID).
L’habitat naturel du Faucon lanier est l’est et le
sud-est de l’Europe, l'Asie mineure, et l’Asie centrale
jusqu’à la Chine. Il s’égare parfois en Allemagne et en
pou
Italie, de sorte que son apparition en Suisse, quoique
accidentelle, est moins surprenante que celle du Faucon
blanc.
Astur Bechstein.
15. Astur palumbarius L.
Autour — Habicht — Astore.
Synonymes: ÆFulco palumbarius Li. (Meissner et Schinz).
Falco gallinarius Gm.
Noms vulgaires: Autour, Fouette-pigeons (Genève), Bon-
oiseau (Genève, Lausanne, Orbe), Mouchet (Villeneuve),
Autour (Martigny), Grand Epervier (Chaux-de-Fonds,
Porrentruy). — Geier (Lenk), Hühnervogel (Berne,
Meiringen, Saanen), Sfüchvogel (Interlaken, Berne),
Grosser Stüchvogel (Schüpfen), Taubenhabicht, Tauben-
schelm, Hühnhweih, Hühnlidieb, Hühnergier (Oberland,
Berne), Habicht, Grosser Taubenhack, Grosser Tauben-
vogel (Lucerne), Æühnerdieb (Glaris), Taubenhabicht
(Zurich), ÆHennendieb, Haggeck (Thurgovie), Hühner-
habicht (St-Gall). — Sprèr de gaglinas (Nrin, Grisons),
Hennegyr (Coire), Uschlatsch (Sils, Engadine). — Fal-
chet (Locarno), Sciss (Braggio, Tessin).
Oiseau sédentaire répandu dans toute la Suisse, soit
en plaine, soit dans la région montagneuse, mais ne dé-
passant guère la limite des forêts.
Dans les régions élevées, il n’est signalé que comme
oiseau nicheur, tandis qu’il passe toute l’année dans les
contrées inférieures, où beaucoup de ceux qui se sont
reproduits dans les montagnes viennent prendre leurs
quartiers d'hiver.
L’Autour niche sur de grands arbres, de préférence
sur des sapins, d’après plusieurs de nos observateurs ;
souvent dans le voisinage des maisons, où il révèle alors
sa présence par des rapines d’une audace incroyable.
D
2 C6.
L'époque de la reproduction tombe au mois d'avril
et au commencement de mai. La ponte est généralement
de 3 ou 4 œufs. Il revient toutes les années occuper
son ancienne aire, accumulant chaque fois de nouveaux
matériaux sur celle-ci, de sorte qu’elle arrive à avoir
jusqu’à un mètre de diamètre. Parfois, plutôt que d'établir
une nouvelle aire, l'Autour prend possession de celle de
quelque autre rapace, de préférence celle de la Buse (selon
M. Fischer-Siegwart). D’après des observations recueillies
près de Berne, cet oiseau fait son nid au mois de mai
et pond généralement 4 œufs. On a trouvé, dans la pre-
mière moitié de juin (13 juin), des jeunes déjà sur le point
d'échanger leur duvet contre leur livrée définitive.
L’Autour se repaît de tous les animaux à sang
chaud dont il peut se rendre maître. Emporté par son
instinct féroce, il poursuit sa proie, sans égard pour le
danger, jusque dans les habitations, où il prélève un large
tribut sur les oiseaux de basse-cour. Il s'attaque aussi
bien au lièvre qu'aux divers gibiers à plumes: grand
tétras, perdrix, cailles, pigeons, etc, et à toutes autres
espèces d'oiseaux.
Les dommages qu’il cause le désignent à la pour-
suite acharnée de l’homme, et les efforts que l’on fait
pour le détruire ont déjà produit une diminution de les-
pèce dans certaines localités.
De toutes les stations cependant, on signale encore
l’Autour comme commun ou assez commun. Il peut être
qualifié de fréquent, comme oiseau sédentaire, dans toutes
les régions relativement basses de la Suisse; toutefois,
il ne paraît pas que tous les individus hivernent dans
le pays, car on observe plus rarement cet oiseau en hiver
que durant l'été.
Il nous est en particulier signalé comme hôte d'été
seulement, d’un côté dans le Jura, près de Porrentruy et
de Delémont (VII), par exemple, de Pautre dans les
Alpes au-dessus de Château d’Oex, de Saanen (IT a), ete. ;
EL Ve
jusque dans la Haute-Engadine, entre 1800 et 1900 mètres
(Ka), où, suivant M. Saratz, il niche encore communé-
ment, tandis qu’on ne le rencontre qu’exceptionnelle-
ment dans le val presque déboisé d’Urseren, à 1450 mètres
environ (IV «).
Son habitat s'étend sur la plus grande partie de
l'Europe et de l’Asie moyenne.
Accipiter Brisson.
16. Accipiter nisus L.
Epervier — Sperber — Sparviero.
Synonymes: Falco nisus L. Gm. Nisus fringillarius Kaup.
Astur nisus Cuv. Falco nisus major et minor Becker.
Noms vulgaires: Æpervier, Eparvi, Tiercelet (Genève), Petit
motzes (St-Maurice), Petit aigle (Jura, Chaux-de-Fonds),
Petit épervier (Jura, Porrentruy). — Sperber, Sperberli
(Suisse allemande), Finkensperber (Schwytz), Spürbel
(Glaris), Æübchlh (Emmenthal), Stechvogel (Berne),
Stüsser (Berne), Æleiner Stechvogel (Berne), Kleiner
Taubenhak, Kleiner Taubenvogel (Zofingue), Wannerle
(Coire). — Sprèz d’uaul (Vrin, Rheinthal), Falcun (Sils,
Engadine). — Falchetto, Falchet (Tessin).
Oiseau sédentaire commun partout. Ses lieux de
résidence sont les mêmes que ceux de l’Autour, mais il y
est encore plus fréquent. Comme ce dernier, il ne franchit
guère la région des forêts; dans l’Engadine (XI), où il
est commun, il se retire l’hiver dans le bas de la vallée.
Dans le Binnenthal (VIII 4), d’après M. de Schæck, il ne
se rencontrerait pas au-dessus de 1600 mètres d’altitude.
L’Epervier établit d'ordinaire son nid sur des arbres
et pond de 3 à 5 œufs. L’époque de la nichée semble
varier avec les conditions. M. Schindler indique pour
Glaris le mois d'avril; M. Fischer-Siegwart, à Zofingue,
les mois d'avril, de mai et de juin. On lui a apporté,
le 2 juin, un nid contenant 5 œufs, et d'autre part, dès
le commencement de mai, des jeunes à la moitié de leur
croissance. Stôlker a reçu une couvée le 2 juillet, et plus
tard encore, un nid avec des jeunes. Près de Berne, on
a trouvé généralement les œufs dans le nid au mois de
mai, au nombre de trois à quatre.
L’Epervier fait sa proie de toutes sortes d’oiseaux.
Il s’attaque même aux pigeons et aux perdrix grises, et
surpasse presque l’Autour en hardiesse.
Il est désigné comme sédentaire et commun sur toute
l'étendue de la plaine suisse et dans les vallées des
Alpes. C’est au Tessin (IX) qu'il est le moins fréquent.
A la hauteur de l’'Engadine (XIa), du val d’Urseren (IV a),
de la vallée de Saanen (Ia) et d’'Einsiedeln (V a—b), on
ne le rencontre que comme oiseau nicheur. On le re-
marque plus fréquemment en automne qu'aux autres
époques de l’année, parce qu’il en passe un assez grand
nombre, surtout des mâles, à travers le pays.
Son habitat s’étend sur toute la zone tempérée de
Pancien monde.
Pandion Savigny.
17. Pandion Haliaëtus L.
Balbuzard — Fischadler — Falco pescatore.
Synonymes: Falco haliaëtos Lin. Aquila haliaëtus Meyer
(Meissner et Schinz).
Noms vulgaires: Balbuzuwrd (Suisse romande), Æpervier
plongeur (Yverdon). — Fischadler (Suisse allemande).—
Eivla da peschs (Sils, Engadine). — Pojana (Locarno).
Oiseau nicheur assez rare. Se rencontre dans la
plaine suisse, ainsi que dans les vallées qu’arrosent les
principales rivières; particulièrement fréquent dans le
Tessin. Il ne se montre pas dans les Alpes proprement
“à
1 DES
dites, et émigre généralement en automne, car ce n’est
que très rarement qu'on en a vu en hiver quelques in-
dividus isolés.
Nos observateurs s’accordent à placer l’arrivée du
Balbuzard à la fin de mars et au mois d'avril. L’aire est
généralement établie sur des arbres élevés. Notre col-
laborateur M. Pfeiffer, à Schaffhouse, a observé 10 nids
différents, dont 9 étaient sur des pins et 1 sur un chêne.
Une aire trouvée à Rheinfelden et qu’on peut voir au musée
de Berne, était établie au sommet d’un chêne. Aux environs
de Berne, on à vu aussi des nids sur de grands hêtres.
L'emplacement choisi est ordinairement au bord d’un
cours d’eau; l’aire se trouve cependant parfois assez
loin de la rive. Ainsi on à trouvé un nid à la forêt de
Kœnitz, près de Berne, à plus d’une demi-lieue de l’Aar.
L’aire est plate et se compose d’une couche de forts
branchages dont les extrémités les plus menues sont
tournées vers le centre; l'intérieur est garni de fines
brindilles. Ces oiseaux recherchent le plus souvent leur
ancienne aire et y apportent de nouveaux matériaux,
de sorte que celle-ci finit par devenir énorme.
La ponte est généralement de 3 à 4 œufs, dont
souvent deux ou trois seulement parviennent à éclosion.
Le 22 mai M. Pfeiffer découvrit une aire contenant trois
œufs à un état d’incubation fort avancé; le 19 juin les
petits étaient en état de voler. Le Balbuzard repart en
octobre; on l’observe alors en passage près de Genève,
le long du Jura, ainsi que dans quelques grandes vallées
des Alpes et dans le Rheinthal.
Il se nourrit principalement de poissons, sur lesquels
il fond comme la flèche, plongeant parfois en partie pour
les saisir sous l’eau de ses puissantes serres. Il détruit ainsi
passablement de poissons et peut être, à cet égard, con-
sidéré comme très nuisible.
D’après nos observateurs, il ne semble pas que le
Balbuzard se reproduise aux environs du lac Léman,
5.0
cependant des couples isolés ont niché dans la vallée du
Rhône près de Sion. Il niche aussi rarement dans les pa-
rages des lacs de Neuchâtel et de Bienne; un seul observa-
teur, M. l'inspecteur forestier P. de Coulon, à Neuchâtel, le
mentionne comme oiseau nicheur rare. M. le Dr. P. Vouga,
à St-Aubin, remarque qu'avant le dessèchement partiel
du lac, cet oiseau était plus fréquent et qu’on le ren-
contrait chaque printemps à l’extrémité du lac le long
des marais. Il est plus commun dans le Mittelland bernois.
On a en particulier trouvé à plusieurs reprises des aires
près de Berne: en 1801 dans le Kônitzwald; en 1867
dans l’Eymatt, dans la forêt de Bremgarten et, pendant
longtemps, dans la Tiefenau. Chaque année un couple de
ces oiseaux vient nicher dans les escarpements rocheux
du Sigriswylgrat, au-dessus de Merligen.
Près de Lucerne, le Balbuzard nicherait aussi, sui-
vant M. Stauffer, sur les rives de la Reuss. D’après
M. Fischer-Siegwart, on lobserve çà et là sur le marais
de Wauwyl ainsi que dans le Suhrthal; il aurait niché
aussi en 1882 dans le Luthernthal. M. le capitaine Schindler
découvrit près de Glaris une aire avec deux petits. On
en à vu nicher dans les contrées de Zurich et de St-Gall.
Il se rencontre assez souvent dans le Rheinthal. M. Schwyter,
forestier-chef à Frauenfeld, Pa trouvé nichant près de
Diessenhofen.
M. J. Pfeiffer, de NSchaffhouse, nous communique
de précieuses observations faites sur cet oiseau dans la
contrée de Neunkirch. En 1857, il constata la présence
de Balbuzards au Denggibuck, près de Neunkireh, où ils
occupaient une aire, peut-être déjà depuis assez longtemps.
L’aire ayant été abattue par un orage dans l'hiver de
1858, les oiseaux en établirent une autre plus petite sur
le versant nord du Denggibuck. Nous avons parlé des
dix aires observées par M. Pfeiffer près de Neunkirch.
Il paraît qu’il s’en trouve aussi dans la contrée de Rhein-
felden, car le Dr. Æ. de Fellenberg en fit enlever une,
sé | NS
EAN ET 1
en 1887, de la cime d’un grand chêne. Cet oiseau doit être
commun dans le Tessin. M. le professeur Mariani, à
Locarno, le qualifie d'oiseau nicheur très fréquent dans
la contrée.
Il a été observé, comme espèce de passage assez
régulière, au printemps et en automne, près de Genève,
de Lausanne, d’'Yverdon, dans le voisinage du lac de
Morat, près de Schwanden (Berne), de Diessbach (Buren)
et de St-Gall. Le passage principal semble donc avoir lieu
en suivant la grande plaine suisse du nord-est au sud-
ouest. D’après Schneider, il se montre près de Bâle, en
avril, comme oiseau de passage. On le rencontre de temps
à autre, comme oiseau migrateur irrégulier, dans les val-
lées alpines de Sarnen et d’Urseren, aux Grisons dans le
Rheinthal, ainsi que dans l’Engadine. On a également
constaté deux fois son apparition dans la vallée de Saanen
(Berne), et près Mels dans le district de Sargans (Grisons).
M. Oschwala, forestier de district, à Mels, rapporte
qu'un individu a été observé dans l’hiver 1879 80 près
du Rhin. M. ÆRisold, forestier-chef, le désigne comme
hôte d’hiver à Interlaken. I] paraît qu’il n’y en a point
dans les hautes vallées du Jura; aucun observateur n’en
fait également mention dans le Rheinthal grison, au-
dessus de Coire.
L’habitat du Balbuzard s'étend sur presque toute
la terre.
Carte VI: Points verts.
Aquila Mœhring. Cuv.
1S. Aquila fulva Meyer.
Aigle royal — Steinadier — Aquila reale.
Synonymes: Falco fulvus, chrysaëtos, canadensis Linn,
Aquila chrysaëtus Leisler.
Noms vulgaires: Grand aigle (Genève), Ale (St-Maurice).
— Steinadler, Adler (Suisse allemande), Gyr, Stein-
adler (Glaris, Emmenthal), Ægle (Saanen), Steingyr
(Coire). — Ævla (Vrin, Grisons), Æivla (Sils, Enga-
dine.) — Aquila, Aquil (Lugano), Aigola (Locarno).
Oiseau sédentaire dans toute la région des Alpes,
nulle part bien rare; autrefois aussi dans le Jura. Pen-
dant l’hiver, il se montre parfois en plaine.
L’Aigle royal est, après le Gypaète barbu, le plus
grand oiseau de proie de notre pays et en même temps
le ravisseur le plus hardi et le plus redoutable. Il niche
dans des anfractuosités de parois rocheuses inaccessibles,
dans la région moyenne des Alpes, souvent même dans
la région des forêts. L’aire, une fois établie, est réparée
chaque année par le même couple qui revient régulière-
ment l’occuper.
La reproduction à lieu au mois de mars, et la fe-
melle commence à couver au mois d'avril Les œufs
éclosent au commencement de mai (le 5 mai, en Enga-
dine, suivant M. Saratz). A la fin de juin, ou vers le
commencement de juillet, les petits revêtent déjà leur
livrée définitive; les 15 et 20 juillet; on a observé les
premiers jeunes en état de voler. La ponte est de 2 ou
3 œufs, mais rarement plus de deux parviennent à éclo-
sion, souvent même un seul vient à bien.
En été, l’Aigle royal choisit comme terrain de chasse
les régions supérieures des Alpes, où on le voit fréquem-
ment planer au-dessus des cimes et des glaciers les plus
élevés; en hiver, il descend au versant des vallées et,
poussé par la faim, il s’aventure parfois dans la plane
en quête de nourriture.
Il fait sa proie de tous les animaux à sang chaud
dont il peut être maître. Il s’attaque ainsi aux jeunes
chamois, aux lièvres des Alpes, surtout aux marmottes,
aux animaux domestiques de petite taille, comme les
Un de
agneaux et les chevreaux, aux renards, parmi les oiseaux
à la bartavelle et à la perdrix blanche, ainsi qu’au grand
et au petit tétras. En hiver, il ne dédaigne pas les
charognes. Des relations dignes de foi, tant anciennes
que récentes, établissent que de temps à autre des enfants
ont été enlevés par cet oiseau.
Anciennement et encore au commencement de ce
siècle, lAigle royal, aujourd’hui presque confiné dans les
Alpes, nichait aussi, quoique moins fréquemment, dans
la chaîne du Jura. Ainsi Meissner et Schinz rapportent
qu'un couple de ees oiseaux a eu son aire plusieurs années
de suite au-dessus de Wiedlisbach, dans une grotte très
élevée, non loin de Soleure. Un jeune y fut tué en 1819.
Dans leur Faune des Vertébrés d’'Orbe, Duplessis et
Combe écrivent, sur la foi de relations sûres, qu’un couple
d’Aigles royaux se montrait de temps à autre à la Dent
de Vaulion, à l'endroit appelé Roche à PAigle. Cet oiseau
nichait encore, il y a une trentaine d’années, dans Île
Jura français. On l’a observé entre autres plusieurs an-
nées à la Roche Blanche près de St-Claude.
Nos collaborateurs mentionnent cet aigle comme
oiseau sédentaire dans les localités suivantes: Alpes
vaudoises: au-dessus d’Aigle et d’Yvorne; Alpes ‘valai-
sanes: Lôütschenthal, St-Maurice, Martigny, Sion et les
montagnes avoisinantes; Alpes fribourgeoises : les mon-
tagnes de la Gruyère; Alpes bernoises: la vallée de
Saanen, la Gummfluh, la chaîne du Faulhorn, le Haslithal,
le Simmenthal et les massifs centraux en général.
Presque chaque année on signale des captures de
nids d’aigles dans le pays. Nous ne citerons, parmi Îles
plus récentes, que les suivantes, pour les cantons pré-
cités: Au commencement de juin 1887, après une escalade
difficile, on captura un jeune aiglon presque en état de
voler dans une aire située au-dessus de Gampel (Valais).
Le 31 mai 1888, on a visité une aire placée au-
dessous de la Wengernalp (Berne). M. Gurtner-Kernen,
SE MT rate
de Murren, nous fait à ce sujet la communication sui-
vante :
,L'aire où lon captura un jeune aiglon est au-des-
sous de la Wengernalp, en face du Trümletenthal, à
environ 1200 mètres au-dessus du niveau de la mer. Je
connais dans la contrée trois autres nids d’Aigles, tous
à peu près à la même altitude.
,L’aire ne renfermait qu'un petit qui fut capturé.
Il pouvait avoir 10 à 12 jours, et son corps était encore
tout couvert d’un duvet blanc. Sa taille était celle d’un
poulet et il pesait environ 1 kilogramme. Le cou et les
paîtes étaient relativement longs.“
Il a de tout temps niché des Aiïgles près du lac de
Brienz, notamment au-dessus du village d’Eblingen; de
même que dans les montagnes du versant sud de lEm-
menthal, au Hohgant et à la Scheibe.
Dans lObwald, on à de temps à autre abattu de vieux
Aigles venant sans doute d’aires situées dans la contrée.
Cet oiseau n’est pas rare non plus dans le val d’Urseren
(Uri), dans les montagnes de Glaris, aux Wallenstücke
(Unterwald), aux Churfirsten et dans les montagnes du
Toggenbourg (St-Gall), ainsi qu’au Sentis (Appenzell).
On le rencontre assez fréquemment dans les Alpes gri-
sonnes ; il est qualifié de fréquent à Vrin et d’assez fré-
quent dans la contrée de Coire. Il niche souvent en
Engadine; d’après M. Saratz, à Pontresina, il ne s’y
montre que de février à lautomne et ne s’y rencontre pas
en hiver. M. Curtin, à Sils-Maria, le mentionne par contre
comme sédentaire et commun.
Le prof. Mariani, à Locarno, le qualifie de fréquent,
et il est noté comme peu rare dans les environs de
Lugano et de Montagnola.
L'hiver chasse parfois quelques individus jusque dans
la plaine, On en a ainsi observé dans les environs de
Genève, qui venaient probablement des Alpes savoisiennes
où cetoiseau se reproduit (le 18 janvier 1884, par exemple,
| _ sin ait
É <
à Meillerie, au bord du lac, selon M. de Schæck). Quel-
quefois des Aigles royaux s’égarent jusque dans le nord-
est de la Suisse. Deux exemplaires, dont l’un fut abattu,
se montrèrent il y a plusieurs années près de Courte-
mautruy, non loin de Porrentruy. Suivant Schneider, un
jeune fut tué, en 1871, près de Volkersbourg (Alsace).
Un individu de la même espèce avait été abattu, en
1861, près de La Hutte, non loin de Sonceboz (Jura).
Dans le Mittelland bernois, on observe de temps à
autre des Aigles pendant l'hiver. Ainsi, en 1805, d’après
Meissner et Schinz, il s’en montra deux aux environs de
Berne, dont l’un fut tué près de Wohlen. En 1860, un
de ces oiseaux fut abattu sur le Pasquart, près de Bienne.
En automne 1868, des Aigles de cette espèce furent
observés près de Langnau; en hiver 1885, un exemplaire
fut trouvé gelé près d'Eggiwyl et, en octobre 1884, il
en fut tué un sur la Falkenfluh, au-dessus de Wichtrach.
On en a rencontré aussi durant l’hiver près de Flühli
et au Pilate (canton de Lucerne). A Saint-Gall, suivant
le Dr Girtanner, on observe surtout des jeunes en pas-
sage, ainsi que près d’Einsiedeln. En décembre 1555
on en à vu un près de Stammheim (canton de Zurich).
M. Pfeiffer rapporte que le dernier exemplaire vu près
de Schaffhouse a été capturé, le 19 janvier 1858, tout
près de la frontière de ce canton.
L’aire géographique de l’Aigle royal comprend toute
l'Europe, l'Asie centrale, jusqu’à l'Himalaya au sud, et
PAmérique du nord.
La carte V représente la distribution de PAïgle royal
dans les Alpes. Les points rouges marquent les localités
où l'oiseau a été observé en dehors de sa résidence
habituelle.
2 Res
19. Aquila imperialis Bechstein.
Aigle impérial — Kônigsadler — Aquila imperiale.
Synonymes: Aguila mogilnik Gmel. Aquila chrysaëtos Ray.
Falco imperialhis Bechstein.
Apparition accidentelle extrêmement rare. Cet oiseau
ne nous est signalé que de Romont (M. Æ. Grand) et de la
partie sud du canton de Saint-Gall (Dr Girtanner), mal-
heureusement sans indications précises.!) Mallet (n° 23)
cite deux cas de son apparition dans le bassin du Léman:
l’un se rapporte à un mâle âgé de deux ans, tué au Jura
non loin de Genève, et qui figurerait dans le musée de
cette ville; ?) l’autre à un adulte, venant aussi du Jura,
qui faisait partie du cabinet de M. Bonjour. En outre
M. Küser, instituteur à Diessbach, rapporte qu'un berger
a observé sur la Scheibenfluh, près Schangnau ([Ia—1IV a),
un aigle qui, à en juger par la description assez circons-
tanciée de David Hirschi, à la fois chasseur et bon ob-
servateur, paraît avoir été un À. #mperialis. Cet aigle
s’est montré quelque temps dans le voisinage du Scheiben-
gütsch, puis il s’est dirigé vers le Brienzergrat. Il n’était
point sauvage, de sorte qu’on a pu l’observer plusieurs fois
à portée de fusil. Sa couleur était brun clair, et il avait
sur le dos trois taches blanches à peu près de la gran-
deur de la main.
L’Aigle impérial habite l’est de l’Europe et l’Asie
moyenne jusqu’en Chine, fréquentant surtout les régions
des steppes. Il se reproduit jusque dans la Basse-Au-
triche, où cependant il est rare. Jamais il n’a été observé
jusqu'ici en Italie.
1) Romont, rég. I1b: St-Gall, rég. VID.
?) Actuellement inconnu au Musée de Genève.
20. Aquila nœvia Brisson.
Aigle criard — Schreiadler — Aquila anatraja.
Synonymes: Æalco nœvius, maculatus, undulatus Gm,
Aquila melanaëtus Savigny.
Noms vulgaires: Aigle criard. — Schreiadler.
Suivant les localités, oiseau de passage plus où moins
irrégulier, où apparition accidentelle; nulle part signalé
comme nicheur, si ce n’est dans les environs de Lucerne
où, selon M. Sfauffer, il aurait autrefois niché. On en
voit quelquefois en hiver, cependant c’est la plupart du
temps en passage, au printemps, que ces oiseaux se
montrent en Suisse, ou en automne, lorsqu'ils retournent
vers le sud. En Savoie, où il niche, quoique assez rare-
ment, l’Aigle criard arrive, suivant Bailly (n° 68, [, p. 96),
à la fin de mars; il s'occupe immédiatement de la cons-
truction de son aire, qu'il place sur des rochers ou dans
des buissons entre les pierres, rarement sur un arbre.
On a trouvé des aires de 70 à 80 cm. de diamètre. La
ponte, qui a lieu entre la fin d'avril et le commencement
de juin, est généralement de un à deux œufs. L’incu-
bation dure environ 26 jours.
A l'approche de la mauvaise saison, ces oiseaux
émigrent par petites troupes.
Leur nourriture consiste principalement en reptiles,
grenouilles, souris et oiseaux de différentes espèces.
La majorité des individus observés dans le pays sont
des jeunes de un ou deux ans, qui viennent sans doute
de régions plus septentrionales où l’espèce niche plus
fréquemment.
Voici les données qui nous sont parvenues sur les
apparitions de cet oiseau en Suisse :
M. À. de Rameru assure que, près d’Aigle (Vaud), on
voit régulièrement au passage quelques-uns de ces oiseaux
— 15 =
voyageant isolément; on en verrait même quelquefois en
hiver. La même espèce aurait été également observée
près d’Yvorne à l’époque du passage. Un individu tué
dans les environs de Bex est conservé dans la collection
de cette ville.
D'après MM. Lunel, Lechthaler et Fatio, l'Aigle
criard se montre presque toutes les années dans les en-
virons de Genève. Le D" Fatio en a vu, déjà le 28 août,
en 1886, dans les marais de Divonne, près de Genève.
Suivant M. Lechthaler, on en a tué un à Bellerive, et,
suivant M. Lunel, un autre près de Corsier, non loin du
lac. Cet oiseau est signalé comme apparition accidentelle
près de Neuchâtel er de Romont, près de Saanen et de
Meiringen dans l’Oberland bernois. Dans l’été 1878, un
jeune fut capturé vivant par M. Uelliger, garde-chasse
à Saanen, mais il périt dix jours plus tard. En 1808,
un exemplaire a été tué près de Blumenstein, dans les
environs de Thoune. On l’observe aussi de temps à autre
dans le Mittelland bernois, ainsi, en 1808, il en a été
vu un couple près de Berthoud.
Le 6 mars 1849, un jeune individu de cette espèce
fut pris au piège près d’Allenlüften. Un exemplaire
provenant de la contrée d’Utzenstorf a été empaillé et
se trouve dans la collection de M. de Sinner, à Lands-
but (selon le Dr Fankhauser).
M. le conseiller Stümpfli en a observé un près de
Schwanden; un autre à été tué en 1868 près de Flamatt
(Fribourg).
On le rencontre beaucoup plus rarement dans les
vallées des Alpes. Il a été cependant vu accidentellement
en 1875 près d’Interlaken, et un sujet a été abattu près
de Sarnen en automne 1881. Dans le Reussthal, près
d’Andermatt, il n’a été que rarement observé. En 1836,
un exemplaire a été tué près de Glaris (Meissner).
Le D: Girtanner constate, pour le canton de Saint-
Gall, que cet oiseau ne s’y montre qu’isolément et comme
DT 7 MT
si
AR, “2.
’
espèce de, passage irrégulier, dans le Toggenbourg et sur
le massif des Churfirsten.
Il paraît qu’on le rencontre de temps à autre dans
la vallée du Rhin.
Suivant Steinmiüller (n° 19,1, p. 438) un couple de ces
oiseaux aurait été abattu à St-Johann-Hôchst, près de
Rheineck, par un hiver rigoureux. Il en à aussi été tué
quelques exemplaires près de Coire. De Salis (n° 50) rap-
porte que M. Menn, à Coire, en recut un qui avait été tué
près de Rothenbrunnen; il n’était plus jeune et avait dans
le jabot la cuisse entière d’un corbeau. Nos collaborateurs,
MM. le Dr Brügger et Manm forestier-chef, mentionnent
cet oiseau comme apparition rare dans le Rheinthal grison.
Du Tessin, il ne nous est parvenu aucune indication
au sujet de cette espèce.
D’après une observation de M. Pfeiffer, à Schatt-
house, un Aigle criard aurait été tué à la mi-novembre
1878, près de Griessen (Klettgau badois).
Suivant &. Schneider (n° 66), un individu aurait été
tué en 1862 au Gempenstollen (canton de Soleure), et
un autre en 1881 près de Rheinfelden.
Nous pouvons conclure de ces diverses données que
l’on doit considérer en Suisse PAigle criard comme oiseau
de passage plutôt irrégulier, et qu’il se rencontre surtout
dans la plaine entre les Alpes et le Jura.
Son véritable habitat, comme oiseau nicheur, est
l'Allemagne du nord, la Pologne, la Russie occidentale,
la Hongrie, la Galicie, la Turquie d'Europe et la Grèce.
Cartes VI. Les points jaunes.
21. Aquila clanga Pallus.
Aigle clanga — Schelladler — Aquila trombettiera.
Synonymes: Falco fuscus, punctatus Gm.
Cet oiseau doit être regardé comme une apparition
aceidentelle très rare en Suisse. Nous n’en connaissons
Aie
”
jusqu’à présent que trois cas dûment constatés. Le pre-
mier est un individu tué dans le canton de Zurich (V b)
et qui fait partie de la collection de M. Nægeli, à Ries-
bach (Zurich); le second, tué en décembre 1882, près
de Kappel (Toggenbourg, VI b), est déposé au musée
de St-Gall (communication de M. le professeur Dr Dick) ;
le troisième, tué près de Lucerne (IV b), se trouve en
la possession de M. Stauffer, à Lucerne.
La patrie de PAigle clanga comprend la région de
la Mer noire, la Sibérie méridionale jusqu’à l'Amour et
le sud des monts Ourals. En hiver, il émigre dans l'Inde,
au sud-est de l'Asie et en Egypte. Il visite aussi l’Alle-
magne du sud, la France et lItalie.
22. Aquila pennata Gm.
; Aigle botté — Zwergadler
Aquila minore.
Synonymes: Falco pennata Gmel. Aquila minuta Brehm.
Jeraëtus pennatus Bonap. Hieroaëtus pennatus Gray.
L'apparition accidentelle de cet oiseau n’est pas
encore constatée avec une certitude suffisante.
Schinz, dans les , Verhandlungen der Schweiz. Naturf.
Gesellschaft‘, année 1848, p. 56, fait mention d’un indi-
vidu de cette espèce qui aurait été tué près de Schwytz
(IV a) en 1846. Il revient sur le même cas dans les
,Verhandlungent de 1850, p. 86, en observant que la
taille de l’oiseau abattu, égale à celle de l’Aigle criard,
pourrait infirmer peut-être sa première détermination.
Il ajoute que Thienemann tenait à tort le sujet en ques-
tion pour Aquila Bonelli. Parmi nos collaborateurs, deux
seulement mentionnent l’Aigle botté: M. Æ. Grand, à
Romont (canton de Fribourg, IL D), qui le qualifie d’ap-
parition accidentelle rare, et le Dr Girtanner qui affirme
qu'il a été observé dans l’Oberland Saint-gallois (VI à),
mais sans donner d'indication plus précise sur l’époque
de l'apparition, ni de preuves à l’appui de son diagnostic.
NOT. 2
Cet.oiseau a pour habitat le sud-ouest et le sud-
est de l’Europe, depuis la Basse-Autriche, la Galicie et
Ja Hongrie, jusqu'en Turquie et en Grèce. On le ren-
contre aussi dans le midi de la France et en Espagne.
Il ne se montre qu'accidentellement en Îtalie et en
Allemagne.
Haliaëtus Savigny.
23. Haliaëtus albicilla L.
Pygargue — Seeadler — Aquila di mare.
Synonymes: Vultur albicilla. Falco ossifragus L. Syst. nat.
Falco albicaudus, melanaëtus, albicilla Gm. Aquila
albicilla, ossifraga Brisson. Aquila leucocephala Meyer
(Meissner et Schinz.) Falco ossifragus Briss. et leuco-
cephalus (Meissner, Verz.). Falco leucopsis Bechst.
Noms vulgaires: Aigle pêcheur (Genève). Ale têta blanze
(St-Maurice, Valais). — Seeudler (Suisse allemande),
Grosser Fischadler (Zurich).
On observe de temps à autre le Pygargue en Suisse,
notamment dans la plaine. En hiver, il ne se voit guère
que par individus isolés, jeunes pour la plupart. Des
vieux, plus rares, se sont cependant montrés parfois par
couples dans le pays, voire même en été.
Suivant Meissner ), le 18 décembre 1822, on tua
à Berne un jeune Pygargue qui planait à la Hirschhalde,
au-dessus de l’asile actuel des orphelins, et un vieil im-
dividu a été abattu aussi, le seize du mois d’août, à la
Rappenfluh dans la forêt de Bremgarten. D’autres sujets
ont été observés encore soit près de Berne, en 1829,
soit dans les parages du lac de Thoune, près d’Erlen-
bach, en décembre 1803, et près de Büren sur l’Aar.
1) Naturw. Anzeiger und Katalog.
RE
Steinmiüller (n° 19, I, p.436) n’a reçu, dans l’espace
de trente années, que deux jeunes sujets de cette espèce
provenant: l’un des bords de la Linth, près de Glaris,.
l’autre des bords du lac de Constance, près de Rheineck;
tous deux avaient été tués à l’époque des grands froids.
de l'hiver. Pendant deux années consécutives, au prin-
temps et au commencement de l’été, une paire de Py-
gargues fréquenta les forêts des bords du lac de Wallen-
stadt. D’après Necker (n° 22) un jeune individu a été tué
en 1813, dans un bois près de Genève.
Dans des notes manuscrites, (&. Fatio mentionne,
pour une période de 50 années, cinq observations faites
dans la contrée de Genève. Un sujet, au musée, provient
du Jura; un second a été tué près de Genève en 1813; un
troisième a été abattu, en 1848, près de la même ville,
sur le Rhône; un quatrième a été observé, planant sur
le lac, en automne 1850; un cinquième a été vu par
G. Fatio lui-même, à la fin d’août 1851, au bord du lae,
près de Versoix.
Gust. Fatio croit qu’un Pygargue aurait séjourné dans
la région ouest du Léman, durant les années 1848 à 1851,
alternant, suivant la saison, entre le lac et le Jura. Le
Dr V. Fatio vit encore un de ces oiseaux, en automne
1855, dans la même localité (Versoix).
D’après de Salis (n° 50), le Pygargue a été observé
pour la première fois dans les Grisons, près de Rhein-
wald, en 1862; c'était un jeune mâle.
Stüllkier (n° 55) remarque que cet oiseau se montre
parfois en hiver sur le lac de Constance. En hiver 1864,
on en aurait observé un dans le Toggenbourg.
Chavannes (n° 32) mentionne un vieil individu qui
aurait été tué, en 1837, au bord de la Venoge (Vaud).
Tschudi (n° 45) rapporte qu’un vieux sujet a été
abattu près de Wasen'‘(Uri).
D’après Schneider (n° 66), on voit des Pygargues assez.
régulièrement en hiver dans la vallée du Rhin. De 1859
4 me vite. fon ti MR
)
LS
L'ÉLOrT RE
à 1883, il y en aurait été observé 13 sujets, savoir dans
les années 1859, 1864, 1866, 1867, 1872, 1878 et 1883.
La plupart de nos collaborateurs qualifient le Py-
gargue d'oiseau de passage irrégulier ou d'apparition
accidentelle; jamais il n’a été vu nichant dans le pays.
C’est ainsi qu’il est mentionné d’Aigle (Vaud) où on
le rencontre de temps à autre, de Lausanne, et de Genève
où son apparition n’est pas rare au passage et où, comme
nous l’avons dit, il en a été vu plusieurs sur le lac. Le
Chanoiïine Besse, de St-Maurice, en a reçu un qui provenait
des montagnes de Bagnes (Valais).
Cet oiseau n’est pas rare sur le lac de Bienne; on
en à vu aussi à St-Aubin, au bord du lac de Neuchâtel.
Dans la contrée de Fribourg, ainsi que près de Berne,
et même dans l’Oberland bernois, il se montre aussi de
temps à autre; il est en particulier signalé de Meiringen
comme oiseau de passage irrégulier. Il est rare sur le
lac de Lucerne, où il est considéré comme apparition acci-
dentelle, selon M. Stauffer. Un individu a été tué près
d'Ensiedeln (Schwytz). Il est rare près de Zurich, plus
fréquent, d’après le D' Girtanner, dans le Rheinthal. De
Coire, il est qualifié tantôt d'apparition accidentelle, selon
M. de Sulis, tantôt d'oiseau de passage irrégulier. MM. Cu-
viezel et Curtin forestier, à Sils-Maria, le citent comme
apparition accidentelle en Engadine.
Du Tessin, nous n’avons aucune observation.
Bien qu’il se jette souvent sur des poissons vivants,
le Pygargue semble cependant préférer les corps morts.
On l’a pris quelquefois au piège avec des amorces de
cette nature.
Cet Aigle est répandu, comme oiseau nicheur, sur le
nord de l’Allemagne, l’Ecosse, la Scandinavie, la Russie
septentrionale et méridionale, le Bas- Danube, les rives
orientales de la Méditerranée, la Grèce, l’Asie mineure,
la Sibérie septentrionale et moyenne.
ER: De
Sa résidence préférée est toujours le bord de la
mer. Suivant Brehm, ces oiseaux voyagent depuis leur
sortie du nid jusqu’à l’époque de l’accouplement; c’est-
à-dire que, pendant plusieurs années, ils errent sans
but et sans règle par le monde et visitent ainsi l’inté-
rieur des continents. Ce sont le plus souvent de ces
jeunes oiseaux qui, de temps en temps et surtout en
hiver, font leur apparition en Suisse.
Carte VI. Les points bleus.
Circaëtus Vicillot.
24. Circaëtus gallicus Gm.
Jean-le-Blanc — Schlangenadler — Biancone.
Synonymes: Falco gallicus Gmel. Aquila pygarqus Briss.
Aquila brachydactyla Meyer et Wolf. Meissner et Schinz.
Fulco leucopsis Bechst. Meissner, Nachtrag. Aquila
leucamphomma Borkhausen. Falco brachydactylus Tem-
minck. Circaëtus leucopsis Brehm.
Noms vulgaires: Jean-le-blanc (Suisse romande). Aigle
grise (Salève, Savoie). — Schlangenadler (Suisse alle=
mande).
Oiseau nicheur dans la Suisse occidentale et en Valais.
De là, il pousse en été ses excursions jusqu’au centre et à
l’est de la Suisse, où on le rencontre de temps en temps.
Il n’y a pas de vrai passage régulier dans la Suisse cen-
trale.
Le Jean-le-blanc se nourrit principalement de reptiles,
serpents, orvets et lézards. Ce n’est guère qu’en été, saison
pendant laquelle il peut trouver sa nourriture sous notre
latitude, qu’il séjourne en Suisse, pour émigrer en au-
tomne vers le sud, généralement en octobre.
Nous possédons, sur la nidification et le genre de
vie de cet oiseau au Salève, près Genève, de très exacts
lé
renseignements que nous devons à M. Alfred Vaucher
et que nous donnons ici textuellement :
,Le Jean-le-blanc se reproduit chaque année au
Salève. Il y en a le plus souvent deux couples. Je les
ai observés chaque année depuis 1878, et ai capturé 8
ou 9 individus. Cette année encore (1888) une paire,
dérangée au-dessus d’Archamp, s'établit au petit Salève
où la couvée vint à bien. La date la plus précoce à
laquelle je les ai vus apparaître est le 25 février, la plus
tardive le 28 mars. J’ai pris l’œuf du Jean-le - blanc
les 5, 10, 20, 25 avril, ainsi que les 4, 11 et 14 mai,
la dernière fois en 1887. Je n’ai jamais trouvé dans Paire
qu’un seul œuf ou un seul petit. Un jeune au sortir de l’œuf
fait partie de ma collection. Le duvet dont il est recou-
vert est d’un blanc pur, l'iris couleur noisette très tendre,
la cire et les pieds sont d’un gris de plomb très clair.
Les vieux Circaètes recherchent les rochers élevés
et placent leur nid tout en haut, sur un petit sapin crois-
sant horizontalement. Les jeunes sont moins prudents
que les vieux dans le choix de l’emplacement de leur
aire. J’ai pris un nid de ces derniers au-dessus du Châble,
dans une pente boisée, sur un petit pin croissant contre
un rocher de 4 à 5 mètres de haut.
Le Jean-le-blanc se laisse tirer sur son nid sans
bouger. J’ai ainsi tué une mère qui reçut cina coups
de fusil dans le dos avant de succomber. Lorsqu'on
s'empare de son œuf, le Circaète refait une seconde ponte
dans le même nid, quinze jours à trois semaines après.
»Pour construire son nid, il emploie d’abord de fortes
branches mortes et des branchettes, puis, sur cette aire,
de 80 cm. de diamètre, il se fait une sorte d’écuelle
aplatie, garnie d’extrémités de branches de sapin (sapin
blanc) qu'il coupe lui-même à l’arbre avec son bec.
»Les Circaètes nourrissent leurs petits exclusivement
d’orvets. Je ne les ai jamais vus leur porter autre chose,
et eux-mêmes en sont très friands.
— SG —
Is quittent le pays aux premiers froids, ordinaire-
ment en octobre.“
Suivant Bailly (n° 68), le Jean-le-blanc arrive en
Savoie au commencement d'avril, parfois à la fin de mars;
les vieux repartent vers la fin d’août, les jeunes dans le
courant de septembre. Dès son arrivée, il procède à la
construction de son nid. L’œuf unique est pondu entre
le 20 et le 25 avril A la fin de juillet les petits sont
en état de voler. Bailly dit qu'il se nourrit de poules,
de mulots, de taupes, de rats, d’oiseaux et de reptiles
de toute sorte, notamment de serpents qu’il aime à l’excès.
En Suisse, le Jean-le-blanc niche, quoique plus rare-
ment, dans le Bas-Valais, où on le rencontre entre Sierre
etSt-Maurice, et d’où il visite parfois les hautes vallées en-
vironnantes, ainsi le Val d’Annivier, à 1600 m. (Dr Fato).
Dans la partie occidentale du Jura, il a été observé ni-
chant à Chaumont, par M. MNicoud et M. Girard. Quelques
couples nichent aussi dans le Jura français. M. Musy, à
Yverdon, et M. Coulon, à Neuchâtel, le citent également
comme oiseau nicheur. Dans le reste de la Suisse, on ne
le rencontre que de temps à autre. (C’est en été et en
automne qu'on le voit le plus fréquemment soit dans
le bassin du Léman, soit dans les environs d’Orbe et
sur le versant méridional du Jura neuchâtelois et bernois,
régions relativement abritées et abondantes en reptiles. Il
en a été abattu plusieurs exemplaires près de Bienne; ainsi,
dans l’été 1878, une femelle a été tuée près de Magglingen.
Un jeune individu provenant des mêmes parages se trouve
dans la collection de M. Xæhli, à Bienne. Le Jean-le-Blane
se montre aussi parfois dans les vallées des Alpes oceci-
dentales. Deux sujets, l'un mâle, l’autre femelle, ont été
abattus près de Blumistein, vers 1820. En 1873, un jeune
individu a été tué près de Därligen, sur le lac de Thoune.
En plaine, on l’a observé près de Romont et de
Fribourg, dans le canton de Berne à Schüpfen et à
O ?
Diessbach près de Büren.
ER Rire
L'espèce est beaucoup plus rare dans Pest de la
Suisse. Cependant il en a été abattu quelques exemplaires
près de Lucerne, de Zurich et dans la région de St-Gall:
qui avoisine le Rhin. Selon Stülker (n° 55), un individu
a été tué en avril 1849 près de Buchs, un autre, vers
1860, sur le marais, près d’Utznach. Deux sont cités
près d’Altorf, en 1804 et en juin 1818; un enfin dans
le canton de Glaris, d’après Meissner.
Cet oiseau est très rare dans les Grisons. Un indi-
vidu tué dans le val Domleschg est déposé dans la col-
lection de l’école cantonale à Coire.
Il se montre près de Bâle, suivant Schneider, à
l’époque du passage, en avril. Jusqu'en 1879, ces oiseaux
nichaient près de Staufen, dans le Münsterthal (Alsace).
De Locarno (Tessin), il est qualifié d’oiseau de pas-
sage régulier assez rare.
Comme hivernant, il a été observé une fois près
de Genève et une fois dans les environs d’Yverdon.
Le Circaète est oiseau nicheur en Allemagne, no-
tamment dans le nord et le Palatinat, dans l’Autriche
méridionale, le sud de la Russie, la péninsule des Balkans,
lItalie, la France et l'Espagne, le nord et le nord-ouest
de l'Afrique.
Carte VI. Les points rouges.
Pernis Cuvier.
25. Pernis apivorus L.
Buse bondrée — Wespenbussard — Falco pecchiajuolo.
Synonymes: Falco apivorus L. Pernis communis Bechst.
Falco variabilis Koch.
Noms vulgaires: Bondrée (Genève). — Hiühnervogel (Inter-
laken), Müusegeier, Lüuferfalke (Berne), Hühinerdieb
D ©
— oc —
(Sarnen), Wespenfalke (Schaffhouse, St-Gall). — Fal-
chetiton di avice (Lugano).
La Buse bondrée est oiseau nicheur dans toute la
Suisse, sans être nulle part commune. Elle habite par-
ticulièrement les contrées boisées de la plaine et de la
région montagneuse; il n'y en a pas dans les hautes.
vallées des Alpes.
Les données que nous avons reçues s'accordent à
signaler l’arrivée de cet oiseau au mois d'avril ou au
commencement de mai, et son départ pour le sud en
septembre, parfois seulement en novembre. Il semble
que des individus hivernent de temps à autre en Valais
et dans les environs de Genève.
La Buse bondrée, une fois accouplée, se tient de
préférence dans les forêts de sapins. Son aire est placée
sur un de ces arbres, souvent à peu d’élévation. Elle
est spacieuse, aplatie et se compose de branchages morts
de grosseur moyenne; l’intérieur est garni de rameaux
plus fins et, suivant Schinz, tapissé souvent de ramilles
fraîches de bouleau ou d’autres arbres.
La ponte est ordinairement de 3 œufs, rarement de 4,
quelquefois seulement de 2. Les jeunes se montrent au
mois de juin.
La nourriture principale de la Buse bondrée consiste:
en insectes, notamment en larves de bourdons et de
guèpes, que l'oiseau avale avec leur rayon de miel.
Nous avons toujours trouvé des débris de ce genre dans.
l'estomac de ces rapaces, avec des fragments de coléop-
tères et d’autres insectes.
Meissner et Schinz (n° 15) écrivent: La Buse bondrée
se nourrit d’abeilles, de guèpes et d’autres insectes ;
elle dévore aussi beaucoup de mulots. Schinz (n° 18)
a trouvé aussi du blé germé dans l’estomac de cet oiseau.
Un sujet apprivoisé donnait la préférence aux fruits à
pulpe, notamment aux figues et aux abricots, sans manger
les guèpes qui s’y rencontraient.
bc Sr
Steinmüller (n° 19, I, p. 439) rapporte que cette
Buse donne aussi la chasse aux poules et que, dans les
marais du Rheinthal, ainsi que près du lac de Constance,
elle fait un grand carnage de vanneaux et de bécassines.
Il à trouvé dans l’estomac d’un sujet des débris de
coléoptères, trois peaux de chenilles, des brins d'herbes
de marais et quelques aiguilles de sapin. Un autre avait
l’estomac rempli de sauterelles et de grillons des champs.
Une Buse bondrée captive tua une chouette qu’on
avait enfermée avec elle et la dévora. Elle tua aussi une
poule qui s'était approchée à portée de ses serres.
Parmi nos collaborateurs, M. Hercule Grand, à Ro-
mont, assure que cet oiseau ne se nourrit que d'insectes.
Un chasseur, qui avait abattu deux de ces oiseaux
près de Berne, prétendit qu’ils lui avaient volé des poules,
mais on ne trouva dans leur estomac que des débris à
moitié digérés de larves de bourdons et de guèpes, ainsi
que des fragments de nids de guèpes.
L’estomac d’une vieille femelle, tuée en août 1888,
renfermait des aiguilles de sapin, des brins de mousse,
des peaux de larves de bourdons et beaucoup d’élitres
d'insectes.
Selon les observations qui nous ont été communi-
quées, la Bondrée se reproduit au Salève, près de (re-
nève, et au Jorat, près de Lausanne, quoique jamais
en grand nombre. Elle niche assez fréquemment dans
le Bas-Valais, près de Sion, de Martigny, de St-Maurice
et de Lavey, ainsi que, quoique un peu moins, dans la
partie occidentale du Jura, près de la Chaux-de-Fonds,
dans les forêts du Val de Ruz, près de Neuchâtel ct
de St-Aubin. On la rencontre encore de temps à autre,
comme oiseau nicheur, dans les contrées de Berne et
de Fribourg. Un couple a niché par exemple, en 1887,
aux environs de Berne, dans la forêt de Schermen. On
a vu aussi nicher la Bondrée près de Schüpfen, de Diess-
bach, de Berthoud, de Langnau et de Schwarzenbourg,
SC Re
M. Kocher, pharmacien, a en particulier découvert une
aire de cet oiseau dans les escarpements rocheux qui
avoisinent Berthoud, à un endroit où nichaient également
des Cresserelles. Dans les environs du lac de Thoune,
on rencontre la Bondrée au-dessus de Merligen, près de
Spiez, ainsi que jusque dans la vallée du Hasli d’un
côté et celle de Saanen de l’autre. Elle se trouve en-
core, quoique moins fréquemment, dans la contrée de
Sarnen.
Elle n’est pas rare dans la plaine argovienne.
M. Fischer-Siegwart Va observée chaque année nichant
sur un petit sapin dans le Gemstel, près d’Attelwyl,
ainsi que dans la forêt de Bann. On la rencontre aussi
près de Lucerne, quoique plus rarement; de même près
de Glaris. Elle n’est par contre pas rare dans les cantons
de Zurich et de Saint-Gall. Stülker la cite comme fré-
quentant les forêts dites Sitterwald et Gaiserwald.
Cet oiseau n’est pas signalé dans le nord du Jura,
et il semble qu’on ne l’ait observé que comme apparition
accidentelle dans la contrée de Porrentruy. Schneider
(n° 66) le qualifie de rare dans le Jura bâlois. Suivant
M. Pfeiffer, il serait également peu fréquent, quoique
nichant parfois, près de Schaffhouse; de même en Thur-
govie.
La Bondrée est très rare dans les Grisons. On la
cependant vue nicher dans le Domleschg et près de
Rothenbrunnen; dans la première de ces localités Paire
contenait trois petits, dans la seconde deux.
Elle est signalée, comme oiseau de passage régulier,
de Lausanne et de (Genève (assez fréquente dans ces
deux localités), de la Chaux-de-Fonds, du Mittelland
bernois, de Lucerne, de Glaris et de St-Gall.: Elle
semble donc suivre dans ses migrations la direction de
là plaine suisse, c’est-à-dire du nord-est au sud-ouest.
On ne la rencontre dans le Tessin, près de Lugano,
que comme oiseau de passage irrégulier.
ct cm moi ut matt tés és.
6 flute cé dbsinmé. Me +.
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“it
ES
Elle n’a été observée en hiver que près de Martigny,
dans le Bas-Valais, et près de Genève.
Le principal habitat de la Bondrée en Suisse est
done la plaine. De là, elle pénètre dans les vallées des
Alpes, mais sans jamais dépasser la région montagneuse.
D’après tout ce que nous avons dit, elle ne se rencon-
trerait, comme oiseau nicheur, ni dans le Tessin, ni dans
le nord du Jura.
La zone de distribution générale de la Buse bondrée
s'étend sur l’Europe entière, à l'exception des pays les
plus septentrionaux. Elle est très rare comme oiseau
nicheur dans la région de la Méditerranée. En Italie, on
ne l’a observée nichant que dans des cas rares et isolés.
Elle serait par contre fréquente en Savoie, d’après Bailly.
Curte VIT: Les points jaunes.
Archibuteo Brehm.
26. Archibuteo lagopus Linn.
Buse pattue — Rauhfussbussard — Falco calzato.
Synonymes: Falco lagopus L. Falco plumipes Daud. Falco
pennatus Cuv. Butaëtus lagopus Bonap.
Noms vulgaires: Zuse (Genève), Motzes (St-Maurice). —
Moosweih, Hiühnerdieb (Suisse allemande).
La Buse pattue n’est connue dans la plupart des
contrées de la Suisse que comme hôte d’hiver. Sans que
son apparition soit régulière, il s’en montre cependant,
presque chaque année, çà et là quelques exemplaires isolés,
surtout pendant les hivers rigoureux. Elle se rencontre
assez fréquemment, presque régulièrement, dans la Suisse
occidentale où, d’après des données certaines, elle nicherait
parfois dans quelques localités.
Ainsi M. À. Vaucher a déniché cette espèce au Salève,
près Genève. M. Lechthaler l'aurait également observée
CRT He
nichant dans les mêmes parages. Elle est citée aussi
comme oiseau nicheur rare dans la vallée inférieure du
Rhône (Bas-Valais), par trois observateurs: M. Vairob,
de Martigny, M. Ansermoz-Paccot, d'Yvorne, et M. le
Dr 4. de Rameru, d’Aigle.
D’après une note du Dr V. Fuhio'), cet oiseau se
serait reproduit également dans la contrée de Constance.
La Buse pattue se montre assez régulièrement au
passage, principalement en automne et par individus
isolés, le long du versant méridional du Jura, près de
Genève et de Neuchâtel, par exemple; ainsi que dans
la vallée de la Chaux-de-Fonds.
On la signale aussi comme de passage assez fréquent
dans le Tessin, au sud des Alpes, près de Locarno.
Cette espèce à été observée en hiver près de Genève,
en Valais entre Martigny et l'embouchure du Rhône dans
le lac, près de Neuchâtel, de St-Aubin, où, suivant le
Dr P. Vouga, elle deviendrait d'année en année plus
rare, près de Romont, de Fribourg et dans le Mittelland
bernois, près de Schüpfen, par exemple, où on la voit
aussi parfois au passage, tandis qu’elle ne fait que de
rares apparitions hivernales dans la plupart des autres
contrées de la Suisse. C’est ainsi qu'on l’a vue à Diess-
bach, près de Büren, à Berne en décembre, dans le
Forst en janvier et près de Goldbach, en janvier égale-
ment. Elle est plus rare près de Lucerne. Suivant Stein-
miller, une bande de ces oiseaux s'arrêta, en 1821,
plusieurs semaines aux environs de Winterthour. Dans
la même année, de janvier à mars, un certain nombre
furent abattus aussi près de Zurich. D’après M. Môsch
et le Dr Schoch, plusieurs individus furent tués dans les
mêmes parages dans l’hiver 1879 — 1880, par un froid
persistant. En décembre 1879, on en tua aussi un exem-
plaire près d’Hombrechtikon.
1) Bull. soc. ornith. suisse. Tom. I, 1865, p. 149.
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©
me LE
Elle hiverne également, quoique rarement, d’après
le Dr Girtanner, dans la contrée de St-Gall qui avoisme
le Rhin. Stôlker la mentionne comme se montrant çà et
là dans le Rheinthal, du mois de janvier au mois de mars.
Près de Bâle elle est, suivant G. Schneider, hôte d’hiver
rare. Rare est aussi son apparition dans les vallées des
Alpes. Il en a été tué une en hiver près de Sarnen et,
en janvier 1884, près de Mels. Dans les Grisons, elle
n’est observée que de loin en loin. Un individu tué près
de Coire se trouve dans la collection de cette ville.
M. Pfeiffer écrit de Schaffhouse: L'apparition de
la Buse pattue est une rareté; un individu a été tué,
le 15 janvier, entre Oberhallau et Unterhallau, un autre,
une femelle, le 17 janvier 1884.
On ne nous l’a signalée jusqu'ici ni du nord du
Jura du côté de Porrentruy, ni de la vallée de Saanen,
ni de l’Oberland bernois, ni de la partie supérieure de
la vallée de la Reuss, ni de l’Engadine.
En somme, elle se montre plus ou moins régulière-
ment en hiver dans la plaine suisse, mais plutôt plus
fréquemment à l’ouest qu'à l’est.
Le véritable habitat de cette espèce se trouve dans
les Toundras de la Sibérie et de la Laponie. Elle se
reproduit aussi dans la Russie septentrionale, en Norvège
et dans le nord de PEcosse. Le lemming constitue sa
nourriture principale. Pendant son séjour d'hiver dans
l'Europe centrale elle donne la chasse surtout aux cam-
pagnols, mais aussi aux lièvres et aux perdrix.
Carte VIT: Les points rouges.
Buteo Curv.
27. Buteo vulgaris Bechstein.
Buse ordinaire — Mäusebussard — Pojana.
Synonymes: Falco buteo Lin. Falco albidus Bechst. Buteo
communis Cu.
A A
Noms vulgaires: Bon oiseau (Genève, Lausanne), Buse
aiglon (Genève), Motzes (St-Maurice), Aigle (La Chaux-
de-Fonds), Benôsiou Goutosi (Fribourg). — Müuse-
bussard (Suisse allemande), AHühnervogel (Berne :
Saanen, Interlaken), Hühnliweih, Moosweih (Berne,
Zurich), Moosbutz (Berthoud), Æabber (Diessbach),
Bussard (Lucerne), Hühnerdieb (Einsiedeln), Hennegyr
(Mels, Fürstenau). — Sciss pojana (Locarno).
Oiseau de proie commun dans toute la Suisse. C’est
dans la plaine qu’il est le plus fréquent, car plus on
s'élève, plus il diminue. Il ne dépasse pas la région
des forêts, bien qu’on le rencontre en été jusque dans
les hautes vallées des Alpes. Beaucoup émigrent, ce-
pendant un assez grand nombre d’individus hivernent
en plaine.
On l’observe, au passage, volant haut et décrivant
parfois de larges cercles, tantôt isolément, tantôt par
groupes de 2 à 6 individus. On en voit rarement des
bandes très considérables; cependant, notre collabora-
teur, M. Ceppi, pharmacien à Porrentruy, nous écrit:
,Je n'ai observé qu’une fois un passage de ces o1-
seaux; c'était le 13 septembre. Ils volaient à la file l’un
derrière l’autre, à des intervalles de vingt mètres en-
viron. Je comptai ainsi 80 individus.“
La première apparition de la Buse a lieu le plus
souvent dès le mois de février.
Nous avons recueilli les données suivantes sur le
passage de la Buse au printemps 1886:
Lausanne : le 13 avril.
Berthoud: première apparition: le 8 février; pas-
sage principal: le 11 mars; fin du passage: 1° avril.
Hasle près de Berthoud: première apparition: le
20 février; fin du passage: le 31 mars.
Diessbach près de Büren: de février à avril.
Zofingue: du 16 au 19 février.
— 95 —
Oftringen (Argovie): le 21 mars.
Teufen (Appenzell): première apparition: le 20 fé-
vrier; passage principal: milieu de mars.
Zurich: le 22 avril.
Glaris: mars.
San Vittore (Grisons): première apparition: le 20 mars,
M. Fischer-Siegwart nous communique les observa-
tions suivantes faites près de Zofingue :
1867 observée le 19 février.
1870 : le 20 avril, près du nid.
1871 , du 5 au 18 mai, au nid.
1875 # en mai, au nid.
1876 s le 22 mars (3 exemplaires).
1876 x les 5 et 11 mai, au nid.
1877 : le 16 février.
1881 * les 14 et 17 mai, au nid.
1884 3 les 14, 15, 21 et 26 avril, au nid.
Bientôt après son arrivée, la Buse procède à la
construction de son aire, qu’elle établit plutôt près des
lisières qu’au fond des forêts, et d'ordinaire assez haut
sur un sapin, un hêtre ou un chêne. Sfeinmüller a
généralement trouvé le nid de la Buse sur des sapins
blancs élevés; Baldenstein en a découvert dans des cre-
vasses de rochers ou des escarpements rocheux. L’aire
est grande, plate, composée de branchages, forts à l’ex-
térieur, de plus en plus minces vers l’intérieur. Les œufs
reposent sur une couche tendre de ramilles. La ponte
est de 2 ou 3 œufs, rarement de 4. On a vu la Buse
couver dès le mois de mars. Les œufs éclosent générale-
ment en mai ou au commencement de juin, et les jeunes
sont en état de voler au mois de juillet.
Le passage d'automne a lieu dans la seconde moitié
de septembre et en octobre.
Nous sommes en mesure de donner les dates sui-
vantes pour le passage d’automne en 1886.
— 96 —
Romont (Fribourg): commencement du passage: le
15 octobre; passage principal: le 20 octobre; fin du
passage: le 10 novembre.
Hasle près de Berthoud: passage principal: le
13 octobre.
M. Fischer-Siegwart nous communique aussi à ce
sujet une série d'observations faites près de Zofingue:
1868 on en vit encore le 25 septembre.
1869 DU MEREN ” ” 30 ”
1870," 5 ” » 29 »
FO gi 5" :tC'octobre.
A AAA à Te “ y L°seprenmare:
dogs PERS RP ls , dans le Suhr-
thal.
ADD 720" Le Ma 2) 3 au Sähli-
schlôüssli.
La nourriture de la Buse ordinaire est très variée.
On peut affirmer cependant, d’une manière générale, qu'une
certaine gaucherie la rend peu apte à la chasse des oi-
seaux, quelques-uns de ceux-ci, les corneilles en parti-
culier, s’amusant souvent à la poursuivre de leurs aga-
ceries dans les airs. Ce n’est guère que par exception
qu’elle s'attaque aux oiseaux de basse-cour, aussi Îles
qualifications allemandes de Hühnerdieb et de Hühner-
geier ne sont-elles pas complètement justifiées.
En été, la Buse se nourrit principalement de souris
des champs, de taupes, de musaraignes, de reptiles, no-
tamment d’orvets, de serpents et de lézards, de gre-
nouilles, d’insectes, principalement de hannetons et de
leurs larves et de courtilières. Elle saisit aussi des le-
vrauts et parfois des cailleteaux et des alouettes. En
hiver, elle est contrainte de se rabattre sur tout ce
qu’elle peut attraper, sur les oiseaux, les écureuils, les
souris, les lièvres, etc. Nous avons en particulier trouvé,
dans l’estomac d’une Buse tuée en hiver, des débris d’un
roitelet et, dans le jabot d’un individu abattu en mars
SP OTORe, ES
1886, près de Berne, à la suite d’une brusque chute de
neige, les restes d’un petit levraut.
M. Fischer-Siegwart nous donne les renseignements
suivants sur le mode d’alimentation de cet oiseau:
1. Tous les chasseurs s'accordent à affirmer que la
Buse fait une chasse assidue aux souris et aux
campagnols.
2. Tous les chasseurs sont aussi d'accord pour assurer
qu’elle s'attaque également aux jeunes lièvres.
3. Poussée par la nécessité, elle s'attaque aussi par-
fois à de vieux lièvres.
Le 30 septembre 1869, le chasseur Æd. Fischer,
attiré par les cris d’un lièvre dans un épais fourré,
trouva une Buse aux prises avec cet animal, dans
la chair duquel elle avait enfoncé profondément
ses serres. Dans la lutte, ils avaient déjà roulé en-
semble à cinq pas de la place où le lièvre avait
été saisi. Un coup de fusil mit fin au combat, en
les tuant tous deux. Après leur mort, ils étaient
encore étroitement attachés l’un à l’autre.
Une Buse occupée à dévorer un lièvre mort dans
la forêt s'était enfuie à l’approche d’un chasseur;
celui-ci prit la bête abandonnée, l’attacha à un
arbre et s’éloigna. A son retour, il trouva deux
Buses aux prises l’une avec l’autre près du ca-
davre.
4. Dans Paire d’une Buse, on a trouvé: des restes de
campagnols, d’un écureuil et d’un merle.
Dans une autre aire, on trouva: des débris de
campagnols, de deux jeunes lièvres et la queue
d’un écureuil.
Une troisième aire contenait entre autres les
restes d’un pigeon sauvage.
5. Le 7 octobre 1872, un chasseur aperçut à portée
de fusil une Buse tenant un gros crapaud.
7
me VEN 2
On prend facilement la Buse au piège, en l’a-
morçant avec des grenouilles.
. En juin, un chasseur observa une Buse qui portait
à ses petits une grosse couleuvre à collier.
. Une autre fois, on abattit près de son aire une
Buse qui tenait une musaraigne dans ses serres.
. À l’endroit appelé Hagarth, sur la hauteur, non
loin de Bottenwyl, on pouvait observer, à la fin de
juin et au commencement de juillet 1885, de jeunes
Buses nées aux environs. Plus bas dans le fond,
et à un endroit qu’on apercevait de la hauteur, se
trouvait un terrier de renards également avec des
petits. Les vieilles Buses s’approchaient fréquem-
ment du terrier, et l’on remarqua qu’elles s’empa-
raient des restes de repas abandonnés par les re-
nards, ainsi que des oiseaux morts, geais et autres,
la plupart déjà en décomposition, qu’on avait placés
comme amorces pour les jeunes renards.
Il semble que le renard fasse quelquefois payer cher
à la Buse son sans-gêne, car le D' Fatio a trouvé dans
un terrier, avec les reliefs de différents repas, les restes
de l’un de ces oiseaux.
Steinmüller (Neue Alpina) dit: La nourriture prin-
cipale de la Buse consiste en amphibies, en souris et
en gros insectes; cependant, cet oiseau est aussi redou-
table aux tout jeunes levrauts et aux petits mammifères
en général.
leurs
d::
2.
d.
Le jabot et l'estomac de trois femelles tuées sur
œufs, dans le nid, contenaient:
sept orvets, une larve de hanneton et quinze cour-
tilières ;
trois orvets et quatre têtes de campagnols;
deux orvets, un pinson et quatre lézards.
Un sujet captif mangeait, outre des oiseaux tués,
des poissons vivants ou morts, des grains de raisin, des
A0
prunes et des poires très mûres; en l’absence d’autre
nourriture, il se contentait de la pâture des poules qui
consistait en son trempé.
La distribution en Suisse de la Buse ordinaire est,
d’après les données fournies par nos correspondants, la
suivante :
Elle est commune près de Genève et sur les rives du
Léman. Plusieurs couples nichent en particulier tous les
ans dans les rochers du mont Salève. Beaucoup hiver-
nent dans la contrée; et, d’après le D: Fatio (n° 54),
la Buse s’aventurerait alors parfois jusque dans les pro-
menades publiques de la ville de Genève. On l’observe
souvent au passage dans la même contrée. Elle se montre
aussi dans les parages supérieurs du lac Léman et jusque
très avant dans la vallée du Rhône (I et VIII b), près
de Clarens, d’Yvorne, d’Aigle, de St-Maurice, de Sion,
où elle est commune en tant qu'oiseau nicheur et séden-
taire, plus rare comme espèce de passage. La plupart
des sujets restent en hiver; quelques-uns seulement émi-
grent vers le sud.
Dans le Jura occidental (VIT a), dans les vallées
élevées du Locle et de la Chaux-de-Fonds, la Buse est
oiseau nicheur fréquent; mais un très petit nombre d’in-
dividus passent l'hiver, la plupart émigrant en automne.
La Buse est aussi très commune sur les versants méri-
dionaux du Jura (VIT & et IT b), notamment dans les
environs du lac de Bienne, près de St-Aubin, près de
Neuchâtel, près d’Yverdon et dans le district d’Orbe.
Beaucoup de ces oiseaux hivernent dans ces parages,
cependant le nombre en est moindre que celui des indivi-
dus qui y nichent. On l’observe plus rarement au passage.
Dans le nord du Jura (VIL b), du côté de Porren-
truy, l’espèce se rencontre fréquemment comme oiseau
sédentaire; on en voit en outre un grand nombre au
passage. M. G. Schneider mande de Bâle que la Buse
était précédemment très fréquente comme oiseau séden-
— 100 —
taire, mais que la destruction dont elle est l’objet en
fait diminuer le nombre de plus en plus. En suivant
la plaine suisse, de Genève et Vaud au lac de Constance
([b—VI D), on peut constater que la Buse est partout
oiseau nicheur commun et plus ou moins sédentaire.
C’est en particulier le cas pour les contrées de Fribourg,
de Berne, Schwanden, Diessbach près Büren, Lucerne,
Argovie, Zurich, St-Gall, Thurgovie et Schaffhouse, où
le nombre des individus qui hivernent est toujours
bien moindre que celui des nicheurs, et où le passage
est relativement peu considérable. Seul M. Æ. Grand
signale l’absence de la Buse en hiver près de Romont.
L’abondance relative en différentes circonstances
varie dès qu’on étudie l’espèce au point de vue de son
habitat dans les Alpes. La Buse est encore assez fréquente
dans la Gruyère ; elle est rare déjà près de Château d’Oex
(II a), bien que quelques individus y passent l'hiver.
Dans l’Oberland bernois (III a), elle n’est plus fréquente
à partir du lac de Thoune. Dans la contrée des lacs,
elle est même très rare comme oiseau sédentaire. De
Saanen et de Meiringen, elle est mentionnée comme oiseau
nicheur rare qui n’hiverne pas. Dans la vallée d’Unter-
wald (LV a), elle a été observée comme oiseau nicheur,
très rare près de Stanz, par contre assez fréquent près
de Sarnen, où quelques individus passent l'hiver. Tou-
jours sur les contre-forts septentrionaux des Alpes, près
de Flühli (Lucerne, IV a) par exemple, la Buse est en-
core sédentaire. D’après Nager, elle niche près d’Ander-
matt, dans le petit bois situé au-dessus du village; mais
elle n’y reste pas pendant l'hiver.
* Elle n’est pas rare dans les vallées des Grisons (X a).
De Salis écrit, dans son Uebersicht der Vôügel Graubündens:
»La Buse est certainement l’oiseau de proie le plus com-
mun dans les Grisons et il n’y a guère de vallée où
quelque couple ne niche; toutefois, on n’y voit jamais au
passage d’automne cet oiseau en grandes bandes, comme
ii atiatilé
—. 101 —
c’est le cas en Allemagne, ete. La Buse est cependant
aussi de passage dans le canton; quelques individus y
restent même pendant l’hiver, tandis que les autres
émigrent, pour revenir parfois déjà en janvier ou février.“
Ces données concordent avec d’autres observations
qui nous ont été transmises des Grisons.
À Fürstenau, la Buse est, d’après M. Stoffel, oiseau
nicheur; elle serait assez fréquente près de Coire et en
partie sédentaire.
Dans l’Engadine (XI 4), d’après M. Saratz, la Buse
ne niche pas aussi souvent que Autour; elle serait rela-
tivement rare, quoique se montrant régulièrement au pas-
sage.
Au Tessin (IX), elle est sédentaire et commune près
de Locarno; elle niche assez fréquemment près de Lu-
gano et y est de passage régulier.
L’habitat de la Buse ordinaire, en Europe, s’étend
sur la Grande-Bretagne, la Scandinavie méridionale, le
nord et le centre de la Russie, le Danemark, lAlle-
magne, l'Autriche - Hongrie, la Belgique, la France et
l'Italie. On la trouve aussi en Asie-mineure et dans le
nord de lAfrique.
28. Buteo desertorum Daudin.
Buse tacharde — Wistenbussard — Pojana del deserto.
Synonymes: PButeo cirtensis Le Vaill. Buteo vulpinus Licht.
Buteo tachardus Bonap. Buteo anceps Brehm.
Apparition accidentelle excessivement rare. Nous
n'avons sur sa présence en Suisse que les indications
suivantes :
M. Ansermoz-Pacot, à Yvorne, note sur notre ques-
tionnaire: , Apparition rare, niche à la Tour d’Aï“ (VIIT «).
Ce cas extraordinaire demanderait confirmation,
— 102 —
M. le professeur Wolf, à Sion (VIIIE), mentionne
d’une manière dubitative cette Buse, comme oiseau de
passage irrégulier très rare.
M. Oschvald, forestier de district, à Mels (Sargans,
X b), range la Buse tacharde comme douteuse, sous la
rubrique des apparitions exceptionnelles; de même le
Dr Girtanner, à St-Gall.
La donnée de Vogel"), d’après laquelle un sujet
mâle à été tué en hiver 1867, près de Siebnen (canton
de Schwytz, IV «), est positive. Cet exemplaire se trouve
dans la collection du Polytechnicum fédéral à Zurich.
La Buse tacharde a pour patrie les steppes de la
Sibérie, PAsie mineure et le nord-est de l'Afrique, d’où
elle vient parfois se montrer jusqu’en Allemagne.
Circus Lacep.
29, Circus æruginosus L.
Busard harpaye — Sumpfweihe — Falco cappucino.
Synonymes: Falco æruginosus, F. rufus Lin. Milvus æru-
ginosus Aldrov. Circus rufus, C:. palustris Briss., Less.
Circus rufus Lesson. (Schinz.)
Noms vulgaires: Busard des marais (Suisse romande). —
Seeweih, Fischweih (Ile de Bienne), Mooswyh (Mei-
ringen), Sumpfiweih (Saanen, Coire), Mührentüfel (lac
de Constance), Rohrweihe, Wiggle (Berne, Zurich),
Rohrfalk (St-Gall). — Falchet de palid (Locarno).
Le Busard harpaye niche de temps à autre dans
quelques contrées de la Suisse riches en lacs ou en
marais. Il n’est signalé ailleurs que comme oiseau de
passage où comme apparition accidentelle et ne se montre
jamais en hiver.
1) Journal für Ornithol., von Cabanis. 1868.
— 103 —
Ce rapace arrive en Suisse au mois d'avril et re-
part en septembre. Il établit son nid dans des endroits
marécageux, sur des buissons bas ou sur de petits mon-
ticules couverts de hautes herbes. Le nid est fait de
ramilles et de plumes. La ponte est généralement de 3
ou 4 œufs.
Il fait sa nourriture d’oiseaux de marais, de rats,
de reptiles, de grenouilles, de limaces et de poissons
morts ou vivants; il prélève en particulier un riche tribut
sur les sarcelles, les bécassines, les râles et les poules
d’eau.
Ce Busard nous est cité, comme oiseau nicheur très
rare, dans les environs de Genève et les marais d’Orbe.
Il est un peu plus fréquent dans les abords marécageux
des lacs de Neuchâtel et de Bienne, mais il y devient
d'année en année plus rare, selon le Dr Vouga. Dans
la vallée de lAar, on le rencontrait jadis au marais de
Belp près de Berne; il y a été signalé par Meissner et
Schinz, mais aujourd’hui on ne l’y voit plus que très rare-
ment. Il niche aussi, quoique assez rarement, dans le
Rheinthal St-gallois et près du lac de Constance (marais
de Fussach). Dans les vallées des Alpes, on n’a jusqu’à
présent constaté sa présence qu'aux environs de Mei-
ringen, où M. G. Blatter le qualifie d’oiseau nicheur assez
fréquent.
On observe le Harpaye, comme oiseau de passage
régulier: assez rarement près de Genève, de Lausanne,
de St-Aubin; plus fréquemment à l’ile de Bienne, dans
le Frickthal, le Rheinthal St-gallois, la région du lac de
Constance et près de Bâle; très fréquemment près de
Locarno, bien qu’il ne niche pas dans le Tessin.
On le rencontre plus rarement, comme oiseau de
passage irrégulier, dans le Bas-Valais, près de St-Mau-
rice, dans les environs de Schüpfen, près de Berne, près
de Zurich, et cela toujours en petit nombre. En outre, il
s'est montré, comme rare apparition: dans la vallée de la
—" 104 —
Chaux-de-fonds, près de Diessbach sur lAar, près de
Sarnen, dans la contrée d’Appenzell, dans les Grisons
et dans la vallée du Rhin, près de Zizers.
Le Busard harpaye niche plus ou moins dans toute
l'Europe, dans l’Asie occidentale et la Sibérie méridio-
nale jusqu’à l’Amour.
Carte VIT: points verts.
30. Circus cyaneus L.
Busard St-Martin — Korniweihe — Albanella reale.
Synonymes: Falco cyaneus, Æ. pygargus Linn. Falco
strigiceps Nilss. Strigiceps cyaneus Bonap. Falco py-
gargus Meissner. (System. Verz.)
Noms vulgaires: Busard ou Oiseau St- Martin (Genève),
Busard St-Murtin (Yverdon). — ÆKornweihe (Zurich).
— Falcheton de palid (Locarno).
Oiseau nicheur rare, dans quelques localités seule-
ment. Il est le plus souvent signalé comme oiseau de
passage, principalement à l'arrière-automne, quelquefois
en hiver. Beaucoup des individus qui se montrent çà
et là sont des jeunes.
Ce Busard niche sur le sol, dans les roseaux, sou-
vent aussi dans des champs de blé, et pond 4 ou 5 œufs.
Il se repaît principalement de campagnols, de grenouilles,
de lézards, ainsi que de sauterelles et de grillons. Il dé-
vore aussi divers oiseaux et les petits mammifères dont
il est de force à s’emparer, de petits levrauts par exemple.
Le Busard St-Martin n’est cité qu'à peu d’endroits
comme oiseau nicheur. Le Dr Fatio le qualifie de très
rare comme tel aux environs de Genève. Quoique sa
nichée ait été signalée près de Lausanne, les vieux sujets
y seraient cependant assez rares, selon M. Meyer. D’après
M. de Coulon, il niche, quoique rarement, entre Landeron
et Bevaix, dans la région du lac de Neuchâtel. Le
— , 105 —
Dr Girtanmer le mentionne également comme oiseau nicheur
rare dans la vallée du Rhin.
Comme oiseau de passage régulier, on l’observe:
plutôt rarement près de Genève (MM. Fatio et Lechthaler),
assez rarement en Valais, près de Sion, très rarement
dans la vallée de la Chaux-de-Fonds (M. Girard), ainsi que
près d’Yverdon (Dr Garin), près de St-Aubin (Dr Vouga),
près de Schüpfen, dans le canton de Berne (M. Séümpfli),
enfin près de Porrentruy, où ce sont généralement des
jeunes, bien qu’une année, au commencement d’octobre,
on ait remarqué deux vieux sujets (M. Ceppi). Suivant
le professeur Marian, le Busard St-Martin est de passage
très fréquent près de Locarno;.il serait plus rare, suivant
le Dr Lenticchia, près de Lugano.
IT est qualifié d’oiseau de passage irrégulier très rare
près de Sarnen et en Argovie. M. Fischer-Siegwart rap-
porte à son sujet ce qui suit: le 18 mars 1886, par un
temps beau et froid, on en a observé deux exemplaires
au passage; un individu à été tué dans le Boowald; on
observe aussi en passage sur le marais de Wauwyl.
On le rencontre enfin près de Lucerne (M. Stauffer),
et près de Zurich (M. Môsch).
Dans beaucoup d’autres localités, cette espèce ne se
montre que comme apparition accidentelle, le plus souvent
en hiver; c’est par exemple le cas pour les environs
de Fribourg et ceux de Berne. On l’a observée aussi
près de Thoune, près de Büren sur l’Aar en novembre,
près de Diessbach, fin avril 1888, près de Schwarzenegg
en novembre 1873, dans le marais de Hagneck en 1868
et dans le Belpmoos, près de Flühli, dans la contrée de
Lucerne, et dans les parages du lac de Zoug; elle a même
été remarquée dans le val d’Urseren, mais comme grande
rareté, selon le Dr V. Fatio. On la rencontre aussi
accidentellement dans le Rheinthal, de temps à autre
en hiver, selon Stülker. Son apparition est très rare
dans les Grisons. PBaldenstein tua, le 24 février 1821,
— 106 —
un vieux mâle près de Cavaglietto, et le 28 décembre
une femelle.
Le Busard St-Martin est oiseau de nichée dans toute
l'Europe centrale et dans une grande partie de l’Asie
moyenne.
Carte VII. Les points bleus.
1. Circus cineraceus Montaqu.
Busard Montagu — Wiesenweihe — Albanella piccola.
Synonymes: Æulco pygargus Li. Falco cineraceus Mont.
Circus Montagui Vieill. Circus cineraceus Schlegel,
Glaucopteryx cineraceus Gray.
Noms vulgaires: Busard (Suisse romande). — Weihe (Suisse
allemande). — Falchett de palid (Locarno).
Très rarement observé comme oiseau nicheur, plus
fréquemment au passage; le plus souvent de jeunes in-
dividus. Se nourrit d'oiseaux et de petits mammifères,
ainsi que de reptiles et d’insectes.
Cette espèce n’est signalée, en qualité de nicheuse,
que dans la région du lac de Neuchâtel (I b) et cela
comme rare, par M. P. de Coulon.
Comme de passage plus ou moins régulier, ce Busard
est qualifié de très rare à Genève (1 D) par le D: Fütio, de
rare à St-Aubin (I1b) par le Dr Vouga. Il est dit de pas-
sage rare dans la contrée de Saanen (IT 4) par M. Uelliger,
et de passage rare ou très rare, par aller, près de Berne
(ILE), où d’autres l’ont observé aussi de loin en loin.
Il est cité aussi comme de passage, quoique rare, dans
le Rheinthal (XD) par le Dr Girtanner, et comme très
fréquent près de Locarno (IX b) par le prof. Mariam.
Enfin, on l’a observé de temps en temps, comme oiseau
de passage tout-à-fait irrégulier, près de Lausanne (I b),
dans le Bas-Valais (VIITE), dans le Mittelland bernois
— 107 —
(IIT b), dans la région marécageuse de Schüpfen, et ex-
ceptionnellement près de Berne et de Diessbach, près
de Lucerne (IV b), de Glaris (V a) et de Zurich (V b).
Il en a été abattu dans la Haute - Engadine (XI à);
M. Saratz en a recu un exemplaire qui provenait de
Cellerina, et, d’après MM. Caviezel et Curtin, on l’aurait
aussi rencontré près de Sils-Maria, dans la même vallée.
Le Busard Montagu est surtout répandu dans Pest
de l’Europe, dans la Sibérie méridionale et jusqu’en
Chine.
32 Circus pallidus Sykes.
Busard blafard — Steppenweihe — Aibanella siciliana.
Synonymes: Circus Swainsoni Smith. Circus albescens
Lesson. Falco Feldeggi Schinz (Europ. Fauna). Stri-
giceps desertorum Brehm.
Apparition accidentelle rare en Suisse. Il semble
cependant être plus fréquent qu’on ne l’admet générale-
ment, parce qu’on le confondait anciennement presque
toujours avec le Busard St-Martin, lequel revêt avec
l’âge à peu près la même livrée que lui. Sa nourriture
est assez semblable à celle de l’espèce précédente.
Le Busard blafard a été observé d’une manière
certaine dans les environs de (renève, où il a été tué
au Salève et près de Carouge (1b) selon Lunel (n° 23).
On a constaté aussi sa présence près de St-Maurice
(VII D), suivant l’abbé Besse, et près de St-Aubin (IT b),
où le Dr P. Vouga le qualifie simplement d’oiseau de
passage. Un individu tué, entre 1840 et 1850, au mois
d'avril, tout près de Berne (IILb), fait partie de la col-
lection du musée d'histoire naturelle de cette ville, où
il a d’abord figuré sous le nom de Circus cyaneus.
MM. Xüser, instituteur à Diessbach, et Lauterburg à
Langnau, assurent qu'un oiseau de cette espèce a été
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— 108 —
abattu, en 1884, à Schangnau dans V'Emmenthel (
Il s’est rencontré aussi dans la contrée de a
Un exemplaire a été tué près de Coire (Xa) ne M.
Salis.
Le Busard blafard habite la Russie méridionale
Bas-Danube, la Turquie, la Grèce, le sud de l'A
moyenne et le nord de l'Afrique. |
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ENDE 2
Introduction
Gyps fulvus .
Vultur monachus
Neophron percnopterus .
Gypaëtus barbatus
Milvus regalis
Milvus ater ï
Cerchneis tinnunculus
Cerchneis cenchris
Erythropus vespertinus .
Hypotriorchis æsalon.
Falco subbuteo .
Falco peregrinus
Falco gyrfalco .
Falco lanarius
Astur palumbarius .
Accipiter nisus .
. Pandion Haliaëtus .
Aquila fulva .
Aquila imperialis
Aquila nævia
Aquila elanga
Aquila pennata .
. Haliaëtus albicilla .
Circaëtus gallicus .
Pernis apivorus.
Archibuteo lagopus
Buteo vulgaris .
Buteo desertorum .
Circus æruginosus.
Circus cyaneus .
Circus cineraceus .
Circus pallidus .
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Cartes
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de l’industrie et de l’agriculture
(division des forêts)
avec le concours de nombreux observateurs en divers cantons
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le D° V, Fatio et le D' Th. Studer
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Paraîtra par livraisons annuelles à époques indéterminées
ITIe livraison: Hiboux et Fissirostres
Avec 4 cartes
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Berne
Imprimerie Karl Stämpfli & Cie
13594
AVERTISSEMENT.
En publiant cette seconde livraison du Catalogue
des oiseaux de la Suisse, nous croyons devoir rappeler
qu’il y a encore bien des contrées dans le pays, dans les
Alpes surtout, au sujet desquelles les données ornitholo-
giques nous manquent presque entièrement; de telle
sorte que de petites lacunes, dans le texte ou sur les
cartes, ne signifient pas toujours nécessairement l’absence
complète d’une espèce dans telle ou telle localité. Rappe-
lons aussi que, devant recueillir et grouper les observa-
tions de nombreux collaborateurs dans diverses parties
du pays, il ne nous est pas toujours possible de com-
pléter ou contrôler bien des données insuffisantes ou en
apparence hasardées dont nous devons laisser la respon-
sabilité à leurs auteurs.
Semblable travail devant avoir d'autant plus de
valeur qu'il reposera sur un plus grand nombre d’ob-
servations, en toutes conditions, nous profitons encore
de l’occasion pour renouveler nos instances auprès de
diverses personnes qui, bien placées pour nous ren-
seigner, rendraient, croyons-nous, meilleur service à la
science en nous informant en temps utile, qu’en gardant
un silence regrettable ou en réservant leur savoir pour
une critique ultérieure plus ou moins justifiée.
C’est en bonne partie par suite du défaut de ma-
tériaux suffisants que nous avons dû mettre dans cette
publication beaucoup plus de lenteur qu’elle ne parais-
sait devoir en comporter de prime abord, et c’est dans
Pespoir de stimuler le zèle de nos collaborateurs que
8
— 110 —
nous avons publié, entre temps, sur une nouvelle édition
perfectionnée de notre questionnaire, un Catalogue distri-
butif, avec observations sommaires sur les oiseaux de la
Suisse en général, catalogue précieux à la fois aux orni-
thologistes de tous pays qui s'occupent de distribution
géographique et aux observateurs suisses désireux de
savoir quelles espèces ils peuvent surtout rencontrer
dans leur région particulière.
Nous citerons plus tard soit les observations nou-
velles qui nous seront parvenues sur des espèces déjà
traitées, avec les noms de leurs auteurs, soit les publi-
cations diverses dans lesquelles nous aurons trouvé de
nouveaux renseignements.
En attendant, nous nous faisons un plaisir de re-
mercier très sincèrement les quelques personnes suivantes,
anciens ou nouveaux collaborateurs, qui ont bien voulu
nous communiquer des observations :
MM. F. Oschwald, à Schaffhouse ; Fischer-Sigivart, à
Zofingue; Berger-Zingg, à Berne; 4. Gerber, à Langnau;
Ansermoz-Pacot, à Yvorne; L. Nicoud, à La Chaux-de-
Fonds; Direct. Billwiller, Direct. C. Môüsch, A. Meyer, à
Zurich; Joh. et Alfred Nägeli, à Riesbach; D' Wartmann,
à St-Gall; D' Largnier, à Lausanne; L. Ceppi, à Porren-
truy; Blanc, à Avenches; Chanoine E. Favre, à Martigny;
C.-Th. Pestalozzi, à St-Moritz; À. Camenisch, à Coire;
F. de Schæck, F. Brocher, A. Vaucher, Ch. Binet, E. Pri-
vat, H. Bourdillon et Lechthaler, à Genève; H. Vernet,
à Duillier; S. Frossard, à Payerne; ZLéonce Duparc, à
Annecy.
MT ce
Strigidae.
Nyctea Steph.
33 Nyctea nivea Thunb.
Chouette Harfang — Schneeeule — Civetta nivea.
Synonymes: Strix nyctea Linné (Meisner et Schinz). Strix
nivea Thunb. Strix arctica Bartr. Strix candida Lath.
Noctua nyctea Boie. Nyctea erminea Steph. Syrnium
nyctea Kaup. Surnia nyctea Keys. BL
Apparition accidentelle. Nous avons fort peu de
données précises sur la présence de cet oiseau en Suisse,
deux citations seulement dans la région de la Limmat
(V, a et b)'). La première repose sur une note de
Meisner et de Schinz (Vôgel der Schweiz et Fauna hel-
vetica, n% 15 et 18 de notre Catal., fase. I, p. 9 et 10),
d’après laquelle un individu de cette espèce fut blessé et
parfaitement reconnu, sur le Rehzerfeld, en arrière au-
tomne, sans avoir pu toutefois être capturé, par M. Zegler-
Steiner à Winterthur. La seconde est de M. Oschwald,
forestier de district à Mels, qui qualifie cette Chouette
d'hôte d’hiver faisant, dans la région, de très rares appa-
ritions.
1) Observation. Pour éviter des longueurs et des répétitions
inutiles, les provenances et localités, en général, ne seront plus
d'ordinaire désignées que par les numéros et les lettres & et b des
régions (voyez fasc. I, carte 1). Les données relatives à la littéra-
ture ne seront également désormais rappelées que par les numéros
de la bibliographie de notre Catalogue (voy. fasc. I, p. 9—15). Les
noms sans numéros, entre parenthèses, sont ceux de nos collaborateurs.
— 112 —:
Cet oiseau a pour habitat ordinaire lintérieur du
cercle polaire: le nord de l'Amérique, Terre-Neuve, le
Grœnland, le nord de l’Europe et les Toundras de la
Sibérie. Il gagne en hiver des régions un peu plus tem-
pérées et se rencontre dans le sud de la péninsule Scan-
dinave, ainsi que dans le nord-ouest de l’Allemagne.
Exceptionnellement, il a été observé dans les Iles bri-
tanniques, même dans le nord de la France, l’Allemagne
moyenne et la Russie méridionale; il n’est, par consé-
quent, pas impossible que, dans ses pérégrinations, il
arrive parfois jusque dans notre pays.
Surnia Duméril.
34. Surnia nisoria Wolf.
Chouette Caparacoch — Sperbereule — Civetta sparviera.
Synonymes: Strix nisoria Wolf, Meyer. Strix funerea et
ulula L. Strix hudsonia Gm. Surnia funerea Brehm.
Surnia hudsonia Swains. (de Salis, n° 50). Surnia ulula
Bp. Noctua ulula Schleg.
Apparition accidentelle. On trouve dans de Salis
(50) une donnée positive de la présence de cet oiseau en
Suisse: le 11 janvier 1860, un individu de l’espèce fut tué
près de Zizers dans les Grisons (X a), qui, malheureu-
sement, ne put être empaillé. Nos collaborateurs, Gol,
Môsch et Nügeli, citent en outre cette Chouette comme
ayant fait de très rares apparitions: le premier dans les
environs de Lausanne (IL b), les seconds dans les contrées
de Zurich (V b) et de St-Gall (VID).
La patrie de la Surnie Caparacoch est le nord de
l’ancien et du nouveau monde: le nord de la Scandinavie,
la Russie septentrionale et moyenne, la Sibérie, le Grœn-
— 115 —
land et le nord de l'Amérique. Cette Chouette descend
parfois,*en hiver, jusque dans le centre de Allemagne
et même jusqu’en Alsace.
Athene Boic.
39, Athene passerina L.
Chouette Chevêchette — Spertingseule — Civettu nana.
Synonymes: Strix passerina Li. Strix pusilla Daud. Strix
pygmæa Bechst. (Schinz, 18). Sérix acadica Temm.
Glaucidium passerinum Boie. Surnia passerina Keys.
BI. Afhene passerina Gray. Noctua passerina Schleg.
Noms vulgaires: Chevéchette (Suisse française en général),
Petite Chevetta (St-Maurice), Hibou moineau (Martigny).
— Chutzli ({nterlaken), Zwergchutzli (Oberland ber-
nois), Güppi ? (Hasli), Sperlingseule (Zurich), Spatzen-
eule (St-Gall), Zwergkautz, Zwergeule (Suisse allemande
en général et Coire).
Oiseau sédentaire dans les forêts de montagne, rare
ou assez rare; hôte d'hiver, erratique ou apparition acei-
dentelle en plaine.
Sédentaire: La: d’après Bailly (68), en Savoie, dans
la région supérieure des pins et sapins, très rare.
Il b: sédentaire, très rare, dans les environs de
Fribourg (Cuony).
Ia: dans la vallée du Hasli, au-dessus de Mei-
ringen (Fatio). Il est probable que c’est l'espèce men-
tionnée par Blatter, sous le nom de Güppi, et dont il
est dit qu’on la rencontre çà et là. ÆRisold en tua un
sujet au Niederhorn, au-dessus de Beatenberg, en 1881;
il avait aussi constaté sa présence, en 1875, au Niesen,
au-dessus de Wimmis. Un exemplaire avait déjà été
—. 114 —
capturé, en octobre 1870, dans la même localité, Beaten-
berg, près du lac de Thoune. Selon M. Rützer, actuelle-
ment pasteur à Büren, autrefois à Gadmen, cette espèce
se trouverait aussi dans cette dernière vallée.
IV a: dans les forêts montagneuses au-dessus d’Alt-
dorf (Dr Lüsser, 1847); dans la vallée d’'Urseren (Nager);
dans les Alpes au sud de Lucerne {Stauffer); au-dessus de
Sarnen (Etlin).
V a: dans les montagnes du canton de Schwyz, selon
Riva (51).
Via: rare, mais nichant probablement aussi dans
POberland St-Gallois (Girtanner), et dans les montagnes
d'Appenzell (von Müller, Naumania, VII, I, p. 71).
Vila: çà et là, mais rare, dans les forêts du Jura
vaudois (Fatio). Une nichée a été rencontrée aux Or-
gières, sur Arzier, en 1890, et un sujet a été tué sur
la crête du Marchairuz (Vernet). Peut-être aussi dans
le Jura neuchâtelois (Coulon).
VIIL «a, b: rare, dans les montagnes au-dessus d’Aigle
(de Rameru); rare, au-dessus d’Yvorne (Ansermoz); très
rare, dans les forêts de Bagnes {Chanoine Besse); rare,
au-dessus de Martigny (Vairoli), près de St-Maurice
(Chanoine Favre) et dans les montagnes des environs
de Sion (Fatio et Studer).
X a: dans les régions alpine et montagneuse de la
vallée supérieure du Rhin, au-dessus de Lürlibad, près
Coire (de Sualis et Manni); dans les forêts élevées de
sapins, particulièrement au-dessus de Mutten, près Thusis
(Baldenstein).
XI a: près de Samaden en Hte-Engadine {de Salis). .
Dans les parties plus basses du pays et les vallées,
nos collaborateurs désignent la Chevêchette, les uns comme
de passage régulier, les autres comme de passage irré-
œulier, hôte d'hiver où apparition exceptionnelle;
pour tous elle est rare ou plus souvent très rare. Dans
PONT J'TE
+
5
—. 115 —
la plupart des cas, il s’agit probablement d’apparitions
isolées en automne ou en hiver, alors que ces oiseaux,
plus ou moins erratiques, descendent des régions relati-
vement élevées dans lesquelles ils ont niché.
Voici, dans ces dernières conditions, les quelques
observations qui nous sont parvenues :
TD: rencontrée dans les grands bois des environs
de Lausanne en 1833 et octobre 1835 (Mallet, 23); dans
les environs de Lausanne, rare (Goll); près de Versoix,
un vieux mâle tué en novembre 1879 (Lechthaler); très
rare dans les environs de Genève (Vaucher); un vieux
mâle tué près de cette ville (Lunel).
Ila: près de Château-d’'ŒEx (Delachaux). IX b: près
de Romont, un couple, le 26 novembre 1886 /Æ. Grand).
IT b: un individu tué, en 1868, dans la forêt de
Bremgarten, près Berne, un autre près de Amsoldingen
(Studer).
IV b: un exemplaire tué dans le Oberholz, près
d’Aarau, en 1847 (Schinz, Verhandl. der Schweiz. Nat.
Gesell., 1848).
V b: observée près de Zurich (Müsch).
VID: près de St-Gall (Girtanner); près Fähneren,
dans le canton d’Appenzell (Stülker, 55).
VIT D: une fois près de Porrentruy /Ceppi); près
de Bâle (Greuter-Engel,.
VIIT D: près d’Aigle, en hiver (de Rameru, Anser-
moz-Pacot); près de Martigny (Vairoli) et près de Sion
(Wolf).
Cette petite Chouette n’a pas encore été observée ni
en Engadine, ni dans le Tessin, mais bien dans les Alpes
italiennes, sur les versants escarpés du Trentin, au-dessus
de Cadore et de Belluno. Près de nos frontières, elle a
été tuée dans le Jura français, au bois d’Amont, en 1836
(Frère Ogérien, 67), ainsi que près de Grenzach, sur le
pie de ce nom, en hiver 1884 (Schneider, 66).
— 116 —
Autant que nous le pouvons savoir, cette espèce
niche, en juin, dans les forêts élevées, jusqu’à la limite
de la grande végétation. Sa ponte est de deux à trois
œufs, blancs comme tous ceux des Rapaces nocturnes. Un
jeune avec toutes ses plumes a été trouvé par Baldenstein
déjà le 29 juin. Si la petite Chouette signalée par Blatter
dans le Hasli (IITa), sous le nom de Güppi, est bien
la Chevêchette, celle-ci établirait volontiers son nid dans
des troncs creux de hêtres et d’érables, elle couverait
en juin et des jeunes hors du nid auraient été déjà tués
en juillet.
Sa nourriture consiste en petits rongeurs et petits
oiseaux. Nügeli trouva dans l’estomac d’un individu des
restes de merle.
La Chevêchette, en dehors des Alpes, est sédentaire
dans le nord de l’Europe et de l'Asie, nichant jusque
dans l’Allemagne moyenne et le bassin de l'Amour.
Carte VIII. Les points rouges.
306. Athene noctua Retz.
Chouette Chevêche — Steinkauz — Civetta.
Synonymes: Noctua minor Briss. Strix passerina Sonnini
(Meisner et Schinz). Strixæ noctua Retz. Noctua glaux
Savign. Strix pygmea Meyer. Athene passerina Boie.
Athene noctua Boie, Bp. Athene glaux Gray. Surnia
noctua Keys. BI Strix psilodactyla Brehm (Riva).
Carine nochia Salvadori.
Noms vulgaires: Chevêche, Petite Chouette (Genève, Vaud),
Chouète (Martigny), Chevetta (St-Maurice), Suvetta (Fri-
bourg). — Steinkauz, Steinchutzli (Suisse allemande
en général), Chutzli (Interlaken), Wiggle (Emmenthal,
Seeland), Todtevogel (Berne), Nachthuri (Unterwald et
Berne), ÆKleiner Kauz (St-Gall), Schwiggla (Mels),
ss be dns ds code à nt. >
Todtavogel (Fürstenau, Grisons). — Tschivetta (Vrin,
Grisons), Bech Pignoulao (Sils), Ciguetta (Casaccia). —
Sciuvetta (Tessin), Sciguetta (Locarno).
Oiseau sédentaire dans les régions de plaine et
montagneuse de toute la Suisse.
La comparaison des données actuelles avec les an-
ciennes semble établir que l’habitat de cette espèce s’est
passablement étendu dans le pays, depuis la première
moitié du siècle. Schinz (18), en 18537, considérait cette
Chouette comme manquant ou très rare dans la majeure
partie de la Suisse orientale. Baldenstein (21) disait, en
1821, qu'il ne l'avait jamais trouvée dans les Grisons.
De Salis (50) ne la citait pas, en 1863, parmi les oiseaux
des Grisons, non plus que Saratz (62), en 1870, dans la
Haute-Engadine.
Stôlker (55) qui avait reçu, en 1865, des exemplaires
de cette Chouette de Gams, de Wyl et de Oberried,
mettait déjà alors en doute les données de Schinz, ou
concluait à une plus grande extension de l’espèce. Au-
jourd’hui, nos collaborateurs signalent cet oiseau comme
également répandu dans toutes les contrées du pays,
tant en plaine que dans la région montagneuse; c’est
même le cas pour les Grisons, car de Salis nous le cite
maintenant comme nicheur, et Saratz le mentionne dans
PEngadine. Il est possible que certains observateurs
n'aient pas toujours parfaitement distingué cette espèce
de la suivante (Chouette Tengmalm). La fréquence de
cette Chouette semble varier du reste avec les années.
Une diminution sensible du nombre des individus a été,
en particulier, constatée en diverses localités à la suite
d’hivers rigoureux ; ainsi près de Zofingue, après l'hiver
de 1879/80 (Fischer-Sigwart), près de Sarnen (Etlin)
et près de Glaris (Schindler); par contre, une abondance
exceptionnelle fut remarquée, dans l’hiver 1870/71, près
de Zurich, où elle a depuis beaucoup diminué (Nügeli).
— 118 —
Voici, du reste, les données que nous empruntons
aux rapports de nos collaborateurs et dans la littérature.
Oiseau sédentaire: [a: assez commun, en Savoie,
dans le bas pays (Bailly, 68). Ib: commun dans les en-
virons de Genève (Fatio, Lunel, Lechthaler, de Schæck,
Vaucher) ; assez commun près de Lausanne (Goll,.
Il a: assez rare dans la vallée de Saanen (Uelliger) ;
peu commun dans la Gruyère (Olphe-Galliard: Excur-
sions ornith. en Suisse; Rev. et Mag. Zool., 1875, p. 5).
Il Db: assez commun près de Fribourg (Cuony, Musy),
de Romont {H. Grand) et d'Orbe (du Plessis); commun
près d’Avenches (Blanc), près de Morat et dans la vallée
de la Broye (Savary); assez commun près de Marin {Ro-
bert, E. Vouga).
IT a: très rare près d’Interlaken (Risold) et de Mei-
ringen (données de Kaisermann à Fatio). III b: assez
commun où commun près de Schüpfen (Stümpfli); assez
rare ou assez commun près de Berne (Brunner, Haller,
Studer), près de Berthoud {Fankhauser) et de Diesbach-
Büren (Käser); plus rare dans les environs de Langnau
(Lauterburg) et de Schwanden (Stümpfli), près de Hasle,
non loin de Berthoud (Gerber) et près de Schwarzenbourg
(Haller,.
IV à: assez commun près de Sarnen (Etlin); plus
rare dans les environs de Lucerne (Stauffer). IV b:
commun dans la contrée de Zofingue (Fischer-Sigwart). .
Va: assez commun près de Glaris, semble cepen-
dant avoir diminué dans ces derniers temps (Schindler) ;
très rare près de Mels (Oschwald). V b: assez commun
près de Zurich (Môüsch, Nügeli, Lüdecke).
VID: commun près de St-Gall /Girtanner); assez
commun près de Schaffhouse (Pfeiffer); rare en Thur-
govie (Schwyter).
Vila: assez commun près de Neuchâtel (Coulon)
et de St-Aubin (P. Vouga); commun près du Locle (Du-
ON T
nntatont 5 in
— 119 —
bois). VIT D: assez commun près de Porrentruy (Ceppy)
et de Bâle (Schneider, Greuter-Engel).
VIII D: assez rare près d’Aiïgle /de Rameru, Anser-
moz-Pacot) et de Martigny (Vairoli); assez commun près
de St-Maurice {Chanoine Besse, Deléglise) et de Sion
(Bonvin, Wolf.
IX a: assez rare près de Calanca (Rigassi); très
commun dans les environs de Locarno (Mariani). IX b:
assez rare près de Lugano /Lenticchia, Poncini).
X a: plus ou moins commun dans la vallée du Rhin,
près de Coire et de Fürstenau, selon les observateurs
Manni, de Salis, Stoffel ; assez rare près de Vrin /Solèr).
Reste à savoir s’il n’y a pas à cette dernière station
confusion avec l’espèce suivante.
XIa: très rare près de Casaccia, Chiavenna (Gar-
bald); assez rare près de Pontresina (Saratz); assez
commun près de Sils-Maria (Curtin). I se pourrait qu’il
y eût ici confusion avec l’espèce suivante.
Oiseau de passage: On observe fréquemment cette
Chouette à l’époque du passage dans les environs de Ge-
nève ([b, Fatio, de Schæck, Vuucher). On la verrait çà
et là près de Spiez (Ia) et près de Berthoud (IT b,
Gerber). Elle serait de passage assez rare dans la contrée
de St-Gall (VID, Girtanner); par contre assez fréquente
près de Lugano (IX D, Poncini). — Comme de passage
irrégulier ou opérant seulement des déplacements locaux,
soit erratique, cette Chouctte se montrerait aussi assez
souvent près de Porrentruy (VIT b, Ceppi); elle ne ferait,
par contre, guère que des apparitions accidentelles
près de La Chaux-de-Fonds (VIT a, Micoud).
La Chevêche niche dès la fin de mars et en avril;
elle établit son nid dans des anfractuosités de rochers,
dans les vieilles murailles et dans des arbres creux,
rarement dans la profondeur des forêts, mais plutôt sur
les lizières, dans des bois clairs et des allées d'arbres;
— 120 —
sa ponte est de 4 à D œufs blancs. En automne, cet
oiseau se rapproche volontiers des habitations, pour passer
l'hiver dans les vergers, les haies et les bosquets. IL se
nourrit de petits vertébrés: de chauves-souris, de souris,
de petits oiseaux, de reptiles, de batraciens et d’insectes.
L’habitat de cette Chouette s’étend sur toute l'Eu-
rope, depuis la Suède méridionale jusqu'aux pays médi-
terranéens, ainsi que dans l’Asie centrale et l’Anatolie.
Carte VIIT. Teinte jaune.
Nyctale Brehm.
3%. Nyctale Tengmalmi Gm.
Chouette Tengmalm — Rauhfusskauz — Civetta
capogro0sso.
Synonymes: Strèx funerea Li. Faun. suec. Strix noctua
Tengmalm. Strix Tengmalmi Gm. Strix dasypus Bechst.
(Meisner et Schinz). Athene Tenamalmi Boie. Noctua
Tengmalmi Cuv. Nyctale dasypus Gray. Nyctale funerea
Bp. Ulula funerea Schleg.
Noms vulgaires: Souvent confondue avec la Chevèche.
Tengmalm; Petite Chouette (Chaux-de-Fonds). — Rauh-
Jfüssiger Kauz (Suisse allemande en général); Moosgeiss
(Hasli), AHuwel (Unterwald); aussi, comme la précé-
dente, sous les noms de Wiggle, Todtenvogel, ete. —
Sciguetton (Lugano).
Oiseau sédentaire ou nicheur habitant la haute mon-
tagne, particulièrement les forêts de sapins, dans le Jura
et les Alpes, jusque dans la région alpine. Il remplace,
dans les montagnes, l’espèce précédente qui préfère les
contrées d’une moindre altitude. En hiver, il abandonne
parfois son habitat élevé pour descendre dans les vallées
et même jusqu’en plaine.
rot
Voici quelques données empruntées à la littérature
et à nos collaborateurs.
Sédentaire : I a&: pas rare dans les Alpes de Savoie,
notamment dans les parties septentrionales, au sein des
forêts de mélèzes et de sapins (Bailly, 68).
ITa: çà et là près de Château-d’'Œx (Delachaux)
et dans les Alpes fribourgeoises (Cuony).
IT a: assez répandu dans l’Oberland bernois (Haller) ;
plus rare sur les montagnes près d’Interlaken (Dela-
chaux); rare dans le Hasli (Blatter, Meisner, 15) et dans
le Simmenthal (Meisner).
IV a: assez rare près de Sarnen, où beaucoup d’indi-
vidus périrent pendant l'hiver 1885/86 (Etlin); pas rare
près d’Andermatt (Nager, Fatio), même sur le Gothard
(Schinz); assez rare sur les montagnes qui avoisinent le
lac de Lucerne (Stauffer).
V a: assez commun près de Glaris (Schindler), dans
le Klænthal (Tschudi, 45); assez rare dans les montagnes
des environs de Mels {Oschwald); ne nous est cité que
comme nicheur dans le canton de Zurich (Lüdecke).
VI a, b: assez rare dans lOberland St-Gallois
et Appenzellois (Girtanner); observé à Alt St-Johann
(Stülker, 55).
Vila: rare dans les forêts élevées du Jura vaudois
(Meyer) ; assez commun près du Locle (Dubois), de La
Chaux-de-Fonds ({Nicoud) et dans le Jura neuchâtelois
en général (Coulon). VII b: pas très rare dans les en-
virons de Moutier (Schneider) et de Grandval /Ceppi,.
VIIL a, b: assez rare dans la contrée d’Aigle (de
Rameru), plus commun dans celle de Martigny {Vairoli) ;
rare dans la forêt de Bagnes (Ch. Besse) et dans les en-
virons de Sion ( Wolf).
IX a, b: assez rare dans le Tessin (Lenticchiu).
X a: assez répandu dans la vallée du Rhin, en par-
ticulier près de Sevelen et Atzmoos, dans le district de
— 122 —
Sargans, près de Malans, de Felsberg au Calanda, de
Baldenstein et dans les forêts du Splügen (Sfeinmüller,
19, Baldenstein, de Salis, 50); récemment trouvé aussi
à Davos (Nagel). Xb: dans la forêt de Kornberg près
d’Altstätten et à Marbach (Stülker, 55).
XI a: cet oiseau ne nous est cité que comme nicheur
à Pontresina (Saratz). Il est bien probable que plusieurs
des citations relatives à l’espèce précédente, dans cette
région comme dans les Grisons en général, doivent être
rapportées à celle-ci. 3
Comme de passage irrégulier ou plutôt errati-
que, cette Chouette a été observée: très rarement près
de Berne (IL D, Brunner); assez rarement près de St-Gall
(VI b, Stülker, 55, Girtanner) et près de St-Aubin, lac de
Neuchâtel (VIT a, P. Vouga); assez fréquemment près de
Locarno (IX b, Mariani).
Comme hôte d’hiver, elle est rare dans les envi-
rons de Lucerne (IV b, Stauffer); assez rare dans la
vallée du Rhône, près d’Aigle (VIII b, de Rameru.
On ne la cite que comme apparition accidentelle
dans les environs de Genève (1b, Lunel, Vaucher),
d’Orbe {du Plessis) et de Romont (II b, H. Grand),
à Hinweil, canton de Zurich, où un exemplaire fut tué
en octobre 1890 (V b, Müsch); dans les vallées infé-
rieures du Jura (Schneider, 66) et près de Bâle (VIT D,
sreuter-Engel,.
La Chouette Tengmalm niche, avons-nous dit, dans
les forêts élevées, et recherche de préférence pour s’y
établir les arbres creux, les anfractuosités de rochers ou
même des trous de murailles (Zschudi, n° 45, signale
une nichée dans le mur d’une étable au Klænthal).
L'époque de reproduction commence après la fonte des
neiges, en mars ou au commencement d'avril. En mai,
ou, dans les régions plus élevées, en juin seulement,
la femelle pond 4 à 5 œufs; on a même trouvé une
PE 1oS
fois, dans la vallée d’Urseren, un nid avec 7 œufs
-(Fschudi, 45).
Quand le froid devient trop rigoureux, en hiver, elle
descend vers les régions plus tempérées.
Sa nourriture consiste surtout en souris et petits
oiseaux; en été, elle mange aussi des insectes et des
limaces.
L’habitat de cette espèce s’étend sur le nord de
PEurope, le nord-ouest de l’Asie, les parties septentrio-
nales de l'Amérique, jusqu'à la limite des Etats-Unis,
ainsi que sur les montagnes de l’Europe moyenne, les
Alpes, le Jura et les Vosges. Selon Gigholi (70), on ne
la rencontrerait que rarement dans la Lombardie, la Vé-
nétie et la Ligurie.
Carte VIII. Teinte bleue.
Syrnium Savigny.
38. Syrnium Aluco L.
Chouette Hulotte — Waildkauz — Gufo selvatico.
Synonymes: Strix Aluco L. (Meisner et Schinz). Strix
stridula L. Strix sylvestris Scop. Syrnium ululans
Sav. Ulula Aluco Keys. BL Ulula stridula Selby.
Strix macrocephala Meisner (13), à tort décrite comme
espèce distincte.
Noms vulgaires: Chat-huant, Hulotte (Genève et Suisse
française en général), D6 (St-Maurice). — Nachtkauz
(Suisse allemande en général), Wiggle (Seeland ber-
nois), Nachheuel (Berne, Bâle), Hauri, Nachthuri
(Berne, Oberland, Meiringen), Xuz (Oberland bernois),
Wükle (Zofingue), Wiglae (Einsiedeln), Schudereuel
— 124 —
(Thurgovie), Wiggezer, Wiggler, Wiggerh (Glaris),
Heuler (Mels), Wilder Geistler (Coire). — Pio selvadi
(Vrin), Zschuetta (Sils). — Oroch (Lugano), Oroch,
Oloch, Tuit, Orocon, Tosit (Locarno).
Oiseau sédentaire, partout commun dans les régions
basses et montagneuses; seulement nicheur dans les con-
trées plus élevées, comme dans la Haute - Engadine et
diverses parties des Alpes et du Jura; passant générale-
ment l'hiver en plaine.
Sédentaire: Ia: commun en Savoie; abondant sur-
tout dans les bois de montagne des vallées septentrio-
nales, relativement moins fréquent en plaine (Bailly,
68). Ib: commun dans les bois des environs de Genève,
plus ou moins fréquent dans les pentes du Jura et au
Salève (Lunel, Fatio, Lechthaler, de Schæck); commun
ou assez commun aux environs de Lausanne et dans le
Jorat (Goll, Meyer).
Il a: assez rare ou commun en Gruyère selon les
localités et les observateurs /Gillet, Olphe-Galliard: Rev.
Mag. Zool., 1875, page 5): assez rare dans la vallée
de Saanen (Uelliger); rare près de Château-d’'Œx
(Delachaux). IE b: assez rare près d’Yverdon (Gurin,
Perret de Musy) et près de Romont (4. Grand); assez
commun près d'Orbe {du Plessis, 61), près de Fribourg
et de Bulle {Musy, Cuony); commun dans les forêts
avoisinant les lacs de Bienne (Louis) et de Morat
(Blanc, Savary); très commun à Marin (E. Vouga).
IT a: commun ou assez commun dans les vallées
de l’Oberland bernois, dans le Simmenthal (Jaggi), dans
le Hasli (Blatter); rare dans les environs d’Interlaken,
plus commun près de Spiez et au Beatenberg (Risold).
III b: assez commun près de Schüpfen (Stämpfh); com-
mun ou assez commun dans le Mittelland bernois (aller,
Berger, Küser, Fankhauser) ; moins fréquent dans l'Em-
menthal (Lauterburg, Gerber).
Ye
4
È
“
À
fe,
—. 125 —
IV a: assez commun près de Sarnen (/Ætlin) et de
Schwyz (Pernsteiner). IV b: commun dans la contrée de
Lucerne et en Argovie (Stauffer, Fischer-Sigwart).
Va: commun aux environs de Glaris /Schindler) ;
rare près de Mels /Oschwald). V b: assez commun dans
les forêts du canton de Zurich (Môsch, Nügeli, Lüdecke),
près de Pfäffikon et de Einsiedeln (Sidler).
VID: commun dans la contrée de St-Gall {Girtanner,
Dick); assez commun en Thurgovie (Schwyter); très com-
mun près de Schaffhouse { Pfeiffer).
VIla: très abondant dans les vallées des environs
de Neuchâtel et dans le voisinage du lac: à Neuchâtel
(Coulon) et St-Aubin (P. Vouga); assez rare près de Cor-
celles (de Meuron). VII b: commun près de Porrentruy
(Ceppi) et assez commun près de Bâle /Greuter-Engel).
VIII b: assez commun près d’Aigle, de St-Maurice,
de Martigny et de Sion {de Rameru, Ansermoz-Pacot,
Ch. Besse, Ch. Favre, Vairoli et Wolf).
IX b: assez commun dans le bas Tessin, particulière-
ment près de Lugano {Lenticchia).
X a: assez commun près de Coire (de Salis, Stoffel) ;
assez rare dans la vallée de Vrin (Solèr) et près de Fürste-
nau (Stojfel).
XI a: assez rare près de Sils-Maria /Curtin,.
Nicheur seulement: Il résulte d'observations faites
en diverses localités que l’on rencontre cette Chouette en
plus grande quantité à l’époque des nichées qu’en hiver,
que, par conséquent, un certain nombre d'individus
doivent abandonner leur habitat estival, pour émigrer
dans d’autres contrées. C’est ainsi que la proportion
des sujets nicheurs est environ de !/4 plus forte que
celle des sédentaires près de Genève (LD, Fatio, Vau-
cher) et près de Faoug (IL b, Savary), de ‘/3 plus forte
près de Fribourg (IL D, Cuony), et de ?/3 plus forte dans
les environs de Berthoud et de Langnau (II b, Gerber).
9
— 126 —
En tant qu’oiseau nicheur seulement, la Hulotte
nous est signalée des rives du Doubs et de la Chaux-
de-Fonds (VII & et b) comme commune ou assez com-
mune (Girard, Nicoud). Elle ne nous est également
indiquée que comme nicheuse dans la contrée de Lo-
carno (IX D) par Mariani, et dans la vallée de Davos
(X a), où elle nicherait fréquemment, selon Pestalozei.
Elle n’est citée aussi par Saratz (n° 62) dans la Haute-
Engadine (XI a) que comme espèce nicheuse, arrivant
d'ordinaire au commencement de mars; alors que notre
collaborateur Curtin la qualifie, par contre, de sédentaire
assez rare. |
Cet oiseau est surtout abondant, en hiver, près des
lieux habités, dans les vergers, les allées et les villages,
tandis qu'il se retire volontiers dans les forêts durant
l'été. Les déplacements qu’il opère ainsi en automne
et au printemps expliquent pourquoi, à cette époque de
l’année, il est, comme nous l'avons dit, plus fréquent
dans certaines localités, et comment on peut parler de
passages quasi-réguliers dans ces dernières. C’est en par-
ticulier dans ces circonstances que Dubois la rencontre
cà et là isolée dans les environs du Locle (VII a).
L'époque des amours, durant laquelle la Hulotte
fait surtout entendre son cri sonore et lugubre, com-
mence de bonne heure: en plaine déjà en février, dans
des régions plus élevées, l’Engadine entre autres, les
premiers jours de mars seulement. C’est d’ordinaire en
mars aussi qu'elle s'occupe de létablissement de son
nid; parfois, quoique plus rarement, déjà à la fin de
février. Dans la contrée de Glaris, ce serait par contre
en avril seulement, selon Schindler.
Elle pond 4 à 5 œufs, volontiers dans des trones
creux, ou, assez souvent, dans des nids abandonnés
d’écureuils, de pies, de corneilles ou de buses.
Sa nourriture consiste en souris, musaraignes, taupes,
oiseaux, reptiles et grenouilles; quelquefois en poissons
r 4 :
nat ébhe: L'on ds De AUS. ds, ds tea. si
— 127 —
È
À (de Schæck, Brocher). Elle absorbe aussi passablement
“à d'insectes, particulièrement des sauterelles, des grillons
si et des papillons de nuit, même des hannetons, dans les
_ années de la vie extérieure de ceux-ci. Risold cite le
fait qu'une Hulotte a entièrement dévasté un pigeonnier
au Beatenberg.
| Cette Chouette est très répandue en Europe moyenne,
surtout depuis le 67° degré de latitude nord. Elle est
“à plus rare à l’est et manque en Sibérie. Elle est rare
dans l’Italie moyenne et méridionale, très rare en Grèce
et en Espagne.
3
: _Strix (Lin) Schlegel.
. 39. Strix flammea Lin.
% Chouette Effraye — Schleiereule — Barbagianni.
3
: Synonymes: Strix alba Scop. Strix flamme Meisner et
L Schinz. Aluco flammeus Flem. Strix quitata Brehm.
Noms vulgaires: ÆEffraye (Suisse française en général),
Ë Chouette des clochers (Genève), D6 blanc (St-Maurice),
À Lutzeran (Faoug). — Kirchkäutz, Perleule, Goldeule
fe (Suisse allemande), Schleiereule où Üle, Thurimeule,
Ee. Kircheule (Berne, Oberland), Wiggle (Seeland bernois),
3 Schudereuel, Tschudereuel (Thurgovie), Ühle (Bâle). —
‘ Favrèe (Casaccia). — Chveine, Oroch, Povera-Donna
4 (Locarno), Oroch (Lugano).
Espèce sédentaire relativement peu abondante, quoi-
que plus ou moins commune suivant les localités, dans
Ë les régions basses surtout, où elle habite les vieilles
murailles, les ruines et les clochers, à l’intérieur même
des villes et des villages: plus rare dans les contrées
plus élevées.
TL AS
L’habitude qu'a cette Chouette de s'établir dans
les demeures de l’homme a été souvent la cause de sa
destruction sur divers points.
Oiseau sédentaire: Ia: très commun en Savoie
(Bailly, 68). Ib: plutôt rare près de Genève Lunel,
Fatio, Lechthaler, de Schæck, Vaucher); plus fréquent
dans le pays de Vaud, dans le Jorat entre autres
(Meyer, Goll).
Il a: assez rare dans la vallée de Saanen (Uelliger) ;
assez rare ou pas très commun dans la Gruyère (Gillet,
Olphe-Galliard, 1. e.). Ib: assez rare près d’Yverdon
(Garin, Perret de Musy); rare près de Marin (E. Vouga);
assez commun, par contre, près d'Orbe (du Plessis, 61), de
Lucens (Erbau), de Faoug (Savary), d'Avenches (Blanc),
de Fribourg {Musy, Cuony) et de Romont {Æ. Grand).
III «: assez commun dans le Simmenthal, à la Lenk
(Jaggi) ; rare, par contre, sur les bords du lac de Thoune
et près d’Interlaken {Risold), ainsi que dans la vallée du
Hasli {Blatter). IL b: assez rare près de Schüpfen et
de Schwanden /Stämpjli) ; assez commun dans les envi-
rons de Berne (Haller, Studer); assez rare près de Ber-
thoud et de Hasle, ainsi qu’à Langnau et dans l’Emmen-
thal (Fankhauser, Gerber).
IV a: rare dans l’Entlebuch, à Flühli (Minder),
ainsi que près de Schwyz (Pernsteiner) et de Sarnen
où il n’est pas même certain que les individus observés
soient réellement sédentaires (Ætlin). IV b: assez com-
mun près de Lucerne (Sfauffer), en Argovie, particulière-
ement dans le Frickthal (Müsch), à Aarbourg et près de
Zofingue (Fischer-Sigwart,.
V a: assez rare près de Glaris où il n’a été observé
que depuis quelques années {/Schindler). — V b: commun
dans le canton de Zurich, a pourtant diminué en nombre
dans les dernières années {Nägel).
VID: assez commun ou commun près de St-Gall
(Dick, Girtanner) et près de Rorschach {Stôlker, 55);
— 129 —
assez rare en Thurgovie (Schwyter, Keller); pas rare
près de Schaffhouse (Pfeiffer).
Vila: commun près de Neuchâtel et de St-Aubin
(Coulon, P. Vouga). VIT D: assez rare près de Porren-
truy (Ceppi) et de Bâle {Greuter-Engel).
VIT b: assez fréquent dans le bas de la vallée du
Rhône, à Aigle {de Rameru, Ansermoz-Pacot) et près
de Sion (Wolf); plus rare près de Martigny / Vairoki).
IX b: assez commun dans le Tessin, Sotto-Cenere
(Lenticchix).
X a: rare dans le Rheinthal, près de Coire {Wanni).
X b: rare aussi plus bas dans la vallée (Stülker, 55).
XI «, b: assez commun entre Casaceia et Chiavenna
(Garbald,.
Nicheur seulement. Dans bien des localités, cet oiseau
est plus abondant à l’époque de la reproduction que
pendant le reste de l’année; c’est en particulier le cas
près de Genève (1 b) où il est signalé comme commun,
parfois même très commun au temps des nichées. Le
même cas se présenterait à Langnau ([IL b) où la propor-
tion serait — 2:1 (Gerber), et près de Bâle (VITE) où le
rapport serait — 8:2 (Greuter-Engel). L'espèce ne ferait
que nicher, et cela assez rarement, près de Stanz (IV a,
Rengger), ainsi que près de St-Maurice (VIII D, Ch.
Besse); elle se reproduirait plus fréquemment, par contre,
près de Locarno (IX b, Mariani). Elle ne serait aussi,
la plupart du temps, qu’oiseau nicheur dans les Grisons
où, selon de Salis, elle nicherait entre autres à Felsberg
et à Splügen (X a). Une paire nicherait dans- l’église
de Davos-Dôrfli, selon Pestalozzi, également en X 4.
Enfin, d’après Saratz (62), elle aurait niché aussi près
de Silvaplana, dans la Haute-Engadine (XI 4), à 1816
mètres s/m.
Passages. Les déplacements qu’opèrent beaucoup
d'individus, en dehors de l’époque des nichées, expliquent
l’abondance relative de cette espèce dans certaines loca-
PR A ue
— 130 —
lités au moment du passage, au commencement et à la
fin de l'hiver. C’est ainsi qu’on ne la rencontre qu’à
l’époque des migrations et en petit nombre seulement
près de la Chaux-de-Fonds (Nicoud) et près du Locle
(VIl a, Dubois). — Bailly (68) rapporte que de petites
troupes de cet oiseau, composées surtout de femelles ct
de jeunes de Pannée, arrivent du nord en Savoie, au
mois d'octobre, y séjournent jusqu’en décembre et re-
partent dans ia direction du midi, lorsque le froid devient
plus rigoureux. — Æatio et de Schæck constatent une
plus grande fréquence de l’espèce près de Genève (I b)
à l’époque du passage. Mariani fait la même observa-
tion dans les environs de Locarno (IX b). Ces données
concordent avec celles qui signalent, dans certaines loca-
lités, une abondance plns grande de cette Chouette en
hiver, comme en décembre 1885 et janvier 1886 près
de Berne (III b, Brunner).
L'espèce ne ferait généralement que des appari-
tions accidentelles dans les environs de Mels (X b,
Oschwald) et de Pontresina (XI «, Sarata).
L’Effraye niche de préférence dans des anfractuosités
de rochers, dans des ruines ou de vieux bâtiments, dans
des clochers et parfois dans des pigeonniers dont elle a
dépossédé les habitants. Souvent elle s’établit dans l’inté-
rieur des villes et des villages; elle a couvé, par exemple,
à Aarbourg, dans le mur de l’église et dans les tours de
la forteresse, ainsi qu’à Schaffhouse sur la vieille tour du
Munot, et sur l’Ufenau dans le clocher de lPéglise. Elle
habitait autrefois les clochers de Zofingue, mais elle y
a été détruite. Selon Æazoumowsky (8) elle nicherait
aussi dans les forêts du Jorat, et, d’après Greuter-Engel,
on la rencontrerait en pareilles circonstances au Bruder-
holz près de Bâle.
À la fin de mars ou au commencement d'avril, la
femelle pond 4 à 5 œufs de la grosseur de ceux du
pigeon à peu près.
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— 131 —
Cette Chouette se nourrit surtout de rats, de souris,
de musaraignes et de petits oiseaux; en été, aussi de
grenouilles, d'insectes et de limaces.
L’habitat de l’Effraye s'étend sur une grande partie
de la surface du globe. On la rencontre, à partir du cercle
polaire, dans toute l’Europe, dans l’Afrique septentrionale,
dans l’ouest de l'Asie et dans le nord de l'Amérique.
Bubo Cuvier.
40, Bubo maximus Sibbald.
Grand-Duc — Uhu — Gufo reale.
Synonymes: Strix bubo L. (Meisner et Schinz). Bubo euro-
paeus Less. Bubo germanicus et septentrionalis Brehmn.
Bubo ignavus Salv. Otus bubo Schleg.
Noms vulgaires: Grand-Duc (Suisse française en général),
Grand Hibou (Genève), Gros-DÔ (Martigny). — Ulhu,
Schuhu, Heuel, Grosser Ohrechuz (Berne), Uhu, Grosses
Huuri (Interlaken), Heun (Brienz), Nachthuri (Saanen),
Huw, Hasenfresser (Hasli), Grosser Ohrechuz, Puhvogel
(Langnau), Tschuderheuel (Thurgovie, Zurich), Buro
(Aarbourg), Hucher (Coire). — Piv grand (Vrin), Püff
(Sils), Cacciacavai (Casaccia). — Düg (Locarno), Dia-
vol de montagna (Lugano).
Oiseau sédentaire dans toute la Suisse, surtout dans
les contrées à la fois rocheuses et boisées, depuis la plaine
jusque dans les forêts élevées des Alpes et du Jura.
Chaque couple occupant, pour ses chasses, une assez
vaste étendue de terrain, on ne peut nulle part qualifier
Pespèce d’abondante. En hiver, cet oiseau descend des
stations élevées dans les vallées et se rapproche alors
assez souvent des lieux habités.
Sédentaire: Ia: passant régulièrement l’année en-
tière en Savoie (Bailly, 68). Ib: dans le Jura (Fatio),
dans le Pays de Vaud, le Jorat en particulier (Razou-
mowsky, 8) et sur les premiers contreforts des Alpes.
Il a: pas très rare dans la vallée de Saanen (Uel-
liger) et la Gruyère (Gillet, Olphe-Galliard, 1. c.), au pied
du Moléson en particulier (Fatio), et dans la contrée de
Château-d'Œx (Delachaux). Ib: à La Sarraz (Fato),
près d’Orbe, dans les rochers de St-Loup (du Plessis),
au-dessus d'Yverdon (Perret de Musy), près de Lucens
(Erbeau) et de Marin (Æ. Vouga), dans les environs des
lacs de Morat (Savary) et de Bienne (Louis), ainsi que
près de Romont (4. Grand); assez commun près de Fri-
bourg (Musy), dans les gorges de la Sarine (Cuony) et
dans la région de Schwarzenbourg ({Haller, Studer).
IIT a: commun ou assez commun dans l’Oberland
bernois, dans le Simmenthal près de Lenz (Jaggi), à
PAbendbergfluh au-dessus de Därligen (Risold), dans
le Hasli (Blatter), sur le Brünig (Fatio). IT D: dans le
Mittelland bernois, où il se trouve surtout dans les vallées
de terrain molassique à parois rocheuses accidentées, par
exemple dans le Lindenthal et le Krauchthal, entre Berne
et Berthoud, dans les gorges du Längenberg près de Berne
et dans l’Emmenthal (Studer, Haller, Berger, Gerber,
Fankhauser et Lauterburg).
IV a: près de Flühli dans l’Entlebuch (Minder), à
Stanz (Rengger), à Sarnen (Etlin), à Schwyz (Pern-
steiner), jusqu'à Andermatt (Nager). IV b: près de Lu-
cerne (Stauffer), ainsi que près de Zofingue, dans le
Langnauerwald, près de Reiden, dans le Boowald et
près d’Aarbourg dans le Born (Fischer-Sigwart).
Va: près de Glaris (Bübler, Schindler) et de Mels
(Stülker, 55). V b: près de Zurich (Môüsch, Nügeli).
VIa: dans les cantons de St-Gall et d’Appenzell,
en particulier à Schwende, Sitterwald, Alt St-Johann
et Oberriet (Stülker, Girtanner, Dick). VIb: près de
— 133 —
Frauenfeld {Schwyter) et de Schaffhouse, au Randen, à
Schlüth et à l’Asenberg entre autres (Pfeiffer).
VIla: dans les environs de Neuchâtel et de St-
Aubin (Coulon, P. Vouga, Girard), et, plus haut dans
le Jura neuchâtelois, au Locle et dans les gorges du
Doubs (Dubois, Nicoud). VIT DL: dans le Jura soleu-
rois, au Gau, entre Bonigen et Fuhlenbach (Fischer-
Sigwart); près de Porrentruy (Ceppi) et dans le Jura
bâlois (Schneider).
VIT a: dans les forêts, et même jusqu’au Sanetsch
(Wolf). VIILb: dans les environs de Villeneuve (Meyen-
rock); près d’Aigle, assez commun {de Rameru, Ansermoz-
Pacot); pas rare à Fully (Ch. Favre), près de St-Maurice
(Ch. Besse), près de Martigny (Vairoli) et de Sion { Wolf).
IX a: très commun dans les environs de Locarno
(Mariani); moins abondant, presque rare, près de Lugano
(IX bd, Lenticchia).
X a: assez commun dans la vallée de Coire, dans
le Prättigau et dans l’Oberland grison (de Salis), à Davos,
au Sechorn (Pestalozzi), dans les environs immédiats de
la ville de Coire (Manni) et à Vrin (Solèr). X b: habi-
tant les forêts du Rheinthal, depuis les vallées les plus
basses jusqu'aux plus élevées (de Sais, 50), près de Buchs
entre autres (Stülker, 55).
XI a, b: assez commun dans l’Engadine en général,
en particulier près de Pontresina /Saratz, Pestalozzi) et
de St-Moritz (de Salis, Pestalozzi); très commun à Sils-
Maria (Curtin); rare, par contre, au sud, plus bas da
côté de Casaccia et de Chiavenna (Garbald).
Poussé par la faim, il se montre aussi assez souvent,
en arrière-automne et en hiver, dans des contrées moins
boisées et plus habitées, soit qu’il y vienne passer la
mauvaise saison, soit qu’il exécute alors un véritable
passage, pour gagner des régions plus tempérées. C’est
ainsi qu'il a été rencontré à diverses reprises, vers le
milieu de novembre et au commencement de décembre,
— 134 —
dans le Vully (11 b, Fatio) et près de Genève, dans les
bois de Bernex et de Versoix entre autres (I b, de Schæck,
Fatio, Lechthaler). 11 a été tué également en pareilles
circonstances dans le Mittelland bernois (III b), à Dies-
bach près Büren (Xüser), près de Münchenbuchsee
(Stämpfli) et même près de Berne, en hiver 1888, sur
les hauteurs déboisées du Gurten. À Zurich, on a trouvé
aussi des individus non loin de la ville, à Enge, Wolhs-
hofen, Riesbach et Hirslanden (V Dh, Nügeli). On le ren-
contre de même, en hiver, dans la plaine près de Bâle
(VIT D, Schneider, Greuter-Engel,.
Le Grand-Duc niche de préférence sur les versants
abrupts de certaines vallées et dans les gorges couvertes
d'épaisses forêts. La saison de l’accouplement commence
en février, et c’est alors que l’on entend surtout ses puis-
sants hou-hou répétés.
La femelle dépose, en mars, dans des anfractuosités
de rochers, des trous de vieux murs ou des arbres creux,
deux, plus rarement trois œufs; il est rare que la ponte
soit terminée, dans les régions élevées, avant la fin d'avril
ou même le commencement de mai. Les petits ne quittent
guère le nid avant le mois de juillet.
Il se nourrit de vertébrés de toutes sortes. Bien
qu'il capture pas mal de souris, de rats, d’écureuils
et de hérissons, s’attaque même parfois à l’hermine,
au putois ou à la martre, il est cependant, grâce à sa
taille et à sa voracité, très nuisible aux animaux de
chasse, mamnrifères et oiseaux. Il détruit, entre autres,
beaucoup de lièvres, de perdrix et de tétras petits et
grands, ainsi que quantité d’espèces de volatiles divers,
même de petits oiseaux. Malgré sa préférence pour les
animaux à sang chaud, il dévore aussi des reptiles et
des amphibies, se livre même à la pêche du poisson.
Des restes de poissons ont été souvent trouvés, en effet,
dans le nid de ce rapace et dans ses déjections par
diverses personnes (Fatio, Stauffer, P. Vouga, Claparède).
— 135 —
Stauffer (52) raconte qu'un Strix bubo fut pris près de
Lucerne * à un hameçon dont il avait voulu enlever
Pamorce.
Le D' Etlin, à Sarnen, rapporte qu’un Grand-Duc
se rendit maître d’un fort héron; la lutte avait lieu en
plein jour, à une heure de l’après-midi. Tschudi (45)
raconte qu'en novembre 1862, près de Tiefenwinkel, au
bord du lac de Wallenstadt, un de ces oiseaux s’attaqua
à un jeune italien de seize ans qu’il saisit à l’épaule et
ne lâcha prise qu’alors qu’un ouvrier l’assomma en accou-
rant au secours de son camarade.
L’habitat du Grand-Duc s’étend sur toutes les régions
boisées de l’Europe, le nord de l'Asie, l'Atlas et le nord
de l’Afrique.
Scops Savigny.
41. Scops Aldrovandi Willugby.
Scops — Zwergohreule — Assiolo.
Synonymes: Strix scops L. (Meisner et Schinz). Strix qui
Scopoli. Strix zorca Cetti. Strix Aldrovandi Flem.
Scops ephialles Savig. Bubo scops Boie. Scops euro-
pœus Less. Ephialtes scops Keys. BI. Olus scops Schleg.
Scops Aldrovandi Willug.
Noms vulgaires: Petit- Duc (Suisse française en général),
Scops (Genève), Petit-Dô (St-Maurice). — Ohrkuzli,
Ohrheueli (Suisse allemande en général), Nachtjobbi,
Jobbi, Jobbein (Valais allem.), Todtenvogel (Coire).
— Civettu cornuta (Tessin), Ciod (Locarno), Scisseu
(Lugano).
Oiseau nicheur dans différentes contrées de la Suisse,
dans les bois clairs et les vergers des régions de plaine
et montagneuse. Il émigre généralement en septembre
— 136 —
vers le sud; cependant, il en resterait, dit-on, quelques
individus en hiver sur le versant méridional des Alpes.
Dans quelques localités, comme Genève et le Locle, il est
aujourd’hui beaucoup plus abondant qu’il ÿ a 50 ou 35 ans.
Comme sédentaire: IX b: assez commun près de
Lugano (Lenticchia).
Oiseau nicheur: Ia: fréquent dans les régions
basses de la Savoie; particulièrement près de Chambéry;
rare dans la Haute-Savoie, la Haute-Maurienne, la Ta-
rentaise, le Haut-Faucigny et la contrée d'Annecy (Baælly,
68). [ b: assez commun près de Genève (Fatio, Lunel,
Lechthaler, de Schæck), beaucoup plus abondant aujour-
d'hui qu’il y a trente-cinq ans environ (Fatio); ce dernier
a, en particulier, entendu plusieurs années de suite et
jusqu’en 1887, à la tombée de la nuit au printemps, le
eri d'appel de ce petit Hibou dans les grands arbres de
la promenade des Bastions à Genève.
IT a: rare dans la vallée de Saanen (Uelliger). I b:
rare près de Romont (4. Grand), à Avenches (Blanc),
et dans les environs des lacs de Morat (Savary, Cornue)
et de Bienne (Louis); très rare près de Fribourg (Cuony).
IITa: Blatter a observé cet oiseau, il y a déjà bien
des années, sur le Brünig à la Gspanfluh, ainsi qu’à
Rosenlaui, en juillet, soit à l’époque des nichées; Fatio
l’a rencontré, vers la fin de mai 1861, au-dessus d’Eisen-
bolgen, près de Meiringen. Il est signalé à Interlaken
par Meisner et Schinz (15), et par Haller (65). HIT 0:
il aurait niché aux environs de Berne, dans le Forst,
et près de Belp (Meisner et Schinz, 15). Depuis lors, il
aurait été observé également près de Berne par Huller
(15), à la Papiermühle et dans le domaine de la Gruben-
anstalt, ainsi que près de Worb.
IV b: rare près de Lucerne {Stauffer) et près de Zo-
fingue, où il niche cependant dans le Suhrenthal, au-
dessus d’Attelwyi (Fischer-Sigiwart).
— 137 —
Va: rare dans la contrée de Glaris (Bübler), ainsi
que près de Mels où notre collaborateur Oschwald Pa
cependant vu nicher en 1886. V D: rare dans le canton
de Zurich (Nägeh, Môüsch); un exemplaire fut tué le
9 mai 1883 à Adlisweil (Nägeli).
VID: probablement dans les cantons de St-Gall et
Appenzell (Stülker, v. Müller, Journ. Ornith., VII, 71).
Vila: commun près du Loele, où il est plus abon-
dant qu’autrefois (Dubois). VIT D: rare dans les envi-
rons de Bâle (Schneider, 66, Greuter-Engel); cependant,
Schneider a entendu son appel près de Grenzach, Muttenz
et St-Margarethen. En août 1877, un jeune a été capturé
à St-Jacques. Plusieurs exemplaires ont été tués en été
près de Grenzach.
VIIT D: plutôt rare dans le bas de la vallée du
Rhône, à Yvorne et Aigle (Ansermoz-Pacot), à St-Mau-
rice (Ch. Besse), à Martigny (Deléglise, Vairoli, Ch.
Favre) et à Sion (Wolf); assez abondant, par contre,
entre Brigue et Gliss {Oschwald,.
IX a: assez fréquent près de Locarno /Mariani,.
IX D: fréquent aussi près de Lugano (Lenticchia, Poncini,.
X a: commun dans les vallées basses, dans les en-
virons de Coire, au Prättigau et au Domleschg {de Salis,
50). PBaldenstein (21) l’a rencontré dans les vergers de
Coire, de Malans, de Mayenfeld, de Marschlins et du
Domleschg. X b: assez commun dans le bas de la vallée
du Rhin (Girtanner).
Aucune citation ne nous étant parvenue de l’Enga-
dine, il est à supposer que cette vallée est trop élevée
pour l’espèce.
En passage. La plupart des individus qui, du
sud, arrivent au printemps dans le pays, vers le com-
mencement d'avril, s'arrêtent pour nicher et repartent
en septembre. Îl a été observé durant les époques de
migrations: près de Genève (1b) assez régulièrement
— 138 —
par Fathio, d’une manière moins constante par Lunel,
Vaucher et Lechthaler; assez rarement près de Lau-
sanne (1, Goll); rarement près de Meiringen (II 4,
Blatter), dans les environs de Diesbach près Büren (II b,
Käser), de Schwanden (IT D, Stämpjhi), de Zurich (V b,
Lüdecke) et de St-Gall (VI b, Girtanner); assez fréquem-
ment près de Locarno (IX «, b, Mariani), plus rare-
ment près de Lugano (IX b, Lenticchia). Stülker (55)
en reçut, au printemps 1867, un exemplaire tué près
de Gams dans la vallée du Rhin (X D).
M. Ansermoz-Pacot nous cite comme hôte d'hiver
un individu de cette espèce qu’il tua près d’Yvorne en
octobre 1881; peut-être n’était-ce qu’un oiseau attardé.
Il ne nous est signalé que comme apparition
accidentelle de Neuchâtel (Coulon) et de Porrentruy
(C'eppi).
Ce petit Hibou s’accouple à la fin d’avril où au com-
mencement de mai, époque à laquelle il fait surtout en-
tendre sa petite note flûtée répétée à intervalles égaux.
Il niche dans des creux de rochers ou des trous d’ar-
bres, dans les vergers, les allées ou dans les claires
futaies. La ponte de 3 à 4, plus rarement 5 œufs, a
lieu au mois de mai. Pendant le jour, le Scops se tient
caché dans le plus épais du feuillage, et ce n’est qu’à
la tombée de la nuit qu’il abandonne sa retraite, pour
se mettre en quête de pâture, d’un vol léger rappelant
un peu celui du faucon.
Sa nourriture consiste en chauves-souris, souris,
musaraignes et petits oiseaux, ainsi qu’en insectes, han-
netons, papillons, sauterelles, grillons et courtilières.
Selon PBlatter, le Petit-Duc, dans le Hasli, poursuivrait
tout particulièrement les Mésanges, nonnettes ou alpestres,
dont il détruirait un grand nombre.
Son habitat s'étend, en Europe, du sud de l’Alle-
magne jusque dans les pays méditerranéens, sur le
— 139 —
nord de l'Afrique, dans l’Asie moyenne et jusque dans
le Turkestan. Il est sédentaire dans les contrées méri-
dionales.
Carte IX. Les points rouges.
Otus Cuvier.
47. Otus vulgaris Flem.
Moyen-Duc — Waldohreule — Alloco.
Synonymes: Strix otus L. (Meisner et Schinz). Bubo otus
Savig. Strix europaeus Steph. Ofus communis Less.
Asio otus Strickl. Aegolius otus Keys. BI. Ofus otus
Schleg.
Noms vulgaires: Moyen-Duc, Hibou (Suisse française,
Genève), Zchevuelloz corne (St-Maurice), Lutzerou
(Faoug), Lutzerans (Gruyère). — Ohrekutz, Horneule,
Ohreheuel (Berne), Nachthauri (Stanz), Ohreule (St-
Gall). — Tschuetta (Sils). — Oroch (Locarno), Oloch,
Loroch (Lugano).
Oiseau sédentaire -dans les bois et forêts des régions
de plaine et montagneuse; nicheur seulement dans les
zones plus élevées du Jura et des Alpes d’où il descend
en hiver dans les vallées, se rapprochant alors plus des
habitations que durant la belie saison. Un certain nombre
d'individus émigrant vers le sud, l’espèce paraît plus
abondante au printemps et en automne dans les localités
qui se trouvent sur son passage.
Oiseau sédentaire: Ia: commun en Savoie, dans
les forêts épaisses (Bailly, 68). 1 b: passe plus rarement
l’année entière près de Genève (Lechthaler, Fatio); assez
rare au Salève (Vaucher); commun près de Lausanne
(Meyer).
— 140 —
ILa: rare où commun dans la Gruyère, selon les
localités et les observateurs (Gillet, Olphe-Galhard 1. c.);
assez rare dans la vallée de Saanen (Uelliger). IX b: assez
rare dans les environs de Lucens {Ærbau), de Romont
(H. Grand) et d'Yverdon (Perret de Musy); assez com-
mun dans la contrée d’Orbe (du Plessis) et dans les
environs du lac de Bienne (Louis); commun près de
Fribourg (Musy, Cuony); très commun près du lac de
Morat (Savary, Blanc).
IIL D: assez commun dans le Mittelland bernois (Studer,
Haller), près de Schüpfen et Schwanden {Stümp/fh), près
de Berthoud {Fankhauser); plus rare dans l’Emmenthal
(Gerber); assez commun aux environs de Diesbach près
Büren (Käser).
IV a: pas rare en Unterwalden selon Olphe-Galhard
(L. e.); assez rare près de Sarnen (Ein) et de Schwyz
(Pernsteiner); rare dans la vallée d’'Urseren (Nager, Fatho).
IV b: assez rare près de Lucerne (Sfauffer); commun
près de Zofingue (Fischer-Sigwart); rare ou assez rare
près de Glaris /Schindler, Bäbler).
Vb: assez commun ou commun dans la contrée de
Zurich (Lüdecke, Môüsch, Nägel).
VID: commun à St-Gall (Girtunner). Stôlker (55)
le signale dans les cantons de St-Gall et d’Appenzell,
en particulier près de Kirchberg, au Speicher et dans
la forêt de Gais. Assez rare en Thurgovie (Schwyter) ;
assez commun près de Schaffhouse (Pfeiffer).
VILa: commun près de Neuchâtel Coulon); très
commun près de St-Aubin (P. Vouga).
VIIL D: assez commun près d’Yvorne et d’Aigle
(de Rameru, Ansermoz-Pacot), près de Martigny (Va-
roli, Ch. Favre); plutôt rare près de Sion (Deléglhse).
IX a, b: très commun près de Locarno {Mariami);
assez commun près de Lugano /Lenticchia).
X a, b: commun dans les forêts des vallées grisonnes,
jusqu’assez haut dans les montagnes (de Salis, 50); assez
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2 TR
— 141 —
rare à Davos (Pestalozai) et relativement rare en plame,
près de Coire, selon Mann.
Oiseau nicheur: Dans plusieurs localités, la pro-
portion des individus nicheurs est plus forte que celle des
sédentaires; par exemple près de Lausanne (1 b, Goll),
ainsi que près d’Illarsaz (Fatio) et de Sion (VIIT b,
Wolf). En tant qu'oiseau nicheur seulement, il est si-
gnalé comme assez commun près de La Chaux-de-Fonds,
près du Locle et dans les forêts du Val-de-Ruz (VIT 4,
Nicoud, Dubois, Girard); comme commun près de
Porrentruy (Ceppi), et assez rare près de Bâle (VIT b,
Greuter-Engel, Schneider). Xl niche aussi près de Stanz
(IV a, Rengger). Stôlker (55) signale sa nichée sur la
Berneck, près de St-Gall (VID). Sfeinmüller (19) Pa
observé fréquemment dans les Grisons, dans des bâti-
ments élevés près de Montlingen et dans les forêts avoi-
sinant le château de Grünenstein, sur les bords du Rhin
(X a, b), sans cependant ly avoir jamais rencontré en
hiver. Il à niché assez souvent jusque dans la Haute-
Engadine, Saratz (62) et Pestalozzi; assez communément
près de Sils-Maria entre autres (XI 4, Curtin).
Oiseau de passage régulier: En automne et au
printemps, un assez grand nombre d'individus doivent
quitter le pays pour d’autres régions, ou arriver de
celles-ci en Suisse; car, en diverses localités, on ren-
contre dans ces saisons une proportion notablement plus
forte de représentants de cette espèce. C’est le cas dans
les environs de Genève ([b) où tous les observateurs
qualifient le Moyen-Duc d'oiseau de passage commun.
Il nous est aussi cité comme de passage plus ou moins
abondant près de La Chaux-de-Fonds (Vila, Girard,
Nicoud), comme rare à Hasle, près de Berthoud, et à
Langnau (Gerber).
Ce Hibou niche dans les profondeurs des forêts, non
seulement dans des arbres creux, des anfractuosités de
10
D LR et Br he 2 ler x 7 28 44
—. 142 —
rochers ou des trous de murailles, mais aussi dans de
vieux nids de corneilles, de pies et d’écureuils où il
dépose de 3 à 5 ou 6 œufs. L’époque de la reprodue-
tion embrasse les mois de mars et avril. On a déjà
trouvé des petits, dans les Grisons, en avril et au com-
mencement de mai, à la fin d’avril près de Glaris, en
avril près de Berne.
Sa nourriture consiste principalement en souris et
campagnols, en musaraignes et en chauves-souris, ainsi
qu’en grenouilles et crapauds. Il fait cependant aussi une
chasse active aux insectes et aux papillons de nuit dans
les marais, et ne dédaigne pas à l’occasion de s’attaquer
aux corps morts, même aux excréments.
Son habitat s’étend sur toute l’Europe, à partir du
64° degré de latitude nord, et sur l’Asie moyenne, de
l’Oural au Japon. L’espèce est plus rare dans les pays
méridionaux.
Brachyotus Gould.
43, Brachyotus palustris Forst.
Hibou brachyote — Sumpfohreule — Alloco di palude.
Synonymes: Strix brachyotus L. Meisner et Schinz. Noctua
major Briss. Strix brachyura Nils. Strix accipitrinus
Pallas. Otus ulula Cuv. Strix palustris Siemssen,
Schinz. Otus brachyotus Boie. Otus palustris Brehm.
Brachyotus aegolius Bp. Aegolius brachyotus Keys.
BI. Asio brachyotus Schrenck. Asio accipitrinus Pall.,
Giglioli.
Noms vulgaires: Æibou, Brachyote (Genève), Hibou des
marais (Vaud). — Sumpfeule, Schnepfeneule (Suisse
allemande). — Oroc de palud (Locarno).
— 143 —
Oiseau de passage dans la plus grande partie de la
Suisse, dans les régions basses et humides surtout. On le
le rencontre tous les ans, en plus ou moins grand nombre,
en automne et au printemps, non seulement dans les
champs, les marais, le long des rivières et des lacs, mais
aussi dans les broussailles et les bois où il arrive assez
généralement en même temps que la bécasse. Quelques
individus restent au pays dans les hivers peu rigoureux.
Il s'élève parfois, dans ses migrations, à des hauteurs
assez considérables; c’est ainsi qu'il a été rencontré sur
le Gurnigel (III b), dans la vallée d’Urseren (IV à) et
près de Pontresina en Haute-Engadine (XI a). Quelques
couples semblent s'établir de temps à autre dans le pays
pour y nicher. L'espèce nous est, en effet, signalée de
plusieurs localités soit comme sédentaire, soit comme
nicheuse.
Oiseau sédentaire: I «: en Savoie, où il passe par-
fois, quoique rarement, l’année entière (Bailly, 68).
IT b: quelquefois dans la contrée du lac de Morat (Su-
vary) et près d’Yverdon (Perret de Musy).
IITb: parfois, quoique rarement, dans les environs
de Berthoud (Fankhauser) ; très rarement près de Lang-
nau (Gerber.
IV b: au marais de Wauwyl (Fischer-Sigiwart).
VIILD: près d’Aigle (Ansermoz-Pacot, de Rameru).
Oiseau nicheur: Ia: rare en Savoie, de préférence
dans des localités montagneuses froides (Bailly, 68). I b:
rare près de Genève (Lechthaler, Fatio), et près de Lau-
sanne (Meyer, Œoll).
Il b: rare à Avenches (Blanc) et à Faoug (Savary).
IT a: rare près d’Interlaken (Delachaux). TI b:
rare à Diesbach près Büren (Küser).
VIl a: rare dans les environs de Neuchâtel (Cou-
lon), à La Chaux-de-Fonds et au Val-de-Ruz /Girard).
— 144 —
VIIT b: rare dans le bas Valais, à St-Maurice (Ch.
Besse) et près de Sion ( Wolf).
IX a, b: rare près de Locarno (Mariani) et de
Lugano (Poncini).
X b: rare dans le Rheinthal St-Gallois (Girtanner).
Oiseau de passage régulier, commun et générale-
ment répandu, en automne dès septembre, en octobre et
en novembre, ainsi qu’en mars au printemps.
la: assez abondant en Savoie (Bailly, 68). Ib:
assez commun près de Genève (Fato, Lunel, Lechthaler,
de Schæck) et près de Lausanne (Meyer, Goll.
ITb: commun près d’Orbe (du Plessis, 61) et de
Fribourg (Musy).
IIT b: assez commun dans le Mittelland bernois;
près de Diesbach /Xäser) et de Schwanden (Stüämpfh),
ainsi que dans la contrée de Berne et, plus particulière-
ment, dans les grands marais entre Bienne et Aarberg
(Haller, Studer); rare près de Langnau (Gerber).
IV b: assez rare près de Lucerne {Stauffer) et près
de Glaris (Schindler).
V b: assez rare près de Zurich (Müsch, Nügeli).
VI D: assez rare dans la contrée de St-Gall /Stülker,
Girtanner); plus fréquent en Thurgovie /Steinmüller, 19)
et près de Schaffhouse (Pfeiffer).
VIT a: assez commun près du lac de Neuchâtel en
septembre et octobre (P. Vouga) et près de La Chaux-
de-Fonds (Micoud, Girard); plus rare près du Locle (Du-
bois). VIT D: assez commun près de Porrentruy (Ceppi) ;
rare près de Bâle (Greuter-Engel).
VIII D: pas rare dans le bas de la vallée du Rhône,
plus rare près de Sion ( Wolf).
IX a: commun près de Locarno {Mariani). IX b:
plus rare près de Lugano (Lenticchia).
X a: rare ou assez rare dans le Rheinthal près de
Coire (de Salis, Manni). X b: tantôt abondant, tantôt
re MR :
— 145 —
rare dans le Rheinthal St-Gallois (Stülker, 55); tué
souvent, en automne et en hiver, dans les champs ma-
récageux de Fussach près du lac de Constance /Stein-
miüller, 19).
De passage irrégulier: observé, mais assez rare-
ment, dans la vallée du Hasli (IL «, Platter), près de
Schüpfen (III D, Séümpfli), près de Sarnen et dans la
vallée d’'Urseren (IV a, Etlin, Nager, Fatio), ainsi que
près de Winterthur (V b, Schneider).
Hôte d'hiver: à été vu en hiver, près d’Interlaken
(Ia, Delachaux), dans le canton de Berne (IL D, Haller),
dans le bas Valais (VIITD, Ansermoz-Pacot, de Rameru)
et près de Fussach (XD, Steinmüller, 19),
Apparition accidentelle: sur le Gurnigel (II «),
le 16 septembre /Studer) et près de Pontresina, Haute-
Engadine (XI a, Saratz).
Dans les pays septentrionaux, le Hibou brachyote
établit d'ordinaire son nid à terre, dans des touffes
d'herbes ou sur des éminences dans des tourbières. En
Savoie, selon Bailly, il nicherait plus volontiers dans
des fentes de rochers, des trous de murailles ou des
ruines, dans le voisinage des lacs, des marais ou des
prés marécageux, parfois dans des nids abandonnés de
faucons ou de corbeaux. Il pond 3 à 5 œufs et couve
généralement en mai, en Savoie un peu plus tôt.
Sa nourriture consiste surtout en souris et petits
oiseaux (lexemplaire tué sur le Gurnigel avait dans l’es-
tomac des restes de bec-fins); cependant, il prend aussi
des grenouilles et des crapauds, ainsi que leur frai, des
poissons et souvent des insectes, des coléoptères, des
sauterelles et des grillons. Sa pâture préférée au moment
du passage serait, selon tous les auteurs, les souris des
champs ou les campagnols. En hiver, il se livre à la
chasse même en plein jour.
— 146 —
L’habitat principal du Brachyote est dans les régions
les plus septentrionales de l’Europe, de l’Asie et de l’Amé-
rique; tout spécialement dans les Toundras où il donne
la chasse aux divers rongeurs et aux oiseaux de marais
qui s’y rencontrent en abondance. De là, il se répand,
à l’époque du passage, sur toute l’Europe, le nord de
PAfrique, l'Asie et Amérique.
Carte IX. Les points verts.
+. .
Lise
.
4
— 147 —
FISSIROSTRES.
Caprimulgidae.
Caprimulgus Linné.
EUR Caprimuigus europaeus L.
Engoulevent — Nachtschwalbe — Nottolone.
Synonymes: Caprimulqus punctatus Meyer Wolf. Meisner
et Schinz. Caprimulgqus vulgaris Vieill. Caprimulgqus
maculatus, foliorum Brehm. Nyctichehidon europaeus
Rennie.
Noms vulgaires: Crapaud volant, Tête-chèvre (Suisse fran-
çaise). — Ziegenmelker (Suisse allemande), Nacht-
schwalbe (Berne, Oberland bernois), Nachtschatten
(Coire, St-Gall), Gaismelker (Coire). — Tetla vac,
Nottola (Locarno), Tettavacche (Lugano).
Oiseau seulement nicheur, se rencontrant dans la
plus grande partie de la Suisse, dans les bois de plaine
et parfois jusque dans les forêts supérieures, mais rela-
tivement rare dans beaucoup de localités; arrivant en
avril ou mai, repartant en septembre ou octobre et se
montrant rarement en dehors des heures crépusculaires
du soir et du matin.
Oiseau nicheur: Ia: pas rare en Savoie (Bailly,
68). Ib: pas rare près de Grenève et au pied du Salève
— 148 —
(Fatio, Lunel, de Schæck, Lechthaler, Vaucher); plus
rare près de Lausanne (Razoumowsky 8, Goll), assez
commun, par contre, vers l'extrémité supérieure du Lé-
man (Meyenrock).
IT a: rare près de Château-d'Œx (Delachaux), assez
rare en Gruyère (Olphe-Galliard, 1. c.). IT b: rare près
d’'Orbe {du Plessis), assez rare près d’Yverdon (Perret
de Musy), de Lucens (Ærbeau) et de Romont (4. Grand);
assez commun près de Fribourg (Musy) et aux environs
des lacs de Morat (Savary) et de Bienne (Louis), ainsi
que près de Marin (Robert, E. Vouga).
IT a: rare près d’Interlaken, au Beatenberg (Delu-
chaux). LIT b: rare près de Berne (Studer) et de Langnau
(Lauterburg, Gerber).
IV a: assez rare près de Sarnen (Etlin) et de Schwyz
(Pernsteiner). IV b: rare près de Lucerne (Stauffer), de
Zofingue et de Wauwyl (Fischer-Sigwart,.
Va: rare près de Mels (Oschwald). V b: assez rare
près de Zurich (Môüsch).
VID: assez commun dans la contrée de St-Gall
(Girtanner); rare ou assez rare en Thurgovie (Keller,
Schwyter); assez rare près de Schaffhouse et de Wangen-
thal (Pfeiffer).
VIl a: assez commun près de La Chaux-de-Fonds
et dans le Val-de-Ruz (Nicoud, Girard); commun au-
dessus de St-Aubin {P. Vouga) et près de Neuchâtel
(Coulon). VII b: commun dans le Jura bernois, particu-
lièrement au Chasseral (Fischer-Sigwart); assez rare près
de Bâle (Schneider, Greuter-Engel).
VIIT b: assez commun près d’Aigle (de Rameru);
relativement rare dans le reste de la vallée du Rhône,
près de St-Maurice, de Martigny et de Sion (Ch. Besse,
Vairoli, Deléglise, Ch. Favre, Wolf).
IX a: commun près de Locarno (Mariani). IX b:
commun aussi près de Lugano (Poncini, Lenticchia).
|
|
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sn soin mat hémés. de. ot SÛR tons
tie dan dte.à air in fente. nu
|
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— 149 —
X a: pas rare dans les Grisons, parfois jusque dans
les forêts les plus élevées; près de Coire, dans le Fürsten-
wald en particulier (de Salis, 50). X b: assez rare dans le
Rheinthal $St-Gallois (Stülker, 55).
XI a: rare en Engadine, à Sils-Maria {Curtin). De
Salis (50) à capturé un jeune individu de cette espèce,
près de St-Moritz, en août 1857.
Oiseau de passage régulier: Ia: assez commun
en Savoie (Bailly, 68). Ib: assez commun près de Ge-
nève (Fatio, Lunel, Vaucher, de Schæck); plutôt rare
près de Lausanne (Goll, Meyer).
IT a: rare près de Château-d'Œx (Delachaux). I D:
assez commun près d’Yverdon (Garin); rare près d’'Orbe
(du Plessis).
Il a: rare près d’Interlaken (Delachaux, Risold) ;
assez rare dans la vallée du Hasli (Blatter). III b: rare
près de Langnau (Lauterburg); assez rare à Diesbach
près Büren (Käser) et à Schwanden (Stämpfl).
IV b: assez rare près de Lucerne (Stauffer).
V b: assez rare près de Zurich (Nügeli).
VID: assez commun dans la contrée de St-Gall
(Girtanner) et près de Schaffhouse (Pfeiffer).
VIla: assez commun près de La Chaux-de-Fonds
(Nicoud, Girard). VII b: commun près de Porrentruy
(Ceppi.
NVIIT D: assez rare près de Martigny et de Sion
(Vairoli, Wolf.
IX a: très commun près de Locarno Marian).
X a, b: pas rare dans le Rheinthal (Manni).
Oiseau de passage irrégulier: observé isolément
près de Saanen (Il a, Uelliger); près d’Avenches (IT b,
(Blanc); assez rarement près de Schüpfen (III D, Séämpfl
et dans les environs de Berne (Studer); isolément, au prin-
temps, près de Glaris (V 4, Schindler).
Apparition accidentelle: à Pfiffikon (V b, Sidler).
— 150 —
Cet oiseau niche au mois de mai ou au commence-
ment de juin. Il ne construit pas de nid proprement dit,
mais dépose ses œufs, au nombre de deux, plus rarement
de trois, sur le sol, dans un petit enfoncement qu'il éta-
blit dans des décombres, dans les broussailles ou parmi
les bruyères, et dont il garnit grossièrement le fond et les
bords de quelques feuilles ou de brins d’herbe.
Il apparaît dans le pays vers le commencement d’avril:
en Savoie vers le 20 de ce mois, suivant Bailly, seulement
en mai dans les Grisons, selon de Salis. G'erber en a vu un
déjà le 8 avril, en 1892, à Thœrigen près Herzogenbuchsee.
Le départ a lieu en septembre ou en octobre: en Savoie
vers le 20 septembre, d’après Bailly; près de Genève et
dans les Grisons, en octobre (Fatio, de Salis); d’après
Nügeli, en octobre dans la Suisse orientale. Au Tessin,
où il arrive en avril, il partirait parfois déjà au milieu
d'août (Riva, 51).
L’Engoulevent voyage d’ordinaire isolément, rare-
ment en nombreuse société. Nous avons vu cependant,
au commencement d'octobre 1869, vers six heures du
soir, près de la forêt de la Waldeck, à trois quarts d’heure
de Berne, une troupe de 50 individus environ qui émi-
graient vers le sud. Ces oiseaux, qui volaient bas, tra-
versèrent la route devant nous, se posèrent à la lisière
du bois, sur des buissons et quelques branches basses,
puis repartirent au travers de la forêt toujours à peu
d’élévation (Studer).
Le matin, avant le jour, et le soir, à la tombée de
la nuit, il donne la chasse aux insectes de diverses sortes,
tout particulièrement aux papillons de nuit qu’il poursuit,
la gueule grande ouverte, d’un vol léger et accidenté
qui rappelle parfois celui des chauves-souris. Il absorbe
aussi, de temps à autre, des limaces et des vers, parfois
même de petites grenouilles qu’il ramasse sur le sol. Il
fait entendre souvent en volant un petit cri d’appel bref,
comme küc, kôc; son chant crépusculaire, alors qu'il est
— 151 —
posé, est, par contre, un petit roulement sur deux tons
et très soutenu qui rappelle un peu celui du crapaud
calamite et plus particulièrement, quoique en beaucoup
plus fort, celui de la courtilière (Grillotalpa). Pendant
le jour, il se tient caché dans quelque trou de rocher
ou de mur, sur le sol entre les buissons, ou posé en
long comme écrasé sur quelque branche où sa livrée
particulière permet difficilement de le distinguer. Il doit
surtout son nom de Crapaud-volant à sa large tête plate
et à sa bouche démesurément grande. La qualification
de Tète-chèvre (Caprimulqus) repose sur une erreur mo-
tivée par le fait que cet oiseau voltige volontiers dans le
voisinage des chèvres et des vaches, pour y capturer les
nombreux insectes attirés par les fientes de ces animaux.
L’habitat de cette espèce s’étend sur toute l’Europe
et l’Asie occidentale, d’où elle émigre jusqu’en Afrique.
Cypselidae.
Cypselus Illiger.
45, Cypselus melba L.
Martinet à ventre blanc — Alpensegler — Rondone
di mare.
Synonymes: AHirundo melba L. Hirundo alpina Scop.
Micropus alpinus Meyer Wolf. Meisner et Schinz.
Cypselus alpinus Temm. Micropus melba, qutturalis
Boie.
Noms vulgaires: Martirolet ou Martinet à ventre blanc,
Grand Martinet (Genève), Martinet (Martigny), Râcle
blanc (St-Maurice). — Alpensegler, Spyr, Grosser Spyr,
— 152 —
Spyrschwalbe, Bergspyr, Wetterspyr, Grosse Thurm-
schwalbe (canton de Berne), Spiri (Interlaken), Alpen-
spiri (Langnau), Spyr (Saanen), Felsensegler (Coire).
— Hirondella alba (Vrin, Grisons). —- ÆRondon de
montagna, Rondon bianch (Locarno).1)
Oiseau nicheur, dans les Alpes et la région mon-
tagneuse, ainsi que dans certaines localités du Jura et
quelques villes de la plaine où il s’est établi sur des
tours ou de hauts édifices. Il émigre en automne vers
le sud et revient au printemps à ses places de nichées
qui sont en Europe parmi les plus septentrionales.
Oiseau nicheur. Les localités où il a jusqu'ici
été observé, comme tel, sont les suivantes: Ia: com-
mun dans les montagnes de la Savoie (Bailly, 68). Td:
tous les ans aux rochers du Salève, non loin de Genève
(Necker 23, Fatio, de Schæck, Vaucher) et exception-
nellement, en 1872 ou 73, dans les falaises du Rhône
près de la même ville (ÆE. Privat, in litt.). D'après
Meisner et Schinz (15) et Schinz (18) il aurait niché
autrefois sur les tours de Genève et de Lausanne; mais
il ne s’y trouve plus aujourd’hui, et aucune autre obser-
vation ne confirme le dire de ces auteurs relativement
à ces deux localités.
IL a: rare près de Château-d'Œx /Delachaux) ; assez
commun dans la vallée de Saanen (Uelliger). Ib: assez
rare près de Lucens /Ærbeau); plusieurs paires nichent
à Fribourg sous le toit du Musée (Musy) et dans quelques
maisons de la Grande-Rue, au-dessus de la Sarine. |
1) Lattérature suisse: Kuhn, Etwas über den Alpensegler,
Neue Alpina, Il, p. 112. Steinmüller, Über die Nester der Mauer-
und Alpen-Segler, N. Alpina, Il, p. 117. V. Fatio, Le Martinet à
ventre blanc, Bull. Soc. Ornith. suisse, I, 2, p. 47. Girtanner,
Cypselus alpinus s. melba, Bericht d. st. gallischen naturw. Gesell.
1866—67, p. 96. Zehntner, Beiträge zur Entwicklung von Cypselus
melba, Dissert. in. doct. Univers. Berne; Archiv für Naturg., Ber-
lin, 1890.
— 158 —
Ila: rare près d’Interlaken (Delachaux, Risold) ;
commun dans les environs de Meiringen, dans les
rochers escarpés de l’Urbachthal et au Plattenstock
(Blatter, Fatio), probablement aussi près de Rosenlaui
dans les rochers des Engelhôürner (Fatio); dans la
vallée de Lauterbrunnen, au Pletschberg {Schinz, 18);
commun à la Gemmi, sur la frontière de Berne et Va-
lais (Schinz, 18). IL Db: commun à Berne où nichent
tous les ans plus de cent paires sur la cathédrale et
quelques maisons de la ville (Meisner, Schinz, Kuhn,
Steinmüller, Fatio, Studer, Girtanner, Zehntner), ainsi
qu'à Berthoud où il niche dans le clocher /Meisner et
Schinz, Fankhauser); après un incendie qui détruisit
en 1865 une partie de l’église de cette petite ville,
ces oiseaux disparurent pendant plusieurs années. Il
niche aussi à Kirchberg, Jegenstorf, Hindelbank, Ursen-
bach, dans la même contrée (Fankhauser), ainsi qu’à
Sumiswald (Haller) et près de Langnau, dans les ro-
chers du Napf (Lauterburg, FischerSigwurt). (Nous
n'avons pas de données confirmant actuellement la ci-
tation de cette espèce à la cathédrale de Soleure par
Meisner et Schinz.)
IVa: dans la vallée d'Urseren /Fatio); sur l'Hin-
terbauen, dans la contrée du lac des Quatre-Cantons
(Stauffer); dans les rochers de l’Entlebuch /Zschudi, 45)
et dans les environs de Schwyz (Pernsteiner). IV b:
dans le clocher de Reiden non loin de Zofingue, ainsi
qu’à Brittnau, à Schünenwerth et à la Hochfluh (Fischer-
Sigwart). (En 1886, M. Fischer-Sigwart n’a pas re-
trouvé cet oiseau à la tour de Reiden, de sorte que
cette place est peut-être aujourd’hui abandonnée.)
Va: fréquent au Sentis (Saxer), à l'Alpsigel (Stülker,
Girtanner), au Hohen-Kasten et au Furgelfirst (Tschudi,
45), sur l’Ebenalp {Baldenstein, 21).
Vila: au Creux-du-Vent dans le Jura neuchâte-
lois (Coulon), à la Roche cendrée vis-à-vis de Biaufond
— 154 —
sur les rives du Doubs (Nicoud). VII b: à Courrendlin,
une paire à niché dans le clocher de l'Eglise (Ceppi).
Villa: commun dans le val d'Héremence /Fatio),
dans les environs de Brieg, aux gorges du Simplon
(Fatio, Oschwald), dans les environs de Louèche-les-
Bains et dans les rochers de la Gemmi (Meisner et
Schinz, Fatio, etc.). VIITD: dans les rochers au-dessus
d’Aigle {de Rameru, Ansermoz-Pacot), près de St-Mau-
rice (Ch. Besse), de Martigny (Vairoli), de Sion (Wolf)
et au clocher du bourg de Louèche (Ch. Favre).
IX a: dans les rochers des plus hautes montagnes,
sans indications de localités, selon Æiva (Schizzo, p. 55).
IX b: assez commun dans les environs de Lugano (Len-
ticchia).
Xa: assez commun dans le Rheinthal, près de
Coire et de Fürstenau (Sfoffel); commun dans la vallée
de Vrin {Solèr), sur le Calanda, au Domleschg et Hohen
Rhätia {de Salis, 50), au Rothhorn et au Weishorn, au-
dessus d’Arosa (Hold).
XI «a, b: observé par divers; commun en particulier
près de Sils-Maria en Haute-Engadine {Stoffel).
Oiseau de passage régulier: Léman La: arrive
en Savoie, par petites bandes, entre le 15 et le 20 avril,
commence à nicher entre fin mai et mi-juin, et repart
entre la fin d’août et le 20 ou le 25 septembre (Bailly,
68). Ib: assez fréquent près de Genève (Necker 23,
Lunel, Fatio, Lechthaler); moins fréquent près de Nyon
(Fatio) et près de Lausanne (Goll). Necker a observé
le passage de cet oiseau près de Genève le 24 avril
1819 et le 12 septembre 1809.
Il niche au Salève en juin et se montre au retour
en septembre et octobre {Vaucher). Gindroz observa
près de Juvigny, le 8 septembre 1865, des bandes de
ces oiseaux venant du Salève, des Voirons et des Alpes
et se rassemblant pour le départ. Le 13 octobre 1867,
— 155 —
Demole vit également, près de Genève, plusieurs couples
en passage.
Ila: rare à Château-d'Œx (Delachaux). IL b: assez
rare à Lucens (Ærbeau), à Romont (AH. Grand); assez
commun près de Fribourg où il arrive fin mars et au
commencement d'avril; en 1886, le 1% avril /Musy);
1893, le 9 avril (Fatio).
IT a: rare près d’Interlaken (Delachaux). II b:
commun près de Berne (Æaller, Studer); plus rare à
Hasle près Bcrthoud /Gerber) et à Langnau /Lauterburg).
Les observations publiées par Meisner et Schinz (15),
en 1815, concordent avec celles faites aujourd’hui à Berne.
Les Martinets à ventre blanc arrivent à Berne à la fin de
mars et couvent fin mai; les petits sortent de l’œuf entre
le 18 et le 20 juin et sont couverts de plume le 25 juillet.
Le départ a lieu le plus souvent entre la fin de septembre
et le commencement d'octobre. D’après Xuhn (L. c.), les
derniers oiseaux étaient arrivés en 1802, le 1°" mai; cepen-
dant, le même observateur en vit encore, le 14 mai, une
troupe volant de l’est à l’ouest au-dessus de Sigriswyl.
En 1824, les Martinets restèrent à Berne jusqu'au com-
mencement de novembre; en 1866, le départ eut lieu au
commencement d'octobre; en 1867 et 1869, le 7 octobre
(Girtanner, L. c.). En 1888, l'espèce fit son apparition à
Berne le 27 mars; et en 1889, le 1% avril; il en arriva
davantage les 4, 6 et 8 avril (Fischer-Sigwart); les der-
niers disparurent dans la première semaine d'octobre. En
1890, l’arrivée eut lieu le 27 mars et les derniers étaient
partis le 28 septembre. En 1891, le premier Martinet arriva
le 1° avril, trois arrivèrent le 3 avril, et, entre le 5 et le 9,
la colonie s’accrut de plus de cent individus. En 1893,
quelques-uns arrivaient le 10 avril, et, le 20 avril, ils
étaient déjà nombreux. Un passage eut lieu le 4 octobre
(Studer).
IV D: assez rare près de Lucerne (Stauffer). Il
passait près d’Olten et à la Gisulafluh près d’Aarau le
— 156 —
22 avril 1890, selon Fischer-Sigwart; le même le vit
passer à Brittnau au mois de septembre.
Va: assez commun près de Glaris {Schindler).
Vla: arrive dans la contrée du Säntis entre fin mars
et mi-avril (Girtanner); le même observateur a vu encore
de ces oiseaux, le 2 octobre 1866, aux rochers du Säntis.
VID: assez commun près de St-Gall /Girtanner).
VIla: arrive en mai et repart en septembre (Ogé-
rim, 67).
Villa: Oschwald en a observé un vol, le 6 mai,
au Gliserberg près de Brieg (peut-être des individus
établis déjà dans le pays?}. Delaharpe a constaté le
passage de cette espèce au Col du $St-Bernard (Bulletin
Soc. vaud. sc. nat., 1864, p. 120) le 10 et le 11 mars
1840. VIIID: assez commun dans la vallée dn Rhône,
à Sion ( Wolf), à Martigny (Deléglise, Vairoh) et à Saint-
Maurice (Ch. Besse).
IX: cet oiseau arrive dans le Tessin, selon Æiva (51),
au commencement d’avril, pour repartir en septembre, en
nombreuses compagnies.
Xa: de Salis (Jahresb. Naturf. Gesell. Graubündens,
XVI. Jahrg., 1870/71, p. 62) fournit les données sui-
vantes sur les arrivées et départs près de Coire: en
1860, arrivée 14 avril; en 1861, départ 2 septembre;
en 1862, arrivée 10 mai, départ 14 août; en 1863,
arrivée 20 avril; en 1864, départ 1° septembre; en
1865, arrivée 30 avril, départ 14 août; en 1866, départ
13 septembre; en 1867, arrivée 12 mai, départ 25 août;
en 1868, départ 2 septembre; en 1869, arrivée 11 avril,
départ 29 août; en 1871, arrivée 14 avril, départ 14
septembre. Le même nous à dernièrement affirmé qu’il
A
avait entendu le eri de cet oiseau à Coire le 16 août :
1890, et que c’est à peu près à cette époque que l’es-
pèce commence à quitter les régions élevées des envi-
rons. Fréquent à Fürstenau (Stoffel).
ds PAR EE CA VE CNRS
De passage irrégulier: de temps à autre près de
Schwanden (IIL D, Séämpfli), et près de Bâle (VIT à,
Schneider, Greuter-Engel); rarement près de Zurich (V b,
Müsch).
En dehors de ses migrations plus ou moins régulières,
le Martinet à ventre blanc descend assez souvent, durant
la belle saison, jusque dans le fond des vallées qui avoisi-
nent ses lieux de nichée; principalement quand le mauvais
temps, le froid, la neige ou la pluie règne sur les hauteurs.
Selon Baldenstein (1. c.), ces oiseaux quittent déjà
au mois d’août les régions élevées du Säntis, pour se
répandre dans les vallées, dans celle du Rhin en parti-
culier jusqu’au lac de Constance.
Il résulte des données ci-dessus que lépoque de
migration varie assez avec les années. l’arrivée au prin-
temps commencerait généralement vers la fin de mars
ou les premiers jours d'avril, et le départ serait le plus
souvent terminé au commencement d'octobre; cependant,
dans les années exceptionnellement favorables, le pas-
sage d'automne pourrait durer quelquefois jusqu’en no-
vembre. Pour les régions élevées, les époques d’arrivée
et de départ seraient plus rapprochées.
Malheureusement, les indications qui nous sont four-
nies ne nous renseignent pas suffisamment sur la direc-
tion exacte des passages; on peut supposer, toutefois,
qu'ils ont lieu, pour la majeure partie de la Suisse du
moins, du sud-ouest au nord-est et vice-versa, la plupart
de ces oiseaux abordant le pays par la Savoie et Genève,
quelques-uns par le St-Bernard. Ils paraissent voyager
surtout par petits groupes, car aucun de nos observa-
teurs ne nous a signalé de grands vols de ces oiseaux.
_ À Berne, en particulier, on a remarqué qu’il arrive
d’abord quelques avant-coureurs qui bientôt disparaissent,
pour revenir, quelques jours après, en plus nombreuse
compagnie et alors s'établir définitivement dans la loca-
11
— 158 —
lité; ensuite viennent successivement de nouveaux con-
tingents, jusqu'à ce que la colonie soit au complet. Le
départ a lieu de la même manière; on voit la colonie
diminuer de jour en jour, jusqu’à son entière disparition.
Le grand Martinet niche, suivant les conditions, dans
des parois de rochers ou sur des édifices élevés, des tours
principalement. En montagne, le nid est généralement établi
dans une anfractuosité du rocher, dans une paroi abrupte
et volontiers sous quelque pierre surplombante; dans les
bâtiments, c’est dans la charpente du toit où dans quelque
trou de la muraille, toujours à l’abri des intempéries.
Le nid représente une petite coupe aplatie formée
de débris de plantes, de brins d’herbe, de laine, de
poils et de plumes, ainsi que de terre ou de poussière,
tous matériaux que l’oiseau doit récolter contre des pans
de murs ou de rochers, ou saisir au vol, incapable qu’il
est de s’envoler une fois posé à terre, par le fait de la
longueur de ses ailes et de la brièveté relative de ses
jambes. Ces divers éléments sont agglomérés et solide-
ment unis au moyen de la salive gluante de l'oiseau
qui en fait un tout compact et assez dur; c’est tout au
plus s’il y a quelques plumes dans la cavité du nid, et
souvent les œufs sont pondus déjà bien avant que celui-ci
soit terminé. Fatio a vu contre les parois externes de nids,
à Berne, des coquilles d’œufs de moineau qui feraient sup-
poser que le Martinet met aussi à contribution la ponte de
ses voisins, pour la consolidation de sa bâtisse. L’époque
de l’accouplement est généralement au milieu de mai.
Les œufs, au nombre de trois ou quatre, parfois
deux seulement, de forme assez allongée et tout blancs,
sont pondus d'ordinaire au commencement de juin et
éclosent 18 à 21 jours après. Ce n’est, suivant les lo-
calités et les années, qu’en août ou même en septembre
que les petits ont définitivement quitté le nid. En de-
hors de l’époque où les jeunes apprennent à voler, le
Martinet à ventre blanc paraît avoir des habitudes très
— 159 —
régulières, chassant matin et soir, et se reposant au mi-
lieu du jour. Ses allées et venues sont toujours accom-
pagnées de cris retentissants que l’on peut traduire par
les syllabes répétées: gueri, qui, qui, qui, qui. Il est
du reste d’un naturel très querelleur et tapageur.
Il se nourrit exclusivement d’insectes de diverses
sortes qu'il capture tous au vol, chassant, suivant les
circonstances, haut dans les airs ou plus bas près du sol,
rasant même parfois comme une flèche les prairies ou les
cours d’eau, quand le temps est mauvais ou menaçant.
Pendant l’époque où il nourrit ses petits, il emma-
gasine toutes ses proies dans sa large gueule, jusqu’à
ce que, agglutinées les unes aux autres par sa salive,
elles finissent par former une grosse boule compacte
qui sera ingurgitée telle quelle au petit La même
observation a été faite par Fatio à Louèche-les-Bains
en Valais et par Zehntner à Berne. Le premier a cons-
taté à Louèche une grande prédominance de mouches
vertes {(Musca caesar) dans ces bols alimentaires ; le se-
cond, qui en à analysé plusieurs, nous donnera plus loin
un énuméré plus détaillé des insectes constituant la nour-
riture des Martinets à Berne.
L’habitat du Cypselus melba s'étend sur les côtes
et les îles du bassin méditerranéen, ainsi que sur le
Portugal, les Pyrénées, les Alpes, les Apennins, l’Atlas
et les hautes montagnes de l’Anatolie et de l’Asie, jus-
qu’au nord de l'Himalaya.
Les réparations exécutées dernièrement à la cathé-
drale paraissant devoir compromettre l’établissement futur
de la colonie de cette intéressante espèce à Berne, nous
avons pensé bien faire de donner ici un exposé plus
détaillé des allures de cet oiseau dans cette localité, en
publiant en supplément les dernières observations qui
y ont été faites par M. Léo Zehntner.
Carte X. Teinte et points rouges.
NT
— 160 —
Données biologiques sur le Cypselus melba,
par L. Zehntner.
Dans l’été de 1889, j’eus l’occasion d'observer les Mar-
tinets à ventre blanc qui nichent à la cathédrale de Berne.
L'arrivée de cet oiseau a lieu à Berne à la fin de
mars ou au commencement d'avril (1889, 1° avril). Selon
le gardien de la tour, M. Reinhard, ce sont d’abord quel-
ques individus qui viennent en avant-coureurs reconnaître
leur ancienne demeure; mais ceux-ci repartent bientôt,
pour revenir quelques jours plus tard en plus grande
compagnie. Jamais toute la colonie n’arrive à la fois.
L’avant-garde se renforce de jour en jour de nouveaux
arrivants. Cette année, la colonie comptait environ
200 individus, chiffre qui n'avait pas été atteint jus-
qu'ici. Les Martinets arrivent bien nourris du midi, ce
qui est important à cette époque de l’année, car ils ont
besoin de beaucoup d’insectes, et ceux-ci sont alors re-
lativement peu abondants, surtout si le mois d’avril est
mauvais. On les voit alors rassemblés en rangs serrés,
affamés et attendant une température plus propice; ou
bien, s’ils se hasardent à voler, ils tournent autour de
la cathédrale, sans faire entendre aucun des cris joyeux
qu’ils répètent constamment en pareille circonstance.
Tous les printemps, quelques individus périssent de faim
et de froid. J’en ai ramassé plusieurs tombés à bout
de force dans l'escalier. Mais, dès que la température
est plus favorable, la tour devient bientôt très animée.
Tapageurs et querelleurs infatigables, les Martinets
ne cessent de se poursuivre dans les airs, volant plus
adroïtement qu'aucun autre oiseau. Ils sont très régu-
liers dans leurs habitudes. Dès l’aube du jour, ils aban-
donnent leur gîte, en quête de nourriture dans les airs;
ils volent ainsi jusqu'aux environs de midi, mais passé
cette heure on n’en voit plus guère. Ils se reposent
jusqu’à cinq ou six heures du soir et se remettent alors
en chasse jusqu’à la nuit; dans les soirées chaudes, j’en
Dés OR Es nn) |) di
ai vu voler jusqu'à neuf heures. La nuit encore, ils
crient si bien et si fort qu’ils incommodent souvent les
habitants du voisinage. Le Cypselus apus n’est pas
aussi régulier dans ses allures.
Les nids sont généralement sous le toit, au plus
haut de la tour, sur les murs, sur des poutres et des
pierres, sur les voûtes à l’intérieur et, en général, par-
tout où s'offre une place convenable. Cependant, un
petit nombre de paires nichent plus bas contre la ca-
thédrale, dans des trous ou des anfractuosités qu’occupe
d'ordinaire leur congénère plus modeste, le Martinet
noir, et quelques autres, chassées probablement de la
tour, se sont établies dans une maison de la ville, sur
une rue très fréquentée. Les nids sont toujours plus haut
que l'ouverture qui leur donne accès, ou au moins aussi
haut; ce qui s'explique par le fait que les pattes du
Martinet ne sont pas faites pour lui permettre de mar-
cher aisément. Autant ces oiseaux sont adroits dans
l'air, autant ils sont embarrassés sur le sol, quoique moins
cependant qu’on ne le croit généralement; leurs pattes
courtes, armées d'ongles forts et crochus, propres surtout
à grimper, peuvent, en effet, les aider à avancer sur le
sol, avec le concours de puissants battements de leurs
longues ailes. Une fois à terre, il leur est toutefois im-
possible de reprendre le vol, s’ils ne rencontrent pas,
pour se lancer, une élévation d’un demi-mètre à un
mètre. IÎls grimpent assez lestement contre des murs
rugueux, mais ils ne peuvent pas en faire autant contre
des pierres taillées.
Ne se trouvant sur le sol que par accident, le Mar-
tinet est obligé de prendre au vol les matériaux de son
nid, ses propres plumes exceptées. Il saisit en volant
tout ce que le vent soulève dans les airs, et c’est ainsi
qu'une quantité de choses diverses entrent dans la struc-
ture de son nid; on y voit des débris de paille, des
poils, de la laine, du coton et des feuilles; les écailles
GS (ee
de bourgeons de hêtre y entrent aussi pour une forte
proportion, ainsi que de petits fragments de bois, des
graines de composées, de la mousse, des morceaux de
papier, ete., ete. Les morceaux de papier proviennent
en partie du fait que le gardien prend plaisir, à l’épo-
que des nichées, à jeter de semblables découpures depuis
la tour, pour voir les Martinets les saisir en Pair. Pen-
dant les temps de grande sécheresse, le même fait aussi
une pluie artificielle avec un arrosoir, et rien n’est plus
gracieux que de voir ces oiseaux attraper au vol les
gouttes d’eau. Enfin, des plumes sont aussi mises à
contribution dans la composition du nid, mais dispo-
sées sans ordre et pendant Pépoque d’incubation seule-
ment. Tous ces éléments sont mélangés et agglomérés
au moyen d'une matière qui rappelle assez la pâte du
papier d'emballage et dont je m'explique ainsi la for-
mation. Le Martinet avale une grande quantité de petits
végétaux qui, comme la nourriture, s’imprègnent de
salive dans son gosier, et cette salive ayant assez d’ana-
logie avee de la gomme se mélange avec lesdits petits
végétaux pour produire une masse gluante servant à
enduire et fixer les plus gros matériaux du nid. Cette
substance, produit d’une sorte de digestion, sert donc de
lien entre les diverses parties, faisant l’effet de mortier.
Je n'ai malheureusement pas pu suivre d’une manière
assez complète la construction même du nid, car les
oiseaux se montraient alors très sauvages, et je ne vou-
lais pas risquer de leur faire abandonner leur ouvrage.
Plusieurs nids que j’avais examinés de trop près avaient
été délaissés. Au moindre dérangement les Martinets
partaient et ne revenaient souvent que bien des heures
plus tard, ou pour repartir de suite. Je n’ai par consé-
quent pas pu les voir dégorger la matière dont il a été
question ci-dessus, ce qui pourtant doit avoir lieu, si ma
supposition est vraie, et l’observation microscopique me
porte à le croire.
OMS D. L<
RSS
Ce n’est que pendant l’incubation qu’ils terminent
leur nid, les parties supérieures principalement. J’ai vu
plusieurs fois comment la mère couveuse travaillait à
l’arrangement du bord de celui-ci, en l’enduisant d’une
couche transparente de salive, souvent d’un demi-milli-
mètre d’épaisseur seulement. Les plus gros éléments,
morceaux de papier, de chiffon ou de paille, sont aussi
couverts de cette matière transparente; c’est ainsi que le
nid prend un aspect assez propre. Plusieurs fois des
Martinets ont fait entrer des cadavres de leur semblable
dans la structure du berceau de leur future famille.
Les nids, en somme peu artistement bâtis, ont un
diamètre de douze centimètres environ, sur trois de
profondeur. Déjà peu de jours après leur éclosion, les
petits se trouvent tellement à l’étroit qu’ils doivent, pour
éviter quelque chute, s’accrocher solidement au nid et
cela si bien qu’en voulant prendre un jeune de dix jours
je lui ai arraché un ongle. Plus tard, ils quittent volon-
tiers leur berceau et on les voit souvent blottis et tout
ramassés dans le voisinage de celui-ci.
L’accouplement commence au milieu de mai et se fait
dans la matinée ou le soir après six heures, toujours avec
grand tapage. Ce ne sont alors que querelles continuelles,
poursuites dans les airs et cris retentissants. Les couples
s’empoignent de telle sorte avec leurs griffes qu’ils tombent
souvent sur la galerie de la cathédrale ou sur les toits des
maisons avoisinantes, sans se faire toutefois aucun mal.
Les premiers œufs sont pondus au commencement de
juin. On en voit d’abord un dans chaque nid, puis un
second plusieurs jours après, la ponte est parfois par
là terminée; cependant, on en trouve souvent trois. Les
œufs sont de forme ovoïde allongée et mesurent en moyenne
30:6 mm. sur 19:55; la longueur varie de 27,5 mm. à
38. mm. et la largeur de 18.5 mm. à 20:55 mm.
Bientôt après la ponte commence l’incubation qui
ne paraît pas entourée de beaucoup de soins. Presque
— 164 —
tous les jours, j'ai rencontré des œufs cassés ou jetés
hors du nid. Les petits naissent après 18 à 20 jours;
j'ai observé les premiers le 24 juin. Il est très rare que
les œufs éclosent le même jour. L’époque de la ponte
varie beaucoup. Comme je lai dit, j'ai trouvé les pre-
miers œufs au commencement de juin; mais on m'a
apporté, encore le 12 juillet, des œufs qui n’étaient pas
couvés. Ces derniers donnent naissance aux sujets de
l’arrière-garde qui périssent pour la plupart, faute d’être
suffisamment aptes à voler au moment du départ pour le
sud. Les petits croissent rapidement à cause de l’abon-
dance de la nourriture. Ils sont d’abord tout nus et ont
les yeux fermés, et ce n’est qu'après six jours qu’un
premier duvet d’un gris cendré commence à se montrer,
qui, au douzième jour, les recouvre complètement. Entre
les tiges assez longues de ce duvet, on aperçoit déjà les
germes des plumes futures qui apparaissent d’abord à la
tête, à la queue et aux ailes. Quand les yeux s'ouvrent,
la tête paraît comme couverte d’écailles.
Après 15 jours, les jeunes ont atteint leur grosseur
définitive, et il ne s’agit plus pour eux que d’acquérir
leur plumage parfait et une aptitude au vol suffisante.
Des jeunes éclos au commencement de juillet ne furent
en état de voler que dans la seconde moitié d'août.
La nourriture consiste exclusivement en insectes
capturés au vol. J’ai souvent, dans mes visites à la tour,
attendu le retour des Martinets apportant la pâture à
leurs petits. Après avoir fui à mon approche, les parents
revenaient bientôt, surtout si le temps était beau, avec
le bec et le gosier tellement rempli d'insectes que les
ailes de ceux-ci dépassaient quelquefois leurs mandibules;
leur gorge était tellement gonflée que les plumes en
étaient tout hérissées. Les petits de 10 à 14 jours, la
gueule large ouverte, recevaient à la fois toute cette
provision ‘formant une boule de la grosseur d’une noix
environ. Îl m'intéressait de savoir ce que pouvait bien
— 165 —
contenir pareille boule et, pour en obtenir, je m’y pris
de la manière suivante. Quand les parents arrivaient du
dehors, par le grand soleil, ils étaient un peu éblouis et
je pouvais les prendre en me plaçant convenablement;
l'individu que je saisissais lâchait de peur sa boule en
criant. Cette boule était entièrement enveloppée d’un
liquide épais et gluant, et, en l’ouvrant, on avait une
petite collection d’insectes divers. Je nai jamais rien
trouvé d'autre que des insectes, en grande partie bien
conservés et même vivants; tout remue et s’agite dans
cette masse, en cherchant à se dégager, cependant les
ailes sont généralement prises dans la glu et les pattes
enchevêtrées.
Le nombre des insectes est très considérable dans
une seule boule: dans une j'en ai compté 156, dont 25
tabanides et autant de syrphides, plusieurs en contenaient
de 80 à 100; j’en ai même trouvé une fois jusqu’à 220,
dont 30 de lespèce Tabanus bovinus. Il m'est arrivé
aussi de rencontrer, parmi beaucoup de petits insectes,
T Vanessa cardui. Plusieurs fois, la boule ne conte-
nait que des fourmis volantes d’une même espèce. Au-
tant que possible, j'ai cherché à déterminer générique-
ment les insectes capturés et j’ai reconnu les suivants :
des tabanides, des syrphides, des lépidoptères, des
aphides, des ichneumonides, des muscides, des coléop-
tères, staphilins et charençons, des guèpes, des libellules,
des moucherons, etc., ete. Les insectes utiles et nuisibles
sont à peu près en nombre égal, et il n’est pas question
que le Martinet fasse un choix à cet égard. Tout ce qui
est à sa portée devient sa proie, il happe et emmagasine
tout indifféremment dans son gosier où cela s’imprègne
de salive. Les éléments de la nourriture varient avec la
température, le temps, la saison et l’heure de la journée.
J’ai observé un Martinet qui venait de livrer pâture
à ses petits et qui, un quart d'heure après, revenait déjà
avec la gorge toute gonflée.
— 166 —
Si done on admet qu’un de ces oiseaux chasse pen-
dant dix heures par jour et revient chaque demi-heure
avec une boule d’une centaine d’insectes seulement, on
arrive au chiffre quotidien de 2000, et on peut en con-
elure que le Martinet est parmi les plus grands destruc-
teurs d'insectes.
Au mois de septembre, quand les petits peuvent voler,
les Martinets entreprennent de plus grandes excursions
destinées probablement à préparer ceux-ci à leur prochain
voyage vers le sud. De grand matin, toute la colonie
quitte la cathédrale, pour ne revenir qu’à la nuit tom-
bante, et il semble qu’ils volent alors toute la journée. Les
petits qui ne sont pas encore aptes à voler doivent donc
souffrir de la faim durant cette longue absence, et cela
contribue à les obliger à prendre leur essor. Ils mont
plus d'autre alternative que de mourir d’inanition ou de
se décider à voler.
Le départ pour le sud commence à la fin de sep-
tembre. La colonie diminue de jour en jour, jusqu’à la
disparition de la dernière troupe qui a lieu généralement
dans la première semaine d’octobre.
46, Cypselus apus L.
Martinet noir — Mauersegler — Rondone.
Synonymes: Æirundo apus L. Micropus murarius M. W.
(Meisner et Schinz). Cypselus murarius Tem. Cypse-
lus niger Leach. Cypselus vulgaris Steph.
Noms vulgaires : Martirolet (Genève), Martinet noir (Mar-
tigny), Räcle noir (St-Maurice). — Mauerschwalbe,
Spyr, Spyri (Suisse allemande), Schwarzer Spyr (Hasli),
Kirchenspiri (Schüpfen), Steinschiwalbe, Spiri (Berne),
Thurmspiri (Berthoud). — AÆirondella nera (Vrin),
Derdel da Crap (Fils). — Sbirro (Tessin), Sbirr,
Rondon, Martinett (Locarno).
4
|
|
— 167 —
Oiseau nicheur très abondant en Suisse, dans les
lieux habités surtout, et s’établissant de préférence dans
les clochers ou sous les toits des maisons, jusqu’à d'assez
grandes hauteurs dans les Alpes. Il arrive assez tard,
entre la fin d'avril et le commencement de mai, pour
nous quitter déjà à la fin de juillet ou au commence-
ment d’août.
Oiseau nicheur: Le Martinet noir niche partout
en quantité dans les régions inférieures du pays, et,
bien que diminuant en nombre avec l'élévation crois-
sante, il se reproduit encore jusque dans les villages les
plus élevés de nos Alpes. Il nous paraît superflu de
citer ici en détail les nombreuses données qui nous ont
été fournies de différents côtés pour un oiseau aussi
généralement connu et répandu, aussi nous bornerons-
nous à relever celles qui ont trait surtout aux limites
supérieures de la nichée de l’espèce dans le pays.
Ila: dans la vallée de Saanen entre 1020 et 1070
mètres s/m. (Uelliger..
IV a: à Hospenthal, à 1494 m. /Nager, Fatio).
VILa: à La Chaux-de-Fonds, à 1000 m. environ,
dans le Jura (Girard).
VIT a: à Simplon, à 1410 m. (Oschwald).
IX a: à Braggio, Calanca, quoique rare, à 1284 m.
(Rigassi).
X a: à Splügen, à 1450 m. /Baldenstein);!) près de
Davos, dans les rochers, à 1523 m. (Pestaloza); à Vrin,
bien qu’en assez petit nombre, à 1525 m. /Solèr).
XIa: dans la Haute-Engadine, jusqu’à 1820 mètres
(Saratz, Pestalozzi,.
Le Martinet, en quête de nourriture, s'élève encore
bien au-dessus de ses lieux de nichée supérieurs; c’est
ainsi qu’il a été rencontré, par exemple, près de lhos-
1) Baldenstein: Bemerkungen über den Mauersegler; Neue
Alpina, IL, p. 114.
— 168 —
pice du Simplon, à 2020 m. par Oschwald, et par Hold
à 1892 m. près d’Arosa.
Oiseau de passage: Le Martinet noir n’arrive pas
d'ordinaire dans ses diverses stations avant la dernière
semaine d'avril, et il abandonne généralement la con-
trée avant le milieu d'août, souvent déjà à la fin de
juillet, bien que l’on voie quelquefois encore des indi-
vidus en passage longtemps après le départ des colonies
locales, même jusque dans la première moitié d’octobre.
Le passage se fait le plus souvent par petites troupes qui
voyagent rapidement et sans s'arrêter, en suivant d’ordi-
naire la direction des chaînes de montagnes.
Voici, pour quelques localités, les dates d'arrivée
et de départ, autant que nous avons pu les recueillir,
en commençant par les données puisées dans la litté-
rature, pour suivre, dans les dernières années, avec les
renseignements de nos collaborateurs, et en faisant re-
marquer que nous distinguerons, quand il sera possible,
entre les premiers oiseaux arrivés ou lPavant-garde et
le passage principal ou le gros de la troupe. (Pour sim-
plifier, nous ferons ici usage des abréviations que nous
avons proposées dans notre Catalogue questionnaire,
p. 34, les premiers étant désignés par les lettres sg. —
sinqulari, le gros de la troupe par nm. — numerosi.)
Arrivées.
Littérature: 1b: Genève, 1816, 2 mai; 1821, 21 avril,
Necker (23). — VIb: St-Gall, 1866, 27 et 28 avril,
Stôlker (55). — IX: Tessin, milieu d'avril, Riva (51).
— Xa: Splügen, commencement de mai, Baldenstein
(N. Alpina, Il, page 114). De Salis (Jahresb. Naturf.
Gesell. Graubündens, n. F., XVI. Jahrg., 1870—71,
page 62); 1860, 5 mai; 1861, 7 mai; 1862, 24 avril;
1865, 7 mai; 1864, 7 mai; 1865, 6 mai; 1866, 6 mai;
1867, 6 mai; 1868, 5 mai; 1869, 29 avril; 1870, 9 mai;
1871, 4 mai.
— 169 —
Collaborateurs :
1870. VIb: Schaffhouse (Pfeiffer), 20 avril.
1882. IV a: Sarnen (Etlin), 5 mai.
1883. IV a: Sarnen (Etlin), 2 mai.
1884. Ia: Haute-Savoie, Annecy, L. Duparc, 24
avril — IVa: Sarnen (Ætlin), 4 mai — Vb: Zurich
(Nügeli), 4 mai.
1885. Lu: Haute-Savoie, Annecy, Duparc, 23 avril
sg, 3 mai nm. — IITb: Hasle près Berthoud et Lang-
nau (Gerber), 8 mai. — IVa: Sarnen (Etlin), 6 mai.
IV b: Zofingue (Fischer-Sigwart), 6 mai. — VIb: Schait-
house (Pfeiffer), 26 avril. — XIa: St-Moritz (Pestalozai),
18 mai nm.
1886. Ia: Haute-Savoie, Annecy, Duparc, 6 mai.
Ib: Genève (Fatio, de Schæck), 5 mai. Lausanne
(Goll), 23 avril. — Ila: Saanen (Uelliger), 20 avril sg.,
9 mai nm. ILb: Fribourg (Cuony), 5 mai. Romont (/1.
Grand), 1% mai sg., 9 mai mm. — Ha: Spiez (Risold,,
9 mai. IILb: Hasle près Berthoud (Gerber), 6 mai sg.
9 mai nm. Langnau (Gerber), 6 mai. Berthoud (Soc.
Ornith), 6 mai sg., 9 mai #m. Schwanden (Séämpfh,
7 mai — IVa: Sarnen, Lungern, Brünig (Ethn),
5 mai. IVb: Zofingue (Fischer-Sigwart), 6 mai sg.,
10 mai nm. — Vb: Zurich (Soc. Ornith.), 30 avril.
— NVIb: Teufen (Môsch), 6 mai. — VIla: Locle (Du-
bois), 8 mai sg., 10 mai #m. VILb: Porrentruy (Ceppi,,
5 mai. — XIa: Haute-Engadine (Pestalozzi), 9 mai.
1887. Ia: Haute-Savoie, Annecy, Duparc, 29
avril. Lb: Genève (Fatio, de Schæck), 30 avril —
I b: Hasle près Berthoud (Gerber), 2 mai. — IV a:
Sarnen (Etlin), 6 mai. IV b: Zofingue (Fischer-Sigwart,,
30 avril sg.
1888. La: Haute-Savoie, Annecy, Duparc, 29
avril. Ib: Genève (Fatio, de Schæck), 30 avril. —
IT D: Langnau (Gerber), T mai. — IV a: Sarnen (Etlin),
4 mai. IV b: Zofingue (Fischer-Sigwart), 28 avril.
— 170 —
1889. Ia: Haute-Savoie, Annecy, Duparc, 2 mai.
Ib: Genève /Fatio, de Schæck), 28 avril. — IILb: Büren
a/A. (Küser), 3 mai. Langnau (Gerber), 4 mai sg., 6 mai
nm. — IVa: Sarnen (Etlin), 3 mai. IVb: Zofingue
(Fischer-Sigwart), 29 avril.
1890. Ta: Haute-Savoie, Annecy, Duparc, 2 mai.
1b: Genève (Fatio), 2 mai. — IITb: Langnau (Gerber),
6 mai sg., 7 mai #m. — IVb: Zofingue /Fischer-Sigwart,,
6 mai. — Vb: Zurich {Nägeli), 3 mai. — VID: Schaff-
house /Oschwald), 30 avril.
1891. Ib: Genève /Fatio), 30 avril sg., 3 mai nm.
— IVb: Zofingue /Fischer-Sigwart), 1* mai. — V b:
(Näügeh), 22 avril. — VIb: Môrishofen (Oschwald), 30
avril. — VIIDb: Bâle (Studer), 23 avril sg.
1892. Ib: Genève /Fatho), 28 avril sg. — INT b:
Berne {Studer), 3 mai sg. Langnau (Gerber), 30 avril
sg, 8 mai nm. — Vb: Zurich (Nügeli), 27 avril.
1893. Ib: Genève (Fatio), 25 avril. — IT b: Berne
(Studer), 2 mai.
Départs.
Littérature: L'époque du départ est généralement
indiquée au commencement d'août, Meisner et Schinz
(15), Schinz (18); cependant, l'espèce paraît souvent en
retard dans les stations plus élevées où les nichées sont
plus tardives; au Splügen, pas avant la fin d’août, selon
Baldenstein (N. Alpina, II, p. 114). D'après de Sais
(50), la dernière paire quittait Klosters (X a), en 1862,
le 17 septembre seulement, alors que, suivant le même
observateur, le Martinet part d'ordinaire de Coire vers le
2 août, un peu plus tôt ou plus tard selon les années,
parfois déjà à la fin de juillet. De Salis (50) nous fournit
les données suivantes, pour les environs de Coire: 1860,
10 août; 1861, 4 août; 1862, 10 août; 1863, 2 août;
1864, 4 août; 1865, 381 juillet; 1866, 31 juillet; 1867,
7 août; 1868, 3 août; 1869, 2 août; 1870, 31 juillet;
1871, 6 août.
— 171 —
Collaborateurs :
1885. Ib: Genève (Fatio, de Schæck), 1° août. —
ILb: Romont (A. Grand), le dernier individu le 10 août.
— IIX b: Langnau (Gerber), 28 juillet #m., 30 juillet sg.
1886. Ib: Genève {Fatio, de Schæck), 4 août nm.,
27 août sg. — Ib: Romont (4. Grand), 23 juillet #m.,
13 août sg. — III b: Langnau (Gerber), 28 juillet #m.,
1 août sg. — IV b: Zofingue (Fischer-Sigwart), 10 août.
— VIIT b: Martigny, Vairoli a remarqué un passage extra-
ordinairement abondant de cet oiseau entre les 1‘ et 10
octobre.
1887. IILb: Hasle près Berthoud (Gerber), les der-
niers, le 2 août. Langnau (Gerber), 28 juillet »m., 1°' août
sg. — IV b: Zofingue (Fischer-Sigwart), 6 août.
1888. IIL D: Langnau /Gerber), 28 juillet nin., 2—5
août sg. — IV b: Zofingue (Fischer-Sigwart), 14 août.
1889. Ib: Genève (Fatio), 81 juillet. Un individu
isolé passait encore le 11 octobre à Valavran. — IIT D:
Langnau (Gerber), 28 juillet #m., 30 août sg. — IV D:
Zofingue {Fischer-Sigwart), au commencement d'août. —
VID: Schaffhouse /Oschwald), 30 août.
1890. IIT b: Langnau (Gerber), 24—25 juillet #".,
1e—9 août sg. — IV b: Zofingue (Fischer-Sigwart),
10—15 août.
1891. IV db: Zofingue (Fischer-Sigwart), 15—20 août.
1892. Ib: Genève (Fatio), quelques individus pas-
sèrent le 28 août. — IILb: Langnau (Gerber), 25 juillet.
Les dates et les observations que nous avons pu
enregistrer sont malheureusement encore trop peu nom-
breuses et circonstanciées pour qu'il nous soit possible
jusqu'ici d’en déduire les routes suivies au travers d’une
surface territoriale relativement aussi petite par un oiseau
aussi rapide que le Martinet. La direction du passage,
observée dans quelques localités, serait: à Genève (I D),
selon de Schæck, N-E au printemps, S-W en automne;
la même, au printemps, selon Goll, à Lausanne. Uelliger
a observé au printemps, dans la vallée de Saanen (IT a),
un grand vol de cette espèce qui suivait, par contre,
la direction du S-W. A Romont (II b), la direction, à
l’arrivée, était, selon À. Grand, S-N, et, au départ, S-W.
Dans la vallée du Locle (VII «), le passage se ferait,
d’après Dubois, à une assez grande hauteur et en sui-
vant la direction de la chaîne du Jura.
La plupart des Martinets paraissent suivre, dans
leurs migrations, la plaine suisse, entre Alpes et Jura.
Cependant, il semble qu’il doit en passer aussi au travers
de quelques-uns des cols de nos Alpes; ce qui explique-
rait les divergences que nous devons constater quelque-
fois entre les époques d’arrivées dans le centre du pays
et celles d'apparition dans les régions occidentales d’un
côté ou dans les régions orientales de l’autre. La date
du départ dépend souvent de l’époque plus ou moins
tardive des nichées en différentes conditions et de l’état
du développement des petits. Le passage du Martinet
noir au col du St-Bernard, à 2206 mètres s/m., est du
reste positivement affirmé par Delaharpe (Renseignements
sur la migration des Hirondelles, Bull. Soc. vaud. Sc. nat,
1864, p. 118), dans une lettre de M. Ant. Dallèves, prieur
à Martigny, à M. d’Angreville, et au Simplon par les
données de Oschwald, ci-dessus consignées.
Biologie: Le Martinet noir niche de préférence dans
les bâtiments, construisant sans art son nid dans des trous
de murs, ainsi que sous les tuiles ou sur la poutraison des
toits. Quelquefois, il s'établit aussi dans le nid d’autres
oiseaux, quand la disposition de celui-ci lui convient,
dans ceux, par exemple, du moineau, du rouge-queue ou de
la bergeronnette. Baldenstein (1. c.) raconte qu’il occupe
parfois des boîtes à étourneaux, ce qui a été constaté aussi
par lischer-Sigwart. Ce n’est que rarement qu’il niche dans
les rochers, comme Pestalozzi l’a observé à Davos, ou
dans des trous d’arbres, comme le même observateur l’a
remarqué dans le Statzerwald au-dessus de St-Moritz, où
— 173 —
des Martinets avaient placé leur nid sur des mélèzes,
dans des trous abandonnés par les pics. Le nid est bâti
à peu près de la même facon que celui de l’espèce pré-
cédente; on y trouve aussi des poils, des plumes, des dé-
bris de paille, ete., solidement unis par la salive gluante
de Poiseau et formant une petite coupe écrasée. La ponte
est de 4 ou 5 œufs et se fait d'ordinaire vers le milieu
ou dans la seconde moitié de mai. Selon Fischer-Sigwart,
des individus arrivés le 28 avril eurent des œufs le 13
mai et des petits prêts à quitter le nid le 9 juillet. De
Salis (50) a observé, par contre, dans les Grisons, des
paires très retardées: l’une, à Fürstenau, avait encore des
petits imparfaits dans le nid le 16 août, en 1860, l’autre, à
Klosters, plus haut, avait encore des petits dans le nid le
5 septembre et ne fut prête à partir que le 17 de ce mois.
Quant aux allures et à l’alimentation, le Martinet
noir présente beaucoup de rapports avec l’espèce à ventre
blanc; il se nourrit aussi exclusivement d'insectes pris
au vol, mais paraît chasser ceux-ci plus souvent près
du sol et le long des cours d’eau.
Il est très sensible au froid et à la privation de
nourriture, de sorte que, surpris, après une arrivée in-
tempestive, par un abaissement subit de la température
ou une chute de neige, il tombe quelquefois engourdi
ou affamé sur le sol d’où il est incapable de reprendre
le vol. Un vent très violent peut aussi, pendant le
passage, le jeter à terre quelquefois; c’est ainsi que
Ant. Dallèves (Delaharpe, |. ce.) trouva après une forte
tempête, au St-Bernard, des Martinets qui avaient été
abattus sur la neige par la force du vent.
Le Cypselus apus se répand en été sur toute l’Eu-
rope, depuis le sud de l’Espagne et la Sicile jusqu’à
Drontheim en Norvège, ainsi que dans une bonne par-
tie de l’Asie moyenne et septentrionale. Il passe l’hiver
en Afrique et dans le sud des Indes.
Hirundinidae.
Hirundo Linné.
47. Hirundo rustica Linné.
Hirondelle de cheminée — Rauchschiwalbe — Rondine.
Synonymes: Æirundo rustica L. Meisner et Schinz. Hi-
rundo domestica Briss. Cecropis rustica Boie. Cecropis
pagorum Brehm.
Noms vulgaires: Hirondelle (Suisse française en général),
Rondeiné (Romont), Hirondella (St-Maurice). — Haus-
schwalbe, Rauchschiwalbe (Suisse allemande en géné-
ral), Schwalmeli, Schwalme (Berne, Lucerne), Stachel-
schiwalbe (Glaris), Schwarzschwalbe (Glaris, Matt), Spyrh
(Suhrthal). — Hirondella de ghamin (Vrin), KRonala
(Casaccia). — ÆRondola, Rondona (Locarno).
Espèce nicheuse très commune dans toute la Suisse,
dans les villes, les villages et les maisons isolées, jusque
dans la zone alpine où elle est cependant sur divers
points moins abondante que l’Hirondelle de fenêtre.
Elle nous arrive en général dans la première moitié
d'avril, parfois déjà en mars, et ne nous quitte d’ordi-
naire qu'entre le milieu de septembre et la fin d'octobre,
quelquefois même dans le courant de novembre seulement.
Nichées. De toutes les régions du pays cet oiseau
nous est signalé comme abondant et s’établissant de
préférence dans les parties couvertes des habitations,
sous les toits, ainsi que dans l’intérieur des granges et
des étables. Il diminue généralement en nombre avec
l’accroissement de l'altitude.
Nous citerons, en passant, parmi les lieux relative-
ment élevés de nichée dans le Jura et les Alpes, les
suivants :
Ko
re
SCT TR
VIT a : à La Chaux-de-Fonds, dans le Jura, à 1000 m.,
commune (Micoud).
IVa: à Wasen, à 930 m., dans la vallée de la
Reuss, très rare (Oschwald); à Andermatt, par contre,
à 1440 m. dans la même vallée, assez commune {/Nager).
X a: au village de Splügen, à 1450 m. (Büllwiller,
Direct. du bureau météor. central); à Vrin, à 1525 m.,
assez rare (Solèr); à Davos, à 1549 m. (Pestalozzi).
XIa: à Pontresina, en Haute-Engadine, à 1817 m.,
commune (Saratz); à Sils-Maria, 1830 m., très com-
mune (Curtin).
Passages. D’après la majorité de nos observateurs,
cette Hirondelle arrive d'ordinaire entre la fin de mars
et le commencement d'avril; cependant quelques indi-
vidus isolés ont été vus de temps à autre déjà à la fin
de février. Son apparition dans les stations élevées est
naturellement plus tardive; c’est ainsi qu'au village de
Splügen, on ne la voit guère avant les premiers jours
de mai, et à Pontresina dans la première moitié de ce
mois, si le temps est beau. — Le départ se fait d’ordi-
naire entre la fin de septembre et le commencement
d'octobre; cependant, on a observé quelquefois des dé-
parts partiels déjà à la fin d’août dans les environs de
Zurich, à l’est (Nügeli), et des bandes en passage ont été
vues çà et là encore en novembre, quand la température
était demeurée favorable. Quelques retardataires ont été
remarqués jusqu'à la fin de ce mois, un même le 1° dé-
cembre 1885, à Genève, à l'extrême ouest (Fatio).
Elle descend des régions élevées dans les vallées déjà
vers le milieu de septembre, ou même avant. Les indi-
vidus qui se sont reproduits dans le pays abandonnent
d'ordinaire leurs lieux de nichée vers la fin de sep-
tembre. Une colonie ne part pas généralement en une
seule fois, mais par groupes successifs; probablement
parce que les jeunes des dernières couvées ne sont pas
PSE
encore tous également aptes à voler. Le voyage se fait
généralement de jour, surtout soir et matin.
Suivent les données relatives aux dates d’arrivée et
de départ, d’abord d’après la littérature, ensuite selon
les observations de nos collaborateurs.
Arrivées.
Littérature. Ta: Savoie (environs de Chambéry) :
du 24 au 30 mars, individus isolés sg., du 5 au 50
avril, en vols nombreux rm. (Bailly, 68). 1b: Genève:
arrivée la plus précoce 18 mars 1806, la plus tardive
10 avril 1816 (Necker, 23). Vaud: 28 mars 1844 (De-
pierre, 41). Lausanne (Delaharpe, migrations des Hiron-
delles, Bull. Soc. vaud. se. nat., VIII, 1864/65, p. 113):
1852, 27 mars, vent E-S-E; 1853, 7 avril, vent dominant
S-S-E; 1854, 7 avril, vent variable, N-$ et S-E; 1855,
13 avril; 1856, 6 avril, temps brumeux et humide;
1857, 10 avril, vent S-W fort; 1859, 4 avril, temps
couvert et pluvieux; 1860, 2 avril, vent dominant S-W
fort, pluie le soir.
Vila: Neuchâtel: 1868, 8 avril sg., 21—23 avril
al., 26 avril #m. (Guillaume, Rameau de sapin, déc.
1875, p. 47—48).
Villa: St-Bernard: 1840, 16 mai (Delaharpe, 1. e.).
IX: Tessin: commencement d'avril /Riva, 51).
Xa: Coire: 1860, 25 mars; 1861, 25 mars; 1862,
15 mars; 1863, 22 mars; 1864, 19 mars; 1865, 13 avril;
1866, 31 mars; 1867, 27 mars; 1868, 14 avril; 1569,
4 avril; 1870, 27 mars; 1871, 5 avril. (de Sahs, Jahresb.
Nat. Gesell. Graubündens, XVI, n. F., 1870—71, p. 62.)
XIa: Engadine: apparaît entre le commencement
et le milieu de mai, si le temps est beau (Saratz, 62).
Collaborateurs :
1861. VIb: Schaffhouse (Pfeiffer) . . . 1Tavril.
1864. Xa: Splügen (Bur. météor. central), 18 mai.
1865.47; e ; }e e 6 mai.
CPE ST Te
PAR Res
1866. VIb: Schaffhouse (Pfeiffer) . . . 4avril.
X a: Splügen (Bur. météor. central), 2 mai.
IUT 5 ; É : 3 mai.
1868; ; = ; o T mai.
1869. = 2 mai.
1871. à: Her hard hosp, cie mé. cent.),pass,, 16 avril.
IEEE < je FA ETES + 25avril.
1873: s S ÉRREE TRES = 28 416%.
Ko NE PRE ù à UT $ , 19mars.
1826: à L RE TETE LS Tevr.
Toi : , ÉÉSENERR set avril
18182 à ; RNA TIR AINE » 26avril.
1STOPENS : = Ur : » TB ayril
1881. rs So AVE
1882. IV a: Sarnen CEtlin) AN TRE AN PA da
Xa: Bernhardin (Bur. mét. cent.) . 8avril.
DOS a: Barnen (Et). en ondes tanril
X a: Bernhardin (Bur. mét. cent.) . 29 avril.
1884. La: Balmettes près Annecy (Duparc), 3 avril.
— IVa: Sarnen (Etlin), T avril. — Vb: Zurich (Nägeli),
beaucoup le 11 avril. -— Xa: Bernhardin (Bur. mét. cent.),
23 avril.
1885. Ia: Balmettes près Anncey {/Duparc), 3 avril.
— Ila: Hasle près Berthoud /Gerber), 3 avril sg., 10
avril #m. — IVa: Sarnen (Etlin), 5 avril — X a:
Bernhardin (Pur. mét. cent), 13 avril.
1886. Ia: Balmettes près Annecy (Duparc), 4-5 avril.
1b: Genève (Fatio, de Schæck), 22 mars sg., 9 avril #m.
— 11b: Romont (4. Grand), 1% avril; Fribourg (Cuony
et Musy), 6 avril sg., 25 avril nm. — Ia: Wimmis
(BRisold), 5 avril. Ib: Diessbach près Büren (Xüser),
31 mars sg., 15-25 avril #m.; Berthoud {Soc. ornith.),
15 avril sg., 25—26 avril nm.; Schwanden (Stämpfli),
10 avril sg., 20—25 avril #m.; Hasle près Berthoud
(Gerber), 31 mars—1® avril sg., 15 avril alig., 6 mai
nm. — IVa: Sarnen (Etlin), 5 avril. IV b: Aarau
BAS FT EE
(Winteler), 14—15 avril sg. (2), 21 avril; Oftringen
(Hiülfiker, Schmitter), 21-23 avril; Zofingue (Fischer-
Sigwart), 12 avril sg., 16 avril #m. — Vb: Zurich
(Lüdecke, Vorbrodt), 2 avril sg., 16 avril nm. — VIb:
Appenzell (Môüsch), 12 avril. — VITLa: Neuchâtel /Cou-
lon), 8 avril; Locle (Dubois), 17 avril. VIT D: Porren-
truy {Ceppi), 10 avril; Bâle (Soc. ornith.), 10 avril. —
IX a: San Vittore (dans le Misox, Soc. ornith.), 27 mars.
— Xa: Fürstenau (Stoffel), T avril; Bernhardin (Pur.
mét. centr.), 8 avril. XIa: St-Moritz (Pestalozzi),
forte chute de neige, 6 avril.
1887. Ia: Balmettes près Annecy (Duparc), 10 avril.
Ib: Genève /Fatho), 31 mars sg., 3—15 avril nm. —
III b: Berne, 24 mars sg.; Hasle près Berthoud (Gerber),
29 mars sg., 11 avril alèq., 18—28 avril #m. — IV a:
Sarnen (Ætlin), 12 avril. IV b: Zofingue (Fischer-Sig-
wart), 21 avril #m. — X a: Bernhardin (Pur. mét. cent.),
8 avril.
1888. Ta: Balmettes près Annecy (Duparc), 4 avril.
Lb: Genève (Fatio), 29 mars. — If a: Thoune (Ornith.
Blütter), 31 avril. IL D: Berne, 27 mars sg., 18 avril al.;
Hasle près Berthoud {(Gerber), 14 avril sg., 15 avril al.
— IV a: Sarnen /Etlin), 8 avril. IV b: Zofingue /Fischer-
Sigwart), 28 avril — VID: un passage dans la direction
de Hard à Rorschach (J. Büsch), 11 avril. — Vila:
Neuchâtel {Ornith. Blätter), 4 avril. — Xa: Bernhardin
(Bur. mét. cent.), 13 avril.
1889. Ia: Balmettes près Annecy (Duparc), 8 avril
sg, 12 avril nm. Ib: Genève (Fatio), 1% avril sg. —
II b: Berne, 2 avril sg.; Bienne (Fatio), 1° avril sg. ;
Hasle près Berthoud (Gerber), T avril sg., 8—18 dispari-
tion par forte bise, 19 avril nm. — IVa: Sarnen (Etlin),
4 avril. IVb: Zofingue (Fischer-Sigwart), 20—23 mars
sg, 18 avril #m.
1890. Ta: Balmettes près Annecy (Dupurc), 1° avril
sg, 14 avril nm. Lb: Genève (Fatio), 30 mars sg., puis
arrêt par bise et neige à la montagne, 19-—20 avril 0m. ;
au 6 juin, plusieurs nids ne sont pas encore occupés.
D’après une lettre de M. Ferrier à M. Fatio, on aurait
vu, le 20 février, au Petit-Sacconnex près Genève, un
vol de 200 à 300 Hirondelles cheminant du nord au sud
et paraissant très fatiguées. — III b: Berne, 24 mars sg.,
31 mars #m. — Vb: Zurich (Nügeli), plusieurs 4 avril,
en assez grand nombre 6 avril. — VID: Schaffhouse
(Oschwald), 30 mars une à Thayngen, 15 avril quelques-
unes, 17 avril disparues par un temps froid et pluvieux.
— IX a: Locarno (Studer), 31 mars, construisant le nid
6 avril. — Xa: Bernhardin {Bur. mét. cent.), 21 avril.
1891. Ib: Genève /Fatio), 28 mars trois ou quatre,
malgré le froid et la neige; quelques-unes le 5 avril; pas
encore toutes là le 11 avril. — IV b: Hergiswyl (Orn.
Dlätter), 10 avril; Olten (Orn. Blätter), 28 mars. — VD:
Zurich (Nägeli), 27 et 28 mars sg. (4 avril, une morte
de faim), 11 avril mm. — VIb: Schaffhouse (Oschwald,,
une première le 9 avril, le 10 avril dix au-dessus du
pont de Stein, 12 avril deux paires à Thayngen, le
19 avril elles sont toutes arrivées. — XIa: St-Moritz
(Tagnoni, Orn. Blätter), 8 avril sg. Malgré un temps
neisgeux et orageux, on à vu deux Hirondelies le 8 avril
à 1860 mètres s/m.
1892. Ib: Genève (Fatho), 30 mars sg., 11 avril «al.
— I1b: Avenches (Blanc), 18—20 avril. — Ib: Lang-
nau, Lyss et Thoune à la caserne (Gerber), 27 mars sg.
Après cela interruption par temps froid et orageux jus-
qu'au 8 avril. Le 8 avril à 4 heures du soir quelques-
unes et le 9 plusieurs passent sans s’arrêter. Du 17 au
19 neige, pas d’Hirondelles. Les 20 et 21 avril, il neige
et fait froid, elles sont encore très rares. — Vb: Zurich
(Nügeli), 31 mars sg.
1893. Ib: Genève: vu passablement d'Hirondelles
volant au ras de l’eau sur le lac près de Genève, le 6
avril; le même jour, point encore rencontré en ville.
— 180 —
Le 20 avril, malgré la persistance du beau temps et la
chaleur, elles sont encore peu nombreuses; ne puis attri-
buer ce retard qu’au fait qu’il y avait encore assez de
neige sur les montagnes environnantes et que le vent du
nord régnait presque constamment (Fuatio). Lechthaler
dit avoir remarqué cependant, déjà le 17 mars, quelques
Hirondelles entre les falaises chaudes et abritées du
Rhône, à quelques kilomètres plus bas, où elles arrive-
raient généralement plus tôt. — III b: Berne: on a si-
gnalé des Hirondelles à Studer déjà au commencement
de mars; il en a vu le 4 avril, mais le 24 du même mois
le gros de l’armée n’était pas encore arrivé. — VIL D: vu
une première Hirondelle à Delle, le 1° avril, et une
autre, le même jour, à Porrentruy /Fatio).
Départs.
Littérature. La: Savoie, environs de Chambéry:
avant le 25 septembre; encore des retardataires le 15
octobre {Bailly, 68). Ib: Genève: le retour a commencé
le 18 septembre en 1820, le 25 septembre en 1805;
la fin du passage avait lieu le 7 octobre en 1816, le 23
octobre en 1815 (Necker, 23).
ITb: Canton de Vaud: le 12 octobre en 1844 { De-
pierre, A1).
IITb: le passage de retour se ferait en général au
commencement d'octobre, selon Meisner et Schinz (15).
IV b: passage d'automne de mi-septembre à mi-
octobre ou fin octobre, selon Schinz (18).
VITa: Neuchâtel, 1867: les Hirondelles du pays
nous quittent généralement entre le 19 et le 25 sep-
tembre; mais il en passe encore plus tard du N-E au
S-W. Le 4 octobre, il neigea jusqu’au pied de la mon-
tagne, quelques-unes reculèrent ou s’arrêtèrent. Les 6,
7 et 8 octobre, on en vit encore plusieurs. Le 9 octobre,
par un froid de —2°, on en ramassa plusieurs gelées.
(Guillaume, Rameau de Sapin, dée. 1875, p. 47—48.)
Call LR
— 181 —
IX: Tessin: elles nous quittent en septembre (Riva,51).
Xa: Coire: 1859, 10—20 septembre (de Salis, Strich-
und Zugvôügel bei Chur, 1860). 1860, 22 septembre; 1861,
29 septembre; 1862, du 21 octobre au 14 novembre; 1863,
25 septembre au 28 octobre; 1864, 19 septembre au 11
octobre; 1865, 19 septembre au 3 octobre; 1866, 19 sep-
tembre au 7 octobre; 1867, 21 septembre au 14 octobre;
1868, 25 septembre au 31 octobre; 1869, 26 septembre au
3 novembre; 1870, 25 septembre au 8 novembre; 1871,
14 au 30 septembre (de Salis, Jahresb. naturf. Gesell.
Graubündens, XVI, 1872, p. 62, tabl.).
Collaborateurs :
1864. X a: Splügen {/Bur. mét. centr.), 10 septembre.
186) ue à 2 3 î :
IS6oES : : 2 DD? ;
18677, 3 : Re 3
1568. ” à) ” ” M” 22 D
186074, à AT S PS >
1871. , Bernhardin (Hospice), 23 septembre.
1810 : : 27 octobre.
1844.55, y ; 11 septembre.
SU : 4 2 ;
1 RS re 1 RES 2 : 18 août.
1884. Ib: Romont (AH. Grand), 271—29 septembre,
D, © et 9 octobre.
1885. I b: Genève /Füatio), 26 octobre au 14 novembre.
Le 15 novembre plusieurs furent trouvées mortes dans la
ville. Le 22 novembre quelques-unes volaient encore le
long des quais. Une fut encore vue le 1°" décembre. —
IT b: Romont /Æ. Grand), 13 septembre au 10 octobre.
Celles de la localité partaient du 13 au 20 septembre.
Un grand passage se fit le 18 septembre. Les 28 et 29
septembre, il en passait par une épaisse chute de neige.
Un gros passage se fit encore du 5 au 10 octobre. —
IT b: Grasswyl (Gerber), 11 octobre. — IV b: Zofingue
CE TAPER
(Fischer-Sigwart), 21 septembre passage principal; arrière-
garde 1° octobre. Les Hirondelles avaient été arrêtées
avant le 1‘ octobre par une tempête de neige.
1886. Ib: Genève /Füalio), par petits vols le 5 octobre.
Il y en avait encore quelques-unes près des ponts le 26
novembre. -— IT b: Romont (4. Grand), elles passent,
par le beau temps, le 13 septembre; en grand nombre
fin septembre et, encore en vols, le 15 octobre, par un
temps froid, dans la direction du S-W. — IITb: Hasle
près Berthoud {Gerber), celles de la localité sont toutes
parties le 27 septembre. Le passage dure jusqu’au 17
octobre. — IVb: Zofingue /Fischer-Sigwart), gros pas-
sage au commencement de septembre. — VII: Bâle
(Helg), 15 septembre. En majorité du 19 au 21 sep-
tembre, direction ouest. — VIII a: Binnenthal {de
Schæck), le 24 septembre, un vol de 30 individus des-
cendait la vallée.
1887. IV b: Zofingue (Fischer-Sigwart), en majorité
commencement de septembre; le 25 septembre arrière-
garde de 25 individus. — VIb: Frauenfeld /Studer),
une bande vole de l’ouest à l’est, le 22 septembre.
1888. IITDb: Hasle près Berthoud /Gerber), toutes
parties le 15 octobre; vu cependant encore une le 4
novembre. — IVb: Zofingue (Fischer -Sigwart), en
majorité le 19 septembre; encore quelques-unes le 20
octobre.
1889. Ib: Genève /Fatio), abondantes le 11 octobre;
encore quelques-unes le 9 novembre sur les quais. Une
le 17 novembre à Valavran et une le 27 novembre dans
la ville. — I1b: Romont (4. Grand), par temps froid et
pluvieux, un vol le 10 octobre; encore de grands vols
les 12 et 14 octobre. — III b: Langnau ((rerber), passent
du 23 septembre au 13 octobre; encore quelques-unes à
la fin d'octobre. — IVb: Zofingue (Fischer-Sigwart), en
majorité le 19 septembre; arrière-garde le 24 septembre.
— VIb: Schaff house ({Oschwald), 21 septembre rassemble-
— 183 —
ment des Hirondelles sur le Randen, encore le 4 octobre ;
les dernières, le 7 octobre, passent vers le S-W.
1890. Ib: Genève (Fatio), vu encore quelques-unes
le 12 novembre. — IITb: Langnau (Gerber), vu deux
seulement depuis le 13 septembre; Berne (Berger), pre-
mier départ, avant la bise, les 11 et 12 septembre; se-
cond vol le 26 septembre, par un temps pluvieux; dernier
départ le 16 octobre.
1891. VIla: Ile St-Pierre, lac de Bienne /Studer),
le 22 septembre, par un fort vent S-W, avec pluie, les
Hirondelles se réunissent en vols au côté sud de l'Ile; il
y en a moins le 23, et le 25 septembre, il n’y en a plus
que quelques-unes. À Neuchâtel, elles se rassemblaient
le 21 septembre.
1892. Ib: Genève (Fatio), elles sont encore en assez
grand nombre dans la ville le 26 octobre; on en voit
encore dans la campagne le 30 octobre. — [IT b: Langnau
(Gerber), elles passent dans la direction du S-W, le
2 octobre; les dernières le 15 octobre.
1893. IITb: Berne (Studer), 4 octobre. Passage
principal par un temps pluvieux, vent S-W. — Vo:
Zurich (Studer), 3 octobre. Grand passage, direction S-W,
par une tempête de S-W et la pluie. — VID: Frauen-
feld {Studer), 24 septembre, rassemblement des Hiron-
delles; passage principal le 25 septembre, direction vers
la vallée de la Thour, N-W; vu les dernières 26 sep-
tembre. Stein {Studer), le 30 septembre, encore beaucoup
d’'Hirondelles près du pont du Rhin.
Des retours de froid ou des vents contraires peuvent
arrêter quelquefois les Hirondelles dans leur migration
du printemps et les faire stationner plus ou moins long-
témps dans quelque localité abritée, retardant ainsi leur
arrivée dans d’autres stations parfois même très voisines.
Une prolongation de la belle saison peut aussi reculer
plus ou moins le départ de ces oiseaux en automne;
cependant, le fait de nichées tardives paraît, aussi dans
RE be
bien des cas, la raison de la présence sur divers points
de quelques individus ou de petits groupes de cette
espèce longtemps après le départ de la majorité des
représentants de celle-ci. Il résulte néanmoins de toutes
les données ci-dessus que, d’une manière générale, le
passage d’arrivée est bien plus court et régulier que
celui du retour ou du départ. Il ressort également de
la comparaison des diverses dates que les Hirondelles ne
restent nulle part aussi tard en Suisse qu’à l’extrême
ouest, dans la ville de Genève, le long des quais et des
ponts de laquelle on en voit souvent encore quelques-
unes jusque vers la fin de novembre.
En ce qui concerne la direction du passage, la plu-
part des Hirondelles suivent la plaine suisse du S-W
au N-E ou vice-versa, et une partie des voyageuses qui
nous abordent à l’est semblent suivre le cours du Rhin
vers l’ouest, pour venir longer ensuite les chaînes pa-
rallèles du Jura; cependant, une autre route paraît
passer également par la vallée du Rhin, franchissant le
col du Splügen, le Bernhardin ou le Lukmanier. Les
passages supérieurs des Alpes paraissent généralement
peu fréquentés, bien que des Hirondelles en voyage
aient été assez régulièrement observées soit sur les cols
ci-dessus cités, soit, comme nous l’avons dit aussi, jus-
qu'à 2500 mètres s/m. environ au St-Bernard.
Augmentées de nouvelles familles, les bandes sont,
en général, plus nombreuses en automne qu’au printemps
(voy. Delaharpe, Bull. Soc. vaud. Sc. nat., VIII, 1864/65,
page 119). Les Hirondelles de cheminée et de fenêtre
voyagent quelquefois ensemble.
Une partie des Hirondelles qui ont séjourné dans
nos vallées au nord des Alpes regagnent en automne
les régions inférieures, pour se joindre aux bandes qui
opèrent leur retour par la plaine suisse. Selon Aäüller
à l’hospice du Gothard et Nager à Andermatt, qui ont
observé pendant bien des années, les Hirondelles parti-
ten
raient en descendant la Reuss. De Schæck a rencontré
aussi, le 24 septembre 1886, dans le Binnenthal, au
Valals, un vol d’une trentaine d’individus qui descen-
daient la vallée. Oschwald, par contre, a observé, le
14 septembre, une troupe de dix à quinze Hirondelles
qui remontaient sans arrêt le cour de la Reuss dans la
direction de Güschenen, par le beau temps, avec un
Fôhn assez fort. Enfin, suivant Bonvin à Sion, ces
oiseaux franchiraient certains passages des Alpes, quand
le temps est beau, tandis qu’à la suite d’un brusque re-
tour de froid dans les hautes régions, ils descendraient
la vallée du Rhône.
Biologie. L’Hirondelle de cheminée niche de pré-
férence dans l’intérieur des habitations ou sous des avants-
toits bien proéminents, tandis que celle de fenêtre bâtit
plutôt contre les parois extérieures des maisons. Le nid
est composé de terre et de glaise mélangées de sable et
de petites pierres entré lesquelles sont pris du crin, de
la paille et des brindilles. Il a à peu près la forme
d'une demi-sphère ouverte dans le haut, appliqué qu’il
est contre quelque saillie de pierre ou de bois, sous un
plafond, une solive ou un toit, et est garni à l’intérieur
de poils et de plumes, parfois de quelques brins d'herbe.
Une paire occupe souvent plusieurs années de suite le
même nid, et élève généralement deux couvées par an,
quelquefois même trois. La première ponte, de 5 à 6
œufs, a lieu d'ordinaire dans la seconde moitié de mai,
la suivante, de 4 à 5 œufs, dans la première moitié de
jullet, et l’incubation dure 16 jours environ. A Wasen,
Oschwald a observé la première éclosion le 30 juillet
seulement.
La nourriture consiste en insectes divers tous égale-
ment happés au vol. Bien que de Schæck ait trouvé
dans le gosier d’une Hirondelle des restes de guèpes et
d’abeilles, ces espèces à aiguillon ne semblent pas ren-
trer d'ordinaire dans l’alimentation de cet oiseau.
— 186 —
L’Hirondelle de cheminée habite toute l’Europe,
ainsi qu'une partie du N-E de l'Afrique) et l’Asie
occidentale et moyenne; elle se retire, en hiver, soit
en Afrique, jusqu’au sud de l’équateur, soit dans l’Inde
méridionale.
4S. Hirundo urbica Linné.
Hirondelle de fenêtre — Stadtschiwalbe —— Balostruccio.
Synonymes: ÆHirundo urbica L., Scopoli, Gmel., Meisner
et Schinz, Bechst., Naum., K. et Blas. Hirundo so-
ciabilis Baïlly. Airundo lagopoda Pall. Chelidon
urbica Boie. Chelidon fenestrarum et tectorum Brehm.
Noms vulgaires: Airondelle, Hirondelle de fenêtre, Cul-
blanc (Suisse francaise en général). — Schwalbe,
Schvalbeli, Stadtschwalbe, Fensterschwalbe, Aussere-
schwalbe (Suisse allemande en général). Schwalmeli
(Berne, Mittelland et Oberland). Dorfschwalbeli (Wim-
mis). Giebelschwalbe, Mehlschwalbe (Schwanden, St-
Gall). Hausschwalbe, Husschwalbe (Thurgau). Spirit
(Langnau). — Ronzla da campanil (Chiavenna). Hiron-
della domestica (NVrin). Derdell (Sils-Maria). — Rondola
biancu (Lugano). Cu-bianc ou bianch (Locarno, Lu-
gano). Rondola (Calanca). Darden, Dardanell.
Espèce nicheuse répandue dans toute la Suisse, s’éle-
vant sur quelques points un peu plus haut que la pré-
cédente dans les Alpes; avec des mœurs du reste assez
1) On rencontre de temps à autre en Suisse des Hirondelles
de cheminée qui, par la coloration plus rousse de leurs faces infé-
rieures, rappellent jusqu’à un certain point l’Hirundo cahirica, Lichst.,
variété locale de notre Rustica en Tunisie, en Egypte et en Crimée.
Un individu dans cette livrée a été, en particulier, trouvé, en été
1892, à Holligen près de Berne.
— 187 —
semblables, bien qu’établissant plus volontiers son nid
contre les parois extérieures des maisons et parfois dans les
rochers. Elle arrive un peu plus tard et part un peu plus tôt
que l’Hirondelle de cheminée. Une diminution graduelle
dans le nombre des représentants de l'espèce a été
constatée dans beaucoup de localités. Elle aurait, en
particulier, complètement disparu d’Arosa (Xa) où l’on
peut voir encore quelques anciens nids, selon Æold (59).
Nichées. De toutes parts les Hirondelles de fenêtre
nous sont signalées comme communes où assez communes,
en général moins abondantes que celles de cheminée, en
plaine, mais souvent, par contre, plus nombreuses ou au
moins aussi nombreuses dans quelques stations élevées. À
Matt (V a), 832 m., elle serait plus fréquente que la précé-
dente, selon Bübler. À Wasen (IV a), 930 m., elle est la
plus commune, l’Hirondelle de cheminée n’y nichant que
rarement, selon Oschwald. Au mont Salève, près de
Genève (1b), elle niche communément, dans les rochers,
aux anciennes carrières et à la petite gorge ( Vaucher, de
Schæck), même jusqu’entre 800 et 1000 m. Elle niche à
La Chaux-de-Fonds (VIL 4), 1000 m., mais y devient de
plus en plus rare (Nicoud). Rigazzi nous signale sa
présence à Braggio, 1284 m., dans le val Calanca (IX a).
De Salis a vu encore des petits au nid, le 16 septembre
1862, à Tschiertschen, 1342 m., dans les Grisons (X a).
Elle est commune à Andermatt, 1438 m., dans la vallée
d’Urseren (IV a). Elle est plus abondante que la rus-
tica à Vrin, 1511 m., dans les Grisons (X a), selon
Solèr. Elle niche dans les rochers des Maiensässen,
1515 m. (Xa), d’après Baldenstein (Jahresb. naturf.
Gesell. Graubündens, XXV. Jahrg., n. F. 1880—81,
p.133). Elle est citée comme nichant dans les rochers
de l’Ebenalp, au Sentis (VIa), 1650 m., par Stülker
(Verhandil. St. Gall. naturf. Gesell. pro 1870—71, 1872,
p. 259). À Davos (Xa), 1560 m., selon Pestalozai, et
dans la Hte-Engadine (XI a), 1800 m., selon Saratz, le
ue. pe
nombre des représentants des deux espèces serait sen-
siblement le même.
Passages. Nous n'avons pas pour cette espèce des
données aussi nombreuses que pour la précédente, ce
qui provient surtout du fait que l'Hirundo rustica était,
seule de son genre, signalée à l’observation sur nos pre-
mières tabelles relatives aux migrations. Nous ne classe-
rons done plus ici les indications de passage d’après les
années, mais d’après les régions seulement.
Arrivées.
La: Savoie (Bailly, 68), du 8 au 10 avril. — Ib: Ge-
nève (Necker, 23), ordinairement le 17 avril; en 1812,
le 14 avril; en 1817, le 4 mai. (Genève (Fatio), en
1886, du 7 au 8 avril, un vol le 11 avril; en 1887
du 16 au 18 avril; en 1888, quelques individus le
29 mars; en 1890, point encore vu le 27 avril; en 1891,
déjà nombreuses le 24 avril.
ITDb: Hasle, près Berthoud (Gerber), en 1885, le
16 avril; en 1886, une paire, vue pour la première fois
le 18 juin, commença son nid le 23, l’éclosion eut lieu
le 22 juillet, et les petits étaient en état de voler le
15 août; en 1887, dix individus sont arrivés à Berthoud,
par la bise et le beau temps, le 18 avril. Elles sont en-
core peu nombreuses à Hasle le 23 avril; il y en a davan-
tage le 26, mais le passage est faible. Quelques-unes
seulement nichent, le 22 mai. La plupart n'arrivent que
du 1% au 4 juin. Le mois de mai avait été froid et
orageux. En 1888, la première le 15 avril; le 7 mai,
elles ne sont pas encore nombreuses. En 1889, la pre-
mière le 23 avril; elles sont toutes là le 11 mai. Lang-
nau (Gerber), 1892, vu la première le 23 avril.
IV a: Sarnen (Etlin), la forte colonie du Drachen-
loch arrive au plus tard le 20 avril et se fixe vers le
25 du mois. — IV b: Zofingue (Fischer-Sigwart), en 1886,
elles arrivèrent du 12 au 16 avril; en 1887, sg. le 12
à,
— 189 —
avril, »m. le 23 avril; en 1888, sg. le 15 avril, #m. le
20 avril; en 1889, sg. le 15 avril, nm. le 18 avril.
Vb: Zurich (Nügeli), en 1884, quelques-unes le 2
avril; elles étaient toutes là le 22 avril; en 1891, le 11
avril; en 1892, le 18 avril.
VID: Mettmenstetten (Bruhin), en 1889, le 22 avril.
IX: Tessin, selon Riva (51), au commencement d'avril.
À Braggio (Rigassi), elles arrivent et s’établissent sur
tous les clochers, en mars.
X a: Coire (de Salis, 50), première apparition mi-
mars, en majorité commencement d'avril.
Départs.
Ia: Savoie (Bailly, 68), elles disparaissent toutes du
5 au 10 octobre. — Ib: Genève (Necker, 23), en général
du 23 septembre au 10 octobre; en 1820, le 18 sep-
tembre ; en 1816, le 25 septembre. (Futio), en 1885,
du 5 au 26 octobre; encore quelques-unes le 31 octobre.
En 1886, il y en avait encore quelques-unes au pont du
Mont-Blanc le 16 octobre; en 1889, encore nombreuses
le 11 octobre; en 1892, en assez grand nombre sur les
ponts de Genève, encore le 26 octobre. |
IT b: Lucens (Erbeau), fin septembre. Romont (H.
Grand), en 1886, le 26 septembre.
III b: Hasle près Berthoud et Langnau (Gerber), en
1885, le 26 septembre. En 1886, elles paraissent toutes
loin le 16 septembre; cependant, on a vu quatre in-
dividus le 13 octobre, et encore dix le 17 octobre près
de Goldbach. En 1887, le 20 août. En 1888, la majo-
rité disparaît du 30 au 31 août; encore quelques retar-
dataires le 13 septembre; vu encore une à Thoune le
26 octobre. En 1889, elles passent, à Langnau, du 25
au 31 août, du 14 au 25 septembre, ainsi que le 3, le 5
et le 11 octobre, en majorité le 5 octobre. En 1890, des
milliers passent le 22 septembre, entre 4 h. 45 m. et
5 h. 50 m. de l'après-midi, en tournoyant à une alti-
13
SEE |
cd
— 190 —
tude de 1340 mètres environ; il en passa ensuite les
24 et 25 septembre, ainsi que les 3 et 11 octobre, à
une altitude d’environ 1140 mètres. En 1892, les in-
dividus de la localité partirent le 31 août; le 5 oc-
tobre, à 8 heures du matin, cinq individus passèrent
encore par une petite pluie et un léger vent du sud-
ouest, Berne (Studer), passage le 5 octobre 1893, par
vent S-W et pluie.
IV a: Hospenthal, Wasen (Oschvald), en 1882, les
Hirondelles se réunissaient en grand nombre autour de
l’église d’Hospenthal le 10 septembre, par un très beau
temps; il y en avait encore le 23 septembre à Wasen, |
et, le 3 octobre, elles disparurent toutes, à la suite <
d’une chute de neige; un seul individu fut encore vu
le 5 octobre, malgré la persistance de la neige. Sarnen
(Etlin), au commencement de septembre; en 1889, le 25
octobre, il en arriva, par un temps pluvieux et le vent |
du sud-ouest, une forte troupe qui s'arrêta trois jours. |
— IV b: Lucerne (Stauffer, d'après les données du se-
crétaire de la ville, M. Schürmann): en 1856, 25 sep-
tembre; en 1878, rassemblement pour le départ, par un
temps calme, nuageux et brumeux, le 28 septembre; en
1886, les dernières, au nombre de trente environ, par-
tirent le 10 octobre. Zofingue (Fischer-Sigwart), 1886,
départ principal fin septembre; encore quelques-unes le
1° octobre. En 1887, départ principal, environ 3000 in-
dividus, le 22 septembre; autre départ d’environ 800,
le 24 septembre; encore environ 250 le 30 septembre,
une centaine le 6 octobre et à peu près autant le
13 octobre. En 1888, départ principal du 17 au 20 sep-
tembre, arrière-garde le 10 octobre, encore quelques
égrenées le 20 octobre. En 1889, rassemblement et dé-
part principal du 17 au 19 septembre; autre départ
d’une centaine d'individus environ, le 24 septembre;
quelques isolées le 29 septembre, encore une petite
arrière-garde le 3 octobre.
HT IUES
Vb: Zurich (Nügeli), en 1892, on lui apporta, le
27 octobre, un individu exceptionnellement retardé.
VID: Schaffhouse (Oschwald), le 15 octobre encore
quelques-unes sur le Randen.
Va: Ile St-Pierre, lac de Bienne (Studer), en
1891, le 22 septembre, par un fort vent S-W, des mil-
liers d’Hirondelles se rassemblent à l'abri de la rive
est de l’île; le 23 elles sont déjà moins nombreuses, et,
le 24, par un temps beau avec la bise, il en reste encore
quelques-unes sur la rive Est.
Xa: Coire (de Sulis, 50), en général, départ du 22
au 30 septembre; en 1862, des Hirondelles nourrissaient
encore leurs petits au nid, le 16 septembre, dans le vil-
lage de Tschiertschen aux Grisons. Rheinwald (Balden-
Stein), en 1821, départ le 14 septembre.
XIa: Engadine {Pestalozzi), en 1888, un couple nour-
rissait encore ses petits au nid, à St-Moritz, le 5 octobre,
et partit le 7 de ce mois, abandonnant sa progéniture.
Les conditions et lignes de passage paraissent être
les mêmes pour l’Hirondelle de fenêtre et celle de che-
minée. Le plus grand nombre doit passer par la plaine
suisse; une partie, à l’est, par les cols du Splügen, du
Bernhardin ou du Luckmanier. Sfauffer, à Lucerne, ne
croit pas que cette espèce franchisse le Gothard, mais pense
qu’elle rejoint plutôt le bassin du Rhône, en suivant dans
la direction du S-W différentes vallées au pied des Alpes.
Il paraît, par contre, probable qu’elle traverse parfois le
St-Bernard, comme la précédente. En ce qui concerne la
destruction des Hirondelles du pays, les agissements des
populations italiennes ont moins d’importance que ceux des
habitants de la Provence et du cours inférieur du Rhône.
Le massacre de ces oiseaux dans ces dernières années, en
vue de faire des parures de chapeaux, doit avoir contribué
à la diminution de lespèce signalée dans le pays.
L’Hirondelle de fenêtre construit généralement son
nid, comme nous lavons dit, contre les murs extérieurs
— 192 —
des maisons; cependant, dans les montagnes, où elle s’éta-
blit souvent en colonies, elle bâtit aussi contre des parois
de rochers abruptes. Revenant, à ce propos, sur certaines
citations de notre page 187, nous rapporterons ici plus
spécialement les quelques données suivantes: Bailly (68)
dit qu’en Savoie cette espèce niche également contre
les maisons et les rochers. Elle niche de la sorte au
Salève près de Genève (1b), selon de Schæck et Vaucher,
ainsi que, selon Micoud, dans les gorges du Doubs, non
loin de La Chaux-de-Fonds (VIE D). Suivant Olphe-Gal-
liard (Excurs. ornith. en Suisse, Rev. et Mag. de z0ool.
1875, p. 6 et 16), elle serait très commune dans la Gruyère
(IT b), où elle niche souvent dans les rochers, ainsi qu’à
St-Maurice (VIILD), où elle se reproduit en très grand
nombre contre les rochers qui dominent cette petite ville.
D'après Haller (65), elle niche dans des parois de mo-
lasse à Berthoud (IT). ÆEtlin (Sarnen) mentionne une
forte colonie au Drachenloch sur le Mutterschwanden-
berg (IV a). Fischer-Sigwart rencontra, le 11 juillet,
dans le Jura (VIT), près de Kellenberg, dans le voisi-
nage des cascades, une colonie dont les petits étaient
déjà hors du nid. Stülker (1. e.) a signalé aussi une
colonie aux rochers de lPEbenalp, dans la région du
Säntis (Via). Conrad de Baldenstein (Jahresb. d. nat.
Gesellsch. Graubündens, XXV, n. F., 1880/81, p. 133),
trouva des nids contre les rochers des Maiensässen (X a),
le 18 juillet 1822. Enfin, selon Riva (51), beaucoup ni-
chent dans les rochers des montagnes du Tessin (IX à).
Le nid est composé de glaise et de boue gâchées
avec quelques très petites pierres, mais généralement sans
paille ni brins de bois; il est quasi-sphérique, quoique
écrasé du côté où il est appliqué contre le mur ou le
rocher, avec une ouverture latérale.
Il y a ordinairement deux nichées annuelles; ce-
pendant, la seconde est souvent si tardive que les pe-
tits ne peuvent pas être toujours menés à bien. Les
D HOSEEEE
couples attardés ne peuvent en tout cas élever qu’une
couvée. Ainsi Gerber, à Langnau, a observé, en 1886,
qu’un couple, arrivé le 18 juin, commença son nid le
23 et que les petits ne quittèrent le nid que le 15 août.
La première ponte est de 5 à 6 œufs, la seconde d’or-
dinaire moins nombreuse. ischer-Sigwart, à Zofingue,
nous fournit les indications suivantes, qui peuvent être
considérées comme dans la moyenne: en 1886, arrivée
mi-avril, occupation du nid fin avril, petits au nid 28
juin, sortie de la première couvée 10 juillet; deuxième
couvée, petits au nid 4 août, départ le 1° octobre.
En 1888, la première couvée était en état de voler
au commencement de juillet (il y avait un albinos parmi
les petits); la seconde couvée ne put pas être menée
à bien. Le 10 octobre, les parents, chassés par le mau-
vais temps et le manque de nourriture, abandonnèrent
leurs petits qui moururent dans le nid ou, poussés par
la faim, sortirent de leur berceau et périrent de froid.
Au printemps 1889, les nids dans lesquels se trouvèrent
encore des cadavres ne furent pas réoccupés. Pestalozzi,
comme nous en avons déjà dit un mot, raconte avoir
observé, contre l’Engadiner-Hof à St-Moritz en Enga-
dine, un nid contenant 4 petits presque aptes à voler.
Bien que toutes les Hirondelles fussent déjà parties, les
parents de ces derniers continuaient à les nourrir malgré
la neige qui tombait; mais, le 7 octobre, la chute de
neige continuant, les parents durent partir en abandon-
nant leurs petits à leur triste sort.
L’Hirondelle de fenêtre se nourrit, comme la pré-
cédente, d’insectes qu’elle capture au vol.
L’habitat de cette espèce comprend toute l’Europe
et le nord de l'Asie, en s'étendant un peu plus au nord
que celui de l’Hirondelle de cheminée. Ses quartiers
d'hiver sont en Afrique et en Asie méridionale.
— 194 —
49. Hirundo riparia Linné.
Hirondelle de rivage — Uferschwalbe — Topino.
Synonymes: Hirundo riparia Li. Meisner et Schinz. Hi-
rundo cinerea Vieill. Cotyle riparia Boie. Cotyle-fluvia-
tilis et microrhyncha Brehm.
Noms vulgaires: AÆirondelle grise (Suisse française). —
Uferschwalbe (Suisse allemande). Bachschwalbe (Mei-
ringen). Dreckschwalbe (Argovie). Sandschwalbe (St-
Gall). — Dardanell, Darden (Tessin).
L'Hirondelle de rivage niche communément en Suisse,
au bord ou dans le voisinage des lacs et des rivières, par-
fois jusque dans les Alpes, s’établissant, en colonies plus
ou moins nombreuses, dans des trous qu’elle creuse elle-
même là où elle rencontre des parois de terre argileuse
ou de gravier avec bancs de sable compact. Elle nous
arrive généralement à la fin de mars ou au commence-
ment d'avril, pour nous quitter d'ordinaire dans la se-
conde moitié de septembre ou au commencement d’oc-
tobre; elle est surtout fréquente sur les versants sud du
Jura et les contrées voisines de la plaine suisse.
Nichées. Cette espèce nous est citée par la plupart
de nos collaborateurs comme oiseau nicheur commun ou
assez commun. Nous indiquerons plus particulièrement
les colonies de 100 à 200 individus.
La: Savoie, Bailly (68) signale des colonies sur les
rives de l'Isère, du Rhône et de l’Arve, parfois tout près
de celles de l’Hirondelle de rochers. — Ib: Genève (Fa-
tio, de Schæck, Lechthaler, Lunel): elle niche en plus ou
moins grand nombre dans les falaises du Rhône, sur la
rive gauche, un peu au-dessous de la jonction de ce fleuve
avec l’Arve, et, plus bas, près d’Aire-la-Ville, ainsi qu’au
pied du Salève, près de PArve. Elle a niché pendant bien
des années dans une ancienne petite carrière de gravier
— 195 —
près de Versoix. Nyon (Vernet, Fatio): deux colonies
s’établissent près de Nyon, dans le canton de Vaud, l’une
de près de 250 paires et l’autre de 100 à 150 environ,
la première sous la Lignière, la seconde à Promenthoux,
dans des falaises de sable et de gravier au bord du lac.
Une autre, plus petite, se trouve dans une carrière au
lieu dit Bois-de-Chênes, au pied du Jura, près d’une
mare, à 3 ou 4 kilomètres du lac au-dessus des autres
(Vernet). Une colonie se trouve près de Lavigny, dans
la direction d’Aubonne {de Lessert). Lausanne, rare ou
assez commune (Meyer, Goll); aux Pierrettes, près Lau-
sanne {du Plessis, 61).
IL a, Gruyère: sur deux ou trois points le long de
la Sarine et de la Jougne, et près de Grandvillars (Musy) ;
rarement près de Château-d'Œx (Delachaux). — VW D:
Orbe, dans les berges de la rivière (du Plessis, 61); plus
rare près d'Yverdon (Perret de Musy, Garin). Sur les
rives de la Broye, commune près de Lucens {Ærbeau)
et de Payerne (Frossart); une colonie près de Granges
(Blanc). Très commune près d’Avenches (Blanc). Très
commune aussi à Faoug, près du lac de Morat (Savary).
Commune sur les rives du lac de Bienne (Louis).
III a: Interlaken, assez rare (Delachaux). Près de
Meiringen, dans la vallée du Hasli (Blatter). — ID:
Dans le Mittelland bernois, il y a des colonies: près de
Büren (Haller), près de Brügg (Studer), près de Diess-
bach (Küser), près de Radelfingen (Berger-Zingg); près
de Lyss, une colonie de 200 individus environ dans une
carrière de gravier, depuis 1888 (Gerber). Elle ne ni-
cherait pas dans l’Emmenthal, d’après ce dernier.
IV b: Sur les bords de l’Aar, entre Viznau et
Starrkirch (près d’Olten), une colonie habite une paroi
de gravier de 150 mètres de longueur. Une autre, avec
90 trous, se trouve dans une carrière sur la route d’Aarau
à Suhr. Une troisième encore se trouve dans la carrière
de Zelgli près d’Aarau. Des Hirondelles de cette espèce
— 196 —
ont essayé de s'établir au-dessus de la Kreuzstrasse entre
Aarburg et Zofingue, en 1886, mais elles n’y sont pas
restées. Une colonie sur la rive droite de lAar au-dessous
d’Olten. Une autre dans une carrière près de Buchs; une
autre encore, depuis 1888, près d’Oftringen; une enfin,
depuis 1890, également dans une carrière, près de Zofingue
(Fischer-Sigwart).
VD, Zurich: elle niche souvent en fortes colonies
dans des carrières de gravier, parfois à une assez grande
distance de Peau, et a fréquemment le malheur de voir
ses nichées détruites par l’exploitation desdites carrières
(Nägeli). Elle serait relativement rare selon Ludecke et
Môüsch. D’après Schinz (18), elle aurait niché, de son
temps, au Schanzengraben, à Zurich.
VID, St-Gall: assez commune selon (éirtanner.
Stôlker (55) cite seulement un exemplaire à Marbach.
Elle serait commune, suivant Walchner (13, date 1835),
sur les rives du lac de Constance, supérieur et infé-
rieur. Elle nous est, par contre, signalée comme plutôt
rare en Thurgovie par ÆXeller et Schwyter. Une colonie
d’environ 100 individus se trouve dans une carrière de
gravier près du pont du chemin de fer de Frauenfeld
(Studer). Selon Camenisch (in litt.) on rencontrerait
de fortes colonies au bord du Rhin, entre Schaffhouse
et Stein.
VIla: elle niche le long de la Thièle et dans quel-
ques falaises molassiques du lac de Neuchâtel (Vouga);
rarement près de Neuchâtel même (Coulon). Dans les
berges du Doubs (Nicoud). — VIT D: Sur les rives de la
Birse, dans la vallée de Delémont (Ceppi). Plusieurs paires
nichaient encore, il y a quelques années, dans une car-
rière de sable entre Bâle et Binningen, mais elles ont
disparu (Greuter-Engel). Une petite colonie se reproduit
dans une paroi argileuse non loin de Liesthal (Studer).
Elle niche aussi sur les bords du Rhin, dans les environs
de Rheinfelden (Camenisch, in litt.).
— 197 —
VIIL D: très rare dans le Valais {Bonvin à Sion,
Vairoli à Martigny); assez rare près d’Aigle (de Rameru,
Ansermoz-Pacot); niche près de Villeneuve (Gall).
IX a: très commune à Locarno (Mariani). — IX b:
très commune à Lugano (Lenticchia).
X a: selon de Salis (50), elle niche dans les parois de
la Klus, à lentrée du Prättigau; près du pont de Tardis au
bord du Rhin; dans le Domleschg, en particulier entre
Rhäzuns et Rothenbrunnen; enfin, au Calanda près de
Coire.
XIa, Hte-Engadine: Pestalozzi mentionne une petite
colonie sur la rive droite du lac de Sils, à 1815 m. s/m.
environ.
Passages. Ib: Genève, commune. Mecker (23) in-
dique le 28 mars comme une des dates d'arrivée les
plus précoces. G. Fatio (manuscrit) a observé un départ
le 10 octobre. V. Fatio donne les indications suivantes:
1885, encore quelques-unes le 10 novembre; vu encore
une le 17; elles avaient disparu le 18 novembre. 1886,
arrivée des premières le 11 avril; il y en avait encore
beaucoup le 16 octobre entre les ponts à Genève; la
plupart sont parties les 27 et 28 octobre, quelques-unes
sont restées jusqu’au 20 novembre. 1887, arrivées le 15
avril; le 18 août, quelques-unes étaient rassemblées sur
les fils télégraphiques de la station de Bellevüe près de
Genève. 1889, encore quelques-unes le 22 novembre. 1890,
vu quelques-unes sur lArve le 27 avril; le 21 août, en-
viron 200 individus sont rassemblés, comme pour un dé-
part, sur les fils télégraphiques à la station de Bellevue.
1891, vu plusieurs le 25 avril; les 25 et 26 août, il y
en avait beaucoup sur le Rhône et les quais de Genève.
1892, le 13 août, 1l y en avait une quantité sur les fils
télégraphiques de la station de Chambésy près Genève;
les jours suivants et jusqu’au 20 août inclus, on en vit
bon nombre sur les fils des stations de Chambésy, Belle-
— 198 —
vue et Versoix. 1893 (Vernet), vues, dès le 4 avril, à la
Lignière près Nyon. Lausanne: selon Goll et Meyer, le
nombre de ces Hirondelles en passage est peu considé-
rable.
IT b: très commune, au passage, dans les environs
du lac de Bienne (Louis) et de Morat (Blanc, Savary).
1891, de grandes quantités d’Hirondelles de rivage et
de fenêtre se rassemblèrent à l’île de St-Pierre le 23
septembre et partirent ensemble /Studer). 1892, les Hi-
rondelles de rivage arrivèrent dans les parages du lac
de Morat, au commencement d’avril (Blanc). Très com-
mune près de Lucens /Ærbeau); commune près d’Orbe
(du Plessis) et d’Yverdon (Perret de Musy).
IÎla: assez commune près d’Interlaken (Delachaux)
et de Meiringen (Blatter). — HI D: très rare près de Lang-
nau (Lauterburg); rare près de Diesbach (Xäser); com-
mune près de Büren (aller) et près de Schüpfen
(Stümpfli).
IV a: Fatio en a observé volant en automne sur la
Reuss près d’Andermatt. — IV b: selon Fischer-Sigivart
à Zofingue, elle arrive fin mars ou au commencement
d'avril; 1891, au commencement d’avril; quinze jours
environ après l’arrivée, les places de nichée étaient
occupées; le 23 avril 1891, Séuder a observé, près de
Murgenthal, une bande de ces oiseaux qui remontaient
le cours de l’Aar.
VD, Zurich: l’arrivée de la majorité des représen-
tants de cette espèce est plutôt un peu plus tardive que
celle de l’Hirondelle de fenêtre. Le 18 avril 1892, dans
un gros vol de Æustica et d'Urbica sur la Limmat, il
ne se trouvait qu’une dizaine de Riparia (Nügeli). Selon
Lüdecke, cette Hirondelle serait relativement rare au
passage.
VID: commune dans la contrée de St-Gall (Girtanner).
Frauenfeld (Studer), les Hirondelles quittaient, en 1893, le
24 septembre.
è
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pe” FR
— 199 —
VILa: assez commune près de Neuchâtel (Coulon). —
VII D: assez commune près de Porrentruy (Ceppi) et près
de Bâle (Greuter-Engel). Studer en vit sur le Rhin près
de Bâle, le 23 avril 1891.
VIIT b: assez fréquente, au passage, près de Mar-
tigny (Vairol).
IX a, b: très commune près de Locarno /Mariani)
et de Lugano /Lenticchia).
X a: selon de Salis (50), elle arrive fin mars et part
en octobre.
Passage irrégulier. VII a: très rare près de La
Chaux-de-Fonds (Nicoud).
VIIT b: très rare près de Sion ( Wolf).
XI a: rare près de Pontresina (Saratz, Curtin).
Il n’est pas établi d’une manière bien certaine que
cette Hirondelle franchisse régulièrement les cols de nos
Alpes; son abondance près de Genève au passage semble
indiquer l’extrémité sud-ouest de la plaine suisse comme
porte principale pour son entrée et sa sortie. Cependant,
son apparition souvent assez hâtive dans la vallée du
Rhin à l’est peut faire supposer qu’elle y arrive peut-
être, comme d’autres, par le Splügen ou le Lukmanier.
Sa rareté près de Sion et sa fréquence relative à Mar-
tigny peuvent faire croire qu'elle traverse parfois le
St-Bernard. Enfin, la rencontre d’Hirondelles de cette
espèce à Andermatt peut donner à penser que quelques-
unes passent aussi le col du Gothard. Tschudi (45) à
signalé, en effet, la trouvaille, par un temps neigeux,
d’une Hirondelle de rivage morte sur le Gothard.
Biologie. Comme nous l’avons dit, l’Hirondelle de
rivage établit son nid dans des parois verticales de terre,
de glaise, de sable ou de menu gravier. Elle creuse
avec grande rapidité, au moyen du bec et des pattes,
des galeries horizontales de 60 centimètres à un mètre
et plus qui ont une section légèrement elliptique de 4 à
5 centimètres de hauteur sur 6 à 8 de largeur. C’est au
fond de ce boyau, établi en peu de jours, parfois deux
ou trois seulement, que se trouve, dans un petit élar-
gissement, le nid lâchement composé de quelques herbes
sèches et de petites racines entrelacées, avec un peu de poil
ou quelques plumes à l’intérieur. Quoiqu’elle cherche sur-
tout sa nourriture près de l’eau, cette Hirondelle ne s’éta-
blit pas toujours immédiatement au bord de celle-ci, mais
parfois à une assez grande distance, si elle ne trouve pas
des conditions favorables plus près des rives d’un lac ou d’une
rivière. Elle revient d’ordinaire au printemps à son an-
cien établissement, pour en restaurer les anciennes galeries
ou en creuser de nouvelles et ne fait d'ordinaire qu’une
ponte annuelle de 4 à 5 œufs, plus rarement 6, vers la fin
de mai ou au commencement de juin. Elle chasse, pen-
dant l’été, durant la journée entière sur l’eau ou près de
l’eau, à la recherche d’insectes aquatiques, et s’éloigne
alors souvent beaucoup de sa demeure.
En visitant, le 30 mai 1892, une forte colonie de
cette espèce établie au bord du lac Léman, sous la
Lignière près Nyon, dans une petite falaise percée de
plus de 250 trous, partie dans le sable, partie dans la
terre au-dessus, Fatio mesura plusieurs galeries habitées
dont la profondeur variait de 0,70 m. à 0,90 m., avec
un diamètre moyen de 0,040 m. sur 0,075 m. L’ou-
verture de plusieurs galeries montra toujours la même
intéressante disposition du nid, soit son établissement
dans une petite cavité latérale, creusée au fond du boyau,
sur le côté gauche de celui-ci, alors qu’on se place en
face du trou, et de telle manière qu’un bâton enfoncé
jusqu’au fond dans le boyau ne peut atteindre ni l’oiseau
ni sa couvée. Les œufs variaient en nombre de 4 à 5;
dans un nid de cinq, ceux-ci étaient déjà passablement
couvés. — Vernet a trouvé, en avril dernier, au même en-
droit, des boyaux de 1,15 m. dans le sable et remarqué
que le mâle travaille aussi bien que sa compagne au
"POLE CS
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a
percement de la galerie. Une paire avait creusé plus de
60 centimètres en 48 heures.
Les colonies de cette petite Hirondelle paraissent
exécuter souvent, alors que les jeunes sont assez forts
pour soutenir leur vol, de petits voyages d’exercice
et d'exploration dans les contrées qui avoisinent leurs
lieux de nichée et se montrer alors çà et là, rassem-
blées en bandes plus ou moins nombreuses, bien avant
l’époque de leur départ définitif. C’est ainsi, comme
nous l'avons dit, qu’on a vu fréquemment, en août,
quantité de ces oiseaux posés en rangs serrés sur des
fils télégraphiques dans les environs de Genève, à
l’ouest, où des retardataires de l’espèce se montrent
volontiers, comme ceux de l’Airundo rustica, plus tard
qu'ailleurs dans le pays, parfois même jusqu’après le
milieu de novembre.
L’Hirondelle de rivage est répandue, en tant qu'’oi-
seau nicheur, sur presque toute la surface de la terre.
On la trouve dans toute l’Europe, en Asie et dans le
nord de l'Amérique. D’après Th. v. Heuglin, elle niche-
rait aussi le long du Nil, en Egypte et en Nubie.
Voyez: Carte XI, les points verts indiquent les
principaux lieux de nichée signalés. (Il est bien pro-
bable qu’il existe encore d’autres points dans des loca-
lités sur lesquelles nous n’avons pas jusqu'ici des ren-
seignements suffisants, à l’est surtout.)
0. Hirundo rupestris Scopol.
Hirondelle de rochers — Feisenschwaibe — Rondine
montana.
Synonymes: irundo rupestris Scop. Meisner et Schinz.
Hirundo montana Gmel. Cotyle rupestris Boie. Hi-
rundo rupicola Hodgs. Hirundo inornata Jerdon.
Biblis rupestris Lesson.
ges PORN
Noms vulgaires: Hirondelle de rochers (Suisse française).
Hirondelle grise (St-Maurice). — Felsenschwalbe (Suisse
allemande). Sfeinschwalbe (St-Gall). Steischiwalbeli
(Wimmis). — Airondella de grippa (Vrin). Ronzla
del goss banc (Chiavenna, Casaccia). Rondola (Braggio-
Calanca). — Durden, Dardanell (Lugano). Sassirôau
(Locarno).
Lattérature spéciale: Meisner, Die Felsenschwalbe,
mit naturgetreuer Abbildung; Museum der Naturge-
schichte Helvetiens, Bern, 1820, p. 79. Steinmäüller,
Noch ein Beitrag über die Felsenschwalbe, Neue Alpina,
Ï, 1821, p. 5350. Ornithologische Nachrichten aus einem
Briefe von Dr. Lusser in Altorf, 8 août, 1821. Meisner,
Naturwiss. Anzeiger, V, 2, p. 16. Conrad v. Balden-
stein, Nachrichten über die Felsenschwalben; Neue Al-
pina, II, 1827, p. 123. Nous renvoyons pour le reste
à la bibliographie de notre fascicule Æ, p. 9—14.
Nichées. Oiseau nicheur très répandu dans toute la
chaîne des Alpes, rare par contre dans le Jura, établis-
sant généralement son nid contre les rochers, tout à fait
exceptionnellement, contre des bâtiments, et nous arri-
vant plus tôt que la précédente, en mars, parfois même
à la fin de février.
Elle niche d’ordinaire en colonies. Nous citerons
plus particulièrement les lieux de nichées suivants:
La, Savoie (Bailly, 68): cette Hirondelle est gé-
néralement répandue partout où des rochers se trouvent
dans le voisinage de lacs, de cours d’eau ou de marais.
Sur divers points, aux rochers du Salève, près Genève
(Fatio). Sur une colline rocheuse à l’entrée de la vallée
de Boëge (Necker, 23).
IITa: Meisner (13) a rencontré cette espèce à la
Gemmi, sur la Daube. Meisner et Schinz (15) la signalent
près du glacier supérieur de lPAar, au Grimsel. AHaller
la cite à la Scheideck; Fatio et Blatter dans l'Urbachthal,
ti
— 203 —
ainsi qu’au Rüfiberg près de Brienzwyler. Elle serait
du reste commune dans l’Oberland bernois, selon Risold.
IV a: très commune à Flühli et par milliers au
Rothhorn (Minder). Commune aussi le long de lPAxen-
strasse jusqu’à Brunnen, dans les parois de rochers qui
tombent à pic sur le lac, ainsi que dans les rochers
entre Erstfeld et Altorf, à droite de la route, à environ
douze mètres au-dessus du niveau de la vallée, selon
Oschwald. Selon Lusser et Steinmüller (1. c.), elle niche
aussi dans les rochers du chemin haut, près d’Atting-
hausen, ainsi que dans la vallée d’Erstfeld, près de
Rinacht, d’Achsen et de Teufelsmünster.
Va: près de Mels, selon Oschwald, entre Heilig-
kreuz et Palfries.
Via: au Säntis (Saxer); à l’Ebenalp, avec PHi-
rondelle de fenêtre (Stülker, Nachtrag zur Vogelfauna
St. Gallens und Appenzells; Bericht St. Gail. naturw.
Gesell, 1870—71, p. 259, selon Schläpfer, Appenzeller
Monatsblatt, 1825, n° 5, p. 79). Conrad de Baldenstein
(L. c.) croit qu’elle se trouve aussi près de Pfeffers.
Vila: dans la gorge de Covatannaz, près de Vuitte-
bœuf, district d’Orbe, ainsi qu’à la Tuffière et dans les
rochers le long de l’Orbe, au Jura {du Plessis).
VIIT b: niche près d’Aïgle, bien que rarement
(Ansermoz-Pacot); en grand nombre dans les rochers
de St-Maurice, à 500 mètres d’altitude environ {Cha-
noine Besse, Olphe-Galliard, Excurs. ornith. L. e.); assez
fréquemment au-dessus de Martigny {Vairoli). Près de
Sion (Wolf); en particulier au rocher de Valère (Bonvin,.
Une paire nichait, il y a quelques années, sous un en-
tablement de fenêtre au bâtiment du Musée de Sion,
en ville {Fatio). Au château de Géronde, près de Sierre
(Bonvin). En grand nombre dans les gorges de la Sal-
tine, un peu au-dessus de Brieg, sur la route du Sim-
plon (Fatio, Oschwald). Sur la rive droite du Rhône,
en face de la gare de Brieg et dans le Tiefenthal près
NE ETES
PONS a
— 204 —
Geimen, ainsi que, plus haut, à la Hochfluh (729 m. s/m.),
entre Naters et Môürel {Oschwald). Dans la vallée de Zer-
matt, à 3!/: heures au-dessus de Viège, sur la rive droite
du Gorner-Vispbach, entre Stalden et St-Nicolas; 12 à
16 paires nourrissaient leurs petits le 2 août {Rohnert,
Naumania, 1857, Heft 1, p. 78).
IX a, b: Très commune dans les environs de Locarno
(Mariani), et'au val d’Intragna, dans les éboulements de
Corcapola (Studer). Commune dans la vallée de Calanca
(Rigassi). Commune au Sotto-Cenere, près de Lugano
(Poncini, Lenticchia).
Xa: pas rare dans tous les Grisons. Conrad de
Baldenstein (1. ce.) l’a observée au val Domleschg, dans
des rochers et des ruines de vieux châteaux, dans les
rocs du château d’Ortenstein, dans les ruines de Pas-
pels, de Canova, d’Ehrenfels, de Campobello et de
Rhætia alta, ete, à Baldenstein et dans les parois ro-
cheuses plus élevées des Mayensässen de Carschenna,
ainsi qu'à Fideris, au-dessus de Pardisla et dans les
ruines de Solavers dans le Prättigau. De Salis cite
aussi cette espèce au Calanda au-dessus de Coire. Zolli-
kofer trouva quatre paires nichant, à 1300 mètres d’al-
titude, dans une paroi de rochers en face d’Ilanz (Eine
ornith. interess. Felsparthie, Schw. Blätter für Ornith.
XIII, 1889, n°° 21, 22, 23 et 24). Elle est commune au
Rothhorn et au Weishorn, près d’Arosa, d’après Hold
(59), rare par contre près de Vrin, selon Solèr.
XIa: on la rencontre sur divers points en Enga-
dine; elle est en particulier commune encore près de
Sils-Maria (au-dessus de 1820 m. s/m.), selon Curtin.
Elle serait plus rare, par contre, dans le Bergell près
de Casaccia et de Chiavenna, suivant Garbald.
Passages. Des quelques données que nous possé-
dons, on peut conclure que l’Hirondelle de rochers nous
arrive la première, en mars, parfois déjà en février,
pour nous quitter généralement en septembre, souvent
même en octobre seulement. Le fait que de grands
vols de cette espèce ont été souvent remarqués près de
Genève, à l’époque du passage, semble établir, comme
pour l’espèce précédente, que beaucoup de ces oiseaux
suivent dans leurs migrations le versant nord des Alpes
et le bassin inférieur du Rhône à Pouest. Cependant, la
comparaison des dates d’arrivée et certaines observations
relatives au val Domleschg, dans les Grisons, paraissent
indiquer nettement une seconde ligne de passage par le
col du Splügen, à l’est.
La: selon Bailly (68), cette Hirondelle se montre,
par petites troupes en Savoie, dès le commencement
de mars: en 1849 le G mars, en 1850 le 26 février,
en 1851 et 1852 les 3 et 4 mars; le gros arrive entre
le 20 mars et le 15 avril. Du 20 au 30 avril, elle se
met en quête des régions rocheuses où elle doit nicher.
Au milieu d'août, quand les petits sont aptes à voler,
elle se rassemble en bandes nombreuses, se préparant
pour le départ; cependant, elle ne quitte guère la con-
trée qu'après les autres espèces d’'Hirondelles. — ID: Le
passage de cette espèce paraît assez régulier près de
Genève (Fatio, Lechthaler). Fatio a observé des Hi-
rondelles de rochers autour de la Cathédrale de St-Pierre,
à Genève, le 24 mars 1867; il en a vu encore au com-
mencement de mai de la même année, soit à la Cathé-
drale, soit le long des quais de la Coulouvrenière. Gin-
droz a constaté un fort passage près de Genève, le 17 oc-
tobre 1869 (Bull. Soc. ornith., Il, p. 161 et 166). Fatio
a remarqué quantité de ces Hirondelles en passage le
28 mars 1887, à Etrembières près du Salève, et, le
17 août, elles volaient en grand nombre aux rochers du
Pas-de-léchelle, où elles nichent, contre la même mon-
tagne. Un passage a été également observé à Genève le
10 octobre (sans année) par G. Fatio (notes manuscrites).
IV a: lac des Quatre-Cantons: en 1823, elles avaient
quitté la contrée le 10 septembre; tandis qu’en 1822,
14
206 —
elles y étaient encore à la fin du même mois (Lusser,
loc. cit.).
VITa: Oschwald a vu les premières Hirondelles de
rochers près de Brieg, le 25 avril 1889.
IX a: Studer en a vu, au val d’Intragna, près des
éboulements rocheux de Corcapola, le 12 avril 1890.
Selon Riva (51), cette Hirondelle arrive la première de
toutes et part la dernière.
Xa: D’après Conrad de Baldenstein (loc. cit.), cette
espèce se montre dans la première moitié de mars dans
le val Domleschg, parfois, si le temps est favorable,
déjà dès les derniers jours de février. Le 10 septembre
1822, par un temps pluvieux, cet observateur voyait
plusieurs de ces Hirondelles près du château de Balden-
stein, et, cinq jours après, par le même temps (15 sept.),
il les retrouvait très nombreuses à Chiavenna, sur le
versant sud des Alpes. (Ces deux données comparées
nous paraissent indiquer une ligne de passage au
travers du col du Splügen, à 2117 m. s/m.) En 1824,
les premières arrivaient le 7 mars, quelques autres (18
à 20 individus) le 13 du même mois; la dernière fut
observée le 21 août. Le 7 octobre 1825, un passage
près de Baldenstein; le 13, il y en a encore dans la
vallée. Selon de Sulis (50), elle arrive souvent déjà à
la fin de février et abandonne d'ordinaire la contrée en
septembre, bien que lon en voie encore souvent en
octobre. — Xb: Oschwald l’a observée en passage au
château de Sargans et au Schollberg, le 29 mars 1884.
Passage irrégulier. ILDb: rare près d’Yverdon
(Garin). — Nb: très rare ou exceptionnelle près de
Zurich (Môsch).
Biologie. Le nid de l’Hirondelle de rochers est gé-
néralement appliqué contre des parois de rocs surplom-
bants, parfois contre des murailles, ou dans quelque an-
fractuosité. Il est composé d’argile et de terre mélangées
"HET
— 207 —
d'herbes sèches, de petites pierres et de plumes solide-
ment fixées par la salive de l'oiseau. D’après toutes
les observations, il n’y aurait qu’une ponte annuelle, et
celle-ci serait de 5 à 6 œufs (de 4 à 5 seulement, selon
Conrad de Baldenstein). Au mois de juillet, les petits
sont aptes à voler.
Cette espèce se nourrit d'insectes pris au vol, comme
nos autres Hirondelles; elle ne s’écarte guère de son
lieu de nichée durant la saison de reproduction et ne
se pose jamais sur les arbres, comme le font quelque-
fois les Hirondelles de cheminée et de fenêtre (Conrad
de Baldenstein, Berger-Zinggq).
L’habitat de l’Hirondelle de rochers, en dehors des
Alpes, qui forment en Europe sa limite septentrionale,
s'étend aussi sur l'Espagne, le sud de la France, lItalie,
la Grèce, le nord-ouest de l'Afrique, l'Asie moyenne, la
Chine, la Perse et l’Inde, jusqu’à de grandes hauteurs
dans l'Himalaya. L’espèce est en particulier commune
dans le Caucase et la Haute-Arménie.
Voyez: Carte XT, la teinte rouge.
PR À NS
Introduction
. Gyps fulvus
. Vultur monachus
. Neophron percnopterus
. Gypaëtus barbatus .
. Milvus regalis
Milvus ater
. Cerchneis tinnunculus .
. Cerchneis cenchris .
. Erythropus vespertinus.
. Hypotriorchis æsalon
. Falco
. Falco
. Falco
. Falco
. Astur
. Accipiter nisus
subbuteo
peregrinus
gyrfalco
lanarius
palumbarius .
Avertissement .
33.
. Surnia nisoria
. Athene passerina
. Athene noctua
. Nyctale Tengmalmi .
. Syrnium aluco
. Strix flammea.
. Bubo maximus
. Scops Aldrovandi
Nyctea nivea .
END
I'° livraison.
Cartes Pages
I
II
III
Il
IT
IT
IT
IV
IV
IV
IV
D ND
CO O9 O9
ND ND
Où
N NN N
ŒRORODEI
ND
. Pandion Haliaëtus
. Aquila fulva
. Aquila imperialis
. Aquila nævia .
. Aquila clanga
. Aquila pennata
3. Haliaëtus albicilla
. Circaëtus gallicus
. Pernis apivorus .
. Archibuteo lagopus
. Buteo vulgaris
. Buteo desertorum
9. Circus æruginosus
. Circus
..CITCUS
. Circus
cyaneus
cineraceus
pallidus
II: livraison.
Cartes Pages
MNT
VE
AN ATE
IX
109
JAIeL
112
115
116
120
125
127
151
159
2. Otus vulgaris .
3. Brachyotus palustris
. Caprimulgus europaeus
. Cypselus melba
. Cypselus apus
. Hirundo rustica .
. Hirundo urbica
. Hirundo riparia .
. Hirundo rupestris
Cartes Pages
VI
V
VI
Val
VI
VII
VII
VII
VII
63
Cartes Pages
IX
15°
142
147
151
166
174
186
194
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AD pu de
le D' V. Fatio et le D' Th. Studer
avec le CONCOUrS de nombreux observateurs en ques cantons
Paraîtra par livraisons annuelles à époques indéterminées
ITS livraison: Ineessores, Coraces, Neansores et Captores, p art.
Avec 2 cartes
Hi
Berne
Imprimerie Stämpfli & Cie
HIOT
Catalogue
des
Oiseaux de la Suisse
élaboré
par ordre du Département fédéral de l'Intérieur
(division des forêts)
par
le D' V, Fatio et le D’ Th. Studer
avec le concours de nombreux observateurs en divers cantons.
IIIe livraison :
Incessores, Coraces, Scansores et Captores, part.
Avec 2 cartes.
= —— 40 ——— ——— :
Genève et Berne
1901
Hnprimerie Stæmpfli & Cie, à Berne
LE
.
BNERTISSEMENT
Nous profitons de l’occasion pour remercier soit le
D" Karl qui a fait un premier et précieux groupement
des données de nos collaborateurs, soit nos collaborateurs
eux-mêmes, anciens et nouveaux, qui nous ont fourni
encore d’intéressantes notes sur les espèces comprises
dans cette troisième livraison.
Nous complèterons en même temps notre biblio-
graphie par Pénumération de quelques publications récentes,
en renvoyant, pour d’autres, à des citations dans le texte
ou à un supplément que nous donnerons plus tard et,
d’une manière générale, à une importante notice sur la
Littérature ornithologique suisse, jusqu’à 1895, publiée
par le Prof. Th. Studer dans la . Bibliographie nationale
suisse“, Fascicule IV, Fauna Helvetica, 4° cahier : Oiseaux,
Berne, 1895.
Des données supplémentaires nous ont été fournies,
pour cette livraison, par MM. Pischer-Sigwart, à Zofin-
gue; X, Gerber, à Rothrist; Berger-Zingg, à Berne;
S. Küser, à Diessbach près de Büren; C. Risold, à Spiez;
C. Blatter, à Meiringen; Prof. M. Musy et D" Cuony, à
Fribourg, Alfred Richard, à Vidy, D' H. Vernet, à Duillier
IV
près Nyon; Corvin, à Fleuricr; Bühler-Lindenmayer, à
Bâle; D'Greppin, à la Rosegg près de Soleure ; ; Nägeli,
à PR C. Rigassi, à Braggio; Æ. Oschwald, à Schaft
house; J. (asser, à Thayngen; Ch. Mottaz, assistant
LITTÉRATURE
1. GÉNÉRALITÉS
719. Wälson, Scott B., Notes on some Swiss birds.
Ibis, April, London 1887. — 80. Saunders-Howard, Notes
on birds observed in Switzerland, chiefly in the Cantons
of Vaud and Neuchâtel. Ibis, April, London 1891. — 81.
Bühler-Lindenmayer, Katalog der schweizerischen Vogel-
Fauna im naturhistorischen Museum von Basel."Basel 1895.
— 82. Même auteur, Frühjahrsvogelzug der Umgebung Ba-
sels 1895— 1898. Revue Suisse de Zoologie. Vol. V. Genève
1898. — 83. Wartmann, D', Berichte der St. Gallischen
Naturwissenschaftlichen Gesellschaft. St-Gall 1889-1899.
— 84. Fischer-Sigwart, Ovnithologische Beobachtungen
vom Jahr 1898, Zurich 1899. 85. Du même, Die
Vogelwelt des Wauwylermooses und des Sempachersees.
Die Schweiz, 3%° année, 1899, cahier 15. — 86. Du
même, Die Naturgeschichte des Wiggerthales. Wiggerthal
und Sempachersee. Zurich 1900.-— 87. Du même, Ornitho-
logische Beobachtungen aus dem Jahre 1899. Zurich 1901.
— 88. Fatio, D' V., Faune des Vertébrés de la Suisse.
Vol. IL. Histoire naturelle des oiseaux, 1'° partie, Genève
et Bâle 1899. — 89. Greppin, D’, Notizen über einige
in der Umgebung von Solothurn vorkommenden Vôgel,
VI
Solothurn 1900. — 90. G. de Buwrg, Oxrnithologische
Beobachtungen der letzten drei Jahre. Schweizer. Blätter
für Ornithologie, XXIV®e année, n°° 7 à 28. Zurich 1900.
2. SUR QUELQUES ESPÈCES
Cuculus canorus: 91. Fatio, V., Ponte du Coucou, Bulletin
de la Soc. ornithol. Suisse, Vol. [, 2% partie, Procès-verbaux
p.107, 1866. — 92. Baldamus, Der Kuckuck, Zeitsehrift für
die gesammten Naturwissenschaften, Vol. XXX, p. 100.
Berlin 1867. — 93. De Rougemont, Catalogue des œufs
de Coucou de la Collection de Z. Nicoud. Bulletin de la
Soc. des Scienc. nat. de Neuchâtel, Vol. XI, 3° partie,
Neuchâtel 1879. — 94, Girtanner, Ein Kuckucksei im
Neste des Alpenflühvogels. Der zoologische Garten, Vol.
XXI, n° 1. Francfort s/Mein 1880. — 95. Gode, RP,
Œufs de Coucou. Rameau de Sapin, Vol. XXVII. Neu-
châtel 1893. 96. Fischer-Sigwart, Über den Zug des
Kuckucks in der Schweizer Hochebene und angrenzenden
Gebieten der Schweiz, Aquila, Vol. VI, Budapest 1899.
Alcedo ispida: 97. Z,. Nicoud, Observations sur deux
nids de lAlcedo ispida trouvés sur les bords du Doubs, ,
Bulletin de la Soc. des Sciences naturelles de Neuchâtel,
Vol. XI, 3° partie. Neuchâtel 1879.
Sturnus vulgaris: 98. Gerber, K., Stare in der Schweiz
im Spätjahr 1898 und im Frühjahr 1899. Schweiz. Blätter
für Ornithologie. XXITI année, n° 27. Zurich 1899.
Pyrrhocorax alpinus: 99. Sfeinmiüller, Über Museum
der Naturgeschichte Helvetiens von Meisner, mit Zusätzen
zur Naturgeschichte der Steinkrähe u. Alpenkrähe, Alpina,
Vol. HE. Winterthour 1808. — 100. Meisner, Steinkrähe
und Alpenkrähe, Museum der Naturgesehichte Helve-
VIi
tiens, Vol. [. Berne 1807. — 101. Æ. de Tschudi, Die
Stein- und Schneekrähen, im Tierleben der Alpenwelt, 3.
Schneeregion: Biographien und Tierzeichnungen. — 102.
Favre, Die Alpendohle, Ilustrierte Schweiz, Vol. XVITT,
p. 592 à 594. Berne 1872. — 108. D’ À. Girtanner, Die
Alpendoble, Pyrrhocorax pyrrhocorax, in den Schweizer-
alpen ,Ornithologische Monatsschrift des deutschen Ver-
eins zum Schutze der Vogelwelt*, XXV, n° 8, p. 340
à 392, 1900.
Pyrrhocorax graculus: 104. Steinmiüller, Alpina, L. e., HI
1808.— 105. Wolf, Berichtigender Nachtrag zu Corvus gra-
culus, Alpina, Vol. HE. Winterthour 1808. 106. Meisner,
Steinkrähe und Alpenkrähe, Museum der Naturgeschichte
Helvetiens, Vol. 1. — 107. Zollikofer, Eine ornithologisch
interessante Felspartie (Nistplätze), Schweiz. Blätter für
Ornithologie, Vol. XIII, n° 21, 22, 23 et 24. Zurich 1889.
— 108. Girtanner, Die Steinkrähe der Schweizer Alpen,
Schweiz. Blätter für Ornithologie, Vol. XIV, n°° 23 à 54.
Zurich 1890.
Nucifraga caryocatactes: 109. Vogel, Die Fortpflan-
zung des Tannenhähers im Jura Solothurns, Mitteilungen
der St. Gallischen naturwissenschaftlichen: Gesellschaft
1871/72. — 110. Y., Le Casse-noix, Rameau de Sapin,
Vol. XV. Neuchâtel 1881. — 111. Girtanner, Aus dem
schweizerischen Alpenwald(Tannenhäher), Wald und Heiïde.
Trier 1877. — 112. Du même, Tannenhäher im Herbst
1885, Mitteilungen des Wiener ornithologischen Vereins
-Schwalbe*. Vienne 1885. — 113. Schneider, G., Der
Tannenhäher, Schweiz. Blätter für Ornithologie, Vol. XII,
1° 6 et T. Zurich 1894. — 114. Hce. B., Le Casse-noix,
0 Vol. XIII, n° 2. Berne 1895.
Tichodroma muraria: 115. Steinmüller, Certhia muraria,
Übersicht der Verhandlungen der St. Gallischen natur-
VIII
wissenschaftlichen Gesellschaft, 1820 à 1821. — 116.
G'irtanner, Notizen über den Alpenmauerläufer, Berichte
der St. Gallischen naturwissenschaftlichen Gesellschaft,
1863 à 1864. — 117. Du même, Alpenmaucrläufer in
Gefangenschaft, Der zoologische Garten, Vol. VI. Franefort
S/Mein 1865.— 118. Du même, Beobachtungen über Fort-
pfanzung und Entwicklung des Alpenmauerläufers, Be-
richte der St. Gallischen naturwissensch. Gesellschaft,
1867 à 1868. — 119. Du même, über Gefiederabnormität,
Mitteilungen des Wiener ornitholog. Vereins , Schwalbe“.
Vienne 1888. — 120. Ferrier, F. L., Le Tichodrome écar-
late en hiver à Neuchâtel, Le Rameau de Sapin, Vol. IE.
Neuchâtel 1867. — 121. Greppin, L., D', Notizen über
das Vorkommen des Alpenmauerläufers in der Rheinebene
bei Basel. Solcure 1901.
Nous renvoyons à l’ouvrage du D" V. Fahio (Faune
des Vertébrés de la Suisse, Vol. IT, Oiseaux), cité ci-
dessus, pour toutes descriptions des espèces signalées dans
notre Catalogue et pour diverses données biologiques com-
plémentaires.
— 209 —
INCESSORES.
Cuculidae.
Cuculus IL.
1. Cuculus canorus L.
Coucou — Kuckuck — Cucco.
Synonymes: Cuculus canorus L., Cuculus rufus Bechst.
Noms vulgaires: Coucou, Coccu (Suisse française). — Gugger
Suisse allemande, en général), Guggocher (Thurgovie
fi 1 1
Gugguser (Mels). — Cucu (Bergell, Sils-Maria), Cuc
(Basse-Engadine). — Cuccu, Cuccuk, Coucouk (Tessin).
Oiseau nicheur dans toute la Suisse, depuis la plaine
jusqu’au-dessus de la région des forêts.
Oiseau nicheur. Le Coucou est mentionné comme
oiseau nicheur, d'assez rare à très commun, par toutes nos
stations. Il est encore fréquent dans bien des localités éle-
vées des Alpes et se rencontre jusqu’au-dessus de la
limite supérieure des forêts. Son degré d’abondance
varie non seulement avec l’altitude, mais aussi avec les
localités.
L a. Savoie (Bailly, 68), commun, notamment en pl.
— I[.0. Genève, d'assez fréquent à très commun (de
Schæck, Vaucher, Fatio, Lunel, Lechthaler); Lausanne,
15
— 210 —
assez fréquent à commun {Goll, Meyer); dans le Jorat
et environs assez commun à commun (Razoumowsky, 8;
(roll).
IL. a. Commun en Gruyère (Fatio); assez commun
dans la vallée de Gessenay (Uelliger), ainsi que dans le
Pays d’'En-Haut {Olphe-Galliard). — IX. b. Assez fréquent
près de Faoug, de Fribourg, de Romont et à l’île St-Pierre,
lac de Bienne (Savary, Cuony, Grand, Louis); commun
près d’Avenches, d’Yverdon et de Fribourg (Blanc, Garin,
Musy).
IL. &. De commun à très commun dans la vallée du
Hasli, près de Meiringen (Blatter); commun partout près
de Spiez, pl. et mt. (Risold). — III. b. Signalé comme
assez fréquent près de Soleure (Greppin), ainsi que dans
toutes les stations du Mittelland.
IV.a. Très commun dans le canton d’Unterwald (Olphe-
Gralliard); assez rare, par contre, dans la vallée d’Urseren
(F'atio); assez fréquent près de Sarnen (Etlin); assez
rare près de Stans ({Rengger); assez commun aux envi-
rons de Schwytz (Pernsteiner). — IV.b. Assez commun
à Zofingue (Fischer-Sigwart).
V.a. On le signale comme assez fréquent à ‘Gla-
ris (Schindler) et à Mels (Oschwald); assez rare, par
contre, près de Matt {Bäbler). — V.b. Assez fréquent
à Zurich (Môüsch, Lüdecke, Nägeli), ainsi qu'à Einsiedeln
(Sidler ).
VLa. Il est assez commun au $Sentis, d’après
Bronner (40), ainsi qu’au Schwende jusqu'à 1400 mètres
s/m. — VI &. Commun à Frauenfeld {Schwyter); assez
fréquent à très commun aux environs de Saint-Gall
(Dick, Girtanner); assez commun près de Schaffhouse
(Gasser); commun partout dans les cantons de $St-Gall et
d’Appenzell (Stülker), les femelles et les jeunes souvent dans
le voisinage des villes. Walchner le mentionne dans la
région du lac de Constance, en particulier à Bodmann,
à Stockach, dans les forêts de Wollmatingen et d’Allensbach.
— 211 —
VIL a. Assez fréquent près de la Chaux-de-Fonds
(Girard, Nicoud), ainsi qu'au Val de Travers (Corvin).
Selon Coulon et Vougu, il serait très commun aux envi-
rons de Neuchâtel et de St-Aubin, et, suivant Dubois,
très fréquent près du Locle; assez rare près de Corcelles
(de Meuron). Des œufs ont été trouvés à la Chaux-de-
Fonds et au Val de Ruz. — VII. b. Commun près de
Porrentruy (Ceppi); assez fréquent près de Bâle (Greuter-
Engel, Bühler-Lindenmayer); assez fréquent près de So-
leure (Greppin).
VIIL a. Pas précisément commun près de Brigue,
suivant Studer et Fatio. — VIIT. b. Commun près de
Sion (Wolf) et d’Aigle (de Rameru, Ansermoz); assez
fréquent près de Martigny (Vairoli); plutôt rare près de
St-Maurice (Besse).
IX. a. Assez fréquent près de San Vittore et très
commun dans le Val Calanca (Rigassi). — IX. b. Assez
commun à très commun à Lugano {Lenticchia, Poncini).
X.a. Des couples isolés se rencontrent dans les
bois des plus hautes vallées. Assez fréquent près de Coire
(de Salis, Manni), autrefois plus commun {de Salis) ; assez
fréquent près d’Arosa /Hold) et de Vrin {Solèr); très com-
mun aux environs de Davos {Pestalozzi); assez rare près
de Fürstenau, selon Stoffel.
XI a. Assez rare dans le Bergell (Garbald); assez
fréquent près de Sils-Maria /Curtin); très commun près
de Pontresina /Saratz). — XL. b. Assez fréquent en
Basse-Engadine, principalement dans les petites clairières,
en partie exploitées, du versant gauche de la vallée
(Carl). Le catalogue des oiseaux nicheurs de l'Engadine,
par Baldumus, le mentionne comme particulièrement
commun dans cette vallée, et cet observateur vit une
femelle ainsi qu'un œuf fraîchement pondu (dans un nid
d'Anthus aquaticus) au Piz Munteratsch, au-dessus de la
région des forêts.
ee pe
Oiseau de passage. Comme oiseau de passage ré-
gulier, le Coucou nous est signalé d’une manière générale
dans les régions suivantes (Voyez, pour des données plus
circonstanciées, ainsi que pour les régions LIT a—VITT a,
qui font ici défaut, les paragraphes: Arrivées et Départs,
premiers et derniers chants) :
LL. b. Fatio, de Schæck, Vaucher, Lunel et Meyer
le qualifient de commun à très commun. Suivant Fatio
et de Schæck, le nombre des individus qui nichent serait,
en proportion de ceux qui ne font que passer, comme
3:4 environ.
II. b Commun à très commun (Savary, Cuony,
Garin, Blanc, Grand). Selon Plane, les femelles seraient
moins nombreuses que les mâles au passage.
VIIT. à. Commun près de Martigny et d’Aigle ( Vai-
roli, Ansermoz).
X.a. Assez fréquent à Coire (Manni).
L'arrivée du Coucou a lieu, d’après la majorité des
observateurs, dans les trois premières semaines d’avril ;
plus rarement, déjà à la fin de mars (Fischer-Sigwart,
Fatio). En 1881, Ansermoz tua un exemplaire, évidem-
ment égaré, le 1° février. Dans les hautes vallées des
Grisons, au contraire, il arrive, la plupart du temps, seu-
lement à la fin d'avril ou au commencement de mai. Le
Coucou passe isolément; le mâle devance la femelle de
2 à 4 jours. Un temps froid peut retarder ou interrompre
le passage. C’est seulement à l’arrivée de la femelle que
le mâle se met à appeler, d’abord par intervalles, puis
plusieurs fois de suite. Berger a compté jusqu'à 15 et
même 28 cris d'appel consécutifs; Æischer-Sigwart Va
entendu appeler jusqu'à 46 fois dans une minute. Plus
tard, le chant devient moins fort et ordinairement moins
fréquent. Dans les régions de la plaine suisse, on entend
généralement le dernier chant entre les 7 et 30 juin,
rarement encore au commencement de juillet, en 1896
(Gerber). Par contre, dans des localités plus élevées,
— 213 —
l’appel se fait entendre toujours jusqu'au commencement
et même jusqu'au milieu de juillet, et cela encore à des
altitudes importantes, jusqu’au-dessus de la limite supé-
rieure des forêts. Le départ s'effectue déjà dès le milieu
d’août pour les hautes régions. C’est ordinairement entre
les premiers jours et le milieu de septembre que les
vieux Coucous abandonnent les contrées basses, tandis
que les jeunes de l’année se rencontrent encore durant
tout le mois de septembre et exceptionnellement jusqu’à
la fin d'octobre /Stülker en 1871, Nügeli en 1881). Le
Coucou émigrant isolément et relativement en petit nombre,
des données plus détaillées sur la direction du passage nous
font défaut. De son abondance comme oiseau de passage
dans les cantons de Fribourg, de Genève et de Vaud, on peut
conclure qu’une grande partie de ces oiseaux passent de
préférence par Genève et les environs, à l’extrémité de la
plaine suisse, Son apparition fréquente dans plusieurs hautes
vallées alpines fermées du côté sud par des cols élevés,
et la circonstance qu’on l’a observé, en été, jusqu’à des
altitudes de 2300 mètres s/m. (,Muottas da Pontresina“
Vernet, en 1894) indiqueraient que le Coucou traverse, no-
tamment dans son passage d'automne, les cols et les
chaînes de montagnes. Cette dernière observation et l’abon-
dance relative de l'espèce près de Pontresina paraissent
se rapporter spécialement au passage par la Bernina.
Nous empruntons à la littérature et aux données de
nos collaborateurs les dates suivantes qui concernent l’ar-
rivée du Coucou, c’est-à-dire son premier chant, et le
départ de cet oiseau, ainsi que son dernier chant.
Arrivées.
Littérature. (Par régions.)
L a. Savoie, 8—-15 avril sg.; le mâle arrive 2 ou 8
jours avant la femelle (Bailly, 68). — I. b. Genève,
apparaît souvent vers le 10 avril; 1809, 29 mars, arri-
vée très hâtive (Necker, 23); se montre dans les premiers
jours d'avril, une fois même le 28 mars /Fatio, 88). —- Vaud,
1842, 18 avril; 1843, 15 avril; 1844, 18 avril; 1845,
12 avril; 1846, 12 avril /Depierre, 41).
IV.b. Fischer-Sigwart (Über den Zug des Kuckucks
in der schweiz. Hochebene und angrenzenden Gebieten
der Schweiz, Aquila Bd. VI, Buda-Pest, 1899; et Obser-
vations ornithol. pour l’année 1898, dans les Schweiz.
Ornithol. Blätter, 1899): en 1893, except. 30 mars, près
de Zofingue, passage principal 18 avril; en général, milieu
d'avril, 1898; Olten, 11 avril; Zofingue, 15 avril; Lu-
cerne, 15 avril.
VIL &. Schlossberg, lac de Bienne, 1880, 16 avril
(Güldlin Æ. A., Ornithol. Beobacht. am Bielersee, im
Winter 1879—1880, Zool. Garten 1880, n° 7). — VIT. b.
Greppin (Notizen über einige der in der Umgebung von
Solothurn vorkommenden Vôügel, Soleure, 1900), 1899,
17 avril Fischer-Sigwart (84), Engelberg (Jura), 1898,
8 avril; au Säli, 21 avril; Bâle, 1895—1898, 14—18
avril (Bühler-Lindenmayer, Bull. de la Soc. zoologique
suisse 1898).
X.a. Il apparaît habituellement près de Coire entre
le 16 et le 20 avril (de Salis, Jahrb. d. naturf. Gesell-
schaft Graubündens, XVI, 1871); Domleschg, 1823,
22 avril, premier chant (de Sahs, extrait de lPOrnith.
Tageb. du Cap. Th. Conrad de Baldenstein, Jahresb. d.
naturf. Gresellsch. Graubündens, XXVI, N. $S., 1883).
Coire, 1858, 18 avril; 1859, 18 avril (Manni, Über
Strich- und Zugvôgel in Chur 1860); 1860, 6 mai; 1861,
25 avril; 1862, 22 avril; 1863, 22 avril; 1864, 22 avril;
1865, 24 avril; 1866, 18 avril; 1867, 19 avril; 1868,
22 avril; 1869, 22 avril; 1870, 21 avril; 1871, 23 avril
(de Salis, Jahresb. der naturf. Ges. Graubündens, XVI,
1871, page 61, Tab.). Coire, 1872, 29 avril, premier
chant; Marschlins, 1871, 19 avril, pr. ch.; 1872, 24 avril,
pr. ch.; Fürstenau, 1872, 24 avril, pr. ch.; Coire, 1874,
24 avril, pr. ch.; Vals, 1875, 30 avril, pr. ch. (Period.
SN Re
ÆErschs und Naturereign., Anh. zu den meteor, Beob.,
Jahresb. d. naturf. Gesellsch. Graubündens, 1870—1875).
XL «a. L'arrivée à lieu dans la Haute-Engadine déjà
au milieu d'avril en temps doux, seulement les premiers
jours de mai quand le temps est froid (Saratz, 62).
Bevers, 1861, 9 mai (de Salis, Jahresb. d. naturf. (es.
Graubündens, XVI, 1871). Sils-Maria, 1871, 1°" mai, pre-
mier chant: Fuldera, 1871, 2 mai, pr. ch.; Lü, 1871,
3 mai, pr. ch.; Sils, 1872, 28 avril, pr. ch.; 1875, 28 avril,
pr. ch. — XI. D. Guarda 1869, 15 avril, pr. ch.; 1871,
7 mai, pr. ch.; 1874, 28 avril, pr. ch. (Period. Ersch. u.
Naturereign., Anh. z. d. meteorol. Beob., Jahresber. d.
naturf. Ces. Graubündens 1870—1875).
Collaborateurs. (Par années.)
1856. VI. db. Schaffhouse Pfeiffer, 4 avril.
LOVE D? : : PRES
1881. IV.0. Zofingue (Fischer-Sigwart), 2 avril. —-
VI. db. Biethingen (Oschwald), 10 avril; bois de Buch-
thaler, 10 avril.
1882. IV. 0. Zofingue /Fischer-Sigwart), 6 avril. —
VI D. Thayngen (Oschwald), 17 avril.
1883. IV.b. Zofingue (Fischer-Sigwart), 26 mars.
— VI. D. Thayngen /Oschwald), 17 avril.
1884. Ia. Balmettes près d'Annecy (Duparc),
13 avril. — IV. D. Zofingue (Fischer-Sigwart), 10 avril.
— V.b. Käferberg près de Weckingen /Nägeli), 13 avril.
— X.b. Sargans (Oschwald), 2 avril, premier chant.
1885. L «. Balmettes près d'Annecy { Duparc), 19
avril. — — IL. D. Thoune {Bruchin), 21 avril; Hasle
près de Berthoud (Gerber), 17—22 avril. — XI. a. St-
Moritz (Pestalozzi), 10 mai, premier chant.
1886. LL «. Balmettes près d'Annecy (Duparc), 23
avril. — L D. Pressy près Genève (de Schæck), 18 avril
a. m.; Lausanne (Goll), 14 avril. — IT. «. Gressenay
(Uelliger), 25 avril. — IT. b. Romont (Grand), 9 avril;
— 216 —
Fribourg (Musy), 12 avril — Il.a. Spiez (Risold),
10 avril sg., temps doux ; Lenk (Jaggi), 12 avril, beau.
— II. 0. Hasle près de Berthoud (Gerber), 10 avril;
Herzogenbuchsee (Joss), 10 avril; Berthoud (Ornith.
Verein), 10 avril. — IV.0. Zofingue (Fischer-Sigwart),
18 avril; Oftringen (Hülfiker), 22 avril, premier chant.
— V.b. Zurich (Vorbrodt-Carpentier), 11 avril, premier
chant. — VI. Walde, Appenzell, 6 avril, premier chant.
— VIL «a. Locle (Dubois), 19 avril, arrivée; direction du
passage du $S.-W. au N.-E. — VIL d. Bâle {/Gysin, Ornith.
Gesellschaft), 18 et 19 avril; Porrentruy (Ceppi), 4 avril.
— IX. a. San Vittore (Rigassi), 20 avril. — X. a. Fürs-
tenau (Stoffel), 25 avril — XI. a. St-Moritz, 29 avril,
premier chant (Pestalozai).
1887. IL. a. Balmettes près d'Annecy (Duparc), 21
avril. — IL. db. Fribourg (Musy), 15 avril. — II. b. Hasle
près de Berthoud (Gerber), 21—29 avril. — IV.b. Zo-
fingue (Fischer-Sigwart), 22 avril.
1888. I. a. Balmettes près d'Annecy (Duparc), 15
avril. — II. 0. Fribourg (Musy), 24 avril. — IIT. b.Bleien-
bach (Gerber), 17 avril; Langnau (Gerber), 25 avril,
entendu chanter; le 26 avril, le Coucou chanta près de
Hermiswyl, à Seeberg et sur différents points ((erber).
— IV. 0. Zofingue (Fischer-Sigwart), 19 avril.
1889. La. Balmettes près d'Annecy (Duparc), 21
avril. — I. 0. Pressy près Genève {de Schæck), 29 avril,
Te
premier chant; de Schæck entendit près de Vandœuvres,
le 28 avril, le premier appel du Coucou. — IT. d. Langnau
(Gerber), 22 avril. — IV. b. Zofingue (Fischer-Sigwart),
12 et 18 avril — VILD. Zofingue (Fischer-Sigwart),
arrivée milieu d'avril.
1890. IV.a. Localités élevées, 15 avril (Fischer- :
Sigwart) ; localités basses, 21 avril. — V.b. Nügeli reçut,
le 14 avril, un exemplaire de Bärentsweil. — VI. b. Stein
près du Rhin (Oschwald), 9—14 avril.
— 217 —
1891. IV. Dans les régions supérieures, arrivée
le 9 avril (Fischer-Sigwart). — V.b. Othmarsingen
(Nägeli), entendu le 15 avril deux individus. — VI. b.
Schaffhouse (Oschwald), 5 avril.
1892. IIL. &. Langnau (Gerber), 11 avril; Diess-
bach près de Büren {Xüser), 10 avril, — V.b. Zurich (Nü-
geli), entendu les 3 et 10 avril.
1895. Entendu le 10 avril au-dessous de Seebach
(Nägeli).
1894. IIL.D. Langnau (Gerber), le Coucou chanta
le 2 avril; commencement du passage; 8 avril, passage
principal; on l’entendit appeler en différents endroits. —
IV. b. Oftringen (Hulfiker), 5 avril; Hauenstein (Fischer-
Sigwart), 8 avril, à l'Engelberg, 12 avril. — VI. b. Schaff-
house (Oschwald), T avril; Elgg, 8 avril.
1895. IV.06. Oftringen (Hüilfiker), 15 avril. — VI.b.
Büsingen (Oschwald), 6 avril. — V.b. Adlisweil (Nügeli),
reçu le 15 avril une jeune femelle. — VIL. b. . Lange
Erlen“ près Bâle (Bühler-Lindenmayer), premier chant.
1896. IV.. Bremgarten (Gerber), T avril, premier
chant. — VII. b. Märkt près Bâle, 14 avril, premier chant
(Bübhler-Lindenmayer ).
1897. ILE. 4. Bleienbach (Gerber), 3 avril, vu un
individu. — V.D. Zurzach (Gerber), 12 avril, premier
chant; 19 avril, les femelles sont arrivées. — IV.b. Au Born,
Jura (Fischer-Sigwart), 12 avril, entendu le premier chant;
le 21 avril, arrivée partout; Bannwald, Riedthal (Æ. Fischer),
13 avril, premier appel; Oftringerberg (Æilfiker), 16 avril,
premier appel. — V.b. Degenried, au Zürichberg (Nü-
gel), entendu les 15 et 16 avril. — VIT db. Märkt et
Lange Erlen*, 14 avril, premier appel {Bühler-Linden-
mayer).
1898. V.d. Zurzach (Gerber), 10 avril, premier
appel; 14 avril, beaucoup sont arrivés, mâles et femelles ;
près de la Rehalp, Zürichberg, entendu le 30 avril (Nügeli).
A Ne
— VIL 0. ,, Lange Erlen“, 18 avril, premier chant (Bühler-
Lindenmayer.)
1899. IIL 2. Rothrist, 12 avril; la plupart arrivés le
17 avril. — VID. Bauma, Zurich, 18 avril (Gerber).
Dernier chant. (Par régions.)
(Voyez plus loin les données supplémentaires con-
cernant les régions LIL b, IV. a et b et VIT.b.)
LI. bd. Genève (Necker, 23), 1812, 7 juin, époque la
plus hâtive; 1816, 22 juin, époque la plus tardive qu'il
ait constatée.
LIL 0. Hasle près Berthoud (Gerber), 1885, 20 juin;
1886, 50 juin; 1896, jusqu'au 4 juillet et à cette date
le Coucou appelait d’une façon régulière et continue; on
ne l’entendit plus les 5 et 6 juillet; le 7 juillet, un appel
isolé et dernier. Rothrist (Gerber), 1898, 24 juin, il chantait
encore.
IV.b. Régions hautes {Fischer-Sigwart), 1886, 8 juin;
régions basses, 1886, 20 juin; Zofingue, 1890, 21 juin;
1894, 20 juin; 1897, 22 juin, au .Säli* ; 24 juin, aux
»Rebberge“:; 1898, 24 juin.
IV. a. En 1883, Oschiwald l’entendit encore chanter,
le 4 juillet, sur la Golzer-Alp, Maderanerthal.
VIIL a. 1882,3 juillet, il chanta encore aux Galeries
des Eaux-Froides du Simplon, près de la limite des forêts
(Oschvald).
XL a. Haute-Engadine (Saratz), dernier chant com-
mencement de juillet. Vernet l’entendit encore le 13 juil-
let 1894 à la ,Muottas da Pontresina“, à 2300 m. s/m.
Départs. (Par régions.)
La. Savoie (Bailly, 68), le départ s'effectue du
20 au 25 août ou jusqu’au commencement de septembre
pour les adultes, plus tard pour les jeunes. — T.b. Vaud
(Depierre, 41), 1842, observé jusqu’au 12 septembre;
1543, 20 septembre; 1846, 28 septembre.
— 219 —
IL. 4. Romont (Grand), 1885, 25 septembre; 1886,
du 30 septembre au 10 octobre.
III. b. 1897, noté encore un individu le 28 août;
1898, vu un jeune, le 9 août, à Rothrist (Gerber).
IV.D. Zofingue (Fischer-Sigwart), 1876, le 1° sep-
tembre, tué un exemplaire; 1885, départ les 3, 6, jus-
qu'au 30 septembre ; 1897, le 6 septembre, rassemblement
pour le départ sur le marais de Wauwyl. M. Æ. Fischer
tua un exemplaire jeune audit marais.
V.b. Zurich (Nügeli), départ en septembre; exem-
plaires jeunes jusqu’en octobre; reçu des sujets jeunes
en 1871, le 7 octobre; en 1885, le 2 octobre.
VL D. Stülker (Nachtrag zur Vogelfauna der Kan-
tone St. (rallen und Appenzell 1870/1871) reçut, en 1871,
encore le 27 octobre, un individu jeune ayant atteint
toute sa taille et provenant de Lustnau.
VII. b. Bâle (Schneider, 66), fin d'août. Greppin l’ob-
serva, au Grenchner-Witi, le 6 septembre 1896, près de
Subigen, le 16 septembre 1896, et à Grenchen-Stad, le
17 septembre 1898; il s'agissait chaque fois d’un jeune.
VIIL. 0. Martigny ({Vairoli), 1886, le 15 septembre,
fin du passage. Ansermoz tua un exemplaire en sep-
tembre 1885.
IX. a. Davos et Arosa (Pestalozzi, Hold), du mi-
lieu jusqu'à la fin d'août. Coire {de Salis), départ de la
majorité dans les derniers jours d'août; des sujets isolés
séjournent parfois jusqu'à septembre.
Observations supplémentaires concernant les régions
PP IVe arert brete VILLE:
Nous reproduisons ici les observations de Fischer-
Sigiwart concernant les arrivées et départs dans les ré-
gions [IL D, IV.a et IV.b, ainsi que celles de Gustave
de Burg, pour IV.b et VIT. b.
— 220 —
(Fischer-Sigwurt. Über den Zug des Kuckucks in
der schweizer. Hochebene und angrenzenden Gebieten der
Schweiz, Aquila, Bd. VI, Buda-Pest, 1899; et Gustave de
Burg (Ornithol. Beobachtungen der letzten drei Jahre,
Schweizer. Blätter für Ornithologie, XXIV, Jahrgang,
Nr. 7 à Nr. 28, 1900).
Premier chant (Arrivée).
(UL. b., IV. a. et b., VIT. D. Fischer-Sigwart et de Burg).
1886, 18 avril, Wartburg-Säli; 21 avril, Zofingue. 1887,
22 avril, Zofingue.-— 1888, 19 avril, Zofingue. — 1889, 12
avril, Zofingue, individus isolés; 18 avril, Zofingue, partout;
22 avril, Langnau. — 1890, 21 avril, Muri; 29 avril, Zo-
fingue; 30 avril, Wartburg-Säli; 18 avril, Langnau. — 1891,
9 avril, Zofingue, isolément; 21 avril, Zofingue, Aarau,
partout; 19 avril, Langnau. — 1892, 16 avril, Bannwald,
Zofingue; 18 avril, Zofingue; 10 avril, Wartburg-Säli,
isolément; 14 avril, Zofingue, Wartburg-Säli, Engelberg
(Jura), partout; 19 avril, Langnau. — 1893, 1° avril,
Zurich; 30 mars, Zofingue; 2 avril, Langnau; 8 avril,
dans le Bann. —- 1894, 2 avril, Langnau; 3 avril, Ergolz-
thal; 8 avril, Hauenstein; 4 avril, Zofingue; 2—8 avril,
Langnau; 13 avril, au-dessus de Wangen (Jura). — 1895,
9 avril, Zofingue; 10 avril, Wartburg-Säli, Engelberg;
9 avril, Langnau; 1° avril, Olten; 2 avril, au Born (sur
Rickenbach); 7 avril, partout (Olten). — 1896, 7 avril,
Bremgarten; 16 avril, Bremgarten; 24 avril, Zofingue;
20—22 avril, Wartburg-Säli; 19 avril, Aarau; 15 avril,
au Born (sur Rickenbach). — 1897, 12 avril, Born;
13 avril, Zofingue, isolément; 29 avril, Zofingue, partout.
—- 1898, 7 avril, Wallisellen; 10 avril, Zurzach, Berne;
11 avril, Olten; 15 avril, Zofingue; 15 avril, Lucerne:
21 avril, Wartburg-Säli; 13 avril, au Born; 17 avril,
Wiedlisbach; 17 avril, Frohburg; 12 avril, Strickholz,
Trimbach. — 1899, 3 avril, Zofingue; 9 avril, au-dessus
d’'Hägendorf; 17 avril, près de Deitingen.
he. mn haie mate né téstés led a RS
Dernier chant et Départ.
1876, dernier chant en juin, départ 1° septembre. —
1880, juin, départ 8 septembre. — 1886, 8 juin, Säli, départ
dans la première quinzaine de septembre; 12 juin, Bann-
wald, départ première quinzaine de septembre. 1889, juin,
Bühneberg, départ première quinzaine de septembre. —
1890, 22 juin, Langnau, départ première quinzaine de sep-
tembre; juin, marais de Wauwyl, départ première quinzaine
_de septembre ; 21 juin, Zofingue, départ première quinzaine
de septembre. — 1891, juin, Oftringen, départ première
quinzaine de septembre. —- 1892, 21 juin, Säli, départ
première quinzaine de septembre. — 1893, du 18 au 28
juin, Bannwald, départ première quinzaine de septembre.
— 1894, 16 juin, Riedthal, départ première quinzaine
de septembre; Zofingue, départ première quinzaine de
septembre ; 9 juin, Säli, Born, départ première quinzaine
de septembre; 18 juin, Lägern, départ première quinzaine
de septembre; 20 juin, Bannwald, départ première quin-
zaine de septembre; — 1895, 15 à 18 juin, Bannwald,
départ première quinzaine de septembre; 28 juin, Zo-
fingue, départ première quinzaine de septembre; 19 juin,
Jura, départ première quinzaine de septembre; 23 juin,
Musenalp, 1800 mètres (Unterwald), départ première quin-
zaine de septembre. — 1896, 22 juin, Wartburg, départ
première moitié de septembre; 4 au T juillet, Brem-
garten, départ première quinzaine de septembre. — 1897,
22 juim, Wartburg, départ première quinzaine de sep-
tembre; 24 juin, Bannwald, départ première quinzaine de
septembre; 12 juillet, dans le Bann sur Zofingue, départ
première quinzaine de septembre. — 1898, juin, Rothrist,
départ première quinzaine de septembre; 23 juin, Bann-
wald, départ première quinzaine de septembre; juin, marais
de Wauwyl, départ 12 septembre; 6 juillet, dans le Bann;
17 juillet, Wangener Reben. — 1899, 20 juillet, dans le
Gremstel (Zofingue).
222
Ponte du Coucou.
On sait que le Coucou ne couve pas ses œufs, mais
qu’il les dépose dans les nids d’autres oiseaux, en confiant
à ceux-ci les soins d’incubation et d'éducation des petits.
Littérature.
1. Bailly, Ornithologie de la Savoie. — 2. Baldamus,
Ornithologisches aus meinen Reisetagebüchern. — 3. Fatio,
Ponte du Coucou (Bull. de la Soc. ornith. suisse, Vol. I,
2e part., 1866, et Faune Vert. Suisse, Oiseaux, IT, part. I,
1899. —— 4. Godet, Œufs du Coucou (Rameau de Sapin,
XXVIL, 1893). — 5. de Rougemont, Catalogue des œufs du
Coucou de la collection de AZ. Louis Nicoud à la Chaux-
de-Fonds (Bull. de la Soe. des Sc. nat. de Neuchàtel,
Vol. XI, 3° part., 1879). — 6. de Salis, Systematisch
geordnete Übersicht der Vôgel Graubündens (Jahresb. der
naturforsch. Gresellsch. Graubündens, Vol. VILLE 1863. —
T. Stülker, Ornithologische Beobachtungen, 1" série,
1868/1869 (Ber. der St. Gallischen naturw. Gesellschaft).
D’après la littérature mentionnée et les observations
de nos collaborateurs, les parents adoptifs que lon a pu
constater en Suisse 1), appartiendraientaux espèces suivantes:
Lanius collurio. Un œuf de Coucou avec un œuf de
L. collurio, Val de Ruz, 15 juin 1897. Collection Nicoud
(Rougemont,.
Accentor alpinus. Basse-Engadine, été 1879. (Gir-
tanner, Zoologischer Garten, 1880, n° 1, p. 28 (94).
Accentor modularis. Un œuf de Coucou arec 4 œufs
d'A. modularis, La Chaux-de-Fonds, 6 juin 1869 et
28 mai 1872. Collection Nicoud /Rougemont).
Accentor modularis. Collection Robert /odet).
Accentor modularis. 1896, Fischer-Sigwart.
1) Des 31 nichées, avec œufs de Coucou, appartenant à 17 espèces,
signalées par de Rougemont dans la collection Nicoud, 5 seulement
ont été trouvées en Suisse.
itntides
sh matt
de
A "
— 223 —
Troglodytes parvulus. Un œuf de Coucou avec 6 œufs
de T. parvulus (Fischer-Sigwart,.
Troglodytes parvulus. Collection Robert /Godet).
Parus sp. (Uelliger).
Hypolais salicaria. Un œuf de Coucou et 3 œufs
d'A. salicaria, en 1896 (Fischer-Sigwart).
Phyllopneuste sp. Collection Robert /fodet).
Acrocephalus arundinaceus (Godet, Fatio). Fréquent à
Rouelbau, près de Genève, selon le D' Brocher, qui nous
fournit les quelques détails suivants: 1° juin 1899: 1 œuf
de Coucou frais avee 3 œufs d'Effarvate couvés; et 1 œuf
de Coucou frais pris dans la trame d’un nid en construc-
tion, par conséquent seul!); —— 8 juin 1889: 2 œufs de
Coucou dans un même nid avec 3 œufs d'Effarvate; —
3 juin 1900: 1 œuf de Coucou tout frais avec 3 œufs
d'Effarvate très couvés; — 5 juin 1900: 1 œuf de Cou-
cou seul dans un nid achevé; le 14 juin, ce nid était
détruit et renversé, l’œuf de Coucou, toujours seul, était
encore frais (non couvé). Les œufs de Coucou des pontes
de 1899 étaient tous semblables; des deux de 1900, l’un
était comme ceux de 1899, l’autre sensiblement différent.
Acrocephalus turdoides. Collection Robert /(odet,.
Calamoherpe phragmitis. 4 à (Godel).
Sylvia hortensis? Un petit Coucou, venant de sortir
du nid, fut rencontré très près d’un nid de S. hortensis,
aux environs de Coire, 1860 {de Salis).
Bailly (68) et Fatio (88) citent aussi des Sylviidés
(Fauvettes) dans les parents nourriciers du coucou.
Merula sp. (Bailly.
Turdus sp. (Bailly.
Turdus musicus. Un œuf de Coucou avec 4 œufs de
T. musicus, pondus entre les 30 mai et 2 juin 1894
(Fischer-Sigwart).
1) Nid intéressant, à la collection locale, au Palais Eynard, à Ge-
nève (Fato).
St DANEee
Ruticilla tithys. Le nid contenait un œuf de Coucou;
les œufs des parents adoptifs avaient été rejetés hors du
nid; à Hirzel, contre une cabane de paysans (Schweiz.
Blütter fir Ornithologie, 1898, n° 30).
Ruticilla tithys. (Stülker).
: à Musée de Berne.
Ruticilla phœnicurus. Musée de Berne.
Luscinia minor. Rigassi constata, au Val Calanca,
que le Coucou confiait ses œufs au Rossignol; il arrive
même souvent que le petit Coucou expulse du nid tous
les jeunes Rossignols et les tue.
Dandalus rubecula. Musée de Berne,
Dandalus rubecula. Un œuf de Coucou avec 4 œufs
très couvés de Dandalus, 28 mai 1894 (Fischer-Sigwart).
Dandalus est, en outre, cité par Bailly, Fatio, Uelliger
et Godet, d’après la collection Robert.
Saxicola œnanthe. Collection Robert /Godet).
; , (Bailly)
Motacilla. (Rougemont,.
Anthus aquaticus. Un œuf de Coucou trouvé par
Baldamus dans un nid d'A. aquaticus, le 6 juin 1867,
au Piz Munteratsch, au-dessus de la région des forêts.
Les œufs des parents nourriciers, couvés presque au point
d’éclore, avaient été rejetés hors du nid.
Alauda arvensis. (Bailly).
Miliaria europæa. Nid contenant 2 œufs de Coucou,
10 mai 1850 (Bailly).
Miliaria europæa. Nid renfermant uniquement 2
petits Coucous, 15 mai 1850 (Bailly).
Emberiza citrinella. Nid avec 1 œuf de Coucou,
27 mai (Coulon).
Emberiza sp. (Bailly). Collection Robert /Fodet).
Schœnicola schæniclus. Elève souvent les petits Cou-
cous (Fischer-Sigwart).
Fringilla cœlebs (Fatio).
L
L
|
|
1
|
se en pe Dé nt à note à
Les observations reproduites ci-dessus indiqueraient
que la saison de la ponte commence dans la seconde
quinzaine de mai. La plupart des pontes ont été rencon-
trées à la fin de mai ou au commencement de juin. En
Savoie, au contraire, Bailly a trouvé ordinairement des
œufs du 25 avril au 20 mai. Fischer-Sigwart reçut du
Rheïinthal, le 17 juillet, un petit qui ne pouvait pas
encore voler. Coulon observa, au milieu de mai, une
femelle du Coucou à la recherche de nids. On a trouvé
plusieurs fois un œuf de Coucou fraîchement pondu, à
côté d'œufs déjà très couvés de l’espèce adoptive.
La nourriture du Coucou consiste presque exelusive-
ment en insectes, notamment en chenilles poilues de
Bombycides, dont les poils tapissent souvent à tel point
l’estomac de l'oiseau qu’ils donnent à la paroi interne
l'apparence d’une peau velue. On découvre encore fré-
quemment dans son estomac des restes de sauterelles,
de courtilières, de limaces et de petites grenouilles.
Le Coucou habite l'Europe entière jusqu’au cercle
arctique, l’Asie centrale et septentrionale jusqu’à la mer
du Japon et le nord de la Chine.
Meropidae.
Merops L.
52. Merops apiaster L.
Guêpier — Bienenfresser — Gruccione.
Carte XII.
Noms vulgaires : Guépier (Suisse française). — Bienen-
vogel (St-Gall), Bienenvügeli? (Thurgovie). — Vespee, Pia-
vesp (Suisse italienne).
16
— 226 —
Apparition accidentelle. Observé à plusieurs re-
prises, principalement au printemps, sur différents points
de la Suisse. Il aurait même niché, peut-être une fois,
près de Sion, en Valais (Meisner et Schinz, 15).
Voici les données que nous avons pu recueillir:
I. a. Selon Bailly (68), le Guëpier se montre à des
périodes irrégulières en Savoie, isolément ou par paires,
vers la fin d'avril ou au commencement de mai et en
automne, du 15 août au 15 octobre. — I.b. Æd. Pactet
vit un individu, volant sur le Rhône, en mai 1864 (Binet,
Bull. de la Soc. ornithol. suisse, Vol. I, 2° part. Procès-
verbaux, page 147). Suivant Lechthaler, un sujet mâle
adulte aurait été tué près de Saconnex, en septembre
1880; deux individus auraient été vus, en mai 1895, sur
le Rhône, à la Jonction, près de Genève, et deux sujets ont
été capturés à Segny, au pied du Jura, non loin de Ge-
nève, l’un le 9 mai, l’autre aux environs du 20 du même
mois, en 1900; ces deux derniers oiseaux étaient des
mâles. M. Tournier, à Genève, possède aussi un Gruêpier
mâle tué près de Saconnex, en 1891.
IL. a. Blatter rapporte qu’en 1863, un individu fut
tué près de Meiringen. — IIL d. En mai 1877, un autre
fut capturé près d’'Eggiwyl (Musée de Berne, Studer).
Observé par Fankihauser, près de Berthoud, en octobre
1882. Mentionné par Æäser, comme hôte exceptionnel, à
Diessbach près de Büren.
IV.a. Un sujet fut tué, d’après Æ{in, en automne
1887 ou 1888, à Kägisweil, près de Sarnen (Musée de
Sarnen).
V.b. Très rare près de Zurich (Môüsch, 60).
VI.b. Le Guêpier aurait niché, peut-être une fois, en
Thurgovie /Keller).
VII. a. Suivant Meisner et Schinz (15), des vols de
20 individus et même plus auraient été vus, au prin-
temps, non loin d’Yverdon et de Neuchâtel; ces auteurs
ne disent malheureusement pas en quelle année.
NVIIL. 0. Fatio-Beaumont (46) cite deux adultes tués
en 1847 ou 1848 près de Bex. Goll l’observa dans la
vallée du Rhône, près de Monthey. Selon un renseigne-
ment de Besse, il aurait niché près de St-Maurice. Meisner
et Schinz (15) rapportent qu’en mars des troupes, com-
posées parfois d’une centaine d'individus, passent, de
temps à autre, dans le Valais; près de Sion, on aurait
même retiré de jeunes oiseaux de trous dans le sol.
Encore ici, ces données ne sont accompagnées d’aucune
indication pour la ou les années et l’on n’a plus entendu
parler, depuis lors, de semblables invasions.
IX.0. Tué une fois près de Colico, suivant Riva
(Schizzo ornitol., p. 51, 1860), et près de Locarno. Un
individu fut capturé aussi, le 18 mai 1897, à Mendrisio
dans le Tessin, selon À. Ghidini.
X.b. Stülker (55, supplément) fait mention, de
source sûre, d’un passage de Guêpiers, au commence-
ment d'avril 1871, dans la vallée du Rhin, où ces oiseaux
s’arrétèrent quelques jours. D’après Hartmann (9), le
Guêpier se montrerait au printemps dans le Rheinthal,
venant d'Italie, en traversant les Grisons.
Le Guêpier se nourrit principalement d'insectes, en
particulier d’hyménoptères, qu’il happe en volant. Il
niche, en sociétés, dans les trous souterrains qu’il creuse
lui-même dans les parois de terrains sablonneux.
Son habitat s'étend dans P Europe méridionale, l’Asie-
Mineure, la Perse, l’Asie centrale, au sud jusqu’au Cache-
mire et à l’Afghanistan. Il hiverne en Afrique, en Arabie
et aux Indes.
La carte XIT représente, en jaune, les citations du
Merops apiaster en Suisse à différentes époques dans le
XIX® siècle: X signifiant apparition exceptionnelle et ?
nichée douteuse.
— 228 —
Alcedinidae.
Alcedo I.
Alcedo ispida L.
Martin-pêcheur — Eisvogel — Uccel Santa Maria.
Noms vulgaires: Martin-pêcheur (Suisse française), Martin
(Genève), Jerse (Vaud), aussi Ferse (d’après Schinz),
Zerche (Fribourg), Petit Bleu, Bleu (Chaux-de-Fonds).
— Yschvogel, Ischvogel, Isvogel (Suisse allemande),
Wasserspecht (Gessenay), Kônigsfischer (Coire). — Mar-
tin d'or, Martin pescadu, Martin pescoù (Suisse ita-
lienne), Martin pescador (Lugano).
Oiseau sédentaire en plaine et dans la région mon-
tagneuse, près des eaux poissonneuses, rare dans la région
alpine. Erratique, surtout en automne, dans certaines
localités.
Oiseau sédentaire. [ a En Savoie (Bailly, 68),
rare le long des cours d’eau du nord du pays, pas pré-
cisément commun dans les autres parties. — TI. D. Assez
commun ou commun près de Genève et de Lausanne
(Fatio, Lunel, Lechthaler, Meyer, Coll); assez rare près
de Duillier { Vernet) et de Clarens (Meyenrock).
IL a. Assez fréquent près de Cressenay (Uelliger);
rare dans le Pays d’'En-haut, près de Rossinières, l’Etivaz,
Château d'Œx et Gérignoz (H. Pither et M. F. Ward).
— II. b. Assez commun près de Romont (Grand), d’Y-
verdon {Garin), de Fribourg (Cuony, Musy), le long de
l’Orbe (Du Plessis et Combe, 61); fréquent près de Faoug
(Savary).
IIL a. Assez fréquent aux environs du lac de Thoune,
le long de l’Aar et des petits cours d’eau; on Pa observé
souvent non loin du Spiezerberg (Risold), plus rarement
près de Meiringen (Blatter). — IL.b. Ilest devenu assez
rare sur les rives de l’Aar, près de Berne, où il était autre-
fois plus commun (Studer) ; assez fréquent près de Berthoud
(Fankhauser), de Schwanden (Stämpfhi) et de Diessbach
(Käser); rare près de Hasle (Gerber); très rare près de
Langnau (Gerber, Lauterburg), de Bellach sur lAar,
Flumenthal, Leugenenbach, Egelsee près de Staad,
Grenchnerbach, dans la partie basse de la Sigger, aux
marais de Deitingen, Œschbach, Œsch (Greppin).
IV. a. Assez rare à Sarnen (Etlin). — IV.b. À dimi-
nué aux bords de l’Aar, entre Aarbourg et Schœnenwerd,
de 1896-1898; redevenu commun, en 1899, le long des
petits cours d’eau des environs d’Olten et plus fréquent
près de l’Aar /G. de Burg); commun sur les rives de
la Wigger (Fischer-Sigwart).
V. a. Qualifié d’assez commun à Glaris (Schindler) et
d'assez rare à Mels (Oschwald). — V.b. N'est pas rare
près de Zurich (Môsch, Nägeli), ainsi que près d'Ein-
siedeln (Sidler).
VI. b. Assez fréquent dans la contrée de Thurgovie
(Schwyter) et commun près de $St-Gall (Dick, Girtanner.
Il a été vu non loin de Thayngen (Oschwald) et dans
le port de Rorschach (Dick); il n’est pas rare sur les
rives du lac de Constance, dans le voisinage du Rhin et
le long des rivières Sitter, Thour et Goldach (Stüllcer, 55),
à Zurzach près du Rhin (Fischer-Sigwart); assez fré-
quent près de la Biber (asser).
VIL &. Assez commun près de Neuchâtel (Coulon,
Robert) et de la Chaux-de-Fonds (Girard), mais serait
devenu assez rare au Val de Travers, où il se montrait
autrefois plus fréquent,. d’après Corvin; exceptionnelle-
ment, il y a été commun pendant l’hiver 1898/1899. —
VIL D. Assez fréquent près de Porrentruy (Ceppi); plus
rare aux environs de Bâle, suivant Greuter-Engel. Il
n’est pas rare sur les bords du Rhin et des rivières Wiese,
Birsig et Birse (Bühler-Lindenmayer).
— 230 —
VIIL a. Assez commun en Valais (Studer et Fatio).
— VIIL b. Fréquent près d’Aïgle (de Rameru, Anser-
moz); plus rare dans les environs de Martigny /Varroli);
sédentaire près de Sion ( Wolf).
IX. b. Assez fréquent près de Lugano (Lenticcha,
Poncini.
X. a. Assez rare près de Coire [de Salis, 50; Manni,
49); plus commun près des petits cours d’eau entre Zizers
et Mayenfeld, très rare à Fürstenau (Stojfel). On le ren-
contre aussi, selon Hold (59), aux lacs d’Arosa.
XI. a. Plutôt rare à Sils-Maria (Curtin) et très rare
à Pontresina {Saratz, 62). Un individu a été vu, vers
la fin d'août, près du glacier de Morteratsch. Pestaloza
l’observa, en septembre 1884 et 1885, sur les bords de
Inn et plusieurs fois près de St-Moritz.
Oiseau nicheur. [.a. Le Martin-pêcheur se repro-
duit le long des cours d’eau de la Savoie (Bailly, 68). —
I.b Des nichées de cet oiseau ont été, en particulier,
constatées dans les localités suivantes: près de Genève,
où il est cité comme assez fréquent ou commun (Fato,
de Schæck, Lunel, Lechthaler); plus rarement près de
Duillier, Nyon (Vernet), mais plus fréquemment, par contre,
aux environs de Lausanne /Goll).
IL. b. Assez commun près de Romont (Grand) et
de Fribourg /Cuony, Musy); commun près de Faoug
(Savary).
III. b. Assez fréquent près de Schwanden {Stämpfh);
assez rare près de Berne, dans la vallée de l’Aar (Studer),
à Berthoud (Fankhauser) et à Hasle (Gerber); rare à
Langnau (Lauterburg, Gerber). Des nids souterrains ont
été signalés non loin d’Aarwangen (Fischer -Sigwart).
IV.a. Plutôt rare dans l’Unterwald (Fatio) et à
Stans (Rengger).— IV.b. Mentionné à Pfaffneren près de
Rothrist (Gerber).
V.a. Assez commun près de Glaris (Schindler). —
V.b. Fischer-Sigwart a reçu des nids provenant de Dietikon.
VL. 4. Assez fréquent aux environs de St-Gall, ainsi
qu'en Thurgovie (Dick, Keller) et sur les bords du lac
de Constance.
VIL. a. Assez commun près de Neuchâtel; assez rare,
par contre, au Val de Travers (Corvin).
VIIL. a. Pas rare dans le Bas-Valais (Fatio et Studer).
— VII. b. Commun près d’Aigle (de Rameru, Ansermoz),
plus rare aux environs de Martigny (Vairoli) et de St-
Maurice (Besse). Nicheur près de Sion ( Wolf).
IX. a. Commun près de Lugano (Poncini).
Oiseau de passage ou erratique. Quand on parle de
passage pour les Martins-pêcheurs, on a seulement en vue
leurs déplacements locaux, déterminés par la congélation
des eaux et sources dans les régions supérieures de leur
habitat. Ces oiseaux vont alors visiter, en hôtes d'hiver,
les eaux libres des contrées tempérées, pour revenir, au
printemps, aux lieux où ils nichent. Dans les hivers
doux, cette sorte d’émigration ne s'effectue pas et ils
semblent plus communs dans des localités un peu plus
élevées; par exemple, dans l'hiver 1898/99 (Nägeh,
Corvin). Un de nos collaborateurs, Gerber, vit, à la fin
de février 1898, non loin de Zurzach, sur les bords du
Rhin, le commencement d’un passage de retour. Quant à
son degré d’abondance dans les hautes vallées des Alpes,
Haute-Engadine et Davos en particulier, le Martin-pé-
cheur peut être envisagé comme fréquent, notamment à
la fin de l'été ainsi qu’en automne. Il est qualifié d’oiseau
de passage dans les contrées suivantes :
I.b. Assez fréquent à Duillier près de Nyon (Vernet).
IT. b. Assez commun à l’île St-Pierre, lac de Bienne,
suivant Louis.
IIL. b. Très rare près de Langnau et assez rare près
de Hasle (Gerber).
VIL «. Assez fréquent au Locle (Dubois).
.Hôte d'hiver. IL. b. Assez commun près d’Avenches
(Blanc), ainsi qu'à l’île St-Pierre (Louis). Se montrerait
= 24 —
uniquement comme visiteur d'hiver près d’Avenches, sui-
vant Blanc. |
IIL D. Très rare près de Langnau, assez rare à
Hasle (Gerber).
IV.b. Des Martins-pêcheurs ont été tués, le 10 no-
vembre, près d’Olten et, le 14 novembre, non loin d’Aar-
bourg (Fischer-Sigwart).
VII a. Assez fréquent près de Neuchâtel (Coulon).
— VIL 0. Assez rare dans les environs de Bâle (Greuter-
Engel).
VIIL. db. De Rameru le qualifie de commun à Aigle;
Meyenrock le cite avec la mention: assez rare, pour la
plaine du Rhône.
Le Martin-pêcheur niche dans des trous du sol qu’il
creuse, la plupart du temps avec son bec, dans la berge
escarpée des cours d’eau. Souvent, il utilise les excava-
tions qui existent déjà dans le terrain tendre d’un rivage
et dans les rochers de grès, en les accommodant à ses
exigences. L'entrée de la galerie habitée se trouve géné-
ralement tout près de l’eau. Fischer -Sigwart trouva cepen-
dant un nid à une distance de 40 à 50 mètres des bords
de la Reppisch. Le fondement du nid est formé d’arêtes
de poissons plus ou moins artistement réunies et mêlées
parfois à des fragments de mousse. Nicoud donne des
renseignements particuliers sur deux nids rencontrés, le
10 avril 1876 et le 10 mai 1877, près des ,Graviers“,
au bord du Doubs (Bull. de la Société des sciences
naturelles de Neuchâtel, Vol. XI, 3° part.). L'ouverture
de la galerie, dominant de 83 à 91 em. la surface de
l’eau, était pratiquée dans une berge presque à pie et
consistait en un eanal d'entrée, montant un peu et s’éva-
sant dans le fond pour former la chambre du nid. Le
canal et la cavité interne mesuraient, en longueur, 61 em.
dans l’un des cas et 64 em. dans l’autre. La chambre
intérieure pouvait avoir de 11 à 15 cm. de diamètre, La
différence de niveau entre le haut de la voûte intérieure
PRES ES
et le sol de la berge du cours d’eau ne dépassait pas
9 à 13 mm., de manière qu’en enfonçant sans peine ce
toit, on pouvait pénétrer d’en haut à l’intérieur du nid.
Le premier nid contenait 4 œufs, le second 8, d’un
blane pur et de forme arrondie; le grand diamètre mesu-
rait 21 à 25 mm., le petit diamètre 16 à 20 mm. Selon
d’autres collaborateurs, le nombre des œufs varierait aussi
de 4 à 8, jusqu'à 9 /Fatio). Un nid découvert, à la fin
de mai 1900, sur les bords de lAar, non loin de Berne,
renfermait sept jeunes. Le 8 avril, on trouva, de même
près de Rothrist, sept petits tout récemment éclos; le
26 mai, ces jeunes oiseaux montraient encore des tuyaux
de plumes dressés en forme de piquants. Leur nid consis-
tait en un boyau de 1 mètre de long, creusé sous un
buisson d’aunes, et ce conduit souterrain se trouvait
encombré par des débris de poissons et les excréments
de l'oiseau. Le nid lui-même était constitué par des restes
de poissons grossièrement entassés et rempli d’exeréments
(Fischer-Sigwart). A la fin de juillet seulement, les jeunes
capturés près de Berne, furent en état de voler et capables
de se nourrir eux-mêmes. Jusque-là, on avait toujours dû
leur distribuer la nourriture.
La ponte a lieu, d'ordinaire, dans la seconde moitié
d'avril ou au commencement de mai. Suivant Bailly, il
y aurait souvent une seconde ponte qui comprendrait 4
ou 5 œufs. Le régime du Martin-pêcheur se compose prin-
cipalement d’alevins, de jeunes poissons et d’insectes
aquatiques; il recherche en outre les vers et le frai
de grenouilles. Fischer-Sigwart insiste sur le fait qu’en
réalité le Martin-pêcheur poursuit et capture surtout les
chabots et autres poissons mauvais nageurs, de préfé-
rence aux alevins de truite que les pêcheurs lui repro-
chent de détruire. Il aime à se percher sur les branches
qui avancent sur l’eau pour guetter sa proie. Bien qu'il
consomme, notamment au moment de la nichée, une assez
grande quantité d’alevins et de petits poissons, il ne de-
PR
vrait pas cependant être considéré comme nuisible à la
pêche, au même titre que d’autres. Ce petit oiseau ne
peut guère anéantir une quantité bien importante de
poisson et comme, d'ordinaire, une paire choisit pour
elle seule un territoire de chasse assez vaste, ne tolérant
aucun concurrent, on ne doit pas mettre en cause les
dommages faits par cette jolie espèce, véritable ornement
pour nos eaux.
L'habitat du Martin-pêcheur s'étend sur l’Europe
entière, l’Asie-Mineure, l'Asie centrale et septentrio-
nale et va jusqu’au Japon, à la Chine et au nord de
l'Afrique.
Coraciadae.
Coracias L.
Ô4. Coracius garrula L.
Rollier — Mandelkrähe — Ghiandaia marina.
Carte XII.
Noms vulgaires: Æollier, Geai bleu (Suisse française).
— Mandelkrühe (Suisse allemande, en général), Blau-
heher, Blauracke (Argovie, Zurich), Racke (St-Gall). —
Gagia marina (Suisse italienne).
Apparition rare dans la plupart des régions en Suisse,
et signalé particulièrement dans les suivantes: $. IX,
E. X et'W. I, comme plus fréquent à l’époque du passage
et Jusqu'en arrière-automne. Il aurait niché dans le canton
d’Argovie, selon les indications de Fischer-Sigiwart et de
G'er ber.
— 235 —
Oiseau nicheur. ID. En 1896, Lechthaler reçut
une femelle encore fraîche, tirée le 17 juin, près de
St-Genix (dép. de l'Ain), au pied du Jura, non loin de
Genève, qui, vu la dénudation partielle du ventre, pa-
raissait avoir couvé depuis peu.
IV. b. Notre collaborateur Fischer-Sigwart le qua-
lifé de nicheur très rare dans son champ d’observation.
Il signale, en particulier, que le D' Winteler aurait observé
une paire de ces oiseaux sur un contrefort du Jura, près
d’Aarau, durant tout l’été 1888, puis de nouveau, au
même endroit, en été 1890. Un Rollier a été tué en été
1890, près de Densbüren, en Argovie. Gerber vit, en 1896,
non loin de Bremgarten, une femelle qui devait avoir
niché.
VL 0. Le préparateur Zollikofer, à St-Gall, a reçu,
en juin 1896, un Rollier tué dans les Grisons.
IX. b. Le professeur Colombo (Ghidini à Fatio),
captura en 1895, le 14 du même mois de juin, deux Rol-
liers à Sorengo (Tessin). Semblables captures, après l’é-
poque ordinaire du passage, pourraient peut-être, comme
quelques-unes des suivantes, faire supposer des nichées
exceptionnelles.
Oiseau de passage régulier. La. Se montre en Sa-
voie, suivant Bailly (68), tous les ans au passage, du
commencement d'avril à la fin de mai, et de la fin d'août
au commencement d'octobre, isolément ou par groupes
de 4 ou 5 individus, comme on le vit en septembre 1843
et 1845. Les sujets que l’on rencontre au passage d’au-
tomne sont d'ordinaire seulement des jeunes.
IX.b. De passage quasi-régulier mais rare près de
Lugano /Lenthicchiu).
De passage irrégulier ou apparition exception-
nelle. I. 2. Rare près de Genève (Fatio, Lechthaler).
Fatio-Beaumont (46), l'a tué en septembre 1855, Lech-
thaler en septembre 1879. Necker (23) mentionne deux
exemplaires capturés, en septembre 1805 et 1819, près de
PR RORE EE
Sionnex. Très rare près de Lausanne {Goll). Signalé,
entre les 10 et 15 janvier 1891, à la Promenade de Mont-
benon à Lausanne (D' ZLarquier).
IL. a. Très rare (Uelliger). — IT. b. Le Rollier a été
tué autrefois non loin d’Yverdon, suivant Meisner et
Schinz (15).
Ill. a. Capturé près d’Interlaken (Meisner et Schinz,
15). Le Musée de Berne possède un exemplaire prove-
nant du Brünig.— IIL. b. Meisner et Schinz (15), ainsi que
Sprüngli (5), l'ont signalé à Thoune, en automne 1757.
Fankhauser cite les captures de deux individus près de
Berthoud, dans les années 1850 à 1870. Un individu fut
tué, en juin 1850, et un second en 1870, près d'Her-
zogenbuchsee {Haller, 65). Un exemplaire capturé dans
un petit bois près de Kühlewvl, le 26 août 1896, est
conservé au Musée de Berne.
IV.b. La description du Pilate par Capeller ren-
ferme une courte notice sur un oiseau rare qu’on y observa
en 1719 et qui doit être certainement attribuée au Rollier.
Xavier Bronner (40) raconte que de grands vols de cet
oiseau séjournèrent en Argovie et dans quelques cantons
voisins durant l’hiver relativement doux de 1805 à 1806
et disparurent en avril seulement. Au milieu de sep-
tembre 1884, 5 Rolliers furent rencontrés près de Woblen.
Des captures ont été signalées dans le marais de Wauwyl
et près de Densbüren en 1888 et 1889. Le D" Wanteler
l’a observé non loin d’Aarau en 1888, ainsi que le 6 mai
1890. Le Rollier a été vu, en outre, près de Bremgarten,
en 1896, et près de Boswyl, en novembre (Fischer-Sigwart,.
V.a. Rencontré très rarement et par individus isolés
(Schindler, Nügeli), près de Glaris en particulier ( Fatio).
Schinz (18) recut, le 21 juin 1836, un mâle adulte des envi-
rons du lac de Wallenstadt. — V. b. Môüsch tua un exem-
plaire près de Schmerikon, au milieu de septembre 1884,
à la même époque où einq individus furent observés
près de Wohlen, en IV b, comme nous le disons ci-dessus.
VLw. Très rare dans la contrée de St-Gall (Gir-
tanner). On cite pour les environs de Schaffhouse les
captures d’un mäle, le 22 mai 1864, et d’une femelle le
7 juin 1867 (Pfeiffer). Dans les années 1870-1880, un
exemplaire fut tué à Hausen près d'Hallau (asser). Un
sujet, tué dans les premières années qui suivirent 1850,
fait partie de la collection Fehr (Stôlker, 55). Schläpfer
indiquait déjà le Rollier comme une rareté, en le men-
tionnant dans son . Verzeichniss der Vôgel Appenzells“,
en 1828.
NIL. a. Très rare au Val de Travers, près de la
Chaux-de-Fonds etde Neuchâtel {Corvin, Nicoud, Girard).
Nicoud l'a rencontré plusieurs fois près de Neuchâtel et
Vouga (38) l’a capturé à différentes reprises dans le can-
ton de Neuchâtel et le bassin du lac, dans les années
1816 à 1870. — VII. D. Très rare à Bâle ({Greuter-Engel,
Schneider, 66). Une femelle, tuée le 5 octobre 1897, non
loin de Huttingen sur lIsteinerklotz, est conservée au
Musée de Bâle (Bühler-Lindenmayer). 1 aurait été tué
une fois près de Porrentruy /Fatio).
VIIL a. Très rare en Valais (Fatio et Studer). Trois
exemplaires du Musée de Sion sont originaires du Valais
(Wolf).
IX.a. Quant au Tessin, nous possédons les citations
suivantes: tué, en 1832, près de Brianza, en 1838, près de
Colico et observé, au printemps de 1856, non loin de Colico
(Riva, Schizzo ornitologico); capturé en 1866 dans les
montagnes d’'Intragna (Ava). Suivant une indication de
Fischer-Sigwart, plusieurs sujets furent vus, en juin 1895,
aux environs de Lugano; deux y furent même cap-
turés (voyez plus haut, oiseau nicheur, Ghidini).
X. a. De Salis (50) rapporte que le Rollier a été
souvent observé en passage (sg.), notamment en octobre,
près de Coire et dans la contrée environnante. Au mois
d'octobre 1859 et 1861, il s’y montra en compagnie
d’Etourneaux (de Salis, 50). Fatio a vu dans une petite
— 238 —
collection du père Carl, à Dissentis, un Rollier qui avait
été tué dans la localité, au printemps de 1891. Le pré-
parateur Nügeli reçut, en octobre 1894, un exemplaire
qui avait été tué près de Coire. — X.b. Très rare dans
la vallée du Rhin (Girtanner).
XI a. Un mâle a été tué sur l’Ofenpass, en septembre
1888 ( Pestalozzi).
La nourriture du Rollier se compose, selon Bailly (68),
de vers, de sauterelles, de larves d’insectes, de limaçons,
même de lézards et de jeunes grenouilles, ainsi que de
fruits et de baies en automne. L'époque de la ponte serait,
suivant Âischer-Sigwart, la fin de mai et celle-ci compren-
drait de 4 à 6 ou 7 œufs.
Cette espèce se trouve principalement distribuée dans
l'Est et le Sud de l’Europe, dans l’Asie-Mineure, l'Asie
centrale et le Cachemire. Elle a ses quartiers d’hiver en
Afrique et dans le Nord-Ouest des Indes.
La carte X7/7 représente, en bleu, les citations du
Coracias garrula en Suisse à différentes époques dans le
XIX° siècle: X signifiant passage irrégulier ou apparition
exceptionnelle, Ü indiquant une nichée probable et ? une
nichée douteuse.
Oriolidae.
Oriolus Gm.
55, Oriolus galbula L.
Loriot — Goldamsel — Rigogolo.
Carte XIII.
Synonymes: Turdus oriolus Briss. Coracias galbula Bechst.
Noms vulgaires: Oriol, Loriol, Ouriou, Louriou (Suisse
française, en général), Merle jaune (Chaux-de-Fonds,
— 239 —
Neuchâtel). — Pirol, Goldamsel, Golddrossel (Suisse
allemande). — (albed, Galbée (Lugano, Locarno).
Nicheur particulièrement en plaine, plus commun
dans l’ouest du pays; rare dans la région montagneuse,
au Jura et dans les vallées des Alpes, où il se montre
de passage irrégulier.
Oiseau nicheur. L &. Rare dans le nord de la Sa-
voie ; plus fréquent en plaine, à Chambéry, la Boisse, la
Cassine, Bissy, bords de l'Isère, Aix-les-Bains, ete. —
L. b. Commun près de Genève, suivant Fatio, de Schæck
et Lunel, ou très commun, selon Zechthaler; fréquent
près de Duillier sur Nyon /Vernet) et dans les bois du
Jorat (Razoumowsky, 8); assez commun ou commun près
de Lausanne /Meyer, Narbel).
IL. b. Assez fréquent près de Fribourg /Cuony, Musy)
et d’Yverdon /Garin); assez rare près de Faoug (Savary)
et de Romont (Grand).
IL. a. Très rare près de Meiringen /PBlatter). —
IT. b. Assez rare près de Diessbach /Xäüser), dans la vallée
de PAar et aux environs de Berne (Sfuder) ; assez commun
près de Schwanden (Sfümpfhi); rare près de Berthoud
(Gerber). Des nids ont été constatés près de Bleienbach
et de Berne /Studer).
IV.a. Nicheur rare près de Sarnen, où il ne s’éle-
verait pas au-dessus de 1200 mètres s/m. {Etlin); très
rare près de Stans {/Rengger) ; relativement commun dans
le canton d’Uri /Meisner et Schinz, 15). — IV.b. Assez
rare près de Zofingue, où ilniche au Galgenberg; à l’'Engel-
berg (canton de Soleure) et près de Wanzenwyl (Fischer-
Sigwart); dans les ,Aareschachen“ (taillis), aux environs
d’Aarau (D' Wanteler); paraît plus fréquent près de Brem-
garten, où plusieurs paires se reproduisirent dans l'été 1896
(Lifart, Gerber) ; Gerber trouva des nids près d'Hägg-
lingen, en été 1898; suivant cet observateur, il est par-
ticulièrement commun en Basse-Argovie; plus fréquent ces
dernières années dans le pays d’Olten. On l’a observé d’une
2 VON
facon régulière, depuis 1897, à Boningen, au Wartburg-
Säli, aux ,Schachen*, sur lalluvion (G. de Burg).
V.a. Assez rare près de Glaris (Schindler); très
rare, selon Oschwald, près de Mels; Meisner et Schinz
(15) lPindiquent comme nicheur près d’'Elm et de Matt.
— V.b. Ne serait pas rare dans les environs de Zurich
(Môsch, Nügeli) ; quelques couples séjournent chaque
été, selon Nügeli, au Zürichberg, à l'Ütliberg, au Käfer-
berg, près de Hôüngg, de Glattbrugg, de Rümlang, de
Dietikon, ainsi qu’au Katzensee. Niche près de Zurzach
(Gerber).
VI.a. Près d’Alt-St-Johann, non loin du Sentis
{Stülker, 55). — VI.b. Assez rare près de St-Gall (Gir-
tanner), de Frauenfeld {Schwyter, Keller) et de Flawyl
(Stülker, 55); assez rare dans la région du lac de Cons-
tance ({ Walchner, T3); assez commun près de Thayngen
(Gasser).
VIL a. Assez rare près de Neuchâtel (Coulon) et
de Corcelles /de Meuron); très rare près de Marin (Robert,
Vouga). Mentionné aussi comme nicheur, par Vouga
(38), dans la région du lac. — VII b. Assez rare près
de Bâle (Greuter-Engel, Schneider, 66); commun, par
contre, près de Porrentruy (Ceppi).
VIIL. a. Assez rare (Fatio et Studer). — VIIL b. Très
rare près d’Aïgle (de Rameru, Ansermoz) et de Marti-
gny (Vairoli); niche cependant encore près de Sion
(Wolf).
IX. b. Lenticchia et Poncini le citent comme assez
fréquent aux environs de Lugano.
X. a. Assez rare près de Coire; des jeunes à peine
en état de voler provenaient de Rodels (de Salis, 50). —
— X.b. Niche dans le Rheïnthal $St-Gallois (Dick, Stülker,
55); Girtanner (58) reçut, dans l’été 1869, une paire et
4 petits en duvet provenant de cette région.
Oiseau de passage régulier. L'arrivée du Loriot
est signalée de toutes les stations généralement entre la
one
fin d'avril et le milieu de mai. Le départ s'effectue dès
le milieu d’août et dure jusqu’au commencement d’oc-
tobre. Le passage se fait isolément ou par petits groupes;
on voit rarement plus de 10 individus passer à la fois.
La littérature et les données de nos. collaborateurs con-
tiennent les observations suivantes sur son abondance en
tant qu’oiseau de passage régulier et sur les époques de
passage pour nos diverses stations,
La. Savoie, arrivée du 20 au 25 avril, le mâle devançant
de quelques jours la femelle; départ fin août et commen-
cement de septembre; des jeunes se rencontrent isolément
jusqu’à la fin de septembre, rarement jusqu’au 10 octobre
(Bailly, 68). — I.b. Assez commun ou commun près de
Genève (Vaucher, Lunel, Fatio). Date moyenne d'arrivée
vers le 8 mai; très hâtive en 1814, le 1° mai; très tardive
en 1812, le 12 mai (Necker, 23). Pressy près Genève, 1886,
27 avril (de Schæck) ; 1889, 27 avril, observé en différents
endroits (de Schæck). Vaud : commun près de Duillier ; arri-
vée 1890, 24 avril; 1891, 29 avril; 1892, 27 avril; 1893,
28 avril; 1894, 5 mai; 1895, 1* mai; 1896, 28 avril;
1897, 29 avril; 1898, 30 avril (Vernet). Le nombre des
émigrants serait faible près de Lausanne; en 1886, quel-
ques-uns seraient arrivés déjà le 14 avril (Goll). Le dé-
part s'effectue vers le 30 août, près de Genève (Necker,
23), mais il aurait lieu plus tôt dans les environs de
Lausanne qu’il abandonnerait, selon Meyer, déjà après
l’époque des cerises. Depierre (41) indique les dates sui-
vantes pour le canton de Vaud: 1842, arrivée 28 avril;
des Loriots étaient encore dans la contrée le 20 sep-
tembre; en 1843, ils arrivèrent, en quantité, le 20 avril;
les derniers partirent le 3 octobre; en 1844, 10 avril,
apparition du premier; 1° octobre, départ du dernier;
en 1845, observé les premiers le 12 avril, les derniers
le 10 octobre.
IL. D. Assez rare près de Faoug (Savary) et de Fri-
bourg (Cuony). En 1892, il arriva le 26 avril dans les
17
LE, SAS
environs de Fribourg. Assez commun près d’Yverdon
(Garin,.
III. b. Assez fréquent dans le Mittelland bernois
(Haller), dans la vallée de l’Aar (Studer) et à Schüpfen
(Stümpfli); assez rare près de Diessbach (Xäser); rare
près de Berthoud (Gerber). Haller vit, au printemps de
1868, une troupe de 15 individus en passage. Arrivée
près de Schüpfen, en 1886, le 18 mai; ÆXiser observa, jusque
dans la seconde quinzaine de mai, un passage continu
qui dura 3 ou 4 jours près de Diessbach.
IV.a. Rare près de Stans (Rengger). — IV.b. Dé-
part de Zofingue en 1884, le 6 septembre, isolément et en
petites troupes, direction du passage N-$. (Fischer-Sigwart).
Bremgarten, arrivée en 1896, le 10 mai; en 1897, on n’en vit
plus aucun à partir du 3 août (Lafart); en 1897, le 16 août,
journée de passage dans le Suhrenthal, ainsi que près
d’Olten, en 1898. En 1898, arrivée à l’Engelberg, 28 avril;
au Krähenthal, 26 avril; à Wallisellen, 2 mai, et à Schnei-
singen, 4 mai; de passage, le 12 septembre, dans le marais
de Wauwyl (Fischer-Sigwart). Arrivée du Loriot aux
,Schachen“ (taillis), dans la région d’Olten : 1897, 20 avril;
1898, 28 avril; 1899, 29 avril /G. de Burg).
V.a. Assez rare près de Glaris, où il arriverait en
mai (Schindler). — V.b. $Se montre très fréquemment,
selon Nügeli, aux environs de Zurich, dans les premiers
jours de mai; en 1834, il fut observé le 11 mai entre
Bülach et Teufen; en 1890, le 9 mai; en 1891, arrivée
le 10 mai au Zürichberg. Gerber l’entendit près de
Zurzach, en 1896, en dernier lieu le 21 août.
VID. Arrivée près de Schaffhouse fin d'avril ou com-
mencement de mai, en 1870 exceptionnellement le 21 avril
(Pfeiffer). Oschwald le vit, le 10 mai 1891, près de
Schlatt sur Thayngen; en 1894, le 26 avril, au Staffel,
entre Diessenhofen et Stein; en 1895, le 8 mai, au Randen
près de Schleitheim.
Ai
— 243 —
VII, & Assez rare à la Chaux-de-Fonds /Girard,
Nicoud) ; passage d’automne en septembre; plus commun
près de St-Aubin (Vouga); arrivée à Neuchâtel en 1886,
le 26 avril, par un temps chaud /Nicoud). — VII. b. Com-
mun près de Porrentruy; arrivée fin d'avril {Ceppi). Assez
rare aux environs de Bâle (Greuter-Engel, Bühler-Linden-
mayer); arrivée près de Bâle, aux ,Lange Erlen“ en
1895, le 26 avril; à Märkt près de Bâle, en 1896, le
28 avril; en 1897, le 2 mai; en 1898, le 24 avril (Bühler-
Lindenmayer); dans les environs de Bâle, en 1900, le
23 avril (Gerber).
VIIL 4. Assez rare près de Martigny (Vairoli); en
1896, fin du passage d'automne le 10 octobre. Quatre
exemplaires du Valais sont conservés au Musée de Sion
et trois autres spécimens, de même provenance, figurent
dans la collection Cropt (Wolf).
IX. b. Commun dans le Bas-Tessin (Poncini,.
X.a. Assez fréquent dans le Rheinthal voisin de
Coire; le passage du printemps a lieu à la fin d'avril et en
mai, celui d'automne en août et septembre (de Salis, 50).
Arrivée près de Coire en 1860, le 24 avril /Manni, Zug- und
Strichvôgel bei Chur, 1860). En 1861, le 27 avril (de
Salis, Zug der Vôgel bei Chur, 1861; Jahresber. der
naturf. Ges. Graubündens, vol. VII N. S.)
Ciseau de passage irrégulier. IL. «. Près de Chà-
teau-d'Œx (Delachaux). Olphe-Galliard observa un sujet
jeune, au mois d'août, dans le Pays d’En-Haut. — IL. b.
Rare dans l’île St-Pierre, lac de Bienne (Louis).
IL. a. Très rare aux environs du lac de Thoune
(Risold); observé une fois, en septembre, entre Matten et
Gsteig. Semble plus fréquent près de Meiringen. Blatter
l’'observa dans le voisinage même du glacier de l’Aar.
Fatio en à rencontré un individu au milieu de mai au-
dessus d’Engstlen, près du col du Joch à 2200 mètres
environ.
STONES
IV.a. Nager in litt., dit avoir vu parfois le Loriot,
en été, dans la vallée d’Urseren, au-dessus de 1500 m.
VIL.D. Dans les environs de Soleure (Greppin).
X.a. Très rare près de Davos (Pestaloza).
XI. a. Assez rare en Haute-Engadine (Saratz, 62;
Curtin). Un exemplaire provenant de la Haute-Engadine
est conservé dans la collection Saratz à Pontresina.
Apparition exceptionnelle. Comme telle, cet oiseau
a été mentionné dans la vallée de Gessenay (Uelliger),
ainsi qu'au Locle (Dubois).
Le Loriot niche de préférence dans les bois d'arbres
à feuilles caduques, principalement dans ceux de chênes.
Dans le canton de Zurich, on le rencontre d’ordinaire
dans les bois mélangés où les grands et vieux chênes
et les hêtres alternent avec les jeunes arbres (Nüägel).
Son nid, formé de brins de paille et d'herbes, de tiges
de chanvre et de toiles d'araignées, est artistement cons-
truit et placé à la bifurcation de branches, généralement
dans l’épais feuillage.
En Savoie, d’après Bailly (68), on trouve aussi les
nids sur des arbres élevés. Quand plusieurs paires se
cantonnent dans un petit territoire, elles paraissent éta-
blir certaines limites entr: leurs différents lieux de nichée.
Lifart eut ainsi Poccasion de voir, pendant l'été de 1896,
près de Bremgarten, sur la lisière de la forêt, des nids
à des distances d'environ 600 mètres les uns des autres.
Ceux notés par Gerber, en 1898, non loin d'Hägglingen,
étaient distants de 500 mètres environ les uns des autres.
De son côté, Fischer-Sigwart observa de même des nids
éloignés de 500 mètres environ. On a pu compter jus-
qu'à trois couples nichant dans une forêt mesurant 52
hectares, dans les environs d'Hägglingen. En Savoie, la
ponte paraît s’opérer un peu plus hâtivement que dans nos
diverses stations. Bailly (68) prit une femelle sur ses
Pr 7
EP Fo4se
œufs, le 13 mai 1841 et une autre le 19 mai 1845. A la
fin de mai, Fischer-Sigwart trouva à l’Engelberg un nid
avec 2 ou 3 petits âgés de quelques jours. De vieux Loriots
avec leurs jeunes ont été vus, le 20 juin 1896, près de
Bremgarten. Des Loriots que l’on pouvait considérer comme
nicheurs, n'étaient pas rares, du 18 au 24 juin 1898,
près d'Hägglingen /Gerber). Suivant les données de
Bailly (68) et de Fischer-Sigwart, les jeunes portent,
les premières années, une livrée grise peu apparente.
D’après Schindler, le Loriot ne nicherait pas avant le mois
de juin, près de Glaris.
La nourriture du Loriot se compose principalement d’in-
sectes, de larves et de fruits. Les préparateurs J. et L. Revon,
de Genève et d'Annecy, ont trouvé dans son estomac des :
restes de courtilières, de sauterelles et de chenilles. Ceppi
retira un grillon tout entier de l’estomac d’une femelle. A
l’époque des cerises, il montre une prédilection toute par-
ticulière pour ces fruits, qu'il recherche de cerisier en
cerisier, s’élevant ainsi jusque dans les vallées des
montagnes. (irtanner (58) a pu nourrir uniquement
de cerises des jeunes pris au nid et provenant du
Rheinthal.
L'habitat du Loriot comprend l’Europe, s'étendant
au nord jusqu’à la Suède, la Finlande et Pétersbourg;
à l’est en Tauride et jusqu’en Asie. On le rencontre
hivernant en Afrique et à Madagascar.
La carte XIII figure, en jaune, la distribution d’Or1o-
lus galbula en Suisse: la teinte plate en partie quadrillée
représente la région des nichées plus ou moins fréquentes
et les ronds avec signe en Ü indiquent des lieux de nichée
plus isolés, tandis que les signes Ÿ et Z, dans des ronds
détachés, signifient passage régulier et passage irrégulier
ou exceptionnel.
CORACES.
Sturnidae.
Pastor Temm.
56. Pastor roseus L.
Martin-roselin — Rosenstar — Storno marino,
Carte XII.
Synonymes: Turdus roseus L. Sturnus roseus Scop. Gra-
cula rosea Cu.
Noms vulgaires : Merle rose (Suisse française, en général);
Roselin (Martigny). — Rosendrossel (Suisse allemande).
Oiseau de passage exceptionnel ou irrégulier, se mon-
trant le plus souvent au milieu de volées d’Etourneaux ;
de passage à peu près régulier dans l’est de la Suisse,
I. b., où il aurait parfois niché.
Oiseau nicheur. En mai 1807, une femelle portant
un œuf prêt à être pondu, fut tuée près de Winterthour
(Meisner, 15) '). Le 7 juillet 1814, Meisner vit à l’Enge,
près de Berne, deux Merles roses voler près de lui. Ces
1) C’est par suite d’une confusion que j'ai (Faune Vert. suisse,
IT, part. I, p. 713) cité dans l’année 1817 la capture de cette femelle,
en réalité tuée en 1807 près de Winterthour. Lisez donc 1807 au
lieu de 1817, à la troisième ligne du bas de ladite page 713, et,
dans la note au-dessous, lisez: donner tort à Schinz, au lieu de:
donner raison à Schinz (Fatio).
oiseaux, appareillés en juillet, semblent bien avoir été près
de leurs lieux de nichée. En juin 1838, un mâle et une
femelle en livrée de noces, tués dans le bois du Vange-
ron, près de Genève, où ils séjournaient depuis quelque
temps et nichaient très probablement, furent apportés à
G. Fatio, dans la collection duquel ils sont encore. /G. Fa-
tio, Naumannia, IV, 1856, p. 199.)
Au printemps 1860, un mâle en noces fut tué près
de Rolle, et M. Vaucher, qui possède l’individu, assure
que nid et œufs furent alors capturés. Le 15 juim 1884,
une femelle adulte fut tuée à Malagnou, près de Genève,
laquelle, encore selon M. Vaucher, se trouvait avec 6 ou 7
jeunes, dont il est difficile de dire s'ils étaient ses petits
ou peut-être de jeunes Etourneaux. En avril 1887, M. Blan-
chard, de Genève, aurait capturé une femelle de Merle
rose avec son nid, contenant 5 œufs, à Château-des-Boiïs,
non loin de cette ville,
A part les deux premières, relatives aux régions
V.b et IIL.D, toutes les citations de nichées ci-dessus
concernent la région I.b. Nous renvoyons aux passages
plusieurs autres données au sujet desquelles la date, juin
pour la plupart, pourrait peut-être faire supposer des
cas de nichée dans le pays.
Le Martin-roselin serait Oiseau de passage à peu près
régulier à l’extrémité sud-ouest de la plaine suisse, près
de Genève en particulier /Fatio), mais cela encore en
petit nombre et la plupart du temps avec des Etourneaux.
Autrement, nos collaborateurs l’indiquent comme de
passage irrégulier ou exceptionnel dans la majorité
des stations.
Voici d’ailleurs tous les renseignements, accompa-
gnés de dates précises, que nous possédons, en dehors
des six données ci-dessus, qui paraissent devoir être plus
certainement attribuées à des oiseaux nicheurs.
La. Dans l’automne de 1807, un individu fut tué dans
une’ bande de 10 à 12, aux environs de Sallanche en Fau-
— 248 —
cigny (Necker, 23). — TI.b. En juin 1838, une paire fut
tuée dans le bois du Vangeron, près de Genève (voyez:
oiseau nicheur). En 1847, Vuillemin (44) rapporte qu’un
sujet de cette espèce avait été tué près de Genthod,
canton de Genève. Au printemps 1860, un mâle fut tué
près de Rolle (voyez: oiseau nicheur). En novembre 1880,
Lechthaler tua, non loin de Genève, un mâle qui voya-
geait avec une grande troupe d’Etourneaux. En 1884, le
15 juin, une femelle adulte fut tuée à Malagnou, près
de Genève (voyez: oiseau nicheur). En avril 1887, une
femelle fut tuée à Château-des-Bois, non loin de Genève
(voyez: oiseau nicheur).
IL. b. Dans lPété de 1892, Blanc vit un sujet non
loin d’Avenches, au milieu d’Etourneaux.
LIL a. On signale aussi la capture d’une paire, qui
passait également en compagnie d’Etourneaux, en 1774,
près de la Schadau, au lac de Thoune /Sprüngli, 5; Studer).
En juin 1810, un mâle fut tué, dans un vol d’Etour-
neaux, près d’Erlenbach, dans le Simmenthal /Meisner et
Schinz, 15). — III. b. Meisner (15) vit, le 7 juillet 1814,
à l’Enge, près de Berne, deux Martins-roselins voler au-
dessus de lui (voyez: oiseau nicheur). Des Martins-roselins
ont aussi été observés dans le Trachselwald /Studer). Haller
en remarqua une fois deux exemplaires près de Bümplitz.
IV.a. Le D' Lusser captura un mâle vivant, près
de Seedorf, canton d’Uri, en juin 1833 (D*' Lusser, der
Kanton Uri, 1834 — Gemälde der Schweiz). — IV.b.
En 1810, Schinz reçut un mâle provenant des environs du
lac de Hallwyl. Selon Pfyffer (Gemälde der Schweiz), on en
aurait vu, antérieurement à 1858, dans le canton de Lu-
cerne. Deux sujets furent, en outre, tués dans une bande de
15 à 20 individus, le 5 juin 1875, à un quart d'heure
environ de la ville de Lucerne (Musée Stauffer; Stôlker
96, Beobacht. ITI° Reïhenfolge).
V.b. Selon Stülker (56, ITT° Reïhenf.), une femelle
prête à pondre fut tuée, en mai 1817, aux environs de
EE,
— 249
Winterthour (voyez: oiseau nicheur). Suivant Heer et BI.
et Æ. (Gemälde der Schweiz), il aurait été signalé, comme
rareté, dans le canton de Glaris. Suivant Môüsch (60),
plusieurs Martins-roselins auraient été remarqués près
d’Affoltern, non loin de l’Aar, dans les premières années
qui suivirent 1850; un de ces oiseaux fut même tué. De
1860 à 1870, Sidler remarqua, près d’Einsiedeln, un indi-
vidu dans un très grand vol d’Etourneaux.
VID. Vers le milieu de juin 1870, un mâle fut cap-
turé près d'Egnach, et un autre à la fin du même mois;
à la même époque, un sujet de cette même espèce fut
aussi tué, dans une bande d’Etourneaux vulgaires, près
de Neukirch. On mentionne, enfin, la capture d’une
femelle, près de Flawyl, au commencement de juin 1875
(Stôlker, 56, IIT° Reïhenf.).
IX.a-b. Cet oiseau a été signalé une fois ou deux
seulement dans le Tessin, au sud des Alpes, où il est
possible qu'il arrive par le Gothard. L'observation la plus
précise et la plus récente est celle de M. Vicini, qui vit
plusieurs Martins - roselins, en 1899, et en tua deux à
Carmignone /sec. (rhidini, in litt. ad Futio).
Le Martin roselin est surtout oiseau des steppes et
se nourrit, dans son véritable habitat, principalement de
sauterelles. On a trouvé d’ailleurs dans l’estomac de sujets
tués près de Lucerne des restes de coléoptères et de
petites sauterelles.
Il se montre comme nicheur régulier dans les régions
méditerranéennes orientales, dans les Balkans, ainsi qu’en
Asie centrale, du côté est jusqu’à la Mongolie, Il se
reproduit aussi sur quelques points de l'Italie et du midi
de la France.
La carte XITL représente, en rouge, les citations du
Pastor roseus en Suisse: X signifiant passage irrégulier
où apparition exceptionnelle, Ü signifiant nichée constatée
et ? nichée douteuse.
— 250 —
Sturnus L.
55. Sturnus vulgaris L.
Etourneau — Star — Storno.
Synonymes: Séurnus varius Meyer et Wolf.
Noms vulgaires: Ætourneau, Sansonnet (Suisse française).
— Star, Rinderstar, Staarmatz, Sprehe, Shirren (Suisse
allemande, en général), Store (St-Gall, Thurgovie, Bâle),
Spottvogel (Zofingue). — Stornello (Tessin), Stornel (Ca-
lanca), Stornell (Engadine).
Nicheur rare dans la région montagneuse. Oiseau de
passage dans les Alpes. Hiverne en bien des localités dans
les hivers relativement doux.
Oiseau sédentaire ou hivernant. On nous a signalé
de différentes stations et en diverses années, l’hiver-
nage d’Etourneaux dans le Mittelland suisse. Nous
avons reçu à ce sujet les indications suivantes:
LD. Quelques sujets se voient presque chaque hiver
dans le voisinage du lac de Genève, par exemple près
de Duillier, Nyon /Vernet). Richard observa des Etour-
neaux dans la plaine de Vidy, près de Lausanne, en 1885,
le 12 décembre, par 7° centigrades; en 1887, le 12 jan-
vier, le sol étant couvert de neige; il en vit, le 20 jan-
vier, une volée près de Vidy; en 1889, le 6 janvier,
une trentaine d'individus; en 1891, le 8 janvier, environ
12 exemplaires dans les champs près de Cour; en 1894,
le 22 novembre, non loin de Champfleury; en 1897, le
4 janvier, par une température de —5° cent.; le 10 jan-
vier, un vol assez nombreux près de Vidy. Narbel men-
tionne également une troupe d’Etourneaux qui hiverna,
en 1897, près de Vidy.
III. db. Des Etourneaux hivernent aussi, presque tous
les ans, dans le Mittelland bernois. Gerber en observa,
— 901 —
le 15 déeembre 1888, près de Münsingen; le 20 décembre,
près de Hagenweil, et le 30 décembre, non loin de
Hasle. Le même observateur en vit quelques-uns, le 5 jan-
vier 1889, près de Grasswyl, et, le 12 janvier 1896, 20 à
30 individus près d’Olten. Suivant les renseignements
fournis par ce collaborateur, ils passèrent d’ailleurs lhiver
1897-1898 dans toutes les localités abritées de la plaine;
distribués en petites sociétés, ils volaient çà et là dans
la contrée ou bien se montraient isolément autour des
habitations, cherchant leur nourriture au milieu des Moi-
neaux ou des volailles. On les observa en quantité sur-
tout aux environs de Langenthal. Selon un renseigne-
ment adressé à (Gerber par Schneider, maître à l’Ecole
secondaire de Langenthal, les sujets hivernant dans la
vallée seraient bien plus mouchetés que ceux arrivant
seulement au printemps !). Il n’est pas rare non plus de
voir des individus isolés près des casernes de Thoune,
dans les hivers tempérés. On en observa d’ailleurs, en
janvier et février 1899, dans différentes localités basses
de la Suisse, près des lacs, des cours d’eau et des prés
humides, où l’on remarquait tantôt des individus isolés,
tantôt des bandes d’une trentaine d’individus et même
plus (Gerber). Küäser a vu, le 24 décembre 1885,
quelques Etourneaux non loin de Diessbach et Berger en
remarqua une paire à proximité de leur lieu de nichée,
près de Berne, à la fin de novembre. Haller mentionne,
comme localités d’hivernage, les prairies humides situées
près de Mumenthal et même Meiringen.
IV. b. En Argovie, on rencontre des Etourneaux dans
tous les hivers pas trop rigoureux, ainsi en 1884—1885.
Un certain nombre de ces oiseaux hivernèrent de 1893
à 1894 dans le Wiggerthal. En 1888—1889, il en resta
dans différentes localités des environs de Zofingue. De
1) Les individus signalés par M. Schneider n'avaient très pro-
bablement pas encore subi leur mue ruptile qui fait tomber, au pre-
mier printemps, les extrémités blanchâtres des plumes.
1897 à 1898, beaucoup séjournèrent de divers côtés, à
Zurzach, près de la Reuss, à Fischbach, où une volée
nombreuse voltigeait çà et là, à Erlisbach, où une cin-
quantaine d'individus passèrent la mauvaise saison, ainsi
qu'aux environs de Zofingue, où de petites bandes furent
observées (Fischer-Sigiwart).
Suivant @. de Burg (90), de grandes troupes s’établi-
raient autour d’Olten, quand hiver n’est pas exceptionnelle-
ment froid; elles se fixeraient dans les taillis le long de
PAar, ainsi que près de Boningen. On y vit des Etour-
neaux partout durant janvier 1899, et le 20 décembre,
un vol près de Grezenbach. Gerber (98) observa en 1896,
le 10 janvier, une volée de plusieurs centaines de ces
oiseaux près d'Unterlunkhofen; il en compta le 20 décem-
bre 1897, une centaine à peu près et, le 27 décembre,
une douzaine environ, près de Fischbach sur la Reuss,
par une température variant de —H {2° CO. à — 6° C.
à l'ombre. Une cinquantaine d'individus furent observé en
janvier et février 1898, sur les terrains humides près d’Aarau.
par le D' Winteler. Notre collaborateur Gerber nous com-
munique les dates suivantes pour l’hiver 1898/1899: les
22, 25 ct 28 décembre, Etourneaux près d’Aarbourg, le
thermomètre marquant de +6° C. à —1° C.; le 28 dé-
cembre, 15 individus dans les champs aux environs de
Rothrist; le 31 décembre, une cinquantaine dans les prés
avoisinant Seeberg; 1899, 1% janvier, encore 6 individus
dans les prairies humides de Rothrist; lon vit, du 23
au 27 janvier, au même endroit, des exemplaires isolés
ou des vols se composant parfois d’une centaine d’indi-
vidus. Dans ces journées, le thermomètre varia de +81/2°C.
à — 12° C. à l'ombre. Quelques-uns furent encore vus
le 23 janvier 1899, près de Suhr (Gerber).
V.b. Un individu isolé élut domicile du 16 décem-
bre 1887 au 4 mars 1888, près de Zurzach, se mêlant
aux Poules et aux Moineaux et profitant de la nourriture
qu'on leur distribuait. Pendant les jours très froids, du
: «die
11 au 13 février, par une température de —8° C., il
restait jusqu’à midi dans quelque retraite et commençait
seulement alors à chercher sa nourriture, Le 20 janvier 1899,
quelques Etourneaux chantaient près de Winterthour
(Gerber).
VI. b. 1899, 10 janvier, trente individus environ
furent observés près de Bütschwyl (St-Gall) /Ornithol.
Zeitung); 6 individus se tenaient, le 20 janvier, près de
Zäihlsehlacht, en Thurgovie (Gerber). Dick constata qu’ils
se fixèrent pour hiverner, le 6 février, près de St-Gall.
Ils auraient aussi leurs quartiers d'hiver près de Thayn-
gen et de Schaffhouse, où l’on en voyait le 27 décembre 1898
(Gasser).
VIL. a. D’après les renseignements de divers colla-
borateurs, des Etourneaux hiverneraient parfois aux envi-
rons de Neuchâtel. — VIL b Un millier d'individus
s’établirent près de Bâle dans les hivers 1895/1896 et
1896/1897; dans celui de 1898/1899, on n’observa, par
contre, aucune troupe près de cette ville, bien que lhiver
fût particulièrement doux; on vit uniquement des indi-
vidus isolés, non loin de Binningen (Bühler-Linden-
mayer). Dans la contrée voisine de Soleure, Greppin (89)
eut l’occasion d’en observer, notamment près de la Rosegg,
en 1898 et dans les hivers qui suivirent, de novembre à
février.
Oiseau de passage. Après la saison des nids, les
Etourneaux quittent aussitôt leurs lieux de reproduction
et errent dans un rayon plus ou moins étendu. Mais au
moment de la maturité des raisins, ils reviennent, en
grand nombre, vers leurs lieux de nichée et se jettent
alors sur les vignes en même temps que ceux qui arri-
vent par bandes, souvent de plusieurs milliers, de régions
plus septentrionales, si bien qu’il est souvent fort difhcile
de savoir si l’on a affaire, à cette époque, à des Etour-
neaux errants ou de passage, Ils vivent ainsi en troupes
jusqu'au départ, De 1 à 4 semaines avant cette époque,
— 254 —
ils se réunissent d'ordinaire près des rives des lacs, sou-
vent jusqu'à 10,000 environ, et ont l’habitude de pas-
ser la nuit dans les roseaux. On peut voir à lile St-
Pierre (lac de Bienne), dans la seconde quinzaine de
septembre, de vrais essaims d’Etourneaux chercher, à la
nuit tombante, un abri dans les roseaux du rivage; au
jour, ils se dispersent dans les vignes, où ils font de
sérieux ravages en avalant quantité de raisins mûrs ou
même mal mûrs. Nous avons reçu les indications sui-
vantes sur les époques de ces déplacements :
III. b. En 1885, on n’en vit aucun à Graswyl, du
10 juillet au 25 septembre, En 1886, tous les sujets des
secondes couvées étaient partis les uns après les autres le
26 juillet, alors que ceux des premières couvées avaient
déjà quitté la contrée longtemps auparavant. On vit, en
1887, des jeunes, provenant des premières pontes, rester
près des nids jusqu’au 8 juin. Un petit contingent séjourna,
le 23 juin 1888, près des lieux de nichée; le 26 juillet,
tous disparurent et aucun ne revint avant le 15 sep-
tembre. En 1889, les sujets des premières pontes aban-
donnèrent la contrée à la fin d'avril. On n’en vit aucun
à Langnau, en 1890, du 24 juillet au 21 septembre. En
1891, les derniers partirent le 25 juillet; le retour aux
lieux de nichée commença le 20 septembre. En 1892, le
départ eut lieu à la fin de juillet, probablement dans la
direction du nord; les premiers Etourneaux seraient re-
venus le 19 septembre. En 1894, on constata leur absence
de la région des nichées, du 20 juillet au 24 septembre.
IV.b. Les Etourneaux firent leur apparition près
d'Oftringen, le 20 septembre 1894, et, le 2 septembre 1895,
pour se jeter dans les vignes, après une absence de
longue durée {Æilfiker). Leur départ s’effectua dans la
contrée qui environne Zurzach, en 1896, le 20 juillet. [ls
revinrent de bonne heure: un vol d'environ 200 fut remarqué,
le 15 août, près de Zurzach. Dans les premiers jours de
septembre, un grand nombre d’entre eux fréquentaient
— 259 —
les vergers ou visitaient les places où ils avaient niché;
une grande troupe chercha un abri pour la nuit,
entre le 15 et le 28 août, dans une île du Rhin près
de Zurzach. En 1897, tous disparurent de Zurzach, du
18 juillet au 25 août. En 1898, ils quittèrent leurs places
de nichée près de Rothrist, pour y revenir le 15 sep-
tembre. En 1899, les Etourneaux disparurent du pays
entre le 28 juillet et le 16 septembre (Gerber).
V.b. Nügeli constata aussi, aux environs de Zurich,
que des départs d’Etourneaux avaient lieu dès que les jeunes
des secondes pontes pouvaient voler, et que les retours
s'effectuaient avant l’époque de la maturité des raisins.
En 1884, on observa l’arrivée d’une cinquantaine de ces
oiseaux, le 13 septembre, au Sihlfeld.
VI.b. 1877, 27 septembre, le retour s’effeetua aux
lieux de nichée près de Thayngen, et ils se jetèrent
dans les vignes; en 1881, ce fut le 23 septembre. Des
troupes exceptionnellement nombreuses errèrent, durant
la seconde quinzaine de septembre 1895, aux environs de
Schaffhouse /Oschwald,.
VII... En 1899, les Etourneaux disparurent de la
Rosegg (Soleure) du 26 juillet au 29 septembre.
Oiseau nicheur. La. Très commun en Savoie
(Bailly, 68); niche très volontiers en colonies dans le
voisinage des lacs et étangs bordés de roseaux. — LI. b.
D’assez fréquent à très fréquent dans les environs de
Genève (Vaucher, Fatio, Lunel, Lechthaler); se repro-
duit en grand nombre dans les bois de Satigny (Vau-
cher); très commun près de Duillier { Vernet); en 1893,
les jeunes quittèrent le nid le 26 mai; assez fréquent
ou fréquent près de Lausanne /Meyer, Goll); assez fré-
quent près de Clarens /Meyenrock).
ILa. L’'Etourneau n’est pas rare aux environs de Mont-
bovon /Gillet), de Château-d'Œx /Delachaux) et dans la
vallée de Gessenay /Uelliger), non plus que dans la Gruyère
(Olphe-Galliard), ainsi que dans le Pays-d’'En-Haut /A.
— 256 —
Pittier et M. F. Ward). — II. b. Très commun près de
_Lucens /Ærbeau), d'Avenches /Blanc), de Faoug /Savary),
dans lîle St-Pierre /Louis) et près d’Yverdon /Garin) ;
fréquent ou très commun près de Fribourg /Cuony, Musy);
commun dans les bois et près des habitations des envi-
rons de Romont /Grand).
IL. «a. Il est très fréquent dans lPOberland bernois,
en particulier près de Spiez, pl. et mt. (Risold), de
Meiringen /Blatter) et de la Lenk /Jaggi). — TL. b. Très
commun près de Langnau, où il nicherait jusqu'à 1100
mètres s/m. ((erber), près de Hasle et de Berthoud
(Fankhauser); commun près de Berne {Berger, Brunner-
Wyss) et de Schwanden /Stämpfli); fréquent aussi dans
la vallée de l'Aar (Studer). Les observations suivantes
de notre collaborateur Gerber, recueillies près de Grass-
wyl, concernent les dates des couvées: en 1885, du 26
au 30 mai, sortie du nid des jeunes de première ponte;
du 5 au 10 juillet, sortie du nid des jeunes de seconde
ponte. — En 1886, le 5 avril, les Etourneaux nichent; du
27 mai au 3 juin, les jeunes quittent le nid (des petits
de première ponte se trouvent, par exception, encore
dans le nid les 12 et 16 juin); du 1° au 15 juillet, les
petits des secondes couvées représentant, en nombre, le
tiers environ de ceux des premières, sont hors du nid.—
En 1888, le 31 mai, sortie du nid des premiers jeunes.
— En 1889, le 3 mars, les nichoirs sont tous occupés;
le 28 mai, les premiers jeunes s’envolent; le 30 mai, les
Etourneaux se préparent à leur seconde nichée. — En
1891, entre le 28 mai et le 3 juin, sortie du nid des
premières couvées; le 13 juillet, quelques jeunes, prove-
nant des secondes pontes, volent çà et là. — Observa-
tions faites près de Langnau: en 1892, du 23 au 25 avril,
tous les nichoirs sont habités; des individus sont observés
comme nicheurs, le 10 avril, à 1100 mètres s/m. — En
1894, le 20 mars, les Etourneaux s’apparient; le 17 mai,
des petits sont hors du nid; dès que les jeunes des pre-
RP pue
mières pontes ont quitté les nids, ceux-ci sont occupés par
d’autres couples, qui trouvent ainsi une place pour leur
seconde ponte. — En 1896, le 17 mai, des Etourneaux
cherchent des places favorables à la nichée; du 23 au
26 mai, sortie du nid des premiers jeunes. — En 1898,
le 24 février, les Etourneaux chantent près des nichoirs;
le 13 mars, ceux-ci sont habités; on entend le chant de
ces oiseaux le matin, par une température de 11/2° C. au-des-
sous de zéro; le 16 mars, ils travaillent au nid, température :
+ 1° C.; le 15 mai, des retardataires cherchent encore
des endroits pour nicher; le 21 mai, les petits sont encore
dans le nid, mais bien près d’être assez forts pour le
quitter (Gerber).
IV a. Les Etourneaux seraient communs près de
Stans /Rengger). — IV.b. Ils nichent en grand nombre
près de Zofingue (Fischer-Sigwart): le 6 mars 1887,
ils entrent en possession des nids; du 13 au 21 mars,
il y eut une période d’arrêt dans les nichées et une
grande disette causée par le mauvais temps et les bour-
rasques de neige; le 22 mai, sortie du nid des jeunes,
près de Zofingue. — En 1894, ÆFischer-Sigwart reçut,
les 21 et 22 mai, de Brittnau, deux jeunes pouvant voler
et atteints d’albinisme. — En 1895, Fischer-Sigwart
reçut de la même localité un petit ne pouvant pas encore
voler et également albinos; il semble, nous dit cet obser-
vateur, que les cas d’albinisme se rencontreraient seule-
ment dans les premières couvées; une grande volée, se
composant de jeunes oiseaux, fut observée, le 6 juin,
dans les champs près d’Oftringen (Hilfiker). — En 1896,
on vit le 29 mai, près de Zofingue, des jeunes venant
de quitter le nid /Fischer-Sigwart). Les 23, 24 et 25 mai
de la même année, les petits Etourneaux commencèrent à
quitter les nids aux environs de Bremgarten /Lafart).—
Fischer-Sigwart reçut de nouveau, le 27 mai 1897, de
Brittnau, deux sujets albinos dont la mère n’était qu’en
partie atteinte d’albinisme; dans la couvée en question
18
— 258 —
se trouvait en même temps un jeune à plumage normal
(Fischer-Sigwart). Les Etourneaux ne sont pas rares non
plus dans les environs d’Olten; en 1896, 1897, 1898 et,
partiellement en 1899, ils ne firent qu’une seule ponte
dans le jardin de M. G. de Burg.
V.a. L’Etourneau se reproduit en nombre près de
Matt /Bäbler), de Mels (Ochswald) et de Glaris /Schindler) ;
à Glaris, il fait deux couvées dans la même année, sui-
vant Schindler. — V.b. Commun près de Zurich /Lü-
decke, Môüsch).
VI.b. Très commun près de St-Gall /Girtanner,
Dick). Selon Stôlker, il serait très fréquent dans diverses
localités des cantons de $t-Gall et d’Appenzell, tandis
qu’il manquerait complètement dans d’autres. ‘Très fré-
quent près de Frauenfeld (Keller, Schwyter); commun
dans toute la région du lac de Constance où l’on rencontre
des vignes /Walchner, T3); commun à Schaffhouse
(Gasser,.
VIL. a. Assez commun ou même commun à La Chaux-
de-Fonds (Girard, Nicoud); fréquent près de Corcelles
{de Meuron) et de Marin /Robert et Vouga); très com-
mun près de St-Aubin (Vouga); assez fréquent au Locle
(Dubois); plutôt rare au Val de Travers, où il nicherait
depuis quelques années seulement /Corvin). P. Vouga
(Rameau de Sapin, 1867) mentionne comme endroits où
il se reproduit, les avenues de Colombier, la forêt de
chênes située non loin de Châtillon et les environs de Pré-
fargier. — VII. bd. Assez rare près de Porrentruy /Ceppi);
par contre commun près de Bâle (Greuter-Engel).
VIIL. a. Nicherait très rarement en Haut-Valais /Fa-
tio et Studer). I n’est pas établi d’une manière certaine
que l’Etourneau soit nicheur à Brigue, où on le voit visiter
les vergers. — VIII. D. Très commun près d’Aigle (Ra-
meru, Ansermoz); assez fréquent près de St-Maurice
(Besse) ; assez rare près de Martigny et de Sion /Vairoh,
Wolf).
IX. a. Commun au Val Misox (Rigassi). — IX.b.
Fréquent près de Lugano /Poncini); assez fréquent au
Val Calanca /Rigassi).
X.a. Assez commun aux environs de Coire, bien
que nicheur rare dans d’autres parties des Grisons /de
Salis, 50). Hold (59) n’a pas énuméré l’Etourneau parmi
les oiseaux d’Arosa.
Oiseau de passage régulier. La. Très commun
en Savoie (Bailly, 58). — I. b. Nos différents observa-
teurs à Genève et dans la contrée environnante le qua-
lifient de très fréquent; il serait aussi très commun à
Duillier / Vernet) et à Clarens (Meyenrock); commun dans
la région voisine du Jorat /Œoll).
IL. a. Commun près de Château-d'Œx /Delachaux).
D’après Olphe-Galliurd (Excurs. ornithol.), ses migrations
d'automne ne s’effectueraient jamais par troupes nom-
breuses dans la Gruyère. — Il.b. Il est mentionné
comme très commun sur différents points du canton de
Fribourg, ainsi que dans l’île St-Pierre (lac de Bienne).
Un passage particulièrement abondant semble se faire à
travers la plaine marécageuse de la Broye.
IL.a. Très commun aux environs du lac de Thoune,
près de Spiez (Risold). — IIL. b. L’Etourneau est oiseau
de passage très abondant dans toute la région du Mittel-
land bernois, même à Langnau (Studer, Stümpfhi, Haller,
Brunner- Wyss, Gerber).
IV.a. Assez rare dans la vallée supérieure de la
Reuss; fut observé, le 22 septembre 1860, au Gothard
(Fatio); assez fréquent près de Schwytz (Pernsteiner);
très commun près de Stans /Rengger): de passage égale-
ment près de Flühli /Minder). — IV.b. De grandes
volées de ces oiseaux se rencontrent souvent, notamment
au printemps, sur le marais de Wauwyl /Fischer-Sigwart,
E. Fischer).
V.a. Commun près de Matt /Bäübler) et de Glaris,
surtout dans la vallée /Schindler); assez rare près de
— 260 —
Mels /Oschwald). — V.b. Abondant près de Zurich
(Lidecke).
VIL. a. D'assez commun à commun à La Chaux-de-
Fonds /Girard, Nicoud); très commun près de Neuchâtel
(Coulon) et de Corcelles /de Meuron)/; commun au Val
de Travers /Corvin). — VIT.b. Assez rare près de Por-
rentruy (Ceppi); très commun près de Bâle /Greuter-
Engel); commun à la Rosegg, Soleure; direction du pas-
sage: EW. (Greppin).
VIIL «. Assez fréquent dans les régions élevées du
Valais /Fatio et Studer). — VIIL.b. Très commun près
de Martigny /Vairoli) et de Sion { Wolf).
IX.b. Commun près de Lugano /Lenticchia).
X.a. Abondant dans le KRheinthal grison près de
Coire /de Salis, 50; Manni, 49); assez fréquent dans le
Domleschg, près de Fürstenau (Stoffel).
XL. a. L’Etourneau se montre dans l’Engadine seule-
ment au passage et cela communément près de Sils-Maria
(Curtin); on le voit assez fréquemment près de Pontre-
sina (Saratz, 62). — XI.b. En Basse-Engadine, il n’est
pas rare de le voir, au passage du printemps, dans les
champs, s’aventurant même jusque dans les granges;
beaucoup périssent de froid et de faim Carl).
Nous reproduisons ci-après les dates, concernant les
arrivées et départs d'Etourneaux, qui nous ont été com-
muniquées par différentes stations, en mentionnant les don-
nées de la littérature avant celles de nos collaborateurs.
Arrivées.
Littérature.
La. Savoie (Bailly, 68), arrivées à la fin de février
et au commencement de mars. — Ib. Genève /Necker,
23), ordinairement vers le milieu de mars. Le gros du
passage de printemps se ferait, selon Fatio, entre mi-
février et mi-mars; on verrait cependant parfois, selon
le même, des Etourneaux dès les premiers jours de février,
TO
et il en passerait encore de petits vols jusqu'à la fin
d'avril. Vaud /Depierre, 41) 1844, le 5 mars; environs
de Lausanne, 1845, le 8 mars.
IT. b. En 1879, région du lac de Bienne, des indi-
vidus isolés arrivèrent le 3 février; le 5 mars, ils arri-
vèrent un peu plus nombreux; la direction du passage
était NE. /Güdlin,.
IIL. a. 1898, Frutigen, le 21 février (Fischer-Sigwart,.
— TITI. b. 1898, Emmenthal, le 15 février /Fischer-Sigwart,.
IV.b. En 1898, Zofingue, arrivée le 9 mars; le 13
mars, les nichoirs sont occupés, et le 21 mars, on voit déjà
des jeunes en état de voler (provenant probablement
d’arrivées plus hâtives); le 6 juin, seconde couvée /Fischer-
Sigwart). En 1897, près d’Olten, arrivée le 18 février, et
le 8 mars les Etourneaux inspectent leurs nichoirs; en
1898, Le 23 février, ils y sont déjà installés; le 23 avril, des
jeunes quittent le nid. Une troupe d’une centaine d’indi-
vidus passa le 8 février par des bourrasques de neige,
se dirigeant du SW. à l'E. /G. de Burg).
V.b. En 1897, arrivée le 14 février à Zurich (G. de
Burg).
VIL. ». A la Rosegg, près de Soleure, on vit, dès le
milieu de février 1899, beaucoup d’Etourneaux; au milieu
de mars, tous les nichoirs sont habités /Greppin,.
X.a. À Coire /de Salis, 50), le passage du printemps
commencerait en février et se prolongerait jusqu’à la fin
d'avril; en 1860, le 20 février; en 1861, arrivée des
premiers Etourneaux le 26 février et passage principal
le 7 avril; en 1862, le 2 mars; en 1863, le 28 février;
en 1864, le 24 février; en 1865, le 25 mars; en 1866,
le 26 mars; en 1867, le 9 mars; en 1868, le 8 mars;
en 1869, le 3 mars; en 1870, le 20 février; en 1871,
le 20 février (de Salis, Jahresber. der naturf. Gesellsch.
Graubündens, XVI, 1871, p. 61 Tab.). A Marschlins, en
1869, le 7 février; en 1872, le 21 février. À Fürstenau, en
1872, le 26 février. A Coire, en 1874, le 25 février
— 262 —
(Period. Ersch. u. Naturereign., Jahresber. d. naturf.
Gesellsch. Graubündens 1870-1875). Des renseignements
nous ont été adressés, par Fischer-Sigwart, sur l’appari-
tion d’Etourneaux migrateurs, au mois de janvier 1898, à
Berthoud, Berne, Zoug, Zurzach, Grenchen, Einsiedeln,
Aarberg et Soleure.
Collaborateurs. (Arrivées)
1880. VI. b. Thayngen /Oschwald), le 9 mars.
1883. VIL. db. Laufenbourg /Bruhin), le 22 février.
1884. V.b. Zurich /Nügeli), le 28 janvier et les
premiers jours de février. — VII. D. Bâle /Bruhin), arri-
vée des premiers le 22 février.
1885. IIL. d. Thoune /Brubhin), le 30 janvier, Grass-
wyl (Gerber), le 5 février. — V.b. Einsiedeln (Sidler),
arrivée des premiers le 13 février. ;
1886. I. b. Pressy près Genève (de Schæck), le 13 mars.
Lausanne /Goll), le 12 mars. — IL. a. Vallée de Gessenay
(Uelliger), le 1% mars; la vallée se trouve encore sous la
neige, à 1020—1150 mètres s/m. — IL.b. Fribourg
(Cuony), arrivée des premiers Etourneaux le 20 fé-
vrier; Romont /Grand), le 26 février, quelques-uns. —
IIL.«. Spiez /Risold), également le 26 février, par un
ciel clair et une température douce, nombreux. Lenk
(Jaggi), le 2 avril. — TIIL. Berthoud (Ornitholog.
Verein), du 16 février au 11 mars, par vols comprenant
jusqu'à 200 individus; Lutsbach (Tabelle des passages),
28 février, direction NE.; Diessbach près Büren /KXäser),
du 15 février au 15 mars: Hasle près Berthoud /Gerber),
du 16 février au 11 mars; Schüpfen (Stämpfli), le pas-
sage principal se fit du 17 au 25 février; arrivée des
premiers individus le 8 février. — IV. b. Zofingue /Fischer-
Sigwart), les premiers arrivèrent le 16 février, le pas-
sage principal eut lieu dans le commencement de mars,
par une température variant de 0° à —4°C. Oftrin-
gen /Hülfiker), le 17 février, arrivée des premiers individus,
— 263 —
le thermomètre marquant — 21/0 C, — V.a. Mels
(Oschwald), les premiers se montrèrent le 18 mars. —
V.b. Zurich /Lüdecke, Vorbrodt-Carpentier) entre le 16
et le 20 février, à Bollingen, lac de Zurich /Tabelle des
passages), le 18 février ; à Rapperswyl [Tabelle des pas-
sages), le 14 février quelques-uns et, le 15 février, plus
de cent individus. — VI. b. A Teufen /Môsch), le 16 février,
par temps clair; à Wald /Tubelle des passages), le 15 mars,
nombreux ; à Urnäsch /Tabelle des passages), en mars
et avril. — VIIL.«&. À Neuchâtel /Coulon), arrivée des pre-
miers individus le 15 février, passage principal le 1° mars;
au Locle (Dubois), le 11 avril; à St-Aubin (Vouga), le
20 février, par temps froid. — VII. b. A Bâle (Ornithol.
Gesellschaft), le 20 février observé un vol élevé; à Por-
rentruy (Ceppi), au commencement de mars. — X.a. A
Fürstenau (Stoffel), le 21 mars; à Coire (Manni), le
22 mars.
1887. IL.b. Arrivée à Fribourg /Cuony), le 27 février.
— TI. db. A Hasle près de Berthoud /Gerber), le 20 février,
isolément par le vent du sud et temps de neige; on en
vit peu du 20 au 25 février; à Herzogenbuchsee, une
quarantaine d’Etourneaux apparurent le 25 février. Beau-
coup périrent de froid du 11 au 18 mars, ceux qui res-
taient se retirèrent dans les terrains humides; interrup-
tion dans leur passage; on en compta un petit nombre
jusqu’au 28 mars. Journées de passage; les 28, 29 et 30
mars. Fin du passage le 30 avril (Gerber). — IV. b.
À Zofingue (Fischer-Sigwart), du 24 au 26 février isolé-
ment, le 1° mars par grands vols Un grand nombre
d'individus eurent à souffrir du froid et du manque de
nourriture et périrent pendant les tempêtes de neige des
13, 14 et 15 mars, ainsi que dans la période de froids
qui commença le 21 mars (le thermomètre descendit à
— 16° C.); d’autres furent étouffés dans les nichoirs où
ils s’étaient précipités en trop grand nombre pour y trouver
un abri.
— 264 —
1888. [.a. Aux Balmettes près d'Annecy /Duparc),
le passage commença dans la première quinzaine de
février, par un temps doux. — II. b. A Fribourg (Cuony), le
22 février. — IIIL.D. A Bleienbach (Gerber), les premiers
exemplaires se montrèrent le 13 février; on en comptait
une vingtaine ; à Langnau (Gerber), les premiers apparu-
rent le 9 mars. —IV.4. À Zofingue /Fischer-Sigwart), le
20 février; le 1°" mars, nombreux.
1889. ILE. A Fribourg /Cuony), le 18 février. —
III. b. A Bleienbach quelques-uns passèrent isolément le
3 février; à Langnau, le vrai passage commenca seule-
ment le 18 février par quelques individus; du 19 au
27 février, on en rencontra des exemplaires, malgré la
neige; à partir du 27 février, leur nombre alla en aug-
mentant /Gerber). —1IV.b. À Zofingue (Fischer-Sigwart), le
16 mars. — VI. b. A Thayngen /Oschwald,), le 19 mars, nom-
breux.
1890. II.b. A Fribourg (Cuony), le 28 février. — IIT. b.
A Langnau /Gerber), on constata le 25 janvier la présence
d’une cinquantaine d'individus, en passage, par un fort
vent du sud-ouest; le gros du passage s’effectua les 7,
8 et 9 mars, toujours par vent du S-W.
1891. I. b. A Duillier, près Nyon / Vernet), le 19 février.
— Il.0. A Fribourg /Cuony), le 19 février. — II. b. À
Langnau (Gerber), arrivée des premiers individus le
21 février; il en passa du 22 au 28 février; tous étaient
arrivés entre les 16 et 20 mars. — V.b. A Zurich
(Näügeli), les premiers furent notés les 20, 25 et 26 février.
— VI.b. À Schaffhouse /Oschwald), les 22 et 27 février,
nombreux.
1892. I.4. À Duillier (Vernet), le 4 février. — IL. b.
A7 Fribourg (Cuony), le 12 février. — IIL.b. À Langnau
(Gerber), le 8 février isolément à 8 b. du matin; du 11 au
12 février, vols composés parfois de 200 individus, du 8 au
13 février, passage principal, vent SW.
Ur one
1893. [L.b. A Duillier / Vernet), le 18 février. — IL.b.
A Fribourg /Cuony), le 10 février.
1894. [.b. A Duillier (Vernet), le 18 février. —
IL. b. A Fribourg (Cuony), le 14 février. — IIL. D. A Lang-
nau (Gerber), les premiers passèrent le 10 février, avec
vent SW.; des individus passèrent, de temps à autre, du
10 février au 3 mars; le passage se termina le 19 mars.
— [V.b. À Oftringen (Hülfiker), le 5 février, arrivée des
premiers Etourneaux; environ 50 exemplaires furent vus
dans un verger, le 20 février. — V.b. À Zurich /Fischer-
Sigwart), le 15 février; 30 à 40 individus avaient été
signalés déjà le 17 janvier près de Schlieren.
1895. [.b. À Duillier /Vernet), le 14 février. —
IV.b. À Unterentfelden /Fischer-Sigwart), le 20 février,
nombreux malgré un temps très froid; une soixantaine
d'individus se réunirent, le 25 février, sur la Rieshalde.
— V.b. Des exemplaires ont été envoyés à Nägeli, les
18 et 19 février, de Zurich et de Bendlikon /Nägeli), et
le 8 mars on vit deux vols près de Zurich et de Bend-
likon. — VILD. A Bâle /Bühler-Lindenmayer), le pas-
sage commença les premiers jours de mars, mais fut
interrompu par le froid pendant quatorze jours.
1896. IL. D. A Fribourg ([Cuony), le 18 février; à
Bourguillon {Musy), le 26 février. — IV.0. A Bremgarten
(Lafart), le passage principal se fit du 17 au 20 février
et se termina le 15 mars. —— V.b. À Zurzach /Gerber),
premier passage le 12 février; le 18 février, le prépara-
teur Nügeli reçut des Etourneaux de Horgen.
1897. L.6. À Duillier (Vernet), le 5 février. — IT. b.
À Fribourg (Cuony), le 22 février; à Villars-sur-Glâne
(Musy), du 15 au 20 février; à Morat /Gerber), le 14
février. Les 15, 16 et 17 février furent des journées de
fort passage dans le Mittelland suisse. A Willisau, le
14 février. — V.b. À Zurzach, le 16 février. — VI.b. À
Hérisau, le 15 février; à Frauenfeld, le 11 février, par
une température de VII D CAS iestals
— 266 —
le 16 février /Gerber). — IV.b. À Oftringen (Hilfiker),
le 18 février, les Etourneaux chantent; le 26 février,
généralement arrivés (Fischer-Sigwart).
1898. LD. A Duillier près Nyon (Vernet), le 8 avril.
— ILb. À Fribourg /Cuony), le 15 février; à Villars-
sur-Glâne /Musy), le 13 février. — IIL. a. A Frutigen, les
premiers furent vus le 21 février, par une température
de — 21/50 à + 31/20 ©. (Gerber, suivant renseigne-
ment reçu de À. Streit). — IIL. b. Le passage principal
dans Ja plaine suisse eut surtout lieu les 15, 16 et
17 février (Gerber). — V.b. À Zurich /Nügeli), le 1° mars.
— VILD. Noté le 25 janvier l’arrivée de la première
paire à Schweizerhall; on les observait d'ordinaire le
7 février; une seule fois, dans les années 1840-1850, ils
se montrèrent le 27 janvier {Bühler-Lindenmayer).
1899. IV.4. A Rothrist, le 26 janvier, vol d’une cen-
taine; du 10 au 18 février, passage principal; le 24 mars,
nichée /Gerber).
1900. VIL.D. A la Rosegg près de Soleure, arrivées le
14 février et le 23 février; 30 ou 40 Etourneaux prirent
possession des nichoirs (Greppin).
Départs.
Littérature.
L a. Le départ des Etourneaux aurait lieu en Savoie,
selon Bailly (68), après les vendanges. — ID. A Ge-
nève, d'ordinaire vers le 10 octobre (Necker, 23); époque
la plus hâtive: 1811, 17 septembre; époque la plus tar-
dive: 1818, 19 octobre; à Lausanne, en 1845, le 20 octobre
(Depierre, 42).
IL. b Des vols ont été observés dans la région du
lac de Bienne, les 28 septembre et 25 octobre 1879;
ils se dirigeaient du NO. au SW. /Güldlin).
IV.b. Fischer-Sigwart vit, le 5 octobre 1898, près
de Zurzach, un passage de plusieurs milliers, suivant la
NDEr re
direction NO. Les derniers se mirent en route, distri-
bués en bandes moins nombreuses, les 24 et 28 octobre.
VII. à. En 1899, le 6 octobre, observé de nombreux
vols sur la Grenchner-Witi; le 11 octobre, encore beaucoup
de vols. À la Rosegg, près Soleure, le départ s’est effec-
tué le 28 octobre; quelques-uns passèrent jusqu’au 7 no-
vembre au-dessus de la Rosegg, allant à l’ouest /Greppin).
X.a. Du milieu de septembre à la fin d’octobre (de
Salis). À Coire, en 1860, commencement du passage le
20 septembre, passage principal le 29 septembre, En
1861, 29 septembre. En 1862, 27 septembre, En 1863,
13 octobre. En 1864, 26 octobre. En 1865, 3 octobre.
En 1866, 20 octobre. En 1867, 3 octobre. En 1868,
1°" octobre. En 1869, 25 octobre. En 1870, 25 octobre.
En 1871, 22 octobre. À Fürstenau, en 1872, 28 octobre
(Period. Ersch. u. Naturereign. Anh. zu den Meteorol.
Beob.; Jahresber. der naturf. Gesellsch. Graubündens
1871-1875).
Départs.
Collaborateurs.
[.b. Sionnex {de Schæck), 1885, 24 octobre, passage
principal; Pressy près Genève (de Schæck), 1889, 6 octobre,
nombreux ; Genève /Fatio), fin de septembre et octobre;
on en voit quelques-uns jusqu’à la fin d’octobre.
IL. 6. Romont (Grand), 1885, du 25 au 30 septembre,
nombreux, suivant la direction sud. En 1886, du 15 au 30
octobre, »#m.; le 8 novembre, quelques-uns, fin du pas-
sage. En 1889, le 22 septembre, passage principal.
IIL «. Le 8 novembre 1898, encore un vol d’environ
20 individus près de Gwatt, au lac de Thoune, par une
température de + 50 à — 11° C. /Gerber). — III. b. Jours
de grand passage en 1885: les 23 et 25 septembre et le
14 octobre ; après cela on en vit peu dans la contrée (Gerber).
Hasle près de Berthoud {Gerber), en 1886, le 15 sep-
SG UE
tembre, commencement du passage; du 26 au 30 septembre,
passage principal; aperçu les derniers le 21 octobre.
Langnau /Gerber), en 1887, le 15 septembre, commence-
ment du passage; du 1° au 9 octobre, passage principal;
1 novembre, passage terminé. En 1889, du 23 sep-
tembre au 24 octobre, passage principal. En 1890, du 7 au
12 octobre, passage principal. En 1891, le 20 septembre,
commencement du passage; du 10 au 18 octobre, passage
principal, direction sud-ouest, parallèle au Jura; le
20 octobre, fin du passage. En 1892, du 8 au 15 octobre,
passage principal; 27 octobre, fin du passage. En 1894,
le 24 septembre, commencement du passage; le 2 no-
vembre, fin du passage. Risisegg, commune de Trub,
1100 mètres s/m. (Gerber). En 1898, 16 septembre, quel-
ques Etourneaux en passage. Langnau, 24 septembre,
nombreux. Rothrist, 30 septembre #2». Du 20 octobre
au 25 novembre, on n’en voit plus aucun. En 1899, dans
la nuit du 15 au 16 septembre, passage près de Pieterlen;
la majorité avait disparu le 28 octobre (Gerber).
IV.b. Zofingue {Fischer-Sigwart), 1887 le 5 octobre
nm., le 13 octobre, quelques-uns. En 1894, 21 octobre,
on voit encore de nombreux Etourneaux. En 1895,
18 octobre, il y en a encore quelques-uns. Oftringen
(Hüfiker), 1895, le 25 octobre, noté quelques individus. A
Bremgarten (Läifart), 1896, le 24 octobre, nombreux dans
les vignes; 26 octobre, tous ont quitté. En 1897, les 17
et 20 septembre, nombreux sur les marais de Wauwyl.
En 1898, le 20 octobre, à 8 h. a. »., des vols de 5000
à 6000 émigrent vers l’ouest; ce fut la fin du passage
principal.
V.b. En 1892, une grande troupe stationna encore
le 22 novembre et passa la nuit dans le marais près d’Ober-
glatt /(Nügeli); 8 à 10 Etourneaux furent observés le 30
novembre non loin de Rümlang /Nügeli). Zurzach (Ger-
ber), 1896, 20 novembre, isolément, fin du passage. En 1897,
le 11 septembre, commencement du vrai passage; Île
10 novembre, fin de l’émigration. En 1898, 5 octobre, 8 h.
a. m., plusieurs milliers passent en suivant la direction
NO.; du 5 au 20 octobre, on vit beaucoup d’Etour-
neaux.
VIL b. Delémont /Ceppi), 1886, le passage principal
eut lieu le 29 septembre, dans la direction ouest, contre
le vent.
VIIL. d. Martigny { Vairoli), 1886, du 5 au 25 octobre.
XLa. Haute-Engadine (Pestalozzi), 1885, 16 octo-
bre, quelques-uns, par un fort vent du sud-ouest.
Hôte d'hiver. Sur le nombre des Etourneaux hiver-
nant dans le Mittelland suisse, une partie semble n’arriver
qu’en arrière-automne, de régions plus élevées ou plus
septentrionales. L’observation faite par notre collabora-
teur Gerber semble corroborer fortement cette idée: en
1898, il ne remarqua, en effet, aucun de ces oiseaux
aux environs de Rothrist, depuis le 20 octobre, leur der-
nier passage, jusqu’au 25 novembre, moment où les hiver-
nants arrivèrent dans la localité. Il est probable que
beaucoup des Etourneaux signalés plus haut comme séden-
taires ne sont aussi que des hivernants. Voici cependant
quelques observations que nos correspondants croient de-
voir attribuer plus particulièrement à des hôtes d’hiver.
L.b. Rare près de Duillier (Vernet).
IL. b. Rare près d’Avenches /Blanc).
UL. 4. Rare dansle Mittelland bernois /Gerber, Haller) ;
assez commun près de Berne (Brunner- Wyss).
De IV.b. à VILb.: On le rencontre partout, tantôt
isolément, tantôt en petites troupes.
IX.b. Assez rare dans les parties basses du Tessin
(Lenticchia).
L’Etourneau niche dans des trous de vieux arbres,
de chênes, de châtaigniers, de noyers et de poiriers en par-
ticulier, assez souvent aussi sous les toits des granges et
— 270 —
des habitations. Dans la plus grande partie de la Suisse
allemande, ces oiseaux s’établissent, en grande majorité,
dans les nichoirs artificiels qui leur sont offerts, en très
grand nombre, dans les vergers et près des habitations,
tandis que dans la Suisse occidentale ou romande, où
l’on fait généralement peu usage de nichoirs artificiels,
les Etourneaux nichent dans des trous naturels, dans les bois
et les campagnes. Le fondement du nid consiste en paille
et en brins d'herbes, l’intérieur est tapissé avec des tiges
de petites plantes, de minces racines, des plumes, des
lambeaux d’étoffe, de la laine, ete.; la forme du nid
est, du reste, assez irrégulière et négligée. La ponte
comprend, le plus souvent, 5 ou 6 œufs. On compte, la
plupart du temps, deux pontes dans la saison, mais la
seconde est en général plus faible que la première. Les
petits nés des premières pontes quittent le nid à la fin
de mai ou au commencement de juin, tandis que ceux
des secondes couvées ne l’abandonnent pas avant la pre-
mière moitié de juillet. Souvent, l’Etourneau s'établit dans
un autre nid pour la seconde couvée.
Au moment des vendanges, il est grand amateur de
raisins, mais il se livre, en outre, dans les autres sai-
sons, à la chasse des grillons, des fourmis et de leurs
larves, des chenilles, myriapodes, vers et petits mollus-
ques. On l’a vu quelquefois s'attaquer aux couvées d’autres
oiseaux. Dans les années de hannetons, il rend de grands
services en dévorant ces insectes (1897, Gerber).
Répandu dans lPEurope occidentale et centrale,
l’'Etourneau se rencontre au nord jusque dans ies îles
Færoë et en Russie jusqu’au 65° de latitude nord. Il
hiverne jusqu’en Syrie, en Perse, en Egypte et dans le
nord de l’Afrique.
PPS NS
Corvidae.
Pyrrhocorax Vieill.
8. Pyrrhocorax alpinus L.
Chocard — Alpendohle — Gracchio.
Synonymes: Corvus pyrrhocorax L., Fregilus pyrrhocorax
Scop., Fregilus fregilus Temm.
Noms vulgaires: Choquard (Suisse française); Corneille à
bec jaune (Genève), Chocar, Alprapp (Valais), Zâvoaz
(Si-Maurice), Tzuvat, Tschuat, Tzuvat de montagnêts
(Fribourg). — Alpendohle (Suisse allemande); Düsi,
Flüetäsi, Dühe, Düvi, Häüchti (Berne), Chächle (la
Lenk), Chächti (Adelboden), Bergdüfe, Tüfin, Fliüe-
täfin (Meiringen), Flüedäfi (Spiez), Diechle (Gessenay),
Flüekrähe, Ryestere (Entlibuch, Lucerne), Schneekry
(Sarnen), Piester (Flühli), Schnee-Tahe (Schwytz), Thule,
Alpkräy (Glaris), Bergduhle, Schneekräy (Appenzell),
Schneedohle (St-Gall). Bernen (Grisons). — Cornagia
(Haute-Engadine), Ciorli (Casaccia, Bergell), Ciorla,
Gorla, Taccola (Tessin), Pason (Bellinzone), Pagion
(Locarno), Cavon (Braggio-Arvigo et Val Calanca),
Trigatei (Lugano).
Sédentaire et nicheur dans toute la chaîne des Alpes,
dans le haut de la région montagneuse et dans la région
alpine; manque dans le Jura. Descend souvent l'hiver
dans les vallées des Alpes et parfois jusqu’en plaine.
Oiseau sédentaire. [.2. Commun dans les Alpes
du canton de Vaud /Vernet, Füatio).
IL. a. Fréquent dans la vallée de Gessenay, en zone
alpine (Uelliger) et aux environs de Château-d’'Œx, en
MN Ce
zone alpine (Delachaux). — IL. b. Assez commun à la
Dent-de-Broc, Hochmatt /Cuony,.
IIL. a. Très commun dans l’Oberland bernois /ÆHaller),
près de Lenk (Jaggi), et de Meiringen /Blatter). Com-
mun autour de Spiez et dans la vallée de la Kander
(Risold); assez fréquent près de Frutigen et de Schangnau
(Küser).
IV.a. Assez fréquent dans la vallée supérieure de
la Reuss /Füatio), aux environs de Sarnen (Etlin); assez
rare près de Stans (Rengger) et de Flühli (Minder);
assez commun près de Schwytz, côté des Mythen /Pern.
steiner).
V.a. Commun dans les montagnes qui environnent
Glaris /Schindler).
VIL.a. Fréquent au Sentis /Bronner, 40.) — VI. b.
Commun dans les Alpes saint-galloises et appenzelloises,
S. et SO., mt., alp. et niv. {(Girtanner, Stülker)
VIII. D. Assez commun dans les montagnes voisines
de Martigny /Vairoli); assez rare, par contre, dans celles
d’Aigle (de Rameru); serait sédentaire dans les Alpes
près de Sion / Wolf).
X.a. Commun ou même très commun dans les
Alpes de Coire, alp. et niv. (de Salis, 50, Manni, 49).
XL. a. Très fréquent dans la Haute-Engadine /Curtin).
Oiseau erratique. Le Chocard est mentionné, sous
cette rubrique, dans plusieurs régions. — IIL. a. Il serait
très fréquent dans l’Oberland bernois, aux environs de Spiez
(Risold). Quand on fait les foins, les Chocards descendent
dans des contrées plus basses pour se livrer à la chasse des
sauterelles, puis remontent, après la récolte de l'herbe,
vers les localités où ils vivent d'ordinaire.
VI. b. J. W. von Muller (48) a pu observer, non loin
de lEbenalp, un de ces déplacements où des bandes,
comprenant 10 à 30 individus, descendaient des lieux de
nichée aux pâturages inférieurs.
É
È
+
É:
;
— 218 —
VIII. 0. Observé, le 8 avril 1901, entre Villeneuve
et Noville, environ 60 Chocards en quête d'insectes dans
les champs ou se reposant sur les arbres fruitiers,
près de la route. Temps très beau ce jour-là, après un
violent orage la nuit précédente, dans la région {de Schæck).
Assez commun, surtout au printemps et en automne, autour
de Martigny (Vairoh).
X.a. Rigassi observa, au val Calanca, un déplace-
ment régulier de haut en bas et vice versa. Les Chocards
séjournent dans les montagnes basses, de la fin d'octobre
à la fin d'avril, et gagnent de nouveau, au printemps,
leurs lieux de nichée dans le haut de la région alpine.
Oiseau nicheur. La. Le Chocard est indiqué comme
fréquent dans les Alpes de la Savoie (Fatio; Bailly, 68).
— [.b. Assez commun ou même commun, suivant les
localités, dans les Alpes vaudoises /Goll, Vernet, Narbel,.
Il est nicheur dans les montagnes qui bornent la vallée
du côté de Genève /G. Fatio, 46).
IL. a. Nicheur en Gruyère /Olphe-Galliard) et près
de Château-d'Œx, «lp. ([Delachaux). Commun dans le
Pays d'En-Haut {A. Püittier et M. F. Ward).
IIL. a. Commun dans la contrée du lac de Thoune
et la vallée de la Kander (Risold). Il est générale-
ment très commun dans l’Oberland bernois et niche en
particulier en colonies dans le ,Däfiloch* au Sthramgrat
(Haller). Un temps mauvais et froid le chasse souvent
vers le fond des vallées. Il nichait autrefois en colonies,
selon Schinz (18), au lieu dit ,Schafloch*, dans la paroi
du Rallig, sur Sigriswyl. De là, les Chocards s’en allaient
visiter les chènevières fraîchement ensemencées, au-dessus
de Sigriswyl (Steimuller, 19).
IV.a. Assez rare dans les montagnes qui environnent
Stans (Rengger).
V.a. Commun et nicheur en colonies dans les pa-
rois de rochers inaccessibles des hautes Alpes glaronnaises
(Schindler); assez rare au-dessus de Mels (Oschwald,.
19
— 2174 —
VI. Bronner (40) qualifie le Chocard de fréquent.
dans le massif du $Sentis; cet observateur rencontra,
en effet, des nids dans des anfractuosités de rochers
jusqu’à 2450 mètres s/m. Une paire, faisant partie des
collections du musée de Bâle, provient de Heiden. Stôlker
reçut, à plusieurs reprises, des nids et des jeunes recueil-
lis dans les montagnes d’Appenzell, ainsi en 1868, le
3 juin, un nid avec quatre jeunes; en 1869, le 9 juin,
un nid contenant également quatre petits; en 1870, le
26 juin, trois jeunes qui venaient de quitter le nid
(Stôlker, 56). Les Chocards se reproduisent aussi, en
sociétés, sur lEbenalp, la Kraïalp, au Kamor et sur
l’Alpsiegel; on a vu des jeunes prendre la volée déjà
dans les premiers jours de juin, en 1859 (J. W. von
Muller, 48).
VIIL. a. Assez commun, ap. (Fatio et Studer). —
NIIL.0. Très fréquent près de Martigny, alp. (Værok);
assez commun près de St-Maurice (Besse); assez rare
dans les montagnes d’Aigle (de Rameru). Les Chocards
nichent également dans les Alpes autour de Sion. Deux
exemplaires du musée de Sion et deux autres sujets de
la collection Cropt sont originaires du Valais (Wolf).
IX.a. Commun au val Calanca, mt. et alp. (Rigassi).
X.a. Niche en troupes nombreuses sur les hautes
montagnes près de Coire (de Salis, 50; Manni, 49).
Hold (59) connaît comme station de nichées le ,,Krähen-
tschuppen“ au Weisshorn. Pestalozzi mentionne l’espèce
dans la contrée de Davos. Baldamus (Ornithologisches
aus meinen Reisetagebüchern; Journal für Ornithologie de
Cabanis, T. I, 3° série, 1870) constata, en juin 1867, la
présence de trois colonies dans cette région, l’une non loin
de Molins (dans l’Oberhalbstein), et deux autres près du
col de l’Albula.
XI.a. Très commun dans la vallée de Pontresina;
une colonie nichait autrefois au val de Fain, non loin de
là (Suratz, 62). Le Chocard se reproduit et ne serait
PRET NE
pas rare non plus dans les Alpes du Bergell (Garbald).
Dans la publication mentionnée ci-dessus, Baldamus cite
une colonie de nids qui était établie au Piz Al. —
XI.b. Baldamus observa de même une colonie dans une
paroi de rochers inaccessibles, à quelque distance de
Tarasp, en juin 1867.
Oiseau de passage. Il semblerait qu’un petit nombre
de Chocards quittent, vers l'automne, leurs stations de
nichée, pour s'établir probablement sur les versants méri-
dionaux de nos Alpes.
La. Le 13 mars 1884, Duparc observa lParrivée
d’un vol non loin d'Annecy. — [.b. Dans les environs
de Genève, le Chocard serait, selon Fatio, visiteur plus
ou moins régulier et plus ou moins abondant; selon
Lechthaler, de passage irrégulier, mais assez abondant.
De Schæck en vit une compagnie nombreuse, le 31 jan-
vier 1885, au mont Salève, puis une autre le 15 mars 1886,
dans les îles d’Arve. Narbel vit, en avril 1898, une
troupe qui s’éloignait au-dessus de Cully. Goll a observé
un passage irrégulier et faible près de Lausanne.
IL. a. De la Gruyère, un certain nombre d'individus
gagnent, en automne, des régions plus méridionales
(Olphe-Galliard).
IT. a. En 1889, on observa, le 13 mars, un vol
comprenant une centaine d'individus, qui semblait venir de
la Blümlisalp, sup. (Gerber). Le même observateur en vit
un passage tout aussi nombreux, le 19 octobre, près de
Strættligen sur la Kander.
V.a. Assez commun et de passage régulier près de
Mels (Oschwald). — V.b. En 1886, des Chocards pas-
sèrent, le 17 février, près d’Eimsiedeln {Sidler).
IX. b. Assez fréquent et de passage régulier dans le
Bas-Tessin (Lenticchia).
Hôte dhiver. Le Chocard apparaît régulièrement,
durant l'hiver, dans un grand nombre de vallées alpes-
tres. Dans les froids rigoureux, il descend, de temps à
autre, en plaine, se montrant même jusqu'à Bâle. Il est
qualifié d’hôte d’hiver dans les localités suivantes :
[.b. Indiqué comme rare près de Genève (Fatio);
de temps à autre, quelques-uns ont été rencontrés près
de Duillier (Vernet). Saunders (Notes on Birds observed
in Switzerland; Ibis, Londres 1891) constata la présence
de plusieurs vols aux Avants sur Montreux, le 13 dé-
cembre 1890. Ils descendent parfois jusque dans les envi-
rons de Glion (Fato).
IL.«. Delachaux a signalé l'espèce, en hiver, près de
Château-d'Œx. — IL. b. Dans la collection Rolland se
trouve un exemplaire qui fut tué, croit-on, en hiver, dans
le district d’Orbe (du Plessis et Combe, 61).
IIT.a. Hôte d'hiver commun dans les vallées de
l’'Oberland bernois. Déjà en 1808, Steinmuller le signa-
lait comme fréquent dans la vallée du Hasli et autour
de Sigriswyl, ,Museum der Naturgeschichte Helvetiens*
Meisner (13), avec supplément à l’histoire naturelle du
Chocard et du Coracias (Steënmuller, Alpina, tome III).
Notre collaborateur Risold le désigne aussi comme hiver-
nant dans la vallée de la Kander. — IIL. b. Une paire de
Chocards, peut-être erratiques, se montra, en 1786, les
premiers jours de mai, près de Berne, après une grande
chute de neige dans les montagnes (WMeisner et Schinz, 15).
Des Chocards furent aperçus, en décembre 1879, près de
Berne (Brunner-Wyss). Des vols entiers se tinrent, pen-
dant l'hiver 1890-1891, le long des berges de l’Aar,
aux environs de Berne et de Belp; les dépouilles de plu-
sieurs exemplaires tués en ces endroits font partie du
Musée d'histoire naturelle de Berne (Rapports de la
commission du Musée, de 1886 à 1890).
IV.a. Dans l’Unterwald, les Chocards habiteraient
les vallées durant deux ou trois mois, en hiver et Jus-
qu'au premier printemps, et se rencontreraient principa-
lement dans les rochers du Mutterschwander, à la
Er A
TOR ébbiélit si"
— 217 —
-Drachenhühle* en particulier et dans les parois à pic
à gauche du lac de Lungern (Etlin). — IV.b. Dans
l'hiver 1843-1844, trois individus qui faisaient preuve
d’une trop grande confiance, en sautillant dans les rues,
furent tués dans un village à peu de distance d’Aarau.
(Frey-Hérosé, Verhandl. d. schweiz. naturf. Gesellschaft,
1844).
V.a. Steinmuller (loc. cit.) en observa, l'hiver, près
de Mallis et de Näfels.
VI. db. Les Chocards ne sont pas rares dans les val-
lées des cantons de St-Gall et d’Appenzell et se montrent
quelquefois jusqu’à Appenzell (Stülker, 55). Steinmuller
les vit aussi en hiver près de Peterszell et de Brunna-
dern, ainsi qu’au pied du Hummelwald.
VII. 6. En 1847, on en vit près de Bâle, dans la
première quinzaine de novembre (P. Merian, Bericht
üb. die Verhandl. d. naturf. Gesellschaft in Basel, T. VII,
1847).
VIIL. 0. D’après Vairoli, ils gagneraient souvent la
vallée, près de Martigny, au printemps et en automne.
X. a. Il en est de même des vallées inférieures dans
les Grisons, où l’on constate souvent la présence de Cho-
cards durant l'hiver. Ils apparaissent tous les hivers sur
les bords du Rhin, aux environs de Coire, se montrant
très friands des baies de l’'Hippophaë (de Salis, 50). —
X.b, Ils ont été signalés près de Kobelwies et Kobel-
wald dans le Rheinthal (Steinmuller).
Apparition exceptionnelle, V.b. L’espèce serait
très rare près de Zurich (Môüsch, Liüdecke).
VIL a. Très rare aussi près de Neuchâtel (Coulon).
Le Chocard établit son nid dans des fentes ou dans
des anfractuosités de rochers, sur de petites saillies ou
corniches, d'ordinaire à des endroits inaccessibles. C’est
généralement groupé en colonie qu’on le rencontre nichant
dans les parois de rochers. Le nid, assez artistement cons-
truit, affecte, les premiers temps, la forme d’une coupe;
mais ses rebords, constamment foulés par les jeunes Cho-
cards, s’affaissent ensuite peu à peu. Sur une forte base
de racines et de petites branches, de couleur foncée, se
trouve le nid proprement dit, de couleur relativement
claire et composé de minces ramilles, de petites racines
et de foin. L’intérieur est aussi garni d'herbe sèche. Tout
l'édifice est de forme assez arrondie. Deux nids de Cho-
cards, d’assez grandes dimensions, ont été examinés par
Stülkcer ; ils mesuraient de 27 à 35 cm. de diamètre et
9 em. en hauteur. On a trouvé dans des nids renfermant
des petits, des sauterelles, des coléoptères et d’autres
insectes, ainsi que de petits escargots destinés à la nour-
riture des jeunes (Stülker, 56). Un autre nid, présenté
en 1841, dans une réunion de la Société helvétique des
sciences naturelles, était composé uniquement de brins
d'herbes (Verhandl. d. schweiz. naturf. Gesellsch. 1841,
p. 78). L'époque de l’incubation correspond à la seconde
quinzaine de mai. Chaque ponte comprend généralement
4 ou 5 œufs, qui éclosent à la fin de mai ou les premiers
jours de juin. Des jeunes, déjà hors du nid, furent recueillis
au commencement de juin de 1867, sur l’Ebenalp (J. W.
von Muller, 48) et, le 26 juin 1870, dans les monta-
gnes d’Appenzell {Stülker, 56).
Le Chocard se nourrit de préférence d’insectes et
de petits escargots, en été; de baies, de Sorbus aucuparia
entre autres et du chènevis en hiver. L’estomac de sujets
tués en hiver renfermait, en outre, de jeunes pousses de
sapin.
Sa répartition comme nicheur est extrêmement vaste;
on le rencontre, en effet, dans toute la chaîne des Alpes,
dans les Pyrénées, les Apennins, la chaîne du Karst, les
Balkans, le Caucase, les monts Himalaya et l’Altaï.
DRE
59. Pyrrhocorax graculus 1.
Coracias — Alpenkrähe — Gracchio forestiero.
Synonymes: Corvus graculus L., Corvus eremila Gmel.,
Fregilus graculus Cuv., Graculus eremita Koch.
Noms vulgaires: Crave, Choquard à bec rouge (Suisse
française); Corneille royale (Ormonts), Corneille impé-
riale (St-Bernard), Zäâvoaz li rô20 (St-Maurice). — Alpen-
dohle, Alpenrabe, Steinsage (Suisse allemande); Berg-
dohle (Berne), Schneekräih (Nidwalden), Drechle (Ges-
senay), Steindohle(St-Gall).— Tolan (Grisons), Cornagia
del piz Cotocteu (Engadine); Craasc, Taccola del bech
ross (Tessin).
Oiseau nicheur dans les Alpes, surtout dans celles
du centre de la Suisse et des Grisons; ne se rencontre
pas dans le Jura. De temps à autre, hôte d'hiver dans
les vallées.
Oiseau sédentairé. IL. a. Le Coracias se montrerait
assez rarement dans la vallée de Gessenay, alp.; à l’ap-
proche de froids rigoureux, on voit cependant quelques
paires descendre dans la vallée (Uelliger). — IL. b. Assez
rare au Moléson (Cuony).
IIL. a. Assez fréquent dans les Alpes de l’Oberland
bernois (Haller, Blatter); Haller l'a observé sur le
Männlichen.
IV.a. Rare aux environs de Sarnen (Ethn); plus
fréquent dans les Alpes près de Stans (Rengger).
VI. a. Il se montrait autrefois au Sentis, bien que
toujours en petit nombre (Stüllcer, 55). Comme on ne le
trouve pas mentionné dans le ,Verzeichnis der Vôgel
des Kantons Säntis (Appenzell)*, publié par Hartmann,
l’on doit admettre qu’il a été de tout temps rare dans
la contrée. Le Musée de Bâle possède cependant les
SEE
dépourles d’une paire tuée au Sentis (Bühler-Linden-
mayer). Un autre exemplaire, originaire d’Alt-St-Johann,
se trouve dans le Musée de $t-Gall. On a en outre noté,
vers 1860 ou 1870, la capture d’un individu sur le Speer
(Stôlker, 55).
VIIL.&. Assez rare dans la région de Martigny
(Vairoli), le Coracias serait sédentaire dans les montagnes
de Sion. Un spécimen, provenant du Valais, fait partie de
la collection Cropt (Wolf).
X.a. D’assez rare à très rare, suivant les localités,
dans les Alpes qui dominent Coire {de Salis, 50; Manni,
49). Le préparateur Nügeli reçut, en mai 1895, des sujets
provenant de Latsch près de Bergün.
XI. db. Nügeli a eu entre les mains un exemplaire tué
à Fettan, en janvier 1899.
Oiseau erratique. IL. 0. Fatio vit, le 7 novembre
1879, quatre de ces oiseaux se promenant sur la neige
non loin de Romont, dans le canton de Fribourg (peut-être
en passage). — VL a. Très rare au Sentis {Bronner, 40).
— VIIL.0. Assez rare près de Martigny ( Vairoli).
Oiseau nicheur. La. Ne serait pas commun en
Savoie, dans les Alpes de la Maurienne, au Mont-Cenis,
sur les sommets du Faucigny, et n'aurait été vu dans
beaucoup de localités qu’à l’époque des nichées (Bailly,
68). De Saussure le rencontra au col du Géant et au
col dn Bonhomme. — I.b. Cité comme nicheur dans les
montagnes qui limitent en Savoie le bassin du Léman
du côté de Genève {G. Futio, 46).
LIL. «. Assez commun dans l’Oberland bernois (Haller).
IV.a. Assez rare dans la contrée voisine de Stans
(Rengger).
V.a. Plus commun dans la région de Matt (Bübler).
VIIL.a. Rare dans les Alpes valaisannes (Fatio et
Studer). — VII. b. Niche dans les montagnes près de Sion
(Wolf). Très rare autour de St-Maurice, alp. (Besse);
Pr Dee
assez are dans la région de Martigny (Vairoli). Sprungl
en reçut autrefois des montagnes des Ormonts (Meis-
ner, 13).
X.a. Le Coracias nichait souvent autrefois dans les
clochers de villages des montagnes. Baldenstein l’a trouvé
ainsi dans bien des villages de l’Oberhalbstein et du
Domleschg, jusque dans le vieux château de Baldenstein,
à 800 mètres d'altitude au plus. On le rencontrait encore
nichant dans les clochers des églises jusque vers 1850-1860
(de Salis). Plusieurs générations de Coracias se suecé-
dant, pour nicher, toujours aux mêmes endroits, il en
résultait, à la longue, de grandes accumulations d’excré-
ments, qui, associés aux débris des nids, ainsi qu'aux
restes de nourriture, décèlent aujourd’hui encore. les
places des anciens nids; on en voit un exemple dans la
vieille tour de l’église de Davos-Platz (Pestalozai). Selon
Baldamus, depuis 1867, ces oiseaux ne s’établirent plus
dans les clochers de l’Oberhalbstein et, à partir de ce
moment, ils s’éloignèrent toujours plus du voisinage des
habitations. Ils nichent très rarement dans les Alpes près
de Coire (Manni). Zollikofer (Eine ornithologisch inte-
ressante Felspartie, Schweizer. Blätter für Ornithologie,
T. XIII, n° 21 à 24) trouva, au commencement de juin
1889, une colonie de Coracias nichant dans une paroi
escarpée de rochers, en face d’Ilanz, à l'altitude de 1300
mètres s/m. Huit couples habitaient la même paroi de ro-
chers et les petits au nid paraissaient déjà assez forts à cette
époque. Girtanner reçut un nid pris, le 13 juin 1871,
au Piz Mundaun et contenant deux petits en état de
voler. (Girtanner, die Steinkrähe der Schweïizeralpen,
dans : Schweiz. Blätter für Ornithologie, 1890). Ces oiseaux
sont assez rares aux environs d’Arosa, mais assez régu-
liers au Rothorn (Hold, 59).
XI. a. On en rencontre assez fréquemment, et d’or-
dinaire par couples, dans la vallée de Pontresina (Saralz).
Communs près de Sils (Curtin).
Oiseau de passage. Diverses données indiqueraient
qu'un faible contingent de Coracias gagne, en automne,
les versants méridionaux des Alpes.
LD. Fatio et Goll mentionnent ces oiseaux comme
de passage irrégulier et rares, dans les régions de Genève
et de Lausanne.
IL. D». De passage régulier, mais rares aussi, dans le
canton de Fribourg (Cuony).
IT. a. Les colonies d'individus nicheurs de l’Ober-
land bernois fourniraient, selon Haller, un contingent à
l’émigration.
VIIL. a. Les renseignements consignés par Meisner et
Schinz (15) font supposer que de grandes troupes de
Coracias s’arrêteraient tous les ans, en octobre, sur le
Grand St-Bernard, près du couvent, pour continuer leur
route vers le sud au bout de deux ou trois jours.
IX. D. Assez communs et de passage régulier dans le
Bas-Tessin (Lenticchia).
X.a. Salis-Marchlins assure que les paires qui se
reproduisent dans les villages de la zone élevée, émi-
grent en octobre et reviennent en mai aux lieux de
nichée.
Hôte d'hiver. Le Coracias est très rare dans les
localités suivantes: Genève, [L. b. (Fatio), IV.b., près de
Matt V.a. (Bübler) et de Lugano, Mont Tamaro, IX. b.
(Lenticchia). Oschwald vit en 1887, le 30 mars, après une
chute de neige, 30 individus aux environs de Mels (X.b.)
et Pestalozzi compta 18 exemplaires, le 28 mars 1886,
près de Celerina (XI. a.). Peut-être s'agit-il, dans ces deux
derniers cas, de passages en retour.
Apparition exceptionnelle. I. b. Mentionné sous
cette rubrique et indiqué comme rare aux environs immé-
diats de Genève (Lechthaler).
Le Coracias niche dans les parois de rochers abruptes
des régions montagneuses supérieure et alpine, s’établis-
— 283 —
sant dans les fentes et les trous des rochers. A l'opposé
des Chocards, les couples de Coracias nichent d’ordi-
naire isolés les uns des autres, plus rarement en petites
colonies (Zollikofer).
De nos jours, le Coracias a complètement disparu des
clochers des villages de la haute montagne, où il s’installait
volontiers autrefois. Girtanner (Schweiz. Blätter für Orni-
thologie, 1890) donne les renseignements suivants sur un nid
trouvé, le 13 juin 1871, au Piz Mundaun: ce nid se trouvait
dans une fente étroite du rocher et formait pont entre deux
saillies; le nid lui-même et son fondement étaient. bâtis en
morceaux de racines, qui devenaient de plus en plus
minces dans le haut. Des poils de lièvre, de chèvre, de
chamois et de la laine de mouton formaient une couche
de 6 em., qui garnissait l’intérieur du nid, ainsi que la
partie adossée à la paroi du rocher. L'édifice, dans son
ensemble, ressemble beaucoup au nid du Pyrrhocorax
alpinus, le revêtement interne rappellant celui du Ticho-
droma muraria, bien que les matériaux soient plus gros-
siers. Le diamètre du nid aux bords supérieurs était de
15 em.; la hauteur prise des mêmes bords à la bâtisse
inférieure, celle-ci non comprise, était de 18 em.
La ponte se compose, en moyenne, de 5 œufs; l’on
a trouvé cependant des nids avec 2 œufs seulement. Nous
possédons peu d’indications sur l’époque de la ponte et
de lPincubation. Baldenstein reçut une fois à la fin d’avril une
couvée de 5 œufs prise dans la tour de Presoms; ils mesu-
raient en longueur 4,4 em. et en largeur 2,9 em. Fatio
donne comme dimensions 35 à 43 mm. de longueur, sur 25 à
26 mm. de largeur. La ponte aurait lieu un peu plus tard
pour les couples établis dans les rochers. Girtanner (Die
Steinkrähe der Schweizeralpen, Schweiz. Blätter für Orni-
thologie, 1890) reçut bon nombre de petits au nid, tous entre
les 4 et 16 juin; et un jeune en état de voler le 20 juin.
La nourriture du Coracias consiste en vers qu’il
extrait du sol et de dessous les pierres avec le bec, en my-
— 284 —
riapodes, araignées, coléoptères et mollusques. Il se livre, de
temps à autre, à la chasse des petits lézards et de jeunes sou-
ris, mais poursuit plus rarement les petits oiseaux. Il pren-
drait aussi, au moins dans la mauvaise saison, quelques
graines et petites baies, au besoin des immondices et des
débris de charognes (voir Fatio, 88).
L’habitat du Coracias s'étend sur une grande patie
de l’ancien monde, sans dépasser la limite nord de la zone
tempérée. On le rencontre, en effet, dans les régions ro-
cheuses des Iles Britanniques et de l'Espagne, dans les Alpes, |
les Apennins, les montagnes de Sicile et de Sardaigne, ainsi
qu’au Caucase, dans l'Himalaya, lPAltaï, le Thian-Chan,
jusqu’en Chine et au Japon, aux Iles Canaries, dans l’Atlas
et en Abyssinie. à
Lycos Boie.
60. Lycos monedula L.
Choucas — Dohle — Taccola.
MEL ;
Synonyme: Corvus monedula 1.
Noms vulgaires: Choucas, Corneille, Petite Corneille (Suisse
française, Genève), Toule, Tzouvot (Fribourg), Corbé
(St-Maurice). — Dohle, Duhle, Dule, Thule (Suisse
allemande), Gragen (Glaris), — Taccol, Corbatell
(Tessin).
Le Choucas est nicheur en plaine où il s'établit de
préférence sur les édifices et les clochers; rare dans les
Alpes, il est plus fréquent dans la chaîne du Jura, bien
qu'il s’y reproduise en petit nombre, en partie dans
les rochers. Dans le Tessin, on ne le voit qu’en passage
ou comme hôte d’hiver.
+
Le SP M I A RE ON OUEN NP EDP
+
RE es
Oiseau sédentaire. I. b. Rare près de Genève (Fa-
tio) et de Lausanne (Goll).
IT. b. Rare près de Faoug (Savary); assez commun
près d’Avenches (Blanc); commun près de Fribourg
(Cuony); très fréquent près de Romont (Grand) et de
Lucens (Erbeau).
IL. a. Rare près de Spiez (Risold). — III. b. Assez
commun près de Berne (Berger); plus rare près de Langnau
(Gerber).
IV.b. Suivant les indications de nos collaborateurs
D' Wänteler et G&. de Burg, il hivernerait régulièrement,
quoiqu’en petit nombre, à Olten.
V.b. D’assez commun à très commun près de Zurich
(Liüdecke, Môüsch, Nügeli).
VI.b. D'’assez fréquent à très fréquent près de St-
Gall Dick, Girtanner), de Frauenfeld (Keller, Schwyter);
rare près de Thayngen, où (asser a cependant cons-
taté la présence de quelques individus en hiver, par
exemple le 27 décembre 1898.
VIIL. D. Assez commun l'hiver près d’Aigle (Anser-
moz, de Rameru), de $St-Maurice (Besse) et de Sion
(Wolf); plus rare, près de Martigny (Varrob).
X. a. Rare près de Coire (de Salis, 50; Manni, 49).
Oiseau erratique. IL. ». Le Choucas est mentionné
comme assez rare aux environs de Fribourg (Cuony).
IL. &. Commun dans la contrée du lac de Thoune
(Risold).
VIIL.D. Pas fréquent près de Martigny (Vairoh).
X. a. Arrive et erre çà et là, en novembre, selon
Pestalozzi, dans le pays de Davos où autrement on ne
le voit pas.
Oiseau nicheur. Les indications suivantes ont trait
au séjour, ainsi qu'aux époques de nichée du Choucas;
elles nous ont été communiquées par les différentes sta-
tions, comme suit:
— 286 —
L. a. Il ne serait pas fréquent en Savoie, puisque
Bailly (68) ne le signale qu’à un seul endroit, les ruines du
Château de Miolans, où une à deux paires nichèrent pen-
dant plusieurs années. — I. b. Assez rare près de Ge-
nève, bien qu’observé quelquefois au Mont Salève (Fatio).
Fatio-Beaumont (46) l’a cité pareïllement comme nicheur
dans la vallée du Léman. Œoll le mentionne comme nicheur
fréquent près de Lausanne, tandis que Meyer ne l’a jamais
remarqué pendant l’été. On le vit, pour la première fois,
se reproduire à Lausanne en 1870 et ce fut probablement
aussi le premier cas pour tout le canton de Vaud; une
bande d’une vingtaine d'individus s’était posée, le 26 mars,
sur le toit et la tour du Bâtiment universitaire de cette
ville, puis repartit le lendemain, à l’exception d’un couple
qui s’y installa. (Chavannes, Bull. de la Soc. vaud. des
sciences naturelles, Vol. X, p. 526.)
IT. db. Assez fréquent près de Faoug (Savary); très
fréquent près de Lucens (Ærbeau); commun près d’Aven-
ches (Blanc). Niche communément dans les tours de Fri-
bourg (Cuony, Vernet, Saunders), de Romont et des villages
voisins (Grand, Saunders), de Morat (Saunders) et de
Bulle (Vernet, Olphe-Galliard). Suivant Olphe-Galliard,
la colonie de Bulle passait souvent la nuit dans la cam-
pagne, loin des édifices de la ville. Du Plessis et Combe
(61) ont vu des colonies nichant dans les rochers de
St-Loup, près de La Sarraz. Narbel indique comme lieux
de nichées les tours d’Orbe et de Vufflens. Il niche aussi
dans les murs du Musée d’antiquités à Avenches, selon
Blanc.
LIL. a. Se reproduit communément et en assez grand
nombre dans la vieille tour du château de Spiez et dans
les noyers creux des environs de cette localité (Risold) ;
près de Thoune, notamment au Bächihôlzli et à la Char-
treuse. — LIL. b. Fréquent près de Berthoud (Fankhauser),
aux rochers escarpés près de Thorberg, dans le Krauch-
O?
thal (Berger) et sur la cathédrale de Berne (Studer); assez
PRE DS NOR TT
Poire
commun près de Hasle (Gerber); rare près de Schüpfen
(Stümpfli); très rare près de Langnau (Lauterburg).
IV.b. Il est assez fréquent dans le Wiggerthal;
depuis 1880, il habite le clocher de Reiden et a occupé
de tout temps celui de Schüftland. Les Choucas se repro-
duisent, en outre, à Sempach, Emmen, Hildisrieden, Aarau,
Olten et sur quelques points près de Zofingue, ainsi qu’à la
Balmfluh, au nord de Soleure. Fischer-Sigwart a observé,
au milieu de juin 1897, dans ce dernier endroit, où les
Choucas nichent dans des anfractuosités du rocher, beau-
conp de jeunes qui avaient quitté le nid; le 25 juillet,
la colonie avait abandonné la localité. Les Choucas nichent
de préférence dans le milieu, ainsi que dans la moitié
inférieure de la Balmfluh, et principalement dans la
partie est; plusieurs nids se trouvaient dans les fentes
du rocher, à 10 ou 15 mètres seulement de hauteur.
En juin, les petits sont aptes à voler; les Choucas s’é-
loignent alors des rochers, d’abord pendant la journée,
ensuite durant la nuit, pour n’y revenir que de temps à
autre, choisissant volontiers les forêts voisines de Hubers-
dorf comme nouvelle résidence.
Le 4 mars 1899, une soixantaine d'individus au
moins étaient installés à la Balmfluh. On y voyait, le
2 juin, un grand nombre de jeunes déjà en état de
voler et, le 22 juin, il en restait encore quelques-uns
(Greppin). Une colonie habite la Lehnfluh, près de Nie-
derbipp ; le Choucas est, du reste, très eommun dans la ville
d’'Olten (G. de Burg). Déjà en 1633, ces oiseaux se repro-
duisaient dans les tours de la Hofkirche, à Lucerne; les
places de pontes sont encore visitées de nos jours (lischer-
Sigwart). Ce dernier reçut des œufs couvés le 7 mai
1890.
V.b. Assez commun près de Zurich (Züdecke). Selon
Stôlker (55) et Schindler, les Choucas nichaient dans les
tours de Rapperswyl. Les deux tours de Zurzach sont
occupées par une dizaine de couples (Gerber).
— 288 —
VI. b. Stüllier (55) constata, dès 1860, que la colonie
de St-Gall devenait moins nombreuse, par suite de la
démolition des vieilles tours. Les couples délogés allaient
nicher au , Martinsloch*, lieu de nichée autrefois men-
tionné par Hartmann (9). Ces oiseaux sont maintenant
assez rares dans le canton de $St-Gall, suivant Girtanner.
Dick connaît cependant quelques localités du pays où ils
nichent encore communément; une colonie est fixée dans
les murailles du château de Dottenwyl près de Witten-
bach. Ils sont communs près de Frauenfeld (Dick, Schwyter).
Pfeiffer parle de colonies nichant au ,Munot“ et à l’Ober-
thurm à Schaffhouse. Jusqu’en 1884, ils se reproduisaient
au clocher de Péglise de Thayngen. Le 3 mars 1878,
ces oiseaux cherchaïent des places pour nicher (Osch-
wald). Au tempsde Walchner (73), les Choucas nichaïent
en colonies au Dôme de Constance, ainsi qu’au clocher
de Petershausen; ils sont généralement bien plus com-
muns autour du bassin supérieur du lac de Constance
qu'aux environs du bassin inférieur.
VII a. Très rare près de Neuchâtel (Coulon). —
VII. d. Commun aux tours de la cathédrale de Bâle et
de l’église de St-Martin; on en a vu des colonies nom-
breuses à l’Isteinerklotz, près de Burg, et dans la chaîne
du Blauen (Bühler-Lindenmayer). Une autre est mention-
née à l’Altfalkenstein près de Balsthal (Greppin).
VIIL. db. Assez fréquent près d’Aigle (de Rameru,
Ansermoz), de Martigny (Vairoli) et de Sion (Wolf). On
peut voir au musée de Sion deux exemplaires provenant
du Valais et dans la collection Cropt un exemplaire de
même origine.
X.a. Rare près de Coire (Manni, 49) et dans les
vallées inférieures des Grisons (Baldenstein, 21). Le ca-
talogue des Oiseaux des Grisons, par de Sas, ne men-
tionne pas le Choucas, mais, par contre, Æold (59) le cite
comme assez fréquent près d’Arosa.
Sir + RE
Oiseau de passage régulier, Un passage impor-
tant de Choucas s'effectue tous les ans, au printemps et
en automne, à travers le Mittelland suisse, dans la direc-
tion WSW. ou SW. vers le lac Léman et le débou-
ché de la plaine suisse à Genève. Ils voyagent par bandes
plus ou moins nombreuses qui passent d'ordinaire haut
au-dessus des collines du Mittelland. De temps à autre,
la troupe décrit des cercles soutenus au-dessus de
quelque endroit où elle se propose de descendre, puis
elle s’abat dans les champs en pleine campagne ou bien
sur les toits d’édifices élevés. Après une halte de courte
durée, tous repartent pour poursuivre ensemble leur
voyage. Le passage de printemps a lieu en février et
mars, celui d’automne en octobre et novembre. En
automne ils passent de préférence par les vents du sud-
ouest.
Voici les indications reçues de diverses régions
concernant l’abondance de ces oiseaux dans leurs dépla-
cements réguliers, ainsi que les dates de leurs passages :
L a. Les Choucas sont communs en Savoie, où ils
passent souvent par bandes nombreuses en automne
par le vent du sud-ouest surtout. Ils volent généralement
bas quand le vent est fort et plus haut quand il est faible.
Par le beau temps, le commencement du passage de prin-
temps a lieu en février, autrement en mars seulement. Celui
d'automne s'effectue dès le 10 octobre environ (Bailly, 68).
— EL D. Pas rare aux environs de Genève (Fatio) ; rare à
proximité de la ville, suivant Lechthaler, Lunel et Vau-
cher ; commun près de Lausanne, selon Meyer ; d’après Goll,
par contre, assez rare et visiteur irrégulier. Un passage
hâtif aux environs de Genève a été enregistré le 23 fé-
vrier (Necker, 23). Une troupe d’une vingtaine d'individus
fut signalée à Lausanne, à la fin de mars 1870. (Chavannes,
Bull. soc. vaud, des sciences naturelles, Vol. X, p. 526.).
De Schæck a observé, le 6 octobre 1889, un passage de
quelques exemplaires près de Chancy.
20
— 290 —
IT. b. Commun près de Faoug (Savary) et de Lucens
(Erbeau). Olphe-Gfalliard a observé le passage d’automne,
près de Bulle, et Louis à l’île St-Pierre, lac de Bienne.
III. «. Il se montrerait de bonne heure à Spiez, en
même temps que les Etourneaux (Risold). Gerber vit,
Jes 8 et 14 mars 1889, des vols d’une centaine de Chou-
cas descendre de la Blümlisalp et se diriger vers l’AII-
mend de Thoune. Cette donnée indiquerait que les
Choucas passent aussi par-dessus la chaîne centrale des
Alpes. — IIL. b. Assez fréquent dans la vallée de
l'Aar (Studer), et près de Schüpfen (Sfümpjfh); commun
près de Hasle, se rencontrant par troupes de 20 à 100
individus qui, en automne, profiteraient souvent des vents
SW. ou WSW. pour voyager (Gerber); rare près de
Langnau (Lauterburg). Les Choucas qui nichent près de
Berthoud ne s’absentent, en hiver, que pendant un temps
très court; ainsi, en 1888, on nota leur retour déjà le
8 janvier (Fankhauser). En 1885, on observa, du 24 février
au 4 avril, le passage du printemps près de Langnau,
et du 23 octobre au 4 novembre, le passage principal
d'automne. — En 1886, arrivée le 7 février; le 29 sep-
tembre, premier passage d'automne; les 8, 8, 19 et 24
octobre, on vit passer des vols de 20 à 30 individus;
enfin, le 1% novembre, des Choucas passèrent avec des
Freux. — En 1887, le 4 février, premier passage de re-
tour; le 4 mars, passage. — En 1889, les 4, 5 et 20
octobre, plusieurs passages; le 5 octobre, une bande
d'environ 80 individus passa au-dessus de Hochmatt,
allant vers le SW. — En 1896, arrivée le 17 mars près
de Berthoud (Gerber). Dans les journées des 3 et 4 no-
vembre 1899, plusieurs milliers de Corneilles et de Chou-
cas défilèrent aux environs de Rothrist, suivant la direc-
tion WSW. (Gerber). On remarque d’ailleurs chaque
année, au milieu et à la fin d'octobre, ainsi que dans les
premiers jours de novembre, des troupes nombreuses qui
passent dans la plaine de l’Aar, se dirigeant vers l’ouest.
Le 18 février 1898, une bande de plus d’une centaine
fit son apparition dans le voisinage d’'Hubersdorf. 50 à
60 individus furent observés, le 11 octobre, au Grenchner-
Witi; ils voyageaient vers l’ouest en compagnie de Cor-
neilles; on en vit pareillement les 28 octobre et 11 no-
vembre (Greppin).
IV.b. Assez fréquent ou fréquent près de Zofin-
gue. En 1886, une bande arriva, le 20 février, près de
cette ville; le 26 septembre, les Choucas des tours de
la Hofkirche, à Lucerne, se préparaient à partir; vent du
nord faible, chute de neige dans la semaine précédente.
— En 1889, les 19 mars et 2 avril, passage de bandes;
tempête de neige à cette dernière date; les 11, 15 et 28
octobre, passage d'automne près de Zofingue. — En 1890,
le 20 mars, arrivée ; les 20 septembre, 30 octobre et 1° dé-
cembre, des vols près de Wauwyl.— En 1891, principal
passage d’automne les 16 et 18 octobre. — En 1894,
les 10, 13 et 20 octobre, des vols composés de quelques
ou de nombreux individus passent dans la direction $.
à SW. (Hilfiker); les 21 et 26 octobre, des vols émi-
graient au-dessus de Zofingue, direction sud, #m. — En
1595, les 1% et 8 novembre, passage au-dessus de Z0-
l 2)
fingue. —— En 1896, une quarantaine de Choucas furent
observés, le 14 février, près de Wittwyl; le 30 mars,
des troupes volaient en cercle autour des clochers d’Olten
et d'Aarau; le 19 octobre, passage près de Zofingue, de
Bremgarten et dans le Suhrenthal; le 21 octobre, près
de Bremgarten et de Zofingue; le 22 octobre, quatre
troupes près de Bremgarten; le 7 novembre, un vol s'arrêta,
pendant le milieu du jour, dans les champs d’Oftringen
(Hilfiker). — En 1897, le 17 septembre, passage d'automne
au marais de Wauwyl, #m. Le 16 septembre 1898, une
bande nombreuse passa dans le Wiggerthal, allant vers
le sud; une autre troupe de 500 à 600 Freux et Chou-
cas se montra, le 24 octobre, près de la ,Burg“, non
loin de Pfaffnau. Le passage principal s’effectua le
— 292 —
25 octobre. Un vol d'environ 150 individus passa au-
dessus d’Oftringen, se dirigeant au sud (Fischer-Sigwart).
— En 1899, le 15 mars, journée de passage ; le 16 mars,
vers 10h. !/ du matin, une bande qui pouvait compter 30
Choucas et 30 Freux passa au-dessus du Bôtzberg, dans
la direction ENE. (Gerber).
V.b. Gerber nous adresse les données suivantes sur
le passage près de Zurzach: En 1896, les 17, 19 et 21
octobre, quelques-uns dans la direction SW. où WSW..;
du 21 au 31 octobre, principal passage, #m.; un millier
environ de Choucas passèrent près de Zurzach, dans la
direction W. ou SW. — En 1897, une quarantaine de
Choucas mêlés à 500 Corneilles environ passèrent la
nuit du 23 janvier dans la forêt voisine de Reckingen sur
le Rhin; le 11 février, quelques-uns, direction ENE.;
le 24 février, nombreux, direction ENE., + 8° C.; le
23 mars, nombreux, 350 individus environ passèrent près
de Zurzach, direction ENE., température + 12° C.;
le 28 mars, ils nichaient déjà dans la tour de Zurzach.
Le 16 octobre, premier passage d'automne, quelques-
uns; le 23 octobre, nombreux, mêlés à des Freux; du 23
octobre au 4 novembre, passage de grandes troupes. Le
vent d’est régna du 4 au 14 novembre et aucun pas-
sage ne s’effectua durant cette période. Passage principal
le 14 novembre, avec vent WSW.— En 1899, le 50 mars,
passage principal près de Zurich (Carl.
VIL a. Commun près de St-Aubin (Vouga); assez
fréquent près de La Chaux-de-Fonds (WNicoud); assez rare
près de Neuchâtel (Coulon). — VII b. Fréquent dans
les environs de Bâle, où il passe par grandes troupes
(Greuter-Engel).
VIII. «. Très rare dans les localités élevées du
Valais (Fatio et Studer). — VIIL. b Assez commun
près de Martigny (Vairoli). Ansermoz le désigne aussi
comme de passage assez fréquent, bien qu’irrégulier, près
d’Aigle.
AMOR E Sins
IX. b. Assez rare près de Lugano (Lenticchia).
X. a. Assez rare près de Coire (de Salis).
Hôte d'hiver. I. b. Assez rare près de Lausanne
(Meyer). Des bandes vont et viennent durant tout l’hiver,
suivant Narbel.
IIT. b. Assez rare près de Hasle (Gerber).
IV.b. Des troupes de Choucas sont signalées près
d’Olten, depuis août jusqu’à avril (G. de Burg).
VI. b. 20 à 30 individus hivernèrent, en 1898, près
de Zurzach, avec des Corneilles noires; au milieu de
janvier, on vit se former une société se composant d’une
centaine de Choucas, d’un grand nombre de Corneilles
noires et d’une quarantaine de Freux; cette troupe s’aug-
menta même dans la suite (Fischer-Sigwart).
VII. «a. Assez rare près de Marin (Robert et Vouga).
— VII. D. En 1899, du 9 décembre à la fin de l’année,
on vit ou l’on entendit presque journellement à la Rosegg
quelques Choucas; même observation pour la contrée
environnant Soleure (Greppin).
VIII. D. Assez commun près d’Aigle (Ansermoz, de
Rameru).
IX. b. Très rare près de Lugano (Lenticchia).
Apparition exceptionnelle. IV.a. Très rare près
de Stans (Rengger). Des Choucas, à demi apprivoisés,
lâchés non loin de Sarnen, disparurent sans qu’on en revit
un seul (Etlin).
V.a. Assez rare près de Glaris (Schindler).
Le Choucas niche de préférence en colonies dans
les fentes de murailles des tours et des édifices élevés ou
dans les anfractuosités des rochers, en Savoie, selon Bailly
(68), aussi sur les arbres. Le nid, bâti sans art, consiste
uniquement en une couche de fragments de bois, de
brins d'herbes et de déchets trouvés dans le voisinage
des habitations de l’homme. Dès son arrivée, la colonie
prend possession des lieux de nichée, volant d’abord tout
autour, plusieurs jours durant, en bavardant bruyamment.
La ponte comprend, selon Bailly, Fischer-Sigwart et
Fatio, de cinq à six œufs, et l’incubation a lieu dans le
mois de mai.
Le Choucas recherche comme nourriture principale
des insectes, des vers, des mollusques, des baies et des grai-
nes. En 1897, on a pu constater, dans diverses contrées, les
importants services qu'il rendit en détruisant les hannetons
(Gerber). Au moment des couvées, il s'attaque assez souvent
aux jeunes oiseaux. (. de Burg vit cet oiseau dévaliser des
nichoirs d’'Etourneaux, arracher les matériaux du nid, puis
expulser les habitants. De jeunes Etourneaux devien-
draient souvent sa proie. Il se nourrit en outre de fruits;
on l’a vu mettre des cerisiers au pillage.
Le Choucas est répandu sur toute l’Europe, sauf en
Islande et en Laponie; il habite l’Asie jusqu’à la Léna
à l’est et au sud jusqu’au Caucase, au Cachemire et au
Pendjab.
Corvus L.
61. Corvus corax L.
Grand Corbeau — Kolkrabe — Corvo imperiale.
Synonymes: Corvus corax L. Corax mazximus Bechst.
Noms vulgaires: Grand Corbeau (Genève), Croc, Crô (Neu-
châtel), Crozéran, Crotzéran (Fribourg), Gros Corbé
(St-Maurice). — ÆRabe (Suisse allemande), Bergrabe
(Meiringen), Rapp (Gessenay), Rap, Bergrap, Grosser
Bergrabe (Oberland bernois), Galgenvogel(Berne), Plag-
vogel (Unterwald). — Corv (Bergell, Basse-Engadine),
Corv grand (Haute-Engadine). — Corbatt (Lugano).
|
|
— 295 —
Oiseau nicheur dans les régions montagneuse et
alpine, plus rare en plaine, apparaît çà et là dans les
vallées en hiver. Commun jadis aussi en plaine, le Grand
Corbeau s’est retiré peu à peu dans les montagnes, lorsque
les gibets et les dépôts de voiries disparurent du voisinage
des villes et des villages. Certains noms de localités du Mit-
telland, comme Rabbenthal (vallée des Corbeaux), Rabben-
fluh (roche aux Corbeaux), ete.., rappellent encore ses rési-
dences d’autrefois.
Oiseau sédentaire. [.a. Commun dans les forêts
des montagnes et dans les endroits rocheux en Savoie
(Bailly, 68). — I.b. Assez rare aux environs de Genève
(Lunel, Vaucher, Lechthaler); pas rare dans les Alpes
vaudoises (Narbel).
IL a. Assez fréquent dans la vallée de Gessenay
(Uelliger); assez rare, par contre, près de Montbovon
(Gillet). H. Pittier et M. F. Ward le mentionnent dans
le Pays-d’'En-Haut.-— Il. ». Assez commun dans le can-
ton de Fribourg, mt. (Cuony, Musy); assez rare près de
Romont (Grand).
IIL. a. Fréquent dans lOberland bernois, la vallée du
Hasli et la contrée voisine du lac de Thoune, en particu-
lier dans le Justisthal (BRisold, Blatter). — IIL. b. Rare
près de Langnau (Gerber), de Diessbach (Xüser) et dans
la vallée de l’Aar (Studer).
IV.a. Assez commun dans la vallée supérieure de
la Reuss, ainsi que dans celle d’Urseren (Fatio); s'élève
très haut dans les montagnes d’Unterwald, mais y est rare
(Etlin).
V.a. Assez fréquent aux environs de Glaris (Schindler)
et de Mels (Oschwald) ; signalé à deux reprises au Gonzen
par Oschwald. Un sujet fut tué, en 1883, dans la région
de Mels (St. Galler naturw. (Gesellschaft, Bericht über
das 64. Vereinsjahr, 1883). Assez rare près de Matt
(Bäübler). Wartmann (39) reçut, en 1862, un exemplaire
— 296 —
provenant de Flums, et Stülker (55) un individu capturé
aux Churfirsten.
VI. a. Rare dans le massif du Sentis (Bronner, 40).
Un Grand Corbeau fut tué, en 1880, non loin de
Wildhaus (St. Galler naturw. Gesellschaft, Bericht über
das 61. Vereinsjahr, 1880). -— VI. b. Assez rare aux envi-
rons de St-Gall, mt. et alp. (Girtanner). Selon Walchner
(73) il se montrait assez communément entre 1830 et 1840
dans la région du lac de Constance.
VIL a. Assez fréquent près de Neuchâtel (Coulon);
d'assez rare à très rare près de La Chaux-de-Fonds
(Girard, Nicoud), au Val de Travers (Corvin), près de St-
Aubin (Vouga) et de Marin (Robert et Vouga). — VIX.b.
Assez rare près de Porrentruy (Ceppi). Deux spécimens
tués dans les environs de Bâle, en 1839 et 1858, font
partie des collections du musée de Bâle (Bühler-Linden-
mayer). Rare dans le Jura soleurois. Le 7 août 1894,
trois individus furent observés au-dessus de la Balmfluh.
En août 1896, deux exemplaires furent remarqués très
haut au-dessus du Grenchenberg (G. de Burg).
VIIL b. Ansermoz et de Rameru le désignent tous
les deux comme très fréquent aux environs d’Aiïgle.
Assez rare près de Martigny (Vairoli), de St-Maurice
(Besse) et de Sion (Wolf). Les dépouilles de trois exem-
plaires du Valais sont conservées au musée de Sion et dans
la collection Cropt (Wolf).
X. a. Fréquent dans la vallée de Vrin (Solèr) et près
d’Arosa (Hold, 59); assez commun aux environs de Coire,
nt. et alp. (de Salis, 50) et dans le pays de Davos (Pes-
talozzi).
XI. a. Assez fréquent près de Sils-Maria (Curtin);
sédentaire près de Pontresina (Saratz, 62).
Oiseau erratique. En arrière-automne et en hiver
le Grand Corbeau visite souvent les vallées et la plaine.
Nos collaborateurs le citent comme erratique dans les
localités suivantes :
ROUTES
I.a. En Savoie, on ne le voit qu’à des niveaux infé-
rieurs, en quête de subsistance (Bailly, 68). — I.b. Selon
Fatio, il descend des Alpes vaudoises jusqu’au-dessous de
Glion sur Territet, en hiver.
IL. a. Apparaît dans la vallée de Gessenay, pendant
l'hiver, par petites sociétés de 2 à 6 individus (Uelliger).
— IL.D. D’après les renseignements de Cuony, Grand,
du Plessis et Combe (61), ce n’est qu'aux époques de
froid rigoureux qu’il descend passagèrement en plaine et
se rapproche des habitations.
II. a. Assez fréquent, en tant qu’erratique, dans la
contrée du lac de Thoune (Risold).
VII. à. Rare au Val de Travers (Corvin).
VIIL. 5. Rare près de Martigny (Vairoli).
X. a. On l’observe, de temps à autre et seulement
en hiver, dans les vallées les plus profondes des Grisons
(de Salis, 50).
XI. a. Pestalozzi vit le Grand Corbeau, en janvier
1886, près de Crestalta et de St-Moriz, dans la vallée. —
XI. b. Il se montrerait de temps à autre, pendant l'hiver,
aux alentours des villages les plus élevés, ainsi près de
Sent (Corradini).
Oiseau nicheur. Ia. Bailly (68) le mentionne
comme nicheur en Savoie. Suivant l’altitude de la loca-
lité, le Grand Corbeau commencerait à construire son
nid vers la fin de février, au milieu de mars ou seule-
ment dans les premiers jours d'avril. — I. b. Les don-
nées fournies par nos divers observateurs le portent
comme rare pour les environs de Genève. Selon Fatio,
il nicherait cependant souvent au mont Salève et parfois
dans les berges élevées du Rhône; suivant le même
observateur, il niche aussi communément dans les Alpes
vaudoises.
IL. a. Il est commun dans les montagnes de la
Gruyère, ainsi qu'aux environs de Château-d’Œx (O/phe-
G'alliard). — IT.b. Assez fréquent dans les montagnes fri-
bourgeoises, au Morthey (Cuony); assez rare aux environs
de Romont (Grand).
IIL. a. Fréquent dans la contrée du lac de Thoune
(Risold) et près d’Interlaken (Delachaux). — KIT. b. Très
rare dans les environs de Berne et dans la vallée de
l’'Aar (Studer). Sprüngli (5), ainsi que Meisner et Schinz
(15) le mentionnaient encore en 1815 comme nicheur
dans le Lindenthal. En outre, des Grands Corbeaux
nichaient jadis à la Rabbenfluh près d'Oberburg (Fank-
hauser).
V.a. Assez rare près de Matt (Bübler); assez fré-
quent près de Glaris (Schindler). Vorbrodt-Carpentier
trouva, au Mürtschenstock, des couvées de 4 à 5 œufs les
premiers jours de mars. — V.b. Très rare dans le canton
de Zurich (Läüdecke).
VI. a. Rare dans les massifs du Sentis (Bronner, 40)
et des Churfirsten (Stülker, 55).
VIl.a. Assez rare près du Locle (Dubois), de La
Chaux-de-Fonds (Girard, Nicoud) et au Val de Travers
(Corvin). Un couple se reproduisait, selon Æ. Saunders
(Birds observed in Switzerland, Ibis 1891), au grand
amphithéâtre dit ,Creux-du-Van“, au-dessus du Val de
Travers.
VIIL a. Plutôt rare (Fatio et Studer). — VIIT. b. Assez
rare près de Martigny (Vairoli). Nicheur dans les mon-
tagnes voisines de Sion (Wolf).
X.a. Zollikofer découvrit un lieu de nichée dans
une paroi de rochers escarpée, située en face d’Ilanz
(Eine ornithologisch interessante Felspartie; Schweizer.
Blätter für Ornithologie, Vol. XIII, 1889). Dans le pays
de Davos, les Grands Corbeaux nicheraient, au commen-
cement de mars, dans des parois de rochers presque
inaccessibles, dites ,les Züge“ (Pestaloza).
XL a. Assez fréquent dans la vallée de Pontresina
(Saratz, 62); assez rare dans le Bergell (Garbald).
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299 —
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Oiseau de passage. Des observateurs de différentes
stations citent le Grand Corbeau avec la mention d’oi-
seau de passage, tout en le qualifiant généralement de
rare. |
[. D. Assez rare près de Genève (Fatio) et de Duil-
lier (Vernet); très rare près de Lausanne (Goll).
IL. D. Assez rare près d’Yverdon et le long du Jura
(Garin).
LIL. b. Très rare près de Diessbach (Käser): très rare
et irrégulier près de Schwanden (Stämpfli).
IV.a. Fatio a signalé des Grands Corbeaux en pas-
sage, le 30 septembre, au Gothard.
V.b. Très rare près de Zurich (Läüdecke, Müsch).
VII. a. De rare à assez fréquent près de La Chaux-
de-Fonds (Girard, Nicoud).
IX. b. Assez commun près de Lugano (Lenticchia).
Hôte d'hiver. I. Très rare près de Lausanne (Goll),
de Vidy (Meyer) et de Genève (Fatio). Selon Fatio, les
Grands Corbeaux qui nichaient au Salève venaient régu-
lièrement passer l'hiver près du Bois de la Bâtie, non
loin de Genève, alors que s’y faisaient encore les dépôts
de la voirie de la ville, il y a 25 ans environ.
IT. a. Commun près d’Interlaken (Delachaux).
V.a. Assez rare près de Matt (Bübler).
IX. 0. Assez rare près de Lugano (Lenticchia).
X. a. Suivant Pestalozzi, il serait commun en hiver
dans le pays de Davos.
Apparition exceptionnelle. IIL D. Très rare près
de Berne; y a été observé cependant en décembre 1864
(Brunner- Wyss), ainsi que près de Berthoud (Fankhauser).
IV. 0. Très rare près de Zofingue (Fischer-Sigwart).
Le Grand Corbeau niche d'ordinaire dans les hautes
parois de rochers des régions montagneuse et alpine, plus
rarement dans de vieilles murailles ou sur les arbres.
— 300 —
Son nid se compose, suivant Bailly (68), de petites branches,
fragments de racines, feuilles sèches et mousse, le tout agglu-
tiné par une sorte de mortier; de la laine, du foin et des poils
garnissent l’intérieur. La saison des nichées coïncide avec
les mois de mars et avril. Sa nourriture consiste surtout en
souris, taupes, reptiles, jeunes oiseaux et charognes; il
prend également des graines et des fruits. Il suit, dans la
haute montagne, le chasseur de chamoïs, pour se repaître
des entrailles des animaux abattus (Rigassi, Blatter ; Saratz
62). Saratz vit, plusieurs fois, des Grands Corbeaux fondre
sur un chamois qui venait d’être tué et commencer à lui
arracher les yeux avec leur bec. Il s’attaquerait même,
en cas de disette, à des animaux vivants d’une certaine
taille, lièvres en particulier. En automne 1861, Saratz
assista, près de Pontresina, aux violentes attaques d’un
Grand Corbeau contre un petit chien.
Le vaste habitat du Grand Corbeau s'étend sur toute
l'Europe et le nord de l'Afrique, sur le nord de l'Asie,
la Syrie, les Indes, l'Himalaya, jusqu’à la Chine et au
Japon, ainsi que sur l’Amérique septentrionale, depuis
Pextrème nord jusqu'au Mexique.
62, Corvus corone L.
Corneille noire — Rabenkrähe — Cornacchia nera.
Synonyme: Corone corone Sharpe.
Noms vulgaires: Corbeau (Suisse française); Corneille noire
(Romont), Tschuë (Faoug). — Krühe, Schwarze Krähe
(Suisse allemande); Gagg, Gagger (vallée de Gessenay,
Oberland bernois), Grag (Matt), Chräie (Interlaken),
Rabe (Meiringen), Ruappen (Lenk). — Corf (val Ca-
lanca), Corneila nera (NVrin), Corv (Sils-Maria), Cor-
nagia (Bergell), Corniglia (Basse-Engadine). — Cor-
batt, Corbatto (Suisse italienne).
Pt
" À QE è
— 301 —
Oiseau sédentaire, nichant en plaine et dans la région
montagneuse, plus rarement dans les Alpes.
Oiseau sédentaire, I. «& La Corneille noire est
commune en Savoie (Bailly, 68). —I.b. Très commune
près de Lausanne (Meyer) et de Duillier (Vernet). Quel-
ques observateurs la mentionnent comme très fréquente
près de Genève, tandis que d’autres lindiquent comme
assez fréquente (Fatio, Vaucher).
IL. a. Très commune dans la vallée de Gessenay, pl,
(Uelliger) et à Montbovon (Gillet). Delachaux la cite
pour Château-d’'Œx, Æ. Pittier et M. F. Ward l’indiquent
dans le Pays d’En-Haut. — II. b. Très fréquente près
de Faoug (Savary), d'Yverdon (Garin), de Romont (Grand)
et de Fribourg (Musy, Cuony); commune près d’Aven-
ches (Blanc) et dans la région de l’Orbe (du Plessis et
Combe, 61).
II. a. Très fréquente aux environs du lac de Thoune
et dans la vallée du Hasli (Risold, Blatter); fréquente
près de la Lenk (Jäggi). — IL. b. La Corneille noire est
signalée comme fréquente ou très fréquente par toutes les
stations.
IV. a. Hiverne parfois dans la partie supérieure de la
vallée de la Reuss (Fatio); assez commune près de Flühli
(Minder), mais rare dans la région des préalpes, du Schaf-
matt et du Feuerstein (Studer); très commune, au con-
traire, près de Sarnen et de Stans (Æklin, Rengger). —
IV.0. Très commune près de Zofingue (Fischer-Sigwart).
V.a. Très commune près de Glaris (Schindler).
Commune près de Matt (Bübler). — V.b. D’assez fré-
quente à très fréquente près de Zurich (Lüdecke, Môsch,
Nügeli).
VI. d. Très commune près de Frauenfeld (Schwyter).
Commune ou très commune près de St-Gall (Dick, Gir-
tanner). Stôlker (55) l'indique comme très fréquente dans
les cantons de St-Gall et d’Appenzell; Walchner (73)
—— 302 —
nous dit qu’elle n’est pas rare dans la contrée du lac de
Constance; commune près de Thayngen (Gasser).
VIL a. Très fréquente près de Neuchâtel (Coulon), de
la Chaux-de-Fonds (Girard, Nicoud), dans le Val de Tra-
vers (Corvin), ainsi que près de St-Aubin (Vouga); assez
commune près de Marin (Robert et Vouga). — VIL D.
Très commune près de Porrentruy (Ceppi): commune près
de Bâle (Greuter-Engel); très commune près de Soleure
(Greppin).
VII. a. Assez fréquente (Fatio et Studer). — VIIL. D.
Assez commune près de Martigny (Vairoli), de St-Mau-
rice (Besse) et de Sion (Wolf).
IX. a. Rare au Val Calanca, où elle a été vue cepen-
dant même en hiver (Rigassi).
X. a. Très commune au Val de Vrin (Solèr); com-
mune près de Coire (de Salis, 50) et dans la contrée de
Davos (Pestaloza); sédentaire près d’Arosa (Hold, 59).
XI. b. Commune dans la Basse-Engadine (Carl.
Oiseau erratique. I. b. Elle est très commune près de
Duillier (Vernet).
IL. b. Assez rare près de Fribourg (Cuony) et d’Aven-
ches (Blanc).
IL. a. Commune au lac de Thoune et dans le Frutig-
thal (Rasold).
VIIL. D. Assez rare près de Martigny (Vairoli).
Oiseau nicheur. La Corneille noire nous est citée
comme oiseau nicheur assez commun ou commun,
même par nos stations d'observation les plus élevées.
Voici les indications sur sa fréquence en tant que nicheur
et sur le moment des nichées dans chaque localité, em-
pruntées aux rapports qui nous sont parvenus:
L a. Commune en Savoie (Bailly, 68). — I. b. D’as-
sez commune à très commune aux environs de (Genève
(Lunel, de Schæck, Vaucher, Fatio, Lechthaler) ; époque
de la nichée: avril (Vaucher, Fatio).
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— 3035 —
Ika. Delachaux la mentionne pour Château-d’Œx ;
elle serait fréquente, selon Ophe-Gallhiard, dans le
Pays d'En-Haut. — II. b. Très commune près de Faoug
(Savary), dans les forêts et sur les grands arbres isolés
près de Romont (Grand), ainsi que près d’Avenches
(Blanc). Suivant du Plessis et Combe (61), elle se repro-
duirait communément dans les forêts du district d’Orbe.
Cuony l'indique comme assez rare aux environs de Fri-
bourg.
III. a. Très commune au lac de Thoune et dans le
Frutigthal (Risold). — IIL. b. Tous nos observateurs la
qualifient de fréquente. Gerber observa des petits aptes à
voler les 27, 28, 29 et 30 mai. Ce même collaborateur
cite un exemple, rare suivant lui, où des petits d’une
seconde ponte quittèrent le nid le 15 juillet 1894 En
1899, l’époque de nichée se trouva être entre les 10 et 17
mars.
IV.a. Assez fréquente dans lUrsernthal (Æatio);
très fréquente près de Stans (Rengger). — Fischer-Sigwart
rapporte que la Corneille noire se reproduit commu-
nément dans la contrée voisine du Pilate, en parti-
culier dans les forêts près d'Hergiswyl, près de Lauelen
et de Rotstock (Eigenthal), au Rohenboden et dans la :
forêt de Regenflüeli, entre 1500 et 1600 mètres s/m.; elle
s’élèverait probablement à une altitude encore supérieure
sur le versant méridional du massif. Les couvées que
l’on trouva comprenaient en moyenne 3 œufs, rarement
2; Æouvosœuss —=+I1V.b: Un nid avec une jeune
Corneille fut trouvé, le 30 juin 1887, à Zofingue. En
1888, des Corneilles noires couvaient le 6 avril; le 15 mai
l’on vit déjà des jeunes. En 1898, un couple qui avait
établi son nid dans un verger d’Oftringen pondit un
premier œuf le 15 avril, un second le 16 avril (Fischer-
Sigwart). Hilfiker-Schmitter reçut, au commencement de
mai, des jeunes en état de voler. Le chef-mécanicien
Hürri observa en 1897, déjà le 4 avril, des Corneilles
RP nn ne A DCE à
CSSS de
qui couvaient (Fischer-Sigwart, Schweiz. Blätter für
Ornithologie, 1898). On rencontre de nombreux nids dans
les îles de PAar. Près d’Olten, on en a vu quelques-unes
déjà au commencement de mars, avec les matériaux du
nid dans leur bec, et l’on constata dans le Hard, le 28 mars,
la présence d’un œuf refroidi dans un nid de Corneille
noire. On a observé des femelles sur leurs œufs du com-
mencement d'avril à la fin de mai. En juillet, on a vu des
jeunes non encore emplumés {@. de Burg).
V.a. Assez commune près de Mels (Oschwald);
commune près de Matt (Bäbler); très commune près de
Glaris (Schindler). — V.b. Assez fréquente près de Zu-
rich (Läüdecke).
VI D. Assez fréquente aux environs de St-Gall et
dans le canton de St-Gall (Girtanner, Dick); très fré-
quente près de Frauenfeld (Schwyter) et de Schaffhouse
(Pfeiffer). Oschwald nous cite, comme trouvailles d'œufs :
en 1880, le 7 avril, près de Thayngen, une couvée de
cinq œufs; en 1880, le 7 avril, sur le Buchberg, il
observa des Corneilles sur leurs œufs, de même qu’en
1883, le 2 avril, près de Thayngen, et le 3 mai à
l’Egelsee.
VIL a. Très commune près de la Chaux-de-Fonds
(Girard, Nicoud), ainsi qu'au Val de Travers (Corvin). —
— VII. 4. Assez commune près de Bâle (Greuter-Engel) ;
très fréquente près de Porrentruy (Ceppi); commune
près de la Rosegg, Soleure (Greppin).
VIIL. «. Assez commune (Fatio et Studer). — VIIT.b.
Commune près d’Aigle (Ansermoz) et de Martigny (Vairoh).
X. a. Commune près de Fürstenau (Stofel). Niche-
rait en avril dans toutes les forêts de la contrée de
Davos (Pestalozei).
XI. a. Assez rare dans le Bergell (Garbald); assez
rare aussi près de Pontresina (Saratz, 62); très commune
près de Sils-Maria (Curtin).
De
— 305 —
Oiseau de passage. Un passage important de Cor-
neilles noires s'effectue, au printemps et en automne, à
travers le Mittelland suisse et le long du Jura, ainsi que
par le Tessin. Au printemps, la direction est N. ou NE,
en automne généralement SW. Les premiers individus
apparaissent d'ordinaire dans la seconde quinzaine de février,
rarement plus tôt; le passage principal du printemps a lieu
en mars; celui d'automne se fait en octobre surtout.
Les Corneilles noires voyagent, la plupart du temps,
par troupes plus ou moins nombreuses, parfois très nom-
breuses, et à une certaine hauteur au-dessus des collines
du Mittelland et du Jorat. Souvent des troupes s’arrêtent,
pour passer la nuit, dans la forêt ou dans les vergers. Des
Choucas, des Corneilles mantelées et des Freux s’asso-
cient souvent aux bandes de Corneilles qui passent. Nous
empruntons à la littérature et aux indications de nos col-
laborateurs les dates suivantes qui concernent les degrés
d’abondance au passage, ainsi que les arrivées et départs
aux diverses stations:
La. L'arrivée a lieu dans la Savoie en février, le
départ en octobre (Baülly, 68). — I. b. Suivant les don-
nées de nos correspondants, la Corneille noire passe en
grand nombre près de (Genève et près de Duillier (Ver-
net). Assez commune près de Lausanne (Goll). Necker (23)
indique les 8 mars et 20 octobre comme dates moyennes
de passage pour Genève, et le 16 avril 1816 comme arri-
vée très tardive. Le passage de retour commença, en
1846, le 15 février, selon Depierre (41); celui d'automne
dura, près du lac de Genève, du 9 octobre au 20 no-
vembre. D’après Fatio et de Schæck, au printemps, le
passage principal s’effectuerait du milieu de février au
milieu de mars, et, en automne, surtout dans la seconde
quinzaine d'octobre, ainsi que dans les premiers jours de
novembre. En 1886, arrivée des premières Corneilles à
Pressy près de Genève, le 7 mars; passage principal le
18 mars, inf., direction N. (de Schæck). Les premières
21
— 306 —
se sont montrées déjà en février, par un temps froid,
près de Lausanne (Gol). |
II. b. Très commune près d’Avenches (Blanc) et
d'Yverdon (Garin).
IIL. b. Très fréquente près de Schwanden (Stämpfh);
commune près de Langnau, plus rare près de Hasle
(Gerber); assez rare près de Berne (Brunner- Wyss). Voici
les dates de passage notées par notre collaborateur Gerber :
en 1886, le 8 octobre, commencement du passage d’au-
tomne, al.; du 20 au 30 octobre, passage principal; le 20
décembre, fin du passage près de Hasle. En 1889, le
10 mars, une centaine d'individus passent, sans ordre
déterminé, au-dessus de Berthoud, se dirigeant vers le
NE.; le 4 octobre, des vols de 80 à 100 Choueas et Cor-
neilles défilent au-dessus de Hochmatt (1339 m.), direc-
tion SW. allant vers les montagnes les plus basses de
Fribourg et de Vaud; le 5 octobre nm., et al., à 30 m.
environ au-dessuÿ de Hochmatt, direction SW. vers
Signau. En 1891, arrivée dans le courant de février à
Langnau; départ du 25 septembre au 15 octobre. En 1892,
les 16 et 21 octobre, passages, direction SW. En 1894, les
28 et 24 février, 10, 11 et 12 mars sg., direction NE. et ENE .;
les 7 et 8 octobre, passage d'automne, al., direct. SW. En
1896, le 17 octobre, départ, sg. ; le 22 octobre, vols,
direction WSW.; du 24 au 30 octobre, passage principal.
En 1898, le 25 octobre, passage près de Rothrist. En
1899, une quantité de Corneilles qui s'étaient rassemblées
du 1% au 15 février, partirent après le 15 février, sui-
vant la direction nord-est. Les 3 et 4 novembre furent
les principales journées de passage d'automne. Le Z no-
vembre 1898, on pouvait voir un passage très important
de plusieurs centaines allant de l’est à l’ouest sur la
Grenchner-Witi. Il en fut de même le 28 octobre et les
2 et 8 novembre 1899 (Greppin.
V.a. Assez commune près de Mels (Oschwald). —
Vb. Assez fréquente près de Zurich (Lüdecke). En
,
Ne
— 907 —
1897, le 18 janvier, sg., commencement du passage de
retour près de Zurzach (Gerber); le 23 janvier, 500 indi-
vidus environ firent halte pour passer la nuit dans les
bois et sur les arbres fruitiers, près de Reckingen; les 11,
12, 13 et 14 février, arrivée de troupes plus nombreuses,
nm., près de Zurzach; du 24 octobre au 4 novembre,
passage principal d'automne ; beaucoup de Corneilles noires
près de Zurzach. Bien qu’un passage nombreux se fit
encore le 14 novembre, les Corneilles restèrent communes
et abondantes durant novembre et décembre près de Zur-
zach, passant la nuit dans les forêts de Reckingen, situées
entre la voie ferrée et le Rhin. En 1898, l’on observa,
dans l’Oberfeld non loin de Zurzach, le 2 février, envi-
ron 700 Corneilles noires, 200 Freux et 100 Choucas en
train de poursuivre leur voyage avec le vent du sud-
ouest.
VI D. Oschwald nous fait la communication suivante
au sujet des époques de passage: en 1883, le 10 février,
92-mat. passage élevé de 60 à 80 individus à Schaff-
house, direction NE.; le 20 mars, #m., direction NE;
les 21 et 31 mars et le 2 avril, sg., près de Schaffhouse et
de Herbstlingen, direction NE., sup.; le 14 avril rm., près
de Schaffhouse, direction NE. Passages d'automne: le 1 no-
vembre 9 1: mt ym., avec quelques Choucas, passage peu
élevé au-dessus du Berg“, près de Thayngen, direction
SW.; le 4 novembre, 71/2}: mat. 12 individus, direction W.;
à 11 mat. le passage continue, par troupes ou par individus
isolés ; les 7 et 11 novembre al., direction W., avec vent
violent contraire soufflant de l’ouest, passent à une hau-
teur de 20 à 35 mètres seulement. En 1889, le 16 octobre,
départ, al., Hochranden près de Beggingen, direction SW.
sup. En 1891, arrivée de 4 troupes al., le 28 février,
près de Thayngen, direction du passage E.
VIL «. Dubois mentionne la Corneille noire comme
très fréquente, en temps de passage, près du Locle;
Nicoud l'indique comme assez fréquente près de la Chaux-
— 308 —
de-Fonds. — VIL b. Elle serait très commune près de
Bâle (Greuter-Engel, Bühler-Lindenmayer).
VIIT. b. Commune près d’Aigle (Ansermoz); assez
commune près de Martigny (Varroh).
IX. b. Fréquente, selon ZLenticchia, dans le Bas-
Tessin.
X.b. Oschwald observa, les 8, 13 et 26 mars 1884,
non loin de Sargans, des vols qui émigraient vers l'E.
Hôte d'hiver. I. 2. À Genève dans la campagne et
jusque sur les promenades publiques (V. Fatio, Hôtes
d'hiver de la ville de Genève, 1887).
IT. a. Hôte d'hiver près de Château-d'Œx (Dela-
chaux).
IIL.b. Cette espèce est assez rare près de Langnau
et de Hasle (Gerber); assez commune près de Berne
(Brunner- Wyss, Carl.
V.a. Commune près de Matt (Bübler). — V.b. Un
grand nombre de Corneilles noires séjournèrent durant
l'hiver 1897—1898 aux environs de Zurzach; elles avaient
l'habitude de se réunir, pour passer la nuit en commun,
près de Reckingen; au milieu de février, presque toutes
avaient quitté la contrée (Gerber).
VIL 4. Très fréquente près de Bâle (Greuter-Engel).
IX. b. Assez rare près de Lugano (Lenticchia).
X. a. Assez commune près de Coire (de Salis).
XL a. Peu abondante près de Sils-Maria (Curtin).
— XI.b. Assez rare en Basse-Engadine (Carl.
La Corneille noire niche sur les grands arbres, dans
les bois ou dans leur voisinage. La ponte a lieu en avril.
Les jeunes sont hors du nid vers la fin de mai ou au
commencement de juin; la mue commence alors presque
aussitôt chez les adultes, tandis qu’elle ne se fait qu’en
août chez les jeunes (Gerber).
AR de né nn) à.
— 309 —
La nourriture de la Corneille noire consiste surtout
en vers, larves, insectes, mollusques, grenouilles, poissons
morts et charognes de toute sorte, campagnols, taupes,
œufs d'oiseaux, à l’occasion petits oiseaux au nid, souvent
aussi fruits et graines diverses. On a vu parfois cette
Corneille poursuivre en société des oiseaux d’assez grande
taille et même des lièvres qu’elle réussissait à fatiguer et
à assommer à coups de bec (Fatio, 88).
Ce n’est guère qu’en temps de disette ou à l’époque
de la reproduction qu’elle s'attaque aux petits oiseaux.
Hilfiker-Schmitter observa, à la fin de janvier 1887, quatre
Corneilles qui poursuivaient un Pigeon domestique ; après
avoir subi maints assauts consécutifs, celui-ci finit par
tomber, les plumes arrachées et épuisé, sur le sol. Sui-
vant le même observateur, quantité d’Etourneaux furent
dévorés par les Corneilles pendant la tempête de neige
de mars 1887. Les premières couvées du Pinson sont
particulièrement en danger au moment des nichées des
Corneilles (Gerber). En se basant sur ses nombreuses
observations personnelles, Gustave de Burg considère
les Corneilles comme les ennemis acharnés des petits
oiseaux.
L'on doit, par contre, reoonnaître les services impor-
tants que les Corneilles nous rendent en détruisant les
insectes nuisibles, surtout quand on sait que deux jeunes,
en captivité, ont dévoré en un jour 473 vers blanes, outre
la nourriture ordinaire qu’elles recevaient (Fischer-Sig-
wart,).
Cette espèce habite l’ouest, le sud et le centre de
l’Europe, l'Allemagne jusqu’à l’Elbe, la Sibérie, princi-
palement la partie est du Yénissei jusqu’au Pacifique et
au Japon; au sud, elle atteint le Turkestan, le Cache-
mire et l’Afrique septentrionale.
— 310 —
65. Corvus cornix L.
Corneille mantelée — Nebelkrühe — Cornacchia bigia.
Synonyme: Corone cornix Kaup.
Noms vulgaires: Corneille, Corneille grise (Genève), Toulcat,
secund. Meisner, (Fribourg), Corbeau gris (Chaux-de-
Fonds). — Graue Krühe (environs du lac de Bienne),
Quacker (Thurgovie), Nebelkrüie (Interlaken). — Cor-
neilla grischa (val de Vrin); Corbat, Cornagia, Taccola
(Tessin).
Visite çà et là, durant l'hiver, la plaine et la région
montagneuse, par individus isolés, associés aux troupes
de Corneilles noires, exceptionnellement en Haute-Enga-
dine, XI a.
Cet oiseau serait sédentaire (?) au Val de Travers
(Corvin), à Aigle (de Rameru), au Val de Vrin (Solèr) et
à Fürstenau (Stoffel), partout mentionné comme rare.
Sa présence en qualité d’Oiseau nicheur paraît ce-
pendant douteuse ou accidentelle dans la majorité de nos
stations. ZLechthaler et Goll l’indiquent comme très rare
près de Genève et de Lausanne. Vernet en vit un indi-
vidu, au milieu d’août 1892, non loin de Duillier. Dela-
chaux le signale comme très rare près de Château-
d’'Œx. Girtanner nous l'indique comme ayant été trouvé
nichant dans la contrée de St-Gall. La donnée de Stülker
(56) est plus précise: selon cet observateur, une femelle
de Corneille mantelée et un mâle de Corneille noire
nichèrent ensemble, plusieurs années de suite, près de
Môrschwyl; ce couple éleva même ses petits. La femelle
avait été blessée à la patte, et il est probable que c’est
pour cette raison qu’elle restait pour s’apparier dans le pays.
Dubois la donne pour très rare près du Locle. On aurait
trouvé à diverses reprises, d’après Coulon, vers le 20 mai,
des nids avec des œufs ou avec des petits aux environs
de Neuchâtel. Assez rare près d’Aigle {de Rameru) et
de St-Maurice (Besse). On est surpris de voir la Corneille
mantelée inscrite avec les oiseaux nicheurs dans le Cata-
logue des oiseaux de la Haute-Engadine, publié par
Saratz (62), alors que cet auteur ne cite aucune obser-
vation à l'appui. Elle se reproduirait, de temps à autre,
dans le canton du Tessin, suivant Meisner et Schinz (15).
Oiseau de passage. On voit souvent, au prin-
temps et en automne, des sujets isolés avec les bandes
voyageuses de Corneilles noires ou d’autres espèces de
Jorbeaux. Quelques-uns de nos observateurs indiquent
la Corneille mantelée avec la mention de passage régu-
lier, tandis que d’autres la citent comme de passage irré-
gulier dans la même station ou dans une localité voi-
sine; de même que pour l’espèce précédente, nous ne
séparerons pas ici les deux catégories.
[L. a. Rare en Savoie à l’époque du passage, au mi-
lieu des vols de Choucas, de Corneilles noires et de Freux
(Bailly, 68). — [I.b. Plutôt rare près de Genève, de
même en compagnie de la Corneille noire ou du Freux
(Fatio, Lunel, Vaucher); très rare près de Lausanne (Goll,
Meyer); assez rare près de Duillier (Vernet). Necker (23)
remarqua cette espèce en passage le 23 février 1818, par
individus isolés, et le 30 novembre 1822. Le passage d’au-
_tomne se fait, aux environs de Genève, par individus isolés
mêlés à des Corneilles noires ou à des Freux, en novembre,
d’après Fatio (88); celui du printemps en février ou mars.
IL a. Rare, au printemps, près de Château-d’'Œx
(Delachaux). — IL. b. Assez rare près de Fribourg
(Cuony), d'Avenches (Blanc) et de Faoug (Savary); très
rare dans l’île du lac de Bienne (Louis).
IL. a. D’apparition rare au lac de Thoune, près de
Wimmis et dans le Frutigthal, isolément ou avec d’autres
espèces de Corneilles. Un exemplaire a été tué près de
Leissigen, un autre près de Wimmis (Risold). — IL. b.
en
Assez commune près de Schwanden (Stümpfl) ; assez rare,
par contre, près de Langnau et de Hasle (Gerber), ainsi
qu'à Diessbach près de Büren (Xüser).
V.a. Très rare près de Mels (Oschwald).
VI. b. Assez fréquente près de Frauenfeld (Schwyter).
Dans le canton de Schaffhouse, Oschivald en observa un
exemplaire, en passage avec des Corneilles noires, le
21 mars 1883.
VIL a. Assez rare près de Neuchâtel (Coulon); assez
commune près de la Chaux-de-Fonds (Mcoud).— VIT. b.
Assez rare près de Bâle (Greuter-Engel); assez commune
près de Porrentruy (Ceppi).
VIIL. 2. Assez rare près de Martigny (Vairoh); de
passage régulier près de Sion. Un exemplaire, provenant
du Valais, figure au Musée de Sion, un autre fait partie
de la collection Cropt (Wolf).
IX. D. Fréquente près de Lugano (Lenticchia).
X.a. Conrad de Baldenstein vit deux Corneilles man-
telées en compagnie de Corneilles noires, le 7 octobre 1822,
au-dessus du château d’Ortenstein (de Salis, Auszug aus
dem ornithol. Tagebuch von Th. Conrad von Baldenstein ;
Jahresber. der naturf. Gesellschaft Graubündens, Vol. XXV,
N. Sér). — X.0b. Un individu fut encore observé en
passage avec des Corneilles noires, le 8 mars 1884, non
loin de Sargans (Oschwald).
XL «. Assez rare près de Sils-Maria (Curtin).
Hôte d'hiver. La Corneille mantelée est indiquée
comme hôte d'hiver, d'ordinaire avec la mention de rare,
par presque toutes les stations. Elle arrive, la plupart du
temps, en décembre, et se montre, par individus isolés,
jusqu’en mars. Nous empruntons à la littérature et aux
indications de nos collaborateurs les données suivantes :
La. Très rare en Savoie (Bailly, 68). — T.b. Plutôt
rare près de Genève (Fatio, de Schæck). Fatio en observa
des individus isolés dans les promenades extérieures de
NACRE
la ville*et le long des quais du Rhône (V. Fatio, Hôtes d'hiver
de la ville de Genève, 1887); très rare près de Lausanne
(Meyer); assez rare près de Duillier (Vernet). Narbel en
remarqua tous les hivers sg., au milieu de troupes de
Corneilles noires près de Vidy. Saunders (Birds observed
in Switzerland, Ibis, 1892) vit un individu, entre Morges
et Lausanne, le 27 février 1890.
IL. a. Rare dans le Pays d'En-Haut, marais de Ver-
nex et de Moulins (AH. Pittier et M. F. Ward, Contri-
bution à l’histoire naturelle du Pays d’En-Haut vaudois).
On l’a tuée dans la Gruyère (Olphe-Galliard, Verzeichniss
der Vôügel des Thales Greyerz; Journal für Ornith. de
TJ. Cabanis et Baldamus, Vol. VIEIL). — IE. D. Rare près
de Fribourg, où quelques individus apparaissent cepen-
dant chaque hiver (Cuony, Musy), près de Romont (Grand),
de Faoug (Savary) et d'Avenches (Blunc). Suivant Du
Plessis et Combe (Faune des vertébrés du district d’Orbe;
Bull. de la Société vaud. des sciences naturelles, Vol. X)
la Corneille mantelée hiverne le long de lOrbe où elle
fait la chasse aux insectes aquatiques.
IIL b. Elle est citée de toutes les stations comme
assez rare par nos Collaborateurs. En 1886, on n’aperçut
les premières que dans les premiers jours de mars près
de Berthoud (Fankhauser). En 1888, cinq individus furent
observés, du 2 au 9 décembre, près de Langnau; en
1889—-1890, de nouveau quelques-uns du 9 décembre au
20 février. Un exemplaire fut vu dans la même localité
le 7 février 1892 (Gerber). Le 5 mars 1899, une Cor-
neille mantelée était en quête de nourriture, au milieu
de quelques Corneilles noires, dans les champs près de
Berthoud (Car. Elle apparaît presque tous les hivers,
par individus isolés et associés aux Corneilles noires, près
de Berne; en 1899, elle resta jusqu'en mars (Studer).
Deux exemplaires furent signalés, le 2 novembre 1898,
sur la Grenchner-Witi; un autre exemplaire y fut aussi
observé le 22 novembre 1899 (Greppin.
EN Pau
IV.a. Très rare près de Sarnen (Etlin). — IN.b.
Assez rare près de Zofingue; une troupe de Corneilles
mantelées et de Freux s’y montra le 25 mars 1887, après
une forte tempête de neige; la même troupe fut remar-
quée le même jour entre Aarbourg et Olten. Un exem-
plaire fut observé près de Zofingue le 12 octobre 1898
(Fischer-Sigwart). Un individu fut rencontré, avec d’au-
tres Corneilles, le 22 décembre 1899, près d’Olten (G. de
PBurg).
V.a. Assez commune près de Glaris (Schindler). —
V.b. Assez rare près de Zurich (Môüsch, Lüdecke). Des
individus isolés et mêlés aux bandes de Freux se mon-
treraient chaque année, selon Nüägeli, d'ordinaire seule-
ment vers la fin de novembre ct resteraient dans le pays
jusqu’à la fin de février ou jusqu’en mars. Dans l'hiver
de 1878, on en observa un individu non loin d’Einsiedeln,
et un autre fut tué (Sidler). Gerber ne la vit qu’une seule
fois, le 1% janvier 1898, près de Zurzach; il s'agissait
d’un exemplaire.
VI. D. Assez fréquente près de St-Gall (Girtanner).
Stôller (55) la mentionne pareillement comme hôte d’hi-
ver $e montrant, avec d’autres espèces de Corneilles, dans
les cantons de St-Gall et d’Appenzell, le long des grandes
routes ainsi qu'aux abords des fermes. On la rencontre
dans la région du lac de Constance, bois, jardins et vil-
lages, mais pas communément (Walchner, 73). Des indi-
vidus isolés se montrent çà et là, près de Schaffhouse
(Pfeifier).
VIL a. Assez rare près de Neuchâtel (Coulon), de
Marin (Robert) et de St-Aubin (Vouga). — VIT. b. Ne
serait pas rare près de Bâle, pendant les hivers rigoureux,
dans les troupes de Corneilles noires. L'on observa un
exemplaire près du Rhin, en janvier 1895, un autre dans
la promenade du Jardin zoologique de Bâle, en janvier
1896. Le musée de cette ville possède la dépouille d’un
mâle tué dans les environs (Bühler-Lindenmayer). Rare
— 315 —
près de la Rosegg (Soleure), où l’on a cité un exem-
plaire observé dans l’hiver 1894—1895 (Greppin).
VIIL. a. Assez rare dans le Haut-Valais (Fatio et
Studer). — VIII. à. Assez rare près de Martigny (Vai-
roli).
IX. b. Assez rare près de Lugano (Lenticchia).
X.a. Assez rare dans le Rheïnthal voisin de Coire
(de Salis, 50).
XL. a. Pestalozzi observa, à la fin de mars 1885 et
le 28 janvier 1886, un individu au bord du lac de Silva-
plana, en compagnie de Corneilles noires. — XI. b. Très
rare en Basse-Engadine, où une seule capture est men-
tionnée près de Schuls, vers l’année 1880 (Carl).
Comme apparition exceptionnelle, la Corneille
mantelée nous est aussi signalée de Romont (Grand), de
Meiringen (Blatter) et de Berne (Brunner- Wyss).
L'habitat de la Corneille mantelée s'étend, d’une
facon générale, sur la Russie, l'Allemagne à l’est de
l’Elbe, l'Irlande, l'Italie méridionale, l’Europe orientale,
la Grèce et ses îles, la région du Caucase jusqu’au
golfe Persique, la Sibérie, le Turkestan, l'Afghanistan et
PEgypte.
e
64. Corvus frugilegus L.
Freux — Saatkrähe — Corvo reale.
Synonyme: Colœus frugilequs L.
Noms vulgaires: Æreux, Graille (Suisse française) —
Steinkrähe, Feldkrähe, Nacktschnabel, Grindschnabel
(Suisse allemande). Quac (Vrin), Cornaglia (Basse-En-
gadine). — Corbatt, Corv (Tessin).
Oiseau de passage et hôte d'hiver, en plaine surtout,
bien qu’observé, également en hiver, dans des vallées plus
ë
— 316 —
élevées des Alpes, même jusqu’en Haute-Engadine, XL a. ;
se montrant par vols ou isolément.
Le Freux serait Oiseau sédentaire assez fréquent à
Marin, VIL a. (Robert et Vouga); assez rare, par contre,
à St-Maurice, VIIL D. (Besse).
Oiseau nicheur. Très rare près de Lausanne (Goll);
exceptionnel en Suisse (Fatio); très rare près de Chà-
teau-d'Œx (Delachaux) et de Zurich (Lüdecke); assez
rare dans le canton de St-Gall (Girtanner). De Salis (50)
et Saratz (62) pensent qu'il pourrait peut-être nicher dans
la Haute-Engadine. Saratz en vit un couple près de Sa-
maden, à l’époque des nichées.
Oiseau de passage. Le Freux est cité d’ordinaire
comme de passage régulier et avec des mentions diverses,
d'assez rare à commun, par un grand nombre de stations
et principalement par celles du Mittelland. La seconde
quinzaine de février et le commencement de mars seraient
l’époque moyenne de son passage au printemps; le pas-
sage d'automne se ferait, pour la majeure partie, de la mi-
octobre à la mi-novembre, souvent en compagnie de Cor-
ncilles noires et de Choucas. Les indications détaillées
que nous reproduisons ici sont puisées dans la littérature
et dans les observations réunies par nos correspondants.
La. Les passages se font en Savoie à la fin de
février et en mars, puis dès le milieu d'octobre, #.,
(Bailly, 68). — I.b. D’assez rare à assez commun aux
environs de Genève (Vaucher, Lechthaler, Lunel, Fatio);
commun et régulier près de Duillier (Vernet); assez com-
mun bien qu'irrégulier près de Lausanne (Goll). Meisner
et Schinz (15) rapportent qu'autrefois les Freux pris dans
des filets entraient, en automne, dans l’alimentation des
habitants de Lausanne. Les moments des passages princi-
paux seraient, pour Genève, février et octobre, jusqu’en
novembre (Fatio, 88).
e
ge
Il.a. Assez fréquent près de Thoune et de Spiez
(Risold); commun bien qu'irrégulier près de Meiringen
(Blatter). — IIL.b. Commun près de Hasle (Gerber), de
Büren (Käser) et de Schwanden (Stümpfli): assez fré-
quent près de Langnau (Gerber). Notre collaborateur
Gerber nous communique les observations suivantes ayant
trait aux passages: en 1885, du 23 octobre au 4 no-
vembre, passage principal près de Langnau. En 1891, du
11 au 18 octobre, passage principal, #m.: le 27 octobre,
près de Langnau, se dirigeant au SW. En 1898, le 25 octobre
nm., près de Rothrist; le 2 novembre #m., près de Kallnach
et de Niederried, direction du passage SW. Plusieurs
milliers de Corneilles et de Choucas défilèrent, du matin
au soir, les 8 et 4 novembre 1898, près de Rothrist, se
dirigeant au sud-ouest.
IV.b. Fischer-Sigwart observa, le 2 novembre 1896,
un passage important dans le Suhrenthal. On voit assez
fréquemment des passages de Freux près de Zofingue.
Le 27 octobre, vers 5 h.s., une grande troupe de 150 à
200 individus passa au-dessus d’Oftringen, suivant la
direction sud-ouest (Fischer-Sigwart). De passage régulier
près d’Olten. Le 12 février 1898, des Choucas et des
Freux traversèrent le pays, émigrant du sud-ouest au
nord-est; même observation pour le 21 février. Plusieurs
vols de Freux et de Choucas passèrent au-dessus des
marais de Wauwyl dans les mois d'octobre et de novembre
(G. de Burg). Une compagnie d’une trentaine de Choucas
et d’une trentaine de Freux passa les 4 et 6 mars 1898,
à 101 du matin, au-dessus du Bôtzberg, non loin de
Brugg, voyageant est-nord-est; ces émigrants viennent de
France en traversant le Jura (Gerber).
V.a. Se montre très rarement et d’une façon irré-
gulière près de Mels (Oschwald). — V.b. Gerber nous
envoie les dates qui suivent sur les passages près de
Zurzach: En 1896, du 22 octobre au 2 novembre, pas-
sage principal; le 25 novembre, derniers départs. En 1897,
— 918 —
le 15 février sg., et al.; le 23 février #m.; la majorité passa
en automne le 23 octobre et du 4 au 14 novembre, nm.,
et sup., direction du passage SW. par les vents sud-ouest
ou ouest-sud-ouest.
VID. Les Freux seraient assez communs, selon
Walchner (T3), en arrière-automne, dans la région du lac
de Constance, ainsi que près de Frauenfeld (Schwyter)
et de Schaffhouse (Pfeiffer). Un passage eut lieu les 11 et
14 mars 1889, rm., à une certaine hauteur au-dessus de
Schaffhouse, de W. à E. (Oschwald).
VII. a. Le Freux est assez rare, mais régulier, près
de Neuchâtel (Coulon) et de la Chaux-de-Fonds (Micoud).
— VII. D. Assez fréquent près de Porrentruy (Ceppi). En
1880, le 9 février, arrivée près de Bâle (Zugvôgel in Basel;
Schweiz. Blätter für Ornithologie, Vol. IV.).
VIIL D. Assez commun et régulier près d’Aigle (de
Rameru) et de Sion (Wolf): assez commun mais irré-
gulier près de Martigny (Vairoli).
XL a. Saratz (62) inscrit le Freux comme rare parmi
les oiseaux de passage en Engadine. Très rare et irré-
gulier près de Sils-Maria (Curtin).
Le Freux nous est cité, en qualité d’Hôte d'hiver,
dans les localités suivantes: [. a. Plus ou moins commun,
suivant les années, en troupes ou dans des bandes de
Corneilles noires (Fatio). — TILL. b. Rare dans les hivers
froids et au milieu de Corneilles noires près de Berne
(Studer).
V. D. À Zurzach, les hôtes d'hiver étaient partis au
16 février, en 1898 (Gerber). Selon Stülker (55), on le
capture de temps à autre, en hiver, dans les cantons de
St-Gall et d’Appenzell.
VIL. D. Greppin observa deux Freux près de la
Rosegg (Soleure), les 17 et 26 décembre 1899.
XL. a. On en a observé, au mois de février, près de
Samaden, dans la Haute-Engadine, suivant un renseigne-
ment de Saralz.
— 319 —
Le Freux s'attaque moins peut-être que ses congé-
nères aux petits vertébrés, aux oiseaux en particulier,
en dehors de la mauvaise saison. Cependant, il détruit
bien des campagnols dans les champs, en même temps
qu’il absorbe dans les cultures, avec des graines en dif-
férentes proportions, quantité de limaces, de vers et de
larves, de larves de hannetons à l’occasion; si bien qu’il
est, suivant les circonstances, assez difhcile de dire si
cet oiseau est plus nuisible qu’utile ou plus utile que nui-
sible, quoique l’on penche généralement plutôt pour cette
dernière alternative.
Le Freux habite les parties septentrionales tempé-
rées et orientales de l’Europe centrale, notamment le sud
de la Suède, l’Angleterre, le nord de l'Allemagne, les con-
trées du Bas-Danube, et l'Asie centrale, à l’est jusqu’au
Cachemire. Il se répand, en hiver, dans le sud de lEu-
rope, PAfrique septentrionale et le nord des Indes.
Pica Brisson.
65. Pica caudata (L).
Pie — Elster — Gazzera.
Synonymes: Corvus pica L., Pica europaea Boie.
Noms vulgaires: Margot, Agasse (Suisse française); Agache,
Vaondeigeat, secund. Meisner, (Fribourg), Agazze (St-
Maurice). — Ægerste (Suisse allemande); Ægerschte
(Interlaken), Hätzel, Agerist (Berne), Agatsche, Atzel
(Berthoud). — Hazlas (Vrin), Giazza, Giazella (Enga-
dine). — Cecca, Berta (Tessin).
Oiseau sédentaire surtout dans le voisinage des
endroits habités, jusque dans les vallées des Alpes, où
il serait cependant devenu rare et aurait même disparu
de différentes localités.
Oiseau sédentaire. I. a. La Pie est commune en
Savoie, dans la région des noyers, mais devient rare à
mesure qu'on s'élève (Bailly, 68). — Ib. D'assez com-
mune à très commune aux environs de Genève (Fatio,
Lunel, Vaucher, de Schæck, Lechthaler); très fréquente
près de Duillier (Vernet); fréquente près de Lausanne
(Goll, Meyer) et de Clarens (Meyenrock).
IL. a. Commune dans la vallée de Gessenay, pl.
(Uelliger), près de Montbovon (Güllet). — IT. b. Commune
ou très commune dans toutes les stations (Musy, Grand,
Planc, Erbeau, Cuony, Savary; Du Plessis et Combe, 61).
IL. a. Commune dans lOberland bernois, près du
lac de Thoune (Risold) et de la Lenk (Jüggi); a été,
par contre, à peu près exterminée dans la vallée du
Hasli (Blatter). — TT. b. Commune près de Berne (Stu-
der), de Berthoud (Fankhauser) et de Diessbach (Käser);
assez commune près de Schwanden (Sfämpfh); rare près
de Langnau (Gerber); commune sur les bords de l’Aar,
près de Bellach, de Leugenen et à l’Altwasser, près de
Feldbrunnen, d’Attisholzbad et de Flumenthal, dans les
Emmenschachen (taillis de la rivière Emme), près de
Deitingen (dans le marais de Deitingen), ainsi qu'aux envi-
rons de Subigen (Greppin).
IV.a. Commune près de Schwytz (Pernsteiner); assez
commune près de Stans (Rengger); assez rare près de
Sarnen (Etlin), où elle aurait bien diminué depuis qu’on
distribue des primes pour sa capture. — IV.4. Assez
fréquente ou fréquente près de Zofingue et dans le Suhren-
thal; devenue une rareté dans le Wiggerthal (Fischer-
Sigwart). Vers 1880—90, elle avait été complètement
extirpée de la région comprise entre Œnsingen et Aarau;
- 321 —
de nos jours, elle se rencontre de nouveau partout et
tout particulièrement en abondance entre Hasle et Schünen-
werd. Elle niche volontiers dans les îles de lPAar /G. de
Burg).
V. a. Commune près de Mels (Oschwald); assez com-
mune près de Glaris (Schindler). Elle à complètement
disparu, depuis quelques années, des environs de Matt
où elle était fréquente autrefois (Bäübler). — V.b. Assez
commune près de Zurich (Môsch, Läüdecke, Nägeli).
Nägeli à constaté aussi pour Zurich une diminution frap-
pante; les Piés furent surtout très décimées par l’hiver
1894-1895 et pour ainsi dire exterminées en différentes
localités.
VI bd. Commune près de St-Gall (Dick), dans les
cantons de St-Gall et d’Appenzell (Stülker, 55); assez
commune, mais en train de diminuer, près de Frauenfeld
(Schwyter). Depuis vingt ans, le nombre des Pies a de
même subi une diminution graduelle dans le canton de
Schaffhouse (Oschwald); sédentaire, mais assez rare près
de Thayngen (Gasser:.
VIl. a. Commune ou très commune dans la majorité
des stations. Elle serait seulement devenue plus rare au
Val de Travers (Corvin). — VIL b. Très fréquente près
de Porrentruy (Ceppi) et de Delémont (Helg). Elle est
très commune près de Bâle, où elle aurait plutôt aug-
menté que diminué durant ces dernières années (Bühler-
Lindenmayer). Se rencontre isolément à la Rosegg
(Greppin).
VIIL. 0. Très fréquente près d’Aigle (de Rameru,
Ansermoz); assez fréquente près de Martigny (Vairoli);
assez rare, par contre, près de St-Maurice (Besse); séden-
taire près de Sion (Wolf).
IX. b. Commune au Val Calanca (Rigassi.
X. a. Commune près de Coire (Manni, 49; de Salis,
90); assez commune près de Fürstenau {Stoffel); assez
rare près de Vrin (Solèr).
[Re]
Le)
— 322 —
XLa. La Pie a été jadis commune en Engadine; elle
a totalement disparu depuis 1850 environ. Saratz vit les
dernières non loin de Scanfs et de Capella (de Salis, 50).
Oiseau nicheur. [.a. Commune en Savoie (Bailly,
68), où elle commence à bâtir son nid dans les pre-
miers jours de mars. Ses œufs ont été recueillis dans les
forêts de sapins qui avoisinent St-Cassin et Chambéry.
— [.b. Commune ou très commune près de Genève,
suivant tous nos observateurs; commune aussi près de
Lausanne (Goll, Meyer); très commune près de Duillier,
pl., (Vernet) et dans la région de l’Orbe (Du Plessis et
Combe, 61).
IL. a. Selon OUphe-Galliard (Verzeichniss der Vügel
des Thales Greyerz, Journal für Ornithologie von J. Ca-
banis et Baldamus, vol. VITD), elle nicherait communé-
ment aux environs des villages et le long des grandes
routes de la Gruyère. Pittier et M. F. Ward la mention-
nent pour le Pays d'En-Haut. — IT. b. Commune ou très
commune dans toutes les localités fribourgeoises, pl. (Cuony,
Grand, Blanc, Savary); assez rare dans Pile St-Pierre
(Louis). En 1880, les Pies commencèrent dès le mois
d'avril à bâtir leur nid dans la contrée du lac de Bienne
(Güldlin).
IL. «. Commune aux environs du lac de Thoune
(Risold). L'époque des couvées tomberait dans le mois
de juin po r les localités des environs de Meïrringen, où
on la trouve encore comme nicheuse (C. Blatter). —
III. b. Assez fréquente ou fréquente près de Berne
(Berger, Studer); assez commune près de Langnau (Ger-
ber) et de Schwanden (Stümpfli); assez rare près de Hasle
(Gerber).
IV.a. Assez commune près de Stans (Rengger). —
IV.b. Niche en avril près de Zofingue (Fischer-Sigwart).
G. de Burg trouva, le 5 avril 1899, non loin d’Olten,
quatre nids de Pies fraîchement construits, mais encore
— 323 —
vides. Le 14 avril, cinq nids renfermaient des œufs. Les
18 et 28 avril, sur sept nids, les uns contenaient des
œufs, les autres des petits. L’on obsorva, le 15 mai, de
vieux oiseaux accompagnés de leurs petits déjà aptes à
voler.
V.a. Niche assez communément en avril près de
Glaris (Schindler). — V.b. Assez fréquente près de Zu-
rich (Läüdecke). Fischer-Sigwart rencontra, le 23 mai 1895,
sur les rives de la Limmat, en face de Dietikon, un nid
avec 7 œufs, élevé de 1,270 au-dessus du sol, dans un
buisson d’épines.
VI. b. Assez commune ou commune près de St-Gall
Dick, Girtanner). Selon Oschwald, quelques couples se
reproduiraient encore maintenant près de Schleitheim, de
Rüdlingen sur le Rhin et de Biberbach. Cet observateur
rencontra, le 1% mai 1878, dans cette dernière localité,
sur un grand peuplier, un nid de Pies avec 7 œufs très
couvés; le 31 mai et même le 8 juin, les petits étaient
encore dans le nid. En 1880, des Pies nichèrent le
10 mars sur ce même peuplier. En 1882, elles com-
mençaient déjà à nicher le 25 février (Oschwald).
VII. «. Assez commune au Val de Travers (Corvin);
commune près de Corcelles (de Meuron) et de La Chaux-
de-Fonds (Girard, Nicoud). — VIT. b. Assez fréquente
près de Bâle (Greuter-Engel) et de Delémont (Helg).
VIIL. a. Rare (Fatio et Studer). — VIIL. bd. Très
commune près d’Aigle (de Rameru, Ansermoz); commune
aux Ormonts-dessus, il y a trente ans encore, maintenant
presque complètement disparue (Fatio); assez commune
près de Martigny (Vairoli). Niche près de Sion et de
Rarogne (Wolf).
IX. b. Assez rare dans le Bas-Tessin (Poncini).
X.a. Très commune près de Coire (Mann, 49);
commune jadis près d’Arosa, en a complètement disparu
de nos jours (de Salis, 50).
— 324 —
Oiseau erratique. Un contingent d'individus nicheurs
exécute, au printemps et en automne, des déplacements
locaux dans un rayon assez limité. C’est sous ce titre
et dans ce sens que la Pie est citée par les stations
suivantes :
L. b. Assez fréquemment près de Genève (Fatio).
IT. b. Communément près d’Yverdon (Garin).
III. b. Assez rarement près de Langnau et de
Hasle, sg. ou par familles (Gerber).
VIL a. Communément près de La Chaux-de-Fonds
(Nicoud).
IX. db. De rarement à assez fréquemment dans le
Bas-Tessin (Lenticchia, Poncini).
D’apparition exceptionnelle dans VI. a Des
Pies, en compagnie de Chocards, se montrèrent une fois,
durant l'hiver, au Sentis (Bronner, 40).
La Pie niche de préférence sur les grands arbres
isolés. Le nid, couvert de rameaux entrelacés et pourvu
d’une entrée très petite, est généralement établi dans la
fourche d’une branche élevée. De petits rameaux, volon-
tiers épineux, et des morceaux de racines plus ou moins
enchevêtrés et empâtés dans une boue gluante sont
les matériaux qui forment la coupe et la base de l’édi-
fice. Des plumes et des parties délicates de plantes
diverses garnissent l’intérieur. La chambre du nid se
trouve souvent revêtue, de haut en bas, au dehors, d’un
ciment solide formé d’une glu épaisse (Fischer-Sigwart).
Le moment des nichées coïncide, dans les localités basses,
avec le mois de mars; dans les localités plus élevées,
comme Glaris, Meiringen, avec avril. La ponte est d’or-
dinaire de 6 ou 7 œufs, dont l’éclosion a lieu dans la
seconde quinzaine d'avril ou en mai pour la plaine et
seulement en juin pour des niveaux plus élevés, comme
Meiringen et environs (Blatter).
La Pie fait sa nourriture de souris, de petits oiseaux,
de reptiles, d'insectes et larves, de vers et mollusques,
de fruits charnus et de graines au besoin. Comme les
Corbeaux, elle prend aussi des débris de charognes et
s'attaque parfois à des oiseaux et des mammifères d’assez
grande taille, lièvres en particulier.
Distribuée sur une grande partie de l’Europe, elle
va jusqu'au 70° de latitude nord et habite, en outre,
l'Asie, à l’est jusqu’au Japon, le Kamtchatka jusqu’au
62°, les îles Aléoutiennes, l'Amérique septentrionale, de
l'Alaska à la Californie, l'Algérie et le Maroc, sous la
forme Mauritanica.
Garrulus Briss.
66. Garrulus glandurius L.
Geai — Eichelhäher — Ghiandai«.
Synonymes: Corvus glandarius L., Glandarius pictus Koch,
Lanius glandarius Nilss.
Noms vulgaires: Geai (Suisse française); Dzé (Fribourg),
Z6 (St-Maurice). — Herrenvogel (Suisse allemande);
Herevogel (Bienne, Gessenay, Interlaken), Hüher, Holz-
heher, Œäkser; Gägst, Holzschreier (Glaris), Herren-
gägger, Tschäker (Berne), Spiegelheher (Meiringen),
Hetaler (Zurich), Jügg ou Jück, Häütaler (St-Gall). —
Gräcke (Coire), Giazza da nitschoulas (Haute-Enga-
dine); Gagia (Val Calanca, Bergell). — Gagiott, Gagia
(Tessin).
— 326 —
Oiseau nicheur prédominant en plaine, pl. et mt.,
observé aussi dans les Alpes, en temps de passage.
Oiseau sédentaire. I. 4. Commun en plaine dans
la Savoie, plus rare dans la région montagneuse (Bailly,
68). — I. b. D'assez commun à commun aux environs
de Genève (Æutio, de Schæck, Vaucher, Lunel, Lech-
thaler); commun près de Duillier (Vernet) et de Lau-
sanne (Meyer).
IT. a. Fréquent dans la vallée de Gessenay (Uelli-
ger), et près de Montbovon (Gillet), ainsi que dans le
Pays d'En-Haut (Püttier et Ward). — IE. b. Commun
près de Fribourg (Cuony, Musy), de Romont (Grand),
de Faoug (Savary), de Lucens (Erbeau), dans le district
d’Orbe, notamment dans les bois de chènes de Val-
leyres et de Châtillon (Du Plessis et Combe, 61); assez
commun dans l’île St-Pierre (Louis); assez rare près
d’Avenches (Blanc).
IL. a. Commun près du lac de Thoune, pl. et mt.,
(Risold) et près de Meiringen (Blatter). — VIT. b. Fréquent
près de Berne (Studer), de Berthoud (Fankhauser) et de
Diessbach (Küser); assez commun près de Schwanden
(Stämpfhi); très rare près de Langnau (Gerber).
IV.a. Commun près de Sarnen (Etlin); assez com-
mun près de Stans (Rengger) et de Flühli (Winder). —
IV.b. Fréquent près de Zofingue (Fischer-Sigwart).
V.a. Fréquent près de Glaris (Schindler) et de
Mels (Oschwald); assez fréquent près de Matt (Bäbler).
— V.b. Assez commun ou commun près de Zurich
(Môsch, Nügeli); très commun au Zurichberg, en parti-
eulier dans le grand Dolderpark et environs (Carl).
VI.b. Qualifié de commun à très commun pour les
environs de Frauenfeld (Æeller, Schwyter); assez rare près
de St-Gall (Dick). Selon Stülker (55), il était commun
jadis partout dans les cantons de St-Gall et d’Appenzell ;
commun près de Schaffhouse (Gasser).
VIL a. Très commun près de Neuchâtel (Coulon)
et de St-Aubin (Vouga): fréquent près de Marin (Robert
et Vouga), ainsi qu'au Locle (Dubois); assez commun au
Val de Travers (Corvin). — VIL D». Commun près de
Porrentruy (Ceppi); assez fréquent près de Delémont
(Helg); assez rare près de Bâle (Greuter-Engel); com-
mun dans le Jura soleurois (Greppin).
VIIL. D. Très commun près d’Aigle (de Rameru, An-
sermoz); assez commun près de St-Maurice (Besse), de
Martigny (Vairol) et de Sion (Wolf).
IX. a. Oiseau sédentaire et nicheur assez rare au
Val Calanca (Rigassi). — IX. b. Très commun près de
Montagnola (Poncini); assez commun près de Lugano
(Lenticchia).
X.a. Commun aux environs de Coire et dans les
basses vallées des Grisons (Manni, 49; de Salis, 50).
XI.b. Assez rare dans la Basse-Engadine (Carl).
Oiseau erratique. I. 2. Commun près de Duillier
(Vernet).
II. b. Assez rare près de Fribourg (Cuony) et de
Faoug (Savary).
III. «. Assez commun dans la région du lac de
Thoune (Risold). — IIL.b. Rare près de Langnau (Ger-
ber); assez fréquent près de Schwanden (Stämpfl).
IV.a. Assez commun près de Stans (Rengger).
V.a. Assez rare près de Matt (Bäbler).
VIL. b. Assez rare près de Bâle (Greuter-Engel).
VIIL. d. Assez commun près de Martigny (Vairoli).
IX. a. Les Geais qui se reproduisent dans les zones
élevées du Val Calanca descendent, durant la mauvaise
saison, dans la région montagneuse et en plaine.
X. a. Très rare près de Davos (Pestalozzi).
Oiseau nicheur. La plupart de nos observateurs
indiquent la proportion des individus nicheurs comme un
peu plus forte que celle des sédentaires. Nous emprun-
DT ee
tons les citations suivantes à la littérature et aux données
envoyées par nos collaborateurs :
I.0. Tous nos collaborateurs l’indiquent comme com-
mun. Le Geai pond, d’après Fatio, selon les conditions,
en avril ou en mai, et ferait parfois une seconde ponte un
peu plus tard, si la première a été détruite. Le rapport
des sujets sédentaires aux nicheurs serait comme 2 : 3,
suivant le même, et comme 3 : 4 environ, d’après Vaucher.
Le Geai est commun près de Duillier (Vernet) et de
Lausanne (Goll).
IL «a. Olphe-Galliard (Verzeichniss der Vôügel des
Thales von Greyerz) le cite comme fréquent dans la
Gruyère. — IT. b. Qualifié de commun à très commun
par la majorité des observateurs (Grand, Garin, Blanc,
Cuony); assez commun dans l’île St-Pierre.
IL. a. Commun aux environs du lac de Thoune
(Risold). — II. b. Fréquent près de Berne (Studer,
Berger); assez fréquent près de Langnau et de Hasle
(G'er ber).
IV.b. Commun près de Zofingue (Fischer-Sigwart).
Les nichées auraient lieu dans cette contrée à la fin
d'avril ou en mai. En 1888, on observa le 23 mai des
Greais sur leurs œufs; en 1887 et en 1895, on vit des
petits hors du nid le 25 juin. Commun près d’Olten.
Accouplement le 8 avril 1898; le 11 avril construction
du nid. En 1899, les Geais étaient en partie appariés
le 18 avril et avaient leurs nids au Gretzenbach; les nids
contenaient, le 28 avril, des œufs ou des petits; deux cou-
vées sortirent des nids le 17 mai, aux Schachen (taillis);
un nid de Geais rencontré au-dessus du , Grund“ie 22 mai
renfermait 6 œufs; un autre, au 31 mai, contenait encore
5 œufs, tandis qu’à la même date, un autre abritait
des jeunes encore nus; enfin un nid trouvé également
au-dessus du ,Grund“ renfermait des petits nus le 1 juillet.
Observé des petits aptes à voler le 27 mai; en 1897, le
8 mai (G@. de Burg).
—
OO
V. b. Assez rare près de Zurich (Lüdecke). Selon
les observations d’un de nos collaborateurs de Bollingen,
bassin supérieur du lae de Zurich, on a vu au milieu de
mai des petits au nid.
VI. à. Nicheur commun dans le canton de St-Gall,
suivant Girtanner ; assez commun aux environs de la ville,
selon Dick.
VII. a. Assez commun près de La Chaux-de-Fonds
(Girard), ainsi qu'au Val de Travers (Corvin). — VIL. b.
Très commun près de Porrentruy (Ceppi); assez fréquent
près de Delémont (Helg) et de Bâle (Greuter-Engel).
Bülhler-Lindenmayer trouva un nid avec des œufs, non
loin de Märkt, le 25 avril 1896; commun près de la
Rosegg, Soleure (Greppin).
VIIL a. Observé par Oschwuld à 1400 et à 1900 m.
s/m. près de Wyler, versant méridional du Simplon. —-
VIIL D. Très commun près d’Aigle (de Rumeru, Anser-
moz): assez commun près de Martigny (Vairoli). Wolf
l'indique comme nicheur à Sion.
IX. a. Assez rare dans le Val Calanca, où il niche-
rait de temps à autre dans la région alpine (Rigassi).
X. a. Commun près de Fürstenau (Stoffel).
XI. a. Commun dans le Bergell (arbald).
Oiseau de passage. Un passage important de Greais
s'effectue au printemps et en automne, principalement
dans la partie occidentale du Mittelland suisse, le long
du Jura jusqu’à lPextrémité de la plaine suisse près de
Genève, et par les vallées parallèles des Alpes. Le pas-
sage du printemps se fait peu à peu durant les mois de
mars et d'avril. Il est plus aisé d'observer les passages
d'automne qui s'effectuent dès la mi-septembre et parfois
jusqu’à la mi-novembre, par familles ou, plus souvent,
en troupes peu serrées, mais parfois très nombreuses.
La. Le Geai passe, en Savoie, pendant l’automne,
d'ordinaire au moment des vendanges, al., (Bailly, 68).
TON
En 1886, arrivée près d'Annecy, le 14 mars (Duparco).
-— 1. b. Les observateurs placés près de Genève et de
Duillier sont d'accord pour l’indiquer comme très fréquent
en temps de passage. On ne voit plus, depuis une dizaine
d'années environ, au passage d'automne, des bandes de
plusieurs centaines d'individus passant assez haut en se
suivant à 2—3 mètres les uns des autres, comme autre-
fois (Fatio). Il semble un peu moins commun et un peu
moins régulier près de Lausanne (Goll, Meyer) et de Cla-
rens (Meyenrock). Dans lPautomne de 1863, un passage
extraordinaire de (Geais eut lieu à Genève, du nord au
sud. En 1864, au commencement de mai, arrivée d’indi-
vidus en retard à Genthod, près de Genève (V. Fatio,
Bull. de la Société ornithol. suisse, vol. I, 2° partie. Pro-
cès-verbaux, p. 147). Un passage plus nombreux que
d'ordinaire se fit, en 1885, près de Lausanne.
En 1886, le 7 mars, arrivée des premiers Greais à
Pressy (de Schæck).
En 1886, en mars et avril, passage de printemps
près de Lausanne, direction WE, (Goll).
En 1886, le 13 septembre, premiers départs près de
Pressy (de Schæck).
En 1886, le 29 septembre, départs al., du nord au
sud, près de Pressy (de Schæck).
En 1889, le 4 octobre, passage important près de
Sionnet (de Schæck).
En 1896, le 26 avril, fort passage près de Lausanne
(Nar bel).
IL a. Olphe-Galliard l'indique comme de passage
dans la Gruyère. — I. h. Très commun près d’Avenches
(Blanc) et d’'Yverdon #m., (Garin). ;
IL. a. Fatio vit encore, le L8 mai 1864, de grands
vols de Greais passant dans la direction du sud au nord
au-dessus du lac de Thoune (Bull. de la Société ornithol.
suisse, vol. I, 2° partie. Procès-verbaux, p. 147). — IIL. b.
Commun ou très commun près de Berne (Brunner-
Ale =
Wyss, Studer); assez commun près de Hasle et de Langnau
(Gerber).
En 1886, le 8 octobre, premiers passages d'automne
près de Hasle (Gerber).
En 1886, du 20 au 30 octobre, passage principal
près de Hasle (erber).
En 1886, le 22 décembre, fin du passage d’automne
près de Hasle (Gerber).
En 1889, du 8 au 11 octobre, passage principal,
direction WSW (Gerber).
En 1894, le 7 octobre, sg., direction SE, près de
Langnau (Gerber).
IV.b. Une bande de 70 à 80 Geais passa, le
13 mai 1898, au-dessus d’Olten, se dirigeant vers le NE;
une troupe de 40 à 60 individus fut observée le même
jour près d’Aarburg (Fischer-Sigwart). Un fort passage
de plusieurs centaines de Geais eut lieu le 4 mai 1898.
Il en passa durant trois quarts d'heure; ils arrivaient du
Gau, volant au-dessus de la pointe méridionale du Bann
du côté d’Aarau /G. de Burg). Suivant cet observateur,
ce vol aurait été formé de mâles qui n'avaient pas pu
nicher.
V.b. Gerber nous fait la communication suivante
sur les passages aux environs de Zurzach: En 1896,
les Geais furent communs près de Zurzach du 3 au 51
octobre; ils devinrent bien moins fréquents dans le mi-
lieu de novembre ainsi qu’en décembre. En 1897, il y
eut des journées de passage près de Zurzach, du 30 mars
au 3 avril, direction du passage NO; du 14 septembre
au 17 octobre, passage d'automne #Mm.; du 17 au 24
octobre al., 4 novembre sg., direction du passage WSW.
En 1898, le 2 février, premiers passages du printemps, du
13 au 15 avril al.
VII. a. On aperçoit assez souvent, suivant Vouga
(38), des bandes de (Gteais, passant de l’ouest à l’est, dans
la région du lac de Neuchâtel. Assez rare près de Cor-
PS ue
celles (de Meuron): commun près de La Chaux-de-Fonds,
selon Micoud; même très commun al, suivant Girard;
très commun au Val de Travers (Corvin). — VIL b.
Assez fréquent près de Bâle (Greuter-Engel). Le passage
aurait lieu en octobre près de Delémont (ÆHelg). Une
grande troupe défila, le 22 septembre 1897, devant la
Rosegg, se dirigeant de l’est à l’ouest; de nouvelles ban-
des de 12 à 20 individus passèrent les 20 et 30 avril,
puis le 2 mai 1898, au-dessus de la Rosegg; direction
du passage WE. Des Geais passèrent les 17 et 25 sep-
tembre 1899, au-dessus de la Rosegg, direction EW.
(Greppin).
VIII. D. Assez commun ou commun près de Martigny
(Vairoli).
IX.b. Très commun près de Montagnola (Poncini).
XL a. Curtin le cite avec la mention de très fréquent
près de Sils-Maria, Saratz avec celle de très commun,
bien qu'irrégulier, près de Pontresina. Ce dernier obser-
rateur (62) aurait vu, à différentes reprises, des passages
de 300 à 400 Greais, en octobre, dans la Haute-Engadine.
Pestalozzi observa, le 23 septembre 1885 et le 23 octo-
bre 1887, plusieurs individus de passage, soit isolément,
soit en troupes, près de St-Moritz, par un fort vent du
sud-ouest. — XI. b. Assez commun, en automne, dans la
Basse-Engadine (Carl).
Hôte d'hiver. IL. D. Assez fréquent dans l’île St-
Pierre (Louis).
IT. b. Assez rare près de Hasle (Gerber); très
rare près de Langnau (Gerber) et de Berne (Brunner-
Wyss).
IV. b. En janvier 1895, mois qui fut particulière-
ment froid, les Greais se montrèrent communément autour
des fermes et près des tas de fumier (Fischer-Sigwart).
V.a. Assez fréquent près de Matt (Bübler).
VIE b. Observé à Delémont par Æelg.
VIIL. b. Très commun près d’Aigle (de Rameru, An-
sermo2).
Le Greai niche, à une hauteur moyenne, sur les arbres,
dans les forêts. Son nid, de forme hémisphérique et
découvert, est construit, d’après Bailly (68) et Fatio (88),
avec de petites branches et des racines entrelacées d’une
façon assez lâche. La ponte a lieu en avril et se com-
pose de 4 ou de 5 à 7 œufs qui sont couvés en mai.
La nourriture consiste principalement en glands,
noix et graines de maïs, dont l'oiseau ferait, suivant de
Salis (50), provision en automne. Cependant, il prend aussi
différents fruits, des insectes, des vers et même par-
fois de petits vertébrés, lézards, serpents, souris, ete.
Au moment des nichées d’autres oiseaux, il s'attaque
souvent aux jeunes et dérange les couvées. Nous sommes
redevables à G. de Burg d’une série de faits précis sur
ce sujet.
Le Geai habite l’Europe entière, jusqu’au 69° de
latitude nord; il s'étend à l’est jusqu’à l’Oural, au sud-
est jusqu'aux contrées basses du Danube et jusqu’à la
Grèce.
Nucifraga Briss.
6%. Nucifraga caryocatactes L.
Casse-noix— Nusshäher —Nocciolaja.
Synonymes: Corvus caryocatactes L., Garrulus caryocatactes
Hemprich, Caryocatactes nucifraga Cuv., Nucifraga
tenuirostris et Nucifraga crassirostris Brehm.
Noms vulgaires: Casse-noix, Casse-noisettes, Casse-alogne
(Suisse française); Geai de montagne (Genève), Zé gris
(St-Maurice). — Nusshäher, Tannenhäüher, Birkhüher
(Suisse allemande); Nusshützel (Berne), Nusspiclier (Ges-
— 334 —
senay), Grauhäher, Berghäher (Meiringen), Haselnüssler
(Unterwald), Brätscher (Glaris); Chriesigärsch, Nuss-
jägg (St-Gall), Nussbrecher (Coire et Fürstenau). —
Cratschla (Basse-Engadine), Giazza da nuspinas (Haute-
Engadine). — (agia di nisciol (Calanca), Gagia matte
(Bergell), Gagia nisciolera (Tessin).
Nicheur et sédentaire dans toute la chaîne des Alpes
et dans le Jura. Commun en automne dans les vallées;
de temps à autre, en plaine, durant l’hiver. Observé
aussi quelquefois en passage.
Oiseau sédentaire. IL. a. Il n’est point rare en Sa-
voie, surtout dans les forêts d’aroles de la Haute-Taren-
taise et de la Haute-Maurienne; un petit nombre de cou-
ples séjournent l'hiver (Bailly, 68). — I. b. Necker (23)
l'indique comme se rencontrant dans les forêts des mon-
tagnes de la vallée du Léman. Suivant Fatio (88), le Casse-
noix ne vient qu’errant ou en passage aux environs de
Genève. De même assez rare près de Duillier (Vernet);
fréquent dans les Alpes vaudoises, de 1000 à 2000 m.
et au-dessus (War bel).
IL. «. Assez rare près de Montbovon (Gillet). H. Pittier
et M. F. Ward (Bull. de la Soc. vaudoise des sciences
naturelles, vol. XXI) le mentionnent pour le Pays d’En-
Haut. — IL db. D'assez rare à assez commun dans les
montagnes du canton de Fribourg (Cuony, Musy) et dans
le Jorat (Razoumowsky, 8; Du Plessis et Combe, 61).
I. a. Commun près de Meiringen (Platter), aux
environs du lac de T'houne et dans le Frutigthal (Risold).
Le Musée d'histoire naturelle de Berne possède des spé-
cimens de Habkern et de Mürren, et un exemplaire tué
dans les restes des forêts dilapidées d’aroles de la région
de lPAltelssturz.
IV. a. Assez fréquent près de Sarnen (Etlin) et aux
environs des Mythen (Pernsteiner): sédentaire près de
Flühli (Minder).
ne 7
Va. Commun près de Glaris (Schindler) et de Mels
(Oschwald); assez commun près de Matt (Bäbler). —
V.b. Très localisé dans le canton de Zurich, s’il s'y trouve
comme oiseau sédentaire (Nügeli.
VI. b. Commun dans le canton de $St-Gall (Girtan-
ner); rare, par contre, en Thurgovie (Keller).
VIL «. Très fréquent dans les environs de Neuchâtel,
zones moyenne et supérieure du Jura (Coulon); d'assez
rare à assez commun près de La Chaux-de-Fonds (Gi-
rard, Nicoud); assez rare près de St-Aubin et dans les
bois de Chaumont (Robert et Vougu). — VIE. b. Dans
les bois qui avoisinent la Hasenmatt et la Rüthifluh
(Greppin). G. de Burg indique les points suivants dans
le Jura: Rothfluh (1237 m.), dans les Lachen, derrière
l’'Egg, Tiefmatt (1300 à 1400 m.), Le Bluet, à Läng-
schwand, Grabenschwand et Stalfluh (1500 à 1412 m.),
au Homberg au-dessus d’Olten (850 à 900 m.), au Dot-
tenberg, à Allerheiligen, à Schwängi, à la Hohe Fluh ct
dans le voisinage de Friedau (800 à 1000 m.).
VIIL «. Assez rare, en hiver, dans bien des localités
élevées du Valais. On le rencontre dans les forêts d’aroles,
non loin de la Findelenalp à Zermatt et sur Salgesch
(Studer et Fatio). — VII. b. Assez rare aussi près de
St-Maurice (Besse); d'assez rare à assez commun près
d'Aigle (de Raimeru, Ansermoz); rare près de Marti-
gny (Vairoli). Wolf le désigne sous la mention de séden-
taire pour la région de Sion (Fatio et Studer).
IX. b. Assez rare dans le Bas-Tessin, près de Lu-
gano (Lenticchia); suivant ÆRigassi, assez fréquent dans
tout le Val Calanca.
X.a. De commun à très commun près de Coire,
pl., mt. et alp. (Manni, 49; de Salis, 50); sédentaire dans
le pays de Davos (Pestalozzi); assez fréquent près
d’Arosa, le long de la limite des forêts (Hold, 59).
Se
XL a. Commun à Pontresina, en été jusqu’au-dessus
de 3000 m. s/m., hors la région des forêts (Saratz); très
commun près de Sils-Maria (Curtin). — XI b. Commun
dans toute la Basse-Engadine (Carl).
Oiseau erratique. Dans les différentes régions où
le Casse-noix est sédentaire ou nicheur, il descend en
automne dans les vallées, à la recherche des noisettes. De
cette façon, il arrive très souvent en arrière saison dans
le Rheinthal qui avoisine Coire; il se montre aussi, de
temps à autre, dans le Rheïnthal-saint-gallois, descendant
même jusqu’au lac de Constance (Stülker); il est men-
tionné comme plus ou moins rare sur l’Albis et à
l'Ütliberg (Nägeli). Il est indiqué, en outre, comme erratique,
dans les stations suivantes: assez rare près de Duillier
(Vernet), dans la région de l’Orbe (Du Plessis et Combe, 61)
et près de Fribourg (Cuony); commun près du lac de Thoune
(Risold) et de Sarnen (Ætlin). Fischer-Sigwart observa trois
exemplaires près de Reiden et plusieurs aussi près de
Wauwyl, en décembre 1885, puis des individus isolés
au Wimmiserberg, en septembre 1892. Greppin observa
aussi des Casse-noix près de la Rosegg, en septembre 1894
et le 18 juillet 1898. Selon G&. de Burg la plupart des
Casse-noix du Jura descendraient de leurs lieux de nichées
vers les localités inférieures, rarement toutefois au-dessous
de 600 mètres; de temps à autre, ils arrivent cependant
plus bas encore dans les vallées. C’est principalement du
10 août au 1°" septembre qu’ils descendent, en quête de
noisettes, jusque dans les vallées. Ils sont assez communs
près de Martigny (Vairoli). IIS étaient communs dans le
Prättigau entre le 14 et le 18 octobre 1890 (Saunders, On
birds observed in Switzerland. , The Ibis*, London 1891).
De Salis (50) constata, en septembre 1857, que de véri-
tables processions de Casse-noix descendaient de la mon-
tagne dans la vallée de la Haute-Engadine, se dirigeant vers
St-Moritz-les-Bains, et regagnaient ensuite les montagnes.
— 331 —
Oiseau nicheur. Nous reproduisons ici les rensei-
gnements sur le degré d’abondance de l’espèce aux dif-
férentes stations et sur les localités où elle niche de pré-
férence. Quant aux observations concernant les époques
de nichées et de couvées, nous les ferons rentrer plus
loin dans la partie biologique.
[. a. Le Casse-noix n’est pas rare dans les épaisses
forêts de la Savoie, notamment dans celles d’aroles en
Haute-Tarentaise et Haute-Maurienne (Bailly, 68). —
I. b. Assez rare dans les montagnes des environs de
Genève (Fatio, Lechthaler, Vernet); assez commun dans
les Alpes vaudoises (Goll).
IL. a. Assez fréquent dans la vallée de Gessenay
(Uelliger). Suivant Olphe-Galliard (Verzeichniss der
Vügel des Thales von Greyerz im Kanton Freiburg,
Schweiz; Journal für Ornithologie von J. Cabanis et Bal-
damus, Vol. VII), il se reproduit communément dans la
région de la Berra, dans les vallées de Charmey et de
Bellegarde, rarement par contre au Moléson. — II. b.
Assez rare aux environs de Fribourg (Cuony).
IL. a. Commun dans l’Oberland bernois, surtout dans
les dernières forêts d’aroles (Haller); assez commun près
du lac de Thoune et dans le Frutigthal (Risold). —
III. b. Assez rare près de Langnau, mt.; très rare près
de Hasle (Gerber).
IV. a. Assez rare près de Stans (Rengger).
V.a. Assez commun près de Matt (Bäbler); commun
près de Glaris (Schindler). — V.b. Nicherait dans la
chaîne du Hôrnli, suivant Nügeli.
VI.a. Se reproduit, d’après le baron J. W. von
Miller (48), dans les épaisses forêts de conifères de dif-
férentes montagnes appenzelloises,. par exemple dans
celles du Schäfler, jusqu’à l'altitude de 4000 pieds;
serait cependant partout assez rare.
VIL a. D’assez rare à assez commun aux environs
de La Chaux-de-Fonds et le long du Doubs (Micoud,
23
— 338 —
Girard); assez fréquent au Val de Travers (Corvin). —
VII. db. Fréquent près de Porrentruy, mt. (Ceppi); nicheur
commun et régulier dans les bois du Jura soleurois, en
particulier près de Homberg et de Rumpel (Fischer-
Sigwart; G. Vogel, die Fortpflanzung des Tannenhähers
im Jura Solothurns; voyez aussi &. de Burg, cité plus
haut). Bühler-Lindenmayer Va observé souvent près de
Rebeuvélier et du Blauen.
VIII. «. Assez commun (Fatio et Studer). — VIIT. b.
Assez rare près de Martigny (Vairoli) et de Sion (Wolf);
d'assez rare à assez fréquent au-dessus d’Aïgle (de Ra-
meru, Ansermo2).
X.a. Assez fréquent près de Fürstenau (Stoffel);
très commun près de Coire, mt. (Manni, 49). Baldamus
rencontra des nids et des jeunes près de Tiefenkasten
et dans la vallée de lAlbula (Ornithologisches aus mei-
nen Reisetagebüchern; Journal für Ornithologie de Ca-
banis, Vol. I, 3° série). Pestalozai trouva un nid avec
des œufs près d’Arosa.
XI. a. Assez rare dans le Bergell (Garbald). Saratz
(62) vit des jeunes près de Pontresina.
Oiseau de passage. La plupart de nos Casse-noix
descendent des montagnes pour passer l'hiver dans des
régions plus basses ou même en plaine, et, dans une cer-
taine proportion, ces oiseaux exécutent également un véri-
table passage de nos Alpes vers le sud. A côté de cela,
il semble que nous voyions, de temps à autre, passer, en
plaine; dans le pays des vols de Casse-noix (N. macrorhyn-
chos Brehm) provenant du nord-est de l’Europe, qui se
distingueraient, selon Blasius, des individus alpins (N. bra-
chyrhynchos Brehm) par leur bec plus long et plus grêle,
caractère qui ne serait point toujours constant puisqu'on
le constate souvent chez des individus des Alpes (Fatio,
Faune vert. Suisse, vol. Il, part. 1, p. 740, 1899.). Notre
collaborateur Nügeli nous indique un autre signe qui ser-
— 9339 —
virait à distinguer les formes alpine et septentrionale.
Ce serait le dessin formé par la bande blanche sur le
dessous de la queue dont le bord monterait en forme
d'escalier chez nos Casse-noix alpins et sous-alpins, tan-
dis qu’il serait droit chez les sujets rencontrés en plaine.
Cette distinction s’expliquerait par le fait que, dans la forme
alpine, la couleur noire des barbes internes de chaque
plume dessinerait une ligne verticale à la tige, quand au
contraire, dans la forme septentrionale, la coloration noire
s’interromperait en une ligne nettement oblique et mon-
tant, au côté interne, vers les plumes intérieures plus
centrales. Les exemplaires du Musée d'histoire naturelle
de Berne, qui proviennent des Alpes et des préalpes
(Habkern, Grindelwald, Spittelmatt, Trub, Salgesch), se
rapportent tous, en réalité, à la première forme, en présen-
tant une disposition en escalier des limites du blanc et du
noir à la face interne des rectrices (Studer). Fatio (Faune,
IE, part. 1, pag. 740 et 741) traitant des deux formes du
N. caryocatactes, parle des différences d’étendue du blanc
au bout de la queue de cet oiseau, tant sur les rectrices
internes que sur les externes, différences déjà signalées
par quelques auteurs, et attribue celles-ci, comme celles
observées dans la forme du bec, à une question d'âge
surtout. Il a trouvé chez des Casse-noix suisses, de diverses
provenances et d’âges différents, des becs tour à tour
minces et acuminés ou épais et obtus, ainsi que des
queues plus ou moins étagées, avec de grandes diffé-
rences dans l’étendue et la disposition du bout blane des
diverses rectrices en dessous.
Nous avons reçu les renseignements suivants sur
Papparition du Casse-noix, comme oiseau de passage, aux
différentes stations :
L a. Un contingent des individus nichant en Savoie
émigre en automne vers les pays méridionaux et regagne,
à la fin de février, les lieux de nichée. Des passages
ont lieu çà et là, en outre, pendant l’automne en Savoie,
— 340 —
venant parfois du nord, l’espèce se montrant alors plus
nombreuse dans certaines années (Bailly, 68). — I. b.
Assez commun, mais pas de passage vraiment régulier
près de Genève (Fatio, Vaucher) et de Duillier (Vernet);
irrégulier près de Lausanne (Goll). En 1844, il se mon-
tra en très grand nombre, du milieu d’octobre à la fin
de novembre, dans le canton de Vaud, où on l’observa
même dans des villages et dans des villes (Depierre, 41).
En 1868, un fort passage se fit le 20 octobre près de
Rolle (Fatio, Bull. de la Société ornithol. suisse, vol. II,
p. 164).
IL. db. Assez rare près d’Yverdon (Garin). Bien que
très rare d'ordinaire près de Romont, il s’y est montré
parfois en très grande quantité (Grand).
III. b. Assez rare sg., près de Langnau; très rare
près de Hasle; dates de passage pour 1889, 4 et 5 octobre
(G'er ber).
V.b. Les Casse-noix apparurent en très grand
nombre dans le canton de Zurich, durant l'automne des
années 1885, 1887 et 1893; ils furent particulièrement
communs en octobre et novembre 1887, moment où le
préparateur Nügeli en reçut de diverses localités du can-
ton de Zurich. Un fort passage s’effectua à la même
époque à travers l’Autriche-Hongrie, arrivant du nord.
(V. Ritter von Tschusi zu Schmidhofen, Der Tannen-
häüherzug durch Osterreich-Ungarn im Herbste 1887;
Ornis, 1889).
Il est probable que l’arrivée des Casse-noix dans le
canton de Zurich, ayant tous les caractères d’une invasion,
devait être due aussi à quelque émigration venant du
nord.
VIL. «a. Assez commun près de La Chaux-de-Fonds
(Nicoud). — VII. b. Très rare et irrégulier près de Bâle
(Greuter-Engel). On observa des Casse-noix près de Bâle
au commencement de novembre 1844 (P. Merian, Be-
JW}
EST
richte “über die Verhandlungen der naturforschenden
Gesellschaft in Basel. Vol. VIL 1847).
VIIL. a. Fréquent près de Martigny (Vairoli). La
vallée inférieure du Rhône et celle de Genève semble-
raient, suivant les données qui nous sont parvenus, ser-
vir de porte de sortie pour les Casse-noix se dirigeant
vers le sud.
X. a. et XI. De Salis (50) et Saratz (62) admettent
que la majorité des individus nicheurs dans les Grisons
émigrent en automne.
Hôte d'hiver. Mentionné dans les localités suivantes :
Genève et Lausanne (1. b.) avec la mention d’assez rare
(Vaucher, Meyer); dans l’île du lac de Bienne (I. db)
avec celle d’assez fréquent (Louis); il est assez rare, par
contre, à Schwanden et Berthoud (IL. b.), d’après Séämpfli
et Fankhauser; assez commun à Matt (V.a.), suivant
Bübler; d’assez rare à assez fréquent à Aigle (VII. b.),
selon de Rameru et Ansermoz.
Apparition exceptionnelle. Très rare à Zurich
(Môsch); très rare dans VLb., Frauenfeld (Schwyter) ;
un individu fut tué, le 12 octobre 1892, près d'Hallau
(Gasser); très rare aussi dans VILD., Bâle (Greuter-
Engel); on peut voir au Musée de Bâle un mâle et une
femelle tués, en 1888, près de cette ville, ainsi qu’un
troisième exemplaire mâle provenant du pays (Bühler-
Lindenmayer).
Dans un travail cité précédemment (Die Fortpflanzung
des Tannenhähers im Jura Solothurns, Mitteilungen
der St. Gallischen Naturwissenschaftlichen Gesellschaft
1871/72), G. Vogel publie sur le Casse-noix des données
intéressantes concernant l’époque des couvées et nichées
et la composition du nid, observations basées sur six
couvées complètes. Nous reproduisons iei textuellement
le résultat des recherches de cet observateur:
.Les Casse-noix se reproduisent dans le Jura soleu-
rois, entre 2500 et 3500 pieds s/m, sur les pentes décou-
vertes, ensoleillées et exposées au sud-est et au sud, sou-
vent à proximité de la chaîne centrale ou dans l’un de ses
rameaux. On rencontre leurs nids dans les forêts composées
de diverses essences, sur les pins ou les sapins blancs,
généralement d’une épaisseur de 6 à 9 pouces, et à une
hauteur de 5 à 8 mètres au-dessus du sol; ils sont pla-
cés sur les branches d’un an et contre le tronc, toujours
bien au soleil.
Les nids trouvés n'étaient jamais établis sur des
arbres à feuilles, mais toujours sur des conifères, un peu
à l’intérieur, quoique non loin de la lisière d’un groupe
de conifères s’élevant au milieu d’arbres à feuilles, bien
exposé au soleil, quoique bien dissimulé. D’en bas, il
était cependant aisé d’apercevoir les nids; un de ceux-ci
avait été bâti contre un tronc en partie décortiqué et
malade, bien que l'oiseau eût pu trouver un bien meilleur
emplacement dans le voisinage.
A part quelques variations, les nids mesurent de
27 à 30 cm. de diamètre et de 15 à 18 cm. de hau-
teur extérieure. Ils ont 13 cm. de largeur interne et
8 em. de profondeur, et présentent ainsi une forme plus
qu'hémisphérique. Leur première base est faite de ramilles
d’un demi-centimètre ou moins de la plupart des espèces
d'arbres qui croissent dans la forêt environnante, du
Frêne /Fraxinus excelsior), du Hêtre (Fagus silvatica),
du Pin (Pinus abies), du Sapin blanc (Pinus picea) et
du Pin ordinaire (Pinus silvestris). Des barbes ou des
fragments de lichens et autres mousses encore attachés
à ces branches sèches, donnent un aspect particulier à
l'extérieur du nid, Une couche plus ou moins épaisse de
poussière de bois pourri, mêlée à des racines de divers
arbustes encore terreuses, repose sur ce premier fonde-
ment. Ces édifices sont plus ou moins solides suivant l’é-
paisseur de leur plancher qui atteint tout au plus 3 em.
— 943 —
Les parois externes sont en partie constituées par
des ramilles provenant des mêmes arbres utilisées à
l’état sec pour la base, mais elles sont maintenant em-
ployées à l’état frais, souvent encore avec leur feuillage;
on y voit des bouquets d’épines ou des ramilles entrelacées
prises à différents buissons de la forêt, par exemple du
Cornouiller (Ligustrum vulgare), du Noisetier (Corylus
avellana), du Chèvre-feuille (Lonicera periclymenum), du
Troëne (Lonicera xylosteum), ainsi que de lAubépine
(Cratægus oxyacantha). Le revêtement interne est formé
de matériaux tout différents. Les plus utilisés sont
l'Usnée (Usnea barbata), de nombreuses tiges de Dac-
tyle (Dactylis glomerata), les Bromus et Carex, de la
Mousse ordinaire {Hypnum), les Parmélies et surtout le
liber de vieilles branches de Frênes, divers matériaux
qui sont bien plutôt rangés les uns près des autres qu’ar-
tistement entrelacés ou feutrés,
,Si l’on compare les nids du Casse-noix avec ceux
d'espèces voisines, on reconnaît qu'ils doivent être rappro-
chés plutôt de ceux des Corneilles que de ceux des Geais.
Aiïnsi, le nid de notre Geai (Garrulus glandarius), que
l’on confondait bien souvent autrefois avec celui du Casse-
noix, en diffère complètement. Sans être généralement
artistique, cette construction est intéressante, en effet, et
d'aspect original, surtout fraîchement bâtie, quand les
vives couleurs des mousses, des lichens et des rameaux
verts se détachent agréablement sur les parties sombres
des autres matériaux.
Le Casse-noix ne fait qu’une ponte dans le Jura
et commence à travailler à son nid à la fin de février ou
au commencement de mars; on trouve ses couvées au
complet vers le milieu ou dans la seconde quinzaine de
mars. Les nids qui contiennent encore des œufs frais en
avril ou en mai proviennent de paires dont les premières
pontes ont eu quelque accident. On ne trouve pas de cou-
vées durant l’été, en juin, juillet ou août.“
— 344 —
Vogel continua ses observations sur un nid trouvé le
12 mars 1872 et renfermant un œuf. Voici ce qu’il rap-
porte à ce sujet:
Le nid en question contenait le 14 mars un second
œuf et le 19 mars les deux derniers œufs. L'oiseau avait
done mis du temps pour déposer ses 4 œufs, à des inter-
valles de’ deux ou trois jours, mais il faut sans doute
tenir compte de la saison d'hiver, car il n’avait point alors
surabondance de nourriture à son service. Dès ce mo-
ment, la femelle resta assidue sur ses œufs, se montrant
fort peu craintive. De loin déjà, on reconnaissait très
bien la tête du Caryocatactes, et lorsqu'on approchait au-
dessous du nid, on la voyait s’avancer sur le bord pour
observer l’intrus avec curiosité. Sa queue redressée et
presque droite dépassait à peine le bord du nid. Lors-
qu'on frappait vivement le tronc de l’arbre ou que lon
s’apprêtait à y grimper, l'oiseau quittait alors la place,
s’envolant rapidement, comme éperdu, et disparaissait
dans des groupes d'arbres voisins; mais il regagnait bien-
tôt sa couvée, quand le danger semblait éloigné, faisant
preuve d’une grande habileté à passer inaperçu. Sur une cou-
vée du 18 mai 1870, se trouvant à la hauteur de 5 hommes
environ, nous essayâmes, dit-il, d’obstruer l’ouverture
du nid que la femelle venait de quitter, pour voir quand
et de quelle façon celle-ci y reviendrait. Après avoir
attendu environ quarante minutes en vain, je m'ap-
prochaï contrarié de la place, et aperçus le Casse-noix
bien tranquille sur sa couche, comme si rien ne s'était
passé. Il avait brisé, sans s’en douter, la baguette ser-
vant d’obstacle, alors que, arrivé de haut dans le groupe
de pins, il s'était rapidement glissé de branche en branche
jusqu'à son nid.
»La femelle se charge seule de lincubation et n’est
done point remplacée dans ces fonctions par le mâle
qui, par contre, la nourrit avec sollicitude. L’époux se
comporte, en cette circonstance, avec une grande ten-
ré tds tint.
Dédais.
Sn" CR
dresse » de son côté, son épouse, en prenant la nourriture,
exécute des battements d’ailes et de petits cris qui rap-
pellent les agissements des jeunes en pareille circonstance.
Le 7 avril, on trouva, dans le même nid, trois
petits encore nus et aveugles, ainsi qu'un œuf dont l’éclosion
suivit aussi. L’incubation avait donc duré dix-huit jours.
Les œufs éclosent, suivant l’état de la température, géné-
‘alement entre le dix-septième et le dix-neuvième jour
qui suit le commencement de la ponte.
Le 30 avril, les jeunes étaient presque aptes à voler.
Le nombre ordinaire des œufs ou des petits d’une couvée
serait de quatre, suivant Vogel.
Schindler trouva sur le versant méridional de la
Wiggis, dans le canton de Glaris, un nid de Casse-noix qui
était placé d’une façon assez extraordinaire dans une sorte
de niche d’une paroi de rochers (Stülker, 56). Selon
Schindler, l'espèce ferait deux nichées par an dans le
pays de Glaris (Klônthal, Schilt, Wiggis).
Pour ce qui concerne l’époque des nichées, lincu-
bation et la sortie du nid des petits, les renseignements
de Vogel sur les Casse-noix du Jura soleurois peuvent
s'appliquer à d’autres régions du Jura, ainsi qu'aux
Alpes. Nous reproduisons les dates suivantes emprun-
tées à la littérature et aux rapports de nos observateurs :
Mie Schindler reçut, le 29 février 1872, du Schilt(V.a.),
une femelle avec des œufs très couvés, dont le plus gros
ressemblait à celui d’une Pie-grièche grise (Stôlker, 56).
Des trouvailles de nids avec œufs ont été faites dans
le Jura neuchâtelois (VII. a.) au commencement de mars,
soit un œuf (Girard), les 21 et 24 mars 1890 (Saunders) ;
d’après G. de Burg (NII. b.), on ne distinguerait plus les
jeunes des vieux oiseaux dès juillet; grosse erreur, selon
Fatio, leur gros bee et leur queue très étagée les faisant
aisément reconnaître. En mars 1887 (Pestalozzi), près d’A-
rosa (X.a.). Stülker (56) reçut, au milieu d'avril, des jeunes
au nid provenant du Klônthal (V.a.); Baldamus observa
— 346 —
non Join de Tiefenkastels (X. a.), le 25 mai 1867, deux
nichées de jeunes en état de voler, et au col de l’Albula,
le 29 mai 1867, également des jeunes, mais déjà assez
forts. Saratz (62) rencontra, en mai, des petits hors du
nid, près de Pontresina (XI. à.).
Les observations suivantes semblent établir que la
période de la becquée se prolonge passablement; Gir-
tanner parle d’un exemplaire jeune, mais complète-
ment développé, envoyé de l’Engadine, le 17 juin 1871,
qui était encore nourri par ses parents. Aold (59) vit
de même sur l’Alpe de Bonaduz, le 28 juin 1872, six
jeunes Casse-noix déjà grands qui recevaient encore la
becquée (Stülker, 56).
La nourriture du Casse-noix consiste en noix, noi-
settes, noisettes d’aroles, faînes de hêtres, graines dures
et insectes. Vogel constata dans l’estomac d’un jeune
pris au nid la présence de nourriture végétale et ani-
male, noix et graines de sorbier sauvage, ainsi que dé-
bris de coléoptères et d’escargots. L’estomac d’un indi-
vidu tué par Pfeiffer, le 11 octobre, contenait des restes
de guêpes. Ces oiseaux ont l'habitude de transporter
dans leur gésier la nourriture superflue, notamment les
noix et noisettes qu'ils vont cacher. Fatio a souvent compté,
en septembre, jusqu’à 50 noisettes d’aroles dans le jabot
d’un seul Casse-noix. Durant l'hiver, ils retournent à ces
magasins. Pestalozzi remarqua, dans l’hiver de 1886, près
de Campfèr (XI a), un Casse-noix volant directement
vers un endroit déterminé, où il mit à découvert des
provisions de noisettes d’aroles enfouies sous la neige.
Le Casse-noix est répandu, comme nicheur, dans les
montagnes de l’Europe moyenne, dans les Alpes, le Jura,
la Forêt-Noire, les Balkans, dans le nord de l’Europe et
au delà, en Sibérie et jusqu’au Kamtchatka.
ee
PNR LE OS
SOANSORES.
Picidae.
Gecinus Boie.
68, Gecinus viridis L.
Pic vert — Grünspecht — Picchio gallinaccio.
Synonymes: Picus viridis L., Brachylophus viridis Swains.,
Chloropicus viridis Malherbe.
Noms vulgaires: Pivert, Procureur, Procureur-meunier
(Suisse française); Pecabo vert (St-Maurice), Prat vert
(Fribourg), Pique-bois (Chaux-de-Fonds). — Grünspecht
(Suisse allemande); Zimmermann (Interlaken), Mürzen-
füllen (Glaris). — Piccalegn verdg (Oberland grison);
Pichalain vert (Engadine); Pich (Val Calanca). —
Picozz ou Picase (Tessin), Picash (Lugano).
Nicheur et sédentaire en plaine, ainsi que dans les
vallées du Jura et des Alpes; n’est pas rare encore dans
la Haute-Engadine (XI. a.).
Oiseau sédentaire. [.a. Commun en Savoie, notam-
ment dans les forêts d'arbres à feuilles des hautes régions,
moins commun en plaine (Bailly, 68). — TI.b. Commun
près de Genève (Fatio, Vaucher, de Schæck, Lunel); com-
mun près de Duillier (Vernet); assez commun près de
Lausanne (Meyer) et de Clarens (Meyenrock).
— 348 —
IL. a. Commun dans la vallée de Gessenay (Uelliger)
et dans le Pays d’En-Haut (A. Püttier et M. F. Ward);
assez commun près de Montbovon (Gillet). — IT. b. Fré-
quent dans le district d'Orbe (du Plessis et Combe, 61),
près de Faoug (Savary) et de Romont (Grand); assez fré-
quent près de Fribourg (Cuony, Musy), d'Yverdon (Ga-
rin) et de Lucens (Erbeau); assez rare près d’Avenches:
(Blanc); très rare dans l’île du lac de Bienne (Louis).
IL. a. Assez commun près du lac de Thoune (R1-
sold); fréquent près de Meiringen, pl. (Blatter). — XIT. b.
Assez fréquent près de Berne (Studer), de Berthoud
(Fankhauser) et de Diessbach (Küser); assez rare près
de Schwanden (Stämpfli); très rare près de Langnau
(Gerber).
IV.a. Assez commun près de Sarnen (Etlin); assez
rare près de Stans (Rengger); cité par Minder comme
sédentaire à Flühli; n’est pas rare près de Schwytz
(Pernsteiner). Oschiwald en observa trois exemplaires, dans
l'été de 1883, au-dessus d’Inschi, canton d’Uri. — IV. b.
Assez fréquent aux environs de Zofingue (Fischer-Sig-
wart); pas commun près d’Olten, bien qu’il y soit plus
fréquent depuis 1898/1899, mais toujours plus rare cepen-
dant que le Pic cendré qui le remplace, en grande par-
tie, jusque dans la contrée d’'Œnsingen; de là, le long
du Jura jusqu'à Granges, on peut constater la même fré-
quence relative pour les deux espèces (G. de Burg).
V.a. Assez commun près de Glaris (Schindler);
assez rare près de Mels (Oschwald). — V.b. Assez fré-
quent ou fréquent près de Zurich (Môsch, Nägeli); com-
mun près de Zurzach ((rerber.
VI. b. Assez rare près de St-Gall (Dick); assez com-
mun près de Frauenfeld (Schwyter, Keller); commun près
de Schaffhouse (Pfeiffer); fréquent dans toute la région
du lac de Constance (Walchner, 73).
VIL a. Très commun près de Neuchâtel (Coulon) et
du Locle (Duois); commun près de La Chaux-de-Fonds
— 349 —
-(Nicoud, Girard) et de St-Aubin (Vouga); assez fréquent
près de Marin (Robert et Vouga), ainsi qu'au Val de
Travers (Corvin). — VIE D. Commun près de Porrentruy
(Ceppi); assez rare près de Bâle (Greuter-Engel); semble
plus rare que le Pic cendré près de Bâle. Bühler-Lin-
denmayer l’observa près de Märkt, de Gempen et au
Blauen; assez commun dans le Jura soleurois (Greppin,.
VIII. &. Commun près d’Aigle (de Rameru, Anser-
moz); assez fréquent près de Martigny (Vairoh) et de
St-Maurice (Besse). Wolf l'indique comme sédentaire dans
les environs de Sion. Deux exemplaires figurent dans la
collection Cropt et deux autres se trouvent au Musée de
Sion, tous provenant du Valais.
IX.b. Assez fréquent dans le Bas-Tessin (Lenticchia,
Poncini); assez rare au Val Calanca (Rigassi).
X. a. Pas précisément commun dans les bois feuillus
et sur les arbres fruitiers des vallées; plus rare dans les
forêts des montagnes, à un nivean plus élevé (de Salis, 50);
serait d'assez rare à assez fréquent près de Coire, mais
généralement plus rare qu’autrefois (de Salis; Manni, 49);
assez fréquent près de Fürstenau (Stoffel). — X. b.
Oschwald l'a observé encore à 1400 m. s/m. dans le Plenter-
wald, non loin de Sargans.
XL. a. Assez rare dans le Bergell (Garbald) et près
de Pontresina (Suratz, 62); commun près de Sils-Maria
(Curtin). Pestalozzi en captura un individu le 14 janvier et
en observa plusieurs, le 13 mars 1886, près de St-Moritz.
— XI. D. Assez rare dans la Basse-Engadine (Curl).
Oiseau nicheur. IL b. et I1.b. Les observateurs de
la plupart des stations indiquent la proportion des sujets
nicheurs comme à peu près égale à celle des sédentaires.
IL. a. Commun près de la Lenk (Jüggi). — IL. b.
Assez commun près de Langnau (Gerber), de Berthoud
(Fankhauser) et de Schwanden (Stämpfli); assez rare près
de Hasle (Gerber). Près de Langnau, la proportion des
— 350 —
individus sédentaires et des nicheurs serait comme 1:3
environ et près de Schwanden comme 2 : 3.
IV. a. Assez rare près de Stans (Rengger). — IV. b.
Assez commun près de Zofingue et dans la vallée de la
Suhr (Fischer-Sigwart). Epoque des couvées en avril; des
petits aptes à voler ont été observés le 13 juin 1890 et
le 20 juillet 1898 /Fischer-Sigwart).
V.a. Toujours assez commun, bien que devenu plus
rare qu'autrefois près de Glaris (Schindler). — V. b.
Fischer-Sigwart nous mentionne la trouvaille de 8 œufs
de Pic vert, le 27 mars 1896, dans un sapin rouge
mort, au Klotenberg, à 6 mètres au-dessus du sol. Il niche
aussi près de Zurzach (Gerber).
VI D. Stôlker (55) le cite comme le plus commun
des Pics des cantons de St-Gall et d’Appenzell; com-
mun, selon Girtanner, et assez commun, suivant Dick,
aux environs de St-Gall.
VIL a. Commun près de La Chaux-de-Fonds (Gi-
rard, Nicoud); assez fréquent au Val de Travers (Corvin).
— VII. b. Assez commun aussi près de Bâle (Greuter-
Engel).
VIIL a. Assez rare dans le Haut-Valais (Fatio et
Studer). — VIIL. Bb. Commun près d’Aigle (Ansermoz, de
Rameru); assez rare près de Martigny (Vairoli).
IX. b. Fréquent près de Montagnola (Poncini); assez
rare au Val Calanca (Rigassi).
X.a. Assez rare près de Coire (Manni, 49). Il se
reproduit çà et là, près d’Arosa, dans les bois de saules,
bien qu’étant le Pic le plus rare de la contrée (Hold,
99). Il niche rarement aussi dans les environs de Davos
(Pestalozzi).
XI. a. Assez commun dans la Haute-Engadine, où
il nichait très rarement autrefois (Saratz, 62).
En tant qu'Oiseau erratique, le Pic vert nous
est signalé comme très rare près de Fribourg (Cuony,
— 351 —
IL. b.), eommun près de Spiez (Risold, IL a.) et très
rare près de Bâle (Greuter-Engel, VII. b.). (Voyez plus
loin, aux articles: Oiseau de passage et Hôte d'hiver.)
Oiseau de passage. Comme on constate que le
uombre des sujets nicheurs est plus élevé dans quelques
localités (Langnau, Bâle, Haute-Engadine) que celui des
sédentaires, il faut admettre qu’un contigent de nicheurs
se déplace en automne. Il s’agit, la plupart du temps,
de descentes des niveaux supérieurs dans des régions
plus basses; c’est done bien plutôt un déplacement erra-
tique qu’un passage proprement dit. Le Pic vert n’est
point inscrit comme oiseau de passage près de Genève.
Cependant, nos collaborateurs le mentionnent comme de
passage régulier dans les stations suivantes:
[.b. Assez rare près de Lausanne (Goll.
LIT. b. Assez commun près de Langnau ((rerber);
fréquent près de Hasle (Gerber).
V.b. En 1896, le passage dura du 3 au 30 octobre,
près de Zurzach; au 12 décembre, il n’en restait qu’un
petit nombre dans la contrée. Le passage de printemps
de l’année suivante, 1897, eut lieu entre le 23 et le 26
mars (Gerber).
VIL a. Commun près de La Chaux-de-Fonds (Mi-
coudl).
VIIL.D. Assez fréquent près de Martigny (Vairoh).
Hôte d'hiver. Le Pic vert se montre, dans les hi-
vers rigoureux, comme hôte d'hiver, dans les vergers et
jusque dans les villages.
IT. b. Assez rare dans l’île St-Pierre (Louis).
IL. D. Assez commun près de Hasle; assez rare près
de Langnau (Gerber).
IV.b. Durant l'hiver 1890/91, les Pics verts se
montrèrent sur de nombreux points des environs de Z0-
fingue, à la recherche de nourriture, dans le voisinage
des habitations de paysans et dans les poutraisons des
— 352 —
maisons ou Je chaume des toits. Durant les jours très
froids, ils perforèrent même des ruches d’abeilles; on en
poursuivit et abattit plusieurs (Fischer - Sigwart: Die
Spechte im Winter; Centralblatt für Jagd, Hundelieb-
haberei und Fischerei, 1891, Nr. 11 et 12). On en observa
près d’Olten, en janvier 1892 et 1897, ainsi qu’en no-
vembre 1899 /G. de Burg).
V.b. On en entendit, près de Zurzach, les 19, 24
et 27 février 1898 (Gerber).
VIIL. b. Fréquent près d’Aigle (de Rameru, Ansermoz).
C’est dans la seconde quinzaine de février et en
mars que l’on entend souvent retentir le cri d'appel du
mâle, série de notes lentes, devenant de plus en plus
hautes. L’accouplement et la ponte ont lieu en mars ou
au commencement d'avril (Fischer-Sigwart), parfois encore
en mai (Fatio, 88), seulement au milieu ou à la fin
d'avril, en Savoie, selon Bailly (68). Les œufs, au nombre
de 5 à 8, sont pondus dans un trou d’arbre que l’oiseau
creuse lui-même, quand il ne le trouve pas déjà fait, et
reposent sur une couche formée de copeaux, de pous-
sière de bois pourri et d’un peu d’herbe sèche.
La nourriture du Pic vert se compose d’insectes divers
et de larves. Il perfore, à l’aide de son bee, les vieux
trones pour découvrir, dans le bois ou sous l'écorce, les
insectes xylophages et leurs larves. Les fourmis consti-
tuent cependant son régime le plus habituel. Les prépa-
rateurs Revon, à Genève et à Annecy, trouvèrent, en
moyenne, de 560 à 800 fourmis dans l’estomac d’exem-
plaires tués. Suivant de Schæck, l'estomac d’un Pic vert,
capturé le 2 juin 1885, renfermait 230 fourmis jaunes,
24 fourmis noires et 95 larves de fourmis longues de
5 mm. Sa langue visqueuse lui sert à capturer les four-
mis; il la darde dans les fourmilières et la retire cou-
verte de ces insectes. Les grillons champêtres, qu’il sait
— 9353 —
trouver dans leurs cachettes, entreraient pour unc forte part
dans sa nourriture d'hiver (G. Haller, Über die Lebens-
weise verschiedener Vôgel. Mitteilungen der natur-
forschenden Gesellschaft in Bern 1872-1874). Il absor-
berait aussi des baies, en hiver (Fatio, 88.). G. de Burg
observa à Bettlach, le 11 août 1897, un Pic vert qui
ouvrait des noisettes, comme un Casse-noix, mais procé-
dait plus rapidement que celui-ci.
L’aire de distribution du Pic vert s'étend sur l’Eu-
rope jusqu’au 60° degré de lat. N., sur l’Asie Mineure
et la Perse.
69, Gecinus canus (Gm.).
Pic cendré — Grauspecht — Picchio cenerino.
Synonymes: Picus canus Gm., Picus viridicanus Meyer et
Wolf, Chloropicus canus Malherbe.
Noms vulgaires: Pic cendré (Genève), Pecabo gris (St-Mau-
rice). — Kleiner Grünspecht, Berggrünspecht, Grauspecht
(Berne, Interlaken). — Pichalain grisch (Engadine).
Nicheur surtout dans la région montagneuse, plus
rare en plaine. Descend l'automne en plaine, où il est
aussi sédentaire. Un certain nombre nous quitte durant
l'hiver.
Oiseau sédentaire. I. b. Necker (22) le cite comme
sédentaire dans les vallées subalpines de la région de
Genève, et nos collaborateurs ne le mentionnent déjà plus
comme sédentaire dans les environs de Genève; assez
rare près de Lausanne (Meyer) et de Duillier (Vernet).
IL. a. Assez commun dans la vallée de Gessenay
pl. (Uelliger). — IL. b. Rare dans l’île du lac de Bienne
(Louis); assez rare près d’Avenches (Blanc); d'assez
24
— 354 —
commun à assez rare près de Fribourg (Cuony, Musy) ;
assez fréquent près de Romont (Grand).
IL. a. Assez rare près du lac de Thoune {Rüsold);
rare près de Meiringen (C. Platter). Meisner et Schinz
(15) indiquent Habkern comme lieu de résidence estivale
et hivernale. — III. b. Assez rare près de Berthoud
(Fankhauser) et de Schwanden (Stimpfli); assez fréquent
près de Diessbach (Küäser).
IV. a. Assez rare près de Sarnen (Etlin); men-
tionné à Flühli par Minder. — IV. b. Assez rare près
de Zofingue, dans la vallée de la Suhr et à Lucerne
(Fischer-Sigwart). Le Pie le plus commun autour d’Olten;
appelle déjà en janvier /G. de Burg).
V. a. Assez rare près de Mels (Oschwald,; beaucoup
plus rare que G. viridis; rencontré à Mels, Sitterwald
et Teufen (Stülker, 55); assez commun près de Glaris
(Schindler). — V.b. Observé, en été et en hiver, près
d’'Einsiedeln, dans les années 1885 et 1886 (Sidler ); assez
commun ou commun près de Zurich (Môüsch, Nägeli).
VI. b. Assez rare près de Frauenfeld (Schwyter).
VIT. &. Assez commun près de Neuchâtel (Coulon) ;
assez rare, par contre, près de Marin (Vouga), ainsi qu’au
Val de Travers (Corvin). — VII b. Assez fréquent près
de Porrentruy (Ceppi). Bühler-Lindenmayer Va observé
et tué fréquemment près de Bâle. Greppin ne mentionne
point sa présence dans le Jura soleurois.
VIIL b. Très rare près de Martigny ( Vairoli) et de
St-Maurice (Besse); d'assez rare à assez commun près
d’Aigle (de Rameru, Ansermoz).
X. a. On ne l’aurait jamais rencontré près de Coire,
d’après de Salis (50); on le considère, par contre, comme
plus fréquent que le Pic vert dans le Schanfigg; commun
près d’Arosa (Hold, 59).
XI. Saratz (62) ne l’a jamais trouvé dans l’Enga-
dine. Curtin le désigne comme très rare près de Sils-
Maria.
— 955 —
Oiseau erratique. Assez rare près de Fribourg
(IL. b.), suivant Cuony; assez fréquent aux environs du
lac de Thoune (II.u.), selon Æisold; très rare près de
Bâle (VIL..), suivant Greuter-Engel; assez rare près de
Martigny (VIIL.Db.), d’après Vairoli.
Oiseau nicheur. Nous puisons dans la littérature
et dans les données de nos collaborateurs, les dates sui-
vantes qui ont particulièrement trait aux nichées.
I à. Le Pic cendré est très rare près de Genève
(Fatio) et de Lausanne ((Goll); assez rare près de Duil-
lier, pl. et mt. (Vernet).
IL. 0. Rare dans l’île de St-Pierre (Louis); assez
rare près de Fribourg (Cuony) et d’Avenches (Blanc);
assez commun près de Romont (Grand). Il se reproduit
plus rarement que le Pic vert dans le district d’Orbe
(du Plessis et Combe, 61).
IT. &. Commun près de la Lenk (Jüggi). — LT. b,
Très rare près de Langnau; Gerber l’entendit appeler
dans cette localité les 20 février et 17 mars 1897. Assez
rare près de Berne (Studer) et de Berthoud (Fankhauser);
assez commun près de Schwanden {Stämpjhi). Niche
communément, suivant Dick, dans la partie ouest de la
forêt de Bremgarten et du Kônizberg.
IV. a. Assez rare près de Stans (Rengger). — IV. b.
Assez rare aussi aux environs de Zofingue (Fischer-Sig-
wart); époque des couvées, en avril. G. de Burg rencon-
tra, à la fin de juillet, les premiers jeunes Pics cendrés
dans le Dickebännli, non loin d’Olten.
V. a. Assez commun près de Glaris, où il semblerait
augmenter, suivant Schindler. — V.b. Les observations
de Gerber font supposer qu’il nicherait près de Zurzach;
Gerber l’entendit fréquemment appeler dans les forêts
de cette localité, entre le 1° et le 4 avril 1897; le mâle
et la femelle se répondaient. Une paire fut, en outre,
rencontrée dans les vergers près de Zurzach, le 1° mai.
— 356 —
Fischer-Sigwart trouva, le 11 mai 1896, près du Rüm-
langerwald, dans un pommier, et à une hauteur de 35 em.
au-dessus du sol, un nid avec 8 œufs.
VI. b. Assez rare près de St-Gall (Girtanner).
Stüller (56) reçut 6 jeunes, recueillis, en été 1871, dans
un arbre creux, près de Bischofszell; la cavité où les
œufs avaient été déposés était assez profonde. Il est plus
commun que le Pie vert près de Thayngen, suivant
(asser.
VIL a. Assez rare au Val de Travers (Corvin). —
VII. b. Rare près de Bâle (Greuter-Engel).
VIIL.a. Rare (Fatio et Studer). — VIIT. b. D’assez
fréquent à assez rare près d’Aigle (Ansermoz); assez
rare près de Martigny (Vairoli).
X. a. Assez rare près de Coire (Manni, 49). On ne
l'aurait jamais vu se reproduire dans d’autres parties des
Grisons.
Oiseau de passage. Un certain nombre de Pics
cendrés qui se reproduisent à des niveaux élevés, gagnent
la plaine en automne. Un contingent plus faible paraît
exécuter un véritable passage et sortir de la Suisse, du
côté de Genève. On nous a communiqué les renseigne-
ments suivants sur leur degré d’abondance au passage
dans quelques stations et des observations concernant les
époques de ces migrations.
Oiseau de passage régulier. I. a. Dans le Fauci-
gny, on l’observe seulement en temps de passage, en
automne et çà et là pendant l'hiver. Bailly (68) admet
qu’un passage doit se faire de Suisse en Savoie à ce
moment. — I. b. Assez rare près de Genève (Fato,
Lechthaler) et près de Lausanne ((Goll).
VIL a. Assez rare près de La Chaux-de-Fonds
(Nicoud).
Oiseau de passage irrégulier. IT. &. Un individu
fut tué, en mars 1883, près de Château-d’Œx; un autre
cn di de. à
ST
fut observé près d'Epagny, dans la Gruyère (Pitthier et
Ward).
III. b. Assez rare près de Langnau, très rare près
de Hasle; passant par paires au printemps, par individus
isolés en automne; passage d'automne, en 1896, du 19 au
24 octobre (Gerber).
VI. b. Des Pics cendrés furent capturés à la fin
d'octobre 1865, dans le Sitterwald, ainsi que non lom
de Teufen, canton d'Appenzell (Stülker, 55).
VIL a. Assez rare près de La Chaux-de-Fonds
(Girard).
VIII. à. Très rare près de Martigny (Vairoli).
Comme Hôte d'hiver, il serait assez rare près de
Langnau (II. b.) et très rare près de Hasle (Gerber);
d'assez commun à assez rare près d’Aigle dans VIIL b.
(de Rameru, Ansermoz).
D’Apparition exceptionnelle extrêmement rare
dans le Tessin (IX. 4. et b.); on ne l’a observé qu’une
fois, en 1869 (Riva, in litt.).
Le Pic cendré niche dans les arbres creux, à la fin
de mars ou en avril, parfois encore en mai. La ponte est
de 4 à 6 œufs, plus rarement de 8.
La nourriture du Pic cendré consiste en insectes,
notamment en fourmis, chenilles et sauterelles. Il cap-
ture, en outre, des grillons des champs en hiver (Haller)
et prend aussi une nourriture végétale, telle que graines
de sapins et de pins, ou des fruits secs (Bailly, 68).
Une grande partie de l’Europe, la Sibérie méridio-
nale et orientale, la Mandchourie et la Mongolie, la Corée,
le nord de la Chine et Yéso constituent son habitat; il
préfère partout les régions montagneuses.
— 358 —
Dryocopus Boic.
10, Dryocopus martius L.
Pic noir — Schwarzspecht — Picchio nero.
Synonymes: Picus martius L., Dendrocopus niger Brehm,
Dryocopus martius Malherbe.
Noms vulgaires: Pic noir (Genève), Pic du Nord (Ville-
neuve), Peccabo nié (St-Maurice), Piat de montagne
(Fribourg), Pic corbeau (Chaux-de-Fonds). — Schiwvarz-
specht (Suisse allemande, en général); Waldhahn,
Waldgüggel, Holzgüggel (Frauenfeld, Zurich), Tann-
hahn, Tannhähnchen (Glaris), Tannspecht (région du
lac de Bienne); Bergspecht, Tannroller (Mels, Coire).
— Pic negher (Val Calanca), Chid (Bergell), Picha-
lain nair (Engadine). —— Pic negar, Picasc(Tessin), Pico
nero (Locarno).
Sédentaire et nicheur principalement dans les Alpes
et le Jura, plus rare en plaine dans les vieilles forêts ;
se rencontre en automne et en hiver dans les vallées.
Oiseau sédentaire. I. «. Il est commun en Savoie,
dans les grandes forêts de la Maurienne, de la Taren-
taise et du Haut-Faucigny, notamment dans les bois des
vallées de Samoens, Sixt, Chamounix, Passy, des Eparres,
de la Grande-Chartreuse et de St-Hugon (Bailly, 68).
Necker (22) le mentionne comme particulièrement fré-
quent dans la forêt de Magnin, entre le Col de Balme
et le petit village de Trient. — I. b. Pas rare dans le
Jura et les montagnes de la Savoie, non loin de Genève
(Fatio); assez commun près de Duillier (Vernet); séden-
taire dans les forêts du Jorat (Razoumowsky, 8).
IL. a. Assez rare dans la vallée de Gessenay (Uelliger)
et près de Monthovon (Galet); commun dans le Pays
d'En-Haut (H. Püttier et M. F. Ward). — IX. b. Assez
D a in
RE ons mots +
— 359 —
rare près de Romont (Grand), dans les forêts des mon-
tagnes fribourgeoises (Musy, Cuony); très rare près de
Lucens et dans lîle St-Pierre (Erbeau, Louis); assez
fréquent près d'Yverdon (Garin); tué à Echallens, mais
rare en plaine dans le district d’'Orbe (du Plessis et
Combe, 61).
III. «. Assez rare aux environs de Spiez sur le lac
de Thoune; assez commun près de Meiringen; mais en-
core plus fréquent dans les régions supérieures des forêts
de la Scheidegg (Blatter). — II. b. Suivant Meisner et
Schinz (15), il habitait autrefois les forêts de sapins de
l’Emmenthal, où il se montrait particulièrement fréquent ;
tandis qu’il est maintenant rare près de Langnau (Gerber);
rare près de Berne; il niche encore dans quelques par-
ties de la forêt de Bremgarten (Studer), ainsi qu'à Ber-
thoud (Fankhauser), à Diessbach (Käser) et à Schwanden
(Stämpfh); un peu plus commun près de Hasle (Fank-
hauser).
IV. a. Assez rare dans l’Unterwald ({Rengger, Etlin);
assez commun dans la vallée supérieure de la Reuss
(Fatio); Oschwald l’observa à plusieurs reprises dans les
forêts de Bann, près de Silenen et de Wassen; séden-
taire près de Flühli (Minder). — IV. b. Assez rare aux
environs de Zofingue (Fischer-Sigwart). Suivant G. de
Burg, il serait devenu plus fréquent en 1899 qu’il ne
l’était précédemment. Cet observateur compta 7 couples
sur une étendue de 4 à 5 kilomètres en longueur et de
2 kilomètres en largeur, au-dessus d’Olten.
V.a. Assez rare près de Mels (Oschwald); assez
commun près de Glaris (Schindler). — V.b. Assez rare
dans le canton de Zurich {Nägeli).
VID. Déjà assez rare, depuis 1860 environ, dans
les contrées de St-Gall et d’Appenzell; il a été tué cepen-
dant dans le Sitterwald et le Gaiserwald, ainsi qu’au
Kornberg près d’Altstätten (X. b.); rare près de $St-Gall
(Girtanner, Dick) et de Frauenfeld (Keller, Schwyter);
— 360 —
jadis encore assez répandu dans les forêts de conifères
de la région du lac de Constance ( Walchner, T3). Gasser
l'a entendu et vu près de Thayngen, où une paire a été
observée depuis quelques années.
VIl.a. Assez rare près de Marin (Robert et Vouga);
assez commun près de Neuchâtel (Coulon), de La Chaux-
de-Fonds (Girard, Nicoud), ainsi qu’au Val de Travers
(Corvin) ; fréquent près de St-Aubin (Vouga). — VIT. b.
Assez commun près de Porrentruy (Ceppi); capturé dans
le ,Hard“ près de Bâle. Bühler-Lindenmayer l’observa
dans le Jura bernois, non loin de Badenweiler et
d'Undervelier. Trois exemplaires provenant de Grellingue
sont conservés au Musée de Bâle. Greppin l’a observé dans
le Jura soleurois, en novembre 1894, à la Winterhalde,
et, le 14 juin 1899, à la Pechfluh.
VIIL.a. Assez rare en Haut-Valais et dans les vallées
latérales (Fatio et Studer), dans celle de Bimn entre
autres {de Schæck). Oschwald l’a entendu et vu dans toutle
Haut-Valais. — VIIL.D. Cité comme assez rare par toutes
les stations de la vallée du Rhône. La collection Cropt
et celle du Musée de Sion possèdent chacune deux spé-
cimens provenant du Valais (Wolf).
IX.a. Assez commun au Val Calanca (Rigassi).
X.a. Assez rare dans le Rheinthal voisin de Coire
(Manni, 49; de Salis, 50); plus fréquent dans les forêts
de conifères des montagnes, très commun surtout près de
Langwies, Meran et Arosa, jusqu’à la limite des forêts
(de Salis, 50; Hold, 59); commun dans la région de
Davos (Pestalozzi).
XL a. Rare dans la Haute-Engadine, où il diminue
toujours plus (Saratz, 62). Pestalozzi l'observa, en octobre
1885, dans le Statzerwald. — XI. b. Assez rare dans la
Basse-Engadine. Un exemplaire tué, vers 1880, en Basse-
Engadine, fait partie de la collection de M. Corradini, à Sent
(Carl).
9361 —
Oiseau erratique. Lechthaler en tua un exemplaire,
en novembre 1878, dans les bois de Versoix près de
Genève. Observé très rarement près de Fribourg (Cuony),
assez fréquemment près de Spiez, au lac de Thoune
(Risold), et assez rarement près de Martigny (Vairoli).
Oiseau nicheur. Le Pie noir est indiqué, comme
nicheur, dans toutes les régions alpines, avee les men-
tions: assez commun à assez rare. Tous les observateurs
le citent, d’une façon unanime, comme assez fréquent
dans le Jura neuchâtelois. Dans les préalpes ainsi qu’en
plaine, il ne nicherait guère que dans les forêts vieilles
et profondes. On nous a communiqué les renseignements
précis qui suivent sur ses nichées en plaine.
III. b. ,Deux exemplaires jeunes, venant de quitter
le nid, tués le 3 juin 1895, dans le Bremgartenwald,
non loin de Berne, attestent que le Pic noir se reproduit
encore en cet endroit“ (Bericht der Museumskommission
1894—1896).
IV.b. Selon Fischer-Sigwart, 11 niche encore à pré-
sent dans la vieille forêt de Bann, près de Zofingue, où
il perfore, dans les trones d'arbres, des trous mesu-
rant jusqu'à 60 em. de longueur sur 10 em. de largeur
environ. L'époque des nichées coïncide, dans cette loca-
lité, avec le milieu d'avril. Sa présence près d’Olten
est constatée par G. de Burg, qui observa 7 places de
ponte dans la même localité.
V. Sidler l'a rencontré comme nicheur dans la région
d'Einsiedeln, jusqu’à 1300 mètres s/m. On trouva, le
9 mai 1896, dans le Saalwald, au-dessus de Vorderthal
(canton de Schwytz), 5 œufs très couvés, à l’intérieur
d’un vieux pin; ils reposaient sur un fondement de me-
nus copeaux. L'entrée de la chambre du nid, très étroite,
était élevée de 8 mètres au-dessus du sol (Fischer-Sig-
wart).
VI. à. Nicheur sédentaire dans le canton de Schaff-
house, notamment dans les forêts de l'Etat, entre Schaff-
— 362 —
house et Thayngen (Oschwald). Pfeiffer rapporte que
le Pic noir occupa autrefois, durant plusieurs années,
des lieux de nichée au ., Wannenrain“, au sud de Neun-
kirch; quand les cerises étaient mûres, il descendait
avec ses petits, récemment sortis du nid, sur les coteaux
pour se repaître de cerises.
IX. «. Rigassi l'indique comme fréquent, plutôt en
qualité de nicheur que de sédentaire, au Val Calanca, et
cela prouverait qu'un certain nombre d'individus aban-
donnent la vallée, après l’époque de la reproduction.
Comme Oiseau de passage rare, exécutant des dé-
placements de peu d’importance, il a été observé près
de Lausanne (Goll) et de Genève, au Mont Salève ( Vau-
cher, Lunel, Fatio), où il se reproduisait et habitait pro-
bablement l’année entière, dans les bois de sapins des
Pitons, avant la destruction, dans ces dernières années,
d’une bonne partie de la forêt {Fatio). Observé près de
Langnau et de Hasle (Gerber).
Hôte d’hiver rare, apparaissant parfois dans l’île
St-Pierre (Louis), près de Langnau (Gerber), de Diess-
bach (Käser), de Bâle (Greuter-Engel) et de Martigny
(Vairoli); près d’Olten, le 5 janvier 1899 (G. de Burg).
Le Pic noir niche dans toutes les forêts, mais no-
tamment dans celles de montagne, s’établissant dans des
cavités d'arbres qu'il a creusées entièrement lui-même avec
son bec où qu’il a achevé d’accommoder, quand elles exis-
taient déjà. L'ouverture servant d’entrée à la chambre
du nid est très étroite. Quelques minces copeaux et un
peu de poussière de bois composent le lit sur lequel
reposent ses œufs. L’accouplement a lieu à la fin de
mars. L'époque des nichées coïncide avec le commence-
ment ou le milieu d’avril pour les régions basses, avec
la fin d'avril pour les régions plus élevées (Davos, Pes-
talozzi), même le commencement de mai (Fatio, 88).
PC 7
— 363 —
Les œufs, d'ordinaire au nombre de 4 ou 5, sont couvés,
selon Bailly (68), à tour de rôle par les deux parents.
Eugène v. Arx et G. de Burg observèrent, en mai 1895,
près de la Kuzenfluh (Olten), un Pic noir dont la calotte
était d’un blanc d’argent, sans trace de rouge. Vu la
distance, 3 ou 4 mètres tout au plus, il n’y avait pas
d'erreur possible (G. de Burg). ;
La nourriture du Pic noir se compose d’insectes,
particulièrement de fourmis, d'insectes xylophages et de
leurs larves, ainsi que de baïes et de noix en automne. Les
préparateurs Æevon, d'Annecy et de Genève, trouvèrent jus-
qu’à 900 fourmis dans l’estomac d’un seul oiseau. Pfeifjer
trouva des baies d’aubépine dans l’estomac d’un exem-
plaire tué en octobre.
Le Pic noir habite l’Europe et l’Asie, entre le 38°
et le 60° de latit. N., à l’est jusqu’au Japon et au
Kamtchatka.
Picus L.
71. Picus major L.
Pic épeiche —— Grosser Buntspecht — Picchio rosso
maggiore.
Synonyme: Dendrocopus major Koch.
Noms vulgaires: Pic bois ou Pique bois, Pic rouge (Genève,
Vaud), Piat rozou (Fribourg). — Schildspecht, Rotspecht,
Agerstspecht, Bollenbicker (Suisse allemande); Halb-
specht(Glaris). — Pichalain grand (Engadine), Xotschen
(Sils). — Picozz ross, Piccon (Tessin), Picasc (Locarno).
Sédentaire dans toute la Suisse, plus commun dans
la plaine et le Jura. Nichant encore fréquemment jusque
dans la Haute-Engadine (XL a.).
RU he
Oiseau sédentaire. I. «. Commun dans le nord de
la Savoie, moins fréquent, par contre, près de Chambéry;
se rencontre aussi dans les vergers durant l'hiver (Bailly,
68). — I. b. D’assez commun à commun aux environs
de Genève (de Schæck, Fatio, Lechthaler); assez commun
près de Duillier (Vernet); fréquent près de Lausanne
(Narbel, Meyer).
IL. a. Assez rare dans la vallée de Gressenay (UVelliger)
et près de Montbovon (Gillet); plus commun dans le
Pays d’'En-Haut (H. Püttier et M. F. Ward). — IX. b.
Assez fréquent près de Romont (Grand), d’Avenches
(Blanc) et de Fribourg (Musy, Cuony); commun près de
Lucens (Erbeau) et de Faoug (Savary), ainsi que dans
les bois et les vergers du district d’Orbe (du Plessis et
Combe, 61).
IT. «. Assez commun aux environs du lae de Thoune
(Risold); fréquent près de Meiringen, surtout dans la
haute futaie (Blatter). — III. b. Assez rare près de
Schwanden (Stämpfli); assez commun près de Berthoud
(Fankhauser) ; pas rare dans les forêts d’arbres à feuilles,
près de Berne: grosser Forst, bois de hêtres de la forêt
de Bremgarten, etc. (Studer).
IV. a. Assez commun près de Sarnen (Ætlin); serait
assez rare, suivant Fatio, dans la vallée supérieure de
la Reuss, sur la route du Gothard; semble un peu plus
commun dans les autres parties du canton d'Uri; Oschwald
l’observa, durant l’été et l’automne 1883, sur les points
suivants: Dorfbannwald Wassen, forêt entre Leggistein
et Pfaffensprung, Urschlauithal en face de Wassen, à
l'entrée du Maienthal, au niveau de 2000 mètres s/m,
dans le Maderanerthal, ainsi que près de la Reuss. Séden-
taire près de Flühli (Minder). — IV.b. D'assez rare à
assez fréquent aux environs de Zofingue (Fischer-Sig-
wart); commun près d’Olten. Le versant méridional du
Born l’héberge en quantité (G. de Burg).
3605 —
V.a. Assez rare près de Mels (Oschwald) et de
Matt (Bäbler); assez commun près de Glaris (Schindler).
— V.b. Commun près d’Einsiedeln (Sidler) et dans le
canton de Zurich (Nügeli); plus rare, selon Môsch, aux
environs de la ville de Zurich.
VI. d. Commun dans le canton de St-Gall (Girtanner);
suivant Stülker (55), presque aussi commun que le Pic vert
dans les cantons de St-Gall et d’Appenzell; mais assez
rare autour de la ville de $t-Gall (Dick); assez commun
près de Frauenfeld (Keller, Schwyter), de Schaffhouse
(Pfeiffer) et de Thayngen ((rasser); pas aussi fréquent
que le Pic vert dans la région du lac de Constance,
d’après Walchner (73).
VI. «a. D’assez rare à commun dans la région de La
Chaux-de-Fonds (Nicoud, Girard); assez fréquent au
Val de Travers (Corvin); commun près de Neuchâtel
(Coulon) et de St-Aubin ({Vouga).— VIL. b. Assez com-
mun près de Porrentruy (Ceppi); pas rare autour de Bâle,
près des ,Lange Erlen“, de Märkt, ainsi qu'aux Blauen
suisse et badois; un mâle et une femelle, tués dans le
pays en janvier 1890, font partie des collections du Musée
de Bâle (Bühler-Lindenmayer); pas rare dans les bois du
Jura soleurois (Greppin,.
VII. b. Indiqué avec la mention d’assez commun
par toutes les stations (Ansermoz, de Rameru, Besse, Vai-
roi, Wolf).
IX. . Assez commun près de Lugano (Lenticchia),
Rigassi ne le mentionne point au Val Calanca.
X. a. Commun près de Coire (de Salis, 50; Manni,
49) et dans le Domleschg {de Salis); paraît encore plus
fréquent que l’espèce précédente près d’Arosa et de Davos
(Hold, 59; Pestalozai).
XI a. etb. D’assez commun à assez rare dans la
Haute et la Basse-Engadine; reste toujours cependant le
Pic le plus fréquent (Suratz, 62; Curtin, Carl.
— 366 —
Le Pie épeiche est indiqué, comme Oiseau erra-
tique, assez rare à Fribourg (Cuony, IL b.); très rare
à Matt (Bäübler, V.a.); très rare aussi à Bâle ((reuter-
Engel, NIL.b.); assez fréquent à la Rosegg (IL. b.),
ainsi qu'à Martigny (Greppin, Vairoli, VIIL. b.).
Oiseau nicheur. Comme il ressort de quelques-unes
des données ci-dessus, le nombre des sujets nicheurs est
dans certaines localités un peu différent de celui des
sédentaires.
La. Un nid renfermant 5 petits, presque aptes à
voler, fut trouvé, au commencement de juin 1842, près
de St-Michel des Déserts (Bailly, 68). — I. b. Assez
fréquent ou fréquent près de Genève (Fatio, de Schæck,
Lechthaler) et de Lausanne (Goll, Meyer); assez commun
près de Duillier (Vernet).
IT. b. Assez commun près de Romont (Grand) et de
Fribourg (Cuony); fréquent près d’Avenches (Blanc) et
de Faoug (Savary).
IIL. a. D’assez rare à assez commun près de la Lenk
(Jaggi). —- HI. b. Assez rare près de Langnau, de Hasle
(Gerber) et de Berne (Studer); assez commun près de
Berthoud (Fankhauser), de Diessbach (Käser) et de
Schwanden (Stümpfli). Suivant les données du géomètre
Steiger, il nicherait près de Bleienbach.
IV.b. D'assez rare à assez fréquent aux environs
de Zofingue (Fischer-Sigwart); fréquent près d’Olten
(G. de Bury).
V.a. Assez commun près de Matt (Bäbler) et de
Glaris (Schindler).
VI. b. Assez fréquent près de St-Gall (Dick). Ni-
cheur sédentaire dans le canton de Schaff house (Oschwald).
VII. a. Assez rare près du Locle (Dubois); assez
commun au Val de Travers (Corvin); commun près de La
Chaux-de-Fonds (Girard, Nicoud). — VIL.b. Rare près
de Bâle (Greuter- Engel).
PR
VILL a. Assez rare dans les hautes régions du Valais
(Fatio et Studer). — VII. b. Assez fréquent près d’Aigle
(de Rameru, Ansermoz), de Martigny (Vairoli) et de Sion
(Wolf).
X. a. Commun près de Coire {Manni).
XL a. Pestalozzi trouva, le T juin 1886, dans un
mélèze du Statzerwald, à environ 3 mètres au-dessus du
sol, un nid renfermant des petits encore nus.
Oiseau de passage. Quelques-uns des individus
nicheurs qui nous sont signalés comme de passage ou
exécutant de petits déplacements devraient être plutôt
rangés plus haut sous le titre d'Oiseaux erratiques. On
les a observés dans les stations suivantes :
L. b. Assez commun près de Genève (Fatio, Lunel) ;
assez rare près de Lausanne (Goll).
IIL.b. Assez rare près de Langnau et de Hasle
(rer ber).
X.0b. Poncini inscrit le Pic épeiche pour Monta-
gnola comme Oiseau de passage irrégulier assez fré-
quent.
Hôte d'hiver. V.a. Assez rare près de Matt {Bäbler).
— V.b. G. de Burg croit avoir remarqué que les femelles
sont plus nombreuses que les mâles durant l'hiver. L'appel
de cet oiseau se fait entendre dès le commencement de
janvier, dans les belles journées. La plupart des Pics
appellent régulièrement en février.
Gerber le rencontra, le 20 janvier, près de Zurzach.
VIIL.Db. Assez commun près d’Aigle (Ansermoz).
Le Pic épeiche niche dans des trous d'arbres creu-
sés par lui-même ou délaissés par d’autres Pies. Les
œufs, au nombre ordinaire de 5 ou 6, sont couvés dans
la seconde quinzaine d’avril ou en mai.
Son alimentation consiste principalement en fourmis,
insectes xylophages ou leurs larves et abeilles sauvages,
eg ui
en automne aussi, selon Bailly (68), en noix, châtaignes,
glands et différentes graines.
Son habitat s'étend à travers l’Europe et la Laponie,
jusqu'au 70° de latit. N., sur la Sibérie méridionale,
jusqu’à la Corée, sur l'Asie Mineure et aux Iles Canaries.
2, Picus medius L.
Pic mar — Mittlerer Buntspecht — Picchio rosso
mezzano.
Synonymes: Dendrocopus medius Koch, Dendrocoptes me-
dius Cabanis et Heinemann.
Noms vulgaires: Pic mar, Pic moyen (Suisse française). —
Halbrotspecht (Suisse allemande). — Pichalain mezdan
(Engadine). — Picasciett ross (Tessin).
Sédentaire ou nicheur dans la plus grande partie
de la Suisse; généralement plus rare que le Pie épeiche,
mais changeant plus souvent d'habitat que ce dernier.
Oiseau sédentaire. I. a. Rare à l’état sédentaire
en Savoie, plutôt dans les bois inférieurs pendant l’hi-
ver; plusieurs furent ainsi observés en 1841 et 1847
près de Chambéry. On le remarque, durant l'été, dans
les forêts supérieures de St-Sulpice, Bissy, Pussy et Bon-
neval en Tarentaise (Bailly, 68). — I. b. Assez rare
près de Genève (Fatio), de Duillier (Vernet) et de Lau-
sanne (Meyer).
IL. «. Assez fréquent dans la vallée de Gessenay
(Uelliger); commun, quoique distribué par localités, dans
le Pays d’'En-Haut, par exemple près de Cuves, en face
de Rossinières (A. Pittier et M. F. Ward).— 11.b. Assez
commun près de Romont (Grand); rare près de Fribourg
(Cuony, Musy) et dans l’île du lac de Bienne (Louis);
PS CNT I PSS
Cri dé à
— 369 —
serait beaucoup plus rare que l’espèce précédente dans
le district d’Orbe; en hiver, cependant, dans les vergers,
d’après du Plessis et Combe (61).
II. a. Assez rare au lac de Thoune (Risold). —
LIL. D. Très rare près de Langnau (Gerber) et de Diess-
bach (Käüser): assez rare près de Schwanden (Stämpflh);
assez commun près de Berthoud (Fankhauser); rare près
de Berne (Studer).
IV.a. Très rare près de Sarnen (Ætlin) et de Flühli
(Minder); rare dans la vallée supérieure de la Reuss
(Fatio). — IV. b. Assez rare près de Zofingue (Fischer-
Sigwart); rare près d’Olten. Il sembla longtemps avoir
disparu, jusqu’en 1896, mais, depuis cette époque G. de Burg
Pa observé de nouveau communément dans la contrée,
V.b. Rare près de Zurich (Müsch, Nägeli); plus
fréquent, selon Sidler, dans la région d’Einsiedeln.
VL.d. Assez rare près de St-Gall et dans l’Appen-
zell (Girtanner, Stülker, 55); assez commun près de
Frauenfeld (Schwyter, Keller), de Thayngen (Gasser) et
de Schaffhouse (Pfeiffer); Stülker (55) en reçut un sujet
de Rorschach, au milieu de janvier 1867. Walchner (73)
ne l’indique pas précisément comme une rareté dans les
bois de la région du lac de Constance.
VIL &. Très rare près de Neuchâtel (Coulon); assez
rare près de Marin (Robert et Vouga) et de St-Aubin
(Vouga). — NII. b. Assez commun près de Porrentruy
(Ceppi). Bühler-Lindenmayer Va observé avec certitude
deux fois seulement, non loin de Bâle, soit les 14 avril
et 8 mai 1896, près de Märkt. Le Musée de Bâle con-
serve les dépouilles de deux spécimens des environs.
Greppin n’en fait point mention pour le Jura soleurois.
VIII. D, Très rare près de Martigny (Besse).
X.a. Assez rare près de Coire (de Salis) et de
Fürstenau (Stofjel); plus fréquent dans les forêts feuil-
lues du Prättigau (de Salis, 50) et près d’Arosa (Hold, 59).
25
XI a. Suivant un renseignement reçu d’un de nos
collaborateurs, le Pic mar serait très fréquent, toute l’an-
née, en Haute-Engadine, mais il doit y avoir là une con-
fusion avec l'espèce précédente. Pestalozzi et Saratz (62)
ne le citent nullement à Pontresina et St-Moritz. — XI. D.
Rare en Basse-Engadine (Carl).
Comme Oiseau erratique, il se montre près de Fri-
bourg, quoique assez rarement.
Oiseau nicheur. La. En Savoie (Bailly, 68). —
I. b. Assez rare près de Genève (Fatio); très rare près
de Duillier (Vernet) et de Lausanne (Goll).
IL. b. Assez rare près de Fribourg (Cuony) et au
lac de Bienne (Louis); assez commun près de Romont
(Grand).
LIL. D». Assez rare près de Langnau (Gerber) et de
Schwanden (Stüämpfhi); assez commun près de Berne
(Studer, Berger) et de Berthoud (Fankhauser).
IV. b. Assez rare près de Zofingue; époque des cou-
vées: fin d'avril (Fischer-Sigwart). G.v. Burg observa un
nid, à environ 4 mètres au-dessus du sol, dans un hêtre
situé au milieu d’un bois de mélèzes, non loin du Ré-
servoir, près d’Olten. Cet observateur captura, en outre,
le 18 juin 1899, dans le Hardwald, un jeune Pic mar
qui ne pouvait pas s'élever du sol. Le nid se trouvait
dans un érable, au milieu d’une forêt de sapins, et avait
contenu 5 ou 6 petits.
V.a. Les informations nous font défaut sur sa pré-
sence comme oiseau nicheur ou sédentaire dans cette
région; il semble manquer dans la contrée (?).
VI. b. Assez rare près de St-Gall (Dick); pas pré-
cisément rare dans le canton de Schaffhouse, où il pa-
raît avoir beaucoup diminué, quand on le compare au
Pic épeiche. Un nid, occupé par un petit, fut trouvé, le
9 juin 1883, au Gaisberg près de Schaffhouse (Oschwald).
VIIL a.-b. Fatio et Studer le mentionnent seulement
comme nicheur très rare dans cette région.
IX. Nos collaborateurs du Tessin ne nous le signa-
lent ni comme sédentaire, ni comme nicheur. ÆRigassi
semble aussi ne l'avoir jamais observé au Val Calanca.
X. a. Manni (49) le cite avec la mention fréquent
pour Coire.
Oiseau de passage. A côté des déplacements locaux
qu'il effectue dans des contrées voisines, le Pic mar pa-
raît, comme le Pic cendré, exécuter un faible passage
vers le sud. On l’a observé ainsi, au passage, bien
qu’assez rarement et la plupart du temps d’une façon
irrégulière, près de Genève (Fatio, Vaucher, Lunel, Lech-
thaler), très rarement près de Lausanne ((Goll), assez
rarement près de Langnau (Gerber), rarement près de
La Chaux-de-Fonds {Micoud, Girard) et très rarement
près de Bâle (Greuter-Engel).
Hôte dhiver. IL. b. Assez rare dans l’île St-Pierre
(Louis).
LIL D. Très rare près de Langnau et assez rare près
de Hasle ((erber).
IV. b. N'est pas rare près d’'Olten (G. de Burg).
V.b. Nägeli, préparateur à Zurich, reçut fréquem-
ment, de 1870 à 1890, des exemplaires du canton, tou-
jours en hiver seulement; il paraît avoir été surtout abon-
dant dans l'hiver de 1895.
Le Pic mar niche dans des trous d'arbres, parfois à
la fin de mars, le plus souvent en avril, quelquefois seu-
lement au commencement de mai. La ponte comprend
de 4 à 8 œufs. On a observé des jeunes au nid au com-
mencement de juin,
Les insectes et larves vivant sous l’écorce et dans
les troncs d'arbres, ainsi que les fourmis, constituent la
principale nourriture de cette espèce.
— 372 —
Le Pie mar est répandu dans l’Europe occidentale,
méridionale et centrale; on le trouve au nord jusqu’en
Finlande et à l’est jusqu’au Caucase. Il est rare dans les.
pays des Balkans.
73. Picus minor L.
Pic épeichette — Kleiner Buntspecht — Picchio piccolo.
Synonymes: Dendrocopus minor Koch, Dryobates minor
Boie, Picus hortorum Brehm.
Noms vulgaires: Petit pic (Genève), Pecabo petiou (St-
Maurice). — ÆXleiner Rotspecht, Kleiner Baumspecht,
Schildspechtli (Suisse allemande); Grasspecht (Gesse-
nay), Zwergspecht (Schaffhouse, Glaris), Kleiner Schild-
specht (St-Gall). — Picascieu (Tessin).
Sédentaire dans toute la Suisse, un peu plus com-
mun en plaine et à l’ouest que dans les Alpes et à l’est.
Sur différents points, plus fréquent en hiver que dans
les autres saisons, des visiteurs d'hiver venant accroître
le contingent de l’espèce.
Oiseau sédentaire. I. db. Fatio, Lechthaler et de
Schæck l'indiquent comme assez commun aux environs
de Genève; assez rare près de Duillier (Vernet); assez
commun près de Lausanne (Meyer).
IL. a. Assez rare dans la vallée de Gessenay (Uelliger)
et le Pays d'En-Haut (Püttier et Ward). — IL. b. Assez
rare près de Romont (Grand); très rare ou assez rare
dans la région de Fribourg (Musy, Cuony); très rare
près d’Avenches (Blanc) et dans l’île St-Pierre (Louis).
Ill. «. Assez rare dans les bois d’aunes et de saules
qui avoisinent Meiringen; observé également près d’Innert-
kirchen (Blatter). — TI. b. Très rare près de Langnau
— 313 —
(Gerber); assez rare près de Berthoud (Fankhauser) et
de Schwanden (Stämpfhi); généralement assez fréquent,
selon ÆHaller, dans le Mittelland bernois.
IV. a. Sédentaire près de Flühli {Minder). —
IV. b. D’assez rare à assez commun dans la région de
Zofingue (Fischer-Sigwart); pas rare près d’Olten (G. de
Burg).
V.a. Très rare près de Mels (Oschwald); assez rare
près de Glaris (Schindler). — V.b. Assez rare aux envi-
rons de la ville de Zurich {Môüsch), mais commun dans
le canton de Zurich (Nägeh); fréquent près d’Einsiedeln
(Sidler); Gerber l’observa, à plusieurs reprises, près de
Zurzach, en automne et au mois de décembre 1896,
ainsi qu'en mars et avril 1897. Il ne semble pas rare, à
l’état sédentaire, dans cette localité.
VI D. Pas précisément rare dans les cantons de St-
Gall et d’Appenzell (Stülker, 55, supplément); assez fré-
quent aux environs de St-Gall (Girtanner) et de Frauen-
feld (Schwyter, Keller); bien plus rare cependant que
les autres espèces de Pics dans les petits bois de la ré-
gion du lac de Constance (Walchner, 73); se rencontre
partout dans le canton de Schaffhouse, bien qu’il y soit
rare (Oschwald, Pfeiffer); çà et là, près de Thayngen
(Gasser.
* VIL. a Très rare au. Val de Travers (Corvin);
assez rare près de Neuchâtel (Coulon) et de Marin (Ro-
bert et Vouga); commun près de St-Aubin { Vouga). —
VIL D. Assez rare près de Porrentruy (Ceppi).
VIIL. b. Assez rare près d’Aigle (Ansermoz, de
Rameru), de Martigny (Vairoli) et de St-Maurice (Besse).
IX. d. Commun près de Lugano (Lenticchia).
X. a. D'une façon générale, rare dans le canton des
Grisons; pas rare, cependant, dans le Fürstenwald près
de Coire, dans le Domleschg, près d’Arosa (de Salis, 50,
date 1863; Hold, 59, date 1869) et de Davos (Pesta-
lozzi). Suivant des données ultérieures envoyées par de
— 314 —
Salis, il serait assez rare près de Coire, même rare selon
Manni (49). I serait devenu de même plus rare dans
le Domleschg; très rare près de Fürstenau (Stoffel). —
X. b. Stülker (55) reçut une fois un exemplaire provenant
du Rheinthal.
XI. a. Très rare près de Sils-Maria (Curtin). —
XI. b. Rare en Basse-Engadine (Carl).
Oiseau nicheur. Le nombre des sujets nicheurs
est un peu plus élevé que celui des sédentaires dans
quelques localités de la plaine. La proportion serait comme
2 : 1 environ près d’Avenches (Blanc), de Langnau
(Gerber) et de Berthoud (Fankhauser). Une partie des
individus qui nichent dans ces contrées abandonneraïent
donc leur habitat estival. Dans les autres stations, le
nombre des individus nicheurs correspond à celui des
sujets qui y passent Phiver. Mentionné seulement comme
nicheur très rare à des niveaux élevés en Valais (Fatio
et Studer). Nous reproduisons, en outre, ci-après, quelques
données plus détaillées sur les lieux de nichée:
L D. Vaucher observa un nid de Pic épeichette, en
juin, dans les bois de Satigny, canton de Genève.
II. b. Gerber entendit le chant d'amour, le 28 mars
1887, près de Hasle; le 7 avril, les couples étaient for-
més. Nicherait probablement près de Sinneringen, nom
loin de Berne, où Studer l’a observé au mois de mai.
V. db. Un nid, découvert près de Zurich, le 5 mai
1896, renfermait 5 œufs qui avaient été couvés pen-
dant un jour seulement. La cavité du nid, fraîchement
travaillée par l'oiseau, était située à 21/2 m. au-dessus
du sol (Fischer-Sigwart).
VI.b. Nicheur autrefois régulier près de Neukirch
(Thurgovie), suivant Stôlker (55).
VIL db Pühler-Lindenmayer en observa une paire
qui nichait dans un jardin de la Dornacherstrasse, et une
autre qui avait également son nid à la Grenzacherstrasse,
dans la ville de Bâle. Il en remarqua d’autres couples, le
24 mars 1896, près de Märkt, le 30 mars 1897, près de
Klein-Hüningen, et en mars 1898, près des ,Lange
Erlen“. L’espèce se reproduirait donc, selon ces obser-
vations, assez communément à Bâle et aux environs,
Tenant compte des changements de localités effec-
tués par le Pic épeichette, en dehors de l’époque des
nichées (données reproduites plus haut) nos collabora-
teurs ont mentionné cet oiseau comme erratique, de
passage régulier ou irrégulier dans les régions de la
plaine suisse, ainsi que dans le Jura neuchâtelois, en le
qualifiant, la plupart du temps, de visiteur assez rare ou
très rare.
Oiseau de passage ou erratique. Ib. Assez rare
près de Lausanne (Goll), de Duillier (Vernet) et de Ge-
nève (Vaucher, Lechthaler, Lunel,.
IL. b. Assez rare près de Fribourg (Cuony).
III. b. Assez rare aussi près de Hasle et très rare
près de Langnau (Gerber).
IV. b. D'’assez rare à assez commun près de Zofingue
(Fischer-Sigwart). À partir de juillet, il vit dans la société
des Mésanges. Le 10 août 1897, deux Pics épeichettes
conduisaient à Bettlach toute une troupe composée de
Mésanges, de Sitelles et de 5 Grimpereaux; le 24 sep-
tembre, un Pic épeichette se trouvait de même à la tête
de nombreuses Mésanges, à Dulliken., Deux Torcols for«
maient encore l’arrière-garde (Gr. v. Burg).
VIL a. Très rare au Val de Ruz (Nicoud); assez rare
près de La Chaux-de-Fonds (Girard). — VIL b. Assez
rare près de Bâle (Greuter-Engel). Une paire se montre
tous les ans, à la fin de mars ou au commencement
d'avril, à la Rosegg près de Soleure (Greppin).
VIII. D. Assez rare près de Martigny { Vairoh).
Hôte d'hiver. Se montre plus fréquemment en hiver
dans maintes localités, notamment dans les vergers, les
+, D
jardins et les bosquets situés le long des cours d’eau.
Les renseignements suivants nous ont été adressés sur
sa présence en divers lieux, comme hôte d’hiver:
L a. Se montre en nombre dans la Savoie pendant
l'hiver; Bailly (68) admet que des émigrants arrivent du
nord dans le pays. — [. b. Suivant de Schæck, on l’ob-
serve aussi près de Genève plus fréquemment en hiver
que dans d’autres saisons.
IL. &. Il n’est point rare non plus, comme hôte
d'hiver, dans le district d’Orbe, dans le voisinage des
fermes et dans les vergers (du Plessis et Combe, 61);
rare dans l’île St-Pierre (Louis).
IV. b. Pas rare le long des cours d’eau près de
Zofingue (Fischer-Sigwart).
V.b. Commun en janvier, février et mars dans les
vergers de Zurzach (Fischer-Sigwart).
VIL 0. Assez rare près de Bâle; apparaît seule-
ment en hiver dans les bosquets près de la Birsig (Greuter-
Engel,).
VIIL. 4. Rare près d’Aigle (Ansermoz).
Le Pic épeichette niche, de préférence, dans les
petits bois ou les bosquets, souvent dans les cavités
de vieux saules. L'époque des nichées coïncide dans notre
pays avec le mois d’avril.
La ponte comprend généralement 5 ou 6 œufs, dont
l’incubation a lieu durant la première quinzaine de maï
(Fischer-Sigiwart).
La nourriture de cet oiseau consiste principalement
en insectes, qu'il recherche dans les trous et les fentes
des arbres, sous l’écorce et sous la mousse; il est moins
bien armé que ses congénères pour perforer les trones
et en extraire les insectes.
L’habitat du Pic épeichette s’étend sur l'Europe, la
Sibérie méridionale jusqu'à l'Amour, sur la Mongolie et
Yéso, sur l'Algérie et les Açores,
Picoides Lacépède.
“4. Picoides tridactylus L.
Pic tridactyle — Dreisehiger Specht — Picchio
con tre dita.
Synonymes: Picus tridactylus L., Apternus tridactylus
Swains., Dryobates tridactylus Boie.
Noms vulgaires: Tridactyle (Suisse française), — Gelb-
kopf, Dreizchiger Buntspecht (Suisse allemande, en
général); Schildspecht (St-Gall).
Oiseau sédentaire, bien que rare, dans les forêts des
hautes régions des Alpes; ne se rencontre pas dans le
Jura et le Tessin. Visiteur très rare en plaine, dans
Parrière-automne et pendant lhiver.
Oiseau sédentaire. Il.a. Très rare dans la vallée
de Gessenay, mt. (Uelliger). Meisner et Schinz lindi-
quaient en 1815 comme n'étant pas rare près de Gesse-
nay. — II. b. Très rare dans les forêts des environs de
Romont, au Mont Gibloux (Grand); assez rare dans le
voisinage de Lucens (Ærbeau).
IL. a. Meisner et Schinz le mentionnaient, en 1815,
comme métant point rare à Habkern, contrée du lac de
Brienz, et au Simmenthal; maintenant encore sédentaire
dans les forêts élevées du $St-Beatenberg et de Habkern
(Risold), ainsi que dans celles de la Scheidegg, près de
Gadmen et de la Plattenalp (Blatter).
IV. a. Très rare près de Sarnen, au-dessus de
1000 mètres s/m (Etlin), dans la vallée d’Urseren (Fua-
RC de
tio), ainsi qu'au Bannberg près d’Altdorf (Meisner et
Schinz, 15, en 1815).
VI.b. Assez rare dans les parties méridionale e
centrale du canton de St-Gall; Stülker (55) cite un spé-
cimen provenant de Bernhar ait Ses stations dans l’Ap-
penzell seraient les suivantes: Bottersalp, Ebenalp et forêts
du Kamor (Tschudi, 45; Miller, 48). Un exemplaire pro-
venant de la Fähnern fait partie du Musée de $St-Gall
(Stülker, 55), et deux exemplaires d’Appenzell se trouvent
au Musée de Bâle (Bühler-Lindenmayer).
VIIL. «. et b. Très rare près de Martigny {Vairoli),
de St-Maurice { Besse), ainsi que dans la vallée de Louèche
(Studer).
X.a. Assez rare près de Coire (de Salis, 50; Manni,
49); un unique individu a été tué dans la forêt au-des-
sus du ,Lürlibad“; plus fréquent dans l’intérieur du
Schanfige, notamment près d’Arosa {de Salis, 50,
Hold, 59); relativement commun, selon Pestalozzi, dans
le pays de Davos. Le préparateur Nägeli reçut, le 27 sep-
tembre 1898, un exemplaire de St-Antônien dans le Prät-
tigau. C. de Baldenstein en tua deux exemplaires près de
,Crocs® dans le Domleschg, en juin 1823 (de Sas,
Auszug aus dem ornithol. Tagebuch des Hauptmanns
Th. Conrad de Baldenstein. Jahresber. der naturforsch.
Gesellschaft Graubündens, Vol. XXVI). D’après Saratz
(62), le Pic tridactyle se trouve dans lOberhalbstein. —
X. b. Tschudi (45) et Stülker (55) le mentionnent dans
le Rheinthal.
XI. On ne sait pas au juste s’il est sédentaire dans
PEngadine, car nous possédons seulement deux observa-
tions de source sûre: Pestalozai l'observa une fois ae
le Statzerwald M es le 26 mars 1886,
un exemplaire, tué vers 1890, en automne, dans la se.
Engadine, est conservé dans la collection de M, 4. Cor-
radini, à Sent (Carl).
shÈD hd
Oiseau nicheur. I. 4. Ne nicherait probablement
pas en Savoie, sauf peut-être près de la frontière suisse
(Bailly, 68).
IL.D. Très rare aux environs de Romont (Grand).
IE. a. Assez rare aux environs du lac de Thoune
(Risold); assez commun dans les forêts des montagnes
qui dominent le lac de Brienz, région de Habkern, Gur-
nigel, chaîne du Stockhorn et Simmenthal (Haller).
Blatter vit des jeunes, au milieu de juin, dans la vallée
du Hasli.
VID. En 1870, on captura au Rossberg, près d’Hei-
den, une paire d'adultes qui avaient probablement niché
dans cette localité (Stôlker, 55, supplément).
VIIL D. Très rare près de Martigny (Vairoh) ; assez
rare près d’Aigle, mt. (de Rameru, Ansermoz).
X. a. Assez rare près de Coire {Manni, 49).
Comme Hôte d'hiver rare ou comme Apparition
exceptionnelle isolée, il est signalé, dans l’arrière-
automne et en hiver, des localités suivantes: [ 4 De
temps à autre, l’hiver, en Faucigny, en particulier dans
les forêts de Sixt et de Chamounix. Un mâle jeune fut
capturé, dans l’hiver 1848, près d'Annecy, et un autre fut
pris, l'hiver suivant, non loin de Chamounix (Bailly, 68),
— LD. Lechthaler en vit un exemplaire dans le bois
Cayla, bords du Rhône, au milieu de décembre 1879.
IL. 0. Un Pic tridactyle fut tué, en décembre 1867,
près de Diemtigen (Studer).
V.b. Capturé une fois, en arrière-automne, dans la
région de Zurich (Meisner et Schinz, 15).
VIIL. 0. Assez rare en hiver près d’Aigle (Ansermoz).
Le Pic tridactyle niche d’ordinaire dans des trous
d'arbres qu'il choisit volontiers tout faits. La ponte se com-
pose généralement de 4 ou 5 œufs. Nous avons peu d’obser-
vations sur les époques de nichée et d’incubation dans
— 380 —
notre pays; mais elles coïncideraient probablement avec
les dates fournies pour nos autres Pics en montagne.
Fatio (88) parle du commencement de mai, pour la ponte.
Sa nourriture consiste en insectes et en larves, no-
tamment en fourmis; il se nourrirait aussi de fruits, en
automne et en hiver, principalement de ceux de l’églan-
tier, suivant Bailly (68).
L’aire géographique du Pic tridactyle s'étend sur le
nord de l’Europe et de l’Asie jusqu’au Kamtchatka, et
la limite septentrionale des forêts. Il habite les hautes
vallées alpines de l'Europe centrale et méridionale, dans
les Alpes, les Carpathes, les Balkans et le Caucase.
Yunx L.
45. Yunx torquilla L.
Torcol — Wendehals — Torcicollo.
Synonymes : Picus jynx Pallas, Jynx torquilla Levin.
Noms vulgaires: Zorcol (Suisse française); Torcou (Ge-
nève), Torna cou (St-Maurice), Oiseau de pluie (Marin). —
Drehhals, Langzüngler, Mürzenfülle (Suisse allemande);
Nattervogel, Natterwendel (canton de Berne), Sügefeiler,
Bibivogel (Thayngen). — Stortacoll (Tessin); Torta col,
Mangia formigh (Locarno).
Nicheur dans la plus grande partie de la Suisse,
pl. et mt, plus ou moins fréquent en plaine selon les
localités, se rencontrant jusque dans la Haute-Engadine
(XE:a:):
Apparaît vers la fin de mars ou en avril et nous
quitte en septembre ou octobre.
RSR à
— 381 —
Oiseau nicheur. I &. Niche communément sur cer-
tains points de la Savoie, dans les bois de chênes et de
châtaigniers sur les coteaux et dans les pares et ver-
gers, par exemple: près des Charmettes, de Montagnole,
de St-Badolph, non loin de Chambéry, près du lac du
Bourget, dans les environs d’Albens, ete. Un petit nom-
bre de couples nichent tout à fait en plaine (Bailly, 68).
— [.b. D'’assez commun à très commun aux environs de
Genève (Fatio, Vaucher, Lunel, de Schæck, Lechthaler);
très fréquent près de Duillier (Vernet); commun près de
Lausanne (Meyer).
IL. a. Commun dans le Pays d'En-Haut (Püttier et
Ward). — IL. b. Rare près de Romont (Grand); assez
rare près de Fribourg (Musy, Cuony); assez commun
près de Faoug (Savary); fréquent près d’Avenches et
d’Yverdon (Blanc, Garin).
IEL. a. Assez rare près de Meiringen (Blatter); assez
commun près de Spiez (Risold). — FI. b. Très rare près
de Berne (Studer); la collection Xocher renferme cepen-
dant des œufs provenant des environs de Berne; assez
rare près de Hasle (Gerber); assez fréquent près de
Langnau (Gerber), de Berthoud {Fankhauser), de Diess-
bach (Käser) et de Schwanden (Stümpfli).
IV. a. Assez rare dans la vallée d’Urseren (Fato)
et dans l’Unterwald (Rengger, Etlin); commun près de
Schwytz (Pernsteiner). — IV.b. Fréquent dans les envi-
rons de Zofingue (Fischer-Sigwart) et d’Olten (G. de
Burg).
V.a. Assez rare près de Mels (Oschwald) et de Matt
(Bübler). — V.b. Assez rare près de Zurich (Läüdecke,
Müsch). Une paire a niché dans un jardin près d’Einsiedeln
(Sidler).
VI. b. Rare près de Frauenfeld (Schwyter) ; assez
commun dans le canton de St-Gall (Girtanner) ; Stôlker
(55) a reçu des exemplaires de Grabs et de St-Johann;
PRE
commun près de Schaffhouse {Oschwald) ; assez commun
près de Thayngen (asser).
VIL.a. Assez rare près de Corcelles {de Meuron),
de Marin (Robert et Vouga) et de La Chaux-de-Fonds
(Girard); fréquent près de Neuchâtel (Coulon) et de St-
Aubin (Vouga). — VII. b. Assez rare près de Bâle
(Greuter-Engel). Bühler-Lindenmayer a constaté l’année
dernière une augmentation des individus dans la région
de Bâle; assez fréquent près de Porrentruy (Ceppi);
n’est pas rare dans le Jura soleurois; se reproduit à la
Rosege (Greppin).
VNIIL a. Rare (Fatio et Studer). — VIIL. b. Très
rare près de St-Maurice { Besse) ; assez rare près d’Aigle
(de Rameru, Ansermoz), de Martigny (Vairoh) et de Sion
(Wolf).
X. a. Commun dans les vergers près de Coire, pl.
et mt. (de Salis, 50). Hold (56) l’a observé assez com-
munément près d’Arosa; rare, par contre, dans les envi-
rons de Davos (Pestalozei).
XI. a. Assez rare dans la région de Pontresina (Sa-
ratz, 62); très rare près de Sils-Maria (Curtin).
Oiseau de passage. L'arrivée du Torcol à lieu
dans la majeure partie des stations en avril, plus rare-
ment à la fin de mars. Il se montre d’abord près de
Genève et d’autres stations du Léman; on le remarque
seulement quelques jours plus tard dans celles de la
Suisse centrale et septentrionale, ainsi que dans des loca-
lités plus élevées. Cette différence dans les époques d’ar-
rivée dépend de la façon dont s'opère le passage qui se
fait lentement et d’une manière interrompue. Cet oiseau
voyage d'ordinaire isolément, de préférence le long des
haies et des lisières de forêts. Le départ s’effectue à la
fin d'août ou en septembre; des individus isolés quittent
encore en octobre.
Nous empruntons à la littérature et aux données de
nos collaborateurs les dates suivantes sur l’abondance du
— 383 —
Torcol, en tant qu'oiseau de passage, sur son arrivée et
sur son départ aux diverses stations:
L. a. Il apparaît isolément en Savoie, généralement
dès le 8 avril, et abandonne la contrée, en moyenne,
dans le milieu de septembre, époque où passent aussi
des individus qui s'arrêtent parfois un ou deux jours. On
en a observé des sujets isolés jusqu’en octobre (Baully,
68). — I. b. Commun, au passage, près de Genève (Fatio,
etc.), et près de Lausanne (Meyer); très abondant près de
Duillier (Vernet). Necker (22) indique le milieu d'avril
comme époque moyenne d'arrivée près de Genève; Fatio (88)
parle du commencement d'avril ou de la fin de mars. En 1886,
arrivée le 1° avril à Genève, par vent du sud; départ en
octobre (de Schæck). Vernet nous communique les dates
suivantes sur l’arrivée à Duillier près de Nyon: en 1890,
le 11 avril; en 1891, le 1* avril: en 1892, le 7 avril;
en 1893, le 8 avril; en 1894, le 3 avril; en 1895, le 8
avril et en 1897, le 10 avril. Selon Narbel, le passage
de printemps commence près de Lausanne et de Vidy
dans les derniers jours de mars ou dans les premiers
jours d’avril. Saunders (On birds observed in Switzer-
land. The Ibis 1890) vit le premier Torcol, le 27 mars 1890,
près de Lausanne; on avait déjà entendu son chant quel-
ques jours auparavant.
IL. b. Assez commun près de Faoug et de Fribourg
(Savary, Cuony); commun près d’Yverdon (Garin) et
d’Avenches (Blanc); arrivée à Avenches, en 1886, vers
le 9 avril (Blanc); abondant, aux passages de printemps
et d'automne, dans les jardins, les haies et les marais
de la région de l’Orbe (du Plessis et Combe, 61).
LIL. a. Il apparaît près de Meiringen, suivant Blatter,
dès le milieu de mai et repart au commencement de
septembre. — IIL. D. D'’assez rare à commun dans les
stations du Mittelland bernois (Gerber, Studer, Stämpfli,
Fankhauser). En 1886, arrivée près de Hasle (Gerber), le
23 avril, par le vent du SW.; près de Berthoud (Fank-
— 984 —
hauser), du 23 au 25 avril; près de Diessbach (Xüser), le
22 avril; près de Schüpfen, le 24 avril (Stämpfli); dans
la Haute-Argovie, le 23 avril (Notice de journal). En
1887, les jours de passage important près de Hasle
(Gerber) furent du 21 au 27 avril; la fin du passage eut
lieu le 1% mai. En 1888, on l’entendit chanter sur divers
points le 27 avril, les mâles et les femelles étaient arri-
vés. Le 23 avril 1889, premier chant. Le 11 avril 1894,
premier chant d’un mâle près de Langnau. En 1896,
on entendit le premier Torcol le 19 avril et le passage
principal se fit du 25 au 28 avril; ces oiseaux étaient
appariés le 6 mai (Gerber). Dans l'été 1896, Gerber
entendit le chant, le 2 juillet, pour la dernière fois et
observa, le 5 septembre, les derniers sujets en livrée
d'hiver. En 1899, on entendit le premier chant le 13 avril,
près de Rothrist.
IV.a. À niché assez souvent dans le Val d’'Urseren
(Fatio). — IV.b. En 1886, arrivée en avril près de
Zofingue; fin du passage le 8 mai (Fischer-Sigwart). En
1887, arrivée le 18 avril près d’'Hermiswyl (Gerber).
En 1889, on l’entendit pour la première fois le 10 mars,
dans le Bannwald près de Zofingue. En 1890, le 2 mars,
premier chant près de Zofingue. En 1891, arrivée le
27 avril près d’Aarau (D' Wäinteler); le 28 avril, près
de Zofingue. En 1894, le 6 avril. Le 12 avril 1895, on
entendit le premier près de Zofingue (Fischer-Sigwart).
Le 18 avril 1896, première apparition près de Brem-
garten (Lafart). En 1897, on l’observa le 13 avril au
Rebberg, et le 21 avril à l’Histernplatz (Fischer-Sigiwart,
Schweiz. Blätter für Ornithologie 1898). En 1898, on
l’entendit, près de Zofingue, en premier lieu le 9 avril,
dans les marais de Kirch, puis de nouveau le 10 avril,
au Rebberg (Fischer-Sigwart). En 1897, on l’avait entendu
près d’Olten, en premier lieu le 29 avril dans les , Schachen*
(taillis). En 1898, ce fut le 27 avril près de Güsgen.
En 1899, le 18 avril, près de Gretzenbach. On observa,
és D in Éd à |
— 385 —
le 24 septembre 1897, deux Torcols qui suivaient une
troupe de Mésanges.
V. a. Assez rare près de Glaris, où il arrive à la
fin d'avril (Schindler); assez commun près de Matt
(Bäbler). — V.b. Assez rare près de Zurich {Läüdecke).
Un exemplaire fut apporté, le 21 avril 1884, au prépa-
rateur Nügeli. En 1886, sa première apparition eut lieu
le 22 avril, près de Zurich (Vorbrodt-Carpentier). En
1891, des exemplaires furent envoyés les 20 et 24 avril.
En 1892, on l’entendit, les 17 et 24 avril, près de Walli-
sellen. En 1893, on j’entendit et on le vit, le 31 mars,
près de la Forch. En 1895, on en recut, le 13 avril, de
Hinweil (Nügehi). Gerber nous transmet les dates sui-
vantes pour Zurzach: en 1897, on entendit, le 16 avril,
le premier Torcol dans les vergers; arrivée des femelles
le 17 avril; les mâles appellent vivement; ils étaient
appariés le 22 avril. En 1898, le 10 avril, deux Torcols
font entendre un faible appel près de Zurzach ; le 11 avril,
un grand nombre d'individus sont déjà arrivés, les mâles
appellent fortement. Dans le canton de Zurich, le départ
a lieu en septembre. En 1897, on observa les derniers
le 20 septembre, dans les champs qui avoisinent Zurzach
{Grerber).
VI. 0. En 1859, arrivée à Schaffhouse le 18 avril.
En 1861, arrivée le 6 avril (Pfeiffer). En 1882, on en-
tendit le premier chant le 9 avril à Thayngen; plusieurs
appelèrent vivement le 12 avril. En 1883, on entendit
le premier chant le 12 avril, à Schaffhouse; le 29 avril,
les appels furent plus répétés (Oschwald). Départ: en
1880, on en observa encore le 2 septembre. En 1894,
on en entendit les 5 et 6 août (Oschwald).
VIL a. Rare au Val de Travers (Corvin); assez rare
et irrégulier près du Locle (Dubois); assez commun près
de La Chaux-de-Fonds (Girard, Nicoud). Coulon enten-
dit, en 1886, déjà le 18 mars, le premier chant, près de
Neuchâtel. — VII. b. Assez commun près de Porren-
26
— 386 —
truy; en 1886, arrivée le 6 avril (Ceppi); commun près
de Bâle (Greuter-Engel, Bühler-Lindenmayer). Arrivée,
en 1895, le 10 avril, à Bâle; arrivée, en 1896, le 22 avril,
à Weil; arrivée, le 17 avril, à Märkt et à la Leopolds-
hühe; le 18 avril 1898, aux , Lange Erlen*. En 1899, on
entendit, le 5 avril, son premier appel à la Rosegg (Greppin).
VIII. a. Assez commun dans le Haut-Valais (Fabio
et Studer). — VIII. b. Assez rare près d’Aigle (Anser-
moz); un exemplaire fut tué en mars 1883; assez abon-
dant près de Martigny (Vairoli); on l’observe régulière-
ment au passage près de Sion (Wolf).
IX.b. Le Torcol est signalé seulement comme oiseau
de passage dans le Tessin; assez rare près de Lugano
(Lenticchia).
X.a. Rare près de Coire (Manni, 49) et de Fürste-
nau (Stoffel). En 1823, il arriva, le 21 avril, dans le
Domleschg (Baldenstein), et en 1886, le 27 avril, près
de Fürstenau {Stoffel). Arrivée à Coire, en 1861, le 24 avril
(de Salis, Zug der Vôügel bei Chur, 1861. Jahresber. der
naturf. Gesellschaft Graubündens, Vol. VII, nou. série).
Dans les Grisons, le départ s'effectue en septembre ou
octobre, suivant de Salis (50). — X. b. Rheinthal; en
1884, il appela fortement, le 17 avril, près de Sargans.
Nügeli recut, le 8 avril 1895, un exemplaire d’Au, dans
le Rheïnthal.
XL a.etb. En Haute et Basse-Engadine, on obser-
verait cet oiseau çà et là en temps de passage (Saratz,
62; Curtin, Carl). Pestalozei le vit et l’entendit, au prin-
temps 1887, près de Samaden. Un exemplaire, tué en
automne dans la Basse-Engadine, fait partie de la collec-
tion de M. À. Corradini, à Sent (Carl).
Comme apparition exceptionnelle, le Torcol est
cité, par Uelliger, dans la vallée de Gessenay.
Le Torcol s’apparie quelques jours après son arrivée
dans ses lieux de nichée; en Savoie, d'ordinaire entre
Rs em Sd en
— 687 —
les 20° et 25 avril (Bailly, 68). De même que les Pics,
le Torcol ne bâtit pas un véritable nid; ses œufs, au
nombre de 6 à 8 (7 à 10, selon Fischer-Sigwart), sont pon-
dus dans un trou d'arbre fortuit ou d'emprunt. L'époque
d’incubation coïncide avec le mois de mai; suivant Bailly
(68), elle durerait de 16 à 17 jours. Les vergers et les
haiïes sont le plus souvent choisis comme lieux de nichée,
l'oiseau s’établissant plus rarement dans les forêts.
La nourriture du Torcol se compose principalement
d'insectes et de fourmis qu’il trouve dans les fentes et sous
les écorces détachées des arbres, ainsi que sur le sol.
Il prend aussi, en automne, des graines diverses.
L’aire de distribution du Torcol s’étend sur l’Europe
et l’Asie, au nord jusqu'au 62° de latit. et au sud, en
Asie, jusqu’au 16° environ. Il habite aussi durant l’hi-
ver le nord de l’Afrique, lAbyssinie et le Kordofan.
Sitta L.
36. Sitta cæœsia Meyer et Wolf.
Sitelle torche-pot — Spechtmeise — Muratore.
Synonyme : Sitta europæa, Lath., Bechst., (Meisner et
Schinz, Bailly) non L.
Noms vulgaires: Sitelle, Pic maçon, Pic bleu (Suisse fran-
çaise); Piochat (Genève), Petit pic (Chaux-de-Fonds),
Sitella (St-Maurice). — ÆXleiber, Klæn, Blauspecht,
Balkenbicker, Baumklette (Suisse allemande); Baum-
kläber (Berne), Kletthahn (Berthoud), Baumklün (Mei-
ringen), Spechimäusi (Interlaken), Poppelschlän (Ein-
siedeln), Bollhibick (Stans), Zotzler (St-Gall). — Cata-
beug (Val Calanca). — Pichgallinee (Suisse italienne);
Cià-Cià, Cial, Pichet (Tessin).
— 388 —
Sédentaire dans toute la Suisse, en plaine et dans
les régions montagneuse et alpine, jusque même dans la
Haute-Engadine, XI. a.
Oiseau sédentaire. I. a. Commun en Savoie (Bailly,
68), principalement près de Moutiers, d’Albertville, du Châ-
telard, de Pont-de-Beauvoisin, de $St-(Genix - d'Aoste,
d’Yenne et d’Albens; plus rare près de Chambéry, par
exemple: dans les forêts de Bissy, Tremblay, St-Sulpice,
Vinnines et St-Cassin. — I. b. D'’assez commun à très
commun près de Genève (Fatio, Vaucher, de Schæck,
Lunel, Lechthaler); très commun près de Duillier, mais
pas au-dessus de 1100 mètres (Vernet), près de Lau-
sanne (Meyer) et dans les forêts du Jorat (Razou-
mouwsky, 8).
IL. a. Assez rare près de Montbovon (Gillet); abon-
dant près de Rossinières, dans le Pays d’En-Haut, rare
par contre près de Château-d’'Œx; rencontré à la Dent
jusqu’à 1320 mètres (Püittier et Ward).— 1I.b. Assez rare
près de Romont (Grand); commun près de Fribourg
(Cuony, Musy) et d’Avenches (Blanc); très commun
près de Faoug (Savary): commun surtout dans les forêts
voisines de Montcherand et de Châtillon de la région de
l’Orbe (du Plessis et Combe, 61); abondant dans Pile St-
Pierre, au lac de Bienne {/Studer.
IE. a. Commun aux environs du lac de Thoune
(Risold) et près de Meiringen (Blatter). — II. b. Très
rare près de Langnau ; assez rare près de Hasle {Gerber );
assez commun près de Schwanden {Stämpfli) et de Diess-
bach (Xüser); commun près de Berne et dans la vallée
de lAar, dans les avenues d’arbres près de Berne (Stu-
der), ainsi que près de Berthoud (Fankhauser).
IV.a. Assez rare près de Stans (Rengger); assez
commun près de Sarnen (ÆEtlin); commun près de
Schwytz (Pernsteiner). Observé assez souvent en été,
dans la vallée d’Urseren (Fatio), — IV. b. Fréquent
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— 389 —
près de Zofingue (Fischer-Sigwart) et d’Olten (Gr. de
Burg).
V.a. Très rare près de Mels /Oschwald) ; assez
abondant près de Matt (Bübler) et de Glaris (Schindler).
— V.b. Rare près d'Einsiedeln {Sidler); de rare à assez
commun près de Zurich (Lüdecke, Müsch).
VI. 0. Stülker (55) l'indique comme assez abondant
partout dans les cantons de St-Gall et d’Appenzell; com-
mun aux environs de la ville de $St-Gall (Dick, Girtan-
ner); d'assez commun à assez rare près de Frauenfeld
(Schwyter); selon Walchner (73), ne serait pas commun
dans les bois de la région du lac de Constance.
VIL 4. Rare dans le Val de Travers (Corvin); assez
commun près du Locle /Dubois) et de Marin (Robert et
Vouga); abondant près de $St-Aubin (Vouga) et de La
Chaux-de-Fonds (Girard, Nicoud) ; très commun près de
Neuchâtel (Coulon). — VIT. b. Commun près de Bâle
(Greuter-Engel). PBruhin entendit le chant d'appel près
de Wegenstetten, le 31 mars 1889. Il n’est point rare
dans le Jura soleurois et niche à la Rosegg (Greppin).
VIIL a. Assez rare à des niveaux élevés dans le
canton du Valais (Fatio et Studer). — VIIT. b. Assez rare
près de St-Maurice (Besse) ; assez abondant près de Mar-
tigny (Vairoli); commun près d’Aigle (de Rameru, Anser-
moz) et près de Sion ( Wolf).
IX. a. Assez commun près de Lugano (Lenticchia);
commun au Val Calanca (Rigassi).
X. a. D’assez abondant à abondant près de Coire
(Manni, de Salis); assez commun près de Fürstenau
(Stoffel); rare, par contre, à l'altitude d’Arosa, d’après
Hold (59).
XI. a. N'est pas rare dans les environs de Pontre-
sina (Saratz, 62); très commun près de $Sils (Curtin) et
de St-Moritz (Pestalozzi). Vernet rencontra cet oiseau,
le 12 juillet 1894, jusqu’à environ 2300 mètres s/m., au-
dessus de Pontresina. — XI.b. Assez rare en Basse-En-
— 390 —
gadine; on l’a observé, le 30 juillet 1899, au Flüelapass
à 2000 mètres s/m. environ (Carl).
Oiseau nicheur. On constate, dans la plupart des
stations, que les nicheurs sont aussi nombreux que les
hivernants. Près de Langnau, par contre, le nombre
des sujets nicheurs est à peu près quatre fois plus élevé
que celui des sédentaires; près de Hasle, le rapport serait
comme 3: 2. Dans les stations plus élevées du canton
des Grisons, on parle de cet oiseau comme sédentaire.
Des données plus détaillées ont été reçues du Mittel-
land bernois. Des œufs furent trouvés, en particulier, près
de Kappelen (Studer). Gerber l’a vu nicher, le 21 avril 1887,
dans un pommier creux; l’ouverture de la cavité du nid
était élevée de 5 mètres au-dessus du sol.
Les données de nos collaborateurs d’autres stations
se trouvant limitées à la fréquence relative de cet oiseau
comme nicheur, et ces indications, à l’exception de celles
ci-dessus, concordant partout avec les renseignements sur
la fréquence de cet oiseau comme sédentaire, nous jugeons
inutile de reproduire ici les communications reçues de
chaque station en particulier.
Comme Oiseau de passage ou erratique, la Sitelle
est mentionnée dans les localités suivantes: I. D. Assez
commune près de Lausanne (Goll) ; assez commune près
d’Yverdon (Goll, Garin). — IL.b. Surtout commune en au-
tomne dans l'ile St-Pierre, lac de Bienne /Studer). —
IL. b. Assez rare près de Langnau (Gerber); commune
près de Hasle (Gerber); très rare près de Berne ({Brunner-
Wyss).
Hôte d'hiver. La Sitelle visite souvent, pendant
lPhiver, les vergers et les allées d’arbres dans le voisi-
nage des localités habitées. Nos collaborateurs la men-
tionnent des stations suivantes :
I.b. À Genève, elle se montre l'hiver sur les arbres
des promenades publiques, ainsi que là où on lui offre
bte nl. 1 à
— 391 —
de la nourriture (V. Fatio, Hôtes d'hiver de la ville
de Genève, 1887).
III. D. Assez rare près de Langnau ((rerber); assez
commune près de Hasle (Gerber); on la voit dans les
jardins et les pares de la ville visiter, en compagnie des
Mésanges et des Pinsons, les endroits où l’on distribue de la
nourriture (Studer). Suivant Brunner- Wyss, les mâles
seuls seraient hôtes d'hiver près de Berne.
IV. 0. Hôte commun près de Zofingue, là où on
lui offre de la nourriture (Fischer-Sigwart).
V. L. Assez rare près de Matt {Bäbler).
VIL. 4. Fréquente près de Bâle (Greuter- Engel).
Hôte sédentaire durant l'hiver 1897-1898 aux endroits
où l’on donne de la nourriture aux oiseaux (Greppin).
VIIL D. Commune près d’Aigle {de Rameru, An-
sermoz).
La Sitelle choisit surtout pour nicher les creux natu-
rels des arbres qu’elle agrandit parfois un peu, mais dont
plus souvent elle rétrécit l'ouverture au moyen de terre
et d'argile, parfois de bouse de vache. La ponte, qui com-
prend le plus souvent 5 ou 6 œufs, repose sur une couche
d'herbes sèches, de paille, de mousse, de plumes et de
laine, dans bien des cas aussi sur de la sciure de bois seu-
lement. En Savoie (Bailly, 68), elle commence déjà au
milieu de mars à bâtir son nid. En Suisse, d’après les
quelques données que nous possédons, l’époque des nichées
commencerait avec avril, et celle de l’incubation coïncide-
rait, suivant Fischer-Sigwart, pour la plaine, avee la fin
d'avril et la première quinzaine de mai.
Sa nourriture consiste en insectes, larves et œufs, en
noix, glands et semences, plus particulièrement en graines
de chanvre. De Schæck trouva dans l’estomac d’un indi-
vidu, tué en septembre 1886, des restes de glands du
(Quercus pedunculatus. Elle recherche volontiers les noi-
— 392 —
settes, qu’elle fixe dans les fentes de l’écorce des arbres
et ouvre à coups de bec (Studer, Fatio, 88).
La Sitelle torche-pot habite l’Europe occidentale,
centrale et méridionale, l'Asie Mineure, le sud de la
Sibérie et la Chine, l'Algérie et les îles Canaries.
Tichodroma Illig.
35. Tichodroma muraria (1).
Tichodrome échelette — Alpenmauerläufer —
Picchio muraiolo.
Synonymes: Certhia muraria L., Tichodroma alpina Koch,
Tichodroma phœnicoptera Temm.
Noms vulgaires: Zichodrome, Grimpereau de murailles,
Grimperau de rochers (Suisse française); Eventail (Ge-
nève), Zizérozo (St-Maurice). — Mauerspecht, Mauer-
läufer, Mauerchlän, Mauerklette (Suisse allemande);
Alpenspecht (Berne), Flühspecht (Bâle, vallée de Ges-
senay), Flühchlän (Oberland bernois), Bergtübli (Gla-
ris), Wetterwanner (massif du Sentis). — Pich de mon-
tagne, Sassairola (Val Calanca). — Pizzaragn, Becca-
ragn, Gratasass, Rampeghin dei Alp, Sassirolo (Tessin).
Nicheur dans la chaîne des Alpes, régions monta-
gneuse et alpine, et dans la partie ouest du Jura. Il
s'élève, en été, jusqu’à la région des neiges et visite,
durant l’hiver, la vallée et la plaine.
Oiseau sédentaire. I. «. Peu abondant partout dans
les Alpes:de la Savoie (Bailly, 68). De Saussure le vit
au Col du Géant, au-dessus de 3400 mètres s/m. (Meisner
et Schinz, 15). — I. b. Commun dans les Alpes du can-
ton de Vaud jusqu’au-dessus de 2000 mètres s/m. (Narbel).
ns
IL a. Commun près de Vausseresse et de Combet-
taz, à environ 2000 mètres s/m. (H. Püttier et M. F.
Ward); assez rare dans la vallée de Gessenay (Uelliger );
très rare dans la région de Montbovon (Gllet). — IL. b.
D’assez rare à assez fréquent dans les Alpes fribour-
geoises et dans les rochers le long de la Sarine (Cuony,
Musy).
II. «. Assez rare dans la vallée du lac de Thoune
et dans le Frutigthal (Æisold); commun dans la vallée
du Hasli (Blatter, Haller). Meisner et Schinz (15) l’ob-
servèrent contre les rochers de la Gemmi et près des
bains de Weissenburg. Fatio (88) vit aussi, plusieurs
fois, le Tichodrome aux rochers de la Gemmi. On cap-
tura un individu vivant, au milieu de janvier, dans la
partie supérieure du glacier de Grindelwald (Haller).
IV. a Assez commun, durant toute l’année, dans la
vallée supérieure de la Reuss, dans celle d’Urseren en
particulier (Fatio); assez rare près de Sarnen (ÆEtlin);
très rare près de Stans (Æengger); Pernsteiner le men-
tionne comme abondant dans les montagnes des environs
de Schwytz.
V. a. Très rare aux environs de Mels (Oschwald) ;
assez commun près de Glaris (Schindler).
VL a. Assez rare dans le massif du Sentis (Bron-
ner). — VI.b. Sédentaire dans les Alpes d’Appenzell
(Stülker, 55); assez commun dans les Alpes de St-Gall
(Girtanner).
VIL a. Très rare près de Marin (Robert et Vouga);
assez rare au Val de Travers (Corvin).
VIII. Assez rare près de Martigny, mt. (Vai-
roh); assez commun, par contre, près de St-Maurice
(Besse), d’Aigle (de Rameru) et de Sion (Wolf).
IX. a. Assez commun au Val Calanca; un individu
fut encore rencontré, le 10 octobre, à l’altitude de 1900
mètres {Rigassi).
— 394 —
X. a. Assez rare dans les montagnes près de Coire
(de Salis, Manni), mt. et alp.; commun près d’Arosa
(Hold, 59) et aux gorges de la Tamina près de Pfäffers
(Stülker, 55).
XL.a. Pas rare comme sédentaire dans toute la Haute-
Engadine; assez commun près de Pontresina (Saratz);
très commun près de Sils-Maria (Curtin).
Oïseau nicheur. Nous mentionnerons, d’après la
littérature et les données de nos collaborateurs, les lieux
de nichée suivants:
La. Niche en Savoie au Mont Grenier, situé au sud
de Chambéry, au pied du Mont du Chat, près du lac
du Bourget, à la Dent du Chat, le long du Rhône, en
particulier près de la Balme, ainsi que dans la Taren-
taise et le Faucigny. La ponte a lieu en Savoie, suivant
l'altitude de la localité, à la fin d'avril, en mai ou au
commencement de juin (Bailly, 68). — I. 4. Rare dans
les montagnes des environs de Genève (Fatio) et de Lau-
sanne (roll).
IL.b. Assez rare dans les montagnes fribourgeoises
(Cuony).
IL. a. Assez rare aux environs du lac de Thoune,
dans le Frutigthal, mt. et alp. (Risold), et près de la Lenk
(Jüggÿy. W aurait niché une fois à l’hospice du Grimsel,
suivant Platter.
IV.a. Très rare dans les montagnes autour de Stans
(Rengger). Fischer-Sigwart en vit une paire, le 4 août
1889, au massif des Mythen; on peut supposer qu’elle y
avait niché. Cet oiseau paraît se reproduire plus com-
munément dans le canton d'Uri; des couvées ont été
constatées sur les points suivants: près du Mätteli, au
Gothard, l’on trouva, le 1% juin 1855, deux œufs non
couvés; dans la gorge de Schôüllenen, le 18 juin 1855,
trois œufs non couvés, et, le 2 juin 1857, cinq œufs éga-
lement non couvés; dans le Maderanerthal, le 10 juin
1862, quatre œufs un peu couvés (Girtanner, Beob-
=
— 395 —
achtungen über Fortpflanzung und Entwickelung des
Alpenmauerläufers, St. Gallen 1867/68. Bericht der St.
Gallischen naturwissenschaftlichen Gesellschaft). Fatio (88)
vit une paire de ces oiseaux, probablement non loin de
leur nid, au Pont du Diable, fin mai 1860, et au com-
mencement de juin 1861.
V.a. Assez abondant dans les Alpes du canton de
Glaris; l’époque de la nichée est juin et le commence-
ment de juillet (Schindler). Girtanner reçut, vers le mi-
lieu de juillet 1870, deux jeunes presque en état de voler,
et, dans le milieu de juillet 1871, cinq jeunes au nid,
tous provenant de la contrée de Glaris (Ornithologischer
Streifzug durch Graubünden im Juni 1871. Berichte der
St. Gallischen naturwissenchaftlichen Gesellschaft 1870/71).
VLa.etb. Meisner et Schinz (15, date 1815) men-
tionnent comme endroits de nichée la paroi de l'Ebenalp
et les rochers voisins du Wildkirchli. Des observations
plus récentes (Bronner) et des trouvailles de couvées
confirment ces données. Grtanner retira d’un nid, trouvé
au massif du Sentis, quatre petits âgés de 8 à 10 jours,
le 29 juin 1867; il observa encore un nid et des petits,
le 10 juillet 1868, dans les montagnes d’Appenzell. Le
Baron von Müller recut, le 9 juillet, quatre petits pris
au nid, du Schafberg, canton d’Appenzell /Girtanner,
Stôlker, 55).
VIL à. Très rare près de Neuchâtel; assez rare au
Val de Travers (Corvin, Vouga); Vouga a observé des
Jeunes dans ce dernier endroit; assez commun près de Cor-
celles (de Meuron). — VIL. b. Se montrerait encore comme
nicheur au Hauenstein (Fischer - Sigwart, d’après une
donnée du conseiller d'Etat ÆHo/f). Selon un renseigne-
ment du Gemeindeamman Æueg, à Balm, le Tichodrome
aurait été observé, pendant l'été, contre la paroi du Rôthi
(Greppin).
VIIL a. Assez rare dans le Haut-Valais, alp. (Studer).
Niche à la Gemmi (Fatio, 88). — VIIL. db. Assez rare dans
— 396 —
la région de Martigny (Vairoli); assez commun près
d’Aigle (de Rameru) et nicheur près de Sion (Wolf).
Suivant Meisner et Schinz (15), on observa des nids et
des jeunes volant alentour, en juillet 1810, sur les . Gol-
lern“, entre Rarogne et Louèche.
IX. a. Assez commun au Val Calanca, depuis l’été
jusqu’à l’automne, dans la région alpine.
X. a. Assez rare dans les Alpes de Coire (Mann).
Baldamus en observa, à la fin de mai 1867, une paire
qui apparemment était occupée à faire son nid dans une
paroi calcaire près de Tiefenkastels (Ornithologisches aus
meinen Reisetagebüchern, Journal für Ornithologie 1870).
A lépoque de Meisner et Schinz (1815), les gorges de
la Tamina, près de Pfäffers, étaient déjà connues comme
lieux de nichée et on les trouve de nouveau mentionnées
par Stülker (55) et de Salis (50); A. de Salis-Grüsch
observa en cet endroit un nid où des jeunes recevaient
la becquée. D’autres places de nichée sont les rochers
de .Klus* près de Landquart (de Salis, 50), les parois
du Hôrnli, de la Tschirpe près d’Arosa (Hold, 59), et
celles dites ,Züge* aux Mittaghorn et Schiahorn dans la
contrée de Davos (Pestalozzi). Le Musée de Berne recut de
Dissentis, le 10 juillet 1888, un nid avec des jeunes en
partie emplumés.
XL a.-b. Baldamus le cite avec les oiseaux nicheurs
de l'Engadine (Ornithologisches aus meinen Reisetage-
büchern, Journal für Ornithologie 1870).
Oiseau de passage. Le Tichodrome est mentionné
comme rare à Genève (Fatio); très rare et de passage
irrégulier à Lausanne {Goll), à Yverdon /Garin) et à
Hasle (Gerber).
M. l'avocat Müller en vit un au col du Gothard,
le 30 septembre, d’après Fatio. Un individu fut rencon-
tré, le 7 octobre 1863, sur le versant méridional du
Jura, au-dessus de Gimel, par Fatio.
RS on a
— 397 —
Hôte d’hiver ou erratique. On l’a observé souvent,
soit en hiver, soit au premier printemps, dans diverses
localités des vallées de montagnes et dans la plaine, cher-
chant sa nourriture contre les murs d’édifices élevés ou
grimpant çà et là dans les carrières et contre les rochers.
Il arrive ainsi fréquemment jusqu'à Bâle, souvent même
en dehors de notre pays, jusqu'à Karlsruhe.
Nous relevons dans la littérature et dans les rap-
ports de nos collaborateurs les données suivantes: L a.
Se montre, pendant l’hiver, dans des localités basses de
la Savoie (Bailly, 68). — Ib. A Genève: tours de la
Cathédrale de St-Pierre (Fatio, Lechthaler) et Mont
Salève (Fatio, Vaucher, de Schæck). À Lausanne : mu-
railles de la Cathédrale (Narbel), murs des Bâtiments
universitaires, le 25 février 1890 {Saunders); au château
de Chillon {Narbel).
II. b. A Fribourg, tous les hivers (Cuony, Musy),
à Bulle (Musy); au château d'Orbe (Du Plessis). Fischer-
Sigwart observa, le 23 janvier 1890, trois individus à la
Taubenlochschlucht près de Bienne.
Il.a. Se montre dans la région du lac de Thoune:
sur la Krattighalde, la Sechalde, entre Gunten et Mer-
ligen, et sur la tour du château à Spiez (Risold).
III. ». Commun près de Berthoud; on le voit, chaque
hiver, contre des parois au Schlossberg, près de l’église
en 1873, depuis octobre jusqu’au.printemps; en 1881, le
22 décembre; en 1882, le 10 janvier; en 1887, au com-
mencement de décembre (Fankhauser), et, en 1891, le
14 novembre /Gerber). Dans les carrières près d’Ober-
burg (Fankhauser) et à la Rabbenfluh, au milieu d’avril
(Berger). Le 9 novembre 1891, à la Wannenfluh près de
Lützelflüh (Gerber); très rarement à Hasle près de Ber-
thoud (Gerber); à Schangnau et Trubschachen (Käser.
On observa, pendant l'hiver 1890, un Tichodrome en
quête de nourriture dans les fentes et entre les pierres
des murs du Musée d'histoire naturelle, à Berne (Be-
— 398 —
richte der Museumskommission 1886—1890). Des indi-
vidus y furent aussi observés dans les hivers 1891 et
1892; de temps à autre aussi, contre les murs de la ter-
rasse de la Cathédrale de cette ville. Un individu, dont la
livrée commençait déjà à changer, fut observé et même
capturé, le 28 avril 1891, sur les murs du Gymnase. On
a vu d’ailleurs souvent cet oiseau grimpant contre les
parois escarpées des carrières de Stockeren près de Bol-
ligen.
Sprüngli le mentionne aussi comme hôte d’hiver
à Berthoud et à Thorberg. On a observé un individu,
le 28 octobre 1899, à la Wannenfluh près de Lützelfüh
(Gerber).
IV.a. Il se montre d’une façon très irrégulière,
comme hôte d’hiver, dans la vallée, près de Sarnen;
parfois il fait complètement défaut, tandis qu’il se montre
de nouveau communément dans d’autres années. Dans
les hivers 1882 et 1888/89, on le vit fréquemment dans
la vallée, bien que la température fut douce (Etlin). —
IV.b. Le Tichodrome grimpait çà et là, le 28 décembre
1897, contre l’ancienne tour romaine, près de Kaïiserstuhl
(Fischer-Sigwart). K serait un hôte d’hiver assez commun
au Born et au Jura. Un individu voletait, pendant l’hi-
ver 1870, dans l’église paroissiale d’Olten; trois indivi-
dus furent observés, le 8 décembre 1891, sur les parois
de rochers du Born /G. de Burg).
V.b. Môüsch l’observa, le 4 mars 1879, contre les
murs du Polytechnikum à Zurich. Le préparateur Nüägeli
en reçut, le 22 janvier 1898, de Stäfa, où on le remar-
querait tous les hivers, sur quelque paroi de rochers, et
le 2 mars de la même année de Küssnacht. Suivant Sidler,
on le verrait chaque année, en mars, sur la tour d’Ein-
siedeln.
VLD. De temps à autre dans la ville de St-Gall, sur les
bâtiments de l’Ecole cantonale et sur les églises; sur l’église
de St-Fiden, en particulier, où l’on observa un individu
— 9399 —
encore-le 11 mars 1867. Pendant l'hiver 1867, le Ticho-
drome descendit jusqu’à Rorschach, où un sujet fut cap-
turé dans le milieu de janvier (Stülker, 55).
VIL. «a. Cet oiseau fut observé dans les rochers
situés entre Neuchâtel et Serrières, du 1° au 9 janvier
1867. On le rencontre, en outre, comme visiteur d'hiver,
dans les gorges du Seyon, de la Reuse et du Doubs, au
Col des Roches ainsi qu'au Creux du Van (F. Ls. Ter-
rier, Le Tichodrome écarlate, Rameau de Sapin, 1867).
Assez commun près de La Chaux-de-Fonds, où l’on voit
souvent, au printemps, des mâles en noces (Girard). —
VIL D. Hôte d'hiver assez régulier à Bâle et à Grenzach
non loin de cette ville, ainsi qu’au Grenzacherhorn et à
la Wartburg près de Muttenz (Schneider, 66). B. Christ
(Bericht über die Verhandlungen der naturforschenden
Gesellschaft in Basel, T. VI) observa des hôtes d’hiver
au Salzturm à Bâle et près de Schünthal, dans le voi-
sinage de Langenbruck et d’Olten.
Le Musée de Berne possède deux exemplaires tués
près de Bâle, en janvier et mars, et deux autres sujets
capturés au Grenzacherhorn, en décembre 1888. Dans
l'hiver 1893, des Tichodromes arrivèrent jusqu’à Karlsruhe
(Bühler-Lindenmayer). C’est un hôte d’hiver assez abon-
dant près de Porrentruy (Ceppi). On l’a observé, le
21 novembre 1893, au Sonnenwirbel, dans la banlieue de
Klus (Œnsingen); il n’est pas rare, l'hiver, aux rochers
de Balm (Greppin). Au moment de mettre sous presse,
nous recevons du D' Greppin une intéressante notice sur
l’hivernage du Tichodrome dans certaines carrières près
de Bâle, durant l'hiver 1900/1901; nous en extrayons les
quelques données suivantes :
Le 20 décembre 1900, un premier Tichodrome se
montra dans une carrière près de Grenzach; on l’observa
ensuite journellement jusqu’au 3 janvier 1901. — Du 4
au 30 janvier, on ne vit pas de Tichodrome. — Le
31 janvier: un individu fut remarqué dans la carrière
ANR =
de la fabrique près de Wilen. — Le 3 février: un indi-
didu dans la carrière de Grenzach; ainsi qu'un autre
dans celle de la fabrique de Wilen. — Du 5 au 6 février:
un sujet dans la carrière de la fabrique de Wilen. —
Le 8 février: 2 sujets au Grenzacherhorn. — Le 9 février:
2 autres dans la carrière de la fabrique de Wilen. —
Le 10 février: 2 individus dans celle de Grenzach. —
Le 11 février: 4 Tichodromes dans les carrières de
Grenzach et de Bettingen. Depuis cette date, jusqu’au
milieu de mars, on observa 2 Tichodromes, parfois déjà
depuis 11 heures du matin, durant toutes les après-midi
de soleil, se montrant tantôt dans la carrière de Gren-
zach, tantôt au Grenzacherhorn. — On en remarqua
aussi une paire dans une carrière située entre Grenzach
et Wilen; le 27 février, il y en avait 3 en cet endroit,
et le 2 mars 1 seulement.
»Durant ce même laps de temps, un ou deux
individus furent vus, à peu près aux mêmes heures et
d’une façon aussi continue, dans la carrière de la fabrique
de Wilen par un autre observateur consciencieux.
M. Miller signala, le 13 mars, le dernier Ticho-
drome dans la carrière de Grenzach; son collaborateur
en observa un encore le 16 mars dans la carrière de la
fabrique à Wilen.*
VIIL b. Assez rare contre les parois de rochers
près de $t-Maurice, où on l’a observé cependant, le 8 fé-
vrier 1890 (Besse); assez commun près d’Aigle /de Rameru).
IX.0. Il passe, de temps à autre, en hiver près de
Lugano (Lenticchia).
X. a. Hôte d'hiver dans diverses localités grisonnes,
dans le préau épiscopal de Coire, ainsi qu’au ,Süsser
Winkel® (de Salis, 50). On en voit, chaque hiver, un ou
deux individus dans le village de Fürstenau (Stoffel).
— X. Dh. Sur la tour du château de Sargans. On l’a tué
près de Marbach, Bas-Rheinthal saint-gallois (Stülker, 55).
EPA =
XI. D. Se montre tous les ans en février et mars
dans les villages de la Basse-Engadine (Carl).
Apparition exceptionnele. Se montre de temps
à autre, en été, dans les localités basses.
Grand observa, le 18 juillet, un individu aux ruines
de Mont-Salvens (Haute-Gruyère). Un autre fut signalé
par Berger, en été, aux environs de Kriens, non loin de
Lucerne.
Le Tichodrome échelette niche de préférence dans
les parois à peu près inaccessibles des régions monta-
gneuse et alpine, plaçant dans les fentes des rochers son
nid qui est assez artistement bâti. Il se reproduit rare-
ment sur les édifices, bien qu'on en ait vu un exemple
à l’hospice du Grimsel (Platter).
Güirtanner nous donne la description détaillée sui-
vante d’un nid pris, le 29 juin 1867, dans le massif du
Sentis et renfermant 4 petits: ,Le nid est en général
arrondi, peu élevé et plat, ainsi que de consistance molle
et remarquablement léger. La plus grande profondeur
de sa cavité est de 3 cm. Le fond mesure tout au plus
1 em. d’épaisseur et est composé de matériaux mauvais
conducteurs de la chaleur, ce qui permet au nid de reposer
directement sur la pierre. Il n’existe aucun fondement pro-
prement dit; toutefois, les matériaux utilisés dans le bas
sont plus grossiers que ceux du haut et consistent prin-
cipalement en gros flocons de laine de mouton, mousse fine,
coton de plantes, fines radicelles, débris de fil et de
ficelle, petits morceaux de tissus de laine ou de coton
appartenant essentiellement à des étoffes légères et moel-
leuses, tous matériaux enchevêtrés et feutrés. Quant aux
parties supérieures, elles se composent surtout de poils
de différents animaux, de morceaux de laine et de mousse
fine. Des poils de mammifères, quantité de poils de mou-
ton et de souris, entre autres, composent exclusivement
27
— 402 —
le revêtement de la cavité intérieure; on les trouve par
paquets ou isolés. |
,La partie pileuse du revêtement de la cavité est
tout particulièrement travaillée de manière à tenir au
chaud la couvée sur un lit moelleux. Si l’on tient le nid dans
la main et qu’on le renverse, sa partie interne se sépare
suffisamment de lexterne pour montrer que chacune a
été bâtie séparément. Ses bords, très larges, ne dépassent
pas beaucoup la cavité et mènent graduellement jusque
dans celle-ci. Dans l'examen de cet échantillon, on ne doit
pas oublier qu'il a dû être quelque peu foulé par les
jeunes oiseaux.“ Deux autres nids, au Musée de Berne,
provenant de Dissentis, sont assez profonds et ont à peu
près la forme d’entonnoirs; l’enveloppe externe consiste
en fibres fines de plantes entrelacées d’une façon serrée, le
tout rembourré de brins de laine.
La couvée se compose d'ordinaire de 4, plus rare-
ment de 5 œufs. La ponte commence, dans les localités
basses de la Savoie, déjà à la fin d'avril (Bailly, 68),
et dans les Alpes suisses au plus tôt à la fin de mai.
Tous les œufs non couvés ou couvés seulement en partie
ont été recueillis entre les 1° et 20 juin. Des petits ont
été pris au nid à la fin de juin et dans la première
moitié de juillet. Des jeunes, âgés de 8 à 10 jours, trou-
vés le 29 juin, pouvaient être regardés comme devant
atteindre leur complet développement vers le 26 juillet
(Girtanner).
Il n’y à, en général, qu'une seule couvée dans l'été.
Bailly (68) rapporte cependant qu'une seconde couvée de
3 ou 4 œufs suivrait parfois une première ponte très
hâtive, en Savoie: et la rencontre, par Bourrit, de familles
encore réunies au mois de septembre, près de Sion en
Valais, pourrait également, selon ÆFatio (88), faire sup-
poser une seconde ponte exceptionnelle.
Les exeréments des jeunes au nid, enveloppés d’une
peau mince, riche en calcaire, et ayant l’apparenee de
— 403 —
boules blanches assez semblables à des œufs mal formés,
sont rejetés hors du nid par les parents (Girtanner.
La mue du printemps se fait en mars, suivant G-
tanner. Saratz (62) et Schindler indiquent juillet et août
comme époque de la mue d'automne, tandis que Gir-
tanner donne fin d’août et septembre pour la mue des
jeunes de l’année. Le sujet mâle, tué dans la ville de
Berne, le 28 avril, montrait une mue partielle. Les plu-
mes blanches de la gorge de la livrée d'hiver étaient
déjà partiellement remplacées par des plumes noires.
Le nourriture du Tichodrome échelette se compose
d'insectes, notamment d'araignées et de leurs œufs, de
mouches, de fourmis et de leurs larves, ainsi que de petits
coléoptères. Cet oiseau découvre sa subsistance en grim-
pant dans les fentes et parois des rochers et des murailles.
Aire de distribution: Région alpine de l’Europe
centrale et méridionale, Asie et nord de l'Afrique. Comme
nicheur, il habite principalement les Alpes, les Carpa-
thes, les Balkans, le Caucase, POural, l'Himalaya et le
Tientchan.
Certhia L.
48. Certhia familiaris L.
Grimpereau — Baumiüufer — Rampichino
comune, Muraiuolo.
Synonymes: Certhia familiaris et Certhia brachydactyla
Brehm., Certhia Costae Bailly.
Noms vulgaires: Grimpion (Suisse française); Piat borret
(Fribourg), Clavette (Chaux-de-Fonds), Rappoz (St-
Maurice). — Baumchläün, Chläün, Baumchrümerli (Suisse
allemande); Balkenpicker (Berne), Grauchlän (Meirin-
gen), Baumbigger (Glaris), Baumrutscher (St-Gall),
Baumpicker (Bâle). — Rampeghin (Tessin).
AM
Sédentaire dans toute la Suisse, depuis la plaine
jusque dans la région alpine, nichant encore dans la
Haute-Engadine, en régions montagneuse et alpine, prin-
cipalement dans les forêts de conifères.
Depuis Brehm le père (1831), on a distingué deux
variétés chez cette espèce, L'une, Certhia familiaris L.
typica, syn. Certhia Costæ (Bailly), a les faces supérieures
plus jaunâtres, les inférieures et les flanes d’un blanc
de neige brillant, à l’exception des parties anales et
sous-caudales roussâtres, le bec relativement plus court
et les doigts plus allongés. Cette forme se rencontre
principalement dans la presqu'île scandinave, l’Alle-
magne du Nord, la Sibérie septentrionale et les Alpes.
La seconde forme, var. brachydactyla, possède un bec
plus long et des doigts plus courts; les parties inférieures
sont grisâtres et les côtés du corps plutôt d’un brun-roux
clair. Cette forme est la variété répandue dans le centre
et le sud de l’Europe, dans l'Asie Mineure, la Syrie, la
Perse, le Turkestan oriental et la Chine occidentale,
généralement dans des régions plus basses que la pré-
cédente. Les deux formes n’ayant pas toujours été sépa-
rées dans la littérature plus ancienne, ni toujours distin-
guées par nos collaborateurs, la majorité des données
suivantes se rapporte indifféremment à l’une ou à l’autre.
Toutes les fois que la distinction a été faite, nous l’in-
diquerons dans le texte. Suivant Futio (Faune des Verté-
brés de la Suisse, vol. II, Oiseaux), C..Costæ remplace
partout la forme brachydactyla dans les forêts de coni-
fères des Alpes et du Jura, depuis 800 à 1000 mètres
d'altitude jusqu’à la limite supérieure des forêts au-des-
sus de 1900 mètres en Haute-Engadine et de 2000 mètres
sur Zermatt, en Valais.
Oiseau sédentaire. La. Commun en Savoie (Baëlly).
— Lb. D’assez commun à très commun près de Genève
(Fatio, de Schæck, Lechthaler); très commun près de
Duillier (Vernet); commun près de Lausanne (Mayer).
à Ænl
05 =
Selon Fatio et Vernet, la var. Costæ se rencontre, en
région montagneuse, dans le Jura; selon Vernet, elle se
trouverait, dans le canton de Vaud, dès 1000 mètres et au-
dessus, tandis que la forme brachydactyla domine dans
les bois et les vergers en plaine.
IL. «. Assez rare près de Montbovon (Gillet); abon-
dant dans le Pays d’En-Haut (Püttier et Ward). — IX. b.
Assez commun près de Lucens (Ærbeau), de Romont
(Grand) et d'Avenches (Blanc); commun près de Fribourg
(Cuony, Musy), de Faoug (Savary), dans Pile du lac de
Bienne, ainsi qu'aux environs de ce lac (Louis), dans
la région de l’Orbe, où on le voit dans les bois en été et
dans les vergers en hiver (du Plessis et Combe, 61).
IT. a. Commun au lac de Thoune et dans le
Frutigthal, pl. et mt. (Risold); très abondant près de
Meiringen (Blatter). — IIL. b. Assez commun près de
Schwanden (Stämpfli) et de Diessbach (Küser); commun
près de Berne (Studer) et de Berthoud (Fankhauser).
IV.a. Assez rare près de Sarnen (Etlèn) et de
Flühli (Minder); commun près de Schwytz (Pernsteiner );
Oschwald V'observa à différentes reprises, en 1883, dans
la vallée d’Urseren. — [V.b. Assez fréquent près de
Zofingue (Fischer-Sigwart).
V.a. Assez rare près de Matt ({Bübler); assez com-
mun près de Glaris {Schindler) et de Mels {Oschwald). —
V.b. Sédentaire dans le canton de Zurich (Nägeli);
d'assez rare à assez commun près de Zurich /Müsch,
Ldecke).
VID. Pas rare dans les cantons de St-Gall et d’Ap-
penzell (Stülker, 5%), se faisant remarquer surtout pendant
Pautomne où il visite les jardins; mentionné comme abon-
dant par nos collaborateurs dans toutes les stations. Dans
les forêts de conifères et les jardins des parties supé-
rieure et inférieure du lac de Constance ({ Walchner, 73);
pas commun à Thayngen, Schaffhouse {Gasser).
— 406 —
VIL.a. Assez rare près de St-Aubin (Vouga), de
Marin (Robert et Vouga) et au Val de Travers (Corvin);
commun près de La Chaux-de-Fonds (Girard, Nicoud);
très commun près de Neuchâtel /Coulon). Girard cite la
forme Costæ dans le Val de Ruz. — VIL D. Assez com-
mun près de Bâle (Greuter-Engel), près des .Lange
Erlen“, du Bruderholz et au Jardin Zoologique (Bühler-
Lindenmayer); commun à la Rosegg, près de Soleure
(Greppin).
VIIL.«. Pas rare dans le Haut-Valais et les vallées
latérales (Fatio et Studer). — VII. D. Commun partout
dans la vallée du Rhône (Besse, Vairoli, Ansermoz,
Wolf).
IX. a. Assez commun au Tessin (Lenticchia) ; assez
rare dans le Val Calanca (Rigassi).
X.a. Se montre isolément dans toutes les forêts du
canton des Grisons, plus communément dans les vergers
et les allées d'arbres des vallées basses (de Salis, 50).
Cet oiseau est d’assez commun à commun près de Coire
(Manni, de Salis); fréquent et toujours en sociétés près
d’Arosa (Hold, 59); assez rare près de Fürstenau {Stoffel).
XI. « Sédentaire en Haute-Engadine, notamment
dans les vieilles forêts, isolément ou par couples (Saratz,
62); très abondant près de Sils-Maria (Curtin) et de St-
Moritz (Pestalozzi); sous la forme Costæ (Fatho).
Oiseau nicheur. Le Grimpereau se trouve natu-
rellement comme nicheur dans toutes les stations où il
est mentionné déjà comme sédentaire, et le nombre des
individus se reproduisant dans un champ donné d’ob-
servation serait à peu près le même que celui des sujets
y restant toute l’année. Chacun de nos observateurs cite
cet oiseau dans sa station respective, toujours avec le
même degré d’abondance comme nicheur et sédentaire.
Les données sur son abondance relative comme séden-
taire et nicheur concordent à tel point pour les diverses
contrées, que nous signalons seulement ici les lieux de
nichée les plus élevés qui nous ont été communiqués:
IV. a. Vallée d’Urseren, assez commun, de 1400 à
1500 mètres (Fatio, Oschwald,.
V.a. Matt, Sernfthal, assez rare de 800 à 900 mètres
(Bübler).
VILa. La Chaux-de-Fonds, commun à environ 1000
mètres (Micoud, Girard).
VIIL.«. Vallée de Binn, assez commun à environ
1500 ou 1400 mètres {de Schaeck); sous la forme Costæ jus-
qu'à 2200 mêtres s/m. à la Riffelalp, sur Zermatt (Fatio).
X. a. Splügen, Rheinwaldthal, à 1450 mètres (Bal-
denstein).
XL. a. Pontresina, à 1808 mètres (Saratz, 62); on y
a trouvé des nids avec des œufs et des jeunes.
Oiseau de passage ou erratique. Nos collabora-
teurs Pindiquent dans les localités suivantes : Genève (I. b)
d'assez rare à commun (Vaucher). Vallée de Gessenay
(Uelliger), commun, mais irrégulier. Yverdon (IL. b.), assez
are, al. (Garin). Notre collaborateur Gerber le cite comme
ciseau de passage régulier et abondant près de Hasle et
de Langnau (IL b.), et ajoute à son sujet: ..Notre Grim-
pereau gris est un oiseau de passage; on ne le voit plus
depuis le milieu d'octobre, mais il est remplacé par un
autre à la fois sédentaire et erratique.“ Il s’agit évidem-
ment de la var. brachydactyla, qui est la plus abondante
en été et se trouve alors supplantée, en automne, par la
forme Costæ, qui descend de localités plus élevées.
Fischer-Sigwart (IV. b.) l’observa très souvent en février
1898 et en vit en particulier plusieurs le 16 février, jour
de passage.
Hôte d'hiver. L D. A Genève, sur les arbres des
grandes promenades de la ville { Fatio, Hôtes d'hiver de
la ville de Genève, 1887).
IT. D. Commun dans l’île St-Pierre (Louis).
— 408 —
III. b. Assez commun près de Langnau et de Hasle
(Gerber), ainsi que dans toutes les avenues d’arbres à Berne
(Studer).
V. a. Assez rare près de Matt (Bübler).
VIIL. D. Très rare près d’Aiïgle {de Rameru, Anser-
moz).
Le Grimpereau niche dans les forêts et les vergers,
dans des trous d’arbres ou bien entre les écorces déta-
chées des vieux troncs. Son nid se compose d’un fonde-
ment assez élevé de broutilles d'arbres sur lequel se
trouve d'ordinaire une mince couche de copeaux plus ou
moins grossiers. L'intérieur est revêtu de plumes et de
fibres de plantes.
Il y aurait, suivant Bailly (68), trois couvées dans
l’année, en Savoie. Pour la première couvée, la ponte
(5 ou 6 œufs) aurait lieu entre les 20 et 25 mars, pour
la seconde (4 ou 5 œufs) au milieu de mai et pour la
troisième couvée (3 œufs) dans le commencement de
juillet.
Des observations de nos collaborateurs et des indi-
ations puisées dans la littérature, il résulte qu’on observe
d'ordinaire seulement deux pontes par an en Suisse.
La première comprend généralement 4 à 6 œufs
qui sont couvés à la fin d'avril ou au commencement de
mai. Baldenstein trouva, le 1° mai 1823, dans la cavité
d’un prunier au Domleschg, un nid où la femelle cou-
vait cinq œufs blanes pointillés de rouge (de Salis,
Auszug aus dem ornithologischen Tagebuch von Th. Con-
rad von Baldenstein, Fortsetzung ; dJahresbericht der
naturf. Gesellsch. Graubündens, Vol. XXVI, Nouvelle
série). Girtanner recut, le 5 juin 1867, des petits presque
en état de voler provenant d’une première couvée. Fscher-
Sigwart trouva, le 26 mai 1894, dans un arbre creux
au Rebberg près de Zofingue, un nid avec des jeunes
bientôt en état de le quitter. En 1898, les Grimpereaux
— 409 —
étaient appariés le 19 février et s’appelaient souvent ;
ils chantèrent surtout en avril. Près de Coire, en 1859,
on observa, le 24 mai, des jeunes de première couvée
déjà hors du nid (de Salis, 50).
La seconde couvée à lieu en juin. Gértanner trouva,
le 4 juillet 1867, un nid renfermant 4 petits. Un nid
avec à jeunes déjà revêtus de plumes et 1 œuf hardé,
fut observé par Baldenstein, le T juillet 1821, dans le
Rheinwaldthal /de Salis, Auszug aus dem ornithologischen
Tagebuch von Th. Conrad von Baldenstein, I. Beobach-
tungen im Splügen-Rheimwald, im Jahre 1821; Jahresb. d.
naturf. Ges. Graubündens, Vol. XXV, Nouv. série.). Des
petits au nid furent observés une fois en juillet, par Su-
ratz, près de Pontresina (de Salis, 50).
Vers l’automne, les Grimpereaux se rassemblent en
sociétés ou troupes plus ou moins nombreuses. Fischer-
Sigwart observa, le 2 novembre 1895, au pied du Born,
près d’Aarburg, sur le bord d’une clairière de la forêt,
un assez grand nombre de ces oiseaux qui, semblables à
une bande de souris, se glissaient rapidement le long
des troncs de vieux sapins. En hiver, ils se réunissent
souvent, jusqu’au nombre d’une trentaine, dans quelque
arbre creux ou, à des places favorables, dans de vieux
édifices, pour y dormir la nuit, se groupant en boule,
comme un essaim d’abeilles (@erber,1889; Fischer-Sigwart).
La nourriture du Grimpereau se compose d’insectes,
de larves et d’araignées, qu’il découvre sous la mousse et
l'écorce, ainsi que dans les fentes des arbres.
Le Grimpereau est très répandu, sous sa forme Coste,
en Europe septentrionale, en Scandinavie et en Russie, entre
autre, et dans le nord de la Sibérie, ainsi que dans le Jura
et les Alpes; sous sa forme var. brachydactylu, 11 se trouve,
par contre, dans les régions relativement inférieures de
l’Europe occidentale, centrale et méridionale, en Asie Mi-
neure, en Syrie, en Perse et jusqu’à l’ouest de la Chine.
+
Upupidae.
Upupa 1.
39. Upupa epops L.
Huppe — Wiedehopf — Bubbola.
Noms vulgaires: Æuppe (Suisse française); Luppe où Lupe
(Genève). — Wiedehopf, Kothahn (Suisse allemande);
Stolhüppi (Berne). — Sbraggiola (Braggio), Pupola,
Pupolo (Locarno, Lugano).
Oiseau de passage dans la plus grande partie de la
Suisse ; apparaît dès fin mars ou avril, plus rarement au
commencement de mai, pour repartir dans la seconde
quinzaine d’août ou en septembre, parfois encore au com-
mencement d'octobre. On la rencontre, en tant que nicheuse,
principalement en plaine, plus rarement dans les vallées
des Alpes, comme dans la vallée d’Urseren, où on l’a vue à
1450 m. et en Haute-Engadine à 1800 m. s/m environ.
Quelques sujets hiverneraient exceptionnellement dans le
Rheinthal, le Seeland et le Tessin (Fatio, 88).
Oiseau nicheur. La. Peu abondante en Savoie, dans
les forêts humides, près de Bissy et de St-Sulpice, aux envi-
rons de Chambéry, de St-Simon, d’Aïx-les-Bains, de St-
Genix-d’Aoste et de Pont-Beauvoisin (Bailly, 68). — I. b.
D'’assez rare à commune près de Genève (Fatio, de Schæck,
Lunel, Vaucher, Lechthaler); dassez rare à assez com-
mune près de Lausanne (Meyer, Goll); commune près de
Duillier (Vernet).
IL. b. Assez rare près de Fribourg (Musy, Cuony),
de Romont (Grand) et de Lucens (Erbeau); plus abon-
dante aux environs des lacs, par exemple près du lac
AN ©
de Bienne (Louis), près d’Avenches et de Faoug, au lac
de Morat (Blanc, Savary); se montre régulièrement dans
les bois entre Orbe et Vallorbe (Narbel,).
LIL. b. Assez rare près de Berne (Studer), au ma-
rais de Belp, près d’'Inkwyl, d'Eggmatt, de Berthoud (Fank-
hauser), de Schwanden {Stämpfli) et de Langnau (Gerber );
assez fréquente près de Diessbach (Käüser); niche réguliè-
rement près du lac de Burgæschi, canton de Soleure; en
1896, on y trouva des jeunes dans la seconde quinzaine de
juin (Fischer-Sigwart,.
IV. a. Assez rare près de Sarnen, dans la vallée
(Etlin); très rare près de Stans; nicheuse près de Brunnen
(Pernsteiner). — IV. b. Assez rare près de Zofingue;
Fischer-Sigwart a rencontré trois fois dans cette contrée
des couvées dans des arbres creux; époque de nichée:
commencement de mai. Gerber observa, le 21 juin 1896,
près de Bremgarten, un nid avec des petits que les pa-
rents nourrissaient. C’est une des espèces qui tendent à
se montrer plus communément dans la région d’Olten
(G&. de Burg).
V.a. Assez rare près de Glaris, où elle niche en juin
(Schindler). — V.b. Assez rare près de Zurich (Müsch,
Liüdecke); une paire se reproduit tous les ans près de
Zurzach (Gerber).
VI. a. Dans l’été 1866, Sfülker (55) reçut des indi-
vidus d’Alt St-Johann. — VI. D. Assez commune près de
St-Gall (Girtanner); d'assez rare à assez fréquente près
de Frauenfeld (Keller, Schwyter); assez rare dans la région
du lac de Constance (Walchner, 73); nicheuse régulière,
selon Oschwald, dans la contrée de Stein sur le Rhin et
près de Ramsen, et, suivant Pfeiffer, au lieu dit , Hub*,
près de Gæchlingen, district de Neunkirch, ainsi que dans
les petits bois situés en face de la chute du Rhin. Gasser
l’a observée, à plusieurs reprises, comme nicheuse, aux envi-
rons de Thayngen. Ce collaborateur la mentionne cepen-
dant comme nicheuse peu commune dans cette localité,
— 412 —
VII. «a. Assez fréquente dans nos stations près du lae
de Neuchâtel (Coulon, Vouga, Robert et Vouga); niche
au Val de Ruz (Micoud); très rare près de La Chaux-de-
Fonds, à 1000 m. s/m. environ (Gérard); niche au ,Petit
Regard“, près de Fleurier dans le Val de Travers (Cor-
vin). — VIL.b. Assez rare près de Bâle {(reuter-Engel).
Bühler-Lindenmayer en a vu, chaque année, des paires aux
environs de Bâle, comme près de Märkt, du Bäumlihof,
aux Lange Erlen, à Allschwylerwäldchen et à Grenzach;
assez rare près de Porrentruy (Ceppi) ; dans la contrée
de Soleure, plutôt dans les parties situées le long de PAar
(Greppin). En 1899, on entendit la première Huppe le
6 avril, près de Bâle (Gerber).
VIIL. D. Assez rare dans la vallée du Rhône, près
d’Aigle (Ansermoz, de Rameru), de Martigny (Vairoli),
de St-Maurice (Besse) et de Sion (Wolf).
IX. a. Pas rare dans le Val Calanca (Rigassi).
X.a. Assez commune dans les vergers près de Coire,
par exemple au Läürlibad (de Salis); assez fréquente près
de Fürstenau(Stoffel). — X.b. Suivant Stülker (55), nicheuse
près de Sargans. Cet observateur la reçut aussi de Gams,
dans l’été 1866.
XILa. De Salis (50) trouva, en 1855, un nid dans
l’intérieur d’un pin, près de St-Moritz. Suratz (62) a observé
une femelle sur ses œufs près de Zuoz, à 1712 m. s/m.
Curtin nous communique qu’on l’a observée aussi près de
Sils-Maria, à deux reprises, comme nicheuse.
Oiseau de passage. La Huppe passe isolément ou par
paires. Au printemps, elle se montre d'ordinaire à la fin
de mars, en avril ou dans les premiers jours de mai.
Le passage d'automne commence dans la seconde quin-
zaine d’août et dure jusqu’à la fin de septembre, rare-
ment jusqu'en octobre. D’après Bailly (68), les vieux
oiseaux partent généralement 10 à 15 jours avant les
jeunes de l’année. Le plus fort passage s'effectue aux
Ut Re
environs des laes de Genève, de Morat et de Bienne,
ainsi que dans la vallée inférieure du Rhône, à l’ouest, et
dans celle du Rhin, à l’est. La Huppe passe en plus petit
nombre par le Tessin et lEngadine.
Oiseau de passage régulier. La. Assez commune
en Savoie. L'arrivée a lieu parfois déjà à la fin de mars,
mais, le plus souvent, en avril. Les vieux sujets repartent
ordinairement entre le 1% et le 10 septembre, les jeunes
de l’année entre le 15 et le 20 (Bailly, 68). — I.b. Assez
fréquente près de Genève (Lunel, de Schæck), où elle arrive
entre fin mars et mi-avril (Fatio, 88); commune près
de Duillier (Vernet) ; assez rare près de Lausanne {Goll,
Meyer). Suivant Necker (22), elle arriverait, en moyenne, au
milieu d'avril près de Genève. En 1842, au canton de Vaud,
arrivée le 15 avril; en 1843, le 18 avril (Depierre, 41); en
1886, à Cologny près de Genève, le 11 avril, et à Pressy, le
15 avril (de Schæck). Arrivée près de Duillier, en 1895, le
1 avril; en 1894, le 4 avril; en 1895, le 3 avril; en 1897,
le 12 avril; en 1898, le 9 avril (Vernet). Le départ s’ef-
fectue généralement à la fin d’août près de Genève
(Necker, 23; de Schæck), en septembre et parfois encore
au commencement d'octobre {Fatio). En 1843, dans le Pays
de Vaud, le 10 septembre (Depierre, 41).
IL. b. Très rare près de Fribourg (Cuony); assez
commune près de Romont (Grand), aux environs du lac
de Bienne (Louis) et près de Faoug (Savary); abondante
près d’Avenches (Blanc); très commune près d’'Yverdon
(Garin). Arrivée à Romont, en 1886, le 1° mai; départ
de la fin de septembre à la mi-octobre (Grand). En 1880,
Güldlin observa un individu, le 14 avril, près du lac
de Bienne. Saunders vit le premier sujet dans cette région,
en 1890, le 18 avril.
IL. «4. Assez commune près de Spiez, lae de Thoune ;
en 1886, arrivée en avril (Risold). — III. b. Assez rare
près de Berthoud (Fankhauser), de Hasle et de Langnau
(Gerber) ; assez commune près de Schwanden (Stämpfli).
— 414 —
En 1886, arrivée près de Diessbach au commencement
d'avril (Käser) et, près de Schüpfen, le 12 avril (Stämpjla).
En 1894, on l’entendit appeler les 12, 13 et 14 avril, au
Burgsee, près de Seeburg (Gerber).
IV.a. Oschwald en vit encore un individu le 16 sep-
tembre 1883, près de Wassen, dans la vallée de la Reuss.
- IV.b. Assez commune près de Zofingue et dans la
vallée de la Suhr. Arrivée: en 1886, à Zofingue, encore
le 8 mai, fin du passage; en 1887, à Oftringen, le
12 avril; en 1888, le 29 avril; en 1889, à Birchenfeld
près de Zofingue, le 24 avril {Fischer-Sigwart); en 1891,
à Othmarsingen, le 15 avril (Nägeli); en 1896, à Brem-
garten, le 10 mai (Läfart, Gerber). Départ: en 1870,
Zofingue, le 1° septembre, commencement du passage;
en 1880, le 7 septembre, commencement du passage;
en 1885, septembre, passage principal; en 1891, le 27
août, commencement du passage; en 1894, marais de
Wauwyl, les 10 et 11 septembre; en 1897, vallée de la
Suhr, le 16 août, plusieurs individus en passage (Fischer-
Sigwart).
V.a. Assez rare près de Glaris; en 1886, arrivée
à la fin d'avril, ordinairement seulement en mai (Schindler).
_ V.b. Assez rare aussi près de Zurich (Lüdecke). Arri-
vée: en 1873, à Zurich, exceptionnellement déjà le 31
mars ; en 1892, à Kloster Fahr, le 10 avril; à Küssnacht, le
23 avril; en 1893, à Fabr, le 3 avril; en 1895, à Küssnacht,
le 14 avril (Nägeli); en 1897, à Zurzach, le 6 mai, pre-
mier chant; en 1898, à Schneisingen, district de Zurzach,
le 12 mai, premier chant (Gerber); en 1898, recu de
Zürich ?, le 7 avril, un individu (Nägeli). Les départs ont
lieu près de Zurich à la fin d’août et en septembre, selon
Nägeli. En 1898, le 15 avril, premier chant près de Zur-
zach, le 22 avril près de Wallisellen, et le 12 avril près
de Schneisingen (Gerber, Fischer-Sigwart,.
VI.b. Arrivées: en 1868, à Schaffhouse, le 20 avril,
premier chant (Pfeiffer); en 1891, à Weinfelden, le
— 415 —
3 avril (Nügeli); à Schaffhouse, le 15 avril (Oschwald);
en 1894, à Stein sur le Rhin, le 23 avril, premier chant
(Oschwald,.
VII. a. Assez rare près de La Chaux-de-Fonds (Gi-
rard, Nicoud). — VII. b. Assez rare près de Bâle {Greuter-
Engel). L'arrivée se fait dans le pays d'ordinaire au mi-
lieu d'avril (Gysèin); elle eut lieu entre les 10 et 17 avril dans
les années 1895-98 {Bühler-Lindenmayer). En 1886,
on signala la Huppe à Porrentruy, à la fin d'avril. Dans
cette même année 1886, le départ se fit le 18 septembre
près de Delémont (Ceppi, Helg).
VIII. D. Assez commune près d’Aigle (Ansermoz) et
de Martigny (Vairoli). Départs: Ansermoz tua un sujet
près d’Aïgle, au mois de septembre 1879; en 1886, le
15 septembre, fin du passage à Martigny { Vairoli).
IX.b. Assez rare près de Lugano (Lenticchia); assez
commune près de Montagnola (Poncini). À San Vittore,
Misox, elle arriva, en 1886, le 6 mai.
X. a. Commune au passage dans le Rheinthal de
Coire, au printemps généralement dès le commencement
d'avril; en automne, de la fin de septembre à octobre
(de Salis, 50). Hold (59) l’a rencontrée assez souvent, pro-
bablement surtout dans la période des migrations, près
d’Arosa. Arrivées: en 1861, à Coire, Le 7 avril (de Salis,
Zug der Vôgel bei Chur, 1861); en 1886, à Coire, le
5 avril; à Fürstenau, le 24 avril (Manni, Stoffel). Dé-
part: en 1822, au Domleschg, le 9 septembre {Baldenstein).
XI Régulière, mais peu abondante au passage dans
l’Engadine (Saratz, 62). Pestalozzi vit un individu, le
14 avril 1886, à Samaden. On trouve de temps à autre,
à la fin d'avril ou au commencement de mai, des sujets
morts sur les champs en Basse-Engadine (Carl).
Comme Oiseau de passage irrégulier, la Huppe
nous est signalée des stations suivantes: vallée de Ges-
senay, assez commune (Uelliger); Meiringen (Blatter),
Mels (Oschwald) et Val de Travers (Corvin), très rare.
- 416 —
La Huppe niche dans les arbres creux des bois ct
des vergers, de préférence dans le voisinage des lacs, des
cours d’eau et des marais. Elle ne bâtit pas de véri-
table nid, mais dépose ses œufs sur une légère couche
d'herbes, de feuilles sèches et de poussière de bois. La
couvée se compose le plus souvent de 4 ou 5 œufs, jus-
qu’à 6, selon Futio (88). La ponte a lieu, dans les régions
peu élevées, d'ordinaire dans la première quinzaine de
mai. Dans les localités un peu plus élevées, comme près de
Glaris, les œufs sont pondus seulement en juin (Schindler).
En plaine, on rencontre ordinairement les petits sortant
du nid dans la première quinzaine de juin.
Pendant la période de couvée et d'élevage des pe-
tits, les excréments s'accumulent à l’intérieur du nid et
tout autour, répandant aux environs une odeur forte et
repoussante, qui souvent trahit la présence de la nichée
et a même fait surnommer cet oiseau ,Kothahn“ dans la
Suisse allemande.
La nourriture de la Huppe consiste surtout en vers,
insectes et larves, qu'elle trouve sur le sol ou qu’elle
retire des fumiers à l’aide de son bec allongé. Stauffer
(in litt) mentionne le fait curieux d’une Huppe qui
avala toute une couvée de jeunes Chardonnerets. Fatio
(Faune des Vertébrés de la Suisse, If, Oiseaux) nous
dit qu’elle prend aussi parfois de jeunes souris et de
petits oiseaux au nid.
L’habitat de la Huppe s’étend sur toute l’Europe,
la Sibérie, la Syrie, la Perse, le Turkestan oriental et la
Chine occidentale. Elle se rencontre, en hiver, dans toute
l'Afrique, l’Arabie et les Indes.
CRRTORHES.
Lanidae.
Lanius I.
S0. Lanius excubitor L.
Pie-grièche grise — Raubwürger — Averla maggiore.
Synonymes: Lanius cènereus Briss., Lanius rapax Brehm.
Noms vulgaires: Matagasse, Grande Matagasse (Suisse
française, en général); Pia Grisa (St-Maurice), Alouette
blanche (Neuchâtel). — Dornägerst, Grosse Dornü-
gerst, Grosse Haagäügerst, Neuntüdter, Gemeiner Würger
(Suisse allemande, en général); Dornelster (Diessbach).—
Stregazzon, Sgazzuron (Lugano); Gagia sparviera, Dra-
gossa gagiera (Locarno).
Oiseau nicheur et généralement sédentaire dans toute
la Suisse, en plaine et dans les régions montagneuse et
alpine; nichant dans le Jura, près de La Chaux-de-
Fonds et, dans les Alpes, jusque dans la vallée d’Urse-
ren et en Engadine, où même quelques couples hiver-
nent.
Oiseau sédentaire. I. a. Pas commune en Savoie
(Bailly, 68). — I.b. D'assez rare à assez commune près
de Genève (de Schæck, Fatio, Lechthaler); assez rare
près de Clarens (Meyenrock) ; assez commune près de
Duillier (Vernet) et au Jorat (Razoumouwsky, 8).
re
IL. a. Très rare près de Montbovon {(rillet); peu
abondante dans le Pays d’En-Haut (Püittier et Ward).—
II. D. Assez commune près d’'Yverdon (Garin) et dans l’île
St-Pierre (Louis); pas précisément commune dans le dis-
trict d’Orbe {du Plessis et Combe). Narbel a observé
plusieurs individus près d’Orbe, en janvier 1897.
IL. b. Assez rare près de Diessbach (Æüser); deve-
nue rare près de Berne; ne l'était pas il y a 20 ans,
particulièrement à l’Engehalde et près de la route de
Tiefenau; a été observée, en hiver, au Kirchenfeld. Le
dernier exemplaire a été rencontré, en 1898, à Selhofen,
où l’on trouva aussi un nid vide (Weber). Une paire a
hiverné à la Halde, au Bundesrain (Berger); assez com-
mune près de Schwanden (Sfämpfli).
IV.b. Elle hiverne en petit nombre près de Zo-
fingue, où on l’observa, les 11 janvier et 28 février 1894
(Fischer-Sigwart). On la voit surtout en plaine dans la
contrée d’Olten, comme à la Grenchner Witi et plus rare-
ment sur la Bettlacher Allmend. M. Bretscher Va observée
souvent dans les ,Schachen“ de Schônenwerd. En hiver,
elle est relativement rare, bien qu’on l’ait vue régulière-
ment, en septembre et en octobre, dans les marais de
Wauwyl et de Buchs (G. de Burg).
V. a. Assez rare près de Mels (Oschwald) et de Gla-
ris (Schindler); très rare près de Matt (Bübler). — V.b.
Assez rare près de Zurich (Müsch, Nägeli) et d’Ein-
siedeln (Sidler).
VI. ». Assez rare dans le canton de St-Gall (Dick,
Girtanner) et près de Frauenfeld (Schwyter); pas rare
près de Schaffhouse (Pfeiffer); depuis deux ans, on ne
l’a plus observée près de Thayngen (G'asser, en 1900).
VIL.a«. Très rare dans le Val de Ruz (Nicoud); assez
rare près de Neuchâtel (Coulon); assez commune au Val
de Travers (Corvin); fréquente près de St-Aubin (Vouga).
- VILD. Elle paraît hiverner assez communément dans
certaines localités près de Bâle. Du 24 décembre 1878
— 419 —
au 2 juin 1879, la Société ornithologique paya des primes
pour 11 individus, tous tués sur la rive droite du Rhin
{Bühler-Lindenmayer); assez commune près de Porren-
truy (Ceppi); on la rencontre, en toute saison, à la
Grenchner Witi, à lAltwasser, sur les bords de PAar
non loin de Rümerbrücke, près de Bellach et dans les
marais de Deitingen. Elle se montre d’une façon plus
irrégulière à la Rosegg, sur les rives de lAar près de
Feldbrunnen et dans les taillis ,Schachenwäldchen“
(Greppin).
VIIL a. Très rare (Fatio et Studer). — VIILD. Assez
rare près de Martigny (Vairoli, Deléglise) et de Sion
(Wolf).
IX. a. et b. Hiverne quelquefois dans le Tessin.
X.a. Très rare près de Coire et dans le Rheinthal
voisin (de Salis, Manni).
XI. «&. Quelques couples passent l'hiver dans la Haute-
Engadine {Saratz, 62 ; Pestalozzi).
Comme Oiseau erratique, elle est assez commune,
suivant Æisold, à Spiez au bord du lac de Thoune.
Oiseau nicheur. La proportion des sujets nicheurs
est un peu plus forte que celie des sédentaires dans la
plupart des localités; près de Neuchâtel, selon Coulon,
le rapport serait de 3 : 2. Sur d’autres points, tous les :
individus qui nichent semblent abandonner la contrée en
automne. Dans la littérature et les rapports de nos col-
laborateurs, la Pie-grièche grise est citée comme oiseau
nicheur dans les localités suivantes :
La. Très peu abondante en Savoie et seulement
dans le nord du pays, dans le Haut-Faucigny (Bailly,
68). _ [.b. Assez commune près de Genève (Fuatio,
Lechthaler) et de Duillier (Vernet); assez rare près de
Lausanne (Goll). Vernet trouva, le 21 mai 1893, près de
Duillier, un nid avec des petits.
ILa. Niche près de Château d’Oex (Delachaux).—
IL. b. Très rare près d’Avenches (Blanc); assez rare près
— 420 —
du lac de Morat (Savary) ; assez commune près de Ro-
mont (Grand) et aux environs du lac de Bienne (Louis).
Niche aussi dans le distriet d’Orbe {du Plessis et Combe, 61).
IL. D. Très rare près de Hasle /Gerber); assez rare
près de Berthoud /Fankhauser), de Berne (Studer) et
de Diessbach /Xüser); assez commune près de Langnau
(Gerber) et de Schwanden /Stämpfli). Trouvailles d'œufs
près de Muri et de Wyssbach /Studer).
IV.a. Très rare près de Stans /Rengger) ; assez rare
près de Sarnen (ÆEtlin) et dans la vallée d’Urseren (Fatio).
— IV.b. Assez rare près de Zofingue; dans les environs
de Zofingue, 4 couples tout au plus se reproduiraient
sur un rayon d’une lieue environ /Fischer-Sigwart). En
1896, M. Bretscher trouva deux nids dans les taillis
(Schachen) de Schünenwerd.
V.a. Assez rare près de Glaris (Schindler) et de
Matt /Bäbler). Des jeunes ont été tués à la fin de juin
près de Glaris (Schindler).
VI.b. Assez commune près de St-Gall (Dick) et de
Frauenfeld /Keller). Selon Stülker (55), un nid renfer-
mant des petits a été trouvé, près de Tübach, au lac de
Constance. Oschwald la désigne comme nicheuse régu-
lière dans le canton de Schaffhouse ; elle se serait repro-
duite, suivant Æummel, en 1881, près de Jestetten à la
frontière badoise.
VIL. a. Assez rare près de Corcelles /de Meuron),
de Marin /Robert et Vouga) et de La Chaux-de-Fonds
(Girard); assez fréquente près de Fleurier dans le Val
de Travers /Corvin) et près de Neuchâtel (Coulon).
Coulon trouva, le 19 mai 1889, au sommet d’un petit
sapin isolé et haut d’environ 4 mètres, un nid de Pie-
grièche grise avec 7 œufs non couvés. L'arbre qui por-
tait ce nid était situé au milieu d’une plaine maréca-
geuse. — VILD. Rare près de Bâle /Greuter-Engel).
VIIL a. Assez rare à des niveaux un peu élevés
dans le canton du Valais /Fatio et Studer). — VII. b.
ER à
— 421 —
Assez rare près de Martigny {Vaëroli) et de St-Maurice
(Besse); assez commune près d’Aigle {de Rameru, Anser-
moz) et de Sion / Wolf).
IX. 0. Assez commune près de Lugano /Lenticchia).
X.a. Assez rare près de Coire (Manni) et de Fürste-
nau /Stoffel).
XI.a. Assez commune dans les environs de Sils-
Maria (Curtin). Selon Pestalozzi, elle serait plus eom-
mune, en été, près de St-Moritz que dans la plaine,
en Suisse.
Oiseau de passage. Une partie des Pies-grièches
grises qui nichent dans nos régions nous quittent en
septembre et octobre pour les pays méridionaux et re-
viennent entre la fin de février et le commencement de mai,
Le départ se fait isolément ou par familles, l’arrivée a
lieu la plupart du temps par individus isolés. A côté du
débouché de la plaine suisse par la porte de Genève,
il faut ajouter aussi une ligne de passage par le Gothard,
car des individus ont été trouvés sur ce eol, selon Meisner
et Schèinz (18). Un passage régulier à été constaté dans les
localités suivantes :
[.b. Assez commune près de Genève /Fatio, Vau-
cher), de Duillier (Vernet) et de Lausanne /Goll).
IL. a. De passage régulier près de Château d’Oex
(Delachaux). — IL. b. Assez rare près de Fribourg
(Cuony), de Faoug /Savary) et d'Avenches /Blanc); eom-
mune près de Romont /Grand).
IT. b. Assez rare près de Berthoud (Fankhauser).
À Hasle et à Langnau, l’arrivée eut lieu, en 1885, du 4 au
26 février /Gerber).
IV.a. Très rare près de Stans (Rengger). — IV.b.
En septembre, on l’a observée souvent dans les marais
de Wauwyl; en 1894, les 10 et 11 septembre; en 1895,
plusieurs individus en passage le 2 septembre, fin du
passage le 11 septembre; en 1897, le 13 septembre, trois
individus et, le 17 septembre, plusieurs en passage (Ed.
Fischer, Fischer-Sigwart). En 1898, le 16 février, jour-
née de passage; le 24 février, ces oiseaux s’appariaient
(Fischer-Sigwart,.
V.b. Zurzach, arrivées en 1897, du 14 mars au
2 avril; en 1898, le 16 février. Départs en 1897, du 20 sep-
tembre au 31 octobre (Gerber).
VII. Assez commune près de La Chaux-de-Fonds
(Girard, Nicoud) et de Porrentruy (Ceppi); rare près de
Bâle (Greuter-Engel).
VIIL. D. Assez commune près d’Aïgle (Ansermoë) ;
assez rare, par contre, près de Martigny (Vairoli).
IX. b. Assez commune près de Lugano /Lenticchia).
X. a. Selon de Salis, elle passe régulièrement au prin-
temps et en automne par le Rheinthal grison; très rare
près de Fürstenau /Stoffel).
XI.a. Assez rare près de Pontresina /Saratz); on la
rencontre particulièrement nombreuse en octobre, le long
de l’Inn, près de St-Moritz. L'arrivée au printemps s’ef-
fectue en mai, près de St-Moritz /Pestalozzi).
Hôte d’hiver. Dans maintes localités, cet oiseau est
surtout commun dans la mauvaise saison. Nous possé-
dons les données suivantes sur sa présence comme hôte
d'hiver :
L. b. Assez commune près de Lausanne (Meyer); sui-
vant Narbel et Richard, elle est surtout commune entre
octobre et février, près de Vidy.
IL.b. Près d’Avenches, elle serait principalement
commune en hiver, dans le voisinage des habitations et
dans les plaines marécageuses (Blanc); assez fréquente
dans Pile St-Pierre /Louis).
IIL. D. Assez rare près de Hasle et de Langnau
(Gerber); très rare près de Diessbach /Xüser); rare pen-
dant l'hiver près d’Olten, régulière, par contre, durant
aiment tn eds 06.
es
septembre et octobre, dans les marais de Wauwyl et de
Buchs.
VI. b. Assez rare, près de St-Gall (Dick); commune
près de Wil (Stülker, 55).
VIII. &. Assez commune près d’Aigle (Ansermoz).
X. a. Assez rare dans les jardins près de Coire (de
Salis). — X.b. D'après Stülker (55), elle serait très com-
mune, en hiver, près de Gams dans le Rheinthal.
La Pie-grièche grise niche sur les arbres ou dans
les haies, principalement dans la campagne et les jar-
dins. Chez les jeunes sujets, l’accouplement aurait lieu, en
Savoie, à la fin de mars, selon Bailly. Les œufs, au nombre
de 4 à 7, sont pondus d'ordinaire à la fin d’avril ou au
commencement de mai. On trouve des petits au nid dès
la mi-mai. Coulon trouva pourtant, dans la contrée du
lac de Neuchâtel, le 19 mai, des œufs non encore cou-
vés; il s'agissait probablement d’une couvée en retard,
La nourriture de la Pie-grièche grise: consiste prin-
cipalement en souris, jeunes oiseaux et insectes. De Salis
trouva dans l’estomac d’un sujet, tué au milieu d'octobre
1885, les débris de deux grillons des champs. Elle a cou-
tume d’empaler aux épines et aux extrémités des branches
dans les buissons, la nourriture qu’elle ne consomme pas
de suite. Nägeli l’a observée, en octobre 1895, près
d’Oberglatt, empalant les restes d’un de ses repas, le
corps d’un campagnol dont la tête avait été déjà dévo-
rée. (reppin vit, en automne 1899, sur la Grenchner-
Witi, une Pie-grièche qui faisait dans les champs une
chasse acharnée aux Alouettes de passage.
La Pie-Grièche grise est distribuée dans toute l’Eu-
rope centrale et septentrionale jusqu’au cercle polaire,
en Asie jusqu’à la Léna, et en hiver dans le midi de
l’Europe et le nord de l'Afrique.
S1., Lanius minor Gm.
Pie-grièche à poitrine rose — Kileiner Grauwürger —
Averla cenerina.
Synonymes: ZLanius roseus Bailly, ÆEnneoctonus minor
Blyth., Lanius italicus Lath.
Noms vulgaires: Matagasse rose (Suisse française). —
Schwarzstirniger Wiürger (Suisse allemande). — Sgaz-
zura, Grazot (Tessin); Stregazzon, Gagietta (Lugano).
Nicheuse principalement en plaine, notamment dans
l’ouest, le sud et le centre de la Suisse. Elle se montre
au passage plus ou moins régulièrement dans les vallées
des Alpes, comme dans la vallée d’Urseren (IV. a.), dans
les Grisons (X. a.) et l’Engadine (XL).
Oiseau nicheur. I. a. Pas précisément rare en Sa-
voie; se reproduisant le plus communément le long des
rangées de peupliers, près des prairies et des marais de
Challes, Boisse, Bissy, Motte-Servolex, Bourget, St-Hélène-
du-Lac, des Mellettes et aux environs de Chambéry
(Bailly, 68). — TI. Dh. Vaucher et Lunel l’indiquent comme
rare pour Genève, où elle serait plutôt assez rare, selon
Fatio, et assez commune, suivant Lechthaler. De Schæck
trouva deux fois son nid, en 1886 et 1889, près des
marais de Rouelbeau. D’autres lieux de nichée près de
Genève seraient: Genthod (Fatio), Chambésy, Champel,
Florissant, Malagnou (Al. Roch, La Pie-grièche rose.
Rameau de Sapin 1868). Vernet observa, le 30 juin 1893,
près de Gland, sur les bords du Léman, un nid dont
les petits étaient en train de prendre la volée. Plusieurs
couples se reproduisent, suivant ÆRichard, sur des noyers
des , Plaines de Vidy“.
dbz
age
II. D. Assez commune près d’Avenches, nichant
de préférence sur les peupliers (Blanc); assez rare près
de Romont (Grand) et au lac de Bienne /Louis).
III. &. Assez commune près de Meiringen (Blatter).
Risold mentionne cet oiseau comme nicheur et erratique
aux environs du lac de Thoune. — 111.4. Très rare près
de Hasle et de Langnau (Gerber); a été trouvée, bien
que rarement, dans les taillis de la forêt de Reichenbach,
ainsi que dans celle de Bremgarten, près de la Neubrücke
(Weber). Le même observateur l’a rencontrée en famille,
jeunes et vieux ensemble, sur la pente nord du Gurten,
en 1897; il n’en a pas revu depuis lors. Assez rare dans
tout le Mittelland bernois /Æaller).
IV. a. Assez rare près de Sarnen (Ætlin).
V.a. Très rare près de Glaris {Schindler).
VI.b. Suivant Walchner (73, date 1853), elle ne serait
pas rare dans les petits bois entrecoupés de champs des
parties inférieure et supérieure du lae de Constance;
assez abondante aux environs de $St-Gall /Dick) et de
Frauenfeld {Schwyter); on ne connaît aucun exemple de
nichée près de Schaffhouse; par contre, on sait qu’elle
se reproduit, selon Pfeiffer, sur territoire badoiïs, à 5 km.
environ de notre frontière.
VIL. a. Assez rare près de Neuchâtel (Coulon). —
VIL.D. Très rare près de Bâle /Greuter-Engel).
VIIL a. Rare dans le Haut-Valais (Fatio et Studer).
— VIIT. D. Assez rare près de Martigny {Vairoli); se
trouve cependant à Sion (Wolf).
IX.a. Assez commune près de Lugano ({Lenticchia).
Elle semble ne nicher sur aucun point dans les Gri-
sons.
Oiseau de passage. L'arrivée de la Pie-grièche à
poitrine rose à lieu partout dans la seconde moitié d’avril
ou au commencement de mai. Le départ commence,
dans maintes localités, déjà au milieu d’août. La plu-
part des individus voyagent à la fin d'août et au commen-
cement de septembre, dés sujets isolés encore dans le
courant d'octobre.
Le passage s'effectue surtout à travers les princi-
pales vallées des Alpes et la plaine suisse entre le Jura
et le Mittelland. D’après une donnée de Schinz, l'espèce
traverserait tous les ans le Gothard /Mallet, 23).
Comme Oiseau de passage régulier, elle se montre:
La. En Savoie, où elle arrive par paires, du 20 au 25 avril,
pour repartir au milieu d'août, où au commencement de
septembre (couvées en retard), selon Bailly (68). — I.b.
Assez rare près de Genève (/Fatio, Vaucher). Elle se
montre près de (Genève, suivant Fatio, ordinairement
dans la seconde quinzaine d’avril et abandonne la con-
trée à la fin d’août ou au commencement de septembre,
plus rarement en octobre. Plaines de Vidy, près de Lau-
sanne, arrivée, en 1886, le 9 mai; départ généralement
à la fin d'août; en 1886, le 6 septembre; en 1898,
observée le 16 août (Richard).
IL D. Assez rare près de Fribourg (Cuony); com-
mune près d’Avenches (Blanc).
LIL. D. Assez rare dans le Mittelland bernois /Haller);
très rare près de Hasle et de Langnau; arrivée, en 1885,
le 1° mai (Gerber).
IV.0. Très rare près de Zofingue. Près de Lucerne,
où on ne la voit pas d'ordinaire, on en tua un individu au
passage, le 4 septembre 1897 /Fischer-Sigwart). Le Mu-
sée de Bâle en conserve un mâle, provenant de Baden,
probablement capturé aussi à l’époque du passage (Bühler-
Lindenmayer).
V.a. Très rare près de Glaris /Schindler); Oschwald
ne l’a jamais vue près de Mels.
VIL.a. Assez rare près du Locle (Dubois, Vouga),
— VILD. Très rare près de Bâle (Greuter-Engel). Le
Musée de cette ville reçut, en mai 1891, un mâle de
Grenzach (Büller-Lindenmayer,.
> PRET
VII. D. Assez rare près de Martigny {Vairoh) et de
Sion (Wolf).
X. a. Assez rare près de Coire et dans le Rheinthal
voisin où on l’a tuée, au passage, à la fin d'avril et en
octobre /de Salis, 50).
XI.a. On observe à la fin d’avril et dans le com-
mencement de mai des sujets isolés qui traversent la
Haute-Engadine /Saratz, 62). Pestalozzi vit, au commen-
cement de mai 1885, plusieurs individus dans une prairie
près du lac de St-Moritz.
Comme Oiseau de passage irrégulier, on l’a très
rarement observée dans la vallée d’Urseren, IV.a. (Fa-
tio) et près de Zurich, où Schinz la vit une fois, en sep-
tembre (Mallet, 23).
Apparition exceptionnelle. V.D. Très rare près
de Zurich /{Môsch); Nügeli Va tuée une fois près de la Thour.
VI. b. Capturée une fois près d'Utzwil (Stôlker, 55).
La Pie-grièche à poitrine rose niche le plus souvent
sur les arbres, principalement sur les peupliers et les
noyers, plus rarement dans les buissons, volontiers dans
le voisinage des lacs, des marais ou des prairies humides.
La construction du nid et la ponte ont lieu vers le mi-
lieu de mai. La couvée se compose d'ordinaire de 5 à 7
œufs. ÆFischer-Sigwart indique mai comme époque des
couvées. Le Musée de Berne a reçu d’Avenches, le 8 mai,
un petit qui n’était pas encore en état de voler.
Sa nourriture se compose de campagnols, de musa-
raignes, de jeunes taupes et d’insectes, notamment de
sauterelles, de grillons et de chenilles; elle prend plus
rarement de très jeunes oiseaux. Elle porte parfois des
baies et des fruits charnus à ses petits.
L’habitat de la Pie-grièche à poitrine rose comprend
l'Europe centrale et méridionale, surtout les régions basses;
elle s'étend, à l’est, jusqu’au Turkestan, ct au sud jusque
dans le nord de l'Afrique.
RS
S?. Lanius rufus Briss.
Pie-grièche rousse — Rotkôpfiger Würger —— Averla
capirossa.
Synonymes : Lanius senator L., Lanius auriculatus Müller,
Lanius ruficeps Bechst., Lanius rutilus Lath., Lanius
rutilans Temm., Phoneus rufus Kaup, Enneoctonus
rufus Bonap.
Noms vulgaires: Matagasse rousse (Suisse française); Pia
teta roze (St-Maurice). — Rotküpfiger Neuntüdter, Rot-
kopfwiürger (Suisse allemande). — Coross, Corossulun
de montagne, Gagièta de montagna (Tessin).
Oiseau nicheur en plaine et dans le Jura, plus rare
dans l’est de la Suisse. Dans les hautes vallées des Gri-
sons, on ne l’observe qu'aux époques de passage, au prin-
temps et en automne.
Oiseau nicheur. Les données suivantes concernant
les lieux de nichée, ainsi que les époques de couvée et
de ponte, sont empruntées à la littérature et aux rap-
ports de nos collaborateurs :
L. a. Nicheuse commune en Savoie ; la ponte a lieu
dans le milieu de mai (Baïlly, 68). — I. b. Près de Ge-
nève, elle serait nicheuse assez commune selon Fatio et
Vaucher, et commune suivant de Schæck, Lunel et Lech-
thaler; assez rare près de Lausanne (Meyer) et de Cla-
rens (Meyenrock). D’après Necker (23), les petits sortiraient
du nid à la mi-juin, près de Genève.
IL. 4. Abondante dans le Pays d'En-Haut /Püittier et
Ward); Delachaux la mentionne pour Château-d’Oex. _—
IL.b. Assez commune près de Romont (Grand) et de
Fribourg (Cuony). Se reproduit sur différents points dans
les vergers près d’Avenches; on a trouvé, à plusieurs
reprises, des nids sur des sapins isolés dans les champs
(Blunc). Du Plessis la cite comme rare dans le district
d’Orbe.
IIL. &. Assez commune près de Meiringen {Blatter).
— IIL.D. Très rare près de Berne /Sfuder). On la trou-
vait cependant encore, ces trois dernières années, entre
Wabern et Kehrsatz, à une lieue de Berne, le 12 mai 1901
en particulier, près de Bächtelein, également non loin de
Wabern /Weber). Assez rare près de Berthoud (Fank-
hauser), de Diessbach (Xüser), de Schwanden (Stämpfli)
et de Hasle /Gerber); assez commune près de Langnau,
où un nid fut trouvé à environ 570 m. s/m. (Gerber).
Studer a reçu des œufs de Riggenbach. En 1886, des
petits quittaient le nid, le 13 juillet, dans un verger près
de Hasle; le 16 juillet, ils étaient tout à fait aptes à
voler (Gerber). On l’observe, en familles, dans les ver-
gers d'Œkingen, non loin de l'établissement de Krieg-
stetten (un couple le 3 juillet 1899, une paire avec les
jeunes le 8 août 1899), ainsi que dans les jardins de
Brühl, directement au-dessus de Soleure, et on l’a vue,
le 3 juillet 1893, à Flumenthal (Greppin); assez com-
mune dans les vergers des environs de Rothrist (Gerber).
IV.a. Très rare près de Sarnen (Etlin). — IV. b.
Assez fréquente près de Zofingue; l’époque de nichée est
fin de mai. Hilfiker-Schmitter trouva, le 25 juin 1895,
près d’Oftringen, un nid avec des petits /Fischer-Sig-
wart). Elle augmente en nombre, depuis quelques années,
dans la contrée d’Olten; de même près de Zofingue (de
Burÿ).
V.a. Très rare près de Glaris /Schindler) et de
Mels (/Oschwald). — V.b. Assez rare près de Zurich
(Môsch).
VL «a. Très rare près de Frauenfeld (Schiwyter.
Stülker reçut plusieurs fois des jeunes de Neunkirch
(55, Supplément). Elle nicherait, selon Oschwald, dans
— 430 —
le canton de Schaffhouse, çà et là, quoique rarement;
on trouva près de Thayngen, dans un verger, son nid avec
3 petits, en été 1883; elle nicherait, suivant (asser,
chaque année, sur quelques points, près de Thayngen.
VIL. a. Assez rare près de Marin {Robert et Vouga);
assez commune près de Corcelles {de Meuron) et de
Neuchâtel- (Coulon); Dubois nous avise qu’elle niche
encore communément près du Locle, jusqu'à 925 m. s/m.
environ. — VIT. b. Assez rare près de Bâle (Greuter-
Engel); assez commune près de Porrentruy (Ceppi).
VIIT. D. Assez rare près de St-Maurice (Besse) et
de Sion (Wolf).
IX. b. Assez commune près de Lugano, mt. (Len-
hicchia).
X.b. Assez rare dans le Rheinthal (Dick). Stülker
reçut plusieurs fois des jeunes de Lustenau, vallée infé-
rieure du Rhin (55, Supplément).
Oiseau de passage régulier. La Pie-grièche rousse
arrive dans nos stations, dès le milieu d’avril, d'ordinaire
toutefois seulement à la fin d’avril ou au commence-
ment de mai, pour repartir à la fin d’août ou en septembre.
Voici des renseignements sur son abondance comme
oiseau de passage et sur les époques de ses migrations.
I. «. Commune en Savoie; arrive du 20 au 25 avril
et repart entre les 25 août et 15 septembre (Bailly, 68).
- Ib. D'assez commune à commune près de Genève
(Fatio, Vaucher, de Schæck); assez fréquente près de
Duillier (Vernet); assez rare près de Lausanne (Goll,
Meyer). Suivant Necker (22) et de Schæck, elle se montre
ordinairement vers le milieu d’avril près de Genève.
1885, Vidy Arrivée 24 avril (4. Richard)
1889, Pressy près Genève , 28 … (de Schæck)
1890, Vidy : 23 , (À. Richard)
IS ÿ 5 le
1892, Duillier près Nyon pa 2 mai (Vernet)
1894, ÿ Rnb ; 30 avril »
— 431 —
1895, Vidy Arrivée 30 avril {AÀ. Richard)
CIE NAS Ë AGE U
1897: 7% 3 DOVE #
1986 ; ADIEU &
De Schæck indique le mois de septembre comme
époque du passage d'automne près de Genève. Selon
A. Richard, on l’observerait encore en familles réunies à
la fin d'août et en septembre, près de Vidy; les derniers
individus remarqués furent un vieux mâle le 23 sep-
tembre et un jeune sujet le 12 octobre.
IL. a. Régulière au passage près de Château-d’Oex
(Delachaux). — II. b. Assez rare près d’Avenches (Blanc);
assez commune près de Fribourg (Cuony); commune près
de Romont (Grand).
IIL. a. Assez abondante près de Spiez, sur le lac de
Thoune (Risold). — III. b. Assez rare près de Berne
(Studer), de Berthoud (Fankhauser) et de Hasle (Gerber);
assez commune près de Schwanden (Stämpfh) et de
Langnau (Gerber). Arrivées: près de Langnau, à 800 m.
s/m. environ, en 1891, le 20 avril; près de Rothrist, en
1898, le 29 avril; en 1899, arrivée du premier sujet, un
mâle, le 24 avril (Gerber).
IV.a. Parfois, au passage, dans la vallée d’Urseren
(Fatio). — IV.b. Arrivées: en 1884, à Baden, le 28 avril
(Fischer-Sigwart); en 1889, à Oftringen, le 30 avril; en
1894, à Oftringen, le 5 mai; en 1895, à Oftringen, le
17 avril (Hilfiker-Schmitter) ; en 1896, à Bremgarten, le
10 mai (Laifart); le 28 août 1896, elles avaient quitté
les environs de Bremgarten (Lifart). Le 14 avril 1899,
on observa le premier individu près de Wangenried (de
Burg); en 1898, on entendit le 6 mai le premier chant
de la Pie-grièche rousse près de Wallisellen.
V.a. Très rare près de Glaris (Schindler). — V.b.
Nägeli reçut, au moment du passage de printemps, des
exemplaires provenant des localités suivantes: en 1890,
le 9 mai, de Hirslanden, Zurich; en 1891, le 26 avril,
PUCES
de Streuried, et, en 1897, le 26 avril, deux mâles de
Winterthour.
VI.b. Walchner (T3) la cite comme oiseau de pas-
sage rare sur les rives du lac de Constance (Obersee) et
extrêmement rare du côté du lac inférieur (Untersee),
Elle arrive à la fin d'avril et au commencement de mai
près de Schaffhouse (Pfeiffer). Nägeli reçut, le 11 mai 1884,
un individu de Teufen, canton d’Appenzell.
VIL «à. Assez rare près de La Chaux-de-Fonds (G1-
rard, Nicoud); commune près de St-Aubin (Vouga). —
VIL.b. Assez fréquente près de Porrentruy (Ceppi); assez
rare près de Bâle (Greuter-Engel). On remarque, comme
pour la Pie-grièche grise, que cette espèce se montre
bien plus communément sur la rive droite que sur la rive
gauche du Rhin, suivant Bühler-Lindenmayer.
VIIL. b. De passage régulier dans la vallée du Rhône,
près de Sion (Wolf).
X.a. Rare près de Coire (de Salis). Lie préparateur
Nägeli recut, le 6 mai 1893, un sujet de Davos.
XI. a. Assez rare près de Pontresina, en Haute-
Engadine (Saratz). — XI. b. Un spécimen tué dans la
Basse-Engadine, en automne, vers 1860, est conservé
dans la collection de M. 4. Corradini, à Sent (Carl).
La Pie-grièche rousse niche dans les haies et sur
les arbres dans les vergers ou les champs. Le nid se com-
pose de radicelles, de brins de mousse et de lichen; il est
revêtu en dedans de minces tiges d’herbes et de coton.
La construction de l’édifice et la ponte ont lieu, pour la
plupart des stations, dans la seconde quinzaine de mai.
La couvée comprend d'ordinaire 4 ou 5 œufs. Il y aurait
parfois, selon Fatio (88), une seconde couvée en juillet,
surtout si la première a été détruite. On observe des pe-
tits au nid en juin et souvent encore dans la première
moitié de juillet.
— 435 —
Sa nourriture consiste en souris, petits lézards et
grenouilles, en insectes, coléoptères, sauterelles, grillons
et chenilles; elle dévore plus rarement de petits oiseaux.
La Pie-grièche rousse habite l’Europe centrale et
méridionale jusqu'à l'Asie Mineure, en hiver l'Afrique et
l'Arabie,
S2>. Lanius collurio L.
Pie-grièche écorcheur — Rotrückiger Würger — Averla
piccola.
Synonymes: Lanius spènitorquus Bechst., Enneoctonus col-
lurio Boie.
Noms vulgaires: Æcorcheur, Petite matagasse (Suisse fran-
caise, en général); Petit Motzet (Martigny). — Neun-
tüdter, Dorndreher, Haagäügerst, Haagspatz, Kleiner
Neuntüdter (Suisse allemande). — (attase, Dragoss,
Goga, Scavezzacoll, Becasc (Tessin); Scazuretta, Stran-
gossola (Lugano), Sghezzo (Montagnola), Scavezzacoll
(Locarno.
Oiseau nicheur habitant toute la Suisse, depuis la
plaine jusqu’à la région alpine. Se reproduit plus com-
munément en plaine que dans les montagnes, et se montre
plus tard que les autres espèces de Pies-grièches, arrivant
surtout fin avril et en mai, pour abandonner la contrée
vers la fin d'août, en septembre ou en octobre.
Oiseau nicheur. Cet oiseau, en tant que nicheur,
nous est mentionné comme commun ou même très COm-
mun dans la plupart des stations, bien qu’assez rare
dans quelques localités plus élevées. Il niche surtout com-
munément dans la région des laes de la Suisse oceiden-
tale, dans les bassins du Léman, des lacs de Neuchâtel
20
At
NT ue
et de Morat, ainsi que dans le Jura neuchâtelois et
bernois.
Il nous semble inutile, vu l’étendue de sa distribu-
tion, d'indiquer ici l'apparition de cette Pie-grièche dans
chaque station; nous nous limiterons aux données concer-
nant les points les plus élevés où elle nous est signalée.
IL. a. Nicherait dans le Pays d'En-Haut (A. Pittier
et M. F. Ward), ainsi qu'à Château-d’Oex, à environ
990 m. s/m. /Delachaux.
IV.a. Parfois dans la vallée d’Urseren, à un niveau
de 1450 à 1500 m. s/m. (Fatio, 88).
V.a. Assez rare à Matt, vallée de la Sernf, à
830 m. s/m. environ (Bübler).
VIlL.a. A la Chaux-de-Fonds, à environ 1000 m. s/m.
(Girard, Nicoud).
VII 4. Elle niche dans les haies jusque près de
Brigue et de Gliss, à 875 m., et près d’Imholz, dans le
Ginanzthal, à environ 1510 m. s/m. (Oschwald). Studer
et Fatio la citent comme assez commune jusque dans le
Haut- Valais.
XL a. Assez fréquente près de Sils-Maria, à 1797 m.
S'm. /Curtin). Se reproduit tous les ans, selon Pes{a-
lozzi, dans les taillis de saules sur les rives des lacs de
Silvaplana et de St-Moritz, de 1800 à 1820 m. s/m.
Ses lieux de nichée en Haute-Engadine représente-
raient la limite supérieure de son habitat; car à Arosa,
qui est un peu plus élevé (X. a.), soit à 1892 m. s/m,.
cet oiseau n’est déjà plus nicheur, suivant Hold (59).
Oiseau de passage. La mi-avril est indiquée comme
l'époque d’arrivée la plus hâtive; la plupart des indivi-
dus arrivent à la fin d'avril et dans la première quin-
zaine de mai, parfois aussi, dans quelques localités, seu-
lement à la fin de mai et au commencement de juin. Les
départs commencent déjà au milieu d'août; les derniers
sujets partent à la fin de septembre ou en octobre. Nous
ie
— 435 —
avons weçu, au sujet du passage de cette Pie-grièche, les
données suivantes :
La. Commune en Savoie, où elle se montre, par
paires, dès le milieu d'avril /Baëlly, 68). — I. b. De
commune à très commune près de Genève (Füatio, Vau-
cher, de Schæck), de Lausanne (Meyer) et de Duillier
(Vernet). Selon Necker (22), Fatio (88) et de Schæck,
le passage de printemps commencerait au milieu d'avril
près de Genève.
Ci-après quelques dates pour le canton de Vaud:
1885, Vidy Arrivée 8 mai {A. Richard)
1886, " 9 , »
ISSUE . DHEUES s
SAONE “ 23 avril >
1 05 ENIRIE e > mal e
1891, Duillier près Nyon … 30 avril (Vernet)
1592, a > 3 8 mai
1893, ” 1 »” P 4 » »
1894, ï : L US 0RaNTI
1895, k 2 > ARE RE £
1895, Vidy OU NC rcRart)
FSION LE 4 4 mai x
19 Me SOA :
1597, Duillier près Nyon : 4 mai (Vernel
1598, Vidy (après temps froid) ,| 16 , (Richard).
Le départ s'effectue, selon de Schæwck, en septembre
près de Genève, encore en octobre, suivant Fatio. Ri-
chard a observé des sujets isolés jusqu’au commencement
d'octobre près de Vidy.
IT. b. Commune près de Fribourg /Cuony) et d’A-
venches (Blanc); très commune près de Faoug /Savary,.
Cuony indique comme dates tardives d'arrivée près de
Fribourg, en 1892, les 4et 5 mai. Départs de Romont, en
1886, septembre et octobre (Grand).
IL. a. En 1886, Spiez, arrivée sg. le 27 avril (i-
sold). — JIT.b. Assez commune dans toutes les stations.
NOTES
En 1886, arrivée à Diessbach près de Büren au commen-
cement de mai; à Schwanden, le 15 mai (Stämpfli); à
Berthoud, le 30 mai (Ornithol. Verein). En 1887, on
observa à Hasle près de Berthoud le premier couple, le
4 juin; en 1889, le 4 mai, le premier mâle près de
Langnau /Gerber); en 1898, le 21 mai à Rothrist /Ger-
ber). En 1886, départs entre le 18 et le 28 août (Gerber).
IV.a. Assez rare près de Stans (Rengger). — IV. b.
Arrivées: en 1886, à Aarau, le 3 juin (D' Wänteler); en
1889, à Zofingue, le 14 mai; en 1890, à Zofingue, le
17 mai; en 1891, à Zofingue, le 3 juin; en 1898, toutes
avaient quitté le 28 août {Fischer-Sigwart). En 1896, à
Bremgarten, le 4 juin (Zafart); en 1889, à Wauwyl,
départs du 14 au 22 octobre; en 1896, à Bremgarten,
toutes sont parties au 28 août {Lifart). En 1898, les pre-
miers individus arrivèrent, le 10 mai, près d’Olten; en
1899, le 12 mai, aux Schachen (G. de Burg, 90).
V.a. Assez rare près de Matt (Bäbler); assez com-
mune près de Glaris; arrive ordinairement en mai, en
1886 au commencement de mai (Schindler). — V. b.
Arrivée, en 1884, à l’Allmend près de Zurich, le 15 mai
(Nügeli): en 1885, à Zurich, le 7 mai (Vorbrodt-Carpen-
her); en 1890, plusieurs étaient arrivées, le 9 mai, au
Zurichberg > en 1891, à Streuried, le 26 avril, sg. (Nä-
geh); en 1896, à Zurzach, les premières le 19 mai; la
majeure partie le 14 juin seulement; en 1897, à Zur-
zach, le 4 mai sg., et les 5 et 8 mai nm. (Gerber). En
1896, à Zurzach, plusieurs familles furent observées au
départ, entre le 27 et le 50 août, mais la plupart quit-
tèrent dans la nuit du 30 août; le 6 septembre, fin du
passage principal, les 29 septembre et T octobre sg. En
1897, passage principal à Zurzach les 30 et 81 août,
le 9 septembre al., le 20 septembre sq. (Gerber).
VID. Arrivée près de Schaffhouse à la fin d'avril
et au commencement de mai (Pfeiffer). En 1883, on observa
les premiers individus, le 3 mai, à l'Egelsee. Départs, en
1880, à Thayngen, les 5 et 6 septembre zn., le 17 sep-
tembre sg. (Oschwald). En 1899, les premiers individus
furent observés le 9 mai, près de Bauma (Gerber).
VILa. Commune au Val de Ruz; plus rare près de
La Chaux-de-Fonds (Nicoud); en 1886, passage de prin-
temps, le 20 avril, au Locle (Dubois). — VIT. b. Commune
près de Bâle, principalement sur la rive gauche du Rhin
(Greuter-Engel, Bühler-Lindenmayer), et près de Por-
rentruy, arrivée en 1886 à la fin d'avril (Ceppi).
VIILD. Fréquente près de Martigny (Vairoli) et de
Sion (Wolf); se montre très rarement et irrégulièrement,
par contre, près d’Aïgle. Besse ne la mentionne point
comme oiseau de passage pour St-Maurice. Ces données
sembleraient indiquer qu’un passage se fait peut-être par
les vallées de la Dranse et d’'Entremont, et par le col du
St-Bernard.
X. «. Elle apparaît dès la mi-avril dans les Grisons ;
les dernières partent en octobre (de Salis, 50).
XI a. Assez rare près de Pontresina (Sarata).
Comme Apparition exceptionnelle, cet oiseau a
été observé près d’Arosa, le 20 août 1867; il s'agissait
probablement d’un sujet en passage qui s'était égaré
Hold, D9).
La Pie-grièche écorcheur niche dans les haïes ou
dans les buissons épais. La construction du nid, qui se
compose des mêmes matériaux que celui dela précédente
espèce, et la ponte ont lieu, suivant l’époque d'arrivée,
dans la seconde quinzaine de mai où au commencement
de juin. La couvée comprend de 4 à 7, ordinairement
5 œufs. Notre collaborateur Coulon a observé dans diffé-
rents nids des œufs diversement colorés; ainsi ceux d’une
paire de Pies-grièches avaient toujours une nuance rouge-
rosâtre, tandis que ceux d’un autre couple présentaient
un ton grisâtre. Sur 9 nids qu’il trouva aux environs de
Pierre-à-Bot, dans le canton de Neuchâtel, deux conte-
EN AT EE
naient des œufs de la première coloration et trois ren-
fermaient des œufs de la seconde. Fatio a observé aussi
deux différentes colorations dans les œufs de cette espèce
près de Genève. Le 27 mai 1889, Coulon trouva près
de Lignières, à 725 m. s/m., un nid qui venait d'être
achevé, mais ne contenait encore aueun œuf. Des nids
renfermant chacun 5 œufs furent trouvés, le 29 mai, près
de Cerlier, sur le lac de Bienne (Coulon) et le 25 juin
près d’Oftringen (Ailfiker - Schmitter). Entre les 20 et
26 juin, près de Hasle, et le 29 juin, près de Zurzach,
l’on vit des petits qui avaient quitté le nid (Gerber). Les
jeunes de cette dernière couvée étaient sortis le 26 juin;
le 6 juillet, un nid renfermait encore deux petits qui
l’abandonnèrent le 12 juillet. On a de même observé dans
d’autres stations des petits au nid à partir du milieu de
juin. Par exemple, Aulfiker-Schmitter trouva, le 25 juin,
près d’Oftringen, un nid avec 5 petits âgés de 4 jours.
Dans un cas d'arrivée tardive (du 19 mai au 4 juin),
qui se présenta à Zurzach en 1896, les petits ne sor-
tirent du nid que le 30 juillet; l’année suivante, l’arri-
vée ayant eu lieu de bonne heure (du 4 au 8 mai), ils
étaient aptes à voler dès le 16 juillet (Gerber). De Burg
rencontra, le 3 juillet 1899, pour la première fois, de
jeunes Pies-grièches écorcheurs près d’Olten, ct, le + août,
un nid avec 4 jeunes bientôt capables de voler. Fischer-
Sigwart trouva, le 2 juin, à Olten, deux couvées, cha-
eune de 5 œufs, et, le 5 août, près de Zofingue, des jeunes
hors du nid. Le 24 juillet, Pfeiffer observa près de
Schaffhouse des petits hors du nid, mais encore nourris
à la becquée.
Tandis que nos collaborateurs, dans presque toutes
les stations, constatent une seule couvée par an chez
cette espèce, on en observerait d'ordinaire deux en Sa-
voie, selon Bailly (68); les jeunes de seconde ponte res-
teraient avec les vieux oiseaux jusqu’au départ. Fatio (8S)
a signalé aussi une seconde couvée de cette Pie-grièche
439012
près de Genève, ce qui arriverait surtout quand la pre-
mière a été détruite.
La nourriture de la Pie-grièche écorcheur consiste
principalement en souris, petits reptiles, grenouilles, gril-
lons, sauterelles, mouches et autres insectes qu’elle cap-
ture au vol. Ce n’est qu'à défaut des proies ci-dessus
indiquées qu’elle s’attaquerait aussi aux petits oiseaux.
L'observation de Nägeli, qui a vu un nid de Merles et
un nid de Bruants jaunes, avec des œufs, dans un même
buisson à côté d’un nid de Pies-grièches, serait en faveur
de cet oiseau; mais l’opinion de Gr. de Burg est contraire
à la précédente, car, suivant cet observateur, cette Pie-
grièche détruirait bien des couvées. Ce correspondant
constata, par exemple, qu'une Pie-grièche avait pillé tous
les nids de différents oiseaux chanteurs dans un rayon
d’une centaine de mètres.
Quand elle est rassasiée, elle empale, comme provi-
sions, les restes de ses repas aux épines des buissons,
dans le voisinage de sa résidence habituelle.
La Pie-grièche écorcheur habite l’Europe, à l’exelu-
sion du Portugal et du sud de l'Espagne; on la trouve
jusqu’en Angleterre et en Scandinavie, au nord, ainsi
que dans la Sibérie occidentale et l’Asie Mineure; elle
hiverne en Afrique.
Muscicapidae.
Muscicapa Briss.
S4. Muscicapa grisola L.
Gobe-mouches gris — Grauer Fliegenschnäpper —
Boccalepre.
Synonyme : Bulalis grisola Boie.
Noms vulgaires: Pique-mouches (Genève). — Fliegen-
schnüäpper, Fliegenfänger, Miückenschnäüpper, Fliegen-
ROSE A
vogel (Suisse allemande); Stummvügel (Langnau), Mug-
genknäller (Zofingue), Fliegechnäüller (Stans), Fliege-
schäller (Nidwald). — Alett, Alin, Grisettin (Tessin).
Niche surtout en plaine, volontiers dans le voisi-
nage des habitations, rare dans les hautes vallées des
Alpes et très rare dans le Rheïnthal grison (X.4.). Il
arrive ordinairement à la fin d’avril et dans la première
quinzaine de mai, pour repartir dès le milieu d’août.
Oiseau nicheur. [I a En Savoie, principalement
dans le voisinage des fermes (Bailly, 68). -- I 4. De
commun à très commun près de Genève (Fatho, Vaucher,
de Schæck, Lunel); très commun près de Duillier (Ver-
net), de Lausanne (Meyer) et de Cour (Narbel).
IL. 4. Commun dans le Pays d'En-Haut (Püitthier et
Ward) et dans la vallée de Gruyère (Olphe-Galliard).
— Il. bd. Assez rare près de Lucens (Ærbeau); assez
commun près de Fribourg (Cuony), d'Avenches (Blanc)
et dans l’île St-Pierre (Louis): commun près de Faoug
(Savary) et dans le district d’'Orbe (du Plessis et
Combe, 61).
IL. a. Assez rare près de Spiez, lac de Thoune
(Risold); assez fréquent près de Meirmgen (Blatter): De-
lachaux le mentionne à Interlaken. — TITLE. b. Assez commun
près de Schwanden (Stüämpfli); commun dans les jardins
près de Berne (Studer), à Hasle, à Langnau (Gerber) et
à Diessbach près de Büren (Aiser); très commun près de
Berthoud (Fankhauser); Gerber l'a vu nichant près de
Rothrist; paraît plus commun qu’autrefois dans quelques
localités, ainsi Meisner et Schinz, en 1815, l’indiquaient
encore comme rare à Berne; commun près de Soleure
(Greppin,.
IV.a. Assez rare près de Stans (Rengger); rare dans
la région inférieure de la vallée d’Urseren (WNager). Osch-
wald rencontra, le 31 juillet 1883, dans une forêt dé
sapins rouges près de Wassen, au-dessus de la route du
— AA —
Gothard, un nid avec des jeunes nourris à la becquée.
= IV. 0. Commun près de Zofingue (Fischer-Sigwart),
d’'Oftringen (Hulfiker-Schmitter) et d’Olten /G. de Burg,.
V.a. Assez rare près de Matt (Bübler); assez com-
mun, par contre, près de Mels (Oschwuald); commun dans
la vallée et en région montagneuse près de Glaris,
de préférence dans les érables (Schindler). — VN.b.
D’assez commun à commun près de Zurich (Môsch, Nü-
geh, Liüdecke). Nicheur près d'Einsiedeln (Sidler) et de
Zurzach (Gerber).
VI D. Stülker (55) l'indique comme très fréquent
dans les cantons de St-Gall et d'Appenzell; commun aux
environs de St-Gall, suivant Girtanner, de Frauenfeld
(Sehwyter) et de Schaffhouse (Pfeiffer); pas rare près
de Thayngen (Oschwald,.
VIL.a. Commun près de Neuchâtel (Coulon); assez
abondant près de La Chaux-de-Fonds (Girard, Nicoud);
assez rare près du Locle (Dubois); très rare au Val de
Travers (Corvin). — VIE. b. Assez commun près de Por-
rentruy (Ceppi) et de Bâle (Greuter-Engel).
VIIL a. Assez rare dans le Haut-Valais (Fato et
Studer). — NVIIL D. Assez commun près de St-Maurice
(Besse) et d’Aigle (Ansermoz); assez rare près de Marti-
gny (Varoh).
IX. b. Assez rare près de Lugano (Lenticchia).
X.a. Très rare dans le Rheinthal de Coire, où il
manquerait complètement, comme nicheur, dans bien des
localités (de Salis). Conrad de Baldenstein le vit, le 3 juin
1829,
le Domleschg (de Salis, Auszug aus dem ornithologischen
Tagebuch von 7h. Conrad de Baldenstein, Fortsetzung.
Jahresber. d. naturf. Gesellsch. Graubündens, Nouvelle
série 1883, Vol. XX VI). — X.b. Commun, selon Weisner
et Schinz (15; date 1815), dans le Rheïinthal saint-gallois.
XI. a. Assez rare près de Sils-Maria, en Hautc-
Engadine (Curtin).
nichant au Maïensäss ,Carschenna“ sur Sils, dans
AR de
Oiseau de passage régulier. Le passage principal
a leu, au printemps, d'ordinaire à la fin d’avril ou dans
la première quinzaine de mai; quelques individus arri-
vent déjà, bien que rarement, au milieu d'avril, et c’est
tout à fait exceptionnellement qu’on en a vu déjà le
1% avril. Le départ commence rarement à s'effectuer
avant le milieu d'août; la majorité quitte à la fin d'août,
ainsi qu'au commencement de septembre; des sujets iso-
lés partent encore à la fin de septembre et jusqu'au
milieu d'octobre. Suivant Gerber, le Gobe-mouches gris
arrive isolément et repart en famille. Nous empruntons
à la littérature et aux renseignements de nos collabora-
teurs les données suivantes sur son apparition, en tant
qu'oiseau de passage, et sur les époques de ses migrations.
[4 Commun en Savoie; arrivée la plupart du
temps fin d'avril, rarement seulement dans le commen-
cement de mai, comme on le constata en 1847 et en 1853;
départ en septembre, et tout au plus jusqu’au 10 octobre
(Bailly, 68). — TI. b. De commun à très commun près
de Genève (Fatio, de Schæck, Vaucher); très commun
près de Duillier { Vernet) et de Lausanne (Meyer). L'arrivée
près de Genève a lieu ordinairement à la fin d'avril et
au commencement de mai (Necker, 22, Fatio, 88). En
1842, dans le Pays de Vaud, le 16 mai; en 1844, le
20 avril (Depierre, 41). Il arriverait à Duillier la plupart
du temps entre le 20 avril et le 5 mai; en 1896, :l
arriva seulement le 14 mai et en 1898 le 4 mai (Vernet).
Le passage d’automne commence généralement, près de
Genève, vers le 20 août; Necker (23) ‘cite comme date
très hâtive, pour 1821, le 10 août; en 1842, pour le
canton de Vaud, le 5 août; en 1844, le 15 septembre
(Depierre, 41).
IL. b. Assez commun près d’Avenches (Blanc); com-
mun près de Faoug (Savary) et de Fribourg (Cuony).
LIT. &. Commun aux environs du lae de Thoune
(Risold); de passage régulier près d’Interlaken (Delu-
Sn séodt Che A re
— 443 —
chaux)» — WI. b. Fréquent dans toutes les stations. Arri-
vée: en 1885, à Grasswyl, le 8 mai (Gerber); en 1886,
Schwanden, le 23 avril; Haute-Argovie, le 6 mai (notice
de journal); Hasle près de Berthoud, le 9 mai (Gerber).
En 1887, Hasle, arrivée du premier individu le 2 mai;
des mâles arrivèrent aussi le 4 mai; fin du passage prin-
cipal le 10 mai. En 1888, on entendit le premier chant à
Langnau, le 3 mai. En 1889, plusieurs étaient arrivés
le 9 mai. En 1890, on entendit les premiers le 17 mai;
en 1891, le 10 mai; fin du passage près de Langnau, le
13 mai. En 1892, on entendit les premiers le 11 mai.
En 1894, on entendit le chant du premier mâle le 11 mai.
En 1898, à Rothrist, du 29 avril au 8 mai. Départ: en
1885, à Grasswyl, on en observait encore le 29 août. En
1886, à Hasle, il y en avait encore un petit nombre le
27 août; tous avaient quitté le 30 août. En 1887, on en
observa beaucoup, près de Hasle, le 28 août. En 1888, à
Langnau, départ des derniers le 15 septembre. En 1889,
on en observa un petit nombre le 1° septembre; le
12 septembre, tous étaient partis. En 1891, le 6 septembre,
passage. En 1894, le 5 août, près de Langnau, la plupart
avaient quitté. En 1898, on observa près de Rothrist un
premier individu le 29 avril, et l’arrivée plus générale
eut lieu le 8 mai. En 1899, arrivée le 8 mai; du 12 au
14 mai, ils sont appariés et cherchent des lieux de nichée ;
le 51 août, la plupart sont partis; une famille était encore
là le 4 septembre; on n’en vit plus ensuite (Gerber).
IV. a. Très rare près de Sarnen (Ætlin); assez rare
près de Stans (Rengger). — 1V.b. En 1891, les pre-
miers furent observés, déjà le 1° avril, près d’Aarau
(Fischer-Sigwart d’après une donnée du D' Winteler). En
1894, arrivée du premier individu le 7 mai à Oftringen.
En 1895, à Oftringen, du 5 au 10 mai. En 1897, à
Oftringen, seulement le 20 mai; des couples furent obser-
vés, déjà le 14 avril, près de Zofingue (Hilfiker-Schmitter,
Fischer-Sigwart). En 1898, on voyait encore, les 24 et
22 Aie (ee
28 août, des familles de Gobe-mouches; le 31 août, elles
avaient quitté. De Burg nous communique d’Olten ce qui
suit: le Gobe-mouches gris était arrivé, en 1897, le
2 mai. En 1898, on remarqua les premiers individus
dans des jardins, le 5 mai. En 1899, le 10 mai; un sujet
isolé fut observé, déjà le 18 avril, à Gretzenbach; le
12 avril 1898, on en vit un poursuivant des insectes
près de Wangen sur lAar; un autre fut observé dans
les jardins le 1°’ octobre 1898.
V.a. Assez rare près de Matt (Bübler); commun
près de Glaris (Schindler). — V.b. Sidler porte le Gobe-
mouches gris comme de passage régulier près d’'Einsiedeln.
Arrivée: en 1894, à Streuried, le 24 avril. En 1891, à
Zurich, les 22 et 24 avril (Nägeli). En 1896, à Zur-
zach, le 2 mai sg.; le 7 mai al.; du 10 au 13 mai nm.;
le 15 mai sg. En 1897, à Zurzach, le 25 avnil sg’ le
27 avril al.; les 3, 4 et 5 mai #m., passage principal
(Gerber). Départ: en 1896, à Zurzach, les 30 août et
1 septembre xm.; le T septembre al, départ de la
dernière famille. En 1897, à Zurzach, les 30 et 31 août
rin.; le 9 septembre al.; le 19 septembre sg. (Gerber).
VID. Commun près de Neuchâtel (Coulon).
VIL D. Assez commun près de Porrentruy (Ceppi);
commun près de Bâle (Greuter-Engel). Bühler-Linden-
mayer n'a jamais observé cet oiseau, dans ces dernières
années, aux environs de Bâle, avant le commencement
de mai; en 1895, le 2 mai près d'Hüningen, et, en 1896,
le 8 mai, dans le petit bois d’Allschwyl.
VIILD. Assez fréquent près de Martigny (Vairoh).
IX. D. Très fréquent près de Montagnola dans le
Bas-Tessin (Poncini).
.X. a. Il traverserait le Rheinthal grison en mai et
à la fin d'août (de Salis, 50).
Le Gobe-mouches gris niche de préférence près des
habitations, dans les enchevêtrements des branches et des.
RE D ee
plantes, grimpantes où même contre les maisons, princi-
palement sous le toit des fermes et des granges, dans
les fentes des murailles, sur les corniches et dans les
solives creuses. |
Une paire se serait reproduite, selon Nügeli, dans
le vieux portail d’un château. Greppin trouva à la Rosege,
près de Soleure, un nid placé sur le support d’une lampe
incandescente, devant le bâtiment central. Le nid se com-
pose d'ordinaire en dehors de mousse, de radicelles et de
brins de paille, à l’intérieur de plumes, de poils et de
laine. Stôlker (55) recut un jour un nid construit presque
exclusivement de fils blanes.
Dans notre pays, du moins dans les régions basses,
il y aurait fréquemment deux couvées dans l'été. La pre-
mière couvée comprendrait 4 ou 5 œufs. L'époque de
la ponte pour la première nichée varie entre la seconde
quinzaine de mai et la première quinzaine de juin.
Gerber donne, pour Hasle, les dates suivantes: une paire,
arrivée le 9 mai, nichait le 23 mai, les petits quittèrent
le nid le 13 juin et, le 2 août, ces jeunes, hors du nid,
recevaient encore la becquée des parents. En 1899, les
premiers jeunes sortirent du nid le 20 juin, près de
Rothrist. En 1898, le 21 juin et à la fin de juillet, on
observa une seconde couvée. L'arrivée se fit en 1896,
du 2 au 15 mai, près de Zurzach, et la ponte eut lieu
seulement entre les 94 et 13 juin. Greppin trouva près
de Soleure des petits (deuxième couvée) quittant le nid
le 6 août. ÆHülfiker-Schmitter rencontra à Oftringen, le
23 mai 1890, une ponte qui avait été dérangée et, en
1895, une femelle encore sur ses œufs, le 22 juin. En
1890, selon Æischer-Sigwart, les petits sont déjà éclos le
8 juin, près de Zofingue. Oschiwald trouva, le 20 juin 1883,
près de Thayngen, un nid avec 5 petits encore nus.
La ponte de la seconde couvée s’effectuerait de suite
après la sortie du nid des jeunes de la première couvée.
Fischer-Sigwart trouva, le 14 juillet, près de Zofingue,
— 446 —
un œuf de seconde ponte; une femelle couvait le 12 juil-
let 1894, près d’Oftringen (Hüilfiker-Schmitter). Près de
Zurzach, des jeunes de seconde ponte furent nourris par
les parents, en 1896, jusqu'au moment du départ, le
90 août (Gerber).
La nourriture du (Gobe-mouches gris se compose
d'insectes, notamment de mouches et de moucherons. Cet
oiseau se livre à la chasse le plus souvent du sommet
ou du bout des branches extérieures d’un arbre ou
d’un buisson; de là, il s’élance sur la proie qui passe,
la capture en volant, puis retourne à l’endroit d’où il
est parti.
L'’aire de distribution du Gobe-mouches gris s'étend
sur Europe, au nord jusqu'à l’Ecosse et la Laponie,
ainsi que sur l’Asie à l’est, jusqu’à lAltaï. Il séjourne
en Afrique, durant l'hiver.
S5. Muscicapa parva PBechist.
Gobe-mouches rougeñtre — Zwergñiegenfänger
Piglia-mosche pettirosso.
Synonymes : Muscicapa rubecula Swains., Erytlurosterna
parva Bonap.
Noms vulgaires : Aucun.
Apparition exceptionnelle extrêmement rare. Il
aurait êté observé une fois près de Bâle, une fois près
de Lucerne (Fatio et Studer), une fois près de Cortaillod,
sur le lac de Neuchâtel (A. Vouga, Bulletin de la Société
des sciences naturelles de Neuchâtel, Vol. D) et une autre
fois encore près de Coire (de Salis).
Schinz (18) écrivait en 1837, qu’un sujet de cette
espèce avait été tué à l’époque du passage près de Ge-
nève. Un sujet jeune fut tué, le 13 octobre 1897, au
Pr
& :
LE" SE
Grand-Pré, non loin de Genève (Fatio, Faune des Verté-
brés de la Suisse, Vol. II, Oiseaux, ["° partie, p. 312).
Enfin, quant à la nichée de ce petit Gobe-mouches en
Suisse, nous n'avons pas d'autre donnée que celle de
Fischer-Sigwart (Ornithologische Beobachtungen, 1895),
qui aurait vu un couple nichant, le 14 mai, près de Zo-
fingue, en Argovie.
L’habitat ordinaire du Gobe-mouches rougeûtre com-
prend l'Europe centrale et orientale, ainsi que l'Asie jus-
qu'au nord-ouest des Indes, à l’est jusqu’à la Chine. Il
est d'apparition exceptionnelle dans le sud-ouest de PAI-
lemagne, en Suisse, en France et en Italie.
S6., Muscicapa luctuosa Term.
Gobe-mouches bec-jigue — Schiwvarzrückiger Fliegen-
fänger — Balia nera.
Synonymes: Muscicapa atricapilla L., Muscicapa muscipeta
Bechstein, Muscicapa nigra Briss.
Noms vulgaires: Gobe-mouches noir (Suisse française);
Pique-mouches noir, Bec-fique, Pique-mouches à queue
d'aigle (Genève), Pique-mouches (Avenches). — Trauer-
fliegenschnäpper (Suisse allemande). — Fringuellina,
Alett, Aletton (Suisse italienne, Lugano).
Nicheur surtout en plaine et dans les vallées basses
des Alpes; se rencontre aussi, en temps de passage,
jusque dans des vallées alpines assez élevées, même en
Haute-Engadine. On constate dans plusieurs localités une
augmentation du nombre des individus.
Oiseau nicheur. I. a. En Savoie, très commun dans
maintes localités, en particulier dans la Basse Tarentaise
et aux environs d’Albertville; nicheur moins commun
dans le Chablais et à Chamounix, et peu abondant, sauf
— 448 —
aux époques de migrations, dans le bassin de Chambéry
(Bailly, 68). — [.b. Ne nichait pas autrefois, selon
Necker (22), dans les environs de Genève; Fatio (88) le
mentionne à présent comme pas positivement rare, parfois
presque commun dans la contrée; de très rare à assez fré-
quent près de Lausanne (Goll, Meyer).
II. &. Assez commun près de Meiringen (Blatter.
Fatio (62, en note) le cite comme assez commun près de
Meiringen et en d’autres vallées élevées, bien que tou-
II. D. Assez
rare près de Berne (Sfuder), de Langnau pl. et de Hasle
jours plus basses que la Haute-Engadine.
(Gerber); assez commun près de Schwanden (Sfümypfli)
et de Berthoud (Funkhauser). Des œufs ont été trouvés
près de Madiswil (Studer).
IV. D. Très rare aux environs de Zofingue. En mai
1890, un couple avait occupé un nichoir près d'Oftringen
(Fischer-Sigwarb. Une paire s'est reproduite, suivant le
D' Winteler, entre Aarau et Wôschnau. De Burg en
remarqua trois couples, en 1871, sur les arbres du chà-
teau de Hagberg; ect oiseau y a été rarement observé de-
puis cette époque. Dès 1897, il n’a fait qu'augmenter en
nombre près d'Olten. On à observé une vingtaine d’indi-
vidus au printemps de 1899.
V. a. Assez rare près de Mels (Oschwald). — V. b,
Assez rare aussi près de Zurich (Lüdecke). Nügeli indique
Zurich-Hottingen et Bendlikon près de Zurich comme lieux
de nichée.
VI. b. Assez rare près de Frauenfeld /Schwyter);
serait plus rare que le Gobe-mouches gris dans les can-
tons de St-Gall et d’'Appenzell {Stülker, 55).
VIL a. Assez rare près de Neuchâtel (Coulon); assez
commun près de Corcelles (de Meuron); commun près
de St-Aubin (Vouga). — VIL.b. Assez rare près de Por-
rentruy (Ceppi). Greuter-Engel le porte comme assez
rare à Bâle, tandis que Bühler-Lindenmayer le connait
— +449 —
seulement comme oiseau de passage, bien qu’il se repro-
duise, sur territoire badoiïis, près de Carlsruhe.
VIIL. Assez rare dans le Haut-Valais {Fatio et Studer,,
près de St-Maurice (Besse), de Martigny (Vairoli) et
de Sion (Wolf). Le Musée de Sion en possède deux
exemplaires du Valais et la collection Cropt un spécimen
de même provenance.
IX. b. Assez commun près de Lugano (Lenticchia).
X. a. Plusieurs paires se reproduisent chaque année
près de Coire, dans des arbres creux, surtout dans des
pommiers et des poiriers; la construction du nid com-
mence les premiers jours de mai (de Sals, 50). Conrad
de Baldenstein trouva dans le Domleschg, le 23 mai 1823,
un nid de Gobe-mouches bec-figue contenant six œufs et
placé dans un tilleul ereux (de Salis). Il ne niche pas
à Arosa.
Oiseau de passage. Il arrive souvent en Savoie
déjà en mars, mais ne se montre guère dans nos stations
que dans la seconde quinzaine d'avril où au commence-
ment de mai, isolément et les mâles précédant de quel-
ques jours les femelles. Le départ commence souvent
déjà en août; le passage principal a lieu en septembre;
quelques sujets isolés passent jusqu'au milieu doetobre.
En temps de passage d'automne, ces Gobe-mouches se
tiennent la plupart du temps réunis par familles (Gerber).
Comme Oiseau de passage régulier, le Gobe-
mouches bee-figue a été observé dans les localités sui-
vantes :
L. a. Commun en Savoie. Il se montre souvent de
très bonne heure et à parfois beaucoup à souffrir du froid
et du manque de nourriture. En 1843, il était arrivé
déjà le 11 mars; pendant les trois jours suivants, beau-
coup périrent par suite d’une chute de neige. Le pas-
sage d'automne s'opère depuis la fin de septembre jus-
qu'au 10 octobre (Bailly, 68). — I. b. D'’assez fréquent à
fréquent près de Genève (Fatio, Lunel, de Schæck), de
30
450 —
Duillier {Vernet) et de Lausanne (Meyer). Ce dernier
observateur à vu seulement des mâles en passage au prin-
temps près de Lausanne et principalement des femelles
en automne. La fin d'avril et le commencement de mai
se trouvent indiqués comme époque d’arrivée dans toutes
nos stations sur les bords du Léman, sauf pour Duillier,
où l’on a observé cet oiseau déjà le 29 mars en 1864.
Fatio (88) dit mi-avril. En 1886, à Lausanne, le 28 avril
(Goll); à Pressy près de Genève, le 3 mai sg., par le
vent du nord (de Schaeck); en 1889, à Pressy près de
Genève, le 5 mai al. (de Schæck); en 1897, à Duillier, le
23 avril, et en 1898, le 14 avril sg. (Vernet). Départ: en
1885, à Pressy, le 6 août sy., commencement du passage;
le 28 août al, passage principal (de Schæck). Le passage
d'automne se prolongerait, selon Fatio (88), parfois jus-
que dans la première moitié d’octobre, près de Genève;
Necker (23) indique comme date du passage principal
le 6 septembre, et comme date tardive le 13 septembre.
IL. a. Commun, en temps de passage, dans la vallée
de Gruyère (Olphe-Galliard). — IL.b. Assez rare près
de Fribourg (Cuony) et de Lucens, où il arrive fin d'avril
(Erbeau).
IL. D». Assez rare près de Langnau (Gerber); assez
commun près de Berthoud (Fankhauser); commun près
de Schwanden (Stämpfli). Arrivée: en 1886, à Hasle, le
25 avril; en 1887, le 1° mai sg.; en 1889, à Hasle;
Wynigen et Heimiswyl, le 27 avril, al. (Gerber). Greppin
en observa de passage près de Soleure entre le 21 et le
29 avril, ainsi que le 23 septembre.
IV.b. Très rare près de Zofingue (Fischer-Sigwart).
En 1896, à Bremgarten, le 7 mai al., passage principal
d’une vingtaine d'individus à la fois sur différents arbres
((rerber).
V.a. Très rare et seulement au passage du prin-
temps, commencement de mai, près de Glaris (Schindler).
— V,h. Près d’Einsiedeln, suivant Sidler, seulement
— 451 —
de passage régulier. Arrivée en 1891, à Streuried, Zurich,
le 12 avril sg.; les 24 et 26 avril al.; en 1892, le 18
avril al, (Nügeli). Le départ eut lieu, en 1897, près de
Zurzach, le 25 septembre; du 20 au 25 septembre, le
passage fut interrompu par des vents contraires, et dans
cet intervalle beaucoup de familles restèrent ensemble ;
on observa ainsi 200 individus environ dans la plaine
du Rhin, au-dessous de Zurzach (Gerber).
VLD. Arrivée, en 1883, à Schaffhouse, le 5 mai sg.
(Oschiwvald); en 1886, à Teufen, Appenzell, le 25 avril
(Müsch).
VII. a. Assez commun près de La Chaux-de-Fonds
(Nicoud, Girard). — VII. b. Assez rare près de Porren-
truy; arrivée fin avril (Ceppi). Selon Bühler-Lindenmayer,
un passage se ferait près de Bâle tous les ans, en assez
grand nombre; on l’a observé, le 20 avril 1898, près de
Märkt. Gerber mentionne le 13 avril comme date de
passage près de Bâle en 1899; direction du sud à Pest.
VII. 5. Assez fréquent près de Martigny; départ,
en 1886, le 5 septembre (Vairoli).
IX. b. Commun dans le Bas-Tessin (Poncini).
X.a. Un passage assez important s'effectue à tra-
vers le Rheimthal de Coire et le Domleschg; les mâles
arrivent dès la mi-avril, les femelles un peu plus tard,
ordinairement à la fin d’avril ou au commencement de
mai. En 1823, dans le Domleschg, arrivée le 22 avril
sg.; le 25 avril al.; en 1824, au commencement de mai
(de Salis, Auszug aus dem ornithol. Tagebuch von Th.
Conrad v. Baldenstein, Fortsetzung. Jahresber. d. naturf.
Gesellsch. Graubündens. Vol. XXVEI Nouvelle série.)
Nous possédons les dates suivantes sur son arrivée près
de Coire, toutes en avril: En 1860, le 21 avril; en 1861,
le 24; en 1862, le 24; en 1863, le 26; en 1864, le 23;
en 1865, le 17; en 1866, le 15; en 1867, le 18; en
1868, le 26; en 1869, le 14; en 1870, le 21, et en 1871,
le 19 de “Salis, Jahresbericht der naturf. Gesellschaft
— 452 —
Graubündens, XVI Jahrg. 18701871, p. 62); en 1886,
à Fürstenau, le 24 avril (Stoffel.
Les paires qui se reproduisent dans la région de
Coire repartent en août ou au plus tard au commence-
ment de septembre; cependant l’on voit encore dans le
courant de septembre des Gobe-mouches en passage (de
Salis, 50). Selon une,note de Conrad de Baldenstein,
quelques sujets furent vus encore dans le Domleschg, le
5 septembre 1822; ils se montraient très agités.
Comme Oiseau de passage irrégulier, le Gobe-
mouches bee-figue se montre dans le Rheinthal saint-
gallois, X. b. (Girtanner), et en Haute-Engadine, où on
l’a tué, au printemps, près de Pontresina (Saratz, 62).
Le Gobe-mouches bec-figue niche dans les vergers
ou les petits bois, ordinairement dans des trous d’arbres,
parfois à la bifurcation de grosses branches, et rarement
dans l’épais du feuillage. Suivant Cowrad de Baldenstein
(Nachrichten über den schwarzrückigen Fliegenfänger.
Neue Alpina, Vol. IL), le mâle, aussitôt arrivé, recherche
une cavité d'arbre à étroite ouverture pour y bâtir son
nid, et la visite à différentes reprises les jours suivants,
pour s'assurer qu'il y trouvera une sécurité suffisante.
Quand la femelle est arrivée, ces oiseaux bâtissent en
commun un nid dont la base se compose de mousse,
d'herbes et de feuilles sèches, de petits fragments de
racines, ainsi que de tiges plus grossières; le revêtement
intérieur est formé de menus brins d'herbes et de quel-
ques poils; les plumes s'y trouvent en petite quantité ou
font défaut. La ponte, qui se fait vers le milieu de mai,
consiste en 4 à 6 œufs. Suivant l’auteur mentionné ci-
dessus, les parents font preuve d’un grand attachement
pour leurs petits et portent dans leur bec les excréments
hors du nid.
La nourriture consiste, comme chez les espèces pré-
cédentes, en insectes, notamment en diptères®
Ste es ç
— 453 —
La distribution du Gobe-mouches bec-figue comprend
PEurope méridionale et centrale, au nord jusqu’à lAn-
gleterre et la Scandinavie, à l’est jusqu’au Caucase. Il
est de passage en Asie Mineure, dans le nord-ouest et
le nord-est de PEurope, en Algérie et en Tunisie.
S5. Muscicapa collaris (Bechst.
Gobe-mouches à collier — Weisshalsiger Fliegenfänger
—- Balia con collare.
Synonyme: Wuscicapa albicollis Temm.
Noms vulgaires: Pique-mouches à collier (Suisse fran-
caise). — Halsbandfliegenschnüpper (Suisse allemande).
— Alett, Fringuellina (Lugano).
Nicheur rare, sur quelques points de louest, du
centre et du sud de la Suisse, n’habitant qu’exception-
nellement l’est et le nord du pays, où il est de passage
seulement dans la plupart des localités.
Oiseau nicheur, I. a. Quelques couples se repro-
duisent dans le nord de la Savoie, dans les épaisses
forêts de Chamounix, de la Maurienne, de la Haute Ta-
rentaise et aux environs d’Albertville (Bailly, 68). —
I. b. Assez rare près de Genève (Fatio, 88).
LIL. D. Assez rare près de Berne (Studer); on lob-
serva plusieurs fois en 1889 (Berger). D’après un ren-
seignement de M. le D' Rothenbühler, une paire nicha,
plusieurs années de suite, derrière un volet de POrphe-
linat de Berne. Des œufs ont été trouvés près de Feren-
balm (Studer).
IV. a. Il serait, selon Mager, assez commun en au-
tomne, parfois même en été, dans la partie plate de la
vallée d’'Urseren.
— 454 —
IV.b. Rare près d'Olten; on en observa en parti-
culier les 8 et 12 juin 1899.
V.b. Assez rare près de Zurich (Müsch).
VL D. Aurait niché près de Trogen et de Bühler,
dans PAppenzell (Rhodes-Extérieures) selon Stülker (55).
VIL «. Assez rare près de Neuchâtel (Coulon). —
VIL. D. Très rare près de Bâle (Greuter-Engel).
VIIL. a. et b. Assez rare en Valais (Fatio el Studer);
très rare près de Martigny (Varroli). Des spécimens pro-
venant du Valais sont conservés dans la collection Cropt.
IX. «. Assez rare près de Lugano (Lenticchia).
XI. a. Suivant Conrad de Baldenstein (Jahresbericht
der naturf. Gesellsch. Graubündens, Vol. XXVI, Nou-
velle série), cette espèce se reproduit régulièrement dans
des trous d'arbres près de Castasegna dans le Bergell,
tandis que la précédente ne niche point dans cette loca-
lité. On le rencontre principalement dans les bois de
châtaigniers.
Oiseau de passage. Les époques de passage coïn-
cident à peu près exactement avec celles du Gobe-
mouches bec-figue. L'arrivée à lieu entre le milieu d’a-
vril et le 10 mai, le départ se fait à la fin d'août et en
septembre. Sa fréquente apparition, pendant l’été et l’au-
tomne, dans la vallée d’Urseren et le fait qu'un exem-
plaire du Musée de Bâle a été tué au Gothard font sup-
poser que quelques individus traversent ee col au moment
des passages.
Comme Oiseau de passage régulier, il est cité dans
les localités suivantes :
La. En Savoie, où il est beaucoup plus rare que
l'espèce précédente. Arrivée du 8 au 15 avril, départ fin
d'août et commencement de septembre (Bailly, 68). —
Lb. Pour Genève, la comparaison des anciennes don-
nées avec celles fournies par nos collaborateurs indique
une augmentation des sujets de passage. Necker (22) le
CCSN I PT A ST PS
— 455 —
mentionnait encore comme rare; Vaucher et Fatio lin-
diquent comme assez rare. [Il se montre dès la mi-avril
près de Genève, en 1886, le 15 avril sg., près de
Laney (de Schæck), et repart à la fin d'août ou en sep-
tembre.
IL.b. Assez rare près d’Avenches, où il ne se repro-
duirait pas; en 1892, quelques-uns s’arrêtèrent les 24 ct
25 avril dans le pays (Blanc).
IV.b. Très rare près de Zofingue; observé près de
Sursce (Fischer-Sigwart). Du 12 au 27 septembre 1897,
le 7 mai et le 26 août 1899, on l’observa près d’Olten
(de Burq,.
V.b. Très peu abondant et seulement au printemps,
près de Glaris (Schindler).
VI.b. Très rare dans les environs du lae de Cons-
tance, tant pour le haut lac que pour le lac inférieur
(Walchner, T3). Le préparateur Nügeli, à Zurich, recut,
le 9 mai 1892, un individu de Benken, dans le Gaster-
land.
VIL. «. Assez rare près de La Chaux-de-Fonds, pl.
(Nicoud, Girard); Vouga (38) le mentionne comme de
passage, au printemps et en automne, aux environs du
lae de Neuchâtel. — VILE. Assez rare près de Bâle
(Greuter-Engel).
VIIL. b. Assez rare près de Martigny (Varrob).
IX. b. Commun près de Montagnola, dans le Bas-
Tessin (Poncini).
X. a. Très rare près de Coire; de Salis l’a tué à
deux reprises près du Rhin, au passage du printemps, à
la fin d'avril (de Sais, 50).
XI. a. En 1826, le premier mâle arriva le 19 avril
près de Castasegna, où cet oiseau est nicheur régulier;
Conrad de Baldenstein observa, le 26 avril, T ou 8 mâles,
sur des marronniers de la route de Chiavenna (de Salis,
Jahresber. d. naturf, Gesellschaft Graubündens, Vol. XXVI,
Nouvelle série).
— 456 —
Comme Oiseau de passage irrégulier, il a été
signalé :
L. b. Comme très rare près de Lausanne (Goll).
VIL.«. Assez rare près de St-Aubin (Vouga); très
rare près du Locle (Dubois).
VIIL. b. Comme se trouvant à Sion { Wolf).
X.b. Assez rare dans le Rheïinthal saint-gallois, pl.
(Güértanner). Stôllier (55) reçut un sujet mâle, le 29 mai
1871, de Lustenau, et, selon Schinz, il aurait été observé,
aussi en temps de passage, près de Rheineck.
Apparition exceptionnelle. LIL ». Très rare dans
les environs de Berthoud; un individu fut capturé près
de Kirchberg (Fankhauser); très rare dans le canton
de Zurich, V. b. (Nügel); très rare à Sils-Maria, Haute-
Engadine, XI. 4. (Curtin).
Le Gobe-mouches à collier niche la plupart du temps
dans des cavités d'arbres, rarement dans le branchage
d'arbres à feuilles de faible hauteur ou contre les édi-
fices. Le nid, qui se compose d'ordinaire des mêmes ma-
tériaux que chez lespèce précédente, est bâti vers le
milieu ou dans la seconde quinzaine de mai.
La ponte comprend, suivant Bailly, 4 ou 5 œufs, rare-
ment 6.
La nourriture de cet oiseau consiste en insectes qu’il
chercherait surtout au pied des troncs d'arbres, d’après
les renseignements de Bailly.
L’habitat du Gobe-mouches à collier s'étend sur
l'Europe centrale et méridionale et sur l’Asie oceiden-
tale. Il atteint, au sud, le nord de l’Afrique, dans ses
migrations.
|
ms
»1
=
|
Ambpelidae.
Bombycilla Briss.
SS. Bombycilla garrula (L.)
Jaseur de Bohème — Seidenschwanz -- Beccofrusone.
Synonymes: Ampelis garrulus Li, Bombycilla bohemica
Briss.
Noms vulgaires: /aseur (Suisse française). -— Bühmer,
Pestvogel, Sterbevogel, Todtenvogel (Suisse allemande).
Hôte d'hiver rare ou apparition exceptionnelle se
montrant à des époques irrégulières, dans les hivers
rigoureux. Il apparaît parfois, en vols assez nombreux,
jusque dans des régions élevées, comme La Chaux-de-
Fonds et la Haute-Engadine.
La littérature et les rapports de nos collaborateurs
mentionnent le Jaseur dans nos différentes régions, tantôt
comme Oiseau de passage irrégulier, tantôt comme
Hôte d'hiver ou comme Apparition exceptionnelle,
mais en le qualifiant toujours de rare ou de très rare.
Grâce au fait que ect oiseau passait autrefois pour être
de mauvais augure, annonçant la peste, la guerre ou des
troubles, on nota chaque fois ses apparitions, et nous pos-
sédons ainsi quelques observations des siècles précédents
à joindre à celles du XIX°.
Pour remplacer le manque de périodicité dans les appa-
ritions et pour montrer l’importance et l’étendue de chaque
invasion, 1l nous semble tout indiqué de ranger les dates
qui nous ont été communiquées, par années et non plus
par régions. Nous reproduisons d’abord les observations
des siècles précédents, puis celles du dix-neuvième. Quand
— 458 —
l’époque d'apparition n’est point mentionnée, il s’agit tou-
jours de larrière-automne ou de l’hiver.
I. Observations dans les siècles précédents :
Des passages eurent lieu, suivant Meisner et Schinz
(15 et 18) dans les années suivantes: 1413, 1519, 1525,
1570, 1628, 1682 et 1779; en 1794 dans l’Emmenthal,
et, en février 1787, en Allemagne q/., par un froid rigou-
reux. Des Jaseurs se montrèrent, en 1794, dans le Jura
(Nicolet, Le Jaseur de Bohême. Rameau de Sapin, 1867).
II. Observations dans le XIX® siècle:
1806/07. Hiver. Fort passage près de Genève (Wecker, 22)
et dans les cantons de Berne, d'Argovie, de Zu-
rich, de Zoug, de $St-Gall, d’Appenzell et des Gri-
sons (Meisner et Schinz, 15), ainsi que dans le
Jura neuchâtelois (Nicolet, Rameau de Sapin, 1867).
1507. Un individu fut tué au Monte Generoso (Len-
ticchia).
1814. Très commun près de Genève (Fatio-Beaumont, 46;
Necker, 22).
1816. Dans beaucoup de forêts des montagnes de la Sa-
voie, en novembre (Bailly, 68).
1829. À Coire, al. (de Salis).
1853. Fin d'octobre et en novembre; en Savoie, notam-
ment dans les forêts qui environnent Pont-Beau-
voisin et la Grande-Chartreuse (Bailly, 68).
1848. Février, à Berne (Studer). Très abondant dans les
différentes gorges du Doubs; al. près de Chaux-
d’Abel (Coulon, Bulletin de la Société des Sciences
naturelles de Neuchâtel, Vol. If, pp. 204, 205.
Nicolet, p. 234). Dans l’arrière-automne, deux
sujets furent tués près de Rolle, dans le canton
de Vaud (Fatio-Beaumont, 46).
— 459 —
1850. À Bâle (Schneider, 66).
Observé une fois, al, vers 1850, dans la région
de Zofingue (Fischer-Sigwart,.
1860, À Bâle (Schneider, 66).
1865. À Genève, octobre (Lunel).
1866-67. Très abondant en janvier et février près de
Genève (Lunel) et dans le canton de Genève, entre
autres près de Châtelaine, de Cologny, de Van-
dœuvres et près de la frontière savoyarde {Demole,
Bulletin de la Société ornithol. suisse, Vol. IT).
Un sujet fut tué, le 12 mars, à Thalwyl (Nägel).
Deux individus furent capturés à Lucerne (Staujfer).
Très fréquent près de St-Gall {Fato, Bull. de la
Société ornithol. suisse, Vol. ID); on en tua trois,
le 12 décembre, près de Teufen, et plusieurs
autres, durant la semaine sainte, près de Gais
(Stôlker, 55, Supplément). On Pobserva, le 22 dé-
cembre, près de La Chaux-de-Fonds (7. L. Favre,
Bull. de la Société des Sciences natur. de Neuchâtel,
Vol. VID, ainsi que près de Renan, dans le Val
de Ruz, et près de Ste-Croix, dans la même région
(Nicolet, Rameau de Sapin 1867). À Bâle /Schneider,
66). Tué à Sion, au commencement de décembre
(Revon, Demole). Observé au Rorschacherberg, dans
le Rheinthal (Stülker, 55, Supplément). On tua
un sujet en janvier et un autre en février, dans un
jardin près de Pontresina, Haute-Engadine (Sa-
ratz, 62).
1870. À Bâle, /Schneider, 66).
1875. ; ;
1879. à ;
1880—81. Une troupe de 15 à 20 individus se montra
pendant quelques jours près de Sarnen, à la fin
de l'hiver {Etlin). On rencontra, en outre, le Jaseur
près de Zurich (Lüdecke) et de Bâle (Schnei-
der, 66).
LAON SES
1888. Deux mâles, conservés au Musée de Bâle, furent
tués près de cette ville (Bühler-Lindenmayer,.
1594-95. Un individu fut tué dans une grande troupe
près de Rorschach (St. Galler naturwissensch. Ge-
sellsch., Bericht über das 76. Vercinsjahr 1895).
Les Jaseurs qui visitent nos contrées en hiver se
nourrissent alors de baies, principalement de sorbes sau-
vages.
La patrie de cet oiseau comprend l’extrême nord
de PEurope, de lAsie et de lPAmérique; il niche en
Laponie, en Finlande, dans le nord de la Russie, la
Sibérie et le nord de l'Amérique septentrionale. On ne
l’observe guère plus au sud que dans les hivers rigou-
reux.
300 <——
le Livraison.
Rapaces diurnes. — Raptatores.
Espèces 1 à 32; pp. 1 à 108; avec cartes I à VII.
II: Livraison.
Hiboux et Fissirostres. — Striges et Fissirostres.
Espèces 33 à 50; pp. 109 à 208; avec cartes VIII à XI.
IIIe Livraison.
Incessores, Coraces, Scansores et Captores (part.).
Cartes Pages Cartes Pages
BVERHSSEMENT. 2 nl [IT GIAGECNASICAQUS EN 555
Littérature Y 70. Dryocopus martius : : .: 358
HIMOUCUIUSMEANOUSS 00 021209 71. Picus major 363
52. Merops apiaster . . XII -225 72. Picus medius 368
53. Alcedo ispida : … - 228 | 73. Picus minor à 372
54. Coracias garrula . . XII 234 | 74. Picoides tridactylus . 377
55 Oriolus galbula . . XIII 238 | 75. Yunx torquilla 380
96 Pastor -roseus .- . . XII 246 76. Sitta cæsia . 387
57. Sturnus vulgaris . 250 | 77. Tichodroma muraria . . 392
58. Pyrrhocorax alpinus. 271 78. Certhia familiaris . . . 403
39. Pyrrhocorax graculus 2HOMIEOMUPUPARE POP MEN OI
60. Lycos monedula 284 | 80: Lanius excubitor. - . . 417
AACOrvus corac en 0204, 81, JLanjus minor . . 1. , 494
MA COTVUS COrONnE 00 0.0 500% | 89% Lanius rufus : 1. .-.. 428
MA COnVUR Cor SION SS. Lamus, colurio,. 7. ,: -… 433
64 Corvus frugilegus. . . . 315 | 84. Muscicapa grisola . . . 43!
65. Pica caudata 119085 Muscicaparparvas.s -". « 446
66. Garrulus glandarius . 325 | 86. Muscicapa luctuosa . . . 447
67. Nucifraga caryocatactes 335 87. Muscicapa albicollis. . . 453
68. Gecinus viridis 347 | 88. Bombycilla garrula . . . 457
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È Par ordre du Départemet
de l'Intérieur
(division des forêts)
PER XpY*-. par Fou
SA le D: V. Fatio et le D: Th. Studer
CR ».
avec le concours de nombreux observateurs en divers cantons.
Paraîtra par livraisons annuelles à époques indéterminées.
IVe Livraison: Aceentoriens, Troglodytidés, Cinelidés, Pariens,
élaborée par G. de Burg.
HEES —
Berne
Imprimerie Stæmpfli & Ci
L'OIO
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Catalogue
des
Oiseaux de la Suisse
élaboré
par ordre du Département fédéral de l'Intérieur
(division des forèts)
par
le D'V. Fatio + et le D' Th. Studer
avec le concours de nombreux observateurs en divers cantons.
IVe livraison:
Captores fin. (Accentoridae, Troglodytidae, Cinclidae,
Paridae), Cantores part.
élaborée par G. de Burg.
Avec 2 cartes.
Genève et Berne
1907
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Introduetion.
Après une interruption de plusieurs années, nous
sommes de nouveau dans le cas de publier une livraison,
la quatrième, du Catalogue des oiseaux de la Suisse. Le
retard est dû principalement au fait que tous les maté-
riaux d’observation ont été remis à un nouveau rédacteur
dont le premier soin était de combler les nombreuses
lacunes dans le réseau des stations ornithologiques de
notre pays. Îl va sans dire qu’un tel travail exigeait un
certain temps. Il en était de même pour le complément
des données concernant les migrations, qui sont devenues
fort volumineuses pour les espèces communes. Les dé-
tails sur les passages étant très inégaux et les migra-
tions exigeant une élaboration spéciale avec cartes et
tableaux, nous nous sommes bornés, dans la quatrième
livraison, à ne donner généralement que les dates de la
première observation du printemps et de la dernière
observation d'automne.
En outre, le rédacteur complétait, en partie en col-
laboration avec le naturaliste tessinois A. Ghidini et plu-
sieurs savants spécialistes, les recherches sur le contenu
de l’estomac d’oiseaux suisses; ces matériaux se sont
tellement accrus qu’une élaboration à part paraît dési-
IV
rable et que les données sur la nourriture des oiseaux
traités dans la présente livraison se restreignent à des
notices sommaires.
Les notes concernant la biologie des oiseaux, sur-
tout les nichées, ont subi une amplification considérable,
notre rédacteur étant en état, grâce à la collaboration
de plusieurs observateurs, d'examiner des nids, des œufs
et des jeunes oiseaux de différentes espèces.
Maintenant les matériaux d’observation fortement
augmentés depuis 1889 sont rédigés de manière à ce
que l’on puisse publier chaque année une livraison du
Catalogue, comprenant 10 à 12 feuilles d'impression et
que la publication entière, y compris les suppléments
(Appendices et compléments, migrations, recherches sur
la nourriture des oiseaux, aberrations de couleur, pro-
tection des oiseaux, etc.), soit terminée dans quelques
années.
Nous comptons sur la collaboration continue des per-
sonnes qui ont bien voulu nous fournir leurs observations
ornithologiques et nous nous permettons de diriger leur
attention tout spécialement sur les migrations (voir les
tableaux d'observation de l’Inspectorat forestier fédéral),
la nourriture des oiseaux, les nichées, les aberrations de
couleur, etc., et nous remercions avant tout nos anciens
collaborateurs qui nous ont fourni de nouvelles données
pour la présente livraison; la liste de ces personnes est
la suivante :
MM. 4. Vernet, Président de la Société de chasseurs
La Diana, à Duillier (Duillier et environs).
Alfred Richard, à Lausanne (plaine de Vidy et envi-
rons de Lausanne).
le Dr Garin, à Yverdon (Yverdon et lac de Neu-
châtel).
déni node
MM. le Prof. Musy, à Fribourg (canton de Fribourg).
le D' Cuony, à Fribourg (canton de Fribourg).
Risold, Inspecteur forestier, à Spiez (Oberland
bernois).
Blatter, garde-chasse fédéral, à Meiringen (Oberland
bernois).
Charles Gerber, géomètre, à Herzogenbuchsee et
Spiez (Emmenthal, Argovie supérieure, Argo-
vie, Jura bernois, Oberland).
A. Lauterburg, à Langnau (Emmenthal).
le D' Xrebs, à Herzogenbuchsee (Herzogenbuchsee
et environs).
Stämpfli, chasseur, à Schwanden.
Charles Daut, éditeur de l’,Ornith. Beobachter“,
à Berne (Berne et environs).
le D' Ætlin, à Sarnen.
G. de Burg, à Olten (Jura, vallées de l’Aar, de
la Suhr et de la Wigger).
le D' Æischer-Sigwart, à Zofingue (vallée de la
Wigser; de plus, M. le D' Fischer a bien
voulu nous communiquer un tableau des pas-
sages, observations faites par différents obser-
teurs).
Hüfiker-Schmitter, à Oftringen.
le D' Wänteler, à Aarau (Aarau, Jura, vallée de
. l’Aar).
Alfred Nägeli, naturaliste-préparateur, à Zurich
(canton de Zurich).
le D' Cavin, à Fleurier (Val-de-Travers).
J. Helqg, forestier d'arrondissement, à Delémont.
Greuter-Engel, à Bâle (Bâle, plaine du Haut-Rhin).
le D' Z. Greppin, à Rosegs-Soleure (canton de
Soleure, plaine, Jura).
VA
MM. Wolf, botaniste, à Sion (Valais).
Rigassi, forestier, à Braggio (val Calanca et Misox).
Angelo Ghidini, naturaliste, à Lugano (canton du
Tessin).
et nous sommes reconnaissants aussi à nos nou-
veaux collaborateurs :
MM. G. Giovanna, à Montreux (lac Léman, Haut-Valais).
Grand d’Hauteville, à La Tour-de-Peilz.
Engel, naturaliste, à Lausanne (lac Léman).
Ch. Mottuz, à Genève (Genève, lac).
Amstlein, à Berne.
Aeschbacher, à Berne (Berne et environs).
le D' Æ. Volz, à Berne (Berne et environs).
Rauber, à Münchenbuchsee (Berne et environs).
E. Luginbühl, à Berne (Heiligenschwendi).
J. Luginbüll (Lindenthal, près de Berne).
Tenger, à Berne (Berne).
le D' Burri, à Laupen.
H. Merz, professeur, à Berthoud.
H. Mühlemann, instituteur, à Aarberg (Aarberg et
environs).
Æ. Lack, chasseur, à Boningen (Aar, Borne).
Josef Wyss, fils, à Fulenbach (Aar, Fwlenbach et
environs).
Ch. Hofstetter, à Rahnflühberg.
S. Müller, chimiste, à Hospenthal (vallée de la
Reuss, Gotthard).
le D' Stierlin, à Righi-Scheidegg (le Righi).
A. Schifferli, fils, à Sempach (lac de Sempach).
Edouard Fischer, pharmacien, chasseur, à Zofingue
(vallées de la Pfaffnern, Wigger, Subr, puis
le canton de Lucerne, partie septentrionale).
VII
MM. Æ. Bretscher, à Zofingue (Zofingue et les environs,
canton de Lucerne).
J. J. Mumenthaler, ancien rédacteur de la ,Dianat,
à Aarau.
Maurer, à Walchwil (lac de Zug).
F. Hürzeler, instituteur, à Gretzenbach (Engelberg,
vallée de PAar).
le D' A4. Christen, à Olten (Olten et les environs).
Gottfr. Kümmerly, à Lucerne (Olten, Cressier, Lu-
cerne, Baden).
Germain Brunner, chasseur, à Olten.
Otto Erni, à Olten.
Gottlieb Kellerhals, à Olten.
F. Schürch, à Olten.
Rutz-Hefti, à Glaris.
Graf, instituteur, à Zurich (Zurich, canton et ville).
Walter Knopjli, à Zurich.
Diethelm, recteur, à Kaiserstuhl.
Kussenberger, instituteur, à Fisibach.
le D' AHofer, à Wädenswil.
Th. Zschokke, à Wädenswil.
A. Beck, à Müllheim (vallée de la Thur).
Zolhkofer, naturaliste, à St-Gall (St-Gall, Appenzell,
lac de Constance, vallée du Rhin supérieur).
A. Senn, à Balsthal (val de Balsthal).
Lenggenhager, à Salquenen (Valais).
ingénieur Bener, à Filisur (Albula, Coire).
U. Florinett, à Coire.
l'ingénieur Lorenz, à Coire.
le capitaine Sprecher, à Coire.
le D' Lorenz, à Coire.
le D' Ed. Schmidt, à Coire.
le D' Chr. Schmidt, à Coire.
VII
MM. le D' Hager, à Disentis.
le D' Thomann, à Landquart.
Kïebler, jardinier en chef, à Landquart.
le D' Bandli, à Andeer.
Schwendener, à Buchs (vallée du Rhin).
Alexandre Bau, naturaliste, à Bregenz (lac de Cons-
tance, Bregenz et les environs, Pfänder, vallée
du Rhin).
le D' Hartert, naturaliste, à Tring, Grande-Breta-
gne (la Basse-Engadine).
le professeur Bottoni, à Brusio (Poschiavo).
E. Baumann, ornithologiste, à Bâle (Engadine, lac
Léman, Suisse centrale).
le D' Parrot, à Munich (lac Léman, Oberland ber-
nois, lac des Quatre-Cantons).
122.
1235.
124.
125.
130.
Pit rene,
Généralités.
Saunders, Howard, Notes on birds observed in Switzer-
land, chiefly in the Canton de Vaud and Neuchâtel.
Londres 1891.
Besserer, Freih. von, Beobachtungen am Luganer-
und am Vierwaldstättersee. Orn. Jahrb. VI. 1895.
de Burg, J., Conseiller d'éducation, Das Wandern der
Vügelam Jura. Conférence, publiée dans l,0. W.“
1883, complétée jusqu’à 1896.
Fatio, Dr. V., Quelques particularités ornithologiques
du Mont Salève. Bulletin de la Soc. zool. de France.
1897.
. de Burg, J., Conseiller d'éducation, Mutterliebe der
Tiere, namentlich der Vôgel. Zurich 1898.
. Wanteler, Prof. Dr. J., Einführung in die Singvôgel-
kunde. ,Tierwelt“, Aarau 1899.
. Graf, A., Das Limmatthal, eme Zugstrasse der Vügel.
Zurich 1899.
. de Burg, Gustav, Ornithologische Beobachtungen
vom Jahr 1900, ein Überblick über die Vogelwelt
des Kantons Solothurn. Aarau 1902.
Greppin, Dr. L., Beitrag zur Kenntnis der Avifauna
des Kantons Solothurn. Mitteil. der naturforsch.
Gesellschaft in Solothurn. Soleure 1902.
X
131.
132.
153.
134.
135.
136.
137.
158.
139.
140.
141.
Beobachter, Der Ornithologische, rédigé par Gust.
de Burg et C. Daut. 1902 et suiv. Avec de nom-
breux travaux de nos collaborateurs Aeschbacher,
Dr Fischer-Sigwart, Ed. Fischer, Gerber, Girtanner,
Lauterburg, Luginbühl, Môschlin, Moser, Rauber,
Rhyn, Schifferli, Tenger, Weber, Zschokke, E. Bau-
mann, D' Bloch, D' Burri, À. Ghidini, D' Greppin,
Dr Imhof, Matter-Bally, Merz, Mühlemann, Mumen-
thaler, Nägeli, D' Parrot, D' Volz, D' Winteler,
Giovanna, Knopfli, Käser, Hofstetter, Dr. Hofer,
Schwendener, Kesselring, Kümmerly, Erni, Bichsel,
Daut, de Burg.
Daut, C., Orn. Beobachtungen vom Jahr 1901. Berne
1902.
Fischer-Sigwart, Dr. H., Ornithol. Beobachtungen
1901. Zürich 1902.
Schifferli, A, Ornithol. Beobachtungen vom Sem-
pachersee 1901. Berne 1902.
Gerber, Charles, Ornithologisches von Lugano und
Umgebung. Berne 1902.
Weber, S. A., Kuckuckseier in der Umgebung Berns.
Berne 1902.
de Burg, Gustave, Neueres und Neuestes vom Jura.
Berne 1902.
Fischer-Sigwart, Dr. H., Biologie der Ornis von Zo-
fingen. Zofingue 1902.
Ghidini, Angelo, Note sull’Avifauna della Svizzera
italiana. Sienne 1905.
Même auteur, Bemerkungen über die Avifauna der
italienischen Schweiz. Berne 1908.
Greppin, Dr. L.,Ornithologische Beobachtungen 1902.
Berne 1908.
142.
157.
158.
XI
de Burg, Gustave, Bericht an das eidgenôssische
Oberforstinspektorat über das Ergebnis eines zu
Forschungszwecken unternommenen Aufenthalts im
solothurnischen Jura. Berne 1903.
. Ghidini, Angelo, Un anno di appunti ornitologici
nel Ticino meridionale 1902. Sienne 1903.
. Wanteler, Dr. J., Wanderzug der Vôgel. Berne 1903.
. Fatio, Dr. V., Faune des Vertébrés de la Suisse.
Oiseaux, IT, part 2. Genève et Bâle 1904.
. Même auteur, Principales Lignes de Passages des
oiseaux à travers la Suisse et les Alpes. Berne 1904.
. Ghidini, A., Appunti ornitologici ticinesi per l’anno
1903. Sienne 1904.
. Graf, A., Ein ornithologsischer Herbststreifzug in
das Limmatthal. Aarau 1904.
. de Burg, Gustave, Über den Zug der Vügel durch
die Schweiz. Berne 1904.
.… Winteler, Dr. J., Über den Frühjahrszug 1904. Vienne
(Autriche) 1905.
. Même auteur, Über den Herbstzug 1904. Vienne 1905.
. Daut, C., Der Herbstzug in Bern im Jahr 1905.
Berne 1905.
. de Burg, Gustave, Die vertikale Verbreitung der
Vôgel im Jura. Aarau 1905.
. Même auteur, Wintervôgel im Jura. Zurich 1906.
. Greppin, Dr. L., Ornithologische Notizen vom Jahr
1906. Berne 1906.
. Hofstetter, Chr., Der Herbstzug der Vôgel im ber-
nischen Emmenthal 1905. Berne 1906.
Mühlemann, Hans, Wintergäste. Berne 1906.
de Burg, Gustave, Die wichtigsten Daten vom Herbst-
zug 1906 bei Olten. Berne 1906.
XII
159. Greppin, Dr. L., Versuch eines Beitrages zur Kennt-
nis der geistisgen Fähigkeiten unserer einheimischen
Vügel und Notizen über deren Verbreitung in der
Umgebung Solothurns, dans ,Mitt. der naturf. Gesell-
schaft“. Soleure 1907.
Sur quelques espèces.
Accentor alpinus: 160. Andreæ, Beschreibung der Flüe-
lerche. Zurich et Winterthour 1776. — 161. Steinmäüller,
Motacilla alpina. Winterthour 1806.— 162. Fatio, Dr., Note
sur une particularité de l’appareil reproducteur chez
l’'Accenteur alpin. Paris 1864.
Troglodytes parvulus: 163. (?) Junge Zaunkünige etc.
Aarau 1895.
Cinclus aquaticus: 164. Meisner, Cinclus aquaticus,
dessen Eigentümlichkeiten ete. Bâle 1834/1835. —— 165.
Wettstein, Cinclus aquaticus. Genève 1838.— 166. Weisner,
Nahrung von Cinelus aquaticus. Genève 1840. — 167.
de Tschudi, Die Wasseramsel. Leipzig 1853. — 168. Qui-
querez, Le merle d’eau ou cincle plongeur. Neuchâtel 1871.
—— 169. Girtanner, Wasserschwätzer in Freiheit und Ge-
fangenschaft. Berlin 1877. — 170. Luginbühl, Wasser-
amselnest mit elf Jungen. Berne 1906.
Parus major: 171. S. À. Weber, Parus major brütet
im Starkasten. Berne 1906.
Poecile palustris: 172. Conrad de Baldenstein, Nach-
richten über die Sumpfmeise (= mésange alpestre). Winter-
thour 1827. — 173. Fatio-Beaumont, Bemerkungen über
die Gruppe der Graumeisen (Parus alpestris Fatio). Dessau
1856. — 174. de Salis, Die Bergmôünchsmeise (Parus :
Baldensteini). Coire 1861. — 175. Fatio, V., Parus bo-
realis. Genève 1865. — 176. Même auteur, Supplément
es COS IE UT,
XI
au mémoire sur le parus palustris. Genève 1866. — 177.
de Schæck, Note sur la distribution des Poecile palustris
Temm. et borealis Selys. Paris 1899.
Acredula caudata: 178. Daut, C., Über Schwanz-
meisennester. Berne 1905. — 179. de Burg, G., Über
Schwanzmeisen. Berne 19053.
Paridae: 180. Fischer-Sigwart, Dr. H., Meisen und
Goldhähnchen im Jahr 1902. Berne 1903.— 181. Winteler,
Dr. J., Goldhähnchen. Berne 1903.— 182. Daut, C., Ein
Feind unserer Meisen. Berne 1904.
Phyllopneuste: 183. Meisner, Über zwei noch nicht
beschriebene Arten von Vügeln aus der Familie der Sänger
(Sylvia sylvestris Meisner und Anthus palustris). Berne
1824. — 184. Baldenstein, Nachrichten über die noch
zu wenig bekannte Familie unserer Laubsänger. Winter-
thour 1827. — 185. Parrot, Dr. C., Phylloscopus rufus
sylvestris Meisner und die Verbreitung der Laubvogel-
arten in der Schweiz. Berlin 1900. — 186. de PBurg,
Gustave, Vom Berglaubsänger. Munich 1902/1903. —
187. Même auteur, Beobachtungen an Laubsängern. Berne
1903. —— 188. Wainteler, Dr. J., Welches ist der echte
Berglaubvogel? Vienne 1905.— 189. Fatio, Dr. V., Un
curieux pouillot , Phylloscopus“ d’Argovie (peut-être Phyl-
loscopus tristis). Lucerne 1905. — 190. de Burg, G.,
Zur Berglaubsängerfrage, Vienne 1905. — 191. Win-
teler, Dr. J., Weiteres zur Berglaubsängerfrage. Vienne
1905.— 192. de Burg, G., Der Gesang des Berglaubsängers.
Berne 1906. — 193. de Tschusi, Victor, Zum Gesang des
Berglaubvogels. Berne 1906. — 194. de Burg, G., Zur
Berglaubsängerfrage. Berne 1906.— 195. de Tschusi, Victor,
Einige Worte über den Aarauer Laubvogel. Berne 1906.
Acrocephalus: 196. Lunel, P., Observation sur les
mœurs et la propagation de la Cisticola schoenicola Bonap.
XIV
Genève 1865. — 197. Fatio, Dr. V., Quelques observa-
tions sur la Verderolle (Calamoherpe palustris). Genève
1866. — 198. Mühlemann, H., Flussrohrsänger oder Heu-
schreckenrohrsänger an der alten Aare? Berne 1905.
Sylviinae: 199. Vouga, Sur les caractères des Becs-
fins de nos contrées. Neuchâtel 1847. — 200. Fatio,
Dr. V., Distribution verticale des Sylviadés en Suisse. Ge-
nève 1865. — 201. Du même, Supplément au Mémoire sur
la distribution verticale des Sylviadés en Suisse. Genève
1866.— 202. Fischer-Sigwart, Dr. H., Sylvien und drossel-
artige Vôgel nach Beobachtungen in den Jahren 1902/1904.
Aarau 1905. — 203. de Burg, G., Pyrophthalma mela-
nocephala, Der schwarzküpfige Sänger. Berne 1906.
Turdinae : 204. Fatio, Dr.V., Albinismus bei... Tur-
dus merula und viscivorus. Genève 1870.— 205. Favre, L.,
Histoire de mon merle. Neuchâtel 1881. — 206. Vouga,
Paul, La grive (Turdus musicus). Berne 1886. — 207.
Fischer-Sigwart, Dr. H., Amselgeschichten. Aarau 1892.
— 208. Bourdillon et Privat, À propos de la Grive
litorne en Suisse. Berne 1892. -— 209. Stühelin, Die
weissen Amseln in Zürich. Zurich 1895.— 210. WMerz, H.,
Ist die Amsel ein nützlicher Vogel? Berne 1903. — 211.
Même auteur, Die unschuldige Amsel. Berne 1903. — 212.
Winteler, Dr.J., Ein Wachholderdrosselnest. Berne 1908.
Humicolinae: 213. Vuille et Lehmann, Le rouge-queue
de.la Sagne. Neuchâtel 1866. — 214. Courvoisier, Ap-
parition du rossignol en mai 1868 à Cornaux. Neuchâtel
1868. — 215. Même auteur, Le rossignol aux bords du
Doubs. Neuchâtel 1872. — 216. Neukomm, Die Nachti-
gall und Ansiedlungsversuche. Zurich 1888. — 217. Lech-
thaler, De l'identité des espèces Ruticilla Cairii Gerbe
et Ruticilla titis Brehm. Berne 1891. — 218. Fatio,
Dr. V., Sur Ruticilla eairii Gerbe. Fribourg 1892. — 219.
XV
Winteler, Dr. J., Die Verbreitung der Nachtigall in der
Schweiz und Ansiedlungsversuche. Aarau 1894. — 220.
Fischer-Sigwart, Dr. H., Die Blaudrossel. Berne 1902. —
221. Weber, S. A., Das Blaukehlchen. Berne 1902. —
222. Daut, C., et Nügeli, AÀ., Blaukehlchen und Garten-
rotschwanz. Berne 1903. — 223. Daut, C., Ein Pfingst-
morgen bei den Nachtigallen. Berne 1902. — 224. Gerber,
Charles, Der Hausrotschwanz. Berne 1906.
— "st
— A6l —
Accentoridae.
Accentor Bechst.
89. Accentor alpinus Bechst.
Accenteur Pégot — Alpenbraunelle — Sordone.
Synonymie: Sturnus collaris Scop. Accentor alpinus Bechst.,
Meisner, Schinz, Bailly. Motacilla alpina Gmel., Stein-
müller. Accentor collaris Newton, Fatio, N. Naum.
Noms vulgaires: Accenteur, Péqgot, Fauvette des Alpes (Suisse
française), Râzache (Martigny et St-Maurice), Ortolan
(Aigle). — Alpin, Montagnard, Câsse, Cässaz (Savoie).
— (radevogel, Flüelerche, Bluomtritli, Bluomtrüttlig,
Alpeflüevogel, Fluesünger, Bluomtürlig(Sigriswil), Blumt-
vogel, Alpegrasmugge, Brunälle, Fluelerche, Bluom-
tutel, Blüttlig (Suisse allemande), Bürgtrostel, Berg-
troschtler (Wesen), Bürgspatz (Appenzell), Blümtvogel
(Ablentschen), Æeibliamliür [— Heublümler| (Nidwald),
Flüespatz, Fluespatz (Lucerne), Blüemlidüüteli (Sigris-
wil), Flüelärch (Interlaken), Blumtrittel, Herrefüerer
(Meiringen), Alpelerche (Jura). — Maton, Montes, Ma-
tarott (Tessin), Tordon (Braggio), Macion (Valteline),
Paschott (Sils-Maria).
Oiseau sédentaire et erratique dans toute la chaîne
des Alpes et des Préalpes; oiseau nicheur jusqu’à la hau-
teur de 2500 m., quelquefois jusqu’à 3000 m. s/m. Niche
rarement dans la partie occidentale du Jura, vers l’est
jusqu'au Chasseral. Oiseau de passage irrégulier dans la
plaine suisse, ainsi qu'à Genève. Hôte d'hiver régulier
aux bords des lacs de l'Italie septentrionale, dans les
31
— 462 —
hautes vallées des Alpes ct sur les pâturages, rarement
au-dessous de 1200 m. Hôte d’hiver au Jura et même
au nord de cette chaîne de montagnes.
» Véritable oiseau des Alpes. En été partout sur les
hautes Alpes et presque toujours au-dessus de la région
des forêts jusqu’à la limite des neiges éternelles.“ {Meisner
et Schinz, 1815.)
Partout sur les hautes Alpes, au-dessus de la région
des bois, entre les roches et sur ceux-ci. En automne et
en hiver sur les monts et dans les vallées alpestres, des-
cendant même dans les contrées plus basses au pied des
Alpes.“ (Schinz, 1834.)
,L’Accenteur ou Pégot se reproduit communément
dans toutes les Alpes suisses, au nord comme au sud,
‘tandis qu’il ne niche que çà et là, et en petit nombre,
dans le Jura, où on ne le rencontre d'ordinaire qu’en
passage ou en hiver. On le voit un peu partout en été,
dans les Alpes, au-dessus de la grande végétation et
jusqu’au delà de 2800 m. dans la région des glaciers et
des neiges éternelles, près des rochers et dans les ro-
cailles ou sur les gazons qui croissent entre celles-ei.*
(Fatio, 1899.)
Oiseau sédentaire. L’accenteur est un oiseau sé-
dentaire jusqu’à 3000 m.; cependant il ne se trouve
qu'exceptionnellement en hiver à cette hauteur pen-
dant le beau temps; en général, tous les individus se
retirent dans les vallées alpines avant les chutes de neige ;
mais, tandis que les jeunes et beaucoup d'individus
adultes, mâles et femelles, errent très loin en hiver, les
plus vieux accenteurs recherchent de nouveau, dès que
le mauvais temps a cessé, les hautes montagnes et y
passent ainsi presque toute l’année comme oiseaux séden-
taires.
— 4635 —
L. a. Commun en Savoie (Fatio-Beaumont 46, Fa-
io). Cet oïseau est commun pendant la période des ni-
chées dans toutes les Alpes de la Maurienne, du. Mont-
Cenis et de Chamonix; on l’y rencontre jusqu’à la région
des glaces éternelles. Il habite encore, mais en plus faible
quantité, quelques parties rocailleuses de la Tarentaise
(Bailly, 68).
I. b. Commun dans les Alpes vaudoises depuis 2000 m.
(Narbel). Commun dans les Alpes (Vernet). Oiseau séden-
taire rare au Salève (Necker, 23, Fatio-Beaumont, 46,
Fatio).
IL. « Rare dans les Alpes fribourgeoises (Musy,
Delachaux). N’est pas rare sur les montagnes du Pays-
d'Enhaut vaudois {Pittier et Ward, Contribution à lhis-
toire naturelle du Pays-d’Enhaut vaudois, 1885).
IL.b. Assez commun sur les montagnes du canton
de Fribourg. (Cuony).
LIL. a. Oiseau nicheur et sédentaire commun dans
l’'Oberland bernois (Risold). Oiseau sédentaire, même sur
le pic du Finsteraarhorn (Blatter). Fréquent près de Zwei-
simmen (Baumann).
IL. b. Oiseau sédentaire rare aux environs d’Adel-
boden (Xüser). Oiseau rare, mais nichant régulièrement
sur le Napf (Lauterburg). Se trouve aux rochers de
Berthoud (Vogelbuch 3).
IV.a. Selon Rengger pas trop commun dans le can-
ton d’Unterwald. Souvent observé au St-Gothard par
Fatio. Oiseau nicheur dans le canton d’Unterwald (Bu-
singer, Gemälde der Schweiz: Der Kanton Unterwalden, 28).
Assez commun dans l’Unterwald, spécialement sur les
montagnes autour de Sarnen; un petit nombre reste sur
les hauteurs au-dessus de 1800 m. même en hiver; la
plupart descendent dans des régions de 1000 à 1200 m.
de haut (Etlin).
IV.6. Partout depuis 1800 m. sur les Alpes d’Uri
(Oschwald). Partout dans le canton d'Uri (Lusser, Ge-
— A64 —
mälde der Schweiz: Der Kanton Uri), dans le canton de
Schwyz /Meyer von Knonau, Gemälde der Schweiz: Der
Kanton Schwyz).
V.u. Üet oiseau n’est pas rare dans le canton de
Glaris (Bäbler). Commun (Schindler). Fréquent sur les
montagnes de Glaris (Blumer-Heer et Osw. Heer, Ge-
mälde der Schweiz: Der Kanton Glarus, 43).
VI.a. La plupart des accenteurs descendent en
automne dans des régions plus basses; cet oiseau ne se
trouve qu’isolément sur le Sentis durant l’hiver (Bominer).
Fréquent dans les Alpes d’Appenzell {Stülker, 56). Oiseau
nicheur dans le canton de Sentis (Hartmann, 9), sur
l’Alpstein (Schlüpfer), dans le canton d’Appenzell (Rüsch,
Gemälde der Schweiz: Der Kanton Appenzell, 26).
VI. D. Girtanner et Dick désignent l’accenteur pégot
comme assez fréquent dans les montagnes saint-galloises
et appenzelloises depuis 1800 m. s/m. Selon de Müller, 47,
Schlüpfer, Hartmann, 9, Stülker, 56, fréquent dans les
montagnes.
VII a. Oiseau nicheur et sédentaire dans le Jura
neuchâtelois {Fatio). Sédentaire au Chasseron (Micoud).
Oiseau nicheur dans le Jura (Frère Ogérien, 67).
VIIL. a. Selon Studer et Fatio, le pégot serait en
partie sédentaire sur le Grand St-Bernhard. Très fréquent
dans la vallée de Binn, où il passe l'hiver {de Schæck).
Commun dans les Alpes valaisannes, descend dans les
vallées en automne (Lenggenhager, Oschwald). Oiseau
nicheur sur le Mont Rose (de Welden: Der Monte Rosa,
1824).
VIIT. b. Le pégot n’est pas rare dans les montagnes
valaisannes, au-dessus de 1800 m., selon Deléglise, Besse
et Vairoli. Oiseau sédentaire rare au-dessous de 1500 m.
(de Rameru), très rare au-dessous de 1600 m. (Wolf).
L’accenteur pégot n’est pas rare dans les montagnes qui
avoisinent Salquenen (Lenggenhager).
IX. a. Fréquent sur nos montagnes, descendant cha-
que hiver dans le val Calanca (Rigassi). N'est pas rare dans
les montagnes du canton du Tessin (Lenticchia). Cet
oiseau n’est pas rare dans les montagnes. En été, il
niche sur les hautes cimes des Alpes, il n’en descend
qu'aux premières neiges. Je le vis près de l’hospice du
St-Gothard, où il niche entre les rocailles et dépose 4
ou à œufs verdâtres. Il se rencontre en automne sur les
montagnes plus basses qu’il ne quitte en hiver que quand
la glace et la neige l’empêchent de trouver sa nourriture
(Riva, 51).
IX. b. Fréquent sur les montagnes de la partie mé-
ridionale du canton du Tessin (Mariani). Commun dans
les Alpes, ainsi que sur les montagnes environnant le
lac de Lugano (Valsolda, Malcantone etc.); s’avance en
hiver jusqu’au bord du lac (Ghidini).
X. «a. Peu fréquent près de Coire {Manni). Le pégot
p’est pas rare dans tout le canton des Grisons {de Salis).
Nombreux à Davos (Pestalozzi). Oiseau nicheur et séden-
taire dans le canton des Grisons (Lehmann, Die Republik
Graubünden). Fréquent dans certaines contrées (Balden-
stein). Commun dans lOberland grison (Theobald). Ne
passe l’hiver à Arosa qu’isolément /Hold, 59). Çà et là
oiseau sédentaire (Brügger).
XI.a. Selon Baldamus, oiseau sédentaire dans la
Haute-Engadine. Cet oiseau n’est pas rare dans cette
contrée (Saratz). Fréquent aux environs de Sils-Maria
(Courtin).
XI. b. Cet oiseau est sédentaire dans la région des
conifères; chassé par la neige, il se montre en arrière-
automne dans la plaine de Sondrio (de Carlini, 1 Vertebrati
della Valtellina, 1887).
Oiseau erratique. Les accenteurs des Alpes ont
l'habitude d’errer assez loin dès que les premières neiges
les y forcent. D’abord ils recherchent des contrées plus
2 A6 Ve
basses, mais ensuite, au commencement de l'hiver, ils
errent plus loin et se répandent dans le pays, vers le
Jura et dans le Mittelland, contrée entre les Préalpes et
le Jura, où ils ne se montrent cependant que rarement
et irrégulièrement. Sur le Jura, ils se trouvent à une
hauteur de 1000 à 1600 m., depuis le mois de décembre,
en petites troupes qui mènent pendant tout l’hiver la vie
agitée de nomades. Leur vagabondage les conduit quel-
quefois plus au nord, même au delà du Rhin, dans la
Forêt-Noire, dans le Wurtemberg (Landbeck, 72), dans
la contrée de Besançon (Lacordaire, Catalogue des oiseaux
observés depuis 1845 à 1874 dans les départements du
Doubs et de la Haute-Saônc).
La. La neige les chassant des hautes régions, ils
arrivent alors sur les collines ou jusqu’au pied des mon-
tagnes et y fréquentent encore les rochers, les lieux arides
et très pierreux. Dans les jours de grand froid, ils vien-
nent se montrer jusqu’en plaine (Bailly, 68).
LD. Fait des apparitions assez rares à Genève (Fa-
tio, Lechthaler), au Salève (Lunel, Vaucher), dans le
Jorat {Goll), aux environs de Montreux, plus spéciale-
ment près de Territet (Giovanna).
IL. a. $Se montre en automne près de Château-d'Oex
(Delachaux), de Montbovon (Gillet), dans la vallée de
Gessenay (Uelliger).
IL. b. Oiseau erratique près de Romont (Grand),
dans les montagnes fribourgeoises (Cuony, Musy), isolé
et rare près de la ville de Fribourg, en arrière-automne
(Musy).
LIL. à. Paraît en automne dans les vallées du dis-
trict de Frutigen, chassé par les premières neiges (Ri-
sold). Se rencontre aux environs de Meiringen après les
premières neiges (Blatter), de même à Lenk (Jaggi).
Erre en hiver jusqu’à Interlaken /ÆRisold).
III. à. Se montre quelquefois, en arrière-automne,
dans l’Emmenthal /Lauterburg, Gerber), ainsi qu'à Ber-
— 467 —
thoud (Dessins d'oiseaux coloriés à la main, 3). Oiseau
erratique et hôte d'hiver à Berne /Weber, Daut, Aesch-
bacher, Luginbühl,.
IV.a. Se rencontre fréquemment, errant d’un rocher
à l’autre, sur le Rigi-Scheidegg (Sfierlin). Oiseau erra-
tique en arrière-automne près de Hospenthal /Wiiller),
de même à Flüehli /Minder), près de Sarnen (Ein), près
de Stans /Rengger), près de ilergiswil /Plättler).
V.a. Oiseau erratique dans les vallées du canton
de Glaris en arrière-automne et au printemps (Schindler);
rare à Glaris en arrière-automne / Rutz-Hefti); oiseau
erratique près de Matt /Bübler). L’accenteur est souvent
chassé des hautes montagnes par des chutes de neige
incessantes et fait alors, quoique fort rarement, des appa-
ritions accidentelles près de Mels /Oschwald,.
V.b. Oiseau erratique près d’Einsiedeln /Sidler).
VIL.a. Rare dans le Val-de-Ruz en automne et en
hiver /de Coulon); paraît çà et là le long du lac de Neu-
châtel /Vouga). Oiseau erratique rare dans le Val-de-Tra-
vers /Cavin).
VIL. bd. J'ai rencontré, le 21 décembre 1905, sur la
cime de la Rôüthi, à 1399 m. s/m., une petite troupe de
7 individus, dont j’ai réussi à tirer 2 4 4 ad. de Burg avait
la bonté de me dire que la collection locale d’Olten
possède un pégot tiré dans le canton de Soleure; de
plus, un chasseur connaissant bien un grand nombre
d'oiseaux du Jura, Louis Stampfli, à Balm, m'a raconté
qu’il avait vu assez souvent ,l’alouette des Alpes“ en
hiver, au-dessus de Balm, sur les pâturages exposés au
soleil et dégagés de neige. Le 21 décembre 1905, le temps
était très beau; on jouissait, depuis la Rôthi, d’un ma-
gnifique panorama sur les Alpes, sur les hauteurs du
Jura, sur la Forêt-Noire et les Vosges, tandis que toute
la plaine était noyée dans le brouillard épais. La cime
de la Rôthi montrait çà et là une tâche de neige. Il me
semble probable que le pégot quitte assez souvent, par
— 468 —-
un temps pareil, ses quartiers d'hiver ordinaires et entre-
prend des excursions sur les hauts pâturages du Jura
(Greppin, 159.)
VIIL a. En arrière-automne, ou même en octobre,
si la première neige tombe plus tôt que d’habitude, les
pégots se montrent aux pentes de nos montagnes au-
dessous de 1000 m.; si la neige continue à tomber, ils
descendent dans la vallée du Rhône /Lenggenhager).
VIIL.b. Oiseau erratique dans toute la vallée du
Rhône jusque dans le Bas-Valais /Lenggenhager, Besse,
Vairoli). *
IX. a. Paraît dans toutes les vallées alpestres dès
la première chute de neige /Lenticchia).
IX. b. Paraissant régulièrement en arrière-automne
et en hiver aux environs de Lugano /Ghidini).
X. «. Oiseau erratique et hôte d’hiver rare près de
Coire /de Salis); se montre quelquefois à Disentis /Hager),
oiseau erratique et hôte d'hiver à Davos /Pestalozzi).
XI.b. Errant en petits groupes pendant tout l’hiver
dans la Basse-Engadine /Buumann,. |
Oiseau nicheur. (Voir aussi ,Oiseau sédentaire“!
Selon plusieurs de nos observateurs, la plupart des oiseaux
nicheurs et tous les jeunes de l’année quittent les régions
les plus hautes après la mi-septembre:; cependant des
individus isolés passent l’hiver à des hauteurs de 2500 m.
ou même au-dessus.
I. b. Nicheur aux Diablerets (Goll).
IL. b. Niche probablement sur les hauteurs au-dessus
de Romont (Grand).
Il. a. Commun dans la Gruyère (Olph-Galliard).
III. b. Cet oiseau n’est pas rare sur les montagnes
de l’'Emmenthal, selon Gerber; selon Lauterburg il serait
très rare aux environs de Langnau.
IV. a. Selon Sfierlin et de Burg, oiseau nicheur sur
le Righi; nicheur à l’Axenstein (Maurer). N'est pas rare
— 469 —
dans lescanton de Schwytz(Lusser, Gemälde der Schweiz:
Der Kanton Schwyz).
IV.0. Lauterburg a rencontré des petits aptes à
voler sur le Napf, au commencement d’août (Schweiz.
BI. für Ornithologie).
V.a. Dans les montagnes glaronnaises, on trouve
les petits au nid au mois de juin (Schindler). Le 3 juin,
un nid avec des petits (Oschwald,.
VI. a. Nicheur au Wildkirchli, près de Rossmad,
sur la Meglisalp, sur la Wagenlucke du haut Messmer
(Steinmuller, Alpina, 1).
VIL. a. Oiseau nicheur au Chaumont (Saunders, 80).
J’ai trouvé un accenteur couvant sur 5 œufs au Chas-
seron, 1642 m., le 18 juin 1893 (Nicoud).
IX. 0. Habite pendant lété les hautes cimes des
Alpes qu’il n’abandonne qu’à la première neige, Je l'ai
vu près de l’hospice du St-Gothard, où il niche entre
les rocailles et pond 4 à 5 œufs verdâtres. Au mois de
novembre, on le voit sur les montagnes plus basses qu’il
ne quitte que quand la neige et la glace l’en chassent.
Se nourrit d'insectes en été, de semences en hiver
(Riva, 51).
X. a. Fréquent à Arosa (Hold, 59).
XI. D. Observé sur le col de la Fluela (Hartert).
Oiseau de passage. Une véritable migration de l’ac-
centeur pégot n’a pas été observée jusqu’à ce jour ni en
Suisse, ni dans d’autres pays, quoique ces oiseaux fassent
des excursions assez étendues, mais rares, rares aussi bien
vers le Midi (îles d'Elbe, de Sardaigne) que vers le Nord
(jusqu’en Angleterre, Belgique, Allemagne du Nord, Hé-
ligoland). (Lunel cite le pégot comme oiseau migrateur
irrégulier à Genève.)
Hôte d’hiver, (Voir aussi ,Oiseau sédentaire“!
Malgré que, selon les données de nos observateurs, le
pégot ne descende guère au-dessous de 1000 m. et qu’il
— 410 —
n’hiverne régulièrement que dans les hautes vallées alpes-
tres et dans le Jura occidental, on connaît certaines
exceptions que nous citerons ici en même temps que les
autres données de nos observateurs.
I. a. Aux premières neiges qui tombent sur les hautes
montagnes, ces oiseaux descendent dans les montagnes
inférieures; si la neige, par un long séjour, vient ensuite
les chasser de ces régions, ils arrivent sur les collines
ou jusqu’au pied des montagnes et y fréquentent encore
les rochers, les lieux arides ect très pierreux. Dans les
jours de grand froid, ils viennent se montrer jusqu’en
plaine, le long des routes les plus fréquentées, sur les
murs de elôture des jardins, dans les basses-cours, où
ils vivent parmi les poules, les canards et les pigeons.
Quelques-uns émigrent alors de notre pays par petites
bandes, mais on les y voit rentrer en février (Bailly, 68).
I. b. La plupart des individus qui ont passé la belle
saison dans les régions supérieures descendent en hiver
dans la région montagneuse et les vallées subalpines,
parfois même jusqu’en plaine, dans les hivers rigoureux;
peu nous abandonnent complètement. Après avoir erré,
par petits groupes, durant les plus grands froids, ils re-
montent bien vite, avec les premiers beaux jours, sur
les hauteurs (Fatio). Hôte d’hiver au Salève et aux
Voirons {de Schæck). Descend en hiver des Alpes vau-
doises jusqu'à des hauteurs de 1000 m. et au-dessous
(Narbel). Hôte d'hiver près de Genève (Vaucher), au
Salève; en janvier 1886, dans la ville de Genève (Lech-
thaler). Pendant l'hiver 1890/1891, hôte d’hiver aux envi-
rons de Montreux (Saunders, 80).
IL. a. Rencontré quelquefois pendant l’hiver dans les
vallées et aux environs de Fribourg (Musy, Delachaux),.
III. a Descend en hiver jusqu’à Interlaken, séjourne
de préférence aux alentours des chalets (Risold). On les
rencontre fréquemment à Ablentschen, en hiver, où ils se
RTE
trouvent réunis en beaucoup de petites troupes /Stein-
müller).
III. D. Au commencement de l'hiver, ces oiseaux
descendent un peu des plus grandes hauteurs, et dans
les hivers très rigoureux, ils visitent même les vallées
habitées, cherchant leur nourriture devant les écuries,
les granges et les maisons; ils se hasardent devant les
fenêtres et même dans l’intérieur des maisons et des
granges et souffrent alors tellement du froid et de la faim
qu'ils se laissent prendre facilement dans la ville de
Berne et à Glaris (Sfeinmüller). Quelquefois hôte d'hiver
dans le Lindenthal (Luginbühl). Isolément et rarement
hôte d'hiver à Berthoud (Volume de dessins d’oiseuux
coloriés à la main, 17° siècle; Bibliothèque de la ville
de Berne); descend en hiver dans l’'Emmenthal, jusqu’à
1000 m. s/m. (Lauterburg, Gerber). Selon Haller, hôte
d'hiver dans le Mittelland bernois. Observé il y a trente
ans, près de l’ancien hôpital de l’Ile, puis 3 individus à
l’arrière-automne de 1894. Depuis plusieurs années, une
paire de pégots se montre tous les hivers au Kirchenfeld
(Weber). Du 3 au 11 décembre 1903, j'ai observé quel-
ques individus à Berne (Beyeler). Vers la fin de l'hiver
1641, on à pris un accenteur près de Berne (Dessins
d'oiseaux coloriés à la main, 3). Le chasseur Stämpfh
vit, le 6 février 1906, quelques accenteurs près des habi-
tations creusées dans les rochers du Krauchthal; ils se
seraient hasardés jusque dans les basses-cours /Lugin-
bühl). Le 11 février 1906, un individu se trouva près du
pont de la Gürbe / Weber).
V.a. Viennent dans les hivers rigoureux jusque
dans le bourg de Glaris (Steinmiüller). Hôte d'hiver jus-
qu'à la ville de Glaris (Bübler, Oschwald).
V. b. Presque chaque hiver à Einsiedeln (Sidler).
VI. a. Rare en hiver au Sentis, se rencontre alors
de préférence sur Meglisalp, Ebenalp, ete. (Bommer).
VL.b. Hôte d'hiver dans le Brandtobel et à la
Vügeliseck (P. $. dans Schweiz. BI. für Ornithologie, 1882).
VIL «a. Hôte d'hiver rare dans le Val-de-Ruz (de
Coulon); rare en hiver au bord du lac de Neuchâtel
(Vouga); se trouve régulièrement aux Rochers du Doubs
et dans le Jura neuchâtelois (Nicoud).
VII. db. D’après une notice de Jean de Burg, on ren-
contrerait le pégot quelquefois, surtout en hiver, sur le
Bas et le Haut Grenchenberg, sur La Bluai, Monto,
Hasenmatt, Chaluet, Graitery. Cependant G. de Burg ne
l’y a jamais observé en été. Hôte d’hiver paraissant 1s0-
lément près de Bâle {Greuter-Engel).
VII. b Le 21 décembre 1905, le D' Greppin, notre
collaborateur, vit sur la cime de la Rüthi, à 1399 m. s/m.,
un groupe de 7 individus, dont il réussit à tirer 2 gd.
VIIL a. Hôte d'hiver dans toutes les vallées alpes-
tres du Valais (Sluder et Fatio).
VIII. D. Hôte d'hiver jusque dans le Bas-Valais (Besse,
Vairoli). Assez fréquent à Salquenen (Lenggenhager).
X.a. Hôte d'hiver rare à Coire {de Salis). Au-des-
sus de Malans, dans les Grisons, quelques groupes de 15
à 20 individus séjournent tous les hivers dans une écurie
située à un quart de lieue du château et passent ensemble
la nuit sous le toit de l'écurie {Sfeinmüller).
X. b. Près de Prod, j'ai vu deux exemplaires dans
une prairie (Oschwald).
XI. b. Hôte d'hiver assez fréquent dans la Basse-
Engadine (Baunann,.
Apparition accidentelle.
V.b. Paraît exceptionnellement près de Zurich; par
exemple, le 6 décembre 1875, deux accenteurs furent
observés sur la Baldern-Uto (Nägeli).
VI. &. Un pégot empaillé se trouve dans le musée
de Bregenz, pris probablement dans la contrée du lac
de Constance (Bau).
VII. b. Un exemplaire se trouve dans le. musée
d’Olten; il a été acheté de la collection Lüthy ,parce
qu'il provenait de la contrée“. Un accenteur, mâle
adulte, dans le musée de Bâle {Bühler-Lindenmeyer).
Tiré une fois, en automne, à Delémont {Ceppi). Visite
quelquefois la ville de Bâle, Muttenz, Grenzacherhorn, etc.
(Schneider, T3).
X. a. Arrive seul ou par paires, mais très irrégu-
lièrement, à Fürstenau (Stoffel,.
Biologie. L’accenteur pégot est un oiseau nichant
dans toute la chaîne des Alpes, préférant pour la repro-
duction le voisinage des neiges éternelles et des glaciers
et les parties rocailleuses, là où ces dernières permettent
à quelques brins d’herbe de pousser. Dès que le temps
le permet, il quitte les vallées alpestres où il avait passé
l'hiver et s'occupe de la reproduction dès le mois de mai;
dans ce cas, une seconde ponte a quelquefois lieu vers
la fin de juillet. Le nid, relativement gros, se trouve
généralement dans quelque trou de rocher, souvent aussi
à terre, parmi des tas de, pierres (au mois de mai 1884,
Lauterburg trouva un nid avec 5 petits dans l’empreinte
du pied d’une vache, tout près d’un chemin). Il est con-
fectionné négligemment de mousse, de petites racines,
d'herbes sèches; il contient, sur un revêtement intérieur
de poils, de plumes et parfois de duvet cotonneux de
quelques fleurs, 4 à 5, rarement 6 œufs d’un bleu pâle
sans tache (Fatio). Steinmiüller publie les données sui-
vantes dans l’Alpina I: Cet oiseau pond deux fois: la
première fois à la fin de mai, la seconde fois vers la
mi-juillet. Le 20 juin, je tirai des jeunes déjà grands,
et le 22 juillet 1805 je trouvai un nid contenant 3 œufs
sur le Haut Kamor. L’accenteur établit son nid sur des
rochers saillants ou dans des creux et des cavernes et
construit un nid assez beau et artificiel. Celui que j'ai
trouvé était posé sur une rocaille ombragée par un rho-
dodendron, formant ainsi une petite voûte. Il paraît que
— AT4 —
l’oiseau prend soin d'établir son nid de manière à ce qu’il
soit protégé contre la pluie. A Campodolcina, sur le
Splügen, cet oiseau niche sous les toits, comme les
moineaux.
Nourriture. Des pégots reçus en octobre et en no-
vembre du Valais {Ghidini a fait une partie des recher-
ches): semences de baies, insectes et ,œufs“ d'araignées,
élytres de coléoptères, provenant probablement de Sca-
phidema bicolor, plusieurs Forficula, plusieurs ,œufs“ de
fourmis et des fourmis adultes, un grain d’avoine, plu-
sieurs petites pierres; dans deux estomacs, il y avait de
petites feuilles, dans un autre une baie de cornouiller,
des semences de Scrophularia spec.?, des élytres de carabe
(Felonia).
L’accenteur pégot habite les montagnes de l’Europe
centrale et méridionale, de l'Espagne à la Grèce; il se
trouve aussi dans l’Asie-Mineure et en Perse, ainsi qu’au
Caucase.
90. Accentor modularis Bechst.
Mouchet chanteur Heckenbraunelle —
Passera scopaiola.
Synonymie: Motacilla modularis S. Accentor modularis
Bechst., Temm., Schinz, Riva, Bailly. Sylvia modularis
Meisner et Schinz. Prunella modularis Fatio. Accentor
modularis N. Naum.
Noms vulgaires: Mouchet, Traîne-buissons (Suisse fran-
çaise), Fauvette d'hiver (Genève), Tirit, Gratte-paille,
Verdasse, Pique-rave d'hiver, Rousselette (Savoie). —
PBrunälle, Prunell, Härdvügeli(Suisseallemande), Winter-
hagspatz (Berne), Bodeschlüfer (Soleure), Hagschlüflh,
CUT TU
Hagspatz (Olten), Gstruchbrunelle (Meiringen), Stude-
brudler (Glaris). —- Passera de sces, Matella, Passera
matta, Pasara da scès, Matèla (canton du Tessin),
Matelina, Passera buschina (Valteline).
Oiseau nicheur depuis la plaine jusqu’à la limite
supérieure des bois, préfère la région montagneuse et
n’est nulle part abondant, plutôt rare dans plusieurs con-
trées. Cet oiseau vivant de préférence dans les buissons
très fourrés, il est probable qu’on ne l’observe souvent
pas là où il se trouve régulièrement comme oiseau nicheur.
Cet oiseau se trouve dans les buissons épais; il est
plus fréquent dans certaines années que dans d’autres et
est un oiseau migrateur. Cependant il s’en trouve quel-
ques-uns çà et là pendant l'hiver et il a d’autant plus
de facilité à se nourrir qu’il mange des semences aussi
bien que des insectes.“ (Meisner et Schinz, 1815.)
.Cet oiseau n’est pas rare dans les haies et les buis-
sons, on en prend chaque année, pendant les passages, au
St-Gothard.“ (Schinz, 1837.)
»Le mouchet se trouve un peu partout en Suisse et
s’y reproduit soit en plaine, soit surtout dans la région
montagneuse du Jura et des Alpes, assez communément
même jusque dans les derniers buissons, aux limites de
la grande végétation dans la région alpine.“ (Fatio, 1899.)
Oiseau sédentaire. Comme tel rare en plaine, un
peu plus fréquént dans les parties orientales, méridio-
nales et occidentales de la Suisse.
[.a. Il est sédentaire et commun en Suisse comme
en Savoie; dès le printemps jusqu’en automne, il vit dans
nos pays montagneux (Bailly, 68).
[.b. Sédentaire, mais se montrant isolément à Ge-
nève ; cà et là, à des endroits propices, il vit par petites
troupes (Fatio, Lunel, Vaucher); on voit quelques indi-
vidus isolés tous les hivers près de Lausanne (Richard).
Lise
IL.b. Oiseau sédentaire peu rare aux environs de
Fribourg (Cuony).
II. a. Passe, isolément, toute l’année à Meiringen
(Blatter).
III. b. On remarque même en hiver des imdividus
isolés à Berne (Berger-Zingg), près de Langnau (Ger-
ber), aux environs de Boningen /de Burg, Lack).
IV.b. Sédentaire, mais toujours rare, à Olten
(Eugène von Arx, de Burg).
VIL. a. Assez commun dans la région du Doubs;
part en octobre, quelques-uns restent en hiver /Lacor-
daire, Les oiseaux observés dans les Départements du
Doubs et de la Haute-Saône depuis 1845 à 1874).
VIII. D. Selon Wolf, Besse, Vairoli, l’accenteur mou-
chet se trouverait isolément toute l’année dans le Bas-
Valais. Oiseau sédentaire commun à Salquenen (Lenggen-
hager).
IX.a. Lenticchia et Rigassi désignent l’accenteur
mouchet comme hôte d’hiver assez fréquent dans les con-
trées méridionales de la Suisse.
X.a. Oiseau sédentaire relativement régulier aux
environs de Coire (Manni, de Salis).
Oiseau erratique. Au printemps, par le mauvais
temps, les accenteurs mouchets parcourent par petits
groupes ou isolément, pendant assez longtemps, la pente
des montagnes; en automne, ceux ayant niché sur les
montagnes, redescendent dans les vallées et s’approchent
lentement, quelquefois en errant dans la plaine pendant
des semaines, de leurs quartiers d'hiver, situés au sud
ou à l’ouest.
I. a. Les nichées terminées, ces oiseaux vivent deux
à deux, quelquefois par petites sociétés, et très souvent
solitaires. C’est alors qu’ils quittent les régions alpines
pour descendre dans les bois ou les broussailles des mon-
tagnes de hauteur moyenne; ils laissent encore vers la
mi-septembre ces lieux en même temps que leurs com-
pagnons qui les ont habités pendant tout l’été, et, se trai-
nant de buisson en buisson, d’une haie à l’autre, ils se
rapprochent des bois des collines et de la plaine
(Bailly, 68).
1.6. Selon Vernet et Richard, oiseau erratique au
lac Léman.
IL. b. Oiseau erratique près de Fribourg (Cuony).
IV. D. Oiseau erratique, vivant solitaire jusque vers
le nouvel-an, aux environs d’Olten (de Burg).
VIII. b. Selon Vairoli, oiseau erratique dans le Bas-
Valais.
Oiseau nicheur. La distribution de laccenteur mou-
chet comme oiseau nicheur est très inégale et il est diffi-
cile de trouver des raisons pour ce fait remarquable. En
général, il est incontestable qu'il préfère les contrées
montagneuses et qu’il aime surtout à se reproduire à des
hauteurs entre 900 et 1400 m. Cependant il se trouve
aussi en plaine, dans des lieux qui lui conviennent, plus
fréquemment que dans d’autres. Il est rare au pied du Jura,
certains observateurs ne l’y ont même jamais constaté
comme oiseau nicheur.
La. Niche dans les buissons épais jusque très haut
dans les Alpes (Bailly, 68).
[L. bd. L’accenteur n’est pas commun aux bords du lac
Léman (Fatio, Lunel, Vaucher, Fatio-Beaumont, 46);
rare au lac Léman, pas rare à la montagne (Richard).
Oiseau nicheur aux environs de Lausanne, de Montreux,
de Vevey (Saunders, 80).
IL. a. Rare à Château-d’Oex, selon Delachaux ; assez
rare dans le Pays-d’Enhaut vaudois {Püittier et Ward).
IT. db. L’accenteur n’est pas rare près de Fribourg
(Cuony).
III. a. Fréquent à Meiringen (Blatter); commun dans
la Gruyère (Olph-Galliard,.
IT. b. Commun dans le canton de Berne (Sprüngli, 5).
Assez rare aux environs de Berne; le 2 mai 1906, j'ai
observé un individu sur le Gurten, plusieurs sur l’'Ulmitz-
berg; le 12 septembre 1906, un exemplaire sur le Ban-
tiger ( Weber); rare dans PEmmenthal (Gerber). Pas rare
à Niederbipp (Baumann). A Bettlach, rare au-dessous
de 700 m., pas rare au-dessus de cette hauteur /de Burg).
Le 1° juin 1902 Weber trouva aux environs de Berne un
nid; le 1° août 1905, il en trouva un autre sur le Gurten,
contenant des petits aptes à voler. de Burg a observé des
petits aptes à voler près de Bettlach, le 9 juin 1905. Le
14 juillet 1903, le D' Zwéesele vit des accenteurs mou-
chets près de Berne. Le 10 juin 1906, des œufs prêts à
éclore près de Rahnflüh (ÆHofstetter).
IV. a. Cet oiseau n’est pas rare au St-Gothard (Fa-
tio). Rare à Sarnen (Etlin). Nüägeli reçut, le 18 sep-
tembre, d’Andermatt, un accenteur mouchet qui avait
succombé au f'oid. Nicheur dans le canton de Schwytz
(Lusser, Gemälde der Schweiz: Der Kanton Schwy2).
IV.b. Très rare aux marais de Wauvwil, pas rare
sur les hauteurs de Wauwil et à la montagne de Kottwil;
solitaire au Seerechen (de Burg); rare aux environs de
Sempach; Schifferli trouva, en 1897, 3 œufs dans un nid.
Oiseau nicheur assez fréquent, mais vivant très secrète-
ment et préférant plutôt la plaine et les pentes; le
14 mai 1903, de Burg trouva, sur une charmille, un nid
contenant 4 œufs; ce nid était mal caché, à la hauteur
dun mètre au-dessus du sol, à 530 m. s/m.; le même
observateur a souvent trouvé des nids au mois d’avril.
Assez rare dans la contrée d’Olten, était autrefois très
commun; niche régulièrement aux environs d’Olten /Ger-
main Brunner). Je rencontre l’accenteur tous les prin-
temps aux environs d’Aarau; il est possible que quelques
paires nichent ici { Wänteler).
V. a. Schindler, pour sa région d'observation, désigne
l’accenteur comme oiseau nicheur assez fréquent, il a trouvé
— 479 —
des nids en juin. — Niche rarement aux environs de Mels
(Oschivald).
V.b. Selon Nägeli, Graf, Müsch, oiseau nicheur
assez rare dans la contrée de Zurich. Quelquefois il se
montre plus fréquemment dans les jeunes sapins, où les
mâles chantent sur les cimes des jeunes arbres, dispa-
raissant tout d’un coup et reparaissant sur un autre sapin
(Nägeli). Gerber, qui a entendu le chant de l’accenteur
dès le 27 mars, le désigne comme assez rare pour la
contrée de Zurzach.
VI.a. Se trouve assez fréquemment côte à côte avec
l'Accentor alpinus jusqu’à une grande hauteur dans les
Alpes appenzelloises (de Müller, 47).
VI.b. Rare dans le canton de Schaffhouse (Pfeiffer).
Cet oiseau n’est pas rare dans le canton de Thurgovie
(Schwyter) ; fréquent près de St-Gall (Girtanner). Devient
plus fréquent aux environs de St-Gall; en 1879, on y
observa deux paires, en 1880 six, en 1887 neuf paires
(P.S$. dans les Schweiz. BI. für Ornithologie, 1882). Très rare
près de Bregenz, mais fréquent à Feldkirch (Bau). Assez
fréquent au lac de Constance ({ Walchner, T3). Niche ra-
rement à St-Gall, un peu plus fréquemment dans les mon-
tagnes appenzelloises (Stülker, 55). L’accenteur mouchet
n’est pas rare dans le canton du Sentis (Hartmann, 9).
VIL a. Fréquent aux environs de la Chaux-de-Fonds
(Nicoud, Girard). Peu rare dans le canton de Neuchâtel
(de Coulon); le même observateur trouva, le 6 juin, à
Lignières, un nid avec 3 œufs. Oiseau nicheur très rare
à Fleurier (Cavin); très fréquent au Locle (Dubois).
Oiseau nicheur sur le Chaumont (Saunders, 80).
VII. d. Pour la région supérieure du Jura, l’accen-
teur est désigné comme pas rare pour Delémont, par
Ceppi; de Burg le dit assez fréquent dans la première
chaîne du Jura jusqu’à 1400 m. (Greuter-Engel le ren-
contre régulièrement près de Bâle. J’ai vu des accen-
teurs mouchets le 26 juin 1905 et le 3 juillet 1905 à la
— 480 —
pente méridionale de la Hasenmatt; le 31 juin 1906, au
Dilitschmätteli, au-dessus du chalet de Hinterweissenstein,
à 1230 m.; le 7 chantait. Cet oiseau est assez rare dans
notre contrée /Greppin, 159).
VIIL b. Oiseau nicheur assez rare dans le Bas- Valais
(Wolf); assez commun à Martigny { Vairoli).
IX.a. Assez commun au Tessin méridional /Lentic-
chia), dans le val Calanca (Rigassi).
X.a. Manni et de Salis désignent l’accenteur mou-
chet comme peu rare à Coire. Assez fréquent à Arosa,
à 1820 m. s/m. (Hold, 59).
XI. a. Cet oiseau n’est pas rare dans la Haute-En-
gadine (Saratz).
XI.b. Observé une fois nichant dans l’Engadine
(Baldamus).
Oiseau de passage régulier. Les données de nos
observateurs démontrent que l’accenteur mouchet se ren-
contre en Suisse le plus fréquemment comme oiseau de
passage. Ses migrations d'automne s’effectuent aussi bien
par la grande route: lac de Constance-Genève, que par
la route du St-Gothard et par d’autres cols, dans la direc-
tion méridionale. Les migrations du printemps, qui ont
lieu généralement pendant la nuit, nous arrivent en partie
du sud-ouest, en partie du sud; cependant on observe
aussi des passages le long des plateaux. Un certain nom-
bre d’accenteurs traversent notre pays, par exemple sur
le haut du Jura, dans la direction nord-ouest.
I. a. Quelques sujets émigrent de la Savoie. C’est
vers le milieu de mars que l’accenteur mouchet s’apparie
dans nos contrées (Bailly, 68).
I. b. Fatio désigne laccenteur comme oiseau de pas-
sage assez fréquent près de Genève; selon Vaucher, il
serait commun à (Genève pendant l’époque des passages ;
de Schæck observa le passage de cet oiseau aux mois de
mars et d'octobre. Meier observa des passages près de
— AS —
Lausanne en mars, puis en septembre, octobre et no-
vembre; Vernet, près de Duillier, le 24 mars; Narbel, à
Vidy, le 14 mars; de Burg, en 1896, à Cour sous Lau-
sanne, des passages très forts le long du lac, le 19 mars,
l'après-midi, et le 30 mars. Richard nous donne les dates
suivantes: passage très fort le 14 mars 1887; ce passage
a été interrompu par des chutes de neige, les oiseaux se
montrèrent dans les rues, dans les buissons et dans les
jardins. Durée de lobservation jusqu’au 16 mars. Pas-
sage en 1897: le 14 mars. Passage d'automne (qui s’ob-
serve ici plus facilement que le passage du printemps)
1897: le 15 octobre; 1898: du 27 septembre au 5 octo-
bre. Le cri d'appel de l’accenteur mouchet retentit ré-
gulièrement dans notre district en octobre. Au printemps,
cet oiseau y passe aussi, mais silencieux et sans s’arrêter.
Lors de la forte chute de neige du 14 mars 1887, on
en vit une quantité dans les haies et le long des routes
qui avaient été arrêtés dans leur migration et comme pré-
cipités du haut de atmosphère. Il niche d’ailleurs pas bien
loin. Je l’ai observé au Signal de Montloud (sur Lau-
sanne) au moment de la reproduction et je crois qu’on le
trouve aussi dans les clairières et taillis des forêts du Jorat,
mais il ne demeure pas dans nos régions inférieures, à
part cependant l’hiver, où on en voit trainer le long des
haies. — Saunders observa des accenteurs mouchets à Lau-
sanne, le 21 avril 1891. Vernet en remarqua le 24 mars 1890
à 1899 (moyenne), le 1* avril 1900, le 16 avril 1901,
le 6 mars 1905, le 17 mars 1904, près de Duillier.
IL. db. A Diessbach, l’accenteur mouchet est rare au
passage (Küser); 1l en est de même pour l’Emmenthal
(Lauterburg, Gerber); rare à Münchenbuchsee (Stämpfti),
pas rare dans le Mitteland bernois, au passage (ÆHaller).
A l’époque des passages, l’accenteur mouchet se montre
quelquefois dans les jardins (Lauterburg). Le 21 mars 1906
à Berne (Daut). Le 18 avril 1906 dans l’alluvion de
P'Aar à Aarberg /Miühlemann,.
— 482 —
IV. D. J’ai pris, à Olten, les premiers accenteurs,
pendant plusieurs années, entre le 30 mars et le 5 avril
(Eugène von Arx). L’accenteur mouchet est commun aux
alentours des ateliers du chemin de fer, à Olten. J’y pris,
en un seul jour, le 3 avril 1893, trois sujets, 4 ad. Ils
ne sont nullement timides, et en cage ils commencent
de suite à se nourrir de vers de farine. Dans les envi-
rons d’Olten, de Burg et moi, nous trouvâmes six nids
le 20 mai (Æugène von Arx, dans ,Orn. Beob. 1890 bis
1899, rédigées par G. de Burg). Eugène von Arx vit
le premier mouchet, en 1895, le 9 avril, à Wangen; de
Burg en vit quelques-uns le 10 avril de la même année.
J. de Burg, conseiller d'éducation, nous a laissé les dates
suivantes: Passages le 21 mars 1868, 1° avril 1869,
1% avril 1870, 22 mars 1871, 28 mars 1872 (passage prin-
cipal le 4 avril), 5 avril 1873. G. de Burg: le 11 avril 1900,
le 3 avril 1901 (arrive ordinairement en compagnie des
gorges-bleues), le 31 mars 1902, le 9 mars 1903 à Olten,
le 20 mars 1903 à Trimbach, le 2 avril 1904, le 31 mars
1906, le 4 mai 1907. Gerber: L’accenteur est arrivé près
de Rothrist le 26 et le 29 mars. Wanteler : 28 mars 1886,
6 avril 1892, 23 avril 1894, 9 avril 1895, 8 avril 1898, à
Aarau. Assez commun à l’époque des passages du prin-
temps, rare en automne, à Olten, selon de Burg. Départ
dès le 20 septembre, le passage d’automne dure jusqu’à
la fin d'octobre. Grand passage vers le 10 octobre. —
L’accenteur mouchet est devenu beaucoup plus rare. Ïl
y à vingt ans il abondait au printemps et n’était point rare
comme oiseau nicheur dans la contrée d’Olten (G. Brunner).
V.a. Pas rare dans nos contrées, à l’époque des
passages (Schindler).
V.b. Pas rare au passage du printemps, près de
Zurich. Passage le 6 avril, passage principal après la mi-
avril (Nägeli). Assez fréquent au passage du printemps
près de Zurzach, où je l’ai observé le 27 mars et le 2 avril
(Gerber).
— 483 —
VI. b. Rare dans le canton de Schaffhouse (Pfeiffer);
oiseau de passage assez fréquent dans le canton de Thur-
govie (Schwyter) ; fréquent près de $St-Gall (Girtanner) ;
rare aux environs de Bregenz, à l’époque des passages,
fréquent par contre à Feldkirch (Bau). Passages le 17 mars
et le 13 octobre à Mels (Oschwald).
VIL.a Oiseau de passage commun à la Chaux-de-
Fonds {Nicoud).
VII. b. Pas rare à Delémont {Ceppi). Oiseau de pas-
sage assez commun sur les hauteurs du Jura jusqu’à
1400 m. s/m. Du 17 août au 21 septembre 1900, il y avait
encore beaucoup de mouchets à Bettlach, cependant leur
cri d'appel se fit rare à cette dernière époque; le 22 sep-
tembre on entendit encore le chant de quelques accen-
teurs. Vers la fin de septembre, le plus grand nombre
était descendu en plaine ou avait émigré de notre pays;
à des hauteurs de 600 à 900 m. on n’observa plus que
des sujets adultes. Le 30 septembre il y eut cependant
encore des familles d’accenteurs sur les hauteurs du Jura,
à plus de 1200 m. s/m. Départ définitif dans la première
moitié d'octobre (de Burg).
Passages à Pfeffingen: 15 mars 1881, 27 avril 1882,
23 avril 1883, 16 avril 1884, 8 avril 1886, 9 avril 1887,
19 avril 1888. Le 28 septembre 1881 et le 8 octobre 1884
(Schmidlin).
VIII. b. Selon Vairoli, fréquent au moment des pas-
sages dans le Bas-Valais.
IX. 0. Fréquent à Lugano (Poncini).
X.a. Rare à Davos; date d'arrivée pour 1884: le
6 avril (Pestalozzi).
Oiseau de passage irrégulier. Mentionné comme
tel, pour les Alpes vaudoises, par ol, pour les environs
de Münchenbuchsee par Stämpjfli, pour Bâle par Greuter-
Engel.
— 484 —
Hôte d'hiver. (Voir aussi ,Oiseau sédentaire.)
La. Plusieurs nous arrivent des pays avoisinants,
surtout de la Suisse, et augmentent le nombre des indi-
vidus qui doivent passer l’hiver chez nous. Pour vivre
dans cette saison, ils sont continuellement occupés à par-
courir les abords des bois, les endroits garnis de taillis
et d’arbustes et qui avoisinent l’eau, les prés et les champs
arrosés. C’est principalement pendant le froid ou les jours
de neige qu’on les observe le long des haies, auprès des
habitations rurales et jusque dans les jardins (Bailly, 68).
I. b. Ne se montre à Genève que pendant l'hiver
(Necker, 23). Fréquent à Genève. En janvier 1886, il y
a eu plusieurs dans la ville même en compagnie d’ac-
centeurs pégots, de pinsons des neiges et de bruants
(Lechthaler); Narbel observa un individu à Cour, pen-
dant l’hiver 1897. Trois sujets à Cour sous Lausanne
pendant l'hiver 1895/1896 (de Burg). Hôte d'hiver à
Lausanne; 15 janvier 1886, 8 décembre 1886, 14 décem-
bre 1886, 14 janvier 1887 /Richard).
Il. a. Hôte d’hiver à Château-d’Oex /Delachaux).
IIL.a. Très rare en hiver à Meiringen (Blatter).
IL. 0. Hôte d'hiver très rare à Langnau (Gerber).
Visite à Berne isolément les places où l’on offre des
aliments aux oiseaux et y préfère les SHniee de pavot
(Berger). Hôte d’hiver ROUES Boningen (de
Burg, Lack).
IV. a. Le 27 décembre 1900, deux individus à Erst-
feld, aux bords de la Reuss (de Burg).
IV.b. Hôte d’hiver très rare à Olten; deux sujets
mâles à la Hagberg, en 1870; ils s’approchaient de la
maison et se nourrissaient de graines et de miettes de
pain; en 1872, un individu hiverna de nouveau au même
endroit, un autre près du vieux pont à Olten (J. de Burg).
Pendant l'hiver 1897/1898, un individu près de la poterie
au-dessous d’Attelwil (de Burg).
— 485 —
V.b. En 1903, un accenteur mouchet, 4 ad, a passé
l'hiver à Wädenswil (Zschokke).
VIL. a. Hôte d'hiver fréquent au lac de Neuchâtel,
à St-Aubin, par exemple (Vouga).
VIT. à. Ne se montre ici à Bâle qu’en hiver (Schnei-
der, 66). 4 et ? dans le musée de Bâle (Bühler-Linden-
meyer). Se trouve dans les plaines et les montagnes de
moyenne hauteur; hiverne partiellement dans la vallée du
Rhin /Häücker, Die Vogelwelt des südlichen Badens).
IX. a. Descend en hiver en assez grand nombre des
montagnes et s'approche de la plaine (Lenticchia).
Apparition accidentelle. IIT. b. En 1860, on prit
un individu de cette espèce à Berthoud (Fankhauser).
Biologie. L’accenteur mouchet nous arrive en troupes
de 10 à 40 individus (et non isolément comme le pré-
tendent Naumann et d’autres ornithologistes). Dès son
arrivée, il choisit un taillis épais, mélangé de sapins, de
pins ou d'arbres à feuilles caduques pour séjour d'été.
Il a un penchant, d’une part pour les rives des ruisseaux
secs, d'autre part pour les pentes et les montagnes; il
se trouve par conséquent moins souvent dans les forêts
de plaine, et ne séjourne guère dans les hautes futaies,
mais plutôt sur les pâturages et le long des torrents où
il construit à la hauteur de 50 em. à 1‘/2 m. son nid
artificiel dans quelque buisson; les ronces, le genêt, les
charmilles (ceci surtout sur les montagnes), le fusain, le
genévrier, les taillis de chène sont ses lieux de prédilec-
tion. Il pond quatre à six œufs, d’un beau bleu céleste,
dans son nid composé de radicelles, de mousses et de
lichens et tapissé à l’intérieur du duvet de fleurs diverses,
surtout d’aigrettes de chardons et de tussilages, de son-
chus, de laitues sauvages et de crins et de poils. Quel-
quefois le nid est établi tout près d’un chemin. Le con-
seiller d'éducation J. de Burg trouvait plusieurs fois des
nids, provenant probablement de la même paire, qui re-
— 486 —
posaient sur le sol, dans le fossé de la Hagberg. En 1871,
un de ces nids contint un œuf de coucou. La construc-
tion du nid est terminée vers la fin d’avril, les petits
sont aptes à voler vers le commencement de juin. Quel-
quefois on trouve des jeunes de la seconde couvée hors
du nid à la fin de juillet. Quant aux couvées trouvées
sur le Jura, à des hauteurs de 1400 m. ou plus haut, voici
des détails fournis par de Burg: Le 29 juillet, sur le
Bas-Grenchenberg, un nid dans les ronces; il contenait
des petits prêts à sortir du nid. Le 81 juillet, les petits
quittent le nid en se fourrant dans les ronces comme
des souris. Le 7 août un nid sur la branche la plus basse
d’un grand sapin près du Hinter-Weissenstein; un jeune
sorti du nid fait entendre un cri d'appel comme un
rouge-gorge à quelques centimètres au-dessus du nid,
tandis que les autres petits et les parents ne se montrent
nulle part. Selon les observations de de Burg, l’accen-
teur mouchet est plus fréquent à la montagne au-dessus
de 1100 m. que dans les vallées.
Nourriture. Des individus examinés au mois d’avril
avaient avalé beaucoup de semences de graminées et
d’alsine, des restes de coléoptères tels que Staphylinus,
Geotrupes et autres. Un sujet pris au mois de juillet
n'avait dans l’estomac que des petites chenilles de pha-
lénides; un autre, pris sur le Haut-Grenchenberg, à
1400 m. s/m., avait dévoré plusieurs sauterelles de mon-
tagne; l’estomac contenait aussi quelques restes de Tipula.
Selon Friderich, l’accenteur mouchet se nourrirait d’in-
sectes, de coléoptères, de chrysalides, de chenilles et de
raines, telles que pavot, tabac, mouron des oiseaux,
silène, mouron, morelle, pourpier, renouée, queue de re-
nard, chanvre.
L’accenteur mouchet habite presque toute l’Europe,
à l’est il se trouve encore dans l’Asie occidentale. Beau-
coup d'individus passent l’hiver dans le midi de l’Eu-
rope, quelques-uns hivernent aussi en Suisse.
— A8T —
Troglodytidae.
Troglodytes Vieill.
91. Troglodytes parvulus L.
Troglodyte mignon — Zaunkônig — Scricciolo.
Synonymie: Motacilla troglodytes Li. Sylvia troglodytes
Lath., Meisner et Schinz, Temm. 7Yyoglodytes euro-
paeus Schl., Schinz, Bailly. Anorthura troglodytes Sh.,
N. Naumann. Troglodytes domesticus Br. Troglodytes
sylvestris Br. Troglodytes vulgaris Riva. Troglodytes
parvulus Fatio.
Noms vulgaires: ÆReïteraz (St-Maurice), Ritolan (Faoug),
Rittalet (Fribourg), Rapétolet (Genève), Rétalet (Vaud).
— Hagschlüfer (Suisse allemande), Müserli, Muserli
(Oberaargau), Zuchôünig (district de Frutigen), Hag-
schlifer (Meiringen), Künigsvügeli, Zaunkünigli, Künigli
(Soleure), Studeritschger (Mels), Schiterchingeli (Mei-
ringen), Hagschlipfürli (Stans), Haghüxli (Boningen),
Kürigh, Küngli (canton du Sentis), Chéingli, Chüngli
(Berne), Hagschlupferle (lac de Constance), Zuschlüp-
Jfarle (Vorarlberg). — ÆReattin, Rioitin, Zeriatt, Rè di
sces, Fora sces (Tessin), Redichirli (Liocarno), Taragnola
(Calanca), Citabüg (Casaccia), Forabeucc, Trentapés,
Riatt (Valteline). — Polaschet (Engadine).
Le troglodyte mignon est un oiseau sédentaire et
erratique commun et généralement connu depuis la plaine
jusqu’au-dessus de la limite supérieure des bois. Un cer-
tain nombre émigrent vers le midi; la plupart des jeunes
nés à des hauteurs au-dessus de 1500 m. recherchent en
automne les vallées, tandis que même dans une altitude
EN
de 2000 m. on en rencontre quelques-uns qui y hiver-
nent. En hiver, un grand nombre de troglodytes recher-
chent le voisinage des habitations et passent souvent la
nuit dans des nichoirs placés assez bas ou sous le chaume
des habitations rurales, où ils se réfugient en compa-
gnie (jusqu’à douze) et se pressent l’un contre l’autre.
,Ce petit oiseau bien connu se rencontre dans notre
pays toute l’année, en été dans les bois, en automne et
en hiver dans les jardins et les haies*. (Meisner et
Schinz, 1815.)
Reste en été comme en hiver dans le pays, en été
dans les forêts, en hiver dans les haies, les jardins des
villages et des villes, où il se fourre dans tous les coins.
pour chercher des mouches.“ (Schinz, 1837.)
.Le troglodyte est très répandu, commun ou très-
commun, dans toute la Suisse, non seulement en plaine
et dans la région montagneuse du Jura et des Alpes où
il est sédentaire, mais aussi jusque dans les buissons les
plus élevés de la région alpine où il niche encore fré-
quemment dans les aulnes et les rhododendrons.“ (Fa-
tio, 1899.)
Oiseau sédentaire. Oiseau sédentaire fréquent dans
le plateau suisse, assez fréquent jusqu’à 1000 m. s/m.
dans le Jura, dans les Alpes et les Préalpes; se ren-
contre en tout temps isolément jusqu’à 2000 m. Dans
quelques vallées alpestres, il ne se montre qu’en été.
I.a. On le trouve communément en Suisse et en
Savoie pendant toute l’année. Il y habite de préférence,
durant l’été et une bonne partie de lautomne, les bois
sombres et humides des collines, des montagnes, ainsi
que le long de leurs torrents, de leurs ruisseaux ombra-
gés ou bordés de rochers. Il aime aussi à se tenir à la
base des rocs couverts de mousses et qu'arrosent des
sources ou avoisine une cascade, comme autour de vieilles
— 489 —
constructions en ruines ou à l’intérieur des villages. Seu-
lement un petit nombre d’individus restent alors en plaine :
dans des lieux remplis de broussailles, auprès des mou-
lins, des fabriques et des maisons rurales, où la vue des
hommes ne les effraie nullement (Bailly, 68).
I. b. Fréquent comme oiseau sédentaire près de Ge-
nève (Fatio, Fatio-Beaumont, 46, Lechthaler, Vaucher,
Lunel, de Schæck). Pas commun près de Clarens (Meyen-
rock), près de Lausanne (Goll); fréquent aux environs
de Lausanne (Meyer); fréquent à Duillier { Vernet).
IL. a. Fréquent dans la vallée de Gessenay (Uelliger );
très rare à Château-d’'Oex (Delachaux); pas rare aux
environs de Montbovon ((rillet); fréquent dans la Gruyère
(Olph-Galliard, Verzeichnis der Vôügel des Tales Greyerz
im Kanton Freiburg in der Schweiz); commun dans le
Pays-d'Enhaut (Pither et Ward, Contribution à l’histoire
naturelle du Pays-d'Enhaut vaudois).
IL. . Fréquent près de Fribourg (Cuony, Musy);
près de Faoug (Savary). Assez rare à Avenches (Blanc),
sur l’île de St-Pierre (Louis), à Romont (Grand). Pas
rare aux bords de l’Orbe (Duplessis et Combe, 61).
IIT. a. Oiseau sédentaire pas rare près de Spiez
(Risold), à Meiringen (Blatter), à Heiligenschwendi (Æ.
Luginbühl).
IL. D. Très rare comme oiseau sédentaire dans l’Em-
menthal /Gerber); fréquent à Langnau (Lauterburg); très
commun près de Berthoud ({Fankhauser), dans tout le
canton de Berne (Haller), Assez fréquent près de Berne
(Brunner, Berger, Daut, Weber, Aeschbacher); pas rare
près de Boll, Schüpfen, Schwanden {Stämpfli). Oiseau
sédentaire peu rare dans la vallée de l’Aar (Studer). Pas
rare aux environs de Soleure (Greppin); oiseau séden-
taire assez fréquent à Bettlach; la plupart des individus
nichant jusqu’à 1450 m. s/m., recherchent la vallée aux
premières neiges; cependant on en recontre encore quel-
ques-uns par les neiges très fortes sur les hauteurs du
— 490 —
Jura (de Burg). Oiseau sédentaire peu fréquent à Oen-
singen (de Burg).
IV.a. Oiseau sédentaire au-dessous de 1300 m. près
de Sarnen (Etlin); peu commun à Andermatt {Nager) ;
très rare dans la vallée d'Urseren pendant l'hiver; pas
rare près de Flüeli (Minder).
IV.b. Très fréquent comme oiseau sédentaire à
Sempach (Schifferli); fréquent à Zofingue (Fischer-Sig-
wart); n’est pas rare à Walchwil (Maurer). Fréquent
aux environs de Rothrist et d’Oftringen (Gerber). Pas
rare comme oiseau sédentaire d’Olten à Aarau; recherche
le voisinage des habitations en hiver {de Burg). Assez
commun sur l’Engelberg (Hürzeler).
V.a. Oiseau sédentaire rare à Matt {Bübler); fré-
quent à Mels (Oschwald); pas rare à Glaris (Schindler).
V.b. Fréquent à Einsiedeln (Sidler); pas rare à
Zurich et aux environs de la ville (Nägeli, Graf, Müsch,
Liüdecke). Commun à Zurzach (Gerber).
VI. a. Fréquent au pied du Päntis (Bommer).
VI. d. Fréquent à St-Gall (Girtanner, Dick); assez
commun dans le canton de Schaffhouse (Pfeiffer, Osch-
wald); comme oiseau sédentaire rare aux environs de
Frauenfeld (Schwyter). Fréquent au lac de Constance,
surtout dans le voisinage des greniers où le troglodyte
recherche et dévore les vers de blé { Walchner, 73).
VIL a Pas rare dans le Val-de-Travers (Cavin);
fréquent à la Chaux-de-Fonds (Girard); Nicolet et Ni-
coud désignent le troglodyte comme oiseau sédentaire
rare à la Chaux-de-Fonds. Abondant près du Locle (Du-
bois). N'est pas rare au lac de Neuchâtel (de Coulon,
Vouga, Vouga et Robert).
VIL. 4. Fréquent aux environs de Bâle /Schneider,
66); rare près de Bâle (Greuter-Engel). Assez rare comme
oiseau sédentaire, mais nicheur fréquent sur les hauteurs
du Jura; oiseau sédentaire assez commun dans la vallée de
Balsthal, dans le canton de Bâle-Campagne supérieur,
— AI1l —
depuis Wysen à Kienberg, et de Bâle à Mariastein /de
Burg). Oiseau sédentaire dans la vallée de Balsthal (Senn).
VIIL «. Le troglodyte n’est pas rare en Haut-Valais
(Fatio et Studer); assez commun au Simplon (Giovanna) ;
dans la vallée de la Binn (de Schæck).
VIIL. b. Oiseau sédentaire assez commun près de
Salquenen (Lenggenhager); assez fréquent aux environs
de Viège {Giovanna). N'est pas rare à St-Maurice (Besse),
près de Martigny (Vairoli, Deléglise), à Sion (Wolf), à
Yvorne (Ansermoz), près d’Aigle (de Rameru).
IX. «. Fréquent dans le val Calanca (Rigassi) ; fré-
quent dans le canton du Tessin /Lenticchia) ; oiseau séden-
taire dans le canton du Tessin /Riva, 51). Oiseau séden-
taire commun dans la Valteline /de Carlini, I Vertebrati
della Valtellina).
IX. b. Le troglodyte n’est pas rare près de Lugano
(Poncini), près de Locarno (Mariam). Commun toute
l’année (Ghidini).
X. a. Fréquent à Coire {de Salis, Manni), à Arosa
(Hold, 59). Oiseau sédentaire pas rare aux environs de
Davos (Pestulozzi). Pas rare à Filisur /Bener). Oiseau
sédentaire près du Plantahof {Thomann et Kiebler).
XL. a. Commun aux environs de Sils-Maria (Courtin).
Oiseau erratique. Aux premières gelées d'automne,
les troglodytes qui n’ont pas émigré, s’approchent des lieux
habités où ils ne séjournent que peu de temps et sont
remplacés par des individus descendant des montagnes
voisines ou venant des forêts. Ceux-ci disparaissent à leur
tour au courant de l’hiver et se retirent par le beau temps
pour des semaines dans les forêts et les haies. Du reste,
on constate un mouvement de migration vers l’ouest jus-
qu'au milieu de janvier.
Le troglodyte est mentionné comme oiseau erratique
par les collaborateurs suivants :
— 492 —
La. Aux premières neiges, les troglodytes s’appro-
chent des habitations et de la plaine (Bailly, 68).
I. b. Vernet pour Duillier.
IL. b. Cuony pour Fribourg.
IT. à. ÆRisold pour l’'Oberland bernois.
IL. ». Gerber pour la Haute-Argovie et l’'Emmen-
thal; Greppin et de Burg le citent pour le pied méri-
dional du Jura et pour la vallée de l’Aar soleuroise.
IV.b. de Burg pour la contrée d’Olten à Aarau.
VIL. D. Greuter-Engel pour Bâle, de Burg pour le
Jura soleurois et bâlois.
IX. a. Lenticchia pour le canton du Tessin.
Oiseau nicheur. Le troglodyte est un oiseau nicheur
depuis la plaine jusqu’à 2500 m.; partout en Suisse il est
assez commun à commun (excepté quelques vallées alpes-
tres où il ne niche que rarement, sans cause apparente)
jusqu’à 1000 m. s/m. Il niche sur toutes les hauteurs du
Jura jusqu'à 1700 m. et y couve deux fois l’an. Il est
assez fréquent dans les Alpes jusqu’à 1600 m., se trouve
rarement à des hauteurs plus élevées, à moins qu’il
ne s'agisse de vallées alpestres favorisées d’un climat très
doux; dans ces endroits, on remarque quelques paires
isolées jusqu’à l’altitude de 2500 m. s/m. Deux couvées
sont la règle; trois couvées sont assez fréquentes; quel-
quefois il y en aurait même quatre, provenant de la même
paire.
L. a. Cet oiseau niche en plaine et sur les côteaux
qui l'entourent, dès le 25 mars ou aux premiers jours
d'avril, et seulement à la fin de ce mois, ou bien encore
en mai, suivant qu'il habite dans les montagnes des ré-
gions plus ou moins élevées. Il paraît très difficile dans
le choix d’une localité; aussi lui arrive-t-il souvent de com-
mencer, dans différents endroits, jusqu’à trois, quatre
nids et même davantage; puis il les abandonne après
leur confection à l’extérieur ou les laisse à moitié faits
Cd RÉ É SS S Oe
— 493 —
dès que les lieux qui les possèdent ne lui paraissent ni
sûrs ni en état de le nourrir convenablement avec sa
compagne, et à plus forte raison lorsqu'il aura des
petits. Mais sitôt que le couple trouve un poste avanta-
geux, il y travaille sans se lasser à l'achèvement du nid.
C’est souvent dans une enfonçure à l’entrée ou à l’inté-
rieur d’une grotte qu’il le fixe, ou bien sous les voûtes
d’un pont, sous un hangar, à un roc ou sous l’avance-
ment de la rive d’un ruisseau. Il l’assujettit encore près
de terre ou de l’eau parmi les racines des arbres ou des
buissons, parmi le lierre qui tapisse des murailles, au
milieu de deux troncs très rapprochés et garnis de mousse,
sur une vieille souche, entre des touffes de petites bran-
ches, dans une cavité d’arbre, de mur ou sous un toit
de chaume. et le plus souvent dans les lieux où abondent
la mousse et les lichens (Bailly, 68).
I. b. Très fréquent près de Genève, selon Lechthaler ;
fréquent aux environs de cette ville (Fatio, Lunel); assez
commun à Genève { Vaucher); oiseau nicheur abondant
près de Duillier {Vernet). Selon Meyer, le troglodyte
serait commun à Lausanne, selon GŒoll, il y serait rare;
Richard le cite avec la mention de fréquent dans cette
contrée. N'est pas rare à Montreux /Giovannd) ; peu abon-
dant à Clarens (Meyenrock).
IL. a. Pasrare dans le Pays-d’Enhaut /Püttier et Ward,
Contribution à l’histoire naturelle du Pays-d’Enhaut vau-
dois. Oiseaux et appendices. Observations ornithologiques.
Passages. Lausanne 1885. Bulletin de la Société vaudoise
des sciences naturelles, vol. XXI). Rare à Château-d'Oex
(Deluchaux), pas rare à Montbovon (Gillet), fréquent
dans la vallée de Gessenay (Uelliger).
Nicheur dans la Gruyère (Olph-Galliard: V'erzeichnis
der Vügel des Tales Greyerz im Kanton Freiburg in der
Schweiz. Nach brieflichen Mitteilungen mit Anmerkungen
von Dr, L. Brehm. Kassel 1860. Journal für Ornithologie
von Cabanis und Baldamus, VIII. Band).
©
C9
— 494 —
IL. b. Oiseau nicheur commun près de Fribourg
(Musy); dans le canton de Fribourg /Cuony); dans les
montagnes à l’est de Fribourg, par exemple dansles gorges
de la Sarine, au voisinage des bains du Schwefelberg,
jusqu’à 1400 m. s/m.; chantait encore le 9 août 1902
(C. Daut, dans ,Ornithologischer Beobachter“ I, 1902).
N'est pas rare à Romont (Grand), à Lucens (Ærbeau),
dans la région de lOrbe (Duplessis et Combe, 61), près
d’'Yverdon {Garin), d’'Avenches (Blanc); fréquent aux
bords du lac de Morat (Savary); pas rare sur Pile de
St-Pierre /Louis); fréquent à Aarberg (Mühlemann); au lac
de Neuchâtel { Vouga); près de Marin (Robert et Vouga) ;
assez commun aux rives de la Thièle {Käümmerly). Nicheur
dans le Jorat /Ratzoumowsky, 8).
IL. a. Fréquent dans la vallée de la Lenk /Jaggi) ;
pas rare dans la vallée de Frutigen et aux environs de
Spiez (Risold): assez fréquent à Meiringen (Blatter);
commun dans le Saxetenthal au-dessus d’Interlaken, où
j'ai observé, au mois de juillet, des petits à peine aptes
à voler. /C. Daut, Im Reiche des Zaunkônigs, ,Ornitho-
logischer Beobachter“, 1902.)
IL b. Commun dans l’Emmenthal /Gerber), près de
Rabhnflühberg (Hofstetter). Très fréquent aux environs
de Berthoud (Fankhauser). Peu rare près de Berne
(Berger), commun dans ectte localité (Daut, Weber), aux
environs de Münchenbuchsee /Rauber), près de Schüpfen
et de Schwanden /Stämpfli). Niche partout dans le Mittel-
land bernois /Studer); oiseau nicheur très commun aux
environs de Soleure /Greppin, Versuch eines Beitrages zur
Kenntnis der geistigen Fähigkeiten unserer einheimischen
Vügel etc., 159), commun près de Herzogenbuchsee
(Krebs), près de Fulenbach (Wyss), de Boningen /Luck);
entre Oensingen et Olten, surtout dans les bois et aux
bords boisés de la Dünnern et des Ruisseaux Froids /de
Burg). Gerber a trouvé les premiers nids de troglodytes
dès le 10 mars. Le 28 mai, Daut trouva des petits aptes
— 495 —
à voler dans un nid au Schermenwald. Le 30 juillet 1902
Greppin rencontra une famille de troglodytes dans la forêt
de Heimlisberg, près de Langendorf. Le 12 mars 1902,
Luginbühl découvrit un nid tout frais près de Berne.
Le 9 mai 1890, Ærebs a trouvé près de Herzogenbuchsee
un troglodyte sur les œufs; le 9 juillet 1893, il trouva
des petits aptes à voler, hors du nid.
IV.a. Selon Nager, oiseau nicheur fréquent près
d'Andermatt; rare à Hospenthal /Wäller); à Sarnen, ne
se trouve que jusqu’à la hauteur de 1300 m. /Ætlin). Pas
rare à Flüehli /Minder); oiseau nicheur sur la Rigi-
Scheidegg (Stierlin). Habite de préférence la région au-
dessus de la grande végétation; le 23 juillet et le
12 août 1883, j'ai trouvé près de Wassen, à la hauteur
de 2100 m. s/m., une famille dont les petits recevaient
encore la becquée (Oschwald).
IV.b. Fréquent près de Lucerne /Kümmerly); très
commun près de Sempach (Schifferli); partout commun
dans la vallée de la Wigger (Fischer-Sigwart), dans les
vallées de la Suhr, de la Pfaffnern, de l’Uerke (de
Burg); assez commun au lac de Zoug (Maurer), près de
Rothrist (Gerber); habite, aux environs d’Olten, surtout
la lisière des bois, les bords boisés de l’Aar et ses îlots;
commun sur les hauteurs de l’Engelberg et du Born
(de Burg).
Le 10 mars 1899, un troglodyte travailla à la con-
fection du nid près de Rothrist (Gerber). Fischer-Sigwart
observa une paire travaillant à la confection du nid le
4 avril 1899, dans le Rebberg, près de Zofingue. Le
18 juin, un autre nid contenait 8 œufs (Fischer-Sigwart).
Le 14 juin 1901, il y avait des petits hors du nid au
Mühlethal, près de Sempach. Au mois d'août, Schifjerli
observa, dans le Mohrenthal, beaucoup de petits aptes à
voler. de Burg a souvent observé des troglodytes frai-
chement sortis du nid au mois de septembre.
— 496 —
V.a. Oiseau nicheur rare près de Matt (Bäbler),
commun à Mels (Oschwald); assez fréquent dans le can-
ton de Glaris (Schindler).
V.b. Commun au canton de Schwyz (Gemälde der
Schweiz: Meyer von Knonau, Der Kanton Schwyz). Fré-
quent à Einsiedeln (Sidler), pas rare près de Zurich
(Môsch, Graf, Nügeli).
VI. a. Trouvé un œuf dans un nid de troglodyte,
le 4 mars 1891, près de Madetswil (Th. in ,Schweizer
Blätter für Ornithologie“, 1891).
VI.b. Assez fréquent près de St-Gall (Girtanner,
Dick), dans le canton du Sentis (Hartmann, 9). Fréquent
au lac de Constance (Walchner, 713); commun près de
Frauenfeld (Schaoyter, Keller), aux environs de Müllheim
(Beck), de Schaffhouse (Seiler), de Hallau (Pfeiffer), de
Thayngen (Gasser, Oschwald), d'Eschenz (Kocherhans).
VIL. a. Fréquent à la Chaux-de-Fonds (Girard, Ni-
coud), près du Locle (Dubois), au Val-de-Travers (Cavin),
à St-Aubin (Vouga), à Neuchâtel (de Coulon); rare près
de Corcelles (de Meuron).
VII. b. Fréquent aux environs de Porrentruy et de
Delémont (Ceppi); oiseau typique de la haute montagne,
avec le pinson ordinaire (Greppin, 159). Niche réguliè-
rement en plusieurs paires, à la hauteur de 1450 m. s/m.
Se trouve partout dans le Jura soleurois, bâlois et argo-
vien, ainsi que dans ses vallées (de Burg). Assez fréquent
dans la vallée de Balsthal (Senn). Selon Greuter-Engel,
le troglodyte serait rare à Bâle, selon Schneider, 66, il
y est commun.
VIIL.a. Pas rare dans le Haut-Valais (Studer et
Fatio), près de Binn (de Schæck), au Simplon (Gio-
vannu).
VIIL. à. Le troglodyte n’est pas rare à Salquenen
(Lenggenhager); rare à Sion (Wolf), à St-Maurice (Besse);
pas rare à Martigny (Vairoli, Deléglise); rare près d’Aigle
(de Rameru), aux environs d’Yvorne (Ansermoa).
— A97 —
IX. a. Fréquent dans le Val Calanca (Rigassi), dans
la Valteline (De Carlini, 1 Vertebrati della Valtellina).
IX. b. Commun aux environs de Lugano (Ghidini) ;
rare à Castasegna (Garbald): fréquent à Locarno (Ma-
riani), à Montagnola (Poncini). Nicheur au San-Salvatore
(Gerber).
X.a. Cet oiseau n’est pas rare à Davos (Pestalozei) ;
niche à Arosa (Hold, 59). Se trouve à Andeer (Bandli),
à Disentis (Hager), à Vrin (Solèr), près de Coire (Manni,
de Salis), à Fürstenau (Stoffel), à Landquart (Xiebler et
Thomann), à Filisur (Bener).
X.b. Oiseau nicheur à. Bregenz, surtout au Pfäinder
(Bau); à Buchs dans la vallée du Rhin (Schwendener).
XI. a. Commun à Sils-Maria (Courtin); pas rare à
Pontresina (Saratz), à St-Moritz (Pestalozzi).
XI.b. Rare dans la Basse-Engadine (Baldamus);
rencontré à plusieurs reprises dans la Basse-Engadine,
même en hiver (Baumann).
Oiseau de passage. Le troglodyte ne recule pas
seulement devant le froid intense de l’hiver, en recher-
chant des régions inférieures tempérées, en quittant les
hauteurs et plusieurs vallées alpines et en s’établissant
pour le reste de l’hiver au milieu des villages et aux
bords des lacs et des rivières, il émigre aussi beaucoup
plus loin, vers le sud-ouest, dans le midi de la France,
vers le sud, au delà des Alpes. Le passage d’automne
dure chez cet oiseau — comme du reste chez la plu-
part des espèces n’émigrant que partiellement — relati-
vement longtemps: depuis le commencement d’octobre
jusqu’à la fin de novembre; la plupart partiraient entre
le 20 octobre et le 10 novembre. Le passage du prin-
temps est de même d’une durée assez longue; il com-
mence dès la fin de février et dure jusqu’au commence-
ment d'avril. On observe le plus grand passage dans le
courant de mars. Il est évident que les migrations ont
— 498 —
lieu le long de nos montagnes, par la grande route du
lac de Constance au lac de Genève, à travers le grand
plateau suisse; cependant le troglodyte n’est point un
oiseau de plaine et ne recule pas devant les intempéries
d’un voyage en montagne. On le remarque donc en grand
nombre voyageant sur les hauteurs du Jura et n’évitant
point les montagnes au-dessus de 1000 m. s/m. De plus,
le’ passage du troglodyte a été observé sur différents
cols, tels que celui du Panix et du Segnès,
Le passage du printemps, comme celui d'automne,
a lieu pendant la nuit, mais il est moins connu, de sorte
que les données exactes sur la direction nous font défaut.
I. b. Passages assez forts près de Genève (Vaucher).
I1.b. Louis et Gœldlin observèrent des passages
assez considérables sur l’île de St-Pierre, en arrière-
automne.
III. b. Passages dans le canton de Berne depuis la
mi-octobre jusqu'à la fin de ce mois et repassages à la
fin du mois de février (Gerber). Passages assez impor-
tants près de Soleure, depuis février jusqu’en avril et
depuis le mois d'octobre jusqu’en décembre. Vers la mi-
octobre 1903, il y eut beaucoup de troglodytes dans la
plaine de l’Aar, surtout aux bords du fleuve; dès qu’on
les lève, ils prennent leur vol vers l’ouest. Passages
observés : le 5 novembre, le 9 novembre, près de Gran-
ges, le 12 novembre dans la plaine de Deitingen, le 23 no-
vembre aux bords de l’Aar près de Luterbach. En 1904,
le passage s’observa dès la mi-mars; pendant les mois
d'octobre et de novembre les passages observés dans Ja
plaine entre Soleure et Granges étaient assez considé-
rables (Greppin, 159). Le 12 mars 1890 et le 19 mars 1896,
passages de troglodytes à Herzogenbuchsee (Xrebs). Pas-
sages après la mi-février jusqu’à la fin de mars; après
la mi-octobre jusqu’à la fin de novembre. Principales
époques de passage du 20 octobre au 10 novembre (de
Bury).
— 499 —
IV. db. Passages aux environs d’Olten depuis le mi-
lieu d'octobre jusque vers le milieu de novembre; vers
la fin de ce mois, les troglodytes hivernant dans la con-
trée et venant des régions montagneuses ou septentrio-
nales nous arrivent; ces derniers nous quittent au milieu
de février et sont remplacés par nos oiseaux nicheurs,
arrivant entre la fin de février et la fin de mars. Le
nombre des troglodytes émigrant s’élève à 50°/. C’est
la majorité des jeunes de l’année (de Burg).
V.a. Aux environs de Matt le nombre des troglo-
dytes migrateurs est plus grand que celui des nicheurs
(Bäbler).
V.b. Passages assez considérables dans la vallée de
la Limmat (Graf.
VI. b. J'ai observé des passages près de St-Gall
(Girtanner).
VIL. a. On observe chaque année des passages con-
sidérables aux environs de la Chaux-de-Fonds (Micoud).
VIL. b. Ce n’est qu’un petit nombre de troglodytes
qui restent sur les hauteurs du Jura toute l’année; le
nombre de ceux qui quittent les montagnes au-dessus de
1200 m. s'élève probablement à plus de 80°/; la plu-
part des jeunes émigrent vers l’ouest, ils aiment à séjour-
ner aux petits lacs bordés de joncs; le reste de ces petits
oiseaux errent dans les vallées qu’ils ne quittent, qu’à la fin
de février {de Burg).
Hôte d'hiver. (Voir aussi “Oiseau sédentaire“) Le
troglodyte mignon est mentionné comme hôte d'hiver,
venant des montagnes ou des contrées plus septentrio-
nales, par: [. a. Bailly (68), qui dit:
Le troglodyte se rapproche de la plaine et plus
particulièrement des habitations rurales dès les premiers
frimas. Plein de confiance, il vient alors visiter les Jar-
dins, les vergers, les murs ou les haies qui les entou-
rent. Sa gaieté, sa pétulance continuelle le rendent très
— 500 —
intéressant. On le voit parcourir à la hâte tous les coins
des lieux qu’il fréquente. Durant le fort de lhiver, il
ne craint jamais de venir chercher un refuge dans les
caves, les büûchers, les serres et les galetas, Quoique en
hiver, il ne perd rien de sa gaieté, rien de sa vivacité; il
fait même entendre de temps à autre, durant les beaux
jours de cette saison, du haut d’un toit, d’un mur ou
d’une cheminée, quelques phrases de son chant d'été.
LD. Meyenrock, qui le dit nombreux à Clarens du-
rant l'hiver.
IL. b. Musy, qui mentionne le troglodyte comme assez
commun à Fribourg, venant des hautes montagnes passer
l'hiver à l’abri des intempéries; Gœldlin, qui le remarqua
isolément à l’ile de St-Pierre.
III. b. Gerber observe quelques troglodytes, très peu
cependant, chaque hiver dans la Haute-Argovie et l’Em-
menthal; de même, Greppin, dans le canton de Soleure;
Brunner, à Berne, où il n’observe que des mâles en
hiver; de Burg le cite comme hôte d’hiver avec la men-
tion d’assez nombreux au Jura soleurois, surtout dans les
vallées; ce sont des individus venus des hautes monta-
gnes ou des contrées plus septentrionales.
IV. b. Assez fréquent en hiver à Walchwil (Maurer).
V.b. En hiver, on le rencontre souvent au milieu de
la ville de Zurich (Graf).
VIL. 6. Hôte d'hiver à Bâle; il s’agit surtout de
sujets nous arrivant du nord (Greuter-Engel,.
VIIT. b. Descend des montagnes pour passer l'hiver
dans la vallée du Rhône (Vairoli, de Rameru, Ansermoz).
Biologie. Le troglodyte est un habitant des lisières
des bois, des taillis et des clairières, mais aussi des hautes
futaies si ces dernières possèdent encore quelques restes
de buissons et ont des chemins creux. Il ne donne la
pr = A \ x D) Q \
préférence ni aux forêts à feuilles caduques ni à celles
de conifères. Il aime surtout les ronces impénétrables et
— D01 —
le voisinage des sources ou des torrents. La broussaille
tolérée dans quelque coin du jardin lui convient pour y
établir son nid; il place celui-ci aussi dans des hangars,
surtout dans ceux à tourbe; il l’établit aux alentours des
maisons isolées et près des chalets et il n’est pas rare
de trouver le nid du troglodyte dans des tas de bois. Il
le construit aussi entre les racines des arbres, dans le
lierre couvrant les sapins, dans les buissons épineux,
aux rocs couverts de mousse, sous les toits de chaume,
dans les hangars couverts de chaume ou de jonc, ou
même dans les cavités de vieux murs. Le nombre des
œufs de la première couvée est complet après le com-
mencement d'avril.
Le nid est grand, entièrement composé de feuilles
et de mousse; quelquefois, surtout à la montagne, on
trouve des nids construits presque exclusivement de fou-
gères. L’intérieur est tapissé d’un grand nombre de plumes
d'oiseaux. Le troglodyte construit aussi des nids pour le
seul plaisir de la construction, généralement deux ou
trois, rarement quatre (de Burg sen.); ces nids se com-
posent entièrement de mousse. Je n’ai jamais pu décou-
vrir plus d’un seul de ces nids à la montagne et appar-
tenant à des troglodytes qui avaient choisi leur séjour
d'été au-dessus de 1200 m. Il n’est pas rare de trouver
de tels nids dans des petits sapins coupés et laissés au
milieu des chemins. Il lui faut, pour la confection d’un
de ces nids, deux à trois jours; il l’achève et le raccom-
mode cependant encore pendant plusieurs jours. Il arrive
qu’il reconstruit un nid détruit par des bêtes ou des hommes,
à un autre endroit dans le voisinage, alors il emploie
les matériaux ayant servi à la confection du nid dé-
truit. Ces nids servent de ,chambres à coucher“.
Le nid a la forme d’un four; l’entrée se trouve
latéralement, en haut. L’extérieur des nids qui devront
recevoir la progéniture, s’adapte généralement fort bien
aux environs et est souvent composé de feuilles sèches,
que
d'herbes, de radicelles; là où le nid est établi dans le
lierre, on trouve des feuilles de lierre fraîches enfilées
dans le fondement du nid. Il est rare de trouver des
nids de troglodytes au-dessus de 2 m. du sol, cependant
de Burg sen. a trouvé deux nids dont le premier était
établi dans une aubépine à 3 m. de haut, l’autre dans
un pommier sauvage, à 4.20 m. au-dessus du sol. Ce der-
nier est un nid extraordinairement beau, à parois épaisses
et fortes, à intérieur presque lisse, ayant 20 cm. de dia-
mètre. Ce nid, découvert à la Hagberg, fut confectionné
dans l’espace de onze jours, et contint, le 20 mai, 8 œufs
qui étaient éclos le 2 ou 3 juin. Les petits quittèrent le
nid le 18 juin, cependant ils exigèrent encore longtemps
les soins de leurs parents. de Burg, sen. et jun. n’ont
observé qu'environ 30°/ de secondes couvées, mais, par
contre, ils ont trouvé qu'un certain nombre de paires de
troglodytes construisent jusqu’à cinq nids avant de dé-
poser les œufs. Ceci durait quelquefois jusqu’à la fin de
juin, de sorte que la découverte d’un nid frais de tro-
glodytes à cette époque ne permet pas de le prendre pour
une seconde couvée. Les nids construits au mois d’août,
souvent dans la seconde moitié de ce mois où même au
commencement de septembre, appartiennent sans doute
à des deuxièmes ou troisièmes couvées, exceptionnelle-
ment à une quatrième ponte. Sur l’Allerheiligenberg,
de Burg a trouvé, le 2 août, à une hauteur de 960 m. s/m.
une famille venant de prendre l’essor et comptant comme
d'ordinaire cinq petits. Le 19 septembre 1901, on trouva
près d’Olten, dans un très beau nid, cinq œufs et un
petit fraîchement éclos; le nid était établi sur un vieux
nid de rouge-gorge dans une souche creuse de noi-
setier.
Daut publie dans son travail ,Im Reiche des Zaun-
kôünigs“ les données suivantes:
Le 12 juillet, Daut et Weber découvrirent un nid de
troglodyte. au Glasbrunnen. :
Il était établi au tronc d’un grand sapin, à environ
70 em. au-dessus du sol, et ressemblait à première vue
à une excroissance couverte de mousse. Ce nid conique
était entièrement construit de mousse, soutenue par de
petites branches de sapin sèches. Il était long d’environ
15 cm., large de 12 cm., profond de 9 cm. L’entrée,
ronde, se trouvait à 9 cm. du fond du nid; elle mesurait
2.: X 8 em. de diamètre et était protégée contre la pluie
par un petit toit composé de mousse. En y glissant mes
doigts, j'y sentis plusieurs petits déjà emplumés. Le
13 juin, quand j’examinai de nouveau ce nid, un petit tro-
glodyte faillit me voler contre la figure. Je réussis à
prendre le petit oiseau et je le reposai dans le nid à côté
de ses congénères.
Fischer-Sigwart nous fait les communications sui-
vantes relatives à l’année d’observation 1895 (Ornitholo-
gische Beobachtungen vom Jahr 1895):
Le 15 juin 1895, de grand matin, en longeant un
chemin forestal, un de mes amis remarqua à un endroit
où le chemin descendait rapidement et avait des bords
hauts, un amas de feuilles qui lui semblait être un nid.
Celui-ei se trouvait dans deux jeunes chênes secs, cour-
bés par le poids de la neige et se croisant au-dessus du
chemin; une branche de sapin, tombée du haut des arbres
voisins se trouvait prise juste à ce point. Le nid, atta-
ché à cette branche de sapin et flottant au vent, était
habité par des troglodytes; la femelle, qui couvait sur
plusieurs œufs, s’envola en faisant grand vacarme. — Un
autre nid singulier fut trouvé par le même observateur
le 23 juin 1895 dans une forêt de hauts sapins n'ayant
aucune trace de taillis Le nid, remarquablement petit
et représentant un petit ballon de mousse, était établi
sur la première branche, très forte, très près du tronc,
à une hauteur d'environ 3 m. 40. Il contenait 5 œufs frais.
Notre collaborateur Rigassi, à Braggio, Val Calanca,
nous écrit: On rencontre le troglodyte dans les régions
montagneuses et alpestres; il recherche la vallée em
hiver. Il niche ici dans des trous derrière les rocailles.
et les pierres ou derrière l’écorce des arbres. Il pond
8 à 10 œufs.
Nourriture. Les estomacs examinés, datant des mois
de juin, de juillet et d’août, continrent: Beaucoup de
restes d'araignées et d'œufs de celles-ci, des œufs d’in-
sectes différents. Des coléoptères, hétéroptères, homo-
ptères, sternorhynques, petites chenilles, mouches et œufs
de mouches, larves, moustiques, aphides, petits névro-
ptères et larves de ceux-ci, perce-oreilles, orthoptères,
mille-pieds, mites, cloportes, isopodes, rarement des œufs.
de fourmis et des fourmis“); en novembre, on trouve
quelquefois de petites semences.
Le troglodyte est répandu dans toute l’Europe et
l'Asie; il se trouve aussi le long de la mer Méditerranée.
Cinclidae.
Cinclus Bechst.
92. Cinclus aquaticus Beclst.
Cincle plongeur — Wasseramsel — Merlo acquaiolo..
Synonymie: Sturnus cinclus Li. Motacilla cinclus Scop.
Cinclus aquaticus Bechst., Meisner und Schinz, Temm.,
Bailly, Riva, Friderich. Cinclus merula Br. Cinclus
cinclus aquaticus N. Naum. Cinclus aquaticus Fatio.
Hydrobata cinclus Gray. Hydrobates albicollis Vieill.
*) Celles-ci ne peuvent être avalées sans danger que par les
troglodytes adultes et il est probable que les fourmis trouvées dans
l'estomac des troglodytes sont des chrysalides prêtes à sortir du
cocon.
— 005 —
Noms vulgaires: Merle d’eau (Suisse française), Plongeon
(Jura), Plonzon (St. Maurice). — Wasseramsle, Bach-
amslä, Wasserstar (Suisse allemande), Fischamsle, Fisch-
frässer (Oberland bernois). — Merlo aquird, Merlu
d’aqua (canton du Tessin), Merlu aquarül (Poschiavo),
Merlu acquirü (Valteline), Merlo dat ova (Engadine).
Le merle d’eau est répandu dans toute la Suisse
depuis la plaine jusqu’à 2800 m. s/m.; il se trouve sta-
tionnaire le iong des cours d’eau, des petits ruisseaux
aussi bien que des grands fleuves, et aux bords des étangs
et des lacs, à la condition que toutes ces eaux ne gèlent
pas et aient toujours assez d’eau pour donner asile aux
différents êtres qui constituent la nourriture du merle d’eau.
Le cincle plongeur abandonne avant les grands froids
les rivières et les lacs qui gèlent; il ne visite que pas-
sagèrement les ruisseaux n'ayant de l’eau que pendant
un certain temps, comme c’est le cas pour la plupart des
torrents du Jura.
Pour la Suisse, nous distinguons trois sous-espèces :
a) le cinele plongeur ordinaire (Cinclus cinelus aqua-
ticus), le dos ardoisé foncé, le devant de la poi-
trine d’un brun roux, l’abdomen d’un brun très
foncé ;
à) le cincle plongeur à poitrine blanche (Cinclus aqua-
ticus albicollis), extension du blanc plus grande,
presque tout le ventre d’un brun roux luisant:;
c) le cincle plongeur à faces inférieures sombres (Cin-
clus aquaticus melanogaster), le ventre d’un brun
marron foncé, sans aucune trace de roux.
On trouve la forme & dans la plaine suisse, dans le
-Jura et dans les vallées alpestres inférieures.
La forme D est répandue surtout dans le canton du
Tessin; elle se trouve cependant aussi quelquefois dans
da plaine suisse.
— 506 —
La forme €, dont le musée de Genève possède un
bel exemplaire, est répandue dans les hautes Alpes et
n’a été constatée jusqu’à ce jour que dans le canton du
Tessin *).
,Niche dans des trous aux bords des ruisseaux et se
trouve toute l’année le long des ruisseaux limpides et des
fleuves.“ {Meisner et Schinz, 1815.)
»Partout le long des cours d’eau, des rivières, des
cours de moulin et des ruisseaux clairs qui traversent
les forêts, jusqu’assez haut dans les Alpes, avant tout au
voisinage des tournants d’eau, des cascades et des barrages
de rivières.“ (Schinz, 1837.)
, Le cincle plongeur ou merle d’eau est sédentaire
et très répandu dans toute la Suisse, depuis la plaine
jusque dans la région alpine, où il niche encore et passe
même souvent l’année entière.“ (Fatio, 1899.)
Oiseau sédentaire. Le merle d’eau se trouve comme
tel dans tout le pays, aux endroits propices — courants
d’eau ne desséchant ni ne gelant pas, jusqu’à 2000 m. s/m.
La. Le cincle plongeur est sédentaire en Suisse et
en Savoie: il y fréquente presque tous les lieux qui lui
offrent des rivières, des ruisseaux d’eau limpide et cou-
lant sur le gravier. On le rencontre habituellement seul,
et par paires depuis la saison des noces jusqu’après l’é-
ducation; alors le mâle et la femelle appariés vivent re-
tirés auprès des chutes, des cascades, des torrents ra-
pides, le long des eaux courantes dont le lit est entre-
coupé de pierres (Bailly, 68).
[0 Très fréquent à Genève /Lechthaler); assez
commun à Genève (#atio, Vaucher, Lunel, de Schæck,
Fatio-Beaumont, 46). Oiseau sédentaire assez commun
près de Duillier (Vernet).
#) Selon Bailly, 68, il ne s’agirait, pour la forme c, que d’in-
dividus d’un âge très avancé.
re
IL. 4. Assez fréquent à Montbovon {Gillet); très rare
à Château-d'Oex (Delachaux); rare dans le val de Gres-
senay (Uelliger). Commun dans le Pays-d'Enhaut (Pattier
et Ward, Contribution à l’histoire naturelle du Pays-d’En-
haut vaudois). Pas rare dans la Gruyère (Olph-Galliard,.
Ces oiseaux appartiennent à la variété Cinelus aquaticus
rupestris Brehm (Observations de PBrehm sur la liste des
oiseaux de la Gruyère, donnée par Olph-Galliard).
IL.b. Cet oiseau n’est pas rare dans la Gruyère et
près de Fribourg (Cuony). Assez fréquent à Fribourg
(Musy), à Romont (Grand), à Lucens {Erbeau), à Aven-
ches (Blanc), à Faoug (Savary), à Yverdon (Garin).
Commun le long de l’Orbe et de ses affluents (Duplessis
et Combe). Pas rare au lac de Neuchâtel et à la Thièle
(Robert et Vouga).
III. a. Pas rare dans l’Oberland bernois près de
Spiez (Risold), de Meiringen, sur l'Engstlenalp, au Schwarz-
horn, à la Wildgärste, au Nagelseeli (Blatter), à Lenk
(Jaggi).
III. d. Fréquent dans le canton de Berne (Æaller),
près de Berthoud (Fankhauser), à Diessbach - Büren
(Käser), à Munchenbuchsee (Stämpfli); assez rare près
de Berne (Studer, Berger, Daut, Aeschbacher, Weber);
oiseau sédentaire rare dans l’Emmenthal (Lauterburg,
(Gerber), serait plus fréquent le long de l’Emme et de
l’'fis {Hofstetter); se trouve aussi à Herzogenbuchsee
(Krebs, Gerber), à Rothrist (Gerber). Cet oiseau n’est
pas fréquent dans le canton de Soleure, à l’Aar et aux
ruisseaux riches en truites (de Burg); Le cincle plon-
geur n’est pas rare aux environs de Soleure, cependant
il y a diminution évidente. Malheureusement les pêcheurs
le poursuivent sans pardon; aussi m’est-il pas rare d’en
prendre das des filets à poissons. Il serait désirable
que ce représentant intéressant de l’avifaune indigène,
qui ne cause que des dégâts minimes, mais qui anime
la contrée par son beau plumage et par son chant, fût
— 508 —
épargné par les pêcheurs, sinon le cinele disparaîtra sous
peu (Greppin, 159).
IV.a. Commun dans la vallée d’Urseren (Nager);
je l’y rencontrai assez fréquemment (Fatio). Assez com-
mun dans l’Unterwald (Æ{lin); oiseau sédentaire assez
rare près de Stans (Rengger); très rare à Flühli (Minder).
IV.b. Assez fréquent aux environs de Zofingue
(Fischer-Sigwart); pas rare à Walchwil (Maurer), se
trouve encore çà et là aux bords de l’Aar, à Gretzen-
bach (Hürzeler). Assez rare dans toute la partie infé-
rieure du canton de Soleure; les pêcheurs les tirent. Le
nombre des individus passant l’hiver dans la contrée est
moins élevé que celui des nicheurs, cependant le einele se
trouve régulièrement comme oiseau sédentaire à l’Aar, à
la Dünnern et aux ruisseaux avoisinants, en tant que ces
derniers ont de l’eau toute l’année. Assez fréquent dans
le canton de Lucerne jusqu'à Wauwil, le long de la
Wigger; encore plus fréquent dans la vallée de la Pfaffnern ;
on rencontre toujours quelques individus le long de
l’Uerke; assez rare dans la vallée de la Suhr (de Burg).
V.a. Rare près de Matt (Bübler); pas rare à Mels
(Oschwald) ; assez fréquent près de Glaris (Schindler).
V.b. Oiseau sédentaire assez fréquent à Zurich
(Môsch, Nügeli). Il y a trente ans, le cincle plongeur
n’était pas rare comme oiseau nicheur à Zurich, mainte-
nant il ne niche plus guère dans cette ville (Graf);
oiseau sédentaire à Zurzach (Gerber).
VI b. Le cincle n’est pas rare à la Wutach et à la
Biber (Gasser); pas fréquent dans le canton de Schaff-
house (Pfeiffer); pas rare dans ce canton (Oschwald).
Pas rare dans le canton de St-Gall, par exemple
dans le port de Rorschach (Dick, Girtanner). Assez fré-
quent à Frauenfeld (Schwyter). Le cinele n’est pas com-
mun au lac de Constance ( Walchner, 713). Commun dans
le canton du Sentis, surtout en hiver (Hartmann, 9).
PME DU IE
VIL a. On rencontre cet oiseau toute l’année à la
Chaux-de-Fonds (Girard, Nicoud, Nicolet), de même au
Locle (Dubois); assez commun au Val-de-Travers (Cavin),
près de St-Aubin {Vouga), près de Corcelles {de Meu-
ron), de Neuchâtel (de Coulon), aux environs de Cressier
(de Burg, Kümmerly). Assez commun aux enyirons de
Besancon, à Morre, Beure et à La Loue (Lacordaire,
Catalogue des oiseaux du Département du Doubs et de
la Haute-Saône, etc.). Assez rare dans le Jura (Frère
Ogérien, Zoologie vivante, 1863).
VIL.D. Oiseau sédentaire près de Bâle (Schneider,
66); commun à Porrentruy (Ceppi). Oiseau sédentaire
assez commun jusqu’à la hauteur de 800 m., dans le can-
ton de Bâle-Campagne (de Burg). Sédentaire dans le Jura
argovien (Bruhin).
VIIL a. Sédentaire dans le Haut-Valais (Lenggen-
hager). Assez commun au val de Binn (de Schæck). Assez
fréquent dans le Haut-Valais (Fatio et Studer). Assez
commun près de Viège (Giovanna). Assez fréquent aux
bords de la Lôütschen, Saltine et Massa (Oschwald,.
VIIL 4. Oiseau sédentaire fréquent près d’Aigle
(de Rameru), près d'Yvorne (Ansermoz), près de Sion
(Wolf), près de Martigny (Vairoli). Selon Deléglise, le
merle d’eau ne serait pas fréquent jusqu’à 2000 m. Assez
rare à St-Maurice (Besse).
IX. a. Oiseau sédentaire peu rare dans le Val Ca-
lanca (Rigassi). Se trouve partout le long des ruisseaux
dans notre canton; n’est nulle part abondant (Len-
ticchia).
IX. b. Commun dans la partie inférieure du canton
du Tessin (Marian).
X.a. Peu rare dans les environs de Coire {Manni,
de Salis). Assez rare près de Davos (Pestalozzi). Séden-
taire et assez fréquent au Landwasser et au Foursbach
(Bener). Sédentaire dans le Prättigau (Xiebler et Tho-
34
— 510 —
mann). Commun à Arosa (Hold, 59). $e trouve fréquem-
ment à Disentis (Hager).
X.b. Oiseau sédentaire fréquent dans la vallée du
Rhin (Schwendener).
XI a. Commun à Sils-Maria (Courtin); assez fré-
quent près de Pontresina (Saratz); assez rare dans la
Haute Engadine (Baldamus).
XI. bd. Hartert ne cite pas le cincle plongeur parmi
les oiseaux observés par lui dans la Basse Engadine.
Selon (Baumann), le merle d’eau serait abondant toute
l’année dans la Haute et dans la Basse Engadine.
Oiseau nicheur. Le merle d’eau habite, partout en
Suisse, les bords des cours d’eau et des lacs depuis les
vallées jusque dans la région montagneuse, même au-
dessus de 2800 m. Dans la plaine, on constate plusieurs
nichées, peut-être même trois; dans la montagne, le
cincle plongeur ne niche qu’une fois ou deux, suivant
laltitude.
[. a. Ces oïseaux nichent fréquemment en Savoie. Ils
bâtissent leur nid vers la fin de mars ou dans les pre-
miers jours d’avril et le cachent avec soin dans un creux
ou dans une fente de roc dont le pied est souvent bai-
gné par le courant, ou bien dans un enfoncement pra-
tiqué dans une berge sablonneuse qui borde l’eau, sous
les voûtes d’un pont, autour d’une usine ou d’un moulin
construit sur un ruisseau, enfin parmi les barrages d’un
torrent ou d’une rivière (Bailly, 68).
L. b. Nos collaborateurs de la région du Léman ne
constatent aucune diminution du nombre des cineles sé-
dentaires comparé au nombre des oiseaux nicheurs.
Narbel a constaté l’accouplement du merle d’eau dès la
fin de décembre.
IL. b. Grand a observé des cincles plongeurs en train
de construire leur nid aux rives de plusieurs lacs alpes-
tres. de Burg désigne le merle d’eau comme assez fré-
— 511 —
quent à la Thièle, depuis Pont de Thièle jusqu’au Lan-
deron. Le eincle niche sur l’île de St-Pierre (Louis).
II. bd. Gerber constate une diminution remarquable
de cincles en automne; tandis qu’il désigne le merle
d’eau comme nicheur fréquent, il le dit rare comme
oiseau sédentaire. Il a déjà observé l’accouplement vers
la mi-janvier, il observa des petits aptes à voler le
11 avril 1889; le 23 février 1892, on trouva un nid,
contenant des petits, près de Langnau; de même, le
1° mars 1894. ÆXyrebs vit des petits aptes à voler le
2 mai 1890, près de Herzogenbuchsee. Greppin a observé
l’accouplement le 9 février. Le 30 septembre 1888, on
trouva un nid contenant 4 œufs à Kleindietwil (,Schw.
BI. für Ornithologie“). Le 2 février 1807, Meisner reçut
un jeune cincle plongeur, éclos le 1° janvier à Neubrück
(Meisner et Schinz, 15). Cet oiseau, autrefois rare à Hutt-
wil, se montre maintenant tous les jours dans la contrée
(Christen, dans l’,Ornith. Beob.“ 1905). Au mois d’août
1906, Bichsel reçut un merle d’eau pris par un pêcheur
à la mouche artificielle, dans le voisinage de Berne. Le
28 juillet 1905, Aeschbacher a observé beaucoup de cin-
cles entre Berne et Aarberg. Le 3 avril 1905, un cinele
s’égara dans une maison à Laupen (Burri). Weber a
entendu le chant dès la fin de janvier. Le 10 mars
1904, Luginbühl a vu des merles d’eau en train de nicher.
IV.a. Oschwald a observé ces oiseaux pendant l'été,
partout dans la vallée d’'Urseren. |
IV.D. de Burg constate une petite diminution des
merles d’eau pendant l’hiver; cependant le nombre des
nicheurs n’est pas grand, parce que les pêcheurs les
tirent. À Olten, où l’on observa régulièrement, il y a
vingt ans, une demi-douzaine de cincles nichant sur les
poutres des bains publics (les petits sortaient du nid en
avril ou en mai), le cincle est devenu rare. Il est pos-
sible que l’eau de la Dünnern, salie par les déchets de
la fabrique de papier à Balsthal, en soit la cause, car
PR que
ces merles d’eau avaient l’habitude de faire la chasse
aux insectes à l’embouchure de ce ruisseau. Ils sont, du
reste, forcés à rechercher les affluents, car pendant l’été
l’eau de l’Aar est souvent trouble. Le 1° février 1899,
deux cineles adultes ramassèrent des matériaux pour la
construction du nid, près d’Olten; le 15 février la femelle
couvait. Le 12 mars, il y avait des petits hors du nid,
presque aptes à voler, au Gheidbach. Le 23 mars, les
adultes étaient de nouveau seuls. Le 3 juillet 1904, de
Burg reçut un jeune cinele en habit de jeunesse.
V.b. Assez rare près d’Einsiedeln (Sidler).
VI. b. Le 10 avril 1888, on trouva 4 œufs dans un
nid près de Schweizerholz (Schweiz. Blätter für Orni-
thologie, 1888).
VIIL. &. Oiseau nicheur fréquent dans le Haut Valais,
près de Brigue et dans les vallées latérales (Giovanna).
VIII. b. Commun à Salquenen (Lenggenhager). Ob-
servé aussi le long du torrent du glacier du Simplon
pendant l’époque des nichées (Baldamus).
IX. a. Niche depuis les lacs de la plaine jusqu'aux ,
plus hautes vallées alpestres. Les cincles tirés sur nos
montagnes semblent appartenir à la forme melanogaster
(Ghidini). Rare près de Castasegna (Garbald).
IX. b. Oiseau nicheur assez fréquent près de Lugano
(Ghidinr).
X.a. Le 10 juin, j'ai trouvé un nid avec des œufs
dans le Val Roseg (Pestalozzi).
X.b. Oiseau nicheur fréquent dans la vallée du Rhin
supérieur (Schwendener, Bau). Assez fréquent au lac de
Constance supérieur (Bau).
XI. a. Assez commun à Poschiavo (Michael).
Oiseau de passage. Selon les données de plusieurs
collaborateurs méritant toute confiance, il semble que le
merle d’eau étende ses excursions — qui commencent
déjà au mois de septembre et qui le conduisent à des
— 513 —
endroits où l’on ne l’observe jamais — jusqu’à des dis-
tances qui permettraient de parler d’une véritable mi-
gration. Ces passages conduisent le merle d’eau à travers
tout le plateau suisse vers le Léman, mais aussi par
plusieurs cols, surtout par le St-Gothard, au pied méri-
dional de nos Alpes. Beaucoup d’individus montent le long
de l’Inn pour arriver dans l’Engadine, d’où ils émigrent
de nouveau dans une direction méridionale ou sud-ouest,
mais le plus grand nombre de ces individus semblent
passer l’hiver dans cette vallée.
Le passage d'automne dure jusqu’à la fin de no-
vembre.
Le passage du printemps est peu observé.
En général, on osera affirmer que les cincles migra-
teurs sont des jeunes de l’année, chassés de leur district
natal par l’intolérance des merles d’eau adultes, et qui,
en cherchant une nouvelle patrie, étendent leurs excur-
sions, saisis par la fièvre de migration.
IL.0. Gœldlin observe, le 2 avril 1880 et le 11 octo-
bre 1879, de véritables passages au lac de Bienne; de
même Louis sur l’île de St-Pierre, Blanc à Avenches.
IL. b. Gerber désigne le merle d’eau comme oiseau
de passage assez fréquent.
IV.a. Fatio a observé des merles d’eau, le 30 sep-
tembre, au St-Gothard; il est probable qu’il s'agissait de
mâles en train d’émigrer.
IV.D. Selon Schifferli, le nombre des cincles au
bord du lac de Sempach est plus grand en automne
qu'ailleurs; il y a donc passage dans cette contrée. de
Burg a constaté le même fait pour le canton de Lucerne;
il a rencontré le cincle plongeur aux trous à tourbe et
aux plus petits ruisseaux; il croit cependant que les
merles d’eau abandonnent les rivières troublées par les
averses et se montrent à des cours d’eaux où ils sont
généralement rares, et que, d’autre part, il n’y a que les
jeunes qui errent dans le pays ou qui en émigrent.
— 514 —
Comme on rencontre des paires accouplées chaque hiver
au mois de février et que l’on a, à plusieurs reprises,
observé l’accouplement de ces oiseaux en janvier, il n’y
aurait pas lieu d'admettre une véritable migration. Cepen-
dant le même a vu des cincles à Gênes et à Naples du
20 octobre au 30 novembre.
VIIT. b. Un grand nombre de cincles à l'embouchure
de la Viège dans le Rhône, le 26 septembre 1905 (Gio-
vanna).
Hôte d'hiver. (Voir aussi ,Oiseau sédentaire.)
LIL. 0. Nos collaborateurs Gerber et Berger ont cons-
taté le merle d’eau comme hôte d'hiver, nous venant du
Nord ou d’autres contrées étrangères; le premier a observé
que ces individus étaient plus clairs que les nôtres; ils
appartiendraient donc à la forme Cinelus cinclus albicollis.
Daut a constaté 9 merles d’eau entre Berne et Muri, le
19 février 1905. Il a trouvé assez fréquemment le merle
d’eau pendant tout le mois de février 1905, le long de
PAar. Mühlemann observe chaque hiver plusieurs indi-
vidus à la vieille Aar près d’'Aarberg. Le 1° mars 1902,
le merle d’eau est parti de Berne pour rejoindre ses dis-
tricts de nichée (Weber).
IV.b. Voici la liste des observateurs qui mention-
nent le merle d’eau comme hôte d'hiver: Schfferli, au
lac de Sempach; Bretscher, aux ruisseaux du canton de
Lucerne et au Suhrtal; de Burg, à l'Uerke, près de Bot-
tenwil; Fischer, à la Wigger; (rerber, à l’Aar, près de
Rothrist; de Burg, à l’Aar, entre Aarburg et Olten;
G. Brunner,aux cours d’eau entre Olten et Aarau; Maurer,
au lac de Zoug; Gerber, à Bremgarten; le chasseur
Kunz, de Trimbach, à tiré 8 cincles au Trimbacherbach,
le 28 janvier 1907.
V.b. Graf observe des merles d’eau à la Limmat,
au centre de la ville de Zurich, chaque hiver; en été,
ils n’y nichent pas.
XI. Baumann remarqua, le 8 janvier 1903, plusieurs
cincles près de Campfèr; quelques-uns à Pontresina, le
9 janvier; plusieurs à Zernetz, le 14 janvier 1905.
Biologie. Le merle d’eau aime avant tout les eaux
limpides à fond pierreux des montagnes, surtout si elles
ont des bords boisés et forment des cascades; cepen-
dant il se trouve aussi aux ruisseaux privés de bords
boisés et ayant un fond vaseux. Le cincle préfère, pour
la construction du nid, les bords des ruisseaux et des
cascades, mais il l’établit aussi, exposé à tout vent, dans
la charpente des constructions sur l’eau, telles que ponts,
établissements de bains, débarcadères. Le nid est presque
toujours voûté même quand il est établi dans des trous
et des cavernes, et possède une entrée latérale. Cepen-
dant de Burg trouve à Olten depuis des années des nids
établis sur la charpente de l’établissement de bains; ces
nids sont construits de mousse d’eau, de plantes aquati-
ques, de mousse, de feuilles et d’une grande quantité
d’arêtes de poissons ; ils sont construits comme des nids
ordinaires et ne sont pas voüûtés. La voûte dont l’oiseau
ne peut se passer, est formée par la poutre établie à
50 cm. de distance au-dessus de celle sur laquelle repose
le nid. Dans le ,Rameau de Sapin“, un nid de cinele
sphérique, long, ressemblant à un ancien bonnet de sa-
peur, est reproduit; malgré l’inondation continue par les
eaux du Doubs, le nid resta toujours sec à l’intérieur.
Les nids du merle d’eau sont grands, à parois épaisses
et fortes, et contiennent généralement, outre les maté-
riaux susnommés, des poils, des plumes et du duvet de
plantes pour dessous, où reposent 5 à 6 œufs blancs.
(Luginbühl a trouvé aux bords de la Worblen, au prin-
temps 1905, un nid contenant 11 œufs; il suppose qu'il
s'agissait d’un nid double, dans lequel deux femelles
avaient pondu); on trouve des œufs souvent au mois de
mars, quelquefois même en février, le plus fréquemment
au mois d'avril.
RS
En juin ou dès la fin de mai une seconde ponte a
lieu. Comme on a, à plusieurs reprises, constaté des cou-
vées en août et même en septembre, il est permis de
parler d’une troisième ponte qui a lieu quelquefois.
Nourriture. Huit estomacs examinés, dont six en
hiver : Beaucoup de Gammarus pulex, de squilles d’eau
douce, des arêtes de truite ou de chabot, du sable, des
plantes aquatiques, des coléoptères du genre Elmis.
Deux estomacs examinés en été (juin et août): Noto-
necta, Hydrocorises, beaucoup de restes de coléoptères,
probablement d'Hydrophilus, tête de Staphylinus, des
gammariens, des arêtes, des coquilles d’ancyles et de
physes, des plantes aquatiques. Weber ne trouva que des
gammariens dans les estomacs examinés.
Le merle d’eau se nourrit, comme le martin-pêcheur,
surtout d'insectes aquatiques nuisibles, tels que le genre
Notonecta, et ne prend qu’exceptionnellement de petits
poissons; il est donc nécessaire de le protéger.
Le cincle plongeur est répandu dans toute l’Europe
et dans une partie de l’Asie; au nord, il va jusqu’au
70° degré.
— 517 —
Paridae.
Parus L.
93. Poecile palustris L.
Mésange nonnette — Sumpfmeise — Cincia bigia.
Synonymie: Parus palustris Meisner und Schinz, Savi,
Schinz, Bailly, Riva, Salvadori, Cat. Brit. Birds, Fri-
derich. Parus cinereus communis Baldenstein. Parus
palustris subpalustris Brehm. Poecile palustris Kaup.
Parus communis Degl. et Gerbe. Parus fruticeti Fri-
valdsky. Parus palustris communis Fatio.
Noms vulgaires: Nonnette, Lardère grise (Suisse française),
Lardine à tête noire, Lardère à tête noire (Savoie).
— Sumpfmeust, Schwarzmeusi (Soleure, Berne), Schwarz-
chäppli, Schwarzmeisli, Sumpfmeisli, Kôüteli (Berne),
Chôtterli, Kôüllerli, Küteli (vallée du Rhin), Chüllerli
(Suisseorientale), Holzerli, Holzmeisli(St-Gall), XKühlerk,
Cholemeusi (Berne). — Moneghina, Moneghin, Paras-
aülina, Parasciôlin (Tessin), Parusciolina, Parusciüla
grisa, Parusciolin (Ossola), Parasciulin de munt (Son-
drio). — Zicagnè (Sils), Tschingallegra (Engadine).
Jusqu'à la hauteur de 1000 m. environ, la nonnette
west point rare. À des hauteurs plus élevées, elle est
sédentaire en nombre plus restreint; elle se trouve cepen-
dant, çà et là, à côté de la mésange alpestre, jusqu’à
1200 m., à des endroits propices jusqu’à 1600 m. pen-
dant toute l’année.
,Cette mésange est commune dans les buissons des
marais, dans les haies et les arbustes; en hiver et en
automne dans les vergers et dans les jardins.“ (Meisner
et Schinz, 1815.)
— 518 —
-Fréquent dans les contrées marécageuses, dans les
saules et les haies; en automne et en hiver, dans les
champs de chanvre et dans les vergers.“ (Schinz, 1837.)
,La nonnette ordinaire est très répandue partout en
Suisse, dans la plaine et la région montagneuse jusqu’à
1100 à 1200 m. environ. Elle se tient généralement moins
dans les forêts de conifères et semble rechercher plutôt
les arbres à feuilles caduques, dans le voisinage des eaux
ou des lieux marécageux, ainsi que les bosquets et les
vergers, où elle consomme beaucoup de chenilles et œufs
de papillons durant la belle saison. Elle niche dans des
trous d’arbres ou de murs.“ (Fatio, 1899.)
Oiseau sédentaire. Jusqu'à 1000 m. au-dessus du
niveau de la mer, la mésange nonnette se trouve par-
tout en Suisse, aussi dans les Alpes, où elle reste
généralement toute l’année seulement dans les vallées
s’ouvrant au nord ou au sud sur la plaine. Il paraît que
la nonnette est rare dans le canton du Tessin et qu’elle
est remplacée par plusieurs autres formes ou sous-espèces.
Elle passe rarement l'hiver dans quelques vallées supé-
rieures.
I. a. La nonnette est du nombre des mésanges que
nous possédons en Savoie toute l’année, assez communé-
ment. On la remarque de préférence dans les vergers,
dans les bois humides de la plaine, des coteaux ou des
collines, et le long des saules, des frênes, des peupliers
et des aunes qui bordent ou avoisinent des marais, des
rivières, des torrents et des fossés. Son apparition dans
nos Alpes et au fond des sombres forêts de pins et de
sapins de leurs régions moyennes, où se plait particu-
lièrement la mésange alpestre, est toujours très rare,
même pendant ses excursions d'automne. Cette mésange
est commune en Tarentaise, notamment dans les vergers
et les petits bois de Brides, etc.; elle paraît moins nom-
breuse aux environs d’Albertville (Bailly, 68).
— 019 —
L'b. Pas rare aux environs de Genève (Fatio, Vau-
cher); très fréquente à Duillier (Vernet); rare à Clarens
(Meyenrock); oiseau sédentaire rare à Lausanne (Goll).
Assez commune à Cour (de Burg). Commune aux environs
de Lausanne et d’Ouchy (Meyer).
IT. &. Oiseau sédentaire fréquent à Montbovon (Gil-
et); commun dans le Pays-d'Enhaut jusqu’à 1600 m.
(Pittier et Ward, Contribution à l’histoire naturelle du
Pays-d’Enhaut vaudois).
IL. b. Fréquente près de Faoug (Savary), près de
Fribourg /Cuony, Musy), près d’Yverdon /Garin), aux
environs de Lucens /Ærbeau), d'Avenches (Blanc), de
Romont (Grand); très rare sur l’île de St-Pierre (Louis);
commune au jac de Neuchâtel (de Coulon, Robert et
Vouga). ,
IL. a. Assez fréquente près de Meiringen (Blatter).
Très commune dans les forêts de la Gruyère (Olph-Gal.
liard, Die Vôügel des Tales Greyerz im Kanton Freiburg
in der Schweiz).
IL. b. Oiseau sédentaire commun près de Soléure
(Greppin), près de Berthoud /Fankhauser), près de Diess-
bach-Büren /Küser), près de Schüpfen (Stämpjfhi), dans
tout le Mittelland bernois et le Jura {Æaller), dans le
Mittelland (Studer), près de Berne / Weber, Berger). Oiseau
sédentaire rare près d’Aarberg /Mühlemann), pas rare
dans l’Emmenthal et dans l’Argovie supérieure (Gerber).
La forme palustris est assez commune le long du Jura
soleurois et de l’Aar; beaucoup d’entre elles restent ici
en hiver et leur nombre est augmenté par les nonnettes
arrivant du nord; elles errent de préférence en compa-
gnie de mésanges noires, bleues, de roitelets et de mé-
sanges à longue queue le long de l’Aar, tant que celle-ci
a les rives boisées (de Burg).
IV. a. Oiseau sédentaire assez fréquent près de Sarnen
(Etlin), de Stans (Rengger); je n’ai pas observé la non-
nette sur le Righi-Scheidegg (Stierlin).
— 520 —
IV.D. Oiseau sédentaire très fréquent près de Sem-
pach /Schifferli), fréquent près de Zofingue (Fischer-
Sigwart), rare sur l’Engelberg (Hürzeler). Assez fréquent
dans les vallées de la Wigger et de la Pfaffnern; peu
fréquent dans les vallées de l’Uerke et de la Suhr; assez
fréquent au Born et le long de l’Aar jusqu’à Aarwangen.
Assez rare près d’Olten, un peu plus fréquent entre
Aarau et Olten (de Burg).
V.a. Pas rare au canton de (Glaris {Schindler,
Oschwald), aux environs de Glaris (Rutz-Hefti), de Matt
(Bäübler), de Mels (Oschwald,.
V.b. N'est pas commune près de Zürich (Graf,
Müsch, Nügeli, Liüdecke); pas rare près de Zurzach
(Gerber).
VI.b. Il est probable que la nonnette passe toute
l’année près de $t-Gall (Stülker, 55). Pas rare à St-Gall
(Dick), à Frauenfeld (Schwyter), aux environs de Thayngen
((rasser), au Bodan, par exemple dans les joncs près de
Constance, de Radolfzell, d’'Überlingen, de Meersburg
(Walchner, T3) [= salicarius? Rédaction].
VIL.a. Fréquente au lac de Neuchâtel /Vouga, de
Coulon); assez commune à la Chaux-de-Fonds /Nicoud,
Girard), près du Locle (Dubois), au Val-de-Travers
(Cavin).
VII. 5. Assez fréquente près de Porrentruy (Ceppi),.
aux environs de Bâle (Greuter-Engel); oiseau sédentaire
de la plaine et des coteaux (Schneider, 73); se trouve
partout depuis la Rosière jusqu’à Kienberg, dans la vallée
de Balsthal, au Hauenstein supérieur et inférieur, au
Bülchen, Hornberg, Dottenberg, Geissfluh, sans être abon-
dante nulle part. Des individus isolés sont même séden-
taires à des hauteurs de plus de 1300 m., par exemple
on en a vu en hiver sur le Grenchenberg, le Bürenkopf,
le Graitery, l'Envers de Monto, le Chasseral, la Hasenmatt.
En hiver, avant les grandes chutes de neige, ces indi-
vidus descendent aux pentes des montagnes, à des hau-
DENON RES
teurs de 600 à 900 m, s/m.; ils apparaissent même au pied
de la montagne, mais les individus qui se montrent en
hiver en assez grand nombre le long de l’Aar, nous vien-
nent très probablement, au moins en grande partie, des
contrées plus septentrionales {G. de Burg).
VIIL a. Cet oiseau n’est pas rare au Valais /Fatio
et Studer:).
VIIL. 0. Oiseau sédentaire assez commun au Valais;
les sous-espèces alpestres paraissent des fois aux bords
du Rhône /Lenggenhager). Assez rare à Viège /Gio-
vanna). Assez commune à Martigny /Vairoli). Pas rare
près de St-Maurice /Besse), près d’'Yvorne /Ansermoz):
rare à Aigle (de Rameru).
IX. a. La nonnette n’est pas rare dans le canton
du Tessin (Lenticchia).
IX.b. Cet oiseau aime les contrées marécageuses.
Selon Mont, il nicherait dans notre canton (Riva, 51).
X. a. Palustris se trouve partout dans les vallées
du canton des Grisons {de Salis). Fréquente à Coire {de
Salis), rare près de Fürstenau (Stoffel); assez rare à Filisur
(Bener), près de Landquart (Thomann et Kiebler), près
de Disentis (Hager).
XI. a. J’ai observé les deux formes: palustris et
borealis, dans l’Engadine (Baldamus). Cette observation
n’est confirmée par aucun de nos collaborateurs ayant
fait des observations dans cette contrée.
Oiseau erratique. Comme les autres mésanges, les
nonnettes se trouvent errant par la contrée pendant toute
l'année. À peine la première couvée est-elle finie, que
toutes, adultes etjeunes, commencent leurs excursions dans
les vergers, les haies, le long de la lisière des bois et
des rives boisées. Si les vieux entreprennent une seconde
couvée, les jeunes suivent une autre société de leurs
congénères, où ils trouvent un abri auprès des mésanges
noires, des mésanges bleues, des roitelets et des mésanges
ET cu
à longue queue, avec lesquels ils parcourent leur district,
qu'ils étendent de jour en jour. Au courant de l’arrière-
été, leurs compagnies s’accroissent et plus tard un cer-
tain nombre d’entre elles émigrent. Celles qui nous restent,
continuent leur vie de nomades ct visitent aussi isolément,
ou plus souvent par paires, les places où on leur offre
quelque nourriture, cependant ils n’y séjournent jamais
longtemps. La plupart du temps, les nonnettes passent
l'hiver en compagnie de leurs congénères en petites
troupes ou avec des mésanges à longue queue — dans
ce cas souvent en grande compagnie — aux alluvions
de nos fleuves, dans les contrées marécageuses, le long
des haies, sur les îles et aux bords boisés des ruisseaux
et des lacs.
Voici la liste des collaborateurs qui désignent la non-
nette comme oiseau erratique :
La. Oiseau erratique d'automne peu rare en Savoie
(Bailly, 68).
I. b. Commune à Genève (de Schæck). Oiseau erra-
tique à Lausanne /Meyer); très nombreuse à Duillier
(Vernet).
IL.b. Pas rare près de Fribourg (Cuony), le long
de l’Orbe (Duplessis et Combe); pas rare à Yverdon
(Garin), près de Lucens /Ærbeau), au lac de Neuchâtel
(Robert et Vouga), au lac de Bienne (Louis).
LIL. a. Se trouve aussi à l’Oberland bernois (Risold).
III. b. Assez fréquente près de Soleure {Greppin), de
Herzogenbuchsee (Xrebs, (ferber), près de Schwanden,
Schüpfen, Münchenbuchsee (Stämpfli), au Jura soleurois
depuis Olten à Granges {de Burg), aux environs de Berne
(Weber), de Rahnflühberg (Æofstetter).
IV. d. Oiseau erratique à Zofingue /Fischer-Sigwart),
à Oftringen (Hufiker-Schinitter), aux vallées de la Wigger,
de la Pfaffnern, de l’Uerke et de la Suhr (de Burg),
près de Gretzenbach et à l’Engelberg (Aürzeler), près
de Sempach (Schifferli).
— 523 —
V. a. Errant toute l’année près de Glaris (Schindler,
Rutz-Hefti), près de Mels (Oschwald).
V. b. Oiseau erratique près de Zurich (Graf, Nügeli),
près de Wallisellen (Vorbrodt), à Zurzach (Gerber), à
Einsiedeln (Sidler).
VI. à. Observée près de Thayngen (asser), près de
Müllheim (Beck), à Hallau (Pfeiffer), près de St-Gall
(Dick), à Eschenz (Kocherhans), à Frauenfeld (Schwyter).
VIL 5. Observée à Bâle (Greuter-Engel). La plupart
des nonnettes habitant les montagnes descendent en
arrière-automne, souvent aussi dès la fin d’août, dans les
vallées (de Burg).
VILL à. Oiseau erratique près de Martigny (Vai-
roli), près de St-Maurice (Besse), à Sion (Wolf), à
Yvorne (Ansermoi).
X.b. Le ,Chôterli“ est un oiseau erratique assez
fréquent dans la vallée du Rhin /Schwendener), au lac
de Constance supérieur {Bau).
Oiseau nicheur. (Voir aussi ,Oiseau sédentaire“.
La nonnette niche en Suisse jusqu’à 1600 m. de haut;
il paraît que sa distribution en Suisse est très inégale.
En général, elle préfère la plaine et les pentes jusqu’à
600 m. environ; cependant elle niche encore dans plu-
sieurs vallées alpestres jusqu’à 1000 m. et se trouve aussi,
quoique plus rarement, sur le Jura, à 1400 m., en quel-
ques paires isolées même jusqu'à 1600 m.
La. C’est une petite cavité d’arbre, surtout d’un
vieux saule, d’un poirier ou d’un pommier qui recoit sa
nichée. Le couple en garnit le fond, au commencement
d'avril, de mousse et de brins d’herbes sèches qu’il re-
couvre de plumes, de bourre et de laine. C’est sur ce
doux matelas que la femelle pose les œufs, au nombre
de sept à dix (Bailly, 68).
[.b. Elle niche dans des trous d’arbres ou de murs
et dépose, généralement fin avril ou en mai, parfois de
— 524 —
nouveau en juillet, sur un lit de mousses et d’herbes
sèches, garni de plumes, de sept à dix ou douze (excep-
tionnellement quinze) œufs (Fatio). Niche assez fréquem-
ment aux environs de Lausanne, part en automne (Goll);
pas rare à Genève (Fatio); commune à Duillier (Vernet),
à Lausanne /Meyer); rare à Clarens {Meyenrock).
IL. a. Oiseau nicheur au Pays-d’'Enhaut (Pattier et
Ward); de mème à Gessenay {Uelliger).
IT. D. Assez rare à Lucens [le même observateur
désignant le nombre des nonnettes sédentaires comme
considérable, il est évident qu’il y a immigration en
hiver. Réd.] (Ærbeau). Commune à Romont /Grand), à
Yverdon /Garin), à Avenches (Blanc), au lac de Morat
(Savary), au lac de Neuchâtel (Robert et Vouga).
IL. a. Cà et là à POberland bernois (plusieurs col-
laborateurs).
IT b. Nombreuses aux environs de Soleure /Greppin),
dans l’Emmenthal (Gerber), près de Schwanden et de
Münchenbuchsee (Stämpfli), dans le Mittelland bernois
(Haller). La nonnette n’est pas rare au vieux lit de l’Aar
(Miühlemann). Nicheuse assez abondante dans la vallée de
l'Aar. et dans celle de la Dünnern, dans le canton de
Soleure, ainsi qu'au Jura (de Burg), pas rare près de
Rahnflühberg (Hofstetter), près de Herzogenbuchsee
(Krebs).
IV.a. Pas rare dans le val d’Urseren, s’en va errant
en automne, on n’en voit pas en hiver (Fatho). Nicheuse
à Wassen (Oschwald,.
IV.b. Fréquente à Sempach (Schifferh), à Zofingue
(Fischer-Sigwart); pas rare à l’Engelberg (Hürzeler).
Niche partout dans les vallées de la Wigger, de la Suhr,
de la Pfaffnern, de l’Uerke, sans être nulle part abon-
dante. Entre Aarau et Olten cet oiseau n’est pas fréquent;
au Born et entre Olten et Soleure, il est assez commun
(de Burg).
SAUT RUE
V.a. La nonnette est assez commune dans le canton
de Glaris (Schindler, Oschwald), près de Glaris (Rutz-
Hefti); à Matt /Bübler).
V.b. Assez rare, mais ne manquant dans aucun
endroit au lac de Zurich (Nügeli, Graf); assez fréquente
près de Zurzach (Gerber).
VI. a. Se trouve au canton du Sentis (Hartmann, 9).
VI. b. Pas rare à St-Gall (Dick), à Frauenfeld
(Schwyter), à Thaingen (asser), au lac de Constance
(Walchner, T3). 1
VIL. a. La nonnette se reproduit à la Chaux-de-Fonds
(Girard), au Locle /Dubois), à Neuchâtel {de Coulon),
près de St-Aubin (Vouga), au Val-de-Travers /Cavin,.
VII. b. Commune à Porrentruy (Ceppi), à Bâle
(Greuter-Engel, Bühler-Lindenmeyer); se trouve partout
dans le Jura soleurois, bâlois et argovien sans être nulle
part abondante {de Burg).
VIIL a. Je n’ai jamais observé la nonnette à Binn
(de Schæck). Dans le Haut-Valais, il n’y a que la mé-
sange alpestre qui y niche (Olph-Galliard); dans les dis-
tricts de Varallo, Piedimulera et Crodo, cet oiseau est
nicheur (Giglioli, Avifauna locale).
VIII. b. Assez rare à Viège (Giovanna); assez com-
mune à Martigny (Vairoli), à St-Maurice (Besse), à Yvorne
(Ansermoz); assez rare à Aigle {de Rameru); peu fré-
quente à Salquenen (Lenggenhager).
IX. a. Se trouve aussi ‘dans la province de Sondrio,
n’y est pas commune (Giglioli, Primo Resoconto, 1890).
Pas rare au canton du Tessin {Lenticchia).
IX.b. Oiseau nicheur dans la contrée (Poncini).
X.a. Nicheuse près de Coire {de Salis, Manni),
près de Fürstenau (Stoffel), à Landquart (Thomann et
Kiebler), à Disentis (Hager).
X. b. Fréquente dans la vallée du Rhin /Schwendener).
30
Oiseau de passage. Un nombre assez considérable-
de nonnettes abandonne notre pays en automne. Ces mi-
erations ont lieu par la plaine suisse, du Bodan au Lé-
man, le long du Jura et par les vallées longitudinales
de cette chaîne, quelquefois même sur les hauteurs de
celle-ci. Il semble que les nonnettes aiment mieux voyager
au pied des montagnes et le long des bords boisés des
rivières que dans la plaine proprement dite. Des pas-
sages, minimes cependant, ont été observés sur les cols
des Alpes. Il paraît que les migrations du printemps se
font sur les mêmes voies; elles ont lieu depuis la fin de
janvier jusqu’à la fin de mars; les migrations d'automne
commencent dès la fin de septembre et durent jusqu’à la
mi-novembre.
I. a. C’est au mois d'octobre que cette mésange se
plaît à voyager ou bien à se livrer seulement à quelques
excursions dans son pays, jusqu'aux premières neiges.
Plusieurs petites bandes nous arrivent alors tantôt seules,
tantôt en compagnie ou à la suite des petites charbon-
nières et se fixent pour quelque temps dans nos bois
champêtres ou dans ceux des collines adjacentes. Cette.
mésange se remet en mouvement au mois de mars, quel-
ques jours avant sa pariade, et vole à la découverte d’un
lieu propice à ses amours /Bailly, 68).
1.0. de Schæck et Lunel admettent une migration
assez considérable pour Genève; Meyer a observé le même
fait à Lausanne.
II.b. On n’observe qu’un faible passage à Yverdon
(Garin), à Lucens (Erbeau). Sur l’île de St-Pierre, cet
oiseau est assez rare au passage (Louis); passage de la
nonnette à Marin (Robert et Vouga).
III. à. Gerber a observé le passage du 1° février
au 7 mars, surtout du 15 au 28 février 1905, et aussi
du 16 au 27 septembre 1889. Oiseau de passage fréquent
et régulier près de Soleure. Le 12 septembre 1908, il y
eut quelques individus à Deitingen; dès le commence-
— 527 —
ment de février 1906, les mésanges ayant fréquenté nos
tables à graines ont disparu (Greppin, 159).
IV.a. Il y a chaque année un petit passage de non-
nettes à Hospenthal /WMüller). |
IV.b. Passage près d’Olten depuis la fin de février jus-
qu’au commencement d'avril, dans l’après-midi et le soir,
presque toujours en compagnie d’autres mésanges; les non-
nettes nous arrivent surtout du WW$. En automne, depuis
fin septembre jusqu’à fin octobre, ces passants ne craignent
pas les hautes montagnes et se dirigent vers WWS ou
des fois aussi vers l’ouest; en compagnie d’autres mé-
sanges, ou de pinsons, etc., le matin et le soir, passages
les plus importants du 1° au 20 octobre (de Burg).
Oiseau de passage à Rothrist Gerber), à Zofingue [Fischer-
Sigwart), à l'Aar près de Gretzenbach (Aürzeler). Pas-
sages considérables les 31 janvier, 1° février et 4 fé-
vrier 1902; j'y ai remarqué un vol de nonnettes à calotte
brillante et à tache noire de la gorge très étendue (de
Burg).
V.a. Oiseau de passage à Glaris (Rutz-Hefti).
V.b. Passages à Zurzach à la mi-février (Gerber).
VID. Oiseau de passage à la Thur [Beck), près de
Thayngen /Gasser).
VIL. a. Passages assez considérables à la Chaux-de-
Fonds /Nicoud), à Neuchâtel /de Coulon).
VIL à. Oiseau de passage à Porrentruy, mais en
petit nombre, plus nombreux à Delémont /Ceppi). Pas-
sages considérables au Jura, dans la direction des mon-
tagnes et aussi à travers celles-ci du NE au SO (de
Burg). Le 28 août 1905, j'ai observé un vol de mésanges assez
fort à la pente septentrionale de la Hasenmatt; arrive de-
puis St-Joseph, continue son passage dans la direction ouest
au pied de la Hasenmatt, vers la gorge de la Schauen-
burg, pour atteindre depuis là la pente méridionale de
la montagne. La plupart de ces oiseaux sont des mé-
sanges nonnettes, puis des noires, des huppées, quelques
— 528 —
charbonnières et des roitelets (Greppin, 159). Le 22 fé-
vrier 1902, grand vol au passage au Hornberg, à 900 m.
s/m. (de Burg).
VIIL. b. Passage de nonnettes à Sion { Wolf), à Mar-
tigny ( Vairoli).
IX. à. Passage très faible à Locarno (Mariani), près
de Lugano /Lenticchia).
X. a. Paraît irrégulièrement au passage près de Coire
(Mann).
X.b. Oiseau de passage dans la vallée du Rhin
(Schwendener).
Hôte d'hiver. Dans toutes les régions d'observation
au-dessous de 1000 m., la nonnette est hôte d’hiver ré-
gulier, en partie fréquent; elle apparaît en décembre et
reste dans la contrée suivant le temps qu’il fait jusqu’à la
fin de janvier ou au milieu de février. On remarque cepen-
dant un mouvement très accentué vers l’ouest, même en
hiver, le long des lisières des bois et surtout aux rives des
ruisseaux et des rivières, encore vers le nouvel-an; après
le 1% janvier, ces passages ont lieu dans la direction
inverse. Beaucoup de mésanges nonnettes fréquentent les
places où on leur offre des graines, au milieu des villes
et des villages.
I. a. Hôte d’hiver en Savoie (Bailly, 68).
I. d. Nombreuses en hiver à Genève (Fatio); nom-
breuses à Cour (de Burg); fréquentes à Lausanne (Meyer).
IL. b. Hôte d'hiver rare sur l'île de Saint-Pierre
(Gældlin, Louis); fréquent à Fribourg /Cuony); près de
Lucens (Erbeau), de Romont (Grand), d'Yverdon (Garin);
près d’Avenches /Blanc), au lac de Morat (Savary), à
Aarberg (Mühlemann), au lac de Neuchâtel (Robert et
Vouga).
IIL. b. Hôte d’hiver à Soleure /Greppin), à Herzogen-
buchsee (Gerber, Krebs), à Aarberg (Miühlemann), à Fulen-
bach (Wyss); fréquente à Berne / Weber].
— 529 —
IV. &. J’ai observé la nonnette en assez grand nombre
près d’Erstfeld, pendant l'hiver 1900/1901 (de Burg).
IV.b. Fréquente à Sempach /Schifferh), dans la vallée
de la Wigger (Fischer-Sigwart); à Rothrist /Gerber). Pas
rare dans les vallées de la Suhr, de la Wigger, de la
Pfaffnern (de Burg). Pas rare à Olten /G. Brunner); assez
rare à l’Engelberg /Hürzeler). Assez nombreuse le long
de lAar en hiver; bien rare la forme alpestris et rare
la sous-espèce salicaria Br. {de Burg).
V.a. Hôte d’hiver souvent nombreux près de Glaris
(Rutz-Hefti); çà et là à Matt (Bäbler,.
V.b. Hôte d’hiver à Zurich /Graf, Nügeli), près de
Winterthur {de Burg), de Zurzach (Gerber.
VI... Nombreuse pendant l'hiver à Frauenfeld
(Schiwyter), près de Müllheim /Beck), de Schaffhouse
(Seiler), d'Eschenz /Kocherhans), près de Hallau (Pfeiffer).
VIL a. Commune en hiver aux environs de Neuchâtel
(de Coulon); çà et là aux environs de la Chaux-de-Fonds
(Girard), au Locle /Dubois), au Val-de-Travers /Cavin),
à St-Aubin (/Vouga), à Cressier (Kümmerly).
VIL db. Monte jusqu’à 1000 m. en hiver; s’il fait des
brouillards dans la plaine et du soleil sur les hauteurs,
les vols de mésanges montent jusqu’à plus de 1400 m.
(de Burg). Le 21 décembre 1905, j'ai observé le long de la
route Oberdorf-Weissenstein, de 800 à 1000 m. s/m., un
grand nombre de nonnettes en compagnie de mésanges char-
bonnières, noires, huppées et de roitelets (Greppin, 159).
Le 15 janvier 1906, sur la Rossweid près Balm, quelques
nonnettes {Greppin).
VIII. 0. Souvent très nombreuse en hiver près de
St-Maurice /Besse), près d’Yvorne /Ansermoz).
IX. b. Hôte d’hiver à Locarno (Marian).
X. a. Hôte d’hiver à Disentis (Hager), à Coire /de
Salis), à Fürstenau (Stoffel).
X.b. Nombreuse en hiver près de Buchs (Schwen-
dener), près de Bregenz (Bau).
ANNE
Biologie. La nonnette ne mérite guère son nom, car
on n’osera avancer qu’elle donne dans notre pays la préfé-
rence aux marais. Elle bâtit son nid dans les arbres creux,
par exemple dans les arbres fruitiers (elle évite plutôt les
conifères), dans les nichoirs, dans les souches d’arbres,
rarement dans les bâtiments, à une hauteur de 0 à 10 m.
au-dessus du sol. Elle élargit les trous des arbres pour y
placer son nid qui est bien chaud et couvert de mousse
à l'extérieur; il est composé surtout de mousse, de
quelques feuilles sèches et de quelques brins d’herbe et
tapissé à l’intérieur de plumes et de poils; il contient
dès la mi-avril, mais généralement seulement vers la fin
de ce mois ou au commencement de mai, de six à dix,
ou même quinze œufs. Selon le conseiller d'éducation
J. de Burg, ces dernières pontes proviendraient de deux
femelles, quoique les nonnettes vivent en général par
paires pendant le temps de la reproduction et qu’elles
montrent moins d’instinct social que leurs congénères, les
autres mésanges. Le conseiller d'éducation de Burg a
observé pendant plusieurs années consécutives que plusieurs,
même jusqu’à six nonnettes adultes, donnaient la becquée
aux petits d’une seule couvée. C’est un phénomène que
le même observateur et d’autres ornithologistes ont observé
chez les mésanges à longue queue, les noires, les hup-
pées et les roitelets des deux espèces.
Une seconde couvée a souvent lieu en juin; le nom-
bre des œufs varie aussi considérablement, mais il n’at-
teint jamais le chiffre élevé que nous mentionnions plus
haut. Selon ÆXocherhans, cette seconde ponte contien-
drait de 7 à 8 œufs au plus. Chaque année, on nous
cite des cas de couvées retardées en août et en sep-
tembre; peut-être s’agit-il de troisièmes pontes.
Nourriture. Il est très difficile de déterminer le
contenu de l’estomac des nonnettes; il ne nous a été
possible de faire des déterminations à peu près exactes
— 531 —
-que pour 69 estomacs du nombre total de 121. 17 étaient
vides, les autres 35 contenaient des restes de végétaux et
d'animaux (insectes) qu'il n’y avait plus moyen de dé-
terminer.
En hiver, la nourriture végétale prédomine: les se-
mences de troène, d’aune, de mouron blanc des oiseaux,
d’alsine, de pommier, de poirier, de mélèze, de pin, de
clématite, de gui, de viorne, de houblon, de cormier,
d’alize, d’aubépine, de sorbier, de ose, de noisetier et
de noyer, puis le chanvre, le tournesol, le pavot consti-
tuent leur nourriture principale; outre cela, on constate
presque toujours des restes de toiles d'araignées ou de
chenilles et des œufs d'insectes ou d'araignées, plusieurs
fois des cochenilles, des œufs de phalénides, des tipules,
des restes de chenilles, surtout de microlépidoptères (je
n'ai pu déterminer qu’une seule espèce, Gracilaria), des
restes de Trichocera, de petits perce-oreilles. La nourri-
ture sus-mentionnée se trouve dans l'estomac des non-
nettes depuis le commencement d’octobre jusqu’à la fin
de février; ensuite on constate peu à peu une certaine
augmentation de la nourriture animale, d’un côté par
suite de la diminution des baies et des semences, d’autre
part à cause de l’apparition de beaucoup d’insectes ayant
hiverné.
Au printemps je constatai (les individus demeurant
près des endroits habités se nourrissent de grains de
chanvre, de pavot, de tournesol et de graisse animale
depuis septembre jusqu'en mail): petites chenilles de
hespériens, de zygéniens, de sésiens, érysiniens, noctué-
liens, phaléniens, pyréliens; puis des Staphylins (Quedius,
Stercorarius, Stenus), charançons (une fois Styphus se-
tiger), des tipules, Trichocera, des ichneumons, des arai-
gnées et des aphides, ces derniers depuis le commence-
ment de mai.
En été j'ai constaté une augmentation de la nour-
riture végétale depuis la fin de juillet; les fruits du
HSE
sorbier, de la framboise, de la fraise, du mouron, dw
néflier, du groseillon, de la groseille sauvage, des myr-
tilles, du raifort, de l’oseille, du céraste, du caille-lait,
de l’aspérule, du cormier, quelquefois des graines de gra-
minées et de petites feuilles. Souvent de petites che-
nilles, des chrysalides et des œufs de papillon, surtout
de pyraliens (une fois Leioptilus). Des staphylins, des
parmidés (Dryops, Elmis), des cryptophagidés, des co-
rymbites, des agriotes, cébrionides, mélyrides, ptinides,
cétoines, des charançons (Cleonus, Miarus), mordelles.
Des bombylles, Dolichopus, Cheiïlosia, Eristalis, Psilopus.
De petites sauterelles, plusieurs fois des fourmis et
leurs larves, des aphides, araignées et perce-oreilles.
Cette mésange habite l’Europe depuis la Scandinavie
jusqu’à la mer Méditerranée. Elle niche aussi en Sibérie
jusqu’au cercie polaire, dans la Chine septentrionale et
au Japon, ainsi qu’en Asie-Mineure; on connaît plusieurs.
variétés selon les différents lieux d'habitat.
La sous-espèce la plus répandue en Suisse, Parus palus-
tris communis Bald., habite aussi l'Autriche, la Hongrie
occidentale, la Savoie (en partie), les départements fran-
çais voisins de la Suisse, ainsi que l’Allemagne, à l’excep-
tion de la Prusse orientale et des contrées du Rhin.
93 a. Parus montanus.
Mésange alpestre — Alpenmeise — Cincia bigia alpestre..
Synonymie: Parus palustris Linné, Meisner et Schinz,
Schinz part., Riva part. Parus cinereus montanus Bal-
denstein. Parus borealis Selys, Salvadori. Parus pa-
lustris, subspecies borealis Cat. Brit. Birds. Parus lu-
gubris Faiïrm., Bailly. Parus aipestris, borealis Bailly,
Fatio 1865. Parus fruticeti part. Wallengreen. Parus
Baldensteinii de Salis. Poecile borealis Bonap. Poe-
cila salicaria alpina Br. Poecila salicaria borealis Br.
— 533 —
Parus palustris, borealis Fatio 1899. Parus atrica-
pillus montanus Hartert 1905.
Noms vulgaires: Mésange alpestre. — Alpenmeise, Berg-
meisli, Bergmeusi, Schwarzchüpflh, Kôthli (Coire ?) —
Moneghina, Parasciôlin negur, Parasciulin de Muni
(Sondrio).
Cette mésange habite les forêts de la région alpine
et du Jura, surtout les conifères, depuis 1200 m. jus-
qu’à 2500 m. s/m. Elle se montre rarement plus bas, de
900 à 1000 m., plus souvent elle ne se trouve pas au-
dessous de 1500 m. Elle habite toute la partie occiden-
tale du Jura, c’est-à-dire toutes les hauteurs, au-dessus
de 1200 m.; le Monto est le point le plus oriental de
cette chaîne où l’alpestre a été observée, mais elle yestrare.
Il est d’un grand intérêt, eu égard à l’incertitude qui
existe toujours quant à la dénomination et à la déter-
mination des mésanges grises, de citer ici textuellement
les données claires et positives des trois auteurs suisses
qui ont décrit la mésange alpestre.
Conrado de Baldenstein, qui a découvert cette mé-
sange et qui l’a décrite le premier, écrit dans la , Neue
Alpina“, Ile volume, 1827:
Nouvelles concernant la nonnette (— Münchsmeise
[mésange nonnette |)“
(Parus palustris Linné)
par
le capitaine Thom. Conr. de Baldenstein
dans les Grisons.
Avant tout je dois contester le nom de ,mésange
des marais“, Parus palustris, que Linné a donné à cet
oiseau. Il est possible qu’il ait eu de bonnes raisons
pour cela, mais pour notre contrée ce nom est dé-
placé, car la nonnette est, dans les Grisons, un oiseau
des plus communs quoique nous n’ayons de marais nulle
part. Aussi je n’ai jamais vu que cette mésange ait pré-
féré les lieux marécageux et je l’ai observée même aux
endroits les plus secs. Voilà pourquoi je l’appellerai Pa-
rus cinereus, nonnette ou mésange gris cendré, et je
communiquerai ici une découverte nouvelle fondée sur
des observations continues et que je voudrais soumettre
à l’examen des ornithologistes suisses.
Je me suis convaincu, par suite de mes nombreuses
excursions de chasse dans les montagnes de nos Alpes,
qu’il existe deux espèces de mésanges grises, ressem-
blant lune à l’autre, mais ne s’accouplant point entre
elles et différant de beaucoup quant à leur genre de vie
et à leur chant. J’ai pour le moment l’intention de décrire
ici l'espèce découverte par moi et de la comparer avec
l’autre et je me réserve de publier plus tard mes obser-
vations ultérieures concernant la nouvelle espèce.
Je donne le nom de Parus cinereus communis à la
nonnette ordinaire, le nom de Parus cinereus montanus,
nonnette des montagnes, à la mésange nouvelle, et ceci à
cause de lhabitat différent dont je parlerai plus bas. Je
citerai les deux côte à côte pour mieux faire ressortir
les différences que j’ai trouvées entre les deux espèces.
Description des deux espèces.
Parus cinereus communis mile. Parus cinereus montanus mthi.
La nonnette ordinaire La nonnette alpestre
Habitat. Habitat.
Partout dans nos vallées, Commune dans nos forêts
dans les champs, dans les alpestres, même dans les plus
forêts d'arbres à feuilles ca- hautes jusqu’à la limite supé-
duques, surtout dans les jar- rieure des bois, aux endroits
Parus cinereus communis.
dins, les vergers, les petits
bois de plaine, raremeut jus-
qu'aux montagnes de moyenne
hauteur et jamais dans les
forêts épaisses ou alpestres.
Nous la voyons dans toutes
les saisons, surtout en hiver.
Elles nichenttôt aux endroits
sus-mentionnés et établissent
leurs nids dans des trous
d'arbres ou de branches ou
même dans les cavités des
murs.
Nourriture.
Au printemps et aux pre-
miers jours de l'été, ce sont
des insectes, surtout des che-
nilles des arbres, plus tard
toutes sortes de fruits, surtout
des mûres, des poires à moi-
tié pourries, des prunes, des
griottes, ete. En automne, du
chanvre et beaucoup d’autres
semences; en hiver, outre ces
dernières, encore de la graisse
et de la charogne, où il leur
est possible d’en avoir.
En hiver elles s’approchent
des habitations humaines et dé-
Parus cinereus montanus.
4
clairs; à la lisière des bois qui
entourent les pâturages et les
prairies des Alpes; jamais dans
les vallées, pas même au pas-
sage; là-haut, elles vivent tout
l’été et ne quittent jamais ces
lieux, sauf par les fortes neiges
et les grands froids.
Alors elles errent dans d’au-
tres contrées, mais n'arrivent
point dans nos vallées et retour-
nent à leur séjour habituel dès
que le temps plus doux le
leur permet.
Elles nichent tard, dans les
arbres creux, surtout dans les
souches pourries où elles élar-
gissent le trou à l’aide de leur
bec; dans ce cas, la femelle
vient en aide au mâle.
Nourriture.
Au printemps et en été
elles se nourrissent d'insectes,
et dans les autres saisons —
sauf quelques baies qui crois-
sent dans ces contrées rudes,
telles que le sorbier (sorbus
aucuparia) — de graines des
plantes et des conifères.
Elles ne s’approchent ja-
mais des habitations humaines,
Parus cinereus communis.
robent la nourriture même à
l’intérieur des maisons.
Chant.
Celui-ci est sans importance
et on ne peut lui donner ce
nom. Elle crie son Fiziéu et
zi-zi-gü-gä-cà pendant toute
l’année. Les deux sons sont
toujours exprimés très briève-
ment et lestement. On peut
en reconnaître infailliblement
les deux espèces, l’alpestre ne
les faisant jamais entendre. Il
en est de même pour le eri
d’accouplement qui est un
Thié-thié-thié-thié-thié sonore
qu'il n’y a pas moyen d’imiter.
Dimensions et coloration.
La nonnette ordinaire est
un peu plus petite, plus grêle,
elle a la tête plus petite, les
ailes, la queue et le bec plus
court, et est d’un aspect plutôt
gris de souris. La largeur en
est de 71/2 pouces, la longueur
de 41/8.
Le bec est noir, quelquefois
grisâtre aux côtés, plutôt un
peu arqué.
Les pieds plus clairs, d’un
gris bleu de plomb, relative-
ment plus larges, mais plus
faibles, les ongles noirâtres,
536
Parus cinereus montanus.
pas même des villages voisins
de leur séjour.
Chant.
Il est sans importance et
consiste en un sifflement. Elle
crie toute l’année zi-kää, zi-
kää-kää, souvent aussi seule-
ment kää-kää. Ce kää est très
grave et le son en est allongé;
c’est un eri qui permet de dis-
tinguer cette mésange de sa
congénère qui ne le fait jamais
entendre de cette manière. Il en
est de même pour le cri d’ac-
couplement qui consiste en un
ti-ti-ti-ti sonore, tantôt haut,
tantôtgrave, quisonne très bien
et que l’on peut imiter exacte-
ment avec les lèvres.
Dimensions et coloration.
L'alpestre est un peu plus
grande, plus grosse, elle a la
tête plus grande, les ailes, la
queue et le bec plus longs et a
l’aspect plus gris de cendres.
Largeur 7°/41 pouces, lon-
gœueur 47/8“.
Le bec est noir, peu
arqué.
Les pieds plus sombres,
gris-bleu de plomb, relative-
ment plus courts mais plus
forts, les ongles noirâtres, très
Parus cinereus communis.
quelque peu plus courts, les
tarses finement scutellés.
Les plumes au-dessus des
narines sont brunes; le front,
l’occiput, la nuque et la gorge
noirs. La dernière d’un noir
peu étendu et pur aux bords,
de sorte que la gorge a l’as-
pect d’un blanc sale, quoique
les plumes entières soient d’un
noir mat; mais elles ont la
pointe blanche qui recouvre la
couleur noire.
Depuis la mandibule supé-
rieure, à travers l’œil jusque
derrière la nuque, les joues
sont d’un blanc sale et cette
couleur semble moins étendue.
L’abdomen est d’un blanc
sale, très peu lavé de jauni-
tre aux côtés de la poitrine;
les plumes des flancs sont
plus courtes, corps ramassé.
Le talon est moins emplumé,
les sous-caudales sont courtes.
La partie dorsale est gris-
cendré lavé d’un ton gris de
souris; la femelle est plus
gris de souris; la partie au-
dessous de la joue est plus
Parus cinereus montanus.
peu plus longs et plus forts,
surtout le pouce, les tarses
plus forts et scutellés.
Les plumes des narines bru-
nes; front, occiput, nuque et
gorge noirs. La dernière d’un
noir plus étendu et au cou on
remarque à travers les pointes
blanches frangées leur couleur
noire, ce qui se remarque
même chez l'oiseau libre et ce
qui fait que le noir s’étend et
se confond peu à peu avec la
coloration de la poitrine et des
flancs.
Depuis la mandibule supé-
rieure, à travers l’œil jusqu’à
la partie la plus basse de la
nuque, les joues sont d’un blanc
plutôt pur et cette couleur
semble plus étendue.
L'abdomen est le plus blanc
à la poitrine; cependant il y
est toujours un peu sale et
d’un gris jaunâtre aux deux
côtés ; à part cela, ilest d’unnan-
kin rose très doux aux flancs.
Les plumes des flancs sont spé-
cialement longues, soyeuses,
peu serrées.
Le talon est fortement em-
plumé, les sous-caudales sont
courtes. Le dos est gris-cen-
dré, tirant un peu sur le vert;
la partie au-dessous de la joue
est quelque peu jaunâtre; les
sous-caudales sont longues, lâ-
— 538 —
Parus cinereus communis.
rougeâtre et au croupion les
longues plumes soyeuses sont
très molles et d’un nankin
gris-rose; les sous-caudales
courtes, ne s'étendant guère
au-dessous des plumes du crou-
pion, ont la couleur du dos.
Les rémiges et les rectrices
sont plus claires, moins gris
de fer et moins lavées de jau-
nâtre. Les trois dernières ré-
miges et les couvertures des
ailes sont plus claires et plus
gris-brun, surtout chez les fe-
melles. Les rectrices sont plus
étroites. La dernière de celles-
ei est la plus claire et sa barbe
étroite est gris-clair.
Parus cinereus montanus.
ches, très molles, et plus clai-
res qu'au dos, tirant dans leur
partie plus basse un peu sur
le jaunâtre; les sus-caudales
supérieures, courtes, ne dépas-
sant guère les plumes du crou-
pion, ont la couleur plus som-
bre du dos.
Les rectrices et les rémiges
sont bleuâtres ou gris de fer,
aux tiges brunâtres, et les ré-
miges primaires plus fines, les
secondaires plus larges, plu-
tôt gris-cendré, tirant sur le
vert, lavées de jaunâtre. Cette
nuance tire tantôt sur le vert
et tantôt sur le bleu, selon que
l’on les examine. Les couver-
tures des ailes sont gris foncé,
lavées d’un gris plus clair. La
rectrice externe est la plus
courte, la plus claire et sa tige
étroite est gris clair.
» Tout observateur a le loisir de se convaincre de
l'exactitude de mes observations s’il s’en tient aux données
sus-mentionnées que j'ai prises sur des oiseaux tirés au
mois de mai où ils sont dans leur habit de noces, dans
leur plus parfait état, et surtout si l’on a égard aux eris
d'appel dont j’ai parlé plus haut.“
*k
Le colonel 1. de Salis décrit comme suit la mésange
alpestre dans les comptes-rendus de la Société des sciences
naturelles du canton des Grisons, nouvelle édition, VI
année 1859/1860, Coire 1861:
— 539 —
La mésange alpestre.
(Parus Baldensteinii mihi.)
Contribution à l’Ornithologie des Grisons,
lu dans la séance de la Société des sciences naturelles,
par
H. de Salis, colonel cantonal.
»Les mésanges comptent parmi les oiseaux les plus
connus de notre pays. Elles sont nombreuses comme
oiseaux sédentaires ou erratiques, dans toutes les espèces,
depuis le bas des vallées jusqu’à la limite supérieure de
nos forêts alpestres. Qui n’aurait jamais pris, dans sa jeu-
nesse, la charbonnière, cet oiseau leste, quelquefois un
peu voleur, ou la belle bleue, moins fréquente, et la
petite nonnette, drôle petit être sans peur? Qui n’aurait
remarqué tout à coup, dans les forêts alpestres silen-
cieuses, une grande agitation dans les branches de quelque
groupe de conifères, agitation produite par une compa-
gnie de mésanges noires et huppées, peut-être aussi de
roitelets, qui pourchassaient avec un ramage incessant
les insectes en rampant le long des troncs et des tiges
ou en se balançant aux plus minces rameaux, la tête en
bas? Et qui ne connaîtrait la petite mésange à longue
queue, qui apparaît chez nous surtout en automne et qui
est connue pour annoncer le mauvais temps ?
Moi aussi je n’ai connu que ces quelques espèces
de mésanges dans notre canton, quoique j'aie eu une
grande prédilection, dès ma jeunesse, pour la gent ailée,
que je n’ai cessé d'observer et d'étudier. Ce n’est que
quand j'ai eu entre les mains la belle œuvre de Tschudi
— c'était encore lors de mon séjour à Naples — que
J'y appris qu'il existe dans les Grisons une autre espèce:
la mésange alpestre.
ER Re
Cette note a suffi pour m’entrainer, dès que je fus de
retour, à des recherches assidues sur le séjour de cette
mésange. !
C'était en 1857, lorsque je passai un temps assez
long à St-Moritz, dans l’Engadine, et plus tard aussi
pendant une excursion de chasse dans les hautes mon-
tagnes de notre pays, que je croyais avoir trouvé cette
mésange, mais je n'étais jamais certain, vu que l’occa-
sion de comparer les deux espèces, l’alpestre et la non-
nette, me manquait. Je communiquai mes observations au
seul ornithologiste qne notre canton possède, à M. Thomas
Conrado de Baldenstein pour connaître son point de vue.
Pour toute réponse, M. Conrado m’envoya un volume de
P,Alpinat de l’année 1827, où j'ai trouvé, à mon grand
étonnement, une communication de cet auteur ne conte-
nant pas seulement les données relatives à la découverte
de la mésange alpestre, mais aussi une description très
exacte de la nonnette.
Il s’ensuit sans peine de cette communication que
Tschudi y a pris ses renseignements sur lalpestre.
Quoiqu’une trentaine d’années se soient écoulées de-
puis cette découverte et la publication y relative, je n’ai
trouvé aucune notice indiquant qu’un ornithologiste ait
dénommé et rangé dans son système la mésange des
Alpes.
Par conséquent, je juge propice de communiquer
dans votre séance les observations que j’ai faites sur cet
oiseau grison, dans l’espoir d’assurer à la science un fait
inaperçu jusqu’à ce jour.
Pour en faciliter la comparaison et pour mieux faire
ressortir les points de distinction de ces deux espèces
qui se ressemblent tant, je soumets à votre examen un
individu de chaque espèce.
Vous vous convaincrez sans doute des différences de
l'extérieur, telles que:
— b4l —
Longueur de l’alpestre, du
bec à la pointe de la queue. . 4 pouces et 5 lignes.
Longueur de la nonnette,
du bec à la pointe de la queue 4 , ZARNS
Envergure de l’alpestre. . 8 4, 6-7 ,
É , l& nonnette . 6 Ears
La coloration noire du plumage sous le bec est beau-
coup plus étendue et moins bien déterminée vers la poi-
trine chez l’alpestre, de sorte qu’on remarque sur la poi-
trine encore des plumes noires.
Par contre, chez la nonnette on trouve du noir sous
le bec seulement à la gorge et au cou, et ce noir est
nettement limité.
Le bec de la mésange alpestre est plus fort et tou-
jours bien noir, tandis que le bec plus faible de la non-
nette paraît gris noir.
Les pieds de l’alpestre sont plus forts et plus sombres
et plus scutellés.
Les flancs de la poitrine et du ventre, surtout les
plumes longues et soyeuses sous les ailes, sont gris rous-
sâtre chez l’alpestre, gris jaune chez la nonnette.
Les deux espèces ont le front et la calotte noirs,
cependant cette coloration est plus étendue par la nuque
jusqu’au dos chez l’alpestre; le blanc des joues est plus
étendu et tire sur le jaune gris à la nuque, tandis que chez
la nonnette cette partie est gris rouge.
Le dos de l’alpestre est gris d'olive, celui de la
nonnette est brun gris ou gris de souris. Les couver-
tures des ailes de l’alpestre sont d’un gris plus sombre
et les barbes externes des rémiges sont gris de souris
chez la nonnette, jaune gris chez l’alpestre.
Les rectrices montrent la même différence.
Il est possible que ces différences soient bien petites
pour celui qui n’a pas la pratique de ces recherches,
cependant elles sont de toute importance, étant absolu-
ment constantes.
36
— 542 —
Baldenstein a comparé ces mésanges au mois de
mai, moi je les ai comparées au mois de septembre, de
novembre, de décembre, et toujours j’ai trouvé le bec de
l’alpestre plus fort, d’un noir foncé, celui de la non-
nette gris noir et plus faible; les pieds de la dernière
étaient constamment plus faibles et plus clairs et toujours
le plumage portait les caractères différentiels susnommés.
On pourrait peut-être objecter, sans que l’on voulût
nier les différences mentionnées, que ces dernières dépen-
daient de la différence d’habitat, de nourriture et de cli-
mat et qu’elles n'étaient qu’accidentelles et ne justifiaient
nullement l’acceptation d’une nouvelle espèce.
Cependant ces objections sont désavouées par les
observations concernant le chant et le genre de vie de
notre mésange alpestre.
La nonnette choisit de préférence son séjour dans
les vergers, les forêts d'arbres à feuilles caduques et dans
les buissons et ne monte qu'aux montagnes de moyenne hau-
teur dans notre canton; ellese trouve partout plutôtisolément.
La mésange alpestre, par contre, s’est toujours trou-
vée jusqu'ici dans les forêts de conifères épaisses, voi-
sines des pâturages et des Alpes depuis 4000’ s/m. jus-
qu'à 7000’ (St-Moritz dans l’Engadine). Je l’ai toujours
vue en compagnie de ses congénères et presque toujours
avec un certain nombre de mésanges noires et de huppées.
Il est incontestable que le chant et les cris d’appel
des oiseaux offrent souvent certains points de distinction,
même pour des espèces très rapprochées. IL en est de
même pour les deux mésanges en question.
Ni l’une ni l’autre ne possède un chant véritable.
Le cri d'appel de la nonnette est un fizieù, fizieù ou
Zi gà gäà ga; au printemps aussi: thiè.
La mésange alpestre fait entendre au printemps et
en automne un Zi kää-kää, dont le dernier son est plus
grave et plus allongé ou traîné que chez la nonnette qui
prononce son Zi gä gä gä toujours précipitamment. Souvent
— 543 —
on n’entend de la part de lalpestre que le kää-kää. Le
cri d’accouplement de l’alpestre est un ti ti ti clair, so-
nore, tantôt haut, tantôt grave, et que l’on peut prendre
pour une sorte de chant. Cette différence dans les sons
sifflés des deux mésanges est si évidente que celui qui
.y fait attention, la remarque de suite.
Quant à la nourriture, on sait que la nonnette re-
cherche surtout les petits insectes et qu’elle se nourrit
en hiver de semences, de graines de plantes potagères
et de fruits mous; elle ne dédaigne nullement les graisses
et la viande et s’approche par conséquent souvent des
habitations.
Au printemps et en été, les insectes constituent la
nourriture principale de la mésange alpestre; pendant
l'automne et l’hiver elle vit de baies et surtout de graines
de conifères. Elle ne s'approche jamais des habitations,
pas même des chalets situés si haut dans les montagnes;
elle vit sans cesse dans la forêt.
Conrado de Baldenstein croyait qu’elle serait forcée
à errer quelquefois par les grands froids et les fortes
chutes de neige, mais il ne savait où, car il n’avait jamais
vu la mésange alpestre dans nos vallées. Je crois devoir
m'y opposer en avançant que cette mésange brave lhi-
ver le plus rigoureux dans son quartier si haut placé.
Je donne comme preuve que j'ai trouvé notre mésange,
par un froid de 12° Réaumur et par une couche de
neige de 2 à 3 pieds de haut, en décembre 1860, au-
dessus de Parpan, dans la même forêt où je l’avais obser-
vée aussi l’automne précédent.
Selon Baldenstein, la mésange alpestre nicherait
aussi beaucoup plus tard que la nonnette et établirait
son nid presque toujours dans les troncs pourris où le
mâle et la femelle se creusent un trou ou en élargissent
un. Je n’ai observé ni le nid ni les œufs jusqu’à pré-
sent; j'espère cependant pouvoir donner des détails y
relatifs l’automne prochain.
— D44 —
J'espère que chacun se sera convaincu qu’il s’agit
ici de deux mésanges absolument différentes, se distin-
guant par la grandeur, la coloration et le genre de vie;
par conséquent, cette mésange doit être admise dans
le système comme espèce. Il y a plus de 30 ans, Con-
rado de Baldenstein voulut changer le nom de mésange
des marais (parus palustris), qui est, au moins chez nous,
impropre pour la nonnette — celle-ci n’habitant point
les marais — en ,mésange grise“ (par. cinereus), et par
contre, il voulut dénommer l’espèce découverte par lui
par. cinereus montanus. Lui, l’ornithologiste bien connu,
n’a pas réussi à changer ces noms. Laissons à la nonnette
son nom usité, mais baptisons la nouvelle espèce. La
découverte en est due incontestablement à ce vaillant
naturaliste, auquel l’histoire naturelle des oiseaux doit
déjà tant de nouvelles découvertes et dont les observations
réunies dans une œuvre substantielle et pourvue de figures
fines et fidèles faites par lui-même, fourniront désormais
encore beaucoup de détails utiles et nécessaires à la science.
C’est pourquoi et en signe de reconnaissance de la
part de sa patrie, je propose de coordonner la mésange
alpestre comme espèce nouvelle au genre des mésanges
sous le nom de ,Parus Baidensteinii“.
*# ÿ *
Le D" V. Fatio écrit ce qui suit dans le Bulletin
de la Société ornithologique suisse, Tome premier, première
partie, Genève et Bâle, 1865:
,»Parus borealis
par
V. Fatio.
(Lu à la Société dans sa séance du 1°r août 1864.)
Longtemps méconnue, cette mésange a fourni ma-
tière à tant d'opinions diverses qu’il ne me semble pas
inutile d’en étudier encore une fois les caractères, et de
— 045 —
chercher, sans idée préconçue, dans l’examen de ses dif-
férentes formes, si l’on doit enfin, ou séparer complète-
ment les Parus palustris (Linné), alpestris (Bailly), et
borealis (de Selys), ou ne distinguer spécifiquement que
le premier et le dernier, pour ne plus faire du second
qu’une forme particulière du borealis.
La mésange Alpestre ou Boréale a été observée et
reconnue distincte de la Nonnette (palustris), d’abord
dans les Grisons, en Suisse, par Conrad de Baldenstein,
qui décrivit, sous le nom de Parus cinereus montanus, la
forme prétendue alpestre !); puis, passablement plus tard,
par de Selys-Longchamp, qui la décrivit de provenance
du nord, sous le nom de borealis?); puis encore par
Bailly, qui, l’ayant trouvée en Savoie, la nomma succes-
sivement lugubris, alpestris et borealis, laissant croire
toutefois à la possibilité de deux espèces distinctes).
Rencontrée en Scandinavie, elle fut décrite par Wallen-
green sous le nom de fruticeti{); tuée au Salève, près
de Genève (en juin 1840), elle fut mise par M. G. Fatio,
sous le nom d’alpestris 5), dans une tribu de mésanges
grises, avec les Parus sibiricus, lugubris, palustris, bo-
realis et atricapillus. Enfin, M. de Salis l’a décrite encore
tout dernièrement, de provenance des Grisons, sous le
nom de son premier descripteur, soit Parus Baldensteinii $).
J’ai étudié moi-même ces mésanges dans nos Alpes,
et suis arrivé à la conviction intime que l’alpestris, non
seulement n’est qu’une forme particulière du borealis,
mais encore possède assez de caractères propres pour
que l’on puisse le distinguer spécifiquement du palustris.
Après avoir poursuivi ce parus de la plaine jusqu'aux
1) Neue Alpina, vol. II, 1827.
?) Archives de l’Académie royale de Bruxelles, 1843.
#) Bulletin de la Soc. d'H. nat. de Savoie, 1851 et 1852.
#) Naumania, IV, 1854.
5) Naumania, VI, 1856.
5) Mémoires de la Soc. d'H. nat. des Grisons, 1861.
— 546 —
limites de la végétation, j'ai pu voir avec évidence, en
m’élevant sur les flancs de la montagne, d’abord un saut
brusque du Palustris à l’Alpestris, puis une transition
douce et continuelle de ce dernier au Borealis parfait.
Plus la Boréale habite des localités élevées dans nos
Alpes, plus aussi sa taille et le coloris de son plumage
se rapprochent de ceux de la Boréale du nord, et vice-
versa, plus elle habite bas, plus elle perd, naturellement,
des caractères que lui avaient donnés des climats plus
rigoureux.
Nous pouvons voir ici ces résultats comparés sur
des tableaux représentant les proportions et la coloration
étudiées et suivies avec les différents degrés de l’élévation.
(Voir tableau page suivante.)
(Dans 4 autres tableaux représentant la coloration
de l’habit de noces et celui d'automne, Fatio démontre
les différences des diverses espèces et sous-espèces. Voyez
aussi: Fatio, Faune des Vertébrés de la Suisse, IT. Oiseaux,
avec 3 planches, dont une représentant les trois mésanges
grises: Parus palustris communis, alpestris et borealis.)
Quittons maintenant la plaine et, nous élevant dans
la montagne, comparons les nonnettes (P. palustris) que
nous pouvons rencontrer jusqu’à des 1100 et 1200 m.;
toutes présentent exactement les mêmes proportions et la
même coloration; un peu plus d’extension dans la tache
noire de la gorge distingue uniquement les individus du
haut de ceux du bas.
Mais abandonnons, les vergers d’abord, puis les bois
variés, et entrons dans les forêts de conifères; nous
avons à peine monté quelques pieds que déjà une grande
transformation s’est opérée. Nous avons vu le peu de
dissemblance qu’une différence de niveau de 800 à 900 m.
a pu amener entre le palustris de la plaine et celui de
la montagne, et quelques pas seulement ont suffi main-
tenant pour changer complètement le facies d’oiseaux
qui vivent pourtant, sur ce point, côte à côte. Nos mé-
047
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— 548 —
sanges mesurent tout à coup des proportions passable-
ment plus grandes; leur queue s’est soudain allongée,
leur bec et leurs pattes ont pris plus de force et d’ex-
tension; leurs plumes, et particulièrement les dorsales,
ont pris des dimensions plus fortes. Au lieu d’une petite
calotte brillante et d’un noir bleu, nous avons tout à
coup une calotte d’un noir brun qui s'étend jusque sur
le dos; au lieu d’une simple tache à la gorge, nous avons
une gorge entièrement noire; nous avons des joues très
prolongées et des pennes et des rémiges franchement
bordées de clair; nous n’avons plus la même couleur des
pattes, en un mot, nous observons des changements un
peu partout.
Montons de là plus haut encore, et remarquons que,
plus nous nous élevons, plus les proportions sont régu-
lièrement fortes et plus la coloration s’éclaircit; ce n’est
plus qu’une augmentation graduelle dans l’importance des
caractères qui ont servi déjà à faire distinguer d'emblée
l’alpestris du palustris; nous arrivons enfin en montant
toujours à des mésanges qu’il sera impossible de ne pas
identifier au premier coup d’œil avec la Boréale du nord.
Le Parus borealis (de Selys) d'Islande ne présente aucune
différence dans ses proportions avec la moyenne des Bo-
réales d'Engadine; les caractères tirés de sa coloration
sont les seuls que l'influence de cette latitude nord avan-
cée ait pu exagérer encore; sa coloration générale, ainsi
que les bordures de ses pennes et rémiges sont plus
tranchées et plus claires. Le Parus atricapillus (Lath.),
qui ne semble être que la Boréale de l'Amérique sep-
tentrionale, accuse encore exactement les mêmes carac-
tères que notre Alpestre; il les montre seulement dans
leur intensité, pour ainsi dire, extrême.
Si c’est l’analogie des climats qui fait les rapports
qui existent entre la Boréale du nord et celle de nos
Alpes, l’on ne pourra plus supposer que le palustris ne
soit qu’une forme du borealis qui, soumise à d’autres.
— 549 —
conditions, aurait aussi d’autres caractères; car pourquoi
n’aurions-nous pas alors des transitions douces de l’une
à l’autre avec une augmentation continuelle dans lalti-
tude et la latitude ?
Comparons encore les différences notables et paral-
lèles qui distinguent d'emblée les deux livrées des Parus
alpestris et borealis, au peu de dissemblance que montre
le palustris dans ses deux états; et nous attacherons
bientôt une grande importance à ce simple fait, non seu-
lement pour rapprocher et identifier ces deux premières
mésanges, mais encore pour en séparer spécifiquement
la dernière. L’alpestre, dont l’habitat touche à celui de
la nonnette, ne se relirera pas avec elle, en automne,
dans la plaine pour y passer l'hiver; constituée comme
la boréale pour résister aux frimas, elle restera, comme
elle, dans la montagne; mais, comme elle aussi, elle
prendra, à sa mue d’automne, des plumes très longues,
soyeuses et différemment coloriées qui, outre qu’elles la
protégeront contre le froid, lui serviront aussi à se dis-
tinguer toujours de la nonnette.
Le Parus borealis femelle ressemble beaucoup au
mâle en automne, mais s’en différencie un peu au prin-
temps par une calotte légèrement plus brune, par des
teintes supérieures plutôt plus claires, par sa gorge noire
plus striée de blanc, et enfin, par des joues d’un blanc
moins pur.
Les jeunes, peu après leur sortie du nid, ont des
teintes générales supérieures et inférieures plus sombres
et mâchurées que les adultes; le noir de leur tête et de
leur gorge est moins étendu et moins foncé.
Quant aux œufs enfin, quoique j'aie pu comparer
entre eux des exemplaires soit de notre Palustris, soit
de nos Alpestris et Borealis, soit aussi du Borealis du
nord; n'ayant pu travailler encore sur un assez grand
nombre de sujets, je préfère attendre d’en avoir collecté
davantage pour oser tirer un caractère de ce côté-là; je:
— 550 —
me bornerai à signaler ici que j’ai d'ordinaire trouvé aux
œufs de l’Alpestris et du Borealis un petit axe plus fort
comparativement au grand que chez le Palustris, soit des
formes plus arrondies.
L’Alpestre, soit la Boréale, habite en Suisse les forêts
de sapins, de pins et de mélèzes; elle voyage par familles,
et se laisse facilement reconnaître à son cri d’appel qui
est exactement le même à 1100 m. et à 2200 m.; elle
répète, en effet, partout, une ou deux fois de suite, et
d’un ton vigoureux, ou bien tzi krace, ou bien simple-
ment kraee, kraee, faisant toujours ae très grave et long.
J’ai entendu aussi au printemps, en Engadine, à 2200 m.,
le mâle de la Boréale produire, ‘outre quelques petits
sifflements, le léger gazouillement que Bailly attribue à
l’'Alpestre.
L'époque de la nichée varie passablement suivant
les hauteurs et les années; ainsi, en 1863, la Boréale,
sous la forme d’Alpestre, nourrissait ses petits au nid
dans lOberland bernois, à 1100 m., au commencement
de juin; la même année, la Boréale nourrissait égale-
ment ses petits au nid, dans les forêts de la Haute-
Engadine, à 2100 m., à la fin du même mois. En 1864,
la Boréale fabriquait seulement son nid en Engadine
dans le commencement de juin; c’est à ce moment que
je l’ai vue élargissant avec son bec, dans un mélèze, un
trou qui semblait d’un travail tout récent; elle mettait à
cette tâche une ardeur étonnante, sortant continuellement
et jetant aussitôt au bas de l’arbre une quantité de dé-
bris. Cette mésange creuse-t-elle quelquefois elle-même
le trou où doit reposer son nid, quand par hasard elle
n’en trouve pas un tout fait?1) — ou bien se borne-t-
elle à arranger à sa façon celui qu’elle a trouvé? — Je
1) J’évite à dessein de parler des cas où quelques mésanges
ont été trouvées nichant en terre dans des trous de souris, parce
que je les considère comme des faits exceptionnels, du moins dans
notre pays.
— 551 —
ne puis pas encore répondre avec certitude à ces ques-
tions; mais je puis pourtant faire remarquer que beau-
coup des individus que je tuai à l’époque de la nidifi-
cation étaient complètement dénudés, soit privés de plu-
mes, sur le front; peut-être cela provenait-il d’un arra-
chement pendant le travail de la perforation opéré avec
un instrument comparativement trop court. Je ferai obser-
ver ensuite que j'ai trouvé, et surtout en Engadine ‘),
beaucoup d’exemplaires munis au printemps d’un bec
passablement plus fort que celui des individus capturés
en automne; y aurait-il crue et usure de cet organe
dans le but du creusement? — cela semble bien anor-
mal; mais peut-être pourrais-je cependant l’appuyer plus
tard par des observations analogues faites sur d’autres
oiseaux; le fait est pourtant que j’ai trouvé au printemps
plusieurs sujets munis de becs comparables à celui du
Parus bicolor.
Les petits une fois nés, notre mésange perd encore,
comme bien d’autres espèces, les plumes de sa gorge en
nourrissant; il est par conséquent assez difficile de se la
procurer dans une livrée de noces en bon état après le
mois de mai.
J’ai tué une fois en Engadine, vers le milieu de juin,
une mésange boréale chez laquelle toutes les faces infé-
rieures étaient complètement délavées d’une belle teinte
d’un rose foncé; cette couleur qui diminua très peu au
lavage était évidemment végétale et provenait bien pro-
bablement, ou de la branche sur laquelle l'oiseau avait
couché, ou du trou dans lequel il s'était réfugié.
1) Si la Boréale se creuse elle-même un trou pour son nid
quand elle n’en rencontre pas de tout fait, l’on comprendra facile-
ment qu’elle doive se trouver plus souvent dans cette nécessité dans
P'Engadine que dans l’Oberland bernois; puisque, au lieu des sapins
tendres, et habités par une foule d'oiseaux perforeurs, de cette der-
nière localité, elle ne trouve plus dans la première que des mélèzes
et des aroles, passablement plus durs, que bien peu de pics perfo-
rent pour elle.
— 552 —
Oiseau sédentaire. Selon de Salis, la mésange
alpestre passerait les hivers les plus rigoureux dans les
hautes Alpes. Selon Bailly, elle se retirerait devant les.
plus grands froids et les plus fortes chutes de neige dans.
des régions plus basses, elle rechercherait alors les pentes
abritées à quelques cent mètres plus bas, tout en évi-
tant toujours les vallées basses, même les vallées alpes-
tres, de même que le voisinage des habitations.
I. a. La mésange alpestre est sédentaire en Savoie;
elle y fréquente pendant toute la belle saison les forêts
froides de pins, de sapins et de mélèzes, celles surtout
qui se trouvent les plus reculées dans les montagnes. On
la voit près de Chambéry, sur le Mont Grenier, à l’AI-
pétoz, à Joigny et au Nivolet; en Banges: à la Margé-
riaz, à Rozamaz et à la base du mont Trélez. On la
retrouve aussi dans quelques régions élevées de la Ta-
rentaise, dans toute la Haute-Maurienne, enfin sur la
pente méridionale du Mont Cenis, etc. M. Caire la re-
marquée dans les Basses-Alpes, où elle est sédentaire.
Les Alpes suisses la possèdent aussi pendant toute l’année.
On voit, d’après l’énumération des localités que fré-
quente le plus habituellement en Savoie la mésange
alpestre, qu’elle se tient éloignée des vergers et des lieux
humides plantés d'aunes, de saules et de frênes, où se,
plaît particulièrement la mésange nonnette. Ce n’est pas
à dire pourtant qu’on ne l’y découvre quelquefois après.
les nichées, lorsque, par exemple, forcée d’abandonner
les montagnes, à cause des neiges qui viennent tout à
coup les envahir, elle s’abat sur les collines boisées pour
y vivre plus aisément. Mais son apparition dans les bois
de la plaine est toujours très rare en Savoie.
Cette mésange reste attachée au district où elle s’est
une fois reproduite. L'hiver ne parvient pas même à l’en
chasser; aussi sont-ce des jeunes surtout qui descendent
chaque année de nos montagnes pendant les rigueurs de
l'hiver, pour venir se fixer momentanément dans les bois
— 553 —
verts des collines et des coteaux qui dominent la plaine.
Elle n’émigre jamais de la Savoie, comme la plupart de
ses congénères, à l’approche de la mauvaise saison. En
hiver, elle préfère vivre par paire, mâle et femelle, ou
par trois ou cinq individus ensemble, plutôt que par
bandes aussi nombreuses que durant l’automne (Bailly, 68).
[bd Fatio-Beaumont a reconnu la mésange alpestre
en juin 1840 au Salève. La mésange alpestre est séden-
taire au Jura et dans les Alpes autour du lac Léman
(Fatio). Sédentaire au Salève (Lechthaler).
IT. a. Sédentaire dans les Alpes vaudoises /Goll,
Narbel). Cette mésange est fréquente dans les montagnes
de la Gruyère (Olph-Galliard, Verzeichnis der Vôügel des
Tales Greyerz in der Schweiz).
IIL. a. Sédentaire dans l’Oberland bernois ({Füatio) ;
dans les plus hautes montagnes des environs de Mei-
ringen (Blatter); dans les montagnes du district de Fru-
tigen (Risold). Sédentaire près de Heiligenschwendi /£.
Luginbühl,.
IV.a. Se trouve au Gothard /Futio); sédentaire,
mais rare, dans les Alpes d’Unterwald (Ætlin).
V.a. Ne se trouve dans le canton de Glaris que
sur les montagnes au-dessus de 1500 m. /Schindler).
VI. a. $Se trouve probablement aussi dans les mon-
tagnes d’Appenzell (Bommer).
VIL a. Sédentaire dans le haut Jura, depuis la fron-
tière de la France jusque dans le Jura neuchâtelois (Fa-
to). Selon de Burg, la mésange nonnette ne serait rem-
placée par l’alpestre que dans la région de 1300 à
1600 m.
VII. D. Sédentaire dans le haut Jura, probablement
seulement entre 1400 à 1600m.; de Burg connaît le
Grenchenberg, Montoz comme station la plus orientale ;
cependant la mésange alpestre y est rare.
VIIL. a. Nicheuse et sédentaire dans le Haut-Valais
(Studer et Fatio).
— 554 —
VIII. . La mésange alpestre se montre çà et là en
hiver au Rhône. de Burg a reçu du Valais beaucoup de
»nonnettes“ en automne et en hiver; il s’est étonné de
ce qu'il n’y a eu parmi le nombre qu’une seule alpestre,
quoique les naturalistes qui lui fournissaient ces oiseaux
y dirigeassent tout spécialement leur attention. Par contre,
il reçut des nonnettes ordinaires, ayant cependant le
noir de la gorge un peu plus étendu, provenant de hau-
teurs de 1400 m.
IX. a. Les mésanges grises nichent dans les bois
verts de nos Alpes, depuis Lugano ou plutôt depuis Val
Colla par tout le canton du Tessin, par exemple à Fu-
sio, Olivone, Bedretto, et appartiennent à la forme Pa-
rus borealis Fatio. de Tschusi m'écrit là-dessus, en date
du 28 septembre 1902:
RAM Cette mésange alpestre ne pourra appartenir
qu’à Parus montanus accedens Br., eu égard aux rectrices
étroites, mais la coloration du dos semble la rapprocher
plutôt de la Borealis du nord...“
Et le 12 septembre 1903:
»---. Je ne puis que confirmer mon point de vue
de l’année passée : l’individu envoyé est plus rapproché
de la Borealis que de l’accedens . .. .“ (Ghidini).
Arrigoni Degli Oddi (Manuale di Ornitologia ita-
liana, 1904) a recu de la région de Nice et de la Corse
des individus qu’il n’y avait pas moyen de distinguer
de la Borealis du nord. Selon cet auteur, les mésanges
grises provenant du Piémont, de la Lombardie, de la
Vénétie et de Trieste appartiennent à différentes sous-
espèces de la mésange alpestre.
Selon Ghidini, la mésange alpestre est fréquente
dans les montagnes tessinoises.
X.a. Fréquente dans nos forêts alpestres, même
dans les plus hautes, à la limite supérieure des bois; ne
se trouve guère dans les vallées, jamais au passage
(Conrado de Baldenstein, Neue Alpina, IT, 1827). J’ai
— 595 —
rencontré cette mésange dans les forêts vertes alpestres
jusqu’à 7000 pieds s/m., par exemple au milieu de l’hi-
ver, près de Parpan (1500 m.), Sartons (1660 m.), Schar-
moin (1986 m.), sur la Ochsenalp (1924 m.), au Weisshorn
et au Rothorn jusqu’à 2300 m., puis au Lenzerhorn, près
d’Alveneu, de Glaris, de Disentis, de Davos, de Ta-
vetsch, de Lenzerheide, de Langwies, etc. /de Salis).
XL a. Baldamus prétend avoir observé les deux
mésanges, Parus palustris et la montanus dans l’Enga-
dine; cependant cette observation n’est confirmée par
aucun de nos collaborateurs. L’alpestre n’est pas rare
près de Pontresina, elle va jusqu'à 2400 m. (Surata).
Fréquente près de Sils-Maria /Courtin), près de St-Moritz
{de Salis); souvent observée aux environs de $St-Moritz
(Pestalozzi). Commune dans l’Engadine /Fatio).
Oiseau erratique. Tandis que de Salis ne connaît
cette mésange que comme oiseau sédentaire, et que Con-
rad de Baldenstein et Fatio laissent ouverte la question
des migrations, Bailly s'exprime différemment quant aux
mésanges alpestres errant dans le pays. Il paraît que les
mésanges alpestres habitant les hautes régions au-dessus
de 2000 m., au moins la plupart des jeunes individus,
quittent la contrée par les froids intenses et par les grandes
chutes de neige pour séjourner pour un temps plus ou
moins long à quelques centaines de mètres plus bas. Il
va sans dire que la mésange alpestre erre par la con-
trée dès que la couvée est terminée, et de nouveau avant
l’accouplement, soit par paires, comme au printemps, soit
en famille, comme en été et en hiver, soit en compagnie
assez considérable de ses congénères, ou avec des mé-
sanges noires, huppées ou avec des roitelets, comme en
automne.
La. Ce sont des jeunes surtout qui descendent
chaque année de nos montagnes, pendant les rigueurs
du froid, pour venir se fixer momentanément dans les
— 556 —
bois verts des collines et des coteaux qui dominent la
plaine. Elle n’émigre jamais de la Savoie comme la plu-
part de ses congénères, à l’approche de la mauvaise sai-
son (Bailly, 68).
I. bd. Quelquefois elle se montre au pied du Salève
(Fatio). Il est rare de la voir apparaître dans la plaine
et encore n’y séjourne-t-elle que peu de temps (Lech-
thaler).
Il. a. Très rare à Gessenay /Uelliger).
III. a. Exceptionnellement dans les régions plus
basses, de 800 à 1000 m., dans l’Oberland bernois
(Fatio).
IV. a. De temps en temps près d'Andermatt (Fatio).
VII. a. Quitte très rarement les hautes régions et
seulement quand les chutes de neige l’y contraignent
(Girard).
VIIL.b. Aux premières reiges, des individus isolés
se montrent dans la vallée du Rhône (Lenggenhager).
X.a. Cet oiseau n’émigre pas, cependant il erre
par ci par là pendant toute l’année à la recherche de la
nourriture {de Salis). Lie 10 mars 1824, une mésange
alpestre (Parus cinereus montanus borealis) s’est égarée
dans notre verger où séjournent plusieurs paires de la
nonnette ordinaire et fit entendre son cri d'appel: ti-ti-ti-ti
très vif sans que la nonnette ordinaire y eût fait atten-
tion et sans que l’alpestre se fût occupée de ses congé-
nères. Par contre, j'ai pu l’attirer à moi trois ou quatre
fois en imitant son ti-ti-ti-ti {Baldenstein, Aus seinem Orni-
thologischen Tagebuche, von ÆZ. von Salis publiziert.)
XI.b. Dans la Basse-Engadine, au ruisseau de la
Bernina, j'ai observé un grand nombre de mésanges alpes-
tres le 7 janvier 1903 /Baumann,.
Oiseau nicheur. (Voir aussi ,Oiseau sédentaire“.)
La mésange alpestre se reproduit sur nos Alpes jusqu’à
l'altitude de 2400 m. s/m., dans le Jura jusqu’à 1700 m.
— 557 —
environ. La limite inférieure de la région de reproduc-
tion diffère notablement. Dans le Jura, elle ne se trouve
guère au-dessous de 1300 m., plutôt plus haut. Dans les
Alpes, la mésange alpestre se reproduit assez régulière-
ment dès 1300 m., isolément, surtout la forme alpestris
Fatio, dès 1100 m., voire même 1000 m. s/m. Elle est
commune entre 1600 et 2000 m. dans les Alpes, tant
qu’il y a des forêts de conifères; au Jura elle est par-
tout rare.
Selon Ayrrigoni Degli Oddi, Parus montanus se re-
produirait jusqu’à 2500 m. s/m. (Arrigoni Degli Oddi,
Manuale di Ornitologia italiana, Milano 1904).
La. Oiseau nicheur aux Voirons, à la Dent d’Oche,
à la Dent du Velland {Lechthaler).
[. b. Nicheuse, mais rare, au Salève (Fatio, Lech-
thaler); se trouve dans le Jura français et suisse, à La
Roche (1648 m.), au Mont Reculet (1720 m.), au Mont
(1600 à 1723 m.), au Mont Colombier, 1689 m. (Fatio).
Il. a. Nicheuse au Pays-d'Enhaut (Narbel), sur les
montagnes de la Gruyère /Olph-Galliard).
IL a. Fréquente depuis 1100 m. dans l’Oberland
bernois (Fatio). |
IV.a. N'est pas rare dans les montagnes du canton
d'Uri (Fatio).
V.a. Nicheuse sur toutes les montagnes du Sernf-
tal et du Linthal, à 1800 m. de haut environ /Schindler.
VLa. Nicheuse dans les Alpes appenzelloises.
VIL a. Se reproduit dans toute la chaîne du Jura
vaudois et neuchâtelois, depuis une certaine hauteur au-
dessus du niveau de la mer /Fatio). Aux environs de la
Chaux-de-Fonds, la mésange alpestre se reproduit, sur-
tout dans les hautes forêts vertes (Girard).
VII. à. Nicheuse rare sur les hauteurs du Jura, au-
dessus de 1400 m. s/m. (de Burg).
VIIL a. Se reproduit çà et là, mais peu Lure
ment, dans le Haut-Valais (Studer et Fatio). Pas rare à
37
D58 —
Binn (de Schæck). La mésange alpestre n’est pas rare dans
le Haut-Valais (Olph-Galliard).
VIIL. 4. Nicheuse dans les montagnes sur Salquenen
(Lenggenhager).
IX. Selon Ghidini, la mésange alpestre se repro-
duirait assez fréquemment sur toutes les montagnes entre
Val Colla et le St-Gothard.
X.a. Voir aussi Conrado de Baldenstein, 172, H. de
Salis, 174, Fatio, 175.
Nicheuse fréquente à Arosa (Hold, 59).
XI. a. Nicheuse dans la Haute-Engadine /Fatio); pas
rare près de Pontresina (Saratz), commune à St-Moritz
(de Salis, Pestalozzi), fréquente à Sils-Maria (Courtin).
XI. b. La mésange alpestre Parus atricapillus mon-
tanus H., n’est pas rare dans les forêts vertes au-dessus
de Tarasp (Hartert).
Oiseau de passage. Aucun de nos collaborateurs ne
désigne Parus montanus comme oiseau de passage.
Hôte d'hiver. D’après plusieurs auteurs et collabo-
rateurs, la mésange alpesire paraîtrait en petites compa-
gnies ou isolément au milieu de l’hiver dans des régions
plus basses, mais il est douteux qu’elle recherche
jamais la plaine, soit le plateau suisse, soit la plaine de
la Lombardie; il n’y a même que peu de vallées alpes-
tres où l’on cite Parus montanus comme hôte d’hiver
régulier; et encore ces individus peuvent-ils appartenir
à une troupe qui se reproduit régulièrement dans quelque
forêt voisine.
[. a. Il arrive quelquefois qu’on la trouve en plaine,
après les nichées, lorsque, par exemple, forcée d’aban-
donner les montagnes, à cause des neiges qui viennent
tout à coup les envahir, elle s’abat sur les collines boi-
sées pour y vivre plus aisément. Mais son apparition dans
les bois de la plaine est toujours très rare en Savoie.
— 259 —
L'hiver ne parvient pas même à la chasser des hautes
montagnes, aussi sont-ce des jeunes surtout qui descen-
dent chaque année de nos montagnes, pendant les rigueurs
du froid, pour venir se fixer momentanément dans les
bois verts des collines ou des coteaux qui dominent la
plaine (Bailly, 68). [Il est possible qu’il s’agisse dans ce
cas de la mésange des saules. Le rédacteur.]
LD. Apparaît exceptionnellement en hiver au pied
du Salève (Fatio).
IL. a. Descend un peu des hautes régions, mais ne
visite jamais les lieux habités (Fatio).
VIIL b. Se montre de temps en temps, surtout en
hiver, au Rhône (Lenggenhager).
X.a. Nombreuse en hiver aux environs de Davos
(Pestalozzi).
XL a. Fréquente à St-Moritz, en hiver (Pestalozzi).
XI. b. Le 7 janvier 1903, j'ai observé un grand
nombre de ces mésanges au ruisseau de la Bernina
(Œ. Baumann, dans l,Ornithologischer Beobachter“, ré-
digé par C. Daut et G. de Burg, année 1903).
Biologie. Elle a le même genre de vie que la mé-
sange petite charbonnière, dont elle recherche du reste
singulièrement la société; elle a aussi son activité, sa mo-
bilité extrême, mais jamais ses cris d'appel ni ses chants
d'amour. Comme elle, elle quête sa vie en sautillant le
long des branches ou en les escaladant au moyen de
petits battements d’ailes brusques; comme elle aussi elle
s'accroche, elle se balance à l’extrémité des rameaux ou
des jeunes pousses de sapin, ou se cramponne fortement
aux troncs des arbres, aux fissures de l'écorce, afin
d’être mieux à l’aise pour s'approprier la proie qu’elle
y rencontre; comme elle enfin, elle s’alimente avec des
graines ou semences d'arbres verts, d’arbustes et de
plantes alpines, avec des baies ou de petits fruits sau-
vages, avec des insectes, des mouches et de gros mou-
— 560 —
cherons, avec des œufs de papillons et d'araignées, avec
des fourmis, larves, chenilles et papillons, tels que pha-
lènes et bombyx.
Après les nichées, ou plutôt après l’éducation de sa
progéniture, il est rare de la voir seule. Elle vit encore
en famille jusqu’à l'approche de l’hiver, et forme de pe-
tites bandes qui parcourent sans relâche tout le jour les
bois de pins, de sapins et de mélèzes; c’est spécialement
sur leurs lisières ou sur les arbres qui environnent des
clairières qu’on les remarque. Mais aussitôt qu’elles les
ont visité en tous sens, elles s’enfoncent pour quelques
moments dans l’épaisseur de ces bois, où leur cri d’ap-
pel, très différent de celui de toutes leurs congénères,
les fait toutefois découvrir à chaque instant. Par ce cri,
qui est grave, assez traîné et même un peu chevrotant,
il semble que cette mésange articule la syllabe crê, ré-
pétée trois ou quatre fois de suite, à égal intervalle ct
sur le même ton; mais une autre syllabe plus rapide le
précède quelquefois. C’est alors qu’elle prononce tit-crêé,
crê, crê, crê, en faisant toujours longue la voyelle ê.
Il arrive souvent que ses petites bandes grossissent
extraordinairement d’un instant à l’autre, en se réunis-
sant à d’autres familles de leur espèce ou de la mésange
huppée et notamment de la petite charbonnière, ou bien
encore à celles du roitelet huppé et du grimpereau Costa.
Tous ces volatiles, ainsi rassemblés, hantent en commun
et dans le plus parfait accord, principalement les abords
des bois de leur canton; ils se dispersent ensuite par
familles ou par petites troupes, à mesure qu'ils rentrent
dans le plus fourré de ces bois.
C’est sur la fin d'avril que la mésange alpestre s’a-
donne en Savoie à l’acte de la reproduction. Pourtant
quelques couples, ceux surtout qui n’ont cessé d’habiter
les dernières forêts de nos Alpes, n’entrent guère en
amour avant les premiers jours de mai, lorsque les neiges
commencent à abandonner ces hauteurs; ceux-ci nichent
— 561 —
vers le 20 de ce mois et ne font qu’une ponte. Les
autres, qui se propagent plutôt qu'eux dans des régions
moins élevées, font habituellement deux couvées par an:
une sur la fin d'avril et au commencement de mai, une
autre vers le 20 ou le 30 juin. Le mâle et la femelle cons-
truisent leur nid dans de petits creux naturels d’arbres,
situés soit dans les troncs, soit dans les branches verti-
cales ou même horizontales des sapins et des mélèzes
surtout. Ils le composent en dehors de brins d’herbes,
de mousses et de lichens, qu’ils entassent grossièrement
au fond de leur cavité; ensuite, ils en garnissent l’inté-
rieur de poils, de plumes, de bourre et d’aigrettes de
synanthérées (chardons, etc.). 6 à 9 œufs, assez rare-
ment 10, sont le résultat de leurs amours; ils ont, en
moyenne, 15 à 16 mm. de longueur, sur 11!/2 mm. de
largeur diamétrale. Dans la race décrite en tête de l’ar-
ticle, ils sont de 14/2: à 15 mm. de long et de 11 mm.
de large et marqués de taches fréquemment plus petites.
Ces œufs sont, dans les deux races, obtus aux deux
extrémités, d’un blanc ordinairement un peu luisant, et
parsemés de points et de petites taches rouges, qui tra-
cent souvent une espèce de couronne sur le gros bout;
quelquefois ces traits sont si nombreux sur cette partie
qu'ils s’y confondent; alors les œufs ressemblent telle-
ment à ceux de la mésange huppée qu’il est réellement
difficile de parvenir à les reconnaître lorsqu'on les a mé-
lés. Cependant, chez la dernière espèce, ils sont d’habi-
tude garnis de taches plus larges, plus nombreuses encore
et plus confluentes autour de la grosse extrémité de la
coquille. Les petits naissent le quinzième ou le seizième
jour de l’incubation. Dès le lendemain, le père et la mère
ne cessent de leur apporter, pour premiers aliments, des
mouches, des moucherons, des œufs de fourmis et de
très petites chenilles. Ils leur donnent encore la becquée
pendant les dix premiers jours de leur sortie du nid, et
ils restent ensuite avec eux quoiqu'ils mangent seuls.
— 262 —
Le mâle, outre son cri ordinaire, qni est aussi par-
ticulier à la femelle pendant toutes les saisons, possède,
depuis la fin de l'hiver jusqu’à la mue de l’automne, un
chant très caractéristique et qui ne se rapproche d’au-
cun des ramages des autres mésanges. Il est d'habitude
un peu sifflé et articulé tantôt précipitamment, tantôt
lentement. Dans le premier cas, l’oiseau exprime les syl-
labes: tu tu tu tu tu tu, sur deux tons différents; dans
le second, il semble prononcer les mots: thiuz, thiuz,
thiuz, au nombre de trois ou quatre, à distance égale et
sur la même note:
ee D CRE pére ME 2
RE ——
tu tu tu tu tu tu. tu tu tu tu tu tu. thiuz, thiuz, thiuz, thiuz.
Il a encore pendant la durée de l’amour un gazouil-
lement très faible, qu’on entend du reste seulement du
pied de l'arbre où il le redit, mais très significatif et
inimitable ; il ne le lâche qu’au plus fort de la passion.
(Bailly, 68).
Le cri d'appel (des mésanges alpestres observées
dans la Basse-Engadine) est un gräh, gräh, un peu plus
rauque que däh, däh, le plus souvent précédé dun dsi
très fin; le chant est sifflé: tü-tü-tü-tù ou ti-ti-ti-ti ou
dyus-dyus,dyus; chaque syllabe est beaucoup plus sifflée
et plus sonore que le chant dur et claquetant du com-
munis (— palustris); il y a cependant encore un chant plus
modulé, plus joli (Hartert, Die Vügel der paläarktischen
Fauna, IT fascicule, page 380, Berlin 1905).
Habitat. Habite les Alpes depuis 1000 à 2500 m.,
et le Jura occidental depuis 1300 m. On a distingué quel-
ques sous-espèces ou variétés, en partie contestées.
— D63 —
93 bd. Varietates.
a. Parus montanus salicarius Br.
Mésange nonnette des saules — Weidenmeise —
Cincia bigia di padule,
Synonymie: Parus salicarius Brehm. Poecila salicaria vera
Brehm. Parus salicarius communis Olph-Galliard. Pa-
rus rhenanus Kleinschm. Parus atricapillus salicarius
et Parus atricapillus rhenanus Hartert.
Noms vulgaires: Nonnette de marais, Mésange des saules,
Mésange à calotte brune (Suisse française). — , Eigent-
liche, wahre Sumpfmeise“, matthüpfige Meise (Suisse
allemande). — Cincia bigia del palude, Cincia dei
salici, de giunchi.
Cette nonnette est probablement une variété de la
mésange alpestre (groupe du Parus borealis); cependant
les ornithologistes ne sont point encore d'accord quant à
cette question.
Parus salicarius Brehm, la nonnette des saules n’est
connue en Suisse jusqu'à présent que comme hôte d'hiver
régulier et comme oiseau de passage d'automne, passant
à travers la plaine suisse. Elle passe en hiver le long
des rives boisées des lacs et des rivières, la plupart du
temps en compagnie de ses congénères, souvent avec des
nonnettes ordinaires ou avec des mésanges à longue
queue (— la variété Parus atricapillus rhenanus Hart.).
Au passage d'automne, qui a lieu dès la fin d'octobre et
au commencement de novembre, elle se montre aussi
dans les vergers (— la variété Parus atricapillus sali-
carius Hart.). On distingue différentes formes géographi-
ques, sous-espèces ou variétés (calotte plus ou moins
brune ou grisâtre, miroir, coloration du dos et des ailes
plus ou moins grise ou brunâtre, noir de la gorge plus
ou moins étendu, nuance jaunâtre plus ou moins intense).
— 964 —
Oiseau erratique. Pendant le séjour en Suisse de
cette mésange encore peu connue, elle a l’habitude de
fréquenter, en compagnie de ses semblables, en partie
aussi avec d’autres petits oiseaux erratiques, les rives
boisées des fleuves (— Parus atricapillus rhenanus Hart.)
et, plus rarement, les vergers (— Parus atricapillus salica-
rius Hart.) de Burg l'a observée dans la région IV.b,
dans la contrée d’Olten et d’Aarau, assez souvent aux
bords de l’Aar; de même une fois près de Deitingen, à
l’Emme, dans la région IL. b.
Hôte d'hiver. Selon de Burg, la mésange des saules
serait hôte d’hiver rare entre Olten et Aarau; elle fré-
quente presque toujours les buissons s’étendant sur l’eau,
les aunes et les saules qui croissent au bord de l’eau,
etc.; elle y vit, en compagnie de ses congénères, par
paires, ou, la plupart du temps, avec une demi-douzaine
ou une douzaine d’individus, avec des roitelets à tête
jaune, ou avec des nonnettes ordinaires; dans le der-
nier cas elles sont faciles à distinguer par leur cri d’ap-
pel. Le 16 janvier 1902, cet observateur a tiré au
»Schachen“, près d’Olten, trois mésanges des saules dont
les dimensions sont les suivantes: Longueur totale: 10.6,
115, 11+3° longueur de la queue: 55, 5.8, be. Il'a
observé un passage d’environ quinze mésanges des saules,
suivies à peu de distance par plusieurs roitelets et quel-
ques mésanges bleues. Tandis que ces dernières visitaient
souvent les sommets des hauts arbres, les mésanges des
saules s’en tenaient toujours aux buissons de peu de
mètres de haut, aux bords du fleuve. Le soir, elles se
retiraient dans les jones où elles passaient la nuit tout
près du sol, en compagnie de mésanges à longue queue
et de quelques roitelets à tête jaune du nord.
Le 16 janvier, l’observateur vit de nouveau des mé-
sanges de marais, une cinquantaine; un autre groupe a
été levé par lui de la profondeur de quelques saules
— 965 —
s'étendant sur l’eau et à l’abri du vent. Les nonnettes
qui se trouvaient dans le voisinage, ne fréquentaient pas
ces buissons, mais plutôt la broussaille à quelques mètres
de la rive. Le 18 janvier, le même observateur à tiré
un exemplaire $ correspondant parfaitement à la figure
reproduite dans , Naumann, Naturgeschichte der Vôgel“;
en voici les dimensions : longueur totale, 11.1; envergure,
172; longueur de l’aile, 5; longueur de la queue, 54. La
calotte était d’un brun relativement clair, de sorte que des
gens ne s'intéressant nullement à l’ornithologie, purent de
suite indiquer la différence entre ce sujet et une nonnette
ordinaire; le cou était lavé de roux aux deux côtés,
la queue étagée. Le 23 janvier 1902, ïil tira une mé-
sange des saules mâle adulte au Schachen (alluvion); la
femelle revint plusieurs fois chercher son compagnon.
- Après le coup de feu, toute la bande de nonnettes qui
avait accompagné les quelques mésanges des saules,
avait disparu, il n’y avait que cette femelle qui était
restée. de Burg a constaté cette absence de toute crainte
chaque fois qu’il rencontrait pour la première fois une
compagnie de ces mésanges. Après le 23 janvier, il ne vit
plus de mésanges des saules; le 30 janvier, la migration
des nonnettes ordinaires commença.
Oiseau de passage. Le 30 octobre 1905, deux mé-
sanges des saules apparurent dans le jardin de notre col-
laborateur @. de Burg, à Olten; l’une des deux y séjourna
quelque temps. Elle était de grandeur moyenne, la queue
plutôt longue, la calotte brun-foncé, la partie latérale
des joues jaunâtre-clair, sans aucune trace de blane,
gorge et abdomen lavés d’un joli nankin elair, les par-
ties supérieures du corps d’un gris-brun lavé de jaune;
les ailes portaient un petit miroir assez prononcé. Le cri
d'appel kyäh, kyäh, ou aussi diäh, diäh.
Biologie. Zartert(Die Vügel der paläarktischen Fauna,
IIIe fascicule, 1905) communique les données suivantes
— 566 —
concernant Parus atricapillus salicarius Br., ,Mésange
des saules du centre de l’Allemagne“: Habite les forêts
de conifères, surtout de pins, forêts vertes sombres, bois
de sapins ou mixtes de la plaine et des montagnes, pro-
bablement aussi la broussaille des rives des fleuves et des
lacs. Cri fin, semblable à celui des mésanges: ,sit“, eri
d'appel allongé et haut: diäh, diäh, ou däh, däh. Le
chant diffère entièrement du chant clapotant de notre
nonnette ordinaire et se compose de quelques sons sifflés,
sonnant comme tiyé, tiyé, tiyé. Le nid est établi dans
des trones d’arbres et les cavités sont (toujours?) élar-
gies à l’aide du bec par ces oiseaux...
de Burg considère eomme appartenant à cette forme
les individus du 30 octobre 1905 (voir , Oiseau de passage“).
Sous le titre de Parus atricapillus rhenanus Klein-
schmidt, ,Mésange des saules du Rhin“, Æartert donne
les détails suivants :
Habite pendant le temps de la reproduction les plan-
tations de saules, les saules épais, les aunes, les buissons
épais et les petits bois aux bords des fleuves et des eaux
mortes, des étangs, aux endroits où il y a de la broussaille
ou des jones ou ronces impénétrables tout aux bords de
l’eau, à fleur d’eau ou même croissant dans l’eau sta-
gnante. Plus craintive et plus fuyarde que notre non-
nette. Cri d’appel et d’avertissement traîné, long: däh,
däh, deh, deh, toutes les syllabes de même longueur et
du même ton, souvent précédées de si, si. Le chant est
un sifflement haut, sonnant comme tchi-tchi-tchi et
beaucoup plus sonore que le clapotement de la non-
nette. Xleinschmidt a trouvé des œufs au commencement
de juin. Le nid, composé de peu de matériaux, était
établi dans le tronc d’un saule mou et avait été élargi
par le couple. Les œufs ressemblaient parfaitement aux
œufs de nonnettes; cependant ils étaient bien tachetés.
Selon de Burg, ce serait cette variété qui fréquenterait
le plateau suisse en hiver (voir ,Hôte d’hiver“).
— 567 —
Habitat. La mésange des saules de l'Europe centrale,
Parus atricapillus salicarius Hart, habite le centre de
l'Allemagne et de l'Autriche, depuis la plaine jusque dans
les Préalpes ou les contreforts des Alpes; à certaines pla-
ces, elle monterait jusqu’à 1000 m. Dans la Suisse elle
n’est connue jusqu'ici que comme oiseau de passage.
La mésange des saules du Rhin, Parus atricapillus
rhenanus Hart., habite la contrée du Rhin depuis Worms
et Mayence jusqu'à Wesel et la Hollande, et il est fort
probable qu’elle est très répandue aux Pays-Bas, en Bel-
gique et en France. Chez nous, elle n’est connue jus-.
qu’à présent que comme hôte d’hiver.
B. Parus montanus alpestris Fatio.
Mésange alpestre — Bergmeise — Cincia bigia alpestre.
Synonymie: Parus palustris Linné, Meisner et Schinz
(part), Schinz (part), Riva (part). Parus cinereus
montanus Baldenst. Parus borealis Salvad. Parus al-
pestris Bailly, G. Fatio-Beaumont. Parus alpestris Fatio
1865. Parus Baldensteinii de Salis. Poecila salicaria
alpina Br. Parus palustris, alpestris Fatio 1899. Pa-
rus montanus N. Naumann. Parus montanus Arrigoni
Degli Oddi. Parus atricapillus montanus Hartert.
Voiei ce qu’en dit Bailly 68:
Nous rencontrons dans les forêts épaisses de quelques
régions moyennes de nos montagnes une race d'individus
à dimensions plus petites que ceux des types de l’es-
pèce, mais dont le plumage est le même. Leur taille est
en moyenne de 12.13 cm., par conséquent moins grande
de 6 à 7 mm. que dans ces derniers. La queue, d’où
provient spécialement cette différence, a tantôt 52, tantôt
53 ou 54 mm. Les ailes aussi se trouvent proportion-
nellement moins grandes. Le bec est également plus
petit, et j’ajouterai même presque conforme à celui de
— 568 — Ë
la nonnette. Leurs œufs sont constamment moins gros,
14: ou 15 mm. de long sur 11 mm. de large et mar-
qués de taches fréquemment plus petites. J’ai remarqué
cette race dans les bois des environs de St-Jean de Couz
et dans ceux de la montagne de l’Epine, près de Cham-
béry, et toujours à des hauteurs moyennes où l’on ne
trouve guère celle des régions supérieures que durant
l’hiver, lorsque, chassée de son séjour habituel par les
neiges qui l’envahissent, elle se rapproche des bois du
centre ou du pied des montagnes.
Quant à l’opinion de Fatio sur cette race de mé-
sange alpestre qui habiterait le Jura et les régions moyennes
des Alpes, voyez n° 934, page 492 et suiv., Fatio: Bul-
letin de la Société ornithologique suisse, 1865: ,Parus
borealisé.
y. Poecile palustris varietates.
La mésange nonnette du canton du Tessin appar-
tient à la forme dénommée à présent Parus palustris
italicus Tschusi et Hellmayr. de Tschusi m'a écrit le
28 septembre 1902:
,-..Selon mon avis, il s’agit de Parus communis
dresseri, de la forme continentale nommée longirostris
Br., de cette variété; elle ne se distingue du reste guère
de Dresseri.. .“
J’ai examiné des sujets de provenance lombarde et
ceux du Piémont et je n’ai trouvé aucune différence
entre ceux-ci et des individus du Mendrisiotto. Du reste,
Arrigoni Degli Oddi a déjà constaté la présence de
Parus dresseri en Italie. [Voir Arrigoni Degli Oddi,
Manuale d’Ornitologia italiana, page 192] (Ghidini).
Hartert mentionne comme habitant l'Italie entière la
forme Parus palustris italicus Tschusi et Hellmayr; et
quant à Parus palustris longirostris (— Parus dresseri
longirostris Kleinschm.), il dit qu’elle habite les contrées
du Rhin, la France, la Belgique et la Hollande.
L]
LI
— 569 —
Selon de Burg, qui s’est occupé pendant plusieurs
années des variétés des mésanges grises, mais qui à dû
renoncer à ses études y relatives à cause du manque de
sujets à comparer, cet observateur aurait tiré, le 14 jan-
vier 1902, près d’Olten, un Parus dresseri longirostris
Kleinschm., ne différant guère d’individus de provenance
anglaise.
Pour la Suisse, nous distinguons donc les espèces,
sous-espèces, formes géographiques et races de mésanges
grises suivantes :
1° Parus (Poecile) palustris, partout en plaine et
dans les montagnes en decà des Alpes, jusqu’à 1000 m.,
çà et là jusqu'à 1600 m. environ.
2° Parus montanus, dans les Alpes et dans la partie
occidentale du Jura, depuis 1200 m., çà et là depuis
1000 m. jusqu’à 2500 m. environ.
3° Pourvu que Parus salicarius Br. ne soit pas seu-
lement une variété de climat du Parus montanus, habitant
les vallées basses, — ce qui est probable — il y aurait à men-
tionner Parus salicarius Brehm. comme troisième espèce.
Outre la première espèce, Parus palustris, nous trou-
vons, quoique rarement à l’ouest et comme hôte d'hiver
de la plaine Parus palustris longirostris (Parus dresser:
longirostris Kleinschm.). Selon de Tschusi et Ghidini, les
formes de la nonnette trouvées dans le Tessin seraient
identiques avec cette race; selon d’autres auteurs, les
nonnettes de l'Italie septentrionale appartiendraient aux
variétés Parus communis Tschusii, Parus communis dres-
seri, Parus communis italicus, Parus communis stagnatilis.
Hartert, par contre, constate qu’il n’y a qu’une seule
variété en Italie, depuis les Alpes jusqu’à Rome: Parus
palustris italicus.
Outre Parus montanus, la forme Parus montanus
alpestris Fatio habite les montagnes; elle se tient plutôt
dans les hauteurs moyennes, entre 1100 et 1800 m., et
elle habite le Jura et la région montagneuse des Alpes.
Cependant il est à remarquer qu’il n’y a que la forme
typique Parus montanus (Parus montanus borealis Fatio)
qui habite les Alpes tessinoises.
Une des deux races de Parus salicarius Br. qui
visitent notre pays, est hôte d'hiver assez régulier, c’est
Parus atricapillus rhenanus Hart. L'autre a été observée
chez nous comme oiseau de passage d’automne: c’est
Parus atricapillus salicarius Hart.
94. Parus ater L.
Mésange petite charbonnière — Tannenmeise —
Cincia mora.
Synonymie: Parus ater L., Meisner und Schinz, Temm.,
Riva, Bailly, Cat. British Birds, Fatio, N. Naum. Parus
abietum, pinetorum Brehm.
Noms vulgaires: Petite charbonnière, Mésange noire, Lar-
dère (Suisse francaise), Lardine (Savoie), rez têté nè
(St-Maurice), Damette (Jura). — Tannemeusr, Tann-
meisli (plateau suisse et Jura), chlis Spiegeli (Aar), Wald-
meisli, Waldmeusi, Holzmeusi, Holzmeisli (Mittelland),
Holzerli (Suisse orientale). — Cicina, Parasciülina, Pa-
rasciülin, Cinici (Tessin), Parasciulin de mont (Valte-
line), Parasciolin (Lombardie), Ciuuci (Bergame), Pa-
rusciolin, Trentarola, Cavalonghia, Parusciolina (Val-
sesia), Paruscioletta, Parusciolina (Ossola).
Cet oiseau est fréquent dans toute la Suisse, surtout
dans la région montagneuse et alpine, dans les forêts de
conifères; en hiver, il visite quelquefois les villages et
les villes. Cependant il s’ensuit de plusieurs données de
nos observateurs que le nombre des Petites Charbon-
— 511 —
nières qui se contentent de petits bosquets de sapin pour
séjour habituel, s'accroît, et que celles qui recherchent
en hiver le voisinage des habitations, augmentent peu à
peu. (En Angleterre, cette mésange habite de préférence
les haies et les jardins.)
» Commune dans les forêts de sapins des plaines et
des montagnes, erre d’un bois à l’autre, mais ne se montre
que rarement en dehorsdes forêts.“ { Meisner et Schinz, 1815.)
»Fréquente dans les forêts de conifères de la plaine
et des montagnes, jusqu’à une hauteur considérable.“
(Schinz, 1837.)
5e trouve partout en Suisse, sédentaire et errati-
que; moins abondante que la charbonnière en plaine, sur-
tout durant la belle saison, plus fréquente, par contre,
dans les forêts de conifères de la région montagneuse,
dans le Jura et les Alpes, assez commune encore jusque
dans la région alpine, au-dessus même de 1800 m., sur
les derniers mélèzes et aroles de la Haute-Engadine, par
exemple.“ (F'atio, 1899.)
Oiseau sédentaire, Cette mésange se trouve par-
tout en Suisse, au nord comme au sud de la chaîne des
Alpes, à l’orient comme à l’occident, jusqu’à 1950 m.
au-dessus du niveau de la mer. Sa distribution dans le
pays, comme oiseau sédentaire, est cependant assez iné-
gale; il arrive que toutes les Petites Charbonnières d’une
contrée émigrent et ne sont point remplacées par des
individus venant du nord pour passer l’hiver dans notre
pays. Ailleurs, ce dernier cas est le plus fréquent. Ceci
pour expliquer les données semblant se contredire, de
plusieurs de nos collaborateurs.
La. Oiseau sédentaire commun en Suisse et en
Savoie. En été, on la remarque surtout dans les forêts
de mélèzes, de pins et de sapins de nos montagnes; elle
en descend, à part un très petit nombre d’individus qui
DR EE
bravent les rigueurs de l'hiver, dès les premières gelées
blanches, soit pour émigrer vers le midi, soit pour venir
s'établir dans les bois d’arbres verts surtout des collines,
du pied des montagnes et des coteaux qui dominent la
plaine (Bailly, 68).
L.b. N'est pas rare à Genève (Fatio-Beaumont, 46,
Fatio, de Schæck, Vaucher, Lechthaler). N'est pas rare
près de Duillier (Vernet), de Lausanne /Meyer). Oiseau
sédentaire très rare près de Lausanne (Goll), de Clarens
(Meyenrock). N'est pas rare aux environs de Lutry, un
peu plus rare aux bords du lac, à Cour /de Burg).
Il. a. Très rare à Montbovon {Gillet). Très commune
dans la Gruyère (Olph-Gallhiard,.
II. 6. Commune à Fribourg (Musy), près de Faoug
(Savary), de Lucens (Erbeau). N'est pas rare aux envi-
rons de Fribourg /Cuony), sur l’île de St-Pierre (Louis),
près de Romont /Grand), d'Yverdon (Garin).
LIL. a. N'est pas rare dans l’Oberland bernois (Ri-
sold, Blatter, Fatio). -
III. b. Sédentaire, mais rare comme telle dans l’Em-
menthal jusqu’à 1300 m. s/m. (Gerber); fréquente à Ber-
thoud (Fankhauser), près de Soleure /Greppin), de Diess-
bach-Büren /Xüser), dans le Mittelland {Haller), au Born
(Lack). Assez rare à Schwanden, Schüpfen, München-
buchsee (Stümpjfli), à Berne (Berger). N'est pas rare le
long du Jura soleurois; les troupes qui bravent les ri-
gueurs de l’hiver sont renforcées par un grand nombre
d'hôtes d'hiver du nord {de Burg).
IV.a. N'est pas fréquente près de Sarnen (Ætlin);
assez commune à Stans (Rengger). N'est pas station-
naire, seulement nicheuse sur le Righi (Sherlin).
IV.b. Fréquente à Zofingue /Fischer-Sigwart); com-
mune à Sempach /Schifferli); n’est pas rare sur l’En-
gelberg (Hürzeler); rare près de Walchwil /Maurer).
Oiseau sédentaire assez commun dans les vallées de la
Suhr, de l’Uerke, de la Wigger et de la Pfaffnern. Entre
— 573 —
Olten ,et Aarau, cet oiseau est nombreux; plus de
la moitié émigrent vers le midi ou vers l’ouest; Pimmi-
gration nous arrivant des contrées plus septentrionales est
quelquefois si considérable que le nombre de ces hôtes
d'hiver surpasse celui des nicheuses (de Burg).
V.a. Nombreuse à Glaris /Schindler); rare à Matt
(Bäbler); n’est pas rare à Mels /Oschwald).
V.b. Très fréquente à Zurich /Nügeli); assez com-
mune dans la vallée de la Limmat /Graf, Môsch}.
VI. Très commune à St-Gall /Stülker, 55, Gir-
tanner) ; oiseau sédentaire assez fréquent à St-Gall {Dick};
assez commune à Frauenfeld /Xeller, Schwyter), à Schaff-
house /Oschwald, Pfeiffer); assez rare à Thayngen
(Gasser). Oiseau sédentaire bien fréquent près de Winter-
thour. /de Burg). Assez fréquente au lac de Constance ;
pond six à huit œufs / Walchner, 73). Commune dans le
canton du Sentis {Hartmann, 9).
VIL. «a. Très commune dans le Jura occidental et
aux lacs (tous les observateurs de la région). Se trouve
au Chasseral jusqu’au sommet /de Burg).
VIL.b. Oiseau sédentaire très rare près de Bâle
(Greuter-Engel); de Burg, par contre, a observé une fois
la mésange Petite Charbonnière en grand nombre dans
Bâle-Campagne et près de Bâle. Werdnagel ne connaît
cet oiseau que comme oiseau erratique. N’est pas rare près
de Porrentruy /Ceppi). Fréquente sur les hauteurs du Jura
jusqu’à 1500 m.; on la voit à cette hauteur au milieu de
l'hiver en compagnie de roitelets et de mésanges hup-
pées. Oiseau sédentaire commun dans tout le Jura soleu-
rois et dans les vallées, de même au Jura du canton de
Bâle-Campagne et d’Argovie; le nombre des Petites Char-
bonnières qui passent l’hiver dans notre pays, est sensi-
blement accrû par les hôtes d’hiver venant du nord
(de Burg).
VIIL. a. Rare dans le Haut-Valais /Fatio et Studer).
Fréquente à Binn /de Schæck).
38
— 514 —
VIIL. db. Commune à Martigny {/Vairoli). N'est pas
rare près de St-Maurice /Besse). Très rare aux environs
de Sion / Wolf). Fréquente à Salquenen [Lenggenhager),
[cependant de Burg n’a reçu de cette contrée qu’un seul
individu quoiqu'il en eût demandé plusieurs pour ses
recherches sur le contenu de l’estomac des oiseaux].
N'est pas rare à Yvorne fAnsermoz); rare à Aigle /de
Rameru,.
IX. a. N'est pas rare au canton du Tessin /Lentic-
chia).
IX. b. Assez commune près de Locarno /Mariani),
de Lugano (Ghidini).
X. a. Commune à Coire /Manni, de Salis); fréquente
près de Fürstenau /{Stoffel). Sédentaire à Landquart
(Thomann et Kiebler); oïiseau sédentaire très commun
près de Filisur /Bener). Fréquente près d’Arosa /Hold, 59),
près d'Andeer /Bandli), de Disentis /Hager); sédentaire
à Davos /Pestalozzi).
Oiseau erratique. La Petite Charbonnière est un
oiseau erratique typique. À peine la première couvée
est-elle élevée et les petits sont-ils aptes à voler que la
famille commence à errer dans la forêt, bientôt suivie
par d’autres familles. Quelques jours après, celles parmi
les mésanges adultes qui ont l'intention de commencer
une nouvelle couvée, abandonnent les jeunes aux soins
des autres parents qui s’y prêtent volontiers; dès que la
seconde ou même la troisième couvée est apte à voler,
toutes les mésanges Petites Charbonnières errent dans les
forêts; ces explorations, petites au commencement, devien-
nent de plus en plus grandes et, en automne, sont de
véritables migrations.
En hiver, les mésanges Petites Charbonnières restées
dans le pays et celles qui viennent hiverner ici, errent
assez loin dans la contrée, surtout le long des rives boi-
sées des fleuves et ruisseaux, mais aussi dans les forêts
Di
de montagne; dans ces migrations, il y a, jusque vers
le commencement de janvier, tendance très prononcée
vers l’ouest, après la mi-janvier vers l’est.
Selon le temps qu’il fait, les Petites Charbonnières,
presque toujours accompagnées de Mésanges huppées et
de Roitelets, recherchent les régions montagneuses ou la
plaine.
[.a. C’est ordinairement sur la fin d’octobre ou du-
rant les premiers jours de novembre, et notamment le
matin, que cette petite mésange, en quittant son séjour
d'été, s’abat par famille ou par bandes de cinq, six, huit
à douze individus, assez fréquemment associés avec des
roitelets, dans des régions inférieures. Chaque compagnie
a d'habitude un chef chargé d’avertir, par de petits cris
aigus, ses compagnons des dangers qu’ils courent, de
pousser le premier le cri de ralliement, le cri du départ
et d'indiquer chaque lieu de station. Une bande vient à
peine de s’abattre dans un bois ou un verger que l’on
voit aussitôt tous les sujets qui la composent s’empresser
de chercher leur subsistance (Bailly, 68).
[. 0. Oiseau erratique fréquent près de Genève ( Vau-
cher, de Schæck, Lechthaler), près de Duillier / Vernet),
de Lausanne /Meyer), de Clarens (Meyenrock).
Il.a. Erratique près de Montbovon /Güillet), dans le
Pays-d’'Enhaut vaudois (Püttier et Ward).
IL. b. Erratique à Fribourg /Cuony), dans la vallée
de l’Orbe /Duplessis et Combe), près d'Yverdon (Garin),
au lac de Morat (Savary), au lac de Neuchâtel /Vouga
et Robert).
I.a. Au lac de Thoune /Risold), à Meiringen
(Blatter).
III. 0. Erratique le long du Jura soleurois et de
l’Aar, aux endroits où les rives sont boisées /de Burg);
assez fréquente aux environs de Soleure /Greppin, 159),
dans la vallée de l’Emme (Gerber), près de Berne
TS
(Weber), de Fulenbach { Wyss), de Herzogenbuchsee
(Krebs).
IV.b. Oiseau erratique fréquent au lac de Sempach
(Schifferhi); à l'Engelberg [Hürzeler). Oiseau erratique
commun dans les vallées de la Suhr, de la Wigger, de
la Pfaffnern /de Burg), dans la vallée de la Wigger
(Fischer-Sigwart,.
V.a. Erratique, mais très rare, près de Matt /Bübler),
fréquente près de Glaris (Rutz- Hefti.
VI.b. Commune à St-Gall (Dick), à FKrauenfeld
(Schwyter), à Müllheim /Beck), à Hallau (Pfeiffer), à
Thayngen (Gasser).
VIL. a Nombreuse à la Chaux-de-Fonds (Girard),
près de Neuchâtel {de Coulon), au Val-de-Travers /Cavin),
à Cressier (Kümmerly).
VII. b. Les pérégrinations de ces mésanges commencent
dès la mi-août, sur les hauteurs du Jura {de Burg). Dans
la dernière moitié d’août, les mésanges Petites Char-
bonnières prennent part en grand nombre aux excursions
des différentes mésanges (Greppin, 159). Erratique à Por-
rentruy (Ceppi), à Bâle (Greuter-Engel, Wendnagel).
VIIL.d. Oiseau erratique rare dans le Bas-Valais
(Vairoh).
IX. a. Erratique au canton du Tessin /Lenticchia).
IX. b. Oiseau erratique non rare à Lugano (Ghi-
dini,.
X.a. Le 27 octobre, près du lac de Davos, une
bande de mésanges Petites Charbonnières /Pestalozzi).
XL. a. Oiseau erratique près de Pontresina (Sarat2),
de St-Moritz (Pestalozzi).
Oiseau nicheur. La Petite Charbonnière est nicheuse
dans toutes les forêts de sapins de la Suisse; elle ne se
trouve cependant qu’en petit nombre à la hauteur de
1700 à 1950 m., et elle se reproduit rarement au-dessus
de 1500 m., jusqu’à 2200 m. Quelquefois elle établit son
NE TU
ET
nid dans les parcs ou dans de petits groupes de coni-
fères dans les jardins. Son séjour de prédilection est dans
la région montagneuse, de 500 à 1500 m.
L. a. Cette mésange regagne les forêts des monta-
gnes à la fin de février ou seulement en mars selon
qu’elles se trouvent encore plus ou moins chargées de
neige. Quelques paires s'arrêtent néanmoins dans les bois
des collines ou du milieu des montagnes et s’y propa-
gent quelques jours avant celles qui s'élèvent pour le
même acte dans les régions alpines. Au nord de notre
pays, ainsi qu'en Maurienne et dans la Tarentaise, on en
voit beaucoup qui se reproduisent auprès des habitations
et jusqu’à l’intérieur des villages, dans les vergers par-
semés d'arbres creux et vermoulus. Au contraire, on n’en
observe presque pas en été aux environs de Chambéry,
où, pour rencontrer facilement cette espèce, on est forcé
alors de gravir les montagnes jusqu'aux régions des sapins.
Elle entre en amour au commencement d'avril; elle
ne travaille pourtant guère son nid qu’à la fin du mois
sur les coteaux et les collines et vers la mi-mai dans les
montagnes. Comme la Grande Charbonnière, elle s'empare
pour couver d’une cavité d'arbre qui a souvent servi de
retraite, pendant l'hiver, à quelque petit mammifère ron-
geur (Bailly, 68).
L.b. Près de Lausanne /Goll) et de Duillier / Vernet),
le nombre des nicheuses est plus petit que celui des
hôtes d'hiver. Nombreuse à Genève (Lechthaler, Fatio,
Vaucher).
IL. a. Nicheuse assez fréquente dans la vallée de
Gessenay (/Uelliger). Commune au Pays-d’'Enhaut /Pittier
et Ward, Contribution à l’histoire naturelle du Pays-d’En-
haut vaudois).
IT. 6. Fréquente près de Fribourg (Cuony), dans les
montagnes fribourgeoises, par exemple aux bains de
Schwefelberg (Daut), près de Lucens /EÆrbeau), de Ro-
ot
mont {Grand), d'Yverdon (Garin), au lac de Morat (Sa-
vary), au lac de Neuchâtel (Robert).
Ill. a. Assez fréquente à Meiringen (Blatter), dans
le district de Frutigen /Risold).
III. b. Oiseau nicheur très commun dans l’Emmen-
thal et dans l’Argovie supérieure. Les Petites Charbon-
nières commencent à se reproduire vers la fin d’avril
(Gerber). Nicheuse commune près de Soleure; le 21 mars,
ces oiseaux sont déjà accouplés jusqu’à l'altitude de
1200 m. s/m. (Greppin). Le 17 avril, de Burg, 142, vit
déjà des petits aptes à voler. Il désigne la Petite Char-
bonnière comme commune dans le Jura. Greppin a vu
des Petites Charbonnières donnant la becquée à leur cou-
vée le 19 juin 1899 /Greppin, 89).
IV. a. Très fréquente à Andermatt /Nager). Oiseau
nicheur très commun dans la vallée d'Urseren; quitte la
vallée en hiver /Fatio). Nicheuse sur le Righi-Scheidegg
(Sherlin).
IV.b. Nicheuse assez commune à l’Engelberg /Hür-
zeler). Fréquente entre Aarau et Olten /Brunner). FKré-
quente près de Zofingue (Fischer-Sigwart).
V.a. Commune à Glaris (Rutz-Hefti); n’est pas rare
à Matt (Bübler,.
V.b. Commune à Einsiedeln /Sidler). Graf a trouvé
un nid dans un trou de mur. Commune à Zurich (Nä-
geli). Pond 6 à 9 œufs { Vorbrodt).
VID. Nombreuse au lac de Constance {Bau). Assez
commune au Bodan supérieur, plus fréquente au Bodan
inférieur, dans les forêts qui entourent le Hohenhôüwen,
le Hohenkrähen et le Hohenstoffeln. Puis très commune
dans la Hôüri, au delà du lac supérieur { Walchner, 73).
VIL a. de Coulon a trouvé un nid derrière l’écorce
à demi détachée d’un chêne. Fréquente jusqu’à la cime
du Chasseral /de Burg), fréquente à la Chaux-de-Fonds
(Nicoud).
To
VIL.b. Nicheuse très fréquente sur les hauteurs du
Jura (de Burg). Habite de préférence les forêts de coni-
fères situées au-dessus de 600 m. s/m. Le 20 juin 1902,
à Rüttenen (pente méridionale), des jeunes. Le 23 juin
1902, au Weissenstein, de 30 à 40 individus. Le
20 février 1903, sur l’Obere Balmfluh, une paire; le g' chante.
Le 21 mars 1903, beaucoup de mésanges Petites Char-
bonnières au Rüttenervorberg. Le 25 janvier 1904, j'ai
entendu le chant au Leewald. Depuis la mi-mars, on les
voit partout par paires. Le 16 juillet 1906, j'ai observé
une famille avec des petits aptes à voler à la pente sep-
tentrionale de la Hasenmatt, à 1360 m. s/m. (Greppin,
89, 130, 141, 155, 159).
VIII. a Oiseau nicheur dans le Haut-Valais /Studer
et Fatio), dans la vallée de la Binn {de Schæck).
VIIL 6. Fréquente à Salquenen (Lenggenhager), rare
à Sion / Wolf), assez commune près de St-Maurice /Besse),
de Martigny (Deléglise), rare à Aigle (de Rameru), à
Yvorne (Ansermoz).
IX.a. Niche en nombre plus petit que la Grande Char-
bonnière sur nos montagnes, dans des trous d’arbres
(Riva, 51). Ne se trouve que sur les montagnes; niche
dans la région des conifères, commune dans le Val Ma-
sino et dans le Val Bitto (De Carlini, I Vertebrati della
Valtellina).
IX. b. Nicheuse dans la région montagneuse près
de Lugano et de Locarno (Ghidini).
X.a. Nicheuse fréquente près de Filisur (Bener),
de Davos (Pestalozzi), près d’Arosa jusqu’à 1900 m.
(Hold, 59), de Disentis (Hager), de Coire (de Salis),
de Fürstenau (Stoffel), au Prâttigau (Thomann et
Kiebler).
X.b. N'est pas rare comme oiseau nicheur dans la
vallée du Rhin (Schwendener), au lac de Constance supé-
rieur (Bau).
Li
re: ne
XI. a. Nombreuse dans la Haute-Engadine (Fatio),
près de Sils-Maria (Courtin), de St-Moritz (Pestalozzi),
de Pontresina (Sarati).
XI.b. N'est pas rare aux environs de Tarasp (Har-
tert); mi-juin 1903, il y eut des petits dans un trou de
mur (Hartert).
Oiseau de passage. Le nombre des mésanges Pe-
tites Charbonnières qui émigrent de notre pays est très
inégal, ce qui s’ensuit déjà de la comparaison des titres
Oiseau sédentaire“ et ,nicheur“, inégal selon les années
et les contrées. Dans certaines contrées, il y a dispari-
tion complète des nicheuses en automne et souvent ces
émigrantes ne sont pas remplacées pendant l'hiver par
des Petites Charbonnières venant du nord; dans d’autres
contrées un grand nombre de ces oiseaux restent toute
l’année dans le pays, l’année suivante la plupart en émi-
grent, Certaines années il y a une émigration et des pas-
sages beaucoup plus forts que d’autres, telles que 1842,
1845, 1847, 1870, 1874, 1875, 1879, 1881, 1882, 1883,
1884, 1907. En tout, le nombre des Petites Charbonnières
quittant le pays en automne se tiendrait régulièrement
entre 50°/o et 80 °/o.
De même, le passage varie en Suisse selon les années.
Si le temps est favorable, des bandes nombreuses pas-
sent l’hiver dans notre pays pour disparaître vers le com-
mencement de février et pour être remplacées au cou-
rant de février ou de mars par nos nicheuses qui revien-
nent du midi.
Le passage d'automne commence peu à peu — il
n’y a guère moyen de faire une distinction nette entre
les oiseaux erratiques et migrateurs — dès la fin d'août,
atteint son plus haut degré en octobre et finit vers la fin
de novembre. Les migrations ont lieu pendant la jour-
née, surtout durant la matinée.
Ces oiseaux, au passage d’automne, volent surtout
dans la direction sud-ouest: du Bodan au Léman. Les
— 981 —
mésanges passent en nombre très considérable, une dou-
zaine ou une vingtaine d'individus ensemble, en large
phalange, à travers le Mittelland (plateau suisse du cen-
tre), par la région des Préalpes, à travers le Jura et le
long de ses vallées, ainsi qu’au pied septentrional du Jura.
Les cols des Alpes sont aussi fréquentés par ces bandes.
Le passage en amont du Rhin supérieur, dans la vallée
du Khin et à Coire, est assez fort; on a constaté des
passages par le St-Gothard et dans le Tessin; lPEngadine
recoit aussi un bon nombre de mésanges Petites Char-
bonnières au passage.
L. a. C’est vers la fin d’octobre et dans les premiers
jours de novembre que nous arrivent des forêts du nord
de l’Europe plusieurs bandes de cette mésange, mêlées
parfois avec celles du roitelet triple-bandeau, dont elles
ont presque le petit cri d'appel. Ces troupes qui se di-
rigent, comme quelques-unes de nos climats, générale-
ment vers le midi ou les pays plus tempérés de l'Eu-
rope, se jettent, en traversant nos contrées, dans les bois
qu’elles rencontrent, s’y alimentent et se reposent quel-
ques instants avant de reprendre leur vol. Quoique le
passage de cette mésange ait lieu ici tous les ans à la
même époque, je dois cependant faire remarquer qu’il se
trouve certaines années bien plus abondant que d'autres,
et qu’alors il se prolonge souvent jusque vers la fin de
novembre. Les années 1842, 1845 et 1847 nous don-
nèrent en Savoie des preuves irréfragables de ces migra-
tions immenses, sans doute occasionnées par des froids
ou des neiges précoces dans les régions de l’Europe où
l'espèce est la plus commune. Cette mésange regagne
les forêts des montagnes à la fin de février ou seule-
ment en mars, selon qu’elles se trouvent encore plus ou
moins chargées de neige (Bailly, 68).
LD. Fréquente au passage à Genève (Fatio, Necker,
46, Lunel, Vaucher). De passage à Duillier (Vernet), à
Clarens (Meyenrock).
— 582 —
II. b. Oiseau de passage à Lucens (Erbeau), près
de Romont (Grand), au lac de Neuchâtel (de Coulon).
III. b. En automne les passages principaux se font
vers le 20 octobre (Gerber). Passages principaux dans la
contrée d'Olten, dans les vallées de la Wigger, de la
Suhr et de la Pfaffnern depuis le commencement jus-
qu'à la fin d’octobre. Beaucoup de jeunes de l’année
émigrent déjà en septembre. Passage du printemps dès
la mi-février, les passages cessent généralement au com-
mencement de mars (de Burg). Passages forts à l’Engel-
berg et le long de l’Aar (Hürzeler).
V.a. Oiseau de passage à Matt (Bübler).
V.b. Passage à Zurzach du 19 au 28 mars et vers
le 22 octobre (Gerber).
VI:b. Passages assez considérables près de St-Gall
(Girtanner), de Thayngen (Oschwald)..
VII. a. Passe en grand nombre en automne près
de la Chaux-de-Fonds (Girard), du Locle (Dubois), de
Cressier (Kümmerly), de Neuchâtel (de Coulon), de St-
Aubin (Vouga).
VII. d. Passages importants à Porrentruy (Ceppi).
Autrefois on a pris et mangé un grand nombre de mésanges,
surtout de mésanges Petites Charbonnières, aux environs de
Porrentruy (en 1884, on en prit 16,000). Passages très
forts sur les hauteurs du Jura vers la fin de février et
pendant la première quinzaine de mars, direction sud-
ouest à nord-est. Passage d'automne, direction nord-est
à sud-ouest, commençant déjà en août et durant jusqu’au
commencement de novembre. Passage depuis Bâle par le
canton de Bâle-Campagne à travers le Hauenstein supé-
rieur et le Hauenstein inférieur dans la première quin-
zaine d'octobre; retour dans la seconde quinzaine de
février. Passage d'automne dans la vallée de Balsthal,
vers le milieu d’octobre; des retardées encore vers le
commencement de novembre, direction le long de la val-
lée: Hauenstein supérieur à la Rosière (de Burg).
— 083 —
VIII. à. Très nombreuse au val de Binn en automne
(de Schæck). |
VIIT. b. N'est pas rare dans le Bas-Valais, près de
St-Maurice, en automne (Besse), près de Martigny (Vai-
roli).
IX. a et IX.b. Très nombreuses dans certaines
années, rares dans d’autres (Riva, 51). Souvent en au-
tomne très fréquentes; selon Colombi, il y aurait passage
très fort tous les six ans (Ghidini).
X. a. Oiseau de passage dans nos vallées (de Salis).
X.b. Passages forts dans la vallée du Khin supé-
rieur /Bau).
XI. Se rencontre de temps en temps au passage dans
l'Engadine (Pestalozzi).
Oiseau de passage irrégulier. La mésange Petite
Charbonnière est désignée comme tel par:
L 6. de Schæck pour Genève, Meyer pour Lausanne.
Il. a. Gillet pour Montbovon.
Il. b. Garin pour Yverdon, Savary pour Faoug et
pour le lac de Morat,
IIL. a. Platter pour Meiringen, Jaggi pour Lenk.
IL. D. Weber pour Berne, ÆXrebs pour Herzogen-
buchsee.
IV.a. Müller pour Hospenthal.
IV.b. Fischer pour la vallée de la Wigger.
V.a. Schindler pour le canton de Glaris.
V.b. Nägeli pour le canton de Zurich.
VI. 6. Beck pour la vallée de la Thur.
VIL. a. Cavin pour le Val-de-Travers, Girard pour
la Chaux-de-Fonds.
VIL D. Greuter-Engel pour Bâle.
VIII. . Wolf pour Sion.
X. a. Pestalozzi pour Davos.
XI. a. Courtin pour Sils-Maria.
Hôte d'hiver. La Petite Charbonnière est un hôte
d'hiver régulier en Suisse, jusqu’à environ 1000 m. d’al-
titude; cependant le nombre des Petites Charbonnières
hivernant en Suisse est très différent selon les années et
selon le temps. Elle est nombreuse presque chaque hiver
au pied du Jura, ainsi qu'aux rives boisées des rivières du
plateau suisse. Dans la région des Préalpes, elle est quelque-
fois rare, dans certaines années fréquente, en hiver. Souvent
elle apparaît en grand nombre au milieu de l’hiver sur les
hauteurs des montagnes, même jusqu'à 1700 m., surtout
quand il y a du brouillard dans les vallées et au plateau suisse.
D’habitude, ces hôtes d'hiver nous arrivent vers la
fin de novembre ou au commencement de décembre et
s’en vont à la fin de janvier ou au commencement de
février. Il n’est pas rare de voir des Petites Charbon-
nières au milieu des villes et villages en hiver.
I. a. Aux premières neiges, la Petite Charbonnière
met fin à ses exeursions dans nos contrées. Elle se réfu-
gie alors à lintérieur des bois verts de la plaine et des
collines où elle vit tantôt solitaire ou par couples, tantôt
en petites sociétés et assez souvent avec des bandes de
roitelets ou de ses congénères. Les semences et les bour-
geons d'arbres y forment la base de ses aliments. Elle
sort de temps à autre des bois et vient se montrer dans
les vergers, les jardins et les haies où les menus fruits
secs et les nouvelles pousses d’arbres fruitiers servent le
plus à sa nourriture (Bailly, 68).
* I.b. Hôte d'hiver fréquent à Genève (Lechthaler).
Pendant l’hiver 1902/1903, au nouvel-an, je vis les Pe-
tites Charbonnières en grand nombre à l’île de Rousseau,
à Genève {de Burg). Hôte d'hiver au Jorat (Ratzou-
mouwsky, 9), à Lausanne (Narbel), à Clarens (Meyenrock),
à Cour (de Burg).
IL. b. Hôte d’hiver à l’île de St-Pierre (Louis), près
de Lucens (ÆErbeau), à Aarberg (Mühlemann), à Marin
(Robert et Vouga).
— D85 —
IL 6. Hôte d'hiver rare dans la vallée de l’'Emme
(Gerber). Hôte d'hiver fréquent dans le Jura soleurois et
surtout aux rives boisées (de conifères) de l’Aar et dans les
forêts des pentes du Jura (de Burg). Hôte d’hiver régu-
lier à Soleure (Greppin).
IV.b. Elle fréquente, quoique assez rarement, chaque
hiver les endroits où on offre de la nourriture aux mé-
sanges, à Olten (Christen). Fréquente à l’Engelberg et à
PAar (Hürzeler).
V.a. Hôte d’hiver près de Glaris (Rutz-Hefti).
V.b. Fréquente à Zurich (Graf).
VL D. N'est pas rare près de Müllheim (Beck);
fréquente à Saint-Gall (Girtanner), près de Frauenfeld
(Schwyter), au canton de Schaffhouse (Oschwald, asser).
© VIL.a. N'est pas rare près de la Chaux-de-Fonds
(Girard), du Locle (Dubois), au Val-de-Travers (Cavin),
près de Neuchâtel (de Coulon).
VIL. D. Fréquente dans tout le Jura, se trouve en
masse sur les hauteurs du Jura, sil fait beau temps
(de Burg). Le 30 janvier 1904, les Petites Charbonnières
chantent au Weissenstein (1360 m.) comme en été; il fait
très beau sur les hauteurs, des brouillards dans la plaine.
En janvier, février et au commencement de mars, une
Petite Charbonnière fréquente la table à graines à la
Rosegg (Greppin, 159).
VIIL. D. Hôte d'hiver fréquent en Bas-Valais (Vai-
ro, de Rameru).
IX. b. Hôte d'hiver assez fréquent dans la partie
méridionale du canton du Tessin (Ghidini).
X.a. Fréquente à Landquart (Thomann et Kiebler),
près de Coire (de Sulis), de Fürstenau (Stoffel).
X.b. Fréquente dans la vallée du Rhin et au lac
de Constance supérieur {Bau).
XI. a. Hôte d'hiver à St-Moritz (Pestalozzi).
XI. b. Hôte d'hiver en Basse-Engadine (Baumann).
— 586 —
Biologie. La mésange Petite Charbonnière com-
mence généralement à construire son nid au commence-
ment d'avril; cependant la construction du nid est inter-
rompue presque chaque année par le mauvais temps et
le mauvais choix du lieu, de sorte que le nombre des
œufs n’est complet qu’à la fin du mois. Les œufs sont
au nombre de 6 à 10. Cependant il y a quelquefois des
couvées précoces. de Burg a vu des petits aptes à voler
le 17 avril. Le nid est établi dans une cavité, par
exemple dans le trou d’un arbre, d’un mur, dans un trou
de souris, une souche creuse. Les Petites Charbonnières
l’établissent de préférence dans un conifère creux; cepen-
dant il se trouve aussi quelquefois dans des arbres à
feuilles caduques ou dans des arbres fruitiers. C’est un
amas rond, adapté à la forme de la cavité, composé .de
mousses courtes. L’intérieur en est tapissé de poils d’a-
nimaux sauvages; çà et là on y trouve des plumes. Les
petits œufs blancs parsemés de petits points roux éclo-
sent après seize jours, quatorze jours après les petits
quittent le nid et après huit à quinze jours, c’est-à-dire vers
le milieu du mois de juillet, les parents entreprennent
une nouvelle couvée, mais ils continuent à donner la
becquée aux petits. Des pontes retardées, telles qu’on en
a observé en 1899, 1900, 1902, 1904, 1905, en sep-
tembre, appartiendraient à des troisièmes couvées, selon
de Burg.
C’est surtout chez cette mésange qu’on observe le
plus souvent le dévouement maternel d’autres parents
pour les jeunes sortis de nids étrangers. Les couvées
précoces et retardées forment l’objet de soins appor-
tés aux petits par plusieurs vieux et même par des
Roitelets, des Mésanges huppées et des Nonnettes. En
1888, J. de Burg, Eugène d'Arx, G. de Burg trou-
vèrent dans les murs des digues au-dessous d’Olten sept
nids contenant en tout 114 œufs. Le nombre des entrées
était de vingt, mais on voyait entrer plusieurs Petites
Charbonnières par le même trou. Lorsque les petits furent
sortis des nids, on constata avec facilité que les couvées
appartenaient à plusieurs paires; un nombre considé-
rable d’oiseaux adultes accompagnaient les jeunes et leur
donnaient la becquée.
Nourriture. Le grand nombre d’estomacs examinés
contenaient au printemps (avril et mai) des œufs d’in-
sectes, d'araignées, beaucoup de diptères, de coléoptères
minuscules (beaucoup de centorhynchini) et très peu de
graines; en été (juin, juillet, août), la même nourriture,
souvent aussi des fourmis; on ne trouve qu’exception-
nellement des semences; en automne (septembre et octobre),
le nombre des insectes parfaits formant la nourriture des
Mésanges noires diminue, les graines augmentent en
nombre; en hiver (novembre à mars), on y trouve tou-
jours beaucoup de restes végétaux (semences de coni-
fères, de baies de sorbiers, restes de bourgeons d’arbustes
et d'arbres, surtout de conifères). En même temps, il y a
toujours des restes d'insectes, de chrysalides et d’ailes
d'insectes. Les araignées forment souvent la nourriture
de ces mésanges en hiver.
Oiseau nicheur dans toute l’Europe et l’Asie jus-
qu'au 68° degré de latitude nord. À l’est jusqu’à la mer.
de Behring; au sud, la Mésange noire est plus rare,
cependant elle n’est pas rare dans l'Italie septentrionale
jusqu’à la Méditerrannée, de même en France. Elle vit
aussi en Corse et en Sardaigne. En hiver elle se trouve
au midi de l’Europe, isolément jusque dans l’ftalie mé-
ridionale, en Sicile et à Malte.
— 588 —
95. Parus cristatus L.
Mésange huppée — Haubenmeise — Cincia col ciuffo.
Synonymie: Parus cristatus L., Temm., Meisner und Schinz,
Bailly, Riva, Cat. British Birds, Fatio, N. Naum. Lo-
phophanes cristatus Salvad.
Noms vulgaires : ZLardère huppée, Lardine à capuchon
(Suisse française). Gez têté à zapelon (St-Maurice),
Capucine, Capucette (Savoie). — Strussmeisle (canton
du Sentis), Kapuzinerle, Kapuzinermeisle (Bodensee),
Schaupmeasl (Tirol), Schopfmeusi, Tschuppmeusi, Hup-
peli, Tschuppli (plaine suisse et Jura), Huppemeisi,
Hubenmiüusi (Frutigen), Tschüpplè, Hübenmeusr (Mei-
ringen), Aüibemeisi (Stans). — Parasciolina colla
cresta, Parasciolina del züff, Parasciôla dal züff, Pa-
rasciôla dela cresta (Tessin), Parasciulin colla cresta
(Valteline), Parascioletta d'montagna (Ossola), Paru-
sciola dal ciuf, Parusciola, Parusciola del capuss (Pie-
dimulcra, Crodo), Parasciolin (Lombardie). — Zicagnè
dela capütscha (Grisons).
La Mésange huppée est assez répandue en Suisse
el préfère la zone montagneuse et alpine ou plutôt la
région des conifères. Un grand nombre de Mésanges
huppées restent en hiver dans les montagnes où on les
observe jusqu’à la limite des bois. Une partie erre plus
ou moins loin dans les vallées, et de temps en temps des
individus isolés apparaissent en hiver au milieu des lieux
habités et prennent les graines offertes aux petits oiseaux
devant les fenêtres et dans les jardins.
de Burg mentionne une forme qui se trouverait toute
l’année au Jura et qui a la queue étagée comme la Mé-
sange à longue queue. Il ne s’agirait point d'exemplaires
en mue.
CR nn Sd
— 589 —
»Fréquente dans les forêts de conifères, souvent en
compagnie de la Mésange noire et du Roitelet; c’est un
oiseau sédentaire qui n’erre que rarement d’un bois à
l’autre.“ (Meisner et Schinz, 1815.)
»Fréquente dans les bois de sapins, souvent en com-
pagnie de mésanges Petites Charbonnières et de Roite-
lets.“ {Schinz, 1837.)
»La Mésange Huppée, dans quelques localités un
peu moins fréquente que la Petite Charbonnière, est ce-
pendant, d’une manière générale, aussi répandue que
celle-ci dans le pays, comme elle, surtout dans les forêts
de conifères de la région montagneuse et jusque dans la
région alpine, même en Haute-Engadine, où elle passe
volontiers l’année entière.“ (Fatio, 1899.)
Oiseau sédentaire. La Mésange huppée est géné-
ralement et régulièrement sédentaire jusqu'à 1500 m.
d'altitude; elle se trouve encore à la hauteur de 2000 m.;
cependant ces individus recherchent en hiver les vallées
où ils se réunissent avec les Mésanges huppées descendues
des pentes voisines.
La. La Mésange huppée habite spécialement les forêts
de pins et de sapins du nord et du centre de l’Europe. Elle
est rare dans les contrées méridionales; c’est du reste
accidentellement, et pendant l’hiver, qu’elle s’y montre.
Nous l’avons assez commune en Savoie dans la plupart
des bois ou des forêts de sapins de nos montagnes; on
l'y remarque pendant tout le cours de la belle saison et
même en hiver, mais alors en plus petit nombre que
durant l’été, car plusieurs sujets viennent aux premières
neiges s'établir dans nos bois inférieurs (Bailly, 68).
[.b. Rare à Genève (Fatio-Beaumont, 46, de Schæck,
Fatio, Vaucher); rare à Lausanne (Goll, Meyer), à Cla-
rens (Meyenrock); n’est pas trop rare à Duillier (Vernet),
au Jorat (Ratzoumowsky, 8, Narbel).
— 590 —
Il. a. Très rare à Château-d’Oex (Delachaux), rare
à Montbovon (Gillet); se trouve dans le val de Gessenay
(Uelliger).
II. b. Rare à Avenches (Blanc); n’est pas rare à Fri-
bourg (Musy, Cuony), sur l’île de St-Pierre (Louis), à
Romont (Grand); fréquente près de Lucens (Erbeau).
Oiseau sédentaire au lac de Neuchâtel (de Coulon), au
lac de Morat (Savary). Commune dans les forêts de coni-
fères, en été en montagne, en hiver en plaine (Duplessis
et Combe, 61).
INT. a. Fréquente près de Meiringen (Blatter); oiseau
sédentaire rare au lac de Thoune (Risold). Très com-
mune dans la Gruyère (Olph-Galliard, Verzeichnis der
Vôügel des Tales Greyerz in der Schweiz).
IIL. b. Oiseau sédentaire rare dans la vallée de l’'Emme
(Lauterburg, Gerber); rare dans la plaine bernoise (Stu-
der); rare près de Berthoud (Fankhauser); rare près de
Münchenbuchsee (Siämpfli); rare au Boru et près de Bo-
ningen (Zack); fréquente à Diessbach-Büren (Xäser). Oiseau
sédentaire commun au pied du Jura soleurois et aux con-
treforts de cette chaîne, c’est-à-dire dans les forêts des
pentes s'étendant jusqu’en plaine. Plus rare dans les
forêts aux rives de l’Aar (de Burg). N'est pas fréquente
près de Herzogenbuchsee (Xrebs); oiseau sédentaire fré-
quent et répandu près de Soleure (Greppin, 159).
IV.a. N'est pas rare dans la vallée d’Urseren (Fa-
tio), près de Stans (Rengger); rare à Sarnen (Etlin); se
trouve au canton de Schwyz (Lusser, Gemälde der Schweiz:
Der Kanton Schwyz). |
IV.b. Rare aux environs de Zofingue (Fischer-Sig-
wart), de Walchwil (Maurer), de Sempach (Schifferli);
près de Gretzenbach et à l’Engelberg (Hürzeler); assez
rare dans la vallée de la Wigger; n’est pas rare dans
la vallée de la Suhr; plus rare dans la vallée de la
Pfaffnern. N'est pas rare aux environs d’Olten et depuis
là jusqu’à Aarau, côté du Jura (de Burg).
— 991 —
Vosa. N’est pas rare au canton de Glaris (Schindler);
rare à Mels (Oschwald), près de Matt (Bäbler).
V.b. Oiseau sédentaire rare dans toute la contrée
du lac de Zurich et de la Limmat, par exemple à Zurich
(Graf, Nügeli), près de Waillisellen (Vorbrodt), d'Einsie-
deln (Sidler..
VIL.a. Se trouve dans les forêts de sapins (Hart-
mann, À).
VI.D. Rare près de Bregenz (Bau), près de St-Gall
(Dick), au canton de Schaffhouse (Pfeiffer, asser), près
de Winterthour (de Burg), de Frauenfeld (Schwyter), de
Müllheim (Beck). Oiseau sédentaire au lac de Constance;
assez fréquente dans les conifères et les genévrières de
la contrée du lac (Walchner, T3).
VIL.a. Rare à la Chaux-de-Fonds (Nicoud), fréquente
à la Chaux-de-Fonds (Girard); fréquente au Locle (Du-
bois); au lac de Neuchâtel ( Vouga); n’est pas rare au Val-
de-Travers (Cavin), près de Neuchâtel (de Coulon), près
de Corcelles (Gertrude de Burg); fréquente depuis Lan-
deron jusqu’au Chasseral (de Burg).
VIL.. Rare à Bâle (Greuter-Engel, Schneider),
Wendnagel ne l'y a jamais vue. N'est pas rare à Por-
rentruy (Ceppi). Répandue au Jura et dans les vallées
jurassiennes depuis 450 jusqu’à 1500 m., depuis Bienne
jusqu’à la Schafmatt et depuis la première chaîne du
Jura jusqu’au Blauen, surtout dans la hauteur entre 600
et 1400 m. s/m. (de Burg). N'est pas fréquente à Delé-
mont (Helg).
VIIL. a. Rare en Haut-Valais (Studer et Fatio); très
fréquente à Binn (de Schæck). N'est pas rare dans l’Ossola,
habite les forêts de pins et se montre rarement dans la
vallée (Bazetta, dans l’,Inchiesta ornitologica italiana“).
Oiseau sédentaire rare au district de Crodo (Demori,
dans l’,Inchiesta orn, ital.“).
VIIL. à. Commune à Salquenen (Lenggenhager), rare
près de Sion (Wolf); n’est pas rare à St-Maurice (Besse),
RC
à Martigny (Variroli, Deléglise); rare à Y vorne (Ansermoz);
très rare près d’Aigle (de Rameru).
IX. a. N'est pas rare dans le canton du Tessin su-
périeur (Lenticchia). Habite les forêts de conifères et les
genévrières des Alpes (Riva, 51). Rare à Castasegna
(Garbald). La plus rare de toutes nos mésanges; ne vit
que sur les hautes cimes où elle niche; ne descend pas
en plaine en hiver (De Carlini, I Vertebrati della Val-
tellina).
IX.b. Rare à Locarno (Mariani. Niche dans les
montagnes du Sopraceneri et descend dans les vallées,
mais ne vient pas jusqu’à nos lacs (Ghidini).
X. a. Assez commune près de Coire (de Salis, Mann),
de Fürstenau (Stoffel); rare à Filisur (Bener). Fréquente
près d’Arosa (Hold, 59), sédentaire à Disentis (Hager), à
Davos (Pestalozzi).
X.b. N'est pas rare dans la vallée du Rhin (Schwen-
dener), rare au lac de Constance supérieur (Bau), Stand-
vogel in Vorarlberg (Bruhin).
XI. a. Près de Pontresina (Saratz), de Sils-Maria
(Courtin); rare à St-Moritz (Pestalozzi), à Castasegna
(Garbald).
XI. db. N'est pas rare dans les forêts de conifères
près de Tarasp (Hartert).
Oiseau erratique. La plupart de nos collaborateurs
désignent la Mésange huppée comme oiseau erratique :
évitant les grandes chutes de neige, elle recherche, pour
un temps plus ou moins long, les vallées; cependant
ceci n’est pas le cas régulièrement; mais il arrive assez
souvent qu’elle se laisse entraîner par ses compagnons
de route inséparables, les Roitelets et les Mésanges noires,
à rechercher les places plus abritées des pentes. Par contre,
il n’est pas rare de la voir regagner la hauteur de la
montagne, seule ou en compagnie de ses congénères
— 993 —
(mais sans les Roitelets et les Mésanges noires qui sont
restés à l’abri du mauvais temps) en grande hâte, au
milieu de la bourrasque et vers le soir. Les individus
qui demeurent au-dessus de 1500 m. semblent hiverner
régulièrement dans des régions plus basses et ne repa-
raissent à leur séjour habituel que s’il fait beau temps
sur les hauteurs, des brouillards dans la plaine.
Ia. C’est aux premiers frimas d’octobre, en même
temps que les Petites Charbonnières se préparent à
voyager, que quelques Mésanges Huppées quittent en
Savoie leur séjour d'été et se rapprochent des pays de
plaine boisés. On en observe alors tous les ans aux envi-
rons de Chambéry, et notamment dans les bois de sapins
de Montagnole, de Bissy, de Candie et de St-Sulpice.
Elles y arrivent ordinairement seules ou l’une après l’au-
tre, quelquefois par paires ou à la suite d’une bande de
Petites Charbonnières. Tant qu’elles n’ont point encore
adopté de canton pour l'hiver, elles errent de bois en
bois, tantôt seules, tantôt appariées; par moment, elles
s'arrêtent aussi dans les jardins et les vergers qu’elles
découvrent sur leur passage; elles s’y montrent très fami-
lières et se laissent approcher de très près pendant
qu’elles cherchent leur vie sur les arbres. Pourtant, elles
donnent difficilement dans les pièges qu’on leur tend,
même dans ceux où s’empêtrent si aisément les autres
mésanges; il faut que les semences ou les noyaux qu’on
a l’habitude d’y mettre pour appât ne soient point de
leur goût (Bailly, 68).
I. b. Oiseau erratique près de Genève (Lechthaler).
Si maintenant nous nous élevons plus haut, nous trou-
verons dans les forêts de sapins des Voirons, du Môle,
du Brezon, des monts Vergis, de la vallée du Reposoir,
etc., entre 400 et 900 toises de hauteur absolue, deux
espèces de mésanges qui ne paraissent que rarement et
seulement pendant le froid, dans nos bois de la plaine:
ce sont la Petite Charbonnière et la Mésange Huppée
-
— 594 —
(Necker, 46). Oiseau erratique près de Duillier (Vernet),
de Lausanne (feyer).
Il. a. Erratique à Montbovon (Gillet). Observée à
plusieurs reprises au col de Pillon, en compagnie de Roi-
telets et de Mésanges noires, en août 1907 (Gertrude de
Burg).
Il. 0. ŒErratique à Fribourg (Cuony), à Romont
(Grand), à Lucens (Erbeau), à Yverdon (Garin), à Aven-
ches (Blanc).
IIL. a. Oiseau erratique près de Frutigen (Risold),
de Heiligenschwendi (Æ. Luginbühl.
IIL. d. Erratique dans l’Emmental (Gerber). Oiseau
erratique rare à Berne (Weber), à Schüpfen, Schwanden,
Münchenbuchsee (Stämpfli), à Herzogenbuchsee (Gerber),
à Fulenbach ( Wiss); répandue comme oiseau erratique aux
environs de Soleure (Greppin, 159). Oiseau erratique pen-
dant presque toute l’année au Gaeu; joue toujours le rôle
de guide dans les bandes de Roitelets et de Mésanges
noires; quelquefois on les voit aussi par paires et par
familles (de Bury).
IV. a. Erratique près de Stans (Rengger).
[V.b. Oiseau erratique rare aux environs de Sempach
(Schifferli), de Zofingue (Fischer-Sigwart), de Rothrist
(Gerber). N'est pas rare dans la vallée de la Suhr, où
elle conduit souvent des bandes de Roitelets et de Mé-
sanges noires jusqu'aux bords de la Suhr. Oiseau erra-
tique assez abondant pendant toute l’année près d’Olten;
le domaine parcouru par la Mésange huppée semble
être assez restreint et n'être étendu qu’en automne et en
hiver (de Burg).
V.b. ŒErratique, mais rare, au canton de Zurich
(Nägel).
VI b. Erratique à Frauenfeld (Keller), au canton de
Schaffhouse (Pfeiffer). Très rare à Eschenz (Kocherhans).
VAL. a. N'est pas rare comme oiseau erratique à la
Chaux-de-Fonds (Girard), au Val-de-Travers (Cavin), à
Neuchâtel (de Coulon).
VIL. D. Oiseau erratique, même à 1450 m. s/m., en
assez grand nombre. Cependant il arrive rarement d’ob-
server plus de 20°/ de Mésanges huppées dans les
grandes bandes de Roitelets et de mésanges. Le 28 juil-
let 1903, à Ober-Grenchenberg, à 1400 m. de hauteur
absolue, grande bande de petits oiseaux; la plupart étaient
des Roitelets à triple bandeau, beaucoup de Roitelets
ordinaires, quelques Mésanges huppées. Le 80 juillet 1905,
de nouveau grande compagnie d'oiseaux erratiques à
13880 m.: environ 60°/ de mésanges Petites Charbon-
uières, 20°/o de Huppées, 15°/ de Roitelets à triple
bandeau, 5°/ de Roitelets ordinaires, Une seule fois, le
5 août 1903, j'ai observé au Grenchenberg une troupe
contenant un nombre extraordinairement grand de Mé-
sanges huppées; j'ai noté: 40°/ de Huppées, 20% de
Nonnettes, 200/ de Roitelets à triple bandeau, 20°,
d’ordinaires, quelques Mésanges noires; la bande était
suivie de beaucoup de pinsons (G. de Burg, 142). Greppin
nous communique les observations suivantes (,Versuch
eines Beitrages zur Kenntnis der geistigen Fähigkeiten
der Vôgel und Notizen über deren Verbreitung in der
Umgebung Solothurns“, Soleure 1907): Le 28 août 1905,
je vis à la pente septentrionale de la Hasenmatt une
grande bande de mésanges venant du nord-est, depuis
St-Joseph, et continuant sa route de l’est à l’ouest le
long du pied de la Hasenmatt vers la gorge de la
Schauenburg. La plupart de ces oiseaux sont des Non-
nettes, puis des Mésanges noires, Huppées, quelques Char-
bonnières, puis des Roitelets, Le 21 décembre 1905, j'ai
observé à la route du Weissenstein, à une hauteur de
800 à 1000 m., beaucoup de Nonnettes en compagnie de
Grandes Charbonnières, de Mésanges noires, de Huppées
et de Roitelcts.
— 596 —
VIII.b. KErratique à Salquenen (Lenggenhager), à
Sion (Wolf).
IX. a. La Mésange huppée est la dernière qui des-
cende dans les vallées en automne (Riva, 51).
IX. b. Erratique à Locarno (Mariani).
X. a. Erratique aux environs de Coire (de Sualis,
Manni), de Fürstenau (Stoffel).
X. b. Erratique dans la vallée du Rhin (Schwendener).
XI.a. Paraît surtout en hiver près de St-Moritz
(Pestalozzi).
Oiseau nicheur. (Voir aussi ,Oiseau sédentaire“.
La Mésange huppée se reproduit jusqu’à 2000 m. envi-
ron. Elle ne fait défaut à aucune région, mais elle n’est
commune nulle part, elle n’aime pas à se reproduire en
compagnie d’autres couples, et elle sait se rendre maîtresse
d’un petit domaine sans pour cela être querelleuse. Elle
est plus rare dans la plaine suisse et dans la partie mé-
ridionale du canton du Tessin qu’aux pentes des mon-
tagnes et dans la région de 600 à 1500 m., qu’elle aime
avant tout.
La. Cette Mésange s'éloigne des bois de la plaine
et des coteaux vers la fin de février ou les premiers
jours de mars. Dès lors, on la rencontre plus particu-
lièrement dans les bois verts des collines ou qui garnis-
sent le pied et le milieu des montagnes. Quelques paires
s'y reproduisent, mais le plus grand nombre gagne à
cette intention des régions plus élevées. Les premières
nichent déjà à la fin d'avril; les dernières, c’est-à-dire
les paires qui préfèrent aux bois des collines ceux des
montagnes, ne couvent guère qu’à la mi-mai; elles ne font
toutes qu’une seule couvée par an, à moins qu’elle ne
leur soit ravie (Bailly, 68).
LD. N'est pas rare dans les montagnes aux envi-
rons de Genève, aux Voirons, au Salève, au Jura, etc.
(Falio); rare près de la ville de Genève (Lechthaler,
— D97T —
Lunel); n’est pas rare près de Duillier et au Jura /Ver-
net); rare près de Lausanne (Meyer).
ILa. Ne niche pas rarement aux Alpes vaudoises
(Goll); n’est pas rare dans la vallée de Gessenay
(Uelliger). Commune au Pays-d'Enhaut vaudois jusqu’à
la limite supérieure des bois /Pittier et Ward, Contribu-
tion à Phistoire naturelle du Pays-d’'Enhaut vaudois);
rare à Château-d’'Oex (Delachaux); près de Montbovon
(Gillet). Très fréquente dans la Gruyère (Olph-Galliard,
Verzeichnis der Vügel des Tales Greyerz im schweize-
rischen Kanton Freiburg). Vue en grand nombre au col
de Pillon, en août 1907 /Gertrude de Burg).
IT. b. Nicheuse fréquente au Jorat (Ratzoumowsk:y,8,
Narbel). N'est pas rare à Fribourg (Cuony); fréquente à
Romont (Grand), à Tucens (Erbeau); n’est pas rare à
Yverdon (Garin). Commune en été dans les forêts de
conifères (Duplessis et Combe, 61). Rare à Avenches
(Blanc). Niche aussi sur l’île de St-Pierre (Louis). N'est
pas rare au lac de Neuchâtel (Vouga).
III. a. Fréquente à Meiringen (Blatter); assez rare
autour du lac de Thoune (Risold). Rare à Lenk (Juggi).
III. 0. Le nombre des nicheuses est un peu plus
élevé que celui des Mésanges huppées sédentaires au
canton de Berne (Studer). Gerber a observé des petits
aptes à voler le 8 juin. N’est pas fréquente à Herzogen-
buchsee comme oiseau nicheur (Ærebs). N'est pas com-
mune au Born (Lack), près d’Aarberg (Mühlemann).
Oiseau nicheur fréquent à Soleure (Greppin). de Burg à
observé près de Bettlach des petits hors du nid le 11 juin,
le 14 juin, le 30 juin, le 4 juillet 1905; cependant il
n’observa des petits aptes à voler en nombre important
que depuis la mi-juillet. Le 31 juillet, il a observé un
couple sans jeunes et qui amassait des matériaux pour la
confection du nid. Les deux, le mâle et la femelle, avaient
la queue étagée. Le 8 août, il observa de nouveau des
petits venant de sortir du nid, une scule famille; de Burg
en
considère ce fait comme exceptionnel, une seconde cou-
vée ayant lieu assez rarement.
IV.a. Nicheuse près d'Andermatt (Fatio), près de
Wassen (Oschwald), de Sarnen /Etlin), de Stans (Rengger).
IV.b. Nicheuse rare au lac de Zoug /Maurer), au
lac de Sempach /Schifferli), au Wiggertal /Fischer-
Sigwart), près de Gretzenbach (Hürzeler). N'est pas rare
sur les hauteurs qui environnent la vallée de la Subr
et celle de la Wigger, depuis Holziken jusqu’à St-Erhard.
Plus rare à l’Engelberg et au Säli, rare au Hard et au
Born, plus fréquente dans les forêts du Jura, près d’Olten
(de Burg). Nicheuse en Argovie (Bronner, 40).
V.a. N'est pas rare comme nicheuse au canton de
Glaris (Rutz-Hefti); rare près de Matt /Bübler).
V.b. Rare près de Zurich /Graf, Nägeli), près d'Ein-
siedeln (Sidler).
VI. a. Se trouve dans les forêts de conifères du can-
ton du Sentis (Hartmann, 9). |
VI. D. Oiseau nicheur rare, hôte d'hiver fréquent,
près de Bregenz (Bau). Rare aux environs de St-Gall
(Dick), de Frauenfeld (Schwyter), de Hallau (Pfeifer),
de Thayngen (Gusser), le long de la Thur (Beck). Très
rare près d'Eschenz (Kocherhans).
VII. a. Le nombre des nicheuses est plus considé-
uable que celui des Mésanges huppées sédentaires près
de la Chaux-de-Fonds (Nicoud). Oiseau nicheur fréquent
au Locle {Dubois). Commune à St-Aubin (Vouga); fré-
quente à Neuchâtel /de Coulon), au Val-de-Travers /Ca-
vin), près de Cressier {de Burg).
VIL.&. N'est pas rare à Porrentruy (Ceppt), rare
dans les montagnes près de Bâle /Schneider). Oiseau des
forêts noires, préfère les sapins de la Forêt-Noire {Häcler,
Die Vogelwelt des südlichen Badens). Nicheuse dans tout
le Jura, surtout entre 600 et 1500 m. Occupe générale-
ment un petit domaine qu’elle défend eontre ses congé-
— 599 —
nères. Plus abondante aux pentes méridionales et dans la
première chaîne du Jura qu'ailleurs (de Burg). N'est pas
fréquente à Delémont /Æelg).
VIIL a. Fréquente dans le val de Binn {de Schæck).
Ne niche qu’assez rarement dans l’Ossola, et n’est pas
fréquente à Piedimulera et Crodo /Giglioli, Inchiesta
ornitologica italiana).
VIII. D. Oiseau nicheur assez commun dans les
montagnes près de Salquenen {Zenggenhager), rare à
Sion { Wolf), n’est pas rare dans le Bas-Valais (tous les
collaborateurs); rare à Aigle (de Raimeru), à Yvorne
(Ansermoz).
IX. a. Nicheuse à la montagne /Riva, 51). N'est
pas rare dans le val Calanca (Rigassi). Niche sur les cimes
des hautes montagnes et ne se montre pas même pen-
dant le mauvais temps dans les vallées /De Carlini, I
Veriebrati della Valtellina). Galli ne cite pas la Mésange
huppée comme nicheuse, dans l’,Inchiesta ornitologica
Italiana“,
IX. D. Se reproduit dans les montagnes du Sopra-
ceneri (@hidini), dans les montagnes aux environs de
Locarno (Mariani).
X.a. Nicheuse rare près de Filisur (Bener). Assez
fréquente à Coire (de Salis). Fréquente à Arosa (Hold, 59),
à Davos /Pestalozzi).
X. b. Niche assez fréquemment sur les hauteurs de
la vallée du Rhin (Schwendener); rare -au lae de Cons-
tance supérieur; commence la couvée aux premiers jours
d'avril (Bau).
XL.a. N'est pas fréquente comme nicheuse près de
St-Moritz (Pestalozzi), de Pontresina /Saratz), de Sils-
Maria {Courtin). Oiseau nicheur en Haute-Engadine
(Hartert).
XI.b. Nicheuse dans les montagnes de l’Engadine
(Hartert).
— 600 —-
Oiseau de passage. Il est difficile de fixer une limite
entre les Mésanges huppées errantes et celles qui émigrent.
La plupart de nos collaborateurs constatent un mouvement
assez prononcé de ces mésanges en arrière-automne; elles
descendent dans les vallées et en plaine, même à des
endroits où elles sont rares dans les autres saisons. Comme
on les observe souvent en compagnie d’autres mésanges
en train d’émigrer vers l’ouest, et qu’elles reparaissent
au printemps, au mois de mars, aux endroits élevés où
elles n’ont pas passé l’hiver, plusieurs parmi nos colla-
borateurs en ont conclu que ces mésanges émigraient en
partie. Il ne pourrait cependant s'agir que d’une émigra-
tion faible et qui ne conduirait pas très loin ces mé-
sanges, nos observateurs de l’autre côté des Alpes n’en
parlant pas. En tout cas, les jeunes de l’année quittent
leur contrée natale en automne et ne reviennent géné-
ralement pas; elles se seront cherché un domaine à eux
pour se reproduire.
[.b. Oiseau de passage à Genève (Lechtaler). Pas-
sage le 28 septembre 1885 (de Schæck).
IT. b. Oiseau de passage à Avenches /Blano).
IIL. «. Oiseau de passage dans l’Oberland bernois
(Risold).
IIL.b. Passages bien remarquables dans l’Argovie
supérieure vers la fin d'octobre (Gerber). S'il y a émi-
gration dans toute l’acceptation du mot, celle-ci ne peut
être que de peu d’importance. Les Mésanges huppées
errent dans les vallées où elles séjournent aussi dans les
forêts des contrées basses. Un certain déplacement des
Mésanges huppées du nord au sud est incontestable; il
commence vers la fin de septembre, s’accentue de plus
en plus au courant de la première moitié d'octobre —
moment où nos nicheuses partent — et depuis la mi-
novembre à la fin de ce mois où les Mésanges huppées
descendent des montagnes et où celles qui viennent des
contrées plus septentrionales (quoique peu éloignées) nous
— 601 —
arrivent. Vers la fin de février, les Mésanges huppées
venues des montagnes ou des contrées plus septentrio-
nales nous quittent; dans la première moitié de mars, les
nôtres nous arrivent (de Burg).
IV.b. Minder a observé des passages d’automne
près de Flüeli; Hürzeler en observa de faibles à l'En-
gelberg. Passages le 21 avril 1901 et le 28 mars 1902
près de Sempach (Schifferli).
VI. D. Passages près de St-Gall (Girtanner).
VIL.b. Passages de Mésanges huppées à Porrentruy
(Ceppi). On observe des passages faibles sur les hauteurs
du Jura dès la fin de septembre. Les premières neiges
chassent les Mésanges huppées de la montagne dans les
vallées (de Burg).
Hôte d’hiver. La plupart de ces mésanges, qui
aiment surtout vivre à la montagne, descendent dans les
vallées après les premières chutes de neige et séjournent
pendant presque tout l’hiver dans les vallées et au pla-
teau suisse; il n’est pas rare de les rencontrer en com-
pagnie d’autres mésanges et de Roitelets dans les rives
boisées des rivières et aux alluvions. Elles recherchent
aussi de temps en temps les petits bois champêtres, les
parcs, les groupes de sapins, voire même les jardins et les
endroits où on leur offre de la nourriture, au milieu des lieux
habités. Mais la Mésange huppée préfère en tout temps les
pentes des montagnes, où elle séjourne, selon le temps
qu'il fait, ou à la lisière inférieure de la forêt ou au fond
des bois ou encore, surtout quand il fait des brouillards
dans les vallées et beau temps sur les hauteurs, au som-
met de la montagne; elle y rencontre toujours quelques
Mésanges huppées qui passent tout l'hiver à ces endroits
élevés.
I. a. Hôte d'hiver en Savoie et en plaine ct dans
les vallées | Bailly, 68).
— 602 —
I. b. Hôte d'hiver près de Genève (Lechthaler, de
Schæck). J’ai vu toute une douzaine dans les jardins
publics de Genève vers la fin de décembre 1902 (de
Burg).
ILa. Hôte d'hiver très rare à Montbovon /Gulet).
IL... N'est pas rare aux environs de Fribourg
(Cuony), de Lucens (/Ærbeau), à l'île de Saint-Pierre
(Louis).
IIL.d. Hôte d’hiver rare (Gerber). Hôte d'hiver au
Jura, au Born, à l’Engeiberg, aux bords de l’Aar, en
assez grand nombre (de Burg).
IV.b. Quelquefois on en voit une ou deux au milieu
de la ville d’Olten /Christen). Hôte d’hiver rare à Sem-
pach (Schifferli), au Wiggertal (Fischer-Sigwart); fré-
quente à Olten aussi bien aux pentes du Jura que dans
les forêts bordant l’Aar {de Burg).
V.a. N'est pas rare en hiver à Glaris (Rutz-Hefti),
rare à Matt (/Bäübler).
V.b. Rare à Zurzach (Gerber), assez rare à Zurich
(Graf).
VI. b. Hôte d’hiver fréquent au lac de Constance (Bau).
VIL a. Fréquente à Neuchâtel (de Coulon), à St-
Aubin {Vouga); n’est pas rare à la Chaux-de-Fonds
(Girard.
VIL.b. Ne passe que rarement l'hiver à des hau-
teurs de plus de 1200 m. /de Burg). Descend en plaine
en hiver /Schneider, 66).
VIIL. à. Hôte d’hiver en Bas-Valais et au lae Léman
supérieur (de Rameru, Ansermoz, Vairoli).
IX. b. Descend en hiver des montagnes du Sopra-
ceneri, mais n’arrive jamais jusqu'à nos lacs (Ghidini).
X. a. Recherche plutôt les vallées en hiver {de Sulis).
XI. a. Hôte d'hiver assez rare dans la vallée [Haute-
Engadine] (Pestalozzi,.
XI. b. Rencontrée en hiver dans la Basse-Engadine
(Baumann.
— 603 —
Biologie. Cet oiseau de montagne habite de préfé-
rence les forêts de conifères, la futaie sombre aussi bien
que le taillis impénétrable dans le voisinage duquel il y
a quelques sapins hauts. Quelquefois, surtout en hiver
et au printemps, on voit les Mésanges huppées à terre,
souvent elles se cramponnent à l'écorce et recherchent
ainsi leur proie. En arrière-été et en automne, cette mésange
erre en compagnie de son époux et d’autres mésanges et
de Roitelets à la lisière des bois et le long des haies, sur-
tout si ces dernières vont d’un bois à l’autre. Au printemps,
jusqu’à l’équinoxe, on voit ces mésanges parcourir la
forêt, généralement seules ou par paires. Après la fin de
juin, elles sont presque toujours en compagnie de Roite-
lets et de Mésanges noires et d’autres petits oiseaux
erratiques qu’elles conduisent, Les autres mésanges, les
Roitelets et les Grimpereaux obéissent toujours de bonne
volonté à l’appel des Mésanges huppées. Dans une de
ces bandes de cent oiseaux erratiques, il y a générale-
ment cinq Mésanges huppées; souvent un couple accom-
pagne la troupe.
Elles se reproduisent quelquefois dans un vieux nid
d’écureuil, de corbeau, de troglodyte, d’épervier, de pie,
de geai, etc. Il paraît qu’elles construisent quelquefois
un nid semblable à celui du troglodyte, à entrée latérale.
À la Rothfluh, de Burg a trouvé deux nids de Mésanges
huppées dans des nids de casse-noix abandonnés. Le
plus souvent, ces mésanges établissent leur nid dans les
arbres creux, dans des souches d’arbres ou dans les
grands pieux friables; elles savent élargir ces cavités
avec beaucoup d’habileté. C’est un fait qu’on n’observe
pas trop rarement aux pâturages des Alpes et du Jura.
Ces nids se trouvent généralement à peu de distance du
sol; jen ai trouvé qui étaient établis à 60 cm. au-dessus
du sol. En général, les nids se trouvent à 2 m., voire
même à 31/2 m. de distance du sol. Dès la mi-avril, les
Mésanges huppées qui vivent à moins de 800 m. d’alti-
—. 604 —
tude, commencent la construction du nid. Il n’est pas
rare d’y trouver tous les œufs, au nombre de 6 à 10
(5 à 9 selon Fatio) avant la fin d'avril. On connaît des
cas où le nombre des œufs était complet avant la fin de
mars. Le nid, établi par exemple entre deux branches for-
mant une petite cavité, est construit assez négligemment et
consiste en mousse, lichens, herbes sèches, crins et poils d’a-
nimaux sauvages, petits éclats de bois; il est tapissé de
coton végétal. Les mêmes matières sont employées aussi si
le nid est établi dans une cavité d’arbre. A plus de 1000 m.
d'altitude, l'unique couvée n’est entreprise qu’en mai et en
juin. En juillet, on trouve quelquefois une seconde cou-
vée qui ne se compose que de 4 à 8 œufs. J. de BurgŸ,
ou plutôt son factotum en matières oologiques, Oswald
Gubler, trouva, en 1879, un nid contenant 16 œufs; il
appartenait probablement à plusieurs oiseaux; le 27 mai
de la même année, ils trouvèrent un nid avec 9 œufs,
dont 3 appartenaient à la Mésange noire, 6 à la Huppée.
Dans cette contrée, le Homberg, O. Gubler a trouvé
dans un arbre creux un nid de chouette hulotte conte-
nant trois petits et un œuf; l’entrée se trouvait en haut;
au milieu du nid, il y avait un trou dans l'arbre par
lequel une Mésange huppée entrait; elle y élevait sa
progéniture. Selon J. de Burg, les écureuils sont les
ennemis les plus redoutables de ces jolies mésanges, puis
les hermines et les souris. L’épervier et l’autour pour-
suivent aussi cette mésange gaie, fine, leste et vive; les
bourres des Faucons pèlerins contiennent souvent des
plumes de Mésanges huppées.
Nourriture. Les estomacs. examinés eontinrent en
été et au printemps des insectes, des araignées, des œufs
de ces deux genres d'animaux, des larves, chenilles, chry-
salides et très peu de restes végétaux. En automne, la
nourriture végétale augmente: on trouve de petits bour-
geons et des semences de beaucoup d’arbres, surtout de
— 605 —
conifères et d’arbrisseaux; un nombre assez considérable
de graines de mauvaises herbes. Cependant on trouve
des restes d'insectes pendant toute l’année, même en
hiver, par exemple des diptères, des chrysalides et des
œufs d'insectes et d'araignées.
La Mésange huppée habite l’Europe depuis la Suède
méridionale jusqu’à la mer Méditerranée, de l’Ural jus-
qu’en Espagne. Relativement abondante au centre de
l’Europe, plus rare au delà des Alpes, elle ne se trouve
qu’exceptionnellement dans le voisinage de la Méditer-
ranée et à l’Appennin, ainsi qu’en Espagne.
96. Parus major L.
Mésange charbonnière — Kohl- oder Spiegelmeise —
Cinciallegra.
Synonymie: Parus major L., Meisner und Schinz, Temm.,
Riva, Bailly, Fatio, N. Naum. Parus major major
Hartert.
Noms vulgaires: Lardère, Grosse Lardère (Suisse fran-
çaise), Glet à bec (Genève), Lardine, Grosse Lardine,
Lardenne, Larda, Lardella, Lardeisa, Sarrayon, Sar-
rayé (Savoie), Damette, Pie Mouchet (Jura français).
— Cholemeusi (Soleure), Spiegeli (Berne et Suisse cen-
trale), Chüllerli (Suisse orientale), grosses Meusi, Meisli,
Meise (partout en Suisse), Spiegelmoas (Voralberg),
Spiegelmoas (Lirol). — Parasciola, Parussola, Pani-
sciôla, Paniscior, Cingallegra (Tessin), Parasciüla
(Valteline), Parusciola gialda, Parusciola, Parusciola
grossa (Aoste), Perusciola (Ossola). — Tschingalegra
(Grisons).
Cette mésange habite les vallées en assez grand
nombre; le nombre de celles qui séjournent dans les hautes
vallées alpestres abritées est très restreint. Elle aime avant
40
— 606 —
tout les forêts d’arbres à feuilles caduques, les bois
champêtres, les haies hautes et épaisses, les jardins ayant
beaucoup d’arbrisseaux et de taillis, les vergers, les allu-
vions. Ce n’est qu’isolée qu'elle passe l'hiver à plus
de 1200 m. d'altitude. La plupart de ces mésanges errent
plus ou moins loin vers l’ouest ou le sud. Hôte d'hiver
fréquent au Plateau suisse. En général, elle habite les
vergers, les allées et les parcs; elle n’est pourtant pas rare
dans les forêts de plaine.
»Cet oiseau bien connu est commun dans tous les
bois et vergers. Il est oiseau erratique et ne nous quitte
pas en hiver.“ (Meisner et Schinz, 1815.)
,» Commune partout dans les bois et les vergers.
(Schinz, 1837.)
»La Charbonnière est, en Suisse, parmi les oiseaux
partout les plus communs, en plaine et jusque dans la
région montagneuse; elle est, par contre, rare dans la
région alpine, en dehors de quelques vallées élevées où,
comme dans la Haute-Engadine, elle niche assez sou-
vent, mais ne passe pas régulièrement l'hiver. Elle est
sédentaire, cependant elle exécute en famille, durant
l'automne, des pérégrinations plus ou moins lointaines,
en quête de nourriture ou de quartiers d’hiver plus favo-
rables ; elle se rapproche alors de plus en plus des jar-
dins et des habitations.“ (Fatio, 1899.)
Oiseau sédentaire. La Charbonnière est sédentaire
et fréquente dans toute la Suisse depuis la plaine jusqu’à
1000 m. s/m. A 1000 m. et au-dessus de cette hauteur
on constate une diminution rapide des Charbonnières
sédentaires, et il n’arrive pas régulièrement qu’elle passe
toute l’année à 1400 m. ou plus haut. Il n’est que quel-
ques paires isolées qui se reproduisent et hivernent dans
quelques vallées élevées abritées. La Charbonnière est
toujours rare dans la montagne, depuis 1000 m. d’altitude
absolue.
O0
Plusieurs parmi nos collaborateurs qui comprennent
le titre ,Oiseau sédentaire“ au sens le plus restreint du
mot, constatent par conséquent que la Charbonnière ne
reste dans la contrée qu’en bien petit nombre et que la
contrée reçoit ses hôtes d'hiver des régions plus septen-
trionales ou plus orientales. Il semble par suite de cette
opinion que les données de ces observateurs diffèrent
notablement de celles des autres collaborateurs de la ré-
gion, ce qui s’expliquera facilement par ce que nous
venons de dire.
L. a. Oiseau sédentaire commun en Savoie, la Grosse
Charbonnière se fait remarquer partout, et notamment
dans les bois de noyers, de châtaigniers, de hêtres et de
chênes, ainsi que dans les champs plantés d’arbres, dans
les haies, les parcs, les vergers et les jardins. On ne la
découvre guère en montagne dans les forêts de pins, de
mélèzes et de sapins que sur la fin de l’été et pendant
l’automne, lorsqu'elle se livre à ses excursions annuelles
(Bailly, 68).
I. b. Oiseau sédentaire assez fréquent près de Gre-
nève (tous nos collaborateurs), de Duillier (Vernet), de
Lausanne (tous nos collaborateurs), de Montreux (Go-
vanna), de Clarens (Meyenrock). Parrot. a vu fréquem-
ment la Grosse Charbonnière le long du lac Léman.
IL a. Fréquente à Monthovon (Gillet); n’est pas rare
dans la vallée de Gessenay (Uelliger), près de Château-
d'Oex (Delachaux), au pays de Gruyère (Olph-Galliard).
Fréquente au Pays-d’Enhaut; ne monte pas haut en mon-
tagne (Pittier et Ward). |
IL. 0. Fréquente dans toute la région, régions de la
Broye, de la Sarine, de l’Orbe, de la Sensine (tous nos
collaborateurs).
IL. a. Fréquente dans le district de Frutigen, plus
rare au lac de Thoune (Risold); très fréquente à Mei-
ringen (Blatter). Commune à Heiligenschwendi (Æ. Lugin-
— 608 —
bühl). N'est pas fréquente comme oiseau sédentaire dans
la vallée de la Lenk (Jaggi.
IT. b. Commune dans notre pays (Dessins d’oiseaux
coloriés à la main, Berne, 1650). Très commune près de
Stettlen et de Berne, etc. (Sprüngli, Notes manuscrites
sur les oiseaux, 1760 à 1810, Berne, Bibliothèque de la
Ville). N'est pas rare à Langnau (Gerber, Lauterburg).
Commune près de Ranfiüh (Hofstetter). Assez rare à
Hasle-Berthoud (Gerber); commune à Berthoud (Fank-
hauser). Fréquente à Berne en été comme en hiver
(Studer, Daut, Weber, Berger, Brunner). Fréquente à
Münchenbuchsee (Rauber), de même à Schüpfen, Schwan-
den, Boll (Stümpfli); fréquente au Lindental dans toutes
les saisons (J. Luginbühl). N'est pas rare à Aarberg
(Miühlemann), fréquente à Diessbach-Büren (Käser); oiseau
sédentaire très fréquent et répandu près de Soleure
(Greppin, 159); n’est pas rare à Bettlach (de Burg);
assez fréquente à Herzogenbuchsee (Xrebs, Gerber);
oiseau sédentaire à Fulenbach (Wyss).
IV. a. N'est pas rare à Andermatt (Nager, Fatio);
sédentaire à Hospenthal, ne se montre pas fréquemment
en arrière-automne (Müller). Assez fréquente à Flühli
(Minder); sédentaire à Sarnen (Etlin), de même à Stans
(Rengger). FKréquente dans le canton d’'Unterwald (Bu-
singer, 28). Fréquente au canton d’Uri (Lusser, Gemälde
der Schweiz: Der Kanton Uri). Oiseau sédentaire au
canton de Schwytz (Meyer von Knonau, Gemälde der
Schweiz: Der Kanton Schwyz). Sédentaire au Righi et
très confiante à l'Hôtel de Righi-Scheidegg (Stierlin).
IV.b. Assez commune au lac de Sempach (Schifferli);
un des oiseaux les plus communs dans la vallée de la Wigger
(Fischer-Sigwart). N'est pas rare au Subhrtal (de Burg).
Fréquente en Argovie (Bronner, 40). Fréquente au canton
de Soleure (Strohmeier, 29). Sédentaire près de Walchwil
(Maurer).
— 609 —
V.a. N'est pas rare près de Matt (Bübler); assez
fréquente près de Mels (Oschwald); n’est pas bien fré-
quente à Glaris (Rutz-Hefthi); n’est pas rare au canton
de Glaris, habite de préférence les vallées (Schindler).
Oiseau sédentaire dans le canton de Glaris (Heer et
Bluiner, 43).
V.b. Oiseau sédentaire assez fréquent près de Zurich
(Müsch, Nügeli, Graf,. Knopfli, Lüdecke). Commune à
Einsiedeln (Sidler); n’est pas rare aux environs de Zur-
zach (Gerber); sédentaire à Kaiserstuhl (Diethelm).
VI. a. Partout dans le canton du Sentis (Hart-
mann, 9).
VI. D. Bien fréquente à Saint-Gall (Dick, Stülker,
Schweiz. BI. für Ornithologie, 1888); fréquente au lac
de Constance (Walchner, 73). N'est pas rare à Müllheim
pendant toute l’année (Beck). Fréquente à Eschenz
(Kocherhans), dans le canton de Schaffhouse (Zm Thurm,
34). Fréquente à Frauenfeld (Schwyter, Keller); partout
près de Thayngen {Oschwald, G'asser); commune à Hallau
(Pfeiffer).
VIL. a. Commune à la Chaux-de-Fonds (Girard, Ni-
colet, Nicoud), fréquente au Locle (Dubois), à Neuchâtel
(de Coulon); ne manque nulle part au Val-de-Travers
(Cavin). Commune à St-Aubin (Vouga), à Corcelles (de
Meuron).
VIL.b. Fréquente à Bâle (Greuter-Engel, Schneider,
Wendnagel); n’est pas rare à Porrentruy (Ceppi); n’est
rare nulle part dans les vallées du Jura, de Bienne à
Kienberg, de Delémont à Bâle; se reproduit rarement
au-dessus de 1000 m.; cependant, en 1905, la Charbon-
nière fut observée à la Hintere Tiefmatt, à 1300 m.;
elle y nichait très probablement (de Burg); partout dans
la vallée de Balsthal (Senn).
VIIL a. Oiseau sédentaire en Haut-Valais jusqu’à
1100 m. (Oschwald); sédentaire (Studer et Fatio), au val
de Binn (de Schæck). Commune, niche en plaine et à la
— 610 —
montagne; beaucoup nous arrivent au passage; quelques-
unes restent en hiver (Bazetta et Pertusi, dans l’Inchiesta
ornitologica italiana).
VII. db. Fréquente à Salquenen (Lenggenhager), à
Sion (Wolf); n’est pas rare à St-Maurice (Besse); com-
mune à Martigny (Vairoli, Deléglise); sédentaire près
d’Aigle (de Rameru), commune à Yvorne (Ansermo2).
IX.a. Très commune dans toutes les saisons (Riva,
51). N'est pas stationnaire à Braggio (Rigassi). Oiseau
sédentaire très commun en Valteline (De Carlini). Très
commune en plaine et à la montagne /Galli, dans l’In-
chiesta ornit. ital.).
IX.b. Très commune à Lugano (Lenticchia, Glh-
dini), commune à Locarno (Mariani). Fréquente dans la
province de Milan (Brambilla, dans l’Inchiesta ornitolo-
gica Italiana).
X.a. Fréquente à Coire (de Salis, Manni), à Fürste-
nau (Stoffel), à Disentis, où elle est oiseau erratique pen-
dant toute l’année (Hager), à Andeer (Bandli), à Truns
(Wurz); le long du chemin de fer de l’Albula et à Filisur
(Bener), à Landquart (Thomann et Kiebler).
X.b. Se trouve dans la vallée du Rhin pendant
toute l’année (Schvendener); fréquente dans la vallée du
Rhin et au lac de Constance supérieur, ainsi qu’au Pfänder
(Bau).
XI. a. N'est pas rare en Haute-Engadine, par exemple
à Sils-Maria (Courtin), à Pontresina (Saratz), à St-Moritz
(Pestaloz2i).
XI.b. On voit des Charbonnières à toute saison en
Basse-Engadine (Baumann). Assez commune dans le Tirol
(Dalla Torre et Anzinger, Die Vôgel von Tirol und
Vorarlberg).
Oiseau erratique. Beaucoup d’observateurs consta-
tent que la Charbonnière est un oiseau erratique pen-
dant toute l’année. Dès que le printemps amène le beau
— 6I1 —
temps, les vieux couples se mettent en devoir de se repro-
duire; en attendant, les autres continuent à errer dans les
vergers, etc. À peine les petits sont-ils aptes à voler qu'ils
commencent leur vie erratique ou vagabonde, et au cou-
rant de l’été ces bandes sont renforcées par des familles
et des compagnies de jeunes Charbonnières d’abord, de
vieilles ensuite, qui s'unissent à ces troupes. En novem-
bre, il y a diminution évidente, compensée cependant en
peu de temps par les troupes qui nous arrivent des con-
trées plus septentrionales ou orientales qui vont hiverner
au Plateau suisse et qui mènent la vie nomade durant
tout l’hiver.
L. a. Oiseau erratique en automne et en hiver, en
Savoie (Bailly, 68).
L6. Erratique à Duillier (Vernet), à Genève (Fa-
ho, Lunel, Vaucher), près de Lausanne (Goll, Meyer),
de Montreux (Giovanna), de Clarens (Meyenrock).
IL. b. A Fribourg (Cuony), au canton de Fribourg
(Musy), près de Romont (Grand), à Yverdon (Garin),
à Lucens (Erbeau), au lac de Morat (Savary), au Jorat
(Ratzoumowsky, 8).
IIL a. Aux environs de Frutigen (Risold), de Spiez
(Gerber), de Meiringen (Blatter), de Lenk (Jaggi).
IIL. D. Erratique à Boll et à Münchenbuchsee /Stämpfli),
à Soleure (Greppin), le long du Jura soleurois {de Burg),
à Berne /Studer, Daut, Weber), à l'Emmenthal (Lauter-
burg, Gerber, Hofstetter), à Berthoud (Fankhauser), à
Herzogenbuchsee (Xrebs, Cerber), à Aarberg (Mühlemann),
à Diessbach (Käüser), à Bettlach (de Burg), à Fulenbach
(Wyss).
IV.a. Ne séjourne à Andermatt qu’en été (Nager).
IV.b. Près de Sempach /Schifferli), de Walchwil
(Maurer), à lEngelberg (Hürzeler), entre Aarau et Olten
(de Burg), au Wiggertal (Fischer-Sigwart, Ed. Fischer),
. au Subrtal (de Burg), près d'Aarau (Winteler).
V.a. A Matt (Bäüäbler), à Glaris (Schindler, Rutz-
Hefti), à Mels (Oschwald).
VI. b. Erratique à St-Gall (Dick, Stüller, Girtanner),
à Frauenfeld (Keller), à Müllheim (Beck), à Eschenz
(Kocherhans), au canton de Schaffhouse (Seiler, Gasser,
Oschwald, Pfeiffer).
VIL a. Erratique en mars à La Chaux-de-Fonds
(Girard), au printemps et en automne près du Locle
(Dubois), pendant presque toute l’année au Val-de-Tra-
vers (Cavin); près de Neuchâtel (de Coulon), à St-Aubin
(Vouga), pendant toute l’année à Cressier (Kümmerly).
VII. b. À Bâle (Greuter-Engel, Wendnagel); au Jura,
où les individus ayant niché à la montagne, descendent
en plaine en automne et recherchent les lieux habités
(de Burg); au Jura près de Soleure (Greppin), à Porren-
truy (Ceppi).
X. a. Près de Disentis (Hager), de Coire (de Sals,
Manni), de Landquart (Xiebler), de Davos (Pestalozzi).
X.b. Dans la vallée du Rhin (Schwendener), au lac
de Constance supérieur (Bau).
XI. a. En Haute-Engadine (Pestalozzi).
XI. b. Erratique en Basse-Engadine (Baumann).
Oiseau nicheur. La Charbonnière se reproduit fré-
quemment en Suisse jusqu’à 1000 m. s/m. en deçà comme
au delà des Alpes. Le nombre des nicheuses diminue
sensiblement au-dessus de cette hauteur; au Jura, entre
1000 et 1600 m., où il n’y a que des forêts de coni-
fères, la Charbonnière est très rare, tandis qu’elle se
reproduit encore régulièrement dans les vallées abritées
des Alpes, jusqu’à 2000 m. environ. Cependant le nombre
des couples n’est pas grand à cette altitude.
La. La pariade pour elle commence toujours de très
bonne heure. Aux premières belles journées de la fin de
février ou du commencement de mars, le mâle cherche
sa femelle qu’il rappelle aussi au bout des branches par .
— 613 —
un chant vif et plein de gaieté; mais il ne le déploie
dans toute son étendue qu'aux premiers jours d'avril, Sa
voix exprime alors deux cris particuliers: par lun, qui
imite assez le grincement de la lime ou du verrou, ce
qui à fait donner dans quelques-unes de nos contrées à
cet oiseau les noms de Serrayon ou Serrayé (serrurier),
elle semble prononcer: thithipu, thithipu, thithipu, qu’elle
répète quatre ou cinq fois de suite; par l’autre, on dirait
qu’elle articule les mots: stiti, stiti, stiti, stiti qu’elle
alterne souvent avec les premiers.
Le mâle et la femelle de concert travaillent dès le
20 ou 30 mars ou seulement dans les quinze premiers
jours d'avril, à la confection du nid (Bailly, 68).
I. b. Nicheuse assez fréquente près de Genève, où
l’on observe les premiers petits aptes à voler dans la
seconde quinzaine de mai (Fatio). Assez fréquente à Ge-
nève (Necker, 23, Vaucher, Lunel, Lechthaler, de Schæck);
fréquente à Duillier (Vernet); n’est pas rare à Lausanne
dans les jardins et les parcs (Meyer, Goll). Fréquente à
Montreux, en mai 1898 (Parrot).
IL a. Fréquente à Montbovon (Gillet), dans tout le
Pays-d'Enbaut (Pittier et Ward); selon les mêmes auteurs,
elle n'irait pas haut en montagne: selon Uelliger, elle
éviterait les montagnes ct se reproduirait dans les val-
lées. Fréquente dans la Gruyère (Olph-Galliard); n’est
pas rare dans la vallée de Gessenay (Uelliger), à Chà-
teau-d’Oex (Delachaux).
IT. d. Fréquente au canton de Fribourg /Cuony,
Musy), commune à Romont (Grand); très fréquente à
Lucens /Ærbeau), fréquente à Yverdon /Garin), commune
dans la vallée de l’Orbe /Duplessis et Combe, 61). Com-
muue à Avenches (Blanc), au lac de Morat (Savary).
Fréquente au lac de Neuchâtel dans tous les vergers /de
Coulon, Vouga); commune à la Thièle {Robert et Vouga,
Kümmerly).
— 614 —
IIL. a. Fréquente dans le district de Frutigen, plus
rare au lac de Thoune /Aaisold); très fréquente à Mei-
ringen {Blatter); oiseau nicheur à Lenk (Jaggi). Bruhin
observa l’accouplement le 27 avril, à 1200 m. s/m., dans
l'Oberland. Observée plusieurs fois à Meiringen, en 1898
(Parrot).
IL. b. Commune à l’Emmenthal /Gerber, Lauter-
burg), fréquente à Ranflühberg /Hofstetter); n’est pas rare
à Berthoud /Fankhauser). Assez fréquente près de Mün-
chenbuchsee (Stämpfli); n’est pas rare à Aarberg /Mühle-
mann), fréquente à Diessbach-Büren (Xïüser); assez fré-
quente jusqu’à 500 m. à Bettlach, peu fréquente plus
haut, rare de 800 à 1000 m. /de Burg). Nicheuse très
fréquente près de Soleure /Greppin). Fréquente à Herzo-
genbuchsee /Ærebs, Gerber); assez commune au lac
d'Inkwil /Greppin); fréquente au Gæu, établit son nid
dans les vieilles souches sur les bords de la Dünnern et des
Kalten Bæche /de Burg). Commune à Fulenbach / Wyss.
Krebs nous communique les dates suivantes quant au
premier chant de la Charbonnière, dans la contrée de
Herzogenbuchsee: 23 janvier 1890, 29 janvier 1891,
24 janvier 1892 à Berne, 25 janvier 1892, 18 janvier 1894,
18 février 1896, 22 janvier 1901, 21 février 1903, 4 mars
1904. Weber a observé une Charbonnière qui guettait les
abeilles auprès d’une ruche et qui en prit cinq en deux
minutes. Il trouva un nid de Charbonnières dans la lampe
électrique du Palais fédéral, en 1906. Gerber a observé
la sortie du nid des petits du 28 mai au 11 juim; la
seconde couvée sort du nid au commencement d’août.
Le 4 juin 1900 un nid avec des petits dans un nichoir;
le 4 juin 1901, des Charbonnières aptes à voler; je
23 avril 1902, deux paires nichant dans des nichoirs; le
7 mai 1902, les petits reçoivent la becquée; le 23 Mai 1902,
les petits sortent du nid; le 5 juin 1902, les Charbon-
nières commencent une seconde ponte (Greppin). Le
4 mai 1903, il y eut déjà des petits aptes à voler à
— 615 —
Ranflühberg. Le 17 juillet 1907, les petits d’une seconde
couvée quittent le nid (Hofstetter). Le 9 juin 1905, jai
vu les premiers petits hors du nid à Sinneringen (J. Lu-
ginbühl). Le 24 février 1905, les Charbonnières commen-
cent la construction de leur nid (Daut). Au commence-
ment de juin 1899, 11 petits sont sortis d’une boîte à
lettres à Jens (note tirée d’une gazette).
IV.a. N'est pas rare en été à Andermatt (Nager);
n’est pas fréquente à Hospenthal (Müller); assez fré-
quente à Flühli comme nicheuse (Minder); n’est pas
rare à Sarnen {Ætlin); fréquente à Stans (Rengger); assez
fréquente et très confiante à Righischeidegg (Sherlin).
IV.b. Oiseau nicheur très fréquent au lac de Sem-
pach (Schifferli); commune dans la vallée de la Wigger
(Fischer-Sigwart); fréquente dans la vallée de la Suhr
(de Burg); commune à Rothrist /Gerber); très fréquente
aux environs d’'Olten (Christen); oiseau nicheur commun
en Argovie {Bronner, 40); fréquente à Bremgarten
(Laifart, Gerber); très commune au lac de Zoug (Maurer).
Le 24 janvier 1891, j’entendis le premier chant; de
même le 3 mars 1895, le 11 janvier 1897, le 1% jan-
vier 1898 (Fischer). Le 31 mai 1899, il y eut des Char-
bonnières jeunes dans un nichoir (Hülfiker). Le 22 jan-
vier 1900, premier chant à Sempach. Au même endroit
j'ai trouvé un nid sous une tuile. Vers la mi-mai, de
grand matin, un corbeau s’efforçait d’enlever la tuile. Le
9 avril 1901, un couple avait pris possession d’un nichoir,
le 25 mai il y eut des petits, le 8 juin j'ai observé un
grand nombre de petits sortis de leur nid. Le 17 fé-
vrier 1902, j'ai entendu le premier chant; le 28 avril,
j'observai des oiseaux portant des matériaux pour la con-
struction du nid; le 7 juin, j'ai vu des petits sortis de
leur nid. Le 6 janvier 1903, premier chant (Schifferli).
Le 9 mai 1897, les Charbonnières qui se trouvaient dans
un nichoir étaient écloses; le 25 mai, à 5 heures du ma-
tin, toute la famille disparut. Il y avait eu 9 petits. Le
— 616 —
8 mai 1902, j'ai vu les premiers petits aptes à voler près
d’Olten (de Burg). Le 18 mai 1902, je vis un grand
nombre de jeunes Charbonnières (Christen). Le 27 jan-
vier 1907, premier chant des Charbonnières à Olten (de
Burg).
V.a. Fréquente au canton de Glaris, surtout dans
les vallées (Schindler), assez fréquente à Matt (Bübler),
fréquente à Mels (Oschiwald).
V.d. Fréquente à Zurich (tous nos collaborateurs),
à Wallisellen (Vorbrodt), à Zurzach (Gerber). Graf a vu
des petits hors du nid dès le 23 avril; le 28 avril, 1l
trouva un nid à fleur de terre, dans un trou d’arbre.
VI. a. Fréquente dans les vergers du canton du
Sentis (Hartmann, 9).
VI.b. Niche fréquemment dans le canton de St-
Gall; le nombre des nicheuses y est plus grand que celui
des Charbonnières sédentaires (Dick). Très fréquente dans
tout le canton de Thurgovie (Schwyter). Fréquente au lac
de Constance (Walchner, 73). Commune le long de la Thur
(Beck). Oiseau nicheur commun à Schaffhouse, Thayngen,
Hallau (Gasser, Oschiwvald, Pfeiffer).
VII. a. Oiseau nicheur et de passage assez fréquent
à La Chaux-de-Fonds, plus rare en hiver (Nicoud); très
fréquente au Locle (Dubois). Assez fréquente au Val-de-
Travers (Cavin), commune à Neuchâtel (de Coulon), de
même à St-Aubin (Vouga). Le 16 mai 1903, il y eut des
petits dans un mur; le 17 mai, j'ai vu plusieurs familles
à Cressier (Xüimmerly).
VII. à. Oiseau nicheur assez fréquent de 430 m.
(niveau de l’Aar), à 600 m. (lisière inférieure de la forêt),
dans les vergers, les taillis des rivages et les haies; rare
de 650 à 950 m.; ne se reproduit qu’exceptionnellement
entre 950 et 1450 m., parce qu’elle évite les forêts de
conifères. Une couvée au Stalberg, en 1906, à 1350 m.
d'altitude absolue (de Burg). Fréquente à Porrentruy
(Ceppi), à Delémont (ÆHelg), commune à Bâle (Schneider,
Gi
Greuter-Engel, Gisin, Wendnagel). Fréquente dans la val-
le de Balsthal (Senn). Nicheuse assez fréquente dans
toutes les vallées du Jura; très fréquente au canton de
Bâle-Campagne; fréquente jusqu’à 900 m. (de Burg).
VIIL a. $e reproduit régulièrement en Haut-Valais
(Studer et Fatio); Oschwald la vit souvent à 1100 m.,
isolément à 1500 m.
VIIL. à. Le 9 juin, il y eut des petits aptes à voler
à Brigue (Oschwald). Commune à Salquenen (Lenggen-
hager); n’est pas rare à Sion (Wolf), à St-Maurice (Besse),
à Martigny (Vairoli), à Aigle (de Rameru), à Yvorne (An-
sermo2).
IX. a. Se reproduit fréquemment au Val Calanca
(Rigassi). Commune en Valteline (De Carlini). Très com-
mune à Sondrio {Galli, dans l’Inchiesta ornit. ital.).
IX. b. Plus commune comme nicheuse que comme
oiseau sédentaire à Montagnola (Poncini). Partout très
commune dans le canton du Tessin inférieur (Ghidini).
Gerber a observé la Charbonnière au San Salvatore.
X.a. Fréquente à Coire (de Salis), à Disentis (Hager);
n’est pas fréquente le long du chemin de fer de lAlbula
(Bener), n’est pas rare à Davos (Pestalozzi), assez com-
mune à Landquart (Kiebler et Thomann).
X.b. Commune dans la vallée du Rhin, près de
Buchs (Schwendener), au lac de Constance supérieur (Bau).
XI. a. Nicheuse à Sils-Maria (Caviezel), à Pontre-
sina (Saratz), à St-Moritz (Pestalozzi).
XI. b. Observée aussi en Basse-Engadine, par exemple
à Tarasp (Hartert).
Oiseau de passage. En Suisse, la Charbonnière est
un oiseau de passage fréquent et régulier, qui voyage de
jour le long des buissons et des arbres et qui s’élève un
peu plus haut en l’air le soir, si le temps est propice
à ses migrations. Dans ce cas, les Charbonnières n’hési-
tent pas à traverser au vol des fleuves et même des lacs.
— 618 —
Les passages d’automne se font généralement dans la
direction est à ouest, direction qui correspond ainsi à la di=
rection de nos chaînes de montagnes, surtout quant à ce
qui concerne le Jura; de forts vols traversent les Alpes en
suivant les routes des cols, direction nord au sud. Les
routes principales des passages sont, en large phalange,
le Jura dans toute son étendue et sans égard aux hau-
teurs, s’il fait beau temps; cependant la Charbonnière
ne se montre à 1400 m. et plus haut qu’en compagnie
d’autres mésanges, de Petites Charbonnières, par exemple.
Les passages sont bien forts au pied septentrional du
Jura, entre Bâle et Porrentruy, et dans les vallées lon-
gitudinales du Jura. Il y a migration considérable aussi
au pied méridional du Jura, puis dans tout le Plateau
suisse et dans les Préalpes. La vallée du Rhin ne reçoit
que peu de Charbonnières; par contre, il y a des pas-
sages en amont de l’Inn et dans la Valteline. Le canton
du Tessin reçoit de fortes troupes des Grisons, du St-
Gothard, ainsi que des cols glaronnais.
I.b. Fréquente au passage à Genève (Fatio, Vau-
cher), à Clarens (Meyenrock).
II.b. Très fréquente à Pile de St-Pierre, au passage
(Louis); fréquente à Avenches (Blanc), à Yverdon, vers
la fin d’oetobre (Garin).
III. b. Oiseau de passage fréquent; j'ai observé des
passages le 11 janvier, le 23 février, le 3 et le 4 mars,
le 23, 24, 25, 26, 27 septembre, du 1° au 18 octobre,
le 9 novembre (Gerber). Le 10 février, de forts passages
vers l’est (Greppin). Passages assez forts en automne le
long du Jura; ils commencent vers la fin de septembre
et durent jusqu’au milieu de décembre; passages princi-
paux du 1‘ au 831 octobre. Les Charbonnières voyagent
de jour, surtout dans la matinée, en familles ou en pe-
tites bandes de 12 à 50 individus, vers l’ouest-ouest-sud;
peu de vols prennent la direction sud-sud-ouest; elles
volent à peu de distance du sol et ne s'élèvent haut en
— 619 —
l'air que pour passer des terrains ras. Jusqu’au 20 octobre,
ce sont surtout des jeunes qui passent, après on remarque
des mâles et des femelles adultes. Le passage du prin-
temps est moins remarquable; il a lieu au commence-
ment de février et dure jusqu’au 20 mars environ; direc-
tion nord-nord-est; il est fort probable qu’elles voyagent
aussi de nuit ou de très bonne heure (de Burg). Le
14 février 1900, passage des Charbonnières à la Rosegg;
le 7 décembre 1901, passage dans la plaine de l’Aar; le
29 janvier 1902, passage près de Bellach, de l’ouest à
l’est (Greppin). |
IV.d. Le 29 octobre 1901, passage de Charbon-
nières près de Sempach (Schifferli). Forts passages le long
du Jura du milieu de septembre jusqu’en décembre. Pas-
sages du printemps dès le commencement de février jus-
qu'à fin mars. Beaucoup de Charbonnières au passage,
le 1° décembre 1906 et le 7 février 1907, près d’Olten
(de Burg).
V.b. Gerber a observé des passages près de Zurzach
les 15, 16, 19 février et le 17 mars.
VI.d. Le 2 février 1906, un immense vol de mé-
sanges, mêlées de Mésanges bleues, traversa le lac de
Radolfzell, au nord de Radolfzell (,Tierwelt“).
VIL a. De forts passages à Corcelles (de Meuron),
près de la Chaux-de-Fonds (Wicoud), dans tout le Jura.
VII. b. Les passages sont forts au Jura. En automne
1885, il y eut de forts passages de Charbonnières à Por-
rentruy (Ceppi). Les passages sont forts le long des val-
lées du Jura, exceptionnellement aussi par les hauteurs,
dans la première moitié de mars et depuis la mi-octobre
à la fin de novembre /de Burg).
IX. b. De forts passages en automne; les chasseurs
tessinois distinguent ,nos* Charbonnières et celles di bul-
gidtt (c’est-à-dire Charbonnières de passage); les nôtres
n’ont guère fini leur mue quand le passage a déjà com-
mencé et ont encore le dessous du corps pâle, Du 7 au
— 620 —
10 octobre 1902, il y a eu de forts passages à Lugano
(Ghidini).
XI. a. Passages assez considérables en Engadine, à
St-Moritz (Pestalozzi). Passages considérables en Valteline
(De Carlini).
Oiseau de passage irrégulier. Æigassi a observé
un passage, exceptionnel pour sa région, au Val Calanca,
en avril 1885.
Hôte d'hiver. La Charbonnière est un hôte d’hiver
fréquent dans toutes les régions basses, dans le Mitiel-
land, au Valais, au canton du Tessin méridional; elle y
arrive en décembre et en repart vers la fin de février.
Pendant tout l’hiver, il y a un mouvement prononcé ou
vers l’ouest ou vers l’est; au Mittelland, les Charbon-
nières se dirigent du côté ouest jusqu'à la mi-janvier.
S'il fait mauvais temps, les mésanges qui sont arrivées
au commencement de février, restent dans la contrée
pendant des semaines encore, surtout si elles trouvent
des places où on leur offre régulièrement de la nourri-
ture ou des endroits où il n’y a pas de neige. Dans ce
cas, elles fréquentent aussi les prés inondés.
L. a. Aux premières neiges qui envahissent le pays,
la Charbonnière se fixe dans les bois, dans les lieux
remplis de buissons et les haies qui avoisinent les habi-
tations. Elle entre même quelquefois dans les greniers
qu’elle trouve ouverts, et s’y alimente souvent en com-
pagnie des moineaux, des pinsons et des bruants. Dans
les bois, les vergers ou les jardins, elle se nourrit alors
avec des bourgeons d’arbres, notamment de cerisiers et
de pommiers, avec des baies et de petits fruits secs, avec
des larves et des insectes qu’elle trouve engourdis, soit
en fouillant dans la mousse qui recouvre les vieux arbres
ou d'anciens murs, soit sous l'écorce qui se détache du
tronc, enfin elle vit de chenilles qu’elle attaque jusque
Root
dans leurs soies, et d'œufs d'araignées et de papillons.
Quand elle a l’occasion de se procurer abondamment ces
diverses sortes d’aliments, elle en amasse une bonne
partie qu’elle tient cachée dans l’arbre creux qui lui sert
de refuge la nuit et pendant les intempéries de la jour-
née. Alors elle cesse d’être vagabonde; elle a, du reste,
de quoi s’aider à passer les plus tristes moments de l’hi-
ver, plus agréablement que ses congénères qui n’ont pas
eu la même précaution (Bailly, 68).
[.0. Hôte d'hiver en grand nombre à Genève (tous
nos collaborateurs). Fréquente en hiver à Duillier (Ver-
net). N'est pas rare à Lausanne comme hôte d’hiver
(tous nos collaborateurs). Fréquente à Montreux (Gio-
vann«).
IT. a. Hôte d'hiver dans la vallée de Gtessenay en
petit nombre (Uelliger); hôte d’hiver rare à plus de
1000 m., se tient plutôt dans les vallées (Delachaux);
n’est pas rare à Montbovon en hiver (Gillet). Fréquente
au Pays-d'Enhaut vaudois (Pittier et Ward).
IL... N'est pas rare en hiver à Fribourg (Musy), à
Romont (Grand); fréquente à Lucens (Erbeau), à Yver-
don (Œarin), à Faoug (Savary). N'est pas rare à Avenches
(Blanc). Fréquente en hiver au lac de Neuchâtel {de Cou-
lon, Vouga). N'est pas fréquente à Marin (Robert et
Vouga). Hite d'hiver assez fréquent à Aarberg (Mühle-
mann).
III. a. Fréquente à Heiligenschwendi (E. Luginbühl).
N'est pas fréquente à Lenk (1070 m.) en hiver (Jagai);
fréquente à Meiringen (Blatter), au district de Frutigen
dans tous les lieux habités; un peu plus rare au lac de
Thoune, cependant on en voit en tout temps (Risold).
LIL. b. Fréquente à Langnau (Lauterburg), n’est pas
rare à Ranflühberg (Hofstetter); commune à Berthoud:
(ŒFankhauser), Hôte d'hiver commun à Berne (Weber,
Daut, Æschbacher); fréquente à Münchenbuchsee (Rau-
ber); en hiver, on en voit souvent beaucoup à Schüpfen
41
En
Stämpfli). N'est pas rare à Aarberg (Mühlemann);
commune à Soleure en hiver (Greppin, 159), partout
aux environs de Herzogenbuchsee (Krebs, Gerber), fré-
quente en hiver à Fulenbach { Wyss). En 1901, le nom-
bre des Charbonnières hôtes d'hiver était moins grand
que les autres années, à Soleure (Greppin).
IV.a. Assez rare à Andermatt comme hôte d'hiver
(Nager), de même à Hospenthal (Müller), rare à Righi-
Scheidegg, où on leur offre de la nourriture (Stierlin).
N'est pas rare à Sarnen (Ætlin), à Stans (Rengger), à
Flühli (Minder).
IV.b. Hôte d'hiver très commun à Sempach (Schif-
ferli); fréquente dans la vallée de la Wigger (Fischer-
Sigwart); commune à Zofingue, dans les vallées de
l’Uerke, de la Wigger, de la Pfaffnern et dans toute la -
vallée de l’Aar. Si le temps est doux et si la campagne
n’est pas couverte de neige, le nombre des Charbon-
nières est moins grand en hiver que si le temps est mau-
vais (de Burg). Commune en Argovie {Bronner, 40).
V.a. Rare à Matt /Bübler); fréquente au canton de
Glaris (Schindler).
V.b. Commune en hiver dans toute la région (tous
nos collaborateurs).
VI. b. Fréquente à Saint-Gall (Dick), à Frauenfeld
(Keller), à Thayngen (Gasser), à Hallau (Pfeiffer)
VIl.a. Se trouve à la Chaux-de-Fonds, même en
hiver (Nicolet), plus rare en hiver au Locle, paraît
cependant quelquefois en bandes (Dubois); n’est pas rare
au Val-de-Travers (Cavin); commune à Neuchâtel, St-
Aubin, Corcelles (de Coulon, Vouga, de Meuron). À Cres-
sier, on voit beaucoup de Charbonnières en hiver (Küm-
inerly).
VII. d. Hôte d'hiver au Jura, dans les villages et les
hameaux, jusqu’à 1000 m. environ {de Burg). Fréquente
à Porrentruy (Ceppi), à Bâle (Greuter-Engel, Wendnagel).
— 623 —
VIIL a. N'est pas rare en Haut-Valais, jusqu’à
1000 m. s/m. (Lenggenhager).
VIII. b. Hôte d’hiver à Salquenen (Lenggenhager),
à St-Maurice (Besse), à Martigny (Vairoli), à Aigle (de
Rameru), à Yvorne {Ansermoz).
IX. La Charbonnière passe l'hiver en grand nombre
au canton du Tessin (tous nos collaborateurs).
X. a. Rare à Davos en hiver (Pestalozzi); n’est pas
rare à Landquart {Xïebler et Thomann), fréquente à Di-
sentis (Hager), à Coire (de Salis, Manni), à Fürstenau
(Stoffel).
X. b. Commune dans la vallée du Rhin (Schwen-
dener).
XI. a. Paraît de temps en temps en hiver près de
St-Moritz et y reste pendant un temps plus ou moins
long (Pestalozzi). Hôte d'hiver irrégulier à Pontresina
(Saratz).
Biologie. Cet oiseau inquiet, actif et curieux, re-
marquablement doué d’une grande intelligence et finesse,
ainsi que d’un certain emportement et d'accès d’avidité
de sang, vit surtout en plaine et dans les vallées. Il
préfère avant tout le voisinage des lieux habités, les ver-
gers, les jardins, la broussaille, les groupes d’arbres, les
bois de plaine, les alluvions boisées, les taillis des riva-
ges, les forêts d'arbres à feuilles caduques et les forêts
mixtes; elle est plus rare dans les forêts de conifères,
dont elle aime cependant à habiter les lisières brous-
sailleuses.
Le nid se trouve dans des cavités de toutes sortes :
dans les trous d’arbres, qu’elle élargit quelquefois (obser-
vation faite par Quiquerez (Rameau de Sapin, 1876), dans
les trous de murs, sous les tuiles, dans les amas de
paille, de bois mort, dans les souches creuses, dans les
trous de souris, dans les nichoirs en bois, en fer-blanc,
en terre cuite, dans les boîtes en fer-blanc, les boîtes à
lettres, dans les lanternes et les lampes électriques, dans
les conduits d’eau secs, les tuyaux, dans les vieux
chapeaux suspendus sous les toits pour y faire nicher les
hirondelles, dans les colonnes des pompes, dans les ca-
vités des statues et monuments, par exemple dans la
gueule du lion allégorique, puis dans les nids d’écureuils,
de corbeaux, de pies; sous les nids habités des cigognes,
des éperviers. Tous ces cas ont été observés en Suisse.
Le nid est composé de brins d'herbes, de mousses,
de laine, de duvet de plantes, de poils de toutes sortes,
de plumes. Le nombre des œufs, 8 à 12, est complet
vers la fin d'avril; on connaît plusieurs cas où deux femelles
pondaient dans le même nid et réunissaient ainsi 20 œufs.
Certains observateurs, Quiquerez, par exemple, attribuent
ce nombre d’œufs à un seul oiseau.
On a observé souvent des pontes précoces dont
la progéniture était apte à voler dès le commencement
de mai, voire même en avril. Généralement, la première
couvée sort du nid vers la mi-mai, la seconde vers la fin
de juillet ou au commencement d’août. On connaît aussi
des couvées tardives, observées en septembre, même à la
fin de ce mois.
Nourriture. Dès la seconde moitié de mai — pourvu
que le temps ne soit pas excessivement mauvais — jus-
qu’à la mi-août, la Charbonnière se nourrit presque exclu-
sivement d'insectes, etc.; dans tous Les autres mois on trouve
des restes végétaux mêlés avec des restes d’insectes, ete.;
souvent aussi, surtout chez les individus tirés dans les
jardins, le contenu de l’estomac est purement végétal.
La Charbonnière est donc la mésange qui se nourrit le
plus souvent de semences et de bourgeons. Les petits au
nid sont nourris exclusivement d'insectes, à moins qu’il
ne fasse mauvais temps pendant plusieurs jours.
Lépidoptères: Assez souvent constatés, surtout des
chenilles, des chrysalides, des œufs, mais aussi des pa-
pillons, de petits phalénides, des teignes; çà et là, on
trouve aussi un grand papillon ou une grosse chenille à
moitié dévorés par la Charbonnière.
Coléoptères: La Charbonnière s'attaque aussi aux
plus grands coléoptères, mais il paraît qu’elle évite les
grands Carabides et les Staphylins, probablement à cause
de la sécrétion aeide de ces insectes. Constatés à plu-
sieurs reprises: Hannetons, Rhynchites, Longicornes, Lu-
perus et Haltica, une seule fois Coccinelle et une fois
Chrysomélien.
Hémiptères, Diptères, ete.: Souvent des cocons de
mouches, restes de larves et de mouches, perlidés, plu-
sieurs fois des Sauterelles, Perce-oreilles, Aphis, Isopodes,
œufs d'araignées; des Abeïlles (il n’était dans aucun cas
possible de constater s’il s'agissait de faux bourdons ou
d’abeilles ouvrières), Mouches à soie, Ichneumoniens, des
Fourmis.
En hiver, on constate souvent des restes de viande
et de la graisse animale, une fois des plumes minuscules,
provenant probablement d’un Roitelet mort et auquel le
crâne avait été ouvert par la Charbonnière. Plusieurs
fois on a constaté des poils de souris et deux fois des
écailles de petits poissons.
Semences, etc.: Toutes les graines de fruits à pépins,
un grand nombre et une grande variété de semences, de
noix, graines d’arbustes, de conifères, etc.
Habitat. La Charbonnière habite toute l’Europe jus-
qu’à la Laponie, le Portugal, l’Asie-Mineure, puis le centre
de lVAsie, jusqu’à la mer d’Ochotsk, au sud jusqu’à
l'Himalaya; elle habite aussi le sud-ouest de l'Afrique.
97. Parus cœruleus JL.
Mésange bleue — Blaumeise — Cinciarella.
Synonymie: Parus cæruleus L., Temm., Meisner und
Schinz, Riva, Bailly, Cat. Brit. Birds, Fatio, N. Naum.,
Parus cœruleus cæruleus Hartert.
Noms vulgaires: Meunière, Lardère bleue (Genève), Cha-
pelet (Neuchâtel), Dame (Jura français), Mognière, Mei-
gnéret (Savoie). — Blaumeusi (Soleure), Blauvügel,
Blüueli (Plateau suisse), Blaueli, Blaumeisli (Suisse
orientale). — Moneghin, Francesin, Celestin, Para-
saiola matella, Moneghella (Tessin), Muneghina (Val-
teline), Monighina (Ossola), Parusciola celesta, Moni-
ghetta, Parusciola molinera, Parusciola quarantina
(Piedimulera, Crodo), Munéghina (Sondrio).
Habite la plaine et la région montagneuse jusqu’à
1000 m., rarement plus haut. Préfère les vergers, niche
souvent dans les forêts d’abres à feuilles caduques, mais
rarement dans les forêts de conifères. En automne, elle
entreprend des excursions lointaines, pendant lesquelles
un bon nombre semble se diriger assez loin au sud et
au sud-ouest. En hiver, elle séjourne par centaines dans
les jones des lacs, des étangs et des fleuves. Elle fré-
quente aussi régulièrement les places où on leur offre
quelque nourriture, elle ne recherche pas la compagnie
des autres mésanges et se tient volontiers seule ou avec
deux ou trois Mésanges bleues.
Les variétés sont rares; cependant, dans les hivers
rigoureux, une forme voisine, Parus Pleskei Cab., se
montre çà et là; on en a observé une au milieu de mars
1907 à Olten; elle était de coloration intense, le dos très
peu bleu-jaune. Parmi les Bleues qui nous visitent en
OT Re
hiver, il y en a qui sont plus sombres et qui semblent
appartenir à la forme anglaise, Parus cæruleus obscurus
Hartert.
,Presqu’aussi fréquente dans tous les bois et les
vergers que la Charbonnière.“ {Meisner et Schinz, 1815.)
»Presqu’aussi fréquente que la Charbonnière, dans
les bois et les vergers; dans les villes, elle ne se montre
qu’en arrière-automne.* (Schènz, 1837.)
La Mésange bleue est sédentaire et partout com-
mune en Suisse, dans les régions de plaine et monta-
gneuse; elle est rare, par contre, au-dessus de celles-ci,
dans la région alpine, où on ne la rencontre guère, de
temps à autre, qu’en été, alors qu’elle exécute, en famille,
de petites explorations dans le voisinage.“ (Fatio, 1899.)
Oiseau sédentaire. La Mésange bleue est séden-
taire surtout en plaine, au Plateau suisse, puis dans les
vallées basses et dans quelques vallées alpestres de l’ouest,
du centre et de l’est jusqu’à 1000 m. au plus.
IL. a. Sédentaire en Savoie comme la Charbonnière
et la Mésange noire, mais un peu moins nombreuse,
elle ne s’écarte guère des bois, surtout de ceux de hêtres
et de chênes; on la remarque, en outre, dans la plupart
des lieux couverts de taillis et qu’avoisine l’eau, dans les
parcs et les vergers, enfin sur les grands arbres qui en-
tourent les maisons de campagne, et notamment les usines
et les moulins (Bailly, 68).
[.b. Fréquente à Genève (Fatio-Beaumont, 46,
Necker, 23, Fatio, Lechthaler, Lunel, de Schæck). Oiseau
sédentaire rare à Lausanne (Goll, Meyer), à Clarens
(Meyenrock), à Montreux (Giovanna). Fréquente à Duillier
(Vernet,.
IL. a. N'est pas rare au Pays-d'Enhaut vaudois
(Pittier et Ward, Delachaux, Gillet), à la Gruyère (Olph-
Galliard,.
— 628 —
IT. 0. Fréquente à Yverdon (Garin), le long de l’Orbe
(Duplessis et Combe, 61), à Lucens (Erbeau), à Faoug
Savary), à Fribourg (Cuony, Musy), à l’île de St-Pierre
(Louis), à Romont (Grand). Rare à Aarberg (Mühlemann),
au lac de Neuchâtel {de Coulon), le long de la Thielle,
entre les lacs de Neuchâtel et de Bienne on la remarque
çà et là (Robert et Vouga, Kümmerly).
IIL. a. N'est pas rare à Meiringen, pendant toute
l’année (Blatter), rare à Spiez et à Frutigen /Risold.
LIL. b. Fréquente au canton de Berne (Haller); n’est
pas rare à Berthoud (Fankhauser), à Berne (Berger,
Brunner, Daut, Weber), au Mittelland (Studer), à l'Emmen-
thal (Lauterburg), à Boll et à Schüpfen, ainsi qu’à München-
buchsee {Stümpfli), à Soleure (Greppin), à Herzogenbuchsee
(Krebs), à Fulenbach {Wyss). N'est pas rare le long du
Jura soleurois, depuis l’Aar jusqu’à 950 m. s/m., rare
plus haut {de Burg). Oiseau sédentaire rare dans l’Ar-
govie supérieure (Gerber). La Mésange bleue habite surtout
la plaine et le pied du Jura; je ne l'ai encore jamais
observé à plus de 700 m. d’altitude. Je l’observe le plus
souvent dans les jones sur les bords de l’Aar. Dans la Rosege
il y a généralement une ou deux paires qui s’y reprodui-
sent. Oiseau sédentaire fréquent et répandu /Greppin, 159).
IV. a. N'est pas rare à Andermatt /Nager, Fatio), à
Sarnen (Etlin), à Stans (Rengger), rare à Flühli (Minder).
IV.b. N'est pas rare à Zofingue (Fischer-Sigwart);
fréquente à Sempach (Schifferli), à l'Engelberg (Hürzeler);
n’est pas rare à Walchwil (Maurer), à Rothrist (Gerber).
Assez fréquente dans les vallées de la Suhr, Uerke,
Wigger, Pfaffnern, ainsi qu'au Born, le long de l’Aar
depuis Olten à Aarau et au Jura jusqu'à 900 m. (de
Bury).
V.a. N'est pas rare à Glaris (Schindler, Rutz-Hefti);
rare à Matt (Bäbler), à Mels (Oschwald).
V.b. N'est pas rare aux environs de Zurich (Môsch,
Nügeli, Graf), à Zurzach (Gerber).
— 629 —
VI. b. Fréquente à St-Gall (Dick, Girtanner), à
Frauenfeld {Schiwyter, Keller); n’est pas rare à Bregenz
(Bau), à Schaffhouse (Pfeiffer); rare aux environs de
Thayngen (asser), de Müllheim /Beck) Commune au
lac de Constance, pond 8 à 10 œufs (Walchner, 73).
VIL a. Fréquente entre le lac de Neuchâtel et le
Jura (Vouga, de Coulon, (Gertrude de Burg), n’est pas
rare au Val-de-Travers (Cavin), observée à la Chaux-
de-Fonds (Girard), au Locle (Dubois).
VII. b. N'est pas rare à Bâle (Greuter-Engel, Wend-
nagel), à Porrentruy (Ceppi) ; n’est pas rare dans les vallées
du Jura depuis Bienne jusqu’à Kienberg, depuis Moutier
à Bâle. Oiseau sédéntaire assez commun de 430 m. (niveau
de l’Aar) à 600 m. (lisière inférieure de la forêt), dans
les vergers et les taillis des rivages, auprès des chênes
isolés, etc. Rare de 600 m. à 950 m.; jamais observée
plus haut. Elle exécute en famille des explorations dans
le voisinage, surtout dans les vergers, mais se montre
rarement dans la forêt, les forêts jurassiques étant géné-
ralement composées de conifères (de Burg).
VIILa. N'est pas nicheuse en Haut-Valais (Studer
et F'atio).
VIIL.b. N'est pas fréquente à Salquenen /Lenggen-
hager), à St-Maurice (Besse), à Sion { Wolf); n’est pas
rare à Martigny (Deléglise, Vairoli), à Yvorne (Ansermoz),
à Aigle (de Raineru,.
IX. a. N'est pas rare au canton du Tessin (Riva, 51).
Oiseau sédentaire commun en Valteline {De Carlini).
IX. b. Sédentaire au canton du Tessin méridional
(Ghidini).
X.a. N'est pas rare à Coire {de Salis, Manni), à
Fürstenau (Stoffel), à Landquart (Xiebler et Thomann) ;
assez rare à Disentis (Hager).
Oiseau erratique., La Mésange bleue est un oiseau
erratique comme ses congénères; ses petits entreprennent
— 630 —
aussitôt après leur sortie du nid leurs explorations dans
le voisinage, se réunissent bientôt aux petits vols des
autres Mésanges bleues et étendent leurs excursions en
automne, de cette sorte elles apparaissent à des endroits
où l’on n’en observe point durant l’été. Les vols des Mé-
sanges bleues ne sont pas nombreux, et les individus
— quoiqu’ils s'appellent entre eux de temps en temps —
mettent toujours un certain espace entre eux.
I. b. Oiseau erratique peu nombreux près de Duillier
(Vernet), de Lausanne /Meyer), de Montreux (Giovanna).
II. b. Oiseau erratique peu fréquent à Fribourg
(Cuony), à Lucens (Erbeau); erratique à Yverdon (Garin),
à Romont (Grand), à Avenches (Blanc), au lac de Neu-
châtel /Vouga), au lac de Bienne (de Burg), au lac de
Morat (Savary).
IIL.a. N'est pas rare comme oiseau erratique à
Frutigen (Risold).
IT. b. Erratique le long du Jura soleurois et de
l'Aar {de Burg, Greppin); erratique au Mittelland bernois
(Gerber), à Herzogenbuchsee (Xrebs), à Berne {/Weber),
à Schwanden (Stämpfli), à Fulenbach [Wyss).
IV.b. Oiseau erratique fréquent au lac de Sempach
Schifferli), à YEngelberg (Hürzeler), à Zofingue (Fischer-
Sigwart), le long de l’Aar et du Jura (de Burg), à Olten
(Christen, Brunner), à Rothrist (Gerber); fréquente dans
la vallée de la Suhr (de PBurg).
V.a. Oiseau erratique très rare à Matt (Bübler).
Assez rare à Glaris (Rutz-Hefti).
VI.b. Oiseau erratique au lac de Constance / Walch-
ner, 13), à Schaffhouse /Oschwald).
VII. a. Erratique, mais rare, à la Chaux-de-Fonds
(Girard), plus fréquente à Neuchâtel (de Coulon), à
Cressier (Küimmerly).
VIL. D. N'est pas rare dans les vallées du Jura, mais
ne monte guère au-dessus de 950 m., en été on la voit
presque toujours isolée ou par paires ou en famille, et
— 651 —
sans qu'elle s’unisse aux autres mésanges, excepté peut-
être les Charbonnières; elle préfère aussi, en hiver, la
compagnie des Mésanges bleues (de Burg).
VIIL a. Dans l’Ossola et à Crodo et Piedimulera on
la voit, quoique assez rarement, pendant toute l’année:
elle y est peut-être sédentaire (Giglioli, Inchiesta ornit. ital.).
VIIL. 4. N'est pas fréquente à St-Maurice, n’y sé-
journe pas longtemps (Besse); oiseau erratique à Martigny
(Vairoli), à Aigle (de Rameru).
IX. b. Oiseau erratique dans le canton du Tessin.
X. a. N'est pas bien rare comme oiseau erratique
entre Coire et Filisur {Bener,.
XL a. Fait des apparitions rares en Haute-Engadine,
surtout en hiver {Suratz).
Oiseau nicheur. La Mésange bleue préfère la plaine,
les forêts claires, les vergers, les bois champêtres jusqu’à
1000 m. au plus. Exceptionnellement elle se trouve à des
endroits plus élevés.
I. a. Le mâle et la femelle qui se recherchent à la
fin de l’hiver, se mettent en devoir de construire leur
nid vers le 25 mars, quelquefois seulement vers le 8 ou
le 12 avril, surtout après un hiver très long et très
rigoureux. Îls le travaillent de concert dans un petit trou
d'arbre (Bailly, 68).
IL. b. Oiseau nicheur fréquent à Genève (Fatio, Lunel,
Lechthaler, de Schæck, Vaucher); n’est pas rare à Lau-
sanne (Goll, Meyer), à Duillier (Vernet), à Clarens
(Meyenrock).
IL. a. N'est pas rare à Château-d’Oex /Delachaux);
assez fréquente dans le Pays-d'Enhaut vaudois (Pittier
et Ward).
IL. b. Assez fréquente à Faoug (Savary), à Romont
(Grand), à Fribourg (Cuony), à Avenches (Blanc), à l’île
de St-Pierre (Louis), dans la vallée de lOrbe (Duplessis
et Combe, 61); u’est pas rare à Yverdon (Garin), com-
— 632 —
mune au lac de Neuchâtel (de Coulon), à la Thielle
(de Burg).
IT. a. Assez rare à l’Oberland (Risold). N'est pas
rare à Meiringen, fréquente même dans certaines années
(Blatter); je n’ai jamais observé la Mésange bleue à
Heiligenschwendi (Æ. Luginbühl).
III. d. N'est pas rare aux environs de Berne {Brunner,
Weber); n’est pas rare au Mittelland (Studer). Premier
chant à Herzogenbuchsee, le 11 mars 1889, le 7 mars
1891 (Krebs). N'est pas rare à Berthoud /Fankhauser),
en Argovie pense (Ger che l’'Emmenthal (Lauter-
burg, Hofstetter), près de Boll {Stäümpfli). Gerber a ob-
servé les premiers petits hors du nid le 18 juin, Greppin
le 27 juin. Assez rare à Aarberg (Mühlemann) ; n’est pas
fréquente à Herzogenbuchsee /ÆXrebs). J’ai observé un
petit apte à voler le 8 mai 1898, à Berne (Parrot).
IV.a. N'est pas rare à Andermatt (Nager), à Sarnen
(Etlin); rare à Flühli (Minder,.
IV. b. N'est pas très fréquente comme oiseau nicheur
à Olten (de Burg). Le 12 juin, j'ai vu des petits aptes
à voler, à Sempach /Schifferli); fréquente dans la vallée
de la Wigger {Fischer-Sigwart). Le 8 juin 1899 il y eut
des petits aptes à voler dans un nichoir (Fischer-Sigwart,.
Le 25 mai j'ai entendu les petits dans un nichoir, le
12 juin ils en étaient sortis (Schifferti).
V.a. Se reproduit rarement à Matt /Bäbler), à Mels
(‘Oschwald,. :
V.b. $e reproduit assez fréquemment près de Zurich
(Môüsch, Lüdecke, Graf, Nägeli); nicheuse à Wallisellen
(Vorbrodt); assez fréquente à Zurzach (Gerber). Pond 6
à 13 œufs, au commencement de mai ou dès la fin
d'avril me brodt).
VI.a. Assez fréquente au canton du Sentis (Hart-
mann, 9).
VI.b. Oiseau nicheur fréquent à St-Gall (Dick);
commune au lac de Constance, pond 8 à 10 œufs {Walch-
— 633 —
ner, 13). Commune au canton de Thurgovie {Schwyter), .
le long de la Thur (Beck); assez rare à Thayngen
(Gasser,.
VIL. a. Rare à la Chaux-de-Fonds (Girard), au Locle
(Dubois); n’est pas rare au Val-de-Travers /Cavin);
fréquente à Neuchâtel {de Coulon), à Cressier (Kümmerly,.
VII.D. Oiseau nicheur assez fréquent de 400 à
600 m., rare de 600 à 950 m., jamais observée plus haut
(de Burg). La Mésange bleue habite surtout la plaine
et le pied du Jura; je ne l’ai jamais observée à plus de
700 mètres sur mer (Greppin, 159). Assez fréquente à
Bâle (Greuter-Engel); très fréquente à Bâle, je lai vue
construire son nid le 6 mars 1907 (Wendnagel); com-
mune à Porrentruy {Ceppi); nicheuse dans la vallée de
Balsthal /Senn).
VIII. b. N'est pas fréquente à Salquenen {/Lengyen-
hager); peu fréquente à St-Maurice /Besse); pas rare à
Martigny (Vairoli); à Yvorne (Ansermoz). Observée en
mai 1898 près de Villeneuve (Parrot.
IX.b. Oiseau nicheur fréquent à Montagnola (Pon-
cini); niche dans les buissons humides, quelquefois aussi
dans les châtaigniers, est friande des noix (Ghidini,.
XI. a. Nicheuse en Haute-Engadine, selon Baldamus;
cependant, aucun de nos collaborateurs ne confirme cette
observation.
Oiseau de passage. La Mésange bleue traverse la
Suisse en nombre considérable, mais en vols très peu com-
pacts, souvent même seule ou par paire, Comme elle évite
généralement les hauteurs au-dessus de 1000 m., ses
troupes se dirigent de l’est ou nord-est à l’ouest ou sud-
ouest, en passant par le Plateau suisse, Cependant le
pied septentrional du Jura, par exemple la contrée de
Porrentruy, note de forts passages, de même les vallées
longitudinales du Jura; à ces occasions, la Mésange bleue,
qui aime si peu la montagne, franchit quelquefois des
— 634 —
hauteurs considérables et arrive régulièrement à des
lieux assez élevés, tels que la Chaux-de-Fonds (1000 m.)
et le Locle. Il paraît que la Mésange bleue passe quel-
quefois aussi sur les hauteurs des chaînes de montagne,
surtout s’il fait du brouillard dans la plaine et beau sur
les hauteurs. Le passage à travers les Alpes est natu-
rellement minime; mais les individus qui se sont laissés
entraîner par d’autres oiseaux migrateurs à remonter
les vallées, telles que l’Engadine, l’Urserenthal, sont
obligés à passer par les cols élevés des Alpes et arri-
vent au Tessin par le St-Gothard, et dans la Valteline
par les cols de l’Engadine. Le passage commence dès le
1* octobre et dure jusqu’à la fin de novembre; le pas
sage du printemps commence vers le 1° février et dure
souvent jusqu’en avril.
[. 5. De forts passages s’observent à Genève (Fatio,
Vaucher).
IT.b. De faibles passages à Yverdon (Garin), à
Avenches (Blanc), à Lucens (Erbeau).
IIT.D. Passage près de Berne (Brunner), de Boll
(Stämpfli), à Soleure, le 7 décembre et le 29 janvier
(Greppin), à Herzogenbuchsee du 3 au 15 mars (Gerber.
Passe en vols considérables dès le commencement de
février jusqu’à la mi-mars et depuis le milieu de sep-
tembre jusqu’à la fin d’octobre; on observe des passages
retardés encore vers la mi-novembre. Passages principaux
du 25 septembre au 1° novembre; les Mésanges bleues
voyagent généralement ensemble ou avec des Charbon-
nières et fréquentent volontiers les bords des ruisseaux
et des fleuves {de Burg).
IV.a. Oiseau de passage à Stans (Rengger).
IV. 0. Passages assez forts surtout durant la matinée,
repartent vers le soir dans la direction ouest-ouest-sud, pen-
dant tout le mois de février. Passages faibles remontant
la vallée de la Wigger {de Burg).
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Ce
V:b. Passage assez considérable le 7 novembre à
Zurzach (Gerber.
VI. b. Un vol innombrable, mêlé de beaucoup de
Charbonnières, essaya, le 2 février 1906, de traverser le
lac à Radolfzell pendant toute la journée (,Tierwelt“).
VIL a. Passages assez forts à la Chaux-de-Fonds
(Nicoud) et au Locle (Dubois).
VII. D. Passages assez considérables à Porrentruy
(Ceppi). Passages assez forts au Jura, passent isolées
ou par paires ou en petits groupes de 6 à 10 individus,
se dirigent généralement vers le sud-ouest, le long des
vallées, et ne franchissent que rarement les montagnes.
Cependant, en mars 1905, on a trouvé une Mésange
bleue morte à la Tiefmatt, à 1400 m. de hauteur absolue.
Route de passage de seconde importance de Bâle à Olten,
par le Hauenstein inférieur. Passage depuis la fin de
février jusqu’au 20 mars, depuis la fin de septembre à
la fin d'octobre (G. de Burg).
IX. a. Passe par le canton du Tessin (Riva, 51).
IX.b. Passages assez considérables dans le canton
du Tessin dès la fin de septembre, passent généralement
isolées (Ghidini,.
XI.a. Le 21 octobre 1885 j'ai observé 6 individus
au passage à St-Moritz (Pestalozzi).
Oiseau de passage à Sils-Maria /Courtin).
Oiseau de passage irrégulier, apparaissant excep-
tionnellement, au Pays-d'Enhaut vaudois (Delachaux).
Hôte d'hiver. La Mésange bleue est hôte d'hiver
dans la plaine et dans toutes les vallées basses et même
dans quelques vallées alpestres. Elle est généralement
assez fréquente au Plateau suisse, surtout dans les jones
des lacs, des fleuves et des ruisseaux, et plus fréquente
qu’en été. Elle vit presque toujours en petits groupes, à
six, deux ou mème seule. Des individus isolés fréquentent
— 636 —
aussi les places où on leur offre des graines, ainsi elles
arrivent régulièrement au milieu des endroits habités et
ne sont nullement farouches.
I. a. Ces mésanges quittent aux premiers frimas les
lisières des bois et paraissent en plaine où on les trouve
isolées chaque année dans certains districts (Bailly, 68).
I.b, Fréquente à Genève et aux environs de. la
ville pendant tout l'hiver (Fatio, de Schæck, Lunel),
à Duillier (Vernet), à Lausanne (de Burg); n’est pas rare
à Montreux, en hiver (Giovanna). Ratzoumowsky, 8,
décrit et figure, en 1789, un individu de cette espèce,
tué le 21 décembre 1787, au bois de Vernens, près Lau-
sanne, plus petit que la forme type, avec le collier auri-
culaire d’un bleu presque noir et une légère huppe bleue
terminée de blanc qui lui fait supposer un croisement de
la Mésange bleue avec la Mésange huppée.
IL. a. Assez rare au Pays-d'Enhaut vaudois (Pattier
et Ward), à Montbovon (Gillet), à la Gruyère (Olph-
Galhiard,.
II.b. Fréquente en hiver à l’île de St-Pierre (Louis);
n’est pas rare à Yverdon (Garin); fréquente au lac de
Morat (Savary); nombreuse au lac de Neuchâtel { Vouga),
à la Thielle (Robert et Vouga, Kiimmerly).
IT. a. Cette mésange est rare en hiver aux environs
de Frutigen et de Spiez (Risold).
III. b. Hôte d'hiver dans le Mittelland (Studer), à
Berne (Brunner, Daut, Weber). Hôte d'hiver nombreux
à lPAar ainsi qu’au Jura, à la lisière des bois, dans les
taillis et les haies des champs, jusqu’à 900 m. d’altitude ;
quoique chaque individu recherche seul sa nourriture, il
y a dans les environs presque toujours un certain nombre
de ces mésanges, 6 à 20 sujets (de Burg). Hôte d'hiver
fréquent à Soleure (Greppin, 159), à Fulenbach (Wyss),
à Boningen, dans les joncs de l’Aar (Lack).
IV. a. Observée à Erstfeld, Altdorf, Flüelen, pendant
les jours de Nouvel-an 1900/1901 (de Burg).
— 637 —
IV. 6. Hôte d'hiver en nombre considérable sur les
bords de l’Aar, entre Aarau et Olten, recherche surtout les
joncs (de Burg). Hôte d’hiver fréquent dans les jones du
lac de Sempach {Schifferh). Fréquente dans la vallée de
la Wigger (Fischer-Sigwart). Observée en grand nombre
à lAar, près d’Olten, pendant l'hiver 1906/1907 (Brunner).
A Gretzenbach, on en voit beaucoup en hiver {Hürzeler).
V.a. N'est pas fréquente à Glaris (Rutz-Hefti).
V.b. Ne nous arrive ici, à Einsiedeln, qu'après le
Nouvel-an {Sidler). Souvent au milieu de la ville de
Zurich, en hiver (Graf, Nägeli). Les Mésanges bleues
qui fréquentaient le jardin de M. Vorbrodt, à Waillisellen,
pendant l’hiver 1897 à 1898, passaient régulièrement la
nuit dans un petit nichoir, en compagnie de Charbon-
nières et de Nonnettes. M. Vorbrodt a souvent vu jusqu’à
dix individus qui se glissaient dans ce nichoir.
VI. b. Fréquente au lac de Constance, aux cantons
de St-Gall, de Thurgovie, de Schaffhouse (tous nos col-
laborateurs).
VIL a. Hôte d'hiver peu fréquent à la Chaux-de-
Fonds /Micoud), au Locle (Dubois); fréquente à Neu-
châtel (de Coulon).
VIL D. N'est pas rare jusqu’à 800 m., préfère cepen-
dant la plaine à moins de 500 m. d'altitude {de Burg).
Assez fréquente à Bâle {Greuter-Engel, Bühler-Linden-
meyer.
NVIIL. à. N'est pas rare en hiver à Martigny (Vai-
roli), à Aigle {de Rameru).
IX.b. Séjourne dans le canton du Tessin, partie
méridionale, pendant tout l'hiver (Ghidim,.
X.a. N'est pas rare à Coire {de Salis), à Fürstenau
(Stoffel,.
X.b. Fréquentent les places où on leur offre des
graines, à Buchs /Schwendener).
XL a. Paraît de temps en temps dans la Haute-
Engadine, en hiver (Surat2).
42
— 638 —
Biologie. Cette mésange vive, alerte, querelleuse et
intelligente est un oiseau de plaine. Elle aime le voisi-
nage de l’eau, évite généralement les forêts de conifères
et construit de préférence son nid dans les bois d’arbres
à feuilles caduques, dans les vergers, les jardins, les
grandes haies des champs. Le nid est toujours établi
dans une cavité, dans les saules, les trous des chênes,
souvent à une hauteur considérable, dans les arbres frui-
tiers, quelquefois aussi dans des trous de murs, dans des
souches d'arbres; souvent dans les nichoiïrs et même dans
les grandes bouteilles suspendues aux murs. L’entrée est
toujours très étroite. Pendant deux années consécutives,
un couple a construit son nid dans l’isolateur d’un poteau
électrique de l'usine Olten-Aarburg. La caisse qui entou-
rait l’isolateur était établie à 1.0 m. du sol, elle avait
40 em. de haut sur 25 et 15 cm. de large; en haut, le
long du poteau renfermé par la caisse, il y avait une
petite ouverture de 1.4 em. de largeur. Les parents, pour
donner la becquée à leurs petits, se jetaient dans cette
ouverture la tête en avant et s’y glissaient à l’aide des pieds.
Le nid est composé d’herbe, de tiges minces, de
petits rameaux, de mousse et de quelques lichens; là-
dessus, il y a une couche de beaucoup de plumes, de crins
et de poils, formant ainsi un duvet très mou pour les petits
œufs si fragiles, tachetés de rouge sur un fond blanc
pur. Si la cavité est très petite, le nid est formé en
coupe et ne consiste que de poils et de plumes. Le
nombre des œufs est, selon #atio, de 9 à 14; je n’en
ai jamais trouvé plus de douze; mon père a trouvé une
seule fois seize dans le même nid, il jugea cependant
qu'ils appartenaient à deux femelles.
Le 24 mai 1892, Fatio trouva à Valanvran, près
Genève, un nid de Mésange bleue établi dans la cage
d’une pompe, sur le haut de la colonne, à côté du levier,
à la place même où Fatio avait expulsé un rossignol de
muraille. Le nid, presque tout en mousse, remplissait
10609,
complètement le diamètre de la caisse, sur 80 em. environ,
et contenait, dans un petit creux garni d'herbes sèches
et de crins, douze œufs très près d’éclore.
La première couvée a généralement lieu en mai, il
n’est pas rare de trouver à Genève le nombre des œufs
au complet en avril (Fatio); le nettoyage et l'élargissement
de la cavité et la construction du nid et de lentrée
commencent souvent dès les premiers jours d'avril; ce
travail est interrompu s’il fait mauvais temps et il est
fini vers la fin du mois d'avril. Le nombre des œufs est
complet dans la première dizaine de mai; vers la fin de
mai on remarque les premiers petits sortis du nid. Ce-
pendant, il arrive que les petits sont aptes à voler dès
la mi-mai.
Il n’y a guère la moitié des couples qui entre-
prennent une seconde couvée; le nombre des œufs est
de 6 à 9, dans ce cas; il est complet vers le milieu de
juin; au courant de juillet, les petits quittent le nid.
Durée de lPincubation 13 jours, les jeunes restent au nid
pendant 14 à 16 jours. Les jeunes reçoivent la becquée
36 fois en une heure (de 8 à 9 heures par exemple).
Nourriture. Parmi le grand nombre d’estomacs exa-
minés il n’y a eu que 6°/ — des individus tués en
hiver — qui ne contenaient que des restes végétaux,
des graines de toutes sortes. Tous les autres estomacs
contenaient, en hiver avec des graines, beaucoup de
restes d'insectes, notamment d'œufs, de chrysalides, de
cocons, de larves, ce qui rend difficile la détermination.
Nous avons trouvé différents Hyménoptères, des Cynips,
des Tenthrèdes, des Carabes, des Cicindèles, des Staphylins
au nombre de 10°/ environ. Un nombre considérable de
Curculionides, d’Elatérides, de Chrysomélides, des Cocci-
nelles, Haltica, Galeruca, de petites chenilles. Des Diptères
en assez grand nombre, mais les Pucerons sont rares;
quelquefois les Mésanges bleues avalent des Isopodes,
— 6140 —
des Microlépidoptères. Des graines de plantes différentes,
telles que phanérogames, surtout d’arbustes, framboises,
mourons, etc., restes de petits bourgeons, des cerises,
Habitat. La Mésange bleue habite l’Europe jusqu’au
63° degré de latitude ; à l’est elle va jusqu’à l’Asie Mineure
et la Perse, à l’ouest jusqu’au Portugal, au sud jusqu’en
Tunisie et en Algérie. Cependant les contrées nommées
sont habitées par des sous-espèces dont plusieurs diffèrent
notablement de notre Mésange bleue,
98. Parus cyaneus Pall.
La Mésange azurée — Lasurmeise — Cincia arrurra.
Synonymie: Parus cyanus Pallas. Parus cyaneus Temmink,
Schinz. Parus sæbyensis Sparrmann. Parus Knjæ-
sciok Li. Cyanistes cyaneus Menzb. Parus cyanus
Fatio, N. Naum. Parus cyanus cyanus Hart.
Noms vulgaires: aucun.
On ne connaît point encore de sujets tués en Suisse.
Schinzrelate que cette Mésange a été observée par Schindler,
au commencement du siècle dernier, près de Mollis. Selon
Mariani, elle aurait été vue une fois au canton du Tessin.
En février 1907, notre collaborateur Brunner à Olten
a observé de très près, dans les buissons bordant lAar
à Obergüsgen, six Mésanges azurées qui se hâtaient de
gagner un abri de nuit en volant vers l’est.
La patrie de cette belle mésange est le nord-est de
l’Europe, le nord et le centre de la Russie, puis toute
la Sibérie. En hiver, elle a été observée à plusieurs re-
prises au nord et à l’est de l'Allemagne, en Suède, en Nor-
vège, en Autriche, en Hongrie, en Bohème et en Saxe.
— 641 —
Acredula Koch.
99. Acredula caudata L.
Mésange à longue queue — Schiwvan?zmeise —
Codibugnolo.
Synonymie: Orites caudatus L. Parus caudatus Gesn.,
Meisner et Schinz, Temm., Bailly. Aegithalus cau-
datus Boie. Orites caudatus Fatio. Aegithalus caudatus,
Aegithalus caudatus vagans, Aegithalus caudatus irbyi
N. Naum. Aegithalos caudatus caudatus. Aegithalos
caudatus europœus. Aegithalos caudatus roseus. Aegi-
thalos caudatus irbii Hart. 1907.
Noms vulgaires: Lardère à longue queue (Suisse française),
Gronta cavoa (Valais), Petite Munière, Meumiérette,
Moniérôta, Mourière, Mourier (Savoie), Grand-père
(Jura français). — Pfannestieli (Suisse allemande),
Sehiwanzmeusi (Jura), Schwanzmeisli (Suisse centrale),
Pfannenstilti (Obwald), Stilebirli (Berne), Chellestieli
(Suisse orientale), Rohrmeusi (Niederamt), Schwanz-
meise (Zurich). — Cova lunga, Pentin, Pentina, Cua
lunga, Parasciola a cova lunga (Tessin), Cova longa,
Parasciolina (Ossola), Coua lunga, Parousciolu dla
coua lunga, Pampua (Piedimulera, Crodo), Cua lunga
(Sondrio), Pintin (Milan). — Zicagnè de la cua lungia
(Grisons).
Assez commune au Plateau suisse, au Jura et dans
les Préalpes, plus rare aux Alpes, où elle ne se trouve
régulièrement que jusqu'à 1200 mètres d'altitude absolue
environ, mais apparaît plus haut de temps en temps en
petites bandes, pendant ses excursions d’automne. Elle
ne paraît pas émigrer très loin, de sorte que nos colla-
borateurs la comptent parmi les oiseaux sédentaires et erra-
tiques. Un certain nombre, cependant, franchit les Alpes.
LEO
Elle est plus commune à l’ouest qu’à l’est du pays.
On distingue les variétés suivantes pour la Suisse:
1. Mésange à longue queue et à tête blanche ou du
nord (Aegithalos caudatus caudatus Hart.), tète blanche
sans tache et nuque blanche. Plumage soyeux et riche.
Il n’est pas sûr si les individus vus en été (souvent en
compagnie de la femelle aux sourcils brun-foncé), et plus
souvent en hiver, sont des exemplaires venus du nord,
ou des croisements ou encore s'ils représentent des cas
d’atavisme.
2. La. Mésange à longue queue du centre de l’Eu-
rope (Aegithalos caudatus europœus Hart), aux sourcils
brun-foncé ou noirs.
3. Mésange à longue queue, rose (Aegithalos cau-
datus roseus Hart.), le dos, les flancs et les sous-caudales
mélangés de rose.
4. Mésange à longue queue d’Irby (Aegithalos cau-
datus irbii Hart), à dos gris.
Nos Mésanges à longue queue appartiennent pour
la plupart à la seconde forme; la quatrième sous-espèce
se trouve, quoique rarement en individus purs de race,
au sud des Alpes, comme oiseau erratique, paraissant
dans le pays après la période de la reproduction.
La première forme est surtout hôte d'hiver.
Selon Æartert, la forme 3 ne se trouverait pas en
Suisse, selon de Burg elle y serait oiseau nicheur rare.
,Dans les forêts d'arbres à feuilles caduques et de
conifères, en été; en hiver elle est fréquente dans les
vergers et les jardins en compagnies de 20 à 30 individus.“
(Meisner et Schinz, 1815.)
.Fréquente dans les bois d’arbres à feuilles caduques
et de conifères. En automne et en hiver elles errent en
compagnie, 20 à 30 individus ensemble, d’un bois ou
N
d’un verger à l’autre, visitant même les villes et les
villages.# (Schinz, 1837.)
sis DA bé dd éd dd n
— 643 —
»La Mésange à longue queue est commune ou assez
commune partout en Suisse, en plaine et, suivant les
localités, plus ou moins jusque dans la région monta-
gneuse, un peu plus peut-être à l’ouest qu’à l’est. Elle
est très rare, par contre, dans la région alpine, où elle
ne fait guère que des apparitions momentanées, en re-
montant, à la fin de l’été, les vallées, alors qu’elle exécute,
par petites bandes, des pérégrinations plus ou moins loin-
taines qui l’amènent, bien que sédentaire, à sortir parfois
de nos frontières.“ (Fatio, 1899.)
Oiseau sédentaire. Cette mésange n’est, pour ainsi
dire, nulle part sédentaire, car elle exécute des péré-
grinations toute l’année; c’est un oiseau erratique typi-
que. Elle se trouve au-dessous de 1300 m. — outre le
Plateau suisse — encore au Jura, dans les Préalpes et
dans certaines vallées alpestres; quant aux Alpes, elle
semble y être distribuée très irrégulièrement.
I. a. Oiseau sédentaire assez commun en Savoie;
elle ne se plait que dans les pays de plaine et sur les
collines qui l’environnent. Les petits bois humides, les
taillis voisins de l’eau, les rangées d’arbres qui bordent
des routes, des champs, des rivières et des marais, enfin
les vergers, les jardins ainsi que les haies qui les ferment
sont sa demeure habituelle; quelquefois, elle hante aussi
les roseaux (rosières) et les massifs de plantes ou d’ar-
brisseaux /Bailly, 68).
I.b. Fréquente à Genève (Fatio, Vaucher, Lechthaler,
Lunel, de Schæck); rare à Lausanne (Meyer, Goll); fré-
quente à Duillier (Vernet); rare près de Clarens (Meyen-
rock); n’est pas extrêmement rare au Jorat (Ratzou-
mowsliy, 8).
IL. a. Rare à Montbovon (Gillet), à Château-d’Oex
(Delachaux).
IL.b. La plupart des observateurs désignent cette
mésange comme oiseau sédentaire assez rare; Mühlemann
— 644 —
la voit cependant assez fréquemment dans les buissons
de la ,vieille Aar“ près d’Aarberg. Commune, niche à
la montagne et descend dans la vallée de l’Orbe en hiver
(Duplessis et Combe). Commune dans la Gruyère (Olph-
Galliard). Fréquente à la Thièle {de Burg); fréquente
au lac de Neuchâtel /Vouga,.
IIL. a. Cette mésange est fréquente au lac de Thoune
(Risold). Fréquente à Meiringen (Blatter).
IL. b. N'est pas rare à Boll, Schwanden, Schüpfen
(Stämpfli); très fréquente au canton de Berne /Haller).
Rare comme oiseau sédentaire à l’'Emmenthal, assez fré-
quente comme oiseau nicheur (Gerber); n’est pas rare à
Langnau /Lauterburg). Fréquente à Büren/(Xüser). Oiseau
sédentaire peu fréquent à Soleure {Greppin). N'est pas
rare à Bettlach /de Burg). Assez répandu le long de l’an-
cien lit de l’Aar à Aarberg /Mühlemann); sédentaire à
Ranfiühberg (Hofstetter); n’est pas rare à Berne (Weber,
Daut); assez fréquente à Boningen {de Burg); fréquente
à Fulenbach /Wyss).
IV.a. Assez fréquente à Stans (Rengger), à Sarnen
(Etlin). Sédentaire au canton de Schwyz (Lusser); est
seulement nicheuse sur le Righi-Scheidegg (Sherlin).
IV.b. Fréquente aux environs de Zofingue (Fischer-
Sigwart). N'est pas fréquente à l’Engelberg (Hürzeler),
à Sempach (Schifferli). Très rare à Walchwil (Maurer,.
N'est pas rare aux environs d’Olten, un peu plus fré-
quente le long de l’Aar, entre Aarau et Oiten (de Burg).
V.a. Assez commune au canton de Glaris {Schindler),
rare près de Mels /Oschwald). N'est pas rare à Glaris
(Rutz-Hefth). ;
V.b. Fréquente près de Zurzach (Gerber), rare à
Zurich (Lüdecke, Môsch, Nägel); n’est pas rare aux envi-
rons de Zurich (Graf).
VI. b. Oiseau sédentaire peu fréquent au canton de
Schaffhouse (Gasser, Pfeiffer), à Frauenfeld {Schwyter).
Fréquente à $St-Gall {Dick), à Bregenz, au lac de Cons-
Re ES —
tance supérieur {Bau). Oiseau sédentaire fréquent dans
les bois d’arbres à feuilles caduques et de conifères
(Walchner, 73).
VIL à. Entre le lac de Neuchâtel et le Jura, la
Mésange à longue queue est fréquente (Robert et Vouga,
Vouga), assez fréquente à Corcelles (Gertrude de Burg).
Fréquente à Neuchâtel (de Coulon). N'est pas rare au
Val-de-Travers (Cavin), n’est pas fréquente à la Chaux-
de-Fonds (Girard).
VIL D. Oiseau sédentaire peu fréquent aux environs
de Soleure {Greppin). Oiseau sédentaire rare à Bâle
(Greuter-Engel, Schneider). N’est pas rare à Bâle / Wend-
nagel). Sédentaire, mais rare, par petits groupes ou
par famille sur les hauteurs du Jura, par exemple au
Grenchenberg(1400m.), Weissenstein, Hasenmatt(1417 m.),
Monto (1407 m.), préfère cependant les hauteurs au-des-
sous de 1200 m.; n’est pas rare dans la vallée de Bals-
thal et dans le canton de Bâle-Campagne, à Hauenstein
supérieur et inférieur, au Wisenberg et à Kienberg (de
Burg).
VIII. D. N'est pas rare à Aigle (de Rameru), à St-
Maurice /Besse), à Yvorne {Ansermoz), à Montreux {Gio-
vanna). Rare à Martigny (Vairoli, Deléqlise), à Sion
(Wolf); commune à Salquenen (Lenggenhager), fréquente
à Viège (Giovanna,.
IX. a. N'est pas rare comme oiseau sédentaire au
canton du Tessin /Lenticchia). En été, cette mésange vit
en montagne, en hiver elle est fréquente en plaine
(Riva, 51). La forme Acredula rosea Blyth. est commune
partout en Valteline et niche dans les bois; la forme
Acredula caudata L. fait des apparitions très rares en
hiver (De Carlini).
IX. b. Fréquente à Locarno (Mariani). N'est pas
rare à Lugano; nos Mésanges à longue queue appartien-
nent à la forme Acredula caudata europæa Hartert. Dans
tous les cas les Mésanges à tête blanche sont plus rares
— 616 —
que celles à sourcils. Quelquefois on observe des Mé-
sanges à longue queue d’Irby; un individu de cette
forme se trouve maintenant au musée de. Zofingue (Gh1-
dini).
X.a. $Se trouve quelquefois près de Coire {de Salis) ;
fréquente à Fürstenau (Stoffel). Se trouve toute l’année
à Landquart (Thomann et Kiebler). Oiseau erratique, vu
toute l’année, mais assez rare, à Filisur (Bener).
XI. Ne se reproduit pas en Engadine.
Oiseau erratique. La Mésange à longue queue est
erratique dans toute la Suisse, dans toutes nos régions
d'observation. On observe des vols, quelquefois considé-
rables, même pendant le temps de la reproduction. En
été, elle exécute ses explorations plutôt dans le sens ver-
tical, de la montagne à la vallée ou de la vallée à la mon-
tagne; dans les autres saisons elle erre surtout le long
des rivages, des haies et des lisières.
IL. a. Oiseau erratique en Savoie (Bailly, 68).
L.b. Erratique pendant toute l’année près de Genève
(Fatio, Lunel); erratique à Duillier (Vernet), à Lausanne
(Richard, Narbel), à Montreux {/Giovanna,.
Il. a. Souvent ces mésanges exécutent des pérégri-
nations en grands vols, près de Château-d'Oex (Dela-
chaux), de Montbovon (Gillet), de Gessenay (Uelliger).
IT. b. Oiseau erratique, mais rare, au canton de Fri-
bourg (Musy) ; rare à Lucens (Ærbeuu), à Romont (Grand);
erratique à Yverdon (Garin); assez rare à Avenches
(Blanc); oiseau erratique sur les bords du lac de Morat
(Savary); fréquente sur les rives boisées du lac de Neu-
châtel (Vouga, Robert et Vouga).
IIl.a. Oiseau erratique fréquent, souvent en grands
vols, à Meiringen (Blatter), crratique à Heiligenschwendi
(E. Luginbühl). Oiseau erratique assez fréquent au lac de
Thoune [Risold,.
4
+
]
II. b. Souvent en grandes bandes sur les bords de l’Ilfis
(Lauterburg), à Ranflühberg (Hofstetter), dans l'Emmen-
thal et l’Argovie supérieure (Gerber); assez fréquente à
Berne, en compagnies de 6 à 40 individus (Daut, Weber);
à Boll, Lindenthal et Vechingen surtout en hiver (J. Lu-
ginbühl); apparaît souvent en grands vols aux environs
de Schwanden et de Schüpfen (Slämpfli); erratique dans
la vallée de l’Aar (Studer). Surtout en hiver à la vieille
Aar (Mühlemann). Oiseau erratique à Bettlach {de Burg);
fréquente à l’Aar et au Born, près de Boningen (Lack).
Erratique à Herzogenbuchsee (Xrebs,.
IV. a. Oiseau erratique à Sarnen (Ætlin), à Stans
(Rengger), à Hergiswil (Blüttler).
IV.b. Nombreuse au lac de Sempach (Schifierli),
dans toute la vallée de la Wigger (Fischer-Sigwart); en
toute saison, de Burg a vu des vols de 6 à 30 Mésanges
à longue queue dans les vallées de la Pfaffnern, Wigger,
Subr, Uerke et à l’Aar, entre Boningen et Schônenwerd;
cependant ces oiseaux n’y sont fréquents qu’en automne,
en hiver et au printemps. Pendant ses explorations, la
Mésange à longue queue visite souvent les localités habitées.
Oiseau erratique peu fréquent à l’Engelberg (Hürzeler).
N'est pas rare à Bremgarten (Gerber).
V.a. On voit rarement de petits vols de 6 à 20
individus à Matt, surtout en hiver (Bäbler); n’est pas rare
à Glaris (Rutz-Hefti).
V.b. Oiseau erratique au lac de Zurich (Nägeli);
n’est pas rare aux environs de Zurich, en petits vols
(Graf). Fréquente à Zurzach (Gerber); n’est pas rare à
Wallisellen (Vorbrodt,.
VID. Souvent en compagnies considérables, près
de St-Gall (Dick), à Frauenfeld {Schwyter); plus rare
aux bords de la Thur (Beck); assez rare à Hallau
(Pfeiffer), à Thayngen /Gasser.
VIL a. N'est pas rare à la Chaux-de-Fonds et y
paraît en vols assez grands (Girard, Nicoud), fait des
— 648 —
apparitions assez rares au Locle, surtout en hiver (Du-
bois). Assez commune au Val-de-Travers (Cavin). Fré-
quente à Neuchâtel, souvent en grands vols {de Coulon),
à Corcelles {de Meuron), à St-Aubin (Robert et Vouga),
à Cressier (Xümmerly).
VIL. D. Fait des apparitions accidentelles en hiver
à Porrentruy (Ceppi); rare à Bâle (Greuter-Engel). N'est
point rare ces dernières années à Bâle, en hiver; elle y
est même commune /Wendnagel). Rare dans la vallée de
Balsthal (Senn). N'est pas rare au Jura, en troupes de
2 à 30 individus, une ou deux familles, jusqu’à 1000 m.,
rare plus haut {de Burg).
VIIL. a. N'est pas fréquente au delà des Alpes valai-
sannes (Giglioli, Inchiesta ornit. ital.).
VIIL. D. Oiseau erratique commun à Salquenen (Leng-
genhager); rare, mais paraissant quelquefois en grands
vols près de Sion { Wolf), de St-Maurice (Besse), de Mar-
tigny { Vairoli), d'Aïgle {de Rameru), d'Yvorne {Ansermoa).
IX. a. La Mésange à longue queue du centre de
PEurope (Acredula caudata) ne fait que des apparitions
exceptionnelles en hiver en Valteline. Galli l’a observée
à lPAdda, il y a quelques années de cela, et le 20 octo-
ber 1895 à Faedo (De Carlini).
IX. b. Surtout en hiver dans la partie méridionale
du canton du Tessin; de temps en temps, la forme dite
d’Irby ou plutôt une forme intermédiaire de notre Acredula
rosea et de l’Acredula irbyi fait des apparitions momen-
tanées dans notre contrée, par exemple le 16 décembre
1901, à Melano /Ghidini).
X. a. En général, cette mésange est rare aux Gri-
sons. Thomann et Kiebler l’ont observée en pérégrination
au Prättigau, Bener l’a vue au Domleschg, jusqu’à Fili-
sur, à 1040 m. s/m.; Stoffel à Fürstenau; à Davos, on
les observe exceptionnellement en hiver; le 25 décem-
bre 1885, Pestalozzi y a vu 9 individus.
— 649 —
X:0b. N'est pas rare comme oiseau erratique dans
la vallée du Rhin, surtout en hiver [en été, pendant le
temps de la reproduction, cette mésange y est rare|,
(Schwendener). N'est pas rare à Bregenz (Bau).
XL a. Selon Saratz, la Mésange à longue queue
est rare et ne fait que des apparitions exceptionnelles,
en vols de 10 à 30 individus, en Engadine. J’ai reçu de
Poschiavo, d’un naturaliste préparateur, quelques sujets
appartenant à la forme Acredula caudata irbyi.
Oiseau nicheur. Plusieurs de nos collaborateurs
nous communiquent que le nombre des Mésanges à longue
queue nicheuses est plus petit que celui des oiscaux
erratiques ou hôtes d'hiver. Cette mésange est en effet
surtout erratique pendant toute l’année, même en été, et
hôte d'hiver. Il semble que bon nombre d’entre elles ne
parviennent pas à se reproduire; cette supposition est
confirmée par le fait que parmi les 40 individus tirés
par moi au Jura, il n’y a eu que 11 femelles.
Oiseau nicheur depuis la plaine jusqu’à 1400 m. au
Jura, jusqu’à 1900 m. (exceptionnellemeut) dans les Alpes,
La Mésange à longue queue est avant tout nicheuse dans
la région des collines.
I.a. Assez commune en Savoie, elle ne se plaît que
dans les pays de plaine et sur les collines qui l’environ-
nent. Les petits bois humides, les taillis voisins de l’eau,
les rangées d'arbres qui bordent des routes, des champs,
des rivières et des marais, enfin les vergers, ainsi que les
haies, sont sa demeure habituelle.
Sur la fin de mars ou dans les huit premiers jours
d'avril, le mâle et la femelle se mettent en devoir de
construire le berceau de leur race future. Ce n’est plus
dans un trou d'arbre ou de mur qu’ils le confectionnent,
comme les autres mésanges, mais sur les arbres ou dans
les hauts buissons, à l’enfourchement de leurs branches
ou de leurs rameaux. Ils choisissent pour cela de pré-
— 650 —
férence les vergers, les arbres fruitiers, notamment les
poiriers et les pommiers, puis encore les peupliers le
long des champs, de l’eau ou des prairies artificielles
(Bailly, 68).
I. b. Le nombre des Mésanges à longue queue sé-
dentaires est plus grand à Genève que celui des nicheuses
(de Schæck). À Lausanne, le nombre des Mésanges à
longue queue sédentaires est inférieur à celui des nicheuses
(Goll). Fréquente à Genève (Fatio, Lunel), à Duillier
(Vernet); rare à Lausanne {Meyer), à Clarens (Meyen-
rock).
IL.a. Fréquente à Rossinières; rare à Château-d’Oex
(Pittier et Ward). Fréquente à la Gruyère /Olph-Galliard).
IT. b. Peu fréquente comme nicheuse dans tout le
canton de Fribourg {(Musy), à Fribourg (Cuony); j'ai ob-
servé une famille à Hauterive, le 29 juillet 1907 /de Burg);
à Romont (Grand), à Lucens (Ærbeau), au lac de Morat
(Savary), au canal de Hagneck /Mühlemann). Fréquente
à la rive gauche du lac de Neuchâtel /Vouga).
IIL. a. Oiseau nicheur très rare à la Lenk {Jaggi);
fréquent à Meiringen (Blatter).
III. b. Dans l’Emmental, le nombre des nicheuses
est un peu plus grand que celui des Mésanges à longue
queue sédentaires (Gerber). Le 26 avril 1904, j'ai trouvé
un nid de Mésanges à longue queue dans le rocher de
grès au Boningerkopf. Le nid était abrité par le rocher
et établi dans une espèce de trou de peu de profondeur.
Il était construit comme tous les nids de Mésanges à
longue queue et suspendu à une branche longue et mince;
le 26 mai, j'ai observé les petits sortant du nid (Zack).
Le 29 juin, j'ai vu des petits aptes à voler, à Soleure
(Greppin). Vers la fin de juillet, les couvées sont aptes
à voler et les Mésanges à longue queue exécutent des
explorations dans le voisinage, par 20 à 60 individus,
deux ou plusieurs familles ensemble, le long des rivages
— 651 —
des torrents, vers les hauteurs du Jura, pour revenir le
soir dans la vallée.
Nidologie: Le 6 juin, une femelle couve encore sur
11 œufs; le 7 juin, deux familles; le 19 juin, plusieurs
familles; le 15 juillet, 7 petits au nid {G. de Burg,.
N'est pas rare dans la vallée de l’Emme (Lauterburg,
Hofstetter, Gerber), à Berthoud (Fankhauser), à Berne
(tous nos collaborateurs); assez fréquente à Büren (Käüser);
plus rare comme nicheuse à Soleure que toutes nos autres
mésanges (Greppèn,.
IV.a. N'est pas rare à Stans (Rengger), nicheuse à
Sarnen /Etlin).
IV.6. Le 20 avril, j'ai trouvé un nid commencé,
composé surtout de toiles d'araignées, prises aux murs
de Sempach {Schifferli). J'ai observé une couvée pré-
coce, près d’Olten, le 27 mars 1872, il y eut 8 œufs
au nid (J. de Burg). S'il y a plus de 10 œufs au nid,
J. de Burg croit devoir attribuer ce nombre à plus d’une
femelle ; il a trouvé dix fois 16 œufs, une fois 18, une
fois 20. Un nid trouvé le 20 mai 1902, à 180 cm. au-
dessus du sol, et suspendu à une branche mince d’un
petit sapin de 2 m. de haut, contenait 18 œufs; la femelle
ne quittait pas le nid pendant ces investigations, pro-
bablement à cause du mauvais temps. Le 30 mai, ces
œufs étaient éclos, le 14 juin les petits avaient déjà
quitté le nid. Le 12 juillet, le couple avait commencé
la seconde couvée, et la femelle couvait déjà dans un nid
assez mal fait, à peu de distance du premier nid. Cette
fois, le nid était établi à 1.20 m. du sol; il reposait sur
une petite branche, mais il était ébranlé par le moindre
souffle et balançait fortement au vent (Ærni et Kiüminerly).
V.a. Oiseau nicheur rare à Mels /Bäbler); assez
fréquent à Glaris (Schindler).
V.b. Le 28 Mai, j'ai observé des petits aptes à voler,
près de Zurich (Vorbrodt). Le 6 mai, j’ai trouvé un nid
— 652 —
au Katzensee (Graf). Peu fréquente au canton de Zurich
(Nägeli); rare à Zurich (Müsch).
VI.b. Le 1° avril, j'ai trouvé un nid à Bregenz
(Bau). Fréquente au lac de Constance, 9 à 15 œufs
(Walchner, 13). Fréquente à St-Gall (Stülker, 55). N'est
pas rare à Stein s. Rh. (Kocherhans,.
VIT. «. Assez rare à la Chaux-de-Fonds (Nicoud);
oiseau nicheur au Val-de-Travers {Cavin); se reproduit
assez fréquemment aux environs de Neuchâtel (Vouga).
N'est pas rare à Cressier, se reproduit aussi à Nods
(de Burg).
VII. b. N'est pas rare au Jura entre 1000 et 1300 m.
d'altitude absolue; une seule couvée à cette hauteur; les
petits sont aptes à voler vers le commencement de juillet;
n’est pas fréquente au canton de Bâle-Campagne (de
Burg). Ceppi ne connait cet oiseau que comme erratique ;
il est rare commme tel.
VIII. a. Nicheuse assez rare en Haut-Valais (Studer
et Fatio). Fréquente dans les montagnes valaisannes, de
600 à 1800 m. {Lenggenhager).
VIII. D». Rare à Sion (Wolf), n’est pas rare à Aigle
(de Rameru); n’est pas fréquente à St-Maurice (Besse).
IX. «a. Fréquente dans les montagnes en été (Riva).
IX. b. Assez fréquente à Locarno {Mariani), à Mou-
tagnola {Poncini), à Lugano (Ghidini).
X.a. Se reproduit rarement au Domleschg, est moins
rare comme oiseau erratique (Bener). Ne se trouve dans
notre contrée qu'isolée; il est peu probable qu’elle y
niche; elle préfère la montagne (de Salis).
X.b. Je ne l’ai pas observée comme oiseau nicheur;
cependant il est sûr qu’elle se reproduit au pied est du
Sentis (Schwendener). Nicheuse au Pfänder près de Bregenz
(Ba.
XI La Mésange à longue queue ne se reproduit
pas en Engadine (tous nos collaborateurs).
— 693 —
Oiseau de passage. Il est difficile de fixer l’époque
à laquelle les Mésanges à longue queue commencent leurs
migrations et à quelle date celles-ci finissent. A l’époque
où plusieurs sont déjà en migration, beaucoup d’autres
exécutent encore leurs explorations dans le voisinage. En
général, les Mésanges à longue queue nous quittent vers
la fin de septembre; ces passages durent jusqu’à la fin
de novembre; le passage du printemps semble durer
pendant tout le mois de février et de mars. Les pas-
sages s’exécutent vers le sud-ouest par la plaine suisse; la
route au nord du Jura, suivie par la plupart des autres
espèces de mésanges, n’est guère fréquentée par les Mé-
sanges à longue queue, La route du Gothard est assez
fréquentée. Les passages sont beaucoup moins considé-
rables dans la vallée du Rhin et en Engadine; lPEnga-
dine ne reçoit que fort rarement, en arrière-automne ou
au commencement de l’hiver, des bandes de ces mésanges
qui lui arrivent probablement par la vallée de l’Inn.
[.b. Oiseau de passage fréquent à Genève /Lech-
thaler), rare à Clarens (Meyenrock).
IT. db. Les passages commencent vers le 5 octobre,
à Lucens ({EÆrbeau). Le nombre des Mésanges à longue
queue augmente en automne à Avenches (Blanc).
IT. b. Passages le 9 février et les 7 et 20 octobre
(Gerber). Le 11 septembre et le 21 octobre 1900 à la
Rosegg, le 6 novembre 1900 plaine de l’Aar, le 12 dé-
cembre 1900 au Deitingerschachen, le 9 mars 1901 au
Lüsslingergraben, le 23 mars 1901 à Willihof, le 17 avril
1901 plaine de l’Aar, le 1° mai 1901 bords de j’Aar, le
31 août 1901 en grand nombre dans la plaine de lAar,
le 18 novembre 1901 au Willihof, le 28 novembre 1901
à Bellach, le 26 février 1902 à Feldbrunnen, le 26 fé-
vrier 1902 à Attisholz, le 28 novembre 1902 à Bellach,
le 13 mars 1903 à la Rosegg, le 5 octobre 1903 à Dei-
tingen, le 2 novembre 1903 à Staad, le 7 novembre 1903
à la Rosegg, le 31 mars 1904 à Bellach, le 81 octobre
45
— 654 —
1904 à Bettlach, le 28 novembre 1904 à Bellach, le
6 mars 1905 à Bellach, le 6 novembre 1905 à la Mutten,
le 20 novembre 1905 à Selzach, le 10 février 1906 à la
Rosegg, le 17 février 1906 à la Rosegg, le 15 mars 1906
à Selzach, le 16 avril 1906 au Dürrbach; oiseau de pas-
sage fréquent et régulier {Greppin, 159). Oiseau de pas-
sage à Boningen et à Fulenbach (de Burg).
IV. a. Apparaît quelquefois au passage à Andermatt,
surtout en automne {Nager.
IV.b. Le 4 octobre j'ai observé un passage consi-
dérable à Walchwil (Maurer).
Les passages ont, à Olten, la direction de l’ouest.
Jls commencent entre la fin de septembre et la mi-octobre.
Passages les plus importants fin d'octobre à mi-novembre.
Passage du printemps pendant tout le mois de février,
puis de nouveau vers la fin de mars et au commencement
davril. Le grand nombre des Mésanges à longue queue
qui ne se reproduisent pas, est en pérégrination pendant
toute l’année {de Burg).
V.b. Les Mésanges à longue queue passent à Zurzach
du 24 octobre au 30 novembre /Gerber).
VI. b. Les passages du printemps ont lieu en février,
au canton de Schaffhouse /Oschwald).
VIl.a. Le passage a lieu déjà en janvier au Val-
de-Travers /Cavin).
VII. b. Les Mésanges à longue queue qui ont passé
la période de la reproduction sur les hauteurs du Jura,
descendent dans les vallées à la première chute de neige
(généralement un jour avant!), c’est-à-dire sur la fin d’oc-
tobre ou dans les premiers jours de novembre; les jeunes
de l’année et beaucoup d’adultes émigrent vers l’ouest
en compagnie de celles qui sont arrivées de contrées plus
septentrionales (ce sont souvent des sujets à tête blanche).
Celles qui restent, des adultes, mais aussi des familles
entières, dont le nombre est accru par des bandes venues
du nord, errent pendant tout l'hiver le long des rivages
I TE OL I DE NT
— 695 —
boisés et ne recherchent les hauteurs qu’en mars, ou, sil
y a encore de la neige, seulement à la fin de ce mois.
Quelques compagnies font des apparitions rares, au milieu
de l’hiver, à des hauteurs au-dessus de 1000 m., à 1400 m.
même, surtout par le beau temps; mais dès que le temps
change, elles disparaissent aussitôt (de Burg). Le 17 fé-
vrier 1900 et le 6 février 1906, j'ai observé des bandes
de Mésanges à longue queue à la Balmfluh (Greppin, 159).
VIIL a. N'est pas rare au passage, en Valais (Fatio
et Studer).
VIIL.b. Surtout oiseau sédentaire en Valais, recherche
les vallées et les bords boisés des ruisseaux et des rivières
dès la première chute de neige {Lenggenhager):
IX. b. Oiseau de passage très fréquent dans la partie
méridionale du canton du Tessin (Poncini). Fréquente
au passage aux environs de Lugano (Ghidini).
XI. a. Selon Saratz, la Mésange à longue queue ne
fait que des apparitions exceptionnelles et irrégulières dans
la Haute-Engadine; elle y apparaît en bandes de 10 à 30.
Hôte d'hiver. La Mésange à longue queue est fré-
quente ou très fréquente, en hiver, au Plateau suisse et
dans la région des collines; elle n’est pas rare dans les
Préalpes, un peu plus rare dans les vallées alpestres
basses, et n'apparaît qu’exceptionnellement dans les hautes
vallées alpines au-dessus de 1000 m. Elle n’est pas fré-
quente non plus dans les vallées du Jura étroites et
profondes; on observe des vols de Mésanges à longue
queue au-dessus de 1000 m., sur les hauteurs du Jura,
pendant l'hiver, s’il fait beau sur les montagnes et sil
fait des brouillards dans la plaine; ces brouillards durent
souvent pendant des semaines. Nous considérons comme
hôtes d’hiver les individus ou plutôt les familles qui restent
dans nos contrées pendant toute l’année ou dont une
petite fraction a émigré, et surtout celles qui, nées dans
des régions plus élevées, viennent passer l'hiver en plaine
— 656 —
et, enfin, le grand nombre des Mésanges à longue queue
qui nous sont venues d’autres pays, du nord et de l’est,
et qui forment quelquefois, avec les nôtres, des bandes
considérables, ou qui restent entre elles, formant ainsi
des compagnies de Mésanges à longue queue à tête blanche.
Pendant que nos Mésanges à longue queue /Acredula cau-
data europæa Hartert), émigrent en partie, des Mésanges
à longue queue, à tête blanche (Acredula caudata caudata
Hartert) viennent passer l’hiver dans notre pays. Dans aucune
saison les Mésanges à longue queue sont plus fréquentes
en Suisse qu'en hiver.
[.b. Hôte d'hiver nombreux à Lausanne (Meyer,
de Burg). Nombreuse au lac Léman (Mottaz), à Genève
(Fatio), à Duillier (Vernet).
IL. a. Rare à Gessenay, ne se montre ici qu’en
hiver (Uelliger).
IT... N'est pas rare à l’île de St-Pierre en hiver
(Gœldlin). Fréquente au lac de Neuchâtel (de Coulon), à
la Thièle (Kümimerly); au canal de Hagneck en hiver;
le 29 janvier 1904 j'y ai observé beaucoup /Mühlemann).
IL «. Hôte d’hiver assez fréquent au lac de Thoune
(Risold). |
III. D. Très nombreuse en hiver à Boningen (de
Burg). N'est pas rare en hiver dans lEmmenthal et à
Herzogenbuchsee (Gerber). Fréquente à Berthoud en
hiver (Fankhauser). Très nombreuse aux rives boisées
de lAar, d’Olten à Soleure {de Burg). Assez commune
près de Berne (Daut, Weber, Luginbühl). Le T janvier
1904 j'ai observé beaucoup de Mésanges à longue queue
au Lindenthal {Luginbühl). Le 6 janvier 1905 à Berne
(Daut) ; le 12 février 1905 en grand nombre à Herzogen-
buchsee, peut-être déjà en migration (Gerber); le 6 no-
vembre 1904 à Ranflühberg /Hofstetter); le 28 décembre
1902 à Deitingen (Bürki) Observé en grand nombre le
5 janvier 1901; le 9 janvier 1901 il y avait un seul
sujet à tête, cou-et nuque blancs; le 7 janvier 19038, le
— 657 —
31 décembre 1903 un individu à tête presque blanche,
le 20 janvier 1904 deux sujets à tête blanche, deux autres
aux sourcils noirs; le 31 octobre j’ai observé beaucoup de
sujets à tête blanche; le 11 janvier 1905 un seul indi-
vidu à tête blanche; le 26 janvier 1905 et le 17 février
1906 j'ai vu des Mésanges à longue queue, à tête blanche,
en assez grand nombre {Greppin, 159). Pendant lhiver
1906 à 1907 en nombre considérable à l’Aar près de
Boningen (Lac).
IV.a. Une bande de quarante à Erstfeld, sur les bords
de la Reuss, du côté de Gurtnellen, le 24 décembre 1990;
le 28 décembre, j'ai observé une compagnie de 25 près de
Flüelen (de Bury).
IV.b. Hôte d’hiver nombreux à l’Aar et à l'Engel-
berg (Hürzeler). Très nombreuse en hiver à l’Aar, entre
Olten et Aarau. En janvier 1906 et 1907 j'ai observé
des bandes au milieu de la ville d’Olten, à plusieurs
reprises ; il y avait, parmi ces compagnies de 8 à 14 indi-
vidus, plusieurs à tête blanche {de Burg). Assez fréquente
dans les vallées de la Wigger, de l’Uerke, de la Pfaffnern,
de la Subhr (Fischer, de Burg). Hôte d'hiver nombreux
à Sempach, du 20 octobre au 1% mars environ (Schifferli).
V.a. N'est pas rare à Glaris en hiver (Rutz-Hefti).
V.b. Hôte d’hiver assez rare à Einsiedeln /Sédler:.
N'est pas rare comme hôte d'hiver à Zurich (Graf). Pen-
dant l’hiver 1902 des vols de 10 à 15 fréquentent les
places où nous leur offrons de la nourriture et prennent
des restes de noix. Toutes ont les sourcils noirs (Zschokke).
VI. D. Partout dans le canton du Sentis en hiver
(Hartmann, 9); le long de la Thur, en hiver (Beck).
VIL.a. N'est pas fréquente à la Chaux-de-Fonds
dès la mi-octobre /Girard); hôte d'hiver au Val-de-Travers
(Cavin); fréquente à Neuchâtel /de Coulon); commune à
Cressier en hiver (Kümmerly).
VII. 5. Exécute des explorations sur le Jura, jusqu’à
900 m. environ, chaque jour de l’hiver {de Burg). Observée
à plusieurs reprises à la pente du Weissenstein (Greppin).
Très commune aux environs de Bâle en hiver /Wendnagel).
VIIL.b. En hiver, les Mésanges à longue queue
descendent des montagnes et viennent en grand nombre
passer l’hiver dans les vallées, surtout dans la vallée du
Rhône {/Lenggenhager). Un peu plus nombreuse en hiver
qu’en été, à Sion { Wolf). Hôte d'hiver à St-Maurice { Besse),
à Martigny {Vairoli), à Aigle (de Rameru.
IX. «. En hiver, les Mésanges à longue queue vien-
nent en grand nombre passer l’hiver dans les vallées
(Riva, 51).
IX.b. Hôte d'hiver fréquent au lac de Lugano
(Ghidini), au lac de Locarno (Marian).
X.a. Le 25 décembre 1885, Pestalozzi a observé
neuf individus à Davos. Hôte d’hiver rare dans les val-
lées grisonnes (de Salis).
X. b. Cette mésange est surtout hôte d’hiver et oiseau
erratique dans la vallée du Rhin {Schwendener).
XL a. Fait des apparitions exceptionnelles en hiver
dans l’Engadine {Saratz, Pestalozzi).
Apparition accidentelle. Voici la liste des obser-
vateurs qui désignent la Mésange à longue queue comme
apparition accidentelle :
Il.a. Cette mésange fait des apparitions excep-
tionnelles en hiver et en automne dans la vallée de Ges-
senay (Uelliger).
III. a. Paraissant exceptionnellement à la Lenk {Jaggi).
IV.a. On ne l’observe pas chaque année à Flübhli
(Minder).
VIL D. Fait des apparitions irrégulières à Porren-
truy (Ceppi.
X.a. Paraît accidentellement sur les hautes mon-
tagnes grisonnes {de Salis).
XLa. Fait des apparitions momentanées en Haute-
Engadine (Saratz, Pestalozei).
— 659 —
Biologie, Les Mésanges à longue queue commencent
la construction de leur nid ordinairement dès le mois de
mars, en tout cas dans la première moitié d'avril; cepen-
dant, il n’arrive pas rarement que le premier nid est
abandonné avant qu’il soit fini. Le couple choisit son
séjour d'été, et la place pour élever sa progéniture, surtout
dans les bois clairs, dans les forêts de plaine, dans les
taillis épais des rives, sur les îles ayant quelques hauts
arbres, mais aussi dans les vieux murs tout tapissés de
lierre. [l établit le nid à moins quil ne soit caché
dans le lierre — à la bifurcation d’un hêtre ou d’un
chène, d’un noyer, pommier, etc. [l est placé à des dis-
tances très variées du sol, à 1 m. ou même à 20 m.
Quelquefois il est suspendu à peu de distance du trone
ou même accolé au tronc, quelquefois il se trouve attaché
aux dernières branches et rameaux. ZLack a trouvé un
nid de Mésanges à longue queue attaché à un bout de
lierre et caché dans le trou peu profond d’un rocher
de grès; ce nid était établi à quelques centimètres de
l’'Aar. Il est curieux que ces oiseaux font un vacarme
relativement grand pendant la construction du nid. Le
6 mars 1906, aux environs d’Olten, deux Mésanges à
longue queue ont commencé la construction de leur nid
dans un taillis de chêne. Les deux oiseaux y participaient
également. La mousse des arbres, des lichens, des toiles
d'araignées, des poils, des soies de chenilles et de cocons,
des plumes et des chatons de saules, de la laine de mou-
ton et du coton de peuplier servaient à la construction du
nid. Les toiles d’araignées jouent un grand rôle dans la
confection de ces berceaux. Un bout de toile est entre-
lacé à la branche qui doit porter le nid, ensuite les mé-
sanges en entourent la mousse et les lichens; quand une
partie de la paroi, celle du côté du tronc, est finie, elles
entrelacent les toiles d'araignées de la branche au côté
extérieur de la paroi finie et les conduisent ensuite au
milieu du nid pour les y lier avec des mousses. Quelques
— 660 —
toiles d'araignées ou des soies de chenilles relient l’inté-
rieur, quand les parois commencent à s'élever peu à
peu; les mésanges ne cessent d'étendre des fils le long
de la partie extérieure du nid. Les autres matières, les
mousses, les plumes, les lichens sont placés ensuite quand
le nid est presque fini.
Dès que la cavité est construite, le mâle ou la femelle
s’y glissent et se tournent de tous côtés avec une agilité
surprenante. Si la charpente est montée, les oiseaux se
mettent à raccommoder avec de la mousse et des lichens
ce qui manque encore; à la fin, la construction du toit
est entreprise, on laisse une ouverture latérale. Le dedans
est garni de plumes, de crins, de poils, de duvet de
plantes et d’autres matières duveteuses. Il semble que
les Mésanges à longue queue connaissent toujours une
place où elles trouvent des plumes; ce doit être quelque
oiseau mort. Quelquefois il s’agit aussi d’un écureuil,
par exemple dans le cas dont j'ai parlé plus haut; les
oiseaux apportaient des touffes de poils bruns.
Il est probable que la construction du fondement avait
été commencée, c’est-à-dire que les premières toiles d’arai-
gnées avaient été tendues Le 2 ou le 3 mars. Le 6 mars, lors-
que je découvris le nid, la paroï ouest était déjà à moitié finie
et presque entièrement construite de toiles d’araignées et
de soies d'insectes. Jusqu'au 18 les oiseaux travaillaient
pendant la matinée. Le 19, chute de neige, temps froid
jusqu’au 25. Ce jour-là, la confection du nid est reprise.
Du 19 au 25 je n’avais pas remarqué de Mésange à
longue queue près du nid. Le 10 avril le premier œuf fut
pondu, le 26 avril il y eut 12 œufs au nid.
C. Daut fait les communications suivantes sur les
nids de Mésanges à longue queue, dans l’,Ornithologischer
Beobachter“ 1905, fascicule 9:
Le printemps de l’année 1905 était particulièrement
favorable à ces observations. Tandis qu’on ne découvre
en général que fort rarement ce nid confectionné de
étés à à. à
— 661 —
mousses, de lichens et de toiles d'araignées, parce qu'il
se distingue difficilement des matières environnantes, cette
année tardive, à cause du mauvais temps, nous offrait
Poccasion de trouver plusieurs nids de ces mésanges. En
1902, nos collaborateurs n’ont parlé que de deux nids
trouvés aux environs de Berne. D'abord, Weber nous a
fait les communications suivantes: Le 27 mars je pus
observer deux Mésanges à longue queue en train de
construire leur nid; le nid était établi dans la bifurecation
de deux branches à 15 mètres du sol au moins. Les deux
oiseaux apportaient en même temps les matières servant
à la confection de ce nid et ils s’éloignaient toujours en
même temps. — Ce chêne se trouve à peu de distance
de la ville de Berne, tout au bord de l’Aar; ses der-
nières branches se trouvent à fleur d’eau. Le 2 avril
j'ai trouvé à la digue de l’Aar, près du Bodenacker (entre
Berne et Muri) un nid de Mésanges à longue queue.
Celui-ei était établi dans une bifurcation sur un petit
érable, à moins de 3 mètres du sol, et contenait déjà
quelques œufs; les parents étaient absents. Le nid qui
avait la forme d’une poire, était haut de 15 em. il avait
25 cm. de” circonférence : l'entrée se trouvait sous le
toit“, Le 6 avril Weber trouva le nid encore intact. Le
9 avril il était détruit; nous trouvions quelques coques
d'œufs et beaucoup de plumes, deux mains pleines, par
terre. !) La plupart de ces dernières appartenaient à quel-
que chouette morte; cependant, il y en avait qui appar-
tenaient à des pics verts, à des pics épeiches, à des bouvreuils,
à des hérons cendrés, à des gélinottes et à des poules domes-
tiques; quelques plumes provenaient de la Mésange bleue,
du Ramier, du Col vert et d’autres oiseaux. Comme nous
voyions deux pies rôder dans le voisinage, nous crûmes
devoir attribuer ce méfait à ces vagabondes. Il est pos-
1) Gould a compté 2000 plumes dans un seul nid de Mésanges
longue queue (Rédaction).
— 662 —
sible aussi qu’un écureuil l’ait commis. Weber a réussi
ensuite à reconstruire le nid et je l’ai gardé dans ma
collection. Cette année, 1905, j'ai trouvé le premier nid
de Mésanges à longue queue le 2 avril; il était établi
dans la bifurcation d’un grand saule, à la rive droite de
l’Aar, au-dessus de la Hauteur de Muri, à peu de dis-
tance du nid trouvé en 1904. Une heure après, je dé-
couvris un autre nid à la même rive, à quelques mètres
de l’Aar, dans l’Almendingenau, à 150 cm. du sol, dans
un petit peuplier. — Le 16 avril je trouvai de nouveau
un nid de Mésanges à longue queue au Lochbach près
de Berthoud, dans un verger, sur un vieux poirier. Il
n’était pas difficile de découvrir ces nids, car les oiseaux
occupés à la confection du nid et apportant les matières
nécessaires les trahissaient ; ces nids étaient presque finis;
les deux oiseaux continuaient leur travail sans s'occuper
de moi. La place choisie pour le troisième nid est assez cu-
rieuse. Le verger en question est situé près de l’Emme,
tout près d’une route très fréquentée. Cette route est
séparée de la rivière par un bord boisé impénétrable,
dans lequel il y a beaucoup de peupliers, de bouleaux
et d’arbustes aptes à recevoir le nid. Le ‘4 juin j'ai
trouvé les restes d’un nid de Mésanges à longue queue
dans l’Aaregrien (alluvion) entre Kappelen et Aarberg.
Miühlemann reçut un nid à moitié fini, encore sans toit,
de l’Aaregrien. Des écoliers ont trouvé un nid attaché
à une branche de lierre, dans la forêt de Reichenbach
près Berne.
Le docteur Burri de Laupen nous écrit:
Le 14 avril, je surpris, entre Laupen et Kriechenwyl,
un couple de Mésanges à longue queue, aux sourcils noirs
(Aegithalus caudatus vagans Latham), en train de cons-
truire un nid. Le fond du nid était presque confectionné;
quatre jours après, la charpente et l’extérieur semblaient
être finis; les oiseaux étaient occupés à tapisser le de-
dans. Le 28 avril, j'ai constaté qu’il y avait des œufs;
— 663 —
mais Ceux-ci étaient refroidis et je ne vis nulle part les
parents; le nid était intact, Il n’est pas bien caché et ne
s’adapte pas bien aux environs; il est établi dans la bi-
furcation supérieure d’un jeune sapin de 1.50 m. de haut,
tout près d’un chemin fréquenté, à 2.30 m. au-dessus du
chemin, creux à cet endroit. Le 26 mars 1907, Chr. Hof-
stetter a observé un couple de ces mésanges occupées à
la confection de leur nid, à Ranflühberg.
Enfin, F. Christen, à Huttwil, nous communique les
données suivantes :
,Un garde-voie a trouvé à une pente près de Ma-
diswil, sur un hêtre, à 2 m. du sol, un nid de Mésanges
à longue queue, de forme ovale, haut de 22 à 23 cm.
et ayant un diamètre de 13 à 14 cm.“
L’incubation dure 12 à 13 jours, le nombre des
œufs est quelquefois de 20, selon Æobert (Rameau de
Sapin) ; généralement il y en a de 8 à 14, quelquefois
jusqu'à 18 dans le nid.
Nourriture. Ces mésanges se nourrissent d’un grand
nombre d’insectes minuscules; il est rare qu’elles avalent
des semences très petites; en hiver, elles prennent du
chanvre concassé; on prétend qu’elles s’attaquent aussi
au lard suspendu pour les mésanges. Le plus souvent,
on trouve dans les estomacs des œufs, des larves, des
chenilles, des chrysalides de toutes sortes d'insectes et
d'araignées, quelquefois aussi des restes (ailes, etc.) de
Diptères (Taons, Tipules, Trichocères, Pucerons, Chermès),
des Névroptères, des Microlepidoptères, des Coléoptères
(souvent des Rhynchites), des Fourmis, des Ichneumons,
des Ephémérides.
La Mésange à longue queue est distribuée dans l’Eu-
rope entière et dans la plus grande partie de l’Asie cen-
trale et septentrionale jusqu’au Japon.
— 664 —
Panurus Koch.
100. Panurus biarmicus L.
Mésange Moustache — Bartmeise — Basettino.
Synonymie : Parus biarmicus L., Meisner et Schinz,
Temmink, Schinz, Bailly, Riva. Mystacinus arundina-
ceus Br. Panurus biarmicus Fatio, N. Naumann. Pa-
nurus biarmicus biarmicus Hart.
Noms vulgaires: Parasciola de baffi (Tessin).
La Mésange Moustache est un oiseau très rare en
Suisse, quoiqu’elle se reproduise régulièrement dans les
contrées du P6ô; elle ne se reproduit que fort exception-
nellement dans la partie méridionale du canton du Tessin,
au lac Majeur et sur les bords du Tessin; en deçà des
Alpes, elle ne fait que des apparitions accidentelles à de
grands intervalles. Autrefois, elle semble s’être reproduite
au Plateau suisse.
Autrefois, on la trouvait çà et là sur les rives du lac
de Zurich, dans les jones et les roseaux, mais depuis
beaucoup d’années on ne l’y a plus vue. Selon les don-
nées d'hommes dignes de foi, elle a été observée encore
aux Ponts, dans le canton de Neuchâtel, et une fois près
de Berne. En décembre 1813, le pasteur Steinmüller a
observé une petite troupe à la rive gauche du lac de
Constance, près de Rheineck.“ /Meisner et Schinz, 1815.)
Cette mésange, très rare dans nos contrées, nous
arrive quelquefois en petites bandes, en arrière-automne,
et recherche le voisinage de l’eau, surtout les roseaux.
On l’a observée jusqu’à présent aux lacs de Constance,
de Zurich, de Neuchâtel, mais à des époques très incer-
taines et longues.“ (Schinz, 1837.)
— 665 —
»La Mésange Moustache, à part quelques rares cita-
tions de nichées, ne s’est guère montrée qu’accidentelle-
ment en Suisse. Elle a été rencontrée, de loin en loin,
isolée ou par petits groupes, généralement en automne
ou vers la fin de l’été, sur les bords des lacs de Cons-
tance et de Zurich, près de Bienne, de Neuchâtel et
d’'Yverdon, dans les marais de Fribourg, dans le Bas-
Valais et près de Genève. Elle avait niché autrefois, de
temps à autre, sur les bords du lac de Zurich, selon
Meisner. Une nichée a été observée près de (Genève.
Enfin, elle se reproduit parfois dans le Tessin, sur les
bords de la rivière de ce nom et du lac Majeur, au sud
des Alpes {Fatio, 1899.)
Oiseau nicheur. I.b. En 1810, on a trouvé un nid
de cette mésange dans un village aux environs de Ge-
nève. Depuis, aucune nouvelle découverte n’a été faite
sur cet oiseau (Necker, 23). Fatio-Beaumont, 46, et
Lunel citent la Mésange Moustache comme nicheuse à
Genève; Goll en parle dans le même sens pour Lau-
sanne, et Meyenrock pour Clarens.
11.6. Cette mésange est très rare ici; on ne l’a
observée jusqu'ici que sur les bords des lacs de Cons-
tance, de Zurich, de Neuchâtel et de Morat. Le seul
sujet pris dans notre région se trouve dans la collection
Rolland et a été tiré probablement aux marais de lOrbe
(Duplessis et Combe, 61). À déjà été observée dans le
canton de Fribourg (Cuony. Vue à Yverdon (Garin,.
VI. db. Habite la contrée de Gottlieben, au lac de
Constance (,Schweizer Blätter für Ornithologie*, 1882).
Apparition accidentelle. La. Cette mésange, que
l’on rencontre dans plusieurs contrées de l’Europe, ne se
rencontre qu'accidentellement en Savoie. On l’y a vue
jusqu’à présent par petites troupes ou par bandes de
cinq à huit sujets sur les bords boisés du Rhône, de
ENT De
l’Isère et de l’Arve, à des époques différentes, mais jamais
en été, pendant la période des nichées. C’est tantôt sur
la fin de l’automne, tantôt durant l'hiver, même par un
froid très vif, ou bien à l’approche du printemps, qu’elle
se fait remarquer dans nos climats. Mais elle n’y fait
jamais long séjour, elle passe toujours rapidement d’un
lieu à un autre (Bailly, 68).
IL. D. En mars 1904, M. Konrad, forestier, a observé
une paire de Mésanges Moustache sur les bords de l’Aar,
à Berne (Notice communiquée par notre collaborateur,
M. Fischer-Sigwart, en août 1907).
IV.b. J'ai observé plusieurs Mésanges Moustache
pendant l'hiver 1898/1899 près d’Olten {Schürch).
VI. à. Est très rare à Stein s. Rh. (Xocherhans); vue
en décembre 1813, sur les bords du lac de Constance
(Steinmüller).
VIII. D. Fait des apparitions exceptionnelles en Bas-
Valais; y est fort rare (Vairoli).
IX. b. On prend de temps à autre quelques sujets de
cet oiseau rare (Riva, 51). Je l’ai déjà observée à Locarno
(Mariani). Observée à Lugano (Lenticchia). Quoique cet
oiseau niche régulièrement dans la plaine du Pô, je ne
connais aucune donnée irréfutable de son apparition dans
le canton du Tessin /Ghidini).
Selon Landbeck, 72, la Mésange Moustache monte-
rait quelquefois par les vallées du Danube ou du Rhin
jusque dans l’Unterland et l’Oberland wurtembergeois.
Lacordaire, dans son ,Catalogue des oiseaux obser-
vés de 1845 à 1874 dans les Départements du Doubs et
de la Haute-Saône“, écrit ce qui suit:
» Très rare; le musée d’histoire naturelle de Besan-
çon possède un mâle et une femelle de cette espèce,
tirés en 1854 près de Baume-les-Dames.“
Très commune dans les vallées du Pô [Arrigoni
degli Oddi, Atlante ornitologico, 1904).
— 667 —
La Mésange Moustache est distribuée très inégalement
en Europe. En général, elle habite plutôt le centre et
l’est de notre continent, mais elle se reproduit aussi régu-
lièrement dans plusieurs contrées de la France, de l'Italie
et surtout de la Hollande.
Aegithalus Boie.
101. Aegithalus pendulinus L.
Mésange Rémi: — Beutelmeise — Fiaschettone.
Synonymie: Parus pendulinus L., Temmink, Bailly, Riva.
Remizus pendulinus N. Naumann. Remiza pendulina
KRchw. Aegithalus pendulinus Fatio. Anthoscopus pen-
dulinus pendulinus Hart.
Noms vulgaires: Pendolin (Tessin).
Cette mésange fait en Suisse des apparitions exces-
sivement rares; il paraît cependant qu’elle y niche de
temps à autre.
[. a. La Rémiz est rare en Savoie. On ne l’observe
guère qu'autour des marais et sur les bords des lacs, des
étangs, des fleuves et des rivières couverts de roseaux,
de saules ou de trembles. Elle est de passage acci-
dentel en Savoie, mais ses apparitions y sont encore
plus rares que celles de la Mésange Moustache. On ne
l'y rencontre jamais en hiver; c’est ordinairement sur
la fin de lété, depuis le mois d’août jusque vers le
milieu de l’automne, et au printemps dès le mois de
mars jusqu’à la mi-avril qu’elle s’y montre parfois, ha-
bituellement par paire ou par petite société de trois à
cinq individus; quand elle vient ici, elle ne s'arrête pas
plus de temps qu'il ne lui en faut pour se nourrir ou
— 668 —
pour se reposer des fatigues du voyage; aussi le lende-
main de son arrivée en quelque lieu humide, ou seule-
ment une ou deux heures après, on ne l’y revoit plus,
pas même dans les environs (Bailly, 68).
I. b. Le 31 octobre 1835, on tira un individu jeune
à Chêne; il se trouve dans la collection Poitry (Necker,
23). En 1879, on tira un sujet jeune à la Jonction, près
de Genève; il fut remis au musée de Genève (Fatio).
Le 17 septembre 1895, notre collaborateur, M. Richard,
à Cour sous Lausanne, a observé deux ou trois individus
jeunes dans les roseaux des Pierrettes, sur les bords du
lac Léman. Quelques heures après, ils avaient disparu.
[Ib Dans la collection de dessins d’oiseaux colo-
riés à la main et datant du XVI° siècle, ayant appartenu au
pasteur Sprüngli (Bibliothèque de la ville de Berne), se
trouve figurée une mésange désignée comme ,Schwanz-
meisslein“ (Mésange à longue queue) qui pourrait bien
être une Mésange Rémiz mâle adulte; le dessin est très
bien exécuté, le bandeau noir du front très prononcé.
IV.b. Il est probable qu’un individu de cette espèce
a été vu par moi sur les bords de l’Aar, à Aarau
(Wüinteler).
VI: b. On prétend avoir trouvé un nid de cette
mésange en Thurgovie (Schwyter).
IX.b. Monti relate le fait que la Rémiz a été
observée aux marais de Colico. Très rare selon Riva.
Au musée de Lugano, il y a trois sujets dont on pense
qu'ils ont été pris dans la contrée. Moi, je n’ai jamais
eu connaissance d’autres observations relatives à cette
espèce (Ghidini).
X.a. Le conseiller d'Etat Hold a trouvé, en 1863,
un nid de cette mésange près de Coire, dans les roseaux
{de Salis).
X.b. Le 9 mai 1876, un sujet mâle a été pris près
de Lustenau, sur les bords du Rhin (Stülker).
— 669 —
Landbeck, 72, dit que la Rémiz est de passage acci-
dentel dans la vallée du Danube. Il doute qu’elle ait
jamais niché dans le pays.
Arrigon degh Oddi écrit ce qui suit dans son ,Ma-
nuale di Ornitologia italiana“: Oiseau nicheur, séjournant
dans la contrée depuis la fin de mars jusqu’en octobre ;
se reproduit au Piémont, en Lombardie, dans l’Emilie ;
cependant cet oiseau est extrêmement localisé et géné-
ralement peu abondant, rare dans plusieurs contrées
(Piémont, Parme, Bergame, ete.).
La Rémiz habite l'Europe moyenne orientale, sud
orientale et méridionale. Elle fait défaut à la Grande-
Bretagne, à la Scandinavie, ainsi qu’au Portugal. En
Allemagne, elle compte toujours parmi les oiseaux très
rares ou accidentels. Elle est fréquente dans les contrées
basses du Danube (Dobroudscha, ete.), et plus loin vers
l’est, jusqu’en Perse, en Chine et au Japon.
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(Accentoridae, Troglodytidae, Cinclidae, Paridae).
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PTÉLACE RER TA. CS CTIT | 8) Parus montanus al-
NÉPrAUTE DE Le Lt CVTIT)| pestris. . . . . 567
Carte Page | Y) Pœcile palustris va-
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90. Accentor modularis. . 474) DE PS Cite ESS
ACTE Troglodytes pacvuiue 4197 96. Parus major. . . . 605
92. Cinclus aquaticus . . 504 Par en Crute nee LE 606
93. Poecile palustris. . . 517) 9g. Parus Cranens 0 à XV 640
93 a. Parus montanus . . 533 | 99. Acredula caudata . . 641
93 b. Varietates : 100. Panurus biarmicus XV 664
&@) Parus montanus sa- | 101. Aegithalus pendu-
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DE LZA SUISSE.
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CARTA ORNITOLOGICA
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Schweizerischen Vôg
bearbeitet
(Abteilung Forstwesen)
Dr. Th, Studer und Dr. V. Fatio
unter Mitwirkung zahlreicher Beobachter in verschiedenen Ke
IV. Lieferung: Braunellen, Sehlüpfer, Wasserstare und
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AR: : Buchdruckerei Stämpfli & Cie
Ut 1907
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Par ordre du Départeme"
de l'Intérieur
(division des forêts)
par
G. de Burg
avec le concours de nombreux observateurs dans tous les cantons.
Paraîtra par livraisons annuelles à époques indéterminées.
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Préface.
Il n’y a que quelques mois depuis que la IV® livraison
du ,Catalogue des Oiseaux de la Suisse“ à paru et nous
voilà à même, conformément à nos promesses, de publier
la V® livraison. Les matériaux étant complétés, le ré-
seau d'observation fortement serré et le nombre des
observateurs et collaborateurs considérablement augmenté,
il nous sera possible de pousser encore davantage notre
œuvre, à la condition cependant que l’Assemblée fédé-
rale veuille nous accorder les moyens nécessaires.
Nous avons le plaisir de nommer parmi les nou-
veaux Collaborateurs les messieurs suivants :
MM. J. Bergérat, à Genève (lac Léman).
R. Poncy, à Genève (lac Léman).
A. Pochelon, à Genève (lac Léman).
Jean Lafond, à Genève, (Genève et les environs).
Louis Crochet, à Genève.
Emile Decrue, , cs
FictordGay, y, :
M. Tournier,
F. Vuichard, "
E. Rosier, : »
D' F. L, Forel, professeur, à Lausanne (lac Léman).
Morton, Lausanne (canton de Vaud).
” ”
le Père Pius Suter, professeur, à Stans (Unterwald).
V. Notz, à Neuenkirch (Lucerne).
IV
MM. le curé Burkardt Villiger, à Sarmensdorf.
Hess, dentiste, à Stans.
Max Diebold, naturaliste-préparateur, à Aarau.
Othimar Ott, préparateur, à Schônenwerd.
P. Jenny-Zopji, à Schwanden (Glaris).
N. Kocherhans, chasseur, à Eschenz, près de Stein
surle Rhin (cantons de Thurgovie et Schaffhouse).
À. Lang, instituteur, à Romanshorn.
A. Gueng, naturaliste-préparateur, à Aesch (Bâle-
Campagne).
Mathey-Dupraz, professeur, à Colombier (Verrières
et Vignoble).
Dr A. Leuba, à Buttes (Neuchâtel).
Dr Ofto Lutz, à Bâle (Bâle et les environs).
Stähelin-Bischoff, à Bâle (Bâle et les environs).
Adolphe Wendnagel, à Bâle (Bâle et les environs).
Dr Æ, Schenkel, à Bâle (Bâle et les environs).
K. Ehrensperger, à Bâle (Bâle et les environs).
l'ingénieur ÆE. Adamini, à Lugano.
Dr R. Bauler, à Bâle (Seewis et les environs,
Grisons).
Ruff, naturaliste-préparateur, à Landquart.
Quant à la littérature, nous attirons l’attention de
nos lecteurs sur la liste donnée à la page XIIT de la
préface de la IV® livraison. La littérature ornithologique
de l’année 1907, surtout celle relative aux , Chanteurs“
est si peu considérable que nous avons jugé avantageux
de n’en donner la liste complète que dans la VI® livraison.
——— 5 }1|" be —
Regulidae.
Regulus Raj.
102. Regulus cristatus Koch.
Roitelet huppé — Gelbkôpiiges Goldhähnchen — Regolo.
Synonymie: Motacilla requlus Li. Sylvia requlus Meisner
et Schinz, Temm. Æegulus cristatus Baïlly, Riva, Cat.
British Birds. Æegulus crococephalus Br. Regulus
flavicapillus Naum. Regulus septentrionalis, chrysoce-
phalus Br. Regulus cristatus Fatio. Regulus regulus
N. Naum. egulus requlus regqulus Hartert 1907.
Noms vulgaires: Æoitelet, Bérichot (Jura bernois ?), Em-
pereur (Jura français) — Goldhähnli, Gotdhändli, Gold-
ämmerli (Suisse allemande), Tannevügeli, Sitli (Soleure),
Chriesdisteli (Diessbach), Chrieszissli (Langenthal),
Goudhäminerli (canton de Berne), Goldblättli (canton
du Sentis), oldele, Goldhahnl (Tirol) — Stelin, Stei-
‘lin, Reattin, Cù d’or, Codorin, Oeucc de bü, Stklà,
Fiorancin, Madolin (canton du Tessin et Italie septen-
trionale), Sizin (Valteline), Stelletin (Sondrio), Usel ad
la Madona (Ossola), Uslin del testin giald, Ugion, Cen-
trub, Giavami, Usel dla Madona (Valsesia, Crodo,
Piedimulera).
Le Roitelet huppé est un oiseau commun répandu
dans toute la Suisse, depuis la plaine jusqu’au-dessus de
la région des forêts. Ce n’est qu’une petite partie de
ces oiseaux qui émigrent; on trouve des Roitelets au
milieu de l'hiver, à 1500 m. sur mer, voire même à 2000 m.
45
En hiver, il préfère cependant le séjour dans les vallées
où il vagabonde en compagnie de Mésanges des diffé-
rentes espèces, le long des allées d’arbres fruitiers et de
conifères.
Variétés: Les ornithologistes suisses distinguent les
sous-espèces suivantes :
1° Regulus requlus crococephalus, oiseau nicheur dans
toute la Suisse.
2° Requlus requlus septentrionalis, le Roitelet du nord,
hôte d’hiver, peut-être même nicheur dans la région
alpestre des conifères.
Le premier se distingue par le croupion vert-jaune,
milieu de la tête jaune orangé brillant, bordé assez large-
ment d’une bande noire. Grandeur entre 8,7 et 9,6 cm.,
largeur de 14,6 à 15,6 cm., bec de 0,82 à 0,92 cm,
queue de 3,6 à 3,9 cm., tarse 1,5 à 1,7 cm.
Le second a le croupion d’un vert pur; la bande
noire de chaque côté de la bande jaune de la tête est
mince, milieu de la tête jaune clair. Longueur totale
9,8 à 10,5 cm. largeur 15,5 à 16,4 cm., bec 0,94 à
1 cm., queue 4,1 à 4,6 cm., tarse 1,68 à 1,7 cm.
Cependant, Hartert a trouvé ces différences fixées
par Brehm si peu constantes qu’il rejette une séparation
des Roitelets d'Europe en deux sous-espèces.
,Fréquent dans les bois de sapins, s’y trouvant pen-
dant toute l’année.“ (Meisner et Schinz, 1815.)
»Fréquent dans les bois de conifères, en été comme
en hiver.* (Schinz, 1837). :
Le Roitelet est commun ou très commun dans la
Suisse, non seulement en plaine, mais aussi dans toute
la région montagneuse, jusqu'aux limites de la grande
végétation dans la région alpine où il se reproduit encore
fréquemment.“ (Fatio, 1899.)
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1
.
Oiseau sédentaire. Le Roitelet huppé n’est nulle
part rare en Suisse comme oiseau sédentaire. Si quelques
observations semblent contraires à ce fait, c’est que le
mot ,oiseau sédentaire“ est compris dans un sens diffé-
rent; plusieurs parmi nos collaborateurs avancent que la
plupart ou presque tous nos Roitelets partent en automne
et sont remplacés en hiver par des individus venus du
nord. Puis, les Roitelets rôdant pendant la mauvaise
saison par tout le pays, il arrive qu’on n’en voit, à un
certain moment, aucun dans des contrées où il y en
avait beaucoup en été.
En général, le Roitelet huppé préfère la région
montagneuse et est surtout sédentaire dans les forêts
bien exposées au soleil et aux pentes méridionales de
nos montagnes.
I. a. Les Roitelets restent en partie pendant toute
l’année en Savoie où ils sont communs (Bailly, 68).
I. b. Oiseau sédentaire peu rare aux environs de
Genève (Fatio, Lunel, Lechthaler, de Schæck, Vaucher);
à Lausanne (Meyer); au Jorat (Narbel); oiseau séden-
taire rare aux environs de Lausanne (Goll); fréquent à
Cour et au bois de Sauvabelin {de Bourg); fréquent à
Duillier { Vernet). Reste dans le pays en hiver (Necker, 46).
Il. a. Oiseau sédentaire au Pays-d'Enhaut (Dela-
chaux, Gillet). Rare au Pays-d'Enhaut (Püittier et Ward.
IL. b. Oiseau sédentaire rare près de Lucens /Ærbeau,,
à Fribourg {Cuony), à Romont (Grand), à Yverdon (Ga-
rin), sur l’île de St-Pierre (Louis).
IIT. a. N'est pas rare à l’Oberland bernois (Risold,
PBlatter, Fatio). Fréquent dans la Gruyère /Olph-Galliard,.
III. D. Oiseau sédentaire rare dans l’Emmental et
dans la Haute-Argovie (Gerber); fréquent à Langnau
(Lauterburg), près de Berthoud (Fankhauser), dans le
canton de Berne (Haller), dans le plateau suisse (Studer) ;
rare comme oiseau sédentaire près de Soleure (Greppin);
oiseau sédentaire très fréquent le long du Jura soleurois ;
— 674 —
ses troupes sont renforcées en hiver par un grand nombre
d'individus venant du nord, mais dont la plupart pré-
fèrent les vallées et séjournent volontiers dans les allu-
vions boisées et dans les buissons des rivages (de Burg).
Il n’est pas rare près de Herzogenbuchsee (Xrebs). Peu
rare près Berne (Weber).
IV.a. Il n’est pas rare comme oiseau sédentaire
près de Sarnen (Etlin), près de Stans (Rengger). Comme
oiseau sédentaire, le Roitelet est très rare sur la Righi-
Scheidegg, tout de même je l’ai entendu en décembre
1905 (Stierlin).
IV. b. Oiseau sédentaire très fréquent près Sempach
(Schifferli); rare près de Zofingue (Fischer-Sigwart); pas
rare le long de l’Engelberg (Hürzeler). Oiseau sédentaire
assez fréquent dans les vallées de la Subr, de l'Ürken,
Wigger et Pfaffnern; fréquent au Born, fréquent entre
Olten et Aarau. À peu près la moitié jusqu’à deux tiers de
ces oiseaux s’ent vont en automne et sont remplacés dès
le milieu de novembre par des groupes venant du nord,
et par des Roitelets descendant des montagnes, qui pré-
fèrent la profondeur des vallées et les forêts des bords
des rivières. [l semble souvent que ces groupes hivernant
chez nous sont deux fois plus grands que le nombre des
nicheurs (de Burg). Près d’Aarau oiseau sédentaire, sou-
vent dans les parcs au milieu de la ville ( Wonteler).
Oiseau sédentaire dans l’Argovie /Bronner, 40).
V.a. Il n’est pas rare comme oiseau sédentaire dans
le canton de Glaris (Schindler), près de la ville de Glaris
(Rutz-Hefti), près Mels (Oschwald).
V.b. Comme oiseau sédentaire, le Roitelet n’est pas
rare près de Zurich (Graf, Müsch, Nägelh); se trouve
près de Zurzach (Gerber), près de Wallisellen peu rare
(Vorbrodt).
VI. a. Nicheur sur l’Ebenalp (von Müller, 47).
VI.b. Très fréquent dans le canton de Schaffhouse
(G'asser, Pfeiffer); n’est pas rare près de Frauenfeld
(Schwyter), n’est pas rare près de Stein sur le Rhin
(Kocherhans); rare près St-Gall (Dick); fréquent près de
Bregenz (Bau). Assez rare au bord du Lac de Constance,
un peu plus fréquent près Radolfzell, Singen, Stockach
(Walchner, 73). Nombreux comme oiseau sédentaire
respectivement oiseau de passage au Wurtemberg (Land-
beck, Systematisches Verzeichnis der Vôgel Württem-
bergs, 1846).
VIL. &. Oiseau sédentaire très fréquent près du Locle
(Dubois), au val de Travers (Cavin); fréquent près de
La Chaux-de-Fonds (Girard, Nicoud); fréquent entre le
lac de Neuchâtel et le Jura (Vouga, de Coulon, Robert.
Oiseau sédentaire dans les forêts des trois premières
régions (Frère Ogérien).
VII. b. Oiseau sédentaire très fréquent sur les hau-
teurs du Jura; on le rencontre pendant toute l’année
sur les montagnes du Jura les plus hautes; environ deux
tiers s’en vont; à la première neige 75 °/ de ceux qui
restent dans la contrée quittent les hauteurs; ceux-ci
retournent bientôt, surtout quand la neige recouvre égale-
ment la vallée, et sont souvent, avec les Becs-croisés,
les seuls oiseaux d’hiver dans ces hauteurs. Dans toute la
région jurassienne jusqu'à Bâle très fréquent (de Burg).
Dans nos forêts de la vallée de Balsthal il se trouve
partout comme oiseau sédentaire (Senn). Très commun
dans les montagnes du Département du Doubs (Lacor-
daire). Dans les plantations de sapins de la Forêt-Noire
et de la plaine (Häker, Die Vogelwelt des südlichen
Badens). Fréquent près de Bâle { Wendnagel). Près de
Bâle rare (Greuter-Engel). I1 niche dans les forêts de
pins et de sapins de la montagne et vient dans la plame
pendant l'hiver (Schneider, 66). Pas rare près de Por-
rentruy (Ceppi).
VIII. a. Oiseau sédentaire très rare dans le Haut-
Valais (Fatio et Studer). Nicheur et oiseau sédentaire
dans la Vallée d'Aoste (Pavesi, Esquisse d’une Faune
Valdôtaine, 1904). Oiseau sédentaire dans l’Ossola (Ba-
zetta, dans Primo Resoconto dei Risultati della Inchiesta
ornitologica in Italia, compilato da Giglioli).
VIII. b. Oiseausédentaire assez commun près Salquenen
et sur toutes les montagnes environnantes (Lenggenhager);
rare près Sion ( Wolf), près St-Maurice (Besse), près
Martigny (Vairoli, Deléglise), près Aigle (de Rameru),
près Yvorne (Ansermoz); assez fréquent dans les forêts
de sapins au-dessus de Bex {de Burg aîné).
IX. a. Oiseau sédentaire assez fréquent dans le
canton du Tessin (Lenticchia). En été sur nos montagnes,
en hiver dans la vallée (Riva, 51). Oiseau sédentaire,
vit en été sur les montagnes, en hiver dans la plaine
(De Carlini, 1 Vertebrati della Valtellina).
IX. ». Pas rare près de Locarno (Mariani). Pas
rare près Lugano, où ces oiseaux font leur nid dans les
Jardins touffus, augmentent en hiver par des troupes venant
des montagnes (Ghidini).
X. a. Oiseau sédentaire près de Coire (de Salis),
près de Filisur (Bener), près Disentis par petites troupes
(Hager). Pas rare près d’Arosa (Hold, 59), près Fürstenau
(Stoffel). Très fréquent près Davos /Pestalozzi). Dans la ré-
gion de la vallée et dans la région montagneuse il est oiseau
sédentaire (Brügger, Naturgeschichtliche Beiträge). Oiseau
sédentaire aux Grisons (Baldenstein, extrait de son journal).
X. h. Assez fréquent près Buchs, dans la vallée du
Rhin (Schwendener). Fréquent aux bords du lac de Cons-
tance supérieur (Bau).
XI. b. Dans le Tirol septentrional pour la plupart
oiseau de passage en été; des exemplaires disséminés
restent aussi en deçà du Brenner, surtout dans la région
du Scirocco, aux environs d’Innsbruck {Dalla Torre und
Anzinger, Die Vügel von Tirol und Vorarlberg).
Oiseau erratique. Le Roitelet huppé est indiqué
pour la Suisse comme oiseau erratique très prononcé,
fl De Sn,
qui abandonne, pour la plupart, en automne, les hauteurs,
séjourne pendant l’hiver dans les vallées, le long des
rivières, dans les parcs et dans les grands jardins. Une
srande partie des Roitelets huppés sont des oiseaux de
passage qui n’entreprennent pas de grands voyages, mais
passent l’hiver au delà des Alpes, en partie déjà dans
l'Italie septentrionale, pour la plupart dans Pltalie cen-
trale et méridionale, et au Midi de la France. Ces
migrations dans les vallées ont lieu au commencement
de novembre, selon que l’hiver commence plus ou moins
tard et que la première forte chute de neige tombe
plus ou moins tard. Le retour sur les hauteurs commence
déjà en février et dure, selon le temps qu’il fait, jusque
vers le milieu ou la fin de mars. Il en reste cependant
quelques familles ou groupes pendant les rigueurs de
l'hiver, à une hauteur considérable sur mer. En général
le Roitelet huppé est presque toute l’année oiseau erra-
tique, car aussitôt la couvaison terminée, la famille com-
mence à errer et jusqu’en août le nombre de celles-ci
s’est très accru; elles errent par petites compagnies dans
un district de 2 km° environ. Dès que le temps se fait plus
froid et occasionne le manque de nourriture, qui est suivi
d’un accroissement de ces groupes, les migrations s'éten-
dent et les vergers des villages sont souvent fréquentés
en hiver.
Comme oiseau erratique le Roitelet huppé est indiqué:
I. b. Près de Genève (Fatio, de Schæck, Lechthaler),
en hiver dans la plaine { Vaucher), près Duillier (Vernet),
près Lausanne ((oll).
IIL. a. Oiseau erratique au bord du lac de Thoune
(Risold), près Meiringen (Blatter), près Spiez (Risold).
III. b. Comme oiseau erratique près de Soleure
(Greppin, 159), entre le Jura et l’Aar (de Burg), dans
l’Argovie supérieure et dans l’'Emmental /(erber). Oiseau
erratique très fréquent près Herzogenbuchsee (Ærebs),
près Fulenbach (Wyss), au Born /Lack).
IV.a. Déjà en juin 1907 j'ai observé 30 individus
au bord de l’Axenstrasse {de Burg).
IV.6. Oiseau erratique près de Lucerne (Küm-
merly), près d’Olten et dans la vallée de la Subr et
de la Wigger (de Burg).
V.a. Oiseau erratique près Matt (Bäbler). Presque
pendant toute l’année 1l se trouve comme oiseau erratique
aux environs de Glaris{Rutz-Hefti), près Mels { Oschwald).
V.b. Se montre en qualité d'oiseau erratique aux
alentours de Zurich (Graf), près de Zurzach (Gerber),
près de Wallisellen ({ Vorbrodt,.
VI. A peu près toute l’année oiseau erratique en
Thurgovie (Keller, Beck), dans le canton de Schaffhouse
(Pfeiffer, Gasser), près d'Eschenz (Kocherhans).
VIT. a. Oiseau erratique très fréquent, aussi en
hiver, près de La Chaux-de-Fonds (Girard), il n’est pas
rare comme oiseau erratique aux environs du Locle
(Dubois), près Neuchâtel {de Coulon), près de Cressier
(Kümmerly), près de St-Aubin { Vouga).
VIT D. Oiseau erratique dans le voisinage de Bâle
(Greuter-Engel), dans le Jura soleurois et bâlois (de Burg),
près de Soleure dans le Jura (Greppin).
VIIL a. Oiseau erratique dans le district de Varallo
(Inchiesta ornitologica in Italia).
VIIT. 0. Il retourne en automne des montagnes,
aussitôt après la première chute de neige (Lenggen-
hager); près de Sion, il se trouve comme oiseau erra-
tique en automne et en hiver, de même aux alentours
de St-Maurice (Besse) et de Martigny (Vairoli).
IX. ». Ce gracieux oiseau est le plus petit de tous,
il habite en été les montagnes, les forêts de pins et de sapins,
vient de là chez nous au commencement du mois d’oc-
tobre et s’en va dans la région montagneuse au com-
mencement de la belle saison (Riva, 51).
X.a. Entre Coire et Filisur il est constaté comme
oiseau erratique fréquent (Bener).
— 679 —
XI. a. Oiseau erratique et sédentaire près St-Maurice
(Pestalozzi), aux environs de Pontresina {Saratz).
Oiseau nicheur. La répartition du Roitelet huppé
comme oiseau nicheur paraît être un peu inégale selon
les constatations de nos collaborateurs; il se trouve
cependant comme oiseau nicheur dans toute la région
jusqu’à des hauteurs considérables des Alpes, néanmoins
les observateurs du Valais, ceux de la contrée de la
Sarine, Broye et Orbe, ainsi que ceux de la vallée du
Rhin le citent comme rare. Sans doute, le Roitelet huppé
est en Suisse plutôt habitant des régions montagneuses
que de la plaine; aussi il paraît qu’il se reproduit moins
fréquemment le long du Jura, surtout au pied de celui-ei.
Mais dès 800 m. environ il est assez fréquent, et s'élève
dans les Alpes jusqu’à la limite supérieure de la région
des bois.
JL. a. En avril il entre en amour; alors ses bandes
se dissolvent pour former des liaisons plus intimes. Mais
avant la pariade, on voit fréquemment dans des localités,
sans doute celles où les femelles sont moins nombreuses
que les mâles, plusieurs de ces derniers se disputer
ensemble, le matin et le soir à l’approche de la nuit,
la propriété d’une et de deux femelles qui se trouvent
avec eux. Les plus acharnés d’entre eux se poursuivent
vivement dans l'air ou parmi les branches, et se bec-
quètent en s’atteignant, jusqu’au point de s’arracher l’un
à l’autre des cris. Aussitôt appariés ils vont alors ensemble
se chercher un lieu pour construire leur nid. Quelques
couples le choisissent dans les bois de sapins des collines,
ou ceux qui garnissent le pied des montagnes; mais le
plus grand nombre leur préfère les forêts sombres d’arbres
résineux des régions alpestres. Au début ou vers le milieu
de mai ils construisent ensemble leur nid (Bailly, 68).
JL. b. Il n’est pas rare comme oiseau nicheur aux
environs de Genève (Fatio-Beaumont, 46, Fatio, Lunel,
— 680 —
de Schæck, Vaucher). Sur les montagnes il se trouve
également comme oiseau nicheur (Necker). Selon Lech-
thaler fréquent près de Genève, surtout au Salève; près
de Duillier il n’est pas rare / Vernet), rare près de Lau-
sanne (roll). Aux alentours de Clarens il ne se montre
que rarement (Meyenrock).
IL. a. Il n’est pas rare comme oiseau nicheur, mais
bien comme oiseau sédentaire, car le Roitelet huppé
ne s’y trouve pas en hiver, près de Saanen (Uelliger),
près Château-d’'Œx oiseau nicheur (Delachaux); rare
près Montbovon (Gillet).
IT. b. Il n’est pas rare dans le Jorat {Narbel), près
de Fribourg il est rare (Cuony), près des Bains du
Schwefelberg, à une hauteur de 1450 m. sur mer, il se
trouve comme oiseau nicheur (Daut), près de Romont il
n’est pas fréquent (Grand), près de Lucens il est même
-rare (Erbeau) ; aux alentours d’Avenches il se trouve çà
et là (Blanc); sur l’île de St-Pierre il est oiseau nicheur
rare (Louis); également rare près d’Yverdon (Garin). Il
n’est fréquent qu’au rivage septentrional du lae de Neu-
châtel (Vouga), au Jolimont il n’est pas rare (Robert et
Vouga). Près de Cerlier en été 1892 (de Burg).
IL. a. Fréquent près de Meiringen (Blatter), dans
le district de Frutigen /Risold).
IL. à. Ilse trouve également fréquent dans l’Emmental
(Gerber, Lauterburg, Hofstetter) ; près de Berthoud assez
fréquent (Fankhauser); il n’est pas rare dans la vallée
de l’Aar (Studer), dans le Lindental (J. Luginbühl), près
Boll, Schwanden, Schüpfen, Münchenbuchsee (Stämpfli),
près de Berne /Weber, Daut), près de Diessbach-Büren
(Küser), ça et là près d’Aarberg {/Mühlemann). Comme
oiseau nicheur il est rare dans mon district d'observation
(Greppin). Oiseau nicheur répandu, pas rare {Greppin, 159).
Près du village de Bettlach (Soleure), ainsi qu'au Gäu,
du côté de la montagne et dans les forêts du Gäu central
et au Born très fréquent {de Burg). Près de Herzogen-
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— 681 —
buchsee assez fréquent (Gerber). Le T avril 1889 des
Roitelets huppés nichant au voisinage de Herzogen-
buchsee (KXrebs); en 1905 deux nids à la pente de la
Dalmazihalde, le 30 avril un nid contenant 8 œufs
(Weber).
IV.a. Aux environs d’'Andermatt selon Fatio oiseau
nicheur fréquent, mais non sédentaire. Près de Sarnen
il est constaté comme fréquent (Etlin). Près de Flühli
rare (Minder). Sur la Righi-Scheidegg il n’est ordinairement
qu'oiseau nicheur, mais en 1905/06 il a été constaté
comme oiseau sédentaire puisqu'il a été vu et entendu
à la fin de décembre (Sfierlin). Il n’est pas rare près de
Wassen /Oschwald).
IV.b. Assez fréquent près de Lucerne {Küimmerly),
fréquent près Sempach (Schifferli), rare près Walchwil
(Maurer); assez rare près de Zofingue (Fischer-Sigwart).
Il se trouve fréquemment dans les vallées de la Subr,
de lUerken et de la Wigger, au Born, Säli, dans les
forêts de sapins au bord de l’Aar entre Olten et Aarau
(de Burg). Il est assez fréquent à l’Engelberg (Hürzeler) ;
en Argovie comme oiseau nicheur (Bronner, 40), près
d’Aarau très fréquent ( Winteler). Le 8 juin 1901 2 Roi-
telets huppés se sont tant empoignés qu’ils sont tombés
par terre où on les a ramassés.
V.a. Selon Schindler il n’est pas rare dans le canton
de Glaris. Il n’est pas rare également aux environs de
Matt (Bäbler), près de Glaris il se trouve rarement
(Rutz-Hefti), près de Mels très rare (Oschwald)).
V.D. Près d’Einsiedeln il est constaté comme oiseau
nicheur (Sidler), près de Zurich assez fréquent /Graf,
Nügeli), selon Môüsch il y serait rare. Près de Zurzach
il n’est pas rare (Gerber), près de Wallisellen fréquent,
il pond vers le milieu du mois de mai 6 à 10 œufs
(Vorbrodt).
VI. a. Oiseau nicheur dans le canton du Säntis
(Hartmann, 9).
— 682 ——
VI.b. Oiseau sédentaire et erratique répandu dans
nos plantations de sapins, surtout dans les forêts de pins.
Le nid est placé quelquefois si bas sur les branches
qu’on peut y porter la main (Jäckel, Die Vügel Bayerns).
Il est rare au bord du lac de Constance { Walchner, 73).
Près de St-Gall il est fréquent (Dick, (irtanner), près
de Frauenfeld il n’est pas rare (Schwyter) ; aux environs
de Schaffhouse très fréquent (Gasser), près de Stein sur
le Rhin fréquent (Kocherhans). Dans la plupart des forêts
de sapins assez fréquent, quelquefois très fréquent (Land-
beck, Die Vügel Württembergs).
VIT. a. Près de La Chaux-de-Fonds (Girard, Nicoud),
du Locle (Dubois) il est assez fréquent. Dans le Val-de-
Travers commun (Cavin). Près de Neuchâtel partout {de
Coulon), entre St-Blaise et Nods très fréquent; au Chas-
seral jusqu’à une hauteur de 1600 m. /de Burg). Près
de Cressier fréquent (Xümimerly). Près de St-Aubin il
n'est pas rare ({Vouga). Oiseau nicheur rare, il niche sur
les hautes montagnes, sur les sapins; pond 7 à 12 œufs
(Frère Ogérien). Il est très commun dans les forêts de
sapins de la haute région où il niche. Son nid sphérique
se trouve aux extrémités des branches (Lacordaire, Les
oiseaux des départements du Doubs et de la Saône).
VII. D. Il niche dans les forêts de pins et de sapins
des montagnes (Schneider, 66). Il niche fréquemment
dans les Langen Erlen. Le 13 juillet 1907 une couvée
quitta le nid établi sur une branche de sapin au-dessus
d’un chemin très fréquenté { Wendnagel). Près de Bâle
il est rare /Greuter-Engel) ; il n’y est pas commun (Bühler-
Lindenmeyer). Il n’est pas rare près de Porrentruy (Ceppi).
Dans le Jura depuis le Bürenkopf jusqu’à la Schafmatt
et sur les montagnes de Bâle-Campagne il est partout
assez fréquent. Pour les environs de Bettlach: oiseau
nicheur très fréquent depuis 430 à 1406 m. (142). Il
est surtout fréquent depuis la hauteur de 800 m. Jusqu'à
présent on n’a constaté que la petite forme de ÆRegulus
nn
—— 683 —
regulus crococephalus comme oiseau d’été, mais il y avait
des individus collectionnés, environ 20, sur l’Ober-
grenchenberg à une hauteur de 1300 à 1400 m. s. m.
et qui étaient en moyenne un peu plus grands (de Burg).
Le 19 juin 1899 je vis un Roitelet fraîchement sorti du
nid qui reçut la becquetée par ses parents (Greppin, 89).
VIII. a. Oiseau nicheur rare dans le Haut-Valais
(Studer et Fatio). Oiseau nicheur dans le district
de Varallo, surtout sur les montagnes; deux couvées,
depuis mars jusqu’à la fin de juillet, 5 à 10 œufs blanc-
rouge ou gris-blanc. Le mâle ne participe pas à la cou-
vaison (Giglioli, Inchiesta ornitologica in Italia). Il niche
dans les montagnes du district d'Ossola (Giglioli, Inchiesta
ornitologica in Italia).
VIII. b. Assez commun près de Salquenen (Lenggen-
hager), rare près de Sion ({Wotf), près de St-Maurice
(Besse), aux environs de Martigny (Vairoli, Deléglise),
près d’Aigle (de Rameru), près d'Yvorne (Ansermoz).
IX. a. En été sur nos montagnes (Ava, 51). Il
niche en été dans les montagnes, dans la région des
conifères {de Carlini, L Vertebrati della Valtellina).
IX. b. Assez commun aux alentours de Locarno
(Mariani); il niche assez rarement dans les jardins de
Lugano /Ghidini). Dans le Tessin méridional il n’est pas
rare (Lenticchia).
X. «. Assez fréquent près de Coire (de Salis, Manni),
près de Fürstenau (Stoffel), près de Disentis (Hager),
au voisinage de Landquart (Thomann et Kïiebler), près
de Filisur /Bener). Il se trouve comme oiseau nicheur
dans les alentours d’Arosa /Hold).
X. b. Il n’est pas rare au-dessus de Buchs au pied
de la montagne (Schwendener). Fréquent au Pfäinder
(Bau).
XI. a. Assez fréquent près de Sils-Maria (Courtin),
fréquent près de St-Moritz (Pestalozzi), près de Pontre-
sina également fréquent (Saratz).
— 684 —
XI. b. Dans l’Engadine il se trouve comme oiseau
nicheur (Baldamus). Il est commun sur les montagnes
de la province de Sondrio (Galli dans Inchiesta ornito-
logica in Italia).
Oiseau de passage. Le Roitelet huppé n’est qu’en
partie oiseau de passage. Au moins deux tiers de nos
oiseaux nicheurs émigrent, en ce que la masse princi-
pale se dirige dans la direction sud-ouest vers la porte
d’émigration de Genève. Les individus indigènes des
montagnes suivent autant que possible les chaînes
de montagne. Il en existe pourtant qui franchissent les
montagnes jusqu'à une hauteur de 1400 m. environ.
Une assez grande partie passe le St-Gothard, donc les
observations d’Andermatt et nos stations d'observation au
delà des Alpes présentent un passage considérable. Il
y à des passages aussi dans les montagnes des Grisons,
dans ces contrées c’est plutôt le passage du printemps
qui se fait remarquer; les sujets habitant les contrées
alpestres, descendent par le Valais et se dirigent vers la
porte de (Genève, peut-être y en a-t-il qui se sont
égarés dans le Valais en franchissant les cols des Alpes
bernoises. La région du Jura — Bäâle-Porrentruy —
n’est guère fréquentée.
L a. Au mois d'octobre il revient des montagnes
en sociétés ou en familles de 8—12 sujets ou plus;
quelques-unes de ces compagnies émigrent dans les
contrées méridionales où elles séjournent pendant l’hiver
(Bailly, 68).
L. b. Oiseau de passage très fréquent près de Genève
(Fatio, Necker), près de Lausanne /Narbel), ici passage
le 10 octobre 1842 (Depierre).
IÏ.b. Près Faoug (Savary), près Romont (Grand),
près d’Avenches (Blanc), près de Fribourg (Cuony), au
bord du lac de Bienne depuis le 15 au 25 mars 1880
(Gœldlin).
en
ILT. d. Oiseau de passage assez rare dans l’Emmental
et dans la Haute-Argovie. Le 8 et 9 octobre dans
la Haute-Argovie (Gerber), aux environs de Soleure
(Greppin). Commencement du passage le long du Jura
le 1° octobre environ, durée jusqu’au 10 novembre.
Passages principaux du 25 octobre jusqu’au 10 novembre;
plus de la moitié s’en vont. Retour vers la fin de février
jusqu’au commencement d’avril. Passages importants du
10 au 25 mars {de Burg). Dates de passage: commence-
ment au mois d'avril 1900 près de Soleure (Greppin),
le 2 avril 1891 près de Herzogenbuchsee (Krebs).
IV.a. Il n’est pas un oiseau de passage rare en
automne, dans l’Urserental (Nager). Oiseau de passage
sur le Righi (Sfrerlin).
IV.b. Il se montre comme oiseau de passage très
fréquent entre Olten et Aarau; il longe le Jura, de
préférence les forêts bordant les rivières et les lisières ;
il passe aussi, mais rarement par le Hauenstein depuis le
nord, la Schafmatt depuis le nord-est et se dirige en
partie vers la vallée de la Wigger, en partie vers les
lacs de la Suisse occidentale. Il fait des détours depuis
Aarau à travers l’Engelberg, depuis Olten à travers le
Born, et depuis Olten contre Herzogenbuchsee; départ
le soir, passage probablement pendant une partie de la
nuit. Passages du printemps depuis la fin de février
jusqu'aux premiers jours d’avril; passages d’automne
après le milieu d’octobre jusqu’au commencement de
décembre (de Burg); passage le 1% mars 1901 près de
Sempach (Schifferli), le 2 mars 1901 aux alentours
de Zofingue (Fischer-Sigiwart,.
V. b. Oiseau de passage près de Zurzach le 17 mars
et du 18 au 31 octobre (Gerber).
VI.d. Le Roitelet n’est pas un oiseau de passage
rare près de Müllheim (Beck).
VIIL a. Il est rare au passage d'automne près de
Crodo (Giglioli, Inchiesta ornitologica in Italia).
LR
VIIL b. Oiseau de passage près de Martigny
(Vairol.
IX. b. Oiseau de passage fréquent près de Monta-
gnola (Poncini), près de Lugano (Ghidini).
X.a. Nägeli reçut le 1° mars 1894 un individu
tué pendant le passage à Sils-Domleschg.
Hôte d'hiver. Le Roitelet huppé est en Suisse
plus fréquent en hiver que dans toute autre saison, à
l'exception des régions d'observation les plus élevées,
les régions au-dessus de 1500 m., où cependant il fait
aussi son apparition, il se trouve partout selon le temps
qu'il fait: il se trouve en quantité dans les forêts, les
bois champêtres, dans des haies très épaisses, dans les
parcs, dans de petits groupes de sapins. Ces hôtes
d'hiver séjournent volontiers dans les plaines, dans les
forêts et dans les buissons qui bordent les fleuves; ils
passent également la nuit dans les contrées où ils
peuvent se glisser sous les bords surplombants, dans de
vieux troncs d'arbres, entre les blocs de rocher, sous les
racines des herbes, etc., etc., pendant qu’une partie
évaluée souvent à des milliers recherchent hâtivement
la forêt de sapins pour y passer la nuit. C’est ce qui a
amené de Burg (129) et Greppin (130) à examiner des
individus des deux groupes et ils croient que les premiers
constatés comme hôtes d'hiver appartiennent à la sous-
espèce Regulus cristatus septentrionalis, que les derniers
cités sont des oiseaux de notre contrée, Regulus cristatus
crococephalus. Sans doute l’immigration du nord et de
l’est est très considérable.
L. a. Presque tous les Roitelets se retirent dès la
première gelée dans les bois champêtres ainsi que dans
les forêts des collines /Bailly, 68).
L. D». Il est hôte d’hiver très fréquent aux alentours
de Clarens (Meyenrock), il n’est pas rare près de Genève
(Lunel, Fatio), près Duillier assez commun (Vernet),
— 687 —
près de Lausanne au Bois de Sauvabelin assez fréquent
(de Burg).
IT. a. Hôte d’hiver dans le Pays-d'Enhaut (tous les
collaborateurs).
IT. 6. En hiver pas rare près de Fribourg (Musy),
rare près d’Yverdon (Garin), il n’est pas rare aux bords
du lac de Bienne (de Burg).
IT. à. Il n’est pas rare près de Spiez et de Frutigen
(Risold), près de Meiringen (Blatter).
III. bd. Il se présente comme hôte d’hiver dans
la Haute-Argovie (Gerber), hôte d'hiver près d’Aar-
berg (Mühlemann), à Berne (Berger). Hôte d’hiver très
fréquent entre l’Aar et le Jura, depuis Aarau jusqu’à
Bienne {de Burg). Hôte d’hiver fréquent au voisinage
de Soleure {Greppin, 159); près de Herzogenbuchsee il
se montre souvent (Gerber). Près de Fulenbach hôte
d'hiver ( Wyss), près de Boningen assez fréquent (Lack).
IV.a. Il se trouve en nombre considérable près
d’Erstfeld, aux bords de la Reuss, et le long des mon-
tagnes 1900/1901 [de Burg). Hôte d'hiver aux bords du
lac des Quatre-Cantons (Xïüminerly).
IV.b. Hôte d’hiver très fréquent au bord de l’Aar
près de Gretzenbach Hürzeler). Les oiseaux d'hiver
flânent volontiers dans les forêts des alluvions, donc
dans les brousailles épaisses, qui consistent en moindre
partie en conifères; ils se trouvent souvent dans les
racines mises à nu par les flots, dans les buissons
bordant l’eau et y passent volontiers la nuit, serrés par
douzaines les uns contre les autres.
Il arrive qu'ils sont attaqués pendant la nuit par
des rats, des putois, des hermines, ete. Quelques-uns
périssent en volant sur l’eau dans les nuits brumeuses.
Les individus trouvés dans les tourbillons en hiver ont
sans doute péri de cette facon. Hôte d'hiver dans les
vallées de la Suhr et de la Wigger (de Burg). Il n’est
pas rare aux environs de Rothrist (Gerber), près d’Aarau
46
— 688 —
(Winteler). Hôte d'hiver aux bords du lac de Zoug (Maurer:),
le long de l’Aar (Brunner).
V.b. Hôte d'hiver très fréquent près de Zara
(Gerber), près de Zurich /Graf). Il se montre fréquem-
ment près de Zurich (Nügeli), près de Zurzach /Gerber).
VI. 5. Hôte d'hiver assez rare près de Mullheim
(Beck), fréquent près de $St-Gall (Dick). IL est rare aux
bords du lac de Constance ( Walchner, 73). Fréquent dans
le canton de Schaffhouse /Gasser).
VIL. a. Il se trouve en hiver en quantité au voisi-
nage du Locle {Dubois), il n’est pas rare près de La
Chaux-de-Fonds, mais moins qu’en été (Girard, Nicoud).
Il est fréquent entre le lac de Neuchâtel et le Jura (de
Coulon, Vouga, de Meuron). J’en ai constaté beaucoup
près de Cressier pendant l’hiver 1902-03 (Kümmerly).
VII. b. Il n’est pas rare en qualité d'hôte d’hiver
dans le Jura jusqu’à 900 m., plus rare jusqu’à 1400 m.
(de Burg). Hôte d'hiver aux alentours de Bâle /Schneider,
66). Assez fréquent près de Porrentruy (Ceppi).
VIII. a. En automne, le Roitelet descend dans la
vallée pour y passer l'hiver (Giglioli, Inchiesta ornitolo-
gica in Italia).
VIIL. b. Il est rare près de Sion { Wolf), près de
St-Maurice (Besse), près de Martigny (Vairoli), près
d’Yvorne (Ansermoz). Très rare aux environs d’Aigle
(de Rameru.
IX. b. En hiver dans les vallées (Riva, 51). Hôte
d'hiver près de Locarno (Mariani).
X. a. Il se trouve en quantité près de Davos (Pes-
talozzai); près de Coire il se présente comme hôte d'hiver
(de Salis).
X.b. Il n’est pas rare en hiver près de Buchs
(Schwendener), fréquent près de Bregenz (Bau).
XI. b. Il descend en automne des montagnes pour y
séjourner pendant l’hiver (Galli, dans: Inchiesta ornito-
logica in Italia).
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es ie À
— 689 —
Biologie. Ce petit oiseau toujours alerte et très
sociable, qui préfère les forêts de sapins et les bois
mixtes, mais aussi de petits groupes de conifères, place
volontiers son nid aux extrémités des branches de coni-
fères, surtout des pins et des sapins rouges. Tantôt le
nid est placé à une hauteur d’un à deux mètres, sur un
sapin ne mesurant que peu de mètres, ou bien dans un
genièvre de la forêt mixte; tantôt il est suspendu à 20 m.
du soi sur les branches moyennes d’un vieux pin isolé.
Dans les hautes montagnes, le Roitelet place quelquefois,
surtout à la limite supérieure de la futaie, son nid, dans les
buissons nains; celui-ci repose ainsi en partie sur le sol.
Le nid, très ingénieusement construit, est fixé de sorte
qu’il est suspendu souvent sans appui dans l’air; il est
sphérique, à parois épaisses, tissé de mousses et de lichens;
le creux profond estrembourré avec des poils, des plumes, de
la laine des plantes. L’entrée est très souvent oblique. Les
nids qui sont placés dans les genièvres reposent ordinai-
rement sur une branche inférieure; cependant de Burg
trouva une fois un nid placé à un mètre et demi au-
dessus du sol, qui était suspendu sans aucun appui infé-
rieur aux branches du genièvre. Selon Fatio, la femelle
pond 6 à 8 œufs, d’après de Burg 5 à 10, selon Vor-
brodt T à 10, selon d’autres jusqu’à 11 œufs; le Con-
seiller d'éducation de Burg trouva, près d’Olten, un nid
contenant 13 œufs dont 12 sont éclos. Selon Fato, on
trouve les œufs dans la seconde moitié de mai; de Burg
aîné et jeune trouvaient fréquemment des nids entière-
ment construits et des œufs avant la fin d’avril, réguliè-
rement dans la première moitié de mai. Dès la fin de
mai, de Burg aîné et jeune observaient chaque année
jusqu’au milieu d’octobre des Roitelets fraîchement sortis
du nid, de sorte qu’ils supposent plus de deux cou-
vées. Depuis le commencement de juin, de Burg a sou-
vent tiré des Roïtelets aptes à voler. Selon ces deux
observateurs, la plupart des couples couvent deux fois,
= 60Q
quelquefois même trois fois: première couvée vers la
fin d'avril (nombre des œufs au complet) jusqu’au com-
mencement de juillet; deuxième couvaison dès la fin de
juin jusqu’à la fin de juillet; la troisième couvaison de-
puis le milieu d’août jusqu’au milieu de septembre. La
première couvée contient jusqu'à 10 œufs et même da-
vantage, la seconde de 6 à 8, la troisième, ordinaire-
ment, ne contient que 5 œufs {de Burg aîné). Même à
une hauteur de 1400 m. s. m., au pâturage de l’Ober-
grenchenberg, de Burg aîné trouva déjà des Roitelets
aptes à voler le 20 juin 1888; à la fin d’août on aperçut
de nouveau des Roitelets sortis du nid. Le gazouillement
du Roitelet ordinaire sonne tout autrement que celui du
Roitelet à triple bandeau, à peu près de cette manière:
zrizrizrizl, Zrizrizrizizriizrä.
Nourriture. Beaucoup de sujets de tous les mois de
l’année qui ont été examinés par de Burg avaient des
insectes dans l’estomac, mais il n’y avait pas moyen de
déterminer d’une façon certaine toutes les espèces:
Moucherons, mouches, perce-oreilles, cloportes, vril-
lettes, anisoplies, de petits scarabées, entre autres des
rhyncophores, anthonomes, orchestes, xylophages, sco-
lytes, bostryches, clerus, cistélides, surtout des œufs, des
chrysalides, des larves, des insectes, des araignées, etc.
Les semences très fines sont rares.
Distribution géographique. Le Roitelet huppé
habite toute l’Europe et l’Asie, surtout l’Europe centrale,
l’Europe septentrionale et l’Asie jusqu’au 60° degré. En
Suisse, il est plus fréquent en hiver qu’en été quant à
la Suisse centrale et septentrionale; en été, le Roitelet à
triple bandeau est plus fréquent. Le Roitelet huppé est
donc également oiseau de passage, mais il n’émigre pas
très loin vers le sud, et passe l’hiver non seulement en
Suisse, mais aussi dans l’Italie septentrionale, centrale et
méridionale, ainsi qu’au Midi de la France.
L'o
&
Le AE dNEEs
103. Regulus ignicapillus Br.
Roitelet à triple bandeau — Feuerküpñfiges Goldhähnchen
Fiorrancino
Synonymie: Silvia ignicapilla Br. Regulus mystaceus Vieill.
Regulus nilssoni Br., pyrocephalus Br., brachyrhynchos
Br., Regulus ignicapillus Schinz, Bailly, Riva, Fatio,
N. Naum. Regulus ignicapilla ignicapilla Hartert.
Noms locaux: Roitelet, Bérichot (Berne ?), Tzerdinionet
de montagne (Fribourg), Zizi, Chichi, Peyro-Dian
(Savoie), Oiseau-mouche, Chaléron (Jura français). —
Füürchôpfli (Soleure), Goldhändli, Goldhäneli, Guld-
henneli (Suisse orientale), Goldämmerlh (Suisse cen-
trale), Tannevügeli (Jura), Sitli [onomathopée] (Soleure),
Chriesdisteli (Diessbach), Chrieszissh (Langenthal),
Goldhämmerli (Berne), Goldplättli (canton du Sentis,
Hartmann), Gülderli (Jura). — Stelin, Stellin, Steilin,
Reatin, Cd d'or, Codorin (Tessin), Oeucce de bü (Pié-
mont), Stlè, Fiorancin (Lombardie), Sizin (Valteline),
Ugion, Centrub, Giavani (pied méridional des Alpes
valaisannes), Usel dla Madona (Varallo), Usel ad la
Madona (Ossola), Stelletin (Sondrio), Fiocchin (Como).
En parcourant les observations de nos collaborateurs,
on remarque de suite que cet oiseau n’est pas sûrement
connu et ne peut être distingué par quelques-uns de nos
observateurs. En effet, il est quelque peu difficile de
faire la distinction entre les deux espèces de Roitelets
si l’on ne les a pas entre les mains.
Le Roitelet à triple bandeau est un oiseau d’été très
fréquent en Suisse. On le rencontre partout dans le Jura,
mais un peu moins dans les hautes montagnes. Il nous
quitte en automne pour la plupart. Dans bien des con-
trées il se montre plus fréquemment comme oiseau nicheur
que le Roitelet huppé. Un dixième environ des oiseaux
— 692 —
nicheurs restent en hiver dans le plateau suisse, errant
jusqu’à une hauteur de 1000 m. Il y a des contrées où
il ne se montre jamais en hiver.
Meisner et Schinz, en 1815, ne font pas encore la
distinction entre les deux espèces de Roitelets. C’est
Brehm qui les distingue le premier, en 1820.
yDans les forêts de sapins, mais un peu plus rare
que le Roitelet huppé“ {Schinz, 1837).
-Le Roitelet à triple bandeau est à peu près aussi
répandu que le Roitelet huppé, quoiqu'il soit plus ou
moins commun, selon les localités, et il est moins fré-
quent en général dans les régions plus élevées. Il se re-
produit aussi bien dans la plaine, où beaucoup habitent
toute l’année, que dans les hautes forêts de la région
montagneuse du Jura et des Alpes et il niche même
quelquefois dans la région alpine“ (Fatio, 1899).
Oiseau sédentaire. D’après les notes de nos colla-
borateurs dans le , Catalogue questionnaire“ il est diff-
cile de se représenter clairement la distribution géogra-
phique du Roitelet à triple bandeau comme oiseau séden-
taire, parce qu’il y en a beaucoup qui confondent les deux
Roitelets. Quoi qu’il en soit, il est certain qu’il est partout
en Suisse, à l’exception de la région alpestre jusqu’à
environ 1000 m. s. m., un oiseau sédentaire rare, qui passe
quelquefois l’hiver dans le pays, seul ou comme unique
Roitelet à triple bandeau parmi une troupe de Roitelets
huppés ou de Mésanges, dans le Jura, dans le plateau
suisse, dans les Préalpes, dans les basses vallées alpes-
tres, en deçà et au delà des Alpes. Le nombre des Roi-
telets qui passent l'hiver dans notre pays, est plus grand
vers l’ouest et le sud —— il peut être désigné par l’épithète
pas rare — que dans le centre, le nord et l’est du pays.
I. a. Le Roitelet à triple bandeau est surtout commun
en automne en Savoie, spécialement au temps du premier
— 693 —
vert-glas et pendant l'hiver, ensuite il y en a beaucoup
qui viennent de la Suisse, où l’espèce est plus fréquente
que chez nous, en Savoie (Bailly, 68).
[.b. Il n’est pas un oiseau sédentaire rare aux
environs de Genève /Fatio, Lunel, de Schæck, Lech-
thaler, Vaucher); assez fréquent comme oiseau séden-
taire près de Lausanne (Meyer, Coll); il n’est pas rare
près de Duillier / Vernet). Au Salève il y en a quelques-
uns tous les hivers {Lechthaler). Weber.observa le
7 janvier 1903 dans le pare de l'Hôtel Beau-Rivage
plusieurs Roitelets à triple bandeau (Orn. Beobachter IT).
IL. b. Il est assez fréquent en qualité d’oiseau séden-
taire près de Fribourg /Cuony, Musy); Louis mentionne
ce Roitelet également comme oiseau sédentaire pour
l’île de St-Pierre.
III. a. Il se montre fréquemment comme oïseau
sédentaire près de Meiringen (Blatter).
IIL. b. Oiseau sédentaire rare dans le canton de
Berne (Studer), rare près de Berthoud (Fankhauser,
n’est pas rare près de Boll (Stämpfli), partout très rare
(Gerber); selon de Burg le Roitelet à triple bandeau
est plus fréquent en été dans le Jura que le Roitelet
huppé; plus de quatre cinquièmes ou même tous, selon
les contrées, qu’il habite, s’en vont dès le commencement
d'octobre; l'immigration du nord n’est pas considérable ;
il y a des années où le Roitelet à triple bandeau est
très rare en hiver. Chaque hiver on en observe jusqu’à
une hauteur de 1000 m., quelques-uns meurent pendant
les froids rigoureux; il paraît qu'une nuit de plus de
15 degrés centigrades les fait périr, s’ils ne trouvent pas
d’abri suffisant; en général ils préfèrent en hiver la
plaine, où ils séjournent volontiers dans les parcs, les
villes et les villages. Les notes qui parlent, pour la
Suisse centrale, de plus de la moitié de ces oiseaux
comme sédentaires, ne sont guère positives; selon les
observations faites dans les différentes contrées de la
— 694 —
Suisse centrale et septentrionale, le Roitelet à triple
bandeau y est rare en hiver. Le 15 janvier un couple
fut observé à Langnau, à 700 m. s. m. (Gerber). Je ne
l'ai jamais observé en hiver (Greppin, 159).
IV. a. Il est très rare près de Sarnen (Etlin).
IV. b. Il est très rare comme oiseau sédentaire près
de Gretzenbach (Hürzeler). Il n’est pas rare près de
Zofingue (Fischer-Sigwart). Rare près du lac de Zoug
(Maurer). Le Roïtelet à triple bandeau a été observé
comme oiseau sédentaire par de Burg près d’Olten,
mais presque toujours seul parmi d’autres oiseaux erra-
tiques; près de Boningen (par petites troupes), près
d’Attelwil dans la vallée de la Suhr (seul), près de
Zofingue (très parsemés et par exception), près de
Murgenthal (par petites troupes aux bords de l’Aar),
près de Bottenwil (disseminés). Au nouvel-an 1904/05
quelques-uns dans les jardins d’Olten, un exemplaire
fut trouvé mort, de même un individu en 1906 {de Burg).
V.a. Très rare près de Mels (Oschwald).
V.D. Très rare près de Zurich (Nüägeli). Oiseau
sédentaire près de Zurich (Schw. BI. f. Ornithologie).
VI. 0. Il est rare dans le canton de Thurgovie
(Schwyter) ; assez rare près d’'Eschenz (Kocherhans).
VIL. a. Assez fréquent près de La Chaux-de-Fonds
(Girard, Nicoud); n’est pas rare au bord du lac de
Neuchâtel (Vouga, Robert), rare près de St-Aubin ( Vouga).
Il se montre assez fréquemment dans le Val de Travers
(Cavin). Il est fréquent aux environs de Neuchâtel
(de Coulon). Selon Ogérien seulement oiseau de passage
(Jura français). Il ne disparaît pas entièrement dans le
département du Doubs, en hiver /Lacordaire).
VII. d. Il n’est pas rare près de Porrentruy (Ceppi),
très rare près de Bâle /Greuter-Engel). De petites troupes
se montrent jusqu’à une hauteur de 1000 m. En général
très rare en hiver dans le Jura (de Burg). Ils s’en vont
— 695 —
pour la plupart en hiver (Schneider, 66). Wendnagel n’a
jamais observé le Roitelet à triple bandeau à Bâle, en
hiver.
VIIL. a. Il n’est pas rare dans le Haut-Valais (Fato
et Studer).
VIII. b. Rare à très rare dans le Bas-Valais (Besse,
Wolf, Vairoli). Une observation de de Burg ainé con-
state par contre que cet observateur observa en deux
voyages dans le Valais le Roitelet à triple bandeau,
presque aussi fréquemment que le Roitelet huppé, par
exemple, à Bex, aux Ormonts et à Martigny, mais alors
pas en hiver.
X.a. Oiseau sédentaire, se montrant isolément à
Coire /de Salis).
X. b. Oiseau très fréquent près de Buchs (Schiwen-
dener). Fréquent même pendant les hivers rigoureux
dans la vallée inférieure du Haut-Rhin (Ba).
XI. b. Oiseau sédentaire dans la province de Sondrio
(Galli dans: Primo Resoconto della Inchiesta ornito-
logica in Italia).
Oiseau erratique. Le Roitelet à triple bandeau
erre d’abord, aussitôt la couvaison terminée, dans de
petits districts, comme le Roitelet huppé, ensuite il étend
ses excursions et à la fin, en automne, avant le com-
mencement du départ, il apparaît quelquefois dans des
endroits où il ne se montrait guère auparavant, dans les
vergers, dans les plantations de haricots, de chanvre et
de pois, ainsi que dans les haies champêtres. Vis-à-vis
du Roitelet huppé le passage change en ce qu’il
recherche moins la société de ses congénères, quoiqu'il
soit aussi sociable que celui-là. Il vit volontiers dans un
petit district avec sa famille, il fréquente surtout
la compagnie des Pouillots, surtout des Bonelli et
des CGobe-mouches et il se montre moins dans les
troupes des Grimpereaux et des Mésanges, quoique bien
— 696 —
souvent ces groupes mixtes, quand ils se rencontrent
à la lisière de la futaie, errent ensemble pendant un
certain temps. Néanmoins, dans les grandes troupes mixtes,
les Roitelets à triple bandeau forment la queue de ces
bandes toujours en mouvement. Ces excursions commen-
cent déjà en juillet, exceptionnellement, surtout dans les
moments où le mauvais temps empêche les oiseaux
nicheurs de commencer une seconde couvée, avant la fin
de juin. On remarque d’abord les Roitelets à triple ban-
deau dans de petits groupes de 3 à 8 à 12 individus,
ensuite, après le milieu de juillet, ils se joignent à une
famille de Pouillots Bonelli et à la fin, ils errent en com-
pagnies tout le mois d’août, le long des pentes des mon-
tagnes, avec les Pouillots Bonelli, Sifleurs, Grimpereaux,
Mésanges noires, Gobe-mouches, etc., qui longent la lisière
des bois. Au courant de ce mois, les Bonelli diminuent
par suite du départ et enfin les Roitelets à triple bandeau
forment encore, jusqu’au commencement d'octobre, des
troupes de 2 à 30 individus qui errent pour la plupart
avec des Roitelets huppés, quelquefois aussi avec des
Mésanges qui se trouvaient dans ces sociétés, ou des
Gobe-mouches.
Mais, en général, les Roitelets à triple bandeau vivent
isolément ou pour eux. Les Roitelets à triple bandeau
restés dans le pays, errent quelquefois seuls, mais aussi
par deux, avec des Roitelets huppés, à la lisière des
bois, à travers les parcs, les groupes de conifères, la
forêt mixte et le long des bords des rivières.
Au printemps, jusqu’à la pariade, les Roitelets à
triple bandeau qui viennent d’arriver, se montrent à des
endroits bien divers; ils s’établissent volontiers dans de
petits bois champêtres, et entreprennent de là des excur-
sions le long des bords des fleuves, des haies et de la
lisière des bois, ensuite dans les vergers, les villages et
les pares. Ces passages durent, selon le temps qu’il fait,
depuis le mois de mars jusqu’en mai. ;
Ne Tr.
— 697 —
L a. Après l’éducation des petits, ce Roitelet vit
encore en famille pendant quelque temps dans le plus
fourré de nos forêts alpestres, surtout de celles d’arbres
verts. On l’y trouve souvent mêlé avec le précédent
ainsi qu'avec les petites Mésanges qui habitent les mêmes
localités. À l’approche du froid, il descend vers la plaine
ou sur les collines qui l’entourent; il y vit deux à deux,
soit par paire, mâle et femelle, ou bien il forme de
petites compagnies, comme ses semblables qui viennent
alors hiverner dans nos bois (Bailly, 68).
L. b. Oiscau erratique près de Genève (Lechthaler,
Vaucher), près de Duillier (Vernet), aux alentours de
Lausanne (Goll), près de Clarens en quantité (Meyen-
rock).
IL. b. Près de Fribourg oiseau erratique (Cuony),
erratique dans le Jorat (Goll); près d'Yverdon {Garin),
aux bords du lac de Neuchâtel ( Vouga), près du lac de
Bienne (Louis), au Jolimont (Kümmerly).
III. a. Il est oiseau erratique près de Meiringen;
s’il fait mauvais temps il descend de la montagne vers
la vallée (Blatter,.
LIT. d. Il est oiseau erratique dans l’'Emmental, près
de Berthoud, dans la Haute-Argovie /Gerber), près de
Boll et de Schüpfen, près de Münchenbuchsee (Stämpfli),
près de Berne { Weber), près de Soleure (Greppin), aux
environs de Bettlach /de Burg). Exceptionnellement,
en 1905, les oiseaux se groupèrent déjà tôt. Le 30 juin
de Burg rencontra, près de Bettlach, déjà des passages
de petits oiseaux de différentes espèces conduits par des
Grimpereaux, par exemple 2 Grimpereaux, 8 Mésanges
grises, 20 Roitelets à triple bandeau, 10 Roitelets huppés,
une famille de Mésanges charbonnières et quelques Gobe-
mouches. Il rencontra ensuite ce vol encore plusieurs fois.
Le 5 juillet: 20 Pouillots sifleurs, 6 Pouillots Bonelli,
2 Mésanges huppées, 20 Roitelets à triple bandeau. Le
20 juillet, de Burg compta beaucoup de ces groupes. Les
— 698 —
troupes sont plus closes et présentent plutôt l'aspect d’une
compagnie compacte. On rencontre: 30 Mésanges noires,
20 Roitelets à triple bandeau, 10 Mésanges huppées,
15 Roitelets huppés; ou bien: 40 Pouillots Bonelli, 20
Pouillots sifleurs, 30 Gobe-mouches, quelques Fitis et
Véloces, 30 Roitelets à triple bandeau, ensuite des troupes
ne se composant que de Roitelets à triple bandeau, ensuite
des vols de Pouillots Bonelli suivis de près par des Roi-
telets à triple bandeau, puis des vols de quelques Pouillots
Bonelli, de 12 Mésanges huppées et de beaucoup de
Mésanges noires, de peu de Mésanges charbonnières et
beaucoup de Roitelets huppés, done sans Roitelets à
triple bandeau. A la fin de juillet, ces vols ont atteint
leur plus grand nombre. De petits vols sont absorbés par
les grands. L’observateur rencontra par exemple un vol
de 200 Pouillots Bonelli, dont plusieurs chantaient, 100
Roitelets huppés, 100 Roitelets à triple bandeau, 100 Mé-
sanges noires, 30 Pouillots sifleurs. Le Roitelet à triple
bandeau qui, étant un oiseau de passage, ressent déjà la
fièvre du départ, a maintenant adopté entièrement la
manière de vivre pleine de mouvement des Pouillots qui
partiront bientôt, tandis que le Roitelet huppé nourrit
encore ses petits à cette époque et ne recherche pas
autant que celui-là la compagnie des Pouillots, mais
plutôt celle des Mésanges noires et huppées.
Ces grandes troupes diminuent toujours en nombre
au courant du mois d'août, en ce que les Pouillots siffleurs
et les Bonelli s’en vont. Du commencement jusqu’au milieu
de septembre beaucoup de Roitelets à triple bandeau
s’en vont déjà, comme, du reste, les derniers Bonelli et
Sifleurs et les Gobe-mouches qui aiment beaucoup cette
société. En général, vers le 6 octobre, toute la bande
des Roitelets à triple bandeau est loin. Le chant de
ceux-ci se fait entendre encore à la fin de septembre et
dans les premiers jours d’octobre.
IV.a. Oiseau erratique sur le Righi (Stierlin).
— 699 —
IV.0. Oiseau erratique très fréquent sur toutes les
montagnes des vallées de la Suhr, de l’Uerke, de la
Wigger et de la Pfaffnern, à l'Engelberg, au Born, dans
les forêts avoisinantes d’Olten, sur les bords boisés de
l’Aar et sur ses îles (de Burg). A l'Engelberg (Hürzeler)
et dans le Hard assez rare /Brunner), près de Lucerne
(Kiimmerly).
V.b. Oiseau erratique près de Zurzach (Gerber).
VI. b. Il se montre comme oiseau erratique dans le
canton de Schaffhouse {Gasser), de même près d’Eschenz
(Kocherhans).
VIL à. En quantité comme oiseau erratique près de
Neuchâtel (de Coulon), près de Cressier et au Chasseral,
peut-être jusque sur la crête de la montagne {de Burg),
au Val-de-Travers (Cavin), près de La Chaux-de-Fonds
(Girard). Oiseau erratique dans le département du Doubs
(Lacordaire).
VIL. 6. Il est très rare près de Bâle /Greuter-Engel).
Il se montre en quantité comme oiseau erratique dès
juillet dans le Jura soleurois jusqu'à une hauteur de
1450 m. 8. m. Il paraît que les individus vivant sur les
hauteurs, sont un peu plus sociables ; on y rencontre sou-
vent de grands groupes. Mais, pendant la journée, les
Roitelets à triple bandeau se séparent volontiers des
autres petits oiseaux pour former des troupes ne se com-
posant que de Roitelets. Le 28 juillet 1903, de Burg
rencontra sur l’Obergrenchenberg, à 1400 m., un grand
vol, pour la plupart des Roitelets à triple bandeau, des
adultes et beaucoup de jeunes venant de sortir du nid;
beaucoup de Roïitelets huppés, des Mésanges noires et
quelques Mésanges huppées. Le 29 juillet 1903, de
grandes compagnies à une hauteur de 1406 m. sur l’En-
vers de Monto: des Roitelets à triple bandeau, quelques
Mésanges noires, peu de Mésanges grises. Le 30 juillet
un vol à 1380 m. d'altitude: 60°, de Mésanges
noires, 20°%/ de Mésanges huppées, 15°, de Roitelets
à triple bandeau, 5°/ de Roitelets huppés. Le 5 août,
à 1400 m. d'altitude, des groupes de 50% de
Mésanges noires, 30°/% de Roïitelets à triple bandeau,
20°/ de Roitelets huppés. A la même date: des Mé-
sanges huppées 40°, des Roitelets à triple bandeau
200/, des Roitelets huppés 20%, des Mésanges grises
alpestres 20°/. Dans la vallée, les Roitelets à triple
bandeau se tiennent plutôt avec leurs semblables et avec
des Pouillots, mais on les rencontre tout de même en
compagnie de Mésanges des différentes espèces; néan-
moins, ils se tiennent ensemble dans ces groupes qui sont
parfois très considérables.
VIIL. &. Oiseau erratique qui descend en automne
des montagnes dans la vallée d’Ossola (Bazetta, Inchiesta
ornit. ital.).
VIII. b. Oiseau erratique rare dans le Bas-Valais
(Vairoli).
IX. a. Oiseau erratique dans le Tessin, mais pas
très fréquent (Lenticchia).
X. a. Oiseau erratique près de Coire (de Salis).
X.b. C’est un oiseau erratique assez fréquent près
de Bregeuz /Bau).
XI. b. Il abandonne les montagnes en automne et
erre dans la vallée; il est moins fréquent que le Roitelet
huppé (Galli, dans : Primo Resoconto dei Resultati della
Inchiesta ornitologica in Italia).
Oiseau nicheur. Il s’ensuit sans doute d’après les
observations de nos collaborateurs que le Roitelet à triple
bandeau est un oiseau nicheur en Suisse jusqu'aux ré-
gions alpestres les plus élevées, même jusqu’à la limite
des bois. En decà des Alpes, et en tout cas dans la ré-
gion alpine, le Roitelet à triple bandeau est un oiseau
nicheur très fréquent, à exception cependant de la plaine;
il se reproduit même presque partout plus fréquemment
que le Roitelet huppé. Etant un habitant de la région
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Ci
montagneuse, il n’est nulle part très rare dans le plateau
suisse, mais il se présente tout de même plus rarement.
Au pied septentrional du Jura, il est également rare. Au
sud des Alpes (en decà des frontières politiques du
pays), il est plus rare, pour la plupart oiseau nicheur
vivant par paire ou en famille; le même fait a été
constaté dans la partie méridionale de la Savoie. Paves?
(Esquisse d’une faune valdôtaine, Milan 1908) ne cite pas
Regulus ignicapillus comme oiseau nicheur au pied mé-
ridional des Alpes valaisannes, mais il y est constaté
comme oiseau nicheur d’après les résultats de l’,[nchiesta
ornitologica“ de Gigholi, seulement il s’y reproduit assez
rarement.
I. a. Le Roitelet à triple bandeau est surtout nicheur
en Suisse et dans quelques contrées de l'Allemagne. Ce-
pendant, plusieurs paires nichent en Savoie sur nos mon-
tagnes et dans les mêmes forêts comme le Roitelet huppé,
mais leur nombre est bien inférieur à celui de cette espèce
(Bailly, 68).
[.b. Il est un peu moins fréquent que le Roitelet
huppé (Mallet, 33). Fréquent près de Genève (Fatio,
Lechthaler, Vaucher, Lunel). Il n’est pas rare aux envi-
rons de Nyon et de Duillier (Vernet). Dans les grands
jardins de Lausanne et de Lutry, il se trouve comme
oiseau nicheur, également le long du lac près d’Ouchy
(de Burg).
Il. a. Commun dans le Pays-d’'Enhaut jusqu’à la
limite des bois (Pittier et Ward).
IT. b. Assez fréquent près de Fribourg (Cuony).
Nicheur dans le Jorat (Goll). Il ne se montre que ra-
rement près de Romont (Grand). Il n’est pas fréquent
au bord du lac de Neuchâtel et près de Marin (Robert
et Vouga). Assez rare sur l’île de St-Pierre (Louis).
III. b. Assez rare dans le canton de Berne {Studer),
pas très fréquent près de Boll et de Munchenbuchsee
(Stümpfli), rare dans lEmmental (Lauterburg), près de
— 102 —
Soleure (Greppin). Il se montre en qualité de nicheur ré-
gulier et fréquent, très fréquent même, dans le Jura
soleurois ; ce Roitelet se reproduit plus fréquemment que
le Roitelet huppé (de Burg). Le 10 juin 1903, Greppin
observa de jeunes oiseaux aptes à voler, et de même
le 11 juin 1904 /Greppin, 159). Au courant du mois
d’août 1900, de Burg trouva encore des jeunes Roitelets
à triple bandeau qui n'étaient pas encore entrés en mue.
À la fin de juillet 1901, il y avait beaucoup de familles,
en partie déjà en compagnie de Pouillots siffleurs. Les
Roitelets, surtout les Roitelets à triple bandeau, vagabondent
souvent jusque très tard dans la journée; le 6 août 1902,
par exemple, encore après 8 heures et demie. Le 8 août
1902, cet observateur reçut encore un Roitelet à triple
bandeau qui venait de sortir du nid. Le 4 septembre
1903, il y eut, près de Bettlach, des Roitelets à triple
bandeau tout jeunes qui n’avaient pas encore passé la
mue. Le 31 août 1903, près de Bettlach, beaucoup de
jeunes Roitelets à triple bandeau qui étaient en mue; ce
sont souvent les bandes jaunes du milieu de la tête qui
se montrent les premières, mais souvent aussi les noires.
Le 5 août 1903, de jeunes Roitelets aptes à voler. Le
11 juin 1905, les premiers Roitelets aptes à voler près
de Bettlach. Le 30 juin 1905, un assez grand nombre
de familles isolées; il y a dans la contrée, çà et là, des
troupes d'oiseaux assemblés, ce que notre collaborateur
considère comme une exception à cette époque; par
exemple, près de Bettlach, 30 juin 1905: 2 Grimpe-
reaux, 8 Mésanges grises, 20 Roitelets à triple bandeau,
10 Roitelets huppés, une famille de Mésanges charbon-
nières et quelques Gobe-Mouches adultes. Le 4 juillet
déjà de jeunes Roitelets hors du nid. Le 25 juillet 1905,
une paire de Roitelets à triple bandeau nourrissait encore
des petits dans leur nid. Le 8 août 1905, on a de nou-
veau remarqué des Roitelets aptes à voler. Au milieu
d'août, la plupart étaient assemblés, mais on rencontra
Pere (Re
encore par-ci par-là des paires ou des familles à des
endroits isolés de la forêt.
IV.a. D'après Fatio, le Roitelet à triple bandeau
se montre assez fréquemment près d’Andermatt, mais
seulement en été. Selon Rengger, il est assez rare à
Unterwalden. Oiseau nicheur sur le Righi /Sfherlin).
IV.b. Assez fréquent sur l’Engelberg (Hürzeler);
fréquent près de Sempach (Schifferli). Pas très rare sur
les hauteurs de Holziken jusqu'à Wauwil, peu fréquent
près de Zofingue, assez rare au Weissenberg, dans le
Boowald, Unterwald et toute la partie septentrionale du
canton de Lucerne, depuis le lac de Sempach jusqu’à
Pfaffnau, dans les vallées de la Subhr et de la Pfaffnern.
I1 habite de préférence les collines nombreuses de cette
contrée. Très fréquent aux environs d’Olten, où quel-
ques-uns passent régulièrement l’hiver. Le long de lAar,
depuis Olten jusqu'à Schônenwerd, on le rencontre par-
tout, mais décidément moins fréquemment que dans le
Jura (de Burg).
V.b. Rare près de Zurich (Graf, Nägeli, Müsch);
nicheur près de Zurzach (Gerber).
VI D. Rare près de $St-Gall /Girtanner); assez fré-
quent dans le voisinage de Thayngen {Gasser). de Burg
a observé le Roïtelet à triple bandeau comme nicheur
près de Winterthour, Flurlingen, Thayngen, Hallau et le
long du Rhin, sur la rive badoise, jusqu’à Bâle. Ensuite
depuis Schaffhouse jusqu’à Singen, où il niche sur le
Hohentwil; dès Singen jusqu'à Stein s. Rhin, depuis
Constance jusqu’à Winterthour. Rare dans le canton de
St-Gall (Stülker, 55). Assez rare près d’'Eschenz (Kocher-
hans).
VIL a. Il se montre fréquemment dans tout le Jura
occidental. Au bord du lac de Neuchâtel il est assez rare
(Vouga et Robert). Près de Cressier, Enges, Nods et au
Chasseral, il est assez fréquent (de Burg). Il est égale-
ment fréquent près de La Chaux-de-Fonds (Girard), près
47
— T04 — ;
du Locle (Dubois), dans les montagnes près de Neu-
châtel (de Coulon), près de St-Aubin (Vouga), au Val-
de-Travers (Cavin). |
VIl.a. Très rare près de Bâle (Greuter-Engel). Il
n’y a jamais été observé par Wendnagel. Fréquent sur
les hauteurs du Jura, aussi aux pentes septentrionales
près de Moutier, où il a été observé, mais rarement;
fréquent près de Balsthal et dans le Guldental; assez
fréquent près de Dornach, sur le Gempenstollen et près
de Mariastein; très fréquent dans Bâle-Campagne supé-
rieur, près de Buren (canton de Soleure), près de Lan-
genbruck, Hauenstein, Wisen, Zeglingen, Kienberg (de
Burg).
Il niche aux mêmes endroits que le Roitelet huppé,
mais il s’en va pour la plupart en hiver. Il est du reste
plus rare que le Roitelet huppé et ne se trouve égale-
ment pas dans toutes les contrées; il paraît qu’il manque
au Jura (Schneider, 66). Il se présente comme oiseau
nicheur régulier et très fréquent aux alentours de Soleure
(Greppin, 159).
VIII. «. Assez commun dans les montagnes près de
Salquenen /Lenggenhager). Fréquent en septembre près
de Binn (de Schæck). N'est pas rare dans le Haut-Va-
lais (Studer et Fatio). Oiseau nicheur sur les Alpes va-
laisannes, versant méridional (Giglioli, Inchiesta ornito-
logica italiana).
VIII. b. Il se montre dans le Bas-Valais comme
nicheur (Vairoli). Nicheur près de Sion ( Wolf). Près .
Bex il n’est pas rare /de Burg aîné).
IX. a. Il n’est pas rare au Tessin (Lenticcha). Il
habite les mêmes localités, y niche de même et entre-
prend ses migrations comme le Roitelet huppé (Riva, 51).
IX. b. Il n’est pas fréquent dans la partie sud du
Tessin (Mariani); Assez rare, mais il s’y montre cepen-
dant par paires isolées (Ghidini).
bd T ic éd bb sé D cé RE RS dd GS dd DD à à hi à
de. + Série : : .aûi
X. a. Fréquent près de Davos (Pestalozzi). Pas très
fréquent près de Coire et aux alentours du Domleschg
(de Salis).
X. b. Fréquent sur les montagnes près de Buchs
(Schwendener). Il se présente fréquemment aux environs
de Bregenz (Bau).
XI. a. Il n’est pas rare dans l’Engadine supérieure,
par exemple à Pontresina {Saratz), près de $Sils-Maria
(Courtin), aux alentours de St-Moriz [Pestalozzi).
Oiseau de passage régulier. Le Roitelet à triple
bandeau est un oiseau de passage typique partout en
decà des Alpes; son passage d'automne commence déjà
avant le milieu de septembre, même en partie déjà à la
fin du mois d’août, et dure pendant tout le mois d’oc-
tobre. Le passage principal tombe dans la première
moitié d'octobre. Le passage d’automne se dirige pour
la plupart vers l’ouest, suivant la direction du Jura et
du Mittelland suisse vers la porte de Genève, mais on
a remarqué également un passage considérable dans les
vallées de la Wigger et de la Suhr, dans le canton de
Lucerne et par conséquent aussi dans le canton du Tes-
sin. Îl est moins prononcé dans la vallée du Rhin. Le
passage du printemps commence déjà au milieu de mars
et dure jusqu'’après la mi-avril. Les Roitelets à triple
bandeau semblent effectuer leur passage au printemps (et
peut-être aussi en automne) pendant la nuit, car on a recueilli
plusieurs fois aux fils télégraphiques des individus morts.
Ils voyagent aussi pendant les premières heures du matin.
I. a Le Roitelet à triple bandeau est particulière-
ment commun pendant l’automne, surtout à l’époque des
premiers frimas, et durant l'hiver; c’est alors que plu-
sieurs nous arrivent de la Suisse. Ils viennent par cou-
ples, mâle et femelle, ou par trois ou quatre à la fois,
et fréquemment par sociétés de huit à douze individus.
En voyageant, ces oiseaux s’associent souvent aux bandes
— 106 —
de la première espèce; comme elle, ils s’approchent des
habitations, fréquentent les jardins, les parcs et les ver-
gers... Vers la fin de mars, ce Roitelet quitte en grande
quantité notre pays (Bailly, 68).
[.b. Oiseau de passage fréquent aux environs de
Genève (Fatio, Vaucher); il passe aux environs du 25 mars
et du 17 septembre (Depierre, 41). Oiseau de passage
près de Lausanne /Meyer), près de Clarens (Meyenrock).
Il. b. Comme oiseau de passage, il est surtout fré-
quent en automne près de Fribourg (Cuony). Oiseau de
passage rare au voisinage de Romont (Grand); de pas-
sage dans les jardins près d'Orbe (Duplessis et Combe,
61). Rare près de Faoug /Savary). Observé de temps en
temps près d’Aarberg /Mühlemann). Oiseau de passage
près de Marin /Robert et Vouga).
III. b. Oiseau de passage rare dans l’Emmenthal
(Lauterburg). Il est très rare comme oiseau de passage
près de Langnau, Hasle, et dans la Haute Argovie
(Gerber). Oiseau de passage fréquent près de Bettlach
(de Burg), près de Soleure (Greppin, 159). Assez fré-
quent au passage dans le Gäu et au Born (de Bury).
Oiseau de passage rare près de Berne (Weber).
Il arrive au mois de mars (Sprüngli,5). 1905, observé
encore le 25 novembre au Gurten et à la Dalmazihalde
(Weber). Passage d'automne s’effectuant presque toujours
le long du Jura vers l’ouest, mais aussi sur les hauteurs
du Jura /de Burg).
Dates d'arrivée:
23 mars 1903 Rosegg | (Greppin, 159)
24 , 1903 Soleure 3
29 , 1904 Fulenbach (de Burg)
20 , 1904 Rosegg (Greppin, 159)
23 , 1905 ; ;
16 1906 ; :
p)
7 avril 1906 - »
29 mars 1907 Wangen (de Burg)
— 107 —
Dates du départ:
30 septembre 1900 Bettlach (de Burg)
2 octobre 1900 Grigler :
2 1900 Bettlach x
10 septembre 1903 Rosegg (Greppin)
28 octobre 1903 ;
1903 Soleure
n n
25 novembre 1905 Gurten ( Weber)
25 5 1905 Dalmazihalde :
IV.a. Oiseau de passage assez rare au Gothard
(Nager).
IV.0. Arrivée, près de Sempach, le 26 mars 1902;
départ le 10 octobre 1901 (Schafferli). Arrivée, près de
Gretzenbach, le 22 avril 1902, beaucoup; mais quelques-
uns y étaient arrivés avant. Le 22 mars 1903 beaucoup
près d’Olten. Les premiers arrivent en général le 20 mars
environ; au commencement d'avril le passage principal
est fini, mais le passage dure encore jusqu’après le
20 avril, où j'observais déjà souvent des passages de
adültes. Le passage d'automne commence dans nos con-
trées au milieu de septembre et dure pendant tout le
mois d'octobre. Des retardataires quelquefois encore en
novembre. Le passage principal environ jusqu’au 10 oc-
tobre (de Burg). Le 5 novembre 1897 je vis dans le
jardin de M. Næf, caissier de la ville, 5-Roitelets à
triple bandeau /Schürch).
Dates d'arrivée:
22 avril 1902 Gretzenbach (de Burg)
26 mars 1902 Sempach (Schifferli)
2e = 1900 Olten (de Burg)
AMEN AI0E Dulliken ;
21 avril 1905 Olten À
HSE IO06 a à
18 mars 1907 : ;
Date du départ:
4 octobre 1905 Olten (de Burg)
a
V.b. Oiseau de passage dans le canton de Zurich,
surtout au passage du printemps. Le 1° octobre 1904
je recus un exemplaire recueilli près de Thalwil et
auquel un accident était arrivé. Le 12 avril 1904 le
passage durait encore aux alentours de Zurich (Nügeli).
VI. b. Oiseau de passage rare près de $St-Gall (Dick),
près de Frauenfeld (Schwyter). Très fréquent près de
Thayngen (Gasser).
VIL a. Il est fréquent au passage près de La Chaux-
de-Fonds /Girard), au voisinage du Locle (Dubois), près
de Neuchâtel {de Coulon).
VIL.d. Dans le Jura, surtout dans la première
chaîne (chaîne du Weissenstein), il y a lieu un passage
considérable dès le mois d’oût. Le 21 septembre 1900
les jeunes oiseaux sont presque tous loin. Le 26 sep-
tembre je ne tuais plus que quelques beaux vieux
exemplaires. Le 29 septembre on ne remarqua aucun
dans une altitude de 1000 m. Le 4 octobre la plupart
s’en allèrent {de Burg).
VIII. b. Oiseau de passage dans le Bas-Valais
(Vairoli).
IX. b. Passage des Roitelets à triple bandeau depuis
le 7 jusqu’au 10 octobre 1902 près de Lugano (Ghidini).
X.b. Passage insignifiant dans la vallée du Rhin
(Schiwvendener).
XI. b. Dans les Alpes comasques le passage est fort
depuis le 15 septembre jusqu’au 15 novembre (Gigliol,
[nchiesta ornit. ital.).
Hôte d'hiver. Il est fort difficile de faire. la dis-
tinction entre les Roitelets à triple bandeau sédentaires
et ceux hôtes d'hiver. Ils ont l’habitude, en hiver, d’errer
beaucoup et ne reparaissent que quelques jours plus tard
dans la même contrée. Par conséquent, nous nous bornons
à faire suivre les observations en faisant remarquer qu’à
l’ouest et au sud du pays le Roitelet à triple bandeau
= ATOME
est plus fréquent en qualité d'hôte d'hiver, soit oiseau
sédentaire, que dans d’autres contrées. Dans le district
du lac de Constance supérieur et de la vallée du Rhin
inférieure il paraît séjourner aussi volontiers en hiver.
I. a. Le Roïitelet à triple bandeau est, en Savoie,
particulièrement commun pendant l’hiver; c’est alors que
plusieurs nous arrivent de la Suisse, où il est fréquent
comme oiseau nicheur. Il vient par couples ou par petites
sociétés ... il s'approche des habitations, fréquente les
jardins, les vergers, les pares, ete. (Bailly, 68).
[. 6. Selon Meyer il est hôte d'hiver très fréquent
aux environs de Lausanne, d’après Meyenrock il est seule-
ment hôte d'hiver près de Clarens. Hôte d'hiver à Ouchy
(Weber). Il y a des individus par ci par là près de
Lausanne, Paudex, Belmont et qui y passent l’hiver
(de Burg).
IL. d. D’après Gœldlin et Louis, cet oiseau se trouve
en hiver sur l’île de St-Pierre et aux bords du lac de
Bienne. Assez rare près du lac de Neuchâtel (de Coulon).
Hôte d'hiver près de Fribourg (Musy).
IL. 5. Le 15 janvier 1907 deux individus près
de Langnau, à 700 m. s. m. (Gerber). Peut-être hôte
d'hiver isolé près de Berne (Weber).
IV. a. Il est très rare près de Sarnen (Ætlin). Il se
trouve probablement comme hôte d'hiver sur la Righi-
Scheidegg (Stierlin).
IV.0. A Olten, il y a chaque année quelques-uns
qui y passent l’hiver, de même aux alentours de Schô-
nenwerd 1904/05 et 1907/08, près de Zofingue 1896/97
(de Burg). Fin de novembre 1897 quelques-uns à Olten
(Schürch).
V.b. Je reçus un individu d’Adliswil en hiver
(Nügeli). 1 y a toujours quelques sujets qui hivernent
aux alentours de Zurich (Graf).
VIL. a. Il se trouve comme hôte d'hiver, souvent
en quantité, près de La Chaux-de-Fonds (Nicoud), près
— 710 —
de Neuchâtel {de Coulon), près de St-Aubin (Vouga);
Il n’est pas rare au Val-de-Travers (Cavin), près de
Cressier (Kümmerly).
VII. b. Sur les hauteurs jurassiennes on rencontre
quelques-uns par ci par là, même pendant les hivers
rigoureux (de Burg). Il se trouve assez fréquemment
près de Porrentruy (Ceppi).
VIIL. a. Il hiverne dans les vallées du Domo d’Ossola,
à Crodo, à Piedimulera {Giglioli, Inchiesta ornit. ital.).
IX. a. Il descend des montagnes au commencement
d'octobre et reste dans les vallées jusqu'au printemps
(Riva, 51).
X.a. Hôte d'hiver près de Fürstenau (Stoffel).
X. b. Assez fréquent près de Buchs, dans la vallée du
Rhin (Schwendener). Près de Bregenz il est fréquent (Ba).
XI 4. Il hiverne dans la Valteline (Giglioli, Inchiesta
ornit. ital.)
Biologie. Le Roitelet à triple bandeau entreprend
la construction de son nid déjà avant la fin d’avril ou
seulement au milieu de mai, suivant l’âge des couples
et le temps qu’il fait, et l’exécute de la même manière
comme le Roitelet huppé. Il niche rarement à moins
de deux mètres de haut, cependant Schürch trouva, au
milieu de mai, un nid établi à une hauteur de 1 m. 80 cm.
dans une plantation de sapins, au Born, à la proximité
des grands pins et des sapins, et qui contenait 6 œufs. Il
arrive qu'on trouve des nids à une hauteur de 50 em.
au-dessus du sol, surtout dans les régions montagneuses.
J. de Burg relève ce qui suit quant aux couples de Roi-
telets à triple bandeau qui se reproduisaient chaque année
aux environs de la Burg Hagberg, où l’auteur demeurait
de 1868 à 1872. En 1868, cinq couples avaient commencé
la construction du nid avant la fin d’avril; en 1869 il y
avait deux nids commencés avant la fin d'avril; en 1870
un seul, 1871 aucun; dans la même année, six paires
— 111 —
avaient entrepris la construction du nid vers le 15 mai.
Le nid construit le plus tôt, fut trouvé à 820 m. d’alti-
tude, à la Geïssfluh, le 29 avril. En général, on peut
admettre que le Roitelet à triple bandeau, z et q, cons-
truit son nid dans la première moitié de mai aux
extrémités des branches des pins; il est situé ordinaire-
ment à la partie opposée aux grands vents. Ce nid,
artistiquement tissé, sphérique, a presque toujours pour
base une branche à laquelle le nid est attaché. La couvée,
‘qui consiste ordinairement en 5 à 12 œufs, est souvent
complète avant la fin de mai; exceptionnellement même
avant le milieu de mai des jeunes Roitelets sortis du nid
ont été observés. La construction du nid dure, selon de
Burg aîné, 9 à 16 jours, le dernier cas arrive quand il
fait mauvais temps et le premier si le temps est conti-
nuellement beau, en général ce travail dure 12 à 13 jours.
Le nid, haut environ de 7 cm. et large de 10 em., aux
parois épaisses et admirablement tissées de mousse, de
toiles d’araignée et de poils d'animaux, est rembourré à
l’intérieur avec du duvet de plantes et de la laine de mou-
ton et des plumes. Ces plumes supérieures dont l’extré-
mité épaisse, le tuyau, se dirige vers le milieu de l’ou-
verture, amoindrissent la grandeur de l'issue jusqu’à 3 cm.
environ. Le nid a l’orifice dans la direction du haut, et pos-
sède un creux plus profond que celui du Roïtelet huppé. Il
contient volontiers des plumes de grives etsurtout de merles,
mais aussi d’autres oiseaux habitant la forêt. Il est établi
‘quelquefois à une petite hauteur, de 50 cm. à 1 m. 80 cm.
au-dessus du sol, mais dans la plupart des cas il se
trouve dans des sapins, à la hauteur de 6 à 8 m. et
quelquefois même à plus de 20 m. Ces oiseaux choisissent
parfois des sapins isolés, par exemple dans les pares et
les jardins le long des fleuves et des lacs, pour y établir
le berceau de leur progéniture.
Quelques collaborateurs qui ont eu entre les mains
beaucoup de Roitelets des deux espèces, déclarent qu’il
— 112 —
est très difficile de distinguer les deux espèces à leur
genre de vie et à la voix. La voix du Roitelet à triple
bandeau, soit son cri d’appel si, est en général plus
aiguë, le chant est plus court, comme commencé, on
dirait qu'il y manque la fin. Le chant est haut et ls
très aigu: ssssssssss ou bien sisisisisssisi, crescendo, et
il est entièrement différent de celui du Roitelet huppé.
Le Roitelet à triple bandeau peut être désigné comme
un oiseau vif, farouche, alerte. Les dernières qualités
se montrent surtout quand il se trouve sur les sapins
de moins de 10 m. de haut, où l’on peut observer
très longtemps les Roitelets huppés et où ils se heurtent
presque contre l’observateur, tandis que le Roitelet à
triple bandeau a bientôt remarqué lobservateur et
s’enfuit en poussant son zit, sit perçant. Si le dernier se
tient dans une grande troupe, ce qui est moins le cas
que chez le Roitelet huppé, s’il est par exemple avec
une grande troupe d’une centaine de Pouillots Bonelli,
de Pouillots siffleurs et de Gobe-mouches, il se montre
aussi confiant que ceux-ci. Le Roitelet huppé nest pas
rare dans l’intérieur des grandes forêts, tandis que le
Roitelet à triple bandeau préfère la lisière des bois et
ne pénètre qu’au passage, et en grandes compagnies,
dans la profondeur de la futaie.
Nourriture. La nourriture du Roitelet à triple
bandeau est indiqué dans le chapitre: Nourriture du
Roitelet huppé, page 690. De Burg trouvait plus souvent
des pucerons et des œufs d'insectes et d'araignées que
chez le Roitelet huppé. Cependant, ce fait pourrait être
accidentel, malgré le grand nombre d’estomacs examinés.
Peut-être que la cause en est que Regulus ignicapillus
habite de préférence la lisière des bois et les parcs.
Parfois on constate des bourgeons très petits qui ne
semblent pas toujours provenir de conifères. Des sujets
tirés au commencement d'octobre avaient avalé des
à ed ste dla d'Eric: LE Re de er ad its
Tipules et des Diptères, des Coléoptères très petits.
Souvent on constate des restes de moucherons, surtout
les ailes. Des individus en captivité sont facilement
nourris avec des mouches; on peut nourrir les jeunes
Roitelets en leur offrant des ,œufs de fourmis“ qui,
cependant, ne doivent pas être trop mürs.
Distribution géographique. Le Roitelet à triple
bandeau habite surtout l’Europe centrale et méridio-
nale. Il est très nombreux en Suisse et diminue peu
à peu en nombre vers le nord, de sorte qu’on le désigne
comme rare en Belgique, Hollande, au nord de l’Alle-
magne, au Danemark; très rare en Angleterre, rare à
St-Petersbourg, manquant entièrement à la Skandinavie.
En Italie — moins cependant au nord de ce pays — au
Midi de la France, en Espagne et au Portugal il est
très fréquent; il y passe aussi l'hiver.
Cantores.
Sylviidae.
Phyllopneuste Brehm.
104. Phyllopneuste sibilatrix Bechst.
Waldiaubrogel — Pouillot sifiieur — Lui verde.
Synonymie: Motacilla sibilatrix Bechst.; Asilus sibilatriæ
Bechst.; Sylvia silvicola Lath., Savi; Sylvia sibilatrix
Meisner et Schinz, Riva; Phyllopneuste megarhynchos,
sibilatrix, sylvicola, Brehm; Phyllopneuste sylvicola
Bailly; Phylloscopus sibilatrix Cat. Brit. Birds.; Phyl-
loscopus sibilatrix Fatio; Phylloscopus sibilator N. Nau-
mann.
Noms vulgaires: Siffleur, Bec-fin siffleur, Diü (Jura bernois)
— Laubsänger, Laubvogel, Laubvügeli, Laubasli, Zisli,
Eichezisli (Soleure), grosse Laubsäünger, Düdü, Läubl
(Jura) — Pivitt, Tuin verd, Tuit, Vidarü (Tessin),
Tuin, Tu (Ossola), Tuit, Zuit, Ciuit verdogn (Crodo,
Piedimulera), Tui verd (Como).
Le Pouillot siffleur est hôte d’été assez commun et
répandu. Il ne se reproduit guère au-dessus de 1700 m.,
mais, dans ses migrations, il apparaît quelquefois dans
les vallées alpestres très élevées. Il est nicheur aussi
bien en plaine que dans la région montagneuse; ce sont
les bois à hauts arbres et à feuilles caduques, jusqu’à
600 m., qu’il préfère avant tout. Le nombre des nicheurs
diminue un peu au-dessus de 600 m., il se retrouve
alors de 900 m. à 1600 m. ou même plus haut, dans
les contrées à l’abri des vents froids.
»Il séjourne dans les bois champêtres et dans les
jeunes taillis, aux bords des ruisseaux, arrive en avril
et nous quitte en octobre. Au printemps et en automne
il préfère les saules1)“ /{Meisner et Schinz, 1837).
“Arrive en avril et nous quitte en octobre et sé-
journe dans les bois champêtres et les jeunes taillis !)“
(Schinz, 1837).
Le Pouillot siffleur est presque partout commun en
Suisse, au nord comme au sud des Alpes, durant la belle
saison; il se reproduit, en plus ou moins grand nombre,
suivant les localités, non seulement en plaine, où il est
surtout fréquent, mais aussi dans la région montueuse et
montagneuse jusqu’à près de 1000 m. s. m. dans les Alpes
et le Jura“ (Fatio, 1899).
Oiseau erratique. Dès que les jeunes sont aptes à
voler, les Pouillots siffleurs font, par familles, des excur-
sions dans la futaie et n’évitent point les bois de sapins.
Bientôt ils trouvent des familles errant dans les forêts
comme elles; elles se réunissent avec celles-ci; quelque.
groupe de Pouillots Bonelli s’y joint, et alors toute la
bande, souvent plus de cent individus, se tient dans la
futaie depuis le milieu de juillet jusque vers la fin d'août.
On entend continuellement leurs petits cris: sst, sst très
accentués; ces cris d’appel ressemblent tout à fait à ceux
du Gobe-mouches. Le nombre de ces compagnies et des
1) Malgré l’assertion des auteurs qui prétendent que d’autres
ont souvent confondu ce Pouillot avec Ph. hypolais et Ph. fitis, ils
tombent eux-mêmes dans la même erreur, ce que la description si peu
claire prouve bien.
— 116 —
sujets y prenant part augmente toujours. Ce ne sont pas
seulement d’autres familles de Pouillots qui s’y joignent,
mais aussi des Gobe-mouches, des Roitelets à triple
bandeau, des Mésanges huppées, des Roitelets, des
Mésanges noires. A la lisière des bois, où l’excursion
semble prendre fin pour quelques heures, le Fitis et le
Pouillot véloce quittent leur séjour habituel, les taillis,
pour venir sur les hauts arbres voir leur parenté; sou-
vent des Bouvreuils, des Grimpereaux, des Pinsons, quel-
quefois aussi des Fauvettes à tête noire, des Fauvettes
des jardins, des Sitelles torche-pot prennent part à ces
excursions. Il n’y a que peu parmi nos pics que je n’aie
jamais remarqué dans ces troupes si gaies, par exemple,
le Pic noir. Les Mésanges bleues et les Charbonnières
qui préfèrent en été la compagnie de leurs congénères,
ne s’y mêlent que par hasard. Dès le commencement du
mois d’août, ces troupes diminuent en nombre. Quelques-
uns parmi les Pouillots Bonelli et les Siffleurs partent jour-
nellement; vers le 20 août, le plus grand nombre de ces
deux espèces sont partis, de sorte que leurs congénères,
les Pouillots Fitis et les Véloces ne recherchent plus ces
compagnies. Celles-ci ne comptent alors plus que des
Gobe-mouches qui errent d’un grand arbre à l’autre et
sont, pendant quelque temps, accompagnés de Roitelets,
de Mésanges et de Grimpereaux. Il arrive de temps en
temps qu’on rencontre encore en septembre une famille
retardée de Pouillots siffleurs; il s’agit alors ou bien
d’une seconde couvée (?) ou d’une couvée attardée par
un accident quelconque. |
Voiciles collaborateurs qui désignent le Pouillot siffleur
comme oiseau erratique dans le sens susmentionné :
I.b. Lechthaler pour les environs de Genève, Goll
pour Lausanne et ses environs.
IL. bd. Grand pour Romont, Musy pour Fribourg,
Erbeau pour Lucens, Robert et Vouga pour la contrée
de Marin.
nds ehlt sauté etait. less ds nt à) St ut co Sn MAN LS : cé os este dote à in. cr
IT. «. PBlatter pour Meiringen. |
II. db. Lauterburg pour Langnau, Weber pour la
contrée de Berne, Xüser pour Diessbach-Buren, de Burg
pour Bettlach, Greppin pour Soleure et les environs, de
Burg pour le Gäu soleurois. Voici ce qu'en écrit le doct.
Greppin dans son ouvrage: ,Versuch eines Beitrages
etc.“ (159): 1904. Parmi les vols mixtes de petits oiseaux,
j'ai remarqué, surtout en août, des Pouillots siffleurs. —
Quant à ces excursions, voir aussi @. de Burg, ,Vom
Berglaubsänger“ dans le ,IIT. Jahresbericht der Ornitho-
logischen Gesellschaft in Bayern“, Munich 1903.
IV. D. Oiseau erratique au canton de Lucerne, partie
septentrionale, dans les vallées de la Suhr, de la Pfaff-
nern et de la Wigger, jusqu’en septembre; cependant
cet oiseau y est rare. Assez rare au Born, un peu plus
fréquent à l’Engelberg. Aux environs d’Olten ces vols
ne se font pas remarquer avec autant de régularité qu’à
Bettlach {de Burg). Oiseau erratique près de Gretzen-
bach (Hürzeler).
V.a. Oiseau erratique près de Matt; rare cepen-
dant (Bübler).
V.b. Oiseau erratique près de Zurich {Müsch), de
Wallisellen (Vorbrodt).
VI. D. Oiseau erratique fréquent près de Thayngen
(Gasser), de Frauenfeld (Æeller).
VIIL. a. Oiseau erratique près de La Chaux-de-Fonds
(Girard), au Val-de-Travers (Cavin), près de Neuchâtel
(de Coulon).
VII. b. Se montre en nombre considérable au Jura,
du milieu de juin jusque vers la fin d'août; erratique au
Jura. Les individus des hauteurs recherchent, après la
reproduction, les pentes méridionales entre 500 et 1000 m.
s. m. et errent encore pendant des semaines, en tout
cas aussi longtemps que la mue dure, le long de la lisière
des bois, dans les bois champêtres et dans la futaie (de
Burg).
VIIL. b. Oiseau erratique à Martigny, mais il y est
rare comme tel {Vairol).
IX. b. Erratique aux environs de Locarno (Marian).
X.b. Le Pouillot siffleur est rare à Davos, en au-
tomne (Pestalozei).
__ Oiseau nicheur. Le Pouillot sifleur est répandu
comme nicheur dans toute la Suisse, jusqu’à 1600 mm.;
cependant, comme il préfère en général la forêt d’arbres
à feuilles caduques ou les bois mixtes, on ne le ren-
contre pas partout comme nicheur. Si la contrée lui con-
vient, il s’y trouvera en grand nombre. Il ne manque
nulle part en plaine et aux collines avoisinantes. Il aime
surtout les pentes méridionales des montagnes, et, dans
les montagnes, il recherche toujours les vallées abritées,
les gorges, etc., pour y établir son nid. Il l’établit aussi
dans les parcs solitaires à hauts arbres et taillis épais.
L. a. Ce Pouillot, le plus grand du genre, est peu
répandu en Savoie et tout à fait rare au nord du terri-
toire. On le trouve dans les lieux boisés et les plus
humides de la plaine ou des coteaux, dans les bois de
haute futaie, le long des haies épaisses et des saussaies,
à l’intérieur des parcs et des vergers parsemés d’arbres
fleuris, propres à attirer alors les mouches et les autres
petits insectes ailés qui forment la base de sa nourriture
(Bailly, 68).
I. b. Tous nos collaborateurs citent le Pouillot siffeur
comme rare à assez fréquent aux bords du Léman et
jusqu’à 800 m. s. m. N’est pas rare à Genève (Faho,
Vaucher, Lunel), à Duillier (Vernet), à Lausanne (Meyer,
Richard); rare à Clarens (Meyenrock).
IL. a. Commun au Pays-d’Enhaut (Pittier et Ward,
Contribution à l’histoire naturelle du Pays-d'Enhaut vau-
dois). Nicheur dans la Gruyère (Olph-Galliard).
IL. b. Selon Musy, cet oiseau serait commun, selon
Cuony, il serait rare près de Fribourg. Commun à Aven-
PR er 7
FOTOS
ches (Blanc). N'est pas rare au lac de Neuchâtel et près
de Marin {Robert et Vouga).
IL. a. On ne remarque jamais cet oiseau dans les
forêts de conifères, mais toujours dans les bois mixtes
ou de chênes ou de frênes au-dessous de 1000 m. s. m.
Selon Fatho et Studer, le Pouillot sifleur n’est pas rare
à l’Oberland bernois.
LIT. b. Selon Studer, le Siffleur serait assez rare au
canton de Berne; il n’est pas rare à Diessbach (Küser);
il est plutôt rare à Langnau, Berthoud, Herzogenbuch-
see ((erber); n’est pas rare à Boll, Schupfen, Schwanden
(Stämpfh). N'est pas rare aux environs d’'Herzogenbuchsee
dans quelques bois de grands hêtres ({Xrebs). N'est
pas fréquent à Bettlach, où il niche dans les bois
de sapins de trente à quarante ans, faute de chênes (de
Burg). N'est pas rare dans le Bucheggberg et le long
du Jura, surtout aux environs de Soleure (Greppin, 159).
Habite aussi le Gäu soleurois, surtout les forêts entre
V'Aar et le Jura, mais aussi les bords boisés de la Dun-
nern et des Ruisseaux Froids /de Burg). Nichées: 8 mai
1903, Inkwil; 13 mai 1903, Bellach; 28 avril 1904
Etziken; 18 mai 1905, Lüsslingen; 15 juin 1905, Bett-
lach; 7 juin 1906, Lommiswilerwald (Greppin, 159).
IV.a. Selon Rengger, le Pouillot sifleur n’est pas
rare à Stans. Il est rare à Sarnen (Æ#lin).
IV.b. N'est pas, rare près d’Aarau / Winteler); assez
commun dans les forêts d'arbres à feuilles caduques et
dans les bois mixtes de l’Engelberg (Hürzeler et de Burg).
Assez fréquent dans la vallée de la Suhr; n’est pas rare
au Mauensee; assez fréquent au Wauvwilerberg; assez
commun dans la vallée de la Pfaffnern; rare dans la
vallée de l’Uerke; n’est pas rare à Zofingue, pas fré-
quent dans la vallée de la Wigger. Commun à Olten, dans
les forêts de hêtres et de chênes {de Burg).
V.a. Aucun de nos collaborateurs ne cite le Pouillot
sifleur comme nicheur.
48
er
V.0b. Selon Nägeli, le Pouillot siffeur n’est pas rare
dans le canton de Zurich. N'est pas rare à Zurzach
(Gerber). Il arrive que ce Pouillot élève deux couvées
par année (Vorbrodt).
VI.b. N'est pas rare près de St-Gall (Girtanner),
fréquent à Schaffhouse (Pfeiffer); assez commun aux
environs de la chute du Rhin, en 1892 {de Burg). Rare
à Frauenfeld {Schwyter); n’est pas bien rare à Winter-
thour {de Burg). Bau observa des petits aptes à voler
le 10 juin, près de Bregenz et au Pfänder.
VII. a. Assez rare à La Chaux-de-Fonds (Girard
et Nicoud); fréquent au Locle (Dubois); n’est pas rare
au lac de Neuchâtel (Robert et Vouga), rare à Neuchâtel
(de Coulon); de Coulon trouva, le 25 juin, deux nids
dans des bois de chênes et de hêtres. Rare à Cressier,
un peu plus fréquent au-dessus du village, depuis 500 m.
N'est pas rare au Chasseral, jusqu'à 1200 m. environ,
probablement encore plus haut {de Burg). Nicheur au
Chaumont (Saunders, 80).
VII. b. Assez rare à Bâle (Greuter, Schneider, 68);
selon Wendnagel, le Pouillot siffleur est commun à Bâle;
n’est pas rare à Porrentruy /Ceppi). Fréquent sur les
hauteurs du Jura jusqu'à 1100 m., partout où il y a
des forêts de hêtres; préfère surtout les vieux hêtres
et chênes hauts. On le rencontre cependant encore à
1400 m. N'est pas rare à Péry et à Court. De Burg, 142,
fait les communications suivantes concernant la contrée
de Bettlach: Comme nicheur, le Pouillot siffleur n’est
pas fréquent de 400 à 1000 m., parce que les bois, à
ces hauteurs, sont mixtes ou se composent de sapins.
Le 5 août 1903, ,hinter der Egg“, à 1150 ou 1200 m,
une vingtaine de siflleurs qui font entendre leurs cris
d'appel doux; parmi le nombre il y a plusieurs jeunes;
le 6, 7, 8 août 1903 il y a beaucoup de mouvement
parmi les Pouillots habitant les hauteurs du Jura; les
jeunes se préparent à partir. J’observai des familles de
déni ét ni, à à
er og
sifleurs au .Schwelligraben“, de 1000 à 1200 m.; au
»Lehen“, de 1215 à 1260 m., dans la Tiefmatt et la
Bluai, au Harzer, à Pré Richard, 1100 à 1300 m. Le
14 août tous ceux-ci étaient partis, probablement dans
les vallées et au pied du Jura, pour participer aux
excursions des petits oiseaux sociables; il ne restait au
Grenchenberg, à 1300 ou 1400 m. s. m., que quelques
Véloces (de Burg, 142).
Le 30 mai 1904 j’ai observé un individu de cette espèce
dans les forêts au-dessous de lhôtel du Weissenstein, un
autre au Dilitzschkôpfli, un autre, 4, dans la gorge au-
dessus du Weissenstein. Le 6 juin 1904 j'observai de
noveau quelques individus mâles dans les parties supé-
rieures du Weissenstein, du Dilitzsch, du Sonnenberg. Le
13 juin 1904, au pied de la Martinsfluh, près de lErmi-
tage, un nid contenant 5 petits presque aptes à voler,
le nid se trouve à terre. C’était l’oiseau adulte qui m'y
rendit attentif, lorsqu'il donna la becquée aux petits.
Le 16 juin les jeunes ont quitté le nid, que j'ai remis
au musée de Soleure. En 1905, le 1° et le 8 mai, j'ai
entendu quelques sujets mâles à la Risi, le 22 mai
quelques-uns au Rüttenervorberg, le 25 mai à la Martins-
fluh, le 15 juin dans le petit bois au-dessus de la Zelg,
à Bettlach; le 15 juin dans les forêts de la seconde
chaîne du Jura, au Laupersdorfer Stierenberg, à la
Brocheten, au (Guldenthal, aux Oberbergmatten. Le
26 juin, j'ai entendu le chant de quelques Pouillots
sifleurs au Lommiswiler Vorberg, vers la Hasenmatt,
jusqu’à 1200 m. Le 28 mai 1906, quelques individus
mâles chantants, depuis l’Oberdorfer Berg jusqu’au
Hinterweissenstein. Le 31 mai beaucoup de Pouillots
sifleurs chantants, à la Martinsfluh, Kalkgraben. Le
28 juin un individu au Gratweg. Ne manque nulle part
au Jura et se trouve même jusqu’à une grande hauteur :
Dilitzsch 1326 m., crête du Stallberg 1399 m. (Grep-
pin, 159).
— 7122 —
VIII. a. Rare en Valais (Fatio et Studer). Observé
un nid avec 4 œufs le 10 juin, à Glis (Oschwald).
Oiseau nicheur dans l’Ossola (Bazetta dans l’Inchiesta
ornit. ital.) Nicheur assez fréquent à Valsesia et dans
le district de Crodo; une seule couvée, en mai ou juin
(Guarinoni et Demori dans l’Inchiesta ornit. ital. de
Giglioli).
VIIL. 6. Très rare à Aigle (de Rameru), rare dans
la vallée du Rhône inférieure (Vairoli); n’est pas rare
à Martigny /Besse, Deléglise); j'ai 6bservé ce Roitelet
assez fréquemment entre Bex et Martigny (de Burg aîné).
IX. a. N'est pas rare dans le canton du Tessin
(Lenticchia). Le printemps nous amène ce gracieux
oiseau qui niche chez nous en montagne aussi bien
qu’en plaine. Il construit son nid dans les troncs d’arbres
et sur le sol /Riva, 51).
IX. b. Fréquent à Locarno (Marian), oiseau nicheur,
ne se montrant généralement qu’en été, dans les environs
de Lugano (Ghidini).
X.a. N'est pas rare à Coire (de Salis); rare, mais
se reproduisant régulièrement, à Davos (Pestalozzi).
X.b. Rare à Buchs (Schwendener); nicheur à Bre-
genz et au Pfänder; je vis des petits aptes à voler, le
10 juin 1902 /Bau).
XL a. N'est pas rare en Haute-Engadine (Saratz).
N'est pas très rare à St-Moritz (Pestaloza).
XI.b. Très rare en Basse-Engadine (Baldamus).
Partout commun dans la province de Sondrio (Galli dans
l'Inchiesta orn. ital.).
Oiseau de passage. Le Pouillot siffleur voyage le soir
et dans les premières heures du matin; pendant la journée,
il cherche sa nourriture, tout en se dirigeant toujours du
côté de son séjour d'hiver. La direction de son passage
d'automne est de l’est à l’ouest, la plupart de ces oiseaux
se dirigent vers la porte de passage que présentent le
— 123 —
lac de Genève, le Jura avoisinant et les Alpes savoi-
siennes. Cependant, on constate aussi quelques passages
par les cols des Alpes bernoises et en aval du Rhône,
dans le Valais. Le Gothard aussi note quelques passages.
La partie méridionale du canton du Tessin reçoit non
seulement les oiseaux qui ont passé par le St-Gothard,
mais aussi ceux qui ont franchi les cols grisons les plus bas.
Les passages du printemps ont lieu le soir ou dans
les premières heures matinales; beaucoup de ces Pouillots
semblent commencer leurs migrations au crépuscule. La
plupart entrent en Suisse par la ,porte de Genève“. Ils
voyagent seuls, à deux, rarement par groupes d’une ou
deux douzaines, ceci généralement au printemps. Les
passages d’automne qui commencent dans les premiers
jours d’août sont généralement terminés au milieu de
septembre, quoique l’on observe quelquefois des Pouillots
sifleurs encore dans les premiers jours d’octobre. Les
passages du printemps durent depuis la mi-avril jusqu’au
milieu de mai, même plus longtemps.
I. b. Selon Richard, le Pouillot sifleur fait son appa-
rition à Lausanne vers le 20 avril, recherche aussitôt
son lieu de reproduction, Bois d’Ecublens, de Sauvabelin,
les bois de la Venoge, ete. On voit des oiseaux au pas-
sage, pendant quelques jours, dans les jardins et aux
bords du lac.
Premières et dernières dates d’arrivée:
19 avril et 13 mai 1887 à 1898 Lausanne (Richard)
red: 1887 Genève (de Schæck)
UT 1887 Lausanne (Richard)
23 mars 1889 Genève (de Schæck)
20 avril 1889 Pressy ,
Aer. 1894 Duillier /Vernet)
CE MORE 1895 2 5
5 AIRES 1895 Lausanne (Richard)
Fe EMEE 1896 !. 3
3 14e 1897 : :
— 124 —
24 avril 1897 Duillier (Vernet)
NAS 1898 si :
1904 1898 Lausanne (Richard)
ÆDy 1899 Duillier (Vernet)
2PE",, 1900 s ;
23 1 1901 ; 2
PONS 1902 . ,
29.3 1903 * ;
PRE 1904 ; :
Départ :
28 septembre 1890 Lausanne (Richard)
Narbel donne comme première date d’arrivée le
commencement de mars, ce qui n’est guère exact. (ol!
désigne le Pouillot sifleur comme oiseau de passage
accidentel.
IL. b. Gœldlin désigne le 4 et le 7 avril 1880 pour
l’île de St-Pierre.
IIL. a. Selon Fato, ce Pouillot n’est pas rare comme
oiseau de passage à l’Oberland bernois.
IL. D». Brunner ne connaît le Sifleur que comme
oiseau de passage pour Berne. (rerber le cite comme de
passage régulier pour son champ d’observation. Passages
selon de Burg: le 6 septembre 1900 départ des derniers
Pouillots siffleurs à Bettlach; passages dans la vallée de
l’'Aar jusque vers la fin du mois. Le 7 août, les jeunes
de l’année recherchent la vallée. Le 6 août 1902 l’émi-
gration commence. Le 31 août, beaucoup de ces Pouillots
sont partis, cependant l’observateur a vu encore plusieurs 4,
le 5 septembre. Le 14 août 1903, beaucoup sont partis.
Le 24 août il n’y a plus que quelques vieux mâles dans
la contrée; plusieurs d’entre eux chantent jusqu’au 4 sep-
tembre. Après le 4 septembre il n’y en a plus. Le 22 juillet
1904, le passage d'automne commence. Le 17 août 1904
un grand nombre de Pouillots siffleurs est parti, de même
le 28 août. On voit cependant quelques individus isolés
jusqu’au 6 septembre; ce jour-là, les passages sont con-
— 125 —
sidérables. Le 19 juillet 1905, le passage d’automne
commence. Le 15 août 1905, la plupart est partie; je
ne tirai plus que des mâles adultes. — Selon Greppin
les passages d'automne commencent dès la mi-juillet.
28 avril 1889 Herzogenbuchsee (Xrebs)
2000, 01890 : .
2tomnat 1891 , $
Does 002 : .
24 avril 1900 ES (Gerber)
7 mai 1900 : :
27 avril 1901 ë Re
24 mai 1901 : (Krebs)
26 , 1902 Rosegg (Greppin)
28 avril 1903 Herzogenbuchsee (Gerber)
28 , 1903 Rosegg (Greppin)
20 61008 É ;
21 mai 1903 Münchenbuchsee /Rauber)
BASE 1008 Tnkwil (Greppin)
15-1908 Bellach s
2 , 1904 Herzogenbuchsee (Xrebs)
28 avril 1904 Inkwil (Greppin)
18 mai 1905 Buchhof ;
18 , 1905 Lüsslingen :
16 avril 1906 Rosegg £
AO PLO UE ; L
2 mai 1906 Soleure 5
9 » 1906 » ”
Del 906 -"Dürrbach :
GR, M IO0Û s ï
IV. a. Les passages sont faibles dans la vallée de la
Reuss (Muller).
IV. b. Le passage est faible, selon de Burg, qui a
fait ses observations dans le Wauwilermoos, par la route
du St-Gothard. Il est un peu plus fort au printemps
qu’en automne.
— 726 —
Départ: Commence le 20 juillet et dure jusqu'aux
premiers jours de septembre; après la mi-septembre, on
observe encore des Pouillots siffleurs en migration; il
s’agit alors d'individus arrivés des contrées plus septen-
trionales; du 14 au 22 septembre 1897, trois sujets
adultes au jardin; pendant tout le mois de septembre 1898,
il y eut trois individus dans mon jardin; en septembre
1895 et jusqu’au 3 octobre 1899, un exemplaire à Olten.
Passages principaux: du 15 août au 15 septembre; jours
de passage les plus importants : du 25 août au 1°" sep-
tembre. |
Dates d’arrivée:
29 avril 1868 Olten (J. de Burg, 124)
1e" mai 1869 , ;
2 " 1870 nr) n
4 n 1871 " n
1 " 1872 ñ "
5 , 1898 Aarau (Gerber)
19 avril 1900 Gretzenbach (de Burg)
Bi{nE e 1901: Olten A
2 mai 1901 à
13 , 1901 Starrkirch :
16 , 1901 Trimbach s
22 avril 1902 Gretzenbach Fe
17 mai 1002 Olten Le
je NS MIIOA UR ;
V.D. Oiseau de passage près de Zurzach Gerber),
à Zurich (Nägeli).
Dates d'arrivée:
10 mai 1900 Zurzach (Gerber)
23 avril 1901 . .
2 mai 1903 Zurichhorn (Nügeli)
30 1903 Zurich 5
5 , 1903 Zurichhorn *
per 1904 Zurich à
RU —
VIL a. Passe par la vallée du Doubs (Micoud).
VERS D: :
27 avril 1870 Pfeffingen (Schmidlin)
1 mai 1905 (Greppin, 159)
O0 1905, TEusi $
22 , 1905 Ruttenervorberg ;
25 , 1905 Martinsfluh s
6 , 1906 Bâle (Wendnagel)
28 , 1906 Hinterweissenstein (Greppin, 159)
4 avril 1907 Bâle : (Wendnagel).
IX. b. Le 27 juillet 1902, quelques individus isolés
passent par la contrée de Lugano; le 19 et le 20 août,
il y en a beaucoup au passage /Ghidini).
X. a. Se montre quelquefois au passage du printemps
à Davos (Pestalozzi).
_ XL a. Le 6 mai 1887, passage de Pouillots siffleurs
à St-Moritz (Pestalozzi,.
Biologie. Le Pouillot siffieur arrive dans nos con-
trées selon les sexes ; on ne rencontre que des mâles jus-
qu’au commencement de mai. Après leur arrivée, ils
restent ensemble pendant quelques jours encore. D’abord
ils font entendre leurs petits cris d’appel du haut des
grands chênes et hêtres. En entonnant successivement et
sans interruption leur cri: dudu, ils forment ainsi un
chant très doux. Ce n’est qu'après l’arrivée des femelles
et leur séparation en couples que commence le véritable
chant: le bruissement. Les SifHleurs blessés rappellent
six à douze fois de suite: dududududu crescendo et de-
crescendo. Quoique le Pouillot sylvicole se tienne presque
toujours dans les hauts arbres à feuilles caduques, il
construit pourtant son nid tout comme ses congénères
dans les broussailles, au pied des grands arbres, ou dans
l'herbe, puis aussi contre les souches d’arbres et parmi les
racines, dans les bruyères et dans les feuilles sèches.
De Burg trouva, à 1150 m. d'altitude, au-dessus de Péry
(Jura bernois), le 29 juillet 1903, deux nids contenant
des petits aptes à voler. Ceux-ci s’esquivèrent aussitôt
dans les buissons, mais le lendemain ils sautillaient déjà
dans les grands hêtres. (Dans la vallée, la couvée est
apte à voler vers la mi-juin.) Les nids étaient posés légè-
rement sur le sol, l’un, construit dans une branche de
hêtre sèche et touffue, se composait de feuilles sèches,
de mousse et de lichens. Le nombre des petits sortis
du nid était au moins de 6 à 7. l’autre, dont 5 petits
étaient sortis, et qui contenait encore un œuf, était cons-
truit de mousses très fines et de brins d'herbe. Il était
presque invisible, étant établi dans l’herbe, dont les tiges,
encore vertes, avaient servi à la construction du nid. Ce
nid, posé à environ 5 cm. au-dessus du sol, contenait
deux plumes rouges du Bec-croisé. Les petits œufs sont
tachetés de points d’un brun rougeâtre ou violet foncé.
Le nid a la forme d’un petit four; l’ouverture est pra-
tiquée sur l’un des côtés. Il est probable qu’une seconde
couvée n’a lieu que quand la première a péri par un
accident quelconque. Cependant, les dates si retardées
font supposer qu’une seconde couvée a quelquefois lieu.
Vers le milieu de juillet 1907, je trouvai un nid pro-
venant sans doute de l’unique paire qui avait conduit sa
progéniture dans les hauts hêtres de la forêt voisine
quinze jours auparavant. Malheureusement, un putois avait
détruit le nid à peine achevé.
Quelquefois les nids des Pouillots sifleurs sont tapissés
à l’extérieur de beaucoup de lichens, et composés prin-
cipalement de mousse et de brins d’herbe. Les poils de
différents animaux, parfois aussi des toiles d’araignées,
les crins et les tissus de quelques chenilles tapissent l’in-
térieur et servent à renforcer les parois. Il en est de
même pour les brins de mousse fins et les quelques
feuilles sèches. Dans l’intérieur, on trouve souvent quelques
plumes de Merles, de Grives, de Corbeaux, de Geais, de
Pouillots. Le nombre des lichens, surtout parmélies, em-
die détient éolesdote mad ain tt pti dnitr ani ee nn à dd ds dd LM
ployés à tapisser l’intérieur, est beaucoup moins grand que
celui qui sert quelquefois à construire l'extérieur des
parois.
Conrad de Baldenstein décrit comme suit le nid et le
chant du Pouillot siffleur (, Neue Alpina“, II, 1827) : Le nid
est construit dans le sol, aux pentes des montagnes. Il à la
forme d’un four et se compose d'herbes sèches, de toutes
sortes de petites tiges et est tapissé à l’intérieur de brins
fins. La femelle construit seule le nid, sous la surveillance
incessante du mâle, et pond ordinairement 5 à 6 œufs blancs
parsemés, surtout au gros bout, de taches rougeâtres et
grisâtres. Le chant du Pouillot siffleur est insignifiant;
il commence généralement par yet, yet, yet, suivi immé-
diatement par un bruissement difficile à reproduire. I’oi-
seau chante, après des interruptions plus ou moins lon-
gues, du haut des arbres et, pendant la période de repro-
duction, aussi en s’élevant en l'air. Le mâle et la femelle
font entendre à cette époque un .,tieu* monotone. Par
limitation de ce cri de rappel, j'ai rendu le mâle très
jaloux; il voltigeait autour de moi comme une chauve-
souris, en répétant vivement et consécutivement, et cinq
à six fois de suite, ce cri d’appel. On entend le même
son encore en août quand ils parcourent en famille les
arbres. Ils y ajoutent un petit sifflement: vist, vist, vist.
Nourriture. La nourriture du Pouillot siffleur se
compose avant tout d’insectes de toutes sortes. Les esto-
macs des individus tirés en mai contiennent: Simulia
reptans, Chironomus aprilinus, Onesia, Chrysopa, des
œufs d'araignées, de jeunes araignées, beaucoup de che-
nilles minuscules, probablement des teignes. 14 individus
tirés en juillet: beaucoup de petites chenilles de Phalé-
niens, des œufs d'araignées et de papillons, des Puce-
rons, des fourmis, des teignes, de petits perce-oreilles
(Labia), Chrysomya formosa, Tabanus, Laphria, Eristalis,
Stenobothrus. 11 individus pris en août contiennent des
— 130 —
insectes semblables, puis des mouches et quelques restes
de coléoptères, probablement Helops, des Syrphidés. Il
est évident que le Pouillot siffleur ne se nourrit de fruits
qu'au delà des Alpes, quoique plusieurs auteurs pré-
tendent qu’il aime les baies.
Distribution géographique. Le Pouillot sieur est
répandu dans toute l’Europe, jusqu’à la latitude septen-
trionale de 60 degrès. Il se reproduit aussi au nord de
Afrique. Il passe l'hiver au nord-est de l’Afrique et
dans l’Afrique occidentale, jusqu’à la Côte-d'Or.
105. Phyllopneuste trochilus L.
Pouillot fitis — Fitislaubsänger — Lui grosso.
Synonymie: Sylvia trochilus Scop., Temm., Schinz, Riva,
Savi, Motacilla trochilus Gm., Motacilla acredula L.,
Sylvia fitis Meisner et Schinz, Ficedula trochilus Keys
et Bl., Phyllopneuste trochilus Degl. et G., Phyllos-
copus trochilus Cat. Brit. Birds, Sylvia flaviventris
Vieill., Phyllopneuste acredula, septentrionalis, gracilis,
major Br, Phylloscopus trochilus Fatio, N. Naumann,
Phylloscopus trochilus trochilus Hartert.
Noms vulgaires: Pouillot, Fitis, Pouillot pipit (Suisse
française), Thiau-Thiera, Püi, Tuit-tuit, Maréchal
(Savoie). — Fitis, Fitesli, Fitiszisli (Berne), Läüubeli
(Soleure), Ochsenüugli (canton du Sentis), Widepickerli
(Niederamt soleurois). — Pivitt, Tuin, Tuit, Vidarô,
Morett (Tessin), Tui (Ossola), Piuvi, Zuit, Ciuit (Pie-
dimulera, Crodo).
Le Fitis est un oiseau nicheur assez fréquent dans toute
la Suisse, au sud comme au nord, à l’est et à l’ouest, dans
la plaine comme à la montagne, jusqu’à 1950 m. s. m.
Il est rare qu’un individu de cette espèce passe l’hiver
dans le pays, aux bords des lacs, à l’ouest, ou au sud de
la Suisse. Le nombre des couples se reproduisant chez
nous, change d’année en année.
»5e tient volontiers dans les saussaies et dans les
haies épaisses, le long des ruisseaux .... Son chant est
insignifiant 1) {Meisner et Schinz, 1815).
» Habite les saussaies et les bords des rivières et des
ruisseaux, ne monte pas haut dans les Alpes, arrive
déjà en avril et repart déjà en août (Schinz, 1837).
»Le Pouillot fitis est répandu dans tout le pays, au
nord comme au sud et à l’est comme à l’ouest, commun
ou assez commun, suivant les localités, durant toute la
belle saison, non seulement en plaine et dans les lieux
montueux où il est surtout abondant, mais aussi dans la
région montagneuse, où il se reproduit fréquemment, et
jusqu’en région alpine dans quelques vallées, où il niche
encore plus ou moins jusqu'à une hauteur de plus de
1800 m. (Fatio, 1899).
Oiseau sédentaire. Ce n’est que l’extrême ouest
de la Suisse qui désigne le Pouillot fitis comme séden-
taire, et il est curieux que #atio mentionne cet oiseau
comme sédentaire, tandis qu’il ne connaît le Véloce qui
hiverne parfois dans la plaine suisse, ni comme hôte
d'hiver, ni comme oiseau sédentaire,
I. a. Ce n’est qu'un petit nombre qui ose braver
les rigueurs de l’hiver en Savoie; ceux-ci hantent pen-
dant l’intensité du froid les mêmes lieux que le Pouillot
Véloce, surtout la proximité des eaux (Bailly, 68).
[. D. Oiseau sédentaire rare aux environs de Genève
(Fatio-Beaumont, Fatio, de Schæck).
?) Il est évident que Meisner et Schinz ont confondu les di-
verses espèces de Pouillots, malgré leur assertion que ceci n’était
arrivé qu'à d’autres!
LISTER
VIIL. &. N'est pas rare pendant toute l’année à
St-Maurice (Besse); oiseau sédentaire très rare à Mar-
tigny (Vairoli).
Oiseau erratique. Le Pouillot fitis fait comme ses
congénères : il fait des excursions plus ou moins lointaines
dans son district natal avant le commencement des pas-
sages, probablement pendant la mue, et il se montre alors
aux endroits qu’il ne fréquente guère à d’autres moments.
Cependant il n’étend pas ses petits voyages autant que
les Pouillots sifleurs et Bonelli qui sont beaucoup plus
vifs, entreprenants et habiles. Au commencement d’août
les Fitis se tiennent seuls, en poussant un petit cri
plaintif, dans la couronne des arbres, surtout des pins,
des mélèzes, des hêtres et des chênes; bientôt ils ren-
contrent quelques-uns de leurs congénères ou quelques
Véloces et alors ils vont sans relâche, toujours pleins
d'activité, d'arbre en arbre, à environ 8 à 15 m. au-dessus
du sol, Ces vols augmentent de jour en jour pour dispa-
raître, pour partir tout d’un coup. Tel est généralement le
cas au commencement de septembre. Pourtant, on ren-
contre encore après le milieu de ce mois, beaucoup
d'individus, surtout de beaux mâles adultes, dans les bois
mixtes, petits bois champêtres, groupes de pins, vergers
et grandes haies. [ls font aussi des apparitions dans Îles
jardins et les plantations de haricots. C’est dans ce sens
que nos collaborateurs désignent le Kitis comme oiseau
erratique :
La. Vers le milieu d'août, ce Pouillot commence
à se rapprocher des jardins, des champs et des haies
qui les bordent; à cette époque il n’a pour toute voix
qu'un petit cri siflé et prononcé d’un ton plaintif.
Cependant le mâle fait encore entendre de temps à
autre, durant les beaux jours de septembre, quelques
phrases courtes ou interrompues de son ramage d'été.
On le voit, ainsi que la femelle, toujours plein d'activité ;
es crc dos bin, Sos a, Ed
K T'AS EEE A
bts di, ét péri este, à.
À
FE
1
E-
L
;
— 1935 —
il va sans cesse de buisson en buisson, d'arbre en arbre,
et les visite en tous sens jusqu’en-dessous des feuilles
et sur la mousse qu’il éparpille ensuite afin de découvrir
les petites larves, les chenilles rares, les petits insectes
qui s’y cachent et qui sont ses aliments de prédilection
(Bailly, 68).
[0 Fahio et Lechthaler connaissent ce Pouillot
comme erratique pour la contrée de Genève, Meyer pour
Lausanne, Meyenrock pour Clarens.
IL. a. Delachaux pour Château-d'Œx.
Il. 0. Cuony pour Fribourg, Grand pour Romont,
Savary pour la contrée du lac de Morat, Robert et Vouga
pour le lac de Neuchâtel et la contrée de la Thièle.
IL. a. Blatter pour Meiringen.
LIL. 0. Gerber pour l’Emmental et la Haute-Argovie,
Fankhauser pour Berthoud, Berger pour Berne, Stæmpfli
pour Schüpfen, Greppin pour Soleure et les environs,
de Burg pour Bettlach et la contrée d’Oensingen à Olten.
IV.a. Rengger pour Stans.
IV.b. Schifferli pour Sempach, Gerber pour Rothrist,
de Burg pour Olten et les vallées de la Suhr, de la
Wigger et de la Pfaffnern, Hüreeler pour la vallée de
PAar et pour l’Engelberg.
V.a. Pübler pour Matt, Schindler pour Glaris.
V.b. Graf pour Zurich, (erber pour Zurzach.
VL 0. Gasser pour Thayngen, Pfeifer pour Hallau.
VIL. a. de Coulon pour Neuchâtel, Girard pour La
Chaux-de-Fonds.
VII. D. Ceppi pour Porrentruy, de Burg pour le
Jura soleurois, bâlois et argovien.
VIIL. 4. Vairoli pour Martigny.
IX. b. Poncini pour Montagnola, Lenticchia pour
Lugano.
X. Sloffel pour Fürstenau.
— 134 —
Oiseau nicheur. La distribution du Pouillot fitis
comme oiseau nicheur est très inégale et change d’année
en année, c’est ce qu'affirment les communications de
nos collaborateurs, si différentes quoique provenant de la
même contrée. En général, il est certain que ce Pouillot
se reproduit assez fréquemment dans toute la Suisse, en
plaine et à la montagne, où il niche encore régulièrement
jusqu’à 1800 m. s. m., quelques paires jusqu’à 2000 m.
I. a. Le Pouillot Fitis est commun pendant tout l’été
dans toutes nos contrées, soit en plaine, soit en montagne.
Le mâle et la femelle travaillent à la construction de
leur nid vers le 10 ou le 15 avril dans les bois de la
plaine et des collines, seulement vers la fin de mai dans
ceux des montagnes (Bailly, 68).
I. b. Oiseau nicheur régulier, mais assez disséminé
près de Genève (Fatio, de Schæck, Lechthaler, Lunel,
Vaucher). Fréquent près de Duillier ( Vernet); assez rare
au voisinage de Lausanne {Goll, Meyer). Assez rare près
de Clarens /Meyenrock).
IL. «. Commun dans le Pays-d'Enhaut (Püittier et
Ward, Contribution à l’histoire naturelle du Pays-d’Enhaut
vaudois). Il se montre fréquemment dans la Gruyère
(Olph-Galliard, Verzeichnis der Vôgel des Tales Greyerz).
IL. b. Fréquent près de Fribourg /Musy), pas rare
dans le canton de Fribourg (Cuony), près d’Avenches
(Blanc). Assez fréquent le long de la Thièle et aux bords
du lac de Bienne (de Burg). Commun aux bords de l’Orbe
(Duplessis et Combe, 61). Pas rare aux bords du lac de
Neuchâtel et près de Marin (Robert et Vouga).
IIL. a. Assez fréquent près de Meiringen (Blatter,
Fatio).
III. b. Rare dans le Mittelland (Studer); assez
fréquent près de Herzogenbuchsee (Xrebs), près de Ber-
thoud (Fankhauser), près de Schüpfen (Stämpfhi), aux
alentours de Diessbach (Xüser), dans l’Emmental et dans
la Haute Argovie (Gerber), près de Soleure, surtout
— 135 —
jusqu'à une hauteur de 800 m., près de Bettlach assez
fréquent, de là jusqu’à 1450 m. il est plus rare, Pas
rare le long du Jura soleurois, il préfère ici en général
la plaine, les collines et les lisières des bois profonds;
le plus fréquent le long des rivières (de Burg).
Oiseau nicheur aux environs de Soleure:
10 juin 1903 lac d’Aeschi,
20 juillet 1903 lac d’Aeschi,
mai 1904 Luterbach,
juin 1904 Etziken,
18 mai 1905 Lüsslingen,
> juillet 1905 Inkwil,
12 juin 1905 Emmenschachen (Greppin, 159).
IV. a. Il n’est pas fréquent près de Sarnen (Etlin),
Stans (Rengger), près d’Andermatt /Nager, Fatio). Il se
trouve dans le canton de Schwytz /Lusser, Gemälde der
Schweiz: Der Kanton Schwy2).
IV.b. Très fréquent dans la vallée de la Suhr; un
peu moins répandu dans la vallée de la Wigger, mais
on le trouve tout de même partout; il n’est pas rare
dans la vallée de la Pfaffnern et le long de l’Aar, depuis
Olten jusqu’à Aarau (de Burg). Pas rare près de Sempach
(Schifferti), rare près de Walchwil /Maurer). Très fréquent
à l’Engelberg (Hiürzeler).
V.a. Pas rare dans le canton de Glaris (Schindler),
près de Matt (Bübler), près de Mels (Oschwald).
V.b. Il se trouve près d’Einsiedeln (Sidler). Il n’est
pas rare près de Zurzach (Gerber), près de Zurich (Graf).
VI. a. Pasrare dans le canton du Sentis (Hartmann, 9).
VI 4. N'est pas rare près de St-Gall /Séülker, 55,
Dick, Girtanner), près de Winterthour (de Burg); rare
dans le canton de Schaffhouse (Pfeiffer, Gasser). Très
rare aux bords du lac de Constance (Walchner, 713). Assez
commun près de St-Gall (P. S. dans Schw. BI. f: O.).
VIL. a. N’est pas rare près de La Chaux-de-Fonds
(Girard), près de Marin (Vouga), aux environs de Neu-
49
châtel, où je trouvai le 2 juillet un nid contenant trois
œufs et qui était établi à 1 m. au-dessus du sol (de Cou-
lon). Rare au Val-de-Travers (Cavin). Pas rare près de
Cressier, Nods, et au Chasseral (de Burg). Au Chau-
mont il se trouve comme oiseau nicheur (Saunders, 80).
VII. d. Pas rare près de Porrentruy (Ceppi). Fré-
quent près de Bâle /Wendnagel); pas rare dans Bâle-
Campagne, dans la vallée de Balsthal, dans les vallées
de la Birs et de la Lützel ; sur les montagnes jurassiennes il
est partout fréquent au-dessous de 1000 m. Bettlach:
Depuis 1000 jusqu’à 1300 m. il ne se trouve que rare-
ment comme oiseau nicheur; plus haut seulement peu
de couples; dans la hauteur de 1402 m., derrière le
chalet de l’Obergrenchenberg, dans la Tiefmatt depuis
1234 à 1300 m. quelques-uns. Le 29 juillet 1903, dans
le Schwelligraben, à 1280 m., quelques Pouillots fitis
chantants. Le 30 juillet, à 1402 m., un couple avec
4 jeunes oiseaux. Le 20 août, à 900 m., des Fitis
chantants et appelants. Dans le district d'observation on
rencontre les deux formes décrites: Phyllopneuste flavi-
ventris, avec le dessous du corps beau jaune, habit de
jeunesse, et Phyllopneuste septentrionalis, avec peu de
jaune à la gorge et à la poitrine, et la partie inférieure
du corps d’un blanc pur (plumage d’adulte), on a de la
peine à les distinguer des Pouillots siffleurs. Leur chant
se fait entendre par-ci par-là jusqu’au milieu de sep-
tembre ; quelquefois encore à la fin du mois de sep-
tembre par des individus retardataires (de Burg, 142).
Le 19 juin 1905 j’entendis le chant du Pouillot fitis
dans la seconde chaîne du Jura, près de Hünggen,
dans la Brocheten, au Guldental près de Ramiswil. —
Le 31 mars 1906 j'observai des Pouillots fitis qui chan-
taient à la Martinsfluh (Greppin, 159).
VIII. &« Pas rare dans le Haut-Valais /Fatio et
Studer). Commun au val d’Ossola (Giglioli, Inchiesta
ornitologica italiana). :
Dr
VIII. b. Assez rare près de Martigny (Vairoli), Sion
(Wolf), Aïgle (de Rameru); assez commun près de
Salquenen (Lengqenhager).
IX. a. Il n’est pas rare au canton du Tessin (Len-
ticchia). Oiseau nicheur au canton du Tessin (Ghidini).
Il s’y trouve plutôt comme oiseau isolé (Riva, 59). Près
de Sondrio assez fréquent /Giglioli, Inchiesta ornitologica
italiana).
IX. &. Pas rare au San Salvatore (Gerber). Oiseau
nicheur près de Lugano (Ghidini).
X. a. N'est pas rare près de Coire {Salis). Quelques
couples couvent 5 à 6 œufs aux lisières inférieures des
forêts de sapins, sans cela ordinairement aux bords des
ruisseaux. Il ne se hasarde pas dans les hautes mon-
tagnes (Baldenstein, 184).
X.b. Oiseau nicheur assez rare dans la vallée du
Rhin /Schwendener). Oiseau nicheur à lextrémité nord
du lac de Constance /Bau).
XI. a. Pas rare près de Pontresina (Saratz), dans
l’'Engadine supérieure (Baldamus).
XI. b. Oiseau nicheur dans l’Engadine inférieure,
près de Tarasp (Hartert).
Oiseau de passage. Le Pouillot fitis est un oiseau
de passage et erratique fréquent dans la plupart des
zones d'observation. Le passage principal se dirige en
large phalange vers l’ouest entre le Jura et les Alpes.
Mais il y a un assez grand nombre qui cherchent à
atteindre leurs séjours d'hiver en franchissant les cols des
Alpes glaronnaises, en partie le St-Gothard et les cols
des Alpes bernoises. Ils remontent aussi parfois par la
vallée du Rhin, quoique ceci n’ait lieu que pour une petite
quantité, puisqu'on signale un passage minime à l’est de
la Suisse. Un passage a lieu par les cols et les vallées du
Jura, probablement aussi sur la crête du Jura, si le
temps est beau sur la chaîne des montagnes et qu’il fasse
du brouillard dans la vallée. De même le pied septentrio-
nal du Jura présente des passages. Le passage d’automne
se fait pendant la journée; les oiseaux voyagent isolément
ou par petites troupes. Le passage du printemps a lieu
dans la plupart des cas quand le jour commence à poindre
ou dans Les premières heures du matin, et se découle dans
la direction opposée; il paraît que les oiseaux voyagent
par troupes de 10 à 50 individus, d’abord les mâles.
Pendant le jour ils séjournent aux bords des rivières et
dans les bois champêtres.
L. a. Il vient dès les premiers jours de mars, parfois
déjà vers la fin de février. On les remarque en automne
dans les vallées jusque vers le milieu de septembre
(Bailly, 68).
[. b. Fréquent près de Genève (Fatio, de Schæck),
près de Duillier ( Vernet).
Dates d’arrivée :
30 mars 1886 Lausanne (Richard)
DE 0, A OST : ï
31 1890 s 2
21 :, / 13921Dunllier (Vernet)
25 LM 1803 : 5:
27 1895 Lausanne (Richard)
30 , 1895 Duillier (Vernet)
27 , 1896 Lausanne (Richard)
294 TH89617/Cour (de Burg)
8 avril 1896 Duillier (Vernet)
25 mars 1897 Lausanne (Richard)
24 , 1897 Duillier (Vernet)
15 avril 1898 é ;
27 mars 1899 LS ;
20 avril 1900 >. ;
DE 214004 ; ë
815 711902 E :
15 1903
ui)
1 avril 1904
12 QE 1904
is de 1907
139
Duillier
n
(Vernet)
1
po)
IL. a. Oiseau de passage à Montbovon (Gillet).
IT. d. Oiseau de passage fréquent à Fribourg (Cuony),
oiseau de passage à Yverdon {Garin), au lac de Morat
(Savary), près de Marin (Robert et Vouga).
IIL. a. Oiseau de passage assez fréquent à Meiringen
(Fatio).
IV.a. J’ai constaté des passages par le Gothard
(Nager).
Dates de passages pour II. à. et IV. b.:
a) au sud de PAar (parties de Berne [Mittelland],
Lucerne, Argovie et Soleure):
4 avril 1886
re 1887
ARS 1889
LOU 1889
28 mars 1890
14 avril 1890
Le 1891
D 1892
40e 1892
LS, 1902
23 mars 1893
2 avril 1893
1 à SOU 1893
Le 1894
Jus 1894
CORRE 1894
LÉ RS 1895
CEE 1895
23 mars 1896
27 avril 1896
#4 1897
Haute-Argovie
7
Herzogenbuchsec
Haute-Argovie
Herzogenbuchsee
Haute-Argovie
Herzogenbuchsee
Haute-Argovie
Zofingue
1
Herzogenbuchsee
Haute-Argovie
»
Herzogenbuchsee
Säli
Haute-Argovie
Zofingue
Engelberg
Herzogenbuchsee
9
(Gerber)
n
(Krebs)
(Gerber)
(Krebs)
(Gerber)
n
(Krebs)
(Gerber)
(Fischer)
(Krebs)
(Gerber)
(Krebs)
(Fischer)
(Gerber)
(Fischer)
”
(Krebs)
1
740
5 avril 1898 Lucerne
10 , 1898 Herzogenbuchsee
10 , 1898 Zofingue
21 mars 1899 Haute-Argovie
25 , 1999 Bremgarten
4 avril 1899 Langnau
18 , 1899 Herzogenbuchsee
5 , 1900 Sempach
10 , 1900 Haute-Argovie
17), 1900: Zofingue
28 , 1900 Engelberg
6 , 1901 Haute-Argovie
19 ,: 1901 Sempach
20 mars 1902 Haute-Argovie
11 avril 1902 Zofingue
13 , 1902 Oftringen
4 , 1902 Sempach
91481902 "ETacrd'Aeschi
3 , 1003 Berne
5 , 1903 Haute-Argovie
6 , 1903 Sempach
7 . 1903 Zofingue
15 , 1905 Engelberg
2 , - 1904 Berne
5 , 1904 Zofingue
31 mars 1905 Sempach
81 , 1905 Zofingue
2 avril 1905 Berne
3 ; 1905 Aarberg
LEP NMLTI0 MBerne
11:2$% 21906 Nrerholz
11 , 1906 Aarberg
13 , 1906 Dentenberg
13 1906 Lindentai
(Fischer)
(Krebs)
(Fischer)
(Gerber)
(Lifart)
(Gerber)
(Krebs)
(Schaifferli)
(G'erber)
(Fischer)
(Gerber)
(Schifferli)
(Gerber)
(Fischer)
(Schifferli)
(Greppin)
(Weber)
(Gerber)
(Schifferli)
(Fischer)
(Weber)
(Fischer)
(Schifferli)
(Fischer)
(Daut)
(Miühlemann)
(Weber)
(Daut)
(Mülhilemann)
(Daul)
7
”
b) Pente méridionale du Jura (y inelus l’'Engelberg
comme contrefort de celui-ci) Berne, Soleure, Argovie:
17 mars
14 avril
14 n
19 mars
11 avril
14 1
er
Es
I Le)
SN COROT CON = ROONECOMONRET
ÿ
ND N = mi
(Je)
1868
1869
1870
1871
1872
1882
1886
1886
1892
1892
1893
1894
1895
1896
1897
1898
1898
1898
1899
1899
1900
1900
1900
1901
1901
1901
1902
1902
1902
1902
1903
1903
1905
1905
1905
1904
1
Wangen
Olten
”
Aarau
Olten
Aarau
Olten
Aarau
p]
Y
Olten
»
Wangen
Aarau
Olten
n
Aarau
Olten
Gretzenbach
Bettlach
Schachen
Granges
Soleure
”
Engelberg
Gretzenbach
Olten
n
Bettlach
Bellach
Gretzenbach
Rosego
Dulliken
(TJ. de Burg aîné, 124)
1
(Winteler)
(de Burg aîné)
(Wüinteler)
(de Burg aîné)
(Winteler)
”
pl)
(de Burg aïné)
”
(G. de Burg)
(Winteler)
(G. de Burg)
ni)
(Winteler)
(Schürch)
(de Burg)
”
»
(Greppin)
”
(de Burg)
(Hirzeler)
(de Burg)
D)
(Greppin)
(de Burg)
(Greppin)
(de Burg) .
— 142 —
10 avril 1904 Soleure . (Greppin)
13 , 1904 Bellach À
13 , 1904 Bettlach 5
13 , 1904 Selzach 5
10 , 1905 Soleure ;
19 , 1905 Gretzenbach (de Burg)
21 :, 1905 Olten
”
25 mars 1906 Berne (Weber)
9 avril 1906. Bellach (Greppin)
11 , 1906 Rosegg :
LE ONG : À
AE: LOUE , :
25 , 1906 Dürrbach :
1906 passage encore jusque vers le milieu de mai
(Greppin, 158)
17 avril 1907 Olten (G. de Burg)
18:145204907"Wanven :
23 , 1907 Schachen =
Dates de départ, soit dernière observation:
13 septembre 1886 Haute-Argovie (Gerber)
21 : 1898 Olten (de Burg)
25 3 1899 ; :
16 : 1900 Soleure (Greppin)
29 à 1900 Olten (de Burg)
fi ; 1901 Soleure (Greppin)
30 ; 1901 Olten (de Burg)
7 : 1902 Haute-Argovie (Gerber)
29 | “août 1903 Bellach (Greppin)
31 ; 1905 Granges S
15 septembre 1905 Rosegg :
21 es 1905 Bellach à
28 ; 1905 Olten (de Burg)
V.a. Oiseau de passage dans le canton de Glaris
(Schindler), près de Matt (Büäbler).
V.b. Oiseau de passage près de Zurich (Nägeli,
Graf), près de Zurzach (Gerber).
== 1 JAN =
Dates
2 avril 1883 Zurich (Nügeli)
15 mars 1884 L ;
6 avril 1890 ; ,
120.7 11891 e =
22 mars 1892 : à
3 avril 1893 à =
30 mars 1897 Zurzach (Gerber)
tu 4898 : ;
11 avril 1898 Zürichberg (Nägeli)
19 mars 1899 Zurzach (Gerber)
13 avril 1900 Zurich (Graf)
25 , 1900 Zürichhorn (Nägeli)
6 , 1902 Glattbrugg :
3 1903 Zürichhorn
1
VI.b. Oiseau de passage rare près de Mullheim
dans la vallée de la Thur (Beck), près de Frauenfeld
(Schwyter), près de St-Gall (Dick), près de Thayngen
(Gasser).
VIL &. Le Pouillot fitis n’est pas rare au passage
près de La Chaux-de-Fonds (Micoud, Girard), près de
Neuchâtel (de Coulon), près de St-Aubin (Vouga).
VIL 0. Il n’est pas rare près de Porrentruy (Ceppi).
Sur les hauteurs du Jura, jusqu’au-dessus de 1000 m.,
où il n’y a très probablement qu’une couvée apte à voler
au milieu de juillet, l'agitation pour le passage com-
mence déjà à la fin de juillet. Ils quittent les hauteurs
par familles, mais il y a souvent de vieux 4 qui y res-
tent; après le milieu d’août, ces individus suivent les autres
également et se groupent, pendant la mue qui a lieu dans
les mois de juillet et d'août, dans les hauts arbres des
petites forêts mixtes, où ils aiment à rôder avec leurs
congénères dans les chênes, les mélèzes et les bouleaux.
Ils se chassent les uns les autres comme les Gobe-
mouches et ne font entendre que rarement leur chant,
mais fréquemment leurs cris d'appel. A la fin d’août, le
— 744 —
départ commence peu à peu, dure tout le mois de sep-
tembre, atteint son plus haut point au milieu de ce
mois et se termine déjà le 5 octobre. Des retardataires
se montrent des fois encore plus tard dans les jardins et
les haies champêtres (de Burg).
Dates d'arrivée :
26 mars 1866 Pfeffingen (Schmidlin)
A CAE TE :
1e" avril 1872
DNS OCT :
27 mars 1879
29 IS ; ,
1% avril 1885 1e %
LH ONIESS à x
10 , 1898 Bärenwil (Fischer)
20 mars 1904 Diegten és
11 avril 1906 Bâle (Wendnagel)
TMS PAEUOU TEA ES »
Départ:
1 octobre 1875 Pfeffingen (Schmidlin)
24 septembre 1877
9 octobre 1879
Y 1”
18 septembre 1880 À »
9 octobre 1882 5 »
4 L 1886 , »
ERA 1887 à ”
3 septembre 1902 Balm (Greppin)
VIIL. b. Oiseau de passage près de Martigny (Vairoli),
près de St-Maurice (Besse), près de Sion (Wolf), aux
environs d’Yvorne (Ansermoz).
IX. a. Oiseau erratique dans la Valteline (de Carlini).
IX. 0. Fréquent au passage en automne près de Lu-
gano ; 28 septembre 1902 passage considérable (Ghidini).
X.a. Le Pouillot fitis est un oiseau erratique que
je vis à la fin d'août et en avril au passage en Italie, mais
— 145 —
je n’y observai jamais un couple qui couvait. Ici, aux
Grisons, c’est la seconde espèce de Pouillot qui nous
réjouit par son retour. Il arrive dans la première moitié
d'avril et s’établit tout de suite dans les buissons de
saules et d’aunes le long du Rhin et des ruisseaux, où
l’on entend chanter beaucoup de ces oiseaux, surtout le
matin, de très bonne heure. Cette année, j’observai
les premiers le 11 avril avant que les saules eussent
poussé. Il est rare, chez nous, que le Pouillot fitis habite
d’autres endroits, excepté à l’époque des passages ....
(Baldenstein, 184).
XI. «a. Passage assez considérable près de St-Moritz
(Pestaloza).
Hôte d'hiver. Selon Fatio le Pouillot fitis serait
un hôte d'hiver rare aux bords du lac Léman; d’après
Bailly, 68, en Savoie, selon Besse près de St-Maurice,
d’après Vairoli à Martigny.
Biologie. Aux premières heures de son arrivée,
souvent quelques jours après, probablement dans l’attente
des $ qui arrivent un peu plus tard, le Pouillot fitis
chante en commun avec la société qui est venue avec
lui; mais bientôt ils se séparent en couples, beaucoup
restent à la proximité des rivières qui leur servaient de
séjour le jour de leur arrivée. La plupart recherchent les
lisières épaisses des bois et les buissons, de même que
les taillis de quelques années, pour y construire leur nid.
Ils l’établissent de préférence dans les alluvions et les
îles de l’Aar et d’autres rivières. Le Pouillot fitis aime
surtout la forêt mixte qui n’est pas trop haute, elle doit
renfermer beaucoup de fourrés et de clairières.
Aux bords des torrents s’écoulant vers le sud il est
fréquent.
Dès le commencement de mai on trouve le nid,
contenant 4 à 6 œufs, dans l’herbe forestière, dans les
— 146 —
bruyères, dans le lierre croissant à terre; pour la plupart
des cas il repose sur la terre, mais on trouve fréquem-
ment des nids qui s'élèvent d’un pouce au-dessus du sol ;
les brins d'herbe qui sont ordinairement tissés dans le
nid, rendent difficile la découverte de celui-ci. Conrad de
Baldenstein écrit ce qui suit dans son Bericht über die noch
zu wenig bekannte Familie der Laubsänger: , Le nid est
construit par la femelle, à une pente ou à un endroit
élevé, dans un affaissement de la terre. Il a la forme
d’un petit four et consiste en toutes sortes d’herbes
sèches, de feuilles, et il est matelassé à l’intérieur de
plumes. On y trouve 5 à 6 œufs qui sont blancs tachetés
de brun-rouge clair, surtout au gros bout. Parmi les
points d’un brun-rouge clair il y en a qui sont pâles et
presque effacés“, de Coulon trouva, le 16 mai 1901, un
nid de Pouillot fitis dans un buisson d’une plantation de
sapins, au Chaumont, au-dessus de Neuchâtel. Il ne con-
tenait que 2 œufs. Tandis que l’observateur ne constatait
que des plumes de gélinotte pour tapis pour les œufs, il
trouva dans ce nid les œufs posés sur les plumes sous-
caudales et sus-caudales de la Palombe (Columba
palumbus), ainsi les œufs reposaient sur un duvet bleu.
Souvent, mais pas toujours, une seconde couvaison a lieu
à la fin de juin. Comme tous les Pouillots, le Pouillot
fitis doit beaucoup souffrir des souris, des muscardins,
des hérissons, des hermines, des serpents, des chats,
des renards, des fouines, des putois, même des escargots.
Dans 30 bourres du Faucon pélerin, de Burg constata
18 fois des plumes de Pouillots. Les éperviers, les pies-
grièches, les geais se mettent à la poursuite des Pouillots.
Nourriture. Des insectes et leurs œufs, des chrysa-
lides, des chenilles, presque toutes les familles d'insectes
y sont représentées; les recherches faites jusqu'à présent,
sur 72 individus, présentent pour la plupart des insectes
nuisibles. Seulement 2 parmi 17 estomacs des mois de
— TAT —
septembre et d'octobre contenaient les restes de baies
de Sureau et de Vin sauvage.
Distribution. Le Pouillot fitis se trouve au nord,
isolément, jusqu’au delà du cercle polaire, à l’est jusqu’à
l'Asie occidentale, à l’ouest jusqu’au Portugal, au sud
jusqu’à l’Italie méridionale. En hiver il séjourne en Asie
Mineure et en Afrique, du nord-est aux Indes. Il passe
l'hiver aussi isolément dans l'Italie méridionale,
105 a. Phyllopneuste sylvestris Mersn.
Pouillot de Meisner — Baumlaubsänger — Lui del
Beisner.
Synonymie: Sylvia sylvestris Meisner, Phyllopneuste syl-
vestris Br., Sylvia Meisneri Paess., Ficedula sylvestris
Jäck., Phyllopneuste Meisneri Jungh., Phylloscopus
rufus Sylvestris Parrot, Phylloscopus trochilus sylves-
très Praz., Phylloscopus spec. inc.? Popham, Phyllo-
scopus Meisneri Dubois.
Meisner, aussi bien que Schinz ont fait le reproche
aux autres ornithologues, de confondre les Pouillots;
mais il s’ensuit sans doute de leurs descriptions que la
même chose leur est arrivée! C’est ainsi que Meisner
ne décrit, sous le nom de Sylvia sylvestris, autre chose
qu’un Véloce. Seulement les ornithologues qui leur ont
succédé, ont réussi à en former un Pouillot nouveau,
qui a été une fois un Pouillot fitis, une autre fois un
rufus.
Meisner décrit comme suit son ,Pouillot“:
Cette espèce appartient au groupe qu’on appelle
Pouillot. Leur corps est plus petit que celui des
autres chanteurs, pour la plupart plus foncé ou d’un vert
plus clair et coloré d’un ton jaunâtre, ils sont pourvus
de pieds minces relativement longs. Leur nourriture
consiste de mouches et d’autres petits insectes, qu’ils
attrapent au vol ou cherchent sur les feuilles des arbres.
»yNotre oiseau, qui, du reste, n’est pas une rareté,
était confondu jusqu'à présent avec un Æitis (Sylvia
trochilus, bec-fin pouillot) qui lui ressemble beaucoup.
La description suivante comparant l’extérieur des deux
espèces et les notes concernant leur manière de vivre,
ne laisseront probablement aucun doute quant à la dis-
tinction de ces deux espèces.
»Déjà les dimensions
notables :
Sylvia trochilus :
Longueur totale de
PoiSeaur M ten 722707
Largeur des ailes éten-
dues NE DEN DE Ce 0 are
BC AN Re Es"
Queue en PE UE
ATP ALT PL RO UT
Doïgt moyen . . . .— 71/2!
Doist postérieur. M6 =167
Les ailes pliées laissent
la queue à découvert — 8//
présentent des différences
La nouvelle espèce.
4/1 8/1
7! 6//!
= 4/1
1// 11//
CEE 9///
er
+ RTL
FEES 11//
Description.
Bec plus haut que large au
bout, à bords retroussés.
Partie supérieure à peine plus
longue que Pinférieure, à pointe
courbée et faiblement échancrée.
Mandibule inférieure brun-jau-
nâtre. Bords des mandibules jau-
nes, munis de cils noirs.
Lesnarines àrebords vers le bout.
Pieds brun-jaunâtre, jaunes en-
dessous, ongles brun-jaunâtre.
La partie supérieure de l’oiseau
est entièrement lavée de vert-
grisâtre ou de gris-verdâtre.
Faible, aplati à la base et au
bout, sans bords retroussés.
Partie supérieureplus longueque
l’inférieure, faiblement échancrée.
Les deux mandibules brunes,
un peu plus claires aux bords,
avec des cils d’un noir un peu
moins foncé.
Narines longues, étroites.
Bruns.
Brun-foncé.
De même, seulement que cette
nuance est plus sombre que chez
S. trochilus.
|
Une raie nette jaune-blanchâtre
part des fosses nasales et va
jusqu’à la nuque en traversant
les yeux.
Entre le bec et les yeux ilya
une raie gris-brun.
Les tempes brun-olivâtre.
Gorge blanchûtre.
Poitrail blanc et jaunâtre.
Abdomen blanc, sous-caudales
blanc-jaunâtres.
Rémiges brunes, aux bords exté-
rieurs olive.
Les ailes jaunes au poignet,
Une raie peu distincte et étroite
part des narines pour se perdre
vers la nuque.
Raie mate gris-noir à travers
Pœil.
De même.
Blanche.
Gris-blanc mêlé de jaune.
Abdomen et sous-caudales lavés
d’un jaunâtre pâle.
Brunes, bords extérieurs olive.
Jaunes au poignet, sans taches.
tachetées quelquefois de brun.
La deuxième et la troisième
rémige sont les plus longues et
de même longueur.
Les rectrices gris-brun, aux
bords intérieurs plus pâles; bords
extérieurs olive.
De même.
Gris-brun, bordés de vert aux
bords extérieurs.
»Entre le mâle et la femelle il n’y a pas de marques
particulières pour les distinguer à l’extérieur.
»Peut-être y en a-t-il beaucoup qui croient de peu
d'importance les différences dans l’extérieur citées, pour
considérer ces deux oiseaux comme deux espèces par-
faitement différentes; tout de même ces différences,
très peu marquées cependant, sont néanmoins importantes,
puisque l'observation des oiseaux vivants montre des
différences qui ne permettent pas de confondre les deux
espèces.
Tandis que Sylvia trochilus se tient tranquillement,
pendant des heures sur la même branche, et regarde
bêtement et sans soucis dans le canon du chasseur guet-
tant, notre oiseau nouveau est très agile et sait très bien
échapper aux embüches parce qu’il se glisse furtivement
entre les branches et les feuilles, de sorte qu’il est beau-
coup plus difficile à le tirer.
»Sylvia trochilus séjourne au printemps et en été
dans les forêts et toujours dans la hauteur sur les
branches des arbres. En automne il abandonne les
forêts et séjourne dans les prairies et sur les saules le
long des ruisseaux.
,Quant à l’autre oiseau il reste toujours dans les
forêts et il aime les bas buissons où il se glisse vive-
ment et sans repos. Seulement en automne, peu avant
le passage, il se montre dans les prairies.
_,Le chant de ces deux oiseaux offre une différence
très marquée. Tandis que Sylvia trochilus fait entendre
un doux chant très bas, très agréable, flûté et un peu
mélancolique, on n'entend de lPautre qu’un cri: zipp
zapp, zipp zapp très monotone! Plus tard il ne fait
entendre qu'un bas chuchotement difficile à reproduire.
»Sylvia trochilus arrive chez nous en avril et
disparaît de nouveau tard en octobre. Quant à l’autre,
il n'apparaît que plus tard et disparaît plus tôt.
.Ces différences citées me paraissent assez impor-
tantes pour motiver la création d’une nouvelle espèce.
Sylvia trochilus est le seul oiseau, avec lequel il pourrait
être confondu; il diffère si considérablement de tous les
autres qu'aucune confusion n’est possible.
»Je propose maintenant pour lui le nom de Syluia
sylvestris, Chanteur de la forêt, à cause de son constant
séjour dans les forêts et j’indiquerai ainsi la diagnostique:
Sylvia sylvestris supra griseo-virescens, superciliis
obsolete flavescentibus; subtus sordide albido-flavescens.
Nares oblongæ; pedes fusci. Alarum flexura subtus flava,
maculis nullis.
,Dans: Bewicks history of british birds (Newcastle 1816) Vol. 1,
notre Sylvia sylvestris se trouve sous le nom de ,T'he willow wren“
qui est décrit très exactement et est distingué nettement de Sylvia
trochilus (the yellow willow wren) et de Sylvia rufa (the least willow
wren). S. p. 232 ff»
, The yellow willow wren, le Pouillot véloce jaune. (Motacilla
trochilus Lin. — Le pouillot, ou le chantre Buff.)
, Longueur plus de 5 pouces. Le bec est brun, jaune à l’intérieur
et aux bords. Yeux brun-noisette. La partie supérieure du plumage
est jaune tirant sur le vert pâle d'olive, la partie inférieure est jaune.
satin.
Au-dessus de l’œil il y a une ligne blanche qui est très marquée
chez les jeunes oiseaux. Les ailes et la queue sont d’un brun foncé,
aux bords pâles. Les pieds ont la couleur d’un brun jaunâtre.
Il y à trois espèces très distinctes du Véloce et dont celle-ci
est la plus grande. Les deux suivantes sont différentes, aussi bien
par la grandeur et par l’extérieur. Mais, quant à leur taille et leurs
coutumes, ils se ressemblent beaucoup. Cette espèce est plus rare ici.
On la voit quelquefois sur les cimes des arbres d’où elle s’élance en
chantant. Son chant est plus faible et plus doux, mais pas très varié.
Ils construisent leur nid dans les trous à côté des racines d’un arbre
ou dans les collines sèches, et prennent pour matériaux de la mousse,
de la laine et des poils, dont ils matelassent le nid. Les œufs sont
d’un blanc sâle tacheté de points rougeâtres. L'orifice du nid est
long et singulièrement voûté à l’aide de brins d'herbe secs.
»The Willow wren. — Le figuier brun et jaune. (Buff.)
»Celui-ci est un peu plus petit que le précédent. Le plumage
du corps est beaucoup plus foncé à la partie supérieure que celui
du dernier et a la couleur verdâtre des olives; les ailes sont brunes,
bordées d’un jaune pâle. La partie inférieure est blanchâtre, lavée
de jaune à la gorge, à la poitrine et aux cuisses; le bec est brun,
jJaunâtre à l’intérieur; au-dessus de chaque œil se dessine une ligne
d’un jaune clair, qui s'étend depuis le bec jusqu’à l’occiput, les pieds
sont d’un brun jaunâtre. Ces oiseaux varient beaucoup quant à la
coloration de leur plumage.
»Ce Pouillot fréquente les haies, les buissons et autres places
semblables. Sa nourriture consiste en insectes, qu’il recherche en
sautillant sans cesse dans les branches des arbres. Il fait un nid
très simple d'herbes sèches, de mousse, de tiges minces des plantes
sèches; il est rembourré de peu de plumes, de poils et d’un peu de
laine; il est placé ordinairement dans un fourré épais ou dans une
haie. La femelle pond en général 5 œufs blancs tachetés de roux.
Nous supposons que c’est le Figuier brun et jaune de Buffon.
»The least Willow wren — le plus petit Roi des saules. Chif
Chaf.
Cet oiseau est plus petit, d’un pouce environ, que le Pouillot
véloce et d’un demi-pouce que le dernier.
Les parties supérieures du plumage sont plus foncées que les
deux autres, se perdant peu à peu en un gris de souris; sa poi-
trine est d’un sale blanc argenté; les pieds foncés. Le chant de cet
oiseau, quoique ressemblant à celui du dernier, est toujours plus
faible. Chez les deux il consiste en une strophe simple qui est souvent
répétée et leur chant faible et simple, s’il se fait entendre des branches
des très grands arbres, n’est renforcé qu’à l’aide de l’écho.
,»Cette espèce fréquente ce pays parmi les premiers oiseaux de
passage en été, mais à cause de leur petit nombre elle est assez rare,
et, comme elle préfère l’ombre des forêts épaisses et isolées, elle
n’est vue que très rarement.“
50
DFE
Plus tard, des observateurs ont attribué à cet oiseau
un nid extrêmement mal construit, des autres un nid
spécialement artistique; la plupart des observateurs pos-
térieurs supposèrent que les Pouillots entendus par ci par
là, qui avaient un double chant, étaient des Pouillots.
On désigne par chant double du Pouillot fitis et du
Pouillot véloce l’exécution variée des strophes, par
exemple zilp zalp zulp düé düé düé déa hoïda ou encore
plus court zilp zulp zalp düé düé düé, ce dernier chant
s'entend souvent dans le Jura, du Pouillot véloce, tandis
que la première version est reproduite plus rarement par
le Pouillot fitis.
Comme les Pouillots siffleurs varient beaucoup quant
à leur coloration, la forme des ailes, leur grandeur, la
longueur des ailes, de la queue et du bec et la cou-
leur des pieds, et que les observations de Meisner
s’approchent presque entièrement de la description du
Rufus, et que, depuis Meisner, aucune nouvelle descrip-
tion des oiseaux tués en Suisse n’a été donnée et que
.les observations des ornithologues étrangers diffèrent
beaucoup, il est évident que le Pouillot de Meisner a
été un petit Rufus.
Notre collaborateur Parrot écrit ce qui suit d’un
individu observé par lui le 25 mai 1898:
Enfin, une après-midi, j'entendis, au-dessus de Mei-
ringen, entre la chute du Reichenbach et la gorge de
V’Aar, tout près d’un Pouillot véloce, le chant carac-
téristique d’un Fitis. Mais comme on le voyait aussitôt,
cet oiseau n’était qu'un pseudo-fitis, car son chant formait
un étrange mélange de celui du Pouillot véloce et du
Pouillot fitis, d’une manière comme je ne l’avais jamais
entendu. Je fis la découverte du chanteur dans une forêt
de hêtres, où il y avait par ci par là des jeunes sapins.
Le Pouillot répétait d’abord 2 à 5 fois le cri bien connu,
le: dilm delm du Pouillot véloce, puis ensuite l’intonation
si captivante du Fitis; à la fin, le ton s'élevait de
nouveau à la hauteur de: dilm delm, qui y fut rattaché
deux fois, moins distinetement. Il n’y avait aucun doute,
j'avais devant moi l’oiseau qui était décrit d’abord par l’orni-
thologue suisse Meisner, ensuite par plusieurs naturalistes,
un oiseau dont les qualités morphologiques et biologiques
avaient séduit les auteurs à l’acceptation de la forme
intermédiaire du Pouillot des arbres de Meisner., Quant
à l’extérieur et aux habitudes, le Pouillot des arbres
semble se rapprocher plutôt du Fitis (Parrot dans:
Journal für Ornithologie 1900).
J’ai tué jusqu’à présent deux individus dont le chant
représentait la strophe du Fitis précédée ou suivie du
dilmp dalm dilmp du Pouillot véloce et six individus qui
chantaient le dilp dalp dulp précédé ou suivi de dié
dié dié ou düé düé düé. Les premiers étaient des Fitis,
les derniers des Véloces. En général, il arrive rarement
qu’on entend des Fitis qui chantent dilmp delm dalmp;
il est moins rare d’entendre des Véloces qui chantent un
air se rapprochant beaucoup de celui du Fitis, c’est-à-dire
reproduisant les syllabes: dué dié dia dia. Si, dans ce
cas, il s’agit toujours d'individus ayant les pieds plutôt
pâle jaunâtre — ce que j'ai observé chez deux sujets,
je n’ose l’affirmer faute de dépouilles à comparer.
106. Phyllopneuste rufa Pr.
Pouillot véloce — Weidentaubrvogel — Lui piccolo.
Synonymie: Sylvia rufa Lath., Meisner et Schinz, Temm.,
Riva. Sylvia sylvestris Meisner. Sylvia nemorosa
Baldenst. Phyllopneuste rufa Bailly. Phylloscopus
rufus Hom. Phylloscopus rufus Cat. Brit. Birds.
Phytloscopus sylvestris, solitarius, pinetorum Br. Phyl-
loscopus rufus Fatio, N.Naum. Phylloscopus collybita
collybita Hart.
— 154 —
Noms vulgaires: Pouillot Véloce (Suisse française), Tüit-
tit (Savoie). — Düidap, Dildäplh (Soleure et ailleurs),
Tiléälpli (Grisons), Dilpdalp, Dilpzalp, Widelaubsänger,
Zalpli, Widelaubvügeli, Widezisli (Suisse orientale),
Hürdaish (pays central), Wuitele (vallée de lInn). —
Tuit, Canavetta (Tessin), Tuin (Valteline), Cincin pcit
(Piémont), Boénetto (Alessandria), Piuvi, Tuit, Zuit,
Ciuit (Piedimulera, Crodo), Tuin, Tuit (Sondrio).
Le Pouillot véloce est un oiseau nicheur fréquent
dans la plaine et dans la région montagneuse, aussi bien
dans le Jura que dans les Alpes, jusqu’à une hauteur de
1500 m. environ; oiseau nicheur encore assez répandu
de 1000 à 1600 m. dans le Jura, jusqu’à 1500 m. dans
les Alpes. Quelques couples se hasardent, dans le Jura
occidental, jusqu’à 1700 m., dans les Alpes jusqu’à
1800 m. -
Il arrive de temps en temps qu’un oiseau reste en
hiver en decà des Alpes et se nourrit difficilement, le
long des rivières, d’insectes, d'œufs d’araignées et de
petits scarabées que la neige fondue, la pluie et l’eau
des fleuves ont mis à découvert.
Dans les régions VIIL. &. et b., au Valais et dans
les provinces de Turin et d’Alessandria, le Pouillot véloce
est rare, il ne s’y reproduit pas même régulièrement.
L'espèce plus grande et plus claire (Phylloscopus
collybita abietina Hartert) apparaît régulièrement au pas-
sage d'automne et souvent aussi au printemps, pour la
plupart en petites troupes séparées des autres Véloces.
À son arrivée, en avril et à son départ, en octobre,
on le trouve dans les buissons de saules, en été il se
tient dans les bois à feuilles caduques ...* (Meisner et
Schinz, 1815.)
I est partout commun... Il est fort probable qu’il
niche chez nous...“ (Schinz, 1837.)
»Le Pouillot véloce est aussi commun en Suisse que
le Fitis, aussi bien dans la plaine que dans la région
montagneuse des Alpes et du Jura, mais il diminue à
mesure qu’on monte sur les hauteurs, quoiqu'il se
trouve parfois dans les hautes vallées alpestres, jusqu’à
1450 m. et qu’il semble y nicher exceptionnellement.“
(Fatio, 1899.)
Oiseau sédentaire. Le Pouillot véloce passe rare-
ment toute l’année en Suisse; cependant on connaît plu-
sieurs Cas, dans presque toutes les régions de la Suisse
où ce Pouillot a passé l’hiver chez nous; ceci à surtout
lieu aux rivages des lacs, des rivières et des étangs des
contrées basses, surtout à l’ouest et au sud de la Suisse
et quelquefois encore au pied du Jura.
[. a. Tous les Pouillots véloces ne partent pas; car
il n’est pas rare d’en rencontrer pendant l'hiver, même
par un froid très vif, sur les saules ou les buissons des
bords des eaux qui charrient le plus de choses immondes,
notamment le long de l’Albanne, près de Chambéry.
On les y voit épier à chaque instant, de l’extrémité d’une
branche ou posés à terre sur le gravier ou la boue, le
passage de quelque objet qui puisse les alimenter. Ils
.se jettent quelquefois plusieurs ensemble sur la même
proie; se trouve-t-elle considérable, ils s’y posent et se
laissent entraîner avec elle par le courant de l’eau, tandis
qu’ils becquètent à l’envi et sans relâche, jusqu'à ce qu'ils
aient pu en arracher quelques petits morceaux qu'ils
viennent ensuite dévorer sur les bords. À l’approche de
la nuit, ils se cachent dans les cavités des vieux arbres
ou des digues; mais ce qu’il y a de curieux, c’est qu’on
en trouve parfois plusieurs blottis dans le même trou, où
ils se serrent l’un contre l’autre pour mieux se garantir
contre le froid (Bailly, 68).
I. d. N'est pas rare à Genève (Lechthaler); au Jorat
(Narbel). Isolé à Lausanne (Meyer).
— 156 —
III. b. Oiseau sédentaire rare dans le centre du canton
de Berne {Studer).
IV.b. Des individus isolés se trouvent presque cha-
que hiver le long du pied méridional du Jura (de Burg).
VIII. b. Oiseau sédentaire à Sion ({ Wolf), à St-Mau-
rice (Besse), à Martigny (Deléglise).
IX. b. Passe quelquefois l’hiver aux bords du lac Ma-
jeur (Mariani).
Oiseau erratique. Les Pouillots véloces entrepren-
nent, aussitôt la couvaison terminée, des excursions qui
les ramènent des montagnes jusque dans les plaines, aux
bords des fleuves, mais aussi dans les jardins, les ver-
gers, les parcs, les jardins potagers et les champs. Ces
excursions durent depuis la fin de juillet jusque vers la
fin d'octobre et commencent généralement par une grande
agitation; aussi ces Pouillots font sans cesse entendre
leurs cris d'appel. Ils quittent souvent les bas buissons
et apparaissent pour quelque temps dans la profondeur
des forêts, même des forêts de sapins. Souvent ils se
joignent pour quelques heures aux vols des Mésanges et
des Roitelets, surtout si ces derniers se trouvent en com-
pagnie de Pouillots Bonelli et de Sifeurs. Alors ils font
des apparitions aux endroits qu’ils ne visitent guère à
d’autres époques et ils y séjournent souvent pendant
plusieurs jours. Ils aiment aussi à s’amuser avec les Fitis
dans les mélèzes, les chênes et les frênes des bois
champêtres et des bords des rivières et des ruisseaux.
I. a. Le Pouillot véloce s’approche en automne des
habitations, vit dans les vergers, les jardins, le long des
haies qui leur servent de clôture, et se plait aussi sur
les arbres des promenades publiques (Bailly, 68).
I. bd. Oiseau erratique à Lausanne (Goll), à Clarens
(Meyenrock).
Il. b. Erratique aux environs de Lucens (Erbeau),
à Romont (Grand).
ie dé et “ns Éd ef à mt nd ee dé nl D
— 157 —
IT. b. Erratique au Jura, à l’Aar et à la Dünnern
(de Burg), à Fulenbach (Wyss), près de Berne (Berger).
IV.b. Apparaît dans les jardins en arrière-été
(Fischer - Sigwart). ŒErratique aux alentours d’Olten
(Schürch, Erni), le long de lPAar, d’Olten à Schôünen-
werd (de Burg), à l’'Engelberg (Hürzeler).
V.a. Erratique près de Matt (Bübler), de Glaris
(Schindler).
V.b. Erratique aux environs de Zurich (Lüdecke,
Môsch).
VI. D. Erratique à Hallau (Pfeiffer).
VIL. a. Recherche les vallées en automne (Girard).
Erratique aux environs de Neuchâtel (de Coulon).
Le 29 juillet 1903, quelques Véloces chantent encore
sur l’Envers de Monto à 1400 m. s. m. On remarque parmi
les Pouillots une grande agitation et on entend souvent
leurs cris d'appel. Le 14 août, la plupart des Pouillots
nés à cette hauteur, ont recherché la plaine; je n’obser-
vai plus que des individus isolés, à 1400 m., les 17, 18
et 19 août. Le 20 août, un petit vol d’environ 18 sujets,.
probablement trois familles, se dirige hâtivement vers l’ouest,
à la pente de l’Envers de Monto. Le 31 août, on entend le
chant de plusieurs Véloces à 700 m. s. m. (de Burg, 142).
X. a. Erratique aux environs de Coire; les Véloces quit-
tent la montagne en arrière-été et fréquentent les vallées
(de Salis).
Oiseau nicheur. Le Véloce se reproduit fréquem-
ment en plaine et dans la région montagneuse. Le nombre
des couples reproducteurs diminue quelque peu au-
dessus de 1000 m. Le Véloce niche cependant réguliè-
rement à 1600 m. s. m. Quelques paires isolées se repro-
duisent encore à 1800 m.
Il se trouve en nombre à peu près égal en-deçà
comme au-delà des Alpes. Il paraît qu’il préfère la ré-
gion montagneuse du canton du Tessin.
— 758 —
La. Vers la mi-avril, ce Pouillot s’apparie, retourne
avec la compagne qu’il a choisie, dans les bois ou les
lieux humides et remplis de broussailles ou bien encore
dans les haies épaisses garnies de chênes ou de saules.
Il construit son nid à terre, tantôt sous un buisson touffu
ou parmi ses racines, tantôt au pied d’un arbre. Quel-
quefois il le pose au milieu d’un arbrisseau à peu de
distance de terre, ou dans un tas de feuilles sèches
qu’entourent les taillis (Bailly, 68).
[L. b. N'est pas rare à Genève (Fato, Lunel, Lech-
thaler, Vaucher). Fréquent à Lausanne /Meyer), à Duil-
lier (Vernet). Fréquent aux Avants en mai 1898 (Par-
rot, 158).
Il. a. Fréquent dans la Gruyère (Olph-Galliard).
Commun au Pays-d'Enhaut (Püittier et Ward, Contribu-
tion à l’histoire naturelle du Pays-d'Enhaut vaudois).
IL. b. Rare à Avenches (Blanc). Commun à Orbe
(Duplessis et Combe). Commun dans le canton de Fri-
bourg (Cuony), à Fribourg (Musy), Romont (Grand), au
lac de Morat {/Savary), au lac de Neuchâtel (Robert et
Vouga).
III. a. N'est pas rare à Meiringen et niche même à
l’'Engstlenalp, à 1800 m. s. m. (Blatter), à Spiez et Fru-
tigen (Risold), à Interlaken et dans la gorge de l’Aar,
près de Meiringen, et aux chutes du Reichenbach
(Parrot, 185). J'ai observé des Véloces le 31 juillet 1906,
à la Bütschegg, près d’Adelboden, à 1500 m. s. m.
(Daut).
III. à. Fréquent à Berne (Studer, Weber), à Ber-
thoud (Fankhauser), à Herzogenbuchsee Ærebs); n'est
pas rare près de Diessbach (Xüser), à Schüpfen, Mün-
chenbuchsee et Boll (Stämpfli), à Langnau (Lauterburg),
dans la Haute-Argovie (Gerber), au Rahnflüeberg (Hof-
stetter). Fréquent à Soleure (Greppin); le long du Jura
soleurois jusqu'à l’Aar (de Burg). N'est pas rare à
Aarberg (Mühlemann). Le 6 juillet 1906, il y eut des
—. 159 —
jeunes aptes à voler au Rahnflüeberg, de même le 15 juil-
let 1907 (ÆHofstetter).
IV. a. Très rare dans la vallée d’Urseren (Fatio);
rare à Stans (Ætlin). Se reproduit dans le canton de
Schwyz (Lusser, Gemälde der Schweiz: Der Kanton
Schw yz).
IV.b. Très fréquent aux environs de Sempach
(Schifferli), à Zofingue (Fischer-Sigwart); fréquent à
l’Engelberg (Hürzeler). Fréquent dans les vallées de la
Suhr et de la Wigger, le long de l’Aar, de Boningen à
Aarau (de Burg). Très fréquent dans certaines années,
moins nombreux dans d’autres, ne manque jamais entiè-
rement ( Winteler, 188).
V.a. Oiseau nicheur rare à Glaris (Schindler). Rare
à Matt (Bäbler).
V.0b. Fréquent à Zurich (Môsch). Le 14 mai 1898,
Je trouvai un nid dans un tas de branches sèches (Graf).
La première couvée, contenant 5 à 6 œufs, a lieu en
mai, la seconde, de 5 œufs, en juillet (Vorbrodt).
VI. a. Se reproduit dans les montagnes appenzel-
loises jusqu’à 1200 m. environ (Dick).
VI. b. Fréquent à St-Gall (Skülker, 55, Dick). Se
reproduit jusqu’à 1000 m. J’ai trouvé un nid contenant
6 œufs d’un blanc pur /Bau). Rare à Bregenz; la pre-
mière couvée commence vers la fin d'avril, la seconde
vers la mi-juin (Bau). Rare aux environs de Frauenfeld
(Schwyter). Fréquent dans la vallée de la Thur (Beck).
Assez fréquent aux bords du lac de Constance { Walchner,
18). J’ai observé cet oiseau comme nicheur partout dans
le canton de Schaffhouse en 1892 {de Burg).
VIL. a. Fréquent à La Chaux-de-Fonds (Micoud et
Girard); rare à Neuchâtel (de Coulon); n’est pas rare
de Cressier au Landeron et jusqu’à St-Imier. Se trouve
au Chasseral jusqu’à 1600 m. (de Burg). Niche au Chau-
mont {Saunders, 80).
160: —
VII. à. N'est pas rare à Porrentruy (Ceppi), près
de Bâle (Schneider, Greuter-Engel); très commun à Bâle
(Wendnagel). Nicheur dans tout le Jura; fréquent, sur-
tout entre 300 et 1200 m., de Bienne-Moutier jusqu’à
Bâle-Kienberg; n’est pas rare entre 1200 et 1450 m.;
en 1900/01, un individu a passé l'hiver au-dessus de
Bettlach, à 580 m. s. m. {de Burg,142). Le 30 juin 1903,
à la cime de la Hasenmatt, à 1449 m., j'ai entendu le
cri d'appel du Véloce. Quelques couples au Weissenstein,
au Dilitsch, à la Hasenmatt, le 30 mai et le 6 juin 1904.
Ne manque pas non plus à la seconde chaîne du Jura,
observé au Laupersdorfer Stierenberg, à 1108 m., le
19 juin 1905. Observé, le 25 juin 1905, à la cime de la
Hasenmatt /Greppin, 159).
VIIL a. N’est pas rare dans le Haut-Valais (Fatio
et Studer); Bazetta et Pertusi ne le citent pas dans
,Primo Resoconto sull’ Inchiesta orn. ital.“, ni Danisi
et Demori pour Crodo-Piedimulera. Cependant les noms
vulgaires cités par Âillyer-Giglioli prouvent que cet
oiseau y est fréquent.
VII. d. Lenggenhager ne le cite pas pour Salquenen.
Rare à Sion ( Wolf), à Martigny (Vairoli), à Aigle (de
Rameru).
IX. a. Nicheur dans nos montagnes (Riva). Séjourne
en Valteline pendant l'été, préfère la montagne où il
niche probablement {de Carlini, Vertebrati della Valtel-
lina). Très commun dans la province de Sondrio (Gall,
Inchiesta orn. ital.).
IX. b. Nicheur dans tout le canton du Tessin /Gh1-
dini), à Locarno (Mariani), au San Salvatore (Gerber).
X.a. Fréquent près de Coire (de Salis), près de
Fürstenau (Stoffel); nicheur près de Disentis (Hager).
X. b. N'est pas rare dans la vallée du Rhin (Schwen-
dener). Commun au lac de Constance supérieur. dJ’ai
trouvé un nid de 6 œufs d’un blanc pur. Niche au Pfänder
jusqu’à 1000 m. (Bau.
— 161 —
XI. a. N'est pas rare dans la Haute-Engadine (Bal-
damus); ni Courtin, ni Pestalozzi, ni Saratz ne citent le
Véloce comme nicheur.
XI. b. Oiseau nicheur près de Tarasp (Hartert).
Oiseau de passage. On observe en Suisse, surtout
en automne, des passages considérables de Pouillots
véloces. Il fréquente alors les jardins et les plantations
de légumes. Les passages d’automne ont lieu dans la
direction sud-ouest et s'effectuent à travers notre pays
en large phalange, depuis la frontière septentrionale de
notre pays à travers le Jura jusqu’au pied des Alpes.
Des passages moins considérables ont lieu par les hau-
teurs du Jura et les hautes vallées de cette chaîne de mon-
tagnes ainsi que par les cols les moins élevés des Alpes,
par exemple par le St-Gothard, par la Furka, les cols
glaronnais et quelques cols des Grisons. Les passages
du printemps ont lieu pendant la nuit et les premières
heures matinales. En automne, ces oiseaux voyagent par
paires ou en famille. Rarement plus de 6 à 12 en-
semble,
Le passage d'automne commence déjà après le
milieu d’août; les passages les plus importants sont
terminés au courant de septembre, généralement déjà
avant le milieu de ce mois. On observe des retardataires
jusqu’après la mi-octobre.
Les passages du printemps s’effectuent beaucoup
plus rapidement. Ils commencent déjà après le milieu
de mars et finissent en général déjà vers la mi-avril.
Les Pouillots voyagent en troupes assez considérables
jusqu’à 30 individus ensemble. S'il fait mauvais temps,
les Véloces ne font entendre leur strophe que quelques
jours après leur arrivée.
I. a. Cette espèce est principalement commune en
Savoie pendant l'automne; à cette époque plusieurs
individus nous arrivent et ne nous quittent qu’un peu
162 —
avant les premiers froids, afin de se réfugier dans le
Midi (Bailly, 68). :
I. b. Arrive très tôt, souvent dès le commencement
de mars; en 1899, le premier apparut déjà le 11 février,
grâce à la grande chaleur (17° max.). Ces Pouillots
ne restent pas dans les plaines aux bords du lac, mais
recherchent les forêts et les hauteurs, pour revenir en
plaine vers la fin de septembre et le commencement
d'octobre (Richard). Fréquent à Duillier (Vernet). N'est
pas rare à Lausanne (Goll), y est commun (Richard).
Fréquent à Genève (Fatio, Lunel).
20
Date
mars
février
”
mars
D
1885
1885
1886
1887
1388
1889
1890
1891
1892
1895
1893
1894
1895
1826
1896
1896
1897
1897
1398
1898
1899
1899
1899
1900
Lieu :
Vidy
Genf
Vidy
Duillier
Vidy
Duillier
M"
"
Vidy
Cour
Vidy
Duillier
Vidy
Duillier
Lausanne
Vidy
Duillier
”
” Observateur :
(Richard)
(de Schæck)
(Richard)
»
(Vernet)
(Richard)
(Vernet)
”
7
”
(Richard)
(de Burg)
(Richard,
(Vernet)
(Richard) *
( Vernet)
(Nar bel)
(Richard)
(Vernet)
»”
à — 168 —
2 avril 1901 Duillier (Vernet)
19 mars 1902 , «
Gr, 1903 ÿ ;
Le 1904 5 ;
Ton, 1905
"
IT. b. Passage le 25 mars 1880 à l’île de St-Pierre
(Gæœldlin). Oiseau de passage très fréquent (Cuony).
Fréquent à Romont (Grand). Rare à Lucens (Erbeau).
Oiseau de passage à Neuchâtel {Robert et Vouga), à
Yverdon (Garin).
IIL a. Oiseau de passage rare dans l’Oberland bernois
(Fatio). Passage à Meiringen (Blatter). Observé assez
fréquemment à Interlaken, Unterseen, Merligen, Zwei-
lütschinen, Lauterbrunnen, jusqu’à 800 m. s. m. (de Burg).
III. d. Assez fréquent, au passage, à l’Emmental
(Gerber, Lauterburg, Hofstetter), à Berthoud (Fank-
hauser); fréquent à Berne (Weber, Studer, Daut) ; n’est
pas rare à Boll, Schüpfen, Schwanden (Stämpfli). Oiseau
de passage à Aarberg (Mühlemann), à Diessbach (Xüser),
à l’île de St-Pierre (Louis). Oiseau de passage fréquent
et régulier à Soleure (Greppin, 159). Commun le long
de la Dünnern, de l’Aar et des Kalte Bäche (de Burg).
IV. a. Oiseau de passage dans la vallée d’Urseren,
rare cependant (Nager).
IV.b. Fréquent à Sempach (Schifferli); fréquent en
automne dans toutes les haies, mais aussi dans les jones
et les roseaux, les plantations de haricots, de pommes
de terre et de raves dans la contrée du Wauwilermoos :
commun dans les vallées de la Suhr et de la Wigger,
ainsi qu'à Olten {de Burg). Oiseau de passage fréquent
à Zofingue (Fischer-Sigwart), à Oftringen (Hilfiker-
Schmitter), à Rothrist (Gerber), le long de l’Aar près
de Gretzenbach (Hürzeler), à Aarau ( PRE
FD BS 6 EN. 5.
31 mars 1867 Wangen (J. de Burg)
4 avril 1868 Olten 5
mars
107
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avril
mars
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mars
avril
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avril
mars
1869
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1875
1886
1886
1886
1887
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1390
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1891
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1895
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18 mars 1896
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— 165 —
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Herzogenbuchsee
Olten
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Herzogenbuchsee
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17 mars 1902
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— — 166
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Olten
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Sempach
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Berne
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Haute-Argovie
Soleure
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Sempach
Berne
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(de Burg)
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(Kümmerly)
(Miühlemann)
(Greppin)
”
(de Burg)
(Greppin)
(Hofstetter)
(de Burg)
Les passages ont lieu plus tôt dans le Mittelland
bernois et dans la Haute-Argovie que dans la vallée de
la Wigser et au Jura; c’est Zofingue qui a les dates
moyennes les plus
4 octobre 1889
24 : 1891
il . 1892
10 x 1896
7 à 1898
6 À 1900
24 : 1900
31 x 1900
ail * 1900
4 novembre 1900
29 octobre 1901
1° novembre 1901
retardées.
Dates du départ, soit dernières observations :
Haute-Argovie ((rerber)
” p)]
Bremgarten (Lifart)
Olten (de Burg)
Haute-Argovie ((rerber)
Herzogenbuchsee (Xrebs)
Sempach (Schäfferli)
Olten (de Burg)
Soleure (Greppin)
D) 1
Sempach (Schäfferli)
51
— 7168 —
7 novembre 1901 Schôtz (Fischer-Sigwart)
25 octobre 1903 Herzogenbuchsee (Gerber)
25.000 1903 Berne (Daut)
3 novembre 1903 Wolfwil (de Burg)
3 . 1903 Berne (Amstein)
{ 1903 Gunzgen (de Burg)
4 à 1903 Boningen (Lack)
5 : 1903 Olten (de Burg)
5 * 1903 Schachen s
5 : 1903 Starrkirch :
6) ; 1903 Däniken $
5) » 1903 Gretzenbach (Hürzeler)
9 J: 1903 Selzach (Greppin)
6 septembre 1904 Olten (de Burg)
29 ; 1904 Bellach (Greppin)
30 : 1904 Starrkirch (de Burg)
26 octobre 1904 Berne (Weber)
19 octobre 1905 Olten (de Burg)
2. MORR 1905 Berne (Weber)
15 3 1906 Olten (de Burg)
13 novembre 1906 Kappel #
Les passages commencent déjà en août et durent
jusque vers la fin d'octobre. On observe des individus re-
tardés jusqu’au 10 novembre, quelquefois même plus tard.
V.a. Oiseau de passage rare dans le canton de
Glaris (Schindler).
V.b. Très fréquent au passage près de Zurich
(Môsch, Graf, Nügeli), à Einsiedeln (Sidler).
Dates d’arrivée:
15 mars 1884 Zurich (Nägeli)
23 . 1890 L ;
27 IE : à
24 , 1892 : :
12 avril 1893
”
12 mars 1896 (Gerber)
”
Zurzach
— 769 —
28 mars 1897 Meilen (Nägeli)
25 avril 1897 Zürichberg :
17 mars 1898 Zurzach (Gerber)
8 avril 1898 Zurich (Nägeli)
7 mars 1900 Zurzach (Gerber)
15 avril 1900 Riesbach (Nägeli)
16 mars 1901 Schlieren «
2H PATIO Zürichhorn à
6,52 1902 Zurzach (Gerber)
LS OR CN OA Wädenswil (Zschokke)
1 avril 1903 Zurich (Nügeli)
12 5 21904 ô J
30 mars 1905 5 ;
VI. D. N'est pas rare au passage à Thayngen (Osch-
wald), à Weinfelden (XÆesselring); au lac de Constance
(Bau), à $St-Gall (Dick), à Frauenfeld /Schwyter).
Dates d'arrivée :
28 mars 1890 Schaffhouse (Oschwald)
SL 1801 . É
1 avril 1892 : :
15 mars 1903 Bregenz (Bau)
200 1005 Weinfelden (Kesselring)
VIL. a. N'est pas rare au passage à La Chaux-de-
Fonds {/Micoud, Girard), à Marin (Vouga et Robert), à
Neuchâtel (de Coulon).
VII. D. Passages à Bâle du 16 au 22 mars (Bühler-
Lindenmeyer); oiseau de passage à Porrentruy (Ceppi).
Oiseau de passage au Jura (de Burg).
Dates d'arrivée :
14 avril 1879 Pfeffingen (Schmidlin)
12 avril 1880 : :
15 mars 1883 = z
F6P Lis Bâle (Bühler-Lindenmeyer)
1 ER US ;
22 , 1897 £ s
= be
19 mars 1898 Bâle (Bühler-Lindenmeyer)
17 000 ï :
LI CE NUODE : (Wendnagel)
24 END n :
Départ :
28 octobre 1881 Pfeffingen (Schmidlin)
LAS 1906 Bâle (Wendnagel)
VIIL. bd. Oiseau de passage à Martigny (Varroli), à
Yvorne ( Ansermoz).
IX. a. Voyage en petits vols, toujours vif et alerte
et nous arrive après toutes les autres espèces. Retourne
au printemps sur les montagnes (Riva).
IX. b. En automne, le passage est considérablement
fort dans le canton du Tessin; j'ai observé les premiers
individus le 11 mars 1902 (Ghidini).
X.a. Fréquent à Coire, au passage du printemps
et au passage d'automne e Salis).
Passages dans la seconde moitié de mars (Balden-
stein).
Dates d'arrivée:
10 avril 1860 Coire (de Salis)
30 mars 1861 : re
250 72721002 ! ;
4 avril 1863 es :
22 mars 1864 ; ;
11 avril 1865 1 à
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28,7, 141808 ; ji
3 avril 1869 - :
30 mars 1870 = »
4 avril 1871 ; *
Départ :
20 octobre 1861 Coire (de Salis)
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15 novembre 1869 É
”
— 111 —
28 octobre 1870 Coire (de Salis)
Ne 1871 . ,
14 novembre 1889 = (Nägeh)
X. b. Oiseau de passage, au lac de Constance
supérieur et dans la vallée du Rhin, séjourne quelquefois
chez nous jusqu’au 1° novembre (Bau).
Biologie. Le Pouillot véloce est le plus connu de
tous les Pouillots. Bientôt après son arrivée, cet oiseau
remuant et alerte commence à construire son nid, de sorte
qu'on trouve souvent dès la fin d'avril le nid contenant
4 à 7 œufs. Les oiseaux de la première couvée sont aptes
à voler vers la fin de mai. Une seconde couvée a géné-
ralement lieu à la fin de juin; les Véloces ont l’habitude
de ne couver qu’une fois dans les régions montagneuses
au-dessus de 1000 m. La couvée de ces couples est apte
à voler dans la seconde moitié de juillet.
Le nid, en forme de four, est généralement établi sur
le sol ou à quelques centimètres au-dessus, dans l’herbe,
dans le lierre, dans un fourré de sapins, un tas de branches
sèches, dans les ronces, parmi les racines, dans les épines.
Il est construit de mousse, de brins d'herbe, de feuilles
sèches ; le duvet en est formé par des poils, des plumes,
de la laine végétale; toujours l’extérieur s’adapte au voi-
sinage, comme c'est le cas pour ses congénères. Le Vé-
loce aime surtout les buissons épais dans le voisinage de
la futaie et les taillis de sapins, où l’on trouve quelque-
fois le nid à 40 cm. au-dessus du sol. Il paraît qu’il
préfère avant tout la forêt mixte ayant beaucoup de buis-
sons et d'herbe.
Conrad de Baldenstein écrit ce qui suit, dans la
»Neue Alpina“, sur la Sylvia nemorosa mil (c’est ainsi
qu'il dénomme le Pouillot véloce):
»Le nom allemand ne vaut rien, car plusieurs de
ses congénères sont gris comme lui. Le nom latin non
plus, car le plumage de cet oiseau n’a pas la moindre
tache rouge ou rousse. Pourquoi porterait-il plus longtemps
ce nom? Je le dénomme donc Pouillot sylvicole, parce
que cette dénomination le désigne le plus avantageusement.
,Ce Pouillot est le quatrième et en même temps le
plus petit de tous nos Pouillots. Il diffère des autres par
ses ailes proportionnellement plus petites; le dessus de
son corps, le bec et les pieds sont plus foncés; son chant
est différent. Il mesure 7/8 à 10// en iargeur et 4/10
en longueur.
Il est connu partout depuis longtemps, car aucun
autre ne fait entendre des sons pareils. Je crois done
que Meisner a mentionné par erreur cet oiseau, car ce
n’est que lui qui fait entendre le zipp, zapp, zipp, zapp
cité par WMeisner.
,Il1 est incontestable que son chant ressemble à ces
deux syllabes et au till, tell, till, tell que Brehm men-
tionne et qui a valu à cet oiseau le nom Tilltälple, ainsi
qu'aux syllabes vetti-vett, vetti-vett, c’est pourquoi quel-
ques Italiens le nomment aussi Vetti-vetto, ou enfin
chiffchaff (voir Bewick cité par Meisner, page 675). Il
va sans dire que toutes ces syllabes, rendues de diffé-
rentes manières par les différents auteurs, désignent le
chant de notre Pouillot. Selon ma manière de rendre les
sons des oiseaux, notre Pouillot chante zipp, zepp, zipp,
zepp quelques fois de suite, fait suivre dré, dré un peu
plus bas et ainsi de suite après des interruptions plus
ou moins longues. Quelquefois cependant il commence
par zepp, zipp. Voici tout son chant, qu’il fait entendre
du haut des buissons et surtout des jeunes mélèzes. Son
cri d'appel et d’avertissement est un simple tuit.
»Ce Pouillot sylvicole est un oiseau de passage
comme les précédents; il voyage seul et à des époques
inégales. Dans l'Italie septentrionale, où ils ne nichent pas,
on les voit arriver dès la mi-septembre; ils apparaissent par
curiosité ou par hasard dans les , Roccoli“, se font prendre
dans les filets ou bien ils passent à travers les mailles
nt.
commcotbtinté À menti tt à
— 113 —
et sont ainsi rendus à la liberté. Les oiseleurs dénom-
ment eux et leurs congénères , Tschuit“. Leur passage
dure pendant tout le mois d'octobre et ils quittent l’Italie
septentrionale en novembre. J’y ai observé des individus
isolés aussi en janvier. Ils y préfèrent avant tout le grand
nombre de saules qui croissent dans ces contrées. Leur
retour commence déjà en mars et dure jusqu’en avril.
L'année passée j'observai des mâles chantants encore le
15 avril, aux bords du lac de Come. Ici, aux Grisons,
ils apparaissent généralement avant la seconde moitié de
mars et choisissent leur séjour habituel quand même il
y a encore de la neige. Ce sont les jeunes taillis et les
lisières de nos bois de sapins, ainsi que les collines et
les clairières de nos bois. Ils ne quittent jamais les con-
trées boisées, excepté pendant les passages.
Alors on les entend aussi dans les buissons des
vallées. Cet oiseau fait deux couvées par année. La
femelle construit un grand nid, généralement parmi les
branches d’un tout petit sapin déformé, de manière qu’il
soit bien caché. Il n’a qu’une petite ouverture et se com-
pose de mousse, de feuilles sèches, d’herbes et de petites
tiges de toutes sortes; en dedans, il est tapissé abon-
damment de plumes. Les 4 à 7 œufs qui s’y trouvent
sont blancs, tachetés de quelques macules roussâtres. Les
jeunes sont plus bruns au dos et la partie inférieure du
corps est plus jaune que chez les adultes. Ils aiment à
quitter le nid trop tôt et sont élevés dans les haies 1)“.
»!) Conrad Gressner à très bien connu cet oiseau et l’a dénommé
Weidenguckkerlein ou Zilzäpflein, d’après sa voix zilzel ou tilltapp.
»Ce petit oiseau si vif et si gai est connu partout dans la vallée
du Rhin, et se tient dans les buissons des champs, mais surtout
dans les bois champêtres. On le trouve aussi dans les régions mon-
tagneuses de peu d'altitude.
»Il sautille sans cesse d’une branche à l’autre, d’un arbre à
Pautre; tantôt il est perché sur une des branches sèches inférieures
d’un sapin ou d’un chêne, tantôt sur le sommet des buissons, et très
souvent il fait entendre son zipp zapp, zapp zipp, zapp zipp pue
— 7174 —
Nourriture. Trois individus qui dataient de mars
et d'avril avaient, principalement, dans l’estomac de pe-
tites mouches et des vers, puis une araignée et un petit
escargot avec la coquille. Onze estomacs examinés en mai
et juin contenaient des hémiptères, des moucherons et
des mouches, et d’autres insectes parmi lesquels nous
citerons: Culex, Chrysomela, chenille de Phorodesma,
Ptenidium, Chrysops, Anthrax, des perce-oreilles, des
cloportes, des œufs d’insectes et d'araignées, des larves
d’Elatérides, des fourmis, une fois des Machilis.
Quinze estomacs examinés en juillet, août, septembre
et octobre continrent des œufs d’insectes, des restes de
coléoptères et de mouches, des petits vers, des larves,
des chenilles, des cloportes, des taons, des sauterelles
minuscules; un seul estomac contenait des restes de
plantes: des baies de sureau, de vigne vierge en petit
nombre, en même temps que beaucoup de restes d’in-
sectes. Nous réussimes à déterminer: Timandra, Ostrus,
Myrmica, Lipura, Eurygaster, des Isopodes.
Distribution géographique. Le Pouillot véloce est
répandu depuis l'Afrique septentrionale jusqu’au 65° degré
de latitude nord. Ses quartiers d’hiver sont l’Italie, la
Grèce, la Dalmatie, le Midi de la France et l'Espagne;
puis PAfrique jusqu’au golfe de Guinée et lAbyssinie.
agréable. Au printemps, pendant le temps de la reproduction, on le
voit souvent, même assez longtemps, se tenir immobile au sommet
d’un arbre, d’où il fait entendre sans cesse son chant monotone.
Il a aussi ceci de particulier qu’il monte sans cesse des branches
inférieures vers le sommet et, lorsqu'il y est arrivé, il se jette de
nouveau subitement en bas, de sorte qu’on croit qu’il veut aller à
un autre arbre; cependant il recommence le même jeu au même
arbre. (Note de l'éditeur /Steënmuller].)*
— 117 —
107, Phyllopneuste Bonellit | Vieillot).
Pouillot Bonelli — Berglaubrogel — Lui bianco.
Synonymie: Sylvia Bonelli, Vieill. Sylvia nattereri, Temm.,
Schinz, Riva. Sylvia albicans, Bald. Phyllopneuste
nattereri, Bailly. Phylloscopus Bonellii, Catalogue of
British Birds. Phylloscopus Bonellii, Fatio, N. Naumann,
de Burg.
Noms vulgaires: Bec fin Natterer, Pouillot ventre-blanc,
Ventre blanc (Jura bernois), ÆReneviez (Savoie). —
Waisse Laubrogel (Suisse allemande), Wissbächli
(Soleure), Laubzisli, Wisses Laubsängerli (Alpes). —
Tuin bianch (Tessin).
Le Pouillot Bonelli, peu connu mais répandu et
fréquent dans toute la Suisse, se trouve en grand
nombre aux pentes méridionales du Jura; un peu plus
rare aux pentes septentrionales et orientales mais commun
dans les vallées alpestres, il monte jusqu’à 1950 m.
Il est peut-être un peu moins nombreux au plateau
suisse quoiqu'il s’y reproduise aussi régulièrement. Il
y préfère les hauteurs et les crêtes des collines et des
hauteurs, surtout s’il y a des bois mixtes. Il habite aussi
les alluvions non loin du Jura.
Au delà des Alpes il n’est pas rare comme nicheur
et fréquent même comme oiseau de passage. De Burg
a reconnu parmi les Pouillots Bonelli quelques individus
dont le croupion avait la même couleur gris-vert que
le dos.
Tandis que quelques sujets pris dans la même
saison ont le dessus du corps gris-vert, il y en a d’autres
qui Pont d’un gris pur.
La couleur de la partie inférieure du corps varie
aussi beaucoup, en général il est d’un blanc pur, mais.
— 716 —
souvent il est blanc argenté et çà et là, surtout aux
flancs, souvent aussi vers le milieu de la poitrine, on
remarque des nuances grises ou jaune soufré ou
rougeûtres.
Meisner et Schinz, 1815, ne connurent pas cet
oiseau décrit par Véeillot 1819, dans le ,Nouveau Dic-
tionnaire“.
-IL est incontestable que ce Pouillot se trouve
aussi en Suisse. Le professeur Schinz l'a reçu de la
contrée de Zurich . . .. Il se trouve aussi près de
Genève, aux Grisons il n’est pas plus rare que les
autres Pouillots“ (Schinz, 1837).
.Le Pouillot Bonelli ou Natterer, quoique générale-
ment moins connu que le Sifleur, est cependant assez
répandu en Suisse durant la belle saison, au nord comme
au sud des Alpes; un peu moins, semble-t-il, du côté de
nos frontières septentrionales que dans le reste du pays.
On le rencontre en plaine sur divers points, mais plus
fréquemment dans la région montagneuse, au Jura et
dans les Alpes, jusqu'aux limites supérieures de la
grande végétation. Il se reproduit tous les ans, en plus
ou moins grand nombre, dans les taillis de bien des
localités montueuses relativement basses. Toutefois c’est
dans les forêts de conifères de la région montagneuse
qu’il niche surtout communément, se reproduisant même
régulièrement en région alpine, jusqu’au-dessus de
1850 m.“ (Fatio, 1899).
Oiseau erratique. Comme tous les autres Pouillots
le Bonelli a l'habitude de parcourir pendant quelque
temps un domaine de jour en jour plus grand avant
son départ, d’abord en famille, puis plusieurs familles
ensemble, enfin en grandes sociétés de ses congénères
et d’autres oiseaux, surtout de Gobe-mouches.
Le Pouillot Bonelli est un oiseau erratique aussi
au printemps, car il vagabonde, avant la couvaison,
0 —
pendant des semaines le long des rivières et des haies
et même dans les jardins et les parcs, au milieu des
lieux habités.
I.a. Cet oiseau commence à paraître dans nos con-
trées vers le 8, le 10 ou le 12 avril; alors il fréquente,
comme ses congénères, les lieux humides et boisés de
la plaine, les saussaies, les touffes de peupliers et les
broussailles qui recouvrent les bords des eaux, des
champs et des marécages. Vive et agile, elle parcourt
sans relâche tous les arbres, chaque taillis qu’elle ren-
contre, et parvient, en sautillant de branche en branche,
jusqu’au bout, tout en saisissant les insectes et les
larves sur les feuilles ou dans les gerçures de l’écorce ;
arrivée à l’extrêmité d’une branche, elle s’élance par mo-
ment sur une mouche, qu’elle voit passer devant elle,
la saisit adroitement et retourne ensuite dans le feuillage.
Le Pouillot Natterer séjourne en plaine ou sur les
coteaux qui en sont proches, jusque vers le 20 ou le
25 avril; ensuite, il gagne ordinairement par paire, les
taillis de chênes, les endroits les plus fourrés et par-
semés de hêtres, de mélèzes et de sapins dans les col-
lines, ou bien à la base et au milieu des montagnes:
néanmoins quelques individus s’élèvent dans le courant
de mai, jusque dans les régions de nos Alpes, où les
forêts finissent et s’y propagent. Il est très facile à
reconnaître par son chant qu’il répète à chaque instant
depuis la fin d’avril jusque vers la mi-juillet; on peut
vivement sur le même ton et sans interruption; seule-
ment l’oiseau le varie au moyen d’un petit cri, sifHé à
la manière des autres espèces. Il prononce alors le mot:
Thüûi en appuyant sur la voyelle à qu'il fait en outre
plus longue que ses congénères; ceux-ci ont du reste,
comme on vient de le voir, presque le même cri pour
s'appeler ou pour s’avertir du danger qui les menace
et des craintes qu’ils éprouvent (Bailly, 68).
GR
IL. b. Erratique à Romont (Grand).
III. b. de Burg décrit comme suit le genre de
vie des Pouillots Bonelli avant leur départ (IL. Jahres-
bericht der ,Ornitol. Gesellschaft in Bayern.“ Munich
1902): .... enfin les jeunes sont aptes à voler et à se
nourrir eux-mêmes; ils se réunissent avec d’autres familles
de Bonelli et continuent avec elles, pendant quelques jours
encore, les petites excursions dans le voisinage de leur
district de reproduction. Mais, dès le 20 juillet, beaucoup
de Bonelli qui ont couvé dans les bois champêtres, les
parcs ou les jardins ou qui y sont nés, recherchent la
futaie et s’y réunissent aux sociétés de leurs congénères.
Comme on sait, l'instinct de l’association est très développé
chez les oiseaux dans les mois de juillet, août et septembre
et dure encore plus longtemps chez beaucoup d'espèces.
Les oiseaux qui ont habité les hauteurs de la montagne
descendent d’abord dans les vallées et en premier lieu
à la lisière inférieure des hautes forêts. Maintes espèces
recherchent les bois champêtres et les buissons aux bords
des eaux. Beaucoup d’entre elles recherchent la vallée
en famille, par exemple les pies-grièches; cependant les
jeunes émigrent dès qu’ils ont trouvé une société qui
leur convient. Les versants de nos chaînes de montagne
sont très animés. Souvent un vol de jeunes oiseaux
descendu de la hauteur apparaît, séjourne pendant
quelques jours — plus ou moins longtemps, selon le
temps qu’il fait — à la lisière des bois pour disparaître
un beau matin, soit dans les parties basses de la vallée,
soit en émigrant définitivement vers le sud-ouest. Pen-
dant plusieurs jours, on ne remarque plus aucun oiseau
de cette espèce. Tout à coup ils y sont de nouveau en
grand nombre, ce sont surtout des oiseaux adultes qui
séjourneront plus longtemps dans la contrée. Souvent
les vols de jeunes oiseaux nés dans des contrées plus
éloignées, y arrivent et se joignent aux troupes de ces
adultes. L’espace ne nous permettant pas d’en parler
— 7119 —
plus longuement, nous renvoyons nos lecteurs aux:
#Beobachtungen 1900.“
Déjà quelques années avant, j'avais tiré d’un coup
deux Pouillots Bonelli, parmi un grand nombre de Mé-
sanges, au milieu de la fufaie et je m'étais étonné de
ces passagers dans les excursions journalières des Mé-
sanges. J'avais continué mes observations y relatives, en
voici les résultats:
Les Pouillots Bonelli se réveillent tard dans la
matinée. [ls ont passé la nuit à 1000 m. d’altitude aux
endroits où la forêt, moins bien soignée, se compose de
sapins blancs et rouges, de pins et de quelques chênes
d’un âge très différent, de 3 à 350 ans. [ls font entendre
leur cri d'appel ordinaire : fuid! mais rarement; on entend
beaucoup plus souvent leur cri: sst! très accentué qu'ils
ont de commun avec les Gobe-mouches, Muscicapa grisola,
leurs proches parents. Ce cri tient le milieu entre le cri
d’appel des Gobe-mouches et celui plus doux des Roi-
telets. Je n’ai entendu que rarement ce: sst! aux lieux
de reproduction. On ne l’entend, en général, que dans la
futaie, par les vols composés de différentes espèces. La
plupart des Pouillots Bonelli ont passé la nuit sous les
sapins de 3 à 4 m. de haut. Je ne sais, si les individus
qui voltigent dans les cimes des hauts pins y ont passé
la nuit, Ces derniers rappellent vivement, et leurs cama-
rades aux pieds des hauts arbres se hâtent à les rejoindre.
Le nombre de ces individus varie de 50 à 200. Il y à
parmi eux aussi quelques Pouillots sifleurs, et, dans les
buissons, les Fitis et les Véloces jettent leurs cris d’appel
comme s'ils regrettaient le départ de leurs congénères
plus habiles qu'eux. Mais pour eux, les sapins sont trop
hauts. Bientôt le vol s’éloigne en se transportant de sapin en
sapin. [l s’accroît par le concours des Pouillots arrivant de
tous côtés et compte souvent, quelques heures après, géné-
ralement vers 10 heures, lorsqu’ii est arrivé à la lisière du
bois à 650 m. d'altitude, plusieurs centaines de Pouillots.
— 180 —
On a déjà prétendu pouvoir distinguer chaque espèce
de Pouillots selon son cri d’appel. Ce n’est pas absolu-
ment exact. Toutes les 4 espèces, dont il s’agit ici, sont
capables de modifier ce cri mélodieux selon leur dispo-
sition d’esprit. Du reste, l’oiseau modifie son cri sans
cause apparente : hoüèd, wéiéb, fiéd, fiyéd, füd, füid, füyid.
Quelquefois on entend un cri excessivement aigu, presque
offensif pour l'oreille: füjyed! C’est surtout le Pouillot
siffleur qui le fait entendre. Une distinction selon le cri
d'appel n’est possible qu'avant le mois de juillet, cepen-
dant il faut une oreille très exercée et les erreurs sont
inévitables. Le cri d'appel du Pouillot Bonelli sonne comme
füist, au printemps, tandis que les autres Pouillots ne font
pas entendre d’s dans leur cri d'appel. Le cri d'appel du
Fitis ressemble beaucoup à celui du Rossignol des murailles.
Peu à peu, les sociétés errant dans la futaie s’ac-
croissent par les Bonellis de la contrée qui s’y joignent,
ainsi que par beaucoup de Siffleurs. Les Pouillots volent
de branche en branche sans repos et se suspendent aux
branches pendantes, se poursuivent et se jettent, comme
par plaisanterie, à trois ou quatre sur un seul. De temps
en temps lun d'eux vole sur la cime d’un arbre et
examine la contrée.
Mais aucun ne remarque ce qui se passe au pied
des arbres, dans la forêt, et il semble que les coups de
fusil et la mort subite de leurs congénères ne fait aucune
impression sur ces petits oiseaux si actifs. Souvent ils
s'élèvent en l’air et s’y tiennent immobiles comme les
Gobe-mouches et les Alouettes. Alors on a de la peine
à les distinguer des Gobe-mouches, Muscicapa grisola.
En se posant sur les branches des sapins et surtout
quand ils se cramponnent aux cônes, on entend un petit
bruit provenant des ongles; on l’entend même du haut
de gigantesques sapins.
Toute la compagnie ne séjourne jamais longtemps
à la même place de la forêt, ce ne sont que les coins
— 7181 —
des forêts, surtout ceux avoisinant un tailli impéné-
trable, qui les retiennent plus longtemps. Jamais je nai
vu un de ces oiseaux rechercher les buissons. Souvent
ils traversent, suivis de quelques compagnons, les clairières
en un vol très rapide pour visiter un sapin ou un pin
isolé — mais voici le séducteur qui retourne et avec lui
toute la petite société. Il paraît que la peur des oiseaux
rapaces, qui pourtant sont nombreux dans la contrée,
est petite. Ces rassemblements et ces excursions durent
du 20 juillet environ jusqu’au commencement de sep-
tembre; dès le commencement de juillet on observe des
familles souvent réunies à des Pouillots siffleurs, à la
lisière des bois, seulement ils se tiennent dans un petit
district. Cependant, il arrive que des couvées retardées
restent ensemble, dans les grandes haies champêtres,
mêlées de hauts arbres, surtout de chênes, jusqu’au pre-
mier août. On remarque les jeunes jusque vers la mi-
août. Mais leur nombre diminue dès le commencement
de ce mois. |
Tous ces détails prouvent que les Pouillots sont
proches parents des Mésanges, tandis que leur vol et
leur voix les rapprochent des Gobe-mouches.
Ce qu’il y a de plus intéressant chez les Pouillots,
ce sont leurs relations avec les autres oiseaux.
Nous avons vu plus haut que la plupart des Pouillots
siffleurs de la contrée se joignent aux sociétés des Bonelli,
et que, depuis ce moment, on n’entend d’eux plus d’autres
cris d'appel que le st. Je n’ai jamais remarqué que les
familles des Sifleurs se réunissent à de petits groupes;
seulement, j'ai observé qu’ils sont un peu moins habiles
à grimper, à se suspendre aux branches et aux cônes
et à courir le long des branches. Aussi les Siffleurs
recherchent de préférence les branches inférieures des
arbres.
Dès que la société arrive à la lisière du bois, au
voisinage d’un grand taillis — séjour favori des Fitis et
— 782 —
des Véloces — on a l’occasion d’observer des manières
très singulières. Les Fitis et les Véloces volent sans
cesse sur les branches inférieures des sapins, y restent
peu de temps et disparaissent dans le taillis pour recom-
mencer ce jeu aussitôt après. Autant qu'ils se tiennent
dans le taillis, ils se rappellent avec leur cri bien connu
hüid, mais dès qu’ils sont en compagnie-des Bonelli, eux
aussi font entendre le ,sst*. Pendant quelque temps des
centaines de Pouillots de différentes espèces prennent
part à ces jeux. Il semble que les Mésanges noires,
huppées et nonnettes trouvent le jeu assez amusant pour
y participer. Aussi longtemps que le vol erre le long de
la lisière, quelques Pouillots véloces et Fitis l’accompa-
gnent; mais dès qu'il se retire dans l’intérieur de la futaie,
ils le quittent et retournent dans leur taillis natal. Il
semble que cette fièvre attaque aussi d'autres oiseaux,
tel que la Fauvette à tête noire, la Grisette, le Rouge-
gorge et le Troglodyte, car toutes ces espèces recher-
chent les cimes des hauts sapins à la lisière du bois et
font entendre avec ardeur leur cri d’appel.
On a l’occasion d'observer ces faits journellement,
surtout entre 10 heures et 3 heures, à certains endroits
de la forêt, tandis qu’à une distance de quelques cen-
taines de mètres il n’y a plus aucun oiseau de petite
_ taille.
Le 4 août 1902, je comptai, sur six sapins de la
lisière de la haute forêt de Bettlach, à 660 m. s. m., à
midi moins un quart, 7, 25, 18, 4, 30, 28 oiseaux, et je
ne crois pas que les sapins, dans un voisinage de 150 m.,
étaient occupés par un nombre moins grand.
Voici des chiffres qui rendent plus claire la compo-
sition de ces sociétés:
Parmi 100 oiseaux, il y a 25 Phylloscopus Bonellii,
15 Requlus regulus var. crococephalus, 10 Parus ater,
10 Parus cristatus mitratus Br., 10 Phylloscopus sibi-
lator, 5 Regulus ignicapillus, 5 Phylloscopus trochilus,
5 Phylloscopus rufus, 5 Muscicapa grisola, 5 Certhia
familiaris brachydactyla Br., 3 Fringilla cœlebs, 2 Sylvia
atricapilla. De plus, quelques Dendrocopus medius et
Dendrocopus major s'y joignent également. Derdroco-
pus minor, Picus viridis et viridicanus, Sitta cæsia Y
sont représentés par quelques individus. Ces derniers
étaient rares au Jura en 1902. Deux jours de suite, une
famille de Muscicapa atricapilla voyageait avec eux; chaque
Jour des familles de Parus cœruleus et des individus
isolés ou des paires de Parus major se réunissent pour
quelque temps, surtout à la lisière des bois, avec ces
bandes. Aythus trivialis ne S'y trouve que par hasard.
Des familles de Bouvreuils (Pyrrhula pyrrhula europæa
Vieill.) recherchent volontiers cette gaie compagnie, mais
préfèrent se tenir à l'écart et rester ensemble. Chloris
chloris et Chrysomitris cilrinella L. ne sont pas des hôtes
réguliers, mais ils s’y trouvent chaque jour. Du reste, la
plupart des oiseaux deviennent sociables dès la mi-juin.
Il est curieux que tant de Gobe-mouches (Musci-
capa grisola L.) prennent part aux excursions des Bo-
nelli. En effet, ils mènent un genre de vie tout à fait
égal à celui des Bonelli, et il n’y a guère moyen de les
distinguer des Bonelli depuis le sol, où l’on remarque
moins la couleur que les mœurs des oiseaux.
Où sait qu'il n’y a guère plus d’un quart de Gobe-
mouches qui nichent une seconde fois. Ceux qui n’élè-
vent qu'une couvée quittent avec leur progéniture leur
district de reproduction. Où vont-ils? Peut-être que les
observations sus-mentionnées répondent, au moins en
partie, à cette question. Pour confirmer cette supposition,
je tirai, à des heures différentes, le même jour, quatre
individus, deux mâles adultes, une femelle adulte et un
jeune; un autre jour, le 15 août, encore quatre sujets,
une femelle adulte, deux mâles adultes et un jeune.
Après le milieu de septembre, on observe quelque-
fois de grandes sociétés de Pouillots Bonelli passant hà-
52
— 184 —
tivement par le pays, et les quelques individus restés
chez nous s’y joignent. Les 18, 19 et 20 septembre 1897,
les vergers d’Olten abondaient de Bonelli. En même
temps beaucoup de Véloces et de Fitis visitaient les jar-
dins et les haies, et parmi les Pouillots Bonelli on re-.
marqua beaucoup de Sylvicoles. En 1898, un Siffleur
séjourna dans mon jardin jusqu’au 8 octobre; en 1901,
un vol de Pouillots à Olten; le 14 septembre, ils se trouvent
en grand nombre sur les arbres fruitiers du Grund; peu de
Sylvicoles. En 1902, une petite troupe d’environ 25 indi-
vidus, au bord de l’Aar, près d’Olten, le 20 septembre.
Le Pouillot Bonelli cômmence ses excursions déjà
en août, et souvent déjà en juillet, en compagnie de
Gobe-mouches, de Mésanges noires et huppées, de Mé-
sanges à longue queue, de Grimpereaux, de Roitelets
et autres Pouillots, le long des lisières des bois; le
12 août 1903, j'observai, à la lisière d’une forêt de
sapins, au-dessus de Bettlach, à la Neue Zelg, 20 à.
30 Gobe-mouches, en compagnie de Mésanges noires,
huppées, quelques Mésanges à longue queue, Grimpe-
reaux, Roitelets, beaucoup de Pouillots, surtout de Pouil-
lots Bonelli et d’un Pic-Epeiche. Toute cette société si
mixte séjourna un quart d'heure environ à cette place,
traversa alors la clairière large de 400 mètres, vers le.
nord-ouest, et continua son excursion le long de la forêt
dans la même direction“ (Greppin, 159).
IV. a. Oiseau erratique près de Flüehli (Minder).
IV. b. Oiseau erratique fréquent près d’Olten, Trim-
bach, Winznau, au Säli, etc. (de Burg).
V. a. Erratique aux environs de Matt (Bäbler).
VIl.a. Le Bonelli est erratique, avant son départ,
à La Chaux-de-Fonds (Gérard), à St-Aubin (Vouga), à
Cressier (de Burg).
VII. b. Oiseau erratique, en grand nombre au Jura,
depuis le milieu de juillet environ jusque vers les pre-
miers jours de septembre. Voir III. b.
VIIL. b. Erratique au canton du Valais (Vaëroli).
IX. «a. Oiseau erratique et de passage au canton du
Tessin (Lenticchia).
X. a. Près de Coire, le Pouillot Bonelli est erratique
avant son départ et recherche surtout les pentes des mon-
tagnes (de Sulis).
XI. a. Erratique à St-Moritz (Pestalozzi).
Oiseau nicheur. Le Pouillot Bonelli se reproduit
dans toute la Suisse, et cela depuis 300 m. jusqu’à
2000 m. s. m. à peu près. Il se trouve, comme oiseau
nicheur, en deçà comme au delà das Alpes et préfère
partout les versants méridionaux bien exposés au soleil,
surtout les régions entre 400 et 1500 m. Cependant il
ne manque point aux endroits propices des vallées et
des bords des rivières, surtout aux bois mixtes et par-
semés de pins et de mélèzes de 10 à 40 ans. Ils pré-
fèrent avant tout les coteaux du plateau suisse et du
Jura septentrional, où croissent des pins, des mélèzes, des
hêtres, des sapins et des fourrés épais.
L. a. Le Pouillot Natterer séjourne en plaine ou sur
les coteaux qui en sont proches, jusque vers le 20 ou le
25 avril; ensuite, il gagne ordinairement par paires les
taillis de chênes, les endroits les plus fourrés et parse-
més de hêtres, de mélèzes et de sapins dans les collines,
ou bien à la base et au milieu des montagnes; néan-
moins quelques individus s’élèvent, dans le courant de
mai, jusque dans les régions de nos Alpes où les forêts
finissent, et s’y propagent. Les lieux les plus garnis de
broussailles de Montignole, de St-Cassin, d’Apremont,
les bois du Nivolet, de la base du Mont-du-Chat et
de Joigny sont, anx environs de Chambéry, les loca-
lités où l’on est toujours sûr de le rencontrer en abon-
dance.
Il est fréquent en été chaque année en Savoie
(Bailly, 68).
— 186 —
I. b. Il n’est pas fréquent à Genève (Fato, Vau-
cher). Necker en reçut un à Genève le 15 juillet 1822.
[l se trouve à Genève surtout au Salève (Fatio-Beau-
mont). Le 8 mai 1889, un nid au Salève {de Schæck).
Très fréquent près de Duillier { Vernet). Il n’est pas com-
mun près de Lausanne (Meyer). Il n’est pas rare au
Salève avant le milieu de mai 1898 (Parrot, 185).
IL. a. Oiseau nicheur près de Saanen (Uelliger), à
Montbovon ((réllet).
il. b. Oiseau nicheur près de Romont (Grand); il
n’est pas rare au Jolimont {de Burg).
IL à. Il n’est pas rare dans lOberland bernois
(Fatio, Risold).
LIL. b. Lauterburg reçut de jeunes Pouillots Bonelli
de Sumiswald. Il est oiseau nicheur répandu aux envi-
rons de Soleure, surtout aux pentes méridionales du Jura;
il n'a pas été rencontré avec sûreté au Bucheggberg
(Greppin). Oiseau nicheur très fréquent près de Bettlach,
environ depuis 550 m. Il n’y a qu’une seule couvaison,
en mai ou juin; dès le commencement de juillet, les
excursions commencent, et durent jusqu’au milieu d'août
(de Burg, 131). I se trouve partout dans toute la contrée
bernoise, c’est-à-dire le pays central jusqu'aux crêtes des
collines (de Burg).
IV.a. En mai 1898 comme oiseau nicheur aux bords
du lac des Quatre-Cantons 437 m. s. m. (Parrot, 185).
Le 12 juin 1907, très nombreux aux bords du lac des
Quatre-Cantons, surtout au Rütli, à la Chapelle de Tell
et à l’Axenstrasse, entre la Tellsplatte et Altdorf {de
Burg). |
IV.b. Le 4 juin 1900, à mi-hauteur du Righi, un
individu qui chantait {de Burg).
Nombreux dans toute la contrée IV. D. Il habite les
crêtes des montagnes qui sont boisées d’une forêt mixte
et de taillis.
née ms he dé dt
— 187 —
Entendu chanter des individus aux bords du lac de
Sempach le 12 juin 1907. Entre Zofingue et Luterbach,
sur toutes les collines propres à leurs habitudes. Il est très
fréquent dans la vallée de la Suhr; il est rencontré par-
tout dans le Boowald jusqu’à Pfaffnau. Il est commun
au Born (de Burg). Partout aux environs de Zofingue
(Fischer-Sigioart). à
V.a. Oiseau nicheur à Weesen et dans la vallée de
la Linth (Vogel).
V.b. Il n’est pas fréquent près de Zurich (Graf,
Müsch). La forêt de pins est préférée comme lieu de
reproduction (Nägeli). Près de Rapperswil, il se trouve
comme oiseau nicheur ( Vogel). Il est observé assez fré-
quemment près de Zurich et à Winterthour (de Burg).
VI. D. Il n’est pas commun dans le canton de Schaff-
house (Pfeiffer) ; il niche rarement, mais chaque année
au Pfänder /Bau). Il n’est pas rare au sud de la ville
de St-Gall (P. 8. in Schw. BI. f. O: 1890). En 1891
et 1892, entendu dans toute la contrée entre Koblenz,
Winterthur, Constance, Singen (de Burg).
VIl. a. A La Chaux-de-Fonds peut-être oiseau ni-
cheur (Girard); assez rare près du Locle (Nicoud);
sur les hauteurs du Jura moins fréquent qu’à 500 à
1000 m., mais se trouvant partout; assez fréquent à Cres-
sier, fréquent à Nods; quelques couples sur le Chasseral,
jusqu’à 1400 m. {de Burg). Au Chaumont (Saunders, 80).
Le pasteur Robert trouva un nid de Bonelli contenant
un œuf de coucou {Saunders, 80). Je l’ai rencontré une
seule fois dans les forêts à droite du col de la route des
Mosses à Pontarlier; il est commun en Bourgogne (La-
cordaire).
VII. b. Oiseau nicheur nombreux sur les crêtes du
Jura moyen et surtout sur les pentes exposées au soleil,
des cantons de Berne, de Soleure, d’Argovie, de Bâle-
Campagne. Il séjourne et se reproduit aussi dans les val-
lées, en moins grand nombre cependant. Assez commun
— 788 —
au Bettlachberg, de 1000 à 1200 m.; un peu rare au
Stock, de 600 à 1300 m.; à la Rothfluh, 1150 m.; au
Grenchenberg, de 1300 à 1400 m., et à la Hasenmatt.
N'est pas rare à Péry, ni à Court. Assez fréquent au
Graitery et au Monto. Ces oiseaux ne commencent Ja
construction de leur nid que vers la mi-juin, sur les hau-
teurs au-dessus de 1000 m. On observe les premiers
jeunes aptes à voler vers la fin de juillet. Bientôt ils entre-
prennent des excursions le long des haies bordant les pâtu-
rages et recherchent les vallées dès l'apparition des pre-
miers brouillards épais pour se réunir avec leurs congé-
nères qui ont déjà commencé leurs excursions journalières.
Le 30 juillet 1903, une paire conduisait plusieurs
jeunes à 1402 m., au Grenchenberg; observé 7 individus
à la même place. Le 14 août, les Pouillots Bonelli ont
quitté les hauteurs. Le 22 août, un Bonelli chantait au
Brügglibach, à 700 m. s. m. Le 31 août, chant du Bo-
velli, à 610 m. Le 3 juillet 1905, observé la première
famille, à 600 m., dans les hauts sapins; ils se rappel-
lent avec leur cri ,tuit“ ou bien, de temps à autre,
par sst. Dès le 8 juillet, j'ai observé plusieurs familles
avec des petits aptes à voler; quant aux vols de petits
oiseaux (Mésanges, Roitelets, etc.), on n’observe encore,
parmi ce nombre, que peu de familles de Pouillots Bo-
nelli. La plupart de ces derniers préfèrent, jusque vers
la fin de juillet, le séjour dans les grands chênes et les
haies parsémées de grands arbres, de la Burgmatt, tan-
dis que les familles qui ont élevé leur progéniture plus
près de la futaie, n’ont pu résister à la séduction des
oiseaux erratiques. Le 29 juillet, j’observai 200 Pouillots
Bonelli environ, parmi lesquels beaucoup d’individus
chantants, 100 Roitelets huppés, 100 Roitelets à triple
bandeau, 100 Mésanges noires, 20 Pouillots sylvicoles.
L’après-midi de la même journée, il y avait parmi cette
troupe encore une cinquantaine de Gobe-mouches {de
Burg).
É
— 189 —
Le 20 mai 1903, à Ja Risi, au-dessous de l’établis-
sement du Weissenstein, j'observai un couple apparié.
Le 23 mai, au Rüttenervorberg, pente méridionale, on
entend ce Pouillot partout là où il y a des pins jeunes
et des broussailles exposées directement au soleil. Le 3
et le 6 juin 1903, quelques paires à la Risi. Quelques
paires au chemin du Stiegenlos, les 16 mai, 30 mai et
6 juin. Dès le 1% mai 1905, je vis un individu chantant
au Stiegenlos, et je le vis au même endroit encore le
8 mai. Le 22 mai 1905, quelques paires au Rüttener-
vorberg, de même le 27 mai. Le 8 juin 1905, au Bel-
lacher Geissloch, j'observai une paire. Le 19 juin 1905,
quelques couples à la Lehnfluh, près d’Oensingen. Un
couple apparié, le 26 juin 1905, à la pente méridio-
nale de la Hasenmatt, à 1250 ou 1300 m. s. m. {Grep-
win, 109)
VIIL a. Il est probable que ce Pouillot se repro-
duit en Haut-Valais (Fatio et Studer). de Burg aîné a
observé partout le Bonelli comme oiseau nicheur, en 1877
et 1878, dans deux voyages dans le Valais, route Bex-
Martigny-Sion-Martigny-Evian-Genève et Martigny-Vallor-
cine-Col de Balme-Argentières-Chamonix.
VIII. D. N'est pas rare entre Bex-Martigny-Sion
(1877 et 1878, de Burg, aîné).
IX. a. N'est pas rare comme nicheur dans le canton
du Tessin (Riva, Lenticchia).
IX. b. Se reproduit régulièrement sur les montagnes
aux environs de Lugano; on en prend beaucoup dans
les Roccoli, établis à une hauteur assez considérable, à
Bugiolo et Porlezza (Ghidini).
X. a. N'est pas rare dans les Grisons (de Salis).
Fréquent aux environs de Davos, où il niche sur les mé-
lèzes de peu de hauteur (Pestalozzi).
Conrad de Baldenstein écrit ce qui suit quant à
cette espèce (Neue Alpina IL, 1827): ,Ma Sylvia albi-
cans est un oiseau de passage qui émigre comme ses
— 190 —
«
congénères à travers l'Italie septentrionale jusque vers
le sud pour y passer l’hiver. Il disparaît de nos con-
trées en même temps que le Pouillot sylvicole et nous
arrive plus tard que le Fitis et le Véloce. Il est dans
nos contrées tout aussi fréquent que ces deux dernières
espèces et préfère comme elles les jeunes taillis et les
lisières de nos bois de conifères...“
X. b. N'est pas fréquent à Buchs /Schwendener).
XI. a. Assez commun à St-Moritz et à Campfèr
(Pestalozzi). Saratz ne connaît pas cet oiseau, tandis
que Courtin et Baldamus le désignent comme fréquent.
XI. b. Fréquent aux environs de Schuls, de Tarasp;
généralement répandu dans toute la Basse-Engadine; en
juillet, on n’entend de lui plus que le bruissement (Hartert).
Oiseau de passage. Le Pouillot Bonelli compte en
Suisse parmi les oiseaux qui nous arrivent le plus tard.
Ce n’est que la Suisse occidentale qui cite quelques dates
d'avant le 15 avril, tandis que le Bonelli n’arrive dans
le reste de notre pays que vers la fin d’avril ou dans
la première quinzaine de mai. Il n’est pas rare de voir
se retarder les passages jusqu’en juin.
Les passages du printemps s’effectuent depuis l’ouest ;
cependant les cols grisons et tessinoïs notent aussi quel-
ques passages. Les passages du printemps ont lieu pen-
dant la nuit ou dans les premières heures du matin; les
Pouillots Bonelli voyagent isolés ou par troupes de 10 à
50 individus. ‘
Les passages d'automne commencent déjà avant la
fin de juillet et durent jusqu'au commencement de sep-
tembre. Mais on observe presque tous les ans, au cou-
rant de septembre, des troupes de Bonelli se dirigeant
vers l’ouest ou le sud. Au delà des Alpes, les passages
se font encore en novembre.
En automne, on observe des troupes de 30 à 200
Pouillots Bonelli, mêlés de Siffleurs et de Fitis et de
|
|
1
|
|
— 191 —
quelques Véloces même; il n’est pas sûr que les jeunes
de l’année partent les premiers; il est incontestable que
ces oiseaux restent dans la contrée aussi longtemps que
la mue dure; il semble alors que les individus tirés dans
les derniers jours sont de vieux mâles en beau plumage
d'automne.
I. a. Commencement des passages en Savoie les 8,
10, 12 avril; départs vers le milieu de septembre
(Bailly, 68).
[L b. Oiseau de passage à Genève (Füatio), à Duillier
(Vernet), à Lausanne (Richard).
18 avril 1886 Lausanne (Richard)
210850 1890 ; ;
19 11893 Duillier (Vernet)
UP Sd à
ln, 1895 e :
Ares TS96 Lausanne (Richard)
200, 171896 Duillier : (Vernet)
AB... 1896 Lausanne-Cour (Richard)
one. 1897 Duillier (Vernet)
es T0 Lausanne (Richard)
[9e 1008 Duillier (Vernet)
21e 2N1898 Lausanne (Richard)
15 mai 1898 Genève (Parrot)
Mi mai 1898 Gorges du Chauderon ,
25 avril 1900 Duillier (Vernet)
AU Emo U ; ù
LOC 1002 ; 2
2920: "1908 à *
140. 1904 . ;
La. 2 1905 : ;
DAME GOT ; 5
Départ:
21 août 1886 Lausanne (Richard)
LEE 884 ; ;
19001-01800 L à
— 792 —
27 août 1894 Lausanne (Richard)
14 pet . :
octobre 1898 ; L
Cette dernière date concerne le dernier individu
observé, tandis que les autres dates désignent le com-
mencement des passages. Durée des passages jusqu’au
commencement d'octobre (Richard). Passages à Genève
du commencement d'avril et du milieu de septembre
(Fatio, 123).
Il. &. Oiseau de passage à Montbovon (Gillet).
IL. b. Rare à Romont (Grand), à Fribourg (Cuony,
Musy).
CIRE:
25 mai 1898 Rugen (Parrot)
25 0 01508 Gorges de l’Aar À
2500; 041898 Brünig “
IIL b. Arrivée:
30 avril 1903 Rosegg (Greppin)
17 mai 1903 Soleure ;
18e AUO0S Rosegg ;
AS 906 " 5
12 , 1906 » "
DAMON Wangen (de Burg)
Départ:
17 août 1900 Bettlach (de Burg)
SLAM UOUU : !
3 sept. 1900 : à
15 août 1901 : ;
LES O0 Aareebene É
14 , 1902 Bettlach ;
16 , 1902 ; .
31 juillet 1903 Rosegg (Greppin)
4 août 1903 = 5
82, 04008 Grenchenberg fm. (de Burg)
1903 Bettlach (Greppin)
18, 11908 Rosegghof 3
Cho SE
22 août 1903 Selzach (de Burg)
249; 1909 Bettlach (Greppin)
20004-11908 : (de Burg)
20800-01908 Lommiswil (Greppin)
21000;7 11908 Selzach (de Burg)
21 juillet 1904 Rosegohof (Greppin)
9 août 1904 ni 5
D 0100 Bettlach (de Burg)
JA 1005 Selzach :
19711005 Granges [Soleure] £
Bee 1909 Bellach Aareebene (Greppin)
31 juillet 1906 Aareebene (de Burg)
5 août 1906 Bettlach
”
Du 30 avril jusqu’au 18 mai et du 31 juillet jus-
qu’au” 30 août (Greppin). Selon de Burg, les passages
d’automne commencent dans le Leberberg avant la fin
de juillet et durent pendant tout le mois d’août; tous
les ans, on observe des individus isolés jusque vers le
milieu de septembre, le long du Jura; ils y séjournent
dans les forêts de conifères, en compagnie de Gobe-
mouches.
ENV
Mi Mai 1898 Sisikon (Parrot)
1090 Axenstrasse .
Observé plusieurs mâles chantants, le 12 juin 1907,
entre la Tellsplatte et Flüelen; il est probable que les
Pouillots Bonelli y sont arrivés déjà quelque temps
avant (de Burg).
IV. Recherche son séjour d’été au courant du
mois de mai, arrive seul ou par petites troupes de 50 in-
dividus, Apparaît souvent dans les jardins, surtout quand
il fait mauvais temps; il paraît que cet oiseau ne sup-
porte que mal le froid, j’ai recu à plusieurs reprises des
individus morts après quelques jours de froid et de pluie
en mai.
Arrivée :
mai 1869
— lo
SR DON
OSre
avril 1874
mai 1875
UM CE
HR LSS2
21666
2 MST
SL
» 1894
avril 1895
mai 1897
1899
pi
avril 1900
mai 1901
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AU 02
s TONZ
"URIOUZ
> (4908
PE100)
avril 1904
mai 1905
DE
lo UT
1907
— 194 —
Olten (J.de Burg aîné, 124)
” "
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» »” ‘
4 (G. de Burg)
» ”
Gretzenbach à
Wangner Berg :
Olten À
" D]
Säli (Fischer)
Däniken (de Burg, Fischer)
Olten (de Burg)
Zofingue ! (Fischer)
Olten (de Burg)
Zofingue (Fischer)
Olten (de Bury)
” ”
Trimbach
ni)
Départ, soit dernière observation d’automne :
septembre 1869 Olten
1870 k ;
1871 ; ,
1877
»
»
août
(J. de Burg)
” ”
in À. 6 fn imes de Miss À nés don
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26 septembre 1877 Olten (J. de Burg)
(Grand vol)
22 g 1882 Olten s
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19 : 1897 à (G. de Burg)
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31 août 1902 : "
20 septembre 1902 a a
2 EL 05 " à
V.b. Arrivées près Zurich :
8 mai 1898 Zürichberg (Nägeli)
ES e1890 > :
OS C2 1900 Zürichhorn
OU Zurich
AIO 0 , ,
VI. b. Oiseau de passage à St-Gall (Schw. BL. f. O.).
VIL &. Oiseau de passage à La Chaux-de-Fonds
(Girard), au Locle (Dubois), à Neuchâtel {de Coulon).
Ne
»”
»
20bmai. 1903 Risi (Greppin)
does 0 1905 Rüttenervorberg “à
if 11904 Bärenwil (Fischer)
Lo 1904 Stiegenlos (Greppin)
nee 1905 » s
SLR II0p Risi à
2e 0 1900 Rüttenervorberg à
9 juin 1907 Liestal (de Burg) *
Jen L907 Nuglar x 3
Ni O0 Gempen à v
Je cl907 Schauenbourg F
* Arrivé avant probablement,
— 7196 —
Le Pouillot Bonelli ne paraît guère avant la mi-mai
sur les hauteurs du Jura; il y fait son apparition au
commencement de juin, entreprend aussitôt la confection
du nid et quitte les hauteurs au-dessus de 1500 m. avant
la mi-août {de Burg aîné).
Arrive sur les hauteurs du Jura vers la fin de mai;
dans les premiers jours du mois d’août tous les Bonelli
recherchent les vallées {de Burg).
IX. b. Passages en septembre et octobre; des retar-
dés jusqu’au milieu de novembre (Ghidini).
X. a. Disparaît de nos contrées en même temps que
Sibilatrix et nous arrive vers la fin d'avril ou dans les
premiers jours de mai (Conrad de Baldenstein, 184).
Biologie. Le Pouillot Bonelli fait son apparition
dans nos contrées, ou seul, ou par paires, ou en petites
sociétés, qui restent ensemble encore quelques jours. En-
suite les couples s’apparient et gagnent leurs séjours d’été
pour y établir aussitôt le berceau de leur future progé-
niture. de Burg trouva le premier nid, en 1904, le 16 mai;
le 24 mai, celui-ci contenait 5 œufs; le 20 juin, les pe-
tits en étaient sortis. Comme un nombre considérable de
Bonelli n'arrivent qu’au courant de mai, la construction
du nid est retardée, chez beaucoup de couples, jus-
qu’en juin.
Baldenstein, 184, décrit comme suit le nid du Pouillot
Bonelli :
Ce Pouillot ne se reproduit pas seulement dans les
jeunes taillis et à la lisière de nos bois de conifères,
mais aussi, jusqu’à une certaine hauteur, dans les bois.
d'arbres à feuilles caduques et dans les grands vergers.
Aucun nid de Pouillot n’est si mal caché que celui du
Bonelli. Je le trouvais toujours aux pentes sèches, même
à des endroits peu inclinés, mais secs et stériles, dans.
un creux de la terre, préparé à l’aide des pieds et du
— 797 —
bec par la femelle, comme font, du reste, les autres:
Pouillots. |
Elle bâtit seule son nid, en forme de four, d’herbes
sèches; l’intérieur est tapissé de quelques poils d’ani-
maux. Jamais je n'y ai trouvé aucune plume d'oiseau. Ce
nid est très joli et ressemble à première vue à un trou
de souris. Je n’y trouvais jamais plus de 4 à 5 œufs
blancs, parsemés partout de taches et de petits points
brun-rouge foncé.
Les petits fraîchement sortis de l’œuf sont munis
d’un duvet gris peu apparent, ont le bec jaunâtre et
font entendre un ton sifflé fin . .. Pendant plusieurs
jours j'ai nourri les petits avec des mouches. Ils crièrent
leur tui imparfaitement et firent entendre un autre ton
dont les parents se servent quand ils donnent la becquée
aux petits; il sonne comme envist.*
Juillerat fit un trou dans la terre, à une pente aux
bords du Doubs; douze jours plus tard le trou était
rempli par le nid d’un Pouillot Bonelli dans lequel il y
avait déjà 5 œufs (Rameau de Sapin).
de Burg décrit comme suit le nid du Pouillot Bonelli:
Le nid est fermé en haut, a une ouverture latérale, comme
celui de ses congénères. Il est construit de brins d'herbe,
de peu de mousses, aux parois fortes et solides, de sorte
que ce nid sert souvent d’abri aux souris, en hiver. Dans
la plupart des cas il repose sur le sol; il est souvent
établi dans un creux parmi les racines des arbres, entouré
quelquefois de peu de brins d'herbes qui ont servi à la
construction du nid et aident à le maintenir. Presque
toujours il se trouve établi aux pentes sèches, dans
l'herbe ou dans la bruyère.
Le pasteur Näf, à Otelfingen, a trouvé plusieurs
fois de suite, à la Lägern, des œufs de Coucou dans le
nid du Pouillot Bonelli.
Le conseiller d'éducation de Burg, à Olten, a écrit
ce qui suit quant à une trouvaille semblable faite dans
— 198 —
le cimetière d’Olten, en 1872: ,Découverte du nid le
24 mai 1872, quatre œufs dans le nid le 31 mai, un
cinquième le 2 juin. Le soir du même jour, trois œufs
de Bonelli et un œuf de Coucou. Celui-ci est éclos le
15 juin. Le 20 juin il y a encore deux des œufs de
Bonelli sous le Coucou, dans les parois du nid. Le
24 juin, le Coucou tombe du nid dont il a déchiré les
parois, dans un petit creux dans lequel le nid reposait.
Il est nourri à la becquée jusqu’au 6 juillet. Le 6 juillet,
le Coucou s’est posé sur une branche de hêtre, il est
pris et tenu en captivité pendant plus d’une année.“
Voir aussi n° 187: Observations sur les Pouillots. Quant
au chant du Bonelli, voir 188, 190, 191, 192, 193, 194,
Wünteler, de Tschusi, de Burg, Parrot.
Nourriture. Sciara, Syrphus, Dolichopus, Cœnosia,
Julus, Aphis, des œufs d’insectes, d’araignées, Fidonia,
Tortrix, Graptolitha, Chermes, Schizoneura, Haltica, et
surtout aussi les petites chenilles et chrysalides de Bom-
bycidés et Elatérides. Toujours beaucoup de restes de
Mouches et de Moucherons.
Habitat. Le Pouillot Bonelli est répandu du Sénégal
jusqu’au 48° degré de latitude nord ; il habite les contrées
montueuses de l’Europe centrale et méridionale: les Alpes,
les Pyrénées, le Jura, les Carpathes, l’Appennin, les
Abruzzes, du Portugal, à l’ouest, jusqu'aux Carpathes, à
l’est. Puis aussi la Forêt-Noire et la Bourgogne entière.
En Europe et dans l’Afrique septentrionale il est oiseau
de passage et il séjourne en hiver en Afrique, jusqu’en
Nubie et en Sénégambie.
Hypolais Brehm.
108. Hypolais salicaria Bonap.
Hypolaïs ictérine — Gartenspôtter — Canapino maggiore.
Synonymie: Motacilla hypolais L., Sylvia hypolais Lath.,
Meisner und Schinz, Temm., Riva, ÆHypolais icterina
Vieill., Bailly, Cat. British Birds, Æypolais salicaria
Bp., ex. Gessner, Hypolais icterina Fatio, Hippolais
philomela N. Naum.
Noms vulgaires: Fauvette à poitrine jaune. — Gartelaub-
sänger, Gross Laubsänger, Spottvogel, Spotinachtigall,
Spütterh, Gelbe Grasmugg (Bäle), Garterätsch (Soleure),
Studerätsch (Jura), Spütter, Gäli Grasmücke, Schache-
rätsch, Schachespotter (Soleure, Argovie), Gälbe Spütter,
Gälbi Gräsmugg (Suisse orientale). — Vidareu, Vidarÿ,
Tuinun, Tuin, Tuinot (Tessin), Ciaucin (Piémont),
Ciaucin d'la gola bianca, Canavrota d’la canna,
Massalau, Tuinott (Lombardie).
A
La Fauvette à poitrine jaune est répandue dans
toute la Suisse, sans pourtant être nombreuse nulle part.
On constate cependant qu’elle augmente dans plusieurs
contrées. Elle ne monte pas haut dans nos montagnes,
habite de préférence la lisière des bois, les buissons
champêtres et les haies de la plaine, ainsi que les pentes
des montagnes jusqu’à 900 m., exceptionnellement même
1500 m., et a été observée à plusieurs reprises pendant
les passages dans les vallées alpestres élevées. Oiseau
de passage qui nous arrive tard au printemps et qui
nous quitte tôt.
Assez fréquente dans les fourrés les plus épais aux
bords des eaux.“ (Meisner et Schinz, 1815.)
“Assez commune dans les buissons épais.* (Schinz,
1837.)
Ct
©2
— 800 —
» L’Ictérine se rencontre, durant la belle saison, plus
ou moins fréquente, bien que nulle part abondante, dans
toute la plaine suisse, de l’ouest à l’est, dans le Tessin
au sud, parfois près de Bâle au nord, et çà et là jusque
dans quelques vallées plus élevées de nos centres alpestres.
Elle se reproduit même jusque dans la région montagneuse,
dans le Jura et les Alpes, exceptionnellement dans la
région alpine.“ {Fatio, 1899.)
Oiseau nicheur. L’Ictérine n’est nulle part abon-
dante, il paraît même qu’elle évite entièrement certaines
contrées, surtout le nord-est de la Suisse; elle est le
moins rare dans la partie occidentale de la Suisse, jusque
dans la contrée de Schünenwerd, puis, au nord de notre
pays, à Bâle, et à l’est, à Coire. En général, elle recherche
de préférence les cours d’eaux; cependant, au Jura, on
la voit fréquemment se reproduire loin des ruisseaux;
elle aime avant tout les contrées fortement découpées et
munies de beaucoup de grandes haies. Si le pays lui
convient, elle y établit son nid même à 900 m. d’altitude
ou plus haut. On l’a observée en été, au temps de la
reproduction, à des endroits propices situés à plus de
1500 m. s. m.
La. Selon Bailly, la Fauvette à poitrine jaune
serait très rare en Savoie, tandis que la Polyglotte y
serait peu rare, ce qui n’est pas exact pour la contrée
du lac Léman; on n’y a constaté comme nicheuse avec
sûreté que l’Ictérine et il n’est point certain que la
Polyglotte s’y soit jamais montrée.
Voici ce que Bailly (68) en dit:
Elle est très rare en Savoie à l’époque de ses
voyages du printemps et pendant les nichées, mais un
peu plus abondante dès la mi-août jusqu'aux premiers
jours de septembre, lorsqu'elle retourne dans les climats
chauds pour y hiverner; alors on l’observe seule ou deux
ensemble, et spécialement le long des saules et des peu-
des dm
FT
— 801 —
pliers qui avoisinent les bords de l'Isère, les prairies ou
les marécages du Bourget et de la Motte-Servolex. On
l'y voit sans cesse en mouvement et presque toujours
occupée à se chercher des aliments, notamment les mou-
ches qui restent collées aux feuilles ou aux branches,
et à saisir au vol les insectes qui passent à sa portée.
Elle arrive au printemps dans nos contrées en même
temps que la Fauvette Polyglotte; comme elle, elle choisit
les pépinières, les bosquets, l’intérieur des vergers, des
jardins de la plaine et des collines à pente méridionale,
ainsi que les petits bois rapprochés de Peau; comme
elle, elle fait une chasse continuelle aux petits scarabées,
aux mouches, aux moucherons, aux petites chenilles ;
comme elle enfin, elle recourt accessoirement aux baies
du mûrier et aux fruits doux. Le mâle est très tranquille
en chantant; il se tient pour cela tout près de sa nichée,
sur une branche élevée; la même lui sert d’habitude
pendant tout le temps qu’il reste dans le canton. Son
chant est vif et gai, il est en outre très varié et suscep-
tible de contrefaire aussi le ramage ou les cris des mêmes
volatiles cités à l’article précédent; mais ses coups de
gosier sont plus forts que ceux de la Polyglotte.
[. b. N'est pas rare comme nicheuse aux environs
de Genève (Fatio-Beaumont, 43, Fatio, Lunel, Vaucher,
Lechthaler). Très localisée, préfère surtout les contrées
humides ( Vaucher). Rare à Lausanne /Goll); n’est pas
rare à Lausanne (Meyer, Richard). $e reproduisit aux
environs de Clarens, en 1898 (Parrot).
IL. db. Très rare à Fribourg (Cuony), nicheuse à
Yverdon (Garin), au lac de Neuchâtel (Robert et
Vouga), au lac de Morat (Savary).
IL. a. N'est pas bien rare au Haslital (Fatio,
Platter).
III. b. Rare au Mittelland bernois (Studer, Haller);
augmente dans la contrée de Herzogenbuchsee {Xrebs);
rare aux environs de Berthoud (Fankhauser); rare à
— 802 —
Berne (Brunner, Weber), de même à Diessbach-Büren
(Küser); jamais observée à Langnau, dans l’Emmental ;
n’est pas rare dans la Haute-Argovie (Gerber). N'est
pas rare près de Soleure (Greppin). Les jeunes sortent
du nid vers ie commencement de juillet; n’est pas rare
le long du dura, jusqu’à 900 m. environ, il y a cepen-
dant des années où l’on n’en observe guère quelques
paires en été; augmente un peu. Recherche surtout les
alluvions pour s’y reproduire. Un individu extraordinaire-
ment pâle, le 20 août 1903 (de Burg). Oiseau nicheur
régulier et assez répandu dans la plaine au pied du
Jura. Se reproduisit, en 1903, dans la Rosegg (8 mai),
au Weiherrain, près de Bellach (13 mai), au Dürrbach
(15 mai), au lac d’Âschi (20 juin). Les jeunes hors du
nid au Dürrbach, le 26 juin; à Soleure, le 27 jun;
à Etziken-Inkwil, le 3 juillet; dans l’Âschiseemoos, le
15 juillet. 1904: À la Rosegg, observé un couple, le
7 mai; au Franzoseneinschlag, le 13 juin, des petits
aptes à voler; le 13 juillet, au Dürrbachgraben. 1905 :
un couple, le 6 mai, à la Rosegg; le 5 juin, à Inkwil,
au lac d’Âschi; des jeunes sortis du nid, le 16 juillet,
à la Rosege. 1906: premiers couples, le 4 mai, à la
Rosegg, le 10 mai, au Dürrbach (Greppin, 159).
IV. a. Très rare dans la vallée d’Urseren (Fato).
Comme Fatio se réfère à Nager, pour cette note, il
est douteux qu’elle soit exacte.
IV.b. Assez rare dans la vallée de la Wigger.
Quatre nids trouvés le 4, 5 et 6 juin 1899, continrent
5 œufs chacun. Fischer-Sigwart reçut de Zurich un nid
confectionné artistiquement dans un groupe de beaucoup de
rameaux. Rare à Gretzenbach, quoique n’y manquant
jamais entièrement (Hürzeler). N’est pas rare le long de
l’Aar, d’Olten à Aarau; niche aussi aux bords des affluents
de l’Aar (de Burg). Assez fréquente à Aarau ( Winteler, 188).
V.a. Oiseau nicheur au Spitalberg, à 1500 m. s. m.,
près d’Einsiedeln (Séuder).
— 803 —
V.b. On trouve les cinq œufs vers la fin de mai
et au commencement de juin (Vorbrodt). Fréquente
aux environs de Zurich (Nägeli). Rare à Zurich (Graf).
VI. b. Rare au lac de Constance, augmente cepen-
dant d’année en année (Bau); Rare à Schaffhouse
(Pfeiffer), au canton de Thurgovie (Schwyter, Keller),
à Winterthour (de Burg). Très rare à Rorschach et au
lac de Constance supérieur { Walchner, 73). N'est pas
rare au canton du Sentis (Hartmann, 9). Très rare, par
exemple, à Teufen, en 1879 (P. $S. dans les ,Schw.
bl: 1011884)"
VIL. a. N'est pas fréquente à Neuchâtel (de Coulon,
Vouga). Habite la région de la vigne et du premier
plateau (Frère Ogérien, 67).
VIL D. N'est pas fréquente à Bâle (Schneider,
Greuter); assez fréquente dans la partie nord du canton
de Bâle-Campagne {de Burg). Fréquente à Bâle et aux
environs (Wendnagel); nest pas rare à Porrentruy
(Ceppi); n’est pas rare à Mariastein, observée à plusieurs
reprises, le 9 juin 1907, à Liestal, Nuglar, Gempen, au
Gempenstollen {de Burg).
VIIL a. Rare dans le Haut-Valais (Fatio et Studer).
Rare au Piémont (Giglioli, Avifauna italica, Secondo
resoconto 1907).
VIIL. b. Cà et là à Martigny (Vairoli); quelques
couples près de Bex et le long du Rhône, jusqu’à Mar-
tigny (J. de Burg). Oiseau nicheur assez rare à Sal-
quenen (Lenggenhager).
IX. a. N'est pas rare jusque très haut dans les
Alpes (Lenticchia). Aucun de nos collaborateurs, ni
aucune citation dans la littérature ne confirme cette
donnée.
IX. 6. Il n’est pas sûr que l’Ictérine se reproduise aux
environs de Lugano ((hidini). Nicheuse près de Locarno
(Mariani). Assez fréquente en Lombardie (Giglioli,
Avifauna italica, Secondo resoconto 1907).
— 804 —
X.a. Oiseau nicheur à Coire, au Domleschg, à
Maienfeld (de Salis), dans le Domleschg (de Baldenstein).
X. b. Oiseau nicheur rare dans la vallée du Haut-
Rhin ( Walchner,173, Schwendener). Augmente dans la vallée
du Rhin et au lac de Constance supérieur (Bau). Assez rare
dans le Tirol septentrional (Dalla Torre et Anzinger).
XI. N'a jamais été observée en Engadine.
Oiseau de passage. Quoique l’Ictérine soit con-
sidérée comme un oiseau de plaine (les quelques excep-
tions confirment la règle), son passage s’effectue non
seulement dans la plaine. La plupart de ces oiseaux
passent par le plateau suisse, dans la direction Lac de
Constance-Lac Léman (et direction opposée au printemps);
cependant on observe aussi des passages réguliers au
nord du Jura — Bâle-Porrentruy — puis par quelques
cols du Jura, puis, en amont de plusieurs vallées alpes-
tres, par le St-Gothard, par les cols de l’Oberland bernois
et, enfin, par beaucoup de cols du canton des Grisons.
Beaucoup de Fauvettes à poitrine jaune remontent la
vallée de l’Inn jusqu’en Engadine pour franchir le col de
la Maloya. Les passages du printemps s'effectuent dans
la direction opposée, en partie par les mêmes cols, par
exemple par les cols des Grisons et par le St-Gothard.
La vallée du Rhin est peu fréquentée.
Les passages ont lieu pendant la nuit et à l’aube,
les oiseaux voyagent seuls ou par paires, rarement
plusieurs ensemble.
L. a. Elle est très rare en Savoie à l’époque de ses
voyages du printemps et pendant les nichées, mais un
peu plus abondante dès la mi-août jusqu'aux premiers
jours de septembre; alors on l’observe seule ou deux
ensemble, et spécialement le long des saules et des
peupliers qui avoisinent les bords de l'Isère, les prairies
ou les marécages du Bourget et de la Motte-Servolet.
On l’y voit sans cesse en mouvement et presque tou-
— 805 —
jours occupée à se chercher des aliments .... L’Ictérine
arrive au printemps en même temps que la Fauvette
Polyglotte; comme elle, elle choisit les pépinières, les
bosquets, l’intérieur des vergers, des jardins de la
plaine et des collines à pente méridionale, ainsi que les
petits bois rapprochés de l’eau (Bailly, 68).
[.b. Passe en août près de Genève (de Schæck).
Oiseau de passage fréquent à Genève (Fatio, Lunel).
Passages par Duillier (Vernet).
Dates d'arrivée :
19 mai 1844 Lausanne (Depierre)
SU, 1845 “ :
LHC 1846 u .
1900 1887 >: (Richard)
Ge 1560 , ;
CR 0690 : TRE
CPS 0 : :
RER ICUE Duillier (Vernet)
RE LE : :
HR 01895 x 5
OP MULS05 Lausanne (Richard)
9 ” 1396 n 1
Dario LOU É ‘
9 , 1898 ) »
HU NS 00 Duillier (Vernet)
LORS LLOD0 : Ê
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29405 UD é ;
1400. 441903 : ;
LOT 1907 | ;
29 un 1T905 À :
DA N,2 AOÛT # À.
Départ:
8 septembre 1844 Lausanne (Depierre)
25 k 1845 pe :
22 f 1846 É ï
— 806 —
IL. b. Oiseau de passage rare à Fribourg (Cuony),
à Avenches (Blanc),
à Yverdon (Garin), à Faoug
(Savary), au lac de Neuchâtel (Robert et Vouga).
IIT. a. Passages assez fréquents au Haslital (Fatio).
IIT. b. N'est pas rare à Soleure, mais les exemplaires
observés sont toujours ceux qui nichent dans la contrée
(Greppin). Pas rare au canton de Berne (Haller); rare
à Berne (Brunner); n’est pas rare à Berne (Weber);
ni à Berthoud {Fankhauser).
Dates d'arrivée pour les régions IIL b. et IV. b.:
1868
1869
1870
1872
1879
1890
1890
1891
1894
1898
1898
1899
1900
1900
1900
1900
1901
1901
1902
1903
1905
1905
1903
1903
Dates :
2 mai
27 avril
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10 n
9 q)
30 avril
9 mai
9 1
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14 mai
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1903
Lieu :
Olten
n
n
n
n
Zofingue
Aarau
n
n
Aarburg
Rothrist
M”
Gretzenbach
n
Schachen
. Rosege
Rothrist
Rosego
Herzogenbuchsee
Rosegg
Berne
Bellach
Olten
Münchenbuchsee
Dürrbach
Observateur :
(J. de Burg, 124)
pr)
vy)
1
n
(Fischer-Sigwart)
( Winteler)
"
n
(Hilfiker)
(Gerber)
n
(Hürzeler)
(Gerber)
(de Burg)
(Greppin)
(Gerber)
(Greppin)
(Gerber)
(Greppin)
(Weber)
(Greppin)
(de Burg)
(Rauber)
(Greppin)
— 807 —
21 mai 1903 Münchenbuchsee (Daut)
lejuin 1903 Herzogenbuchsee (Gerber)
12 mai 1904 Olten (de Burg)
te 101904 Rosegg (Greppin)
206. 1905 Gurten (Krebs)
One 1190 Rosege (Greppin)
Pa Aie 10H Olten (de Burg)
23 avril 1906 Berne ( Weber)
4 mai 1906 Rosegg (Greppin, 159)
EUR ETOUC Dürrbach à
JS rh TO UT Olten-Hard (G. Brunner)
RIRE NE 907 Olten côté occid. (G. de Burg)
on lo 07 Olten-méridional ;
Dates du départ: 16 septembre, à Walchwil (Maurer);
le 4 août, à Bremgarten (Lifart); 20 août 1903, à Bett-
lach; du 6 au 12 septembre 1898, à Olten; le 29 sep-
tembre 1900, à Bettlach, fin août à fin septembre,
quelques sujets encore jusqu’au 10 octobre (de Burg).
Le 8 septembre 1906, à Berne (Weber). Jusqu'au
19 juillet 1906, j'observai deux familles, à la Rosegg;
celles-ci avaient disparu le 20 juillet (Greppin, 155).
IV. a. Oiseau de passage rare dans la vallée d’'Ur-
seren (Fatio).
IV.0. Passe régulièrement, mais en petit nombre.
V.b. Oiseau de passage à Zurich (Graf). Passages
en avril et en septembre {Schin2). :
Dates d’arrivée :
6 mai 1884 Zurich (Zürichhorn, Seefeld, ete.) (Nüägeli)
1 l n 1890 n n n n ñn
7 ñn 1891 n po) n n n
8 ;, 1896 Zurzach (Gerber)
1807 : 2
8 ; 1898 Zurich (Zürichhorn, etc.) (Nägeli)
20 1900
D) n p)
RO CLEAN : ;
— 808 —
9 mai 1901 Zurzach (Gerber)
D 1041908 ; .
16 ., "1903 "Zurich (Nägeli)
26 juin 1903 : ;
22 , 1905 : -
VI. D. Arrivée au lac de Constance au commence-
ment de mai, départ vers la fin d’août (Bau).
VII. b. N'est pas rare au passage à Bâle (Greuter-
Engel). Kranchit le Hauenstein au passage (de Burg).
Dates d'arrivée :
1 mai 1877 Pfeffingen (Schmidlin)
JS TO0G Bâle (Wendnagel)
DL O0 ;
IX. b. Fréquente au passage (Mariani). Plus rare
au passage du printemps; fréquente en automne. Pas-
sages le 10 septembre 1902 (Ghidini). Passe au mois
de septembre, en petit nombre, et repasse en avril
(Riva, 51).
X. a. Oiseau de passage à Coire (de Salis).
X.b. Arrive au commencement de mai au lac de
Constance supérieur et repart à la fin d'août (Bau).
XI. a Oiseau de passage fréquent à St-Moritz
(Pestalozzi).
Oiseau de passage irrégulier.
I. b. À Clarens (Meyenrock).
Il. b. À Romont /Grand), à Lucens (Erbeau), près
de Fribourg (Musy).
IL. à. A Spiez (Risold).
III. b. A Langnau (Lauterburg), aux environs de
Boll (Stümpfli).
IV. a. À Stans (Rengger).
IV.b. Irrégulier dans la vallée de la Suhr, par
exemple au commencement de septembre 1897 {de Burg).
V.a. Aux environs d’Einsiedeln (Sidler).
— 809 —
V.b. La Fauvette à poitrine jaune est un oiseau
de passage irrégulier à Zurich (Môsch).
VI. b. Passages irréguliers près de Hallau (Pfeiffer).
VII. « Se montre de temps en temps, au passage,
près de la Chaux-de-Fonds (Micoud).
VII. bd. De passage irrégulier dans les vallées du
Jura {de Burg).
VIII. b. Irrégulier à Martigny (Deléglise), à Aigle
(de Rameru).
IX. b. De passage irrégulier à Montagnola (Poncini).
X. a. Irrégulier à Fürstenau (Stofjel).
XI. a. N’apparaît que rarement à Pontresina (Saratz).
Biologie. La Fauvette à poitrine jaune évite la
futaie et les forêts de conifères; elle préfère les petits
bois champêtres, les forêts mixtes et les bords boisés
des ruisseaux et des rivières, ainsi que les pares et les
jardins, surtout si ces derniers sont longés par un ruisseau.
Jäckel (Die Vôgel Bayerns) mentionne un nid d’Ictérine
établi sur une poutre saillant du côté d’une rue très
fréquentée.
La Fauvette à poitrine jaune exige avant tout des
taillis épais; elle y séjourne tout le temps et c’est de là
aussi qu’elle fait entendre son ramage. Le nid, très beau
et confectionné avec un grand soin, est établi dans quelque
arbre à feuilles caduques; dans les alluvions et les îles
où il y a généralement de la broussaille impénétrable
mais peu haute, on le trouve à 10 cm. et même à 250 cm.
du sol; il est un peu rond, aux parois épaisses, et com-
posé de brins d’herbes, de toiles d’araignées et de che-
nilles, de poils et de plumes; le côté extérieur en est
garni d’écorce blanche. Beaucoup de nids, surtout ceux
établis dans les bois champêtres et les forêts, se trouvent
à 2 ou 3 m. et même à 4 m. au-dessus du sol. Ces
oiseaux ne font qu’une couvée, c’est au commencement
— 810 —
de juin qu’on trouve les quatre à six œufs. Les petits
J q qua P ;
sortent du nid dans les premiers jours de juillet.
Nourriture. Deux exemplaires récoltés au mois de
mai avaient l’estomac rempli de restes de moucherons,
de petits papillons et de larves d’insectes. Dans trois
estomacs du mois de juillet il y avait beaucoup de Pu-
cerons, des restes de Hannetons, de Punaises, de Calan-
dres, d’Araignées et de baies. Les Ictérines comptent
parmi les quelques espèces d’oiseaux qui se nourrissent
volontiers des Pucerons. Je les ai souvent observés lors-
qu'elles se nourrissaient de baies de groseilles et de
sureau ; elles s’attaquent aussi aux figues, dans les cantons
de Vaud, de Genève et du Tessin.
Habitat. L'Hypolaïs ictérine habite l’Europe moyenne.
Elle est assez fréquente au nord jusqu’à la Suède méri-
dionale, à l’ouest jusqu’au centre de la France, à l’est
jusqu’en Sibérie, au sud jusqu’à Naples; plus au sud
elle est plutôt rare. Elle passe l'hiver en Afrique et
recherche même, pendant ses voyages d’hiver, le sud de
l'Afrique.
109. Hypolais polyglotta auct.
Hypolaïs polyglotte — Kurzflügeliger Gartenspôtter —
Beccañfico canapino.
Synonymie: Sylvia polyglotta Vieill., Bailly. Hypolais
italica Baldenst. ÆHypolais polyglotta Salvadori, Cat.
British Birds. Sylvia italica (Riva: Schizzo). Ficedula
icterina Keys und BI. Ficedula polyglotta Friderich.
Hypolais polyglotta N. Naumann, Fatio.
Noms vulgaires: On n’en connaît point en Suisse. Riva
la nomme Tuinon (Schizzo, 1860); Giglioli cite le nom
de Pizacanof, pour la Valteline, pour cette espèce.
Le.
— 811 —
La plupart de nos stations ornithologiques citent la
Polyglotte soit comme nicheuse, soit comme oiseau de
passage; ces observateurs ne font que continuer l’erreur
dans laquelle tombaient, il y a trente ans et davantage,
le plus grand nombre des ornithologistes européens:
Hypolais salicaria et polyglotta furent confondues conti-
nuellement.
Aujourd’hui on sait qu’on ne possède, en Suisse,
cn deçà des Alpes, aucun sujet de la Polyglotte pris
dans la contrée.
Fatio, qui confond continuellement les deux espèces,
dans son ouvrage ,Distribution verticale des Sylviadés
en Suisse“ (Bulletin de la Société ornithologique suisse,
tome I*, 1'° partie, Genève et Bâle, 1868), de manière
que, selon lui, la Polyglotte serait la plus fréquente,
écrit ce qui suit au sujet de cette confusion, en 1899,
dans sa . Faune des Vertébrés de la Suisse“, tome II,
Oiseaux, 1" partie:
La Polyglotte, peu connue et souvent confondue,
sous le nom de salicaria, comme je l’ai expliqué à propos
de celle-ci, a un habitat généralement plus méridional
et se montre beaucoup plus rarement en Suisse que
l’Ictérine, très souvent qualifiée à tort de Polyglotte,
grâce à une similitude de chant imitateur ou à un défaut
d'examen suffisamment circonstancié. Selon Bailly, la
Polyglotte serait plus commune que l’Ictérine en Savoie;
cependant, je puis certifier qu’elle est au contraire beau-
coup plus rare en Suisse, et que bon nombre d'individus
déterminés Polyglottes sont de véritables [ctérines. Bal-
denstein qui a décrit, d’après des individus du nord de
lTtalie, une espèce plus petite et à dos plus sombre,
qu'il distinguait spécifiquement de sa Sylvia hypolais de
Suisse, sous le nom de Hypolais italica (N. Alpina, Il,
p. 77), et qui paraît devoir être rapportée à la Polyglotte,
écrivait, en 1827, qu'il espérait pouvoir la présenter
bientôt comme se trouvant dans le pays. Dix ans plus
— 812 —
tard, Schinz déclarait qu’elle n’avait point encore été
trouvée en Suisse.
Aujourd’hui, la plupart des observateurs qui signalent
la Polyglotte nichant ou de passage dans la plaine suisse,
particulièrement dans les régions occidentales et moyennes
du pays, ne citent par contre pas l’Ictérine, qui s’y trouve
pourtant assez communément; il est donc permis de sup-
poser ici la même erreur de nom que j'ai constatée dans
plusieurs musées et quelques publications.
Même incertitude en face des données de provenance
d’un individu du Musée de Genève qui porte l'indication
Genève, Musée des Alpes“ sur l'étiquette; car, on sait
que cette collection de (. Lunel avait été presque entière-
ment composée dans le midi de la France, qui fut donnée
en 1842 par feu F7. Soret, et qui porte, par erreur,
lP’indication , Genève“, provenant en réalité d’Espagne.
Je douterais même de la présence de la véritable
Polyglotte près de Genève si M. J. Revon, naturaliste
préparateur, ne m'avait affirmé avoir rencontré dans les
environs de cette ville des Hypolaïs à ailes plus courtes
que celles de l’Ictérine et à chants assez différents, même
des nids avec des œufs un peu plus petits, plus roses et
plus tachés que ceux de cette dernière, qu'il croyait
devoir être rapportés à la Polyglotte . ..
En somme, jusqu'à preuve du contraire, on ne
saurait guère dire plus que: la Polyglotte niche proba-
blement dans le Tessin, au sud des Alpes et, peut-être,
de temps à autre, au nord de celles-ci, dans les parties
occidentales extrêmes de la plaine suisse, près de Genève
en particulier (Fatio). |
Bailly nous dit ce qui suit, dans son ,Ornithologie
de la Savoie, tome II, 1853:
La Polyglotte est la dernière des Fauvettes qui nous
arrive au printemps, et la première à nous quitter vers
la fin d'été. Elle ne vient en Savoie que pour y rester
pendant les quatre plus beaux mois de l’année. Ce n’est
—— 813 —
guère avant les huit ou dix premiers jours de mai qu’elle
paraît dans nos bosquets, nos pépinières, nos jardins, ou
dans les petits bois humides qui les environnent, de même
que dans les lieux sablonneux fournis de touffes de saules
et de peupliers, sur les arbres des promenades publiques
et dans les pierrailles parsemées de hauts taillis qui gar-
nissent le pied ou le milieu des montagnes, dans des
expositions méridionales : tous ces lieux lui plaisent telle-
ment pendant son séjour au pays qu’elle ne les aban-
donne qu’à la fin d’août pour aller hiverner dans les
climats chauds.
Le mâle, qui arrive presque en même temps que la
femelle, commence à se faire entendre dès le 12 ou le
15 mai. Son chant d'amour est très doux et d’autant
plus varié, que cet oiseau a le don de contrefaire
Aussitôt appariée, la Fauvette Polyglotte se cherche
un petit canton pour y passer la saison d'amour. Quand
elle le possède, elle ne souffre guère qu’un autre couple
de l’espèce vienne s’établir près d'elle.
C’est vers le 20 mai que le mâle et la femelle se
mettent en devoir de construire leur nid; tantôt ils
l’assujettissent à l’angle des branches des buissons ou
des petits arbres, tantôt ils le lient solidement avec des
toiles d’araignées et d’autres matières filamenteuses à
une bifurcation de branches ou à plusieurs rameaux
très rapprochés, ce qui oblige souvent les naturalistes
qui veulent le prendre sans l’endommager de couper
toutes les petites. branches qui le retiennent. En dehors
il est composé de brins de paille, d’herbes sèches, de
tiges de .plantes très flexibles, réunies ensemble avec art
et liées entre elles avec les mêmes matériaux qui fixent
déjà le nid aux branches; l’intérieur est revêtu de fibres
de plantes, de quelques crins, et à leur défaut, du duvet
cotonneux des saules et des tussilages, ou d’aigrettes de
chardons. Ce nid, dont les bords sont ordinairement
épais et le dedans profond, comme celui de la Rousse-
— 814 —
role des Roseaux, se trouve le plus souvent sur les
orangers et les rosiers, dans les ramées de fèves ou de
pois, dans les touffes de lilas et de cyprès, quelquefois
sur les arbres fruitiers, dans les abricotiers et les vignes
en espalier. La femelle qui ne fait qu’une couvée par
an chez nous, y dépose quatre ou cinq œufs, d’une cou-
leur de chair teintée de violet ou d’un rouge lilas, et
marqués de taches ou de raies noires ou d’un rouge
noir; quelquefois les taches sont rares et à peine appa-
rentes . . .
Riva, dans son ,Schizzo ornitologico“, 1860, com-
munique les données suivantes sub Sylvia hippolais Lath.:
,Passe en septembre en petit nombre et repasse en avril.
Niche sur les hauts arbres, surtout sur les pins, et pond
quatre à cinq œufs de couleur rouge blanc, tachetés de
brun foncé.“
Et sub Sylvia italica De Filip, Riva écrit ce qui
suit: , Au marché de Come, je vis deux exemplaires de
cette Fauvette continuellement confondue avec l’Ictérine
et j’eus un troisième sujet pris dans un roccolo, à Lugano.
Quelques-uns prétendent que la Polyglotte est plus fré-
quente que lautre (— Sylvia hypolais Lath., Beccafico
canapino! Le rédacteur), avec laquelle elle était régulière-
ment confondue. Je ne sais si elle se reproduit dans nos
contrées.“ (Riva, 51).
Quant à la Vaiteline, Je Carlini fait les commu-
nications suivantes dans son ouvrage ,1 Vertebrati della
Valtellina, 1887“: Oiseau d'été, rare. Selon Lanfossi
(sub Sylvia hypolais Lath.) cet oiseau nicherait en Val-
teline; on ne m'a jamais confirmé cette donnée. Gall a
pris un seul individu, en automne, au pont de l’Adda,
à Faedo.“
Arrive en avril et repart vers la fin d'août, habite
les bosquets, les taillis et les jardins du bas et du moyen
Jura; niche sur les arbustes ou les buissons. Pond 4 ou
5 œufs rose violacé piquetés de noirâtre (Frère Ogérien).
— 815 —
N'est pas commune, vit en plaine (Galli-Valerso,
dans l’Inchiesta ornit. de Giglioli).
Un exemplaire pris le 2 septembre 1902 à Porlezza,
$, a été préparé et monté par moi (Ghidini).
Nourriture. La Polyglotte empaillée par Ghidini
et prise à Porlezza, le 2 septembre 1902, avait avalé
beaucoup d'Hyménoptères.
Habitat. L’Hypolaïs polyglotte habite surtout les
contrées méridionales et occidentales de l’Europe; elle
se trouve depuis la Dalmatie — où elle est rare — jus-
qu’au Portugal, mais aussi au centre et au midi de la
France et en Algérie. D’apparition irrégulière et rare en
Angleterre, en Belgique et au nord de la France. Passe
l’hiver dans le nord-ouest de l’Afrique, jusqu’au Sénégal.
En Italie cet oiseau est beaucoup plus rare que l’Ictérine.
110. Hypolais elaica Lind.
Hypolaïs ambiguë — Blasser Spôtter — Canapino pallido.
Synonymie: Sylvia pallida Ehr., Sylvia elaica Lindenm.
Ficedula elaica Schleg, Hypolais elaica De M., Fatio,
Hypolais pallida Gerber, Hypolais pallida N. Naum.
Noms vulgaires: En Suisse, on n’en connaît point.
En 1836, A. F. aurait tué un individu de cette
espèce à St-Prex, près de Morges. Cet exemplaire aurait
été donné au musée de Lausanne; cependant, personne
ne l’a retrouvé, et, la connaissance de ce genre étant
fortement approfondie dans le dernier quart de siècle,
il sera permis de douter de l’exactitude de la diagnose.
54
— 816 —
Habitat. L’Hypolais ambiguë habite le sud-est de
l’Europe et ne se reproduit guère à un point plus occi-
dental que la Dalmatie. Elle a été prise 7 fois en Italie,
par exemple deux fois aux environs de Pise, en mai 1884,
une fois, en septembre 1898, à Bergamo (selon Arrigoni
Degli Oddi). Turati désigne cette espèce comme ,très
rare en Lombardie“.
INDEX
Ire Livraison.
Rapaces diurnes — Raptatores.
Espèces 1 à 32; pages 1 à 108; avec cartes I à VII.
IT: Livraison.
Hiboux et Fissirostres — Striges et Fissirostres.
Espèces 33 à. 50; pages 109 à 208; avec cartes VIII à XI.
IIIe Livraison.
Incesseurs, Coraciens, Grimpeurs et Capteurs (part.) — Incessores, Coraces,
Scansores et Captores (part.).
Espèces 51 à 88; pages 209 à 460; avec cartes XII et XIII.
IVe Livraison.
Accenteurs, Troglodytes, Cincles, Pariens — Accentoridae, Troglodytidae,
Cinclidae, Paridae.
Espèces 89 à 101; pages 461 à 669; avec cartes XIV et XV.
V: Livraison.
Roitelets, Chanteurs (part.) — Regulidae, Cantores (part.).
Préface, Liste des nouveaux collaborateurs . . . . . . . III
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Th. Studer und V. Fatio
bearbeitet
As im Auftrag des ae Departements des or
(Abteilung Forstwesen)
ce > G. von Burg
Erscheint in jährlichen Lieferungen in zwanglosen Heften |
V. Lieferung: Goldhähnehen, Laubsänger. 3
Preis Er: 8.50. À
Buchdruckerei Stämpfli & Cie RE 3 SE
._ 1908. FINE
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In Kommission bei A: Francke, Bern.
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