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COLLECTION
D'OUVRAGES ORIENTAUX
PUBLIEE
PAR LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE.
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SOCIETE ASIATIQUE.
COLLECTION D'OLVliAGES ORIENTAUX.
MAÇOIJDL
LES PRAIRIES D'OR
TEXTE ET TRADUCTfOlN
PAR
C. BAKBIER DE MEYNAIU).
TOME SIXIEME.
PARIS.
IMPRIMÉ PAR AUTORISATION DE M. LE GARDE DES SCEAUX
À L'IMPRIMERIE NATIONALE.
M ne ce FAX I.
d-
^
5^
y
AVERTISSEMENT.
Ce volume renferme la suite de* l'histoire musul-
mane depuis la chute des Omeyyades jusqu'à la mort
du sixième Khalife Abbasside Mohammed Emin : il
comprend donc une période de quatre-vingts ans envi-
ron. On y trouvera, comme dans les volumes précé-
dents et peut-être à un plus haut degré, ce mélange de
qualités et de défauts qui caractérise la manière de
Maçoudi. Quelques portions d'une époque si digne
d'intérêt y sont étudiées avec une exactitude, avec une
recherche de détails qui nous donnent l'idée de ce que
devaient être les deux grandes Chroniques auxq\ielles
il ne se lasse pas de renvoyer le lecteur. Parfois aussi
il reprend sa course vagabonde à travers les sentiers
fleuris de la poésie, cueille une historiette au passage,
s'égare à travers les buissons de la controverse religieuse
ou philosophique, et semble ne rentrer qu'à regret dans
la route frayée par ses devanciers.
Ainsi, d'une part, il n'omet rien de ce qui peut ex-
pliquer la chute des Omeyyades : leur existence disso-
lue, leur fatale ignorance des choses et des hommes,
la confiance aveugle qu'ils accordèrent à leurs vizirs;
toutes ces causes et d'autres encore , si elles ne sont
point déduites méthodiquement et selon les exigences
i( W i:r.'l ISSKMENT.
(l'une pliilo-sopliie de l'histoiro qu'on cluMclierait en
vain chez les Orientaux, ressortenl du moins avec évi-
dence des laits que l'auteur met à dessein en reliel. Il
est telle de ces causes, par exemple rinilucnce des
satires politiques et la haine ([u'elles sèment parmi les
trihus arahes, qui semble avoir échappé non-seulement
à l'auteur relativement judicieux des Prulcijomi'nes ,
mais même aux savants européens (jui ont soumis à un
examen plus appronfondi les évolutions de la société
ujusulmane.
D'autre part, les faits et gestes des premiers princes
de la maison d'Ahhas. y compris le règne léeriquc de
llaroun er-Uéchid, sont à jîeine ébauchés d'une main
négligente et fatiguée. Si, dans le chapitre consacré à
Mansour, l'historien arabe raconte avec une exactitude
sulhsante les intrigues et la hn tragique d'Abou Moslim;
s'il revient aven complaisance sur les menées révolu-
tionnaires delà postérité d Ali, pour laquelle il j)rolesse,
avec tous les savants de son temps, une j)ré(lileclion
mal déguisée; bientôt après, emporté pai un nouveau
ca|)rice de son érudition déréglée, il résume presque
tout le règne de Mehdi dans le récit des amours d'un
poète et dans ime farce de tréteau dont la vieille cité
de llirah est le ihéàtre.
Avouons-le en |);iss;nil. Maeoudi, trop savant pour
être sj)iritue|, 11,1 j).is la main heureuse dans le choix
ôo ses racontars humorislicjues. Sa gaieté est lourde et
quehpie p«Mi malséante, son sourire griinaranl comme
celui d ini antiquaire en bonne fortime. Il lui arrive
rarement de divertir ses lecteurs sans ollenser leur ima-
gination ou blesser leur d('licatesse, témoin l'incroyable
<lissertation (ju'on a pu remarquer dans la description
AVEIV^1S8^:ME^T. m
de rinclo (tome I, page Sgo), et qui sera dépassée, dans
Je lome VIF, par certaine anecdote dont la traduction
met d'avance notre esprit à la torture. S'il veut décrire
l'amour, il en demandera la peinture à une assemblée
de dialecticiens réunis par le grave Yahya le Barmé-
cide , poui" disserter en baralipton sur le mystère le plus
délicat et le plus impénétrable du cœur humain (voir
ci-après, page 368). Heureusement le dernier chapitre
du volume nous dédommage de ces déceptions : les
soixante pages consacrées au siège de Bagdad et à l'ago-
nie du prince, plus vicieux que méchant, qui avait nom
Emin , sont un des morceaux les plus attrayants de tout
l'ouvrage. Ce qui ajoute à la valeur de ce récit mouve-
menté , c'est qu'il est, en grande partie, emprunté à une
épopée contemporaine, à un journal du siège versifié,
et non sans talent, par un poëte aveugle, un certain
Ali, lils d'Abou Taleb, qui paraît avoir eu en partage
la foi ardente et la résignation de son illustre homo-
nvme.
Des quatre manuscrits que nous avons à notre dis-
position pour établir le texte, un seul, celui qui a été
copié à Dchli (lettre D), reproduit ce passage dans tous
ses détails et avec les citations poétiques qui lui donnent
un caractère particulier d'authenticité; les autres copies
se contentent d'un résumé sec et écourté. Il en est de
même de la longue conférence sur la nature de l'amour,
dont nous parlions plus haut : tandis que la copie D
rend fidèlement les discours attribués aux treize ora-
teurs, les autres exemplaires résument ainsi la discus-
sion : (( Ensuite le cinquième orateur, puis le sixième, etc.
parlèrent à leur tour; dans cette discussion, qui dura
longtemps, des pensées analogues furent exprimées en
IV wrirnssEMENT.
tornios (liff'ircnls : ce qui précède in{li((iu' sulli^jmniciit
l;i iiaUire de leurs discours. )>
A l'exception de /), les copies sont tcllcinenl icin-
plies de lacunes et d'otnissions dans tonte la seconde
moitié des Prairies, qu'on ne peut y niéconnailrc une
denxièuH' rédaction abrégée do parti ])ris et à une
f'poque assez reculée. Entre la narration qui jjortc l'em-
preinte du travail précipité de Maroudi, p.n* cela même
qu'elle est |)roli\e et désordonnée, et l'arrangement plus
régulier, |)lus sobre, mais inlininient moins complet
qu'un ancien éditeur a cru devoir substituer au texte
original, nous n'avions |)as le droit d'bésiter : la copie
de l'Inde, malgré ses incorrections et ses incertitudes
de lecture, est devenue la base de notre texte et le sera
justju'à la Hn.
Les premières pages du présent \oIume étaient .^
peine con)posées lorsque nous avons reçu l'édition des
Prairies d'or im])rimée en Egypte (Boulac, •.>. volumes
in-/i°, 18G7; nous la désignons par la lettre A dans les
variantes). On connait les services (pie l'iniprimerie
é'gyptiennc rend i'i nos travaux en publiant . avec un zèle
(|ni ne se ralentit pas. les ouvrages les plus estimés de
la littérature musulmane. Si Ton rompare ses produc-
tions récentes i\ celles qu'elle faisait paraitre il y a une
trentaine d'années, ou ne peut nier que de grands pro-
grès n'y aient été accomplis. Des copies en plus grand
munbre sont réunies par l'éditeur. (|iii est liabiluelle-
menl un des Cbeikbs les plus érudits de la mosquée El-
Azliar; les épreuves sont revues avec soin ; des notes
marginales cberrbent à élucider les obscurités du texte;
les divisions prin<i|)ales de l'ouvrage sont indiquées plus
clairement; (Milln divs labiés, à défaut d' irub^x , ter-
AVERTISSEMENT. v
minent utilement chaque volume. Mais nous ne sur-
prendrons personne en ajoutant que les éditions des
ouvrages de lexicogra|)hie et de grammaire sont de
beaucoup supérieures à celles des historiens et des po-
lygraphes qui ont paru jusqu'il ce jour. Les textes héris-
sés de noms propres, de dates, de descriptions géogra-
phiques, comme ceux de Maçoudi, d'Ibn Klialdoun et
deMakrizi, exigent chez l'éditeur certaines qualités cri-
tiques et une curiosité d'esprit qui s'acclimateront difB-
cilement en Orient. Le Kamous, les abrégés de Soyouti
sont d'un bien faible secours pour vaincre des difiîcul-
tés de ce genre. En outre, Mohammed Sabbag, le
Cheikh Hourini et leurs laborieux collaborateurs ont
une tendance contre laquelle on ne saurait trop se
mettre en garde, celle d'arranger à leur guise un pas-
sage défiguré par les copistes, et de substituer leurs
propres conjectures à la pensée de l'auteur quand ils
ne peuvent la pénétrer. Ces interpolations téméraires
sont innombrables dans la récente édition de l'Histoire
universelle d'Ibn Khaldoun , dans les Biographies d'Ibn
Khallican, aussi bien que dans le texte de notre auteur.
Nous pouvons donc affirmer sans vanité que notre édi-
tion ne fera pas double emploi avec celle de Boulac, la-
quelle ne reproduit, d'ailleurs, que la rédaction abrégée,
et souvent apocryphe, des exemplaires de provenance
égyptienne.
L'appel que, dès les volumes précédents, nous adres-
sions au public savant dans l'intérêt de notre travail,
n'est pas resté sans écho. L'éminent historien des Kha-
lifes, M. Weil , venant en aide à notre insuffisance, a
bien voulu consacrer un numéro entier des Annales
littéraires de Heidclberg (1870, n" 1) à l'examen du
M W KJ'.TISSKMK.NT.
tome \ ; nous avons appris clu même coup (jue le vo-
lume préccdcul avait élé l'objet d'une < riiifpie non
moins mitmlieuse de la pari du même savant, et nous
re^^rettons de n'avoii pu nous procurer le cahier ipii
la lenlcrme. Quels (jue soient l'àpretc des apprécia-
tions de M. V\ eil et le sentiment (pii les a insj)irées ,
nous aiu'ious mauvaise grâce de lui apj)iiquer le dicton
ancien :
Iloiuinc inipurito iiiiiiqii un i|iii(lqti.iiii injustitis.
Certes, personne n'est plus autorisé que l'historien du
Khalifat à juger une |)ul)licalion où l histoire musul-
mane occupe la première place; aussi sommes-nous
li'ureux de constater tpie tout ce (pii, dans notre tra-
vail, concerne les laits historiques, les localités et les
dates, a trouvé grâce devant les sévéïités df Torienla-
listc allemand; c'était l'essentiel. Les vers en si grand
nombre (jui entrecoupent la narration sont le point de
mire de sa eriticjue : c'est, en ellet. le côte j)érilleu\ de
iu)tre tâche, et il y aurait, de notre part, plus cpie delà
présomption à croire que nous en avons surmonte tous
les obstacles. (Jui |)eut se flatter de rendre avec une
exactitude j)arraite uii vers citi' isoh'ment, sans relation
avec le contexte et trop souvent méconnaisable sous In
plume du copiste:' Assurément ce n'est j)as au tradur-
teur de 11)11 lll■^ell.l^l (ju il est nécessaire de rappeler
ce.s circonstances atténuantes : il sait de longue date et
par une expérience chèrement achetée, combien la solu-
tion de ces énigmes coûte deflorts infructueux et quel
champ elle ouvre au,\ conjectures les plus t('méraires.
Mais pourcpioi nous faire un j)rocès de tendance? I^our-
(pioi nous accuser de nous conlentei du premier sens
AVKKTISSKMEiXT. vir
venu ? Nous ne livrons rien au hasard et nos erreurs ne
j)euvent être, sans injustice, attribuées à des reclierches
imparfaites, non plus qu'à une confiance aveugle dans
nos forces.
Quelques-unes des observations de M. Weil dénotent
une lecture trop rapide , s'il ne faut les attribuer à la
connaissance insuffisante de notre langue. En voici un
exemple : Page 3-7 i , nous traduisions conformément au
texte : M Dès que Abd el-Mélik fut expiré, Wélid f ense-
velit , puis il monta en chaire. » Là dessus M. Weil nous
fait cette singulière objection : u Le mot sadjahou ne si-
gnifie pas inhumer, mais couvrir d'un drap, comme
c'est l'usage pour les morts; d'ailleurs, il n'est pas vrai-
semblable que Wélid ait fait enterrer son père aussitôt
après son décès, ni qu'il l'ait enterré lui-même.» Dans
un autre passage, ce n'est plus au dictionnaire français,
mais au dictionnaire arabe que nous devons renvoyer
rhabilc orientaliste. Page 238, Macoudi raconte que
lorsque le Khalife Abd el-Mélik se fut emparé de la
personne d'Amr ben Sàid , son ambitieux rival , il lui
passa un carcan autour du cou avant de fenvoyer au
supplice; Amr le supplia alors en ces termes : a.Te t'ad-
jure, au nom de Dieu, de ne pas m exposer en public,
le carcan au cou, etc. « M. Weil traduit au contraire :
«Je t'adjure de m'exposer en public, etc.» Telle est
sans contredit l'intention secrète du prisonnier, mais il
se garde bien de l'avouer et le texte ne le dit pas da-
vantage : l'Arabe astucieux espère obtenir de son en-
nemi le droit de paraître au milieu du peuple, comptant
y trouver des partisans, et pour cela, il demande le con-
traire de ce qu'il désire. C'est ce qui donne plus d'à-
propos à la réplique du Khalife : a Encore une ruse,
Mil \\ Kl; TLSMIMI. \ I
mais je suis j)lii> ruse que loi. » La loi luc naclnidd iii est
oi'diuaircinont négative et siguilio : « ronjuif r de uo pas
faire;» les exer)i[)lcs en sont extrêmement nombreux.
Que notre contradicteur veuilJo bien consulter le récit
correspondant d Ibn cl-Atliir, IV, 2/1, et un autre pas-
sage encore plus signillcatif du même auteur (I, i^iy),
on la sœur de Pharaon, s'adressant à Moïse et Aaron.
leur dit : n Je vous supplie de ne pas aller chez Firoun,
car il vous ferait mourir [anchidoiihdumu in ledlieha , etc.). »
Néanmoins, nous devons reconnailre (jue plusieurs
observations de M. Weil sont fondées, surtout lorsqu'il
ne cherche pas à lemplacer notre essai d'inlerpr«'talion
|)ar une hypothèse plus hasardée et en rontradietion
avec les leçons des nteilhunes eoj)ies; la liste de nos
eorreetions prouve que nous avons tenu conq)le de ses
rcMuarques, f^t nous le remercions de nous les avoir
adressées. (Kiant ;i lui i<'|)i()eher de n'avoir vu (|ue nos
erreurs, sans si^n der ee (pi'il p. ni v avoir de bon et
d utile dans notre tiavail, e est à (pioi nous ni' songeons
p.is. Tels ont été de Ion! I( nips les j)rocedés de la eri-
tifpie dliin.nide, aussi bien chez elle (pie dans ses rap-
ports avec les publications étrangères. Anjourd hui
moins que jiunais, nous ne devons atlendie d'elle plus
il impartialité dans ses jugements, ni plus d'amenit<'
dans la façon di les exprimer.
I,r \irii cpi-' nou^ l<irnHons dans la préface du tome \ ,
(le ponvon (JMiiiiir sans intcti nplion l;i snile «le ce
travail, a été crnellem<Mil dt-menti. Les douloureuses
«'•preuves qui nni mis iii ijui'stion juscpi'à l'existence
d<' notre eb«'ie patrie nr pouvaient maïKjuer d en sus-
peinht l.i vit! .scienlilitpie. Mais notre loi «lans un ave-
nir imilleui n en est pas «'branlée; nous reprenons donc
AVKirriSSEMENT. ix
courageusement notre tâche avec la ferme espérance
qu elie pourra être terminée dans le cours de trois an-
nées.
IjC concours de l'Imprimerie nationale ne nous a
point manqué jusqu'ici, et en maintes circonstances,
nous avons été heureux de le reconnaître; aujourd'hui,
il nous est plus assuré que jamais. En plaçant un savant
de premier ordre, M. Hauréau, à la tête de ce grand
établissement, l'Etat ne pouvait confier à de plus dignes
mains les intérêts de la science qui doivent marcher de
pair avec ceux des services publics. Mous devons aussi
associer dans nos remercîments M. le chef des travaux
et notre confrère, M. J. Derenbourg, dont la sollici-
tude et les conseils ne nous ont jamais fait défaut.
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I j-^i^v— n-«> ^_„^Ji jJ) -HÇJ-^
^JUj, ^^U c^UJI
/w>t.Àwm&* {JhJ^ If^X^M yÀ.^\ 9Mj y^-iù (j-^ (j^J^ C:\.M>fcJ «^IxjjJ^I
(^j-^"^^ i^À.M Xo^^ O^JOO iL)t«^ /wj^^iMwf^ c:a»m (\À.mi Swàk^l
LIVRE DES PRAIRIES D'OR
ET DES MINES DE PIERRES PRÉCIEUSES.
CHAPITRE CI.
RÈGNE DE WÉLID, FJLS DE YÉZID, FILS DMBD EI,-MÉLIK (wÉLID II).
Wélid, fils de Yézid, fut proclamé le jour même de la
mort de Hicham, le mercredi 6 du moisdellébi II, i23 de
l'hégire. Il fut tué à Bakhrà, le jeudi 28 de Djoumada II,
126, après un règne d'une année, deux mois et vingt-deux
jours; il était âgé de quarante ans. Il fut enterré dans l'en-
VI. I
2 LKS PIIAIHILS I) Ul;.
ia*».^iJI UjIjJS'j, A}o;Ji^^yAj^ J-c UajI JsJ^j l^Si U
S vS.Mi% 5 > wic^. I (j^
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Ai<x.o iS x>L»is! /•-'^«>«*J A-Swxil i ,.Mi_5 ^>-is-*-^ ^**J' <S^^^^y
(lioil inriiic fin il prrit; c'clail un \ill;ii;(' des ciuirons do
D.'im.'is, noiiiinc Ihihlud, coniiii»' nous vcMums tic le dire. Los
(lolails relatifs à sa iiiorl se Uoiucul dans nnlio Histoire
Moyenne.
rniNClPAUX TRAITS DE SON JIISTOIKK KT DE SA VIE.
Sous le loLjin' do ^^(•lid il éclata la n''V(»ltc Av ^ ,dua , fils
do Zeid. (ils d'Ali, fils d'Kl-lhiooÏM. his d\li. lils d Abou
■['.dil), d.iiis |r Djoii/.djàn . [)i<i\iiiic (jiii (lc|)oii(l du Kliora-
raii. Vdiia si i.iil iiisiutré ooiitro la l\raniiio ol les nuaiitos
dont le |)oii|)lc ilail \i<linie. Il lui r()nd)atlu |)ar Sahn, fils
d'AInva/. lo M;i/.ônilo, },'onoral dologiio |)ar \asr hou Sayyar
(gnnvoi nour du Klioraoàu), ot poril dans uno bataille livrée
près d'un villaj,'o nounué Aniana. Il y lut enterré ot l'on
y visite ouoore son toinbo.iu. Yahia, après de nombreiisos
avonluros, nmurul dans «o ronibal, alloint d'uno flèrho au-
CHAPITRE Cl. 3
^OL>- j\J>ib jk.sa-i /j,o ,&*-*« -^A»fc^ ».jl ,_}Jw.Jij <Jwu»*iIa»jJ ^«<XJ)
J^î j.^î_5 vilJUiû c-N-AJi^ *,jUs:°i ii^lj?: ^ Ig-^.Xs (J^-uai (^^-s?
ôj.Aff ^3 k^w^^î c_>ljJ^Î i »^^j-=>- (j~» ^J^ U_5 »jUi..t (^2 IàajÎ
dessous de l'oreille; tous ses partisans Tavaient abandonné.
Sa tête fut coupée et envoyée à Wélid II; le reste de son
corps fut attaché au gibet, dans le Djouzdjàn , et il y de-
meura jusqu'à l'époque où Abou Moslim se révolta en faveur
de la dynastie des Abbassides. Ce généi\il, après avoir tué
Salni, fils d'Aliwaz, fit descendre du gibet le corps de Yaliia,
récita les prières mortuaires, entouré de plusieurs de ses
compagnons, et le fit inhumer en cet endroit. Les Khora-
çaniens, lorsqu'ils n'eurent plus à redouter le despotisme des
Onieyades, célébrèrent le martyre de Yahia par un deuil
public (Je sept jours, dans toute l'étendue de leur province,
La douleur et les regrets que cet événement suscita dans le
Khoraçàn furent tels, que tous les enfants nés celte année-
là (celle de la mort de Yahia) reçurent le nom de Yahia ou
de Zeïd. La manifestation de Yahia eut lieu à la fin de
l'année i25, ou dans les premiers mois de l'année suivante.
Les détails que nous avons donnés sur son histoire et ses
expéditions, dans le Livre Moyen et nos autres ouvrages,
fi LKs PHA1IUK5 non.
1
j_^ ULAj^ OPj^iiAAjJ »Xjy^' <-Jju3% U«AA,:fc. *1à.>- «• V-A.^^-»-^ ,6«
nous (iis(,rnsont d'y revenir in*. I.ejour ou il fut tut-, Yahia
répéta M)U\«'nl ce ver» (h- Klinnsà :
Nous nirprison» U »ip. et cr tl*-(lain Hc U rir c<a rc qui convient !«•
mirui aut imr«. ir jour du péril.
WclitI II aimait Ir \irj «-t 1»- plaisir. Passinnnr pour la niu-
siquf i"t le» ronrerls <io rliaiil, il fut Ir pn'inifr cpii (il venir
iWs nuisit icns <|f tous les pays, sVntoura de virtuoses, et
5C livra pul)li(|urn)('nt à l'orgir, au plaisir dr la musique et
des .^ymplionifs. Ce fut le lem[)S d'Ilm Sorridj /*• rhantrur, de
Mahed . de (iliarid . d'Ihii Ak hah . d'iltii Mnuliii/. . deTowais
et de Dahmàn; le ^'oiit du rliant m- re|)andit partout, dans le
(KMiple comme parmi les grands; les e^kclave* musicienne»
de>inrent en vofçue. Welid If était dissolu, cynique dan»
htm langa^'e rt perdu de tncrurs. I>eu\ jours âpre» son avi'*-
lu-nienl. dnns une ot^ir norfurne. il rhantait rrs ver* :
CHAPITRE CI. &
^*^A^U=.pL, ^j-iLs-o j'j_5 AiiUJi J-J <Jlv.3 Juki JUo
Je passais en buvant les longues heures de la nuit, quand un heureux
messager m'est arrivé, à Rossafah :
Il m'apportait le manteau et le bâton (insignes du pouvoir); il m'ap-
portait le srcau du khalii'at.
Le cynisme de son esprit se lévèle clans les vers suivants
qu'il composa à la mort de Hichain, lorsqu'un messager
vint lui en donner la nouvelle et le saluer du titre de Kba-
life:
La voix de mes amies qui se lamentent du côté de Rossafah a frappé
mon oreille;
Je m'avance en laissant traîner mes vêtements, et je m'inl'ormc de ce
qui leur arrive.
Ce sont les fiUes de Hicham qui pleurent leur père;
Elles crient : «O douleur, ô désespoir! » car le malheur est sur elles.
Mais, sur ma foi, qu'on m'appelle impuissant, si je ne possède pas
leurs faveurs!
Comme on lui demandait si quelque plaisir avait encore
de Tattrait pour lui : « Oui , répondit-il , une causerie intime .
6 LKs pii.\ii;ip:s dot,.
.Xaa^j S^ j^\^ jJu^\ xo ^5^5^, 'uio JL" *LiI ^j Jyu U Jli>
j^'vj JcJ xi^ iol^-. Jc^^'l •>>^AÀj Jii t5^'_5j^ Jla <-:'">V>^'
<-:>^V-» Jls ç:'>-fuJ! i }yXj u Jlî L$^*«JLj iouJij 3^,j x-«-V^ Jl»
^I>r^:!ii ^\y> ^ ^J! ^J^^^. ^Uîi:^)! ^-T:, Jl J'^'i j^
|).ii iiii iicaii rlaii' de lune, siii uni' colliiu' dr s,il)lc [\\\. *
\|)|)i'('iiaiil (|iie (^lioraali , iilsdc /oïdhoud, clail un lioniiiir
d lin coniiiH'rce aj;ii'al)l<' et de charmanh-s rclation.s, il le
lil \enii en s,i présence, cl rticcucillil en disnni : •• (\v n'est
pas pour rinlerro<;er s\\\ Ir Kuran, ni snr la tradilion, (pie
jr l'ai appelé auprès de moi. — Je u«' suis pas de ceiix qui
les pussédcnl. i cpoiidil ( .lioraab. — ('/est !<• \in. n|)ril \\v-
lid, (jui srr.i le snjrl de nies (pnvstinns. — Prince îles
C.royauls, iutei-roi,'e/. moi à xnire '^w. — Oiiel est Ion avis
sur les boissons? — Dr Lupirllr \onli'/ \(uis j)arler? — (Jue
dis-tu de l'ean? -- la- inukt «M l'ànc en boivent aussi. —
l.t !<• \iu [nchid] de raisins secs? — (''est la torpeur el le
malaise. — |,i- \in de dalles? — I\ien (jm- des veuK. — l!l
If \in. - \li! c'est la moili(' de moi inênu', le com|)af;non
inscpaiablf <!•• ni.i \ii! — (Jue penses-lu de la nuisirpieP —
— Klle exprime a\ec flouceni 1rs douleurs de Tànie; elle
.soustrait l'esj)! il aux elTels de la tristesse. Klle rbarme la .soli-
tiule et l'ail. uidoii: elle rend la joie à 1 atïianl delaiss4', et ra-
Iraicliit les «o-urs bndes p.n la passion. I".lle elTare de lima-
CHAPITRE CI. 7
c._*w.j Sy^^ ^^!5^lî tj-» o.*M.xl g^Ia.-'*. joL»A.iiJi ^.lai^jw ^^^ wAaj^
^Ij Jb (j*^^». ^^-*_>_j jaOI-Lj! -^^Ai <KA»*isI *K>i ^ U^AJijwO
t_>L-iJi i^ ^jj -<V^ (iMj l^«XJ ôtXiS^lî A,V1 »*Xrs-^
*jU^.ji c:-s.A«:*.^ LÀ-^-ii. «Xi Sj Uv_ ji_j u »X^j^ L» ^^OLawI
gination toute pensée étrangère à ses doux accords; elle se
glisse et pénètre dans tous les membres; elle émeut i'àme
et accroît la sensibilité. — Quel lieu préfères-tu pour tes
réunions.^ — Celui d'où je puis voir le ciel, sans en redouter
les intempéries. — Que dis -tu des plaisirs de la table? —
Un buveur n'a pas de préférences: il mange ce qu'il trouve. »
Wélid en fit son compagnon de plaisir. Voici encore quel-
ques jolis vers de ce prince sur le vin :
Cette liqueur, jaune dans la coupe, comme le safran, la mer nous
l'apporte d'Askalon.
Le fin tissu dos verres et des caial'es ressemMc à un voile transparent
qui la protège contre l'atteinte des doij^ts.
Les bulles qui pétillent sur ses bords brillent comme l'éclair dans le
ciel de Yémen.
Et parmi ses poésies bachiques et licencieuses, ces vers
adressés à Téchanson :
Verse, Yézid, au doux murmure des voix, tandis <pic dbarmonlcux
instruments nous ravissent.
8 \a:> i»n.\iiui:s uoir
»X^ fj£. ^^UJI ^^4^ c_;U=i ^ Jo^jJ! X-Oii.^ „J b^v-si-lj
sLijLi ^^Li* *i Jls ♦Xj_5 aù\J^ ,s^^ xùolc
JLa^o Joiri ^Lcli Os-cl Ajv«l ,^^ aW1_5 v_*^-«^>I J'oLj :>lclj
Vnsf, verso oiicore; mes prclius inntileni toujours ri rien no pont \rs
«■x|»icr!
ix' r.iil .sui\ant ma ctc larontc par Al)iui Klialifali Fadl,
(ils (lo H()iil)al) Djoinalii le juifv , d'aprrs Moliainiiii'il . Iil> de
Scllain Djoiiialii, à (|iii il avait v\r tiaiiMiiis j)ai" un Clicikh
syrien , aii<|iicl son piopn- j)«'r<' l'aNail lacnnlccn ces tcrnios:
• Kn nia (iiialilc de prépose an ri(lean,a la cour deW elid II,
j'eiilendis, nn jonr, Ihn Aieliaii L' musicien clianler ces vers
sur l'invitalion du princo :
Dès Iniiroro ilo in l'élo i\rs sarrificos, jai ronconlix; des houris dont los
yeux brisont los rosolutioiis los plus foriiics;
Irllo^ los oloilrs , so lov.inl ii l'Iioriion du soir, onlouront dans sa niarrho
la liino hrillanto.
J'i'lais parli roniplaiil mii- nn amplo profil do pardons, oljo rêvions plié
sons le |><iids do inos iniipiilos!
— • Kn vérité, r'psl a mervoille. «'» mon prince, s'écria
Welid, loi d'Ahd (lliems, recommence ! • — \pres nne sp-
condr audition, il le complinienla de nouveau et le jiri.i, an
CHAPITRE CI. ' 9
^jlx:#r «X^l JUi X>^JL> âXj cSis- »iUi)lj &ye\j^ t_>i Ji t_>i (j-«
»I^U aLvSÎ (^isM, oJj i) ^tj «^jJî JU.* <!S><Xi£. ^j iJ^Si
viDJLi »Xx£ (jJ *XjJj.J »JCi*«.J i l'^'M^ (S"—^ iLuioLc /o! (jl^ <X5j
nom d'Oineyah , de redire son chant, passant ainsi du père
au fils, à chaque nouvelle audition, jusqu'à ce que, arrivant
à lui-même, il s'écriât : « Sur ma vie, recom^mence encore ! »
Le chant terminé, ie prince se leva et, s' agenouillant devant
Ibn Aïchah, ii couvrit de baisers tous les membres de son
corps. Arrivé près des parties secrètes, il y portait ses
lèvres, lorsque le chanteur fit un -croisement de jambes
pour se dérober à ses caresses; mais le prince ayant juré
qu'il ne céderait pas, Ibn Aïchah se découvrit et \^ élid se
donna satisfaction, en répétant: »0 bonheur, o délices!»
Puis il se dépouilla de ses vêtements, les jeta au musicien et
demeura entièrement nu, jusqu'à ce qu'on lui eût apporté
d'autres effets. Enhn il lui fit compter mille dinars et lui
offrit sa mule, en ajoutant : « Monte sur ma propre selle et
éloigne-toi; mais tu laisses en moi un feu plus ardent que
les charbons du gada (espèce de tamarix). »
Ibn Aïchah ayant fait entendre autrefois le même chant
à Yézid II, père de Wélid, ce prince en fut ravi; on ajoute
même que, son extase le rendant impie, il dit enlre autres
10 LES PRAIRIES DUR.
t— >>iaji i^i* >^J «^VJH 1^ •^Vvç^' (j^ <xj«jl«-ii *L«\*iJIj LÀ_fc.*»i
i ^.U=: ^ jUill vUS' i U w.--^ Je JJli ^L6, j-:^
■\»*n.is» )_« -^^\^' \xJo »0^.>^-»o =^L« j^^ A,-«i«o» (^^-^^ Aji<« ,j^
^ " y y ^^ "'^ ] y y -^ -^ y
Jyij yi^^ AA-*>J J^*'^ (_»Lij»Al K^syS-
o^r«_A-£jû-^ ^li u ^-» vX^_j;^jLs-> J^
,1
clioscs il son t'*<'hansr)ii : ■■ I';m le (|ii<ttriciiii ( ni i,i splirn'
(lu soleil, (I. I. I. |). iM()), vei-s«'-noiis à hoin-I ■> NVV'lid
aurait (ioiic licrilc (!•■ I iiitlniiisi.isiiii' |),ilti iid (tuiii (ctlc
poésie. Les paroles sont y\ \\\\ \i.il)i' ^\v Koicirli; |,i niu-
sifpu? esl allrihucc a ll)n Son-idj, ou a Malik, selon l«'s dilTé-
renk's \eisioiis cilées par le K[\n\) el-Aijaiu; Isliak, fils (rihia-
liini Mossoiili, eu a liil ineiilion dans ce lixre.doul il est
l'auleur; elles se lrou\eiil aussi dans le l.n'ir des Cliansiins
(•onipf)sé par ilualiiui. lils de Melidi , ((«nnu sous le sunioni
{['11)11 Clidlilnlt, et dans (Tautres o»i\ra};es sur le même siijel.
Welid 11 a «'le surn(»mmé /«• xccli'iat i\v la lamille de \lei -
waii. Ilecitaut, un jour, co verset : «Ils (les prophètes) iiil-
ploii'renl le secours de Dieu; tout lionune ort,'ueilleux el le
lielle esl déçu dans sou alteule. — l/enlc-r esl dcrrièn' lui.
cl il sera al)reu\e d'eau liouillaute > [Koran , \iv, (S el «j);
il se lit .ip|»(trler le livre saint, le plaça de\aul lui comme
lin l)nt el se nul a le ptTc«'r (le lleches, eu cliaulani ;
In mrii.irf* riminiiic oi ciirillriix il irbi'llc; oli liirn . Cl lioninic
or;;ncill<'0\ . w rcliflif. ^"^^l moi!
CFIAPITRE CI. Il
/jj 'J^xJ^jJi j.î_5 JOLi ^p.c> ItoLl i)î î*Xi5 niiyji vXxj cX-fr€ 1^
(j*.U*Jî Li (jS.j^ kjJCJuù] ^M^j 0j ù'^^ c:a.àj ^W -f *>oj'^
A-Afj <-Jj^ (J-* yî i;-i-wl5A_À.Ji (j^ ^^LiîT t^i> »X5^ ow*4^L>
Quand tu comparaîtras devant ton maître , au jour de la résurrection , dis
lui : « Seigneur, c'est Wélid qui m'a mis en lambeau ! »
Au rapport du grammairien Mohammed, fds de Yézid
el-Mobarred, Wélid II a abjuré l'islam dans une pièce de
vers où, parlant du Prophète, il nie que Dieu se soit révélé
à lui. Voici un fragment de cette poésie :
Un descendant de Hachem nous leurre de son titre de Khalife (vicaire) ,
sans avoir reçu ni révélation, ni livre.
Accuse-le devant Dieu en disant : Il me défend de manger! Accuse-le
en disant : Il me défend de hoire !
Son arrêt ne se lit pas alfendre; quelques jours après
avoir prononcé ces paroles, il fut tué.
La mère de Wélid II était Oumm-Haddjadj, fille de Mo-
hammed, fds de Youçouf, de la tribu de Takif; le surnom
de Wélid était Aboii'l-Abbas.
On avait apporté à ce prince un vase de cristal de roche,
ou, selon d'autres, de la pierre nommée amélhysle [djcniest] ,
dans laquelle, s'il laul on croire certains philosophes, on
12 i,Es i>i; \iiur:s D'oii,
^ i\x-« Ajfofc. ^jaj (j^^' -xxloj ;\x-« A-«,li s—*.^ ^'-^^ i.:»-* u'^
(j— =^s b .o^J Je^ îvX^'Js.^ '>'^>-*3 V.^*^^ cr^**^ è> ^ >— '«^X-c U»
|>eul boire du \iii, sans jamais s'ciiix rcr. .r.ii pnli- de celle
j)ro|)rii'le dans mon li\ic Des ]m\i'invnU vl des expériences ,
vu ajoutant (|u un nioicfaii de l.i inetne |>ieiir, j)lacé sous
le ciM'vet, ou luonle en cliaton (!<• l),iL,Mie, ne procure (jue
(les songes af;r(''al)les. WClid lit remplir de vin le vase en
(pii'slion; la pleine lune partit à l'Iiori/on pendant (pi'ii l)u-
\ail avec ses iamiliers. — « Onellc est la |)()sition de la Imie.
c«'lle nuit.'" demanda le prince, (^nelcpiini lui re|)ondit
(pi elle rl.iil dans Ici si-^nedu /odiacpie. — • \un , re|)ril un
autre <on\i\r, ( Ile csl dans ce vase. • Kn ellet . la lune srin-
tdlail dans jrs licelles de la piciic pn'cieiise et son imai^e
se n'delail d.ins je \in. ■ \ rainniil, s'écria WClid, lu as bien
su e\|)rimei ma pensée; . et dans un accès d«'joie, il ajouta :
• Je \eux boire durant /»«•/< /jr/ifr.' • C'est un mot peisan cpii
signifie sept semaines. — Suninl un «liandx'llan . «pii lui
<lit : « Prince des Croyants, les abords du palais sont icmplis
de délègues des Arabes et d'autres re|)resrntants de koreicli.
La (lignite du klialilal reprouxe la situation ou vous êtes el
s'écarte d'un paieil ii.ii. » l.c prince ordonna (pi'oii versât à
CHAPITRE Cl. 13
î_jAx>.j %4 Ai i f^y> jlî 5_^JiAwî JUi AjUI »«Xiû ^^.j: Jvjiajj
«X.^j /il ilj) Sfcjl (jD <X5^ )wX.»g i,M«*r? "^ >^ C5^^ <Sj»Ju«*j
ii^m iLoli5l_5 14x5^^ l^Ai».^ (^■s-l^ t^^*-* *^-:S'|y ' y^ 8»Xaj y.^
^UcwJ^ ^Ul (i (îi-j ij'»***^ (J°^ XJlVj i)^>- iîUwwî ^tXÀA*Ji ^oj
Lc^^j A.^Ui> Lffjjj <X*5j^jU o^j^ji^î Jji*.j£> (j*).i Q^^^-kûJLj y\^
Aj eJLiJI Ajf ^^l-»«Jî *U^ «XÀ* »>Mé'\j ij\ dUi^ (J>-^5 Ajï
«lUs» U_5 :>«Xa»^ o.^x*w<ji j--wuijt^ tAolJcJi <ji viJJtxS^ >tj|>'i
/
boire à son chambellan, et, comme il s'y refusait, il lui fit
introduire dans la bouche un tuyau par lequel on l'abreuva
de vin, jusqu'à ce qu'il tombât ivre-mort.
Son père (Yézid II) avait eu l'intention de le nommer son
héritier, mais, eu égard à son jeune âge, il désigna son frère
Ilicham, et après lui 'Wélid. — Amateur passionné de che-
vaux, Wélid se plaisait à les réunir et à donner des courses.
Son cheval, nommé Sindi, était le meilleur de son temps;
cependant, dans les courses qui eurent lieu sous le règne de
Hicham, il fut battu par le cheval de ce dernier, qu'on nom-
mait Zaïd; quelquefois il arrivait égal ; d'autres fois niousalli.
Ily aen effet plusieurs termes pour désigner le rang d'arrivée
des vainqueurs : le premier est dit sabik (qui précède); le
second est niousalli, ce qui signifie que sa tête arrive au
garrot [sala) du premier; puis viennent le troisième, le qua-
trième, etc. jusqu'au neuvième. Quant au dixième, il est
nommé soukheït (avec un techdid; « le silencieux «). Les che-
vaux qui viennent ensuite ne comptent plus; cependant
le dernier de tous les coureurs engagés est appelé /ti/c// {ve-
i'4 LES l'i; \ii;ii;s D'Oi;.
!f^^^\ Jl>jJ! U-K-»' Cir*-*-»" 'S^y-s^t iOt-*.Iîl <_•.. J>-J>^i>.
A » L^ t 11 c-^>JL ^jjLM Joui
L.fv-» _jjf>^ <\,w^^lj XaXc^ û^^JS? »^**>' ij*>-» -T-^Juûi' J^'^ X*«jlj
tanlal.lirf'j. CVsl à Uossafali (|iic \ACli(l domia iinr course
(|ni ne coinplail pjis moins de iiiillc clicvaux [kiirili, clie-
\aii\ (le (|ualn' à ciiKi ans). Tandis (|iril atlciidaif le rclnur
de Zaïd, \oyanl à ses côli'S Sàïd . (ils dVnir, lils de Sàid.
lils d'Vssv, (|iii avait aussi parmi 1rs cniircnrs cni^af^cs un
clii\.d Moninif Mi.sixili " le llaniheau . ■ il lui rccila ces vers
au inoincnl du (l(>|)art :
Nos rlir>niix, p.ir \r iiiuitro clfî la Kn<il)n vriu'rro, d«^passo»l ceux des
homnirs dr hassr nri^inr,
Coiniiir- nous lof» dc|)assnns 110115-mémrs Pi arrivons soiiU à In ploirc.
Aiiiii, (Irpiiis lr'sà«;(N rrnilcs, nous avons ('!(> on |>o»sc»sinn dos grandeurs
cl dos plus liaiitos diijnilos.
T n clicxal nonun»' \\ addah (chlouissaul df Manclieur)
a])|iarlcnant àWtlid, tenait la tète ri il a|)|>r()('liaii du but,
(|uau(l son <a\alicr lut (h'sarronni'; Mishali, le cheval de
Said. le suivait il*' |)rrs avec son r.ivalier; déjà Sàïd, roinp-
laut sur la viclniic, fredonnait aux nrcillrs fie Wdid :
CHAPITRE CI. 15
J^5UJl owîj iU*AÀfi U l» di-JijLo ii JU»
-K-*_^i J^i*. (•_J^S LiJu^ i^-^
Nous avons battu aujourd'hui les chevaux des gens de basse origine :
c'est à nous que Dieu a dévolu la gloire.
Ainsi, depuis les âges reculés, nous avons été en possession des gran-
deurs et des plus hautes dignités.
Ces paroles firent sourire Wélid; mais craignant de lais-
ser la victoire à Sàïd, il mit son cheval an galop, atteignit
Waddah, s'élança sur la selle vide et arriva premier. C'est
lui qui établit ce précédent et lui donna force de loi dans
les courses ; son exemple fut suivi , plus tard , par Mehdi , sous
le règne de Mansour, et par Hadi, sous le règne de Mehdi.
Wélid passant en revue les chevaux engagés dans la seconde
course, et remarquant un cheval qui appartenait à Sàïd,
dit à celui-ci : «Père d'Anbaçah, nous nous garderons de
te disputer la victoire, depuis que tu as dit :
Nous avons battu aujoui'd'hui les chevaux des gens de basse origine.
^^■^.^ v»^ „i»>,o^ "*'0'
— «Non vraiment. Prince des Croyants ,' s'écria Sàïd, ce
ne sont pas mes paroles : j'ai dit seulement :
LES PKAIIUKS [)'0r..
XAyi :iUji- ^yJi UXIU*». ^
IG
1-1 <
Butyi ^iLkJ». r»_5-^5 UXV*». ^j-^
j^^ i \\yi ^i b\(5 ^^.^L* oj)^' er/*''^ ^xîK'j o^^'
Nous avons hallu aujniirtriiui des chevaux de basse origine.
Wclid somit rt rniihiassa m ajoiilant ; « Puisse Koroich
conserver un Ircre Ici (|iir loi! • On ia|)|)'»ili' de curieuses
an«'C(l<)les sur les courses données par Welid II; ainsi, il
réunissait mille chevaux de (piafre à ciiK] ans dans l'arène,
et faisait luller ensend)le deux coureurs célèbres, 7.aui ol
.S/hJ/. (jui avaient hatlu tous les chevaux de leur temps.
C'est ce <jue raconlr-nt plusieurs chroni(|ueurs et historitiis,
tels (pu- Ihn Ofair. Asmàyi. Ahou ( )l)eidah et Djàfar. (ils de
Suliiman. Nous avons donne darts le Livre Moven <les dé-
tails intéressants sur le {^oùl de ce prince pour les chevaux,
sur les courses, sur '/aiuÏ, Sindi vl Arhkar, le cheval favori
de Merwàn . ainsi (pie sur d'aulres faits relatifs aux ( )nieyades,
.1 iliverses épocpies. Mais ici nous devons nous borner à pré-
senter le résume «le leur histoire, les j^énéralilés concernant
leur refîne et leur l)ioi,Maphie. Nous avons réuni ailleurs les
notions 1rs plus nécessaires à connaître sur la nalnrr du
CHAPITRE Cl. 17
IgjlAài! yî^^ l^jlx*c^ J«^ i3-^^ <\ijA^ (J-» t-A:^v.A<*j U^i
U^î_5ij ^^ji_^î OUoj^ fV^'j W^ V^'^ W^-=-^ ^J^3
fi-Y^ ^^ ^5-»; <-J^ aj (:J^ ti^ O^ 1^**^^ {ù^. ^ {^ "^^
cheval, ses qualités, ses membres, ses défauts, sa confor-
mation ; sar les jeunes chevaux et les vieux ; sur la couleur
de leur robe et la forme de leurs daïrèh (touffes de poil sur
le poitrail) , telles qu'on les recherche ; sur la durée ordinaire
de leur vie et Tàge extrême où ils peuvent parvenir; sur les
différentes opinions relatives au nombre de ces daïrèh, dont
les unes passent pour une beauté, et les autres pour un dé-
faut, et qui, selon quelques connaisseurs, sont au nombre
de dix-huit, selon d'autres, au-dessous ou au-dessus de ce
chiffre, d'après ce que l'habitude et l'expérience ont dé-
montré; enfin sur les chevaux arrivés premiers dans les
courses. En un mot, tout ce qui a été dit touchant la des-
cription de ia race chevaline, et tout ce qui peut la faire
connaître se trouve dans nos écrits précédents.
Sous le règne de Wélid II, mourut Abou Djàfar Moham-
med, fils d'Ali, fils de Hu(;ein, fils d'Ali, fils d'Abou Talib.
Cependant la date de sa mort n'est pas certaine : quelques-
VI. 2
LES PUAMUKS DOH.
ij-
JL«* XjLai
AÀA.W
jo.>JL*^ xjU^ àj-iix ;«-*-*» .\_«,A»( vjiJi_j -Lijft
^J^ (^Ju juu-J iL)t.»-s. aLJ ,_j^i^Jv ••^^y' (jjj ♦N>jH ^r*^.jj
jy^ sKjjj ^^ *XaJ_jJ! J-Xj *>vJ«j ^r-^^^ ^^ Sj^w!^! ^il^
uns la rcporlfMit .m rr^Mic de llicliam.a l'an i i 7 de l'hcgiro;
d'autros lo loiil mourir sous Ir rôc^m- de ^ t/id II. ;i ràg*" *'**
rin(|uantt'-sc|)t ans. Il ninuinl a Mcdinc cl lui cnlcnc dans
le cinu'tirrc de lUiln', anpirs de son pcTC Ali. iils d^- llurcïn.
et auprès d'autres de ses ancêtres. Avec laide de Dieu, nous
reviendrons plus loin sni lein histoire.
CilAPlTm-: Cil.
nÈGNK DK YÉZU) K.T nMllUXIMM, TOIS DEl \ KM. S HK Wfcl.ID
DKN \nt) I I. MKI.IK BKN MKIlWAN.
Ve/.id, Ids de \\ elid ; Kv.id III), assaillit la \ille de Damas,
le vendieili, septième jour avant la lin i\n mois Djemadi II,
et il y rerut le serment dn j)en])le, après le meurtre de \Vé-
lid II. Il niKurnt .1 Damas, le dimanrlie, jonr de la nou-
velle lune de Dou'l liiddjeh, 1 :>() de Ihei^'ire; la durée de son
rè},Mie, depuis le meurtre de Wélid II, jusqu'à sa propre
CHAPITRE Cil. 19
<>ojj /yj *>vjJJiî JjCJL* ^j~* ^^.^^ c:aj\s» ioU^ ^j.Mf.^^ c:a*ui
^.<-.iî iLnjji ^^^vXj (J-'^-'J^ -Jw*?»^ 5*>«^ (j^j-«iJL> *ts «_jui-l
J_jJL> A-AJ^ ^-f-^ô^' iayuw^ A-M»Ji o!:^^*ii«»-i_5 l3i5Ajcà.i)lj ^ /-4^'
«jUi «.Ji^ c:*JÎ 1^1 (j! )i\ àJU^ tX i i^-'^^ t^^^
mort, lut de cinq mois et deux jours. — Son frère Ibrahim,
fils deWélicl, lui succéda et reçut le serment de la popula-
tion de Damas; il fut destitué au bout de quatre mois, ou,
selon d'autres, après deux mois seulement. Son règne forme
une curieuse période de troubles incessants, de désordres,
de discordes et d'affaiblissement de raulorilé. Un poète de
cette époque a dit, en parlant d'Ibrahim :
Nous prêtons serment à Ibrahim, tous les vendredis. C'en est fait du
pouvoir, quand un homme tel que toi en est investi.
Yézid m a été enterré à Damas entre la porte de Dja-
byeh (du réservoir) et la porte Es-Saghir (la petite porte) ; il
était âgé de trente-sept ou de quarante-six ans : les avis sont
partagés sur ce point.
PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS DU REGNE DE CES DEUX PRINCES.
Yézid III était louche; il avait reçu le sobriquet de Nakis
20 LKS i'i;.\iiiii;.s i)'oi\.
Osy^yi. Jvc^l^ Jo^x'l^ .XA-^_yJl ,j^ x-*^ J_^^" i ^aJI
JL^
o-
(l'iniparfail). non |)as à cause (rmir iiiCirniili' |)liysi(|np ou
iiilcllrctutllc. iii.iis |)arr«' (|iril (Wuùwud {nakara} la solde de
certaines troiipcs des rn)ulières,ce ([ni lui valut le surnom de
)V:if/ cn-mihis. Il suivait 1rs noyances des Mouta/.elites et
leurs opinions relaliveuienl an\ rinq dn'^uies. à savoir : I u
nité (de Dieu), le lihre arliiln , les pioniesses et menaces,
les noms et juf^emcuts. c'est-à-dire la delinition (jue donne
cette secte de Vt'tat mirtf (voir plus Imii, |». q'j): enlin l'o-
l)li<,Mti()ii ili' l.iire !<• hii ii «1 d'emprclier le mal. \'oici l'ex-
plicalioM (If la crovaiK •• «les Monla/.éliles sm le premier de
leurs dogmes. ( «lui «!«■ Vunilf, croyance atlopt«'c par tous les
;idljérents Ar l.i secte, aussi hien a Uasrali (pia Ua^d.id. el
.lilleurs. uial<;re les diver^'ences qui les séparent sur les ques-
iion.H sul»sidiaires. «Dieu, disent-ils, u'ot pas comme les
choses; il n'est ni «m ccups. ni une qualité (accident) . ni un
élément, ni une monade, ni une sid>stauce; mais, au c<»n
traire, le créateur de-. cor|)s, des (|nalil«-s, de la monade,
de la sidyslance dont u«»us pailons. Il écliap|M> a toute per-
(cplion des sens, aussi l>ien dans vv monde ipie dans
CHAPITRE Cil. 21
Ij^l U y^^Jux) Jo iUjJî Jl«l ^^.Xjc- ^;3 iL^i! cl*? ^ ^i
>( U ^^^^. y^ l^^ ,^Y^ ^^^Aa« J^ ij^ ^iSyi W^ J-*^ A-i-"**-
JJUI yî>_j UU i^lkii 45JÎ aMÎ a^iXJb ^1 ix^o i)^ (joa* ^^
Tautre. Il n'est ni limité dans l'espace, ni borné par une
étendue quelconque; mais éternel, indépendant du temps et
de l'espace, sans lin et sans limites; c'est lui qui crée toutes
choses et qui les produit du néant. Lui seul existe de
toute éternité; tout ce qui n'est pas lui existe clans le temps. «
Leur second dogme est celui du libi-e arbitre. « Dieu ,
disent-ils, n'aime pas le mal; il n'est pas l'auteur des ac-
tions humaines; les hommes pratiquent le bien qui leur est
ordonné, ils évitent le mal qu'il leur est dél'endu de Taire, à
Paide d'un pouvoir que Dieu leur a accordé et qu'il a incarné
en eux. Il n'ordonne que ce qui lui [)lait; il ne défend que
ce qui lui est odieux. Toute œuvre bonne émane de lui;
mais il n'est pour rien dans les mauvaises actions défendues
par lui. Il n'impose pas à ses adorateurs un fardeau au-des-
sus de leurs forces, et ne leur demande que ce qu'ils peuvent
donner. La faculté de faire ou de ne pas faire n'existe chez
eux qu'en vertu de cette puissance que Dieu leur a commu-
niquée, qu'il possède exclusivement, qu'il anéantit ou qu'il
maintient selon sa volonté. Il aurait , s'il l'eût voulu , contraint
22 LES PI'.AIIUr.s DOir
^_jXJiJ fi]]j\^ i>J^^V5 ^i JJi ^i ^J\^ il >juu ^^ -\ji j.^ U:>\i
^j a3j-LX-II C>-A.,-^« <_)UH i^3_5 ^iyi«m JL* Sjy.^ ^^
4^ -Joi_, U ^ ^\C^ill_5 «^L-j^ilo o^-»^^' j-^j jlj^iii
riioiiiiiu' ;t lui ohcii ; il raiirail préscrv»' nècessmrcmcut d»-
tout artc (If (Icsobcissance; il jxtnvail le faire, et s'il ne l'a
pas voulu, c'est afin de ne pas sn|)prim(M- les «'preuves et les
tentations auxquelles riiomme est assujetti. • Passant a»i troi-
sii'MU' (lo^'inc, («'lui des itronjpcnscs «1 cliâlinicnls, ils sou
tiennent cjue Dieu ne pardonne le pe( lie mortel que i;ràee à
une conversion sincère; (piil est \eridi<|ue dans ses pro-
messes et ses menaces, immualile dans ses pai-oles. l-n ce
(|ui cniicrnie Vilat iiiu ti . (pii est la (piahiènie de leurs
croyances londanienlales, ils disent (pie le jm evaricateur,
« oupahie de p(( lie mi>i lel , ir<'sl ni croyant . ni inlidele. mais
sinq)leinenl privnricatcur, selon l'acception acc<'plee de Ions,
et lorsque la coniniunaulé des fidèles s'accorde à diretpril a
pn-variqué. C'est ce |)oinl |)articulier de leurs croyances qui
a donne naissance au nom des Moulazéliles, du mol 'itiznl ,
mol fpii desi;,'ne celui qui est défini ainsi par les noms el
lesjui^emenls, et sous le couj) de la menace dedamnalion éter-
nelle, piiiiionr/'e e(Mifri' Ir pii'\ aricaleur. I ,a doctrine sur la
CHAPITRE Cil. 23
ûj^ ^j^A J^^jiiJij ^^j^b ^t^Jirb ^t^J»-^^ ^ ^t^y»^*^
-i£ . . ^ i!j) AjtX^Ji^ iUiil^ij iCA>^i^ ^J^-?^ ^^ A^^i ^3/*
*_A-i b>-5i>^ JJi (J-» \jkMKXJ^ oljy-Ois-l iLiLVI cjIa5o ^^U
nécessité de faire le bien et d'empêcher le mal forme leur cin-
quième dogme : elle est obligatoire pour tous les croyants et
peut leur être imposée par le sabre , ou tout autre moyen coer-
citif ; elle constitue donc une obligation aussi rigoureuse que
le djihad (guerre sainte), puisqu'il n'y a aucune dilférence
entre la guerre contre l'infidèle et celle contre le prévarica-
teur. Telles sont les croyances professées unanimement
par les Moutazélites; quiconque les accepte toutes les cinq
mérite ce nom; c'est cette adhésion absolue aux cinqdogn)es,
et non pas une acceptation partielle, plus ou moins étendue,
qui vaut à ses sectateurs le nom de Moutazélites. Mais on
est loin d'être d'accord sur les questions dérivées de ces
dogmes. Nous avons exposé l'ensemble de leurs doctrines
sur les dogmes et les développements do leur croyance,
leui^ théories et celles des autres sectes nées de l'islam,
comme les Kharédjites, les Merdjites, les Rafédites, les Zoï-
dites, les Éclectiques, etc. dans notre livre intitulé : Dis-
cours sur les privcipcs des religions. Enfin , dans un ouvrage
2'i LES PB.MHIKS IVOU.
^ J._tf.; ^^ -w>l3 !»>-;û_5 s^^-A-i ^^_5 Jw-^M ^^.J:> i !_^l^-
spécial ([iii .1 |)()iif lllrr : l'Exposition, on iinii^ avons ("ail
lin clioix (If CCS (loclrinrs pour notre propre usape, nous si-
gnalons les (lilIVrcliccs (pii séparent les Mouta/.eliles des
Imamiles, et les points sur lescpiels chacun de ces groupes
est en désaccord. Kn elTet, les Moutazelites et d'anlros écoles
souliennonl (pic la rpialité (Vimani s'ohiient par le lihic snl
liage de la nation : «Dieu Cl son apôtre, discnl-iU. noni
p.is désigne un iinani spécial , et les mnsulinans n'ont pa.s
réuni leurs sniVrages sur un lioinnie e\|)resscnient désigné :
mais le ( lioix en est conlié à la nation, (lelle-ci a seule le
droit de choisir |)ainii sps nieinhies son propre inandalaire,
au{|uel elle dt'lègue le |)on\oii executil, sans s'iiupiieter
s'il apparlieni à la trihu de Korcïch , on a lonle autre lainille
(If 1,1 curnnnni.iiilr innsnhnane; pnni\n (|n d |tosse(le l.i
inoialili el la loi, ils ne tienneni compte ni de son origine,
ni d'aiK nin antre ( onsidcration. Celte règle de conduite,
selon eii\, est rigoureusement imposc'c à la nation, a toutes
les époques de sa vie. • .Ainsi- l'opinion d'aiJics laquelle
Viniawat peut appartenir à loule lainille. .iiissi hien (pi a
CHAPITRE Cil. 25
p
^^i; l^^ qX) ^j iùeilî «^Jvfi ^1 i^b am^I ^I ^•s»»lj'^ -JoÙ
^U«_5 l^is 4^j_j,^Jt J^I Jl ^^î fj::,ya ^&- dLîi^ y^J^-^î
celle de Koreïch, est professée par les Moutazélites , sans
exception, et par quelques docteurs de la secte zeïdite,
comme Haçan , fils de Salih, fils de Yahya, et ses disciples.
Nous en avons déjà parlé dans les pages précédentes, au
règne de Hicham (voir t. V, p. Ix'jk]- Cette même doctrine
est adoptée par toutes les sectes kharédjites, telles que les
Ibadiles, etc. à l'exception desNedjdites, lesquels prétendent
que Vimamat n'est pas une institution nécessaire. Quelques
Moutazélites anciens et modernes, se ralliant à cette opi-
nion, ajoutent cependant que la nation ne peut se passer
d'un imam, que si elle est composée de justes, et si elle ne
renferme pas un seul prévaricateur. Au nombre des argu-
ments à l'appui de leur thèse, ils citent cette parole du
Khalife Omar, fils de Khattab : « Si Salim vivait encore, je
n'aurais pas eu le moindre doute (sur son élection), » pa-
roles qu'il prononça en remettant le pouvoir aux membres
de la délibéralion. Salim, disent ces sectaires, était simple-
ment un mawla (affranchi ou client) d'une femme des Ansar;
or, si Omar n'avait pas su que \imam peut être choisi })armi
20 LES PRAIRIES D'OU.
^S^ J^ij cr^j^ i À^U^i ^jô^ ^Ji JyiJ kx» ^^>j i ^1
Aj ^w^l U_5 Uy9^_j :j_j ti^^ l_j-«i^ j.:^LJ!_j a^JL^Ji
tous les croyants, sans distinction, il ne se fût pas exprinn'
ea ces termes et n'eût pas déplore la mort de Salim, c est-à-
dire d'un mawla d'Abou Ilodadali. D'ailleurs, ce principe
est conlirmé par })lusieurs traditions émanées du Proj)liète,
celle-ci, par exemple: "Soyez obéissants et soumis à votre
(bel, lùt-ce même à un esclave estropié; » et par la parole di-
vine:.. Le plus dij,me d'entre vous, aux veuxdeDieu, est celui
qui l'adore avec le plus grand respect. [Knran, xlix, i3).
Au contraire, Abon llanifab , la majorité des Merdjites et des
Ztidiles, tels que les Djaroudites, etc. enlin, toutes les sectes
• billes, comini' les I^alédiles cl les Ravendiles, alïirment
<|ue riniamal nr pcul ;ipj)ailenir à aucune famille autre
(jue celle de koreicb , en vertu de celle parole du Propbèle :
" L'imamaf est établi dans Koreicb, » et de cette autre sen-
tence : ■ Mettez Koreicb à votre tète, mais ne vous placez
jainais au-dessus de Koreicb. » Ils rappellent l'argument in-
vocpié, le jour de l.i délibération, en la sahifah (banc om-
bragé) des Benuu Saidab, par les Moluuljir contre les An-
sar : «L'imamat est réservé aux Koreïcbiles. parce (pi'ils
CHAPITRE Cil. 27
,j jW^^AA-;»-) I (J-» JL^^^^J JjJijtJî (j.^ 5ji.A.A^ ^ji)«Xj Ji^Lvi)i
administrent selon la justice,» argument auquel plusieurs
Ansar se rallièrent. Ce qui distingue les Imamites des autres
sectes, c'est qu'ils professent que Y imamat émane d'une dé-
signation textuelle de Dieu et de son apôtre sur la personne
même de l'imam et sur son nom; qu'ainsi désigné, il est
connu dans la suite des siècles; que la preuve de Dieu, à cet
égard, ne fait jamais défaut aux hommes, soit ostensible-
ment, soit en secret, si Fimam est réduit à employer le ta-
qyeh (restriction mentale) , quand sa vie est en danger. Pour
prouver que l'imamat émane d'une désignation spéciale, ils
invoquent toutes sortes de preuves empruntées à la raison;
ils citent tous les textes qui démontrent la nécessité de l'i-
mam, qui s'appliquent à sa personne et à son impeccabi-
lité. Tel est le verset où Dieu, parlant d'Abraham, dit : « Je
te placerai sur mon peuple comme imam, » et la question
d'Abraham : «Et (choisiras-tu aussi un imam) parmi ma
postérité.''» suivie de la réponse de Dieu : «Les méchants
n'obtiendront pas mon alliance.» [Koran, n, ii8).
La lecture de ce passage démontre, au dire des Imamites,
28 Lh> i'i;Ainii..s uui;.
(j^W i O^ (jl '^*Àr|l AaXc ^y ^^ hJS^ yS' Jl pU! J\
<|iu' \ imamat est de droit divin ; cJir, si cV"!.-»!! iiin- insliliilioii
Ininiaiiif, la f)nrstif)ii adresser par Al)raltaiu , lors(|iie Dieu
lui a|)|)n'ii(l (|u il l'a elti, naiir.dt |)l(is de raison d'èlre. La
.suite des paroles di\iiies : • l,es inecliants n'obtiendront |)as
mon allianre, » pron\e (|ue l'Iioninie juste est seul compris
dans le pacl«' lait avec Dieu. Aussi ils exigent de Timam les
(|iialites suivantes : l'imam doit posséder en lui-même lim
percahilité, car, s'il n'avait pas reru ce privilet,'e, il serait
exposé il pécher comme les autres lir)mnies, et M'rail passible
d'un (lialimeiil, .iiissi bien que ceux contre lesquels il le
prononc<'; il l.iudrail donc un antre imam pour le condam-
ner; l'clui-i-i. il son tour, aurait besoin d'un nouvel imam,
et ainsi de suite ii l'iidini. V.w outre, il serait ii craindre cpie
l'imam, dans son fm intérieur, devînt prévaricateur, cou-
|»alile, inlideb-. || {.nil cpie l'imam soit le |iliis sa\aiil de
tons les hommes ; «ar, s'il ne l'est pas, il est exposé à ren-
verser la loi de Dieu et ses institutions, ii iniligcr le chà
timeiil du glaive ii celui (|ui mérite l.i peine du bâton, et
récipro(piemenl ; en un m«»l , ii a|)pli(]uer l.i loi contraire-
CHAPITRE Cil. 29
^jJl>^ ^U ^o-^X^Xlt^ (^jvfcw^î UJ^ ^^'^ l>^ i5^' U^-^
j^ «..^»X.j! i U <JÎ cx^û^^^ <o.^^Jîj^»i <jt A*>fcX> oiJib l^AJ^
ji (j. »->>* )l i A9-^-i-^ '^i C5^^ sjJ^^ c^UL jî (^ t^ i
ment à la volonté expresse de Dieu. L'imam doit être le
plus brave des hommes, parce qu'il est le point do mire
et le centre (des guerriers), pendant la bataille, et qu'en
montrant sa lâcheté, en fuyant, il s'expose à la colère de
Dieu. Il doit être supérieur aux hommes par sa générosité,
puisqu'il n'est que le trésorier, le dépositaire des musul-
mans; que, sans cette qualité, il convoiterait leur fortune
et envierait ce qu'ils possèdent, crime dont le châtiment
est la damnation éternelle. Ils énumèrent ainsi les vertus
nombreuses qui conduisent au plus haut degré de perfec-
tion, et dans lesquelles l'imam ne peut être égalé. Or tous
ces mérites, ils les trouvent chez Ali, fils d'Abou Talib, et
chez ses enfants , comme leur antériorité dans l'islam et dans
la participation à l'hégire, la parenté du Prophète, la justice
de leur gouvernement, les guerres qu'ils soutinrent pour la
cause sacrée de Dieu , leur vie pure et austère. « Dieu lui-
même, disent-ils, a constaté, par sa parole divine, la confor-
mité de leur conduite avec les sentiments de leur cœur; il a
signalé la libéralité avec laquelle ils ont nourri le pauvre,
30 ij:.s i'h \ihii:.s dou.
Il tt.
vî Lij^-w_j U,>5i U ^^s>. ^^j^.^ j^'I «-^_jJ! wx^-wo Jl
1 orphelin. If pi isomiici, iiiin|tii*inrMt pour rtn- apr«''al)lr.s a
Dieu [hiirati, ixwi, 8 cl ;> . Il n rcvrli- hnirs dcstiiHvs fii-
• nres el l.i lu ll< n-cumponse qui hnir est réscrvjV, au jour
(lu jiigrincnl. • Ils ril( ni les paroles de Dieu dériaraul qu'il
les a purifiés de loule souillure i\ (pj'il |,.s a sanriiliés : c'est
sur ces preuves et d'autres du même genre qu'ils appuient
leur .irgumenlalion. Knfin, ils croient (pi'. Mi n désigné
(pour sf»n héritier; son (ils llaç.in. cl après lui. Hiireiu; que
Hurem a désigné son (ils Ali. et que relte transmission s'est
accomplie jus(ju'au douzième (imam). (|ui est le niaitrv du
siècle, dénoTuinalion sur hupiellc nous nous sitmmes expli-
que dans d'iiutres passages de ce livre. Les Imamites (|ui ,
actuellement, eu .V.\7 de llicgire, appartiennent aux dilTi'-
rentes écoles chiites, dissertent hxigucment sur ce quils
appellent rin\isihilite fjathcl)^ sur l'emploi <le la restric-
tion mentale {taqych), sur les classes des imams et des uaçis.
détails (pi'un livre consacré à Ihistoire, comme est le notre,
ne comporte pas. 1,'enrhainemenl du récit nous a seul con
CHAPITRE eu. 31
^j^ (j*(\jJi t^<^i_5 AX>*fci (j^^^Iâ u *>>>.:^ (^ «XAjyi ^^ (j^Jit^i»
/o «>>^^ y^ 5X.J^ oLiCjJÎ i js-ri^ ^ obpij !>\*ajL« IjUJO (^
duit à parler sommairement de ces sectaires, de leurs opi-
nions, comme de celles que professent des sectes autres que
les Imamites, telles que les partisans du Toiirnoîment et de
la Marche, qui sont tous dans l'attente (du Mehdi). D'ailleurs
nous avons traité de tout cela dans nos ouvrages précédents,
où se trouvent exposées leurs théories sur (le monde) exté-
rieur et intérieur, sur le principe de mouvement, de rotation
et de stabilité, et sur d'autres pratiques non moins mysté-
rieuses.
Yézid, 61s de Wélid (Yézid 111) , se révolta donc à Damas
avec les Moutazélifes et d'autres partisans qui habitaient
Dareyya etMizzeh, dans la campagne de Damas. L'impiété
manifeste de Wélid II, sa cruauté, qui s'exerçait sur tous
ses sujets, furent la cause de cette révolte. Les faits relatifs
au meurtre de Wélid sont racontés en détail dans nos ou-
vrages précédents, et résumés dans ce livre (voir ci-dessus,
p. 11). Yézid III est le premier souverain né d'une esclave
qui arriva au pouvoir : sa mère, nommée Chafirend (peut-
être Chah-firzend, » hlle de roi»), était la fille de Firouz,
32 Li:S PF\ AIKIK.s D'OH.
(jt-U. cî«^^ iS'^^'^ j-*"^^ u^ij-^ sh ^r^ L^' ^'
Os.AX (jJ J-S (^ •^_^rî A-jL»»>J1 vS J^ *-^ < -'" AJJ^-«--*li^ *^*^
jtfNJû^l "^r^i (>--^^ J~i-»>o »jJ>=- (-r* «^^ tjJ u'^J-* ^^'
XaX(<:>_5 AkjiJl3 ;j'_J>-« ■^ J"*^ (^^ (3^*^^ vJ-« ^J^ *NV'^1 (^'
lils (le (iosrofs. Yrzid lait liii-incuie allusion à • clic (irif^inc
dans le vers suivant :
Je suis ills (In Ivisra et moii père est Mcrwiin;
Mon aïeni fut Ci'sar, mon nïiMil fut kliakan.
Son nom j)alroiivnii(|iic clail Ahon Klialid. Ouant à Ibra-
him, son frère, il clait lils, lui aussi, d'une esclave nommée
Deïreli. Les Monla/.cliles préfèrent, sous le pninl de \in' re-
ligieux, Yézid III .1 <>m.ir. lils d'Mxl cl-A/iz, à cause des
doctrines (jue nous avons exposées précétiemment.
En l'année i.?; de l'iicgire. Mciwaii. lils de Mohaninied
(Merwan IIi , sortit de la Mésopotamie cl eri\ahit Damas,
doiil il ( liassa ll)raliini, lils de W'elid. Il s'empara plus lard
(le ce prince, le In.i i t (il jjcodrc son corps au gibcl; il mas-
sacra ses j)arlisans el ses allies, et tua Ahd el-A/.iz, lils de
Haddjadj, avec Yézid, lils de Klialid le Kasrile. l'ne ruine
prof liaine menaçait la dsnastie des Onicvvadcî^.
Yaliçoubi rapporte N- fait r|ui suit, d'après Klialil , fds d'i-
CHAPITRE Cil. 33
*-*—*' ^-^ ij *-r»"^*-î U:_j<x*i! ^iajj j*.Là_J| oli^j! Os-aa^I^
AJUsj >)<X=». t-J^^-J ^jjûj ^l^X,W «,4 ^li ^\«Ji Jb A,^ljJjî^
ÂSysS La_j1^ )t_À_À_j H^^"' ^^jJtj cxaXj «XJii âUrsi ^^1
braliim Sabiyi, auquel il fut transmis par Ibn el-Djoumahi,
qui le tenait de la bouche d'Ala, fils d'une fille de Dou'l-
Kilà (l'Himyarite). Cet Ala était le confident de Suleïman,
fils de Hicham, fils d'Abd el-Mélik, et ne le quittait presque
jamais; c'était à Fépoque où le parti des Noirs (partisans
des Abbassides), surgissant dans le Rhoraçàn et les con-
trées orientales, s'étendait vers le Djébal (Médie) et se rap-
prochait de l'Irak. De toutes parts s'élevaient des clameurs
séditieuses : les ennemis des Omeyyades et des soutiens de
cette famille s'exprimaient librement sur leur compte. « Je
me trouvais, un jour, raconte Ala, avec Suleïman : c'était
vers la fin du règne de Yézid ÏImparfait. Suleïman, assis à
table, en face de la chaussée construite par son père [Boça-
fat- Hicham) , buvait en écoutant Hakem el-Wadi chanter la
poésie suivante d'El-Ardji :
La caravane matinale a emporté tous les bagages de ton ami el tes
larmes ne cessent de couler.
C'en est fait de ta vie : tu déplores ion malheur; mais les larmes ont-
elles pu jamais conjurer l'adversité?
VI. 3
34 T.KS Pli Nir.lKS \)'()\\.
b»x*»<»j 4^i">- -sj»^ ^_>-*«'^ j^_P^ (jW-^*" v;-*^ *^ ^. ^^*^9
Héla.«! que j'aimais celle caravane, el celle personne qui vivail ici, cl
lous ceux qui lui resscmblaienl! . . .
« Le musicien déploy.iil ainsi son talent, tandis (jue Su-
Iruîian vidiiil ihk- coupe d'un ////, en notre cocnpa^Miie. En-
lin nous nous endonniines accoudés sur nos bras. Soudain
je uw, réveillai en nie sentant tirer par SnUïman. Je me le-
vai en toute hàti- : - 'Jue désire le Prin( e? lui demandai-je.
— Attends, me répondit il. le rêvais (juc jetais dans la
mosquée de Damas. Tout a coup, un homme m'apparaît, un
poii,Miard à la main, et la tête orn.V d'une couronne, dont je
vois encore étiiu der les joyaux. Il me récite ces vers dune
voix éclatante :
Knl'anls .l'Onu vynli . l'iioiiir approclie où vous scrri (ii.spers«^.H , où
voire rovaul»- sévnnouira san<i rclnur.
Les «louceurs du pouvoir apparlicndront à un ennemi cruel envers .ses
propre% hienfaileur*. el qui s'indignera,
Apr^n leur inori , du souvenir de leur» belles aclions. l/infàmc! Que
^ps ivmrrs srri<nl li<>iTil)le!>!
Cela n'arrivera jamais, • dis-je au prince, tout en
CHAPITRE Cil 35
l^X«Â^j iijç«î ^^ ry^ (j^2x? tK*-*« Jl* t^y'-Àii j^ij (jo u
Jooj^"^ U^ iCr».î^t ^^-"^3 lAiUaJÎ 4^ |^**AA3 L»->LA>ft; U-tJai
UJ -o-ftA^lL oJK* b»XÂr=» plias ^^b^ \X£ ^^^ lyli.t Uj^^
m'étonnant de la iidélité de sa mémoire, car il n'était pas
coutumier du fait. Il demeura quelque temps silencieux et
plongé dans ses réflexions, puis il me dit : « Himyarite, ce
qui semble éloigné est bientôt réalisé par la destinée. » Ce
fut notre dernier festin.
Dès le début de Tannée i32, la lutte entre les Noirs et
Merwan, fils de Mohammed Djâdi, s'accomplissait. Au rap-
port de Minkari, un des cheikhs de la famille d'Omeyyah
et de leurs receveurs d'impôt, peu de temps après que leur
pouvoir eut passé aux mains des Abbassides, étant interrogé
sur les causes de la chute de sa famille, répondit en ces
termes : « Nous donnions au plaisir le temps qu'il eût été
de notre devoir de consacrer aux affaires. Nos sujets, tyran-
nisés par nous et désespérant d'obtenir justice, souhaitèrent
d'être délivrés de nous; les contribuables, accablés d'impôts,
s'éloignèrent de notre parti ; nos domaines devinrent in-
cultes et nos finances s'épuisèrent. Nous avions confiance en
nos ministres : ils sacrifièrent nos intérêts à leurs propres
avantages et conduisirent les affaires sans notre participa-
3.
3(j LES l'RAIHIKS DOM.
li^l^v^ci J^i^o» ^^^■^»- ^^£ («-4^*-* '•yiUiXJ Ujljvi ^IcOsJC-»*!^
/"^3_JLj_^•; J. 4XIL Uu Jl^^ <_.''y^i
liuii cl a rn)tr(.' insu, l/iiniiff, dunl la solde rlail toujours
en retard, ressa d»- nous ohcir; o-danl aux su^i^eslions de
nos ennemis, «Ile les aida a nous \aincre; cnlin. Ir jH-lil
noiid)!!' (le nos allies nous laissa sans défense contre les at-
la<|ui's de nos adversaires. Mais l'ignorance oii nous étions
des é\énemenls lui nue des causes |)rin(i|)al<'s de la chute
(le Mfilic empire. ' Di<'u est le uj.iilre de In protection!
rini'uid. (.111
DES CAl SES DK I.A RIVALITE QUI S'KI-EVA KNTMK LES TBIDUS
ne YÉMKN ET CELLES I)K M7\n.
\oicice «pie i.ippoih' AIxtu I lla«;au Ali. lils de Moham-
med . lils deSuleiman Nawfeli. d'après son p«'re: Lorsqui- Ko
ineït, lils d»' /.ei«l \«;«(li (le la hrancln" d'.Vçed, dans la liihu
de.Mfidar Ix'nNizai .eut récité ses poésies intitul«es/c5/yacA^-
micnncs,i\ se rendit <h«v. Farazdak, à liasrah. et lui dit : ■ Père
deFiras. je suis le lils de ton frère : • puis, sui l'invitation que
lui adressa le p(»el«'. il lui donna la preuve de leur parenté.
CHAPITRE cm 37
wAJ. ^j^ (jij AJCfiiiL 4^J;-<iî llÀ-*-,.^^ ^J^ yU «-:Uwi U ^ic
— Tu as dit vrai, dit Farazdak, eh bien, que désires-tu?
— .Le souffle de Tinspiration a passé sur mes lèvres , ré-
pliqua Komeïl; or lu es le cheikh et le poète de Modar, je
veux te soumettre les vers que j'ai composés. S'ils sont bons,
tu me permettras de les publier; dans le cas contraire, et
si tu m'ordonnes de les celer, ils resteront cachés en moi-
même. — Fils de mon frère, lui répondit Farazdak, je sup-
pose que tes vers sont à la hauteur de ton intelligence ; voyons
donc le fruit do ton heureuse inspiration. «Komeït commença
ainsi :
Je chante, mais ce n'est pas l'amour des belles jeunes filles qui m'ins-
pire, ce n'est pas une illusion à laquelle un vieillard cède facilement.
Farazdak.
C'est vrai, mais garde cette illusion.
KOMEÏT.
Je ne subis pas le charme du séjour (d'une belle) ni des vestiges de
sa demeure ; une main teinte de safran n'excite pas mon émotion.
Farazdak.
Quel est donc le sujet qui t'inspire? '
38 LES PHAIHIES DOIi
c^JLjljî 4^1 L-ç^-i 4XSI J! |o-e^ i:r?*^' o^' j^' <i^
KOMKÎT.
Jt; ne sais point (le cfiix dont l'âme se trouble au \ol d'un oiseau,. iii
cri d'un corbeau, an passage d'un renard
Farazdak.
Qui t's-tu alors, et vers qui se dirigeiU te» aspiralioiisP
KOMEÎT.
Qu'importe si les gazelles se présentent le soir, tournées à droite ou à
gaucbc ; si la corne du bélier qui passe est intacte ou brisée ?
Farazdah.
l'ourcela, tu as hirn raison.
KoMEIT.
Non, je rliaiilc les maîtres des grandes actions et <li- la -.agcssc. les
plus génerciii enfants d'Eve, car on recliercbe ce qui est bon.
Fakazoas.
Qui soiil-ils, je rt'ii supplie?
KOMKÎT.
Je chante ces glorieux héros, et je me fais, aup^^s de Dieu, un mérite
de les aimer, dans toutes les vicissitudes de ma destinée.
Fahazdak.
Fais-moi la g^ràre de me les nommer.
CHAPITRE cm. 39
««.vAàilj blr* Cs^' (*^J (*'4'^ C^ls c^àJî kjû^ |<xil.£û ^po
(j^_j JU^lifi^ JU iiùJ^ u^y '-*^^ ^ '^'^ («-^j-**^ >>' ti»J
KOMEÏT.
Les enfants de Hachem , les descendants du Prophète , car c'est avec
eux et pour eux que mon cœur se réjouit, ou s'irrite.
«Mon cher enfant, lui dit alors Farazdak, que Dieu te
récompense! Tu as bien et noblement parlé, en t'éloignant
des hommes vils et méprisables. Aussi tes flèches ne peuvent
manquer le but, tes paroles ne seront point démenties. » Et
lorsque le poète eut terminé, Farazdak ajouta : « Publie tes
vers, publie-les sans relâche et déjoue nos ennemis. Tu es
le premier poète parmi les anciens, le premier parmi les
modernes! » Komeït se rendit ensuite à Médine, chez Abou
Djàfar Mohammed, iils d'Ali, fils de Huçeïn, fils d'Ali (que
Dieu les agrée !). Il fut admis de nuit, et lui récita ses poésies.
Parvenu à ce passage de son poème de la lettre num (rimé
en Ju) :
Et |iarnii eux, celui (Huçeïn) qui fut égorgé à TaCF, trompé par la
canaille et la lie du peuple. ....
Abou Djàfar pleura et lui dit : "Komeït, si nous étions
riches, nous t'aurions récompensé. Reçois du moins ces pa-
/lO LKS PHAllUKS D'Oïl.
<x.:Jui.=.- * iî^ (i^ ♦xi^i' c_<jl:) U^ aM i)l LjL-vi ,*x>j <_Ji U
Jl_JL_» AXJI sKa£ Jl 'La- -0^" Cl»i vJaSCÏ ^>.:i-«« tjU^I <-*-*-«^'
rôles (|in' l'apolrc de l)i<u acin'ssail a Ilaraii heu Tahit :
Ouo l'cspiil saint (dahrirl) ne cesse pas de te proléger, tant
(jiif tii pn'ndras la défense de noire raniille!» Le poète le
(jiiitta pomaller réciter ses vers à AImI \llali, (ils de llaran,
(ils <j\li, (|iii lui dll : l'en' de Mousiahill . je possède iiii
domaine <pic jai pave (piaire niille dinars, i-n voici le liln'de
propiielf, passi- en ton nom par-devant témoins;» el il le
loi présenta. Le j)Oele répondit : • O loi (|ni m'es pins cher
«jue mon père et ma mère, lorsqne mes vers s'adressaient à
d'antres, jr- recherchais, il est vrai, les honneurs el la lor-
tnne. Mais, je le jure, il n'est pas un seul de ces vers ins-
pirés par vons qui ne soit composé en vue tie plaire à Dieu;
je ne puis donc, pour une œuvre dont Dieu seul est le mo-
bile, accepter ni ari,'ent . ni récompense. • Cependant, comme
\li<| \llali insistait il refusait de ie|)ren(lre son cadeau.
Komeil prit lelili.-dr proprii-le et se relira. (Quelques jours
après, il Mvinl et loi dil : • <) loi pour (pii je donnerais
mon père et ma mère.' (ils de l'apôtre de Dieu, j'ai une de-
mande à «adresser, — Ouelle est elle? demanda \l»d Allai.,
chapitup: cm. 4i
tjbJiî i«Xiû Jlij *j6j Jls Civile U »J^^ Jlï iiAAaJU) JJ ièi^lr».
<Oii «Xa£ aKaJL» ^*Xj yvj cjUJi! ^->à^^ iùïjuiaJ! %^j3^ aK-vXj
^^SAJ X«i ^JI^^^^J (♦XJoiià /J.C ^j^uLÀ.'! Ci*-«»AO (J?;^»- >x*iJ) («Xo
U e*jï_*J «î^l c;*jKLi JJJv -«^ty^Àli J^t^ i^l;i^^^b:> cj^
L» Jlïj OH^I Jl l^ -P-L4 -f^i v_jJl -JoU -î^Jù^s u |^[;00t_5
je n'ai rien à le refuser. — Quoi que ce soit? dit le poëte. —
Oui. — Voici donc ton acte de donation , daigne l'accepter
et reprendre ton domaine ; » puis il laissa le titre entre les
mains de son hôte, qui dut le garder. Alors Abd Allah, fds
de Moàwiah, fils d'Ahd Allah, fds de Djàfar, fds d'Abou
Talib, prit un morceau d'étoffe d'un tissu solide, en char-
gea quatre de ses valets, et se présenta dans les demeures
des Hachémites en disant : « Enfants de Hachem , voici que
Komeït vous a chantés dans ses vers; alors que personne
n'osait allirmer votre supériorité, il a exposé sa vie à la
colère des Omeyyades : c'est à vous de le récompenser comme
vous le pourrez. » Chacun mit dans le drap toutes les
pièces d'or et d'argent dont il pouvait disposer. Les femmes,
dès qu'elles furent averties, offrirent tout ce qu'elles pou-
vaient donner; elles allèrent même jusqu'à se dépouiller
de leurs bijoux. La somme, en pièces d'or et d'argent, se
montait à cent mille dirhems; Abd Allah la porta chez Ko-
meït et lui dit : «Père de Moustahill, je te présente l'obole
du pauvre; car nous sommes au pouvoir de nos ennemis.
42 LE.S PRAIRIES D'OR.
Jo_j bjJs-£ A]ji S (j^^ Joui! Jv^^ JU^s-ji J (i A*m l\
^^ Aj ^^JXi-M.l5 (^;-> ^ >^L*jJI J^j^ <VS»J JU' l*>v^ >iU Ujct
Voici rarj,Mrnl que nous avons |)u icciu'illii ; ii y a aussi des
bijoux de femme, comme tu le vois; ce sera j)our sul)venir
à les besoins, » Koiueïl rtpoiidil: " O loi , (jiii m'es plus cber
(|U(' mon j)(Mr et III, I iiM.'rel votre libéralité est excessive et
sans limile. lin vous jjlorillant, je n'.ii cliercbé qu'à plaire à
Dieu et à son apôlre : je ne veux accepter, en n'iour, aucun
salaire en ce monde. I\ends cet arp;enl à (|ni il appartient. •
.\l)d Allali le conjura de le recevoir; mais Ions ses ex|)édients
ne puHMil vaincre les refus du poète : • Puisque lu lu) veux
rien acce|)ler, lui dil-il enlin, jesuis d'avis (|ue tu composes
(juehpie cliose de iialure ù allumer la colère des \ralies les
uns contre les autres. Les discordes qui en resullerf)nt sans
doute peuvtiii |)ro(luire à l'improviste un événement d'ac-
cord avec tessympalliies. • Komeït se mil à l'œuvre, et com-
posa Il hdridili tJiiiis ia(pu.'ll<' il célèbre le mérite de sa
propre famille, (cllr de Modar, lils de .Nizar ben Maa^ld;
dans ces vers il evalle Hebyàb ben iNixar, Viad et Anmar, lils
de Ni/ar; il |)la'-e bien haut leui supériorité, il .s'étend avec
romplaisanee mu Icui > \eiliis <•! les mci au dessus de la
CHAPITRE cm. 43
*J_^i ^^ l^ ^j^i ii-i*AiI
tribu de Kahtan. C'est par ce moyen qu'il jeta l'irritation
entre les familles du Yémen et celles de Nizar. La poésie
dont nous parlons commence par ce vers :
Quoi, tu rougirais de nous, ô Madina? Est-ce que les hommes disent
dans leurs salutations ? elc
Jusqu'au passage où , parlant sans détour, il attaque les
Yéménites, en rappelant l'invasion des Abyssins et d'autres
conquérants dans le Yémen. Voici ses propres paroles :
A nous la lune qui brille au ciel, à nous toute étoile vers laquelle se
tend la main de ceux qui conduisent dans la bonne voie.
Je sais que Dieu, lorsqu'il nomma Nizar, lorsqu'il lui a donné la
Mecque pour résidence,
Nous a fait don des vertus les plus pures : il a placé les autres hommes
en arrière, et nous a accordé la première place.
Les chamelles de Nizar ne sont point saillies par de lourds étalons
venus de l'étranger.
Les ânes ne saillissent pas nos juments de pur sang et n'en diminuent
point la valeur.
tiU LES PKAIRIMS D'OR.
Tf-^i ">^-*.*3 '•■g^^^ CJ-* \^^'-»<àJ_5 (:>-<y' (_^U-« »Jij \jbjjyS_5
On lu' trniivo point cln z les filles des Bcnou Nizar des épouses pour
des iioDimcs de couleur noire ou rouge.
(Plus lard) Dihil , fils trAli le Khozàïte, réj)oiKlant à cette
Kaçideh de Komeït et à d'autres pièces de ce genre, fit le
panrg^'ricjue du Ycmen, chanta la gloire de ses rois, etc. Il
atta((ua les autres lamilles nwc la même franchise et la
mcmc verve que Komeïl, dans la Karidcli f|ui débute
ainsi :
Trêve de reproclies , ô noble dame : nii\s <piarante ans passifs le four-
nissent un .sujet de iiiàmc sufTisanl.
N'estn point .ifTIif];!''!' de ces désash'cs du >()it i|im foui hIancLir nos
lioueio de rlicvenx cl rident nos fronts?
De quoi rougiraient les plus nobles parmi l'élite de notre famille?» mais
tu rougis de nous, ô .Madina?» (Allusion au vers de la page 43.)
Si la rare d'Israël (>st l;i votre, si des barbares sont votre orgueil.
N'oublir pas riiistoire des pores uiétamorpbosës en singes ignobles.
A Kilab et dans le d(^troit , leur souvenir sub.sistc encore, et leurs ves-
tiges n'ont pas el<^ riraei-s par le temps. (Allusion à Korun, n, (ii.)
CHAPITUE cm. 45
cj^.^:^*î_5 iùjLcyl^ <JLjjK.ÀJi jj iw*.A^Ji j».s /«^j ^j^lo j2;
j.^ilt J.xXi.j^ Kjç^U*]! »j,£tXJI Jt ^^ (j-*ï^' oW'^î,} (^^•îi
(j^ <x»«^ji.j lAAaxj Lg,A^i aKxïj m-^jI^ iJtKjîj /o Qjt« iua5 (j^-«
Ce que veut Komeït, c'est d'exciter la haine, tandis que notre alliance
révèle notre noblesse :
Nizar le sait, ma famille se glorifie de l'assistance qu'elle prêta à la
prophéiie.
Cette pièce est très-longue. Lorsque les vers de Komeït
se répandirent pai^mi les Nizarites et les Yéménites, les des-
cendants de Nizar se placèrent au-dessus des Yéménites, et
ceux-ci, au-dessus de Nizar; les deux tribus rivales se tar-
guèrent de leurs propres mérites; elles se divisèrent, et
l'esprit de corps pénétra chez les nomades, comme dans les
villes. Cette rivalité eut pour conséquences Tapparition de
Merwan, fils de Mohammed le Djâdite; son attachement
fanatique à sa famille issue de Nizar, contre les Yéménites,
qui se détachèrent de son parti, au profit de la propagande
abbasside; et enfin l'enchaînement de circonstances qui fit
passer le pouvoir des fils d'Omeyyah aux fils de Hachem.
Plus tard, cette rivalité provoqua l'invasion du Yémen par
Maan , fils de Zaïdah , qui , dans son fanatisme de Rébyite
46 LKS PRAIRIKS DOH.
j)()ur loiiU's It's faiiiillcs (le M/.ar, massacra les liabitants et
rompil l'ancionno alliance qui unissait le Y6mcn à Rcbyàh.
Kllc fil naître aussi les représailles sanjj;lantes exercées par
Okbali, (ils de Salirn, dans l'Oman il \r Baiircïn, contre les
Abd el-kaïsel d'autres tribus de Uébyàh et de Nizar «Hablies
dans ces contrées; Okb.ili. obéissant ainsi à sa haine contre
Ma.in et à son altaclietnenl pour l.i laniille de Kahtan , qui
«•lait la sienne. Kn un mol. Ions ces événements et d'autres
encore d'une date plus ou moins ancienne, furent le résul-
tat de la ri\alil('' qui éclata entre Ni/.ar el Kalitan.
CIIAPITKF CIV.
HÉGNK DE MKIIWAN . Kll.S DK MOHAMMED. KIIS DE MEHWAN, Flt.S
DE HAKEM. C'EST-\-Dir\E MERWAN I.E DJÀDITE (mERWAN u).
Il (ut |)roclamé à Damas, le lundi i /j de Safer. 1:^7 de
J'hégire;ou, d'après un<' autre version , il s'arrof^eaTautorit*'
à Ilarràu . (I;iiis le OiarModar, el reçut le serment d'inves-
CHAPITRE CIV. kl
iiyjUai %.Aj\.îi 1^ (_,^«Aai ools' io_5^ Ô^S ^.J ^^ J^^ -^^ p^
iUjiXjf *jkJ »XJL< !f>^\jS Ocil^i Ajy»i ^J tj^ ^J^i tiUlî «Xxfi
^aàSI iiÀ-«» J^î i aKjca^ (jI^ ^^fr*»-' ii5!^^ (j?rÀ^ O^^ cK**^
Jls (j^ a..<^,jLo^ J"tr*^^ iij'iXj^ tj:r-«-»« u^^ -xjtX^ iji (Jl 4-*iûi>
titure dans cette ville. Sa mère était une esclave nommée
Reyy a on Taroubah; elle avait appartenu d'abord à Moçâb
ben Zobeïr; après le meurtre de celui-ci, elle passa au pou-
voir de Mohammed ben Merwan , père de Merwan II. Le
nom patronymique de Merwan II était Ahoii Ahd el-Mélik.
Les-Syriens reconnurent tous son autorité, à l'exception de
Suleïman, fils de Hicham, fds d'Abd el-Méiik et de quel-
ques autres Omeyyades. Depuis la prestation de serment, à
Damas , jusqu'à sa mort, Merwan régna cinq ans et dix jours,
ou, selon d'autres, cinq ans et trois mois. Il fut tué au com-
mencement de l'année i32 de f hégire, au mois de Mouhar-
rem, d'après les uns, de Safer selon les autres, ou à une
autre date ; car les historiens et les biographes diffèrent sur
ce point, en raison de la durée qu'ils donnent à son règne.
Les uns févaluent à cinq ans et trois mois; d'autres à cinq
ans, deux mois et dix jours; d'autres à cinq ans et dix
jours. Merwan périt à Bourir, village du Fayoum, dans la
Haute Egypte. On n'est pas plus d'accord sur son âge que sur
us hKS PliAir.IKS D'OH.
Ax» *_J51* Uj u^->^' «^^ *'"^' jloom jS^Xj ^"^^^^ t-j*vA.M yû_j
la durer de son règne: les uns j)n''lcn(lrnl (ju'll fui lui' à l'àgo
do soixanlc cl dix ans, d'autres à soixante-nouf ans, d'autres
à cinquanlc-lMiil ans. Nous cilons ces divergences alln que le
JerU'iii m- puisse supposer- que nous avons néglige ces détails,
ou bien omis (juelf[ues-uns des f.u'ls (pii font rohjet de cet
ouvrage; (piaiil ;ni\ (l(''vel(>|)peinents , on les Irouxeradans
nosAnnahvs liisloriques et dans le Livre Moyen. Plus loin,
nous résMinerons les circonstances du nirurlrcde Meiwan.
son histoire, les faits principaux de sa \ic et de ses cam-
pagnes. riiislori(pu' de la lutte entre les deux dynasties,
ccjlf du passé, «Vsl-à-dire les Onieyyades, et celle de l'ave-
nir, 1rs Al)l)assides. Kn outre, nous allons consacrer un ( lia-
pilre spécial au résumé chronologi(pie de la dynastie omey-
vade, sous le titre fie Evaluation thrunologi<iiie des années
pendant Icsqnriles rnjncrent les Orneyyndrs. l'uis viendront
les faits principaux concernant la dvnastic abbassidr, I his-
CflAPlTIUî: CV. ^9
!^ àa-»»! ^x*m.j i_j.iX^ (*Mr"'"^ (jaiiA'j ^_j «^îO-* '^ ^^o vw,^
loire cVAbou Moslim, le règne d'Abou'i-Abbas SalTab et des
KhaHfes (le la maison cFAbbas qui se succédèrent, jusqu'à
l'année 332 sous le règne d'Abou Ishak Mouttaki-lillah Ibra-
him, fds de Moukladir-billah. Plaise à Dieu, le dispensa-
teur des secours, de seconder notre entreprise!
CHAPITRE CV.
ÉVAMJATION CIlRONGCOClQUIi DES ANNEES PENDANT r.KSQUEt.l.KS
HKGNÈrKNT l.ES GMEVYAOES.
La durée totale de la domination des Omeyyades, jusqu'à
la proclamation d'Abou'I-Abbas Saftah, est de mille mois
complets, ni plus ni moins : en réalité, ils régnèrent pen-
VI. 4
50 LKS PltAir.ŒS DOIV
J^l ^a£ x^^^'I yû^ »^jy ^ -M^ Jy^'j (O-^'-rî' ^j^>» i
^1*1 \jM,^^ J"\r*^^ ^^^ f*^^* Cj^ U^A^-? ^_^î?^H**^ «-â'^*"^*"^^
(jv-xj^j ^■♦^^ ^*j^^ vj>**-**' ^^**^ >ii>Mi «X^ |vJ OyJ^jl^ U^
|«l*) XJCmo-!.>j «^a«I A.*.-*i>o.J% A-À..»» SvÀw^ KpawO jiJ^! »Xa£ ^«^I
(lanl qualro-vin^t-dix ans, onze mois ri treize jours (pour
r«'xplicalion , voir ci-contre). Un grand d/'saccord rcj^ne sur
les dates de celte dynastie. Les chifTres (|iit' nous ;iIlons don-
iM'i niciilcnl loiitc coidiance, «'1 sont reconnus exacts par
les savants el p.ii tous ceux cjni ont l'ail (!<• Iliistoire j)rofane
une élude |)articulière.
Moàwiah I rc<,nia 20 ans. — Vi'zid T, .1 ans, 8 mois,
1 'l jours. — Moàwiah II, i mois, i i jouis. — Merwan I,
8 mois, ."i jours. — AI»! el-Melik, m a?is, i mois, 2(» jours.
— ■ \\eli(l I, () ans, (S mois, '.», jours. — Sideim.ui, -,> ans,
() mois, 1.) joins. — Omar heu Al)d el-Aziz, ■> ans, f) mois,
5 jours. — Yf'zid II, \ ans ef i.3 jours. — Ilicliam, Kj ans,
(j mois, {) jours. — Wélid II, i an et 3 mois. — Yézid III,
'2 mois el lo jours.
Nous supjuimnns ici la période d'Ibrahim , (ils de Wélid 1,
CH A PITRE CV. 5i
Js^V>j ji^Aiil iL'j'^^ sXm* tyJ.i,i OyLt lyi "^j-Ji {^ «^*J_j-j(^
^U^ii j-ï?>j yi <iî pl;i «y*ï»fi^ i^j-Y**'^ (j^-*-»»' LT^ u'-^r*
<êj t^ (J-^ (j-*** ^ f»y ki^J^i (j-« ^^y^. ^y^. j*^^ '^"^'s^ j.^^\
tjl wJÇj\jl /^ ^1 ^.A^ |*UI %^yi^ A>\ iJ^-Ciktj j.^^1 \ut^
ç*U iiS"^^ j.^-il S^-i^j (JV^ J;^**' (^^ *^ 1-^^ (^*^l ooyî
/j»X_» w.<-îil iLxjjîj iCÀ^ (jOLc^ lï!i^" dUi «Xxj ^IaJ! jj^wa^i
par la même raison que nous supprimons celle d'Ibrahim ,
fils (le Melidi , de la suite des Khalifes Abbassides. — Mer-
wan II régna 5 ans, i mois et lo jours, jusqu'au jour où
Satïah fut proclamé. Le total est quatre-vingt-dix ans, onze
mois, treize jours. En ajoutant les huit mois pendant les-
quels Merwan II combattit les Abbassides, jusqu'à ce qu'il
pérît, nous avons, pour la durée des Omeyyades, quatre-
vingt-onze ans, sept mois, treize jours. Défalquons de ce
chiffre la période de Haçan, fils d'Ali, soit cinq mois et dix
jours ; en second lieu, la période d'Abd Allah , fils de Zobeïr,
jusqu'à sa mort, soit sept ans, dix mois et trois jours, il
nous reste quatre-vingt-trois ans et quatre mois, ou, en
d'autres termes, un total de mille mois.
Il y a des gens qui expliquent le passage du livre de
Dieu , « La nuit de Kadr vaut plus que mille mois, » par la
52 LKS PliAllULb D Uli.
(^jOw»-»*i (Xà^kJlj» /yjv^-Mi w^*«iJij^ CiT^i^ r*.?^ ■ *"^ .>^ «îOJlk-*
i«ol«>Aj_j ^jvj!^^^ CJ^y^-^l ^^-kj*. ».ù^ i_A^»K.i IJvJÛ (Ji iJlk* <X-«
^ iL»!iAji>lj aÎ «»j_^j r-lJi-Jl ^_»-.U*Jl Li j! JJi^ i>wJL^». LiLjU
(Imi'L'diî ia (1\ iiastic Oiiicx vadf, Icllc (luc nous I .ixoiis cal-
cuire. Unf Iradilioii lail dire à Alxl Allah, lilsd'Ahhas : « En
vérilr. lescnfai)ls(rAI)l)as|)oss('<lprniit icdnidjlcdcia royauté
des ( )iM('yyades; c'est-à-dir<' un iioinhic doidjic de jours,
d(î mois, (raiiiiccs et de Khalilrs. » Ce fui ru 1 \\r> ilc liicj^ire
<|u'('iii Uni ravrnemciit de la dyuaslic des Ahhassidcs, après
la chutf des ()u»fvya(l«'S : il y a dnnc. «n la présente année
33'; de riii'^'iK, d( ii\ centsans que la niaisou (r\l)l)ascst au
pouvoir; car Al)t)n I Mihas SalVal» lui pincliuiir Khalife au
mois de R(''l)î H, \6)., et nous cciixous ce cliapitrcde notre
livre en Kchî I, 33'2 , sous le règne d'Abou Isliak Moullaki-
lillali. Dieu scid connaît les destinées réservées à cette laniille
pendant les jours (jui vont suivre. Nous avons pu , grâce à Dieu ,
dounerdans nos Annaleshisloi i(jues cl iioh»' liistoireMoyeime
les faits principaux de leur histoire, les particularités de
CIIAPITUE CV. 53
J^A-èj iùçkiljilî^ *J»jSj.yi3 («•■&'«V!^ i ^j'>^^ Ci>il_j,il jlAifc.ï^
bwJi «XÀ^ j..r,,™<i*Jl_5 »^-ioiJi_j -j-aJL» *iaAw.J |*>XJLj U v-JjJlisC'
jgj^lï ;jw« if^y& J^Jtli _5..f^ !«Xiùj -î^-^Ij'j (^-ir*"* *X*>-Î^ (X ^3*>^-!
leurs noms, les détails les plus curieux sur leur règne,
leurs traités et testaments, leur correspondance, Thistorique
des innovations religieuses et des sectes hérétiques, comme
les Azrakites, les Ibadites, etc. qui surgirent sous leur règne,
Tinsurrection des descendants d'Ali revendiquant le droit,
prescrivant le bien et défendant le mal; nous avons nommé
ceux de ces prétendants qui périrent; enfin, nous avons
donné les mêmes détails, pour les différentes époques de
celte dynastie, jusqu'au règne du Khalife actuel Mouttaki-
lilhih, en 332 de Thégire. — Le résumé chronologique pré-
senté dans ce chapitre contredit, par le nombre des jours,
des décades ou des mois, les chiffres cités précédemment
dans l'histoire spéciale de chacun de ces princes : mais l'é-
vakiation de leurs années, telle qu'elle est calculée ici, mé-
rite toute confiance et offre le résumé exact de leur chrono-
logie. Dieu sait mieux la vérité!
5'i LES PHAIKIES DOIV
<LÀl\ Jotj ^j-:>L**s.J^ c_>LJi
i
CHAIMTRE CVI.
i.A ijy\ASTii; mes aiibassiues. — apehçu dk i.miistoihe dk mkiwvan ;
SA mort; rksomé de ses campagnes et de sa vie.
Nous avons (l('jà mcnlionnc dans le Livre Moyen Popinion
soutenue par les Uawendiles, cesl-à-dire les partisans (\v lu
maison (TMjhas, lUs dWhd Mollalil), dans le Khoraràn, et
dans daiilres contrées, à savoir ([u'aprcs la niori dn Pro-
plii'lc, riioninie le pins dii^ne du tilif (Vlnidni clait ce même
Al)l)as, en sa «pialilé d'onele et dlierilii'r eollaléral, et en
verin de celte parole de Dieu : « Ceux (pie ties liens de pa-
renté unissent sont héritiers les uns des autres, selon le livre
divin <• {horaii, viii, ytj). Al)l)as, disent-ils, lut spolié de ses
droits et traité avec injustice, jusqu'à re que Dieu leur en
eût à tu\ mêmes confié la défense. Ils rejettent Abou Bekr
CHAIMTUE CVl. 55
^Ui j«Xù> /0-Sj ^ i^_j^S J.^î l> U*U«J! ji) (^^-^ f»^ ^-^^^^
(♦$ôkj -cJjUJi iO^^J t-^Jl-lo jl 0J (^ ^î /e^)'A3 ^i ^_^^J ^JO
*>Jj iULv! <_>Ia5o 5^;.i^S ^j.-''^^ ïs.js.[Âj.^ (^ _5_^ ^>i>ÀÀA:> ljU:3
iiJ*Xi jijio j,! J.X5 j53s>3 (^ifciXJLI t<>wf,J <x,.A.à ^^ (j*.Ia*]Î
et Omar, mais ils acceptent la nomination d'Ali, iils (TAboii
Talib, puisqu'elle fut reconnue par le fils d'Abbas, lorsqu'il
lui adressa ces paroles : « Fils de mon frère, viens recevoir
mon serment, afin que tu n'aies point deux adversaires. » Ils
invoquent aussi les paroles de Dawoud ben Ali , dans la chaire
de Koufah, le jour où fut proclamé Abou'l-Âbbas (Saffah) :
«Peuple de Koufah, vous n'avez pas eu d'Imams depuis le
Prophète, si ce n'est Ali, fils d'Abou Talib, et celui qui est
aujourd'hui à votre tête,» c'est-à-dire SalTah. Ces sectaires
ont composé, pour soutenir leurs prétentions, des traités
qui sont répandus parmi eux et chez leurs adhérents ; de ce
nombre est un livre écrit par Amr, fils de Bahr el-Djahiz,
et intitulé : Traité de l'imamat dans la maison d'Abbas. L'au-
teur y produit les arguments favorables à la doctrine en
question ; il rappelle la décision d'Abou Bekr au sujet de
Fedek et d'autres propriétés ; ses démêlés avec Fatimah (que
Dieu l'agrée!), lorsqu'elle réclama l'héritage de son père, en
invoquant comme témoins son époux (Ali), ses deux fils et
50 LES PJlAJIilKS DOn.
-^ *" M.
<îU*jLj <XÀi A-O J^ ivijl^lvxi! CjUxj l^'y AKjii (j-« Sj^*a.'j *i-fy»
^jc^ ^ ^j -j»*. j'ois »»S JPj ».^ ^\^ aUI» <\KiûiJ SiUa^^
Oumin-Eïnicn (afTraiichic de iMaliomet); les discussions
nombreuses et les contestations qu'elle soutint conlie Ahou
J3ekr; ses arguments; la réponse de ses adversaiies, tirée
de ce propos de Mahomet son père : « Nous autres prophètes,
nous n'héritons pas et nous ne laissons j)as d'héritage;» à
quoi Fatimah opposa celte parole de Dieu : « Suleïtnan hérita
de J3avid » {Koran, xxvii, i6); ce (|ui exchil seulement la
transmission héréditaire de la prophétie et laisse intact l'hé-
ritage (temj)orel). Djahiz cite encore toute la suite de la
contestation. Mais en composant ce traité, avec toutes les
preuves à l'appui, il n'a pas voulu délendie les Rawendites,
cjui sont partisans de la postérité d'Abbas, puisque cette
secte n'elait j)as la sieimc; et (pi'il n'en partageait pas les
croyances; cet ouvrage est donc une parodie impudente,
une sorte de plaisanterie de la part de Djahiz. Il a écrit un
autre livre où il développe tout ce qui lui paraissait être des
arguments; il le corrobore des preuves et le fortifie de toutes
les inductions (pie son esprit lui fournissait; c'est le livre
intitule: Traité de rOtniunisnu . Il \ reCMle a sa manière la
CHAPITRE CVI. 57
oLa-J v_i.A_ÀyLaJo AaXsI C5'^-=^ iijijl^rvJtJij ^^mS t-jLjiJii i<X^^j
t-'L^Aj l'Jjr>.A^ AJùjij^ -c-TrAJtA^ JJ^iS^j iiAji«wii iCoUI i^ ».i»-î
OvJ»i ^y-^P^ iiAjltfv-.'iiî ljIjcXj XvJC.5 (J-. bj.5i> U ^^V^ c:A,AiiJij
supériorité et les mérites d'Ali, et argumente en faveur d'un
autre personnage, cherchant ainsi à étouffer le droit et à
combattre ceux qui le possèdent : « Dieu répandra toute sa
lumière, en dépit des mécréants» [Koran, lxi, 8). Mais, ce
livre de YOlnianisme ne l'ayant point satisfait, il le fit suivre
d'une autre composition sur l'imamat des Merwanites et les
opinions de leurs adhérents. J'ai vu cet ouvrage; il a pour
titre : « Livre de l'imamat du Prince des Croyants Moàwiah,
lils d'Abou Sofian, pour servir à sa défense contre Ali, fds
d'Abou Talib et ses sectateurs hérétiques; » l'auteur y passe
en revue les principaux membres de la famille de Merwan,
et revendique pour les fils d'Omeyyah et d'autres person-
nages, la qualité d'Imam. Il écrivit ensuite un livre nommé
Traité des queslions oimaniles, dans lequel il répara ses
propres omissions et compléta sa prétendue réfutation de la
supériorité et des mérites du Prince des Croyants Ali. Les
écrits de Djahiz, dont nous parlons ici, comme le Traité de
rOtmanisme, etc. ont été réfutés par des théologiens chiites,
entre autres |)ar Abou Yça h libraire, par Haçan , fds de
58 Li:.S l'HAIIUL.s D Uli
i_>U_5" .Ua_ji icjs^Ul 4^ (j^^-J -^^ ^J-'^-^i 0»^^ A^Uili
aIjJjiII tj-, 5^^ «vj,^ cjLiJii iOviô ij^ :)j^ ^ tn.-wUI 5^^
--'^ jl j^ ^ J^ -UiJl yû xx-xj^ ^^. j^^ ^I ^'o^
Moiir.i iNakli.iyi cl (|(iel(|iit'.s autirs ('crivains de rrtlr sorlo,
i|iii ont disent»' cvs (|iM'slioiis, «>n n'-simn- ou en <l»'lail. dans
(les linili's sur ïimamut. !.<• livre de Djaliiz. snr l'(Jliiianisme
a été «paiement conjhatlu |i.ii nn des cheiklis et des |)rinci-
paiix Monta/eliles de lia<;(la(l, lioinnir aiisicrc et reli<,Men\
(jui s'était déclaré pour la su|)ériorite dVMi et la dortrinr de
Viinnmal du préféré ; jvxcnx j)arler(r Mion Dj.dar- Mohannnoil
liiii \!).| Ml.iji l'iskall. mort en '.r'io, ni im nir leinns (|im'
\lMnr(| |»i-ii ||anl);d. Nous nirnliuriiin uns pins lard la mort
<li' l)|alii/ el erlle de (pirNjui's .Monla/.elites . I)irii <pie ces
ditails se trouvent dans nos ou\ rafles prérédeids. I,es \\;\
NveM<liles modernes, héritiers de la tradition et de l'interpre-
laliondrs Keisaniîcs. tpii proclament l'imamal rlcMohainmed,
(ils de la Hanclile, ont clt' nonmi»-s Djirinnitcs . parce (pi'ils
avaient pour cher .\l)on Moslim Ahd er-llahman hen Mo
hammed, . le missionnaire des Al)|)a.>>sides. » le(picl avait reçu
le sol)ri(|nel fie Djcrian. D'après celle secte, Mohammed,
liU de II Ilan«lil< ,esl le vérilal)l«' Imam . .i|H( s \!i. (ilsd'Ahon
CMAPITHK CVr. 59
(j^ vilJi^ iLjçjLAjo^iLlj iLi^jjiii iÏA^^Xii oUjLÎÎ o^-> ^r^J5_J
/oo (_^ /jj <X^.^ J.Aajl (ji <jî ji<X3i)l ^j u*.jf5 »^\ jî Aj>"
Talib; il a légué cette qualité à son fils Abou Hacheni;
celui-ci à Ali, fils d'Abd Allah, fils d'Abbas, fils d'Abd
Mottaiib ; Ali à Mohammed son fils ; ce dernier à son fils
Ibrahim ïlmani, tué à Harràn ; Ibrahim, enfin, à son frère
Abou'l-Abbas, fils d'Abd Allah, fils de la Harétide.
L'origine d'Abou Pvloslini donne matière à contestation :
les uns le disent arabe, les autres en font un esclave qui fut
ensuite alfranchi. Selon eux, il était originaire d'un village
nommé Kharlinah, dans le canton de Bours et Djamiàïn (les
deux mosquées), où se fabriquent les étoffes dites hoursyeh,
particulièrement connues sous le nom de khartinyeh ; ce
canton est une dépendance de Koufah et du Sawad. D'abord
simple inlendant d'Edris bon Ibrahim l'Idjélite, son rôle s'ac-
crut et ses destinées grandirent, jusqu'à ce qu'il s'attachât
au parti de Mohammed ben Ali, et, plus tard, à celui d'I-
brahim ben Mohammed, Vlniani. Ibrahim l'envoya dans le
Khoraràn, auprès de ses prosélytes, en leur recommandant
de lui obéir et de se soumettre à ses ordres et à tout ce ({u'il
r,0 LKS PRAIHIES I) 011.
jl^j i^yjyJl^ -iXiiilj, ^'l^MI i ÀAjJjjLs^y i!_^*Jl w^i_5 AjlkX*»
(li'ci(l«'rail. l ne lois sa cause alliTiMic cl son aiiloritc rccon
nue, AI)Oii Moslini arhora la couleur noire coniine bi<;ne dis
tinctil dans le coslunic, sur les drajx.'aux cl les bannières.
Le premier, parmi le> hahilants du klioraràn,à Neïrapour,
(|ui adopta celle couleur, lut Oreid , (ils d'Abd Allah; son
(îxeniple se pro|)a;L;ea hienhtt dans la pliij)art des \illcs cl des
districts du klioraràn. Tandis (pic la cause d'Abou Moslini
allait se lorlilianl, celle de Nasr ben Sevyar, ^'ouverneur du
Kliora(;àn , au iimmi de Merwan le Djàdite, s'alTaiblissail. Dans
sa canipa^'ne contre Nasr, Abou Moslini multiplia les ruses
et les slrataj;ènies ; il jela l;i disision enirc les Ycniéniles et
lesNizaritcs établis dans lekiioracàn , cl il cul recours encore
il d'autres cx|)edienls pour vaincre ses ennemis. Kc récit de
la lulle (pie Nasr soulint contre Keriiiàni , (juil liiiit par tuer,
se trouve dans les Annales liisloricpics et rilisloire Moyenne.
Nous y racontons riiisloirc de Djtjdayi ben Ali Keriuàni, de-
puis son ori^'ine; la ^'uerre qui éclata entre ce général cl
Salm, Ids d'Miwaz, pnilisau île \asi ben Seyyar; le nMe
CHAPITUK CVI. 01
iL..s^MLA-xJi »_5^iX>S yU«l^ ^^^_ii sUjJÎ (j^ ^J-^3
^j^ jl>_j (fcwM-wO ji JLs? A^:5X*Î aJÎ *.j t^x3 Uo yl^ u:Ai^
joué dans ces événements par Khalid , fils de Barmek,
par Kahlabab, fils de Chébib, et d'autres missionnaires qui
résidaient dans le Khoraçân, pour y répandre la propagande
Abbasside, tels que Suleïman, fils de Kétir, Abou Dawoud
Khalid, fils d'Ibrahim, etc. Nous y mentionnons les signes
de ralliement adoptés par eux pour la manifestation de leur
mission; leur cri de guerre : <i Mohammed ! O Mansourli^ et
enfin les raisons qui leur firent choisir le noir de préférence
à toute autre couleur.
Nasr ben Seyyar, dans une longue suite de dépêches
adressées à Merwan, lui faisait connaître sa situation, la
naissance de la cause Abbasside et les progrès qu'elle acconî-
plissait chaque jour. Il l'informait également de ce qui concer-
nait Abou Moslim et ses partisans: ses recherches, l'enquête
qu'il avait faite sur cet homme, hii avaient révélé en lui un
missionnaire d'Ibrahim, fils de Mohammed, fils d'Ali, fils
d'Abd Allah, fils d'El-Abbas. A sa dépêcheNasr avait joint les
vers qui suivent :
<)2 Lh> Cl; MHII.s 1) oi;.
^r-»-S cj>j 5^^r^JLS' jjLj^ j^xj (jijjj-* aSww* j%.r.^ ^;yjr^ cr*^
Je VOIS 1,1 faibli' lin'ur tirs charbons roiis la rendre : ils ne tarderont
pas A s'i-nflaiiiiiu-r.
La naniine jaillit du frollcnient de deux morceaux de bois : le };erinc
de la pjierre e^l dans les paroles.
Si vous ne les étoidle/. , elles |iro<lnironl une rollisiou soudaine qui
fera blanchir (de terreur) la tèU* des cufaiiLs.
Dans mon éloniuMucnl je m'ccrie: Puissc'-je savoir si les Onieyvades
sont éveillés ou .s'ils dorment !
Si 1rs noires sont r-ncore plonges dar.s le .sommeil du matin , criei leur :
Debout, voici le monunt de l'aelion !
Femme, fuis loin de ta demeure, et adres-se un dernier adieu k l'islam
et aux Arabes.
Cf'llr Icllic liotiN.i Mciwaii al).sorl)(!' par ses mirrres contre
If's kli.in'djilcs. dans l.i Mcsopnlaniic cl dViiitn's contiV'Ps :
il ;i\,iil alors à liiller coiilii! Daliliak, lils de k.iïs le Ilarou-
ril(',(|iril linil j).ir liicr, après pliisiciiis coiiihats. rutre Kcfer-
TomI.i ci Has cl- \ïu. Dahhak sV'Iail insnrj»»' dans N* pavs fir
( ilu'hnv.oiir; (pland il lui liir, les Miarcdjitrs placcn'iil à
Jour Irtr Kl Klial)iri : rr rliol pi-ril aussi ri lui n-niplarr |),ir
' CHAPlIhl': CVl. 63
»^jjào ii!5^aj i^Afi 2^--^ ij^^ t^'*^^ c^b (^J i^Nxi ^ U^J5^
(jLf iLi-w ^ siJ.Ji_5 y'ç»-^ «x)OLï ^^i-=*- j.UiJi i^ (J-» y-^j'^l^
A-aJÎ .«^xXj (^àJ)^ V3>=^ (J-* ^^^ y^ ^i âil:^i_5 ^lA«S^i»._3
Abou'd-Dalfa Cheïban le Cheïbanile. Mentionnons aussi la
guerre entre Merwan et Noaïni, fils de Tabit le Djoudamite ,
qui, après s'être révolté contre Merwan, dans le pays de Ti-
bériade et le Jourdain, en Syrie, fut tué par lui, en 128 de
rhégire. Ainsi Merwan , au milieu de toutes ces guerres, de
toutes ces séditions, ne savait quelle conduite tenir à l'égard
de Nasr ben Seyyar et du Khoraçàn , ni comment porter re-
mède à ces maux. Il se borna à répondre en ces termes à la
lettre de Nasr : « Celui qui est présent voit ce que ne voit
pas l'absent. Extirpe la verrue qui te gêne. » En recevant
cette réponse, Nasr dit à ses intimes : «En vérité, votre
maître vous fait savoir qu'il est hors d'état de remporter
la victoire. »
Pendant presque toute sa vie et jusqu'au jour où il périt,
Merwan s'abstint de la société des femmes. Il dit, un jour,
à l'une de ses esclaves qui se présentait devant lui : » Non,
par Dieu, je ne m'approcberai pas de toi, et je ne dénoue-
rai pas un seul oeillet de ta robe , pendant que Nasr ben Seyyar
6k Li;s l'i; \ii;n:s d oi;
.Kiwi sXi p_^ jjIjjUav (^ jMiX^ \lr*^3> --^^y U^!>=^^
cj?-»-^j-l^ j^ ^-j^ ^ ci^V"^ <.5^-*^ fj^iy ^ ■->^ *-_>i*xA5l (j^
J.^ Jlï (jv.;-*^! ^.xi L Jijs Ivj J^^yi ivi JLJLJ J.UI JyiC
^^y-i-L:^! <\-«b Jl^3 *L^ »_>lj> àojU» xJl A_*_A_jvJl w^».Uo
cjIjO SOs^j LgÀ^o^j»- JwoJ' AjvXj (J^J tiObj Lto J^UJi! Ajv^
Aj^y^ i_>JUi (_f*,jUJl \Ax^ 4X5!» c-«jl IgJ Ji;^ ><Xj |v£ tjUiîL
est MW prises avec le Klior.'ir;iii .if^ilc, inc«'iKli(' par la rr
volt(',('l (|iic Ahou Moudjrun (« le pun- du criiniiiel, »au lieu
(le Ahoii Mnuslini) le liciil scrrr à la gorj;»'. •■ (^t'prndanl, au
luilicn (Ir lous ces pt-rils, Mciwaii p<)ursui\aif la lecluie de
la cliioiiiciuc des rois perses et élraiif^ers; il étudiait leur
histoire et leurs cauipagues. Uu de ses amis ([iiil traitait
avec fainiliarile, lui re|)roeliaut sou dédain p^iir les leuiuies,
les parluuis el {«v-, xoliiptes de ce genre, Merwau lui lil
celle réponse: «Ce <|iii mejoi^ne d'elles en eloiguail aussi
le Piince des C.royanls, \li<l el-Melik. — l*rinre, lui de-
Miaiida le cuiiitisan, (piel csl donc eel ohstacl»'?» Merwan
repiil : • Le gouverneur <!<• rVfriipie avait (Mivové à Alid el
.Melik utu- eschve d'une l)eaule a( couiijjie, rielie de joules
les j)er leclions el dont la \ ne inspirait les désirs. Quand elle
lut en sa picsruci'. il sr mil a conleuipler cette belle per-
sonne; il lenail ,• l,i lu.iin une lettre di- lladdjadj. campé
alors à Dcïr el - Djamadjim , en lace d llm el-Acliàl (voir
t. \, p. 3()'i • Il laissa tomber cette dépêche, eu disant à
l'esclave : ' l'!n \ cri lé, la beauté est idi'ale ! — Prince. r<|)(in(lil
CHAPITfU>; CVI. 05
Jkkà*.^! il^\i ovy v^À^ 4Ml^
jl^laL c-v.jl» _jJ_j A**Àii y^ji (*^)^ lj*X^ i^jjlr». iil -y»
eA.x-«i^i y.jl J^JCJ» l!^* IgKXjljç^aj v^l ^j )il 4Mi Uûi) t-JwjJi ^Hj
A-jvJLj y^«.As>_5 S^JvC ^ 5w»<aÀJl iWUwo^j S<X^*w»vj (jlytJl ^^
c,><X^liî,^iw y ^ic:A.AAAj«Xâ^ Ai*X^I Jjjdl wçi..^ »XjV! xlol
cette femme, quel motif peut encore vous retenir, si je
suis telle que vous le dites? — Par Dieu, s'écria Ahd el-
Mélik, ce vers d'El-Akhtal :
Une troupe (de guerriers) qui, pendant la guerre, serrent les atlaches
de leur manteau contre les séductions des femmes, même lorsqu'elles se
présentent après la purification.
«Eh quoi! je m'adonnerais au plaisir, quand Ihn el-
Achàt se prépare à attaquer le père de Mohammed (Haddjadj) ?
quand les plus vaillants guerriers de l'Arabie ont déjà perdu
la vie? Que Dieu m'en préserve! » iMais il fit veiller sur
cette jeune fille, et, après la mort d'Ibn el-Achàt, ce fut la
première de ses esclaves qu'il appela dans son intimité.
Nasr hen Seyyar, ne comptant plus sur l'assistance de
Merwan , écrivit à Yézid , fils d'Omar ben Hobeïrah le Keza-
rite, gouverneur de l'Irak au nom de ce prince, en lui de-
mandant des secours et sa coopération contre l'ennemi. Il
inséra les vers que voici , dans sa lettre :
Apprends à Yé/.id (les meilleuies paroles sont les plus sincères, et je
sais que le mensonge ne vaut rien ) ;
Vf. 5
06 I.K^ PHAllUES DOU.
.^^ Ix-I v>=^ ulr^ Ci5>4^ Wt» ^j-è^' J-"^ ^^ U./^ U^
,lAi^-i Syj^^i A.QAA^j Xo^XiL <\5wO ^j^l ^jljvi»- <_^)owij
jU,_5 ^ J^xAi ^^M ^:>l_^ Z->^y^ ^ ^^*X^-Jl AAlié ^j^jI
Appn'nds-lui qnr j'ai vu dans le Khoraçân dos œufs qui , s'ils vicnru'nt
.1 (icIoiT , prodiiiroiil un prodi;;!' :
Des poussin» ilf deux jours qui sont d(?jA grands : ils ne voient pas en-
core, mais leurs membres se revtUenl de plumes.
S'ils prennent leur essor; si l'on ne parvient pas à les réprimer, ils
.dlumeronl l'incendie de la guerre, et quel incendie!
Yé/.id , (ils (l'Omar, laissa celte lettre sans réponse, occupe
(in'il était à réprimer la révolte de l'Irak. — Les kliarédji-
les (In ^ éinen enxahirenl la Meccjne et Medine, eonduils
par Ahoii llam/ali Mnukhtar, lils d \\vf l'Azdile, et parBaldj ,
lils d'Okli.iii r\/.dile. (ies d<'ti\ chels prècliaicnt la cause
d'AI»! Allali, lils de Valiia le Kindile, (|tii se donnait le sur
nom de Tulth tl-luilik ((jiii cherclie la veril<''); en chaire, on
le proclamait Prince des Croyants. Il appartenait à la secte
Miaredjilc nommée Ihadite. Ceci se passait en Tannée 129.
I/annee suivante, Merwan mit sur |)ied une armée dont il
donna le «ommandement à Al»d el-Melik, lils de Moliammed
lien Atyyali N* Saadite. Les Kliarédjites furent attaqués à
CHAPITRE CVl. 67
xj^-vçj «— \jl^à (iim Jsjki; AJi^o xSi^ <Ji -c^AAJb tj *>■*" J-^'
^jl^jisfc (J-« *J*^ (jo (j>< j-.A_5)j ^y^ ^ W^ cN-*-^ «^.XJJj
JjkS (X^Iit Vj-^*" (O-^ÀAj c:^(yj (jiiv^ 0^^3 oi-j^iaJi iU^^ww
(jL<rvA.*« yb «XÏ5 ÀjU^ (j\iji"5\j i4JMw i kiUi^ IxuiAS» J\Àâ yiçv»»
Wadi'l-Kora, et Baldj péril dans cette bataille. Ahou Hamzah
conduisit les débris de son armée à la Mecque; mais Abd
el-Mélik l'atteignit et lui livra une seconde bataille, dans la-
quelle Abou Hamzah fut tué avec le plus grand nombre de
ses coreligionnaires. Ensuite Abd el-Mélik fit marcher les
troupes syriennes de Merwan contre le Yémen ; Abd Allah
ben Yahia le Kindite sortit de Sanaa, et les deux partis se
rencontrèrent dans le district de Taïf, sur le territoire de
Djorch. Ce fut une terrible bataille qui coûta la vie à Abd
Allah et à la plupart des ibadites qu'il commandait. Le reste
des hérétiques se réfugia dans le Hadramaut, dont la popula-
tion est encore presque toute Ibadite, actuellement, en 3.^2 de
l'hégire; elle ne diffère pas, en fait de croyances, des Kha-
rédjites de l'Oman. Abd el-Mélik, continuant sa marche avec
les troupes de Merwan, campa dans Sanaa (i3o de^ l'hé-
gire). D'autre part, Suleïman, fils de Hicham ben Abd el-
Mélik, redoutant le ressentiment de Merwan, s'était joint
aux Kharédjitesde la Mésopotamie, pendant qu'Abd Allah,
68 L1..S l'HAIi; 11,> 1) Oli.
joJi ^^jvj jUi) LijU-«*i ^^j-»jij (j6 »Xj_j !^>^-« Iwj ci>'^ j_^ w!|j
i-^V^j! >Lc J^r^ _^^A^ A^j.S ^-^! ^>-«:iJ! Ijs-tf> jU yU,i^
fils do Mo.iuinli , fils d'Ahd Allnli, fils de Djàfar, sVmparail
d'Istaklir (l'ersc'polis) ctd'aiilrrs parhosdii Icnilniro persan,
rihassé ensuitr dr ce p;i\s, \lul Allah se rendit dans lo Kiio-
raçàn on il loniha au jxiiiMiii- (T Vhon Moslini. Il existe une
secte (| ni li- roronnait pour Iiiunit el se soiiniel à ses lois ;
nons en ,i\iins parlé dans notre livre inlilulé : Discours sur
1rs principes des rclifjions, dans le ( li.ipiire relatif aux raini-
liealions des (Unités, el à leurs croyances. Wum Mnslini,
dont II' p.irli se luilili.iit, concpiil l.i ni.ijeiire portinn du
Klioracan, tandis que son adveisaire \asi heu Scvvnr,
épuise j).M Ir ni.iuipie de secours , sortait (le c<.' pays pour si\
rendre à lle\, el de là a Sauali, \ille sitrree irilie llarnadàn
el lle\, oir il innuiiit de cliaf;rin. (.e nié-nie Nasr, se trou-
vant sur la roule du khoracàn à Hey, avait écrit à Merwan
pour l'inforiner (pi'il vj-nait fie (pn'iter- le Khoracàn, el lui
a[>prendr'e (pie le parli sons le(piel il suc( onihail , finirait par
faire la ( inupièle de l'empire. Sa lelltf renfermail les (piel
(pies vers que voici :
CHAPIT1\E CVI. 69
^IjcJl i ^^^ ij.X.j *V,0^i L.^A-iûi l-^-v**-^ C5^J\â'_5i
»^l -xJî jTUj »^Aiw Aaî »^Ais? pUiiî *X4î- (^ f<^jo\ Jî
xj ilj jOJ^I Jî tjUÎSi ItX^j (jo^i^ 53-<s-*j W-<^ ^^i j*-^
Nous sommes, dans la situation où vous nous avez jetés, comme le tau-
reau qui marclie vers le sacrificateur,
Ou comme la chamelle que sou maître croit vierge et âgée de trois à
six ans, alors qu'elle est dans sa neuvième année.
Quand une étoffe est usée jusqu'à la trame, elle déjoue les efforts de
l'ouvrier le plus habile ;
Ainsi nous avons essayé de répaier notre désastre, et le trou s'agran-
dissait sous nos doigts.
Merwan n'avait pas achevé ia iecture de cette lettre,
lorsque quelques-uns de ses officiers, préposés à la garde
des routes, lui amenèrent un courrier qu'Abou Moslim avait
envoyé du Khoraçân à ïlmain Ibrahim, fils de Moliammed
pour rinlormer de sa situation et de la tournure que pre-
naient les alFaires. Merwjfn, après avoir pris connaissance
de la dépêche d'Abou Moslim, dit au messager : «Rassure-
toi et dis-moi combien t'a donné ton maître. — Telle
somme, répondit le messager. — Eh bien ! voici iO,ooo di-
rhems pour toi, car en vérité, il ne t'avait que médiocre-
ment payé. Maintenant, porte cette letlre à Ihriihim, ne lui
70 LES PRAIRIES D'OR.
_ •- • J.
sX^j xo a^l» Alajtf" 1^—*^ jl (Ji ffvtf^i ^'j"^?" u'i^* J^^
Osjc£ /^ X>^lfc/o /wj (XaJjjI tj! »_,«JO^ J^^wll m1»w» ^J'*^*■^*^^\s
(jv.^ Joj,l3 c-^a^ u'aT*^ f<^j-:>' cro o/=*- U^ ^'^■•^ uLh*^
révèle rien de ce qui vient de se passer, prends sa réponse
ef apporte Iniiioi. » Cet liomnie ohéil. Merwan lut la ré-
ponse (pi'll)raliini avait écrite de sa main pour enj^ager Abou
Moslim à redoubler de zèleet d'ellbrls, afin de tromper leurs
ennemis, et dans laquelle il lui donnait dillërents ordres.
Merwan fit jj^arder à vue le courrier; puis il envoya à Wé-
lid, lils de Moàwiali, fils d'Abd el-Méiik, son lieutenant à
Damas, Tordre d'écrire au {gouverneur de Balkà qu'il se
retnlil dans le bour{^ nommé Kerar et Uomaïniah , afin d'y
arrêter Ibr.diiin, et cpi'il le lui envoyât garrotte el sous bonne
escorte. Ci'i ;ii,'ciil, an reçu du me.ssafjje de VV\''lid, surprit
Ibraliini assis dans la inos(piée de ce bourg, se saisit de lui.
tandis qu'il se tournait tl l'envoya à Welid ; ce dernier le livra
àiVIer\van,(pn lilcmpi isonnersacaplurrà llarràn. Une longue
discussion s'éleva entre les deux adversaires, lorsque Ibra-
him parut en présence de Merwan ; il répondit à ce prince en
termes vthcmcnls, et nia d'avoir eu aucun ra[)porl avec Abou
Moslim, comme il l'en accusait. «Fourbe que tu es, bii
CHAPITRE CVI. 71
, c
ki)oLA_J l»>v-tf> (Jrt^î j3-9U>« l» IJ^*fyO ^ J^ ^w^X cjj^' f^
/yjjj-_^*Jl «Xxfr /j_j »._$ ^ 4MÎ >Xa£ (O-t-*^ iCs^i C^^ jrfVwUÛ
^j-^^ fi-^^ i^r* U^XJ^ ti!>-* cj^ ^aLçt y|^j~s? viUi^ tJ**-
dit Merwan, n'est-ce point là ta réponse à la lettre qu'Abou
Moslim t'a écrite?» et, faisant comparaître le messager, il
ajouta: « Connais- tu cet homme?" A son aspect, Ibrahim
garda le silence et comprit qu'il était perdu. Cependant le
parti d'Abou IVloslim ne cessait de se fortifier. On avait em-
prisonné avec Ibrahim plusieurs Hachémites etOmeyyades;
parmi cesderniers, Abd Allah, fds d'Omar, fds d'Abd el-Aziz,
fils de Merwan, et Abbas, fds de Wéhd, fils d'Abd el-Mélik
ben Merwan ; car ils inspiraient tous deux des inquiétudes à
Merwan , qui craignait une tentative d'insurrection de leur
part. Parmi les Hachémites prisonniers se trouvaient Yça,
fils d'AH, Abd Allah, fils d'Ali , et Yça, fils de Mouça. Un de
leurs compagnons- de captivité, iVbou Obeïdah leTàlébite,
raconte qu'une troupe d'affranchis persans et d'autres soldats
de Merwan envahirent la prison où ils étaient enfermés, à
Harrân; ils pénétrèrent dans le cachot où était Ibrahim
avec Abbas et Abd Allah; ils y demeurèrent quelque temps,
72 LES PHAIRIES I) OU.
^UiA^ j<w^.»-<_j jo.,«_<_A-C- jjl «Xi J^^>^.s-yi ^,A^^ '.>.jk_A_i.i
Iw^» J^yio ._^La;^ «Xaj \.=»- «-1 1
puis il> sorliroiit ni ( adciiassaut i.i portf. « Le Iciidcinaiii
(ajoute le narrateur) , nous |)euétràines dans le cachot de nos
compafjiions de captivité et nous vîmes qu'ils avaient été
vicliines d'une agression. Deux jeunes pages gisaient à demi
morts a leurs côtés; ils nous virent . nous reconnurent et
rr|)<iiidMeni ainsi à nos questions : -On a jclc un coussin
siii Alih.is cl AIkI Allalr et Ton s'est assis d«'ssus ; ils sont
morts après quelques convulsions. Quant à Ibrahim, ils lui
ont passe la li-te dans un sac plein de chaux \i\e pilée,
dont ils s'étaient munis; il s'csl agite un niuuicnl, puis est
demeure iinuiohile. •
DauN 1.1 1 épouse (pi'lhiahim adn^ssait il Abou .Moslim et
<pie lut Meiwaii, les vers suivants, du mètre icilfc: , venaient
après de longb détails :
S.iisi» l'orrasion dont les »ymplônl^^ se iiionlrciil : un rlicmin s'ouvre
rirnil flfvnnt Ini.
11 lie Ir reslr plu» qu'une cIkisc, Ir glaive ; lirr-lr lior> 'lu fourreau.
CHAPITRE CVI. 73
U wAft S^:^^\ ^j~* -Iv^i jA-iî>)-^i JOC-S ii-AJUAf-J j, ^5i> »Xi_j
(j^ S^ji^ill t^il^r (j-« l-A.X.2»" (jv-aAaAî tii.ii>_5 J'*:>l_jjj_j (jl^vî^^i^
»Xi^ t^ (j^ ^^ «■^^•^j (J^A^** (^■^•'^ iijU»^ (^j%j!!$\S^ (jvJCajÎ iCÀ.w
*i (ij-^ (j^ u^ f^^ t>^-^ ajIj^i (j^ 0^*-? J-^-ij f-)"(r'^
^«.^ ^j-« U^** t-^^J ^'^ C2>^' r»_^Ajî (iUi iOç^î (^J (j^ v|>'^'
iu-«i ^^ ij^ f»^-'' '^•^ i |J5J^ (:J^ (J^ (j*.l— iJI ^jLw (J-.
Il court plusieurs autres versions sur le meurtre d'Ibrahim
r//rtam;nous les avons données toutes dans notre Livre Moyen,
où nous racontons aussi la rencontre qui eut lieu entre Kali-
tabah et Ibn Hobeïrah, sur les bords de l'Euphrate, la mort
de Kahtabab dans les eaux de ce fleuve, et Tentrée à Koufali
de son fils Haçan. — Merwan se trouvant campé sur le petit
Zab, où il avait fait jeter un pont, Abd Allah, fils d'Ali, vint
l'y attaquer avec les troupes et les généraux du Rhoraçàn
(2 du mois Djemadill, i32). La bataille s'engagea : Mer-
wan avait partagé sa cavalerie en escadrons de mille et de
deux mille hommes ; il fut batlu et mis en fuite. Un grand
nombre de ses soldats fut massacré, ou se noya. Trois cents
Omeyyades périrent, ce jour-là, dans les eaux du Zab, sans
compter les autres victimes; parmi les Omeyyades noyés
dans celte alVaire se trouvait Ibrahim, lils de Wélid , fils
d'Abcl el-Mélik; il était surnommé le Prince déchu et frère de
Yézid V Imparfait (Yézid III).
7/1 LK.s PH Al RIES D'OU
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U, il^^l ijj^i^ ''Y^l J^^ssJl ,j^ L^l <xjt^^ J^^i
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Selon uiK> rclntioii difTcrcritc , Morvv.in aurait liié Ibra-
him, fils (leWV'liil, el attaché son corps au gibet, avant
sa propre défaite sur le Zal), lafiuelle aurait eu lieu le samedi
Il de Djeiiiadi JI. i'6i de l'Iiégire.
Menvan arriva, dans sa fuite, jusqu'à Moçoul ; mais les
habitants lui en refusèrent Tentrée, <'l, voyant sa fielleuse
situation, ils arborèrent la couleur noire (des Abbassides).
Il se rendit alors à Harràn, où était le palais dans lequel il
résidait ordinairemenl. I.a poj)nlation de cette ville, à Té-
pofpir (III lis mali'dictions contre Ali, (ils d'Abou Talib.
Iiirrnl supprimi'-es de la prière publi(pie du vendredi (cf.
tiiiiK^ V, p. /( I {)) , avait refusé de se soumettre à celte mesure,
sous prétexte ipi'il n'y avait pas de prière valable sans la
malédicti'Mi j)rononcée contre le nom d'/16o» Tnurah (Ali);
ils persistèrent donc dans celte pratique, jusqu'aux ("véne
ments dOricnl cl a l'.ijiparifion (\cf. Noirs. C.ependanl Mei
wan se garda di les imiter, •• cmmc de la rt'pvobalion
CHAPITRE CVI. 75
i^i) i,j«J5 cj-^î iJ^À»£ «x^.^* ^^.àjI (j\^ .Xâj jj5jjw9 ^AAj» -^-4*
jj^ AX^ ^j^ J, yij(;-« j^-*>'3 2>Jl^îj (j'j^ (:J"'!>^ t^ t$^*"'j
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générale dont les Harrâniens étaient Tobjet. A peine Mer-
wan, accompagné de sa famille et des Omeyyades, avait-il
quitté Harrân et traversé l'Euphrate, qu'Abd Allah, fils
d'Ali, se présenta devant les portes de celte ville; il brûla
le château, qui avait coûté dix millions de dirhems à Mer-
wan^et fit main basse sur le trésor et les propriétés de ce
prince. Merwan, suivi de sa garde particulière et de sa fa-
mille, arriva sur les bords de la rivière Ahoa Fotros, en
Palestine, dans les environs du Jourdain, et s'y arrêta. Ce-
pendant Abd Allah, fds d'Ali , vint assiéger Damas occupé
alors par Wélid, fils de Moâwiah, fils d'Abd el-Mélik, avec
5o,ooo combattants. Le fanatisme de parti qui divisait les
Yéménites et les Nizarites, se disputant la prééminence, se
réveilla. Wélid, iils de Moâwiah et Abd el-Djebbar, fils de
Yézid II, furent pris et envoyés à Saffah, qui les fit tuer et
attacher au gibet, à Hirah. Abd Allah ben Wi, après avoir
inondé de sang la ville de Damas, tandis (jue Merwan arri
7(i Ll.b l'KAllUK.S Duli.
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vail en l"!;i;y[)te, \iiil camper sur la ri\i«'ir AI)Oii l'otros, où
il lit «'goif^'cr plus (Jr (|iialr('-\iiij;ts Oincyyades, k' mercredi
là (lu mois de Doul Kàdeli , i3-.> de l'hégire. Suleïman ,
autre fils de Y'é/.id 11, lut lue a Halkà, et sa tète lut envovôe
a Aixi Allait, lils (TAIi. Salili, lils d'Ali, se util alors'à la
ponrsiiile de Mcrw.iii ; d cl.iit ace (impaj^ui' d AI)ou Awn \l)d
el-Melik, lils de ^ r/.id , il d'Vniii, lils d'Ismàd Madliedji. Ils
If rejoif^nirciit en Kgyj)te, à Bourir, on il était campe, el
surprirent sa troupe, pendant la mut. au son des lind)ales,
du Ic/ihir, i'[ .iu\ ciis de : \ i'ngci»ns Ihrahini ! \ .v camp de
Merwan se crut ciixcloppe par toutes les troupes noires (ab-
hassides^ , el ce prince lut lue. H v a dilVereutes versions sur
la l.iron dont il péril dans je (()ud)at de cette nuit (lundi
27 l)n!ri iMddjeli i.V.' . Son meurtrier Amir, lils d'Ismàd,
allaif j)enetrer dans l'église ou les lilles et les femmes de
Merwau s'elaieiil reliigiéfs , loiscpTun euiiutjue de ce prince
CIIAIM'I'HK CVI. 77
0^*»"* c3>^^ jli-i *w«l /jX S^jL*»!^ S_5«X:i-lî /y^AA* J^^«XJI
X », * vu
oJ^lJvXj ^lju»<,iî (j*<UjtJi ji tjl (^ (jjj ^5 «Xxfi l^ ^^-=r_^
se montra un sal)re à la main, cherchant à en défendre
l'accès. On le prit et on l'interrogea; il répondit : « Mervvan
m'a ordonné, s'il était tué, de couper la tête à ses femmes
et à ses fdles. Epargnez-moi, car si vous me tuez, c'en est
fait de l'héritage de l'apôtre de Dieu. » Et comme on lui re-
commandait de faire bien attention à ses paroles, il ajouta :
« Si je mens, faites-moi mourir. Venez, suivez-moi! » On y
consentit : il conduisit ses gardiens hors du village , dans un
endroit sablonneux et leur dit : « Cherchez ici. » Ils fouil-
J.èrent le terrain et découvrirent le manteau rayé, la ba-
guette du Prophète et un bâton qu'il tenait en prêchant j
Merwan les y avait fait enterrer, pour les dérober aux re-
cherches des Hachémites. Ces reliques, envoyées par Amir
à Abd Allah ben Ali, et par celui-ci à Abou'l-Abbas SafTah,
passèrent dans la succession des Khalifes abbassides, jus-
(ju'à Mouktadir, qui portait, dit-on, le manteau rayé, le
jour où il fut assassiné. J'ignore si elles sont toutes encore
78 LK.S l'HAihiKS i> OU.
ÀJiJi *i»>J S xjUv^uj iJV-'^^ cT?-»^' ^"^"^"^ j'^i >— Aj^i I«Xjî>
JJ c-^J? U ^! ,^j-* jJJ aVII LiX:». ;J>jL<>^I ,j-*1 a^ L <«JUi
'uOl-.^ ^aIS (jjIj «i-JS^i ^^3 Jolv IJ-^ *J-^^'j lv«>^''
.iiijoiiid liiii , SS'2 (le riicgire, (mi la possession clo Mouttaki-
lillali. dans sa n'-sidcncc fie Hakkali. on hicn si elles n'exis-
tent |)lns.
Amir contlnisil ensuite li-. lille.s de Mei w.in . ses esclaves et
ses prisonniers, chez .Saiih, fils d'Ali. (^)uand elles se prés«>n-
lèrenl d»'vant lui, rainée de ces lilles lui dit : «Oncle du
Princ»' des Croyants, (jue Dieu le protège au gré de sa sainte vo-
lonté, (|iril te r,i\()iise, en ton l<>s circonstances, de ses gràces
spéciales, <pi d t'accorde le saint en ce inonde et dans I autre!
\nns sdunnes tes lilles, les filles di' ton Irère et de ton cousin.
Soyez aussi généreux poui- nous (jue nous a\ons été sévères à
votre égard. — Non , re|)ondit Salili, rions ne lais.serons la vie
ni ù un seul lioninie. ni a nne seule leinuîe d'entre vous. Ton
père n'a-l il pas, hier, tue mon neveu Ibrahim r/»ui/;j , danssa
prison de Harràn.^ Ili( liain n'a-t il pas tué Zeid , lils d'Ali, (ils
de Ijneein, lils d'Ali, et attache son corps an gibet, dans la
voirie de Konl.di.' I,a iémme de Zeïd n'a-l eih' point péri,
a ilirah. pai les mains de Vonçonl hen Omar le Takelite?
CHAPITKK CVl. 79
ijj 4^c^=- l?^-*^ (oJ».^.*o ^1 4?^ r*^"^ Z.f^- -^^ *^ '■^' 'i'^
^LiJl J^ft5^ *J O^J ^J (J^îj <^ AiUi 4-^J »Xi ^^ /yj ^ ,W>»-^
(<s*A.«o aMI Jj-m-j rV*^ v-À-i^î /o^' ÔjJ**^\ J^l (j-« i^i?^ U**!^
1^0 /<UJiAAAyî j^^i U A-«otJ '>-ÀJ_5 J.>j j^* ^1 j^ iAys^^
Wélid, fils de Yézid, nVt-il pas fait égorger et pendre au
gibet, dans le Khoraçân, Yahia, iils de Zeïd? Obeïd Allah,
(ils deZiad, n'a-t-il pas tué, à Konfah, le missionnaire Mos-
lim, fdsd'Okaïl, fds d'Abou Talib? Et Yézid, lils de Moâ-
vviah , n'a-t-il pas chargé Omar, fds de Saad , de massacrer
Huçeïn, Ois d'Ali, avec tous les membres de sa famille, qui
moururent sous ses yeux? N'est-ce pas ce même Omar qui
conduisit le harem de l'apôtie, comme un troupeau d'es-
claves, devant Yézid? N'est-ce pas lui qui, avant l'arrivée de
ces prisonniers, fit parvenir à Yézid la tête de Huçeïn, après
l'avoir promenée, fichée au bout d'une lance, à travers les
districts et les villes de Syrie? N'a-t-elle pas été jetée devant
Yézid, à Damas, comme on eût pu le faire de la tête d'un
mécréant? Et le harem du Prophète n'a-t-il pas été, lui
aussi, placé, comnje un lot d'esclaves à vendre, devant les
troupes de Syrie, devant ces soldats vils et grossiers qui de-
mandaient à leur chef de leur distribuer ce harem de
l'apôtre, au mépris de ses droits, en insultant Dieu et mé-
HO LKS IMl Mlill.s |)(i|;
jjlî («ioi*»,^ Jo je-*À_j («Xaj ^Xxl\ Ul Ji" 1:>1 ^ yJkS' Ujc«<oJj
(ji (jXj ^i Joti! Ji Jt? (jK"=»r ^ A ,>,a^ Jvj lOsJà u*>-^ (j'^'
^ijT-fJw /v^i^j-^i^i Osjiji f^y^\y^\ (_*A« (j'>-5*r ^^«.S>j AMI *Li
ronnaissanl ses biciifails? Lcqm'l df' iiniis, monibros de la
r;\inillr (lu Propliclc, avpz-\(>iis cpariînc? Quand vous ètes-
vous inonlrcs justes à noire ét^ard? — Onrlc du Prince des
flroyanls, iepli(|na la fdie de Merwaii, le paidon est main-
tenant entre \os mains. — l.c pardon! reprit .Salili , soit, il
\oiis esl aeeoidt''. \en\-lti (pie je le lasse éponsor mon (ils
FadI l)en Salili hen Ali . fpie je donne pour maria tasœur Abd
Allah, InM'e de FadI? — Onrie du Prine^ des (Iroyants, ré-
pond il cl li', esl ce \v moment de célébrer dos mariaî^es? Fais-
nous plutôt rduduiic a llaiian. — .le lerai cela j)our \()US,
avec la permission {\v Dieu , « dit Salili , et il les en\n\a dans
celte \ille. l'.lles v enlreirnt <u (b-plnranl à «grands cris la
morl de Merwan, el , décbiraiil leurs vélenicnts, elles (exci-
tèrent liuKilldu des li<»npes pai Imis lamenlallous el leurs
gémissements limebres.
Le re<,'ne de Merwan. iuscpi'a la nomination d'Abonl-
Abbas Sall.di , avait dure einc] ans, deux mois el dix jours,
en lenani r oiuptc des rlilTt renies évaluations de celle pé-
riode, romme umis l'.ixdns rlit prérédemnieni. Il sicoula
CHAPITUK CVI. 81
jX^yJ^ JOCi fj\ (il (J*.Ujs)I yi\ JJ^J fj\ *XX)J ^•^\>) ««^^-^ i
iyi^^ CJ-ÀAw (j**-^ cKaJ» (jl Ji ^^Iji »«^-* <-^j\^ ^)^' ^^Uf
«»Aj»-U? tSjUM (jjj (^S»? (^ ♦^■J;^^^ ♦^** *-S>o y»^ UaJ:3 (J-»
S\^yi yJijt (;;jy*. *^-M>^ *>*Aft *ajKJ Jb tjî^^ u'-A^^
-jls ^ jvXjiJt ».-<-Iâj^ <^J^^ J-<j^*^J' y' c:a.:^^„s».| *X3 A-W.-^
huit mois, entre la proclamation de SafFah et le meurtre de
Mervvan, à Bouçir; ce qui fait, pour la durée totale de son
règne et jusqu'à sa mort, cinq ans, dix mois et dix jours.
Nous avons parlé déjà des différentes versions relatives à
son âge et à son histoire ; quant aux détails, ils se trouvent
dans nos autres ouvrages,
Mervvan avait pour secrétaire Abd el-Hamid , fils de Yahia ,
fils de Saad, le célèbre auteur des épîtres et des morceaux
(Véloquence, le premier qui développa les épîtres et intro-
duisit des phrases élogieuses dans ses lettres, usage qui s'est
répandu après lui. On raconte que Merwan, pressentant la
chute prochaine de sa royauté , dit à ce secrétaire : « Il est
utile pour moi que tu résides auprès de mes ennemis et
que tu paraisses m'avoir trahi. Leur admiration pour ton
méi^ite littéraire, le besoin qu'ils ont d'un rédacteur tel que
toi les engageront à t'accorder leur confiance. Tu pourras
peut-être me rendre service, même de mon vivant, ou, tout
au moins, il ne te sera pas impossible de protéger l'hon-
VI. 6.
82 LES PIlAli;li:S D'Oïl
5wtf>uo (joiuk^i JtAWfcJI i«Xx;(J/yJ» S^>X_& »_^,,_o' aJ' i^j. w_«».i
iifiii (If mon liarcni après ma mort. • Alxl el-llainid répon-
dit : "Ce (pir vous m»' proposez renrorme raltcniative la
plus avantageuse pour vous, el la plus infâme pour moi. Il
ne nie reste qu'à prendre patience. jus(|u'à ce que Dieu nous
délivre on (pu- jf nimreavec vous, • et il .iJomI.i:
Il ratidrciit carlier ma liclrlitt' et avoir l'apparence d'un iraîlrc ! Mai»
f]iii iiu! diMiilpcrait d'iine perfidie manifeste jiniir lonl le monde ?
I.liisloire et le meurtre d' \bou'l-\\ erd cl de Hichr hen
Alul Allali le Waliidil»' se trouvent dans noire lj\re Moyen,
re (pii n<»us dis|)ense d'en parler ici. — Isiuàd, (ils d'AUd
\ll.il» le Kocliairile, raconte ceci : • Menvan elant, dans sa
fuite, arrive a Harràn, me lit appeler et me dit : » Fèro de
Hacliem (il ne m'avait jamais «lonne juscpu-là mon surnom
patronymique), tu connais la situation ; tu ««s un homme sur,
et • le parfum ne se dissimule plus aj)n s l.i noce » (pro-
verbe), dis-moi donc ce (j ne 1 11 im- ••onseilles de faire. — Prince
des Croyants, lui repondis-je. «juel est votre projet? — J'ai
résolu, ronlinua Merwan, de partir a\ec mes mawlas et
CHAPITHE CVT. 83
;i)j_L« (j-4 A^LÇT dJi JjO JsJi* <)^Â^ (^y^\^ ^^y\ («ASteU»
p
JO^ J^i dLJ^ «jls.^ oU.S'i jIjU f«XÀs- f*XÀs- -Ui.J! Jjôî
ceux qui voudront me suivre, de passer la frontière et de
me diiiger vers quelque ville grecque. Là , j'écrirai au sou-
verain de Roum et je m'assurerai sa protection; plusieurs
rois de Perse ont agi ainsi; une démarche de ce genre n'est
donc pas déshonorante pour un prince. Les fugitifs, tous
ceux que la crainte ou l'ambition conduiront chez, moi,
grossiront le nombre de mes partisans, et j'attendrai que
Dieu éclaire ma situation et m'aide à vaincre mes ennemis. »
Lorsque j'eus connaissance de ce plan, et jl était sage, je
vis quelles conséquences, quelles suites fâcheuses il aurait
pour la tribu de Kahtan, à laquelle j'appartenais : «Prince
des Croyants, m'écriai-je, que Dieu vous détourne d'un tel
dessein! Eh quoi! vous laisseriez vos fdles, voire harem à
la merci des infidèles, à des gens sans foi, comme les Grecs?
Vous ignorez ce que la fortune vous réserve : si quelque
accident funeste vous arrivait en pays chrétien, et je sou-
haite que vous n'y trouviez rien que d'heureux, ceux que
vous laisserez, après vous sont perdus. Non, traversez l'Eu-
C.
H'i Ll..^ l'HAll'ill .^ 1) Uli.
-v«]aj U aXî!.^ v_>l^yjul 2^laJb Jo:-^ jj-t aWI wa^n-«I^ i_*jJs-o JkJ
pliialc. <li('rcli07, <l«'s iilli«'s en >>yrM>. dans rharune dos gar-
nisons dr l.i fionlirn', vous y tronvonv. appui et respect;
vous .ivr/ li.iiis teintes res garnisons d«'s soldais dé\oués (nii
\i)Uî> sui\n»nl jiis(|n"«ii KL,'\plc : vous serez, la dans une des
contrées du monde l«'s plus riches, les mieux j)ourvues en
cavalerie et en hommes. \ous aurez devant vous la Svric,
derrière vous rAlii(|ui' : si Ir sucres repond à vos espérances,
il \ous est facile de leiilrer en Syrie; dans le cas contraire,
vous gagnez rAlricpie. — Tu dis \i.ii. re|)li(|ua Merxvan,
j'implore r.iide du Dieu |)uissant et glorieux! •I"!l il traversa
i'Kuphrate n'ayant . en \erit«>, av«'( lui (pie deux Vrahesdc la
Irihn de K.os : IImi ll,irn/.di Selemi, sem liere de l.iii, et
Kawtar, lils d'Asuad Ganawi. Ainsi, l'attachement patrio-
lifpje de Meruan pour la lamille de Ni/.ar ne lui fut d'aucun
scdiurs; Idiii de |j. ce priuc»- lut trompe et trahi par elle.
Ouand il traversa le pavs de Kinnasrin /Chah is et Khou-
nasirab, h-s l'onfiukliiles n'sidant à Kinnasr iti lomherent sur
les derrières de son année. Hims (Kmese, s'insurgea à son
.ippro( lie; à Damas, il i-ul .1 lidter contre liai il, (ils d'Alnl
CllxVPITRK GVl. 85
-_5^l y^A^i^ i>^-*-^ «JiLH^ Vj*^^ i"^-* ét^ aLkAj p? t^*^^'
^ J! j«Jli ^:Sl> J^Jsj »j-^l i (^^ïr-!> o' ti' ^-(^ <!U-ol<»^
cy,.^!^ ÀJ»ij.Jl j.^J y\^ Uo ^jtj ^Ji iLSlv ^^ (j*^lî 1^1 x»U
er-Uahmaii HarachI; dans le district du Jourdain, à la fois
contre llachem, fils d'Amr le Kaisite et les Arabes de Ma-
dhedj; dans la Palestine, conlre Hakeni, fils de Sanaàn, (ils
de Rouh, fils de Zinbà, adversaires que sa mauvaise fortune
lui suscitait. Merwan comprit alors qu'Ismàïl, fils d'Abd
Allah le Kochaïrite, lui avait suggéré un conseil perfide, au
lieu de prendre ses intérêts; (juc c'était une iaufo tfavoir
associé à ses délibérations un membre de la lamille de
Kahtan, un homme impatient de \engeance et <[ue sa pa-
renté rendait acharné contre les Nizariles, ses adversaires;
enfin, que le projet vraiment sage était celui dont il médi-
tait lui-même Texécution, cVst-à-dire de passer la IVontière
militaire, de sY'tablii- dans une des places grecques et d'en-
trer en correspondance avec le roi du Roum, en attendant
de pouvoir aviser à ses afiaires.
Au rapport de Medaïni, d'Otbi et d'autres historiens,
Merwan, en venant camper sur le Zab, équipa cent mille
cavaliers tous bien montés, choisis parmi les troupes que
la Syrie, la Mésopotamie et d'autres pnninces lui avaient
KC) LES PHAIRIKS D'Oïl
u'^J^^ ^_jjOJI_5 (_>LUJI ^ilXj :>l_y-*J liû^ik-* J^A^ajl^ c^ (^ '^Wl
•
fonrnirs. I.cjoiir (U" In bnlaillc. Ici s(|iir Alxl .\ll;ili. lilsd'Mi,
se iiioiitra a la IrU» «les Ao/r.v, iors(|n»' sur !•■ IkuiI de rariiuT
s«' (if'plovoKMil les hannirrcs noires (iiic portaient des ca-
valicis montés siu" des cliaineanx haetriens, dont la s<'lle
riail t'ii bois do saule <m de (jurh , Meiuan dit alois à son
«•nlonrai,'f : • \ oyez-vons leurs lances (|ni se (lie>scnt serr«^»s
coninii' un l)ois de pahnicrs? \'ove7.-\ous, sur ers (liaineaux ,
leurs haunicres (|ui s'avanei'n! s<Mnl)lal>l)'s a d'épais nuai^es
noirs.'» il parlait •■iH'orc, lorsfpi'uiu' xoirr de ( orlx-auv
sortit d un loiiirc cl se ramassa autour du pirmier drapeau
d'Alid MIali , mêlant la noirrriir de leur plumage ù a>lle
«les lianniérrs cl des éteixlards. Merwan remarqua celte rir-
ronstaner ri m lira un pn-sa^»' fàcln-ux : • \ Oye/.-vous, dit il .
If non se m< li'i ,ni iioii •' • V.u ellet . ces corbeaux ressem-
blaien! a de sombres nuées; ef , s'apercevani fpie les lron[)es
qu'il avait clioisies donnaiciil <les signes d'iiKpiictiule,
d anxi«'tc et de laiblrssf, il ajouta : • \oilh un»' giaiidc loiilc
CHAPITRE CVIl. 87
aj-il*£ cbili^iLÎ iijtJt:! *XaJ c-*ÀkII *Xa£ (^i (j-U^ (j)J *<W5 ♦^-**
çj^ Oc\ifc. *A_jlJ iJw.*is-£ j^iX^ii Îjt-J^iii ^yj ^.^ ^^ cA'*'^^
Oi^^ÀJi jÎ tl-i^^ *~jl/»^ (_j|jj!5Xoj ^A,*ji AÀaw ^i».iJl J-*-^ ^■ô'*»'
mais que peut le nombre contre raccomplissement de la
destinée? »
Les autres laits relalifs à Merwan, pondant la hataille
du Zab, se trouvent dans nos Annales historiques et notre
Livre Moyen; nous n'avons donc pas à y revenir ici. — Dieu
est le dispensateur du secours !
CHAPITRE CVll.
KHALIFAT D'ABOU'L-ABBAS ABD ALLAH , FILS DE MOIIAMMKD , SAFFAH.
Abou 1-Abbas Saflldi (Abd Allah, fds de Mohammed , fils
d'Ali, fils d'Abd Allah, filsd'Abbas, fils d'Abd Mottalib)
fut proclamé, le vendredi i3 du mois de Rébî II, i32 de
l'hégire, ou, selon d'autres, le mercredi ii de Rébi II, ou
bien encore, le i5 de Djemadi II de la même année. Si»
88 LES PJUIRIFvS D'OH.
^141 »x^-dl <Ji ws5^^ >-^^^^ o'*^' *^^ a-* *^' 'V* ^^^
mèrese nommait Raïlali, fille (rohoid Allah, lilscrAlHl Alfali .
dis dWhd «'l-Modaîi , la Hairlidc. Le vendredi snivant, il
se rendil en coi tcf^e a la grande mos(jnée, ef prêcha del>oul
dans la chaire, contrairement à l'nsage des Omevvades, (|iii
|)rèchaieiil assis; anssi le penph' l'acclama en disant : • Cou-
sin de rapôlre de Dieu , tn as ressnscité la sainte conlume! »
Aj)rès nn règne tle quatre ans, neni mois e( vingt jonrs, il
nioiMiit à Anhar, tians la \ille(jii'il avait londee. Sa mort
oui lien le lundi 1 2 de Dou'l - hiddjeli , i3(); il était âgé ou
de I renie In lis on de xingl-nenl ans. Sa mère avait épous(
(en premières noces) Ahd «'l-Melik. (ils dr \Ierwan, à (jtii
elle donna nn fils nomme Haddjadj ; à la mort de son pre
mier mari, elle épousa Mohammed, fils d"\li, (ils d'Abc
Allah, fils .rVhhas. dont elle eut Ahd Allah Sallah , Oheu
Allah. Dawond il Maimonnah.
CHAPITRE CVII. 89
yijj^ (j^ *i sL^ ^ (ji ^£^ uLr-^*^ j.U^i pçN^^i (j^A=^ U3
»»x*j *i ij^-S^ ^ (j'j *-^^^ *^4^j a]^*xJL -IaxîL sloji^
j^\ j^ ^j-ftiâ^J -JS^^^y (S-fr^' ^*>V *j'^ *i^^ >y «XjJI^Lc
J^xj y! sUsji l^W) JJi i >i /<v«^_j -oUJUJi^j (jl^wl^isT âUtXJl
RESUME DE SON HISTOIRE ET DE SES EXPEDITIONS; PRINCIPAUX
ÉVÉNEMENTS DE SON REGNE.
Ibrahim Vlmam, prisonnier clans Harrân et convaincu
qu'il ne pourrait plus se soustraire au ressentiment de
Merwan , fit son testament en faveur de son frère Abou'1-Ab-
bas Abd Allah (SaiTah). Par cet acte, il rengageait à fonder la
dynastie ; il lui recommandait d'agir avec énergie et promp-
titude, de ne pas rester un moment de plus à Homeïmah,
mais d'aller sans retard à Roufah. Le pouvoir, lui disait-il,
devait infaillii)lement lui appartenir; une tradition certaine
lui en donnait l'assurance. 11 lui révélait l'œuvre accomplie,
dans le Khoraçàn, par les missionnaires et les nakih (man-
dataires) ; il lui traçait la ligne de conduite à suivre à cet
égard et lui recommandait de ne pas s'en écarter. Il con-
fia cet acte, avec toutes les instructions qu'il renfermait, à
Sabik le Kharezmien, son affranchi : ce dernier avait l'or-
dre, si son maître était victime, la nuit ou le iour, d'une
agression de la parf de Merwan, de se rendre en toute
UO LKS Pi; VIJUES DOH.
i<^g^^\ jl ^<j»- w»^i i ^^ t^^l '^-v^ (^v^' ^y^ ^^
(-J'uui 'Lll Jl /»..^Jt^ j^!^ ^y^->-> k^ v^ -^^ *^^-^ •'^^3^**^
*— *— *-^-=*- CJH vJ-* S"^^ J^-A-*« uî>^.s.-, t_v|j ^ "^^ iwolyfii'l
liàlc ,( lloiiiciinali , tl tir rciiitllic li; k'.sliiiiiciil a Ahoul-
M)l)a.s. Apn's le nnMiilrc (ribraliim , Sahik cnnriil iiiinHtlia-
U'iiiont à lluiiKimah, (loiiiia à Ahou'l-Ahltas le Icstainent de
sou fn-re d lui anmuu-a qulhialiini avait cessé de vivre.
Abou'l-Ahhas lui prcscrivil <!<• iif p.is diix' un mol do cet
écrit , r\ (if se ( Diitciilrr de faire connaîln' la iikm t (rihraliiiii.
Kiisiiilr, il mil (|Mclc|iu>s-(m.s de ses pan-iils ait (oiiraiil de
ses [)r(t)rts, ru Inir dcinaiidaiit aide et ccNiperation ; ('claient
AIk)ii Djalai Al»d Allali 'Maiiroiir) , son iVère; YVa l)»'ii M<»u(;a
Im'ii Mnliammed, son neveu; Ahd Allah hen Ali, son oncle;
puis il lit mute rapi<lenienl vt'rs Koulali, a( i(»m|)ai,'ne de
< rs |i< rsonuai;)'s <-t de (|nfl(|ues autres mcinhresde sa la mi Ile,
fil |)(lii MDiidire. line Icmme arabe ^du désert) rencontra
1rs \i»ya;^eurs pies duu puits, sur la route qui les condui-
sait à Koulali. I.nrsfpie Al)Ou1 - Abhas, son frère Alxui Djà-
far et \l)<l Allah, son oncle, s'aj)prorhérent du puits avec
Iriii rscorle. cette femme s'écria : • Par Dieu . je n'ai jamais
vu d lionimo dr ccllr iiiiiir'. Il \ a la un Khalilc. un se-
CHAPITRE CVII. 91
i^flX>i Lfc^ ^^ (^ AWi JsjLft <jl t^jU;!^ i jvjft jJ-aIc (^^^j>à£0^
jfc-jJ yU»(î^j«s». J^l ïlSj^ *-t^'^ AA-V»*^ *^-S=^^ »^-^-»^-* (j^
^iM ij ^^^£^^ i^A^! ^j ^-^ U^A/^-î ''^^^'^ <-aa_j' jj*.U*II
cond Khalife, et un Kharédjite. — Servante de Dieu, lui
tienianda Mançour, que veux-tu dire? — En vérité, reprit-
elle, cet homme régnera,» et elle désigna SalTah; «toi tu
lui succéderas, et voici celui qui se révoltera contre toi;»
elle montra Alxl Allah ben Ali. En arrivant à Dawmat-el-
Djandal, ils rencontrèrent Dawoud ben Ali et son fdsMouça
partis de l'Irak pour se rendre à Homeïmah, dans le pays
de Gharat. Dawoud lui demanda quel était le but de son
voyage; Salîah lui en révéla les niotii's, il lui apprit que
le Khoraçàn s'était soulevé en leur faveur avec Abou Aîos-
lim, et enfin qu'il voulait assaillir Koufab. — « Abou'l-
Abbas, lui dit alors Dawoud, tu songes à t'emparer de Kou-
fab, tandis que Merwan, cheïkb et prince des Omeyyades,
au milieu des populations de Syrie et de Mésopotamie,
menace celles de l'Irak; lorsque Ibn Hobeïrah, le cheikh des
Arabes, commande à toutes les tentes arabes de l'Irak! —
Cher oncle, lui répliqua Saffah, qui aime la vie, végète;»
et il prononça ce vers d'EI-Acha :
02 LES PIlAir.lKS Don.
*^J (iJ>-»- (jW>'^-«' (j-» 0^3^-=*- ^"^-^ _^i jl^^ <\i^l Jowi (S"^*-
Jjli IjuJ?^ fi-^j^'^ -kiyiL ik^-M. j,i ;t^ 5iyw,.il, !w»« a:»aj J^I
Non, la moii , si jo la Mibi* .sjiis lail)lc>sc . ii (*nI |);in iim- liniilc, aldis
qiip l"«'\ist«'nrr psl ni pi-ril.
l).i\Miii<L SI* rcluiii liant \v\s son liK Moiira, lui dit:
- Mr)n fiifant, Uni cousin a raison; irlonrnons avec lui, et
a nous la \ic avec la puissance, ou une mort {glorieuse!»
puis tournant hridc. ils Ir sui\ii°*-n(. SalVah continua sa
route <•! entra dans Koul.di. Or, AIxtu Salaniali liais , (ils de
Snirïnian (pu dail du parti deSatrali, avant appiis l.i mort
d Ihraliim l/ffu/rii, couvait le piojcl d'ahandonner la |)ropa-
j^ande ahliassidc, pour se \ouer à la lamill»' d'Vhou Ta-
lil). Ahou'l-Abbas étant donc arrivé secrètement a KuuCali,
aver ceux de ses parents ([ue nous venons de nommer, Ahnu
Sal.iiu.di. < Im'I du parti tiinr dans cette \ille. fil descendre
tous ces etrani^ris niscndile clic/ Wclid, (ils de vSaad.dans
le «piartierdes lienoii Awd, Irihu \einenilc. IMus haut, dans
le cliapitre consacre à l'Iiistoire tie Haddjadj, nous avons cité
lis (pialitfs cl les mérites de cette Irihu et son «'•joi^ncnirnl
d'Ali et de sa postérité sainte. ((>!. i. \. p. .i.^i et suiv.)Jus-
(\\\\\ ce jour, en 3.^> de l'Iie^ire, dans toutes les contrées
CMAPITUE CVIl. 93
(j^jXao i \i^\ (J**^^' J.' |*^*>0 ^1^^ ^^-^^ jo^JJ J^3 <ÎUC«
«XJ^J (_,»Ajilj <X:>^i (O^ *~â-^^ A-jU^ (JVJ^^ (jJVJiLÀ.jÎ <\Àav
J
fJoiiXj] ois*. -U^l f<v.iû»j5 J«Ai u i>,J^ ^\ ij^ tX3_5 jj*.Ia*Î!
iCià»^j (^ CJrJ^-'^ **■* ^-f'-^S (^*^'*^ ^^ 4?"*^ <i^ (fc'-^î M^
çj-J (^-«^ (^ '^î «Xa£ J^4^ ji <jl^ 4-JlJo jî Q.J (^ (^j|
que j'ai parcourues, dans tous les pays que j'ai visités, je
n'ai jamais vu un homme de cette tribu que je n'aie trouvé,
en sondant ses sentiments secrets, Naçihite (ennemi des
Alides) et partisan de la race de Merwan et de sa cause.
Abou Salamah se tut sur l'arrivée d'Abou'l-Abbas avec sa
suite, et les mit sous la surveillance d'up de ses officiers.
Abou'l-Abbas était entré dans Koulah, au mois de Safer i32
de l'hégire, et, durant cette même année, la poste com-
mença à porter des lettres adressées aux enfants d'Abbas.
Abou Salamah, depuis le meurtre d'Ibrahim Vlmam, re-
doutait la ruine du parti qu'il avait embrassé et ses funestes
conséquences pour lui-même; il confia donc une mission
(secrète) à Mohammed , (ils d'Abd er-Rahman, fils d'Aslam
(^slam avait été affranchi du Prophète). Il écrivit deux
lettres de la même teneur, l'une à Abou Abd Allah Djàfar,
fils de Mohammed, fils d'Ali , fils de Ilureïn, fils d'Ali, fils
d'Abou Talib, l'autre à Abou Mohammed Abd Allah, fils
de Haçan, fils de Huçeïn , fils d'Ali, fils d'Abou Talib (que
Dieu les agrée!) , les invitant l'un et l'autre ù venir le trouver
9a LES l'i; \ihii;.s Doi;
t.
l^_^-^ ^_J J--^*' J-^'' J^J-*»»^ Jiî_j »i ^jLwj^j-iw J^l Xjt*j
Xcc*", X)U_5 lyUi J_^_; ji *i J« t^T^ AJtU» A,t»-« _^i xt^^
c^^j"' J^Ua-^^ ^ IpJaL». Lj Lût^Ai> J>-*_»tJ !jL» l*Xi^ Ll
jxMii' (■lie If hiil (le s,i |)r(i|)a}^aii(lf cl recevoir le serniciil
<les Klioraeànieiis. Il recoinmaïKla a ce messaf^er de se hàtcr
el (le ne pas se (loniier I a|)|)an>lic<' (le Teiivove diin Hlissioii-
liaiie. M<»li.iiiiiiie(l se leiiilil a Mediiie, elie/. Ahou Ahd Allah
Ojalar, on il arriva de iiiiil, se |il (uiuiaitre jxxir \\\\ nies-
.sager d'Ahoii Salaiiiali (I lui reinil la lettre. Mioii Ahd Allah
lui dil : • nn'aiii' de ( orninini a\e< Vlioii Salaïuah , |)iiis(|u'il
<'sl le |)artisaii d'un aiilr(,'? — .le ne suis (|irnii envoyé, ré-
pondit «cl hoiunie, lise/, celle h'ttre cl reponde/ coiiiiiie
vous le inj,'ere/ convenable. » Aboli Abd Allah lit apporter
lin llaridx'aM, prit la lelti(> d'Abou Salamah, la linl andcs.sns
du flainbean . jn-icpia ( c (piClle fVit consumée, et, s'adres-
.saul au ini'ssa},M'r : •• Iidoriue loii uiaîln:, lui dit il, de ce ijue
iu as vu; « puis, il pionon<;a ce vers de konieil, llls de Zeid :
O loi qui nlliiinrs If fm , i| nambrra pour un aiitro; o l)iirli<Ton
<|iii nlial? (Jii hi»'.!». il iiViilrera pas (I.tii<- I.t rli«ri.'r!
CHAPITRE CVII. 95
A^l ^«>-» ij^**^ (J-^ -^^ '^■^* c3^ »«XÀ* ^j-« J^j-w-yi ^y-^
^^ JJI -^Ji ^J> «X* (j^ y\^ U^ Aj gJoij &\y»^ aKaJU C_»Uiîi
/yjjjl *i)|Ufc^ ii_j--*ii y^A-^-J ^i3j-*l Ool! ^lwiij.i^ Jl 1^.^*^^
Jjî>^ (6"^^ '^-^^j ^' (»4-*^«^* tî^*« t-^^ ooH ^3L?*'' i^<xi
Le courrier le quitta pour aller chez Abd Allah, fils de
Haçan, auquel il remit la lettre. Celui-ci l'accepta, en fit la
lecture et manifesta sa satisfaction. Le lendemain du jour
où il avait reçu ce message, Abd Allah monta sur un âne
et se rendit au logis d'Abou Abd Allah Djàfar, fils de Mo-
hammed Sadik, lequel, en le voyant, parut fort surpris de
sa visite. Abou Abd Allah était plus âgé qu'Abd Allah :
«Père de Mohammed, demanda-t-il à ce dernier, cest sans
doute une affaire grave qui f amène ? — Plus sérieuse qu'on
ne saurait le dire. — Quelle est-elle.^ reprit Abou Abd Allah.
— Voici une lettre par laquelle Abou Saiamah m'appelle à
fœuvre qu'il a entreprise; déjà nos partisans sont venus du
Khoraçân et se réunissent chez lui. « Abou Abd Allah lui ré-
pondit : «Père de Mohammed, depuis quand le peuple du
Khoraçân a-t-il embrassé la cause ? Est-ce toi qui as envoyé
Abou Moslim dans le Khoraçân .3 Est-ce toi qui lui as ordonné
de se vêtir de noir? Ces étrangers venus dans l'Irak, est-ce
pour toi qu'ils se sont réunis.»* Les as-tu convoqués? Con-
OC) I.I.S l'i; \iiui;s d'oh.
^1 Jl J.5AJÎ1 ^j^A ^^ 4Wl vXa£. A-CjLcJ l»Xja-i A.^^* (JjKi
*i JUi A^ill » j^ i^.X^ -î^^ '«W- 4^1 ->»JI •>^H Ui Jli
j^-i ^j^j i<^^\ a*Xi& (^*x^ yû U 4^1^ y-*^ **^' *V^y'
iil.*ÀX U ^!_5 ^ki Jlï ^^^ù:» Jy»i! aX5I vXxc a^-jU» rjU-i^J tJu^
<^ ^J ^! t Jsjû U AMi_5 AXil *Xa£_j^! JUi Jw^ iîl JJi ^r^
(jl J^xi a.jLa-j c-0)-=>-i JolJ_j c1)»XJ>^ ^^^-r^j ^ (S'^^^^ *i»^j
.a\Jo Jlx» -U'yl praûvji ^ »iil^i \jy.^'jJ^\ ^_j^ ^j *^jj'y=^
n;iis-lu inôiui' iiii seul (rcnlic ciiv;*" AI»! Allah ciilania
nioi-s uni' discussion ol il liiiil |)ai (lir<' : «Ce Cju'oii vnil .
c'est la Domina lion de Aldliaiiinicd mon (ils, parce (jn'il est le
Mrlidi dr ((Ile iialidii. — 'Idii (ils le Mchdi dv ce j)cii|)lc!
s'écria Ahnii Alul Allah; mais silùl ([iiil lircra son sahrc
hois (lu loiirrcaii, il pi'iiia! •> De la. iioiivcllr discussion , où
AIkI Allah s'cmporla jnsciua diic; « Iji vcrilc, Ion opposi-
tion n'a ([h'om mohih'. c'est la jalousie! — I)i(ni sait que je
ne\eii\ (pic Ion jticn, replicpia Ahou Alxl Allah , sache donc
(|u'Al)()U .Salamali m a\ail écrit dans les nu'nics termes qu'à
toi; senlemeiil sou messager n'a pas re(ti <\r mm un aussi
hori a( r util ; j'ai hi ùle sa lettre sans la lire. ■ .vbd Allah
sVIoigna miMonlent de chez Diafar; (railleurs, il ne reçut
plus la visite du ni<'ssai,'er d'Ahou .Salaniah, jus(|u'à ce que
Sallah IVil re( ( Khalife. \ oi(i r(\|)lication de ces faits.
Abou Honieid de 'l'ons, (piillanl , nn jour, le camp , \ int à
Koid'ahei renconira Sahik le khare/inien . dans !<■ marcbédes
balayeurs. Il lui rleinanda des non\ elles d'Ibrahim Vfmam,
CIIAPITIIK CVII. 97
^ isl A.^^V.J »^_^iwij ^j*UxJl j,! Jî Oj--uajlj wiUi i jj*UxJi
*X^^ Li ^1^9 ^^^î (Jl ^^.jLw î«Xi;^ (6-ô"^>^ y^ <rr^ (j^^
-Lwi/Î (^^t JlJi_3 if^x^ ;jw«5 (J^LaxJI J.I (^ !:iVjfci (S''*' Uaï'^
et apprit qu'il avait été tué dans sa prison , par ordre de Mer-
wan, qui se trouvait alors à Harràn. «Quel est l'héritier de
l'imamat? den)anda Abou Homeid. — Son frère Abou'lAbbas,
répondit Sabik. — Où est-il? — Auprès de toi, ici, à Roufah ,
avec son frère, ses oncles et quelques autres parents. — De-
puis quand sont-ils ici? demanda Abou Homeïd. — Depuis
deux mois, — Veux-tu me conduire chez eux aujourd'hui? »
— Sabik lui donna rendez-vous au même endroit pour le
lendemain matin, désirant auparavant obtenir l'autorisation
d'Abou'l-Abbas. — Quand il alla raconter à celui-ci ce qui
venait de se passer, Abou'l-Ab])as lui reprocha de ne pas lui
avoir amené Abou Homeïd sur-le-champ. De son côté, Abou
Homeïd se hâta d'apprendre la nouvelle à quelques géné-
raux du Khoraçân, qui se trouvaient dans le camp d'Abou
Salamah , entre autres à Abou'I-Djehm et à Mouça ben Kaab ,
le plus puissant de tous. Sabik vint le lendemain au lieu in-
diqué; il y trouva Abou Homeïd et ils se rendirent ensemble
dans la demeure où Abou'l-Abbas se cachait avec les siens.
« Qui de vous est Vlmani ? » demanda Abou Homeïd. Dawoud ,
VI. -
98 LKS pi; MHIKS DUli.
^^ ZS^^ rSxxxk:^ \JKJ> JL«^ jj*Ux>'i 3' J,\ ^ ^ :>_5l:> jLiii
Jo».:>^ -^^j^s kiL'jvj i^-t^-*». ^i k:;^ s^^joU» il_j.x.'I ^y=ri sl^lj
^ kil_Ji_j S;U^1 jLtaJi l_j-jl <.5*-=*- ''"^*-^ vj-VJ o**^^' ^^ ^r*^7*
j^vLaxj w^:5« aa).£ ^^1.) .aJJ! J^,*^ âjU^l jli ^j-. «-^Ui <>^jar-vil
i^5v»- A,ji^_jJl3 Aj^JI ilî ,j-.^ /»~»X*» (.^yiJl J->^^ Aaà^_5 *Tir'
^ :>^li aJJ ïSjiJ ^-jS^ -oj' 'v*-=»- l**^*-^' "^^^^^ - ' >■ A(}ol
lilsd \li, lui (Icsi^iia \!)(>u I- \Ij1).i>, m disaul : -• \ oici voln'
Klialirc. " Le tîéiiéral s»- piosterna ;m\ pieds de ce dornier, les
haisa cl Ir ^.diia du lilicdc Klialilc, a\,int inèiUf (jifAIx)!!
Salaiiiali «n iVil inloiiiif. Les prim ij)au\ clids de l'armée
aiiivnciil ajois cl prètereni .stiinciil. \l)Ou Salamah, dès
rpiil sut la nouvelle, se hâta de prononcer le sien. Ensuite
l'armée enlia en i,'rande Iciiue dans la \ ille el se iorma en
lif,'nes. ()ii lil prciidii' 1rs devants aux cavaliers; \i)Ou'l-
\l)ltas monta a cheval avec sa suite, (!l le ( ortei^e enlia dans
leclialeau dti GouNcrneincnl, l«' \eiidrcdi \ 1 d«' Hehîll, i32
<lc riii'i^'ire. Nous a\ons si;^Miale |)lns liant (\ovez p. JS7)
la (lill'r renée (I'()|)i nions ( oiiceinanl le mois 011 \I)om'1- Vbhas
lui proi lame, \pres cela, \\ se lendif a la },'ran(le moscjuce,
sise dans rcnceintc du ciiàleau ; la, il loua et remeicia Dieu,
exalta la f,'loire du .Sri',Mieur el ses bienfaits, puis les mérites
dn l'rnpjièlc cl de < cii\ qui avaieni Iransnn's le pouvoir el
ilicrila;.;»' dn l'roplicle) jnscpi'à lui-même; enfin il fil de
lionnes proniesses an peuple et cessa de parler. Son oncle
CHAPITRE CVII. 99
^5C*^ Jt (j-lA«Ji _^i 3 r-^3 ^JH ^' ci-^ tô*^^ 5*^^ CiTr^^î
Ml '^^
dlJJLî *>yLS ^Jy£■ j! Jl (^ (J.J ^1 -Xa^ ^^-t^-? tivxj^ <^ yj)
Dawoud ben Ali, qui se tenait dans la chaire au-dessous de
lui, prit alors la parole en ces termes : «En vérité, entre
cette époque et celle du Prophète, vous n'avez eu d'autres
Khalifes (ju'Ali (sur qui soit le salut I) et le Prince des
Croyants qui est derrière moi. » Ils descendirent de la chaire
et Abou'l-Abhas se rendit au camp, dans la demeure même
d'Abou .Salamah. Il chargea son oncle Dawoud ben Ali de
gouverner en son nom la ville et le pays de Koufah. Son autre
oncle Abd Allah ben Ali reçut l'ordre de se joindre à Abou
Awn Abd el-Mélik ben Yézid, et ils marchèrent ensemble
contre Merwan. Nous avons raconté déjà comment les deux
partis se rencontrèrent sur le Zab, et la défaite de Merwan.
Abou'l-Abbas apprit bientôt que son rivai avait été tué, à
Bouçir, de la main d'Amir, fils d'Ismàïl. D'autres prétendent
que Merwan fut tué dans ce combat nocturne par un cousin
d'Amir, nommé Nafi, fils d'Abd el-Mélik, qui le frappa sans
le connaître, Amir, dit-on, après avoir coupé la télé de Mer-
wan et s'être emj)aré de son camp, pénétra dans l'église oii
7-
100 LKS l'H\li;iKS D'oi;.
Mcrw.in sCl.tit iiislalh-, s'assit sur son si(''«i;e el man^L-a \v re-
|).i.s ])ir|);irr |)(nii soM cmifriii. [ uv lillc tlo rclui-ci, l'aînt'e
(le SOS cnljinls, uoin\i\rv Oiimin-Mcncnn , se préscufa devant
\iMii il lui (lii : « Lf> (Icsiiii (|ui a précipilc Merwan do son
siô}j[o pdiii l'y assooii, «jui l.i |)(iiiiis de maiif^cr à sa lablo ,
dr l'ciiiparer de ses hims «i de disposer de son rovannîe,ce
même deslin peut aussi bien l'enlever les ravenrs (|n il l'ac-
corde. • Mioii I \l)l)as su! lii roiidnilr d'\iiiii ri le laniraîre
Irmi p.ir (rllc Icidiim'; d rn fui iiiitc cl écrivit à Annr:
M iliinnriix , lo respi'( I du ,tu hicii luiil-puissaul in- dcxait-
d pas l interdiic do niant,'f r !<■ repas dr Mn wiu , do l'asseoir
sur son sioge, sur ses lapis, i\v l'appuyer sur ses coussins?
F']n vérité, si l'Iùnir dos Croyants ne proférait croire (juo lu
as a<^i ainsi pai' ii,Miorance et sans («'dor à la vaidté, certes
sa coloio sauiail t'infli^or une lecfui torribio. cpii serait, à la
fois, un cliàtimenl pour loi et un e\eni|)le pour les autres.
I>és que tu recevras la lettre du Prince dos Croyants, fais
.inieude liouorable de\aul le Dieu Ires haut ; éteins son COUr-
CHAPITRE CVIl. 101
roux par des aumônes et des prières qui manifesteront ton
humilité : jeûne pendant trois jours et ocdonne à tes com-
pagnons d'armes déjeuner avec toi. «
Abou'I-Abbas , lorsque la tête de Merwan fut apportée et
posée devant lui, s'agenouilla et demeura prosterné long-
temps; puis, levant les yeux au ciel, il dit: « Louange à Dieu ,
qui n'a pas laissé ma vengeance inassouvie devant toi ni
devant ta race! Louange à Dieu, qui m'a donné la victoire
et m'a protégé contre toi I » Et il ajouta : « Que m'importe
maintenant quand viendra la mort? J'ai vengé Huceïn et la
postérité de son père (Ali) dans le sang de deux cents
Omeyyades, j'ai vengé mon cousin Zeid, fds d'Ali, en brû-
lant le cadavre de Hicham, et le meurtre de Merwan a expié
celui d'Ibrahim mon frère. » Ensuite, il prononça ce vers :
S'ils avaient bu mon sang, ils ne se seraient pas désaitérés : tout lenr
sang ne peut non pins apaiser ma colère !
Et se tournant vers la Mecque, il resta prosterné long-
temps; puis il s'assit et, la pâleur au Iront, il prononça ces
vers dont l'auteur est Abbas, fils d'Abd Mouttalib :
102 LI>S l'i; AIHM.S I) ()|;
\^^\ jhx» LuU"! S ^^^ oxdjb byusAo jl U^_^> jl
U»>ou.— > L^yl p_j-j (Jl ^^j l_jjyX) ^^Ai> ^U^l cT» (j^j^y»
SjÛwj u'^^»^ *bj^ .>vr».l ^\(j ^^^y^\ a^Aii ^^ 5.Xx> ji
I^U^ ^yJl ^Ui i ^\^ xil ^0^1 t^»>^'' ^w.ly.^j ^U:^!
yj\ JL- !jv_iû oyu. (XTi Jlj_5 AjU^i Jl cAjuJi ,j-Uj«JI LI ^j!j
Notrc tribu nous a refusé justice; niais ces sabres cl(*i;«)nHaiil h* san);.
r|ue tiennent nos mains, nous ont fnit justice.
Fis sont i'iirrititge de cbrïkhs d'une valeur t'prouvce, <|iii 1rs brandis-
saient en marchant au combat, où ils étaient au premier rang.
Lorsque ces sabres mêlent les tètes humaines sur le cbamp de bataille,
ils les laissent semblables à des oeufs d'autrucbe , brisés en morceaux.
La (Ifiailc (le Mcrwaii lui cliaiilcr a l'i-iivi par les poL'lcs.
— Al)()ii"l Khaftal) ti«Mil ce (jiii stiil d" Xboii Djàdali, lils de
llnhnrali Makli/.oiimi. ('.cl Ahoii DjAdali lui im des niinisti-e.s
ri des coiilidciits dr MtTwaii; mai.s, loi-.sf|nc la lorlime .se dé-
clara pour .Aixtnl Ahhas (SafTah), il se joi^'nil a son parti
vi li<,'tiia partiii les olVicitTS rt les C()nipaj,'iitiiis (pic le prime
s'était choisis. Il sp trouvait dans la salle de nccplioii, ce
jour-là , lor.stpic la icic Ar Mcrwan fut «'xposcc d('\ anl .M)i>ii'l
Vhhas, tpii résidait alors à Noincmiali. I.c priiic»; .se tourna
vers le L^roiipe de ses coiirlisans et dciiiauda : " (^)ui de \1)us
a)nnait rrl liDiiiinc' • Ahou Djàdah ajoute : .Je pris la pa
rôle et dis: • Moi . Sire; c'est la lèle d'Ahou \\a\ el-Melik
\ler\\.m . llls de Mnh.nmined , de celui fpii. liicr encore, t^lail
CHAPIÏHE CVn. 103
(jyb> (_^ l^wiii' «J^j-J vAJij «X»^ -Lii-i (Jj*aa»»_j ca-mi *Àa« cxAâ
j^^Uxil _^î y\(5 »^UaW «-:>U4J3 c^M-wA^i J^i ;j^ U^* ls*^i^i
L^.i !->.siS^i 4^i-5»- 5^L»» Jjjl is* ^J -i^A-» ci**j ^L -i"^ îiî
&j-^j (S^-J <J_j-« ^ili»» (jjJ ^Lf^X^M ij-« J_5i !*X;»-Î Jv^j kâ
notre Khalife (que Dieu l'agrée I). >■ Aussitôt tout le parti du
prince se tourna vers moi et me défia du regard. — « Et eu
quelle année était-il né? me demanda Abou'l-Abhas. — En
l'année 76, » répondis-je. Le prince se leva alors, pâle de
colère, et l'assemblée se sépara; je m'éloignai aussi, en me
repentant de mon imprudence. Cette scène fut bientôt di-
vulguée et devint l'objet de toutes sortes de commentaires.
« Mon Dieu, me disais-Je, voilà une faute qui ne se pardon-
nera pas et dont le souvenir ne s'effacera jamais. » De retour
chez moi, je consacrai le reste de la journée à prendre mes
dispositions dernières et à faire mon testament. La nuit
venue, je fis mes ablutions et me disposai à réciler la prière ;
car, lorsque le prince méditait quelque projet, c'était pen-
dant la nuit qu'il envoyait ceux qu'il chargeait de l'exécu-
tion. Je veillai donc jusqu'au matin; quand le jour fut
venu, je montai sur ma mule et cherchai dans ma pensée
à qui je pourrais m'adiesser dans la situation où j'étais. Je
ne trouvai personne de plus apte à me servir que Suleï-
man , fils de Khalid, innivla des Benou Zohrah; attaché au
10^1 LKS l'JrMiUKS D'On.
liJpi t5;_^-=»- /•-*J Jls Aj*-jLfui (jvjL«^1 ^^-a^I j(v5:>l *_-<.)>Jij A;Uji^
l.x^ j*^' aj1_j o»!!^)^;^-. *jtXj U A^ cw.U*Jl jl Jl ^k ^^1
y^ Jyo yi^ jUi ,_^ JutXj U; ^^lj»? jJU> _^I ^^-^>-5^. J^J^"
(j'-xk}^ S^Kjkt o;)^»J»i^ i'>jtf"l3 XfilÀia-oj (iji i^j^^ \j<A^\ ^JJ\
parti (le «T priiifM!, il or<ii|)nil une [>lacf' «"levrr auprès dv
lui. .r.ill.ii iloiic If lidiiMT rt lui (lis : » Esl-cc (pic |c |*riiicc
(les Croyants a pailrdr moi, iiiti? — Oui, me rcj)()ii(lil-il ;
il a été question de toi, et le Prince s'est exj)rinié en ces
termes : « AIxri Djàdali rsl le (ils de notre sœur. Puisqu'il
est lidelc à la mémoire de son (ancien) maître, si iioiis lui
ac(nrdons notre laveur, il se nionlrera plus reC(U) naissant
encore envers nous. • .le remerciai mon interlocuteur et lui
témoignai ma recnnnaissanee; puis je le (pnltai , en lui e\-
|)iimanl tous mes \(ru\. .le eonliimai donc de nw piésenler
elle/, .Ahonl-Ahhas, comme j'en a\ais l'Iiahilude, et je ne
reçus (le lu.i (jiie de hons traitements. Cependant les propos
({(le j'avais tenus dans le salon An l'rnice, (pMiid nu a|)p()ila
la léte de Merw.m, s'étaient ehrmtes, et ils parvinrent aux
oreilles (r\|.oii DjAlar el d \li.l Mlali, enl'anls d'Ali. \l)d
\ll.di driiuiif-.i, dans une lettre a .Abou'I-.Ahbas, ce (pi il avait
.ippiis de rues dis(r)iiis, (>ii .ijontanl (pie c'était chose qui
ne ,se pouvait pardonner. .\u conliaiie, .'\l)oii Djàrar, après
lin avfiii l.iil ptil lie sr-s in loi ni. il ions . éi iivail an l'iinee :
CHAPITRE CVH. 105
*>^ji^ -fcj c:>li jU XiL^j-As» »^<xiï ^y*o^ i-^^S^m*^^ Wy-»-* yo '-«
:: -»
** t *** I
«Xi Jlï xkS- u-Uîi u-« '^^^ ti5 ^i^b o^ ^=?'J"=^ ^ 'i-*^ ^^
« Cet homme est le fils de notre sœur; il est plus digne do
nous de lui faire du bien et de le traiter avec bonté. « Les
termes de ces deux lettres me furent répétés. Je gardai le
silence; mais plus tard , longtemps après tant de vicissitudes
du sort,je me trouvais, un jour, à la cour d'Abou'l-Abbas,où
mon crédit n'avait fait qu'augmenter et ma faveur que s'ac-
croitre; comme je me disposais à partir avec toute fassis-
lance, Aboul-Abbas me dit : « Attends un peu, fils de Ho-
beirah. « Je m'assis; bientôt il se leva pour entrer (dans le
harem); je me levai en même temps que lui; mais il m'in-
vita à demeurer, leva le rideau (et s'éloigna). Je restai assis
à ma place et fattencUs quelque tem])s. Enfin le rideau se
leva de nouveau et le Piince se montra vêtu d'un manteau
et d'une tunique en soie de couleur [wecha] magnifiques;
je ne l'avais jamais vu si beau ni si richement mis. Au mo-
ment où le rideau fut tiré, je me levai. Abon'l-Abbas m'in-
vita de rechef à m'asseoir; j'obéis. «Fils de Hobeirah, me
dit-il alors, je vais t'entretenir d'une affaire que tes lèvres
ne doivent divulguer à personne; »et il continua ainsi : « Tu
le sais, nous avons piomis If pouvoir el le titre d'héiilier
KM) Li:s pirMHir.s non
AWl^-«i/ »j\ji)\} XX^^ \J^^ AkAili ;»-« yJUO- %jl 3!^ X»L^°!^
wOJs^a- »i»OvXja-l <^Ji^ kiLxX^ ^yJL.il il ;j-yL*Jil wy«l AM! -<Lo i
^^ iJLIaj ^ ^^oill A,V5l -A-oi i-aAxJ cJolj ;t_i*Xji jo^' Ajlw«3 J!
|)ics<)iiij>lil a (fini i|iii liicr.iil MiMwaii. Nolic oiulc Abd Al-
lah beii Ali a pu le laiiT périr, avf<: l'aiclc dr son aiiin'o el
tir SCS gùiuTaiix. Mais Abou Djàfai-, mon Ircrc, puis-je,
malf,'!»'' sa siip«''rioiit''', sa scicnro, son a^a-, son (icvniicrncnl
a la cause de Dnn, pms je Iccii In <lii trône?» Mnand il
enl Jail lonj^lenips l'éloge d'Ahoii Djàlar. je lui npf)ndis :
• l'rin<"e, (pie l)ien \nns prolégel je n'ai pas de <(niseils à
vous donner, njais laisse/.-nmi \oiis raconter un l'ail (pu
puilc l'M lui iu('ine son enseignement. — l'aile, » me dit-il.
.le (oiiliniiai ainsi : ..relais avec Masieinali. liK d'Abd el
Melik, raiinee du blocus de (lonslanlinopie, iors(]u arriva
uru' lelln' d'Oinar, lils d'Abd el-Azi/ . aiinonçanl la mort
«le SiileiMian el sa |)ropre nominalion ;tn pouvoir. Masie
;nali me lit a|)|)eler; i'ac<(>urus; il me tendit^'etle dépêche
et je la lus. Masiomah fondil en larmes : • Prince, lui dis-je,
ipic Dieu \oiis protégel ('o nVst pas \olre frère cjn'il faut
pleurer, iiiiis je trône (pii \ieul de passer des eidants de
votre père aux enfants de votre oncle. » Il répandit des
larmes si aboiuLoitos que sa barbr en (ni toute mouillée. »
CHAPJTBK CVll. 107
jijsAjl^b :^^ *^l <Xaa] i)_55:5 JUi (jj-«*ii ^Ji (j-*--^ (j^ -^i
Mon récit terminé, A])ou'l-Abbas me répondit : « iN'en dis
pas davantage, je fai compris; maintenant tu peux sortir. »
Je me levai, et à peine avais-je fait quelques pas, qu'il me
rappela; je me retournai et rebroussai chemin. «Va, me
dit-il, tu as assez satisfiut ta reconnaissance envers l'un
(x\bouDjàfar), et ta vengeance contre l'autre (Abd Allah ben
Ali). "Je sortis, ne sachant ce que je devais admirer le plus,
de sa pénétration ou du souvenir c[u'il avait conservé du
passé. » — Cet Abou Djàdah était un des enfants de Djàfar
ben Hobeïrah le Makhzoumite,dont la mère était Fakhitah,
mère de Hani et fdle d'Abou Talib; il axait donc pour cou-
sins Ali, Djàfar et Okaïl. Nous en avons parlé dans un des
précédents chapitres de ce livre (cf. t. IV, p. 291).
J'ai trouvé dans la Chroniciue de .Médaini l'anecdote qui
suit, empruntée à Mohammed, (ils d'Aswad. Tandis qu'Abd
Allah, fds d'Ali, accompagnait son frère Dawoud et qu'Abd
Allah, fds tle Haran, fds de Haçan, se trouvait avec eux,
Dawoud dit à ce dernier : « Pourquoi n'as tu pas ordonné
à tes deux fils de se montrer? — Patience, répoudit-il, le
108 1>KS Pl{.\li;ii;.s i)()i;
xJI c-^juxJ'i wVnj LjyJ jjL. ^ v_>l^i^ .tV]l .>oi£. JU» _^,_^4lûJL
;^>* l^ -^' »Xa£ ;jI ^_^ ^^j aMI Jvajc! Joyi^j A^oli aMIj \j\
(jv-C (jljw* 3-^ ^^ -^*m\ (jàxj J, iwj xj\ j^ ùs^ yjyjLé\ v>yL£
^ .OJl ^a£. J'iJlj ^iû u>" - u' '-^^ -^^ ^"^ (^ cJ^ ti^*'
^^ 4M! jy^ b; -jr^l \_i>U Jo^ju --^U J^ JJi> ^U bi "^
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<-^^ (^ ^ «VW! >Xa£ /'^J-'O v_*^ '>-^ ^»L*-^ «>«hX£ |W) «j-S
iiinimiil II isl |),is ciicurr miiii |)(»nr fw. Mxl AIl.ili, (ils
(l'Ali, se imii ii.iiil ■ilnrs de son côté: .Tu parais croirr.
In! (lil il, (|ii(.' Mciwiiii a l'If lue par Icsdcnv lils. — Le fait
est cx.ul. — Doucciiiciil , . rc|nit AIkI \I1.iIi, HK irAli; cl il
cifa ce vers, soiis Idiiiic (rallusion :
Tu troiivoras, |iiiiii l<- r<'|)(>ii(lrf, un lionirnc (|ul uirprisr la moii, un
.iuorrli r au rurj» Minière, |iarnii les curauls Ar Cliam.
l'.ii Diiii, je seul mnii II ici (If Mciw.iii, c'csl moi.'» —
On .lisnl .1 ,-,. MUMiir Al)(l Allah, liUd'Mi: Mxl Allah,
his (r()iiiar, iiU (TMiil ri \/.i/, |)irlfinl a\<tii In (|n('l(pi('
|)url <|U(' Mcrnan sirail lue |)ar(i'lni doiil le nom. les noms
«le son prn- et de son «^land pcrr coinincnccnl par la lettre
(im. et il espcK' (pi'il s\it,'it de liii-mèmt'. Cet homme,
t'est moi! sV'cri.i \hd All.ih. lils d'Ali: je l'emporle sur lui
de liois Ictti-es. pnis(|ne je suis Ahd Allah, lils d"\li, (ils
d'Ahd Allah . lilsd'Ahhas, lils d' Mxl Mniilt.ilil. JH-iiIlachem,
dont le \rai nom elait \\\\\. lils d Ahd Menai. -- I..nr.sqne
les deux .iiiuécs, celle de Mnwan et celle d'Mxl \llali hni
CHAPITHE CVU. lO'J
J^AS. Ji ^^J^Xj^Ls j.»^î (ji [ijJ^ biJ Jiï J^ c:^ M\ J^xe
Ali, étaient en face l'une de l'autre, Merwan dit à quelqu un
qui se trouvait près de lai: «Quel était celui qui discutait,
en ta présence, contre Abd Allalï, fils de Moâ\\'iah,fds d'Abd
Allah, fils de Djàfar, cet homme au regard perçant el an
charmant visage? (Le narrateur ajoute) : « Dieu le tout-puis-
sant, répondis-je, donne l'éloquence à qui lui plaît. —
C'est ce même homme (Abd Allah ben Ali)? demanda Mer-
wan.— Lui-même. — De la postérité d'Abbas ben Abd Mout-
talib? — Certainement. » Merwan s'écria : <■ Nous sommes à
Dieu et nous retournons à lui! Hélas! je pensais avoir pour
adversaire un descendant d'Abou Talib, et c'est un des fils
d'Abbas que j'ai contre moi, un Abd Allah! Comprends-tu,
maintenant, pourquoi j'ai désigné comme héritier présomp-
tif mon lils Obeid Allah, après Abd Allah, au détriment de
Mohammed son frère aîné? — Je l'ignore, répondis-je. —
C'est, reprit Merwan, parce qu'une tradition nous annon-
çait que le trône passerait après moi à Abd Allah et à Obeid
Allah; or Obeid Allah étant plus rapproché, par son nom,
110 LKS l>H.\ll'.il-,5 Dur..
^\ .vW: j.Ai: ^J! ci^xAJ JL. ^jA i 4MI ^jU JokJ! ^lo Ix
^^^^Jjyll wOU^l^^'^i)^ jXj9j.:>- ^ \juSi. (^^j sl*^:5 ^ UJ ,^^^
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Xs»-^i jIàj3 <\_jU» ;«-Cw s »XjÛ jC ii_^ c*Jl;« L^->5JJJ il 3^aA£
(l'Ahd \ll;ili, (|iic son Ircif MuliarmiK-d, je l'ai (IrsifTrK' de
prcIV'rcticc à ce (Iciiiicr. » Vprcs avoir conunmiicjiic cette tra
(lilioi) a son c onliiltMil , \Iri wan lit dire ru se( itl à \l)d Allah
beii \li : • Cousin, ie pomoir va t a|)|)artenii . (Jnc la ( rainte
(l«! Dieu le lasso respecter mon liarem! • A (pioi Vhd Allah
réponfht par le niessa;,'e siiixanl : •• Nons a\ons ilroit à la
vie, niius li df\ons je respect de ton jiareni. »
\ oi( i ce <pie laconle Moeàl) le /oheirile, siii le tenjoi
^iia<;(> de son prie. Onniin Salaniali , lille de YàLoul) i liU de
.Salaniah, lilsd'\l>d \||;di. liU de Welid. (ils de Moganah le
Makli/onniite I , a\ ail «Ir mariée à \l)d el-A/.i/., liis de \\ é-
lid I''. I><'\inne \en\e, elle eponsa Ilicliam, tpii moninl
avant elle. Ln jour, étant assise dans sa (h'iiu'uie, elle vil pas-
ser Ahon'l \i)l)as SalVali, ipii était beau et d'un exNi iem sé-
dnisant. l'.lle demanda cpi! il était, et (piand elle snl a rpielle
lamillr il appartenait, elle Ini envoya nnecU- ses alTranchies,
|)oni lui propos»'r s;i m.iin et une somme do sept cents di-
nars; car ollo avait di' ^[rands biens, des bijoux ot un iiom-
brou\ doniestiipie. Lorstpir l.i nu'ssagère lui eut lait paît
CHAPITHE CVli. m
a^J^m <>wùjU jcS*-5*_5 ^^_5->_5 j-fN-ià-S Jtw l^-« ^1^_5 dU-Iî ^J
';^Aii Jkj^;)_j jUji 4^Lv j^*XJ>l_5 jLà-j:^ ii-jU ^JM.4^ u^tXAslj
{^k^ y^S- J^iilî l-g-^Jî «X*Aa.i iUiuL* ^^ ^g iîj A.xAjvJ (j-*
^ oJLJLi IgjkJ! J«»Aj^*>JÇ) ki A^£ c^jl^ t5«^'5 (j^-^ U^^'
otL^_5 âtXÀ* c:A.Alàs«._5 aJlXa.3 (j-« l^^î cX-««3 (^"^-s*- ^ J>J
des propositions de sa maîtresse : « Je suis pauvre, répondit
Saffah; je ne possède aucune fortune. » J^'afTranchie lui re-
mit rargent,et Satlah accepta les propositions. Elle avait un
frère; il- se présenta chez lui et lui demanda la main de
sa sœur. Celui-ci lui accorda son consentement et il y joignit
une dot de cinq cents dinars ci un don de deux cents autres
dinars. En entrant chez sa femme, le soir du mariage, Saf-
fah la trouva couchée sur un lit magnili([uementorné, et en
gravit les marches; mais elle était tellement surchargée de
parures et de bijoux que son abord était inaccessible. Appe-
lant alors une de ses esclaves, elle descendit du lit de pa-
rade, changea de toilette, se vêtit d'un costume en étoffe co-
loriée et fit prépaier un lit par terre, au-dessous de celui
qu'elle occupait d'abord. Saffah échoua encore. « Que cela
ne f inquiète pas, lui dit-elle; mes premiers maris ont
éprouvé les mêmes difficultés que toi. » Enfin, après maints
efforts, il put consommer le mariage, cette nuit-là. Elle sut si
bien se faire aimer, qu'il lui jura de ne jamais épouser une
autre femme et de ne pas la quitter. Elle lui donna un fils.
112 LL.s l'H \inii..s I) oi;.
g,
â»x.^.l^ ilw«! liLm^jo v_aJx^ oo^ jJJX^ AJt*».. ki)w«l i ^-iS^ jjl
Mohammed, cl niir (illr iioiiiiiicc 7i'rti7(//j. L'asct'iidnnt qu'elle
av<'ii( pris sur sou ui.iii «-Lail si f^rand, qu'il ne décidait de
lieu, sans ses conseils ni ini'nie sans son ordn-. Parvenu
au klialilal , d ue connut jamais d'autre lonwue, soit ld>re,
soit cscla\r, et tint lidélerniiit la |)i-onjesse (|u"il lui avait
laite de ne pas lui doiinei de rivale. Un jour, pendant son
rcf^ne, il se trouvait en tète à tète avec klialid, (ils de Saf-
wan : • l'rince des Crovants, lui dit celui-ci, je rellécliis son-
\eul .1 mit' ( liose : \oiis, nioiianpie puissant, inaitre d'un
\asle einpiir, vous \ous conlenle/. d'une seule femme; à
(•«•la se l)ornent \os d«'sirs. Si elle tombe malade, vous tom-
be/ ui.dade; si elle |)arl, vous parle/.. Nous renoncez volon-
tairement au plaisir d'a\oir de nou\elles esclaves, de con-
naître toult's b'urs petites liistoires, de satisfaire avec elles
Ions \os caprices. Kl j)ourtant. Sire, il v a la fdle «grande et
souple, la lillelle a hi peau hlanche. la femme mure au
teint coloré, la hrnnette piquante, la berheriue aux formes
rebondies. Si tontes ces jolies Mrdiuoises de sanfj mêlé ont
CIIAPITUK CVIl. N3
(jv.JUpLi^^l L» i^^J^j y^ (j4*^ c>j«>sil (^j--*a-_5 j^J^ÀC Uj
cyî J^JjIij i^k^il ^TyiAoJlj *L«^>5i t-Tj^]^ ^t*ÀAjAii ii>o_^l
iùlg-à^i i5*XJiJi_5 iù<X«JS rj^i^ii^l t-y!ji *-:^lAJjJJi_5 i^\jjjajJ\ ^J^
<^*XJLÎi_5 *K::^5 (jy^^'i) iiÂijjIi ^Î^Xac^Î^ »j.x-siri IolAv_5i/l^
/Jâ_ÀJ »^:5K^ L^LxJo^] SjJJij,^ oLasjJI ^ *xa^ jJU^
\in langage aussi séduisant, si leur tête à tête est aussi vo-
luptueux, que dire, Prince des Croyants, des filles de bonne
naissance, de leur beauté, du charme de leur conversation?
Ah! Prince! si vous aviez vu la femme grande au visage
éblouissant, la brnne au teint cuivré, la jaune aux puissants
contours! Et ces jolies métisses de Basrah et de Ivoufah,
dont le ramage est si doux! Quelle taille lîne! Quelles
hanches minces! Des cheveux arrondis en boucles, des pau-
pières teintées de keuhl, une gorge faite au tour! Quelle
riche toilette, quelles gracieuses allures! Assurément vous
auriez eu là un charmant spectacle. » Et Khalid poursuivit
ainsi sa description, qu'il embellit d'une foule d'autres dé-
tails , grâce à son langage séduisant et à son talent de coloriste.
Quand il eut achevé, Abou'l-Abbas lui dit : « Mon cher Kha-
lid, vraiment des paroles aussi douces n'avaient pas encore
frappé mon oreille; fais-les moi entendre une seconde fois,
car elles m'ont vivement impressionné. » Khalid recom-
mença sa description, qu'il rendit plus belle encore que la
VI. S
lia \a:> I'Haii'.ik.s I) oii.
«.
Li u^ii '-^ ^iLJ:» (j^ Cj-^ >*5 Jii *i outilla J"^^ *-^^' 3^
vXiU^ a]Uu: ^j-S^l ,^-=^ -V ^IjyJ lo '''^A* »JÎA>^ w*^-*^ J>jûaj
,^j_» X_£ \_^ tX-i Lifc. <J I i_aJ^*»,j !^ ^_A^^..«-^ S »X£ ^j~* c<.r>-jJ^
(^ *Xxli bl_j Xo^U^J! JX'^I JI j,Ia3 ,_p.r»- i:::yJl ki ,;^Uj\jU*
premièic fois; j)iiis il s"(|i»i:;ii.i , laissant le prince sous le
charme de ses paroles. Survient Onnini-Salaniali ; elle trouve
son mari j)ensir, préoccupé : •■ Prince des Cioyanfs, lui dit-
elle, je ne vous reconnais pas. Vous serait-il arrive queUjue
accident làclieux? Anriez-vous reçu (juel(|ue nouvelle de na-
ture à \ous attrister.^ — Rien de tout cela , repond Sallah. —
Que s'esl-il donc passé? » insiste Ounim-.Salaniali. Le Prince
se tient à l'écart; mais elle lait tant et si bien (|u il liuit par
lui répéter la conversation île Klialid. — " Ht qu\ivez-vous
lépondu à ce fils de prostituée.^ — Dieu tout-puissant, s'é-
crie Ir Prince, il me donnait tle sa<;es conseils, et vous l'in-
juriez! » Klle s'éloigne iurieuse et envoie sur-le-champ chez
KIi.iImI Mlle lioupc (le charpentiers armés de leur lonj^ue
scie, en Inu ordonnant ch; ne pas lui laisser un membre
intact. Laissons parler Khalid : ".le rentrai chez moi tout
joyeux de l'emolion luaniléslée par le Khalife et du succès
de mes discours : nul doute tju'une riche récompense ne
me soit envoyée de sa part, l'étais assis sui le s( uil de ma
CHAPITRE CVII. 115
«Xa^JI^ ayls-l» c>-\ajI i^tf^ I^Aaj»! «Xi A„g^l^ L^i ^^\^ t_>U
{tt..4«> «Xi (««iAj ^i rfi^j c:?ii> jjt^\ iis^ )iXj>X^ l^l? ijmIaxJI k^l
<J (J<**rVj '■i-y*^ r* '-^_^'^ CivÀJOlî (^À^»AÎ >à^^ "f*-^^ ^^^J tS^
J<Mij 5«Xfi ^^LX*>a_iU.i»<i ^^C«sfc. j5*>Ji (Jl (.X-ol K^ «^ i^_5 *^
ijjj^*^» Q^X^Ji (jâju c:aX«mJ I^Ajlsk. ^OCaÀjU AaÀ£ c»^.-^ >Xi
porte, lorsque je vis arriver ces charpentiers : ils s'avancent
de mon côté. Me voilà persuadé que les honneurs et la for-
lune m'arrivent. Ils s'arrêtent devant moi et me demandent
qui je suis; je me nomme; aussitôt Tun d'eux, armé d'un
gros bâton, se précipite sur moi. Je saute dans ma demeure,
je referme la porte sur moi et cours me cacher. Je demeu-
rai ainsi, pendant plusieurs jours sans oser sortir de ma re-
traite, car je soupçonnais que l'agression avait été inspi-
rée par Oumm-Salamah. Cependant le Khalife avait prescrit
de me chercher rigoureusement; un beau jour, je me vis as«^
sailli par une troupe d'hommes, qui me dirent d'aller parler
au Prince des Croyants. Je me croyais perdu et je montai à
cheval, n'ayant plus ni chair ni sang. Avant d'entrer au pa-
lais, je rencontrai encore d'autres messagers à mon adresse.
Je fus introduit chez le Prince, que je trouvai seul. Il de-
meura silencieux, pendant quelques instants. Je le saluai;
il me fit signe de m'asseoir. Je remarquai derrière moi
une porte, fermée par une portière baissée, et derrière cette
8.
I it, LIS i>iiAiiui;^ i )'()!;
e>^' *X.A-* <i)j\ ^ »>JL=w L> <j J'JL» '^^JtLi- <x^w3-_j wvç^»^>l «>o
«— *JUs* k— *>5 viiji ijljt'j Jls j^rJk^k^! >-m1 L» li'^yvXc »--*j».b <_>Jl3
wLXjj, Je AÀ^v^»»J« .VX^^^» AXAA-io (>^}A.-wUaJ tv^ *-<i *L«kJJI
|)iH le, <|ii('l(|ii(> cliusc (|iii hoiifTcait. • Kli.ilid , nie dil SalTali .
|)niir(|ii()i ne I ai-jo pas \ ii |)ni(laiil ces trois jours? — Piiiice
• les (Iroyanls, i rpondis-Je, j'elais malade. — Mon clier, i-e-
pril il. In m.islait, loi> de la dernière \ isile, une descrip-
tion de Icininis el dVstlave.s, lelle (jue je n'ai ri»'n entendu
d'aussi heaii; je le prir de la reeoiuniencer. — lui efTel,
•Sire, je \ous ai dil que les Arahes font dérixcr le mol darrah
(wTonde leriiine) de darr (calamité), el (jue («'lui d'entre
eux (pli a plus d'une lémme en «'prouve de cruels tourments.
-^ 'l'railre, s'ccria Sallali, tu n'as pas dil un mol de celai
— .Si, Maiment, l'rince des Ooyants, et j'ai ajouté que
I lioninir ipii a épousé trois femmes est comme l.i ( liau-
dirrr ijoi Itiinl sur son trépied. • Ahoul Al)l)as (SalTali) ré-
pli(pia : -.le r/'pudie nia parenté avec le Prophète, s'il est
\rai ipn' In ni ai«'s fait entendre ce langage! » Je continuai :
".le \ous disais aussi rpie, pour un homme, quatre femmes
.sont 1«' résunii- de tous les maux, qu'elles le rendent vieux,
(h«repil, iinpoN'iil. \<ni, par Dieu, jamais, axant ce
CHAPITHE CVU. 117
Ml/
moment, je n'avais entendu de semblables paroles, de toi ni
d'un autre. — Par Dieu, je raiïirme. — Malheureux! ex-
clama le Klialife, tu me donnes un démenti! — Et vous,
Prince des Croyants, vous voulez me perdrel — Continue, •>
fit-il. Je repris : «Je vous disais enfin que les jeunes fdles
esclaves sont des hommes . . . , il ne leur manque que peu
de chose. » En cet instant, un éclat de rire retentit de
l'autre côté du rideau; je continuai ainsi : «^Oui, Sire, et
j'ajoutais aussi que la famille de Alakhzoum est la lleur de
Koreïch, et que vous possédez la lleur des fleurs, ce qui ne
vous empêche pas de convoiter du regard femmes libres et
esclaves.» Alors une voix, sortant du rideau, fît entendre
ces paroles : «Tu dis vrai, mon ami; tu as fait ton devoir
en parlant ainsi au Prince des Croyants. '^'est lui qui a
changé, dénaturé tes discours et qui ta prêté ce langage. »
Abou'l-Abbas me dit : «Eh bien! que t'en semble.^ Que
Dieu te haïsse, qu'il t'humilie et t'inllige tous ses châti-
ments! » Je quittai le Khalife et m'éloignai, certain que j'é-
118 LES PI\A1IUI .^ 1)01^.
jj^iw)^ •— ^^J f^'-' *^'^' »_y-Ù»£ A>^x^_5 jjl \^j^ «Xs ^»_tw*». -i
c
lais sauve, i'.n cllct. j)rcs(|iic aussilôt les ,:;('iis de l.i ptiiiioss»'
vinrent m'apporter de sa paît dix mille dirhems, un meuble
garni d'élollis, un cheval de prix et un jeune esclave. »
Aucun Khalife ne se plut, autant (|u'Al)oii"lAbl)as Satrah,
à converser avec les hommes de niéritc; il disait souvent :
- Je m t'touiic (piDu puisse négliger Toccasion de s'instruire
et preleier rdccasion d'augmenler son ignorance. »AI)ouBekr
llodrji lui (lemandanl lexplication de ces paroles, il ajouta :
• C'est-à-dire, (ju'ou abandonne ta société et celle de les
pareils pour rechercher celle d'une fennue ou d'une esclave,
chez cpii l'on n'entend (|ue des sottises , ou l'on ne voit cjue
(les imp«'rle( lions. — C'est parce; que vous avez celle (pia
lile, r(''pli(|ua Hodeli, que Dieu vous a donné l'empire du
monde et a j)la(é dans votre famille le sceau de la pro-
phétie ;Mahomet . •
Le poëte Alwju liedjilali vint, un jour, chez Salfah; après
l'axoir salue el lui a\oir fait connaître sa généalogie, il lui
dit : •■ Piince des (]royants, votre esclave, votre poëte vous
(lem.iude 1,1 pei mission de vous réciter ses vers. — (Jue Dieu
CHAPITUE CVd. 119
-o
t-
^Aàjij iC.»j«j <îUA3ji CJ-* »X U_5 jjjjî^j^ J^;»-_^XiJI (j! jioyX^i;
i^ii i *X__A »_Â_3 *>s-j»^ j_jj l^î^-M( li o^-Ljj J^i U JCj
te maudisse ! répondit le Khalife. N'as-tu pas célébré Masle-
mah , fils d'Abd el-Mélik, fils de Merwan , en ces termes :
Maslemah, ô fils des Khalifes, héros sur le champ de bataille, orgueil
du monde.
Je te remercie, car la reconnaissance est un des liens de la piété, el
tous ceux à qui tu as fait du bien n'ont pas su le reconnaître.
Tu as ranimé ma gloire, non qu'elle se fût obscurcie, mais il y u des
éloges plus glorieux que tous les autres.
«Prince des Croyants, répliqua le poëte, je suis l'auteur
de ces vers :
Quand nous avons vu ta main tenir fortement (le pouvoir), nous
étions de ceux qui évitent les maîtres :
Aucune chose au monde n'était capable de nous arrêter, excepté le
crime d'infidélité.
Tout ce que j'ai pu dire à d'autres que toi est mensonge el ces pa-
roles renient toutes celles que j'ai pu prononcer.
Avant (ces derniers événements), nous attendions ton pèrn; [luis nous
avons attendu ton frère;
120 LES PHAIHIES DOn
li! ^-^XÀill <\.«^ ^ (^^^' u^ ^%^^ u^^ ^ lx-*jl a^UId
aK-ow.; ao X^IxLj j>À3f ^5'^'-:*- Uû^-à-! A_:>-ls*. AkL*o (jl iKI
Ajil^ ^i i).X£. avXj;^ JiUJI ^j\^ (jlj a\aaj( ^^ LjUi^^^l
AjL>-UaJ Iv^^ Js.»-lj, a^L^^ J.JULJ ^ (j^^=-^l JviaAsI lii^
Tu as clé rnsiiitc l"<)l)jrl de notii- t"s|)(^raiicr. cl le voici acrordc à nos
désirs.
Le Khalife fut désarmé; il lui (loiiii,) un |M( ^eiit cl k' titre
de ])oëte de la cour.
Sall'ali ne se iiionlrait jamais d'aussi bonne luiineiir ({u'à
l'heure des icpas; aussi Ibrahim, fils de Makhramah le Kin-
dite. s'il avait f|U('l<jue demandf à lui adresser, attendait-il
ce mumrui pour solliciter. Le Khalife lui dit un jour: " Ibra-
liitn, (|ii(l uiolil te port»' ;i intenT)mj)re mou repas avec
tes rr(jut'l('s.^ u Le courlistin répondit : " (Vcst parce (jue j'es-
pric qu'i Iles seront alors exaucées. — Avec cette belle |)é-
uclr.iliiiii . tu Irrais un excellent souverain , » répliqua Saf-
i.di. — lu diirereud venait-il à s'élever entre deux de ses
couitisans ou di' ses (oulideiils les plus intimes, le Khalife
se refusait à entendre et encore j)lus à accueillir tout ce (|ue
I i"i ji'iii\,iii dire au sujet de l'autre, quelle que fût d'ail-
leurs la véracité (l(> sou interlocuteur. Même après leur ré-
conciliation. il n'admettait pas le témoignage de l'un pour
ou contre son collègue : 'Un ressentiment ancien , disait il ,
CHAPITRE CVII 121
j
^J.-J<-J yti OwtX_«v-M,t tit ^Ji ^§-»^t W^'^^J iiil-wdl jl^Ii! ^^
Ow»A^_j ii yi^ CJ>_jAaJt l4XiÛ Js^l aMI^ os.JLww.r-1 (jv.AÀjLlt
u.j^)j b^ (j^ ilîl^^ ^A.^^ bj^^^.*« U->^" "^ 'J^'*^^ i^M*^ ^î
engendre l'inimitié la plus cruelle ; il cherche à se dissimu-
ler sous les apparences de la réconciliation; mais il dépose
dans le cœur une haine vipérine qui tue, lorsqu'elle y a pris
racine. »
Au début de son règne, il se montrait à ses courtisans;
mais au bout d'une année, après une certaine affaire doni
nous avons parlé dans nos autres ouvrages, il se déroba à
leurs regards et demeura assis derrière le rideau, se confoi-
mant à l'usage que nous avons mentionné dans le chapitre
consacré à la biographie d'Ardéchir, fds de Babek, et à l'his-
toire de son règne. (Voyez t. II, j). i58.) C'est là, comme
nous le racontions, qu'il assistait aux concerts de la cour,
et, si quelqu'un de ses chanteurs le charmait, il lui criait de
derrière le rideau : «Par Dieu, c'est à merveille, redis ton
morceau! » — Jamais aucun de ses courtisans et de ses ar-
tistes ne le quittait sans avoir obtenu ou une somme d'ar-
gent ou un riche vêtement : «Nous avons reçu, disait le
Khalife, notre plaisir argent comptant; il n'est pas permis
de dilVérer le payement de celui qui nous a procuré cette
122 LES PlUiniLS 1) on.
^^^i ^j-. Ixiai^ IjI^ cjjio -sr Jl t_^Cwgx» *-*iil siJ^^ ^^oxj
Uo ^*.|_5 c-Joi *^ Ui^ AJ>> i cJtvsJ^ *i e,t-« -^^ wK*=* U
a] jiAj (jl w^-a-U ).Xj»-I xJL^\^ :>jj\ l:>i J^>^ J^ aMI (jI^
salislaclioii. . l'iii cria «'ricon', il a\ait «-fe dcxaiirc par un
roi (le rancicnnf Prise, par Hclirain (jour.
Ahoii JJckr llodtli st- (roiivait, un joui, auprès cleSaHah.
(jui, tourne vers lui, iaisail le récit d'une expédition enlre-
|)ris(? par Anonrhirwan, danslOrienf. eoiitre un roi étranj^er.
Tout h coup une lafale dr vriit lit toiul)ci du luit, dans le
salon, de la teire et des morceaux de tuiles, dont la cliute
m tressaillir et alarma tous les assistants. S<'ul Hodeli, im-
iiioliilf devant le Klialilé, ne parlapeail pas l'émotion géné-
rale, .(Hier \l)on iWkr, lui dit SalTali, (pic Dieu te n-com-
pense! .le n'ai rien vu d'aussi surprenant. N'as-tu donc pas
eu peur comme nous.' iN'astu pas été frappe, comme nous,
de cet ac( idciil. — Prince des Croyants, répondit-il. Dieu
lia pas mis deux cœurs dans une même poitrine; l'homme
n'a (m'un st-iil cœur, et, lotsquil déborde de joie en écou-
tant la conversation de son souverain, aucun accident n'a
de prise sur lui. Si Dieu accorde a quehju'uii une laveur
spéciale et s'il vi'iit tu |)erpétuer le souvenir, il la place sur
CHAPITUE CVII. 123
t^Is»- «Xij <i)jA^ cyUajiii J-wai i (;^vjt-M*^ ciim vXxc ii^^c»^
I
les lèvres de son jDrophète Mohammed ou de son Khalife.
La grâce dont je viens d'être privilégié avait exercé une telle
attraction sur mon esprit et si complètement absorbé ma
pensée, que, si le firmament était tombé sur la terre, je ne
l'aurais pas remarqué, ou du moins je n'aurais éprouvé
d'autre inquiétude que celle que doit m'inspirer la conser-
vation du Prince des Croyants (que Dieu le glorifie!). » Saffah
le remercia en ces termes : « Je souhaite de vivre assez
longtemps pour le faire une position si élevée que les lions
ne pourront rôder, ni les aigles tournoyer à l'entour. « —
Nous avons, dans un chapitre précédent, cité le conseil
donné par Abd el-.Mélik à Chàbi sur le mérite de savoir
bien écouter un roi (t. V, p. 3i2). On prête les paroles sui-
vantes à Abd Allah, fils de Ayyach, surnommé Mentouf
(qui s'épile la barbe) : «Rien ne peut être plus agréable
aux rois que l'obéissance chez leurs sujets, de fidèles ser-
vices chez leurs esclaves et une attention religieuse de la
part de leurs confidents. ■>
On attribue aussi à Rouh, fils de Zinbà le Djoudamito,
12 1 LKS l'UAiUIES DOT..
Jl *^L_)i_A3iiI_5 <x — 'jjy-^ JO>.i i<-^'«^ oJ^^^ '-'■^■^53^ (S'^*- »^J^'
uàXs^ xaJIxJI ._^1wH J^i_5 Ijjsjc-v-* (J-Ià.M ,^^ »Xj».! SjjVi^i
i_.>.i>-U9 AÀ/0 U<XJ I^ÀaX t «Xi& Sws'M<w« ^ i_>cLjJlJ ^^'Jw^Lmwo ^I>I
la sentence qui suit: "Oui \ou\ avoir l'orcillf du roi, doit
aussi prêter une orrille atteutive à ses discours. l*our moi,
je ne sais j)lus adresser de reproches à celui qui m'écoute
avec soin : toutes les accusations porti'es contre lui glissent
sui- mon cœur, faut j«' suis llitlc de Talteution qu'il m'a ac-
cordée. » La liadilion cite enfin ces paroles de Moàwiah :
«Un souverain |)eut être dominé jus(|u'à l'assujeltisscment
pard(ii\ (lictscs : la douceur op|)osée à ses transports, l'at-
Iriiiidii prêtée à ses discours. »
Voici iinc .iiircdutc cpu' j'ai tniiuée dans les Vies des rois
étrangers. Chirwedi, fils do Perviz , «'-tail xcnu daus uu de
.ses parcs de plaisauce situés eu ii.ik. Or l'éliquetlc ne per-
mellail a aucuue personne de marcher de front avec le roi;
tous les grands diguilaires se rangeaient derrière lui, d'a|)rès
l'ordre hiérarchicpie. Si le roi se tom'uait à droite, le chef
de l'armée se rappiochait de lui; s'il se tournait à gauche,
c'était le Grand niôbcci ; il ordonnait alors à relui de ces deux
lonctiouu.'tires qui s'était approché de faire avancer la per-
CHAPITRE CVII. 125
iXi^ltXÀj yl<'^ <îcla_i_:^ CAAJ (jl Aj ^.y^J. jj^ diXo jwî^
Urwfîy» ^^Jv»-! C>Jj.i AJLjli jjls«- *Js^_-« tjj ».IàjJ| aJL>«X5».
sonne avec laquelle le roi désirait s'entretenir. Chirweïh, se
tournant à droite, pendant cette excursion, il demanda au
général, qui, sur ce mouvement, s'était approché de lui,
où était Bendar, fds de Khourchid. Ce courtisan fut appelé
et se plaça à côté du roi : «Je pensais, lui dit ce dernier,
à l'histoire de mon aïeul Ardéchir, fils de Bahek, lors de son
expédition contre le roi des Khazars. Raconte-la moi, si
tu en as conservé le souvenir. » Or Bendar tenait ce récit
d'Anouchirvan lui-même ; il savait parfaitement le stratagème
imaginé par ce roi et dans lequel le chef des Khazars suc-
comba; cependant il feignit l'ignorance et laissa le roi sup-
poser qu'il ne connaissait pas ces détails. Chirweïh se mit
à les lui raconter el le courtisan l'écoutait de tout son être.
On côtoyait alors les bords d'un canal : tout entier au récit,
Bendar négligea de surveiller les pas de sa monture; un
des sabots de devant glissa, la bête roula dans l'eau avec
son cavalier et se laissa emporter. Aussitôt la suite du roi et
ses goulams vinrent porter secours; on dégagea le cavalier,
on l'attira et il fut transporté à force de bras jusque sur le
126 LKS l'UAIBIKS IJCH;
i
Je ^; ol AMi ^1 ^îLUl \^\ JoLi >ixilli j^'<^ "^^ Jl
U^ *.AA-'ij»Xj Jr^ A^-^ '(^Udjlfij ÂÀ^o 14X^1» A.«.JU *»XAi
jXi-ll J'.-^! '>^ ;j>. ^-fil-i .fc (j'. *,»ji.v Je -•joi A.VJ1 jU ^jjssJI
^^Ovj^ aOs^UJi sOs-tf»^ ^«iàc^l jI^j^I Ijuû .^^ •v^^»-'^' J«
bord. I.f roi, iniprcssifuinc j)ar vri acridciil , (lrs(<'n(lil <li.'
rlu'val; on planta h-s ti'ntrs on nt endroit UM-nic |K)ur v [tré-
\r.irvi II (lijj'unrr. il (il appor««'r des vrlrments de sa propre
^Mi-de-robe, m revéfil licndar et je (i( asseoir à sa taltle.
• 1 n a\ais donc nci^di^'é. lui dilil. de remanier ou ton rhe-
\al niellait le pied? — Sire, répondit le courtisan. Dieu,
s'il accoitle a I lioniine (|ue|(jiie laveur, lui oppose une <lis-
fçràie et met a la traverse une inlortune. Les malheurs sont
en proportion des événements heureux. Or Dieu m a\ait fa
\orise de deux f,'races pnvieuses : d'une part, lliniineur que
m'a lait le Uoi d<; se tourner \ers uioi. oubliant ces splen-
dides cauipaf^nes; de l'autre, le |in)lit (|ue j'.ii liri* des plans
siratejçiques d'.\rdécliir, d'apn-s (|ui le Hoi daif,'nait me les
retracer. Aussi, fus.séjc parvenu aux conlins du lexant ou
du rouchanl. j'aurais poursuivi ma roule. M.iis deux faveurs
aussi glorieuM's ne peuvent se ri'unir en un même temps,
sans fjuune represaille se mette a l'enconlre. Sans les cava-
lier» du H»u et riieun'use inOuence de son aïeul, j'étais a
deux doii;ls de la morl. Mais ipiand même je serais mort
CHAPITHE CVII. 127
CAj»^ ^ ^i ^^ AJikri» ijojjt^ (-vÀii 8*X^> ^jXn JJdi «j^LkI
JJJV JJ4ijl-l» UAaJS_j cj>^^ *U^'j -5U2J! j-> U )tx^
AaX» o^*^ (jÎ cio»X>r iuwUj 3^ 3Î jJJJli ^aX^ J.Aii (j^ ^^
dans le fleuve, quand même j'aurais disparu de la face
tlu monde, le Roi m'aurait assuré une gloii'e perpétuelle,
aussi durable que la lumière et les ténèbres, que le vent
du sud et l'aquilon. » Ce langage charma le roi : » J'igno-
rais toute la valeur qui est eu toi, » lui dif-il. Il lui fit em-
plir la bouche de pierres précieuses, de perles fines du
plus giand prix, et lui accorda désormais une telle con-
fiance qu'il finit par subir son ascendant dans presque toutes
ses afl'aires, — Nous n'avons cité cç trait de Fliisloire des
anciens rois de Perse que pour montrer qu'Abou Bekr llo-
deli ne fut pas le premier à agir ainsi, mais qu'il eut des
prédécesseurs et des devanciers.
Ainsi, une des plus grandes satisfactions ([uon puisse
donner à un roi, c'est d'écouter ses récits et d'en tirer pro-
fit. Comme l'ont dit les sages de la Grèce : «C'est un devoir
pour celui auquel un roi ou un grand personnage font une
narration, de l'écouter de tout son cœur. Lors même que le
sujet lui serait connu, il doit paraître l'entendre pour la
première fois et se montrer heureux de l'utilité (pi'il peut
I2H LES PI'. AII'.IK.N D'Oi;.
»x_l»!»_» Jl .^-»-« (^j-i'^* .^'^' {*^'^*^ «—^.Xa».» sJ_»A_ll <Xji_^
(_jli ^vj\^ ^';Oj L|Li. il I i^^ .\-S-\S^. yi J> vXj» l^,^A-ii l*« t<^ym»j\
XJsX.^ .VjkAf- ^i.>JL4 Ao*JC4» «_JOk/ AjOtX.^1. ^I> Lmo' A.^ U''^
•Ml tirrr, .nitaiit (jim> fl.ill»'* (riroutrr la parolr rnyalr. Il trouve
h cfla <liMi\ a\anla^«'s: Ir pn'iiiicr rsl dr iiwMitrcr sa lumiif
('itiiralioii . cil il nmplil son drxnir oinri-s Ir roi eu l'efou-
lanl avjT aUnition et en a<liniiai)l nn riVit qu'il rsl cenfté
m pa* conriailrr; le srrond rsl de maiiilrstir le plaisir avec
l<'<|uel il .s'iiistrnil. I.'iioiiuiie rsl natun-llnnnit t-in lin a pro-
iitrr de la siiri«-lr et de la ron\er.sation de-s rois plus \olon-
liei-?»qne de relie des gens de hnraret des rla^vs inférieures. •
PlusirurA historiens, entre autres Ihn |)al». rapjMulent une
aventure prescjue s«-nililal>le qui se p.isvi enliv Moawiah,
lils (I'AImmi Sdian, «l Vi-rid, (ils de C.hedjrel» Haliawi. (>
) e/id areoMipa^n.iit . un jour, Moawiah, dont il était traite
avec Tavcur il dnnt il re«-herrliait Teutn-lien. \.*' piinn- lui
rarnntait en roule la jouriuM-de Djazàn, ou le* Ik-nou Makh-
/.oum v\ d'autres ramilles de Kon'irh renq>ort«Tcnl la vic-
toire, à la suite d'une graufle kitaille. (|ui (ut tn'snieur-
tri»*n'; ellr rut liru n\anl l'islam ou M'ul<'in«'nl. dit-f»n.
CllAIMIlU-; CVII. 129
-jUjL-^ iJoj^» J^jJ^ j,y ^ caJ|(5 »j^i J-s» y\^ >ilJi ^j^
cy.X.js^! ïù^ ljyA_jLs\.-u.i »Xi3 -mA* J.AJU Sj^ ^JJ '^.y.^
^jK' U^*Jw<» ^jys^ y£>j ^y^ <»^'^^ -H^J t^ JyV-*^ U*>JI
«M
^^ Joum-> -i lJs-tf> Jii (jvL*p,l j^»l L, ^i)ii U^ Jlï ^J JjH U
tj>jL*^i ^^ju*! e*j*K^ (^ ^ (ji .iiXoi U ^^:is^\ JUj ^yi"
avant l'hégin'. AI)Ou Sofian s'y (Hail signalé |^ar une action
généreuse, et son autorité y avait prévalu : en effet, montant
sur une colline d'où il dominait les deux partis, il les inter-
pella, en leur montrant la Mecque; aussitôt les comballants
se séparèrent d'un commun accord, se soumettant ainsi à
sa suprématie. Moàwiah aimait à citer cette histoire; pen-
dant qu'il la racontait k Yézid ben Chedjreh fort attentil",
et qu'ils se laissaient aller au plaisir, l'un de narrer, l'autre
d'écouter, une pierre vint par hasard frapper Yézid au front
et le blessa. Le sang coulait sur son visage, sa barbe et ses
vêtements, et lui cependant gardait son immobilité d'au-
diteur. « Pour l'amour de Dieu, o fils de Chedjreh. lui dit
Moàwiah, ne vois-tu pas ce qui t'arrive? — Quoi donc.
Prince des Croyants? — Ce sang ([ui coule sur ton vête-
ment?— Que je renonce a tout ce que je possède, répliqua
Yézid, s'il n'est pas \rai (pu' la parole du Prince des
Croyants me charmait jusqu'à absorber ma pensée et enve-
VI. 9
\M) LES HhAllUKS DOK.
y-« (iLtvli »>olJ *«>^Ijl* JLxJ (jt\jL«iil ^'>-*l Axic ^^^-^ i.f'"*"
^-*y j-Oul »iiAJ ,^j~»
lonpei mon rœiir. .Ir n'iivais rini seuli «le loiil rein .i\anl
que le Prince m'en eùl averti. • Moàwiaii reprit : • ( )n a rom
rais une injustice envers toi, <ii le donnant une pension
de mille (dirhems; et en le privant de tellr a laquelle ont
droit |e> lils des éiuiffrrs cl des auxiliaires (|ui romhattircnt
avec moi a Siilin. • Kt aussitôt, sur la route même, il lui lit
compter ( in(| cent mille diilieius, augmenta de mille dir
hems sa pension et en lit son ami !•• plus intime Uthinl. il le
plara entre sa p'au et sa tuni(|ui-,. In lionune instruit, un
moraliste, auteur d'ouvrapcs sur le sujet tpii nous occupe et
sur d'autres tliés»«» de ce genn". lait les rellexi«>ns suivantes
a propo» dr cette aventure de Moàwiali et d"II»n Clu'djndi :
• Si le lils lie (Miedjreli donna le clian^> a Moàwiali. en cette
circonstanre. s'il le trompa, et «e prince n'était pa» de ceux
*pit ^e laisM-nt duper, on peu! lui appliquer ce proverlw an
cien :
(^li fiiliiil atiniim Mlvft»lrt»ni . «»po fulHrnl«»ni fnliiil f«^ dil dr qui
CObImiI •«'«- plu» fort r|ur «oi).
(:iiAi>rii\K cvii. 131
\j s^JLa^^ l« Xw*^ AXJi^ ^y^ \j^^ ii!^ i^y^ ^~~^ U (iJ^ ->
j v_jLJ| »iL»j^ i^^-<» (i^:> v_XÎ! ioUw-4?r l^tX.:?- (j\^ L» A,«*jb
vXi^ ^^iyu^m Jls Xj^L)t>« ^j.£ i-A-ii^ ^ii /Ji! U_5 <îLjUaft
Mr MM
^*3 l_jjt«^ (^-V^^ O**^ '^' ^"il^t ^^-*^ ^ lyUi oyJ^y^
fc_i& c.l.^.>w^Jt ^w»*fc^^ -^Viii /wt**.^- l^-xJC_j tf c.L«\A>,ii) /><>M,r^
U ^<i*«or>- (^ (J^a**^ ^^À-^*A^ iùa^LiJLl (jà*J U>^^^ 45'^"*- ''Us»**
«Si, au contraire, Ibn Chefljreh était aussi lourdaud et
obtus de sens qu'il se plaisait à le dire, il méritait bien peu
la récompense de cinq cent mille dirhems et raugmenlation
de sa pension. Moàwiali, je le pense aussi, n'aurait pas
ignoré tout cela. »
Les moralistes ont dcveloppé à l'envi cette thèse, en in-
sistant sur la nécessité de savoir écouter et se taire. Ils
disent : « Un récit n'est bon, que s'il est bien compris. —
Apprends à bien écouter, comme tu apprends à bien parler;
un auditoire recueilli est ce que désire surtout le narrateur,
pour arriver au terme do son discours. U est de règle et
d'absolue nécessité qu'il ne soit pas interrompu, qu'on ne
lui coupe pas la parole , qu'il puisse se développer à son
aise, qu'il se dirige par la route de son choix vers le but
qu'il poursuit, de sorte (ju'un sujet en amène un autre,
comme le dit le proverbe : Le discours est un arbre touffu, ce
qui signifie que le discours part d'un tronc commun pour se
développer ot s épanouir en tous sens. Le vrai bonheur c'est
9-
^)^ ^1 iij.jJi5 jLjlJ.! ^ s^=^y Jl o^^U J^l ^ -^j^^
132 LKS l'Ii \li;ii;S DOll.
' ^ A X-Isl tj^^^ • '^ "- '"^
!»>ol Xfwi J^-*-*
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J-^'' ^
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"*-• j^>^' u'
(|(> caiiM'i' .i\LT III) .uni iiitrlIi^Tiit. (Jii<-l(|iruii dis.'iit : • (ir.md
DiiMi. (|iic la iioiucllr {hadis) osl cliosp «Minuyeiisr ! • On lui
rciKxuiit : •('.'••st la virillt-ssc (|tii fiimii»' r[ iinu la nouvellf »
(ji'ii (if niiils Mil le (If)iililr MHS «If hadis \ Ce sujet a été
égalciinni Irait»' à fond par les porlos. \oiri dos \crs d'Ali,
fds d'Vhhas li' Hnuini, sur la mrinr (jurstinn :
Tout re «|iii flntuit me* lUnirt m'inspire du (li(»oiil: \rs pUi%ir« le*
nliM (Imii n»c winblTit %!(!«•».
1.1 ikimlr *riilr in>- rhariiir. car elle rt\ . miiime M»n nom. toujours
irimr ; hiulii ).
r<isMimf lia niifiix rxi»! iiiu- 1,1 un iii«- inusic rjn lin .i In m
liU d'AMias :
l.r Irnip» ri ir» rifir» it\ir In ynis »ur mon froiil oui rinporlr m*» lllit-
»n»n»;j«' m«" ♦ni» nnblrmrnl relire.
Tout niVu a rli4q;r aujourd'hui, ctrcpif la *orirlc d'un n-irraleur donl
i'éiiKjucnlr paroir ajoute k mon «aroir.
rilfTri\ain. a la foi* (radilioniiiitlr ri inoralislc. dil qii iino
CIIAPITHE CVIl. 13:^
y~ m'-
des règles de la politesse exige que le convive n'allonge pas
son récit, qui aura plus de charmes et produira plus d'eiret
s'il évite les développements, les digressions et le remplis-
sage, faits pour capli\ei- l'oreille des convives, enchaîner
leur cœur et servir d'accompagnement aux couj)es qui cir-
culent. Sinon, ce récit devient plus digne de la place pu-
blicpie que des réunions de choix. Abd Allai», lils de
Moulazz, exprime ingénieusemeni la même opinion et exige
cette qualité des convives (jue le plaisir rassemble :
Une courte causerie circule au milieu (le> verres, mais ceUe causerie
est un encliantemcnl , le reste n'est (juc vaines paroles.
Et les ^chansons ! debout au milieu des convives, ils s'élèvent connue
dos éWJs (lettre i ) au-dessus des lignes.
Telles sont, en un mol, les règles à suivre dans une con-
versation piquante et ingénieuse.
Le premieu personnage cjui recul le titre de I izir, sous la
(Ivnaslie d'Abbas, lui \l)oii .Salamah Hais, (ils de Siileïmau,
13.'i I.K> l'ILMIUKs D'on.
*: ^y^y A.VOJU .vJk*^^;^ — , ,GLji ji : — . y\ w-u5^ ,^;-^
^ J.^^ JouL. ^^5 ^i» ^-^^U -'JL-Jl .^l*j J3^^^.
*X_ôL=»-* .v_*Ul -2^'^^ >!U ,_^-«-il^ Jk:c:tf<_4 .'»>^'» A~JU ^•.-•_v«
Jsjj jjJ:> i jJj Je ^ ^«'^j '>^' ^'-**^ i^' *^'t^--» »3»>^
MinutniiiK- Khnllal : il «tnil (!•• la Irihii «l«- llaiiidaii. r«
mawla ôv la famillf <l<- Saliî. I.< khalilc AImiu'I- \blMs
(SafTati) ne pouvait panlonnor a ( r ministiv d'axoir songi-
à (IrloiiiniT la courniin»* au profit d'uiu' autn* faniillc [teWv
(Ifs Alidr-»;. Alwm Mnslim ft'cxpi iiiiail ainsi dans nnr leltn-
ou il rngagi'ail \v Klwdiir a m* drfairr t\r son viiir : • Prince
dr» Croyants. Hiru vous pirnict <Ip rrpandn' l«« sang de «•!
hiinirnc, puisqu'il a \ ioli- il paijurr .v»n vrmrnt et rhangi-
dr |>arli. • Mai» .Saiïali lui npondit : • ir nr \v\i\ pas inau
gur»'r mon ri*gnr par !•• nu-uitr»- d'un «Ir in«*s parlivin* ri
aurlout «Inn lifunin»- l«l (piAhou Salaujah. cpii. projw^.i
Irtir tv\i' i\r notn- rauM.*, a rxiHJiw- sa vir. jour son rxistrn* •
ri di^prnv sa rorlunr pour M«nir son Imani ri r onihallm ses
rnnfinis. . Mkiu Djàfar. fnrr du Mialifr ri Dawoud Immi \Ii .
son onrir. rurrnl d»'s ronfrrrncc* aviT lui. AI>ou Moslini
Irur ayani ^r'A pour li's prier do ronvillrr a Saffali rptli-
rxiTulion. I.<- Khalifr l<-ui lit la ini^nir n|ïon»r : • Jr nr m
• rifirrai pas. Irur dil il. tout lo bi«n qu'il nous a faii . Ic^
CEIAPITRK C\ II. 135
I*x_i6 JvuajI Uo ^^c*'^-:?:^ jt*>v3-j_j ^_^-^>_5 (4^j (jy^j
tr» o^-^_5 A.» In cl^ tf^-V^' ,fc^-«*^'< jb y*UxJi ji ,^;_ J_j-JiJi
(-jLiUî ,^;-« iLfiljîT X-=»-^ Sç^ib 5Js>kaJb jj! X^^*»( j! ivv»-b
^L«u«Jl ^1 ^J^ »Xj_5 -x^ j! Joi i XX^il JL5I i Ajlaï=!
épreuves qu'il a supportées et toul un passé de dévouement,
pour une faute légère qu'il faut attribuer au\ suggestions de
Satan et à la fragilité humaine. — Prince des Croyants,
répliquèrent ces deux conseillers, il importe do vous tenir
sur vos gardes : nous nr répondons pas de ce qu'il pont en-
treprendre contre vous. — Kl moi je réponds de lui, .s'écria
Salfali, la nuit aussi bien ([ue If jour, en .secret et pid)lique-
ment, seul et devant tout le monde I « Ces paroles transmises
à Abou Moslini lui déphnent et l'impressionnèrent. Craignant
de la part d' Abou Salamah une tenlatjve criminelle contre
sa personne, il envoya quelcjues-uns de ses alFidés avec la
mission d'employer la ruse pour le délivrer du xizir. Le
Khalife aimait la .société d'Abou Salamah et l'associait aux
causeries du soir; car ce ministre était homme d'esprit, in-
génieux, lettré, fort au courant de la politique et du gou-
vernement, (le fui, -dit-on, un soir, en sortant sans escorte
de chez le Khalife, .dors dans sa ville d'.\nbar, ([uil lut as-
sailli par les agenis d'Ahou Moslim et égorgé. Cependanl le
130 LES PHAiim:s d on.
t.
s^«-«,U A^4 Uj\j *.^ ^1 ^^ A>OL*^\^,j-., ^Jy^^,U.'l Jl
i Jb b^i U ^^ fX^ jjij 4o j^ J ) j^j, j j^j jUJu,
Klialif*-, (juaiid il lut iiislniit de r»'VciMMiii'iil . pioiinnra ( i*
\t'rs :
Au frii rlrrnel lui ri mm parriU ! Qu'y a-til ilnni !»a nnidniic a iiolrr
/•({ard qui puiwe noua laisser des regret»?
\l)()n Mr>slitn .Tv.'u't «'Ir ^tirnnnini)- Vllnntmc de confiance,
ri Al)<m .S.-iJ;iin.'il). !«• \ tcirdc lalamiilfdi- M.ilioinrt. I/)rsf|iir
ce iiiitiislir jM'ril dans Ir f^url a|)riis dmit iimis vrnoiis dr
parler, uu poc'lc lit les vers sui\.i
.uns
IvT rrimr in«pirr quHqurrdM (Ir la jnir , cl sotnriu ondrtraii se njoinr
de rr (|iii iii^pirr dr l.i répugnance.
Lr ttur. II- niinittrc de la famille de Mahomrt. tirui de |HTir, cl lu fai^
iiiii viiir de rrlui qui le hait I
Tous les détails relatifs au menitre el à riiislnju* d'Mxui
.Salaiiiali m- trouvent dans notre Histoire Movenne.
Saflah aimait la raus<>rie: il .se |)laisait an reril des coni
pétitions de gloire entre l«s Arahes dr Ni/ar et ceux du
Vénien. I,rs faits intéressant'* 'oiireriiaiil Klialid, (ils de Saf
CHAPITHE CVII. 137
IàajI »XJ» j^bunfcji *^ t-:jl»-*'v.*«*^^ ejlv.:>U^^ cjlwiwVX/95 ^jLm^o-
wan et d'autres descendants de Kahtan, leurs rivalités de
l'ainilie, leurs entretiens dans les réunions ^\\ soir chez
SalTah se trouvent cités en détail , ou du moins nous en avons
choisi les traits principaux dans les Annales Historiques et
l'Histoire Moyenne; nous n'avons donc pas k y revenir ici.
Mais au nombre de ces anecdotes et de ces récits de la
veillée, il en est un qui s'est propai^é. Il a été transmis à
Jîehloul, fils d'Ai)bas, par Heïlein, (ils d'Adi le Tayite, à
qui Yézid Rakkaclii le raconta dans les termes suivants.
SalTah aimait à causer, le soir, enirc hoiuines. \jw soir c|ue
j'étais présent à l'un de ces entretiens, il me dit : << Yézid,
raconte-moi l'histoire la plus amusante (juc lu aies recueillie.
— Prince des Croyants, lui répondis-je, et si elle louche aux
fils de Hachen)? — Elle ne m'en sera(|uc plus agréable, ré-
pondit SalTah. — Je commençai ainsi : • Prince des Croyants,
un Arabe de Tonoukh élait descendu dans um liij)u issue
des Ami r, fds de Sàsaah, cl loiil m (l(''r;iisanl et nicltaiil i'n
ordre son bagage il répétait ce vers :
i:58 LKS PIIAMUKS 1) UH
c^Xo *,Xil >vl1 wJU. J, Uaxîl^j^ ^OOl *Ull,»Uaj^
' »^-*^ (*^ cj^ ^j^^^' -^^ v5^'' ^j j^' **^ -^' o;^''
j^^ ^^ j^^j Je- ^>^i ^^ ^U ,^x^ ^ uï u -oai^ ^ Jl>
J_,JLJ ^>Ji ^.yXj'\ wJl»
J< le jure sur la «ir, les cale^ns dcA Amir »rront immondr^, »\\i%\
liMigli-mp^ que ces gpns-IA conwrveroiil Irur |>f«u.
ftir jciinr fille dr la tribu sort de sii Iriilr, (.mv a\tt:
lui (i liu l(»u i.iinilirr, j'iulpirtigc, rt , uiu- fois l.i roiin.iissanrr
laitr, (A\r lui (lrni.iii(lc : Dr <|uclli- Liiiiillc cslu, nxui ami?
— I)rs DrniMi Ti'niiiu, rf()<)ii(l l'AralM*. — I.a jcuiu' fîllr :
Sais-tti (|ni a dit :
\.f\ T/mim connai^vMit mirui le rbcniiii dr \» houle f|Uf' l'oitrau Kata
(celui dr la rilerm-); inai<» iju'iU <»ui»cnl lr< roulrx «le la jjloiiv. iN i'é-
^■rrnl.
Ni unr pur»' rlirvam IiaiiI mit nii jioii altaqur dru» Iri * ■'■ T«'iniin.
les vodJb eu diTuiilc.
Noti* %arririiin« ru prounuçaul Ir ikiui dr I)ir«i . el noire «aenfice ft%l
rtini|drl , uiai« Ir* Ti'uiiiu u'oni jainai* rien iuiniolf' eu |in>nouçanl ce
M'im.
Je *ai« lej<Nir di%»i|M>r les lenèbrr»; mais ce que je n'ai jantai» tu du
«iper. le Minl ir« ;;r4)idr% Urliclë* d* Tcmim.
I.'Arnlw : Nort . par DiiMi, je nr suis pa«» dr Trniiin. —
1^1 jruiii' lilji* : Qui v% lu d«»nr? — l/VraJH- : Jr Miis dr la
triitii de l<l|l I -i jriiiir liljr Sai*> lu ipii a dit :
CHAPITnK CVII. 139
*-jjl_5 c:yiA._j J^ (^ *Ua* Lci^ J^j^- u.?^'**^ (J-IàJI ^^^I
I
C$^ cT» J^-=>v J^ *-^-j' (j-*^ c-A-Jli J.^ (j^ bi U aW!_5 i) Jlï
J^jJLj (_$<xjI ovjuI <— *J Is «Xnio
(11 • *
w w
!îXjC-sil c^^^vaJiJl kx-y-Ji cK^
Je vois dislribucr parloiil de riches donatives, et celles des Benou Idjl
ne sont que do trois ou quatre dirhcms !
Qu'un Idjlite meure en quelque lieu que ce soit , on lui creuse une fosse
d'une coudée et d'un pouce.
L'Aralip : Non \rainu'iit, je ne suis pas tic kljl. l,a
jeune lille : Qui es-tu cloue? — L'Aïahe : Je suis des Renou
Yaehkor. — La jeune lille : Connais -lu celui qui a dit :
Si le vtHement d'un Yarhkorite vient à frôler le tien, aie soin de ne pas
prier Dieu avant de le purilier.
L'Arabe: Non, je ne suis pas de Yaclikor. — La jeune
fille : Qui donc es-lu? — L'Afabe : Je suis des Benou AIhI
el-Kaïs. — La jeune fille : Sais-tu qui a dit :
.l'ai vu les Abd el-Kaïs tomber dans ia misère ; ( heureux) s'ils tmuvent
lui oignon, du vinaigre, une vieille saumure putrëhée.
Le soir, ils dégainent devant leius liniuies, roninu' des Nabaleeiis.
(pti anaeheni des roseaux iiumidcs.
l!iU LL.N l'h.\inih> U UJl.
,^ J^>-j Jl- >-^î ^^^ ^L« jj-HyA-'l vXj^ ^^ Ll 'u, aWI^ JU
J_^jlj ^oJI o;joI ^l» *)uôl*
,^ ^ >^^ JL* ._^l ^^ ^L- iv^j ^ Il U XA\^ M Jli
J^JLj ^*>Jl ov*-»' »--s-»-« 4;'j-»
I,' \i.i1m' : \oii , je iir suis pa6 d' \ImI «'I kai>«. — La jruiir
fille : AUirs, (|iii rs-tu? — I/\rdlK' : Jr suis des lialiilali.
— I,a jt'iinr iillr : Sais- tu (|m a dil :
Lonqur le* bniti'« roiirrnl rn foule à la f^luirr , le llahililr «^rartr dr
1.1 fuiilr.
Le Klialifr, «'il /uil n.il)ili(<- . ni" |>oiirr.itl rn.iliMT a^rc Ir* lioiiinir» Hr
iirtir.
l/lioiuinir (l'un lirfliililr « bran <4rp garde, il e«l Innjour» (Mniill^)
• onimr un lingr lie («ble.
I.'Si.iIm- ; Jr ni» suis pas <lr Ualiilali. — La ji-um* (illr :
D'oii r» lu «IfUH — L'Nialic : Ji* suis il«*s lliMinu FV/^raii.
— La ji'uui- lillr : Sais lu (|ui a dit ;
Ni lu e» trui aiec ua Fcurile. |tr< imK garde » la jrunr rliamcllr.
allarlM»-la *o|idrnienl "k *€» rnurroirs.
Mrlw loi du Krianlr |iour Inn ànr. drmiu qiir l'un d<'ui a fait rrtlir un
inrinliir <i ànr -••• '- ' r
(^«nd un II ' i-in» Ir Irrriloirc dr Inir lrib«i. d* crirnl k Imr
mfrr : Pi»»e *ur le feti (pour nr pa» offrir riio«piulitr^ '
cil Ai'i ri;i: cvii. rii
t-
J_^JU> 4^<Xji cjjjij'l c:«Jb
J^^^ — =»- (i^>^^ — I ( — iûi^Ui fj\s LdyAjcJus j:i^.xi^ v-jjLiLs».
4ivj tj^ à^^j Jl* <-i^' (^«^ v^^i* oLaJïj o^ 1»! U 4Wl^ ii Jljj
J_5-JU (^«Xi! o)-*J'l c-Jb (j^xc
iLx_X_*«*-« -_po L&,-«:oLi l^^X3 cijjXJ^ iLçw'.xc lil
*^*^" (iT^ tK^J Jl* 4.^1 ^J^^ oJlï (J.*A* tjw« bl U AMIj ^ Jliï
JjJU) (^«XjI oyji c:-Jc
L'Arabe : Je ne suis pas Fezarite. — La jeune fille : Qui
donc es-lu? — L'Arabe : Je suis de la tribu de Takif. —
I^a jeune fille : Connais-tu celui (|ui a dit :
Le përo des Takif met les généalogues en déroute : celte tribu n'a
«l'autre père que le mensonge.
Qu'où rlicirbe pour elle uu ancêtre, ou qu'elle le cherrlie elle-même,
c'est une œuvre impossible.
Ces porcs de latrines, tuez-les; vous avez le droit de répaudre leur
sang.
L'Arabe : Je ne suis pasdeTakil". — La jeune lille : D'où
es-tu donc? — L'Arabe : Des 15ein»u Abs. — La jeune fille :
Sais-lu qui a dit :
Si une fenune Absite met au monde un garçon, annourc-lui une houle
bien acquise.
L'Arabe : Je ne suis pas des Benou .Abs. — La jeune fille :
Qui es-tu donc? — L'Arabe : J(> suis des Tàlcbaii. — La
jeune lille : Sais-tu (|ui a dil :
I Vi
LKS l'iiAimr.s non.
^■^ ^r-« J'r^J "'^ '-*■'' er*^ '-^'^ xAiO ,^^ Ll U aXI1_5 i) Jl»
J_j-*-,> ii«X-l o>*jI w*JiJ
J>v-a_js: isC-sr ljy^.>j
>.>«>V^ .^^« X-jfcJ.^
'U ^<;;^ ^ bl U AMI. y Jbi
J_jJ-. ^oJl
liûljw
5J-4 ^^^ ^j-, bl U AXli^ i) Jl-
^ .X> ' K^yXJ 1 t— ^■> k
Tàlt'bali, nu <li- KaJN, la pii'c (Ift tribus , la plus infâme , ia pin» perridi*
••nvf-rs M'» voiMn» :
L'Ar.ilx' : .Ii- ne suis pas de 'l'àlrbali. — I ,.i jtiiiH (ille :
D'où rs-tii? — l.'\r,il)(': De I.i liiliii (Icfi.im. — La jciinr
lillr : donnais hi crlni i|tii .1 ilil :
Qii.ukI uni! (iaiMMilt- accuiii lie <l im ;{arçon , aniionco lui un cxrclienl
taiiii'ur.
I,'\r.'il)»' : Non \iaiinrul, jo no suis pas do Gani. — La
joiiiii' lillr : (^ui es -In. .dors? — I/Araho : In des l^onou
Moiin.di. — |,a jciiiM' Idlc : Sais tu qui a dit :
D^' <|ii'iiiii* lillc Moiirril»' Irint .^f•^ doij;!» 'de henné, r'c*t-à-dirr dA^
qu'elle I •^^ nid)d<- , ni.irii--la et gare à l'adullrr. '
I/Aral)0 : Non. par Dien, jo no suis pas dos Urnon
Moiinah. — \.:\ jciiiir lillr : (jiii donc «^s-ln } — I/\ral)«' :
l.'n des bciiuu |)al>bah. — la jouno iillo: Sais t'i (|ui a dit;
Tu ■< le» yeui hlrn». <S fiN ilr Mnuk.ihir (lils du bourreau), romme
\t\ Dabbile» ont le vitagr li\ulr de b'mir.
cil A PI rr. h cvii. l'i.i
^*r^ tr« S^j J^ "-^^ ij^ <-*'^^ ^'^ iS^ u-*^^ ^ '^'^ ^ J'*
J_jJLj (_^»>JI o^i <->Jls
«, "" *'
j\j—j fi > £îy-ji (jUa_^l JJ^j (jv*^ aJ^ajç- ^^j<>v3 U
:»Jj^i er* J^^?-^ J^ '-^■i* t:?-^ '^•^' ^-V^' ûr« bl U AWij ^ Jli
JkJi-j (j;«Xji o>*^î c-oLî
^^^-*^• U dlsjSTj, ooi (^y^ oJlï ij^l er* bl U 4Mîj i) Jis
'Jj-Ji-J t^tXil o>«j1 ciJi; ii^lj^ (^ J~=>-; Jls j^Ji Jo
L'Arabe : Pai' Dieu , je ne suis pas Dabbite. — La jeune
iille : Doù es-tu? — L'Arabe : De la Iribu de Badjilah. —
La jeune fille : Sais-tu qui a dit :
Nous (|iicsti()iinons les BadjUah dans tous leurs campements , pour sa-
voir où est leur véritable patrie.
Mais quand on les invite à répondre, ils ne savent si Kahtan est leur
père, ou bien Nizar.
Aussi les Bedjilah vaguent çà et là reniés partout, commi; ils ont renié
l'honneur.
L'Arabe : Non certes, je ne suis pas de Badjilah. — La
jeune fille : D'où es- tu donc ? — L'Arabe : De la tribu de Azd.
— La jeune fille : Sais-tu qui a dit :
Lal'enniic A/.dilc mel-elle au monde un garçon , annonce-lui un vail-
lant inatitlot.
L'Arabe : Non , je ne suis pas de Azd. — La jeune fille :
D'où es-tu, alors .^ N'as-tu pas de honte (de mentir)? Dis
enfin la vérité. — L'Arabe : Je suis des Khozaah. — La
jeune fille : Sais-tu qui a dit :
j/j'j Li,> \>\\ \inii..s iroi;.
^J^ J^^j Jt- ^_j| (^y.^ ,_Jb A-fcl;^ ^;^ L! U aXJIj ^J Jlï
J_jJi_) (_^'>o! i^yXs\ i—aJlî (^nXw
Ma
J_jJ»_> ^OJI ^'jJtj\ C^L* iiAXÎ
^^ (•_j-j» (j-« A-A-s-w uLji_j ,1a \ i-j ^S^-^ '^^^ (J*^'' ^'
Klinznah sf» larj^iio de sa \icillr noblesse; mais nous savons que sa
iîlilire éLilt <le hoiri- fin vin.
Cctli* tribu a vcndn |)nbli(|nrnH'.nl le trni|)li' ilu Dieu de miséricorde
|)()ur une outre devin. Monte A qui n'a d'autre gloire f|ue des cruches !
IwVr.ihr : .Non Maiimiii je ne suis pas (l(^ kliozaaii. —
La jciiiic lillc : (jiii es lu donc? — I/Aïahc : Je suis de
Soleim. — La jeune lille : Cuniiais-tu i:eliii qui a dit :
Oli ! les .SoloFm (puisse Dieu les disperser !) ; leurs doij^Ls seuls con-
nnissenl l'amour, el leur corps lani,'uit dans i'impuis.sauce.
L'Nraiti- : ï\ii nicii, je ne suis pas de Solrïni. — La
jcuMc lillc : D'itii es lu donc ? — L'Vrahe: Des Bciioii L.ikil.
— La jeune lille : (lonnais-ln eejui (|iii .1 dil :
Je le inre, les nieiN cl les dcs<'rls sont moms lar(j;cs (|ue les potier des
Heiiou L.ikil.
LaLit ! les plus infâmes parmi ceux qui montent à cli(;val . les plus vils
parmi ceux qui Coulent le sol.
(^)ne Dieu maudisse les Benou l>akil. ces esclaves, ces derniers débris
de la rare de l.ot '
CIIAIMIIU', CVII. 145
ÏO^jS^^j^ J^=^j Jt" c^Ji ^^ L^\i ia>.iJ (j;^ bi U aM|_5 ii Jlî
^'^Jys? c5*>J5 o^i ^ii*
,j-« J<-s-j Jli ow_jî y^ (_^3lï ««x.jlS'cj-. bi U aMÎ_j y Jls
*^ CJ-» J^^J J^ ^-^j^ (j"«-* "-^^ *J«Aiw (j^ Il U 4Wi_5 ii Jlï
^"Jy»^ iS'^^ qy«i-i oJli
cxAlàx*»»^ Til * Js ^Jf-^ (^ As-Us- «XdÇ l^^^j»- ^ji y^
L'Arabe : Non, je ne suis pas de Lakit, — La jeune fille :
Alors, d'où es-tu ? — L'Arabe ; De Kindah. — La jeune fille :
Sais-tu qui a dit :
Si le Kindite, ce mignon à la chevelure bouclée, se glorifie,
C'est d'un tissu, d'une bottine, d'un manteau ou d'une parure.
L'Arabe : Non vraiment, je ne suis pas Kindite. — La
jeune fille : Qui es -tu donc? — L'Arabe : Je suis des Kho-
tâin. — La jeune fille : Connais-tu celui qui a dit :
Réunis les Khotâmites d'un coup de sifflet, et ils se répandent dans la
contrée en compagnie des sauterelles.
L'Arabe : Par Dieu, je ne suis pas de Khotàm. — La
jeune fille: D'où es-tu donc? — L'Arabe : De la tribu de
Tayi. — La jeune fille : Sais-tu qui a dit :
Les Tayites ne sont que des Nabatéens rassemblés ; ils ont dit tnyttna
et ce mot s'est répandu.
Qu'un moustique étende ses ailes sur les deux montagnes de Tayi ,
cette tribu pourra s'y mettre à l'ombre.
VI. lO
\uù !j:s \n\ \iiuKs non.
fciiOl ^j^ J*^j y^ '-*-»' (^-»«^ ^-^^ 'j^j-* .J-* '■ji \^ ^^^l^ ^ Jli»
i^l ^^ J->? ^^ '-^'^ ^j-*^ ^^ ;u2CvJi (j^ bl U aM!_5 iJ Jb
Jyu i^*>Ji o>Jiji oJls
^UJis^ <.-^**i ,o^'-« Jolj Kc^ (^^^ 'i ^^''' '-'" — b ' '^'
I/Arahc : i'ar Diiii, je ne suis pas Tavile. — La jiîunc
fillo : Alors, (l'on c.s-lu ? — l.'Vrahc : Des Mo/.aïnali. — La
i<Miiic lillc : (^oiinais-lu crltii <|iii a dit :
IjCs \lo/aîiiit(!A ne sont-ils p.is d'iini' Irihii dont on iiCspi-rc ni jîtMioro-
silr', ni Coi ?
I/Aral)f : Non, j(^ no suis pas di' Mo/.aïnali. --- La jeune
fille: l)"oii cslu donc? — l/\ral)c : De la Irilui de Naklià.
— La jiMUM' ldl<' : Sais-Ui <|iii a dit :
Loi>qin' Ir's Naklià, rcMc inlinir trihn, <r re^tinisM-ni un matin, on
s«)iin"r<' nu iinlion d'un»' lollr colinc.
II5 iir pn'lrndiMit pas à la gloire que donne nnc iiolile action et m-
comptent pa^ parmi l'rlite des hommes géïK^reux.
L'Aral)*' : (Irrlaineint'iil , je n«' suis pas de Naklià. — La
jciilu' lillc : Alors, d'où es-lu ? — L'Arahc : Des Bcnoii Awd.
— La jeune Idie : ('onnais-lti colin (pii a dit :
Si lu desrencU sur le territoire di-s Awd, sache bien ipie lu n'as pas à
i-spériT de sahit.
CHAPITRE CVII. U7
*o«-*' o^ J->; J^ «-^ji (;j^ «^Is ijî (j-« bî U .*MÎ_5 ii Jb
pi*X^ (j^ J.:=-, Jlii c:^! (^.^ oJlï ^ ^j^ bJ U ^13 ii Jb
^^M^j U dlXj^ ool ^^i c;a.JIj5 *î*Xiï» (j^ bî U_5 4MÎ_5 ^ S\s
Méfie-toi, chez eux , du vieiHard , comme du jeune homme, cai' diiiis
cette tribu il n'y a que des bri^jands.
L'Arabe : Je ne suis pas de Awd. — La jeune fille :
Alors, d'où os-tu ? — L'Arabe : Des Lakhm. — La jeune
fille : Sais-tu qui a dit :
Si une tribu se glorifie de son passé, la gloire de la générosité s'enluit
loin de tous les fils do Lakhm.
L'Arabe : En vérité, je ne suis pas de Lakhm. — La
jeune fille : D'où es-tu donc? — L'Arabe : Des Djodam. —
La jeune fille : Sais-tu qui a dit :
Lorsque la coupe de vin circule, invitant à une action généreuse, elle
n'est pas présentée aux Benou Djodam.
L'Arabe : Par Dieu, non, je ne suis pas de Djodam. —
La jeune fille : D'où es-tu donc, malheureux .3 N'as-tu pas
honte de tous ces mensonges? — L'Arabe : Je suis des To-
noukh, c'est bien la vérité. — La jeune fille : Sais-tu qui
a dit :
i/i8 LKS pi; \ii;ii;s hOi;
^LiJi_} cjljljtJl w^^Xls s !>X,.^.À-* »_aj»Lij r-^Aj lil
Ll Jl- oo! ^j^ J^\ Ajdù v_JL« ^y^ ^^ bl U .0J!_5 ii Jli
^'>*T» o*^' 0)^"î «— Jl;^';^ ^j^ ^^^J
1_^^ w.j.v)jtj a.4aXc J_»-0 _j.i» jO^'^AJ»- C^-lis jjU (j«JkVj ii
Si les Tonoiikli mpltiri'iil un .ibrruvoii- sur la roule tlo Irurs razzins et
tir- leurs vpngrniices,
II» ra|>[)(>rtcnl l'i^nomiiiio aux veux du Dirii t^^s• liant, et la lionlc
pour loin- i.iiiillji' rt |l•llr^ rliniK.
I/Ai.ihi; : Miiis \ riiiiiicnl , je m- suis p.is de 'j'oiiinikli. —
La jt'uiK' lillt' : OiH' l;i ukmc picnrr l;> mort I IVoù l's-lu
donc? — I, \i<il)c: Dr l.i liihii de lliiniar. — La jeune
iillc : (jonnais-tu celui r|iii a dit :
On m'annonçait que In trilxi ili- llirniir nm rritiqnc. J ni ri^pondu :
• Je n<! le» croyais pas vivants ni parmi les créaliires de ce mondr.
Car Iliminr est nn peuple sans racine, senihialile au morceau de boJK
(|ni pil d.iiis In plaine, privé de s^vc et de feiiillat;i*.
.Si Iiinjjue que soit leur existence, ils ne se mulliplient pas. Qu'un re-
nanl pisse sur vm , c'en est assez pour les noyer. ■
I.'Vial»' : Non, |)ar hini, ji' iic suis pas dr lliniiai\ —
La jciiiir lillf : D'oii es-tu donc ;' — l,'\i.d)(': Des ^ onliahir.
— La jrunr lillr : .Sais lu (|iii a dit .
Si >in grillon sifTle dans le pays des Yonliabir. les vnilA l'>ns nmrls et
ptnrrissnni par terre.
CHAPITRE CVII. 149
j.KJi*J> l^y* S-=r) S^ <-*-j' (J-^ i^\s jA^. (j^ bi U -^i_5 ^ Jb
i fc_i ii^ ii_j «X.i ^ r* 9^-^ b /ft.^ '^'^-^ ci^AAi ^'i^^ ^^
^j ^j^ cM*j J^ '-^j' (j-«^ oJiï ^AUi.J» (j^ bl U aMIj ^ Jli
(j^ J-=*-j Jlï <-^l (^y*À c^aJlj iLA^I ^j ^j^ bi U ^!^ iJ JlJ5
Jfcjij ^»>Jî 0>-*J' tL^-Ib /^Vwliû ^^
L'Arabe : Je ne suis pas de Youhahir. — La jeune fille :
Qui es-tu donc? — L'Arabe : Je suis des Kochaïr. — La jeune
lille : Sais-tu qui a dit :
Benon Kochaïr, j'ai lue votre chef; je \\o vous dois aujourd'hui ni
rançon, ni talion.
L'Arabe : Certainement, je ne suis pas de Kochaïr. —
La jeune fille : Alors, d'où es-tu? — L'Arabe : De la fa-
mille d'Omeyyah. — La jeune fille : Sais-tu qui a dit :
L'édifice des Onieyyah s'est écroulé : leur ruine a été indifférente à
Dieu.
Les Omeyyali ont autrefois abusé de leur pouvoir contre Dieu même.
La race de Harb a désobéi au Prophète , et sou Merwan n'a pas craint
l'Eternel.
L'Arabe : Par Dieu, je ne suis pas d'Omeyyah. — La
jeune fille : De quelle tribu es-tu donc ? — L'Arabe : Des
Benou Hachem. — La jeune fille : Connais-tu celui qui a
dit :
150 I FS PBAIIUKS [VOH.
^^^jJ(^w>x£kiÛ,(^^>'.^4lJl^jls ù^~- ^jjy^'' ia_£û; ^\_X_» jli
^J^ J<=rj Jlî '-'-ji ^^;-^ '-A-Î'-* j<>-iUû ^^ ij-« bl U aMÎ^ i) Jb
À^Lai ,_^ Jvr>.^, Jt- .«xjl ,^^ ^l- j! Js4 ^__^. Il U AMij :i) Jl»
JfcJij j^^K.1 (Jj»J<j' v_-Jb
^y-.^^ i)^ -.Ji:S2 ^^ ,_^ J"*-^ f^-ij^^**-^ ^'u-ca_j (j^^_35^_j i'
KnfnnLs ilt; ilarlitin . rcloiiriu-z a s»^ |i,iliiiirr.% : Iua (laUcs inniiili-iuiil m-
vriidpiit il pfiiic un dirliriii Ir bois.trAii.
Kt *i vous diU"\ : t Noii:t somme» cit; la raiiiillc <lr M<ihnmiiHHl ic Pn<-
pli^lc.i r,it-cc (jiic l«'j C^lirélipiis ne sont |>a> «li- in famille d«' Jcsu». (iIn
il<- Mari»' ?
I. \i.il)r ; \<iii \ I ailin'iil , |c ne suis j>,is des il.iclii'lli. —
I ..I iciinr lillr : Mois, (|iii rs-tii .' — l/Aral)«': l ii dos iiciini:
11.1111(1.111. — I.a jeune iillc : Coiniais-lii eeliii (|iii .i dil :
l.DrMiiir 1,1 ;^iiciT(* fn I tournoyer M inouir mit I.i WW ilrs j;iiiri ii tn,
lu vois les ILiiiidait <-\cilrr |fiii*> <Ih'%.iiu cl Itiir iirt^ripitiiiunciit I
dn clianip de balaillc.
ïi'Arahe : Je \\v suis pas de ll.iind.iii. — l,.i jeune fille :
.Mors, d'un l's-lu? — I/\ral)e: he^ K<Mlaali. — I.a jeune
fille : Sais In (|ui a dil :
Qu'un Kodayil*' »« nr largiir |>oinl dr M nai^Murr. car clic m- procëdr
purement ni du Yémrn . ni du Mcxiar.
(I^ pnr«nl* doutfut , d<iiil knltlAu n r»l p»nil I' père pn» plll^ (pio
Nii.ir. i.iMvri icv ,1 r.iir.'i '
eu A PITRE G Vil. 151
(J-. J^r>-j Jis <-;^jl ^J^ «-iJU iLxL«ii_i (j-« bl U 4M|^ ^i Jb
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(S^ ij-* J«*-j Jtj <-^^5 (j)-*-* <-:-Jlj; ^jIaa^ (j^ LI U ^i_5 il JC
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t-vXjLj (j^ tX->-ji Jls t:^! (^j^ c-Jl* wAjf ^j-4 b! U AXSij ^ Jlï
L'Arabe : Je ne suis certainement pas de Kodaah. — La
jeune fille : D'où es-tu donc ? — L'Arabe : De la famille de
Cheïban. — La jeune fille : Connais-tu celui qui a dit :
Cbeïban ! famille nombreuse; mais tout pU\be, tout canaille.
Parmi eux pas un seul héros, pas un noble, personne qu'illustre sa
grandeur on sa générosité.
L'Arabe : Mais je ne suis pas des Cheïban. — La jeune
fille : Alors, d'où es-tu ? — L'Arabe : Des Benou Nomeïr. —
La jeune fille : Sais-tu qui a dit :
Puisque tu es un Nomeïr, baisse les yf ux : tu es encore loin des Kaab
et des Kilab.
Que les Nomeïr s'asseyent sur de la limaille de fer, elle ne tardera pas
à être en fusion.
L'Arabe : Par Dieu , je ne suis pas des Nomeïr. — La
jeune fille : D'où es-tu ? — L'Arabe : Des Tagleb. — La
jeune fille : Sais-tu qui a dit :
Ne cbcrclie pas ta parente parmi les Benou Tagleb : celle des Zendj
vaudrait encore mieux que la leur.
If)? LES PHAiniKS ivon.
;UiU2 er« J^=?-J J^ '-^' (:r*^ '-*-''^* -r^^ tj-» l*' ^ -^^'^ ^ J^
J^Jb ,_5»X^1 kjijjtjl CAJLr
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Jyu 4^»>Jl o^*ji cxJb
^p^ ^ J.r*^ Jl- »_-^! ^^ ^t- ^ ^ bl U .ôai^ ^ Jl-
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-j j^jjytyUxj l.».^! ^.x^j ^-^-«^ J>-*-*-*' -Àjl JsjL* Aju«Oi
l^ors(|ii'ou iiivoijur NOM liospilalil»' , li- Taglcl)ilr •" >;iatl«' la lc,s>r ri
conli- dfs npolopiic».
L'Arabf : ,lr ne siii> pas (.k' Ta*;!»-!). — La H'iiiir lillr :
Alors, (lo quclli' tribu os- tu? — L'Araho : Drs Hcnou iMou-
(Ijacliî. — La jeuiir fillo : Couiiais-lu celui qui a dit :
La fcniiiK' (l'un Mondjarhî plcurc-l-i-ll*' s<>m mari al)Ariit , il spinhii'
qu'on ontrndf le brainirnt il im ànc.
L \i,ilic : .Ir iif suis |)as (le Moudjaciii. — I .a ji'Uiir fille :
Kl» l)ien , i|iii es-tu? — I/Arahe : Je suis des Kell). — La
jeune lille : Sais-tu qui a dit :
N'nppioclK'i pas dos Kelb; no frappoi point à Icni- porU- : (pir peut <•>-
pirvr le voyagnnr qni \oil liiillcr Icnrn fi-nx an niilicn do Icni'brc»?
L'Arabe : Certaineriienl je ne suis pas de Kelb. — La
i«Mine lille : Alors, d'où os-tu ? — L'Arabe : Des Henou Tdni.
— La jeune lille : Connais-lu relui <|ui a dit :
La fcmnif Tciniilc a drvanl pIIc romnu inir trompe d cicpliant : et
quand il *"ai;it de dirieer la meulf . rllr nVst pas manchotle.
CHAPITRE CVII. 153
fj-^ u^ S-=^j ^^ ^^' W-*-^ ^^ j^:i y^ bl U ijlj -i Jlï
,j^j,j^\ Jii U._5 -,^> U_5 p~^ p.^^^ «3^^'**' 45*-^-*"^
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f^^ (^ J^=-; Ji* ^^1 1^ ^^ ^j^ (j^ bl U ^î^ -i Jli
^^' Jijyii (j^ J^>; Jt- c:>ol ^^ c^t- prJ^ (j^ bi U AMi_j ^i Jl-
L'Arabe : En vérité, je ne suis pas de Teim. — La jeune
fille : Eh bien , d où es-tu ? — L'Arabe : Des Djerm. — La
jeune fille : Sais-tu qui a dit :
I.a tribu do Djcrm m'invite à boiio le jus de la grappe; mais qu'im-
porte. Djerm , qu'importe le vin ?
Quand il cUiit permis , ils n'en buvaient pas et ne le vendaient pas cher,
le jour du marché.
Mais . depuis que la prohibition en est venue du cifl , il n'y a plus un
Djermite qui se tienne sur ses jambes.
L'Arabe : Non, par Dieu, je ne suis pas de Djerm. —
La jeune fille : Alors, qui es-tu? — L'Arabe : Un Soleïm. —
La jeune fille : Sais-tu qui a dit :
Si tu viens , comptant sur le déjeuner des Soleïm , tu t'en iras comme tu
étais venu , affamé, le ventre vide. (Voir ci-dessus, p. \lik.)
L'Arabe : Non , je ne suis pas de Soleïm. — La jeune
fille : Qui os-tu donc ? — L'Arabe : Je suis un des afTrancbis.
— r^a jeune fille : Cnnnais-tu celui qui a dit :
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1,1. s l'HAin
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Jyù) ^»>Jl ij^i <-- Jt- -U-
j\ b.* .v>Jl iV^J ^ ^X ^U- i><3l ^ bl U aMU ^ Jb
(_|ui vrtit voir la linnlc, l'itjiiominif ot l'i)j)|ir<>bi c )> Il !«■> iroiivcra iciiius
en un .">cnl COI11S {UtUrul. le cou cl li:> (•\irciiiitt:3 j clift lf.«> .iflraiicliis.
L'Aral»' : 'l'ii inrcomiais mon «)rip:^in«'. l'ar Ir iiiaîln'! de
la Kaabali, jf suis un limiinic du Kh<uz de la Susianc).
— La jcdnr lilU' : (,)oiinais-lu «clui (jiii a ilil :
Que Dit-Il tiioii Scigiirtir vous refuse à j.imais ses bt'ntMirlions, ô
|N'ii|iles cJii Kliiiiiz, rar vous «Hcs coiidamiic.s au fru de Tr-nfor.
L \ial>r : l'iii M'i'ilr ,j(> lie suis pas tlii Khoii/.. — i,,a i<imi"
iillr : (jiii (loucos-lu? - — L' Vralx* : In lils dr (Jiani. —
La Jrunr liili- : Sais-iii <|ni a dit :
Ne roimci [ms (riiiiion avec les fils de Cliaiii, les pliix laidci eri^attirc!»
de Dieu, n'en di'plaisc .'i Ihn Akwà ! un des coni|iagiions /lu l'^^|1ll^te).
L'Nriln' : Kli Dieu non, j<« ne suis pas un lils de Chani,
niiiis un (ils di* Sainn le lapidé. — La jcinir Iillr : Que Dirn
te njaiulissr l'I , avec lf)i. Satan Ion pirn.' Saii^ tu qui a dit :
Srnilonr* il»- Dieu, voin voire rnnemi et l'enni-nn dr liiiMSlri', vniri
llili* qui lirail |aliuM»n ,i Knran XX, i i îi et pns%ini\.
CHAPITRE CVII. 155
^j (^ (j-> 0)-«J ci^c»" )_jjî*; /e-4-V5 ^-**-i.j "^i *yij CiJ^J \iî_5
IjLft ujSj3^ ^j-^ OwV»-j *_jj jiJso c:Ai\.j». iii <-:a^j
.XjL-U»^Ui».^i »tkif) <^jJ^i> ^j-fyà cx^Iq jj j-*isl iJsJû c^cl^
L'Arabe : 11 ne me reste plus qu'à implorer ton pardon.
— La jeune fille : Lève-toi et sors d'ici avec ton affront et
ta honte. Désormais, lorsque tu demanderas l'hospitalité
aux gens, ne récite pas de poésies où il soit question d'eux,
avant de savoir à qui tu as affaire. Ne te mêle plus de re-
chercher les défauts d'autrui : le bien et le mal se ren-
contrent réunis dans toutes les familles, excepté chez les
envoyés du Seigneur des Mondes et ceux de ses fidèles qu'il
a élus et prémunis contre leur ennemi (Satan). Quant à toi,
on peut te dire ce que Djéiir disait à Farazdak :
Quand tu descendais sur le leniloire d'une tribu , tu l"tHoiu;nais em-
poilaul son mépris et lui laissant ton opprobre.
L'Arabe lui (il alors sermenî, par le nom de Dieu, de ne
plus jamais réciter de vers, ■> — Le Khalife (ce récit ter-
miné) dit au narrateur : « Si cette narration est ton œuvre,
si tu es l'auleur des vers que lu attribues à tes personnages,
je t'en fais mon compliment: tu es le roi des imposteurs.
Mais, en nduielhint le r;)iaclèro hisloriqno f\v celte aventure
i5<J Li:s pr.AiniKs non
jUa^l ^^aj*»S>^ ^:>yf^**X\ Jb ^I-àJI wJijiLc Jjji^\^ ^^_f^
i'ia.«w«'i(l^ it»wl jLiLjfc.!
^jj aWI «Xa£ ^ ^ |Wj *X^ ^^ aUI Jka£ j_ou>- ^( ;t_)^^
P_^ »*x-«j ^j-. ^v-^ ^ ,^\*^^^ AJ ^ ^ (jf^*^** ^^ '"'*-^-^-JI
i_A^-». .v_».^ A^j^ ^i ^^ u.<»A^»- A.\.ji_J Swl»^ ^^>;_jt^> .X.:».Vt
fl la vrracilé (If Ion anccdolc. il faul conM'iiir <{iu* la j«*UM('
fillr Ariiirilc avait la n-parlie proiiipN- cl ronnaissait à mer-
veille les (lel'aiils ci»; chacjne famille. » I) autres récils relatifs
a .SalVali, d'aiilres traits intéressants lie ses veillées, stmt ra-
rnntés en détail d.iiis nos \iiiialis liisini i(|iiis et notre Ilis
loii e iriu\ enne.
CHM'irilK CVIII.
KtlMIPAT D'AIIOr liJXKAH .\U>SOUn.
\l>nn Dj.dar M.d \ll.di. liK de Mnliannned. lils d'Ali ,
lils d' \l.d Ml.di . lij. (T \l.l)as, lilsd" AImI Mniudil). surnommé
Man.inur, lut proclame khalife, tandis (|n'il était sur la route
de la ^!e^fjue. Son oncle, Yca hen Ali. rerni le serment au
fïon» de M.iiisfiin ij.diord el an nom d'Ve.i h< n Mon<;^,
eomme son snr<esseur, le lundi i 'J» d«' Don I liiddieli i .Wî fie
I l)e;,'ire. M.iii><i>iir .nail alors (piaranle el nn ans. imisqu'il
CHAPITRE CVIIl. 157
bu
ij-» ijy^-s^ c:<M>iwiJ c:V^^i*J) -^ <»>-JlJ5 c:a,j6^ iLjiy^yi io«^\.M( L^
*-vi?_jJ,i ,j iLSi^ (Ji siiyo^ 4>.À£ ^^ ^■''^3 (*';?' '*^Jt**j ^5 iCÀ-w
était né au mois de Dou'l-hiddjeh 96, d'une esclave berbère
nommée Sallaniah. Il mourut le samedi 6 du mois Dou'l-
liiddjcb i58 , après un règne de vingt-deux ans moins neuf
jours. Il faisait le pèlerinage et allait arriver à la Mecque,
quand la mort le surprit dans une localité nommée « le verger
{Bous tan) des Benou Amir, » sur la grande route de l'Irak.
Il avait alors soixante-trois ans ; il fut enterré à la Mecque,
le visage découvert, parce qu'il avait revêtu Vihrani (manteau
pénitentiel du pèlerin). Cependant, d'après une autre ver-
sion, il serait mort à El-Bathà, près du Puits de Maïmoun
[Bîr Maïmoun , dans le voisinage de la Mecque) et aurait
été enterré à Hadjoun, âgé de soixante-cinq ans,
RÉSUMÉ DE SON HISTOIRK ET DE SA BIOGRAPHIE,
APERÇD DES PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS DE SON RÈGNE.
Sa mère Sallaniah faisait, dit-on, le récit suivant : « Etant
enceinte d'Abou Djâfar Mansour, je vis (en songe! un lion
\bH lï:s im; ai 11 il s d or..
*• ■" • -
O"*-*^ s>.~V£ ^^W! ^_;.. J^'v^aJI^ X-*_fr A_«>-«' _J.J^ «_«»J* wT^"*"
sortir di- iin-s iLiiics. «'l s'accn)U|)ii- en ru^issaiil rt liallani It-
sol av«'c sa f|iiciic. Alors, (1rs lions surs^ircnt de loiil cùl«' cl
se (liriL^ôn'iil vers lui, «•( ciiacnii dr ci-s ,-mim,ni\. m s'apprn-
rliaiil (le Ini, se prosternait. •
\ii inp|)ort (T Ahoiri-îlaran Ali. (ils de Mohnininrd Mé-
d.iiiii, Manrour lui-inènu' racontait cr qui suit : «Me ren-
dant en .Svrie. j'eus pour eornp.if;iion de \(i\aj^e un aveugle
qui allait ollVira Merwaii, (ils de Mnliauiiued . des \«'rsqu'il
avait mnqiosés à sa louange. Sur le désir cpir je lui expri-
mais de les eonnallie, il me lecil.i eeux-ri :
Qiir je voiidrain savoir ni ic parnim du iiiu»r it'i'»( <^vnpor<-? Car le bon-
licnr que nous ;:nùlioni ii Kliaifa ('l«^ détniit
Df'piii^ If di^pnri Ars Ili-nnu Onir\-yali, crlli- (!■ iir «If l.i nict* d'Abd
(ilirtii^.
Cr» nrolinin» ncru|)airnt h cliairr roiniDP do \aiil.int« rliatnpinn^. cl
Jour voi» iir rp»lail jamais niuotlr.
Li'iii> parolr^ i^Uiiciil ii l'abri de IouIp rriliqnr, rnr il'* .illaieni «iroil nu
but rt .«Vxpnniairnl viu.s arlifirc.
Ils rtaii-ut plcin< dr dourrur. alors même que la dourrur élail uiépri-
*èv, et Irurs tisaites brillaient rommr dei* pi^^ps d'or.
CMAPITlll-: CVm. 159
cl*^.3 Jlï iLA~aiN_Jl ^^y-*.J*. es>*^^ ^ 4Mi_5 (j\(5 ,^^53^1
«Ce poëte, ajoutait Mansoui, n'avaii pas acliové sa réci-
tation, qu'il me semblait devenir aveugle à mon tour; c'était
d'ailleurs un agréable causeur et un compagnon de voyage
accompli. Plus tard, en l'année i/ii, je faisais le pèlerinage;
pour accomplir un vœu, j'étais descendu de cheval à Ha-
marali, entre les deux collines de Zeroud, et je cheminais à
pied dans le sable, lorsque je me retrouvai auprès de mon
aveugle. Je fis signe à mon escorte de rester en arrière, je
m'approchai, lui pris la main et le saluai. « Qui es-tu? me
dit-il (({ue Dieu sacrifie ma vie à la tienne !), je ne suis pas
bien sûr de te connaître. — C'est moi, lui répondis-je, ton
compagnon sur la route de Syrie, du temps des Onieyyades ;
tu te rendais alors à la cour de Merwan. » Aussitôt il me
salua et prononça ces vers en soupirant :
Les femmes des Omeyyades gémissent dans leur détresse; le trépas a
rendu leurs filles orphelines.
La fortune de cette dynastie s'est assoupie et leur étoile est tombée, car
les étoiles passent et la fortune s'endort.
100 LKS PHAIHIES 1)()H.
/jjIj (_^Xi ^j^^*-?-^ ^-^-5 J^-^ o-^' ''^J'Jj' J^ /•S^*! <_*Aji »^xj
j_y»aÀil >Àjt^ ^^ L»' i_-*.-Uj >Vj ,_,.A«jJI X»wX>« vr»!^ ^ W4JU *>OtJ
4MI3 <_>^,«..(yj jy^^J^ yut--- »jl Jb '*.4-»j*l cL»«l ,_^j^ (j'**J3 ^-^1
A-J ,3-UovJ .'JtU-i wVA*»JK >-.*J0lJ AA.3SîJl . />09wA. »^ «i »>0 A^' i\J
Lriiis cliniri's i-t linrs Inmi-s ilrriD'iin'iil vuli's ; ,y\ Js [«'(joivciil mon
saIiiI jiiH(|ir,'i II).') ilrniû'rr lirnrr !
" QiH'llr soiniiH' .is-tii roruc (le Mcrwaii ? cicmaïulai-jc au
pocle. — Il m'a «'iiiiclii il y n ai plus a impifiici [icrsoiiiie
après lui. — Mais conihicu !' insistai-jc. — Qu'^tre mille di-
nars, tirs \«'•l«'^l(•Ilt'^ (!<• prix cl deux chameaux de selle. —
Ou cela? — \ Kasrali , répondit il. — Me reconnais-tu
mainlcnanl ■• lui dis-jr. — Connue e(uupa','U()u de voyage,
oui, aussi vrai (|iu' J existe ; mais ipicllc est la famille, je
I if^nore. — Je suis Abou Djàlar Mansour, le Priiic»' des
(Irovauts. — Prince, ri-pondit l'aveii^de tout tremblant,
pardonnez -moi , puis(pic Moliamnifd xolrc cousin a dit:
• Les cœurs soûl pétris d«* svmpalliir pour ceux «pii les
servent , et de haine contre ceux cpii Irui nuisent.» Man-
sour achève ainsi son récit : • .Ma première pensée fut de
If punir; puis je rélléchis aux droits cpir lui créait son
titre de pt-leriii il de ( ouipat^Mion ijr voyage, «-t j'ordonnai
à Mo{;eyynb de le mettre en liberté; ce (jui fut lait, .le vou-
lu^ plus laid profiter de sa conversation, ir soir, ri \r lis
rechercher; mais le désert l'avait tué. -
CHAPITRE C\ III. l'61
(^i ^'LiXiw i^^vXi p(V£û^i ^jJ '■^^^J ^■*'*^ t^'? '^■^^ (j*.UxJi
jLiij (^j-^ 's-S^ ''S' t5*^' (_^Aa<*.j!_5 J^^J«Xjj -o.^'>JVa«^ <\jy(>i
>o.^-«^ ciol^ (^i^À'ii jc^jUji i}\ f^j-^^ (s*^^ C^^ '■^-A-JÎit
Rébî raconte que dans une réunion chez Mansour, où se
trouvaient Yra, fils d'Ali; Yça, fils de Moura, fiis de Mo-
hammed, fds d'Ali; Salih, fils d'Ali; Kotam, fils d'Abbas;
Mohammed, fils de Djàfar, cl Mohammed, fils d'Ibrahim, la
conversation tomba sur les Khalifes Onievvades, sur la con-
duite et la politique qu'ils avaient suivies, et sur les causes
de leur chute. Mansour s'exprima ainsi : « Abd el-Mélik fut
un tyran orgueilleux, qui agissait sans réflexion. Suleïman
ne vécut que pour la gourmandise et la luxure. Omar, fils
d'Abd el-Aziz, fut comme un borgne au milieu d'aveugles:
le seul grand homme de la famille a été Hicham. Les (pre-
miers) Omeyyades gouvernèrent d'une main ferme l'empire
que Dieu leur avait soumis ; ils surent contenir, proté-
ger et défendre les Etats que Dieu leur avait confiés, parce
qu'ils se maintinrent dans une sphère élevée et qu'ils évi-
tèrent loule action vulgaire. Mais leurs fils, perdus de luxe
et de vices, n'eurent d'autre pensée, en arrivant au pou-
voir, que de satisfaire leurs passions, que d'enfreindre les
iois divines pour s'adonner à tous les plaisirs. Ignorant que
VI. 1 1
i(,2 L\:^ \'\\\\\\ïi\s Uow.
^».^>JLaj1>3 /o^^ (^ -V^*^' «-i^ J>^ ''^*v' ^^^ ^;^ ^y^^
la \cnfîcanc(' (Ir Dieu s'avancr Iciilcincnl. <'t ne niloulaiil
pas les ruses (iii'il nuploic, ils ronvorsiTont les garanties
du klialilru, rmiliniil aii\ pieds les droits de Dieu ri ceux
(le la roiiioniie. el devinrent intapahles de régner. Alors
Dieu 1rs dépouilla de leur puissance; les revêtit d'opprobre
et 1rs priva lie hiiis biens. • Salili. liK «I' \\\ . prit la parole et
(lit : • Prince des Crovant.s, lors(jue Abd \llali lils de Mer-
waii, \int m fugitif dans le pays des Nubiens avec un petit
uiunbre de partisans, le roi de cette contrée voulut connaître
leur état. Iiur situation ; il s'informa de leur liisloin» el de leur
conduite, et, (piaud H eut reçu tous ci's renseignenients. il
\int trouver Abd \llali. lui adressa des cpiestions sur plu-
sieurs evéntMneiits relatifs à lui el à sa fannlle el s«ir les
(anses de leur disgrà(e, et lui fil entendre (\v$ paroles dont
je n'ai pas garde le souvenir; après (pioi, il lexjjul.sa de Nu
bie. LeTiince des Crovants pourrait faire appeler Abd Allali
cl l'inviter a raconter lui même son aventure. •■ Kn consé-
quence, Mansoui le lil sortir d<' prison, et. ipiand il fui en
CHAPITBK CVIII. 163
<>ocii5 l.|j3c« jli'U lU^Xo l^j cjijil; iù_^jJi Jl ow*<Xd ^^vA^^l
ïlJàxI %.Ab\yij ^J\ kiXA^ t>=»-j «-^^ cj^ «^^ U^ljj t^ ij^JLÎ!
/j3_Pa.j^it^ Jlï IjvcUjÎj b*XAX& kiUi j^ [;'>^==-' cx^ (♦XjbcS
j^j-Ât ^1_A_>4XJ! y^*g-»Aj ^3 JliJ A-^^J- ^'/^^^^ [iùs.xA.£.
U-« <_^^i> civUà (♦Xiji^ (♦XjIaJj i (♦^■^■ft f»j^ y^i <_.uû JJi^
sa présence, il lui dit: « Abd Allah, raconle-moi IVntre-
tien que tu as eu avec le roi des Nubiens. » Celui-ci répondit
en ces termes: «Prince des Croyants, j'étais en Nubie
depuis trois jours, lorsque le roi se présenta chez moi :
il s'assit par terre, quoique j'eusse fait préparer de riches
tapis, et, comme je lui demandais pourquoi il refusait de
s'asseoir sur un tapis qui m'appartenait, il me répondit:
« Parce que je suis roi , et que le devoir d'un roi est de
s'humilier devant la puissance du Dieu qui l'a lait grand; »
puis il ajouta: «Pourquoi buvez-vous du vin, lorsque votre
Livre vous le défend ? » — Je répondis : « C'est une infraction
comn)ise par nos esclaves et nos olliciers. — Pourquoi,
reprit-il, permettez-vous à vos cavaliers de dévaster les
moissons sous les pieds de leurs chevaux, tandis que votre
Livre vous défend de détruire? — Ce sont encore nos es-
claves, nos officiers qui ont agi ainsi par ignorance. —
Pourquoi, continua le roi, portez-vous de îa brocatelle, de
la soie, de l'or, malgré les prohibitions de votre Livre et
1 1.
If.'i LKS l'l'..\II\IK.S \)'OÏ\.
»
UL_;Lji ^ \yk=^:> ^^^* UcLo!_5 b^Xjuifi ^jJ^» t<./^' C^J"^^
j».*^ Jl »:>'^o ÀjiAj AJùfi ti j' (^ (^ (.$>*>-^^ xt»cc x»!iU3o
• le \oln' loi rclif^ieuse? • — Je n'-pllejuai : « La puissance sV-
loipiiaiil de nous, notis avons invo([nc l'appui de races <^tran-
j^cres (|iii oui embrasse nolro religion et adf)pt«'' ce costuni»*
maigre nous. . \.r roi baissa la t<'te et tantôt remuant la main,
l.iiilôl la lixaiil sur le sable, il miirmiUMit : «Nos esclaves,
nos olliciers, des étrangers (pii ont embrassé noire reli
gion! • puis, n'Ievanl la tête, il s"(''( ria : • La chose n'est pas
telle que tu le dis. Non . volic laniille s'est permis ce rpie
Dieu a déleudu; elle a enlieiiil ses coinuiandenu'nls el l.iil
(lu |)(uivf>ir un usage lyiarmicpie : c'esl pourquoi Dieu vous
a relire l'autorité et vous a revêtus de l'iguoniinie de \os
|)ropres (rimes, j .e terme de s.i \engeance tie peiil être
coimu; sdu (liàlimeut peul éclater pendant que nous serez
<lans mon paNsel m'atleindre « n mèuie tenqis (pie vous. Les
droits de l'hospitalité .s'exercent pendant trois jours : a|)pro-
visionne-toi de loul ce qui t'est nt'cessaire et sors ensuite
de mon roNaume. » — .le me conformai à cet ordre. • Te
récit inq»ressionna Mansour, il se laissa aller a ses léflexions,
cl, émn <\u '•ort de .son prisonnier, il songeait déjà à lui
CHAPITHE CVill. 165
yj\ ^^ jy>a.iX\ <îii^X,àfc (^j^ c:a.X^ ^j\jk.tw *-ikxI^ ,_< :>^^x*«wJLi jlï
V^^*' <3^ (j':' t^ O^ CiJ^'**^ (>J c^ (j-i» *^4'" yJ v**^ ^î <Xa£
(1)
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jjj» i*XJÛ /o^Ji C5V^3 /o^^l t5»^-M ^ »X^Ji l^^*-^^^' (J"^
f*)^ kf I I w "^
rendre la liberté; mais Yça }3en Ali lui ayant rappelé que
cet homme avait reçu le serment (en qualité crhérilier pré-
somptif" de Merwan), il le lit reconduire en prison.
La dixième année du règne de Mansour mourut Abou
Abd Allah Djàfar, fils de Mohammed, fils d'Ali, fils de
Huçeïn,fds d'Ali, (ils d'Abou Talib, l'an 1^8 de l'hégire;
il fut enterré à Bakî, près de son père et de son aïeul; il
avait soixante-cinq ans et périt, dit-on. par le poison. Leur
tombeau , dans le cimetière de Bakî, est fermé par une dalle
portant cette inscription : « Au nom du Dieu clément et mi-
séricordieux. Gloire à Dieu (jui suscite les nations et ranime
les ossements desséchés! Ici est la tom])o de Fatimah, fille
de l'Apôtre de Dieu, la reine des femmes de f univers;
la tombe de Haran , fils d'Ali, fils d'Abou Talib; la tombe
d'Ali, fils de Hucein, fils d'Ali; la tombe de Mohammed,
fils d'Ali, et celle de Djàfar, fils de Mohammed. (Jue Dieu
les ait tous en sa sainte grâce ! >•
Après avoir employé Ibn Atyah Bahili, comme vi/ir, le
Khalife Abou Djàfar Mansour donna ces fonctions à Abou
100 LES PKAIIUKS D t)H.
U^ ^jl(5 JJi> J^liù^ ^u çlx,i)i ^ ^^ iyçJ! ^^^ Ji^^l
Jié -îul JyULJ mi— ^^^J^ ^ ^ ^y^ '*^' C:?^ *^ J^*"^
U cj^l jl ^:> .UUJI ^jUai^^y»^! Je Jy^^i ^\j\ lit
Kyoiil> Mf)iiiiàiii, orij^inairc du Khouzislàn. Plusieurs motifs
ravaienl décidé tni laveur d" Alxni l'.vouh, el celui-ci entre
autres: Abou Kvouh servait coiume secrétaire sous Suleï-
man, (ils de Habib, fds de Mohalleb, lors(|ue ce rhel.
,i£,'eiit (les Ommeyyades, condamna Mansour au supplice
(lu louri ; il allait même ordonner sa niorl, lorsque Abou
V.Mmh parvint a le lirerde ses mains. Telle l'ut l'orij^ine de
sa laAcnr. (iependani, après l'avoir nommé ministre, Man-
snur le sonprjomia de dilVérents crimes, sni-'iOut de coQcus-
sion et de trahison. Pendant l()nt;lt'nips il médita sa perte;
toutes les fois que le ministre se présentait chez le Klialile.
il se croyait perdu, (M <lia(p»e fois il se retirait sain et saul.
C.'eslce (pii a lait dire (piil portait sur lui un (in^Mient ma
pique dunl il ax.iil la precanlinii de s'oindre les sourcils,
avant denlrei- chez Mansonr : de la l'expression popnlaire,
ronfjiirnl (l'Miou l'.roiih. Il linit néanmoins par périr; Aban,
fds de .Sadakah. exerça alors [es loiielions dr secrétaire jns-
qn'à la ntori du khalife.
On parlait de\ant Mansonr des plans slralepicpies conçus
CHAPITRE CVllI. 167
,_Xra-Jl aaXc -tXJij <-:^=' ^i^J M-t aK^*wo *lA<i«JÛ <XiLoj.j Jj^
Jtj y\._A_xi^^_iî j_A./9! L» Aj»-3 Jl? |*LÀ_rf> (»/tar*.l.o Civil ^ JLjL*
l*X-5^ t^X-S'^t *-5-j J^JtJj |jv5^ ItXS'l.l^ A;^ 4MÎ ^^^%
par Hicham dans une de ses campagnes; il envoya quérir
un personnag;e domicilié en la Chaussée ( rocafat] de Hicham,
afin de l'interroger à ce sujet. Quand il lut de\anL lui, le
prince lui demanda: « Tu étais un des olFiciers de Hicham •'^
— Oui, Prince des Croyants, répondit cet homme. — Eh
bien, reprit Mansour, explique-moi ses manœuvres dans les
campagnes de telle et telle année. — L'olîicier répondit : « 11
fît ceci et cela, que Dieu lui accorde sa grâce I il manœuvra
de telle et telle façon, que Dieu lui fasse miséricorde! » Ces
formules de bénédiction irritèrent Mansour: «Va-t'en, lui
dit-il, que Dieu te maudisse! Tu foules aux pieds mes
tapis, et tu oses bénir la mémoire de juon ennemi!» Le
vieillard s'éloigna en murmurant ces paroles : « Ton ennemi
a attaché autour de mon cou un collier de reconnaissance
qui n'en sera arraché que par celui qui lavera mon cadavre !«
Mansour le rappela et lui demanda ce ((u'il disait. « Hicham.
répondit le vieillard, m'avait placé à l'abri du besoin et au-
dessus de la honte des sollicitations ; depuis que je l'ai connu ,
je n'ai plus eu à frapper à la porte d'un Arabe ni d'un étranger.
168 LKS IM'..\ll;il..s l)T)R.
A. ^-^'^ jX-jL^ X-«\.mI /«Ji' (^J^ C^^^i ^J"^^ ,J-'^ * |3 > jiji «X Q <>. '
.^*nÀ-li a1 JLxi A^jua-I <Xi»-'vJ ^iLxJjwaj iJ^^JtJ^]^ cixj'yi-^ af^^
NVst-co donc: p.^^ un devoir pour moi do Ix-nir s.i mirmoirr
«•I (le (l'IchrtT son soiacnii? — (!'«*sl hini, sfcria le Klia-
liff, (juc I)i«'ii r<'("omj)f'nse ccllf (|iii t'.i cnriinlc' j'allj'stf (jiie
lu es né d'iiiH' lucrc libre ri le rrjrloii diiuc noMr race!»
Et, après avoir iTout»* sou n'rit, il lui lit douner uncassigua-
tion sur le fn-sor. • Prince dos (^rovonls, lui dit le vieil of-
cier, j'atceple, non par hesoir). mais jiarce (jtie \(is dons ho-
norent el r|tio \olre f^énerosite illnstro celui (|ui en est Toi)
jet. • il pril donc les présents du prince, (pii lui adressa ces
autres paroles : ■ llr>mnie aiuie de Dieu, à quehpie heure
que \iei)iie pour loi l.i ukmI , et serais tu le (lerni(>r rejeton
de ta fauiille, lu lui laisseras une j^loire inuuortelle. • VA s'a-
dress'uit a ses courtisans, après son départ . il ajouta : • L'est
envers <le pareils hoiiuucs rpie la fi;enérosité est belle, que les
hien/aits sont bien |)laces et la lilx'ralih* louable. Où trou-
ver <lans mon année des caractères qui lui ressemblent ? •
\oyanl cnlier, un jour, Maan, fils de /.aïdab. il lui dit :
• Kh bien. Maan, c'est donc loi cpii donnas cent mille tlir-
hems à Merwan. liU d'Abnti Hafsah. pour ce vers :
CHAPITRE CVIII. 169
^ w "^
yL_i-»»(j «X^-<_-« Ja ^-^^ tr* 5*Û»j c:a_à3j Xjji^^- c:ajiàJI
y
{jYiyi (>J <^W^ t_jUi?î (j^ (^-* (J^ (:J'*-* ^ UAA-wwbS»-! jUi
Maan, fils de Zaïdali ! avec lui les Benou Clieïliaii ajoutent i^loirc sur
gloire ?
— '< Oh ! non, Sire, répliqua Maan, les vers que j'ai ré-
compensés sont les suivants :
A la journée de Hacliémyeh, tu n'as cessé de tenir ton sabre devant la
[loitrine du vicaire du Dieu clôinenl.
l'u as protégé son abord et défendu sa vie contre lattcinte des glaives
acérés et des lances.
— « A la bonne heure, répliqua le Klialile, tu as bien l'ail. »
Il laut savoir que ce Maan avait été d'abord au service de
Yczid , fils d'Omar, fds de Hobeïrah : il ne sortit de la retraite
où il se cachait qu'à l'époque de l'insurrection de Haché-
myeh; quelques régiments khorarâniens s'étant soulevés
contre le Khalife, Maan parut sur le théâtre de l'émeute,
caché sous un vaste turban et un voile llithani). Voyant que
Mansour allait être attaqué par les insurgés, il s'élança,
l'épée à la main, entre eux et le prince, les repoussa et
les mit en fuite. Mansour voulut savoir qui il était, il se
découvrit le visage en disant : « Je suis celui que vous faisiez
chercher, je suis Maan, (ils de Zaïdah. » Aussi Mansour ne
170 LKS 1>R AlBIES D'OR.
liuLal iJ-"^' [«ÛkS ^_^ ^j dJsJ»^ LltU-L, ^^jl^l jl
J! LjLwjI^ LûLi-j (^\ X-A.jLjfcX-4 ^j-, ^U».i^^ifc. <_.'j j^ ^^V^'
Iàa-»^ JI AAiL j^^ 5.i»,tJK .-jIî'lLj^ àj»>v^ ^j'.y** V^^' **i;^
sV'|oip;na qn'.ipn's l'avoir ainnislic, ij-com pensé, v(^Ui d'une
ro|)c (l'honneur et lui n\oir conléré un j^rade. — (le nirtne
Maan se présenta, une autre lois, chez Mansour qui lui tlil :
-Connue la jalousie des hommes fraj)pe \ile ta famille!»
\ quoi il rt poii'lil : • Prince des (^royanls,
Lojsoaii royal (/rranos , artUa ' peut rlr«' «m objet <i'fmn'. m.ns om hp
ciMin.iitra jaiiinis il i-iiMnix ii riiDiniiu' vMJ^atrr!
\n rapport du Ihn Avvarh surnommé Mcntonf : voy. cibles-
sus, p. I2.H), Mansour «-tait assis, un joui, dans le pa\il
Ion surmontant la Porte du hlunaràn, dans la nouvelle \ille
(Bagdad) qu'il venait de se fain* ronstruiiv et à hupielle il
avait donné son propre nom, Mrdinrt ri Maiisntir: de la il
dominait la valh-e du Tif^re. Chacune des portes de la ville
était surmoulce duMc haie <it,nvale au-<lessus de lafpiellc
s'élevait un |)a\illon d ou la \ ne s'étendait surtout le pays
environnaul. Ces porirs. au nomhie de<pialrc, donnaient
arrés aux rues prinripales, elles «'(aient voi'ilccs «•! terminées
CHAPITRK CVUl. 171
iOcOJi »*>^ j_^*aÀiî jUxi^l^ iCjoJm »j«^J^ s-\X> yj<À, «xaÀxJ
ij-« «XàkO jLj^l 8*>sJÛ_j tLi>i v^k^aJ)^ ^JsA^-i^j c:jJ»jU!^ ^<Xr|>-i fj\.j
jj^\ IJsJÛ tj, Lis^Avj ^^^j-tiail RjUt.M jj<£>^^ JJi »j (j*UJl
UjuLj i ioL» cbli^ji^ ^^j\j;^jj (^jvJiJoî iiXMi ^^ ci».3_jJ! Î*Xjê iJi
par une baie en forme d'ogive; on peut encore les voir au-
jourd'hui, en 332 de l'hégire. La première, la porte du
Khoraràn était nommée Porte de la Félicité (ou du Gouver-
nement), parce que la fortune des Abbassides avait eu son
point de départ dans le Khoraràn; puis venaient la porte
de Cham, dans la direction de la Syrie, la porte de Koufah
et la porte de Basrah, ainsi appelées parce qu'elles con-
duisaient à ces deux villes. Nous avons dit ailleurs dans
quelles circonstances Mansour bâtit celte ville, et pourquoi
il donna la préférence à ce territoire situé entre le Tigre,
i'Euphrate, le Dodjeïl et le Saral, canaux dérivés de l'Eu-
phrate; nous avons raconté la fondation de Bagdad , expli-
qué son nom d'après les différentes traditions, décrit la
coupole verte, aujourd'hui en ruine, et cité la légende d'une
autre coupole verte, élevée par Haddjadj dans la ville de
Waçit, où elle se voit encore à présent, en 332 de l'hégire.
Consultez pour tous ces détails notre Histoire Moyenne, dont
le présent ouvrage n'est que le complément. Mansour donc
172 LES PRAiniKS h()|\.
iax«j wj^ f>~^ *v_=- :i\ fj\^\jJa^ L_'j JLti ^j-. j*Jc^l l»K^
t'iail assis dans !»• pavillon place sur la porle du Khorarùn,
lorsqu'un*' Ik-clir, parlii' on nt' sail d'oii , vinl loinber devant
lui. \j)rès avoir «prom»- une émotion violente, il ramassa
celle lleclie et se mil a la tourner dans ses mains. Kntre les
deux ailes se lisaient ces vers :
Ks|)^l•c5-tll vivrr juM|n'.iii jour <l«' Vuppel, et crois-lu nr jamais p«-
mitre nii tribtin.il rie F)ieii ?
Vu aiir.iH i\ y ré|)oiulrc de tes pcchrs fl de lc.% faute.-», puis il< l.i ron-
duilp ilr les Mijpt».
A colf de l'une des deux ailes, Mans'>iM lut ces vers :
Tu *onri* ii In fortunt" r|ii;iiul oHe te sourit, ri tn nr rrdoules pas le»
roiip» du destin.
Le» niiiu le .sont rnvorahlen et l«i te lai^^o .vduire par elle»; mai.s c'est
au sein d^.^ luiiu les plu.^ sereiucs cpir se formi- la tempéic.
Kt près de l'autre aile :
.\in*i le* de^tini'c» rourenl à grandes t;uidc». c'c»l ^ loi de prendre
patience , puisqu'elles ne peuvent souffrir la stabilité.
CHAPITHK CVlll. 173
»^Xlà^ J<^j {^M ^jl j^4 Lj>yS^ xs^mJI 4^1=- <^ lii^ Jt?
v^-LiL-À-^ ^^î l^-t^ ^j^Ji kx-*-u<j io^! »<Xi£> •^•>>r! *^^i-lî
t5*^-! CJVJ ^-"^i^ J-«^ (j'*^^ '-^^■■* '^^'^ (J^ 5_^L.o (^j-A^JUj
(-^xA.x^[j! ^j^ l^iXj^î :>r5l; Ai. oiji ,^0! ^^U*o AjtAAi) ^ui
Un jour, elles te montrent l'homme de rien h ra])0!^ée rie sa fortune,
et le lendemain, la chute de celui qu elles avaient é\c.\é.
Enfin, un des côtés de la flèche portait les mots: " Hama-
dàn ; un homme de cette ville est retenu injustement dans
tes prisons. » Sans perdre un instant, il envoya quelques-
uns de ses olliciers fouiller les prisons et les dépôls de la
ville. Dans un de ces cachots on trouva un vieillard, près
duquel brûlait une lampe: une étoffe se déroulait en forme
de portière le long de Tentrée de son cachot. Son corps était
chargé de chaînes; tourné vers la Mecque, il répétait le
verset : « I.es méchants sauront quelle catastrophe leur est
réseivée [Koran, xxvi , 228).» On lui demanda d'où il
était, et, quand il eut nommé Hamadàn, on le transporta
aussitôt chez le Khalife. Interrogé par Mansour, il répondit
qui! appartenait à la noblesse de cette ville, où il possédait
de grands biens. « Votre gouverneur, ajoutait-il, en anùvant
dans notre pays , a appris que j'élais propriétaire d'un do-
maine valant un million de dirhems. Tl a voulu me 1 extor-
I7'i Ï.ES l'I'.AlHIKS |)()H
^«.jtfc^ç. cKa J-s-i jl ^ ki>^*l ^y^ y*^i ^*>v=». ^j j^\Jw«J>j
^j^ii i JJ ^ Ov^* ^,_^*.a^i J.JLi jliUi iOsJÛ ^ wlv3-.^4^
-Vh! j '(.*-.;». ^I_5 sJ>s. k>>o J^Jl vJoL> »^'kj f»'_^l A„_»_>_jl 0^jL« JU
:ÉV-i L» *1 JLa-j AjJI »:><^ Jy^ (^r^"^' '^Ih'^ ^ ^^UoiJi^
WS^I l» Jlî_j *Ùx)L *i Ui^ l^iw aij^ wLJoJl 5^1 V>^Ji^j 'VJ
(jiHi , et, (orjiri)c je résistais, il m'a mis aii\ Irrs cl m'a fait
rniuliiiic rii vrilu- |)ri'sencr soiis l'iiiciilpalion de révolte.
Cesl iiiiisi <|ii»' j'ai (le jeté au fond dim cacliol. — Kt de-
puis loni^lcmps? demanda Mansoiir. — Depuis quatre ans. »
Aussitôt l< Kliilifcle fit d«li\rt'r de ses chaînes, il ordonna
qu'on le traitât avee égaids, et , après l'avoir mis en liberté,
\\ lui lil donner un a|)partenirut convenahle. Knsuilc il le
iap(H-l;i tl lui dit : n ( jinkli , je le rends ton domaine exempt
d"im|)nts pendaiil toute la durée de ta vie et aussi louîjtcMnjis
(\nr )•• vi\r.ii. Kn outre, je te noujuie t,'ou\erneur de llaîua-
dan, t.i pallie; <pianl à eelui qui la f^ouvernail , je le laisse à
la ineici «'t l'aiilnrise a le traiter comme il le plaira. » \près
avoir remerci»* l<- Klialile et lail des vœux pour la durée de
.son rè^ne, le \ieillard |)aila en ces termes : «Prince des
Crf)vants, j acce|)te le domaine, mais je ne suis pas fait pour
l'iMnpIni (jur \(>us moflre/. ; et, (piaiil au f^ouverneur, je lui
pardonne. . Mansour lui d(»nna encf)re ime f^rosse .somme
d'ai-gent et de riches cadeaux, et , quand il |»rit con^e, il le
lit c<mduire honorahlenn'nt jusque dans son pays. Il des-
titua l'aurien «jouvernour et le punit pour s'être écarté des
CHAPITRE CVIU. 175
jLajji *Xj :ii Aki ^^3i liî XC^^Uv o^îi yl^ i^^ j^J
* - =^
règles de la justice et du droit chemin de l'équité. En outre,
il invita le vieillard à correspondre avec lui pour l'informer
de sa situation, de l'élat de sa province, et l'éclairer sur la
conduite des agents du pouvoir, en ce qui touchait à la
guerre et à l'impôt. C'est à cette occasion qu'il dit ces vers :
L'tiomme qui s'attache à la fortiinr nVst pas un soûl jour à l'abri dp
ses révolutions; le inonde n'est (jaun mélange de douceur et d'amer-
tume.
Tout être ici-bas, si longue que soit sa prospérité, lorsque le terme
fatal arrive, doit inévitablement périr.
Mansour demandant, un jour, à Salini, lils de Kolaïhah,
son opinion sur l'aflaire d'Abou Moslini, Salim répondit:
« S'il y avait un autre dieu que le vrai Dieu , au ciel et sur
la terre, le monde aurait déjà péri. [Koran , \xr, 22. j
Fils de Kotaïbali , répliqua Mansour, c'est bien, voilà des
paroles que recueille une oreille attentive.-. (Allu.sion à
Koran, i.xix, 12.)
Ibn Dab et d'autres écrivains (apportent, d'après Yça ben
Ali, les paroles suivantes : « Mansour ne cessa de nous con-
-sulter sur loutes ses affaires, qu(> lorsque le poëte Ibrahim,
I7() LKS IMrMIUlS DOi;
x_ji>_o il jv_o;-M,iJl ^^>_) liiji-u, ,l>-*-^ jl JvjL» j^jAnJkH il>l Uj,
<!k*«jij J i U :>^ ^,^y»iixll Je _x-' .j>- ^ ^' -vW I »Xa£ ^j \^ J^-î^
fils (Ir li.inii.ili . iiil (lil (I.Éiis iiiif haçidvli où il faisait l'élogr
(lu Klialiic :
S'il prcnfl iiin' r«'->oliili<iii . il ne In r<'vi'it' «iiià son propre rcrur; c est
l« révéler à un conlitlent dont la sagesse ii'oscili»' point.
AiHMin»- oroilU' n'osl initier aux sorrots tir ses afriircs. car le (ontnrl
(le deux (loi|4ts use la corde la plus .solide.
I,nrs(jiir Mansour forma le |)iojcl de tini Ahoii .Mosliin,.
il lt)iiil)a dans rinrfililiKlr, ne sarhani pas s'il drvail ai^ir de
son ( lid On picndir roiiscil en rcJlr (•Dnjonriiiic Dans ses
n/'vroiiscs ifi.soiniiii's il rcprtail :
Deux rliosi s nie parlapeni , et ma pni<leiirc ne les a j>as eiu ore mises
à l'éprenve; je n'ai pas pe^é les forces des troupes nomhreiises.
Mon rmir es! assailli comme par une sourde donleur dont les assauts
se rrnonvelleiil sans cesse.
Miiis le* fds d'Xdnan savent (pie devant une telle entreprise je serai
I l'Milii il n|( III il .iiidace.
\l>'l \ll.ili . lils d'Mi, \rnail de so n-Noltei rorilre Man
sotli, ri a|i|)rlatil a la d»'ft'ii>(' df sji raiisr srs Irotipes dr
CHAPITRE CVIII. 177
Iuc-aj?: yUL^ylîl wVtf-j j^fiiiî j->jy c3j5^*iî j^^iî (i (:;^••^■*'^Aj
t^ (ji> 4Ml .Xxfi pj^Y-»^ <«^" ^ï:>^i^^^':^ÎJ ^v^ ^ ^jy^
hyaJs I^kaA^j iyaj^\ (Jl ^Udî^^ita. (j^ *jij jjjLaJ Ajt* yl^ ^j-<\j
Syrie et d'autres pays encore, il reçut d'elles le serment
d'investiture, en faisant courir le bruit que Safïah avait pro-
mis sa succession à celui qui se chargerait de tuer Merwan.
A la nouvelle de la révolte d'Abd Allah, le Khalife lui
écrivit :
Je me mettrai en face de toi à la place que toi-même tu m'as désignée
(c'est-à-dire comme adversaire). La destinée nous réserve des journées
dont les conséquences seront graves.
Et il fit marcher Abou Moslim contre le rebelle. Plusieurs
batailles furent livrées dans la province de Nésibe, près de
l'endroit nommé Deïr el-Aivar (le couvent du Borgne) ; les
deux partis tinrent bon pendant plusieurs mois, et creu-
sèrent des retranchements; enfin la cause d'Abd Allah eut
le dessous, et ce chef, suivi de quelques officiers, se réfugia
à Basrah , gouvernée alors pEœ son frère Suleïman ben Ali ,
oncle de Mansour. Le camp d'Abd Allah tomba tout entier
au pouvoir d'Abou Moslim; Mansour chargea Yaktîn , fils
de Mouça, de prendre toutes les richesses dont ce général
VI. i -i
I7H LES PKAIlUtS I) OU.
JJ^^i Jli^yx*^)! l^t .iOi^ I*xj6 fos-i U *: J'Ju» ^\y•))\ ^
CJ-^xjî ^^JUo »j]j^\ JL- ^jPij.iI ,j^ ^^Js! i ^ v>^ siUa-Us
^j^ jyJkOJj,] j\m,^ ^jL^wIwifc. <>0^ ^IwxM IaXÀJiL« (jL*wi*-^ j^JwLs
\cii;iil (le se rendre iii.illre. Mil se preseiltiiiil rlie/, Wnui
Mosliii), V.'iktîii lui (lit : "Que le saUu soit sur loi, Kmir!
— <Jue Dieu repousse ton salut, (ils de proslituée, léjmn-
tlii le «général, ou u\o. trouve lion pour répandre mon sang,
mais non pour f;anlei nu trésor! — Prince, réplitjua le mes-
saf^er, (|ui a pu vous su[;};érer une pareille pensée? — Ton
maître, dit AI)ou Moslini, ne l'a-t-il point envoyé pour con-
fistpior toutes les richesses dont je lue suis rendu posses-
seur?— Que ma letunie soit à tout jamais re|)udiee, exclama
l'af^ent du khalife, s'il ne m'a pas envoyé uniquement |)our
vous léliciler di- vntre victoire et de vos succès. » A ces
mots, AI)ou Modiui le siMTa dans ses liras et le lit asseoir à
c<\té de lui; néanmoins, après l'avoir congé'dié, il dit à ses
oiliciers : • Par Dieu , je sais (pie cet homme vient de répu-
dier sa lenime, mais c'est par lidélité à son maître. «
Une fois résolu à se révolter contre Mansour, Ahou Mos-
lim sortit Ai- la Mesn|iolamie et, se diriij«'ant sur la route du
Khoiacan, il évita de traverser l'Irak jiour aller- droit dans
le Khoraçàu. De sou côté, Mansour (piilti Anhar. \inl à
CHAPITUE CVm. 179
^ -*wwi AjJlsfc (^ C5''^*-*3 t-»^^' iy^ J^-fi^ bJvi* dl^U^ (jls
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(JVJ^ AjLaj XiwniS t^-cil^^ >y*n.g Axiûl:»^ iXuiUj J<St>\ «Xs».^i (j^
jjbjX ^jfi ^j*,UJl ou^ j-iS^iJl \4ji JUi »bl; (jLviji^ ,fcw-*^ jt
Jl «--jçs? ^\ :>\j\i JUI â*k^ ^^ oj-waÀj ^jl j^! ^j SjXj u
Médaïn et campa dans Roumyeh, ville bâtie par Kosroës;
nous en avons parlé dans un des chapitres précédents de ce
livre (voy. t. U, p. 186). De là il écrivit à Abou Moslim :
« Je désire f entretenir d'aflaires qui ne se peuvent confier à
une lettre; viens auprès de moi, ton séjour n'y seia pas de
longue durée. » Le général lut cette missive et persista dans
sa résolution. Mansour lui adressa alors Djérir, fils de Yézid,
fils de Djérir, fils d'Abd Allah le Bédjélite , qui était le pre-
mier et le plus rusé diplomate de son siècle; il avait lait la
connaissance d'Abou Moslim dans le Khoraçàn. En se pré-
sentant devant lui, Djérir lui tint ce langage : « Emir, vous
avez combattu, sans pitié ni scrupules, pour la cause de
cette lamille, et c'est vous qui prenez maintenant un pareil
parti.' Je crains bien que vous ne soyez blâmé dans les deux
camps et qu'on ne dise de vous : Après avoir entrepris de les
venger, il a violé son serment! Vous aurez alors pour enne-
mis ceux-là même qui vous inspirent toute confiance. Aucune
information n'est parvenue à votre Khalife, qui puisse
vous insj)ircr quelque crainte : vous n'avez donc, selon
1 2.
IHo LtS l'hAllUK.s I) or.
.jJu^ ^U JUlj J.JUU 3 i^v^l ^ JJU *i JU* ^.^r-y
6^U vi)w«l?^ ^TVJ>-*^i ^^.A-«l L <— »^1 »>0 Jl? s>sjj' l-Ç JyyX^
moi, aucun motif de suivre ci'llo voir. • AI)ou Moslim <'lai(
prêt à promettre (|u'il rebrousserait rh«'miii , lorsque M.ilik,
lils (If llcilciii , le pressa (le n'en riiMi faire. «Mon clier, lui
répondit le rlief, j'ai résisté aux su^i,'estions du diable, mais
non pas à celles d'un |)areil lionime. • Il \oidail parler de
Djérii"; en effet, ce dernirr n'«'ut de cesse fju'il ne le condui-
sît chez, le khalife. Abou Moslim avait lu sa propre destinée
dans les livres ancieris et son horoscope lui avait appris
qu il serait tué à ihntni, après avoir anéanti une dynastie et
créé un«î autre dynastie à sa place. Il fut reçu par Mansour
en grande cén-monie ; If Khalife l'embrassa fi lui souhaita
la bienvenue, puis il lui dit : ■ Kncore un p< ti ft tu partais
sans me laisser le temps d'accomplir loiil ce cpir jf If ré-
serNe, — Me voici . Prince des Croyants, répondit Abou
Moslim. faites moi connaitre\os onires. • I,f Klialifc lui en-
joignit de retourner dans sa demeure pour y attendre l'oc-
casion et les é'vénements. Abou Mf>slim fil plusir-urs visites
à Mansour, qui \\v laissa rien percer de ses sentiments; plus
tard, repenrlanl . il vil bien que le maitre cherchait des pré-
CHAPITRE CVIII. 181
(^ y^-S A-w^.i«- t^j»-lAï> Jl *v>sS >Xi jya..m y\^3 »^5\w«^
Jsi-i^ <îuUs>_j-« (j^ jfc^***^ _^ï t*^* ji^'«iÀ-Li ^jrt«.A=>'^ AKg,J^*
L3kj^4MO <^A'«
textes contre lui. Il alla donc trouver Yça ben Mouca, en qui
il avait grande confiance, et le pria de monter à cheval et de
venir le juslifier en présence de Mansour. Yra lui conseilla
d'y aller le premier, en lui promettant de le suivre de près.
Abou Moslim se présenta devant la tente de Mansour, qui était
alors campé sur le Tigre, à Roumyeh (une des anciennes
cités de Médaïn) ; il entra et s'assit dans l'enceinte extérieure,
en face du rideau donnant accès à fii^térieur, car on l'avait
informé que le Khalife faisait ses ablutions préparatoires
à la prière. Or Mansour avait donné ses ordres au chef de la
garde, Otman ben Nehîk, et à quelques-uns de ses officiers,
tels que Chébib, fils de Rawah , originaire de Merwaroud, et
Abou Ilanifah Harb, fils de Kaïs; il leur avait recommandé
de se poster derrière le rideau où se placerait Abou Moslim,
de ne pas se montrer tant qu'il lui adresserait des reproches
et que sa voix se ferait entendre ; mais dès qu'il frapperait
des mains, ils avaient ordre de paraître, de lui abattre la
tête et de le frapper partout où ils jiourraient l'atteindre
avec leurs sabres. Quand Mansour se fut assis, Abou Moslim ,
IK2 LES PJIAIKIES DOh.
J IJsJ& JUm (J«^ i'-«w~4 ^1 jLxi ^-A.)>JL>^ i-jjjta J^Aj^ AajIkj
LJLZJLj^j Lpytj ôJyu iw«w* ^i 4Xj»-lj Duto "^j-^ ^ f»' ^
^ u' **^' (S"^^ -V «"-i^ U w:^) »^^ ,»>.aÀil JUi AjJl jtXJkAJ^
J,l.A^ ^^ ^^f^ S^OvxJ *j_JlJl xJl T/^ o/^-^' ci' *s»*>s»
(|tii(ta sa place, «-ntra (.'t \f salua. Matisour lui rnulit soi) sa-
int, lui prrinit de s'asseoir ot conversa <|uel(jue.s inoiiu'uts avec
lui. liieiitùt il se mil a riiivoctiver et à faire réiuiiiicralion
(If tous ses iiirlails. Ahoii Moslini s'écria : • Il nVst pas permis
<leiin" |)arl('r ainsi, après Ions mes services et tout niondévoue-
nuMit. — Kils (le conrfisane, ifj)li(|na Mansour, les succès.
In les (lois à notre foitune et à riiiflnence lienrcnse de nos
(h.'slinées, une esclave noire en aurait lait autant à la place.
N'esl-ce pas loi (jui, dans les lettres, oses placer ton nom le
pn-niier? N'est-ce pas toi qui as sollicité la main d'Asyah.
lillf (I Ali.J Ne pretends-lu point être lelils de Salit , (ils (I'AIkI
MIali, lils (rAbbas.-* lloninie d«' rien, lu l'es élevé a une |>o-
silion d'un accès dilliciU' I » Abou Moslini, saisissant la main
dn Klialifc, la secouait, la couvrait de baisers ri se confoiulail
en excuses, • Que Dieu me fasse jx-rir. s'écria Mansour, et
ce lun'nl ses dertïièn's paroles, si In m- meurs aujourd'liui ! •
Kl il lui rappela encoix* b? meurtre de ijuleïman, lils de
Kélir. Alors il frappa des mains et si-s gardes accoururent.
Olman. lils de \rliik. se jeta le premier sur Abou Moslini ,
CHAPITHE CVlll. 183
Sii»,\aX''^ (J)yKM*j\ »:jjyisS^ *^^_; ^b»» ^^JJ (^ t-"^^ ^*^^/^J
^jilj t^ (J^ *^' «Xa& à^ ulb^ jynjX^ isxM owt^ W**J ioUj
mais il ne l'atteignit que légèrement et son sabre coupa le
fourreau du sabre cfAbou Moslini. Chébib, fils de Rawab ,
le frappa à son tour et lui coupa un pied; ensuite les meur-
triers l'assaillirent à coups redoublés et mirent le cadavre
en morceaux; Mansour les encourageait à leur besogne en
criant: « Frap])ez, que Dieu mutile vos mains ! » Abou Mos-
lim, au premier coup dont il fut atteint, supplia le prince
en ces termes : «i Prince des Croyants, laissez-moi vivre pour
(combattre) vos ennemis! » Mais Mansour lui répondit :
« Que Dieu me fasse mourir si je consens à ce que tu vives!
Ai-jeun ennemi plus redoutable que toi? » Ce meurtre s'ac-
complit au mois de Cliâban i36 de l'hégire, l'année même
de la nomination de Mansour et de la défaite d'Abd Allah,
nis d'Ali.
Le cadavre venait d'être roulé dans une natte, lorsque
Yça ben Mouça entra et demanda au Khalife où était Abou
Moslim. « Il était ici, il n'y a qu'un instant, répondit Man-
sour.— Prince des Croyants, poursuivit Yça, vous connais-
sez sa fidélité, son dévouement et le cas que Vlmam Ibrahim
18'i J.l.> l'RAirUKs I)()|;
_J^U^ ^Ju• JJ ^vXil \^.>^ ^■^-j^' i k^! U aMI ^^X^ J^I L,
Xo»X«> MV-J ji>.M0.y* Vr*')
fai*i;iif de lui. — ( ) Ir plus sol dos liitmiiics , rf])li(|ii;i Mansour.
tii ii'.ixais pas, jerrois, rii rv inoiulc iinennoini plus acliarné
(pic lui. Ilfiis, II' voila dans rrtte iialto. • Yra sVcria : «Nous
appartenons a Dieu , et cVst vers Dieu (jnc nous retour-
nons! » Alors JMiIra Djâfar. fils ric Han/.alali, cf Mansr»iir lui
demanda ce qu'il pensait d'Ahou Mosliin. «Sire, repondit
<('l lionniie , si voiisa\ez cnlevi- un seul rlievcu de sa tète,
tuez, tuez, tuez toujours. — Qm- Dieu le soif j)rnj)ireî répliqua
Mansour, tu vois relte natfe.^ il est là. » A l'aspert du cadavre,
Dj.ifar dit à .Mansour : • Prince des Croyants, comptez celte
jciurnée rr)mnH' la j)rcmièn* de votre n'-jjne. •
l,e Klialile Sarnd» avail , lui aussi, miflifè la mort d'Ahou
Moslim, sur les instances de .Mansour; mais il ri'osa pas la
njellre à exiTulion. — Mansour s'avançant \ers les témoins
de cette scène, dit. en apostrophant le cadavre de son en-
nemi, «pii gisait à .ses pieds :
Tu prrlcmlai* que Icj» drllt-i» iic »c payent pa*.Ticn« . reçois le paycmcnl
'!•• lii miemif à piriiir infAuro , 6 Aboa Moaiîjrim ' (p^ro <lii criminri . au
Im'II <Ii< /4f>oii Voi/tm ).
CHAPITRE CVIII. 185
xsJLX_j»JI tr» t>~*^ i^' W^ ^>«^ 4.i»-i-J (j-^J ^rir*'
Jlj^ il Jlï x*j\ (^ cjSs-a? -UiJi jy\^^5 ^i)U-l c>j».fw Jlï ^_j
(_^Vt^j <XX*;_5 AxS^ l_jW^ls A)Ojij i_^^_j ji^^i^î /O.^'!'.* C>JJ^
ajU iU;ilî ^s. îj;-<*o ilj AxAOjdi AÀi.^»-^ Ji iCfiUai! LT-'t (j^
A la coupe que tu as souvent présentée aux autres , bois à ton tour un
breuvage plus amer au gosier que la coloquinte.
On raconte que Mansour fit appeler Nasr, fils de Malik ,
chef des gardes d'Abou Moslim, et lui dit : «Ton maître t'a
consulté sur son voyage chez moi et tu Ten as dissuadé? —
C'est vrai. — Et pourquoi? — Parce que j'ai entendu votre
IrèrelTuiamlhrahinicitercottc parole de son père : L'homme
ne fait que grandir en intelligence, lorsqu'il donne un con-
seil sincère à ([ui le consulte. Tel j'ai été pour Abou Mos-
lim, tel je serai pour vous dorénavant. » Une grande agi-
tation régnait parmi les comj)agnons d'Abou Moslim ; mais
on leur distribua de l'argent, en leur annonçant la mort de
leur chef, et ils se turent, soit par cupidité, soit par crainte.
Après ce meurtre, Mansour j)rononça en chaire les paroles
suivantes : « Peuples , ne quittez pas la région paisible de
l'obéissance pour les horribles déserts de la révolte. Ne cons-
pirez plus secrètement contre vos Imams ; si quelqu'un se rend
coupable de cette trahison , Dieu révèle les secrets de son âme
par les erreurs de son langage et les fautes dans lesquelles il
i.Hfi lj:s i'K.muies d'oii.
I- ^
i U ôLIojl jjuA-^'l IJoû *j>v-t Uxjb ^j^ X)ij ,-»$yAc iOL».
<^*^v_j ^j^ x-j] ^ L>J Xr>b^ ^^^*? (t'xMk^ ul ^1^ >X.«À>{ l«Xià
U^N^ÀJ^i <XaXc 'JJ$^ yû A^J^AJ «^^J /^' ^ -"^^ -bl *>Jli 'oojco
^ «vil j^lj ^_^ (•'V'*^ Ajtf3 •■>^-«~' ^.i i îj^£jUj »Xj^ iViL«Ulj
t— *.xlaji A_i>j^ il^Xi v-;^i^! ^'^-«vj w.<Jàj ».^<-i»- cj_j-C ^Jj
lomhe; Diou les révèle à son Imam , à celui (ju'il a choisi pour
j^'lorilier sa relit^ion, et dont le triomphe est la revendication
(le la vc'rite. Nous ne cherchons pas a amoindrir vos droits
ni C(.'u\ <|ue la reli<;i(»n possède sur vous. Quant a celui (|ui
\oudrait arrach»;r un seul bouton de cette tuni(jue, nous le
renverserons à Taide du glaive qui est dans ce fourreau.
AI)ou Moslim nous a\ait jun* fidj'lité et il avait reçu le ser-
inciil de nos sujets, à la condition (juc la violation de ce
serment entraînerait la mort. Or lui-même Ta violé, et nous
lui a\ons appli(|U('' la sentence qu il avait |)rononcée contre
d'autres, en noire nom : le respect des droits (ju'il s'est acquis
ne nous a pas empè( lit- di- venger sur lui les droits qu'il a
méconnus. "
I^ nouv<-lle de l'assassinat d'Ahou Moslini, (juand elle se
répandit dans le Klioraçàn et les régions montagneuses de
l'est, agita les Khorrémites, si'cte nommée aussi Muslimitn
parc«î (pi'elle proclame Ahou Moslin» et le reconnaît comme
Imam. (',e|)end.inl des divergences surgirent parmi eux des
le lendemani de sa niorl. I>\s uns croient «^u'il est encore
CHAPITRK CVIII. 187
^^.♦JsUjI ^j_^<Xj i'iljLrf)^ iv^Jslî -îU-Àji À^Ulj oJb^ <!Oj.^ (^
Mjo^^ /»iax^ ^l;ci^l ybltf»^ <}LA_tf>U;:>_^î_5 ' A-x-S^iJii x5U
^ an *. nX\^ ^y^\J^ ^ ^y^ c5*^^ d>=^ '^'^ U^ (*"Y^^
4Mi i^Ui ^j! tj\jdri I JsJb i^ :>jj, l^ j6->aJUii jUi».l i AkAJL«
vivant et qu'il ne mourra pas avant de paraître une se-
conde fois et de répandre la justice sur le monde. Une
autre secte afïirmant qu'il est mort, reconnaît que l'imamat
a passé à Fatimah, sa fille, d'où le nom de Fatimites donné
particulièrement à ces sectaires. Aujourd'hui, en 332 de l'hé-
gire, la plupart des Khorrémiles se nomment Kordokites et
Loudechahites : ce sont les deux ramifications principales
des Khorrémites, d'où est sorti Babck le Khorrémite, lequel
se révolta contre Mamoun et Moutaçem, à Beddeïn (les deux
Bedd), dans le pays d'Erràn et i'Azerhaïdjàn. Il sera ques-
tion plus tard de son insurrection et de sa mort, sous le
khalifat de Moutaçem (voir (. VU, chap. cxv). La majorité
des Khorrémites habite le Khoraçàn, Rey, Ispahân, l'Azer-
baïdjàn, la ville de Keredj , fondée par Ahou Dolaf, et
Bordj , dans une localité nommée Hedd et Versindjân. On
les trouve aussi dans les environs de Saïmarah, Siravân et
Erivadjàn , villes de la province du Marébédàn , et dans quel-
ques autres centres de ce pays; ils sont pour la pluj)art fixés
dans les bourgs et les domaines ruraux. Ils comptent sur leur
I8K LES l'i; AIHIKS DOH
t.
ooi^=-'j ^yUil i wvxJTi ytît* >ji^i J! Ujia^ Jo ^i^ ^l_5
Jc=»j ^o.^ ^^ (jU»,I^^ ^-^ 3I J.>;XX '_A_tvi. ^r,:s^ lu^jA
triompht; fuliir ot aftcndciif l.i manifestation promise dans
r.ivciiir. I);ii)s |c Khoraràii et d autres pays, ttii les désigne
sous le nom de Batcniens. Il est traité de leurs dc)ctrin<'s et de
leurs sectes daus nos Discours sur les principes des religions;
d'ailleurs le même sujet avait rir étudié avant nous par
d'autres auteurs de DùroH/-.» relatifs h r«'s questions. — Les
Kliorremil«'s se réunirent donc dans le khoraçàn en appre-
nant la mort d'Ahou Moslim; l'un d'entre eux, nommé San-
fiul, se révolta à Nirapoui, en demandant vengeance de ce
ujeurtre; il réunit une nombreuse armée, et se rendit du Kho-
raràn a Uev, dont il s'empara, ainsi fpic du Koumès et des
\ illes envirruinantes. A Hrv, il lit main basse sur les trésors
• l'Ahou Moslim «•! lurlilia eusuile son parti dans le Djébal
<l If 'r.dMiislàn. A l.i ii<>n\ellr de celte révolte, je Khalife
Mausour «'uvoNa, pdiir la rrprimer. Djehour, fils de Marrar,
lldjlite, avec di\ mille hommes, et le suivit lui-même avec
le i^ros de l'armée, (ne rencontre eut lim fiilie ilamarlàn r\
CHAPITRE GVllI. 189
<^^^ ILOI y;^^^ /0-«Â^ J^J AjLi?5 J_5^ ilxi-«( Jojii l^-x^T
aXjJ (jytxu. Akiju tii is^s^^^À. ij^ ^Y^ */V^ *U«j^ l5j1;^
^..^^-v^ aMI ^^j t^lla ji (jJ tjVe yo (^•*«^ (^J (ir^=^ C:^^'
jj*,U*Jl jl }j3ji jj^lûo ^^ a5C*»*j^ sjvjûp *_*_SjjJI j*^Jl?
Rey, sur la limite du désert; après une lutle acharnée dans
laquelle les deux partis déployèrent une résistance énergique ,
Sanfad fut tué, et son parti mis en fuite, laissant soixante
mille morts et une multitude de prisonniers, parmi les
femmes et les enfants. Cette révolte , qui , depuis l'apparition
de Sanfad jusqu'à sa mort, ne dura que soixante et dix jours,
éclata Tan i36, quelques mois après le meurtre d'Abou
Moslim.
En Tannée i/i5 de l'hégire, Mohammed, fds d'Abd AlUih
(fils de Haçan, fils de Haran, fils d'Ali, fils d'Abou Talib,
que Dieu les agrée I) , fit valoir ses droits à Médine ; il reçut
l'hommage de plusieurs grandes villes, et fut surnommé
Vdnie pure, à cause de sa piété et de son austérité. 11 ne s'était
pas manifesté sous le règne de Saffah , et avait vécu dans la
retraite, sous Mansour, jusqu'au jour où ce Khalife s'empara
d'Abd Allah, père de Mohammed , de ses oncles et de plu-
sieurs autres de ses parents et partisans. Quand éclata la
manifestation de Mohammed à Médine, Mansour fit appeler
I!M) LKS l'UMI'.IKS DOll.
•^^J^ v^ "^3 J"* ""^^M (ir»J J^ f'^»^ ,t-t^ •>^;> 3:5 aWI J^^j
(•!>*^' C:^' .r^jr^' '^'^^ çjlLaik ^JJ jJi ^^» Joocc vXJ.^ y**=*
^ A^L* ^^Xaj <\*-«ij »jL^ ^;^ t -e. i^« ^jj \j j«^J oJo JU
Isli.'ik, fils (Ir Mnsliin rOkailil»' . vicill.ird sn<^r ri rxpcrinicnlc
fl lui (Irmaricl.i cniisnl nii sujet d'un ichcllc i|ui venait (\r
s'insiir^'cr (outre lui. • Faitcsle-inoi connaître, • demanda
le vieillard. Mansour lui répondit: «C'est un des desren-
dants tie Fatiniali, iille du Prophète, un houiinc pieii\ , iiis-
tniil el de mœurs pures. — Kl quels sont ses partisans.^
re|)rit isliak. — Les enfants d'Ali, de Djàfar, d'Okad, les
descendants d'Omar, fils de Khatlal). ccu\ de Zoheir, (ils
d'Avvani, tous les koreichites et la postérité des Ansar. »
Le vieillard ayant demande la description du pnvs habite
par les révoltés, le khaliie répondit : • (/est une conln'-e dé-
pourvue de ternes arables el de troupeaux, et sans comnierri'
étendu. . Son interlocuteui- réilechil un moment et ajouta :
• V.h hieu , Prince des (Iroyanls, remplissez de troupes la ville
de Uasrah. • Mansour se dit eu lui même : • (!et honune est
fon!jelui parle fl'une insurrection a Médine et il me ré-
j)oud : l'ortiliez la garni.son de Uasrah I «aussi il le conf^j'dia.
Mais peu de temps après arrivait la nouvelle de la manifes-
lalion d'Ibrahim ' fren* (\u nvolle a Hasrali; il (il .lussil*'»!
CHAPITRE GVIIl. 191
c>^ jl Ai Jis Ksj' »b:>l -îu^fi J^i^:» Uj JwAJuJL (^ j_y»^m
J c:*^^! ^^^ i) Jlï Jw-ft «y^l (J-. J^XjLc ^jIsLiî J^-^L>
CA.t<« o=ij-*-4^ J^^ ^ c>^-« ^•'^ '^^ ^ _f^ t5*^^^ «xXJi <i
I^aXc ooiiâ. iijM3j),l\ i t^Si) dU JO iii^wl^ -Ià^-JI^ AiojAxiî^
♦XJjj i-:A_JL*w^«ï».t j^^wa.m aÎ JLJLi l^.^r«o cy^ls UûjAiL Ajw«
appeler le vieillard Okaïlite, et dès qu'il lut chez lui, il le
prit à part et lui dit : « Quand je te consultai naguère au
sujet de l'insurrection de Médine, tu me conseillas de gar-
nir Basrali de troupes. Avais-tu donc quelque intelligence
particulière dans cette place? — Non, répondit le vieillard,
mais vous m'avez appris d'abord la révolte d'un homme tel
qu'il ne peut se lever un seul dissident conire lui. Quant à
la contrée qu'il habitait, vous me l'avez dépeinte comme un
pays étroit, incapable de nourrir une armée, et j'en ai con-
clu qu'il devrait chercher ailleurs que dans sa patrie. Serait-
ce l'Egypte? Non, elle est trop bien gardée; ce ne pouvait
être non plus , et pour la même raison , la Syrie ou Koufah.
Mais, en réfléchissant que Basrah était dégarnie de soldats,
j'ai craint une tentative conire cette ville et vous ai conseillé
de la remplir de troupes. — Et tu as eu raison, répliqua
Mansour, car son frère vient de s'y insurger. Que me con-
seilles-tu de faire contre celui qui est maître de Médine? —
Battez-le avec ses propres armes. Si l'on dit : Voilà le fds
du Prophète! que d'autres disent : Voilà le cousin du Pro-
' -^ AMI
192 LI-:s Pli \ii;ii:s I) ()i;
jJ-jIj O^I ^"^j' li Ajjji ^j-* Aa.'I Jk=»-^ji.w« .V^M - ^i^l O*^''
l^jXj'sAi ^^xaJLS ji»-»-:* vS AAJa -^ ^vj wV^ jijiAj!» J^»-l, ci-''^
plirlr. . M.insdiii (il .1 Yra l)en Moiirn la pro|)osi(i()n suivante:
• Veux-tu niarrlicr contre les rebelles, tandis que je demeu-
n'rai et l'enverrai des rcnfurls; ou bien jirelèrcstu prendn*
ma place i( i i-t ib-nieurer derrière moi, afin <|iie je dirijje
nir)i nirnie l'expédition? — Sire, n-pondil Vra, r'i'sl à moi
de vous défendre , c'est moi (jui dois mairher contn' j'en-
iiemi. • Kn ronstqumre, le Klialife b- lit partir de Koufali à
la trie (b'i|iiatre mille cavaliers et de deux mille fantassins;
Mohammed , lils de Kalitabah, reçut l'ordre de le siii\re de
près avec le gros di- l'armée. Ils ne reswn'ut de rond)attn'
Mojiammi'd dans Nb-dine . juM|n'à ce (|u'il pi'ril, à^«'* de
(]uarante rinq ans. Ibrahim était à Basrali, (pinnd il reçut
la nouvelle que son frère venait d'èln* tué; montant en chaire,
il proniuiça son oraison lunèhre, suivie de ces ver»:
Gurrrirr Mn« rr*M? m marrlir. A loi Ir plus Taillant <!«-« r.i\alirr«.
qur crus qui «ont ili(;np» tir lp pleurrr. d^plnmitl \» moii.
Dieu le Mil, «i J'avaU miniilr ili* pnrril* rnnrmi*, ti U cniinl<> avuil
(>u iniprf»«ionnrr n»on nrur.
CUAlMTHt: C\lll. l'J.i
J^ ^j_j_c.x_j (jIj^LaJI i Auo^^iwt^ »X4^ *xJ3 ^jj^ ^l<' Oo^
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<«>~^' (i;y ti^ cs^s»? »>=^' 65*^-*^ ÏK>^ <i' c^*-^ ^^■=^^ j^^
Ils ne ralliaient pas éjîor|;;c , et je ne leur eusse pas livré mon ^l•^^c ;
nous serions morls ensemble ou nous vivrions i'im il l'aulro.
Les fils el les frères de Mohammed S(» répandirent en
tous sens el propag«'renl la cause de leur Imam. Parmi ces
émii^rants, son (ils Ali se rendit en Kgypte et y péril; un
autre fils, Ahd Allah, après avoir parcouiu le Khoraràn,
s'en éloigna pour échap[)er aux rccherclu's el trouva la mort
dans le Sind. Lu troisième fils, Harau, se rél'uf![ia dans le
Yémen et y iutrolenu prisonnier juscpTà sa mort. Parmi ses
frères, Moura passa en Mésopotamie; Yahya vint à Rev et
dans le Taharislàn; nous aurons occasion de parler de lui,
au règne de Pxéchid. Un autre frère, Kdris, se rendit dans
le Magreb, où il trouva un grand nombre d'adhérents : de-
venu maître d'un l^lal puissant dans ce pays, il inoiuul
empoisonné par un agent secret de Mansour. Son fils Edris
ben Edris monta sur le Irùne paternel , et la contréeoù ils ré-
gnèrent reçut alors le nom de Pays d' Edris , fils d' Edris. On
VI. 1 3
ly» LKS PhAii\iKJ> Doi;
xJjjjti} xo.xil AiLv_)j 'rir-'*^' w^»-Li> aXII J^Axc^xi L»^i
»_^i ,.5*^^3 k*«^^! c^bi^l i v;,>Jiil Jl ,ja^ ^y.-j\ ij^ xji,^
x»^\ ^_^ l^à^r^ ^,-i^ aJLm, Je ^i>j ^^vÇ'^V C'_j;>J*i^ f^^'"*
trouvera (laiisTHisloirc Moyonne le récit de ces événements,
dans les pages où nous racontons le rèf^iic dOheïd Allah, le
maître du Mature!) et Ir fondateur Ai- la vdie de Mclidyah;
riiisloirc d'Ahou l-karcui , son (Ils, et les circonsinuces C|ui
les forcèrent à sortir de Selcnivah I Sdlamias) , \\\\r du teiii-
toire d'iùnèse, pour se rendre dans le Ma<^r('l).
Cep<Midaul Ihraliiin heu Ai)d All.di, frère de Mdliaïuined ,
s'était emparé tie jiasrah, et il avait leuni un f^rand nondue
de partisans parmi les populations de la l'erse, de la ^u-
siane, clc. 11 sortit alors, a la léte d'uni' forte année recrutée
parmi les Zeidites et les sectaires «pir l'on connait, aujour-
d'hui, à liagdad, sous le nom i\i' Minilazéltles : il avait encore
d'autres adhérents, et parmi fii\ \ r.t , lils de Zeul ((ils
dMi.rdsd,. Il..r,.n. lils d'Ali. lilsdM.n.i'raiii). Le khalife
Mansour leur opjxisa une armée » (»mmand<'e par Vra hen
Moura «'1 par Said, Ids de Salim. Ihrahim péril, h's armes à
la tnain , <n un lifu uruuinc Jhtklmmrii , a sci/e parasanpesde
CHAPITRE CVIIl. 195
"V;' 'i
(J*^^ cV^J à^^} iijL» «Jjl iCj«X^J) (j^ Aaxaaw (j.« Ajc« cK**^
Koufab, dans la conti'éede Taff. Cette localité est souvent
citée dans les vers élégiaques composés en Thonneur d'Ibra-
him; un des poètes qui en ont parlé est Dibil, fds d'Ali le
Kbozâïte, dans la Kaçideh qui débute ainsi:
Là où le Koran s'enseignait, la pieuse récitation ne s'entend plus; le
temple où descendait la parole divine n'est plus qu'une solitude.
Dans cette même poésie se trouvent ces vers :
Des tombes s'élèvent à Koufan (surnom de Koufah ) , d'autres à Taïbali
(Médine), d'autres àFekkh; qu'elles soient bénies!
Le Djou/.edjân renferme d'autres sépultures: une tombe s'élève à Ba-
khamrà, près d'El-Gourbat.
Quatre cents, d'autres disent cinq cents de ses partisans
zeïditcs lurent tués en lîiême temps que lui. — Un chroni-
queur rappoite l'anecdote qui suit, d'après Hammad le
Turc. Mansour était descendu au couvent situé sur la rive
supérieure du Tigre, près de l'endroit nommé aujourd'hui
Khonld; c'était à l'époque où l'on bâtissait la ville de Bagdad.
A l'heuie de la grande chaleur, arriva Rébî; le khalife
.3.
lOf) LK.s l'i; \n;ii.> 1) oi;
jjl i! ^^UlJ -^X-**^' Xjk_)k>s^^ »X-Vi:^ <«_JJ^' ^5-*^**-' O»*^'' ^'■^^^
-j^ J! f-\JkjJ^\'^ a^l,x*Jl (»-i<-vsj LàJouM^ A_ji)| »*X-ô ^Vj^
riorrn.'lit dans une rlinruhro do re couNnii, i-t ll.tmmad
veillait assis sur le seuil de la porte. Rehî tenait a la main
les dépêches aiMi(>r)eaiit l'iiisurrecUoii de Molianuned . (ils
d'AIxl Allah; il pria llarninad de lui (>u\rir la porte. Ilaïu-
niad poursuit ainsi sou récit : • Kn re inonient, lui disjo.
le Khalife. fait la sieste. — Ouvre, lualhcun'ux. • me cria
I\el)î. !.!■ Khalife, éveille par ces clameurs, se leva, ouvrit
lui-même sa porte, prit son courrier, lui les dépêches (|u"il
contenait et |)ror>onca ensuite ce verset : ■> Nous avons .semé
parmi eux l'inimitié «-t la haine juscpTau joui de la ifsur-
rcclion. Toutes les fois qu'ils allumeront le feu de la j^uerre.
Dieu r<''teindra. Ils |)arcourent la terre pour la couvrir de
ruines; mais Dieu n'aime pas ceux <pii di'truisenl. • {Knran,
\, ti(j. Sur-le-champ, il réunit ses tjén«-rau\, ses nrawlas.
les mendues de sa famille, ses «•ouseillers; il ordonna à
llammad le Turc de faire seller les chevaux . a Suleiman,
fds de Moukhaled.de prendre la direction fie Tavantfîarde.
a Muceyyab, fds de /ehir. de préparer les vivres de cam
CllAPITUE CVIll. 197
^A»^ *JS^-S 45^'^ '^^ kX,«^ wV-À-L! »Xaa2J ^ r^ (*^ eijt^^Jji'l
(J^^ Jh-^ (J^'*^ <-><^aaJ j^^Jssft ^j^1^jU>_jUaXc^\4>
(Jl <_A=»-Î 'jij^wJt-* CJ|^-«I (;jOj aMI^ !^jJO (_^ HJLJ^ (J-*"'
pagne; ensuite il se rendit àula mosquée, monta en chaire,
et, après avoir invoqué le nom de Dieu et prié pour le Pro-
phète , il parla ainsi :
Pourquoi serais-je indul<^eiit envers Saad lors(|u"il m'insulte; les Benou
Saad , si je les avais insultés , seraient restés tranquilles ?
Us nous méconnaissent et tremblent devant leurs ennemis. Oh les tristes
défauts que l'ignorance et la peur!
« En vérité, ils sont impuissants devant l'œuvre que nous
avons entreprise, mais ils ne savent ni remercier celui qui
Tentreprend, ni glorifier celui qui les supplée. On leur
aplanit la route et ils la trouvent dilïiclle; on leur fait une
situation enviable et ils la méprisent. Qui donc voudrait me
contraindre à boire avec angoisse un breuvage tioublé.^ Non,
par Dieu, plutôt une mort glorieuse qu'une vie d'infamie!
S'il (Mohammed) ne veut pas du pardon que nous lui oflVons,
il poursuit alors un but que nous ne lui laisserons pas at-
teindre. Heureux celui qui profite de l'expérience d'autrui I »
Tout aussitôt il descendit de la chaire , dit à son écuyer de
faire avancer son escorte, monta à cheval et courut au camp
198 LLS l'i;AllilL> I) UK.
ii -I wl)l.LssJ J^» ^:> UX«^ J'Omlrl^ S^i^^l J^-^ l^io^l
• •Il .ijniilaiif (fttr prière : • Mon Dii-u , je ne m«' lir |)as aux
lioiniin.'s, car ils lue pcrtirairiil ; ni a moi nième, car je suis
frop faihic. Jr mets toute ma couliance en loi seul. •
Ou laconte (ju'on serxit, un jour, à Manrour une omel(,'lle
Irile dans la moelle et le sucre; il la lrnii\a (•\([uis<' et s'écria :
• Ihr.iliim aurait l)ien voulu me priverclecette doureur eUl'au
très tlu même genre! » Lue autre fois, après le meurtre de
Mohanmjcdet d'Ibrahim, il disait à ses courtisans: « Jamais il
n'y eut tir serviteur plus dévoue (pie ne le lui ll.iddjadi pour la
famille de MerNvan. «Mureyyal», lilsde/eliîr le Dabhite, se le\a
et répondit : • Sire, il est une chose où lladdjadj ne rem-
porte pas sur nous et où nous ne sonwnes pas restés en ar-
rière : Certes Dieu n'avait pas fait naître ici-has une crèaluie
«pu MOUS fût plus chère que son Prophète; eh bien, quand
vous nous ave/, ordonné d'égorger ses entants, nous vous
avons obéi, nous avons exécuté cet ordn*. l'ist-cedu dévoue-
ment on non? — Assieds-toi et puisses-tu ne plus t'asseoir
(c'e.st-àdire mourir bientôt)! • s'écria Mansour.
Ce khalife, comme nous Taxons raconté, avait fait ari"è-
CHAPITUE CVlll. lyu
~ -> ».
w
^■tX„> c:AjL«*i l.<yjlsCe 0>J*t! (J^ J^''^ f^^*"'^^^ ♦^■^ *'*'^5 ^^î
ter Abd AHah, fils de Haçan, fils de Haran, fds d'Ali, ses
deux enlanls Mohammed et Ibrahim, et plusieurs autres
membres de sa famille {\!xlx de fhégire), à son retour du
pèlerinage. On les transféra de Médine à Rabadah, sur la
grande route des pèlerins de fJrak. Parmi ceux qui y furent
conduits en même temps qu'Abd Allali, se trouvaient Ibra-
him, fils de Haçan, fils de Haçan ; Abou Bekr, fils de Ha-
çan, fils de Haçan; Ali le Bon (El-Khaïr), avec son frère
Abbas; Abd Allah, fils de Haçan, fils de Huçeïn , et avec
eux Mohammed, fils d'Abd Allah , fils d'Amr, fils d'Otman
le Khalife. Ce Mohammed était frère utérin d'Abd Allah, fils
de Haçan , puisque leur mère était Fatimah, lille deFIuçeïn
ben Ali, et leur aïeule Fatimah, fille du Prophète. Par ordre
de Mansour, Mohammed fut dépouillé de ses vêtements et
frappé de mille coups de fouet, à Rabadah. On le pressa de
dire où étaient ses deux neveux Mohammed et Ibrahim ; mais
il déclara qu'il fignorait. Sa grand'mère avait adressé autre-
fois une pareille question à Mohammed fOsmanide. Mansour
20(t LES PC, MlUES D OH.
jjj i^'i V-i^l A^Ji OyLC^ jjl.<\X»« ^,.A_« jJ*-:^3 J^>^l ■^^i'^3
V_;aJL c^lyJ! *J=U ^ JJ:,^. lyU .^wr^ ^o^:. ^ ^3j^^\
A-^L.-) ««-^.A'V-S l-J»X-A-«;i (^j*-:*- Ai-r.XAàl»«* ^J ^y^yJi^ \yj'b^
î
r|iiillii iiah.'ulali et Vdvaf^ca en |).'ilaii(}iiiii , liiidis (jue ses pri-
sonniers, charg/'s (le chaînes, élaient transportes à poil sur
(les hètes (le soinini'. \\n\ Alj.iii, lils de llaran. le \ovant
passer en palan(|tiin sur son droniadaii'e , lui cria : «Père
di' Djifar, est-ce ainsi (|nr nons vous traitions à la journé'e
deliedr?» Transporlc's a Koulal), ils lurent enlernu'S dans
lU) sonlerrain oii le jour ne pouvait se distini;uer de la
iioil. On nnt en liberté SuleÏFiian et Mul Allah, tous deux
lils de Dawoiid , lils de Ilaçan, lils de llaçan , MoiHja , fils
(I Ahd Allah, et llaran, lils de Djàlar. Les autres moururent
dans cette prison, silui'-e sur h' hord de rKujihrate, dans le
voisinat^e du Pont de Koufah; c'est encore aujourd'hui, en
^?f? de I lir<,'iri', un lieu de pèlerinai^e, hien «pii' la lui^on
ail ele démolie sur leurs cadavn's. ( )l)liges d'accomplir leurs
ahiulions dau« le cachot même, \U t'taient sulTo(jUes |)ar
les miasmes; ce|)ei)(lanl un de leurs afTrauchis put leur
faire passer rie la ri\ellr el ils la respiraient |tr»ui corrif^er ces
CHAPITRE CVIIf. 201
ij _j*Xjl> r*j^^ U^ ii-ÀJCÀii ^t«Ji kilXj l.<_cw^j (j^ikXj IjjlSo
«^jJLi iJsJÛ jj [ijSb> (j^ (jv-V-s^i Uj)_j,i^aÀil yi^jà.) <X^=-^ (^
!_^lSo *!>>' x«*^ y!/^^' ^S>-^ cjS^-WJj t^liji /c^^* jX<il
W w p
M JoLi ^J^ka-J ^1 tX«<i.£^ ^ei^«Xjt ^^^ (Jm!«.J! ^-^oy^ fi-^s^^
odeurs délétères. Enfin la gangrène se déclara aux jambes,
monta jusqu'au cœur et ils moururent. D'après une relation
difTérentc, lorsqu'ils furent jetés dans ce cachot, par ordre
de Mansour, ne pouvant plus connaître les heures de la
prière, ils se partagèrent le Koran en cinq récitations, après
chacune desquelles ils faisaient la prière. 11 ne restait plus
que cinq survivants : Ismàïl, fils de Haçan, ayant succombé,
on laissa son cadavre pourrir au milieu d'eux; bientôt Da-
woud, fils de Haran, mourut suffoqué par ces exhalaisons.
Mansour, ayant reçu la tète d'Ibrahim, fils d'Abd Allah,
fils de Haçan , il chargea Rébî de la porter dans leur prison ;
quand cet officier la plaça sous leurs yeux, Abd Allah faisait
sa prière ; un de ses frères lui dit : « Père de Mohammed ,
hâte- toi de prier et viens saluer. » Abd Allah se retourna,
prit la tête (de son fils) dans ses bras et dit : « Sois le bien-
venu, ô Abou'l-Kaçem. En vérité, tu as toujours été, que
je sache, un de ceux dont Dieu le tout-puissant a dit :
202 Li:s l'n \iniE.s dofv
JJi i JUi ..juoi-^l ^JJ ^«.IajuI ,^^1 lJv£> .Ki^c. i^l^^\
<.('ii\ (jiii oltsriM'iit II' pacte >li|)ulr a\t'C Dieu vi tU' biisoiil
point son alliance. — (!eu\ ([iii unissent ce qu'il lui a |)lu
iliiiiir, etc. [Koraii, xiii, 20 et 21). — « Conunenl était
Ahou'l-Karem clans son cœur? demanda Rel)i. — Ahd Allah
répondit ; • Celait comme l'a dit lo poète :
Un brave que son épéc protégeait contre ia honte, et qiio la liainc du
IK^clié protégeait contre les .«ouilliircs du péch(^. »
Puis se tournant vers I\él)î, il ajouta : • Dis h ton maître de
notre part : Les jours de notre infortune et ceux de ta pros-
perit»; s'écoulent; nous t'assif^nons au tribunal de Dieu I »
Hehî, raronlanl ce fait, disait : • Je n'ai jamais \u Mansour
plus iMofondément abattu que le jour où je lui transmis ce
message. • l.e poêle Abbas. fils d'KI Ahnef, a inséré dans ses
\ei-s celle même pensée d'Abd Allai» :
Si tu ronaiiRri*» . un niomcul, nin ^ilunlioa et la tienne d'nn rcL'ard (|ue
la p«Minn n'a pA^ aveugla ,
Tu terra* r|ur rliaqnr joncde ma malhcnren»* vie ^Vcoule an»»i vite
ipi'nn jonr cl'-- re que tu .ipprllr* Ir honheitr.
LJ
AJ
ClIAPlTKfc: CVIII. 203
^jUlyw Juè! L Jlï ^- *!_^j ^> J-03 xkXs. ^\^ AWi .x,*^
i^t *il iJ ^<;^ij f^UL.5^ 4^U- jî ^1 ^^ jlj li~* '3^si-
^ "^ 1^ pUj j^ :si^ J^AJij ^ ^j^ jM ^i:^3 yû
Comme nous avons raconté tout au long, dans nos An-
nales historiques, la mort et les persécutions des Talibites,
nous sommes dispensé de nous étendre ici sur ce sujet.
Mansour, après s'être rendu maître d'Abd .\llah, lils de
Haçan , et des frères et parents qui étaient avec lui , monta
en chaire dans la ville de Hachemyeh, et ayant récité
les prières et les bénédictions d'usage, il prononça ce dis-
cours: • Peuples du khoraràn, vous êtes nos sectateurs, nos
auxiliaires, les missionnaires de notre cause; votre serment ,
si vous l'aviez prononcé pour d'autres , ne se serait pas
adressé à des souverains meilleurs que nous. Les enfants
d'Ali, je le jure par le Dieu unique, nous les avions laissés
autrefois maîtres du khalifat, sans leur susciter la moindre
opposition, sérieuse ou non. Ali, fds d'Abou Talib, une
fois au pouvoir, n'a pas été secondé par la fortune; à la suite
de l'arbitrage, la discorde a partagé la nation, l'union a
été détruite parmi ses sujets. Assailli par ses partisans, par
ses propres alliés , il a succombé sous leurs coups. Son fils
t!()'i LKS PKAiniLS 1)0 H.
> >« _
sj^ià Joûl ^jiJi ^ ^ijri^iiU 0^'j ^UiJl Ja^! x»^! J^i^,
V^^j'^^L" ^r^^ J ^ê ^ aWI^ xj^^lTi J! jL^il^ *_^*JI a^.Js-li
^^ ^vJ ••^; ÔkXjij (_^ ^b ^j ^>Jkj ^5^^-=*- 5» V-oi « xiL« A>^M«uJLJi
Har.'in lui Mnrcd.i; mais, p.ii Diiii, cr n'j'lait pas riioinnie
(lu i<iiiiiiiaii(liiiniil : (III lui ollril des richesses cl il les ac-
{•e|)la; Moàwiali lui ^'lissa à l'oieillc une j)romesse de suc-
cession, et il al)(li(jna ; il se dépouilla de l'autorité pour en
i('\(''fir son adversaire. Tonjouis ocenpé de ses femnu's, se
niarianl un jour, divoKjanl le Icndeniain, il n'eut |>lus(rautre
sonci et inoni'til tran(|iiilleinent dans son lit. Iliicjein, fils
d'Ali, i('\cndi(|iia alois ses droits; mais il lut le jouet du
peuple d'Irak , des liahitants de koulali , de cette population
nl)(||c, perlide, auu)ureuse de guerre civile ; des lial)it;mls
<lo cette \illede mallicui et de la main il (l(sif,Miait Koulah),
cpii ne iii'csl ni assez hostile pour (pu* je lui fasse la guciTC,
m assez, .iniie pour (pu' je lui accorde la paix; (pu' Dieu
élève une barrière entre elle et moi! Koulah l'a trahi, renié
el livré à ç*;y\\ ipii Pdiit tue. Son successeur Zeid, lils d" \li.
a été, lui aussi, trahi el joué par ce peupl(>; il a été vendu
par r{n\\ rpii avaieni provocjue el soutenu son insnirection.
\ aiiieMMiii Moh.unmerl heu \li, Tuon perc. le conjura de
CIIAl>lTi\E CVIIl. 20;>
I-jLjLa-j J^iûl (jàxj (ji U^sS. J> S^ bis AJpil cM't S^.»,^^ cr«
a»j b*XÀft j9^ {j^^ ^b '^^ ly^ii^ U»^ b^j.vlj UAc
J^l^ i_^^ (^*>Ji pytj' jo'^ ji^J SjUaji j^î^ «jU^jjJYX-i
ne pas prendre les armes : « Repousse les ofTres de Koulah,
lui disait-il ; notre prescience nous a révélé qu'un des nôtres
sera pendu dans la voirie de Koufiih, et nous craignons que
tu sois la victime désignée. « Vainement mon oncle Dawoud
ben Ali le supplia dans les mêmes termes , en le mettant en
garde contre la perfidie de Koufah, Zeïd, sourd à ces con-
seils, persista dans sa révolte; il fut égorgé et pendu à la
voirie. C'est alors que les Omeyyades, se déchaînant contre
nous, nous dépouillèrent de nos honneurs, et nous arra-
chèrent notre gloire,, non pas en vérité pour satisfaire à leur
haine contre nous, mais à cause des Alides et provoqués par
leurs séditions. Exilés de notre patrie , nous errions entre Taïf ,
la Syrie et les montagnes [Sarat] , lorsque Dieu vous a enfin
suscités, vous, nos adhérents et nos alliés; par vous, peuples
du Khoraçân, il a ravivé notre gloire et fortifié notre puis-
sance; il a fait triompher votre vérité contre les partisans
de l'erreur; il a manifesté nos titres légitimes et nous a rendu
notre pouvoir et l'héritage du Prophète. Les fondements de
•1(H> LES l'i; MllIKS D uii.
j*^ (-» M>-««>XJ aJuiJI vJÔX) ^^»£ c^^-*-^ «■^j -""-^-^ (^ ■^j ''^'*"â-??
iJUL* ^' ^^Jso-^. I jO)^ 1^6" J'^! ^^ ^v^_j jiU L ^.^i
la vrrit/' ont «''Ir post'-s ; Dini a fail jaillir sa lniiii«'ro; il h
«•\all<' ses auxiliaires cl di-tniil jusqu'au (Irrnicr do ceux
qui faisaient le mal. Gloire à Dieu, le iiiailn* des inondos!
Puis, cjuaiid notre pouvoir a été solidement établi par la
{T^râce de Dieu et les décrets de sa justice, les (ils d'Ali se
sont levés con Ire nous , jaloux de notre fortune, envieux de
la supériorité (pie I )ieu nous avait accordée sur eux , envieux
du khalilal et de l'li('Mi(a},'e dont il nous avait f^ratilies h leur
place. Lâches de\aiit 1rs ( )mevya(l«'s , ils ont éli- audacieux
contre nous :
. . . Ignorant qui non» M>inmp^ et Irenihl.ml.^ devant \os ennemi.^ : Oh.
1rs Iri^trs (ItTniit.'* qii»! In pour ri l'avarirc ! (Voir ci-deMus. p. ig).
• fin \erile, peii|)les du Klioi açan , ce nC:>t |)as avec l'igno-
ranco ni par le doute (pie je suis arrivé au rant; (pie j'occupe.
Quand l'.ii connu leur côté vulnéralile . j'ai dcLiché vers
eux des apents a moi , j'ai dit .1 i un : l'ais il emporle cet
arpent; a l'autie : F'rends telle et telle sonime. Je leur ai
ClIAlMTni': CVIII. 207
•jih \y>M>y^3 J^JLAj Xjo^i i^î (Jy>- \^^jj£- xx^s. (j^jX*ot>
*■ i »»
-O-ftAU^L* J»X» \.i. ^ (J^fl****;! U ^J>JJ fi^*!-? J-^~=^i ^^^■^> ^J^
Jlij cyli U_j Je L^xaam c.Lji_»i ^j-t aMI vii_A-X-«l «Xj» (^jL^^ii
tracé des instructions qu'ils ont suivies; arrivés à Médine ,
ils ont al)ordé nos adversaires et leur ont glissé cet argent.
Il n'en est pas resté un seul , vieillard ou enfant, petit ou
grand, auquel ils n'aient fait prêter serment en mon nom.
Maître désormais de leur sang, il m'a été légalement permis
de le répandre quand ils ont violé la foi jurée, semé la dis-
corde et cherché l'occasion de se révolter contre mon auto-
rité. » Et s'arrêtant sur les marches de la chaire, le khalife
récita les versets : « Une haute barrière s'élèvera entre eux et
l'objet de leurs désirs; — Comme il arriva jadis à leurs sem-
blables, parce qu'ils vivaient dans l'incertitude et le doute. »
[Koran, xxxiv, 53 et 54.)
Mansour disait un jour à Rébî : « Que veux-tu obtenir de
moi? — Sire, répondit Rébî, je sollicite votre amitié on
faveur de Fadl, mon fils. — Mon cher, reprit le Khalife , en-
core faut-il avoir des molifs pour aimer. — Sire , répliquale
courtisan, ces motifs, Dieu vous a donné le pouvoir de les
faire naître. — Comment cela? demanda Mansour. — Trai-
tez-le avec bonté : si vous agissez ainsi , il s'attachera à vous et
5.
J ^_^l ii _^ Jli JJi v.ju^ JL- ^^^ b)\ ._vU^ U a1 JU
son arnitir inspirrr.i l<i volir. — Kn vcritr , sWria Mansonr,
jl' l'aiinais (Icja , inciiir a\aiit d'avoir des mol ils pour rainu'i .
Mais ponr(|iioi as-lii choisi l'amilii' di- piclnciirt' a foule
antre cliosr? • — HcM r«''j)ori(lit : • (Juand vous l'ainicrr/. , ses
moindres services vous |)araîtronJ |,'rands, ses (antes les plus
jjraves ne seront a \os yeux (jue des p«'ccadilles d'enfanf. et
les demandes «pi d \ons adressera seront exaucées comm»-
colles de la suUiriteusc nue (proverhe). • — l'n autre jour, le
Klialife disait à Hel)i : • Ihir la vie serait donc»' , mon cher
l\el)i, s'il ne fallait mourir! — (l'est à la mort {|ue la vie
doit toute sa douceur, repliipia H<liî. — (".onimenl <ela ?
lit le prince. — Sans la mort. re|)nii(lil le «ourlisan , vous
r»e seriez. p.is assis sur ce trône. — 'l'u dis \rai, • ajouta
Mansour.
N'oici ce tpie raconte |s|iak , lils de ladl. l'elais a la cour
du Mialile Mansonr lorscpie Amr. lils d'< )|)ri(| . arriva,
(lesTondit de son .me et s'assit. Hid)i \inl h .sa n-nconlre et
lui dit : • père d'Otinan , toi (pii m'es plus «lier (pie mon père
• 1 ma niere. lève loi el viens. • Ouand il parut devant Man-
CHAPITRE CVIII. 209
l^ lâ^î^ ^Lifty ijdiis. yUiLc Ll L> JUi-j is-*« U *Xxj xJt
Uft^i^T^i aM!^ ^i Jlï l^J^iwL::.] 4Ml_5yU> _^î Jls I4A3 J
sour, le Khalife fit étendre pour lui des tapis de feutre, Finvila
à s'approcher et le fit asseoir aprcîs qu'il eut salué : « Père d'Ot-
rnan , lui dit-il ensuite, donne-moi de sages conseils. » Amr
lui adressa ses exhortations; il se disposait à partir lorsque le
Khalife lui dit : « Nous t'avons accordé di\ mille dirhems. —
Je n'en ai que faire, répondit Amr. — Par Dieu , répliqua
le Khalife, tu les accepteras. — Par Dieu , je ne les pren-
drai pas ! » riposta Amr. Mehdi, présent à cette scène, s'é-
cria : «Eh quoi, le Prince des Croyants jure qu'une chose
sera, et tu jures le contraire ! » Amr se tournant vers Man-
sour : « Quel estcejeune homme? lui dcmanda-t-il. — C'est
mon fils Mohanmied Mehdi, mon héritier présomptif, ré.-
pondit le Khalife. — En vérité, s'écria Amr, vous l'avez
revêtu d'un costume ([ui n'est pas celui d'un homme pieux,
vous lui avez donné un nom qu'il n'a rien fait pour mériter
{Mehdi, le bien dirigé); vous avez aplani sous ses pas une
roule où, plus il aura de jouissance , plus il deviendra né-
gligent. » Ensuite, se tournant vers xMelidi , il continua ainsi ;
« C'est vrai, mon neveu (c'est-à-dire, mon ami), ton père a
fait un serment et ton oncle (ton ami) l'a obligé à se par-
VI. i4
'210 LK.S PHAIIULS I) OU
JUo Ai wiaj ) ywaÀxl x»Ajl_5 ^-Aà^j ^_^w>L*. j2 Ji-*
jurer. C'<'sl (|iif Ion |)t'r(' csl [)liis (|uc Ion oncle en ('tal (Pcx
|)ier un seinirni parjure. — l'ère dOlman, lui dit le Kha-
life, as-lu <|uel(|ue demande .1 nous acIresstT? — Oui, n<'
ni envoyez pa.s chcrclier «'l attendez (jue jo vienne. — Mai.s
alors nous ne nou.s verrons plus, reniarcpia le Prince. —
C'est loulceque je (jésirc,» repondit Ainr, el il s"<loi<,Mia.
Mansour le suivit du regard et dil :
Vous iiKirrlic/. tous ;i pns mcsnri's. Iiui>> vous poursuivi'/, une proie,
r\rf|ilc Amr, iiis d'Obcid.
\mi, lils d"()j)eïd , s'étanl présenté clnv. Man.sour après la
n'<-oiiiiaiss.-iiiee de Melidi ronune héritier du trône, le Kh.i
lile lui dil : • Père d'Olnian. xoici le (ils du Prince des
Croyants, le fnlui' Khalife des Musulmans. — Sire, ré-
pondit \mr. vous avez .solidement i-tahli la puissance qui
diiii [lisser ,1 \olre (ils, mais seid \ons en si-rez responsable. »
Mansour. Ifs larmes aux yeu\, lui demanda (pwhpies exhor-
tations ; Amr reprit : -Prince des Crovanls, puisque Dieu
vous a accorde le monde entier, donnez en un* |).irtie poui
CHAPITRE CVUl. 211
Xj ^] ^j>s.Ji i '*^•v^^ <xï (^«xJl ^^^i lisjt" yl_5 l^Aixxj \M
«Xmo)^ 2(«Xaj
j w 11*
le salut de votre âme. Le pouvoir qui est aujourcrhui dans
vos maios, s'il était resté aux mains d'un autre, comment
aurait-il pu venir à vous? Redoutez la nuit qui enfantera un
jour auquel d'autres nuits ne succéderont plus. » Et il ajouta
ces vers :
0 toi que l'espérance aveu<île,le,s déceptions et la mort te séparent
de ce que tu espères.
Ne vois-tu pas que le monde avec ses attraits trompeurs n'est qu'une
station oii le voyageur campe un moment et s'éloigne ?
Ses pièges sont mortels , ses plaisirs luie angoisse ; sa sérénité n'est
que trouble , son empire n'est que révolutions.
La quiétude de l'homme y est troublée par de pei-pétuelles alarmes ,
ni la douceur, ni la violence n'y peuvent rien.
L'homme est comme le but des catastrophes et du trépas , le jouet des
adversités, filles du destin;
Il fuit pour sauver sa vie , et la mort est en embuscade ; chacun de
ses faux pas est une chute.
Il se consimie en efforts au profit de ses héritiers, et c'est la tombe
qui recueille le fruit de ses fatigues.
o|2 Ll> l'H \M; IFS D'Oll
^^ JiyjijL^ ^^ jJ-JU iS^ M>^ ^ iS^ dy ' v^ o^ *^vvs^
Ai_5 5.XJC) \j1d ^ wiiJ»x5j L4-A-» J^^'3 xjc_»_5 i A3y:*li ^^
i^ys. ^ ^LiJft c_>U A_>U^ ^
cj>-«-^jb
J^xrùU
\rni. iils d'OlM'id, ninnnil sous le rt'î^nc il'- M.insotit. ei>
xlxlx ou i/jT) (le riiif^iiv; son surnoiii vU\\\. Abou Otnian et
son iiiirii \titi, lih (l'OI)fï(l. (ils de B.il). Maula des IW-nou
Tt iiiiin l'I dos IkMiuii M.dik Ixn ll;in/.al;di , il hahitiiil B.dkh,
rt son aïeul I^al) avait lail |)arti(' des prisonniers qui tom-
bÎTenf au pouNoir ties Musulmans, a kaltnul, dans les n''-
gions nionlaf;neuses du Siml. Anirlul le clieikli des Moula-
/.«'•litrsdeson temps, le docteur le pluséminent de celle secle,
et |)(MS()nnt' ne l'a érlips*^ depuis : il a laissé des traités, des
discours et nu L,Man(l uniuhr'- de dissertations stii le libre
arbitre (cf. ci-dessus, p. 2i\ sur l'unité de Dieu, etc. Nous
avons donni- un iperçu de sa bioi,'rapliie, de ses discours
el conlroverses dans nos Confcrcnces sur les princiiics des reli-
qinns.
Kn lanutr 1 .'i 1 . Mansour se rendit à Jérusalem, y célé-
bra la piitii- pour accomplir un v<iu ipTil avait fait et re
partit aussitôt.
Kn i/iH mMUiiii IIkIi.iui, Iils ilOiu.di. his de Zobeïr.
CHAPITHK CVIll. 213
Js.a£ i::;lv ^^^ iCxMi ^jvxa.w /oÎ ^.(^^ <\j^.i0 ^ )<X:>l.iw t.::>L«
âgé de quatre-vingt-cinq ans. Si quelqu'un lui faisait entendre
des discours qu'il désapprouvait, Hicham avait coutume de
dire : « Je place mon àme au-dessus de ton atteinte. » Ali ,
fils de Har.an, à l'époque de sa lutte, fut bientôt rejoint
par Hicham, auquel il dit : «C'est moi, aujourd'hui, qui
t'appelle au but où tu appelais les autres. » — En i5o, Abou
Hanilah Nùman, fds de Tabit , aflranchi des Taïm-Ellat,
delà branche de Bekr ben Waïl, mourut, sous le règne
de Mansour, à Bagdad, pendant qu'il se prosternait pour
prier; il avait soixante et dix ans. — Même année, mort
d'Abd el-Mélik, fils d'Abd el-Aziz, fils 'de Djerih le Mec-
quois, Dimvla de Khalid ben Oreïd; il était surnommé
Ahoul-Wélid et âgé de soixante et dix ans. — Même année,
mort de Mohammed, fils d'ishak, fils de Yassar, afiianchi
de Kaïs ben Makhramah , descendant des Benou Mouttalib.
Son surnom était Abou Ahd Allah; d'autres placent sa mort
on i5> ou 102. — Mort d'Awzàyi Abou Amr Abd er-Rah-
man, fils d'Anjr, originaire de Syrie. Il n'était pas de la fa-
'ii.'i Li;s l'ii \ii;ii:> d oi..
>_A_j. oJ"--^^— «— -^ •^— ^^ ô p^' *^' t>l' u- pè^^^^r*^^
aJu^ c:5>-*-^j»j ^ -^-i- i'^l' ^..y^o^l :>^1 "^ j)Ji ^
iotj iJ (jl^ .V^OUlj »;-*l^ -b'*'^^ Ur* c»^*'-** «^^ «vXÀi ^,^ •'^•*'
mille (TAwzà, mais s«Milriii(iil (lomicilic dans Ir (|iiartin (!»•
crtlc Irihti à Damas, ro qui lui \aliit Ir surnom »r.l»:<f>i;
rlaiil «'iiranl, il a\ail «'le fait pi isoiiiii«?r par les Musulmans
dans le Yrnxii. Il mourut à la lin du ngnc dr Mansour,
en 167 de rhri,'in'. à^/* de soixante cl dix ans. C'est <^i;aleme ni
sons Ir kliÉlilil (Ir M.insoui «pu- mourut l.ril. fds d'Abou
SulriMi (Ir koulali, ninwhi d'Anliarah, (ils d" Ahou Stfian.
m lanure \^8. -- i.')t") dr riir^in-, mort de Sawar, fils
d'\l»(l \ll.ili. le ju^'e. — i.")'i >\i- riiri,'in'. sous le rt-gne de
Maiisnur. mort dANou Amr, (ils d'KI-AI 1.
1,'inrarrération d'Alul \llah. \\U d\li, dans les prisons
de Man<UMir, fut longue; on prétend cpi'elle dura nrui ans,
mais on n'est pas d'arrord a cet ei;ard. l-orscpn- le Klialile
partit pour la Mecque , en 1 'i<( de riu''t,Mre . il remit U' pri
Mtnuier a Vra Imu Mouça, »n lui ordonnant de le tuer sans
qu'on pùl se douter de sa morl. Yra lit ujander ll»n Ain
Leda et Ihn (ihoubn>uniali «*t délibéra axjx" eux. Le pre
CflAPIlKE CVlil. 215
t^ j^ An » g (_^ _jjo lyiùcfL» JJi c.L-i*_i aNjCJ» »Xi Ail ^^aaâ^
4^wj-«I c^l ajo JiiJ (^55■ cj»-^ Jlï_5 Aj Lft*Xi JliJ IjuJT Uy-*^
mier lui conseilla d'exécuter les ordres du Khalife; au con-
traire, Ibn Cbouhrouraah lui dit : « Le prince vous a placé
sur un abîme elTroyable , ne vous y ])récipitez pas de vous-
même. » Yça ne voulant pas verser le sang dVVbd Allah, se
contenta de renfermer au secret, tout en laissant croire au
Khalife qu'il Tavail fait périr. La mort d'Abd Allah s'ébruita
et les Alides firent [)arler à Alansour au sujet de leur frère :
le prince leur alïirma qu'il était conlié à la garde d'Yça.
Alors ils allèrent à la Mecque et interrogèrent Yça, qui
avoua l'avoir mis à mort. Ils revinrent faire part de cette
déclaration a Mansour. Celui-ci feignit une grande irritation
et s'écria : « Puis([ue Vço a tué mon oncle sans y étro auto-
risé, il périra à son tour. » Le désir secret du Khalife était
que Yça eût réellement accompli ce meurtre, afin de pou-
voirie tuer sous ce prétexte et de se débarrasser de deux enne-
mis en même temps. Il le fit donc appeler et lui dit: • Est-il
vrai que tu as tué mon oncle.^ — Oui, répondit Yça, c'est
vous-même qui me l'avez ordonné. — Je ne t'ai point donné cet
2 H. Lh> I'UAllill.> i) OU.
A-cX:>j )js->-l «-^A-;-j U Jyo^^,iii _jjl ^jK» ts.^ jj^s- aX^j aMI
'-*-«-^3^ '-*-*-^ L^-»_L^< ^^S W** ^■ç¥=^i *-Oy*aj U,-"^
onlrr, s'écria Miiiisoin. — \ oiri la Irtlrc (juc vous m'avez
nrIrrvsiV. — Je \\v \ .\'\ pas «Tritc. • Vra vovaiit 1rs dispositions
<lii Klialifr rt craignant j)onr sa |)roprc vir. finit par a\oiu'r
(pu* If prisonnier a\ail «te rpari;ni'' v\ cpi'il était chez lui.
Ij- Klialile lui orilonna de le reniellre aux n)ains d'AIxtu I
\/.liar Mohellil) . liU d Vhon Yra. ce (pii lut fait, cl Abd
\llali dtnieiiia dans sa nouxelle prison juscprà cp que sa
ninti lut déridée, Ouand Ahon'l A/liar \int cxéculcr la sen-
tence, il trouva son prisonnier avjT une de s<*s jeunes es-
elnv»*s; il conunenra |>ar lui, l'élrant^la ri coiudia son ca-
davre sur \v lit. Il allait faire suliii le même sf)rl à la jeune
lille, cpiand elle lui dit : • Serviteurde Dii'u , j'implore un
autre genre de niortl • — Ce fut la seule fois, raconte AIm)u'1-
\zliar «pie j'ij)ronvai de la |)iti«- «-n e\«Vutant nm- M'utence
«le m«u t. .!«• di'Ionrnai l«'s yeux «-n drtnnant Idrdr»- d«' la tuer;
elle fut l'Irangli'-e et pla«<'*e sur l«* lit a c<>t«' de soii*'niaîln.*.
!«• I«'s enla(;ai dans les hras l'un de l'auln", comme deux
.imantA, et je fis (lém«>lir la maison, sous les di'rombres de
CHAPITRE GVIII. 217
Jjl '^La_=»-^ (J>~* ''WwI J^jl 13^=»- JwCS ^^jv* X«vwl Jjt 'iU>
(jv-fc^^^—l! ^yJV_-oî L *JïJ c:^ (J>ft Xçwl Jjl 5jy>r*j (J>^ A^wl
J^I JjLa.^^ (^j\* XcwI Jjl 5;U^ J.xi (^jvfc *-s^5 Jjl iouXi.
(;j%-À^^JLî ^j.A^I L> cxjî oAjj (^^j^-c A-<Ni.! Jjî IjIas»-^ (jh^ a-înéiÎ
laquelle ils restèrent enfouis. » Le Kadi Ibn Olatah et d'autres
témoins vinrent, d'ordre de Mansour, reconnaître les deux
cadavres ; ensuite le corps d'Abd Allah fut enterré dans le
cimetière (fAhou Soweïd , |)rès la porte de Syrie, dans le
(juartier occidenlal de Bagdad.
Abd Allah, lils d'Ayyach, surnommé Meiitouf, raconte
que, se trouvant chez Mansour, le prince lit celte ([ueslion :
« Savez-vous quel est le tyran dont le nom commence par
la lettre aïn, qui tua trois autres tyrans dont le nom com-
mence aussi par aïn. — Oui, Sire, répondisje, c'est Abd el-
Mélik, hls de Merwan, qui lit périr Amr, fds de Sàïd, fils
d'El-Assy, puis Abd Allah, fils de Zobeïr, et en troisièn)e
lieu, Abd er-Rahman , fils de Mohammed, fils d'Achat. » —
Le Khalife reprit : « Savez-vous cpiol est le Khalife dont le
nom commence par un aïn, qui fil mourir trois tyrans dont le
nom commence par cette même lettre.^ — C'est vous-même.
Prince des Croyants, répondisje, puisque vous avez lue
Abd er-Rahman , fils de Moslim, el Abd cl-Djebbar, filsd'Abd
21H 1.1. > l'J; Aii;ih> D oi;.
jJu»\ L joJU i_A-Li U»li.l ..:;wX_ll J^^kS- JO>-i ^r-:». .>oUt«, ^vjI
v-.^^_xJ'y -\_»^Lii. JM'.-*^' A^Ui;,s£ j,^5 (^ <i.yA^'^ d>^ f^ '^^ l?'
^'*>s-& ^ 1— >^^-aJI ^_a_j («X_i^^ J^y la-AÀ- ^_p^ o ^ >-•-*-' (•-"j*^^-^
^j J^ il y6. xjuo LUil .v..,_jl .^Jl ^^_.^_c. lj-=*U ^^ ^ii' U^
i-rHalini.iii; t'M oulit', votre niiclc AIkI Alhili Ix-ii Ali rsl
mml sons les (It'funil)res de sa prison. — l'iiisqiir sa prison
sVsl «'croulé*' sur lui, rr|)rit le khalife, je m- suis donc pas
eonpal)le. — Non, vous ne Pèles pas, • repondis je. Le Kha-
lile sourit ; ensuite il nie demanda : As-tu retenu les vers
t<)ni|)osés par la leniuie de Welid, (ils (I'AIhI el-Melik, scrur
d'Atur, lilsd(*iS.'ii(| , Imscuieson Irere lut lui' par ordre (IAImI
■ IMelik.^ 'V(»ye7. I. \. p. 2.33.) — Oui, Sire, npondis-je,
eelte femme sortit . le \isape dérouvert, le jour où son frèrt*
lui é^or-},'é et elli- dit :
Plrurn. me» yciu , r(«|tAn(lri vo» jarnir^ sur Amr. «I.in» rrUe faljil»
iiiiil la vi.ilriirr l'.i «|)olii* ilii Klmlifnl.
Voua avcx Iraiti Amr. A tiU «In Khailhatil ( !iol)riqiii'l .lo Mcrwaii ; c\.
I V, p. 199J, car rlijiriiii lit* vou» id* l>ilit i|uc »iir la tralii^iui.
Amr irrUil pas rnij|wiblr ilc faiblesse , luai» la mort cM vrnur. wir lui
*oiiclniiirm<-iil ri ,1 v>ii inMi.
A voir Ir» Hîiii»» Mt-rwaii arrom|)li»!Mnt cv meurtre, on «-rtl ilil i\rs
IM.tvrrraiit r^nni* autour («lu iail;i\rr) dun rprrricr.
CIIAPITUE CVIII. 219
«jjl <_.olJj (^T^À^^I! vA-«i l» /OJIJ c:a-U dUJL! »Xji& (JI JvS»a»<
cjjsjfij xjt-jJaJiJL AA* li);:»!^ »«X-i iJ^JJ^ (J^ '**^-^^ (jà-iÀAi
Dieu maudisse ce monde qui voue ses habitants au feu éternel , et qui
déchire ies voiles de la famille!
Oh ma pauvre tribu si fidèle et si cruellemement trahie! Honte à
ceux qui ont fermé la porte sur le passage de Amr! (Cf. t. V, p. 235.)
Quand la nuit est venue pour nous et nos détracteurs, il semblait
qu'un bloc de pierre pesait sur leur cou.
Ibn Ayyach continue ainsi sa narration : « Mansour me
demanda alors si je savais les vers adressés par Amr, fds de
Sàïd à Abd el-Méiik. — Voici, répondis-jc, les vers qu'Amr
lui écrivit ;
Le fils de Merwan médite des projets qui , je crois , lui feront trouver
en moi un coursier rétif:
Il veut briser le |iacte noué par Merwan , et il emploie pour cela la
haine et le mensonge.
Je lui ai cédé le pas , alors que ma place était avant la sieime , et com-
bien de calamités ma déférence n'a-t-clle pas détournées!
Mais ma condescendance envers Merwan a été une faute par suite de
laquelle ma sagesse et mes discours ont été vaincus.
Si vous exécutez ce qui est convenu entre nous, nous marcherons en-
semble sur une route aisée et spacieuse.
2'2(i Lh> l'I'.AlhlLb D'un.
^^Js^\^ AÀï- ^^^i j, t— >>xJ_j J_j-*J ^jo_j <jr>^-»o^ J""-^ *"**• V^^
Mais si \IkI rl-\j:ij; doit le pouvoir à i°injii»(icc , le.-» Bcnou llarb en
s<inl plus di^ur» «pie nou^ et <|uv iuiinèmc.
MaiiMiur clait uv Vaniu'v iiu'tnc oii inoiirut ll.iddj.idj , fils
lie ^oiiroiif, {•\'.st-à-(lin' iii ().) de I lici^iic. Il disail souM'iit:
• ('.V'st ail mois de Don'l liiddjclj (|iu' je suis ne. (|ut'j'ai été
ciicoiicis, (jur jr suis airi\é an klialilal . cl jr itcnsr <liu\j<'
iiu)urrai priidanl ct iiiéiiic mois. • La clioso anixa coiiiiin'
d ledi.sail. KadI, lils de Uchi . lacoiilr le l'ail siii\aiit : • J ar-
cuiii|)a;;iiais M.msoiir dans \r \uya^i' oti il iiioiinil. .Arrivé à
iinr (les stations de la route, il m'cnvova rlicrclirr. Jr le
lionvais assis dans le pavillon dn raravansérail, le visa,i,'e
Iftnrnf «-onlrr li- niiii-. Il me dit : • Ne \ons a\ais-je pas (!»•-
Irndn (If laisser le pt-nplc entrer dan.s ces salles et y «rrire
dis clioM's liinesles? — De «jiioi sa^^ilil, Sin-.^ lui dmian
daije. — Ne vois-tn pas ce cjui est écrit sur l.i Miiii.iill<' :
Mkiu (>|>irnr, lu va* njnunr; tes années ••niii nvnlue-», il faut ipir l.i
\nloule lie Dieu *'arroiiipliMr.
CHAPITRE CVIII. 221
4Ml Jla (jÀA_jl J--U A^îj La^ kjlil ^]£ t^jî U AXJij c>JlJij
*^J U>"*V*J^ »<Xift aÎ CA.X3 fjy.ff<j«jj^ IàjkXj lil 45^-=»- *aAs^ Joij.'
Abou Djàrar, est-ce qu'un devin ou un astrologue pourraient conjurer
les décrets de Dieu? ou bien es-tu plongé dans l'ignorance ?
— -«En vérité, Sire, répliquai-je, je ne vois aucune ins-
cription sur ce mur, la surface en est lisse et toute blanche.
— Jure Dieu , me dit-il. — Je jurai. — C'est donc , reprit-il ,
un avertissement donné à mon àme afin qu'elle se prépare
à son prochain cléj)art, Hàtons-nous d'arriver sur le terri
toire sacré, afin que je me mette sous la protection de Dieu .
en abjurant mes fautes et mes excès. » Nous continuâmes
notre voyage, qui fut très-pénible pour le Khalife. Arrivé au
Puits de Maïmoun, je lui nommai cet endroit et lui annon-
çai que nous étions en terre sainte; il prononça les mots :
Dieu soit loué! et mourut ce jour-là. »
La prudence de Mansour, la rectitude de son jugement,
la sagesse de sa politique sont au-dessus de tout éloge. Il ne
recidait pas devant les libéralités les plus grandes, lors-
qu'elles étaient jjayées de retour, mais il refusait la plus
minime faveur, si elle était accordée en pure perte. Il eût
♦)•»')
1.K.S \>\\ \ii;ii;s h ()i;
JkjU. ^r-ô^^^J^y i_*^ xjwJi ^i^ JolyJl^ >^la4 ajJx^ ^y^j
> o^ .^^L- >
a" U'
^-»*'.* c^ ^ i-'^; ^ {j^ ^•'^*
V'iloulicrs (lit roimnr Zi.id : • Si jr possédais iiiillc rhamoaiix
dont un sonl fui atteint de la Irprr. je lo soignerais roinnie
si je ne pussi-dais (|iie celui-là.* Sa succession s'i-h-vait a six
cents millions de fliilierns et quatorz»- millions de dinars. Cette*
f^raiule li»rtun«- ne IViupètli.iil pas de faire fructifier son
art^'cnl. et de desct-ndu- dans des détails (jue le \ulgaire lui
m«*mp nej;li^'e. Ainsi il stipula a\ec sou cuisinier (jue celui
ci garderait les têtes, U-s ahals et les peau\, a la cliai-jî«' de
fournir m retour le bois et les assaisonnements.
En l.iti (!•■ riif:,'ire, mort de lUhyàli, lilsdAIxtu Alxl er-
nalinian, connu sons !•• nom de lleliynt rr-Ilavi '(\m\ jnge
(lapri-s sa raison) et \v surnom d'Abott Olman. C"«'tait un
mauln dv la famille de Moiinkadir, et son père se nommait
Frrniukh. — Même année, mort de Zeid , (ils d'AsIam . wah /«
du Khalife Omar. — Kn un m'uI jour, Mansour distribua
«lix rndlc dirliems à ses dix oncles, dont voici les noms : Abd
MIali, Ab«l isS.ime*! , Ismàd, Vça , Dawoud, S.ilili. Sidn
man, Isliak, N!..b.(nnuecl ri V.iliv.i tous fils dAli. Mansoui
CHAPITRE CVIII. 225
i\_ji^ ^j^ j.X.»0^) ^X.X=>-^ t-J^Ji-K-)^ yL^yLuij ^^UikAtj j^j-waÀii
^^i^jJUwJli jli <!k_aJIc. (^-fu»J c-*~i-j_j (^XwfciU t^^_^JLi ji-Us^j
eut plusieurs cnlants : Moimmmed, qui fut Khalife sous le
nom de Mehdi, et Djàfar, nés l'un et Faulre de Oumm-Mouça
la Himyaritc; Djàfar mourut sous le règne de Mansour; — r
Yca, Suleïman , Yàkoub et Djàfar le jeune, nés d'une femme
Kurde; — Salih, surnommé Meskîn (le pauvre) et une fille
du nom d'Alyah.
Les anecdotes intéressantes de Mansour avecRébî, Abd
Allah ben Ayyach, Djàfar ben Mohammed, Amr ben Obeïd
et d'autres personnages; ses discours , ses exhortations, sa vie
et les actes de son gouvernement sont racontés tout au long
et avec leurs détails les plus curieux dans nos Annales His-
toriques et dans l'Histoire Moyenne. Nous n'en donnons ici
qu'un résumé, en appelant l'altention du lecteur sur nos
ouvrages précédents. Le secours vient de Dieu !
22'4 1 I.S l'U \IIULS I) oi;
■ ^^
(•_^ 5D_^ ^'-*~'^'' *-^^. ^J'-M-'' *i »Xj:».I >^''-Î~ i^_y^ i^»-» ^f'-C'
CIIAI'ITIU: CI.X.
KtlAIIIM HK MKIIUI.
liiisnilr lui proclame Mflidi. dnnl le iniiii csl Moham
mr.l. lils .r.Mxi .\ll..li, (ils ,!.• Moh.unm.Ml. liU d'Ali. liU
d'Mxl All.ili, lils (IAMms, .1 If siirnniii Mwu Ahd Allah. Su
mm". OiiiimiMoiira, riait lillr de Mansonr. lils d'Ahd AI
lali. lils de Doii-Siliin . lils d" Mioii Sri h, dr la |>nst«>rilt* <lr
Doii-lUt.iiii , lin dt's rois liyiiiiariics. l.v smiinil d'iiiv(>sli
lure fui |)i<)iii)ik«' à la Mrr(|ii(', à l'insli^alion <lr ]Uh\ . son
alTianclii. Il- saTurdi li dr Don l-liiddji'li i ."nS. l n aiilir .d-
fraïKJii, Minai ail, \inl lui annoncrr la iiu)rl i\r stin prrr cl
sa noiiiiiiation an klialilal. Mrlidi s'enferma penjlant les
<len\ jours (pii snivirent l'arrixee de Minarah; ensnile il
moula en rhain». publia la morl de son pèn» et rt-clama le
si'rmenl du penpi. . \I, jidi «lait né on 127. I/nn ifiq. il sor-
CIIAIMTHK CIX. 225
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til de Bagdad pour aller à Karniiçîn (Kirniaiichali) , dans la
province de Dinaver; mais ayant entendu vanter le climat
du Maçabadàn, dans le pays de Sirawàn et Djordjàn, il se
dirigea vers la localité nommée Erzcn et Errdn, et mourut
dans le village de Reddeïn, le jeudi septième jour avant la
fin de Mouharrem 1G9, apiès un règne de dix ans, un mois
et quinze jours. Il était âgé de quarante-trois ans; maison
n'est pas d'accord sur ce point. La prière des funérailles fut
récitée par son (ils Haroun er-l\écliid, en l'absence de Mouça
el-Hadi, qui était dans le Djortijàn. D'après une version
qu'on peut lire dans notre Histoire moyenne, .Mehdi serait
mort empoisonné en mangeant des kataïf (espèce de bei-
gnets). Sa jeune esclave Ha(^\inah et d'autres femmes de sa
suite se vêtirent de cilices et de voiles noirs en signe de
deuil; c'est à cette circonstance que se rapportent les vers sui-
vants d'Abou'I-Atahyah :
VI. i5
M6 LES PIUIIUKS I) OH
T % Lï » f»y — ^ *i (ji l — s. ^J\^ -P-'v La > J^
u' ^ ^
I «^ W* MW < ■)
Hirr rnrorr. rllr^ marrhaicnl (lan^ In wtio.rl h*» roilà aujoiinl'luii
couvrrtf* cl'un cilice!
I^ Wli^T n h«'aii »i»T»> longtonip». il "<■ ix-ut /vilrr If jour "u ««-^
cemcik i«*roii» hri»rr-».
Tu n'ts |ia» immortel, dùl la vie «r prolonger ronime rcUc de Nw.
' El. puivju'il faut <|»ie lu gemÏJkM's, c'r»l »ur ta pmprt- doMinf'e nur lu
doia gémir!
Rifli'ui nr snv iiisTiiinr rr nr st \ir; ATrnrr nr son nr.<;?ir..
Voiri ce c|u«' raroiitr Faill, liU <l«' \\<\>\. l,«' l.idi (.hrriL
\inl. un jour, rlurz Melidi. qui lui tlil : • Il f.iu! «pir tu ar-
rr|>lc<i tinr <l«- lurs trois pro|M>sitioi)i». — (,)in-llr» vMit-rlIi's,
Sin-?» (Irnianda (.liérik. Mrluli ii-|uil : . Kxprcrr \vs fonr-
fioll^ i\v inur. nu rnM.*ii;iicr la tradition a iiK'!» Ids »■! dirim«i
leur» «lud» v». ou liirn partajjtT mon rrpa». • \\*Tv*> ren«-xioii,
(^h<>nl o|)U |i«»ur \v rrpa.s. r«»iufm' b plus larilc «U** trois
ronditiuns. I.r Kli.difr \v panla cher lui. âpre» avoir onlonné
au chef dr M•^ cuisines de préparer de» plal.s de ummIU- ron-
(.11 \1'1 l'HK CIX. 'i'iT
a tXiû *>oij J(^-iJI ^^ ij*^-^ C:JV*-*J-^i y^^ l> j^iaii ^^ (trs-xJi
^ M#
^^Lji Aw> c:.oij j— «Ji ^j-« w_i_Sl Aj '-^-vjïj tXxî aMÎj Jo viijw^
iî u«^'j ^--.»ii ^ ^jijlî i^Li ^\(5 »iJ^ 2^^ ^jj _j^
fite dans le sucre candi, le miel et d'autres condiments. Le
repas termin»', Pinfendant de rofTice dit au Khalife: " Prince
des Croyants, niaintrnanl (|u'il a soùtéde ce piaf, le Cheikh
est à tout jamais perdu. . Kn edet, continue Fadi. lils de
Hébî, depuis ce jour, Chérik enseigna les traditions à la
cour, se chargea de rédnration des princes et accepta la
place de kadi. Ce Khalife lui ayant doimé un bon stn- le
(Ijehhoud (payeur de la cour), Chérik fit des diflicnllés ;ni
sujet de cpielques pièces d'argent. «.Après tout, lui dit cet
oITicier, vous n'êtes pas marchand de toiles. — Ce que j'ai
vendu à ce prix est plus précieux (|ue de la loile, lui ré-
pondit Chérik; j'ai vendu ma religion. »
Au rapport du même KadI , lils de Hél)î . le Khalife Mehdi .
faisant une promenade avec Amr ben Kéhi, son alfranchi.
qui était aussi un |)oéte, il s'écarta de .ses gardes et de son
escorte, tout en chassant. Il se sentit en grand appétit et dit
à son alTranchi : « Trouve-moi quelqu'un qui puisse nous
donner à manger. » Amr se mit en canipagnc cl iinil par dé-
i5.
<^:
22h 1J..S l'i; \ll;ll..s l)(»i;
^Xl ^tf ^O ItyjJl ^.yjLj Ax^ .V.Va3.> ^O^t j»jt.- Ji? C>JLi.l
^^^ ^ C^*-*- *^ (J*^.^ *-'^' >r^^*''-r' c>*^^-è^' wK*^*-J 'jJ»JO=3
_5^ JUi Xaj ^j^ U a^ ^Xoj Ijjci JJ •>-•-*-' J'ai J-s:^» .VjlJ
couvrir un paysan (jiii a\nii un jardin |>4>ta(;(>r a coU- «If sa
prlit»- rlianinirrr. Il «Mttra du*/, cel hniiime rt lui dnnanda
s'il avait r|ii('l(|iir cIidsc a nian;,M'r. «Oui, n-pondil-il; j'ai
fpn'ltpirs tniclirs de ji.iin d'oi^r, du poisson mU- ^robait) ,
1rs |c:,Miincs (|iir \umi ri des poireaux. — Si tu as avec rcla dr
riiuilr. lui dit Mflidi, cv sera parfait. — Il m'en resti» un
peii«* lit le paysan; ri il leur servit .sj's provisions, (pi'ils
nianf;crriit de Itun appctil. Milidi trouva !<■ rtpas dt-li-
cieux et y lit si bien honneur «pi'il ne laissa |>as une miette.
Il dit alors a Auir <!•• composer des vers de rirronstanre, et
le |H)cte improxi.sa ceu\-ri :
Celui qui no(i« n %rr«i dn poi«viii MJt^, »trr dr riniilc. du |tain d*nr{;<*
ri dp* |Hiirriiui ,
Mi^rilr pour M)n mamai» pron-»!*' iinr l.ijnchr nu dru\ , nirilon»-rn
m^mr ir"i».
— • \oda de fàrheuses par<>|i >. s'in n Mchdi 'n hiimi'-
dii plutôt dire :
MMtr •-.!.. ...Il Ixiu pr^rrijc \ittr hntu^r 'ui dru\ , mrU(<u»-rn n»»'nn-
CIIAmïKK CIX. '229
jl^i l> JUj jj^> _jjûj db^' *Uiw Ji jj*>^ j^AAoW ^^-=»-
<_»»-«; lt«j »Lj»,^^ Jjs„=».i^ j;L^i)! «-^vi^i ^^^ *i *^'*^ ^*à.à
En ce moment arrivaient les gardes, l'argent et les équi-
pages du Khalife, avec ses eunuques, et il fit donner trois
bourses de dirhems au maraîcher. — Une autre lois, étant
à la chasse, son cheval Temporta au loin, et il arriva mou-
rant d(> l'aim près de la tente d'un nomatic. «Arabe, lui
dit-il. peux-tu m'héberger? Jesuis ton hôte. » L'Arabe répon-
dit : « Tu me parais être un homme de bonne mine, puissant
et de grande lanulle; cependant, si lu le contentes de ce
qui se trouve chez moi, je le lolTrc. — Apporte ce que tu
as, » répondit Mehdi. Le nomade lui présenta d'abord du
pain cuit sous la cendre; le prince le mangea avec plaisir et
lui demanda la suite du repas. Son hôte apporta une vessie
remplie de lait caillé, (pi'il lui servit : «Délicieux, s'écria
Mehdi. As-tu quelque autre chose à m'ollVir.^» l^'hùte alla
chercher un reste de nchid enfermé dans une outre de cuir,
et, après en avoir bu une gorgée, il la présenta à Mehdi. Ce-
lui-ci but à son tour et lui tlit : « Sais-tu (|ui je suis? — Vrai-
ment non, >> ré|iondil l'Aiabe. Mehdi reprit: « .le suis un des
eunuques de la cour. — Que Dieu bénisse ton t'utploi, lit
230 LKS PI'. MIUKS D OU
j^lwcl L, Jl« cjJUll <-J^ U^ 5ljU-_j s^Osj j'_^^^ vj-^ (^'
jb 4^>w^i ii_j-j ov,j.-i j>^i ^■-^^^ i* ■ > ^^ ^' cl-» i^j*^'
»\ ^J\ ..^y» llîJ'j JUulA-- (»J- JJ UlU^N^v- ^^yi^
rAial)i-. ri <|ii'il |»rf)luiim' li.s jiiur.s, (jui (|ui- lu soisl • tnsuilc
il but iiiicsr<(mtl«M'(iu'lUt'lla présenta u son huU',(jui, après
avoir lui, lui driuaiula encore : ■ Saislii qui je suis? — Oui,
répli(|ua le noniafle. lu luas dit ([ue tu riais nu des eu-
uu(|ues de la cour. — Kh bien, cela n'est pas. reprit Mebdi.
— Alors, (pii es-tu? demanda lAraU'. - - In des généraux
de Melidi. • l.Arabe !<• Icliiita en ces termes : «Que i» de-
meure soit vaste. (|ue ta lombe soit en otleur de s;»inletél •
11 m', versa une nouvelle rasade et dlIVit a boire à son bote;
celui-ci. a\aul bu, renouvela s;i jjuestion pour la Iroisii-me
igi». «Je le sais, répondit l'Arabe; lu prétends être un des
;;iMiérau\ de Meluli. — Non, replit|ua telui-ci; jf suis le
l'rinrc des (.rovanis en personne. • \ ces mots. l'Arabe pi il
stui uutrr doul il lerina l'orilice en !«• nouant. .Verse-moi
encore a boire, dit Mebdi. — Par Dieu, s'écria le nomade.
lu n'eu boiras plus une goif;ee ni ilavantage. — Kt pour
quoi.^* ilemami.i Mebdi. l/bole lepril : • \ la preini«'re ra-
sade, tu l'es annonce comuir un nuuKjue lU- la lour; jai
pa»"vé làilessu*. Knsuil»' lu l"es donu»- connnr un des ;,'rné-
CHAPITRE CIX. 231
4MI jy*.j bi J_^JUi iUjiyi J^OUw! ^_,l cj^î ^ aMI^ i/ (jv-»^jli
JjJUl >^tjL-> «-aJI ^y^ Jvsil x^ c^U-i^ 4^«>^î v^^fi^
J^\ ^Y^\ >i JULi aJÎ^ ïy^f Sy^^ JU tj-. «>^J>S- *Wj
•M M*
iX^î- iU- yûj ^^jjlJ::^}^ aXJI J^xfi (jj -S»^^ -^^ *>Hs^^^
raux du Khalife, passe encore; mais voilà qu'à la troisième
rasade tu deviens Prince des Croyants. Par Dieu, si je te
verse à boire une quatrième fois, j'ai peur que tu deviennes
le Prophète! » Mehdi riait encore de cette boutade, lorsque
ses cavaliers entourèrent la tente. A la vue de ces fils de
rois, de ces grands personnages qui mettaient pied à terre
devant son hôte, l'Arabe perdit la tète et ne songea qu'à dé-
guerpir. Déjà il avait pris sa course lorsqu'on le ramena de-
vant le Khalife; celui-ci le rassura et lui fit donner une grosse
somme d'argent, des vêtements, des armes et toutes sortes
d'effets. L'Arabe lui dit alors : «Je jure maintenant que tu
es un homme véridiquo : si à la quatrième et à la cin-
quième rasade tu avais eu une nouvelle prétention , tu t'en se-
rais aussi bien tiré. » Le Klialife rit de cette saillie au point
qu'il faillit tomber de cheval lorscjue le nomade lui parle de
quatrième et cinquième rasade. Lnsuiteil attacha cet Arabe
à son service particulier avec un traitement conforme à son
emploi.
Ce Khalife eut pour vizir Abou Obeid Allah Moàwiah , fils
d'Abd Allah Achàri et aïeul de Mohammed ben Abd el-Wah-
232 LKS l'i; \iiur.s non
ajLo 21 /-^^ ,^'*-' ■^_j'^ ^jJ V*^"*-* ti'^'-*' ij^^'^^*-' (^
vi A^-*— ' J-J^i tj^» »'jw^ Osj> jrJc*lJLl r*^\ \\ /v-J^l»jJl (jl
(^r-SA'^-i*^' ^^' vj-* *c5^ *<yj'^ (•"V^ L*"^-*"*' U-5^ *"^J >J^^
\\:\h U- Secrétaire. Almii ( )|)ri(l All.ili avait MMiijili les fonc-
tions de sr<T«'*laitt' ,nij)rrs de Mcluli, avant son avrnnncnt
au khalifat; son iils avant rtr mis a mort parordrr du Prinro,
srms rinrulpalirMi de niaiiicIwisuH' , cctlc rinonstancp
Nrouilla Mclidi rt le iiiinislrc. Ahoii ()l»-id \llali, di'sli-
ttii- de son l'mploi, vt'ctit iusr|n rn i 7<i (!«• riH't,'in'. \.v nou-
veau favori fut Vàkonh, fils df Dawoud Snlanii; un d«*«rrl
adressi' à tous les divans [K)rtait cpn* le iVinre des (^rovnnts
l'avait institue srtn frère d'otlopUnn. Yàkouh avait seul le
«lioit d'i ntrer «liez son mailn- m tout temps. Plus tanl ,
M«'lidi le sonpronna <le Mian(i'U\rrs m faveur di'S Tajibite»
et soni^ea a s'«'n dt-faire; mais il se Intrua a le jeter en pri-
Min: Vàkouh v demeura jusiprau n'gne de I\érhid , cpii lui
PMidil la lilterté. Il rnnsiderail, dit -on, l'imamat romme
df^vnlu de ilroil ii Taîné «les enfants d" \l)l)as et soutenait . par
ronsiMpirnl , «pir la ronronne reven.iit non à Mrluli, mais à
l'un d»' s<s <>in lis.
Mflidi SI l.iit fait .limei (le toutes les rlass»-s de son peuple
par les actes qui inaugurèrent son r^ne : il rendit lui ni«''m«'
CHAPITUE CIX. 233
Ia**j_5 (.^jMàii ^jL*a.3\o, otjli^ cj^ij J^cJiJi y.£ v_i5\ ^ILxLI
(_>»*v y£>^ jytoJiX^ AÀAi». U ^tjÇ?^ c-^aftili Jl_j,^^i *iiail i SvXj
U ^_^^ jLa_j:> o«-Ji w«J! ^^.-iisff ii_)»_jj!_5 i^i >_>J! o«-!i iioU
U Jli5_5 X)»Xj (^jvj -^-jIjLJLL t^^ g^\y»\ <^_j-AJ Ll)^"^ ci:^-^"*^^
,j UiLi. (^jJiifS. (^"^^-Tri! (3^>^ c:*.^^ cj>_j»A-_<J ^sxj'Li^ ^^v-a^
^ji J^UiûCJ Jo5Aj> J\j} tXx> Ji^^Vl c:*:>j^ Jî_j-«^l vii^lX^Avî
la justice, fit grâce de la vie et accorda l'amnistie à ceux
qui redoutaient son cliàtiment; enfin il fit respecter Jes
droits des opprimés et répandit d'abondantes aumônes. Il dé-
pensa de la sorte non-seulenienl la succession de Mansour,
qui s'élevait à six cents millions de dirhems et quatorze mil-
lions de dinars, mais aussi tout le produit de l'impôt. Le tré-
sor étant éj)uisé, Abou llaritah Nehri, grand trésorier de
l'Etat, vint lui en remettre les clefs en s'écriant : « A quoi
servent les clefs quand les caisses sont vides? » Le Klialife fit
partir vingt eumupies dans toutes les directions afin de presser
le |)ayement de l'impôl. An bout de quelques jours, l'argent
allluait au Trésor. Abou Haritab, tout entier à ses recettes
et à ses vérifications, resta, pendant trois jours, absent de
chez le Khalife. Mehdi, en le voyant reparaître, lui demanda
(pielle cause l'avait retenu hors de la cour; le trésorier ré-
pondit que c'était la véiilication de ses comptes : «Tu n'es
qu'un bédouin inintelligent, lui dit le Khalife; tucroyaisdonc
que l'argent ne viendrait pas chez moi cpiand j'en aurais
besoin?» Abou Haritab répliqua : " Il peut survenir lel évé-
2:i'j LES PHAIHIKS 1) UH.
xJ\ Jy!-»_j W^. Jl_^i^l ^Ij.iiv— I ^s x»-_^ ,^^.=«- J^JàjCjLj
oOu«j j^i ^jul ^jîill aj_<i^^ jsl^ wAo ^j-t -l»! «wiix jj »^
Ci
;uj-j^'i uij ^Wi*^ AÀ*-..;*- X-i_« Ajui'vi wiftljJ! jjJî UU j-i-KJl
'lO»-^ -V^l; j^Uàl «X^^l UI3 ftly^^ AaaIs xjla .yukc y^blJl
'--^ -r^^^^* x^l ^^U Je ^^^ ^^^,1 I3L0 Je jg^ (<^^Uû
iieiiinil siiudaiii (pii iir xjus laisM-'ia le k'inps ni de faire le-
ver riiiipiil ni d'en assurer la renUée. • Oii raconte que
Melidi (lislril)iia en dix jours dix millions de dirliems de $un
«apil.d. A|)ie» ecl acte de inunilitence, Cl»eld)ali ben Ikal,
dans une silKiculion jnononeee en présence du klialiie, s'ex-
jnini.i en n.-s lernies : • Melidi jH'ut être comparé à la lune
ludlanle, .in printemps dans sa llein-, an lion solJlaire,à la
ww.v (|ui mugit l^a liint.' brillante Ini res.s4.'nd)le par sa béante
ri son éclat; le printemps naissant . par ses parlums et sa
chaueui ; le lion solitaire, par son ini|>eiuiKsilé et sa fougue,
«•I la mer .ui.\ flol.s mu;,'issanLs ra|»p«'lle sa f,'énén>silé «'t sa
muniiiceitce! •
KluM/jjui-nn. mère, de Hadi et de iiecbid, «lait, un jour,
dans son bolel iMxnmé* anjourd'bui Achimn, an milieu des
ieinmes de Kli.diles et des princes&e.s de la maison de Ha-
«liem; Kliauonr.in sur un divan, les princesses sur des cous
sins d'Arménie, d p.imii i-lles. 1 |.i place d'honneur, /.emeb.
CHAPITRE CIX. 235
^j>< ^yoj qX^I J^jJI pj^^ u^j-f^ ^^j ^-<v«l» j-Aif
UJ Jlï^ ^jLc\^ t-A-ij t-AÀjj f»jçj>«^ ijhy*^ ^^ p<><Jij" t5«X^I
^j-j UaJ5 *j^b t^^^Jl (j^ aa* fj^ u (^ A-«lxîi iiiiJlji
fille de Suleinian ben Ali. Un eunuque entra et dit : «i II y a à la
porte une femme d'une beauté accomplie, mais habillée de
vêtements usés ; elle refuse de se faire connaître à d'autres que
vous et demande à être admise. » Mehdi avait recommandé à
Khaïzouran de vivre dans la société de Zeïneb, fille de Su-
leïman : «Profite, lui disait-il, des leçons de sa sagesse et
de sa vertu , car elle est la matrone vénérable de notre famille
et elle a connu nos ancêtres. » Khaïzouran dit à l'eunuque
de faire entrer. Une femme se présenta, majestueuse et
belle, mais velue d'une robe déchirée; elle parla et déploya
une élocution élégante. Comme on lui demandait qui elle
était, elle répondit : «Je suis Mouznah, fenmie de Merwan
beo Mohammed ; vous voyez en quelle triste situation la
destinée m'a rétluite, et encore ces vêtements usés ne sont-
ils pas à moi. Maintenant que la puissance est en vos mains
et qu'elle nous a abandonnés, je crains que, mêlée au bas
peuple et dans cette misérable condition, je ne sois expo-
sée à quelque agression déshonoiante. Je suis doue venue
*i:W) LKS PHAIHIKS D'OH.
* ,- •- -
U <_aAj^ jjl^-i^o •-i'^U ^^L-xj^^_<,_xj 'é -Ui^l (^^-'^^-r'' *— i^=»- j;
<-ji\<yà^ A,^i U xj\ _Aiji .va.Xc c_J^r^:s j^aJ S<k^ «.^ p,l
Ajlil ».Xji Jiil u aWI^ XjJw. ,-JUi A.»^Aji io N«^ J* O^y^i
iiii- MH-tlrc M)iis vdIic piotrctinii pniir \i\i(' de (|(irl(|iic m.i
iiirn- (|iip rr soit, jiis(|ii\iii jour nu (Irliii (jiii .ipprllr loiilcs
los rrratnrrs nous r.ippi'llcr.i a lui.» Les yeux (!•• Kli.ii/.ou-
ran si- rc'm|iliniil de I. unies; mois, au ronlrairc. /piu«'l».sp
lomuaiit v«is ri-traui^ère, lui dit : «Mctu/nali. (|Uf Dieu
u alIr^T pas ta niisèn*! Te souviens tu du jour où j«' me prt^
seutai devaul loi à Harràn? Tu étais assise sur le di\an que
voiri, an iniliiii des femmes de ta lamille. sur ces nw^me
coussins. Je \enais t'implorer au sujet du radavre d'Ihra
him I Imam, et tu as repoussé ma prieie, et lu m'as fait jeter
tlejiors, i-u disant : • F^st-<e (pie l«'s Irmines se mt'ient des af-
laires des Imnunes? • Kn \«'rite, Mei\>an respectait mieux
«pie toi la juslirc, rai" lois«pir je le \is, il me jura «piil nV--
lait pas le meurtiier d lin aliim. Il mentait, je le sais; néan
moins il nie jiroposa, ou de me rendre le rorps. ou de se
« harj,'er <le l'enterrer, et j'arcej)tai la pnniién' «le ros pm
|>ositions; il mollVit m<!yme une somme d'arj^ent «pie je re
fusai. . Mou/.nali lui repon«lit : . V.u \erilé, je «mis fjiie la
iortiini- ne ma mise où \nus un- voviv «pie poui me pnnii
CHAPITRE Cl\. 237
■de ma conduite en cette circonstance. On dirait vraiment
que tu l'approuves et que tu excites Madame à agir comme
moi; cependant il serait de ton devoir d'encourager la reine
à (aire une bonne action et de la détourner de représailles
cruelles, car c'est ainsi que tu assurerais son bonheur et que tu
fortifierais sa piété. » Et elle ajouta en s'adressant encore à Zeï-
neb : « Ma chère, que penses-tu du châtiment infligé par Dieu
à notre rébellion? Et pourtant lu refuses de soulager nos
maux! «Puis elle s'éloigna en pleurant. Khaïzouran, ne vou-
lant pas contrarier ouvertement Zeïneb , fit signe à une de ses
esclaves de conduire l'étrangère dans une chambre retirée de
son appartement. On exécuta cet ordre à l'insu de Zeïneb;
la reine fit donner d'autres vêtements à sa protégée et la
combla de ses bienfaits. Lorsque Mehdi arriva , après le dé-
part de Zeïneb, car c'était sa coutume de se réunir tous les
soirs aux favorites de son harem, Khaïzouran lui conta l'a-
venture et l'informa des soins donnés par son ordre à l'é-
trangère. I^e prince fit appeler l'esclave qui avait été char-
gée de la conduire et lui demanda : •■ Lorsque tu la menais
•23H Lh.s l'irMI'. IKS I)(»U
>_-oJli-l (^1 {^jyûJL* Jl t5?'^^ tJ"**' ^4^' *-^*-*^ (^ V^^' ^'
dans son ap|)arl('m('iil , as-lii cntrndn rv qnVIlo «lisait? —
5in', r<''|)on(lil l'osrla\«', jo l'ai rrjoiiil»» îi loi passatîO; elle
pleurait . (Icscspcn'tMravoir «-Ir rni»j;»''<li«''«', pi récitait ce ver-
set : « Dieu vous olTre la parahole du \illni,'e <|ui vivait dans
la séruriléet la paix; une nourriture abondante lui arrivait
(le tout côté; mais il a méconnu les bienfaits de Dieti, et
Dieu l'a revêtu du vèlem<iil di- la faim el de la lernMir pour
If punir <le sa conduite. • [Koran, xvi , 1 1 '|. !•• Khalife, s<«
tournant vers Khai/.ouran , lui dit : «Nrai Dieu! si tu n'a-
vais pas açn ronune tu l'as fait, je ne t'aurais |)arle de ma
MO. » Kt il n''pandil d'abondantes larmes en ajoutant : «Sei-
f»neur. pn-servez-nous des revers de la fortune! • Il (b-sap
prouva les procctlés fie Zeîneb et dit : • Ni elle n'était la pins
^'ran«l»" princesse rie notre famille, je jurerais rie ne |»lns lui
adn'ss4T la pnmle. . Il en\ ova alors une esclavedans I apparf<'
ment (pi'on avait réservé à la veuve de Merwan et lui lit les
recommandations suivantes : • Tu la salueras et lui diras rie
ma part : Mou amie, vos Msurs sotil réunies chez moi, el si
CHAPITRE CIX '239
Ij ^^JM3S*^ Ovi^ ^iX^Xî iL-0 l-i«-^ AÎLwjJi Ci<X<V.
jj«<_jJL4.Ij Uû^i^ l^ <r**^ W^^^ L>*.^r<i »Jj^ sjjf'Vd. yLfvX**.
*Xa-i) LjSyi U ^iy> Jj^t JUioij (j-UJi -Llj o>V-»vi)l (^
je ne craignais de vous causer du trouble, j'irais moi-mémo
vous trouver. » Au* reçu du message, Mouznah comprit Tin-
tention de Mehdi, Zeïneb, fille de Suleiman, venait d'ar-
river. Mouznah se présenta en laissant traîner majestueuse-
ment sa robe; Mehdi Taccueillit avec faveur, la pria de s'as-
seoir près de lui et lui désigna une place au-dessus de celle
de Zeinel). L'entretien étant tombé sur les hommes et les
choses du passé et sur les révolutions politi(|ues, Mouznah
ne laissa à personne le dernier mot; aussi le Khalife finit-il
par lui dire : « Ma chère, en vérité, s'il ne me répugnait d'as-
socier en quoi que ce soit à nos affaires la famille à laquelle
tu appartiens, je ferais de toi ma femme. Mais ta meilleure
sauvegarde est de demeurer ici sous ma protection , de vivre
dans mon palais au milieu de tes sœurs, dont tous les inté-
rêts te seront communs, jusqu'au jour où t'arrivera la sen-
tence de Celui qui commande à toute la nature. • En consé-
quence, il la dota d'un douaire, comme ses autres femmes, et
lui assigna une pension et un train de maison analogues
2/»() Li.> l'ii \ir. IKS ivoir
^^ (•~^;'.>^^ f^Lj"*" J^~'.y^^ prC'jÛ ^J fU-J ^-.J^ l^-^jw'
aii\ 1)111 s. Mmi/iiali \c('ut .111 pnl.iis iiisiiu'à la mort df
M«'h<li, pi'iidanl le rèf^iic <lf ll-idi cl ius(|irau dchnl du n-gnc
dr Hccliid. i;ll»' iiinmiil du Irinps (!-• ( i- Klialifr, (|iii 110 fai-
sait iiidli' distiii(ii(»ii ciilic rllf cl les j)riiircsscs hacliciiiites,
ni aucniic de ses lavoriles ld)res ou esc la vos. Sa mort fut un
deuil pour Hédiid et pour fout le harem.
Ueyaclii m'a transmis le n'-cit suivant, (pi il tenait d As-
màyi. .Vhd .\llali, lils d'Amr, lils d'Olhali . étant venu adres-
ser ses compliments de condoléance à Melidi sui' la mort de
Mansoiir, loi parla eu ces termes : « Oue Dieu dédommage
le Kli. dde du malheur éprouve pu le Khalile (pii l'a pré-
cMô; (pi'il le l)énisse dans ce rpie srui |)r(''(Iecesseur lui a
laisse! Il n'est |)as de plus i;rau*l mallieui (pie la perle d'un
Im.im. (pii <-tail aussi un père; il n'est |)as de compensation
plus glorieuse (pie le khalifaLdon cpje Dieu accorde à ceux
(pi'il aime. Sire, r«'COVe/. de Dieu la plus i,'rande de ses fa-
\eursel oiTre/. lui, comme un sacrilice, la plus noMedes don
leurs! •
Oue'hjnes historiens et conteurs rapportent cpie le pdele
\lx)u'l Viiliv.ih ayant conçu |)ourOll)ah. esclave de Khai
CHAPITRE CIX. 2ai
zourau, une vive passion, cette jeune fille se plaignit à sa
maîtresse de la publicité, déshonorante pour elle, de cet
amour. Molidi la trouva tout en pleurs chez sa maîtresse,
l'interrogea et ayant appris la cause de sa douleur, il fit ve-
nir Abou'l-Atahyah; on le lui amena; Mehdi, s'adressant au
poète, debout devant lui, lui dit : «Tu es l'auteur de ce
vers sur Otbah :
Que Dieu juge entre moi et ma maîtresse, puisqu'elle ne me ttimoiguc
que dédains et reproches !
«Otbah t'a-t-elle jamais accordé ses faveurs pour que tu
aies le droit de te plaindre de ses dédains? — Sire, ré-
pondit Abou'l-Atahyah, je n'ai pas dit cela, mais voici des
vers dont je suis l'auteur :
0 ma chanieilc, conduis-moi rapidement; ne te laisse pas charmer
par ce que tu crois être le repos.
Porte-moi jusque chez un roi, auquel Dieu a accordé le don des mi-
racles ;
Ce roi qui, si le vent s'élève, lui demande : Ô vent, as-tu pris part à
mes bienfaits ?
VI- 16
242 LLb l'I'.AIFUKS OOf^
J^lxJl 4»-ol Joj A^l; CJ;
L^i):,! ysz-^ ^Jil UgJ U jJ^_L-^ U iil
*''Ajki *] C*,U-« *.?W-lj ^'y^^— 5l_jj^ U J^ Uj Jl»
V^
ail )> -^ .^__*__'' » :>'*_!_>_* A^^LJal
J.
F)pii\ cniirrMiiw* «.riinil ^oii front : In roiironnr <lo bcaiili*, la rouronnr
(l'IiiimiliK^!*
Mihdi resta (|tnl(|iif Innps le front penche vers la terre,
(ju'il rr.ijipail a |)(tits coups <1«' sa l)a};uelte; ensuite il n^leva
la lèle et ajouta : «Tu as dit aussi :
A quoi ncn»»' iiii miilrr^sc. lnr*qnVllr <lc)>l<>i<^ "^f* plu» cliannanlo*
A^durtioiiK?
Il y a niimii irs i-urlavc» des rois une jeune fillr «|«i io»;*» m>i>» »a mbr
la lirantr rlle-nx^mo!
• Kl eouHuent sais-tu ce (pii loge sous sa roix'? • demanda li-
Klialife. AImmi'I Alahyah , |)renanl alors le IVin«e lui-iuêiiie
pour sujet de ses vers, répondit :
La royaulc r»l venue à lui ob«'-iM«nlr el Irainanl in«je«luei>«ement mjii
mmtrau;
\\\f ne contenail qu'à lui . Comme il n'él.iil fait que pour ellcl •
Mai», If Kliald»' !»• pressant dr cpieslions, Mion I- Alahyali
s'etnharrassa dans ses ré|M)nses et fut rondanine à rxpier sa
lénu^rite par la flauellalion. Il \enail de subir re supplice.
CHAPITRE CIX. 243
JUi JUI
>i ^Is <^^*JS^ «-^*j ^ JUi-j o»Xo )S^:s; Àxd>b:x]î Ll t^*!,
iL-*l^j»_Cj ^-L^ySS ^\ JJjT" U <î^l A^_ji jJJJso (^iX^iî
lorsque Otbah le rencontra en ce piteux état. Le poëte lui
adressa ce reproche :
Gloire à toi! gloire, Olbah! C'est à cause de toi que le Klialife a ré-
pandu le sang d'un liomnie expirant (d'amour)!
Des larmes jaillirent dans les yeux d'Otbah; elle courut
en sanglottant et lout en pleurs ch(v. Khaïzouran, sa mai-
tresse; elle y rencontra le Khalife. II demanda pourquoi
elle pleurait, et, apprenant qu'elle avait vu le poëte subis-
sant sa condamnation, il lui adressa quelques consolations;
j)uis il fit donner à ce dernier une somme de cinquante
mille dirhems, Abou'l-Atahyah la distribua à tous ceux qu'il
rencontra au palais; Mehdi, informé de cette libéralité, lui
ht demander pourquoi il disposait ainsi de l'argent qu'il ve-
nait de recevoir du Khalife. Le poëte répondit : « Je n'aurais
pas voulu profiter du bénéfice de mon amour. » Mt^hdi lui
envoya cinquante mille autres dirhems, mais en lui faisant
jurer qu'il ne l'emploierait pas en de nouvelles largesses.
Le poëte les prit et se retira.
Au rapport de Mohammed bcn \ ezid Mouhcrrcâ , \hou I-
16.
2?i/i LES IM; MIUKS D'OH.
l^^mX ^O^^' (^^'^ '*^' ^^J^ ^^'' o- ^\S^ t^^»^
\l.ili\al» olTi il a MiIhIi . .1 roccasinii du iioiixcl .m (Ui de l'i-
(iiiiuoxf <raiil<muif, tin \ase (hinois n'iiffrinanl une étoff»*
parfuimr dr musc-, sur la({uell(' tlaii'iil tracés avtx- de l'am-
bre c«*s (Unix vers :
Mon âinr ^^l aUarlii''o « un do» bien* Hr ci- monde; l'arronipliaM'rarnt
Je %e* désir» drpond de Dieu ri do Melidi, »on vicairr.
Jedr<K'*f»^r<' dr l'obtrnir; m.iii !•' mi*|>ri* que le monde <l loul re (|n'rl
ii'nfertiir \<>ii* insinrent raiiirne nie» c^| «TnMre*'.
I.f Khalife MUif^eait a lui donner (Xhali <|uaiid ct'tte jeune
Idli- lui dit : • l'nnrr des ()n)yant.s. voudriei-\ous. niaif^n*
me» privili^es, au M)i'|iris de mes «Iroits <•! de mes M'r\ice»,
in< livrer à un marchand de vaissdlr. a nn Imninu- <|ui l»at
monnaie avec sa |)0<*»ie?« Mehdi lit «lin* au poète: «Quant
a (Mltali. tu Mc l'ohiicndras jamais; mais j'ai fait ri-mplir
d'arj^ent |K)ur loi le vase <|Uf lu mas oiTcrt. • (MhaJi vini à
jMisser el lr«iu\a son poêle eu contestation avec h*s secrétaires
du di\an, leur soutenant cpie le Khalife avail nouIu j>arler de
dinars 'pitres d'or), et ceux-ci lui re|H)ndanl (|U<- le mol ar-
r/r/if si^miliait dcsdiih'-ms. • Si tu aimais sincèrement Othah .
CIIAPITF^E CIX. 2^5
jM^^C^ Xil ^.^ làUJ^il y^ y^(5 pliUjI yjj ^ ^J'^^'^S
iiAJs:' ^^j^j *;i*-i^ ^.^-waj bjs_i^l »Xi \_jJL- /<;_j| l^i Jlï Jli
lui dit-elle, tu ne sonj^erais pas à distinguer entre Tor et la
monnaie d'argent. » — Abou'l-Atahyah, dont le vrai nom est
Isnidïl, (ils de kaçeni, faisait le commerce des poteries; il se
distinguait j)ar Tabondance et le charme de sa parole au-
tant que par son aj)titu([e à la poésie. Telle était la douceur
de son style qu'il pouvait improviser des vers en toute circons-
tance et haranguer ses auditeurs de toute classe, soit en
versi soit en prose. On raconte que dans une assemblée oii
Abou .\o\vas se trouvait avec d'autres poètes, un d'eux se fit
apporter de l'eau et, après avoir bu, s'écria :
Que l'eau est douce et savoureuse !
Il invita les assistants à leiminer l'hémistiche; personne ne
pouvait trouver une expression assez facile et simple pour
s'adapter à ce début lorsque Al)0u'l-Atahyah entra : « Voilà
notre honmie, » dirent-ils. Il leur demanda de quoi il s'agis-
sait : « C'est un fragment de vers qui nous est donné, dirent
ils, et nous nous évertuons à l'achever. » Sur sa demande, ils
lui répétèrent le premiei' hémistiche :
2(i(\ LKS PKMRH-S DOR.
^^LjOlisJ jj6 ,,|»AA» vS ^-«>.»0^
*1
1_^ *3 »!j^JLai.l^ l^-*J S^-K^
^J^
A U.
'Jiie l'«'au «'sl doucp pI savoun'ust- '
l.l snr-l(.'-cliaiii|) Abou'l- Vtaliyali fermiiia ainsi !<• \«'is :
(JlK llr ll<>i>>Mili (Iflicil'UHc!
Noms chciisissmis . dans les v«'rs adresses ()ai ee |u>ete a
Ol|)ali, ceux dm il expiime sa passion |>omi- elle :
Jp l'rii fonjurc. ô loi qui rs «loiico h conlrmuli-r, vien» avant «|ur j"ei-
|»ir«', ou piTmcU quo j'aillo vers loi!
Ji' If |>ro|msc deux rliosp.i : ('lioisis n-llr qui* tu pn-Orcs. sinon la
mort va ui'.ipix-lcr à i-llo.
Orclonnovtu (]uc y mt-xirv? Mou aim- <'sl ilfpiiii* lonplrn)p^ ru t<«n
pouvoir. Viuu-tu que je vive? Seule lu peux nie rendre l.i vie.
Otliah! Mrr <li.irm.itit. tu u'i>* p.i» lii- cellr aruilf dont le» .nitres rrca-
lur»** ont l'ii- pi-trif."»!
J'admire la puisviure de l'aujour qui m'eulraiuc vcrseellequi Vcloigne
<i me repousse!
Ma demande n rsl p.n r\< i-smvi- . m lu arcordi-s um- légère satisfarlion
K mr* (If^ir^, jr m cil coulcuterai.
\ I (ICI (la ni I es \ CI s non inouïs eli. m ni.ints parmi <es rxlrails :
CHAPITRE CIX. 247
Aij^ «iLi-* libjJô ^jyl ^^ J.k& '-^^^ à^y-^ *^-*4;
*î_j>i ^5^ ^^i AÀMfc^^^^lj L-« Syjci ^j^ abjjciw! Itf^
(M
Otbah, astre de Rossafah, toi qui joins la beauté à la grâce,
Le ciel t'a clot(5c de mon amour, de ma tendresse, et toi pour qui je
donnerais ma vie, tu ne m'as pas accordé ta pitié!
Quand je te vois, je me courbe en tremblant, comme si tu étais en-
voyée pour être le désespoir de ma vie.
L'amour me rend languissant , malade , accablé comme l'homme qui
succombe sous l'ivresse!
Citons encore ce fragment tiré des vers adressés à Otbah;
il est estimé des gens de goût :
Combien on ignore mes souffrances , ma tristesse et ma misère.
Ceux qui me reprochent daimer ne connaissent pas le mal dont je
souffre.
Qu'il est triste pour moi d'être à la merci d'une maîtresse qui lient en
ses mains mon honlicur!
Son amour a l'ait de moi un étranger qui n'a plus de patrie ni dans ce
monde ni aux cieux!
Mes souffrances ont atteint leur dernière limite : où trouverais-je des
motifs pour espérer et me consoler?
Tu es ma douleur, tn es mon tourment, et toi seule aussi tu saurais
me guérir.
2^8 LEi> l'HAIUlKS D'On.
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Hi'las! je ne puis tenleiulrc nommer sans que le» larme» inondent
iiimi .sein !
iionlc!; divine, ô loi (|nc j'aime, (|mcI motif te | oite à me torturer?
Tu es repcndînit ma seule pen>eo du malin , ma seule pensée du soir.
Malf^ré tes rigueurs envers moi, j'aime la souffrance dont lu es In
rnuse.
(hielle différence entre toi el Ion amant , si sineere el si lidMe!
Je l'ai voue l'amour le plus pur. et voilà ((unmeul lu m'en récom-
penses!
M(>h;iiiiiiii(l , iils (!<• \i-7.'\(\ Mnnhcnrd. cl dantres auteurs
racontent (|iic Raïlali, lillr (r\l>i)ii'l \l)l)a.s Sall'al» , ayant or-
«li'iiiir a \l)(l Allah, lilsdi' Malik h Kliozàït»', (rachctor rn
son nom un cMlaNccI (le rallVanc Ini , <llr rfcoinmanda à sa
jnmr cscLim- ()ll)ali, qui inl. dit on, à son service avant
d'a|)|)arl('nir a Khaizouran, d'assister à Tacle d'à (Franc liisse-
niciil. In jour, Ahou'l Alalivah cntia chez Olhali sous le dé-
^uisern«'nt d'un pain le dévot a la mine pateline «•! huinhle;
il se présenta devant elle et lui dit : « Ou»- Dieu me per-
mette de nt'uiiii pour vmis! .le suis nn [)aiivie \iei||;ird al-
CHAPITRE CIX. 2W
p '^ * *^ »»
*-*"^ t^-**^ j'j-*^ <sr*^ U^ *^' ty^xi «-^[; yis x<«X=* ^^
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«yA^ls Ui-*.Xj ^5\^^_5 ^^^ÎV*^ bU-J^j JyftUi lÀJUà^ ^A^ ^-^^
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bl b dU il^*M UaJc^ ^^^^^ Wv^^ '^jXMti *iJ«N? tK-!^ Ci*-*"
I^^mA:^ çj^ CJw9U»3 dLe^^ c:jjJC^i Wl (^^^^^AJU til^U^I (jnUxJI
faibli par les années el incapable de travailler. Si vous vou-
lez bien (que Dieu vous récompense!) ordonner mon rachat
et mon affranchissement, ce sera une œuvre méritoire. »
La jeune ûlle, s'adressant à Abd Allah , lui dit : « Père d'Ab-
bas, cet homme est d'un extérieur respectable et sa faiblesse
est manifeste; il est éloquent et persuasif. Achetez-le et ren-
dez-lui la liberté. » Abd Allah fit un signe d'assentiment.
Alors Abou'l-Atahyah dit à Otbah : « Que Dieu vous pro-
tège! Me permettez-vous de baiser votre main en reconnais-
sance de cette noble action et du bienfait que vous m'accor-
dez.^» Otbah y consentit; le poète lui baisa la main et
s'éloigna. Abd Allab se mit à rire et demanda à la jeune
fille si elle connaissait cet homme. «Non, fit-elle. — Eh
bien, reprit Abd Allah , c'est Abou'l-Atahyah qui a eu recours
à cette ruse pour vous baiser les mains. » Otbah, pâlissant
de dépit, s'écria : « C'est honteux de votre part, Abou'1-Ab-
bas! une pareille plaisanterie chez un homme tel que vous!
J'ai été la dupe de vos paroles! » Elle s'éloigna brusquement
250 LKS PHAirUES D'OI\.
UîOkXjL-, ^Lfciu». jlA-il_5 jlxiwl XAJûJjJl jiJ_j AjuI *>oij i«j
IjwA^ j^ t^li^'i tjo^^ «^Li-^i vï*^^"*^ ''^^ J^' •^*' ^->W^'
,Js-OL^« Uûik^5 JyçsX.»«fc^ Jiw«^»>oc« !j>*.^g i A_JUaj) SJ^^
ri lie revint jaiii;ii^ < hrz lui. — Nous ciU-rons plus loin, m
racontant le rr^'n»; des Khalifes suivants, trautros aventures
de ce poêle et des rra,i(inents de ses meilleures pot'-sies; nous
doiinen)ns un aperru de son histoire, des extraits de ses
compositions et la date d»; sa mort. Ahou'l AtaliNah n'aurait
rora|)osc (pie ces ch.'ux vers, ou il dépeint une atnilie sin
«ère et un dévouemi-ut sans melaiif^e, «piil l'euiporlerait
encore sur tous les poêles de son siècle :
Criiii-li) r^l ton fr'cro dévoiip <jiii drinourr sans cesse avrc loi. (jui roni-
pioinrt »ps propres intérims pour l«' rendre service.
Kl <jiii, si uni; disgrâce du sori londie sur loi, sacrifie jusqu'à sa vie
pour le sauver.
Hélas! un pareil (lévouenii ni n'existe plus aujourd'hui;
« 'est une chose perdue qu'il est dillit ile de rencontrer et dont
on a rarement !«• sjM'clacle!
AI)oul Karem Djafar, fds de Mohannued, hls d .Mimed,
rapporte, «l'.ipres M(M;ouli le jurinonsnltr , l'anecdote sui
x.inte ratonhf p;ir llm \vvaih el Ihn l)al). l.ors<pie Man
CHAPITRE CIX. 251
Akjc^ XaAï (jw« ^jj »Xi ^jW«Xj *1 kiLLo «^si li'^jA^ i yl^ *jl
iC«LJL«5 *.IajL>_5 ^woU^_5 .JU-JÎ^ ^^If' «^ AJÇ;Uj ^ ii^ <5U*»ÀJ
sour laissa son fils Mehdi à Rey en qualité de gouverneur,
il plaça auprès de lui Gharki, fils de Kotami, pour instruire
le prince des journées célèbres des Arabes, des beaux traits
de leur caractère ; lui enseigner leur histoire et lui réciter
leurs poésies. Mehdi pria un soir son précepteur de le di-
vertir par le récit de quelque anecdote amusante. « J'obéis,
prince, que Dieu vous ])rotége ! répondit Gharki. On raconte
qu'un certain roi de Hirah avait deux courtisans qu'il aimait
à l'égal de lui-même; ils ne le quittaient jamais ni dans ses
plaisirs, ni dans son intimité, ni la nuit, ni le jour, au pa-
lais ou en voyage. 11 ne prenait aucune décision sans les
consulter et n'avait d'auti-e volonté que la leur. Ils vécurent
ainsi pendant longtemps; mais, un soir, le roi ayant bu avec
excès, et cédant à l'inlluence de l'ivresse qui ti'oublait sa
raison, prit son sabre, le tira hors du fourreau et, se jetant
sur ses deux amis, il les tua; puis vaincu par le sommeil,
il s'endormit. Le lendemain matin, quand il fi.it instruit de
ce qu'il avait fait, il se jeta la face contre terre, la mordant
avec fureur, pleurant ses amis et se lamentant sur leur perle.
2j2 les i>uaiiui:> L) oh.
^ «■
^1 v_j«_X». ^' -Ijiixil ^j-. |;t_-»Jc4l_5 IjyjljX. 'J)^*-_5 *-<y-»-^ Vi,.»»»*
Uvrl/^ «^ ^^J ^^'-5.? U~^ ^ aXjlc Joj^ «^l*-<i '»>vl ^'y*^
^^ uû^i lyv.».!^ 'uû^^l^ xji-«. z».^-*-* >im! ^^y-» l:>i ^^
*L*j^ ÀJLm .^J :> > Laj \^^ •^'•^ ^ ' j-*-*-^ ^^ »-^*-*=' <^ *>vi>- 1
ji» ll.\^ u u:,^^ \^i v'^- ^--^j^-^^ j *i r^ j' -^^
Il s'abstint de Imitr noiirritiirt' i-t jnr.i i|ii)- |M-ti(lai)t 1<> reste
(le sa \i)- il >><' |iii\iiait du hrcuva^e <jtii lui :i\ait enlevé la
niison. Knsiiite il les fit enli-irer et b.ilil nu .lutrl sur les
(len\ tonilM's <|M'il noninia el-ijarciaïn (les deux belles elli-
fçips); il ordonna, en outre, (jne |)ersonne ne passerait devant
rc nionninent sans se prosterner. Or, toute coutume établie
par lin roi de e(? pays se transmettait toujours vivante dans
l.i nii-nioire de ses su)fls; elb- ne poii\;iit ètn* abolie, et d»*-
venait une loi de l'Etal, une jues( ription rigoureuse, en-
seignée par les jM'res à leurs enfants. La \o|ont«' de ce roi
fui n'.Hpertée |)endant longtemps ; ses sujets de toute crmdi-
lion ne passaient jamais devant les deux tombeaux sans se
prosterner; cet usa-^e devint pour eux (oniine on rite reli-
gif'ux qu'ils ob.vrvaient dans toute sa rigueur. D'ailleurs, le
roi n\ail onlf>nné (pie (piicon(|ue refuserait de s'y conformer,
wrait puni d»- mort après av(»ir exprinn* deux soubaits qui
«levraieni lui être arroniés, qiu'ls cpi'ils lussent. In joui
passe nn foubm poiianl sur son dos un parpii-l rl'étofTes ri
CHAPITRE CIX. 253
J^^o (ji JjcL* U a] J'JÙ» AJUaJij jJl=».I_5 JJil (j! *i^ jU
(j^ »>o i'^j Jli ^>o«_j dL-Lj'lï ji_5 Wy^' V^ kilolî (j\.xXtâÀ.
^^^ u <î6Ty_^ dLUi JUi JJJLI iùiy io^;-^ ^1 ^1 V JL-
c;*_j! iLJL-»»( 5.>vJû y! 45;>— » l_j— îlï J^Lsi. ! JsJû <x-j (♦5C=». l^
son maillet. Les gardiens du mausolée lui ordonnent de
s'agenouiller, il refuse; ils le menacent de la mort, il per-
siste dans son relus. On le conduit devant le roi, qu'on ins-
truit de l'afTaire. «Pourquoi as-tu refusé de te prosterner.^
demande le roi. — Je me suis prosterné, répond Thomme,
mais on m'a calomnié. — Tu mens, réplique le roi ; foniie
deux souhaits, ils te seront accordés et ensuite tu mourras.- —
Rien ne peut donc me soustraire à la mort après l'accusa-
tion de ces gens-là? demande le foulon. — Rien. — Eh
bien , reprend le foulon , voici mon souhait : je veux asséner
un grand coup de ce maillet sur la tète du roi. — Imbécile,
réplique le roi, il eût mieux valu pour toi me laisser le soin
d'enrichir ceux que tu laisses après toi. — Non, répond le
foulon, je ne veux pas autre chose que frapper le roi sur la
nuque.» Le roi s'adressant à ses ministres: «Que pensez-
vous, leur dit-il, du souhait formé par cet insensé? — Cette
coutume, répondirent-ils, c'est vous qui l'avez instituée;
vous savez mieux que personne que la violation des cou-
2',/i i.i.> i'i;Aiiui;s \)'0\\
Jjwj a^j,-»« ^t .wljjl aj^ JJl! ,^-^ '^j S->*^ .v-XjJv-o
^j^ JL*- ^r--* l»-*-^^ 1^*-^^ 0"*' "^ >-ia_*Jy «-l-ii J^^
liiinrs est um lioiiti-. iiiir « alainit»- . un crime <|ui l'illraîiir
la (laiiiiialioii. DailliMirs, apn-s avoir violr iinr loi. vous «mi
\iolrn/ uni' sccoiidr. puis nm- Iroisirino; vos surce&.st»urs
rn fctoiil autant cl toutes nos loisM'ront profanées.» — Le
roi reprit : • IOnfîa{;e/.( et li(»innie à demander re (pi'il voudra;
pourvu (pj'il m't'pai-tîne. je suis priH a exaucer Ions ses
\o'u\, (piand il irait jus(|u*a rcflamer la nioilic de mon
rovanni'-. • lin vain nn lit part «le ces propositions au ioulon
en clirrclianl à le Mvluire; il déclara (pi'il ne désirait pas
nuire rliose (pu- «le lra|)p«'i le roi. (ie dernier, voyant que sa
n''<w>lulion riait inéliraiiialtic. convoqua une audir'ucr |>u
l>li«pie; le Toulon fut amené, il prit M»n maillet et asM'ua sur
la nuque (lu Mii un <<>iq) si violent (pi'il le n'uversa de son
Irône et l'abattit par terre sans connaissance. Le roi fut en
proie, |M-n(lant six mois, h une liexie anlente et si pravem<Mit
blesM' «pi'il ne ptuvait Iwiire que goutte a goutte. F.nfin il se
n'-lahlil, retrouva l'us.igede |.i parole et put Imin* et manger.
Il (lem.inda des noinellrs du loulou; on lui n.'pondil qu'i!
CHAPITRE CIX. 25r>
était en prison, il le fît venir et lui dit : « 11 te reste un vœu
à former; décide-toi, afin que j'ordonne aussitôt ta mort,
conformément à la loi. — Puisqu'il faut absolument que
je meure, dit le foulon, je demande à vous frapj)er une se-
conde fois sur l'autre côté du cou. » A ces mots, le roi se
laissa choir de saisissement en s'écriant que c'en était fait
de lui. Enfin il dit au foulon : «Misérable, renonce à une
prétention sans profit pour toi; quel avantage t'a procuré
ton premier souhait.^ Demande autre chose, quel que soit
ton désir, je te l'accorderai. » Je ne réclame que mon droit,
répliqua cet homme, le droit de frapper encore. » — Le roi
consulta ses vizirs, qui répondirent que le nieilleur parti
pour lui était de se résigner à mourir afin d'obéir à la loi.
«Malheureux, s'écria le roi, s'il me frappe de l'autre côté
du cou, je ne pourrai plus jamais boire; je sais ce que j'ai
déjà souflcrt. » — Nous n'y pouvons rien, répliquèrent les
ministres. En cette extrémité le roi dit au foulon : « Réponds;
le jour où tu fus amené par les gardiens du mausolée, ne
25», LES l'HAlIlIKS D'OU
l»J.>ô A_^'^ i-_>^Xjiï «Xj JXjI '^^r^yJUj ik-J^«— 1' JXj ^1
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JjlJ^ OsJ_5 JocU 1_j^Js5'sXj /►^jI. y^i^Jl JsXI_jl ^^ j'>^-»3'
l'ai-j«" pas «Mitriulii allirnuT (jiif tu t'itais prostcrn»'' et qu'ils
l'avainil (-alnniiiic? — Je l'ai dit, lit le louInM. mais on n'a
pas voulu me rroirr. — Kiiliii tu l'es |)r()slcriH' ? — Cortai-
iMTiiriil. • I,«' roi bondit hors de son sicpc, srrrr \o foulon
dans st's brns et s'ccric : • .Fattrstc (ju«' tu «'s plus \rri(li(pn'
(pic rvs (IrAN's et (pi'ils en ont menti à t«'s drprns ; je le
donnr leur plat e rt t'autorise à leur inlli},'er la Irron qu'ils
ra/Titent. • Mrlidi riait «-t tn'pif,Miail en j'routant ce rt'cil:
ensuit!' il coniplinu'nta Ir ronlrur et le rt'compensa gi'né-
nniM'niiMit.
• J'étais a la réception de Melidi . raeontr- llrîtem, fils i\v
\di. Ifirsqiw* Ir ehandx'llan \intlui annoncer que le fils
(I'AImui llalsali demandait audience. • Ne le laisse pas en-
trer, s'rrri.i le Klialile, ('rst un li>(>orrite et un menteur! »
Knlin.ci'dani aux sollicitations de liaean, (il> de Kalitahali ,
il le ro«,'ut et lui dit : ' Flvpocrile. n"esl-«e |)as toi cpii as loué
Ma.in III < fs Icrnu's ;
CMAPITKE CIX. 257
fj^j^^ %j>^(\^ iSJ"^^ v_.^JiAS) L|_)^jijj_i i\_> i^J) ^_>_=»
<x^=»y ^^J\«^i AxXt J— aJjIî »^Î <-.o^ *ÀtS^ (^ t^ljC^ A^^
Il est comme une montai^ne escarpée et inébranlable sur laquelle la
tribu (le Nizar se réfugie.
— «Oui, répondit le pocte; mais voici co que j'ai dit de
vous, Prince des Croyants :
O fils (le celui qui a recueilli l'iuirilagc du Prophète de préférence à
SCS parents les plus proches, etc.
Et il lui récita la pièce tout entière. Le Khalife s'apaisa
et accorda au poëte une pension et ses entrées à la cour.
Kàkaà, fils de Hakim raconte le trait suivant : « J'étais au-
près de Mehdi lorsqu'on lui amena Sofian Tawri. En en-
trant, il adressa au prince la salutation du peuple et non
celle qui est en usage pour les Khaliles. l\él)î se tenait de-
bout derrière le Khalife, appuyé sur son sabre et prêt à
exécuter ses ordres; Mehdi se tournant vers Sofian d'un air
souriant lui dit : « Sofian, tu nous a échapj)é deux fois et tu
croyais que, si je voulais te punir, je n'en aurais pas le pou-
voir. Te voici maintenant en ma puissance; ne crains-tu
pas que je prononce contre toi un arrêt tel qu'il me plaira de
le dicter? — Si lu me condamnes, répondit Sofian, un
VI. 1-
2:.H LKS PU Al ni KS DOIl
ijsji .>^vo U vii^^ i-«JC*«I ^sX^i *1 J'.Jl_i .\_tjLt <_->Ai!
ijjl»^i »j ^J^ ^— *^^» -'wj>_ï *.^^' wV^^ ^ J*^* *-^^^»*J ■5'Jll»
aulro snuvoraiii plus puissant, qui (listii)«îiio oniro le juslo
ri rininsl»', W <(iii(l.imiifra a son tour. — Prince des
Crovanfs, sVrria Uéhi, ret insolent anrait le droit de vous
ahordn <1)' l.i sorte? Laisse/.-inoi lui rou[>er la lêle. — Si-
lence, lui répondit Melidi, cet litmnin' et ses pareils ne de-
mandent pas niirux (pie i\v mourir, par nos mains, pour
notre damnation et leur salut «'lern»'!. Ou'on rédif^e sa nomi-
nation dr juf;»' à K»)ufah, avec «léfense absolue de contmicr
ses arnMs. • I/arte fut dressé et remis à Solian , qui l'accepta ;
mais, rn sortant, il le jeta dans le Tif^re et prit la lUile. On
(it «les p'cherches dans loiil«-'- \'-^ \ill«-^ «-.di» «in'il fiii pos-
siltlr de le tmuver. •
Ali. (ils deYnktin. raconte qu'il avait accompagné Nlrlidi
dans le Marahad.in. • Un jour, dit-il. le Khalife me (it savoir
qu'il a\ait (aiiii <-i urtu-donna de lui apporter des galettes de
pain ft (!«• la \ian(le (Voide ; j'exécutai cet onlre. Mi-lidi ,
après avoir mange, entra dans l'intérieur de sa tente et
s'endormit, tandis qne nous demeurions dans la première
CHAPITRE CIX. 259
ioto c^jlS l^à^ iot»_j (^y^^M*^^ (J*-^ <Xj»-w <.;:^l> /o (jWxÀJ)
À_À,.*« ^J^-JlL*«J (j!y^K_j /yj) %-^j rfVJf (if* (j"_j 5^j.*A\<k^ t>J.>^'
enceinte. Ses gémissements nous ayant éveillés, nous accou-
rûmes auprès de lui : « L'avez -vous vu comme moi? » nous
dit-il. Comme nous lui répondîmes que nous n'avions rien
vu, il ajouta : «Devant moi est apparu un homme dont je
reconnaîtrais la voix et la figure au milicni de mille autres
personnes, et il a prononcé ces paroles :
Je crois voir dcyà clisparailre les hôtes de ce palais; son enceinte et ses
demeures vont rester abandonnées.
Le souverain de ce peuple a quitté ses splendeurs et son trône pour un
sépulcre dont les dalles pèsent sur lui.
Il ne reste de lui qu'un souvenir, qu'une plainte que murmurent ses
femmes en deuil.
Le narrateur ajoute que le Ivhalife mourut dix jours après
avoir vu cette aj)j)aritioii.
Zofar, fils de Modeil, le jurisconsulte, Tami d'Abou Ha-
nifali Nùman ben Tabit, mourut en i58, l'année même de
l'avènement de Mehdi. — Sofian, fils de Sàid, fils de .Mes-
rouk Tawri , de la tribu de Témim , mourut à Basrah , en 161,
2<)() Ll.> i'W \IHIi;s l)OI'>
*^**^' (j^ cj^y '■^^•^ tr' '^^ y^-» ^^ a' tr*' '-'^J '>>^^^
^j^^l vXap i^ W^» •^;^' ^j-* *^vJ^ ^^^ <J^i>-* _j-ûj *Ua— o
yL-c»- jU:i.l o>^^^ oi-^>*-^' '■^^* ^-^A* r'"^' i ^"^^ O^^
^c ^-j^->^\ Oo ^^.AJ.. v^^>-^^ ij^'r^' ^J-* '^'•^' «i U^ ^-*
é PyS^^ <..Ajù^ CjI^^I^ c^^jÙJI
sons If n^iH' <l«' Mclidi; il avait soixaiilc-Irois ans et portait
I»' surnom ([' \ho\i Ahd Allah. — Kn i.'x). Ilin Al)i Dih M<»-
liamincd, lils (I'AIkI it lialiinaii , (ils de Mogairah, sur-
iminnu' Abon'l-tlarit , nu'nrt ù koiilali. — Kn itio, iiioii de
(!lji')l)ali, lils <|(' Haddjadj, siirnotnrn»'* Ahou licslnm ; il rtait
luawla (ou naturalis*') drs |\rnou ( .liakirali . Ar l,i trihu
d'Azd. — \Ii Mil- aniifc, moil d'M»! n llalinian. lils (IAImI
All.di M.Kuudi. — l!ii i(i(i, .s«»us Ir rèt,'uo dr Milidi, mort
d<- ii.iinniad, lils de Salaniali.
Les laits intrrcssnnts rournuanl Mrlidi. 1rs «•vpnrmrnis
qui si^ii.drn'nt son rrf,'nr'. ses jjurrrcs, etc., sont raronirs on
détail dans iiolrr ilistoirc Moyenne ; on y trouvera aussi
menliftniHs les jurisronstdtes, traditionnist)\s et auln-s per-
Jkonnap's ipii moui nr«'nl a retle epo(pu'.
CHAPITRE ex. 261
oJlyi iiJLwJÎ S*Xiû ^j^ J_5'yi l'^^'A^j >^^ (j^ '-^^■*^ AX.«.J liy.jii>£ (^j^
oJo ^j!j\AisL ^t/ol^ wix>- bi 4^5>j ^j^^ )-6-*^î iiA)«jij iL»-*« <îOci5A>ifc
«XjH-«Ji ^r'^j-» liiJUji ojl^ V,)"*" i^ U^^^V"^J tJ^-"-*»'H^ ^^^Xaj
CHAPITRE ex.
KHALIFAT DE MOUÇA EL-HADI.
Mouça, fils de Mohammed, surnommé cl-lladi, fut ])ro-
clamé à Tàge de vingt-quatre ans et trois mois, le jeudi
septième jour avant la fin de Mouharrem, dès le malin qui
suivit la nuit où son père el-Mehdi mourut (169 de l'hé-
gire). Hadi mourut à Yea-Ahàd, près de Bagdad, en 170,
douze jours avant la fin de Rèhi I, après avoir régné un an
et trois mois. Il était surnommé Abou Djàfar. Sa mère qui
fut aussi celle de Réchid, se nonnnait Khaïzoïiran, fille de
Atà; c'était une esclave Haréchite. Au moment de son élec-
tion, Hadi faisait la guerre dans le Tabaristàn et le Djordjàn ;
il revint par la poste [hérid) \ son frère Haroun avait présidé
202 LES PHAIHIKS i)*Or.
•IjjuiJi ji^JU JyL) ^Li ^^ *Jfc**-' (J^^^ »_^^ a1 Oss:^! »Xjj
i_»i5il ^■'^i-J (•'j-^' '-'**-*=' ^!!.L».iJl i_t*r*i ^.«-^i ^^'^ S^y^ U^
^^ OL*»_yj c_>J>^.>- C*>^g^ lii^-s- ^^>-i3-J w^wjS: ^\^j >i llx^
jl^ xjl j»\i6^i ^jX ^«x^l (»j (<>-'^l ._*fc=»Li3 u^''^! /.viû^l
fil son nom .1 la <-i-rriniiiiii' du sci iiiciit. l 11 |incl<- 1 ,i|)|)c|.-int
ce» rirronsl.'iiiccs a dit :
Lorsque le tllrr île ticairt de Dieu \iiit Irouvrr a Djonijin le mriiletir
<lrt rnrniils cir llarlirm ,
Il 90 disposait h coinballri' avec une prudeiinr i-iempto d'igiioraiice r(
lie tiniiililë.
Iilsl \ll 1)1 SM> III5T0IHK r.T DE .SA \ II. ; i-llINCI I \l'\ » VLM.MKNTS
DE SON nr.<;xr..
Mour.i ^i>l-li.i(li^ était dur, apn* de in«piii~s, d'un alxird
dillirilc ; mais irltri- cl passinmir |)<inr la liltridturr, hravc,
«•nrp^iiHU', (riin raiacleir lihrral rt ^rnrn-iu. — Voiirouf,
liU d'iliialiiin li> -M*cn-lairr, ami diliialiiiii, liK di* Mrlidi,
ra|)|H>rlc l'aim-dotr suixantr d'api rs Ihialiim. Ce dernier
était aiipriAdo li.idi, ipii, nionté sur un àne. se pninicnait
dans un janlin ilc Bagdad. aiupD'l il .1 \aisM' son nom,
quand un \int lui annunrer i|ii'iiii Kli.ircdjile avait été fait
prisonnier. Il ordonna fpi'on le lit venir. I^e KhartHljite, dès
ipi'il fin pn><^ de lui. «empara du sabn' d'un ^'arde el marcha
CHAPITRE ex. 203
^^-^ «^^J^ J-S-»'^ U^j-^ (j<**J CJ-* ^^À^*»* *>^^1 3j^ **-* V^*
cXjs-I «''(j^ u**-^^^ -îoUi Lj-ol 0$*^ ^^ 3?;^=' ''*-*^ S^j^ ^
, .\jCj Jb (X-ji-JLft. aj c_'»._*i>^ S.X.J (j~t ^.Ju^M*Ji *Xi^)^ x&j.^a.»
aJ>jIî i/^ foj-^' ^'•^ ♦^^J^ 'jW- ^r^-^;? ^^ '^•^ t^ U-i <Xc
/s.3-«l>i_5 (J^LàJÏ jL|ui.lj i<JwJS-o_5 1^5._5 loi! fijjiAC J^l^-A-^ii
-xJco (X.*^ Jvs»! «*XÀ^ ^^j ^j êl<C:«ijC a^ _^*N? tg^W^ (j^3
droit au Khalife. « Je me jetai à l'écart (raconte Ibrahim) avec
tous ceux qui m'entouraient; Hadi demeura en selle sans
l'aire un mouvement, mais, au moment où le Kharédjite
s'ap[)rochait, il cria (comme s'il parlait à deux f^ardes) :
« Coupez-lui la tète! » Son but était d'inquiéter cet homme,
car il n'y avait personne derrière lui. En elTet, le prisonnier
se retourna pour regarder. Aussitôt le khalife, prenant son
élan, se jeta sur lui, le terrassa et, lui arrachant le sabre des
mains, lui trancha la tète. Nous redoutions la colère du kha-
life plus que nous n'avions eu peur du kharédjite, mais il
ne blâma point notre désertion et ne nous adressa aucun
reproche; seulement, à dater de ce jour, il renonça aux pro-
menades à àne et ne se sépara jamais de son sabre.
Un des favoris du Khalife était Yça, fds de Dab, ori<,M-
naire du flédjaz, un des hommes les plus lettrés, les plus
instruits de son époque, un de ceux qui connaissaient le
mieux iiiistoire et les journées des Arabes. Hadi lui faisait
donner un coussin, laveur que nul autre courtisan n'eût osé
espérer, et il lui disait souvent : «Yça, si tu tardes à venir
26:i LKS PHAIKIKS DOH
•^^ jKj *''^^ -^•>-' siLr' u' «-J' 'vi'-c /»^ ».*2-a^j, ^^»oi.'l S^
jy—-\ Je p^V^i ;u4 Xy«j^ ^ !i J A^L *j^vj ^\»-* w*^-»-^ j'
[N'iiil.iiit une joiiriMt* ou uiif soin'i' rt si tu t"abvnl»s. il un-
M'nil)|r (jue )«' ne \ois pTsonnr autif quo toi. •
Lf iiH'iiiP^ ça, iils(lcI)al),i-acontr(|ui>.M<li(li n\ut un jour
Ir rapport suivant : In liabitant de M.inw>urali dans !«• Sind.
panni 1rs plus illustres et les j)lus puissants de cette ville.
un nieud)n> de la famille de Moliall«b Immi \l)i Sofrali. axait
elcve un jeune estlave Himlnu ou Sindi. Ce jeune lioninie
Mtluisit la femme de son maîtn> et obtint ses fa\eurs. Ln
jour, le maître les surprit ens4-mhle; il mutila son esclave
et en lit un eunuque: mais il le lit s^iiçner jusipi'a ce que
sa hieisun- fut puerie. I/ejcIave patienta |N>nd.int (pie|(|ue
temps: son mai In* avait deux tj|s, l'un enrore enfant . lautre
adolescent ; prolitant de l'ahsi'nce de leur |M"re, le ijindi prit
le» deuv enfants et monta a\ec eux sur le faite de la maison ,
attendant ainsi \v retour de son maitn*. Lors<{ue celui-ci
rentra et qu en levant les yeux il ap«'rrut ses deux fds avec
!M»n valet sur le l>ord <lu mur. il lui cria : • Malheureux , tu
e&|Km>s leur vie! — Lai.vv>ns cela. re|)ondit le Sindi: je
CHAIMTHE ex. 265
(jC' M\^ y^J^ ii ^i Jli J^-»^ ^i <^^)2. ^J•)K^ l» JUj
^^ "i ^I M *i JUj Ijyj i^j^i <jy^^-^ J^.*.*_i tl^ >
* ». .
(jl^_5 vA*>*Ai5 y_€vJlj y^jikXJCj !_j_>^ ts-=^ ^^y} <i 'X-^*^'
J^*L»«yi ^j)_5^i^ hb^^ t^>^ (:y^ J^ <^J *^^ f*-* f4>^' (J^
jure que lu vas te mutiler àrinstant devant moi, ou je pré-
cipite tes onlants. «> En vain son maître le supplia d'avoir
pitié de lui-même et de ses fds : « 11 ne s'agit pas de cela, ré-
pondit l'esclave, je n'ai que ma vie au monde et je la don-
nerais pour un verre d'eau. » Dtjà il se mettait en devoir
d'exécuter sa menace, lorsque son maître, prenant un couteau,
se priva de sa virilité. L'esclave attendit la fin de l'opéra-
tion, puis il poussa les deux enfants et ils vinrent se briser
contre le sol. «Ta blessure, lui dit-il, est l'expiation de la
mienne et ma vengeance y ajoute la mort de tes deux en-
fants. » Le Khalife écrivit alors au gouverneur du Sind de
faire périr cet esclave dans les supplices les plus atroces ; en
outre, il expulsa du royaume tous les Sindis; voilà pour-
quoi les esclaves appartenant à cette nation encombrèrent
tous les marchés à colle époque et se vendirent à vil prix.
Hadi avait nommé Rébi son vizir, en joignant à ce titre l'in-
tendance du palais [ziniam], fonction qui avait appartenu à
Omar, fds de Bezî; plus tard, il donna a ce dernier le poste
LES l'HAIItlKS UOIl.
••■ '1.
^^^1 a1 \^^^y »>^ (j^ X-jj{=»- J^s»-)^ *^v-i a'uu« ^ilyJl
^Jd ^^ ^^;-» xcl^ Aj^,L*. ,^»X-I jjifcXr^ ^ vJ^ ^^ >^' f»^
<Ip viiir aviT le r/iro/i (1rs tlrinVIn-s. m iit- laissant à Ui'bi
(|Ui- riiitrii(l.iiic(.>. llrhi iiioiiriit «mi rrltr iiirm»- aiiin'O, cm-
|>oiM>iini'. (lit-on, paroi-tlrr dd KlLililc, pour certains pro(X)s
ipiil .iiirait tenus sur une esclave (|ui, apn's lui avoir appar-
tenu, avait été (lonn(*e. |)ar Meluli, u son Dlo lladi. Mais il v
a d'autres versions sur les causi>s de sa mort.
(^est sous le inèine rryne (pTerlala la lexoile de ihu'j'iii
(TiU d'Mi. lilsdella.an. lils de ila(:an. Ids d Ali . tils d Almu
Talili , liMpiel (ut tue a KeLLIi. a six milles de la Mercpie. le
jour de laruvah (S du mois de Doiilliiddjeh j. I>ans les
ran(;s de l'armée qui lut envuv«*e contre lui, se trouvaient
pin.sieiiis llarliemili's, tels {|ueSuleiman . tds d'AlMtu Djâfar;
Mohammed. tiU «le .Suleuuau, (ils d'Ali: Mou«;a. lils d'Vj^a;
Ahhas, hU de Moliauim(>tl . lils d'Ali , à la tète deiptaliv mille
cavaliers. Ilu«;«'in périt a\ec la m.ijeure parti«> de ses cnmpa-
t^ons: l«Mir» cadavres, prives «le st-pullure pendant tnii»
jours, lurent dirvon*» par le» animaux carnassiers et les
oiseaux de pmie. Parmi ses furtisans, ^uleiman (lils d'AIxl
CHAPITRE ex. 267
I « ' ^ W tt
^ ^ ^r**^ (j-^ •^W' »Xax.J ♦Xi-.lj l^^-S-o <x_iL-<k_3j Civ-ji^-Aiij
lP"^^ (J-^ ^>^ <i^ (^^W^' iaià»v3 viUi ù^xj ^.Uj_5 '•i^-^ yjî
t/!!** ^'uijijiU«^i j*.|^>l? ^y»^ (j-j<^^5 j-G^'^ s^^ J'_j-*' (j^^^^
Allah, lils de Har.an, (ils de Haçan, fils d'Ali) fut fait pri-
sonnier dans cette alfaire et décapité à la Mecque , par la main
du bourreau; Abd Allah (fils d'Ishak, hls d'ibraiiini, fils
de Haran, fils de Haçan, fils d'Ali) fut tué à cùté de lluçeïn.
Un autre de ses partisans, Haran (Gis de Mohammed, (ils
d'Abd Allah, fils de Hacan), fut pris et livré au bourreau;
deux d'entre eux, Abd Allah (fils de Haçan, fils d'Ali) et Hu-
çeïn, lils d'Ali, obtinrent Xamàii; mais, après avoir été rete-
nus prisonniers chez Djàfjir (lils de Yahya, iils de Khalid, lils
de Barmek), ils périrent un peu plus tard, fladi s'emporta
contre Moura, fils d'Yça, ([ui avait lue Hureïn ben Ali, au
lieu de le lui amener pour (ju'il statuât sur son sort; en
conséquence, les biens de Moura lurent conlis(pu;s. Les f^ens
([ui lui apportèrent la tète de Hureïii se j)résenterent d'un air
joyeux, mais Hadi |)leura et leur adressa des reproches:
« Vous venez ici souriants, leur dit-il, comme si vous m'ap-
portiez la tète d'un Turc ou d'un Deïlemite, et pourtant cette
tète est celle d'un petit-fils de l'Apôtre. La moindre satisfac-
268
LES l'UAIIlIKS DOH
(1)
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lion (|iu' je piii^M* itoiiiu r a Diiu <(mtrr vous i*st dr nous
juivtT tir touh* n'Toni|>«'n.so. • La inorl de Iliirein Ihmi Ali.
• lans le eoml>.it de FekUi , a été rhanlé.- en «es ternies par
Mil jxiitc (|ui lut son r(inten)|)i)iain :
ir vriu plcur««r r« g/'ntir «iir \r »oii «le Iluçrin cl tir Haran.
Surir fil* (l'Alikah. qui fut inhume Hn« iinrrul.
On I' l'>iiii«. Ir nuitin. (Un* \a pUine de Frkikii, loin de leur
taj' !• I .. iir palnr.
' (II- nolilrt rirur»; iU uiounirrni ini|M»*iblrA ri uni lirhelé.
l'iir» rlr loulr lionlo. ominir Irur» t^lcmrnt» i^Uirnl purifia* de toute
KNiillurr.
L«ur »Hr dirigeait le» trr* '•'•"" ■!• f)""-!! ii Ir prupir Inir doit dr« ac-
liotu de gréer.
Iladi élail plein «le ilefi-renee pour Kliai/ouran . sa mère.
(*t lui acxonlail tout rc rpielle demandait en faveur de
Ms pmt<^gé»; aus»i de nomlinMU équipages aflluaient à
GHAIMTHK CX. 269
JJi J^ l^L (j^^J^ ^ ^V '-^'^ O-^^ ^*J^ cr*
*Xj jli oJb Joui ^ Jls <^\^?-Î (j^ <-V ^ cxJUi iiXx^ l^xX*
ii!^ aMI^ t5'^ t#^-*-*^^ iJôlsU JUls «JLfoJuLo ^^_j c:^«~«lïj (^^_j
la porte de cette princesse; c'est ce qui lait dire à Abou'l-
Maafi :
DoiircMiiont, Kliaizouran, arrète-toi et permets à tes deux fils de gou-
verner leurs sujets !
Un jour ccpciulaiit elle lui doinanda une laveur (|u"il lui
fut inij)ossibk' d'accortler et, comme il cherchait des pré-
textes, elle s'écria : « 11 faut absolument que tu consentes. —
Je ne le puis, » répliqua lladi. — Sa mère ajouta qu'elle avait
garanti le succès de sa démarche à Alul Allah, fils de Malik.
A ces mots le Khalife se fâcha : » Malheur, dil-il, à ce (ils de
prostituée, je savais bien que la demande venait de lui. Vrai
Dieu, je ne te l'accorderai pas. — Dieu sait alors que je ne
vous demanderai plus rien, dit Khaizoman. — ■ Dieu sait,
répliqua fladi, que je n(; m'en soucie guère. » 11 s'emporta;
sa mère, non moins courroucée, se leAait pour partir :
«Reste, lui dif-il, et écoute bien mes paroles. Je renie ma
parenté avec le Prophète si je viole le serment que voici :
Quiconque ira solliciter chez toi, de mes généraux, de mon
270 Li;S PRAIIUKS Du h.
^■Y^ 'y*^ *^ (i^ (^ '"^^ '^^-^ '^^^ CJV»-*^! ^;^^1 lj v_JuLJ
(•nl()urai;o on de inrs sorviloiirs, aura la tête roupce «t ses
biens seront conliscjnes ; s'expose qui voudia. (Jue signilient
res équipaj,'e.s <jui, rha(pie jour, assie<,'enl la porte dès le
matin? Wis-tn |)as un fuseau |)our t'ociuper, un Koran pour
()rier, nnei:liand)re pour le deroluM" à ces ol)sessions? Prends
t,'arde. et in.dlieur à toi si lu ouvres la bouche en faveur de
(pii (pie (■<• soil. inusului.in ou Iribulaire! . Khai/.ouran sc-
loif,Mia inlerdile et ne s.k haut ou elle allait : dtj)uis ce jour,
elle cessa d'adiesser la parole a son fils,
• ï-e kb.dile lladi . ra<onle ||>ii D.dt. uie lil Miiir de nuit
a une hrure iuaceoutuniee : j'acctuirus et le Iroiixai assis
dans une piccr d'hiver assez petite: devant lui ilail un n'-
gislre dans Inpid i| lis.iit. • Vra . me dil il. — Prince des
Cmyanls,mc Miici. . — 1| reprit :• Je ne puis dormir au milieu
des rellevions tpii m'assié^eul , des |)reo( cupalions (|ui m'ac-
cablent; et je prnse maintenant avec «juelle rruaule les
Oineyyades. autant les enfants de Ifarb cjue ceux de Merwan
ont répandu noire sang., .le lui répondis en ces termes:
CHAPITRE ex. 27!
*.>JL^ ^JC-i 9 »X-3 ^^ /»j vX^AaJJ Oy^ ) JsJÛ^ (*^r"^ i>->i-ï (j-*
J^SUJi _j.tf>^ "^ ^^ 4>Jl J^.C S^i U j-sî' <Xs.-Î3 ooj5 ^ j^i^
L» JULj iousï^l ^uv_« cyw-jJoj (jj^W-î' <lM!^^^^jwi*i t_>ii ^5 Jb
jl^L c^is (^ JsjUilj dlJJxS" JiUJI 3.JÛ ^^ (J.J >_5!:> ^^vi^x
Jla (j*ry_laj jj M^ (i^ ^^"^ t^ (j^ ^5 *XaxJ L^jl Js-^Jj tXïj,
«Prince des Croyants, voilà qu'Abd Allah, fils d'Ali, a tué
tel et tel membre de cette famille sur les bords du Heuve
Abou Fotros (et je nommais la plupart de ceux qui périrent
dans cette bataille). V^oilà qu'Abd es-Samed, fds d'Ali, en a
massacré d'un seul coup, dans le Hédjaz, presque autant
qu'Abd Allah, fils d'Ali; c'est lui qui, après avoir exterminé
ses ennemis, disait :
Mon cœur ne soufTie plus ; son mal a été dissipé par la vengeance que
j'ai exercée sur les fils de Merwan,
Et sur la race de Harb. Ah ! que notre Cheikh n était-il présent quand
je répandais le sang des enfants d'Abou Sofian !
« Mes paroles, continue Ibn Dab, charmèrent Hadi; la joie
se peignait sur son visage. — « Yra, me dit-il, c'est Dawoud,
fds d'Ali, qui a composé ces vers et exterminé nos ennemis
dans le Hédjaz; mais, quand tu me les rappelais, il me
semblait les entendre pour la première fois. — Sire, lui
répondis-je, on les attribue aussi à Abd Allah, fils d'Ali, qui
les aurait composés pendant la bataille d'Abou Fotros. « Le
Khalife en convint; de propos en propos, la conversation
KKJ
27'i I.I..S l'HAIl.lI.s ])()]\
JJi ^j^'y ij|^'' J^'j c?*^' »i^ AjuyJlj S^ij'^l (J^;^^
ly>U ^ iJ x*j!_^ ^^ *J'l^- ^J J^ ^yû^.\< l^J ^^ ^^
finit par lonilH-r sur rF.f,'V|)tc, ses iiiau\ p1 srs avaiilagcs. et
sur sou llrnvc, le Nil. liadi drclara «jue 1rs (|ualit('S(le ce pays
IV'nijMJrlaii'iil sur ses (icfauts. • l'rinro (1rs (imyanfs. rc-
pris-jf. (Vst UTM' assertion (pic 1rs l'i^'vptinis avanr(iil sans
la (Iriiiontrrr; ni, ('est au (Iciuandrur à fournir la |)rcu\«*.
Les liahitants ilr l'Irak ninit fordu-llctiiriit ers qualités et
v>uliennent (pie le mal rt'mj)«>rti' sur le hii'ii dans re pays.
— Kn (pioi, par excnipl»*? demanda !«• Kli.ilife. — Sire,
ronlinuai -jfo, un de ses désavantages est la raivlé de la
pluie, et , tpiand par hasard il pleut, le peuple se lamente et
implore le eiel. ( M Dieu a dit : «C'est lui rpii eiuoie les
vcnls avant -coureurs de ses hienfails (c'est-à-dire de la
pluie, Aoron, vu, 55). • I/orsque cette faveur divine se xi'.-
pand sur eux. ils la rejettent, parce que la pluie leur est
plus nuisible (pie profitable ; elle empèrlie les moissons de
mûrir i-l la terre de produire ses fruits. I n autre de ses
maux est le vent du sud qu'ils nomment mrrusi , du mot
^fe^is. par lequel ils désignent la partie supérieure du Said
CHAPITRK ex. 273
l^jiyii cj^xi-l '>^_5~A..s- ^j^ <JJ J^'uiJl »-j^!j JoUJi *l>yl^
(j^ Xv^mJI J^aas j!)Lu, ^ ^^J)"^'-^' V^r* C:^^^-*^^ ^-frJ c:>ULJi
JliiTi Ift^Ai UU I^JM l_^Ov>i liU^b;jir ^j^jf ^^^jl^^i^ cM!
jiis(iirà la Nubie. Lorsque ce vent du sud ou merissi souiïlo.
pendant treize jours consécutifs, ils achètent linceuls et
parfums, convaincus qu'ils sont de Tapproche d'un lléau qui
répand partout la nxirt. I/I'^j^yple a encore un autre désa-
vantage: ses variations de température obligent les habitants
à changer de costume, plusieurs fois par jour, et à prendre
tantôt un tissu léger, tanliU un manteau cl des vêtements
chaudement doublés; tels sont les elTets des chanirements
atmosphériques aux dilférentes heures et des variations du
vent, dans chaque saison, aussi bien la nuit que le jour.
Comme TEgypte nourrit les autres contrées et ne reçoit rien
de celles-ci, la disette, quand elle se déclare chez elle, dé-
cime sa population. Quant au Nil, il sulîira de vous rappeler
ce qui le distingue de tous les autres fleuves grands et petits u
ni l'Euphrate, ni le Tigre, ni TOxus, ni le Djedian, ni le
Seîhan ne renferment de crocodiles, ces monstres du Nil
qui nuisent au lieu de servir et dévastent au lieu de pro-
fliiire. C'est ee ({iii l'ail dire à un poète:
VI. iS
•27'i LES FirMIUKS DOH
«— «jO Jsx! xiL* ^j«L».'! X^*a^ (jlv*-=*. »j-« ^*^'' '*^^ ^f-^ *^
jj»*j,! Joo Oo «_*Jwi (j'_j-«'' CiT^^j W^ Àu^mi *^ A_j^.^l
Je n'ai qu'aversion cl dcgoùl pour le Nil , depuis qu'on m"a dit que seul
il donnait naissance aux crocodiles.
Qu'un autre aille admirer ce fleuve de ses propres yeux et pr6s de ses
lx)rds-,je ne veux le >oir (|u'<'u hntiahil !
«Et qu'osl-re donc que ers bawaliil ou l'on voit le Nil?
demanda Hadi. — Cr sont, n'poiidis-jo. les rnichcs ot les
vasrs anxqiiris on fionno ce nom en Kfîyptr. — Quelle
••tait. m«'dit il, la pmsre du poclc on s'oxprimanl ainsi?*
Je repris : ■ Il a voidii dire (pi'il ne goijterait de l'eau du
Nil ((n'en bouteilles, tant les abords du fleuve sont dange-
reux à rause des crorodiles qui attaqurnt l'homme aussi
bien (pie les animaux. — C'est vrai, ppondit le prince, les
monstres dr celte rsp«Ve privent les habitants de tous les
avanlaijfs que leur offrira it le fleuve. J'a\ais grand désir de
le voir, mais ta description m en a d«goi'itt'. • Hadi, ajoute
Ihn Dab, me demanda ensuite à rpielle distance Dongolah,
capilah- de la Nubie, se trouvait de Aswàn (Syene . «On
prétend, npnndis-je, qu'il y a quarante jotirs de marche en
suivant le Nil, a travers tm pays cultivé partout. — Ibn
CHAPITRE ex. 275
^^ ^<yÀ^ »Jv*».U Jo *^ ^-'■iij Uj iw-i^-wij iK»>ka_«Ji JoLaïij
-L yi^i Ul^^£.\ CJ>_JtJi ^^î ^lyi J^*AS»
j^w<i_5 (_g*X^Î <\.i»_j^î UXii iLj>^L> »j«:i.LlLJ3 Sw^saJi» -jj t^li
Dab, me dit alors le Khalife, cesl bien, laissons rOccident
et ses récits et arrivons aux mérites de Basrali et de Koufali,
aux avantages qui les distinguent Tune de l'autre. » Je con-
tinuai ainsi : « ^'oici ce que raconte Abd el-Mélik , fds d'O-
meïr. Nous reçûmes à Koufali la visite d'Ahnef, fils de Kaïs,
lorsqu'il accompagnait Moràb, iils de Zobeir. Tout ce que
j'avais vu de laideur en ce monde présentait un trait de
ressemblance avec Ahnef : il avait la tête petite et ramassée
dans les épaules , les yeux éraillés , les oreilles brutalement
plantées, les yeux enfoncés dans leur orbite, le visage bouffi ;
ses lèvres étaient pendantes ; ses dents avançaient les unes
sur les autres ; ses joues étaient imberbes et un de ses pieds
tordu. Mais, dès qu'il parlait, il se transfigurait. Un jour,
nous faisions l'éloge, lui de Basrah, nous de Koufali; nous
lui disions que le sol de Koufali était plus fécond, plus
riche , plus étendu et meilleur. Un des nôtres ajouta : « En
vérité, je ne saurais mieux comparer Koufah qu'à une jeune
fille belle et de noble naissance, mais sans fortune; quand
i8.
27(. LES PI. \IHIKS 1V(M'.
l g 1- -^V^ i_>pi lilî l^i JU ^ w.^-*il ^*^ *^*-^l AjS^Ul-»©
U^ bi L JU» J^;^ ^^ j^ ^ vU aaJî ^Uui Jii \LJ^Jé
Ju Jii U, JL- A^i c^ji U CO»^ 3! ^1 '^ JL- j*4*^b il^
on |)iiilr (le sa pauviclf Icn |)rfteiiilaiits s'rloi;;nont. .le ut*
puis assiiuilci- liasrali (|ir.i nui- niatroiic riclirinciit dotée;
on a In-au Nanici- son opnlfncc et ses grands Iticns, les
prrtendanis ne la rccluTclirnl pas davantage. • Alincf ix*-
pllcpia : . Uasral» ;si' divise 011 trois zones) : en bas, des i-o-
sean\ ; au niilieu ,d<'sl)ois; an-<lessns,des prairi«*s. Nous avons
[lins (|nc Nous \r sadj (trctonia , JiNoirc et le l)i(»cart ; pins
ipir \ons le snere et le nnnifrairc \raiinenl, j'entre tou-
jours avee joie dans celle ville et je n'en sors (ju'a regret. •
Un jeune iioninx' dr la laniille de Hekr hen W ad se leva et
lui demanda : • l'ère de Halii. ii <pioi dois-tu le rang <pie lu
occupes; tu ne l'eniporles rependant siii" les a»itres hcmimes
ni par la iH'autc, ni par ta géiiérosil»*, ni par ta hravouro?
— Mon ami, n-pondil Alinef. c'est en iais;inl le contraire
de ce f|ui' tu lais. — (juc \eu\-tu dire.-* répliqua le jeune
liommr. — (l'est, continu 1 Aliuef, en laissant de côté ce
(pii ne Mje regarde pas, taudis cpie toi tu te mêles de mes
alTaires, lorsfpic tu ne devrais point l'en oc-uper. • — Les
rapports d'Ihn Dah avec .Melidi ofTient toutes sortes de dé-
chapjthl: ex. 277
J^laj ^l<>Mj». jIaï».! (^i'ugJI jt^ <_>îi (j-^^j (_^:>_jj«*Mii Jli
l*x^ j, jXji> ^\j.j\ U3 jLo iij L-a»^^ ^-^--^ 2:*^^ U^Si
A_»^l Ja£)i^ s^A3.AJi J^^., IbVLiyi «:>Uiil J^:j^ Jyo^^^i
a5^U I^J'Jii «yAa-^Ji Jsiûi iCàjJii Jjt^j ^ t_jlfi U ^r*** ^;^-«i^j
tails intéressants qui demanderaient de longs développe-
ments et d'amples commentaires; nous ne pouvons donc
leur donner place dans ce livre, puisque nous avons pris
l'engagement de résumer et d'abréger, en supprimant les
isnad (citation des sources) et en évitant les répétitions qui
allongent le discours.
De grandes controverses ont surgi entre les habitants de
Basrali, ceux de Koulah et les riverains du Tigre, sur la
nature et les qualités bonnes et mauvaises de leurs fleuves.
C'est ainsi que les habitants de Koulah, reprochant à ceux
de Basrah de boire une eau trouble, terreuse et fétide, ces
derniers leur répondent : « Comment notre eau serait-elle
trouble? L'eau de la mer est naturellement limpide, celle des
Etangs [Daiyah] est courante , et elles se mêlent Tune à l'autre ,
au centre même de notre pays. >> Mais les kouliens ripostent
en ces termes : « C'est une loi naturelle que, si l'eau douce et
pure se mêle à celle de la mer, le mélange qui en résulte est
trouble : qu'on essaye de la filtrer après l'avoir laissée re-
278 LES PHAIHIKS D'OR.
*X=..:> «-L» j^ ^j..x-l\ ^ù> ^Cyl\ ^^^ A-JjJjl Jsjil ^j»r!£v^l
:!J^ ^l^-A-ii J^^v^xa-) c^^X_J^ J^y *Mr-^ AîJM U*Lo (jli
l_il wki LJ»y.ii* jl J<J,JLM»% \^jj^^ ^T^jlvJb
i)
O ■''■■*■=»•' (J
poser [x'iKlanl (|ii.ir.iiilr jours, «-Ile ucii (lc|)Osi'ra p.is moins,
dans In vasp, des globules et de la ti-rrc. • Aussi les Koiilions
plaront-ils It'ui' (Icinr riùiplunU* l)i<'n nii-(U*ssiis du Tigre
(juiest le lleiivedt's liasiieus.» NoI re eau , disent-ils, est la plus
douce cl l.i plus iMlIrilive de ((Mlles; elle est plus salutailY'
«pie le Ti'^Te et reni[)orle nicnie sur li- Nil. l/eau du Tigre
su|)priine les désirs anioureuv riiez l'Iioinnie, et le hennisse-
ment (lie/. le cheval ; ce cpii v«'ul dire <|n'e||e lui enlève sa
vivacité et sa force. I.es voyageui-s, .s'ils n'en usent avec mmlé-
ration, voient bientôt leurcfirps di-périret leur peau se des-
ftécher; aussi tous h's Arabes nomades, lorsrpi'ils camp<*nt
prés du Titjre, se gardent bien d'v abreuver biirs chevaux,
et leur donnent a hoir»* l'eau des puits et des citernes,
parce (pi'ils savent «pie h* Tigre n'est «ju'iin mélange de toute
provenance et qu'il n'est jias un seul cours d'eau, mais le
produit de nombreux allluenls. tels cpie les deux Zab, etc.
Or, il lien est pas dos boissons comme des aliments; ceux-
ci peuvent élie variés sans qu'il en résulte le moindre incon-
CHAPITRE ex. 279
^i-Jj*>>>^ sUii CJ-Xil c^IwAJi^ ^^•^i js^ l<Xiû^ cjIC» c_>»X^
^«is <Xjj -x_i^wî pU) (j^ c_> j^.c ^U jJS cjI^JI (3Jc^I Lçl^j
(jbjJiil ^-wi ir,.>aAJl yU.i «^aJI J^i j_^ i;_iprî J^iûi I'^^^jI
L^^Afi ^^p^^ \^jM\ J^I i_joLfi A^^i çj^ cjj^ y^ viUJsS^
vénienl, tandis que la diversité des boissons, comme le vin,
le vin de dattes et d'autres liqueurs, est nuisible à la santé.
Si Teau que nous buvons l'emporte sur celle du Tigre, à
plus forte raison est-elle supérieure à celle des Basriens, qui
n'est que le mélange de la mer avec une eau stagnante au
milieu des roseaux et des joncs. Il est écrit dans le livre
divin : «Celte eau est douce et savoureuse, cette autre est
salée et amère [Koran, xxv, 55). » Or le mot furat, qui dé-
signe l'eau la plus douce, est dérivé du nom de l'Euphrate,
le fleuve de Koulah et ne s'api)lique qu'aux eaux qui ont
cette qualité. » Les Koufiens adressent encore d'autres cri-
tiques aux habitants deBasrah : « Votre pays, leur disent-ils,
esl le plus exposé de tous à une raj)ide destruction ; il n'y a pas
de sol plus ingrat, plus déprimé, plus promptement inondé. «
Les habitants de Basrah, à leur tour, répondent à toutes les
objections de ceux de Koufaii, à toutes leurs critiques. Les
riverains du Tigre n'épargnent pas non plus les gens de Kou fah ;
ils signalent les désavantages de cette contrée, la propension
2HU LES IM\A11UKS DOIV
jii<»^ j.y^\^ (^^yi^\^ jySLlI (_^ ^i ^j^ '«^(^^ ^ y^!^ ^^
Jw«Jijl_j -NJuJ) J_5>^_5 »^'j C^";^' Y--^^^ (i^ '-^j' ^'*>^
^\^ Joj ^-Lw-^ii IJOÛ ^^ JvXaj^ o^V'' J^^^' *^' U^'
(jPîJL«^l «jivoi l> »X>-wJi »-«j .-^kJLlî U^^ CiSS? *- J^-*-* A^OLJ
ii.iliiK lli" (If ccn\ <|iii I lial)itciit a hoiri* vi niaiL'cr a\<r i'\-
cî's, leur lourhciii-, |«»iir {Icloyanlr, l'Io. Nous avons parir dr
tout cela dans nos Annales liisl()ri(|uos. Ia\ outre, les pro-
priélés (les continenfs cl (l<'s ran\, les saisons de l'année,
la division de la lerre en climals e( loul ee (|ni se rallacbe
à ces (|ues(ions ayant ét«WI«''\eln|)|)e d.nis nos onvraf^es précé-
dents, nous nous linriiDiis ici a de simples aperçus. Mais
terminons cette dij^ression et revenons » riiistoire de Hadi.
(^e Khalife desirait dépouiller son frère Héchid du tilie
d'Iierilier présomptif pour le donnci' à son propre lils Djà-
lar. Il avait einprisoniH' Yalisa, iils de Klialid et il songeait
a le laire pt'-rir; mais Saliva, (pii «-lail cliarj^c des int«'réts de
Ii<'<liid, dit. un jnui. au Khalife : «Prince des Croyants,
pensez-vous (pic si un evi-neuMMil «pu* je prie le ciel d'éloi-
gner et de détourner de nous, en accordant une longue e.xis
tence à notre souvei'ain, pensez-vous, dis-je, (pu* si cet évé--
nernenl sr réalisait, le peiipli- reconnailrail l'autorité de
votre lils Djàfar el (ju'il consentirait cpiiui prince, (pii n'a
CHAPITRE ex. 281
t.
fj_j w_À_Jl_J&. ijyii^Mt^J jj^LàjI yi (^jii-jl (JvÀ-«^!^>-«! J-^\ vî
j^i iiLs- Ig^Ji _^-<w.j ^jl ij^UJ) Jb dJJi j^î U JiiJ i-?'^^)*^
^^ iii>AJ».î iixAo c:A5jyJ ^j «e^jLcl «.^aXc oo^^ <i^Àji (^
c^xJL») Jls-^S z''-'^'*-* (*^J ^^i» iXSji ^^ »»Xrj _^*^ îtI?^^ ^4^^
(j' <^r-3? ^VS-^"^ ^\--*i^ *;>^' (jw«j»JLS^i ij -J^aXc (^-A-Aàjdl»
pas encore atleiiit l'âge de raison, dirigeât la prière, le pèle-
rinage et la guerre sainte? — Je ne le crois pas, répondit
le prince. — Ne craignez-vous point, reprit Yahya, que Tun
des principaux chefs de votre famille n'usurpe le trône et que
le pouvoir ne sorte ainsi de la ligne directe pour passer à des
collatéraux? Vous auriez vous-même excité vos sujets à vio-
ler leur serment et à faire bon marché de leur foi. Que si,
au contraire, vous respectez le serment prononcé en faveur
de votre frère, et si vous faites reconnaître votre fils comme
son héritier, vous prendrez le parti le plus solide. Puis,
lorsque Djàfar aura atteint sa majorité, vous inviterez votre
frère à lui céder le rang suprême. — C'est vrai, répondit le
Khalife, tu me suggères un plan dont je ne m'étais- jamais
avisé. )' Mais plus tard il voulut obtenir la renonciation de
Réchid, de gré ou de force, et le fit serrer de près dans
prcque toutes ses actions. Yahya conseilla à son maître de
demander l'autorisation d'aller à la chasse et l'engagea à y
passer tout son temps, puisque l'horoscope tiré au moment
282 LES PRAIRIES D'OR.
s.
^i Jlj L^jj xVaJJÎ sJ^iû j JJLô bl LJ JLxi »^\j JsjLc
^>^^>' Jo liU JJ ^j5l ^, Jjj ^ ç.^\ ^\jf^^ i^ vilUi
<h' la M.'iissanro (!«• Il.-uli aiincinrait <|in' la \ if dr ro prinre
serait de courte durée. I\crliid demanda et ohlinl cette permis-
sion ; il suivit le hord de TEuphrate dans la rei,'inn d'Anbar
et de Mil , el s'enf^af^e.i ensuite en plein désert {\i\ côté de Sa-
rnaw.di. liadi lui iVrivil pour le rappeler el, voyant qu'il
Minllipliail les pn-lexles pour rester éloiijix'', il se répandit
»n iineclives conlie lui. Il eul même l'idf'e de se diriijer vers
le pavs (U; liaditali; mais il tomlia mal.itle en route et revint
sur ses pas. Son mal prit un caractère si çrave que personne
n'osiiil entrer «lie/ \ni, à l'exciplion de (pieUpies petits eu-
nufpifs. il Iriii- lil sii,Mi<' de lui anuMier Kliaizouran samérc,
el . lorstprijlf lut il son clie\«'l , il lui dit : • .le vais mourir et
mon lirrc llaroun me ^Mccéd^■ra celle nuit mémo, car vous
connaisse/, l'arrêt jirononr»' par le destin au moment de ma
naissance, a l\v\. .l'ai du nous imposer quelquefois mes
refu.s ou mes ordres pour obéir aux nécessil«''s rie la poli-
lirpie, et mal'^n'' les sentiments afTectueux que la religion
exige d'un Ids ; mais, loin d'avoir élé un enfant ingrat,
CHAPITRE ex. 283
c^Ki JvA^^I y_5jU OJ^^ jIj' Jv^^ ^^yL, SiX)^ (jl(5 Sj'X^
^^3^Uî JvJ_^j u\A.^3.Ji ^-jil^.^j t^il^î »lî^ ^-(^Aj iiXA.W! dlii-
J>==-^J! *J JUj Ajyi Sj^Jo t5^'>4*5 J-*^ ^yj^r^ A^y=r 3^
wiJJi ^^^ (j^_5 «J^uv -^-^ '-*-'5 ^ J'-*^^^ yS^' r^"*^^ kiw&->
je n\ii cessé ni de vous protéger ni de vous témoigner une
étroite amitié. » Puis il prit la main de sa mère, la mit sur
son cœur et rendit le dernier soupir. Hadi était né à Rey,
ainsi que son frère Récliid; sa mort, ravéïiement de Réchid
et la naissance de Mamoun eurent lieu durant cette même
nuit.
On raconte qu'on amena un jour, devant Hadi, un des
grands du royaume, qui s'était rendu coupable de plusieurs
crimes. Le Khalife les lui rappela les uns après les autres :
«Prince des Croyants, répondit cet homme, m'excuser des
faits que vous me reprochez, ce serait démentir vos paroles;
accepter vos accusations, ce serait me reconnaître coupable;
j'aime mieux dire avec le poète :
Si c'est ia sécurité que tu demandes au cliâliaoent, ne te prive pas
cependant de la récompense réservée à celui qui pardonne.
Hadi lui rendit la liberté et lui ht un présent. — Quelques
chroniqueurs bien instruits de l'histoire de cette dynastie
racontent que Mouça el-Hadi disait un jour à son frère Ré-
281 LtS PHAIHIKS D'UK.
Lr«_5 »-C>^ wA*J ,j^ (j:»>-*yll ^yjy«l j ^j_5^^ *i J^* ibJiJI «3^».:»-
(J-. »-,aA^oj <ilj.^iil ^^>^i-»i (j'j J»>s^^ J^ ^j^, ;»_»; j-^iiàl^^j
J! :iy.x.j^ wUài Aj' ft»>v ^L-»-t_> \ji)^ r»^ ,,i^ i_j^' >-
511 «r^-J^ iJ >aJI JJL:'. ULil :.^^M. ^^^ J'jti .wJLs:
fliid : • Il me icnihlc (juf lu j)iiiscs sans crsse à laccom-
plisscriD'iit (lu ion(]e (voir ù Va page stiixaiitc) , cl que tu
ainhilioniics ce qui r.st hicii clnigni» do toi, mais il laui
(i'abiird arracluT les r|)iiM'S de Xmivai\an{ (|)ro\erl)e dans le
sens de : la chose est dillirilc . — l'rince des Croyants, ré-
pondit nai-r)un, l'oii^nejllenx sera al)ais.s<-, riiomme liunible
sera gloritjr et l'injuslc couvert d'o|)|)r<»l)n". Si lautorilé
arrive dans mes mains, je «guérirai celui «jue nous aver l)risé,
je donnerai ii <]ni \ous ave/, n-lusé; vos enfants seront plus
haut plaii-s que les nn'ens, ils l'-ponseront mes jilles et je
lu'af quitterai ainsi de ma dette envers l'imam Meli<li. • Ces
paroles dissip«renl la colen- du Khaliie et il dit a son fn're
d'un air joyeux : • l'ère »le DJàltr. c'est bien la ce que j'at-
tendais de toi. Ap|>r«)rhe. • llaroun S4> leva, hais^i la main de
son frère, et il re^a;^nait sa place lorstpie Mouça lui dit :
• Non, par le (iheikh illustre, |)ar le Hoi glorieux, tu ne t'as
siëras que pre* de moi, a la place d'honneur.» Kt s'adres-
aant à son trésorier : • l*orte sur l'heure, lui dit il, un md-
lion «le dinars ch«z mon Irere, et, di*s que rimp<»t »cra
rentré, tu lui en remettras la moitié. • Knlin . lors<pie Réchid
cïiapithe ex. !>85
(jiiLff U__^î (XAa_>jJ yjjU U)_5 A^U J.JLaj ,_^_j^ Ulî ^tjçr
Jli j^^iû^i (^..^1 »yûi^ j.LiJ| ^^..^^i ^^L,; ^y3^ £iJ^^
se retira, on lui amena sa monture jusqu'au bord du tapis
(privilège royal]. — Amr le Koumi rapporte qu'il demanda
à Réchid des explications sur le songe en question. Réchid
lui cita les paroles propres de Mehdi : « J'ai rêvé queje donnais
une branche d'arbre à .Mouça (Hadi) et une autre branche
à Haroun. La branche de Mouça ne produisit que quelques
rcuilles vers la tige ; celle de Haroun , au contraire, se couvrit
de l'euillage d'un bout à l'autre. » Alehdi ayant raconté
son rêve à Ilakini, lils d'Ishak de Saïniarali, qui expliquait
les songes, en reçut cette réponse : «lis régneront tous les
deux; mais le règne de Mouça sera court, celui de Pïaroun
dépassera la durée de tout autre khalife : ce sera une ère
de prospérité et une période glorieuse entre toutes. » Amr
ajoute que Haroun er-Réchid, on arrivant au trône, maria
sa fille Hamdounah à Djàfar, son autre fille Fatimali à
Ismàïl, tous deux fds d'Kl-Hadi, et qu'il tint toutes les pro-
messes qu'il avait faites à son prédécesseur,
Abd Allah, fds deDahhak , cite la tradition suivante d'après
Heïtem, (ils de Adi : « Mehdi avait donné à son fils Mouca el-
286 LKS PHAIHIKS Vi'OW
I
^ J^ciTil ^.jljLi U^xii .UXil. ^i^-J! JJ ^il^Jl .vj JUi
ILidi II- r.iuKMix s.'ibie iioniiin' Samsamah , qui avait appartenu
à Ami, liK (Ir Minli-karil). Devenu Klialile, ll.idi s»- lit, un
jrxii, apporter ce sabre, il (il remplir uuc faraude roupc de
dinars et, avant ordr)nne à son ( liainhellan de laisser entrer
les poêles, il les invita à ciioisir le sabre pour sujet de leurs
vers. Il)n Vamiii de ['«a^rali |»ril li- premier la |)arole et dit:
Moiiça rl-Kiniit. sriil entre ton» les hommes, possède la Sanuamah
fl"\mr le Zolxidile;
Lr salue (J'Ainr, qui fut, d'.i|iris la tradilion , la |iliis noble laine que
loiirreaii ait recouverte.
La foudre lui a communique ses élincelles, la mort l'a trempe dans
son poiinn foudroyanl.
(^iiand tu le lires ilu fourreau, e'r^t un soled dont la splendeur peut
k peine être contenipléc.
LVclat et la trempe qui circulent sur ses deux fnees ressemblent h une
eoil limpide;
Kl quand VirnI le mument de frapper, peu importe que ce soit avec le
iraiirlinnl tic <lroile, on celui doi;aucbc.
— • F*rerids \v sabre et la roupe de rlinars, dit le kbaliffi
CHAPITRE CXI. 287
<XA.i«wji (jjj^ iià!5A»2». wSi
oijuij a^aJ S^j-iki 4^À.ji^ dLJij |*t^M*.Jl <JiJL.j<Xx t^i^-j^^î U-JV»
l^j jUj "Ji^Aj (j*^**:? c:>U»j iL>U_5 (jvfcA»'*»' ^J»-**» J_5'y! ^-O t^*
au poëte; je te les donne Tun et l'autre. » Celui-ci distri-
bua l'or aux autres poêles en leur disant : « Vous étiez
venus chez le Prince en même temps que moi; c'est à cause
de moi que vous n'êtes pas récompensés; et ce sabre me
tient lieu de tout autre salaire. » Le Khalife le lui fit racheter
au prix de cinquante mille dirhems.
L'histoire de ce règne, si intéressant malgré sa courte
durée, est développée dans les Annales historiques et l'His-
toire Moyenne. Le secours vient de Dieu!
CHAPITRE CXI.
KHAMFAT DE HAROUN ER-RÉCIIID.
Haroun, fils de Mehdi, fut proclamé à Bagdad, un ven-
dredi, dans la matinée qui suivit ia nuit où mourut Hadi,
le douzième jour avant la fin de Rébî I, 170 de l'hégire.
288 LKS 1'!^ \li;ii:.s l) DU
jk_<.M« A-A-«, wjw,»M.£^ JJiXL) A-oi'j «_>«-JV» A_>U^ ^rvA-<«J^ «±^^Xj!
fiaroiiii innurut diiiis un xillai^r iiomnu' Sandiu'ul . pi ««s lïo
'l'iiiis. II" saujrdi .'» i\c Djrinadi II. nji: son rvgno avait
(liirr viiif;l-lrois ans cl six mois, nu, sclmi nnr autre opinion,
vin},'! trois ans, clru\ mois et dix liuit jours. Il fui pro« lamé
Klialilc a ViVf^v dr vinf;! «l nn ans ol deux mois; il mourut
àj;é (h* jpiarantcijualre ans cl cpiatrc mois.
RMUMÉ ne non iiisToinr. p.t dk sa vn. ; i'Rincipaux kvénemknts
DR sox né<.>r..
Ilirliid, des (pi'il fui reconnu Kli.dilr. lii \tnir Yaliya,
iilsdf Klialid <M lui dit : • Mon «lirr p«r«' 'lfrm«' d'alT«H-liou),
c'csl loi f|ui m as plari* sur rr Ironr, par Ion assistance b«''-
' nie du rii'l. par ton liruri'us»- inllurnrc cl ta saf;c dinTtion:
auasi je t'inv(>fttis d'un |K)uvoir altsolu: • pI il lui remit son
propn" anneau. Cette circunslance t*»! rapfwlee dans lus\rrs
suivants de Moçouli .
CHAPITRE CXI. 289
^^j> ^^ss?j W^lj UJi;V t^'^^'^-^UJJ^^^'cj^i^H^^
(*r' CiT* (— aAj^ ^y^M*i -t-UIamJi /jaUjC^I ^I l_^J <!^r!j * — ^■Jt«•
(^il^i ^! (jljjyjtJi* cxjU»^ c5^ Ir^' (•y' )-=*■' i tM^3 *Xa.wJ!
oLII v_jiJl (jvAA«_5 oiJi otJï <x!jU ^J^|^^.A~I ÀXi t.^W^ l,<_yjlÀrs-
aII^^I «X^,«;ç».jI fja-À^^ fjX-cy^i^ (j-J »Xj:îr- c:jU L<_vjj «?o
f?^^ v_X!l v^l (J^*K.^_5 ^— À-A— » Iw^xV-* 0^ ^^T^S^J »j.A3-JL
w w
U»^ «_^j (jL(NA.ig /^ «X:^ (jî L?v^_5 fO'^ v-ÀJ) -^-jL» f»^ J^
X<à'«JC£li ^ f)^ AÀJl SjLL»- ,j Sw>Lmo i^jiàXjO) jSyjM^ dwkâxJlj
N'as-tn pas vu ic soleil, jusque-là languissant, répandre <les flots iJc
lumière i i'avcucnicnt île lîaroun,
Par l'influence bénie du confident de Dieu, Haroiin le magnifique?
Haroun est le maîlre du trône et Yaliya en est le vizir.
Raïluh, fille d Aboul-Ahhas Sallali, mourut quelques
mois après l'avènement de Réchid, ou, d'après une autre
version, à la fin du règne (riil-IIadi. La mère de ce Khalife
et de Réchid, Khaizouran mourut en 1-3, et Réchid mar-
cha devant son cercueil. Les revenus de cette princesse s'éle-
vaient à cent soixante millions de dirhems.
En la même année mourut Mohamnied, fils de Sulei-
man; Réchid fil mettre sous le séquestre tous ses biens, à
Basrah et dans d'aulres villes; ils représentaient une valeur
dépassant cinquante millions de dirhems, sans conqîfer les
terres, les maisons et autres propriétés de rajiport; son re-
venu était, dit-on, de cent mille dirhems par jour. On raconte
(juecc Mohammed, fils deSuleinian, <^uivanl un jour, à che-
VI. , y
290 LKS PiLVIlUKS l)i)\\.
f. t.
f_j^\ >>^-îr ^ *i JLi_j A.-5jJl ij~|^ o*J«j >^y-^^'-> (j^ u>*^
xÀ^ j».4^jLXj ^Xjt" (j^^ ^'-'^ f'r^'' aj^jD! Ij ilosj: \:s^
^ifclj A-OvX&i A-»^ jl_^-**^ ^A' tJv^j' ^-^ (^'^ A-jLf *i ^Ij
AUI 5 0sJw_i y_»_ii. ^i ^J^î? ,j' ,^r^_;'^ liKvXj ^l'-^.C^ J>-^S^^
^][,^» A_>i)l ft»>vjû i^.^^ ^1 ^i S^-') * ^ ^ ^ ^' cT^^*-*^' ^r-^-^'
val, ilaiis lis riicxlc Ilasrali, If convoi d'uno cousine, et avant
à SCS rôtrs Sawar le Jngo, un fou connu dans la ville sous Ir
sol)ii(|u('t <l<' Tf'fe de birhis , se planta devant lui «n disant :
• Molianimcd, est-il jusle (|uc lu aies cent mille dirlicms de
icvemi par jour, ri (|iir moi je demande un demi dirlicm et
ne |)uissf rnblenir? • Puis s'adressanl à S.iwar, il ajouta : • Si
c'est la votn? jusiice, je la renie. . j<es papes de l'escorte cou-
rurent sur lui. mais Moliammed les lit eloipuJT et ordonna
qu'on lui icmil renl diriiems. Plus tard, cftmme il revenait
toujours a<compai^ne de Sawar, 1 cO' de brebis se trouva en-
core sur son clieinin «M lui dit : • (^)ue Dieti ht-nisse tes fonc-
tions. <|u'il glorifie (es ancèlres, <|u"il le prolépe et «^lève
ton ranpl Je tlcsire (|ue toutes ces faveur* le soient accor-
dé*'» pour fpie lu n-alises le bien f|ue Dieu vent accomplir
pai tiii. et je te !M>uhaile tous les Itoidieurs dans ce monde
et dans l'autre! • Alors Sawar s'npprorlia et lui dit : • Drôle,
lu ne leiiaii pa^ le même lauKafje. la première foi»! — Pour
l'amour de Dhu <I rlu Prince fies (Iroyanlft. répliqua le lou .
\v le prie de Mie dire a quelle siiralr apparlii'nl le \t'iset :
CHAPITUK CXI. 291
i Jl* ^^^k^j -? lil {^La i_jiaij Jy J^l^ l^-^i ^^ I_^b,ftl
/W <X^ (iJ..::^='-J ^LÀ-O *!_j-^^j aWI jJ-_J^ c:-v3«X-o Jb **|>J
<i::<VkÀJ j\i t5*>-*J t^J^ >— *^ <X^ 2M Jlxi i'^A.w /w wv-y^i ^^\
U jj-»*»j*.t 5_^ .*^l_j^ (Jj^l_j ^'Uiîi J^J^3 -«'LL» Cj-^jJ^'j t'Uo tX^^
^^vMJSfc _5hÛ j.Aaxîl jL»^ -^Uîl ]<yjb t-vSteLo *ji J^ï^ IjLjIjo qj^
«> S'ils obtiennent ces dons ils sont satisfaits; s'ils ne les ob-
tiennent pas, ils s'irritent. » {Koran, ix, 58). — A la surate
berât (de ranalhème), répondit Sawar. — Tu dis vrai,
s'écria le fou, sois analhème auv yeux de Dieu et de son
apôtre I » Cette saillie excita chez AJohammed une telle hi-
larité qu'il faillit tomber de cheval. — Le même Moham-
med, lils de Suleïiïian, venait de laiic construire un châ-
teau, sur les bords d'un des canaux de Basrah, lorsque
Abd es-Samed, fils de Chébib, fils de Cheïbah, se présenta
chez lui; .Mohammed lui demanda comment il trouvait cette
nouvelle demeure: « C'est un édifice magnifique, répondit ce-
lui-ci, bâti sur un emplacement délicieux, dans un vaste
territoire, sous un ciel toujours pur; il est entouré de por-
tiques superbes et déjeunes pages beaux comme des faons.
— Ta réponse, lui dit Mohammed, est un édifice plus splen-
dide que le mien. » Selon d'autres, ces paroles auraient été
adressées par Abd es-Samed à Y(ja , fils de Djàfar, par qui
le château en question aurait été bâti; telle est du moins la
tradition rapportée par Mohammed, lils de Zakaria Gou-
labi, d'a|)rès FadI, lils d'Ahd er Hahman . (ils de Chébib,
'l'J-J. I.KS \>n MHIKS I)()|t
^ ' t * ••• I I I 1 * . . I i . ""
^— »— *« .VA-M, J^ v»o ,_^ 5VNO* .v-j'ww» d>.i^A c:>^L_i>
<i!^l ^' jî (^ •'^' *>^-«^ ^j^ J^>-io ^r^» o.'^^ a^vJv^
JJi byS:) 'ujCI^ k_i'^^ cT-jy;! *^a— ^i c^U ^1 jl ^^1 ^j^
lils<lo (ilM'îhali. ].<• porte Il)ii \|)i Oyaiiiali a parlé (lu im'm»'
rhàlcan dans r«'s vers:
Va voir If'adt rlh(t*r, ccUr mcrvcillo parmi \cs cliikt«-aiii ei le» %all«^p« .
il faiil le \i»ilrr iinr foi^ , mii« y revriiir.
\a admirrr ce palai» dont rien n'approclir |iarmi le» nioiiumrnU que
lu pourrais citer «lana le nioiule entier.
Kn I7;'> dr ri»i«,'in', l.fil, dis <!«• Saad rl-Misri rll'Vhmi.
Aiiriioniiiié Abou'l-Haiit, niouint à^»- dr (|ualr(>-vin^(-<lru\
an»; il avait arroinpii le |x'lrrina^i' pii l'annire ii3 et re-
ruoilli |»M, leçons de Nafi. — Kn 177. mort «le C.héril. Tds
d'AlMiallali, fds de Sinan Nakliayi, le j on siurnoni
était Ahou Abd Allah. O (^herik. mort .1 I .i^e de quatre
\itifjldeux ans. était né à llunkliara. Il m- faut pas le «on
f«»n«ln- a\«v Cluiik, lils «IAIkI Allah, lilsd'MMtn Anmar
ï^'ili. Ii-'nii'l mourut en 1 ^«> de l'Injjire; c'était nn<- re-
mar(|u«a Tain-, «arres deux perM)nnA^i^,r|ui se n.ssendilenl
par le nom «le leur père et de leur mire. M»nl iH.nil.inl
en MMTIU. CXI 293
pi^^ aMI Jvxc (»j _^oixa-* (J>Jj '*^-*-J iSy^ U^ tÀ-UJ vIaj i
<_^]Uo jl ^jj",^ Jo^^ (>^ -î^-*^ (J-» c^N^ er-r':'' Jtij ,U^L.
jJJij ^jvÀ-w e:>!5\j' A_> J^^_5 iL-jL** (^ji*«*;> y-»' ^^•'^^ ^^^S-*»'^'
sépan'-s par un intervalle de trente-sepl ans. (Le premier
des deu\) Chérik. ben Abcl Allah Nakliàvi fut juge à Kou-
lah sous le règne de Mehdi; Moura el-lladi le révoqua de
ses fonctions. C'était un homme intelligcnl, instruit, d'un
esprit fin el jiéuélraut. Dans le cours d'une discussion
(ju'il soulinl contre Moçàh, lils d'Abd Allah, en j)résence
de M(>hdi, Moçàb lui reprochant d'amoindrir le mérite
d'Abou liekr et d'Oniai-, (^hcrik lui répondit : «Je ne dimi-
nue même pas le mérite de Ion aïeul (c'est-à-dire de Zobeïr) ,
([ui leur était cej)endant inférieur. • — On vantait devant
lui la sagesse de Moàwiah : «Non, réj)onclit-il , il ne méri-
lail pas le notn de sage celui (jui transgressa la justice et
c()nd)attil Ali, lils d'Abou Talib. >• — Un jour (pTil exbalait
une odeur de néhid, quelques traditionnistes lui tirent re-
marquer que; si uîie })areille odeur se faisait sentir chez eux,
ils en seraient houleux. « C'est (pie \ous pouvez èlre sus-
pects,» leur repoixlil Chérik. — Sous le règue de Uecliid,
\bnu \bd \llal. Malik. lils d'Anas. lils d'Ibn \uiir el-
294 KKS PUAiniK.s 1) UR
^jMsJij^ (.y^T^' '^.y^^ j^^^^J ^^ ,' *— >'_y^^>^-' »x.^^i>j» Ovjc-^I
• Lij v_>vj\<' JJU L^AJ ._)'^ ^i .Ol— Jl J» sLL^^^ v-^j*:*!
C>Jk4.. XAJUJI ^i.;H 'viK^' KJ> -^l *>^^ '-''-* ^*'K'. ^-^^i
A^l)alli. mourut àf;i* df qiialrf- \ inijt - dix ans. au mois df
H''l)l I. Il •••ail r«'«.lf trois ans ilaijs le sein de sa iij«'n*. On
|>r«'tnid (|ur la prière des fuiuTailles fut récitée par Ihn Ahi
hil». mais il l'.mt tenir rompte du désaccord «pii repue sur
la iinirt de ce dernier. — Au rapport île \Nakedi, Malik
fref|uenlail autrefois la mosquée, assistait aux prieivs, a la
cérémonie (les vendredis et aux 1un«Tailles; il visitait les
malades et n'Uiplissait, en un mot, tous les de\oirs ;d'un
homme pieux), plu» tani il abandonna toutes ces pra-
tique» et à vewx (|ui lui en témoignèrent leur «-tonnemenl,
il r«^|Kindil : • Il n'est pa» donm* a tout homme de pro-
duin* lui même »e» cxcusr». • Victime auprès de Dj.ilar Immi
.Suleiman d'une dénonciation et accuse de ne pas considéTrr
comme |ii;itime le M-rment de fidélité envers les Ahhas-
x><le», il lut condamné au supplice du fouet et étendu (sur
le clirvnlel^ au point ejue nés épaule» se disloquèrent. —
I. 'année de |.i mort de Malik fut aussi celle ou mourut
Hammad . Id* d»- /^id lyrj de l'hejjire , — Kn iTm Ijmv
iHt \bfl \llah niv ,\f MulMfek. jurisconsulte onpinairr
CIlAI'l 1 l\K CXI. 2i>r)
J^ li <\Aiîi (jl-Ji.=»- -M-» ^"^-«^ (3-=*; 'V^-î' c-A.>>Ai xxl] »il.<_X=-l
<\a-> ^-Aij («^^^j r^l?'^ "^ ^-viûi j.\.xs-_5 u-v«iail (jw. y».J ^^.=».
de Merv-er-roiul mourut à Hit où il s'était rendu ;i son re-
tour de Tarsous. — 189. de riié^ire, morl dWbou VourouC
Yàkoub, fils d'Il)raliiin, le hadi, à Tàf^e de soixante-neuf
ans; il a|>parleuait à une faniiilo (TAnear; noninié aux
fondions de juge, en 16G, au moment de l'expédilion del-
Iladi à Djordjàn , il les excr(;a jusfju'ù son dernier jour,
c'est-à-dire pendant quinze années. — Oumm-Djàfar (femme
du Klialiie lladi) ayant soumis une (|U(>(i()n de droit à l'ap-
préciation d'Ahoii Yourouf cl en ayanl recMi uiu' réponse
(jui elail conforme à ce qu'elle désirait, tout en s'accordant
avec le texle de la loi cl la piofonde science du docteur, la
princesse lui olfril en |)r(senl une Imite d'argent, dans la-
(juelle se trouvaient deux autres boites d'argent renfermant
chacune un parfum diiférenf ; elle lui envoya aussi une
coupe d'or pleine de pièces (raigmi, uiie coupe d'argent
remplie d'or, des esclaves, des meubles garnis de riches
étoiles, un âne et une nude. (Juehju'uu (jui se trouvait au-
|)rès d'Abou Youçoul. eu ( i' moment-là, lui cita la sentence
du l'inphele : «Celui (|ui reçoit un picsenl doit le partager
296 J.h.s i•J^AIIUl^^ Ou H.
viU:> *^;-**» si'^'j Cj!'*^'' Lr* -.y^' tj*^'' l''»^^^ »--k»_^i !.X-Ô ^
La— A-«^i (j^^-» (•-'^''^ Liuiix |«vx*-«» .i^^J^ sy'*^y'^ J^J^ Wv'^'-*-'
nver ceux en comp.iKHH' (lrs<|in'ls il so Irouve. • AIkîu Vou-
rotif ri-|>nii()il : «Tu rxplicjiU'N ros |».irolivs d'.iprrs It-iir st'ns
fXliTiriir; mais |.i raison rrponssr une (ii-durtimi p.in'illc;
car Irs pn-srnls a fcMf l'iMKpH' ronsislait'iit en datlcs cl en
lail aigri, et les présents (ranjourd'iini sont de Tor, de l'ar-
;,'er)t et d'antres choses préciensi's. — Or cela est nne l'a-
\eur de l)ien fpi'il accorde à (pii lui plait, car les grandes
faveurs c'est lui (|ni les dis|M>nse. • {Koran. i.\ii, ai.)
Voici (e cpie raronle KadI, lils de Kelii : . In jour, AIkI
Allali. Ids i\r Moral) [Uh de Taliil . lils d Alxl Ml.ili. (ils de
ZolNMr' vint me dénoncer Monça,iils (I'AImI Allah irdstle
llaçan, fds de llaçan, (ils d'Ali , comme \oulant exiger de
lui le serment d'investiture. Conirontés l'un a l'autre en pré-
sence i\r UiThid, le /oheirile dit a Monça : • \'ous agis«ie/
contre nous et vous Miuhaitier. la chut»* de notrt (hnasiif. —
(^ni flonr /'tes-xonK.^ • se Inirna à rr|H»ndie Moura. I.e Kha
life, pris d'une irré.sislihle envie de rire, regaitlait h* plafond
pour dissimuler son hilarité, jonupie Mouça, s'adn'ssant a
lui : • l'nncr de» (inivaut», lui dit il. »e même homme dont
CilAIMi KK CXI. 297
jjlj AjiA.£rv.^M*.« ul^ !iXiolj Jlij *Xj^ aj»^ (J^^ '-j^-*-^ aj >*iaA À-.,;
C w
vous entendez les calomnies ii mon adresse s'est révolté,
je rallirnie, avec mon Irère Mohammed ben Ahd Allah,
contre Mansour votre aïeul, et il a compose une longue
poésie où se trouve ce vers :
Lcvez-voiis cl demande/, le serment, nous nous liùterons d'obéir, car
ie kliaiifat vous appartient, 6 fils de Haçan.
" Sire, sa dénonciation ncst inspirée ni j)ar sa sympathie
pour vous ni jiar son dévouement envers votre dynastie,
mais par la haine f|iril a vouée à toute la faniilledu Prophète;
s'il j)OU\ait Irouverun auxiliaire |)our nouscomhatire, il s'uni-
rait à lui. Ce qu'il vient de dire est faux, cependant je le
somme de l'allirmer |)ars(Minent; s'il jure que j'ai tenu les])ro-
pos dont il m'accuse, (jue le i'rince des Croyants dispose de
ma vie! » Réchid invita Abd Allah à prononcer le serment;
mais, malj;réles instances de .Mouça, il chercha toutes sortes
de |)rétextcs et refusa. — >' Pourquoi ce refus, lui demanda
Padl,n(' pretendais-lu pas loiil a riieurc ([nil a\ail pro-
noncé, en te parlant , les paroles (pic lu ascitées? » Abd VIlah
répondit alors qu'il el.n'l prêt à l'airirmer par sci ineiil. Mouça
1Î9M Li..^ i'r.Aii'.iL.b D un.
xjyuuM *: AWi JÛ^ ^1 t_;:>\$'yû^ oT— «^' *-^^ •''^-=^' .-«.J»-»-
^j.Cj»-L» ^^-* wVx-j jvj»- ^»^a3jcM .x-«— ,»JI Jlv» J^^-*- jv»-*»lî
lui (li) t;i la friiriiiilo stii\aiit(> : • (Jiic Jo sois n'*<hnt à ma seule
puissaiirc cl a ma M-nle f«n<«', <ju«'je s«iis |)ii\r <lr o-llfs de
Dieu et livrr h moi-m(''mp, si ce (|uc j'ai dit de toi ii'e&t pa»
la vôriU'I • \1m1 Allali r('|H'ta ces paroles : • Dieu est grand!
sVcria Moura; mon prrc m .i riisci^nr, sur la loi de nos an
cintres juMju'a Ali, (pir l«* l'iophèle a dit : • (Juiron(|uc prt>-
iionic cette formule pour aliirmer un mens(»n^e, rof.'oit de
Dii'u son châtiment avant trois jours. > Je n'.ujam.iis m«-nli,
jamais je n'ai été accusfr de mensonge; maintenant, l'rince
des Oovants. me voici devant \ous et en \otrc |MHi\oir.
Faites-moi d'aliord panier à vue : si dan^ trois jourt il n'e*t
lien ani\ra AImI MI.iIi. (ils d<* Moç.d>, l<- Kiialile <lispo«er«
(!•■ m.i Ml*. • Urrliid dit a l'.idi : • (ion*lul^ Mouça et lelinis-le
chez loi , juxpi'a ce (|ne j'a\iM> a cette allaiie. • |-'adl ••clieve
aiiiM S4in n-cit : • Kn vérité, jr n'avais pas rm on- dit la pri« iv
de ïatr du nu^me jour, lnrM|ue j'cnlendit de liruyanles
clamenr> pailir de l.i demeure (I'AImI Allait; j'enxoyai aux
iniormalioii% : on mappril «pi il venait «l'être atteint du
ni M'iri'. K CXI. 299
M ^ f-
i wjf dJ^^i JL^I c^j'^ (i5^' ^Isjjb» A^lj AÀ^ c^s.-j.i^_j
djoudnm , que son corps se tuméfiait et devenait tout noir.
Je courus chez lui et j'eus do la poine à le reconnaître;
son corps était enflé coiDme une outre énorme et il de-
venait noir comme du charbon. Je me rendis chez Rérhid
pour lui apprendre la nouvelle; mais je n'avais pas encore
achevé mon récit fpi'on m'annonçait la niort d'Ahd Allah.
Sortant en touti? hâte, j'ordonnai de presser la dernière
cérémonie et de la terminer sans délai; je prononçai moi-
même la prière des funérailles. Quand on descendil le cer-
cueil dans la fosse, un ehoulement se produisit « I le cercueil
roula avec la terre; une odeui- intolérable se répandit. En ce
moment j'avisai lies gens cpii passaient portant des fascines;
je fis apporter toute la char*;*' et la lis placer dans la fosse;
mais elle ne fut pas mieux elavée et un second ehoule-
ment eut lieu. Je demandai alors des planches de sadj (l)ois
de teck) : on couvrit la fosse avec ces planches et Ton jeta de
la terre par-dessus. Je retournai chez Réchid et lui racontai
la scène dont je venais d'élre témoin; il «-prouva un grand
300 LK.s l'I'.AlUlKS DUH.
.Siy»- •'^r*^ **^'' C-«'>» À-J^O ^_J%>^' .^JlX». «X-ifc. i ^_^ ^«j \^yX£.
^j£ <_*i^.«i«^vî >_*^».=- .X> c u-fc-- . ..^»_» A^>^ ,î ^^'i ^^^->^ (jl
saisissonienl et m'ordonna dt* rrndrr la iilM'rU- à Moura el
dr lui doniMT tiiilli- 'dinars. Il jr (il appeler ensuite et lui
demanda jxiiiKpioi il avait ivnoncc à se ser\ir d'une des
lormules nsitres pojir le serment; Moura re|>ondil : • Parce
(pie lions avons coiiMMX»- dans notre l.imille «es pan)le> d Ali
noire airui : • Si (|uel(|irnn ^iorilic l)ieu en laisant un <er-
uuMit, Djeu se fait scrupule d'arcelercr son rliàliment; ndui
an contraire (pii, «lans un faux serment, n*voque la force
el 1.1 puissance de Dieu, est puni avant (ju'il soit (mis jours. »
< )ii a prelendu rependant tpie je Immos de eetle scène fut
V.iliNa Iwn AIkI Ml.ili, frère de Moura; c'est le même Vahya
qui, s'étant réfo^i»- dans leDedem, lut \en«lu par le chef de
ce pays .1 r.e,;<'iit de llethid, au prit de cent mille dirliems.
et mis a m<»rt. (Que Dieu lui fassi* misiTicorde!)
D'apre% un n"<'it dilTerent, car les versions ne s"a«c«iidenl
pa» et les narrations w s<int multipliées a let «-^ard dans les
traite» de ^énealo^'ies el les rhroniques, Valiva fut jete dans
une fosM- ou se trouvaient des lions (pi'on axait fait jeûner:
ce|MMi(lant . au iiru de je liéxorer. ils demeurèmil dans un
ciiAi'i riiK (AI. :<oi
^â&.l« (^J ^^HS^ (S^*^ ^'^^ «JtXJi caoV^b ^j>-Uj c:jJ>^^ <0^I
(j^ ^3-^-^ *^1 jt_«>.s>-l_j J^JUiJi uj^b i!5X_«^j J<x2.ji_j cjjjLXî
♦Xj»_5 Jb aJ! |6oJi J^J>\ A^Xc (j^ (jW^ (j^^ {ji j~^ jj (j*
coin et n'osèrent s'approcher de lui. Alors on l'enterra vi-
vant sous un pilier de maçonnerie et de pierres, Mohani-
Mied, fds de Djàlar (fils de Yabya, fds d'Abd Allah, (ils de
Ilaran, (ils de llaçajj , fils d'Ali), traqué en Egvpte, où il
s'était réfuj^ié, pénétra dans le Magreb jusqu'à Taherl la
basse ville, l.à il réunit un grand nombre de ])arlisans et se
distingua par la justice et la sagesse de son gouvernement;
il mourut empoisonné dans ce pays. Son histoire avec tous
les faits (pii le concernent se trouve dans nos Jardins des intel-
ligences, ou Histoire de la famille du Prophète et de ses émi-
grations.
L'an i88 de l'hégire, Réchid accom])lit son dernier pèle-
rinage à la Mec(|ue. On raconte (pi'Abou Bekr ben Ayyach.
im des savanls les plus éa)inenls do l'époque, prononça
cetle prédiction, au nionient où Réchid traversait Koulah
à son retour de la Mecque : «Réchid ne reviendra plus par
celte route, et elle ne sera jamais suivie par aucun des Kha-
lifes Abbassides cpii lui succ«'deront. » — Devez-vous cetle
3i)i i.i*^ pi;M!;irs ivon
Jl» J^i JwO -•-^J Jl» ^y<J Joli aJÙ J^# h^**il ^j^ «T>^l *i
i^ *_»Jij x»i>^ ^^ AAj j-Ji-t ^»>JI ;«-*^_^l Jl »<Xjo ^,'i-il^
pr/visioii à la ronnaisMuro du monde iinisiblppliii deman
fla-l-on. — <)iii, répondit Ahou IWkr. — K*t-rp nnr rt^vé-
Inlinn du riol ? — Oui. — DinTleincnl .ulrosséo à vous? —
Non, i'cplir|na \o dorlcur. ruais a Molianinicd 'sur tpii soil
!«• salut!) ri transmise pai- relui qui a p«'ri m ce lieu. • et il
«lesipnait de la main le quartier «le Roufali du Ali fut assa*
sin»'.
lin |H<), wtus je rej,MiP de i'terliid, inuurut Ali. iils de
ilain/ah Kisavi, proO-sseur do lecture roranique; il était
^urnouimé Ahoulllacan. Il avait accompagne Herliid a Uev
et mourut dans rette \ille. .Moh.immrNi , (ils de Haran Chei-
l>ani le Kntii. dont le surnom était Ahou Abd Allah, qui
•cro(npa|;nait aussi le Khalife , mourut et fut enterre dans
la même vilU- «le liev ; ».i mort inspira <le triste» pressen
timenis a Hi-ehid. parer- qu'elle se rapportait n un Minçe
qui av.iit Irriulile s«jn Mimuieil. — La même annei* vit mou-
iir Valixa. his tie kliali<l, (ils de Harn)ek.
Kn \hh, AIhI elM. IiL. (ils de S.ilili fil* d Ali. hls d Abd
Allai). Ids d'Vbbas. bis d'Abri Moultalib,. enc/>iii.if l.i rlis-
CIIAPITKI-: CXI. 30:i
J
JUi 'J^ï«^i_5 *X-JL lo^À- AAiûIi J_^X»- JvA3 4^ A,^l<X,i>-
j-3b Jlï ^^'Uy Jo JlJii Û_^- p5 ^î U \ùJ\ aUl Oy^ *i
,L;ràce de Réchid. Voici ce que raconte Ynnioul, lils de Mo-
/.arrà, d'après le témoignage de lleyachi, citant les propres
paroles d'Asmàvi : «Je me trouvais (rapporte Asmàyij au-
près de Réchid, lorsqu'on aniena en sa |)résence Abd el-
Mélik, lils de Salili ; il traînait péniblement ses chaînes. Le
Khalife, en le voyant, lui parla en ces termes : «Eh bien,
Abd el-iMélik, il me semble, en le regardant, voir tomber la
pluie (de sang) et l'éclair briller dans la nue; j'entends re-
tentir la menace du châtiment qui iera tomber des mains
mutilées et ties têtes s('|)arées du tronc. Doucement , enfants
de Hachem, doucement, la montagne s'est aplanie devant
vous, l'horizon chargé de noirs nuages s'est éclairci, tout
marche au gré de vos désirs; mais méfiez-vous de moi avant
l'arrivée de la catastrophe qui s'a\ance sur vous, rapide
comme un cheval au galop. — l'ant il dans ma réponse, de-
manda le prisonnier, que je me serve de la première ou de
la di'ii.iième flèche.^ — De la deuxième, dit le Khalife. —
Prince des Croyants, icptit Vhd el-Mélik, craignez Dieu
dans r»'\er(icc de voire pouvoir, ledonte/.-le en gnuver-
30.1 LE.S PHAiniKS i)OH
i_jj^ ^^ol ^^j ^UJLl .xa£ y *1 JLxj OsjUoJi ^Vax jJm
naiil h' !rnuj)(Mii (jii'il a roiilir a votro ganlr. Oui, 1rs mon
tajjncs se sont aplanies devanl vous aussi; la ( lainte et l'es-
péranre que vous inspire/, font battre tous les cœurs; mais
vous êtes, conime le dis.iil ]r fren* de Djàfar Ihii kil.d).
D.ins un lii'ii don» l'issue csl clroilr et difficile , où <'c!ioiicnt In parolt-.
In pcrsiiasinii et la \iolcncc
L'cicpliaiit fl relui (|iii le cnnduil , placés dans le iim nù jo nw Innt <
glissrriiienl ou s'i'u <!-lni^nrrnif>n( protnpli^nient.
Saliva, lils de Klialid le li.nniec ide. \nidant dccrediter
Alul rlMelik dans l'esprit du Klialile. dit : . AM el-Mélik,
on prélen<l que tu es un liomme dune haine iuqilaralile.
Difu proté;»e !•• Vizir.' re|>()ndit relui ci, si la haine esl le
»ou>enir des liienfaits et des injures (|ue j'ai rwjus, oui ces
deux cho.ses restent prav«'es dans mon cirur. • lU'chid s'adivs-
Mnt a Asmayi, lui dit : «Mets ces paroles par errit, cjr
personne n'a fait l'apitlogio de la haine aussi hien (pi'.Vhd el-
Melik. • Knsuite il le lit reconduire dans sa prison et, se
tournant \ers Vsuiâvi. il ajouta : • J'.m lec.urle plus d'une
CILM'irili; CXI. 305
^Lwl^i^ -iLi:^ yUrvA-u* (^\Xj». Jljj ^J^w^i ^j pTSiûvji ^Ji\
*-J*^^-J (JV Mr*^^ (j-c^*»-^! ^_jjjt.À^ .N-Slçw L,AJ iùLai^ »»Xj
A*ii l^ix> f^ci 4X1 sX^ijJl Jjli U,i «Xisri Jvï (j.v^^ Aji^j
*^:*.-«*p5 ci)-*' ».K-:>J-S> ^r^-5 ^'^ Oy^^^l J^-w-^_j «vSjLil
fois sa nuque, que je pouvais trancher d'un coup de sabre,
mais la crainte d'établir un pareil exemple dans ma famille
m'a retenu. »
Youçouf, fds d'Ibrahim, iils de Mehdi, a recueilli le récit
suivant de Suleïman le Khora(;;ànien, eunuque affranchi de
Réchid. Ce serviteur se tenait auprès du Khalife, qui déjeu-
nait à Hirah, lorsque le chef de cette ville, Awn l'Ibadite
entra, tenant à la main un j)latoiJ se trouvait un poisson très-
gras: il le posa devant Réchid en même temps qu'une sauce
préparée exprès. Le Khalife allait goûter de ce plat, mais
(son médecin) Djabril, fds de Bakhtiechou, le lui défendit,
et fit signe au maître d'hôtel d'ôfer le poisson et de le mettre
en réserve pour lui même : Réchid s'aperçut de ce mané'^e.
La table desservie et les ablutions terminées, le médecin
s'éloigna. • Réchid m'ordonna (raconte Suleïman) de le suivre,
de le surprendre dans son appartement au moment du repas
et de lui rendre compte de ce que j'aurais vu. J'exécutai cet
ordre; mais je m'aperçus, ;iu\ précautions que je vis prendre
VI. 20
MU) LKS IMlAlhlKS D'OR
V-A-lO^ àij>ij >^yJiOy* \^\yjJ. t-_>îwJUl ,j^ t_;'jUul JB |^^ j»>^il|
vi Jji>» Jo;-*.=>- J^l lOsJÛ Jis^ aXtuJI ^^ AxASj jL-)j! b.l..M
jLJj ii-*Ji iXjJ»^ f!^-* *^ W^*-^ "-^'^^ 'H'^ .v«iaj r^' — »>o
à Djt'ihril, (inil se {loiitnil di' la mission dniil j'élais rharpé.
Kn f'ircl, il se reiidil «l.iiis imc pièce de i.i maison d'Awn
ri ordonna (pron soi \ il le repas. l'ariiii les pla(s fii;urai( le
poisson en (picstion. Il se lit appoiier trois coupes: dans la
|)remicre il mit un inorccan dn |>oisson . (pi'il arrosa de vin de
Tizcnabail (c'est nn \illaf,'e situe entre Koulali vt kadvcveh.
riche en vignes, en arl»res, en palmiers et en \er^'ers; plu-
sieurs canaux dérives de riOuplirate l'arnisent en tous sens;
son vin est aussi renommé que celui de Koutroul)l>oul).
\pres avoir ainsi humecl»^ le poisson, il dit : • Noici comnu*nt
Djalttd le maniée. • Il mit dans la seconde coupe un autn»
morceau de |H>isson, sur lequel il versa de l'eau a la >;lace.
et dit : «Noici comment le manpe le Prince des Croyants
(«pie Dieu le plorilie!), s'il ne le mélange pas av«x: d'autres
mets. . D.iiiN l.i troisième coupe il mit, avec un morceau de
poisson, toutes sortes de viandes, du rôti. t\\\ haïra (frian-
diw*!») , de 11 s.iiice pirpi.inle . ries liors-dn-in re . en un mot de
CIIAPITHE CXI. 307
J^l \JsJi Jlij .^Aj *Lo \4jcU W--03 (^jvX^>3i^ iUfsMl j<Xi l^^S— J
[ij «Xi j#Î>vaJL *LII <îVS-^ <-r*-**J CJf*-*^i^ j-^' J^l -î^' J^^-V=?'
tous les mets servis il prit un petit morceau, une ou deu.x
bouchées seulement, et versa sur le tout de l'eau à la glace.
« Voilà, dit-il, le mets du Khalife, s'il goûte à d'autres plats
avec le poisson. >* Puis il rendit les trois coupes au maître d'hô-
tel et lui recommanda de les mettre à part jusqu'au réveil du
Prince. Après quoi, il attaqua le poisson el en mangea jusqu'à
étouffer; mais, quand il avait soif, il se faisait verser des
rasades de vin pur. Ensuite il lit la sieste. Le Khalife, en se
réveillant, me demanda des nouvelles de Djabril et s'il avait
ou non goùlé du fameux poisson; je lui racontai ce qui
s'était passé; aussitôt il se fit appf)rter les trois coupes. Dans
la première, celle que le médecin avait désignée comme sa
part et sur laquelle il avait versé du vin pur, on trouva le
poisson réduit en miettes, et liquéfié comme de la bouillie.
Dans la seconde, celle que Djabril avait considéiée conmie la
part du Klialilè o\ sur laquelle il avait versé de l'eau glacée.
'M)H LK.S PUAIUIKS DOK.
w^-^l *.i '> JyXS. j<\iù .Vf. '-M, _>^C«j i—A-J^-^ .v-iiw» ^^ )»>s*lî
lo iiu'ls s'i'tait gonfle an (lrMil)l«' deson volume primitif. Hans
la Iroisieme coupe, celle (|iii niilermail, au «lire de Djahril,
l.i portion du Klialile, s'il mangeait avec le |H)iss<u) (rautres
alimenls, les vivres selaient corrompuset il .s\>n exhalait une
odeur si infecte, (pu- llechid , lors(|u'il l'approcha , en eut des
nausées. I,e Khalife m'ru'donna alors de porter cin(| mille di-
nars à Djahril. el il ajouta : • l'ourrait-on me hianier d'aimer
un homme qui me fjouNerne avec celte priulence.^ • — Quant
a moi je portai < ette somme .î son adresse. •
\oi(i un autre récit du a Alxl Allah, (ils de Malik Kho-
/.à)'i, un des oflicicrs du palais de Kechid et le chef de sa po
lice. • Ui» envoxé du Khalife s»* présenta chez moi à une heure
on je ne n>ccvais jamais de messages, il me fit lever et
m'emmena sans nie laisser changer de vêtements; ce cpii
m'inspira une \ive fraveur. Quaiul nous h'unes au palais,
l'cirlave me pr«Téda pour prévenir le prince de mon arri-
vée. On me (il entrer sur-ie-rhamp : je Inunai le prmce
assi» sur .son lit; j»« le saluai, il demeura silencieux : j riais
chapitrp: c\i 3o<.)
Jl« <sUc J^iwj, w^iU -V^iL ««^^ jioj-:< ilU ^^L*M^;;>
oLÎI (^rîJ>.*0' <!di*l_5 yi*> (jJ (^^ c3-^^' (i:^^''^ A^l*»Jl (jKi-v)
^jij Jlssr' u ç^-yj^ JJ^ IàXo f.Uli --A-Ma-i (jl ^ Jjj 1^^
ji (j.Ji_J It-Ciï <^ <_^> (^>vj.-^ 3*^!; l4o J^>^_i:-il (J^-H^ ti^
(jv_^^^ ^-«' Jr*' ^-*-S ^->^ ^ c>..AJLj »;ç;X-C. -J^i — ^i
interdit et je sentais ma peur redouMer. Enfin il m'adressa
la parole et me dit : « Abd Allah, sais-tu pourquoi je t'ai fait
appeler en un pareil moment? — Prince des Croyants, ré-
pondis-je, je l'ignore. » 11 reprit : « Je rêvais tout à l'heure
qu'un Abyssin se présentait devant moi une lance à la main
et me disait : «Rends sur-lecbamp la liberté à Monca, fils
de Djàfar, on je te perce de cotte arme. » Cours, Abd Allah ,
el fais-le sortir de prison. — Prince, demanchii-je pnr trois
fois au Khalife, est-ce bien Muuça ben Djafar ([u'il faut
mettre en liberté? — Lui-même, me dit-il, \a-l'en sur
l'heure ledélivrerdesa prison, remets-lui trente mille dirhems
et dis-lui de ma part : Si tu veux demeurer auprès de nous,
tu seras traité coumie tu peux le souhaiter; si tu préfères le
rendre à Médine, la permission l'(>n est accordée.» Je me
dirii^H^ai vers la prison |)Our m'acquitter de ma mission, lui
me voyant entrer, Mouca se leva brusquement, pensant (jue
j'étais chargé de quelque ordre funeste, n Rassure-toi , lui
disje, le Prince des Croyants m'a ordonné de te mt tire eu
310 ij:s l'hAiiiiis D'oi;
jt JJ J^J»_, j^^ ^o _*;! ^r^-^JCi- JJ «_»il jU J^^Ual,
Jl o'j^'ûJi'l t_*.AjLa-l jl. ^r-'*^ >^ ki^J^ UJ-Aj ^Lxli w^jkxr»-!
Iil>rrl«* et il«' te domuT tix-iilc mille dirliems; en outre, il te
fait savoir (|iie, si tii veux rester auprès de lui, tu seras bien
traité; si lu |)n'fen's le st-joui (!«• Miiliiu*. lu j-s ahsulunieut
libre de t'y rendre. • Apres lui avoir remis les trente mille
dirliems et lui avoir ouvert les portes île la prison, je lui
exprimai l'étounemeut (|ue m'inspirait cett<,> aventure. «Je
te dirai tout, me npoiidil Moura. Le Prophète s'est pn—
senti- à moi pendant mou sommeil o( m'a parlé ainsi :
Moura, ta captivité est injuste; prouonre its paroles rt tu
ne eourlieraH pas eelte nuit «-u priv»n. • — O toi cpii m'es
pbis cher «pie mon |Mre et ma men*, dis-je au I'ri»phele,
ciuelle» sont ces paroles? — Il ajouta : • Prie en ces termes :
C) loi (pii rntends le» plaintes et devances toute chose, loi
qui revêtiras les os de leur chair et ressusciteras les moiis,
je t'imjdore par tes noms glorieux, je f'implon* par ton
titre le plus grand, le plus sublime, nom cache «l mysté-
rieux fpie nulle créature ne connaît. Dieu Imi», dont la pa-
tience est invincible, Diiii bienf.iisanl. dont les faveuis sont
CIIAP1TI\K CXI. ^l^
jl ^'_5 ^Jij»xil^ is-Co ^j «JJi^ ^^j-* 'r'j--':' ^^-^ j^r '^-=^3
«^'wLS'yî Jl*3 ^' a. S^ ^"^^ '*^ CJ-» C^-*-*^^ ^S-^^ l? '-^''^
incessantes comme elles sonl innombrables, viens à mon
secours 1 — Tn vois ([uej'ai été exancé. »
Hammad, fils tVIshak, fils cFIbraliim Moçouli, rai)porle
le récit suivant qni lui a été raconté par Ibrahim, fils de
Mehdi. «Je faisais le pèlerinage avec Récliid; pendant que
nous cheminions, je restai à l'écart et poursuivis ma route
à cheval, loin de mes compagnons. Vain( u par le sommeil,
je ne reniarquai point que ma monture était sortie du bon
chemin, et lorsque je m'éveillai, je me trouvai hors de la
roule sui\ie par les pèlerins. La chaleur était accablante el
une soif ardenle me dévorait. Bientôt je vis devant moi une
tente de nomade el une sorte de cabane au toil arrondi, ([ni
abritait un puils dans le voisinage d'un clutmp cultivé. Je
me trouvais entre la Mecque et Médine et n'avais pas ren-
contré un seul élre vivant; en examinant la cabane, je re-
mar(|nai (ju'un nègre s'y était endormi. Il s'aperçut de ma
présence, ouvrit ses grands yeux , rouges comme deux coupes
pleines de sang, cl se mil sur son séant: il était d'une taille
«olossale. « \nir, lui dis-je. puise pour moi de l'eau à ce
Ml LKS l'KAlIUhS IJ"0H
i5^' bl^ jyxe »_>ot», ,>l A2:3% -^i JJ:> ^ iH
^t^Jéui xx-ai; i^,ov. _».x*3 :i .% »i,L c'.:c^Ji i .i^L^
^ ».
SJo^ ^-fj-tA} JuSjlj ^jLjUi»5 ->X-^i 3 ^_y-««JI ^^«jj t -tTr -^
puits. • Il sf mil .1 r«'-p«'lrr nirs p.irolos Pt ajouta : «Si tu as
soif, mets pii-fl .1 tiTK' «'t bois. • l.f rlir\al (In prix t|tip je
moutais rtail rrtif «-t prompt à sVinportrr; je n'osais des-
rendrp i\c pour (pi'il m» sV'< hap|)àt; jo le fraj>pai à la télé
(I iiii coup (le fouet; ensuite ayant rerours à mon talent de
rlianteur; (jui no m'avait jamais été plus utile rpi'en colle
rirconslanco, j'élevai la voix et entonnai la rhanson ;
(O mes (Irut cnmpa^'non») . »i je meun , tlopoiet mon corp iian« la
Traiche prairie d'Krwa et donnct-moi à Imirc l'eau du puiu d'Orwali.
1^ e»l un rampi-nieiit |>riiitanier prf» li'Adjadj el un campemrn( d'rlë
pr^» du l'Ii&lf au dr KouIm.
Son eau, lirdc prndanl iliivrr. fraîche pendant ïiii, bnllc comme la
piriite loue dam lea li^nèhrr» de la nuil.
Alor» IVm lave leva la télo et me dit: • Oue pn-fen'/.-vous,
«le l'eau simple, ou nielant;»'*' av«T le lairiA (tisane de grains
ou de fruiK J» • — Je lui njïon<lis que je la voulai* avcr ce
melanj^e. Il prit une gourde pleine de «oiriA. tlont il \ersa le
rnnienu dans une écuelle et me l'oirrit; puis il v frappa la
fête et 1.1 poitrine en rriafii • Oh' que mon .s«in est Itrii-
CHAPITUC CXI. -Mo
^ t-
i\:>\^ i i-f*-^\ sijUi^ s\j>y^j<s j.s»~\y J_^<j_j ftjOs-oj x^\j ^^
(ji ^^y L» JlJJ aJ; ^^^^^i uioj-^^ i^>^jj' lji_5 j:>j J^^ L»
JI w^-vAajJi AAÀiis <_>-i;da:i Ui ji^-o L> JUj <_^ Jwxïi ^JiUtj^
U vil-iL-L-i ii^ 4>S| vi)Uj J.A». J S<i fi^ iil-ii (^ (^LÀ_i_5! yl
.-oiiki *UjOi i jviù sUx* ^^ ^V<^ /©JcJ! sis-ô (j.* j)\^-^
laiit! Oh I que mon cœur est en flammes! ÎNIailre, chantez
encore et je continuerai à verser. » Quand j'eus achevé de
boire, il reprit : « Maître, vous êtes à plusieurs milles de la
route; je crains que vous n'ayez sfjif; je veux reni[)lir mon
outre que voici et la porter devant vous. » Je le lui j)ermis;
il reinplil l'outre et se mit à me i)réc(''der en saulillanl, sans
jamais manquer la mesure du chant. Sitôt que je m'arrê-
tais pour re()rendre haleine, il venait à moi et me deman-
dait si j'avais soif; je continuai ainsi à lui faire entendre la
mélodie du désert {nash) jusqu'à ce qu'il m'eût remis sur
le hon cheniiii. «Partez, me dit-il alors, (|ue Dieu vous
garde et qu'il vous conserve les dons précieux dont il vous
a condilé I » Tel était du moins le sens de ses paroles, cai il
parlait dans sa lani^iic harhare. Je rejoignis la caravane;
Réchid iufjuicl de mon absence avait envoyé à ma recherche
dans le désert des courriers à cheval ou montés sur des
dromadaires; sa joie lut grande quand il me revit. Dès que
je lui eus confé mon axfnfmr. il oidonna qu'on lui amenât
31'l Lh> PIlAirUKS DOR
XÀoiXXy .'CU (;^ aI ^r'^}) ^é*^ ^^SJi i<yJtx£o i_^-M.i'l ^^ «-»-4j
JLiLi_yr>-^l^ ^JU» *1 J'JU va;»- LjJUXj Awêl^- Aj»>o [J^^ \^yi
11' Hoir; pou {l'iiislanls aprrs, l\'s<lavr ôtnit «Irvant lui :
• \nii. lui (Innanda l<- Klialilc. p<nir (pu-l i)hjrt hrûlc ton
fU'ur .•" — l'our Maimouiial», SciLjnoijr. rt-poiulil Ir nrgn*. —
Kli|U««'.sl M.imioiinali? — I.a lillr de llalK-liyali (rAI)y>siiU').
— Oiu'IIp llal)(-|ivali ? driuniida K- piiiirr. — La lillo de
Hilal. Hi-cliid le lil iiitciro^'ir ilaiis sa laiiu'uc malrrru-llr:
il .ipptit alors (|U(' (cl lioninu' appartciiail aux liU dr Di.'ifar
Tayynr, v\ (pir la iJf^'rrssr (pi'il aimait «tait au senicr ilfs
dcMondanb de llaran, (ils d'Ali. Il \Midiil arln'lrr reltc
rsriave; mais srs maiirt's rt'fuM'rcut d'ei» rt-crvoir un prix
c|ui*l(-iui(pir rt rolTrirciit au Klialilc; puis il rarhria \v noir,*
pt le maria à sa Im-IIi-, apre^t les avoir alTranchis l'un et
l'autre; en ouln? il lui donna deux jardins fruitiers pris sur
»on domaine île Mmline, et trois cents dinar»
11)11 e^-Sanimak m* preM-nla, un jour, ehe/. herliid; de-
vant le Khalife une colomln' pirniail des ^'raines. Het*liid lui
onlitnna i\v d«-p«Mndii> cet oiseau en ipn-hpies mots. • H
vmhie, n"(»rit le |M»ele, «pi'elle regarde a traxers deux ruhî»;
«pj'ellr pique le grain avi-c deux |mt''->- «•• «|ir«'n<- ik.th lu' vnr
cil \i'ri"i;K CM.
;ii5
Ji L
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c:>)i
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(J: — S— ^ ^
(jV-iLjyjL. (j^ Jj — s=* Sj bb 1 <£>\j jj
(jv — jj — !j^! — XSl^ ^^ — * *-j i (j*(1_jLj^! «,.=»- »_j'
C:J>r — * — »^ — =?;>-^^ o'-? L^— ^ u**^— ^ ^ — t^ — ^^
-L^
> ^^
(_*.;:i~.j
deux cornalines. » On m'a citi' aussi cette description, duc à
un autre poète :
Elle gémit d'une voix plaintive à l'annonce du départ de son compa-
gnon cliiri.
Un coliior, ariundi coiimn' la Icllro uoun et coloré aux extrémités,
orne son cou.
Il semble qu'elle te regarde à travers deux niliis.
Les deux cavilé.s d'où sortent .ses gémissements ressemblent à deux
perles,
Et ses deux pieds à la llcur d'amarante.
Derrière son cou, deux plumes se frisent comme des boucles de che-
veux;
Ses pattes sont colorées roiiiine deux brandies de corail;
Et deux bandes noires sont lissées aii-dcssns de ses ailes.
La couleur de sou pluniai,'o, entre l'extrémilé de ses deux ailes, est
celle du paon.
Abrilec sj)us la feniliée d'uii bora'.'c , ntraile paisible.
Lh.S l'KAir.ll.S I) dli.
»Xjv£ ^ l^Xjà /(^^ ^>^V*^^ '■^*' *^-^ •*'-*^ l^>^* ijr— j^w«i_-L!
Klle pleure m compagne ; le d(^»îr et l'ab^rnre excilent s«t |^nii»*e-
hllc \h plt-iiip MHS r<j>a(j<lrf <!<• lariiir»; ^^s p]Ul)i^r<'^ rr^triil m-cIic» ,
Kl rllr iif roiin.iit pa* lr lanl «ionl ou jc sert pour colorer lc$ ycui.
M.t.iii, lils (Ir /aïdali. vint m prcM'nrr de R<Vhid. qui
avait «(Miru du n-sscntiinnit ronlrn lui. ('.Minrno il niarrli;ii(
à p(*lit5 pas, le Klialifi* lui dit : • Kii vérité. Maan, tu as
\ieilli. — Oui, sire; mais c'est à voire service, n'-pondit-il.
— Il l«' reste encore de la vifjueur. — Klle vous apparti<-nt.
sin*. — Tu es un iiMuinie hardi. — C.onlre vos ennemis,
l'rinre des (>royant.s. • — Le Khalife lui pardonna et lui
confia un gouvernement. Lu dé\ol de Ikisrah. AImI erllili
man. fds de /.eîd. à <|ui l'on rapportait ces paroles, s'écria :
• I^e malheureux, il n'a donc rien laisse à son Sei);neur.' •
— Ce même Maan . (ils de /.aidah, n'-ponilit . un jour, a He
chid. qui lui di.sail le tenir en leserve (tour une mission im-
|M>rlanle : • Prince des ('njvants. Dieu m'a donne. |>our \ous
s4M\ir, nri ru in riim nli- il<- (ti'-vinii-ini'iil iiiir iii.iin ti>n|()ui>
CIlAl'lTRl'; CXI. .'H7
»Xjj^ P^^ ,:^ V'j^ ^'^ (J^ J^-^^ J^-A-J c^^ y'^ J^Ovi:
,^^i.a► âJvii Jjl l^i >XXJ| Jlxi -lJl>3 <--VO_J *UjJij J'OJu-.aJI
J-*-«^ cAsï J-=?-J >C '*^' («>-*J iv-.i-J^«^. JV**"'^ (JV^'*^^ ^m' W
Vièjiai^ c_>,LJuJj IJèjUoji Uki *Xi_5jl;_;^ *jjv.i6 l^yA^j.-» ^^â\
prèle à exécuter vos ordres, une épée dirigée contre vos en-
nemis. Faites-moi donc connaître votre volonté. » On a attri-
bué aussi cette réponse à Yézid, fils de Mezied.
«.le me présentai, un jour, devant Réchid, raconte Ki-
sayi; après lui avoir olTerl mon tribut d'iiomniages et de
vœux, j'étais sur le point de me retirer lorscju'il m'ordonna
de m'asseoir. Presque aussitôt la foule des courtisans s'éloi-
gna, et il ne resta qu'un petit nondire de favoris: » Ali, me
dit le Prince, fe plairait-il de voir Moliammed et Alul Allali.^
(Kmiii et Mamoun les deux fils de liéchid.) — Prince des
Croyants, répondis-je, je ne puis éprouver un plus vif désir
ni une joie plus grande que de savoir combien Dieu vous a
béni dans ces deux enfants. » Il ordonna qu'on les amenât.
Les deux jeunes princesse présentèrent bientôt, semblables
à doux étoiles du lirmamenl, cbarmanls de douceur et de
gravité : ils s'avancèrent, les yeux baissés et d'un pas lent,
jusqu'au seuil de la salle. lÀ ils adressèrent à leur père le
salut roy.d, accompagné des vœux les plus éloquents. Ré-
;j|« l.K.s PHAiniKS DOIl
00:^, ^,^0^ \'^y •^^^'^ Jr*» -"^^ J;^ ^j^
rliiM IfMir <lil cl'approrhrr ri sur son onln*. ils so placrront.
Mnli.iniiiunl à sa droili*, AIkI All.ih à «i ^aiirhr. Il m'invita
alors a Inir faire rt'rilrr (1rs passaf^ps du Knran ol a leur
adresser (|Ur|r|ues (pieslions; ils répondirent à toutes de la
nianirre la plus satisfaisant)* et sortirent de ri'|)n'uve avec
sucres. HiThid était enrlinnté et ne dissinudait pas sa joie :
• Ali. me (lemanda-til. cjue dis-tu de leurs proprés, cpie
pr-nys-tu de leurs réjxmM's ? — Sire, réj>ondis-je, on jM'ut
dire d'eux ce c|ue disait le poète :
Je *oi« (Irui ««Irr* dr ptoin-, elro» rtmcint nr* >lii lliAlif.1l. qtipin-
lHrlli«»«>ol lin parfum ii<> iioblf>«M> rt une nnhir onçinr.
• l'iiiic-e tU's Croyants, ces deux rameaux sont nés d'un
noM»» tri>nc; ils ont |>ouss4- dans une terre fjTonde, ou leurs
rarin(>s s*m\ vigoureuses, ou une M've al)ondantc les nourrit.
Fils d'un \wxv illustre , tout-puissant, «l'une science éten-
due, d'uni- viijew immense, ils n'*pnen»nt avec la méntc
justi«e: ils briljrront «le s«»n «Tiat. parleront wm langage et se
(i)-velop|MTnnl sius son lieureuM! influence. Que Dieu les
rrndr la joH- il»- Irur |M're " qu'il piolonue leurs |ours v\ rr\\\
CHAl'll'HE CXI. .UU
^_^jj^j U» w'-«J (•_»--*^J *KJLi_5 ^7-::^' O^^ vii^^Xj CjJXj
wô»>Ji wvji_j-À_j ;t_sJvw«^ ii-jj^-jf k-A A...it ./o CJ^~-î_j
v>»*Jil A-xiâj o^-*->J' iy^-^ L£6J^.«.Aj (:j:r=»- cJ^-*-J» c>^^
(lu khalife pour le l)()nlK'ur do la iialion I >> Je leur deman-
dai après cela s'ils savaient par cœur quelques poésies an-
ciennes; ils me répondirent alfirmalivemenl, et Moham-
med commença ainsi :
»
Pauvre, j'ai la pudeur de ma pauvret»^; riche, je mets ma forliinc en
commun; j'écarlo. ceux dont li> raiaclère nVst pas conforme au mien.
Je lais (le ma rirhess»; le honclier de nuMi honneur, ol c'est à mon mé-
rite seul que je dois ma supérinriti'-.
Abd Allah récita ensuite les vers que voici :
Elle se liàte, dès l'aurore, de hlàinrr In ronduite; mais elle hlàme ce
(lu'elie ne conuail pas.
Le roi de lunivers a tout pouvoir sur moi; .seul il accorde le bonheur
.1 (pii lui plait.
Que d'autres se njoiiisM'iil de l'inforlnue (d'aulrui ), ou gi^missenl sur
les rigueurs de la destiiire;
Moi j'ai pour me défendre une lance terrible dans la mêlée cl qui no
se laisse pas facilement briser.
«Je n'avais jamais vu parmi les enfants de Khalifes, ces
j rameaux d'un arbre Ixiii, deu\ jeunes princes à la répaifie
320 LKs PU \jim:s doi;.
r
*UwJi »j:>bi^ i_-»Jyj^ *Uax.'l 5^ Jsj^ ..^ (^1^ J Jb ^^ J^l
Jouu_5 *U»»xJl jaju-o ^_<j^^^ 'vjyj v^Ji "r^ ^ (*^ Lf,-j •>''-*-'
j i»^^i '^L<i.:>-i'l ^_^ ^ÎJi ^^v^.'» *^^«.,Jjl ^,^jL*» diXr^^ j^-aÀJI
i ^;; ^^i) ;j^-^>ii j->^l L, OJ^ ^,^1 ^Jb j_^l :>.M:
plus |)rorn|itr, an l.iiigagr plus élégant, <-t plus aptes a mon-
trer re qu'ils savaient, (pie les deux fils de Héchid; aussi je
lis pour li-nr bonheur mille \a'ux auxipiels le-ur père s'as-
socia par le mol ainrii. Il les attira sur son rœur, les tint
longtemps embrasses, el, loi*squ'il les laissa, je \is que des
larmes avaient r(»ule sur sa poitrine. Kniin. il leur permit
de se retirer, et. aj)res leur départ, il se tourna de mon cVité
en disant : • Il m»- sfnd)le vous \oir, V(Uis el ces deux en-
fants, lor»(pii' l'arrêt du destin s'accomplira, lorsque la fata-
lité descendra (\i\ ciel «'t que le terme assigne par le livre >era
arrive; l'unirui cessera «le régn<-r entre les «leux fn-res, ils
seront <livises (l'interéts et deviendront ennemis. I.i-ur hosti-
lité fera couler des Hotsclc sang, la mort «tendra ses ravag«*s.
l'honneur «h's femmes sera foulé aux pieds «-l le ln*pas sera
un objet d'eux ie pour ceux «jui sur\ivroul. — I'rinc«> «les
(Croyants, demandai-je a Ile<hid, esl-ce la l'arrêt «le la
destin»»' «pii a pr<>sidé a leur nais,sanre, esl-rc uni* pré«lic-
lion faite a cette eprM|ue au Khalife? — Non. me répon-
dit le IVince, c'est une sentence inexorable transmise aux
ClIAPITUr. CXI. .Vil
j)j<:^IId^ A.l3^.*wwyo ^A_Lft vJtXj vAAii -jykÀJ» **^j XttJù iiL^-o
-!i.VjS| ^'_j-« 5j-*^^ (^*MJi ^_^i._j jlx,<iNi »3_;_jjwiJÎ AiwC»
^^W -C'Lùw« /<sIàj«>l-J S*>^i«.^ Ajljjji i ^\ jij^i AXÀ^oij Si^jj
LûLl S*X_ajL> «Jsoiî Uns* r<\-*^-« o«-j|j ^i A^cUw dl.J .ivJt ^%
savants par les légataires (les Alides) el à ceux-ci j)ar les, pro-
pliètes. «
Le grammairien el-Ahmar raconte que Réchid le lil ap-
peler pour lui confier Téducalion de Mohammed Emin.
«Quand j'cnlrai, dil-il, chez le Khalife, il me parla en ces
termes : « Ahmar, le Prince des Croyants te confie son sang
le plus précieux, le fruit de son cœur. Il te laisse pleine
autorité sur son fils et lui fait un devoir de t obéir; sois à la
hauteur de la mission que le Khalife t'a donnée : apprends
à ton élève à lire le Koran, enseigne-lui les traditions; orne
sa mémoire des poésies classiques; instruis-le dans nos
saintes coutumes. Qu'il mesure ses paroles et sache parler
à propos; règle les heures de ses divertissements; apprends-
lui à recevoir avec respect les anciens de la famille de Ha-
chem qui se présenteront chez lui, et à traiter avec consi-
dération les chefs (jui assisteront à ses réceptions. Ne laisse
point passer une heure du jour sans la mettre à profit pour
son instruction; ne sois ni assez sévère pour (pie son intelli-
gence dépérisse, ni assez iiidnlgcnl puni (|n'il s'adnnnr à
S'1'1 ij:s i'Haii. ii.s no h.
ik_>_J^^i^ «_)wjJj w».«Li.\»i U '""^jpj^ .xjD'j. «.lytll J^^-,-0
^UJl jUjci (jl JUljj ^)jiJij a.x-«Jj j>-Jjô l^l>i ^lî
4^ AAiT^jr., lo^ ii>-JLj Jj-> io L>.»iai^ -Vw^l S^^^aj^ pU
i.
hùs.=^% -tfy*-J Ajii icô'ot,'^ _jL-.'Os-l! ^j^j-Lij ^^j j»^l ^l^'i*
^^ JL« aWI v^-<5. ^ Jyuj U Je SvXr- sj^^ aos.^ ^•'-=*"»
la |)ares.sr el s'y acroutimir. (■r>rri<,'r-lr, aiitaiil t|nil dt-jx-u
(Ira (l<* U»i,(MH'n»|)l<)yaiil ramiliéet la doiireiir; inaii, si elles
n'ont pas (reflet sur lui, usede sd'NÏ'riti^ et déploie ta ri;:ueur. »
On raconte (pie le poète KiOniani prononça devant Ré-
rliid tine liar.iii<,Mie dans laipielle il ne ressa d'exalter le iné-
I ilf (!•• Mitiiannnrd llniin , en exhortant le khalife à renou-
veler en laveur de son lils le pacte de succession. Quand il
eulccss«'de parler, le khalife lui dit : ' Uejouis-toi, ( )niani .
Mohanirued sera nitin successeur. • — (îràres vous soient
rendues, Prime des (Croyants, n'|MMi(lit le poète, ma joie est
celle de la prairie ([ue la pluie frconde, de la femme stérile
qui devient mère, du malade «pii. apn s une doidoureu&e
mal.idir, rrtroiixe la vint» . Mohammed est un prince incom-
parahlr. (pii saura drfcndr»' sa gloiir et resM'udilera a son
airul. • Le khalife lui demanda ee (|u'il j)ensait d'Alnl Allah
(.Mamoun . — IUjii pâturage, r<'pli(|ua Omani, niais moins
bon (pu* le tddaix (voir la note du texte). H'ihid M>urit :
• Maudit \ial»e, dit-il. rommc il sait aiguiser les désirs!
Quant a moi. \rai Dieu, je retrouv»! rlie/. MkI Mlah la sa-
gevse rner^icpir de MauMiur. la pii-le dr Mehdi. ia fierté
CHAPITRE CXI. :i2:i
Jyù Lio! Aj (^j-s^\ ^^-^J.^ (Sj-^^ ?'-^'-*^-3
d'Rl-Hadi, et, si Dieu me permettait de lui trouver une qua-
trième analogie (c est-à-dire avec le Prophète), il me serait
facile de le faire. »
Voici ce que raconte Asmâyi : «Me trouvanl auprès de
Rèchid dans une de ses réunions du soir, je remarquai chez
ce prince une agitation extraordinaire : tantôt il s'asseyait,
tantôt il se couchait; il répandait des larmes et murmurait
ces vers :
ConGe le gouvernement des serviteurs de Die» à un homme sûr, stable
dans ses projets, sans faiblesse ni avarice;
Et dédaigne les propos de ces esprits mobiles qui ne comprennent pas
ce que le peiij)le lui-na me a compris.
En entendant ces paroles, je devinai que le prince méditait
quelque projet important. Bientôt il ordonna à Teunuque
Mesrour d'aller chercluM- Yahya; quelqiu^s instants après,
Yahya était auprès de lui : « Père de FadI , lui dit Ilérhid, le
Prophète est mort sans faire de testament : l'islam élait alors
dans toute la force de sa jeunesse, la foi venait de naître;
l'union régnait parmi les Arabes nuxquels Dieu avait accordé
•ji .
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la >••' m in- ,i|>n>, II- |»<-ril, la i^loirf apn-s rahaivsrmrnt. Mais
( (• |)<>ii|)lc iu> tarda |>as à r<'iiii*i' Abou Brkr, <*( tu sais c<> (|iii
arri\a a crttc « jioquc. Al)i)ii lirkr ayant ninis h* pouvoir à
Omar, la nation le rcronnulct accepta son nouveau Kli.iUre.
M.iis Oni.ir conlia le i lioix tlo son siiccessi'ur à une conunis-
sion (leliixTâtive, et lu n'ignores pas (|u'à la suite des dis-
cordes civiles l'autorité sortit des mains (pii devaient la
poss«'(|er. Je veux. (|uant a moi. ifgler ma surcession ; je
veux l'assunT a un homme dont j'approuu- la conduite e(
dont j'estime les actes, à un hi>mme (|ui, j'en suis sûr.
gouvernera iialulement, sans <|u'nn ait à n>douter de sa
part ni |>usillaniinite ni faii)lessr , je veux parler d'Mxl MIali
(Mamnun . Cepi-ndanl l«'s suiïrapes de la lamillede liarlirm
inclinent \eis Mohammed, mal;;ie l'assujetlisM^iient de ce-
lui-ci a .v's pasMons, a jm's capiiccs, (|ui sont sa seule régir
de (iMiiluile, malf;ré la facilité a\i>c laipielle il priMligue m
fortune et associe le» femmes, et jus(|u'au\ (^clav(>s, à ses
devM'ins. Au contraire, ,\l>d Allah ne mérite que tics elo}(eA;
Min jugement est solide et les afTaiiTS les plus ini|Mfrlantes
CHAPITUK CXI. 32r>
». ' ♦^ . -
JUi ^àJî oUkJ ^ijJt tiJ;^xx> aX51 <X^ iii.jU l^-3_5 IgJ^AàJ
»K.t£ fj\ (^ ^^V^'^ J^' Cs''^^^ C^'^*' ^^.^ iJ>IilÀ-o_j A.Ai».Lc<)
Ml
(J-. A;Cjj.ii_5 ijl>*î' ^''HS'îj '^•^V*- '«^^ cUj! 4.:A.ÂAaji U c^JUj
peuvent lui être confiées. Or si je témoigne mes préférences
pour lui, je déchaîne contre nous la famille de Hachem; si
je fais de Mohammed mon unicpie héritier, je crains que ce
choix ne jette le Jrouhh» dans l'Etat. Fais-moi connaître la
manière de voir dans cette afTairc, donne-moi un conseil
dont le mérite cl l'ellicacilé seront reconnus de tous, cai- tu
es, grâce à Dieu, un homme de bon conseil cl d'une rare
pénétration. — Prince des Croyants, répondit Yahya, loute
fault^ est excusable, toute erreur peut se réparer, excepté
celle qui concerne la succession au trône; car une cireur de
ce genre est pleine de |iérils, niir faute j)arcille est sans le-
mède. Mais ce n'est ni le moment ni le lieu d'eu déli!)érer. ■>
Le Khalife comprit que son conseiller voulait l'entretenir en
particulier, et il ni'ordonna de me tenir à l'écart; je me
levai et allai m'asseoir dans un coin d'où je pouvais entendre
ce qui se disait. Ils entamèrent une longue discussion et leur
délibération dura toute la nuit ; ils ne se séparèrent cju'après
avoir décidé (pie la couronne passerait à Abd Allali après
Mohammed. » — Oumm-Djàlar (Zobeidah) vint, un jour,
32G LKs pi; \ii'. ii-:> non.
>Xa£» ic--Jt jjjol «_AjJ» jt J'^=>-^t ^Luifct^ J'Jjilt ^y*-iji\
U'
^\
clic/. Rô»hi(I v\ lui tlil : • \ ous êtes injusio pnvfis \otrr lils
MoJi.iiiuiK'd; \<Mis lui donne/, le f»ou\<'rn«Miient de l'Irak et
lui refuse/. sid)sides et pim-ranx, l.indi> «pie vous arcord«v.
trtul rela a son Irère Al)d .\llali. — Oui es-tu, lui npnndit
U<rliid. pour discuter nos actes et juper nos aj,'«'nls? Jai
donné a Ion lils un f^ouvernement paisililc, cl a Mm! .\lial»
lin pavs «'Il «'Int de '^'iierre; or le < lii'f d'iine province hostile
a plus besoin de Iniiipes ipic le < lief d'un <;ou\ei nenicnt pa-
cilir. D'ailli'iirs c'est ton (ils <pir jr rcdoule pour Mxl Allah,
mai» Al»d \llah ne scr.iit pas un danger pour ton lils. si
celui ci v«-iiail ii être proclame. •
l-.n l'anncc 1 8r>, Hcchid lit le |M-lerinaf,'e avec .ses deux
hi-ritiei^ presoniptirs, Kmin et Mainouii; il ntlit^i-a h*s deux
chartes rpii reliaient h^i droits, des deux frenvs et les fil
Mispentite A II Kaahah. Ihrahini .Nakhàyi raconte que l'acte
tdinha par tcirc au montent ou on le hissait sur les murs du
temple : «Je me dis «n moi nu-nie. ajoute Ihrahini. de
même que cet ri ril est Ifunhe axant d'être arlKu»-. de même
fcii' K.N lit. ..'/v ..ii.iiiii .1 .«\ant dairiver a son terme. • —
CllAI'll'KK CM. :V-i7
Sj^.xj iyij cK?*>^ vj-* ^^^j *-*^bj '^''-S*^' ô tj^-f^'j ioY-iiJi
Jyij j,:i>_5
^.vXJl ^^ lÀi^ »Xi yLjLjiJÎj ylc^LÀJCj (j!5A.^wji^ LLiij v-**^-'^
wouji Î*>^-Jj ^ oiX^ W-^ i litiX-j JJi J-xJ 4p^>. 4MI
Voici aussi ce que rapporte Sàïd , fils crAmir de Basrah : « Je
faisais le pèlerinage cette année-là; or le public était fort
érnu (le Talfaire des chartes et du serment prêté devant la
Kaabah. Je rencontrai un Arabe de la tribu Hoded qui
conduisait son chameau en chantant ce vers :
C'est une élection dont les promesses seront violées; c'est une pierre
dont l'incendie va s'allumer.
— « Malheureux, m'écriai-je, que dis-tu là.^ — Je dis, ré-
pli(pia l'Arabe, que les sabres vont sortir du fourreau , que
la discorde e( les dissensions vont déchirer ri'jnpiic — Com-
ment le sais-tu? lui dcinaiidai-je. — \ois, me dit-il, ce cha-
meau qi:i demeure immobile, ces deux hommes cjui se dis-
putent, ces deux corbeaux qui se vaulrenl dans le sang. \ rai
Dieu, cela finira |)ar desguerresetdescalamiiéspuMiques! »
On raconte qu'lùnin , nprèsavoir prononcé le sermentcpie
Réchid exigeait de lui, allait sortir (k* la Kaabah, lorstpie
Djùlar, lils de Yahya, le rappela et lui dit : «Que Dieu te
mautlisse, si lu trahis ton frère I " U répéta trois fois ces pa-
roles et, chaque fois, il lui fit redirr son sermenl. Telle fut,
32« LKS l'i; \ii;ii,> DOi;
»■ *
«_pw A_»vJÎ'' -•'Xi^ ^,'v^^l,-3^ 3sXj»-4 jj\<^^ ^^ ji ^^>S^y ^v^^-^*
f -^ -
(lit on, la «aiisrdr la liaiiie (|nc Oumm D'i.'ifar conrni roiitn*
le lils (U- Yahva : rctir primcssi' fut Avs lors iim* tirs pre-
mi«T<'s à proMiqucr If lossoutinirnl du Khalife rt à Itii ins-
pirer la condaniiiatioM (!<• <«• la\uii.
Kti l'anni-t* iS- di' riirijin', lUrliid lit r«*connaitre son
(ils Kacrni rn «ptaliti- d«* sucrrsM'iir d«' Mainoiin, a\iT ccltr
riansr (pic Manioiin , une fois investi du khalifat. diriderait
en dernier ressort s'il dexail conlirni«*t Kaceiu dans ce titrt*
ou le lui eidexer.
Kn relie nii'me année 187. mourut Finiad. lils de lyadli.
«urnnmnK' Ahnu AU. Ce docteur, m* dans le Kliora(^an.
>int a Koufali, où il suivit l'cnseif^ncnienl de Mansour, lils de
Montaniii et d'autrrs tradilionnist(>s. Knsuile il m* voua au
culte de Dieu et w rendit a la Me(cpie, nu il résida jusqu'à sa
mort. Noi( i une anecdote racontée par .Sofian , lilsd'ONaiiiah :
• l.e Klialile I\rcliid n/1us .oaiit fait ap|H'ler. nous allâmes
che/. lui ai compagnes de K(Hlad, i|Ui s*a\an«;a le dernier, la
|élerou\erte de son manteau : • Sdian. me dit-il, lequel de
rr% homniii» r*l le Klialile^ — l.e voici. • lui re|Km(li»-je en
cil \i>rn'. h CXI. :i2«j
j^« viJOv^— ) x_^^l »*>^j^'«l ^»K_I <^r>.^l Qjw»-»- b c:^! *i
^_f*5l^ Ijolrs- I4J i^'3 C:^!-^ '^ L^.lojtlj liûjs.iw! J^ss:<^j y^
ki^i l*Xi& Jji'^ kXjLj^ ^aJI^^jJI!;, .X^/JI AJb ool ù^
jjrt^^ UjfcVUA^ iijvKXJ wJUo J,^ ^ (^ (jjJ (^,JiM-< QJ <_^ ^t
désignant Rrcliid. Il lui adressa alors les paroles suivantes :
Il Toi qui es beau de visage, toi ([ui tiens dans tes mains et
sous ta responsabilité le gouvernement de ce peuple, un
lourd fardeau pèse sur toi. » lléchid ne put retenir ses
larmes; il fit donner ensuite à chacun de nous une bourse
d'argent, (jue tous nous acceptâmes, à l'exception de Fodaïl :
• Père d Ali, lui dit le Prince, si tu ne crois pas devoir gar-
der cet argent, prends-le pour exonérer les débiteurs, pour
nourrir ceux qui ont faim, j)our vêtir ceux qui sont nus. » —
Cependant le saint personnage persista dans son relus. Je lui
dis en sortant : « Père d'Ali, tii as eu loil de ne pas accepter
cet argent, lu aurais [)u 1(^ consacrer aux bonnes œuvres.»
Mais lui, me [)renant par la barbe, me répondit: «Père de
Mohammed, comment foi, le docteur de cette ville, toi dont
tout le monde admire le sa\oir, |)eux-tu commettre une pa-
reille erreur.^ Si cet argent eût été IWen acquis pour être dis-
tribué à ces gens-là, j'aurais pu moi aussi l'accepter. »
Mouca, lils de Djàlar (fils de Mohammed, (ils d'Ali, lils
de Huçem , (ils d'Ali, lils d'Abou Talib), mourut empoi-
:«() LES l'IiAlUIE.s l) OU
*W»»I d u'-y^'' a!L«, jj u*5i .xj». .Va— ^- — -^» «->'i jfcjl »-*•
L^j^_._»_j^ vyj^ ^^>-^ n_j_*„
sonné a liajjilad, dans la quinzièuit* annir du rr^nr de He-
cbid (i8G de l'hcgirt'); il clail âge dt* cin(|iianlr-<|uatrr ans.
Dans notre traite dr l'Kxposition relative aux dénominations
des Imams Katyites de la secte chiite, nous avons cité leur»
noms, celui tie leurs mères, rein|)lacemenl de leurs lom-
l>cau\; nous avons évalué leur âge, le nombre d'années
pendant les(|ue||es ils vécurent avec leur père, et nous
avons désigné ceux d'entre eux (|ui connurent leur aïeul.
Les \ers suivants, qui ont pour aulenr Koltouin Attal)i , sont
adresses à IW( liid :
Lu Imam qtii tirnt enirr »<>» mam* \r «••|iirr ilr U rrligion ,
•crplrp qiir w% Inrnrail» |>r«il«-j;eiil.
.Son rritani enveloppe loules le» rr^alur*»*; pru lui importe qu'elle*
•oient pr'»4-|ir« nu élnigi '
Il rtilriiil \m \n\\ du v>Ui<i|r-iif i<riT<^ cir konimetl . qui •niiriinii ' t .'.
Im« le* «ecrel* clonl «on rtruf r»l «(;il4;
Il entend U pnire de relui qui rin*o«|ue du fond de ai mi<^ re une
»e»dr prière lin «nfTit et n'a |wi* he^tin d'rtre rr|irtrf .
^Ainoul. fd* de Mou/arrà. r.ipporie ce f|ui suit '{'.ipR**
cil \!MII\K CM. 331
Klialid et ce dernier d'après Anir, fils de Bahr el-Djahiz.
Koltoum Attabi dénigrait le talent d'Abou Nowas ; quelqu'un ,
qui avait recueilli les vers de ce poëte, lui dit un jour :
• Comment oses-tu nier le mérite d'Abou Nowas après des
vers comme ceux-ci?
Si nous ((-k-brons une rie tes lu-Iles actions, lu l's robjet do nos
louai)f;es el supérieur encore à ce que nous aihnirons en toi;
Mais si nos éloges s'adressent à un autre, c'est encore de toi que nous
voulons parler.
• C'est un plai;ial,>' s'ccria Atlabi. — Au préjudice de
quel poëte? demanda le rhapsode. — D'Abou'! -llodeil
Djoumalii. — D.ins quel passage? — Dans celui-ci :
ISi l'on (lit (le l'un d'eux : «Il t^i la lleur des héros,» c'est parler du
fds de Moi;aïrali.
Le sein d'une femme n'a jamais porté un lioinme tel que lui; pour
un pareil enfautcincnt les antres lemmes demciirenl uilecoMdi'S.
Son inlcrloculcur lui cila «'usuilr avec adniiiation le vers
suivant :
332 LhS Pli \ll;il.i> DOi;
(Crilc cloiirr liqueur) circule cbns leurs vcinct. romnip un rrm^e
MluLiirr rircuin dius un coqi» maUilr.
■ Il a voir n'Ilr pensrp, • exclama Atlal)i. — A (jucl |x>ête ?
— A (Ihawsah Fakâri, r'pondit Atlahi. — Kii <|url fiulroil?
— Dans rclui-ci :
IW» que le m.ilailr ilen>uie rorifire de l'oulre, ce breuvâ|»r bienfaiunt
moul«* ri ilcsTcnd dan» tout v>n *fre ;
Va qu<ind il «r niéle » %v% eulraillc», un ue peut plu» cruirr que la
douleur le* d^cliiniil aulrefoi».
• Noici encore uue hellf |jcn&<'c, • reprit le rhapscnle :
l.rur» iiiiiin* ne ' '-'f-t que pntir ft- p-- '— ■• - * ''aiU. Iror» pie<l«
nr »onl rriT«qur j .>ir le» marcii-
• Anlrr plagiat,* rniiarrpia \llalii. — \ii dririineni «le
qu1? (IcinaiiJa le rhapsode. — De M«*r>vaii. fih tlAlxin Maf-
mIi. — El quel» M>iit lr»ii ver» qu'il a pill»'* ? — \a** voici :
l^ur* mâio» no «nnl faite» que i>our r^pai»!"- •I'» li<ri*rjiit> !• m» lau.
Bue« que |«>tir embellir la |wir>'|e humaine.
cil \IM riîi: CM. 333
*XJ A_çJûLx-JtJi ^1 y\^ Jijj t-A.L)tj t^vat* ^ *X^I (j*.Ux>î _^l
Os>iU;^l ,ji ^ Uvli^ .iJU 5Li3_C-!_5 ^^V^ '-^^=^^ (jvî ^'i
L|^JiX« l§x^ a«Xr».|^ ^^ l^jJb <Nx^v:s2 o«j1<» i<^**-y~> ^j-'û^ «Xa-vw^I
TaïUiil ils luttent de générosité avec le vent(([(ii amène la pluie hien-
iaisante); tantôt ils prodiguent leurs dons à l'orateur éloquent.
Le rhapsode gxirda le silence; mais eùt-il cité tous les vers
d'Abou Nowas, son contradicteur eût répondu : Plagiat!
Au rapport d'Aboul-Abbas Ahmed, (ils de Yahya Tàleb,
le poète Abou'l-Alahyali pressa si vivement Réchid de lui
accorder Otbah, (|iie le Khalilé lui promit sa main et prit
l'engagement d'en faire lui-même la tleniande, en ajoutant
que, si elle était l;ien accueillie, il lournirail le trousseau de
la mariée et donnerait au poêle une somme considérable.
Mais bientôt arrivèrent des all'aires c|ui absorbèrent tout son
temps; AbouM-Alahyah, ne pouvant trouver accès auprès du
Prince, lui fit remettre par Mesronr, le chef de ses eu-
nu(jues, trois éventails. Alesrour, (juand il lui présenta ces
trois objets réunis ensembhî, trouva son maître d'humeur
souriante. Sur le premier, Réchid lut cette suscription :
J ai intcri'ogé la brise sur le sucri-s de mes deniaïulcs, et elle m'a ap-
porté le parluMj do les mains généreuses.
xvi ij;s PI'. AiiUKS non.
f^^^Ji cï *iA->Jl ^_--*^ ^^-^ *- '^ >^^*-j ,^r» i^vmJU ^JolUI
• I.4- (Irùlr a rôussif. s'«rria Rirhid. Sur lo srcniul «vrii-
laii il lui :
Pour ohirnir «!«• loi c«* ^11 licnl n»on ronir rn «u%p-iit. jr ilnnnr a m^
moiiliirr Ip« alliiri*» irs plu« rainJc^.
• \ iiirrvoill»' ! « lil Hi-rhiii. |,i» Iroisii^mc portait ro ver* :
Soovi'nl j^ c^<l^ au clrvA|inir, |iiii« je mo Hi» : Non. crlui qui m*« c*-
ranti Ir ituccf* cM un ctriir gfnfrrui.
• l.p maïuiil hoinino. AJnul.i llrrliid. romm<* il lournr Ion
vm! • î'iiin il If fit vrnir v\ lui dit : • \l>oii'l Atahvali, lu as
ni.i paroir; «Irs drinaiii, «»i Dieu li- prriiirt. je donnerai
Mti^^a^tion à 1rs vrrux. • Il fil pnAniir f)tlv»h rju'il avait
lirv)iii di' l.i voir cl qu'elle ent à l'attciidn* «hr/ ollt* dan»
la *oir<r; rr nirAMf»e troubla rt rinul rctli» rM-la\r; elle
courut prrvuli'r %o« excuses au Khalife; mai* |\é( hid jura
e|n'il ne lui ferait connaître sa dcrnandc cpic «hc/ elle Kn
eiïrl, la nuit \cnue. il »e rendit chez Otbali . accoinpajiînc de
v^ runui|ur% favoriA, et lui dit : • Avant <lc te pn-sonlrr ma
requi'N'. prumcl» moi qu'elle sera exauci-e. — le %\\'\% voire
ciiApiriu-; CXI. xM}
>> lj_5 >J W:> v.-J»-^^ CJ^V-^ i-^^ *^ ' ''*"?" ^ ^^^-> ^ c-oLL:»- jj li
JUi l^j^ÀlàJi jj J'.-iio ^ _^-'''_j iO-tf>Lxxji ^! ^V^ !<X£.j l^xt
c.A*»«wAj ^V) (— *As Aj Jl /wj) (O^l •^ lj>-Lo c:AjiX-« viU<Xj ^wiii»-î
esclave, répondit Oll)ah, et prèle à l'aire toutes vos volontés,
pourvu qu'il ne soit pas question d'AbouM-Alaliyah. Je me
suis engagée à cet égard devant votre père (que Dieu ait
son àniel), par tous les serments (pii peuvent lier l'homme
vertueux comme le méchant. J'ai jure d'aller pieds nus à la
Mecfjue, et, dès que mon pèlerinage serait accompli, de m'en
imposer un autre, sans pouvoir le raclieter par une péni-
tence quelconque; j'ai juré également de Taire abandon
aux pauvres de tous les biens (jui pourraient m'échoir en
partage, à l'exception du tapis sur lequel je prie. » Et elle
Tondit en larmes devant le Klialile, qui en Tut ému, et se relira
Tort touché de son désespoir. I,e lendemain matin, Abou'l-
Atahyah, ne doutant plus de son trionqdie, se présenta chez
Réchid, (|ui lui dil : « Je t'assure que je n'ai pas négligé tes
intérêts.: Mesrour, Hu(-eïu, Réchid et d'autres encore sont
là j)Our en témoigner, « et il lui donna alors l'explication de
ce qui s'était passé. « En écoulant le lécil du KhaliTe (raconte
Abou'l-Alalnah ;, je restai interdit pendant un moment;
enfin je lui répondis : « Je désespère maintenant d'obtenir
Otbah, puisqu'elle vous a opposé un relus, et je suis con-
.Ui. LKS l'HAII'.IKS I)-()|l
^l ^_^— «^ ^Jot» l»X.a.l w-w^^*^ > >^i wv^fj J^-O» :>! l^jt*
aa^Ua^I ^I J'ai Ua>ip Uàj j\<^ .Vao«jlc ^^.o>-'uk7 cylcCO'
N.iiiK II (jiic pcrsomu- ;ipri*"i vous ne poiirm oblniir (ri-llc une
iTpoiisf favoralilr. • Ce lui a la suiti* de relte av(Milun> c|u'il
prit le {rite. \<»ici des vers de sa roiii{>o.si(ion dans lev|urls
il i.i|»j)i||e rcHc rirconslaiice :
J'ai mmpii le» lili qui me ralUchnirnl â loi |Mir l'r^itrr.inco, j'ai
enl«*v^ la irllr du (lo« de nirs clievaui (locution proverbiale
\.r dt'M>\pnlr glari.ll ■ |M'-n^lri' dan» mon coBiir. el dc»orniai» il ui f»I
indifTiTcnt de ro»l«T ou dr purtir.
On raconte <|u'apn*s avoir en ronnaissanre de '<• \ei<;
d'AIxtu'l Alalivali reialii àOthaii :
Iléla« une gairllr du Klialifc ui'a prit dan» *•** Tilri^' romnirnl |K>iir
rii*^jc fuir unr gairllc qui «ppartirui au Klulif<
I\«( liid se fàrha de re (ju'il ronMMeiail ronmie une rail-
lerie à »on adn'SM»; dans son ^•^w•nlinu•nl . il (il uiellre le
jxx^le en privoii el le livra à Toiindjah, l'olFirier « harg" de
{'••MM iition de »r<i rli.ilinienls; rVlait un lioninu* d'un carar*
lèn* «Inr el cruel. M)ou'IAlahyali lui adressa les \er* que
voici
TiMiiuliali. !•<- Ii4lr pninl mon Mipidic** IrlIr urf.\ |a« la «olnnlr du
Kltaliir.
CIIAIMTIU; CXI. 337
xJoi^_5^ A La A g AX5i d)iij » — ^:iL-«.j A — ç-j c^-j! L-cI
Jyù (_^ JJi
C;.<OkAj^ »,w-L*_3 IaJvXJL j-**Jj »v5i iCftLu» cu^t jJ «XJ ç-îyj
t^^Ajg :^^gyw _j4i i^Ai caJO Uj ^^;rV*^ UJiXi»» IaJ«xJÎ^j O"^-?
Les éclairs que je voyais briller clans le ciel (de sa générosité) me fai-
saient concevoir d'antres espérances.
\'^oici d'autres vers qu'il com])Osa dans sa prison et après
une longue captivité :
0 loi { Réchid ) qui n'es que clémence et bonté , puisse Dieu accroître
ton bonheur et tes bienfaits!
On me dit q-ic j'ai trouvé f^ràce devant toi. Aiil qui pourra me mon-
trer les signes de ton pardon?
« Pauvre poète, s'écria Réchid , si je l'avais vu , il ne serait
pas en j)rison; car je n'ai accorde cette condamnation que
parce (ju'il était loin de mes yeux; » et il le fit mettre en li-
berté sur-le-cham}).
Ahou'I-.Vtabyah est l'autenr de ces vers:
Le nom de la mort nous épouvante quand ou le piononce; nous cédons
aux illusions de cette vie, à se.s frivolités, h ses jeux.
Quoique enfants de ce monde, nous sommes créés pour un autre sé-
jour ; ton amour pour les biens d'ici-bas n'est qu'un amour factice.
Du même poëte :
VI. 12
XiH LES l'H \IUIK> D'on.
.Vj »>v>- »>0U (J^-M «_»_yJL t A— j »N 4 , k .-^ >rf ^ », 1.1
i . '
-^'^ u^j-
>oO \-^ ^«.w_«_>^l A^aXc
!>• mort %r tionl rn cmbuftcadc ; In plai»in (de rc Dioodr) t'ccoulent
rommc un torrrnl ; mais »C4 toiirmrnU Mtil rrurla rt »oti empire o'e»!
qucrétoiiilioiu.
l)ii Mirini' :
Ij'linnimr don! l'ciislrrrr %c prolonge rr»*rtiililr A nnr /icifTr «le prix
que Ir Irnip* a u»ce.
Chn»r rtiunge! prndani qu'il rt( ^veill/. il gaspilir rr qui lui M*ra nfr-
rrt^in* le jour nù il »'rndnniiira.
On in«^nip :
M^fie-ioi dc« p««rfidir» dr la forluni* : combien d*> le» *riTil>lahl«** n'onl-
il* |Mt« rir ln>m|>f« par rll*!
Totit |r« liniiimca s«ccor-t< oi J U tiMiidirr imii prrtonn^ '>■- rrr.r.f,f ,.
A M pourtuile.
Autres \urs d Aliuu'IAuhyah:
Tu nV« qu'un rmpnintnir trnu à re$titntion procbatnr; < ar n laut
TtnAff f qii "Il rinj>niitlr.
Comment l'Iiomme r»| il èpni de» charme* d'une etîMcnrc donl
cbaqiir «onflla e*l compté >
cil \i»i rr.K CXI. MVJ
ci>_j — i-j U j,iL»I ^ J 1 — j 3 J^ A-jl-^ cj>_^i (j*.^!
\utros vers:
Ta vie ii'f.-il ([ii'iiii nombre liniilé de souffles : ciiaqne fois que tu res-
pires, tu perds un atome de Ion existence.
A cliariiie instant, le même souffle qui renouvelle ta vie en abréçe la
durt^e. Le fjiiidc <[ui conduit ta caravane en clianlanl ne plaisantera pas
avec lui.
Dit inOme auteur :
O mort, il n'est donc point de refuge contre toi? tu arrive» menaçante
et n'é|>argnes j)ersonMc.
Tu viens anéantir ma vieillesse, comme celle-ci avait anéanti mes
jeunes années.
Autre penstl'e du même :
Pans mon fol égarement j'oubliais la mort , comme si je ne l'avais ja-
mais vue à l'œuvre.
N'esl-eUe pas cependant li- l)ul suprême de tout re qui existe? Pour-
quoi ne pas abandonner dès il présent ce qui doit nous écliapper?
Autres vers :
3/ïil
LKS l'UAIlUKS DOr..
— j._^-o ^^_5 J— »— ' (^
ii_^l
LT-^
-^ >
^ ^
' ^ ■ I
:i ^ J,
j,-,U
I.''» ■ •• '!'• Ifl l'irttitip \i<-nii<-iil «niiilainpmrni l'avcrlir; niuritrs
ri ni)»i •• l'Ilr» plnirriit au r Ion *ort;
Kllet le parlent d'oi»c-mrnU qui tnnibrul m pou»»i^r^, de rorroe* qui
a'étanouiMcnt ;
Kllr« Ir ninnirrni Iji tomho au niiliru dr tant dr srpulcrr». rt lu vi»
comme fti tu ne ilr*ai« jamai« mourir!
Il .1 (lit aussi :
I. Iixnime . pciid.inl rpi'it rontlrtiil l.i il>-m<-tir<- ou il romplf* m inritrf à
I iilin. devient 1 hulc du lumbcwiu, cl \a inaiJou reste inhabili-e.
• .r«»nis lin soir rhrr. liérhid, rarnnir Ishak . fils d'Ibra-
liiiii MiM-ouli, ri jr lui rhaiil.iis un niortrau <l«»nl il parut
nie liaittr : il ni'imila a ne pas inlrnomprr nimi rlianl. rt je
continuai jiiMpi a ro (pi'il s'mdorniil. Alors jV m'anctai.jp
(IcpoMi mon liilli «t m'assiA à ma plarc. Tout k coup jv vi*
apparaître un jeune homme In-aii et bien fait; il était \^tu
(inné i-l«»lTe li-j^ere en w>ir peinte, e! sa tournure était élé
gante; il entra, me <w)lua et nnW\t. I.'arriviV de cet inconnu
dan» un pareil momeni. m un pareil lieu, et Minsêlrr an-
CllAPlTHK CM. 3'il
4»Xaj C-^*i^ J SvJ ^^ Aiwjcj ^' /wjtf *Xjyi».i! *XJ^ 0<**:> cô^**^
" . "- • ■ t
^^^xi i-^^Xs- !i! ^<^i Jûj ;jbl* l» J^j *J"^ i-^* ^^^'^^ ^^-^^'J (**^
nuiicee, me surprit beaucoup; mais je médis eu moi-même
(|ue ce tievait être uu de ces fils de Réchid que je n'avais
ni vus ni rencontrés jusqu'alors. l^'étran<;er, prenant le luth
où je l'avais laissé, le plaça devant lui et se mit à l'essayer
le plus habilement du monde; il l'accorda comme je n'au-
rais pas su le faire, et, après un prélude tel queje n'en avais
jamais entendu d'aussi beau, il commença cet air:
Videz encore quelques coupes avec moi avaut de nous séparer (ô mes
deux rompagnons); échanson, vcrse-nioi de ce vin pur et limpide.
f)rjà l'éclat naissant du malin déflore les ténèbres cl déchire les voiles
de la nuit.
Après quoi il déposa le lutb cl me dil : « Fils de courtisane,
quand tu ciiantes, voilà comment tu devrais chanter; » et il
sortit. .Te courus sur ses traces et demandai au chambellan
quel était ce jeune homme qui venait de sortir; il me ré-
pondit qu'il n'était entré ni sorti personne. «Si lait, répli-
quaije, je viens de voir passer près de moi , il n'y a qu'un
3'j2 LK.s I'J4 \li;ih5 l)UH.
U«^ c-jijLn.» aaXc x_j«X-c^ •^«^AsJi ^ Js^l Jb ^ .'^ U A ^
^L-»3^l l*>^yjl vi:j.X-:»-j u^jHs's.ilj »j^ l_*r J r*'^ ^vXjO^
^xLt 3. lu».».! w>«-v.o o^ijk- ^«.aIï^ w-v*».*.»»^ *->%^ ii)^* A^^^^'tf
w.-^;»- wro w^^; ^«^o .XjuuoI JkAj ,^^ Ovj^ «Xa.mwI v^JOki fi^l^t
iiislaiil, un lioiiimr fait «I»' trlle «•( \v\W façon. • Mais !«•
I li.'iiiiltcll.iii in'.illii iii.i (Ir iioincaii (|tril n'avait vu porviniir.
Mon rtiiinunnt'nl n'ciitultlail. (iuiitine \v n-^'a^nais ma |ila(^.
le KIliIiU' s'i'vi'illa et me dcniaiula rr qui m arrivait; ji* lui
contai mon histoire, dont il (trnicura fiirt surprise : * Cerlai-
nt'Mirnt, nie dil-il. tu viens di- n-cevoir ia visite de Satan. •
Knsuiti.*. sur m demande, je lui rr<lis l'air (juejc venais d'e«-
tendre : il l'iroula a\er Ir plaisir le plus Nif, et me lit (ionuer
un riehc pn-sen(. A|>n's quoi je me n*tirai. «
Ihialiini M(M;ouli tait le récit &uivant. > lUtiiid reunit, un
jour, scA c liaiilrur» danit un roucerl auqui-l tout ce qu'il v
avait de |M>rvinn.i^es «^minenls a la rour assistaient. Je m*>
lrou\ais parmi l«'s artistes ri (le rlianleur) Mrskiu de Mé-
din*', plus runnu sous le surnom i\ Aboa Sadakak. s'rlail
joint à nous : c'était un niusirien frrn* sur le rhvllinie,
beureuM'mrnl doue, intrlli^ml. «l'un romiuenr a;;rralilR et
luiliilr ilans I impr(»\ isation. Kxcilé par les rume<*s du uthtd.
IWhid \oulut rntendre un certain air qui s'était prcsmte
soii<Uinem<-nl a son i-sprit; par snn oïdn*. l'oiliriri pnfiose
CIIAIMrUK CXI. -Mi'ô
Hjc^J^T LL.V<»».<Ij ttLoLj xj«Xjlj /<\J^j.jl Je ^«wVXÀ ^^^t£u\ t <Xift
(— AJCfw <\_À— « è-i L^i /<vrf>ol Jiji XjLAAaL iL^ Qw£ Aa3 bwAai
*j— (Lj a.iL*U »«X.ftl (^jyS,m-* L> If^yAû %J>j *XJ>_5 J_j.Jij «Xx-tiJl
^jl(5j-uy! J\ (jÀAfJ iLUiw itxA* cLvÀ.5"jliy6 Uj Jiii \2ck4-
à la garde du rideau invita Ibn Djaiuî à chanter ce mor-
ceau. Celui-ci obéit, mais ne réussit pas à satisfaire le Kha-
life. Chacun des musiciens présents lexécuta à son tour, sans
obtenir plus de succès; alors l'ollicier, s'adressant à Meskin,
lui dit : « Le Prince des Croyants l'ordonne de lui laire en-
l(!ndre cet air, si tu peux le chanter avec talent. » 1/arfiste
commença aussitôt de chanter, à la grande surprise de Tau-
ditoire, qui ne pouvait com[)rendr(; comment un musicien
tel que lui osait exécuter devant nous un morceau (pie nous
iTavions |)as su rendre au grr du Kh.ditc. Dès rpril Peut
achevé, j'entendis R('rhid élever la voix cl lui demander
une seconde audition; Mrskin recommença son air avec une
puissance, une verve, une chaleur ([ui lui conquirent Ions
les sulVrages; le khalife le IV-licila et le combla (réloges, puis
il lit écarter h; rideau (pii I(î séparait de nous, • Prince des
Croyants, lui dit alors Meskin, une histoire curieuse se rat-
tache à ce morceau,» o.l sur Tinvilation du Khalife, il la
raconta en ces termes : « .Pétais autrefois esclave d'un mem-
bre de la famille de /.obéir et j'exrr(;;nis le mélipi- de fallleur.
:iVi LES l'i; \ii'.ii.> n'on
^_^U^^|l>-A.*Ji livî ^"^j^ ^yJ, J^XaJI l^Jo:>l xxjwki (^t5^_ji
U^ > aL-C. *I Ix^ *U-*'k* 'ocJ^ «_-oL3« ^_j_j»^i^*. ^ (-AJvJkOj
3vX>^ w»o.x^_j^ Cij^'-^ ti' ^<y-» (j>_*— »— ILiaJl (jaxaJ VA.3-0
V^.Xj\x ^jX ^J~^ «— ' *Xo-J ^<<^S l<y-OU»i^ AjUw.*JlJC ^.^yJ^wVxl
Mon maitrr |)rfk>\ait doux dirhrnis sui ma jourm^.el, celle
laxf un»' lois paveo, j'«'tais libir do \a({ui'r a nn-s pnipivs
afTain's. J'aiitiai.H \v j-hant a\«'c passion, l'n jour, un drsren-
(lant dWli, pour lo(pirl j'avais rontrctionnc unr tuni()U(* me
la paya drux dirlu-nis, nir rrtint à drj«-ùn«T <•! nu* lit Ixiirr
^ént'rrusrnu'nl. Jr sortais de chr/. lui loul j^uill«'n-t, l()nu|ue
je renconlrai uno ncpresse (|ui, portant sa rrurho sur IV-
panle, chantait l'air rpip vous vcne/. d'entendre. Dans mon
ra\iM4'mrn(, rMd>li.uit tout»* aflaiiv 5<^rieuM' et ne songeant
plus à ma pati\relé, je dis il n-tte femm*- : ^ Par lo inaitn*
Mahomet) de re tr>nd»ean ol tie cette chaire, je le conjur»'
«le m'appreiidrt* ton air. — Par le maitre du loiidN>au et <l«'
la chairr. me rt-ponditelle. je ne te l'apprrndrai cpu» i\ In
me le |>.iyes dont dirhems. • Alors. Princo des Croyant*, je
tirai «le ma po« lu* h's <h*ux «lirhoms de^tinô» a ma taxe jour-
naliiTe et li's donnai à la n«'f;n*ssr; «-rlle<i se dcLirrassant
de sa rrurhr. s'assit par terri* «"t. se m'MtanI à marquer le
rhythnif sur la rru«h«'. fllf* chaula s«^in morceau «•! le rrpi'ta
jusqu'à ce qu'il tiil grave «lans ma mémoire. Je retournai en-
CilAPlTIU-: CXI. 3i5
JyJl j.JoL,i ^1 *Ui^! ^^\ L J'ob ^j\(5 yt" c:Ui j,l>l
CA/L» 4^>-^_j «^'J (3"^^^^ U.?'^' ^r'j'^ «XawLi âfcXjjjs»- (\j\.*«ft^
c:a-aJÙu> ^)^>^.amJI ^à c:a^JU ^^^i x^^^l ^^ c>jyix«^ ^
il ^JUl JJb ^Vc ^J\ ^j >^ ^JJ i^-^i V 0^5 ^ j-^s^U.fe'
suite chez mon maître. Dès qu'il me vil, il réclama sa taxe;
je lui racontai mon aventure : « Fils de prostituée, me dit-
il, ne t'ai-je pas averti (juc je n'accepterais jamais d'excuse,
ne manquât il qu'un liard? » Ci' disant, il me coucha })ar
terre, et d'un bras vifii^oureux m'ap])li([ua cinquante coups de
verge; en oulre, il me lit raser la tète et le menton. En vérité.
Sire, je passai la nuit la plus triste du monde; le supplice
cuisant cpie je venais de subir m'avait fait oublier mon air,
et rien ne me rendait plus malheureux que la jMiie de ce
chant. Le lendemain, je m'enveloppai la tète, je mis dans
ma manche mes grands ciseauxdr lailleuret me dirigeai vers
le lieu où j'avais rencontre la négresse. Je demeurai lii loit
embarrassé, ne sachant ni .son nom, ni sa demeure. J'étais
dans cette perplexité, lors(|ue je la vis s'avancer; sa vue dis-
sipa tous mes ennuis; je nrapj>ro(hai et elle me dit : « Par
le Seigneur de la kaabali, tu as oublié la chanson! — (l'est
comme lu le dis, » lui n'pondis-je; je lui racontai comnuMit
ma tète et mon menton avaient été rases el lui oiVris une ré-
3'jri i.i.^ l'UAir.iKs I) (iii
^jj-iM wJJji u^Ai* J-^^ ^t' ^^^ .j^ J^>-* ^ '^é^^**^
ill j^uJx \^:i:>j ^ Xxi ^^-.j wiucJl ^5.»-» wJUi ^ *i^ ^jl
oi^l *-*-»;l f^^^^ A— n-j^i)! dJ^JÛ (j!^ »I*Osjwl wV*^ J^ j\^
ronipeiise, si l'Ilr \oiilait rc^li^• s<»ii cliaiiL — • l'ar ce toni-
In-au «-'t relui (|ui l'Iiabile, mr ri*{)oiKiil cvUv Iciiiiiir. je ne
ie rccoininciiccrai |>a»à iiuiins ilt* deux (iitliriiis. «Je lirai mes
risraut (l«* ma jmhIil' cl je coui'Uh 1rs iiirltrc en ifage pour
ilriu (lirlicins, q"«*j<' lui tloiuiai. Kllfilt-posa l.i rruclif (jn'ell»'
portail sur sa tète et m- mil a tlianli'i' connue elle l'aNail
lait la veille; mais un moment apiet (|n'elle eutconunencé
v>n air: • Heiuis-nioi mes dcnv diriiems, jni dis-je, je n'ai
pas l)«'s«iin de ton elianl. — l'ar Dieu, repondit-elje. In ne
le* re\crr.is pins; n'espen- pas «p»e je te le* rende janiai!« : •
et elle ajonttt : • .le suit rei laine que les (piain- dirhems «pie
tu as dépenses te \andrunl (|ualre mille dinar» de la part
du Kli.dile. > Puis elle reprit le rliant en s'accompagna ni sur
<a cnirhe el ne cessa de le répéter juxpi a (e cpi'il fùl énril
dans ma mt-moire. Nous nous séparàm(*s; je relournai rlicx
mou tnaitre. mats ftirl incpiiet el trenTlilanl. Kn me vo\.inl
il exigea le payement de ma taxe; ma langue |in*doui||.iii des
excuses: • Kil» de iil>aude. me dil-i'. la l«*<;on d"lii«T ne le
CllAPlillK CM. 3^7
jsjjéj\ (j\s_j jUj:> o^^ ^^j^ (j^^-s* (S"^
J-:r i (J-sW cK^' o_^^ ^ji ^^i *xjU» JuJ! ^j^_^L»jJl U
suiiil donc pas? — Je veux vous parler franchement et sans
mensonge, lui répoiulis je, l'argent de la taxe d'hier et de
celle d'aujourd'hui a servi au payement de cette chanson; »
et je m'empressai de la lui faire entendre. «Comment,
s'écria-1-il , lu savais un pareil air depuis deux jours et tu
ne m'en disais rien I Que je répudie ma femme, s'il n'est j)as
vrai que je l'aurais affranchi dès hiei- si tu me l'avais fait
entendre ! Tu as la lèle et \v. menton rasés; à cela je ne peux
plus rien; mais je te fais remise de ton impôt , jinur l'amour
de Dieu, jus([u'à ce (pie les cheveux repoussent. » Uéchid rit
de bon cœur et dit au musicien : u Je ne sais ce qui est le
plus agréable de ton iiisloire ou de ton ciiant; je veux à
mon tour (|iif les promesses de la lu'gresse soient ratifiées I »
Et, en eiVt't, Meskin ne sortit (pi'ajjrès avoir louché ses
quatre mille dinars. Quant aux j)aroles du morceau, les
voici :
Domourc un moment ;m cimpemont cl clicrcbc si un raid (i-xploralcur
d'une (aiMvane) peut trouver rii(>s|)ilaIito dans ces douars.
lis n'ont pas encore été ex|ilorés, et je pense que je vais en l'aire
l'épreuve, monté sur ma selle de voyage.
34H Ll.> l'iLMlllL.'i i) Uli.
A'-^.'^ JljLo v_^-L«jl Lisi XJ^'y û^ w'^-*-^ wVjWjJl ^w:>.|.
'.^-^ J'^j»-i UyXtLc.» AAi>»Ls 'vjJsX.»-! «^xjlJiLj ii »x.».l_j ^JU*
Lfc^j J^--:> Ovxj J'-*-=»> •->*L:>- aJ> kWslic ^^•y^ OwwJl Jx!.Xj
Hi'rliiil faisait rouru de-s rlicvaux à llaLkali; Ir signal ih;
(li'part a\aiil rie donm'', il \inl jin'iidrr sa place au Iwint
(i<- riiipjtiMlroiiu', |)ul (jiiê 1rs liitlcuis (Icvraiciit alttiiidiv,
rt s<* n'|>osa sur ses tapis, liicntot les rlie\au\ n-paitireiit :
tous ceux (|ui lenaient la lèle appartenaient au Khalife; mais
au premier rang. (Iiii\ (lievani s'a\anraient sur la mcme
lii^'ne et sans so d«'*passer. Il les remania a\er attention et
*'<k"ria : «Par Dieu, rest mon clje\all • puis reconnaissant
l'autre, il ajouta : • Kt voilà le cheval de mon lils Mamoun),
«pli arri\e M>cnn<l nwusalli . cf. ri-dcssus. p. i3). Kt en
cfTel, pnWilanl les autre;» coun'ui-s, son chenal arrivait
premier et celui de Mamoun M>con(l; cette donhlc victoire
remplit de joie le Khalife Hecliid ; \vi autre» chevaux avant
ensuite atteint le but, et la couitm? étant terminée, il .wn-
f^eait au (hpart, lorscpie Asm.'i>i, piVsmt à la fête et l<^-
moin «le la joie epruiivci- par l«- Khalifr, dit a I adi. hU de
Urhi: • l'en* d'Abhas, voici un jour propice entrée tous ; fais-
moi le plaisir dtMii'intnKluire auprès du Prince. • ladl ulla
trouver I\«rhif| e( lui flit « Prinee des ('.mvani». Ssniavi e^l
CFIAPITHK CXI. Vid
A_jUb JLJL» ^jjj-^ (^^yVij.*^\ xj 4Wl ô^jj (jv*4yul j-*î
ici : il veut réciter sur la victoire des deux clievaux quelque
chose qui, grâce à Dieu, ne peut que redoubler l'allégresse
du Khalife. - Réchid ordonna de le laisser entrer, et, quand
il le vit s'approcher, il lui dit : « Eh bien, Asmàyi, que nous
apportes-tu? — Prince des Croyants, répondit ce dernier,
vous êtes avec votre fds, après la victoire de vos deux che-
vaux, dans la situation décrite en ces ternies par Khansà :
Luttant de vitesse avec son père, ils s'avançaient au premier rang et
se tenant côte à côte,
Us rcsspinblaipnl, dans leur coursn rapide, à deux éperviers qui
fondent sur un nid.
Son père le devançait et volait au but comme une l^^che;
Mais nul ne serait plus digne que son fils de rivaliser avec lui, s'il ne
respectait (en son père) le nombre des années et la gloire.
L'anecdote qui suit est racontée par Ibrahim, fds de
M(>h(li : n Le Khalife Réchid étant à Rakk.ih voidut bien ac-
cepter mon invitation et se rendre chez moi. Ce prince avait
l'habitude de manger les mets chauds avant les hors-
d'œuvre froids; quand on servit ces derniers, il aj^errut
350 LES PliAIHlKS DOH
0"i->^ J-^ O^-^y' f»^ 'V*^ -V*-" H-^ Un* ^^'; *«>vjm ^
^W^l l» ^^^ -r-J»b^ J''-^ U^' '^ -''^ '*^^ '^ U>^ J^
_jiJI ^iU-w ^L=»- ^ JJiULjI i j»jjH-J •«liS'j^.yC» jl >»v'
prfs (lo lui iiii plat •!<' kand (sorte de inatololle' (jui ressiMn
hl.iil a (lu poisson; mais il |r trouva roup«' »ii morceaux
Irop menus, et me demanda pour(|uoi mon cuisinier avait
Ijaclu- l«' poisson en morceaux aussi minces. «Sire, n-pon-
disje, ce sont «les langues de poisson. — Il me semble, ré-
pli(|ua I\('*( liid. rpi'il yen a l>i<'n une centaine dans ce plat. •
.Mour.ikil». mon valet, lit observe-r an Khalife rpj'il v avait
plus (II- cent cinrpianle langues. Reriiid l'adjura de dire
condiien ce mets avait coûté; l'esclave répondit que le prix
depass.iil mille dirlienis. Le Prince, cevsant de mander, jura
«piil ne tonclierait h aucun meU juM]u'à ce jpio Mourakib
lui eut apporté mille dirhems. Celte .somme lui ayant ^'•té
lemiM'. il ordonna de la distribuer aux pau\res : ♦ Je \eux.
me dit il. que ce v>it l'expiation de la folle prYMii^'alité. . .
Mdie dirhems un raRoiit de |>oisson! • Kl pn-nant le plat, il
le remit a un de ses valet» en disant : • Sors de l'hôtel de mon
fn^re, allentls le premier mendiant qui passera et donne lui
reri. • Or « <• pl.il que j'avai* acheté en l'honneur (bi Khalife
CHAPITIU; CM. -Myi
IjljLji (jvjt«u»(^ (^j\_a-jLc <Xx.w>JI ^^ "•^— ^ *U-w (j^ /<viû^!
(•^Xi L ^i Jiî^ r»^^^^ ^Uij 4^ (iiiiï /Oi-^J ^>--ijJi jj'>3 AajI
m'avait coulé deux, cent soixante et dix dinars. Je fis signe à
un de mes domestiques de sortir en même temps que le
serviteur du Prince et de racheter le j)lal de celui qui en de-
viendrait possesseur; mais R»';chid comprit mon intention,
il r.ippela son valet et lui dit : «Page, lorsque tu le don-
neras au pauvre, recommande -lui, de la part du Khalife,
qu'il se garde bien de le vendre moins de deux cents dinars,
et encore vaut-il plus que cela.» Le valet accomplit fidè-
lement sa mission, et en elTet, pour racheter au mendianl
cet objet précieux, il m'en coûta deux cents dinars. »
«Je me trouvais, raconte encore Ibrahim, (ils de Mchdi,
en compagnie de lléchid, sur un bateau cjui nous condui-
saità M()(^()ul; nous jouions aux échecs, pendant que les mari-
niers liraient sur l'aviron. La partie terminée, le Klialife
me dit : «Ibrahim, quel est, à ion avis, le plus beau des
noms.^ — C'est, répondis-je , le nom de l'apotre de Dieu
(Mohammed). — Et ensuite.^ — Celui de Ilaroun, le Prince
des Croyants. — Et quel est, selon toi, continua le Khalife,
■yyi i.rs PU \iiuEs irow.
U :>jj-C er» Jh^ (^^' '»-''^ -r-^' '-*^ tj-^y -^-"-^ r*^^'
aXjl-ï A-i^l i<-»j.^ wAj -Uill /oJ^ j Jl* ijiJ»-' ^ (^v^H**
cjol wàl jX-Lj ,ja*j Je '^j»-iL. w-ow,-v. ^.jua- ^"^ ^j-^**-»* '^
I l> >_*JUL» .Xjk^jJt Jt <»A.A>-^ .- Aw« UL*S ^^ I»>s3^ IwV
J^
\r nom Ir plus odirux ! — Ilnaliiin. • ripli(|iiai-jr. Il releva
relie parole: • Kl» (pioi, fil il, ihrahini n'esl-il pas le n<»m de
Vami de Dieu ^M>rallalII ? — Oui. rrpondis-je, aussi, prâce
à ce nom lunestt', il fui |>ersecule par \einro<l cf. Koran, xix,
3») et passim; Prmrics d'nr. \. I. p. 85 ). — Cepciulanl. ri-
posta le l'riure. le lils de notre saint Pmphète m* nommait
Ibrahim. — (!'est vrai, r/plicpiai je, voila pourquoi il n'a
pas vi'tu lonj^temps. — Kt l'iuiom llxnliim ? — Par les ma-
Irliei's de ce nom, Merwan Djàtli l»- lit jM-rir dans un sar
rempli de chaux vive. Voule/.-vous d'autres exempl«»s? Ibra-
him, fils de WVlid. a été d^rèné; Ibrahim, fds dAIxl
Allah, fds de Haran, a été <''gorR<''; en im mol. je vois que
tous ceux qui ont |>orl«^ ce nom oui élé cundamnt^ k la
mort, au suppliée fin balon ou à l'exil.» Je parlai» encore
quand j'entendis un marinier d'une des harr|ucs crier a
tuc-tcMe à ftfju camarade : .Ilol.t. Ibrahim!» el un mo-
ment après : . Kh . Ibrahim -I- ta mère 1 «Je me
tournai ver» \f Khalife en .ijout mt : • l.h bien. Sire, me
r roi ref vous quand jf ^ontirns (pw le plus n«-fasle des noms
CHAPITRE CM. 35 J
est celui (ribiahim ? » Réchid se mil à rire et à trépigner
de joie. »
«J'étais, un jour, chez le Khalife (raconte le même Ibra-
him), lorsqu'un envoyé d'Ahd Allah, fils de Salih, apporta
des plateaux de bambou {khaïzouran) , recouverts de ser-
viettes, et une lettre qu'il remit au Khalife. Celui-ci la lut
et s'écria : « Que Dieu le bénisse et le récompense 1 — Prince
des Croyants, lui dis-je, ftiites-nous savoir à qui s'adressent
ces vœux chaleureux, afin que nous puissions joindre nos
remerciements aux vôtres. — C'est à Abd Allah, fils de
Salih,» répondit Réchid; ensuite il écarta les serviettes et
nous vîmes plusieurs plateaux placés les uns sur les autres
et contenant des pistaches, des noisettes et plusieurs sortes
de fruits. — « Prince des Croyants, ajoutai-je, ce présent ne
me semble pas justifier de pareilles actions de grâce; peut-
être y a-t il (piel(|ue chose que j'ignore dans la lettre que
vous venez de recevoir. » Il me la présenta et j'y lus ces
mots : « Sire, je suis allé visiter le jardin attenant à mon
liôfel et que j'ai pu cultiver grâce à vos bontés. Ses fruits
\i. -13
35Ù LES PHAiniKS DO H.
^ - t , '
A » 0~*'«j <jU<i1> ^LlL_ol S *J>-*-«C^ l_A*» ç.kJ Jo ,^_^ «— >0<j^b
J,*?_5 'w. JJL« xi'^i A-^^ er* J' J-^^ ^r.À.^^ il^^_>^i J!
jgj «-j'y)jl *J«J;Ï Aj»j lili iJ.ixHj' wUJb »»Xjyj ^jilJl ^
étaient fil pliiiir matiirilr : j'en ai cueilli de toutes les es-
pèces; j«' l«*s ai jilacf.s dans des plateaux de jonc (AourfW/i)
et je les adresse au Khalife, afin d'ohtenir ses vœux in'nis
du ciel, de imWnc que j'ai été favoris*^ d<* ses dons généreux.
— En vérité. Sire, disj»- ii Hérliid, je ne trouve rien dans
celte lellre rpii mérite tant de compliments. — Elounli, me
répondit il, tu ne vois donc pas qu'il a «-mplové par méta-
phore le mol koudban au lien de hhaiznuran , par respcc.l
|H>ur le nom <le notre iiiére, (cpie l)ieu ait son àme!) •
On raconte qu'un descendant de la famille d'Omeyah
«'arrêta sur le chemin (|ue siiixait llirhid et lui pres(*nta une
lettre en forme de place!, où se liraient les <|uatre \ers sui-
vants :
(l (J< ptMiUurr du p<>u«oir de Dieu, mrt parole* Mint celle* d'un homme
iinr^re, lajje ri de lionne nai^Mure;
Aulânl »f>U* l'emiiOliri »Ur non» .inî-inl ni.n» xunnirt tTÎtrr .1
fOUB, Mipéneiim aut autre* Arahe*
MmI r.hem* marrltail tpiht llineliem ; |Mir leur (»rre roiiiinr p^r leur
ni^re . d* rlaieol à une (randr ditianre I un de l'autre
CHAPITHK CXI. 355
M.
jui c-^iai ^juai t_,uyi jyuft ^{i^ yU'i! ^ c^!y:*ji
jLxô !y l<' pAilrfs ^ ^j^ aj^jc. U:5^ ^LnJoîl j-cts^J *Xjçi^i
^uxc i^Aài j^^y i jUi yUm i^s^j ^^i ^ ^^^j^ \^\i
C'csl à toi (le rendre noire parenlé plus étroite : Abd Chenis éUiit l'oncle
paternel d'Abd Mont lai ib.
Le Klialilf, charmé de ces paroles, hii fit donner mille
dinars pour chaque hcït , et lui dil : «Si tu avais ajouté à
les vers, nous aurions ajouté à ta récompense. » — Un jour
se trouvaient choz Rtrhid le Kadi Abou Youçoul' et Abd el-
Wahhab de Koiilah; la conversation roulait sur les dattes
fraîches. Abou Yourouf soutenait que la qualité nommée
soukkar (surre) rem|)ortait sur celle qu'on nomme niuchàii ;
Abd el-Wahhab prélendail le contraire. Le khalife fit aus-
sitôt servir le repas, et il y invita quelques Ilachémites qui
se trouvaient chez lui : ils prirent tous des dalles sukkar et
laissèrent les muchdu. « Pète d'Abd er-Rahman, dit le kha-
life à Abd el-\\ahhab, ils viennent de prononcer contre toi
et pourtant ils ne savaient rien de la discussion. » Celui-ci
répondit qu'il n'avait jamais vu de plus mauvaises dattes
muchdn que celles qu'on avait servies; à quoi Abou You(;ouf
répliqua : « Il en sera toujours ainsi, lorsque les deux espèces
seront l'une à côté de Fanlre. >.
23.
:i50 LKs pn AI H II;. s non.
<>^'_5_j (^>j *J^^\ 5*>vjS ,_,o..ol kXi ^"-.««-«Lil »-*-«î .1 , ^ ~» 1 41
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^^-^1 '^ ,^^U; ^j'^v» ^ 5'L* »',L* ciJ'oLû j\^ ^^^,^. ,_.o«IiX>«
,X*-iJl ov*» »0^ AaXc ,,^ a2 *W ^^ AJU , ^-fcj^ JJLô AjI
AIkI l'IMclik, (ils dp Snlili. allait rondrr visite au Klia
lil»-. l»»is(j(ic \i- ( li.inihc'llaii le pnvint (\\n\ |MMi(lanl la nuit
pnW'dcnte, le l'rinro venait do perdre un lils vl qu'un fds
lui rlail né, qti'il aurait donc à joindre ses roni[)linients de
rondoléanrc à ses frlicitatif)fis. Alxl el-Mclik se pn-senta de
vaut Réchid et lui tint ce Iar»{»at,'e : • l'rinre des Croyants,
ni< M vous a donn<^ une grande joie dans rohjet nu'ine de la
doideur qu'il vous a inflipi-e; il a rouipensj'* l'une par l'autre,
parer (pi'il n'-rrimpense la résignation et rémunère la recon-
naîssanre. • (Allusion à Knran, i.iv, Tth et pntsini.)
La maladie dont I\«'rhid était atteint s'a;:gra\a pendant
son voyage à Tous (193 de l'hégire). Ses mi-ilerins ne pa-
raissant y ntla<-her aurun»' im|>orlanre, il envoya rherrher
un empiriipie |M'rsan établi dan» rette \ille. Plusieurs (iojes
d'uriu*-, |)anni leii(|uelles m' tniuvaii relie du Khalife, lui
fun'nt presenté'es; «1 examinant rette dernière hole dont il
ne connaissait pas l'origine. If médecin ajouta : • Pn^venez
le malade qu'il est p*'rdu et dites-lui qu'il fasse son lesta-
mejil, rai sa maladie est sans i-emède. • Uechid. eu appre-
CHAPITRE CM. Ob'.
/yJ»XiÛ ^^J^. cK»^J AamI^ (^ cK?^'^ I*>0*>V^ ^^ C^-O >3_J^
(1
AAJkJl
^y»ii*« Ltfv» AkjLo <<j-S> (j^ '>^J o*^^ *-)*Xj!j <^^ ._,vs*ii-^ L»
liant ce funeste pi'onostic, pleura amèrement, et il se re-
tourna sur sa couche, en répétant ces deux vers :
Le médecin, malgré sa science et ses remèdes, ne peut évilei" ranêl
terrible du destin.
Pour(|(ioi laiil-il qu'il succombe lui-même avi mal ([uil avait su guérir
autrefois ciii'z les autres?
La faiblesse du Prince aufi;menta quand il se sut con-
damné; aussitôt le bruit de sa mort se répaudil. Il Tappril,
fit venir un âne et voulut le monter; mais ses jambes retom-
bèrent inertes et il ne put se tenir en selle : « Aidez-moi à
descendre, dit-il alors; ces nouvellistes de malheur ont dit
vrai, x 11 lit étendre devant hii plusieurs linceuls et en
choisit un pour lui-même; il lit creuser sa fosse, et en la
voyant, il s'écria: «A (juoi me servent mes richesses? Ma
royauté s'est évanouie.» (A'ora/i, lxix, 38 et 29.) ensuite
il ordonna qu'on amenât le frère de Uafi et lui dit : <> Voilà
où vous m'avez réduit, c'est vous (|ui m'avez forcé d'entre-
prendrecetteexpéclition, malgré ma maladie et ma faiblesse. •
358 i.l,> lMiAll.ih> DUi;.
*j jXUi .Xj»-1 l^j-U-* ^Lo U AXii vJjJo^ii aW!^ Jkî mii xJkfi
^i_j^'^\ ti' woi *Xjij ^1^ ^^U<*«l «Xï^^ lk»At L^TC ^Lkûx» w*l
(.^Jc-jUi) liuLil c_OXJL> ,Xk-ojI LI^ ij}^ U j Jjp »Xj^ Jl*
aWI *XaJ;j 1 J^ Ij^Jojlj (SL^ e.Uvr>.ij (X^,^i/ x^yajJi^
u-^
Jt . .\".'t
u^
l/T fn're «le HaR Imm» l.rji axait pris jiarl a la ri-\olle (de son
Iréri') contre U«m liitl : «Par Dieu, ajouta \v Prince, je le
ferai périr dans des supplices «pii n'ont été infligés à |>er-
sonne jus({u'à ce jour. • Kn ellel , il lui lit cou|M*r les niem-
hres un à un; (pianl a liall, il lut plus lard an)nistié par
Manioun; son histoire se trouve dans nos Annales liisto-
litpies. Apres cela, Herliid réunit tous les lia* lieniites qui
M- trouvaient dans son armée et leur dit : «Tout ce qui vit
doit iM'rir; tout ce qui est jeune doit >i«'illir : \ou& voyez ce
(pie le destin a fait de ijioi. Je vous adresse trois recom-
tnandations : (»l»vr\ex religieusement vos engagements:
sovex iiileles à vos Imams et uni» entn* vou»; sur>'eille/.
Moliamnied et Al>d Allah Kiiiin et MamouiO; si l'un des
tieiix M* révolte contre sou lure, etoufle/ son insuirectinn,
Ih'tiisMV sa perfidie et s,i dejovaute. • (le même jour, il
distribua des sommes con^idiralili-s. des domaines et des
inaiMMis.
Alwu Kh.diUh ladl. fils de Khalihah Djoiimahi. et Mo
hamiiied. liU de lUr^ii, fils de Dmeid. rap|Hulenl. d'après
CHAP1TI\K CXJ. 359
Aj»Xi»> ^^ jvX^sïVwj \S.yD:>^ <_>L_X_J ^ ^^Jà_i_j _j_£Ûj <Sj^y}\ ^^
L» (j-^^>l JLJLi <\_)LjLJi ffj^ u^3 é)-^ c^'^*" ^^ij i— UJLLài
(l) " =
"T. ^ -"
Rcynchi, le récit suivant dû à Asmàyi. « Je trouvai un jour
Réclïid lisant un ('cril : des larmes coulaient le long de ses
joues. Je restai debout, attendant qu'il se calmât et qu'il fit
attention à moi; enfin il m'invita à m'asseoir, et, quand j'eus
pris ma place, il me demanda si j'avais été témoin de ses
larmes. «Oui, Sire, » répondis-je. — Tu ne les aurais pas
vues couler pour un bien de ce monde, » me dit-il, et il nie
lendit la leuille (ju'il tenait à la main et sur laquelle étaient
tracés les vers suivants d'Ahou'I-Ataliyah en beaux carac-
tères :
Profileias-lu do l'oxiniple (jnc ic présente relui qui a laissé désertes
ses dciueurrs spicndiilos, le malin Je >a mort;
Celui dont le cadavre gît abaUu par le trépas, cl abandonné par ses
proches parents;
(yclui dont le trône et les cliaircs demeurent vacants?
06 sont les' rois et fous ceux cpii vivaient avant toi? ils sont allés oii tu
iras à ton tour.
Oloi qui as opté pour le monde cl ses plaisirs, toi dont l'oreille est sans
cesse prclc à recueillir la (laiterie.
360 LES PRAIRIES D'OR.
^I^ ^_w^J^Ji^ /». {} ^jl ^^ i^jt»Ji aaj jJj .Xj LJ Si_^-xj c_>j
/"UuS-
cr»
r.piiisc loute<i les jouis.viiices tic ce monde , la mort en c^t toujours
le Icrme.
— • i\e (lirail-oij pas, ajouta H«-cliid, (\nr ces paroles
s'adressent exclusiveiiiciit à moi ? » Trcs-pi-u de temps après
il ixpira.
Les laits principaux . les g/'néralitcs du rrgnc de Hérhid
se trouvjTit dans nos ouvrages pr<'céd«'nts et dans ce livre.
\Liis en mentionnant l'histoire de ce Klialife, nous n'avons
encore rien dit ici de celle des Barmecides; nous allons
donc consacrer le chapitre suivant à nHraccr rapidement
cette histoire, les phases de leur j)rf»spérité et de leur chute,
indépendanunent des détails que nousavons donnés ailleurs
sur celte lamille et sur la perioile hrillante ilc sa fa\eur.
CHAPITRE ex II. 361
(J-» ••>^-»-î >-î^-*^ (jj *xji£fc. X-X-A-* x_A_A_> ^ ^^^j-x^^m jii
CHAPITRE CXII.
LES BABMÉCIDES; LEOR histoire; rôle QU'ILS ONT JOUE À CETTE
ÉPOQUE.
Khalid, fils de liarmck, par sa piofoiule sagesse, son
énergie , son savoir, sa puissance, n'eut point de rivaux , même
parmi ses enfants : ni son fils Yahya, malgré sa prudence
et son intelligence profonde; ni les fdsde Yahya, FadI, avec
sa générosité et ses talents; Djàlnr, avec son mérite d'écri-
vain et d'orateur; Mohammed, avec la noblesse de ses sen-
timents et ses vues élevées; Mouça, si brave et si énergique,
ne purent atteindre au rang de Khalid. Le poëte Abou'l-
Goul a exalté leur mérite dans les vers suivants :
Les cnfanls de Yahya bea klialid soûl quatre princes, tous clignes de.
'■oinmander.
362 LKS PHAiniES D'OH.
• k; .>^_Xw«l>-jol (
X^Ui
tJr-»^J ,J-^-* •^-*— vi ^yJ Ù^.j^j2\ qLxjI jj\<j .vJix
Ltf Ly_j ,^_*; M\j ^U^l v^>-5^:>' J^3 ioJ ^»^ ^l^'' UU
»j^ 4_>\jJl l»x^ ^ sil^l^ »^i UJ j'»,^ 'w^x^ .*\^ U »i,
^L«^I ^ysyi^ ^,.^^1 ,^ ^ Jil >5jo jI ^Kx.. „©,
Si lu cii«rcbrj A connaïlre Irurs vprtiii. ellrtsonl rr|wrlirft rnirr ruk
et r^unin eu rui tous.
\.vs H.irnu'rides clfxi's nu ranfj de vi/j'rs par lutliid.
loixin'il arriva an Klinlif.il, attirornit h eux toutes les ri-
rln'sses de rempin*. s.iiis les parlai,'er avee le iuoiiarr|ue,
«pli ne pouvait obtenir d'tiix les sonuiu's, ni<*me minimes,
dont il axait hesnin. Cv lut l'an 1.S7 dr l'in ifin- <pie lW'<liid
les renv«M-»a; les rauses de leur dispràre sont diversement
oxpli(piées : l«'s molifs appan>nls furent I'.k < aparem«iil ties
rirliesse* et l'ordu' donni'* par eux Aq inelire en lil>erl(^ un
d(*scrndant d*AI»ou Talih, dont la ganle leur avait Hv ron-
iii*e; mai», <piant au\ cause» intimes, elles restent ipiorée».
On en a donné didercntcs <>xplirations. Dieu mmiI ronnall la
vérilalile; nous allons rapporter les principales, celles «pii
V preMMilent à notre esprit dans ce chapitre consacn- à leur
Insloiif; mais esquissons d'alMtrd l«*s faits iui|Hirtanls des
jours de leur laveur.
Au rap|>orl d'un -l'- • '-mv «pii eonnaisvnt liien l'historitpii
tlHAPlTHE ex II. 363
^ L» AMi JJi.ij>. 'V^^-s-îl <_.o»-lo «->Lx5^^^b ^^ Jwcîiil Jl
w
NVSyJi ^^\ i JàjJl /wC c:>|*>sJ3l iv-«j!jv^^ »XAAajL J^'v-ÙXÎi
(le hi lamille de Burnick, Béchid, un jour cju'il avait auprès
de lui Yahya ben Klialid, reçut du directeur des postes dans
le Khoraràn une dépèche dans lacpieliiî il rinlorinail (|ue la
chasse et le soin exclusif de ses plaisirs détournaient Fadl,
fds de Yahya, du «j^ouvernemenl des alTaires. Uéchid, après
avoir parcouru la lettre, la jeta devant Yahya en disant :
• Cher père, lisez ce message et écrivez à votre (ils dans des
termes qui préviendront de semblables écarts. » Yahya prit
l'écritoire dn Khalife et ajouta les lignes suivantes, adressées
à Fadl , sur le verso de la dépêche du chef des postes : « Mon
enlant, (jue Dieu le j)rotége et (ju'il te conserve à notre
alleclion! Le Frince des Croyants vient irapprendre (|ue,
sans cesse occupé de chasse et iramusements, tu négliges le
gouvernement de les ailminislres; il réprouve ta contluite.
Reviens à des occupations (jui le feront plus d'honneur; car
des habitudes honorables ou déshonorantes (ju'un houmie
a prises dépend le jugement que ses contemporains portent
de lui. Adieu. " (Juehpies vers terminaieni celle letln' : .
36^ LES l'RAirUKS I)OH.
.^^^iil jly^ X^^\ l-C^ ,j-yV ^-:> i^. S.^\ Jw><,
>
ConMcre U jnumce h \a [tounuilc ^\r la trloirr et Mipiwirtc |witi<-nitiiin(
l i>l>»riic«» dp l'*lrc ejiic lu cliéris;
Puis lorsque la nuit s'avanrc, lorsqu'elle jclte un voile »ur les bute»,
Profitr (le S.I connivence pour l<- iisn i an pl.iisir : riioinnic bien avisé
r.iit iIp I.i unit je jour.
Combien . pirnii rrux dont tu adniirr^ rauvlcril)'- , pjssont d'une étrange
ra\on 1rs lirtin'siic la nuit!
l' ml !'■;;■''% |t.ir lot voiles dont elle lc>^ couvrr, îli veillent au m-iii Ir»
plaisirs ri dc« vnliiplrv.
l.r sot met seul ses plaisirs au ^rand jour et s'cvposo aui critiques de
i'rnnruii i|ui l'rpie.
I\(*(hi(l siiiviiit d(* l'cril 1rs li^iu's Inicécs par Vahva; la
Irttrr trrininéc, il lui dit : «Cher père, c'esl a incr\filli". »
(pliant à I'.kII, «1rs (ju'il mt n-ru rrllr Irlirr. il passa
loule* M's jouiiu-<>s à la iiioscpirt* i-l cela jiis(|u'ati ninmeni nu
il n'&ilia te» fonctions. — Isliak, (ils (rii>raliiin Morouli, ra
('finie (|ii(*, dans un frslin on Hrrhid avait rriini 1rs Hai
inrridrs, unr jriinr Idir anirnrr pal Vahya. (ils lU' klialid.
cltanta l'.iir suivant :
LllAfMTIU: C\ll. 365
fc^lïJl *>s^ (jJ <xJLi JyJi-i cj'j.-»^! I-^^ (jl ù^xJ^yS Jb>
y
cuilcl; t<»>VS^' -S^J^ J^-i^ il*vAi=^lj vXJU- Jl- <!s> ^^ JUb
iùJlxj I^aXc t-j^jJT^ i>»:»-Uj UûiXaj ioLLAï>_5 ^-*-^'
8»S«Xj ^^C^uLï cuv-x-xai cKi;_^ /y£ ciil^l S\jyMi
l-j-^Aji c,Ol5^ ^^-ifcl «Jisfc-uij *>s.A.w^l *>v2fc.li jIj
SjtXx.^ S«Xi^ ^p-j»> uLjtLJ <iUwj! ^^ ^«X£_^ c:A.AA^lJij'
Mes veilles sont si ioniques qu'on me croirait l'amant de l'insomnie;
mon corps se consume à ce point que la sonfTrance semble innée en lui.
Mon cœnr est entjjouti dans un torreni tle larmes. A-t-on vu jamais
un être brûler au fond de l'eau?
Réchid vouliil connaître raulour de ces paroles; on Jui
nomma Khalid, fds de Yézid, \e secrétaire; il le fit venir.
Laissons parler Khalid: «Lorsque je lus en présence du
Khalile, il ordonna à la chanteuse de redire son air; Texécu-
tion terminée, il me demanda de qui était la poésie : « Prince
des Croyants, lui n-pondis-je, elle est de moi. » Nous en
étions là, lorsqu'une esclave se présenta tenant à la main
une pomme sur laquelle élait tracé, à l'encre nuisquée, le
vers que voici :
Le houlicMir l'a lait oublier une promesse : je cliarge cette pomme de
le la rappeler.
Réchid prit une autre ponnnc sur laquelle il écrivit :
Tu réclames l'accomplissement d'une promesse que Je n'ai pas oubliée :
cette pomme plaidera mon excuse.
Il m'invita ensuite à improviser quelque chose sur ce
sujet, et je dis ces vers :
:m> LK.s PHAIRIKs I)()|\
JÏ-»-«>Nl j^ ,J_j^yi3 Jjir>-.-«, 3sl Jlr» jLtji v^! Ajc« J^^ ^^,I
^^l a! JIXJ S.Xx£. ^^ T^'^^ viLaïU >j ly-«-« ,iJ^-a^ ».il*,
Jl <lju^ O»-! «J.Xj «^_>w«l >lAjfe tjt>^ w«jl. Jou! ;tfv^ >t jwjl
t'nr poniiiic où «c Iroinr rrm|ireii)(r «Jp» |>cric* ({iti onirnt m l»our|ir
r»t pour moi plu» rnvialilr que le niondt* cl sr-* nclic&t««.
bUnchc, rrhau»*«k do roupe rj couvert»- de IcUrr» |t.irriim/pii, on U
rroirait ciiriliie nni joues do celle qui l'a oITrrtc.
MoljfiTfHl (joil à Dj.'iliir. Ir fait suivant transmis à rrlui-ci
par r|n(|qu'iii) (|ui \o tenait d'Anas, (ils (rMuai (llinLIi. In
jour. Dj.ifar. fils do Valiyn. monta à thrvai et onlcmna n un
«le srs M-rvii('(irs de prendre une somme de mille dinars,
et ajoutant : • Je vais me rendre rhe/. Asm.'tvi : si tu me \ois
rire d«'s ririts qu'il nu- fera, tu lui remettras ret or. • Il lit
M \isite; \«tmàyi se mit à lui raconter le^ rliose» les plus
amusantes, jps nouvelles l«-s plus gaios, sans rt^ussir ii le
dérider. I.orscpie Djâfar virtil île rhef. son hôte. .Ana». fils
d'Almu (JiriLh, loi dit : . Vous vonm de m'étonner : vous
«lestiniee h .\sniayi un pn'sent de mille dinars, et, apr^s
(|u'il s'e»l «'puifté en efforts j>our vous amuser, vous sort»;
de rhe/: lui sans mt'^me avoir souri; ce n'est pas re|>endani
\<ilre liahilude de remettre dans votre Imurse l'aqîent <pie
CHAPITU1-: exil. 367
A-^lji xxXc^ |^,_j-«JC>« Lx-i- s^ii j, c>-_)V^ aOsJLi »iX.tf> JsAj
(ji ^^^1 ljl_5 bj »wVÀ£ a.aj1j *^ J^^ \s^j )^xx^ tJ,^^ (>^
vous en avez tiré. — Mon cher, lui répondit Djàfar, Asmàyi
a déjà reçu de moi cent mille dirhenis, et pourtant je
n'ai trouvé chez lui cjue lambeaux et guenilles; il portail un
vieux pagne déchiré; il était assis sur un coussin crasseux;
tout chez lui avait un aspect misérable. Or, je suis d'avis
que le spectacle de son bonheur serait plus éloquent que
son langage, et que la vue de mes bienfaits porterait en soi
une louange ou une satire supérieures à celles qu'il compose.
Pourquoi donc le giatiliiMais-je de mes dons, puisque rien
ne proclame chez In! les bienfaits qu'il a reçus de moi,
puis(pril ne me j)rouve pas, en étant litiiicux, cpril est re-
connaissant.^ » — Un poète a parlé en ces ternies de Réchid
et de Djàlar, lils de Valiya :
(îiorifioiis Réchid de rogner plusicins fois, et d'avoir su Forlilier les
lii'iis reii'iclu's du conimaiidcnieut.
Aprt.s un preinier seruicul (en faveur d'Eniin ), il eu a oljtciui nu anliu
(pour Maniouu), el le succ^s en esl dû au seid Djàfar.
Les lil;, do Barinelv oui loudô sa royanlé et assuro le lione l\ sou Im-
lilior.
308 LEb PHAlRIhb D OH
^,^^ JUj J^cO!^ ^\j)i\ J^l ^ ^-yi^. ^^u.iJI ^j-IXj:^ ^
^^^M^ x_S^. ^'.^yi. jLJIj vi:-"3'>^.. -O^iJl^ ,_^liJl^
^^^i^i/ij pU>iii_5 p^^xjci;^, ^.*>jU'^ A_;_,'^!_, iJ-iii^
^•^^tJ!. j_^I. ol-^l. A^uixii!, x^ç^'U yôvii^ JUiMl^
ks.j\j^ yjj. ^ ^.^\ i .>V^! i ^NJI ly:^Li '^j^y^'^J J.^^^1
^.iliy.'i, llls (If Kii.'ilid Im'ii Unniuk. homme instruit,
érl.'iir»'', pnrlisan d»' la discussion et du libre cxamon, n'u-
niss.iil «liez lui on ronfcronrps plusieurs rontroversisips ré-
lél)res parmi les théolniijiens de l'islam , les libres penseurs
c-t lesdorleursd*' <lil]V'rentes sortes. Dans unederes réimions
il jriir parla en ces termes : • Vous avez, lonîjuement disserté
sur la théorie du recèlcment et de rap|)aritinn , sur la pn'--
pxislenre cl la cr<5atif>n. sur la durée et la stahilité, le mou-
vement et le rej)os. l'union et la séparation (do la substance
«livine); sur l'existence et le néant; les corps et les acci-
dents; ra|)prol)ation et la réfutation (dos isnad ou autorités
tradilionnaires) ; sur l'absence ou Texistence d'atIribuU [vn
Dieu ; la force potentielle et agissante; la substance, la
«pianlité, la modalité, la ri'Iation; la vie et l'ani-antiss*'-
inent. \nus a\«'/. examiné si la cpialit*' d'Imam est de droit
divin, on élortive; vous avojr. épuisé toutes les questions
métaplivsiques d.ins leurs prin«ipes et letirs corollairo».
Occupez vous aujourd'hui de décrin* l'anvmr; mais, sans
'ulamer de discussion, cpie chacun de \(»us si- iKirne .t en
cn\prn\K cxii. .wio
<\_A_3 Sil^j^l^ AJLjcmJ «Xa? j<*aJj w£û_^ Ixo^ iùïAjUaJl »!àj^
Wf
donner nne définition sommaire, telle que son esprit la lui
suggérera. » Le premier (|ui prit la parole fut Ali, fils d'El-
Heïtem , de la secte imamite et théologien célèbre parmi les
Chiites: «Vizir, dit ce docteur, Tamour est le fruit de la
conformité des espèces et l'indice de la fusion de deux âmes ;
il émane de la beauté divine, du principe pur et subtil de la
substance. Son étendue est sans limites; son accroissement,
une cause de déperdition pour le corps. >> — Le second ora-
^teur, Abou Malik , originaire du Hadramaut , aj)partenant à
la secte des Kharédjiles connus sous le nom de Chorat, s'ex-
prima ainsi : « \ izir, l'amour est un souflle magique : il est
plus caché et plus incandescent que le charbon; il n'existe
que par l'union de deux âmes et le mélange de deux formes.
11 pénètre et s'infuse dans le cœur, comme l'eau des nuages,
dans les pores de la terre; il règne sur toutes choses, soumet
les intelligences et dompte les volontés. » — Le troisième
qui prit la parole fut Mohammed, fils de Hodeïl, surnonnné
VI. :!',
Mi) LES l'I; \IIUK> l) Oh.
i^v>« .\j i^.«o i^., iv-p-^ a] yusj i) ^Lôj.Ni __^j>_«_>> ^^,*Alaii
i<^ ^i AAX.'i:> JI ^J-.^ i' :»'>=>- .vas-Us^ jiUwJl ^ »>w=i-y>
joJUiOi J^l i/l L^ J'wo-, "U wô.xJi 'i^jc.^ .vw.0- ^^--*'*l
Alla/ m.irrli.iiid <lr f()iirr;if,'rs; ; il «'l.iil luonta/rlitc v\ CIumIcIi
(le IVroIr (!«• ll.iMJili : • l.'.iinotir. «lit-il, iiH'l son «ariii'l sur
l«'5y«ni\. cl iin|)i iinc son Mcnii sur les cœurs; il cirrulcdans
le rorps et iicnètrciu f<»n(l de» onlrailirs. Il jcdo ir dt'sordn-
dans la pensic et la mohilitr dans l'i^spril: rien ne rc\sl(> pur
avec lui; aucune pr<iinrsso n<* le lie; toutes les infortunes
tondient sur lui. I. 'amour est une |;oulte puisée .1 l'orean de
la Miorl. une Korpee prise aux réservoirs lUi tréjws. Mais il
lin? sa force d'exp.msion de la nature inênie et de la lieauté
(|ui réside dans les êtres. I/lionune (pii aime est prodi;^ie.
sourd aux appi'ls de la prudence, insrnsihie aux reprocli(>s. ■
— ili'liani. iils de liakem . oii^inaire «le Koufali, (iheikii
des Im.miiles de son temps et eciivain rélelue. fut le rpia-
Irieme <|ui parla : • Vizir, dit-il, la destinée a placé l'amour
comme un lilet, ou ne peuvent tomber cpie les (a>urs sin-
cères dans l'infortune. Quand un amant tomhe dans ses lacs
el V prend a vs piéj»e«, il ne lui est plus pissihle «le s'en
tin>r sain et sauf ni «le sVcliappei en fuvanl. l/amoui naît
(;ii\i>rn',K cxii mi
^^ JJUI Jyo_5 .^vl^aJI (jLJ^I ^axj ^JiJi Àj^S-^j *x4s
_^i&^ ^j**>^L=i Jlij 5*XAi «XajcJ tAijfr dP-^^ ■^.^•^ *^*>*j'^
^ ^Xiax^ TiUwJ^j 5\,jljj ^VAi.- :>\-c loyi iili Js^^iJC-Si U ^^U^s^
^j^^jïJLaJL! i^-aas ivx^^i jojii Ax>^-*»j ^)é j.isJj^ lîii*« t^^;.X«L»
de la beauté de la forme, de rafTinité et de la sympathie des
âmes. Avec lui la morl pénètre jusqu'aux entrailles et au
fond du cœur; la langue la plus éloquente se glace; le roi
devient sujet, le maître devient esclave et s'huinilie devant
le plus intime de ses serviteurs. » — Le ( inquièmc lut Ibra-
him, nis de Yassar, surnommé Nazzani, de la secte mou-
ta/.élile et l'un des principaux dialecticiens de l'école de
liasrah à cette époc[ue : • L'amour, dit-il au Vizir, est plus,
subtil que le mirage, plus prompt que le vin circulant dans
les veines. C'est une argile délicate, pétrie dans la cuve de
la puissance divine. Tant qu'il est modéré, ses fruits sont
pleins de saveur; mais s'il dépasse les bornes, il devient
une folie mortelle, un mal dont les ravages sont terribles et
dont on ne peut espérer le remède. Semblable à un nuage,
il se fond en pluie sur les cœurs; il y fait germer le trouble
et fructifier la douleur. I^'homme vaincu par l'amour soullVe
sans Iréve; sa poitrine se soulève avec effort, la paralysie
le menace; loujours plongf dan*^ sa mélancolie, il passe ses
372 Ll..^ l'i; \IHII..^ I) ul;
A^jl l:>lj ^j\ JulX\ aI^I 1^1 ^^'^1 J^^ ^j)i oj'^
nuits S.II1N Mtinniril, ses jours dans l'anxî*^!/' : la (ioulcur
l'afTann'. ri il in' se iiourril <|u<" de ^iMnisM-mcnls. • — l'n
.sixiciiir ftralcui. Ali, llls de Mansour, tlt* la sivlr dt-s inia
miles, <lialr(-lic-icn d«s (^liiilcs «•( discipItMlr Ilic liant, fds de
Ifakcni. s'rx))i inia ainsi :■ I/aninurcst un mal Ir^'eiau di-hul.
i|iii s'iidillif dans l'âmr, rt la faronni* à son j»iv: il prnrlri*
«lans la |K«nM't,' cl I rn\aliit rapidnnenl. Quicon(|uc imil à
sa con|M' ne m* j^néril pas d«' .son ivifsse; quironquc es!
mivi'rsr par lui ne m*, relève plu». 1/ainour dérive d«- l'iden
lile el de riinrno^cnrité de.s formes et de la rn*ation. •
-— I^ septième di-iinilion fut donnée' par Montamir. fd» de
Suleim.in . un de> |)riiiripau\ Clieiklis d«- \'vt lAv monlaxélile.
•O \i/ii , iliiil a ^aliN.i. l'anitiur «>s| \r irsullal de ta ron-
fonnili- d«> nature, rt le priHlnil i\v la |Kirilr de.s espèces; il
penrirc ilans le coeur/ comme la fourmi: telui qu'il asservit
ne |M'ut l»ri«'r ses liens, celui qu'il li-rrasM- |M*ut rarement .«•
relever. Il distingue les nalurt^s diverM*» el l'union des
àmct; d .ipprlle le» rtruis «i lappixiclie les caractère».
Mai»v>n iMudieur esi dr courtr durée. tniuMé par l'attente
ciiAi'iTHK CMi. :m:s
iii^ iUJi Lg-X^-w sU^_jJî ^y-*^ <ï!sX^I »XvC_5 vïi/*^ l^^j' *_;;)_;-*-
y^*.il ^jj jji^ ^Jîi^ ,j^LaJI j{s ^UàJI p:>l^j i<X»MJLI -ilô
»3v-i jj y^^yi_5 JKJuii (j^ Jil X<i:».Ia:> c^xii^ sle<X^ *_^^^
^Ux>L>^ jUl^L» S»jLaJ 3t.*UO J^ *-*v^_j *XAff J^ J^-Ôrî *)^AV^I
d'une séparalion et altéré, dans ses plus doux momenls,
par la crainte de la médisance. Aussi les philosophes
Font surnommé l'arme qui pénètre dans la chair et qui
ruine l'éclifioe (du corps humain).» — liichr, fds de Mou-
laniir paila le huilièine. (le savant mouta/.élite était un
Cheikh de Técole de Map^dad, le maiire des dialecticiens et
des théologiens de celle \ ille, tels que Djàlar, (ils de llarb,
Djâfar, lils de Mountachir, etc. «L'amour, dit-il, lue le
sommeil et engendre Tabjeclion. 1 /homme sounn's à son
empire ne vaut pas une hrehis dillormc. Knt-il la puissance
du lion . il s'humilie ilevant tout ce qui est esclave et devient
lui-même l'esclave de ses désirs; il ne parle c[ue de ses es-
pérances et ne s'occupe (juc de sa passion. ■ — l,e neuvième
qui prit la parole futToumamah, lils d'Achras, de la secte
des Moula/.élites : « Vi/ir, dil-il, lorsfjue la suhslance dont
les âmes sont formées aspire les émanations de Tiilentifé,
deriiomogcnéiléel de la relation, elle darde les rayons d'une
lumièic cclatanlc (pii cclairr les regaitls de l'intrlligence.
:»7^ ia:s Fit a II; II. s d'oh
^aoaj *UA. ;«^va.<5 *^|^^ j^^3 Jouu'I ^1^ .y ^ ^*n^.»^
*r'~^>>«— »l k^'*-*' (jo^ ^'i.— iwl _j^^ ^^-i'uijl Ji* ;_«■«» c ^5-fw^
J~*~J AAS»-L»Sj C_/l^^-.i^i jjlj.^— »V.X_»_xJl ^ jym^ y^.» ^Hi_> l^lU l
»'^->Jj '•^-"^ '7^* «r*^ >y«— — > i'^ »yil ^^,»i »vA^ o»*^^*^
*u>pi v'»^ Jlj J^L-^i w^— o ^j^ i>l yia^ il^ »,^Aa.'l v-xWj
«•l it'cliaufTo (le son anU'iu les souins dr la \ii'. |>«' ce
loyer sort une (Inninx* purr (|ui s'.ill.irho a Tànu" cl N'in-
corpore h son fjvM'ncc : \oila «e (ju'on nomnu" l'amonr. > —
Sakk.ll, (jr IVtoIc inianiile cl diM-iplc il(> iiicliani. \\\% de
il.iknn. donna la dixiènu* drlinilinn. • I. 'amour, dit -il, esi
entendre par la ImiuIc et pnMiuil par l'Iioinogcncite; il
prouM* l'existence du prinrip* ininialeriel de la »\inpatliip
et di'nionlre {'.itlaciiement mutuel de» es|MVe». Il enxaliit je
t'orps comme l'ivi-csse (|ui re>ulte du \in. Celui tpii aime
est illuminé d'une llanime intérieure; tout son iMn* m»
plendil ; v>s cpialites le placent au-de»»u» de^ «ntn's liomme<t.
Mai* l'a^^italion de fte» mmis décelé sa passion aux regard»,
et, axant d'être glorifie . il d«'>|iute par l'Iiunnlialion. • — I^-
on/ièmi' docteur .Saliltali, fds de Welid, de la se<-te mer-
djile.delinit ainsi l'amour : • l^i |»aroleeftt moins prompte (pu-
le» effet» «le relie fiassion. I.e ccrur d'un luunnu- dont la pu
rrlé et la lM>aulé sfuil noloin*» ne n*pou»M> |ms l'anutiir, rai
r'r»l l'anal pie des rsp»v#^ qui «irule le fail naître; le propre
CIIAIMIKl-: exil. 375
Jlij b^fJkJ) >w^^ »^l-ii.3-i r»^)-«a-r! 45^' èi <Sy^^ >-*~wy^
jl^Ji (jU^j^ jUa:J! ^jUï'^^^-tf»^ A-^J^y^ wU*_j ivs-ii_jA.=.-
xs^La-j -y^l^ SJJy c_«l*Jtiî*w^i s^JJiy^^ Z,*y^ C/"***^-'
x:^^ ,j^ (yi.xJl <o^" »;y^J iiJ^Xxil jlyv-ill Jliij <XjSo ^i;^f_j
d'une nature délicate est d'être capable craimer. » — Ibra-
him, lils de Malik, jurisconsulte de Basrali, controvcrsisto
habile, qui n'appartenait à aucune école et ne se rattachait
a aucune secte en particulier, parla le douzième : «\i/.ir,
dit-il, l'amour n'est ([u'uue suite de visions (jui apparaissent
à l'homme, lantùt désespérées, tantôt consolantes, et par
rincpiielude (ju'elles engendrent dans son cœur elles consu-
ment ses entrailles. » — Le treizième orateur fut un Mobeil ,
c'est-à-dire, juge de la secte des mages, ce que signifie le
terme Mohcd en pehievi, ancienne forme du persan : « \ i/.ir,
dit-il, l'amour est un feu qui s'allume dans le péricarde et
se propage entre les côtes et le conir. Il est inhérent à l'exis-
tence des êtres et à l'action des corps célestes : son origine
est dans l'impulsion animale et dépend de causes maté-
rielles. 11 est la Heur de la jeunesse, le jardin de la géné-
rosité, le charme de l'âme et son diverlissement. Les élé-
mcnls l'engendrent; les astres le produisent au jour; les
\enls lemeu\ent; l'action des mystères sublimes lui donne
:57(. LES PH \iniF.S DOIl
ii^ sjJ^i^I oj'-iO^ t_-^UJl ^'^^ -'ok^ill ^^ïy^ -U^,ill
U^3 A^Lil :>.^^ A.Ua*Jl li'i^ 5,^1 Jljo^l ^ iil ^X
^'^* * "^ '■? ^''^■^^ ,r^ .^ •^-^'^ O!^ ^: -^-v-i^^» oî^'* ^^,»
Ax'^. fC-J^ ^»^w ,1 .vaIsUJI j»jUX' ^Uj jx!i V^j \jS .Xju
sa foiMH'. Piii;, il sv ((iiiil)iiic avtf le nu'ilK'tir i\v la siibs-
lancp, avfc 1rs rlôincnls les plus purs. Il pro\«K|uf i'attrac
lion <lp5 cœurs, la ronffiriuilé «les passions, la fusion dos
ànn's, \v r.ipprorhrnunt clos M*nil>l.il)lrs, la purctr des sen-
liintnts il la s\nipatl)ir. Il nr peut i"\isler sans la In^ault*.
sans l'intclli^'fnrr. s.uis la drliraU-sM* drs mmis, s,ins la s;inlr.
riiarniuiiir ri l'équilibre drs lort't's; rar son origine suMime
donne n.iissmee à des mouveinenU dans l«*s spliénvs relesle*
(|ui corres|K)ndenl emuite avec la sensation doni les coqis
sont doues. •
Nousa\ons déjà parlé des disrussions auxquelles Ips an-
cîensel les inoderni>s se soni livn'sndalivenienl à la pn*nii^n'
nianili*slalion el n la nature de l'amour : nsulte I il du s«'ns
de la \ue et de l'onie. de la volonté ou do la ffllaliltOOnelles
KOnl 1rs rauses qui le font naître là où il n'existait |»as. et
rrlles ipii le détruis«>nt après sa manifestation? Sont elles
«lues à l'àme raisonnable, ou bien au corps et à sr»n temp*'*
rament? \oiri la diTinition «pi'on attribue a llip|iocrate :
• (.elle p.is<.inn , rli» il tdn^i^if dans Ir melan|;t- '!• ''•••iv
ciiAPrrni; cxii. :i77
(j^ Jy»-*''i <-v,U*-j <îos-o_^ jl^a-j^JI Q^ 1^-=»-^ «UJw* -Uûj^ii
,j^ xjUaA*»- A-^j \-S.Sj.z>^ ^I^KXjI ^1^^-*^ A-À-X-jf AAju^b
âmes, analogue au mélange clo deux eaux de même nature,
(|u'il esl dillicile, et même impossible, par quelque procédé
que ce soit, de séparer. L'âme étant plus fine, plus subtile
en son cours cpic re.iu même, l'action du temps ne peut
ellaccr lamour. la dnrce ne peut l'amoindiir ni l'user et il
résiste à tous les obstacles. Sa marche échappe à toute con-
jecture et son centre d'action, à tous les regards. La raison
ne pcul dire comment il établit son enqjire : elle sait seule-
ment (|ut' son point (lc(lc|);ul cî s;i j)rinc-ij)ale puissance sont
(hins le co'iir, d'oii il se icpand tlans tous les mcnd)r('s.
Alors se manileslenl Ir ircmblcniciil d;ins les extrémités,
la pâleur, l'endjarras de l.i |)arole, rallhiblissement de i'es-
|)ril, la tiistesse et d'autres phénomènes morbides qui Ibnl
croire à une tliminulion de l'intelligence chez celui qui subit
l'empire de celte j)assion. IMusieursde ceux qui s'occupent de
l'étude de la nature el de n-cherches médicales considèrent
l'amuur comme un apj)elil (pii prend naissancedanslecœur,
s'y développe el aKire à bu" (<ins les él(>nienls du désir. A me-
37h Ij;s l'l\ \llill > 1)()|;
^»jJaJl ÀXi. ,.i_iJl ijJiS^ ysSjk:^\ L>^^— \; u'j^*"^'' J^-'H-'''^
^iLjv-i ^i kiL:>j j"'*-*-' S-''-*'*^ p.'u*X-i ^^^hm^ JjocI :>L»J*
«'I^^.^mjI iji Jl <\ .»' «kXJl kj
Min> (|ui* »a torcr s'accroît , i'Iioriiiiic dcvi(*n( plus agik-, plus
irritai)!»'; il .s".il»w)rl)r ilaiii ses pniMfs, s<'s vaj^iirs aspira-
tions ft ses IristrsM's; il respin* avoi rJTorl, ne sort plus de
se» rêveries et p«'rd l'appitit; son iniriligenre dépérit, son
cerveau se desM'clie, sa vie s'cpiiise; car. par l'action p<*rsis-
lante du désir, le ving s'«'< liaulle et se convertit en l)ile
noire, ("elle-ci s'accroît et envaiiil le si»^ de la pense*':
l.i lièvre se développe; alors la hile jaune s'enflaninie, s«'
Irouhle, M' corrompt et liuit par m' mêler a l'.itrahiie, doiil
• lie devient partie intei;ranle en au;;menlanl sa force. Or
une des pn)prieté.<i de l'atraltile est d'agir sur la |)en»c4>; |>ar
le trouille «pi elle y apporte. 1rs chymes m> mêlent, se de-
comp<)<triit; de la exlra\ag.inre. dé|>enlilion inlellerluellr.
désir cle rim|Missil)lc et finalement folie. Alors l'amoureux
ou M' suiride. ou meurt de chagrin et «le deses|»oir. (^>uel
ipiefois un simple regard ipi'il jette sur sa liien-aimei* le
lait mourir de joie, d'amuuret de n'gn'i; ou hien il puisse
un grand rri ri lomiN* en l«-lharci' pi'ndanl vingl-tpialie
{.IIAPITKK r,.\ii. 37y
»V_i w.^ ^ ^^^^^jJà-i-Jl^ ^yi»:^j ^lijl U:^j ^^ C5^^
■-'■I-
^^ Sj^^.^ T ij '^ i>-^-=»- A-ii-V-=*- ^^AkAj J^s^-^ys- aMI (jI
v-j^jbb^ iC^Oodi ^JuwLiJ^ â^ji^*» (>*»»^ Wy-vs? (j^ *-*-* »^*^'
heures : on le cMoil mort el on l'enterre, bien qu'il soit en-
core vivant. D'autres fois, il exhale un soupir prolond; son
sani; alllue autour du cœur; le cœur se contracte, et il n'est
délivré de cet étal que par la mort; ou bien encore, si, après
avoir souhaité ardeinnienl de voir la personne aimée, elle
se présente devant lui à l'improvlsle, la vie l'abandonne
aussitôt. Chacun a pu remarquer un amant lorsqu'il entend
parler de celle (|u'il aime : son sanj,' disparaît et son visage
change de couleur. »
A en croire certains philosophes. Dieu, dans sa sagesse
pleine de bonté, a donné à toutes les ànies, en les créant,
une forme arrondie comme cellede la sphère; puis il les a di-
viséesen moitiés égales et a placé chacpicmoitiédansdcux corps
dillérents. Lorsque l'un de ces corps en rencontre nii autre
qui renferme la moitié de l'âme dont il possède lui-même
l'autre moitié, l'amour naît fatalement entre eux en vertu
de l'unité primitive (de ces ileux moitiés d'âme); ensuite il
se fléveloppc a\('c phi^; nu moins de pniss.tiice. selon In
3K0 LES PU \IIUI.s IV Ol;.
j<jjy w-^**-' J^i \i^^ Uv» Jo»ô wUa^ XJUil »wVi:> ^aN^
^yiàj ^ x^jy: ^^,xil losjà Jl w^:>ji .Xj»jJ1. «.^^^-«JI ^
wVs^ ^'volM Jcîi/^^ ij--Jlj J^I o- .»^i'«>^ 'y^U «>»^i'l
O^-*'-^'^ ci^^-^ ^ (J-^"^'^ *-A-«.l^ A-A-oK vlC, Jl .«-=>• ji
(lifTrn'iirr «les U'in|)«r.iinent<». — I.i's ailleurs tic celle iheorie
l'onl (lrvrl(»|)|)«r larj^rmenl : selon eu\, les aines, substances
l(itiiiiieiiM-<; el simples, desrendenl des hauteurs tie l'infini
\ci-s les corps tprelics viennent liahiter; elles se rerherchenl
les unes les autres, wlon cju'elles etaii'nt j)lus ou moins voi-
sines «lans le monde immal('>riet. I,a même doctrine a été
adoptée par plusieurs de feux (pii priifessi'nt l'islniui^me.
Ies(|ui*ls la deieudenl à l'aide d'indurlious lire<-s du Koran.
des sunnrt et dr> lumières de letii pnipre rais4>n. Ils citent,
par rxi*mple, celle parole de Dieu : • Ame (pii n'as rien à re-
«loutei. — retourne au|)n*s «le Dieu, heureuse el hien ac-
cueillie, — entre au nond)re de me» M>r\ileurs, — entre
dans mon paradis. » [Koran, i.wxix , 98-3o.) Or. di»«'n! cw
derniers, le retour à un premier état sup|K»s«* une existence
aniérieure. Ils produisent ••^j.dement celle s«*nlence i\u Pro-
phète envi^uj'i- par .Said. (ils d'AJHiu Miiiam. a qui elle
fut Iran-mise p.ir Vahya. (ils d'Kyonb, d'après Yahva. liU de
.S,iul. d'apirs \miah . d'après Airh.ili : • Les àiiies sont comme
1
cil VPITKK ex 11. 381
L/,J^-« oj^J«-> '^ a»xLiî :>_j.A> 3';iji^' J^ -'^•j' ^«■^-'^ ..^
xsX:^' Jy^l '♦J^ ti' ^f^-=>^ w«Axiw! \^;^^wÀ-) U^ v_>A-:^'!
^^J^I^,-«jco ^JJ aMÎ Oyt^ (^ JoJT J>»J ^^ t^ tjU^iii ,^
(les Iroupos nrmécs : celles qui se connaissent font alliance;
celles qui ne se connaissent pas se combattent. » (Cf. t. IV,
|). i68.) Une opinion semblable a eu cours chez quelques
Arabes , ainsi (jue le prouvent les vers où Djémil, fils cFAbcl
\llah, fils (le Màmar, TAdrite, chantant sa maîtresse Botaï-
iiab, ('VOfine le souvenir d'une evisfence antérieure et d'une
union (|ui aurait prc'céd(!' leur apparition en ce monde :
Mou ànje était suspendue à la sienne avant (|ne nous fussions créés,
avant d'avoir été s«'vrés et coucliés dans le berceau.
Noire amour a grandi et s'est déveio|)|)é en n)éme temps que nous; la
mort ne pourra briser les promesses de cet amour.
Il survivra ù tontes les vicissitudes du sort et nous visitera dans les
ténèbres de la tombe et au fond du sépulcre.
Selon Cialien, la sympathie naît entre deux iHres inlelli-
•rents ù cause de la cotilormitt' mêtiie de leur inlellitîcnce;
mais elle ne peut exister entre deux êtres d'un esprit bornt'*,
à cause de la sottise tpii leur est commune. "En elTet ,
dil-il, rintelli^a-nce suit une voie re;;uli(''re, et il est possible
;^»2 i.i..^ l'i; \mii .^ ij ui;.
i^is*» i_-.l_^— vJi^ (^,^_A_J:., ;jijy»-^i^. jjv^Ji^ ^'1, j.UiM
f^y* ft1:>l»- ^^ ^^^vjJl^ <>A«.^M ^ 5:>'^jjl^ v_oJLJî^ «V^l^JU
.1 «li'ux rlifs (|iii siiivnil \v niriiic rhciniii «le s*v renrnnirer.
landis «|iu> la w>llis<' |)ir»r<ilo (ruiir farou irn-i^iiliiT»'. qui
ii'nd toute rencofitro iin|)<).ssil)lc. •
Pliisifiir» de reux qui s'ocrnprnt d'aslrtmoinie «-l d'asln»-
loRie jinliciair»' prctrndrnl <|in' ranionr est soumis a l'iu-
thiPiirr rio trois planètes : Sa lu rnr . Merrun* et Vénus. Sa-
luriir lait nnilir \v disii , le rliaf^rin . rin(|uii*lu(lc, les
tristesses, la folie, les tentations; Mercun* inspire la |XH*«ie,
\tf% épiln's éloquentes, les discours propre» à aplanir les as-
p^Tili'-n de l'auiour et a renverser ses l>arTièn*s; N'enus, l'a-
initie, la doureur. la tendn*sse eflTéuiinee. l'arrroi^vinenl
desap|M-titsel des désirs voluptueux. Lorsque, dans un llième
de nativité. Mercure se lrnu\e jnsie en faee dans In sj>lién'.
et (pie. placé (l.ins «^ diijnxté mx niaismi . il suit une direction
droite parallèlement h l'an* A'fxahalion, cela sif^nifie don
di» la p<W'sic et <le5 épitre^ amoureuses. .Si Mercure palil , s'il
déclin** et v trouve en op|>osilion, s'il rétrograde «Uns le
vn« de la liéjKiion, erla signifie al»sence «le talent (vn'iiqne.
cil \i'i ri;i; cxii. .iw
«j, ^« JJjs3j aaj_^a^ tj»x*Mj^ s_j-K-i Os-M-wj j-'-*^ li' ^vi^
malheur réservé à l'objet aimé. De même, celui qui naît
lorsque Saturne occupe un point culminant dans la sphère
('•prouvera f;iil)leinent les désirs amoureux; mais si cette pla-
nète est en décroissance, l'amour sera sa passion dominante
Si (Vénus) est en décroissance, sa vie ré-
;^dée d'avance par la iatalilé sera malheureuse et troublée,
Ptolémée distingue (rois catégories dans la sympathie.
D'abord l'union de deux âmes, c'est-à-dire le sentiment lé-
ciproque nommé ordinairement nnwur cl (mi vertu duquel
on ne peut éviter d'aimer; or cette union réciproque pro-
vient de la rencontre de deux âmes, au moment de leur
naissance, dans une même planète, ou sous le trine aspect
ou le sextile; en ce cas, les deux êtres sont créés pour s'ai-
mer, surtout si, dans le thème de nativité, ils se trouvent
sous l'iidluence de VcxalUition, et non sous celle de la déjec-
tion. En second lieu, Viitilité : c'est-à-dire que si deux êtres
trouvent en naissant Ve.raliation placée entre rux dans la
même planète, ou sous le trine aspect ou sous li> sextile, ils
J'ai ^^oiil \ù>^ y*"
>jjuM yû JU^3 j^^^-' -l-^: A_j'^u Jl^^ <_o.^s-i »^y<-j
^Lil y^ ^^'^»>JI i-l^ol^ .vjwi.a-«^! ^^ .vju'vô _-^:> »Xj,
A,^«M.<>1 lj«X.:k.uJ y£y^^^ i..*"^'' ^^'^^' ''^' «i^'^'-'^ tlÀU." <OJl
seront ulilt'sl'iin.i raulir.cltlriTltc nlililr UTipro(|iif n.iilronl
r.imili»'' et raUacliriiK'nt. La Iroisiriin* ralrf^orif est rHIe où
la planrU* ost siluéorn opposition : si deux <^trrs soumis à la
ni^MUf' plaiH'to sont à la fois sous l'influprirr de XcxahaUon
f't sotis une rcrlaiiir inflnonrr de r/ir/iV/fr n'-gissanl, Www
leur aniiti»'. rautir leur rlia^rin, la rnnforniil*^ i\<? leur des-
tiner ne pourra persister. < Mi cite eiirore ce vers «l'un
VmlM' rpii avait adopté à peu pit's la nnhne rlassiriration :
Il y a Iniiik «orleit d'amniir^ : l'un eol un lira. Ir «rroml nnr rarr«»r,
le lroi»ièn«r un In'pa».
L'Ile frartiou des Coulis et des propaf;andi^tes qui rejel-
tenl de leur doctrine Xmxion et la scparalion (r'eftlà-dire la
grarr et l'initiatixr de riiMuiuie), a iVaplad et dans d'autre»
• ' . vtulieul (piel)ien inipoM- l'amour a riiunime, comme
uni- rpreuve. pour Teverc^M à loU-issaure en\ers l'ohjel
aime; en soufTianl d«*s rigueurs, en m» réjouissant de la
lendr"*--'' de la piTMinne (pi il clierit . rii'iUiinr en diflnil la
CIIAITII'.K CXII. liHÏ)
(l'i • , w
U^ J-*"'^ ^Jl^'^i J"^'-*^ f»-^ slxR^j i^^yi^^ XXjOuSj iSJCA^U^
porU''C (le l'obéissance ([u'il doit au Tout-Puissant, au Dieu
incomparable et sans é}^al qui l'a créé sans y être contraint,
(jui le nourrit et le comble de ses bienfaits dès le premier
jour. Puis(|ue l'homme se soumet aux lois de son semblable,
il convient à plus forte raison qu'il recherche la faveur
de Dieu. Cette thèse est lonj;uement dévelop|)ée par les
Raténienssoufites. — On cite également cette parole de Pla-
ton : «J'ignore ce (|u'est l'amour : je sais seulement que
c'est une folie divine, une passion c|ui n'est ni louable, ni
digne de blâme. • — Un Katih homme d'esprit écrivait dans
le même sens à son frère : « J'ai trouvé en toi la substance
de mon àmc : en l'olx'-issant de mon j)lein gré, je ne mérite
pas d'éloge, puiscpie les âmes se recherchent mutuellement. »
L'essence de l'amour, sa nature, sa manifestation et sa
définition ont donné lieu îi de longues théories, à des contro-
verses inépuisables chez les anciens et les modernes, parmi
les philosophes déistes et naturalistes, parmi les dualistes de
l'école de Manès et de l'école des Deïsanitrs et des Marc in-
:\m . LKS l'hAïuiKS non.
U=»-^^ '.jclj ô^ljJi s^Jil. A^LÎl JU=*^'^ *^'Ul ^i"
^j~>^} J-*^''i y»J^^ *'^^-''« ^^■^j-' v^ •^^*" er' <^'-*^ ^
iiiles, Miiir lin diiiiliMiir. \a' wuww snjcl a i'\^ Miulié rho/
1rs MiisiilluaiJs par U's llit()lof,Mrns soulilos, par les orat»-urs.
loH aiiiiMirs (lo <l<•^lllili(»^^. I»'n imtr.ilisii's ol aiis^i par le»
Vrnl>os (lu (h'scrl. I.ts opinions ri ar^'iiiix-nts di* chacun m»
Irouvml dans noire livre inlilnli- : Annales liisloriqno». Ion-
rhani les prn|)les anciens (pie le I. inps a lait |>érir. les races
/•leintM el les royaumes anéantis. Mais relte discussion Mir
raniour et les citations au\«piellis nous nous st.nunes laisse
entraîner nous ont éloi„'ne de lliistoire des Uarnié< ides, qui
nous «K'rn|)ait au delml île ce chapitre; n'\enons donc a ce
sujet et \o\«»iis comment leur puissance et leur pmspérilé
sahimèrent dun» une catastrophe terrible.
Voici ce que raconte une perstinne hien instruite de
l'histoinMles Uaimirides. Ynhyn. (ils «le Khalid Ihii Ikirmek.
M» deux lils Djâfar et Kadl. et d'autres membres de celte
famille étaient a l'apogée «le leur puisMUcr; maitn>s d'une
lutorili'' «kans JMMues. et inéhrani ibles dans Iciii h.iute poiii-
CM MMinK ex II. :iH7
A.jli j}j-^^ <y*y^ (0-4-«l»^ (j' S^ ^z»^ ^^^)^\ ^^i i_*-«UJC«.i_5
l^U^éU..! o^^l l^j^ J-Ax»! ^-^^^'^ lt^^ ^- ^^ *-*^ o^^^ «i
l_>*i c-olj *Xj>_5 ^■'.^•^ j).*^ U^"^' f*.^ ^Ir*-* 45^**^*" ki.._JtX_5j
tion, lo temps tle leur gouvernement était considéré comme
(les jours crhyménée, comme une fête continuelle et sans
lin. Ce fut à cette épocjnc queRécliid dit à Djàfar heu Yahya :
« Mon cher Djàfar, il n'y a pas une personne au monde qui
me soit plus chère et plus sympathique (|ue loi, mic société
qui ait pounnoi plus d'attraits et de douceur (|ue la tienne.
Or ma sœur Ahbassah occupe dans mon cœur une place (jui
n'est ])as inférieure à celle que je ly ai donnée. Kn consul-
tant les sentiments que tous i\ç\.\\ vous nrinspirez, j'ai vu
que je ne pourrais pas plus facilement me passer de toi que
de ma sœur; je ne saurais i^oùler aucun j)Iaisir ni éprouver
une satisfaction com|dèle auprès d'elle quand lues absent, et,
si je suis avec loi seulement, son éloignement m'inspire les
mêmes regrets. Or je connais le moyen de me procurer ce
double plaisir et de jouir désormais des douceurs de votre
amitié. — Prince des Croyants, répondit Djàfar, que Dieu
seconde vos desseins, qu'il vous inspire de sages pensées
dans toutes vos entreprises! « Réchid continua ainsi : «Je
ven\ le faire épouser Ahbassah el l'autoriser. |)ar ce mariage.
3«« Li:i> PUAIIUKS 1)0 H
j^_^ltf>^ ^1 ^>^-' _jju- UL.!^ AKiàj ifj \^*-* JL^ i/^ '-4— 'L<
'«-4^ ft;-^ C^'Us /Je' JJi ^ ^,JUi>^ XÎlàL SOviS j^ Uy*^-^
.1 passer les soin^cs avor pile, a lit \nir, a te trouver pn-s
«IVIIc partout ou je serai a\cc vous deux. Mais les pri\il«'Re.s
s'arnUeroul là. • Ku v\\v\ , je niariigc i-ut li«Mi, après la rrnon-
cialion (!•• Dj.'ifar : «mi prrsi'iUT des euuutpies et (l<'s ma»<la
faxorisdii Rlj-ilile, il dul jurer à la face df Dieu et sVnjîafjer
par li's seriiieuts 1rs plus soleiitiels de ne jamais visiter sa
lenirne, ni deineurtr seid aver elle, ni se Irouxer sous le
rnt'nje loit, à moins (p«e I\érliid ne fut en tiers avec eux. Ces
en^agenu-nls pris. Dj.dar les a<<-<'pla sin«èremi'nl et se cnn-
sider.i romme lit- par sa parole : toutes les fois qu'ils se rt^unis
snirnl dansées conditions, il évitait de ivpaitler s.» femnie.
il liaissail le» y*'UX, par respi*cl pour le Khalife, et observait
la foi jurée a\ec une lidelil»- qui lui \alul les sulTrapes de
Ilécliid. Abhassal) lui écrixitdes lettres pleines «le reproches;
il chassa son émissaire avec toutes sorte» d'invecli\es et de
menaces; elle n-vint à la charj^e et trouva le même accueil.
Dans son dises|M>ir, elle s'adre&sa à la nn-ie «le Djafar .
(••mmr de peu de sens et d'un esprit assez lK)rni'; elle s'en til
,
CllAIMll'.i: CMI. ■A>i{)
JJi .y-Ail Uj, j!_j^iJI^,jJLS^yûLiL ^j^xxj^ C'iia'^lj l»i»>>-ôJ^
^j A^iH^' ^vilkli i ^J l^i ^^ liii ^^ JyLLl ôUaJi ^
«^^>j ^ JJl j^>(l ^j^ lî^ l^Ji c>.x5t -^l< ^li^^il^ jis^xaAJi
i_Aol^v..u.lj xjowll Ioyu«(j iC,*ji/ji Ji^j (j^« UbOOj U^'3 l^t»!
CJ-»
bien venir à force de présents niagMili((aes, de bijoux, d'ar-
gent, et de tout ce que peut lournir un tn'vsor roval. Lorsqu'elle
vit que cette femme lui serait soumise comme une esclave,
dévouée et tendre comme une mère, elle lui révéla une
j)artie de ses desseins; elle lui en fit entrevoir les heureuses
conséquences pour elle-même et combien il serait glorieux
pour son fils d'être uni au Khalife par les liens du sang;
enhn, elle lui (il croire que cet événement, s'il se réalisait,
assurait sa sécurité et celle de Djàfar, et (ju'ils n'auraient plus à
craindre une disgrâce, ni la perte de leurs dignités. La mère
de Djàfar accueillit ces propositions; elle piomit d'employer
la ruse pour les faire réussir et de se consacrer avec zèle au
rapprochement des deux époux. Kn conséquence, elle se
rendit, un jour, chez son fds et lui dit : «Mon enfant, on
m'a parlé d'une jeune escla\e (pii habite tlans tel château;
elle a reçu une éducation royah»; elle est lettrée et instruite,
gracieuse etcharinanle, elle possède une beauté incomparable,
une taille hiile à ra\ir, cnliii un ensemble de {)erfe(tions
:j9o KKS l'i; mi; Il ^ D'or.
L^^ »Jtx> Joui-jk^M,.* l^,2U j%j» ,_^vj^' ^^' tr>* *^» *^
aXIia k_*JkA=»-^ X.M.JU *_»,! >_.«jiAiaj^ sjX» j^kXj w«aAx« ^vaaji^
ly^Jl* '.^^ .^j ^j ^-i>« A— .--d.— . '-^jy^» \»^^ »x>-i;l ,5^.=»-
JkJCmI* j-yaJl ^v* ».-:>• ^Xj .'«jl h-'i-t^ 'i-t^ t'ij^aJkii'ij jàjv^^j
Jl ^-o^iju. i»xJ) aX_a-J j>^I L^^v^^ ^\ X v_JIj ^^-Ull *^
*
oonuiw on n'rn a jamais \u. J'ai l'intention (U* l.icUrlcr |>uui
toi. et l'alTain' «*>l pirM|n«' con« Inc a\«M >on niailir. • Djatar
accnrillit ces paroles avec joie; il les jjrava «lans son cœur
»•! n'eut plus d'antre p<'nsée. Mais sa nn-re le laisvi (|ueiqne
temps «lans l'attente, afin d'ai^^niser ses (li'i^in et de nMuin*
sa passion pins xelM'iiienle. S«'s s< llii itations, iartleiir avec
latpielle il la siijipliait d<' remplit s;i promesse prouvant a sa
mèrcipiii était \aincu par limp itience et en proie a unein-
(piiélude exlr^tiie, elle lui promit (pie. telle nuit (|u'elle lui
(lé»i'4na. elle lui donnei.iil la jolie escla\e. Ahltassah re<;iil
d'elle un mess.i^e (pii l'in^ttrui^nit di* tout cela. I.e moment
arri\<''. elle lit des nppr(''ts di({nes de son ran^. et m* rentlit
chez la men- de Djalar. Otle nnil-là. Djàfar. la l«Me encore
troiihli'e par le» lum<^'s du \in. sortit de rhe/ le Kltalife
pour Venir au rendez vous. A peine entre die/, lui. il s'en-
<|uit tie l.i noiixelle ewla^e, on lui ri'|>ondit cpi elle était ar
riv***'. Al>l>assali,en entrant < liezMMi marijion\a nn homme
(pi** rivr»'SM- emp^i hait de nMonnaîliT mh fraiU. et desaxoir
cHAïuini-: ex H. .yji
(jàjtj ,j^ l^i ^^ yû^ (j>.*j»j ciJ_jJ.ii cjUj t^i_5 JU vi^dl c_'Uj
/*j J>^ ^ A^iv-i^* A^lxjfcîi (_AM»*-k£ij i_j <Jlr»- <>oJ5 J^yJ-J' ^ <iï
5<X^ C-vJlisj ^jK.^j.Ji} Ljyjjs^S^ ^^jv-«il=» t^ A._X-« Ji ^^yaJi
j»! »»Xajj >_Ajb^ .\lK^i j^l ^_^ ^J-^'^ XJ_j.i^i_j _^JÎ) i^A^i'^ *jix=-
(|ui elle était, ix' mariage une fois consonmie et les désirs
de son mari satisfaits, Ahhassali lui deinanda ce ({u'il pen-
sait des ruses employées par les filles de sang royal. — " De
([uelies princesses veu\-tu parler.^» répondit celui-ci, COD-
\aincu qu'il s'adressait à (juclque esclave du Rouui. — «De
iiioi-iuème, répondit-elle, de moi, ta maîtresse, Abbassah,
lille de Mcluli. > Djàfai- se leva épouvanté : son ivresse dis-
parut et la raison lui revint. Il courut chez sa mère et lui
dit : -Tu m'as vendu à vil prix <'t tu m'as placé au bord
d'un ahinie; vois ([uol sera ledenoùnient de la situation où
je me trouve.» Ahbassah, lorsqu'elle partit de chez son
époux, était mère; elle mit au monde un garçon, qu'elle
confia à la garde d'un de ses eunuques nommé Hayjach, et
choisit parmi ses fennnes une nourrice du nom de Bcrrah.
Mais, craignant que l'aventure ne s'ébruitât et ne finît par se
répandre, elle envoya son enfant à la Mecciue a\ec les deux
ser\iteurs ([u'elle avait chargés du soin de l'elevcr. Les jours
s'écoulèrent ; Djàfai-, ses frères et son père (Yahya) étaient dr-
■yri 1.1 s J'KAIHIKS D'Oli.
il JLxj J.>Jlc J_^-L3i ^.a_) ^. J^^va^ 3 Ll ^o-^l ^r-^}I'
vJUi:=- *i ;_^ JJi ;»Xo X|^ Ji -^oU-l'o (_r*^=^ s ù^^ *y=>-
jj^ ^wVjct ^-.--v- jK-i-iiyi I4J J'ai ^^y» J.KS- i ^L' A^-^«^
venus in.iitres tlii (K>u\oir. Zfilx'idah . nomiiirf aussi Ountm
Djiifar, avait •'•ponsr Hrrliid H jouissait auprès do lui d'un
rrrdil «ju»' indir dt* ses rivales n'avait obtenu. Or Vahya Immi
Kh.did. intendant du harem royal, avait drfmdu aux lenimes
du Khalife de se faire servir par les eunuques (de leur rh«»ix :
/olnidah s'en plaipnil a Rerhid. l.e khalife dit a Vahya :
• (iher prre tenue d'afrerlion', quels sont donr les trriefs
d<' Oiinun Dj ifar contre toi? — Sire. n''|Kiu(lit Yahya . don
le/-\ous de In lovaut»- de mes servires. rouime inlendani <le
votre harem <t du palais? — Assurt-ment non, «dit Herhid.
— • Eh bien. répli(pia Ynhya. n'écouler, pas ce cpielle peut
dire contre moi. . Hérhid pmmit de ne plus parler de cetir
afTair»-. ••! lintendant lit ex«Vnter ses prohibitions axer plus
de ripueur que jamais : la nuit \enuc. il exigeait (pie les
portes desharen» fussent fenn«Vs et il en eniportait les clefs
cher lui. Cette mesure mit le rnmble à j'irrilalion d«- Zolvi-
dah; elle alla . un jour, trouver le Khalife et lui dit : • Prince
des r.rovantv. quel motif a dom Vahya (Kuir continuer ainsi
» me priviT 'lu srr\\ri- de n'es ««<<|j)vps et a ne p.i» m**
ciiAiMTHi: cxii. :vj:\
^jk^ ^i ^L- jJj.]| ^j-j|_5 Jiï <xjp! ,j^ Ji! J^Ji j^U <_^bi
^A-^U <iO i_*_l^ '>«j'^ ^1 AJj^=?- ^j>-^ 3, U (_>Jlï ti)v>:S- vXr»-l
w M,
Irailer coiniiie il sied à mou rang?» Récliid lui répondit
([u'il n'avait aucun reproche à faire à Yahya dans la sur-
veillance qu'il exerçait sur le iiareni. — « S'il en était ainsi,
répliqua /obeïdah, il aurait su cnipéclier son fils de com-
mettre un crime. » — Uécliid la priant diî sV'\pli(juer, elle
lui raconta toute ralTaire et lui révéla rintriguc d'Abbassah
avec Djàfar. Réchid lesla interdit: «As-tu, lui demanda-t-il,
une preuve, un témoin? — Y a-t-il, répli(|ua Zobeidah une
preuve plus evirlente que l'existence de reniant? — Où
est-il? .. reprit le Khalife. — • Il était ici; mais sa mère crai-
gnant le scandale l'a envoyé à la Mecque. — Qnelcprun
autre que toi connait-il celte aflaire? — Il n'y a pas au pa-
lais une seule esclave cjui n'en .soit instruite. « Réchid garda
le silence et dissimula son ressentiment. Bientôt après il
manifesta FintiMition d'aller à la Mecque et se mit en route
avec Djàfar. Ahbassah écrivit aussitôt a l'eunucpie et à la
nourrice d'emmener l'enfant dans le Yémen. Iiéchid, en ar-
rivant à la Mec([ue, chargea quelques personnes de confiance
de prendre des infoiniations sur l'enfant et les deux servi-
M!^ LE. S HKAllilK.s I) OU.
ll^x^s^ill -S^^y -iLiij iwjl^l^ <^wwaJi^l Je e-^^sJ!^
^ ^-«.Aj» ^j- \^^ jJ:> >*^ jl^ A^wi^^ ^•OJ^i^ ^t^Uj
vX'-wy-<i -- -J>. 3 .X-*^ ^^ W^A^»- v^->a3j1 Lis» , t,;~>-i ^-«JU3l^ SjLkÙ
(riii's; il .i|)|)ii( qiif (ont rcl.i ii.nl \rai. Son |M-l(*riii.igo ar-
CMinpii, il |i<iitil iMi (-i)uvaiit drs |)r<>j«>l!> de (lis^racc et tic*
\«'n^'«Mnr<' conln* la lainillr dr l^armrk. Apri'S iiu séjour kU'
courir durée à Hagdad. ii so rendil à Auhar. Au jour ùiv
pour la nioti do Djafar, il fil app<>l«M Sindi, fds d<' Clialiek,
lui ordonna de sr ri'ndrr à lia^^ilad «•! dr rrrner lcsdcm«'un'»
liahiltTîi par 1rs HarnuTidcs, leurs si'crélaires, leurs fds et
leurs parents; il lui recotnnianda aussi d'agir dans Ir plus
};rand Mx*n't, de peur cpit* la chose ne s'éliniilil avant son
arri\(*e a llagdad, et, une fois dans cette ville, de ne mettre
dans sa confidence <p»e ceux de m's pr«H*lies et amis sur les
quels il |)ou\ait compter. Sindi accomplit sa mission, llitliid
passa la journtx- a\ec |)jalar. <lans un ipiarlicr ilWnhar
iiomnir l'.Hhiiuv flt> cou\«-nt , au milieu des Irtes et des
plaisirs. Lorsque hjalar prit coup- du prince. KerJiid sortit
avec lui et raccjimp.i^na jusqu'à »on chexal; puis il rentra,
s'assit sui son tnuie et lit rnlevcr tous les restes de la ftMe
qu'il a\ail eiM^on* s«mis les veu\.
CIIAlMir.i: CXII. 395
i^jl» j^jvÀxj^ ^«OwAiij l^ÀA^ <\jjlr).r>- i_<Aw~X^. SiLc^-fcJi c^<Xv«b
LLi:> Jvi U. l^^.<Jâj ^t A — «_X_$ 1 -cl
Ai JUi A-Vifc^ cj_jjjtli \>j:>li». 'j-^-l» -îOlcL». (^j^ *Ka-<*^1 \s.:3j
, - *- •>
^^^ ^yi=l luàJûli ^\JÙ*-.^ Aj viL'jl)^ lx-*i._^ ÙJ^ :i.Vj2>i À rA«UJl
^JV«i _jJ (JV-À-«^i ^*^l L À JUi t^»Xj dUls». iUyijj t5«X»^
De retour dans sa demeure, Djàl'ar, qui nY'Iait pas toul
a fait dégrisé, fit appeler Abou Zakkar clianteur et habile
tiinb;diei-, et a\ec lui son secrétaire Ibn Abi Cheikh. Des es-
elaves musiciennes prirent place derrière le rideau et aceom-
|);ignèri'nt de leur voi\ cl de leurs instruments Abou Zak-
kar, (jiii chanta cet air :
'JiH- vtnilcnt-il.s de nous? Pourquoi s'occuper de nous sans cesse?
(",'rsl que l4'ur seule pensée est de divulguer ce (|ue nous avons ense-
veli (iiuis Ir niy.slère.
liéchid, en rcntiani, lil aussitôt appeler un de ses Mr\i-
teurs, ^arir, surnonmié llikhlah, el lui tint ce langage : «Je
vais te conlier une mission que ni Mohammed, ni Abd
Allah, ni kaçim (c'est-à-dJre personne) ne me paraissent ca-
pables de remplir : je ne connais (jue toi (|ui puisse en as-
surer le succès, .luslilie ma confiance et garde-toi de me
désobéir : ce serait compromettre ta position » l l'exposer à
loulcs mes rigueurs. -— l'rir.ce des Croyants, rép;)ndil Ya(^'ir,
390 LES PHAlhlKS DOK.
•^ o-
SX vous iiroi(ii)titiic/. (U- iiir passer mon s.-ii)rc an Iravci^ du
corps «Ml volrt" pn-sena*, j'oln'irais. Faili-s-iiioi donr sa\oir
volrc volontt^ et vous ino tmu\cn'/. pix-t à l'arroinplir. —
Connais tu Dj.ifar Ix-ii Yali\a Ir Harni('Ticie? demanda If
l'riiur. — (^)iii (onnaitrais-jr si ce n'est lui? npli(|ua l'olli-
cier ; un hoiiiinc tel «pic Djàlar n'est inronnn à |x>i'»onne.
— \s-ln remaKpn- (|ue j«' l'ai riTrinduil an moment de son
<léparl? — Cortainenu-nt. — Va chci lui sur l'Iieure et,
(pielle (pie 5oit la situation où tu le lrou\es, ap|M)rle-moi
&a t^^le. • A ces mots, \açir In-ssaillit. treudila et demeura
sans réponse. — • Yaçir, n*pril le Klialife, ne t*ai-je pas pré
venu du «langer cju'il v aurait |Miur lui à n)e deviU-ir? —
Assurenii'nl . reprit relui-ri; mais I alFaire est jdus f;ra\e en-
tore : cet onire fpie le Prinre des Croyant» vient «le me signi-
fier, je Miuliaiterais di» mourir plutiit que de prendre la
moindre pari à son exj^ulion. — A^scx d'li«'*sitation, s'éTria
Hechid, \a où je t'ai ordonn«' d'aller!» ^ a«;ir se nMuiit
.ius.%ilôi «lie/ Dj.ifar, «pi'il trouva ftcrupe de m»s plaisirs.
cil \1M IHK CMI. 397
^J^*J<=^ \>SJ> fj\ w^*»fcr»-o r-|j;-ii cr* o*-*^^'^ C5^■^*"j^! (J>"*'*>^'
ti u^ '-^^' ^^— '•^W* or* ^^-^1; ^ -î^^ *!> '*^vS-V SI)-**' *-*^îi'
iL^jtj <_^*XÀ£ jJJ c:a-j1^ ii-j^U>- ^j<Xj (_^ jW=*- ool^ Uib
^ i^ dL»i U c:>*XjLi t^î^i i*X^ J.-i-« ^^ .<?-oi ^jl^ iJiJsjS;
f't il l'infornia clos orclros que lo Khalif<^ lui avait donnés.
• Le Prince des Crovanls, dit Djàfar, aime à j)laisanferavec
moi : c'est sans doute une de ses plaisanteries. — Vrai Dieu,
réplicjua l'oiricier, je ne l'ai jamais vu si sérieux. — Alors
il était ivre. — Non vraiment, il m'a paru maître de toute
sa raison, et les actes de dévotion que je l'iii \u acconq)lir
me font croire qu'il n'a pas l)u de néhid aujourd'luii. • Djàfai'
reprit : « Si je l'ai rendu quelcpies services, lu n'auras jamais
trouvé une meilleure occasion de les reconnaître qu'en ce
moment. — Vous m'y trouvère/ Inni (lisj)ns('', eu tout re(]ui
n'est pas contraire à la volonté du Klialilc. — l\(îtourne au-
près de lui, continua Djàfar, et dis lui f|ue lu as exécuté
ses ordres : s'il en témoii^ne du rei;ret, je le devrai la vie,
et tu j)eux compter sur de nouvelles laveurs de ma part. Si
au contraire sa décision est toujours la même, des demain
tu feras ton devoir. < L'ollicicr ayant réjwndu que cela n'é-
tait pas possible', Djàfar ajouta : « Je t'accompa<^nerai jusques
à la tente du Prince des Croyants, cl jr m'v placerai de fa-
39M LI..S l'I. \lllli:.S |)()i;
«— >tXik.! «Xj t\ j\jL* y^^ *<*^ J^^^vXj ^X.<^yJi K^jMOUt Jl UCi-T:
-V/juvt Aj k_*j^« 'waAa? >Ao»Xa^ .Vj» ^j^ >JJl=- ->- _^.1« A>> «.•v>«l
,-M.j Jt-'-t ^^^^^--oi -»^ Jl» ^^ 5'ji '^^ J^^^ U'''^*^ ^i^*j'
rnn a iMitfnflrr ses |i;ii(»l«-s cl la ir|KUi!»i-; si. .ipirs (|im' tu
auras rpnisc loutrs les «'xruM's. il n'a do cokm- fiiir In ne
lui a|)|M)rtrs ma Irlr, lu vioiulras anssiloi rcniplir la inissinn.
— QnanI a rola.j'y cousons.. n'>p<>n(lil Varir. Ils si* «lin-
m'Tcnl donc ensemble vers la Irnlo cl»' HiM-liid. Yaçir rnini
chez If Kli.ililf cl lui «lil : «SiiT. j'ai apporte la Icle. «Ile
est ici dans !.• p.d.li^ — l'ivscnlr- la sur-le-champ, s'e
cria Hechid, ou c'esl la lienne qui luml>era la premiers. •
— Varir alla i-ejoindre DjàTar cl lui dit : • Vous axer en-
leudu? — Oui. rc|>ondi( celui-ci. fais ce «pii l'est com
mandé; • puis, I rant un mouchoir de sa jKM'he. il sr |>anda
les veux et lenelil le cou. Vaçir nhallil la télé el \inl l'oniii
au Klialife, tpii la lil placer devant lui cl m* mit à enumerer
tous vs f»riel s contre le coupalile. Fui* il oidonna a ^ arir
de lui auiener cpiehpie^ p<*rsounes qu'il désigna, «'1 cpiaufl
elle» furrul arrixées. il leur dit : «Couper le cou à cel
li(»mme, jp ne puis sup|K)ii(>r la vue du meui trier de Dj.i
ciiAi'iTiii: ex II. Myj
y_j j^u*-^fi /jj ^^^^j-»Aï <_>L» (_^ k_,,vi-ioij wiji>- Jjcx» ^J*UJI
j-i^l^ *Àxs» ^-4->v-» J«-A-ï <^»Ji aXa)!! A^s^UkA» (jUwIwisT (jliûU
far!" Voici ce que laconto Asniàyi : « Récliicl m'envoya
cliercher cette iiuit-là. Dès qu'il me vit entier, il modit :
"J'ai fait (juelques vers el je désire te les montrer. — Parlez,
.Sinî, « répondis-je; alors il prononça les vers suivants :
Si Djjfnr avait rrdoiiti' la mori . im coursier rapide, l)ridc pour lc
voyage, eùl sauvé sa vie.
Pour éviter le trépas, il eût pu trouver un abri iiinccessihlc à l'aif^ie
rliarpé d'anuécs.
Mais, son iicure élaiil venue, auenu aslrnlo^ue n'aurait été assez. Iiahilc
pour ccMijnrer son desllu.
«Je retournai chez moi, ajoute Asmàvi, vV je n'étais pas
encore arrivé, (|uo déjà la nouvelle du meurtre de Djàfar
était dans toutes les houclies. » I.c matin (|ui suivit la nuit
Oii ce meurtre lui accompli d la disgrâce des lîarmécides
consommée, on trouva sur la porte du château il'Ali, fils
d'Y(ja, fds de Mahan,dans le Mioraçàn, le distique sui-
vant, tracé eu beau caractères ;
Lr* nuliirtimix rnfnnl» Ar liarnick onl »nrcomb<" v>ii» lr« »li«'_'r»c^»
(Ir la Toiiiinn :
l.riii l'irl r*! pour nnu» un rsrtnplr, piiuk<kr-t-il prolil<'r a riiôli- (!<• re
palais!
I^a duri-f" (ie.s liariiirridrs. rt-Urdc Inir atitm itc, litrs joiir*>
hiMircux ri fruliiiirs i\v liMir dntnin.ition . >'c!i'ndil depuis l'a-
vrnrmrnt k\v Hi-rhid. jiisciu'an imMiiln* dr Djàrnr, r'o*l a
din' |M*iidant «lix-srpt ans, M'pl mois rt cpiin/c jour*. I.pur
dis^rârr donna naivs.inrr h nn ^'rand nomlirr do [MH'sirs où
leur gloire riail rapprl«v. Une df*^ pins nmanpiaMrs parmi
rv% él^ie» e»t duc à Ihn AM Mnn.'<d : voici un fra^irnl Av
crjlf pitTc. tpii p*t fort longue :
O loi qiir la fortiinr a M^luil. la fniiiinc pirinr cir «iri««tiudr* ri dp
ruM«.
R'^oiiir lr^ at«aiiU qurllr prrparr conln* loi. »aia m ganlc mnirr
.Si lu i(tnorr* rombirn rllr r»l rjpnririitr . i^c^rd*" l*" radatrr qui p^nH
ail filiH du poni ; i Hagdad
(JIAI'l IKK CXI! '101
j— <. Ln )! iL.»>..»glji >d c* — jl^ a]j a — > J > À \\ c> K^
^j_;iJl fcJJa-* ^^HH^ <-^*« !l *^-aJ jj y**-jL<Ji ji_^_X_i
c5J
.X_j U^ ;^ *M> 3L ia-A—s».! *Xij civs? (>j J^a^àJI -es-oij
C'est une leçon terrible : mets-la àproGt, loi qui es sage, toi (|iii
raisonnes et médites.
Prends les jours liciireui (|ui le sont accordés, et abandonne-toi au
courant de la destinée.
( njàfar) était Vizir du vicaire agréé de Dieu , ii brillail par sa sagesse,
son mérite cl sa gloire ;
Le monde entier lui obéissait, sur le continent et la surfare dis uiers;
Son génie gouvernail l'empire et y faisait respecter jiarlout sa volonté.
Ce Djàfar, au faîte de la puissance, était à Oumr, dans la .soirée du
vendredi.
Il tenait le monde sous ses ailes et comptait sur tnie vie d'une éter-
nelle durée.
Lorsque la fortune i'.i entrainr dans l'abîme; (pie le ciel nous préserve
d'une telle disgrâce!
Son pied a chancelé, et son corps s est brisé dans cette clmlc
Le malheureuv, la nuit du samedi, au lever de l'aurore, ii n'et.iil
plus qu'un radavre.
Lorsque Fadi ben Yahya s'est éveillé, son vieux père cLtiI arrête à l'ini-
proviste ;
VI. jO
/|02
Li:S PU \ II'. IIS h oli.
.-«3 1!^ ^Lîiil i ij^ tir* (•— ô-^''— •— ''^ C:JS-»-^— *_,*■
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Lc(>hcikli ( Yahynj.cinincitcavPCSCA cnfantA, marrhAilau milieu <iVu t.
rliar;;»' tir rliaincs cl captif.
Les Barmiirirlcs v\ Irur*' partisans, ri^pamliiN dans l(iiilo> 1rs ronln'C*
l'I I»"» villes ,
Semblaient conv(K]ué.s devant le iribnnal Icrrilile où le jjenn- litimain
sera appelé, an jour de la résiirrertion.
Et leur infortune est devennc If^u'endain-. Gloire A relui «pii |)Ossède la
lonle-pui.s\anre !
\ii nombre (les poêles qui les chantèrent se trniivr Arhdjà
le Siiianule; voici un frn^nienf crniii' belle KanAeh de .sa
rom{K)sition :
Arr^lotis-nons et laiMon.s n'po»cr no* rhevau» : il n'y a plus de bien-
faiteurs, il n'\ .1 plus de ffin% qui M>llirilenl.
Annonce atii diameaux qu'ils n'ont plu» À rnindre de voy.i;;r, plus île
vastes solitudes .\ parcourir l'une aprfs l'autre {, jwur arriver cliex Kadi^.
Dis .1 U ^;.inrt>si»«- : Tu es morte avec FadI; — à l'adversité : Tu peui
le monirrr chaque jour.
Voyei comme le ubre ac<^r^ des Harméridn A été bnsi- pur le sabre
li.irli<^mile, .tu fin iranrli«iil
ciiAPiTHE ex II. l^^y^
/' <" ^ j c-
JkJb ci*
O.AJ
Un des poètes qui ont célébré cette famille avec le plus
de talent est Selm el-Khaçir, dans le passage suivant :
L'astre de la j^énérosité a disparu; la main de la bienfaisance s'est des-
séchée, l'océan de la munificence s'est retiré, depuis que les Barmécides
n'existent plus.
L'étoile de cctt(> famille, qui indiquait le droit chemin an t^uidc de la
caravane, ne brille plus à l'horiîon.
Un autre poëte parmi les panégyristes des Barmécides,
Salih el-Arabi, n'a pas été moins hien inspiré dans ces vers :
La fortune a trahi aujourd'hui les fils de Barmek; mais quel roi n'a
pas été victime de ses traliisons?
Yahya ne gouvernait-il pas le monde entier? et il .s'est réveillé sem-
blable aux hôtes de la tombe.
Au nombre des élégies les plus remarquables sur ce sujet ,
on cite encore ces vers d'Abou Hazrah el-Arabi, que d'autres
attribuent à Abou Nowas :
La fortune, en renversant le pouvoir des Rarméridrs, ne les a point
frappés fl'utip disgrâce imprévue.
26.
'iO'j IJ:S l'UAlHIKS D'OU.
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\.e. clcntii), qui a méroniui Ir^ droit» tli- ^alija. iic rM|>oclrr« pa% non
piiiA rriix <li- la rjniillr d*' H<;hi.
Kl (•<• vers iMtii MHiiii>> Ihmii <I'iiii .iiilir |>ort»' :
Fil* «Ir Bnrmrk . «|ur je plain» voirr »orl. qiip )C rtgreltr Ir» jour* <lr
voirr pro*|>ëritc !
I,.i Irm-rUiil. ^ràrc a \iiii*. bnllniitf roinmr «inr jciiin- liannr .iii
jotird'liui, la >odÀ *fuvc ft pri\«c di- m ^ ^•n^.^Ill^ '
Autrrs ver» d'Arhdjà I»' .Sulamile :
l.r* ri>fnMt*d<> liarmrk ont (\\\\\\t cr inondr; mai» »il* a\a)riil mnlinin'
à *c Imn^inrllrr Ir pomoir, il* n'aurairnl pu fairr <U>«nla^r :
\.rs jour» «Ir leur doniinalion on» clr pour Ir çourr litimain rommr
iinr ffir |K!rp«'lu«'llr.
I II .iiitir iMM'Ir .'< (Iil (i.iii> le iiir-mr svns :
1^* jour* dr leur ilomiiialiou, par l«"ur bnllanlr pn>*|M-rilr. rf»*rni-
hiairni aux (•randr* Milrnnilr* du pilonnage, dr» (éirs ri dr« vmdrrdi*
Wn» «le Monsoiii Nom ri
Atii
U-iir ■
1.1 n»ort dr« <iU dr Hnnnrk . afin qu'il plinn >iii
foni
il
CllAPlTHE CXll. 405
■■"j^j e*A^ j\yÉL J^sci tj-^^l- ^^ Ji* (jj^j
La_jjJI ^^,^;ii j-i-j,lj aK-«ûI -P^j^^Ji J_5 l^l^
<^v*r (^ J^A3.xJi Jla ^ii IsyJsXft ciii^j_5 «^-^r^^ Ww *>^-i^l^
Us avaient cinbcHi la terre comme imc fiancée, et la laissent aujonr-
il liui dans le veuvage.
Citons encore ces \ers éloquents dont Fauteur est Dîbil
le Khozâïte :
Ignores-tu les disgrâces des liarmccides, celles dlbn Neliik, el les ca-
taslroplies des siècles passés?
Ils semblaient tenir ;iu sol aussi solidement que les racines du palmier,
el ils en ont été arrachés comme une herbe polagcre.
Et ceu\-ci, (.lus a Atluljà :
La fortune a renversé les lils de Barmek, sans en conserver un seul ii
notre amour.
Ils étaient possesseurs de tous les biens et dignes de les posséder,
mais tous ces biens sont sortis de ce monde avec eux.
Après le nieurlrc de Djàlar, Yahya et FadI ruteul anvltis
et tenus dans une étroite ca|)livitt' : ils denieurèii'iil en
butte aux plus cruelles j)rivalions et it une série de rigueurs
que FadI, fils de Yaliya, a rappelées dans les vers sui\aiits :
C'est vers Dieu que, dans notre infortune, s'élèvent nos supplication
ear le remède à nos douleurs et ;i notre alllictinn est dans ses mains.
ItOC, LKS PHAll'.IKS DO IV
l^yj\ ^ ioo *> lUij 'vU^ A^'^ U^ ^jû-J' Ui^W- l:»l
joLiac L:> ^X-U j-*lu ^^^.»- x_^<-=»-l J^-»vJI .^.Xj 1^1^
Jb Xijîl S^Ua w-rwLo ^iV t:rv,*-' *^"^ ^^ -"^ .>^ ^ *
^=.-_jj Ltî-*-Lc i_Joo^« ^-^>^ j_^ j»-*-*^ "' ^^"-^ *^^^ '-*^^*
Non» avoiiN quiUr rc inoiulc. ri potirtaiit non* lli.ibiton» encore : nous
ne com|iton.t ni parmi lis mort», ni |tanni les vivant»:
El lorwiiH" !•• (•rolitr iulrr pour mui scrvicr dan^ notre <.tiii<>(, iioii% le
rrgiriicMi^ avec étunnenniif il imu* «livuiN : •Cet li<>ninie vient du
monde linbité. *
Hcrliid njM'lait souvtiil <•> clisli<|in', apn-s la cat.islroplu'
(les h.ii iiu'fidrs :
Le» dédain» dr la forlime »niil pr<>i>ortinnné> an» luMuicur» <|u'elU
avait d'abord arrordt^it.
Lorsque la Toumu d^plou- se» ailes pour s'envoler, m lin est pro-
chaine.
Voici iiur .inrrdnlr rarnnliV pnr MohamimMJ , (ils «l'AIxl
rr Unhnt.in !•• Hach<^milc, Ir chef de la pn.ir a Konfih
• Etant allr visiln ma iiHTC. Ir jour do la f«'t«- drs Sacrdi» rs.
je la tioiivai causant aviT tint» frinnir d'un air resp«Tlal»lr,
mais M'tiic de liailluus. Kljr lu»' dnuanda si je connaissais
rcltr |Mrs iiinr : je lui rrpondis (pie non. • (Vest . reprit ma
mère, Abliadali . la nien- de Djàlar Imu Yaliva. • Je nu- tour
nai ver» elle et la rainai «vee respect. Apns rpielquei in^^
c
CHAPITUE CXII. '107
wji (^[; <i^ uK? ''^^ J^^ ^^V^ tA^ <j' '■^^J*-^ <S''^ y. *— ^^-"^
wis-ii! v_X^^!j Liè<Xi».| ,jii^:.LJi ^jO'l*»' *>^-^ ^i j^^-»-^ ^j)
^j l^ ^-^*i;-* '-'.^ cj:>^ -Pj.:) iuU (j*^:^ W^' oo«*Xj Jlï
(j<a*j /j) (j>\.».^ Li_À-x_j cjfc—Ll ^3j~^ CS"^^ *-*^' i_ÀAAi^ J\ji
tants de conversation , je lui dis : « Clière dame, quelle est
la chose la plus extraordinaire que vous ayez vue? — Mon
eniant, me répondil-ell(\ il lui un temps où cette même
fête me trouvait escortée de quatre cents esclaves, et en-
core pensais-je qu(î mon lils se montrait iiii^rat envers
moi. Aujourd'hui l.i IV-le est revenue, el je ne désire plus
que deux peaux de mouton. Tune pour me servir de lit,
l'autre pour me vélir. » Je lui donnai (ajoute le narrateur)
cinq cents dirhems, et elle faillit en mourir de joie. Elle
ne cessa dès lors de nous visiter, jusipi'au jour où la mort
nous sépara. »
On raconte qu'un oncle de Uechid se rendit chez Vahya
ben Khalid, axant le changement du Khalife à son égaril et
la dis<,'ràce (jui en fut la conséquence. « Le Prince des
Croyants, lui dit-il, aime à amasser des richesses; ses en-
fants sont nombreux el il désire les doter de propriétés fon-
cières : voilà pourijuoi il vous trouve trop riches, toi et les
amis. Si tu dresses l'inventaire de ce »qu'ils possèdent en
argent et en terres, et si lu en fais l'nhandoii aux enfants i\\\
ao» IA.S IM; \llill .s l) ()|;.
JUi io^^ U Jl ^,'^^J3 «^ *^V^1 wok— JJi ^^ jjl
^^yU«Jl (*>"*-^'l Q-» J^«-^^-i» ^^jv^ ^4.»-^*« ^-^«-A^ *yi» ^jX
a^aJI AS>-^ ^»>4^jifX6 >_li3K j wVj ^Sx-:,^! (jl jP*«>*-» Jl „*-»-*~^
Uo ^->jr ^ ^L^JtJi Jl r^' *iLbi ,.^^<-^ J J'jt» v^aIiA.'
lUliui J^jhxl\ *3 JUi !-_^— ^^^ <.^j^^^ ij\ ^"M^ .v*Aiij ^
Kli.ililt', j espcn* (|iu* ce sacrifia' s.iineia ta vir ri te iciulra
Jrs honnps ^ràrrs du maître. • Vahya lui rcjKmdit : • Vrai
I)i«Mi , plutôt perdre foutes mes rirliesses que de spolier reu\
dont l.i loiluiiecsl mon ouvra^el»
Klialil, lils de llnlein le (.liahite. a (jiii llerhid avait
confié la survrillanre de Yahyn et de Ka<H dans l.ur prison,
raconte ce (|ui huit. • l/eunuque Mr>rour se présenta, nii
jour, rhe/.moi. acconipa^iéde plusieuiï i»scla\es : luu d'eux
iKtrlait une serviette pliee. ir p«nviis d'alxird (jue UiVliid .
se relâchant de sa Revérité à iVijard des deux prisonniers.
Irur envoyait ipiel<pir cadeau. Mesnuir me dit de lui amener
l-adi Imii Y.diva, rt . cpiand celui-ci fut en sa pivsence. il lui
parla en ces ternies : • l.e Prince des C.ntyants te tait «lire
ceci : Jr t'ai vimmé de me n-veler toute la veritr i-elative-
ment aux Wii-ns dr la famille; lu prriends avoir parlé sin
cèrenuiil : ni.iis il est avi-ré |xnir moi que tu as « onserxé des
sfimmi-s imporlanlTs. J'ai cliarj^e Mesrour. si lu ne lin
donnes pas des indications pn-cisTs. de Ir fr.-»p|>f>r d»- deux
CHAPITRE C\ll. Ui){)
U j^viUû Ll L> JLiL» AjJl A^lj J.AiajiJl *j^ dLwjLi (^ ji ^jl
(M * vi j L.À_j L») ,^«~*-j <->o!_5 i^-*^ (j>-*-*j)-*' ï-^s-*'^ W^ ?r 5>^
IÀamXJU |«Xjwe UJift^l <j|>*r>.i r*%^j| bwo V.JLAX3 IàjIa^O V.\a£>!j^I
la.CwO (jÀAÀi ,Jo»XÀiL, w^l; *i (j<x««i é^^vio c:^w«) .Xi (_>jO /jlr
«•<Xi^ wîXaJji Xjwo (J*j_j ioj-M» i^^vjU» X)j.A^ uÛjLtJ io»-**! AÀ^
AaXc M^y i_jii^_3 Sv-i-x-w* j-_A_ji_j K)»J».j (_!iv,„«i «Xi.M<l SkjvAài
cents couj)s de fouet. — Père de Hachem, répondit FadI
s'adressant à Mesrour, je suis perdu! — Père d'Abbas, ré-
pb'qua ce dernier, je te conseille de ne pas préférer tes ri-
chesses à ta vie: car je crains bien que, si j'exécute les
ordres (pie j'ai reçus, lu n'y laisses Ion existence. — Père de
llacheni, reprit l'adl , en relevant la tête, je n'ai jamais
menti au Klialife; si je possédais h.' monde entier, et (ju'il
rae fallût tout quitter plutôt ((ue de recevoir un seul coup
de fouet, je. n'hésiterais p;is devant ce sacrilice. Le Prince
des Croyants sait bien, et tu sais toi aussi que nous avons
toujours sacrilié la fortune à l'honneur; voudrions-nous
aujourd'hui renoncer à la vie pour soustraire notre Ibrtune
à votre pouvoir? Si tu as reçu des ordres, e.\écutc-les. »
Mesrour fit déplier la serviette; el il s'en échap|Ki un fouet
garni de ses nœuds : deux cents coups furent inni<i;és au
prisonnier. Les esclaves chargés de l'exécution v mirent une
telle vigueur et une si grande cruauté qu'ils le laissèrent
pour mort, nu fin innin>> moii^ i l'nnt's rclN- cr-iint»-. " Mialil,
410 ij:s I'I<AlIilI•:^ dou.
^J.^ .XXi ^^>-:<^ ^jj Js^ûJuM J.lcl ^1 vXj_^' .^Ajij ."wJJ JJ:>
^Ujf ^^Û^ 'Ua^— ^r,.«^y| iil I J^ U Jvia'j I JsJft JU» l^»-^
fils cl»' lifiU'iu, iijoulr ((u'il >'ailirs<;i alors à son socoikI
iioinriK' Aluni \ ahya, ri lui (li( : • Il v a dans rt'ttc prison (|U('I-
<|u'un <|iii sVntrnd .i soigner do |iai«'illcs blessures et tics
|»lai»'s {{«• ce genre; va le tnuiver et |>rie-le <|u'il \iennr
donner ses soins au malade. • i Abou Vahya continue la nar-
ration en (<-s ternu's : j «J'allai remplir ma ronunission. Cet
lioniine me rejxtndit : • C'est sans doute pour Fadl (|ue tu
demandes mon a>«sistanee, je sais ce (pii lui est arriv«*. —
C'est «-n elh't jMiur r«'l.i. replicptaije. — Kli bien , repril-il.
condnisinoi aupri-s de lui. je \r soignerai. > «\pres l'avoir
eianiine, il dit : «Je ]M>nse (pi'il a re<;u cinipianle coups
de louel. — Non \rainient. m'irriai-je, eleux a-nl» coups!
— <i'esl lanv. re|M)ndil il, il o'v n trace que «le cimpiante
coups. Il laut maintenant (pie le blesiM' s'étende sur une
natte de joncs, pour (pie je piétine sur s,-i poitrine.* Fadl,
rfliaye d'alMtrd i\v cr traitement, iinit par s'y soumettn*. Ce
médecin m- mit à l'œuvre; après l'avoir pi«tiné. il le prit
par la main, et l'attirant, le joira à se rt^Jresser: de grands
lanilH'oux de rliair rf<>lrn>nl aiilien'nt<k a la natte. Il eontiniia
CiiAi'iTiU': exil. 'iM
«XwmL Uûyji ^j\^ U is^-»* ^_XÎi <-:-^^>Aà _j.J aMI^ Jl? (J-j <_>J.i Usp-w
A-^lî jU^Jl* oji;J^^ <ji j-ki» J^;> ci^l Sj^s:^ (j! J*.jfSV,.=.- i
Li U <j JU» AjJi l^A^^lî iOL-^JL axxjIs Jls Ig-sJi (^s-U-
à le visiter et à lui prodiguer ses soins, jusqu'à ce qu'un jour,
après avoir examiné le dos du malade, il londia à genoux et
se prosterna. — « Qu'as-tu donc? » lui demandai-je. — l^ère
de Vahya, me dit-il, Ahou'l-Abbas est guéri; approche-toi
et regarde. • En ellét je m'aj)pio(hai el je vis ((ue la chair
avait repoussé sur son dos. Le médecin me demanda en-
suite : «Te souviens-tu que je disais : il n'y a trace que de
cinquante coups? — Assurénient, » ré|)ondis-je. Il reprit :
« Vrai Dieu, s'il avait reçu mille cou|)s de fouet, sa blessure
n'eût pas été plus terrible. .le ne disais cela (pie pour qu'il
prit courage et me secondât dans mon traitement.» Ayant
prononcé ces j)an)les, il s'éloigna. FadI me dit alors :
« Abou Yahya , j'ai besoin de dix mille dirlu-ms : va chez le
nommé Nisuyi (variantes : Siiuini), et dis -lui qu'il me
les làut. » Je m'acquittai de mon message; cet homme fit
porter la somme chez Fadl, qui me dit ensuit»' : « Je désire
que tu portes cet aigent chez celui qui m'a guéri; lu solli-
citeras son indulgence pour ce modeste présent, et le prieras
de l'accepter. " J'allai chei cet homme et le ti'ouvai assis sur
.'Il 2 1.1 -S PUAIIUKS DOF^
i^jo
XffXc^^l ^^-A-^- ^il_j Jjyax!! ^^-O^j^l wJx»^. ^^>^ ol j
^_^\J^vJ' s.p-=*- J"^* ^'i ,,_^« jjOJÙL^kJ Xa-S X) A^^>-» 'i-t .Va-Iw£|,
3j— <C Jl >-*.a£'^J»-i .X> jl A.t<JC>» iOOJ jL.fcA-'i Jî ^^-"-J ijl
Ji» J-^^'l «JI UJl ^^j-»^- j ^^j.aj OyJl l^J«ii l^kî ^*^»-i o^'
iiiir iiatU* (!«• joncs; iim- iiiaïKliijiiir [x-iuliic à la iniiiaiilr.
(|iirl<|ii«>s Cl lu'lies (le nebid et un |>au\rc inohilii'r garnissaient
son raciiot. • .\l)on \aliva, incditil, <|ui- nu* \rn\-tu.'» —
Il lui pn-sentai les «'xcusos de K.kII. jr lapjM-lai la détn'sw
dans laquelle il se trouvait •■! lui lis cunnaitn* ensuite le
inolil de ma \isitr. Il s'eniporta et cria si inipeluenseiiient
(|ue j'en lus eflVaTi". «Dix mille diiiienis!* repetait-il avei
colère. .1 eus heau in"<'\erluer à les lui faire accepter, il n-
fusa net. .le n'Ioiirnai auprès de KadI et lui r<iconlfii ce (pu
s'etail passe. • .Mun Dieu, s'ecria-t il. il a trou\«' mon cadeau
trop mestpiin.' • Puis il ajouta : • Je te prie de rctouriu-r clie/
NJMyi, «'1 d«' lui dire que j'ai encore lM>soin de dix mille dir-
iieiiis. Dés qu'il te les aura remis, {torte 1rs xin^^t nnlli
dii liems «he/. notre lionime. • I,e narrateur continue : • Apres
a\oir touclié l'ai-gent chex \is.iyi, je retournai auprès du
uufUxtn avec In snnmie entiérr et le nus au courant de tout
cela. Mais il refusa encore de rien actepter et me dit :
• (U>niment moi j'accepterais un salaire |>nur des soins
'loniié^.'! un nn|t|ede«rendAnt des rhnà! 'aristocratie jH'piane.
CIIAIMIIU: (Ali. 413
^jiJl (jjç^j-Uk*. i— \jl^_j,i 4Wlj ^^s. JJt>i>! "1/-^ «LLj.y| ^j-. ^^
U_5 ->,L«i)i j_j.^ *X*j [•JJp' d)_jA-o jlxiwi jj U-OLj (j^ v_aX»»(
ii.ifuralisi'e arabe). Sors d'ici et sache bien que si tu m'avais
olïort dix mille dinars, je ne les aurais pas acce|)tés davan-
taf^e. » FadI, lorscjue je vins lui rapporter l'aventure, me
(lil : « Abou Yahya, rappelle-moi la plus noble de nos ac-
tions cpie tu aies vue ou que tu aies entendu raconter. »
Après que je lui en eus cité (|uel([ues-unes , il m'interrompit
<ti (lisant : «Laissons cela. Vrai Dieu, le beau trait d(> cet
homme l'emporte sur nos plus belles actions, durant tout le
rours de notre puissance » — Djàl'ar, fils d(î Yahya, fut tué
à l'âge de quarante-(in{( ans; d'autres disent moins âgé. Son
p're, Yahya ben khalid mourut à Rakkah, en 189 de
riiégire, comme nous l'avons dit })recédenmient.
Plusieurs traits intéressants de l'histoire et de la vie de
l\éehi(l se. trouvent dans nos ouvrages d'une date plus an-
cienne, dans les pages consacrées aux rois de Houm (By-
zantins) après l'islam. Quant à ses rapj)orfs a\ec Nicéphore
nous en avons déjà parlé dans ce livre (Vovez t. II, p. .^37).
— L'histoire si remaïquable des Barniécides, leurs grandes
41-i \.\.s l'HAllUK.s DOr.
Ot>.Au ^.^vi uà w3 i> ,*k>OL^' «^y^ «LJoI «..a^j 9^9 jW^.^^ *— '^-V
«^ wikS^l ,^Xv^ wiLà-^ ^>-^ AJi. < <U^ *Xx^ Cj'UiJll iJs-d ^J^
,^S^\ aWL ^^';.l ^, ^1. ^j\^^\ ^
(|iialit«'*s, Inirs hicnrait.s, linirs iKihirs artions, tout re qui
ntiistitur ciirni leur l)ioj,'r.'i|)lii«' si iiitcnnsant»*, les [>ofsi«"s
«onijMiMTs «Ml leur hnniifur ri apn-s leur disf^ràce, tout cein
est ra|)p<»rlf ru di-tnil dans nos Aiinnlps liistoriqurs et nolrr
Histoire Niovrnnr. Njjus nous contentons ici d'esqui&ser \ot>
faits dont nous n'avions pas iail nwntion dans nos ouvrages
preriilrnl-s. On irouvrra dans rrs nn-mes ouvrages les ori-
l^ines de la famille de Harniek avant la naiss.-inre de Tislani;
leurs fonctions dans le j\(iubihiir i r esl-a-<lin' le pvree de
halkli, ainsi (|u"il a Hr dit pnTi-thnunent . ri. i. I\, p. /17 ;
I L'\|ili('ation du nom de liarmek; les deniile» de liarntrk Iv
ijrand avec les niis des Turcs; l'historique de celle famille de
puis l'islam, sous les < hnevyades et . en particulier, sous lii
cliam Imii AImI elMelik, etc. eniin avec le Klialde MauMiur.
LcA niniples a|H>rcus que nous donnons ici de leur lustoir<
et dr leur biographie nous paraivseni sunisants. Dieu sait
mieui In vérité.
ciiAPiri;K t:\iii. 'iir,
*-*'j t^^ J.V 4^^ »^^ (j^ J^^^ (j-^ J^a^àJI 'î^J'^^VAJ |«rsJiJl
jJifS. iLS^Xj^ J'I^"**'' *-^'-^^ iLLu» (^jv^^_5 «j1'!5Xj /wj! ^^ S^^
CHAPITRE GXllI.
KllALIFAT DK MCUAMAIED KL-EMIN.
iVIoliammecl, lils de Haroun er-Rrchid, ("ut proclamé Kha-
life, le jour même où Récliid mourut dans la ville de Tous,
le samedi k de Djemadi I", 19.3 de l'hégire. L'eumiquc
Hidja lui |)orta la nouvelle de sa nomination; la cérémonie
du serment fut présidée par FadI, lils île Hébî. Le nom pa-
tronymique de ce Rhalilé était Ahou Moiira. Il cul pour mère
Zol)(ïdah, (ille de Djàfiir, (ils du Khalife Mansour; il na-
(juit à Rossafah , et périt assasiné, à l'à^'e de trente-trois ans,
six mois et treize jours; sou cor|>s fut enterré à Ragdad, et
sa léle envoyée dans le Khoraçàn. Son règne avait duré
quatre ans et six mois; selon d'autres, quatre ans et neuf
mois, ou bien huit mois et six jours, car nous avons trouvé
.'iif, i.i:s T'HAir.ii.s \yi)\\.
^Ju>.ji ^wjI «-iS^ xJi iLjHi. w^^tiSj! I^XV" j' J^« I^ÀjUJj
Jl xjlL». ^_^ jLo-jia. jj J>w«jl i_-»ji^j j^r^^ i^—t-M^ U^*'^' *^^
l«^ w^M>£ ^^'1 o >-s-*'-' Sj*^ -'^A" »J_j^ '^^^i t:JV«^^ -^-^r o'
un rpit.iin désnccord sur ro point, dans les Chroniquos. On
croit (|u*.iu monu'ut de son .ivf'ncitn'nl , il rtait àgr de
vingt-(l(Mi\ ans. s«'|)l mois ri \iupl un jours; il av.Til six
mois de moins (juc Mamouii. I,.i dnirr du siof^o qu'il sou-
tint (à liaf^dad , depuis sa (irrhôancc jusqu'à sa mort, fut
d'un an. six mois r>l treize joins, y compris les dtu\ jours
fir son incarréralii'ii.
RKSL'Mr. DK SON IHSTOIIIK fT DK. SA IMCKilU III I K .
PniSril-AfX l.VF.NK.MFNTS Dr SO\ lirf.NF.
Ilrchid rtant mort et Mamoun r«-sidanl alors a M<'nv .
.Salili , auln- ids iXv Uic liid , deptVha ieuiiiupif l\idja alli .int hi
de Moli.imiiK-d jjuin, |ioui porter au nouveau Khalife la
nuuM'Ile de u-t i\fneiiient. Hidja ne mit qur douze jours
pour arri\ei lusqu'.i Mai^dad , ou il entra Irjrudi i .') de Oje
madi II.
(Juel<pi( s . Inoniqueiii s <'t tim tains historiens de ja maison
CHAPIThK C\lll. '117
<^JI a\aJ pUil i ^Aj «Jv^-y, ^1 l%^*_5 ci^yiJïJ'j ^iJ^^<
jy\la£ ysi^ ,:U^ c^lï ^-^yAxs- -I ^j-ia-j (_^v£ Ld)J^ c-J^;*.^
J^iil c>Ax3 l^iiAiUi! c>ijo xsi'^^ill *NXi J^l JojLi- J^l
A^Ka-i ^,ys:'' i^l ^_5 j^j? ^rH J_j.A.À.^ ^xi^ ^ib dlJU. c-Ji;^
)'*X^ \^ cl^^_5 4p.îî Aa^I i, (jK Lto \s.y9 bl_j cUûJÙ^'^li
d'Abbas, comme Mi'daini, Olbi et daulres, racontent que
Zobeïdah, la nuit même où elle devint grosse de Mohammed
Phiîin, rêva que trois femmes entraient dans l'appartement
011 elle se trouvait et s'asseyaient deux à sa droite et la troi-
sième à sa gauche. L'une d'elles s'approcha et, posant sa
main sur le ventre de Oumm-Djàfar (surnom de Zobeïdah) ,
prononça ces paroles : -.(Il sera) un roi orgueilleux, pro-
digue dans ses largesses; son joug sera lourd el son autorité
impitoyable. » La seconde, après avoir imité le geste de la
première, s'exprima ainsi : " Ln roi iaible de volonté, sans
prestige ni majesté, peu sincère dans son amitié; il régnera
en despote et sera trahi par la fortune. "La troisième, imitant
celle qui l'avait précédée, dit : >. Un roi voluptueux, prodigue
de sang, assailli par la révolte et avare de justice. » Zobeï-
dah poursuit ainsi ce récif : «Je me réveillai saisie d'épou-
vante. La nuit où je mis au monde Mohammed (Emin),
elles m'apparurent pendant mon sommeil, telles que je les
avais vues la f)remièrp fois; elles s'assirent à mon chevet et
VI. •>-
u\H i.l.s l'i; Alii iKs l)(ii;
J'-jiXi AjkX* cT'^ Xj^^l v_ArfC AJ ftwôl, i^AJ'^'^ aa>j=» jo'L3Çj_5
ijj^jx»-! xiJLiJi .-Jt'. -^<Y-^ J|-<i,» '••,*^ v^b^ f^y^^* '~^J^^-
\~jy^ ^jii *)^r^=^ i».Xcl^ *-jLjl-5I ij>j^=a-. sJ^ji. lyui »ws»
ijif n'garcIcTfiit lixeiiHiit. I. une d'elles me dit aloi-s : • ,Ton
(ils sera] uu .iil>i-(- \erdoyant, (iiie piaiili- adtiiiraMe. un
jardin llitiissaiit. I,a seconde coiitiiiii.i ainsi : • l ne source
ahondanli', mais df \)n-\v diiice. piomptenient larie, et
bientiil ilisparue. » l^a tmisienie : • Knneini de Ini-nu^me.
laililf dans sou pouvoir, prompt dans sa haine, il sera ren-
\erse du trône. • .le me réveillai en .sui-sant et saisie i\f
trayeur. Une des j^onveriianles «le ni.i mais«>n , à (jui je ra
contai ce rêve, nu* persuada «jue ce n'était (pi'un accident
du sommeil, un jeu des «léiuons l"amili«'rs. Après le scvrap*
de mon lils Moli.tmmetl, une niiil ipie je nie mettais au lit.
ayant près de moi le berceau ou dormait ukui eidant. les
IroiN leinmes ni apparurent encore et se dirif^en-nt vers le
Ix'rceau. La première prononça ces paroles : • l n roi des-
|M»te. prfHlijjue. ion dans son lan«;af,'e. «•j;aré <lans sa nuite
et courant à sa pert«- l.i seconde ajouta : • (lontredit dans
tous M'S discours, \ain(u sur le cliainp tie Itataille; frustré
dans M'S désirs, malheureux et accahie de soucis. » La Iroi
sii>iiie ache\,t .iin-»i •( leuMV -^n lond»e. ouvrez s,i rellnle.
i;il AITl'UK CM il. ^19
c
«j»>o J.d> <.i*Ai_5 (^^*»-*^ '^J'^j (*-' "^"^ d - (i^y^^ *;-^ «J^^
JjLo Joàii (j\< llo 0.J J^i ^N-wu ii)«^lj aMÎ c>Xu<i >i JUi
déroulez son linceul, apprêtez son convoi. La mort sera pour
lui prélérable à la vie. « Je me réveillai toute troublée et
inquiète du sort de mon fds. En vain les interprètes de
son^cs et les astrologues que je consultai m'assurèrent qu'il
vivrait heureux et durant de longues années, mon cœur
rtj'olait leurs promesses. Je finis cependant par me repro-
cher ma faiblesse el je médis à moi-même : « Est-ce que la
tendresse d'une mère, sa sollicitude, sa prudence peuvent
conjurer le destin , el raniitié réussit-elle à repousser les dé-
crets du sort? »
En 193 de l'hégire, mort d'Abou Bekr ben Ayyach do
Koufah, surnommé Aredi; il mourut âgé de (luahe-vingl-
dix-huitans, dix-huit jours après liéchid.
Lorsque Emin méditait la déchéance de Manioun, il vou-
lut avoir l'avis d'Abd Allah, fds de Khazim; celui-ci lui
répondit : « Prince des Croyants, je vous conjure de ne pas
être le premier Khalife qui aura violé sa promesse, brisé
ses engagements et foule au pied son serment. » — Que
Dieu rende ta langue miiellol répliqua Emin; Abdel-Mélik,
27.
/i20 LIS l'H \lhll - I) (Hi.
(ils (II- .Salili. «'lait mi«n\ avisi- (juc lui. I<tr>(|«ril disait :
Deux rl.iloiis m- |i»'U\«'iil m- Ik.iimi tiisciiiMf dans le im-iiir
lioii|MMii .II- < liamcaiiN. Il niinil alors s«'s ;,'fmTaii\ «'1 1rs
(-onsidla : tous rappnmxrnMil dans srs |)rojfts. Srul Miozai
III. lit. lils d.' Kha/.im. l<)is(|iicson tout Tut vomi, parla vu
ce» Iniin's : . Pliure i\vs (lioyanls, nliii cpii vous mcnl nr
sert |)as vos intérêts; roini qui \oiis dit la vérité nr vous
Ir.iliit pas, N'enrniiraprz pas vus ollicicrs a \oln iiin' di'-
t JK-ancr. rar c rsl \ons «pi'ils ditroiicraimt im jour; uv U's
iiiritr/ point à violer la f«ti pin-e. (ar ils \io|i'raient plus
tard le seinieiil cpi d>. >ous ont pn'té. Qui tioni|M- sera
trompe; ipii s.- parjure sera lialii. • Kn re inonienl entrait
Ali . lilsd'Vra. lils de Malian; le Khalife lui dit en souriant :
• S«ii» le Cljeikii di- notre raiis»'. la portv i\v notn- dynastie,
loi qui m- le révoltes pas rontre liman» et (pii ne violes
|Miint IoIh iss.iiiee <|ui lui est due. . Kt il lui conféra des di
gniliik plus Jurandes <pie relies «pi'il lui avait accordées jus-
tMi'à ce joui . (K»ur le reconipt'useï davoir. le premier |wirnii
les ^énérauv . an eple la ditlif.iiM •• <le M.inioiin II lin «loiiiia
ClIAlMTlil.: CM II. V2I
(_^ ^Àjl£ sJu (ji iJi cji^i (jvj^ ^OLaj U_j (ji*.x4» ^^j^^Uo
J,X**xJ *>ojt3 5^^^ caxjI ajoÎ *i JUi J^^ii! *UJ (_^ jJvAj
aJ )^^laJC*<*J_j ^Xjl^-iL ^ J^XiùkWO wtûUs JJi-< (J*VV J^* 'ÙuàyA
ensuite le comnianclomeut d'une armée nombreuse et l'en-
voya dans le kiioraràn. Lorsque Ali arriva près de l\ey et
(lu'il apj)rit que Talier, lils de Hureïn, se trouvait dans
cette ville, convaincu qu'un pareil adversaire ne pourrait lui
résister, il s'écria : «Par Dieu! Taher n'est qu'une épine
sortie de jues branches, qu'une étincelle jaillissant de ma
llamme. Un lionmie comme lui n'est j)as lait pour com-
mander une armée; à peine aurat-il jeté un regard sur nos
forces innombrables, qu'il sera un homme mort. L'agneau
peut-il résister aux cornes du bélier? Le renarti ose-t-il
affronter ratta([ue du lion? • Comme son lils lui conseillait
<renvoyer ses éclaireurs en avant, afin de choisir un campe-
ment avantageux, Ali répondit : « Pour combattre un Taher,
il n'est besoin ni de stratagèmes, ni de précautions, ni de
prudence. Il ne peut échapper à cette allenialive : ou il se
retranchera dans lley, i-l les habitants, en se révoltant contre
lui, feront notre besogne; ou bien il sortira de ses murs et,
à la seul(! approche de notre cavalerie, il prendra la fuite. "
Son lils lui répondant (pu- rétincelle pouvait devenir in-
'rl^l IJ.s l'Ii Alim > h (»I5.
^j»T>:>ip a\aà. ^:>P% .Vâf=>-;L». UA*-*^ •'^*-* ^.^ ^'^■'>*' *J^
,^^ S'yJ<£.% .Vjc*j,^. I^jji». ,__^ e.*V^ *^^ ;«-»-»> .S w^^' j»^" vX-»-*3_y
j^Jkj\à AJUom ^^ XjOso ».j>j% yA\uD 5»X-t:.»J w»«jie j6j ^»X-«^i
ccndi»'. . Tnis-loi, ajoula Mi; T.iIut nV'sl pas un nval (lit,'iir
(|p moi; l<>s hra\cs ne s'in<|iiict(Mit (|iic (i(.>s ciiiicniis qui les
\alriil. • Puis rontiiiuant sa uiairhe. il s'approrlia avec son
aiMU'i" (Ir la \illr (ir iitv . I.i, vnvanl a\<T (|nel soin Tahrr
s'élail jm-pari' an roinl>at e( lorlilic. il sv «Irtourua sur la
droite ••! alla «ainiHT dans unr houp^'aiU- des environs.
Tandis «pic ses troupes se répandaient dans le paNs.Taher.
a la tète de quatre nulle cavaliers, alla examiner les forces
efinemii's. (ionxaincu cpi'il ne pourrait venir a Ixuit d'une
.umie .si uond)reus«> el si bien ecpiiiM-e. il dei l.ua a ses
ollu iers «pi'il lallait fain' la guerre de partis,ins lilter. à la
KhatMjtte . Ku eonsinpienn* il divisa .«a ra\alerie en esc«i
dmns, et il marclia lui-même contre le ceutn-fle l'emiemi
«vec sept cents cavaliers tires du Khare/m et du Kliuracan.
Un hrave chevalier virtil du centre cl vint a sa ivnconln' :
c'^ait MiIms, IiIs de Leit . ancien alTranchi de Mrlidi.
Taher fondit ««ni lui. lenaul son é|>ee à «leu\ mains. «•!
CHAPiTUl': C.MIi. 'ri.'i
-^^^ (^^^H^ (j^ tA^ <J' ^'^-^^ ^jliXj cj>jiW*i' A^Adjl^ (j*UxJi
>-ojJi JJi ^ ^^2 (jl^^ ^^^ jU ^j'j-%î> ^jMii ^[xi\ UXas-I
t.
j,ï*.î (J<a^^ v3'^' (J^J ^r^^^J O^J*:? J^^J A:S?*Xj AawIj^ Xjtli.
HyjiM^^ jji>_A_4>- »^-£ySSi w-^^ ioyyW5 ^j ^M,ljmA! ijeA-5^ Aj«X>.j
Abbas lui renversé. Vaï iiiènie temps, un uoinuié Dawouil
Siak (David le noir), se précipitant sur le général Ali ben
Yça, dont le cheval avait les jambes alezan brûlé, le ren-
versa d'un coup de sabre à la faveur de la mêlée. Les guer-
riers, se jetant alors sur Ali, se dispulérent son anneau et
sa léte: un certain 'l'aher, lils de Raciji, acheva de l'égorger;
un autre s'empara d'une loull'c de poils de sa barbe; nii troi-
sième, de sa bague. Le coup de sabre que Taher asséna des
<leux mains sur Abbas ben l.eït ilélerniiiia la Inile de l'ar-
mée de Bagdad et sa délaitc. A partir tie ce mixnenl, et en
souvenir d(> cette manière de Irapper, Talici- lui surnomme
DoulYcmincùi on l'Ambidextre.
Voici ce ([ue raconte Alimed ben lli« liam, nu des prin-
cipaux généra^ix (île l'armée tie JMamoun : ,1e me rendis
dans la- lente de Taher, (jui croyait <jue j'avais été tué dans
celte bataille; mon esclave poitail dans un sac à lounage la
tète d'Ali, (piii jeta devant 'l'aher. Bienlùt arriva le roips
<le ce général; les pieds et les mains étaient attaches en
.semble, di- 1,1 iuém<' manii-re (|u'on attache nue bc'-lc d(
ii2>4 i.\s PKAir.ii > i> (»r.
jL^jt jio^i ..-ojr. j'oL^ axji ^v^\ ^.'u^i ^ j^^v^^
.,j .V.JLC ,i^U a-aJ1 JJ^ ^Ci. ^X^ ^ x^^i^ ^^x^.
^jS-j ^ a;L«. »wVi£ v_*j\< ^jt^ Jo«Ail p>-i>;->l jjij lô^vA*-»
^:> «XJlp b^L»
soiiimr iiui \ir'iil (le mourir. Talin lit jctiT ces restes dans
iiii puits; ensuite il annoiira son triomphe a KadI l)cn Sehl
le général ininislre {Dou'l-nare(ein) , dans les lerines sui-
\ants : . One Dieu vous arconle lonj^ue vie, (juil renverse vos
ennemis! Kn vous écrivant ces lignes, j'ai devant moi la l«Ue
d\li, liis d'Yea . et son anneau est à mon doigt, (iloin" à
Diru le .Si'igneur «les mond«*s! • Mamoun n-rul <<'tte nou-
\rlle a\er j<iii', et e'esl à dater dr < «• jour cpiil lui salué du
litrr <l*- Kli.difiv
< )unnn l)|.dar /.oUid.di nayani |MMni d<inn«- d'enranl a
herind. li- khalife se plaignit un jour de la sterilit»^ de sa
feiiiMie a un savant de la cour, auquel il demanda ronvil a
CCI «'•gonl. Cclili-ci lui suggéra l'idée de In rendie jalouse
el lui rila l'exemple d'Ahraham rt-khnlil l'ami de Dieuj :
Sara était reMi-e stérile; mais lorsque \gar. l'esclave cpjelle
donna a Vhraham. de\inl mère d'Ismael . Sara. slimuhV
pai la jalousie, avait donné le jour à Isaac. — l\échid acheta
donc une rsclavi* qui i|i'\inl grosse cl fui la inér»' di- Ma
<:ilAIMTI\E CXIII. Zi25
^^jvj_5 AÀAj ^_).^ Uj (j*.lsc ^JJ 4XJi vX.Ai ^^5i) U JJi (wÀ
v^«-*î^3 (j'^^i 5i^_jj jtfxiû^i^^^ Aji ^^^ i/i vy^ v>^i ^'ll^
luoLin; à son tour, Oumm-Djàlar, jalouse de cette l'écoii-
clilé, courut et enfanla un lils qui lut Mohaoïmed (Emin).
Nous avons, dans un autre passage de ce livre, signalé les
discussions relatives à ce point de Thistoire d'Abraham, d'is-
niael el d'Isaac; Topinion de ceu\ qui pensent que la victime
désignée pour le sacrifice fut Isaac, et de ceux cpu sou-
tiennent que ce futlsmaél; enlin les controverses auxquelles
ce Tait a donné lieu parmi les anciens et les modernes. (Cf.
L II, (11. wiii.) Telle est, p;ir exemj)le, la discussion (pii
s'engagea, relativemeul au niènie sujet, entre Ahd Allait, (ils
(fAbbas, et son nian'la Ikiimah, fauleur du Coininenlaiir.
Ikrimali demandant, un jour, au lils d'Abbas lequel des en-
ianls (fAbraliam fut désigné pour être sacrilié, Ibn Abbas
se prononça pour Ismaél, et il s'appuya sur ce passage du
livre de Dieu : <• (Nous lui annonçâmes Isaac) et après Isaac,
.lacob. " [Kornn, .\i, -j^.] — «Ne vois-lu j)as, disait Ibn Ab-
bas à Ikrimah, que Dieu félicila Abraham de la naissance
prochaine d'Isaac; comment lui aurait-il ordonné eusuile de
l'égorger? — Kl nii»i. répli(|u.i Ikrimah . jr \ oiis prouverai ,
Vil. LK> l'Ii Mr.lI.S \)i>\\
jl |<vôyjl ic AJU-AAi ,,^-^1^ f'^i^l ^^ -J^ ^^' <i^ -y^'
>.a£ yl iS^^i sl)\m^ LT*^ -""oL.» i^'-^ tj-"' J^ .V^jXfi 5^^
J.XJl*3» iy: ^_^ L„«^,^ X^jUs i ^^r^^ «jà lié *J»->'i k_j^,.oj
|i.ir les p.iriilt's ni(''iii«*> (Iti Koraii, (|ii«' r<-niaiit iiiar(|iif |Mitii
If sacrilico dit Isa.ic. • A l'apimi de sdii asscrlion, il cila !«•
verset suivant: -("/rsl ain^i (|tic loii Seifjin-m le (l«>i^'in*ra
|Mtur «Mrc son rlii; il t'nisei^iu'ra rinlcrpiV'Ialion iW-s songes
cl Ir (iiiiiltlrra de ses hienlails, toi et la i'aniilli- <l(* Jacoh,
t-iiiiiiiM: il (*ti a (-(iinl)le avant toi tes (lrn\ aîciu Vhraliain «*(
Isaae. • Koraii. \ii, ("» ; cl. ('oinnicnlaiiv de lieidhawi , ilnd.
— • Ainsi Dieu uiauilesta m-s hicnfaits à l'iHjanl (rilu'aliiui
en II* tirant du Iturlirr aillent, à l'cL'ard illviae en le s.-iii\.inf
du sa( rilicc. • ikrinMli, surnoninic .I/»ih Alxl Allah , Mia\>l.i
d'Ilin \l)l)as, inourui l'an m.') de riic;;ire. le incnu* joui
i|ue KoteNir |M)ete et amant, d'A/.Aali, ce qui (it din* que
le |itus grand des juristes et des «avants et le premier des
p<N-l(*s venaient de mourir. (IbàlM mourut aussi cette an
iiec-la.
Yourouf. (ils d'Iliialiim le hatih a rrrueilli l'aueedote sui
vante de la houclie «rAJMiu IsliaL Ihraliim, lils de Ntelidi:
• l.e klialile Moliainined |-'.min me til a|)|ie|ei .-c'était |ieii-
d.inl le *irj;e de Uaplad. Je nir rendis <Imv lui. e| jeliouvai
ClIAIMI IU-: CXIII. ^27
j^j^ 9^y^ UkA-o l^^ (jv«^l ^-f^ '><^'^ (j^ 45^' ***Jl i§^
JLiL» a\jL« (jL^vA.**. ^^«Xj (^-> x,^^^ Jv-lsji <\*<*^ aaj Jji'i&
"Am/ 45^:*- A*»o^_j_5 XjOs-^ L*-^-«k.J>lj l V.A,;tX>>'j l-*»-:) pr /— ''^
assis ilans une taroumaJi (pavillon) en lîois d'aloès et de san-
dal, ayant dix coudées de long sur di\ i\o large. Près de lui,
au l'ond de la tarnuinali , se trouvait Suleïnian, (ils deMansour.
Le pavillon en question, où Kniin avait coutume de se tenir,
était une sorte de tente ronde, tapissée et garnie de soie, de
brocatelle verte rehaussée d'or, et d'autres étoiles de soie.
Le Khalife avait devant lui luu' coupe de cristal ornée de pier-
reries, pleine de \ in cl dont la capacité dépassait ciiuj tilles.
Jo le saluai et m'assis en lace de Suleïnian ; on m'apporta une
coupe semhiable et de la même contenance; une autre toute
pareille lut [)lacée devant Suleimau, l'jnin nous parla en ces
termes: «Je vous ai lait venir j)arce (pu- j'ai appris ipu*
Taher est parvenu jusqu'à Nehi-ewàn. Accablé par les alta-
(pies et les persécutions de cet homme, je vous ai a|)pelés
pour trou\(M- en vous et dans \otre con\ersation un soula-
gement à mes maux. •- Nos paroles, nos consolations dissi-
pèrent sa tristesse et lui rendirent un peu de gaieté. 11 lit
venir une de ses esclaves favorites nommée Dnaf (faiblesse) ,
nom ipii me parut de mauvais augure, et , pendant ipu' nous
'l2H Li:> l'Ii MIUK.S I) Oli.
>l^ Là.Xjl_»o ' fA-\tAj ^ji^
.j^ -'^
Jj^aX. U jU. Wyi J'Ol-J lyjyU JoLji *J 'i^^'^ ^^ U* «^^
._Ax« ^fr J'ai aJLJIjLM v^^aX* JyLil Aj; J^^Ol
limittiis, il lui nnldiiiia Ar chaiilrr. l.llc pi. km smu liitli mu
.SCS j;«'iii)ii\ ri (!rl)uta ainsi :
Sur III. I .,. . K.oiili-il) coni|i(.iil \A\ty d'allio. vi |irii(icncc ol.iit plus
■.:rniul(> <|ur l.i liciino, <■( copciul.-itit voilà >oii c.id.ivrr mouillé d<* Miig.
A CCS inuls. If Kli.ililf lui .saisi ilr liistcs |ii(vssculiui('n(s;
il fil taiii' la (liatitcusc en Inrcalilanl do uialcdictions, et
il rrloinha ilans st-s sombres ivveric-s. (^eptMidant nolix' c<»n-
versalion enjouée liiiit par le cahner, il .se <l«''ri(la , et,setour-
iianl \ris la rliantinise, il lui deuianda un autre air. iJlc
(hanta «e >ers :
II» l'oiil lue pour luuqirr m place : cc!»l aiit.si cjuo Cliinroè» Kticcnnih.i
jadi» aiii pic^CR do »r« Mrrxul>aii.>.
Kniin lui imposa silence avec des pan»les |)leines «le
tiiriiace; il était de\enu plus srmihre r]ue jamais. Nos con-
solations réussiinii pourtant à lui rendre encore sa f^aiet»-.
Pour 1.1 tntisienii' fois, il s'adressa à l'eM-lave. en lui union
liant de chanter. {•'.Ile nous lit i-uleiidre ces pamles :
ciiApn'iii; CXI II. U2\)
c:>».a£_j <_*_*LtJ ItX-J^ !«X-5 viXj aWI Jjù ^£ ^^_J.i 1-<J JUi
J>.-LiL o^^jï-il Sj.j^a-i it ilV.=>:5 J^l-i (^ CJ^J» *!r* *^^
/j-^1 Jtï /iLa.>LjLJCam.j AAJ (_g*5J5 ).^i)) (j?-'^^ <J_5'"*-J ^5^Jlï lÀ*.«\*fci
(JVJOUlJ) lyiÙs.£) «XÀiÀÀj
Il semble ([u'ii ny ail plus un visage ami entre ei-llcidjoiin el Sala,
il semble que les douces causeries du soir aient cessé à la Mecque.
Oui, nous babilions celle conlréc; mais les vicissitudes de la fortune,
les rigueurs de la destinée nous ont chassés de notre patiie!
Ou celles-ci, d'après une variaiitcdu iccit :
Parle maître du repos el du mouvement, les routes du destin sont
semées de pièges!
«Sors d'ici et sois mauditt- de Dieu! " lui dil Emin.
L'esclave, en se levanl, heurta du pied la coupe placée
de\aut le Khalife; elle se brisa et le vin se iéj)ai)(lil. La lune
brillait alors de tout sou éclat sur les rives du Tigre et dans
le château de Khnuld (le Paradis) , où celte scène se passait.
Kn ce moment j'entendis c[uelqu'uu prononcer ces |)aroles :
< Lallaire sur latjuclle vous m'avez l'un el l'autre consulte
est jugée infailliblemenl. " {Koran, xii, '|i.) — Je me levais
(ajoute Ibrahim) en voyant le klialil'e tressaillir, lorsqu'une
voi\ \enue de l'autre bout du cliàleau nous fit entendre ces
deux vers :
klM)
.\^j
.»t
I.
-i s_.»_I)ly_» 3-Vjij ^^ .n1 .Xy-X-''!^ u>^^' ^^ •^L"'^ J^^
^Llsj' 'u_^ '^oO^-^i «£•>=>- ^,-*J>c ^r^ <»■•••'■ ' j^_y*
■V_) , w_^ JS i_«j\.^_» _^y^ i-A-O^y^
Oiic rirn ne le aiiqtrrnnr plus : un cvrnrmrnl sv prépare qui «Irpatv-
Inul l'Ionui'ntrnt .
Une r.iln«tr<iplir liurTiblf i|ui cpnuv.intrr.i l'IioniDir plein de ftu|MTbe.
• Ce fui l.i «iniiirn' fois (jur nons tininc^ rofnnapriio an
KIt.ililV. jiiN(|iraii jour dr son assassinai. ()uv Dieu ail pilir
i\v siin àmr .' •
l'itnin aiuiail passionm-nirnl un<*dc sos rsrlavp-s noMiiiiéc
Naznt, uni lui dcnna son (ils Mon«;a . If nirinc (|u il sur-
iioniina Snlek hillah i\\\\ priM-laiMc |)i<Mi <-l an profit (ln<pii*l
il vnuini dr.stitnt'r Maïuonn, nlin i\v laivsi'r le Irônr à cet
«•nfant. Na/.in . iiirrc i\\\ \v\\\\v prince, cHanl inorir , Hinin en
<''|)rouva nn violent clia^rin. nnnini OjâTar /.olN*idali. inlor
in/f; de cet évenenient . ordonna a m>s gens de la |>«irlc'r eliez
le Kli.dil'e, non lils. (^e dernier \i ni à vi n'nr«»nlreen sV^rianl :
• l|i-|.'i<k. Madame, Na/.ni est morte' • /oheidali Ini r<'|Mindil
par lek ver» suivants :
O ifM |HM»r qui jr ilonnerai* mon kmr . ne tbà*. |.*- ..a ai- M-"r i •
»!«• rrniplarr pour n«i'i» rr qui nV»l plu«.
Mi>uça p«l potir loi Ir ilriiommiigrnipnl il'unr clnulrur qui dnîont «mai
innin« ponibir . rrl mf^iul liml Ir faire oublier rrllr qur lu a» prniue.
ciiAi'iriu-; ex III. z»3i
A,V_=-i <Ji «_X_ii_> <x_i y.i> lilî o»Aifc.:>^ •■^-*w^ (j' ti' «"-v^
<jl »L_\i (3>-^>6 UrJ ^.çJà^ x5^ wA^I ia^_5 ^ yl^j vi)U*iJL
l^Y^j w-U&i ^aX=» Iw-iswXj SwutAc ^^ ^ki 4_i) Jv-aJo-oÎ *Xj caJI^
■' Un jour, nicoiik' ll)ialiiiH, lils de Aleluli, je dcmaiulai à
entier chez. Eniin; c'était à Tépoquc où la capitale était en-
veloppée par un blocus rigoureux. On refusa d'abord de
mannoncer clie/ le prince, et je dus le prendre de haut ])()ui'
forcer l'entrée. Je le trouvai occupé à regarder attentive-
ment le Tigre à travers les grilles; en effet, il y avait au nii-
licii (lu château un large bassin alimenté par le lleuvc, au
nioven d'une conduite munie de "rilles en fer. Je le saluai; il
contimin à regarder du côté du lleuve, tandis cpie ses valets
et ses pages fouillaient çà et là dans le bassin. Il paraissait
hors de lui. Lors(|ue je m'inclinai et le saluai pour la seconde
fois, il me dit : «Tu ne sais pas, mon oncle.^ mon poisson
au collier vient de passer du bassin dans le Tigre. > Il appe-
lait ainsi (nioukarrata un poisson qu'on avait péché tout
jeune et qu'il avait orné d'un double collier d'or enrichi de
deux grosses perles ou de rubis. Je m'éloignai, désespérant
de son salut et me disanl en ?uoi-méme : «Si jamais il de-
iiyi Li:s i'K\iiin:s d (»h
vail irnunrer a sou iiicriir, r'«^lail birn «i» un |).ir<il mo
ment. •
Co Kli.ililV «Llit (lour (Iiiim' forre, diiiir \ipuriir p«Mi
romimini's; il «tail h.inli, ln-aii et hieii f.iil, mais *run os-
|)ril lailiU', inrorlain dans ses pn)icls o\ iiirap.iMr {\v \vï\
RÔes srrieusp'i. nu rnrontr (|ii'mi malin, pendant (pi'il
riail occnpô a hoin*, Ifs pi(pinurs rt los hallrhanlicrs qu'il
«bariji'ait ordinainMiicnl dp fairr la rhassr aux lions, rn
ionirliant leurs mnlcs. m* mirrnl a la pf»nrsnitf dnn lion
«pii Irnr .nail <l«' signale dans Ir r.inlon de K«Mila ol HVI-
Kasi. Ils II* piircnl au \^\vç^v <•! \v t nnduisinM)! . dans unr
rafî»* dr l>ois (pip |K)rtail un rliann'aii de la Baririane. jus-
qu'à la |Mirt(* du palais. On If lit entrer a l'intérieur et on le
dé|M)sa M>us Ir- portique, où le Klidile l)u\ait. • Soulever,
la porte fie la cape, f lit-il à ses fjens. et metle/.-le en liherli^.
— l'rinre de» ()n)vants, répondirent eeux-ri, c'est une
U'Ie formidable, un lion noir trèvférore. — Rend»/ lui la
lilierté. • répéta Kniin. On obéit. I, a |Mirle avant été ouverte.
cil A ni HE CM II. UAA
C_»jL,JlLj . V^-^' A-fcJ*Xj CJyJÏ?^ jKi ifc_>i_JI JJi^ n\i^S- j.X^ *i
bi ^^v->- *X.*«y| gtXxa.ô »X.«(^l» <i:.yjS^ yA.S' <5uco^>« ij l^w<JU>-
L_) AjL« «-ÀJLoÎ^ i^^l A_JLjw« ^i 5J^-xj ^^^ii| t-y^xij <!^Â^
J^.«>i ^^ j.à-*J»j ^rv-^i)! l-<J«Xji (^j>-«ii{ <JI S*Xj _;tJu*«,jl «X^^
ui) lion noir et couvert de grands poils, comme lU) taureau,
sortit en rugissant et liattaut le sol de sa queue. A sa vue,
tout le monde s'enfuit, les portes se fermèrent devant lui;
seul Krain demeura assis à sa place sans manifester la
moindre émotion. L'animal vint" droit à lui; à son appro-
che, Emin saisit un coussin arménien derrière lequel il
s'abrita; au moment où le lion dirigeait sa patte sur lui, Kmin
l'attira de son côté, le saisit à la naissance des oreilles et le
perra de sa dague; puis il le secoua rudement et le repoussa ;
le lion tond)a sur son arrière-train et expira. On s'empressa
autour du Khalife; il avait les doigts et le poignet démis; un
rebouteur fut appelé et opéra sur-le-champ la réduction du
membre luxé, après (|uoi le khalife se rassit, comme s'il
n'avait fait rien d'extraordinaire; cependant, en ouvrant le
corps du lion, on constata que son fiel s'était répandu tout
autour du foie.
On rapporte que le Khalife Mansour, donnant un jour
audience aux Hachémites et à d'autres personnages de sa fa-
VI. 2«
.'i.Ti LKS l'HAiniKS 1) t»l.
j ^o^-:»- Lc*^ '^-^J J^~-:> *ji-aJI «^-w Lio Jl» ^^_j-« 5\jM-çs**
fcs-wi-A»! *^ i^vL*. »Xj i0.i=5'ji'j XfcÀ^^» *Lc:> ,vow* ItXift jl>j
A_) i<V,#»Sl ^g*_^ »U cS^'V»'-^' (♦^^v.»-i-î -l (^ ji^ A-rJ M»y
t.
jkkj »x-« ^ .x>-«»iw-.l ^jj>^ sS^-"-^ "^yy^^ k>-^ .x^i-- ^,1 aMI^
iiiillr. Iriii ilit (11111 air souriant : «.le vous annoiirc <|u'.\Imiii
Moli;uiiiii('ci Mt-lidirst jM-n', depuis liirr, d'un (^arrou nu(|u<'l
non» avons donn^- U; nr»ni dr Mouça. • Les assistants arruoil-
lirt'nt o's j);irol»"s avec Irislesst* : on rùl dit que leur fnml
«lail couvert de rendrcfc (en signe de deuil); ils restaient
silen( ieu\ et lu- sachant (|ue rt|)ondre. Mansour, frap|M'' de
leur maintien, ajouta : • (*.e serait le moment de nous ex*
|)rim(>r vos \a>u\ et vos lélieitations et vous vous taisex! •
Kl après avoir prononcé la formule : Nous ai^ftartrnoin à
liiiii, etc. il continua ainsi : • Je vois bien que c'est ce nom
dv MoU(;a (|ui vous attriste ; vous pen.v/ avec teneur que, son»
le rt'i^Mi' d'un Monta, tiU de Moli.immt*<l. la n-volte éclatera,
quf le sang < oïdera à Ilots, les trésors seront mis au pil-
lage, et le rovanme iKiuleveriM*; que M)n |H'n* mourra assas-
sine et que lui nit^me stTa déchu du Lhalifat. Mais celte prti-
phelie m- s'.ippliqui> ni à cet enlant ni à notre tenqis; je
vous jnn* que l'aienl de l'enfant que ces malheurs menacent
n'est |ws encore né ;j| voulait parler d'IIaroun er-Hechid). •
I.'assenihléi* aclresKa alors ses vomiv et ses complimenls n
CIIAPITIU-: ex m. /i3r)
j*X^ L(y-)i woili /y* ?rj^ Uy^ oLxJt (jt *_\_j«Jj| AXi^lj
vixs»- j.i -ili»- vamU >ji «Xij Aj j^<Xi^ io!5X.ilj X*j*.Uaj
l«l <X A \ £■
«_-irS>I^y_iI ^>^J>^A5 L^J»*»*J ^ A-wl-A-tw A_J^iViiij yLsTVoJl e:jJsJii
UwujjjôUs .xjLc LinAix-o ^i^ ijsj^ y\ J^-j^?3 ^*bj '^^b-?
Mehdi en Phonneur du nouveau-né, qui fut Mouça el-Hadi,
frère de Réchid.
Le pacte conclu entre Emin et Mamouii , sous la dictée de
Héchid, et déposé dans la Kaai)ah, portait que celui des
deux princes qui trahirait son frère serait considéré comme
tléclui, et que le pouvoir appartiendrait à celui qui aurait
été robjef de celte trahison.
Y'acir, un des eunuques et des conlidents de Oumni-Djàfai-
(Zobeïdah), raconte que, cette princesse s'étant présentée
tout en larmes chez son fils Mohammed (Hmin) pendant
le siège de Bagdad, le Khalife lui adressa les paroles sui-
vantes : « Silence! ce n'est pas avec les gémissements et les
alarmes des femmes que les trônes se raffermissent. Les
affaires du khalifat ne peuvent être contenues dans une poi-
trine faite pour donner du lait. Allez, éloignez-vous 1 »
On rapporte aussi que Taher. qui considérai I ce Khalife
comme un homme d'un caractère faihle, se promenant un
jour dans le jardin qui porte son nom, reçut une lettre de la
main même d'Ilmin el ainsi conçue : Au nom de Dieu clé-
^8.
k:H) l.l.> l'i; \ lli ll.> DOl;
t^'^-j^ljsjft U A>:l, ^»>yJ Jl-, jOÛ^'^ji- Jl X=*v^l j'^lv^a^
»»jl ^« A_5L^"^VJi-« .r-J>V>j» ;.T^-i«-^J' ^'J^— %-^» '»>^ luoL». Jl
^\^yj\ A^^iil ry- V"*~^ X_«_A^ ^^ JU^I» 3«->l »:i-y
nicntrlmis/TicnrdipiiN 1 Sache l»i«n .Tnlirr. «jin*. (l«'|»uiN ncjtn
nvrnrmrnl , «|uicon(HU' s"<'sl rr\»»ltc roiilrr nos droits n';i
r\|iir sou crinif (juc |»ar \v glai>r. Tniiil)!»' donc jMHir ta
\ir, on rcnf)ncp à les projets.» Celui (|iii laronle re i.iil
ajout»' : • Talirr parni rester sous l'inipH-ssion de cette lettn*;
plus tard, lorscpiil retourna dans le Klioracàn. il la coin
nnini(|ua a ses conlidenls et l«ur dit : • Vrai Dieu, ce n'est
|N)int là la lettre d'un l.iclie . mais celle d'un homme qu'on
ahuM*. •
Il n'v a pas en. dans le pavM* et jus(|u'à la présente an
née 333, il'autres Khalites n<'s d'un |>^'re et d'une mère \].^
< lu-mites, si ce n'i'st Mi. (ils dViniu lalil». et Mohammed.
liU di- /uhridah (Kmin). \oila |>oui<|m«ii Ii- pm !•• Mmxi I-
(joul. parlant di- < r deniicr. a ilil :
( .. ..-. .1,-... . ., ., I, |„).rr »onl «nrti» iln f-'v»- •)'••'' ' "•"' '^ '"
t. '^t ntrl)qiii rrldir* la tialinn
|l« ont lin. à i'omlirr «!•»» valloiu toiun» ilr U Mertjnr. Iran pnrr H
«an« m«>l«ni;r dr la pmplirlir.
iW fut l'an 194 de l'hi-jîire rpi'Kmin lommença a traxaillei
CHAl'i'i'hK ex 111. 'j37
^j«.L«J»Ji J^J_5 .fPj\ J.U1 J^£ ^^«(j (J^voiJi -U ^i ^^ ^^ ILo
^UwJi (jbyl (j-i .^^ ^^i^ j^r*' ^i kKx-i^Jl ^jl JUj »^-kiC jj
^\s cjv^^i _^y^l l> s^J <j_j J-J _j-rf> Jla i*Xi6 (^ siLX-Ll vXjuiJ
contre son frère Mamoun. — En 197, sous le règne cPEniin .
nioiiiut à Rakkah Ahd el-Mélik, fils de Salili, (ils d'Ali,
l'honinu' le plus éloquent de son siècle parmi les lils d'Abbas.
Le Khalife Récliiil, passant sur le teiriloire de Manbedj ,
en Syrie, aperrut un clialcau hini fortifie et un parc cou-
vert d'arbres et rempli de fruits; il voulut savoir d'Abd el-
Alélik (piel en était le propriétaire : «Prince des (Croyants,
répondit celui-ci , c'est vous tfabord , cl moi après vous , grâce
à \os bienfaits. » Le Khalife lui demandant ce (ju'élait le châ-
teau, il ajouta : "Il le cède à vos palais cl dépasse toute
autre demeure. " Réchid l'interrogea sur la \illi> qu'il gou-
vernait; Abd el-Mélik reprit : u L'eau y est douce, la tempe
rature fraîche, le sol diu* et solide; les maladies y sont
rares. — Et ses nuits? demanda lléchid. — Une auroie per-
pétuelle, répliqua .\l)d cl-Mélik. •> Une autre fois, Réchid
lui tlisait : « Père d'.Abd (M-Rahman , c'est un beau |)ays que
le volrel — Pourrait-il en être autrement? répondit celui-ci :
une terre rougeàlrc, de jaunes moissons, des arbres ver-
doyants, des plaines couvertes de pâturages, des montagnes
USS iA:> PHAIIUL> D (H,
(^Vhwtx ^ ^ .vaaû^I^ .v^^aj^ 3:>«ju» .v^_»-<« .%«!■•<» > > s^.Lyj»
<|iii sr montrrnf siius des ioiilTcs (raiiniiirs ri d .iriiioiscs. •
HiTliid sp lournnnl nliirs vers KadI bon Rrhî : • \.v fourt <lu
Imuithmii, lui flil-il. inr f»>r.nil nmins sfuilTrir qiir ros pn
l.ois(|ui' l'imiii iioiiitDa Min liU Moiirn VnfiA bil-hakh (qui
pmrl.'imo In \t^rilr) H que s<tn minislrr K;ull Im-ii I\«'lii lo lit
rcroijii.iilrr rnniinr luriliiTdn IrAnr, Monr.i rinil un rnfanl
f|tii Iw^avail «'iiroro et nr |)nnv.iit dislinptirr Ir bioii du in.il .
un •iiranl (|ui. .i lfiul<- lii-urc du jour vl dr la unit, (''voillt-
nu fMidoruii, a»»i«k nu dcJKiul . avait Iwviin drs Aoiii» de 8C«
MTvilrur», H dont rifinratinn ••lait confier k Ali. fd* d'Yça.
rd* «le M.ilinn. Voiri rominrnl sVxprlnn*, a cr ^uj••^, un
pcM'ir a\fu^lr dr flapdad . ronuu v»u* \v nom .1' l/i, fils
fi Ahou Val:'
' iiir. If- tl'liauclu» I'' ' ' ""
' _ , , l"-
Qit'Ml-«r rela . «inon la m<il«> <|r Vrrrrur. dr Intilr» lr« rniilp« la plu*
funnir *
ClIAPirHK CXI II. liiO
3
j A , t. -4 «_vjLia-j Wr-*->» ^^ J* — ^ — -^^ CiT — ^ ^ — r. À Mj»
5:>l>j ij-* ^JM^\ w<.^3 |*^.VwM<Ji AjotX-* (^j^ -Ui ^>^(*:^ ^^. dUi_5
CA-JoLoL- Jlr^ j^ i -e»yJC-Cj^3 (J>-*i^i tjl^ol jLiJ. »^^1
»j Laju*3 ^x.4^ {j>^^' (^ u^^' jJiJ^^ j.a>\\3 «^aXicj t_.'_jJjiJl
l-a concluilt' liii khalife est éliaiip;e , colle du \i/ii- est pins l'Iraiige
l'iicofc;
Mais ce qui est plus surprenant que l'uni' tt l'autre, c'est le seruieni
<|iir nous avons prêté à un joiine enfant,
Un paiurc être (jni ne sait pas encore essuyer son nez el ([iii lesle
«loué sur les };cnoux de sa nourrice.
Voilà donc un rebelle elun égaré <[ui clierclieni de roncerl ;\ décliirer
le livie do lumière !
Sans les c.nprices de la lortnne, seraient-ils jamais r.iniplés parmi les
hommes de mérite?
Mais de ces jeux lie la deslinée surgissent des sonunels où se (hvsse
riionnnc qn'idie tire dn néant.
Talar, après avoir vaincu ri im- Mi, lilsd'Vra, lils de
Vlaliai», pouisiiivit sa jnairlio cl vin l camper à Honlwàn, i
cin(| joiniiées de liajifdad. Les pi();^rès (ju'il faisait chaque
joiu', les rcveis des partisans d'Kniin, leurs d/'laites en tonte
rencontre, cxcilèrcnt rélnnuement dn penjde el inspirèrent
à tous les cœurs le pressenlinienl (pu* Taher aurait le dessus
et qiw Manionn Irionipherail <le son l'rèie. (Jnant à l'adl
/j/io LES im; \ihii;s imw
j^»X.*ji-.l Uu« .Vjcj». «-♦>>i^.' 'okj>J j-yl >,>■* j» J I J»Xjui fc^
Ih-ii lli'lil cl ses partisans, ils en l'Uiiciii ronfomliis. Lr poplc
.iM'Uglf dont lions a>oiis di-ja pari*', ne <'t doiniriliô à Bag
dad. et aussi d(*\onc a M.iiiionn qu'il «'tail ai-hariii* conlir
Kinin . fil alois ii-s \crs sni\ants :
J'ucliiiire la conliaiicc dr < <■ parti iiiii csii^rc li> »urcè» d'une cause «ver
lji|iirlli' ncn ne Miirail aboiilii
L'i'iIiIk r tir Irtil* fiillr» r%pii.iiii r» jM-Ul-it tXtr .irhc»< . im v.iiir l.i l».i«-
>Mf latltii-llr il iriMiM' r«l li- riiiiir>
lu «ont rnlniinr* k leur \tet\i' par nn inlîdfir , |Mr un d<^ninii dont lr>
pmmr««r« M>nl n^
' 'il \f\ rgarc ri m- j'hh <i i-\\\ , lomnic Ir vin . de opIui ■pu i n Ixni .•< • •
lU nnl IcjkIu leur» picac* rontrr Dieu H rontrr Mainmin; umi»
I liDiiititr |><'rfî(ir no It
M«nH>tiii r»| I;-'- " \ cntei»
n<Hi*; I auioiii ip, , ir».
L'atroir rU 4 lui c rr lainemrnl : U loi et Irt pmphfir» Im m ont r^ndu
•«•nv-
II' . ...t...i ...1 ,,.,..1.. . Iriir immUir r >nipl<*l
de n-
(IIAPITllK ex m. -Vil
A-JC-jl la >j »il_^J> f-*-^ A_A-^Î ^7^"^^ ^-<' (^' ^ !l>^ ^j^
AXSI J.xJ i_jJLjL9 *5'OvXc U j._jjJl î^jU^ V/^ X*vU«._5 ii^^AÎI
Réunissez donc vos ellorts et vos pièges conlre lui; ces pièges mêmes
rontribiienl à tissurcr son bonheur.
Mohammed (Emin), en apjirenanl les progrès obleiius
parTaher, réunit en conseil si's généraux ainsi que ses plus
inlimes conlitlenls : «Donnez -moi maintenant votre assis-
lance, leur (lil-il, comme le Klioraçàn a doinu; la sienne à
Abd Allali, en se conloi-manl à ce vers d'Achà le Rébyite :
Et alors ils n'ont pas lu pour; ils oui , ;in contraire , poussé eu avant le
hélier (les razias dont les t ornes renverscul tuns les obstacles.
« Dieu sait si j'ai étudié les traditions des peuples anciens,
si j'ai lu le récit (!«■ leurs guerres cl riiisloire de ceux cpii oui
exercé l'autorité: eh bien! par l.i nicinoire de mon père, je
jure n'y avoir pas Irouxc une histoire comparable à celle île
cet homme (Taher), pour son inirépitlité et sa sagesse. C'est
conlre moi qu'il ai;il, je suis le but de son attaque auda
cieuse; il a réuni jjonr me cond)altre une puissante armée,
un nombre eonsitlérable de généraux cl de slralégisles ha-
biles. A votre tour aujourd'hui de montrer ce que vous
êtes. » Ses conseillers lui répondiient : ■ Dieu piotégeia l'evis
U^ KkXs. ^$^ ,j-* iS^ '^'^-^ '■ 'J^ J^ ^ X^JL^y jrsi^m y^\
sJJi ^j JyûU:> ,pj»-' j^^i ^_^j jr*^ -^l ,>^^^' ^ f/-^
^_^l ,<\ii*Ji Jl 6l_Ci iiU j.X_r^lj ^bMI ^^ CL^
^JvUl^OvjU^^AJ»-UwJl Joôl ^'-*^'» X^Ui/l^ .■U>L:». .^j
^y-^j :>^ — I ^ ^^:; -^^^ ^ry ^^^^ '.v-^ j'
tcncp (In Princi' (l«-s (aoNants; il ( (tinhatita |»uur lui (uiiiiiu*
|Mnir l«'s KlialilVs (jui loiil pruci^dr. QuicoïKjiu- s'insni^c
ronliT lui esl un Irailir ! • Mais» .iprrscuio raniirt' crKiiiin ful
l'Ic (lis|Mis<r j)ar'ralnr rt mluilcà riinpnisNanre.SuInman.
lils (II- Mansoiir, |)r<)n(uira ci-s paroles : • Oiio ta malttliclion
(ir Difii tomi»' sur rr {'mir\}p (KniinK Ouris maux ses riisp»
pl w)ii avj'unlrineiit n'oiil ils pas attin-s sur U- piMipIr? ()uv
Dieu Ir njrllp «Ir la (nniinunioii (les bons; (|u"il fasw Irioiii
plirr hientùt la eaiiM» de Maiiioun a l'aide du bélier d'OnenI,
(cV*»l-à-din' de Talier) ! • V6id de» vers «pii evprimenl la
iiu^nii' pensiV :
Mjllinir an proheiir. iiMillirur ii l'alli*'.'! Qui «loue l» |m>ii»m^ au |»lu»
gr<iM<l ilr^ i
\ la !.. ... I,. Itau, \v picui . '■ »'-.iii..i\ M.ini<«iMi. rr rliH
qui lir . rouir?
M.tiiiuuii. U g}otre Au klialir«l. «Ir t iiiiâmal ri «Ir tj MgcMv: le
iii.ii • " <!«* 1.1 l>i< *.
...» <o:. ,. . r «I'AImiuhI ; M.iIh»
III. !.M«I .Ir I «lu ricl lUii* loiilr»
irun m'rrpn»»-. ,
cHAPiTiu-: ex m. 4^3
^ aJijj» ij^^ d.r'^^i 4/***^^ <--jl4^ CJ-* '>'-«»^îS' iaA.=^i Uj
*U;o ,j~* ^jo ^5s)Ji aM tX^I JUu» »ii^i Os-T" J^ ivA-UMij
JU^ jjl^ ii^rwlài HjM*,:».^ \Xji^.s>- (j^Jj t^^"* 'r^'^-'^ j^ijlîiJ
Mamoun aura les meilleurs auxiliaires : Dieu et le guerrier glorieux,
le bcticr d'Orient.
Euiiii était ein('!()|)|)é par.les lorces ennemies, à la l'ois
dans le quartier oriental et dans le quartier occidental de
Bagdad, llartaniah, (ils d'Ayan , campait du coté de .Nahre-
wàn, près de la l^orlc de Khnraràn et des Trois-Portes; Ta-
ber cernait la partie occidentale de la ville, entre \aciryah.
Bal) el-Mouhawal et Konaçah (la voirie). Emin réunit alors
ses généraux el leur adressa les paroles suivantes : «(iloire
à Dieu, dont la puissance élève et abaisse à son gré; i^loire
à Dieu, <(ui a le pouvoir de donner et de refuser; gloire à
lui, loiscpu' sa main se ferme ou cpielle répand ses bien-
faitsl C'est vers Dieu (pie loule chose retourne {Koran, n,
2/16 et pas.siin). Je le bénis dans les disgrâces de la fortune,
dans les trahisons de mes alliés, au milieu de ma ruine el
des défaillances du cœur. J'implore sa bénédiction pour iMo-
hammed son prophète, et pour sa famille. » l'uis il prononça
une longue allocution qu'il termina ainsi: «Je vous (juille,
h' cœur brisé, fàme triste et accabb-e de regrets: je cherche
Jsji» <— >v*A>J »— ^»*j^% v-.^*..^"-0 w^^-aîOj! .^U ^Xx£. J,-oj *Xjc'
tI A-j,U^ a ->^fciJl woi, »>o» .^0»-il J^XjT. ^ul'A ^..Jju
yft'slD \jj Uo ^1_, J.l ^«' Nl^ JoU. J *^^l J^, ^\i ^1
.v_j^,„o ^v^l^ *^».U.=*. ^JliAJ^^ AkjU-a- 1^?-**^ ^ u^' *^^ «-»UiII
^ J>-iw^ oi»*^ »i â.X-' «-iJ ov^ i>X>^ ti^-»J S"^^^ ^
Xs^ ^ -^^>-^' ^^-^— -» -^.«^ J' ^-^^i> ^-^ Ji^
un»' ruse pour me sauvi-r. l*uisM- li- .SjMj^nour in'acrorcli-r s.»
|>r(>ttt:li(»ii ! • Il fcrivil riiNuili' a TalM'i : • Tu l's un x'rxileur
(|ui a fait son (l(*\oir : on a rvuiplc .sur tou dcxournx-ut et
lu en as donn** la prcuvi»; tu as roinbattu et Irioinplii*. Le
vaiu(|ueur a «'lé \aiuru, le puissant a étr huuiilii*. J«' «-onsi-
(Irrr maiiili'naut coiiinu* uiir chose sa^e de fa\oriser mon
frèrt' et d'alMli<pn'r pour lui !«• pouxoir. j)uis<pril rsl lo plus
mcrilaut ri l«* j»lus digne. Donur-moi un sauf-ronduil pour
moi. |M)ur mes eidanls. ma uu-n', mon au'ule. m«*> .s«T\i
teui's et ma maiM>n, mes parlisins li allirs. J'irai alors ver»
loi et je dr|>OM>rai ma ronronne au prolil de mon fnVi*.
Ie«piel raliiii>ra Ion amnistie, ou agira selon cr ipiil jtigera
juste rt cou\cnal)le. «Talier prit conn.iisvinrr d» irllr lellit?
ei s'écria : • Lui pardonner maintenant «piil est Mîm* à la
gorge, cpu* «•<» ailes s<»nl l)ris<*e» rt que sc% soldats impies
Miut dis|»*iv»! Non. par Oelui (pii lient ma \i«' entre m»
mains! Non, pa» avant qu'il ait mis sa main dans la mienne
ri qn'il m* «oit rendu a ma merci! • Kuiin «Vrivit alors à llar-
lainnh, en lui pnqHiMnl de m- n'udn* aux ronditi'Uis cpi'il lui
CirAPiTI'.K ex III. ^^5
^y^i "Ujiii ^j^ *ii>) ,j-* i<£.'jr j-^^ <^^s^\ ij^ *XJ»^ xiUi
(liclerail. Le Klialilc déiràné iwah, avant tela, ef|iii|)(' une
troupe (.VEbnd (Persans cforii^iine) ci d'autres délenscurs qui
a\ aient reconnu son autorité, afin de repousser le parti de
Manioun. Cette troupe s'était dirifjée contre llarlaniali, (jui
venait de recevoir des renforts de Taher, fils de Iliui'ïn;
mais llartaniah n'eut |)as à lutter sérieusenn-nl , car a Tap-
|)r()che des troupes ennemies, Biclir et 13(''cliir, deux Vr.ihes
d'Azd (jui coiniDandaient ces lioupes, en"ra\és par le ton
menaçant des messaj^es cjue leur adiessait Taher, et alarmés
des suites que sa prociiaine victoire aurait pour eux, aban-
donnèrent leur poste et entraînèrent toute l'armée dans
leur défection. Taher était alors caMi|)e dans le jardin connu
sous le nom de liah cIKi'nas et de jardin de Taher. In des
vagabonds sortis des prisons de liai^dad fit ces vers de cir
constance :
Talicr- nous ;i liiil iiiic jnnrnôo soririisr ol pleino dr périls.
Dans l.'i(]iioli(> Il a Irioiiiplii' <lr nous à l'aide do vr chien tle Ilarlaniali.
'l'H', I.I,> »>U MIUKS IJ Uli
v3>
vT^ ^^t ij.i %^rowV^I âi'j^ i ^»^^ JL-II «>^ j'j
lxji_j ^^ (•"V^ »Xj».1i, J^ x_jcJLt »^»«;L*^ /^'.i v-A-l A-jU
,_^^;>» 5:>UiJ^^U3ill ^^l« r^'»^^j r^**^»^ (--^^J^^ ^•^X— l»j
JU* w_-^-J Uj^ilt ^^ ^'^3 ^rw«i/l ^ lyuU., jjjj \yJU^
tr» >^_; J^-«-> *-jU^ J-'*'-^; ^-^-* '^-'— -^^ o'^ ^r* jr^
Mai« nous atoiiK rrnilii A /lboii7-rari6 (nom paimnymique àr Talirr^
unr jouniéc vàrilahlcnirnl Inbiinrutr.
Ton» Ir» coupejarrcU , lou* les »oleur» mngo p.ir I.1 :;«lr »c »onl
ru^ itur lui ,
Kn même li'mp» que \t'% «oliUiL* niu , aox flanr^ labnurr.« |tar te Uâinn .
El, landi* qu'il Jirrivail p.ir le quartirr <lc IWl, noua l'avon» alUqu*^
en Tenant du rourli«nl
(!«|M>iMlanl Kiiiiii, n-unissaiil toute» m's iTssoiirns. avait
patta^'f cinq cent niillr ilirlirm» enln* sos nouvratu ofli
cicn» M'iilrnirnl, cl leur avait donnr à rliarun nnr (iole dp
(Kirriini, sans non acronlrr aux xi-trrans. Tahrr, informe fir
cette circoiislaiiri' par ses ^'•nli^^aires ri «•» rspions. nmia
une corn'*pumlaure avec 1rs in«rontrnl»: a force de me
nareu et de pniiiirsM'^». il sut soulever le» inlrrieur* nmtrf
Irurs rlief», et, pinfîtant de leur n*ss4*iilinieiit . il ie<^ décida
it 9f rrvoller contre Kniin (mercn"«li. sixirnu* jour du moi',
de Dou'l liiddji'li . ii)(id«- riii'-f^irc . (n de\ ennemi» d'Kmiii
dit k rr prop«w
ClIAPIIhl-: CXTTl. UU7
V^UJi ^^M kXÀii (_xc-i U A^M<u->-j ^ aMI (jv.-^^ J^
A-_*_»lOl «OvJtJl^ <\)^-*wj_J ^LL ^ Jo L$^**XJ w^l-b^
(^jvjt**j^ <_>-w aÀa« i^ ^i^jjlxAki^i ^.>Ai_j jOiJi (_>jii_» jL^xJl
Annonce à celui qui se dit le dépositaire ( Kmin) de Dieu que des fioles
de parfum ont suffi pour disperser son armée.
Talicr (iiue ma vie soil la rançon de la sienne!), grâce à ses messages
cl à ses excellenl&s mesures,
Tient entre ses mains les rênes du royaume, en face d'une troupe de
rohelles.
Frinco déloyal, victime df la propre trahison, tes hontes se sont
promptement dévoilées.
Voici le lion qui s'avance, plein de menaces, contre loi; il ru£;itau mi-
lieu de ses lionceaux afTamés.
Fuis donc; mais peux-tu échapper à un Ici ennemi, autrement qu'eu
tombant dans les llammes cl l'abime infernal [Koraii ci, 6)?
TaluT se transpoila ensuite tle Yat^iryali à hah el-Anhar,
el comineura le siège de la \ille. La guerre se poursuivit
à outrance, le jour et la nuit, au point (juc la lassitiule
se manifesta dans les deu.x camps. i,es hôtels, les monu-
ments les plus remar(iual)l('s s'écroulèrent; la cherté devint
e.xcessive (19C de riu-gire). Le frère tournait ses armes
contre le frère, le lils contre le père; ils comhattaieni les
uns pour Mohammed M'",min). les antres pour Manioun.
/l'iM LLS l'I'. \ll;ll..s DOr.
iw». li-JLjï' >— »-_V! >_s»- o >W_»
Les maisons <•( l«-s palais drvinn-iit la proie des namiiics,
1rs richesses Af l.i (apilale furent mises an pillage. \ oici
commfMit le poêle aveujjlc ronnn sous le nom iVAIi , fils
(lAfiou Tolil), dt'-crit re désastre :
Le* lion» <iii Miig Minl dccliirt'» min* Ips faniillrs; il% «ont ni^conniiv
mt'mr d<-« lionin»!'* |iic'ii\ ri va^jr*.
l^ »rni;i'.iiirc ilr Dini ■■!.•■■ »i'r «... n. ,i>ii.-. iKtlir lf<k liiiliii «l«» (■•<
faiu qii'rllf» ont coiiinii
\o» crime» ne nous iaïAUirnl pa» dr rvmnnU . non» ne rlirrriiion»
|»oint A giHTir noN rrpim iJr ' ;ii<»ii .
.NoU» n-«llOt» Mdird» aux .: .lion» '' -inx priJ-ri-» i/i I.-» ■ir.lrr%
ni lp« d^frn^rt n'a^jinMirnl pin* %\ir non».
Plriiron» mAiiileiianI »ur l'i^Um-.Mi pui^Mincp (lillrnilrmfnl, »a mrnir j
r%l hrtwr |r« nx'Trt^anU tlirit;<'iil \* >;«iriT«* conlrr iioirr rrligion,
l^-% Uumnics »e dcrliimii • "'r- • n» >' ■<"* * i'li>« 'ii><' <l<» >jinrii»
liumdi^« pl dr* «ainqiiriir>
I,r* flirf» %r pniipnl cn\-ni^mr* a» |»ou»«>ir; cl»aqur «rpjrral iiMiq>«
Ir . ' c ni.
i. '• ne reaprctcnl ivt» !<•» rlmii» ilrv Ihhi- ri mii-n tir (wii-
»pnl iTpnu**w \e% mrrlianl»
.NiL;
.A_C
Cil M'IIKI-; CXIIl
/|/i9
^^l_A» ^^jv^ ^-«-*'^ (:J-^^ A.JV.Xx
j:>i^ » H ç.^— «*>vJlj <^wç^ <^^'JJ
^*X_£l>j ^i
^ J^ij
Ici l'un prêche avec zèle la cause tic l'erreur, là \c premier veiui nous
piiscif^e une loi (^t^ang^r^.
Ou (lirait une inciite de loups atlirés par la vue du sang et que nul
obslacle n'arrcic.
Dès qu'une maison tombe sous les eflbrls de l'ennemi, toutes les autres
no sont bientôt qu'un amas de ruines.
Les troupeaux errent an milieu des denieuros, fuyant les sabres acérés
qui les chassent.
Dans chaque tribu un scélérat tombe sur ses rivaux le poignard à la
main.
Nous pleurons la mort d'un ami, d'un frère généreux, d'nn voisin,
don! la sollicitude nous protégeait.
Une mère éplorée gémit sm- son fils, et les oiseaux, émus de pitié,
partagent .sa douleur.
C'est en vain qu'après celle |)crte cruelle elle se résigne avec courage :
ses larmes trahissent sa resolution.
Une épouse, devenue veuve, pleure à chaudes larmes celui qu'elle a
perdu :
«Tu étais , dit-elle , ma force et mon appui, et je reste maintenant sans
force, sans prolecteur! »
Pleurons sur les décombres fumants de nos demeures, sur ces cada-
vres, sur nos richesses et nos biens mis au pillage.
VI. 39
t^ïy^)
LL> l'I.MUM.s |)(M..
,:>l o J ^"^J^
:><■
'•(J^»^
I^-k liabilanliB «iii linrem sont rvpostrr» au» n>^artU. Irir iiur . Mn«
voile ni clia[>cron.
On Ira voit errer ep4>nlue«. ignorant icnr rheaim ri irrmbUnlr*
rommc des gniclii-ii rn;;ilitrs.
N'y a-t-il dont |llu^ de reli(;ioti . |ilu> d honnrnr |«our cin|t^lirr la vtn
lation du foyrr dr Ia Oiniillr ^
liA^'dad n'rlail-fllc pa» \i\ plu» bcllr de» villrs, Ir pitu allni]^anl apec-
Urlr olTrrt .iiii rrjjnnU cmlianl»-* >
Oni, Hic ^Utl lont rela; mai* «a branlr > • •• r^inti,-. la volonl^ du
dr»lin en « fait un d^^rrl.
Son peupjp . frappt' d'un** di«^ràrr rommunr é Uni d< p4ni|ticik avant
lui,r«l d)-t)-uu un <i|)jf't dr pili/ pour le t:<'i)''r luimAUt.
n ba{;dad. viUe dr» rou, objrt «!• '•■"« '•» -I-M'» «-. nim <l. . . I.ïir.»
dr ri«lam .
Paradit *ur la lerrr. Ir>i que rv'rlirrcliail U nrhe*M> ri qui l«t*au naiire
I • 'Uir ilu lii ■ " t .
i I. ' I I 111 qij; .:. lUoli^ hal>ilii«-« .1 r^in oiilirr djut ir»
n>ulr< ,T.
' «otji m rm* ««-mbUblra, an milieu de leur coflcgr. a dr» eioilr^
< j _<•* dAridaill , a^rr lr< lunii^rt>« ilr Imr riii«<>n lo» qur«liofi« I) «
plu* difRciIrt du droit
CIIAPITUK CXIII. Ub\
^^l_^_4i o>^^ Uns-» *-j^j-« l_-^»x«,^_c dJj^-L^ i^Lr-* {j-^^3
^u^i ^j o^jt> (^ i^ r^^"* W-^j' ^j^^3 ^^' *^- lit)-'
iV.^ 4^ t_>lï^ Lï^iw l^ t::^] JJ Ij|^_^Là_j ci)_j-Lii ^ji _jJ j<wJ»lj
Ces prédicateurs, ces poètes, inspirés par la sagesse, pariant un lan-
iratre liarmonicusemenl ronstruit?
OÙ sont tes jardins pleins de charmes, ces chàkanx qui ornaient Ion
rivage, au milieu d'un pays si prospère?
Où sont ces résidences royales que j'ai connues scintillantes de pierre-
ries?
Le sol liait arrosé d'eau de musc et de rose; le parfum des cassolettes
se répandait au loin ;
Chaque soir, de joyeux convives s'y réunissaient chez un hôte généreux
et nia;îMiliqiie.
Sur un ordre de lui, de jeunes nnisiciennes faisaient cnlcndrc leurs
accents mélodieux, auxquels se mariaient les soupirs de la (lùte.
Que sont «levenus les rois glorieux de la famille de Hachem, et leurs
partisans conihlrs de litres et d'hcnni'urs?
Ils u)arcliaicnt sous la puissance de ces rois, comme sous le pou\oir
ami d une même famille.
Mais les grands ont refusé de défendre leurs rois, et 1rs mains injustes
<les petits les ont renversés.
Je le jure, si les rois avaient su se liguer pour leur commune défense,
le cœur des oppresseurs se fût humilié dans la crainte.
Haiiainali ben Ayan délacha Zolieïi , fils de Mouçeyyab U'
'9-
Uh'l l.i:^ l'I. AllilKS D'OI;.
.-jUjukr^m ilO^JU Je --^*^'^ ii-«,l«. 5^^*i>Jl ^^ »ij.l_^*l j,'i>^vJl
4^^ wV-fw»2j -v <^»-'^' ^:>L^c-j bj—>j^» \:>\^ x-»j ^ Jyjy
rv'
I MWK I
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1 1 r ww "^ •
,_^ AX^V* ^i jil^ VA^' i'^
Dattitf , (lu (-aiii|> (lu (juartirr uru-iiUil. /.olinr «m'(-u|>.i LlMatir
dans les nuirons dt> Kclwada; il |)r('lcva la dinir sur ion lia
lran\ rhai-j;rs de uiarrhatidisrs \onanl de hasrah vl dr
Waril; rnsuilr il dn-ssa les mafliincs de -^MH-rn' ronln'
Bagdad ••( |)la(;a m's lrou|)«'s sur la iwi-^c d»' Kriwada et le ri
vage de lilf. Le |>eu|>le avant .i soiilTrir de m\s a&sauls, fies
rorp» de vafjahonds et «le prisonniers niarciièn'nt contre Zo
hoir. Ils allaient au rond)at |)r)-s(|ui> nus, n'axant autour des
reins i|u'iiii < .de<;on et une rcintnre; ils s'étaient façonne
une v>rt«' de ra.sque en feuilles de rocotier, (|ue l'on nomme
khoiiilah: leun» houcliets étaient faits tie r«'s mêmes feuill«*s
el de nattes tie jour enduites de poix, et Iniurrées de gra
>ier el de sable. Chaque tioii|N> de dix hommes était com
mandée par un Anf. dix .'In/ par un .\akib. dix \akib par un
Kaiil . dix haut par un Emir. Chartin de rrs rhefs avait un
é<|iiipa^e pr(i|M>rtiunni' au nondin* d'homnirs (|u°il conunan
liait; aniM le Anf a\ail. outre .si*s soldats, un certain nombre
il hommes «pu lui MTvaienl de rhevaux; de même le Nakih.
CHAPiTHE CXllI /j53
A.^tj> ^ ^X*^ »^ »!»-£ l^Ul ^_^aSwJ wy«^i_5 JsSUjI^ wWJUJi
wO^ »XJ»_5 i^i—jwjtJl ^jl-A-i <_jl<X^_j (j»»->\^^ ^j^ c-Jbil^ (*-^^
OU»-»-» J^J»X_J wS-oiJi_j iXjLjuJi^ ^^.^AJCJI 4jL»_5 tSj'^'îi iji^^j
■> . ■ (l
-c-^À^ J^Ji-i-i v_jiA***i\ jPJvsfc-l^ IjtjiJTr l«»-4:>l^j tj*^'^' (J^
le A'«jc/, l'Em//- avaient pour montures des gens presque nus,
le cou orné de grelots et de houppes en laine rouge et jaune;
ils étaient pourvus de brides et de mors, et s'étaient fabriqué
une queue de cheval avec des balais et des chasse-mouches.
Le /Ir// allait à l'ennemi, monté sur un de ses honuues et
précédé de sf s dix soldats, coilVés de leur casque en leuilles
de cocotier et armés de leur bouclier de nattes. Le Nakib ,
le Kaïd, Yl'Jniir marchaient en pareil équipage. Les curieux
s'amassaient pour assister au condjat de ces hommes contre
les cavaliers ennemis, montés sur d'excellents chevaux, mu-
nis de cuirasses, de cottes de mailles, d'une armure com-
plète, brassards, etc., armés de lances et de boucliers tibé-
tains. La lutte s'engagea entre ces guerriers nus et les soldats
équipés comme nous venons de le dire; elle tourna d'abord
au désavantage de Zoheïr; mais du renfort lui arriva de la
part de Hartamah, et il mit en déroute ses adversaires. Les
hommes (]ui servaient de chevaux se débarrassèrent de leurs
cavaliers, et tous, l'épcr dans les reins, se rélugièrent der-
rière les rempaits de la ville. Un grand nombre de morts.
llb'i LES l'HAlHIllS DOU
i^^'i ^^1 .,Jjt, ^1 ^l^ i^^i ^jJi ^_y->. »i^ J^
lanl p.irmi 1rs ronihattants (jin' parmi les rurieiix, rcMèrml
sur U* cliamp (!«• halaillr. \xs vers suivants du jkm'Ip a\ougl«'
se mppnrtenf à ralla)|iM' flirij;é<« par /olicir a l'aide de ses
halisles, ainsi qu'au massacre de l.i joulei'l des j^arrrirrj nuj;
Np ('«-tpose |ta4 ati\ mangonnriiui ni aiu pierri^^ (de* iMiUles); voit ce
ca<l;iïr<> rju'on ilrpo«r dan» m ^nwr
(I'(>»l ci-liii d'iin hnminr qui riait >rnu àh\ le m.ilin |ifiur no pai nian-
qu«r rr tprclacir; mai* la mort l'a forc^ à l'alianJnoiirr.
Il nr votilail pM qu'un aulrr nironlAt l'iuur du cotiilxl , rt lui-nt^mn
Ignorait re qui lui > '
Toi qui m^noti i lune*. qii'a»-lu r.iit> Tr^ in;iiii« lui ont Ati^
1^ \ ir rt tu np ppui la lui rendrr.
C> o' était pa» lit r^vf^npmtnt qu'il dp*iniii; mai*. hda^I Ir» detira dr
lliommp Miit impuinMnl» rootrr la de*tin^.
Kmin . ne sarliant plus (Ytmnient juiver ses lroiipt>s, fit
fondre en sivr»*! ses vasi's d'or et d'ar^'Ul afin de distribuer
1.1 s/ilile. (^•penriani Taher sVtait empan- d'I'.l llarhveh et
d'autres raul)our>;s entn* liai) el-Sulvir. fUl> ej-liai h et IVab
CHAIMTUI:: CXI II ^55
Kolrohbol. La lutte était donc engagée dans le cœur de la
ville occidentale, et les machines continuaient leur œuvre de
destruction entre les deux camps. I/aveugle Ali rappelle
ainsi cette circonstance :
Arclieis qui manœuvrez les niactiines, vous êtes tous sans pitio;
Vous ne vous souciez pas plus des amis que des euuemis.
Mallicureux! savcz-vous (|ui vous frappez? Des passants dans le clic-
niins;
De belles jeunes filles, gracieuses <lans leur marche comme une
hranelie verdoyante,
(hn , crovanl rentrer chez elles, sont devenues la pâture des corbeaux.
Elles ont éiè arrachées à ce monde, à leur douce existence.
Et sans pouvoir résister au destin . elles sont restées exposées aux re-
l^ards, le jour de l'iiucndie.
Cependant les flammes et les ruines s amoncelaient dans
Bagdad, à Kerkh et dans (rautrcs quartiers de Tune et de
l'autre rive. Toutes les splendeurs de la capitale sV-croidaienl.
La silualioii devenait irilif|ue. Les liabilanis. chasse^ de
/i56 LES PHAIHIKS DO H
^^mi i--..i Vt iji LAiûj iI.Xjw l_*jU^^ Sj.^ y.i^£. A_X_»jl
leurs (juai iiiis ri tic Icuis nws, erraii-nt de |)I.»(C rn place;
l'épouvanlrrlailgt'iirralc, ol, tomnn' le disait alni^ le pocle:
(^iii a]fié sur loi un rrj^anl funrsle, à ILigdad? N'clais-lu p.i» autre-
fois le rliarmr Ae% regard» (cVat-àdire le scjnur du bonhrur)>
\.e s<^jour d'une foule d'homme* doul la pn^enre éXaiX une de le>
Uloire^ }
Mais le destin a donne le signal de la sèp.iralion : iU M>n( partie, elquf
de regrets me laisM* leur élui^jnemcnl!
Jp mr\% sau<i la garde de Dieu le» ab*cnls dont le soutenir fatl couler
me* l.irraes.
Il* riaient iri : la fortune les a sépares et désunis, rar elle te plail a
««parer le» ami».
La piiorrp ronlinua ainsi eiilro le> partisan» d«' Mamniin
et ceux d'Kinin pendant r|uator7.c mois. I.i population de
r>i-'l.id nr savail pins oii se io^er : les ino.sfpn-t's rtainit dé-
»ertr» et le* pii.iis ,i lia ndon nées. Jamais pan-ils di'-Mstrvs
ne s'y étaient prixinits depuis sa fondation par Almu Djafar
Man*nur. Plu» l.inl «rprndant. a Irpoqur des jfuerres de
.Moustiin et de \|oul.i/^ . It'. Kabilaiil^ eurent .1 sonlTrir de
CIIAIM'IHE CM II. 457
u-O w> S'yJ^^ Aj^li».^ AJjÀaÀj c-.sJLm^ f-\yA\^ (*"lr*^ ^^HS^^
c
4.:Aj>y! I jsjû j^ ^ji^" Uj («^"t^-*^ ^ J-^' ^^^' a' 2:-?-^
wJiUI «*X5l »Xx& ^ ^ <VS-^Î^ iJJjJ^Ji j-oUj t-oiiii (jIJs^
Jji3_j l^ Jj\-m? J>i»- Ltf *Xy*!l *Xj«aJ /«s.^r>A* aJ_5c>JI ».-*Jk<»«o
scènes presque semblables. Les vagabonds de la ville mar-
chèrent encore au combat avec des hommes pris parmi eux
pour servir de chevaux; ils étaient commandés par un cer-
tain Ninaweïh, par Khalaweïh et d'autres chefs, montés sur
quel(jues-uns de ces vagabonds et conduisant sur le champ
de bataille cinquante mille combattants presque nus. Mais
aucune guerre ne fut j)lus désastreuse pour Bagdad que
celle de Alamoun et de son frère le détrôné {mahhlod). En la
présente année 332 de l'hégire, les habitants considèrent
comme un malheur inouï le départ d'Abou Ishak Mouttaki-
billah (qui alla habiter Moçoulen 33o0 ils se plaignent des
désastres qu'attira sur eux, dans les années précédentes,
la lutte entre les Béridi. Ibn Kaïk et Touzoun le Turc; ils
déplorent comme uiir calamité la révolte d'VJjou Moham-
med llaçan, lils d'Abou'I-lleïdjà Abd Allah, fils de llam
dan, surnommé Nacir ed-DawIcIt, et celle de son frère Ali,
ben Abd Allah, surnommé SciJ' cd-Dawïeh. C'est que le
temps s'est écoidé depuis les désastres qui accablèrent an-
458 LES PUAIHIKS D (>i;
J
JJi i JLji_» ^jN-o^l ^j- ^-^-iJS' ^^^ ly-o jlÀj kx»^
^^^yAM}\ JJi ;j'.cs; .Xj»-I (J^(j t^"* ^"-5^^^
li<"fois leur |)atii«'; c'est que cet é\em'meiil d'iiiie date recu-
lée s'est «iTacc (!«• leur souveriir et <|ue la f^uern* de baudils
e|ui signala l'ej^ujut- dont nous raronlons l'histoire remonte
déjà à une épo(|Uf «•loii^Miéc.
L.i lullf rnlrr li's tron|M-s de Maninuii il lr> vijd.ils nus cl
autn's dj'lenseursd'l'iuin d»\ «liait de plus en plus ai ltariu*e;
li> KlialiliMlécliu était tenu eu et hrr dansMui i liàteau nommé
Salih . sur la rive f>rcid«'ntalr. .\|)res une grande bataille ou
périt lieauroup de monde dans les deux partis, lui certain
liurein, cpu' sa vie insouciante et dchaurhee avait fait sur-
uoninirr KItiilt, coni|>os<i U's vers suivants :
Kniii» AII4I1, <•.«p^r^ i»n Dini : il le dnnnpra ta p«henr«Tt Ir »urr<'*
MrlA loi) tort riilrr ses main» : Dirti Ir loii(-pui«^nt tr proKig^ra.
Si . nom acconlcr.1 la tirloirc; iioti» écnaernot rmnrmi . a\i liru
«Ir I
Kllr «lonnrra aui ht^réliqurs, le» Ailvrnairps. un jour «Ir honlr ri ili
«Irrailr.
1^ r«»llp<' «Ir 1.1 ?n<>i» • «t 1111 liri'in^igi' imIitiix fl n nm- v.n t m .mi' )• ,
CHAPITRE ex III. ^59
'J ^^
8^1 ^f-J tj—jT, ^L-^-A-
^^^Ji jj J-aJLII ^j_aJS^ eoJà^ i>^ ^Ir^» '^'^ i>-iS9p' ^^ «^V
^^V,J3^X*«»£ (Ji i!Ut« |fc^*i>«0 Lff. wJÇAJ^ WUUi»^ SÎw«!j "-^^^J W-*
Nous l'avons bu et fait boire , mais la dernière coupe sera pour eux.
Telles sont les vicissitudes de la guerre : un jour, nous sommes vain-
cus, un autre jour, vainqueurs.
La situation devenant chaque jour plus périlleuse pour
Eniin et son parti, la population tle Bagdad se partagea en
deux factions. Une nièiée générale eut lieu dans un quartier
de la ville occidentale nommé Dur er-rahih (le grenier aux
larines); elle fut très-meurtrière; les grandes voies, les
places, les rues et ruelles étaient jonchées de cadavres. Les
combattants s'égorgeaient aux cris de Vive Mainoun! et de
Vive le détrône (Emin)I Les ruines s'amoncelaient partout et
le feu étendait ses ravages. Dans cette extrémité, c'était un
honheur inouï, une joie immense pour ceux, hommes et
femmes, vieillards et enfants, (pii pouvaient se sauver, avec
les débris de leur fortune, dans le camp do Taher; là du
moins leur existence et leurs biens n'étaient plus menacés.
Un témoin de cette triste journée la rappelle dans les vers
(|ui suivent :
Utji) LKS PHAIIlIKS DOI;
i^^kjiil j-N^' aj,Uàc ^*>ou» JL ilsXx..- Je ^^w^k-t i_-*JLj
Il ^1
it
jlij — ^1^ Jv? J_j — j ■ ^ ,j-. (j-^-jl ^— «y— *•
C'o*t »iir lia^ddii i|Uf jr pic-urc, ap^^s A\iiir perdu 1rs doureiirt dtinr
tie fortuiii'-i'.
NoiM avoo» rrli.in!;'^ nolrr Itonlinir caiiin< Ir rha^n. nnirr aitance
conirr la roivrr
!<<' rr(;nril fuiuslc dr I riivic iiou« a alIniiU r( nous a dcnmr* »ou^ In
coup» dv^ mat lune» de ({urrrr.
I^* uns M>nt jelf< linilalrinriil dan« les fldiiimrs; ici une rmintr
pleure l'un des sirns qui a pfri dans \r% Rnia;
f II i'ilr<- .i|>i>'II-'ii LT""!» rri» «.1 f.imil!'-. 1111' ■ ' n.
Lii! jriiiic lilji- iiii\ v<'i»t notrs. grjC4<'iiM , ,c
Irinle en iiiik<i/oa'i (cynoglosse),
\p|Mlle Mtn frère i mais elle n'a plu« dr Trèrc : li est lombé a cote de
son an)i.
Ijt une fantdl'' ''•' Kimiir ilr rr inoiidr ri »r« !iirii« «nul nii« en <enle
dana lea Itaur*.
Un étranger, venu de loin . gil. radatrc sans léle. au milieu de la nie.
I . . ■ ' .r recnnnaitrr
|. . . •
Tout rr que non* chrri*«ion* « disparu . > l je pleure en M>n(;eanl 4 Ihr
«r-rmkik.
CIIAPITIU:. ex III. 'jOI
^J^ (X-L^o U Ji*^ r^*^ '^^ <>^UJl cjoUJU -^>A-u. ^Xo 5I0JI
•-^-^^ <\?jv er^* <J^f^^ *^ '^-^ *ol^?i (js. jj^^ ^^sy-"* e5>J^
^jJCJUvI /o..r-*»o aU; U^ J-^' (Î^^J *;^ W-^» »5XJ^ Aiaji
^«XÀ-3 JJL^ &j.A;jia^ viLji (JsJiJt S^Ai^ tXj iiO;_jjL (j-« «.«■»>•
^^Ij Ltvs AjUi.j iXjUJi Jvii! ,^r»- Ajii> JJi Jj^j ^fcwj <_>UijJi
Ij.^ Aj>>J^ l^f^ jj\>y^\ J^ljUJ Aj^yAixJ ;jL>^'S ;^ J^:^ »iUi
yû^ ^^'^ J^-> «S-**!^ (J^ AAiAjJl CiAjli^^ AÀ^ [-J^ ))^l JUuyS
l r» général originaire du Khoraçàn vint trouver Talier.
A la vue de ces hommes ([ui se battaient nus et sans armes,
il s'écria avec mé[)iis : «Que peuvent les stratagèmes de ces
gens (jui n'ont j)as même d'armes contre nos troupes fortes,
vaillantes, bien armées et é(juipées? » Se voyant épié par un
des nus, il arma son arc, pointa sa flèche et sortit des rangs.
Son adversaire avait au bras un bouclier en nattes d'osier,
et, sous l'aisselle, un sac rempli de pierres et de morceaux
de briques, A mesure que le chef tirait, sa flèche venait se
planter dans Ir bouclier ou à coté; le gueux la ramassait et
la serrait dans un coin de son bouclier, qu'il avait , pour cette
destination, disposé en forme de carquois. 11 continua ainsi
jusqu'à ce que son adversaire, ayant épuisé ses flèches,
ibndît sur lui le sabre à la main. Le gueux, tirant une
pierre de son sac, l'atteignit juste à l'œil; une autre pierre
faillit le renverser à bas de son cheval. Le chef s'enfuit à
462 Lfc:> PU MlilK.s DOli
J_^— » — ' «iM-Ji ^-<>-»^ ^r^W-^ ^Jjà jj«Uj iiVuû (/^ "^y*^
s.
»4XJÔ Iw^ v-JUo^ ,.^1 J^ia^l xij^l ^Osjuai ^^ U>^^' «^
(s)
JUi il,X;t' ^->*y.^^ sjjjà\
^'^^iil'^ 'ûà/i Jyu b^i U jl^v.^ 3,
^^\ydL\ :iym'3^ Vj»^ «^' U «>>»-«-' oy^' iiT**'.?^^ ij^ii-^-*
^j,l_y»Jl yy.\yl\^ ^Ja^^ ^ ^ "^J-^ J^''^'^ ^yj'wX-^ (•"V^-*
toiilr hridt' en l.iiss.iiil tomher son casfiur : • Non, s'rcriaitil
••Il .s'cioi<;ii.-iiit , rv ne sont pas dos lu un mes, niais des démons ! •
\oi(i If (|in'(lil à vv propos un lémoin oculaire, AI)ou ^ àkonl>
II' Klio/aîmilr, partisan (rKininrl ciiiicmi ianatitpir «le Ma
monn, dans niir tro|) |niii;nr huçideh où il dérril les sédi-
• ions cl les rtimbals dont I^a^dad lut li- llnMlrc :
Lc> marche* de krrkli sont .ilijiKJonni'^ : ir« ta^-ilioniln. Ir» fta^Minl»
y roiircnl on lin^.ini.
1^ (;iicrrr n .Mi.trilr, parini In ranniili-, dcA liuiis Miiva^r*. .i l.i driit
rruettc . etc.
I.e passade suivant d'iinc puisir «TMi l'a\«-u);lr ronlirme
ausni noire rrril :
No» gurrrr* ont fait »urgir tlr« limiiinr^ qui nr »oiil ni «ir Kniiliiii m
m^mr de Niiar;
l'iir lroii|>r ami^r dr cuira^or^ m laine, qui »r prpripilr an coml>al
rommr dr« lion* d^voranlA.
Dnrcoiffurr de khnuu (foiiillr» dr riKolirr) Inir lirnl Ikmi de caM|iip;
<\f% nallr* d'fMirr. iIp Itoiiclirr.
CHAPITHi: CXTII. 463
jljl ^j-. ^iJ U (jl>^_S. (jv. i 31 <_^ ^K_<i^ A.<<,_\_» »Xj»-t^
jUxîl 4^jLJI ^j-« ltf>Jsjfc <\Jk xkJi (^^xId liî 4^-jLJi JySîj
ivc<v.sfc. «1.0^ ^2vy5r M*-*-:? >-*-^l »-^««^j f»_j^ J^ ti JLajLÎi ù^^)^
^j\^*J\ ^;ij ^-'^-^^ ^^-^ ^\:^\ ii\jjtJ\ &J^X=r^ ^>^^'
*>ot) tpLiiJ! ii*>ot_> tjw» *.Lî_x_JL-) J^l^ -jJLJi J-£^l]:^ ^^us>^
jJLSt' J^«îï»- /Oij 5)»^.=»- (j-» lj<*>^ L<\3^^jiLXj [•»>»-gji cK«l^ -V^j-s*-
JjUiî_5 J^<^1 %^5_^ i ^.y^' c_> 1:^=1 (J^-J^ *-i*-iSJ (i^^ ■» ^
joJLi ^ f^-sî?' v^=^'^ J^'^ *>> i^^lo v^^^'j) jy^^^^
Ils ne savent ce que c'est que fuir, h l'heure où les plus braves clier-
clienl leur salut dans la iuite.
Un seul d'entre eux, nu et n'ayant pas même un caleçon, attaque une
troupe de deux mille hommes;
Et ce héros s'écrie en l'rappaut : «Tiens voilà de la part du guerrier
vcHlubond! ><
Chaque jour la lulle devenait plus acharnée et la résis-
tance des deux partis plus opiniâtre. Le Khalil'e détrôné n'a-
vait plus d'autres défeuseuis, d'autres troupes que ces sol-
dais nus, qui se distinguaient par leurs casques en feuilles de
cocotier et leurs boucliers de nattes. Taher pressait vivement
le siège ; tous les quartiers de Bagdad tombaient l'un après
l'autre en son pouvoir, et les habitants, à mesure qu'ils pas-
saient sous sa domination, lui prêtaient main-lorte contre
l'ennemi. La portion de la ville qui ne s'était pas soumise
souiVrait surtout de ses dévastations. Il avait lait creuser des
retranchements qui séparaient ses troupes de celles d'Emin,
au milieu des maisons, des khans et des hôtels. Autant son
armée était vaillante et favorisée par le succès, autant celle
UM
LKS \>\\ \IHII.s noi;
XXjyt^X^ ^^ .\A-k2.
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j ^^y >-
.Xj»!
(I r.miii (limimi.iil «1 &'aiï.iil»liss.iil. Tandis (jur les wildals «le
Talicr amonn-laif-nl riiiupssm ruines, ceux du roi déchu eu
étaient réduits à s'abriter sous des débris de planches, de
toile» et d'antres matériaux d"' «e ^enre; c'est à ce fait (|ue
les vers suivants d'un Mohammedi , c'est-à-dire d'un dis en-
nemis acharnés dr M.ini'iuh. lont allu>.inn :
(ilinqnr jour Vouvrr dovnni non» niir broche qur nou» ne pouvoii»
frrtnrr ; rrnnrnii nvain •• \«t* M<n l»iil . ••! im* forrr* climiiniriil.
Quand unr ntaisoii ^ < rn»uir sou» i*r» coup», non» r.ini.i»»"»» I»*» u^bn»
«Ir u Iniltirr ri non* nUrnHon» llirurr dr n-unir d'autre» di^comlirr» »rm-
Il» li-»«iil Ir jjibirr .lu lirml dr leurs Limboun . ••! . qu.md unr pmir p.n«r
drvani rut. H» ta frappriil
II» oui mvai;/- notre pay» «lu levant au rouchant. et non» ne »avnn« plu»
f>6 aller
S'd» «ml prrsrnl», d» racontent <e qu'ils ont vu ; »i auruii dj'v.islio n .t
lieu dr«anl t\\\ , d» en intentent.
On *fiil repcnilanl un bra»e guerner. rèkbre en toute rencontre, »e
rourber mmme un cbien it l"a»pecl de» lolJati nas.
No« lerlpur» 'du Kor.in nii m^me» ont Ia |x i de roml>«llre. et
tnu* cent (ini ont p^ri j^aiml r<rii Ir droil dr ■ li-iir Klialire).
CM AlM'ini-: CXill. /|65
^j^ cjl_^i)i :i\^ (*"1r'*^ 2:^ JwL_»Ji *;-a5_j ^^j'cssij jUl^
4_^:> ,j :> i »XÀ*j jjkii {j^ (ij^^ (J^ ^-^è;-*-^^ ia-v-lj,^ «jas-JI
Os-iUil^ T z-*^' CJ-* ^^•'**^3 u*.^^-*-'' <-^iw>^ ioiX»^ J^j l^tXj
V
Vf
Taher, irrilc de la coiislance dos partisans du détrôné on
face de la mort, malgré les ruines, Tincendie et le carnage
causés par les machines, leur coupa les vivres du côté de
Basrah, de Warit et des autres voies d'approvisionement.
Alors, tandis que dans tel quartier de Bagdad habité par les
Mamouni, le pain se payait un dirhem les vingt n'tles, dans
tel autre quartier au pouvoir des Mohammedi (ou partisans
d'Emin) , un seul ritle de pain coûtait un dirhem. Le peuple,
accablé de misère et en pioie aux horreurs de la famine, dé-
sespérait de son salut. La joie régnait dans le camp de Taher,
le découragement dans celui de Mohammed le détrôné. On
en trouve la preuve dans ces vers d'.Vii l'aveugle :
Les liabitants niiin's ot pourcliassés s'abordpnl avec mille récil.s diffé-
rcnls.
O toi qui veux coniiailrc leur silualioii, rt-j^ardc cl lu n'auras plus Lo-
soin d'interroger.
Jadis leur tehhir (TeDeum) s'adressait au Miséricordieux, aujourd'hui
c'est pour eux un cri df purrre.
\i. 3o
kùi) LE.s l'h MhlKs i) Ol'..
JJ^M wjJLj ^^-«_«Jl .\jL!'..a-
jij — Il J ^^ i' a, — t ^
^012^1 »l^M ^ y^ ^-^^. .UJ", ^»^'l» '^vJûU= v''^^' o
r^;^ o.''j^''^ r-^ ^:^i c^'j^ ^^.•>^S »>- J^
Jeltr \r* yeui sur leur faible troupe ; «llend* le «impart (U mort) N
Ooniple le« ouiu.
Il n'y J plu» i lUgdad que de» malbeurrui vwiés » la niit^re cl dur-
f^é» lie farnillr;
Que de« rrhapp*'» de nri»on , qui ne trtni ni arabe* ni même maula.
Ijt ^l^re n'e»l pl«i« prr>l«'K<'«* <l«ui le liarrm . il n'y a plu» d'onde m
d'aulrr pmlrcli'ur pour ro drfrndre Ir ieuil.
Kl ii'iuit nr clii-rrhoii* plu* a mounr |HMir itolre foi. .S<-jgMur, loi qui
p<*ui loul, que ton nom »oit lovuqut'l
Talur sortit, iiii jour. i\c |>lii>ii'ur>rii(lroit.sa la fois, it la
lôtc (If toutes w* trou|M"». vi m* dirigi-a sur liah ri hentu. !.«•
roniLil fut sanglant : 1rs rliefs rourairni partout; Ir sahrr
et |p frii n-pandaiiMit la mort. La n-sistana- fut rnrrgiquc
kÏv part it (l'autrr; rrp«mi.inl li*s (|jfon»«-urs do Tahrr pi'-
rin*nl vn plu» grand noinitrr «laii* If llruvo ol lr« flanim«»i»;
il y rut ausM iMMurniip dr virlimfs paniii In nus. ( ics sol-
dats |»«»rlairi.t lin sac rrinpii dr pirrn's ri dr hriquc», un
casque co ffuillr d"* r»»ri»licr ri un Injurlier rn nattes et en
jonc; iU Paient amirs di> lanm de bois; des lamlM>au\ dV-
ciiAprruK ex m. 'n\i
^y vi (j^^ _vJùJl (jjy-i^ w«.*ajiJl c:>l5^3 'dy^ ^"^^3 i_,v»^tx!l
,5^il Jyb dUi j.i Jv^^il
vl
lolTes leur servaient d'enseignes, et ils soufflaient dans des
tuyaux de roseau et des cornes de hœuf. Le poète aveugle
parle en ces termes de cette bataille qui fui livrée un di-
manche :
1^0 combat de dimniiche laissera des souvenirs ineffaçables.
Que tu en as vu de ces cadavres amoncelés les uns sur les autres!
Cet homme que sa curiosité poussait à épier le combat
Kst attrini d'une flèoho perdue , qui le d(^chireet pénètre dans son sein.
Un fils réclnnie son père ; un |»cre déj)loro la mort de son enfant.
Plus d'un guerrier au corps robuste se débat et périt dans les flots;
Les filles de la ville regretteront seules son ab.sence.
Un autre se lord dans tm incendie ardent comme celui du Lion (r'esl-
à-dire du soleil de juillet);
Il reste sur le champ de bataille, planté droit comme Ir pieu d'nnr
tente.
«fis en ont fui- mille et pas d'avantage,» dit l'un. —
;5o.
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l.»jLi>r- j A»In<^
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Ià*I i^ ^' »y^ «'^ L*V^'' «-,'r*^
<l II pin» i>raiul nniiibrr. répond l'autn-; on nr Murail mniplrr l«^
iiiorU. •
Je III allrl-s^<- a un l>lr»^<■ auqiirl iinr lanc a fait unr plair Mni rrmèilr ;
• (^iii f«-(ii. iiifurtuiic. lui driiiandai'jr . inalhfurrii» parliiwin di* M«>-
li.iiiiinrd ^ •
il me répond : «Jr n'ai ici ni familli' ni patnr.
«Jr n'ai romlkitlii ni an nom dr rrrrrnr. ni pour <lrfrndrr la \cnlé.
• Ni |muii (|ue tli-« liifii» dr ce mnndi' |M'ri.««aliic l<>ntl><>n( riilrr me»
maint. •
n.ins rrltr <iitii.ition rrilM|nr. ri !«• jiliicus (l«*vrnanl «!«•
|iliis «Il |>lll^ ri^'ouii'iu . I\niin (-liari;ea iiii de kcs nnîcicrs
iiiiiiiiiir /.anh k\v faire (1rs (>«T(|uisilioiiA < liiv. Ions ceux , ha
l)iUnt% on «•traiiRiT^. <|ui possrdaimt ilr I ar|;rnt rt <I«*h
objrl-» jinVirux ou qui f'iaioni suppov* «m» |>osv<lrr. il lui
adjoi^'iiil (iaus rrdo niiMion un auln* in(li\i<lu du nom de
llirrh. (.«1* (Umi\ liomiili's s'ahattii-rnl sur les liahilanls cl |e^
ilrjiouillrrrnl nur dr simples M)U|M;ons; ils n'<ui'illin'nl ainsi
tics sommi's «oukidiraliics. (^«'uxci. «'1 en particulier les ri-
I lies puni SI- driitln*! aii\ pi'npiisilions de /.arili et de liireli
CHAPITRE CXIII. ^(iU
j->^ ë *^-*J er^-^' ^j-lr* '^j-^^ ^l_j~«i .-ou*-wJl ^o^
<_^_^ »lii^^ Jj^ — !l ^!§-_J & — il — ft — i ^j'jjb <^
Jyb JJi> Jj («Mr^^-^ *^' (J^ f^y^*^^ JJJv i^^CyU ^j^5
sortaient vu loule de la \ilk', sous prétexte de faire le pèle-
rinage. I.e poëte aveugle a mentionné cette circonstance :
Ils inclleiil en avant le pèlerinage; mais ce n'est pas là leur but : ils
veillent fnir loin de Hircli.
Que iriionuncs s lilaicnt éveillés heureux, que la luiil lrou\c dans la
plus borrihic misère!
Chaque maison où Zarib a passé reste livrée à la détresse et à la des-
truction.
Ces vers sont e.xiraits tl'une longue poésie. Kn présence
des rigueurs qui s'étendaient jusque sur les femmes les plus
respectables, les marchands se réunirent àkerklialin d'écrire
à Taher qu'il leur était impossible de quitter Bagdad; que
leur personne et leurs biens étaient exposés à toutes sortes
de violences; enfin (jue les nus, lesbouticpiierset la j)lèbe<.les
ba/ars étaient le Iléau de la ville. Mais l'un d'eux objecta
que, .s'ils nouaient une correspondance avec Talier, ils four-
niraient |)ai- là un nouveau prétexte aux brutalités d'Emin:
«Laissez à Dieu, ajoulail-il, le soin de vous en cléli\r»M. >•
C'est ce que dit aussi un de leurs poêles :
UH) LtS PJIAIHIKS DUK.
Ji^.j>a^\ ».;^-»J'eJ^ -»»^'Lx_j *rV^ ^j-" i^y^^ J^' '^-^
-.'«•^'j ^1 *JjU ,_^ ^ «|vJLM »_»,b *L^I jjoxj ^ j\^ IXj
<.i^\^ JjJuM JiLi^ '^^^ *K>Lii(j Bw»*.^ *_>-=*-3 u-* *'*-*'^ ^'•-»
l.ai«M<x l<i canailli- fir* riir* : elle toiiibcrfi liimlùl dan» le» griiTr» cJr\
lion».
Lr orur »Ip cr» bomnie» (;ro»»irr» »rri drrliir*'. cl la lombi- le* allrnd.
Dirii II'» rilrrminrni jU!W|ii'a(i dfniirr. pour Ir» rliàlirr «le Iriir invt
IfMCP ri dr liMir» loriaiit».
I II «If cPs jours-là , la mit, .m iminlur (!«• cimiI mille, ar-
me» di* lances, di* Uitoti». cniflosdr riinirnt m papier rt soiif-
llanl dans cit's rosvniii «m d«*s rornrs dr iKTiif, se joignirent
4ii\ Hutrrs défenseurs d'Kniin. et s'elanrerrni par plusieum
des issue» de la ville sur les partisans de Mauioun. 'l'aher fil
avancer contn* eux, de plusieurs ente» a la fuis, un certain
nondin* de ses oniriem ri generaui. Une action ln*s metir-
lrierr> ft'engatfea. (iVlait un lundi; let nus eun-nl le devsus
jusqn .1 niidi: mais, attaques ensuite avec les auln-s soldats
de Mohammed pai tout le parti de .Mamoiin. ils Lirlierenl
piefl. Kn\ir«Mi dix mille des leurt m* noverrnl «lU jM-rin-nl
par le frr et le feu. |.e |in<>le aveugle « dit de celle journée :
CHAl'iriiE CXIII. 'i71
^wj*xaL*»J|^ ftLji-iJI «^aXo jo (•— (r-ft-î' c-jLa-j jo.v^AjJ3 !^^j__^
;:J>-S-»\— 4^ ^ J_^-*-^ »Lk-j la iiJi <^ J-^ »|^i J<-A-A-J l>
(j; » ■> -- ij— » /ft— 4^ l^ 1^ ti*/» * _; 3 (;J^-*>iS-*-^ ' *^^^ ^^V^ z».*^--)
M k Mi
»
EmirTaber, fils de Huçeïii, ils nous ont assaillis des l'aube du lundi.
A l'apiiel de, leurs tambours, tous les f^uerricrs dont le bras vig6ureu.\
inauie la lance accoururent contre eux.
Victime des soldats nus, toi qui gis sur les bords du fleuve, piétinée
par les cavaliers des deux partis.
Etais-tu un vizir, nn kaîd? Ilélas, te voilà aussi loin de ces deux di-
gnités que de la conslellaliou des deux Gémeaux!
Que de curieux venus avec leurs deux yeux pour se repaître de ce
spectacle, qui se sont éloignés n'ayant plus qu'un œil!
L'ennemi n'a pas frappé à côlé, et il ne visait qu'aux yeux.
Le Khalife délrôné, réduit aux abois, fit vendre secrète-
ment tout ce f[ue renfermait son trésor pour entretenir ses
troupes. Mais bientôt ii n'eu! plus rien k leur donner : les
réclamations auî^ientèrent. Taher campé à I3ab el-Aid)ar,
dans le jardin voisin de cette porte, le serrait de près. «Je
souhaiterais, s'écria alors Emin, ([uc Dieu détruisit les deux
partis ensemble; car je n'ai que des ennemis, aussi bien
ceux qui sont avec moi que ceux (pii tne combattent : les
^72 LKS PnAir.lK.s Dui;
.1 1^
t <i A <»* A
*.^ L.»-^ ji.X«l J*^j
jo^ j ^'1 ^^'eb. >i5l yûlL t$j^^_j ôj-i-*' w^'v^lj jr^cl ^^1
J^l^ oJiV-o J^-y^-* J-jl
^o
^5^
^juLsTj 'y^Ua w«oi^
uns en NcMileiil à mes biens, el les anlrrs à ma vie. • Puis il
njouta :
Séparrz-vou» cl laiMCZ-moi . \nu> qui élc» mes auxiliair» ;
Car vou» élc* lou^ de» liominr» à lioiililr lacr.
Je ne vois pnrtniit qm* menviiiiir cl rlntm'riqur» r<inihTincr«.
Je nr pt>\>ii'«lr |>lll^ ri«'ii : alh-t Irruln- l.i main ilrv.mt mr* fn^re».
C'est la iiiurt que jattcnds Je celui qui ram|>e tiaus le bnutlan (jardiu) ,
(l'esf-àdiif «le 'l'.ilier. La silu.ition du rcii (K-eJui «'-lait eri-
tK|ue el (l«>!>|)ltis périlleuses : llartamali. (ils d'Avan, occu-
pait l.i \ille orientale: [)n's«pic tout h- cpiarlier oreidenta!
élail onveloppi- par Taher; il n<' rrsiail plus a Kmiii (pu*
Mftititel Ahi Djdfar l\a rilr «le Mansniir nu \ieiHr ville). Il
consulta son entourage sur le.s movens de fuir : rharun fil
valoir %cs raivins r{ lui rionna son conseil, i/un «IVux lui
<lit : « Kcrive/ à Tahi'i. «-I , par des mpagi-nimls propres à
lui inspirer confiance. pri>nn-lle/ lui d»- ninrlln- \*>lre
CHAPITRE CXIH. ^75
» « t s.
^iLc J^ *Xjij aJ\ '^j^j *r^JL? u^-'^-^ (^*b '^-^
royaume et voire autorité entre ses mains. H. se peut qu'il
accueille cette demande. — Puisse ta mère pleurer ta mort!
répliqua Eniin. J'ai eu grand tort de te consulter. Ne sais-tu
pas que cet bomine (Taher) ne se laissera amener à aucune
trahison? Mamoun livré à ses seules ressources et ne prenant
conseil que de lui-même, aurait-il obtenu le dixième de ce
que lui a valu la coopération de Taher? Après avoir épié
cet homme et sondé ses desseins, j'ai compris qu'il ne re-
cherchait que les actions d'éclat, la gloire, la lidélité à ses
engagements. Puis-je donc espérer de le flétrir par mes pré-
sents et de le tromper? Ah! s'il reconnaissait mon autorité,
s'il se joignait à moi, c'est en vain que Turcs et Deïlemites
se ligueraient contre moi: je ne m'inquiéterais pas de leuj-
hostilité; car je pourrais m'appliquer ce que dit Abou'l-
Aswad Douali au sujet de la tribu d'Azd, quand Ziaà hcn
Abilii (cf. t. \, p. 20 et suiv.) se plaça sous leur protection :
Lorsqu'il vil qu'ils clierchciienl son ministre et se cliiigeaienl vers lui .
•iprès une longue aUen(p,
47'i i.r.s pi; mhiis non
Il I
Ju^ ^;^ J«— '^ ^^;^ ;j-.^ ^i»/ A-j^yjô Ji ^^'^»ciL U
A-4 ^^ 30^^*« ..«jhaj^ ^1,, sjSs. wS^^— , ^« Iw^ula ^i aJo» aXaj
/ij<l M- pri'^nila rlici lc« Aidilrs, rrdniiU'iiil IjtJi^^ràcr mm» rompcuM-
lion (la niori); rt ce fut une u^c rc»olu(ion que crilr lU- Ziad.
L.<>« AbJitrs lui ilin^nl : «Sois le hirnvrnu pamii x\o\\\ : tu as ivumÏ ;
ili»^nou« qui il taut cotiilKilIrr .ivre loi. »
])v\ ti>r« il o'riil nln« à rr<lnulrr un mmiI rnix-mi an uiomle, ion rm'iiir
i|U on i'ri'il nlla(|UC a\rr |.i pui«Mnrr de* A<il((-^.
• Vrni DitMi! j«> souhaiterais qu'il acr«>|>tàt ma (ii-niandc:
iiu's trfM)rs lui seraient ouverts, nmn |K)Uvoir pasM-rail en
M>8 mains, et je consentirais volontiers à vivre sous sa pro-
tection. Mais je nais bien (|ue, eu^si' je mille vie», je ne pour
i.iis lui <•< li.ipper. — En v(^rité, Sin*. vous avei raivui,
lui repondit .Sindi; .seriex-vous son pn»pre pi-rv iliiçein Ixmi
.Mtx^àli. il ne vous épargnerait |)as. • Kmin ajouta: «Corn
nient |Miui'rais-je me n-lujjier près de llart.imah. p(iiM|ue
l'heure du salut est pa.ssiV?* [Knran, xiwni, a.) Ce|M'ndanl
il rorrespondil ave<- re R<^n<^ral et lui trnjoipna un** certaine
inclination. \ toute» ses demande> Hartamah n-pondit af-
lirmativement et lui promit sa protection contre ceux (|ui
tramaient sa mf>ri. T.dier en fut iiifornn*; il s'en montra mé-
content, irrité. Hartamah s'eneairea alors à conduire son
cil \i'i'i'i;r, CM M. 'j7:)
(J^r^_^i^>»i l» «.iX-^«-*J (j-« ^iU^ (j**^ *i i^Ui »Xj^4^^ ^Ujill
ô»Xj6 ^j ^/-=^J AAjO^il v'^»' (>"J -«iob^j ^J^yy ^^ \m ^ J^
prisonoier dans un bâleaii jusqu'à la berge de Bab-Kliora-
ràn, et à Tamener au can)p de Taher avec tous ceux que
ce clicf lui désignerait.
I.orscju'arriva la nuit lixée par Eniiii j)our son évasion
(nuit du jeudi -jo Moharreoi, iç)8 de Tliégire), ceux de
ses défenseurs qu'on nommait les inendianls, braves soldats
choisis parmi les fbnd et d'autres troupes, se présentèrent
chez lui et lui tinrenl cv langage : - Prince des Croyants, il
ne vous reste plus de partisans dévoués; mais nous sommes
sept mille hommes propres au combat; vous avez sept mille
chevaux dans vos écuries. Que chacun de nous monte à
cheval , ouvrons une des portes de la ville et sorlonseelte miif
même. A la faveur de la niiil, nous prenons l'avance sur
l'ennemi; nous arrivons dans r.Mdje/.ireh et le Diar-Rébyàh;
là vous prélevez l'inif»)!, vous recrute/, de nouvelles troupes;
puis, traversant la Syrie, vous pénétrez en Egypte; vous y
augmentez votre armée et vos ressources, et vous recon-
quérez une puissance nouvelle. • Emin accueillit favorable-
ment cette proposition; il l'adopta, la mûrit e( parut décidé
'»:<> LKS l'i; \ii;n:s iror.
^jv*i/! ^^ I^Xi.»Xj «^^yu ^jxXj'3% S^-^ju lAjj^t *^U-c>^
KjiXs.^ il ^1 'jajoL» '4>J«-« J^n ^,ii .--^-Jk» 'V>-'^ vi^J^J^*.
a l'i-xcruler. Mai> tl.ins riiiténeur inèinc de sou }>alais se
Irouvairnl des pa^rs cl des euniJ(|ues dr la rhamhre ven-
dus h Talin et (|ui, d'heure eu heure, le teuaieut au cou-
laul de ce (|ui >e passait ;i-e thef d'arniM» apprit la nouvelle
a\er ju(|uietude, lie dtiulaut pas du sucrés de ce plan, s'il
était suivi d'exécution. Ku cousi-quence. il adressa un mes-
»age h Snleinian, (ils de Mausour, ii Ihn Ncliik« et à Siudi,
hls (le (ilialti-k . ipii )-{aieul tous du parti de Molianinied.
en leur disant : • Si vous ne triomphez d'une pan-ille réso-
lution, je jure de ravager vos maisons et vos terifs, de dé-
Iruin* \otre fortune et de \ous faire mourir. • Oeux-ci couru-
rent, celle nuil-la, chez Kmin et le détournèrent de Min
dessein, .Sur ces entrefaites, Hartamah arriva eu barque <le-
\ant la por(e de Khoraràn; Kmin lit seller un élu-val brun,
niaiipié de blane aux pieds et au front,)! ipi d nunwnait
/oAi-iri; il appela M's deux (ils, Mouraet Abd Mlah, le<> pnwsa
sur son cœur, le» roux rit de baisers Jitteral. les aspira) el
de lai me», et leur dit : «Que Dieu me remplace auprès de
ClIAPITIîK ex III. hll
vous! J'ignore si je vous reverrai jamais. » Puis il sortit vêtu
(Ir blanc cl coilTi- (11111 chaperon noir à bouts flottants; un
llanibcan tjuiclait ses pas. Arrivé devant le quai de la por/c
de Klior(u-(in, il trouva la bar((ue toute prête et y descendit,
après avoir coupé les jarrets de son cheval. Hartaniah le
reçut en le baisani au Iront. Cependant Taher, préxenu do
l'évasion du prince, avait envoyé snr le fleuve plusieurs bar-
cpies montées par des ilératiens, etc. et des matelots. Ilai-
tamah n'avait avec lui qu'un petit nond)re d'hommes; dès
que son bateau eut démarre, les hommes de Taher, se dés-
habillant, plongèrent sous hî bateau et le renversèrent avec
tous ceux (jui s'y Innix aient. Ilartamali n'eut lien de pins
pressé que de sauver sa vie : il .s'accrocha à mie barcpie et
sortit de l'eau; puis il regagna son camp dans la ville orien-
tale. Emin déchire ses vêtements, se jette à la nage et gagne
le canal de Sarat, près du camp de Karin Deirani. un des
pages de Taher. Un .Sais, remanpiant sur le lugitif une odeur
lie nuise et de parlnms, l'arrête et le conduit chez kariii. Ce-
k7H LKS »>IUir. Il.> l)()l;
* • - •
j .v_aJî w^JL-^ xjI s>v^. (i^i o^' àj,— X ^ /<j^j^ a^jLj
i jljjl ^ o^ Jl l^OOU», ^^ »J»..«^ K-Jy»^ .«^i_>J> Jc^,
liii-ci cnvoir drinniHliT des iiislriirlions a Talicr; puis, sur
un nnlrr (|u'il rtH-n'\[ pendant qu'il s<* «lirijfoait vers ce fjéne-
i.d avec MMi |)riM>unii-r. il li> nu*l à mort. I\niin. au inonx-nl
on nn r«'*mu-geail . cria : «Nous appartenons a Dieu, nous
ri'ionrnons \ers Dieu! Je suis le cousin du l'rt»pliete. le fn-re
<lr Manioun! • Les sahn-s le frappen'nt ,1 coups nMionhIes.
jnsrpi'a ce (|u'il ne lut plus «piun cadavre: ensuite on «•-
para la tète du Ironr. S-lon <pie|«pii's-uns, ce ineurtn* aurait
été conintis dans la nuit du dimanche, ti5 Moharrem de c«tle
année ( njM de I liéjjire).
Vuici ce <\w raconte Alime<l. (ils de Sallam. cpii se tniu
\ait avec Kniin sur le hateau ItirMpi'il chavira; cet Jjomnie.
sétanl jeté à la naffe , fut pris par un des soldats de Taher.
qui l'aurait tué, s'il n'en avait été détourne par l'appât d'une
somme ili* dit mil!»- dirhem» que son prisonnier s'cnpafjea a
lui remrttre «lès le lendemain matin. • C)n me conduisit.
'rap|M»ite Ahmed) flans une chamlue très ohscun». Uienlol
aprt*s je vis entrer un homme pn*sque nu; il n avait qu un
raleron un tuilunqui lui couvrait le visajje . et sur les
CllAPITIlK CXI II. /i70
^*r>-^ j^u»X> i^J^^ 4^V^^ *-*>J C>Jt>- viiiA»/ l_j CJ»jJl*-wl; vX^ kiû
(5^^ Jl* t5»>»-iS*»' y. '^^^ wl CA-Li oJ! (>-irr>} Jl^ (ft^' (Jl yJ^ÀJ
c^JLSI IJsjû wajL) kiU^i Jlî -^A-w ^ tX^^i ciJjj <_>.ji «JijJLi
^JsjLw L» kiijçJ t_*Ai J\-5~! u <i Jiï Aji MtJtj o-L* ' iLJ»|J&U
•* c;
jj jju :^ cjUit v<tf'_5-* l«xiû jj*^ iX^î^i L J Jli ij^i îtX-tf>
épaules un lambeau (Tétone. On IVMnprisonna avec moi,
après avoir recommandé aux gens de la maison de veiller
sur nous. Dès qu'il fut entré, il écarta le turhaii (|ui dissi-
mulait ses traits, et je reconnus Mohammed (E(uin). Je ne
pus retenir mes larmes et je murnmrai tout bas la prière :
• Nous sommes à Dieu, etc. » Il se mit à me considérei- el
me dit : « Ms-tu un des leurs? — Moi, Seigneur? répondis-
se, je suis votre atlVanchi. — Lequel? — Alinied bcn Sal-
lam. — Je t'ai déjà vu , reprit-il ; n'étais-tu pas sur le bateau?
— Oui, lui dis-je. — Ahmed, s'écria-t-il bientôt après en
m'appelant. — Maître, me voici. — Viens ici près, reprit-il,
et serre-moi contre la poitrine; car j'éprouve une grande
terreur. » .l'obéis et je sentis (\uv son cœur battait avec vio-
lence. Il continua : « Doime-moi des nouvelles de Mamoun,
mon frère; vit-il encore? — S'il nexivail plus, répondis-je,
qui serait donc l'auteur de cette guerre? — Qiu* Dieu les pu-
nissel s'écria l£min; ils me disaient qu'il était mort. — Oui,
ré|>liquai-je, (jue Dieu punisse vos vizirs : ce sont eux (jui
vous ont mis dans cette triste situation. — Ahmed, reprit-il.
/im) LtS l'i; vllUK.s D'Oh.
,_^vJl X_jwi:fc. 3*X-^ -jl^ l»Xji ^JJK1 (_r^' <— *-L» \J<J<S. j>SJO
S»Xyj IsKJλ J'.*- JOiL^ *i'«->. ^1^ 4^^ .>v^l J J J'ULJ Oy^l^
^^ a1 .a.*JLj>.«m < «-^.^ -^"^^ ^ F ^ ^'' ■ « ■>>L«. xaJlc J'«^;> IaaXc
^^I ^iV-£> o^ Jû J-» j^ '^j Jj * » " w'^PV'' u' '-^^'*-»
rc iiVsl pas ici \v lii'ii (!«• st'inM.iMes n-proi lu.-s. N»- parle «le
inos niini'»lro«> fjn'avcc rlogr. car ils ne sont pas rn faute. J«>
ne suis pas Ir pivinirr qui ait poursuivi un hut sans pouvoir
l'atlrindro. • Sv i'rnijafîcai alors a pn'ntlrf mon tzar [sorte
(Ir pa^nr vi\ r«iton ) ri a jcl«'r 1rs guenilles cpii |i> rouvraient.
• Alinie<l. me dit il , pour un homme tpii est dans In si-
tuation où je me trouve, elles vint plus «pie suflisanles. • Kt
il aj«iuta : • .li- ne doute pas «pi'ils m«* con«luiscnt «-|i«>/. mon
Iren'; jMMiM'stu «|u'il «»nl«)nnera ma mort? — Certainement
non. ri-|ilicpiai-je; la \oiK «lu sang parlera en votre faveur.
— Ilrlas. r<l*pondit le prince. In roynul»' n'a ni enfants ni
«■illrailles ,prnvcrl>ej! * Ji* lui donnai l'assurance «pie l'am-
nistie cpii lui avait été accnnU>«* pai llarlamali serait ratifiée
|>ar son fren*; apri*» cela je lui lis n'ciler les prières :ikr et
utijifar. Nous en étions la. lors«pM" la porte «le la chambre
s'ouvrit : un homme arme entra, rrg^trda Kniin en fac«< avec
la plu« MTieuse attention, el «piand il lut sûr «le bien le re-
eofmaiir»'. il M»rlil en tirant \t- \errou. J'avais nvonnu Mo
liamo" •' '' 'lalHTule et je ne«loulai plus que la mort «IKmin
CHAI' II' IH'. CM 11. /i8l
^ Os^l U J ^lljlj j.J«i' t_*j^ ^^i ^_j Ajt-o J^JÙi! jl (_AjLr£.
li>l_j j^jb^i jJl cjL ^.i_. J^S^^ iCS^-r»- Uj».çw (.^i.;*- UiJ U JJli
Js-^ A^ i_r>^*-' *-^ AXUaJli ij._^_cw*-i! *^*XjIj /»^J1 (j-« («y»
I . f. ■ ^
v^iA**Jij x_j^«îi ^_û Ua-J (i^ f*"!/"^ '■^'^J *-^-^' J^-=»-»XJ (_^i
ne fût (k'ricb'O. Il me reslait à dire la |)rièrr' rviir (oraison
qui se récite dans la troisième parlie de la nuit); craignant
d'être égorgé avant de l'avoir accomplie, j'allais me mettre
en devoir de la faire, lorsque le prince m'appelant encore :
" Ahmed, medif-il. ne l'éloigné pas, et prie à côté de moi;
car je ressens une grande frayeur. » Je me rapprochai de lui.
Quelques instants après, nous entendîmes des pas de che-
vaux : on frappa à la porte, elle s'ouvrit et donna passage à
une troupe de Persans, le sabre à la main. Fmin les sentant
approch(M-, se leva et dit: " Nous appartenons;» Dieu et nous
retournons à lui. Mon àme va s'envoler vers Dieu. Où fuir?
Comment me défendre?- Les assassins s'arrêtèrent sur le
seuil de la chambre où nous étions, s'encourageani à entrer
et se poussant les uns les autres. Emin s'empara d'im cous-
sin t'I leur cria: -.le suis le cousin de l'Apôtre de Dieu! je
suis le fds de Haronn! le frère de Mainonn ! Oieii . . . Dieu
vous demandera conipti' de mon sang! • Un homme, un
alTranchi de Taher vint dinit à lui et Im' porta un coup de
VI. M
fiM2 LK^ l'h.MllIKS D'Oll.
- ..^T 1 5.X.- ,j-4 _« - -r- 't vKo.- ^ x*Xc "i^i» a»X-- ^ »_-»j\!^
X— *.ij 1^»Xà.\^ a J.-J ^_r« 3^'jsj ^y^; -V^"^ '^ aaa*-^
:>ijvj«_) i_'îi^oi ,_;-. v''' tl* '~.'-*=^->^ .■^^\j^ ^\ ^'<\a .<<-^' -i^
^sXj ^-o o^ ^«.K ^*>^ Ll« ;jv»L««(Jl *îUj ^Jd*^ i *««i-Ài>"
s.il)ri' an Muiiiiirl di- la Irir; Kinin li' frapjm an \isagc a\c«
le coussin qu'il tenait à la main rt sr jMMiclia sur lui |Kuir lui
arrachn- son s.il)n'. l.c meurtrier «w mit à rrier en |HTsan :
• Il ma tue, il m'a lueî • Ses rompa^^nons arc^unm'ut ; l'un
deux plongea win whir «lans les Hanes ilu pnncc ; alor> ils
le renversi'nMit . rrL'.>ii;erenl par derrière, et . lui ayant nuip.-
la l«''t«', ils alIt-M'ul la pn-M-nter à Taher. •
Il existe plusieui> relations «le la mort d'Kmm . "nin- < • di
(pu' unu» venons de rapport»-! ; nnuh v\\ avons imli- 1rs dirtr
riMHes dans noin- llistuir»' MoNenn»-. — On arn'la ensuitr
un d«*î» eunu<pn"s dr re prime, un nomni»- kauiar, «|ui avait
••tr vin mignon ; il axait a\ec lui l'anneau, le manteau. I.
sahie «1 le l»àt«»n ;il»fci};nes ilu khalifat". !.«• Irndemain. pai
l'ordre de Tohcr, la l«'tr fut expnsre sur une des porti-s d«'
lU^tl-ul cpi'on nommait lUh rlllmUd '|M.r<ede fer'i et cpii
«•tait ftiluïi- pn^ de Kntnd)l)ol. au ntidi de la villr .M-eid.-n
laie. On enterra le eorp><lans un janlin du \<iisinap\ lalni.
rpiand on depma dexant lui la l«Me d'K.min. pmnonra W
verst't : • .Sri|jn«'ni . tm <pii dis|K)s4*s d»- tout»- nivaute. lu la
cil MM nu-; i:\iii. ws
jjar;j^; iuo- :^ Jxi\ ^^ ^\ jju l^i ji.yûU=,
J.J Js-L« j, J^'di tji ^Lvl^-i. J! ,J*<U1 J^^^ ^'^^^ ^(^ <X Je
*■ >« *
ajL*mIï OOi-ii^ >S^^ U>^^' iJ^^V"*"*^ i>wS^i''^y «îVS^* /j.bi* ll^
(jliLi A-ÂjcAj yi "iOJjj (JÀAJ (J-* iP >-^'_5 *XÀi j*s'^ A.»A~>
JysJLJ »*liaC /»-^5Jl (jà*j ijàxXj (j*i Jl 1^^.^ 0<3AXj ,J.r»^l
(loiinos à (jui il le plaît et lu rciilôvfs h ton j^ré. Tu «'lèves
(|ui tu veux, lu abaisses qui lu veux. l,o bien est entre tes
mains, car tu as pouvoir sur toute rhose. •■ [Koran, m, 25.)
I.a tète fut ensuite envoyée à Manioun , dans le Klioiaçàn,
enveloppt^^dans une étolTe en ton ire de coton et enchiite de cer-
l-uns vernis. Manioun fréniil, versa des lai'ines et manifesta
un violent chajjjrin; mais InkII ben S<'lil lui dit ; ■ Prince des
Croyants, remercions Dieu de cette faveur insigne: Sachez
que Mohammed aurait voulu vous voir dans la situation où
Dieu vous le montre en ce moment. •> Vlamouu (il j)lanfer
la t«'te s\ir un |)al , au milieu de la «grande cour du château ;
«•nsuile il distribua la paye. Chaque homme devait, en ton
chant sa •sold<\ maudire la tête exposée; tous obéirent, lu
soldai persan se |)resenta pour être payé ; on lui ra|)pela
Tordre du khalife; il prononça les paroles suivantes: <- Que
Di(>u le maudisse, lui, ses deu.\ parents et leur postérité!
^Ju'il les place ilans tle leurs mères ! — Mais c'est le Kha-
li(f hn-UH'ine (pie lu viens de maudire, lui filou observer.
'iH'j Ll.> l'i; \ll;li:.s DOi;
ia->^ >>»K Jj'ju» fCw.<U« j_j-*''i' -Vjttwo ^«_<^ ^i» opuL-»lX'
a:>^,. la «>. ^ aXxs»-» ^>-.\j-^^ w-o« t_j-La^l ^i J^« (_-•'*'''
• » ^
'»«,<JI aj ^i^l oi**^' s'a-» ^^^-»» A — i.b 1»^^, — .M, a1 jI:> k_^,__il^
L^«» j wA-À_A_> ^^ a1 iwj ^-— ;*- ' «V» I ou ^ i^ ■*?—* *— ' "* wT* kj**-^
M.iiiiMun, <|ui (.-ntriKlait (<*> paroles, !>uuril et parut m- pas
>'rn î»oiirirr;cep«'ii(laiit il iil «•ii|(>\ri la t»Mf,ct (li'fnuiit «ju'oii
pn>noii(^-«it le nom du dvlninv. La t<Mc lut enilMuincc, plaav
dans uni? nulM-ilIr ri n'nvo^i'f en liak. où on iVntfrra pr«S
du corp». (/est ainsi que Diru. prenant vn pilii-h* |M>npl(' dt*
lla^dad, \v d<'-li\r.i des liorn'ui> du sirm*. de la fanniK* rt de
la mm t.
Au nondiic îles p<ir>i«'s a la nx-mnitc du Klialifr défunt,
iiu riti' celle de /.olM-idali ()iiiiimi hi.it.ii . iiKir (l'Iiniti Ko
\oici uti fragment
(irlni qui n'rp«r)(iir itrr^oniir a fnip|M* I rirr f|iii m cUil ç\xet , qur r<-
mvurlrv plongr i jauiait ni<>n r<viir dan» Ir dnir*|Miir!
IVpiiit qur J'ai tu la mnrt foiMlrr *ur Kmin ri Ir frapper au fond du
- ( :;ir» nuits rn proir Ik la lioulpur •! .I«n» Ir» wtllr» . r..>j,iii
lire MM) «ouvroir Mir U paie df* la niiil.
L.4> Irvpa* platiail Mir lui ; Ir rlwi^no ne Ir quiiu jamai* ju»qu * t heiirr
w'i ' ■ TM l«* hr ■ «-I.
• . , , natail • ii>r« Ir|>l■l■l•^^ (••...nin/ii
lui m adrfMTait-oii i|r mn nar'
CllAI'lTUJ-, ex III. ^«5
\~M»\—Mi\ j — i6«X^ X) v_a^Àj «xi» Aj jUï»- J! t— Ajyiûo (^j\_^ XJL)\\
J^=»-^ l^^ ^J Ô^Y^' CJ^ t^ *-^ 'V'-V^ ''^^i? ''^"-^-b^
(j>jÀ.«j-il wA^i .J-JCj »Xij viL*wA^ U l^ JtJLs l^^kXiw 0^2*J
Je pleure en comparant les aulres liommes à ce qu'il était, carjavais
fondé sur lui mou espérance en ce monde.
Sa femme Loubbabch , llllc d'Ali, fils ilu khalife Mehdi,
avec laquelle il n'avait pas eu encore de rapports, lui a con-
sacré ces vers :
Je déplore la perte, non pas pour le bonheur et l'intimité, mais pour
la gloire, pour le sabre et le bouclier.
Je pleure le chevalier dont on m'annonce la mort et qui me laisse veuve
avant la nuit d'hymen.
Pauvre roi étendu sur la terre nue. la lie de ton peuple l'a trahi de
concert avec les gardes !
Un grand nonihro de poètes ont aussi célébré la mémoire
d'Emiii. — .Vprès le meurtre de ce prince, un des serviteurs
de Zobeidah se présenta chez sa maitresse et lui dit : » Pour-
quoi demeurer trancpiillement assise, lorsque le Khalife
vient de périr? — Hh bien, que puis-je faire? demanda
Zobeidah. — Sorliv., répontlit cet homme, et réclamez ven-
geance pour le sang versé, comme fit Aïchah pour le sang
• l'Olman. — Va-t'en, bâtard! s'écria Zobeidah. Sied il donc
w»..~>>J^ ^^^J*J lyjUÂj ^^' /^ JUx}" .'v!.U-»« jIjLM ^.Jkiï.
■» ' <ju^
o»
;^,-MAj ^kx» ^Jv-»5 ^ Jr, ^_^. -v'^ -i*-i«-* er'*-^' J"^** wsA^Î
aux fciiiiiu's (If nrlaiiuT \r prix du 'viuif^ ri de pifiidn- la
plan* des fîiHTrirr*? • Ccpfndanl elle demanda drs haluls de
diMiii cl reviUil un rilice de hure; eiisuile elle se lit ap|M»i-
1er un encrier ••! une feuille de papier, et ^«dressa l«*s \ers
suivants a M.iinoun :
Au mrillriir iir« imam». i«»u dr la mrillrurr nngiiir , au p\u% iiobir dr
I riu qui ont ijr.iti ' ' ' ' ' ' lirr.
A I limliiT «l« I - ri <l«- liMir ;;toirr , .m mi M.iiiiiiiiii
<lc la part d'Oumm-Djàfar.
Je t'ccna, 6 fil» dp mon oncli', r( dr» nlriir« itiniidrni nir« paiipi<YT» n
mr% jour».
Jr *iii* fripi^'r <lan« rrlui qui Iriuitt à toi par le» lirnt tr« plu» ctroii».
celui dnnt la inori Uimt un «idr dju» mon canir ri cpuiac mon rouraf;r.
Talirr a accompli «on mcurtrr; qur fhru lui rpruM< %c» lM-iir<lirlioit»'
^ -' r nr *r puriTirra jamai» d'un Irl forfail fjrii dr moU »ur Ir dmildr
lu m<>l Taker),
Il m'a cip(M/c au« rritanl» léir nac. «an» qu'un «nilr pri>U>i;rAt mon
• . luceodit' mr» ' »
il"" '11 I • jii .MM ■■ ir% rigueur» qur m .■ l m Mihir rrl iKunnir l;iiti ri
' .-. ' '•"
Mai* »i mon mfortunr rmaiir d'un «w^lrr dr «n«ia, |r mr «oumn» à la
Tninnii' d'un «nurrrain inul-p<ii*«aiil
cil M'irUK CM II. '|H7
^y^^^^ ^^^^y«^\ Jli b>^ ^iûUs ^Xi ^U> j;_gl5!
MaïuoLiii pleura en lisant ces vers, et il s'écria : «Mon
Dieu, j(; dis, coinine autrefois le |)rince des Croyants Ali.
lorsqu'il apprit la mort (rOtnian : Dieu sait que je- n'ai pas
accompli ce nieuitre, que je ne l'ai ni ordonné ni ap|)rou\é.
Seigneur, renq)lissez de douleui' le cœur de Talier .' >
Les autres traits de l'histoire et de la vie d'Kmin ([ue
nous avons passés sous silence sont rapportés en détail dans
(l(!ux de nos ouvrages, les Annales histori(|ues et lllisloire
Moyenne : c'esl ce qui imus dispense d'y re\enii (l.iiis ( ••
livre. — Dieu csl !<• m;Mli('(lr tonte t;ràce !
VAHIAMRS I:T NOTIvS.
p. I (i). Ce nom csl altcrr dans les trois principales copies (|iii poileni
K <r\ S lit l^.'^^• On a suivi la leçon indiquée par Yakout; mais il esl à
reniarcpuT cpie ce gcogra|)lie, citant un manuscrit de Souli qu'il avait
sous les veux, ajoute que Wélid lut tué h Baklirà dans le Hédjaz, et (pie
sa léle seulement lut envoyt'e à Damas. M. Fliigel, Gcscliiclilc Jcr Arabrr,
p. 172 , lit Aet/yrd, mi des sept districts de la province de Damas.
P. 2 (1). I, U. K. an liiii de )a-2>.l- lisent ;y.2k[. Dans Mirklmnd ,
romme dans l'abiegé de K.li6ndemir, le général envoyé contre le des-
cendant d'Ali est nommé MosJcin, iils d'AInvaz. L'édition turque de Ta •
bari donne )»-=>.I jjJ X*-'-
P. /l (i). M, I' , K lisent J^» pour Mo*; '"^ lX>-%^ pour ;jvgj'.
Ibid. (1 htij. Presrpie tous ces noms allcrés dans les copies et dans
l'édition iiiq)rimée ont été rétablis ici d'après le Kitub cl-A(jliani. On peut
consulter la notice abrégée de ces musiciens dans l'introduction de Kose-
parlen à sa traduction du Livre des cliansons , p. 1 1 et suiv.
I^. ô (1). Telle est la leçon do .S, qui e\|>rime avec plus d'énergie la
pensée ironique du poète; mais il faut reconnaître que les antres copies
et K donnent ^v/« (J^ , ce qui modifie ainsi le deuxième bémisliche : «J'ai
reçu l'annonce de la mort de relui qui babitail à Rossnfab. » (Vesl pro-
bablement la bonne leçon, puiscpielie esl coidirmée par I'/Ii^/khii . \I.
p. 109.
Ibid. (i bis]. Deuxième vers, A , '*-*.^J *^ L», ce qui brise le mètre de
la pièce, qui est le modjius. Le Mu-nie vers est supprimé flans Wicjhani
(ibid.) cl remplacé par des leçons plus satisfaisantes dans les autres vers.
P. 10 (1). S, 2!iSAJ\ ^' . <i" deuxième hémisticbe, i^lf^SJ. Pour les
variantes de ce vers célèbre dans f bistoire niusulmane, on peut cohmiII' 1
Fakhri , p i.Sg.et VAghani. \l, 12 .S.
VJO \ Mil WTKS KT NOIKS.
P. Il (i). DaiM.S, <|ui tiTniiii«> l<- cliapilrr tf unique» lii;iic<» plu% loin,
crllf plinisi- «•>l uiiii<«c vm» iloiilu |»ar l'^anl |>otir l'oiiluMluiic Jp» iiiusul-
niaiis «Jr l'Iiidc. /' i'.iit «niivri- li- iiii'iiic' pasv&agc »lf l'iiH|iit^c«li(iii <_>jk.^
<ll[ tlw^l^: il c^l inutile (i'njoutor qu'ollr r»t duo au copiïlf ou à un
Iccli'iir ^r4lnllali^(■.
P. la (i). Tplle f!tl la If^-uii de k, Iro auln*» cnpi(>j> poilcnt «jÀLÀaJI.
V. li (i). M, /', K Mipprinicnt !«•» doux dernier» lirniiitliclu*» cl
iloiinonl les anlrr^ dnni« tin onirr diiïrn-nl \)aus /', le U de l« rime r»l
ponrUii- pnr erreur.
1*. iti (i). M , I*, dans la rc|HniM- de Said, répMrnl le tcr> .\aii> aucun
clinni^emenl.
<S*. 71 {i\. Quoique les copies M>ient d'ircord , b rrdaclion ronfiiM* de
< r p.i«vi^c laisse supposer qu'il a été altéré de bonne lieurr par le» ro
pitiea; In dénnilion du nom de la srrte mautazAiic «'éioi(;ne de ropinion
j:.' , ' . • ■ " ■■'...,■■ . ■ f '.' ".un.
I' '- ; . , . m-
trndiirlion: Kamoai , >
I . u ^ll. M, K, v3v-% w, I. ij-^ -^ j>j l)j«u> le M.inurI d'Ihn Ko-
liiibali, le in^nn- n«>fn ''i»! «Tnt doux fois ^ o
P. f] (i). La répvliliun de» mot» mrtclel Ibrakim m deu> li;;ne» de di>
laiire .1 déifrminc la suppression de tout ce |>a«' _' I. Le plus gram!
noniltro ilrs Urunes de relie copie sVspliqufnl .iiiim.
I' i(||i t . K .ijouirni jiA> Aaa^L r«c'^' fij^ ^•
1*. .il ^1,. Lis icriii<-\ nn^t•(pll■^ oui v.u jiluii.iireiiienl ' |mii
Ira ropislc» : A, ï..»^!. ty^\ ^ù c_>^' • -^ > '«J^ .. ■ -liUoit
imprioiée, i|ui clicrrlii- loujun ■ a <>|i|< mr un srn» «piclronqne. porte .
' ' • le^o'j t K ilmineiii -ïi^ii. ^ t>Ji. Ir
I I 1 U ''
i' I «»l celle de O ri *<• retriMive d«iis
Vbnti I 'il'i.j»!!!, 1 rw,"' ;-. , 1 . i.>; Au lieu de rr mol , nu lii «jjL». ru
VA m \\ ri:s kt \uri;s. .'lOi
klioiiJ, III, 1 Jo, jiiirlc oVy^' "*>'• '"' c.\|iiii|iu' tout au ioii^ la {;éiicalo}j;ir
(l(î colle |)rinressc. Cl. OuYoïin, p. iA8.
1'. i^i (2). /), ïvJyJ; ^f l'I ^'. i^sJo. Ohvoh;j, ibid. i.^.
P. 34 ^l). Au deuxième vers, au lieu de ^Ji , /> lil jjil- L-e dernier
mol du troisième vers est remplacé par ajLa_3i ' ii '/•
P. 36 (i). M, après UjC-U jU\< ;m°"''^' '^'^ 'I"' ''"'' ' ^"^-^ J*^ /
U^i^ kjr^ i*,?^ '^'^ i-iu^ (j ^1 ta-JJ:? Ur ^^Ij-ii. ^.g.J'j-Aj
/jaio loJD* fyo«! (O jJI. Celte cilalion tronquée est tirée du Korun ,
\xvii , 3'i ; elle ne se trouve pas dans nos autres copies.
P. 45 (i). Troisième vers, au lieu de yJ!; ^1,3/, LaJl; 1/ termine le
cinquième vers pai' b>yo«-ilj>-; .S' remplace Uo^i^li jiar l;y\iijL«.
P. /17 (1). K, <i.JoJ9. Abou'l-féda ne nomme pas la mère de Merwan,
mais il dit ([u'clle était esclave et d'origine kurde.
1'. .'18(1). Passage omis en A, M c[ K. Toute la lin de ce chapitre
manque dans les extraits lithographies de Sprenger.
P. Ji (i;. Le calcul douue ([ii;ilre-vingt-ilix aua , su mois cl (piator/.e
jours-, il n'est pas douteux que plusieurs des chiffres de celte évaluation
ont été altérés dans les copies.
Ilnd. (2). Toutes les copies disent neuf mois au lieu de ity)(. ce dernier
chiffre est donné par .Set il s'accorde avec le total indique par l'auteur.
P. 52 (1). Le calcul est exact, ii la condition d'adopter la correclioii
(pii se trouve dans .S. C'est ici (|ue se Icrmiiie celle copie; elle a été lillio-
grapliiée à Dehli, eu i8'|(>, cl devait èlrc suivie d'un mi dciiv volumes
d'extraits du ménjc auteur; le ilépart de M. Sprenger a sans doute inter-
rompu cette utile publication.
P. 58 (1). .1 , *^Lg^ ; 1/ il h . i^\)y^ ; /' , *.>vjv..«wj^ cl , plus loin ,
p. (il (1). Au premier vers. .1, M , h lisent ^^ au lieu «le J^-i-^. , .m
troisième \ers, les mêmes copies donnent ^ji: au lieu de y^ . le ilernier
vers commence en A par le mot ^J,•f»J ; W, u.fi>-> • cl /*, Uvfi->- '^" l'oiive
les mêmes vers cités par ll>u kli.dlic.Tu, lexlc, p. 3(i'i; lr.nl II. p. in^.
/j92 \ \I;I W I I s II \(, 1 i.s
Troi^ virr» mjiiI r4p|>orU■^ |t.ir l'auleiir tiironiiu du Ouvuun, |i. 189; Ir
|trciiiicr. If troi«ii*inc ri le c|iiatriiMnf peu currrrlciiiciil |Mr Aboiri-fcda.
rt\. |iirr|iir . I , |i. j jo,
P. 03 (1). Nom alun' . /) .1 W. ^^ . K . jyâ ; A . ^^.
Ml,/. ( ■ I..1. lin. i-ii t M , AXj> ^J^' . h . <jlU- ^»^^f iU>b
P. 6«Mi;. />, ^j^JCJL il plu» loin jîjmXUl.
P. 67 (1). Ce* «Ifu» lijîiifs doiiiiées rviclcmrnl p;ir /) >oiil oniiM'«
tiaiis A, M ri K; li-s lacune» de A pour tout le chapilrr M>nl plus fré-
i|uriit('» cl plus t'-lrnilufs qur relie» de» autre» copie» de m^mc provc-
uaucc.
P. 68 (1). On ■ dit adoucir l'eipreAsion Irrs-^nergique du premier
»cr». «pli n ton i-quivalcnl i-iarl <Lin» Ir sljli- ofTiriel du Phr V ' L*
redartton ia phi» corrcclc de ce pa$M{*c c»l celle de /), où li- 1 ri
le qualrit'me ver* »onl inlerterlit reialivemenl ht t'onlrr ado|tl^ par A .
M ri A.
P. 70 (1). Une ligoc omi»4- m />. dans celle copie, le nom d'Ibrafaim
r»l Inujnurs suivi de IVpillirIr Vimam , qui r»i proli.iblenieni ajouta par
un ropisie rhyilc,
P. 89 (1). Au lieu de )t>JU. V ri K porlcnl sjkju. mai» rrltr variante
ne se lil |>as dans le» atilrr» copies du Mouroudj. \f. de Slane l'a pourtant
.i(|f>pl/r rn riin»ullatil iiulrr .lulriir, ri liirn qiir la plup.irt drs copie»
d 11)11 Klialluan «oirni d'acconi avrr Ir» nMn» 'Cf. Irad. II. p. » 76- ) Il
faut remarquer ru outre que le mol prrji V) «e trouve àéjk dans le
discours dr Merwan ri qu'il donne au vers une allure plus naluirlle qu'en
suitani la Irclurr u:r.
K , -u iV*-* 'y>^ ^ »■ On Iroutr itrui rvpliralions de ce
ins Meidani. Il . p. iSs.el édition dr lloulac. II. p. 713. Il
lh,d
prnverlte dans
semble, d'aprrs Ir ronlrxir. qur - ■ - ,rrbr »'a|>pliqur à un homme qui
na plus rien à dissimuler m n 1 Irllr n'rsl p.is rrpnulanl lac-
r»p(iou qur lui <lunne Meidani.
P. 8& 1 1 Au lirii dr HtUH:ah, A ri K litriil lljanJak »\.v
pru plus Imn . 411 lieu dr ii'^^UÀ. A |tnrlr îw^l» . K . y^^
IbtJ ' >,. X . ^_^wkjJi . A , ^yuJl. I>«ii* U in^mr li^iir , il lil Jlv» ■ »»
lirii de ^jiJ^-
\ Vr.l WTKS Kl NOTKS. 'iO:i
I'. i)A (i^. IK ^Ix t,\_5fa.^. If qui ferait ppnsorùunc lociilioii prn-
verbialr; cppendanl , (mi n'en trouve pas trace dans le renieil (leMeïdani.
P. 96(1). K, iL>-iiJ=^\ , et f.iit suivre celte variante de quatre mots
inutiles.
P. 97 (i)- '^' 1^=^ ^t- ^ *'^ K' simplement £v>«-si. La variante de l> ,
que nous avons acceptée, est aussi celle du Nudjouni, p. 355 , où la liste
des conjurés est donnée tout au long.
P. 10 3 (1). .-1,3/, K, bv^a-Li-
P. 109 (1). T,p mot hctan est omis par /); i'ensembio do la phrase pa-
lait être une allusion à Koran, lv, .'î. Tout le passage porte des traces
d'altération dans les copies, aussi bien que dans l'édition de Boulac.
P. I 1 \ (i). Ce mol et la Iraduclion que nous en avons essayée ne re-
posent que sur une conjecture; il est évident (pie les copistes ne l'ont ni
compris ni transcrit fidolemenl. A écrit (^U»»-^; M et 1^, (^1 ■»- ^ -,
K, ,.^[jj^=> w«Lé=j[; /), c_)l-«»J' - ^t-^— 'Jf- La leçon de K est celle qui
se rapproche le mieux de la lecture de VAiihani, t^'-}^ ^— ■ ^3 6, t. IV,
p. 90 , et, dans ce même passage, le mot en question semble indiquer
une arme contondante, une sorte de massue, peut-être le lioiipal des
Persans. On le chercherait vainement dans le maigre vocabulaire intitulé
Mouarrab, auquel on a l'ail une réputation imméritée. Ajoutons comme
simple rapprochement que, dans le Kamoiis, le mot rvJyÉ=> est donné
comme une allcration de la forme |)ersane qiirzin «massue.» On peut
cependant invocpu'r en laveur de l'oriiiine sc'mitique de ce mot le radical
hébreu ms « couper, abattre.
P. I I j (1). Il y a ici une lacune de deux lignes dans les trois copies
A , M, K. Le texte repr(»(luit la copie /), la seule (pii ne présente aucune
interruption dans la phrase; mais il sérail plus régulier de lire g «■
p. 117(1). foules les cojiies portent <0 ; mais nous n'avons pas hésité
à lire j, puisque le narrateur est toujours Klialid , comme findiipie, deux
lignes plus haut , la solure joL.^ J*^'
P. 130 (1 ). Passage mi^connais.sable eu /). an lieu de la conjonction
J, quelques copies donnent seulement «, o<" (pii modifie lég^remeut le
sens.
^•jii \ \ni \\ ri,.s i.i \(» I i.s
I' I • > I Trilf iMl léi Iccliiri- dr /), copie qui reproduit a»cc le plii«
d i-vji lilude ii'> iiuiiM proprrs d'uri^iiii- prrvanc. Li's aulro maiiiiscrils
rilritl ici un |MT^oiiiwif;i' aralw que A , M vi l' iioinmriit A^y^ o ù\j^ ;
K , i-é'y^ jjJ ^ J-î t av«'c uni" gloM.* inarginaii* . ou U- correcteur Midiaiii-
mcd Ssliha;^'. peu Mtiicieuv des dilTiculu-a clironnlogiquc», croit relro<i\er
dan» cf personnage le C.lieddiid. iîU de kaU. fd» de Ilany, fils de Djar-
lliaina, dont il est fait nienliou dan« le Kamou^. I^ \arianle de K n'.i
donc pa» d'autre oriente que rcltr |>au\rf' icnlalite de restauration.
-. 1*. I iti ( I ). K . au lieu de ce mot, lit : v^U, il faudrait, dan% re
coi, modifier ainsi la traduction ; «Aussi, fusfti*-je |>arYcnu, etc.. .. }\
:iumi« tniiivé mon profit. >
!'. I "^ \ > . L'auleur, soit |Mr me^anlr, soil par nes;li|>ence de style,
ita |>a.« rlainineiil indique le mtohJ de re« a\aula;;e«; la tmdiirlion e»t
donc ici une |tarapli' "■ l'In» «> iii.irn|ii.- .1 plus ronfonn < • (.•.•■..•-
de itoUe lant;ue
lhitl.[i l'u ^. K, ^^x-^yA, larune a^^et riendue dant .{. L iiiicrtilude
qui plane «ur cet é«enement et Mir i'e|KKpir où il Vacrornplit fait croire
qu'il s'agit d'un dr ces dém^Us si fréquents chea le» .\rabrs, plus enrorr
que d'une l>alaille sérieuse; le silence d'ibn eJ-Athir et de Meidani vient
à r.ippui de cette assertion. Nulle mention non plu« dans le dictionnaire
.!•' Vili.ui
H. 119(1). <*iÇ dan« 1 et K ■ «Il lit un si|^r avec I.1 manche de v.i
ndie. •
I' i3o (1). Locution prAverbiale fort connue et ipie les oo|Mslr« ont
deli({urée à plaisir: elle n'e»t correcte ipie dan* le leste imprime dont
l'edileiir. il e.«t trai , a rr»ii ^ •<•» epretue^ <|r« l'rotrrhr\ dr MfiJnm.
Voir le« cnintnenlairrA qui .< .'ueni rcl .idape, iniM était inqto^sible
de Iradiiirr «n fran^^is, dans IMitiin de Kresla^;, Il , 0^4 . et frwIitHHi de
lloular , Il , 917. 1«« proterl>e rite plu* Imn . à \» tiu de la pa|;e i.li. ar
Irontr espliqoe par Kre>ta^. 161J. I. 3.'iu. et dan* le Commentaire de»
Sémnrr% de lUrui. |>. ■> >K Voir au«»i le Kamil , d.- Moiilterre»!
IV . k , ; i
dn I»o« ■ ., . !■ i!''!u u i - /■
par Ibn kbaliiraa. p. 487. " lertnine le premier ven |4r ^2^.n.,^:^
VAi'.i WTKs î;i: notes. -i'.).')
p. ii.^^i('i). Ail dcnxièmn vers, jV, pi)nr^ Il,\JJ|, lit ^Ljwjl et |)ji.sso
l.i (li'iuit'iiie mollir du vers. A' riîiiipl.irc ^vc |>ar j>-y <'t <l<'lriiit ;iiii.si la
mesure, (|ui esl du m^lie khafif.
IV i3i (i). A|)^^s ^UjJI ^I, .1 et K ajontniil : ^jl^jù^' » ^JJ «^J^/o
^ y>3\ ^^ J J^U.oIr.
P. I 36 (i). D'après une variante jieu importante fournie par les copies
d'ihn khallican. M. de Slane traduit : nWc sliould regret that, in any
point , lie would escape oiir venijeancc » ( trad. I , p. A()8 ) , cl sitjnale aver
raison la contradiclion qui existe entre les paroles du khalife et sa con-
duite à l'égard du ministre. En suivant les leçons adoptées parMaijoudi.
ce contraste est moins violent.
Ibid.(a). La collection peu autlientiquc des petites satires qui vont
suivre est connue depuis longtemps des orientalistes. Outre la description
que M. Dozy en a donnée dans le Cataloyiic de la lihl'wlhitfne Je Lcyde,
I,p. 2G8, IJammer en a inséré une traduction, comme toujours .xsseï
inexacte , dans son Histoire de la litlcratnrr arabe, I , ao et sniv. l'Ius tard,
M. Sanguinetti a soumis le texte ii une nouvelle révision et l'a publié , a\er
une traduction d'une fidélité remarquable, dans le Journal asiatique,
i853, t. I, p. 5.'j8. .Nous avons, plus d'une lois, profité du travail de notre
savant confrère, et nous eu indiquons les variantes par la lettre J.
W 1 38 (1). Le dernier vers est omis en D. la copie A, d'accord avec
.1 , le place après le premier vers, M lit ^^^jj.^ .
I'. 139(1). .\n deuxième vers , pour Liuji-« , A donne Ui^^ , K IjU-,c.-« ,
suivi du mol oUa-M^J ■ le dernier hémisliclie est incertain cl d'un sens
tibscnr; .1 lit ^_>...âj«J| JiaaxJI.
P. 1 '10 (1). /) lil dilTéremment la lin du deuxième vers; (_joJf J^-«— •
vUJf çj v^l i>}\ tiLsJfc et passe le vers suivant; même omission en ■/.
Ce dernier vers, i|ue d'ailleurs M. Sanguinetti ne connaissait pas, prouve
que les Benou-Fezarali sont simplement accusés d'avarice et non d'une
passion plus odieuse, dmil les Arabes nomades, contrairemenl à une opi-
nion afcréditée, ne sont pas |)lns evempts que leurs coreligionnaires des
grandes villes.
!'. 1^1 (1). K cl A (_^n-J (J,' ^jy—UJI Jj»>l; au troisième vers, t
lil A la première forme Ia^UsU .
.'i9fi \ Mil \\ I L.s 1.1 NOTKS.
I'. ik> ij. Au prfiniiT ln''iiii»!irlif. K, ^jTj. b leçon i\e J ,
^ ^^Jl . qui chniigr ronipl«>lcinral II* »en* ilti hrit . nr se Iroiivo clan* au
runr de iio« ropic».
P. i45(i). Au lieudr Jj II). M. /' J— J^- ^' ''* * 'joulenl un
lrni»i«'mp ver» :
lbul.[i)9 Pour LiL^0 . d'où ic poéir srmblr tirer le nom de* Krnmi-
P, I ^7 (i). J remplan- ^_>juaJ pjir y:>AJu? ""l lit a»i <leu\i^me *er» |mi
conjecture ^2>j f. U*clure»i|ui changent conipit-irmeni le «en* «lu ditlique.
P. I i8 i). La le^on Youkabir est fournie par IK cpn . dan* tout ce
morceau . e*t un piide cicellent : ,4 et K lisent %jL^ • V, ylc , leçon (|ui
■« trouvait «également dan* le nMouachl «uivi |tar M. Sanguinetli ; mais
Ir tmducti-ur. ••iiil>arT.i»»i' j^r crilr !■ 'ure. l'a ■ ' •'f
pjr le nom (le la triliii V<iii/i<in/i. IJ a| !' |i i 38 . : ir
^taît le cher d unr famill)- yi'-m^nite de la rare de kahian
I'. i5i \t]. Par.i^ra|ilie «mi* cii 1. le* ver* »'>nl *ii|>prim< * |wii W
l'edileurdu Monminlj . imprime au ("nire. dit dan* une note niar^inalr
n a«oir Irou»»- le* »er» relatif» aus Tcimite* dan* aucune de» copie» qu'il
a contulti^e*. Nou» avon» »uivi le» leçon» de /). qui non* |Mnii**enl plu»
eiarle» que celle* de J.
P. I&3 (i). Le Aila6 rl-Ata» ajoute en cet endroit un diMique ubkc^ne
contre le» Per«an». cf. Jomrnal Auali^ae, ifui. p. .Sig; ce di»liqiie ne •%
trouve pa* dan» no* maniitcril».
P. ibh (i) ^ termine ainai lo di*iique f>Al^' «i)' sjs- 'j^
P .t'.'. VI s '• ••■ ;;uid^ par «on manuMnl. allnbue ce ver*
a F.» j ^'' j<i«lilier. car ï A^kant , dan» U tic de cr
pofIt.XIX. 36. rvipporie une anecdote d où il r^ulte que le ver» en
jwir Faraidak. cl que Oj^rir !•• plaça en»uite dan»
- i
P iSofO. O.f.Ui'. fc ,L*'; A n M .lonn»n« «enl» la «Mlahle
VAIUA.NTKS Kl NOTKS. V.)7
orlhograplie Je ce nom; c^a]>l^s Yakoiit , ll<-in).ii'nli est un terrain volca-
nique clicz k'.s Arabi-N «lu lltiijai; en outre, les tleux collines Je Zeroud,
mentionnées ici, se trouvent dans cette contrée, sur la route des pèlerins
de l'Irak.
P. i6i (»). Z) remplace le nom d'Abd el-Mélik par celui de Wélid;
mais la leçon des autres copies est confirmée par Jhn Khaldoim, qui a
inséré ce récit dans ses Prolcgomcnes , en l'abrégeant. Voyez la traduction
de M. de Slane , I , p. '121.
P. i6i (1). K , C)SC<j ; cf. ProUgomHes , ihid. p. ^23.
P. i65 (1). A cl K , tVvy>; m^'s l'antitlièse qui résulte de la leçon i) a
l'avantage de rappeler un verset analogue du Koran, XXXIII, 87.
Ibid. (s). j4 et D, j,ljjyc, Ji, J,ljs„^. K, ,^Ky- La biograpliie de
ce vizir et ranecdote mentionnée ici se lisent dans Ibn Khallican, traJ. I,
595.
P. 170 (1). Paragraphe omis par toutes les copies, sauf D.
P. 178 (1). Le discours direct commence brusquement sans être pré-
cédé du mot j LJ ; le génie des langues sémitiques permet de pareils sous-
entendus; le Livre des Chansons fourmille d'exemples de ce genre.
P. 180(1). Lacune dans deux copies. D porte ^^v^" *-%j^î^ /»^lVV '
annotation d'un copiste, qui aura passé ensuite dans le texte. L'anecdote
est citée par presque tous les annalistes. Voir notamment Ibn klinllican,
II. lOfi.
P. 186 (1). A, M, i^ySi . K. *.^»^ , leçon identique en D, mais
sans points diarrifiques.
P. 187 (1). A ci M, *^^i=Jl, K, i^<^.i-.\\. Le nom suivant est
4>stLu,jjJf, dans cette copie; *.A£.L».i»>j! dans A et .V.
Ihid. (2). f), ^^^^^LJ; .1/ et A, ^oj^L; K, ^j^I^^tLi. Voir sur la
localité nommée Bcdd ou Ueddàn, notre Dict. (]ioejr. de la Perse, et \à-
kout, s. V. Cf. Flùgel , Zfitschr. d. d. Mortj. Gaell. i8Cç), II. Tontes les
localités mentionnées plus loin sont également altérées dans nos copies.
Nous les avons rétablies d'après l'autorité de Yakout.
VI. 3 a
V)H \ \|;l \\\[b Kl N0Th5.
I'. iH« (i). Toute* le* copie* poricnt ;»^. -W. /* H ^. j'j^* (jJ •
/), ^1^ ^. Voir A'/tu/ori , é<lilioii de Goeje, p. SScj, Le» noms cilésdan»
ce pas.*.1^c ont beaucoup WMiffert de» raiilaities du copiste; ainsi Sinfâd
e»l devenu Youslafad, etc. Mai» IVdiliou de Boulac »e distingue par son
rilri-nie incorrection.
P. Mjj (i). »• Wminiclii . A, i.^^^, IK au lieu de AJ y^y^,
porte AjUJL. Voir le* leçons didj^renles el le commentaire de Mouber-
red dan* kamil, ra*c. M. p. i^d-
V. ic|4 (ij. Ortbograplu- coufirmée par Vakoui . t. \".t. i. oùceacve-
nemcnU »ont resumi-s. D écrit #!w^Li; mai» le meirr de» vers eitc» À la
pii»"- suivante n'autorise pa* une pareille Iransrriptiou.
P. 19.S (1;. Au dire de VAi/hant, c'eat le cbcfd'criirre du |»*te l> I
I' -trvrr la rime obligée «Un» lr : ■ ' '' ' ■
«K .. ,-.i riifjc dru» longue* dans lr j . .
de lUmcat, comme lalol pour salaval «prière». Voir le» observations de
Hann sur la pennutation ib» Vt'lif et dn ie«nr. ylacAolo^ir arabr , p. 1 li.
Ihid j » .1 K , ^Ljyo' . I , v_)oyJl; /». ^_)L»^I; on • suivi la
prononciation livée par Yakuiit ^au mot liaKhamra l l.e» deui ver» man-
quent dan* le* frafjmeiit* cili^* par i'Atfhani. l XVIII
V i<|- /' ajuuli- «^aJUj JOAJ ^ Jj^^i^l. , addition qiii ne »e
irn«i«e ni 1I.111* i<'« aiiirea copie*, ni dan* Meidaiii . I, p. biS.
V. 198 (1). Dapre* le hamoui lurc, ce mol, d'origine moderne et in-
«onnu auv Aral>e» du di^aert, e*l tyiinnyme du pervin <Va.oLiL^; on le
trouve eu effrl dau* le /Inrfcrtni Kal/. où il est donné rommr
ilii m-' ■«■••■.• âJu_iL>. <'.'e»t une erreur, rr dernier e»t d'nt.^
en tl^ , w'vaJ^ njinilir • «r ramasser, «e reunir», et «omelette»
•^dit^UjuL» Cf. thel. tmrc-arttnkil . iu>r M Pavrt de OMirteille.p. ii5.
L'équivalent du mol ar^be «^ se Irouvr en bebreii »nu« la forme n}V
Krodf , \\\, 39.
P. i(|9 (1). Pacugc evidtunmeni «Itère el alluMon k un fait buloriipie
(]ue i'aulenr nr-^jb^e d'etplitfuer.
p. ani I .4 n K , *aak- «kJ«J' ««ou Irrir (.«Iri» Im liii . eic.>
\ \i;i \\ n.s Kl \uTi:s. 'luu
I'. 202 (i). Ail prt'iniir liéiiiisliclic, />. jjtv' ^>^ ^ •'*" 'If'iiMciiie Ih'--
misliclii-, pour t::jL^, 1/ ■ ,_)Lj ; I , (.^L^ ; R . 30 ^jl .
P. 20."» (1). Après 8>t> ^. A ri K njoiitPnt lS-*K ,j— c *-ijI *— ?";
//»!(/. [:'.). Mois lisibles sonlomciil cl.ins les copies M ft /v ; /) |i<>iIp
ï^Lo i>ii rjk_jLo d'iiiK' iiiniii diiïérentc; A, «tXjli.
P. 206 (1). Voir ci-<lessu!t, p. 197 (et non p. ig, comme on a im-
prime par erreur). /) fait précéder le vers des mois *^\yS=> J« ^jtj J.
Trois copies. A, M. k, omellent ce passage.
P. 208 (i). K, au lieu de «JC^l^, écrit a/j^L-o. <pii ne donne aucun
sens. Pour l'explication du proverbe cité ici, voir Ibii Klialiican, liadurl.
p. 620.
P. iog (i). A l't K, àj^ Qn ^— ■ ! Lo «_i..>o[, et passent le reste de la
pbrase.
P. 2 I 1 (1). Les vers liois, ipialre et cinq, omis eu l). .\n |ir('mier
vers, au lieu de ^^i^vkÀ^jl, A, .n- n ^X'I , et, à la fin du cinquième, A
et D, J.iÙJo : an dernier vers, K, ^aj U.
P. 2 12 (1). ;V et K, c_>'-J> ^jJ • '' ^^) e):"- "• <— >^- 0" ^ '"''^■'
de préférence les leçons d'fbu Klialiican cl d Ibn kotaîbali. A, M e\ k
oflVeiit plusieurs lacunes dans ce (pii suit.
P. 2i3(i). Au lieu de ces mots, D a une varianli d'un sens moins
rlair : «u *Àt ,j-LàJi c,jj LL.
Ib'id. (2). D'après M, A vi K , Ahoii llanifaii serait mort à l'àpe de
(|uatre-vingl-dix ans; mais il faut remanpier. en faveur de la leçon 0,
que le célèbre jurisconsulte , de l'aveu d'Ibn Kotaîbab, d'Abou'I-Meba-
sin , etc. naquit l'an 80 de Ihégire. Il est vrai que l'historien Abon l-féda
cite également l'année 61 comme relie de sa naissance, mais cette opi-
nion est moins accréditée.
P. 2 i4 (1). M , A el k .ijoiitent yi^jo ciUi.. Ces trois copies tpii ,
d'ailleurs, sont pleines de lacunes dans ces listes nécrologiques, disent
que Awztiyi mourut âgé de qnatie-vingl-dix ans, ce qui est une erreur.
es. Ibn Kotaîbnl), p. 2/19.
32.
f,nn \ \i;i w ri-s 1. 1 \(rn v;
p. ai5 (i^. L<- luoi VAA*>* est iii par conjecturi- ; il n'r»l fw» poncliir
dans la copir /), la spuIc «pii «lonnc c<* pasvigc. |^-s autres manuscrits
abr«-)^«'iil tout l«* récit i-ii (iiieliiiii-s ligni-s : les larunrs i-t mrorroctioiis
»onl surtout sensibles en M
<Jv,<-, inti'r(>olaliiiri l'oili'iili'.
IbiJ. (}). Les deux paragraphes suivants ne se trouvent |>as dans A et
K , où on lit seulement <ju»^ J"~*î *^^ *-*'r^ O^Y
P. ai3 (i). A , K et M ajoutent imc plirase qui ne parait pas être a sa
vraie place; la roici d'après le Icile imprimé : ii^out «w J \s-*. O»)
J^; <_>^' <J»— ^ (••-» (X (i V *->^^^J ^^ O-^' <5't>-*-J- Toute
relie fin de clwipiire atteste une rédaction pn!cipitée. et le désordre dont
on trouve la trace dans les Copies psI, rn |wirtie, imputable à Maçoudi.
IV u5 (i). ht il À , ^yi\\ . '* . ^^.\^\' '■• • •*•■>»• ,ji^«_> J • W, au lieu
de Maçahadàn, écrit MaMiitJdn. celle erreur »e trouve aussi dans l'édition
du Nttdjoum , dans \ Anhie de Noél Desvprger», etc. La pln|tart «les loca-
lités nommées ici sont n Ii!i>s dati« K, et la mort du Khalife y
est placée à tort h l'anii' i . juI. I, p. 68j. et lOuroiin, p. jKo.
le font mourir à '^v-J' '. c'est la mAme loralilé : seulement, dans noire
texte, elle parait sous la Tonne du duel, de même que lictlJ , qui %'éent
souvent llrdiidn ou lirddrtn. Cf. ri-dessus, noie 3 de la p. 187.
Ihtd. (a). Premier mol . h. , >- "k. . ..n deuxième ver» . W et .1 . (aUBJ ■
Voir le* variantes dans KaLlm (• i 1 .S : (•imohm , p. î^t . • t I.1 notice »|>e
ciale de r^i^Aani , III, p. 1^-
P. ïîJ>(l^. h , y>*j;; i'. Ljj. lelenne f. unrespetrde
saumure ou de iiiarinade. <i'apre\ Kakhn. 1 4. <■- 1. ;• 71^
i IVul-élrr raudrail^il traduire plus cxaclemeni ; «Si lu
4* > " ' ' i<l, qui
rr| ..j ...;..- ., •• -- .[.i^l 1.
dr <•<>%% ♦
F a^l vi) t et U. _U.U. K. ^Uil^. M passe Ir mol ^yj|.
P ilb (l M . KJy», t ri k. êJiJt'jA
VARIANTES ET .NOTES. 501
I*. 238 (i). M et A, cîL^I; K, avec sa manie d'arranger ce qu'il ne
comprend pas, ëcril ijL^ jjji; il n'y avait copundanl aucun lien de pa-
renté cnirc celte femme et le klialifc.
P iSp (i). D ajoute cette .singulière phrase, qu'on nr lit dans aucune
autre copie : <UJt\:^ / *w5^K '^U (joA J j,l t:yjLiii .
P. ?.In (i). D dit moins clairement : L. tiLic U>0^-3 - ^—> ^ V \JLa^
Jw^JI (j t>*^'- ï^e vers qui précède est traduit dans l'inlrod. d'Ahou
Nowas, p. 2>. \ Oir aussi la notice d'Abou'l Atahyali dans YAcjhani, lll,
p. i3 î , et tians Ibn Rhailican, s. v.
P. ^îà?. (i). Ordre différenl et lacunes en 37 et D.
Ihid. (2). Ces deux vers jusqu'à <*JLâ, / manquent dans les trois copies
A, M, K. Cf. Agluini, ibid. p. 1/12.
P. 24/1 il). .1, M, A', ^IjJL) rt^JsC (jL)a^;i=i.o jjLji.« JuS. Voir
Ibn Kliallican, trad. (, p. 200. Mouberred tile la même anecdote dans
.son Kainil (p. ^o^) et dit simplement <v-yiltt^ ^j ,_sa.^.
P. 246 (1;. M et /iT modifient ainsi le premier iiémisticlie du quatrième
vers : JiJÉ=JL< ^jJl ciS-''^ ^5'* k^^^-* (j'- L-^s trois copies donnent
trois vers de [)lus qui ne semblent pas appartenir à la même pièce. Voir
l'édition imprimée, p. 199.
P. 247 (1). Le morceau qui suit n est conservé que par la copie /). Au
troisième vers, nous avons corrii,'e la rime qui est encore (j^ULi comme
au début : quelques-unes des leçons pourront ins|)irer des doutes, mais
MOUS n'avions (|u'un seul maïuiscrit pour cette pièce, dont il n'est fait
iiidle mention dans r.4^/i(i/i(.
P. ibo (1). ,1, .V, K ne citent |)as IcsMnnrfet di.sent simplement : ^.j
^f if-^^c ^l- Le récit tout entier est écourté dans ces trois copies.
1'. 202 (i). -l , M, ^J^-jfu\\ lacune en /). La vraie leçon est donnée
|)ar /v.clle est conforme à ce que dit Yakoul , 5. r. oi'i une légende est
rapportée qui ressemble par le fond à celle de Maçoudi.
P. 264 (iV Les copies lisent , Un il, ce qui'non^ vendile didli ile à
«•xpliquer.
502 V \l«l \N I KS Kl \() I I.S
P. 307 (1). Ibn khjllicaii (Irad. p. 377). «[ui ra|>|K.rtr UitueJleineiil
l'anecdote d'âpre» Je Motiroudj, a in ou . d'où ré^ulli- une certaine dilW-
rcnce dans le scn» de la plirase; mai» loule» no» copie» lisent jÀj .
V. 268 (i). Qualricnu- héniislichc, au lien de 'j^ ' ■ ''• ^j-^T^'
hcmi^tirhe suivant, [lour t^j^ . 4 . V, ï^j._c. Voirie» aulre» \ariantc>
'hrt YaLoiit , j. i. j ■
P. 371 l). Il > aurait au deutii-me vit* une faut»- de quantité »i ï^lif
inaniu)' du mttida dan» jl nr pou\ait #tre lu bn-f par licence |>o«4ique;
aucune variante dans le» copie*.
P. Tjh (1 . In rommrnce une m m c|»i a pour liul d<- réha-
biliter le Nii; elle ne se trouve «pir ; . l P, et »'tipliipir |»ar la prt»
vroaiice luvptii-nnr de ce* dein copie». En voiei la traduction : «En
virile, ce qu'il» avancent est un mensonge, rar la »iipèriorité du Nil sur
le» autres (Iruve* e*t une chose connue dr tout temp* et 'tr lou»
Ir» liomnieJk. Quiconque soutient le contraire, m- peut p aucune
preuve. Dieu s-iit mi«:u» la verit»*. Un |XM'-te. qui a classé habilement les
(li-uxrs >elou leur mérite, .s'exprime en ce» termes :
t.* pU< ttokl' -ir* toarrM i'fu Ml trWt <]ai • jiilli «beiKltitU •■tr> tm •i»t|(t* 4n Pr»-
Tai» «(•••tnt I* paiu A» Zrotooi , U EttHK«r, U Hil d'I^vpU t !*• >atrr* ••«««• •
Lcr< -'■ • -lune daas 1rs autres copie». Plu» loin.. W cl P ajoutent encore
•piriqi,. ■ jKiiir di»cul|>er le Nil du reproche de renfermer un graml
nombre dr croco«liles : «Ces nion»trr*. dit le passa);c en question, ne *v
trouvent t;ui-i<- que dans le haut Nil. vers Ir .Soudan, ri encore y sont-iU
iiinins nnmbii'tu cpi'nn ne se plaîl à ie dire.*
Ibitl I. W.K. ^Lkfcl fj JyJ . rVst-i^in* la UMielle de leur»
os %f ilrtjM'che.
P. s8i ; I ,. /». jUxII (J^jA. Moubwred , «près avoir e«phqu<* ie »rn»
ri l'emploi dr rrttr location, ajoute: •Ia' kmiaJ r«t un «Hiusir épinrot
dont lej piquants •nul lrè»-(trM a la Ixiie; il rsi malaise de le» arracher.
«US«| '
pri»e <*■ ... . ' II'
le méntr p. > «ppm , ne» «Ir l'arbiisle «^tnl longues
VAIUANTKS ET NOTE. S. hOi
fl |)oiiiliiei roiunii' des aijj;uill<'s. Il csl priibal)li'. ([n'il s aijil de WLitiaguliis
Iruijacantlia qu'un Irouvt; en abondance dans l'Asie Mineure, l'Arabie et
la Poise.
P. 285 (i). M. io^j}\ -^Lf]^ JUI jc<^.
P. 286(1). Le deuxième vers manque en /); au Iroisième vers, A,
M , K lisent ^ydl (^Ic Jl, et, au quatrième vers, j»,.aijl ^j. Dans
le dernier, pour t^yjL^, 3/, A, ov^; ^> v:>jli^, et, pour i^v U „.
A, ^j w .*. -, K, cjJxo . Béladori , p. 120, attribue ce fragment à Abou'i-
Hawl ; ses leçons se rapproclienl de A et de K, plutôt que de D.
P. 291 ( I ). Le chapitre du Roran nommé VAiuUlicinc, parce qu'il com-
mence par ce mot , est plus connu sous le nom de Cliapilre du repentir.
Voir le Commentaire de Heïdliavi, où il est dit qu'on lui donne jusqu'à
treize noms diflcrents.
Ibid. (2). Pour (O J . D écrit .'jàJ et (jlx^o»., au lien de ^jL..^ .
Quelques copies portent <_$ jl»-^ , au lieu de ^^JyMS. Le seul mérite de la
réponse consisLint dans le parallélisme et les assonnanccs, il était impos-
sible de le ("aire passer dans la traduction.
P. 292 (1). A , M , K nomment le poète Ibn Abi Otbuli. Dans .1 , .1/, le
vers commence par ^| ». j , et. au troisième bémisticlie . <»J»lftj est mis
pour «Vj»lij .
Ibid. (2). Toutes les copies disent en l'année 178; c'est une méprise
(le l'auteur. Cf. Ibn Kliallican, tradiuM. I, p. 'ia?, Yiidjoum et Annales
d' Aboli l-jcda.
V. a<)i (i). C'est par erreur que Maçoudi aura écrit sittin, an lieu de
ihrmanin, et ce lap.sns a été relevé par un lecteur en marge de Ih copie />.
L auteur du ;Yi/i//oij;i» , Ibn kolaibali et Abou'l-léda sont tous d'accord sur
la date 181 pour la mort d'Abd Allali ben Mubarek.
P. 2<)8 (1). Si la descriplion (pie le Iraducleur turc du /V((nt»ii.> donne
de cette maladie est exacte, on peut présumer, d'après les pbénomènes
flécrils, tuméfaction, pustules, etc. qu'il s'agit du terrible lléan, comui
vulgaircnn'Ut sous le nom de petite vérole noire. C'est aux spécialiste» à
décider si celte conjecture est fondée.
P. 3o3 (1). /), pour *.x*i..>, lit A.jl*.> ; ,1 , 1/ . K , isy^i», , pour Ij^a^.
r>n'i \ \iu w'iKs f:t \f)Trs
p. 3u3 (i;. bur le nom (ic-s llcctn'» que le.» Ar^be» |>aicns (iraient au
»ort, voir Partir Ir iln Kamoiit , au mol J^ . I^i première (lèche [Jtdd)
^a^tuiil une part, la ii<-tiiii-mc (routim) deux part^. D'après reia, ic »ciu
de celle lucutinn proverbiale, que Meidani n'eipli(|ue pas, peut élre en-
tendu ainsi : * Vcus-tu (pie nic<k paroles le rapportent une part seulement
ou deui part»>» En d'aulre^ terme» : • Veux-tu <pie me> ronsoils te servent
en ce monde seulement, «m bi<-n pour ton bonheur terrestre et ton salut
étemel? » On peut consulter au^si sur l'emploi métapliori(|ue de la mémn
expression, le Commentaire de Hariri, p. «j et 189, 1" ^ition.
p. 3i I \i ,■ A , M , h , ^ \aJ=>\^ . l'ont nii.in préciser le sens dn
vérin- ^^sLk. lYditiou imprimée ri'pèle -dent foi» les mois 3y<»' L»
y^pJù»!, elr. ; mais relie réix'lilion . qu'aucune de no» copie» n'autorise.
e»t duc à l'éditeur égvplien.
P. ."i I ^ ,1,. 1)< ii\i. Mil- h'' • -i , A , M , K , ' - . L« » ii'ii»
copies passent le Iroisicme . '1 trouve le» \ ' ■- (ra^menl
rhet YaLoul, I, p. .^3^ . et d.ios les cilraits de VA^kani, que nous avons
publié» dan* le Journal asialiquf , marvavnl 1869. p. 3i7.
P. 3i5 (i\ Troi»iè'me ver», f), IJ9L: septième vers. A, M . K, ^Ji^i
jjvjO) Jî; liuilieme ver*. K, ^jv_*.-.vJ^: dixième ver». A, .U, k.
p. 319(1). Ici rommeiice dan» li»ule» le» ropie», sauf/), •""' l-^rni.r
qui »'élrnd )»^»» l.i |m;;»' .^3 t . première ligne.
I' .lu (1.. .1/ |wv»f ^.. \ o;r 1 i v| ' ' '.'un.
éd. U«jnlac. Il . p. 191. Le iddan r»i ,. li-.u.aux
brouteol volontiers; il re»»emblc à IV^im de frr ,rn arabe haçck) , mai»
il est plu» bUnc el M* fruiilea »anl moins rudes. Comme il se ienninc
par dr ' «^ le
»«in d ;...' : , . »- ^^_ ""
JuJL^. Le Mif/an .ivait la ri^pulalion <l ' -r les b«**liaut il croi»*
•«il en abanilanre sur le territoire de» kolaili i>on Wail . qui avait reç«i A
cause de cela le nom de Aiinn ou encio» ppdiibe. Voir au»*i le f>iiafi de
,Va' •• M. M !' ' Jomrmal iuialiqar . -^'^ M
p. . . éd Wi |i. f>.
P. 3t.^ (tf Voir, sur le »4>it« parlicdlier de «jy L • U note de U p. > -^ 1 .
P. 3t9 \i]. Paragraphe nmi* en A. I,c« deut mnl» sont réuni» dan» le»
VAIUA.NTKS ET NOTES. 505
copies, de là le» formes iuintclli^ihlus ^_j3lj ou .y_iJi , il» ont été
rétablis sur rauloiilé cl'lhii Kli.illicau, texte, p. ô8o.
P. 33 I (i). Lacune de tout le paraf;raphe dans les copies, excepté D.
P. 336 (i). Les copies A , M . K portant LgÀ^, au lieu de iAx/>, brisent
la mesure du vers. D seul est d'accord avec le mètre et aussi avec le
texte de l'Aijhani, III, p. i32, où cette pièce est citée comme une des
plus remaitjuables dans le genre erotique [nfçib).
P. 337 (1). /), après le premier vers, ajoute celui-ci :
<vJoU^Î ^rJ=iJ t^ («vJLo ^ y^^ J_jLm (AXja J Lit
P. 339 (1). D, au deuxième hémistiche, J, cjLi ^^ «-J^yf^ ^ <i>^'
À et K, (_^aJj: Lrf-.
P. 342 (1). Phrase omise dans A, M, K: la répétition du mol '^ ^
à deux lignes de distance est la cause de celle lacune.
P. 3.'i'y (1). Dans A, .V, K , le distique ne forme qu'un vers par la
suppression <lcs deux liémisliclies intermédiaires. Pour (_> y- jl, /^ .
M , (^J^wli ■ Nombreuses lacunes dans les trois copies.
P. 3 18(1 j. /l , il/ , K' , iUv^l ijfc <_^9ai.
P. 3.'i9 f i). Premier vers, .1 , M , K , y^-xJl ^__f\[aJ ^jlc;U>J L^. ; lin
du quatrième vers dans les mêmes copies, . > ^— -lly
P. 35î (1). .1, M, K passent iy/> et soulignent davantage l'injure:
ItX-^j l(,v.^~> .^^^ V ■' ^ Aiihani va pins loin encore : "*-«' ^.» i ^Ic L)
Cf. Journal a\iuliijuc , iStig, I, p. ^93.
P. 355 (1). L'anecdote qui suit est omise dans trois copies; 0 seul la
reproduit; nr, celte copie étant plus complète que les autres, nous ne
pouvions nous di>penser de la suivre, en reconnaissant cependant que
cette lacune oui éli- peu rcuMoltaliln.
P. 357 (1). Au deuxième hémisticiie, D, . Jlà^, et, ce qui est sin-
gulier, A , M, K le terminent par i,' , sans égai'd pour la rime; en outre,
K supprime tXS au deuxième vers et brise ainsi la mi^sui"i-, <iui est une.
variété dti hiwiil.
:.0r. \AhiA.\ IL.N hl NUlL.N.
p. JÔ9 iij. U vcril ain*i In premier ver» :
l'i le quatrième vers
V-^ ^'^^= ;)r~" *^^ L^^ '-('^) ^--^-^ ^:^;-^
1*. 36o ( I ). Telle eut la rr<laclion de D; le» trois autres copies rrsuniciK
Ir |>arn|;raplir rii ces (pielqiu-j m«l» jL?" Kjy^s^ Jk3 ^^i^»^i\ ^J\J
,JiA\j^\ ^Lii.' ^ il?- ^V yJ=,jjXi T^ J-^^I ;Lçà.f ^. En
outre, elles ne funl pjs un ■ liapiire i><irticuli<-r de i'Iiittoire des Baroxf-
cides. En un mol. on voit dans ces trois copies les trace% d'un rentanie-
menl ancien, du k quelque abré^iateur, tandis que /> nou» conserve une
rédaction plus prolixe i-t confuse, partant plu» originale.
P. 363 (1). Toot ceci est n*suntr en tmis ligue.» dan» A , M , k.
P. 307 p,. l'fniier »it> kiiii» m A «i \t. Au dcimrme »er». A tcin
rrii^lr.iiri'iiK'iil .m iiv In-
P. 368 (i). /l et K . Y>j^ > /^. vJjj:J i . H faut lire ladjnk. \a science
de l'appndi.ition et de I in)prt>lMlinii di-* »ource^ li.iH une de» étude» pré-
liminaires ilc» lr.idilionni»t<'* ^^ Pmltqom. itlhn hhalda un , I. p. 71.
P. .1 \ p.irlir d'ici, le discours de cliaque orateur e»t abrège < i>
quelqiiisii^ix'jt ilans les trois copie» jUMpi'an résumi^ final qui »era donne
Cl •après.
/fc(i/ /' ajoute ipielque» mot» peu cortfci» i>>«JL9> lytuo Jb\
P 370 (1). I<« quninrine definitimi ntanque tn A , M . K
P. 371 ^i). M, .4,«^U>iJl >^ »_>^-* <_>l*^l. A la lin de te dis-
ronr». aprrs le ntnl j_ ^\- ' ^ . deutieme ligne, p. 3^i . l'abiTtiatrur »up
pniix l< '»t. .|r I4 confcmicc et la résume «losi q«> 'I «"i JC* /
ON* 1^-^ ^) r-^'j c*^'^ c^^'; t^^i c"^ i lT^*^
<Jlfr ^}fi^ V* W'j Heviuil pour la suite • la «eule mpie I), il nr non*
VAIU \MES Kï NOTl'iS. 507
a pas «;lc po>sibli' d'en loiiiroicr les leçons, ni de resliliur (|uelque> pas-
saues nidliii's.
V. 373 (1). Suil un paragraphe irop incorrect pour être traduit :
aJIa^ ^^yj3J oWJft <VjUS (Jjy*' (A') "y<yî^ sLëJ (_^| 4: x.«u .
!'. 377 (1). i4, 3/, K disent seulement qI (Jf ^LJa^î -aJu oJt^
(je passasse a été traduit par M. Sanguinetti, .Tniiriud asiatique, i85(") , Il ,
p. iHfi , d'après Ibu Ahi Ossaïbyali : le texte de notre copie D semble piu>
(l6veloj)p(^ que celui de cet auteur.
P. 378 (1). /) ajoute encore : 3 U t_iL^t j n^=ià1I o^^-i '^'j
P. .■)79(i). .17. 'zy.£=J\ (j<sua^^\ ciU3yfc. «-cws ^ çv. > JsO .
P. 38o (i). 7) ajoute : Lyit O-r;-^ <J' f>^ |O0J j! I^k'jyo /.
Lacune de onze lignes dans les trois autres manuscrits.
P. 382 f 1). Nouvelle lacune en A , 1/, h , fpii s'étend jusqu'aux mots
^i oJSy p- 38 '1. 1.5.
P. 383 (1). Un mol cflacé; le contexte parait exiger isyb^I Loi .
P. 385 (il. P0UI ^•^JL, l> lit <»Jîj>-A-cL. Presque tout le para-
graphe suivant est passé «laus les trois antres < opies.
P. 394 (1). />, yiJLj; .1. W, K. ^b. La leçon El-Omi est tirée
dlbn Khallican, <pii assure l'avoii" transcrite d'une copie relue et corrigée
avec soin. CI. trad. de \I. de Slaue, I, p. 159-iGn. Voir aussi p. 3ii.
Bekri et Yakoul expli(|uenl ce niol par couvent.
P. 390 (1). ,1, .1/. K, ^■^•J'I \Lè=aj^l, leçon fautive , comme le
démontrent la note tie .\L de Slanc, ihid. note 26, et la notice insérée
dans r,t(y/i(j/u , VI , p. 2 1 ••.
P. A02 (1). /), 94^\ ; ^1 . 1 . K . J«) sculenienl, ce qui ferait croire
que les vers ont pourauleur le poêle pn-céflemmenl noniiniv F>e troisième
508 \ Mil \N IKS KT NoIKS.
\cn csl na*»é par A, .W. iJan» d'aulres auteurs ia pièce e^t altribiié« è
Ha'kactii. Voir auui Uujroun, p. .igg.
P. 4o4 (i). /i. W, '-■ passent le deu\iëinc ven. Cf. de SUne. itiJ.
p. i6i.
Ibid. { » ). Vcp» cil»" par /) sculenuMit.
!biJ. (3). Fr< initr vi r^ , A, M, (. c-J-o'. au lieu <!<• t_)i>jt.cl«u
dcmitmc ver» j»»^'.;»" lu n «li- ayt'-
P. 4o3 (i). Paragraphe et vers omis en trois copiM. complet en D.
Ihiil. [i). Ilm khallicaii. 11. 465. atlnbuait ces vers i Abou'l-Atahyali
et non h FadI . i oinmi- le fait notre auteur ; il apprit plu» Urd «ju*iU appar-
tenaient à .Salili ilin Abd cl-Kaddous.
P. /i^3(l). Mot douiiiii, il ti'r»t po» ponctue par I), »cule copie qui
repn>duit ce fta^vi^e.
P. 4Jo [*]. M ' l K , , 'w< ; iliijibl"- en A.
P. Mt (i). Pa»»anefort douteus : les copie» portent J-jLJ et jjUJ.
Fornie» qui me sont inconnue» et sur lesquelles le» dictioniuire» retient
muets.
P. Mg (i). /) a un IroiMeme vers qui donne un sem diflerenl
Inrorrection» dan» A/ ri K |«>ur le cmqmfme »rr«
I'. ... ' W K . •• . «!'' cVJu'^
P. 44b 'i). Pa'^JK»" tronqua tUn» toute» le» co|iie*. %é<i( t)
Ikid y^i t *^' ^ • ^^ fl Kehaek. I.e» Irui» copie», au Irvuicmv ver»,
^t^au lieu ,\r .'Jj3 .lir» doniieii! . aprf» le ^inqni^me »«r». un »er» de
pitu qui' >
p. 4411 ;•). 1^ copie la plu» coniplflc de ce Tragmenl e»« P. qm
VAHIANTKS KT NOTKS. f)09
compte tt i vers . .1 en a 36 , M i-t k , 3 i. Voiri les principales variantes :
rinqniènie vers, K, M, *^y -1. ^v^-i- i3 rr»^ ' ^'"''^ ^^^^- ^> t->VtVl
pour ol-JéUf; vers vingt ol nn, .1, M, K, JLj an lieu de L^ Ijj' ; vers
vingt-sept, les mêmes, au deuxième hémistiche, 0^^ Jlj^j' JaAÀA.»./»^
jjfy^f; vers trente-sept, à la fin, /l, 3/, oU_tlj, et la rime suivante,
yj Li»] I ; enfin /) ajoute un dernier vers qui semble apocryphe :
p. 452 (i). .4 et A', i^AiÇo et, ligne suivante, passe (J^a^j-
P. 453 (i). Les trois copies oublient ces deux mots et attribuent les
vers qui suivent à l'un des combattants /l.cjlj jb , au lieu du poète
aveugle, comme dans D. '
P. /|54 (i). A, M, K donnent ainsi le deuxième vers :
elles ne citent pas le vers suivant. Au quatrième vers, q 1 1^ ; L» et ensuite
LJLo L; au cinquième vers, »|s3 ^jK , .1/, «l)*-
/6iJ. (a). -1, .)/, fciL^I Jjil, A, c:)Lyi:L5l, fausses leçons. Hur
bveh était un faubourg de Bagdad. Cf. Yakout . s.v.
P. 455 (i). Fragment ( ité par la seule copie [).
P. 457 (>). Lacune de denv lignes en A, M: de quatre lignes en K.
Il n'y a donc pas de variantes jiources deux noms et il n'est fait aucune
mention des mêmes événements dans les chapitres consacrés au règne de
Moustàin et de Moula/.. Ibu el-Athir ne cite qu'un des deux noms sous
celte forme *j J^ <uul ,^_^yC- CS. t. VII, p. 94.
Ibid. (i). A, M, K, ^t>jvJf. Il s'agit de la guerre entre la famille
des heridi et Ihn Haik, et du pillage de Bagdad qui en fut la consé-
quence. Voir, sur ces événemeuLs, Ibii el-Athir, t. V'III. p. 271.
P. A58 (1). .1 . y , K. au premier \ers, y^JiJ] »_>..wïj ; au dernier,
ULacI <_>y»^ o-j'i- Ces copies passent quatre vers.
P. 460 (1). D, ftvL^ul , mai- le leçon des autres manuscrits est prou-
vée par un vers de la Moàllakat do Tharafah, édition Arnold . p. 5}.
:)|(i \ Mil \\ ILb hl NUI LX
F. 40 1 ^1 Li-« iroi-» copies allongent le réril de ceCU- taçon : J»— ^
^.^L. ^^ -^^^ *'''* Voir an»M Oaroun, p. 334-
P. 46a (1 j. Mol.' 11". 11 |...n. i...- < Il l>. /l , .V. L)I L> ; K . >*Ll? L»I
/kùi. (a ). DajouU- ce >crs peu correcl :
/fciJ. (3). Kncore un \m .ijoutc^ en /) ftrulempiit . à la tin ilu fragment:
jl Jj ^Li_>« j_
y r >
r^
l.e» Iroi» ^ol)ie^ p«»M>nl cr ver> <l le» cinq lipne* «uivanle».
p. \6\ (ij /'«'iil liiiiiiii- nn v<-r« <le plu» enirr le Imiaième rt Ir qu;i
même
^-_y_), L^ J*l ^ ;L-. ^I^JJ'L^/ ^w ly^- JJLJ
ri dru» ver» qui prerèdeiil le dernier :
p. 46S (1). Le tnorr««u rnlirr ni» %c lit qiir dan» In copie D.
P. 466 (1). /'«Ii< au roiilmirr >JL^' <_>lj»t Pl la pi^cr qui »ni« pour-
rait, il la rigUPiir. jmlilirr relie van.iiii<-
P. 467 (•)• Ia-^ Imi» aiilrr« rojur» partent inini^lialenienl aiit vpr» el
< n ilonnrnl Ml de moin^ que f>
p. 470 (1 1^ «leuii^'me tm commence aiiui eu A . M , l> lyu*"
XiJ AUj /**^ • •'' '•** t"P"** remplacent le dernier par cdui-ci :
^-.■■.> JLJ -._,' ^UJI ^ -I L. 13! Juo^ J oiT ^jJ' U
Kn milrr . Kortlr» dr« iteti r%t Hiffi'mil
VAiUA.N it:s i:t nuiks. nii
l*. 477 (i). Leçon fournie par A. La copie I) portr (jIsJlSJI ^X1*c ,
A,^\yjcJ\ (pJ v5 • ^!: ^\yr>.0^^ O^y^' ^'""'' .1"^'''"''" '» 'cçoii I), il
faudrait liro Itcïduni , ou orii,'iiiiiiii' (l<> lîcïdan, qui rsl uu distrirl du Yr-
m en.
P. 479 (i)- A, AI, k donnent une variante qui citange coniplétcmcnl
le sens : o jlj ^sco'U o>-^ "T" venais chez moi , ii Hakkaii. »
P. 485 (i). D finit ainsi ie premier vers : j«jiJL ^JU, '1. ^^ ■
j^A^L. Ces deux copies, ainsi que l'édition imprimée, lisent an troi-
sième vers : ,o|^L L^zaJLû Lj : »0 roi, maître de l'Irak (et étendu
mort dans celte contrée). » Mais le sens est moins naturel qu'en suivant
la leçon de /). Quant au mol Ard, sa signillcatlou de sol aride, privé de
végéUilion, est justifiée par un passage du Korun, XXXVII , i45, <l par
un vers du Hamasa, Ô02, 26.
coinn-CTioNs di tomi. \.
Pa^p 'i . \mi\i' i. an hru de Hi-nono-, i-tr /i<r.- ¥.1 nr te \t%sc pas d»-
pleurer la ni^n i\i- rilui c|iir tu a^ perdu
P. 23 . I i . au lifu de Kl lr coup jHirtr . etc. liiez Kl la rhul^ de m
prospfnlc.
P. 34 . 1. i du Icile. an lirii Jr Ki^, '"<*- oytt ♦•' '•*'»» •• iradurUon ,
la jounK^r de Moulait . au heu de l)an« le rombal oit il fui tué. Aurtinr dr
no» ropif* n'aulnri»i> cette rorrcctinu , mai» le témoignage de Yakoul la
rend iiuli»pcn»ablr.
F. A) , I. i6, au lieu de qui se prcMliguail, etc. liit: qui euil plus gêné-
rru» dân» Im année» de famine, oîk chacun devenait avare >
P. 84 . I -^ do texte . an Weu de 'sy^ , '«''•■ \ r^-
P. I OÂ , I. 3 . au Iteu de Ce qui n'e^t pa» i t»bjrt d'un doute . lite: (> qui
ne peiil '• - >'■-• '
P. i33. 1. 9 du Icile, a* hémialichr, Utt: i^^amII y^^y *" '1"' ^^
difie le ten* de cette façon : #TandM que l'homme don! l'in^piralion e»l
»ii»pert<^ oreille crrdnie. • (>:t ' ■' e»t donnée par le
letle un; .en outre, elle %c r.ii • Koran , |.%\<I. )4.
VoirauMi Uahn , i" édition, p. 438.
P 1 i.r tu ». I.trhrmrnl refu»»' de ri>mhailrr potir Ion onrie ,
lor-,
P i4i. I u . Iiitt (> brave Haii plu» rha»te qu'une jeune fille, plu»
metirinw. rie
P. i63, I. i4 . 'u«i no* Mbrea «ont devenu* voire butin
CORRFCTTONS DU TOMK \. 51.5
P. 187, I. il), an lieu de ccUii qui vent avoir, de. Use: Karali est juste
envers colui qui lui lanre des fl^cl1e.s. Cf. sur celle locnlinn proverliiale,
Meïdani , lidilion de Houlac, II , .'19, et Kafnoit.^,.i. r.
P. 202, I. 17, au lien dr Coni|>renanl, etc. lisez Voyant que leurs
rlicvauv ('laieut ('piiis^'s et que la cavalerie y(^m(''nite de Merwaii les en-
veloppait.
P. 2o5, I. 8, un lieu de nou.s d(^membrerons, etc. lise: nous revien-
drons au commencement. •> C'est une allnsion au meurtre d'Osman parles
l'];:^ptiens.
P. 3i I, ligne 18, an lieu de si je ne pimis, etc. lise: si je n'exécute ce
(pi'il me i^lisseà l'oreille pendant la nuit.
P. 34 1 . 1. i3, an lieu de A petits coups, lisez A coups alternés (c'est-
à-dire la main droite , puis le pied gauche, etc.). Cf. l'explication que
donne Beïdliawi du mot (_>vMik ^w» , de la surate V du K.oran,éd. turque,
I . ?>U.
P. 3/j8, modifier ainsi les trois premières lignes : «Depuis com])ieu
d'années avons-nous retenu ta paye? — Depuis trois ans. » L'émir lui lit
donner rettc somme et lui rendit la liberté.
P. 368, I. iti, la ligne a été intervertie, il faut lire : Que d'indilTérents
qui souhaitent notre mort ! Que de femmes désolées dont les veux sont
liaignés de larmes !
P. 43'.!, 1. i,i, au lieu de La supériorité, etc. Use: Le mérite de celui
qui aime le premier ne |ieul être surpassé.
P. 469, 1. 4. au lien de Tel le vovageur, etc. lisez Tel le guerrier qui
redoute les ardeurs de la inlle.
VI. 33
TAHLK
DKS nniNCIPVLES MATIKHES
(;(1NTENUKS DANS LE TOMK VI.
Avcrtisseiut'iit i
Chi.pilrc CI. Héf,Mie de VVélid, fils dv Yézicl. IIU crAI)d A
Mélik (VVélid H) 1
Oalo (if son avènement et de sa mort , p. i . — Hévolle de
Yaliya, petit-fils d'Ali, p. a. — Poésies de Wélid, p. ^.
— Ses débauches, p. 8. — Courses de chevaux sous son
^^gne, p. i3.
r,|i;ipilic Cil lU'^iic de Yé/.id et d'Iln.diiiu. t(iii> deu\ hl>
de \\ elid bon Abd ei-Mclik ben Mciwaii \b
Dates de CCS deux rèfjnes, p. i H. — Croyances et dogmes des
Moula/élites, p. ".'.o. — De lu qualil»'- d7m«f;i, p. a'i. —
Kévolte de Merwan , j). 3-.>. — Causes de la chiite des
Omeyyades, p. 35.
Chapitre Clil. Des causes de la rivalité »|ui .s'éleva eiitic les
tribus du Yénicn et celles de ÏNizar 36
Aventure du poète Konieït , p. 3(). — Su Kaçidch, en l'hon-
neur de Modar, p. 42. — Réponse de Dibil, p. 44- —
Ces poésies arment h-s Irihns les inies contre les autres,
p. 45.
(jhapitreCI\ l'u^iif dr Merwan II . . /l'"t
Date de son avénenienl ; son .ii;e . .sa ni>>rl , |> '17.
:jIO lAbLh DK5 MAIIKIILS.
(chapitre CV. Kvuluation cl)rc)nulu^M(|ue des années |>cn(lant
les<|uellcs répnoreul les Oiuevvudes .'ly
(]lia|)itri- C\ 1. Li (1\ nantie ilcs Alihassides ; aperçu <Ie lliis-
loire de Merwnn: «• i m"rf ; ristitin- de ses canin.igtics cl
de sa vie. . . . .'i^
Ouvrages de Djaliiz m faveur dot Abba»»idc!> c-l de la mai-
M>n d'Otniao, p. 55. — Récit abrégé dr la lutte ••nlri-
Abou M(>»lini pl Mcnvan , p. Sg. — Continence de Mrr-
w.iii, p. r>3. — Il f.iil prrir Vimtim Iliniliiu), p. 6g. —
liii.iillr du Zah. p. 73. — Fuite d<- .Mcrv«an. p. 7V —
Il péril en Egypte, p. 76. — Son .'verri'taire Abd el-Ha-
niid. p. 81. — Perfidie d'iMiiâil Kochairi, p. 81.
Cliapilrc (:\ Il KlialifaI dAlK,u"l-Ahl>.i» AM AH.il.. Ids de
MolianniM- I SifTili. )^-
Te.tl.iiiii'iit il itir.iiiiiii , ]• •%y liai li.s.iii> i!i
Siiiïali, p. 93. — Il eit pro. •■. p. c|8.
Aventure d'Abou Djàdnh . p. loa. — Mariage de SalTali .
p. 1 10. -^ Sa conversation avec Klialid Ix-n Safw^n.
p. • n. Ses goûts liltiraire», p 118. — An<-< dotes de
eniiriiv-ins, p. 133. — AIkiu Salamali, p, i33. — Pii'r»»
satiriques rentre Ica tribu« arabes, p. |36.
Oli.ipiire i.\ III Klialilal d Alirni Djiifar Mnnviiir. 1 .'»(>
Songe de sa ^l^re. p. 157. — Un poète aveugle, p. 1S8.
— Aventures d'un fils de Merwan en Nubie, p 161. —
\linistre» de Maniour, p. iIk'i. I.r priMninier d'Ilama
dan , p. 170. — (jurrret d'AlMxi Mo^liin, p. 177. — Sa
révolte, p. 178. — Il est asMtsain^. p. 180. — Secte des
Xlositiiiiles, p. 186. — Kévoltc de Mohammed fAlide.
|>. 189. — Ibraiiim. *oi» Ir^rr, p Sermon de
^Unsour. p 197. — Il iMTMkiiie I ., |. 199 —
Autre discours de Manjnnr, p. io3. — Amr, fil» d'Obeîd .
p. jo*' N.rr ! .T. p. IIS. _ Xlori du Khalifr
p. >»".
C.iiapilrr CIX Kliilil.il de Melidi . ia4
r.herik le Jnirr . r ■j-tfi. Kneedftr. mu M. IkIi j. jj-
TAiiLL UE5 MATIEUES. 517
Pages.
— Sa pi^nt rosité, p. ■.>.li:'.. — La veuve île Merwaii,
p. jS'i. — Les amours du poète Abou'l-Ataliyali, |>. 2/10.
— Mésaventure d'un loi de Hirali, conte drolatique,
p. 25 1. — Mort de Mchdi et nécrologe, p. 269.
(llmpilro C\. Klialil'at de Mouca el-IIadi 261
Anecdotes, p. 262. — Vengeance d'un esclave hindou,
p. 26/1. — Révolte de Ilureïn l'Alide, p. 266. — Kliaï-
zonraD, p. 268. — Entretiens du Khalile avec Ibn Dab,
p. 270. — Discussion sur ie climat de l'Egypte, p. 278.
— Sur les fleuves de l'Irak , p. 277. — Menées de Ré-
cliid . p. 280. — Le sabre Samsainah, p. 286.
(Iliapitrc CXI. Rhalilal de Ilarouii or-Uécliid 287
Molianiuu'd ben Suleïman, p. .>.S(). — Xrrrologe, p. 292.
— Faux serment et mort subite d'Ibu Moçab, p. 29G. —
Discours d'Abd el-Mélik , fils de Salih , p. 3o2. — Le mé-
decin Djabril, p. 3o5. — Anecdotes, p. 3o8. — Jeu-
nesse dl'imin et de ManioiMi , p. 817. — Succession de
Ré.cbid, p. 826. — Nécrologe, p. 328. — Autre aven-
ture d'Abou'l-Alaliyah, p. 333. — Ses poésies, p. 337.
— La vision d'ibraliiin Moroull ol dilTérenlcs anecdotes,
p. 34o. — Derniers moments de Récliid , p. 35(i.
Chapitre CXII. Li\s Barmécidcs; leur hisloiro; rôles qu'ils
ont joué à celte époque 36 1
Sages conseils donnes pu" ^uiiya à son fils, p. .'i()3. — .Ava-
rice d'Asmàyi , p. 366. — Longue digression Mir la na-
ture de Vainoiir, p. 368. — Mariage secret de Djàlar et
ilWbhassali, p. 38(). — Meurtre de Djàlar, p. iijb- —
Poésies inspirées par la disgrâce des Rarméeiiles , p. /|0»).
— Anecdotes sur cette famille, p. 406.
Chapitre C.XIII. Klialild de Mohaïuined cl-Kiniii 'i 1 ■»
Songe de Zobeïdali, sa mère, p. '117. — (lonmiencement
de la guerre entre Lmin cl Mamoun , p. 4 1 9. — K.\ploil.s
de Talier, p. ^23. — Anecdotes sur Eniin , p. 427. —
Son insouciance, p. 43 1. — Son courage, p. .iSa. —
Progr^s do l'armée de Mamnim, p. '1.^9. — fnvestisse-
518 lAI'.LK l)K> \l \ I II.IU-S.
ineiil lie IWi-^daii . p. 'i\'S. — Poé»i«-.s sur le »iéf{r «le cette
villr , |). \ iS. — L'armer «l»-» nu* . \>. 453. — 1^ rumine .
p. i65. — IV'lre*»e du klMlifc, p. 471. — Sa teiitttive
■l'évasion; il r%\ nuassinv . p. ^73. — Autre «ertioii »ui
rpi év^^oemenl , p. i7H. — Klègie^ sur m inori . p. 4H4.
Variantes et note» .... , s .
(!(»rreclioll^ (In loinc \ ;)ij
FIN DU T(JMt .MXIKMK.
O
BINDIMG
r^T SEP
o
19S4
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