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Full text of "Les origines du palais de l'Institut. Recherches historiques sur le Collège des quatre-nations"

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RECHERCHES HISTORIQUES 

SUR LE COLLEGE 

DES QUATRE-NATIONS 



TIRÉ A 300 EXEMPLAIRES. 

Papier vélin 254 

— vergé 28 

— chamois 10 

— chine 6 

Peau de vélin 2 



Tous droits réservés. 



PARIS. — IMPRIME CHEZ BONAYENTURR ET DUCESSOIS 

55, QOAI BU ADCDITIII*. 



L F s ORIGINES DU PALAIS D F L ' 1 N S T II U I 

RECHERCHES HISTORIQUES 

SUR LE COLLEGE 

DES QUATRE-NATIONS 

D*APRES DES DOCUMENTS ENTIEREMENT INEDITS 



ALFRLD FRANKLIN 

• ■ LA ■■■LIOnkyCB aXAtlBB 




A PARIS 

CHEZ AUGUSTE AUBRY 

l'un DES LIBRAIRES DE LA SOCIETE DES BIBLIOPHILES FRANÇOIS 
RUE DAUPHINE, 16 



M.D.CCC.LXI! 



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NTRB les nombreux fonc- 
tionnaires du Collège des 
Quatre -Nations figurait le 
Procureur. Il avait droit au 
titré de M^êiire, et occu- 
pait dans la maison une po- 
sition fort considérée*^ -car un. seul échelon le sé- 
parait de la dignité si enviée de Orand-Haltre. 

Ses attributions^ très-étendues^ embrassaient 
toute l'administration matérielle de l'établisse- 
ment, n percevait les revenus et réglait les dé- 
penses. L'entretien des bâtiments^ les traités avec 



— VI — 

les fournisseurs, le réfectoire , la lingerie, étaient 
exclusivement de son domaine. 

Chaque année, il présentait à quatre Inspec- 
teurs délégués par la Sorbonne un compte rendu 
de la situation financière du Collège, et il était 
tenu d'entrer à cet égard dans les détails les plus 
minutieux. Avait-il, par exemple, à mentionner 
l'achat d'une douzaine de serviettes, et leur our- 
lage, il lui était interdit de faire figurer ces deux 
articles sous un seul titre. 

Si l'on réfléchit maintenant que, dans un éta- 
blissement de ce genre, il n'est pas de fait, quelque 
minime qu'il soit, qui ne se traduise par une dé- 
pense, on comprendra quelle abondance de ren- 
seignements, quelle richesse de détails intimes 
doivent contenir les registres des Procureurs du 
Collège des Quatre-Nations. 

Or, tous ces registres, enlevés à l'époque de la 
Révolution, ont été déposés aux Archives de l'Em- 
pire. Nous les y avons trouvés par hasard, en 
cherchant des matériaux pour un autre ouvrage, 
auquel celui-ci sert de complément. 

Cette découverte nous a paru précieuse à plus 
d'un titre. 



— VII — 

Le Collège des Quatre-Nations doit son origine 
à Fun de nos hommes d'État les plus célèbres; il 
fut élevé sous la surveillance directe de Louis XIV^ 
et organisé par Colbert. De l'aveu de Mercier, qui 
rencontre rarement des éloges sous sa plume^ c'é- 
tait le plus fréquenté, le plus riche et le plus beau 
des collèges de Paris. Enfin, les bâtiments dans 
lesquels il était établi sont aujourd'hui occupés 
par le premier de nos corps savants, et, à ce point 
de vue encore, tous les documents qui en éclair- 
cissent le passé acquièrent un grand intérêt. 

On n'a, d'ailleurs, rien publié jusqu'ici sur le 
Collège des Quatre-Nations. Par un privilège qui 
devient chaque jour plus rare, nous nous trouvions 
donc en présence d'un sujet entièrement neuf. 
C'était là une difficulté, mais aussi un attrait de 
plus ; et si cette circonstance nous oblige à récla- 
mer l'indulgence du lecteur, elle nous permet en 
revanche d'affirmer que tous les détails conteims 
dans ce petit volume sont inédits. 

Lemaire, dans son Paris ancien et nouveau, 
est le premier qui ait consacré quelques pages à la 
fondation de Hazarin; il s'est, du reste, borné à 
donner une courte description des bâtiments tels 



— VIII — 

qu'il les avait sous les yeux. Sauvai, Félibien et 
Piganiol de la Force ont suivi son exemple. Depuis 
lors, tous les auteurs qui ont abordé ce sujet ont 
copié ou abrégé Piganiol. Les histoires de l'Uni- 
versité restent également muettes à cet égard; les 
vastes compilations de Duboulay et de Crevier 
s'arrêtent à l'année 1600, plus d'un demi-siècle 
avant la mort de Hazarin ; et les écrivains mo- 
dernes n'ont accordé à l'établissement qui nous 
occupe que des paragraphes insignifiants dont les 
éléments sont puisés dans Piganiol. Le seul travail 
qui jette quelque lumière sur la construction du 
Collège est une courte mais excellente brochure 
de H. Léon de Laborde, publiée en 1842, et intitu- 
lée : Projets pour l'amélioration et Vembellisse- 
ment du X« arrondissement. 

Les documents imprimés n'ont donc pu nous 
être à peu près d'aucune utilité; et nous ne son- 
geons point à nous en plaindre, car les registres 
conservés aux Archives nous fournissaient, à eux 
seuls, des renseignements assez nombreux pour 
nous permettre de retrouver la physionomie, et 
de reproduire la vie intime du plus beau collège 
qu'ait jamais eu Paris. 



— IX — 
C'est à nous plutôt qu'à eux qu'il faut s'en pren- 
dre si ce résultat n'a pas été atteint. Us contien- 
nent en effets année par année^ et presque jour 
par jour^ l'histoire du Collège depuis sa fondation. 
Hais il fallait s'ouvrir une route à travers ce chaos ; 
et plus d'une fois^ perdu au milieu de ces détails 
infinis, nous avons été tenté de maudire l'abon- 
dance des matériaux que le hasard avait fait tom- 
ber entre nos mains^ de maudire même ces procu- 
reurs si méticuleux et calligraphes si inhabiles. 
Soyons juste, pourtant, ces braves comptables, en 
alignant leurs chiffres, ne se doutaient guère qu'ils 
travaillaient pour la postérité, et qu'après deux 
siècles un humble chercheur viendrait, au nom 
de l'histoire, examiner leurs livres et contrôler 
leurs additions. 




TABLE DES SOMMAIRES 



CHAPITRE I 

FONDATION. 



Pâg«8. 

Testament de Mazarin. — Réalisation de deux idées 
de Richelieu. — Fondation du collège des Quatre- 
Nations 1 

CHAPITRE II 

CHOIX DB l'BICPLACBMBNT. 

Délibérations des exécuteurs testamentaires. — Pro- 
jet de Colbert. — Le jardin des Plantes.— Réclama- 
tions de l'Université. — Le palais du Luxembourg. 

— L'hôtel de Nesle 15 

CHAPITRE m 

CONSTRUCTION. 

Achat des terrains. — Indemnités accordées à la ville 
de Paris et aux personnes expropriées. — Plan 
général de Levau. — Traitement des architectes. 

— Estimation des dépenses. — Benvenuto Cellini 

à l'hôtel de Nesle 35 



— XII — 

CHAPITRE IV 

DESCRIPTION. 

Pages. 
Physionomie du palais de l'Institut en 1689.— Bou- 
tiques qui entouraient la façade. — Le quai des 
Quatre -Nations. — La chapelle.— La bibliothèque. 
— Logements des professeurs et des élèves. — Les 
salles d'étude. — Le réfectoire. — La cuisine. — La 
rue Mazarine 49 

CHAPITRE V 

OUVERTURE DBS CLASSES. 

Le duc de Mazarin. — Le latin appris sans maître. 
— Lettres patentes de Louis XIV. — Requête adres- 
sée à l'Université. — Sous quelles conditions elle 
admet le Collège dans son sein. — Le corps de 
Mazarin est déposé dans la chapelle 67 

CHAPITRE VI 

PERSONNEL. 

Employés, leur hiérarchie et leur traitement. — Le 
Grand-Maître, le Bibliothécaire, le Procureur, le 
Chien de cour. — Élèves, leur nombre. — Par qui 
nommés. — Conditions d'admission. — Trousseau. 79 

CHAPITRE VII 

ORGANISATION INTERIEURE. 

Chambres des élèves, leur mobilier. — Les repas : 
couverts, linge, vaisselle. — Nourriture ; consom- 
mation du Collège année moyenne ; prix des 
denrées alimentaires en 1689. — Division des clas- 
ses; professeurs. — Peines corporelles. — Les 
martinets. — Règlement intérieur; emploi de la 
journée. — Récréations , promenades , sorties. — 
Exercices religieux. — Distribution des prix. — 
Tragédie 101 



— XIII — 

CHAPITRE Vill 

ADMINISTRATION PINANCIBRE. 

État des recettes et des dépenses d'un collège au 
XVII* siècle. — Traitement des employés, impôts, 
éclairage, chaufifage, blanchissage; pain, yin, 
viande, beurre, sel, lard, etc. — Les locataires du 
Collège. — Augmentation que subissent les loyers 
entre 1689 et 1789. — La Régence. — Contributions 
patriotiques 115 

CHAPITRE IX 

l'institut db francb. 

Suppression de la Sorbonne. — L'Université dispa- 
raît. — L'instruction publique réorganisée. — Fon- 
dation de l'Institut de France; son installation dans 
les bâtiments du Collège 1S9 



APPENDICE 

i. Acte defondation du collège des Quatre-Nations. 141 

II. Lettres patentes portant confirmation de la fon> 

dation du collège des Quatre-Nations 160 

III. Arrêt d'enregistrement de l'acte de fondation du 

collège des Quatre-Nations et des lettres pa- 
tentes qui le confirment 164 

IV. Lettres patentes portant règlement pour le col- 

lège des Quatre-Nations 166 

V. Règlement intérieur du collège des Quatre-Na- 

tions 176 




FONDATION 




FONDATION 

TK8TAMBNT DK MAZARIH. — RÉALItATlON DB DBDX U>KK8 

DB RICHELIBD* 

FONDATIOK DU COLLÉOB UB8 qnATRB-MATIONS. 




iR 6 février 1661^ douze médecins se 
réunissaient dans une des salles du imlais 
Mazarin, et le célèbre Guénaud se char- 
geait d'annoncer au cardinal le résultat de la 
consultation * ; c'était un arrêt de mort. Mazarin 
l'entendit avec calme. L'inquiétude des uns, la joie 
mal dissimulée des autres, tout lui avait fait com- 
prendre déjà que le moment fatal approchait. Deux 
jours auparavant, une main restée inconnue avait 

1. L. de Brienne, Mémoires, t. 11, p. 114. 



— 4 — 

semé dans sa chambre des lettres de faire part 
préparées d*avance^ et qui annonçaient son enter- 
rement pour le 21 mars*. Enfln^ deux coïncidences 
assez remarquables n'avaient certainement pu 
échapper au ministre dont Richelieu avait été le 
constant modèle : Richelieu était mort à cin- 
quante-huit ans, Mazarin les avait atteints ; Riche- 
lieu avait gouverné la France pendant dix-huit 
ans^ Hazarin entrait dans la dix-huitième année 
de son ministère. La Providence allait le forcer à 
contmuer jusqu'au bout son rôle d'imitateur. 

Hazarin manquait de cette foi chrétienne qui 
permet d'envisager la mort sans crainte et sans 
regret'. Une fortune très-réellement incalculable^ 
un pouvoir presque sans limites, ce sont là des 
avantages terrestres dont il est difficile de se déta- 
cher. Le comte de Rrienne nous a rapporté dans 
ses Mémoires* une scène fort curieuse, et qui 
prouve quel désespoir Mazarin cachait sous son 
calme apparent. Il nous le montre, déjà brisé par 
la maladie, se traînant, seul, dans les vastes gale- 
ries du palais Hazarin, jetant un regard désespéré 



1. G. Patin, Lettre du 4 février 1661, à Falconet, édit. 
Reveillé-Parise, t. III , p. 320. 

2. Voyez Mad. de Motteville, Mémoires^ t. X, p. 185. — 
Choisj, Mémoires, ip. 215. — Ouchesse de Mazarin, Mémoires, 
édit.Saint-Réql, t. V, p. 8.— L. deBrienne, Mémoires^ t. II, 
p. 115. — Mad. de Lafajette, Histoire d'Henriette d Angle- 
terre^ p. 5. 

3. T. II, p. 115 à 117. 



— 5 — 

sur les merveilles artistiques qu'il y avait réunies, 
et se désolant comme un enfant à Tidée de s'en 
séparer. La faiblesse, plutôt que la résignation, lui 
fit abréger cette triste visite, et il rentra dans ses 
appartements, bien décidé à abandonner une de- 
meure qui offrait tant d'aliments à ses regrets. Dès 
le lendemain, il se faisait transporter au château 
de Vincennes^ 

Des préoccupations de la même nature l'y assié- 
gèrent. Au moment de disposer de cette fortune 
qui va lui devenir inutile, il se sent arrêté par 
d'étranges hésitations, par de douloureux remords. 
Aujourd'hui, il avoue au roi qu'il a des sommes 
considérables déposées à Brissac et à Sedan ; le 
lendemain, il envoie demander deux millions au 
receveur des gabelles qui les lui refuse •. Les souf- 
frances physiques se joignent aux tortures morales. 
11 a de continuelles suffocations ; son corps mai- 
gre, sec, exténué, décoloré, exhale une odeur 
affreuse ^ Ses pieds enflent à tel point qu'il faut 
les lui envelopper dans la fiente de cheval ^ et sa 



1. Aubery, Histoire du cardinal Mazaririt t. IV, p. 385. — 
Poncet de la Grave y Tableau historique du château de 
VincenneSt t. II, p. 119. 

2. G. Patin, Lettre du 7 mars 1661, à Falconet, t. III, 
p. 336. 

3. G. Patin , Lettre du 7 mars 1661 , à Falconet, t. III, 
p. 335. 

4. G. Patin, Lettre du n février 1661, à Falconet, t. III, 
p. 32ft. 



— 6 — 

faiblesse est si grande qu'on songe à le mettre au 
lait de femme «. 

Il a pourtant encore toutes les jouissances que 
peuvent donner la vanité et l'amour-propre satis- 
faits. La Cour, habituée h suivre tous ses mouve- 
ments^ Ta accompagné à Vincennes ; il règne en- 
core^ et les flatteries ne lui manquent point. L'état 
de sa santé est le sujet de tous les entretiens ; 
Loret^ dans sa Gazette, instruit religieusement le 
public de toutes les phases de cette maladie^ qu'il 
présente comme si funeste à la France. S'il (fallait 
l'en croire^ dès le commencement de mars plus de 
trente mille personnes se seraient rendues 

au pié des Autels 

Demander la convalêcence 
De ce vray Miroir de Prudence , 
Qui seroit exempt du trépas, 
Si les Sages ne mouroient pas *. 

Mazarin qui est arrivé en France sans ressources 
vient de marier sa nièce, et lui a remis en dot 
douze cent mille écus d'argent comptant* ; il a 



1. G. Pektin, Lettre du 25 février 1661, àFalconet, t. III, 
p. 327. 

2. Loret, Mvze historiqve, n" du 5 mars 1661. 

a. Saint-Simon raconte qu'après la mort d.e celle-ci, 
dans un procès que le duc de Mazarin eut à soutenir 
contre son fils, il fut prouvé « en pleine grand'chambre » 
que, tout calculé, elle lui avait apporté vingt-huit mil- 



— 7 — 

donné à chacune des deux reines une poignée de 
diamants S il lui reste encore plus de cent millions. 
Comment oser disposer d'une pareille fortune, 
comment l'avouer même, dans un moment où la 
France est épuisée par une longue guerre^ où le peu- 
ple est accablé d'impôts^ écrasé sous les exactions 
et les corvées ? Puis, Colbert est là, d'un côté, qui, 
financier avant tout, voudrait faire rentrer ces 
biens dans les coffres de l'État; d'un autre côté, 
c'est la religion, représentée par H. Joly, curé de 
Saint-Nicolas-des-Champs , celui-là hésite très- 
fort à lui donner les sacrements, il rengage à res- 
tituer une fortune qui ne peut avoir été bien ac- 
quise. 

Hais Hazarin est toujours le rusé négociateur 
qui a triomphé de la Fronde. Il connaît mieux 
cpie personne le caractère du roi, l'affection très- 
réelle qu'il porte à son ministre ; il se décide à 
jouer le tout pour le tout. Il appelle un notaire et 
fait un testament par lequel il institue le roi son 



lions. On connaît, au reste, le mot du duc de Mazarin, 
héritier du cardinal et le plus étrange original qui ait 
jamais paru à la cour; il était loin de nier l'origine illé- 
gitime des richesses qui lui étaient venues de Mazarin, 
et disait : « Je suis bien aise qu^on me fasse des procès 
sur les biens que j'ai eus de M. le cardinal. Je les crois 
tous mal acquis; et du moins, quand j'ai un arrêt en ma 
faveur, c'est un titre, et ma conscience est en repos. » 
Voyez Saint-Simon, Mémoires^ t. X, p. 278. 

1. G. Patin, Lettre du l*»' mars 1661, à Falconet, t. III, 
p. 329. — Voyez aussi une lettre sans date adressée à 
Spon, t. II, p. 458. 



— 8 -. 

légataire universel'. Louis XIV était trop fier pour 
accepter un pareil don^ il rend à Mazarin tous ses 
biens. Dèslors^ leur origine est oubliée ; aux yeux 
des contemporains^ le séjour qu'ils ont fait dans 
les mains royales a suffi pour les purifier : Ma- 
zarin peut désormais en disposer sans crainte. 

Son testament révèle à la fois la jactance du 
méridional et la vaniteuse ostentation du parvenu. 
C'est ainsi qu'il lègue six cent mille livres tournois 
au pape, afin qu'il puisse lever une armée contre 
les Turcs, et qu'il donne à la couronne de France 
dix-huit gros diamants, sous la condition qu'ils 
porteront le nom du testateur : il veut qu'au Sancy, 
au Richelieu, aux cinq Médicis, aux quatre Valois, 
on ajoute les dix-huit Hazarins. Tout cela n'em* 
pêche pas qu'après sa mort, on trouve encore 
neuf millions dans le bois de Vincennes, cinq au 
Louvre, sept à la Bastille, huit à la Fère, quinze 
ou vingt à Brissac et à Sedan •. Un dernier senti- 
ment de pudeur ou d'avarice l'avait empêché d'en 
disposer, et Colbert les fit remettre au trésor. 

Quand Mazarin eut terminé son testament, toutes 
ses pensées se tournèrent vers l'accompUssement 
d'un projet qu'il caressait depuis longtemps en 
secret. Les mobiles qui l'avaient fait naître étaient 
toujours les mêmes : le désir de voir son nom con- 



1. Aubery, Histoire du cardinal Mazarin^ t. IV, p.l 

2. L. de Brienne, Mémoires^ t. II, p. 145. 



-. 9 — 

serve par la postérité, et l'ambition d'égaler Riclie- 
lieu. 

Il poursuivit ce double but avec une inquiète et 
âpre persistance. Déjà^ dix-huit années aupara- 
vant, réalisant une idée conçue par son prédéces- 
seur, il avait ouvert sa bibliothèque particulière 
au public^ et fourni ainsi à la France le premier 
modèle d'un établissement dont nos bibliothèques 
actuelles ne sont que l'imitation ^ Son second pro- 
jet était, en apparence, plus grandiose encore. 

11 rêvait la fondation d'un collège exclusivement 
destiné à de jeunes gentilshommes nés dans les 
provinces conquises pendant son ministère. L'édu- 
cation devait y être aussi complète, et l'instruction 
aussi étendue que possible ; entièrement gratuite 
d'aUleurs : la générosité du fondateur devait pour- 
voir à tout. 

Le nom l'embarrassait. Il flotta longtemps entre 
Collège des conquêtes et Collège Mazarin; il se 
décida enfin pour ce dernier. Il fit alors (6 mars 
1661] appeler auprès de son lit Nicolas le Vasseur 
et François le Fouïn, notaires gardes-notes auChâ- 
telet de Paris, et, avec une lucidité admirable, leur 

1. Il n*j avait alors en Europe que trois bibliothèques 
publiques, et ces fondations étaient citées comme des 
exemples d'une magnificence et d'une générosité inouïes. 
C'étaient la bibliothèque Ambrosienne, fondée à Milan 
vers 1608 par le cardinal Borromée ; la Bodleienne, à 
Oxford, ouverte en 1612 ; et la bibliothèque Angélique, 
qu'Angelo Rocca avait établie à Rome en 1620. Voyez 
A. -F., Histoire de la bibliothèque Mazarine, p. 15. 



— 10 — 

dicta l'organisation complète et minutieuse de l'éta- 
blissement qu'il fondait. 

Il devait être divisé en deux parties, un Collège 
et une Académie. Le Collège devait renfermer 
soixante écoliers, quinze d'entre eux originaires du 
territoire de Pignerol, quinze des États romains, 
quinze de l'Alsace, quinze de la Flandre, de l'Ar- 
tois, du Hainaut et de la Sardaigne. Mazarin voulait 
que ces jeunes gens y reçussent une éducation 
toute française, espérant qu'ils en reporteraient 
ensuite dans leur famille tout l'esprit, avec des 
sentiments de reconnaissance pour leur nouvelle 
patrie'. L'Académie, destinée à compléter l'in- 
struction reçue dans le Collège, était établie pour 
quinze élèves seulement, auxquels on eût enseigné 
réquitation, l'escrime et la danse. Le droit de choi- 
sir les élèves devait appartenir à l'aîné de ceux 
qui porteraient le nom du fondateur. Le cardinal 
priait les douze plus anciens docteurs de Sorbonne 
de désigner quatre d'entre eux qui, sous le titre 
d'inspecteurs, seraient chargés de la haute sur- 
veillance du Collège et de TAcadémie. 11 ordonnait 
qu'au milieu des bâtiments s'élevât une chapelle. 



1. Mercier envisage autrement cette idée : « Mazarin, 
dit-il, pensa pouvoir racheter les brigandages de son mi- 
nistère en fondant une école publique où l'on enseigne- 
roit à la génération nouvelle à respecter et à bénir son 
nom, si mal famé parmi ses contemporains. » Tableau de 
Parts, t.V, p. 140. -Mais voyez les LcMres patentes données 
par Louis XIY en juin 1665, Rectieil de la fondation^ p. 13; 
elles sont reproduites à la fin de ce volume. 



— 11 - 

où serait déposé son tombeau. De plus^ il léguait 
à cette fondation sa bibliothèque, une des plus 
riches qui fût alors au monde , il réglait avec un 
grand soin toutes les mesures à observer pour 
en assurer la conservation, et exigeait qu'elle fût 
deux jours par semaine mise à la disposition du 
public. Enfin, il affectait une somme de deux 
millions à la construction de l'établissement, et lui 
assignait pour revenus annuels ceux de l'abbaye 
de Saint-Hichel en l'Herm, alors de trente-quatre 
mille livres, et quarante-cinq mille livres de rente 
sur l'Hôtel de ville de Paris *. 

Toutes ces dispositions sont fidèlement calquées 
sur des idées de Richelieu. On sait qu'il fit bâtir 
l'église de la Sorbonne, et voulut cpie son corps y 
fût déposé. A l'égard de la bibliothèque, voici ce 
que Mazarin avait pu lire dans le testament de 
celui qu'il regardait avec raison comme son maî- 
tre : a Mon dessein, dit-il, est de rendre ma biblio- 
thèque la plus accomplie que ie pourray, et la 
mettre en vn estât, qu'elle puisse, non-seulement 

seruir à ma famille, mais encore au public le 

veux et entends que, moyennant mil liures d'ap- 
poinctement, le Bibliothaicaire soit tenu de con- 
seruer ladite bibliothèque, la tenir en bon estât, 
et donner l'entrée à certaines heures de iour aux 
hommes de lettres et d'érudition, pour voir les 



1. Voyez Recueil de la fondation du collège Mazarini^ 
passim.' 



— 12 — 

liures^ et en prendre communication dans le lieu 
de ladite bibliothèque^ sans transporter les liures 
ailleurs*. » 
Enfin^ relativement à la fondation du Collège et 



1. Ordonnance de dernière volonté de monsiewr le cardinal 
dvc deRichelieVt en forme de testament, p.^OetSl. — Ce tes- 
tament contient encore sur ce sujet d'autres dispositions 
qui prouvent que Richelieu mérita réellement le titre de 
bibliophile; tous ses biographes ont cependant laissé 
cette tendance dans Tombre. On lit à la suite du passage 
que nous venons de citer : « Et d'autant que pour la con- 
seruatjon du lieu et des liures de ladite bibliothèque, il 
sera besoin de les nettoyer souuent, i'entends qu'il soit 
choisi par mondit neueu vn homme propre à cet effect, 
qui sera obligé de balayer tous les iours vne fois ladite 
bibliothèque, et d'essuyer les liures, ou les armoires dans 
lesquelles ils seront, et pour luy donner moyen de s'eD- 
tretenir et de fournir les ballais, et autres choses néces- 
saires pour ledit nettoyement, ie veux qu'il ait quatre 
cens liures de gages par an. . . . Et d'autant qu'il est né- 
cessaire pour maintenir vne bibliothèque en perfection 
d'y mettre de temps en temps les bons liures, qui seront 
imprimez de nouueau, ou ceux des anciens, qui y peu- 
uent manquer, ie veux et ordonne qu'il soit employé la 
somme de mil liures par chacun an, en achapt de liures, 
par l'aduis des Docteurs, qui seront députez tous les ans 
par la Sorbonne, pour faire l'inuentaire de ladite biblio- 
thèque » Sur la bibliothèque de Richelieu, voyez: 

D. H. I, Supplément aux antiqvitex de Paris de Dubreuil, 
p. 56. — Gr. Brice, Description de Paris, t. I, p. 237. — Lo- 
meir, de Bihliothecis, p. 309. — M. de Marolles, Parts, ov 
description succincte de cette ville, p. 42 et 45. — Mercure 
de France de janvier 1682. — NovAjelle Biographie générale, 
t. VI, p. 73; t. VII, p. 356; t. XIX, p. 146; t. XXIII, 
p. 896. — L. Jacob, Traicté des Bihliotheqves, p. 478, 480, 
485 — Hugenius, Epigrammata, lib. VI. — Leprince, Es- 
sai historique sur la Bibliothèque du Roi, p. 42 et 349. — Tal- 
lemant des Réaux, Historiettes, t. Il, p. 54. 



- 13 — 

de l'Académie, voici ce que nous trouvons dans un 
manuscrit conservé à la bibliothèque Hazarine, et 
intitulé : Erreciion dPvne academye Royalle faicte 
par le Cardinal de Richelieu K a Comblé d'vne in- 
finité d'honneurs^ dignités et bien faicts dont la 
magnificence Royalle a daigné sans mesure reco- 
gnoistre nos trauaux bien loing et au de la de leurs 
mérites. Nous serions a jamais ingrat et vraye- 
ment indigne de ses faneurs, sy comme les grands 
fleuues renuoyent à locean les grandes eaues qu'ils 
en ont receues, nous ne rendions a son seruice et a 
Tutilité publicque une partie de ces mesmes bien 
faicts en les employant en despence, comme nous 
luy destinons auec ce qui nous reste de santé et de 
vie, digne de la mémoire de son règne glorieux, 
grandeur et réputation en cette monarchie puis- 
sante. » En conséquence, voyant que la plupart 
des a dottations, séminaires et collèges, semblent 
seulement estre destinés aux jeunes gens de basse 
estoffe et condition roturière, sans qu'on ayt pensé 
a en faire part a ceux qui portent les armes, » il 
dote de vingt-deux mille livres par an, à perpé- 
tuité, une académie, créée dans la rue Vieille-du- 
Temple, à Paris, et qui sera consacrée à l'éduca- 
tion gratuite de vingt gentilshommes, choisis par 
lui, ou par ses héritiers. 
Mais les calculs de Mazarin pour imposer son 



11 

1, Bibliothèque M azari ne, manuscrite, in-folio, n" 



— 14 — 

nom à la postérité, et pour se placer sur la même 
ligne que Richelieu, furent inutiles. La Providence 
sembla s'étudier à les déjouer tous. 

Richelieu repose sous les voûtes de la Sorbonne, 
mais le tombeau de Hazarin n'a pas encore été rendu 
à Tasile qui lui était réservé; il orne une galerie 
de sculpture , et la foule qui l'entoure admire le 
génie de l'artiste , sans que sa pensée remonte à 
rhomme et aux événements qui l'ont inspiré. — 
La bibliothèque Hazarine existe encore, mais qui 
connaît son passé? qui sait, aujourd'hui, que Ma- 
zarin créa, à ses frais, la première bibliothèque 
publique qu'ait eue la France?— Enfin, le nouvel 
établissement ne s'appela ni Collège des Conquêtes, 
ni Collège Mazarin. Après avoir été pendant cent 
ans le Collège des Qualre-Nations, il est aujour- 
d'hui riNSTiTUT DE FRANCE, unc foudatiou du pre- 
mier consul ! 




II 

CHOIX DE L'EMPLACEMENT 




II 



CHOIX DE L'EMPLACEMENT 

DÉLIBÉRATIONS DES EXÉCUTEURS TKSTAMKNTA1RE8* 

PROJET DE COLBRRT. 

LE JARDIN DBS PLANTES- — RÉCLAMATIONS DE L'UNIVBRSITÉ . 

LE PALAIS DU LrXEMBOORO. — i/rOTEL DE NESLK, 




AZARiN avait désigné pour ses exécu- 
teurs testamentaires le premier prési- 
dent Lamoignon^ le surintendant Fou- 
quet, Zongo Ondedei, évêque de Fréjus, Letellier 
et Colbert. L'intérêt que le roi paraissait prendre 
à la nouvelle fondation stimula leur zèle, ils se 
mirent aussitôt à l'œuvre. 

Hazarin était mort le 9 mars ; dès le 20^ une réu- 
nion avait lieu chez le premier président. Tous les 
exécuteurs testamentaires y assistaient; ils s'étaient 
adjoint le duc de Hazarin^ héritier du fondateur, 
et le chancelier Boucherat. 



~ 18 — 

On délibéra avant tout sur le choix de rempla- 
cement^ et le séjour de Nesle fut proposé. Quoique 
Hazarin n'eût rien fixé à cet égard dans son tes- 
tament S le bruit s'était déjà répandu que le nou- 
veau Collège serait élevé sur les terrains vagues 
dépendant de l'hôtel de Nesle. Dès le 9 mars^ 
G. Patin récrivait à Falconet*, et Colbert avait re- 
gardé sans doute la question comme résolue^ car il 
déclara à ses collègues « qu'il y avoit desia eu com- 
mission du Conseil et commissaires nommez afûn 
d'obliger les propriettaires des dernières maisons 
et places situées à la pointe du Pré aux Clercs •, 

1. « L'établissement dudit Collège sera fait en la Ville, 
Cité ou Université, ou aux fauxbourgs de Paris. » Recueil 
de la fondation du collège Mazarini, p. G. 

2. « On dit que ce collège sera bâti vis-à-vis les gale- 
ries du Louvre, sur le bord do la Seine. » G-, Patin, 
Lettre du 9 mars 1661, t. III, p. 340. 

3. Le Pré aux Clercs couvrait tout remplacement oc- 
cupé de nos jours par les rues des Petits-Augustins, des 
Marais-Saint-Germain, du Vieux-Colombier, Jacob , de 
Verneuil, de l'Université, des Saints-Pères et Mazarine. 
C'était une vaste prairie coupée en deux parties d'inégale 
grandeur par la petite Seine, canal de quatorze toises de 
large, qui commençait à la rivière, coulait le long du 
terrain sur lequel s'élève la rue des Petits-Augustins, et 
allait remplir les fossés de l'abbaye Saint-Germain-des- 
Prés; ce canal fut comblé vers 1452. Le grand Préaux 
Clercs appartenait déjà à l'Université au commencement 
du XIII* siècle (voyez un règlement de 1215, et Dubreuil, 
Théâtre des Antiqvitez de Paris^ p. 385) ; le petit Pré aux 
Clercs lui fut cédé en 1368 par les religieux de Saint- 
Germain-des-Prés. Sous Henri IV, cet immense terrain, 
jusque-là consacré aux tumultueuses réunions des éco- 
liers, commença à se couvrir de maisons, de couvents, 
d'hôtels ; et de larges rues y furent percées. 



~ 19 — 

du costé de la Grenouilliere s de rapporter leurs 
tiltres^ affin d'en auoir remboursement*. » Cent 
ans auparavant 9 les mêmes formalités avaient 
eu lieu au même endroit par l'ordre de Fran- 
çois 1'% qui songea un instant à y établir le Collège 
de France '. 
On trouva que Colbert s'était trop pressé^ et son 

l. Le quai de la Orenouillère occupait l'espace com- 
pris aujourd'hui entre la rue du Bac et le pont de la 
Concorde. Il était ainsi appelé, soit à cause des marais 
qui l'obstruaient, soit à cause des nombreux établisse- 
ments où le peuple allait grenouiller. ( « Grenouiller, 
ivrogner en buvotant dans de méchants cabarets et à la 
manière des gens de néant. » Dictionnaire de Trévoux ^ 
t. IV, p. 027.) En 1704, Louis XIV ordonna que ce quai 
serait revêtu de pierres de taille, ('t que l'on y ménage- 
rait un trottoir de neuf pieds de large (Félibien, Histoire 
de Paris, t. IV, p. 414). Ces travaux furent commencés 
sous l'administration du prévôt des marchands Boucher 
d'Orçaj ; le quai prit d'abord son nom, qui fut changé 
sous l'Empire en celui de quai Bonaparte. 

3. Registre des délibérations du conseil de la fondation du 
collège BiaMarini. Archives de l'Empire, MM^ 462, p. SI. 

3. Félibien, Histoire de Paris, p. 836 et 940.— G. Brice, 
Description de Paris, t. III, p. 43, et t. IV, p. 118. — Piga- 
niol de la Force, Description de Paris, t. Y, p. .381, et t. VIII, 
p. 190. Voici les termes mêmes de l'ordonnance royale : 
« Voulant donner toutes les commoditez nécessaires aux 
lecteurs et aux professeurs pour vaquer à leurs lectures, 
avons résolu de leur construire en nôtre logis et place de 
Nesle, à Paris, un beau et grand collège des trois lan- 
gues, accompagné d'une belle et somptueuse église, avec 
autres édifices, dont les desseins ont été faits. Avons 
commis Audebert Catin pour tenir le compte et faire les 
payemens de la dépense nécessaire pour les susdits bati- 
mens. » 



^20 — 

projet rencontra une vive opposition. Un membre 
proposa de construire les nouveaux bâtiments sur 
une place de neuf ou dix arpents qui était située 
entre les portes Saint-Jacques et Saint-Michel^ et 
qui s'étendait vers le couvent des Chartreux S Cette 
idée fut encore repousséc, et Ton se sépara sans 
avoir rien décidé. 

A la séance suivante^ le sieur Villedot^ a inten- 
dant des œuvres de maçonnerie du roy, » soumit 
à l'approbation des exécuteurs testatnentaires un 
nouveau projet tendant à placer la fondation de 
Hazarin^ soit dans les bâtiments du collège du 
Cardinal- Lemoine S soit au jardin des Plantes. Le 
premier point fut aussitôt rejeté^ a par la raison 
qu'il ne faut pas esteindre une fondation pour en 
establir une autre ^ » mais le second parut fort 
acceptable. Le jardin des Plantes était de création 
toute récente ; Richelieu en avait eu la première 

1. La porte Saint-Jacques faisait partie de l'enceinte 
de Philippe Auguste. Elle était située rue Saint-Jacques, 
entre la rue Saint-Hyacinthe et la rue des Fossés-Saint- 
Jacques. — La perte Saint-Michel fermait la rue de la 
Harpe à son extrémité méridionale ; la fontaine qui vient 
d'être démolie pour la continuation du boulevard de Se- 
bastopol, indiquait très-exactement sa place. La .porte 
Saint-Jacques et la porte Saint-Michel furent détruites 
en 1684. — Enfin, le couvent des Chartreux s'élevait à 
l'endroit où commence la dernière moitié du jardin ac- 
tuel du Luxembourg, et il s'étendait le long de la ruo 
d'Enfer. 

2. Le collège du Cardinal-Lemoine était situé rue Saint 
Victor, un peu au-dessus du séminaire Saint-Nicolas-du- 
Chardonnet. 



- 21 ~ 
pensée *, Mazarin avait beaucoup contribué à l'a- 
grandir^ et il offrait alors une étendue de vingt 
arpents. Fouquet se chargea de demander l'agré- 
ment du roi j et Louis XIV arrêta que le jardin 
des Plantes serait transporté au bois de Vin- 
cennes •. 

Le débat semblait donc vidé^ quand deux adver- 
saires survinrent. C'était d'abord Vallot, premier 
médecin du roi ' ^ il obtint que le jardin des Plantes 
ne serait pas déplacé. C'était ensuite le recteur de 
l'Université , celui-ci déclara qu'il ne souffrirait 
point que le Collège fût construit en dehors des 
limites de l'Université. 

Les exécuteurs testamentaires durent s'incliner. 
L'opposition de Vallot n'était pas décisive^ car on 
aurait pu agir encore sur l'esprit du roi ; mais le 
recteur s'était exprimé très-énergiquement^ et il 
était tout à fait dans son droit. 

L'Université ou le « Pais latin, » comme l'appe- 
lait déjà Balzac S formait une des divisions ofQ- 

1. Les lettres patentes de la fondation sont du 15 mai 
1635. 

2. Registre des délibérations du conseil de la fondation du 
collège Mazarini, Archives de l'Empire, MM, 462, p. 23. 

3. Antoine Vallot fut nommé médecin du roi en 1652, 
à la mort de Vautier; s'il faut en croire Guy Patin, il 
avait dû acheter cette charge 30>000 livres qui furent 
payées à Mazarin. Vallot était directeur du jardin des 
Fiantes, il y introduisit de grandes améliorations, et ce 
fut là qu'il mourut en 1671. 

4. Voyez encore G. Patin : « J'ai été aujourd'hui au pays 
latin, qui est l'Université. » Lettre du 24 mai 1650, à Spon, 
t. II, p. 15. 



— 22 — 

cielles de la capitale. Jusqu'à la Révolution^ elle 
est^ sur les actes publics comme sur les plans ^ 
partagée en quatre sections : la Cité^ la Ville^ 
l'Université et les Faubourgs*. Chacune de ces sec- 
tions avait ses limites très-nettement déterminées; 
celles de l'Université avaient même été, sous Phi- 
lippe Auguste, entourées de murailles. Au nord, 
elle était bornée par la Seine, depuis la porte Saint- 
Bernard jusqu'au domaine de Nesle; à l'est par les 
portes Saint- Victor, Saint-Marcel, Saint-Jacques et 
Saint-Michel ; enfin, à l'ouest, par les portes Saint- 
Germain, de Buci et de Nesle*. Le collège des 



1. Cette division n'était pas purement arbitraire, elle 
était tout indiquée par le cours de la Seiiie. Palma Cayet 
écrivait, quelques années seulement avant l'époque qui 
nous occupe : « Paris est divisé comme en trois villes par 
la rivière de Seine qui passe au milieu. La partie qui est 
à la main dextre dans l'Isle de France se nomme la Yille, 
et de ce costé est Sainct-Denis et le bois de Vincennes. 
L'autre partie, qui est à gauche de ladicte rivière, est 
nommée l'Université; et la troisiesme partie, qui est une 
isle entre la Ville et l'Université, dans laquelle sont les 
deux magnifiques bastiments de la grande église Nostre- 
Dame et du Palais Royal, où se tient la Cour de Parle- 
ment, siège des Pairs de France, se nomme la Cité. » 
Chronologie novénaire, livre II. 

2. La porte Saint-Bernard était placée à l'extrémité du 
quai de la Tournelle, et avait pris son nom de la proximité 
du collège des Bernardins. Henri IV la fit rebâtir en 1606, 
elle fut démolie en 1670, et reconstruite en 1674 sur les 
dessins de Blondel. — La porte Saint-Victor était située 
rue Saint-Victor, entre les rues des Fossés-Saint-Victor et 
des Fossés-Saint-Bernard. Élevée vers l'an 1200, pour 
compléter le système de clôture ordonnée par Philippe 
Auguste, elle fut réédifiée en 1570, et abattue en 1684. — 



— 23 — 

Quatre-Nations devant être agrégé à rUniversité, 
ne pouvait être bâti hors de ces limites ; le choix 
des exécuteurs testamentaires se trouva donc con- 
sidérablement restreint. 

On songea alors à acheter un pâté de maisons 
qui se trouvait entre la rue de Sorbonne et la rue 
des Maçons^ puis enfin ^ à commencer les con- 
structions sur une petite place située entre le 

collège de Lisieux * et Sainte-Geneviève ; Tespace 

i — — — ■ 

La porte Saint-Marcel avait aussi fait partie de l'enceinte 
de Philippe Auguste, et datait également de l'an 1300. 
Elle s'appela d'abord porte Bordelle> du nom de la rue à 
l'extrémité de laquelle elle était placée. Elle touchait au 
bourg Saint-Marcel, situé alors hors de Paris. Elle fut 
démolie en 1683. — La porte Saint-Germain s'élevait rue 
de l'École-de-Médecine, entre la rue du Paon et la cour 
du Commerce, à l'endroit précis où se trouve aujourd'hui 
une fontaine. Dans l'origine, elle s'appelait porte des Cor- 
dèles (desCordeliers) ou des Frères-Mineurs, parce qu'elle 
était près du couvent de ces religieux; elle garda ce nom 
jusqu'en 1350, et fut abattue en 1673. — La porte de Buci 
fermait la rue Saint- Ândré-des-Arts, à la hauteur de la 
rue Contrescarpe. En 1209, avant môme qu'elle fût ache- 
vée, Philippe Auguste la vendit aux religieux de l'abbaye 
de Saint-Germain, et elle s'appela porte Saint-Germain. 
Elle doit son autre nom à Simon de Buci, premier prési- 
dent au parlement de Paris, à qui les religieux de Saint- 
Germain la cédèrent. Elle fut détruite en 1672. — La porte 
de Nesle était située sur l'emplacement qu'occupe aujour- 
d'hui la première cour du palais de l'Institut. Bâtie en 
1200, elle s'appela primitivement porte Philippe-Hame- 
lin. Elle était contiguë à la tour. — Nous ne pouvons ici 
qu'indiquer la situation de chacune de ces portes ; pour 
les détails, voyez dans DubreuiL Théâtre de» Antiqvitez de 
Paris, p. 768, le chapitre intitulé : Des Portes de VVniuer- 
sitéf tant anciennes que modernes. 
1. Le collège de Lisieux était situé rue Saint-Jean-de- 



— 24 — 

libre a*était que de deux arpents^ mais on pouvait, 
pour établir les cours, exproprier quelques vieilles 
maisons de la rue de TEstrapade. 

Colbert laissait discuter tous ces projets, mais 
sans perdre le sien de vue. Au mois de décembre 
1661, il fit consulter Tarcbitecte du roi, Levaû, 
qui construisait alors la partie du Louvre élevée 
sur les jardins de l'Infante. Levau proposa de 
« bastir le Ck)llége proche la porte de Nesle, vis-à- 
vis le Louure, au quel lieu on pourroit faire une 
place publique , qui serviroit d'ornement à l'as- 
pect du Louure *. » 

De guerre lasse, les exécuteurs testamentaires 
allaient céder,lorsqu'on leur remit une protestation 
du prévôt des marchands, a II est à craindre, 
disait-il, que ceste aduance de la demy lune, 
venant à etrecir le canal de la Riuiere en cest en- 
droit, uis-à-uis duquel la pluspart des batteaux 
sont à l'encre, ne porte preiudice à la navigation 
et au commerce, et que dans les grands desborde- 
mens, lorsque les glaces viennent à rompre en 
hyuer, que les batteaux n'en soient endommagés, 
que le Louure mesme n'en reçoive des incommo- 
dités. Et que celaestoit d'assez grande importance 



Beauvais. Il touchait au collège des Cbolets, dont 'l'en- 
trée était rue Saint-Jacques et la face droite rue Saint- 
Étienne-des-Grés . 

1. Registre des délibérations du consiil de la fondation du 
coliége Alazarini. Archives de l'Empire, MM, 462, p. '88. 



— 25 — 

au public pour se donner le temps d'examiner ces 
inconvénients*. » 

Tout se trouva dès lors remis en question. Il y 
avait un an et demi que Ton discutait^ et l'on 
n'était pas plus avancé que le premier jour. Les 
exécuteurs testamentaires commençaient à être 
fort embarrassés^ quand en juin 1662^ le duc de 
Hazarin proposa d'établir le Ck)llége dans les bâti- 
ments du Luxembourg^ alors palais d'Orléans ; il 
allait être mis en vente, et on pouvait l'avoir pour 
onze à douze cent mille francs *. Cette nouvelle 
fut accueillie avec enthousiasme, et le projet aussi- 
tôt soumis au roi. 

Mais, dans l'intervalle, Levau avait dressé un 
plan qui représentait le Collège construit sur les 
terrains de Nesle ; la chapelle s'élevait au milieu 



1. Registre des délibéi'ations du conseil de la fondation du 
collège Mazarini, Archives de TEmpire. MM, 462, p. 54. 
Une autre protestation, conçue d'après les mômes idées, 
se trouve à la bibliothèque de l'Institut, cartons de Go- 
defroy, portefeuille n° 190. Elle a été publiée par M. de 
Laborde dans la Revue de V Architecture, année 1847, p. 4 
et suiv. 

2< Dans une transaction qui eut lieu le 26 mai 1646 
entre Louis XIV et Gaston, le Luxembourg, dix-huit ar- 
pents de terre sis au Mont-Parnasse, et quelques autres 
domaines qui avaient été constitués en dot à Marie de 
Médicis, furent estimés 1,800,000 livres. Plus tard, le 
Luxembourg fut cédé, moyennant 500,000 livres, à Anne- 
Marie- Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier; c'était 
en réalité l'estimer un million, car la duchesse était déjà, 
en vertu de ses droits personnels, propriétaire de la 
moitié du fonds. . 



— 26 - 

d'une vaste place demi-circulaire^ et le portail se 
trouvait faire face à celui du Louvre. Cette der- 
nière considération avait paru toucher beaucoup 
Louis XIV ; aussi, quand on lui parla du Luxem- 
bourg^ éleva-t-il d'abord quelques objections fon- 
dées sur la dépense qu'entraînerait l'appropriation 
des bâtiments. 11 déclara ensuite que ce palais 
étant MAISON royale S un collège ne pouvait y être 
établi, et finit par ordonner l'adoption du projet 
de Ck)lbert et des plans de Levau. 

L'hôtel de Nesle faisait partie de l'enceinte de 
Philippe Auguste ; et, dans l'origine, il couvrait 
tout le terrain aujourd'hui circonscrit par le quai 
Conti, la rue Mazarine et la rue Guénégaud. Peu 
d'endroits dans Paris ont eu une histoire plus fer- 
tile en événements. 

En 1308, Amaury de Nesle le vendit à Philippe 
le Bel moyennant c( cinq mille bons petits pa- 
risis '. » Devenu la propriété de Philippe le Long, 
il passa à Jeanne de Bourgogne, sa femme« et c'est 
à elle que la tradition attribue les crimes qui ont 
rendu fameuse la tour de Nesle. On raconte qu'elle 
appelait les jeunes gens qui passaient sous ses 



1. Le palais du Luxembourg avait été bâti par Marie 
de Médicis. Le 2 avril 1602, elle acheta pour 90,000 livres 
remplacement et les constructions légères qui le cou- 
vraient. Les travaux commencèrent en 1615 et furent 
achevés en 16^20. Marie de Médicis légua ce palais à Gas- 
ton de France, son second fils. 

2. Félibien, Histoire de la ville de Paris ^ p. 522. 



— 27 — 

fenêtres, se donnait à eux, les retenait toute la 
nuit, et le lendemain matin les faisait jeter dans la 
Seine. Brantôme n'ose pourtant affirmer le fait; 
il parle bien d'une a reyne qui se tenoit à l'hostel 
de Nesle à Paris, laquelle faisoit le guet aux pas* 
sans, et ceux qui lui revenoient et agréoient le 
plus, de quelque sorte de gens que ce fussent, les 
faisoit appeler et venir à soy ; et, après en avoir 
tiré ce qu'elle en vouloit, les faisoit précipiter du 
haut delà tour, qui paroist encor, en bas en l'eau, 
et les faisoit noyer ; » puis il ajoute : a Je ne puis 
dire que cela soit vray, mais le vulgaire, au moins 
la pluspart de Paris, l'affirme; et n'y a si com- 
mun, qu*enluy monstrant la tour seulement, et en 
l'interrogeant, que deluy-mesme ne le die*. » Le 
poète Jean Second, dans une pièce de vers qu'il a 
consacrée à l'hôtel de Nesle, est beaucoup plus affir- 
matif que Brantôme '; et Villon appuie son asser- 
tion dans ces trois vers : 

Semblablement ou esl la Roync 
Qui commanda que Buridau 
Fut jette en ung sac en Seine'. 

Mais le témoignage le plus important et le [)]us 



1. Brantôme, Vies des Dames galantes^ discours II, ar- 
ticle 2, de V Attouchement en amour, 

2. Bayle, Dictionnaire historique, au mot Buridan^ noie A. 

3. Villon, Ballade des Dames du temps jadis, 2« strophe, 
p. 24. 



précis est celui de Robert Gaguin^ qui écrivait, 
comme Villon, au xvi« siècle. Après avoir parlé 
des débauches auxquelles se livraient les trois 
princesses épouses des trois fils de Philippe le 
Bel, il ajoute que ces désordres donnèrent nais- 
sance à une tradition injurieuse pour Jeanne de 
Navarre, femme de Philippe IV. On prétend, dit-il, 
que cette reine recevait des écoliers dans son lit; 
et pour effacer toute trace de ce crime, les faisait 
jeter dans la rivière par la fenêtre de sa chambre. 
Un seul de ces écoliers, Jean Buridan, échappa 
par hasard à ce supplice, et ce fut en souvenir du 
danger qu'il avait couru qu'il publia ce sophisme : 
« Ne craignez pas de tuer une reine si cela est né- 
cessaire. » Gaguin défend avec raison Jeanne de 
Navarre de l'accusation qu'on lui imputait alors; 
car, quand cette princesse mourut, en 1304, Bu- 
ridan venait de naître. Il croit que ces crimes doi- 
vent être attribués à trois autres princesses, Mar- 
guerite de Bourgogne, femme de Louis le Hutin, 
Blanche qui avait épousé Charles le Bel et Jeanne 
de Bourgogne, épouse de Philippe le Long. Elles 
ont à cet égard des droits égaux, car toutes trois 
furent emprisonnées comme coupables d'adul- 
tère ; mais c'est sur la mémoire de Jeanne de 
Bourgogne que la tradition a fait peser cette ter- 
rible accusation de luxure suivie d'assassinat. 
Jeanne de Bourgogne, en effet, déjà décriée par 
ses débauches, était contemporaine de Buridan, 
rhôlel de Neslc lui appartenait, et c'est là qu'elle 



— 29 — 

passa les huit années de son veuvage*. Elle y 
mourut en 1329, el ordonna par testament qu'une 
partie de ce domaine serait vendu et le prix affecté 
à la construction d'un collège où seraient élevés 
de pauvres écoliers nés dans le comté de Bourgo- 



]. Voici le texte du curieux passage que nous venons 
d'analyser. Nous le transcrivons d'après Tédition publiée 
à Paris en 1504 par Jean Petit, car dans la plupart des 
éditions postérieures on a retranché tout ce qui est rela- 
tif au crime dont Jeanne de Bourgogne est accusée : 
Fuerunt quoquc insignibus fœmineis sua faia, Nam vxores fi- 
liorum Philippi très aduUerii insimulate sunt, Quainobrem 
MargarethaLudouiciHuthiniNauarri régis coniunxj etBlanca 
Caroli comitis Marchiani vxor régis edicto in caitello Gal- 
liardireïegate sunt; quarum libido satis in aperto erat. lohanna 
vero Philippo Pictauiensi nupta postquam apud Dordanum in 
custodia aliquot diebus fuit^ innocens liberata est^ et uiro re- 
stituta, Hostiarius Margarite adulterii conscius furca appensus 
est, Stupratores autem Philippus et Galterus Dannoy fratres 
{mentulis exsectis) pelle nudati apud Pontisaram ultimi sup- 
plicii pasnas subierunt, Ob hanc impudicitiam insignium mu- 
lierum natam fabulam reor, qua de lohanna Philippi Pulchri 
vxore a rerum imperitis memorari solet, Eam videlicet aliquot 
scholasticorum concubiluvsam, eosque {ne pateret scelus) pro- 
tenus extinxisse et in Sequanam amnem de cubiculi sui fene- 
stra abiecisse. Sed vnum tantum lohannem Buridanum eo pe^ 
riculo forte liberatum; et propterea sophisma ab eo editum 
esse : Reginam interficere nolite timere, bonum est. Fuit siqui- 
demBuridanu4 lohanna posterior, Quippe qui Philippo Valesio 
regnum modérante cum liberalium artium nominatissimus 
professer esset multa et in rationabili et morali philosophia 
scripsit dum Parisinw ecclesiœ Fulco prœsidebat, anno Christia- 
nsB reswrrectionis M.CCCXLVUI. Nec commeruit prsclara 
mulierhuiusmodo diuicio taxari, Compendium Roberti 6a- 
guini super Francorum gesti^:, Parisiis, Jehan Petit, 1504, 
in-folio; liber VII, f» LXX. 



^ 30 - 

gne*. Bayle prétend qu'elle leur devait bien cette 
réparation. 

Pendant remprisonnement du roi Jean^ le ré- 
gent Charles donna Thôtel de Nesie à son beau- 
frère (1357), sous la condition que si ce prince 
mourait sans enfant, l'hôtel reviendrait à la Cou- 
ronne V Aussi, voyons-nous Charles VI le donner 
en 1380 au duc de Berry, son oncle. Celui-ci, s'y 
trouvant trop à l'étroit, acheta, en i 385, sept ar- 
pents situés au delà du fossé de Nesle, et qui s'é- 
tendaient jusqu'à la porte Buci'; il y installa ses 
écuries, et les réunit au domaine principal par un 
pont de quatre arches jeté sur le fossé. Du vivan: 
même du duc de Berry, ces écuries furent dé- 
truites ; et le terrain qu'elles couvraient, vendu à 
des particuliers, fut transformé en près et terres 
labourables. Le duc de Berry n'ayant pas laissé 
d'enfants, Charles VU put, par lettres patentes du 
24 mai 1446, donner l'hôtel de Nesle à Fran- 
çois I", duc de Bretagne, en considération des ser- 
vices qu'il lui avait rendus pendant la guerre contre 
les Anglais*. Le duc mourut sans postérité, et 



1. Crevier, Histoire de l'Université de Paris^ t. Il, p. 280. 
— R. Graguin, CompendiumsuperFrancorumgestis,ï'*LX.Xl, 
— Malingre, Antiquitez de Paris, p. 3il. 

2. Piganiol de la Force, Description de Parts, t. VIII, 
p. 188. 

3. P. de Sainte-Foix, Essais sur Paris, t. L p. 185. 

4. Félibien, Histoire delà ville de Paris^ t. III, p. 561. 



— 31 — 

riiôtel fut alors donné (1460) au duc de Charolais, 
fils aine du duc de Bourgogne. 

Le démembrement commença sous Henri H. 
En 1552^ il ordonna que <c la maison^ place^ pour- 
pris et tenue du grand Nesle^ ainsi qu'elle se pour- 
suit et comporte » fussent mis hors de son do- 
maine^ puis a Tendus à la charge de cens et rentes, 
portant lods et ventes au profit du roi^ d Une 
autre partie de ces terrains fut aliénée par 
Charles IX en septembre 1570 a pour emploier les 
deniers qui en proviendroient à payer et renvoier 
les reistres^ suisses et autres troupes étrangères. * » 

Le duc de Nevers acheta ce lot en entier et y 
fit bâtir un hôtel qui conserva longtemps une ré- 
putation méritée d*élégance. Les princesses de la 
maison de Nevers-Gonzague l'ont rendu célèbre. 
C'est là que Henriette de Clèves, duchesse de 
Nevers^ pleura la mort de Coconas, son amant, 
décapité en 1574, et dont elle conservait près de 
son lit la tète embaumée*. Soixante ans après, 
Marie de Gonzague, petite-fille de Henriette, pleu- 
rait dans la même chambre la mort tragique de 
son amant Cinq-Mars; ce qui ne Fempêcha pas, 
d'ailleurs, d'épouser ensuite successivement deux 
rois de Pologne. En 1641, elle fit démolir cet hôtel 



1. Piganiol de la Force, Description de Paris, t. VIII, 
p. 191. 

2. Félibien, Histoire de la ville de Paris, p. 1129. 

3. Mémoires de Nevers, t. I, p. 57. 



— 32 — 

et obtint des lettres patentes qui l'autorisaient à 
vendre l'emplacement à des particuliers pour y 
bâlir des maisons et y percer des rues*. Henri de 
Guénégaud fut le principal acquéreur, il fit con- 
struire par François Hansart un riche hôtel au- 
quel il donna son nom, ainsi qu'à la rue qui fut 
ménagée à droite des nouveaux bâtiments. L'hôtel 
de Guénégaud devint bientôt le séjour le plus bril- 
lant de Paris, Boileau y lut ses premières satires, 
et Racine ses premières tragédies. Dans les dépen- 
dances de cette splendide habitation se trouvait 
l'hôtel Sillery qui fut habité par Gourville, le 
célèbre intendant du duc de LaRochefoucault. En 
1670, rhôlel de Nevers fut acheté par la princesse 
de Gonti, et cette famille le conserva jusqu'en 
1750, époque où il fut cédé à l'État moyennant 
cent soixante mille livres. Après de longues hési- 
tations, il fut démoli en 1768 pour faire place à 
l'hôtel des Monnaies. 

A l'époque qui nous occupe, le domaine de Nesle 
avait donc perdu déjà beaucoup de son étendue 
primitive : la partie orientale subsistait presque 
seule. Callotnous a conservé l'aspect que présen- 
tait le reste des bâtiments à la fin du règne de 
Louis XIll, et aucune modification n'avait eu lieu 
jusqu'au moment où les exécuteurs testamentaires 
de Mazarin le choisirent pour y établir le collège 



1. Jaillot, Recherches critiques sur la ville de Paris ^ quar- 
tier Saint-Germain-des-Pr<'s, p. 54. 



- 33 — 

des Quatre-Nalions. Le domaine de Nesie se com- 
posait alors d'un édifice flanqué de deux tours^ 
entre lesquelles s'ouvrait la porte de la ville ; on y 
arrivait à travers le pré, très-large à cet endroit, 
par un pont formé de quatre arches. La tour de 
Nesle, située à quelques mètres et au nord de 
cette porte, était ronde, très-élevée et accouplée à 
une seconde tour plus haute, moins grosse et qui 
contenait Tescalier à vis. 

Ces derniers vestiges du vieil hôtel de Nesle 
allaient eux-mêmes disparaître ; et nous verrons 
les exécuteurs testamentaires de Mazarin ordon- 
ner encore la démolition de plusieurs maisons 
élevées sur les portions de terrains qui en avaient 
été détachés et sur le territoire de l'ancien Pré aux 
Clercs. 




III 



CONSTRUCTION 



III 

CONSTRUCTION 



ACHAT DBS TKRaAINS. — INOBHMITÉS ACCOIOBBS A LA VILLB OB PARI! 

BT ADX PBRSONNB8 BXPR0PRIBB8. 

PLAN GéNÉRAL OB LBTAU.— TRAITBMBNT DBS ARCHITBCTBS. 

BSTIMATION DBS DÉPBNSBS. 

B CBLLINI A l'HOTBL DB NBBLB. 




I 'emplacement choisi^ il fallait l'acqué- 
rir; et^ ici encore^ on dut faire appel à 

[ l'autorité du roi. 
La superficie jugée nécessaire pour l'établisse- 
ment du nouveau CoUége était d'environ trois miUe 
huit cents toises. Levau s'entendit avec le prévôt 
des marchands et les échevins , et le prix d'achat 
de chaque toise de terrain fut fixé à cent vingt- 
sept livres dix sds. Cette estimation ne portait 
d'aiUeurs que sur le sol nu , le prix des lots sur 
lesquels s'élevaient des constructions devait être 



— 38 — 

discuté à pai% et le montant des indemnités réglé 
de gré à gré avec les propriétaires. 

La ville de Paris se présenta la première. Le roi 
lui avait donné les fossés de Nesle, sous la condi- 
tion qu'elle remplacerait l'ancienne porte qui me- 
naçait ruine^ et qu'elle continuerait le quai jus- 
que-là *. Le prévôt des marchands ne demandait 



1. Ces sortes de conventions étaient assez fréquentes. 
Au commencement du règne de Louis XIV, les fossés et 
les murailles de Paris se trouvaient dans un état de dégra- 
dation qui les rendaient inutiles. Le 7 juillet 1646, le prévôt 
des marchands obtint du roi des lettres patentes qui accor- 
daient à la ville ces anciennes fortifications pour y établir 
des rues et construire des maisons. On commença par 
démolir les murailles et combler les fossés du côté de 
l'Université; mais les événements politiques firent sus- 
pendre ces travaux, et le roi, dans la suite, s'appropria 
ces emplacements. — La cession dont il est ici question 
avait été faite en mai 1659. L'hôtel de Nesle dépendait de 
le censive de Saint-Germain-des-Prés, et les rois s'en dé- 
chargeaient volontiers, afin de ne pas payer la rente dont 
il était grevé. Le petit Nesle avait déjà été donné par 
François I" au prévôt des marchands; mais un passage 
des Mémoires de B. Cellini nous montre le cas qu'à cette 
époque la ville de Paris pouvait faire des donations 
royales ; « J'appris ensuite au roi, dit Cellini, que j'avais 
trouvé un emplacement qui me semblait convenir parfai- 
tement à nos travaux. — Cet endroit, continuai-je, se 
nomme le Petit-Nesle et appartient à Votre Majesté, qui 
l'a cédé au prévôt de Paris ; mais comme celui-ci ne l'u- 
tilise point, Votre Majesté peut me le donner à moi qui 
en tirerai bon parti pour son service. » — « Ce château 
est à moi, répliqua le roi, et je sais très-bien que celui à 
qui je l'ai laissé ne l'habite point. Ainsi, prenez-le donc 
pour vos travaux. » — Et aussitôt il enjoignit à un de ses 
lieutenants de m'en mettre en possession. Cet officier lui 
représenta que cela était impossible; mais le roi se fâcha 



— 39 — 

pas mieux que d'abandonner le terrain aux exé- 
cuteurs testamentaires, mais il en voulait cent 
soixante et onze mille trois cent quatre-yingt-dix- 
huit livres, et Golbert en offrait cent vingt mille 
livres seulement. Après de longues discussions, la 
ville fut dispensée d'exécuter les travaux qui, aux 
termes de la donation, avaient été mis à sa charge ; 
et, en retour, elle accepta la somme fixée par Gol- 
bert. Celle-ci fut payée comptant à Nicolas Boucot, 
receveur des domaines et octrois de la ville de 
Paris*. 

Le marquis de Coislin se conduisit en grand 
seigneur , on lui donna seize mille livres qu'il 
reçut sans compter. Hais H. de Guénégaud lésina 
longtemps ; il possédait dans les fossés un espace 
de quatre cents toises, et prétendait vendre chaque 
toise deux cent cinquante livres; il demandait en 
outre une forte indenmité pour la grosse tour de 
Nesle, qui allait être démolie. Louis XIV intervint ; 



et déclara qu'il entendait donner son bien à qui bon lui 
semblait, et surtout aux gens qui trayaillaient pour lui; 
que ce château ne servait à rien, et enfin qu'il roulait 
qu'on ne lui parlât plus de cela. Le lieutenant ajouta qu'il 
faudrait employer un peu de force. — « Allez, allez, s'é- 
cria le roi^ et si un peu de force ne suffit pas, cmplojez- 
en beaucoup. » Le lieutenant me conduisit alors au Petit- 
Nesle, et fut en effet obligé d'employer la force pour 
m'y installer. » Mémoires de Benvenuto Cellini, traduits par 
L. Leclanché, p. 287. 

1 . Registre des délibérations du conseil de la fondation du 
collège Maxarini. Archives de l'Empire, MM , 462, p. 48 
& 59. 



— 40 - 

H. de Guénégaud courba la tête^ laissa chaque 
toise pour cent vingt livres et accepta en payement 
une rente de quinze cents livres. 

On donna encore vingt-deux mille deux cents 
livres « à Jean Rupalley, bourgeois de Paris, » et 
dix mille deux cent douze livres à l'architecte 
Lambert, tous deux propriétaires de « places 
vaines et vagues de l'ancien fossé et porte de Nesle, 
contrescarpe et fossé d'icelle. » 

Le garde-clef de la porte de Nesle, Estienne 
Leguay, reçut une indemnité de huit cents livres 
pour a son logement et charge de portier. » Les 
échoppes qui existaient au pied de la tour appar- 
tenaient à la ville. Depuis quarante ans elles étaient 
louées à Hagdeleine Gruih, veuve de Guillaume 
Sachet « premier vallet de chambre de la reyne 
Marguerite ^ , » elle les sous-louait à de petits arti- 
sans et se faisait ainsi un revenu de mille deux 
cent quatre-vingt livres ; une indemnité de douze 
mille livres lui fut accordée. 

Les maisons bâties aux environs de la porte de 
Nesle et qui durent être achetées par les exécuteurs 
testamentaires, avaient, du reste, peu de valeur. 
La plus chère fut payée trente-quatre mille livres, 
elle faisait le coin de la rue de Seine et du quai, 
et appartenait à François Popineau, procureur 
au Parlement. Une autre, située petite rue de 



1. Sans doute Marguerite de Navarre, première femme 
de Henri IV, morte en 1615. 



- 41 .- 

Nesle*^ fut achetée trente millelivresà Pierre Ariste^ 
a premier commis de H. de Briemie, cy deyant 
secrétaire d'Estat*. » On donna trente-cinq mille 
livres à Tayocat Jean Hingot^ pour six maisons 
a faisans Fancoignure de la rue du fossé de la 
porte de Nesle et de la rue de Seine. » On accorda 
encore onze mille livres à Marie Petite yeuve de 
Christophle Cruchet, juré porteur de charbon ' ; 
vingt mille livres à Jean Onfroy, a conseiller se- 
crétaire du roy ; » douze mille livres à Geneviève 
Jeallin^ veuve de Jean le Comte^ « fourrier des cent- 
suisses de la garde du roy ; d et neuf mille cinq 
cents livres à André Maurice^ a sergent à verge au 
Chastelet; » tous quatre possédaient des bâtiments 
sur le quai Halaquais. Bernard du Bus^ a mar- 
chand espicier^ » reçut dix mille cinq cents livres 
pour une maison t seize au coing de la petite rue 
de Nesle. » Nous trouvons encore vingt-six mille 
livres accordées à Antoine Tournaire^ a scellier ; » 



1. La petite rue de Nesle occupait le retour d'équerre 
qui Ta de l'extrémité de la rue Mazarine à la rue de 
Seine. Elle conduisait à la porte de Nesle. 

2. Henri-Auguste de Loménie, comte de Brienne ; il 
était encore ministre des affaires étrangères pendant la 
minorité de Louis XIV. 

3. 11 y avait alors, devant le quai de Nesle, un dépôt 
de charbon. On le vendait à la voie; chaque voie conte- 
nait seize boisseaux; et le prix, dans l'espace de cent 
ans^ varia entre 4 et 5 liv. L'usage était de donner 5 ou 
6 sols au porteur. Il existait deux autres ports pour le 
charbon, l'un à la porte Saint-Bernard, l'autre devant la 
Grève. 



— 42 — 

dix-huit mille livres à Claude Robert, serrurier ; 
et sept mille livres à Esloy Ântheaume, marchand 
chandelier , dont les maisons étaient situées petite 
ruedeNesie*. 

En somme/ les dépenses faites pour Tachât du 
terrain, les expropriations et les diverses indem- 
nités, s'élevèrent à cinq cent soixante-quatorze 
mille cinq cents livres'. 

On commença aussitôt les constructions. Le 
plan de Levau ayant été adopté, ce fut lui qui fut 
chargé d'en diriger l'exécution. Deux autres archi- 
tectes de mérite, Lambert et Dorbay, furent placés 
sous ses ordres et conduisirent les travaux. Un 
arrêté des exécuteurs testamentaires fixa à trois 
mille livres les honoraires de Levau, qui devaient 
lui être payés « par chacun an, tant et sy long 
temps qu'il seroit employé pour conduire et con- 
troller les bastimens de la fondation'. » Lam- 
bert et Dorbay recevaient seulement douze cents 
livres*. 

Nous avons dit déjà en quoi consistait le plan 
de Levau. La façade du Collège devait former une 
place demi-circulaire ; au centre s'élevait le portail 

1. Compte rendu par M. MariagCy trésorier du collège Ma- 
zarinj de la recepte et despence des reuenus dudit collège. 
Archives de l'Empire, H, 2822 

2. Registre des délibérations du conseil de la fondation du 
collège Ûazarini, Archives de l'Empire, MM, 462, p. 77. 

3. Compte rendu par M. Mariage, etc., H. 2822. 

4. Journal de la despence qui est faite par M, Mariage pour 
le collège J^azarinj. Archives de l'Empire, H, 2824. 



- 43 - 

de la chapelle^ il faisait face au Louvre et se trou- 
vait dans Taxe de la porte que Levau venait de 
construire. Enfln^ deux pavillons massifs arrêtaient 
les limites de la place. On a prétendu que le car- 
dinal les avait fait bâtir « pour masquer la vue de 
rhôtelConti, qui occupait l'emplacement que cou* 
vre aujourd'hui l'hôtel des Monnaies^ aussi les 
nommoit-on pavillons de la vengeance^ » 11 y a 
deux bonnes raisons pour qu'il n'en ait pu être 
ainsi : d'abord Hazarin fut tout à fait étranger au 
choix de l'emplacement y nous l'avons sufQsam- 
ment démontré y et ensuite les bâtiments qui com- 
posaient l'hôtel Conti ne prirent ce nom qu'en 
1670% c'est-à-dire plus de dix ans après que le 
plan du collège des Quatre-Nations eût été adopté. 
Dès l'origine^ le pavillon occidental^ où l'on 
avait eu l'intention d'établir le manège et les salles 
d'escrime et de danse ', porta le nom de Pavillon 

1. p. Villiers, Manuel du voyageur à Paris, ou Paris an- 
cien et moderne, p. 267. 

2. Vojez ci-dessus, p. 32. 

a. Mercier, Tableau de Paris, t. V, p. 140.— Ni le manège 
ni les deux salles ne furent construits, quoique Mazarin 
en eût formellement ordonné l'exécution. Voyez le cha- 
pitre V. — Michel de Marolles, qui écrivait avant l'achève- 
ment des travaux (1677;, dit dans son poëme sur Paris : 

De quatre nations, on a fait le Coliege 
Naissant des voloutez de monsieur Mazarin : 
Le fond de sa depence a coûté maint florin ; 
On y doit fuire ensuite un célèbre maneige. 

M. de Marolles, Paris ov description svccincle et neaid- 
moins a^ses ample de cette grande ville, § xxxviii, p. 9. 



— 44 — 

des arts, qu'il conserva jusqu'à la Révolution. 
L'autre fut appelé Pavillon de la Bibliothèque; il 
fut bâti le dernier et marque très-exactement l'en- 
droit où se trouvait la fameuse tour de Nesie, car 
la cage de l'escalier qui conduit à la Bibliothèque 
a été construite sur l'emplacement de la grande 
porte *. 

Les travaux marchèrent fort lentement. En 
1664^ rien n'était arrêté encore pour la distribu- 
tion intérieure des logements; car l'architecte, 
accompagné de H. Mariage^ alla visiter le collège 
Saint-Lazare, dit séminaire Saint-Charles, qu'il 
voulait prendre pour modèle. 

Quant aux dépenses, d'après un devis dressé 
par Levau lui-même, voici comment elles de- 
vaient se répartir : 



1. Certum fuit adificare collegiwn in loco vacuo et lihero 
cujusmodi erant fosss quitus prope ripam SeqtMinsB Urhem 
munientibus imperabat turris dicta de Nesle; atque hic uhi 
tune temporis surgebat Tvrris hœCf nunc surgit sedificium Bi- 
bliothecsB. — Prsfatio catalogi alphabetici hibliathecm Mazari- 
neas, p. 3. 

2. Simon Mariage était « Escuyer, Conseiller et Secré- 
taire de Sa Majesté, Maison, Couronne de France, et de 
ses Finances. * 11 avait été chargé de « régir, gouverner 
et administrer les biens et revenus de l'Abbaye de Saint- 
Michel en l'Herm , de recevoir les autres sommes de de- 
niers destinées pour J a fondation du collège.... » Voyez 
dans le RecueXl de la fondation^ p. 17, les lettres pat&Ues (]\ii 
lui confèrent ces fonctions* 



— 45 



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1. Registre des délibérations du conseil de la fondation du 
collège Mazarini. Archives de l'Empire, MM, 4G2, p. 77 

et 78. 



— 46 ~ 
On se rappelle que Mazarin avait laissé deux 
millioDS pour la construction du collège , cette 
somme se serait donc trouvée à peine dépassée. 
Hais le devis de Levau est évidemment bien au- 
dessous de la vérité. S'il mentionne, il est vrai, le 
manège qui ne fut pas exécuté, il ne dit pas un 
mot des travaux qui furent entrepris pour le, revê- 
tement du quai, depuis l'hôtel de Nevers jusqu'à 
la rue des Augustins, travaux qui coûtèrent cent 
cinquante mille livres ; et il ne compte que trois 
cent dix mille livres pour les seize maisons situées 
rue Hazarine et rue Guènégaud. Or, du mois 
d'août 1665 au mois d'octobre 1666, un million 
deux cent quatre-vingt-quatre mille sept cent cin- 
quante livres furent données à l'entrepreneur des 
maçonneries. C'était là, au reste, la dépense prin- 
cipale. Nous pourrions faire le relevé de toutes les 
autres, car nous avons sous les yeux des regis- 
tres qui mentionnent les sommes, même les plus 
minimes^ payées aux ouvriers pendant tout le 
cours des travaux. Mais, au milieu de ce dédale de 
chiffres, les recherches sont loin d'être faciles. 
Rappelons cependant que l'horloge du Collège fut 
fournie par Henry Martinot « orlogeur, » et coûta 
mille huit cent six liv. * Les deux cadrans solaires 



1. Le payement fut fait en deux fois : Compte rendu par 
M. Mariage f trésorier du collège Mazarinj. Archives de 
l'Empire, H, 2822; et Compte que rend Simon Mariage au 
nom et comme fondé de procuration de Nosseigneurs les exé- 
cuteurs testamentaires Archives de l'Empire, H, 2823, 



— 47 — 

qui se voient encore dans la seconde cour de Tin- 
stitut furent faits par le sieur Pierre Barthélémy, 
tailleur de pierre^ et payés quarante-cinq livres \ 
Enfln^ on donna à Nicolas le Marinier cim] cents 
livres « pour le cuivre rouge par luy fourni i>our 
la boule et les cinq estoilles qui sont au-dessus du 
dosme de l'église ; » et au sieur Jacques le Breton 
trois cents livres a pour les lettres de cuiure doré 
par luy fournies pour les inscriptions tant dedans 
que dehors de TégUse ^ 



1. Journal de la despence qui est faite par M. Mariaffr 
pour le collège Mazarinj. Archives de l'Eiiipire, H, 28-21. 

2. Coxfipte rendu par M. Mariage, trésorier, oie. . Ar 
chives de l'Empire. II. 2822. 




IV 

DESCRIPTION 




IV 



DESCRIPTION 

PHTSIONOMIK DO PALAIS DB l/iNSTITOT KN lG8i). 

BOUTIQr ES QUI KNTUU A A1KNT LA FAÇADE.— LE QUAI DBd QD AT AK-N ATIONS . 

LA CHAPELLE. — LA BIRI.IOTnkQrC. 

LOGEMENTS DES PROPESWOBS ET DBS ÉLÈTRM.— LKH SALLES n'ÉTCnK. 

LE RÉFECTOIRE — LA CUUINB. — LA RUE MAZARINR. 




I A façade actuelle du palais de l'Institut 
ne donne qu*une idée très-inexacte de 

\ ce qu'était celle du collège des Quatre- 
Nations. Nous allons essayer d'en reproduire la 
physionomie. 

Replaçons d'abord au-dessus de la corniche su- 
périeure les Tases en pierre qui Tiennent d'être 
enlevés. Leur poids^ cpii surchargeait trop l'édi- 
fice^ a seul nécessité leur suppression^ car ils 
avaient été entièrement refaits en i7G3. A cette 
époque^ nous voyons le procureur du Collège dé- 



— 52 — 
clarer que « les irases de pierre qui forment un 
ornement autour du comble des deux pavillons 
méritent d'être conservés^ tant parce qu'ils sont 
nécessaires à la décoration extérieure de ces pa- 
villons^ que parce qu'ils sont eux-mêmes d'une 
très-belle forme ; mais quelques-uns de ces vases 
paroissent inclinés sur le comble et d'autres sont 

destitués de leurs flammes ^ Lé conseil vota les 

fonds indispensables pour une réparation com* 
plète. 

La grille qui ferme l'entrée de la chapelle n'exis- 
tait pas alors y les sept marches qui y conduisent 
étaient entourées de lourdes bornes en pierre. Les 
deux fontaines situées de chaque côté du perron 
sont également récentes'. Au-dessus du portail^ 
entre les colonnes corinthiennes^ l'inscription sui- 
vante rappelait que la chapelle avait été consacrée 
sous l'invocation de Saint-Louis : 

D. O. M. 

SUB INVOCATIONE SANCTI LUOÛVICI. 

Plus haut^ sur la frise du ft'onton^ à la place 



1. ïie%iitre pour servir aux délit éraHofis et euhréiés de 
MM. les inspecteurs et grand-maitre du coUége Mazarin, Ar- 
chives de l'Empire, MM, 464. 

2. Elles furent établies en vertu d'un décret impérial 
du 2 mai 1806» Chacun des quatre lions de bronze a deux 
mètres de longueur, et pèse seize cents kilogrammes. 



— 53 — 

qu'occupent aujourd'hui les mots Institot de 
Fraucb^ on lisait : 

JUL MAZARIN. S.R.E. GARD. BASIUCAM. QYMNAS. F.C.A. M.DC.UI. 

Six massife de pierre^ qui se voient encore au 
pied du dôme^ supportaient six groupes sculptés^ 
composés chacun de deux personnages : les quatre 
éyangélistes d'abord; puis les pères de TÉglise 
grecque^ saint Basile^ saint Athanase^ saint Jean- 
Ghrysostome et saint Grégoire de Nazianze ; enûn^ 
quatre docteurs de l'Église latine^ saint Jérôme^ 
saint Augustin^ saint Ambroise et saint Grégoire 
le Grand. Le dôme était a couTert d'ardoises tail- 
lées en écailles de poisson^ avec des bandes de 
plomb doré* ; » la lanterne qui a été récemment 
reconstruite^ était plus large et moins élevée, 
elle était entièrement à jour, soutenue par des con- 
soles et surmontée d'un globe doré qui supportait 
une croix*. 

La porte qui conduit ai^ourd'hui dans la pre- 
mière cour^ servait également d'entrée au Collège. 
Hais toutes les autres baies étaient fermées par 
des devantures vitrées, et formaient une série non 

1. G. Brice, Description de Paris, t. IV, p. 120. 

3. Bibliothèque Impériale, estampes , Va, 110. — Au 
mois de mai 1756, on recouvrit le dôme et on fit redorer 
la boule et la croix. La lanterne, les consoles, guir- 
landes et autres ornements furent « peints de la couleur 
la plus approchante de l'or qu'il fut possible. » Registre 
pour servir aux délibérations , etc. Archives de l'Empire, 
MM, 464. 



- 54 - 

interrompue de vingt-quatre boutiques. La loge 
actuelle des portiers de Tlnstitut était alors coupée 
en deux et on louait la pièce qui prenait jour sur 
le quai^ 

Neuf boutiques étaient établies sous le pavillon 
de la Bibliothèque et cinq d'entre elles donnaient 
sur la place Conti. Les deux premières existent 
encore et servent de dépôt à la bibliothèque Ma- 
zarine > ^ elles étaient louées au sieur le Roux^ 
maître tailleur. La troisième était occupée par le 
sieur Dor, vitrier. Les quatre suivantes, par le 
sieur Valfontaine, limonadier. Les deux autres, 
donnant sur la place du Collège, par un tapissier, 
nommé Lamy. 

Entre le pavillon de la Bibliothèque et la porte 
d'entrée du Collège se trouvaient les dixième et 
onzième boutiques, « Fhorlogeur, » Hanet y de- 
meurait. La librairie classique d'Eclassan était 
établie dans les deux suivantes qui formaient le 
rez-de-chaussée de l'appartement occupé aujour- 
d'hui par M. Silvestre de Sacy. 

De la chapelle au pavillon des Arts, on voyait 



1. Plan de l'Eglise dît Collège des Quatre-Nations et de ses 
aisles et pavillons du coslé qui regarde la rivière. Archives 
de l'Empire, N, 982. 

2. On j conserve une quarantaine de bustes en marbre, 
quelques vieux objets de menuiserie, portes, pilastres, 
chambranles, échelles. C'est dans une petite pièce conti- 
guë à la seconde boutique qu'est établi le calorifère des- 
tiné au chauffage de la bibliothèque Mazarine. A.-F. His- 
toire de la bibliothèque Mazarine, p. 254. 



— 55 — 

cinq autres boutiques louées aux sieurs Coquet, 
chandelier^ le Blanc^ aubergiste^ et Taboureux^ 
vitrier. Sous le pavillon des Arts étaient six bouti- 
ques partagées entre les sieurs Audiger et Lo- 
pinot^ Enfin^ un peu plus tard^ trois autres 
boutiques furent ouvertes en retour de ce pavillon 
sur la rue de Seine ^ un charron et un menuisier 
les occupèrent d'abord '. 

La partie du quai qui se trouve devant le Collège 
venait d'être entièrement refaite * ; nous avons vu 
qu'une somme de 150^000 fr. avait été employée 
à ces travaux. Une balustrade à jour^ en pierres de 
taille, avait remplacé l'ancien parapet. En dehors^ 
sur le mur qui fait face au Louvre^ les armes de 
Mazarin^ sculptées avec soin^ étaient répétées trois 
fois à distances égales^ et au milieu, on lisait sur 
une plaque de marbre noir l'inscription suivante : 

LU DOVICO M AGNO 

LUPARAM ABSOLVENTE 

RIPAM HANC UT RIPAE ALTERIUS 

DIGNITATI RESPONDERET, 

OUADRO SAXO VESTIRI G. G. 

PRAEF. ET AEDILES 

ANNO M.DC.LXIX ET M.DC.LXX^ 



1. Compte que rend M' Charles Thareî (TAÎlo, procureur 
du collège M azarin Archives de l'Empire, II, 2826. 

2. Compte que rend messire Barthélémy de la Fleutrifif etc. 
Archives de l'Empire^ H, 2833. 

3. Félibien, Histoire de la ville de Paris, p. 1497. 

4. Lemaire, Paris ancien et nouveau, t. III, p. 370. — 



— 56 — 

Faute de fonds suffisants^ on ne put jeter un pont 
entre les deux mes. Mais^ en face du paTJIIondes 
Arts, à l'endroit où se trouvait le port au charbon, 
on installa de petits bateaux qui, moyennant 
six deniers par personne, transportaient devant le 
Louvre*. 

La première cour du Collège des Quatre-Nations 
offrait alors exactement le même aspect cpi'aujour- 
d'hui. A droite et à gauche s'élèvent deux portails 
dont l'un conduit à la chapelle et l'autre à la bi- 
bliothèque.Tous deux, placés au-dessus d'un large 
perron de pierre, sont composés de cpiatre pilas- 
tres cannelés, d'ordre corinthien, qui supportent un 
fronton ; et chacun de ces frontons représente deux 
vertus cardinales, appuyées d'un côté sur les armes 
de Hazarin, de l'autre sur le cadran d'une horloge. 

La chapelle a été entièrement métamorphosée 
sous l'Empire, lorsque l'Institut a pris possession 
des bâtiments du Collège. Le sanctuaire était sous 
la coupole du petit dôme qui se trouve au fond de 
réghse, et aux deux côtés s'ouvraient deux cha- 
pelles qui devaient servir de lieu de sépulture aux 

Lerouge, Curiosités de PaHs, t. II, p. 137. — G. Brice, Des- 
cripHon de Paris^ t. IV, p. 131. — L'endroit sur lequel 
s'appuie aujourd'hui le pont des Arts avançait un peu sur 
la rivière, de manière à donner plue de largeur au quai. 
Voyez le Plan de Deharme, Ce quai, avec les balustrades 
et les sculptures, est très-fidèlement représenté dans les 
planches qui accompagnent les ouvrages de Sauvai, de 
Félibien et de Piganiol. 

1. Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs 
à Paris, t. II, p. 487. 



^57 - 

membres de la famille Mazarin. Un peu plus loin^ 
une nef était réservée aux élères du Ck)llége*. 
Gonune aujourd'hui^ on parvenait à quatre petites 
tribunes par quatre escaliers à vis ; un autre mon- 
tait jusqu'au-dessus du dôme^ c[ui présente une 
particularité fort curieuse : sa forme^ parfaitement 
circulaire au dehors^ est elliptique à l'intérieur^ et 
c'est dans l'espace que laissent libre ces deux dispo- 
sitions différentes qu*ont été pratiqués les escaliers*. 

Le plan de cette église se prétait fort peu à sa nou- 
velle destination. Des piliers énormes rompaient le 
point de vue à chaque angle^ et la voix d'un orateur 
se serait perdue dans les renfoncements des cha- 
pelles et la hauteur excessive de la voûte. L'archi- 
tecte Yaudoyer^ chargé de faire subir au local sa 
transformation^ remplit la partie inférieure des 
chapelles par des amphithéâtres^ et établit de vastes 
tribunes dans la partie supérieure. Enfin^ il rédui- 
sit de moitié la coupole du dôme^ en construisant 
une coupole intermédiaire percée de huit lunettes 
correspondant avec les huit croisées qui entourent 
l'ancien dôme. Au-dessus de cette coupole se trouve 
donc une seconde salle^ aussi vaste que celle du bas^ 

On n'avait d'ailleurs rien épargné pour la déco- 

1. Lemaire, Paris ancien et nouveau, t. II, p. 558. 

2. Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs 
à Paris, t. II, p. 485. — Plan de VEgUse du Collège des Quatre- 
Nations et de ses aisles et pavillons. Archives de l'Empire, 
N,982. 

3 Vaudoyer, Plan, coupe et élévation de V Institut impé- 
rial de France, suivant sa nouvelle restauration, p. 5. 



— 58 — 

ration de cette chapelle. Le pavé, formé de com- 
partiments de marbre blanc, noir et jaspé, était 
semé d'étoiles, pièces principales des armoiries de 
Mazarin. Sous les archivoltes des quatre grands 
arcs de la nef principale. Desjardins avait sculpté 
les huit béatitudes, et sur les clefs des voûtes 
étaient les armes des quatre provinces en fa- 
veur desquelles le Collège avait été fondé. Le 
tableau du grand autel était de Paul Véronèse et 
représentait la Circoncision. Tout autour de la 
frise qui règne au-dessous du dôme, on lisait cette 
inscription, qui s'aperçoit encore sous la couche de 
badigeon dont on l'a recouverte : 

SEDEBIT SUB UMBRACULO EJUS IN MEDIO NATIONUM. 

Ezechiel, cap. 31, v. 17. 

et sur les quatre fausses portes qui semblent sou- 
tenir le dôme, se trouvaient les inscriptions sui- 
Tantes : 

PRAECEDEBAT SAPIENTIAM OMNIUM ORIENTAUUM. 
Reg., lib. III, cap iv. 

COR EJUS ADVERSUM REQEM AUSTRI. 

David, XI. 

AB ORIENTE PARET USQUE IN OCCIDENTEM. 

Matth., cap. xziv. 

EXTENDET MANUM SUAM SUPER AQUILONEM. 

Sap. 11. 1 

Le mausolée du cardinal Mazarin est le chef- 
d'œuvre de Coysevox. Sur un sarcophage de mar- 

1. Piganiol de la Force, Description de Paris, t. VI 11, 
p. 222. 



— so- 
bre noir soutenu par des consoles en bronze doré^ 
se trouve la statue en marbre blanc du cardinal. 
Il est représenté à genoux^ les mains jointes^ dans 
Fattitude d'un homme en prière ; derrière lui un 
ange supporte un faisceau^ une des pièces de son 
blason* Là base du cénotaphe se compose de trois 
marches de marbre blanc sur lesquelles sont assises 
trois ûgures allégoriques en bronze^ qui représen- 
tent la Prudence^ TAbondance et la Fidélité. Les 
seules critiques que ce mausolée ait soulevées ont 
été dirigées contre Hazarin plutôt que contre l'ar- 
tiste. Dulaure prétend que le cardinal semble de- 
mander à Dieu le pardon des maux qu'il a fait subir 
à la France * ; enûn^ les figures allégoriques ayant 
toutes trois la bouche close, on a dit que Coysevox 
avait voulu rappeler ainsi le silence que Mazarin, 
pendant son ministère, avait imposé à la Prudence, 
à l'Abondance et à la Fidélité '. Sous Tare qui s'éle- 
vait derrière ce mausolée, la Charité et la Religion, 
sculptées en bas-relief, soutenaient les armes du 
cardinal ; et au-dessus, on lisait rinscription sui- 
vante gravée en or sur une longue et épaisse pla- 
que de marbre noir ^ : 



1. Dulaure, Histoire de Paris, t. V, p. 233. 

2. P. Villiers, Manuel du voyageur à Paris, p. 268. 

3. L'inscription, telle que nous la donnons ci-contre, 
est fidèlement copiée sur l'original conservé au Louvre. 
Piganiol de la Force, et tous les historiens qui ont écrit 
après lui, n'en ont reproduit que le texte ; tous ont mo- 
difié la disposition des lignes pour obéir aux nécessités du 
format qu'ils avaient adopté. 



— 60 — 



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— 61 — 

Le tombeau de Mazarin était placé au fond de 
la petite chapelle qui existait à droite du maitre- 
autel, précisément à l'endroit où se trouve aujour- 
d'hui la statue de Napoléon P' ; le corps reposait 
dans les vastes caveaux qui s'étendent sous toute 
cette partie de l'édifice. Le niausolée, transporté 
d*abord auMuséedes Petils-Augustins \ est aujour- 
d'hui au Louvre, ainsi que l'inscription qui le sur- 
montait; mais; lors du descellement ou pendant 
le transport^ le plaque de marbre a été brisée en 
trois morceaux dans le sens de la longueur. 

Voici, d'après un des registres conservés aux 
Archives, les dépenses qui furent faites pour le 
mobilier de la chapelle, au moment où elle allait 
être livrée au culte : 

15 aunes de serge noire pour faire vnze camails, — 
67 liv. 10 s. 

6 surpliSy — 76 Uv, 8 *. 

6 chandeliers et 3 croix de cuiure pour les iront 
auUls, — 90 liv. 

1 lampe de cuiure pour mettre devant le Saint Sacre- 
ment, — 25 liv. 

3 sonnettes pour la messe, — 2 liv. 5 s, 

3 petits chandeliers de cuiure, — 9 '^^* 

4 missels, — 80 liv. 

1. A. Lenoir, Description historique et chronologique des 
monuments de sculpture réunis au Musée des monuments 
français, p. 274. 



— 62 
1 graduel, — il liv. 
1 antiphonier, — 38 liv, 
A processionnels, — 12 liv, 

1 breuiaire en maroquin noir doré sur tranches, in- 
quarto, — 26 liv.^. 

Le portique cpii, dans la première cour, fait face 
à la chapelle^ portait déjà au-dessous du fronton 
ces mots : 

BIBLIOTHECA . A . FVNDATORE . MAZARINAEA. 

L'architecte chargé de la construction de la bi- 
bliothèque avait reproduit aussi exactement que 
possible la forme et l'aspect de celle que Mazarin 
avait fait établir dans son palais'. L'imitation était 
d'autant plus facile que le cardinal avait légué au 
Collège, avec ses livres, les magnifiques boiseries 
qui entouraient sa bibliothèque ^. 

Mais la salle élevée par Dorbay a subi depuis lors 
une modification importante. Comme la galerie du 
palais Mazarin, elle était primitivement voûtée. 
En 1739, on supprima les cintres de la voûte qui 
se trouva transformée en un plafond ordinaire, 
formant angle droit à sa rencontre avec les murs ; 



1. Compte que rend M* Charles Tharel d'Allo, procureur 
du collège Mazarin. Archives de l'Empire, H, 28*25. 

2. A.-F. Histoire de la bibliothèque Mazarine, p. 125. 
— De Laborde, Palais Mazarin, p. 368. 

3. Recueil delà fondation du collège Mazarini, p. 9. 



- 63 — 

l'espace ainsi conquis permit de placer sur le 
balcon qui règne tout autour de la pièce vingt 
mille volumes de petit format ^ 

A gauche de la grande porte qui conduit à la 
bibliothèque se trouve un appartement occupé 
aujourd'hui par M. Philarète Chastes; c'est là que 
demeurait le grand maître du Collège *. 

Le bâtiment qui s'étend entre la première et la 
seconde cour renfermait les logements de deux 
professeurs et de deux sous-mattres^ avec le nom- 
bre de chambres nécessaires pour les écoliers de 
deux nations; les classes d'humanités occupaient 
le rez-de-chaussée. Ce corps de logis n'a plus au- 
jourd'hui que deux étages. Lorsqu'en janvier 
1800, la partie supérieure fut accordée à la biblio- 
thèque Hazarine^ on réunit le premier et le second 
étage^ en supprimant le plancher de division ; on 
obtint ainsi une galerie fort élevée et éclairée par 
deux rangs de fenêtres placées l'une sur l'autre \ 
Cette salle renferme aujourd'hui la bibliothèque 
particulière de l'Institut. 

La seconde cour du collège des Quatre-Nations 
passait alors pour a une des plus grandes qu'il y 



1. Prsfatio Catalogi alphahetici hibliothecs MazarinesR , 
p. 6. — Compte que rend messire Barthélémy de la Fleutric. 
Archives de l'Empire, H, 2832. 

2. Lemaire, Par» ancien et nouveau^ t. II, p. 560. 

3. A.-F. Htstoire de la hihliothèque Mazarine^ p. 151 et 
suiv. — Voyez aux archives de l'Empire la liasse in- 
ventoriée F'3 1176. 



— 64 — 

eût dans Paris *. » Elle n'était construite que d'un 
seul côté^ un mur absolument nu la bornait à gau- 
che dans toute la longueur *. Le grand bâtiment 
qui s'étendait à droite était, comme le précédent, 
partagé en chambres nombreuses, et cette distri- 
bution se retrouve encore dans une partie des loge- 
ments actuels. Le rez-de-chaussée a été complète- 
ment modifié; on y voyait les deux classes de 
philosophie, le réfectoire, une grande salle garnie 
de tribunes où les élèves subissaient leurs examens 
et soutenaient leurs thèses. Le premier et le second 
étage étaient occupés par les principaux fonc- 
tionnaires du Collège, quelques professeurs et 
deux sous-maîtres. Au-dessus logeaient les éco- 
liers des deux autres nations. 

Une petite porte, située tout à fait à gauche du 
mur du fond, donnait accès dans la troisième cour. 
Elle avait alors la même largeur que les deux 
autres; mais, pendant la Révolution, l'adminis- 
tration de l'hôtel des Monnaies s'empara de la 
moitié de cet espace, et malgré les réclamations de 
M. Lebas, déjà architecte du Palais, l'Empire con- 
firma cette prise de possession. La cour était con- 
struite de deux côtés seulement, et au milieu se 
trouvait un petit parterre planté d'arbres. Autour 
se groupaient la cuisine, l'office, le garde-manger, 

1. Piganiol de la Force, Description de Paris ^ U VIII, 
p. 225. 

2. Voyez le plan de Deharme et celui de ïurgot. 



récurie, la buanderie et les chambres occupées 
par les domestiques. Nous parlerons plus loin de 
la manière dont les élèyes étaient nourris, cmsta- 
tons seulement ici que la cuisine avait été montée 
avec un très-grand soin. Nous ayons retrouvé la 
liste des dépenses qui furent faites en 1688 pour 
son organisation, dans le nombre figurent les 
objets suivants dont rénumération off^ quelque 
intérêt à cause des prix qui l'accompagnent : 

4 towme-bnche, — 250 liv. 

i eœquemardy — 16 liv, 4i s. 

2 marmUes de outur», — 33 liv. 19 «. 

5 casserolleSy — 31 liv. 
A ehaudrùns, — 35 liv. 

4 pot»ion,^2 liv. 40 «. 
4 escumoire^^i liv. 
2 pelles à feu, — 3 liv. A s. 
4 gril à rostir, — 1 liv. 40 *. 

6 eremaillères, — Î6 liv, 
2 poisles à frire, — 3 liv. 

40 cousteaux de cuisine, — 48 liv, 7 s, 

2 cousteaux à hachis, — 3 liv. \0 s. 

i couperet, — 4 liv. 

4 lèchefriUe,—^ liv. 45 s, 

4 arUonnoir, - 6 liv. 7 s. 

4 fuzil dossier, — 15 liv. 15 «. ' 



1. Compte que rend M* Charles Tharel d*AUo, procureur 
du collège Mazarin, Archives de r£mpire, H, 2825. 

5 



Le parterre, situé au milieu de cette cour, était 
soigné par un jardinier payé à Tannée et qui rece- 
vait 150 liv.* Le grand-maître Riballier affection- 
nait beaucoup ce petit coin de terre; par ses ordres, 
les arbres, qui étaient petits et malingres, furent, 
vers 1770, abattus et remplacés par de beaux 
tilleuls». 

La porte de sortie qui ouvrait dans cette troi- 
sième cour, donnait sur une rue alors toute nou- 
velle et dont le nom n'était pas encore bien déter- 
miné. En 1660, on arrivait à la porte de Nesle par 
un pont jeté sur un long fossé. Le fossé fut comblé 
et la rue qui s'éleva sur son emplacement s'appela 
d'abord rue des fossés de Nesle. Ce nom existe en- 
core sur le grand plan de Paris, dressé en 1 676 par 
Builet, et même sur celui de 1692 par N. de Fer. 
DeFejt^en 1707, et de la Caille, en 1714', écrivent 
rue des fossez ou Mazarine; enfin, en 1717, appa- 
raît la rue Mazarine. Sur un seul plan, qui ne porte 
pas de date et qui a été dressé pour l'ouvrage de 
Delamarre, on lit rue de Mazarin. 



1. Compte que rendmessire Barthélémy de la FZeufrte, etc. 
Archives de l'Empire, H, 2833. 

2. Registre pour servir aux délibérations et arrêtés de 
MM. les inspecteurs et grandr^maitre du collège Mazarin. Ar- 
chives de l'Empire, MM, 464. 



OUVERTURE DES CLASSES 



V 

OUVERTURE DES CLASSES 

LB DUC DB HAZABIN. 

LB LATIN ÀPPEIS BANB MAITBB.— LBTTRB8 PATBNTBI DB LOUIS XIV. 

SOUS qUBLLBS CONDITIONS L* UNIVERSITÉ ADMET LB TOLLÉOB 

DANS SON SEIN. 

LE CORPS DE MAZARIN EST DÉPOSE DANS LA CHAPBLLB. 




I N 1672^ les ouvriers travaillaient encore 
au pavillon de la bibliothèque et à la 
chapelley mais toutes les autres construc* 
tions étaient terminées. U était temps de songer à 
organiser définitivement le Collège. 

Une première difflculté se présenta. A mesure 
que les logements s'étaient achevés, ils avaient été 
occupés par différentes personnes qui n'avaient 
rien de commun avec l'administration du Collège. 
Le plus embarrassant de tous ces envahisseurs 
était le duc de Hazarin ; il s'était installé dans le 



— 70 - 

bâtiment situé entre Téglise et la bibliothèque et 
refusait fonnellement de se retirer. Il prétendait 
établir son droit sur ses titres d'héritier du fonda- 
teur, de patron du Collège, et de coUateur des 
bourses. Ses prétentions furent examinées en con- 
seil et repoussées. 

Colbert ordonna alors d'expulser tout locataire 
étranger à la fondation. Dans lenombre se trou- 
vait un brave professeur nommé Gandouin. Une 
des salles de rétablissement lui avait été provisoi- 
rement accordée, et il y avait réuni quelques 
enfants de trois à quatre ans, auxquels il se pro- 
posait d'apprendre le latin, en les entourant de 
personnes qui ne leur parlassent jamais d'autre 
langue*. Ce système, d'ailleurs, ne pouvait passer 
pour nouveau, qu'eu égard à l'âge des enfants 
que Gandouin y soumettait ; car, au fond, le prin- 
cipe était déjà depuis longtemps admis par l'Uni- 
versité. Les statuts de i598, qui ne sont, à cet 
égard, que la reproduction des règlements anté- 
rieurs, interdisaient dans les collèges l'usage de la 
langue française. Les maîtres ne devaient parler 
que le latin, et les écoliers étaient tenus de sui- 
vre cet exemple, même quand ils causaient entre 
eux*. 



1. ^iceron. Mémoires pour servir à Vhistoire des hommes 
illustres dans la république des lettres, i. VI, p. 185. 

2. « Nemo scholasticorum in Collegio lingua vernacula lo 
quatur, sed Latinus sermo eis sit vsitatus et familiaris, » S/a- 
tvta facvltatis artivm, art. XVI, p. 20. 



— 71 - 

A la suite de ces petites exécutions^ le local se 
trouva complètement libre. Mais l'établissement 
ne pouvait entrer en exercice avant d'avoir obtenu 
deux autorisations : celle du roi d'abord^ puis celle 
de l'Université. 

La première était accordée déjà. Par lettres |vi- 
tentes du mois de juin 1665 ^, Louis XIV avait 
a confirmé^ loué et approuvé le contract » dicté 
par Hazarin la veille de sa mort^ il avait ordonné 
qu'il fût a exécuté de point en point selon sa forme 
et teneur; » et^ plein de reconnaissance pour 
a l'infinité d'illustres marques d'une ardente affec- 
tion » que lui avait données le cardinal, le roi en- 
tendait a que ladite Fondation fût censée et réputée 
Royale, et jouit des mesmes avantages, privilèges 
et prérogatives que si elle avoit esté par Lui faite 
et instituée ^ » 

L'autorisation de l'Université fut beaucoup 
moins facile à obtenir. Le 22 octobre 1674, les 
exécuteurs testamentaires lui présentèrent une 
requête par laquelle elle était très-humblement 
suppliée d'admettre dans son sein le nouveau col- 
lège*. Une assemblée générale eut lieu au couvent 



1. Voyez à la fin du volume. 

2. Recueil de la fondation du collège Mazarini^ p. 12 à 15. 

3. Voyez dans le Recueil de la fondation du collège Ma- 
zarini, la Requeste présentée à MM, de l'Université de Paris le 
22 octobre 16'"4, pour Vaggrégation du collège Mazarini, et 
mise entre les mains du procureur scindic de ladite Université 
ledit jour. 



— 72 — 

des Haihurins^ où, depuis le xiu* siècle^ l'Univer- 
sité tenait ses séances; les doyens des quatre 
facultés et les procureurs des quatre nations^ pré- 
sentèrent successivement leurs rapports. Tous 
concluaient à Tadoption^ mais ils soumettaient en 
même temps le Collège à des conditions qui en 
modiSaient ridée fondamentale et en dénaturaient 
le principe. On exigea avant tout la fermeture du 
théâtre que la troupe de Molière venait d'établir 
rueGuénégaud; l'article 19 des règlements de la 
faculté des arts interdisait^ en efTet^ dans les limites 
de l'Université^ la présence d'établissements de ce 
genre ^ Quant au Collège^ il devait se conformer 
aux statuts généraux de l'Université, et présenter 
ses statuts particuliers à la censure de la compar- 



1. L'Université se composait de quatre facultés : théo- 
logie, droit, médecine, arts. La faculté de théologie avait 
deux collèges , la maison de Sorbonne et celle de Na- 
varre. L'école de droit venait (1771) d'être transférée 
place Sainte-Geneviève, dans le local actuel. L'école de 
médecine était installée rue Salct-Jean-de-Beauvais» 
dans les bâtiments précédemment occupés par l'école de 
droit. La faculté des arts embrassait l'enseignement des 
lettres et des sciences en général, et comprenait neuf 
collèges. Elle était divisée en quatre nations : France, 
Picardie, Normandie et Allemagne, qui elles-mêmes se 
subdivisaient en un grand nombre de provinces ou tribus; 
chaque nation avait ses officiers particuliers, un procu- 
reur, un censeur et un questeur. 

2. « Omnes gladiatores^ tihicineSt sdltatores, et histrioneSt 
ab AcademiaB finibus migrentf et vitra pontes ablegentur, » 
Statvta facvltatis artivmj art. XIX, p. 21. 



— 73 - 

gaie \ Le principal et les professeurs seraient 
membres de TUniTersité, ce qui, contre rordre 
formel de Mazarin \ excluait les Théatins '. On 
n'y enseignerait ni la théologie, ni la jurispru- 
dence, ni la médecine. Enfin, il n'y aurait ni 
manège, ni professeur de danse, ni maître d'es- 
crime. 

Cette dernière décision était de la plus haute 
importance, et à cet égard, il y arait eu presque 
unanimité au sein du conseil. Le rapport du doyen 
de la faculté de théologie exigeait ut prœdiclum 
CoUegium nullam habeat academiatn palœslricam, 
et celui du procureur de la nation française por* 
tait ut academia palmitrica removealur. Le pro- 
cureur de Picardie déclara academiam gladiato- 
riam arctri velle, et celui d'Allemagne demanda 
simjdement ut ab eo Colkgio arceantur gladiatores 
et $altatorei. Les autres membres de la commis- 
sion, sans s'exprimer aussi nettement, ayaient 



1. « ut cmterorum CoUegiorum morej Legibus, laudahilihus 
InsHtutis, Utibus et Statutis Académie iubjaceat., . . Cum et 
Statxita privata condentWf ea cum Universitate et cum singu- 
lis Facultatibus communicentur. » — Excriptum ex actis Uni- 
versitatis pariiiensis, p. 6. 

2. ♦ Le principal et le sous-principal de Pignerolles. . . 
seront de l'Ordre des religieux Théatins, et choisis par 
les vocaux de la maison de Sainte-Anne-la-Royale. . . . » 
Recueil de la fondation^ p. 7. 

3. « Non Theatinumt non alium quemcnmque regularem 
assumât in primarium, aut admini&tratorem ; non ullum de- 
nique qui non sit ex Academix sinu. » — Excriptum ex actis 
TJniversitatis parisiensis^ p. 6. 



— 74 - 

exprimé le même \œu; il se trouvait compris 
dans une formule générale^ aux termes de laquelle 
le nouveau collège devait être soumis à tous les 
règlements de TUniversité, sans exception \ 

La manière dont fut accueillie cette idée si sen- 
sée, si prévoyante, de compléter, par des cours 
d'équitation, d'escrime et de danse, l'éducation 
reçue dans le collège, est un fait réellement cu- 
rieux. Tous les écrivains modernes qui ont écrit 
sur cette époque ont reproché au cardinal la lé- 
gèreté dont, à leur avis, il avait fait preuve dans 
cette circonstance. Us sont, jusqu'à un certain 
point, excusables, puisque les contemporains eux- 
mêmes, placés dans le milieu le plus favorable 
pour apprécier la sagesse de cette mesure, sem- 
blent n'en avoir nullement compris la portée. 

Il faut se rappeler qu'au xvu« siècle la noblesse 
n'avait pas encore généralement adopté Téducation 
universitaire. Plus désireuse de former des hom- 
mes braves, intelligents et spirituels, que des sa- 
vants, elle voyait très- bien à quel danger la vie de 
collège eût exposé ses enfants. Avec raison , elle 
redoutait pour eux, et l'asservissement à une règle 
inflexible qui dénature et amollit le caractère, et 
l'influence énervante d'un travail incessant et forcé, 
qui enlève à l'esprit sa spontanéité, son originalité 
et sa grâce. D'ailleurs, l'héritier du nom et des 
armes de la famille devait, avant tout, prendre les 

1. Excriptum ex actis Universitalis ParisiensiSt passim. 



— 75 — 

habitudes, le ton et les manières du monde dans 
lequel il était destiné à Tivre, et il ne pouvait guère 
les acquérir qu'à la demeure paternelle. 

Mazarin montra qu'il avait senti tout cela, lors- 
que, fondant un établissement spécialement destiné 
à la noblesse, il ordonna, tout cardinal qu'il était, 
que réquitation, l'escrime et la danse feraient 
partie intégrante de l'éducation qu'on y recevrait. 
Sa pensée fut si peu saisie, que les architectes 
prirent d'abord sur eux de ne pas construire le 
manège; puis vint l'UniTersiié qui se voila la face, 
et, d'un trait de plume, annula la volonté de Ma- 
zarin. Il en résulta que l'établissement, ainsi mu- 
tilé, ne répondit plus du tout à son but. Aussi, 
quoiqu'il présentât de grands avantages sur les 
autres collèges, quoiqu'il eût été déclaré par 
Louis XIV FONDATION ROYALE, les grandes familles 
ne l'acceptèrent jamais, et la noblesse pauvre dai- 
gna seule y envoyer ses enfants. De là le peu de 
noms historiques que nous fournira la liste des 
élèves qui, dans l'espace de cent ans, y firent leur 
éducation. 

Les exécuteurs testamentaires s'inquiétèrent peu 
de faire respecter les intentions formelles du car- 
dinal, ils acceptèrent la décision de FUniversité; 
et le roi lui-même, qui, par ses lettres patentes de 
1665, avait approuvé la création de cette acadé- 
mie, ordonne, par celles de 1688, qu'elle ne sera 
pas exécutée. 

Le collège ne pouvait entrer en exercice avant 



— 76 — 

que le cardinal fût venu prendre place au milieu 
de sa splendide fondation. Hazarin était mort à 
Vincennes le 9 mars i66i ^; le lendemain^ son 
corps fut exposé dans la chapelle du château^ et le 
il le service religieux eut lieu « sans beaucoup de 
cérémonies^ » dit madame de Hotteville^ quoique 
un grand nombre de prélats et tous les membres de 
la famille Hazarin y assistassent^. Les Théatins^ 
qui avaient été établis en France par le cardinal^ 
et qui lui devaient la construction de leur église, 
consacrée sous le nom de Sainte-Anne-la-Royale, 
obtinrent de posséder son cœur; il leur fut livré 
dans la soirée du 28 mars ^. Le corps, qui avait 
été provisoirement déposé à Vincennes, fut trans- 
porté en grande pompe, le 6 septembre 1684, dans 
la chapeUe du collège ^ 

C^est quatre ans après seulement, en octobre 
1688, qu'eut lieu l'ouverture des classes. Nous 
n'avons à cet égard d'autres renseignements que 
ceux qui nous sont fournis par G. Brice; il nous 

1. Gazette de France, n* du 12 mars 1661. 

2. Mémoires pour servi/r à l'histoire d'Arme d* Autriche, 
t. X, p. 201. 

3. Aubery, Histoire du cardinal Mazarin, t. IV, p. 419. 

4. G. Patin, Lettre du 29 mars 1661, à Falconet, t. III, 
p. 350. — Aubery, Histoire du cardinal Mazarin, t. IV, 
p. 418.--Piganiol de la Force, Description de Paris, t. VIII, 
p. 300. — Jacquemart, Remarques sur les abbayes, collé- 
giales , etc., p. 208. 

5. Lemaire, Paris ancien et nouveau, t. II, p. 559. — Au- 
bery, Histoire du cardinal Afaaam, t. IV, p. 420. 



— 77 — 

apprend que a cette cérémonie se fit avec un con- 
cours considérable de personnes de distinction, et 
fut honorée de la présence de plusieurs illustres 
membres du Parlement ^ » 

La bibliothèque était terminée, mais les classe- 
ments Ultérieurs et les travaux d'inventaire ne 
permirent pas d'en faire jouir le public avant 1691 . 
Elle fut alors livrée aux gens de lettres deux jours 
par semaine, les lundis et jeudis, le matin de huit 
à dix heures et demie, et le soir de deux à quatre 
heures *. Cet état de choses subsista jusqu'à la 
Révolution. 



1. G. Brice, Description de la ville de Paris, t. IV, p. 130. 

2. Le livre commode ou les adresses de la ville de Paris. — 
Prmfatio Catalogi alphabetici bihliothees Mazariner, p. 7. — 
Lettres patentes de 1688, art. 24. — D. Maichclius, Intro- 
ductio ad historiam literariam de prxcipuis hihliothecis pari- 
siensiluSj p. 75. — A. -F., Histoire de la bibliothèque Ma- 
zarine, p. 125 à 127. 




VI 

PERSONNEL 




VI 



PERSONNEL 

EMPLOYÉS* LEUR BIBRÂRCBIR ET LEUR TRAITEMENT. 

LE GRAND MAITRE. LE BIBLIOTHECAIRE. 

LE «OUB-BIBLIOTBÉCAIRE. LE PROCUREUR. LE CHIEN DE COUR. 

ELEVES. LEUR NOMBRE. 

PAR QUI NOMMÉS. CONDITIONS D*ADMISSIOM. TROUSSEAU. 




AZARiif^ dans l'acte de fondation du 
collège^ avait réglé d'avance le nombre 
et les attributions des fonctionnaires su- 
périeurs. Ses volontés, à cet égard, furent scrupu- 
leusement respectées. 

Le nouvel établissement fut donc placé sous la 
haute autorité de la Maison de Sorbonne. Chaque 
année, quatre Docteurs de cette société étaient dé- 
signés pour entendre et vérifier le rapport du pro- 
cureur, qui rendait un compte exact des recettes 



— 82- 

et des dépenses. Cette organisation ne fut modifiée 
qu'en juin 1791 ; à cette époque, les Docteurs dé- 
signés ayant refusé de prêter serment à la consti- 
tution civile du clergé n'entrèrent point en fonc- 
tions '. 

Les attributions des quatre inspecteurs se bor- 
naient d'ailleurs à exercer sur la fondation une 
surveillance générale. Un autre Docteur de la 
Maison de Sorbonne était le chef réel du collège. 
Il avait le titre de Grand-Maître, et cette qualifica- 
tion un peu ambitieuse a excité la verve de plus 
d'un écrivain, a C'est ainsi qu'Homère appelait 
Jupiter, dit Mercier, summus moderatorOlympi*.s) 
Le traitement du grand-maître, qui, à l'ouverture 
du collège, était de quinze cents livres, fut porté 
à deux mille en 1781 '; il avait en outre la table et 
le logement. Suivant Mercier, ces fonctions «étaient 
une retraite honorifique où l'on pouvait digérer 
en paix *. » Ce qui est sûr, c'est que, dans Tespace 
de plus de cent ans, sept grands -maîtres seulement 



1. Registre pour servir aux délibérations et arrêtés de 
MM, les inspecteurs et grand-maitre du collège Mazarin. Ar- 
chives de TEmpire. MM, 464, p. 148. 

2. Mercier^ Tableau de Paris, t. V, p. 141. 

3. Lettres patentes du Roi portant règlement pour le collège 
Mazarin^ données à Versailles le 30 mars 1781 . — Registre 
pour servir aux délibérations et arrêtés de MM. les inspecteurs, 
et grand-maitre du collège Mazarin. Archives de l'Empire. 
MM, 464. 

4. Mercier, Tableau de Paris, t. V, p. 141. 



— 83 — 

se sont succédé sur ce trône tranquille. Voici leurs 
noms : 



P. Jean le Chapelier de Moron^ 

1688 — décembre 1721. 

Jean-ântoine Pastel^ 

janvier 1722 — juin 1724. 

Jacques Rorre^ 

juin 1724 — juin 1742. 

Louis-Charles de Brailles, 

juin 1742 — décembre 1754. 

André Salmon^ 

janvier 1755 — juillet 1765. 

Amrroise Rie allier^ 

août 1765 — août 1785. 

Euanuel-Clëbient-Chrétien Bruget^ 

août 1785 — .... 1791. 



Riballier est le seul dont le nom ait échappé à 
l'oubli, et il le doit presque exclusivement aux 
attaques du parti encyclopédiste et aux plaisante- 
ries de Voltaire. Riballier, comme syndic de la 
faculté de théologie , avait présidé les assemblées 
de Sorbonne où le Bilisaire de Marmontel avait 
été censuré. Il lui en coûta cher. Dans les trois 



— 84 — 

Empereurs en Sorbonne, Voltaire Taffuble du nom 
de Ribaudier^ el le traite ainsi : 

Us entrent dans l'étable où les docteurs fourrés 
Ruminaient saint Thomas et prenaient leurs degrés. 
Au séjour de VErgo, Ribaudier en personne 
Estropiait alors un discours en latin. 

Ceci n'était rien. Mais le malheureux syndic s'a- 
visa de répondre ; en 1758, il publia la Lettre d'un 
docteur à un de ses amis au sujet de Bélisaire '. 
Comme presque toutes les discussions théologi- 
ques de cette époque, la querelle ne portait d'ail- 
leurs que sur des futilités; il s'agissait de savoir 
si les grands hommes de Tantiquité, ceux-là mêmes 
qui avaient au suprême degré pratiqué la justice 
et les bonnes œuvres, étaient damnés; etRitiallier 
soutenait bravement* que tous étaient en enfer, 
puisqu'ils n'avaient pu connaître ni la science du 
salut, ni la sainte religion catholique. C'était si 
naïf, que Marmontel dédaigna de se fâcher. Quant 
à Voltaire, qui ne lâchait pas prise aussi facile- 
ment, il continua à maltraiter le pauvre syndic. 

A brûler les païens Riballier se morfond, 

dit-il encore dans VÉpître au roi de la Chine. 
Au reste, Riballier prouva qu'on peut être tout 



1 . On a réuni sous le titre Pièces relatives à V examen de 
Bélisaire : P Réponse à V apologie de Marmontel] 2^* Lettre de 
Voltaire ; 3" Critique théologique du XV* chapitre de Béli- 
saire; Paris, 1768, in-12. 



— 85 — 

à la fois un absurde théologien et un excellent 
administrateur^ car le collège lui dut de très- 
précieuses innoyations. En mourant, il légua cinq 
cents livres en faveur de pauvres écoliers ^ 

Immédiatement au-dessous du grand-maitre, 
venait le bibliothécaire. Le procureur avait long- 
temps protesté, il prétendait aussi à la seconde 
place; mais, en 1767, cette grave question hiérar- 
chique fut définitivement vidée à l'avantage du 
bibliothécaire*. Celui-ci devait, comme le grand - 
maître, être Docteur de Sorbonne, et son titre in- 
dique suffisamment en quoi consistaient ses fonc- 
tions, n nommait le sous-bibliothécaire et les deux 
serviteurs de la bibliothèque *. Avant d'entrer en 
charge, il signait l'inventaire des livres dont la 
garde lui était confiée ; à sa mort, un récolement 
très-minutieux était fait, et plus d'une fois on a 
pris sur la succession du bibliothécaire la somme 
nécessaire pour remplacer quelques ouvrages qui, 
pendant son administration, avaient été détruits 
ou égarés. 



1. Registre pour servir aux délibérations et arrêtés de MM. les 
inspecteurs et grand-maitre du collège Magarin, Archives de 
l'£mpire. MM, 464. 

2. Compte que rend messire Emmanuel-Clément-Chrétien 
Brugett etc. Archives de l'Empire. H, 2835. — Aux termes 
de l'article 30 des Lettres patentes de 1688, le bibliothé- 
caire n'avait la préséance sur le procureur que quand ce- 
lui-ci était moins ancien. 

3. Lettres patentes de 1688, article 22. — Recueil de la 
fondation du collège Mazarini^ p. 8. 



Lapoterie qui^ du vivant de Mazarin^ avait rempli 
les fonctions de bibliothécaire^ donna sa démission 
en 1688^ et une pension de doiize cents livres lui 
fut accordée. Il eut pour successeurs : 

L. Piques . . . avril 1688— 10 avril 1695. 
P. CouleaU . . avril 1695— 27 novembre 1708. 
J. B. Quinot. . nov. 1708— 14 août 1722. 
P. Desmarais . août 1722 — 23 février 1760. 
i. Vermond. . avril 1760— avril 1778. 
L. J. Hooke . . avril 1778— 19 mai 1791. 

L'abbé Hooke^ ayant refusé de prêter serment à 
la constitution civile di; clergé^ fut remplacé en 
mai 1791 par Fabbé Leblond * qui^ depuis vingt 
ans^ exerçait les fonctions de sous-bibliothécaire. 
Hais l'abbé Leblond fut nommé par le directoire 
du département de Paris; le collège des Quatre- 
Nations^ en fait^ n'existait donc plus. 

Le traiteinent du bibliothécaire varia de douze 
cents à dix-huit cents livres. Il était^ à cet égards 



1. Consulter : A. Barbier, Examen critique et complément 
des dictionnaires historiques^ t. I, p. 454. — Bailly, Notice 
historique swr les bibliothèques anciennes et modernes, p. 119. 
— Petit Radel, Recherches sw les bibliothèques anciennes et 
modernes, p. 309. — Hooke, Requête au Roi, 1791, in-4" de 
12 p. — Ceard, Mémoire à consulter et consultation pour le 
sieur Ceard, Htoyen actif, garde national^ et l'un des gardes 
de la bibliothèque Mazarine, 1791, in-4o de 12 p. Ces deux 
dernières .pièces s'ont extrêmement rares, elles existent 
à la Bibliothèque impériale. 



— 87 — 

placé sur le même pied que le procureur. Celui-ci 
était chargé de tout ce qui concernait Tadminis- 
tration matérielle du collège : le réfectoire et la 
lingerie, les traités avec les fournisseurs, Fenlre- 
tien des bâtiments, étaient exclusivement de son 
domaine, et il présentait chaque année aux inspec- 
teurs un compte détaillé des recettes et des dé- 
penses de rétablissement. Tous ces comptes rendus 
sont aiyourd'hui conservés aux Archives de l'Em- 
pire, et c'est grâce à eux que nous avons pu retrou- 
ver l'histoire et l'organisation du collège des 
Quatre-Nations. 

L'emploi de procureur était un premier pas pour 
parvenir au grade de grand-maitre : aussi , deux 
noms portés déjà sur la liste de ceux-ci vont-ils se 
retrouver ici s 

Charles Tharel d'Allo 1688—1702 

Jean Rabouyn 1702—1712 

Jean-Robert Golier 1712—1718 

Nicolas Vamier 1718—1722 

Barthélémy de la Fleutrie .... 1722—1760 

Ambroise Riballier . . • 1761—1765 

E. Clément-Chrétien Bruget ... 1766—1785 

André Raulin 1786—1789 

Brion 1790—1791 

Après le procureur, se place le sous-principal. 
Il avait dans ses attributions la surveillsoice directe 
des élèves; de là le nom de chien de cour, sous le- 



— 88 — 

quel il était souvent désigné. Séyère maintien de 
la discipline^ il remettait chaque soir au grand- 
maître un rapport sur la conduite des écoliers 
pendant la journée. 

Le sous-bibliothécaire surveillait le service pu- 
blic de la bibliothèque^ et avait la haute main sur 
les deux gardiens chargés de donner les livres. Le 
titre de docteur de Sorbonne n'était pas exigé pour 
remplir ces fonctions; aussi^ comme on va le voir^ 
aucun sous-bibliothécaire nVt-il obtenu le grade 
supérieur : 

D. BaiUet 1688-1692 

Pierre de Francastel 1692—4733 

Marie- Antoine de la Forgue. . . . 1733 — 1767 

Berthier 1767—1768 

Mole 1768—1770 

G.-M, Leblond 1770—1791 

Venaient enfin dix professeurs ou régents ^ le 
chapelain^ les sous- maîtres et les différents do- 
mestiques. Voici au reste, quel était, en 1789, le 
personnel du collège avec le traitement attribué à 
chaque fonction : 

Bkvget, grand-maître 2,000 liv. 

HooKE, bibliothécaire 1,800 

Raulin, procureur • . . 1,800 

Forestier, sous-principal 800 

Haughegorme, professeur de philo- 



— 89 — 

Sophie 1,000 liv. 

Brion^ ^^ professeur de philosophie, i ,000 
Cbàuyeau^ professeur de mathéma- 
tiques 600 

Geoffroy^ professeur de rhétorique, l,iOO 
Charbonivet^ 'l^ professeur de rhé- 
torique I,i00 

Hennebert^ professeur de seconde. . 900 

Fremois^ professeur de troisième. . 700 

Daire, professeur de quatrième . . 700 

PoTET, professeur de cinquième. . . 700 

Labour^ professeur de sixième. . . 700 

Leblonb^ sous-bibliothécaire .... 700 

Daire^ chapelain 400 

^EiEL y sous-maitre 600 

Daire^ sous-maître 600 

HauqueT; sous-maitre 600 

Vagquerib^ sous-maitre 600 

Hanet^ agent du collège 400 

Cornet, officier 360 

Dreux^ chef de cuisine 360 

Ceard^ gardien de la bibliothèque. . 300 

ÂHERNE^ ^'^ gardien delà bibliothèque 300 

LoGQUET^ sacristain 100 

MAmvEKsnHy aide de cuisine^ .... 150 

CAzm, portier 150 

PiÉDALUE, portier 150 



1. Sur le compte de 1793, les différents domestiques 
sont qualifiés hommes de confiance. 



— 90 — 

L'Épine, garçon de salle 150 liv. 

Brisset, garçon de salle 150 

THtJiLLiER, garçon de corridor.. . . 200 

Tripot, garçon de corridor 200 

Mathon, garçon de corridor .... 200 

Chrétien, garçon de corridor . . . 200 

DuGUET, jardinier 250 

Chevallier, frotteur de la biblio- 
thèque, et correcteur 150 

Toussel, laveur 100 

Monier, récureur 75 * 

Dans le petit État qui nous occupe, les gouver- 
nants étaient plus nombreux que les administrés. 
Aux termes de la fondation, le nombre des élèves 
devait être de soixante *; sous prétexte de la dureté 
des temps, ce chiffre fut limité à trente; Tous de- 
vaient, nous l'avons vu, être originaires d'uoe des 
quatre provinces réunies à la France par les traités 
de Munster et des Pyrénées '. Cependant les lettres 
patentes de 1688* statuèrent que si ^es provinces 
ne fournissaient pas un nombre suffisant d'écoliers, 
on pourrait en choisir dans toute autre partie de la 
France. Plus tard, des lettres patentes du 30 mars 



1. Compte que rend messvre André Raulin, etc. Archives 
de l'Empire. H, 2842. 

2. Recueil de la fondation du collège Mazarini, p. 4. 

3. Recueil de la fondation du collège Maza/rini, p. 2. 

4. Article 7. 



— 91 — 

1781 confinnèrent une déclaration du 21 ayril 
nu, aux termes de laquelle la noblesse de Bresse, 
Bugey et Gex avait droit aux places antérieurement 
réservées à la noblesse de Pignerol, et arrêtèrent 
que la Lorraine et la Corse pourraient envoyer 
huit pensionnaires au collège *. Dès lors, le nombre 
des élèves varia sans cesse : en 1780, il était de 
trente-deux •; en 1789, il s'éleva à trente-six; en 
1791, rémigration qui commençait le réduisit à 
vingt et un*. 

Mazarin avait voulu que a les gentilshommes 
fussent toujours préferez aux bourgeois ^; » mais 
les lettres patentes de 1688> ordonnèrent que, les 
élèves une fois admis, il ne serait plus fait entre 
eux aucune distinction, à quelque classe sociale 
qu'ils appartinssent. 

Le candidat, après avoir établi de quel pays il 
était originaire, devait donc encore prouver quatre 
degrés de noblesse paternelle. Cette constatation, 
sur laquelle on avait fini par se montrer fort in- 
dulgent, fut rétablie dans toute sa rigueur sous 
l'administration de Riballier. Le fameux d'Hozier, 



1. Lettres patentes du Roi, portant règlement pour le collège 
Mazarin, in-4* de 7 p. 

2. Registre pour servir aux délibérations et arrêtés de MM, les 
inspecteurs et grand^mattre du collège Mazarin, Archives de 
l'Empire. MM, 464. 

3. Compte rendu par le citoyen Brion, procureur du collège 
desQuatre-Nations. Archives de l'Empire, H, 2842. 

4. Recueil de la fondation du collège Mazarini, p. 5. 

5. Article 3. 



— 92 — 

juge d'armes de la noblesse de France^ fut long- 
temps chargé d'examiner les titres produits par 
les candidats, et chaque vérification de ce genre 
lui était payée soixante-neuf livres *. La formule 
adoptée pour Tinscription d'un nouvel élève sur 
les registres du collège était ordinairement conçue 
en ces termes : « Vu le certificat du sieur d'Hozier, 
généalogiste du roi; rapport fait des titres présen- 
tés^ et examen d'iceux, qui ont été trouvés suffi- 
sants tant pour la noblesse que pour les autres 
qualités, X,... a été reçeu pour jouir de tous les 
avantages de pensionnaire^. » 

Chaque élève devait apporter en entrant un 
trousseau composé de 

2 habits neufs complets, un d'été et un d'hiver, 

2 redingottes, 
12 chemises. 
12 cols. 

12 coeffes de nuit. 
12 mouchoirs. 
12 serviettes. 
12 paires de chaussons^. 



1. Registre pour servir aux délibérations et arrêtés de MM. les 
inspectewrs et grand-maître du collège Mazarin, Archives de 
l'Empire. MM, 464. 

2. Registre pou/r servir aux délibérations et arrestés de mes- 
sieurs les inspecteurs et grand-maistre du collège Mazarin. 
Archives de l'Empire. MM, 463, p. 21. 

3. Registre pour servir aux délibérations et arrêtés de MM. les 
inspecteurs et grand'maitre du collège Mazarin, Archives de 
l'Empire. MM, 464. 



— 93 — 

On ne pouvait être admis au collège des Quatre- 
Nations ayant Tâge de dix ans^ ni après quinze ans 
révolus S et il fallait nécessairement professer la 
religion catholique. C'était d'ailleurs là une des 
règles générales adoptées par l'Université ; elle ne 
souffrait d'exception qu'en faveur des élèves ex- 
ternes^ et encore étaient-ils immédiatement chassés 
s'ils se permettaient de s'entretenir, même avec 
leurs camarades, des principes de la Réforme *. 

Le cardinal avait très-expressément ordonné 
que le droit de désigner les élèves appartiendrait 
(c à l'aisné de ceux qui porteroient son nom et 
ses armes'; » mais la fondation ayant été réputée 
royale, les premières nominations furent faites par 
Louis XIV. En mai 1714, un arrêt du conseil d'État 
remit cette prérogative à Gui-Paul-Jules Mazarin, 
pair de France, neveu du cardinal^. Celui-ci 
étant mort le 30 janvier 1718, sans laisser de pos- 
térité masculine, le roi, s'appuyant sur l'article 2 
des lettres patentes de 1688, reprit le droit de no- 



1. Lettres patentes delGQSf art. 5. 

2. <c Nemo a Crymnasiarchis in collegia admittatur, et hos- 
pitio eœcipiatur, quiReligionemCatholicam et Apostolicam non 
amplectatur. Exteri quiadeunt collegia studij causa monean- 
tuVy ne de noua religione sermones inter condiscipulos , aut 
altos omnino conférant, Quod si neglexerint^ aditu collegij 
prohibeatur. » — Statvta facvltatis arttvin, art. III. 

3. Recueil de la fondation du collège Mazarini, p. 5. 

4. Registre pour servir atkx délibérations et arrestés de mes- 
sieurs les inspecteurs du collège Masarin, et grand-maistre . 
Archives de l'Empire. MM^ 463. 



— 94 — 

mination; mais en décembre 1728 il le céda à 
Philijppe-Juies-François Mancini, duc de Nivemois, 
qui était petit-fils de Mazarin ^ 

La liste des pensionnaires qui, dans Tespace de 
cent vingt ans, se succédèrent au collège des 
Ûuaire-Nations, présente peu de particularités 
intéressantes. Les registres de l'établissement sont 
même à cet égard un guide fort insuffisant, car 
ils indiquent rarement le prénom des élèves, et 
nous n'avons pu retrouver qu'un très-petit nombre 
des certificats délivrés par d'Hozier. Voici le ré- 
sultat de consciencieuses recherches, faites un peu 
partout. 

En 1691, un de Beauforl*ei un de Sainle-Alde- 
gonde sont admis comme pensionnaires; un de 
Chaulnes en 1696. En 1717, apparaît « Philippe- 
François Barly natif de Dunkerque, petit-fils de 
Jean Bart, capitaine de vaisseau, et fils du sieur 
Bart, capitaine de vaisseau et chevalier de Saint- 
Louis '. » Trois ans plus tard, nous trouvons men- 
tionné Gaspard-François Bart, sans doute le frère 



1. Registre powr servir aux délibérations et arrêtés de MM. les 
inspecteurs et grand-maitre du collège Mazarin, Archives de 
l'Empire. M M, 464. 

2. La famille de Beaufort était fort ancienne, et subdi- 
visée en un grand nombre de branches, successivement 
originaires du Limousin, de la Champagne, du Dauphiné, 
du Languedoc, de la Savoie et de l'Artois. 

3. Registre powr servir aux délibérations et arrestés de mes- 
sieurs les inspecteurs du collège Mazarin y et grandrmaistre. 
Archives de l'Empire. MM, 463. 



— 95 — 

du précédent^ mais rien ne i'indique^ Le xviii'' siè- 
cle nous fournit encore : le savant compilateur 
Jean-Pierre Niceron • ; un sieur Cambronne, entré 
au collège en 1737; Torientaliste Etienne Four- 
mont, et le célèbre avocat Henri Cochin; le poète 
DestotieheSy dont d'Âlembert a prononcé l'éloge; 
HelvéHuSy le père du philosophe; Crébillon ; Tabbé 
Gaujet, ïaiuieuT delsL Bibliothèque française; l'as- 
tronome Nie. de Lisle, le chirurgien François 
Marandy Tacteur Lekain, le littérateur Nicolas 
Charvey, et le médecin Pierre Demours. Le prési- 
dent Hinaulty élevé chez les Jésuites^ vint faire sa 
philosoqphie au collège des Quatre-Nations '. D'A- 
lembert, fils naturel de M"' de Tencin, recueilli 
par la femme d'un vitrier^ fut mis en pension à 
douze ans^ et entra au collège Hazarin en 1730. 
Le chimiste Lavoisier y fit aussi ses études. /ean- 
Sylvain Bailly, le futur maire de Paris^ y étudia 
les mathématiques sous Lacaille. Enfin^ en 1788^ 
apparaît un sieur Custines, fils peut-être du fa- 
meux général. 
De 1734 à 1753^ trois membres de la famille de 



1. La famille Bart fut anoblie par Louis XIV; les lettres 
de noblesse sont insérées dans le Mercure d'octobre 1694. 
Le fils du fameux Jean Bart mourut à Dunkerque le 30 avril 
1755, vice-amiral et grand-croix de Saint-Louis. 

2. Goujet, Éloge de J, P. Nicerorit dans les Mémovres 
pour servir à Vhistoire des hommes illustres de la république 
des lettres, i, XL, p. 380. 

3. Sainte-Beuve, Le président Eénaultt dans le Moniteur 
universel du 18 décembre 1854. 



- 96 - 

Galonné prennent place parmi les pensionnaires^ 
ce sont : Charles-Alexandre de Calonne, le célèbre 
contrôleur général des finances au début de la ré- 
volution; JacqueS'Ladislas de Calonne, son frère*, 
et Jean-Baptiste de Calonne. Cette période nous 
fournit encore : Thistorien Anquetil, le poète Des- 
forges yle chimiste Charles-Louis Cadet-Gassicourt, 
le vétérinaire Desplas,le littérateurioms-Germam 
Petitain, le chevalier d'^on, et le ipoèieEcouchard, 
surnommé Lebrun-Pindare : son père était valet 
de chambre du prince de Conti, dont Thôtel tou- 
chait le collège. Le peintre David y étudia éga- 
lement; on raconte que, pendant une récréa- 
tion, une pierre lancée par un de ses camarades 
l'atteignit au visage et lui cassa une dent; il 
survint une tumeur contre laquelle les ressources 
de la chirurgie furent impuissantes, et qui, en 
déformant ses traits, lui occasionna un embarras 
de prononciation qu'il conserva toute sa vie •. 

Parmi les noms qui se sont illustrés pendant le 
xix® siècle, citons : le géographe Barbier du Bo- 
cage, Tarchéologue Alexandre Lenoir, fondateur 
du Musée des monuments français; le littérateur 
Mehée de la Touche, le mathématicien Legendre, 
le chansonnier Désaugiers, le jurisconsulte Del- 



1. Sur la fâcheuse aventure qui lui arriva à la fin de ses 
études, voyez la Chasteté du clergé dévoilée, t. II, p. 220. 

2. Miel, dans VEncyclopédie des gens du monde y article 
David. 



— 97 — 
vincourlj l'auteur dramatique Jean-Armand Char- 
lemagne; François É tienne Kellermann, duc de 
Valmy, flls du célèbre maréchal de France ; l'avocat 
Ferdinand Bonnet, défenseur du général Moreau ; 
le peintre Barthélémy Garnier, Louis-Joseph- 
Charles de Manne, qui mourut en 1832 conser- 
vateur à la Bibliothèque royale ; le général Bil- 
lard, mort en i855; Benoiston de Chateauneuf, 
mort membre de l'Institut en 1856, et le savant 
Jomard, mort il y a quelques mois. 

Le collège des Quatre-Nations a eu peu de pro- 
fesseurs qui aient laissé un nom célèbre. Nous ci- 
terons pourtant le géomètre Pierre Varignon, qui 
y enseigna longtemps les sciences, et fut enterré 
dans les caveaux de la chapelle*. Le même hon- 
neur fut accordé au savant astronome Lacaille *, 



1. Savérien, Histoire des Philosophes modernes, t. V, p. 329. 
— Brice, Description de Paris, t. IV, p. 126. 

2. Voici un fragment des lettres de faire part qui furent 
enyoyées à sa mort : Vous êtes priés d'assister au convoy 
et enterrement de Messire Nicolas-Louis de la Caille, . . ,, pro- 
fesseur de mathématiques au collège Mazarin^ décédé audit 
collège; qui se fera ce jourd'huy lundi 22*'"« mars 1762 à 5 ^. 
précises du soir^ en Véglise Saint-Sulpice, sa paroisse. Et au 
transport qui se fera ensuite en la chapelle du collège Mazarin, 
où il sera inhumé. Requiescat in pace. 

Quelques jours après, un service eut lieu au collège 
même, comme le constate le billet suivant ; Vous êtes 
prié de la part de Messieurs du collège Mazarin de leur faire 
l'honneur d'assister au service quiU célébreront mercredi 
31 mars 1762 dans leur chapelle, à dix heures précises, pour 
le repos de Vâme de Messire Nicolas-Louis de la Caille, pro- 
fesseur de mathématiques audit collège 

7 



dont les cours de mathématiques étaient très- 
appréciés et très-suivis. Quand il vint s'installer 
au collège, on lui fit élever, dans l'établissement 
même, un observatoire à toit tournant, a le plus 
commode qu'il y eut à Paris*;» il reposait en 
effet sur un des lourds massifs qui s*élèvent aux 
côtés de réglise, ce qui contribuait à donner aux 
instruments une complète immobilité. On voyait 
alors à Paris six petits observatoires de ce genre : 
au couvent des Capucins de la rue Saint-Honoré, à 
l'hôtel Cluny, au Collège royal de la place Cambrai, 
à l'abbaye de Sainte-Geneviève et à l'École mili- 
taire*. Sous le Directoire, Lakanal fit décider que 
celui du collège Mazarin serait mis à la disposition 
du Bureau des longitudes : il a été démoli lors de 
l'installation de l'Institut dans les bâtiments du 
collège. Lacaille eut pour successeur l'abbé Joseph- 
François- Marie, qui mourut en 1804. 
La chaire de seconde fut occupée, à partir de 



On trouve la mention suivante sur les registres de la 
paroisse Saint-Sulpice pour 1762 : Le vingt-deux mars mil 
sept cent soixante-deux, a été fait le convoy et ensuite le trans- 
port en clergé en la chapelle des Quatre-Nations^ de messire 
Nicolas-Louis la Caille..., professeur de mathématiques au 
collège Mazarin. . . . mort la veille audit collège, âgé d'environ 
qu4irante-huit ans; témoins M* Ambroise Rihallier, procureur 
dudit collège, et Louis François de la Tour, libraire et impri- 
meur, qui ont signé. 

1, Jourruil historique du voyage fait au cap de Bonne-Es- 
pérance par Vabbé de la Caille, p. 95. 

2. Thiéry^ Guide des Amateurs et des Etrangers, t. Il, 
p. 270. 



4767, par Pierre-Charles Cosson qui, de son vivant, 
jouit d'une certaine notoriété. Il avait adopté un 
système d*enseignement fort original; convaincu 
que c'est méconnattre la nature humaine que de 
la conduire à la sagesse par la contrainte et la se* 
vérité, il donnait ses leçons en forme de jeux. Son 
Tite Live à la main, il divisait les élèves en Car- 
thaginois et en Romains : le rôle était distribué à 
chacun, le plan de campagne arrêté, les positions 
fixées, et les manœuvres s'exécutaient tout en expli- 
quant l'auteur, dont les expressions restaient gra- 
vées dans la mémoire des jeunes combattants ^ 

A la fin du xviii** siècle, Geoffroy (Julien-Louis), 
qui se fit plus tard un nom dans la critique lit- 
téraire, passa comme professeur de rhétorique du 
collège de Navarre au collège Hazarin. 

1. Bouilliot, Biographie ardennaise^ article Cosson* 




VII 

ORGANISATION INTERIEURE 




vil 

ORGANISATION INTERIEURE 

CHÂMBRB8 DBS BLkYBfl , LEUR MOBILIBR. — LBS RBPAS : 0OUTBRT8 , 

LINOB, TAISSBLLB. 

NOURRITURB : CONSOMMATION DU OOLL^OB ÀNNÉB MOTBNNB, 

PRIX DBS DBNRÉBS ALIMBNTÂIRBS BN 1689. 

DIVISION DBS CLASSBS, PR0FB8SBUR8. — PBINBS CORPORBLLBS. 

LBS MÂRTINBTS. — RÈOLBMBNT INTÉRIBUR. 

KMPLOI DB LA JOURNBB. — RÉCRÉATIONS, PROMBNADBS, SORTIBS. 

BXBRCICK8 RBLIOIBUX. 

DISTRIBUTION DBS PRIX. — TRAOBDIB. 




A fâcheuse coutume de rassembler la 
nuit les élèves dans un dortoir commun 
était inconnue du collège des Quatre- 
Nations; chaque pensionnaire avait sa chambre. 
La distribution des logements était faite au com- 
mencement de Tannée par le grand-maitre qui^ 
autant que possible^ réglait le partage de manière 
à placer ensemble les écoliers d'une même nation. 
Les cl^ambres avaient toutes à peu près la même 



— 104 — 

grandeur^ et étaient éclairées par une seule fenê- 
tre. Le mobilier^ semblable dans toutes^ se com- 
posait d'un lit, d'une table^ et de trois chaises de 
paille. Le lit^ en bois de cbêne^ avait six pieds de 
long sur trois de large; un traversin rempli de 
plumes, une paillasse et deux matelas recouverts 
de futaine le garnissaient ^ Les rideaux étaient de 
serge d'Aumale verte, et bordés par un large galon. 
La serge avait été achetée à Saint-Denis, en 1688, 
à la célèbre foire du Landy, il en avait fallu quinze 
cent cinquante aunes ; on eut le même jour 
soixante pièces de galon. Les matelas engloutirent 
deux mille quarante-huit livres de laine, les tra- 
versins quatre cents livres de plumes, et les pail- 
lasses trois quarterons de bottes de paille. On 
employa en outre deux cent quarante aunes de 
futaine pour recouvrir les premiers, et quatre- 
vingt-quatre aunes de coutil pour les seconds. 
Chaque paire de draps représentait six aunes de 
toile ; et chaque douzaine d'essuie-mains, quinze 
aunes*. 



1 . Registre pour servir aux délibérations et arrêtés de MM. les 
inspecteurs et grand-maître du collège Mazarin, Archives de 
l'Empire. MM, 464. 

2. Les quinze cent cinquante aunes de serge coûtèrent 
1880 liv. 10 s.; les soixante pièces de galon, 49 liv. 5 s. 
6 d.; les deux mille quarante-huit livres de laine, 939 liv. 
9 s. 9 d. ; les quatre cents livres de plumes, 300 liv. ; les 
bottes de paille, 27 liv. 10 s. ; les deux cent quarante au- 
nes de futaine, 230 liv.; et les quatre-vingt-quatre aunes 
de coutil, 127 liv. 7 s. 7 d. Compte que rend M* Charles 
Tharel d'Allo Archives de l'Empire. H, 2825. 



- 105 — 

Jusqu*en 1737, les élèves travaillaient dans leurs 
chambres. A cette époque, on fit établir à Textré- 
mité de chaque corridor, une salle d'étude qui 
réunit les écoliers pendant la journée * . 

Les chambres étaient d'ailleurs très- fréquem- 
ment visitées parles sous-malt res, qui conflsquaient 
sans pitié tous les objets défendus *. Après les mau- 
vais livres et les bouteilles de liqueur, c'est sur les 
pierres à fusil et l'amadou qu'avait le plus souvent 
à se tourner leur colère. 

Au réfectoire, les élèves se servaient de couverts 
d'argent qui étaient fournis par le Collège, et qui 
portaient les armes de Hazarin. Le service était fait 
dans de la vaisselle d'étain, les nappes étaient 
jaunes et les serviettes a demy-blanches. » Une 
lecture à haute voix, que les élèves faisaient tour 
à tour, avait lieu pendant chaque repas. Le pre- 
mier ouvrage acheté dans ce but fut l'Histoire de 
France de Cordemoy , on lut ensuite la Vie des 
Saints, puis la Bible en latin. 



1. Registre pour servir aux délibérations et arrestés de mes- 
siev/rs les inspecteurs du collège Mazariny et grand-maistre . Ar- 
chives de rSmpire. MM, 463. 

2. C'était là une règle commune à tous les collèges de 
Paris, et qui devait s'appliquer même aux professeurs : 
Gymnasiarchœ et collegiorum prssfecti singulis mensibus Ivr- 
strent cubicula, bibliothecas et libros magistrorumt quos ré- 
gentes vocantf et scholasticorum^ vt certiores fiant, an apud 
Hlos sint libri improbatœ doctrins, arma, aut alia eiusmodi 
disciplina scholasticx repugnantia, — Statvta facvltatis ar- 
tivm, art. XX. 



— 106 — 

L'analyse des registres qui renferment les dé- 
penses de la cuisine fournissent des renseigne- 
ments curieux sur Télévation toujours crois- 
sante du prix des denrées alimentaires. En 4689, 
le boulanger La Bretesche fournissait le pain au 
Collège moyennant 1 sol 4 d. la livre ; un muid 
de vinaigre coûtait 30 liv., et une voie de bois, 
43 liv. 5 sols. La livre de viande se payait alors 
3 sols 6 d. * ; en 4697, elle est augmentée de 6 d.'; 
en 4715, on la compte 6 sols 6 d.'; et en 4749, 
9 sols*; en 4773, elle était descendue à 8 sols^ et 
en 4786, elle valait 40 sols'; le prix avait donc 
doublé en cent ans. En i696, la chandelle ne se 
payait encore que 9 sols la livre \ 

Le Collège consommait, année moyenne, dix- 
huit mille livres de viande, soixante-dix têtes de 



1 . Compte que rend AP Charles Tharcl d'Allo, . . Archives 
de l'Empire. H, 2825. 

2. Compte que rend M* Charles Tharél d'Aïlo . . . Archives 
de l'Empire. H, 2826. 

3. Compte que rend Jean-Rohert Golier,,, Ar<?hives de 
l'Empire. H, 2829. 

4. Compte que rend Nicolas Vamier, . . Archives de l'Em- 
pire. H, 2829. 

5. Compte que rend messire Emmanuel-Clément-Chrétien 
Bruget, . . Archives de l'Empire. H, 2835. 

6 Compte que rend messire André Raulin, . . Archives de 
l'Empire. H, 2842. 

7. Compte que rend Af« Charles Tharél d'Allo.. . Archives 
de l'Empire. jH, 2826. 



— 107 — 

Teau*, sept cent quatre-'vingl-cinq livres de 
beurre*, cent trente-six livres de lard, et huit 
minots de sel. Les autres dépenses se répartissent 
ainsi : vin, sept mille livres environ, il provenait 
toujours de Joigny, d'Auxerre ou d'Orléans; pain, 
six mille livres; pois, lentilles^ haricots, trois cents 
livres; vinaigre et moutarde, soixante livres ; 
chauffage, dix-huit cents livres, cette consomma- 
tion se subdivisait ordinairement ainsi : quatre- 
vingt-quatorze voies de bois, quatre-vingts voies 
de charbon et quatorze cents fagots; chandelles , 
cinq cents livres; blanchissage, cinq cents livres. 

Nous verrons plus loin où le Collège puisait les 
fonds nécessaires pour faire face à toutes ces dé- 
penses. On sait, en effet, que l'éducation y était 
entièrement gratuite ; les écoliers recevaient 
même, sur les fonds de rétablissement, cent livres 
pour leur entretien personnel et leurs menus 
plaisirs*. La faiblesse des grands-maîtres laissa 
peu à peu cette généreuse disposition s'altérer. 
C'est à Riballier que revient Thonneur d'avoir 
rendu à la fondation de Mazarin son véritable 
caractère. 

Par suite d'abus qui, tolérés d'abord, avaient 

1. Compte que rend Jean-Rohert Golier,,, Archives de 
l'Empire. H, 2828. 

2. En 1776, le beurre coûtait vingt sols la livre. Compte 
que rend messire Emmanuel^Clément-Chrétien Bruget,,, Ar- 
chives de l'Empire. H, 2836. 

3. Lettres j>atente8 de 1688, article 8. 



— 108 — 

fini par se convertir en usage, les élèves en étaient 
arrivés à payer : en entrant, leurs meubles, sauf 
le lit ; plus, soixante-douze livres pour un droit, 
dit de bienvenue, qui se distribuait entre les sous- 
maîtres et les domestiques. Puis, chaque année, 
soixante-douze livres pour les étrennes, un louis 
d'or pour le blanchissage, trente livres environ 
pour papier, plumes, encre et livres de classe ; 
trente livres au moins pour « la chandelle qui 
sert à éclairer les élèves dans la salle d'éludé et 
dans les chambres particulières; » enfin, en cas de 
maladie, les visites du médecin, du chirurgien et 
la note de l'apothicaire. Riballier supprima toutes 
ces illégitimes redevances, mais il arrêta en même 
temps que les élèves cesseraient de recevoir les 
cent livres qui leur étaient attribuées par les lettres 
patentes*. 

Nemeitz, dans son ouvrage sur Paris, nous ap- 
prend qu'au collège des Quatre-Nations les écoliers 
« étaient nourris noblement et instruits fonda- 
mentalement en toutes sortes de sciences*. » Nous 
avons dit ce qu'était la nourriture, voyons com- 
ment était organisée l'instruction. 

Dans nos collèges actuels, chaque classe se com- 



1. Registre pour servir av-x délibérations et arrêtés de MM. les 
inspectev/rs et grand-maître du collège Mazarin. Archives de 
l'Empire. MM, 464. 

2. J. C. Nemeitz, Séjour de Paris, c'est-à-dire Instructions 
fidèles pour les voyageurs de condition, t. II, p. 392. 



— Im- 
pose de cinquante ou soixante élèves ; au collège 
des Quatre-Nations^ il y avait dix régents pour 
trente écoliers. Au premier abords c'était tomber 
dans Texcès contraire; bâtons-nous donc de dire 
que les cours étaient suivis par un grand nombre 
d'élèves externes^ qui n'avaient, d'ailleurs, aucun 
autre lien avec l'établissement. Depuis le commen- 
cement du xv* siècle, tous les collèges de Paris 
ouvraient gratuitement leurs portes au public pen- 
dant l'heure des leçons ; les écoliers qui profltaient 
de cette faveur portèrent longtemps le nom de 
Martinets \ parce que, comme les hirondelles, 
ils volaient longtemps d'un endroit à Taulre avant 
de se fixer. Au xvu" siècle, le coUége des Quatre- 
Nations était celui de toute l'Université qui rece- 
vait le plus d'auditeurs de ce genre». Il devait en 
grande partie cette préférence à son cours de ma- 
thématiques, car c'était le seul collège de Paris où 
les sciences fussent réellement enseignées '. 
La division des classes, leur dénomination même. 



1. Les écoliers appelés martinets « sont ceux qui n'é- 
tant enfermés dans aucun collège, mais logeant on maison 
bourgeoise^ sortent de dessous les yeux du maître dès que 
la leçon est finie. » Crevier, Histoire de VUniversité, 
t. VI, p. 33. — Voyez aussi Félibien, Histoire de Paris, 
t. Il, p. 1058. 

2. Lerouge, Curiosités deParis^ t. II, p. 137. ~ Nemeitz, 
Séjour de Paris, t. II, p. 392. 

3. D'après les statuts de 1698, on devait, dans les col- 
lèges, enseigner au± écoliers, pendant la seconde année 
de philosophie, quelques livres d'Euclide. 



— no — 

étaient exactement celles qui sont adoptées aujour- 
d'hui. L'ordre numérique se suivait sans interrup- 
tion depuis la sixième jusqu'à la rhétorique; venait 
ensuite la classe de mathématiques ; puis celles de 
physique et de logique, toutes deux désignées sous 
le nom de philosophie *. 

Les mauvais^ traitements infligés parles profes- 
seurs à leurs élèves étaient une des plus honteuses 
traditions de l'Université. Rabelais, parlant des 
écoliers du collège de Montaigu, déclarait que 
a mieulx sont traictez les forcez (forçats) entre les 
Maures, les meurtriers en la prison criminelle, 
voyre certes chiens en vostre maison*. » Montai- 
gne avait protesté aussi : a quelle manière, dit-il, 
pour esveiller l'appétit envers leur leçon, à ces 
tendres âmes, et craintives, de les y guider d'une 
trogne effroyable, les mains armées de fouets !... 
Combien leurs classes seroient plus décemment 
jonchées de fleurs et de feuillées, que de tronçons 
d'osiers sanglants M » Ce barbare système des peines 
corporelles fut, dès Torigine, en usage au collège 
des Quatre-Nations. Un des domestiques de l'éta- 
blissement, le frotteur en général, faisait l'office 
de correcteur ; ce titre ne figure cependant sur les 
registres qu'à partir de 1782*. S'il faut en croire 

1. Mercier, Tableau de Paris, t. V, p. 142. 

2. Gargantua, liv. I, chap. 37. 

3. Essais, liv. I, chap. 25. 

4. Compte que rer^d messire Emmanuel-Clément- Chrétien 
Bruget, . . Archives de l'Empire. H, 2835. 



— 111 — 

Mercier^ très mauvaise langue^ comme on sait, les 
corrections engendraient souvent de graves désor- 
dres, et même des scènes tragiques ; il raconte 
qu'un écolier de rhétorique, transporté de colère, 
se retourna contre l'exécuteur et le tua d'un coup 
de canifs 

Mercier ne nous dit pas quelle peine fut infligée 
à l'auteur de ce meurtre, un peu atténué, au reste, 
par la cause qui l'avait fait naître. Les exclusions 
étaient d'ailleuis fort rares au collège des Quatre- 
Nations , le premier exemple que nous en ayons 
rencontré remonte à l'année 1719. Le S2 octobre, 
le Conseil prononça cette sentence contre le jeune 
Henri de Blasnes, a à cause de ses mauvaises 
mœurs, d dit le procès- verbal. Le cas était même 
si grave que le grand-maitre ne voulait pas faire 
connaître à la famille le motif du renvoi ; H. de 
Blasnes l'y força, car il intenta un procès au collège 
pour le forcer à reprendre son flis*. 

Lescolléges n'avaient pas encore adopté l'étrange 
coutume de faire coucher les écoliers, ou de les 
envoyer diner au son du tambour; une cloche 
suffisait pour régler tous les exercices. 

 cinq heures et demie du matin, un domesti- 
que entrait dans chaque chambre, réveillait l'élève 



1. Mercier, Tahleau de Parût t. V, p. 145. 

2. Regiitre pour servir aux délibéraHont et arrestés de mes- 
sieurs les inspecteu/rs du collège Mazarin^ et grand^maistre . 
Archives de l'Empire. MM, 463, p. 26 et suiv. 



— 112 — 

et lui donnait de la lumière. Un quart d'heure 
après^ tous les pensionnaires devaient être réunis 
dans les salles d'étude; on faisait la prière, et le 
travail n'était interrompu qu'à sept heures un 
quart pour le déjeuner. Le dîner avait lieu à onze 
heures trois quarts, et était suivi d'une récréation 
qui durait jusqu'à une heure. Au milieu de la 
journée, un goûter très-léger permettait d'atten- 
dre sept heures, moment du souper. A neuf 
heures, on conduisait les élèves dans leurs cham- 
bres, et on les y enfermait à clef; dans la crainte 
du feu, il leur était recommandé d'éteindre leur 
chandelle au milieu de la pièce*. 

Les récréations avaient lieu dans la deuxième 
cour du Collège, la plus vaste qu'il y eût à Paris ; 
et les élèves avaient, dans une salle spéciale, un 
billard à leur disposition *. Deux fois par semaine, 
de une à quatre heures et demie en hiver, et de 
trois à sept heures en été, ils étaient conduits en 
promenade. Les dimanches et jours de fête, les 
permissions de sortie, délivrées en général par le 
principal, étaient remises au portier; celui-ci y 
inscrivait l'heure du départ et celle de la rentrée 
qui devait avoir lieu au plus tard à sept heures. 



1. Registre pour servir aux délibérations et arrestés de mes~ 
sieurs les inspecteurs du collège Mazarin^ et grand^maistre. 
Archives de l'Empire. MM, 463. 

2. Registre pou/r servir aux délibérations et arrestés de mes- 
siev/rs les inspectev/rs du collège Mazarin, et grand-maistre , 
Archives de l'Empire. MM, 463, p. 13. 



- 113- 

Les exercices religieux s'accomplissaient sous la 
surveillance du chapelain. Tous les dimanches à 
huit heures^ les élèves allaient dans la chapelle du 
collège entendre la messe. Elle était suivie d'une 
lecture pieuse^ et d'une instruction faite par le 
grand-maitre. Chaque pensionnaire devait se con- 
fesser une fois par mois. 

La clôture de l'année scolaire était marquée par 
deux solennités : la distribution des prix et la tra- 
gédie ^ Le libraire Thiboust fut très-longtemps 
chargé de la fourniture et de la reliure des livres 
donnés en prix ; leur nombre variait entre cent et 
cent trente. Tous portaient sur les plats les armes 
de Hazarin^ et leur reliure revenait en moyenne à 
vingt sols par volume. 

Les frais occasionnés par la tragédie étaient plus 
considérables. L'impression des billets d'entrée et 
d^s programmes coûtait vingt livres , on distri- 
buait quarante livres aux musiciens et aux suisses 
chargés de maintenir l'ordre; le tapissier, pour la 
tenture de la salle, prenait cent livres , et le char- 
pentier cent vingt livres environ pour la construc- 
tion de la scène et des gradins '. La location des 



1. Sur l'origine de ces représentations dans les collèges, 
voyez Félibien, Histoire de Paris ^ t. II, p. 728; t. IV, 
p. 634 et 674, et t. V, p. 25. On allait jusqu'à faire afficher 
dans les carrefours le programme de la soirée. 

2. Compte que rend messire Barthélémy de la Fleutrie, . . 
Archives de l'Empire. H, 2831. — Compte que rend messire 
Emmanuel-Clément'Chrétien Bruget, . . Archives de l'Em- 
pire. H, 2835. 

8 



— 114 — 

décors et des costumes était à la charge des élèves, 
il en résulta que les parents défendirent parfois à 
leurs enfants d'accepter des rôles. Le jeune Lekain, 
dont le père était trop pauvre pour supporter les 
frais de cette fête, n'y prenait part que comme souf- 
fleur, et on raconte que l'instinct tragique qui se 
révélait déjà chez lui lui inspirait des réflexions 
et des conseils que ses camarades recherchaient 
avec avidité*. Pendant quelques années, on dut 
suspendre ces représentations, elles reprirent en 
4763; à cette époque, on acheta au collège du 
Plessis des décors et des costumes dont il n'avait 
plus remploi *. 



1. Ed. de Manne, dans la Nouvelle Biographie générale, 
t. XXX, p. 523. 

2. Registre pour servir auœ délibérations et crrêtés de MM., les 
inspecteurs et grand-maître du collège MazaHn, Archives de 
l'Empire. MM, 464. 




VIII 

ADMINISTRATION FINANCIERE 




VIII 

ADMINISTRATION FINANCIERE 



ETAT DSa RICBTTBS BT DES DEPBNSKS DU COLLEGE AU XTII« IIÈCLB, 

OAOB8 Dit EMPLOYÉS, 

IMPOTS, ECLAIRAGE, CHAUFFAGE, BLANCHISSAGE, 

PAIN, TIN, VIANDE, BEURRE, ETC. 

LES L0CATAIEB8 DU COLLEGE 

AUGMENTATION QOB SUBISSENT LES IX>TERS ENTRB 1689 BT 1789. 

LA RÉGENCE — CONTBIBUTIONS PATRIOTIQUBS. 




B collège des Quatre-Nations passait à 
juste titre pour le plus riche de Paris. 
Nous allons tâcher d'établir clairement 
quelle était sa situation financière. 
Ses recettes se composaient : 
1* De la raense abbatiale ' de Saint-Hichel-en- 
THerm, 



I. On appelait mense abhcUiàle la partie des revenus d'un 
monastère qui était spécialement affectée aux dépenses 
de rabbé. 



— 118 — 

2« D'une rente sur les gabelles, 

29 D'une rente sur le trésor, 

4f* Du loyer des appartements situés sur la place 
du Collège et dans le pavillon des Arts, 

5* Du loyer des boutiques qui entouraient la 
façade, 

6^ Du loyer de seize maisons sises rue Hazarine 
et rue Guénégaud. 

La mense abbatiale de Saint-Hichel-en-l'Herm 
avait été léguée au collège par Hazarin. Son revenu, 
qui dépassa soixante mille livres, fut parfois aussi 
inférieur à vingt mille. On peut l'évaluer, année 
moyenne, à trente-cinq mille livres K 

La rente sur les gabelles était également due à 
la générosité du fondateur. Elle devait normale- 
ment rapporter quinze mille livres. 

La rente sur le trésor produisait douze mille 



1. L'abbaye était alors occupée par des Bénédictins. En 
1664, quatre des exécuteurs testamentaires, voulant pro- 
céder à la réalisation des volontés de Mazarin, conclurent 
le 18 août, avec les religieux, une transaction par laquelle 
ils leur assignèrent des pensions de retraite, « moyennant 
quoy ceux cy, par le même acte, consentirent que leurs 
maisons, les lieux réguliers et autres batimens de l'ab- 
baye, leur mense conventuelle, et tous les biens et droits 
en dépendant, fussent unis et incorporés au collège Maza- 
rin, avec promesse de leur part de laisser le monastère et 
tous ses batimens libres dans les derniers jours de la même 
année; et les parties convinrent que, en attendant l'éta- 
blissement du collège, le tout seroit administré par M. Ma- 
riage. ^ Mémoire poivr les InspecteurSy Grcmd-Maitre et procu- 
reur du Collège Maxarin , contre les Prieur et religieux de 
Vahbaye de Saint-MicheUen-VHermy in-folio, s. 1. n. d., p. 3. 



— 119 — 

livres. Le capital placé se composait de deux cent 
quarante mille livres. 

Deux appartements^ donnant sur la place du 
Collège^ étaient loués à des particuliers. 

Le premier s'étendait entre la porte d'entrée et 
la chapelle; c'est celui qu'occupe aujourd'hui 
M. S. de Sacy. Le loyer, qui était de sept cents 
livres en 1699, fut porté à mille livres en 1732. A 
cette date, il appartenait à H. de Bréhan, conseiller 
au grand conseil *; celui-ci fut remplacé vers n45 
par la comtesse de Raymond, et le prix de location 
porté à treize cent cinquante livres '. 

Le second de ces appartements était beaucoup 
plus vaste; il comprenait toute la façade située 
entre la chapelle et le pavillon des Arts. En 1674, 
il était loué douze cents Uvres à H. de Villesdoin '; 
en 1689, on l'augmenta de trois cents livres *; en- 
fin, en 1789, le sieur Langlois, ancien administra- 
teur des hôpitaux miUtaires, le payait seize cent 
vingt livres *• 



1 . Compte que rend mestire Barthélémy de la Fleutrie . . . 
Archives de l'Empire. H, 2830. 

2. Compte que rend messire Barthélémy de la Fleutrie... 
. Archives de TEmpire. H, 2833. 

3. Compte que rend Simon Mariage^ conseiller du Roy . . . 
Archives de l'Empire. H, 2823. 

4. Compte que rend M* Charles Tharel d^Allo.. , Archives 
de l'Empire, H, 2825. 

5. Compte que rend messire André Raulin. . . Archives de 
l'Empire. H, 2842. 



— 120 ~ 

Le revenu de deux logements établis dans le 
pavillon des Arts varia entre quatre cents et neuf 
cents livres. Pendant fort longtemps l'un fut oc- 
cupé par le peintre Jouvenet * ; Tautre par un sieur 
Roger, a secrétaire de messieurs les princes de 
Conty. » 

Le prix de location des vingt-quatre boutiques 
qui bordaient la façade du collège fut plus que 
doublé dans Tespace de cent ans. Les sept pre- 
mières étaient louées ensemble douze cents livres 
en 1698% douze cent quatre-vingt-dix livres en 
1745', et deux mille sept cents livres en 1789*. 
Le revenu des vingt-quatre boutiques était, en 
1696, de huit mille livres environ*. Ce chitTre 
comprend les sommes perçues pour le loyer de 
quelques échoppes adossées au collège, près de la 
rue de Seine, et pour plusieurs chambres et gre- 
niers situés dans rétablissement, et qui servaient 
de dépôt à différents commerçants ^ 

Nous n'avons encore mentionné qu'en passant 



1. G. Brice, Description de Paris ^ t. IV, p. 132. 

2. Compte que rend K' Chwrles Tharel d'Alîo, . . Archives 
de l'Empire. H, 2826. 

3. Compte que rend messire Barthélémy de la FleuUrie. . . 
Archives de l'Empire. H, 2833. 

4. Compte que rend messire André Raulin.,, Archives de 
l'Empire. H, 2842. 

5. Compte que rend M* Charles Tharel d'Allo . . . Archives 
de l'Empire. H, 2825. 

6. Registre pour servir aux délibérations et arrestés de mes- 
sieurs les inspecteurs du collège Mazarin, et grand-maistre. 
Archives de l'Empire. MM, 463. 



- 121 — 

les seize maisons que le collège possédait rue Ma- 
zarine et rue Guénégaud. Elles avaient été prêtes 
plus promptement que le collège^ car la plupart 
des baux datentde 1664'. L'aspect des lieux qu'elles 
occupaient n'ayant presque subi aucun change- 
ment depuis cette époque^ il est facile de se rendre 
un compte exact de leur situation. 

La première a touchait la porte de la cour des 
cuisines » qui^ de ce côté^ sert encore d'entrée au 
palais de l'Institut. Elle était suivie de six autres 
qui formaient toute la face gauche de la rue Ha- 
zarine jusqu'à la rue Guénégaud. Les septième et 
huitième maisons étaient adossées l'une à l'autre^ 
et faisaient le coin de ces deux rues; les quatre 
maisons placées à la suite de la huitième apparte- 
naient encore au collège. La treizième était située^ 
du côté opposé, à l'angle des deux mêmes rues; et 
les trois dernières s'étendaient à la suite, ayant 
leurs façades sur la rue Hazarine. 

Le prix des loyers fut longtemps à peu près le 
même pour chaque maison. En 1670, le premier 
étage se payait ordinairement six cents livres; le 
deuxième, trois cents livres; le troisième, cent 
vingt livres; le quatrième, quatre-vingts, et les 
boutiques, cent vingt*. 



1. Compte rendu par M. Mariage^ trésorier du collège Ma- 
zarinj»,. Archives de l'Empire. H, 2822. 

2. Compte rendu par M, Mariage^ trésorier du collège Ma- 
zarinj... Archives de l'Empire. H, 2622. 



— 122 -1- 

Ces prix furent successivement augmentés. En 
1745, M. de Brehan, devenu doyen des conseillers 
au grand conseil, quittait son logement de la place 
du Collège et venait habiter le premier étage de la 
quatrième maison, il le payait douze cent quatre- 
vingts livres *. Soixante ans auparavant, le deuxiè- 
me étage de la même maison était loué trois cents 
livres seulement par « le sieur Lange et la damoi- 
selle Diamantine sa femme, comédiens italiens '.» 

La cinquième maison est presque partout dési- 
gnée sous le nom d'Hôtel de Flandres, la quin- 
zième était dite Hôlel d^ Anvers, et la seizième 
Hôtel d'Orléans. Des dénominations de ce genre, 
tirées souvent d'une circonstance particulière à la 
maison^ étaient encore fréquentes au xvn* siècle, 
et n'indiquaient nullement l'existence d'un hôtel 
garni dans le sens que nous attachons aujourd'hui 
à ce mot. (Constatons pourtant que la rue Hazarine 
posséda toujours un grand nombre de ces établis- 
sements. On y trouvait, en 1742, les hôtels : des 
Qualre-NationSy de la Toison-d'Or, de Hollande, 
de Bourgogne^ de Calais, de Picardie et de Flan- 
dres '. Nous voyons encore mentionné Vhôtel de 
Flandres, situé rue Mazarine, dans le chapitre 

1. Compte que rend messire Ba/rthélemy de la Fleutrie, , 
Archives de l'Empire. H, 2833. 

2. Compte que rend Simon Mariage^ conseiller du Roy.., 
Archives de l'Empire. H, 2823. 

3. Les rues de Paris, avec les quays. ponts, fauxhourgs, 
portes, hôtels, hôtelleries, etc., p. 198 k 207. 



— 123 - 

« Hostels et chambres garnies^ o d'un ouvrage pu- 
blié en 1760 ». 

Les seize maisons rapportèrent dix-huit mille 
livres en 1696 et dix-sept mille seulement en 1745. 
Hais tous les appartements étaient loin d*être occu- 
péS; et les locataires ne payaient pas toujours très- 
exactement leur terme. Il est vrai que, dans ce cas, 
le collège faisait sans pitié vendre leurs meubles '. 

La bibliothèque avait ses revenus particuliers. 
Ils se composaient d'une somme de mille livres 
qui lui étaient allouées sur les fonds de l'établisse- 
ment pour achats de livres, et de dix-sept mille 
deux cent quarante-huit livres placées sur l'Hôtel 
de Ville; cette somme provenait de la vente des 
manuscrits de Hazarin qui, en 1684, avaient été 
achetés par le roi '. En 1690, ces dix-sept mille 
deux cent quarante-huit livres domiaient un inté- 
rêt de sept cent cinquante-neuf livres; en 1760, il 
était tombé à quatre cent trente-trois livres; et en 
1792, elles ne rapportaient plus que quatre cent 
trente-une livres dix sols *. 



1. Etat ou Tableau de la ville de Paris , considérée relati- 
vement au nécessaire, à Vutile^ à V agréable et à Vadministra- 
tiony p. 68. 

2. Registre pour servir aux délibérations et OArrétés de MM. les 
inspecteurs et grand-maUre du collège Mazarin, Archives de 
l'Empire. MM, 464, p. 47. 

3. Voyez A.-F, histoire delà bibliothèque M azarine^ p. 118 
à 122. 

4. A.-F, Histoire de la bibliothèque Mazanne, p. 127, 133 
et 140. 



— 124 — 

Les dépenses annuelles du collège étaient natu- 
rellement soumises à des fluctuations très-nom- 
breuses. Nous allons les indiquer en chiffres ronds^ 
calculés sur une moyenne de trente années^ que 
nous avons fixée vers 1700. Réglées sur ces bases^ 
elles se décomposent ainsi : 

Appointements des fonctionnaires 

supérieurs et des professeurs 14,000 liv. 

Gages des domestiques 3,000 

Pension de 100 liv. à chaque élève *. 3,000 
Réparations faites au collège et aux 

seize maisons 3,000 

Impôts, taxe des boues et lanter- 
nes, etc 8,000 

Frais de procès 1,000 

Vin 7,000 

Pain 6,000 

Viande de boucherie 5,000 

Beurre 800 

Sel 500 

Lard 250 

Légumes, vinaigre, moutarde, hui- 
le, verjus, épices 5,000 

Éclairage 700 

Chauffage 1,800 



1. « Pour les habits et linges de leurs personnes )», 
disent les Lettres patentes de 1688, article 8. 



— 126 — 

Blanchissage 500 

Entretien du mobilier, de la vais- 
selle et du linge 600 

Distribution des prix et tragédie. . 500 

Sous la Régence^ le collège ressentit le contre- 
coup de la crise financière qui bouleyersa Paris. 
A cette époque^ les procès-verbaux des séances du 
conseil sont remplis du récit des pertes causées à 
rétablissement par les diminutions successives que 
subissaient les espèces métalliques. En août 1719^ 
chaque louis d'or perd vingt sols; en décembre^ 
nouvelle diminution de vingt sols par louis et de 
quatre sols par écu. Enfln^ en 1720^ la débâcle 
devient complète; laissons parler le procès-ver- 
bal : « Aiant tiré du thresor ^ les espèces d'or et 
d'argent montant à la somme de i%SÂS liv.^ tant 
en écus de 8 liv. qu'en louis d'or de 48 liv.^ et 
2 liv. 8 sols en monnoie; on y a remis 500 liv.^ 



1. Le trésor de chaque collège était déposé dans un 
coffre qui fermait à trois clefs, le supérieur en avait une, 
le procureur une autre, et le plus ancien des boursiers la 
troisième. « En iceluj coffre sont gardez les principaux 
priuileges et tiltres de la Maison, l'argent monnoyé, et le 
grand seau auquel est insculpée l'image du fondateur; et 
toutes ces choses se doiuent visiter et inuentorier vne fois 
ran.»DubreuiL Théâtre dês Antiqvitex de Ports, p. 531. — Au 
collège des Quatre-Nations, ce coffre était remplacé par 
une grande armoire de chêne qui était scellée dans l-anti- 
chambre du logement du procureur. Voyez aux Archives 
la liasse inventoriée^ Q, 1274. 



— 126 — 

on a donné 500 liv. à Varnier pour la dépense cou- 
rante^ et on lui a laissé 500 liv. qu'il remettra au 
sieur Ledoux^ officier du collège^ pareillement 
pour la dépense courante. Quant à la somme de 
11,348 liv. restante, Messieurs, pour obéira Tarret 

du ^ qui deffend sous des peines griéuesde 

garder plus de 500 liv., ont été d'auis de la faire 
porter à la banque roiale pour être conuertië en 
billets de banque «. » 

Soixante ans plus tard, la Révolution vint à son 
tour forcer le collège à ouvrir sa caisse en faveur 
del'Élat. 

L'Assemblée nationale avait fixé au quart du 
revenu la contribution patriotique qu'elle im- 
posait à la France. Une première assemblée des 
inspecteurs arrêta que le collège ferait remettre au 
trésor une somme de quatre mille livres '. Après 
réflexion, oh craignit que ce chiffre ne fût jugé 
par trop invraisemblable ; une seconde séance eut 
lieu, et et un de messieurs les inspecteurs ayant 
représenté que, quoique la somme de 4,000 liv. à 
laquelle avoit été fixée la contribution patriotique 



1. En blanc sur le registre. 

2. Registre pow servir aux délibérations et arresiés de mes- 
sieurs les inspecteurs du collège Mazarin, et grand-maistre. 
Archives de l'Empire. MM, 463; séance du 16 mars 1720, 
p. 29. 

3. Registre pour servir aux délibérations et arrêtés de MM. les 
inspecteurs et grand-maître du collège Mazarin. Archives de 
l'Empire. MM, 464; séance du 28 octobre 1789. 



— 1-27 — 

du collège par la délibération précédente, fût avec 
les revenus du collège dans la proportion fixée par 
l'Assemblée nationale, il étoit cependant raisonable 
que le collège fil un effort, et montrât par une 
contribution plus forte un plus grand attachement 
à la chose publique : après délibération, en pré- 
sence de HM. les députés de la maison de Sorbonne 
nommés à cet effet ', » on accorda huit mille li- 
vres à la Révolution. 

Pour prix des bienfaits qu'elle portait dans son 
sein, elle allait bientôt exiger de nouveaux sacri- 
fices. 



1. Registre pour servir aux délibérations et arrêtés de MM, les 
inspecteurs et grandr-maître du collège Mazarin. Archives de 
l'Empire. MM, 464; séance du !•' février 1790. 




IX 

L'INSTITUT DE FRANCE 




IX 



L'INSTITUT DE FPANCE 



l'université disparaît. — l'instruction PntLIQrK RK()R»ANISRR. 

FONDATION DK l'INSTITFT DK FRANCK. 

SON iNSTALIJkTION DANS LK8 BATIMENTS DC rOLLPriK. 



Aucune loi spéciale ne prononça la suppression 
de l'Université. Le monument était si vieux, si dé- 
crépit, qu'il s'écroula de lui-même au milieu de 
la tourmente révolutionnaire, et que le bruit de 
sa chute fut à peine entendu. 

Le 29 juillet 1789, M. Dumouchel, le dernier 
recteur qu'ait eu l'Université ' se présenta, accom- 
pagné des procureurs des quatre Facultés, à la 



1. Ce Dumouchel, qui était alors député, fut élu éyéque 
de Nîmes en 1791. Il rentra dans la vie civile en 1794, se 
maria, devint chef de bureau au ministère de l'instruction 
publique , fut mis à la retraite en 1814, et mourut en 
1820. — Voyez Rabbe, Biographie universelle des Contem- 
porains ; et P. Boiteau, État de la France en 1789, p. 453. 



— 132 — 

barre de rAssemblée nationale ; il fit acte d'adhé- 
sion aux nouveaux principes politiques^ et pria les 
représentants de jeter les bases d'une organisation 
universitaire qui conduisit à une a éducation vrai- 
ment nationale *. » « L'Université commence donc 
à se douter^ dit à ce sujet Mirabeau^ que l'éduca- 
tion des collèges ne répond ni aux besoins de 
l'humanité^ ni aux vœux de la patrie '. » 

L'Assemblée nationale déclara le 22 décembre 
4789 qu'il serait « établi une instruction publique^ 
commune à tous les citoyens, et gratuite à l'égard 
des parties de l'enseignement indispensables à tous 
les hommes ; » mais, malgré les efforts de Talley- 
rand, elle ajourna tous les projets de réorganisa- 
tion qui lui furent présentés. Elle supprima la 
Sorbonne , mais voulut conserver provisoirement 
les établissements qui en dépendaient : de ce nom- 
bre était le collège des Quatre-Nations. L'Assem- 
blée législative, fidèle aux mêmes principes, plaça 
les collèges sous la surveillance des autorités 
administratives. Elle ordonna même, en janvier 
1792, au ministre de l'intérieur d'allouer une 
somme de cent cinquante mille francs pour l'en- 
tretien de ceux qui auraient perdu leur revenu par 
suite de la loi sur les dîmes, les bénéfices et les 
redevances féodales. 



1. Moniteur universel, n*» du 30 juillet 1789. — Lamoth, 
Histoire de l'Assemblée constituante, t. I, p. 79. 

2. Mirabeau, Courrier de Provence, n° 21, p. 25. 



— 133 — 
Le collège des Quatre-Nations^ quoique dominé 
par lé sentiment de sa ruine prochaine^ subsistait 
donc encore. Mais, en vérité, est-ce bien lui ? Le 
titre si poétique de Messire, que prenait le grand- 
maître, et même le procureur, est remplacé par 
l'appellation égalitaire ; les locataires les plus 
riches émigrent sans payer leurs loyers, et le cais- 
sier se laisse donner deux faux assignats de mille 
livres. Le pauvre homme, habitué à la monotone 
comptabilité de l'ancien régime, avait bien un peu 
le droit de perdre la tète en se voyant forcé d'in- 
scrire sur ses livres des dépenses comme eelle-ci : 
au citoyen Régnez, peintre, pour inscription civi- 
que, 15 liv.; ou encore : pour l'équipement de qua- 
tre volontaires envoyés aux frontières, 910 liv. * 
Aussi, au lieu des beaux registres in-folio qui con- 
tenaient, année par année, l'histoire financière du 
Collège, ne trouvons-nous plus qu'une maigre 
liasse de feuilles mal écrites. On lit sur la page qui 
leur sert de couverture : a J'ai remis au citoyen 
D'Outactaine, le 22 prairial an II, la déclaration 
des biens du collège des Quatre-Nations, faite par 
le citoyen Brion, procureur du Collège. » Au- 
dessous d'une autre écriture : « iV«. Le compte 
ci'joint, rendu pour Vannée 1791, annonce que le 
précédefU a été rendu aux commissaires de IHn- 



1. Compte du collège des Quatre-Nations, du 24 mat 1791 au 
mois de mai 1793, à la suite des comptes de Rauli^, Ar- 
chives de l'Empire, H, 2842. 



- 134 - 

slruction publique et arrêté par le département 
au mois de juillet 1791 . » Puis, de la même main : 
a Ce 1" thermidor an III, le citoyen Brton, ci- 
devant procureur rendant compte, est à Paris, rue 
de Seine, n® 1405, pour environ deux mois. En- 
suite, il doit faire sa résidence à Saint-Mihel, 
département de la Meust. » Les comptes de la 
bibliothèque du Collège ne sont pas mieux tenus ; 
il n'y a pas eu de rédaction, on s'est contenté de 
ranger par ordre chronologique les mémoires des 
fournisseurs''. 

Le collège des Quatre-Nations étant dirigé exclu- 
sivement par des ecclésiastiques , la constitution 
civile du clergé lui porta un coup dont il ne se 
releva point. Le grand-maître, les inspecteurs et le 
bibliothécaire refusèrent de prêter serment à une 
loi qui blessait leurs principes religieux ; ils furent 
en conséquence considérés comme démission- 
naires, et le Directoire de Paris dut pourvoir à 
leur remplacement. Il plaça le Collège sous une 
commission de surveillance composée de l'abbé 
Leblond qui venait d'être nommé bibliothécaire, 
et des professeurs Dupuis, Chapelain, Hauchecorne 
et Letellier, auxquels fut adjoint le principal Fo- 
restier*. Le Collège fut alors appelé Collège de 



1. A.-F., histoire de la Bibliothèque Mazarine, p. 141 et 142. 

2. Extrait des registres des délibérations du directoire du 
département de Paris^ séance du 10 juin 1791. Archives de 
l'Empire, MM, 464. 



~ 135 — 

V Unité y du nom donné à la section de Paris dans 
laquelle il était sittlé^ 

Enfin^ la Convention^ dans sa séance du 8 mars 
4793, ordonna de vendre, au profit de TÉtat, les 
biens formant la dotation des Collèges. C'était, en 
fait, les supprimer. Le palais des Quatre-Nations 
fut alors transformé en maison d'arrêt, et le comité 
central de salut public y tint ses séances. On aper- 
cevait encore, il y a peu de temps, autour des 
fenêtres de la seconde cour, les traces laissées par 
les grilles de fer qui y avaient été posées à cette 
époque. L'historien Hichaud, arrêté après le 
i3 vendémiaire par ordre de Bourdon de l'Oise, 
fut emprisonné au collège des Quatre-Nations'. 

Une loi du ^ frimaire an II proclama la liberté 
absolue de l'enseignement, et Tannée suivante, 
rinstruction publique fut réorganisée dans toute 
la France. Chaque canton devait posséder une 
école primaire, et chaque agglomération de trois 
cent mille habitants, une école centrale supé- 
rieure*. On en ouvrit quatre à Paris, et Tune 
d'elles fut installée dans les bâtiments du coUége 
des Quatre-Nations. Nous avons peu de détails sur 



1. Procès-ijerhal constatant la remise des titres de propriété 
des biens appartenant au collège Mazarin. Archives de l'Em- 
pire, P, 1274. 

2. Poujoulat, dans la Nouvelle Biographie générale, 
t. XXXV, p. 330. 

3. Merlin, Questions de droit, t. XYIII, p. 231. 



— 136 - 
cette création éphémère; nous avons cependant 
retrouvé le nom de deux élèves qui y étudièrent ; 
ce sont l'ingénieur Guepratte^ qui vivait encore en 
1859 S et Miilevoye qui y entra en i795, et y rem- 
porta le premier prix de littérature ". 

Un décret du li octobre 1801 affecta le palais 
Mazarin aux Écoles des beaux-arts. 

Ce ne devait pas être sa dernière transformation. 
Le titre lY de la loi du 29 frimaire réorganisait les 
anciennes académies, qu'un décret du 8 août 1793 
avait supprimées. La Convention, dans son avant- 
dernière séance, arrêta donc la formation de TIn- 

STITUT NATIONAL DES SCIENCES ET DES ARTS, qui, établi 

à Paris, était destiné, suivant les termes mêmes de 
la loi c( à perfectionner les sciences et les arts par 
des recherches non interrompues, par la publica- 
tion des découvertes, par la correspondance avec 
les sociétés savantes et étrangères; et à suivre les 
travaux scientifiques et littéraires qui auraient 
pour objet l'utilité générale et la gloire de la répu- 
blique '. » Il était divisé en trois classes et composé 
de cent quarante-quatre membres. Il fut installé 
au Louvre*, dans le local qu'avait précédemment 



1. Noitvelle Biographie générale, t. XXII, p. 389. 

2. Pongerville, dans la Nouvelle Biographie générale y 
t. XXXV, p. 231. 

3. Loi du 3 hrumavre an IV, titre iv, art. 1". 

4. La cour du Louvre était alors, comme aujourd'hui 
celle du palais de l'Institut, occupée par plusieurs ar- 
tistes qui avaient, au rez-de-chaussée, leurs ateliers et 



- 137 - 
occupé rAcadémie française; et^ jusqu'en 1805^ il 
tint ses séances publiques dans la galerie du rez- 
de-chaussée qui portait le nom de salle des 
gardes^. 

En 180i, llnstitut reçut du premier consul une 
organisation nouvelle ; en même temps ^ on dut 
songer à lui faire abandonner le Louvre^ dont 
la restauration et Tachèvement venaient d'être 
décidés. 

On chercha longtemps un local convenable, vers 
le centre de la capitale ; et le choix se fixa enfin sur 
le palais des Quatre-Nations". 

M. Vaudoyer fut alors chargé d'approprier les 
bâtiments du Collège à leur nouvelle destination. 



môme leur logement. Ces concessioDs datent de Henri IV. 
G. Brice, dans un chapitre intitulé : Les illttstres logex sous 
la grande galerie du Louvre^ donne la liste des personnes 
qui jouissaient de cette faveur en 1725; nous y remar- 
quons le célèbre ébéniste Boule, les peintres Cojpel et 
Louis Sylvestre, les statuaires Coustou et Frémin, et Ger- 
main, le fameux orfèvre. G. Brice, Description de Paris, 
t. I,p. 159 à 162. — Voyez encore dans l'ouvrage de M. de 
Marolles, Parts ov Description svccincte, et neantmoins assez 
ample de cette grande ville, p. 53, le paragraphe qui a pour 
titre : Qvelqves peintres, scvlptevrs et ingenievrs loget dans les 
galeries du Louvre. — C'est en l'an XII que furent établis, 
dans la seconde cour de l'Institut, les six premiers ate- 
liers de sculpteurs. — Archives de l'Empire, carton F", 
1176. 

1. Vaudoyer, Plan, coupe et élévation de VInstitut impérial 
de France, suivant la nouvelle restauration, p. 1. 

2. Le décret qui ordonne la translation de Tlnstiiut 
dans les bâtiments du collège est du 10 vont^sc an XIII. 



— 138 - 

Nous avons énuméré plus haut les modifications 
qui furent faites alors dans ce but'. L'installation 
définitive de l'Institut eut lieu en août 1806^ et 
l'inauguration de la salle des séances publiques fut 
faite le 4 octobre de la même année^ par la classe 
des beaux-arts. 



1. Voyez le chapitre iv. 



APPENDICE 




ACTE DK FONDATION 
nu COLLÈGE DES QDATRE-NATIONS * 



Pardevant Nicolas le Vasseur et François le 
Fouïn Notaires Gardenotes du Roy nostre Sire au 
Cbastelet de Paris^ soussignez. Fut présent Tres- 
lUustre et Eminentissime Monseigneur Jules Cardi- 



1. Cette pièce a été publiée pour la première fois dans 
un volume qui est devenu à peu près introuvable et qui 
a pour titre : Recueil de la fondation du collège Mazarini : Let- 
tres patentes et arrests d* enregistrement ^ Concordat pour Vin- 
troducHon des religieuss Réformez de la Congrégation de Saint' 
Maw en V Abbaye de Saint Michel en VHerm^ Bulles de cour 
de Rome de V Union de ladite Abbaye audit Collège Mazarini^ 
Sentence de Fulmination desdites Bulles ^L*acte d'aggregation 
dudit Collège à V Université de Paris ^ et autres Actes concer- 
nant ladite Fondation. C'est en effet bien réellement un 
Recueil, car les différentes pièces qu'il contient ont été 



— 142 — 

nal Hazariniy Duc de Niyernois et Donziois^ Pair 
de France, estant de présent en son appartement^ 
au Chasteau de Vincennes^ lequel a déclaré que 
depuis long-temps il ayoit foit dessein d'employer 
en des œuvres de piété et de charité une somme 
considérable des grands biens qu'il a receûs de sa 
divine Bonté» et de la magnificence du Roy^ depuis 
qu*il a l'honneur d'estre employé aux plus impor- 
tantes afiàires de Sa Majesté. Qu'afin de parvenir 
à l'exécution de ce dessein, par une Fondation 
qui pust estre à la gloire de Dieu» et à l'avantage 
de l'Estat, il avoit fait de temps en temps un amas 
de deniers comptans, par des (Economies et des 
épargnes des eflTets à luy appartenans. Hais 
qu'ayant connu par expérience^ qu'il estoit abso- 
lument nécessaire d'avoir un fonds assuré de ré- 
serve, pour subvenir aux incertitudes des éve- 
nemens et aux occasions pressantes et inopinées, 
principalement durant une guerre très-fâcheuse, 
et contre de puissans ennemis; et son Eminence 



imprimées séparément, et ont chacune leur pagination 
distincte. Le texte que nous donnons ici est reproduit 
d'après l'exemplaire de la bibliothèque Mazarine; cet 
exemplaire a appartenu autrefois à la bibliothèque de la 
Sorbonne , et est d'autant plus curieux que deux des 
pièces qu'il renferme portent des signatures autographes : 
celle de Simon Mariage, secrétaire du roi, délégué pour 
le collège des Quatre-Nations, et celle d'Egasse Dubou- 
lay, alors recteur de l'Université. On a enlevé le bas 
d'une page qui possédait, selon toute apparence, une 
troisième signature. 



- 143 - 

sçachant que les Finances du Roy n'esioient point 
en estât de donner un si prompt secours, a con- 
servé ses épargnes pour en secourir le Roy, s'il en 
estoit besoin, et pour soutenir et défendre la gran- 
deur du Royaume^ en cas de nécessité^ les succès 
n'estant pas toujours avantageux. La guerre que 
Sa Majesté avoit trouvée ouverte lors de son avè- 
nement à la Couronne ayant esté terminée par une 
Paix glorieuse, qui est entièrement deûë à la 
Bonté divine, aux Victoires des Armes du Roy, à la 
piété de Sa Majesté, et à la tendresse qu'EUe a pour 
ses Peuples; ayant plû à Sa Majesté de donner part 
de ce grand ouvrage à son Eminence, qui y a em- 
ployé tout ce qui estoit en son pouvoir; mondit 
Seigneur ne croyant plus que Sa Majesté puisse 
estre pressée d'aucuns mauvais accidens, et pou- 
vant mesme soulager notablement ses Peuples^ à 
quoy elle a déjà travaillé par des retranchemens 
de dépense de son Estât, au moyen de cette Paix 
générale, qui produit un calme si heureux à toute 
la Chrestienté, estime qu'il peut faire maintenant 
l'employ de ses deniers, suivant ses premiers des- 
seins de piété et de charité. Comme il a toujours ses 
pensées attachées aux reconnoissances qu'il doit au 
Roy, et à ce qui peut produire un plus grand bien^ 
et un plus grand honneur au Royaume, il a pro- 
posé à Sa Majesté le dessein qu'il avoit d'étabUr de 
ses effets un Collège * et une Académie pour Tin- 

1. A ce que nous avons dit dans notre premier cha- 



— 144 — 

struction des Enfans qui auroient pris naissance à 
PigneroUes, son territoire^ et aux vallées y jointes; 
aux Provinces d'Alsace^ et aux païs d'Allemagne 
contigus; en Flandres^ en Artois^ en Hainault^ et 
en Luxembourg; enRoussillon^ en Conflans^ et 
en Sardaigne, en ce qui en est réduit sous l'obéis- 
sance du Roy, par le Traité fait à Munster le 
U. Octobre i648. et par celuy de la Paix géné- 
rale, fait en i'isle appellée des Faisans, le 7. No- 
vembre 1659 ^ Que comme toutes ces Provinces 
sont nouvellement venues ou retournées sous la 
puissance du Roy, il estoit à propos de les y con- 
server par les moyens les plus convenables. Qu'on 
pouvoit les affermir et les lier au service de Sa 



pitre, on peut ajouter le fait suivant, raconté par Tal- 
lemant des Réauz : « Il {Richelieu, avoit, à ce que dit La 
Mesnardière, dessein de faire à Paris un grand collège 
avec cent mille livres de rente, oti il prétendoit attirer 
les plus grands hommes du siècle. Là, il 7 eust eu un 
logement pour l'Académie, qui eust été la directrice de 
ce collège. C'estoit à Narbonne, un peu devant sa mort, 
que La Mesnardière dit qu'il le fit venir sept ou huit fois 
pour luj en parler ; et il avoit cela si fort dans la teste 
que, malgré son mal et toutes les affaires qu'il avoit lors 
sur les cspaules, il y pensoit fort souvent. Il avoit, ad- 
jouste La Mesnardière, desja achepté quelque collège. » 
Tallemant des Réaux, Historiettes^ t. II, p. 54. 

1. Ils sont plus connus aujourd'hui sous les noms de 
Traité de WestphaUe et Traité des Pyrénées. Ce sont là les 
véritables titres de Mazarin à la reconnaissance de la 
France ; bien au-dessous de Richelieu comme administra- 
teur, on ne peut nier qu'il se soit toujours montré supé- 
rieur à lui comme diplomate. 



— 145 — 

Majesté^ en établissant dans la ville de Paris ^ qui 
est la Capitale du Royaume^ et le séjour ordinaire 
des Rois Tres-€hrétiens^ un Collège et une Aca- 
démie^ pour y nourrir, élever, et instruire gratui- 
tement des Gentilshommes et des Enfans des prin- 
cipaux Bourgeois des Villes des Nations cy-dessus. 
Qu'on pouvoit aussi leur apprendre les véritables 
sentimens du Christianisme , la pureté de la Reli- 
gion, la conduite des mœurs, et les règles de la 
discipline, n'y ayant point de lieu où toutes ces 
choses soient avec tant d'avantages que dans ce 
Royaume. Que pendant ces instructions, ceux des 
Nations cy-dessus connoistront ce qui est néces- 
saire à leur salut, aux sciences, et à la police, et 
combien il est avantageux d'estre soumis à un si 
grand Roy. Que ceux qui auroient ainsi pris leur 
éducation en France, porteroient ce qu'ils y au- 
roient appris au pais de leur naissance , quand ils 
y retoumeroient, et que par leurs exemples ils y 
en pourroient attirer d'autres, pour venir recevoir 
successivement les mesmes instructions, et les pa- 
reils sentimens. Qu'enfin toutes ces Provinces de- 
viendroient Françoises par leur propre inclination, 
aussi-bien qu'elles le sont maintenant par la domi- 
nation de Sa Majesté. A quoy mondit Seigneur le 
Cardinal Duc, par l'affection qu'il a eûë au lieu de 
sa naissance, vouloit joindre les Italiens de TEstat 
Ecclésiastique, pour les obliger de plus en plus à 
continuer leur zèle au service de la France. 
Le Roy ayant fait paroistre qu'il agréoit fort ce 

10 



— 146 — 

dessein^ et que les deniers des épargnes de son 
Eminence y fussent plûtost employez que non pas 
à toutes autres choses; ayant aussi Sa Majesté ap- 
prouvé la résolution qu'a prise son Eminence de 
joindre audit Collège la Bibliothèque des Livres 
dont il a fait Tamas depuis plusieurs années^ de 
tout ce qui a esté trouvé de plus rare et de plus 
curieux tant en France qu'en tous les Pais étran- 
gers, où il a souvent envoyé des personnes très-ca- 
pables pour en faire la recherches afin d'en faire 
une Bibliothèque publique, pour la commodité et 
pour la satisfaction des gens de Lettres*; son Emi- 
nence ayant mesme pris le dessein d'élire sa sépul- 
ture au Collège des Nations cy-dessus : Hondit 
Seigneur Cardinal Duc a fondé et fonde par ces 
Présentes, sous le bon plaisir de Sa Majesté, un 
Collège et une Académie sous le nom et titre de 
Mazarini. C'est à sçavoir : Le Collège de soixante 
Ecoliers, qui seront des Enfans des Gentilshommes 



1. Mazarin commença à rassembler des livres dans les 
premiers mois de Tannée 1648. Gabriel Naudé, son bi- 
bliothécaire, parcourut successivement la Flandre, l'Ita- 
lie, l'Allemagne et l'Angleterre, achetant à peu près tous 
les livres qu'il pouvait trouver. C'était encore là une 
imitation de Richelieui qui avait, dans le même but, en- 
voyé Jacques Gaffarel en Italie^ et Jean Tileman Stella 
en Allemagne. 

2. Mazarin ouvrit sa bibliothèque particulière au public 
à la fin de Tannée 1643. Cette date a été fort contestée, 
mais son exactitude nous parait hors de doute. Yojez à 
cet égard A. F., Histoire de la bibliothèque Maxcmne, p. 9 et 
suivantes. 



— 147 — 

>ou des principaux Bourgeois de PigneroUes^ son 
territoire, et les vallées y jointes, et de TEstat Ec- 
clésiastique en Italie ; des Proyinces d'Alsace , et 
autres Pais d'Allemagne contigus; de Flandres, 
d'Artois, de Hainault, et de Luxembourg ; de Roiis- 
sillon, de Conflans, et de Sardaigne, en ce qui en 
est réduit sous Tobeïssance du Roy, par les Traitez 
faits à Munster, et en Tlsle appellée des Faisans, les 
24. Octobre 1648. et 7. Novembre 4659. Et l'Aca- 
démie de quinze personnes, qui seront tirées dudit 
Collège des quatre Nations cy-dessus. 

Que des soixante Ecoliers dudit Collège , il y en 
aura quinze de Pignerolles, territoire et vallées y 
jointes, et de l'Estat Ecclésiastique en Italie , pré- 
férant ceux de Pignerolles, territoire et vallées y 
jointes, à tous les autres; les Romains en suite, et 
en défaut d'eux, ceux des autres Provinces de 
l'Estat Ecclésiastique en Italie. Quinze du pais 
d'Alsace, et autres païs d'Allemagne contigus. 
Vingt du païs de Flandres, Artois, Hainault et 
Luxembourg. Et dix du païs de Roussillon, Con- 
flans, et Sardaigne. 

Les quinze personnes pour l'Académie seront 
tirées du Collège, sans aucune distinction desdites 
Nations ; et si le Collège n'en peut fournir un si 
grand nombre, le surplus jusques audit nombre 
de quinze, sera pris de personnes d'icelles Nations, 
encore qu'elles n'ayent point étudié audit Collège. 

Les soixante Ecoliers du Collège, et les quinze 
personnes de l'Académie seront logez, nourris, et 



— 148 — 

instruits gratuitement au moyen de la présente 
Fondation. 

Les Gentilshommes seront toujours préferez aux 
Bourgeois^ tant pour le Collège que pour l'Acadé- 
mie; et ceux qui auront le plus long-temps étudié 
au Collège, préferez à ceux qui y auront moins 
étudié, pour estre admis en l'Académie, pourveû 
que ceux qui auront le plus étudié soient égale- 
ment propres pour l'Académie. 

Son Eminence se réserve le nom et le titre de 
Fondateur dudit Collège et de l'Académie; et à 
son défaut, l'aisné de ceux qui porteront son nom 
et ses armes, aura les mesmes droits avec toutes 
les prérogatives des Fondateurs. 

Son Eminence, ou à son défaut l'aisné de ceux 
qui porteront son nom et ses armes, aura la no- 
mination des soixante Ecoliers du Collège, et des 
quinze de l'Académie, sans néanmoins qu'il puisse 
estre nommé aucune autre personne que des 
Nations et qualitez cy-dessus, et aux conditions 
cy-devant énoncées. Il aura pareillement la nomi- 
nation de FEcuyer de l'Académie. 

Mondit Seigneur le Cardinal Duc supplie très- 
humblement Sa Majesté que la présente Fondation 
soit en sa protection perpétuelle, et des Rois ses 
successeurs. 

Son Eminence prie aussi Messieurs les Gens du 
Roy du Parlement de veiller à la conservation de 
la présente Fondation, tant pour le Collège et pour 
la Bibliothèque, que pour l'Académie, de les visl- 



— 149 — 

ter quand il leur plaira, et de s'en faire représenter 
les Réglemens et les comptes; ce qu'ils pourront 
faire à toujours, conjointement, ou séparément. 

Son Eminence prie encore Messieurs de la Mai- 
son et Société de Sorbonne, que les douze plus 
anciens Docteurs de ladite Maison et Société, qui 
y seront actuellement demeurans^ et non d'autres, 
ayent la direction générale dudit Collège et de la 
Bibliothèque; et que ces douze nomment;^ inconti- 
nent après que l'établissement en sera fait, quatre 
Docteurs tels qu'il leur plaira de ladite Maison et 
Société de Sofbonne, pour estre les Inspecteurs 
dudit Collège et de la Bibliothèque : desquels quatre 
Inspecteurs, il y en aura deux qui n'en feront la 
fonction que pendant deux années après l'établis- 
sement; et que de deux ans en deux ans il y en 
aura deux nommez au lieu des deux qui en devront 
sortir; en sorte que desdits quatre Inspecteurs, 
il y en ait toujours deux anciens et deux nou- 
veaux. 

Si aucuns des Inspecteurs décedoient durant le 
temps de leurs fonctions, lesNominateurs en pour- 
ront nommer d'autres pour achever le temps de 
la fonction du décédé; et sont priez de ce faire 
incessamment, afin que les places soient toujours 
remplies. 

1. Il 7 eut, dès l'origine, à la Sorbonne trente-six doc- 
teurs logés dans rétablissement même. Ce nombre fut 
porté à trente-sept lors de la reconstruction des bâti- 
ments; c'était alors un droit accordé à l'ancienneté. 



— 150 — 

MoQdit Seigneur le Cardinal Duc prie que ledit 
Collège soit du Corps de l'Université, pour en 
faire un membre, et jouir des mesmes privilèges 
et avantages on commun, outre ceux qu'il plaira 
à Sa Majesté de luy attribuer en particulier; et 
que l'Académie ait les mesmes droits que les autres 
Académies. 

L'établissement dudit Collège, auquel la Biblio- 
thèque est jointe, et de F Académie, sera fait sous 
le bon plaisir du Roy en la Ville, Cité ou Univer- 
sité, ou aux Fauxbourgs de Paris, en mesme ou 
divers lieux, le tout selon que les Exécuteurs de 
la présente Fondation, cy-aprés nommez, le trou- 
veront plus à propos. 

Le Collège sera composé d'un Grand-Maistre, 
qui sera Docteur de la Maison et Société de Sor- 
bonne, et qui aura la supériorité, intendance et 
direction sur tous les autres Officiers du Collège et 
de la Bibliothèque, et sur tous les Ecoliers ; d'un 
Procureur commun, qui sera Docteur ou Bachelier 
de ladite Maison et Société de Sorbonne, selon 
qu'il plaira aux Nominateurs; de quatre Princi- 
paux, et quatre Sous-Principaux. 

Le Grand-Maistre, en cas d'absence, maladie, 
ou légitime empeschement , pourra commettre 
telle personne que bon luy semblera, pour avoir 
en son lieu pareille supériorité, intendance et 
direction. 

Le Procureur commun fera les receples et dé- 
penses dudit Collège, sans toutefois qu'il puisse 



— 151 — 

faire aucune dépense extraordinaire^ que de Tordre 
par écrit du Grand-Haistre^ dont l'ordre suffira 
jusques à la somme de cent livres ; et en cas de 
plus grande dé|)ense extraordinaire^ sera pris 
Tordre par écrite tant du Grand-Maistre, que des 
quatre Inspecteurs de la Maison de Sorbonne. 

Le Principal et le Sous-PrinciiKil de PigneroUes^ 
territoire et vallées y jointes, et des Italiens de 
TEstat Ecclésiastique^ seront de l'Ordre des Reli- 
gieux Theatins^ et choisis par les Vocaux de la 
Maison de Sainte Anne la Royale^ de la fondation 
de son Eminfnce^ Et en cas qu'ils soient refusans 
de nommer^ ou qu'il n'y ait pas nombre suffisant 
de Religieux dudit Ordre^ soit de ladite Maison y 
ou d'autres 9 les Nominateurs de la Société et 
Maison de Sorbonne pourront aussi nommer le 
Principal et le Sous-Principal, ou l'un d'eux pour 
ladite Nation, ainsi que des autres. 

Les Principaux des autres Nations seront Bache- 
liers de la Maison de Sorbonne, et les Sous-Prin- 
cipaux, tels qu'il plaira aux Nominateurs, pourveû 
qu'ils soient du nombre des Supposts de TUniver- 
sité de Paris ; les uns et les autres nommez par 



1 . En 1643, Mazarin prit un Théatin pour confesseur, 
et acheta sur le quai Malaquais une maison qu'il destina 
à des religieux de cet ordre. Ils ne s'y installèrent qu'en 
1648, et la chapelle fut consacrée, le 7 août, sous le vo- 
cable de Sainte-Anne-la-Rojale. Mazarin, en mourant, 
légua aux Théatins cent mille écus pour la construction 
d'une nouvelle église. 



— 152 — 

les douze anciens de la Maison et Société de Sor- 
bonne^ comme il est dit cy-dessus. 

Plus il y aura audit Collège huit Classes et 
autant de Régents: sçayoir^ six d'Humanitez^ et 
deux de Philosophie ; tous lesquels Régents seront 
BacheUers en Theolc^e, et nommez par le Grand- 
Haistre. 

11 y aura un Chappelain aussi nommé par le 
Grand-Maistre, de telle qualité qu'il luy plaira. 

Les serviteurs communs dudit Collège seront 
aussi nommez par le Grand-Haistre ; et le Principal 
de chacune Nation nommera les serviteurs parti- 
culiers pour le service de sa Nation. 

Ne sera fait aucune distinction des Nations pour 
tous les Officiers cy-dessus^ tant conununs que 
particuliers. 

Les Nominateurs de la Maison et Société de 
Sorbonne^ les Grands-Haistres et les Principaux 
sont priez de n'avoir autres considérations que de 
nommer les plus capables^ eu égard à la fonction 
à laquelle ceux qui seront nommez devront estre 
employez, et de prendre garde que les purs senti- 
mens de la Religion, et la probité des mœurs 
soient joints à la suffisance. 

Les Ecoliers de chacune Nation seront régis et 
gouvernez par les Principaux et Sous-Principaux 
établis pour leurs Nations; chacun Sous-Principal 
soumis à son Principal ; et les Principaux mesmes 
des Religieux de l'Ordre des Theatins soumis au 
Grand-Maistre. 



- 153 — 

Les Officiers d'une Nation seront indépendans 
des autres^ et tous soumis à la supériorité^ inten- 
dance et direction du Grand-Haistre^ comme dit 
est. 

Le Grand-Maistre sera soumis aux quatre Ins- 
pecteurs^ et ceux-cy aux douze plus anciens 
Docteurs de la Maison et Société de Sorbonne^ y 
demeurans. 

Les comptes du Collège seront rendus par le 
Procureur commun d'iceluy, en la présence du 
Grand-Maistre et des quatre Principaux, par- 
deyantles quatre Inspecteurs^ qui pourront visiter 
le Collège et la Bibliothèque quand bon leur sem- 
blera. 

A regard de la Bibliothèque^ il y aura un Bi- 
bliothécaire^ qui sera aussi nommé par les douze 
anciens Docteurs de la Maison et Société de Sor- 
bonne y demeurans, un Sous-Bibliothecaire, et 
deux serviteurs de la Bibliothèque ; lesquels Sous- 
Bibliothecaire et serviteurs seront choisis par le 
Bibliothécaire, qui en demeurera responsable. 

Le Bibliothécaire sera tenu se charger des 
Livres de la Bibliothèque, dont il fera inventaire, 
ou recollement de celuy qui en aura esté fait, de- 
quoy il donnera trois copies signées de luy, l'une 
entre les mains de Messieurs les Gens du Roy du 
Parlement, une autre qui sera mise en la Biblio- 
thèque de la Maison et Société de Sorbonne, et 
une autre entre les mains du Grand-Maistre du 
Collège. 



— 154 — 

Sera fait pareillement va Inyentaire ou Mémoire 
des manuscrits Grecs et Latins que mondit Sei- 
gneur le Cardinal Duc donne audit Collège^ avec 
sa Bibliothèque des Livres imprimez. 

Sera aussi fait un mémoire des tablettes, tables, 
armoires, bancs et sièges servans à ladite Biblio- 
thèque, que son Eminence donne encore par ces 
Présentes. 

Veut son Eminence que ladite Bibliothèque soit 
ouverte à tous les gens de Lettres deux fois par 
chacune semaine, à tel jour qu'il sera avisé par 
les quatre Inspecteurs, et par le Grand-Haistre 
dudit Collège. 

Il y aura à l'Académie un Ecuyer, un Créât, un 
Haistre à danser, un Haistre tant à faire des armes 
qu'à voltiger, un Haistre de Mathématiques, et les 
serviteurs nécessaires. 

L'Ecuyer sera nommé par son Eminence, 
ou par Faisné de ceux qui porteront son nom et 
ses armes, et les autres Officiers nommez par 
l'Ecuyer. 

Les quatre Inspecteurs et le Grand -Maistre 
pourront faire les réglemens pour la police par- 
ticulière du Collège^ et de la Bibliothèque, et 
FEcuyer ceux de la police particulière de l'Aca- 
démie. 

Quant aux réglemens généraux, ils seront faits 



1. Nous reproduisons plus loin un de ces règlements. 



— 155 — 

par son Eminence^ ou par l'aisné de ceux qui por- 
teront son nom et ses armes^ à la charge d'estre 
veùs ; sçavoir^ pour le Collège et la Bibliothèque^ 
par les douze anciens Docteurs de la Maison et 
Société de Sorbonne^ y demeurans; et ceux de 
rAcadémie^ par deux Ecuyers des Académies du 
Roy. 

Les réglemens; tant généraux que particuliers^ 
pourront estre changez^ suivant les occurrences, 
par les personnes et selon les formes cy-dessus; 
mais à la charge qu'il ne sera apporté aucun chan- 
gement au dessein principal de la présente Fon- 
dation^ ny aux intentions de mondit Seigneur 
Cardinal Duc. 

Mondit Seigneur supplie tres-humblement Sa 
Majesté d'agréer et autoriser la présente Fondation 
avec toutes ses circonstances et dépendances^ et 
d'en accorder toutes Lettres nécessaires^ avec les 
droits^ exemptions et privilèges qu'il luy plaira^ 
et que les Lettres en soient vérifiées et registrées 
au Parlement de Paris^ aux autres Compagnies 
Souveraines^ et par tout ailleurs où besoin sera^' 

Pour faire l'achat des places nécessaires à l'éta- 
blissement dudit Collège^ de la Bibliothèque et de 
l'Académie^ payement des droits d'amortissement 
et indemnité^ bastimens^ emmeublement^ ome- 
mens^ linge d'Eglise, chevaux pour l'Académie, 



1. Voyez les deux pièces suivantes. Les lettres pa- 
tentes de Louis XIV sont surtout très-remarquables. 



— 156 — 

ustanciles^ et toutes autres dépenses^ et pour les 
subsistances dudit Collège et de rAcadémie^ 
mesme pour Tachât de quelques Livres pendant 
l'année^ afin d*estre ajoutez à la Bibliothèque *; 
Mondit Seigneur le Cardinal Duc veut que sur les 
plus clairs de ses deniers comptans de ses œcono- 
mies et épargnes^ dont il est cy-devant fait men- 
tion, et de ses autres effets^ il soit pris deux millions 
de livres^ et icelle somme mise entre les mains des 
sieurs Exécuteurs de la présente Fondation^ par 
les ordres desquels seront faits les achats^ basti- 
mens^ et autres dépenses^ selon qu'ils jugeront le 
tout plus à propos^ et conformément aux intentions 
que son Eminence leur a déclarées. 

Que tout ce qui restera de ladite somme de deux 
millions de livres^ après le payement des places^ 
bastimens^ et autres choses nécessaires pour l'en- 
tier établissement^ sera mis en fonds d*beritages ou 
rentes^ par les mains desdits sieurs Exécuteurs, 
pour subvenir à la subsistance^ réparations et en- 
tretenemens dudit Collège, de la Bibliothèque, et 
de l'Académie. 

Plus mondit Seigneur le Cardinal Duc donne 



1. La bibliothèque touchait dans ce but 1,000 livres 
par an sur les fonds du collège. Elle avait en outre le 
revenu d'une somme de 17,248 liv. qui lui avait été don- 
née en 1668 par le roi, en échange de livres et de ma- 
nuscrits qu'elle avait été forcée de céder. Ces 17,248 liv. 
étaient placées sur la ville de Paris; elles produisirent 
d'abord un revenu de 900 liv. qui, de réduction en ré- 
duction, tomba à 433 liv. en 1751. 



- 157 - 

audit Collège^ Bibliothèque et Académie quarante- 
cinq mille livres de rente à luy appartenant^ sur 
THostel de Ville de Paris, de la nature qu'elles 
sont, dont il ne se paye à présent que quinze 
mille livres effectifs par chacun an, sans autre 
garantie desdites rentes, sinon qu'elles luy appar- 
tiennent. 

Et dautant que ce que dessus ne pourra satis- 
faire à l'entier établissement et à la subsistance de 
la présente Fondation, mondit Seigneur le Cardi- 
nal Duc supplie tres-humblement Sa Majesté que 
le revenu temporel de l'Abbaye de Saint Michel en 
THerm, dont son Eminence est à présent titulaire, 
en quoy que ledit revenu puisse consister, soit 
uni audit Collège, Bibliothèque et Académie; et 
que mesme le titre de ladite Abbaye soit supprimé, 
y ayant assez de considérations particulières pour 
ladite union et suppression, en réservant une 
somme telle qu'il sera ordonné par Sa Majesté, 
pour Tentretenement des bastimens, et pour le 
nombre des Prestres séculiers que Sa Majesté ju- 
gera nécessaire pour y faire le Service divin, et 
subvenir aux frais dudit Service ; suppliant tres- 
humblement Sa Majesté que les Prestres séculiers 
y soient commis par les quatre Inspecteurs dudit 
Collège, et que lesdits Prestres soient révocables 
à volonté. 

Et si tout ce que dessus n'estoit point encore 
trouvé suffisant par les sieurs Exécuteurs de ladite 
Fondation, mondit Seigneur le Cardinal Duc sup- 



- 158 - 

plie encore ires-bumblement Sa Majesté d'y join- 
dre et unir quelque autre Bénéfice^ avec pareille 
suppression de titre ou autres conditions^ afin que 
ladite Fondation que son Eminence a estimé utile 
et avantageuse à la Religion et au Royaume^ puisse 
subsister à jamais. 

Sa Majesté est aussi tres-humblement suppliée 
de faire expédier les Brevets, Lettres, et autres 
actes nécessaires pour l'exécution de tout ce que 
dessus, d'en faire faire les instances à Rome par 
ses Ambassadeurs, et que le tout soit fait, bomo- 
logué, conflrmé, vérifié, et registre par tout où 
besoin sera, afin que la présente Fondation, et 
l'exécution d'icelle, puisse esirc faite, entretenue, 
et exécutée à jamais. 

Et pour Exécuteurs de ladite présente Fonda- 
tion, jusques à l'actuel établissement du Ck)llege, 
de la Bibliothèque et de TAcadémie, mondit Sei- 
gneur le Cardinal Duc nomme Messire Guillaume 
de la Moignon, Cbevalier, Conseiller du Roy en 
tous ses Conseils, Premier Président au Parle- 
ment ; Messire Nicolas Foucquet, aussi Conseiller 
du Roy en tous ses Conseils, Procureur Général 
de Sa Majesté, et Surintendant des Finances de 
France; Messire Micbel le Tellier, Conseiller du 
Roy en ses Conseils, Secrétaire d'Estat et des Com- 
mandemens de Sa Majesté ; Messire Zongo On- 
dedei Evesque de Frejus; et Messire Jean Bap- 
tiste Colbert, Conseiller du Roy en ses Conseils, 
Intendant des Maisons et affaires de son Eminence. 



— 159 — 

Ausquels sieurs Exécuteurs^ et à chacun d'eux^ 
les uns en l'absence des autres^ mondit Seigneur 
le Cardinal Duc donne pouvoir de faire et agir tout 
ce qui sera nécessaire pour l'entière exécution de 
la présente Fondation^ tant pour l'achat des places 
que pour les bastimens communs et particuliers^ 
Eglise^ et toutes les choses en dépendantes en la 
forme et manière^ et en tel lieu que lesdits sieurs 
Exécuteurs aviseront, et pour les nourritures, ré- 
tributions, appointemens , gages, salaires des 
Officiers du Ck)llege, de la Bibliothèque, et de l'A- 
cadémie, et d'en faire le partage entre lesdits Offi- 
ciers, ainsi que lesdits sieurs Exécuteurs verront 
bon estre. 

En cas de déceds d'aucuns desdits sieurs Exécu- 
teurs, les survivans en nommeront d'autres en 
la place des décédez, en telle sorte que le nombre 
soit toujours complet, jusques à ce que la pré- 
sente Fondation soit actuellement et entièrement 
exécutée. 

Ce qui a esté ainsi dicté et nommé par mondit 
Seigneur le Cardinal Duc ausdits Notaires soussi- 
gnez, et par l'un d'eux, l'autre présent, releû à 
son Eminence, qui a déclaré que telle est sa vo- 
lonté, pour valoir par forme de disposition testa- 
mentaire à cause de mort ou autrement, en la 
meilleure forme que faire se peul ; et que s'il 
manque quelque chose pour l'exécution et inter- 
prétation de sa volonté, il s'en remet entièrement 
aux ordres qui seront donnez par lesdits sieurs 



~ 160 — 

Exécuteurs de la présente Fondation^ lesquels il 
veut estre suivis entiéremeat^ et en toutes choses, 
sans aucune réserve, tout ainsi que si son Emi- 
nence Tavoit elle-mesme ordonné. Ce fut fait, dicté, 
nommé et releû, comme dessus, audit Cbasteau de 
Yincennes, en l'appartement de son Eminence, Tan 
mil six cens soixante-un, le sixième jour de Mars 
avant midy ^ Et a signé. 

Signé, Le Vasseur, et Le Fouïn. 



II 



LKTTBES PATENTES PORTANT CONFIRMATION DE LA FONDATION 
DU COLLEGE DES QUATRB-NATIONS. 

LOUIS PAR LA GRACE DE DiEU, ROY DE FRANCE ET 

DE Navarre : A tous presens et à venir. Salut. Bien 
que la conduite que noslre Ires-cher et tres-amé 
Cousin le feu sieur Cardinal Mazarini a tenue, soit 
en paix, soit en guerre, pour l'administration de 
nos affaires , soit remplie d'une infinité de grandes 
actions, et d'autant d'illustres marques d'une ar- 
dente aflection , par l'augmentation de nostre 
gloire, l'agrandissement de nostre Estât, et les 



1. Mazarin mourut deux jours après ; il expira le 9 mars, 
vers deux heures et demie du matin. Voyez la Gazette 
de France f numéro du 12 mars 1661. 



— 161 - 

avaulages particuliers de nos Sujets ; il faut néan- 
moins avouer que rien n'a davantage signalé son 
zèle pour la France, que le dessein qu'il a formé 
pour rétablissement d'un Collège pour l'éducation 
des jeunes Gentilshommes nez dans les pais nou- 
vellement soumis à nostre obéissance. Car en effet, 
quoy-que son grand courage se soit fait connoistre 
à soutenir avec réputation une longue guerre pen- 
dant nostre minorité contre des ennemis puissans, 
sa sagesse à assoupir les mouvemens intérieurs de 
nostre Royaume, et la prudente conduite de son 
heureux génie dans la conclusion de la Paix gé- 
nérale, qui a rendu à nos Estats ses premières 
limites, et rétabli l'ancienne réputation des Fran- 
çois : Néanmoins il paroîtra toujours bien plus 
facile'de Nous conquérir des Provinces par la force 
de nos armes, et de Nous aquerir de nouveaux Su- 
jets, que d'en gagner les cœurs, et de les rendre 
véritablement François. C'est cependant ce que 
s'est heureusement proposé de faire nostredit 
Cousin le Cardinal Hazarini, par l'établissement 
dudit Collège, dans lequel faisant donner aux 
jeunes Gentilshommes issus des païs réiinis à nos- 
tre Couronne, une éducation Françoise, et leur 
inspirant insensiblement la douceur de nostre 
domination, il effacera dans leurs cœurs, par la 
reconnoissance d'un traitement si favorable, tous 
les sentimens d'une affection étrangère, et y gra- 
vera profondément, par une noble institution, les 
caractères d'un amour sincère et fldelle pour 

11 



— 16Î — 

nostre personne et pour nostre Estât. Et voulant 
favoriser en tout ce qui dépendra de Nous un si 
grand et glorieux dessein^ et si digne du rang que 
nostredit Cousin tenoit dans l'Eglise^ et prés nostre 
Personne : A ces causes^ et autres considérations 
à ce nous mouvans : De l'avis de nostre Conseil^ 
qui a veû le Contract cy-attaché sous le conlrescel 
de nostre Chancelerie^ passé par nostredit Cousin 
le feu sieur Cardinal Mazarini^ pardevant le Fouïn 
et le Vasseur, Notaires au Chastelet de Paris, par 
lequel nostredit Cousin auroit fondé un Collège et 
Académie dans nostre bonne Ville de Paris, pour 
y instruire gratuitement aux exercices de corps 
et d'esprit convenables à la Noblesse, les jeunes 
Gentilshommes qui auroient pris naissance à Pi- 
gnerolles, son territoire, et vallées y jointes ; aux 
Provinces d'Alsace, et Païs d'Allemagne qui y 
sont contigus ; en Flandres, Ariois, Hainault; en 
Luxembourg et Roussillon, Conflans et Sardaigne, 
en ce qui nous appartient en tous lesdits Païs, et 
ce qui en est demeuré sous nostre obéissance par 
le Traité de Munster du 24-. Octobre 1648. et par 
celuy de la Paix générale, conclue en l'Isle des 
Faisans le 7. Novembre 4659. ensemble pour les 
enfans nez en Italie dans l'Estat Ecclésiastique, 
avec clause qu'une grande Bibliothèque apparte- 
nante à nostredit Cousin demeureroit jointe et 
unie audit Collège et Académie : Nous avons con- 
firmé, loué, et approuvé, et par ces Présentes 
signées de nostre main, confirmons, louons, et 



— 163 — 

approuvons la Fondation portée par ledit Contract, 
que Nous voulons estre exécuté de point en point 
selon sa forme et teneur ; lequel Collège et Acadé- 
mie Nous voulons estre nommé et appelle du nom 
de Mazarini. Et pour donner des marques plus 
expresses de la satisfaction que Nous avons dudit 
établissement) voulons et Nous plaist que ladite 
Fondation soit censée et réputée Royale, et jouisse 
des mesmes avantages, privilèges et prérogatives 
que si elle avoit esté par Nous faite et instituée. 
Si donnons en mandement à nos amez et féaux 
Conseillers, les Gens tenans nostre Cour de Parle- 
ment à Paris, Gens de nos Comptes, et Cour des 
Aydes audit lieu, que ces Présentes ils ayent à re- 
gistrer, et faire exécuter ledit Contract de Fonda- 
tion portée par iceluy, selon sa forme et teneur ; 
cessant, et faisant cesser tous troubles et empes- 
chemens qui pourroient estre mis ou donnez au 
contraire : Car tel est nostre plaisir. Et afin que 
ce soit chose ferme et stable à toujours, nous 
avons fait mettre nostre scel à cesdites Présentes. 
Donné à Saint Germain en Laye, au mois de Juin, 
Tan de grâce mil six cens soixante-cinq, et de 
nostre Règne le vingt-troisième. Signé, LOUIS. Et 
sur le reply. Par le Roy, De Guenegaud. Et scellé 
du grand Sceau de cire verte. Et sur le mesme 
reply est écrit. Visa, Seguier, Pour servir aux 
Lettres Patentes, portant confirmation de la Fon- 
dation du Collège Mazarini. 
Begislrées, ouï le Procureur Général du Roy, 



— 164 — 

pour estre exécutées selon leur forme et teneur, aux 
charges portées par l'Arrest de ce jour. A Paris, 
en Parlement^ le 14. Aoust 1665. Signé, Robert. 



III 



ARR^ D*BNRiE61STRBMBNT DB L*ACTB DB FONDATION DD COLLÉOB 

DBS QUATRB-NATION8 

BT DBS LBTTRB8 PATBNTBS QUI LB CONFIRMENT. 

Veu par la Cour les Lettres patentes du Roy, 
données à Saint Germain au mois de Juin dernier, 
signées, LOUIS, sur le reply. Par le Roy, De Gub- 
NEGACD, et scellées du grand Sceau de cire verte; 
par lesquelles, et pour les causes y contenues, ledit 
Seigneur Roy auroit confirmé, loué, et approuvé 
la Fondation faite par son Eminence, le sieur Car- 
dinal Mazarini, par Contract passé pardevant le 
Fouïn et le Vasseur, Notaires au Chastelet de 
Paris; par lequel il auroit fondé un Ck)llege et Aca- 
démie dans cette Ville de Paris, pour y instruire 
gratuitement aux exercices de corps et d'esprit 
convenables à la Noblesse, les jeunes Gentilshom- 
mes qui auroient pris naissance à PigneroUes, son 
territoire, et vallées y jointes; aux Provinces d'Al- 
sace, et Païs d'Allemagne qui y sont contigus ; en 
Flandres, Artois, Hainault; en Luxembourg et 
RoussilloD, Conflans et Sardaigne, en ce qui appar- 



— 165 - 

tient et est demeuré sous l'obeissaDce de Sa Majesté 
par le Traité de Munster du U. Octobre 1648. et 
par celuy de la Paix génei-ale^ conclue en llsle des 
Faisans le 7. Novembre 4659. ensemble pour les 
enfans nez en Italie^ dans l'Estat Ecclésiastique ; 
avec clause^ qu'une grande Bibliothèque^ apparte- 
nante audit feu sieur Cardinal Mazarini, demeure- 
roit jointe et unie audit Collège et Académie , 
soient nommez du nom de Hazarini^ et que ladite 
Fondation soit censée et réputée Royale^ et jouisse 
des mesmes avantages^ privilèges et prérogatives^ 
que si elle avoit esté faite par ledit Seigneur Roy^ 
ainsi que plus au long le contiennent lesdites 
Lettres à la Cour adressantes. Yeû aussi ledit Con- 
tract de Fondation du 6. Mars 1661. signé le Vas- 
seur et le Fouïn^ Notaires : Conclusions du Procu- 
reur Général : Ouï le rapport de M« Pierre de 
Brilhac, Conseiller ; tout considéré : Ladite Cour 
a ordonné et ordonne, que lesdites Lettres et Con- 
tract de Fondation seront registrez au Greffé 
d'icelle^ pour estre exécutez selon leur forme et 
teneur ; à la charge que nul Principal ne pourra 
estre receû qu'il ne soit né dans les terres dudit 
Seigneur Roy, et qu'il n'ait obtenu Lettres de 
naturalité bien et deûëment veriflées ; et outre 
que les Lettres d'Oeconomat du 20. May 1662. 
veriflées en ladite Cour le 23. May ensuivant, 
seront exécutées selon leur forme et teneur, en 
attendant que sur les consentemens portez par le 
Contract du 18. Aoust 1664. les Bulles d'union 



— 166 — 

audit Collège de TAbbaye de S. Michel en rHemi, 
ayent esté obtenues avec les Lettres patentes du 
Roy, pour les autoriser*. Fait en Parlement le 
quatorzième Aoust mil six cens soixante-cinq. 
Signé, Robert. 



IV 

LBTTRB8 PATENTES PORTANT RÈGLEMENT POUR LE COLLÈGE 
DBS QUATRE-NATIONS. 

LOUIS, par la grâce de Dieu, Roy de France et 
de Navarre ; à tous presens et à venir, salut. Les 
importans services que nous a rendus et à nostre 
Estât nostre Cousin le Cardinal Mazarin, nous 
ayant engagez d'accorder nostre protection au Col- 
lège qu'il a fondé dans nostre bonne Ville de Paris; 
nous avons cru n'en pouvoir donner des marques 
plus certaines qu'en faisant nous-mesmes les re- 
glemens nécessaires pour rendre cet établissement 
parfait. A ces causes, et après nous avoir fait re- 



1. A cet égard, voyez : Concordat fait entre messieurs les 
Exécuteurs de la Fondation faite pa/r Monseigneur le Cardinal 
Masarini^ et les Religietux; de la Congrégation de Saint^Maur^ 
fowr Vunion de VAbbaye de Saint-Michel en THerm, 10 p. 
in-folio. — Bulla unionis mensœ ahhatiaUs monasterii Sancti- 
Michaelis inEremo collegio Mazarino^ 8 p. in-folio. — Sen- 
tence de Vofficial de Luçon portant fulmination des huiles 
d'union de Vahhaye de S. Michel en VHerm au collège Ma- 
zarini, 12 p. in-folio. 



— 167 — 

présenter le testament de nostre Cousin^ Tacle de 
Fondation, ensemble nos Lettres patentes du mois 
de juin 1665. de nostre certaine science, pleine 
puissance et authorilé royale, voulons et ordon- 
nons ce qui ensuit : c'est à sçavoir que : 

I. Le Collège sera composé à soixante écoliers 
Gentils-hommes ou enfansdes principaux babitans 
vivans noblement dans les lieux cy-après nommez, 
sans que sous quelque prétexte que ce soit, on 
puisse tenir d'autres pensionnaires dans ledit 
Collège. 

n. La nomination des écoliers appartiendra à 
Taisné masle de la maison de Mazarini en qualité 
de Fondateur, et au défaut de masle ou s'il ne rem- 
plissoit point les |>laces de personnes capables, 
quatre mois après qu'il sera averty de la vacance 
par le grand-maistre, ladite nomination et entière 
provision nous sera dévolue de plein droit. 

III. Les nobles seront préférez pour la nomina- 
tion à ceux qui ne le seront pas, quoyqu'il n'y ait 
entr'eux aucune distinction dans le Collège, quand 
ils y auront esté receûs. 

IV. Les preuves de Tâge, du lieu de la naissance, 
de la noblesse et des autres qualitez nécessaires 
seront examinées par quatre docteurs de la Mai- 
son et Société de Sorbonne et par le grand-mais- 
tre du Collège. 

V. Nul ne sera pourveu desdites places, s'il n'est 
au moins âgé de dix ans accomplis ; et nul n'y sera 
receu après avoir atteint l'âge de quinze 



— 168 — 

VI. Les soixante écoliers seront choisis : sçavoir 
vingt de nos provinces d'Artois, Cambray, Flan- 
dres, Haynault et Luxembourg : quinze d'Alsace, 
Strasbourg et pays d'Allemagne et Franche-Comté : 
quinze de PigneroUes et vallées qui y sont jointes, 
Cazal et de l'Estat Ecclésiastique, en telle sorte que 
ceux de PigneroUes et de Cazal soient préférez 
aux autres ; et à leur défaut les Romains préférez 
à ceux de l'Estat Ecclésiastique : dix de Roussillon, 
Conflans et Sardaigne. 

VIL S'il ne s'en trouve pas le nombre suffisant 
desdites provinces, en ce cas nous pourrons en 
choisir d'autres lieux de nostre royaume^ après 
que pendant quatre mois les places auront vacqué, 
et que l'aisné de la maison de Hazarini aura eu le 
temps d'en nommer des lieux désignez dans la 
Fondation. 

VIII. Tous lesdits écoliers seront instruits, logez, 
nourris et meublez gratuitement, tant en santé 
qu'en maladie, pendant le cours ordinaire des 
classes ; et leur sera donné à chacun la somme de 
cent livres tous les ans, pour les habits et linges 
de leurs personnes. 

IX. Il y aura pour le gouvernement du Collège 
un grand-maistre qui sera aussi principal, docteur 
de la Maison et Société de Sorbonne : un procu- 
reur, docteur ou bachelier de ladite Maison : un 
sous-principal : quatre sous-maistres, et un cha- 
pelain . 

X. Le grand-jnaistre nomniera le sous-prin- 



— 169 — 
cipal^ les sous-maistres^ le chapelain et tous les 
regens ; et pourra les destituer quand il le jugera 
à propos. 

XI. Le sous-principal sera au moins bachelier 
de la Maison de Sorbonne; mais à Tesgard des 
sous-maistres et des regens^ il suffit qu'ils soient 
du corps de l'Université. 

XII. Dérogeant à cet égard à l'article de la Fon- 
dation^ par lequel il estoit dit que le principal et 
les sous-principaux de la nation Italienne seroient 
Theatins. 

XIII. Le Collège ne sera point distingué par na- 
tions, et il n'y aura d'autre différence entre les 
écoliers que l'âge et les classes. 

XIV. Les écoliers pourront estre renvoyez du 
Collège pour leurs mauvaises mœurs par le grand- 
maistre, de l'avis des quatre inspecteurs, après 
avoir averty les parons et le nominateur de les 
retirer. 

XY. Il y aura neuf classes dans le Collège, six 
d'humanitez, deux de philosophie et une de ma- 
thématique ; mais il y aura deux regens de rhé- 
torique, dont l'un enseignera le matin, et l'autre 
l'apres-disnée, ainsi qu'il sera réglé parle grand - 
maistre. 

XVI. La nomination de tous les serviteurs ap- 
partiendra au grand-maistre seul ; mais ceux qui 
auront soin de l'œconomie de la Maison, seront 
nommez de concert par le grand-maistre et le 
procureur. 



- 170 — 

XVII. Le procureur fera les receptes et dépenses 
ordinaires; 

XVIII. Il ne pourra faire les extraordinaires que 
par Tordre par écrit du grand-maistre et des qua- 
tre inspecteurs ; pourra neantmoins, sur le sim- 
ple ordre par écrit du grand-maistre, employer 
jusques à la somme de cent livres. 

XIX. Le procureur rendra ses comptes tous les 
ans pardevant les quatre inspecteurs, en présence 
du grand-maistre. 

XX. Il aura sous luy un homme pour solliciter 
les affaires et agir sous ses ordres, dont le choix et 
la destitution luy appartiendra. 

XXI. Le bibliothécaire sera nommé par la Mai- 
son et Société de Sorbonne, et choisi autant qu'il 
se pourra, du nombre des docteurs de la Maison. 

XXII. Il y aura la nomination d'un sous-biblio- 
thecaire et de deux serviteurs qui n'auront d'autre 
soin que celuy de la Bibliothèque; lesquels il 
pourra destituer, lors qu'il le jugera à propos. 

XXIII. Le bibliothequaire se chargera par inven- 
taire des livres de la Bibliothèque, des manuscrits 
et des meubles qui y doivent estre destinez. 

XXIV. La Bibliothèque sera ouverte au public 
deux jours de la semaine, le lundy et le jeudy, de- 
puis huit heures du matin jusques à dix heures et 
demie, et depuis deux heures après midy jusques 
à quatre en hyver, et jusques à cinq en esté. 

XXV. Le bibliothécaire, le sous-bibliothecaire 
et les deux serviteurs seront tenus de se trouver 



— 171 — 

dans la Bibliothèque aux jours et heures cy-dessus 
marquez^ pour donner les livres qui seront de- 
mandez, et pour veiller qu'ils ne soient gastez ou 
emportez. 

XXVI. Il sera fait aux frais du Collège quatre 
exemplaires du catalogue de la Bibliothèque, dont 
un demeurera dans la Bibliothèque, le second sera 
donné à nos avocats et procureur gênerai du Par- 
lement, le troisième sera mis dans la Bibliothèque 
de Sorbonne, et le quatrième demeurera entre les 
mains du grand-maistre du Collège. 

XXVII. Le procureur du Collège donnera tous 
les ans mil livres au bibliothécaire pour aug- 
menter la Bibliothèque, à la charge de rendre 
compte de Temploy pardevant le grand-maistre et 
les quatre inspecteurs du Collège, qui pourront, 
quand ils le jugeront à propos, visiter la Biblio- 
thèque. 

XXVIII. Le grand-maistre, le procureur et le 
bibliothécaire seront perpétuels ; et leur nomina- 
tion appartiendra à la Maison et Société de Sor- 
bonne. 

XXIX. La Maison et Société de Sorbonne aura 
la direction générale de tout le Collège, à l'effet de 
quoy elle nommera quatre docteurs qui auront la 
qualité d'inspecteurs du Collège, et qui en feront 
pendant quatre ans seulement les fonctions, s'il 
n'est jugé à propos de les continuer. 

XXX. Le grand-maistre aura la supériorité et 
la préséance sur tous les officiers du Collège, et 



— 172 — 

après luy le procureur, si ce n'est que le biblio- 
tbe(*âire estant docteur, soit plus ancien que le 
procureur, auquel cas le bibliothécaire aura seu- 
lement la préséance. 

XXXI. Les inspecteurs visiteront le plus sou- 
vent qu'ils pourront le Collège, y décideront avec 
le grand-maistre toutes les affaires qui regarderont 
la discipline, recevront les plaintes, entendront les 
comptes du procureur, et tiendront la main à 
l'exécution de la Fondation. 

XXXII. Les quatre inspecteurs ne sortiront 
point ensemble de charge, mais il en demeurera 
toujours deux anciens avec les deux qui seront 
nouvellement éleûs. 

XXXIII. Les reglemens qui seront jugez néces- 
saires dans la suite des temps seront faits par 
l'aisné de la Maison de Mazarini, avec l'avis de la 
Maison de Sorbonne ; mais ils ne pourront estre 
exécutez qu'ils ne soieift confirmez par nos Lettres 
patentes. 

XXXIV. Enjoignons à nos avocats et procureur 
gênerai de visiter le plus souvent qu'ils pourront 
le Collège, soit séparément ou conjointement, et 
de tenir la main à l'exécution de la Fondation; à 
l'effet de quoy ils feront représenter les registres 
et comptes du procureur ; sans qu'ils puissent 
neantmoins commettre pour ladite visite personne 
en leur place. 

XXXV. On pourra recevoir dans les classes du 
Collège d'autres écoliers que les pensionnaires. 



— 173 — 

sans qu'ils soieat tenus de donner aucun salaire 
aux maistres qui les enseigneront. 

XXXVI. Et pour engager d'avantage ceux qui 
auront soin du Collège et qui y enseigneront^ nous 
voulons qu'il soit donné sur les revenus dudit 
Collège^ tous les ans^ au grand-maistre^ quinze- 
cent livres : au sous-principal^ six-cent livres : 
aux quatre sous • maistres ^ chacun quatre -cent 
livres : aux deux regens de philosophie et deux de 
rhethorique^ chacun mil livres : aux regens de 
seconde et troisiesme^ chacun huit cens livres : 
aux trois autres regens chacun six-cent livres : au 
régent de mathématique^ six-cent livres : au bi- 
bliothécaire^ onze-cent livres : au sous-bibliothe- 
quaire^ cinq cens livres : aux deux garçons servans 
à la bibliothèque^ chacun cent-cinquante livres : 
au chapelain^ trois cens livres : au procureur onze- 
cens livres : à un agent sous luy^ trois cens livres ; 
le tout outre le logement dans le Collège qui leur 
sera marqué^ et la nourriture qui leur sera fournie 
convenablement en commun. 

XXXVII. Sera aussi donné au sieur de la Po- 
terie qui a eu soin des livres jusques à présent 
]a somme de huit cens livres par chacun an pen- 
dant sa vie^ en considération des services qu'il a 
rendus au Collège. 

XXXVIII. Voulons que le Collège porte le nom 
de Mazarini^ et qu'il jouisse de tous les droits qui 
appartiennent aux Maisons de Fondation royale; 
et en conséquence l'avons déchargé de tous les 



— 174 — 

droits qui nous auroient pu appartenir ou à nos 
fermiers, pour l'acquisition des places sur les- 
quelles il est basti^ soit à titre de quint et de lots 
et vente, d'amortissement ou d'indemnité. 

XXXIX. Dérogeons à tout ce qui pourroit estre 
contraire au présent règlement dans la Fondation, 
et nommément à l'establissement d'une Académie 
pour apprendre les exercices militaires , nonob- 
stant ce qui est porté par nos Lettres patentes du 
mois de juin 1665. 

XL. Et pour les choses qui ne sont contenues 
dans nos lettres, ordonnons que ledit Collège sera 
gouverné par les statuts de l'Université de Paris, 
dont il fait partie, et que tous les oflSciers dudit 
Collège jouissent des droits et privilèges qui ap- 
partiennent aux principaux et regens de l'Univer- 
sité de Paris. Si donnons en mandement à nos 
amez et féaux les gens tenans nostre Cour de Par- 
lement, Chambre des comptes et Cour des aydes 
à Paris, que ces présentes ils ayent à registrer et 
faire exécuter selon leur forme et teneur : cessant 
et faisant cesser tous troubles et empeschemens 
qui pourroient estre mis ou donnez au contraire. 
Car tel est notre plaisir. Et afin que ce soit chose 
ferme et stable à toujours, nous avons fait mettre 
nostre scel à cesdites présentes. Donné à Versailles 
au mois de Mars Tan de grâce M. DC. LXXXVIII. 
et de nostre règne le XLV. Signé, LOUIS; et plus 
bas : par le Roy, Phelipeaux. Et à costé : visa, Bou- 
GHERAT ; et audessous : pour Lettres patentes por- 



— 175 - 

tant règlement pour le Collège Mazarini. Et scellées 
en lacs de soye du grand sceau de cire verte. 

Registrées, ouy et ce requérant le procureur 
gênerai du Roy, pour estre exécutées selon leur 
forme et teneur, suivant Tarrest de ce jour. A Paris 
en Parlement le XXIII. Mars M. DC. LXXXVIÏÏ. 
Signéy Donglois. 

Registrées en la Chambre des comptes, ouy et 
ce requérant le procureur gênerai du Roy, pour 
estre exécutées selon leur forme et teneur ; à la 
charge que nul principal et régent ne pourra 
estre reçeu qu'il ne soit naturel François, ou 
qu'il n'ait obtenu Lettres de naturalité deûëment 
vérifiées par la Chambre. Le VU. jour d'Avril 
M. DC. LXXXVIII. Signé, Richer. 

Registrées en la Cour des aydes, ouy ce requé- 
rant et consentant le procureur gênerai du Roy, 
pour estre exécutées selon leur forme et teneur; 
à la charge que nul principal et régent ne pourra 
estre receû qu'il ne soit naturel François, ou 
qu'il n'ait obtenu des Lettres de naturalité bien et 
et deûëment vérifiées. A Paris le VÏII. Avril 
M. DC. LXXXVIII. Signé, Du Molin. 



— 176 — 
V 

KBOLSMBKT INTÊRIBUR DU COLLÈGE DBS QUATRB-NATIONS < . 

On sonnera le lever à cinq heures et demie, et 
dans le grand froid à Theure fixée par M. le Prin- 
cipal. Le domestique de chaque corridor éveillera 
les pensionnaires et leur donnera de la lumière, 
dans la saison qui l'exige. 

Un quart d'heure après, au second coup de 
cloche, les pensionnaires se rendront habillés 
décemment à la salle d'étude, où ils seront reçus 
par les sous-maîtres. La prière se fera toujours en 
présence du maître et non du domestique. 

Depuis la prière jusqu'à sept heures et un quart, 
les élevés apprendront leurs leçons et les reciteront 
toutes à leurs maîtres, qui après cela leur feront 
expliquer littéralement Tauteur qui doit être expli- 
qué en classe. 

Depuis sept heures et un quart jusqu'aux trois 



1. Nous avons trouvé ce règlement aux Archives de 
l'Empire, à la fin du registre coté MM, 463, et qui porte 
en titre : Registre pour servir aux délibérations et arrestés de 
Messieurs les Inspecteurs du collège Mazarin et Grand Maistre, 
Le règlement ne fait point partie du registre, où il a cer- 
tainement été autrefois laissé par mégarde. Il est écrit sur 
une feuille volante et avec très-peu de soin. On peut sup- 
poser que chaque sous-maître était tenu d'en posséder 
un exemplaire, qu'il devait copier lui-même. 



— 177 — 

quarts^ les élevés s'habilleront et déjeuneront; aux 
trois quarts ils iront à la messe^ puis en classe. 

A dix heures et demie ils se rendront^ sans 
s'amuser soit dans la cour soit dans les escaliers, 
à leur chambre commune, où ne manqueront point 
de se trouver MM. les sous-maitres. Ceux-ci leur 
feront faire leur devoir sur cahier, et exigeront que 
la copie qui doit être portée en classe leur soit 
remise avec le cahier qu'ils auront toujours soin 
de confronter. 

A onze heures trois quarts, les élevés descen- 
dront sans tumulte au réfectoire, où doit toujours 
se trouver des premiers le maître de garde pour y 
dire le benedicite. Chaque maître doit, autant que 
faire se peut, assister aux repas pour servir la 
nourriture à ceux qui composent son plat, et les 
contenir dans l'ordre. 

Au commencement du repas, les pensionnaires 
feront chacun à leur tour une lecture pendant au 
moins dix minutes. 

Après le dîner, la récréation durera jusqu'à une 
heure. 

Pendant la récréation , les élevés seront gardés 
par un sous-maître toujours accompagné d'un 
domestique qui tiendra le poste indiqué par le 
sous-maître. 

n sera défendu aux élevés, sous peine de puni- 
tion, de sortir du lieu de la recréation, à moins 
qu'ils n'en aient obtenu la permission du sous- 
maître de garde. 

12 



— 178 — 

La recréation fluie, les élevés remonteront dans 
leurs salles d'étude pour y apprendre et réciter 
leurs leçons, jusqu'à l'heure de la classe. 

Après la classe, ils se rendront dans leurs salles 
d'étude, où ils seront en recréation seulement 
pendant un quart d'heure pour goûter. Après quoi, 
chaque sous-maître les mettra à l'étude pour tra- 
vailler au devoir donné en classe. Lequel devoir 
sera, autant que faire se pourra, corrigé pour la 
fin de l'étude, et la copie faite. 

Le souper à sept heures ; en observant tout ce 
qui a été prescrit pour le dîner. 

Après le souper, recréation jusqu'à huit heures 
trois quarts, en observant tout ce qui a été prescrit 
pour la recréation de midi. 

Nota, En quelque lieu que se passent les recréa- 
tions, les sous-maîtres doivent apporter l'attention 
la plus scrupuleuse pour que deux élevés n'en 
sortent point à Ta fois; si ce n'est quand ils sont 
demandés par leurs parens ou correspondans. 

A huit heures trois quarts, la prière. 

Après la prière, les élevés remonteront chacun 
à leur chambre en silence, et suivis du sous-maître 
de garde, qui s'assurera si les domestiques sont à 
leurs postes, si les chambres sont ouvertes et les 
chandelles allumées. 

A neuf heures et un quart, toutes les chandelles 
doivent être éteintes. Le sous-maître de garde doit 
à cette heure faire sa ronde, et voir si tout est bien 
fermé. 



— 179 — 

Nota. Dans cette circonstance , c'est un grand 
inconvénient pour le mattre et les enfans qu'un 
domestique qui a trop bu. 

RÈGLEMENS POUR LES DIMANCHES^ FÊTES ET JOURS 
DE CONGÉ PLEIN. 

Le lever à six heures et demie ; à six heures trois 
quarts la prière^ qui sera suivie d'une lecture de 
quelque livre de piété pendant un quart d'heure^ 
de manière à ne sortir de la salle d'étude qu'à sept 
heures et demie. 

Depuis sept heures et demie jusqu'à huit heures^ 
les élevés seront dans leurs chambres pour s'ha- 
biller. 

Nota. En hiver^ ils ne restent qu'un quart d'heure 
dans leurs chambres, et viennent se chauffer pen- 
dant le dernier quart dans la salle d'étude. 

A huit heures^ le sous-maitre de garde conduit 
à la messe les élevés^ qui ensuite déjeunent dans 
le lieu de la récréation^ où ils demeurent jusqu'à 
neuf heures et demie les jours de congé plein ^ et 
jusqu'à neuf heures trois quarts les jours de 
dimanches et fêtes quand il y aura office chanté. 

A neuf heures et demie les jours de congé plein^ 
les élevés remonteront à l'étude jusqu'au dtner; 
les dimanches à neuf heures et demie ils entreront 
au réfectoire^ pour y entendre une instruction; et 
ensuite ils se rendront dans leurs salles d'étude 
pour y travailler jusqu'au dîner. 



— 180 — 

Après le diner^ récréation jusqu'à une heure. 

A une beure^ vêpres. Si elles sont chantées^ 
rétude ne commencera qu'à deux heures et ne 
finira qu'à quatre heures. Recréation le reste de la 
journée. Si elles sont simplement récitées à l'église 
par leseleves toujours accompagnés du sous maître 
de garde ^ l'étude commencera immédiatement 
après vêpres, c'est-à-dire à une heure et quart, et 
continuera jusqu'à deux heures et demie. 

Ensuite récréation jusqu'à cinq heures et demie. 

Depuis cinq heures et demie jusqu'au souper, 
les élevés seront à l'étude chacun dans leurs salles 
d'étude respectives. Le souper à l'ordinaire. 

Les jours de congé plein, on observera dans la 
matinée ce qui a été prescrit pour les jours de fête. 
L'après dîner, les élevés remonteront dans leurs 
chambres pour se préparer à la promenade. A une 
heure et demie, promenade jusqu'à cinq heures. 

Les jours de demi congé, la matinée se passera 
selon ce qui est prescrit pour les jours de classe ; 
et l'après midi, suivant ce qui est prescrit pour 
l'après midi des jours de congé plein. 

DES PROMENADES. 

Jamais de promenades les dimanches et jours de 
fêtes solennelles. 

Les élevés sont conduits en promenade par le 
sous-maître de garde, qui sera toujours accom- 
pagné de son domestique, afin que la surveillance 



- 181 — 

soit plus exacte et plus sûre. Les élevés n'aclieierout 
rien sans la permission de leur maître. 

Depuis Pâques jusqu'à la rentrée des classes^ les 
jours de congé, l'étude de Taprès dîner commen- 
cera à une heure jusqu'à deux heures et demie. La 
promenade depuis trois heures, toutes les fois 
qu'elle pourra avoir lieu, jusqu'au souper. 

DES SORTIES EN VILLE. 

Jamais un eleve ne pourra sortir sans la permis- 
sion de Monsieur le principal, et celuy-ci évitera le 
plus qu'il pourra de la donner sans le satisfecit du 
sous-maître qui en sera particulièrement chargé. 

Monsieur le principal ne donnera de permission 
que sur une lettre ou au moins un billet des parens 
ou correspondans bien connus pour tels; ceux-ci 
enverront rechercher, et feront reconduire au 
Collège par leurs domestiques ceux des élevés 
qu'ils voudront avoir. 

Les permissions de sortir seront données par des 
billets que les portiers Recevront en écrivant des- 
sus l'heure à laquelle chaque billet luy a été remis, 
et l'heure à laquelle Televe inscrit sur ce billet est 
rentré. Les élevés devront être rentrés pour le 
souper. 

A neuf heures du soir, tous ces billets seront 
reportés chez Monsieur le principal. 

Nota. Il serait à souhaiter qu'un eleve ne pût 
point aller en ville plus d'une fois en quinze jours. 



- 182 — 
VISITES DES CHAMBRES DES ELEVES. 

Cet article est très-important. 

Chaque sous-maitre fera de tems en tems la 
visite des chambres des élevés^ tantôt en leur pré- 
sence^ tantôt en leur absence. La visite même des 
paillasses ne sera pas toujours inutile. 

n faut examiner : i"" en quel état sont les croi- 
sées; 2o s'il n'y a pas de mauvais livres ou de 
pierres à fusil et amadou^ ou même des bouteilles 
de liqueur. 

Un sous-maitre doit être authorisé à se faire ou- 
vrhr, par le serrurier de la maison^ toute cassette^ 
ou bibliothèque ou malle. 

Tout domestique de corridor qui auroit vu ou 
entendu des choses qui sont contre le bon ordre 
ou la décence^ sans en avoir averti les maîtres^ doit 
être renvoyé; ainsi que tout commissionnaire ou 
garçon perruquier qui seroit reconnu pour colpor- 
teur secret des élevés.. 

DE LA CHAPELLE. 

Les élevés doivent se rendre à la chapelle en 
même tems que le sous-maitre de garde^ et assister 
aux offices avec la modestie convenable au lieu; 
ils n'y chanteront point de manière à troubler le 
chœur. 

Les jours de confession, un des domestiques de 



— 183 — 

corridor se tiendra dans la chapelle pour y remar- 
quer la conduite de chaque eleve^ et en rendra 
compte directement à Monsieur le principal. 

DE LA SALLE A MANGER. 

n sera défendu aux garçons de corridor de se 
mêler à la conversation des élevés entr'eux, ou du 
maître avec les élevés; ils ne parleront que quand 
ils seront interrogés parle maître. Tout domestique 
qui manquera publiquement à un sous-maître qui 
ne luy ordonnera que des choses raisonnables doit 
être renvoyé. 

DES PROMENADES. 

Il est bon que le sous-maître > au moment de 
partir du collège pour aller en promenade^ s'assure 
avec son domestique du nombre des élevés qu'il 
emmène avec. C'est un moyen de voir plus promp- 
tement et plus sûrement si quelqu'un s'absente ou 
s'écarte. 

Au moment de partir du lieu de la promenade^ 
sur l'avis du msutre^ le domestique rassemble les 
élevés auprès du maître qui doit compter son 
monde comme en partant du collège. 

DE l'infirmerie. 

Pour prévenir les abus qui ont eu lieu jusqu'ici, 
il faut choisir une garde-malade sur laquelle on 



— 184 — 

puisse compter; et ce sera celle qui ne se laissera 
pas gagner par argent bu par quelques présens 
d*une autre nature. Une garde -malade^ sous peine 
d'être congédiée à l'heure méme^ ne doit laisser 
entrer à l'infirmerie ni nourriture^ ni friandises 
quelconques. 





DOCUMENTS MANUSCRITS 



MBLATIFt AU 



COLLÈGE DES QUATRE-NATIONS 



ARCHIVES DE L EMPIRE. 



Registre des délibérations du conseil de la fondation 
du collège Mazarini. 1 registre in-folio, coté MM, 462. 

Ce registre, commencé en 166], année de la mort de 
Mazarin, s*arréte en 1668, année de Touverture du Col- 
lège. 

Registre pour servir aux délibérations et arrestés de 
Messieurs les Inspecteurs du collège Mazarin, et Grand- 
Maistre. 1 registre in-folio, coté MM, 463. 

C'est dans ce registre^ qui va de Tannée 1713 à Tannée 
1738, que se trouve le Règlement que nous avons repro- 
duit page 176. 



— 186 — 

Registre pour servir aux délibérations et arrêtés de 
Messieurs les Inspecteurs et Grand-Maitre du collège 
Mazarin. i registre in-folio, coté HH^ 464. 

C'est la suite du précédent. Il commence au 6 février 
1739, et se continue jusqu'au 10 juin 1791. 

Arrest du Conseil qui déclare le terrain des portes, 
tours, ramparts^ murs, fossez de Nesle et contrescarpes 
estre dans la directe et seigneurie de Sa Majesté, 

Cet arrêt fait partie d'une liasse cotée Q, 1273. 

Compte rendu par M. Mariage, trésorier du Collège 
Mazarinj de la recepte et despence desreuenus dud. Col^ 
lege, 1 registre in-folio, coté H^ 2822. 

De l'année 1662 à l'année 1673. 

Compte que rend Simon Mariage^ conseiller du Roy, 
au nom et comme fondé de procuration de Nosseigneurs 
les Exécuteurs testamentaires de la fondation faite par 
feu Monseigneur l'Eminentissime Cardinal Mazarinj, 
i registre in-folio, coté H, 2823. 

Suite du précédent; il va de 1674 à 1683. 

Journal de la despence qui est faite par M, Mariage 
pour le Collège Mazarinj. i registre in-folio , coté H , 
2824. 

Suite du précédent, et fin des comptes tenus par S. Ma- 
riage. 

Déclaration censuelle des bdtimens du collège Mazarin 
et de plusieurs maisons et emplacemens y joignant, rue 
Guénégaud et rue Mazarine, 

Déclaration de maisons et emplacemens joignant le 
collège Mazarin. 



— 187 — 

Ces deux pièces sont de l'année 1701, et font partie de 
la liasse cotée Q, 1273. 

Renseignemens sur la tctxe des propriétaires de mai- 
sons pour le logement des mousquetaires. 

Pièce relative aux maisons que le Collège possédait rue 
Mazarine. Comprise dans la liasse cotée Q, 1274. 

Comptes que rend Af« Charles Tharel d'Allo, prestre, 
docteur de la Maison et Société de Sorbonne, Procureur 
du collège Mazarin. 3 registres in-folio, cotés H, 2825, 
2826, 2827. 

Les comptes de d'AUo, qui embrassent les années 1588 
à 1702, commencent la série des registres tenus par les 
procureurs du Collège. Quinze comptes rendus. 

Comptes que rend M^ Jean Rabouyn, prestre, docteur 
de la Maison et Société de Sorbonne^ Procureur du col- 
lège Mazarin. 2 registres in-folio, cotés II, 2827, 2828. 

De l'année 1703 à l'année 1712. Neuf comptes rendus. 

Comptes que rend Jean-Robert Golier^ agent des af- 
faires du Collège Mazarin, 2 registres in-folio, cotés H, 
2828, 2829. 
Années 1713 à 1718. Cinq comptes rendus. 

Comptes que rend Nicolas Vamier de la recepte et de- 
pence qu'il a fait pour le collège Mazarin. i registre in- 
folio, coté H, 2829. 

Années 1719 à 1722. Comme l'indique le chiffre d'in- 
scription, ces quatre comptes rendus sont compris dans 
le registre précédent. 

Comptes que rend messire Barthélémy de la Fleutrie, 
prêtre, docteur de la Maison et Société de Sorbonne, 



— 188 - 

procureur du collège Mazarin, de la recette et dépenses 
faites pour ledit collège, 5 registres in-folio, cotés H, 
2829 à 2833. 

Ces vingt-huit comptes rendus vont de l'année 1723 à 
l'année 1750. 

Comptes que rend messire Ambroise Riballier, prêtre, 
docteur de la Maison et Société de Sorbonne, procureur 
du collège Mazarin, 2 registres in-foiio, cotés H^ 2833 
et 2834. 

Les comptes de Riballier commencent en 1751 et s'ar- 
rêtent en août 1765. Nous avons dit qu'il fut à cette 
époque nommé Grand-Maitre du Collège. 

Comptes que rend messire Emmanuel-Clément-Chrétien 
Brugetj prêtre^ docteur de la Maison et Société de Sor- 
bonncy procureur du collège Mazarin, 1 registre in-folio, 
coté H, 2835. 

De l'année 1765 à l'année 1784. Bru get fut fait Grand- 
Maître en 1785. 

Comptes que rend messire André Raulin, prêtre, doc- 
teur de la Maison et Société de Sorbonne, chanoine de 
l'église de PérigueuXy chapelain de madame Adélaïde de 
France, procureur du collège Mazarin, 1 registre in-folio, 
coté H, 2842. 

Les comptes de Raulin s'ârrôtent à la fin de 1789. Pour 
les années suivantes, il n'y a pas eu de rédaction. Le 
Procureur Brion, successeur de Raulin, s'est contenté de 
dresser un état sommaire des recettes et des dépenses. 
Voyez à cet égard p. 133. 

Procès-verbal pour la fixation de la directe du Roi sur 
diverses maisons. 

Pièce relative aux maisons que le Collège possédait 



- 189 — 

rue Mazarine et rue Guénégaud. Elle est datée de 1784, 
et cotée Q , 1273. 

Procès-verbal constatant la remise des titres de la 
propriété de biens appartenant au collège Mazarin. 

Pièce cotée Q, 1274. 

Procès-verbal des commissaires députés par le dépar- 
tement de Paris, constatant la remise de la propriété des 
biens appartenant au collège Mazarin, cy-devant des 
Quatre- Nations, 

Pièce cotée Q, 1274. 

Plan des Terrains et Maisons appartenants à Messieurs 
du Collège Mazarin ou des Quatre-Nations ; levé et me- 
suré par Thomas Arnoult, architecte juré, expert de Bâ- 
timents, 

Daté de 1759. Coté N, 981. 




) 



TABLE GENERALE DES MATIERES 



TABLE GENERALE DES MATIERES 




TABLE GENERALE 



DFS MATIFRrS 



Le mol Collé};^ placé seul el écrit a ver une majujicule désigne toujoari le 
collège dei Qnalre-Nations. 



AcADÉMiB FRANÇAisK, la sallc de 
set séances, au Louvre, accor- 
dée à rinsUtut, 137. 

Académie fondée par Richeliea 
rue Vieille-du-Temple, I3.-Dans 
quel but, 144. 

Académie unie par Mazarin au 
Collège , sa destination , 10, 
145.— L'idée première est due à 
Richelieu, 13, 144. ->0ù elle de- 
vait être établie, 43.— Où les 
élèves devaient être pris, 147.— 
De quoi devait se composer son 
personnel, 154. — L'Université 
s'oppose à sa création, 73 et s., 
174. — Absurdité de cette mesure, 
74.— Sage prévoyance de Maza- 
rin, 75. 

Ahbrne, gardien de la biblioth. 
du Collège, son traitement, 89. 

Allô (Charles Tharel d'), procu- 
reur du Collège, 87.— Ses comp- 
tes rendus, 187. 



Anne d'Autriche, son nom donné 
à l'église des Théatins, 151. 

Anquetil, historien, élevé au Col- 
lège, 96. 

Antheaume (Esloy), chandelier, 
exproprié pour la construct. du 
Collège, indemnité qui loi est 
accordée, 43. 

Appartements dépendant du Col- 
lège, où situés, par qui occupés, 
pnx des loyers, 119 et s. 

Ariste (Pierre\ commis du C" de 
Brienne; exproprié pour la con- 
struct. du Collège, indemnité qui 
lui est accordée, 41 . 

Assemblée constituante, ses vues 
sur l'instruct. publique, ISS;. 

Assemblée législative, ses me- 
sures relativ. à l'Université, 133. 



Baillet (D.), sous-bibliothéc. au 
Collège, 88. 



— 194 



Baillt (Jean -Sylvain), maire de 
Paris, élevé aa Collège, 95. 

Barbibb du Bocage, élevé aa Col- 
lège, 96. 

Bart (Phil.-Fran^.)* petit-fils de 
Jean Bart, élevé aa Collège, 94. 

Bart (Gaspard-Franc.), élevé au 
Collège, 94. 

Bart (Jean), amiral, qaand ano- 
bli, 95. 

Barthélémy (Pierre), tailleur de 
pierre, fait les deux cadrans so- 
laires de rinstitut, 47. 

Bbacport (de), élevé au Collège ; 
origine de sa famille, 94. 

Bbngiston de Chasteaunettp , 
membre de Tlnstitut, élevé au 
Collège, 97. 

Berrt (duc de), agrandit Thâtel 
de Nesle, 30. 

BBRTHiBR,sous-bibliothèc au Col- 
lège, 88. 

Beurre, prix de la livre en 1776, 
106 —Ce que le Collège en con- 
sommait, année moyenne, 107, 
134. 

BiBLR, lue nu réfectoire par les 
élèves du Collège. 105. 

Hibliothécairrs du Collège par 
qui nommés. 153, 170. — Leurs 
fonctions. 85, 171 . — Leur res- 
ponsabilité, a5, 153, 170.— Leur 
traitement, 173. — Dans quel or- 
dre ils se sont succédé, 86. 

Bibliothèque de l'Institut, des* 
tination primitive du local qu'elle 
occupe. 63. 

Bibliothèque Mazarinb, est lé- 
guée au Collège, 11, 146, 154.— 
Bâtie sur l'emplacement de la 
tour de Nesle, 44 —Frais de sa 
construct.. 45. — Sur quel mo- 
dèle elle a été construite, 62. — 
Modificat. faites au plan primitif, 
63.— Sa description, 56.— Quand 
terminée, 77. — Quand ouverte 
ao public, 9, 14, 77, 146. 170. 
—Voyages de Naudé pour l'en- 
richir, 146. — Ses revenus, leur 
origine, 123, 156, 171.— Son per- 
sonnel, 153, 170.— Sa comptabi- 
lité en 1791, 134— Par qui étaient 
nommés les bibliothéc, les sous- 
bibliothéc. et les gardiens, 153, 
170,86.88,85. 

Bibliothèques publiques qui exis- 
taient en 1643,9. 

Bienvenue (droit de), payé par les 



élèves, Riballier le supprime, 

Billard, les élèves en avaient un 
à leur disposition, IIS. 

Billard .général, élevé au Collège, 
97. 

Blanche de Bourgogne, ses débor- 
dements, 38, 29. 

Blanchissage, combien il coûtait 
par année au Collège, 107, 135. 
— Longtemps payé par les élè- 
ves, 108. 

Blasnes (Henri de), élève du Col- 
lège, chassé pour inconduite, 111. 

Bodlet, fonde la biblioth. d'Ox- 
ford, 9. 

BoiLBAU, lit ses prem. satires à 
l'hôtel de Guènégaud, 33. 

Bonnet [Ferdinand), avocat, élève 
du Collège, 97. 

Bordellb (Porte), voyez Saint- 
Marcel (porte). 

Borromée (cardinal), fonde la bi- 
blioth. Ambrosienne, 9. 

Boucher d'Orçat, prévôt des mar- 
chands, le quai de la Grenouil- 
lère prend son nom, 19. 

Boucherat, chanct^ier, les exécut. 
testament, de Mazarin s» l'ad- 
joignent, 17.— Contre-signe les 
lettres patentes de 1688, 174. 

Boocot (Nicolas), receveur des do- 
maines de la ville de Paris, 39. 

Boutiques qui entouraient la fa- 
çade du Collège, par qui occu- 
pées en 1689, 54 et s. — Prix 
auquel elles étaient louées, aug- 
ment. successive des loyers, 130. 

Brailles ( Louis - Charles de), 
grand-maître du Collège, 83. 

BRéHAN(de), conseiller, occupait 
un des appart*» dépendant du 
Collège, comb. il le louait, 119. 
—Va habiter la r. Mazarine, 122. 

Brienne (C^*' de), ministre des aff. 
étrangères, 41. 

Brifnne (L. de), scène curieuse 
qu'il a rapportée au sujet de 
Mazarin, 4. 

Brilhac (Pierre de),consraaParî>, 
présente le rapport tendant à 
l'enregistra de Tacte de fondât. 
du Collège, 165. 

Brion. profess. de philosophie au 
Collège, son traitement, 89. 

Brion, procureur du Collège, 87. 
—Son compte rendu pour 1791 » 
133, lai. 



195 — 



Brissbt, garçon de salle au Gol- 
loj?e, ses pages, 90. 

BRUOET(Emm -Clém.-Chrét ), pro- 
cureur au Collège, 87. — Son 
traitement, 88.— Nommé grand- 
maître, 83. 

Rcci (porte de), où située, origine 
de son nom, 23. 

BuRiDAN (Jean), échappe aux at- 
tentats de Jeanne de Bourgo- 
gne, 28 et s. 

Bus (Bernard du), épicier, eipro- 
prié pour la construct. du Col- 
lège, indemnité qui lui est ac- 
cordée, 41. 



Cadbt-Gassicodrt (Ch. L.), chi- 
miste, élève du Collège, 96. 
Càlonne (Charle';-Alex. de), con- 
trôleur des finances, élève du 
Collège, 96. 

CAL0NNE(Jacq.-Ladi8las de), élève 
du Collège, 96. 

Calonne (Jean-Bapt. de), élève 
du Collège, 96. 

Cambronne, élève du Collège, 95. 

Cazin, portier au CoU-ge, ses 
gages, 89. 

Ceard, gardien de la biblioth. du 
Collège, ses gages, 89. 

Cellini (Benven.)» comment il 
s'installe dans Thâtel de Nesle, 
38. 

Chambres des élèves, où situées, 
63, 64 -Comment s*en faisait la 
distribution, 103. — Leur mobi- 
lier, 104. — Souvent visitées par 
les sous-maitres, 105, 189. — Los 
élèves y étaien t enfermés la nuit, 
112. 

Chandelles , longtemps payées 
par les élèves, 108. — A (quelle 
heure elles devaient être étein- 
tes, 178 — Comb. de livres le 
Collège en consommait par an- 
née, 107. — Prix de ,1a livre en 
1696, 106. — Voyez Éclairage. 

Chapelain du Collège, par qui 
nommé, 152, 169. — Chargé de 
surveiller les exercices relig., 
113.— Son traitement, 89. 

Chapelain, professeur au Collège, 
fait partie de la commission de 
surveill. nommée en 1791, 134. 

Chapelle du Collège, sa con- 
struct. ordonnée par Mazarin, 
10 — Frais qu'elle entraîne 



d'après le devis de Levau. 45.— 
Dépenses faites pour son mobi- 
lier, 61.— Sa physionomie exté- 
rieure, 52.— Sa description inté- 
rieure, 57 et s. - Les cendres de 
Mazarin y sont transportées, 76- 
Professeurs qui y furent inhu- 
més, 97.— Noms et trait" du chn- 
pelain et du sacristain eu 1789. 
89. 

Charbon net, profess' de rhétori- 
que au Collège, son traitement, 
89. 

Charlehagne (Jean-Armand), au- 
teur dramat., élève du Collège, 
97. 

Charles VI, donne l'hdtel de 
Nesle au doc de Berry, 30. 

Charles Vil, donne l'hdtel de 
Nesle à François I«^ duc de 
BreUgne, 30. 

Charles IX, aliène une partie du 
domaine de Nesle, 31 . 

Charolais (duc de), devient pro- 
priétaire deThâtel de Nesle, 31. 

Chartreux (couvent desj, où si- 
tué, 20. 

Charvet (Nicolas), élève du Col- 
lège, 05. 

Chasles (Philarète), destination 
primitive de l'app' qu'il occupe à 
l'Institut, 63. 

Chauffage du Collège, combien 
il coûtait par année, et de quoi 
il se composait, 107, 124.— Long- 
temps payé par les élèves, 108. 

Chauveau, profess' de mathémat. 
au Collège, son traitement, 89 . 

Chevallier, frotteur et correcteur 
au Collège, ses gages, 90. 

Chrétien, garçon de corridor au 
Collège,' ses gages, 90. 

Cinq-Mars, amant de Marie de 
Gonzague, 31. 

Classes du ColIéRe, quand ouver- 
tes, 77. — Où situées, 63, 64. — 
Leurs dénominations et leur or- 
ganisât., 109. 110, 169. 

Clèvbs (Henriette de), sa passion 
pour Cocon as, 31. 

CocHiN (Henri), avocat, élève du 
Collège, 95. 

CocoNAS, amant d'Henriette de 
Clèves, 31. 

CoisLiN (M" de), exproprié pour 
la construct. du Collège, indem- 
nité qui lui est accordée, 89. 

Colbrrt, engage Mazarin à resti- 



- 196 



lurr une partie de set biens, 7 . 
"DeTient on de set exécat. tes- 
Um . 17. 158. -Veut faire bâtir 
le Colléffe sur le« terrains de 
Neiile, 18 el s.— Son projet ren- 
contre une Tire opposition, SO. 

— Dirige les exnropriations, 39. 
—Fait expulser du Collège toutes 
les personnes étrangères «Teta- 
bliftsement, 70. 

CoLLROR DK BouaoooNB. SA fon- 
dation, 99. 

COLLÉOB DB FRANrB, Françoîs I«î 
songe à l'établir sur les terrains 
de Nesle. 19. 

CoLLÉOB DB LisiBux, sa situaUon, 
93. 

CoLiioBDBNATARRB.J. L- Geof- 
froy 7 enseigne la rhétorique, 
99. 

CoLLÉOB DB l*Unitb, nom donné 
en 1799 au CoMéfi.e, 135. 

CoLiioB DBS Bbrnardins, OÙ si- 
tué. 99. 

CoLLBOK DBS CoGLBTS, sa Situa- 
tion. 94. 

CoLLÉOB DBS Quatrb-Nations, hé- 
sitât, de Maxarin sur le nom 
qu'il doit lui donner, 9. — Dans 
quel but et sous quelles condi- 
tions il est fonde, 10. 145.— 
Revenus que lui assigne Mazarin , 
11, 155 et s. — Quel nom lui est 
resté, 14. — Diflterents emplace- 
ments proposés pour sa constr., 
18 et s.— Le Recteur exige qu'il 
soit éUbli dans l'Universilé. 91. 

— Protestation du préTdt des 
marchands, 94. — Louis XIV or- 
donne qu'il soit bâti sur le 
domaine de Nesle, 96.— Super- 
ficie jugée nécess. pour sa con- 
struct.. 37. — Expropriations, 
indemnités accordées. 38 et s.— 
Architectes chargés de la con- 
struct. , 49.— Plan de Levau, 43. 
— Devis des dépense8,45 .—Noms 
donnés aux deux pavillons, 44. 

— Descript. de la façade, 51 . — 
Boutiques qui l'fcntouraient, 54. 
— Descript de la première cour, 
56. — Descript. de la chapelle, 
59 et s.— De la biblioth., 69. - 
Des deux dernières cours, 63. 64. 
—De la cuisine, 05.— Logements 
des professeurs et des élèves, 63 . 
—Quand teiminé, 69, 77. — Ex- 
périence qu'y fait le professeur 



Gandooin, 70. — La fondât. ap> 
prouvée par Louis XIV, 71, 160. 
166.— L'Université est suppliée 
de l'admettre dans son sehi, 79. 
—Condit. qu'elle lui impose, 73 
et s. — Elle supprime l'Acaidé- 
mie, 74. — Absurdité de cette 
mesure, 75. — Il est placé sous le 
contrôle de la Sorbonne, 81;— et 
du Parlement, 148. — Les cen- 
dres de Mazarin y sont transpor- 
tées, 76.— Ouverture des classes 
et de la biblioth. , 77.— Fonctions 
d«8 inspecteurs, 89 — Liste des 
grands-maîtres, 83.— De8biblio- 
théc.,86.— Desprocureurs. 87 — 
Fonctions du sous-principal, 88. 
—Liste des sous-bibliothéc. 88. 
—Liste des fonctionnaires en 
1789, 89.— Nombre des élèves à 
diflr. époques, 90. — Conditions 
d'admission, 91 et s.— Trousseau 
à fournir, 99.— Elèvea et profes- 
seurs devenus célèbres, 94, 97 
et s. — Un observatoire y est 
construit pour Lacaille, 98. — 
Gomment se faisait la distribut, 
des chambres aux élèves, 103. — 
Leur mooilier, 104. — ^Réfectoire, 
couverts, linge, vaisselle, 105.— 
Nourriture, consommation du 
Collège, année moyenne, prix 
des denrées alimentaires en 1689, 
106 et s.— Réformes opérées par 
Riballier, 108 - Organisât, des 
classes, 109 —Peines corporel- 
les, 110.— Exclusions, 111, 169. 
—Heures des repas, récréations, 
promenades, sorties. 119. — Exer- 
cices reli^eux, distribut, des 
prix, tragédie, 113, 114.— Reve- 
nus du Collège, 117 et s. — Ap- 
part^ qui en dépendaient, ce 
qu'ils étaient loues, 119. — Bou- 
tiques et maisons qui lui appar- 
tenaient, comment louées, 190 
et s. — Origine et montant des 
revenus de la biblioth., 193. — 
Pépenses annuelles du Collège, 
194. — Pertes qu'il éprouve sous 
la Régence, 195.— Ses contribu- 
tions patriotiques, 196. — Désor- 
dres qu'y amène la Réyolut., 
133. — 11 e^t placé sous une com- 
miss de surveill., 134. — Devient 
Coll. de rCnité, transformé en 
maison d'arrêt, puis en école 
centrale, 135. — En école des 



197 — 



beaux arts, 136. — On y installe 
l'Institut, 137. 

Collège du cardinal Lehoine, 
où situé , on songe à y établir 
le Collège. 20 

Collège du Plkssis» le Collège lui 
achète des décors et des costu- 
mes pour la tragédie, 114. 

Collège Saint-Lazare, pris pour 
modèle par l'architecte du Col- 
lège, 44. 

Constitution civile du clergé, 
plus, profess. du Collège refu- 
sent d*y adhérer, 82, 86. 

CoNTi (princesse de), achète l'hô- 
tel de Neyers, 32. 

CoNTi (hôtel de , construit après 
le Collège. 43. 

Contention, fait vendre les biens 
des collèges, 135 — Fonde l'In- 
stitut de France, 136. 

Coquet, chandelier, un des loca- 
taires du Collège, 55 

CoRDBUERs (porte des), voyez 
Saint-Germain (porte). 

CoRUKMOT, son Histoire de France 
lue au réfectoire par les élèves, 
105. 

Cornet, domestique du Collège, 
ses gages, 89. 

Correcteur, nom donné au do- 
mest. chargé d'administrer les 
peines corporelles, 1 10. — Ses 
gages, 90. 

CossoN (P. Ch.), profess. de se- 
conde au Collège, son système 
d'enseignement, 99. 

Coulbau (P.), bibliothécaire au 
Collège, 86. 

Couverts dont se servaient les 
élèves du Collège au réfectoire, 
105. 

CoYSEVox, sculpteur, exécute le 
mausolée de Mazarin, 59. 

Crébillon, élève du Collège, 95. 

Cuisine du Collège, où située, 64. 
— Dépenses faites pour son in- 
stallation , 65. — Gages du chef 
de cuisine, de son aide, du la- 
veur, du rècureur, 89, 90. — 
Voyez Nourriture. 

CusTiNES, élève du Collège, 95. 



son 



Paire, chapelain du CpUége, 
traitement, 89. 

Daire, professeur de 4e au Col- 
lège, son traitement, 89. 



Oaire, sous-maiire au Collège, 
son traitement, 89. 

Danse. Mazarin ordonne qu'elle 
soit enseignée aux élèves du Col 
lége, 10, 154.— L'Université s'y 
oppose, 73; ainsi que les lettres 
patentes de 1688, 174. — Absur- 
dité de cette mesure, 74 et s. — 
Où la salle devait être établie. 
43. 

David, peintre, élève du Collège, 
accident qui lui arrive, 96. 

Delaforoub (Mar.-Ant.), sous- 
bibliothéc. au Collège, 88 

Delisle ( Nicolas ) , astronome , 
élève du Collège, 95. 

Delvincourt, jurisconsulte, élève 
du Collège, 96. 

Demours iPierre), médecin, élève 
du Collège, 95. 

DÉPENSES du Collège, comment 
elles se répartissaient, 124 et s. 

Désauoiers, poëte, élève du Col- 
lège, 96. 

Desforgrs, poëte, élève du Col- 
lège, 90. 

Desjaruins, sculpteur, travaille à 
la chapelle du Collège, 58. 

Dbsmarais (P.), bibliothécaire au 
Collège, 86. 

Dbsplacbs, vétérinaire, élève du 
Collé-e,96 

Destouchbs, poëie, élève du Col- 
lège, 95. 

DiAMANTiNB, oomédieune, une des 
locataires du Collège, prix de 
son loyer, 122. 

Distribution des prix au Collège, 
frais qu'elle occasionnait, 113, 
125. 

Domestiques du Collège, où logés, 
65.— Leurs fonctions, 176 et s.— 
Leur nombre et leurs gages en 
1789, 89 et s, 124. 

DoR» vitrier, occupait une des boa- 
tiques qui dépendaient du Col- * 
lége, 54. 

DoRBAT, architecte, employé à la 
construct. du Collège, ses bono« 
raires, 42. -Construit la biblio- 
thèque, 62. 

Dreux, chef de cuisine au Collège, 
ses gages, 89. 

DuBOULAT (Egasse), recteur de 
l'Université, signât, autographe, 
112. 

DuGUET, Jardinier du Collège, ses 
gages, 90. 



- 198 



DoLAURK» comment il juge le maa- 
■olée de Mazarin, 59. 

DuMoncHBL, recteur de TUniv., sa 
biographie, 131. — Sa démarche 
à TAm. nationale, 132 

DuPUis, profess. au Collège, mem- 
bre de la commiss. de Durveill. 
nommée en 1791, 134. 



Eclairage, ce qu'il coûtait par 
année au Collège, i'H,^ Voyez 
Chandelles. 

EcLA«8AN, libraire, occupait deux 
boutiques appartenant au Col- 
lège, 64- 

Ecole de droit, quand installée 
dans le local actuel, 7-2. 

Ecole de médecine, où située en 
1674, 72 

Ecoles centrales, comment éta- 
blies, 135. 

EcoucHARD, poëte, élève du Col- 
lège, 9G 

Elèves du Collège, par qui nom- 
més, 10, 93, 148, 167.— Chapelle 
qui leur était réservée, 57.— 
Tenus de parler latin , 70. — 
Pourquoi parmi eux peu de noms 
célèbres, 7 4, "75 . — Devaient faire 
preuve de noblesse, 91. — D'où 
devaient être originaires, 90, 

147. 167, 168. — Leur nombre à 
diff. époques, 91, 167. -- Age 
d'admission, 93, 167. — Trous- 
seau à fournir, 92. — Devaient 
être catholiques. 93— Elèves qui 
ont laissé un nom célèbre, 94 et 
s.— Comment ou leur distribuait 
les chambres, 104.— Leur mobi- 
lier, 105. — Où ils travaillaient, 
105. — Comment nourris, 106, — 
Recevaient cent 11 V. par an, 107, 

121.168. Redevances qui leur 
furent imposées, 108.— Organi- 
sation des classes, 109 et s. — 
Heure du lever, 111; des repas, 
des récréations, du coucher, etc., 
112. — Exercices religieux, con- 
fession, 113. 

EoN (le chevalier d' ) , élève du 
Collège, 96. 

Escrime, Mnzarin ordonne qu'elle 
soit enseignée aux élèves, 10, 
154. — L'Univ. s'y oppose, 73; 
ainsi que les lettres patentes de 
1688, 174 — Absurdité de cette 
mesure, 74 et s. — Où la salle 



d'escrime devait être placée, 43. 

Etrbnnes payées par les élèves, 
Riballier les supprime, 108. 

Exclusions, comment réglée s, 169. 
— Exemple cité, 111. 

Exercices religieux, comment ré- 
glés, 11.3. 182. — Prière ..u ma- 
tin, 176, 179.- Béne-dicité, 177. 
— Exercices du dimanche, 179, 
180. 

Expropriations faites pour la 
construc. du Collège, indemni- 
tés payées aux pers. expropriées, 
37 et s. - Somme totale qu'elles 
coûtèrent, 42,45. 



Facultés dont se composait l'Uni- 
versité, 72. 

Fleutrie (Barth. de la), procureur 
au Collège. 87. 

Fontaines de l'Institut, quand 
établies, 52. 

Forestier, sous-principal au Col- 
lège, son traitement, 88. 

Fossés (rue des), un des noms pri- 
mitifs de la rue Mazarine, 66. 

Fouquet, un des exécut. testam. 
de Mazarin, 17, 158. — Propose 
de bâtir le Collège au jardin 
des Plantes, 21. 

FouRMONT (Etienne), orientaliste» 
élève du Collège, 95. 

Fournitures de classes, long- 
temps payées par les élèves, 108. 

FtiANCASTEL (Pierre de), sous- 
bibliothécaire au Collège, 88. 

François I", roi de France, songe 
à établir le coll. de France sur 
les terrains de Nesle, 19. — Donne 
le domaine de Nesle à la ville 
de Paris, 38. — Le lui reprend 
pour y placer B. Cellini, 39. 

François l^', duc de Bretagne, 
Charles VII lui donne l'hôtel de 
Nesle, 30. 

Frbmois, profess. de 3* au Collège, 
son traitement, 89. 

Frotteur du Collège, ses gages, 
90. — Chargé d'administrer les 
peines corporelles, 110. 

GAFFARBL(J.),biblioth. de Riche- 
lieu, son voyage en Italie, 146. 

Gaguin (Rob.), son témoignage 
sur les attentats de Jeanne de 
Bourgogne, 28 et s. 



199 — 



Gandouin, professeur, sa théorie 
pour l'enseign' du latin, 70. 

Gabçons de corridor, leur nom- 
bre et leurs gages, 90. — Leurs 
fonctions, 176,182. 

Gardiens de la bibliothèque, 
par qui non)més,85, 170.— Leurs 
gages, 89, 173. 

6ARNiKR(Barthel.), peintre, élève 
du Collège, 97. 

Geofitrot^JuI. L.), professeur de 
rhétorique au coll. de Navarre, 
puis aux Quatre-Nation.s, son 
traitement, 89, 99. 

GoLiER (.1 . R.), procureur du Col- 
lège, 87. 

GoNZAOUE (Marie de), maîtresse 
de Cinq-Mars, 31. —Fait démolir 
l'hôtel de Ne8le,32. 

(roujET (l'abbé), élève du Collège, 
95. 

GouRviLLE, intendant du duc de 
La Rochefoucault, 32. 

Grand-maItre du Gollef;e, par qui 
nomme, 171 . — Ses foiictious, 8es 
prérogatives et son traitement, 
82, 88, 150, 152, 1Ô3, 154, 168, 
171, 173. — Appartement qu'il 
occupait, 63.— Liste des grands- 
maîtres du Collège, 83. 

Grenouillère (quai de), sa situa- 
tion, son histoire, etymologie de 
son nom, 19. 

Gruin (Magdeleine), expropriée 
pour laconstruct. du Collège, 
indemnité qui lui est accordée, 
40. 

Guénaud, médecin de Mazarin, 
lui déclare que sa maladie est 
mortelle, 3. 

GuÉNÉGAUD (rue), maisons que le 
Collège y possédait, 121. 

GuÉNÉGAUD (Henri de), était pro- 
priétaire de la tour de Nesle, 39. 
— Indemnité qu il reçoit pour 
l'expropriation, 40.— Fait bàiir 
son hôtel sur un démembrement 
du domaine de Nesle, 32. — 
Contre-signe les lettres patentes 
portant confirm. de la fondât, 
du Collège, 163. 

GuÉPRATTE, ingénieur, étudie à 
l'école centrale établie au Col- 
lège, 136. 



Hanet, agent du Collège, son trai- 
tement, 89. 



Hanet, horloger, occupait deux 
boutiques dépendant du Col- 
lège, 54. 

Haricots, ce que le Collège en 
consommait, année moyenne, 
107, 124. 

Hauchbcorne, profess. de philoso- 
phie au Collège, son traitement, 
88.— Fait partie de la commiss. 
de surveillance no u.mée en 1791, 
134. 

Hauqubt, sous-maître au Collège, 
son traitement, 89. 

Uelvetius, élève du Collège, 95. 

Hénault Ue président), élève du 
Collège, 95. 

Hennedert. profess. de seconde 
au Collège, son traitement, 89. 

Henri 11, ordonne la vente d'une 
partie du domaine de Nesle, 
31. 

HooKE (L . J . ), biblioth. au Collège, 
son traitement, 88 — Refuse de 
prêter serment à la constitution 
civile du clergé, 86, 134. 

HÔTELS d'Anvers, de Flandres et 
d'Orléans, noms donnés à trois 
maisons appartenant au Collège,. 

HÔTELS MEUBLÉS situès ruc Maza- 
rine uu xviiie siècle, 122, 123. 

HoziER ^d'), chargé de vérifier le» 
titres de noblesse des élèves uu 
Collège, 92. 



Impôts, ce que le Collège en payait 
par année, 124. 

Indemnités accordées aux pers. 
expropriées potur la construct. 
du Collège, 37 et s. — Somme 
totale qu'elles atteignent, 42, 45 . 

Inspecteurs du Collège, devaient 
être docteurs de Sorbonne, 10, 
81 . —Leurs fonctions, 82, 87, 149, 
172.— Par qui nommés, 10, 171. 
— Refusent de prêter serment à 
la constitut. civ. da clergé, 
134. 

Institut de France, créé par la 
Convention, dans quel but, où 
installé, 136. — Reorganise par 
le premier consul, 137 . — Trans- 
féré au Collège, 138. — Change- 
ments faits à la chapelle du 
Collège lors de sa prise de pos- 
session, 56 et s. 

Instruction publiquk. mesures 



— 200 — 



prises à son égard par les ass. 
rérolut., 133.— RéorgaDisée,135. 



Jardin des Plantes, son origine, 
SI . — On songe à y installer le 
Collège, 30. — A ie transporter 
au bois de Vincennes, Si . 

Jardin du Collégb, où situé, re- 
planté par Riballier, 66.— Nom 
et gages du jardinier en 1789,90. 

JiALUN (GenerièTe), expropriée 
pour la construction du Collège, 
indemnité qui lui estaocordée,41. 

Jeanne de Bouroogne, attentats 
qui lui sont imputes, 36 et s. — • 
Fonde le collège de Bourgogne, 
$9. 

JoLT, curé, engage Mazarin à res- 
tituer une partie de ses biens, 7. 

JoMARD, élève du Collège, 97. 

JouYBNBT, peintre, longtemps lo- 
cataire du Collège, 130. 

JoRispRUDENCE, 1* Université s'op- 
pose à ce qu'on l'enseigne au Col- 
lège, 73. 



Kbllbrhann (François Etienne), 
élève du Collège, 97. 



l^BOUR, profess. de 6e au Collège, 
son traitement, 89. 

Lacaillb (Nie. -Louis de), profess. 
de matbèm. au Collège, a Bailly 
pour élève, 95. — Inhumé dans 
la chapelle, extrait des lettres 
envoyées lors de sa mort, 97.— 
Observatoire qui lui est construit 
au Collège, 98. 

Lambert, architecte, exproprié 
pour la construction du Collège, 
indemnité qui lui est accordée, 
40.— Employé à la construct. du 
Collège, ses honoraires, 43. 

Lamoionon(Gu111. de), un des exé- 
cuteurs testament, de Mazarin, 
réunions qui ont lieu chez lui, 
17, 158. 

LamT) tapissier, un des locataires 
du Collège, 54. 

Langb« comédien, habitait une 
maison appartenant au Collège, 
prix de son loyer, 133. 

Langlois, occupait un apparte- 
ment dépendant du Collège, prix 
de son loyer, 119. 



Lapoterib, biblioth. de Mazarin, 

Çension qui lui est accordée, 86, 
73. 

Lard, ce que le Collège en con- 
sommait chaque année, 107, 124. 

Lavoisibr, chimiste, élève du Col- 
lège, 95. 

Lkbas, architecte de l'Institut, ses 
réclamât, inutiles, 64. 

Leblanc, aubergiste, un des loca- 
taires du Collège, 55. 

Leblond (Gaspai^Michel, dit), bi- 
blioth. au Collège, 86, 88, 89. 
—Fait partie de la commission 
de surveill. nommée en 1791, 
134. 

Lbbrbton (J.), fournit les lettres 
de cuivre pour les inscriptions 
de la chapelle et du Collège, 47. 

Lebrun, voyeM Ecouchabd. 

Lefouin, un des notaires qui re- 
çurent le testam. de Mazarin, 
9, 141. 

Legendre, mathématicien, élève 
du Collège, 96. 

LEGUAT (Etienne) , garde-def de 
la porte de Nesie, indemnité qui 
lui est accordée lors de la démo- 
lition. 40. 

Lekain, acteur, élève du Collège, 
H5. — Prend part comme souf- 
fleur aux représentations, 114. 

Lbmarinier (Nie), fournit le cui- 
vre nécess. pour la décoration 
du Collège, 47 . 

Lbnoir (Alex.), archéologue, élève 
du Collège, 96. 

Lentilles, ce que le Collège en 
consommait par année, 107, 134. 

Lé fine, garçon de salle, ses gages, 
90. 

Leroux, tailleur, un des locataires 
du Collège, 54. 

Letellier, un des exécut. testam. 
de Mazarin, 17, 158. 

Letellier, profess. au Collège, 
fait partie de la commission de 
surveill. nommée en 1791, 134. 

Levassedr (Nie), un des notaires 
qui reçurent le testament de 
Mazarin, 9, 141 . 

Leyad, architecte, propose de bâ- 
tir le Collège en face du Louvre, 
34. — Dresse un plan suivant cette 
idée, 35.— Règle le prix d'achat 
des terrains destinés au Collège, 
37.— Dirige la construction, ses 
honoraires, 43. — Son plan, 43. 



- 201 — 



- Dresse le deris des dépeoses, 
44. — Inexactitude de ce devis, 
46. 

Lits des élèyes, leur grandeur, et 
comment garnis, 104. 

liOCQUBT, sacristain du Collège, 
ses gages, 89. 

LoRST. publie les nouvelles de la 
maladie de Mazarin, 6. 

Louis XIV, légat, univ. de Maza- 
rin, 7.~]1 rend au cardinal tous 
se« biens, 8. — Fait restaurer le 
quai de la Grenouillère, 19. — 
Consent à ce que le Collège soit 
établi au jardin des Plantes, 31. 
— S'oppose à ce qu*on Tinstalle 
au Luxembourg, 96.— Règle l'in- 
demnité à payer à M. de Guéné- 
§aud, 39.— Approuve la fondât, 
u Collège, 7Î, 75, 164.— Eloges 
?u'il donne à Mazarin, 160, 
61. 

LouTBB, le tombeau de Mazarin y 
est conservé, 14,61. —Mazarin 
y avait caché cinq millions, 8.— 
Levau propose de bâtir le Col- 
lège vis à-vis, 34.— Ce plan est 
adopté, 36.— Artistes qui l'habi- 
taient au XYiii* siècle, 137. — 
L'Institut y estinsUilé, 136. 

Luxembourg (palais dn), son ori- 
gine, 96. — On propose d'y in- 
staller le Collège, 2ô. — Louis 
XIV s'y oppose, 96. 

Mainfbiuib, aide de cuisine au 
Collège, ses gages, 89. 

Maisons appartenant au Collège, 
où situées, 131.— Portées à quelle 
somme sur le devis de Levau, 45. 
-Prix des loyers, 191, 199, 193. 
—Locataires, 133, 133. — Frais 
annuels de réparations, 134. 

Malaquais (quai), Mazarin y in- 
sUlle les Théatins, 151 . 

MANéGB, Mazarin ordonne qu'il 
en soit établi un au Collège, 10, 
154.— Où il de^^ait être construit, 
43. — Porté à quelle somme sur 
le devis de Levau, 45.— L'Univ. 
s'oppose À sa construction, 73; 
ainsi que les lettres patentes de 
1688, 174. — Absurdité de cette 
mesure, 74 et s. 

Manne ML. J. Ch. de), conservât, 
à la Bibl. royale, élève du Col- 
lège, 97. 



M ANS ART, construit l'hôtel de 
Guènégaud, 33. 

BiAROUERITB DE BOUROOONB, SeS 

débordements, 18, S9. 

Mariage (Simon), ses titres et ses 
fonctions, 44.— Signature auto- 
graphe, 143. 

Marie de Médicis, fait bâtir le 
Luxembourg, 95, 36. 

M ARMONTEL, dlsputes thèologlques 
au sujet de son Bélùaire^ 83 et s. 

Martinets, ce qu'ils étaient, 109. 
— Admis au Collège. 179. 

Martinot (Henri), fournit Thor- 
loge du Collège, 46. 

Mathématiques, étaient ensei- 
gnées au Collège, 109, 154, 169. 
— Ktai de cet euseignement au 
xvii« siècle, 109. — Professeurs 
qui les enseign. au Collège, 89, 
97, 98.— Leur traitement. 89. 

Matbon, garçon de corridor au 
Collège, ses gages. 90. 

MATnuRiNS (couvent des], l'Uni- 
versité s'y reunit, 79. 

Maurice (André), sergent à verge, 
exproprié pour la construct. du 
Collège, indemnité qui lui est 
accordée, 41 . 

Mausolée de Mazarin, porté à 

Îuelle somme sur le devis de 
.evau, 45. — Mazarin veut quil 
soit déposé dans la chapelle, U. 
—Sa description. 58.— Critiques 
qu'il a soulevées, 59.— Epitaphe 
qui Taccompaane, 60. 
Mazarin ( cardinal ), circonst. 

3ui précèdent sa mort, 3, 4. — Sa 
ernière maladie, 5.— La Cour 
le suit à Vincennes, 6. — Ses 
richesses, 7, 8. — Son legs à 
Louis XIV; son testament, 8, 
141, 160. — Ouvre sa biblioth. 
particul. an public, 9. —Dans 
quel but il fonde le Collège, 10, 
145, 161. — Revenus qull lui 
lègue. 117, 118, 155 et s. —Réa- 
lise deux idées de Richelieu, U 
et s. — Où est auj . son tombeau ; 
ses efforts pour égaler Richelieu, 
14.— Ses exécut. testament., 17, 
158. — Agrandit le jardin des 
Plantes, 31 . —Frais de son mau- 
solée. 45.— Ses armoiries sculpt. 
sur le quai des Quatre-Nations, 
54; sur le fronton de la biblioth., 
56. —Chapelle réservée pour sa 
sépulture, 57. — Son mausolée, 



— 202 — 



59, 61 . — Son épitapbe. 60. — 
Reconnais, qae lui témoigne 
Louis X1V,71.160, 161.— LUni- 
yersité s'oppose à ses volontés, 
73. — Sa prévoyance restée in- 
comprise, 74 —Fonde les Théa- 
tin», 151. — Ses cendres trans- 
portées au Collège, 76 — Or- 
donne que la biblioth. du Coll. 
soit ouverte au public, 146. 154. 
—Ses titres à la reconnaiss. de 
la France, 151 . — Les couverts 
du Coll. étaient marqués à ses 
armes, 105 ; ainsi que les livres 
donnés en prix, 113. 

Mazaein (duc de), dot que lui 
apporte sa femme. 6. - Son 
opinion sur les biens qu'il tenait 
de Mazarin, 7. — Les exécuteurs 
testam. de Mazarin se l'adjoi- 
gnent, 17. — Propose d'établir le 
Collège au Luxembourg, S5. — 
Kefuse de quitter le Collège, 
69.— Un arrêt l'y contraint, 70. 

Mazarin (Gui* Paul -Jules), un 
arrétlui rend le droit de désigner 
les élèves du Collège, 93. 

Mazabin (rue de), un des noms 
primitifs de la r. Mazarine, 66. 

Mazaeinb (rue), diff. noms qu'elle 
porta, 66. — Maisons que le Col- 
lège y possédait, 121.— Renfer- 
mait plusieurs hôtels meubles, 
122. 

MÉDECINE, rUniy. s'oppose à ce 
^u'on l'enseigne au Collège, 73. 

Medée de La Touche, élève du 
Collège, 96. 

Mebcier, comment il juge la fon- 
dation du Collège, 10; et les 
fonctions de grand-maître, 82. 

Meubles qui garnissaient les 
chambres du Collège, 104. — 
Longtemps p^yés parles élèves, 
108. 

Michaud, liistorien, emprisonné 
au Collège, 135. 

MiLLEVOTK. étudie à l'école cen- 
trale établie au Collège^ 136. 

MiNOOT (Jean), avocat, exproprié 
pourlaconstruct. du Colle xe.in- 
demnitèqui lui est accordée. 41. 

Mirabeau, comment il juge l'anc. 
Université, 132. 

Mole, sous-biblioih. au Collège, 
88. 

Molière, l'Université fait fermer 
son théâtre, 72. 



MoNiEB, récureur au Collège, ses 

gages, 90. 
Monnaies (hôtel des), élevé sur 

l'emplacement de l'hôtel Conti, 

3'?. — Ses empiéements sur le 

Collège, 64. 
Morand (François*, chirurgien, 

élève du Collège, 95. 
Moron (P. J. Lechapelier de). 

grand-maître du Collège, 83. 
Moutarde, ce que le Collèf^'e en 

consommait par année, 107, 124. 
Musée des Petits-Augustin», son 

fondât, élevé au ('oUege, 96. — 

Le mausolée de Mazarin y est 

transporté, 59, 61. 



Napoléon !•', réorganise l'Insti- 
tut 137. 

Naudé (Gabr.),bibliothèc. de Ma- 
zarin, ses voyages, 146. 

Neslb (Amaury de), vend l'hôtel 
de Nesle à Philippe le Bel, 26. 

Nbsle (domaine de), François l" 
veut y fonder le coll. de France, 
19. — Donne au prévôt des mar^ 
chauds, 38. — Occupé par Ben. 
Cellini, 39. — Son histoire, 26 
et s.— Son état en 1661, 33.— On 
songe à y établir le Collège, 18, 
— Acheté par les exèc. testam. 
de Mazarin , 40 et s.- La biblioth. 
Mazar. construite sur Templac' 
de la grosse tour, 44. 

Nesle (porte de\ sa situation, 23. 
— La ville de Paris chargée de 
sa reconstruct., 38. — Comment 
on y arrivait en 1660, 66. — 
Achetée par les exècut. testam . 
de Mazarin, 40. 

Nesle (petite rue de), sa situa- 
tion, 41. 

Nesle (rue des Fossés de), où si- 
tuée, 66. 

Nevers (duc de^, achète une partie 
du domaine de Nesle, 31. 

Niceron (J. P. ), élève du Collège, 
95. 

Nivernois (Ph. J. Fr. duc de), 
obtient le droit de nommer les 
élèves du Collège, 94. 

Nourriture, ce qu'elle était, ce 
qu'elle coûtait, de quoi elle se 
composait. Iu6 et huiv . , 124. — 
Voyez Cuisine 



— 203 



Odsertatoire, élevé au Collège 
pourLacaille; ceux qui existaient 
alors à Paris, 98. 

Onfroy (Jean), conseiller, expro- 
prie (lour la construction du 
Collège, indemnité qui lui est 
accordée, 41 . 

Orléans (Mar. L. d'), acquiert le 
palais du Luxembourg, â5. 

Orléans (Gaston d), Marie de 
Médicis lai lègue le palais du 
Luxembourg, 25,^6. 

Orléans (palais d), voyes Luxem- 
bourg. 



Pain, ce que le Collège en con- 
sommait par année, 107» 1S4. — 
Variât, du prix de la livre depuis 
1789, 106. 

Pastbl (Jean-An t. ). un des grands- 
maîtres du Coliése, 83. 

Patin 'Guii, détails qu'il fournit 
sur la drrn. maladie de Mazarin, 
5. — Annonce où sera construit 
le Collège, 18. 

Peines corporelles, par qui ad- 
ministrées au Collège, llO. — 
Désordres qu'elles entre^naient, 
111. 

Petit (Marie), exproprié pour la 
consiruct. du Collège, indemnité 
qui lui est accordée, 41 . 

Pbtitain (L. Germ.), élève du 
Collège, 96. 

Phélipbaux, contre-signe les let- 
tres patentes de 1(>88, 174. 

Philippe Auguste, entoure l'Uni- 
versité de murailles, 23, 36. 

Philippe le Bel, achète l'hôtel 
de Nesle, 36. 

Philippe-Hahelin (porte) , nom 
primitif de la porte de Nesle, 
23. 

PiÉDALUE, portier au Collège, ses 
gages. 89. 

Piques (Louis), un des biblioth. 
du Collège, 86. 

Pois, ce que le Collège en con- 
sommait par année, 107, 134. 

PoPiNBAU IFr.), procureur, expro- 
prié pour la construction du 
Collège, indemnité qui lui est 
accordée, 40. 

Portiers du Collège, leurs noms 
et leurs gages en 1789, 89. — 
Recevaient les permissions de 
sortie des élèves, 113, 181. 



FoTEr. profess. de 5* au Collège, 
son traitement, 89. 

Pré aux Clercs, sou origine et sa 
situation, 18. 

Procès, ce qu'ils coûtaient chaque 
année au Collège. 1V4. 

Procureurs du Collège, par qui 
nommés, 171. — Leur situation 
hiérarchique, 86. — Leurs fonc- 
tions, 87, 150. 151. 153, 170. — 
Leur iraitement,86.— Rendaient 
chaque année compte ae leur 
gestion. 81, 87.— Liste des pro- 
cureurs du Collège, 87. 

Profeaseurs du Collège, par qui 
nommés, 169. — Leur nombre, 
109, 153. — Leurs noms et leurs 
traitements en 1789, 88 et suiv., 
134, 173. 

Promenades des élèves au dehors, 
quels jours elles avaient lieu, 
113 — Commentréglées. 180,181. 



Quatre- Nations (quai des), la 
ville chargée de le réparer. 38. 
— Refait sur les fonds laissés par 
Mazarin, 55.— Sa descript., 56. 

Quinot (J. B.), un des biblioth. 
du Collège, 86 



Raboutn (J.), un des procureurs 

du Collège, 87 
Racine (J.J, lit ses premières tru- 

gedies à l'hôiel de Guénégaud, 

33. 
Raulin (André), un des procureurs 

du Collège, 87.— Son traitement, 

88. — Refuse de prêter serment 

à la const civ. du clergé, 134. 
Raymond (c"" de), occupait une 

des maisons appart' au Collège, 

son loyer, 119. 
RÉCRÉATIONS des élèves, à quelles 

heures elles avaient lieu, et 

comment réglées, 113, 177, 178, 

179, 180. 
RÉFECTOIRE, comment organisé, 

105. — A quelles heures avaient 

lit'U les repas, 112, 177, 17c<, 179. 
Régnez, peintre, fait une inscript. 

civique pour le Collège, 133. 
Religion, règle de TUniversité à 

cet égard, 93. Voyez Exercices 

religieux. 
RETf.L, sous -maître au Collège, 

son traitement, 89. 



- 204 — 



Rbtbnus du Collège, de qaoi ils 
se composaient, 117 et s., l£5 
et s. 

RiBALUiR. an des grands-maitres 
du ColIége,dates de son exercice, 
83.— Railleries que lui attire sa 
critique de Bfligairej 84— Avait 
été d abord procureur, 87.— Fait 
replanter le jardin dn Ck>llége, 
66.— Lègue 300 Uy. à de pauTret 
écoliers, 85.— Rétablit les réri- 
fications de noblesse, 91. — 
Réformes utiles qu'il introduit, 
107. 

RiCHBLiBU (cardinal de), rappro- 
chements entre lui et Mazarin, 
4. — Ses intentions relative à sa 
bibliotb . , 1 1.— Etait bibliophile. 
12.— Fournit à Mazarin l'idée du 
Collège, 13 —Enseveli à laSor- 
bonne, 11, 14.— Fonde le jardin 
des Plantes, 90. — Envoie ses 
biblioihéc. à l'étranger, 146. 

RoBBK (Jac), on des grands-mai- 
tres du Collège, 83. 

RoBBRT (Cl.), serrurier, exproprié 
pour la construction du Collège, 
indemnité qui lui est accordée, 
49. 

RoccA (Angelo), fonde la biblioth. 
Angélique, 9 . 

RooBR, un des locataires du Col- 
lège, ISO. 

RuPALLKT (Jean), bourgeois, ex- 
proprié pour la construction du 
Collège, indemnité qui lui est 
accordée, 40. 



Sact(8. de), origine de l'ap. 
qu'U occupe à l'Institut, 54, 119. 

Saint-Bbbnard (porte), où située, 
33. — Un marché au charbon y 
était établi, 41. 

Saint-Germain (porte), où située, 
23. 

Saint-Germain dbs Prés (ab- 
baye), cède le pelit Pré aux 
clercs à l'CJniv., 18. — Cède la 

g)rte Saint -Germain à S. de 
uci, 33.— Le domaine de Nesle 
en dépendait, 38. 
S Al NT- Jacques (porte), où située, 

20. 
Saint-Marcel (porte), où située, 

23. 
Saint-Michel (porte), où située, 
20. 



Saint'Michbl en l'Herm (abbaye 
de), ses revenus attribués au 
Collège, 11, 117, 157.— En quoi 
ils consistaient, 18 ^— S. Ma- 
riage charge de l'administrer, 44. 

SAiNT-yiCTOR(porte), où située, 23. 

Salmon (André), on des grands- 
maîtres du Collège, 83. 

Sb&uikr contre-signe les lettres 
patentes portant confirmât, de la 
fondât, du Collège, 163. 

Sel, ce que le Collège en consom- 
mait par année, 107, 124. 

Séminairb Saint-Charles, voyez 
Colléob Saint-Lazare. 

Sillbrv (hôtel), où situé, 33. 

SoRBONNB, le Collège placé sous 
son contrôle, 10, 81 , 149.— Char- 

gée de veiller sur la biblioth. de 
Lichelieo, 12. — Supprimée par 
l'Assemblée nationale, 1S2. — 
Richelieu y est enseveli, 11, 
14. 

Sorties des élèves, comment ré- 
glées. 112, 181. 

Sous - bibliothécaires , par qui 
nommés, 85, 153, 170. — Leurs 
fonctions, 88, 171 . — Leur trai- 
tement, 89, 173. — Liste des sous- 
bibliothèc. du Collège, 88. 

Sous-maîtrbs, par qui nommés, 
168.— Leurs fonctions, 105, 182, 
177, 180.— Leur traitement, 89, 
173 

Sous-principal, par qui nommé, 
168.— Ses fonctions, 87, 152.— 
Titres qu'il devait posséder, 15 1 , 
169.— Son traitement, 173. 

Stbllà (J. t.), voyage en Aile* 
magne pour Richelieu, 146. 



Tabourbux, vitrier, un des loca- 
taires du Collège, 55. 

Talletrand, ses efforts pour réor- 
ganiser l'Université, 132. 

Théatins, appelés en France par 
Mazarin^ 76, 15 1 .— L'Univ . les 
exclut du Collège, 73, 169. 

Théâtres, interdits dans les li- 
mites de l'Uni V., 72.— Théâtres 
dans les Collèges, voyex Tra- 

OÉDIE. 

Théologie, l'Univ. s'oppose à ce 
qu'on l'enseigne au Collège, 73. 
— Comb. la faculté de théologie 
avait de Collèges, 72. 

Thiboust. libraire, fournissait les 



— 205 



livres donnes en prix au Collège, 
113. 

Thuilliee. garçon de corridor au 
Collège, ses gages, 90. 

ToDBNAiRE(Ant.)t sellier, expro- 
prié pour la constr. du Collège, 
indemnité qui lui est accordée. 
41. 

ToussEL, laveur au Collège, ses 
gages, 90. 

Tragédie jouée au Collège, com- 
ment réglée, frais qu'elle occa- 
sionnait, 113,114, 135. 

Trésor des Collèges, ce que c'était, 
125. 

Tripot, garçon de corridor an Col- 
lège, ses gages, 90. 

Trousseau que devait apporter 
chaque élève du Collège, 92 



Université, ses limites, S2. — Ses 
fossés comblés, 38 — Sa division 
en nations, etc. , 79. — Voulait 
que la langue latine fût seule 
parlée dans les Collèges, 70. — 
Faisait visiter même les cham- 
bres des professeurs, 105.— Son 
système des peines corporelles, 
1 10.— Acquiert le pré aux Clercs, 
18 —Devait surveiller le Col- 
lège, 150 —Veut qu'il soit con- 
struit dans ses limites, 31. — 
Suppliée de l'admettre dans son 
sein, 71. — Condition <m*elle lui 
impose, 73 et suiv — S'écroule 
d'elle-même, 131 . — Démarche 
du dernier recteur à l'Assemblée 
nationale, 133. 



Valfontaine, limonadier, un des 
locataires du Collège, 54. 

Vallot. médecin de Louis XIV, 
s'oppose au déplacement du jar- 
din des Plantes. 31. 

Valmy (duc de), voyex Kbllbr- 

MANN. 

Varionon (Pierre), professeur de 
mathémat. au Collège, enseveli 
dans la chapelle, 97. 

Varnier (Nie), un des procureurs 
du Collège, 87. 

Vau DOTER, architecte, chargé de 
l'installât, de l'Institut au Col- 
loge, 57, 137. 

Vbrmond (J.), biblioth. au Col- 
lège, 86. 

Viande, ce que le Collège en con- 
sommait par année; variation 
du prix de la livre en cent ans, 
106, 134 

ViLLEDOT, propose de construire 
le Collège au jardin des Plantes, 
30. 

ViLLBSDOiN (de), un des locataires 
du Collège, 119. 

Vin, ce que le Collège en consom- 
mait par année, sa provenance, 
107, 134. 

Vinaigre, ce qu'il coûtait en 1689, 
1U6.— Ce que le Collège en con- 
sommait par année, 107, 134. 

ViNCBNNBS, Mazarin s'y fait trans- 
porter, 5.— La Coup l'y suit, 6. 
—il y meurt, 70.— On songe à y 
établir le jardin des Plantes, 31. 

Voltaire, poursuit Riballier de 
ses plaisanteries, 84. 



Vacquerie, sous-maitre au Col- 
lège, son traitement, 89. 



ZoNGO Ondbdsi, évéque de Frè- 
jus, un des exècnt. testament, 
de Mazarin. 17, 158. 




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