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Full text of "Les prairies d'or"

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COLLECTION 


D'OUVRAGES   ORIENTAUX 


PUBLIEE 


PAR  LA  SOCIÉTÉ   ASIATIQUE. 


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SOCIETE   ASIATIQUE. 


COLLECTION  D'OLVliAGES  ORIENTAUX. 


MAÇOIJDL 

LES  PRAIRIES  D'OR 

TEXTE   ET   TRADUCTfOlN 


PAR 


C.  BAKBIER    DE    MEYNAIU). 


TOME   SIXIEME. 


PARIS. 

IMPRIMÉ  PAR  AUTORISATION  DE  M.  LE  GARDE  DES  SCEAUX 

À  L'IMPRIMERIE   NATIONALE. 


M  ne  ce   FAX  I. 


d- 


^ 


5^ 


y 


AVERTISSEMENT. 


Ce  volume  renferme  la  suite  de*  l'histoire  musul- 
mane depuis  la  chute  des  Omeyyades  jusqu'à  la  mort 
du  sixième  Khalife  Abbasside  Mohammed  Emin  :  il 
comprend  donc  une  période  de  quatre-vingts  ans  envi- 
ron. On  y  trouvera,  comme  dans  les  volumes  précé- 
dents et  peut-être  à  un  plus  haut  degré,  ce  mélange  de 
qualités  et  de  défauts  qui  caractérise  la  manière  de 
Maçoudi.  Quelques  portions  d'une  époque  si  digne 
d'intérêt  y  sont  étudiées  avec  une  exactitude,  avec  une 
recherche  de  détails  qui  nous  donnent  l'idée  de  ce  que 
devaient  être  les  deux  grandes  Chroniques  auxq\ielles 
il  ne  se  lasse  pas  de  renvoyer  le  lecteur.  Parfois  aussi 
il  reprend  sa  course  vagabonde  à  travers  les  sentiers 
fleuris  de  la  poésie,  cueille  une  historiette  au  passage, 
s'égare  à  travers  les  buissons  de  la  controverse  religieuse 
ou  philosophique,  et  semble  ne  rentrer  qu'à  regret  dans 
la  route  frayée  par  ses  devanciers. 

Ainsi,  d'une  part,  il  n'omet  rien  de  ce  qui  peut  ex- 
pliquer la  chute  des  Omeyyades  :  leur  existence  disso- 
lue, leur  fatale  ignorance  des  choses  et  des  hommes, 
la  confiance  aveugle  qu'ils  accordèrent  à  leurs  vizirs; 
toutes  ces  causes  et  d'autres  encore ,  si  elles  ne  sont 
point  déduites  méthodiquement  et  selon  les  exigences 


i(  W  i:r.'l  ISSKMENT. 

(l'une  pliilo-sopliie  de  l'histoiro  qu'on  cluMclierait  en 
vain  chez  les  Orientaux,  ressortenl  du  moins  avec  évi- 
dence des  laits  que  l'auteur  met  à  dessein  en  reliel.  Il 
est  telle  de  ces  causes,  par  exemple  rinilucnce  des 
satires  politiques  et  la  haine  ([u'elles  sèment  parmi  les 
trihus  arahes,  qui  semble  avoir  échappé  non-seulement 
à  l'auteur  relativement  judicieux  des  Prulcijomi'nes , 
mais  même  aux  savants  européens  (jui  ont  soumis  à  un 
examen  plus  appronfondi  les  évolutions  de  la  société 
ujusulmane. 

D'autre  part,  les  faits  et  gestes  des  premiers  princes 
de  la  maison  d'Ahhas.  y  compris  le  règne  léeriquc  de 
llaroun  er-Uéchid,  sont  à  jîeine  ébauchés  d'une  main 
négligente  et  fatiguée.  Si,  dans  le  chapitre  consacré  à 
Mansour,  l'historien  arabe  raconte  avec  une  exactitude 
sulhsante  les  intrigues  et  la  hn  tragique  d'Abou  Moslim; 
s'il  revient  aven  complaisance  sur  les  menées  révolu- 
tionnaires delà  postérité  d  Ali,  pour  laquelle  il  j)rolesse, 
avec  tous  les  savants  de  son  temps,  une  j)ré(lileclion 
mal  déguisée;  bientôt  après,  emporté  pai  un  nouveau 
ca|)rice  de  son  érudition  déréglée,  il  résume  presque 
tout  le  règne  de  Mehdi  dans  le  récit  des  amours  d'un 
poète  et  dans  ime  farce  de  tréteau  dont  la  vieille  cité 
de  llirah  est  le  ihéàtre. 

Avouons-le  en  |);iss;nil.  Maeoudi,  trop  savant  pour 
être  sj)iritue|,  11,1  j).is  la  main  heureuse  dans  le  choix 
ôo  ses  racontars  humorislicjues.  Sa  gaieté  est  lourde  et 
quehpie  p«Mi  malséante,  son  sourire  griinaranl  comme 
celui  d  ini  antiquaire  en  bonne  fortime.  Il  lui  arrive 
rarement  de  divertir  ses  lecteurs  sans  ollenser  leur  ima- 
gination ou  blesser  leur  d('licatesse,  témoin  l'incroyable 
<lissertation  (ju'on  a  pu   remarquer  dans   la  description 


AVEIV^1S8^:ME^T.  m 

de  rinclo  (tome  I,  page  Sgo),  et  qui  sera  dépassée,  dans 
Je  lome  VIF,  par  certaine  anecdote  dont  la  traduction 
met  d'avance  notre  esprit  à  la  torture.  S'il  veut  décrire 
l'amour,  il  en  demandera  la  peinture  à  une  assemblée 
de  dialecticiens  réunis  par  le  grave  Yahya  le  Barmé- 
cide ,  poui"  disserter  en  baralipton  sur  le  mystère  le  plus 
délicat  et  le  plus  impénétrable  du  cœur  humain  (voir 
ci-après,  page  368).  Heureusement  le  dernier  chapitre 
du  volume  nous  dédommage  de  ces  déceptions  :  les 
soixante  pages  consacrées  au  siège  de  Bagdad  et  à  l'ago- 
nie du  prince,  plus  vicieux  que  méchant,  qui  avait  nom 
Emin  ,  sont  un  des  morceaux  les  plus  attrayants  de  tout 
l'ouvrage.  Ce  qui  ajoute  à  la  valeur  de  ce  récit  mouve- 
menté ,  c'est  qu'il  est,  en  grande  partie,  emprunté  à  une 
épopée  contemporaine,  à  un  journal  du  siège  versifié, 
et  non  sans  talent,  par  un  poëte  aveugle,  un  certain 
Ali,  lils  d'Abou  Taleb,  qui  paraît  avoir  eu  en  partage 
la  foi  ardente  et  la  résignation  de  son  illustre  homo- 
nvme. 

Des  quatre  manuscrits  que  nous  avons  à  notre  dis- 
position pour  établir  le  texte,  un  seul,  celui  qui  a  été 
copié  à  Dchli  (lettre  D),  reproduit  ce  passage  dans  tous 
ses  détails  et  avec  les  citations  poétiques  qui  lui  donnent 
un  caractère  particulier  d'authenticité;  les  autres  copies 
se  contentent  d'un  résumé  sec  et  écourté.  Il  en  est  de 
même  de  la  longue  conférence  sur  la  nature  de  l'amour, 
dont  nous  parlions  plus  haut  :  tandis  que  la  copie  D 
rend  fidèlement  les  discours  attribués  aux  treize  ora- 
teurs, les  autres  exemplaires  résument  ainsi  la  discus- 
sion :  ((  Ensuite  le  cinquième  orateur,  puis  le  sixième,  etc. 
parlèrent  à  leur  tour;  dans  cette  discussion,  qui  dura 
longtemps,  des  pensées  analogues  furent  exprimées  en 


IV  wrirnssEMENT. 

tornios  (liff'ircnls  :  ce  qui  précède  in{li((iu'  sulli^jmniciit 
l;i  iiaUire  de  leurs  discours.  )> 

A  l'exception  de  /),  les  copies  sont  tcllcinenl  icin- 
plies  de  lacunes  et  d'otnissions  dans  tonte  la  seconde 
moitié  des  Prairies,  qu'on  ne  peut  y  niéconnailrc  une 
denxièuH'  rédaction  abrégée  do  parti  ])ris  et  à  une 
f'poque  assez  reculée.  Entre  la  narration  qui  jjortc  l'em- 
preinte du  travail  précipité  de  Maroudi,  p.n*  cela  même 
qu'elle  est  |)roli\e  et  désordonnée,  et  l'arrangement  plus 
régulier,  |)lus  sobre,  mais  inlininient  moins  complet 
qu'un  ancien  éditeur  a  cru  devoir  substituer  au  texte 
original,  nous  n'avions  |)as  le  droit  d'bésiter  :  la  copie 
de  l'Inde,  malgré  ses  incorrections  et  ses  incertitudes 
de  lecture,  est  devenue  la  base  de  notre  texte  et  le  sera 
justju'à  la  Hn. 

Les  premières  pages  du  présent  \oIume  étaient  .^ 
peine  con)posées  lorsque  nous  avons  reçu  l'édition  des 
Prairies  d'or  im])rimée  en  Egypte  (Boulac,  •.>.  volumes 
in-/i°,  18G7;  nous  la  désignons  par  la  lettre  A  dans  les 
variantes).  On  connait  les  services  (pie  l'iniprimerie 
é'gyptiennc  rend  i'i  nos  travaux  en  publiant .  avec  un  zèle 
(|ni  ne  se  ralentit  pas.  les  ouvrages  les  plus  estimés  de 
la  littérature  musulmane.  Si  Ton  rompare  ses  produc- 
tions récentes  i\  celles  qu'elle  faisait  paraitre  il  y  a  une 
trentaine  d'années,  ou  ne  peut  nier  que  de  grands  pro- 
grès n'y  aient  été  accomplis.  Des  copies  en  plus  grand 
munbre  sont  réunies  par  l'éditeur.  (|iii  est  liabiluelle- 
menl  un  des  Cbeikbs  les  plus  érudits  de  la  mosquée  El- 
Azliar;  les  épreuves  sont  revues  avec  soin  ;  des  notes 
marginales  cberrbent  à  élucider  les  obscurités  du  texte; 
les  divisions  prin<i|)ales  de  l'ouvrage  sont  indiquées  plus 
clairement;    (Milln   divs    labiés,    à    défaut    d' irub^x ,    ter- 


AVERTISSEMENT.  v 

minent  utilement  chaque  volume.  Mais  nous  ne  sur- 
prendrons personne  en  ajoutant  que  les  éditions  des 
ouvrages  de  lexicogra|)hie  et  de  grammaire  sont  de 
beaucoup  supérieures  à  celles  des  historiens  et  des  po- 
lygraphes  qui  ont  paru  jusqu'il  ce  jour.  Les  textes  héris- 
sés de  noms  propres,  de  dates,  de  descriptions  géogra- 
phiques, comme  ceux  de  Maçoudi,  d'Ibn  Klialdoun  et 
deMakrizi,  exigent  chez  l'éditeur  certaines  qualités  cri- 
tiques et  une  curiosité  d'esprit  qui  s'acclimateront  difB- 
cilement  en  Orient.  Le  Kamous,  les  abrégés  de  Soyouti 
sont  d'un  bien  faible  secours  pour  vaincre  des  difiîcul- 
tés  de  ce  genre.  En  outre,  Mohammed  Sabbag,  le 
Cheikh  Hourini  et  leurs  laborieux  collaborateurs  ont 
une  tendance  contre  laquelle  on  ne  saurait  trop  se 
mettre  en  garde,  celle  d'arranger  à  leur  guise  un  pas- 
sage défiguré  par  les  copistes,  et  de  substituer  leurs 
propres  conjectures  à  la  pensée  de  l'auteur  quand  ils 
ne  peuvent  la  pénétrer.  Ces  interpolations  téméraires 
sont  innombrables  dans  la  récente  édition  de  l'Histoire 
universelle  d'Ibn  Khaldoun ,  dans  les  Biographies  d'Ibn 
Khallican,  aussi  bien  que  dans  le  texte  de  notre  auteur. 
Nous  pouvons  donc  affirmer  sans  vanité  que  notre  édi- 
tion ne  fera  pas  double  emploi  avec  celle  de  Boulac,  la- 
quelle ne  reproduit,  d'ailleurs,  que  la  rédaction  abrégée, 
et  souvent  apocryphe,  des  exemplaires  de  provenance 
égyptienne. 

L'appel  que,  dès  les  volumes  précédents,  nous  adres- 
sions au  public  savant  dans  l'intérêt  de  notre  travail, 
n'est  pas  resté  sans  écho.  L'éminent  historien  des  Kha- 
lifes, M.  Weil ,  venant  en  aide  à  notre  insuffisance,  a 
bien  voulu  consacrer  un  numéro  entier  des  Annales 
littéraires  de  Heidclberg   (1870,   n"    1)   à  l'examen  du 


M  W  KJ'.TISSKMK.NT. 

tome  \  ;  nous  avons  appris  clu  même  coup  (jue  le  vo- 
lume préccdcul  avait  élé  l'objet  d'une  <  riiifpie  non 
moins  mitmlieuse  de  la  pari  du  même  savant,  et  nous 
re^^rettons  de  n'avoii  pu  nous  procurer  le  cahier  ipii 
la  lenlcrme.  Quels  (jue  soient  l'àpretc  des  apprécia- 
tions de  M.  V\  eil  et  le  sentiment  (pii  les  a  insj)irées  , 
nous  aiu'ious  mauvaise  grâce  de  lui  apj)iiquer  le  dicton 
ancien  : 

Iloiuinc  inipurito  iiiiiiqii  un  i|iii(lqti.iiii  injustitis. 

Certes,  personne  n'est  plus  autorisé  que  l'historien  du 
Khalifat  à  juger  une  |)ul)licalion  où  l  histoire  musul- 
mane occupe  la  première  place;  aussi  sommes-nous 
li'ureux  de  constater  tpie  tout  ce  (pii,  dans  notre  tra- 
vail, concerne  les  laits  historiques,  les  localités  et  les 
dates,  a  trouvé  grâce  devant  les  sévéïités  df  Torienla- 
listc  allemand;  c'était  l'essentiel.  Les  vers  en  si  grand 
nombre  (jui  entrecoupent  la  narration  sont  le  point  de 
mire  de  sa  eriticjue  :  c'est,  en  ellet.  le  côte  j)érilleu\  de 
iu)tre  tâche,  et  il  y  aurait,  de  notre  part,  plus  cpie  delà 
présomption  à  croire  que  nous  en  avons  surmonte  tous 
les  obstacles.  (Jui  |)eut  se  flatter  de  rendre  avec  une 
exactitude  j)arraite  uii  vers  citi'  isoh'ment,  sans  relation 
avec  le  contexte  et  trop  souvent  méconnaisable  sous  In 
plume  du  copiste:'  Assurément  ce  n'est  j)as  au  tradur- 
teur  de  11)11  lll■^ell.l^l  (ju  il  est  nécessaire  de  rappeler 
ce.s  circonstances  atténuantes  :  il  sait  de  longue  date  et 
par  une  expérience  chèrement  achetée,  combien  la  solu- 
tion de  ces  énigmes  coûte  deflorts  infructueux  et  quel 
champ  elle  ouvre  au,\  conjectures  les  plus  t('méraires. 
Mais  pourcpioi  nous  faire  un  j)rocès  de  tendance?  I^our- 
(pioi  nous  accuser  de  nous  conlentei   du   premier  sens 


AVKKTISSKMEiXT.  vir 

venu  ?  Nous  ne  livrons  rien  au  hasard  et  nos  erreurs  ne 
j)euvent  être,  sans  injustice,  attribuées  à  des  reclierches 
imparfaites,  non  plus  qu'à  une  confiance  aveugle  dans 
nos  forces. 

Quelques-unes  des  observations  de  M.  Weil  dénotent 
une  lecture  trop  rapide ,  s'il  ne  faut  les  attribuer  à  la 
connaissance  insuffisante  de  notre  langue.  En  voici  un 
exemple  :  Page  3-7  i ,  nous  traduisions  conformément  au 
texte  :  M  Dès  que  Abd  el-Mélik  fut  expiré,  Wélid  f ense- 
velit ,  puis  il  monta  en  chaire.  »  Là  dessus  M.  Weil  nous 
fait  cette  singulière  objection  :  u  Le  mot  sadjahou  ne  si- 
gnifie pas  inhumer,  mais  couvrir  d'un  drap,  comme 
c'est  l'usage  pour  les  morts;  d'ailleurs,  il  n'est  pas  vrai- 
semblable que  Wélid  ait  fait  enterrer  son  père  aussitôt 
après  son  décès,  ni  qu'il  l'ait  enterré  lui-même.»  Dans 
un  autre  passage,  ce  n'est  plus  au  dictionnaire  français, 
mais  au  dictionnaire  arabe  que  nous  devons  renvoyer 
rhabilc  orientaliste.  Page  238,  Macoudi  raconte  que 
lorsque  le  Khalife  Abd  el-Mélik  se  fut  emparé  de  la 
personne  d'Amr  ben  Sàid ,  son  ambitieux  rival ,  il  lui 
passa  un  carcan  autour  du  cou  avant  de  fenvoyer  au 
supplice;  Amr  le  supplia  alors  en  ces  termes  :  a.Te  t'ad- 
jure, au  nom  de  Dieu,  de  ne  pas  m  exposer  en  public, 
le  carcan  au  cou,  etc.  «  M.  Weil  traduit  au  contraire  : 
«Je  t'adjure  de  m'exposer  en  public,  etc.»  Telle  est 
sans  contredit  l'intention  secrète  du  prisonnier,  mais  il 
se  garde  bien  de  l'avouer  et  le  texte  ne  le  dit  pas  da- 
vantage :  l'Arabe  astucieux  espère  obtenir  de  son  en- 
nemi le  droit  de  paraître  au  milieu  du  peuple,  comptant 
y  trouver  des  partisans,  et  pour  cela,  il  demande  le  con- 
traire de  ce  qu'il  désire.  C'est  ce  qui  donne  plus  d'à- 
propos  à  la   réplique  du  Khalife  :   a  Encore  une   ruse, 


Mil  \\  Kl;  TLSMIMI.  \  I 

mais  je  suis  j)lii>  ruse  que  loi.  »  La  loi  luc  naclnidd  iii  est 
oi'diuaircinont  négative  et  siguilio  :  «  ronjuif r  de  uo  pas 
faire;»  les  exer)i[)lcs  en  sont  extrêmement  nombreux. 
Que  notre  contradicteur  veuilJo  bien  consulter  le  récit 
correspondant  d  Ibn  cl-Atliir,  IV,  2/1,  et  un  autre  pas- 
sage encore  plus  signillcatif  du  même  auteur  (I,  i^iy), 
on  la  sœur  de  Pharaon,  s'adressant  à  Moïse  et  Aaron. 
leur  dit  :  n  Je  vous  supplie  de  ne  pas  aller  chez  Firoun, 
car  il  vous  ferait  mourir  [anchidoiihdumu  in  ledlieha ,  etc.).  » 

Néanmoins,  nous  devons  reconnailre  (jue  plusieurs 
observations  de  M.  Weil  sont  fondées,  surtout  lorsqu'il 
ne  cherche  pas  à  lemplacer  notre  essai  d'inlerpr«'talion 
|)ar  une  hypothèse  plus  hasardée  et  en  rontradietion 
avec  les  leçons  des  nteilhunes  eoj)ies;  la  liste  de  nos 
eorreetions  prouve  que  nous  avons  tenu  conq)le  de  ses 
rcMuarques,  f^t  nous  le  remercions  de  nous  les  avoir 
adressées.  (Kiant  ;i  lui  i<'|)i()eher  de  n'avoir  vu  (|ue  nos 
erreurs,  sans  si^n  der  ee  (pi'il  p. ni  v  avoir  de  bon  et 
d  utile  dans  notre  tiavail,  e  est  à  (pioi  nous  ni'  songeons 
p.is.  Tels  ont  été  de  Ion!  I(  nips  les  j)rocedés  de  la  eri- 
tifpie  dliin.nide,  aussi  bien  chez  elle  (pie  dans  ses  rap- 
ports avec  les  publications  étrangères.  Anjourd  hui 
moins  que  jiunais,  nous  ne  devons  atlendie  d'elle  plus 
il  impartialité  dans  ses  jugements,  ni  plus  d'amenit<' 
dans  la  façon  di    les  exprimer. 

I,r  \irii  cpi-'  nou^  l<irnHons  dans  la  préface  du  tome  \  , 
(le  ponvon  (JMiiiiir  sans  intcti  nplion  l;i  snile  «le  ce 
travail,  a  été  crnellem<Mil  dt-menti.  Les  douloureuses 
«'•preuves  qui  nni  mis  iii  ijui'stion  juscpi'à  l'existence 
d<'  notre  eb«'ie  patrie  nr  pouvaient  maïKjuer  d  en  sus- 
peinht  l.i  vit!  .scienlilitpie.  Mais  notre  loi  «lans  un  ave- 
nir imilleui  n  en  est  pas  «'branlée;  nous  reprenons  donc 


AVKirriSSEMENT.  ix 

courageusement  notre  tâche  avec  la  ferme  espérance 
qu  elie  pourra  être  terminée  dans  le  cours  de  trois  an- 
nées. 

IjC  concours  de  l'Imprimerie  nationale  ne  nous  a 
point  manqué  jusqu'ici,  et  en  maintes  circonstances, 
nous  avons  été  heureux  de  le  reconnaître;  aujourd'hui, 
il  nous  est  plus  assuré  que  jamais.  En  plaçant  un  savant 
de  premier  ordre,  M.  Hauréau,  à  la  tête  de  ce  grand 
établissement,  l'Etat  ne  pouvait  confier  à  de  plus  dignes 
mains  les  intérêts  de  la  science  qui  doivent  marcher  de 
pair  avec  ceux  des  services  publics.  Mous  devons  aussi 
associer  dans  nos  remercîments  M.  le  chef  des  travaux 
et  notre  confrère,  M.  J.  Derenbourg,  dont  la  sollici- 
tude et  les  conseils  ne  nous  ont  jamais  fait  défaut. 


u 


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I  j-^i^v— n-«>  ^_„^Ji jJ)  -HÇJ-^ 


^JUj,  ^^U  c^UJI 

/w>t.Àwm&*    {JhJ^    If^X^M   yÀ.^\     9Mj    y^-iù    (j-^    (j^J^    C:\.M>fcJ     «^IxjjJ^I 

(^j-^"^^   i^À.M   Xo^^  O^JOO   iL)t«^    /wj^^iMwf^    c:a»m   (\À.mi   Swàk^l 


LIVRE  DES   PRAIRIES  D'OR 

ET  DES  MINES  DE  PIERRES  PRÉCIEUSES. 


CHAPITRE  CI. 

RÈGNE   DE  WÉLID,   FJLS  DE  YÉZID,  FILS  DMBD   EI,-MÉLIK  (wÉLID  II). 

Wélid,  fils  de  Yézid,  fut  proclamé  le  jour  même  de  la 

mort  de  Hicham,  le  mercredi  6  du  moisdellébi  II,  i23  de 

l'hégire.  Il  fut  tué  à  Bakhrà,  le  jeudi  28  de  Djoumada  II, 

126,  après  un  règne  d'une  année,  deux  mois  et  vingt-deux 

jours;  il  était  âgé  de  quarante  ans.  Il  fut  enterré  dans  l'en- 

VI.  I 


2  LKS  PIIAIHILS  I)  Ul;. 

ia*».^iJI  UjIjJS'j,  A}o;Ji^^yAj^  J-c  UajI  JsJ^j  l^Si  U 


S  vS.Mi%    5  >  wic^.  I    (j^ 


.--  •'     f  I  "■ 

Ai<x.o  iS  x>L»is!  /•-'^«>«*J  A-Swxil  i  ,.Mi_5  ^>-is-*-^  ^**J'  <S^^^^y 

(lioil  inriiic  fin  il  prrit;  c'clail  un  \ill;ii;('  des  ciuirons  do 
D.'im.'is,  noiiiinc  Ihihlud,  coniiii»'  nous  vcMums  tic  le  dire.  Los 
(lolails  relatifs  à  sa  iiiorl  se  Uoiucul  dans  nnlio  Histoire 
Moyenne. 

rniNClPAUX   TRAITS  DE  SON   JIISTOIKK  KT  DE  SA  VIE. 

Sous  le  loLjin'  do  ^^(•lid  il  éclata  la  n''V(»ltc  Av  ^  ,dua  ,  fils 
do  Zeid.  (ils  d'Ali,  fils  d'Kl-lhiooÏM.  his  d\li.  lils  d  Abou 
■['.dil),  d.iiis  |r  Djoii/.djàn .  [)i<i\iiiic  (jiii  (lc|)oii(l  du  Kliora- 
raii.  Vdiia  si  i.iil  iiisiutré  ooiitro  la  l\raniiio  ol  les  nuaiitos 
dont  le  |)oii|)lc  ilail  \i<linie.  Il  lui  r()nd)atlu  |)ar  Sahn,  fils 
d'AInva/.  lo  M;i/.ônilo,  },'onoral  dologiio  |)ar  \asr  hou  Sayyar 
(gnnvoi  nour  du  Klioraoàu),  ot  poril  dans  uno  bataille  livrée 
près  d'un  villaj,'o  nounué  Aniana.  Il  y  lut  enterré  ot  l'on 
y  visite  ouoore  son  toinbo.iu.  Yahia,  après  de  nombreiisos 
avonluros,  nmurul  dans  «o  ronibal,  alloint  d'uno  flèrho  au- 


CHAPITRE  Cl.  3 

^OL>-  j\J>ib  jk.sa-i   /j,o  ,&*-*«  -^A»fc^  ».jl  ,_}Jw.Jij  <Jwu»*iIa»jJ   ^«<XJ) 
J^î  j.^î_5  vilJUiû  c-N-AJi^  *,jUs:°i  ii^lj?:  ^  Ig-^.Xs  (J^-uai  (^^-s? 

ôj.Aff  ^3  k^w^^î  c_>ljJ^Î  i  »^^j-=>-  (j~»  ^J^  U_5   »jUi..t  (^2  IàajÎ 

dessous  de  l'oreille;  tous  ses  partisans  Tavaient  abandonné. 
Sa  tête  fut  coupée  et  envoyée  à  Wélid  II;  le  reste  de  son 
corps  fut  attaché  au  gibet,  dans  le  Djouzdjàn ,  et  il  y  de- 
meura jusqu'à  l'époque  où  Abou  Moslim  se  révolta  en  faveur 
de  la  dynastie  des  Abbassides.  Ce  généi\il,  après  avoir  tué 
Salni,  fils  d'Aliwaz,  fit  descendre  du  gibet  le  corps  de  Yaliia, 
récita  les  prières  mortuaires,  entouré  de  plusieurs  de  ses 
compagnons,  et  le  fit  inhumer  en  cet  endroit.  Les  Khora- 
çaniens,  lorsqu'ils  n'eurent  plus  à  redouter  le  despotisme  des 
Onieyades,  célébrèrent  le  martyre  de  Yahia  par  un  deuil 
public  (Je  sept  jours,  dans  toute  l'étendue  de  leur  province, 
La  douleur  et  les  regrets  que  cet  événement  suscita  dans  le 
Khoraçàn  furent  tels,  que  tous  les  enfants  nés  celte  année- 
là  (celle  de  la  mort  de  Yahia)  reçurent  le  nom  de  Yahia  ou 
de  Zeïd.  La  manifestation  de  Yahia  eut  lieu  à  la  fin  de 
l'année  i25,  ou  dans  les  premiers  mois  de  l'année  suivante. 
Les  détails  que  nous  avons  donnés  sur  son  histoire  et  ses 
expéditions,  dans  le  Livre  Moyen  et  nos  autres  ouvrages, 


fi  LKs  PHA1IUK5  non. 


1 


j_^    ULAj^     OPj^iiAAjJ     »Xjy^'     <-Jju3%     U«AA,:fc.     *1à.>- «•     V-A.^^-»-^       ,6« 


nous  (iis(,rnsont  d'y  revenir  in*.  I.ejour  ou  il  fut  tut-,  Yahia 
répéta  M)U\«'nl  ce  ver»  (h-  Klinnsà  : 

Nous  nirprison»  U  »ip.  et  cr  tl*-(lain  Hc  U  rir  c<a  rc  qui  convient  !«• 
mirui  aut  imr«.  ir  jour  du  péril. 

WclitI  II  aimait  Ir  \irj  «-t  1»-  plaisir.  Passinnnr  pour  la  niu- 
siquf  i"t  le»  ronrerls  <io  rliaiil,  il  fut  Ir  pn'inifr  cpii  (il  venir 
iWs  nuisit  icns  <|f  tous  les  pays,  sVntoura  de  virtuoses,  et 
5C  livra  pul)li(|urn)('nt  à  l'orgir,  au  plaisir  dr  la  musique  et 
des  .^ymplionifs.  Ce  fut  le  lem[)S  d'Ilm  Sorridj  /*•  rhantrur,  de 
Mahed  .  de  (iliarid  .  d'Ihii  Ak  hah  .  d'iltii  Mnuliii/. .  deTowais 
et  de  Dahmàn;  le  ^'oiit  du  rliant  m-  re|)andit  partout,  dans  le 
(KMiple  comme  parmi  les  grands;  les  e^kclave*  musicienne» 
de>inrent  en  vofçue.  Welid  If  était  dissolu,  cynique  dan» 
htm  langa^'e  rt  perdu  de  tncrurs.  I>eu\  jours  âpre»  son  avi'*- 
lu-nienl.  dnns  une  ot^ir  norfurne.  il  rhantait  rrs  ver*  : 


CHAPITRE  CI.  & 

^*^A^U=.pL,   ^j-iLs-o  j'j_5         AiiUJi    J-J    <Jlv.3   Juki  JUo 


Je  passais  en  buvant  les  longues  heures  de  la  nuit,  quand  un  heureux 
messager  m'est  arrivé,  à  Rossafah  : 

Il  m'apportait  le  manteau  et  le  bâton  (insignes  du  pouvoir);  il  m'ap- 
portait le  srcau  du  khalii'at. 

Le  cynisme  de  son  esprit  se  lévèle  clans  les  vers  suivants 
qu'il  composa  à  la  mort  de  Hichain,  lorsqu'un  messager 
vint  lui  en  donner  la  nouvelle  et  le  saluer  du  titre  de  Kba- 
life: 

La  voix  de  mes  amies  qui  se  lamentent  du  côté  de  Rossafah  a  frappé 
mon  oreille; 

Je  m'avance  en  laissant  traîner  mes  vêtements,  et  je  m'inl'ormc  de  ce 
qui  leur  arrive. 

Ce  sont  les  fiUes  de  Hicham  qui  pleurent  leur  père; 

Elles  crient  :  «O  douleur,  ô  désespoir!  »  car  le  malheur  est  sur  elles. 

Mais,  sur  ma  foi,  qu'on  m'appelle  impuissant,  si  je  ne  possède  pas 
leurs  faveurs! 

Comme  on  lui  demandait  si  quelque  plaisir  avait  encore 
de  Tattrait  pour  lui  :  «  Oui ,  répondit-il ,  une  causerie  intime . 


6  LKs  pii.\ii;ip:s  dot,. 

.Xaa^j  S^  j^\^  jJu^\  xo  ^5^5^, 'uio  JL"  *LiI  ^j  Jyu  U  Jli> 
j^'vj  JcJ  xi^  iol^-.  Jc^^'l  •>>^AÀj  Jii  t5^'_5j^  Jla  <-:'">V>^' 
<-:>^V-»  Jls  ç:'>-fuJ!  i  }yXj  u  Jlî  L$^*«JLj  iouJij  3^,j  x-«-V^  Jl» 
^I>r^:!ii  ^\y>  ^  ^J!  ^J^^^.  ^Uîi:^)!  ^-T:,  Jl  J'^'i  j^ 

|).ii  iiii  iicaii  rlaii'  de  lune,  siii  uni'  colliiu'  dr  s,il)lc  [\\\.  * 
\|)|)i'('iiaiil  (|iie  (^lioraali ,  iilsdc  /oïdhoud,  clail  un  lioniiiir 
d  lin  coniiiH'rce  aj;ii'al)l<'  et  de  charmanh-s  rclation.s,  il  le 
lil  \enii  en  s,i  présence,  cl  rticcucillil  en  disnni  :  ••  (\v  n'est 
pas  pour  rinlerro<;er  s\\\  Ir  Kuran,  ni  snr  la  tradilion,  (pie 
jr  l'ai  appelé  auprès  de  moi.  —  Je  u«'  suis  pas  de  ceiix  qui 
les  pussédcnl.  i  cpoiidil  (  .lioraab. —  ('/est  !<•  \in.  n|)ril  \\v- 
lid,  (jui  srr.i  le  snjrl  de  nies  (pnvstinns.  —  Prince  îles 
C.royauls,  iutei-roi,'e/.  moi  à  xnire  '^w.  —  Oiiel  est  Ion  avis 
sur  les  boissons?  —  Dr  Lupirllr  \onli'/  \(uis  j)arler?  —  (Jue 
dis-tu  de  l'ean?  --  la-  inukt  «M  l'ànc  en  boivent  aussi.  — 
l.t  !<•  \iu  [nchid]  de  raisins  secs?  —  (''est  la  torpeur  el  le 
malaise.  —  |,i-  \in  de  dalles? —  I\ien  (jm-  des  veuK.  —  l!l 
If  \in.  -  \li!  c'est  la  moili('  de  moi  inênu',  le  com|)af;non 
inscpaiablf  <!••  ni.i  \ii!  — (Jue  penses-lu  de  la  nuisirpieP  — 
—  Klle  exprime  a\ec  flouceni  1rs  douleurs  de  Tànie;  elle 
.soustrait  l'esj)!  il  aux  elTels  de  la  tristesse.  Klle  rbarme  la  .soli- 
tiule  et  l'ail. uidoii:  elle  rend  la  joie  à  1  atïianl  delaiss4',  et  ra- 
Iraicliit  les  «o-urs  bndes  p.n   la  passion.  I".lle  elTare  de  lima- 


CHAPITRE   CI.  7 

c._*w.j   Sy^^  ^^!5^lî  tj-»  o.*M.xl   g^Ia.-'*.  joL»A.iiJi   ^.lai^jw  ^^^  wAaj^ 
^Ij  Jb  (j*^^».  ^^-*_>_j   jaOI-Lj!  -^^Ai   <KA»*isI  *K>i    ^  U^AJijwO 

t_>L-iJi    i^  ^jj   -<V^  (iMj   l^«XJ   ôtXiS^lî  A,V1    »*Xrs-^ 
*jU^.ji    c:-s.A«:*.^    LÀ-^-ii.  «Xi  Sj Uv_ ji_j u    »X^j^  L»   ^^OLawI 

gination  toute  pensée  étrangère  à  ses  doux  accords;  elle  se 
glisse  et  pénètre  dans  tous  les  membres;  elle  émeut  i'àme 
et  accroît  la  sensibilité.  —  Quel  lieu  préfères-tu  pour  tes 
réunions.^ —  Celui  d'où  je  puis  voir  le  ciel,  sans  en  redouter 
les  intempéries.  —  Que  dis -tu  des  plaisirs  de  la  table?  — 
Un  buveur  n'a  pas  de  préférences:  il  mange  ce  qu'il  trouve.  » 
Wélid  en  fit  son  compagnon  de  plaisir.  Voici  encore  quel- 
ques jolis  vers  de  ce  prince  sur  le  vin  : 

Cette  liqueur,  jaune  dans  la  coupe,  comme  le  safran,  la  mer  nous 
l'apporte  d'Askalon. 

Le  fin  tissu  dos  verres  et  des  caial'es  ressemMc  à  un  voile  transparent 
qui  la  protège  contre  l'atteinte  des  doij^ts. 

Les  bulles  qui  pétillent  sur  ses  bords  brillent  comme  l'éclair  dans  le 
ciel  de  Yémen. 

Et  parmi  ses  poésies  bachiques  et  licencieuses,  ces  vers 
adressés  à  Téchanson  : 

Verse,  Yézid,  au  doux  murmure  des  voix,  tandis  <pic  dbarmonlcux 
instruments  nous  ravissent. 


8  \a:>  i»n.\iiui:s  uoir 

»X^  fj£.  ^^UJI    ^^4^    c_;U=i    ^    Jo^jJ!    X-Oii.^    „J    b^v-si-lj 
sLijLi  ^^Li*  *i  Jls  ♦Xj_5   aù\J^   ,s^^   xùolc 

JLa^o  Joiri   ^Lcli   Os-cl    Ajv«l   ,^^   aW1_5   v_*^-«^>I   J'oLj  :>lclj 

Vnsf,  verso  oiicore;  mes  prclius  inntileni  toujours  ri  rien  no  pont  \rs 
«■x|»icr! 

ix'  r.iil  .sui\ant  ma  ctc  larontc  par  Al)iui  Klialifali  Fadl, 
(ils  (lo  H()iil)al)  Djoinalii  le  juifv ,  d'aprrs  Moliainiiii'il .  Iil>  de 
Scllain  Djoiiialii,  à  (|iii  il  avait  v\r  tiaiiMiiis  j)ai"  un  Clicikh 
syrien ,  aii<|iicl  son  piopn-  j)«'r<'  l'aNail  lacnnlccn  ces  tcrnios: 
•  Kn  nia  (iiialilc  de  prépose  an  ri(lean,a  la  cour  deW  elid  II, 
j'eiilendis,  nn  jonr,  Ihn  Aieliaii  L' musicien  clianler  ces  vers 
sur  l'invitalion  du  princo  : 

Dès  Iniiroro  ilo  in  l'élo  i\rs  sarrificos,  jai  ronconlix;  des  houris  dont  los 
yeux  brisont  los  rosolutioiis  los  plus  foriiics; 

Irllo^  los  oloilrs ,  so  lov.inl  ii  l'Iioriion  du  soir,  onlouront  dans  sa  niarrho 
la  liino  hrillanto. 

J'i'lais  parli  roniplaiil  mii-  nn  amplo  profil  do  pardons,  oljo  rêvions  plié 
sons  le  |><iids  do  inos  iniipiilos! 

—  •  Kn  vérité,  r'psl  a  mervoille.  «'»  mon  prince,  s'écria 
Welid,  loi  d'Ahd  (lliems,  recommence  !  • —  \pres  nne  sp- 
condr  audition,  il  le  complinienla  de  nouveau  et  le  jiri.i,  an 


CHAPITRE  CI.  '  9 

^jlx:#r  «X^l  JUi  X>^JL>  âXj  cSis-  »iUi)lj  &ye\j^  t_>i  Ji  t_>i  (j-« 
»I^U  aLvSÎ   (^isM,  oJj  i)  ^tj   «^jJî   JU.*  <!S><Xi£.  ^j  iJ^Si 

viDJLi      »Xx£     (jJ    *XjJj.J    »JCi*«.J  i     l'^'M^    (S"—^    iLuioLc    /o!     (jl^    <X5j 

nom  d'Oineyah ,  de  redire  son  chant,  passant  ainsi  du  père 
au  fils, à  chaque  nouvelle  audition,  jusqu'à  ce  que,  arrivant 
à  lui-même,  il  s'écriât  :  «  Sur  ma  vie,  recom^mence  encore  !  » 
Le  chant  terminé,  ie  prince  se  leva  et,  s' agenouillant  devant 
Ibn  Aïchah,  ii  couvrit  de  baisers  tous  les  membres  de  son 
corps.  Arrivé  près  des  parties  secrètes,  il  y  portait  ses 
lèvres,  lorsque  le  chanteur  fit  un -croisement  de  jambes 
pour  se  dérober  à  ses  caresses;  mais  le  prince  ayant  juré 
qu'il  ne  céderait  pas,  Ibn  Aïchah  se  découvrit  et  \^  élid  se 
donna  satisfaction,  en  répétant:  »0  bonheur,  o  délices!» 
Puis  il  se  dépouilla  de  ses  vêtements,  les  jeta  au  musicien  et 
demeura  entièrement  nu,  jusqu'à  ce  qu'on  lui  eût  apporté 
d'autres  effets.  Enhn  il  lui  fit  compter  mille  dinars  et  lui 
offrit  sa  mule,  en  ajoutant  :  «  Monte  sur  ma  propre  selle  et 
éloigne-toi;  mais  tu  laisses  en  moi  un  feu  plus  ardent  que 
les  charbons  du  gada  (espèce  de  tamarix).  » 

Ibn  Aïchah  ayant  fait  entendre  autrefois  le  même  chant 
à  Yézid  II,  père  de  Wélid,  ce  prince  en  fut  ravi;  on  ajoute 
même  que,  son  extase  le  rendant  impie,  il  dit  enlre  autres 


10  LES  PRAIRIES  DUR. 

t— >>iaji  i^i*  >^J  «^VJH   1^   •^Vvç^'   (j^  <xj«jl«-ii  *L«\*iJIj  LÀ_fc.*»i 

i  ^.U=:  ^  jUill  vUS'  i  U  w.--^  Je  JJli  ^L6,  j-:^ 

■\»*n.is»  )_«  -^^\^'   \xJo   »0^.>^-»o  =^L«  j^^    A,-«i«o»   (^^-^^   Aji<«   ,j^ 

^    "     y  y    ^^         "'^      ]  y  y -^ -^  y 


Jyij  yi^^  AA-*>J  J^*'^  (_»Lij»Al  K^syS- 


o^r«_A-£jû-^  ^li  u  ^-»       vX^_j;^jLs->  J^ 


,1 


clioscs  il  son  t'*<'hansr)ii  :  ■■  I';m  le  (|ii<ttriciiii  ( ni  i,i  splirn' 
(lu  soleil,  (I.  I.  I.  |).  iM()),  vei-s«'-noiis  à  hoin-I  ■>  NVV'lid 
aurait  (ioiic  licrilc  (!•■  I  iiitlniiisi.isiiii'  |),ilti  iid  (tuiii  (ctlc 
poésie.  Les  paroles  sont  y\  \\\\  \i.il)i'  ^\v  Koicirli;  |,i  niu- 
sifpu?  esl  allrihucc  a  ll)n  Son-idj,  ou  a  Malik,  selon  l«'s  dilTé- 
renk's  \eisioiis  cilées  par  le  K[\n\)  el-Aijaiu;  Isliak,  fils  (rihia- 
liini  Mossoiili,  eu  a  liil  ineiilion  dans  ce  lixre.doul  il  est 
l'auleur;  elles  se  lrou\eiil  aussi  dans  le  l.n'ir  des  Cliansiins 
(•onipf)sé  par  ilualiiui.  lils  de  Melidi ,  ((«nnu  sous  le  sunioni 
{['11)11  Clidlilnlt,  et  dans  (Tautres  o»i\ra};es  sur  le  même  siijel. 
Welid  11  a  «'le  surn(»mmé  /«•  xccli'iat  i\v  la  lamille  de  \lei - 
waii.  Ilecitaut,  un  jour,  co  verset  :  «Ils  (les  prophètes)  iiil- 
ploii'renl  le  secours  de  Dieu;  tout  lionune  ort,'ueilleux  el  le 
lielle  esl  déçu  dans  sou  alteule.  —  l/enlc-r  esl  dcrrièn'  lui. 
cl  il  sera  al)reu\e  d'eau  liouillaute  >  [Koran ,  \iv,  (S  el  «j); 
il  se  lit  .ip|»(trler  le  livre  saint,  le  plaça  de\aul  lui  comme 
lin   l)nt  el  se  nul  a   le  ptTc«'r  (le  lleches,  eu  cliaulani  ; 

In    mrii.irf*    riminiiic  oi  ciirillriix   il   irbi'llc;   oli   liirn .   Cl    lioninic 
or;;ncill<'0\ .  w  rcliflif.  ^"^^l  moi! 


CFIAPITRE  CI.  Il 

/jj   'J^xJ^jJi   j.î_5      JOLi   ^p.c>  ItoLl   i)î   î*Xi5  niiyji  vXxj  cX-fr€  1^ 
(j*.U*Jî  Li   (jS.j^  kjJCJuù]  ^M^j   0j  ù'^^  c:a.àj  ^W    -f   *>oj'^ 

A-Afj  <-Jj^  (J-*  yî  i;-i-wl5A_À.Ji  (j^  ^^LiîT  t^i>  »X5^  ow*4^L> 

Quand  tu  comparaîtras  devant  ton  maître ,  au  jour  de  la  résurrection ,  dis 
lui  :  «  Seigneur,  c'est  Wélid  qui  m'a  mis  en  lambeau  !  » 

Au  rapport  du  grammairien  Mohammed,  fds  de  Yézid 
el-Mobarred,  Wélid  II  a  abjuré  l'islam  dans  une  pièce  de 
vers  où,  parlant  du  Prophète,  il  nie  que  Dieu  se  soit  révélé 
à  lui.  Voici  un  fragment  de  cette  poésie  : 

Un  descendant  de  Hachem  nous  leurre  de  son  titre  de  Khalife  (vicaire) , 
sans  avoir  reçu  ni  révélation,  ni  livre. 

Accuse-le  devant  Dieu  en  disant  :  Il  me  défend  de  manger!  Accuse-le 
en  disant  :  Il  me  défend  de  hoire  ! 

Son  arrêt  ne  se  lit  pas  alfendre;  quelques  jours  après 
avoir  prononcé  ces  paroles,  il  fut  tué. 

La  mère  de  Wélid  II  était  Oumm-Haddjadj,  fille  de  Mo- 
hammed, fds  de  Youçouf,  de  la  tribu  de  Takif;  le  surnom 
de  Wélid  était  Aboii'l-Abbas. 

On  avait  apporté  à  ce  prince  un  vase  de  cristal  de  roche, 
ou,  selon  d'autres,  de  la  pierre  nommée  amélhysle  [djcniest] , 
dans   laquelle,   s'il   laul  on   croire  certains  philosophes,  on 


12  i,Es  i>i;  \iiur:s  D'oii, 

^   i\x-«  Ajfofc.   ^jaj  (j^^'    -xxloj   ;\x-«   A-«,li   s—*.^    ^'-^^    i.:»-*   u'^ 

(j— =^s  b  .o^J  Je^  îvX^'Js.^  '>'^>-*3  V.^*^^  cr^**^  è>  ^  >— '«^X-c  U» 

|>eul  boire  du  \iii,  sans  jamais  s'ciiix  rcr.  .r.ii  pnli- de  celle 
j)ro|)rii'le  dans  mon  li\ic  Des  ]m\i'invnU  vl  des  expériences , 
vu  ajoutant  (|u  un  nioicfaii  de  l.i  inetne  |>ieiir,  j)lacé  sous 
le  ciM'vet,  ou  luonle  en  cliaton  (!<•  l),iL,Mie,  ne  procure  (jue 
(les  songes  af;r(''al)les.  WClid  lit  remplir  de  vin  le  vase  en 
(pii'slion;  la  pleine  lune  partit  à  l'Iiori/on  pendant  (pi'ii  l)u- 
\ail  avec  ses  iamiliers.  —  «  Onellc  est  la  |)()sition  de  la  Imie. 
c«'lle  nuit.'"  demanda  le  prince,  (^nelcpiini  lui  re|)ondit 
(pi  elle  rl.iil  dans  Ici  si-^nedu  /odiacpie. —  •  \un ,  re|)ril  un 
autre  <on\i\r,  (  Ile  csl  dans  ce  vase.  •  Kn  ellet .  la  lune  srin- 
tdlail  dans  jrs  licelles  de  la  piciic  pn'cieiise  et  son  imai^e 
se  n'delail  d.ins  je  \in.  ■  \  rainniil,  s'écria  WClid,  lu  as  bien 
su  e\|)rimei  ma  pensée;  .  et  dans  un  accès  d«'joie,  il  ajouta  : 
•  Je  \eux  boire  durant  /»«•/<  /jr/ifr.' •  C'est  un  mot  peisan  cpii 
signifie  sept  semaines.  — Suninl  un  «liandx'llan .  «pii  lui 
<lit  :  «  Prince  des  Croyants,  les  abords  du  palais  sont  icmplis 
de  délègues  des  Arabes  et  d'autres  re|)resrntants  de  koreicli. 
La  (lignite  du  klialilal  reprouxe  la  situation  ou  vous  êtes  el 
s'écarte  d'un  paieil  ii.ii.  »  l.c  prince  ordonna  (pi'oii  versât  à 


CHAPITRE  Cl.  13 

î_jAx>.j   %4  Ai  i  f^y>  jlî  5_^JiAwî  JUi  AjUI  »«Xiû  ^^.j:  Jvjiajj 

«X.^j  /il    ilj)    Sfcjl   (jD    <X5^         )wX.»g    i,M«*r?    "^  >^  C5^^  <Sj»Ju«*j 

ii^m  iLoli5l_5  14x5^^  l^Ai».^  (^■s-l^  t^^*-*  *^-:S'|y  '  y^  8»Xaj  y.^ 
^UcwJ^  ^Ul  (i  (îi-j  ij'»***^  (J°^  XJlVj  i)^>-  iîUwwî  ^tXÀA*Ji  ^oj 
Lc^^j   A.^Ui>   Lffjjj   <X*5j^jU  o^j^ji^î    Jji*.j£>   (j*).i   Q^^^-kûJLj   y\^ 

Aj  eJLiJI  Ajf  ^^l-»«Jî  *U^  «XÀ*  »>Mé'\j  ij\  dUi^  (J>-^5  Ajï 
«lUs»  U_5  :>«Xa»^  o.^x*w<ji  j--wuijt^  tAolJcJi  <ji  viJJtxS^  >tj|>'i 

/ 

boire  à  son  chambellan,  et,  comme  il  s'y  refusait,  il  lui  fit 
introduire  dans  la  bouche  un  tuyau  par  lequel  on  l'abreuva 
de  vin,  jusqu'à  ce  qu'il  tombât  ivre-mort. 

Son  père  (Yézid  II)  avait  eu  l'intention  de  le  nommer  son 
héritier,  mais,  eu  égard  à  son  jeune  âge,  il  désigna  son  frère 
Ilicham,  et  après  lui  'Wélid.  —  Amateur  passionné  de  che- 
vaux, Wélid  se  plaisait  à  les  réunir  et  à  donner  des  courses. 
Son  cheval,  nommé  Sindi,  était  le  meilleur  de  son  temps; 
cependant,  dans  les  courses  qui  eurent  lieu  sous  le  règne  de 
Hicham,  il  fut  battu  par  le  cheval  de  ce  dernier,  qu'on  nom- 
mait Zaïd;  quelquefois  il  arrivait  égal  ;  d'autres  fois  niousalli. 
Ily  aen  effet  plusieurs  termes  pour  désigner  le  rang  d'arrivée 
des  vainqueurs  :  le  premier  est  dit  sabik  (qui  précède);  le 
second  est  niousalli,  ce  qui  signifie  que  sa  tête  arrive  au 
garrot  [sala)  du  premier;  puis  viennent  le  troisième,  le  qua- 
trième, etc.  jusqu'au  neuvième.  Quant  au  dixième,  il  est 
nommé  soukheït  (avec  un  techdid;  «  le  silencieux  «).  Les  che- 
vaux qui  viennent  ensuite  ne  comptent  plus;  cependant 
le  dernier  de  tous  les  coureurs  engagés  est  appelé  /ti/c//  {ve- 


i'4  LES  l'i;  \ii;ii;s  D'Oi;. 

!f^^^\    Jl>jJ!     U-K-»'    Cir*-*-»"  'S^y-s^t     iOt-*.Iîl    <_•..    J>-J>^i>. 

A  »  L^  t  11  c-^>JL  ^jjLM  Joui 

L.fv-»  _jjf>^    <\,w^^lj    XaXc^    û^^JS?   »^**>'    ij*>-»    -T-^Juûi'   J^'^    X*«jlj 


tanlal.lirf'j.  CVsl  à  Uossafali  (|iic  \ACli(l  domia  iinr  course 
(|ni  ne  coinplail  pjis  moins  de  iiiillc  clicvaux  [kiirili,  clie- 
\aii\  (le  (|ualn'  à  ciiKi  ans).  Tandis  (|iril  atlciidaif  le  rclnur 
de  Zaïd,  \oyanl  à  ses  côli'S  Sàïd  .  (ils  dVnir,  lils  de  Sàid. 
lils  d'Vssv,  (|iii  avait  aussi  parmi  1rs  cniircnrs  cni^af^cs  un 
clii\.d  Moninif  Mi.sixili  "  le  llaniheau .  ■  il  lui  rccila  ces  vers 
au  inoincnl  du  (l(>|)art  : 

Nos  rlir>niix,  p.ir  \r  iiiuitro  clfî  la  Kn<il)n  vriu'rro,  d«^passo»l  ceux  des 
homnirs  dr  hassr  nri^inr, 

Coiniiir-  nous  lof»  dc|)assnns  110115-mémrs  Pi  arrivons  soiiU  à  In  ploirc. 
Aiiiii,  (Irpiiis  lr'sà«;(N  rrnilcs,  nous  avons  ('!(>  on  |>o»sc»sinn  dos  grandeurs 
cl  dos  plus  liaiitos  diijnilos. 

T  n  clicxal  nonun»'  \\  addah  (chlouissaul  df  Manclieur) 
a])|iarlcnant  àWtlid,  tenait  la  tète  ri  il  a|)|>r()('liaii  du  but, 
(|uau(l  son  <a\alicr  lut  (h'sarronni';  Mishali,  le  cheval  de 
Said.  le  suivait  il*'  |)rrs  avec  son  r.ivalier;  déjà  Sàïd,  roinp- 
laut  sur  la  viclniic,  fredonnait  aux  nrcillrs  fie  Wdid  : 


CHAPITRE  CI.  15 

J^5UJl  owîj  iU*AÀfi  U  l»  di-JijLo  ii  JU» 

-K-*_^i    J^i*.    (•_J^S    LiJu^    i^-^ 

Nous  avons  battu  aujourd'hui  les  chevaux  des  gens  de  basse  origine  : 
c'est  à  nous  que  Dieu  a  dévolu  la  gloire. 

Ainsi,  depuis  les  âges  reculés,  nous  avons  été  en  possession  des  gran- 
deurs et  des  plus  hautes  dignités. 

Ces  paroles  firent  sourire  Wélid;  mais  craignant  de  lais- 
ser la  victoire  à  Sàïd,  il  mit  son  cheval  an  galop,  atteignit 
Waddah,  s'élança  sur  la  selle  vide  et  arriva  premier.  C'est 
lui  qui  établit  ce  précédent  et  lui  donna  force  de  loi  dans 
les  courses  ;  son  exemple  fut  suivi ,  plus  tard ,  par  Mehdi ,  sous 
le  règne  de  Mansour,  et  par  Hadi,  sous  le  règne  de  Mehdi. 
Wélid  passant  en  revue  les  chevaux  engagés  dans  la  seconde 
course,  et  remarquant  un  cheval  qui  appartenait  à  Sàïd, 
dit  à  celui-ci  :  «Père  d'Anbaçah,  nous  nous  garderons  de 
te  disputer  la  victoire,  depuis  que  tu  as  dit  : 

Nous  avons  battu  aujoui'd'hui  les  chevaux  des  gens  de  basse  origine. 


^^■^.^   v»^    „i»>,o^    "*'0' 


—  «Non  vraiment.  Prince  des  Croyants ,' s'écria  Sàïd,  ce 
ne  sont  pas  mes  paroles  :  j'ai  dit  seulement  : 


LES  PKAIIUKS  [)'0r.. 

XAyi    :iUji-     ^yJi     UXIU*».     ^ 


IG 

1-1  < 

Butyi    ^iLkJ».     r»_5-^5     UXV*».     ^j-^ 

j^^  i  \\yi  ^i  b\(5  ^^.^L*  oj)^'  er/*''^  ^xîK'j  o^^' 

Nous  avons  hallu  aujniirtriiui  des  chevaux  de  basse  origine. 

Wclid  somit  rt  rniihiassa  m  ajoiilant  ;  «  Puisse  Koroich 
conserver  un  Ircre  Ici  (|iir  loi!  •  On  ia|)|)'»ili'  de  curieuses 
an«'C(l<)les  sur  les  courses  données  par  Welid  II;  ainsi,  il 
réunissait  mille  chevaux  de  (piafre  à  ciiK]  ans  dans  l'arène, 
et  faisait  luller  ensend)le  deux  coureurs  célèbres,  7.aui  ol 
.S/hJ/.  (jui  avaient  hatlu  tous  les  chevaux  de  leur  temps. 
C'est  ce  <jue  raconlr-nt  plusieurs  chroni(|ueurs  et  historitiis, 
tels  (pu-  Ihn  Ofair.  Asmàyi.  Ahou  (  )l)eidah  et  Djàfar.  (ils  de 
Suliiman.  Nous  avons  donne  darts  le  Livre  Moven  <les  dé- 
tails intéressants  sur  le  {^oùl  de  ce  prince  pour  les  chevaux, 
sur  les  courses,  sur  '/aiuÏ,  Sindi  vl  Arhkar,  le  cheval  favori 
de  Merwàn  .  ainsi  (pie  sur  d'aulres  faits  relatifs  aux  (  )nieyades, 
.1  iliverses  épocpies.  Mais  ici  nous  devons  nous  borner  à  pré- 
senter le  résume  «le  leur  histoire,  les  j^énéralilés  concernant 
leur  refîne  et  leur  l)ioi,Maphie.  Nous  avons  réuni  ailleurs  les 
notions   1rs    plus    nécessaires  à   connaître  sur  la    nalnrr  du 


CHAPITRE  Cl.  17 

IgjlAài!  yî^^  l^jlx*c^  J«^  i3-^^  <\ijA^  (J-»  t-A:^v.A<*j  U^i 
U^î_5ij  ^^ji_^î  OUoj^  fV^'j  W^  V^'^  W^-=-^  ^J^3 

fi-Y^  ^^   ^5-»;  <-J^  aj   (:J^  ti^  O^   1^**^^  {ù^.    ^  {^  "^^ 

cheval,  ses  qualités,  ses  membres,  ses  défauts,  sa  confor- 
mation ;  sar  les  jeunes  chevaux  et  les  vieux  ;  sur  la  couleur 
de  leur  robe  et  la  forme  de  leurs  daïrèh  (touffes  de  poil  sur 
le  poitrail) ,  telles  qu'on  les  recherche  ;  sur  la  durée  ordinaire 
de  leur  vie  et  Tàge  extrême  où  ils  peuvent  parvenir;  sur  les 
différentes  opinions  relatives  au  nombre  de  ces  daïrèh,  dont 
les  unes  passent  pour  une  beauté,  et  les  autres  pour  un  dé- 
faut, et  qui,  selon  quelques  connaisseurs,  sont  au  nombre 
de  dix-huit,  selon  d'autres,  au-dessous  ou  au-dessus  de  ce 
chiffre,  d'après  ce  que  l'habitude  et  l'expérience  ont  dé- 
montré; enfin  sur  les  chevaux  arrivés  premiers  dans  les 
courses.  En  un  mot,  tout  ce  qui  a  été  dit  touchant  la  des- 
cription de  ia  race  chevaline,  et  tout  ce  qui  peut  la  faire 
connaître  se  trouve  dans  nos  écrits  précédents. 

Sous  le  règne  de  Wélid  II,  mourut  Abou  Djàfar  Moham- 
med, fils  d'Ali,  fils  de  Hu(;ein,  fils  d'Ali,  fils  d'Abou  Talib. 
Cependant  la  date  de  sa  mort  n'est  pas  certaine  :  quelques- 

VI.  2 


LES   PUAMUKS   DOH. 


ij- 


JL«*    XjLai 


AÀA.W 


jo.>JL*^  xjU^  àj-iix  ;«-*-*»  .\_«,A»(   vjiJi_j  -Lijft 
^J^  (^Ju  juu-J  iL)t.»-s.  aLJ  ,_j^i^Jv  ••^^y'  (jjj  ♦N>jH  ^r*^.jj 

jy^    sKjjj   ^^    *XaJ_jJ!   J-Xj   *>vJ«j   ^r-^^^   ^^   Sj^w!^!  ^il^ 

uns  la  rcporlfMit  .m  rr^Mic  de  llicliam.a  l'an  i  i  7  de  l'hcgiro; 
d'autros  lo  loiil  mourir  sous  Ir  rôc^m-  de  ^  t/id  II.  ;i  ràg*"  *'** 
rin(|uantt'-sc|)t  ans.  Il  ninuinl  a  Mcdinc  cl  lui  cnlcnc  dans 
le  cinu'tirrc  de  lUiln',  anpirs  de  son  pcTC  Ali.  iils  d^-  llurcïn. 
et  auprès  d'autres  de  ses  ancêtres.  Avec  laide  de  Dieu,  nous 
reviendrons  plus  loin  sni  lein  histoire. 

CilAPlTm-:  Cil. 

nÈGNK  DK    YÉZU)  K.T   nMllUXIMM,  TOIS    DEl  \    KM. S  HK  Wfcl.ID 
DKN    \nt)   I  I.  MKI.IK   BKN    MKIlWAN. 

Ve/.id,  Ids  de  \\  elid  ;  Kv.id  III),  assaillit  la  \ille  de  Damas, 
le  vendieili,  septième  jour  avant  la  lin  i\n  mois  Djemadi  II, 
et  il  y  rerut  le  serment  dn  j)en])le,  après  le  meurtre  de  \Vé- 
lid  II.  Il  niKurnt  .1  Damas,  le  dimanrlie,  jonr  de  la  nou- 
velle lune  de  Dou'l  liiddjeh,  1  :>()  de  Ihei^'ire;  la  durée  de  son 
rè},Mie,   depuis  le   meurtre  de  Wélid   II,  jusqu'à   sa  propre 


CHAPITRE  Cil.  19 

<>ojj  /yj  *>vjJJiî  JjCJL*   ^j~*  ^^.^^   c:aj\s»  ioU^   ^j.Mf.^^   c:a*ui 

^.<-.iî   iLnjji   ^^^vXj  (J-'^-'J^  -Jw*?»^  5*>«^  (j^j-«iJL>  *ts  «_jui-l 

J_jJL>  A-AJ^  ^-f-^ô^'  iayuw^  A-M»Ji  o!:^^*ii«»-i_5  l3i5Ajcà.i)lj  ^ /-4^' 

«jUi  «.Ji^  c:*JÎ   1^1  (j!   )i\         àJU^  tX  i  i^-'^^   t^^^ 

mort,  lut  de  cinq  mois  et  deux  jours.  —  Son  frère  Ibrahim, 
fils  deWélicl,  lui  succéda  et  reçut  le  serment  de  la  popula- 
tion de  Damas;  il  fut  destitué  au  bout  de  quatre  mois,  ou, 
selon  d'autres,  après  deux  mois  seulement.  Son  règne  forme 
une  curieuse  période  de  troubles  incessants,  de  désordres, 
de  discordes  et  d'affaiblissement  de  raulorilé.  Un  poète  de 
cette  époque  a  dit,  en  parlant  d'Ibrahim  : 

Nous  prêtons  serment  à  Ibrahim,  tous  les  vendredis.  C'en  est  fait  du 
pouvoir,  quand  un  homme  tel  que  toi  en  est  investi. 

Yézid  m  a  été  enterré  à  Damas  entre  la  porte  de  Dja- 
byeh  (du  réservoir)  et  la  porte  Es-Saghir  (la  petite  porte)  ;  il 
était  âgé  de  trente-sept  ou  de  quarante-six  ans  :  les  avis  sont 
partagés  sur  ce  point. 

PRINCIPAUX  ÉVÉNEMENTS   DU   REGNE  DE  CES  DEUX  PRINCES. 

Yézid  III  était  louche;  il  avait  reçu  le  sobriquet  de  Nakis 


20  LKS  i'i;.\iiiii;.s  i)'oi\. 

Osy^yi.  Jvc^l^  Jo^x'l^  .XA-^_yJl   ,j^  x-*^  J_^^"   i  ^aJI 


JL^ 


o- 


(l'iniparfail).  non  |)as  à  cause  (rmir  iiiCirniili'  |)liysi(|np  ou 
iiilcllrctutllc.  iii.iis  |)arr«'  (|iril  (Wuùwud  {nakara}  la  solde  de 
certaines  troiipcs  des  rn)ulières,ce  ([ni  lui  valut  le  surnom  de 
)V:if/  cn-mihis.  Il  suivait  1rs  noyances  des  Mouta/.elites  et 
leurs  opinions  relaliveuienl  an\  rinq  dn'^uies.  à  savoir  :  I  u 
nité  (de  Dieu),  le  lihre  arliiln  ,  les  pioniesses  et  menaces, 
les  noms  et  juf^emcuts.  c'est-à-dire  la  delinition  (jue  donne 
cette  secte  de  Vt'tat  mirtf  (voir  plus  Imii,  |».  q'j):  enlin  l'o- 
l)li<,Mti()ii  ili'  l.iire  !<•  hii  ii  «1  d'emprclier  le  mal.  \'oici  l'ex- 
plicalioM  (If  la  crovaiK  ••  «les  Monla/.éliles  sm  le  premier  de 
leurs  dogmes.  (  «lui  «!«■  Vunilf,  croyance  atlopt«'c  par  tous  les 
;idljérents  Ar  l.i  secte,  aussi  hien  a  Uasrali  (pia  Ua^d.id.  el 
.lilleurs.  uial<;re  les  diver^'ences  qui  les  séparent  sur  les  ques- 
iion.H  sul»sidiaires.  «Dieu,  disent-ils,  u'ot  pas  comme  les 
choses;  il  n'est  ni  «m  ccups.  ni  une  qualité  (accident) .  ni  un 
élément,  ni  une  monade,  ni  une  sid>stauce;  mais,  au  c<»n 
traire,  le  créateur  de-.  cor|)s,  des  (|nalil«-s,  de  la  monade, 
de  la  sidyslance  dont  u«»us  pailons.  Il  écliap|M>  a  toute  per- 
(cplion    des    sens,    aussi    l>ien    dans    vv    monde   ipie    dans 


CHAPITRE  Cil.  21 

Ij^l  U  y^^Jux)  Jo  iUjJî  Jl«l  ^^.Xjc-  ^;3  iL^i!  cl*?  ^  ^i 

>(   U  ^^^^.  y^   l^^   ,^Y^   ^^^Aa«    J^  ij^  ^iSyi   W^  J-*^    A-i-"**- 

JJUI  yî>_j  UU  i^lkii  45JÎ  aMÎ  a^iXJb  ^1  ix^o  i)^  (joa*  ^^ 

Tautre.  Il  n'est  ni  limité  dans  l'espace,  ni  borné  par  une 
étendue  quelconque;  mais  éternel,  indépendant  du  temps  et 
de  l'espace,  sans  lin  et  sans  limites;  c'est  lui  qui  crée  toutes 
choses  et  qui  les  produit  du  néant.  Lui  seul  existe  de 
toute  éternité;  tout  ce  qui  n'est  pas  lui  existe  clans  le  temps.  « 
Leur  second  dogme  est  celui  du  libi-e  arbitre.  «  Dieu  , 
disent-ils,  n'aime  pas  le  mal;  il  n'est  pas  l'auteur  des  ac- 
tions humaines;  les  hommes  pratiquent  le  bien  qui  leur  est 
ordonné,  ils  évitent  le  mal  qu'il  leur  est  dél'endu  de  Taire,  à 
Paide  d'un  pouvoir  que  Dieu  leur  a  accordé  et  qu'il  a  incarné 
en  eux.  Il  n'ordonne  que  ce  qui  lui  [)lait;  il  ne  défend  que 
ce  qui  lui  est  odieux.  Toute  œuvre  bonne  émane  de  lui; 
mais  il  n'est  pour  rien  dans  les  mauvaises  actions  défendues 
par  lui.  Il  n'impose  pas  à  ses  adorateurs  un  fardeau  au-des- 
sus de  leurs  forces,  et  ne  leur  demande  que  ce  qu'ils  peuvent 
donner.  La  faculté  de  faire  ou  de  ne  pas  faire  n'existe  chez 
eux  qu'en  vertu  de  cette  puissance  que  Dieu  leur  a  commu- 
niquée, qu'il  possède  exclusivement,  qu'il  anéantit  ou  qu'il 
maintient  selon  sa  volonté.  Il  aurait ,  s'il  l'eût  voulu  ,  contraint 


22  LES    PI'.AIIUr.s    DOir 

^_jXJiJ  fi]]j\^  i>J^^V5  ^i  JJi  ^i  ^J\^  il  >juu  ^^  -\ji  j.^  U:>\i 

^j    a3j-LX-II    C>-A.,-^«    <_)UH    i^3_5    ^iyi«m    JL*        Sjy.^  ^^ 

4^  -Joi_,  U  ^  ^\C^ill_5  «^L-j^ilo  o^-»^^'  j-^j  jlj^iii 

riioiiiiiu'  ;t  lui  ohcii  ;  il  raiirail  préscrv»'  nècessmrcmcut  d»- 
tout  artc  (If  (Icsobcissance;  il  jxtnvail  le  faire,  et  s'il  ne  l'a 
pas  voulu,  c'est  afin  de  ne  pas  sn|)prim(M-  les  «'preuves  et  les 
tentations  auxquelles  riiomme  est  assujetti.  •  Passant  a»i  troi- 
sii'MU'  (lo^'inc,  («'lui  des  itronjpcnscs  «1  cliâlinicnls,  ils  sou 
tiennent  cjue  Dieu  ne  pardonne  le  pe(  lie  mortel  que  i;ràee  à 
une  conversion  sincère;  (piil  est  \eridi<|ue  dans  ses  pro- 
messes et  ses  menaces,  immualile  dans  ses  pai-oles.  l-n  ce 
(|ui  cniicrnie  Vilat  iiiu  ti  .  (pii  est  la  (piahiènie  de  leurs 
croyances  londanienlales,  ils  disent  (pie  le  jm  evaricateur, 
«  oupahie  de  p((  lie  mi>i  lel ,  ir<'sl  ni  croyant .  ni  inlidele.  mais 
sinq)leinenl  privnricatcur,  selon  l'acception  acc<'plee  de  Ions, 
et  lorsque  la  coniniunaulé  des  fidèles  s'accorde  à  diretpril  a 
pn-variqué.  C'est  ce  |)oinl  |)articulier  de  leurs  croyances  qui 
a  donne  naissance  au  nom  des  Moulazéliles,  du  mol  'itiznl , 
mol  fpii  desi;,'ne  celui  qui  est  défini  ainsi  par  les  noms  el 
lesjui^emenls,  et  sous  le  couj) de  la  menace  dedamnalion  éter- 
nelle, piiiiionr/'e  e(Mifri'  Ir  pii'\  aricaleur.  I  ,a  doctrine  sur  la 


CHAPITRE  Cil.  23 

ûj^  ^j^A  J^^jiiJij  ^^j^b  ^t^Jirb  ^t^J»-^^  ^  ^t^y»^*^ 
-i£  . .  ^  i!j)  AjtX^Ji^  iUiil^ij  iCA>^i^  ^J^-?^  ^^  A^^i  ^3/* 

*_A-i  b>-5i>^  JJi  (J-»  \jkMKXJ^  oljy-Ois-l  iLiLVI  cjIa5o  ^^U 

nécessité  de  faire  le  bien  et  d'empêcher  le  mal  forme  leur  cin- 
quième dogme  :  elle  est  obligatoire  pour  tous  les  croyants  et 
peut  leur  être  imposée  par  le  sabre ,  ou  tout  autre  moyen  coer- 
citif  ;  elle  constitue  donc  une  obligation  aussi  rigoureuse  que 
le  djihad  (guerre  sainte),  puisqu'il  n'y  a  aucune  dilférence 
entre  la  guerre  contre  l'infidèle  et  celle  contre  le  prévarica- 
teur. Telles  sont  les  croyances  professées  unanimement 
par  les  Moutazélites;  quiconque  les  accepte  toutes  les  cinq 
mérite  ce  nom;  c'est  cette  adhésion  absolue  aux  cinqdogn)es, 
et  non  pas  une  acceptation  partielle,  plus  ou  moins  étendue, 
qui  vaut  à  ses  sectateurs  le  nom  de  Moutazélites.  Mais  on 
est  loin  d'être  d'accord  sur  les  questions  dérivées  de  ces 
dogmes.  Nous  avons  exposé  l'ensemble  de  leurs  doctrines 
sur  les  dogmes  et  les  développements  do  leur  croyance, 
leui^  théories  et  celles  des  autres  sectes  nées  de  l'islam, 
comme  les  Kharédjites,  les  Merdjites,  les  Rafédites,  les  Zoï- 
dites,  les  Éclectiques,  etc.  dans  notre  livre  intitulé  :  Dis- 
cours sur  les  privcipcs  des  religions.  Enfin ,  dans  un  ouvrage 


2'i  LES    PB.MHIKS    IVOU. 

^  J._tf.;  ^^  -w>l3  !»>-;û_5  s^^-A-i  ^^_5  Jw-^M  ^^.J:>  i  !_^l^- 

spécial  ([iii  .1  |)()iif  lllrr  :  l'Exposition,  on  iinii^  avons  ("ail 
lin  clioix  (If  CCS  (loclrinrs  pour  notre  propre  usape,  nous  si- 
gnalons les  (lilIVrcliccs  (pii  séparent  les  Mouta/.eliles  des 
Imamiles,  et  les  points  sur  lescpiels  chacun  de  ces  groupes 
est  en  désaccord.  Kn  elTet,  les  Moutazelites  et  d'anlros  écoles 
souliennonl  (pic  la  rpialité  (Vimani  s'ohiient  par  le  lihic  snl 
liage  de  la  nation  :  «Dieu  Cl  son  apôtre,  discnl-iU.  noni 
p.is  désigne  un  iinani  spécial ,  et  les  mnsulinans  n'ont  pa.s 
réuni  leurs  sniVrages  sur  un  lioinnie  e\|)resscnient  désigné  : 
mais  le  (  lioix  en  est  conlié  à  la  nation,  (lelle-ci  a  seule  le 
droit  de  choisir  |)ainii  sps  nieinhies  son  propre  inandalaire, 
au{|uel  elle  dt'lègue  le  |)on\oii  executil,  sans  s'iiupiieter 
s'il  apparlieni  à  la  trihu  de  Korcïch ,  on  a  lonle  autre  lainille 
(If  1,1  curnnnni.iiilr  innsnhnane;  pnni\n  (|n  d  |tosse(le  l.i 
inoialili  el  la  loi,  ils  ne  tienneni  compte  ni  de  son  origine, 
ni  d'aiK  nin  antre  ( onsidcration.  Celte  règle  de  conduite, 
selon  eii\,  est  rigoureusement  imposc'c  à  la  nation,  a  toutes 
les  époques  de  sa  vie.  •  .Ainsi-  l'opinion  d'aiJics  laquelle 
Viniawat  peut    appartenir  à    loule   lainille.    .iiissi    hien    (pi  a 


CHAPITRE  Cil.  25 

p 

^^i;  l^^  qX)  ^j  iùeilî  «^Jvfi  ^1  i^b  am^I  ^I  ^•s»»lj'^   -JoÙ 

^U«_5    l^is    4^j_j,^Jt    J^I    Jl  ^^î    fj::,ya    ^&-    dLîi^    y^J^-^î 

celle  de  Koreïch,  est  professée  par  les  Moutazélites ,  sans 
exception,  et  par  quelques  docteurs  de  la  secte  zeïdite, 
comme  Haçan ,  fils  de  Salih,  fils  de  Yahya,  et  ses  disciples. 
Nous  en  avons  déjà  parlé  dans  les  pages  précédentes,  au 
règne  de  Hicham  (voir  t.  V,  p.  Ix'jk]-  Cette  même  doctrine 
est  adoptée  par  toutes  les  sectes  kharédjites,  telles  que  les 
Ibadiles,  etc.  à  l'exception  desNedjdites,  lesquels  prétendent 
que  Vimamat  n'est  pas  une  institution  nécessaire.  Quelques 
Moutazélites  anciens  et  modernes,  se  ralliant  à  cette  opi- 
nion, ajoutent  cependant  que  la  nation  ne  peut  se  passer 
d'un  imam,  que  si  elle  est  composée  de  justes,  et  si  elle  ne 
renferme  pas  un  seul  prévaricateur.  Au  nombre  des  argu- 
ments à  l'appui  de  leur  thèse,  ils  citent  cette  parole  du 
Khalife  Omar,  fils  de  Khattab  :  «  Si  Salim  vivait  encore,  je 
n'aurais  pas  eu  le  moindre  doute  (sur  son  élection),  »  pa- 
roles qu'il  prononça  en  remettant  le  pouvoir  aux  membres 
de  la  délibéralion.  Salim,  disent  ces  sectaires,  était  simple- 
ment un  mawla  (affranchi  ou  client)  d'une  femme  des  Ansar; 
or,  si  Omar  n'avait  pas  su  que  \imam  peut  être  choisi  })armi 


20  LES   PRAIRIES   D'OU. 

^S^  J^ij  cr^j^  i  À^U^i  ^jô^  ^Ji  JyiJ  kx»  ^^>j  i  ^1 
Aj  ^w^l  U_5   Uy9^_j  :j_j  ti^^  l_j-«i^  j.:^LJ!_j  a^JL^Ji 

tous  les  croyants,  sans  distinction,  il  ne  se  fût  pas  exprinn' 
ea  ces  termes  et  n'eût  pas  déplore  la  mort  de  Salim,  c  est-à- 
dire  d'un  mawla  d'Abou  Ilodadali.   D'ailleurs,  ce  principe 
est  conlirmé  par  })lusieurs  traditions  émanées  du  Proj)liète, 
celle-ci,  par  exemple:  "Soyez  obéissants  et  soumis  à  votre 
(bel,  lùt-ce  même  à  un  esclave  estropié;  »  et  par  la  parole  di- 
vine:.. Le  plus  dij,me  d'entre  vous,  aux  veuxdeDieu, est  celui 
qui  l'adore  avec  le  plus  grand  respect.  [Knran,  xlix,  i3). 
Au  contraire,  Abon  llanifab  ,  la  majorité  des  Merdjites  et  des 
Ztidiles,  tels  que  les  Djaroudites,  etc.  enlin,  toutes  les  sectes 
•  billes,  comini'  les  I^alédiles  cl   les  Ravendiles,  alïirment 
<|ue  riniamal   nr   pcul   ;ipj)ailenir  à   aucune  famille  autre 
(jue  celle  de  koreicb  ,  en  vertu  de  celle  parole  du  Propbèle  : 
"  L'imamaf  est  établi  dans  Koreicb,  »  et  de  cette  autre  sen- 
tence :  ■  Mettez  Koreicb  à  votre  tète,  mais  ne  vous  placez 
jainais  au-dessus  de  Koreicb.  »  Ils  rappellent  l'argument  in- 
vocpié,  le  jour  de  l.i  délibération,  en  la  sahifah  (banc  om- 
bragé) des  Benuu  Saidab,  par  les  Moluuljir  contre  les  An- 
sar  :  «L'imamat   est  réservé  aux   Koreïcbiles.   parce  (pi'ils 


CHAPITRE  Cil.  27 

,j    jW^^AA-;»-)  I     (J-»    JL^^^^J     JjJijtJî     (j.^    5ji.A.A^    ^ji)«Xj     Ji^Lvi)i 

administrent  selon  la  justice,»  argument  auquel  plusieurs 
Ansar  se  rallièrent.  Ce  qui  distingue  les  Imamites  des  autres 
sectes,  c'est  qu'ils  professent  que  Y  imamat  émane  d'une  dé- 
signation textuelle  de  Dieu  et  de  son  apôtre  sur  la  personne 
même  de  l'imam  et  sur  son  nom;  qu'ainsi  désigné,  il  est 
connu  dans  la  suite  des  siècles;  que  la  preuve  de  Dieu,  à  cet 
égard,  ne  fait  jamais  défaut  aux  hommes,  soit  ostensible- 
ment, soit  en  secret,  si  Fimam  est  réduit  à  employer  le  ta- 
qyeh  (restriction  mentale) ,  quand  sa  vie  est  en  danger.  Pour 
prouver  que  l'imamat  émane  d'une  désignation  spéciale,  ils 
invoquent  toutes  sortes  de  preuves  empruntées  à  la  raison; 
ils  citent  tous  les  textes  qui  démontrent  la  nécessité  de  l'i- 
mam, qui  s'appliquent  à  sa  personne  et  à  son  impeccabi- 
lité.  Tel  est  le  verset  où  Dieu,  parlant  d'Abraham,  dit  :  «  Je 
te  placerai  sur  mon  peuple  comme  imam,  »  et  la  question 
d'Abraham  :  «Et  (choisiras-tu  aussi  un  imam)  parmi  ma 
postérité.''»  suivie  de  la  réponse  de  Dieu  :  «Les  méchants 
n'obtiendront  pas  mon  alliance.»  [Koran,  n,  ii8). 

La  lecture  de  ce  passage  démontre,  au  dire  des  Imamites, 


28  Lh>  i'i;Ainii..s  uui;. 

(j^W   i  O^  (jl    '^*Àr|l    AaXc  ^y  ^^    hJS^  yS'   Jl    pU!    J\ 

<|iu'  \ imamat  est  de  droit  divin  ;  cJir,  si  cV"!.-»!!  iiin-  insliliilioii 
Ininiaiiif,  la  f)nrstif)ii  adresser  par  Al)raltaiu  ,  lors(|iie  Dieu 
lui  a|)|)n'ii(l  (|u  il  l'a  elti,  naiir.dt  |)l(is  de  raison  d'èlre.  La 
.suite  des  paroles  di\iiies  :  •  l,es  inecliants  n'obtiendront  |)as 
mon  allianre,  »  pron\e  (|ue  l'Iioninie  juste  est  seul  compris 
dans  le  pacl«'  lait  avec  Dieu.  Aussi  ils  exigent  de  Timam  les 
(|iialites  suivantes  :  l'imam  doit  posséder  en  lui-même  lim 
percahilité,  car,  s'il  n'avait  pas  reru  ce  privilet,'e,  il  serait 
exposé  il  pécher  comme  les  autres  lir)mnies,  et  M'rail  passible 
d'un  (lialimeiil,  .iiissi  bien  que  ceux  contre  lesquels  il  le 
prononc<';  il  l.iudrail  donc  un  antre  imam  pour  le  condam- 
ner; l'clui-i-i.  il  son  tour,  aurait  besoin  d'un  nouvel  imam, 
et  ainsi  de  suite  ii  l'iidini.  V.w  outre,  il  serait  ii  craindre  cpie 
l'imam,  dans  son  fm  intérieur,  devînt  prévaricateur,  cou- 
|»alile,  inlideb-.  ||  {.nil  cpie  l'imam  soit  le  |iliis  sa\aiil  de 
tons  les  hommes  ;  «ar,  s'il  ne  l'est  pas,  il  est  exposé  à  ren- 
verser  la  loi  de  Dieu  et  ses  institutions,  ii  iniligcr  le  chà 
timeiil  du  glaive  ii  celui  (|ui  mérite  l.i  peine  du  bâton,  et 
récipro(piemenl  ;  en   un   m«»l ,  ii  a|)pli(]uer  l.i   loi  contraire- 


CHAPITRE   Cil.  29 

^jJl>^    ^U    ^o-^X^Xlt^    (^jvfcw^î    UJ^    ^^'^   l>^    i5^'    U^-^ 

j^  «..^»X.j!  i  U  <JÎ   cx^û^^^   <o.^^Jîj^»i   <jt    A*>fcX>  oiJib  l^AJ^ 

ji  (j.  »->>*  )l  i  A9-^-i-^  '^i  C5^^  sjJ^^  c^UL  jî  (^  t^  i 

ment  à  la  volonté  expresse  de  Dieu.  L'imam  doit  être  le 
plus  brave  des  hommes,  parce  qu'il  est  le  point  do  mire 
et  le  centre  (des  guerriers),  pendant  la  bataille,  et  qu'en 
montrant  sa  lâcheté,  en  fuyant,  il  s'expose  à  la  colère  de 
Dieu.  Il  doit  être  supérieur  aux  hommes  par  sa  générosité, 
puisqu'il  n'est  que  le  trésorier,  le  dépositaire  des  musul- 
mans; que,  sans  cette  qualité,  il  convoiterait  leur  fortune 
et  envierait  ce  qu'ils  possèdent,  crime  dont  le  châtiment 
est  la  damnation  éternelle.  Ils  énumèrent  ainsi  les  vertus 
nombreuses  qui  conduisent  au  plus  haut  degré  de  perfec- 
tion, et  dans  lesquelles  l'imam  ne  peut  être  égalé.  Or  tous 
ces  mérites,  ils  les  trouvent  chez  Ali,  fils  d'Abou  Talib,  et 
chez  ses  enfants ,  comme  leur  antériorité  dans  l'islam  et  dans 
la  participation  à  l'hégire,  la  parenté  du  Prophète,  la  justice 
de  leur  gouvernement,  les  guerres  qu'ils  soutinrent  pour  la 
cause  sacrée  de  Dieu ,  leur  vie  pure  et  austère.  «  Dieu  lui- 
même,  disent-ils,  a  constaté,  par  sa  parole  divine,  la  confor- 
mité de  leur  conduite  avec  les  sentiments  de  leur  cœur;  il  a 
signalé  la  libéralité  avec  laquelle  ils  ont  nourri  le  pauvre, 


30  ij:.s  i'h  \ihii:.s  dou. 

Il  tt. 

vî  Lij^-w_j  U,>5i  U  ^^s>.  ^^j^.^  j^'I  «-^_jJ!  wx^-wo  Jl 


1  orphelin.  If  pi  isomiici,  iiiin|tii*inrMt  pour  rtn-  apr«''al)lr.s  a 
Dieu  [hiirati,  ixwi,  8  cl  ;>  .  Il  n  rcvrli-  hnirs  dcstiiHvs  fii- 
•  nres  el  l.i  lu  ll<  n-cumponse  qui  hnir  est  réscrvjV,  au  jour 
(lu  jiigrincnl.  •  Ils  ril(  ni  les  paroles  de  Dieu  dériaraul  qu'il 
les  a  purifiés  de  loule  souillure  i\  (pj'il  |,.s  a  sanriiliés  :  c'est 
sur  ces  preuves  et  d'autres  du  même  genre  qu'ils  appuient 
leur  .irgumenlalion.  Knfin,  ils  croient  (pi'. Mi  n  désigné 
(pour  sf»n  héritier;  son  (ils  llaç.in.  cl  après  lui.  Hiireiu;  que 
Hurem  a  désigné  son  (ils  Ali.  et  que  relte  transmission  s'est 
accomplie  jus(ju'au  douzième  (imam).  (|ui  est  le  niaitrv  du 
siècle,  dénoTuinalion  sur  hupiellc  nous  nous  sitmmes  expli- 
que dans  d'iiutres  passages  de  ce  livre.  Les  Imamites  (|ui , 
actuellement,  eu  .V.\7  de  llicgire,  appartiennent  aux  dilTi'- 
rentes  écoles  chiites,  dissertent  hxigucment  sur  ce  quils 
appellent  rin\isihilite  fjathcl)^  sur  l'emploi  <le  la  restric- 
tion mentale  {taqych),  sur  les  classes  des  imams  et  des  uaçis. 
détails  (pi'un  livre  consacré  à  Ihistoire,  comme  est  le  notre, 
ne  comporte  pas.  1,'enrhainemenl  du  récit  nous  a  seul  con 


CHAPITRE  eu.  31 

^j^  (j*(\jJi   t^<^i_5  AX>*fci  (j^^^Iâ  u  *>>>.:^  (^  «XAjyi  ^^  (j^Jit^i» 
/o  «>>^^  y^  5X.J^  oLiCjJÎ  i js-ri^  ^  obpij  !>\*ajL«  IjUJO    (^ 


duit  à  parler  sommairement  de  ces  sectaires,  de  leurs  opi- 
nions, comme  de  celles  que  professent  des  sectes  autres  que 
les  Imamites,  telles  que  les  partisans  du  Toiirnoîment  et  de 
la  Marche,  qui  sont  tous  dans  l'attente  (du  Mehdi).  D'ailleurs 
nous  avons  traité  de  tout  cela  dans  nos  ouvrages  précédents, 
où  se  trouvent  exposées  leurs  théories  sur  (le  monde)  exté- 
rieur et  intérieur,  sur  le  principe  de  mouvement,  de  rotation 
et  de  stabilité,  et  sur  d'autres  pratiques  non  moins  mysté- 
rieuses. 

Yézid,  61s  de  Wélid  (Yézid  111) ,  se  révolta  donc  à  Damas 
avec  les  Moutazélifes  et  d'autres  partisans  qui  habitaient 
Dareyya  etMizzeh,  dans  la  campagne  de  Damas.  L'impiété 
manifeste  de  Wélid  II,  sa  cruauté,  qui  s'exerçait  sur  tous 
ses  sujets,  furent  la  cause  de  cette  révolte.  Les  faits  relatifs 
au  meurtre  de  Wélid  sont  racontés  en  détail  dans  nos  ou- 
vrages précédents,  et  résumés  dans  ce  livre  (voir  ci-dessus, 
p.  11).  Yézid  III  est  le  premier  souverain  né  d'une  esclave 
qui  arriva  au  pouvoir  :  sa  mère,  nommée  Chafirend  (peut- 
être  Chah-firzend,  »  hlle  de  roi»),  était  la  fille  de  Firouz, 


32  Li:S   PF\ AIKIK.s  D'OH. 

(jt-U.  cî«^^  iS'^^'^  j-*"^^      u^ij-^  sh  ^r^  L^'  ^' 

Os.AX    (jJ  J-S   (^    •^_^rî    A-jL»»>J1    vS    J^  *-^  <   -'"    AJJ^-«--*li^  *^*^ 

jtfNJû^l  "^r^i  (>--^^  J~i-»>o  »jJ>=-  (-r*  «^^  tjJ  u'^J-*  ^^' 

XaX(<:>_5    AkjiJl3    ;j'_J>-«    ■^  J"*^    (^^    (3^*^^     vJ-«    ^J^    *NV'^1    (^' 

lils  (le  (iosrofs.  Yrzid  lait  liii-incuie  allusion  à  •  clic  (irif^inc 
dans  le  vers  suivant  : 

Je  suis  ills  (In  Ivisra  et  moii  père  est  Mcrwiin; 
Mon  aïeni  fut  Ci'sar,  mon  nïiMil  fut  kliakan. 

Son  nom  j)alroiivnii(|iic  clail  Ahon  Klialid.  Ouant  à  Ibra- 
him, son  frère,  il  clait  lils,  lui  aussi,  d'une  esclave  nommée 
Deïreli.  Les  Monla/.cliles  préfèrent,  sous  le  pninl  de  \in'  re- 
ligieux, Yézid  III  .1  <>m.ir.  lils  d'Mxl  cl-A/iz,  à  cause  des 
doctrines  (jue  nous  avons  exposées  précétiemment. 

En  l'année  i.?;  de  l'iicgire.  Mciwaii.  lils  de  Mohaninied 
(Merwan  IIi ,  sortit  de  la  Mésopotamie  cl  eri\ahit  Damas, 
doiil  il  (  liassa  ll)raliini,  lils  de  W'elid.  Il  s'empara  plus  lard 
(le  ce  prince,  le  In.i  i  t  (il  jjcodrc  son  corps  au  gibcl;  il  mas- 
sacra ses  j)arlisans  el  ses  allies,  et  tua  Ahd  el-A/.iz,  lils  de 
Haddjadj,  avec  Yézid,  lils  de  Klialid  le  Kasrile.  l'ne  ruine 
prof  liaine  menaçait  la  dsnastie  des  Onicvvadcî^. 

Yaliçoubi  rapporte  N-  fait  r|ui  suit,  d'après  Klialil ,  fds  d'i- 


CHAPITRE  Cil.  33 

*-*—*'  ^-^  ij  *-r»"^*-î   U:_j<x*i!  ^iajj  j*.Là_J|  oli^j!  Os-aa^I^ 

AJUsj     >)<X=».      t-J^^-J    ^jjûj      ^l^X,W      «,4     ^li     ^\«Ji      Jb      A,^ljJjî^ 

ÂSysS    La_j1^   )t_À_À_j  H^^"'         ^^jJtj  cxaXj   «XJii  âUrsi  ^^1 

braliim  Sabiyi,  auquel  il  fut  transmis  par  Ibn  el-Djoumahi, 
qui  le  tenait  de  la  bouche  d'Ala,  fils  d'une  fille  de  Dou'l- 
Kilà  (l'Himyarite).  Cet  Ala  était  le  confident  de  Suleïman, 
fils  de  Hicham,  fils  d'Abd  el-Mélik,  et  ne  le  quittait  presque 
jamais;  c'était  à  Fépoque  où  le  parti  des  Noirs  (partisans 
des  Abbassides),  surgissant  dans  le  Rhoraçàn  et  les  con- 
trées orientales,  s'étendait  vers  le  Djébal  (Médie)  et  se  rap- 
prochait de  l'Irak.  De  toutes  parts  s'élevaient  des  clameurs 
séditieuses  :  les  ennemis  des  Omeyyades  et  des  soutiens  de 
cette  famille  s'exprimaient  librement  sur  leur  compte.  «  Je 
me  trouvais,  un  jour,  raconte  Ala,  avec  Suleïman  :  c'était 
vers  la  fin  du  règne  de  Yézid  ÏImparfait.  Suleïman,  assis  à 
table,  en  face  de  la  chaussée  construite  par  son  père  [Boça- 
fat- Hicham) ,  buvait  en  écoutant  Hakem  el-Wadi  chanter  la 
poésie  suivante  d'El-Ardji  : 

La  caravane  matinale  a  emporté  tous  les  bagages  de  ton  ami  el  tes 
larmes  ne  cessent  de  couler. 

C'en  est  fait  de  ta  vie  :  tu  déplores  ion  malheur;  mais  les  larmes  ont- 
elles  pu  jamais  conjurer  l'adversité? 

VI.  3 


34  T.KS   Pli  Nir.lKS   \)'()\\. 

b»x*»<»j  4^i">-  -sj»^  ^_>-*«'^  j^_P^  (jW-^*"  v;-*^  *^  ^.  ^^*^9 


Héla.«!  que  j'aimais  celle  caravane,  el  celle  personne  qui  vivail  ici,  cl 
lous  ceux  qui  lui  resscmblaienl! . . . 

«  Le  musicien  déploy.iil  ainsi  son  talent,  tandis  (jue  Su- 
Iruîian  vidiiil  ihk-  coupe  d'un  ////,  en  notre  cocnpa^Miie.  En- 
lin  nous  nous  endonniines  accoudés  sur  nos  bras.  Soudain 
je  uw,  réveillai  en  nie  sentant  tirer  par  SnUïman.  Je  me  le- 
vai en  toute  hàti-  :  -  'Jue  désire  le  Prin(  e?  lui  demandai-je. 
—  Attends,  me  répondit  il.  le  rêvais  (juc  jetais  dans  la 
mosquée  de  Damas.  Tout  a  coup,  un  homme  m'apparaît,  un 
poii,Miard  à  la  main,  et  la  tête  orn.V  d'une  couronne,  dont  je 
vois  encore  étiiu der  les  joyaux.  Il  me  récite  ces  vers  dune 
voix  éclatante  : 

Knl'anls  .l'Onu  vynli .  l'iioiiir  approclie  où  vous  scrri  (ii.spers«^.H ,  où 
voire  rovaul»-  sévnnouira  san<i  rclnur. 

Les  «louceurs  du  pouvoir  apparlicndront  à  un  ennemi  cruel  envers  .ses 
propre%  hienfaileur*.  el  qui  s'indignera, 

Apr^n  leur  inori ,  du  souvenir  de  leur»  belles  aclions.  l/infàmc!  Que 
^ps  ivmrrs  srri<nl  li<>iTil)le!>! 


Cela   n'arrivera  jamais,  •  dis-je  au  prince,  tout    en 


CHAPITRE  Cil  35 

l^X«Â^j  iijç«î  ^^  ry^  (j^2x?  tK*-*«  Jl*  t^y'-Àii  j^ij  (jo  u 

Jooj^"^  U^  iCr».î^t  ^^-"^3  lAiUaJÎ   4^  |^**AA3  L»->LA>ft;   U-tJai 

UJ  -o-ftA^lL  oJK*  b»XÂr=»  plias  ^^b^  \X£  ^^^  lyli.t  Uj^^ 

m'étonnant  de  la  iidélité  de  sa  mémoire,  car  il  n'était  pas 
coutumier  du  fait.  Il  demeura  quelque  temps  silencieux  et 
plongé  dans  ses  réflexions,  puis  il  me  dit  :  «  Himyarite,  ce 
qui  semble  éloigné  est  bientôt  réalisé  par  la  destinée.  »  Ce 
fut  notre  dernier  festin. 

Dès  le  début  de  Tannée  i32,  la  lutte  entre  les  Noirs  et 
Merwan,  fils  de  Mohammed  Djâdi,  s'accomplissait.  Au  rap- 
port de  Minkari,  un  des  cheikhs  de  la  famille  d'Omeyyah 
et  de  leurs  receveurs  d'impôt,  peu  de  temps  après  que  leur 
pouvoir  eut  passé  aux  mains  des  Abbassides,  étant  interrogé 
sur  les  causes  de  la  chute  de  sa  famille,  répondit  en  ces 
termes  :  «  Nous  donnions  au  plaisir  le  temps  qu'il  eût  été 
de  notre  devoir  de  consacrer  aux  affaires.  Nos  sujets,  tyran- 
nisés par  nous  et  désespérant  d'obtenir  justice,  souhaitèrent 
d'être  délivrés  de  nous;  les  contribuables,  accablés  d'impôts, 
s'éloignèrent  de  notre  parti  ;  nos  domaines  devinrent  in- 
cultes et  nos  finances  s'épuisèrent.  Nous  avions  confiance  en 
nos  ministres  :  ils  sacrifièrent  nos  intérêts  à  leurs  propres 
avantages  et  conduisirent  les  affaires  sans  notre  participa- 

3. 


3(j  LES   l'RAIHIKS   DOM. 

li^l^v^ci    J^i^o»    ^^^■^»-    ^^£   («-4^*-*  '•yiUiXJ    Ujljvi   ^IcOsJC-»*!^ 

/"^3_JLj_^•;  J.  4XIL  Uu  Jl^^  <_.''y^i 

liuii  cl  a  rn)tr(.'  insu,  l/iiniiff,  dunl  la  solde  rlail  toujours 
en  retard,  ressa  d»-  nous  ohcir;  o-danl  aux  su^i^eslions  de 
nos  ennemis,  «Ile  les  aida  a  nous  \aincre;  cnlin.  Ir  jH-lil 
noiid)!!'  (le  nos  allies  nous  laissa  sans  défense  contre  les  at- 
la<|ui's  de  nos  adversaires.  Mais  l'ignorance  oii  nous  étions 
des  é\énemenls  lui  nue  des  causes  |)rin(i|)al<'s  de  la  chute 
(le  Mfilic  empire.  '  Di<'u  est  le  uj.iilre  de  In  protection! 

rini'uid.  (.111 

DES  CAl  SES  DK  I.A  RIVALITE  QUI  S'KI-EVA   KNTMK   LES  TBIDUS 
ne   YÉMKN   ET  CELLES  I)K  M7\n. 

\oicice  «pie  i.ippoih'  AIxtu  I  lla«;au  Ali.  lils  de  Moham- 
med .  lils  deSuleiman  Nawfeli.  d'après  son  p«'re:  Lorsqui-  Ko 
ineït,  lils  d»' /.ei«l  \«;«(li  (le  la  hrancln"  d'.Vçed,  dans  la  liihu 
de.Mfidar  Ix'nNizai  .eut  récité  ses  poésies  intitul«es/c5/yacA^- 
micnncs,i\  se  rendit  <h«v.  Farazdak,  à  liasrah.  et  lui  dit  :  ■  Père 
deFiras.  je  suis  le  lils  de  ton  frère  :  •  puis,  sui  l'invitation  que 
lui  adressa  le  p(»el«'.  il  lui  donna  la  preuve  de  leur  parenté. 


CHAPITRE  cm  37 

wAJ.  ^j^  (jij  AJCfiiiL  4^J;-<iî  llÀ-*-,.^^  ^J^  yU  «-:Uwi  U  ^ic 

—  Tu  as  dit  vrai,  dit  Farazdak,  eh  bien,  que  désires-tu? 

—  .Le  souffle  de  Tinspiration  a  passé  sur  mes  lèvres ,  ré- 
pliqua Komeïl;  or  lu  es  le  cheikh  et  le  poète  de  Modar,  je 
veux  te  soumettre  les  vers  que  j'ai  composés.  S'ils  sont  bons, 
tu  me  permettras  de  les  publier;  dans  le  cas  contraire,  et 
si  tu  m'ordonnes  de  les  celer,  ils  resteront  cachés  en  moi- 
même.  —  Fils  de  mon  frère,  lui  répondit  Farazdak,  je  sup- 
pose que  tes  vers  sont  à  la  hauteur  de  ton  intelligence  ;  voyons 
donc  le  fruit  do  ton  heureuse  inspiration.  «Komeït  commença 
ainsi  : 

Je  chante,  mais  ce  n'est  pas  l'amour  des  belles  jeunes  filles  qui  m'ins- 
pire, ce  n'est  pas  une  illusion  à  laquelle  un  vieillard  cède  facilement. 

Farazdak. 

C'est  vrai,  mais  garde  cette  illusion. 

KOMEÏT. 

Je  ne  subis  pas  le  charme  du  séjour  (d'une  belle)  ni  des  vestiges  de 
sa  demeure  ;  une  main  teinte  de  safran  n'excite  pas  mon  émotion. 

Farazdak. 

Quel  est  donc  le  sujet  qui  t'inspire?  ' 


38  LES   PHAIHIES   DOIi 

c^JLjljî  4^1  L-ç^-i  4XSI  J!      |o-e^  i:r?*^'  o^' j^'  <i^ 

KOMKÎT. 

Jt;  ne  sais  point  (le  cfiix  dont  l'âme  se  trouble  au  \ol  d'un  oiseau,. iii 
cri  d'un  corbeau,  an  passage  d'un  renard 

Farazdak. 

Qui  t's-tu  alors,  et  vers  qui  se  dirigeiU  te»  aspiralioiisP 

KOMEÎT. 

Qu'importe  si  les  gazelles  se  présentent  le  soir,  tournées  à  droite  ou  à 
gaucbc  ;  si  la  corne  du  bélier  qui  passe  est  intacte  ou  brisée  ? 

Farazdah. 

l'ourcela,  tu  as  hirn  raison. 

KoMEIT. 
Non,  je  rliaiilc  les  maîtres  des  grandes  actions  et  <li-   la  -.agcssc.  les 
plus  génerciii  enfants  d'Eve,  car  on  recliercbe  ce  qui  est  bon. 

Fakazoas. 
Qui  soiil-ils,  je  rt'ii  supplie? 

KOMKÎT. 

Je  chante  ces  glorieux  héros,  et  je  me  fais,  aup^^s  de  Dieu,  un  mérite 
de  les  aimer,  dans  toutes  les  vicissitudes  de  ma  destinée. 

Fahazdak. 

Fais-moi  la  g^ràre  de  me  les  nommer. 


CHAPITRE  cm.  39 

««.vAàilj  blr*  Cs^'  (*^J  (*'4'^        C^ls  c^àJî  kjû^  |<xil.£û  ^po 

(j^_j  JU^lifi^  JU  iiùJ^  u^y  '-*^^  ^  '^'^  («-^j-**^  >>'  ti»J 

KOMEÏT. 

Les  enfants  de  Hachem ,  les  descendants  du  Prophète ,  car  c'est  avec 
eux  et  pour  eux  que  mon  cœur  se  réjouit,  ou  s'irrite. 

«Mon  cher  enfant,  lui  dit  alors  Farazdak,  que  Dieu  te 
récompense!  Tu  as  bien  et  noblement  parlé,  en  t'éloignant 
des  hommes  vils  et  méprisables.  Aussi  tes  flèches  ne  peuvent 
manquer  le  but,  tes  paroles  ne  seront  point  démenties.  »  Et 
lorsque  le  poète  eut  terminé,  Farazdak  ajouta  :  «  Publie  tes 
vers,  publie-les  sans  relâche  et  déjoue  nos  ennemis.  Tu  es 
le  premier  poète  parmi  les  anciens,  le  premier  parmi  les 
modernes!  »  Komeït  se  rendit  ensuite  à  Médine,  chez  Abou 
Djàfar  Mohammed,  iils  d'Ali,  fils  de  Huçeïn,  fils  d'Ali  (que 
Dieu  les  agrée  !).  Il  fut  admis  de  nuit,  et  lui  récita  ses  poésies. 
Parvenu  à  ce  passage  de  son  poème  de  la  lettre  num  (rimé 
en  Ju)  : 

Et  |iarnii  eux,  celui  (Huçeïn)  qui  fut  égorgé  à  TaCF,  trompé  par  la 
canaille  et  la  lie  du  peuple.  .... 

Abou  Djàfar  pleura  et  lui  dit  :  "Komeït,  si  nous  étions 
riches,  nous  t'aurions  récompensé.  Reçois  du  moins  ces  pa- 


/lO  LKS   PHAllUKS  D'Oïl. 

<x.:Jui.=.-  *  iî^  (i^  ♦xi^i'  c_<jl:)  U^  aM  i)l  LjL-vi  ,*x>j  <_Ji  U 

Jl_JL_»    AXJI    sKa£    Jl    'La-    -0^"   Cl»i    vJaSCÏ    ^>.:i-««    tjU^I    <-*-*-«^' 

rôles  (|in'  l'apolrc  de  l)i<u  acin'ssail  a  Ilaraii  heu  Tahit  : 
Ouo  l'cspiil  saint  (dahrirl)  ne  cesse  pas  de  te  proléger,  tant 
(jiif  tii  pn'ndras  la  défense  de  noire  raniille!»  Le  poète  le 
(jiiitta  pomaller  réciter  ses  vers  à  AImI  \llali,  (ils  de  llaran, 
(ils  <j\li,  (|iii  lui  dll  :  l'en'  de  Mousiahill  .  je  possède  iiii 
domaine  <pic  jai  pave  (piaire  niille  dinars,  i-n  voici  le  liln'de 
propiielf,  passi-  en  ton  nom  par-devant  témoins;»  el  il  le 
loi  présenta.  Le  j)Oele  répondit  :  •  O  loi  (|ni  m'es  pins  cher 
«jue  mon  père  et  ma  mère,  lorsqne  mes  vers  s'adressaient  à 
d'antres,  jr-  recherchais,  il  est  vrai,  les  honneurs  el  la  lor- 
tnne.  Mais,  je  le  jure,  il  n'est  pas  un  seul  de  ces  vers  ins- 
pirés par  vons  qui  ne  soit  composé  en  vue  tie  plaire  à  Dieu; 
je  ne  puis  donc,  pour  une  œuvre  dont  Dieu  seul  est  le  mo- 
bile, accepter  ni  ari,'ent .  ni  récompense.  •  Cependant, comme 
\li<|  \llali  insistait  il  refusait  de  ie|)ren(lre  son  cadeau. 
Komeil  prit  lelili.-dr  proprii-le  et  se  relira.  (Quelques jours 
après,  il  Mvinl  et  loi  dil  :  •  <)  loi  pour  (pii  je  donnerais 
mon  père  et  ma  mère.'  (ils  de  l'apôtre  de  Dieu,  j'ai  une  de- 
mande à  «adresser,  —  Ouelle  est  elle?  demanda    \l»d  Allai., 


chapitup:  cm.  4i 

tjbJiî    i«Xiû  Jlij   *j6j  Jls  Civile  U   »J^^  Jlï  iiAAaJU)   JJ   ièi^lr». 
<Oii    «Xa£  aKaJL»   ^*Xj  yvj  cjUJi!   ^->à^^  iùïjuiaJ!    %^j3^  aK-vXj 

^^SAJ    X«i    ^JI^^^^J    (♦XJoiià    /J.C  ^j^uLÀ.'!    Ci*-«»AO    (J?;^»-    >x*iJ)    («Xo 

U  e*jï_*J  «î^l  c;*jKLi  JJJv  -«^ty^Àli  J^t^  i^l;i^^^b:>  cj^ 

L»  Jlïj   OH^I   Jl   l^  -P-L4   -f^i   v_jJl   -JoU   -î^Jù^s  u  |^[;00t_5 

je  n'ai  rien  à  le  refuser.  —  Quoi  que  ce  soit?  dit  le  poëte. — 
Oui.  —  Voici  donc  ton  acte  de  donation ,  daigne  l'accepter 
et  reprendre  ton  domaine  ;  »  puis  il  laissa  le  titre  entre  les 
mains  de  son  hôte,  qui  dut  le  garder.  Alors  Abd  Allah,  fds 
de  Moàwiah,  fils  d'Ahd  Allah,  fds  de  Djàfar,  fds  d'Abou 
Talib,  prit  un  morceau  d'étoffe  d'un  tissu  solide,  en  char- 
gea quatre  de  ses  valets,  et  se  présenta  dans  les  demeures 
des  Hachémites  en  disant  :  «  Enfants  de  Hachem ,  voici  que 
Komeït  vous  a  chantés  dans  ses  vers;  alors  que  personne 
n'osait  allirmer  votre  supériorité,  il  a  exposé  sa  vie  à  la 
colère  des  Omeyyades  :  c'est  à  vous  de  le  récompenser  comme 
vous  le  pourrez.  »  Chacun  mit  dans  le  drap  toutes  les 
pièces  d'or  et  d'argent  dont  il  pouvait  disposer.  Les  femmes, 
dès  qu'elles  furent  averties,  offrirent  tout  ce  qu'elles  pou- 
vaient donner;  elles  allèrent  même  jusqu'à  se  dépouiller 
de  leurs  bijoux.  La  somme,  en  pièces  d'or  et  d'argent,  se 
montait  à  cent  mille  dirhems;  Abd  Allah  la  porta  chez  Ko- 
meït et  lui  dit  :  «Père  de  Moustahill,  je  te  présente  l'obole 
du  pauvre;  car  nous  sommes  au  pouvoir  de  nos  ennemis. 


42  LE.S   PRAIRIES  D'OR. 

Jo_j  bjJs-£  A]ji  S  (j^^  Joui!  Jv^^  JU^s-ji  J  (i  A*m  l\ 

^^  Aj   ^^JXi-M.l5  (^;->  ^  >^L*jJI    J^j^   <VS»J  JU'   l*>v^   >iU  Ujct 

Voici  rarj,Mrnl  que  nous  avons  |)u  icciu'illii  ;  ii  y  a  aussi  des 
bijoux  de  femme,  comme  tu  le  vois;  ce  sera  j)our  sul)venir 
à  les  besoins,  »  Koiueïl  rtpoiidil:  "  O  loi ,  (jiii  m'es  plus  cber 
(|U('  mon  j)(Mr  et  III, I  iiM.'rel  votre  libéralité  est  excessive  et 
sans  limile.  lin  vous  jjlorillant,  je  n'.ii  cliercbé  qu'à  plaire  à 
Dieu  et  à  son  apôlre  :  je  ne  veux  accepter,  en  n'iour,  aucun 
salaire  en  ce  monde.  I\ends  cet  arp;enl  à  (|ni  il  appartient.  • 
.\l)d  Allali  le  conjura  de  le  recevoir;  mais  Ions  ses  ex|)édients 
ne  puHMil  vaincre  les  refus  du  poète  :  •  Puisque  lu  lu)  veux 
rien  acce|)ler,  lui  dil-il  enlin,  jesuis  d'avis  (|ue  tu  composes 
(juehpie  cliose  de  iialure  ù  allumer  la  colère  des  \ralies  les 
uns  contre  les  autres.  Les  discordes  qui  en  resullerf)nt  sans 
doute  peuvtiii  |)ro(luire  à  l'improviste  un  événement  d'ac- 
cord avec  tessympalliies.  •  Komeït  se  mil  à  l'œuvre,  et  com- 
posa Il  hdridili  tJiiiis  ia(pu.'ll<'  il  célèbre  le  mérite  de  sa 
propre  famille,  (cllr  de  Modar,  lils  de  .Nizar  ben  Maa^ld; 
dans  ces  vers  il  evalle  Hebyàb  ben  iNixar,  Viad  et  Anmar,  lils 
de  Ni/ar;  il  |)la'-e  bien  haut  leui  supériorité,  il  .s'étend  avec 
romplaisanee   mu    Icui  >  \eiliis   <•!    les  mci    au  dessus  de  la 


CHAPITRE  cm.  43 

*J_^i  ^^  l^  ^j^i  ii-i*AiI 


tribu  de  Kahtan.  C'est  par  ce  moyen  qu'il  jeta  l'irritation 
entre  les  familles  du  Yémen  et  celles  de  Nizar.  La  poésie 
dont  nous  parlons  commence  par  ce  vers  : 

Quoi,  tu  rougirais  de  nous,  ô  Madina?  Est-ce  que  les  hommes  disent 
dans  leurs  salutations  ?  elc 

Jusqu'au  passage  où ,  parlant  sans  détour,  il  attaque  les 
Yéménites,  en  rappelant  l'invasion  des  Abyssins  et  d'autres 
conquérants  dans  le  Yémen.  Voici  ses  propres  paroles  : 

A  nous  la  lune  qui  brille  au  ciel,  à  nous  toute  étoile  vers  laquelle  se 
tend  la  main  de  ceux  qui  conduisent  dans  la  bonne  voie. 

Je  sais  que  Dieu,  lorsqu'il  nomma  Nizar,  lorsqu'il  lui  a  donné  la 
Mecque  pour  résidence, 

Nous  a  fait  don  des  vertus  les  plus  pures  :  il  a  placé  les  autres  hommes 
en  arrière,  et  nous  a  accordé  la  première  place. 

Les  chamelles  de  Nizar  ne  sont  point  saillies  par  de  lourds  étalons 
venus  de  l'étranger. 

Les  ânes  ne  saillissent  pas  nos  juments  de  pur  sang  et  n'en  diminuent 
point  la  valeur. 


tiU  LES   PKAIRIMS   D'OR. 

Tf-^i   ">^-*.*3   '•■g^^^  CJ-*  \^^'-»<àJ_5  (:>-<y'  (_^U-«   »Jij   \jbjjyS_5 


On  lu'  trniivo  point  cln  z  les  filles  des  Bcnou  Nizar  des  épouses  pour 
des  iioDimcs  de  couleur  noire  ou  rouge. 

(Plus  lard)  Dihil ,  fils  trAli  le  Khozàïte,  réj)oiKlant  à  cette 
Kaçideh  de  Komeït  et  à  d'autres  pièces  de  ce  genre,  fit  le 
panrg^'ricjue  du  Ycmen,  chanta  la  gloire  de  ses  rois,  etc.  Il 
atta((ua  les  autres  lamilles  nwc  la  même  franchise  et  la 
mcmc  verve  que  Komeïl,  dans  la  Karidcli  f|ui  débute 
ainsi  : 

Trêve  de  reproclies ,  ô  noble  dame  :  nii\s  <piarante  ans  passifs  le  four- 
nissent un  .sujet  de  iiiàmc  sufTisanl. 

N'estn  point  .ifTIif];!''!'  de  ces  désash'cs  du  >()it  i|im  foui  hIancLir  nos 
lioueio  de  rlicvenx  cl  rident  nos  fronts? 

De  quoi  rougiraient  les  plus  nobles  parmi  l'élite  de  notre  famille?»  mais 
tu  rougis  de  nous,  ô  .Madina?»  (Allusion  au  vers  de  la  page  43.) 

Si  la  rare  d'Israël  (>st  l;i  votre,  si  des  barbares  sont  votre  orgueil. 

N'oublir  pas  riiistoire  des  pores  uiétamorpbosës  en  singes  ignobles. 

A  Kilab  et  dans  le  d(^troit ,  leur  souvenir  sub.sistc  encore,  et  leurs  ves- 
tiges n'ont  pas  el<^  riraei-s  par  le  temps.  (Allusion  à  Korun,  n,  (ii.) 


CHAPITUE   cm.  45 

cj^.^:^*î_5  iùjLcyl^    <JLjjK.ÀJi   jj   iw*.A^Ji  j».s  /«^j  ^j^lo  j2; 

j.^ilt  J.xXi.j^  Kjç^U*]!   »j,£tXJI  Jt   ^^  (j-*ï^'   oW'^î,}  (^^•îi 
(j^  <x»«^ji.j  lAAaxj   Lg,A^i  aKxïj  m-^jI^  iJtKjîj  /o  Qjt«  iua5  (j^-« 

Ce  que  veut  Komeït,  c'est  d'exciter  la  haine,  tandis  que  notre  alliance 
révèle  notre  noblesse  : 

Nizar  le  sait,  ma  famille  se  glorifie  de  l'assistance  qu'elle  prêta  à  la 
prophéiie. 

Cette  pièce  est  très-longue.  Lorsque  les  vers  de  Komeït 
se  répandirent  pai^mi  les  Nizarites  et  les  Yéménites,  les  des- 
cendants de  Nizar  se  placèrent  au-dessus  des  Yéménites,  et 
ceux-ci,  au-dessus  de  Nizar;  les  deux  tribus  rivales  se  tar- 
guèrent de  leurs  propres  mérites;  elles  se  divisèrent,  et 
l'esprit  de  corps  pénétra  chez  les  nomades,  comme  dans  les 
villes.  Cette  rivalité  eut  pour  conséquences  Tapparition  de 
Merwan,  fils  de  Mohammed  le  Djâdite;  son  attachement 
fanatique  à  sa  famille  issue  de  Nizar,  contre  les  Yéménites, 
qui  se  détachèrent  de  son  parti,  au  profit  de  la  propagande 
abbasside;  et  enfin  l'enchaînement  de  circonstances  qui  fit 
passer  le  pouvoir  des  fils  d'Omeyyah  aux  fils  de  Hachem. 
Plus  tard,  cette  rivalité  provoqua  l'invasion  du  Yémen  par 
Maan ,  fils  de  Zaïdah ,  qui ,  dans  son  fanatisme  de  Rébyite 


46  LKS   PRAIRIKS   DOH. 

j)()ur  loiiU's  It's  faiiiillcs  (le  M/.ar,  massacra  les  liabitants  et 
rompil  l'ancionno  alliance  qui  unissait  le  Y6mcn  à  Rcbyàh. 
Kllc  fil  naître  aussi  les  représailles  sanjj;lantes  exercées  par 
Okbali,  (ils  de  Salirn,  dans  l'Oman  il  \r  Baiircïn,  contre  les 
Abd  el-kaïsel  d'autres  tribus  de  Uébyàh  et  de  Nizar  «Hablies 
dans  ces  contrées;  Okb.ili.  obéissant  ainsi  à  sa  haine  contre 
Ma.in  et  à  son  altaclietnenl  pour  l.i  laniille  de  Kahtan  ,  qui 
«•lait  la  sienne.  Kn  un  mol.  Ions  ces  événements  et  d'autres 
encore  d'une  date  plus  ou  moins  ancienne,  furent  le  résul- 
tat de  la  ri\alil(''  qui  éclata  entre  Ni/.ar  el  Kalitan. 

CIIAPITKF  CIV. 

HÉGNK   DE   MKIIWAN  .   Kll.S  DK   MOHAMMED.    KIIS  DE  MEHWAN,   Flt.S 
DE  HAKEM.   C'EST-\-Dir\E  MERWAN  I.E  DJÀDITE   (mERWAN   u). 

Il  (ut  |)roclamé  à  Damas,  le  lundi  i /j  de  Safer.  1:^7  de 
J'hégire;ou,  d'après  un<'  autre  version ,  il  s'arrof^eaTautorit*' 
à  Ilarràu  .  (I;iiis  le  OiarModar,  el  reçut   le  serment  d'inves- 


CHAPITRE   CIV.  kl 

iiyjUai  %.Aj\.îi  1^  (_,^«Aai  ools'     io_5^  Ô^S  ^.J  ^^  J^^  -^^  p^ 

iUjiXjf    *jkJ    »XJL<  !f>^\jS    Ocil^i  Ajy»i  ^J  tj^  ^J^i    tiUlî    «Xxfi 
^aàSI  iiÀ-«»  J^î  i  aKjca^  (jI^  ^^fr*»-'  ii5!^^  (j?rÀ^  O^^  cK**^ 

Jls  (j^  a..<^,jLo^  J"tr*^^  iij'iXj^  tj:r-«-»«  u^^  -xjtX^  iji  (Jl  4-*iûi> 

titure  dans  cette  ville.  Sa  mère  était  une  esclave  nommée 
Reyy a  on  Taroubah;  elle  avait  appartenu  d'abord  à  Moçâb 
ben  Zobeïr;  après  le  meurtre  de  celui-ci,  elle  passa  au  pou- 
voir de  Mohammed  ben  Merwan ,  père  de  Merwan  II.  Le 
nom  patronymique  de  Merwan  II  était  Ahoii  Ahd  el-Mélik. 
Les-Syriens  reconnurent  tous  son  autorité,  à  l'exception  de 
Suleïman,  fils  de  Hicham,  fds  d'Abd  el-Méiik  et  de  quel- 
ques autres Omeyyades.  Depuis  la  prestation  de  serment,  à 
Damas ,  jusqu'à  sa  mort,  Merwan  régna  cinq  ans  et  dix  jours, 
ou,  selon  d'autres,  cinq  ans  et  trois  mois.  Il  fut  tué  au  com- 
mencement de  l'année  i32  de  f  hégire,  au  mois  de  Mouhar- 
rem,  d'après  les  uns,  de  Safer  selon  les  autres,  ou  à  une 
autre  date  ;  car  les  historiens  et  les  biographes  diffèrent  sur 
ce  point,  en  raison  de  la  durée  qu'ils  donnent  à  son  règne. 
Les  uns  févaluent  à  cinq  ans  et  trois  mois;  d'autres  à  cinq 
ans,  deux  mois  et  dix  jours;  d'autres  à  cinq  ans  et  dix 
jours.  Merwan  périt  à  Bourir,  village  du  Fayoum,  dans  la 
Haute  Egypte.  On  n'est  pas  plus  d'accord  sur  son  âge  que  sur 


us  hKS   PliAir.IKS   D'OH. 

Ax»  *_J51*  Uj  u^->^'  «^^  *'"^'  jloom  jS^Xj  ^"^^^^  t-j*vA.M  yû_j 

la  durer  de  son  règne:  les  uns  j)n''lcn(lrnl  (ju'll  fui  lui' à  l'àgo 
do  soixanlc  cl  dix  ans,  d'autres  à  soixante-nouf  ans,  d'autres 
à  cinquanlc-lMiil  ans.  Nous  cilons  ces  divergences  alln  que  le 
JerU'iii  m-  puisse  supposer- que  nous  avons  néglige  ces  détails, 
ou  bien  omis  (juelf[ues-uns  des  f.u'ls  (pii  font  rohjet  de  cet 
ouvrage;  (piaiil  ;ni\  (l(''vel(>|)peinents ,  on  les  Irouxeradans 
nosAnnahvs  liisloriques  et  dans  le  Livre  Moyen.  Plus  loin, 
nous  résMinerons  les  circonstances  du  nirurlrcde  Meiwan. 
son  histoire,  les  faits  principaux  de  sa  \ic  et  de  ses  cam- 
pagnes. riiislori(pu'  de  la  lutte  entre  les  deux  dynasties, 
ccjlf  du  passé,  «Vsl-à-dire  les  Onieyyades,  et  celle  de  l'ave- 
nir, 1rs  Al)l)assides.  Kn  outre,  nous  allons  consacrer  un  (  lia- 
pilre  spécial  au  résumé  chronologi(pie  de  la  dynastie  omey- 
vade,  sous  le  titre  fie  Evaluation  thrunologi<iiie  des  années 
pendant  Icsqnriles  rnjncrent  les  Orneyyndrs.  l'uis  viendront 
les  faits   principaux  concernant  la  dvnastic  abbassidr,  I  his- 


CflAPlTIUî:  CV.  ^9 

!^  àa-»»!  ^x*m.j  i_j.iX^  (*Mr"'"^  (jaiiA'j  ^_j   «^îO-*  '^  ^^o  vw,^ 


loire  cVAbou  Moslim,  le  règne  d'Abou'i-Abbas  SalTab  et  des 
KhaHfes  (le  la  maison  cFAbbas  qui  se  succédèrent,  jusqu'à 
l'année  332  sous  le  règne  d'Abou  Ishak  Mouttaki-lillah  Ibra- 
him, fds  de  Moukladir-billah.  Plaise  à  Dieu,  le  dispensa- 
teur des  secours,  de  seconder  notre  entreprise! 


CHAPITRE  CV. 

ÉVAMJATION   CIlRONGCOClQUIi  DES  ANNEES  PENDANT  r.KSQUEt.l.KS 
HKGNÈrKNT  l.ES  GMEVYAOES. 

La  durée  totale  de  la  domination  des  Omeyyades,  jusqu'à 
la  proclamation  d'Abou'I-Abbas  Saftah,  est  de  mille  mois 
complets,  ni  plus  ni  moins  :  en  réalité,  ils  régnèrent  pen- 
VI.  4 


50  LKS    PltAir.ŒS   DOIV 

J^l    ^a£    x^^^'I  yû^    »^jy   ^    -M^  Jy^'j    (O-^'-rî'    ^j^>»   i 

^1*1  \jM,^^  J"\r*^^  ^^^  f*^^*  Cj^  U^A^-?  ^_^î?^H**^  «-â'^*"^*"^^ 
(jv-xj^j  ^■♦^^    ^*j^^   vj>**-**'  ^^**^    >ii>Mi  «X^  |vJ    OyJ^jl^      U^ 

|«l*)     XJCmo-!.>j    «^a«I    A.*.-*i>o.J%    A-À..»»    SvÀw^     KpawO     jiJ^!     »Xa£    ^«^I 

(lanl  qualro-vin^t-dix  ans,  onze  mois  ri  treize  jours  (pour 
r«'xplicalion ,  voir  ci-contre).  Un  grand  d/'saccord  rcj^ne  sur 
les  dates  de  celte  dynastie.  Les  chifTres  (|iit'  nous  ;iIlons  don- 
iM'i  niciilcnl  loiitc  coidiance,  «'1  sont  reconnus  exacts  par 
les  savants  el  p.ii  tous  ceux  cjni  ont  l'ail  (!<•  Iliistoire  j)rofane 
une  élude  |)articulière. 

Moàwiah  I  rc<,nia  20  ans.  —  Vi'zid  T,  .1  ans,  8  mois, 
1  'l  jours.  —  Moàwiah  II,  i  mois,  i  i  jouis.  —  Merwan  I, 
8  mois,  ."i  jours.  —  AI»!  el-Melik,  m  a?is,  i  mois,  2(»  jours. 
— ■  \\eli(l  I,  ()  ans,  (S  mois,  '.»,  jours.  —  Sideim.ui,  -,>  ans, 
()  mois,  1.)  joins.  —  Omar  heu  Al)d  el-Aziz,  ■>  ans,  f)  mois, 
5  jours. —  Yf'zid  II,  \  ans  ef  i.3  jours. —  Ilicliam,  Kj  ans, 
(j  mois,  {)  jours.  —  Wélid  II,  i  an  et  3  mois.  —  Yézid  III, 
'2  mois  el  lo  jours. 

Nous  supjuimnns  ici  la  période  d'Ibrahim  ,  (ils  de  Wélid  1, 


CH  A  PITRE  CV.  5i 

Js^V>j    ji^Aiil   iL'j'^^  sXm*   tyJ.i,i   OyLt  lyi   "^j-Ji  {^   «^*J_j-j(^ 

^U^ii  j-ï?>j  yi  <iî  pl;i  «y*ï»fi^  i^j-Y**'^  (j^-*-»»'  LT^  u'-^r* 

<êj  t^  (J-^  (j-***  ^  f»y  ki^J^i  (j-«  ^^y^.  ^y^.  j*^^   '^"^'s^  j.^^\ 

tjl    wJÇj\jl    /^    ^1     ^.A^    |*UI     %^yi^    A>\     iJ^-Ciktj  j.^^1     \ut^ 

ç*U  iiS"^^  j.^-il  S^-i^j  (JV^  J;^**' (^^  *^  1-^^  (^*^l  ooyî 
/j»X_»  w.<-îil   iLxjjîj  iCÀ^  (jOLc^  lï!i^"  dUi   «Xxj   ^IaJ!  jj^wa^i 

par  la  même  raison  que  nous  supprimons  celle  d'Ibrahim , 
fils  (le  Melidi ,  de  la  suite  des  Khalifes  Abbassides.  —  Mer- 
wan  II  régna  5  ans,  i  mois  et  lo  jours,  jusqu'au  jour  où 
Satïah  fut  proclamé.  Le  total  est  quatre-vingt-dix  ans,  onze 
mois,  treize  jours.  En  ajoutant  les  huit  mois  pendant  les- 
quels Merwan  II  combattit  les  Abbassides,  jusqu'à  ce  qu'il 
pérît,  nous  avons,  pour  la  durée  des  Omeyyades,  quatre- 
vingt-onze  ans,  sept  mois,  treize  jours.  Défalquons  de  ce 
chiffre  la  période  de  Haçan,  fils  d'Ali,  soit  cinq  mois  et  dix 
jours  ;  en  second  lieu,  la  période  d'Abd  Allah ,  fils  de  Zobeïr, 
jusqu'à  sa  mort,  soit  sept  ans,  dix  mois  et  trois  jours,  il 
nous  reste  quatre-vingt-trois  ans  et  quatre  mois,  ou,  en 
d'autres  termes,  un  total  de  mille  mois. 

Il  y  a  des  gens  qui  expliquent  le  passage  du  livre  de 
Dieu ,  «  La  nuit  de  Kadr  vaut  plus  que  mille  mois,  »  par  la 


52  LKS    PliAllULb    D  Uli. 

(^jOw»-»*i  (Xà^kJlj»   /yjv^-Mi  w^*«iJij^  CiT^i^  r*.?^  ■   *"^    .>^   «îOJlk-* 
i«ol«>Aj_j    ^jvj!^^^    CJ^y^-^l    ^^-kj*.   ».ù^   i_A^»K.i    IJvJÛ   (Ji    iJlk*    <X-« 

^  iL»!iAji>lj  aÎ  «»j_^j  r-lJi-Jl  ^_»-.U*Jl  Li  j!  JJi^  i>wJL^».  LiLjU 


(Imi'L'diî  ia  (1\  iiastic  Oiiicx  vadf,  Icllc  (luc  nous  I  .ixoiis  cal- 
cuire.  Unf  Iradilioii  lail  dire  à  Alxl  Allah,  lilsd'Ahhas  :  «  En 
vérilr.  lescnfai)ls(rAI)l)as|)oss('<lprniit  icdnidjlcdcia  royauté 
des  (  )iM('yyades;  c'est-à-dir<'  un  iioinhic  doidjic  de  jours, 
d(î  mois,  (raiiiiccs  et  de  Khalilrs.  »  Ce  fui  ru  1  \\r>  ilc  liicj^ire 
<|u'('iii  Uni  ravrnemciit  de  la  dyuaslic  des  Ahhassidcs,  après 
la  chutf  des  ()u»fvya(l«'S  :  il  y  a  dnnc.  «n  la  présente  année 
33';  de  riii'^'iK,  d(  ii\  centsans  que  la  niaisou  (r\l)l)ascst  au 
pouvoir;  car  Al)t)n  I  Mihas  SalVal»  lui  pincliuiir  Khalife  au 
mois  de  R(''l)î  H,  \6).,  et  nous  cciixous  ce  cliapitrcde  notre 
livre  en  Kchî  I,  33'2  ,  sous  le  règne  d'Abou  Isliak  Moullaki- 
lillali.  Dieu  scid  connaît  les  destinées  réservées  à  cette  laniille 
pendant  les  jours  (jui  vont  suivre.  Nous  avons  pu  ,  grâce  à  Dieu  , 
dounerdans  nos  Annaleshisloi  i(jues  cl  iioh»'  liistoireMoyeime 
les   faits  principaux   de  leur  histoire,   les  particularités  de 


CIIAPITUE  CV.  53 

J^A-èj    iùçkiljilî^    *J»jSj.yi3    («•■&'«V!^    i    ^j'>^^    Ci>il_j,il  jlAifc.ï^ 
bwJi    «XÀ^  j..r,,™<i*Jl_5    »^-ioiJi_j    -j-aJL»    *iaAw.J    |*>XJLj   U    v-JjJlisC' 

jgj^lï  ;jw«  if^y&  J^Jtli  _5..f^  !«Xiùj  -î^-^Ij'j  (^-ir*"*  *X*>-Î^   (X  ^3*>^-! 

leurs  noms,  les  détails  les  plus  curieux  sur  leur  règne, 
leurs  traités  et  testaments,  leur  correspondance,  Thistorique 
des  innovations  religieuses  et  des  sectes  hérétiques,  comme 
les  Azrakites,  les  Ibadites,  etc.  qui  surgirent  sous  leur  règne, 
Tinsurrection  des  descendants  d'Ali  revendiquant  le  droit, 
prescrivant  le  bien  et  défendant  le  mal;  nous  avons  nommé 
ceux  de  ces  prétendants  qui  périrent;  enfin,  nous  avons 
donné  les  mêmes  détails,  pour  les  différentes  époques  de 
celte  dynastie,  jusqu'au  règne  du  Khalife  actuel  Mouttaki- 
lilhih,  en  332  de  Thégire.  —  Le  résumé  chronologique  pré- 
senté dans  ce  chapitre  contredit,  par  le  nombre  des  jours, 
des  décades  ou  des  mois,  les  chiffres  cités  précédemment 
dans  l'histoire  spéciale  de  chacun  de  ces  princes  :  mais  l'é- 
vakiation  de  leurs  années,  telle  qu'elle  est  calculée  ici,  mé- 
rite toute  confiance  et  offre  le  résumé  exact  de  leur  chrono- 
logie. Dieu  sait  mieux  la  vérité! 


5'i  LES   PHAIKIES   DOIV 


<LÀl\  Jotj  ^j-:>L**s.J^  c_>LJi 


i 


CHAIMTRE  CVI. 

i.A  ijy\ASTii;  mes  aiibassiues.  —  apehçu  dk  i.miistoihe  dk  mkiwvan  ; 
SA  mort;  rksomé  de  ses  campagnes  et  de  sa  vie. 

Nous  avons  (l('jà  mcnlionnc  dans  le  Livre  Moyen  Popinion 
soutenue  par  les  Uawendiles,  cesl-à-dire  les  partisans  (\v  lu 
maison  (TMjhas,  lUs  dWhd  Mollalil),  dans  le  Khoraràn,  et 
dans  daiilres  contrées,  à  savoir  ([u'aprcs  la  niori  dn  Pro- 
plii'lc,  riioninie  le  pins  dii^ne  du  tilif  (Vlnidni  clait  ce  même 
Al)l)as,  en  sa  «pialilé  d'onele  et  dlierilii'r  eollaléral,  et  en 
verin  de  celte  parole  de  Dieu  :  «  Ceux  (pie  ties  liens  de  pa- 
renté unissent  sont  héritiers  les  uns  des  autres,  selon  le  livre 
divin  <•  {horaii,  viii,  ytj).  Al)l)as,  disent-ils,  lut  spolié  de  ses 
droits  et  traité  avec  injustice,  jusqu'à  re  que  Dieu  leur  en 
eût  à  tu\ mêmes  confié  la  défense.  Ils  rejettent  Abou  Bekr 


CHAIMTUE  CVl.  55 

^Ui   j«Xù>  /0-Sj  ^  i^_j^S  J.^î  l>  U*U«J!   ji)  (^^-^  f»^  ^-^^^^ 

(♦$ôkj    -cJjUJi    iO^^J    t-^Jl-lo    jl     0J    (^    ^î     /e^)'A3    ^i     ^_^^J     ^JO 

*>Jj  iULv!  <_>Ia5o  5^;.i^S  ^j.-''^^  ïs.js.[Âj.^  (^  _5_^  ^>i>ÀÀA:>  ljU:3 
iiJ*Xi  jijio  j,!  J.X5  j53s>3  (^ifciXJLI  t<>wf,J  <x,.A.à  ^^  (j*.Ia*]Î 

et  Omar,  mais  ils  acceptent  la  nomination  d'Ali,  iils  (TAboii 
Talib,  puisqu'elle  fut  reconnue  par  le  fils  d'Abbas,  lorsqu'il 
lui  adressa  ces  paroles  :  «  Fils  de  mon  frère,  viens  recevoir 
mon  serment,  afin  que  tu  n'aies  point  deux  adversaires.  »  Ils 
invoquent  aussi  les  paroles  de  Dawoud  ben  Ali ,  dans  la  chaire 
de  Koufah,  le  jour  où  fut  proclamé  Abou'l-Âbbas  (Saffah)  : 
«Peuple  de  Koufah,  vous  n'avez  pas  eu  d'Imams  depuis  le 
Prophète,  si  ce  n'est  Ali,  fils  d'Abou  Talib,  et  celui  qui  est 
aujourd'hui  à  votre  tête,»  c'est-à-dire  SalTah.  Ces  sectaires 
ont  composé,  pour  soutenir  leurs  prétentions,  des  traités 
qui  sont  répandus  parmi  eux  et  chez  leurs  adhérents  ;  de  ce 
nombre  est  un  livre  écrit  par  Amr,  fils  de  Bahr  el-Djahiz, 
et  intitulé  :  Traité  de  l'imamat  dans  la  maison  d'Abbas.  L'au- 
teur y  produit  les  arguments  favorables  à  la  doctrine  en 
question  ;  il  rappelle  la  décision  d'Abou  Bekr  au  sujet  de 
Fedek  et  d'autres  propriétés  ;  ses  démêlés  avec  Fatimah  (que 
Dieu  l'agrée!),  lorsqu'elle  réclama  l'héritage  de  son  père,  en 
invoquant  comme  témoins  son  époux  (Ali),  ses  deux  fils  et 


50  LES   PJlAJIilKS   DOn. 

-^  *"  M. 

<îU*jLj  <XÀi  A-O  J^  ivijl^lvxi!   CjUxj  l^'y  AKjii  (j-«  Sj^*a.'j  *i-fy» 

^jc^  ^   ^j  -j»*. j'ois   »»S  JPj   ».^  ^\^  aUI»    <\KiûiJ  SiUa^^ 

Oumin-Eïnicn  (afTraiichic  de  iMaliomet);  les  discussions 
nombreuses  et  les  contestations  qu'elle  soutint  conlie  Ahou 
J3ekr;  ses  arguments;  la  réponse  de  ses  adversaiies,  tirée 
de  ce  propos  de  Mahomet  son  père  :  «  Nous  autres  prophètes, 
nous  n'héritons  pas  et  nous  ne  laissons  j)as  d'héritage;»  à 
quoi  Fatimah  opposa  celte  parole  de  Dieu  :  «  Suleïtnan  hérita 
de  J3avid  »  {Koran,  xxvii,  i6);  ce  (|ui  exchil  seulement  la 
transmission  héréditaire  de  la  prophétie  et  laisse  intact  l'hé- 
ritage (temj)orel).  Djahiz  cite  encore  toute  la  suite  de  la 
contestation.  Mais  en  composant  ce  traité,  avec  toutes  les 
preuves  à  l'appui,  il  n'a  pas  voulu  délendie  les  Rawendites, 
cjui  sont  partisans  de  la  postérité  d'Abbas,  puisque  cette 
secte  n'elait  j)as  la  sieimc;  et  (pi'il  n'en  partageait  pas  les 
croyances;  cet  ouvrage  est  donc  une  parodie  impudente, 
une  sorte  de  plaisanterie  de  la  part  de  Djahiz.  Il  a  écrit  un 
autre  livre  où  il  développe  tout  ce  qui  lui  paraissait  être  des 
arguments;  il  le  corrobore  des  preuves  et  le  fortifie  de  toutes 
les  inductions  (pie  son  esprit  lui  fournissait;  c'est  le  livre 
intitule:  Traité  de  rOtniunisnu  .  Il  \   reCMle  a  sa  manière  la 


CHAPITRE   CVI.  57 

oLa-J  v_i.A_ÀyLaJo  AaXsI  C5'^-=^  iijijl^rvJtJij  ^^mS   t-jLjiJii  i<X^^j 
t-'L^Aj  l'Jjr>.A^  AJùjij^  -c-TrAJtA^  JJ^iS^j  iiAji«wii  iCoUI  i^  ».i»-î 

OvJ»i   ^y-^P^   iiAjltfv-.'iiî    ljIjcXj    XvJC.5  (J-.  bj.5i>   U  ^^V^  c:A,AiiJij 

supériorité  et  les  mérites  d'Ali,  et  argumente  en  faveur  d'un 
autre  personnage,  cherchant  ainsi  à  étouffer  le  droit  et  à 
combattre  ceux  qui  le  possèdent  :  «  Dieu  répandra  toute  sa 
lumière,  en  dépit  des  mécréants»  [Koran,  lxi,  8).  Mais,  ce 
livre  de  YOlnianisme  ne  l'ayant  point  satisfait,  il  le  fit  suivre 
d'une  autre  composition  sur  l'imamat  des  Merwanites  et  les 
opinions  de  leurs  adhérents.  J'ai  vu  cet  ouvrage;  il  a  pour 
titre  :  «  Livre  de  l'imamat  du  Prince  des  Croyants  Moàwiah, 
lils  d'Abou  Sofian,  pour  servir  à  sa  défense  contre  Ali,  fds 
d'Abou  Talib  et  ses  sectateurs  hérétiques;  »  l'auteur  y  passe 
en  revue  les  principaux  membres  de  la  famille  de  Merwan, 
et  revendique  pour  les  fils  d'Omeyyah  et  d'autres  person- 
nages, la  qualité  d'Imam.  Il  écrivit  ensuite  un  livre  nommé 
Traité  des  queslions  oimaniles,  dans  lequel  il  répara  ses 
propres  omissions  et  compléta  sa  prétendue  réfutation  de  la 
supériorité  et  des  mérites  du  Prince  des  Croyants  Ali.  Les 
écrits  de  Djahiz,  dont  nous  parlons  ici,  comme  le  Traité  de 
rOtmanisme,  etc.  ont  été  réfutés  par  des  théologiens  chiites, 
entre  autres  |)ar  Abou  Yça  h  libraire,   par  Haçan  ,  fds  de 


58  Li:.S   l'HAIIUL.s  D  Uli 

i_>U_5"  .Ua_ji  icjs^Ul  4^  (j^^-J  -^^  ^J-'^-^i  0»^^   A^Uili 
aIjJjiII   tj-,  5^^   «vj,^   cjLiJii    iOviô   ij^  :)j^   ^  tn.-wUI   5^^ 

--'^  jl  j^  ^  J^  -UiJl  yû  xx-xj^  ^^.  j^^  ^I  ^'o^ 

Moiir.i  iNakli.iyi  cl  (|(iel(|iit'.s  autirs  ('crivains  de  rrtlr  sorlo, 
i|iii  ont  disent»'  cvs  (|iM'slioiis,  «>n  n'-simn-  ou  en  <l»'lail.  dans 
(les  linili's  sur  ïimamut.  !.<•  livre  de  Djaliiz.  snr  l'(Jliiianisme 
a  été  «paiement  conjhatlu  |i.ii  nn  des  cheiklis  et  des  |)rinci- 
paiix  Monta/eliles  de  lia<;(la(l,  lioinnir  aiisicrc  et  reli<,Men\ 
(jui  s'était  déclaré  pour  la  su|)ériorite  dVMi  et  la  dortrinr  de 
Viinnmal  du  préféré  ;  jvxcnx  j)arler(r  Mion  Dj.dar-  Mohannnoil 
liiii  \!).|  Ml.iji  l'iskall.  mort  en  '.r'io,  ni  im  nir  leinns  (|im' 
\lMnr(|  |»i-ii  ||anl);d.  Nous  nirnliuriiin  uns  pins  lard  la  mort 
<li'  l)|alii/  el  erlle  de  (pirNjui's  .Monla/.elites .  I)irii  <pie  ces 
ditails  se  trouvent  dans  nos  ou\  rafles  prérédeids.  I,es  \\;\ 
NveM<liles  modernes,  héritiers  de  la  tradition  et  de  l'interpre- 
laliondrs  Keisaniîcs.  tpii  proclament  l'imamal  rlcMohainmed, 
(ils  de  la  Hanclile,  ont  clt'  nonmi»-s  Djirinnitcs .  parce  (pi'ils 
avaient  pour  cher  .\l)on  Moslim  Ahd  er-llahman  hen  Mo 
hammed, .  le  missionnaire  des  Al)|)a.>>sides.  »  le(picl  avait  reçu 
le  sol)ri(|nel  fie  Djcrian.  D'après  celle  secte,  Mohammed, 
liU  de  II  Ilan«lil<  ,esl  le  vérilal)l«' Imam  .  .i|H(  s  \!i.  (ilsd'Ahon 


CMAPITHK  CVr.  59 

(j^  vilJi^  iLjçjLAjo^iLlj  iLi^jjiii  iÏA^^Xii  oUjLÎÎ  o^->  ^r^J5_J 
/oo  (_^  /jj   <X^.^  J.Aajl   (ji   <jî  ji<X3i)l   ^j  u*.jf5   »^\  jî   Aj>" 

Talib;  il  a  légué  cette  qualité  à  son  fils  Abou  Hacheni; 
celui-ci  à  Ali,  fils  d'Abd  Allah,  fils  d'Abbas,  fils  d'Abd 
Mottaiib  ;  Ali  à  Mohammed  son  fils  ;  ce  dernier  à  son  fils 
Ibrahim  ïlmani,  tué  à  Harràn  ;  Ibrahim,  enfin,  à  son  frère 
Abou'l-Abbas,  fils  d'Abd  Allah,  fils  de  la  Harétide. 

L'origine  d'Abou  Pvloslini  donne  matière  à  contestation  : 
les  uns  le  disent  arabe,  les  autres  en  font  un  esclave  qui  fut 
ensuite  alfranchi.  Selon  eux,  il  était  originaire  d'un  village 
nommé  Kharlinah,  dans  le  canton  de  Bours  et  Djamiàïn  (les 
deux  mosquées),  où  se  fabriquent  les  étoffes  dites  hoursyeh, 
particulièrement  connues  sous  le  nom  de  khartinyeh  ;  ce 
canton  est  une  dépendance  de  Koufah  et  du  Sawad.  D'abord 
simple  inlendant  d'Edris  bon  Ibrahim  l'Idjélite,  son  rôle  s'ac- 
crut et  ses  destinées  grandirent,  jusqu'à  ce  qu'il  s'attachât 
au  parti  de  Mohammed  ben  Ali,  et,  plus  tard,  à  celui  d'I- 
brahim ben  Mohammed,  Vlniani.  Ibrahim  l'envoya  dans  le 
Khoraràn,  auprès  de  ses  prosélytes,  en  leur  recommandant 
de  lui  obéir  et  de  se  soumettre  à  ses  ordres  et  à  tout  ce  ({u'il 


r,0  LKS   PRAIHIES   I)  011. 

jl^j    i^yjyJl^    -iXiiilj,   ^'l^MI  i  ÀAjJjjLs^y  i!_^*Jl    w^i_5   AjlkX*» 

(li'ci(l«'rail.  l  ne  lois  sa  cause  alliTiMic  cl  son  aiiloritc  rccon 
nue,  AI)Oii  Moslini  arhora  la  couleur  noire  coniine  bi<;ne  dis 
tinctil  dans  le  coslunic,  sur  les  drajx.'aux  cl  les  bannières. 
Le  premier,  parmi  le>  hahilants  du  klioraràn,à  Neïrapour, 
(|ui  adopta  celle  couleur,  lut  Oreid ,  (ils  d'Abd  Allah;  son 
(îxeniple  se  pro|)a;L;ea  hienhtt  dans  la  pliij)art  des  \illcs  cl  des 
districts  du  klioraràn.  Tandis  (pic  la  cause  d'Abou  Moslini 
allait  se  lorlilianl,  celle  de  Nasr  ben  Sevyar,  ^'ouverneur  du 
Kliora(;àn  ,  au  iimmi  de  Merwan  le  Djàdite,  s'alTaiblissail.  Dans 
sa  canipa^'ne  contre  Nasr,  Abou  Moslini  multiplia  les  ruses 
et  les  slrataj;ènies  ;  il  jela  l;i  disision  enirc  les  Ycniéniles  et 
lesNizaritcs  établis  dans  lekiioracàn  ,  cl  il  cul  recours  encore 
il  d'autres  cx|)edienls  pour  vaincre  ses  ennemis.  Kc  récit  de 
la  lulle  (pie  Nasr  soulint  contre  Keriiiàni ,  (juil  liiiit  par  tuer, 
se  trouve  dans  les  Annales  liisloricpics  et  rilisloire  Moyenne. 
Nous  y  racontons  riiisloirc  de  Djtjdayi  ben  Ali  Keriuàni,  de- 
puis son  ori^'ine;  la  ^'uerre  qui  éclata  entre  ce  général  cl 
Salm,   Ids  d'Miwaz,   pnilisau   île  \asi    ben  Seyyar;  le   nMe 


CHAPITUK  CVI.  01 

iL..s^MLA-xJi    »_5^iX>S   yU«l^  ^^^_ii   sUjJÎ   (j^  ^J-^3 

^j^  jl>_j   (fcwM-wO  ji   JLs?   A^:5X*Î    aJÎ    *.j   t^x3  Uo   yl^  u:Ai^ 

joué  dans  ces  événements  par  Khalid ,  fils  de  Barmek, 
par  Kahlabab,  fils  de  Chébib,  et  d'autres  missionnaires  qui 
résidaient  dans  le  Khoraçân,  pour  y  répandre  la  propagande 
Abbasside,  tels  que  Suleïman,  fils  de  Kétir,  Abou  Dawoud 
Khalid,  fils  d'Ibrahim,  etc.  Nous  y  mentionnons  les  signes 
de  ralliement  adoptés  par  eux  pour  la  manifestation  de  leur 
mission;  leur  cri  de  guerre  :  <i  Mohammed  !  O  Mansourli^  et 
enfin  les  raisons  qui  leur  firent  choisir  le  noir  de  préférence 
à  toute  autre  couleur. 

Nasr  ben  Seyyar,  dans  une  longue  suite  de  dépêches 
adressées  à  Merwan,  lui  faisait  connaître  sa  situation,  la 
naissance  de  la  cause  Abbasside  et  les  progrès  qu'elle  acconî- 
plissait  chaque  jour.  Il  l'informait  également  de  ce  qui  concer- 
nait Abou  Moslim  et  ses  partisans:  ses  recherches,  l'enquête 
qu'il  avait  faite  sur  cet  homme,  hii  avaient  révélé  en  lui  un 
missionnaire  d'Ibrahim,  fils  de  Mohammed,  fils  d'Ali,  fils 
d'Abd  Allah,  fils  d'El-Abbas.  A  sa  dépêcheNasr  avait  joint  les 
vers  qui  suivent  : 


<)2  Lh>    Cl;  MHII.s    1)  oi;. 


^r-»-S  cj>j  5^^r^JLS'  jjLj^  j^xj  (jijjj-*  aSww*  j%.r.^  ^;yjr^  cr*^ 


Je  VOIS  1,1  faibli'  lin'ur  tirs  charbons  roiis  la  rendre  :  ils  ne  tarderont 
pas  A  s'i-nflaiiiiiu-r. 

La  naniine  jaillit  du  frollcnient  de  deux  morceaux  de  bois  :  le  };erinc 
de  la  pjierre  e^l  dans  les  paroles. 

Si  vous  ne  les  étoidle/. ,  elles  |iro<lnironl  une  rollisiou  soudaine  qui 
fera  blanchir  (de  terreur)  la  tèU*  des  cufaiiLs. 

Dans  mon  éloniuMucnl  je  m'ccrie:  Puissc'-je  savoir  si  les  Onieyvades 
sont  éveillés  ou  .s'ils  dorment  ! 

Si  1rs  noires  sont  r-ncore  plonges  dar.s  le  .sommeil  du  matin  ,  criei  leur  : 
Debout,  voici  le  monunt  de  l'aelion  ! 

Femme,  fuis  loin  de  ta  demeure,  et  adres-se  un  dernier  adieu  k  l'islam 
et  aux  Arabes. 

Cf'llr  Icllic  liotiN.i  Mciwaii  al).sorl)(!'  par  ses  mirrres  contre 
If's  kli.in'djilcs.  dans  l.i  Mcsopnlaniic  cl  dViiitn's  contiV'Ps  : 
il  ;i\,iil  alors  à  liiller  coiilii!  Daliliak,  lils  de  k.iïs  le  Ilarou- 
ril(',(|iril  linil  j).ir  liicr,  après  pliisiciiis  coiiihats.  rutre  Kcfer- 
TomI.i  ci  Has  cl- \ïu.  Dahhak  sV'Iail  insnrj»»' dans  N*  pavs  fir 
(  ilu'hnv.oiir;  (pland  il  lui  liir,  les  Miarcdjitrs  placcn'iil  à 
Jour  Irtr  Kl  Klial)iri  :  rr  rliol  pi-ril  aussi  ri  lui  n-niplarr  |),ir 


'  CHAPlIhl':   CVl.  63 

»^jjào  ii!5^aj  i^Afi  2^--^  ij^^  t^'*^^  c^b  (^J  i^Nxi  ^  U^J5^ 
(jLf  iLi-w  ^   siJ.Ji_5  y'ç»-^  «x)OLï  ^^i-=*-  j.UiJi   i^  (J-»  y-^j'^l^ 

A-aJÎ   .«^xXj  (^àJ)^   V3>=^  (J-*  ^^^  y^  ^i  âil:^i_5  ^lA«S^i»._3 

Abou'd-Dalfa  Cheïban  le  Cheïbanile.  Mentionnons  aussi  la 
guerre  entre  Merwan  et  Noaïni,  fils  de  Tabit  le  Djoudamite , 
qui,  après  s'être  révolté  contre  Merwan,  dans  le  pays  de  Ti- 
bériade  et  le  Jourdain,  en  Syrie,  fut  tué  par  lui,  en  128  de 
rhégire.  Ainsi  Merwan  ,  au  milieu  de  toutes  ces  guerres,  de 
toutes  ces  séditions,  ne  savait  quelle  conduite  tenir  à  l'égard 
de  Nasr  ben  Seyyar  et  du  Khoraçàn ,  ni  comment  porter  re- 
mède à  ces  maux.  Il  se  borna  à  répondre  en  ces  termes  à  la 
lettre  de  Nasr  :  «  Celui  qui  est  présent  voit  ce  que  ne  voit 
pas  l'absent.  Extirpe  la  verrue  qui  te  gêne.  »  En  recevant 
cette  réponse,  Nasr  dit  à  ses  intimes  :  «En  vérité,  votre 
maître  vous  fait  savoir  qu'il  est  hors  d'état  de  remporter 
la  victoire.  » 

Pendant  presque  toute  sa  vie  et  jusqu'au  jour  où  il  périt, 
Merwan  s'abstint  de  la  société  des  femmes.  Il  dit,  un  jour, 
à  l'une  de  ses  esclaves  qui  se  présentait  devant  lui  :  »  Non, 
par  Dieu,  je  ne  m'approcberai  pas  de  toi,  et  je  ne  dénoue- 
rai pas  un  seul  oeillet  de  ta  robe ,  pendant  que  Nasr  ben  Seyyar 


6k  Li;s  l'i;  \ii;n:s  d oi; 

.Kiwi  sXi  p_^  jjIjjUav  (^  jMiX^  \lr*^3>  --^^y  U^!>=^^ 

cj?-»-^j-l^  j^  ^-j^  ^  ci^V"^  <.5^-*^  fj^iy  ^  ■->^  *-_>i*xA5l  (j^ 

J.^   Jlï    (jv.;-*^!  ^.xi    L    Jijs    Ivj   J^^yi    ivi   JLJLJ  J.UI    JyiC 

^^y-i-L:^!  <\-«b  Jl^3  *L^  »_>lj>  àojU»  xJl  A_*_A_jvJl  w^».Uo 

cjIjO    SOs^j  LgÀ^o^j»-  JwoJ'    AjvXj   (J^J  tiObj   Lto  J^UJi!  Ajv^ 

Aj^y^  i_>JUi  (_f*,jUJl    \Ax^  4X5!»   c-«jl    IgJ  Ji;^    ><Xj  |v£   tjUiîL 

est  MW  prises  avec  le  Klior.'ir;iii  .if^ilc,  inc«'iKli('  par  la  rr 
volt(',('l  (|iic  Ahou  Moudjrun  («  le  pun-  du  criiniiiel,  »au  lieu 
(le  Ahoii  Mnuslini)  le  liciil  scrrr  à  la  gorj;»'.  •■  (^t'prndanl,  au 
luilicn  (Ir  lous  ces  pt-rils,  Mciwaii  p<)ursui\aif  la  lecluie  de 
la  cliioiiiciuc  des  rois  perses  et  élraiif^ers;  il  étudiait  leur 
histoire  et  leurs  cauipagues.  Uu  de  ses  amis  ([iiil  traitait 
avec  fainiliarile,  lui  re|)roeliaut  sou  dédain  p^iir  les  leuiuies, 
les  parluuis  el  {«v-,  xoliiptes  de  ce  genre,  Merwau  lui  lil 
celle  réponse:  «Ce  <|iii  mejoi^ne  d'elles  en  eloiguail  aussi 
le  Piince  des  C.royanls,  \li<l  el-Melik.  —  l*rinre,  lui  de- 
Miaiida  le  cuiiitisan,  (piel  csl  donc  eel  ohstacl»'?»  Merwan 
repiil  :  •  Le  gouverneur  <!<•  rVfriipie  avait  (Mivové  à  Alid  el 
.Melik  utu-  eschve  d'une  l)eaule  a( couiijjie,  rielie  de  joules 
les  j)er  leclions  el  dont  la  \  ne  inspirait  les  désirs.  Quand  elle 
lut  en  sa  picsruci'.  il  sr  mil  a  conleuipler  cette  belle  per- 
sonne; il  lenail  ,•  l,i  lu.iin  une  lettre  di-  lladdjadj.  campé 
alors  à  Dcïr  el  -  Djamadjim ,  en  lace  d  llm  el-Acliàl  (voir 
t.  \,  p.  3()'i  •  Il  laissa  tomber  cette  dépêche,  eu  disant  à 
l'esclave  :  '  l'!n  \  cri  lé,  la  beauté  est  idi'ale  !  —  Prince.  r<|)(in(lil 


CHAPITfU>;  CVI.  05 

Jkkà*.^!   il^\i   ovy    v^À^  4Ml^ 
jl^laL  c-v.jl»  _jJ_j  A**Àii  y^ji         (*^)^  lj*X^  i^jjlr».  iil   -y» 

eA.x-«i^i  y.jl  J^JCJ»  l!^*  IgKXjljç^aj    v^l  ^j   )il  4Mi  Uûi)  t-JwjJi  ^Hj 

A-jvJLj    y^«.As>_5   S^JvC  ^   5w»<aÀJl    iWUwo^j   S<X^*w»vj   (jlytJl    ^^ 
c,><X^liî,^iw  y  ^ic:A.AAAj«Xâ^  Ai*X^I  Jjjdl  wçi..^  »XjV!  xlol 

cette  femme,  quel  motif  peut  encore   vous  retenir,  si  je 

suis  telle  que  vous  le  dites?  —  Par  Dieu,  s'écria  Ahd  el- 

Mélik,  ce  vers  d'El-Akhtal  : 

Une  troupe  (de  guerriers)  qui,  pendant  la  guerre,  serrent  les  atlaches 
de  leur  manteau  contre  les  séductions  des  femmes,  même  lorsqu'elles  se 
présentent  après  la  purification. 

«Eh  quoi!  je  m'adonnerais  au  plaisir,  quand  Ihn  el- 
Achàt  se  prépare  à  attaquer  le  père  de  Mohammed  (Haddjadj)  ? 
quand  les  plus  vaillants  guerriers  de  l'Arabie  ont  déjà  perdu 
la  vie?  Que  Dieu  m'en  préserve!  »  iMais  il  fit  veiller  sur 
cette  jeune  fille,  et,  après  la  mort  d'Ibn  el-Achàt,  ce  fut  la 
première  de  ses  esclaves  qu'il  appela  dans  son  intimité. 

Nasr  hen  Seyyar,  ne  comptant  plus  sur  l'assistance  de 
Merwan ,  écrivit  à  Yézid ,  fils  d'Omar  ben  Hobeïrah  le  Keza- 
rite,  gouverneur  de  l'Irak  au  nom  de  ce  prince,  en  lui  de- 
mandant des  secours  et  sa  coopération  contre  l'ennemi.  Il 
inséra  les  vers  que  voici ,  dans  sa  lettre  : 

Apprends  à  Yé/.id  (les  meilleuies  paroles  sont  les  plus  sincères,  et  je 
sais  que  le  mensonge  ne  vaut  rien  )  ; 

Vf.  5 


06  I.K^    PHAllUES    DOU. 

.^^  Ix-I  v>=^  ulr^  Ci5>4^       Wt»  ^j-è^'  J-"^  ^^  U./^  U^ 

,lAi^-i    Syj^^i    A.QAA^j    Xo^XiL    <\5wO  ^j^l   ^jljvi»-    <_^)owij 

jU,_5  ^  J^xAi  ^^M  ^:>l_^  Z->^y^  ^  ^^*X^-Jl  AAlié  ^j^jI 

Appn'nds-lui  qnr  j'ai  vu  dans  le  Khoraçân  dos  œufs  qui ,  s'ils  vicnru'nt 
.1  (icIoiT ,  prodiiiroiil  un  prodi;;!'  : 

Des  poussin»  ilf  deux  jours  qui  sont  d(?jA  grands  :  ils  ne  voient  pas  en- 
core, mais  leurs  membres  se  revtUenl  de  plumes. 

S'ils  prennent  leur  essor;  si  l'on  ne  parvient  pas  à  les  réprimer,  ils 
.dlumeronl  l'incendie  de  la  guerre,  et  quel  incendie! 

Yé/.id  ,  (ils  (l'Omar,  laissa  celte  lettre  sans  réponse,  occupe 
(in'il  était  à  réprimer  la  révolte  de  l'Irak.  —  Les  kliarédji- 
les  (In  ^  éinen  enxahirenl  la  Meccjne  et  Medine,  eonduils 
par  Ahoii  llam/ali  Mnukhtar,  lils  d  \\vf  l'Azdile,  et  parBaldj  , 
lils  d'Okli.iii  r\/.dile.  (ies  d<'ti\  chels  prècliaicnt  la  cause 
d'AI»!  Allali,  lils  de  Valiia  le  Kindile,  (|tii  se  donnait  le  sur 
nom  de  Tulth  tl-luilik  ((jiii  cherclie  la  veril<'');  en  chaire,  on 
le  proclamait  Prince  des  Croyants.  Il  appartenait  à  la  secte 
Miaredjilc  nommée  Ihadite.  Ceci  se  passait  en  Tannée  129. 
I/annee  suivante,  Merwan  mit  sur  |)ied  une  armée  dont  il 
donna  le  «ommandement  à  Al»d  el-Melik,  lils  de  Moliammed 
lien   Atyyali  N*  Saadite.   Les  Kliarédjites  furent  attaqués  à 


CHAPITRE  CVl.  67 

xj^-vçj  «— \jl^à  (iim   Jsjki;  AJi^o  xSi^  <Ji   -c^AAJb  tj  *>■*"  J-^' 

^jl^jisfc   (J-«   *J*^   (jo    (j><  j-.A_5)j    ^y^  ^     W^   cN-*-^   «^.XJJj 

JjkS  (X^Iit  Vj-^*"  (O-^ÀAj  c:^(yj  (jiiv^  0^^3  oi-j^iaJi   iU^^ww 
(jL<rvA.*«   yb    «XÏ5   ÀjU^   (j\iji"5\j   i4JMw   i  kiUi^  IxuiAS»  J\Àâ  yiçv»» 

Wadi'l-Kora,  et  Baldj  péril  dans  cette  bataille.  Ahou  Hamzah 
conduisit  les  débris  de  son  armée  à  la  Mecque;  mais  Abd 
el-Mélik  l'atteignit  et  lui  livra  une  seconde  bataille,  dans  la- 
quelle Abou  Hamzah  fut  tué  avec  le  plus  grand  nombre  de 
ses  coreligionnaires.  Ensuite  Abd  el-Mélik  fit  marcher  les 
troupes  syriennes  de  Merwan  contre  le  Yémen  ;  Abd  Allah 
ben  Yahia  le  Kindite  sortit  de  Sanaa,  et  les  deux  partis  se 
rencontrèrent  dans  le  district  de  Taïf,  sur  le  territoire  de 
Djorch.  Ce  fut  une  terrible  bataille  qui  coûta  la  vie  à  Abd 
Allah  et  à  la  plupart  des  ibadites  qu'il  commandait.  Le  reste 
des  hérétiques  se  réfugia  dans  le  Hadramaut,  dont  la  popula- 
tion est  encore  presque  toute  Ibadite,  actuellement,  en  3.^2  de 
l'hégire;  elle  ne  diffère  pas,  en  fait  de  croyances,  des  Kha- 
rédjites  de  l'Oman.  Abd  el-Mélik,  continuant  sa  marche  avec 
les  troupes  de  Merwan,  campa  dans  Sanaa  (i3o  de^  l'hé- 
gire). D'autre  part,  Suleïman,  fils  de  Hicham  ben  Abd  el- 
Mélik,  redoutant  le  ressentiment  de  Merwan,  s'était  joint 
aux  Kharédjitesde  la  Mésopotamie,  pendant  qu'Abd  Allah, 


68  L1..S    l'HAIi;  11,>    1)  Oli. 

joJi  ^^jvj  jUi)  LijU-«*i   ^^j-»jij  (j6   »Xj_j   !^>^-«   Iwj   ci>'^  j_^ w!|j 
i-^V^j!    >Lc   J^r^  _^^A^    A^j.S    ^-^!  ^>-«:iJ!    Ijs-tf>   jU  yU,i^ 

fils  do  Mo.iuinli ,  fils  d'Ahd  Allnli,  fils  de  Djàfar,  sVmparail 
d'Istaklir  (l'ersc'polis)  ctd'aiilrrs  parhosdii  Icnilniro  persan, 
rihassé  ensuitr  dr  ce  p;i\s,  \lul  Allah  se  rendit  dans  lo  Kiio- 
raçàn  on  il  loniha  au  jxiiiMiii- (T  Vhon  Moslini.  Il  existe  une 
secte  (| ni  li-  roronnait  pour  Iiiunit  el  se  soiiniel  à  ses  lois  ; 
nons  en  ,i\iins  parlé  dans  notre  livre  inlilulé  :  Discours  sur 
1rs  principes  des  rclifjions,  dans  le  (  li.ipiire  relatif  aux  raini- 
liealions  des  (Unités,  el  à  leurs  croyances.  Wum  Mnslini, 
dont  II'  p.irli  se  luilili.iit,  concpiil  l.i  ni.ijeiire  portinn  du 
Klioracan,  tandis  que  son  adveisaire  \asi  heu  Scvvnr, 
épuise  j).M  Ir  ni.iuipie  de  secours ,  sortait  (le  c<.'  pays  pour  si\ 
rendre  à  lle\,  el  de  là  a  Sauali,  \ille  sitrree  irilie  llarnadàn 
el  lle\,  oir  il  innuiiit  de  cliaf;rin.  (.e  nié-nie  Nasr,  se  trou- 
vant sur  la  roule  du  khoracàn  à  Hey,  avait  écrit  à  Merwan 
pour  l'inforiner  (pi'il  vj-nait  fie  (pn'iter-  le  Khoracàn,  el  lui 
a[>prendr'e  (pie  le  parli  sons  le(piel  il  suc( onihail ,  finirait  par 
faire  la  (  inupièle  de  l'empire.  Sa  lelltf  renfermail  les  (piel 
(pies  vers  que  voici  : 


CHAPIT1\E  CVI.  69 

^IjcJl   i  ^^^   ij.X.j  *V,0^i         L.^A-iûi  l-^-v**-^  C5^J\â'_5i 

»^l   -xJî  jTUj  »^Aiw  Aaî    »^Ais?  pUiiî    *X4î-  (^  f<^jo\  Jî 

xj  ilj  jOJ^I  Jî  tjUÎSi  ItX^j  (jo^i^  53-<s-*j  W-<^  ^^i  j*-^ 

Nous  sommes,  dans  la  situation  où  vous  nous  avez  jetés,  comme  le  tau- 
reau qui  marclie  vers  le  sacrificateur, 

Ou  comme  la  chamelle  que  sou  maître  croit  vierge  et  âgée  de  trois  à 
six  ans,  alors  qu'elle  est  dans  sa  neuvième  année. 

Quand  une  étoffe  est  usée  jusqu'à  la  trame,  elle  déjoue  les  efforts  de 
l'ouvrier  le  plus  habile  ; 

Ainsi  nous  avons  essayé  de  répaier  notre  désastre,  et  le  trou  s'agran- 
dissait sous  nos  doigts. 

Merwan  n'avait  pas  achevé  ia  iecture  de  cette  lettre, 
lorsque  quelques-uns  de  ses  officiers,  préposés  à  la  garde 
des  routes,  lui  amenèrent  un  courrier  qu'Abou  Moslim  avait 
envoyé  du  Khoraçân  à  ïlmain  Ibrahim,  fils  de  Moliammed 
pour  rinlormer  de  sa  situation  et  de  la  tournure  que  pre- 
naient les  alFaires.  Merwjfn,  après  avoir  pris  connaissance 
de  la  dépêche  d'Abou  Moslim,  dit  au  messager  :  «Rassure- 
toi  et  dis-moi  combien  t'a  donné  ton  maître.  —  Telle 
somme,  répondit  le  messager.  —  Eh  bien  !  voici  iO,ooo  di- 
rhems  pour  toi,  car  en  vérité,  il  ne  t'avait  que  médiocre- 
ment payé.  Maintenant,  porte  cette  letlre  à  Ihriihim,  ne  lui 


70  LES  PRAIRIES   D'OR. 

_  •-       •  J. 

sX^j  xo  a^l»  Alajtf"  1^—*^  jl  (Ji  ffvtf^i  ^'j"^?"  u'i^*  J^^ 
Osjc£   /^   X>^lfc/o   /wj   (XaJjjI  tj!  »_,«JO^  J^^wll    m1»w»  ^J'*^*■^*^^\s 

(jv.^   Joj,l3  c-^a^   u'aT*^   f<^j-:>'   cro  o/=*-   U^  ^'^■•^   uLh*^ 

révèle  rien  de  ce  qui  vient  de  se  passer,  prends  sa  réponse 
ef  apporte  Iniiioi.  »  Cet  liomnie  ohéil.  Merwan  lut  la  ré- 
ponse (pi'll)raliini  avait  écrite  de  sa  main  pour  enj^ager  Abou 
Moslim  à  redoubler  de  zèleet  d'ellbrls,  afin  de  tromper  leurs 
ennemis,  et  dans  laquelle  il  lui  donnait  dillërents  ordres. 
Merwan  fit  jj^arder  à  vue  le  courrier;  puis  il  envoya  à  Wé- 
lid,  lils  de  Moàwiali,  fils  d'Abd  el-Méiik,  son  lieutenant  à 
Damas,  Tordre  d'écrire  au  {gouverneur  de  Balkà  qu'il  se 
retnlil  dans  le  bour{^  nommé  Kerar  et  Uomaïniah ,  afin  d'y 
arrêter  Ibr.diiin,  et  cpi'il  le  lui  envoyât  garrotte  el  sous  bonne 
escorte.  Ci'i  ;ii,'ciil,  an  reçu  du  me.ssafjje  de  VV\''lid,  surprit 
Ibraliini  assis  dans  la  inos(piée  de  ce  bourg,  se  saisit  de  lui. 
tandis  qu'il  se  tournait  tl  l'envoya  à  Welid  ;  ce  dernier  le  livra 
àiVIer\van,(pn  lilcmpi  isonnersacaplurrà  llarràn.  Une  longue 
discussion  s'éleva  entre  les  deux  adversaires,  lorsque  Ibra- 
him parut  en  présence  de  Merwan  ;  il  répondit  à  ce  prince  en 
termes  vthcmcnls,  et  nia  d'avoir  eu  aucun  ra[)porl  avec  Abou 
Moslim,  comme  il    l'en    accusait.   «Fourbe  que  tu   es,  bii 


CHAPITRE  CVI.  71 

,  c 

ki)oLA_J    l»>v-tf>    (Jrt^î     j3-9U>«    l»    IJ^*fyO    ^    J^    ^w^X    cjj^'     f^ 

/yjjj-_^*Jl  «Xxfr  /j_j   »._$  ^   4MÎ    >Xa£  (O-t-*^   iCs^i    C^^   jrfVwUÛ 

^j-^^  fi-^^   i^r*  U^XJ^  ti!>-*  cj^  ^aLçt  y|^j~s?  viUi^  tJ**- 

dit  Merwan,  n'est-ce  point  là  ta  réponse  à  la  lettre  qu'Abou 
Moslim  t'a  écrite?»  et,  faisant  comparaître  le  messager,  il 
ajouta:  «  Connais- tu  cet  homme?"  A  son  aspect,  Ibrahim 
garda  le  silence  et  comprit  qu'il  était  perdu.  Cependant  le 
parti  d'Abou  IVloslim  ne  cessait  de  se  fortifier.  On  avait  em- 
prisonné avec  Ibrahim  plusieurs  Hachémites  etOmeyyades; 
parmi  cesderniers,  Abd  Allah,  fds d'Omar,  fds  d'Abd  el-Aziz, 
fils  de  Merwan,  et  Abbas,  fds  de  Wéhd,  fils  d'Abd  el-Mélik 
ben  Merwan  ;  car  ils  inspiraient  tous  deux  des  inquiétudes  à 
Merwan ,  qui  craignait  une  tentative  d'insurrection  de  leur 
part.  Parmi  les  Hachémites  prisonniers  se  trouvaient  Yça, 
fils  d'AH,  Abd  Allah,  fils  d'Ali ,  et  Yça,  fils  de  Mouça.  Un  de 
leurs  compagnons- de  captivité,  iVbou  Obeïdah  leTàlébite, 
raconte  qu'une  troupe  d'affranchis  persans  et  d'autres  soldats 
de  Merwan  envahirent  la  prison  où  ils  étaient  enfermés,  à 
Harrân;  ils  pénétrèrent  dans  le  cachot  où  était  Ibrahim 
avec  Abbas  et  Abd  Allah;  ils  y  demeurèrent  quelque  temps, 


72  LES   PHAIRIES   I)  OU. 

^UiA^    j<w^.»-<_j    jo.,«_<_A-C-    jjl    «Xi    J^^>^.s-yi    ^,A^^   '.>.jk_A_i.i 

Iw^»  J^yio  ._^La;^    «Xaj    \.=»- «-1 1 

puis  il>  sorliroiit  ni  (  adciiassaut  i.i  portf.  «  Le  Iciidcinaiii 
(ajoute  le  narrateur) ,  nous  |)euétràines  dans  le  cachot  de  nos 
compafjiions  de  captivité  et  nous  vîmes  qu'ils  avaient  été 
vicliines  d'une  agression.  Deux  jeunes  pages  gisaient  à  demi 
morts  a  leurs  côtés;  ils  nous  virent .  nous  reconnurent  et 
rr|)<iiidMeni  ainsi  à  nos  questions  :  -On  a  jclc  un  coussin 
siii  Alih.is  cl  AIkI  Allalr  et  Ton  s'est  assis  d«'ssus  ;  ils  sont 
morts  après  quelques  convulsions.  Quant  à  Ibrahim,  ils  lui 
ont  passe  la  li-te  dans  un  sac  plein  de  chaux  \i\e  pilée, 
dont  ils  s'étaient  munis;  il  s'csl  agite  un  niuuicnl,  puis  est 
demeure  iinuiohile.  • 

DauN  1.1  1  épouse  (pi'lhiahim  adn^ssait  il  Abou  .Moslim  et 
<pie  lut  Meiwaii,  les  vers  suivants,  du  mètre  icilfc: ,  venaient 
après  de  longb  détails  : 

S.iisi»  l'orrasion  dont  les  »ymplônl^^  se  iiionlrciil  :  un  rlicmin  s'ouvre 
rirnil  flfvnnt  Ini. 

11  lie  Ir  reslr  plu»  qu'une  cIkisc,  Ir  glaive  ;  lirr-lr  lior>  'lu  fourreau. 


CHAPITRE  CVI.  73 

U   wAft   S^:^^\    ^j~*   -Iv^i   jA-iî>)-^i    JOC-S    ii-AJUAf-J    j,  ^5i>    »Xi_j 

(j^  S^ji^ill  t^il^r  (j-«  l-A.X.2»"  (jv-aAaAî  tii.ii>_5  J'*:>l_jjj_j  (jl^vî^^i^ 
»Xi^  t^  (j^  ^^  «■^^•^j  (J^A^**  (^■^•'^  iijU»^  (^j%j!!$\S^  (jvJCajÎ  iCÀ.w 

*i  (ij-^  (j^  u^  f^^  t>^-^  ajIj^i  (j^  0^*-?  J-^-ij  f-)"(r'^ 

^«.^    ^j-«    U^**    t-^^J    ^'^    C2>^'    r»_^Ajî     (iUi    iOç^î     (^J    (j^    v|>'^' 

iu-«i    ^^    ij^   f»^-''    '^•^    i   |J5J^  (:J^   (J^   (j*.l— iJI  ^jLw   (J-. 

Il  court  plusieurs  autres  versions  sur  le  meurtre  d'Ibrahim 
r//rtam;nous  les  avons  données  toutes  dans  notre  Livre  Moyen, 
où  nous  racontons  aussi  la  rencontre  qui  eut  lieu  entre  Kali- 
tabah  et  Ibn  Hobeïrah,  sur  les  bords  de  l'Euphrate,  la  mort 
de  Kahtabab  dans  les  eaux  de  ce  fleuve,  et  Tentrée  à  Koufali 
de  son  fils  Haçan.  —  Merwan  se  trouvant  campé  sur  le  petit 
Zab,  où  il  avait  fait  jeter  un  pont,  Abd  Allah,  fils  d'Ali,  vint 
l'y  attaquer  avec  les  troupes  et  les  généraux  du  Rhoraçàn 
(2  du  mois  Djemadill,  i32).  La  bataille  s'engagea  :  Mer- 
wan avait  partagé  sa  cavalerie  en  escadrons  de  mille  et  de 
deux  mille  hommes  ;  il  fut  batlu  et  mis  en  fuite.  Un  grand 
nombre  de  ses  soldats  fut  massacré,  ou  se  noya.  Trois  cents 
Omeyyades  périrent,  ce  jour-là,  dans  les  eaux  du  Zab,  sans 
compter  les  autres  victimes;  parmi  les  Omeyyades  noyés 
dans  celte  alVaire  se  trouvait  Ibrahim,  lils  de  Wélid  ,  fils 
d'Abcl  el-Mélik;  il  était  surnommé  le  Prince  déchu  et  frère  de 
Yézid  V Imparfait  (Yézid  III). 


7/1  LK.s    PH  Al  RIES   D'OU 

-^   ^   v}^'    *cr»  o'^T^   i>^\^  caJI;^^   <s.x.Lo^   »_>j^I   I»X^  J^ 

U,  il^^l  ijj^i^  ''Y^l  J^^ssJl  ,j^  L^l  <xjt^^  J^^i 

X«Lx^    U°^    S^-li    t_-0  6_j    oL^*"    cî'j   <^Àftj.>«^l   A-O.J    ,^_j^    *jb 

(;^    (j6     /^wji^     iC_i-w    ^Ji    j^    i^^lîl»     »_>i>_j    ^i    (jJ»Aj    ^I     »>Lo 
'■^^     vj-*    j'j*_^    |^-À-A_-«)_j     a^^^^wx.^l  jy.^Ab^    ^D    U>     ^^ — ii^i  j^i 

Selon  uiK>  rclntioii  difTcrcritc ,  Morvv.in  aurait  liié  Ibra- 
him, fils  (leWV'liil,  el  attaché  son  corps  au  gibet,  avant 
sa  propre  défaite  sur  le  Zal),  lafiuelle  aurait  eu  lieu  le  samedi 
Il  de  Djeiiiadi  JI.   i'6i  de  l'Iiégire. 

Menvan  arriva,  dans  sa  fuite,  jusqu'à  Moçoul  ;  mais  les 
habitants  lui  en  refusèrent  Tentrée,  <'l,  voyant  sa  fielleuse 
situation,  ils  arborèrent  la  couleur  noire  (des  Abbassides). 
Il  se  rendit  alors  à  Harràn,  où  était  le  palais  dans  lequel  il 
résidait  ordinairemenl.  I.a  poj)nlation  de  cette  ville,  à  Té- 
pofpir  (III  lis  mali'dictions  contre  Ali,  (ils  d'Abou  Talib. 
Iiirrnl  supprimi'-es  de  la  prière  publi(pie  du  vendredi  (cf. 
tiiiiK^  V,  p.  /(  I  {)) ,  avait  refusé  de  se  soumettre  à  celte  mesure, 
sous  prétexte  ipi'il  n'y  avait  pas  de  prière  valable  sans  la 
malédicti'Mi  j)rononcée  contre  le  nom  d'/16o»  Tnurah  (Ali); 
ils  persistèrent  donc  dans  celte  pratique,  jusqu'aux  ("véne 
ments  dOricnl  cl  a  l'.ijiparifion  (\cf.  Noirs.  C.ependanl  Mei 
wan    se    garda    di     les     imiter,    ••    cmmc    de   la    rt'pvobalion 


CHAPITRE  CVI.  75 

i^i)  i,j«J5  cj-^î  iJ^À»£  «x^.^*  ^^.àjI  (j\^  .Xâj  jj5jjw9  ^AAj»  -^-4* 

jj^  AX^   ^j^  J,   yij(;-«  j^-*>'3   2>Jl^îj   (j'j^  (:J"'!>^   t^  t$^*"'j 

/ 

^^  (jj^^  v^-Aâ*  ti  <XAAAa*Jî  A-^M<i  ootâj-à  JolL»  uÀ.'Sl  1^***^  à> 
viLXJtl   «Xa£  0j   ib^l*/»  /jj  OsjJjJi   *X:^lj  /j-fvJi  (^jI^J^Î^ 

(^    /j-J    ^î     «Xa^    JOL-J>_5    5*_JL.^U    l.jyAA.*3j    l<yA-À_Ji_i    »l.JU«*jt 

générale  dont  les  Harrâniens  étaient  Tobjet.  A  peine  Mer- 
wan,  accompagné  de  sa  famille  et  des  Omeyyades,  avait-il 
quitté  Harrân  et  traversé  l'Euphrate,  qu'Abd  Allah,  fils 
d'Ali,  se  présenta  devant  les  portes  de  celte  ville;  il  brûla 
le  château,  qui  avait  coûté  dix  millions  de  dirhems  à  Mer- 
wan^et  fit  main  basse  sur  le  trésor  et  les  propriétés  de  ce 
prince.  Merwan,  suivi  de  sa  garde  particulière  et  de  sa  fa- 
mille, arriva  sur  les  bords  de  la  rivière  Ahoa  Fotros,  en 
Palestine,  dans  les  environs  du  Jourdain,  et  s'y  arrêta.  Ce- 
pendant Abd  Allah,  fds  d'Ali ,  vint  assiéger  Damas  occupé 
alors  par  Wélid,  fils  de  Moâwiah,  fils  d'Abd  el-Mélik,  avec 
5o,ooo  combattants.  Le  fanatisme  de  parti  qui  divisait  les 
Yéménites  et  les  Nizarites,  se  disputant  la  prééminence,  se 
réveilla.  Wélid,  iils  de  Moâwiah  et  Abd  el-Djebbar,  fils  de 
Yézid  II,  furent  pris  et  envoyés  à  Saffah,  qui  les  fit  tuer  et 
attacher  au  gibet,  à  Hirah.  Abd  Allah  ben  Wi,  après  avoir 
inondé  de  sang  la  ville  de  Damas,  tandis  (jue  Merwan  arri 


7(i  Ll.b  l'KAllUK.S  Duli. 

(^   (vJ  aW!  ^x£  JjyJj   y*^^.  (J^ÎT-^  ■■^^•^3   Ir-*-*-^   UlXi.  ^^-ii-«»Xj 

t^-^Aio  j,  (_^  ^j-j  4-^  '-^"^'^  t^  (^  *^^'  '^•'-^  ci'  -'^•**'L''  -^^^^ 

^}.AXvwl     ^»J     we'iX^    »X_)\_J    /jj     jlAii     *>«w<lC    (J.J^    ^t"^     aju»^    m'»»-* 

(^   lfc.->^^    s  »-_x_j  CAJ    V  A— k^»-)   ..'VJ    ù^r^  jj<2.ji_    Sfc.>aJ^j    ^^Jv-il 

tJ-«     (J'^    CrVfÛyj'      1_>IjIaJ     L»     ^_5>^!j_5     ^^.^f^J     J_^AtlJb    i^w«_J    5>5Lm^ 

vail  en  l"!;i;y[)te,  \iiil  camper  sur  la  ri\i«'ir  AI)Oii  l'otros,  où 
il  lit  «'goif^'cr  plus  (Jr  (|iialr('-\iiij;ts  Oincyyades,  k'  mercredi 
là  (lu  mois  de  Doul  Kàdeli ,  i3-.>  de  l'hégire.  Suleïman  , 
autre  fils  de  Y'é/.id  11,  lut  lue  a  Halkà,  et  sa  tète  lut  envovôe 
a  Aixi  Allait,  lils  (TAIi.  Salili,  lils  d'Ali,  se  util  alors'à  la 
ponrsiiile  de  Mcrw.iii  ;  d  cl.iit  ace  (impaj^ui'  d  AI)ou  Awn  \l)d 
el-Melik,  lils  de  ^  r/.id  ,  il  d'Vniii,  lils  d'Ismàd  Madliedji.  Ils 
If  rejoif^nirciit  en  Kgyj)te,  à  Bourir,  on  il  était  campe,  el 
surprirent  sa  troupe,  pendant  la  mut.  au  son  des  lind)ales, 
du  Ic/ihir,  i'[  .iu\  ciis  de  :  \  i'ngci»ns  Ihrahini  !  \  .v  camp  de 
Merwan  se  crut  ciixcloppe  par  toutes  les  troupes  noires  (ab- 
hassides^ ,  el  ce  prince  lut  lue.  H  v  a  dilVereutes  versions  sur 
la  l.iron  dont  il  péril  dans  je  (()ud)at  de  cette  nuit  (lundi 
27  l)n!ri  iMddjeli  i.V.'  .  Son  meurtrier  Amir,  lils  d'Ismàd, 
allaif  j)enetrer  dans  l'église  ou  les  lilles  et  les  femmes  de 
Merwau  s'elaieiil  reliigiéfs ,  loiscpTun  euiiutjue  de  ce  prince 


CIIAIM'I'HK   CVI.  77 

0^*»"*   c3>^^   jli-i   *w«l    /jX   S^jL*»!^   S_5«X:i-lî   /y^AA*  J^^«XJI 

X  »,  *  vu 

oJ^lJvXj  ^lju»<,iî  (j*<UjtJi  ji  tjl  (^  (jjj  ^5  «Xxfi  l^  ^^-=r_^ 

se  montra  un  sal)re  à  la  main,  cherchant  à  en  défendre 
l'accès.  On  le  prit  et  on  l'interrogea;  il  répondit  :  «  Mervvan 
m'a  ordonné,  s'il  était  tué,  de  couper  la  tête  à  ses  femmes 
et  à  ses  fdles.  Epargnez-moi,  car  si  vous  me  tuez,  c'en  est 
fait  de  l'héritage  de  l'apôtre  de  Dieu.  »  Et  comme  on  lui  re- 
commandait de  faire  bien  attention  à  ses  paroles,  il  ajouta  : 
«  Si  je  mens,  faites-moi  mourir.  Venez,  suivez-moi!  »  On  y 
consentit  :  il  conduisit  ses  gardiens  hors  du  village ,  dans  un 
endroit  sablonneux  et  leur  dit  :  «  Cherchez  ici.  »  Ils  fouil- 
J.èrent  le  terrain  et  découvrirent  le  manteau  rayé,  la  ba- 
guette du  Prophète  et  un  bâton  qu'il  tenait  en  prêchant j 
Merwan  les  y  avait  fait  enterrer,  pour  les  dérober  aux  re- 
cherches des  Hachémites.  Ces  reliques,  envoyées  par  Amir 
à  Abd  Allah  ben  Ali,  et  par  celui-ci  à  Abou'l-Abbas  SafTah, 
passèrent  dans  la  succession  des  Khalifes  abbassides,  jus- 
(ju'à  Mouktadir,  qui  portait,  dit-on,  le  manteau  rayé,  le 
jour  où  il  fut  assassiné.  J'ignore  si  elles  sont  toutes  encore 


78  LK.S    l'HAihiKS    i> OU. 

ÀJiJi   *i»>J  S  xjUv^uj  iJV-'^^  cT?-»^'  ^"^"^"^  j'^i  >— Aj^i  I«Xjî> 

JJ  c-^J?  U  ^!  ,^j-*  jJJ  aVII  LiX:».  ;J>jL<>^I  ,j-*1  a^  L  <«JUi 
'uOl-.^    ^aIS    (jjIj    «i-JS^i    ^^3    Jolv    IJ-^    *J-^^'j    lv«>^'' 

.iiijoiiid  liiii ,  SS'2  (le  riicgire,  (mi  la  possession  clo  Mouttaki- 
lillali.  dans  sa  n'-sidcncc  fie  Hakkali.  on  hicn  si  elles  n'exis- 
tent |)lns. 

Amir  contlnisil  ensuite  li-.  lille.s  de  Mei  w.in  .  ses  esclaves  et 
ses  prisonniers,  chez  .Saiih,  fils  d'Ali.  (^)uand  elles  se  prés«>n- 
lèrenl  d»'vant  lui,  rainée  de  ces  lilles  lui  dit  :  «Oncle  du 
Princ»' des  Croyants,  (jue  Dieu  le  protège  au  gré  de  sa  sainte  vo- 
lonté, (|iril  te  r,i\()iise,  en  ton  l<>s  circonstances,  de  ses  gràces 
spéciales,  <pi  d  t'accorde  le  saint  en  ce  inonde  et  dans  I  autre! 
\nns  sdunnes  tes  lilles,  les  filles  di'  ton  Irère  et  de  ton  cousin. 
Soyez  aussi  généreux  poui-  nous  (jue  nous  a\ons  été  sévères  à 
votre  égard.  —  Non  ,  re|)ondit  Salili,  rions  ne  lais.serons  la  vie 
ni  ù  un  seul  lioninie.  ni  a  nne  seule  leinuîe  d'entre  vous. Ton 
père  n'a-l  il  pas,  hier,  tue  mon  neveu  Ibrahim  r/»ui/;j ,  danssa 
prison  de  Harràn.^  Ili(  liain  n'a-t  il  pas  tué  Zeid ,  lils  d'Ali,  (ils 
de  Ijneein,  lils  d'Ali,  et  attache  son  corps  an  gibet,  dans  la 
voirie  de  Konl.di.'  I,a  iémme  de  Zeïd  n'a-l  eih'  point  péri, 
a  ilirah.  pai   les  mains  de  Vonçonl  hen  Omar  le  Takelite? 


CHAPITKK   CVl.  79 

ijj  4^c^=-  l?^-*^  (oJ».^.*o  ^1  4?^  r*^"^  Z.f^-  -^^  *^  '■^'  'i'^ 

^LiJl  J^ft5^     *J      O^J     ^J     (J^îj      <^     AiUi      4-^J      »Xi    ^^     /yj     ^  ,W>»-^ 

(<s*A.«o  aMI  Jj-m-j  rV*^  v-À-i^î  /o^'  ÔjJ**^\  J^l  (j-«  i^i?^  U**!^ 
1^0  /<UJiAAAyî    j^^i    U    A-«otJ   '>-ÀJ_5   J.>j  j^*   ^1    j^   iAys^^ 

Wélid,  fils  de  Yézid,  nVt-il  pas  fait  égorger  et  pendre  au 
gibet,  dans  le  Khoraçân,  Yahia,  iils  de  Zeïd?  Obeïd  Allah, 
(ils  deZiad,  n'a-t-il  pas  tué,  à  Konfah,  le  missionnaire  Mos- 
lim,  fdsd'Okaïl,  fds  d'Abou  Talib?  Et  Yézid,  lils  de  Moâ- 
vviah ,  n'a-t-il  pas  chargé  Omar,  fds  de  Saad ,  de  massacrer 
Huçeïn,  Ois  d'Ali,  avec  tous  les  membres  de  sa  famille,  qui 
moururent  sous  ses  yeux?  N'est-ce  pas  ce  même  Omar  qui 
conduisit  le  harem  de  l'apôtie,  comme  un  troupeau  d'es- 
claves, devant  Yézid?  N'est-ce  pas  lui  qui,  avant  l'arrivée  de 
ces  prisonniers,  fit  parvenir  à  Yézid  la  tête  de  Huçeïn,  après 
l'avoir  promenée,  fichée  au  bout  d'une  lance,  à  travers  les 
districts  et  les  villes  de  Syrie?  N'a-t-elle  pas  été  jetée  devant 
Yézid,  à  Damas,  comme  on  eût  pu  le  faire  de  la  tête  d'un 
mécréant?  Et  le  harem  du  Prophète  n'a-t-il  pas  été,  lui 
aussi,  placé,  comnje  un  lot  d'esclaves  à  vendre,  devant  les 
troupes  de  Syrie,  devant  ces  soldats  vils  et  grossiers  qui  de- 
mandaient à  leur  chef  de  leur  distribuer  ce  harem  de 
l'apôtre,  au  mépris  de  ses  droits,  en  insultant  Dieu  et  mé- 


HO  LKS  IMl  Mlill.s  |)(i|; 

jjlî  («ioi*»,^  Jo  je-*À_j  («Xaj  ^Xxl\  Ul  Ji"  1:>1  ^ yJkS'  Ujc«<oJj 
(ji   (jXj   ^i  Joti!   Ji  Jt?  (jK"=»r  ^  A  ,>,a^  Jvj   lOsJà  u*>-^  (j'^' 

^ijT-fJw     /v^i^j-^i^i     Osjiji   f^y^\y^\     (_*A«    (j'>-5*r    ^^«.S>j    AMI    *Li 

ronnaissanl  ses  biciifails?  Lcqm'l  df'  iiniis,  monibros  de  la 
r;\inillr  (lu  Propliclc,  avpz-\(>iis  cpariînc?  Quand  vous  ètes- 
vous  inonlrcs  justes  à  noire  ét^ard?  —  Onrlc  du  Prince  des 
flroyanls,  iepli(|na  la  fdie  de  Merwaii,  le  paidon  est  main- 
tenant entre  \os  mains. —  l.c  pardon!  reprit  .Salili ,  soit,  il 
\oiis  esl  aeeoidt''.  \en\-lti  (pie  je  le  lasse  éponsor  mon  (ils 
FadI  l)en  Salili  hen  Ali .  fpie  je  donne  pour  maria  tasœur  Abd 
Allah,  InM'e  de  FadI?  —  Onrie  du  Prine^  des  (Iroyants,  ré- 
pond il  cl  li',  esl  ce  \v  moment  de  célébrer  dos  mariaî^es?  Fais- 
nous  plutôt  rduduiic  a  llaiian.  —  .le  lerai  cela  j)our  \()US, 
avec  la  permission  {\v  Dieu ,  «  dit  Salili ,  et  il  les  en\n\a  dans 
celte  \ille.  l'.lles  v  enlreirnt  <u  (b-plnranl  à  «grands  cris  la 
morl  de  Merwan,  el ,  décbiraiil  leurs  vélenicnts,  elles  (exci- 
tèrent liuKilldu  des  li<»npes  pai  Imis  lamenlallous  el  leurs 
gémissements  limebres. 

Le  re<,'ne  de  Merwan.  iuscpi'a  la  nomination  d'Abonl- 
Abbas  Sall.di ,  avait  dure  einc]  ans,  deux  mois  el  dix  jours, 
en  lenani  r  oiuptc  des  rlilTt  renies  évaluations  de  celle  pé- 
riode,   romme  umis  l'.ixdns    rlit    prérédemnieni.   Il  sicoula 


CHAPITUK  CVI.  81 

jX^yJ^    JOCi    fj\    (il    (J*.Ujs)I   yi\    JJ^J    fj\    *XX)J    ^•^\>)     ««^^-^    i 

iyi^^  CJ-ÀAw  (j**-^  cKaJ»  (jl  Ji  ^^Iji  »«^-*  <-^j\^  ^)^'  ^^Uf 
«»Aj»-U?  tSjUM  (jjj  (^S»?  (^  ♦^■J;^^^  ♦^**  *-S>o   y»^        UaJ:3    (J-» 

S\^yi  yJijt  (;;jy*.  *^-M>^  *>*Aft  *ajKJ  Jb  tjî^^  u'-A^^ 
-jls  ^  jvXjiJt   ».-<-Iâj^  <^J^^  J-<j^*^J'  y'   c:a.:^^„s».|    *X3  A-W.-^ 

huit  mois,  entre  la  proclamation  de  SafFah  et  le  meurtre  de 
Mervvan,  à  Bouçir;  ce  qui  fait,  pour  la  durée  totale  de  son 
règne  et  jusqu'à  sa  mort,  cinq  ans,  dix  mois  et  dix  jours. 
Nous  avons  parlé  déjà  des  différentes  versions  relatives  à 
son  âge  et  à  son  histoire  ;  quant  aux  détails,  ils  se  trouvent 
dans  nos  autres  ouvrages, 

Mervvan  avait  pour  secrétaire  Abd  el-Hamid ,  fils  de  Yahia , 
fils  de  Saad,  le  célèbre  auteur  des  épîtres  et  des  morceaux 
(Véloquence,  le  premier  qui  développa  les  épîtres  et  intro- 
duisit des  phrases  élogieuses  dans  ses  lettres,  usage  qui  s'est 
répandu  après  lui.  On  raconte  que  Merwan,  pressentant  la 
chute  prochaine  de  sa  royauté  ,  dit  à  ce  secrétaire  :  «  Il  est 
utile  pour  moi  que  tu  résides  auprès  de  mes  ennemis  et 
que  tu  paraisses  m'avoir  trahi.  Leur  admiration  pour  ton 
méi^ite  littéraire,  le  besoin  qu'ils  ont  d'un  rédacteur  tel  que 
toi  les  engageront  à  t'accorder  leur  confiance.  Tu  pourras 
peut-être  me  rendre  service,  même  de  mon  vivant,  ou,  tout 
au  moins,  il  ne  te  sera  pas  impossible  de  protéger  l'hon- 
VI.  6. 


82  LES   PIlAli;li:S   D'Oïl 

5wtf>uo  (joiuk^i  JtAWfcJI  i«Xx;(J/yJ»  S^>X_&    »_^,,_o'    aJ'   i^j.    w_«».i 

iifiii  (If  mon  liarcni  après  ma  mort.  •  Alxl  el-llainid  répon- 
dit :  "Ce  (pir  vous  m»'  proposez  renrorme  raltcniative  la 
plus  avantageuse  pour  vous,  el  la  plus  infâme  pour  moi.  Il 
ne  nie  reste  qu'à  prendre  patience.  jus(|u'à  ce  que  Dieu  nous 
délivre  on  (pu-  jf  nimreavec  vous,  •  et  il  .iJomI.i: 

Il  ratidrciit  carlier  ma  liclrlitt'  et  avoir  l'apparence  d'un  iraîlrc  !  Mai» 
f]iii  iiu!  diMiilpcrait  d'iine  perfidie  manifeste  jiniir  lonl  le  monde  ? 

I.liisloire  et  le  meurtre  d' \bou'l-\\  erd  cl  de  Hichr  hen 
Alul  Allali  le  Waliidil»'  se  trouvent  dans  noire  lj\re  Moyen, 
re  (pii  n<»us  dis|)ense  d'en  parler  ici.  —  Isiuàd,  (ils  d'AUd 
\ll.il»  le  Kocliairile,  raconte  ceci  :  •  Menvan  elant,  dans  sa 
fuite,  arrive  a  Harràn,  me  lit  appeler  et  me  dit  :  »  Fèro  de 
Hacliem  (il  ne  m'avait  jamais  «lonne  juscpu-là  mon  surnom 
patronymique),  tu  connais  la  situation  ;  tu  ««s  un  homme  sur, 
et  •  le  parfum  ne  se  dissimule  plus  aj)n  s  l.i  noce  »  (pro- 
verbe), dis-moi  donc  ce  (j ne  1 11  im-  ••onseilles  de  faire. — Prince 
des  Croyants,  lui  repondis-je.  «juel  est  votre  projet? — J'ai 
résolu,  ronlinua    Merwan,  de   partir   a\ec   mes  mawlas  et 


CHAPITHE  CVT.  83 

;i)j_L«  (j-4  A^LÇT    dJi    JjO   JsJi*    <)^Â^    (^y^\^    ^^y\    («ASteU» 

p 

JO^  J^i  dLJ^  «jls.^  oU.S'i  jIjU  f«XÀs-  f*XÀs-  -Ui.J!  Jjôî 

ceux  qui  voudront  me  suivre,  de  passer  la  frontière  et  de 
me  diiiger  vers  quelque  ville  grecque.  Là  ,  j'écrirai  au  sou- 
verain de  Roum  et  je  m'assurerai  sa  protection;  plusieurs 
rois  de  Perse  ont  agi  ainsi;  une  démarche  de  ce  genre  n'est 
donc  pas  déshonorante  pour  un  prince.  Les  fugitifs,  tous 
ceux  que  la  crainte  ou  l'ambition  conduiront  chez,  moi, 
grossiront  le  nombre  de  mes  partisans,  et  j'attendrai  que 
Dieu  éclaire  ma  situation  et  m'aide  à  vaincre  mes  ennemis.  » 
Lorsque  j'eus  connaissance  de  ce  plan,  et  jl  était  sage,  je 
vis  quelles  conséquences,  quelles  suites  fâcheuses  il  aurait 
pour  la  tribu  de  Kahtan,  à  laquelle  j'appartenais  :  «Prince 
des  Croyants,  m'écriai-je,  que  Dieu  vous  détourne  d'un  tel 
dessein!  Eh  quoi!  vous  laisseriez  vos  fdles,  voire  harem  à 
la  merci  des  infidèles,  à  des  gens  sans  foi,  comme  les  Grecs? 
Vous  ignorez  ce  que  la  fortune  vous  réserve  :  si  quelque 
accident  funeste  vous  arrivait  en  pays  chrétien,  et  je  sou- 
haite que  vous  n'y  trouviez  rien  que  d'heureux,  ceux  que 
vous  laisserez,  après  vous  sont  perdus.  Non,  traversez  l'Eu- 

C. 


H'i  Ll..^   l'HAll'ill .^   1)  Uli. 

-v«]aj  U  aXî!.^  v_>l^yjul  2^laJb  Jo:-^  jj-t  aWI  wa^n-«I^  i_*jJs-o  JkJ 


pliialc.  <li('rcli07,  <l«'s  iilli«'s  en  >>yrM>.  dans  rharune  dos  gar- 
nisons dr  l.i  fionlirn',  vous  y  tronvonv.  appui  et  respect; 
vous  .ivr/  li.iiis  teintes  res  garnisons  d«'s  soldais  dé\oués  (nii 
\i)Uî>  sui\n»nl  jiis(|n"«ii  KL,'\plc  :  vous  serez,  la  dans  une  des 
contrées  du  monde  l«'s  plus  riches,  les  mieux  j)ourvues  en 
cavalerie  et  en  hommes.  \ous  aurez  devant  vous  la  Svric, 
derrière  vous  rAlii(|ui'  :  si  Ir  sucres  repond  à  vos  espérances, 
il  \ous  est  facile  de  leiilrer  en  Syrie;  dans  le  cas  contraire, 
vous  gagnez  rAlricpie. —  Tu  dis  \i.ii.  re|)li(|ua  Merxvan, 
j'implore  r.iide  du  Dieu  |)uissant  et  glorieux!  •I"!l  il  traversa 
i'Kuphrate  n'ayant .  en  \erit«>,  av«'(  lui  (pie  deux  Vrahesdc  la 
Irihn  de  K.os  :  IImi  ll,irn/.di  Selemi,  sem  liere  de  l.iii,  et 
Kawtar,  lils  d'Asuad  Ganawi.  Ainsi,  l'attachement  patrio- 
lifpje  de  Meruan  pour  la  lamille  de  Ni/.ar  ne  lui  fut  d'aucun 
scdiurs;  Idiii  de  |j.  ce  priuc»-  lut  trompe  et  trahi  par  elle. 
Ouand  il  traversa  le  pavs  de  Kinnasrin  /Chah  is  et  Khou- 
nasirab,  h-s  l'onfiukliiles  n'sidant  à  Kinnasr  iti  lomherent  sur 
les  derrières  de  son  année.  Hims  (Kmese,  s'insurgea  à  son 
.ippro(  lie;  à  Damas,  il  i-ul  .1  lidter  contre  liai  il,  (ils  d'Alnl 


CllxVPITRK  GVl.  85 

-_5^l   y^A^i^  i>^-*-^  «JiLH^  Vj*^^  i"^-*  ét^  aLkAj   p?  t^*^^' 

^ J!  j«Jli  ^:Sl>  J^Jsj      »j-^l  i  (^^ïr-!>  o'  ti'  ^-(^  <!U-ol<»^ 

cy,.^!^  ÀJ»ij.Jl  j.^J  y\^  Uo  ^jtj  ^Ji  iLSlv  ^^  (j*^lî  1^1  x»U 

er-Uahmaii  HarachI;  dans  le  district   du  Jourdain,  à  la  fois 
contre  llachem,  fils  d'Amr  le  Kaisite  et  les  Arabes  de  Ma- 
dhedj;  dans  la  Palestine,  conlre  Hakeni,  fils  de  Sanaàn,  (ils 
de  Rouh,  fils  de  Zinbà,  adversaires  que  sa  mauvaise  fortune 
lui   suscitait.  Merwan  comprit  alors  qu'Ismàïl,  fils   d'Abd 
Allah  le  Kochaïrite,  lui  avait  suggéré  un  conseil  perfide,  au 
lieu  de  prendre  ses  intérêts;  (juc  c'était  une  iaufo   tfavoir 
associé  à   ses  délibérations   un    membre  de   la   lamille  de 
Kahtan,  un  homme  impatient  de  \engeance  et  <[ue  sa  pa- 
renté rendait  acharné  contre  les  Nizariles,  ses  adversaires; 
enfin,  que  le  projet  vraiment  sage  était  celui  dont  il  médi- 
tait lui-même  Texécution,  cVst-à-dire  de  passer  la  IVontière 
militaire,  de  sY'tablii-  dans  une  des  places  grecques  et  d'en- 
trer en  correspondance  avec  le  roi  du  Roum,  en  attendant 
de  pouvoir  aviser  à  ses  afiaires. 

Au  rapport  de  Medaïni,  d'Otbi  et  d'autres  historiens, 
Merwan,  en  venant  camper  sur  le  Zab,  équipa  cent  mille 
cavaliers  tous  bien  montés,  choisis  parmi  les  troupes  que 
la  Syrie,  la   Mésopotamie  et  d'autres   pnninces  lui  avaient 


KC)  LES  PHAIRIKS   D'Oïl 


u'^J^^   ^_jjOJI_5  (_>LUJI  ^ilXj  :>l_y-*J    liû^ik-*  J^A^ajl^  c^  (^  '^Wl 


• 


fonrnirs.  I.cjoiir  (U"  In  bnlaillc.  Ici  s(|iir  Alxl  .\ll;ili.  lilsd'Mi, 
se  iiioiitra  a  la  IrU»  «les  Ao/r.v,  iors(|n»'  sur  !•■  IkuiI  de  rariiuT 
s«'  (if'plovoKMil  les  hannirrcs  noires  (iiic  portaient  des  ca- 
valicis  montés  siu"  des  cliaineanx  haetriens,  dont  la  s<'lle 
riail  t'ii  bois  do  saule  <m  de  (jurh ,  Meiuan  dit  alois  à  son 
«•nlonrai,'f  :  •  \  oyez-vons  leurs  lances  (|ni  se  (lie>scnt  serr«^»s 
coninii'  un  l)ois  de  pahnicrs?  \'ove7.-\ous,  sur  ers  (liaineaux  , 
leurs  haunicres  (|ui  s'avanei'n!  s<Mnl)lal>l)'s  a  d'épais  nuai^es 
noirs.'»  il  parlait  •■iH'orc,  lorsfpi'uiu'  xoirr  de  ( orlx-auv 
sortit  d  un  loiiirc  cl  se  ramassa  autour  du  pirmier  drapeau 
d'Alid  MIali  ,  mêlant  la  noirrriir  de  leur  plumage  ù  a>lle 
«les  lianniérrs  cl  des  éteixlards.  Merwan  remarqua  celte  rir- 
ronstaner  ri  m  lira  un  pn-sa^»'  fàcln-ux  :  •  \ Oye/.-vous,  dit  il  . 
If  non  se  m<  li'i  ,ni  iioii  •' •  V.u  ellet .  ces  corbeaux  ressem- 
blaien!  a  de  sombres  nuées;  ef ,  s'apercevani  fpie  les  lron[)es 
qu'il  avait  clioisies  donnaiciil  <les  signes  d'iiKpiictiule, 
d  anxi«'tc  et  de  laiblrssf,  il  ajouta  :  •  \oilh  un»'  giaiidc  loiilc 


CHAPITRE  CVIl.  87 

aj-il*£  cbili^iLÎ  iijtJt:!   *XaJ  c-*ÀkII    *Xa£  (^i  (j-U^  (j)J  *<W5   ♦^-** 

çj^   Oc\ifc.    *A_jlJ    iJw.*is-£    j^iX^ii    Îjt-J^iii    ^yj    ^.^    ^^    cA'*'^^ 
Oi^^ÀJi    jÎ    tl-i^^    *~jl/»^    (_j|jj!5Xoj   ^A,*ji    AÀaw  ^i».iJl    J-*-^    ^■ô'*»' 

mais  que  peut  le  nombre  contre  raccomplissement  de  la 
destinée?  » 

Les  autres  laits  relalifs  à  Merwan,  pondant  la  hataille 
du  Zab,  se  trouvent  dans  nos  Annales  historiques  et  notre 
Livre  Moyen;  nous  n'avons  donc  pas  à  y  revenir  ici.  —  Dieu 
est  le  dispensateur  du  secours  ! 

CHAPITRE  CVll. 

KHALIFAT  D'ABOU'L-ABBAS  ABD  ALLAH  ,   FILS  DE  MOIIAMMKD ,  SAFFAH. 

Abou  1-Abbas  Saflldi  (Abd  Allah,  fds  de  Mohammed ,  fils 
d'Ali,  fils  d'Abd  Allah,  filsd'Abbas,  fils  d'Abd  Mottalib) 
fut  proclamé,  le  vendredi  i3  du  mois  de  Rébî  II,  i32  de 
l'hégire,  ou,  selon  d'autres,  le  mercredi  ii  de  Rébi  II,  ou 
bien  encore,  le   i5   de  Djemadi  II  de  la   même  année.  Si» 


88  LES   PJUIRIFvS  D'OH. 


^141  »x^-dl  <Ji  ws5^^  >-^^^^  o'*^'  *^^  a-*  *^'  'V*  ^^^ 


mèrese nommait Raïlali,  fille (rohoid  Allah,  lilscrAlHl  Alfali . 
dis   dWhd   «'l-Modaîi ,   la  Hairlidc.    Le  vendredi  snivant,  il 
se  rendil  en  coi  tcf^e  a  la  grande  mos(jnée,  ef  prêcha  del>oul 
dans  la  chaire,  contrairement  à  l'nsage  des  Omevvades,  (|iii 
|)rèchaieiil  assis;  anssi  le  penph'  l'acclama  en  disant  :  •  Cou- 
sin de  rapôlre  de  Dieu  ,  tn  as  ressnscité  la  sainte  conlume!  » 
Aj)rès  nn  règne  tle  quatre  ans,  neni  mois  e(  vingt  jonrs,  il 
nioiMiit  à  Anhar,  tians  la  \ille(jii'il  avait    londee.  Sa  mort 
oui  lien  le  lundi  1 2  de  Dou'l  -  hiddjeli ,  i3();  il  était  âgé  ou 
de  I  renie  In  lis  on  de  xingl-nenl  ans.  Sa  mère  avait  épous( 
(en  premières  noces)  Ahd  «'l-Melik.  (ils  dr  \Ierwan,  à  (jtii 
elle  donna  nn  fils  nomme  Haddjadj  ;  à  la  mort  de  son  pre 
mier  mari,  elle  épousa   Mohammed,  fils  d"\li,    (ils  d'Abc 
Allah,  fils  .rVhhas.  dont  elle  eut  Ahd   Allah  Sallah  ,  Oheu 
Allah.  Dawond  il  Maimonnah. 


CHAPITRE  CVII.  89 

yijj^  (j^  *i  sL^  ^  (ji  ^£^  uLr-^*^  j.U^i  pçN^^i  (j^A=^  U3 
»»x*j  *i  ij^-S^  ^  (j'j  *-^^^  *^4^j  a]^*xJL  -IaxîL  sloji^ 

j^\  j^  ^j-ftiâ^J  -JS^^^y  (S-fr^'   ^*>V  *j'^  *i^^  >y  «XjJI^Lc 
J^xj  y!  sUsji   l^W)  JJi  i  >i  /<v«^_j  -oUJUJi^j  (jl^wl^isT  âUtXJl 


RESUME   DE  SON   HISTOIRE  ET  DE  SES  EXPEDITIONS;  PRINCIPAUX 
ÉVÉNEMENTS  DE  SON   REGNE. 

Ibrahim  Vlmam,  prisonnier  clans  Harrân  et  convaincu 
qu'il  ne  pourrait  plus  se  soustraire  au  ressentiment  de 
Merwan ,  fit  son  testament  en  faveur  de  son  frère  Abou'1-Ab- 
bas  Abd  Allah  (SaiTah).  Par  cet  acte,  il  rengageait  à  fonder  la 
dynastie  ;  il  lui  recommandait  d'agir  avec  énergie  et  promp- 
titude, de  ne  pas  rester  un  moment  de  plus  à  Homeïmah, 
mais  d'aller  sans  retard  à  Roufah.  Le  pouvoir,  lui  disait-il, 
devait  infaillii)lement  lui  appartenir;  une  tradition  certaine 
lui  en  donnait  l'assurance.  11  lui  révélait  l'œuvre  accomplie, 
dans  le  Khoraçàn,  par  les  missionnaires  et  les  nakih  (man- 
dataires) ;  il  lui  traçait  la  ligne  de  conduite  à  suivre  à  cet 
égard  et  lui  recommandait  de  ne  pas  s'en  écarter.  Il  con- 
fia cet  acte,  avec  toutes  les  instructions  qu'il  renfermait,  à 
Sabik  le  Kharezmien,  son  affranchi  :  ce  dernier  avait  l'or- 
dre, si  son  maître  était  victime,  la  nuit  ou  le  iour,  d'une 
agression  de   la   parf    de   Merwan,  de  se   rendre    en   toute 


UO  LKS    Pi;  VIJUES    DOH. 

i<^g^^\  jl  ^<j»-  w»^i  i  ^^  t^^l  '^-v^  (^v^'  ^y^  ^^ 

(-J'uui    'Lll    Jl    /»..^Jt^   j^!^  ^y^->->   k^   v^   -^^    *^^-^    •'^^3^**^ 

*— *— *-^-=*-   CJH   vJ-*   S"^^  J^-A-*«  uî>^.s.-,    t_v|j   ^   "^^  iwolyfii'l 

liàlc  ,(  lloiiiciinali ,  tl  tir  rciiitllic  li;  k'.sliiiiiciil  a  Ahoul- 
M)l)a.s.  Apn's  le  nnMiilrc  (ribraliim ,  Sahik  cnnriil  iiiinHtlia- 
U'iiiont  à  lluiiKimah,  (loiiiia  à  Ahou'l-Ahltas  le  Icstainent  de 
sou  fn-re  d  lui  anmuu-a  qulhialiini  avait  cessé  de  vivre. 
Abou'l-Ahhas  lui  prcscrivil  <!<•  iif  p.is  diix'  un  mol  do  cet 
écrit ,  r\  (if  se  ( Diitciilrr  de  faire  connaîln'  la  iikm  t  (rihraliiiii. 
Kiisiiilr,  il  mil  (|Mclc|iu>s-(m.s  de  ses  pan-iils  ait  (oiiraiil  de 
ses  [)r(t)rts,  ru  Inir  dcinaiidaiit  aide  et  ccNiperation  ;  ('claient 
AIk)ii  Djalai  Al»d  Allali  'Maiiroiir) ,  son  iVère;  YVa  l)»'ii  M<»u(;a 
Im'ii  Mnliammed,  son  neveu;  Ahd  Allah  hen  Ali,  son  oncle; 
puis  il  lit  mute  rapi<lenienl  vt'rs  Koulali,  a(  i(»m|)ai,'ne  de 
<  rs  |i<  rsonuai;)'s  <-t  de  (|nfl(|ues  autres  mcinhresde  sa  la  mi  Ile, 
fil  |)(lii  MDiidire.  line  Icmme  arabe  ^du  désert)  rencontra 
1rs  \i»ya;^eurs  pies  duu  puits,  sur  la  route  qui  les  condui- 
sait à  Koulali.  I.nrsfpie  Al)Ou1  -  Abhas,  son  frère  Alxui  Djà- 
far  et  \l)<l  Allah,  son  oncle,  s'aj)prorhérent  du  puits  avec 
Iriii  rscorle.  cette  femme  s'écria  :  •  Par  Dieu .  je  n'ai  jamais 
vu   d  lionimo  dr  ccllr  iiiiiir'.    Il    \    a    la    un    Khalilc.    un   se- 


CHAPITRE  CVII.  91 

i^flX>i  Lfc^  ^^  (^  AWi  JsjLft  <jl  t^jU;!^  i  jvjft  jJ-aIc  (^^^j>à£0^ 

jfc-jJ  yU»(î^j«s».  J^l  ïlSj^  *-t^'^  AA-V»*^  *^-S=^^  »^-^-»^-*  (j^ 
^iM  ij  ^^^£^^  i^A^!  ^j  ^-^  U^A/^-î  ''^^^'^  <-aa_j'  jj*.U*II 

cond  Khalife,  et  un  Kharédjite.  —  Servante  de  Dieu,  lui 
tienianda  Mançour,  que  veux-tu  dire?  —  En  vérité,  reprit- 
elle,  cet  homme  régnera,»  et  elle  désigna  SalTah;  «toi  tu 
lui  succéderas,  et  voici  celui  qui  se  révoltera  contre  toi;» 
elle  montra  Alxl  Allah  ben  Ali.  En  arrivant  à  Dawmat-el- 
Djandal,  ils  rencontrèrent  Dawoud  ben  Ali  et  son  fdsMouça 
partis  de  l'Irak  pour  se  rendre  à  Homeïmah,  dans  le  pays 
de  Gharat.  Dawoud  lui  demanda  quel  était  le  but  de  son 
voyage;  Salîah  lui  en  révéla  les  niotii's,  il  lui  apprit  que 
le  Khoraçàn  s'était  soulevé  en  leur  faveur  avec  Abou  Aîos- 
lim,  et  enfin  qu'il  voulait  assaillir  Koufab.  —  «  Abou'l- 
Abbas,  lui  dit  alors  Dawoud,  tu  songes  à  t'emparer  de  Kou- 
fab, tandis  que  Merwan,  cheïkb  et  prince  des  Omeyyades, 
au  milieu  des  populations  de  Syrie  et  de  Mésopotamie, 
menace  celles  de  l'Irak;  lorsque  Ibn  Hobeïrah,  le  cheikh  des 
Arabes,  commande  à  toutes  les  tentes  arabes  de  l'Irak!  — 
Cher  oncle,  lui  répliqua  Saffah,  qui  aime  la  vie,  végète;» 
et  il  prononça  ce  vers  d'EI-Acha  : 


02  LES  PIlAir.lKS  Don. 

*^J  (iJ>-»-  (jW>'^-«'  (j-»   0^3^-=*-   ^"^-^  _^i   jl^^  <\i^l  Jowi   (S"^*- 
Jjli  IjuJ?^  fi-^j^'^  -kiyiL  ik^-M.  j,i  ;t^  5iyw,.il,  !w»«  a:»aj  J^I 

Non,  la  moii ,  si  jo  la  Mibi*  .sjiis  lail)lc>sc  .  ii  (*nI  |);in  iim-    liniilc,  aldis 
qiip  l"«'\ist«'nrr  psl  ni  pi-ril. 

l).i\Miii<L  SI*  rcluiii  liant  \v\s  son  liK  Moiira,  lui  dit: 
-  Mr)n  fiifant,  Uni  cousin  a  raison;  irlonrnons  avec  lui,  et 
a  nous  la  \ic  avec  la  puissance,  ou  une  mort  {glorieuse!» 
puis  tournant  hridc.  ils  Ir  sui\ii°*-n(.  SalVah  continua  sa 
route  <•!  entra  dans  Koul.di.  Or,  AIxtu  Salaniali  liais ,  (ils  de 
Snirïnian  (pu  dail  du  parti  deSatrali,  avant  appiis  l.i  mort 
d  Ihraliim  l/ffu/rii,  couvait  le  piojcl  d'ahandonner  la  |)ropa- 
j^ande  ahliassidc,  pour  se  \ouer  à  la  lamill»'  d'Vhou  Ta- 
lil).  Ahou'l-Abbas  étant  donc  arrivé  secrètement  a  KuuCali, 
aver  ceux  de  ses  parents  ([ue  nous  venons  de  nommer,  Ahnu 
Sal.iiu.di.  <  Im'I  du  parti  tiinr  dans  cette  \ille.  fil  descendre 
tous  ces  etrani^ris  niscndile  clic/  Wclid,  (ils  de  vSaad.dans 
le  «piartierdes  lienoii  Awd,  Irihu  \einenilc.  IMus  haut,  dans 
le  cliapitre  consacre  à  l'Iiistoire  tie  Haddjadj,  nous  avons  cité 
lis  (pialitfs  cl  les  mérites  de  cette  Irihu  et  son  «'•joi^ncnirnl 
d'Ali  et  de  sa  postérité  sainte.  ((>!.  i.  \.  p.  .i.^i  et  suiv.)Jus- 
(\\\\\  ce  jour,   en   3.^>  de  l'Iie^ire,  dans  toutes   les  contrées 


CMAPITUE   CVIl.  93 

(j^jXao   i   \i^\   (J**^^'    J.'    |*^*>0  ^1^^    ^^-^^   jo^JJ   J^3    <ÎUC« 

«XJ^J    (_,»Ajilj    <X:>^i     (O^     *~â-^^     A-jU^    (JVJ^^    (jJVJiLÀ.jÎ     <\Àav 

J 
fJoiiXj]  ois*.  -U^l  f<v.iû»j5  J«Ai  u  i>,J^  ^\  ij^  tX3_5       jj*.Ia*Î! 

iCià»^j  (^  CJrJ^-'^    **■*  ^-f'-^S  (^*^'*^  ^^  4?"*^   <i^  (fc'-^î   M^ 

çj-J    (^-«^    (^    '^î     «Xa£    J^4^    ji     <jl^    4-JlJo    jî     Q.J    (^    (^j| 

que  j'ai  parcourues,  dans  tous  les  pays  que  j'ai  visités,  je 
n'ai  jamais  vu  un  homme  de  cette  tribu  que  je  n'aie  trouvé, 
en  sondant  ses  sentiments  secrets,  Naçihite  (ennemi  des 
Alides)  et  partisan  de  la  race  de  Merwan  et  de  sa  cause. 
Abou  Salamah  se  tut  sur  l'arrivée  d'Abou'l-Abbas  avec  sa 
suite,  et  les  mit  sous  la  surveillance  d'up  de  ses  officiers. 
Abou'l-Abbas  était  entré  dans  Koulah,  au  mois  de  Safer  i32 
de  l'hégire,  et,  durant  cette  même  année,  la  poste  com- 
mença à  porter  des  lettres  adressées  aux  enfants  d'Abbas. 

Abou  Salamah,  depuis  le  meurtre  d'Ibrahim  Vlmam,  re- 
doutait la  ruine  du  parti  qu'il  avait  embrassé  et  ses  funestes 
conséquences  pour  lui-même;  il  confia  donc  une  mission 
(secrète)  à  Mohammed ,  (ils  d'Abd  er-Rahman,  fils  d'Aslam 
(^slam  avait  été  affranchi  du  Prophète).  Il  écrivit  deux 
lettres  de  la  même  teneur,  l'une  à  Abou  Abd  Allah  Djàfar, 
fils  de  Mohammed,  fils  d'Ali ,  fils  de  Ilureïn,  fils  d'Ali,  fils 
d'Abou  Talib,  l'autre  à  Abou  Mohammed  Abd  Allah,  fils 
de  Haçan,  fils  de  Huçeïn ,  fils  d'Ali,  fils  d'Abou  Talib  (que 
Dieu  les  agrée!) ,  les  invitant  l'un  et  l'autre  ù  venir  le  trouver 


9a  LES  l'i;  \ihii;.s  Doi; 

t. 

l^_^-^    ^_J    J--^*'    J-^''    J^J-*»»^   Jiî_j    »i    ^jLwj^j-iw    J^l    Xjt*j 
Xcc*",    X)U_5   lyUi  J_^_;  ji  *i  J«  t^T^    AJtU»    A,t»-«  _^i    xt^^ 

c^^j"' J^Ua-^^  ^  IpJaL».  Lj         Lût^Ai>  J>-*_»tJ  !jL»  l*Xi^  Ll 


jxMii'  (■lie  If  hiil  (le  s,i  |)r(i|)a}^aii(lf  cl  recevoir  le  serniciil 
<les  Klioraeànieiis.  Il  recoinmaïKla  a  ce  messaf^er  de  se  hàtcr 
el  (le  ne  pas  se  (loniier  I  a|)|)an>lic<'  (le  Teiivove  diin  Hlissioii- 
liaiie.  M<»li.iiiiiiie(l  se  leiiilil  a  Mediiie,  elie/.  Ahou  Ahd  Allah 
Ojalar,  on  il  arriva  de  iiiiil,  se  |il  (uiuiaitre  jxxir  \\\\  nies- 
.sager  d'Ahoii  Salaiiiali  (I  lui  reinil  la  lettre.  Mioii  Ahd  Allah 
lui  dil  :  •  nn'aiii' de  (  orninini  a\e<  Vlioii  Salaïuah  ,  |)iiis(|u'il 
<'sl  le  |)artisaii  d'un  aiilr(,'?  —  .le  ne  suis  (|irnii  envoyé,  ré- 
pondit «cl  hoiunie,  lise/,  celle  h'ttre  cl  reponde/  coiiiiiie 
vous  le  inj,'ere/ convenable.  »  Aboli  Abd  Allah  lit  apporter 
lin  llaridx'aM,  prit  la  lelti(>  d'Abou  Salamah,  la  linl  andcs.sns 
du  flainbean .  jn-icpia  (  c  (piClle  fVit  consumée,  et,  s'adres- 
.saul  au  ini'ssa},M'r  :  ••  Iidoriue  loii  uiaîln:,  lui  dit  il,  de  ce  ijue 
iu  as  vu;  «  puis,  il  pionon<;a  ce  vers  de  konieil,  llls  de  Zeid  : 


O  loi    qui   nlliiinrs    If    fm ,  i|    nambrra  pour   un    aiitro;  o    l)iirli<Ton 
<|iii  nlial?  (Jii  hi»'.!».  il  iiViilrera  pas  (I.tii<-  I.t  rli«ri.'r! 


CHAPITRE   CVII.  95 

A^l    ^«>-»    ij^**^   (J-^    -^^    '^■^*    c3^    »«XÀ*    ^j-«   J^j-w-yi    ^y-^ 
^^  JJI    -^Ji    ^J>   «X*  (j^  y\^  U^  Aj  gJoij  &\y»^    aKaJU  C_»Uiîi 

/yjjjl    *i)|Ufc^    ii_j--*ii    y^A-^-J    ^i3j-*l    Ool!     ^lwiij.i^    Jl    1^.^*^^ 

Jjî>^  (6"^^  '^-^^j  ^'  (»4-*^«^*  tî^*«  t-^^  ooH  ^3L?*''  i^<xi 

Le  courrier  le  quitta  pour  aller  chez  Abd  Allah,  fils  de 
Haçan,  auquel  il  remit  la  lettre.  Celui-ci  l'accepta,  en  fit  la 
lecture  et  manifesta  sa  satisfaction.  Le  lendemain  du  jour 
où  il  avait  reçu  ce  message,  Abd  Allah  monta  sur  un  âne 
et  se  rendit  au  logis  d'Abou  Abd  Allah  Djàfar,  fils  de  Mo- 
hammed Sadik,  lequel,  en  le  voyant,  parut  fort  surpris  de 
sa  visite.  Abou  Abd  Allah  était  plus  âgé  qu'Abd  Allah  : 
«Père  de  Mohammed,  demanda-t-il  à  ce  dernier,  cest  sans 
doute  une  affaire  grave  qui  f  amène  ?  —  Plus  sérieuse  qu'on 
ne  saurait  le  dire.  —  Quelle  est-elle.^  reprit  Abou  Abd  Allah. 
—  Voici  une  lettre  par  laquelle  Abou  Saiamah  m'appelle  à 
fœuvre  qu'il  a  entreprise;  déjà  nos  partisans  sont  venus  du 
Khoraçân  et  se  réunissent  chez  lui.  «  Abou  Abd  Allah  lui  ré- 
pondit :  «Père  de  Mohammed,  depuis  quand  le  peuple  du 
Khoraçân  a-t-il  embrassé  la  cause  ?  Est-ce  toi  qui  as  envoyé 
Abou  Moslim  dans  le  Khoraçân  .3  Est-ce  toi  qui  lui  as  ordonné 
de  se  vêtir  de  noir?  Ces  étrangers  venus  dans  l'Irak,  est-ce 
pour  toi  qu'ils  se  sont  réunis.»*  Les  as-tu  convoqués?   Con- 


OC)  I.I.S  l'i;  \iiui;s  d'oh. 

^1    Jl     J.5AJÎ1     ^j^A    ^^     4Wl    vXa£.    A-CjLcJ    l»Xja-i     A.^^*    (JjKi 

*i  JUi  A^ill   »  j^  i^.X^  -î^^  '«W-  4^1    ->»JI  •>^H  Ui  Jli 

j^-i  ^j^j  i<^^\  a*Xi&  (^*x^  yû  U  4^1^  y-*^  **^'  *V^y' 
iil.*ÀX  U  ^!_5  ^ki  Jlï  ^^^ù:»  Jy»i!  aX5I  vXxc  a^-jU»  rjU-i^J  tJu^ 
<^  ^J  ^!  t  Jsjû  U  AMi_5  AXil  *Xa£_j^!  JUi  Jw^  iîl   JJi  ^r^ 

(jl   J^xi  a.jLa-j   c-0)-=>-i   JolJ_j  c1)»XJ>^  ^^^-r^j  ^  (S'^^^^  *i»^j 

.a\Jo  Jlx»   -U'yl    praûvji    ^   »iil^i   \jy.^'jJ^\    ^_j^  ^j   *^jj'y=^ 

n;iis-lu  inôiui'  iiii  seul  (rcnlic  ciiv;*"  AI»!  Allah  ciilania 
nioi-s  uni'  discussion  ol  il  liiiil  |)ai  (lir<' :  «Ce  Cju'oii  vnil  . 
c'est  la  Domina  lion  de  Aldliaiiinicd  mon  (ils,  parce  (jn'il  est  le 
Mrlidi  dr  ((Ile  iialidii.  —  'Idii  (ils  le  Mchdi  dv  ce  j)cii|)lc! 
s'écria  Ahnii  Alul  Allah;  mais  silùl  ([iiil  lircra  son  sahrc 
hois  (lu  loiirrcaii,  il  pi'iiia!  •>  De  la.  iioiivcllr  discussion ,  où 
AIkI  Allah  s'cmporla  jnsciua  diic;  «  Iji  vcrilc,  Ion  opposi- 
tion n'a  ([h'om  mohih'.  c'est  la  jalousie!  —  I)i(ni  sait  que  je 
ne\eii\  (pic  Ion  jticn,  replicpia  Ahou  Alxl  Allah ,  sache  donc 
(|u'Al)()U  .Salamali  m  a\ail  écrit  dans  les  nu'nics  termes  qu'à 
toi;  senlemeiil  sou  messager  n'a  pas  re(ti  <\r  mm  un  aussi 
hori  a(  r  util  ;  j'ai  hi  ùle  sa  lettre  sans  la  lire.  ■  .vbd  Allah 
sVIoigna  miMonlent  de  chez  Diafar;  (railleurs,  il  ne  reçut 
plus  la  visite  du   ni<'ssai,'er  d'Ahou  .Salaniah,  jus(|u'à  ce  que 

Sallah  IVil  re(  ( Khalife.  \  oi(i  r(\|)lication  de  ces  faits. 

Abou  Honieid  de  'l'ons,  (piillanl ,  nn  jour,  le  camp  ,  \  int  à 
Koid'ahei  renconira  Sahik  le  khare/inien  .  dans  !<■  marcbédes 
balayeurs.  Il  lui  rleinanda  des  non\ elles  d'Ibrahim  Vfmam, 


CIIAPITIIK  CVII.  97 

^    isl    A.^^V.J    »^_^iwij   ^j*UxJl    j,!    Jî    Oj--uajlj    wiUi    i   jj*UxJi 

*X^^  Li  ^1^9  ^^^î  (Jl  ^^.jLw  î«Xi;^  (6-ô"^>^  y^  <rr^  (j^^ 
-Lwi/Î  (^^t  JlJi_3  if^x^  ;jw«5  (J^LaxJI  J.I   (^  !:iVjfci  (S''*'  Uaï'^ 

et  apprit  qu'il  avait  été  tué  dans  sa  prison ,  par  ordre  de  Mer- 
wan,  qui  se  trouvait  alors  à  Harràn.  «Quel  est  l'héritier  de 
l'imamat?  den)anda  Abou  Homeid. —  Son  frère  Abou'lAbbas, 
répondit  Sabik. — Où  est-il? — Auprès  de  toi,  ici,  à  Roufah  , 
avec  son  frère,  ses  oncles  et  quelques  autres  parents. —  De- 
puis quand  sont-ils  ici?  demanda  Abou  Homeïd.  —  Depuis 
deux  mois,  —  Veux-tu  me  conduire  chez  eux  aujourd'hui?  » 
—  Sabik  lui  donna  rendez-vous  au  même  endroit  pour  le 
lendemain  matin,  désirant  auparavant  obtenir  l'autorisation 
d'Abou'l-Abbas.  —  Quand  il  alla  raconter  à  celui-ci  ce  qui 
venait  de  se  passer,  Abou'l-Ab])as  lui  reprocha  de  ne  pas  lui 
avoir  amené  Abou  Homeïd  sur-le-champ.  De  son  côté,  Abou 
Homeïd  se  hâta  d'apprendre  la  nouvelle  à  quelques  géné- 
raux du  Khoraçân,  qui  se  trouvaient  dans  le  camp  d'Abou 
Salamah ,  entre  autres  à  Abou'I-Djehm  et  à  Mouça  ben  Kaab  , 
le  plus  puissant  de  tous.  Sabik  vint  le  lendemain  au  lieu  in- 
diqué; il  y  trouva  Abou  Homeïd  et  ils  se  rendirent  ensemble 
dans  la  demeure  où  Abou'l-Abbas  se  cachait  avec  les  siens. 
«  Qui  de  vous  est  Vlmani  ?  »  demanda  Abou  Homeïd.  Dawoud  , 

VI.  - 


98  LKS  pi;  MHIKS   DUli. 

^^  ZS^^  rSxxxk:^  \JKJ>  JL«^  jj*Ux>'i  3'   J,\   ^  ^  :>_5l:>  jLiii 

Jo».:>^  -^^j^s  kiL'jvj  i^-t^-*».  ^i  k:;^  s^^joU»  il_j.x.'I  ^y=ri  sl^lj 
^   kil_Ji_j  S;U^1  jLtaJi  l_j-jl    <.5*-=*-  ''"^*-^  vj-VJ  o**^^'  ^^  ^r*^7* 

j^vLaxj  w^:5«  aa).£  ^^1.)  .aJJ!  J^,*^  âjU^l  jli  ^j-.  «-^Ui  <>^jar-vil 

i^5v»-  A,ji^_jJl3  Aj^JI  ilî  ,j-.^  /»~»X*»  (.^yiJl  J->^^  Aaà^_5  *Tir' 

^   :>^li  aJJ  ïSjiJ   ^-jS^  -oj'  'v*-=»-  l**^*-^'  "^^^^^      -  '  >■  A(}ol 

lilsd  \li,  lui  (Icsi^iia  \!)(>u  I- \Ij1).i>,  m  disaul  :  -•  \  oici  voln' 
Klialirc.  "  Le  tîéiiéral  s»-  piosterna  ;m\  pieds  de  ce  dornier,  les 
haisa  cl  Ir  ^.diia  du  lilicdc  Klialilc,  a\,int  inèiUf  (jifAIx)!! 
Salaiiiali  «n  iVil  inloiiiif.  Les  prim  ij)au\  clids  de  l'armée 
aiiivnciil  ajois  cl  prètereni  .stiinciil.  \l)Ou  Salamah,  dès 
rpiil  sut  la  nouvelle,  se  hâta  de  prononcer  le  sien.  Ensuite 
l'armée  enlia  en  i,'rande  Iciiue  dans  la  \  ille  el  se  iorma  en 
lif,'nes.  ()ii  lil  prciidii'  1rs  devants  aux  cavaliers;  \i)Ou'l- 
\l)ltas  monta  a  cheval  avec  sa  suite,  (!l  le  ( ortei^e  enlia  dans 
leclialeau  dti  GouNcrneincnl,  l«' \eiidrcdi  \  1  d«'  Hehîll,  i32 
<lc  riii'i^'ire.  Nous  a\ons  si;^Miale  |)lns  liant  (\ovez  p.  JS7) 
la  (lill'r  renée  (I'()|)i  nions  (  oiiceinanl  le  mois  011  \I)om'1-  Vbhas 
lui  proi  lame,  \pres  cela,  \\  se  lendif  a  la  },'ran(le  moscjuce, 
sise  dans  rcnceintc  du  ciiàleau  ;  la,  il  loua  et  remeicia  Dieu, 
exalta  la  f,'loire  du  .Sri',Mieur  el  ses  bienfaits,  puis  les  mérites 
dn  l'rnpjièlc  cl  de  <  cii\  qui  avaieni  Iransnn's  le  pouvoir  el 
ilicrila;.;»'  dn  l'roplicle)  jnscpi'à  lui-même;  enfin  il  fil  de 
lionnes  proniesses  an  peuple  et  cessa  de  parler.    Son  oncle 


CHAPITRE  CVII.  99 

^5C*^  Jt  (j-lA«Ji  _^i  3  r-^3  ^JH  ^'  ci-^  tô*^^  5*^^  CiTr^^î 

Ml  '^^ 

dlJJLî   *>yLS  ^Jy£■  j!    Jl  (^  (J.J  ^1    -Xa^   ^^-t^-?  tivxj^  <^  yj) 

Dawoud  ben  Ali,  qui  se  tenait  dans  la  chaire  au-dessous  de 
lui,  prit  alors  la  parole  en  ces  termes  :  «En  vérité,  entre 
cette  époque  et  celle  du  Prophète,  vous  n'avez  eu  d'autres 
Khalifes  (ju'Ali  (sur  qui  soit  le  salut  I)  et  le  Prince  des 
Croyants  qui  est  derrière  moi.  »  Ils  descendirent  de  la  chaire 
et  Abou'l-Abhas  se  rendit  au  camp,  dans  la  demeure  même 
d'Abou  .Salamah.  Il  chargea  son  oncle  Dawoud  ben  Ali  de 
gouverner  en  son  nom  la  ville  et  le  pays  de  Koufah.  Son  autre 
oncle  Abd  Allah  ben  Ali  reçut  l'ordre  de  se  joindre  à  Abou 
Awn  Abd  el-Mélik  ben  Yézid,  et  ils  marchèrent  ensemble 
contre  Merwan.  Nous  avons  raconté  déjà  comment  les  deux 
partis  se  rencontrèrent  sur  le  Zab,  et  la  défaite  de  Merwan. 
Abou'l-Abbas  apprit  bientôt  que  son  rivai  avait  été  tué,  à 
Bouçir,  de  la  main  d'Amir,  fils  d'Ismàïl.  D'autres  prétendent 
que  Merwan  fut  tué  dans  ce  combat  nocturne  par  un  cousin 
d'Amir,  nommé  Nafi,  fils  d'Abd  el-Mélik,  qui  le  frappa  sans 
le  connaître,  Amir,  dit-on,  après  avoir  coupé  la  télé  de  Mer- 
wan et  s'être  emj)aré  de  son  camp,  pénétra  dans  l'église oii 

7- 


100  LKS   l'H\li;iKS  D'oi;. 

Mcrw.in  sCl.tit  iiislalh-,  s'assit  sur  son  si(''«i;e  el  man^L-a  \v  re- 
|).i.s  ])ir|);irr  |)(nii  soM  cmifriii.  [  uv  lillc  tlo  rclui-ci,  l'aînt'e 
(le  SOS  cnljinls,  uoin\i\rv  Oiimin-Mcncnn ,  se  préscufa  devant 
\iMii  il  lui  (lii  :  «  Lf>  (Icsiiii  (|ui  a  précipilc  Merwan  do  son 
siô}j[o  pdiii  l'y  assooii,  «jui  l.i  |)(iiiiis  de  maiif^cr  à  sa  lablo  , 
dr  l'ciiiparer  de  ses  hims  «i  de  disposer  de  son  rovannîe,ce 
même  deslin  peut  aussi  bien  l'enlever  les  ravenrs  (|n  il  l'ac- 
corde. •  Mioii  I  \l)l)as  su!  lii  roiidnilr  d'\iiiii  ri  le  laniraîre 
Irmi  p.ir  (rllc  Icidiim';  d  rn  fui  iiiitc  cl  écrivit  à  Annr: 
M  iliinnriix  ,  lo  respi'(  I  du  ,tu  hicii  luiil-puissaul  in-  dcxait- 
d  pas  l  interdiic  do  niant,'f  r  !<■  repas  dr  Mn  wiu  ,  do  l'asseoir 
sur  son  sioge,  sur  ses  lapis,  i\v  l'appuyer  sur  ses  coussins? 
F']n  vérité,  si  l'Iùnir  dos  Croyants  ne  proférait  croire  (juo  lu 
as  a<^i  ainsi  pai'  ii,Miorance  et  sans  («'dor  à  la  vaidté,  certes 
sa  coloio  sauiail  t'infli^or  une  lecfui  torribio.  cpii  serait,  à  la 
fois,  un  cliàtimenl  pour  loi  et  un  e\eni|)le  pour  les  autres. 
I>és  que  tu  recevras  la  lettre  du  Prince  dos  Croyants,  fais 
.inieude  liouorable  de\aul  le  Dieu  Ires  haut  ;  éteins  son  COUr- 


CHAPITRE  CVIl.  101 

roux  par  des  aumônes  et  des  prières  qui  manifesteront  ton 
humilité  :  jeûne  pendant  trois  jours  et  ocdonne  à  tes  com- 
pagnons d'armes  déjeuner  avec  toi.  « 

Abou'I-Abbas ,  lorsque  la  tête  de  Merwan  fut  apportée  et 
posée  devant  lui,  s'agenouilla  et  demeura  prosterné  long- 
temps; puis,  levant  les  yeux  au  ciel,  il  dit:  «  Louange  à  Dieu , 
qui  n'a  pas  laissé  ma  vengeance  inassouvie  devant  toi  ni 
devant  ta  race!  Louange  à  Dieu,  qui  m'a  donné  la  victoire 
et  m'a  protégé  contre  toi  I  »  Et  il  ajouta  :  «  Que  m'importe 
maintenant  quand  viendra  la  mort?  J'ai  vengé  Huceïn  et  la 
postérité  de  son  père  (Ali)  dans  le  sang  de  deux  cents 
Omeyyades,  j'ai  vengé  mon  cousin  Zeid,  fds  d'Ali,  en  brû- 
lant le  cadavre  de  Hicham,  et  le  meurtre  de  Merwan  a  expié 
celui  d'Ibrahim  mon  frère.  »  Ensuite,  il  prononça  ce  vers  : 

S'ils  avaient  bu  mon  sang,  ils  ne  se  seraient  pas  désaitérés  :  tout  lenr 
sang  ne  peut  non  pins  apaiser  ma  colère  ! 

Et  se  tournant  vers  la  Mecque,  il  resta  prosterné  long- 
temps; puis  il  s'assit  et,  la  pâleur  au  Iront,  il  prononça  ces 
vers  dont  l'auteur  est  Abbas,  fils  d'Abd  Mouttalib  : 


102  LI>S   l'i;  AIHM.S   I)  ()|; 

\^^\  jhx»  LuU"!  S  ^^^        oxdjb  byusAo  jl  U^_^>  jl 

U»>ou.— >  L^yl  p_j-j  (Jl  ^^j        l_jjyX)  ^^Ai>  ^U^l  cT»  (j^j^y» 

SjÛwj  u'^^»^  *bj^  .>vr».l  ^\(j  ^^^y^\  a^Aii  ^^  5.Xx>  ji 
I^U^  ^yJl  ^Ui  i  ^\^  xil  ^0^1  t^»>^''  ^w.ly.^j  ^U:^! 
yj\  JL-  !jv_iû  oyu.  (XTi  Jlj_5  AjU^i  Jl  cAjuJi  ,j-Uj«JI  LI  ^j!j 

Notrc  tribu  nous  a  refusé  justice;  niais  ces  sabres  cl(*i;«)nHaiil  h*  san);. 
r|ue  tiennent  nos  mains,  nous  ont  fnit  justice. 

Fis  sont  i'iirrititge  de  cbrïkhs  d'une  valeur  t'prouvce,  <|iii  1rs  brandis- 
saient en  marchant  au  combat,  où  ils  étaient  au  premier  rang. 

Lorsque  ces  sabres  mêlent  les  tètes  humaines  sur  le  cbamp  de  bataille, 
ils  les  laissent  semblables  à  des  oeufs  d'autrucbe ,  brisés  en  morceaux. 

La  (Ifiailc  (le  Mcrwaii  lui  cliaiilcr  a  l'i-iivi  par  les  poL'lcs. 
—  Al)()ii"l  Khaftal)  ti«Mil  ce  (jiii  stiil  d"  Xboii  Djàdali,  lils  de 
llnhnrali  Makli/.oiimi.  ('.cl  Ahoii  DjAdali  lui  im  des  niinisti-e.s 
ri  des  coiilidciits  dr  MtTwaii;  mai.s,  loi-.sf|nc  la  lorlime  .se  dé- 
clara pour  .Aixtnl  Ahhas  (SafTah),  il  se  joi^'nil  a  son  parti 
vi  li<,'tiia  partiii  les  olVicitTS  rt  les  C()nipaj,'iitiiis  (pic  le  prime 
s'était  choisis.  Il  sp  trouvait  dans  la  salle  de  nccplioii,  ce 
jour-là  ,  lor.stpic  la  icic  Ar  Mcrwan  fut  «'xposcc  d('\  anl  .M)i>ii'l 
Vhhas,  tpii  résidait  alors  à  Noincmiali.  I.c  priiic»;  .se  tourna 
vers  le  L^roiipe  de  ses  coiirlisans  et  dciiiauda  :  "  (^)ui  de  \1)us 
a)nnait  rrl  liDiiiinc' •  Ahou  Djàdah  ajoute  :  .Je  pris  la  pa 
rôle  et  dis:  •  Moi .  Sire;  c'est  la  lèle  d'Ahou  \\a\  el-Melik 
\ler\\.m  .  llls  de  Mnh.nmined ,  de  celui  fpii.  liicr  encore,  t^lail 


CHAPIÏHE   CVn.  103 

(jyb>  (_^  l^wiii'  «J^j-J  vAJij  «X»^  -Lii-i  (Jj*aa»»_j  ca-mi  *Àa«  cxAâ 

j^^Uxil  _^î  y\(5  »^UaW  «-:>U4J3  c^M-wA^i  J^i  ;j^  U^*  ls*^i^i 
L^.i  !->.siS^i   4^i-5»-  5^L»»  Jjjl  is*  ^J  -i^A-»  ci**j  ^L  -i"^  îiî 

&j-^j  (S^-J  <J_j-«   ^ili»»    (jjJ   ^Lf^X^M   ij-«   J_5i     !*X;»-Î    Jv^j   kâ 

notre  Khalife  (que  Dieu  l'agrée  I).  >■  Aussitôt  tout  le  parti  du 
prince  se  tourna  vers  moi  et  me  défia  du  regard.  — «  Et  eu 
quelle  année  était-il  né?  me  demanda  Abou'l-Abhas.  — En 
l'année  76,  »  répondis-je.  Le  prince  se  leva  alors,  pâle  de 
colère,  et  l'assemblée  se  sépara;  je  m'éloignai  aussi,  en  me 
repentant  de  mon  imprudence.  Cette  scène  fut  bientôt  di- 
vulguée et  devint  l'objet  de  toutes  sortes  de  commentaires. 
«  Mon  Dieu,  me  disais-Je,  voilà  une  faute  qui  ne  se  pardon- 
nera pas  et  dont  le  souvenir  ne  s'effacera  jamais.  »  De  retour 
chez  moi,  je  consacrai  le  reste  de  la  journée  à  prendre  mes 
dispositions  dernières  et  à  faire  mon  testament.  La  nuit 
venue,  je  fis  mes  ablutions  et  me  disposai  à  réciler  la  prière  ; 
car,  lorsque  le  prince  méditait  quelque  projet,  c'était  pen- 
dant la  nuit  qu'il  envoyait  ceux  qu'il  chargeait  de  l'exécu- 
tion. Je  veillai  donc  jusqu'au  matin;  quand  le  jour  fut 
venu,  je  montai  sur  ma  mule  et  cherchai  dans  ma  pensée 
à  qui  je  pourrais  m'adiesser  dans  la  situation  où  j'étais.  Je 
ne  trouvai  personne  de  plus  apte  à  me  servir  que  Suleï- 
man ,  fils  de  Khalid,  innivla  des  Benou  Zohrah;  attaché  au 


10^1  LKS   l'JrMiUKS   D'On. 

liJpi  t5;_^-=»-  /•-*J  Jls  Aj*-jLfui  (jvjL«^1  ^^-a^I  j(v5:>l  *_-<.)>Jij   A;Uji^ 

l.x^  j*^'  aj1_j  o»!!^)^;^-.  *jtXj  U  A^  cw.U*Jl  jl  Jl  ^k  ^^1 
y^  Jyo  yi^  jUi  ,_^  JutXj  U;  ^^lj»?  jJU>  _^I  ^^-^>-5^.  J^J^" 
(j'-xk}^   S^Kjkt  o;)^»J»i^   i'>jtf"l3   XfilÀia-oj    (iji    i^j^^   \j<A^\    ^JJ\ 

parti  (le  «T  priiifM!,  il  or<ii|)nil  une  [>lacf'  «"levrr  auprès  dv 
lui.  .r.ill.ii  iloiic  If  lidiiMT  rt  lui  (lis  :  »  Esl-cc  (pic  |c  |*riiicc 
(les  Croyants  a  pailrdr  moi,  iiiti? — Oui,  me  rcj)()ii(lil-il  ; 
il  a  été  question  de  toi,  et  le  Prince  s'est  exj)rinié  en  ces 
termes  :  «  AIxri  Djàdali  rsl  le  (ils  de  notre  sœur.  Puisqu'il 
est  lidelc  à  la  mémoire  de  son  (ancien)  maître,  si  iioiis  lui 
ac(nrdons  notre  laveur,  il  se  nionlrera  plus  reC(U) naissant 
encore  envers  nous.  •  .le  remerciai  mon  interlocuteur  et  lui 
témoignai  ma  recnnnaissanee;  puis  je  le  (pnltai ,  en  lui  e\- 
|)iimanl  tous  mes  \(ru\.  .le  eonliimai  donc  de  nw  piésenler 
elle/,  .Ahonl-Ahhas,  comme  j'en  a\ais  l'Iiahilude,  et  je  ne 
reçus  (le  lu.i  (jiie  de  hons  traitements.  Cependant  les  propos 
({(le  j'avais  tenus  dans  le  salon  An  l'rnice,  (pMiid  nu  a|)p()ila 
la  léte  de  Merw.m,  s'étaient  ehrmtes,  et  ils  parvinrent  aux 
oreilles  (r\|.oii  DjAlar  el  d  \li.l  Mlali,  enl'anls  d'Ali.  \l)d 
\ll.di  driiuiif-.i,  dans  une  lettre  a  .Abou'I-.Ahbas,  ce  (pi  il  avait 
.ippiis  de  rues  dis(r)iiis,  (>ii  .ijontanl  (pie  c'était  chose  qui 
ne  ,se  pouvait  pardonner.  .\u  conliaiie,  .'\l)oii  Djàrar,  après 
lin   avfiii    l.iil   ptil  lie  sr-s  in  loi  ni. il  ions .    éi  iivail   an   l'iinee  : 


CHAPITRE  CVH.  105 

*>^ji^  -fcj  c:>li  jU  XiL^j-As»  »^<xiï  ^y*o^  i-^^S^m*^^  Wy-»-*  yo   '-« 

::  -» 

**  t  ***  I 

«Xi  Jlï  xkS-  u-Uîi  u-«  '^^^  ti5  ^i^b  o^  ^=?'J"=^  ^  'i-*^  ^^ 

«  Cet  homme  est  le  fils  de  notre  sœur;  il  est  plus  digne  do 
nous  de  lui  faire  du  bien  et  de  le  traiter  avec  bonté.  «  Les 
termes  de  ces  deux  lettres  me  furent  répétés.  Je  gardai  le 
silence;  mais  plus  tard ,  longtemps  après  tant  de  vicissitudes 
du  sort,je  me  trouvais,  un  jour,  à  la  cour  d'Abou'l-Abbas,où 
mon  crédit  n'avait  fait  qu'augmenter  et  ma  faveur  que  s'ac- 
croitre;  comme  je  me  disposais  à  partir  avec  toute  fassis- 
lance,  Aboul-Abbas  me  dit  :  «  Attends  un  peu,  fils  de  Ho- 
beirah.  «  Je  m'assis;  bientôt  il  se  leva  pour  entrer  (dans  le 
harem);  je  me  levai  en  même  temps  que  lui;  mais  il  m'in- 
vita à  demeurer,  leva  le  rideau  (et  s'éloigna).  Je  restai  assis 
à  ma  place  et  fattencUs  quelque  tem])s.  Enfin  le  rideau  se 
leva  de  nouveau  et  le  Piince  se  montra  vêtu  d'un  manteau 
et  d'une  tunique  en  soie  de  couleur  [wecha]  magnifiques; 
je  ne  l'avais  jamais  vu  si  beau  ni  si  richement  mis.  Au  mo- 
ment où  le  rideau  fut  tiré,  je  me  levai.  Abon'l-Abbas  m'in- 
vita de  rechef  à  m'asseoir;  j'obéis.  «Fils  de  Hobeirah,  me 
dit-il  alors,  je  vais  t'entretenir  d'une  affaire  que  tes  lèvres 
ne  doivent  divulguer  à  personne;  »et  il  continua  ainsi  :  «  Tu 
le  sais,  nous  avons   piomis  If  pouvoir  el    le  titre  d'héiilier 


KM)  Li:s  pirMHir.s  non 

AWl^-«i/    »j\ji)\}    XX^^    \J^^    AkAili  ;»-«   yJUO-    %jl    3!^    X»L^°!^ 
wOJs^a-     »i»OvXja-l     <^Ji^    kiLxX^  ^yJL.il     il    ;j-yL*Jil     wy«l     AM!    -<Lo  i 

^^    iJLIaj   ^  ^^oill    A,V5l    -A-oi    i-aAxJ    cJolj    ;t_i*Xji   jo^'    Ajlw«3    J! 

|)ics<)iiij>lil  a  (fini  i|iii  liicr.iil  MiMwaii.  Nolic  oiulc  Abd  Al- 
lah beii  Ali  a  pu  le  laiiT  périr,  avf<:  l'aiclc  dr  son  aiiin'o  el 
tir  SCS  gùiuTaiix.  Mais  Abou  Djàfai-,  mon  Ircrc,  puis-je, 
malf,'!»'' sa  siip«''rioiit''',  sa  scicnro,  son  a^a-,  son  (icvniicrncnl 
a  la  cause  de  Dnn,  pms  je  Iccii  In  <lii  trône?»  Mnand  il 
enl  Jail  lonj^lenips  l'éloge  d'Ahoii  Djàlar.  je  lui  npf)ndis  : 
•  l'rin<"e,  (pie  l)ien  \nns  prolégel  je  n'ai  pas  de  <(niseils  à 
vous  donner,  njais  laisse/.-nmi  \oiis  raconter  un  l'ail  (pu 
puilc  l'M  lui  iu('ine  son  enseignement.  —  l'aile,  »  me  dit-il. 
.le  (oiiliniiai  ainsi  :  ..relais  avec  Masieinali.  liK  d'Abd  el 
Melik,  raiinee  du  blocus  de  (lonslanlinopie,  iors(]u  arriva 
uru'  lelln'  d'Oinar,  lils  d'Abd  el-Azi/ .  aiinonçanl  la  mort 
«le  SiileiMian  el  sa  |)ropre  nominalion  ;tn  pouvoir.  Masie 
;nali  me  lit  a|)|)eler;  i'ac<(>urus;  il  me  tendit^'etle  dépêche 
et  je  la  lus.  Masiomah  fondil  en  larmes  :  •  Prince,  lui  dis-je, 
ipic  Dieu  \oiis  protégel  ('o  nVst  pas  \olre  frère  cjn'il  faut 
pleurer,  iiiiis  je  trône  (pii  \ieul  de  passer  des  eidants  de 
votre  père  aux  enfants  de  votre  oncle.  »  Il  répandit  des 
larmes  si  aboiuLoitos  que  sa   barbr  en   (ni  toute  mouillée.  » 


CHAPJTBK  CVll.  107 

jijsAjl^b  :^^  *^l  <Xaa]  i)_55:5  JUi  (jj-«*ii  ^Ji  (j-*--^  (j^  -^i 

Mon  récit  terminé,  A])ou'l-Abbas  me  répondit  :  «  iN'en  dis 
pas  davantage,  je  fai  compris;  maintenant  tu  peux  sortir.  » 
Je  me  levai,  et  à  peine  avais-je  fait  quelques  pas,  qu'il  me 
rappela;  je  me  retournai  et  rebroussai  chemin.  «Va,  me 
dit-il,  tu  as  assez  satisfiut  ta  reconnaissance  envers  l'un 
(x\bouDjàfar),  et  ta  vengeance  contre  l'autre  (Abd  Allah  ben 
Ali).  "Je  sortis,  ne  sachant  ce  que  je  devais  admirer  le  plus, 
de  sa  pénétration  ou  du  souvenir  c[u'il  avait  conservé  du 
passé.  »  —  Cet  Abou  Djàdah  était  un  des  enfants  de  Djàfar 
ben  Hobeïrah  le  Makhzoumite,dont  la  mère  était  Fakhitah, 
mère  de  Hani  et  fdle  d'Abou  Talib;  il  axait  donc  pour  cou- 
sins Ali,  Djàfar  et  Okaïl.  Nous  en  avons  parlé  dans  un  des 
précédents  chapitres  de  ce  livre  (cf.  t.  IV,  p.  291). 

J'ai  trouvé  dans  la  Chroniciue  de  .Médaini  l'anecdote  qui 
suit,  empruntée  à  Mohammed,  (ils  d'Aswad.  Tandis  qu'Abd 
Allah,  fds  d'Ali,  accompagnait  son  frère  Dawoud  et  qu'Abd 
Allah,  fds  tle  Haran,  fds  de  Haçan,  se  trouvait  avec  eux, 
Dawoud  dit  à  ce  dernier  :  «  Pourquoi  n'as  tu  pas  ordonné 
à  tes  deux  fils  de  se  montrer?  —  Patience,  répoudit-il,  le 


108  1>KS  Pl{.\li;ii;.s  i)()i; 

xJI  c-^juxJ'i  wVnj  LjyJ  jjL.  ^  v_>l^i^  .tV]l  .>oi£.  JU»  _^,_^4lûJL 

;^>*  l^  -^'  »Xa£  ;jI  ^_^  ^^j  aMI  Jvajc!  Joyi^j  A^oli  aMIj  \j\ 
(jv-C   (jljw*  3-^    ^^    -^*m\    (jàxj   J,    iwj    xj\  j^  ùs^  yjyjLé\    v>yL£ 

^  .OJl  ^a£.  J'iJlj  ^iû  u>"  -  u'  '-^^  -^^  ^"^  (^  cJ^  ti^*' 
^^  4M!  jy^  b;  -jr^l  \_i>U  Jo^ju  --^U  J^  JJi>  ^U  bi  "^ 
_jjt>_5   jW^Lii)   ^   wwk  k.ji    Jvk^   ^   c*-^   o)-^   **^'    ^-^   (iT*   ^ 

<-^^      (^    ^     «VW!     >Xa£       /'^J-'O    v_*^    '>-^  ^»L*-^    «>«hX£    |W)     «j-S 

iiinimiil  II  isl  |),is  ciicurr  miiii  |)(»nr  fw.  Mxl  AIl.ili,  (ils 
(l'Ali,  se  imii  ii.iiil  ■ilnrs  de  son  côté:  .Tu  parais  croirr. 
In!  (lil  il,  (|ii(.'  Mciwiiii  a  l'If  lue  par  Icsdcnv  lils.  —  Le  fait 
est  cx.ul.  —  Doucciiiciil  ,  .  rc|nit  AIkI  \I1.iIi,  HK  irAli;  cl  il 
cifa  ce  vers,  soiis  Idiiiic  (rallusion  : 

Tu  troiivoras,  |iiiiii  l<-  r<'|)(>ii(lrf,  un  lionirnc  (|ul  uirprisr  la  moii,  un 
.iuorrli  r  au  rurj»  Minière,  |iarnii  les  curauls  Ar  Cliam. 

l'.ii  Diiii,  je  seul  mnii  II  ici  (If  Mciw.iii,  c'csl  moi.'»  — 
On  .lisnl  .1  ,-,.  MUMiir  Al)(l  Allah,  liUd'Mi:  Mxl  Allah, 
his  (r()iiiar,  iiU  (TMiil  ri  \/.i/,  |)irlfinl  a\<tii  In  (|n('l(pi(' 
|)url  <|U('  Mcrnan  sirail  lue  |)ar(i'lni  doiil  le  nom.  les  noms 
«le  son  prn-  et  de  son  «^land  pcrr  coinincnccnl  par  la  lettre 

(im.  et   il  espcK'  (pi'il  s\it,'it  de  liii-mèmt'. Cet  homme, 

t'est  moi!  sV'cri.i  \hd  All.ih.  lils  d'Ali:  je  l'emporle  sur  lui 
de  liois  Ictti-es.  pnis(|ne  je  suis  Ahd  Allah,  lils  d"\li,  (ils 
d'Ahd  Allah  .  lilsd'Ahhas,  lils  d'  Mxl  Mniilt.ilil.  JH-iiIlachem, 
dont  le  \rai  nom  elait  \\\\\.  lils  d  Ahd  Menai.  -- I..nr.sqne 
les  deux   .iiiuécs,  celle  de  Mnwan    et  celle  d'Mxl     \llali   hni 


CHAPITHE  CVU.  lO'J 

J^AS.  Ji  ^^J^Xj^Ls  j.»^î   (ji  [ijJ^  biJ  Jiï  J^  c:^  M\   J^xe 

Ali,  étaient  en  face  l'une  de  l'autre,  Merwan  dit  à  quelqu  un 
qui  se  trouvait  près  de  lai:  «Quel  était  celui  qui  discutait, 
en  ta  présence,  contre  Abd  Allalï,  fils  de  Moâ\\'iah,fds  d'Abd 
Allah,  fils  de  Djàfar,  cet  homme  au  regard  perçant  el  an 
charmant  visage?  (Le  narrateur  ajoute)  :  «  Dieu  le  tout-puis- 
sant, répondis-je,  donne  l'éloquence  à  qui  lui  plaît.  — 
C'est  ce  même  homme  (Abd  Allah  ben  Ali)?  demanda  Mer- 
wan.—  Lui-même.  —  De  la  postérité  d'Abbas  ben  Abd  Mout- 
talib?  —  Certainement.  »  Merwan  s'écria  :  <■  Nous  sommes  à 
Dieu  et  nous  retournons  à  lui!  Hélas!  je  pensais  avoir  pour 
adversaire  un  descendant  d'Abou  Talib,  et  c'est  un  des  fils 
d'Abbas  que  j'ai  contre  moi,  un  Abd  Allah!  Comprends-tu, 
maintenant,  pourquoi  j'ai  désigné  comme  héritier  présomp- 
tif mon  lils  Obeid  Allah,  après  Abd  Allah,  au  détriment  de 
Mohammed  son  frère  aîné?  —  Je  l'ignore,  répondis-je. — 
C'est,  reprit  Merwan,  parce  qu'une  tradition  nous  annon- 
çait que  le  trône  passerait  après  moi  à  Abd  Allah  et  à  Obeid 
Allah;  or  Obeid  Allah  étant  plus  rapproché,  par  son  nom, 


110  LKS  l>H.\ll'.il-,5  Dur.. 

^\  .vW:  j.Ai:  ^J!  ci^xAJ  JL.  ^jA  i  4MI  ^jU  JokJ!  ^lo  Ix 

^^^^Jjyll    wOU^l^^'^i)^         jXj9j.:>-    ^    \juSi.   (^^j    sl*^:5    ^    UJ    ,^^^ 

WyyO    l^Ài    vilXgJ    ^'u«JÛ    *XÀi  l^«o\<r    jo~^    'i^jLC     ki»A^    ^Xii    JvAt 

<<  ,.  .. 

*  c 

Xs»-^i  jIàj3    <\_jU»    ;«-Cw    s  »XjÛ    jC    ii_^    c*Jl;«   L^->5JJJ      il    3^aA£ 

(l'Ahd  \ll;ili,  (|iic  son  Ircif  MuliarmiK-d,  je  l'ai  (IrsifTrK'  de 
prcIV'rcticc  à  ce  (Iciiiicr.  »  Vprcs  avoir  conunmiicjiic cette  tra 
(lilioi)  a  son  c  onliiltMil ,  \Iri  wan  lit  dire  ru  se(  itl  à  \l)d  Allah 
beii  \li  :  •  Cousin,  ie  pomoir  va  t  a|)|)artenii .  (Jnc  la  (  rainte 
(l«!  Dieu  le  lasso  respecter  mon  liarem!  •  A  (pioi  Vhd  Allah 
réponfht  par  le  niessa;,'e  siiixanl  :  ••  Nons  a\ons  ilroit  à  la 
vie,  niius  li    df\ons  je  respect  de  ton  jiareni.  » 

\  oi(  i  ce  <pie  laconle  Moeàl)  le  /oheirile,  siii  le  tenjoi 
^iia<;(>  de  son  prie.  Onniin  Salaniali ,  lille  de  YàLoul)  i  liU  de 
.Salaniah,  lilsd'\l>d  \||;di.  liU  de  Welid.  (ils  de  Moganah  le 
Makli/onniite  I ,  a\  ail  «Ir  mariée  à  \l)d  el-A/.i/.,  liis  de  \\  é- 
lid  I''.  I><'\inne  \en\e,  elle  eponsa  Ilicliam,  tpii  moninl 
avant  elle.  Ln  jour,  étant  assise  dans  sa  (h'iiu'uie,  elle  vil  pas- 
ser Ahon'l  \i)l)as  SalVali,  ipii  était  beau  et  d'un  exNi  iem  sé- 
dnisant.  l'.lle  demanda  cpi!  il  était,  et  (piand  elle  snl  a  rpielle 
lamillr  il  appartenait,  elle  Ini  envoya  nnecU-  ses  alTranchies, 
|)oni  lui  propos»'r  s;i  m.iin  et  une  somme  do  sept  cents  di- 
nars; car  ollo  avait  di'  ^[rands  biens,  des  bijoux  ot  un  iiom- 
brou\   doniestiipie.    Lorstpir  l.i    nu'ssagère   lui  eut   lait  paît 


CHAPITHE   CVli.  m 

a^J^m  <>wùjU  jcS*-5*_5  ^^_5->_5  j-fN-ià-S  Jtw  l^-«  ^1^_5   dU-Iî  ^J 

';^Aii  Jkj^;)_j  jUji  4^Lv  j^*XJ>l_5  jLà-j:^  ii-jU  ^JM.4^  u^tXAslj 
{^k^  y^S-  J^iilî   l-g-^Jî    «X*Aa.i   iUiuL*  ^^  ^g  iîj   A.xAjvJ   (j-* 

^  oJLJLi  IgjkJ!  J«»Aj^*>JÇ)  ki  A^£  c^jl^  t5«^'5   (j^-^  U^^' 

otL^_5   âtXÀ*   c:A.Alàs«._5   aJlXa.3  (j-«  l^^î   cX-««3   (^"^-s*-  ^  J>J 

des  propositions  de  sa  maîtresse  :  «  Je  suis  pauvre,  répondit 
Saffah;  je  ne  possède  aucune  fortune.  »  J^'afTranchie  lui  re- 
mit rargent,et  Satlah  accepta  les  propositions.  Elle  avait  un 
frère;  il- se  présenta  chez  lui  et  lui  demanda  la  main  de 
sa  sœur.  Celui-ci  lui  accorda  son  consentement  et  il  y  joignit 
une  dot  de  cinq  cents  dinars  ci  un  don  de  deux  cents  autres 
dinars.  En  entrant  chez  sa  femme,  le  soir  du  mariage,  Saf- 
fah la  trouva  couchée  sur  un  lit  magnili([uementorné,  et  en 
gravit  les  marches;  mais  elle  était  tellement  surchargée  de 
parures  et  de  bijoux  que  son  abord  était  inaccessible.  Appe- 
lant alors  une  de  ses  esclaves,  elle  descendit  du  lit  de  pa- 
rade, changea  de  toilette,  se  vêtit  d'un  costume  en  étoffe  co- 
loriée et  fit  prépaier  un  lit  par  terre,  au-dessous  de  celui 
qu'elle  occupait  d'abord.  Saffah  échoua  encore.  «  Que  cela 
ne  f inquiète  pas,  lui  dit-elle;  mes  premiers  maris  ont 
éprouvé  les  mêmes  difficultés  que  toi.  »  Enfin,  après  maints 
efforts,  il  put  consommer  le  mariage,  cette  nuit-là.  Elle  sut  si 
bien  se  faire  aimer,  qu'il  lui  jura  de  ne  jamais  épouser  une 
autre  femme  et  de  ne  pas  la  quitter.  Elle  lui  donna  un  fils. 


112  LL.s  l'H  \inii..s  I)  oi;. 

g, 

â»x.^.l^  ilw«!  liLm^jo  v_aJx^  oo^  jJJX^  AJt*»..  ki)w«l  i  ^-iS^  jjl 

Mohammed,  cl  niir  (illr  iioiiiiiicc  7i'rti7(//j.  L'asct'iidnnt  qu'elle 
av<'ii(  pris  sur  sou  ui.iii  «-Lail  si  f^rand,  qu'il  ne  décidait  de 
lieu,  sans  ses  conseils  ni  ini'nie  sans  son  ordn-.  Parvenu 
au  klialilal  ,  d  ue  connut  jamais  d'autre  lonwue,  soit  ld>re, 
soit  cscla\r,  et  tint  lidélerniiit  la  |)i-onjesse  (|u"il  lui  avait 
laite  de  ne  pas  lui  doiinei  de  rivale.  Un  jour,  pendant  son 
rcf^ne,  il  se  trouvait  en  tète  à  tète  avec  klialid,  (ils  de  Saf- 
wan  :  •  l'rince  des  Crovants,  lui  dit  celui-ci,  je  rellécliis  son- 
\eul  .1  mit'  (  liose  :  \oiis,  nioiianpie  puissant,  inaitre  d'un 
\asle  einpiir,  vous  \ous  conlenle/.  d'une  seule  femme;  à 
(•«•la  se  l)ornent  \os  d«'sirs.  Si  elle  tombe  malade,  vous  tom- 
be/ ui.dade;  si  elle  |)arl,  vous  parle/..  Nous  renoncez  volon- 
tairement au  plaisir  d'a\oir  de  nou\elles  esclaves,  de  con- 
naître toult's  b'urs  petites  liistoires,  de  satisfaire  avec  elles 
Ions  \os  caprices.  Kl  j)ourtant.  Sire,  il  v  a  la  fdle  «grande  et 
souple,  la  lillelle  a  hi  peau  hlanche.  la  femme  mure  au 
teint  coloré,  la  hrnnette  piquante,  la  berheriue  aux  formes 
rebondies.  Si  tontes  ces  jolies   Mrdiuoises  de  sanfj  mêlé  ont 


CIIAPITUK  CVIl.  N3 

(jv.JUpLi^^l  L»  i^^J^j  y^  (j4*^  c>j«>sil  (^j--*a-_5  j^J^ÀC  Uj 
cyî  J^JjIij  i^k^il  ^TyiAoJlj  *L«^>5i  t-Tj^]^  ^t*ÀAjAii  ii>o_^l 
iùlg-à^i  i5*XJiJi_5  iù<X«JS  rj^i^ii^l  t-y!ji  *-:^lAJjJJi_5  i^\jjjajJ\  ^J^ 
<^*XJLÎi_5   *K::^5   (jy^^'i)    iiÂijjIi    ^Î^Xac^Î^    »j.x-siri  IolAv_5i/l^ 

/Jâ_ÀJ  »^:5K^  L^LxJo^]  SjJJij,^  oLasjJI  ^  *xa^  jJU^ 

\in  langage  aussi  séduisant,  si  leur  tête  à  tête  est  aussi  vo- 
luptueux, que  dire,  Prince  des  Croyants,  des  filles  de  bonne 
naissance,  de  leur  beauté,  du  charme  de  leur  conversation? 
Ah!  Prince!  si  vous  aviez  vu  la  femme  grande  au  visage 
éblouissant,  la  brnne  au  teint  cuivré,  la  jaune  aux  puissants 
contours!  Et  ces  jolies  métisses  de  Basrah  et  de  Ivoufah, 
dont  le  ramage  est  si  doux!  Quelle  taille  lîne!  Quelles 
hanches  minces!  Des  cheveux  arrondis  en  boucles,  des  pau- 
pières teintées  de  keuhl,  une  gorge  faite  au  tour!  Quelle 
riche  toilette,  quelles  gracieuses  allures!  Assurément  vous 
auriez  eu  là  un  charmant  spectacle.  »  Et  Khalid  poursuivit 
ainsi  sa  description,  qu'il  embellit  d'une  foule  d'autres  dé- 
tails ,  grâce  à  son  langage  séduisant  et  à  son  talent  de  coloriste. 
Quand  il  eut  achevé,  Abou'l-Abbas  lui  dit  :  «  Mon  cher  Kha- 
lid, vraiment  des  paroles  aussi  douces  n'avaient  pas  encore 
frappé  mon  oreille;  fais-les  moi  entendre  une  seconde  fois, 
car  elles  m'ont  vivement  impressionné.  »  Khalid  recom- 
mença sa  description,  qu'il  rendit  plus  belle  encore  que  la 
VI.  S 


lia                  \a:>  I'Haii'.ik.s  I)  oii. 
«. 

Li  u^ii  '-^  ^iLJ:»   (j^  Cj-^  >*5  Jii  *i  outilla  J"^^  *-^^'  3^ 
vXiU^   a]Uu:  ^j-S^l  ,^-=^   -V  ^IjyJ  lo   '''^A*  »JÎA>^  w*^-*^  J>jûaj 

,^j_»    X_£  \_^    tX-i  Lifc.    <J  I    i_aJ^*»,j  !^    ^_A^^..«-^    S  »X£    ^j~*   c<.r>-jJ^ 
(^   *Xxli   bl_j    Xo^U^J!    JX'^I    JI  j,Ia3    ,_p.r»-    i:::yJl    ki    ,;^Uj\jU* 

premièic  fois;  j)iiis  il  s"(|i»i:;ii.i ,  laissant  le  prince  sous  le 
charme  de  ses  paroles.  Survient  Onnini-Salaniali  ;  elle  trouve 
son  mari  j)ensir,  préoccupé  :  •■  Prince  des  Cioyanfs,  lui  dit- 
elle,  je  ne  vous  reconnais  pas.  Vous  serait-il  arrive  queUjue 
accident  làclieux?  Anriez-vous  reçu  (juel(|ue  nouvelle  de  na- 
ture à  \ous  attrister.^ —  Rien  de  tout  cela ,  repond  Sallah.  — 
Que  s'esl-il  donc  passé?  »  insiste  Ounim-.Salaniali.  Le  Prince 
se  tient  à  l'écart;  mais  elle  lait  tant  et  si  bien  (|u  il  liuit  par 
lui  répéter  la  conversation  île  Klialid.  —  "  Ht  qu\ivez-vous 
lépondu  à  ce  fils  de  prostituée.^  —  Dieu  tout-puissant,  s'é- 
crie Ir  Prince,  il  me  donnait  tle  sa<;es  conseils,  et  vous  l'in- 
juriez! »  Klle  s'éloigne  iurieuse  et  envoie  sur-le-champ  chez 
KIi.iImI  Mlle  lioupc  (le  charpentiers  armés  de  leur  lonj^ue 
scie,  en  Inu  ordonnant  ch;  ne  pas  lui  laisser  un  membre 
intact.  Laissons  parler  Khalid  :  ".le  rentrai  chez  moi  tout 
joyeux  de  l'emolion  luaniléslée  par  le  Khalife  et  du  succès 
de  mes  discours  :  nul  doute  tju'une  riche  récompense  ne 
me  soit  envoyée  de  sa  part,  l'étais  assis  sui    le  s(  uil  de  ma 


CHAPITRE  CVII.  115 

«Xa^JI^  ayls-l»  c>-\ajI  i^tf^  I^Aaj»!  «Xi  A„g^l^  L^i  ^^\^  t_>U 

{tt..4«>  «Xi  (««iAj  ^i  rfi^j  c:?ii>  jjt^\  iis^  )iXj>X^  l^l?  ijmIaxJI   k^l 

<J  (J<**rVj  '■i-y*^  r*  '-^_^'^  CivÀJOlî  (^À^»AÎ  >à^^  "f*-^^  ^^^J  tS^ 
J<Mij  5«Xfi  ^^LX*>a_iU.i»<i  ^^C«sfc.  j5*>Ji  (Jl  (.X-ol  K^  «^  i^_5  *^ 
ijjj^*^»       Q^X^Ji   (jâju  c:aX«mJ  I^Ajlsk.   ^OCaÀjU  AaÀ£  c»^.-^  >Xi 

porte,  lorsque  je  vis  arriver  ces  charpentiers  :  ils  s'avancent 
de  mon  côté.  Me  voilà  persuadé  que  les  honneurs  et  la  for- 
lune  m'arrivent.  Ils  s'arrêtent  devant  moi  et  me  demandent 
qui  je  suis;  je  me  nomme;  aussitôt  Tun  d'eux,  armé  d'un 
gros  bâton,  se  précipite  sur  moi.  Je  saute  dans  ma  demeure, 
je  referme  la  porte  sur  moi  et  cours  me  cacher.  Je  demeu- 
rai ainsi,  pendant  plusieurs  jours  sans  oser  sortir  de  ma  re- 
traite, car  je  soupçonnais  que  l'agression  avait  été  inspi- 
rée par  Oumm-Salamah.  Cependant  le  Khalife  avait  prescrit 
de  me  chercher  rigoureusement;  un  beau  jour,  je  me  vis  as«^ 
sailli  par  une  troupe  d'hommes,  qui  me  dirent  d'aller  parler 
au  Prince  des  Croyants.  Je  me  croyais  perdu  et  je  montai  à 
cheval,  n'ayant  plus  ni  chair  ni  sang.  Avant  d'entrer  au  pa- 
lais, je  rencontrai  encore  d'autres  messagers  à  mon  adresse. 
Je  fus  introduit  chez  le  Prince,  que  je  trouvai  seul.  Il  de- 
meura silencieux,  pendant  quelques  instants.  Je  le  saluai; 
il  me  fit  signe  de  m'asseoir.  Je  remarquai  derrière  moi 
une  porte,  fermée  par  une  portière  baissée,  et  derrière  cette 

8. 


I  it,  LIS  i>iiAiiui;^  i  )'()!; 

e>^'  *X.A-*  <i)j\  ^    »>JL=w  L>  <j  J'JL»   '^^JtLi-   <x^w3-_j  wvç^»^>l    «>o 
«— *JUs*   k— *>5   viiji    ijljt'j  Jls  j^rJk^k^!    >-m1   L»  li'^yvXc  »--*j».b   <_>Jl3 

wLXjj,    Je     AÀ^v^»»J«    .VX^^^»    AXAA-io    (>^}A.-wUaJ     tv^     *-<i    *L«kJJI 

|)iH  le,  <|ii('l(|ii(>  cliusc  (|iii  hoiifTcait.  •  Kli.ilid ,  nie  dil  SalTali . 
|)niir(|ii()i  ne  I  ai-jo  pas  \  ii  |)ni(laiil  ces  trois  jours?  —  Piiiice 
•  les  (Iroyanls,  i  rpondis-Je,  j'elais  malade.  —  Mon  clier,  i-e- 
pril  il.  In  m.islait,  loi>  de  la  dernière  \  isile,  une  descrip- 
tion de  Icininis  el  dVstlave.s,  lelle  (jue  je  n'ai  ri»'n  entendu 
d'aussi  heaii;  je  le  prir  de  la  reeoiuniencer.  —  lui  efTel, 
•Sire,  je  \ous  ai  dil  que  les  Arahes  font  dérixcr  le  mol  darrah 
(wTonde  leriiine)  de  darr  (calamité),  el  (jue  («'lui  d'entre 
eux  (pli  a  plus  d'une  lémme  en  «'prouve  de  cruels  tourments. 
-^  'l'railre,  s'ccria  Sallali,  tu  n'as  pas  dil  un  mol  de  celai 
—  .Si,  Maiment,  l'rince  des  Ooyants,  et  j'ai  ajouté  que 
I  lioninir  ipii  a  épousé  trois  femmes  est  comme  l.i  (  liau- 
dirrr  ijoi  Itiinl  sur  son  trépied.  •  Ahoul  Al)l)as  (SalTali)  ré- 
pli(pia  :  -.le  r/'pudie  nia  parenté  avec  le  Prophète,  s'il  est 
\rai  ipn'  In  ni  ai«'s  fait  entendre  ce  langage!  »  Je  continuai  : 
".le  \ous  disais  aussi  rpie,  pour  un  homme,  quatre  femmes 
.sont  1«'  résunii- de  tous  les  maux,  qu'elles  le  rendent  vieux, 
(h«repil,    iinpoN'iil.  \<ni,    par   Dieu,    jamais,   axant   ce 


CHAPITHE  CVU.  117 

Ml/ 

moment,  je  n'avais  entendu  de  semblables  paroles,  de  toi  ni 
d'un  autre.  —  Par  Dieu,  je  raiïirme.  —  Malheureux!  ex- 
clama le  Klialife,  tu  me  donnes  un  démenti!  —  Et  vous, 
Prince  des  Croyants,  vous  voulez  me  perdrel  —  Continue,  •> 
fit-il.  Je  repris  :  «Je  vous  disais  enfin  que  les  jeunes  fdles 
esclaves  sont  des  hommes .  .  . ,  il  ne  leur  manque  que  peu 
de  chose.  »  En  cet  instant,  un  éclat  de  rire  retentit  de 
l'autre  côté  du  rideau;  je  continuai  ainsi  :  «^Oui,  Sire,  et 
j'ajoutais  aussi  que  la  famille  de  Alakhzoum  est  la  lleur  de 
Koreïch,  et  que  vous  possédez  la  lleur  des  fleurs,  ce  qui  ne 
vous  empêche  pas  de  convoiter  du  regard  femmes  libres  et 
esclaves.»  Alors  une  voix,  sortant  du  rideau,  fît  entendre 
ces  paroles  :  «Tu  dis  vrai,  mon  ami;  tu  as  fait  ton  devoir 
en  parlant  ainsi  au  Prince  des  Croyants. '^'est  lui  qui  a 
changé,  dénaturé  tes  discours  et  qui  ta  prêté  ce  langage.  » 
Abou'l-Abbas  me  dit  :  «Eh  bien!  que  t'en  semble.^  Que 
Dieu  te  haïsse,  qu'il  t'humilie  et  t'inllige  tous  ses  châti- 
ments! »  Je  quittai  le  Khalife  et  m'éloignai,  certain  que  j'é- 


118  LES   PI\A1IUI .^    1)01^. 

jj^iw)^  •— ^^J   f^'-'  *^'^'    »_y-Ù»£   A>^x^_5   jjl   \^j^   «Xs  ^»_tw*».  -i 

c 

lais  sauve,  i'.n  cllct.  j)rcs(|iic  aussilôt  les  ,:;('iis  de  l.i  ptiiiioss»' 
vinrent  m'apporter  de  sa  paît  dix  mille  dirhems,  un  meuble 
garni  d'élollis,  un  cheval  de  prix  et  un  jeune  esclave.  » 

Aucun  Khalife  ne  se  plut,  autant  (|u'Al)oii"lAbl)as  Satrah, 
à  converser  avec  les  hommes  de  niéritc;  il  disait  souvent  : 
-  Je  m  t'touiic  (piDu  puisse  négliger  Toccasion  de  s'instruire 
et  preleier  rdccasion  d'augmenler  son  ignorance.  »AI)ouBekr 
llodrji  lui  (lemandanl  lexplication  de  ces  paroles,  il  ajouta  : 
•  C'est-à-dire,  (ju'ou  abandonne  ta  société  et  celle  de  les 
pareils  pour  rechercher  celle  d'une  fennue  ou  d'une  esclave, 
chez  cpii  l'on  n'entend  (|ue  des  sottises ,  ou  l'on  ne  voit  cjue 
(les  imp«'rle(  lions.  —  C'est  parce;  que  vous  avez  celle  (pia 
lile,  r(''pli(|ua  Hodeli,  que  Dieu  vous  a  donné  l'empire  du 
monde  et  a  j)la(é  dans  votre  famille  le  sceau  de  la  pro- 
phétie ;Mahomet  .  • 

Le  poëte  Alwju  liedjilali  vint,  un  jour,  chez  Salfah;  après 
l'axoir  salue  el  lui  a\oir  fait  connaître  sa  généalogie,  il  lui 
dit  :  •■  Piince  des  (]royants,  votre  esclave,  votre  poëte  vous 
(lem.iude  1,1  pei mission  de  vous  réciter  ses  vers.  —  (Jue  Dieu 


CHAPITUE   CVd.  119 


-o 


t- 


^Aàjij  iC.»j«j  <îUA3ji   CJ-*  »X  U_5  jjjjî^j^  J^;»-_^XiJI  (j!  jioyX^i; 

i^ii  i  *X__A  »_Â_3    *>s-j»^  j_jj         l^î^-M(  li  o^-Ljj  J^i  U  JCj 


te  maudisse  !  répondit  le  Khalife.  N'as-tu  pas  célébré  Masle- 
mah ,  fils  d'Abd  el-Mélik,  fils  de  Merwan ,  en  ces  termes  : 

Maslemah,  ô  fils  des  Khalifes,  héros  sur  le  champ  de  bataille,  orgueil 
du  monde. 

Je  te  remercie,  car  la  reconnaissance  est  un  des  liens  de  la  piété,  el 
tous  ceux  à  qui  tu  as  fait  du  bien  n'ont  pas  su  le  reconnaître. 

Tu  as  ranimé  ma  gloire,  non  qu'elle  se  fût  obscurcie,  mais  il  y  u  des 
éloges  plus  glorieux  que  tous  les  autres. 

«Prince  des  Croyants,  répliqua  le  poëte,  je  suis  l'auteur 
de  ces  vers  : 

Quand  nous  avons  vu  ta  main  tenir  fortement  (le  pouvoir),  nous 
étions  de  ceux  qui  évitent  les  maîtres  : 

Aucune  chose  au  monde  n'était  capable  de  nous  arrêter,  excepté  le 
crime  d'infidélité. 

Tout  ce  que  j'ai  pu  dire  à  d'autres  que  toi  est  mensonge  el  ces  pa- 
roles renient  toutes  celles  que  j'ai  pu  prononcer. 

Avant  (ces  derniers  événements),  nous  attendions  ton  pèrn;  [luis  nous 
avons  attendu  ton  frère; 


120  LES   PHAIHIES   DOn 

li!  ^-^XÀill  <\.«^  ^  (^^^'  u^  ^%^^  u^^  ^  lx-*jl  a^UId 

aK-ow.;    ao    X^IxLj  j>À3f    ^5'^'-:*-    Uû^-à-!    A_:>-ls*.    AkL*o    (jl    iKI 

Ajil^  ^i  i).X£.  avXj;^  JiUJI  ^j\^  (jlj  a\aaj(  ^^  LjUi^^^l 

AjL>-UaJ  Iv^^  Js.»-lj,  a^L^^  J.JULJ  ^   (j^^=-^l  JviaAsI  lii^ 

Tu  as  clé  rnsiiitc  l"<)l)jrl  de  notii-  t"s|)(^raiicr.  cl  le  voici  acrordc  à  nos 
désirs. 

Le  Khalife  fut  désarmé;  il  lui  (loiiii,)  un  |M(  ^eiit  cl  k'  titre 
de  ])oëte  de  la  cour. 

Sall'ali  ne  se  iiionlrait  jamais  d'aussi  bonne  luiineiir  ({u'à 
l'heure  des  icpas;  aussi  Ibrahim,  fils  de  Makhramah  le  Kin- 
dite.  s'il  avait  f|U('l<jue  demandf  à  lui  adresser,  attendait-il 
ce  mumrui  pour  solliciter.  Le  Khalife  lui  dit  un  jour:  "  Ibra- 
liitn,  (|ii(l  uiolil  te  port»'  ;i  intenT)mj)re  mou  repas  avec 
tes  rr(jut'l('s.^  u  Le  courlistin  répondit  :  "  (Vcst  parce  (jue  j'es- 
pric  qu'i  Iles  seront  alors  exaucées.  —  Avec  cette  belle  |)é- 
uclr.iliiiii .  tu  Irrais  un  excellent  souverain ,  »  répliqua  Saf- 
i.di.  —  lu  diirereud  venait-il  à  s'élever  entre  deux  de  ses 
couitisans  ou  di'  ses  (oulideiils  les  plus  intimes,  le  Khalife 
se  refusait  à  entendre  et  encore  j)lus  à  accueillir  tout  ce  (|ue 
I  i"i  ji'iii\,iii  dire  au  sujet  de  l'autre,  quelle  que  fût  d'ail- 
leurs la  véracité  (l(>  sou  interlocuteur.  Même  après  leur  ré- 
conciliation.  il  n'admettait  pas  le  témoignage  de  l'un  pour 
ou  contre  son  collègue  :  'Un  ressentiment  ancien ,  disait  il , 


CHAPITRE  CVII  121 

j 

^J.-J<-J  yti  OwtX_«v-M,t  tit  ^Ji  ^§-»^t  W^'^^J  iiil-wdl  jl^Ii!  ^^ 
Ow»A^_j    ii   yi^       CJ>_jAaJt    l4XiÛ   Js^l    aMI^   os.JLww.r-1   (jv.AÀjLlt 

u.j^)j  b^  (j^  ilîl^^  ^A.^^  bj^^^.*«  U->^"  "^  'J^'*^^  i^M*^  ^î 

engendre  l'inimitié  la  plus  cruelle  ;  il  cherche  à  se  dissimu- 
ler sous  les  apparences  de  la  réconciliation;  mais  il  dépose 
dans  le  cœur  une  haine  vipérine  qui  tue,  lorsqu'elle  y  a  pris 
racine.  » 

Au  début  de  son  règne,  il  se  montrait  à  ses  courtisans; 
mais  au  bout  d'une  année,  après  une  certaine  affaire  doni 
nous  avons  parlé  dans  nos  autres  ouvrages,  il  se  déroba  à 
leurs  regards  et  demeura  assis  derrière  le  rideau,  se  confoi- 
mant  à  l'usage  que  nous  avons  mentionné  dans  le  chapitre 
consacré  à  la  biographie  d'Ardéchir,  fds  de  Babek,  et  à  l'his- 
toire de  son  règne.  (Voyez  t.  II,  j).  i58.)  C'est  là,  comme 
nous  le  racontions,  qu'il  assistait  aux  concerts  de  la  cour, 
et,  si  quelqu'un  de  ses  chanteurs  le  charmait,  il  lui  criait  de 
derrière  le  rideau  :  «Par  Dieu,  c'est  à  merveille,  redis  ton 
morceau!  »  —  Jamais  aucun  de  ses  courtisans  et  de  ses  ar- 
tistes ne  le  quittait  sans  avoir  obtenu  ou  une  somme  d'ar- 
gent ou  un  riche  vêtement  :  «Nous  avons  reçu,  disait  le 
Khalife,  notre  plaisir  argent  comptant;  il  n'est  pas  permis 
de  dilVérer  le  payement  de  celui  qui  nous  a  procuré  cette 


122  LES   PlUiniLS  1) on. 

^^^i    ^j-.  Ixiai^  IjI^  cjjio   -sr  Jl   t_^Cwgx»   *-*iil    siJ^^  ^^oxj 

Uo  ^*.|_5  c-Joi  *^  Ui^  AJ>>  i  cJtvsJ^  *i  e,t-«  -^^  wK*=*  U 

a]  jiAj  (jl  w^-a-U  ).Xj»-I  xJL^\^  :>jj\  l:>i  J^>^  J^  aMI  (jI^ 

salislaclioii.  .  l'iii  cria  «'ricon',  il   a\ait  «-fe  dcxaiirc    par   un 
roi  (le  rancicnnf  Prise,  par  Hclirain  (jour. 

Ahoii  JJckr  llodtli  st-  (roiivait,  un  joui,  auprès  cleSaHah. 
(jui,  tourne  vers  lui,  iaisail  le  récit  d'une  expédition  enlre- 
|)ris(?  par  Anonrhirwan,  danslOrienf.  eoiitre  un  roi  étranj^er. 
Tout  h  coup  une  lafale  dr  vriit  lit  toiul)ci  du  luit,  dans  le 
salon,  de  la  teire  et  des  morceaux  de  tuiles,  dont  la  cliute 
m  tressaillir  et  alarma  tous  les  assistants.  S<'ul  Hodeli,  im- 
iiioliilf  devant  le  Klialilé,  ne  parlapeail  pas  l'émotion  géné- 
rale, .(Hier  \l)on  iWkr,  lui  dit  SalTali,  (pic  Dieu  te  n-com- 
pense!  .le  n'ai  rien  vu  d'aussi  surprenant.  N'as-tu  donc  pas 
eu  peur  comme  nous.'  iN'astu  pas  été  frappe,  comme  nous, 
de  cet  ac(  idciil.  —  Prince  des  Croyants,  répondit-il.  Dieu 
lia  pas  mis  deux  cœurs  dans  une  même  poitrine;  l'homme 
n'a  (m'un  st-iil  cœur,  et,  lotsquil  déborde  de  joie  en  écou- 
tant la  conversation  de  son  souverain,  aucun  accident  n'a 
de  prise  sur  lui.  Si  Dieu  accorde  a  quehju'uii  une  laveur 
spéciale  et  s'il  vi'iit  tu  |)erpétuer  le  souvenir,  il  la  place  sur 


CHAPITUE  CVII.  123 

t^Is»-   «Xij       <i)jA^  cyUajiii  J-wai  i   (;^vjt-M*^  ciim   vXxc  ii^^c»^ 

I 

les  lèvres  de  son  jDrophète  Mohammed  ou  de  son  Khalife. 
La  grâce  dont  je  viens  d'être  privilégié  avait  exercé  une  telle 
attraction  sur  mon  esprit  et  si  complètement  absorbé  ma 
pensée,  que,  si  le  firmament  était  tombé  sur  la  terre,  je  ne 
l'aurais  pas  remarqué,  ou  du  moins  je  n'aurais  éprouvé 
d'autre  inquiétude  que  celle  que  doit  m'inspirer  la  conser- 
vation du  Prince  des  Croyants  (que  Dieu  le  glorifie!).  »  Saffah 
le  remercia  en  ces  termes  :  «  Je  souhaite  de  vivre  assez 
longtemps  pour  le  faire  une  position  si  élevée  que  les  lions 
ne  pourront  rôder,  ni  les  aigles  tournoyer  à  l'entour.  «  — 
Nous  avons,  dans  un  chapitre  précédent,  cité  le  conseil 
donné  par  Abd  el-.Mélik  à  Chàbi  sur  le  mérite  de  savoir 
bien  écouter  un  roi  (t.  V,  p.  3i2).  On  prête  les  paroles  sui- 
vantes à  Abd  Allah,  fils  de  Ayyach,  surnommé  Mentouf 
(qui  s'épile  la  barbe)  :  «Rien  ne  peut  être  plus  agréable 
aux  rois  que  l'obéissance  chez  leurs  sujets,  de  fidèles  ser- 
vices chez  leurs  esclaves  et  une  attention  religieuse  de  la 
part  de  leurs  confidents.  ■> 

On  attribue  aussi  à  Rouh,  fils  de  Zinbà  le  Djoudamito, 


12  1  LKS  l'UAiUIES  DOT.. 

Jl   *^L_)i_A3iiI_5   <x — 'jjy-^  JO>.i  i<-^'«^  oJ^^^   '-'■^■^53^  (S'^*-    »^J^' 

uàXs^  xaJIxJI  ._^1wH  J^i_5  Ijjsjc-v-*  (J-Ià.M  ,^^  »Xj».!  SjjVi^i 

i_.>.i>-U9    AÀ/0   U<XJ  I^ÀaX  t  «Xi&    Sws'M<w«  ^    i_>cLjJlJ   ^^'Jw^Lmwo   ^I>I 

la  sentence  qui  suit:  "Oui  \ou\  avoir  l'orcillf  du  roi,  doit 
aussi  prêter  une  orrille  atteutive  à  ses  discours.  l*our  moi, 
je  ne  sais  j)lus  adresser  de  reproches  à  celui  qui  m'écoute 
avec  soin  :  toutes  les  accusations  porti'es  contre  lui  glissent 
sui-  mon  cœur,  faut  j«'  suis  llitlc  de  Talteution  qu'il  m'a  ac- 
cordée. »  La  liadilion  cite  enfin  ces  paroles  de  Moàwiah  : 
«Un  souverain  |)eut  être  dominé jus(|u'à  l'assujeltisscment 
pard(ii\  (lictscs  :  la  douceur  op|)osée  à  ses  transports,  l'at- 
Iriiiidii  prêtée  à  ses  discours.  » 

Voici  iinc  .iiircdutc  cpu'  j'ai  tniiuée  dans  les  Vies  des  rois 
étrangers.  Chirwedi,  fils  do  Perviz ,  «'-tail  xcnu  daus  uu  de 
.ses  parcs  de  plaisauce  situés  eu  ii.ik.  Or  l'éliquetlc  ne  per- 
mellail  a  aucuue  personne  de  marcher  de  front  avec  le  roi; 
tous  les  grands diguilaires  se  rangeaient  derrière  lui,  d'a|)rès 
l'ordre  hiérarchicpie.  Si  le  roi  se  tom'uait  à  droite,  le  chef 
de  l'armée  se  rappiochait  de  lui;  s'il  se  tournait  à  gauche, 
c'était  le  Grand  niôbcci ;  il  ordonnait  alors  à  relui  de  ces  deux 
lonctiouu.'tires  qui  s'était  approché  de  faire  avancer  la  per- 


CHAPITRE   CVII.  125 

iXi^ltXÀj  yl<'^  <îcla_i_:^  CAAJ   (jl   Aj   ^.y^J.  jj^  diXo   jwî^ 

Urwfîy»   ^^Jv»-!    C>Jj.i  AJLjli  jjls«-  *Js^_-«   tjj    ».IàjJ|    aJL>«X5». 

sonne  avec  laquelle  le  roi  désirait  s'entretenir.  Chirweïh,  se 
tournant  à  droite,  pendant  cette  excursion,  il  demanda  au 
général,  qui,  sur  ce  mouvement,  s'était  approché  de  lui, 
où  était  Bendar,  fds  de  Khourchid.  Ce  courtisan  fut  appelé 
et  se  plaça  à  côté  du  roi  :  «Je  pensais,  lui  dit  ce  dernier, 
à  l'histoire  de  mon  aïeul  Ardéchir,  fils  de  Bahek,  lors  de  son 
expédition  contre  le  roi  des  Khazars.  Raconte-la  moi,  si 
tu  en  as  conservé  le  souvenir.  »  Or  Bendar  tenait  ce  récit 
d'Anouchirvan  lui-même  ;  il  savait  parfaitement  le  stratagème 
imaginé  par  ce  roi  et  dans  lequel  le  chef  des  Khazars  suc- 
comba; cependant  il  feignit  l'ignorance  et  laissa  le  roi  sup- 
poser qu'il  ne  connaissait  pas  ces  détails.  Chirweïh  se  mit 
à  les  lui  raconter  el  le  courtisan  l'écoutait  de  tout  son  être. 
On  côtoyait  alors  les  bords  d'un  canal  :  tout  entier  au  récit, 
Bendar  négligea  de  surveiller  les  pas  de  sa  monture;  un 
des  sabots  de  devant  glissa,  la  bête  roula  dans  l'eau  avec 
son  cavalier  et  se  laissa  emporter.  Aussitôt  la  suite  du  roi  et 
ses  goulams  vinrent  porter  secours;  on  dégagea  le  cavalier, 
on  l'attira  et  il  fut  transporté  à  force  de  bras  jusque  sur  le 


126  LKS   l'UAIBIKS   IJCH; 

i 

Je  ^;  ol  AMi  ^1  ^îLUl  \^\  JoLi  >ixilli  j^'<^  "^^  Jl 
U^  *.AA-'ij»Xj  Jr^  A^-^  '(^Udjlfij  ÂÀ^o  14X^1»  A.«.JU  *»XAi 
jXi-ll  J'.-^!  '>^  ;j>.  ^-fil-i  .fc  (j'.  *,»ji.v  Je  -•joi  A.VJ1  jU  ^jjssJI 
^^Ovj^  aOs^UJi  sOs-tf»^  ^«iàc^l  jI^j^I  Ijuû     .^^  •v^^»-'^'  J« 


bord.  I.f  roi,  iniprcssifuinc  j)ar  vri  acridciil ,  (lrs(<'n(lil  <li.' 
rlu'val;  on  planta  h-s  ti'ntrs  on  nt  endroit  UM-nic  |K)ur  v  [tré- 
\r.irvi  II  (lijj'unrr.  il  (il  appor««'r  des  vrlrments  de  sa  propre 
^Mi-de-robe,  m  revéfil  licndar  et  je  (i(  asseoir  à  sa  taltle. 
•  1  n  a\ais  donc  nci^di^'é.  lui  dilil.  de  remanier  ou  ton  rhe- 
\al  niellait  le  pied? —  Sire,  répondit  le  courtisan.  Dieu, 
s'il  accoitle  a  I  lioniine  (|ue|(jiie  laveur,  lui  oppose  une  <lis- 
fçràie  et  met  a  la  traverse  une  inlortune.  Les  malheurs  sont 
en  proportion  des  événements  heureux.  Or  Dieu  m  a\ait  fa 
\orise  de  deux  f,'races  pnvieuses  :  d'une  part,  lliniineur  que 
m'a  lait  le  Uoi  d<;  se  tourner  \ers  uioi.  oubliant  ces  splen- 
dides  cauipaf^nes;  de  l'autre,  le  |in)lit  (|ue  j'.ii  liri*  des  plans 
siratejçiques  d'.\rdécliir,  d'apn-s  (|ui  le  Hoi  daif,'nait  me  les 
retracer.  Aussi,  fus.séjc  parvenu  aux  conlins  du  lexant  ou 
du  rouchanl.  j'aurais  poursuivi  ma  roule.  M.iis  deux  faveurs 
aussi  glorieuM's  ne  peuvent  se  ri'unir  en  un  même  temps, 
sans  fjuune  represaille  se  mette  a  l'enconlre.  Sans  les  cava- 
lier» du  H»u  et  riieun'use  inOuence  de  son  aïeul,  j'étais  a 
deux   doii;ls  de  la    morl.  Mais  ipiand  même  je  serais  mort 


CHAPITHE   CVII.  127 

CAj»^  ^  ^i  ^^  AJikri»  ijojjt^   (-vÀii  8*X^>   ^jXn  JJdi    «j^LkI 
JJJV    JJ4ijl-l»  UAaJS_j  cj>^^  *U^'j   -5U2J!  j->  U   )tx^ 

AaX»  o^*^   (jÎ   cio»X>r   iuwUj  3^  3Î    jJJJli   ^aX^  J.Aii   (j^  ^^ 

dans  le  fleuve,  quand  même  j'aurais  disparu  de  la  face 
tlu  monde,  le  Roi  m'aurait  assuré  une  gloii'e  perpétuelle, 
aussi  durable  que  la  lumière  et  les  ténèbres,  que  le  vent 
du  sud  et  l'aquilon.  »  Ce  langage  charma  le  roi  :  »  J'igno- 
rais toute  la  valeur  qui  est  eu  toi,  »  lui  dif-il.  Il  lui  fit  em- 
plir la  bouche  de  pierres  précieuses,  de  perles  fines  du 
plus  giand  prix,  et  lui  accorda  désormais  une  telle  con- 
fiance qu'il  finit  par  subir  son  ascendant  dans  presque  toutes 
ses  afl'aires,  —  Nous  n'avons  cité  cç  trait  de  Fliisloire  des 
anciens  rois  de  Perse  que  pour  montrer  qu'Abou  Bekr  llo- 
deli  ne  fut  pas  le  premier  à  agir  ainsi,  mais  qu'il  eut  des 
prédécesseurs  et  des  devanciers. 

Ainsi,  une  des  plus  grandes  satisfactions  ([uon  puisse 
donner  à  un  roi,  c'est  d'écouter  ses  récits  et  d'en  tirer  pro- 
fit. Comme  l'ont  dit  les  sages  de  la  Grèce  :  «C'est  un  devoir 
pour  celui  auquel  un  roi  ou  un  grand  personnage  font  une 
narration,  de  l'écouter  de  tout  son  cœur.  Lors  même  que  le 
sujet  lui  serait  connu,  il  doit  paraître  l'entendre  pour  la 
première  fois  et  se  montrer  heureux  de  l'utilité  (pi'il  peut 


I2H  LES    PI'.  AII'.IK.N    D'Oi;. 

»x_l»!»_»  Jl    .^-»-«  (^j-i'^*  .^'^'  {*^'^*^  «—^.Xa».»  sJ_»A_ll  <Xji_^ 

(_jli  ^vj\^  ^';Oj  L|Li.  il  I  i^^  .\-S-\S^.  yi  J>  vXj»  l^,^A-ii  l*«  t<^ym»j\ 
XJsX.^     .VjkAf-    ^i.>JL4    Ao*JC4»     «_JOk/    AjOtX.^1.     ^I>     Lmo'     A.^     U''^ 

•Ml  tirrr,  .nitaiit  (jim>  fl.ill»'*  (riroutrr  la  parolr  rnyalr.  Il  trouve 
h  cfla  <liMi\  a\anla^«'s:  Ir  pn'iiiicr  rsl  dr  iiwMitrcr  sa  lumiif 
('itiiralioii .  cil  il  nmplil  son  drxnir  oinri-s  Ir  roi  eu  l'efou- 
lanl  avjT  aUnition  et  en  a<liniiai)l  nn  riVit  qu'il  rsl  cenfté 
m  pa*  conriailrr;  le  srrond  rsl  de  maiiilrstir  le  plaisir  avec 
l<'<|uel  il  .s'iiistrnil.  I.'iioiiuiie  rsl  natun-llnnnit  t-in  lin  a  pro- 
iitrr  de  la  siiri«-lr  et  de  la  ron\er.sation  de-s  rois  plus  \olon- 
liei-?»qne  de  relie  des  gens  de  hnraret  des  rla^vs  inférieures.  • 
PlusirurA  historiens,  entre  autres  Ihn  |)al».  rapjMulent  une 
aventure  prescjue  s«-nililal>le  qui  se  p.isvi  enliv  Moawiah, 
lils  (I'AImmi  Sdian,  «l  Vi-rid,  (ils  de  C.hedjrel»  Haliawi.  (> 
)  e/id  areoMipa^n.iit .  un  jour,  Moawiah,  dont  il  était  traite 
avec  Tavcur  il  dnnt  il  re«-herrliait  Teutn-lien.  \.*'  piinn-  lui 
rarnntait  en  roule  la  jouriuM-de  Djazàn,  ou  le*  Ik-nou  Makh- 
/.oum  v\  d'autres  ramilles  de  Kon'irh  renq>ort«Tcnl  la  vic- 
toire, à  la  suite  d'une  graufle  kitaille.  (|ui  (ut  tn'snieur- 
tri»*n';   ellr    rut    liru    n\anl    l'islam    ou    M'ul<'in«'nl.   dit-f»n. 


CllAIMIlU-;   CVII.  129 

-jUjL-^  iJoj^»  J^jJ^  j,y  ^  caJ|(5  »j^i  J-s»  y\^  >ilJi  ^j^ 

cy.X.js^!  ïù^  ljyA_jLs\.-u.i   »Xi3  -mA*  J.AJU  Sj^  ^JJ  '^.y.^ 
^jK'  U^*Jw<»  ^jys^  y£>j  ^y^  <»^'^^  -H^J  t^  JyV-*^  U*>JI 

«M 

^^  Joum->  -i  lJs-tf>  Jii  (jvL*p,l  j^»l  L,  ^i)ii  U^  Jlï  ^J  JjH  U 

tj>jL*^i  ^^ju*!  e*j*K^  (^  ^  (ji  .iiXoi  U  ^^:is^\  JUj  ^yi" 


avant  l'hégin'.  AI)Ou  Sofian  s'y  (Hail  signalé  |^ar  une  action 
généreuse,  et  son  autorité  y  avait  prévalu  :  en  effet,  montant 
sur  une  colline  d'où  il  dominait  les  deux  partis,  il  les  inter- 
pella, en  leur  montrant  la  Mecque;  aussitôt  les  comballants 
se  séparèrent  d'un  commun  accord,  se  soumettant  ainsi  à 
sa  suprématie.  Moàwiah  aimait  à  citer  cette  histoire;   pen- 
dant qu'il  la   racontait  k  Yézid  ben  Chedjreh  fort  attentil", 
et  qu'ils  se  laissaient  aller  au  plaisir,  l'un  de  narrer,  l'autre 
d'écouter,  une  pierre  vint  par  hasard  frapper  Yézid  au  front 
et  le  blessa.  Le  sang  coulait  sur  son  visage,  sa  barbe  et  ses 
vêtements,  et   lui  cependant  gardait   son  immobilité  d'au- 
diteur. «  Pour  l'amour  de  Dieu,  o  fils  de  Chedjreh.  lui  dit 
Moàwiah,  ne  vois-tu   pas  ce  qui  t'arrive?  —  Quoi  donc. 
Prince  des  Croyants?  —  Ce  sang  ([ui  coule  sur  ton  vête- 
ment?—  Que  je  renonce  a  tout  ce  que  je  possède,  répliqua 
Yézid,  s'il   n'est  pas   \rai    (pu'    la    parole    du    Prince    des 
Croyants  me  charmait  jusqu'à  absorber  ma  pensée  et  enve- 
VI.  9 


\M)  LES    HhAllUKS    DOK. 

y-«  (iLtvli   »>olJ   *«>^Ijl*  JLxJ  (jt\jL«iil  ^'>-*l    Axic    ^^^-^    i.f'"*" 


^-*y    j-Oul      »iiAJ      ,^j~» 

lonpei  mon  rœiir.  .Ir  n'iivais  rini  seuli  «le  loiil  rein  .i\anl 
que  le  Prince  m'en  eùl  averti.  •  Moàwiaii  reprit  :  •  (  )n  a  rom 
rais  une  injustice  envers  toi,  <ii  le  donnant  une  pension 
de  mille  (dirhems;  et  en  le  privant  de  tellr  a  laquelle  ont 
droit  |e>  lils  des  éiuiffrrs  cl  des  auxiliaires  (|ui  romhattircnt 
avec  moi  a  Siilin.  •  Kt  aussitôt,  sur  la  route  même,  il  lui  lit 
compter  (  in(|  cent  mille  diilieius,  augmenta  de  mille  dir 
hems  sa  pension  et  en  lit  son  ami  !••  plus  intime  Uthinl.  il  le 
plara  entre  sa  p'au  et  sa  tuni(|ui-,.  In  lionune  instruit,  un 
moraliste,  auteur  d'ouvrapcs  sur  le  sujet  tpii  nous  occupe  et 
sur  d'autres  tliés»«»  de  ce  genn".  lait  les  rellexi«>ns  suivantes 
a  propo»  dr  cette  aventure  de  Moàwiali  et  d"II»n  Clu'djndi  : 
•  Si  le  lils  lie  (Miedjreli  donna  le  clian^>  a  Moàwiali.  en  cette 
circonstanre.  s'il  le  trompa,  et  «e  prince  n'était  pa»  de  ceux 
*pit  ^e  laisM-nt  duper,  on  peu!  lui  appliquer  ce  proverlw  an 
cien  : 

(^li   fiiliiil   atiniim  Mlvft»lrt»ni .   «»po  fulHrnl«»ni   fnliiil   f«^  dil   dr  qui 
CObImiI  •«'«-  plu»  fort  r|ur  «oi). 


(:iiAi>rii\K  cvii.  131 

\j  s^JLa^^  l«  Xw*^  AXJi^  ^y^  \j^^  ii!^  i^y^  ^~~^  U  (iJ^  -> 
j  v_jLJ|  »iL»j^  i^^-<»  (i^:>  v_XÎ!  ioUw-4?r  l^tX.:?-  (j\^  L»  A,«*jb 
vXi^  ^^iyu^m  Jls       Xj^L)t>«  ^j.£  i-A-ii^  ^ii  /Ji!   U_5  <îLjUaft 

Mr  MM 

^*3  l_jjt«^  (^-V^^  O**^  '^'  ^"il^t  ^^-*^  ^  lyUi  oyJ^y^ 
fc_i&    c.l.^.>w^Jt    ^w»*fc^^   -^Viii    /wt**.^-  l^-xJC_j   tf    c.L«\A>,ii)    /><>M,r^ 

U   ^<i*«or>-   (^  (J^a**^  ^^À-^*A^   iùa^LiJLl    (jà*J  U>^^^   45'^"*-  ''Us»** 

«Si,  au  contraire,  Ibn  Chefljreh  était  aussi  lourdaud  et 
obtus  de  sens  qu'il  se  plaisait  à  le  dire,  il  méritait  bien  peu 
la  récompense  de  cinq  cent  mille  dirhems  et  raugmenlation 
de  sa  pension.  Moàwiali,  je  le  pense  aussi,  n'aurait  pas 
ignoré  tout  cela.  » 

Les  moralistes  ont  dcveloppé  à  l'envi  cette  thèse,  en  in- 
sistant sur  la  nécessité  de  savoir  écouter  et  se  taire.  Ils 
disent  :  «  Un  récit  n'est  bon,  que  s'il  est  bien  compris.  — 
Apprends  à  bien  écouter,  comme  tu  apprends  à  bien  parler; 
un  auditoire  recueilli  est  ce  que  désire  surtout  le  narrateur, 
pour  arriver  au  terme  do  son  discours.  U  est  de  règle  et 
d'absolue  nécessité  qu'il  ne  soit  pas  interrompu,  qu'on  ne 
lui  coupe  pas  la  parole ,  qu'il  puisse  se  développer  à  son 
aise,  qu'il  se  dirige  par  la  route  de  son  choix  vers  le  but 
qu'il  poursuit,  de  sorte  (ju'un  sujet  en  amène  un  autre, 
comme  le  dit  le  proverbe  :  Le  discours  est  un  arbre  touffu,  ce 
qui  signifie  que  le  discours  part  d'un  tronc  commun  pour  se 
développer  ot  s  épanouir  en  tous  sens.  Le  vrai  bonheur  c'est 

9- 


^)^  ^1  iij.jJi5  jLjlJ.!  ^  s^=^y  Jl  o^^U  J^l  ^  -^j^^ 


132  LKS    l'Ii  \li;ii;S    DOll. 


'    ^   A     X-Isl      tj^^^  •     '^      "-  '"^ 


!»>ol    Xfwi    J^-*-* 


ill 


J-^''  ^ 


t. 


"*-•  j^>^'  u' 


(|(>  caiiM'i' .i\LT  III)  .uni  iiitrlIi^Tiit.  (Jii<-l(|iruii  dis.'iit  :  •  (ir.md 
DiiMi.  (|iic  la  iioiucllr  {hadis)  osl  cliosp  «Minuyeiisr  !  •  On  lui 
rciKxuiit  :  •('.'••st  la  virillt-ssc  (|tii  fiimii»'  r[  iinu  la  nouvellf  » 
(ji'ii  (if  niiils  Mil  le  (If)iililr  MHS  «If  hadis \  Ce  sujet  a  été 
égalciinni  Irait»'  à  fond  par  les  porlos.  \oiri  dos  \crs  d'Ali, 
fds  d'Vhhas  li'  Hnuini,  sur  la  mrinr  (jurstinn  : 

Tout  re  «|iii  flntuit  me*  lUnirt  m'inspire  du  (li(»oiil:  \rs  pUi%ir«  le* 
nliM  (Imii  n»c  winblTit  %!(!«•». 

1.1  ikimlr  *riilr   in>-  rhariiir.   car  elle  rt\ .   miiime  M»n    nom.    toujours 

irimr  ;  hiulii  ). 

r<isMimf  lia  niifiix  rxi»!  iiiu-  1,1  un  iii«-  inusic  rjn  lin  .i  In  m 
liU  d'AMias  : 

l.r  Irnip»  ri  ir»  rifir»  it\ir  In  ynis  »ur  mon  froiil  oui  rinporlr  m*»  lllit- 
»n»n»;j«'  m«"  ♦ni»  nnblrmrnl  relire. 

Tout  niVu  a  rli4q;r  aujourd'hui, ctrcpif  la  *orirlc  d'un  n-irraleur  donl 
i'éiiKjucnlr  paroir  ajoute  k  mon  «aroir. 

rilfTri\ain.  a  la  foi*  (radilioniiiitlr  ri  inoralislc.  dil  qii  iino 


CIIAPITHE  CVIl.  13:^ 

y~  m'- 

des  règles  de  la  politesse  exige  que  le  convive  n'allonge  pas 
son  récit,  qui  aura  plus  de  charmes  et  produira  plus  d'eiret 
s'il  évite  les  développements,  les  digressions  et  le  remplis- 
sage, faits  pour  capli\ei-  l'oreille  des  convives,  enchaîner 
leur  cœur  et  servir  d'accompagnement  aux  couj)es  qui  cir- 
culent. Sinon,  ce  récit  devient  plus  digne  de  la  place  pu- 
blicpie  que  des  réunions  de  choix.  Abd  Allai»,  lils  de 
Moulazz,  exprime  ingénieusemeni  la  même  opinion  et  exige 
cette  qualité  des  convives  (jue  le  plaisir  rassemble  : 

Une  courte  causerie  circule  au  milieu  (le>  verres,  mais  ceUe  causerie 
est  un  encliantemcnl ,  le  reste  n'est  (juc  vaines  paroles. 

Et  les  ^chansons  !  debout  au  milieu  des  convives,  ils  s'élèvent  connue 
dos  éWJs  (lettre  i  )  au-dessus  des  lignes. 

Telles  sont,  en  un  mol,  les  règles  à  suivre  dans  une  con- 
versation piquante  et  ingénieuse. 

Le  premieu  personnage  cjui  recul  le  titre  de  I  izir,  sous  la 
(Ivnaslie  d'Abbas,  lui  \l)oii  .Salamah  Hais,  (ils  de  Siileïmau, 


13.'i  I.K>    l'ILMIUKs    D'on. 

*:  ^y^y  A.VOJU  .vJk*^^;^ — ,  ,GLji  ji  : — .  y\  w-u5^  ,^;-^ 

^  J.^^  JouL.  ^^5  ^i»  ^-^^U  -'JL-Jl  .^l*j  J3^^^. 

*X_ôL=»-*    .v_*Ul    -2^'^^    >!U    ,_^-«-il^    Jk:c:tf<_4  .'»>^'»    A~JU   ^•.-•_v« 

Jsjj    jjJ:>  i  jJj  Je  ^  ^«'^j  '>^'  ^'-**^  i^'  *^'t^--»  »3»>^ 

MinutniiiK-    Khnllal :    il    «tnil    (!••    la    Irihii    «l«-    llaiiidaii.    r« 
mawla   ôv    la   famillf    <l<-    Saliî.    I.<     khalilc    AImiu'I- \blMs 
(SafTati)   ne  pouvait  panlonnor  a  (  r  ministiv  d'axoir  songi- 
à  (IrloiiiniT  la  courniin»*  au  profit  d'uiu'  autn*  faniillc  [teWv 
(Ifs  Alidr-»;.  Alwm  Mnslim  ft'cxpi  iiiiail  ainsi  dans  nnr  leltn- 
ou  il  rngagi'ail  \v  Klwdiir  a  m*  drfairr  t\r  son  viiir  :  •  Prince 
dr»  Croyants.  Hiru  vous  pirnict  <Ip  rrpandn'  l««  sang  de  «•! 
hiinirnc,  puisqu'il  a  \ ioli-  il  paijurr  .v»n  vrmrnt  et  rhangi- 
dr  |>arli.  •  Mai»  .Saiïali  lui  npondit  :  •  ir  nr  \v\i\  pas  inau 
gur»'r  mon  ri*gnr  par  !••  nu-uitr»-  d'un  «Ir  in«*s  parlivin*  ri 
aurlout  «Inn  lifunin»-  l«l  (piAhou  Salaujah.  cpii.  projw^.i 
Irtir  tv\i'  i\r  notn-  rauM.*,  a  rxiHJiw-  sa  vir.  jour  son  rxistrn*  • 
ri  di^prnv  sa  rorlunr  pour  M«nir  son  Imani  ri  r onihallm  ses 
rnnfinis.  .  Mkiu  Djàfar.  fnrr  du  Mialifr  ri  Dawoud  Immi  \Ii  . 
son  onrir.  rurrnl   d»'s  ronfrrrncc*  aviT  lui.  AI>ou   Moslini 
Irur  ayani  ^r'A  pour  li's  prier  do  ronvillrr  a  Saffali  rptli- 
rxiTulion.  I.<-  Khalifr  l<-ui  lit  la  ini^nir  n|ïon»r  :  •  Jr  nr  m 
•  rifirrai   pas.  Irur  dil  il.   tout  lo  bi«n  qu'il  nous  a  faii .  Ic^ 


CEIAPITRK   C\  II.  135 

I*x_i6  JvuajI  Uo  ^^c*'^-:?:^  jt*>v3-j_j  ^_^-^>_5  (4^j  (jy^j 
tr»  o^-^_5  A.»  In  cl^  tf^-V^'  ,fc^-«*^'<  jb  y*UxJi  ji  ,^;_  J_j-JiJi 
(-jLiUî  ,^;-«  iLfiljîT  X-=»-^  Sç^ib  5Js>kaJb  jj!  X^^*»(  j!  ivv»-b 
^L«u«Jl  ^1   ^J^  »Xj_5  -x^  j!  Joi  i   XX^il  JL5I   i  Ajlaï=! 

épreuves  qu'il  a  supportées  et  toul  un  passé  de  dévouement, 
pour  une  faute  légère  qu'il  faut  attribuer  au\  suggestions  de 
Satan  et  à  la  fragilité  humaine.  —  Prince  des  Croyants, 
répliquèrent  ces  deux  conseillers,  il  importe  do  vous  tenir 
sur  vos  gardes  :  nous  nr  répondons  pas  de  ce  qu'il  pont  en- 
treprendre contre  vous.  —  Kl  moi  je  réponds  de  lui,  .s'écria 
Salfali,  la  nuit  aussi  bien  ([ue  If  jour,  en  .secret  et  pid)lique- 
ment,  seul  et  devant  tout  le  monde  I  «  Ces  paroles  transmises 
à  Abou  Moslini  lui  déphnent  et  l'impressionnèrent.  Craignant 
de  la  part  d' Abou  Salamah  une  tenlatjve  criminelle  contre 
sa  personne,  il  envoya  quelcjues-uns  de  ses  alFidés  avec  la 
mission  d'employer  la  ruse  pour  le  délivrer  du  xizir.  Le 
Khalife  aimait  la  .société  d'Abou  Salamah  et  l'associait  aux 
causeries  du  soir;  car  ce  ministre  était  homme  d'esprit,  in- 
génieux, lettré,  fort  au  courant  de  la  politique  et  du  gou- 
vernement, (le  fui,  -dit-on,  un  soir,  en  sortant  sans  escorte 
de  chez  le  Khalife,  .dors  dans  sa  ville  d'.\nbar,  ([uil  lut  as- 
sailli par  les  agenis  d'Ahou  Moslim  et  égorgé.  Cependanl  le 


130  LES  PHAiim:s  d  on. 

t. 

s^«-«,U     A^4   Uj\j    *.^    ^1    ^^  A>OL*^\^,j-.,  ^Jy^^,U.'l  Jl 

i  Jb  b^i  U  ^^  fX^  jjij  4o  j^  J  )  j^j,  j j^j  jUJu, 

Klialif*-,  (juaiid  il  lut  iiislniit  de  r»'VciMMiii'iil .   pioiinnra  (  i* 
\t'rs  : 

Au  frii  rlrrnel  lui  ri  mm  parriU  !  Qu'y  a-til  ilnni  !»a  nnidniic  a  iiolrr 
/•({ard  qui  puiwe  noua  laisser  des  regret»? 

\l)()n  Mr>slitn  .Tv.'u't  «'Ir  ^tirnnnini)-  Vllnntmc  de  confiance, 
ri  Al)<m  .S.-iJ;iin.'il).  !«•  \  tcirdc  lalamiilfdi-  M.ilioinrt.  I/)rsf|iir 
ce  iiiitiislir  jM'ril  dans  Ir  f^url  a|)riis  dmit  iimis  vrnoiis  dr 
parler,  uu  poc'lc  lit  les  vers  sui\.i 


.uns 


IvT  rrimr  in«pirr  quHqurrdM  (Ir  la  jnir ,  cl  sotnriu  ondrtraii  se  njoinr 
de  rr  (|iii  iii^pirr  dr  l.i  répugnance. 

Lr  ttur.  II-  niinittrc  de  la  famille  de  Mahomrt.  tirui  de  |HTir,  cl  lu  fai^ 
iiiii  viiir  de  rrlui  qui  le  hait  I 

Tous  les  détails  relatifs  au  menitre  el  à  riiislnju*  d'Mxui 
.Salaiiiali  m-  trouvent  dans  notre  Histoire  Movenne. 

Saflah  aimait  la  raus<>rie:  il  .se  |)laisait  an  reril  des  coni 
pétitions  de  gloire  entre   l«s   Arahes  dr   Ni/ar  et  ceux    du 
Vénien.  I,rs  faits  intéressant'* 'oiireriiaiil  Klialid,  (ils  de  Saf 


CHAPITHE  CVII.  137 

IàajI   »XJ»   j^bunfcji    *^  t-:jl»-*'v.*«*^^   ejlv.:>U^^   cjlwiwVX/95   ^jLm^o- 


wan  et  d'autres  descendants  de  Kahtan,  leurs  rivalités  de 
l'ainilie,  leurs  entretiens  dans  les  réunions  ^\\  soir  chez 
SalTah  se  trouvent  cités  en  détail ,  ou  du  moins  nous  en  avons 
choisi  les  traits  principaux  dans  les  Annales  Historiques  et 
l'Histoire  Moyenne;  nous  n'avons  donc  pas  k  y  revenir  ici. 
Mais  au  nombre  de  ces  anecdotes  et  de  ces  récits  de  la 
veillée,  il  en  est  un  qui  s'est  propai^é.  Il  a  été  transmis  à 
Jîehloul,  fils  d'Ai)bas,  par  Heïlein,  (ils  d'Adi  le  Tayite,  à 
qui  Yézid  Rakkaclii  le  raconta  dans  les  termes  suivants. 
SalTah  aimait  à  causer,  le  soir,  enirc  hoiuines.  \jw  soir  c|ue 
j'étais  présent  à  l'un  de  ces  entretiens,  il  me  dit  :  <<  Yézid, 
raconte-moi  l'histoire  la  plus  amusante  (juc  lu  aies  recueillie. 
—  Prince  des  Croyants,  lui  répondis-je,  et  si  elle  louche  aux 
fils  de  Hachen)?  —  Elle  ne  m'en  sera(|uc  plus  agréable,  ré- 
pondit SalTah.  — Je  commençai  ainsi  :  •  Prince  des  Croyants, 
un  Arabe  de  Tonoukh  élait  descendu  dans  um  liij)u  issue 
des  Ami r,  fds  de  Sàsaah,  cl  loiil  m  (l(''r;iisanl  et  nicltaiil  i'n 
ordre  son  bagage  il  répétait   ce  vers  : 


i:58  LKS    PIIAMUKS    1)  UH 

c^Xo  *,Xil    >vl1  wJU.  J,        Uaxîl^j^  ^OOl  *Ull,»Uaj^ 

'  »^-*^  (*^  cj^  ^j^^^'  -^^      v5^''  ^j  j^'  **^  -^'  o;^'' 

j^^  ^^  j^^j  Je-  ^>^i  ^^  ^U  ,^x^  ^  uï  u  -oai^  ^  Jl> 

J_,JLJ      ^>Ji       ^.yXj'\       wJl» 

J<  le  jure  sur  la  «ir,  les  cale^ns  dcA  Amir  »rront  immondr^,  »\\i%\ 
liMigli-mp^  que  ces  gpns-IA  conwrveroiil  Irur  |>f«u. 

ftir  jciinr  fille  dr    la  tribu  sort    de   sii    Iriilr,    (.mv  a\tt: 

lui  (i  liu  l(»u  i.iinilirr,  j'iulpirtigc,  rt ,  uiu-  fois  l.i  roiin.iissanrr 

laitr,  (A\r  lui  (lrni.iii(lc  :  Dr  <|uclli-  Liiiiillc  cslu,  nxui  ami? 

—  I)rs  DrniMi  Ti'niiiu,  rf()<)ii(l  l'AralM*.  —  I.a  jcuiu'  fîllr  : 

Sais-tti  (|ni  a  dit  : 

\.f\  T/mim  connai^vMit  mirui  le  rbcniiii  dr  \»  houle  f|Uf'  l'oitrau  Kata 
(celui  dr  la  rilerm-);  inai<»  iju'iU  <»ui»cnl  lr<  roulrx  «le  la  jjloiiv.  iN  i'é- 
^■rrnl. 

Ni  unr  pur»'  rlirvam  IiaiiI  mit  nii  jioii  altaqur  dru»  Iri *  ■'■  T«'iniin. 

les  vodJb  eu  diTuiilc. 

Noti*  %arririiin«  ru  prounuçaul  Ir  ikiui  dr  I)ir«i .  el  noire  «aenfice  ft%l 
rtini|drl ,  uiai«  Ir*  Ti'uiiiu  u'oni  jainai*  rien  iuiniolf'  eu  |in>nouçanl  ce 
M'im. 

Je  *ai«  lej<Nir  di%»i|M>r  les  lenèbrr»;  mais  ce  que  je  n'ai  jantai»  tu  du 
«iper.  le  Minl  ir«  ;;r4)idr%  Urliclë*  d*  Tcmim. 

I.'Arnlw  :  Nort .  par  DiiMi,  je  nr  suis  pa«»  dr  Trniiin.  — 
1^1  jruiii'  lilji*  :  Qui  v%  lu  d«»nr?  —  l/VraJH-  :  Jr  Miis  dr  la 
triitii  de  l<l|l  I  -i  jriiiir  liljr     Sai*>   lu  ipii  a  dit  : 


CHAPITnK  CVII.  139 

*-jjl_5  c:yiA._j  J^  (^  *Ua*        Lci^  J^j^-  u.?^'**^  (J-IàJI  ^^^I 

I 

C$^  cT»  J^-=>v  J^  *-^-j'   (j-*^  c-A-Jli  J.^  (j^  bi  U  aW!_5  i)  Jlï 

J^jJLj  (_$<xjI  ovjuI  <— *J Is  «Xnio 

(11  •  * 

w  w 

!îXjC-sil  c^^^vaJiJl  kx-y-Ji  cK^ 


Je  vois  dislribucr  parloiil  de  riches  donatives,  et  celles  des  Benou  Idjl 
ne  sont  que  do  trois  ou  quatre  dirhcms  ! 

Qu'un  Idjlite  meure  en  quelque  lieu  que  ce  soit ,  on  lui  creuse  une  fosse 
d'une  coudée  et  d'un  pouce. 

L'Aralip  :  Non   \rainu'iit,  je  ne  suis  pas  tic  kljl.  l,a 

jeune  lille  :  Qui  es-tu  cloue?  —  L'Aïahe  :  Je  suis  des  Renou 
Yaehkor.  —  La  jeune  lille  :  Connais -lu  celui  qui  a  dit  : 

Si  le  vtHement  d'un  Yarhkorite  vient  à  frôler  le  tien,  aie  soin  de  ne  pas 
prier  Dieu  avant  de  le  purilier. 

L'Arabe:  Non,  je  ne  suis  pas  de  Yaclikor.  —  La  jeune 
fille  :  Qui  donc  es-lu?  —  L'Afabe  :  Je  suis  des  Benou  AIhI 
el-Kaïs.  —  La  jeune  fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

.l'ai  vu  les  Abd  el-Kaïs  tomber  dans  ia  misère  ;  (  heureux)  s'ils  tmuvent 
lui  oignon,  du  vinaigre,  une  vieille  saumure  putrëhée. 

Le  soir,  ils  dégainent  devant  leius  liniuies,  roninu'  des  Nabaleeiis. 
(pti  anaeheni  des  roseaux  iiumidcs. 


l!iU  LL.N    l'h.\inih>    U  UJl. 

,^  J^>-j  Jl-  >-^î  ^^^  ^L«  jj-HyA-'l   vXj^  ^^  Ll  'u,  aWI^  JU 

J_^jlj  ^oJI  o;joI  ^l»  *)uôl* 

,^  ^  >^^  JL*  ._^l  ^^  ^L-  iv^j  ^  Il  U  XA\^  M  Jli 

J^JLj   ^*>Jl    ov*-»'    »--s-»-«    4;'j-» 

I,'  \i.i1m'  :  \oii ,  je  iir  suis  pa6  d'  \ImI  «'I   kai>«.  —  La  jruiir 
fille  :   AUirs,  (|iii  rs-tu?  —  I/\rdlK'  :  Jr  suis  des  lialiilali. 

—  I,a  jt'iinr  iillr  :  Sais- tu  (|m  a  dil  : 

Lonqur  le*  bniti'«  roiirrnl  rn  foule  à  la  f^luirr ,  le  llahililr  «^rartr  dr 
1.1  fuiilr. 

Le  Klialifr,  «'il /uil  n.il)ili(<-  .  ni"  |>oiirr.itl  rn.iliMT  a^rc  Ir*  lioiiinir»  Hr 
iirtir. 

l/lioiuinir  (l'un  lirfliililr  «  bran  <4rp  garde,  il  e«l  Innjour»  (Mniill^) 
•  onimr  un  lingr  lie  («ble. 

I.'Si.iIm-  ;  Jr  ni»  suis  pas  <lr  Ualiilali.  —   La  ji-um*  (illr  : 
D'oii  r»  lu  «IfUH      —  L'Nialic  :  Ji*  suis  il«*s  lliMinu  FV/^raii. 

—  La  ji'uui-  lillr  :  Sais   lu  (|ui  a  dit  ; 

Ni  lu  e»  trui  aiec  ua  Fcurile.  |tr<  imK  garde  »  la  jrunr  rliamcllr. 
allarlM»-la  *o|idrnienl  "k  *€»  rnurroirs. 

Mrlw  loi  du  Krianlr  |iour  Inn  ànr.  drmiu  qiir  l'un  d<'ui  a  fait  rrtlir  un 
inrinliir  <i  ànr  -•••   '-  ' r 

(^«nd  un  II  '  i-in»  Ir  Irrriloirc  dr  Inir  lrib«i.  d*  crirnl  k  Imr 

mfrr  :  Pi»»e  *ur  le  feti  (pour  nr  pa»  offrir  riio«piulitr^  ' 


cil Ai'i  ri;i:  cvii.  rii 

t- 

J_^JU>  4^<Xji   cjjjij'l   c:«Jb 

J^^^ — =»-   (i^>^^ — I  ( — iûi^Ui  fj\s       LdyAjcJus  j:i^.xi^  v-jjLiLs». 

4ivj  tj^  à^^j  Jl*  <-i^'  (^«^  v^^i*  oLaJïj  o^  1»!  U  4Wl^  ii  Jljj 

J_5-JU  (^«Xi!   o)-*J'l  c-Jb  (j^xc 
iLx_X_*«*-«  -_po  L&,-«:oLi        l^^X3  cijjXJ^  iLçw'.xc  lil 

*^*^"    (iT^  tK^J    Jl*    4.^1    ^J^^  oJlï    (J.*A*    tjw«    bl     U    AMIj    ^    Jliï 

JjJU)  (^«XjI  oyji  c:-Jc 


L'Arabe  :  Je  ne  suis  pas  Fezarite.  —  La  jeune  fille  :  Qui 
donc  es-lu?  —  L'Arabe  :  Je  suis  de  la  tribu  de  Takif.  — 
I^a  jeune  fille  :  Connais-tu  celui  (|ui  a  dit  : 

Le  përo  des  Takif  met  les  généalogues  en  déroute  :  celte  tribu  n'a 
«l'autre  père  que  le  mensonge. 

Qu'où  rlicirbe  pour  elle  uu ancêtre,  ou  qu'elle  le  cherrlie elle-même, 
c'est  une  œuvre  impossible. 

Ces  porcs  de  latrines,  tuez-les;  vous  avez  le  droit  de  répaudre  leur 
sang. 

L'Arabe  :  Je  ne  suis  pasdeTakil". —  La  jeune  lille  :  D'où 
es-tu  donc? —  L'Arabe  :  Des  15ein»u  Abs.  —  La  jeune  fille  : 
Sais-lu  qui  a  dit  : 

Si  une  fenune  Absite  met  au  monde  un  garçon,  annourc-lui  une  houle 
bien  acquise. 

L'Arabe  :  Je  ne  suis  pas  des  Benou  .Abs.  —  La  jeune  fille  : 
Qui  es-tu  donc?  —  L'Arabe  :  J(>  suis  des  Tàlcbaii.  —  La 
jeune  lille  :  Sais-tu  (|ui  a  dil  : 


I  Vi 


LKS  l'iiAimr.s  non. 


^■^    ^r-«   J'r^J   "'^   '-*■''    er*^    '-^'^    xAiO    ,^^   Ll    U   aXI1_5    i)  Jl» 

J_j-*-,>  ii«X-l  o>*jI   w*JiJ 


J>v-a_js:  isC-sr  ljy^.>j 


>.>«>V^   .^^«    X-jfcJ.^ 


'U    ^<;;^    ^   bl    U    AMI.    y   Jbi 


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5J-4  ^^^  ^j-,  bl  U  AXli^  i)  Jl- 


^  .X>  '     K^yXJ  1     t— ^■>  k 


Tàlt'bali,  nu  <li-  KaJN,  la  pii'c  (Ift  tribus ,  la  plus  infâme ,  ia  pin»  perridi* 


••nvf-rs  M'»  voiMn»  : 


L'Ar.ilx'  :  .Ii-  ne  suis  pas  de 'l'àlrbali.  —  I  ,.i  jtiiiH  (ille  : 
D'où  rs-tii? —  l.'\r,il)(':  De  I.i  liiliii  (Icfi.im.  —  La  jciinr 
lillr  :  donnais  hi  crlni  i|tii  .1  ilil  : 

Qii.ukI  uni!  (iaiMMilt-  accuiii  lie  <l  im  ;{arçon ,  aniionco  lui  un  cxrclienl 
taiiii'ur. 

I,'\r.'il)»'  :  Non  \iaiinrul,  jo  no  suis  pas  do  Gani.  —  La 
joiiiii'  lillr  :  (^ui  es -In.  .dors?  —  I/Araho  :  In  des  l^onou 
Moiin.di.  —  |,a  jciiiM'  Idlc  :  Sais  tu  qui   a  dit  : 

D^' <|ii'iiiii*  lillc  Moiirril»'  Irint  .^f•^  doij;!»  'de  henné,  r'c*t-à-dirr  dA^ 
qu'elle  I •^^  nid)d<-    ,  ni.irii--la  et  gare  à  l'adullrr.  ' 

I/Aral)0  :  Non.  par  Dien,  jo  no  suis  pas  dos  Urnon 
Moiinah.  —  \.:\  jciiiir  lillr  :  (jiii  donc  «^s-ln  }  —  I/\ral)«'  : 
l.'n  des  bciiuu  |)al>bah.  —  la  jouno  iillo:  Sais  t'i  (|ui  a  dit; 

Tu  ■<  le»  yeui  hlrn».  <S  fiN  ilr   Mnuk.ihir  (lils  du   bourreau),  romme 
\t\  Dabbile»  ont  le  vitagr  li\ulr  de  b'mir. 


cil  A  PI  rr.  h  cvii.  l'i.i 

^*r^  tr«  S^j  J^  "-^^  ij^  <-*'^^  ^'^  iS^  u-*^^  ^  '^'^  ^  J'* 

J_jJLj  (_^»>JI  o^i  <->Jls 

«,  ""  *' 

j\j—j  fi   > £îy-ji   (jUa_^l         JJ^j  (jv*^  aJ^ajç-  ^^j<>v3    U 

:»Jj^i   er*  J^^?-^  J^  '-^■i*   t:?-^  '^•^'  ^-V^'  ûr«   bl   U  AWij  ^  Jli 

JkJi-j   (j;«Xji   o>*^î    c-oLî 

^^^-*^•   U  dlsjSTj,  ooi  (^y^  oJlï  ij^l  er*  bl  U  4Mîj  i)  Jis 
'Jj-Ji-J  t^tXil  o>«j1  ciJi;  ii^lj^  (^  J~=>-;  Jls  j^Ji  Jo 

L'Arabe  :  Pai'  Dieu ,  je  ne  suis  pas  Dabbite.  —  La  jeune 
iille  :  Doù  es-tu?  —  L'Arabe  :  De  la  Iribu  de  Badjilah.  — 
La  jeune  fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

Nous  (|iicsti()iinons  les  BadjUah  dans  tous  leurs  campements  ,  pour  sa- 
voir où  est  leur  véritable  patrie. 

Mais  quand  on  les  invite  à  répondre,  ils  ne  savent  si  Kahtan  est  leur 
père,  ou  bien  Nizar. 

Aussi  les  Bedjilah  vaguent  çà  et  là  reniés  partout,  commi;  ils  ont  renié 
l'honneur. 

L'Arabe  :  Non  certes,  je  ne  suis  pas  de  Badjilah.  —  La 
jeune  fille  :  D'où  es-  tu  donc  ?  —  L'Arabe  :  De  la  tribu  de  Azd. 
—  La  jeune  fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

Lal'enniic  A/.dilc  mel-elle  au  monde  un  garçon  ,  annonce-lui  un  vail- 
lant inatitlot. 

L'Arabe  :  Non  ,  je  ne  suis  pas  de  Azd.  —  La  jeune  fille  : 
D'où  es-tu,  alors .^  N'as-tu  pas  de  honte  (de  mentir)?  Dis 
enfin  la  vérité.  —  L'Arabe  :  Je  suis  des  Khozaah.  —  La 
jeune  fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 


j/j'j  Li,>  \>\\  \inii..s  iroi;. 

^J^  J^^j  Jt-  ^_j|   (^y.^  ,_Jb  A-fcl;^  ^;^  L!   U  aXJIj   ^J  Jlï 

J_jJi_)  (_^'>o!  i^yXs\  i—aJlî  (^nXw 

Ma 

J_jJ»_>     ^OJI      ^'jJtj\     C^L*     iiAXÎ 

^^  (•_j-j»  (j-«  A-A-s-w  uLji_j        ,1a  \  i-j  ^S^-^  '^^^  (J*^''  ^' 

Klinznah  sf»  larj^iio  de  sa  \icillr  noblesse;  mais  nous  savons  que  sa 
iîlilire  éLilt  <le  hoiri-  fin  vin. 

Cctli*  tribu  a  vcndn  |)nbli(|nrnH'.nl  le  trni|)li'  ilu  Dieu  de  miséricorde 
|)()ur  une  outre  devin.  Monte  A  qui  n'a  d'autre  gloire  f|ue  des  cruches  ! 

IwVr.ihr  :  .Non  Maiimiii  je  ne  suis  pas  (l(^  kliozaaii.  — 
La  jciiiic  lillc  :  (jiii  es  lu  donc?  —  I/Aïahc  :  Je  suis  de 
Soleim.  —  La  jeune  lille  :  Cuniiais-tu  i:eliii  qui  a  dit  : 

Oli  !  les  .SoloFm  (puisse  Dieu  les  disperser  !)  ;  leurs  doij^Ls  seuls  con- 
nnissenl  l'amour,  el  leur  corps  lani,'uit  dans  i'impuis.sauce. 

L'Nraiti-  :  ï\ii  nicii,  je  ne  suis  pas  de  Solrïni.  —  La 
jcuMc  lillc  :  D'itii  es  lu  donc  ?  —  L'Vrahe:  Des  Bciioii  L.ikil. 
—  La  jeune  lille  :  (lonnais-ln  eejui  (|iii  .1  dil  : 

Je  le  inre,  les  nieiN  cl  les  dcs<'rls  sont  moms  lar(j;cs  (|ue  les  potier  des 
Heiiou  L.ikil. 

LaLit  !  les  plus  infâmes  parmi  ceux  qui  montent  à  cli(;val .  les  plus  vils 
parmi  ceux  qui  Coulent  le  sol. 

(^)ne  Dieu  maudisse  les  Benou  l>akil.  ces  esclaves,  ces  derniers  débris 
de  la  rare  de  l.ot  ' 


CIIAIMIIU',   CVII.  145 

ÏO^jS^^j^  J^=^j  Jt"  c^Ji  ^^  L^\i  ia>.iJ  (j;^  bi  U  aM|_5  ii  Jlî 

^'^Jys?  c5*>J5  o^i  ^ii* 
,j-«  J<-s-j  Jli  ow_jî  y^  (_^3lï  ««x.jlS'cj-.  bi  U  aMÎ_j  y  Jls 

*^  CJ-»  J^^J  J^  ^-^j^   (j"«-*  "-^^  *J«Aiw  (j^  Il  U  4Wi_5  ii  Jlï 

^"Jy»^  iS'^^  qy«i-i  oJli 

cxAlàx*»»^  Til  *  Js  ^Jf-^  (^       As-Us-  «XdÇ  l^^^j»-  ^ji  y^ 

L'Arabe  :  Non,  je  ne  suis  pas  de  Lakit,  —  La  jeune  fille  : 
Alors,  d'où  es-tu  ?  —  L'Arabe  ;  De  Kindah.  —  La  jeune  fille  : 
Sais-tu  qui  a  dit  : 

Si  le  Kindite,  ce  mignon  à  la  chevelure  bouclée,  se  glorifie, 
C'est  d'un  tissu,  d'une  bottine,  d'un  manteau  ou  d'une  parure. 

L'Arabe  :  Non  vraiment,  je  ne  suis  pas  Kindite.  —  La 
jeune  fille  :  Qui  es -tu  donc?  —  L'Arabe  :  Je  suis  des  Kho- 
tâin.  —  La  jeune  fille  :  Connais-tu  celui  qui  a  dit  : 

Réunis  les  Khotâmites  d'un  coup  de  sifflet,  et  ils  se  répandent  dans  la 
contrée  en  compagnie  des  sauterelles. 

L'Arabe  :  Par  Dieu,  je  ne  suis  pas  de  Khotàm.  —  La 
jeune  fille:  D'où  es-tu  donc?  —  L'Arabe  :  De  la  tribu  de 
Tayi.  —  La  jeune  fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

Les  Tayites  ne  sont  que  des  Nabatéens  rassemblés  ;  ils  ont  dit  tnyttna 
et  ce  mot  s'est  répandu. 

Qu'un  moustique  étende  ses  ailes  sur  les  deux  montagnes  de  Tayi , 
cette  tribu  pourra  s'y  mettre  à  l'ombre. 

VI.  lO 


\uù  !j:s  \n\  \iiuKs  non. 

fciiOl  ^j^  J*^j  y^  '-*-»'  (^-»«^  ^-^^  'j^j-*  .J-*  '■ji   \^  ^^^l^  ^  Jli» 

i^l   ^^  J->?  ^^    '-^'^    ^j-*^  ^^  ;u2CvJi   (j^  bl   U  aM!_5  iJ  Jb 

Jyu  i^*>Ji  o>Jiji  oJls 

^UJis^  <.-^**i  ,o^'-«  Jolj  Kc^      (^^^  'i  ^^'''  '-'" — b '  '^' 


I/Arahc  :  i'ar  Diiii,  je  ne  suis  pas  Tavile. —  La  jiîunc 
fillo  :  Alors,  (l'on  c.s-lu  ?  —  l.'Vrahc  :  Des  Mo/.aïnali.  —  La 
i<Miiic  lillc  :  (^oiinais-lu  crltii  <|iii  a  dit  : 

IjCs  \lo/aîiiit(!A  ne  sont-ils  p.is  d'iini'  Irihii  dont  on  iiCspi-rc  ni  jîtMioro- 
silr',  ni  Coi  ? 

I/Aral)f  :  Non,  j(^  no  suis  pas  di'  Mo/.aïnali.  ---  La  jeune 
fille:  l)"oii  cslu  donc?  —  l/\ral)c  :  De  la  Irilui  de  Naklià. 

—  La  jiMUM'  ldl<'  :  Sais-Ui  <|iii  a  dit  : 

Loi>qin'  Ir's  Naklià,  rcMc  inlinir  trihn,  <r  re^tinisM-ni  un  matin,  on 
s«)iin"r<'  nu  iinlion  d'un»'  lollr  colinc. 

II5  iir  pn'lrndiMit  pas  à  la  gloire  que  donne  nnc  iiolile  action  et  m- 
comptent  pa^  parmi  l'rlite  des  hommes  géïK^reux. 

L'Aral)*'  :  (Irrlaineint'iil ,  je  n«'  suis  pas  de  Naklià.  —  La 
jciilu'  lillc  :  Alors,  d'où  es-lu  ?  —  L'Arahc  :  Des  Bcnoii  Awd. 

—  La  jeune  Idie  :  ('onnais-lti  colin  (pii  a  dit  : 

Si  lu  desrencU  sur  le  territoire  di-s  Awd,  sache  bien  ipie  lu  n'as  pas  à 
i-spériT  de  sahit. 


CHAPITRE   CVII.  U7 

*o«-*'  o^  J->;  J^  «-^ji   (;j^  «^Is  ijî  (j-«  bî  U  .*MÎ_5  ii  Jb 

pi*X^  (j^  J.:=-,  Jlii  c:^!   (^.^  oJlï  ^   ^j^  bJ  U  ^13  ii  Jb 
^^M^j  U   dlXj^  ool   ^^i  c;a.JIj5  *î*Xiï»  (j^  bî  U_5  4MÎ_5  ^  S\s 


Méfie-toi,  chez  eux  ,  du  vieiHard  ,  comme  du  jeune  homme,  cai'  diiiis 
cette  tribu  il  n'y  a  que  des  bri^jands. 

L'Arabe  :  Je  ne  suis  pas  de  Awd.  —  La  jeune  fille  : 
Alors,  d'où  os-tu  ?  —  L'Arabe  :  Des  Lakhm.  —  La  jeune 
fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

Si  une  tribu  se  glorifie  de  son  passé,  la  gloire  de  la  générosité  s'enluit 
loin  de  tous  les  fils  do  Lakhm. 

L'Arabe  :  En  vérité,  je  ne  suis  pas  de  Lakhm.  —  La 
jeune  fille  :  D'où  es-tu  donc?  —  L'Arabe  :  Des  Djodam.  — 
La  jeune  fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

Lorsque  la  coupe  de  vin  circule,  invitant  à  une  action  généreuse,  elle 
n'est  pas  présentée  aux  Benou  Djodam. 

L'Arabe  :  Par  Dieu,  non,  je  ne  suis  pas  de  Djodam.  — 
La  jeune  fille  :  D'où  es-tu  donc,  malheureux  .3  N'as-tu  pas 
honte  de  tous  ces  mensonges?  —  L'Arabe  :  Je  suis  des  To- 
noukh,  c'est  bien  la  vérité.  —  La  jeune  fille  :  Sais-tu  qui 
a  dit  : 


i/i8  LKS  pi;  \ii;ii;s  hOi; 

^LiJi_}  cjljljtJl   w^^Xls   s        !>X,.^.À-*  »_aj»Lij   r-^Aj  lil 

Ll  Jl-  oo!  ^j^  J^\  Ajdù  v_JL«  ^y^  ^^  bl  U  .0J!_5  ii  Jli 

^'>*T»  o*^'   0)^"î   «— Jl;^';^  ^j^  ^^^J 


1_^^     w.j.v)jtj     a.4aXc    J_»-0   _j.i»  jO^'^AJ»-     C^-lis   jjU    (j«JkVj    ii 

Si  les  Tonoiikli  mpltiri'iil  un  .ibrruvoii-  sur  la  roule  tlo  Irurs  razzins  et 
tir-  leurs  vpngrniices, 

II»  ra|>[)(>rtcnl  l'i^nomiiiio  aux  veux  du  Dirii  t^^s•  liant,  et  la  lionlc 
pour  loin-  i.iiiillji'  rt  |l•llr^  rliniK. 

I/Ai.ihi;  :  Miiis  \  riiiiiicnl ,  je  m-  suis  p.is  de 'j'oiiinikli.  — 
La  jt'uiK'  lillt'  :  OiH'  l;i  ukmc  picnrr  l;>  mort  I  IVoù  l's-lu 
donc? —  I,  \i<il)c:  Dr  l.i  liihii  de  lliiniar.  —  La  jeune 
iillc  :  (jonnais-tu  celui  r|iii  a  dit  : 

On  m'annonçait  que  In  trilxi  ili-  llirniir  nm  rritiqnc.  J  ni  ri^pondu  : 
•  Je  n<!  le»  croyais  pas  vivants  ni  parmi  les  créaliires  de  ce  mondr. 

Car  Iliminr  est  nn  peuple  sans  racine,  senihialile  au  morceau  de  boJK 
(|ni  pil  d.iiis  In  plaine,  privé  de  s^vc  et  de  feiiillat;i*. 

.Si  Iiinjjue  que  soit  leur  existence,  ils  ne  se  mulliplient  pas.  Qu'un  re- 
nanl  pisse  sur  vm  ,  c'en  est  assez  pour  les  noyer.  ■ 

I.'Vial»'  :  Non,  |)ar  hini,  ji'  iic  suis  pas  dr  lliniiai\  — 
La  jciiiir  lillf  :  D'oii  es-tu  donc  ;' —  l,'\i.d)(':  Des  ^  onliahir. 
—  La  jrunr  lillr  :  .Sais  lu  (|iii  a  dit  . 

Si  >in  grillon  sifTle  dans  le  pays  des  Yonliabir.  les  vnilA  l'>ns  nmrls  et 
ptnrrissnni  par  terre. 


CHAPITRE   CVII.  149 

j.KJi*J>    l^y*    S-=r)    S^    <-*-j'     (J-^    i^\s  jA^.      (j^  bi     U    -^i_5    ^  Jb 

i  fc_i  ii^  ii_j  «X.i  ^  r*  9^-^  b         /ft.^  '^'^-^  ci^AAi  ^'i^^  ^^ 
^j  ^j^  cM*j  J^  '-^j'  (j-«^  oJiï  ^AUi.J»  (j^  bl  U  aMIj  ^  Jli 

(j^  J-=*-j  Jlï   <-^l    (^y*À  c^aJlj  iLA^I    ^j   ^j^  bi   U   ^!^   iJ   JlJ5 

Jfcjij    ^»>Jî     0>-*J'     tL^-Ib    /^Vwliû     ^^ 

L'Arabe  :  Je  ne  suis  pas  de  Youhahir.  —  La  jeune  fille  : 
Qui  es-tu  donc?  —  L'Arabe  :  Je  suis  des  Kochaïr.  —  La  jeune 
lille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

Benon  Kochaïr,  j'ai  lue  votre  chef;  je  \\o  vous  dois  aujourd'hui  ni 
rançon,  ni  talion. 

L'Arabe  :  Certainement,  je  ne  suis  pas  de  Kochaïr.  — 
La  jeune  fille  :  Alors,  d'où  es-tu?  —  L'Arabe  :  De  la  fa- 
mille d'Omeyyah.  —  La  jeune  fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

L'édifice  des  Onieyyah  s'est  écroulé  :  leur  ruine  a  été  indifférente  à 
Dieu. 

Les  Omeyyali  ont  autrefois  abusé  de  leur  pouvoir  contre  Dieu  même. 

La  race  de  Harb  a  désobéi  au  Prophète ,  et  sou  Merwan  n'a  pas  craint 
l'Eternel. 

L'Arabe  :  Par  Dieu,  je  ne  suis  pas  d'Omeyyah.  —  La 
jeune  fille  :  De  quelle  tribu  es-tu  donc  ?  —  L'Arabe  :  Des 
Benou  Hachem.  —  La  jeune  fille  :  Connais-tu  celui  qui  a 
dit  : 


150  I  FS  PBAIIUKS  [VOH. 

^^^jJ(^w>x£kiÛ,(^^>'.^4lJl^jls  ù^~-    ^jjy^''    ia_£û;    ^\_X_»    jli 

^J^  J<=rj  Jlî  '-'-ji  ^^;-^  '-A-Î'-*  j<>-iUû  ^^  ij-«  bl  U  aMÎ^  i)  Jb 

À^Lai  ,_^  Jvr>.^,  Jt-  .«xjl   ,^^  ^l-  j!  Js4  ^__^.  Il  U  AMij  :i)  Jl» 

JfcJij    j^^K.1   (Jj»J<j'   v_-Jb 

^y-.^^   i)^    -.Ji:S2  ^^  ,_^  J"*-^  f^-ij^^**-^  ^'u-ca_j    (j^^_35^_j   i' 


KnfnnLs  ilt;  ilarlitin  .  rcloiiriu-z  a  s»^  |i,iliiiirr.%  :  Iua  (laUcs  inniiili-iuiil  m- 
vriidpiit  il  pfiiic  un  dirliriii  Ir  bois.trAii. 

Kt  *i  vous  diU"\  :  t  Noii:t  somme»  cit;  la  raiiiillc  <lr  M<ihnmiiHHl  ic  Pn<- 
pli^lc.i  r,it-cc  (jiic  l«'j  C^lirélipiis  ne  sont  |>a>  «li-  in  famille  d«'  Jcsu».  (iIn 
il<-  Mari»'  ? 

I.  \i.il)r  ;  \<iii  \  I  ailin'iil ,  |c  ne  suis  j>,is  des  il.iclii'lli.  — 
I  ..I  iciinr  lillr  :  Mois,  (|iii  rs-tii .'  —  l/Aral)«':  l  ii  dos  iiciini: 
11.1111(1.111.  —  I.a  jeune  iillc  :  Coiniais-lii  eeliii  (|iii  .i  dil  : 

l.DrMiiir  1,1  ;^iiciT(*  fn  I  tournoyer  M  inouir  mit  I.i  WW  ilrs  j;iiiri  ii  tn, 

lu  vois  les  ILiiiidait  <-\cilrr  |fiii*>  <Ih'%.iiu  cl  Itiir  iirt^ripitiiiunciit  I 

dn  clianip  de  balaillc. 

ïi'Arahe  :  Je  \\v  suis  pas  de  ll.iind.iii.  —  l,.i  jeune  fille  : 
.Mors,  d'un  l's-lu?  —  I/\ral)e:  he^  K<Mlaali.  —  I.a  jeune 
fille  :  Sais  In  (|ui  a  dil   : 

Qu'un  Kodayil*'  »«  nr  largiir  |>oinl  dr  M  nai^Murr.  car  clic  m-  procëdr 
purement  ni  du  Yémrn .  ni  du  Mcxiar. 

(I^  pnr«nl*  doutfut ,  d<iiil  knltlAu  n  r»l   p»nil   I'    père     pn»  plll^    (pio 

Nii.ir.  i.iMvri  icv  ,1  r.iir.'i  ' 


eu  A  PITRE  G  Vil.  151 

(J-.  J^r>-j  Jis  <-;^jl   ^J^  «-iJU  iLxL«ii_i  (j-«  bl   U   4M|^    ^i  Jb 

bu 

bw 

(S^  ij-*  J«*-j  Jtj  <-^^5  (j)-*-*  <-:-Jlj;  ^jIaa^  (j^  LI  U  ^i_5  il  JC 

t  I        y 

t-vXjLj  (j^  tX->-ji  Jls  t:^!   (^j^  c-Jl*  wAjf  ^j-4  b!  U  AXSij  ^  Jlï 

L'Arabe  :  Je  ne  suis  certainement  pas  de  Kodaah.  —  La 
jeune  fille  :  D'où  es-tu  donc  ?  —  L'Arabe  :  De  la  famille  de 
Cheïban.  —  La  jeune  fille  :  Connais-tu  celui  qui  a  dit  : 

Cbeïban  !  famille  nombreuse;  mais  tout  pU\be,  tout  canaille. 
Parmi  eux  pas  un  seul  héros,  pas  un  noble,  personne  qu'illustre  sa 
grandeur  on  sa  générosité. 

L'Arabe  :  Mais  je  ne  suis  pas  des  Cheïban.  —  La  jeune 
fille  :  Alors,  d'où  es-tu  ?  —  L'Arabe  :  Des  Benou  Nomeïr.  — 
La  jeune  fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

Puisque  tu  es  un  Nomeïr,  baisse  les  yf  ux  :  tu  es  encore  loin  des  Kaab 
et  des  Kilab. 

Que  les  Nomeïr  s'asseyent  sur  de  la  limaille  de  fer,  elle  ne  tardera  pas 
à  être  en  fusion. 

L'Arabe  :  Par  Dieu ,  je  ne  suis  pas  des  Nomeïr.  —  La 
jeune  fille  :  D'où  es-tu  ?  —  L'Arabe  :  Des  Tagleb.  —  La 
jeune  fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

Ne  cbcrclie  pas  ta  parente  parmi  les  Benou  Tagleb  :  celle  des  Zendj 
vaudrait  encore  mieux  que  la  leur. 


If)?  LES  PHAiniKS  ivon. 

;UiU2  er«  J^=?-J  J^  '-^'  (:r*^  '-*-''^*  -r^^  tj-»  l*'  ^  -^^'^  ^  J^ 

J^Jb  ,_5»X^1   kjijjtjl  CAJLr 

«Éi 

Jyu  4^»>Jl  o^*ji  cxJb 

^p^  ^  J.r*^  Jl-  »_-^!  ^^  ^t-  ^  ^  bl  U  .ôai^  ^  Jl- 

1  ' 

-j  j^jjytyUxj  l.».^!  ^.x^j       ^-^-«^  J>-*-*-*'  -Àjl  JsjL*  Aju«Oi 

l^ors(|ii'ou  iiivoijur  NOM  liospilalil»' ,  li-  Taglcl)ilr  •"  >;iatl«'  la  lc,s>r  ri 
conli-  dfs  npolopiic». 

L'Arabf  :  ,lr  ne  siii>  pas  (.k'  Ta*;!»-!).  —  La  H'iiiir  lillr  : 
Alors,  (lo  quclli'  tribu  os- tu?  —  L'Araho  :  Drs  Hcnou  iMou- 
(Ijacliî.  —  La  jeuiir  fillo  :  Couiiais-lu  celui  qui  a  dit  : 

La  fcniiiK'  (l'un  Mondjarhî  plcurc-l-i-ll*'  s<>m  mari  al)Ariit ,  il  spinhii' 
qu'on  ontrndf  le  brainirnt  il  im  ànc. 

L  \i,ilic  :  .Ir  iif  suis  |)as  (le  Moudjaciii.  —  I  .a  ji'Uiir  fille  : 
Kl»  l)ien  ,  i|iii  es-tu?  —  I/Arahe  :  Je  suis  des  Kell).  —  La 
jeune  lille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

N'nppioclK'i  pas  dos  Kelb;  no  frappoi  point  à  Icni-  porU-  :  (pir  peut  <•>- 
pirvr  le  voyagnnr  qni  \oil  liiillcr  Icnrn  fi-nx  an  niilicn  do  Icni'brc»? 

L'Arabe  :  Certaineriienl  je  ne  suis  pas  de  Kelb.  —  La 
i«Mine  lille  :  Alors,  d'où  os-tu  ?  —  L'Arabe  :  Des  Henou  Tdni. 
—  La  jeune  lille  :  Connais-lu  relui  <|ui  a  dit  : 

La  fcmnif  Tciniilc  a  drvanl  pIIc  romnu  inir  trompe  d  cicpliant  :  et 
quand  il  *"ai;it  de  dirieer  la  meulf  .  rllr  nVst  pas  manchotle. 


CHAPITRE  CVII.  153 

fj-^  u^  S-=^j  ^^  ^^'  W-*-^  ^^  j^:i  y^  bl  U  ijlj  -i  Jlï 

,j^j,j^\   Jii  U._5  -,^>  U_5         p~^  p.^^^    «3^^'**'  45*-^-*"^ 

w 

f^^  (^  J^=-;  Ji*  ^^1  1^  ^^  ^j^  (j^  bl  U  ^î^  -i  Jli 

^^' Jijyii  (j^  J^>;  Jt-  c:>ol  ^^  c^t-  prJ^  (j^  bi  U  AMi_j  ^i  Jl- 

L'Arabe  :  En  vérité,  je  ne  suis  pas  de  Teim.  —  La  jeune 
fille  :  Eh  bien ,  d  où  es-tu  ?  —  L'Arabe  :  Des  Djerm.  —  La 
jeune  fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

I.a  tribu  do  Djcrm  m'invite  à  boiio  le  jus  de  la  grappe;  mais  qu'im- 
porte. Djerm  ,  qu'importe  le  vin  ? 

Quand  il  cUiit  permis ,  ils  n'en  buvaient  pas  et  ne  le  vendaient  pas  cher, 
le  jour  du  marché. 

Mais .  depuis  que  la  prohibition  en  est  venue  du  cifl ,  il  n'y  a  plus  un 
Djermite  qui  se  tienne  sur  ses  jambes. 

L'Arabe  :  Non,  par  Dieu,  je  ne  suis  pas  de  Djerm.  — 
La  jeune  fille  :  Alors,  qui  es-tu? —  L'Arabe  :  Un  Soleïm.  — 
La  jeune  fille  :  Sais-tu  qui  a  dit  : 

Si  tu  viens ,  comptant  sur  le  déjeuner  des  Soleïm ,  tu  t'en  iras  comme  tu 
étais  venu  ,  affamé,  le  ventre  vide.  (Voir  ci-dessus,  p.  \lik.) 

L'Arabe  :  Non ,  je  ne  suis  pas  de  Soleïm.  —  La  jeune 
fille  :  Qui  os-tu  donc  ?  —  L'Arabe  :  Je  suis  un  des  afTrancbis. 
—  r^a  jeune  fille  :  Cnnnais-tu  celui  qui  a  dit  : 


I5'i 

1,1. s  l'HAin 

IF.S 

D'on. 

^,  ijvlûJ  1^     ^>V-=* 

til_^l   J^  À  a  » 

1  .  .1! 

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p>V!l  .1,1 

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AAxiÎ! 

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v^oJl 

.il^l  tj^  J^_^  Jls  ovii  ^J^  >-Ji-  ,_jJ!  ^  o!  U  aW!^  ^  Jli 

Jyù)  ^»>Jl  ij^i  <-- Jt-  -U- 

j\  b.*  .v>Jl  iV^J  ^  ^X  ^U-  i><3l  ^  bl   U  aMU  ^  Jb 

(_|ui  vrtit  voir  la  linnlc,  l'itjiiominif  ot  l'i)j)|ir<>bi c  )>  Il  !«■>  iroiivcra  iciiius 
en  un  .">cnl  COI11S  {UtUrul.  le  cou  cl  li:>  (•\irciiiitt:3 j  clift  lf.«>  .iflraiicliis. 

L'Aral»'  :  'l'ii  inrcomiais  mon  «)rip:^in«'.  l'ar  Ir  iiiaîln'!  de 
la  Kaabali,  jf  suis  un  limiinic  du  Kh<uz  de  la  Susianc). 
—  La  jcdnr  lilU'  :  (,)oiinais-lu  «clui  (jiii  a  ilil  : 

Que  Dit-Il    tiioii  Scigiirtir  vous   refuse  à  j.imais  ses  bt'ntMirlions,  ô 
|N'ii|iles  cJii  Kliiiiiz,  rar  vous  «Hcs  coiidamiic.s  au  fru  de  Tr-nfor. 

L  \ial>r  :  l'iii  M'i'ilr  ,j(>  lie  suis  pas  tlii  Khoii/..  —  i,,a  i<imi" 

iillr  :  (jiii  (loucos-lu?  - —   L' Vralx*  :   In   lils  dr  (Jiani.    — 

La  Jrunr  liili-  :  Sais-iii  <|ni  a  dit  : 

Ne  roimci  [ms  (riiiiion  avec  les  fils  de  Cliaiii,  les  pliix  laidci  eri^attirc!» 
de  Dieu,  n'en  di'plaisc  .'i  Ihn  Akwà  !    un  des  coni|iagiions /lu   l'^^|1ll^te). 

L'Nriln'  :  Kli  Dieu  non,  j<«  ne  suis  pas  un  lils  de  Chani, 
niiiis  un  (ils  di*  Sainn  le  lapidé.  —  La  jcinir  Iillr  :  Que  Dirn 
te  njaiulissr  l'I ,  avec  lf)i.  Satan  Ion  pirn.'  Saii^  tu  qui  a  dit  : 

Srnilonr*  il»-  Dieu,  voin  voire  rnnemi  et  l'enni-nn  dr  liiiMSlri',  vniri 
llili*  qui  lirail  |aliuM»n  ,i  Knran  XX,  i  i  îi  et  pns%ini\. 


CHAPITRE  CVII.  155 

^j   (^  (j->  0)-«J   ci^c»"   )_jjî*;    /e-4-V5   ^-**-i.j  "^i  *yij   CiJ^J  \iî_5 

IjLft  ujSj3^   ^j-^  OwV»-j  *_jj  jiJso   c:Ai\.j».   iii  <-:a^j 

.XjL-U»^Ui».^i  »tkif)  <^jJ^i>  ^j-fyà  cx^Iq jj  j-*isl  iJsJû  c^cl^ 

L'Arabe  :  11  ne  me  reste  plus  qu'à  implorer  ton  pardon. 
—  La  jeune  fille  :  Lève-toi  et  sors  d'ici  avec  ton  affront  et 
ta  honte.  Désormais,  lorsque  tu  demanderas  l'hospitalité 
aux  gens,  ne  récite  pas  de  poésies  où  il  soit  question  d'eux, 
avant  de  savoir  à  qui  tu  as  affaire.  Ne  te  mêle  plus  de  re- 
chercher les  défauts  d'autrui  :  le  bien  et  le  mal  se  ren- 
contrent réunis  dans  toutes  les  familles,  excepté  chez  les 
envoyés  du  Seigneur  des  Mondes  et  ceux  de  ses  fidèles  qu'il 
a  élus  et  prémunis  contre  leur  ennemi  (Satan).  Quant  à  toi, 
on  peut  te  dire  ce  que  Djéiir  disait  à  Farazdak  : 

Quand  tu  descendais  sur  le  leniloire  d'une  tribu ,  tu  l"tHoiu;nais  em- 
poilaul  son  mépris  et  lui  laissant  ton  opprobre. 

L'Arabe  lui  (il  alors  sermenî,  par  le  nom  de  Dieu,  de  ne 
plus  jamais  réciter  de  vers,  ■>  —  Le  Khalife  (ce  récit  ter- 
miné) dit  au  narrateur  :  «  Si  cette  narration  est  ton  œuvre, 
si  tu  es  l'auleur  des  vers  que  lu  attribues  à  tes  personnages, 
je  t'en  fais  mon  compliment:  tu  es  le  roi  des  imposteurs. 
Mais,  en  nduielhint  le  r;)iaclèro  hisloriqno  f\v  celte  aventure 


i5<J  Li:s  pr.AiniKs  non 

jUa^l  ^^aj*»S>^  ^:>yf^**X\  Jb      ^I-àJI  wJijiLc   Jjji^\^  ^^_f^ 


i'ia.«w«'i(l^       it»wl  jLiLjfc.! 


^jj    aWI    «Xa£    ^   ^   |Wj    *X^    ^^    aUI    Jka£   j_ou>-  ^(    ;t_)^^ 

P_^  »*x-«j  ^j-.  ^v-^  ^  ,^\*^^^  AJ  ^  ^  (jf^*^**  ^^  '"'*-^-^-JI 

i_A^-».   .v_».^    A^j^    ^i    ^^  u.<»A^»-    A.\.ji_J    Swl»^   ^^>;_jt^>    .X.:».Vt 

fl  la  vrracilé  (If  Ion  anccdolc.  il  faul  conM'iiir  <{iu*  la  j«*UM(' 
fillr  Ariiirilc  avait  la  n-parlie  proiiipN-  cl  ronnaissait  à  mer- 
veille les  (lel'aiils  ci»;  chacjne  famille.  »  I)  autres  récils  relatifs 
a  .SalVali,  d'aiilres  traits  intéressants  lie  ses  veillées,  stmt  ra- 
rnntés  en  détail  d.iiis  nos  \iiiialis  liisini  i(|iiis  et  notre  Ilis 
loii  e  iriu\  enne. 

CHM'irilK  CVIII. 

KtlMIPAT   D'AIIOr    liJXKAH    .\U>SOUn. 

\l>nn  Dj.dar  M.d  \ll.di.  liK  de  Mnliannned.  lils  d'Ali  , 
lils  d'  \l.d  Ml.di .  lij.  (T  \l.l)as,  lilsd" AImI  Mniudil).  surnommé 
Man.inur,  lut  proclame  khalife,  tandis  (|n'il  était  sur  la  route 
de  la  ^!e^fjue.  Son  oncle,  Yca  hen  Ali.  rerni  le  serment  au 
fïon»  de  M.iiisfiin  ij.diord  el  an  nom  d'Ve.i  h<  n  Mon<;^, 
eomme  son  snr<esseur,  le  lundi  i 'J»  d«'  Don  I  liiddieli  i  .Wî  fie 
I  l)e;,'ire.    M.iii><i>iir  .nail    alors  (piaranle  el   nn  ans.   imisqu'il 


CHAPITRE  CVIIl.  157 

bu 

ij-»  ijy^-s^  c:<M>iwiJ  c:V^^i*J)  -^  <»>-JlJ5  c:a,j6^  iLjiy^yi  io«^\.M(  L^ 
*-vi?_jJ,i   ,j  iLSi^  (Ji  siiyo^  4>.À£  ^^  ^■''^3  (*';?'  '*^Jt**j  ^5  iCÀ-w 

était  né  au  mois  de  Dou'l-hiddjeh  96,  d'une  esclave  berbère 
nommée  Sallaniah.  Il  mourut  le  samedi  6  du  mois  Dou'l- 
liiddjcb  i58 ,  après  un  règne  de  vingt-deux  ans  moins  neuf 
jours.  Il  faisait  le  pèlerinage  et  allait  arriver  à  la  Mecque, 
quand  la  mort  le  surprit  dans  une  localité  nommée  «  le  verger 
{Bous tan)  des  Benou  Amir,  »  sur  la  grande  route  de  l'Irak. 
Il  avait  alors  soixante-trois  ans  ;  il  fut  enterré  à  la  Mecque, 
le  visage  découvert,  parce  qu'il  avait  revêtu  Vihrani  (manteau 
pénitentiel  du  pèlerin).  Cependant,  d'après  une  autre  ver- 
sion, il  serait  mort  à  El-Bathà,  près  du  Puits  de  Maïmoun 
[Bîr  Maïmoun ,  dans  le  voisinage  de  la  Mecque)  et  aurait 
été  enterré  à  Hadjoun,  âgé  de  soixante-cinq  ans, 

RÉSUMÉ  DE  SON   HISTOIRK  ET  DE  SA  BIOGRAPHIE, 
APERÇD  DES  PRINCIPAUX  ÉVÉNEMENTS  DE  SON  RÈGNE. 

Sa  mère  Sallaniah  faisait,  dit-on,  le  récit  suivant  :  «  Etant 
enceinte  d'Abou  Djâfar  Mansour,  je  vis  (en  songe!  un  lion 


\bH  lï:s  im;  ai  11  il  s  d  or.. 

*•  ■"  •        - 

O"*-*^     s>.~V£    ^^W!    ^_;..   J^'v^aJI^  X-*_fr     A_«>-«'    _J.J^     «_«»J*     wT^"*" 

sortir  di-  iin-s  iLiiics.  «'l  s'accn)U|)ii-  en  ru^issaiil  rt  liallani  It- 
sol  av«'c  sa  f|iiciic.  Alors,  (1rs  lions  surs^ircnt  de  loiil  cùl«' cl 
se  (liriL^ôn'iil  vers  lui,  «•(  ciiacnii  dr  ci-s  ,-mim,ni\.  m  s'apprn- 
rliaiil  (le  Ini,  se  prosternait.  • 

\ii  inp|)ort  (T Ahoiri-îlaran  Ali.  (ils  de  Mohnininrd  Mé- 
d.iiiii,  Manrour  lui-inènu'  racontait  cr  qui  suit  :  «Me  ren- 
dant en  .Svrie.  j'eus  pour  eornp.if;iion  de  \(i\aj^e  un  aveugle 
qui  allait  ollVira  Merwaii,  (ils  de  Mnliauiiued .  des  \«'rsqu'il 
avait  mnqiosés  à  sa  louange.  Sur  le  désir  cpir  je  lui  expri- 
mais de  les  eonnallie,  il  me  lecil.i  eeux-ri  : 

Qiir  je  voiidrain  savoir  ni  ic  parnim  du  iiiu»r  it'i'»(  <^vnpor<-?  Car  le  bon- 
licnr  que  nous  ;:nùlioni  ii  Kliaifa  ('l«^  détniit 

Df'piii^  If  di^pnri  Ars  Ili-nnu  Onir\-yali,  crlli-  (!■  iir  «If  l.i  nict*  d'Abd 
(ilirtii^. 

Cr»  nrolinin»  ncru|)airnt  h  cliairr  roiniDP  do  \aiil.int«  rliatnpinn^.  cl 
Jour  voi»  iir  rp»lail  jamais  niuotlr. 

Li'iii>  parolr^  i^Uiiciil  ii  l'abri  de  IouIp  rriliqnr,  rnr  il'*  .illaieni  «iroil  nu 
but  rt  .«Vxpnniairnl  viu.s  arlifirc. 

Ils  rtaii-ut  plcin<  dr  dourrur.  alors  même  que  la  dourrur  élail  uiépri- 
*èv,  et  Irurs  tisaites   brillaient  rommr  dei*  pi^^ps  d'or. 


CMAPITlll-:  CVm.  159 

cl*^.3  Jlï  iLA~aiN_Jl    ^^y-*.J*.   es>*^^  ^  4Mi_5  (j\(5   ,^^53^1 

«Ce  poëte,  ajoutait  Mansoui,  n'avaii  pas  acliové  sa  réci- 
tation, qu'il  me  semblait  devenir  aveugle  à  mon  tour;  c'était 
d'ailleurs  un  agréable  causeur  et  un  compagnon  de  voyage 
accompli.  Plus  tard,  en  l'année  i/ii,  je  faisais  le  pèlerinage; 
pour  accomplir  un  vœu,  j'étais  descendu  de  cheval  à  Ha- 
marali,  entre  les  deux  collines  de  Zeroud,  et  je  cheminais  à 
pied  dans  le  sable,  lorsque  je  me  retrouvai  auprès  de  mon 
aveugle.  Je  fis  signe  à  mon  escorte  de  rester  en  arrière,  je 
m'approchai,  lui  pris  la  main  et  le  saluai.  «  Qui  es-tu?  me 
dit-il  (({ue  Dieu  sacrifie  ma  vie  à  la  tienne  !),  je  ne  suis  pas 
bien  sûr  de  te  connaître.  —  C'est  moi,  lui  répondis-je,  ton 
compagnon  sur  la  route  de  Syrie,  du  temps  des  Onieyyades  ; 
tu  te  rendais  alors  à  la  cour  de  Merwan.  »  Aussitôt  il  me 
salua  et  prononça  ces  vers  en  soupirant  : 

Les  femmes  des  Omeyyades  gémissent  dans  leur  détresse;  le  trépas  a 
rendu  leurs  filles  orphelines. 

La  fortune  de  cette  dynastie  s'est  assoupie  et  leur  étoile  est  tombée,  car 
les  étoiles  passent  et  la  fortune  s'endort. 


100  LKS    PHAIHIES    1)()H. 

/jjIj  (_^Xi  ^j^^*-?-^  ^-^-5  J^-^  o-^'  ''^J'Jj'  J^  /•S^*!  <_*Aji    »^xj 

j_y»aÀil     >Àjt^  ^^    L»'   i_-*.-Uj    >Vj   ,_,.A«jJI     X»wX>«     vr»!^   ^  W4JU    *>OtJ 

4MI3  <_>^,«..(yj  jy^^J^  yut---   »jl  Jb  '*.4-»j*l   cL»«l   ,_^j^  (j'**J3  ^-^1 

A-J     ,3-UovJ     .'JtU-i      wVA*»JK     >-.*J0lJ     AA.3SîJl  .      />09wA.    »^  «i  »>0     A^'     i\J 

Lriiis  cliniri's   i-t  linrs   Inmi-s   ilrriD'iin'iil  vuli's  ;   ,y\  Js   [«'(joivciil   mon 
saIiiI  jiiH(|ir,'i  II).')  ilrniû'rr  lirnrr  ! 

"  QiH'llr  soiniiH' .is-tii  roruc  (le  Mcrwaii  ?  cicmaïulai-jc  au 
pocle.  —  Il  m'a  «'iiiiclii  il  y  n  ai  plus  a  impifiici  [icrsoiiiie 
après  lui.  —  Mais  conihicu  !'  insistai-jc. —  Qu'^tre  mille  di- 
nars, tirs  \«'•l«'^l(•Ilt'^  (!<•  prix  cl  deux  chameaux  de  selle.  — 
Ou  cela?  —  \  Kasrali ,  répondit  il.  —  Me  reconnais-tu 
mainlcnanl  ■•  lui  dis-jr.  —  Connue  e(uupa','U()u  de  voyage, 
oui,  aussi  vrai  (|iu'  J  existe  ;  mais  ipicllc  est  la  famille,  je 
I  if^nore.  —  Je  suis  Abou  Djàlar  Mansour,  le  Priiic»'  des 
(Irovauts.  —  Prince,  ri-pondit  l'aveii^de  tout  tremblant, 
pardonnez -moi ,  puis(pic  Moliamnifd  xolrc  cousin  a  dit: 
•  Les  cœurs  soûl  pétris  d«*  svmpalliir  pour  ceux  «pii  les 
servent ,  et  de  haine  contre  ceux  cpii  Irui  nuisent.»  Man- 
sour achève  ainsi  son  récit  :  •  .Ma  première  pensée  fut  de 
If  punir;  puis  je  rélléchis  aux  droits  cpir  lui  créait  son 
titre  de  pt-leriii  il  de  ( ouipat^Mion  ijr  voyage,  «-t  j'ordonnai 
à  Mo{;eyynb  de  le  mettre  en  liberté;  ce  (jui  fut  lait,  .le  vou- 
lu^ plus  laid  profiter  de  sa  conversation,  ir  soir,  ri  \r  lis 
rechercher;  mais  le  désert  l'avait  tué.  - 


CHAPITRE   C\  III.  l'61 

(^i   ^'LiXiw   i^^vXi  p(V£û^i   ^jJ   '■^^^J  ^■*'*^  t^'?   '^■^^   (j*.UxJi 

jLiij    (^j-^    's-S^    ''S'    t5*^'    (_^Aa<*.j!_5    J^^J«Xjj     -o.^'>JVa«^    <\jy(>i 

>o.^-«^  ciol^  (^i^À'ii  jc^jUji   i}\  f^j-^^  (s*^^    C^^   '■^-A-JÎit 

Rébî  raconte  que  dans  une  réunion  chez  Mansour,  où  se 
trouvaient  Yra,  fils  d'Ali;  Yça,  fils  de  Moura,  fiis  de  Mo- 
hammed, fds  d'Ali;  Salih,  fils  d'Ali;  Kotam,  fils  d'Abbas; 
Mohammed,  fils  de  Djàfar,  cl  Mohammed,  fils  d'Ibrahim,  la 
conversation  tomba  sur  les  Khalifes  Onievvades,  sur  la  con- 
duite  et  la  politique  qu'ils  avaient  suivies,  et  sur  les  causes 
de  leur  chute.  Mansour  s'exprima  ainsi  :  «  Abd  el-Mélik  fut 
un  tyran  orgueilleux,  qui  agissait  sans  réflexion.  Suleïman 
ne  vécut  que  pour  la  gourmandise  et  la  luxure.  Omar,  fils 
d'Abd  el-Aziz,  fut  comme  un  borgne  au  milieu  d'aveugles: 
le  seul  grand  homme  de  la  famille  a  été  Hicham.  Les  (pre- 
miers) Omeyyades  gouvernèrent  d'une  main  ferme  l'empire 
que  Dieu  leur  avait  soumis  ;  ils  surent  contenir,  proté- 
ger et  défendre  les  Etats  que  Dieu  leur  avait  confiés,  parce 
qu'ils  se  maintinrent  dans  une  sphère  élevée  et  qu'ils  évi- 
tèrent loule  action  vulgaire.  Mais  leurs  fils,  perdus  de  luxe 
et  de  vices,  n'eurent  d'autre  pensée,  en  arrivant  au  pou- 
voir, que  de  satisfaire  leurs  passions,  que  d'enfreindre  les 
iois  divines  pour  s'adonner  à  tous  les  plaisirs.  Ignorant  que 

VI.  1  1 


i(,2  L\:^  \'\\\\\\ïi\s  Uow. 

^».^>JLaj1>3  /o^^  (^  -V^*^'  «-i^  J>^  ''^*v'  ^^^  ^;^  ^y^^ 

la  \cnfîcanc(' (Ir  Dieu  s'avancr  Iciilcincnl.  <'t  ne  niloulaiil 
pas  les  ruses  (iii'il  nuploic,  ils  ronvorsiTont  les  garanties 
du  klialilru,  rmiliniil  aii\  pieds  les  droits  de  Dieu  ri  ceux 
(le  la  roiiioniie.  el  devinrent  intapahles  de  régner.  Alors 
Dieu  1rs  dépouilla  de  leur  puissance;  les  revêtit  d'opprobre 
et  1rs  priva  lie  hiiis  biens.  •  Salili.  liK  «I'  \\\ .  prit  la  parole  et 
(lit  :  •  Prince  des  Crovant.s,  lors(jue  Abd  \llali  lils  de  Mer- 
waii,  \int  m  fugitif  dans  le  pays  des  Nubiens  avec  un  petit 
uiunbre  de  partisans,  le  roi  de  cette  contrée  voulut  connaître 
leur  état.  Iiur  situation  ;  il  s'informa  de  leur  liisloin»  el  de  leur 
conduite,  et,  (piaud  H  eut  reçu  tous  ci's  renseignenients.  il 
\int  trouver  Abd  \llali.  lui  adressa  des  cpiestions  sur  plu- 
sieurs evéntMneiits  relatifs  à  lui  el  à  sa  fannlle  el  s«ir  les 
(anses  de  leur  disgrà(e,  et  lui  fil  entendre  (\v$  paroles  dont 
je  n'ai  pas  garde  le  souvenir;  après  (pioi,  il  lexjjul.sa  de  Nu 
bie.  LeTiince  des  Crovants  pourrait  faire  appeler  Abd  Allali 
cl  l'inviter  a  raconter  lui  même  son  aventure.  •■  Kn  consé- 
quence, Mansoui   le  lil  sortir  d<'  prison,  et.  ipiand  il  fui  en 


CHAPITBK  CVIII.  163 

<>ocii5  l.|j3c«  jli'U  lU^Xo  l^j  cjijil;  iù_^jJi  Jl  ow*<Xd  ^^vA^^l 

ïlJàxI  %.Ab\yij  ^J\  kiXA^  t>=»-j  «-^^  cj^  «^^  U^ljj  t^  ij^JLÎ! 

/j3_Pa.j^it^  Jlï  IjvcUjÎj  b*XAX&  kiUi  j^  [;'>^==-'  cx^  (♦XjbcS 

j^j-Ât    ^1_A_>4XJ!    y^*g-»Aj    ^3    JliJ    A-^^J-   ^'/^^^^    [iùs.xA.£. 

U-«  <_^^i>   civUà  (♦Xiji^  (♦XjIaJj   i  (♦^■^■ft  f»j^  y^i  <_.uû  JJi^ 

sa  présence,  il  lui  dit:  «  Abd  Allah,  raconle-moi  IVntre- 
tien  que  tu  as  eu  avec  le  roi  des  Nubiens.  »  Celui-ci  répondit 
en  ces  termes:  «Prince  des  Croyants,  j'étais  en  Nubie 
depuis  trois  jours,  lorsque  le  roi  se  présenta  chez  moi  : 
il  s'assit  par  terre,  quoique  j'eusse  fait  préparer  de  riches 
tapis,  et,  comme  je  lui  demandais  pourquoi  il  refusait  de 
s'asseoir  sur  un  tapis  qui  m'appartenait,  il  me  répondit: 
«  Parce  que  je  suis  roi ,  et  que  le  devoir  d'un  roi  est  de 
s'humilier  devant  la  puissance  du  Dieu  qui  l'a  lait  grand;  » 
puis  il  ajouta:  «Pourquoi  buvez-vous  du  vin,  lorsque  votre 
Livre  vous  le  défend  ?  »  —  Je  répondis  :  «  C'est  une  infraction 
comn)ise  par  nos  esclaves  et  nos  olliciers.  —  Pourquoi, 
reprit-il,  permettez-vous  à  vos  cavaliers  de  dévaster  les 
moissons  sous  les  pieds  de  leurs  chevaux,  tandis  que  votre 
Livre  vous  défend  de  détruire? —  Ce  sont  encore  nos  es- 
claves, nos  officiers  qui  ont  agi  ainsi  par  ignorance.  — 
Pourquoi,  continua  le  roi,  portez-vous  de  îa  brocatelle,  de 
la  soie,  de  l'or,  malgré  les  prohibitions  de  votre  Livre  et 


1 1. 


If.'i  LKS    l'l'..\II\IK.S  \)'OÏ\. 

» 

UL_;Lji  ^  \yk=^:>  ^^^*  UcLo!_5  b^Xjuifi  ^jJ^»  t<./^'  C^J"^^ 

j».*^   Jl  »:>'^o  ÀjiAj  AJùfi  ti  j'  (^  (^  (.$>*>-^^  xt»cc  x»!iU3o 

•  le  \oln'  loi  rclif^ieuse?  •  —  Je  n'-pllejuai  :  «  La  puissance  sV- 
loipiiaiil  de  nous,  notis  avons  invo([nc  l'appui  de  races  <^tran- 
j^cres  (|iii  oui  embrasse  nolro  religion  et  adf)pt«'' ce  costuni»* 
maigre  nous.  .  \.r  roi  baissa  la  t<'te  et  tantôt  remuant  la  main, 
l.iiilôl  la  lixaiil  sur  le  sable,  il  miirmiUMit  :  «Nos  esclaves, 
nos  olliciers,  des  étrangers  (pii  ont  embrassé  noire  reli 
gion!  •  puis,  n'Ievanl  la  tête,  il  s"(''(  ria  :  •  La  chose  n'est  pas 
telle  que  tu  le  dis.  Non  .  volic  laniille  s'est  permis  ce  rpie 
Dieu  a  déleudu;  elle  a  enlieiiil  ses  coinuiandenu'nls  el  l.iil 
(lu  |)(uivf>ir  un  usage  lyiarmicpie  :  c'esl  pourquoi  Dieu  vous 
a  relire  l'autorité  et  vous  a  revêtus  de  l'iguoniinie  de  \os 
|)ropres  (rimes,  j  .e  terme  de  s.i  \engeance  tie  peiil  être 
coimu;  sdu  (liàlimeut  peul  éclater  pendant  que  nous  serez 
<lans  mon  paNsel  m'atleindre  «  n  mèuie  tenqis  (pie  vous.  Les 
droits  de  l'hospitalité  .s'exercent  pendant  trois  jours  :  a|)pro- 
visionne-toi  de  loul  ce  qui  t'est  nt'cessaire  et  sors  ensuite 
de  mon  roNaume.  »  —  .le  me  conformai  à  cet  ordre.  •  Te 
récit  inq»ressionna  Mansour,  il  se  laissa  aller  a  ses  léflexions, 
cl,  émn    <\u   '•ort   de  .son   prisonnier,  il  songeait  déjà  à  lui 


CHAPITHE  CVill.  165 

yj\  ^^  jy>a.iX\  <îii^X,àfc  (^j^  c:a.X^  ^j\jk.tw   *-ikxI^   ,_<  :>^^x*«wJLi   jlï 

V^^*'  <3^   (j':'  t^  O^  CiJ^'**^  (>J  c^  (j-i»  *^4'"  yJ  v**^  ^î  <Xa£ 


(1) 


Ji 


jjj»  i*XJÛ  /o^Ji   C5V^3  /o^^l       t5»^-M  ^  »X^Ji  l^^*-^^^'  (J"^ 

f*)^  kf  I  I  w  "^ 

rendre  la  liberté;  mais  Yça  }3en  Ali  lui  ayant  rappelé  que 
cet  homme  avait  reçu  le  serment  (en  qualité  crhérilier  pré- 
somptif" de  Merwan),  il  le  lit  reconduire  en  prison. 

La  dixième  année  du  règne  de  Mansour  mourut  Abou 
Abd  Allah  Djàfar,  fils  de  Mohammed,  fils  d'Ali,  fils  de 
Huçeïn,fds  d'Ali,  (ils  d'Abou  Talib,  l'an  1^8  de  l'hégire; 
il  fut  enterré  à  Bakî,  près  de  son  père  et  de  son  aïeul;  il 
avait  soixante-cinq  ans  et  périt,  dit-on.  par  le  poison.  Leur 
tombeau ,  dans  le  cimetière  de  Bakî,  est  fermé  par  une  dalle 
portant  cette  inscription  :  «  Au  nom  du  Dieu  clément  et  mi- 
séricordieux. Gloire  à  Dieu  (jui  suscite  les  nations  et  ranime 
les  ossements  desséchés!  Ici  est  la  tom])o  de  Fatimah,  fille 
de  l'Apôtre  de  Dieu,  la  reine  des  femmes  de  f univers; 
la  tombe  de  Haran ,  fils  d'Ali,  fils  d'Abou  Talib;  la  tombe 
d'Ali,  fils  de  Hucein,  fils  d'Ali;  la  tombe  de  Mohammed, 
fils  d'Ali,  et  celle  de  Djàfar,  fils  de  Mohammed.  (Jue  Dieu 
les  ait  tous  en  sa  sainte  grâce  !  >• 

Après  avoir  employé  Ibn  Atyah  Bahili,  comme  vi/ir,  le 
Khalife  Abou  Djàfar  Mansour  donna  ces  fonctions  à  Abou 


100  LES   PKAIIUKS   D  t)H. 

U^  ^jl(5  JJi>  J^liù^  ^u   çlx,i)i  ^  ^^  iyçJ!  ^^^  Ji^^l 
Jié  -îul   JyULJ  mi—   ^^^J^  ^  ^  ^y^  '*^'   C:?^  *^  J^*"^ 

U  cj^l   jl  ^:>  .UUJI  ^jUai^^y»^!  Je  Jy^^i  ^\j\  lit 

Kyoiil>  Mf)iiiiàiii,  orij^inairc  du  Khouzislàn.  Plusieurs  motifs 
ravaienl  décidé  tni  laveur  d" Alxni  l'.vouh,  el  celui-ci  entre 
autres:  Abou  Kvouh  servait  coiume  secrétaire  sous  Suleï- 
man,  (ils  de  Habib,  fds  de  Mohalleb,  lors(|ue  ce  rhel. 
,i£,'eiit  (les  Ommeyyades,  condamna  Mansour  au  supplice 
(lu  louri  ;  il  allait  même  ordonner  sa  niorl,  lorsque  Abou 
V.Mmh  parvint  a  le  lirerde  ses  mains.  Telle  l'ut  l'orij^ine  de 
sa  laAcnr.  (iependani,  après  l'avoir  nommé  ministre,  Man- 
snur  le  sonprjomia  de  dilVérents  crimes,  sni-'iOut  de  coQcus- 
sion  et  de  trahison.  Pendant  l()nt;lt'nips  il  médita  sa  perte; 
toutes  les  fois  que  le  ministre  se  présentait  chez  le  Klialile. 
il  se  croyait  perdu,  (M  <lia(p»e  fois  il  se  retirait  sain  et  saul. 
C.'eslce  (pii  a  lait  dire  (piil  portait  sur  lui  un  (in^Mient  ma 
pique  dunl  il  ax.iil  la  precanlinii  de  s'oindre  les  sourcils, 
avant  denlrei-  chez  Mansonr  :  de  la  l'expression  popnlaire, 
ronfjiirnl  (l'Miou  l'.roiih.  Il  linit  néanmoins  par  périr;  Aban, 
fds  de  .Sadakah.  exerça  alors  [es  loiielions  dr  secrétaire  jns- 
qn'à  la  ntori  du  khalife. 

On  parlait  de\ant  Mansonr  des  plans  slralepicpies  conçus 


CHAPITRE  CVllI.  167 

,_Xra-Jl   aaXc  -tXJij    <-:^='   ^i^J   M-t  aK^*wo  *lA<i«JÛ   <XiLoj.j   Jj^ 
Jtj   y\._A_xi^^_iî  j_A./9!    L»    Aj»-3   Jl?   |*LÀ_rf>   (»/tar*.l.o    Civil    ^   JLjL* 

l*X-5^    t^X-S'^t    *-5-j    J^JtJj    |jv5^    ItXS'l.l^    A;^    4MÎ    ^^^% 


par  Hicham  dans  une  de  ses  campagnes;  il  envoya  quérir 
un  personnag;e  domicilié  en  la  Chaussée  (  rocafat]  de  Hicham, 
afin  de  l'interroger  à  ce  sujet.  Quand  il  lut  de\anL  lui,  le 
prince  lui  demanda:  «  Tu  étais  un  des  olFiciers  de  Hicham •'^ 
—  Oui,  Prince  des  Croyants,  répondit  cet  homme.  —  Eh 
bien,  reprit  Mansour,  explique-moi  ses  manœuvres  dans  les 
campagnes  de  telle  et  telle  année.  —  L'olîicier  répondit  :  «  11 
fît  ceci  et  cela,  que  Dieu  lui  accorde  sa  grâce I  il  manœuvra 
de  telle  et  telle  façon,  que  Dieu  lui  fasse  miséricorde!  »  Ces 
formules  de  bénédiction  irritèrent  Mansour:  «Va-t'en,  lui 
dit-il,  que  Dieu  te  maudisse!  Tu  foules  aux  pieds  mes 
tapis,  et  tu  oses  bénir  la  mémoire  de  juon  ennemi!»  Le 
vieillard  s'éloigna  en  murmurant  ces  paroles  :  «  Ton  ennemi 
a  attaché  autour  de  mon  cou  un  collier  de  reconnaissance 
qui  n'en  sera  arraché  que  par  celui  qui  lavera  mon  cadavre  !« 
Mansour  le  rappela  et  lui  demanda  ce  ((u'il  disait.  «  Hicham. 
répondit  le  vieillard,  m'avait  placé  à  l'abri  du  besoin  et  au- 
dessus  de  la  honte  des  sollicitations  ;  depuis  que  je  l'ai  connu , 
je  n'ai  plus  eu  à  frapper  à  la  porte  d'un  Arabe  ni  d'un  étranger. 


168  LKS    IM'..\ll;il..s    l)T)R. 

A.  ^-^'^    jX-jL^     X-«\.mI     /«Ji'    (^J^    C^^^i    ^J"^^    ,J-'^  *  |3  >     jiji    «X  Q  <>.  ' 
.^*nÀ-li  a1  JLxi   A^jua-I    <Xi»-'vJ   ^iLxJjwaj   iJ^^JtJ^]^    cixj'yi-^   af^^ 

NVst-co  donc:  p.^^  un  devoir  pour  moi  do  Ix-nir  s.i  mirmoirr 
«•I  (le  (l'IchrtT  son  soiacnii? —  (!'«*sl  hini,  sfcria  le  Klia- 
liff,  (juc  I)i«'ii  r<'("omj)f'nse  ccllf  (|iii  t'.i  cnriinlc'  j'allj'stf  (jiie 
lu  es  né  d'iiiH'  lucrc  libre  ri  le  rrjrloii  diiuc  noMr  race!» 
Et,  après  avoir  iTout»*  sou  n'rit,  il  lui  lit  douner  uncassigua- 
tion  sur  le  fn-sor.  •  Prince  dos  (^rovonls,  lui  dit  le  vieil  of- 
cier,  j'atceple,  non  par  hesoir).  mais  jiarce  (jtie  \(is  dons  ho- 
norent el  r|tio  \olre  f^énerosite  illnstro  celui  (|ui  en  est  Toi) 
jet.  •  il  pril  donc  les  présents  du  prince,  (pii  lui  adressa  ces 
autres  paroles  :  ■  llr>mnie  aiuie  de  Dieu,  à  quehpie  heure 
que  \iei)iie  pour  loi  l.i  ukmI  ,  et  serais  tu  le  (lerni(>r  rejeton 
de  ta  fauiille,  lu  lui  laisseras  une  j^loire  inuuortelle.  •  VA  s'a- 
dress'uit  a  ses  courtisans,  après  son  départ .  il  ajouta  :  •  L'est 
envers  <le  pareils  hoiiuucs  rpie  la  fi;enérosité  est  belle,  que  les 
hien/aits  sont  bien  |)laces  et  la  lilx'ralih*  louable.  Où  trou- 
ver <lans  mon  année  des  caractères  qui  lui  ressemblent  ?  • 

\oyanl  cnlier,  un  jour,  Maan,  fils  de  /.aïdab.  il  lui  dit  : 
•  Kh  bien.  Maan,  c'est  donc  loi  cpii  donnas  cent  mille  tlir- 
hems  à  Merwan.  liU  d'Abnti  Hafsah.  pour  ce  vers  : 


CHAPITRE  CVIII.  169 

^  w  "^ 

yL_i-»»(j  «X^-<_-«  Ja   ^-^^   tr*         5*Û»j  c:a_à3j   Xjji^^-   c:ajiàJI 

y 

{jYiyi  (>J   <^W^   t_jUi?î    (j^    (^-*  (J^   (:J'*-*  ^  UAA-wwbS»-!   jUi 

Maan,  fils  de  Zaïdali  !  avec  lui  les  Benou  Clieïliaii  ajoutent  i^loirc  sur 
gloire  ? 

—  '<  Oh  !  non,  Sire,  répliqua  Maan,  les  vers  que  j'ai  ré- 
compensés sont  les  suivants  : 

A  la  journée  de  Hacliémyeh,  tu  n'as  cessé  de  tenir  ton  sabre  devant  la 
[loitrine  du  vicaire  du  Dieu  clôinenl. 

l'u  as  protégé  son  abord  et  défendu  sa  vie  contre  lattcinte  des  glaives 
acérés  et  des  lances. 

—  «  A  la  bonne  heure,  répliqua  le  Klialile,  tu  as  bien  l'ail.  » 
Il  laut  savoir  que  ce  Maan  avait  été  d'abord  au  service  de 
Yczid ,  fils  d'Omar,  fds  de  Hobeïrah  :  il  ne  sortit  de  la  retraite 
où  il  se  cachait  qu'à  l'époque  de  l'insurrection  de  Haché- 
myeh;  quelques  régiments  khorarâniens  s'étant  soulevés 
contre  le  Khalife,  Maan  parut  sur  le  théâtre  de  l'émeute, 
caché  sous  un  vaste  turban  et  un  voile  llithani).  Voyant  que 
Mansour  allait  être  attaqué  par  les  insurgés,  il  s'élança, 
l'épée  à  la  main,  entre  eux  et  le  prince,  les  repoussa  et 
les  mit  en  fuite.  Mansour  voulut  savoir  qui  il  était,  il  se 
découvrit  le  visage  en  disant  :  «  Je  suis  celui  que  vous  faisiez 
chercher,  je  suis  Maan,  (ils  de  Zaïdah.  »  Aussi  Mansour  ne 


170  LKS  1>R AlBIES  D'OR. 

liuLal  iJ-"^'    [«ÛkS  ^_^    ^j  dJsJ»^   LltU-L,   ^^jl^l    jl 

J!    LjLwjI^   LûLi-j   (^\    X-A.jLjfcX-4    ^j-,   ^U».i^^ifc.    <_.'j    j^   ^^V^' 

Iàa-»^  JI  AAiL  j^^   5.i»,tJK  .-jIî'lLj^  àj»>v^  ^j'.y**  V^^'  **i;^ 

sV'|oip;na  qn'.ipn's  l'avoir  ainnislic,  ij-com pensé,  v(^Ui  d'une 
ro|)c  (l'honneur  et  lui  n\oir  conléré  un  j^rade.  —  (le  nirtne 
Maan  se  présenta,  une  autre  lois,  chez  Mansour  qui  lui  tlil  : 
-Connue  la  jalousie  des  hommes  fraj)pe  \ile  ta  famille!» 
\  quoi  il  rt  poii'lil  :  •  Prince  des  (^royanls, 

Lojsoaii  royal     (/rranos  ,  artUa  '  peut  rlr«'  «m  objet  <i'fmn'.  m.ns  om  hp 
ciMin.iitra  jaiiinis  il  i-iiMnix  ii  riiDiniiu'  vMJ^atrr! 

\n  rapport  du  Ihn  Avvarh  surnommé  Mcntonf  :  voy.  cibles- 
sus,  p.  I2.H),  Mansour  «-tait  assis,  un  joui,  dans  le  pa\il 
Ion  surmontant  la  Porte  du  hlunaràn,  dans  la  nouvelle  \ille 
(Bagdad)  qu'il  venait  de  se  fain*  ronstruiiv  et  à  hupielle  il 
avait  donné  son  propre  nom,  Mrdinrt  ri  Maiisntir:  de  la  il 
dominait  la  valh-e  du  Tif^re.  Chacune  des  portes  de  la  ville 
était  surmoulce  duMc  haie  <it,nvale  au-<lessus  de  lafpiellc 
s'élevait  un  |)a\illon  d  ou  la  \  ne  s'étendait  surtout  le  pays 
environnaul.  Ces  porirs.  au  nomhie  de<pialrc,  donnaient 
arrés  aux  rues  prinripales,  elles  «'(aient  voi'ilccs  «•!  terminées 


CHAPITRK  CVUl.  171 

iOcOJi  »*>^  j_^*aÀiî  jUxi^l^  iCjoJm   »j«^J^  s-\X>  yj<À,  «xaÀxJ 
ij-«  «XàkO jLj^l    8*>sJÛ_j  tLi>i v^k^aJ)^  ^JsA^-i^j   c:jJ»jU!^   ^<Xr|>-i   fj\.j 

jj^\  IJsJÛ  tj,  Lis^Avj  ^^^j-tiail  RjUt.M  jj<£>^^  JJi  »j  (j*UJl 

UjuLj  i  ioL»  cbli^ji^  ^^j\j;^jj  (^jvJiJoî  iiXMi  ^^  ci».3_jJ!  Î*Xjê  iJi 

par  une  baie  en  forme  d'ogive;  on  peut  encore  les  voir  au- 
jourd'hui, en  332  de  l'hégire.  La  première,  la  porte  du 
Khoraràn  était  nommée  Porte  de  la  Félicité  (ou  du  Gouver- 
nement), parce  que  la  fortune  des  Abbassides  avait  eu  son 
point  de  départ  dans  le  Khoraràn;  puis  venaient  la  porte 
de  Cham,  dans  la  direction  de  la  Syrie,  la  porte  de  Koufah 
et  la  porte  de  Basrah,  ainsi  appelées  parce  qu'elles  con- 
duisaient à  ces  deux  villes.  Nous  avons  dit  ailleurs  dans 
quelles  circonstances  Mansour  bâtit  celte  ville,  et  pourquoi 
il  donna  la  préférence  à  ce  territoire  situé  entre  le  Tigre, 
i'Euphrate,  le  Dodjeïl  et  le  Saral,  canaux  dérivés  de  l'Eu- 
phrate;  nous  avons  raconté  la  fondation  de  Bagdad  ,  expli- 
qué son  nom  d'après  les  différentes  traditions,  décrit  la 
coupole  verte,  aujourd'hui  en  ruine,  et  cité  la  légende  d'une 
autre  coupole  verte,  élevée  par  Haddjadj  dans  la  ville  de 
Waçit,  où  elle  se  voit  encore  à  présent,  en  332  de  l'hégire. 
Consultez  pour  tous  ces  détails  notre  Histoire  Moyenne,  dont 
le  présent  ouvrage  n'est  que  le  complément.  Mansour  donc 


172  LES   PRAiniKS   h()|\. 

iax«j  wj^  f>~^  *v_=-  :i\   fj\^\jJa^  L_'j  JLti   ^j-.  j*Jc^l  l»K^ 


t'iail  assis  dans  !»•  pavillon  place  sur  la  porle  du  Khorarùn, 
lorsqu'un*'  Ik-clir,  parlii'  on  nt'  sail  d'oii ,  vinl  loinber  devant 
lui.  \j)rès  avoir  «prom»-  une  émotion  violente,  il  ramassa 
celle  lleclie  et  se  mil  a  la  tourner  dans  ses  mains.  Kntre  les 
deux  ailes  se  lisaient  ces  vers  : 

Ks|)^l•c5-tll  vivrr  juM|n'.iii  jour  <l«'  Vuppel,  et  crois-lu  nr  jamais  p«- 
mitre  nii  tribtin.il  rie  F)ieii  ? 

Vu  aiir.iH  i\  y  ré|)oiulrc  de  tes  pcchrs  fl  de  lc.%  faute.-»,  puis  il<  l.i  ron- 
duilp  ilr  les  Mijpt». 

A  colf  de  l'une  des  deux  ailes,  Mans'>iM   lut  ces  vers  : 

Tu  *onri*  ii  In  fortunt"  r|ii;iiul  oHe  te  sourit,  ri  tn  nr  rrdoules  pas  le» 
roiip»  du  destin. 

Le»  niiiu  le  .sont  rnvorahlen  et  l«i  te  lai^^o  .vduire  par  elle»;  mai.s  c'est 
au  sein  d^.^  luiiu  les  plu.^  sereiucs  cpir  se  formi-  la  tempéic. 

Kt  près  de  l'autre  aile  : 

.\in*i  le*  de^tini'c»  rourenl  à  grandes  t;uidc».  c'c»l  ^  loi  de  prendre 
patience ,  puisqu'elles  ne  peuvent  souffrir  la  stabilité. 


CHAPITHK   CVlll.  173 

»^Xlà^  J<^j  {^M  ^jl  j^4  Lj>yS^  xs^mJI  4^1=-  <^  lii^  Jt? 

v^-LiL-À-^  ^^î  l^-t^  ^j^Ji  kx-*-u<j  io^!  »<Xi£>  •^•>>r!  *^^i-lî 

t5*^-!  CJVJ  ^-"^i^  J-«^  (j'*^^  '-^^■■*   '^^'^  (J^   5_^L.o   (^j-A^JUj 

(-^xA.x^[j!  ^j^  l^iXj^î   :>r5l;  Ai.  oiji  ,^0!  ^^U*o  AjtAAi)  ^ui 

Un  jour,  elles  te  montrent  l'homme  de  rien  h  ra])0!^ée  rie  sa    fortune, 
et  le  lendemain,  la  chute  de  celui  qu  elles  avaient  é\c.\é. 

Enfin,  un  des  côtés  de  la  flèche  portait  les  mots:  "  Hama- 
dàn  ;  un  homme  de  cette  ville  est  retenu  injustement  dans 
tes  prisons.  »  Sans  perdre  un  instant,  il  envoya  quelques- 
uns  de  ses  olliciers  fouiller  les  prisons  et  les  dépôls  de  la 
ville.  Dans  un  de  ces  cachots  on  trouva  un  vieillard,  près 
duquel  brûlait  une  lampe:  une  étoffe  se  déroulait  en  forme 
de  portière  le  long  de  Tentrée  de  son  cachot.  Son  corps  était 
chargé  de  chaînes;  tourné  vers  la  Mecque,  il  répétait  le 
verset  :  «  I.es  méchants  sauront  quelle  catastrophe  leur  est 
réseivée  [Koran,  xxvi ,  228).»  On  lui  demanda  d'où  il 
était,  et,  quand  il  eut  nommé  Hamadàn,  on  le  transporta 
aussitôt  chez  le  Khalife.  Interrogé  par  Mansour,  il  répondit 
qui!  appartenait  à  la  noblesse  de  cette  ville,  où  il  possédait 
de  grands  biens.  «  Votre  gouverneur,  ajoutait-il,  en  anùvant 
dans  notre  pays  ,  a  appris  que  j'élais  propriétaire  d'un  do- 
maine valant  un  million  de  dirhems.  Tl  a  voulu  me  1  extor- 


I7'i  Ï.ES   l'I'.AlHIKS  |)()H 

^«.jtfc^ç.  cKa  J-s-i  jl  ^  ki>^*l  ^y^  y*^i  ^*>v=».  ^j  j^\Jw«J>j 
^j^ii  i  JJ  ^  Ov^*  ^,_^*.a^i  J.JLi  jliUi  iOsJÛ  ^  wlv3-.^4^ 
-Vh!  j '(.*-.;». ^I_5  sJ>s.  k>>o J^Jl  vJoL>  »^'kj  f»'_^l  A„_»_>_jl  0^jL«  JU 
:ÉV-i  L»  *1  JLa-j  AjJI   »:><^  Jy^  (^r^"^'   '^Ih'^  ^  ^^UoiJi^ 

WS^I  l»  Jlî_j  *Ùx)L   *i   Ui^    l^iw  aij^    wLJoJl    5^1   V>^Ji^j  'VJ 

(jiHi  ,  et,  (orjiri)c  je  résistais,  il  m'a  mis  aii\  Irrs  cl  m'a  fait 
rniuliiiic  rii  vrilu-  |)ri'sencr  soiis  l'iiiciilpalion  de  révolte. 
Cesl  iiiiisi  <|ii»'  j'ai  (le  jeté  au  fond  dim  cacliol.  —  Kt  de- 
puis loni^lcmps?  demanda  Mansoiir.  — Depuis  quatre  ans.  » 
Aussitôt  l<  Kliilifcle  fit  d«li\rt'r  de  ses  chaînes,  il  ordonna 
qu'on  le  traitât  avee  égaids,  et ,  après  l'avoir  mis  en  liberté, 
\\  lui  lil  donner  un  a|)partenirut  convenahle.  Knsuilc  il  le 
iap(H-l;i  tl  lui  dit  :  n  (  jinkli ,  je  le  rends  ton  domaine  exempt 
d"im|)nts  pendaiil  toute  la  durée  de  ta  vie  et  aussi  louîjtcMnjis 
(\nr  )••  vi\r.ii.  Kn  outre,  je  te  noujuie  t,'ou\erneur  de  llaîua- 
dan,  t.i  pallie;  <pianl  à  eelui  qui  la  f^ouvernail ,  je  le  laisse  à 
la  ineici  «'t  l'aiilnrise  a  le  traiter  comme  il  le  plaira.  »  \près 
avoir  remerci»*  l<-  Klialile  et  lail  des  vœux  pour  la  durée  de 
.son  rè^ne,  le  \ieillard  |)aila  en  ces  termes  :  «Prince  des 
Crf)vants,  j  acce|)te  le  domaine,  mais  je  ne  suis  pas  fait  pour 
l'iMnpIni  (jur  \(>us  moflre/.  ;  et,  (piaiil  au  f^ouverneur,  je  lui 
pardonne.  .  Mansour  lui  d(»nna  encf)re  ime  f^rosse  .somme 
d'ai-gent  et  de  riches  cadeaux,  et ,  quand  il  |»rit  con^e,  il  le 
lit  c<mduire  honorahlenn'nt  jusque  dans  son  pays.  Il  des- 
titua  l'aurien  «jouvernour  et   le  punit  pour  s'être  écarté  des 


CHAPITRE  CVIU.  175 

jLajji    *Xj  :ii  Aki  ^^3i  liî  XC^^Uv   o^îi   yl^  i^^  j^J 

*  -         =^ 

règles  de  la  justice  et  du  droit  chemin  de  l'équité.  En  outre, 
il  invita  le  vieillard  à  correspondre  avec  lui  pour  l'informer 
de  sa  situation,  de  l'élat  de  sa  province,  et  l'éclairer  sur  la 
conduite  des  agents  du  pouvoir,  en  ce  qui  touchait  à  la 
guerre  et  à  l'impôt.  C'est  à  cette  occasion  qu'il  dit  ces  vers  : 

L'tiomme  qui  s'attache  à  la  fortiinr  nVst  pas  un  soûl  jour  à  l'abri  dp 
ses  révolutions;  le  inonde  n'est  (jaun  mélange  de  douceur  et  d'amer- 
tume. 

Tout  être  ici-bas,  si  longue  que  soit  sa  prospérité,  lorsque  le  terme 
fatal  arrive,  doit  inévitablement  périr. 

Mansour  demandant,  un  jour,  à  Salini,  lils  de  Kolaïhah, 
son  opinion  sur  l'aflaire  d'Abou  Moslini,  Salim  répondit: 
«  S'il  y  avait  un  autre  dieu  que  le  vrai  Dieu ,  au  ciel  et  sur 

la  terre,  le  monde  aurait  déjà  péri.   [Koran ,  \xr,  22. j 

Fils  de  Kotaïbali ,  répliqua  Mansour,  c'est  bien,  voilà  des 
paroles  que  recueille  une  oreille  attentive.-.  (Allu.sion  à 
Koran,  i.xix,  12.) 

Ibn  Dab  et  d'autres  écrivains  (apportent,  d'après  Yça  ben 
Ali,  les  paroles  suivantes  :  «  Mansour  ne  cessa  de  nous  con- 
-sulter  sur  loutes  ses  affaires,  qu(>  lorsque  le  poëte  Ibrahim, 


I7()  LKS    IMrMIUlS    DOi; 

x_ji>_o  il  jv_o;-M,iJl  ^^>_)  liiji-u,  ,l>-*-^  jl  JvjL»  j^jAnJkH  il>l  Uj, 

<!k*«jij  J  i  U  :>^  ^,^y»iixll  Je   _x-'  .j>-  ^  ^'   -vW  I  »Xa£  ^j  \^  J^-î^ 

fils  (Ir  li.inii.ili .  iiil  (lil  (I.Éiis  iiiif  haçidvli  où  il  faisait  l'élogr 
(lu  Klialiic  : 

S'il  prcnfl  iiin'  r«'->oliili<iii .  il  ne  In  r<'vi'it'  «iiià  son  propre  rcrur;  c  est 
l«  révéler  à  un  conlitlent  dont  la  sagesse  ii'oscili»'  point. 

AiHMin»- oroilU'  n'osl  initier  aux  sorrots  tir  ses  afriircs.  car  le  (ontnrl 
(le  deux  (loi|4ts  use  la  corde  la  plus  .solide. 

I,nrs(jiir  Mansour  forma  le  |)iojcl  de  tini   Ahoii  .Mosliin,. 
il  lt)iiil)a  dans  rinrfililiKlr,  ne  sarhani  pas  s'il  drvail  ai^ir  de 
son  (  lid On  picndir  roiiscil  en  rcJlr  (•Dnjonriiiic  Dans  ses 
n/'vroiiscs  ifi.soiniiii's  il  rcprtail  : 

Deux  rliosi  s  nie  parlapeni ,  et  ma  pni<leiirc  ne  les  a  j>as  eiu  ore  mises 
à  l'éprenve;  je  n'ai  pas  pe^é  les  forces  des  troupes  nomhreiises. 

Mon  rmir  es!  assailli  comme  par  une  sourde  donleur  dont  les  assauts 
se  rrnonvelleiil  sans  cesse. 

Miiis  le*  fds  d'Xdnan  savent  (pie  devant  une  telle  entreprise  je  serai 
I  l'Milii  il  n|(  III  il  .iiidace. 

\l>'l    \ll.ili  .  lils  d'Mi,  \rnail  de  so   n-Noltei    rorilre   Man 
sotli,    ri    a|i|)rlatil    a   la    d»'ft'ii>('  df  sji   raiisr    srs    Irotipes  dr 


CHAPITRE   CVIII.  177 

Iuc-aj?:  yUL^ylîl  wVtf-j  j^fiiiî  j->jy  c3j5^*iî  j^^iî  (i  (:;^••^■*'^Aj 
t^  (ji>  4Ml  .Xxfi  pj^Y-»^  <«^"  ^ï:>^i^^^':^ÎJ  ^v^  ^  ^jy^ 

hyaJs   I^kaA^j    iyaj^\  (Jl  ^Udî^^ita.  (j^  *jij  jjjLaJ  Ajt*  yl^  ^j-<\j 

Syrie  et  d'autres  pays  encore,  il  reçut  d'elles  le  serment 
d'investiture,  en  faisant  courir  le  bruit  que  Safïah  avait  pro- 
mis sa  succession  à  celui  qui  se  chargerait  de  tuer  Merwan. 
A  la  nouvelle  de  la  révolte  d'Abd  Allah,  le  Khalife  lui 
écrivit  : 

Je  me  mettrai  en  face  de  toi  à  la  place  que  toi-même  tu  m'as  désignée 
(c'est-à-dire  comme  adversaire).  La  destinée  nous  réserve  des  journées 
dont  les  conséquences  seront  graves. 

Et  il  fit  marcher  Abou  Moslim  contre  le  rebelle.  Plusieurs 
batailles  furent  livrées  dans  la  province  de  Nésibe,  près  de 
l'endroit  nommé  Deïr  el-Aivar  (le  couvent  du  Borgne)  ;  les 
deux  partis  tinrent  bon  pendant  plusieurs  mois,  et  creu- 
sèrent des  retranchements;  enfin  la  cause  d'Abd  Allah  eut 
le  dessous,  et  ce  chef,  suivi  de  quelques  officiers,  se  réfugia 
à  Basrah ,  gouvernée  alors  pEœ  son  frère  Suleïman  ben  Ali , 
oncle  de  Mansour.  Le  camp  d'Abd  Allah  tomba  tout  entier 
au  pouvoir  d'Abou  Moslim;  Mansour  chargea  Yaktîn ,  fils 
de  Mouça,   de  prendre  toutes  les  richesses  dont  ce  général 

VI.  i  -i 


I7H  LES   PKAIlUtS   I)  OU. 

JJ^^i  Jli^yx*^)!  l^t  .iOi^  I*xj6  fos-i  U  *:  J'Ju»  ^\y•))\  ^ 
CJ-^xjî  ^^JUo  »j]j^\  JL-  ^jPij.iI  ,j^  ^^Js!  i  ^  v>^  siUa-Us 

^j^  jyJkOJj,]    j\m,^     ^jL^wIwifc.     <>0^     ^IwxM    IaXÀJiL«    (jL*wi*-^     j^JwLs 

\cii;iil  (le  se  rendre  iii.illre.  Mil  se  preseiltiiiil  rlie/,  Wnui 
Mosliii),  V.'iktîii  lui  (lit  :  "Que  le  saUu  soit  sur  loi,  Kmir! 
—  <Jue  Dieu  repousse  ton  salut,  (ils  de  proslituée,  léjmn- 
tlii  le  «général,  ou  u\o.  trouve  lion  pour  répandre  mon  sang, 
mais  non  pour  f;anlei  nu  trésor!  —  Prince,  réplitjua  le  mes- 
saf^er,  (|ui  a  pu  vous  su[;};érer  une  pareille  pensée?  —  Ton 
maître,  dit  AI)ou  Moslini,  ne  l'a-t-il  point  envoyé  pour  con- 
fistpior  toutes  les  richesses  dont  je  lue  suis  rendu  posses- 
seur?—  Que  ma  letunie  soit  à  tout  jamais  re|)udiee,  exclama 
l'af^ent  du  khalife,  s'il  ne  m'a  pas  envoyé  uniquement  |)our 
vous  léliciler  di-  vntre  victoire  et  de  vos  succès.  »  A  ces 
mots,  AI)ou  Modiui  le  siMTa  dans  ses  liras  et  le  lit  asseoir  à 
c<\té  de  lui;  néanmoins,  après  l'avoir  congé'dié,  il  dit  à  ses 
oiliciers  :  •  Par  Dieu  ,  je  sais  (pie  cet  homme  vient  de  répu- 
dier sa  lenime,  mais  c'est  par  lidélité  à  son  maître.  « 

Une  fois  résolu  à  se  révolter  contre  Mansour,  Ahou  Mos- 
lim  sortit  Ai-  la  Mesn|iolamie  et,  se  diriij«'ant  sur  la  route  du 
Khoiacan,  il  évita  de  traverser  l'Irak  jiour  aller-  droit  dans 
le  Khoraçàu.    De    sou    côté,   Mansour  (piilti   Anhar.   \inl    à 


CHAPITUE   CVm.  179 

^ -*wwi  AjJlsfc  (^  C5''^*-*3  t-»^^'   iy^  J^-fi^  bJvi*  dl^U^  (jls 

vu 

(JVJ^  AjLaj  XiwniS  t^-cil^^  >y*n.g  Axiûl:»^  iXuiUj  J<St>\  «Xs».^i  (j^ 
jjbjX  ^jfi  ^j*,UJl  ou^  j-iS^iJl   \4ji  JUi  »bl;  (jLviji^  ,fcw-*^  jt 

Jl  «--jçs?  ^\  :>\j\i  JUI  â*k^  ^^  oj-waÀj  ^jl  j^!  ^j  SjXj  u 

Médaïn  et  campa  dans  Roumyeh,  ville  bâtie  par  Kosroës; 
nous  en  avons  parlé  dans  un  des  chapitres  précédents  de  ce 
livre  (voy.  t.  U,  p.  186).  De  là  il  écrivit  à  Abou  Moslim  : 
«  Je  désire  f  entretenir  d'aflaires  qui  ne  se  peuvent  confier  à 
une  lettre;  viens  auprès  de  moi,  ton  séjour  n'y  seia  pas  de 
longue  durée.  »  Le  général  lut  cette  missive  et  persista  dans 
sa  résolution.  Mansour  lui  adressa  alors  Djérir,  fils  de  Yézid, 
fils  de  Djérir,  fils  d'Abd  Allah  le  Bédjélite  ,  qui  était  le  pre- 
mier et  le  plus  rusé  diplomate  de  son  siècle;  il  avait  lait  la 
connaissance  d'Abou  Moslim  dans  le  Khoraçàn.  En  se  pré- 
sentant devant  lui,  Djérir  lui  tint  ce  langage  :  «  Emir,  vous 
avez  combattu,  sans  pitié  ni  scrupules,  pour  la  cause  de 
cette  lamille,  et  c'est  vous  qui  prenez  maintenant  un  pareil 
parti.'  Je  crains  bien  que  vous  ne  soyez  blâmé  dans  les  deux 
camps  et  qu'on  ne  dise  de  vous  :  Après  avoir  entrepris  de  les 
venger,  il  a  violé  son  serment!  Vous  aurez  alors  pour  enne- 
mis ceux-là  même  qui  vous  inspirent  toute  confiance.  Aucune 
information  n'est  parvenue  à  votre  Khalife,  qui  puisse 
vous    insj)ircr   quelque  crainte  :    vous  n'avez   donc,   selon 

1 2. 


IHo  LtS   l'hAllUK.s   I)  or. 

.jJu^  ^U  JUlj  J.JUU  3  i^v^l  ^  JJU  *i  JU*  ^.^r-y 

6^U   vi)w«l?^    ^TVJ>-*^i  ^^.A-«l    L    <— »^1    »>0    Jl?    s>sjj'    l-Ç    JyyX^ 

moi,  aucun  motif  de  suivre  ci'llo  voir.  •  AI)ou  Moslim  <'lai( 
prêt  à  promettre  (|u'il  rebrousserait  rh«'miii ,  lorsque  M.ilik, 
lils  (If  llcilciii ,  le  pressa  (le  n'en  riiMi  faire.  «Mon  clier,  lui 
répondit  le  rlief,  j'ai  résisté  aux  su^i,'estions  du  diable,  mais 
non  pas  à  celles  d'un  |)areil  lionime.  •  Il  \oidail  parler  de 
Djérii";  en  effet,  ce  dernirr  n'«'ut  de  cesse  fju'il  ne  le  condui- 
sît chez,  le  khalife.  Abou  Moslim  avait  lu  sa  propre  destinée 
dans  les  livres  ancieris  et  son  horoscope  lui  avait  appris 
qu  il  serait  tué  à  ihntni,  après  avoir  anéanti  une  dynastie  et 
créé  un«î  autre  dynastie  à  sa  place.  Il  fut  reçu  par  Mansour 
en  grande  cén-monie  ;  If  Khalife  l'embrassa  fi  lui  souhaita 
la  bienvenue,  puis  il  lui  dit  :  ■  Kncore  un  p<  ti  ft  tu  partais 
sans  me  laisser  le  temps  d'accomplir  loiil  ce  cpir  jf  If  ré- 
serNe,  —  Me  voici  .  Prince  des  Croyants,  répondit  Abou 
Moslim.  faites  moi  connaitre\os  onires.  •  I,f  Klialifc  lui  en- 
joignit de  retourner  dans  sa  demeure  pour  y  attendre  l'oc- 
casion et  les  é'vénements.  Abou  Mf>slim  fil  plusir-urs  visites 
à  Mansour,  qui  \\v  laissa  rien  percer  de  ses  sentiments;  plus 
tard,  repenrlanl .  il  vil  bien  que  le  maitre  cherchait  des  pré- 


CHAPITRE  CVIII.  181 

(^   y^-S  A-w^.i«-  t^j»-lAï>  Jl    *v>sS  >Xi  jya..m   y\^3   »^5\w«^ 
Jsi-i^  <îuUs>_j-«  (j^  jfc^***^  _^ï    t*^*  ji^'«iÀ-Li  ^jrt«.A=>'^  AKg,J^* 


L3kj^4MO     <^A'« 


textes  contre  lui.  Il  alla  donc  trouver  Yça  ben  Mouca,  en  qui 
il  avait  grande  confiance,  et  le  pria  de  monter  à  cheval  et  de 
venir  le  juslifier  en  présence  de  Mansour.  Yra  lui  conseilla 
d'y  aller  le  premier,  en  lui  promettant  de  le  suivre  de  près. 
Abou  Moslim  se  présenta  devant  la  tente  de  Mansour,  qui  était 
alors  campé  sur  le  Tigre,  à  Roumyeh  (une  des  anciennes 
cités  de  Médaïn)  ;  il  entra  et  s'assit  dans  l'enceinte  extérieure, 
en  face  du  rideau  donnant  accès  à  fii^térieur,  car  on  l'avait 
informé  que  le  Khalife  faisait  ses  ablutions  préparatoires 
à  la  prière.  Or  Mansour  avait  donné  ses  ordres  au  chef  de  la 
garde,  Otman  ben  Nehîk,  et  à  quelques-uns  de  ses  officiers, 
tels  que  Chébib,  fils  de  Rawah ,  originaire  de  Merwaroud,  et 
Abou  Ilanifah  Harb,  fils  de  Kaïs;  il  leur  avait  recommandé 
de  se  poster  derrière  le  rideau  où  se  placerait  Abou  Moslim, 
de  ne  pas  se  montrer  tant  qu'il  lui  adresserait  des  reproches 
et  que  sa  voix  se  ferait  entendre  ;  mais  dès  qu'il  frapperait 
des  mains,  ils  avaient  ordre  de  paraître,  de  lui  abattre  la 
tête  et  de  le  frapper  partout  où  ils  jiourraient  l'atteindre 
avec  leurs  sabres.  Quand  Mansour  se  fut  assis,  Abou  Moslim  , 


IK2  LES    PJIAIKIES   DOh. 

J   IJsJ&  JUm  (J«^  i'-«w~4  ^1  jLxi   ^-A.)>JL>^  i-jjjta  J^Aj^   AajIkj 

LJLZJLj^j   Lpytj    ôJyu   iw«w*  ^i    4Xj»-lj    Duto  "^j-^    ^    f»'    ^ 
^    u'    **^'   (S"^^    -V   «"-i^   U    w:^)    »^^    ,»>.aÀil    JUi    AjJl  jtXJkAJ^ 

J,l.A^    ^^   ^^f^  S^OvxJ   *j_JlJl    xJl    T/^  o/^-^'    ci'  *s»*>s» 

(|tii(ta  sa  place,  «-ntra  (.'t  \f  salua.  Matisour  lui  rnulit  soi)  sa- 
int, lui  prrinit  de  s'asseoir  ot  conversa  <|uel(jue.s  inoiiu'uts  avec 
lui.  liieiitùt  il  se  mil  a  riiivoctiver  et  à  faire  réiuiiiicralion 
(If  tous  ses iiirlails.  Ahoii  Moslini  s'écria  :  •  Il  nVst  pas  permis 
<leiin"  |)arl('r  ainsi,  après  Ions  mes  services  et  tout  niondévoue- 
nuMit.  —  Kils  (le  conrfisane,  ifj)li(|na  Mansour,  les  succès. 
In  les  (lois  à  notre  foitune  et  à  riiiflnence  lienrcnse  de  nos 
(h.'slinées,  une  esclave  noire  en  aurait  lait  autant  à  la  place. 
N'esl-ce  pas  loi  (jui,  dans  les  lettres,  oses  placer  ton  nom  le 
pn-niier?  N'est-ce  pas  toi  qui  as  sollicité  la  main  d'Asyah. 
lillf  (I  Ali.J  Ne  pretends-lu  point  être  lelils  de  Salit , (ils  (I'AIkI 
MIali,  lils  (rAbbas.-*  lloninie  d«'  rien,  lu  l'es  élevé  a  une  |>o- 
silion  d'un  accès  dilliciU'  I  »  Abou  Moslini,  saisissant  la  main 
dn  Klialifc,  la  secouait,  la  couvrait  de  baisers  ri  se  confoiulail 
en  excuses,  •  Que  Dieu  me  fasse  jx-rir.  s'écria  Mansour,  et 
ce  lun'nl  ses  dertïièn's  paroles,  si  In  m-  meurs  aujourd'liui !  • 
Kl  il  lui  rappela  encoix*  b?  meurtre  de  ijuleïman,  lils  de 
Kélir.  Alors  il  frappa  des  mains  et  si-s  gardes  accoururent. 
Olman.  lils  de  \rliik.  se  jeta  le  premier  sur  Abou  Moslini  , 


CHAPITHE  CVlll.  183 

Sii»,\aX''^    (J)yKM*j\    »:jjyisS^    *^^_;    ^b»»    ^^JJ    (^    t-"^^    ^*^^/^J 

^jilj  t^  (J^  *^'  «Xa&  à^  ulb^  jynjX^  isxM  owt^  W**J  ioUj 

mais  il  ne  l'atteignit  que  légèrement  et  son  sabre  coupa  le 
fourreau  du  sabre  cfAbou  Moslini.  Chébib,  fils  de  Rawab  , 
le  frappa  à  son  tour  et  lui  coupa  un  pied;  ensuite  les  meur- 
triers l'assaillirent  à  coups  redoublés  et  mirent  le  cadavre 
en  morceaux;  Mansour  les  encourageait  à  leur  besogne  en 
criant:  «  Frap])ez,  que  Dieu  mutile  vos  mains  !  »  Abou  Mos- 
lim,  au  premier  coup  dont  il  fut  atteint,  supplia  le  prince 
en  ces  termes  :  «i  Prince  des  Croyants,  laissez-moi  vivre  pour 
(combattre)  vos  ennemis!  »  Mais  Mansour  lui  répondit  : 
«  Que  Dieu  me  fasse  mourir  si  je  consens  à  ce  que  tu  vives! 
Ai-jeun  ennemi  plus  redoutable  que  toi?  »  Ce  meurtre  s'ac- 
complit au  mois  de  Cliâban  i36  de  l'hégire,  l'année  même 
de  la  nomination  de  Mansour  et  de  la  défaite  d'Abd  Allah, 
nis  d'Ali. 

Le  cadavre  venait  d'être  roulé  dans  une  natte,  lorsque 
Yça  ben  Mouça  entra  et  demanda  au  Khalife  où  était  Abou 
Moslim.  «  Il  était  ici,  il  n'y  a  qu'un  instant,  répondit  Man- 
sour.—  Prince  des  Croyants,  poursuivit  Yça,  vous  connais- 
sez sa  fidélité,  son  dévouement  et  le  cas  que  Vlmam  Ibrahim 


18'i  J.l.>   l'RAirUKs  I)()|; 

_J^U^  ^Ju•  JJ  ^vXil  \^.>^  ^■^-j^'  i  k^!  U  aMI  ^^X^  J^I  L, 

Xo»X«>    MV-J    ji>.M0.y*    Vr*') 

fai*i;iif  de  lui.  — (  )  Ir  plus  sol  dos  liitmiiics ,  rf])li(|ii;i  Mansour. 
tii  ii'.ixais  pas,  jerrois,  rii  rv  inoiulc  iinennoini  plus  acliarné 
(pic  lui.  Ilfiis,  II'  voila  dans  rrtte  iialto.  •  Yra  sVcria  :  «Nous 
appartenons  a  Dieu ,  et  cVst  vers  Dieu  (jnc  nous  retour- 
nons! »  Alors  JMiIra  Djâfar.  fils  ric  Han/.alali,  cf  Mansr»iir  lui 
demanda  ce  qu'il  pensait  d'Ahou  Mosliin.  «Sire,  repondit 
<('l  lionniie ,  si  voiisa\ez  cnlevi-  un  seul  rlievcu  de  sa  tète, 
tuez,  tuez,  tuez  toujours. — Qm-  Dieu  le  soif  j)rnj)ireî  répliqua 
Mansour,  tu  vois  relte  natfe.^  il  est  là.  »  A  l'aspert  du  cadavre, 
Dj.ifar  dit  à  .Mansour  :  •  Prince  des  Croyants,  comptez  celte 
jciurnée  rr)mnH'  la  j)rcmièn*  de  votre  n'-jjne.  • 

l,e  Klialile  Sarnd»  avail ,  lui  aussi,  miflifè  la  mort  d'Ahou 
Moslim,  sur  les  instances  de  .Mansour;  mais  il  ri'osa  pas  la 
njellre  à  exiTulion.  —  Mansour  s'avançant  \ers  les  témoins 
de  cette  scène,  dit.  en  apostrophant  le  cadavre  de  son  en- 
nemi, «pii  gisait  à  .ses  pieds  : 

Tu  prrlcmlai*  que  Icj»  drllt-i»  iic  »c  payent  pa*.Ticn« .  reçois  le  paycmcnl 
'!••  lii  miemif  à  piriiir  infAuro  ,  6  Aboa  Moaiîjrim  '  (p^ro  <lii  criminri .  au 
Im'II  <Ii<  /4f>oii   Voi/tm  ). 


CHAPITRE   CVIII.  185 

xsJLX_j»JI  tr»  t>~*^  i^'        W^  ^>«^  4.i»-i-J  (j-^J  ^rir*' 

Jlj^  il  Jlï  x*j\  (^  cjSs-a?  -UiJi  jy\^^5  ^i)U-l  c>j».fw  Jlï  ^_j 

(_^Vt^j        <XX*;_5    AxS^  l_jW^ls  A)Ojij  i_^^_j  ji^^i^î  /O.^'!'.*  C>JJ^ 

ajU  iU;ilî  ^s.  îj;-<*o  ilj  AxAOjdi  AÀi.^»-^  Ji  iCfiUai!  LT-'t  (j^ 

A  la  coupe  que  tu  as  souvent  présentée  aux  autres ,  bois  à  ton  tour  un 
breuvage  plus  amer  au  gosier  que  la  coloquinte. 

On  raconte  que  Mansour  fit  appeler  Nasr,  fils  de  Malik  , 
chef  des  gardes  d'Abou  Moslim,  et  lui  dit  :  «Ton  maître  t'a 
consulté  sur  son  voyage  chez  moi  et  tu  Ten  as  dissuadé?  — 
C'est  vrai.  —  Et  pourquoi?  —  Parce  que  j'ai  entendu  votre 
IrèrelTuiamlhrahinicitercottc  parole  de  son  père  :  L'homme 
ne  fait  que  grandir  en  intelligence,  lorsqu'il  donne  un  con- 
seil sincère  à  ([ui  le  consulte.  Tel  j'ai  été  pour  Abou  Mos- 
lim, tel  je  serai  pour  vous  dorénavant.  »  Une  grande  agi- 
tation régnait  parmi  les  comj)agnons  d'Abou  Moslim  ;  mais 
on  leur  distribua  de  l'argent,  en  leur  annonçant  la  mort  de 
leur  chef,  et  ils  se  turent,  soit  par  cupidité,  soit  par  crainte. 
Après  ce  meurtre,  Mansour  j)rononça  en  chaire  les  paroles 
suivantes  :  «  Peuples ,  ne  quittez  pas  la  région  paisible  de 
l'obéissance  pour  les  horribles  déserts  de  la  révolte.  Ne  cons- 
pirez plus  secrètement  contre  vos  Imams  ;  si  quelqu'un  se  rend 
coupable  de  cette  trahison ,  Dieu  révèle  les  secrets  de  son  âme 
par  les  erreurs  de  son  langage  et  les  fautes  dans  lesquelles  il 


i.Hfi  lj:s  i'K.muies  d'oii. 

I-  ^ 

i  U  ôLIojl  jjuA-^'l  IJoû  *j>v-t  Uxjb  ^j^  X)ij  ,-»$yAc  iOL». 
<^*^v_j  ^j^  x-j]  ^  L>J  Xr>b^  ^^^*?  (t'xMk^  ul  ^1^  >X.«À>{  l«Xià 
U^N^ÀJ^i  <XaXc  'JJ$^  yû  A^J^AJ  «^^J  /^'  ^    -"^^   -bl  *>Jli  'oojco 

^  «vil  j^lj  ^_^  (•'V'*^  Ajtf3  •■>^-«~'  ^.i  i  îj^£jUj  »Xj^  iViL«Ulj 
t— *.xlaji   A_i>j^   il^Xi     v-;^i^!   ^'^-«vj  w.<Jàj  ».^<-i»-   cj_j-C  ^Jj 


lomhe;  Diou  les  révèle  à  son  Imam ,  à  celui  (ju'il  a  choisi  pour 
j^'lorilier  sa  relit^ion,  et  dont  le  triomphe  est  la  revendication 
(le  la  vc'rite.  Nous  ne  cherchons  pas  a  amoindrir  vos  droits 
ni  C(.'u\  <|ue  la  reli<;i(»n  possède  sur  vous.  Quant  a  celui  (|ui 
\oudrait  arrach»;r  un  seul  bouton  de  cette  tuni(jue,  nous  le 
renverserons  à  Taide  du  glaive  qui  est  dans  ce  fourreau. 
AI)ou  Moslim  nous  a\ait  jun*  fidj'lité  et  il  avait  reçu  le  ser- 
inciil  de  nos  sujets,  à  la  condition  (juc  la  violation  de  ce 
serment  entraînerait  la  mort.  Or  lui-même  Ta  violé,  et  nous 
lui  a\ons  appli(|U(''  la  sentence  qu  il  avait  |)rononcée  contre 
d'autres,  en  noire  nom  :  le  respect  des  droits  (ju'il  s'est  acquis 
ne  nous  a  pas  empè(  lit-  di-  venger  sur  lui  les  droits  qu'il  a 
méconnus.  " 

I^  nouv<-lle  de  l'assassinat  d'Ahou  Moslini,  (juand  elle  se 
répandit  dans  le  Klioraçàn  et  les  régions  montagneuses  de 
l'est,  agita  les  Khorrémites,  si'cte  nommée  aussi  Muslimitn 
parc«î  (pi'elle  proclame  Ahou  Moslin»  et  le  reconnaît  comme 
Imam.  (',e|)end.inl  des  divergences  surgirent  parmi  eux  des 
le  lendemani  de  sa  niorl.   I>\s  uns  croient  «^u'il   est  encore 


CHAPITRK  CVIII.  187 

^^.♦JsUjI   ^j_^<Xj  i'iljLrf)^   iv^Jslî  -îU-Àji   À^Ulj  oJb^  <!Oj.^  (^ 

Mjo^^  /»iax^  ^l;ci^l  ybltf»^  <}LA_tf>U;:>_^î_5  '    A-x-S^iJii  x5U 
^  an  *.  nX\^  ^y^\J^  ^  ^y^  c5*^^   d>=^  '^'^  U^  (*"Y^^ 

4Mi  i^Ui  ^j!  tj\jdri  I  JsJb  i^  :>jj,  l^  j6->aJUii  jUi».l    i  AkAJL« 

vivant  et  qu'il  ne  mourra  pas  avant  de  paraître  une  se- 
conde fois  et  de  répandre  la  justice  sur  le  monde.  Une 
autre  secte  afïirmant  qu'il  est  mort,  reconnaît  que  l'imamat 
a  passé  à  Fatimah,  sa  fille,  d'où  le  nom  de  Fatimites  donné 
particulièrement  à  ces  sectaires.  Aujourd'hui,  en  332  de  l'hé- 
gire, la  plupart  des  Khorrémiles  se  nomment  Kordokites  et 
Loudechahites  :  ce  sont  les  deux  ramifications  principales 
des  Khorrémites,  d'où  est  sorti  Babck  le  Khorrémite,  lequel 
se  révolta  contre  Mamoun  et  Moutaçem,  à  Beddeïn  (les  deux 
Bedd),  dans  le  pays  d'Erràn  et  i'Azerhaïdjàn.  Il  sera  ques- 
tion plus  tard  de  son  insurrection  et  de  sa  mort,  sous  le 
khalifat  de  Moutaçem  (voir  (.  VU,  chap.  cxv).  La  majorité 
des  Khorrémites  habite  le  Khoraçàn,  Rey,  Ispahân,  l'Azer- 
baïdjàn,  la  ville  de  Keredj ,  fondée  par  Ahou  Dolaf,  et 
Bordj ,  dans  une  localité  nommée  Hedd  et  Versindjân.  On 
les  trouve  aussi  dans  les  environs  de  Saïmarah,  Siravân  et 
Erivadjàn ,  villes  de  la  province  du  Marébédàn ,  et  dans  quel- 
ques autres  centres  de  ce  pays;  ils  sont  pour  la  pluj)art  fixés 
dans  les  bourgs  et  les  domaines  ruraux.  Ils  comptent  sur  leur 


I8K  LES    l'i;  AIHIKS   DOH 

t. 

ooi^=-'j  ^yUil  i  wvxJTi  ytît*  >ji^i  J!  Ujia^  Jo  ^i^  ^l_5 

Jc=»j    ^o.^  ^^  (jU»,I^^  ^-^    3I    J.>;XX    '_A_tvi.  ^r,:s^    lu^jA 

triompht;  fuliir  ot  aftcndciif  l.i  manifestation  promise  dans 
r.ivciiir.  I);ii)s  |c  Khoraràii  et  d  autres  pays,  ttii  les  désigne 
sous  le  nom  de  Batcniens.  Il  est  traité  de  leurs  dc)ctrin<'s  et  de 
leurs  sectes  daus  nos  Discours  sur  les  principes  des  religions; 
d'ailleurs  le  même  sujet  avait  rir  étudié  avant  nous  par 
d'autres  auteurs  de  DùroH/-.»  relatifs  h  r«'s  questions.  —  Les 
Kliorremil«'s  se  réunirent  donc  dans  le  khoraçàn  en  appre- 
nant la  mort  d'Ahou  Moslim;  l'un  d'entre  eux,  nommé  San- 
fiul,  se  révolta  à  Nirapoui,  en  demandant  vengeance  de  ce 
ujeurtre;  il  réunit  une  nombreuse  armée,  et  se  rendit  du  Kho- 
raràn  a  Uev,  dont  il  s'empara,  ainsi  fpic  du  Koumès  et  des 
\  illes  envirruinantes.  A  Hrv,  il  lit  main  basse  sur  les  trésors 
•  l'Ahou  Moslim  «•!  lurlilia  eusuile  son  parti  dans  le  Djébal 
<l  If  'r.dMiislàn.  A  l.i  ii<>n\ellr  de  celte  révolte,  je  Khalife 
Mausour  «'uvoNa,  pdiir  la  rrprimer.  Djehour,  fils  de  Marrar, 
lldjlite,  avec  di\  mille  hommes,  et  le  suivit  lui-même  avec 
le  i^ros  de  l'armée,  (ne  rencontre  eut  lim  fiilie  ilamarlàn  r\ 


CHAPITRE  GVllI.  189 

<^^^   ILOI    y;^^^   /0-«Â^  J^J    AjLi?5    J_5^    ilxi-«(  Jojii  l^-x^T 

aXjJ  (jytxu.  Akiju  tii  is^s^^^À.  ij^  ^Y^  */V^  *U«j^  l5j1;^ 

^..^^-v^  aMI   ^^j  t^lla  ji   (jJ  tjVe  yo   (^•*«^  (^J   (ir^=^  C:^^' 

jj*,U*Jl  jl  }j3ji  jj^lûo  ^^  a5C*»*j^  sjvjûp  *_*_SjjJI  j*^Jl? 

Rey,  sur  la  limite  du  désert;  après  une  lutle  acharnée  dans 
laquelle  les  deux  partis  déployèrent  une  résistance  énergique , 
Sanfad  fut  tué,  et  son  parti  mis  en  fuite,  laissant  soixante 
mille  morts  et  une  multitude  de  prisonniers,  parmi  les 
femmes  et  les  enfants.  Cette  révolte ,  qui ,  depuis  l'apparition 
de  Sanfad  jusqu'à  sa  mort,  ne  dura  que  soixante  et  dix  jours, 
éclata  Tan  i36,  quelques  mois  après  le  meurtre  d'Abou 
Moslim. 

En  Tannée  i/i5  de  l'hégire,  Mohammed,  fds  d'Abd  AlUih 
(fils  de  Haçan,  fils  de  Haran,  fils  d'Ali,  fils  d'Abou  Talib, 
que  Dieu  les  agrée  I) ,  fit  valoir  ses  droits  à  Médine  ;  il  reçut 
l'hommage  de  plusieurs  grandes  villes,  et  fut  surnommé 
Vdnie  pure,  à  cause  de  sa  piété  et  de  son  austérité.  11  ne  s'était 
pas  manifesté  sous  le  règne  de  Saffah  ,  et  avait  vécu  dans  la 
retraite,  sous  Mansour,  jusqu'au  jour  où  ce  Khalife  s'empara 
d'Abd  Allah,  père  de  Mohammed  ,  de  ses  oncles  et  de  plu- 
sieurs autres  de  ses  parents  et  partisans.  Quand  éclata  la 
manifestation  de  Mohammed  à  Médine,  Mansour  fit  appeler 


I!M)  LKS    l'UMI'.IKS    DOll. 

•^^J^  v^   "^3  J"*  ""^^M   (ir»J  J^  f'^»^  ,t-t^    •>^;>  3:5   aWI   J^^j 

(•!>*^'  C:^'  .r^jr^'  '^'^^  çjlLaik  ^JJ  jJi  ^^»  Joocc  vXJ.^  y**=* 
^  A^L*  ^^Xaj  <\*-«ij  »jL^   ^;^  t -e.  i^«  ^jj  \j  j«^J  oJo  JU 

Isli.'ik,  fils  (Ir  Mnsliin  rOkailil»' .  vicill.ird  sn<^r  ri  rxpcrinicnlc 
fl  lui  (Irmaricl.i  cniisnl  nii  sujet  d'un  ichcllc  i|ui  venait  (\r 
s'insiir^'cr  (outre  lui.  •  Faitcsle-inoi  connaître,  •  demanda 
le  vieillard.  Mansour  lui  répondit:  «C'est  un  des  desren- 
dants tie  Fatiniali,  iille  du  Prophète,  un  houiinc  pieii\  ,  iiis- 
tniil  el  de  mœurs  pures.  —  Kl  quels  sont  ses  partisans.^ 
re|)rit  isliak.  —  Les  enfants  d'Ali,  de  Djàfar,  d'Okad,  les 
descendants  d'Omar,  fils  de  Khatlal).  ccu\  de  Zoheir,  (ils 
d'Avvani,  tous  les  koreichites  et  la  postérité  des  Ansar.  » 
Le  vieillard  ayant  demande  la  description  du  pnvs  habite 
par  les  révoltés,  le  khaliie  répondit  :  •  (/est  une  conln'-e  dé- 
pourvue de  ternes  arables  el  de  troupeaux,  et  sans  comnierri' 
étendu.  .  Son  interlocuteui-  réilechil  un  moment  et  ajouta  : 
•  V.h  hieu  ,  Prince  des  (Iroyanls,  remplissez  de  troupes  la  ville 
de  Uasrah.  •  Mansour  se  dit  eu  lui  même  :  •  (!et  honune  est 
fon!jelui  parle  fl'une  insurrection  a  Médine  et  il  me  ré- 
j)oud  :  l'ortiliez  la  garni.son  de  Uasrah  I  «aussi  il  le  conf^j'dia. 
Mais  peu  de  temps  après  arrivait  la  nouvelle  de  la  manifes- 
lalion  d'Ibrahim  '  fren*  (\u   nvolle    a  Hasrali;  il  (il  .lussil*'»! 


CHAPITRE   GVIIl.  191 

c>^   jl  Ai  Jis  Ksj'  »b:>l  -îu^fi  J^i^:»  Uj  JwAJuJL  (^  j_y»^m 

J  c:*^^!   ^^^  i)  Jlï  Jw-ft  «y^l  (J-.  J^XjLc  ^jIsLiî  J^-^L> 

CA.t<«  o=ij-*-4^  J^^  ^   c>^-«  ^•'^  '^^  ^  _f^  t5*^^^  «xXJi  <i 

I^aXc  ooiiâ.  iijM3j),l\  i  t^Si)  dU JO  iii^wl^  -Ià^-JI^  AiojAxiî^ 
♦XJjj  i-:A_JL*w^«ï».t  j^^wa.m   aÎ  JLJLi  l^.^r«o  cy^ls    UûjAiL   Ajw« 

appeler  le  vieillard  Okaïlite,  et  dès  qu'il  lut  chez  lui,  il  le 
prit  à  part  et  lui  dit  :  «  Quand  je  te  consultai  naguère  au 
sujet  de  l'insurrection  de  Médine,  tu  me  conseillas  de  gar- 
nir Basrali  de  troupes.  Avais-tu  donc  quelque  intelligence 
particulière  dans  cette  place?  —  Non,  répondit  le  vieillard, 
mais  vous  m'avez  appris  d'abord  la  révolte  d'un  homme  tel 
qu'il  ne  peut  se  lever  un  seul  dissident  conire  lui.  Quant  à 
la  contrée  qu'il  habitait,  vous  me  l'avez  dépeinte  comme  un 
pays  étroit,  incapable  de  nourrir  une  armée,  et  j'en  ai  con- 
clu qu'il  devrait  chercher  ailleurs  que  dans  sa  patrie.  Serait- 
ce  l'Egypte?  Non,  elle  est  trop  bien  gardée;  ce  ne  pouvait 
être  non  plus ,  et  pour  la  même  raison  ,  la  Syrie  ou  Koufah. 
Mais,  en  réfléchissant  que  Basrah  était  dégarnie  de  soldats, 
j'ai  craint  une  tentative  conire  cette  ville  et  vous  ai  conseillé 
de  la  remplir  de  troupes.  —  Et  tu  as  eu  raison,  répliqua 
Mansour,  car  son  frère  vient  de  s'y  insurger.  Que  me  con- 
seilles-tu de  faire  contre  celui  qui  est  maître  de  Médine?  — 
Battez-le  avec  ses  propres  armes.  Si  l'on  dit  :  Voilà  le  fds 
du  Prophète!  que  d'autres  disent  :  Voilà  le   cousin  du  Pro- 


'  -^  AMI 


192  LI-:s  Pli  \ii;ii:s  I)  ()i; 

jJ-jIj    O^I    ^"^j'    li    Ajjji     ^j-*    Aa.'I     Jk=»-^ji.w«    .V^M    -  ^i^l    O*^'' 

l^jXj'sAi   ^^xaJLS   ji»-»-:*  vS  AAJa  -^   ^vj   wV^  jijiAj!»  J^»-l,  ci-''^ 


plirlr.  .  M.insdiii  (il  .1  Yra  l)en  Moiirn  la  pro|)osi(i()n  suivante: 
•  Veux-tu  niarrlicr  contre  les  rebelles,  tandis  que  je  demeu- 
n'rai  et  l'enverrai  des  rcnfurls;  ou  bien  jirelèrcstu  prendn* 
ma  place  i(  i  i-t  ib-nieurer  derrière  moi,  afin  <|iie  je  dirijje 
nir)i  nirnie  l'expédition?  —  Sire,  n-pondil  Vra,  r'i'sl  à  moi 
de  vous  défendre  ,  c'est  moi  (jui  dois  mairher  contn'  j'en- 
iiemi.  •  Kn  ronstqumre,  le  Klialife  b-  lit  partir  de  Koufali  à 
la  trie  (b'i|iiatre  mille  cavaliers  et  de  deux  mille  fantassins; 
Mohammed  ,  lils  de  Kalitabah,  reçut  l'ordre  de  le  siii\re  de 
près  avec  le  gros  di-  l'armée.  Ils  ne  reswn'ut  de  rond)attn' 
Mojiammi'd  dans  Nb-dine  .  juM|n'à  ce  (|u'il  pi'ril,  à^«'*  de 
(]uarante  rinq  ans.  Ibrahim  était  à  Basrali,  (pinnd  il  reçut 
la  nouvelle  que  son  frère  venait  d'èln*  tué;  montant  en  chaire, 
il  proniuiça  son  oraison  lunèhre,  suivie  de  ces  ver»: 


Gurrrirr  Mn«  rr*M?  m  marrlir.  A  loi  Ir  plus  Taillant  <!«-«  r.i\alirr«. 
qur  crus  qui  «ont  ili(;np»  tir  lp  pleurrr.  d^plnmitl  \»  moii. 

Dieu  le  Mil,  «i  J'avaU  miniilr  ili*  pnrril*  rnnrmi*,  ti  U  cniinl<>  avuil 
(>u  iniprf»«ionnrr  n»on  nrur. 


CUAlMTHt:   C\lll.  l'J.i 

J^  ^j_j_c.x_j  (jIj^LaJI  i  Auo^^iwt^  »X4^  *xJ3  ^jj^  ^l<'  Oo^ 

,j*,.xil  ^  cjUj   (j*.-S^   (;^-f!'^'    ti'   tJ**^   ^^"^^  J^'»"3  lilUiû  JjcJLi 

<«>~^'  (i;y  ti^  cs^s»?  »>=^'  65*^-*^  ÏK>^  <i'  c^*-^  ^^■=^^  j^^ 

Ils  ne  ralliaient  pas  éjîor|;;c  ,  et  je  ne  leur  eusse  pas  livré  mon  ^l•^^c  ; 
nous  serions  morls  ensemble  ou  nous  vivrions  i'im  il  l'aulro. 

Les  fils  el  les  frères  de  Mohammed  S(»  répandirent  en 
tous  sens  el  propag«'renl  la  cause  de  leur  Imam.  Parmi  ces 
émii^rants,  son  (ils  Ali  se  rendit  en  Kgypte  et  y  péril;  un 
autre  fils,  Ahd  Allah,  après  avoir  parcouiu  le  Khoraràn, 
s'en  éloigna  pour  échap[)er  aux  rccherclu's  el  trouva  la  mort 
dans  le  Sind.  Lu  troisième  fils,  Harau,  se  rél'uf![ia  dans  le 
Yémen  et  y  iutrolenu  prisonnier  juscpTà  sa  mort.  Parmi  ses 
frères,  Moura  passa  en  Mésopotamie;  Yahya  vint  à  Rev  et 
dans  le  Taharislàn;  nous  aurons  occasion  de  parler  de  lui, 
au  règne  de  Pxéchid.  Un  autre  frère,  Kdris,  se  rendit  dans 
le  Magreb,  où  il  trouva  un  grand  nombre  d'adhérents  :  de- 
venu maître  d'un  l^lal  puissant  dans  ce  pays,  il  inoiuul 
empoisonné  par  un  agent  secret  de  Mansour.  Son  fils  Edris 
ben  Edris  monta  sur  le  Irùne  paternel ,  et  la  contréeoù  ils  ré- 
gnèrent reçut  alors  le  nom  de  Pays  d' Edris ,  fils  d' Edris.  On 

VI.  1 3 


ly»  LKS  PhAii\iKJ>  Doi; 

xJjjjti}  xo.xil  AiLv_)j  'rir-'*^'  w^»-Li>  aXII  J^Axc^xi  L»^i 
»_^i  ,.5*^^3  k*«^^!  c^bi^l  i  v;,>Jiil  Jl  ,ja^  ^y.-j\  ij^  xji,^ 

x»^\  ^_^  l^à^r^  ^,-i^   aJLm,  Je  ^i>j       ^^vÇ'^V    C'_j;>J*i^   f^^'"* 


trouvera  (laiisTHisloirc  Moyonne  le  récit  de  ces  événements, 
dans  les  pages  où  nous  racontons  le  rèf^iic  dOheïd  Allah,  le 
maître  du  Mature!)  et  Ir  fondateur  Ai-  la  vdie  de  Mclidyah; 
riiisloirc  d'Ahou  l-karcui ,  son  (Ils,  et  les  circonsinuces  C|ui 
les  forcèrent  à  sortir  de  Selcnivah  I  Sdlamias) ,  \\\\r  du  teiii- 
toire  d'iùnèse,  pour  se  rendre  dans  le  Ma<^r('l). 

Cep<Midaul  Ihraliiin  heu  Ai)d  All.di,  frère  de  Mdliaïuined , 
s'était  emparé  tie  jiasrah,  et  il  avait  leuni  un  f^rand  nondue 
de  partisans  parmi  les  populations  de  la  l'erse,  de  la  ^u- 
siane,  clc.  11  sortit  alors,  a  la  léte  d'uni'  forte  année  recrutée 
parmi  les  Zeidites  et  les  sectaires  «pir  l'on  connait,  aujour- 
d'hui, à  liagdad,  sous  le  nom  i\i'  Minilazéltles  :  il  avait  encore 
d'autres  adhérents,  et  parmi  fii\  \  r.t ,  lils  de  Zeul  ((ils 
dMi.rdsd,.  Il..r,.n.  lils  d'Ali.  lilsdM.n.i'raiii).  Le  khalife 
Mansour  leur  opjxisa  une  armée  »  (»mmand<'e  par  Vra  hen 
Moura  «'1  par  Said,  Ids  de  Salim.  Ihrahim  péril,  h's  armes  à 
la  tnain  ,  <n  un  lifu  uruuinc  Jhtklmmrii ,  a  sci/e  parasanpesde 


CHAPITRE   CVIIl.  195 


"V;'  'i 


(J*^^  cV^J   à^^}    iijL»    «Jjl    iCj«X^J)    (j^  Aaxaaw    (j.«   Ajc«  cK**^ 

Koufab,  dans  la  conti'éede  Taff.  Cette  localité  est  souvent 
citée  dans  les  vers  élégiaques  composés  en  Thonneur  d'Ibra- 
him; un  des  poètes  qui  en  ont  parlé  est  Dibil,  fds  d'Ali  le 
Kbozâïte,  dans  la  Kaçideh  qui  débute  ainsi: 

Là  où  le  Koran  s'enseignait,  la  pieuse  récitation  ne  s'entend  plus;  le 
temple  où  descendait  la  parole  divine  n'est  plus  qu'une  solitude. 

Dans  cette  même  poésie  se  trouvent  ces  vers  : 

Des  tombes  s'élèvent  à  Koufan  (surnom  de  Koufah  ) ,  d'autres  à  Taïbali 
(Médine),  d'autres  àFekkh;  qu'elles  soient  bénies! 

Le  Djou/.edjân  renferme  d'autres  sépultures:  une  tombe  s'élève  à  Ba- 
khamrà,  près  d'El-Gourbat. 

Quatre  cents,  d'autres  disent  cinq  cents  de  ses  partisans 
zeïditcs  lurent  tués  en  lîiême  temps  que  lui.  —  Un  chroni- 
queur rappoite  l'anecdote  qui  suit,  d'après  Hammad  le 
Turc.  Mansour  était  descendu  au  couvent  situé  sur  la  rive 
supérieure  du  Tigre,  près  de  l'endroit  nommé  aujourd'hui 
Khonld;  c'était  à  l'époque  où  l'on  bâtissait  la  ville  de  Bagdad. 
A  l'heuie   de  la  grande  chaleur,   arriva   Rébî;   le   khalife 

.3. 


lOf)  LK.s  l'i;  \n;ii.>  1)  oi; 

jjl    i!     ^^UlJ    -^X-**^'     Xjk_)k>s^^     »X-Vi:^    <«_JJ^'     ^5-*^**-'    O»*^''       ^'■^^^ 

-j^  J!  f-\JkjJ^\'^  a^l,x*Jl  (»-i<-vsj  LàJouM^  A_ji)|  »*X-ô  ^Vj^ 

riorrn.'lit  dans  une  rlinruhro  do  re  couNnii,  i-t  ll.tmmad 
veillait  assis  sur  le  seuil  de  la  porte.  Rehî  tenait  a  la  main 
les  dépêches  aiMi(>r)eaiit  l'iiisurrecUoii  de  Molianuned  .  (ils 
d'AIxl  Allah;  il  pria  llarninad  de  lui  (>u\rir  la  porte.  Ilaïu- 
niad  poursuit  ainsi  sou  récit  :  •  Kn  re  inonient,  lui  disjo. 
le  Khalife. fait  la  sieste.  —  Ouvre,  lualhcun'ux.  •  me  cria 
I\el)î.  !.!■  Khalife,  éveille  par  ces  clameurs,  se  leva,  ouvrit 
lui-même  sa  porte,  prit  son  courrier,  lui  les  dépêches  (|u"il 
contenait  et  |)ror>onca  ensuite  ce  verset  :  ■>  Nous  avons  .semé 
parmi  eux  l'inimitié  «-t  la  haine  juscpTau  joui  de  la  ifsur- 
rcclion.  Toutes  les  fois  qu'ils  allumeront  le  feu  de  la  j^uerre. 
Dieu  r<''teindra.  Ils  |)arcourent  la  terre  pour  la  couvrir  de 
ruines;  mais  Dieu  n'aime  pas  ceux  <pii  di'truisenl.  •  {Knran, 
\,  ti(j.  Sur-le-champ,  il  réunit  ses  tjén«-rau\,  ses  nrawlas. 
les  mendues  de  sa  famille,  ses  «•ouseillers;  il  ordonna  à 
llammad  le  Turc  de  faire  seller  les  chevaux  .  a  Suleiman, 
fds  de  Moukhaled.de  prendre  la  direction  fie  Tavantfîarde. 
a  Muceyyab,  fds  de  /ehir.  de  préparer  les  vivres  de  cam 


CllAPITUE  CVIll.  197 

^A»^  *JS^-S  45^'^  '^^  kX,«^  wV-À-L!  »Xaa2J  ^  r^  (*^  eijt^^Jji'l 
(J^^  Jh-^   (J^'*^  <-><^aaJ  j^^Jssft  ^j^1^jU>_jUaXc^\4> 

(Jl  <_A=»-Î    'jij^wJt-*   CJ|^-«I    (;jOj    aMI^   !^jJO    (_^   HJLJ^    (J-*"' 

pagne;  ensuite  il  se  rendit  àula  mosquée,  monta  en  chaire, 
et,  après  avoir  invoqué  le  nom  de  Dieu  et  prié  pour  le  Pro- 
phète ,  il  parla  ainsi  : 

Pourquoi  serais-je  indul<^eiit  envers  Saad  lors(|u"il  m'insulte;  les  Benou 
Saad  ,  si  je  les  avais  insultés  ,  seraient  restés  tranquilles  ? 

Us  nous  méconnaissent  et  tremblent  devant  leurs  ennemis.  Oh  les  tristes 
défauts  que  l'ignorance  et  la  peur! 

«  En  vérité,  ils  sont  impuissants  devant  l'œuvre  que  nous 
avons  entreprise,  mais  ils  ne  savent  ni  remercier  celui  qui 
Tentreprend,  ni  glorifier  celui  qui  les  supplée.  On  leur 
aplanit  la  route  et  ils  la  trouvent  dilïiclle;  on  leur  fait  une 
situation  enviable  et  ils  la  méprisent.  Qui  donc  voudrait  me 
contraindre  à  boire  avec  angoisse  un  breuvage  tioublé.^  Non, 
par  Dieu,  plutôt  une  mort  glorieuse  qu'une  vie  d'infamie! 
S'il  (Mohammed)  ne  veut  pas  du  pardon  que  nous  lui  oflVons, 
il  poursuit  alors  un  but  que  nous  ne  lui  laisserons  pas  at- 
teindre. Heureux  celui  qui  profite  de  l'expérience  d'autrui  I  » 
Tout  aussitôt  il  descendit  de  la  chaire ,  dit  à  son  écuyer  de 
faire  avancer  son  escorte,  monta  à  cheval  et  courut  au  camp 


198  LLS    l'i;AllilL>   I)  UK. 

ii  -I   wl)l.LssJ  J^»  ^:>  UX«^   J'Omlrl^  S^i^^l  J^-^   l^io^l 

•  •Il  .ijniilaiif  (fttr  prière  :  •  Mon  Dii-u  ,  je  ne  m«'  lir  |)as  aux 
lioiniin.'s,  car  ils  lue  pcrtirairiil  ;  ni  a  moi  nième,  car  je  suis 
frop  faihic.  Jr  mets  toute  ma  couliance  en  loi  seul.  • 

Ou  laconte  (ju'on  serxit,  un  jour,  à  Manrour  une  omel(,'lle 
Irile  dans  la  moelle  et  le  sucre;  il  la  lrnii\a  (•\([uis<'  et  s'écria  : 

•  Ihr.iliim  aurait  l)ien  voulu  me  priverclecette  doureur  eUl'au 
très  tlu  même  genre!  »  Lue  autre  fois,  après  le  meurtre  de 
Mohanmjcdet  d'Ibrahim,  il  disait  à  ses  courtisans:  «  Jamais  il 
n'y  eut  tir  serviteur  plus  dévoue  (pie  ne  le  lui  ll.iddjadi  pour  la 
famille  de  MerNvan.  «Mureyyal»,  lilsde/eliîr  le  Dabhite, se  le\a 
et  répondit  :  •  Sire,  il  est  une  chose  où  lladdjadj  ne  rem- 
porte pas  sur  nous  et  où  nous  ne  sonwnes  pas  restés  en  ar- 
rière :  Certes  Dieu  n'avait  pas  fait  naître  ici-has  une  crèaluie 
«pu  MOUS  fût  plus  chère  que  son  Prophète;  eh  bien,  quand 
vous  nous  ave/,  ordonné  d'égorger  ses  entants,  nous  vous 
avons  obéi,  nous  avons  exécuté  cet  ordn*.  l'ist-cedu  dévoue- 
ment on  non?  —  Assieds-toi  et  puisses-tu  ne  plus  t'asseoir 
(c'e.st-àdire  mourir  bientôt)!  •  s'écria  Mansour. 

Ce  khalife,  comme  nous  Taxons  raconté,  avait  fait  ari"è- 


CHAPITUE  CVlll.  lyu 

~  ->  ». 

w 

^■tX„>  c:AjL«*i  l.<yjlsCe  0>J*t!  (J^  J^''^  f^^*"'^^^  ♦^■^  *'*'^5  ^^î 

ter  Abd  AHah,  fils  de  Haçan,  fils  de  Haran,  fds  d'Ali,  ses 
deux  enlanls  Mohammed  et  Ibrahim,  et  plusieurs  autres 
membres  de  sa  famille  {\!xlx  de  fhégire),  à  son  retour  du 
pèlerinage.  On  les  transféra  de  Médine  à  Rabadah,  sur  la 
grande  route  des  pèlerins  de  fJrak.  Parmi  ceux  qui  y  furent 
conduits  en  même  temps  qu'Abd  Allali,  se  trouvaient  Ibra- 
him, fils  de  Haçan,  fils  de  Haçan  ;  Abou  Bekr,  fils  de  Ha- 
çan, fils  de  Haçan;  Ali  le  Bon  (El-Khaïr),  avec  son  frère 
Abbas;  Abd  Allah,  fils  de  Haçan,  fils  de  Huçeïn  ,  et  avec 
eux  Mohammed,  fils  d'Abd  Allah  ,  fils  d'Amr,  fils  d'Otman 
le  Khalife.  Ce  Mohammed  était  frère  utérin  d'Abd  Allah,  fils 
de  Haçan  ,  puisque  leur  mère  était  Fatimah,  lille  deFIuçeïn 
ben  Ali,  et  leur  aïeule  Fatimah,  fille  du  Prophète.  Par  ordre 
de  Mansour,  Mohammed  fut  dépouillé  de  ses  vêtements  et 
frappé  de  mille  coups  de  fouet,  à  Rabadah.  On  le  pressa  de 
dire  où  étaient  ses  deux  neveux  Mohammed  et  Ibrahim  ;  mais 
il  déclara  qu'il  fignorait.  Sa  grand'mère  avait  adressé  autre- 
fois une  pareille  question  à  Mohammed  fOsmanide.  Mansour 


20(t  LES    PC,  MlUES   D  OH. 

jjj  i^'i  V-i^l  A^Ji  OyLC^  jjl.<\X»«  ^,.A_«  jJ*-:^3  J^>^l  ■^^i'^3 
V_;aJL  c^lyJ!  *J=U  ^  JJ:,^.  lyU  .^wr^  ^o^:.  ^  ^3j^^\ 

A-^L.-)      ««-^.A'V-S    l-J»X-A-«;i     (^j*-:*-     Ai-r.XAàl»«*    ^J     ^y^yJi^    \yj'b^ 
î 

r|iiillii  iiah.'ulali  et  Vdvaf^ca  en  |).'ilaii(}iiiii ,  liiidis  (jue  ses  pri- 
sonniers, charg/'s  (le  chaînes,  élaient  transportes  à  poil  sur 
(les  hètes  (le  soinini'.  \\n\  Alj.iii,  lils  de  llaran.  le  \ovant 
passer  en  palan(|tiin  sur  son  droniadaii'e ,  lui  cria  :  «Père 
di'  Djifar,  est-ce  ainsi  (|nr  nons  vous  traitions  à  la  journé'e 
deliedr?»  Transporlc's  a  Koulal),  ils  lurent  enlernu'S  dans 
lU)  sonlerrain  oii  le  jour  ne  pouvait  se  distini;uer  de  la 
iioil.  On  nnt  en  liberté  SuleÏFiian  et  Mul  Allah,  tous  deux 
lils  de  Dawoiid  ,  lils  de  Ilaçan,  lils  de  llaçan ,  MoiHja ,  fils 
(I  Ahd  Allah,  et  llaran,  lils  de  Djàlar.  Les  autres  moururent 
dans  cette  prison,  silui'-e  sur  h'  hord  de  rKujihrate,  dans  le 
voisinat^e  du  Pont  de  Koufah;  c'est  encore  aujourd'hui,  en 
^?f?  de  I  lir<,'iri',  un  lieu  de  pèlerinai^e,  hien  «pii'  la  lui^on 
ail  ele  démolie  sur  leurs  cadavn's.  (  )l)liges  d'accomplir  leurs 
ahiulions  dau«  le  cachot  même,  \U  t'taient  sulTo(jUes  |)ar 
les  miasmes;  ce|)ei)(lanl  un  de  leurs  afTrauchis  put  leur 
faire  passer  rie  la  ri\ellr  el  ils  la  respiraient  |tr»ui  corrif^er  ces 


CHAPITRE  CVIIf.  201 

ij  _j*Xjl>  r*j^^   U^  ii-ÀJCÀii   ^t«Ji   kilXj  l.<_cw^j  (j^ikXj  IjjlSo 

«^jJLi    iJsJÛ    jj   [ijSb>    (j^  (jv-V-s^i    Uj)_j,i^aÀil    yi^jà.)    <X^=-^    (^ 

!_^lSo  *!>>'   x«*^  y!/^^'  ^S>-^  cjS^-WJj  t^liji   /c^^*  jX<il 

W  w  p 

M  JoLi  ^J^ka-J  ^1   tX«<i.£^   ^ei^«Xjt  ^^^  (Jm!«.J!  ^-^oy^  fi-^s^^ 


odeurs  délétères.  Enfin  la  gangrène  se  déclara  aux  jambes, 
monta  jusqu'au  cœur  et  ils  moururent.  D'après  une  relation 
difTérentc,  lorsqu'ils  furent  jetés  dans  ce  cachot,  par  ordre 
de  Mansour,  ne  pouvant  plus  connaître  les  heures  de  la 
prière,  ils  se  partagèrent  le  Koran  en  cinq  récitations,  après 
chacune  desquelles  ils  faisaient  la  prière.  11  ne  restait  plus 
que  cinq  survivants  :  Ismàïl,  fils  de  Haçan,  ayant  succombé, 
on  laissa  son  cadavre  pourrir  au  milieu  d'eux;  bientôt  Da- 
woud,  fils  de  Haran,  mourut  suffoqué  par  ces  exhalaisons. 
Mansour,  ayant  reçu  la  tète  d'Ibrahim,  fils  d'Abd  Allah, 
fils  de  Haçan  ,  il  chargea  Rébî  de  la  porter  dans  leur  prison  ; 
quand  cet  officier  la  plaça  sous  leurs  yeux,  Abd  Allah  faisait 
sa  prière  ;  un  de  ses  frères  lui  dit  :  «  Père  de  Mohammed , 
hâte- toi  de  prier  et  viens  saluer.  »  Abd  Allah  se  retourna, 
prit  la  tête  (de  son  fils)  dans  ses  bras  et  dit  :  «  Sois  le  bien- 
venu, ô  Abou'l-Kaçem.  En  vérité,  tu  as  toujours  été,  que 
je  sache,   un  de  ceux  dont  Dieu    le  tout-puissant  a  dit  : 


202  Li:s  l'n  \iniE.s  dofv 

JJi  i  JUi  ..juoi-^l  ^JJ  ^«.IajuI   ,^^1  lJv£>  .Ki^c.  i^l^^\ 

<.('ii\  (jiii  oltsriM'iit   II'  pacte  >li|)ulr  a\t'C  Dieu  vi  tU'  biisoiil 

point  son  alliance.  —  (!eu\  ([iii  unissent  ce  qu'il  lui  a  |)lu 

iliiiiir,  etc.    [Koraii,   xiii,   20  et    21).  —  «  Conunenl    était 

Ahou'l-Karem  clans  son  cœur?  demanda  Rel)i.  —  Ahd  Allah 

répondit  ;  •  Celait  comme  l'a  dit  lo  poète  : 

Un  brave  que  son  épéc  protégeait  contre  ia  honte,  et  qiio  la  liainc  du 
IK^clié  protégeait  contre  les  .«ouilliircs  du  péch(^.  » 

Puis  se  tournant  vers  I\él)î,  il  ajouta  :  •  Dis  h  ton  maître  de 

notre  part  :  Les  jours  de  notre  infortune  et  ceux  de  ta  pros- 

perit»;  s'écoulent;  nous  t'assif^nons  au  tribunal  de  Dieu  I  » 

Hehî,  raronlanl  ce  fait,  disait  :  •  Je  n'ai  jamais  \u  Mansour 

plus  iMofondément  abattu  que  le  jour  où  je  lui  transmis  ce 

message.  •  l.e  poêle  Abbas.  fils  d'KI  Ahnef,  a  inséré  dans  ses 

\ei-s  celle  même  pensée  d'Abd  Allai»  : 

Si  tu  ronaiiRri*» .  un  niomcul,  nin  ^ilunlioa  et  la  tienne  d'nn  rcL'ard  (|ue 
la  p«Minn  n'a  pA^  aveugla  , 

Tu  terra*  r|ur  rliaqnr  joncde  ma  malhcnren»*  vie  ^Vcoule  an»»i  vite 
ipi'nn  jonr  cl'--  re  que  tu  .ipprllr*  Ir  honheitr. 


LJ 


AJ 


ClIAPlTKfc:  CVIII.  203 

^jUlyw  Juè!  L  Jlï  ^-  *!_^j  ^>  J-03  xkXs.  ^\^  AWi  .x,*^ 

i^t   *il  iJ  ^<;^ij    f^UL.5^  4^U-  jî  ^1  ^^  jlj  li~*  '3^si- 

^  "^  1^  pUj  j^  :si^  J^AJij  ^  ^j^  jM  ^i:^3  yû 

Comme  nous  avons  raconté  tout  au  long,  dans  nos  An- 
nales historiques,  la  mort  et  les  persécutions  des  Talibites, 
nous  sommes  dispensé  de  nous  étendre  ici  sur  ce  sujet. 

Mansour,  après  s'être  rendu  maître  d'Abd  .\llah,  lils  de 
Haçan ,  et  des  frères  et  parents  qui  étaient  avec  lui ,  monta 
en  chaire  dans  la  ville  de  Hachemyeh,  et  ayant  récité 
les  prières  et  les  bénédictions  d'usage,  il  prononça  ce  dis- 
cours: •  Peuples  du  khoraràn,  vous  êtes  nos  sectateurs,  nos 
auxiliaires,  les  missionnaires  de  notre  cause;  votre  serment , 
si  vous  l'aviez  prononcé  pour  d'autres  ,  ne  se  serait  pas 
adressé  à  des  souverains  meilleurs  que  nous.  Les  enfants 
d'Ali,  je  le  jure  par  le  Dieu  unique,  nous  les  avions  laissés 
autrefois  maîtres  du  khalifat,  sans  leur  susciter  la  moindre 
opposition,  sérieuse  ou  non.  Ali,  fds  d'Abou  Talib,  une 
fois  au  pouvoir,  n'a  pas  été  secondé  par  la  fortune;  à  la  suite 
de  l'arbitrage,  la  discorde  a  partagé  la  nation,  l'union  a 
été  détruite  parmi  ses  sujets.  Assailli  par  ses  partisans,  par 
ses  propres  alliés ,  il  a  succombé  sous  leurs  coups.  Son  fils 


t!()'i  LKS   PKAiniLS   1)0 H. 

>  >«       _ 

sj^ià  Joûl  ^jiJi  ^  ^ijri^iiU  0^'j  ^UiJl  Ja^!  x»^!  J^i^, 
V^^j'^^L"  ^r^^  J  ^ê  ^  aWI^  xj^^lTi  J!  jL^il^  *_^*JI  a^.Js-li 

^^  ^vJ   ••^;   ÔkXjij   (_^  ^b  ^j  ^>Jkj   ^5^^-=*-    5»  V-oi  «    xiL«  A>^M«uJLJi 

Har.'in  lui  Mnrcd.i;  mais,  p.ii  Diiii,  cr  n'j'lait  pas  riioinnie 
(lu  i<iiiiiiiaii(liiiniil  :  (III  lui  ollril  des  richesses  cl  il  les  ac- 
{•e|)la;  Moàwiali  lui  ^'lissa  à  l'oieillc  une  j)romesse  de  suc- 
cession,  et  il  al)(li(jna  ;  il  se  dépouilla  de  l'autorité  pour  en 
i('\(''fir  son  adversaire.  Tonjouis  ocenpé  de  ses  femnu's,  se 
niarianl  un  jour,  divoKjanl  le  Icndeniain,  il  n'eut  |>lus(rautre 
sonci  et  inoni'til  tran(|iiilleinent  dans  son  lit.  Iliicjein,  fils 
d'Ali,  i('\cndi(|iia  alois  ses  droits;  mais  il  lut  le  jouet  du 
peuple  d'Irak ,  des  liahitants  de  koulali  ,  de  cette  population 
nl)(||c,  perlide,  auu)ureuse  de  guerre  civile  ;  des  lial)it;mls 
<lo  cette  \illede  mallicui  et  de  la  main  il  (l(sif,Miait  Koulah), 
cpii  ne  iii'csl  ni  assez  hostile  pour  (pu*  je  lui  fasse  la  guciTC, 
m  assez,  .iniie  pour  (pu'  je  lui  accorde  la  paix;  (pu'  Dieu 
élève  une  barrière  entre  elle  et  moi!  Koulah  l'a  trahi,  renié 
el  livré  à  ç*;y\\  ipii  Pdiit  tue.  Son  successeur  Zeid,  lils  d"  \li. 
a  été,  lui  aussi,  trahi  el  joué  par  ce  peupl(>;  il  a  été  vendu 
par  r{n\\  rpii  avaieni  provocjue  el  soutenu  son  insnirection. 
\  aiiieMMiii   Moh.unmerl    heu    \li,  Tuon  perc.  le   conjura   de 


CIIAl>lTi\E  CVIIl.  20;> 

I-jLjLa-j  J^iûl   (jàxj   (ji   U^sS.  J>  S^  bis  AJpil   cM't  S^.»,^^   cr« 

a»j  b*XÀft  j9^  {j^^  ^b  '^^  ly^ii^  U»^  b^j.vlj  UAc 

J^l^  i_^^  (^*>Ji  pytj' jo'^  ji^J  SjUaji  j^î^   «jU^jjJYX-i 

ne  pas  prendre  les  armes  :  «  Repousse  les  ofTres  de  Koulah, 
lui  disait-il  ;  notre  prescience  nous  a  révélé  qu'un  des  nôtres 
sera  pendu  dans  la  voirie  de  Koufiih,  et  nous  craignons  que 
tu  sois  la  victime  désignée.  «  Vainement  mon  oncle  Dawoud 
ben  Ali  le  supplia  dans  les  mêmes  termes ,  en  le  mettant  en 
garde  contre  la  perfidie  de  Koufah,  Zeïd,  sourd  à  ces  con- 
seils, persista  dans  sa  révolte;  il  fut  égorgé  et  pendu  à  la 
voirie.  C'est  alors  que  les  Omeyyades,  se  déchaînant  contre 
nous,  nous  dépouillèrent  de  nos  honneurs,  et  nous  arra- 
chèrent notre  gloire,,  non  pas  en  vérité  pour  satisfaire  à  leur 
haine  contre  nous,  mais  à  cause  des  Alides  et  provoqués  par 
leurs  séditions.  Exilés  de  notre  patrie ,  nous  errions  entre  Taïf , 
la  Syrie  et  les  montagnes  [Sarat] ,  lorsque  Dieu  vous  a  enfin 
suscités,  vous,  nos  adhérents  et  nos  alliés;  par  vous,  peuples 
du  Khoraçân,  il  a  ravivé  notre  gloire  et  fortifié  notre  puis- 
sance; il  a  fait  triompher  votre  vérité  contre  les  partisans 
de  l'erreur;  il  a  manifesté  nos  titres  légitimes  et  nous  a  rendu 
notre  pouvoir  et  l'héritage  du  Prophète.  Les  fondements  de 


•1(H>  LES   l'i;  MllIKS   D  uii. 

j*^  (-»  M>-««>XJ  aJuiJI  vJÔX)  ^^»£  c^^-*-^  «■^j  -""-^-^  (^  ■^j  ''^'*"â-?? 

iJUL*  ^'  ^^Jso-^.  I  jO)^  1^6"  J'^!  ^^  ^v^_j  jiU  L  ^.^i 

la  vrrit/'  ont  «''Ir  post'-s  ;  Dini  a  fail  jaillir  sa  lniiii«'ro;  il  h 
«•\all<'  ses  auxiliaires  cl  di-tniil  jusqu'au  (Irrnicr  do  ceux 
qui  faisaient  le  mal.  Gloire  à  Dieu,  le  iiiailn*  des  inondos! 
Puis,  cjuaiid  notre  pouvoir  a  été  solidement  établi  par  la 
{T^râce  de  Dieu  et  les  décrets  de  sa  justice,  les  (ils  d'Ali  se 
sont  levés  con Ire  nous ,  jaloux  de  notre  fortune,  envieux  de 
la  supériorité  (pie  I  )ieu  nous  avait  accordée  sur  eux ,  envieux 
du  khalilal  et  de  l'li('Mi(a},'e  dont  il  nous  avait  f^ratilies  h  leur 
place.  Lâches  de\aiit  1rs  (  )mevya(l«'s ,  ils  ont  éli-  audacieux 
contre  nous  : 

. .  .  Ignorant  qui  non»  M>inmp^  et  Irenihl.ml.^  devant  \os  ennemi.^  :  Oh. 
1rs  Iri^trs  (ItTniit.'*  qii»!  In  pour  ri  l'avarirc  !  (Voir  ci-deMus.   p.   ig). 

•  fin  \erile,  peii|)les  du  Klioi  açan  ,  ce  nC:>t  |)as  avec  l'igno- 
ranco  ni  par  le  doute  (pie  je  suis  arrivé  au  rant;  (pie  j'occupe. 
Quand  l'.ii  connu  leur  côté  vulnéralile  .  j'ai  dcLiché  vers 
eux  des  apents  a  moi  ,  j'ai  dit  .1  i  un  :  l'ais  il  emporle  cet 
arpent;  a  l'autie  :  F'rends  telle  et  telle  sonime.  Je   leur  ai 


ClIAlMTni':  CVIII.  207 

•jih  \y>M>y^3  J^JLAj  Xjo^i  i^î  (Jy>-  \^^jj£-  xx^s.  (j^jX*ot> 

*■  i  »» 

-O-ftAU^L*   J»X»    \.i.    ^  (J^fl****;!    U    ^J>JJ    fi^*!-?    J-^~=^i  ^^^■^>    ^J^ 

Jlij  cyli  U_j  Je  L^xaam  c.Lji_»i  ^j-t  aMI  vii_A-X-«l  «Xj»  (^jL^^ii 

tracé  des  instructions  qu'ils  ont  suivies;  arrivés  à  Médine  , 
ils  ont  al)ordé  nos  adversaires  et  leur  ont  glissé  cet  argent. 
Il  n'en  est  pas  resté  un  seul ,  vieillard  ou  enfant,  petit  ou 
grand,  auquel  ils  n'aient  fait  prêter  serment  en  mon  nom. 
Maître  désormais  de  leur  sang,  il  m'a  été  légalement  permis 
de  le  répandre  quand  ils  ont  violé  la  foi  jurée,  semé  la  dis- 
corde et  cherché  l'occasion  de  se  révolter  contre  mon  auto- 
rité. »  Et  s'arrêtant  sur  les  marches  de  la  chaire,  le  khalife 
récita  les  versets  :  «  Une  haute  barrière  s'élèvera  entre  eux  et 
l'objet  de  leurs  désirs;  —  Comme  il  arriva  jadis  à  leurs  sem- 
blables, parce  qu'ils  vivaient  dans  l'incertitude  et  le  doute.  » 
[Koran,  xxxiv,  53  et  54.) 

Mansour  disait  un  jour  à  Rébî  :  «  Que  veux-tu  obtenir  de 
moi? —  Sire,  répondit  Rébî,  je  sollicite  votre  amitié  on 
faveur  de  Fadl,  mon  fils. —  Mon  cher,  reprit  le  Khalife  ,  en- 
core faut-il  avoir  des  molifs  pour  aimer. —  Sire  ,  répliquale 
courtisan,  ces  motifs,  Dieu  vous  a  donné  le  pouvoir  de  les 
faire  naître. —  Comment  cela?  demanda  Mansour.  —  Trai- 
tez-le avec  bonté  :  si  vous  agissez  ainsi ,  il  s'attachera  à  vous  et 


5. 


J  ^_^l  ii  _^  Jli  JJi  v.ju^  JL-  ^^^  b)\  ._vU^  U  a1  JU 

son  arnitir  inspirrr.i  l<i  volir.  —  Kn  vcritr  ,  sWria  Mansonr, 
jl'  l'aiinais  (Icja  ,  inciiir  a\aiit  d'avoir  des  mol  ils  pour  rainu'i . 
Mais  ponr(|iioi  as-lii  choisi  l'amilii'  di-  piclnciirt'  a  foule 
antre  cliosr?  •  — HcM  r«''j)ori(lit  :  •  (Juand  vous  l'ainicrr/. ,  ses 
moindres  services  vous  |)araîtronJ  |,'rands,  ses  (antes  les  plus 
jjraves  ne  seront  a  \os  yeux  (jue  des  p«'ccadilles  d'enfanf.  et 
les  demandes  «pi  d  \ons  adressera  seront  exaucées  comm»- 
colles  de  la  suUiriteusc  nue  (proverhe).  •  —  l'n  autre  jour,  le 
Klialife  disait  à  Hel)i  :  •  Ihir  la  vie  serait  donc»'  ,  mon  cher 
l\el)i,  s'il  ne  fallait  mourir!  —  (l'est  à  la  mort  {|ue  la  vie 
doit  toute  sa  douceur,  repliipia  H<liî.  —  (".onimenl  <ela  ? 
lit  le  prince.  —  Sans  la  mort.  re|)nii(lil  le  «ourlisan  ,  vous 
r»e  seriez.  p.is  assis  sur  ce  trône.  —  'l'u  dis  \rai,  •  ajouta 
Mansour. 

N'oici  ce  tpie  raconte  |s|iak  ,  lils  de  ladl.  l'elais  a  la  cour 
du  Mialile  Mansonr  lorscpie  Amr.  lils  d'<  )|)ri(| .  arriva, 
(lesTondit  de  son  .me  et  s'assit.  Hid)i  \inl  h  .sa  n-nconlre  et 
lui  dit  :  •  père  d'Otinan  ,  toi  (pii  m'es  plus  «lier  (pie  mon  père 
•  1  ma  niere.  lève  loi  el  viens.  •  Ouand  il  parut  devant  Man- 


CHAPITRE  CVIII.  209 

l^  lâ^î^  ^Lifty  ijdiis.  yUiLc  Ll  L>  JUi-j  is-*«  U  *Xxj  xJt 

Uft^i^T^i  aM!^  ^i  Jlï  l^J^iwL::.]  4Ml_5yU>  _^î  Jls  I4A3  J 

sour,  le  Khalife  fit  étendre  pour  lui  des  tapis  de  feutre,  Finvila 
à  s'approcher  et  le  fit  asseoir  aprcîs  qu'il  eut  salué  :  «  Père  d'Ot- 
rnan  ,  lui  dit-il  ensuite,  donne-moi  de  sages  conseils.  »  Amr 
lui  adressa  ses  exhortations;  il  se  disposait  à  partir  lorsque  le 
Khalife  lui  dit  :  «  Nous  t'avons  accordé  di\  mille  dirhems.  — 
Je  n'en  ai  que  faire,  répondit  Amr. —  Par  Dieu  ,  répliqua 
le  Khalife,  tu  les  accepteras.  —  Par  Dieu  ,  je  ne  les  pren- 
drai pas  !  »  riposta  Amr.  Mehdi,  présent  à  cette  scène,  s'é- 
cria :  «Eh  quoi,  le  Prince  des  Croyants  jure  qu'une  chose 
sera,  et  tu  jures  le  contraire  !  »  Amr  se  tournant  vers  Man- 
sour  :  «  Quel  estcejeune  homme?  lui  dcmanda-t-il.  —  C'est 
mon  fils  Mohanmied  Mehdi,  mon  héritier  présomptif,  ré.- 
pondit  le  Khalife.  —  En  vérité,  s'écria  Amr,  vous  l'avez 
revêtu  d'un  costume  ([ui  n'est  pas  celui  d'un  homme  pieux, 
vous  lui  avez  donné  un  nom  qu'il  n'a  rien  fait  pour  mériter 
{Mehdi,  le  bien  dirigé);  vous  avez  aplani  sous  ses  pas  une 
roule  où,  plus  il  aura  de  jouissance ,  plus  il  deviendra  né- 
gligent. »  Ensuite,  se  tournant  vers  xMelidi ,  il  continua  ainsi  ; 
«  C'est  vrai,  mon  neveu  (c'est-à-dire,  mon  ami),  ton  père  a 
fait  un  serment  et  ton  oncle  (ton  ami)  l'a  obligé  à  se  par- 
VI.  i4 


'210  LK.S    PHAIIULS    I) OU 

JUo   Ai  wiaj   )  ywaÀxl    x»Ajl_5  ^-Aà^j  ^_^w>L*.   j2  Ji-* 

jurer.  C'<'sl  (|iif  Ion  |)t'r(' csl  [)liis  (|uc  Ion  oncle  en  ('tal  (Pcx 
|)ier  un  seinirni  parjure. —  l'ère  dOlman,  lui  dit  le  Kha- 
life, as-lu  <|uel(|ue  demande  .1  nous  acIresstT?  —  Oui,  n<' 
ni  envoyez  pa.s  chcrclier  «'l  attendez  (jue  jo  vienne.  —  Mai.s 
alors  nous  ne  nou.s  verrons  plus,  reniarcpia  le  Prince.  — 
C'est  loulceque  je  (jésirc,»  repondit  Ainr,  el  il  s"<loi<,Mia. 
Mansour  le  suivit  du  regard  et  dil  : 

Vous  iiKirrlic/.  tous  ;i  pns  mcsnri's.   Iiui>>   vous  poursuivi'/,  une  proie, 
r\rf|ilc  Amr,  iiis  d'Obcid. 

\mi,  lils  d"()j)eïd  ,  s'étanl  présenté  clnv.  Man.sour  après  la 
n'<-oiiiiaiss.-iiiee  de  Melidi  ronune  héritier  du  trône,  le  Kh.i 
lile  lui  dil  :  •  Père  d'Olnian.  xoici  le  (ils  du  Prince  des 
Croyants,  le  fnlui'  Khalife  des  Musulmans.  —  Sire,  ré- 
pondit \mr.  vous  avez  .solidement  i-tahli  la  puissance  qui 
diiii  [lisser  ,1  \olre  (ils,  mais  seid  \ons  en  si-rez  responsable.  » 
Mansour.  Ifs  larmes  aux  yeu\,  lui  demanda  (pwhpies exhor- 
tations ;  Amr  reprit  :  -Prince  des  Crovanls,  puisque  Dieu 
vous  a  accorde  le  monde  entier,  donnez  en  un*    |).irtie  poui 


CHAPITRE  CVUl.  211 

Xj  ^]  ^j>s.Ji  i  '*^•v^^  <xï  (^«xJl  ^^^i  lisjt"  yl_5  l^Aixxj  \M 


«Xmo)^   2(«Xaj 


j  w  11* 


le  salut  de  votre  âme.  Le  pouvoir  qui  est  aujourcrhui  dans 
vos  maios,  s'il  était  resté  aux  mains  d'un  autre,  comment 
aurait-il  pu  venir  à  vous?  Redoutez  la  nuit  qui  enfantera  un 
jour  auquel  d'autres  nuits  ne  succéderont  plus.  »  Et  il  ajouta 
ces  vers  : 

0  toi  que  l'espérance  aveu<île,le,s  déceptions  et  la  mort  te  séparent 
de  ce  que  tu  espères. 

Ne  vois-tu  pas  que  le  monde  avec  ses  attraits  trompeurs  n'est  qu'une 
station  oii  le  voyageur  campe  un  moment  et  s'éloigne  ? 

Ses  pièges  sont  mortels  ,  ses  plaisirs  luie  angoisse  ;  sa  sérénité  n'est 
que  trouble  ,  son  empire  n'est  que  révolutions. 

La  quiétude  de  l'homme  y  est  troublée  par  de  pei-pétuelles  alarmes  , 
ni  la  douceur,  ni  la  violence  n'y  peuvent  rien. 

L'homme  est  comme  le  but  des  catastrophes  et  du  trépas  ,  le  jouet  des 
adversités,  filles  du  destin; 

Il  fuit  pour  sauver  sa  vie ,  et  la  mort  est  en  embuscade  ;  chacun  de 
ses  faux  pas  est  une  chute. 

Il  se  consimie  en  efforts  au  profit  de  ses  héritiers,  et  c'est  la  tombe 
qui  recueille  le  fruit  de  ses  fatigues. 


o|2  Ll>    l'H  \M;  IFS    D'Oll 

^^  JiyjijL^  ^^  jJ-JU  iS^  M>^  ^  iS^  dy  '   v^  o^  *^vvs^ 

Ai_5  5.XJC)  \j1d  ^  wiiJ»x5j  L4-A-»  J^^'3  xjc_»_5  i  A3y:*li  ^^ 


i^ys.  ^  ^LiJft  c_>U  A_>U^  ^ 


cj>-«-^jb 


J^xrùU 


\rni.  iils  d'OlM'id,  ninnnil  sous  le  rt'î^nc  il'-  M.insotit.  ei> 
xlxlx  ou  i/jT)  (le  riiif^iiv;  son  surnoiii  vU\\\.  Abou  Otnian  et 
son  iiiirii  \titi,  lih  (l'OI)fï(l.  (ils  de  B.il).  Maula  des  IW-nou 
Tt  iiiiin  l'I  dos  IkMiuii  M.dik  Ixn  ll;in/.al;di ,  il  hahitiiil  B.dkh, 
rt  son  aïeul  I^al)  avait  lail  |)arti('  des  prisonniers  qui  tom- 
bÎTenf  au  pouNoir  ties  Musulmans,  a  kaltnul,  dans  les  n''- 
gions  nionlaf;neuses  du  Siml.  Anirlul  le  clieikli  des  Moula- 
/.«'•litrsdeson  temps,  le  docteur  le  pluséminent  de  celle  secle, 
et  |)(MS()nnt'  ne  l'a  érlips*^  depuis  :  il  a  laissé  des  traités,  des 
discours  et  nu  L,Man(l  uniuhr'-  de  dissertations  stii  le  libre 
arbitre  (cf.  ci-dessus,  p.  2i\  sur  l'unité  de  Dieu,  etc.  Nous 
avons  donni-  un  iperçu  de  sa  bioi,'rapliie,  de  ses  discours 
el  conlroverses  dans  nos  Confcrcnces  sur  les  princiiics  des  reli- 
qinns. 

Kn  lanutr   1  .'i  1 .  Mansour  se  rendit  à  Jérusalem,  y  célé- 
bra la  piitii-  pour  accomplir  un  v<iu   ipTil   avait  fait   et   re 
partit  aussitôt. 

Kn   i/iH    mMUiiii  IIkIi.iui,    Iils    ilOiu.di.   his   de  Zobeïr. 


CHAPITHK  CVIll.  213 

Js.a£  i::;lv  ^^^     iCxMi      ^jvxa.w  /oÎ  ^.(^^  <\j^.i0  ^  )<X:>l.iw  t.::>L« 

âgé  de  quatre-vingt-cinq  ans.  Si  quelqu'un  lui  faisait  entendre 
des  discours  qu'il  désapprouvait,  Hicham  avait  coutume  de 
dire  :  «  Je  place  mon  àme  au-dessus  de  ton  atteinte.  »  Ali , 
fils  de  Har.an,  à  l'époque  de  sa  lutte,  fut  bientôt  rejoint 
par  Hicham,  auquel  il  dit  :  «C'est  moi,  aujourd'hui,  qui 
t'appelle  au  but  où  tu  appelais  les  autres.  »  —  En  i5o,  Abou 
Hanilah  Nùman,  fds  de  Tabit ,  aflranchi  des  Taïm-Ellat, 
delà  branche  de  Bekr  ben  Waïl,  mourut,  sous  le  règne 
de  Mansour,  à  Bagdad,  pendant  qu'il  se  prosternait  pour 
prier;  il  avait  soixante  et  dix  ans.  —  Même  année,  mort 
d'Abd  el-Mélik,  fils  d'Abd  el-Aziz,  fils  'de  Djerih  le  Mec- 
quois,  Dimvla  de  Khalid  ben  Oreïd;  il  était  surnommé 
Ahoul-Wélid  et  âgé  de  soixante  et  dix  ans. —  Même  année, 
mort  de  Mohammed,  fils  d'ishak,  fils  de  Yassar,  afiianchi 
de  Kaïs  ben  Makhramah ,  descendant  des  Benou  Mouttalib. 
Son  surnom  était  Abou  Ahd  Allah;  d'autres  placent  sa  mort 
on  i5>  ou  102.  —  Mort  d'Awzàyi  Abou  Amr  Abd  er-Rah- 
man,  fils  d'Anjr,  originaire  de  Syrie.  Il  n'était  pas  de  la  fa- 


'ii.'i  Li;s  l'ii  \ii;ii:>  d  oi.. 

>_A_j.  oJ"--^^—  «— -^  •^— ^^  ô  p^'  *^'  t>l'  u-  pè^^^^r*^^ 

aJu^  c:5>-*-^j»j  ^  -^-i-  i'^l'  ^..y^o^l  :>^1  "^   j)Ji  ^ 
iotj    iJ   (jl^  .V^OUlj    »;-*l^    -b'*'^^   Ur*    c»^*'-**   «^^    «vXÀi    ^,^   •'^•*' 


mille  (TAwzà,  mais  s«Milriii(iil  (lomicilic  dans  Ir  (|iiartin  (!»• 
crtlc  Irihti  à  Damas,  ro  qui  lui  \aliit  Ir  surnom  »r.l»:<f>i; 
rlaiil  «'iiranl,  il  a\ail  «'le  fait  pi  isoiiiii«?r  par  les  Musulmans 
dans  le  Yrnxii.  Il  mourut  à  la  lin  du  ngnc  dr  Mansour, 
en  167  de  rhri,'in'.  à^/*  de  soixante  cl  dix  ans.  C'est  <^i;aleme ni 
sons  Ir  kliÉlilil  (Ir  M.insoui  «pu-  mourut  l.ril.  fds  d'Abou 
SulriMi  (Ir  koulali,  ninwhi  d'Anliarah,  (ils  d" Ahou  Stfian. 
m  lanure  \^8.  --  i.')t")  dr  riir^in-,  mort  de  Sawar,  fils 
d'\l»(l  \ll.ili.  le  ju^'e. —  i.")'i  >\i-  riiri,'in'.  sous  le  rt-gne  de 
Maiisnur.  mort  dANou  Amr,  (ils  d'KI-AI  1. 

1,'inrarrération  d'Alul  \llah.  \\U  d\li,  dans  les  prisons 
de  Man<UMir,  fut  longue;  on  prétend  cpi'elle  dura  nrui  ans, 
mais  on  n'est  pas  d'arrord  a  cet  ei;ard.  l-orscpn-  le  Klialile 
partit  pour  la  Mecque  ,  en  1  'i<(  de  riu''t,Mre .  il  remit  U'  pri 
Mtnuier  a  Vra  Imu  Mouça,  »n  lui  ordonnant  de  le  tuer  sans 
qu'on  pùl  se  douter  de  sa  morl.  Yra  lit  ujander  ll»n  Ain 
Leda  et   Ihn  (ihoubn>uniali  «*t   délibéra  axjx"  eux.  Le  pre 


CflAPIlKE    CVlil.  215 

t^  j^  An  »   g  (_^  _jjo  lyiùcfL»   JJi   c.L-i*_i   aNjCJ»  »Xi   Ail  ^^aaâ^ 

4^wj-«I  c^l   ajo  JiiJ  (^55■  cj»-^  Jlï_5  Aj  Lft*Xi  JliJ  IjuJT  Uy-*^ 

mier  lui  conseilla  d'exécuter  les  ordres  du  Khalife;  au  con- 
traire, Ibn  Cbouhrouraah  lui  dit  :  «  Le  prince  vous  a  placé 
sur  un  abîme  elTroyable  ,  ne  vous  y  ])récipitez  pas  de  vous- 
même.  »  Yça  ne  voulant  pas  verser  le  sang  dVVbd  Allah,  se 
contenta  de  renfermer  au  secret,  tout  en  laissant  croire  au 
Khalife  qu'il  Tavail  fait  périr.  La  mort  d'Abd  Allah  s'ébruita 
et  les  Alides  firent  [)arler  à  Alansour  au  sujet  de  leur  frère  : 
le  prince  leur  alïirma  qu'il  était  conlié  à  la  garde  d'Yça. 
Alors  ils  allèrent  à  la  Mecque  et  interrogèrent  Yça,  qui 
avoua  l'avoir  mis  à  mort.  Ils  revinrent  faire  part  de  cette 
déclaration  a  Mansour.  Celui-ci  feignit  une  grande  irritation 
et  s'écria  :  «  Puis([ue  Vço  a  tué  mon  oncle  sans  y  étro  auto- 
risé, il  périra  à  son  tour.  »  Le  désir  secret  du  Khalife  était 
que  Yça  eût  réellement  accompli  ce  meurtre,  afin  de  pou- 
voirie  tuer  sous  ce  prétexte  et  de  se  débarrasser  de  deux  enne- 
mis en  même  temps.  Il  le  fit  donc  appeler  et  lui  dit:  •  Est-il 
vrai  que  tu  as  tué  mon  oncle.^  —  Oui,  répondit  Yça,  c'est 
vous-même  qui  me  l'avez  ordonné. — Je  ne  t'ai  point  donné  cet 


2 H.  Lh>    I'UAllill.>   i)  OU. 

A-cX:>j  )js->-l  «-^A-;-j  U  Jyo^^,iii  _jjl  ^jK»  ts.^  jj^s-  aX^j  aMI 
'-*-«-^3^  '-*-*-^  L^-»_L^<  ^^S  W**  ^■ç¥=^i  *-Oy*aj  U,-"^ 

onlrr,  s'écria  Miiiisoin.  —  \ oiri  la  Irtlrc  (juc  vous  m'avez 
nrIrrvsiV.  —  Je  \\v  \ .\'\  pas  «Tritc.  •  Vra  vovaiit  1rs  dispositions 
<lii  Klialifr  rt  craignant  j)onr  sa  |)roprc  vir.  finit  par  a\oiu'r 
(pu*  If  prisonnier  a\ail  «te  rpari;ni''  v\  cpi'il  était  chez  lui. 
Ij-  Klialile  lui  orilonna  de  le  reniellre  aux  n)ains  d'AIxtu  I 
\/.liar  Mohellil)  .  liU  d  Vhon  Yra.  ce  (pii  lut  fait,  cl  Abd 
\llali  dtnieiiia  dans  sa  nouxelle  prison  juscprà  cp  que  sa 
ninti  lut  déridée,  Ouand  Ahon'l  A/liar  \int  cxéculcr  la  sen- 
tence, il  trouva  son  prisonnier  avjT  une  de  s<*s  jeunes  es- 
elnv»*s;  il  conunenra  |>ar  lui,  l'élrant^la  ri  coiudia  son  ca- 
davre sur  \v  lit.  Il  allait  faire  suliii  le  même  sf)rl  à  la  jeune 
lille,  cpiand  elle  lui  dit  :  •  Serviteurde  Dii'u  ,  j'implore  un 
autre  genre  de  niortl  • — Ce  fut  la  seule  fois,  raconte  AIm)u'1- 
\zliar  «pie  j'ij)ronvai  de  la  |)iti«-  «-n  e\«Vutant  nm-  M'utence 
«le  m«u  t.  .!«•  di'Ionrnai  l«'s  yeux  «-n  drtnnant  Idrdr»-  d«'  la  tuer; 
elle  fut  l'Irangli'-e  et  pla«<'*e  sur  l«*  lit  a  c<>t«'  de  soii*'niaîln.*. 
!«•  I«'s  enla(;ai  dans  les  hras  l'un  de  l'auln",  comme  deux 
.imantA,  et  je  fis  (lém«>lir  la  maison,  sous  les  di'rombres  de 


CHAPITRE  GVIII.  217 

Jjl  '^La_=»-^  (J>~*  ''WwI  J^jl  13^=»-  JwCS  ^^jv*  X«vwl  Jjt  'iU> 
(jv-fc^^^—l!  ^yJV_-oî   L   *JïJ   c:^  (J>ft  Xçwl  Jjl   5jy>r*j   (J>^  A^wl 

J^I  JjLa.^^  (^j\*  XcwI  Jjl  5;U^  J.xi  (^jvfc  *-s^5  Jjl  iouXi. 
(;j%-À^^JLî ^j.A^I  L>  cxjî  oAjj  (^^j^-c  A-<Ni.!  Jjî  IjIas»-^  (jh^  a-înéiÎ 

laquelle  ils  restèrent  enfouis.  »  Le  Kadi  Ibn  Olatah  et  d'autres 
témoins  vinrent,  d'ordre  de  Mansour,  reconnaître  les  deux 
cadavres  ;  ensuite  le  corps  d'Abd  Allah  fut  enterré  dans  le 
cimetière  (fAhou  Soweïd ,  |)rès  la  porte  de  Syrie,  dans  le 
(juartier  occidenlal  de  Bagdad. 

Abd  Allah,  lils  d'Ayyach,  surnommé  Meiitouf,  raconte 
que,  se  trouvant  chez  Mansour,  le  prince  lit  celte  ([ueslion  : 
«  Savez-vous  quel  est  le  tyran  dont  le  nom  commence  par 
la  lettre  aïn,  qui  tua  trois  autres  tyrans  dont  le  nom  com- 
mence aussi  par  aïn. —  Oui,  Sire,  répondisje,  c'est  Abd  el- 
Mélik,  hls  de  Merwan,  qui  lit  périr  Amr,  fds  de  Sàïd,  fils 
d'El-Assy,  puis  Abd  Allah,  fils  de  Zobeïr,  et  en  troisièn)e 
lieu,  Abd  er-Rahman  ,  fils  de  Mohammed,  fils  d'Achat.  »  — 
Le  Khalife  reprit  :  «  Savez-vous  cpiol  est  le  Khalife  dont  le 
nom  commence  par  un  aïn,  qui  fil  mourir  trois  tyrans  dont  le 
nom  commence  par  cette  même  lettre.^  —  C'est  vous-même. 
Prince  des  Croyants,  répondisje,  puisque  vous  avez  lue 
Abd  er-Rahman  ,  fils  de  Moslim,  el  Abd  cl-Djebbar,  filsd'Abd 


21H  1.1. >  l'J; Aii;ih>  D  oi;. 

jJu»\    L    joJU    i_A-Li    U»li.l     ..:;wX_ll    J^^kS-    JO>-i    ^r-:».    .>oUt«,    ^vjI 
v-.^^_xJ'y     -\_»^Lii.   JM'.-*^'    A^Ui;,s£  j,^5    (^     <i.yA^'^     d>^ f^     '^^   l?' 

^'*>s-&   ^  1— >^^-aJI  ^_a_j   («X_i^^         J^y  la-AÀ-    ^_p^   o  ^  >-•-*-'   (•-"j*^^-^ 
^j  J^  il  y6.  xjuo  LUil   .v..,_jl         .^Jl  ^^_.^_c.  lj-=*U  ^^  ^ii'  U^ 


i-rHalini.iii;  t'M  oulit',  votre  niiclc  AIkI  Alhili  Ix-ii  Ali  rsl 
mml  sons  les  (It'funil)res  de  sa  prison.  —  l'iiisqiir  sa  prison 
sVsl  «'croulé*'  sur  lui,  rr|)rit  le  khalife,  je  m-  suis  donc  pas 
eonpal)le.  —  Non,  vous  ne  Pèles  pas,  •  repondis  je.  Le  Kha- 

lile  sourit  ;  ensuite  il  nie  demanda  : As-tu  retenu  les  vers 

t<)ni|)osés  par  la  leniuie  de  Welid,  (ils  (I'AIhI  el-Melik,  scrur 
d'Atur,  lilsd(*iS.'ii(| ,  Imscuieson  Irere  lut  lui'  par  ordre  (IAImI 
■  IMelik.^  'V(»ye7.  I.  \.  p.  2.33.)  —  Oui,  Sire,  npondis-je, 
eelte  femme  sortit .  le  \isape  dérouvert,  le  jour  où  son  frèrt* 
lui   é^or-},'é  et  elli-  dit  : 

Plrurn.  me»  yciu ,  r(«|tAn(lri  vo»  jarnir^  sur  Amr.  «I.in»  rrUe  faljil» 
iiiiil  la  vi.ilriirr  l'.i  «|)olii*  ilii  Klmlifnl. 

Voua  avcx  Iraiti  Amr.  A  tiU  «In  Khailhatil  (  !iol)riqiii'l  .lo  Mcrwaii  ;  c\. 
I    V,  p.  199J,  car  rlijiriiii  lit*  vou»  id*  l>ilit  i|uc  »iir  la  tralii^iui. 

Amr  irrUil  pas  rnij|wiblr  ilc  faiblesse  ,  luai»  la  mort  cM  vrnur.  wir  lui 
*oiiclniiirm<-iil  ri  ,1  v>ii  inMi. 

A  voir  Ir»  Hîiii»»  Mt-rwaii  arrom|)li»!Mnt  cv  meurtre,  on  «-rtl  ilil  i\rs 
IM.tvrrraiit  r^nni*  autour  («lu  iail;i\rr)  dun  rprrricr. 


CIIAPITUE  CVIII.  219 

«jjl   <_.olJj    (^T^À^^I!    vA-«i   l»  /OJIJ  c:a-U  dUJL!    »Xji&   (JI   JvS»a»< 
cjjsjfij  xjt-jJaJiJL  AA*  li);:»!^         »«X-i  iJ^JJ^  (J^  '**^-^^  (jà-iÀAi 

Dieu  maudisse  ce  monde  qui  voue  ses  habitants  au  feu  éternel ,  et  qui 
déchire  ies  voiles  de  la  famille! 

Oh  ma  pauvre  tribu  si  fidèle  et  si  cruellemement  trahie!  Honte  à 
ceux  qui  ont  fermé  la  porte  sur  le  passage  de  Amr!  (Cf.  t.  V,  p.  235.) 

Quand  la  nuit  est  venue  pour  nous  et  nos  détracteurs,  il  semblait 
qu'un  bloc  de  pierre  pesait  sur  leur  cou. 

Ibn  Ayyach  continue  ainsi  sa  narration  :  «  Mansour  me 
demanda  alors  si  je  savais  les  vers  adressés  par  Amr,  fds  de 
Sàïd  à  Abd  el-Méiik.  —  Voici,  répondis-jc,  les  vers  qu'Amr 
lui  écrivit  ; 

Le  fils  de  Merwan  médite  des  projets  qui ,  je  crois ,  lui  feront  trouver 
en  moi  un  coursier  rétif: 

Il  veut  briser  le  |iacte  noué  par  Merwan  ,  et  il  emploie  pour  cela  la 
haine  et  le  mensonge. 

Je  lui  ai  cédé  le  pas ,  alors  que  ma  place  était  avant  la  sieime ,  et  com- 
bien de  calamités  ma  déférence  n'a-t-clle  pas  détournées! 

Mais  ma  condescendance  envers  Merwan  a  été  une  faute  par  suite  de 
laquelle  ma  sagesse  et  mes  discours  ont  été  vaincus. 

Si  vous  exécutez  ce  qui  est  convenu  entre  nous,  nous  marcherons  en- 
semble sur  une  route  aisée  et  spacieuse. 


2'2(i  Lh>    l'I'.AlhlLb    D'un. 

^^Js^\^  AÀï-    ^^^i  j,   t— >>xJ_j  J_j-*J   ^jo_j   <jr>^-»o^   J""-^   *"**•   V^^ 

Mais  si    \IkI  rl-\j:ij;  doit   le  pouvoir  à  i°injii»(icc ,  le.-»  Bcnou  llarb  en 
s<inl  plus  di^ur»  «pie  nou^  et  <|uv  iuiinèmc. 

MaiiMiur  clait  uv  Vaniu'v  iiu'tnc  oii  inoiirut  ll.iddj.idj ,  fils 
lie  ^oiiroiif,  {•\'.st-à-(lin'  iii  ().)  de  I  lici^iic.  Il  disail  souM'iit: 
•  ('.V'st  ail  mois  de  Don'l  liiddjclj  (|iu' je  suis  ne.  (|ut'j'ai  été 
ciicoiicis,  (jur  jr  suis  airi\é  an  klialilal  .  cl  jr  itcnsr  <liu\j<' 
iiu)urrai  priidanl  ct  iiiéiiic  mois.  •  La  clioso  anixa  coiiiiin' 
d  ledi.sail.  KadI,  lils  de  Uchi  .  lacoiilr  le  l'ail  siii\aiit  :  •  J  ar- 
cuiii|)a;;iiais  M.msoiir  dans  \r  \uya^i'  oti  il  iiioiinil.  .Arrivé  à 
iinr  (les  stations  de  la  route,  il  m'cnvova  rlicrclirr.  Jr  le 
lionvais  assis  dans  le  pavillon  dn  raravansérail,  le  visa,i,'e 
Iftnrnf  «-onlrr  li-  niiii-.  Il  me  dit  :  •  Ne  \ons  a\ais-je  pas  (!»•- 
Irndn  (If  laisser  le  pt-nplc  entrer  dan.s  ces  salles  et  y  «rrire 
dis  clioM's  liinesles? —  De  «jiioi  sa^^ilil,  Sin-.^  lui  dmian 
daije.  —  Ne  vois-tn  pas  ce  cjui  est  écrit   sur   l.i  Miiii.iill<'  : 

Mkiu  (>|>irnr,    lu  va*    njnunr;  tes  années  ••niii    nvnlue-»,  il   faut   ipir  l.i 
\nloule  lie  Dieu  *'arroiiipliMr. 


CHAPITRE  CVIII.  221 

4Ml  Jla  (jÀA_jl  J--U  A^îj  La^  kjlil  ^]£  t^jî  U  AXJij  c>JlJij 

*^J  U>"*V*J^  »<Xift  aÎ  CA.X3  fjy.ff<j«jj^  IàjkXj  lil  45^-=»-  *aAs^  Joij.' 

Abou  Djàrar,  est-ce  qu'un  devin  ou  un  astrologue  pourraient  conjurer 
les  décrets  de  Dieu?  ou  bien  es-tu  plongé  dans  l'ignorance  ? 

— -«En  vérité,  Sire,  répliquai-je,  je  ne  vois  aucune  ins- 
cription sur  ce  mur,  la  surface  en  est  lisse  et  toute  blanche. 
—  Jure  Dieu ,  me  dit-il.  —  Je  jurai.  —  C'est  donc ,  reprit-il , 
un  avertissement  donné  à  mon  àme  afin  qu'elle  se  prépare 
à  son  prochain  cléj)art,  Hàtons-nous  d'arriver  sur  le  terri 
toire  sacré,  afin  que  je  me  mette  sous  la  protection  de  Dieu  . 
en  abjurant  mes  fautes  et  mes  excès.  »  Nous  continuâmes 
notre  voyage,  qui  fut  très-pénible  pour  le  Khalife.  Arrivé  au 
Puits  de  Maïmoun,  je  lui  nommai  cet  endroit  et  lui  annon- 
çai que  nous  étions  en  terre  sainte;  il  prononça  les  mots  : 
Dieu  soit  loué!  et  mourut  ce  jour-là.  » 

La  prudence  de  Mansour,  la  rectitude  de  son  jugement, 
la  sagesse  de  sa  politique  sont  au-dessus  de  tout  éloge.  Il  ne 
recidait  pas  devant  les  libéralités  les  plus  grandes,  lors- 
qu'elles étaient  jjayées  de  retour,  mais  il  refusait  la  plus 
minime  faveur,  si  elle  était  accordée  en  pure  perte.  Il  eût 


♦)•»') 


1.K.S  \>\\  \ii;ii;s  h  ()i; 


JkjU.  ^r-ô^^^J^y  i_*^  xjwJi  ^i^      JolyJl^   >^la4  ajJx^  ^y^j 


>  o^  .^^L-  > 


a"  U' 


^-»*'.*  c^  ^  i-'^;  ^  {j^  ^•'^* 


V'iloulicrs  (lit  roimnr  Zi.id  :  •  Si  jr  possédais  iiiillc  rhamoaiix 
dont  un  sonl  fui  atteint  de  la  Irprr.  je  lo  soignerais  roinnie 
si  je  ne  pussi-dais  (|iie  celui-là.*  Sa  succession  s'i-h-vait  a  six 
cents  millions  de  fliilierns  et  quatorz»- millions  de  dinars.  Cette* 
f^raiule  li»rtun«-  ne  IViupètli.iil  pas  de  faire  fructifier  son 
art^'cnl.  et  de  desct-ndu-  dans  des  détails  (jue  le  \ulgaire  lui 
m«*mp  nej;li^'e.  Ainsi  il  stipula  a\ec  sou  cuisinier  (jue  celui 
ci  garderait  les  têtes,  U-s  ahals  et  les  peau\,  a  la  cliai-jî«'  de 
fournir  m  retour  le  bois  et  les  assaisonnements. 

En  l.iti  (!•■  riif:,'ire,  mort  de  lUhyàli,  lilsdAIxtu  Alxl  er- 
nalinian,  connu  sons  !••  nom  de  lleliynt  rr-Ilavi  '(\m\  jnge 
(lapri-s  sa  raison)  et  \v  surnom  d'Abott  Olman.  C"«'tait  un 
mauln  dv  la  famille  de  Moiinkadir,  et  son  père  se  nommait 
Frrniukh.  —  Même  année,  mort  de  Zeid  ,  (ils  d'AsIam  .  wah /« 
du  Khalife  Omar. —  Kn  un  m'uI  jour,  Mansour  distribua 
«lix  rndlc  dirliems  à  ses  dix  oncles,  dont  voici  les  noms  :  Abd 
MIali,  Ab«l  isS.ime*!  ,  Ismàd,  Vça ,  Dawoud,  S.ilili.  Sidn 
man,  Isliak,  N!..b.(nnuecl  ri  V.iliv.i    tous  fils  dAli.  Mansoui 


CHAPITRE  CVIII.  225 

i\_ji^    ^j^  j.X.»0^)  ^X.X=>-^    t-J^Ji-K-)^    yL^yLuij    ^^UikAtj  j^j-waÀii 
^^i^jJUwJli   jli       <!k_aJIc.  (^-fu»J   c-*~i-j_j  (^XwfciU   t^^_^JLi    ji-Us^j 


eut  plusieurs  cnlants  :  Moimmmed,  qui  fut  Khalife  sous  le 
nom  de  Mehdi,  et  Djàfar,  nés  l'un  et  Faulre  de  Oumm-Mouça 
la  Himyaritc;  Djàfar  mourut  sous  le  règne  de  Mansour;  — r 
Yca,  Suleïman ,  Yàkoub  et  Djàfar  le  jeune,  nés  d'une  femme 
Kurde;  — Salih,  surnommé  Meskîn  (le  pauvre)  et  une  fille 
du  nom  d'Alyah. 

Les  anecdotes  intéressantes  de  Mansour  avecRébî,  Abd 
Allah  ben  Ayyach,  Djàfar  ben  Mohammed,  Amr  ben  Obeïd 
et  d'autres  personnages;  ses  discours ,  ses  exhortations,  sa  vie 
et  les  actes  de  son  gouvernement  sont  racontés  tout  au  long 
et  avec  leurs  détails  les  plus  curieux  dans  nos  Annales  His- 
toriques et  dans  l'Histoire  Moyenne.  Nous  n'en  donnons  ici 
qu'un  résumé,  en  appelant  l'altention  du  lecteur  sur  nos 
ouvrages  précédents.  Le  secours  vient  de  Dieu  ! 


22'4  1  I.S    l'U  \IIULS    I)  oi; 

■  ^^ 

(•_^     5D_^    ^'-*~'^''     *-^^.    ^J'-M-''     *i     »Xj:».I    >^''-Î~    i^_y^    i^»-»    ^f'-C' 

CIIAI'ITIU:  CI.X. 

KtlAIIIM     HK    MKIIUI. 

liiisnilr  lui  proclame  Mflidi.   dnnl    le  iniiii  csl    Moham 
mr.l.  lils  .r.Mxi    .\ll..li,    (ils  ,!.•   Moh.unm.Ml.   liU  d'Ali.  liU 
d'Mxl  All.ili,  lils  (IAMms,  .1  If  siirnniii  Mwu  Ahd  Allah.  Su 
mm".  OiiiimiMoiira,  riait  lillr  de  Mansonr.   lils  d'Ahd  AI 
lali.  lils  de  Doii-Siliin  .  lils  d"  Mioii  Sri  h,  dr  la  |>nst«>rilt*  <lr 
Doii-lUt.iiii ,   lin   dt's  rois  liyiiiiariics.  l.v  smiinil  d'iiiv(>sli 
lure  fui  |)i<)iii)ik«'  à  la  Mrr(|ii(',  à   l'insli^alion  <lr  ]Uh\ .  son 
alTianclii.  Il-  saTurdi  li  dr  Don  l-liiddji'li   i  ."nS.  l  n   aiilir  .d- 
fraïKJii,  Minai  ail,  \inl  lui  annoncrr  la  iiu)rl  i\r  stin  prrr  cl 
sa    noiiiiiiation  an    klialilal.   Mrlidi    s'enferma    penjlant   les 
<len\  jours  (pii   snivirent    l'arrixee  de   Minarah;  ensnile  il 
moula  en  rhain».  publia  la  morl  de  son  pèn»  et  rt-clama  le 
si'rmenl  du  penpi.  .  \I,  jidi  «lait  né  on  127.  I/nn  ifiq.  il  sor- 


CIIAIMTHK  CIX.  225 

>  %-S?-*    •^^^    (J-»  (J>"**'-*>i  i^Ao    «Xjkj    iN_}L»_j  (jvJC-«/«    TU**3  <\À.*»(  jj 

l^^i  JLiL>  icj^j  c:jU»_j  (jipî^  uj^'^  Ojç^*i'  f^^'  <-^'  JtXjîà 

U»fc..»      WÀW>£     byMtJ^^     ^y^^JJii^     /_JV_À-W  yJiitA    XJC.9^A>^     (->>  Jb^     iC-^Ul» 

k^jiiî  t_>l_xJîi  i  J.Ji>  byS'i  J«>i^  l^t  ocjl-k-ï  ^  So^.<w^ 

â'k^lMJlj      •^^AM.^I      A^W^^    (J^     li&w^^_^     (J«._X-Jjl^      ^LÀmm^m.      O^'kMxi» 


til  de  Bagdad  pour  aller  à  Karniiçîn  (Kirniaiichali) ,  dans  la 
province  de  Dinaver;  mais  ayant  entendu  vanter  le  climat 
du  Maçabadàn,  dans  le  pays  de  Sirawàn  et  Djordjàn,  il  se 
dirigea  vers  la  localité  nommée  Erzcn  et  Errdn,  et  mourut 
dans  le  village  de  Reddeïn,  le  jeudi  septième  jour  avant  la 
fin  de  Mouharrem  1G9,  apiès  un  règne  de  dix  ans,  un  mois 
et  quinze  jours.  Il  était  âgé  de  quarante-trois  ans;  maison 
n'est  pas  d'accord  sur  ce  point.  La  prière  des  funérailles  fut 
récitée  par  son  (ils  Haroun  er-l\écliid,  en  l'absence  de  Mouça 
el-Hadi,  qui  était  dans  le  Djortijàn.  D'après  une  version 
qu'on  peut  lire  dans  notre  Histoire  moyenne,  .Mehdi  serait 
mort  empoisonné  en  mangeant  des  kataïf  (espèce  de  bei- 
gnets). Sa  jeune  esclave  Ha(^\inah  et  d'autres  femmes  de  sa 
suite  se  vêtirent  de  cilices  et  de  voiles  noirs  en  signe  de 
deuil;  c'est  à  cette  circonstance  que  se  rapportent  les  vers  sui- 
vants d'Abou'I-Atahyah  : 

VI.  i5 


M6  LES  PIUIIUKS  I)  OH 

T  % Lï »   f»y — ^   *i   (ji         l — s.  ^J\^    -P-'v La >   J^ 


u'  ^  ^ 


I       «^       W*  MW  <  ■) 


Hirr  rnrorr.  rllr^  marrhaicnl   (lan^  In  wtio.rl   h*»  roilà  aujoiinl'luii 
couvrrtf*  cl'un  cilice! 

I^  Wli^T  n  h«'aii  »i»T»>  longtonip».  il  "<■   ix-ut  /vilrr  If  jour  "u  ««-^ 
cemcik  i«*roii»  hri»rr-». 

Tu  n'ts  |ia»  immortel,  dùl  la  vie  «r  prolonger  ronime  rcUc  de  Nw. 
'      El.  puivju'il  faut  <|»ie  lu  gemÏJkM's,  c'r»l  »ur  ta  pmprt-  doMinf'e  nur  lu 
doia  gémir! 

Rifli'ui  nr  snv  iiisTiiinr  rr  nr  st  \ir;  ATrnrr  nr  son  nr.<;?ir.. 

Voiri  ce  c|u«'  raroiitr  Faill,  liU  <l«'  \\<\>\.  l,«'  l.idi  (.hrriL 
\inl.  un  jour,  rlurz  Melidi.  qui  lui  tlil  :  •  Il  f.iu!  «pir  tu  ar- 
rr|>lc<i  tinr  <l«-  lurs  trois  pro|M>sitioi)i».  —  (,)in-llr»  vMit-rlIi's, 
Sin-?»  (Irnianda  (.liérik.  Mrluli  ii-|uil  :  .  Kxprcrr  \vs  fonr- 
fioll^  i\v  inur.  nu  rnM.*ii;iicr  la  tradition  a  iiK'!»  Ids  »■!  dirim«i 
leur»  «lud»  v».  ou  liirn  partajjtT  mon  rrpa».  •  \\*Tv*>  ren«-xioii, 
(^h<>nl  o|)U  |i«»ur  \v  rrpa.s.  r«»iufm'  b  plus  larilc  «U**  trois 
ronditiuns.  I.r  Kli.difr  \v  panla  cher  lui.  âpre»  avoir  onlonné 
au  chef  dr  M•^  cuisines  de  préparer  de»  plal.s  de  ummIU-  ron- 


(.11  \1'1  l'HK   CIX.  'i'iT 

a  tXiû  *>oij  J(^-iJI  ^^  ij*^-^  C:JV*-*J-^i  y^^  l>  j^iaii  ^^  (trs-xJi 

^  M# 

^^Lji    Aw>  c:.oij  j— «Ji    ^j-«   w_i_Sl    Aj   '-^-vjïj    tXxî  aMÎj   Jo    viijw^ 

iî  u«^'j  ^--.»ii  ^  ^jijlî  i^Li  ^\(5  »iJ^  2^^  ^jj  _j^ 

fite  dans  le  sucre  candi,  le  miel  et  d'autres  condiments.  Le 
repas  termin»',  Pinfendant  de  rofTice  dit  au  Khalife:  "  Prince 
des  Croyants,  niaintrnanl  (|u'il  a  soùtéde  ce  piaf,  le  Cheikh 
est  à  tout  jamais  perdu.  .  Kn  edet,  continue  Fadi.  lils  de 
Hébî,  depuis  ce  jour,  Chérik  enseigna  les  traditions  à  la 
cour,  se  chargea  de  rédnration  des  princes  et  accepta  la 
place  de  kadi.  Ce  Khalife  lui  ayant  doimé  un  bon  stn-  le 
(Ijehhoud  (payeur  de  la  cour),  Chérik  fit  des  diflicnllés  ;ni 
sujet  de  cpielques  pièces  d'argent.  «.Après  tout,  lui  dit  cet 
oITicier,  vous  n'êtes  pas  marchand  de  toiles.  —  Ce  que  j'ai 
vendu  à  ce  prix  est  plus  précieux  (|ue  de  la  loile,  lui  ré- 
pondit Chérik;  j'ai  vendu  ma  religion.  » 

Au  rapport  du  même  KadI ,  lils  de  Hél)î .  le  Khalife  Mehdi . 
faisant  une  promenade  avec  Amr  ben  Kéhi,  son  alfranchi. 
qui  était  aussi  un  |)oéte,  il  s'écarta  de  .ses  gardes  et  de  son 
escorte,  tout  en  chassant.  Il  se  sentit  en  grand  appétit  et  dit 
à  son  alTranchi  :  «  Trouve-moi  quelqu'un  qui  puisse  nous 
donner  à  manger.  »  Amr  se  mit  en  canipagnc  cl  iinil  par  dé- 

i5. 


<^: 


22h  1J..S  l'i;  \ll;ll..s   l)(»i; 

^Xl    ^tf    ^O   ItyjJl    ^.yjLj   Ax^    .V.Va3.>    ^O^t    j»jt.-    Ji?   C>JLi.l 

^^^   ^    C^*-*-    *^   (J*^.^     *-'^'     >r^^*''-r'    c>*^^-è^'     wK*^*-J     'jJ»JO=3 

_5^  JUi  Xaj  ^j^   U  a^  ^Xoj  Ijjci  JJ   •>-•-*-'  J'ai  J-s:^»   .VjlJ 

couvrir  un  paysan  (jiii  a\nii  un  jardin  |>4>ta(;(>r  a  coU-  «If  sa 
prlit»-  rlianinirrr.  Il  «Mttra  du*/,  cel  hniiime  rt  lui  dnnanda 
s'il  avait  r|ii('l(|iir  cIidsc  a  nian;,M'r.  «Oui,  n-pondil-il;  j'ai 
fpn'ltpirs  tniclirs  de  ji.iin  d'oi^r,  du  poisson  mU-  ^robait) , 
1rs  |c:,Miincs  (|iir  \umi  ri  des  poireaux.  —  Si  tu  as  avec  rcla  dr 
riiuilr.  lui  dit  Mflidi,  cv  sera  parfait.  —  Il  m'en  resti»  un 
peii«*  lit  le  paysan;  ri  il  leur  servit  .sj's  provisions,  (pi'ils 
nianf;crriit  de  Itun  appctil.  Milidi  trouva  !<■  rtpas  dt-li- 
cieux  et  y  lit  si  bien  honneur  «pi'il  ne  laissa  |>as  une  miette. 
Il  dit  alors  a  Auir  <!••  composer  des  vers  de  rirronstanre,  et 
le  |H)cte  improxi.sa  ceu\-ri  : 

Celui  qui  no(i«  n  %rr«i  dn  poi«viii  MJt^,  »trr  dr  riniilc.  du  |tain  d*nr{;<* 
ri  dp*  |Hiirriiui , 

Mi^rilr  pour  M)n  mamai»  pron-»!*'  iinr  l.ijnchr  nu  dru\  ,  nirilon»-rn 
m^mr  ir"i». 

—  •  \oda  de  fàrheuses  par<>|i  >.  s'in  n  Mchdi  'n  hiimi'- 
dii  plutôt   dire  : 

MMtr  •-.!..     ...Il  Ixiu    pr^rrijc  \ittr  hntu^r  'ui  dru\  ,  mrU(<u»-rn  n»»'nn- 


CIIAmïKK   CIX.  '229 

jl^i  l>  JUj  jj^>  _jjûj  db^'  *Uiw  Ji  jj*>^  j^AAoW  ^^-=»- 

<_»»-«;  lt«j  »Lj»,^^  Jjs„=».i^  j;L^i)!  «-^vi^i  ^^^  *i  *^'*^  ^*à.à 

En  ce  moment  arrivaient  les  gardes,  l'argent  et  les  équi- 
pages du  Khalife,  avec  ses  eunuques,  et  il  fit  donner  trois 
bourses  de  dirhems  au  maraîcher.  —  Une  autre  lois,  étant 
à  la  chasse,  son  cheval  Temporta  au  loin,  et  il  arriva  mou- 
rant d(>  l'aim  près  de  la  tente  d'un  nomatic.  «Arabe,  lui 
dit-il.  peux-tu  m'héberger?  Jesuis  ton  hôte.  »  L'Arabe  répon- 
dit :  «  Tu  me  parais  être  un  homme  de  bonne  mine,  puissant 
et  de  grande  lanulle;  cependant,  si  lu  le  contentes  de  ce 
qui  se  trouve  chez  moi,  je  le  lolTrc.  —  Apporte  ce  que  tu 
as,  »  répondit  Mehdi.  Le  nomade  lui  présenta  d'abord  du 
pain  cuit  sous  la  cendre;  le  prince  le  mangea  avec  plaisir  et 
lui  demanda  la  suite  du  repas.  Son  hôte  apporta  une  vessie 
remplie  de  lait  caillé,  (pi'il  lui  servit  :  «Délicieux,  s'écria 
Mehdi.  As-tu  quelque  autre  chose  à  m'ollVir.^»  l^'hùte  alla 
chercher  un  reste  de  nchid  enfermé  dans  une  outre  de  cuir, 
et,  après  en  avoir  bu  une  gorgée,  il  la  présenta  à  Mehdi.  Ce- 
lui-ci but  à  son  tour  et  lui  tlit  :  «  Sais-tu  (|ui  je  suis? — Vrai- 
ment non,  >>  ré|iondil  l'Aiabe.  Mehdi  reprit:  «  .le  suis  un  des 
eunuques  de  la  cour.  —  Que  Dieu  bénisse  ton  t'utploi,  lit 


230  LKS  PI'.  MIUKS  D  OU 

j^lwcl    L,  Jl«   cjJUll    <-J^    U^  5ljU-_j   s^Osj   j'_^^^    vj-^    (^' 

jb  4^>w^i  ii_j-j  ov,j.-i  j>^i  ^■-^^^  i*  ■  >  ^^  ^'  cl-»  i^j*^' 

»\   ^J\   ..^y»  llîJ'j  JUulA--  (»J-  JJ  UlU^N^v-  ^^yi^ 


rAial)i-.  ri  <|ii'il  |»rf)luiim'  li.s  jiiur.s,  (jui  (|ui-  lu  soisl  •  tnsuilc 
il  but  iiiicsr<(mtl«M'(iu'lUt'lla  présenta  u  son  huU',(jui,  après 
avoir  lui,  lui  driuaiula  encore  :  ■  Saislii  qui  je  suis?  —  Oui, 
répli(|ua  le  noniafle.  lu  luas  dit  ([ue  tu  riais  nu  des  eu- 
uu(|ues  de  la  cour.  —  Kh  bien,  cela  n'est  pas.  reprit  Mebdi. 
—  Alors,  (pii  es-tu?  demanda  lAraU'.  -  -  In  des  généraux 
de  Melidi.  •  l.Arabe  !<•  Icliiita  en  ces  termes  :  «Que  i»  de- 
meure soit  vaste.  (|ue  ta  lombe  soit  en  otleur  de  s;»inletél  • 
11  m',  versa  une  nouvelle  rasade  et  dlIVit  a  boire  à  son  bote; 
celui-ci.  a\aul  bu,  renouvela  s;i  jjuestion  pour  la  Iroisii-me 
igi».  «Je  le  sais,  répondit  l'Arabe;  lu  prétends  être  un  des 
;;iMiérau\  de  Meluli.  —  Non,  replit|ua  telui-ci;  jf  suis  le 
l'rinrc  des  (.rovanis  en  personne.  •  \  ces  mots.  l'Arabe  pi  il 
stui  uutrr  doul  il  lerina  l'orilice  en  !«•  nouant.  .Verse-moi 
encore  a  boire,  dit  Mebdi. —  Par  Dieu,  s'écria  le  nomade. 
lu  n'eu  boiras  plus  une  goif;ee  ni  ilavantage.  —  Kt  pour 
quoi.^*  ilemami.i  Mebdi.  l/bole  lepril  :  •  \  la  preini«'re  ra- 
sade, tu  l'es  annonce  comuir  un  nuuKjue  lU-  la  lour;  jai 
pa»"vé  làilessu*.  Knsuil»'  lu  l"es  donu»-  connnr  un  des  ;,'rné- 


CHAPITRE  CIX.  231 

4MI    jy*.j   bi    J_^JUi    iUjiyi    J^OUw!    ^_,l    cj^î    ^  aMI^   i/   (jv-»^jli 

JjJUl  >^tjL->  «-aJI  ^y^  Jvsil  x^  c^U-i^  4^«>^î  v^^fi^ 

J^\    ^Y^\    >i    JULi    aJÎ^    ïy^f    Sy^^    JU    tj-.    «>^J>S-    *Wj 

•M  M* 

iX^î-  iU-  yûj  ^^jjlJ::^}^  aXJI   J^xfi  (jj  -S»^^  -^^  *>Hs^^^ 

raux  du  Khalife,  passe  encore;  mais  voilà  qu'à  la  troisième 
rasade  tu  deviens  Prince  des  Croyants.  Par  Dieu,  si  je  te 
verse  à  boire  une  quatrième  fois,  j'ai  peur  que  tu  deviennes 
le  Prophète!  »  Mehdi  riait  encore  de  cette  boutade,  lorsque 
ses  cavaliers  entourèrent  la  tente.  A  la  vue  de  ces  fils  de 
rois,  de  ces  grands  personnages  qui  mettaient  pied  à  terre 
devant  son  hôte,  l'Arabe  perdit  la  tète  et  ne  songea  qu'à  dé- 
guerpir. Déjà  il  avait  pris  sa  course  lorsqu'on  le  ramena  de- 
vant le  Khalife;  celui-ci  le  rassura  et  lui  fit  donner  une  grosse 
somme  d'argent,  des  vêtements,  des  armes  et  toutes  sortes 
d'effets.  L'Arabe  lui  dit  alors  :  «Je  jure  maintenant  que  tu 
es  un  homme  véridiquo  :  si  à  la  quatrième  et  à  la  cin- 
quième rasade  tu  avais  eu  une  nouvelle  prétention ,  tu  t'en  se- 
rais aussi  bien  tiré.  »  Le  Klialife  rit  de  cette  saillie  au  point 
qu'il  faillit  tomber  de  cheval  lorscjue  le  nomade  lui  parle  de 
quatrième  et  cinquième  rasade.  Lnsuiteil  attacha  cet  Arabe 
à  son  service  particulier  avec  un  traitement  conforme  à  son 
emploi. 

Ce  Khalife  eut  pour  vizir  Abou  Obeid  Allah  Moàwiah ,  fils 
d'Abd  Allah  Achàri  et  aïeul  de  Mohammed  ben  Abd  el-Wah- 


232  LKS  l'i;  \iiur.s  non 

ajLo     21 /-^^    ,^'*-'     ■^_j'^     ^jJ     V*^"*-*    ti'^'-*'     ij^^'^^*-'     (^ 
vi    A^-*— '    J-J^i    tj^»    »'jw^    Osj>    jrJc*lJLl    r*^\       \\    /v-J^l»jJl    (jl 

(^r-SA'^-i*^' ^^'  vj-*  *c5^  *<yj'^  (•"V^  L*"^-*"*'  U-5^  *"^J  >J^^ 

\\:\h  U-  Secrétaire.  Almii  (  )|)ri(l  All.ili  avait  MMiijili  les  fonc- 
tions de  sr<T«'*laitt'  ,nij)rrs  de  Mcluli,  avant  son  avrnnncnt 
au  khalifat;  son  iils  avant  rtr  mis  a  mort  parordrr  du  Prinro, 
srms  rinrulpalirMi  de  niaiiicIwisuH'  ,  cctlc  rinonstancp 
Nrouilla  Mclidi  rt  le  iiiinislrc.  Ahoii  ()l»-id  \llali,  di'sli- 
ttii- de  son  l'mploi,  vt'ctit  iusr|n  rn  i  7<i  (!«•  riH't,'in'.  \.v  nou- 
veau favori  fut  Vàkonh,  fils  df  Dawoud  Snlanii;  un  d«*«rrl 
adressi'  à  tous  les  divans  [K)rtait  cpn*  le  iVinre  des  (^rovnnts 
l'avait  institue  srtn  frère  d'otlopUnn.  Yàkouh  avait  seul  le 
«lioit  d'i  ntrer  «liez  son  mailn-  m  tout  temps.  Plus  tanl , 
M«'lidi  le  sonpronna  <le  Mian(i'U\rrs  m  faveur  di'S  Tajibite» 
et  soni^ea  a  s'«'n  dt-faire;  mais  il  se  Intrua  a  le  jeter  en  pri- 
Min:  Vàkouh  v  demeura  jusiprau  n'gne  de  I\érhid ,  cpii  lui 
PMidil  la  lilterté.  Il  rnnsiderail,  dit -on,  l'imamat  romme 
df^vnlu  de  ilroil  ii  Taîné  «les  enfants  d"  \l)l)as  et  soutenait .  par 
ronsiMpirnl ,  «pir  la  ronronne  reven.iit  non  à  Mrluli,  mais  à 
l'un  d»'  s<s  <>in  lis. 

Mflidi  SI  l.iit  fait  .limei  (le  toutes  les  rlass»-s  de  son  peuple 
par  les  actes  qui  inaugurèrent  son  r^ne  :  il  rendit  lui  ni«''m«' 


CHAPITUE   CIX.  233 

Ia**j_5  (.^jMàii  ^jL*a.3\o,  otjli^  cj^ij  J^cJiJi  y.£  v_i5\  ^ILxLI 
(_>»*v  y£>^  jytoJiX^  AÀAi».  U  ^tjÇ?^  c-^aftili  Jl_j,^^i  *iiail  i  SvXj 
U  ^_^^  jLa_j:>  o«-Ji  w«J!  ^^.-iisff  ii_)»_jj!_5  i^i  >_>J!  o«-!i  iioU 

U  Jli5_5  X)»Xj  (^jvj  -^-jIjLJLL  t^^  g^\y»\  <^_j-AJ  Ll)^"^  ci:^-^"*^^ 
,j  UiLi.  (^jJiifS.  (^"^^-Tri!  (3^>^  c:*.^^  cj>_j»A-_<J  ^sxj'Li^  ^^v-a^ 
^ji   J^UiûCJ   Jo5Aj>  J\j}    tXx>  Ji^^Vl   c:*:>j^  Jî_j-«^l   vii^lX^Avî 

la  justice,  fit  grâce  de  la  vie  et  accorda  l'amnistie  à  ceux 
qui  redoutaient  son  cliàtiment;  enfin  il  fit  respecter  Jes 
droits  des  opprimés  et  répandit  d'abondantes  aumônes.  Il  dé- 
pensa de  la  sorte  non-seulenienl  la  succession  de  Mansour, 
qui  s'élevait  à  six  cents  millions  de  dirhems  et  quatorze  mil- 
lions de  dinars,  mais  aussi  tout  le  produit  de  l'impôt.  Le  tré- 
sor étant  éj)uisé,  Abou  llaritah  Nehri,  grand  trésorier  de 
l'Etat,  vint  lui  en  remettre  les  clefs  en  s'écriant  :  «  A  quoi 
servent  les  clefs  quand  les  caisses  sont  vides?  »  Le  Klialife  fit 
partir  vingt  eumupies  dans  toutes  les  directions  afin  de  presser 
le  |)ayement  de  l'impôl.  An  bout  de  quelques  jours,  l'argent 
allluait  au  Trésor.  Abou  Haritab,  tout  entier  à  ses  recettes 
et  à  ses  vérifications,  resta,  pendant  trois  jours,  absent  de 
chez  le  Khalife.  Mehdi,  en  le  voyant  reparaître,  lui  demanda 
(pielle  cause  l'avait  retenu  hors  de  la  cour;  le  trésorier  ré- 
pondit que  c'était  la  véiilication  de  ses  comptes  :  «Tu  n'es 
qu'un  bédouin  inintelligent,  lui  dit  le  Khalife;  tucroyaisdonc 
que  l'argent  ne  viendrait  pas  chez  moi  cpiand  j'en  aurais 
besoin?»  Abou  Haritab  répliqua  :  "  Il  peut  survenir  lel  évé- 


2:i'j  LES  PHAIHIKS  1)  UH. 

xJ\  Jy!-»_j  W^.  Jl_^i^l  ^Ij.iiv— I  ^s  x»-_^  ,^^.=«-  J^JàjCjLj 
oOu«j  j^i  ^jul  ^jîill  aj_<i^^  jsl^  wAo  ^j-t  -l»!  «wiix  jj    »^ 

Ci 

;uj-j^'i    uij    ^Wi*^    AÀ*-..;*-    X-i_«    Ajui'vi    wiftljJ!  jjJî    UU  j-i-KJl 

'lO»-^  -V^l;  j^Uàl  «X^^l  UI3  ftly^^   AaaIs  xjla  .yukc  y^blJl 

'--^   -r^^^^*  x^l   ^^U  Je  ^^^  ^^^,1  I3L0  Je  jg^  (<^^Uû 

iieiiinil  siiudaiii  (pii  iir  xjus  laisM-'ia  le  k'inps  ni  de  faire  le- 
ver riiiipiil  ni  d'en  assurer  la  renUée.  •  Oii  raconte  que 
Melidi  (lislril)iia  en  dix  jours  dix  millions  de  dirliems  de  $un 
«apil.d.  A|)ie»  ecl  acte  de  inunilitence,  Cl»eld)ali  ben  Ikal, 
dans  une  silKiculion  jnononeee  en  présence  du  klialiie,  s'ex- 
jnini.i  en  n.-s  lernies  :  •  Melidi  jH'ut  être  comparé  à  la  lune 
ludlanle,  .in  printemps  dans  sa  llein-,  an  lion  solJlaire,à  la 
ww.v  (|ui  mugit  l^a  liint.'  brillante  Ini  res.s4.'nd)le  par  sa  béante 
ri  son  éclat;  le  printemps  naissant .  par  ses  parlums  et  sa 
chaueui  ;  le  lion  solitaire,  par  son  ini|>eiuiKsilé  et  sa  fougue, 
«•I  la  mer  .ui.\  flol.s  mu;,'issanLs  ra|»p«'lle  sa  f,'énén>silé  «'t  sa 
muniiiceitce!  • 

KluM/jjui-nn.  mère,  de  Hadi  et   de  iiecbid,  «lait,  un  jour, 
dans  son  bolel  iMxnmé*  anjourd'bui  Achimn,  an  milieu  des 
ieinmes  de  Kli.diles  et  des  princes&e.s  de  la  maison  de  Ha- 
«liem;  Kliauonr.in  sur  un  divan,  les  princesses  sur  des  cous 
sins  d'Arménie,  d  p.imii  i-lles.   1  |.i  place  d'honneur,  /.emeb. 


CHAPITRE  CIX.  235 

^j><  ^yoj  qX^I  J^jJI  pj^^  u^j-f^  ^^j  ^-<v«l»  j-Aif 
UJ  Jlï^  ^jLc\^  t-A-ij  t-AÀjj  f»jçj>«^  ijhy*^  ^^  p<><Jij"  t5«X^I 

^j-j  UaJ5  *j^b  t^^^Jl   (j^  aa*  fj^  u  (^  A-«lxîi  iiiiJlji 

fille  de  Suleinian  ben  Ali.  Un  eunuque  entra  et  dit  :  «i  II  y  a  à  la 
porte  une  femme  d'une  beauté  accomplie,  mais  habillée  de 
vêtements  usés  ;  elle  refuse  de  se  faire  connaître  à  d'autres  que 
vous  et  demande  à  être  admise.  »  Mehdi  avait  recommandé  à 
Khaïzouran  de  vivre  dans  la  société  de  Zeïneb,  fille  de  Su- 
leïman  :  «Profite,  lui  disait-il,  des  leçons  de  sa  sagesse  et 
de  sa  vertu ,  car  elle  est  la  matrone  vénérable  de  notre  famille 
et  elle  a  connu  nos  ancêtres.  »  Khaïzouran  dit  à  l'eunuque 
de  faire  entrer.  Une  femme  se  présenta,  majestueuse  et 
belle,  mais  velue  d'une  robe  déchirée;  elle  parla  et  déploya 
une  élocution  élégante.  Comme  on  lui  demandait  qui  elle 
était,  elle  répondit  :  «Je  suis  Mouznah,  fenmie  de  Merwan 
beo  Mohammed  ;  vous  voyez  en  quelle  triste  situation  la 
destinée  m'a  rétluite,  et  encore  ces  vêtements  usés  ne  sont- 
ils  pas  à  moi.  Maintenant  que  la  puissance  est  en  vos  mains 
et  qu'elle  nous  a  abandonnés,  je  crains  que,  mêlée  au  bas 
peuple  et  dans  cette  misérable  condition,  je  ne  sois  expo- 
sée à  quelque  agression  déshonoiante.  Je  suis  doue  venue 


*i:W)  LKS   PHAIHIKS   D'OH. 

*  ,-      •-  - 

U  <_aAj^  jjl^-i^o  •-i'^U  ^^L-xj^^_<,_xj 'é  -Ui^l  (^^-'^^-r''  *— i^=»-  j; 
<-ji\<yà^  A,^i  U  xj\  _Aiji  .va.Xc  c_J^r^:s  j^aJ   S<k^    «.^    p,l 

Ajlil  ».Xji  Jiil  u  aWI^  XjJw.  ,-JUi  A.»^Aji  io  N«^  J*  O^y^i 

iiii-  MH-tlrc  M)iis  vdIic  piotrctinii  pniir  \i\i('  de  (|(irl(|iic  m.i 
iiirn-  (|iip  rr  soit,  jiis(|ii\iii  jour  nu  (Irliii  (jiii  .ipprllr  loiilcs 
los  rrratnrrs  nous  r.ippi'llcr.i  a  lui.»  Les  yeux  (!••  Kli.ii/.ou- 
ran  si-  rc'm|iliniil  de  I. unies;  mois,  au  ronlrairc.  /piu«'l».sp 
lomuaiit   v«is  ri-traui^ère,   lui  dit  :  «Mctu/nali.   (|Uf   Dieu 
u  alIr^T  pas  ta  niisèn*!  Te  souviens  tu  du  jour  où  j«'  me  prt^ 
seutai  devaul  loi  à  Harràn?  Tu  étais  assise  sur  le  di\an  que 
voiri,  an  iniliiii  des  femmes  de  ta  lamille.  sur  ces  nw^me 
coussins.  Je  \enais  t'implorer  au   sujet   du  radavre  d'Ihra 
him  I  Imam,  et  tu  as  repoussé  ma  prieie,  et  lu  m'as  fait  jeter 
tlejiors,  i-u  disant  :  •  F^st-<e  (pie  l«'s  Irmines  se  mt'ient  des  af- 
laires  des  Imnunes?  •  Kn  \«'rite,  Mei\>an    respectait  mieux 
«pie  toi  la  juslirc,  rai"  lois«pir  je  le  \is,  il  me  jura  «piil  nV-- 
lait  pas  le  meurtiier  d  lin  aliim.  Il  mentait,  je  le  sais;  néan 
moins  il  nie  jiroposa,  ou  de   me  rendre  le  rorps.  ou  de  se 
«  harj,'er  <le  l'enterrer,  et  j'arcej)tai  la  pnniién'  «le  ros  pm 
|>ositions;  il  mollVit  m<!yme  une  somme  d'arj^ent  «pie  je  re 
fusai.  .  Mou/.nali   lui   repon«lit  :  .  V.u  \erilé,  je  «mis  fjiie  la 
iortiini-  ne  ma  mise  où  \nus  un-  voviv  «pie  poui    me  pnnii 


CHAPITRE  Cl\.  237 

■de  ma  conduite  en  cette  circonstance.  On  dirait  vraiment 
que  tu  l'approuves  et  que  tu  excites  Madame  à  agir  comme 
moi;  cependant  il  serait  de  ton  devoir  d'encourager  la  reine 
à  (aire  une  bonne  action  et  de  la  détourner  de  représailles 
cruelles,  car  c'est  ainsi  que  tu  assurerais  son  bonheur  et  que  tu 
fortifierais  sa  piété.  »  Et  elle  ajouta  en  s'adressant  encore  à  Zeï- 
neb  :  «  Ma  chère,  que  penses-tu  du  châtiment  infligé  par  Dieu 
à  notre  rébellion?  Et  pourtant  lu  refuses  de  soulager  nos 
maux!  «Puis  elle  s'éloigna  en  pleurant.  Khaïzouran,  ne  vou- 
lant pas  contrarier  ouvertement  Zeïneb ,  fit  signe  à  une  de  ses 
esclaves  de  conduire  l'étrangère  dans  une  chambre  retirée  de 
son  appartement.  On  exécuta  cet  ordre  à  l'insu  de  Zeïneb; 
la  reine  fit  donner  d'autres  vêtements  à  sa  protégée  et  la 
combla  de  ses  bienfaits.  Lorsque  Mehdi  arriva ,  après  le  dé- 
part de  Zeïneb,  car  c'était  sa  coutume  de  se  réunir  tous  les 
soirs  aux  favorites  de  son  harem,  Khaïzouran  lui  conta  l'a- 
venture et  l'informa  des  soins  donnés  par  son  ordre  à  l'é- 
trangère. I^e  prince  fit  appeler  l'esclave  qui  avait  été  char- 
gée de  la  conduire  et  lui  demanda  :  •■  Lorsque  tu  la  menais 


•23H  Lh.s    l'irMI'.  IKS    I)(»U 

>_-oJli-l  (^1    {^jyûJL*  Jl  t5?'^^  tJ"**'    ^4^'  *-^*-*^   (^    V^^'   ^' 


dans  son  ap|)arl('m('iil ,  as-lii  cntrndn  rv  qnVIlo  «lisait?  — 
5in',  r<''|)on(lil  l'osrla\«',  jo  l'ai  rrjoiiil»»  îi  loi  passatîO;  elle 
pleurait .  (Icscspcn'tMravoir  «-Ir  rni»j;»''<li«''«',  pi  récitait  ce  ver- 
set :  «  Dieu  vous  olTre  la  parahole  du  \illni,'e  <|ui  vivait  dans 
la  séruriléet  la  paix;  une  nourriture  abondante  lui  arrivait 
(le  tout  côté;  mais  il  a  méconnu  les  bienfaits  de  Dieti,  et 
Dieu  l'a  revêtu  du  vèlem<iil  di-  la  faim  el  de  la  lernMir  pour 
If  punir  <le  sa  conduite.  •  [Koran,  xvi ,  1  1  '|.  !••  Khalife,  s<« 
tournant  vers  Khai/.ouran ,  lui  dit  :  «Nrai  Dieu!  si  tu  n'a- 
vais pas  açn  ronune  tu  l'as  fait,  je  ne  t'aurais  |)arle  de  ma 
MO.  »  Kt  il  n''pandil  d'abondantes  larmes  en  ajoutant  :  «Sei- 
f»neur.  pn-servez-nous  des  revers  de  la  fortune!  •  Il  (b-sap 
prouva  les  procctlés  fie  Zeîneb  et  dit  :  •  Ni  elle  n'était  la  pins 
^'ran«l»"  princesse  rie  notre  famille,  je  jurerais  rie  ne  |»lns  lui 
adn'ss4T  la  pnmle.  .  Il  en\  ova  alors  une  esclavedans  I  apparf<' 
ment  (pi'on  avait  réservé  à  la  veuve  de  Merwan  et  lui  lit  les 
recommandations  suivantes  :  •  Tu  la  salueras  et  lui  diras  rie 
ma  part  :  Mou  amie,  vos  Msurs  sotil  réunies  chez  moi,  el  si 


CHAPITRE  CIX  '239 

Ij    ^^JM3S*^     Ovi^    ^iX^Xî     iL-0    l-i«-^    AÎLwjJi     Ci<X<V. 

jj«<_jJL4.Ij  Uû^i^  l^  <r**^  W^^^  L>*.^r<i  »Jj^  sjjf'Vd.  yLfvX**. 
*Xa-i)  LjSyi  U  ^iy>  Jj^t  JUioij  (j-UJi  -Llj  o>V-»vi)l  (^ 

je  ne  craignais  de  vous  causer  du  trouble,  j'irais  moi-mémo 
vous  trouver.  »  Au* reçu  du  message,  Mouznah  comprit  Tin- 
tention  de  Mehdi,  Zeïneb,  fille  de  Suleiman,  venait  d'ar- 
river. Mouznah  se  présenta  en  laissant  traîner  majestueuse- 
ment sa  robe;  Mehdi  Taccueillit  avec  faveur,  la  pria  de  s'as- 
seoir près  de  lui  et  lui  désigna  une  place  au-dessus  de  celle 
de  Zeinel).  L'entretien  étant  tombé  sur  les  hommes  et  les 
choses  du  passé  et  sur  les  révolutions  politi(|ues,  Mouznah 
ne  laissa  à  personne  le  dernier  mot;  aussi  le  Khalife  finit-il 
par  lui  dire  :  «  Ma  chère,  en  vérité,  s'il  ne  me  répugnait  d'as- 
socier en  quoi  que  ce  soit  à  nos  affaires  la  famille  à  laquelle 
tu  appartiens,  je  ferais  de  toi  ma  femme.  Mais  ta  meilleure 
sauvegarde  est  de  demeurer  ici  sous  ma  protection ,  de  vivre 
dans  mon  palais  au  milieu  de  tes  sœurs,  dont  tous  les  inté- 
rêts te  seront  communs,  jusqu'au  jour  où  t'arrivera  la  sen- 
tence de  Celui  qui  commande  à  toute  la  nature.  •  En  consé- 
quence, il  la  dota  d'un  douaire,  comme  ses  autres  femmes,  et 
lui  assigna  une  pension  et  un  train  de  maison  analogues 


2/»()  Li.>  l'ii  \ir. IKS  ivoir 

^^     (•~^;'.>^^    f^Lj"*"     J^~'.y^^    prC'jÛ    ^J    fU-J     ^-.J^    l^-^jw' 

aii\  1)111  s.  Mmi/iiali  \c('ut  .111  pnl.iis  iiisiiu'à  la  mort  df 
M«'h<li,  pi'iidanl  le  rèf^iic  <lf  ll-idi  cl  ius(|irau  dchnl  du  n-gnc 
dr  Hccliid.  i;ll»'  iiinmiil  du  Irinps  (!-•  (  i-  Klialifr,  (|iii  110  fai- 
sait iiidli'  distiii(ii(»ii  ciilic  rllf  cl  les  j)riiircsscs  hacliciiiites, 
ni  aucniic  de  ses  lavoriles  ld)res  ou  esc  la  vos.  Sa  mort  fut  un 
deuil  pour  Hédiid  et  pour  fout  le  harem. 

Ueyaclii  m'a  transmis  le  n'-cit  suivant,  (pi  il  tenait  d  As- 
màyi.  .Vhd  .\llali,  lils  d'Amr,  lils  d'Olhali .  étant  venu  adres- 
ser ses  compliments  de  condoléance  à  Melidi  sui' la  mort  de 
Mansoiir,  loi  parla  eu  ces  termes  :  «  Oue  Dieu  dédommage 
le  Kli. dde  du  malheur  éprouve  pu  le  Khalile  (pii  l'a  pré- 
cMô;  (pi'il  le  l)énisse  dans  ce  rpie  srui  |)r(''(Iecesseur  lui  a 
laisse!  Il  n'est  |)as  de  plus  i;rau*l  mallieui  (pie  la  perle  d'un 
Im.im.  (pii  <-tail  aussi  un  père;  il  n'est  |)as  de  compensation 
plus  glorieuse  (pie  le  khalifaLdon  cpje  Dieu  accorde  à  ceux 
(pi'il  aime.  Sire,  r«'COVe/.  de  Dieu  la  plus  i,'rande  de  ses  fa- 
\eursel  oiTre/.  lui,  comme  un  sacrilice,  la  plus  noMedes  don 


leurs!  • 


Oue'hjnes  historiens  et  conteurs  rapportent  cpie   le   pdele 
\lx)u'l   Viiliv.ih  ayant  conçu  |)ourOll)ah.  esclave  de  Khai 


CHAPITRE   CIX.  2ai 

zourau,  une  vive  passion,  cette  jeune  fille  se  plaignit  à  sa 
maîtresse  de  la  publicité,  déshonorante  pour  elle,  de  cet 
amour.  Molidi  la  trouva  tout  en  pleurs  chez  sa  maîtresse, 
l'interrogea  et  ayant  appris  la  cause  de  sa  douleur,  il  fit  ve- 
nir Abou'l-Atahyah;  on  le  lui  amena;  Mehdi,  s'adressant  au 
poète,  debout  devant  lui,  lui  dit  :  «Tu  es  l'auteur  de  ce 
vers  sur  Otbah  : 

Que  Dieu  juge  entre  moi  et  ma  maîtresse,  puisqu'elle  ne  me  ttimoiguc 
que  dédains  et  reproches  ! 

«Otbah  t'a-t-elle  jamais  accordé  ses  faveurs  pour  que  tu 
aies  le  droit  de  te  plaindre  de  ses  dédains?  —  Sire,  ré- 
pondit Abou'l-Atahyah, je  n'ai  pas  dit  cela,  mais  voici  des 
vers  dont  je  suis  l'auteur  : 

0  ma  chanieilc,  conduis-moi  rapidement;  ne  te  laisse  pas  charmer 
par  ce  que  tu  crois  être  le  repos. 

Porte-moi  jusque  chez  un  roi,  auquel  Dieu  a  accordé  le  don  des  mi- 
racles ; 

Ce  roi  qui,  si  le  vent  s'élève,  lui  demande  :  Ô  vent,  as-tu  pris  part  à 
mes  bienfaits  ? 

VI-  16 


242  LLb  l'I'.AIFUKS  OOf^ 

J^lxJl    4»-ol    Joj    A^l;     CJ; 

L^i):,!  ysz-^  ^Jil        UgJ  U  jJ^_L-^  U  iil 
*''Ajki  *]  C*,U-«  *.?W-lj  ^'y^^—  5l_jj^  U  J^  Uj  Jl» 


V^ 


ail     )>       -^     .^__*__''  » :>'*_!_>_*   A^^LJal 


J. 


F)pii\  cniirrMiiw*  «.riinil  ^oii  front  :  In  roiironnr  <lo  bcaiili*,  la  rouronnr 
(l'IiiimiliK^!* 

Mihdi  resta  (|tnl(|iif  Innps  le  front  penche  vers  la  terre, 
(ju'il  rr.ijipail  a  |)(tits  coups  <1«'  sa  l)a};uelte;  ensuite  il  n^leva 
la  lèle  et  ajouta  :  «Tu  as  dit  aussi  : 

A  quoi  ncn»»'  iiii  miilrr^sc.  lnr*qnVllr  <lc)>l<>i<^  "^f*  plu»  cliannanlo* 
A^durtioiiK? 

Il  y  a  niimii  irs  i-urlavc»  des  rois  une  jeune  fillr  «|«i  io»;*»  m>i>»  »a  mbr 
la  lirantr  rlle-nx^mo! 

•  Kl  eouHuent  sais-tu  ce  (pii  loge  sous  sa  roix'?  •  demanda  li- 
Klialife.  AImmi'I  Alahyah ,  |)renanl  alors  le  IVin«e  lui-iuêiiie 
pour  sujet  de  ses  vers,  répondit  : 

La  royaulc  r»l  venue  à  lui  ob«'-iM«nlr  el  Irainanl  in«je«luei>«ement  mjii 
mmtrau; 

\\\f  ne  contenail  qu'à  lui .  Comme  il  n'él.iil  fait  que  pour  ellcl  • 

Mai»,  If  Kliald»'  !»•  pressant  dr  cpieslions,  Mion  I- Alahyali 
s'etnharrassa  dans  ses  ré|M)nses  et  fut  rondanine  à  rxpier  sa 
lénu^rite  par  la  flauellalion.   Il  \enail  de  subir  re  supplice. 


CHAPITRE  CIX.  243 

JUi  JUI 

>i  ^Is  <^^*JS^  «-^*j  ^  JUi-j  o»Xo  )S^:s;  Àxd>b:x]î  Ll  t^*!, 
iL-*l^j»_Cj  ^-L^ySS  ^\   JJjT"  U  <î^l    A^_ji  jJJJso  (^iX^iî 

lorsque  Otbah  le  rencontra  en  ce  piteux  état.  Le  poëte  lui 
adressa  ce  reproche  : 

Gloire  à  toi!  gloire,  Olbah!  C'est  à  cause  de  toi  que  le  Klialife  a  ré- 
pandu le  sang  d'un  liomnie  expirant  (d'amour)! 

Des  larmes  jaillirent  dans  les  yeux  d'Otbah;  elle  courut 
en  sanglottant  et  lout  en  pleurs  ch(v.  Khaïzouran,  sa  mai- 
tresse;  elle  y  rencontra  le  Khalife.  II  demanda  pourquoi 
elle  pleurait,  et,  apprenant  qu'elle  avait  vu  le  poëte  subis- 
sant sa  condamnation,  il  lui  adressa  quelques  consolations; 
j)uis  il  fit  donner  à  ce  dernier  une  somme  de  cinquante 
mille  dirhems,  Abou'l-Atahyah  la  distribua  à  tous  ceux  qu'il 
rencontra  au  palais;  Mehdi,  informé  de  cette  libéralité,  lui 
ht  demander  pourquoi  il  disposait  ainsi  de  l'argent  qu'il  ve- 
nait de  recevoir  du  Khalife.  Le  poëte  répondit  :  «  Je  n'aurais 
pas  voulu  profiter  du  bénéfice  de  mon  amour.  »  Mt^hdi  lui 
envoya  cinquante  mille  autres  dirhems,  mais  en  lui  faisant 
jurer  qu'il  ne  l'emploierait  pas  en  de  nouvelles  largesses. 
Le  poëte  les  prit  et  se  retira. 

Au  rapport  de  Mohammed  bcn  \  ezid  Mouhcrrcâ ,   \hou  I- 

16. 


2?i/i  LES  IM;  MIUKS  D'OH. 

l^^mX  ^O^^'   (^^'^  '*^'         ^^J^  ^^''  o-  ^\S^  t^^»^ 

\l.ili\al»  olTi  il  a  MiIhIi  .  .1  roccasinii  du  iioiixcl  .m  (Ui  de  l'i- 
(iiiiuoxf  <raiil<muif,  tin  \ase  (hinois  n'iiffrinanl  une  étoff»* 
parfuimr  dr  musc-,  sur  la({uell('  tlaii'iil  tracés  avtx-  de  l'am- 
bre c«*s  (Unix  vers  : 

Mon  âinr  ^^l  aUarlii''o  «  un  do»  bien*  Hr  ci-  monde;  l'arronipliaM'rarnt 
Je  %e*  désir»  drpond  de  Dieu  ri  do  Melidi,  »on  vicairr. 

Jedr<K'*f»^r<'  dr  l'obtrnir;  m.iii  !•'  mi*|>ri*  que  le  monde  <l  loul  re  (|n'rl 
ii'nfertiir  \<>ii*  insinrent  raiiirne  nie»  c^|  «TnMre*'. 

I.f  Khalife  MUif^eait  a  lui  donner  (Xhali  <|uaiid  ct'tte  jeune 
Idli-  lui  dit  :  •  l'nnrr  des  ()n)yant.s.  voudriei-\ous.  niaif^n* 
me»  privili^es,  au  M)i'|iris  de  mes  «Iroits  <•!  de  mes  M'r\ice», 
in<  livrer  à  un  marchand  de  vaissdlr.  a  nn  Imninu-  <|ui  l»at 
monnaie  avec  sa  |)0<*»ie?«  Mehdi  lit  «lin*  au  poète:  «Quant 
a  (Mltali.  tu  Mc  l'ohiicndras  jamais;  mais  j'ai  fait  ri-mplir 
d'arj^ent  |K)ur  loi  le  vase  <|Uf  lu  mas  oiTcrt.  •  (MhaJi  vini  à 
jMisser  el  lr«iu\a  son  poêle  eu  contestation  avec  h*s  secrétaires 
du  di\an,  leur  soutenant  cpie  le  Khalife  avail  nouIu  j>arler  de 
dinars  'pitres  d'or),  et  ceux-ci  lui  re|H)ndanl  (|U<-  le  mol  ar- 
r/r/if  si^miliait  dcsdiih'-ms.  •  Si  tu  aimais  sincèrement  Othah . 


CIIAPITF^E   CIX.  2^5 

jM^^C^   Xil   ^.^  làUJ^il  y^   y^(5   pliUjI   yjj  ^  ^J'^^'^S 

iiAJs:'  ^^j^j  *;i*-i^   ^.^-waj  bjs_i^l    »Xi  \_jJL-  /<;_j|    l^i  Jlï  Jli 

lui  dit-elle,  tu  ne  sonj^erais  pas  à  distinguer  entre  Tor  et  la 
monnaie  d'argent.  »  —  Abou'l-Atahyah,  dont  le  vrai  nom  est 
Isnidïl,  (ils  de  kaçeni,  faisait  le  commerce  des  poteries;  il  se 
distinguait  j)ar  Tabondance  et  le  charme  de  sa  parole  au- 
tant que  par  son  aj)titu([e  à  la  poésie.  Telle  était  la  douceur 
de  son  style  qu'il  pouvait  improviser  des  vers  en  toute  circons- 
tance et  haranguer  ses  auditeurs  de  toute  classe,  soit  en 
versi  soit  en  prose.  On  raconte  que  dans  une  assemblée  oii 
Abou  .\o\vas  se  trouvait  avec  d'autres  poètes,  un  d'eux  se  fit 
apporter  de  l'eau  et,  après  avoir  bu,  s'écria  : 
Que  l'eau  est  douce  et  savoureuse  ! 
Il  invita  les  assistants  à  leiminer  l'hémistiche;  personne  ne 
pouvait  trouver  une  expression  assez  facile  et  simple  pour 
s'adapter  à  ce  début  lorsque  Al)0u'l-Atahyah  entra  :  «  Voilà 
notre  honmie,  »  dirent-ils.  Il  leur  demanda  de  quoi  il  s'agis- 
sait :  «  C'est  un  fragment  de  vers  qui  nous  est  donné,  dirent 
ils,  et  nous  nous  évertuons  à  l'achever.  »  Sur  sa  demande,  ils 
lui  répétèrent  le  premiei'  hémistiche  : 


2(i(\  LKS   PKMRH-S  DOR. 


^^LjOlisJ     jj6     ,,|»AA»     vS     ^-«>.»0^ 


*1 


1_^    *3    »!j^JLai.l^    l^-*J    S^-K^ 


^J^ 


A  U. 


'Jiie  l'«'au  «'sl  doucp  pI  savoun'ust-  ' 
l.l  snr-l(.'-cliaiii|)  Abou'l- Vtaliyali  fermiiia  ainsi  !<•  \«'is  : 

(JlK  llr    ll<>i>>Mili  (Iflicil'UHc! 

Noms  chciisissmis .  dans  les  v«'rs  adresses  ()ai  ee  |u>ete  a 
Ol|)ali,  ceux  dm   il  expiime  sa  passion  |>omi- elle  : 

Jp  l'rii  fonjurc.  ô  loi  qui  rs  «loiico  h  conlrmuli-r,  vien»  avant  «|ur  j"ei- 
|»ir«',  ou  piTmcU  quo  j'aillo  vers  loi! 

Ji'  If  |>ro|msc  deux  rliosp.i  :  ('lioisis  n-llr  qui*  tu  pn-Orcs.  sinon  la 
mort  va  ui'.ipix-lcr  à  i-llo. 

Orclonnovtu  (]uc  y  mt-xirv?  Mou  aim-  <'sl  ilfpiiii*  lonplrn)p^  ru  t<«n 
pouvoir.  Viuu-tu  que  je  vive?  Seule  lu  peux  nie  rendre  l.i  vie. 

Otliah!  Mrr  <li.irm.itit.  tu  u'i>*  p.i»  lii-  cellr  aruilf  dont  le»  .nitres  rrca- 
lur»**  ont  l'ii-  pi-trif."»! 

J'admire  la  puisviure  de  l'aujour  qui  m'eulraiuc  vcrseellequi  Vcloigne 
<i  me  repousse! 

Ma  demande  n  rsl  p.n  r\<  i-smvi- .  m  lu  arcordi-s  um-  légère  satisfarlion 
K  mr*  (If^ir^,  jr  m  cil  coulcuterai. 


\  I  (ICI  (la  ni  I  es  \  CI  s  non  inouïs  eli. m  ni.ints  parmi  <es  rxlrails  : 


CHAPITRE   CIX.  247 

Aij^  «iLi-*  libjJô  ^jyl  ^^      J.k&  '-^^^  à^y-^  *^-*4; 

*î_j>i  ^5^  ^^i  AÀMfc^^^^lj  L-«  Syjci  ^j^  abjjciw!  Itf^ 

(M 

Otbah,  astre  de  Rossafah,  toi  qui  joins  la  beauté  à  la  grâce, 

Le  ciel  t'a  clot(5c  de  mon  amour,  de  ma  tendresse,  et  toi  pour  qui  je 
donnerais  ma  vie,  tu  ne  m'as  pas  accordé  ta  pitié! 

Quand  je  te  vois,  je  me  courbe  en  tremblant,  comme  si  tu  étais  en- 
voyée pour  être  le  désespoir  de  ma  vie. 

L'amour  me  rend  languissant ,  malade ,  accablé  comme  l'homme  qui 
succombe  sous  l'ivresse! 

Citons  encore  ce  fragment  tiré  des  vers  adressés  à  Otbah; 
il  est  estimé  des  gens  de  goût  : 

Combien  on  ignore  mes  souffrances ,  ma  tristesse  et  ma  misère. 

Ceux  qui  me  reprochent  daimer  ne  connaissent  pas  le  mal  dont  je 
souffre. 

Qu'il  est  triste  pour  moi  d'être  à  la  merci  d'une  maîtresse  qui  lient  en 
ses  mains  mon  honlicur! 

Son  amour  a  l'ait  de  moi  un  étranger  qui  n'a  plus  de  patrie  ni  dans  ce 
monde  ni  aux  cieux! 

Mes  souffrances  ont  atteint  leur  dernière  limite  :  où  trouverais-je  des 
motifs  pour  espérer  et  me  consoler? 

Tu  es  ma  douleur,  tn  es  mon  tourment,  et  toi  seule  aussi  tu  saurais 
me  guérir. 


2^8  LEi>  l'HAIUlKS  D'On. 


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Hi'las!  je  ne  puis  tenleiulrc  nommer  sans  que  le»  larme»  inondent 
iiimi  .sein  ! 

iionlc!;  divine,  ô  loi  (|nc  j'aime,  (|mcI  motif  te  |  oite  à  me  torturer? 

Tu  es  repcndînit  ma  seule  pen>eo  du   malin  ,  ma  seule  pensée  du  soir. 

Malf^ré  tes  rigueurs  envers  moi,  j'aime  la  souffrance  dont  lu  es  In 
rnuse. 

(hielle  différence  entre  toi  el  Ion  amant ,  si  sineere  el  si  lidMe! 

Je  l'ai  voue  l'amour  le  plus  pur.  et  voilà  ((unmeul  lu  m'en  récom- 
penses! 

M(>h;iiiiiiii(l ,  iils  (!<•  \i-7.'\(\  Mnnhcnrd.  cl  dantres  auteurs 
racontent  (|iic  Raïlali,  lillr  (r\l>i)ii'l  \l)l)a.s  Sall'al» ,  ayant  or- 
«li'iiiir  a  \l)(l  Allah,  lilsdi'  Malik  h  Kliozàït»',  (rachctor  rn 
son  nom  un  cMlaNccI  (le  rallVanc  Ini ,  <llr  rfcoinmanda  à  sa 
jnmr  cscLim-  ()ll)ali,  qui  inl.  dit  on,  à  son  service  avant 
d'a|)|)arl('nir  a  Khaizouran,  d'assister  à  Tacle  d'à  (Franc  liisse- 
niciil.  In  jour,  Ahou'l  Alalivah  cntia  chez  Olhali  sous  le  dé- 
^uisern«'nt  d'un  pain  le  dévot  a  la  mine  pateline  «•!  huinhle; 
il  se  présenta  devant  elle  et  lui  dit  :  «  Ou»-  Dieu  me  per- 
mette de  nt'uiiii    pour  vmis!  .le  suis  nn    [)aiivie  \iei||;ird  al- 


CHAPITRE  CIX.  2W 

p  '^         *  *^  »» 

*-*"^  t^-**^  j'j-*^  <sr*^  U^  *^'  ty^xi  «-^[;  yis  x<«X=*  ^^ 

vu  #  * 

«yA^ls  Ui-*.Xj  ^5\^^_5  ^^^ÎV*^  bU-J^j  JyftUi  lÀJUà^  ^A^  ^-^^ 

P  w  nu 

bl  b  dU  il^*M  UaJc^  ^^^^^  Wv^^  '^jXMti  *iJ«N?  tK-!^  Ci*-*" 
I^^mA:^  çj^  CJw9U»3   dLe^^  c:jjJC^i   Wl    (^^^^^AJU  til^U^I   (jnUxJI 

faibli  par  les  années  el  incapable  de  travailler.  Si  vous  vou- 
lez bien  (que  Dieu  vous  récompense!)  ordonner  mon  rachat 
et  mon  affranchissement,  ce  sera  une  œuvre  méritoire.  » 
La  jeune  ûlle,  s'adressant  à  Abd  Allah ,  lui  dit  :  «  Père  d'Ab- 
bas,  cet  homme  est  d'un  extérieur  respectable  et  sa  faiblesse 
est  manifeste;  il  est  éloquent  et  persuasif.  Achetez-le  et  ren- 
dez-lui la  liberté.  »  Abd  Allah  fit  un  signe  d'assentiment. 
Alors  Abou'l-Atahyah  dit  à  Otbah  :  «  Que  Dieu  vous  pro- 
tège! Me  permettez-vous  de  baiser  votre  main  en  reconnais- 
sance de  cette  noble  action  et  du  bienfait  que  vous  m'accor- 
dez.^» Otbah  y  consentit;  le  poète  lui  baisa  la  main  et 
s'éloigna.  Abd  Allab  se  mit  à  rire  et  demanda  à  la  jeune 
fille  si  elle  connaissait  cet  homme.  «Non,  fit-elle.  —  Eh 
bien,  reprit  Abd  Allah ,  c'est  Abou'l-Atahyah  qui  a  eu  recours 
à  cette  ruse  pour  vous  baiser  les  mains.  »  Otbah,  pâlissant 
de  dépit,  s'écria  :  «  C'est  honteux  de  votre  part,  Abou'1-Ab- 
bas!  une  pareille  plaisanterie  chez  un  homme  tel  que  vous! 
J'ai  été  la  dupe  de  vos  paroles!  »  Elle  s'éloigna  brusquement 


250  LKS    PHAirUES   D'OI\. 

UîOkXjL-,   ^Lfciu».  jlA-il_5  jlxiwl    XAJûJjJl    jiJ_j       AjuI   *>oij   i«j 
IjwA^  j^  t^li^'i  tjo^^  «^Li-^i  vï*^^"*^  ''^^  J^'  •^*'  ^->W^' 

,Js-OL^«   Uûik^5  JyçsX.»«fc^  Jiw«^»>oc«   !j>*.^g   i   A_JUaj)    SJ^^ 

ri  lie  revint  jaiii;ii^  <  hrz  lui.  —  Nous  ciU-rons  plus  loin,  m 
racontant  le  rr^'n»;  des  Khalifes  suivants,  trautros  aventures 
de  ce  poêle  et  des  rra,i(inents  de  ses  meilleures  pot'-sies;  nous 
doiinen)ns  un  aperru  de  son  histoire,  des  extraits  de  ses 
compositions  et  la  date  d»;  sa  mort.  Ahou'l  AtaliNah  n'aurait 
rora|)osc  (pie  ces  ch.'ux  vers,  ou  il  dépeint  une  atnilie  sin 
«ère  et  un  dévouemi-ut  sans  melaiif^e,  «piil  l'euiporlerait 
encore  sur  tous  les  poêles  de  son  siècle  : 

Criiii-li)  r^l  ton  fr'cro  dévoiip  <jiii  drinourr  sans  cesse  avrc  loi.  (jui  roni- 
pioinrt  »ps  propres  intérims  pour  l«'  rendre  service. 

Kl  <jiii,  si  uni;  disgrâce  du  sori  londie  sur  loi,  sacrifie  jusqu'à  sa  vie 
pour  le  sauver. 

Hélas!  un  pareil  (lévouenii  ni  n'existe  plus  aujourd'hui; 
«  'est  une  chose  perdue  qu'il  est  dillit  ile  de  rencontrer  et  dont 
on  a  rarement  !«•  sjM'clacle! 

AI)oul  Karem  Djafar,  fds  de  Mohannued,  hls  d  .Mimed, 
rapporte,   «l'.ipres   M(M;ouli    le  jurinonsnltr ,    l'anecdote  sui 
x.inte  ratonhf    p;ir  llm    \vvaih  el   Ihn   l)al).  l.ors<pie  Man 


CHAPITRE  CIX.  251 

Akjc^  XaAï  (jw«  ^jj  »Xi  ^jW«Xj  *1  kiLLo  «^si  li'^jA^  i  yl^  *jl 

iC«LJL«5     *.IajL>_5    ^woU^_5    .JU-JÎ^    ^^If'    «^    AJÇ;Uj    ^    ii^    <5U*»ÀJ 

sour  laissa  son  fils  Mehdi  à  Rey  en  qualité  de  gouverneur, 
il  plaça  auprès  de  lui  Gharki,  fils  de  Kotami,  pour  instruire 
le  prince  des  journées  célèbres  des  Arabes,  des  beaux  traits 
de  leur  caractère  ;  lui  enseigner  leur  histoire  et  lui  réciter 
leurs  poésies.  Mehdi  pria  un  soir  son  précepteur  de  le  di- 
vertir par  le  récit  de  quelque  anecdote  amusante.  «  J'obéis, 
prince,  que  Dieu  vous  ])rotége  !  répondit  Gharki.  On  raconte 
qu'un  certain  roi  de  Hirah  avait  deux  courtisans  qu'il  aimait 
à  l'égal  de  lui-même;  ils  ne  le  quittaient  jamais  ni  dans  ses 
plaisirs,  ni  dans  son  intimité,  ni  la  nuit,  ni  le  jour,  au  pa- 
lais ou  en  voyage.  11  ne  prenait  aucune  décision  sans  les 
consulter  et  n'avait  d'auti-e  volonté  que  la  leur.  Ils  vécurent 
ainsi  pendant  longtemps;  mais,  un  soir,  le  roi  ayant  bu  avec 
excès,  et  cédant  à  l'inlluence  de  l'ivresse  qui  ti'oublait  sa 
raison,  prit  son  sabre,  le  tira  hors  du  fourreau  et,  se  jetant 
sur  ses  deux  amis,  il  les  tua;  puis  vaincu  par  le  sommeil, 
il  s'endormit.  Le  lendemain  matin,  quand  il  fi.it  instruit  de 
ce  qu'il  avait  fait,  il  se  jeta  la  face  contre  terre,  la  mordant 
avec  fureur,  pleurant  ses  amis  et  se  lamentant  sur  leur  perle. 


2j2  les  i>uaiiui:>  L)  oh. 

^     «■ 

^1    v_j«_X».    ^'   -Ijiixil    ^j-.  |;t_-»Jc4l_5   IjyjljX.    'J)^*-_5    *-<y-»-^  Vi,.»»»* 

Uvrl/^  «^  ^^J  ^^'-5.?   U~^  ^  aXjlc  Joj^  «^l*-<i  '»>vl    ^'y*^ 
^^  uû^i  lyv.».!^  'uû^^l^  xji-«.  z».^-*-*  >im!  ^^y-»  l:>i  ^^ 

*L*j^  ÀJLm   .^J  :>   >  Laj  \^^   •^'•^  ^  '  j-*-*-^   ^^   »-^*-*='  <^  *>vi>- 1 

ji»  ll.\^  u  u:,^^  \^i  v'^-  ^--^j^-^^  j  *i  r^  j'  -^^ 

Il  s'abstint  de  Imitr  noiirritiirt'  i-t  jnr.i  i|ii)-  |M-ti(lai)t  1<>  reste 
(le  sa  \i)-  il  >><'  |iii\iiait  du  hrcuva^e  <jtii  lui  :i\ait  enlevé  la 
niison.  Knsiiite  il  les  fit  enli-irer  et  b.ilil  nu  .lutrl  sur  les 
(len\  tonilM's  <|M'il  noninia  el-ijarciaïn  (les  deux  belles  elli- 
fçips);  il  ordonna,  en  outre,  (jne  |)ersonne  ne  passerait  devant 
rc  nionninent  sans  se  prosterner.  Or,  toute  coutume  établie 
par  lin  roi  de  e(?  pays  se  transmettait  toujours  vivante  dans 
l.i  nii-nioire  de  ses  su)fls;  elb-  ne  poii\;iit  ètn*  abolie,  et  d»*- 
venait  une  loi  de  l'Etal,  une  jues(  ription  rigoureuse,  en- 
seignée par  les  jM'res  à  leurs  enfants.  La  \o|ont«'  de  ce  roi 
fui  n'.Hpertée  |)endant  longtemps  ;  ses  sujets  de  toute  crmdi- 
lion  ne  passaient  jamais  devant  les  deux  tombeaux  sans  se 
prosterner;  cet  usa-^e  devint  pour  eux  (oniine  on  rite  reli- 
gif'ux  qu'ils  ob.vrvaient  dans  toute  sa  rigueur.  D'ailleurs,  le 
roi  n\ail  onlf>nné  (pie  (piicon(|ue  refuserait  de  s'y  conformer, 
wrait  puni  d»-  mort  après  av(»ir  exprinn*  deux  soubaits  qui 
«levraieni  lui  être  arroniés,  qiu'ls  cpi'ils  lussent.  In  joui 
passe  nn  foubm  poiianl  sur  son  dos  un    parpii-l   rl'étofTes  ri 


CHAPITRE  CIX.  253 

J^^o  (ji  JjcL*  U  a]  J'JÙ»  AJUaJij  jJl=».I_5  JJil  (j!  *i^  jU 
(j^  »>o  i'^j  Jli   ^>o«_j   dL-Lj'lï  ji_5  Wy^'   V^   kilolî  (j\.xXtâÀ. 

^^^  u  <î6Ty_^  dLUi  JUi  JJJLI  iùiy  io^;-^  ^1  ^1  V  JL- 
c;*_j!  iLJL-»»(  5.>vJû  y!  45;>— »  l_j— îlï  J^Lsi.  ! JsJû  <x-j  (♦5C=».  l^ 

son  maillet.  Les  gardiens  du  mausolée  lui  ordonnent  de 
s'agenouiller,  il  refuse;  ils  le  menacent  de  la  mort,  il  per- 
siste dans  son  relus.  On  le  conduit  devant  le  roi,  qu'on  ins- 
truit de  l'afTaire.  «Pourquoi  as-tu  refusé  de  te  prosterner.^ 
demande  le  roi.  —  Je  me  suis  prosterné,  répond  Thomme, 
mais  on  m'a  calomnié.  —  Tu  mens,  réplique  le  roi  ;  foniie 
deux  souhaits,  ils  te  seront  accordés  et  ensuite  tu  mourras.- — 
Rien  ne  peut  donc  me  soustraire  à  la  mort  après  l'accusa- 
tion de  ces  gens-là?  demande  le  foulon.  —  Rien.  —  Eh 
bien ,  reprend  le  foulon  ,  voici  mon  souhait  :  je  veux  asséner 
un  grand  coup  de  ce  maillet  sur  la  tète  du  roi.  —  Imbécile, 
réplique  le  roi,  il  eût  mieux  valu  pour  toi  me  laisser  le  soin 
d'enrichir  ceux  que  tu  laisses  après  toi.  —  Non,  répond  le 
foulon,  je  ne  veux  pas  autre  chose  que  frapper  le  roi  sur  la 
nuque.»  Le  roi  s'adressant  à  ses  ministres:  «Que  pensez- 
vous,  leur  dit-il,  du  souhait  formé  par  cet  insensé?  —  Cette 
coutume,  répondirent-ils,  c'est  vous  qui  l'avez  instituée; 
vous  savez  mieux  que  personne  que  la  violation  des  cou- 


2',/i  i.i.>  i'i;Aiiui;s  \)'0\\ 

Jjwj  a^j,-»«  ^t  .wljjl  aj^  JJl!  ,^-^  '^j  S->*^  .v-XjJv-o 

^j^  JL*-    ^r--*    l»-*-^^    1^*-^^    0"*'    "^        >-ia_*Jy    «-l-ii    J^^ 

liiinrs  est  um  lioiiti-.  iiiir  «  alainit»- .  un  crime  <|ui  l'illraîiir 
la  (laiiiiialioii.  DailliMirs,  apn-s  avoir  violr  iinr  loi.  vous  «mi 
\iolrn/  uni'  sccoiidr.  puis  nm-  Iroisirino;  vos  surce&.st»urs 
rn  fctoiil  autant  cl  toutes  nos  loisM'ront  profanées.»  —  Le 
roi  reprit  :  •  IOnfîa{;e/.(  et  li(»innie  à  demander  re  (pi'il  voudra; 
pourvu  (pj'il  m't'pai-tîne.  je  suis  priH  a  exaucer  Ions  ses 
\o'u\,  (piand  il  irait  jus(|u*a  rcflamer  la  nioilic  de  mon 
rovanni'-.  •  lin  vain  nn  lit  part  «le  ces  propositions  au  ioulon 
en  clirrclianl  à  le  Mvluire;  il  déclara  (pi'il  ne  désirait  pas 
nuire  rliose  (pu-  «le  lra|)p«'i  le  roi.  (ie  dernier,  voyant  que  sa 
n''<w>lulion  riait  inéliraiiialtic.  convoqua  une  audir'ucr  |>u 
l>li«pie;  le  Toulon  fut  amené,  il  prit  M»n  maillet  et  asM'ua  sur 
la  nuque  (lu  Mii  un  <<>iq)  si  violent  (pi'il  le  n'uversa  de  son 
Irône  et  l'abattit  par  terre  sans  connaissance.  Le  roi  fut  en 
proie,  |M-n(lant  six  mois,  h  une  liexie  anlente  et  si  pravem<Mit 
blesM' «pi'il  ne  ptuvait  Iwiire  que  goutte  a  goutte.  F.nfin  il  se 
n'-lahlil,  retrouva  l'us.igede  |.i  parole  et  put  Imin*  et  manger. 
Il  (lem.inda  des  noinellrs  du    loulou;  on  lui  n.'pondil  qu'i! 


CHAPITRE  CIX.  25r> 

était  en  prison,  il  le  fît  venir  et  lui  dit  :  «  11  te  reste  un  vœu 
à  former;  décide-toi,  afin  que  j'ordonne  aussitôt  ta  mort, 
conformément  à  la  loi.  —  Puisqu'il  faut  absolument  que 
je  meure,  dit  le  foulon,  je  demande  à  vous  frapj)er  une  se- 
conde fois  sur  l'autre  côté  du  cou.  »  A  ces  mots,  le  roi  se 
laissa  choir  de  saisissement  en  s'écriant  que  c'en  était  fait 
de  lui.  Enfin  il  dit  au  foulon  :  «Misérable,  renonce  à  une 
prétention  sans  profit  pour  toi;  quel  avantage  t'a  procuré 
ton  premier  souhait.^  Demande  autre  chose,  quel  que  soit 
ton  désir,  je  te  l'accorderai.  »  Je  ne  réclame  que  mon  droit, 
répliqua  cet  homme,  le  droit  de  frapper  encore.  »  —  Le  roi 
consulta  ses  vizirs,  qui  répondirent  que  le  nieilleur  parti 
pour  lui  était  de  se  résigner  à  mourir  afin  d'obéir  à  la  loi. 
«Malheureux,  s'écria  le  roi,  s'il  me  frappe  de  l'autre  côté 
du  cou,  je  ne  pourrai  plus  jamais  boire;  je  sais  ce  que  j'ai 
déjà  souflcrt.  »  —  Nous  n'y  pouvons  rien,  répliquèrent  les 
ministres.  En  cette  extrémité  le  roi  dit  au  foulon  :  «  Réponds; 
le  jour  où  tu  fus  amené  par  les  gardiens  du  mausolée,  ne 


25»,  LES   l'HAlIlIKS   D'OU 

l»J.>ô     A_^'^    i-_>^Xjiï    «Xj     JXjI     '^^r^yJUj       ik-J^«— 1'     JXj     ^1 


j 
JjlJ^  OsJ_5  JocU  1_j^Js5'sXj  /►^jI.  y^i^Jl  JsXI_jl  ^^  j'>^-»3' 


l'ai-j«"  pas  «Mitriulii  allirnuT  (jiif  tu  t'itais  prostcrn»''  et  qu'ils 
l'avainil  (-alnniiiic?  —  Je  l'ai  dit,  lit  le  louInM.  mais  on  n'a 
pas  voulu  me  rroirr.  —  Kiiliii  tu  l'es  |)r()slcriH' ?  —  Cortai- 
iMTiiriil.  •  I,«'  roi  bondit  hors  de  son  sicpc,  srrrr  \o  foulon 
dans  st's  brns  et  s'ccric  :  •  .Fattrstc  (ju«'  tu  «'s  plus  \rri(li(pn' 
(pic  rvs  (IrAN's  et  (pi'ils  en  ont  menti  à  t«'s  drprns  ;  je  le 
donnr  leur  plat  e  rt  t'autorise  à  leur  inlli},'er  la  Irron  qu'ils 
ra/Titent.  •  Mrlidi  riait  «-t  tn'pif,Miail  en  j'routant  ce  rt'cil: 
ensuit!'  il  coniplinu'nta  Ir  ronlrur  et  le  rt'compensa  gi'né- 
nniM'niiMit. 

•  J'étais  a  la  réception  de  Melidi  .  raeontr-  llrîtem,  fils  i\v 
\di.  Ifirsqiw*  Ir  ehandx'llan  \intlui  annoncer  que  le  fils 
(I'AImui  llalsali  demandait  audience.  •  Ne  le  laisse  pas  en- 
trer, s'rrri.i  le  Klialile,  ('rst  un  li>(>orrite  et  un  menteur!  » 
Knlin.ci'dani  aux  sollicitations  de  liaean,  (il>  de  Kalitahali , 
il  le  ro«,'ut  et  lui  dit  :  '  Flvpocrile.  n"esl-«e  |)as  toi  cpii  as  loué 
Ma.in  III  <  fs  Icrnu's  ; 


CMAPITKE   CIX.  257 

fj^j^^    %j>^(\^  iSJ"^^   v_.^JiAS)  L|_)^jijj_i    i\_>   i^J)  ^_>_=» 

<x^=»y   ^^J\«^i   AxXt  J— aJjIî    »^Î   <-.o^  *ÀtS^  (^  t^ljC^  A^^ 

Il  est  comme  une  montai^ne  escarpée  et  inébranlable  sur  laquelle  la 
tribu  (le  Nizar  se  réfugie. 

—  «Oui,  répondit  le  pocte;  mais  voici  co  que  j'ai  dit  de 

vous,  Prince  des  Croyants  : 

O  fils  (le  celui  qui  a  recueilli  l'iuirilagc  du  Prophète  de  préférence  à 
SCS  parents  les  plus  proches,  etc. 

Et  il  lui  récita  la  pièce  tout  entière.  Le  Khalife  s'apaisa 
et  accorda  au  poëte  une  pension  et  ses  entrées  à  la  cour. 

Kàkaà,  fils  de  Hakim  raconte  le  trait  suivant  :  «  J'étais  au- 
près de  Mehdi  lorsqu'on  lui  amena  Sofian  Tawri.  En  en- 
trant, il  adressa  au  prince  la  salutation  du  peuple  et  non 
celle  qui  est  en  usage  pour  les  Khaliles.  l\él)î  se  tenait  de- 
bout derrière  le  Khalife,  appuyé  sur  son  sabre  et  prêt  à 
exécuter  ses  ordres;  Mehdi  se  tournant  vers  Sofian  d'un  air 
souriant  lui  dit  :  «  Sofian,  tu  nous  a  échapj)é  deux  fois  et  tu 
croyais  que,  si  je  voulais  te  punir,  je  n'en  aurais  pas  le  pou- 
voir. Te  voici  maintenant  en  ma  puissance;  ne  crains-tu 
pas  que  je  prononce  contre  toi  un  arrêt  tel  qu'il  me  plaira  de 
le  dicter? —  Si   lu  me  condamnes,  répondit  Sofian,   un 

VI.  1- 


2:.H  LKS    PU  Al  ni  KS   DOIl 

ijsji   .>^vo  U    vii^^  i-«JC*«I    ^sX^i    *1   J'.Jl_i   .\_tjLt   <_->Ai! 

ijjl»^i      »j      ^J^      ^— *^^»      -'wj>_ï      *.^^'     wV^^      ^     J*^*     *-^^^»*J     ■5'Jll» 

aulro  snuvoraiii  plus  puissant,  qui  (listii)«îiio  oniro  le  juslo 
ri  rininsl»',  W  <(iii(l.imiifra  a  son  tour.  —  Prince  des 
Crovanfs,  sVrria  Uéhi,  ret  insolent  anrait  le  droit  de  vous 
ahordn  <1)'  l.i  sorte?  Laisse/.-inoi  lui  rou[>er  la  lêle.  — Si- 
lence, lui  répondit  Melidi,  cet  litmnin'  et  ses  pareils  ne  de- 
mandent pas  niirux  (pie  i\v  mourir,  par  nos  mains,  pour 
notre  damnation  et  leur  salut  «'lern»'!.  Ou'on  rédif^e  sa  nomi- 
nation dr  juf;»'  à  K»)ufah,  avec  «léfense  absolue  de  contmicr 
ses  arnMs.  •  I/arte  fut  dressé  et  remis  à  Solian  ,  qui  l'accepta  ; 
mais,  rn  sortant,  il  le  jeta  dans  le  Tif^re  et  prit  la  lUile.  On 
(it  «les  p'cherches  dans  loiil«-'-  \'-^  \ill«-^  «-.di»  «in'il  fiii  pos- 
siltlr  de  le  tmuver.  • 

Ali.  (ils  deYnktin.  raconte  qu'il  avait  accompagné  Nlrlidi 
dans  le  Marahad.in.  •  Un  jour,  dit-il.  le  Khalife  me  (it  savoir 
qu'il  a\ait  (aiiii  <-i  urtu-donna  de  lui  apporter  des  galettes  de 
pain  ft  (!«•  la  \ian(le  (Voide  ;  j'exécutai  cet  onlre.  Mi-lidi  , 
après  avoir  mange,  entra  dans  l'intérieur  de  sa  tente  et 
s'endormit,  tandis  qne  nous  demeurions  dans  la  première 


CHAPITRE  CIX.  259 

ioto  c^jlS    l^à^  iot»_j  (^y^^M*^^  (J*-^   <Xj»-w  <.;:^l>  /o   (jWxÀJ) 

À_À,.*«  ^J^-JlL*«J   (j!y^K_j    /yj)    %-^j    rfVJf  (if*  (j"_j   5^j.*A\<k^  t>J.>^' 

enceinte.  Ses  gémissements  nous  ayant  éveillés,  nous  accou- 
rûmes auprès  de  lui  :  «  L'avez -vous  vu  comme  moi?  »  nous 
dit-il.  Comme  nous  lui  répondîmes  que  nous  n'avions  rien 
vu,  il  ajouta  :  «Devant  moi  est  apparu  un  homme  dont  je 
reconnaîtrais  la  voix  et  la  figure  au  milicni  de  mille  autres 
personnes,  et  il  a  prononcé  ces  paroles  : 

Je  crois  voir  dcyà  clisparailre  les  hôtes  de  ce  palais;  son  enceinte  et  ses 
demeures  vont  rester  abandonnées. 

Le  souverain  de  ce  peuple  a  quitté  ses  splendeurs  et  son  trône  pour  un 
sépulcre  dont  les  dalles  pèsent  sur  lui. 

Il  ne  reste  de  lui  qu'un  souvenir,  qu'une  plainte  que  murmurent  ses 
femmes  en  deuil. 

Le  narrateur  ajoute  que  le  Ivhalife  mourut  dix  jours  après 
avoir  vu  cette  aj)j)aritioii. 

Zofar,  fils  de  Modeil,  le  jurisconsulte,  Tami  d'Abou  Ha- 
nifali  Nùman  ben  Tabit,  mourut  en  i58,  l'année  même  de 
l'avènement  de  Mehdi.  —  Sofian,  fils  de  Sàid,  fils  de  .Mes- 
rouk Tawri ,  de  la  tribu  de  Témim ,  mourut  à  Basrah ,  en  161, 


2<)()  Ll.>    i'W  \IHIi;s    l)OI'> 

*^**^'  (j^  cj^y  '■^^•^  tr'  '^^  y^-»  ^^  a'  tr*'  '-'^J  '>>^^^ 

^j^^l  vXap  i^  W^»      •^;^'  ^j-*  *^vJ^  ^^^  <J^i>-*  _j-ûj  *Ua— o 

yL-c»- jU:i.l  o>^^^  oi-^>*-^'  '■^^*  ^-^A*  r'"^'  i  ^"^^  O^^ 
^c  ^-j^->^\  Oo  ^^.AJ..  v^^>-^^  ij^'r^'  ^J-*  '^'•^'  «i  U^  ^-* 

é  PyS^^    <..Ajù^    CjI^^I^    c^^jÙJI 

sons  If  n^iH'  <l«'  Mclidi;  il  avait  soixaiilc-Irois  ans  et  portait 
I»'  surnom  ([' \ho\i  Ahd  Allah.  —  Kn  i.'x).  Ilin  Al)i  Dih  M<»- 
liamincd,  lils  (I'AIkI  it  lialiinaii ,  (ils  de  Mogairah,  sur- 
iminnu'  Abon'l-tlarit ,  nu'nrt  ù  koiilali.  —  Kn  itio,  iiioii  de 
(!lji')l)ali,  lils  <|('  Haddjadj,  siirnotnrn»'*  Ahou  licslnm  ;  il  rtait 
luawla  (ou  naturalis*')  drs  |\rnou  (  .liakirali .  Ar  l,i  trihu 
d'Azd. —  \Ii  Mil-  aniifc,  moil  d'M»!  n  llalinian.  lils  (IAImI 
All.di  M.Kuudi.  —  l!ii  i(i(i,  .s«»us  Ir  rèt,'uo  dr  Milidi,  mort 
d<-  ii.iinniad,  lils  de  Salaniali. 

Les  laits  intrrcssnnts  rournuanl  Mrlidi.  1rs  «•vpnrmrnis 
qui  si^ii.drn'nt  son  rrf,'nr'.  ses  jjurrrcs,  etc.,  sont  raronirs  on 
détail  dans  iiolrr  ilistoirc  Moyenne  ;  on  y  trouvera  aussi 
menliftniHs  les  jurisronstdtes,  traditionnist)\s  et  auln-s  per- 
Jkonnap's  ipii  moui  nr«'nl  a  retle  epo(pu'. 


CHAPITRE  ex.  261 

oJlyi  iiJLwJÎ  S*Xiû  ^j^  J_5'yi  l'^^'A^j  >^^  (j^  '-^^■*^  AX.«.J  liy.jii>£  (^j^ 
oJo  ^j!j\AisL  ^t/ol^  wix>-  bi  4^5>j  ^j^^  )-6-*^î  iiA)«jij  iL»-*«  <îOci5A>ifc 

«XjH-«Ji  ^r'^j-»   liiJUji  ojl^  V,)"*"  i^  U^^^V"^J  tJ^-"-*»'H^  ^^^Xaj 

CHAPITRE  ex. 

KHALIFAT  DE  MOUÇA  EL-HADI. 

Mouça,  fils  de  Mohammed,  surnommé  cl-lladi,  fut  ])ro- 
clamé  à  Tàge  de  vingt-quatre  ans  et  trois  mois,  le  jeudi 
septième  jour  avant  la  fin  de  Mouharrem,  dès  le  malin  qui 
suivit  la  nuit  où  son  père  el-Mehdi  mourut  (169  de  l'hé- 
gire). Hadi  mourut  à  Yea-Ahàd,  près  de  Bagdad,  en  170, 
douze  jours  avant  la  fin  de  Rèhi  I,  après  avoir  régné  un  an 
et  trois  mois.  Il  était  surnommé  Abou  Djàfar.  Sa  mère  qui 
fut  aussi  celle  de  Réchid,  se  nonnnait  Khaïzoïiran,  fille  de 
Atà;  c'était  une  esclave  Haréchite.  Au  moment  de  son  élec- 
tion, Hadi  faisait  la  guerre  dans  le  Tabaristàn  et  le  Djordjàn  ; 
il  revint  par  la  poste  [hérid)  \  son  frère  Haroun  avait  présidé 


202  LES   PHAIHIKS    i)*Or. 

•IjjuiJi   ji^JU   JyL)   ^Li    ^^    *Jfc**-'   (J^^^  »_^^    a1    Oss:^!    »Xjj 


i_»i5il  ^■'^i-J   (•'j-^'   '-'**-*='  ^!!.L».iJl  i_t*r*i  ^.«-^i   ^^'^  S^y^  U^ 
^^    OL*»_yj   c_>J>^.>-        C*>^g^   lii^-s-  ^^>-i3-J    w^wjS:   ^\^j   >i   llx^ 

jl^  xjl  j»\i6^i  ^jX  ^«x^l  (»j  (<>-'^l  ._*fc=»Li3  u^''^!  /.viû^l 

fil  son  nom  .1  la  <-i-rriniiiiii'  du  sci  iiiciit.  l  11  |incl<-  1  ,i|)|)c|.-int 
ce»  rirronsl.'iiiccs  a  dit  : 

Lorsque  le  tllrr  île  ticairt  de  Dieu  \iiit  Irouvrr  a  Djonijin  le  mriiletir 
<lrt  rnrniils  cir  llarlirm  , 

Il  90  disposait  h  coinballri'  avec  une  prudeiinr  i-iempto  d'igiioraiice  r( 
lie  tiniiililë. 

Iilsl  \ll    1)1      SM>    III5T0IHK    r.T   DE    .SA    \  II.  ;    i-llINCI  I  \l'\    »  VLM.MKNTS 

DE  SON  nr.<;xr.. 

Mour.i  ^i>l-li.i(li^  était  dur,  apn*  de  in«piii~s,  d'un  alxird 
dillirilc  ;  mais  irltri-  cl  passinmir  |)<inr  la  liltridturr,  hravc, 
«•nrp^iiHU',  (riin  raiacleir  lihrral  rt  ^rnrn-iu.  —  Voiirouf, 
liU  d'iliialiiin  li> -M*cn-lairr,  ami  diliialiiiii,  liK  di*  Mrlidi, 
ra|)|H>rlc  l'aim-dotr  suixantr  d'api rs  Ihialiim.  Ce  dernier 
était  aiipriAdo  li.idi,  ipii,  nionté  sur  un  àne.  se  pninicnait 
dans  un  janlin  ilc  Bagdad.  aiupD'l  il  .1  \aisM'  son  nom, 
quand  un  \int  lui  annunrer  i|ii'iiii  Kli.ircdjile  avait  été  fait 
prisonnier.  Il  ordonna  fpi'on  le  lit  venir.  I^e  KhartHljite,  dès 
ipi'il  fin  pn><^ de  lui.  «empara  du  sabn'  d'un  ^'arde  el  marcha 


CHAPITRE  ex.  203 

^^-^  «^^J^  J-S-»'^  U^j-^  (j<**J  CJ-*  ^^À^*»*  *>^^1  3j^  **-*  V^* 

cXjs-I  «''(j^  u**-^^^  -îoUi  Lj-ol  0$*^  ^^  3?;^='  ''*-*^  S^j^  ^ 
,  .\jCj  Jb  (X-ji-JLft.  aj   c_'»._*i>^  S.X.J  (j~t  ^.Ju^M*Ji   *Xi^)^  x&j.^a.» 

aJ>jIî  i/^   foj-^'   ^'•^  ♦^^J^  'jW-  ^r^-^;?  ^^   '^•^  t^  U-i <Xc 

/s.3-«l>i_5  (J^LàJÏ  jL|ui.lj  i<JwJS-o_5  1^5._5  loi!  fijjiAC  J^l^-A-^ii 
-xJco  (X.*^  Jvs»!  «*XÀ^  ^^j  ^j  êl<C:«ijC  a^  _^*N?  tg^W^  (j^3 

droit  au  Khalife.  «  Je  me  jetai  à  l'écart  (raconte  Ibrahim)  avec 
tous  ceux  qui  m'entouraient;  Hadi  demeura  en  selle  sans 
l'aire  un  mouvement,  mais,  au  moment  où  le  Kharédjite 
s'ap[)rochait,  il  cria  (comme  s'il  parlait  à  deux  f^ardes)  : 
«  Coupez-lui  la  tète!  »  Son  but  était  d'inquiéter  cet  homme, 
car  il  n'y  avait  personne  derrière  lui.  En  elTet,  le  prisonnier 
se  retourna  pour  regarder.  Aussitôt  le  khalife,  prenant  son 
élan,  se  jeta  sur  lui,  le  terrassa  et,  lui  arrachant  le  sabre  des 
mains,  lui  trancha  la  tète.  Nous  redoutions  la  colère  du  kha- 
life plus  que  nous  n'avions  eu  peur  du  kharédjite,  mais  il 
ne  blâma  point  notre  désertion  et  ne  nous  adressa  aucun 
reproche;  seulement,  à  dater  de  ce  jour,  il  renonça  aux  pro- 
menades à  àne  et  ne  se  sépara  jamais  de  son  sabre. 

Un  des  favoris  du  Khalife  était  Yça,  fds  de  Dab,  ori<,M- 
naire  du  flédjaz,  un  des  hommes  les  plus  lettrés,  les  plus 
instruits  de  son  époque,  un  de  ceux  qui  connaissaient  le 
mieux  iiiistoire  et  les  journées  des  Arabes.  Hadi  lui  faisait 
donner  un  coussin,  laveur  que  nul  autre  courtisan  n'eût  osé 
espérer,  et  il  lui  disait  souvent  :  «Yça,  si  tu  tardes  à  venir 


26:i  LKS    PHAIKIKS   DOH 

•^^  jKj  *''^^  -^•>-'  siLr'  u'  «-J'  'vi'-c  /»^  ».*2-a^j,  ^^»oi.'l  S^ 

jy—-\   Je   p^V^i   ;u4   Xy«j^  ^   !i  J   A^L    *j^vj   ^\»-*  w*^-»-^  j' 

[N'iiil.iiit  une  joiiriMt*  ou  uiif  soin'i' rt  si  tu  t"abvnl»s.  il  un- 
M'nil)|r  (jue  )«'  ne  \ois  pTsonnr  autif  quo  toi.  • 

Lf  iiH'iiiP^  ça,  iils(lcI)al),i-acontr(|ui>.M<li(li  n\ut  un  jour 
Ir  rapport  suivant  :  In  liabitant  de  M.inw>urali  dans  !«•  Sind. 
panni  1rs  plus  illustres  et  les  j)lus  puissants  de  cette  ville. 
un  nieud)n>  de  la  famille  de  Moliall«b  Immi  \l)i  Sofrali.  axait 
elcve  un  jeune  estlave  Himlnu  ou  Sindi.  Ce  jeune  lioninie 
Mtluisit  la  femme  de  son  maîtn>  et  obtint  ses  fa\eurs.  Ln 
jour,  le  maître  les  surprit  ens4-mhle;  il  mutila  son  esclave 
et  en  lit  un  eunuque:  mais  il  le  lit  s^iiçner  jusipi'a  ce  que 
sa  hieisun-  fut  puerie.  I/ejcIave  patienta  |N>nd.int  (pie|(|ue 
temps:  son  mai  In*  avait  deux  tj|s,  l'un  enrore  enfant .  lautre 
adolescent  ;  prolitant  de  l'ahsi'nce  de  leur  |M"re,  le  ijindi  prit 
le»  deuv  enfants  et  monta  a\ec  eux  sur  le  faite  de  la  maison  , 
attendant  ainsi  \v  retour  de  son  maitn*.  Lors<{ue  celui-ci 
rentra  et  qu  en  levant  les  yeux  il  ap«'rrut  ses  deux  fds  avec 
!M»n  valet  sur  le  l>ord  <lu  mur.  il  lui  cria  :  •  Malheureux  ,  tu 
e&|Km>s    leur  vie!  —    Lai.vv>ns  cela.   re|)ondit    le  Sindi:  je 


CHAIMTHE  ex.  265 

(jC'  M\^  y^J^  ii  ^i  Jli  J^-»^  ^i  <^^)2.  ^J•)K^  l»  JUj 
^^  "i  ^I  M  *i  JUj  Ijyj  i^j^i  <jy^^-^  J^.*.*_i  tl^  > 

*  ».      . 

(jl^_5      vA*>*Ai5  y_€vJlj  y^jikXJCj  !_j_>^  ts-=^  ^^y}  <i  'X-^*^' 

J^*L»«yi  ^j)_5^i^  hb^^  t^>^  (:y^  J^  <^J  *^^  f*-*  f4>^'  (J^ 

jure  que  lu  vas  te  mutiler  àrinstant  devant  moi,  ou  je  pré- 
cipite tes  onlants.  «>  En  vain  son  maître  le  supplia  d'avoir 
pitié  de  lui-même  et  de  ses  fds  :  «  11  ne  s'agit  pas  de  cela,  ré- 
pondit l'esclave,  je  n'ai  que  ma  vie  au  monde  et  je  la  don- 
nerais pour  un  verre  d'eau.  »  Dtjà  il  se  mettait  en  devoir 
d'exécuter  sa  menace,  lorsque  son  maître,  prenant  un  couteau, 
se  priva  de  sa  virilité.  L'esclave  attendit  la  fin  de  l'opéra- 
tion, puis  il  poussa  les  deux  enfants  et  ils  vinrent  se  briser 
contre  le  sol.  «Ta  blessure,  lui  dit-il,  est  l'expiation  de  la 
mienne  et  ma  vengeance  y  ajoute  la  mort  de  tes  deux  en- 
fants. »  Le  Khalife  écrivit  alors  au  gouverneur  du  Sind  de 
faire  périr  cet  esclave  dans  les  supplices  les  plus  atroces  ;  en 
outre,  il  expulsa  du  royaume  tous  les  Sindis;  voilà  pour- 
quoi les  esclaves  appartenant  à  cette  nation  encombrèrent 
tous  les  marchés  à  colle  époque  et  se  vendirent  à  vil  prix. 
Hadi  avait  nommé  Rébi  son  vizir,  en  joignant  à  ce  titre  l'in- 
tendance du  palais  [ziniam],  fonction  qui  avait  appartenu  à 
Omar,  fds  de  Bezî;  plus  tard,  il  donna  a  ce  dernier  le  poste 


LES   l'HAIItlKS   UOIl. 

••■ '1. 

^^^1   a1  \^^^y   »>^  (j^  X-jj{=»-  J^s»-)^   *^v-i  a'uu«  ^ilyJl 

^Jd    ^^    ^^;-»  xcl^    Aj^,L*.  ,^»X-I    jjifcXr^   ^   vJ^    ^^  >^'    f»^ 

<Ip  viiir  aviT  le  r/iro/i  (1rs  tlrinVIn-s.  m  iit-  laissant  à  Ui'bi 
(|Ui-  riiitrii(l.iiic(.>.  llrhi  iiioiiriit  «mi  rrltr  iiirm»-  aiiin'O,  cm- 
|>oiM>iini'.  (lit-on,  paroi-tlrr  dd  KlLililc,  pour  certains  pro(X)s 
ipiil  .iiirait  tenus  sur  une  esclave  (|ui,  apn's  lui  avoir  appar- 
tenu, avait  été  (lonn(*e.  |)ar  Meluli,  u  son  Dlo  lladi.  Mais  il  v 
a  d'autres  versions  sur  les  causi>s  de  sa  mort. 

(^est  sous  le  inèine  rryne  (pTerlala  la  lexoile  de  ihu'j'iii 
(TiU  d'Mi.  lilsdella.an.  lils  de  ila(:an.  Ids  d  Ali .  tils  d  Almu 
Talili  ,  liMpiel  (ut  tue  a  KeLLIi.  a  six  milles  de  la  Mercpie.  le 
jour  de  laruvah  (S  du  mois  de  Doiilliiddjeh j.  I>ans  les 
ran(;s  de  l'armée  qui  lut  envuv«*e  contre  lui,  se  trouvaient 
pin.sieiiis  llarliemili's,  tels  {|ueSuleiman  .  tds  d'AlMtu  Djâfar; 
Mohammed.  tiU  «le  .Suleuuau,  (ils  d'Ali:  Mou«;a.  lils  d'Vj^a; 
Ahhas,  hU  de  Moliauim(>tl .  lils  d'Ali ,  à  la  tète  deiptaliv  mille 
cavaliers.  Ilu«;«'in  périt  a\ec  la  m.ijeure  parti«>  de  ses  cnmpa- 
t^ons:  l«Mir»  cadavres,  prives  «le  st-pullure  pendant  tnii» 
jours,  lurent  dirvon*»  par  le»  animaux  carnassiers  et  les 
oiseaux  de  pmie.  Parmi  ses  furtisans,  ^uleiman  (lils  d'AIxl 


CHAPITRE  ex.  267 

I  «         '  ^  W  tt 

^  ^  ^r**^  (j-^  •^W'  »Xax.J  ♦Xi-.lj  l^^-S-o  <x_iL-<k_3j  Civ-ji^-Aiij 
lP"^^  (J-^  ^>^  <i^  (^^W^'  iaià»v3  viUi  ù^xj  ^.Uj_5  '•i^-^  yjî 

t/!!**  ^'uijijiU«^i  j*.|^>l?  ^y»^  (j-j<^^5  j-G^'^  s^^  J'_j-*'  (j^^^^ 

Allah,  lils  de  Har.an,  (ils  de  Haçan,  fils  d'Ali)  fut  fait  pri- 
sonnier dans  cette  alfaire  et  décapité  à  la  Mecque ,  par  la  main 
du  bourreau;  Abd  Allah  (fils  d'Ishak,  hls  d'ibraiiini,  fils 
de  Haran,  fils  de  Haçan,  fils  d'Ali)  fut  tué  à  cùté  de  lluçeïn. 
Un  autre  de  ses  partisans,  Haran  (Gis  de  Mohammed,  (ils 
d'Abd  Allah,  fils  de  Hacan),  fut  pris  et  livré  au  bourreau; 
deux  d'entre  eux,  Abd  Allah  (fils  de  Haçan,  fils  d'Ali)  et  Hu- 
çeïn,  lils  d'Ali,  obtinrent  Xamàii;  mais,  après  avoir  été  rete- 
nus prisonniers  chez  Djàfjir  (lils  de  Yahya,  iils  de  Khalid,  lils 
de  Barmek),  ils  périrent  un  peu  plus  tard,  fladi  s'emporta 
contre  Moura,  fils  d'Yça,  ([ui  avait  lue  Hureïn  ben  Ali,  au 
lieu  de  le  lui  amener  pour  (ju'il  statuât  sur  son  sort;  en 
conséquence,  les  biens  de  Moura  lurent  conlis(pu;s.  Les  f^ens 
([ui  lui  apportèrent  la  tète  de  Hureïii  se  j)résenterent  d'un  air 
joyeux,  mais  Hadi  |)leura  et  leur  adressa  des  reproches: 
«  Vous  venez  ici  souriants,  leur  dit-il,  comme  si  vous  m'ap- 
portiez la  tète  d'un  Turc  ou  d'un  Deïlemite,  et  pourtant  cette 
tète  est  celle  d'un  petit-fils  de  l'Apôtre.  La  moindre  satisfac- 


268 


LES   l'UAIIlIKS   DOH 


(1) 


cjUol 


o^ 


X 


>.^I        ^^l  a-XjLc  ^^I  ^^^ 


■ji-g 


V    •  I  '  •-    '  I 


l_y^.     .>.      J      Ul 


il 


k._-»-i    >♦>-»   VtJ   Ou«^      .i,\,*.:*.   .»o4il    .vt'vla-l    y-"^   o»■*^^'  (J^ 


lion  (|iu' je  piii^M*  itoiiiu  r  a  Diiu  <(mtrr  vous  i*st  dr  nous 
juivtT  tir  touh*  n'Toni|>«'n.so.  •  La  inorl  de  Iliirein  Ihmi  Ali. 
•  lans  le  eoml>.it  de  FekUi ,  a  été  rhanlé.-  en  «es  ternies  par 
Mil  jxiitc  (|ui  lut  son  r(inten)|)i)iain  : 

ir  vriu  plcur««r  r«  g/'ntir  «iir  \r  »oii  «le  Iluçrin  cl  tir  Haran. 

Surir  fil*  (l'Alikah.  qui  fut  inhume  Hn«  iinrrul. 

On  I'  l'>iiii«.  Ir  nuitin.  (Un*  \a  pUine  de   Frkikii,  loin  de  leur 

taj'  !•    I  ..  iir  palnr. 

'  (II-  nolilrt  rirur»;  iU  uiounirrni  ini|M»*iblrA  ri  uni  lirhelé. 

l'iir»  rlr  loulr  lionlo.  ominir  Irur»  t^lcmrnt»  i^Uirnl  purifia*  de  toute 
KNiillurr. 

L«ur  »Hr  dirigeait  le»  trr* '•'•""  ■!•  f)""-!!  ii  Ir  prupir  Inir  doit  dr«  ac- 
liotu  de  gréer. 

Iladi  élail  plein  «le  ilefi-renee  pour  Kliai/ouran .  sa  mère. 
(*t  lui  acxonlail  tout  rc  rpielle  demandait  en  faveur  de 
Ms    pmt<^gé»;   aus»i   de   nomlinMU    équipages  aflluaient   à 


GHAIMTHK  CX.  269 

JJi   J^  l^L  (j^^J^  ^  ^V  '-^'^  O-^^  ^*J^  cr* 

*Xj  jli  oJb  Joui  ^  Jls  <^\^?-Î   (j^  <-V  ^  cxJUi  iiXx^  l^xX* 

ii!^  aMI^  t5'^  t#^-*-*^^  iJôlsU  JUls   «JLfoJuLo  ^^_j  c:^«~«lïj   (^^_j 

la  porte  de  cette  princesse;  c'est  ce  qui  lait  dire  à  Abou'l- 
Maafi  : 

DoiircMiiont,  Kliaizouran,  arrète-toi  et  permets  à  tes  deux  fils  de  gou- 
verner leurs  sujets  ! 

Un  jour  ccpciulaiit  elle  lui  doinanda  une  laveur  (|u"il  lui 
fut  inij)ossibk'  d'accortler  et,  comme  il  cherchait  des  pré- 
textes, elle  s'écria  :  «  11  faut  absolument  que  tu  consentes.  — 
Je  ne  le  puis,  »  répliqua  lladi.  —  Sa  mère  ajouta  qu'elle  avait 
garanti  le  succès  de  sa  démarche  à  Alul  Allah,  fils  de  Malik. 
A  ces  mots  le  Khalife  se  fâcha  :  »  Malheur,  dil-il,  à  ce  (ils  de 
prostituée,  je  savais  bien  que  la  demande  venait  de  lui.  Vrai 
Dieu,  je  ne  te  l'accorderai  pas. —  Dieu  sait  alors  que  je  ne 
vous  demanderai  plus  rien,  dit  Khaizoman.  — ■  Dieu  sait, 
répliqua  fladi,  que  je  n(;  m'en  soucie  guère.  »  11  s'emporta; 
sa  mère,  non  moins  courroucée,  se  leAait  pour  partir  : 
«Reste,  lui  dif-il,  et  écoute  bien  mes  paroles.  Je  renie  ma 
parenté  avec  le  Prophète  si  je  viole  le  serment  que  voici  : 
Quiconque  ira  solliciter  chez  toi,  de  mes  généraux,  de  mon 


270  Li;S    PRAIIUKS   Du  h. 

^■Y^  'y*^   *^  (i^   (^    '"^^    '^^-^  '^^^  CJV»-*^!  ^;^^1   lj  v_JuLJ 

(•nl()urai;o  on  de  inrs  sorviloiirs,  aura  la  tête  roupce  «t  ses 
biens  seront  conliscjnes  ;  s'expose  qui  voudia.  (Jue  signilient 
res  équipaj,'e.s  <jui,  rha(pie  jour,  assie<,'enl  la  porte  dès  le 
matin?  Wis-tn  |)as  un  fuseau  |)our  t'ociuper,  un  Koran  pour 
()rier,  nnei:liand)re  pour  le  deroluM"  à  ces  ol)sessions?  Prends 
t,'arde.  et  in.dlieur  à  toi  si  lu  ouvres  la  bouche  en  faveur  de 
(pii  (pie  (■<•  soil.  inusului.in  ou  Iribulaire!  .  Khai/.ouran  sc- 
loif,Mia  inlerdile  et  ne  s.k  haut  ou  elle  allait  :  dtj)uis  ce  jour, 
elle  cessa  d'adiesser  la  parole  a  son  fils, 

•  ï-e  kb.dile  lladi .  ra<onle  ||>ii  D.dt.  uie  lil  Miiir  de  nuit 
a  une  hrure  iuaceoutuniee  :  j'acctuirus  et  le  Iroiixai  assis 
dans  une  piccr  d'hiver  assez  petite:  devant  lui  ilail  un  n'- 
gislre  dans  Inpid  i|  lis.iit.  •  Vra .  me  dil  il.  — Prince  des 
Cmyanls,mc  Miici.  . — 1|  reprit  :•  Je  ne  puis  dormir  au  milieu 
des  rellevions  tpii  m'assié^eul ,  des  |)reo(  cupalions  (|ui  m'ac- 
cablent; et  je  prnse  maintenant  avec  «juelle  rruaule  les 
Oineyyades.  autant  les  enfants  de  Ifarb  cjue  ceux  de  Merwan 
ont  répandu    noire   sang.,  .le  lui   répondis  en   ces  termes: 


CHAPITRE   ex.  27! 

*.>JL^  ^JC-i 9  »X-3  ^^  /»j  vX^AaJJ  Oy^  )  JsJÛ^  (*^r"^  i>->i-ï  (j-* 
J^SUJi  _j.tf>^  "^  ^^   4>Jl   J^.C  S^i  U  j-sî'  <Xs.-Î3  ooj5   ^  j^i^ 

L»  JULj  iousï^l  ^uv_«  cyw-jJoj  (jj^W-î'  <lM!^^^^jwi*i  t_>ii  ^5  Jb 
jl^L  c^is  (^  JsjUilj  dlJJxS"  JiUJI  3.JÛ  ^^  (J.J  >_5!:>  ^^vi^x 

Jla  (j*ry_laj  jj  M^  (i^  ^^"^  t^  (j^  ^5  *XaxJ  L^jl  Js-^Jj  tXïj, 

«Prince  des  Croyants,  voilà  qu'Abd  Allah,  fils  d'Ali,  a  tué 
tel  et  tel  membre  de  cette  famille  sur  les  bords  du  Heuve 
Abou  Fotros  (et  je  nommais  la  plupart  de  ceux  qui  périrent 
dans  cette  bataille).  V^oilà  qu'Abd  es-Samed,  fds  d'Ali,  en  a 
massacré  d'un  seul  coup,  dans  le  Hédjaz,  presque  autant 
qu'Abd  Allah,  fils  d'Ali;  c'est  lui  qui,  après  avoir  exterminé 
ses  ennemis,  disait  : 

Mon  cœur  ne  soufTie  plus  ;  son  mal  a  été  dissipé  par  la  vengeance  que 
j'ai  exercée  sur  les  fils  de  Merwan, 

Et  sur  la  race  de  Harb.  Ah  !  que  notre  Cheikh  n  était-il  présent  quand 
je  répandais  le  sang  des  enfants  d'Abou  Sofian  ! 

«  Mes  paroles,  continue  Ibn  Dab,  charmèrent  Hadi;  la  joie 
se  peignait  sur  son  visage.  —  «  Yra,  me  dit-il,  c'est  Dawoud, 
fds  d'Ali,  qui  a  composé  ces  vers  et  exterminé  nos  ennemis 
dans  le  Hédjaz;  mais,  quand  tu  me  les  rappelais,  il  me 
semblait  les  entendre  pour  la  première  fois.  —  Sire,  lui 
répondis-je,  on  les  attribue  aussi  à  Abd  Allah,  fils  d'Ali,  qui 
les  aurait  composés  pendant  la  bataille  d'Abou  Fotros.  «  Le 
Khalife  en  convint;  de  propos  en  propos,  la  conversation 


KKJ 


27'i  I.I..S    l'HAIl.lI.s    ])()]\ 

JJi    ^j^'y    ij|^''    J^'j  c?*^'    »i^   AjuyJlj    S^ij'^l    (J^;^^ 

ly>U  ^  iJ  x*j!_^  ^^  *J'l^-  ^J  J^  ^yû^.\<  l^J  ^^  ^^ 

finit  par  lonilH-r  sur  rF.f,'V|)tc,  ses  iiiau\  p1  srs  avaiilagcs.  et 
sur  sou  llrnvc,  le  Nil.  liadi  drclara  «jue  1rs  (|ualit('S(le  ce  pays 
IV'nijMJrlaii'iil  sur  ses  (icfauts.  •  l'rinro  (1rs  (imyanfs.  rc- 
pris-jf.  (Vst  UTM'  assertion  (pic  1rs  l'i^'vptinis  avanr(iil  sans 
la  (Iriiiontrrr;  ni,  ('est  au  (Iciuandrur  à  fournir  la  |)rcu\«*. 
Les  liahitants  ilr  l'Irak  ninit  fordu-llctiiriit  ers  qualités  et 
v>uliennent  (pie  le  mal  rt'mj)«>rti'  sur  le  hii'ii  dans  re  pays. 
—  Kn  (pioi,  par  excnipl»*?  demanda  !«•  Kli.ilife.  —  Sire, 
ronlinuai -jfo,  un  de  ses  désavantages  est  la  raivlé  de  la 
pluie,  et ,  tpiand  par  hasard  il  pleut,  le  peuple  se  lamente  et 
implore  le  eiel.  (  M  Dieu  a  dit  :  «C'est  lui  rpii  eiuoie  les 
vcnls  avant -coureurs  de  ses  hienfails  (c'est-à-dire  de  la 
pluie,  Aoron,  vu,  55).  •  I/orsque  cette  faveur  divine  se  xi'.- 
pand  sur  eux.  ils  la  rejettent,  parce  que  la  pluie  leur  est 
plus  nuisible  (pie  profitable  ;  elle  empèrlie  les  moissons  de 
mûrir  i-l  la  terre  de  produire  ses  fruits.  I  n  autre  de  ses 
maux  est  le  vent  du  sud  qu'ils  nomment  mrrusi ,  du  mot 
^fe^is.  par  lequel  ils  désignent  la  partie  supérieure  du  Said 


CHAPITRK  ex.  273 

l^jiyii  cj^xi-l  '>^_5~A..s-  ^j^  <JJ  J^'uiJl  »-j^!j  JoUJi  *l>yl^ 

(j^  Xv^mJI    J^aas  j!)Lu,   ^   ^^J)"^'-^'    V^r*   C:^^^-*^^   ^-frJ   c:>ULJi 

JliiTi  Ift^Ai  UU  I^JM  l_^Ov>i  liU^b;jir  ^j^jf  ^^^jl^^i^  cM! 

jiis(iirà  la  Nubie.  Lorsque  ce  vent  du  sud  ou  merissi  souiïlo. 
pendant  treize  jours  consécutifs,  ils  achètent  linceuls  et 
parfums,  convaincus  qu'ils  sont  de  Tapproche  d'un  lléau  qui 
répand  partout  la  nxirt.  I/I'^j^yple  a  encore  un  autre  désa- 
vantage: ses  variations  de  température  obligent  les  habitants 
à  changer  de  costume,  plusieurs  fois  par  jour,  et  à  prendre 
tantôt  un  tissu  léger,  tanliU  un  manteau  cl  des  vêtements 
chaudement  doublés;  tels  sont  les  elTets  des  chanirements 
atmosphériques  aux  dilférentes  heures  et  des  variations  du 
vent,  dans  chaque  saison,  aussi  bien  la  nuit  que  le  jour. 
Comme  TEgypte  nourrit  les  autres  contrées  et  ne  reçoit  rien 
de  celles-ci,  la  disette,  quand  elle  se  déclare  chez  elle,  dé- 
cime sa  population.  Quant  au  Nil,  il  sulîira  de  vous  rappeler 
ce  qui  le  distingue  de  tous  les  autres  fleuves  grands  et  petits  u 
ni  l'Euphrate,  ni  le  Tigre,  ni  TOxus,  ni  le  Djedian,  ni  le 
Seîhan  ne  renferment  de  crocodiles,  ces  monstres  du  Nil 
qui  nuisent  au  lieu  de  servir  et  dévastent  au  lieu  de  pro- 
fliiire.  C'est  ee  ({iii  l'ail  dire  à  un  poète: 

VI.  iS 


•27'i  LES  FirMIUKS  DOH 

«— «jO    Jsx!  xiL*  ^j«L».'!  X^*a^  (jlv*-=*.  »j-«  ^*^''  '*^^  ^f-^  *^ 

jj»*j,!  Joo  Oo  «_*Jwi  (j'_j-«''  CiT^^j  W^  Àu^mi  *^  A_j^.^l 

Je  n'ai  qu'aversion  cl  dcgoùl  pour  le  Nil ,  depuis  qu'on  m"a  dit  que  seul 
il  donnait  naissance  aux  crocodiles. 

Qu'un  autre  aille  admirer  ce  fleuve  de  ses  propres  yeux  et  pr6s  de  ses 
lx)rds-,je  ne  veux  le  >oir  (|u'<'u  hntiahil  ! 

«Et  qu'osl-re  donc  que  ers  bawaliil  ou  l'on  voit  le  Nil? 
demanda  Hadi.  —  Cr  sont,  n'poiidis-jo.  les  rnichcs  ot  les 
vasrs  anxqiiris  on  fionno  ce  nom  en  Kfîyptr.  —  Quelle 
••tait.  m«'dit  il,  la  pmsre  du  poclc  on  s'oxprimanl  ainsi?* 
Je  repris  :  ■  Il  a  voidii  dire  (pi'il  ne  goijterait  de  l'eau  du 
Nil  ((n'en  bouteilles,  tant  les  abords  du  fleuve  sont  dange- 
reux à  rause  des  crorodiles  qui  attaqurnt  l'homme  aussi 
bien  (pie  les  animaux.  — C'est  vrai,  ppondit  le  prince,  les 
monstres  dr  celte  rsp«Ve  privent  les  habitants  de  tous  les 
avanlaijfs  que  leur  offrira it  le  fleuve.  J'a\ais  grand  désir  de 
le  voir,  mais  ta  description  m  en  a  d«goi'itt'.  •  Hadi,  ajoute 
Ihn  Dab,  me  demanda  ensuite  à  rpielle  distance  Dongolah, 
capilah-  de  la  Nubie,  se  trouvait  de  Aswàn  (Syene  .  «On 
prétend,  npnndis-je,  qu'il  y  a  quarante  jotirs  de  marche  en 
suivant    le   Nil,   a    travers  tm    pays  cultivé  partout.  —  Ibn 


CHAPITRE   ex.  275 

^^  ^<yÀ^  »Jv*».U   Jo   *^   ^-'■iij  Uj  iw-i^-wij   iK»>ka_«Ji  JoLaïij 

-L     yi^i     Ul^^£.\      CJ>_JtJi     ^^î     ^lyi     J^*AS» 

j^w<i_5   (_g*X^Î    <\.i»_j^î   UXii    iLj>^L>    »j«:i.LlLJ3    Sw^saJi»   -jj   t^li 

Dab,  me  dit  alors  le  Khalife,  cesl  bien,  laissons  rOccident 
et  ses  récits  et  arrivons  aux  mérites  de  Basrali  et  de  Koufali, 
aux  avantages  qui  les  distinguent  Tune  de  l'autre.  »  Je  con- 
tinuai ainsi  :  «  ^'oici  ce  que  raconte  Abd  el-Mélik ,  fds  d'O- 
meïr.  Nous  reçûmes  à  Koufali  la  visite  d'Ahnef,  fils  de  Kaïs, 
lorsqu'il  accompagnait  Moràb,  iils  de  Zobeir.  Tout  ce  que 
j'avais  vu  de  laideur  en  ce  monde  présentait  un  trait  de 
ressemblance  avec  Ahnef  :  il  avait  la  tête  petite  et  ramassée 
dans  les  épaules ,  les  yeux  éraillés ,  les  oreilles  brutalement 
plantées,  les  yeux  enfoncés  dans  leur  orbite,  le  visage  bouffi  ; 
ses  lèvres  étaient  pendantes  ;  ses  dents  avançaient  les  unes 
sur  les  autres  ;  ses  joues  étaient  imberbes  et  un  de  ses  pieds 
tordu.  Mais,  dès  qu'il  parlait,  il  se  transfigurait.  Un  jour, 
nous  faisions  l'éloge,  lui  de  Basrah,  nous  de  Koufali;  nous 
lui  disions  que  le  sol  de  Koufali  était  plus  fécond,  plus 
riche  ,  plus  étendu  et  meilleur.  Un  des  nôtres  ajouta  :  «  En 
vérité,  je  ne  saurais  mieux  comparer  Koufah  qu'à  une  jeune 
fille  belle  et  de  noble  naissance,  mais  sans  fortune;  quand 

i8. 


27(.  LES    PI.  \IHIKS    1V(M'. 

l  g  1-  -^V^    i_>pi    lilî    l^i   JU    ^    w.^-*il    ^*^    *^*-^l    AjS^Ul-»© 

U^  bi  L  JU»  J^;^  ^^  j^  ^  vU  aaJî  ^Uui  Jii  \LJ^Jé 
Ju  Jii  U,  JL-  A^i  c^ji  U  CO»^  3!   ^1    '^  JL-  j*4*^b  il^ 

on  |)iiilr  (le  sa  pauviclf  Icn  |)rfteiiilaiits  s'rloi;;nont.  .le  ut* 
puis  assiiuilci-  liasrali  (|ir.i  nui-  niatroiic  riclirinciit  dotée; 
on  a  In-au  Nanici-  son  opnlfncc  et  ses  grands  Iticns,  les 
prrtendanis  ne  la  rccluTclirnl  pas  davantage.  •  Alincf  ix*- 
pllcpia  :  .  Uasral»  ;si'  divise  011  trois  zones)  :  en  bas,  des  i-o- 
sean\  ;  au  niilieu  ,d<'sl)ois;  an-<lessns,des  prairi«*s.  Nous  avons 
[lins  (|nc  Nous  \r  sadj  (trctonia  ,  JiNoirc  et  le  l)i(»cart  ;  pins 
ipir  \ons  le  snere  et  le  nnnifrairc  \raiinenl,  j'entre  tou- 
jours avee  joie  dans  celle  ville  et  je  n'en  sors  (ju'a  regret.  • 
Un  jeune  iioninx'  dr  la  laniille  de  Hekr  hen  W  ad  se  leva  et 
lui  demanda  :  •  l'ère  de  Halii.  ii  <pioi  dois-tu  le  rang  <pie  lu 
occupes;  tu  ne  l'eniporles  rependant  siii"  les  a»itres  hcmimes 
ni  par  la  iH'autc,  ni  par  ta  géiiérosil»*,  ni  par  ta  hravouro? 
—  Mon  ami,  n-pondil  Alinef.  c'est  en  iais;inl  le  contraire 
de  ce  f|ui'  tu  lais.  —  (juc  \eu\-tu  dire.-*  répliqua  le  jeune 
liommr.  —  (l'est,  continu  1  Aliuef,  en  laissant  de  côté  ce 
(pii  ne  Mje  regarde  pas,  taudis  cpie  toi  tu  te  mêles  de  mes 
alTaires,  lorsfpic  tu  ne  devrais  point  l'en  oc-uper.  •  —  Les 
rapports  d'Ihn  Dah  avec  .Melidi  ofTient  toutes  sortes  de  dé- 


chapjthl:  ex.  277 

J^laj  ^l<>Mj».  jIaï».!  (^i'ugJI  jt^  <_>îi   (j-^^j  (_^:>_jj«*Mii  Jli 
l*x^  j,  jXji>  ^\j.j\  U3  jLo  iij  L-a»^^  ^-^--^  2:*^^  U^Si 

A_»^l  Ja£)i^  s^A3.AJi  J^^.,      IbVLiyi  «:>Uiil  J^:j^  Jyo^^^i 

a5^U  I^J'Jii  «yAa-^Ji  Jsiûi  iCàjJii  Jjt^j  ^  t_jlfi  U  ^r***  ^;^-«i^j 

tails  intéressants  qui  demanderaient  de  longs  développe- 
ments et  d'amples  commentaires;  nous  ne  pouvons  donc 
leur  donner  place  dans  ce  livre,  puisque  nous  avons  pris 
l'engagement  de  résumer  et  d'abréger,  en  supprimant  les 
isnad  (citation  des  sources)  et  en  évitant  les  répétitions  qui 
allongent  le  discours. 

De  grandes  controverses  ont  surgi  entre  les  habitants  de 
Basrali,  ceux  de  Koulah  et  les  riverains  du  Tigre,  sur  la 
nature  et  les  qualités  bonnes  et  mauvaises  de  leurs  fleuves. 
C'est  ainsi  que  les  habitants  de  Koulah,  reprochant  à  ceux 
de  Basrah  de  boire  une  eau  trouble,  terreuse  et  fétide,  ces 
derniers  leur  répondent  :  «  Comment  notre  eau  serait-elle 
trouble?  L'eau  de  la  mer  est  naturellement  limpide,  celle  des 
Etangs  [Daiyah]  est  courante ,  et  elles  se  mêlent  Tune  à  l'autre , 
au  centre  même  de  notre  pays.  >>  Mais  les  kouliens  ripostent 
en  ces  termes  :  «  C'est  une  loi  naturelle  que,  si  l'eau  douce  et 
pure  se  mêle  à  celle  de  la  mer,  le  mélange  qui  en  résulte  est 
trouble  :  qu'on  essaye  de  la  filtrer  après  l'avoir  laissée  re- 


278  LES    PHAIHIKS   D'OR. 

*X=..:>  «-L»  j^  ^j..x-l\  ^ù>  ^Cyl\  ^^^  A-JjJjl  Jsjil  ^j»r!£v^l 

:!J^   ^l^-A-ii   J^^v^xa-)   c^^X_J^   J^y    *Mr-^   AîJM  U*Lo  (jli 

l_il      wki     LJ»y.ii*    jl     J<J,JLM»%     \^jj^^     ^T^jlvJb 


i) 


O  ■''■■*■=»•'     (J 


poser  [x'iKlanl  (|ii.ir.iiilr  jours,  «-Ile  ucii  (lc|)Osi'ra  p.is  moins, 
dans  In  vasp,  des  globules  et  de  la  ti-rrc.  •  Aussi  les  Koiilions 
plaront-ils  It'ui'  (Icinr  riùiplunU*  l)i<'n  nii-(U*ssiis  du  Tigre 
(juiest  le  lleiivedt's  liasiieus.»  NoI re eau  ,  disent-ils,  est  la  plus 
douce  cl    l.i    plus   iMlIrilive   de   ((Mlles;    elle  est    plus  salutailY' 

«pie  le  Ti'^Te  et  reni[)orle  nicnie  sur  li-  Nil.  l/eau  du  Tigre 
su|)priine  les  désirs  anioureuv  riiez  l'Iioinnie,  et  le  hennisse- 
ment (lie/.  le  cheval  ;  ce  cpii  v«'ul  dire  <|n'e||e  lui  enlève  sa 
vivacité  et  sa  force.  I.es  voyageui-s,  .s'ils  n'en  usent  avec  mmlé- 
ration,  voient  bientôt  leurcfirps  di-périret  leur  peau  se  des- 
ftécher;  aussi  tous  h's  Arabes  nomades,  lorsrpi'ils  camp<*nt 
prés  du  Titjre,  se  gardent  bien  d'v  abreuver  biirs  chevaux, 
et  leur  donnent  a  hoir»*  l'eau  des  puits  et  des  citernes, 
parce  (pi'ils  savent  «pie  h*  Tigre  n'est  «ju'iin  mélange  de  toute 
provenance  et  qu'il  n'est  jias  un  seul  cours  d'eau,  mais  le 
produit  de  nombreux  allluenls.  tels  cpie  les  deux  Zab,  etc. 
Or,  il  lien  est  pas  dos  boissons  comme  des  aliments;  ceux- 
ci  peuvent  élie  variés  sans  qu'il  en  résulte  le  moindre  incon- 


CHAPITRE  ex.  279 

^i-Jj*>>>^   sUii    CJ-Xil    c^IwAJi^   ^^•^i  js^  l<Xiû^   cjIC»   c_>»X^ 

^«is  <Xjj  -x_i^wî  pU)  (j^  c_>  j^.c  ^U  jJS  cjI^JI  (3Jc^I  Lçl^j 
(jbjJiil  ^-wi  ir,.>aAJl  yU.i  «^aJI  J^i  j_^  i;_iprî  J^iûi  I'^^^jI 

L^^Afi  ^^p^^  \^jM\  J^I  i_joLfi  A^^i  çj^  cjj^  y^  viUJsS^ 

vénienl,  tandis  que  la  diversité  des  boissons,  comme  le  vin, 
le  vin  de  dattes  et  d'autres  liqueurs,  est  nuisible  à  la  santé. 
Si  Teau  que  nous  buvons  l'emporte  sur  celle  du  Tigre,  à 
plus  forte  raison  est-elle  supérieure  à  celle  des  Basriens,  qui 
n'est  que  le  mélange  de  la  mer  avec  une  eau  stagnante  au 
milieu  des  roseaux  et  des  joncs.  Il  est  écrit  dans  le  livre 
divin  :  «Celte  eau  est  douce  et  savoureuse,  cette  autre  est 
salée  et  amère  [Koran,  xxv,  55).  »  Or  le  mot  furat,  qui  dé- 
signe l'eau  la  plus  douce,  est  dérivé  du  nom  de  l'Euphrate, 
le  fleuve  de  Koulah  et  ne  s'api)lique  qu'aux  eaux  qui  ont 
cette  qualité.  »  Les  Koufiens  adressent  encore  d'autres  cri- 
tiques aux  habitants  deBasrah  :  «  Votre  pays,  leur  disent-ils, 
esl  le  plus  exposé  de  tous  à  une  raj)ide  destruction  ;  il  n'y  a  pas 
de  sol  plus  ingrat,  plus  déprimé,  plus  promptement  inondé.  « 
Les  habitants  de  Basrah,  à  leur  tour,  répondent  à  toutes  les 
objections  de  ceux  de  Koufaii,  à  toutes  leurs  critiques.  Les 
riverains  du  Tigre  n'épargnent  pas  non  plus  les  gens  de  Kou  fah  ; 
ils  signalent  les  désavantages  de  cette  contrée,  la  propension 


2HU  LES    IM\A11UKS    DOIV 

jii<»^  j.y^\^  (^^yi^\^  jySLlI  (_^  ^i  ^j^  '«^(^^  ^  y^!^  ^^ 

Jw«Jijl_j  -NJuJ)  J_5>^_5  »^'j  C^";^'  Y--^^^  (i^  '-^j'  ^'*>^ 
^\^  Joj  ^-Lw-^ii  IJOÛ  ^^  JvXaj^  o^V''  J^^^'  *^'  U^' 
(jPîJL«^l    «jivoi   l>   »X>-wJi    »-«j   .-^kJLlî    U^^   CiSS?   *-   J^-*-*   A^OLJ 


ii.iliiK  lli"  (If  ccn\  <|iii  I  lial)itciit  a  hoiri*  vi  niaiL'cr  a\<r  i'\- 
cî's,  leur  lourhciii-,  |«»iir  {Icloyanlr,  l'Io.  Nous  avons  parir  dr 
tout  cela  dans  nos  Annales  liisl()ri(|uos.  Ia\  outre,  les  pro- 
priélés  (les  continenfs  cl  (l<'s  ran\,  les  saisons  de  l'année, 
la  division  de  la  lerre  en  climals  e(  loul  ee  (|ni  se  rallacbe 
à  ces  (|ues(ions  ayant  ét«WI«''\eln|)|)e  d.nis  nos  onvraf^es  précé- 
dents, nous  nous  linriiDiis  ici  a  de  simples  aperçus.  Mais 
terminons  cette  dij^ression  et  revenons  »  riiistoire  de  Hadi. 
(^e  Khalife  desirait  dépouiller  son  frère  Héchid  du  tilie 
d'Iierilier  présomptif  pour  le  donnci'  à  son  propre  lils  Djà- 
lar.  Il  avait  einprisoniH'  Yalisa,  iils  de  Klialid  et  il  songeait 
a  le  laire  pt'-rir;  mais  Saliva,  (pii  «-lail  cliarj^c  des  int«'réts  de 
Ii<'<liid,  dit.  un  jnui.  au  Khalife  :  «Prince  des  Croyants, 
pensez-vous  (pic  si  un  evi-neuMMil  «pu*  je  prie  le  ciel  d'éloi- 
gner et  de  détourner  de  nous,  en  accordant  une  longue  e.xis 
tence  à  notre  souvei'ain,  pensez-vous,  dis-je,  (pu*  si  cet  évé-- 
nernenl  sr  réalisait,  le  peiipli-  reconnailrail  l'autorité  de 
votre  lils  Djàfar  el  (ju'il  consentirait  cpiiui   prince,  (pii  n'a 


CHAPITRE  ex.  281 

t. 

fj_j    w_À_Jl_J&.    ijyii^Mt^J    jj^LàjI    yi    (^jii-jl    (JvÀ-«^!^>-«!    J-^\    vî 

j^i   iiLs-  Ig^Ji  _^-<w.j  ^jl   ij^UJ)  Jb  dJJi  j^î  U  JiiJ  i-?'^^)*^ 

^^  iii>AJ».î  iixAo  c:A5jyJ  ^j  «e^jLcl  «.^aXc  oo^^  <i^Àji  (^ 
c^xJL»)  Jls-^S  z''-'^'*-*  (*^J  ^^i»  iXSji  ^^  »»Xrj  _^*^  îtI?^^  ^4^^ 

(j'    <^r-3?    ^VS-^"^  ^\--*i^   *;>^'    (jw«j»JLS^i    ij    -J^aXc    (^-A-Aàjdl» 

pas  encore  atleiiit  l'âge  de  raison,  dirigeât  la  prière,  le  pèle- 
rinage et  la  guerre  sainte?  —  Je  ne  le  crois  pas,  répondit 
le  prince. — Ne  craignez-vous  point,  reprit  Yahya,  que  Tun 
des  principaux  chefs  de  votre  famille  n'usurpe  le  trône  et  que 
le  pouvoir  ne  sorte  ainsi  de  la  ligne  directe  pour  passer  à  des 
collatéraux?  Vous  auriez  vous-même  excité  vos  sujets  à  vio- 
ler leur  serment  et  à  faire  bon  marché  de  leur  foi.  Que  si, 
au  contraire,  vous  respectez  le  serment  prononcé  en  faveur 
de  votre  frère,  et  si  vous  faites  reconnaître  votre  fils  comme 
son  héritier,  vous  prendrez  le  parti  le  plus  solide.  Puis, 
lorsque  Djàfar  aura  atteint  sa  majorité,  vous  inviterez  votre 
frère  à  lui  céder  le  rang  suprême.  —  C'est  vrai,  répondit  le 
Khalife,  tu  me  suggères  un  plan  dont  je  ne  m'étais- jamais 
avisé.  )'  Mais  plus  tard  il  voulut  obtenir  la  renonciation  de 
Réchid,  de  gré  ou  de  force,  et  le  fit  serrer  de  près  dans 
prcque  toutes  ses  actions.  Yahya  conseilla  à  son  maître  de 
demander  l'autorisation  d'aller  à  la  chasse  et  l'engagea  à  y 
passer  tout  son  temps,  puisque  l'horoscope  tiré  au  moment 


282  LES   PRAIRIES   D'OR. 

s. 

^i  Jlj  L^jj  xVaJJÎ  sJ^iû  j  JJLô  bl  LJ  JLxi  »^\j  JsjLc 
^>^^>'  Jo  liU  JJ  ^j5l  ^,  Jjj  ^  ç.^\  ^\jf^^  i^  vilUi 

<h'  la  M.'iissanro  (!«•  Il.-uli  aiincinrait  <|in'  la  \  if  dr  ro  prinre 
serait  de  courte  durée.  I\crliid  demanda  et  ohlinl  cette  permis- 
sion ;  il  suivit  le  hord  de  TEuphrate  dans  la  rei,'inn  d'Anbar 
et  de  Mil ,  el  s'enf^af^e.i  ensuite  en  plein  désert  {\i\  côté  de  Sa- 
rnaw.di.  liadi  lui  iVrivil  pour  le  rappeler  el,  voyant  qu'il 
Minllipliail  les  pn-lexles  pour  rester  éloiijix'',  il  se  répandit 
»n  iineclives  conlie  lui.  Il  eul  même  l'idf'e  de  se  diriijer  vers 
le  pavs  (U;  liaditali;  mais  il  tomlia  mal.itle  en  route  et  revint 
sur  ses  pas.  Son  mal  prit  un  caractère  si  çrave  que  personne 
n'osiiil  entrer  «lie/  \ni,  à  l'exciplion  de  (pieUpies  petits  eu- 
nufpifs.  il  Iriii-  lil  sii,Mi<'  de  lui  anuMier  Kliaizouran  samérc, 
el .  lorstprijlf  lut  il  son  clie\«'l ,  il  lui  dit  :  •  .le  vais  mourir  et 
mon  lirrc  llaroun  me  ^Mccéd^■ra  celle  nuit  mémo,  car  vous 
connaisse/,  l'arrêt  jirononr»'  par  le  destin  au  moment  de  ma 
naissance,  a  l\v\.  .l'ai  du  nous  imposer  quelquefois  mes 
refu.s  ou  mes  ordres  pour  obéir  aux  nécessil«''s  rie  la  poli- 
lirpie,  et  mal'^n''  les  sentiments  afTectueux  que  la  religion 
exige    d'un    Ids  ;   mais,   loin    d'avoir  élé  un   enfant    ingrat, 


CHAPITRE  ex.  283 

c^Ki  JvA^^I  y_5jU  OJ^^  jIj' Jv^^  ^^yL,  SiX)^  (jl(5  Sj'X^ 

^^3^Uî  JvJ_^j  u\A.^3.Ji  ^-jil^.^j  t^il^î  »lî^  ^-(^Aj  iiXA.W!  dlii- 
J>==-^J!  *J  JUj  Ajyi  Sj^Jo  t5^'>4*5  J-*^  ^yj^r^  A^y=r  3^ 

wiJJi  ^^^  (j^_5  «J^uv  -^-^  '-*-'5  ^  J'-*^^^  yS^'  r^"*^^  kiw&-> 

je  n\ii  cessé  ni  de  vous  protéger  ni  de  vous  témoigner  une 
étroite  amitié.  »  Puis  il  prit  la  main  de  sa  mère,  la  mit  sur 
son  cœur  et  rendit  le  dernier  soupir.  Hadi  était  né  à  Rey, 
ainsi  que  son  frère  Récliid;  sa  mort,  ravéïiement  de  Réchid 
et  la  naissance  de  Mamoun  eurent  lieu  durant  cette  même 

nuit. 

On  raconte  qu'on  amena  un  jour,  devant  Hadi,  un  des 
grands  du  royaume,  qui  s'était  rendu  coupable  de  plusieurs 
crimes.  Le  Khalife  les  lui  rappela  les  uns  après  les  autres  : 
«Prince  des  Croyants,  répondit  cet  homme,  m'excuser  des 
faits  que  vous  me  reprochez,  ce  serait  démentir  vos  paroles; 
accepter  vos  accusations,  ce  serait  me  reconnaître  coupable; 
j'aime  mieux  dire  avec  le  poète  : 

Si  c'est  ia  sécurité  que  tu  demandes  au  cliâliaoent,  ne  te  prive  pas 
cependant  de  la  récompense  réservée  à  celui  qui  pardonne. 

Hadi  lui  rendit  la  liberté  et  lui  ht  un  présent.  — Quelques 
chroniqueurs  bien  instruits  de  l'histoire  de  cette  dynastie 
racontent  que  Mouça  el-Hadi  disait  un  jour  à  son  frère  Ré- 


281  LtS    PHAIHIKS   D'UK. 

Lr«_5    »-C>^   wA*J   ,j^   (j:»>-*yll  ^yjy«l    j    ^j_5^^    *i  J^*        ibJiJI  «3^».:»- 
(J-.  »-,aA^oj    <ilj.^iil   ^^>^i-»i    (j'j   J»>s^^   J^   ^j^,   ;»_»;    j-^iiàl^^j 

J!  :iy.x.j^  wUài  Aj'  ft»>v  ^L-»-t_>  \ji)^  r»^  ,,i^  i_j^'   >- 
511  «r^-J^  iJ  >aJI  JJL:'.    ULil  :.^^M.    ^^^  J'jti  .wJLs: 

fliid  :  •  Il  me  icnihlc  (juf  lu  j)iiiscs  sans  crsse  à  laccom- 
plisscriD'iit  (lu  ion(]e  (voir  ù  Va  page  stiixaiitc) ,  cl  que  tu 
ainhilioniics  ce  qui  r.st  hicii  clnigni»  do  toi,  mais  il  laui 
(i'abiird  arracluT  les  r|)iiM'S  de  Xmivai\an{  (|)ro\erl)e  dans  le 
sens  de  :  la  chose  est  dillirilc  .  —  l'rince  des  Croyants,  ré- 
pondit nai-r)un,  l'oii^nejllenx  sera  al)ais.s<-,  riiomme  liunible 
sera  gloritjr  et  l'injuslc  couvert  d'o|)|)r<»l)n".  Si  lautorilé 
arrive  dans  mes  mains,  je  «guérirai  celui  «jue  nous  aver  l)risé, 
je  donnerai  ii  <]ni  \ous  ave/,  n-lusé;  vos  enfants  seront  plus 
haut  plaii-s  que  les  nn'ens,  ils  l'-ponseront  mes  jilles  et  je 
lu'af  quitterai  ainsi  de  ma  dette  envers  l'imam  Meli<li.  •  Ces 
paroles  dissip«renl  la  colen-  du  Khaliie  et  il  dit  a  son  fn're 
d'un  air  joyeux  :  •  l'ère  »le  DJàltr.  c'est  bien  la  ce  que  j'at- 
tendais de  toi.  Ap|>r«)rhe.  •  llaroun  S4>  leva,  hais^i  la  main  de 
son  frère,  et  il  re^a;^nait  sa  place  lorstpie  Mouça  lui  dit  : 
•  Non,  par  le  (iheikh  illustre,  |)ar  le  Hoi  glorieux,  tu  ne  t'as 
siëras  que  pre*  de  moi,  a  la  place  d'honneur.»  Kt  s'adres- 
aant  à  son  trésorier  :  •  l*orte  sur  l'heure,  lui  dit  il,  un  md- 
lion  «le  dinars  ch«z  mon  Irere,  et,  di*s  que  rimp<»t  »cra 
rentré,  tu  lui  en  remettras  la  moitié.  •  Knlin  .  lors<pie  Réchid 


cïiapithe  ex.  !>85 

(jiiLff  U__^î  (XAa_>jJ  yjjU  U)_5  A^U  J.JLaj  ,_^_j^  Ulî  ^tjçr 
Jli    j^^iû^i  (^..^1  »yûi^  j.LiJ|  ^^..^^i  ^^L,;  ^y3^  £iJ^^ 

se  retira,  on  lui  amena  sa  monture  jusqu'au  bord  du  tapis 
(privilège  royal].  —  Amr  le  Koumi  rapporte  qu'il  demanda 
à  Réchid  des  explications  sur  le  songe  en  question.  Réchid 
lui  cita  les  paroles  propres  de Mehdi  :  «  J'ai  rêvé  queje  donnais 
une  branche  d'arbre  à  .Mouça  (Hadi)  et  une  autre  branche 
à  Haroun.  La  branche  de  Mouça  ne  produisit  que  quelques 
rcuilles  vers  la  tige  ;  celle  de  Haroun ,  au  contraire,  se  couvrit 
de  l'euillage   d'un    bout    à    l'autre.  »   Alehdi  ayant  raconté 
son  rêve  à  Ilakini,  lils  d'Ishak  de  Saïniarali,  qui  expliquait 
les  songes,  en  reçut  cette  réponse  :  «lis  régneront  tous  les 
deux;  mais  le  règne  de  Mouça  sera  court,  celui  de  Pïaroun 
dépassera  la  durée  de  tout  autre  khalife  :  ce  sera  une  ère 
de  prospérité  et  une  période  glorieuse  entre  toutes.  »  Amr 
ajoute  que  Haroun  er-Réchid,  on  arrivant  au  trône,  maria 
sa  fille  Hamdounah    à  Djàfar,  son   autre   fille  Fatimali   à 
Ismàïl,  tous  deux  fds  d'Kl-Hadi,  et  qu'il  tint  toutes  les  pro- 
messes qu'il  avait  faites  à  son  prédécesseur, 

Abd  Allah,  fds  deDahhak ,  cite  la  tradition  suivante  d'après 
Heïtem,  (ils  de  Adi  :  «  Mehdi  avait  donné  à  son  fils  Mouca  el- 


286  LKS    PHAIHIKS  Vi'OW 

I 

^  J^ciTil  ^.jljLi  U^xii  .UXil.  ^i^-J!  JJ  ^il^Jl  .vj  JUi 

ILidi  II-  r.iuKMix  s.'ibie  iioniiin'  Samsamah  ,  qui  avait  appartenu 
à  Ami,  liK  (Ir  Minli-karil).  Devenu  Klialile,  ll.idi  s»-  lit,  un 
jrxii,  apporter  ce  sabre,  il  (il  remplir  uuc  faraude  roupc  de 
dinars  et,  avant  ordr)nne  à  son  (  liainhellan  de  laisser  entrer 
les  poêles,  il  les  invita  à  ciioisir  le  sabre  pour  sujet  de  leurs 
vers.  Il)n  Vamiii  de  ['«a^rali  |»ril   li-  premier  la  |)arole  et  dit: 

Moiiça  rl-Kiniit.  sriil  entre  ton»  les  hommes,  possède  la  Sanuamah 
fl"\mr  le  Zolxidile; 

Lr  salue  (J'Ainr,  qui  fut,  d'.i|iris  la  tradilion  ,  la  |iliis  noble  laine  que 
loiirreaii  ait  recouverte. 

La  foudre  lui  a  communique  ses  élincelles,  la  mort  l'a  trempe  dans 
son  poiinn  foudroyanl. 

(^iiand  tu  le  lires  ilu  fourreau,  e'r^t  un  soled  dont  la  splendeur  peut 
k  peine  être  contenipléc. 

LVclat  et  la  trempe  qui  circulent  sur  ses  deux  fnees  ressemblent  h  une 
eoil  limpide; 

Kl  quand  VirnI  le  mument  de  frapper,  peu  importe  que  ce  soit  avec  le 
iraiirlinnl  tic  <lroile,  on  celui  doi;aucbc. 

—  •  F*rerids  \v  sabre  et  la  roupe  de  rlinars,  dit  le  kbaliffi 


CHAPITRE  CXI.  287 

<XA.i«wji  (jjj^  iià!5A»2».  wSi 

oijuij  a^aJ  S^j-iki  4^À.ji^  dLJij  |*t^M*.Jl  <JiJL.j<Xx  t^i^-j^^î  U-JV» 
l^j  jUj  "Ji^Aj  (j*^**:?  c:>U»j  iL>U_5  (jvfcA»'*»'  ^J»-**»  J_5'y!  ^-O  t^* 

au  poëte;  je  te  les  donne  Tun  et  l'autre.  »  Celui-ci  distri- 
bua l'or  aux  autres  poêles  en  leur  disant  :  «  Vous  étiez 
venus  chez  le  Prince  en  même  temps  que  moi;  c'est  à  cause 
de  moi  que  vous  n'êtes  pas  récompensés;  et  ce  sabre  me 
tient  lieu  de  tout  autre  salaire.  »  Le  Khalife  le  lui  fit  racheter 
au  prix  de  cinquante  mille  dirhems. 

L'histoire  de  ce  règne,  si  intéressant  malgré  sa  courte 
durée,  est  développée  dans  les  Annales  historiques  et  l'His- 
toire Moyenne.  Le  secours  vient  de  Dieu! 

CHAPITRE  CXI. 

KHAMFAT  DE   HAROUN  ER-RÉCIIID. 

Haroun,  fils  de  Mehdi,  fut  proclamé  à  Bagdad,  un  ven- 
dredi, dans  la  matinée  qui  suivit  ia  nuit  où  mourut  Hadi, 
le  douzième  jour  avant  la  fin  de  Rébî  I,  170  de  l'hégire. 


288  LKS    1'!^  \li;ii:.s    l) DU 

jk_<.M«    A-A-«,      wjw,»M.£^    JJiXL)    A-oi'j    «_>«-JV»    A_>U^    ^rvA-<«J^   «±^^Xj! 

fiaroiiii  innurut  diiiis  un  xillai^r  iiomnu'  Sandiu'ul .  pi  ««s  lïo 
'l'iiiis.  II"  saujrdi  .'»  i\c  Djrinadi  II.  nji:  son  rvgno  avait 
(liirr  viiif;l-lrois  ans  cl  six  mois,  nu,  sclmi  nnr  autre  opinion, 
vin},'!  trois  ans,  clru\  mois  et  dix  liuit  jours.  Il  fui  pro«  lamé 
Klialilc  a  ViVf^v  dr  vinf;!  «l  nn  ans  ol  deux  mois;  il  mourut 
àj;é  (h*  jpiarantcijualre  ans  cl  cpiatrc  mois. 

RMUMÉ  ne  non  iiisToinr.  p.t  dk  sa  vn.  ;  i'Rincipaux  kvénemknts 

DR  sox  né<.>r.. 

Ilirliid,  des  (pi'il  fui  reconnu  Kli.dilr.  lii  \tnir  Yaliya, 
iilsdf  Klialid  <M  lui  dit  :  •  Mon  «lirr  p«r«'  'lfrm«' d'alT«H-liou), 
c'csl  loi  f|ui  m  as  plari*  sur  rr  Ironr,  par  Ion  assistance  b«''- 
' nie  du  rii'l.  par  ton  liruri'us»-  inllurnrc  cl  ta  saf;c  dinTtion: 
auasi  je  t'inv(>fttis  d'un  |K)uvoir  altsolu:  •  pI  il  lui  remit  son 
propn"  anneau.  Cette  circunslance  t*»!  rapfwlee  dans  lus\rrs 
suivants  de  Moçouli  . 


CHAPITRE   CXI.  289 

^^j>  ^^ss?j  W^lj  UJi;V      t^'^^'^-^UJJ^^^'cj^i^H^^ 

(*r'     CiT*    (— aAj^     ^y^M*i    -t-UIamJi     /jaUjC^I     ^I    l_^J    <!^r!j    * — ^■Jt«• 

(^il^i  ^!  (jljjyjtJi*  cxjU»^  c5^  Ir^'   (•y'  )-=*■'   i  tM^3  *Xa.wJ! 

oLII  v_jiJl  (jvAA«_5  oiJi  otJï   <x!jU  ^J^|^^.A~I  ÀXi  t.^W^  l,<_yjlÀrs- 
aII^^I    «X^,«;ç».jI   fja-À^^  fjX-cy^i^  (j-J  »Xj:îr-  c:jU  L<_vjj       «?o 

f?^^    v_X!l    v^l     (J^*K.^_5    ^— À-A— »      Iw^xV-*    0^    ^^T^S^J     »j.A3-JL 

w  w 

U»^    «_^j    (jL(NA.ig  /^   «X:^   (jî     L?v^_5        fO'^    v-ÀJ)    -^-jL»    f»^  J^ 
X<à'«JC£li  ^   f)^  AÀJl    SjLL»-   ,j    Sw>Lmo  i^jiàXjO)  jSyjM^   dwkâxJlj 

N'as-tn  pas  vu  ic  soleil,  jusque-là  languissant,  répandre  <les  flots  iJc 
lumière  i  i'avcucnicnt  île  lîaroun, 

Par  l'influence  bénie  du  confident  de  Dieu,  Haroiin  le  magnifique? 
Haroun  est  le  maîlre  du  trône  et  Yaliya  en  est  le  vizir. 

Raïluh,  fille  d  Aboul-Ahhas  Sallali,  mourut  quelques 
mois  après  l'avènement  de  Réchid,  ou,  d'après  une  autre 
version,  à  la  fin  du  règne  (riil-IIadi.  La  mère  de  ce  Khalife 
et  de  Réchid,  Khaizouran  mourut  en  1-3,  et  Réchid  mar- 
cha devant  son  cercueil.  Les  revenus  de  cette  princesse  s'éle- 
vaient à  cent  soixante  millions  de  dirhems. 

En  la  même  année  mourut  Mohamnied,  fils  de  Sulei- 
man;  Réchid  fil  mettre  sous  le  séquestre  tous  ses  biens,  à 
Basrah  et  dans  d'aulres  villes;  ils  représentaient  une  valeur 
dépassant  cinquante  millions  de  dirhems,  sans  conqîfer  les 
terres,  les  maisons  et  autres  propriétés  de  rajiport;  son  re- 
venu était,  dit-on,  de  cent  mille  dirhems  par  jour.  On  raconte 
(juecc  Mohammed,  fils  deSuleinian,  <^uivanl  un  jour,  à  che- 

VI.  ,  y 


290  LKS    PiLVIlUKS    l)i)\\. 

f.  t. 

f_j^\  >>^-îr  ^  *i  JLi_j  A.-5jJl  ij~|^  o*J«j   >^y-^^'->  (j^  u>*^ 

xÀ^  j».4^jLXj  ^Xjt"  (j^^  ^'-'^  f'r^''  aj^jD!  Ij  ilosj:  \:s^ 

^ifclj  A-OvX&i  A-»^  jl_^-**^  ^A'  tJv^j'  ^-^  (^'^  A-jLf  *i  ^Ij 
AUI     5  0sJw_i     y_»_ii.     ^i    ^J^î?    ,j'  ,^r^_;'^    liKvXj    ^l'-^.C^    J>-^S^^ 

^][,^»  A_>i)l  ft»>vjû  i^.^^  ^1  ^i  S^-')  *  ^ ^  ^  ^'  cT^^*-*^' ^r-^-^' 

val,  ilaiis  lis  riicxlc  Ilasrali,  If  convoi  d'uno  cousine,  et  avant 
à  SCS  rôtrs  Sawar  le  Jngo,  un  fou  connu  dans  la  ville  sous  Ir 
sol)ii(|u('t  <l<'  Tf'fe  de  birhis ,  se  planta  devant  lui  «n  disant  : 
•  Molianimcd,  est-il  jusle  (|uc  lu  aies  cent  mille  dirlicms  de 
icvemi  par  jour,  ri  (|iir  moi  je  demande  un  demi dirlicm  et 
ne  |)uissf  rnblenir?  •  Puis  s'adressanl  à  S.iwar,  il  ajouta  :  •  Si 
c'est  la  votn?  jusiice,  je  la  renie.  .  j<es  papes  de  l'escorte  cou- 
rurent sur  lui.  mais  Moliammed  les  lit  eloipuJT  et  ordonna 
qu'on  lui  icmil  renl  diriiems.  Plus  tard,  cftmme  il  revenait 
toujours  a<compai^ne  de  Sawar,  1  cO'  de  brebis  se  trouva  en- 
core sur  son  clieinin  «M  lui  dit  :  •  (^)ue  Dieti  ht-nisse  tes  fonc- 
tions. <|u'il  glorifie  (es  ancèlres,  <|u"il  le  prolépe  et  «^lève 
ton  ranpl  Je  tlcsire  (|ue  toutes  ces  faveur*  le  soient  accor- 
dé*'» pour  fpie  lu  n-alises  le  bien  f|ue  Dieu  vent  accomplir 
pai  tiii.  et  je  te  !M>uhaile  tous  les  Itoidieurs  dans  ce  monde 
et  dans  l'autre!  •  Alors  Sawar  s'npprorlia  et  lui  dit  :  •  Drôle, 
lu  ne  leiiaii  pa^  le  même  lauKafje.  la  première  foi»! — Pour 
l'amour  de  Dhu  <I  rlu  Prince  fies  (Iroyanlft.  répliqua  le  lou . 
\v  le  prie  de  Mie  dire  a  quelle  siiralr  apparlii'nl  le  \t'iset  : 


CHAPITUK  CXI.  291 

i  Jl*       ^^^k^j  -?  lil  {^La  i_jiaij  Jy  J^l^  l^-^i  ^^  I_^b,ftl 

/W    <X^    (iJ..::^='-J    ^LÀ-O    *!_j-^^j    aWI    jJ-_J^    c:-v3«X-o    Jb    **|>J 

<i::<VkÀJ  j\i  t5*>-*J  t^J^  >— *^  <X^  2M  Jlxi  i'^A.w  /w  wv-y^i  ^^\ 
U    jj-»*»j*.t    5_^  .*^l_j^    (Jj^l_j    ^'Uiîi   J^J^3   -«'LL»  Cj-^jJ^'j    t'Uo   tX^^ 

^^vMJSfc  _5hÛ  j.Aaxîl  jL»^  -^Uîl  ]<yjb  t-vSteLo  *ji  J^ï^  IjLjIjo  qj^ 

«>  S'ils  obtiennent  ces  dons  ils  sont  satisfaits;  s'ils  ne  les  ob- 
tiennent pas,  ils  s'irritent.  »  {Koran,  ix,  58).  — A  la  surate 
berât  (de  ranalhème),  répondit  Sawar.  —  Tu  dis  vrai, 
s'écria  le  fou,  sois  analhème  auv  yeux  de  Dieu  et  de  son 
apôtre  I  »  Cette  saillie  excita  chez  AJohammed  une  telle  hi- 
larité qu'il  faillit  tomber  de  cheval.  —  Le  même  Moham- 
med, lils  de  Suleïiïian,  venait  de  laiic  construire  un  châ- 
teau, sur  les  bords  d'un  des  canaux  de  Basrah,  lorsque 
Abd  es-Samed,  fils  de  Chébib,  fils  de  Cheïbah,  se  présenta 
chez  lui;  .Mohammed  lui  demanda  comment  il  trouvait  cette 
nouvelle  demeure:  «  C'est  un  édifice  magnifique,  répondit  ce- 
lui-ci, bâti  sur  un  emplacement  délicieux,  dans  un  vaste 
territoire,  sous  un  ciel  toujours  pur;  il  est  entouré  de  por- 
tiques superbes  et  déjeunes  pages  beaux  comme  des  faons. 
— Ta  réponse,  lui  dit  Mohammed,  est  un  édifice  plus  splen- 
dide  que  le  mien.  »  Selon  d'autres,  ces  paroles  auraient  été 
adressées  par  Abd  es-Samed  à  Y(ja ,  fils  de  Djàfar,  par  qui 
le  château  en  question  aurait  été  bâti;  telle  est  du  moins  la 
tradition  rapportée  par  Mohammed,  lils  de  Zakaria  Gou- 
labi,  d'a|)rès   FadI,  lils  d'Ahd  er  Hahman  .   (ils  de  Chébib, 


'l'J-J.  I.KS   \>n  MHIKS  I)()|t 


^  '      t        *  •••      I         I         I  1  *        . .     I  i    .       "" 

^— »— *«    .VA-M,   J^        v»o   ,_^   5VNO*   .v-j'ww»   d>.i^A  c:>^L_i> 

<i!^l  ^'  jî   (^  •'^'  *>^-«^  ^j^  J^>-io  ^r^»  o.'^^   a^vJv^ 
JJi  byS:)  'ujCI^  k_i'^^   cT-jy;!  *^a—  ^i  c^U  ^1  jl  ^^1   ^j^ 

lils<lo  (ilM'îhali.  ].<•  porte  Il)ii   \|)i  Oyaiiiali  a  parlé  (lu  im'm»' 
rhàlcan  dans  r«'s  vers: 

Va  voir  If'adt  rlh(t*r,  ccUr  mcrvcillo  parmi  \cs  cliikt«-aiii  ei  le»  %all«^p«  . 
il  faiil  le  \i»ilrr  iinr  foi^ ,  mii«  y  revriiir. 

\a  admirrr  ce  palai»  dont  rien  n'approclir  |iarmi  le»  nioiiumrnU  que 
lu  pourrais  citer  «lana  le  nioiule  entier. 

Kn  I7;'>  dr  ri»i«,'in',  l.fil,  dis  <!«•  Saad  rl-Misri  rll'Vhmi. 
Aiiriioniiiié  Abou'l-Haiit,  niouint  à^»-  dr  (|ualr(>-vin^(-<lru\ 
an»;  il  avait  arroinpii  le  |x'lrrina^i'  pii  l'annire  ii3  et  re- 
ruoilli  |»M,  leçons  de  Nafi.  —  Kn  177.  mort  «le  C.héril.  Tds 
d'AlMiallali,  fds  de  Sinan   Nakliayi,   le   j  on   siurnoni 

était  Ahou  Abd  Allah.  O  (^herik.  mort  .1  I  .i^e  de  quatre 
\itifjldeux  ans.  était  né  à  llunkliara.  Il  m-  faut  pas  le  «on 
f«»n«ln-  a\«v  Cluiik,   lils  «IAIkI   Allah,  lilsd'MMtn   Anmar 
ï^'ili.    Ii-'nii'l    mourut  en    1  ^«>  de  l'Injjire;  c'était   nn<-  re- 
mar(|u«a  Tain-,  «arres  deux  perM)nnA^i^,r|ui  se  n.ssendilenl 
par  le   nom  «le  leur    père  et   de  leur  mire.  M»nl   iH.nil.inl 


en  MMTIU.   CXI  293 

pi^^  aMI    Jvxc  (»j    _^oixa-*  (J>Jj   '*^-*-J  iSy^   U^  tÀ-UJ  vIaj  i 
<_^]Uo  jl  ^jj",^  Jo^^  (>^  -î^-*^  (J-»  c^N^  er-r':''  Jtij  ,U^L. 

jJJij   ^jvÀ-w  e:>!5\j'  A_>   J^^_5   iL-jL**   (^ji*«*;>  y-»'  ^^•'^^   ^^^S-*»'^' 

sépan'-s  par  un  intervalle  de  trente-sepl  ans.  (Le  premier 
des  deu\)  Chérik.  ben  Abcl  Allah  Nakliàvi  fut  juge  à  Kou- 
lah  sous  le  règne  de  Mehdi;  Moura  el-lladi  le  révoqua  de 
ses  fonctions.  C'était  un  homme  intelligcnl,  instruit,  d'un 
esprit  fin  el  jiéuélraut.  Dans  le  cours  d'une  discussion 
(ju'il  soulinl  contre  Moçàh,  lils  d'Abd  Allah,  en  j)résence 
de  M(>hdi,  Moçàb  lui  reprochant  d'amoindrir  le  mérite 
d'Abou  liekr  et  d'Oniai-,  (^hcrik  lui  répondit  :  «Je  ne  dimi- 
nue même  pas  le  mérite  de  Ion  aïeul  (c'est-à-dire  de  Zobeïr) , 
([ui  leur  était  cej)endant  inférieur.  •  —  On  vantait  devant 
lui  la  sagesse  de  Moàwiah  :  «Non,  réj)onclit-il ,  il  ne  méri- 
lail  pas  le  notn  de  sage  celui  (jui  transgressa  la  justice  et 
c()nd)attil  Ali,  lils  d'Abou  Talib.  >•  —  Un  jour  (pTil  exbalait 
une  odeur  de  néhid,  quelques  traditionnistes  lui  tirent  re- 
marquer que;  si  uîie  })areille  odeur  se  faisait  sentir  chez  eux, 
ils  en  seraient  houleux.  «  C'est  (pie  \ous  pouvez  èlre  sus- 
pects,» leur  repoixlil  Chérik.  —  Sous  le  règue  de  Uecliid, 
\bnu    \bd     \llal.    Malik.    lils    d'Anas.    lils   d'Ibn     \uiir    el- 


294  KKS   PUAiniK.s   1)  UR 

^jMsJij^  (.y^T^'  '^.y^^  j^^^^J  ^^  ,'  *— >'_y^^>^-'  »x.^^i>j»  Ovjc-^I 

•  Lij  v_>vj\<'  JJU  L^AJ  ._)'^  ^i   .Ol— Jl   J»       sLL^^^   v-^j*:*! 

C>Jk4..    XAJUJI    ^i.;H        'viK^'    KJ>   -^l    *>^^  '-''-*   ^*'K'.    ^-^^i 


A^l)alli.  mourut  àf;i*  df  qiialrf- \  inijt  -  dix  ans.  au  mois  df 
H''l)l  I.  Il  •••ail  r«'«.lf  trois  ans  ilaijs  le  sein  de  sa  iij«'n*.  On 
|>r«'tnid  (|ur  la  prière  des  fuiuTailles  fut  récitée  par  Ihn  Ahi 
hil».  mais  il  l'.mt  tenir  rompte  du  désaccord  «pii  repue  sur 
la  iinirt  de  ce  dernier.  —  Au  rapport  île  \Nakedi,  Malik 
fref|uenlail  autrefois  la  mosquée,  assistait  aux  prieivs,  a  la 
cérémonie  (les  vendredis  et  aux  1un«Tailles;  il  visitait  les 
malades  et  n'Uiplissait,  en  un  mot,  tous  les  de\oirs  ;d'un 
homme  pieux),  plu»  tani  il  abandonna  toutes  ces  pra- 
tique» et  à  vewx  (|ui  lui  en  témoignèrent  leur  «-tonnemenl, 
il  r«^|Kindil  :  •  Il  n'est  pa»  donm*  a  tout  homme  de  pro- 
duin*  lui  même  »e»  cxcusr».  •  Victime  auprès  de  Dj.ilar  Immi 
.Suleiman  d'une  dénonciation  et  accuse  de  ne  pas  considéTrr 
comme  |ii;itime  le  M-rment  de  fidélité  envers  les  Ahhas- 
x><le»,  il  lut  condamné  au  supplice  du  fouet  et  étendu  (sur 
le  clirvnlel^  au  point  ejue  nés  épaule»  se  disloquèrent.  — 
I. 'année  de  |.i  mort  de  Malik  fut  aussi  celle  ou  mourut 
Hammad  .  Id*  d»-  /^id  lyrj  de  l'hejjire  ,  —  Kn  iTm  Ijmv 
iHt       \bfl  \llah    niv  ,\f  MulMfek.  jurisconsulte  onpinairr 


CIlAI'l  1  l\K   CXI.  2i>r) 

J^  li  <\Aiîi  (jl-Ji.=»-  -M-»  ^"^-«^  (3-=*;    'V^-î'  c-A.>>Ai  xxl]   »il.<_X=-l 
<\a->  ^-Aij  («^^^j  r^l?'^  "^  ^-viûi  j.\.xs-_5  u-v«iail  (jw.  y».J  ^^.=». 

de  Merv-er-roiul  mourut  à  Hit  où  il  s'était  rendu  ;i  son  re- 
tour de  Tarsous.  —  189.  de  riié^ire,  morl  dWbou  VourouC 
Yàkoub,  fils  d'Il)raliiin,  le  hadi,  à  Tàf^e  de  soixante-neuf 
ans;  il  a|>parleuait  à  une  faniiilo  (TAnear;  noninié  aux 
fondions  de  juge,  en  16G,  au  moment  de  l'expédilion  del- 
Iladi  à  Djordjàn  ,  il  les  excr(;a  jusfju'ù  son  dernier  jour, 
c'est-à-dire  pendant  quinze  années. — Oumm-Djàfar  (femme 
du  Klialiie  lladi)  ayant  soumis  une  (|U(>(i()n  de  droit  à  l'ap- 
préciation d'Ahoii  Yourouf  cl  en  ayanl  recMi  uiu'  réponse 
(jui  elail  conforme  à  ce  qu'elle  désirait,  tout  en  s'accordant 
avec  le  texle  de  la  loi  cl  la  piofonde  science  du  docteur,  la 
princesse  lui  olfril  en  |)r(senl  une  Imite  d'argent,  dans  la- 
(juelle  se  trouvaient  deux  autres  boites  d'argent  renfermant 
chacune  un  parfum  diiférenf  ;  elle  lui  envoya  aussi  une 
coupe  d'or  pleine  de  pièces  (raigmi,  uiie  coupe  d'argent 
remplie  d'or,  des  esclaves,  des  meubles  garnis  de  riches 
étoiles,  un  âne  et  une  nude.  (Juehju'uu  (jui  se  trouvait  au- 
|)rès  d'Abou  Youçoul.  eu  (  i'  moment-là,  lui  cita  la  sentence 
du   l'inphele  :  «Celui  (|ui   reçoit  un  picsenl  doit  le  partager 


296  J.h.s   i•J^AIIUl^^   Ou  H. 

viU:>  *^;-**»  si'^'j  Cj!'*^''  Lr*  -.y^'  tj*^''  l''»^^^  »--k»_^i  !.X-Ô  ^ 

La— A-«^i  (j^^-»  (•-'^''^  Liuiix  |«vx*-«»  .i^^J^  sy'*^y'^  J^J^  Wv'^'-*-' 

nver  ceux  en  comp.iKHH'  (lrs<|in'ls  il  so  Irouve.  •  AIkîu  Vou- 
rotif  ri-|>nii()il  :  «Tu  rxplicjiU'N  ros  |».irolivs  d'.iprrs  It-iir  st'ns 
fXliTiriir;  mais  |.i  raison  rrponssr  une  (ii-durtimi  p.in'illc; 
car  Irs  pn-srnls  a  fcMf  l'iMKpH'  ronsislait'iit  en  datlcs  cl  en 
lail  aigri,  et  les  présents  (ranjourd'iini  sont  de  Tor,  de  l'ar- 
;,'er)t  et  d'antres  choses  préciensi's.  —  Or  cela  est  nne  l'a- 
\eur  de  l)ien  fpi'il  accorde  à  (pii  lui  plait,  car  les  grandes 
faveurs  c'est  lui  (|ni  les  dis|M>nse.  •  {Koran.  i.\ii,  ai.) 

Voici  (e  cpie  raronle  KadI,  lils  de  Kelii  :  .  In  jour,  AIkI 
Allali.  Ids  i\r  Moral)  [Uh  de  Taliil .  lils  d  Alxl  Ml.ili.  (ils  de 
ZolNMr'  vint  me  dénoncer  Monça,iils  (I'AImI  Allah  irdstle 
llaçan,  fds  de  llaçan,  (ils  d'Ali  ,  comme  \oulant  exiger  de 
lui  le  serment  d'investiture.  Conirontés  l'un  a  l'autre  en  pré- 
sence i\r  UiThid,  le  /oheirile  dit  a  Monça  :  •  \'ous  agis«ie/ 
contre  nous  et  vous  Miuhaitier.  la  chut»*  de  notrt  (hnasiif.  — 
(^ni  flonr  /'tes-xonK.^  •  se  Inirna  à  rr|H»ndie  Moura.  I.e  Kha 
life,  pris  d'une  irré.sislihle  envie  de  rire,  regaitlait  h*  plafond 
pour  dissimuler  son  hilarité,  jonupie  Mouça,  s'adn'ssant  a 
lui  :  •  l'nncr  de»  (inivaut»,  lui  dit  il.  »e  même  homme  dont 


CilAIMi  KK   CXI.  297 

jjlj  AjiA.£rv.^M*.«  ul^  !iXiolj  Jlij  *Xj^  aj»^  (J^^  '-j^-*-^  aj   >*iaA  À-.,; 

C  w 

vous  entendez  les  calomnies  ii  mon  adresse  s'est  révolté, 

je  rallirnie,  avec  mon   Irère  Mohammed  ben    Ahd  Allah, 

contre  Mansour  votre  aïeul,  et  il  a  compose  une  longue 

poésie  où  se  trouve  ce  vers  : 

Lcvez-voiis  cl  demande/,  le  serment,  nous  nous  liùterons  d'obéir,  car 
ie  kliaiifat  vous  appartient,  6  fils  de  Haçan. 

"  Sire,  sa  dénonciation  ncst  inspirée  ni  j)ar  sa  sympathie 
pour  vous  ni  jiar  son  dévouement  envers  votre  dynastie, 
mais  par  la  haine  f|iril  a  vouée  à  toute  la  faniilledu  Prophète; 
s'il  j)OU\ait  Irouverun  auxiliaire  |)our  nouscomhatire,  il  s'uni- 
rait à  lui.  Ce  qu'il  vient  de  dire  est  faux,  cependant  je  le 
somme  de  l'allirmer  |)ars(Minent;  s'il  jure  que  j'ai  tenu  les])ro- 
pos  dont  il  m'accuse,  (jue  le  i'rince  des  Croyants  dispose  de 
ma  vie!  »  Réchid  invita  Abd  Allah  à  prononcer  le  serment; 
mais,  malj;réles  instances  de  .Mouça,  il  chercha  toutes  sortes 
de  |)rétextcs  et  refusa.  —  >'  Pourquoi  ce  refus,  lui  demanda 
Padl,n('  pretendais-lu  pas  loiil  a  riieurc  ([nil  a\ail  pro- 
noncé, en  te  parlant ,  les  paroles  (pic  lu  ascitées?  »  Abd  VIlah 
répondit  alors  qu'il  el.n'l  prêt  à  l'airirmer  par  sci  ineiil.  Mouça 


1Î9M  Li..^  i'r.Aii'.iL.b  D  un. 

xjyuuM   *:  AWi  JÛ^  ^1   t_;:>\$'yû^  oT— «^'    *-^^   •''^-=^'   .-«.J»-»- 

^j.Cj»-L»  ^^-*  wVx-j  jvj»-  ^»^a3jcM  .x-«— ,»JI  Jlv»  J^^-*-  jv»-*»lî 


lui  (li)  t;i  la  friiriiiilo  stii\aiit(>  :  •  (Jiic  Jo  sois  n'*<hnt  à  ma  seule 
puissaiirc  cl  a  ma  M-nle  f«n<«',  <ju«'je  s«iis  |)ii\r  <lr  o-llfs  de 
Dieu  et  livrr  h  moi-m(''mp,  si  ce  (|uc  j'ai  dit  de  toi  ii'e&t  pa» 
la  vôriU'I  •  \1m1  Allali  r('|H'ta  ces  paroles  :  •  Dieu  est  grand! 
sVcria  Moura;  mon  prrc  m  .i  riisci^nr,  sur  la  loi  de  nos  an 
cintres  juMju'a  Ali,  (pir  l«*  l'iophèle  a  dit  :  •  (Juiron(|uc  prt>- 
iionic  cette  formule  pour  aliirmer  un  mens(»n^e,  rof.'oit  de 
Dii'u  son  châtiment  avant  trois  jours.  >  Je  n'.ujam.iis  m«-nli, 
jamais  je  n'ai  été  accusfr  de  mensonge;  maintenant,  l'rince 
des  Oovants.  me  voici  devant  \ous  et  en  \otrc  |MHi\oir. 
Faites-moi  d'aliord  panier  à  vue  :  si  dan^  trois  jourt  il  n'e*t 
lien  ani\ra  AImI  MI.iIi.  (ils  d<*  Moç.d>,  l<-  Kiialile  <lispo«er« 
(!•■  m.i  Ml*.  •  Urrliid  dit  a  l'.idi  :  •  (ion*lul^  Mouça  et  lelinis-le 
chez  loi ,  juxpi'a  ce  (|ne  j'a\iM>  a  cette  allaiie.  •  |-'adl  ••clieve 
aiiiM  S4in  n-cit  :  •  Kn  vérité,  jr  n'avais  pas  rm  on-  dit  la  pri«  iv 
de  ïatr  du  nu^me  jour,  lnrM|ue  j'cnlendit  de  liruyanles 
clamenr>  pailir  de  l.i  demeure  (I'AImI  Allait;  j'enxoyai  aux 
iniormalioii%  :   on   mappril   «pi  il    venait   «l'être  atteint  du 


ni  M'iri'.  K   CXI.  299 

M  ^  f- 

i   wjf  dJ^^i   JL^I   c^j'^  (i5^'    ^Isjjb»  A^lj    AÀ^  c^s.-j.i^_j 


djoudnm ,  que  son  corps  se  tuméfiait  et  devenait  tout  noir. 
Je  courus  chez  lui  et  j'eus  do  la  poine  à  le  reconnaître; 
son  corps  était  enflé  coiDme  une  outre  énorme  et  il  de- 
venait noir  comme  du  charbon.  Je  me  rendis  chez  Rérhid 
pour  lui  apprendre  la  nouvelle;  mais  je  n'avais  pas  encore 
achevé  mon  récit  fpi'on  m'annonçait  la  niort  d'Ahd  Allah. 
Sortant  en  touti?  hâte,  j'ordonnai  de  presser  la  dernière 
cérémonie  et  de  la  terminer  sans  délai;  je  prononçai  moi- 
même  la  prière  des  funérailles.  Quand  on  descendil  le  cer- 
cueil dans  la  fosse,  un  ehoulement  se  produisit  «  I  le  cercueil 
roula  avec  la  terre;  une  odeui-  intolérable  se  répandit.  En  ce 
moment  j'avisai  lies  gens  cpii  passaient  portant  des  fascines; 
je  fis  apporter  toute  la  char*;*'  et  la  lis  placer  dans  la  fosse; 
mais  elle  ne  fut  pas  mieux  elavée  et  un  second  ehoule- 
ment eut  lieu.  Je  demandai  alors  des  planches  de  sadj  (l)ois 
de  teck)  :  on  couvrit  la  fosse  avec  ces  planches  et  Ton  jeta  de 
la  terre  par-dessus.  Je  retournai  chez  Réchid  et  lui  racontai 
la  scène  dont  je  venais  d'élre  témoin;  il  «-prouva  un  grand 


300  LK.s   l'I'.AlUlKS  DUH. 

.Siy»-  •'^r*^  **^''  C-«'>»  À-J^O  ^_J%>^'  .^JlX».  «X-ifc.  i  ^_^  ^«j  \^yX£. 
^j£   <_*i^.«i«^vî    >_*^».=-    .X>    c  u-fc-- .     ..^»_»    A^>^    ,î    ^^'i    ^^^->^    (jl 

saisissonienl  et  m'ordonna  dt*  rrndrr  la  iilM'rU-  à  Moura  el 
dr  lui  doniMT  tiiilli-  'dinars.  Il  jr  (il  appeler  ensuite  et  lui 
demanda  jxiiiKpioi  il  avait  ivnoncc  à  se  ser\ir  d'une  des 
lormules  nsitres  pojir  le  serment;  Moura  re|>ondil  :  •  Parce 
(pie  lions  avons  coiiMMX»- dans  notre  l.imille  «es  pan)le>  d  Ali 
noire  airui  :  •  Si  (|uel(|irnn  ^iorilic  l)ieu  en  laisant  un  <er- 
uuMit,  Djeu  se  fait  scrupule  d'arcelercr  son  rliàliment;  ndui 
an  contraire  (pii,  «lans  un  faux  serment,  n*voque  la  force 
el  1.1  puissance  de  Dieu,  est  puni  avant  (ju'il  soit  (mis  jours.  » 
<  )ii  a  prelendu  rependant  tpie  je  Immos  de  eetle  scène  fut 
V.iliNa  Iwn  AIkI  Ml.ili,  frère  de  Moura;  c'est  le  même  Vahya 
qui,  s'étant  réfo^i»-  dans  leDedem,  lut  \en«lu  par  le  chef  de 
ce  pays  .1  r.e,;<'iit  de  llethid,  au  prit  de  cent  mille  dirliems. 
et  mis  a  m<»rt.  (Que  Dieu  lui  fassi*  misiTicorde!) 

D'apre%  un  n"<'it  dilTerent,  car  les  versions  ne  s"a«c«iidenl 
pa»  et  les  narrations  w  s<int  multipliées  a  let  «-^ard  dans  les 
traite»  de  ^énealo^'ies  el  les  rhroniques,  Valiva  fut  jete  dans 
une  fosM-  ou  se  trouvaient  des  lions  (pi'on  axait  fait  jeûner: 
ce|MMi(lant .  au  iiru  de  je  liéxorer.  ils  demeurèmil  dans  un 


ciiAi'i  riiK  (AI.  :<oi 

^â&.l«  (^J  ^^HS^  (S^*^  ^'^^  «JtXJi  caoV^b  ^j>-Uj  c:jJ>^^  <0^I 
(j^  ^3-^-^  *^1   jt_«>.s>-l_j  J^JUiJi    uj^b  i!5X_«^j  J<x2.ji_j  cjjjLXî 

♦Xj»_5  Jb  aJ!   |6oJi  J^J>\   A^Xc  (j^  (jW^   (j^^   {ji  j~^   jj   (j* 

coin  et  n'osèrent  s'approcher  de  lui.  Alors  on  l'enterra  vi- 
vant sous  un  pilier  de  maçonnerie  et  de  pierres,  Mohani- 
Mied,  fds  de  Djàlar  (fils  de  Yabya,  fds  d'Abd  Allah,  (ils  de 
Ilaran,  (ils  de  llaçajj ,  fils  d'Ali),  traqué  en  Egvpte,  où  il 
s'était  réfuj^ié,  pénétra  dans  le  Magreb  jusqu'à  Taherl  la 
basse  ville,  l.à  il  réunit  un  grand  nombre  de  ])arlisans  et  se 
distingua  par  la  justice  et  la  sagesse  de  son  gouvernement; 
il  mourut  empoisonné  dans  ce  pays.  Son  histoire  avec  tous 
les  faits  (pii  le  concernent  se  trouve  dans  nos  Jardins  des  intel- 
ligences, ou  Histoire  de  la  famille  du  Prophète  et  de  ses  émi- 
grations. 

L'an  i88  de  l'hégire,  Réchid  accom])lit  son  dernier  pèle- 
rinage à  la  Mec(|ue.  On  raconte  (pi'Abou  Bekr  ben  Ayyach. 
im  des  savanls  les  plus  éa)inenls  do  l'époque,  prononça 
cetle  prédiction,  au  nionient  où  Réchid  traversait  Koulah 
à  son  retour  de  la  Mecque  :  «Réchid  ne  reviendra  plus  par 
celte  route,  et  elle  ne  sera  jamais  suivie  par  aucun  des  Kha- 
lifes Abbassides  cpii  lui  succ«'deront.  » —   Devez-vous  cetle 


3i)i  i.i*^  pi;M!;irs  ivon 

Jl»     J^i    JwO     -•-^J    Jl»    ^y<J    Joli     aJÙ    J^#    h^**il     ^j^    «T>^l     *i 

i^      *_»Jij  x»i>^  ^^  AAj  j-Ji-t  ^»>JI  ;«-*^_^l  Jl  »<Xjo  ^,'i-il^ 

pr/visioii  à  la  ronnaisMuro  du  monde  iinisiblppliii  deman 
fla-l-on.  —  <)iii,  répondit  Ahou  IWkr.  —  K*t-rp  nnr  rt^vé- 
Inlinn  du  riol  ? —  Oui.  —  DinTleincnl  .ulrosséo  à  vous?  — 
Non,  i'cplir|na  \o  dorlcur.  ruais  a  Molianinicd  'sur  tpii  soil 
!«•  salut!)  ri  transmise  pai-  relui  qui  a  p«'ri  m  ce  lieu.  •  et  il 
«lesipnait  de  la  main  le  quartier  «le  Roufali  du  Ali  fut  assa* 
sin»'. 

lin  |H<),  wtus  je  rej,MiP  de  i'terliid,  inuurut  Ali.  iils  de 
ilain/ah  Kisavi,  proO-sseur  do  lecture  roranique;  il  était 
^urnouimé  Ahoulllacan.  Il  avait  accompagne  Herliid  a  Uev 
et  mourut  dans  rette  \ille.  .Moh.immrNi ,  (ils  de  Haran  Chei- 
l>ani  le  Kntii.  dont  le  surnom  était  Ahou  Abd  Allah,  qui 
•cro(npa|;nait  aussi  le  Khalife ,  mourut  et  fut  enterre  dans 
la  même  vilU-  «le  liev  ;  ».i  mort  inspira  <le  triste»  pressen 
timenis  a  Hi-ehid.  parer-  qu'elle  se  rapportait  n  un  Minçe 
qui  av.iit  Irriulile  s«jn  Mimuieil.  —  La  même  annei*  vit  mou- 
iir  Valixa.  his  tie  kliali<l,  (ils  de   Harn)ek. 

Kn    \hh,  AIhI  elM.  IiL.  (ils  de  S.ilili     fil*  d  Ali.  hls  d  Abd 
Allai).  Ids  d'Vbbas.  bis  d'Abri  Moultalib,.  enc/>iii.if  l.i  rlis- 


CIIAPITKI-:   CXI.  30:i 

J 

JUi     'J^ï«^i_5   *X-JL  lo^À-  AAiûIi   J_^X»-  JvA3  4^   A,^l<X,i>- 

j-3b  Jlï  ^^'Uy  Jo  JlJii  Û_^-  p5  ^î  U  \ùJ\  aUl  Oy^  *i 

,L;ràce  de  Réchid.  Voici  ce  que  raconte  Ynnioul,  lils  de  Mo- 
/.arrà,  d'après  le  témoignage  de  lleyachi,  citant  les  propres 
paroles  d'Asmàvi  :  «Je  me  trouvais  (rapporte  Asmàyij  au- 
près de  Réchid,  lorsqu'on  aniena  en  sa  |)résence  Abd  el- 
Mélik,  lils  de  Salili  ;  il  traînait  péniblement  ses  chaînes.  Le 
Khalife,  en  le  voyant,  lui  parla  en  ces  termes  :  «Eh  bien, 
Abd  el-iMélik,  il  me  semble,  en  le  regardant,  voir  tomber  la 
pluie  (de  sang)  et  l'éclair  briller  dans  la  nue;  j'entends  re- 
tentir la  menace  du  châtiment  qui  iera  tomber  des  mains 
mutilées  et  ties  têtes  s('|)arées  du  tronc.  Doucement ,  enfants 
de  Hachem,  doucement,  la  montagne  s'est  aplanie  devant 
vous,  l'horizon  chargé  de  noirs  nuages  s'est  éclairci,  tout 
marche  au  gré  de  vos  désirs;  mais  méfiez-vous  de  moi  avant 
l'arrivée  de  la  catastrophe  qui  s'a\ance  sur  vous,  rapide 
comme  un  cheval  au  galop.  —  l'ant  il  dans  ma  réponse,  de- 
manda le  prisonnier,  que  je  me  serve  de  la  première  ou  de 
la  di'ii.iième  flèche.^ —  De  la  deuxième,  dit  le  Khalife.  — 
Prince  des  Croyants,  icptit  Vhd  el-Mélik,  craignez  Dieu 
dans   r»'\er(icc   de    voire   pouvoir,    ledonte/.-le  en  gnuver- 


30.1  LE.S    PHAiniKS   i)OH 

i_jj^  ^^ol  ^^j  ^UJLl  .xa£  y  *1  JLxj  OsjUoJi  ^Vax  jJm 

naiil  h'  !rnuj)(Mii  (jii'il  a  roiilir  a  votro  ganlr.  Oui,  1rs  mon 
tajjncs  se  sont  aplanies  devanl  vous  aussi;  la  (  lainte  et  l'es- 
péranre  que  vous  inspire/,  font  battre  tous  les  cœurs;  mais 
vous  êtes,  conime  le  dis.iil  ]r  fren*  de  Djàfar  Ihii  kil.d). 

D.ins  un  lii'ii  don»  l'issue  csl  clroilr  et  difficile ,  où  <'c!ioiicnt  In  parolt-. 
In  pcrsiiasinii  et  la  \iolcncc 

L'cicpliaiit  fl  relui  (|iii  le  cnnduil ,  placés  dans  le  iim  nù  jo  nw  Innt  < 
glissrriiienl  ou  s'i'u  <!-lni^nrrnif>n(  protnpli^nient. 

Saliva,  lils  de  Klialid  le  li.nniec  ide.  \nidant  dccrediter 
Alul  rlMelik  dans  l'esprit  du  Klialile.  dit  :  .  AM  el-Mélik, 
on  prélen<l   que  tu  es  un  liomme  dune  haine  iuqilaralile. 

Difu  proté;»e  !••  Vizir.'  re|>()ndit  relui  ci,  si  la  haine  esl  le 
»ou>enir  des  liienfaits  et  des  injures  (|ue  j'ai  rwjus,  oui  ces 
deux  cho.ses  restent  prav«'es  dans  mon  cirur.  •  lU'chid  s'adivs- 
Mnt  a  Asmayi,  lui  dit  :  «Mets  ces  paroles  par  errit,  cjr 
personne  n'a  fait  l'apitlogio  de  la  haine  aussi  hien  (pi'.Vhd  el- 
Melik.  •  Knsuite  il  le  lit  reconduire  dans  sa  prison  et,  se 
tournant    \ers    Vsuiâvi.  il  ajouta  :  •  J'.m   lec.urle  plus  d'une 


CILM'irili;   CXI.  305 

^Lwl^i^    -iLi:^    yUrvA-u*    (^\Xj».    Jljj    ^J^w^i    ^j     pTSiûvji     ^Ji\ 

*-J*^^-J  (JV  Mr*^^  (j-c^*»-^!  ^_jjjt.À^  .N-Slçw  L,AJ  iùLai^  »»Xj 
A*ii  l^ix>  f^ci  4X1   sX^ijJl  Jjli  U,i  «Xisri   Jvï  (j.v^^  Aji^j 

*^:*.-«*p5    ci)-*'    ».K-:>J-S>    ^r^-5   ^'^    Oy^^^l    J^-w-^_j    «vSjLil 

fois  sa  nuque,  que  je  pouvais  trancher  d'un  coup  de  sabre, 
mais  la  crainte  d'établir  un  pareil  exemple  dans  ma  famille 
m'a  retenu.  » 

Youçouf,  fds  d'Ibrahim,  iils  de  Mehdi,  a  recueilli  le  récit 
suivant  de  Suleïman  le  Khora(;;ànien,  eunuque  affranchi  de 
Réchid.  Ce  serviteur  se  tenait  auprès  du  Khalife,  qui  déjeu- 
nait à  Hirah,  lorsque  le  chef  de  cette  ville,  Awn  l'Ibadite 
entra,  tenant  à  la  main  un  j)latoiJ  se  trouvait  un  poisson  très- 
gras:  il  le  posa  devant  Réchid  en  même  temps  qu'une  sauce 
préparée  exprès.  Le  Khalife  allait  goûter  de  ce  plat,  mais 
(son  médecin)  Djabril,  fds  de  Bakhtiechou,  le  lui  défendit, 
et  fit  signe  au  maître  d'hôtel  d'ôfer  le  poisson  et  de  le  mettre 
en  réserve  pour  lui  même  :  Réchid  s'aperçut  de  ce  mané'^e. 
La  table  desservie  et  les  ablutions  terminées,  le  médecin 
s'éloigna.  •  Réchid  m'ordonna  (raconte  Suleïman)  de  le  suivre, 
de  le  surprendre  dans  son  appartement  au  moment  du  repas 
et  de  lui  rendre  compte  de  ce  que  j'aurais  vu.  J'exécutai  cet 
ordre;  mais  je  m'aperçus,  ;iu\  précautions  que  je  vis  prendre 
VI.  20 


MU)  LKS    IMlAlhlKS   D'OR 

V-A-lO^    àij>ij   >^yJiOy*  \^\yjJ.    t-_>îwJUl    ,j^   t_;'jUul    JB    |^^  j»>^il| 

vi  Jji>»  Jo;-*.=>-   J^l    lOsJÛ  Jis^   aXtuJI   ^^   AxASj   jL-)j!  b.l..M 
jLJj  ii-*Ji  iXjJ»^  f!^-*  *^  W^*-^  "-^'^^   'H'^   .v«iaj  r^'   — »>o 

à  Djt'ihril,  (inil  se  {loiitnil  di'  la  mission  dniil  j'élais  rharpé. 
Kn  f'ircl,  il  se  reiidil  «l.iiis  imc  pièce  de  i.i  maison  d'Awn 
ri  ordonna  (pron  soi  \  il  le  repas.  l'ariiii  les  pla(s  fii;urai(  le 
poisson  en  (picstion.  Il  se  lit  appoiier  trois  coupes:  dans  la 
|)remicre  il  mit  un  inorccan  dn  |>oisson .  (pi'il  arrosa  de  vin  de 
Tizcnabail  (c'est  nn  \illaf,'e  situe  entre  Koulali  vt  kadvcveh. 
riche  en  vignes,  en  arl»res,  en  palmiers  et  en  \er^'ers;  plu- 
sieurs canaux  dérives  de  riOuplirate  l'arnisent  en  tous  sens; 
son  vin  est  aussi  renommé  que  celui  de  Koutroul)l>oul). 
\pres  avoir  ainsi  humecl»^  le  poisson,  il  dit  :  •  Noici  comnu*nt 
Djalttd  le  maniée.  •  Il  mit  dans  la  seconde  coupe  un  autn» 
morceau  de  |H>isson,  sur  lequel  il  versa  de  l'eau  a  la  >;lace. 
et  dit  :  «Noici  comment  le  manpe  le  Prince  des  Croyants 
(«pie  Dieu  le  plorilie!),  s'il  ne  le  mélange  pas  av«x:  d'autres 
mets.  .  D.iiiN  l.i  troisième  coupe  il  mit,  avec  un  morceau  de 
poisson,  toutes  sortes  de  viandes,  du  rôti.  t\\\  haïra  (frian- 
diw*!») ,  de  11  s.iiice  pirpi.inle  .  ries  liors-dn-in  re  .  en  un  mot  de 


CIIAPITHE  CXI.  307 

J^l  \JsJi  Jlij  .^Aj  *Lo  \4jcU  W--03  (^jvX^>3i^  iUfsMl  j<Xi  l^^S— J 

[ij  «Xi  j#Î>vaJL  *LII  <îVS-^  <-r*-**J   CJf*-*^i^  j-^'  J^l   -î^'  J^^-V=?' 


tous  les  mets  servis  il  prit  un  petit  morceau,  une  ou  deu.x 
bouchées  seulement,  et  versa  sur  le  tout  de  l'eau  à  la  glace. 
«  Voilà,  dit-il,  le  mets  du  Khalife,  s'il  goûte  à  d'autres  plats 
avec  le  poisson.  >*  Puis  il  rendit  les  trois  coupes  au  maître  d'hô- 
tel et  lui  recommanda  de  les  mettre  à  part  jusqu'au  réveil  du 
Prince.  Après  quoi,  il  attaqua  le  poisson  el  en  mangea  jusqu'à 
étouffer;  mais,  quand  il  avait  soif,  il  se  faisait  verser  des 
rasades  de  vin  pur.  Ensuite  il  lit  la  sieste.  Le  Khalife,  en  se 
réveillant,  me  demanda  des  nouvelles  de  Djabril  et  s'il  avait 
ou  non  goùlé  du  fameux  poisson;  je  lui  racontai  ce  qui 
s'était  passé;  aussitôt  il  se  fit  appf)rter  les  trois  coupes.  Dans 
la  première,  celle  que  le  médecin  avait  désignée  comme  sa 
part  et  sur  laquelle  il  avait  versé  du  vin  pur,  on  trouva  le 
poisson  réduit  en  miettes,  et  liquéfié  comme  de  la  bouillie. 
Dans  la  seconde,  celle  que  Djabril  avait  considéiée conmie  la 
part  du  Klialilè  o\  sur  laquelle  il  avait  versé  de  l'eau  glacée. 


'M)H  LK.S    PUAIUIKS    DOK. 


w^-^l  *.i   '>  JyXS.  j<\iù  .Vf. '-M,  _>^C«j  i—A-J^-^  .v-iiw»  ^^  )»>s*lî 

lo  iiu'ls  s'i'tait  gonfle  an  (lrMil)l«' deson  volume  primitif.  Hans 
la  Iroisieme  coupe,  celle  (|iii  niilermail,  au  «lire  de  Djahril, 
l.i  portion  du  Klialile,  s'il  mangeait  avec  le  |H)iss<u)  (rautres 
alimenls,  les  vivres  selaient  corrompuset  il  .s\>n  exhalait  une 
odeur  si  infecte,  (pu- llechid  ,  lors(|u'il  l'approcha  ,  en  eut  des 
nausées.  I,e  Khalife  m'ru'donna  alors  de  porter  cin(|  mille  di- 
nars à  Djahril.  el  il  ajouta  :  •  l'ourrait-on  me  hianier d'aimer 
un  homme  qui  me  fjouNerne  avec  celte  priulence.^  •  —  Quant 
a  moi  je  portai  <  ette  somme  .î  son  adresse.  • 

\oi(i  un  autre  récit  du  a  Alxl  Allah,  (ils  de  Malik  Kho- 
/.à)'i,  un  des  oflicicrs  du  palais  de  Kechid  et  le  chef  de  sa  po 
lice.  •  Ui»  envoxé  du  Khalife  s»*  présenta  chez  moi  à  une  heure 
on  je  ne  n>ccvais  jamais  de  messages,  il  me  fit  lever  et 
m'emmena  sans  nie  laisser  changer  de  vêtements;  ce  cpii 
m'inspira  une  \ive  fraveur.  Quaiul  nous  h'unes  au  palais, 
l'cirlave  me  pr«Téda  pour  prévenir  le  prince  de  mon  arri- 
vée. On  me  (il  entrer  sur-ie-rhamp  :  je  Inunai  le  prmce 
assi»  sur  .son  lit;  j»«  le  saluai,  il  demeura   silencieux  :  j  riais 


chapitrp:  c\i  3o<.) 

Jl«  <sUc  J^iwj,  w^iU  -V^iL   ««^^    jioj-:<   ilU   ^^L*M^;;> 

oLÎI  (^rîJ>.*0'  <!di*l_5  yi*>  (jJ  (^^  c3-^^'  (i:^^''^  A^l*»Jl  (jKi-v) 
^jij  Jlssr'  u  ç^-yj^  JJ^  IàXo  f.Uli  --A-Ma-i   (jl  ^  Jjj  1^^ 

ji    (j.Ji_J    It-Ciï    <^    <_^>     (^>vj.-^    3*^!;    l4o    J^>^_i:-il    (J^-H^    ti^ 

(jv_^^^  ^-«'    Jr*'    ^-*-S    ^->^    ^   c>..AJLj    »;ç;X-C.   -J^i   — ^i 

interdit  et  je  sentais  ma  peur  redouMer.  Enfin  il  m'adressa 
la  parole  et  me  dit  :  «  Abd  Allah,  sais-tu  pourquoi  je  t'ai  fait 
appeler  en  un  pareil  moment?  —  Prince  des  Croyants,  ré- 
pondis-je,  je  l'ignore.  »  11  reprit  :  «  Je  rêvais  tout  à  l'heure 
qu'un  Abyssin  se  présentait  devant  moi  une  lance  à  la  main 
et  me  disait  :  «Rends  sur-lecbamp  la  liberté  à  Monca,  fils 
de  Djàfar,  on  je  te  perce  de  cotte  arme.  »  Cours,  Abd  Allah  , 
el  fais-le  sortir  de  prison.  — Prince,  demanchii-je  pnr  trois 
fois  au  Khalife,  est-ce  bien  Muuça  ben  Djafar  ([u'il  faut 
mettre  en  liberté?  —  Lui-même,  me  dit-il,  \a-l'en  sur 
l'heure  ledélivrerdesa  prison,  remets-lui  trente  mille  dirhems 
et  dis-lui  de  ma  part  :  Si  tu  veux  demeurer  auprès  de  nous, 
tu  seras  traité  coumie  tu  peux  le  souhaiter;  si  tu  préfères  le 
rendre  à  Médine,  la  permission  l'(>n  est  accordée.»  Je  me 
dirii^H^ai  vers  la  prison  |)Our  m'acquitter  de  ma  mission,  lui 
me  voyant  entrer,  Mouca  se  leva  brusquement,  pensant  (jue 
j'étais  chargé  de  quelque  ordre  funeste,  n  Rassure-toi ,  lui 
disje,  le  Prince  des  Croyants  m'a  ordonné  de  te  mt  tire  eu 


310  ij:s  l'hAiiiiis  D'oi; 

jt  JJ  J^J»_,  j^^  ^o  _*;!  ^r^-^JCi-  JJ  «_»il  jU  J^^Ual, 
Jl    o'j^'ûJi'l    t_*.AjLa-l    jl.    ^r-'*^    >^    ki^J^   UJ-Aj    ^Lxli    w^jkxr»-! 

Iil>rrl«*  et  il«'  te  domuT  tix-iilc  mille  dirliems;  en  outre,  il  te 
fait  savoir  (|iie,  si  tii  veux  rester  auprès  de  lui,  tu  seras  bien 
traité;  si  lu  |)n'fen's  le  st-joui  (!«•  Miiliiu*.  lu  j-s  ahsulunieut 
libre  de  t'y  rendre.  •  Apres  lui  avoir  remis  les  trente  mille 
dirliems  et  lui  avoir  ouvert  les  portes  île  la  prison,  je  lui 
exprimai  l'étounemeut  (|ue  m'inspirait  cett<,>  aventure.  «Je 
te  dirai  tout,  me  npoiidil  Moura.  Le  Prophète  s'est  pn— 
senti-  à  moi  pendant  mou  sommeil  o(  m'a  parlé  ainsi  : 
Moura,  ta  captivité  est  injuste;  prouonre  its  paroles  rt  tu 
ne  eourlieraH  pas  eelte  nuit  «-u  priv»n.  •  —  O  toi  cpii  m'es 
pbis  cher  «pie  mon  |Mre  et  ma  men*,  dis-je  au  I'ri»phele, 
ciuelle»  sont  ces  paroles?  —  Il  ajouta  :  •  Prie  en  ces  termes  : 
C)  loi  (pii  rntends  le»  plaintes  et  devances  toute  chose,  loi 
qui  revêtiras  les  os  de  leur  chair  et  ressusciteras  les  moiis, 
je  t'imjdore  par  tes  noms  glorieux,  je  f'implon*  par  ton 
titre  le  plus  grand,  le  plus  sublime,  nom  cache  «l  mysté- 
rieux fpie  nulle  créature  ne  connaît.  Dieu  Imi»,  dont  la  pa- 
tience est  invincible,  Diiii  bienf.iisanl.  dont  les  faveuis  sont 


CIIAP1TI\K  CXI.  ^l^ 

jl  ^'_5  ^Jij»xil^  is-Co  ^j  «JJi^  ^^j-*  'r'j--':'  ^^-^  j^r  '^-=^3 
«^'wLS'yî    Jl*3   ^'  a.    S^   ^"^^    '*^    CJ-»   C^-*-*^^    ^S-^^    l?   '-^''^ 

incessantes  comme  elles  sonl  innombrables,  viens  à  mon 
secours  1  —  Tn  vois  ([uej'ai  été  exancé.  » 

Hammad,  fils  tVIshak,  fils  cFIbraliim  Moçouli,  rai)porle 
le  récit  suivant  qni  lui  a  été  raconté  par  Ibrahim,  fils  de 
Mehdi.  «Je  faisais  le  pèlerinage  avec  Récliid;  pendant  que 
nous  cheminions,  je  restai  à  l'écart  et  poursuivis  ma  route 
à  cheval,  loin  de  mes  compagnons.  Vain(  u  par  le  sommeil, 
je  ne  reniarquai  point  que  ma  monture  était  sortie  du  bon 
chemin,  et  lorsque  je  m'éveillai,  je  me  trouvai  hors  de  la 
roule  sui\ie  par  les  pèlerins.  La  chaleur  était  accablante  el 
une  soif  ardenle  me  dévorait.  Bientôt  je  vis  devant  moi  une 
tente  de  nomade  el  une  sorte  de  cabane  au  toil  arrondi,  ([ni 
abritait  un  puils  dans  le  voisinage  d'un  clutmp  cultivé.  Je 
me  trouvais  entre  la  Mecque  et  Médine  et  n'avais  pas  ren- 
contré un  seul  élre  vivant;  en  examinant  la  cabane,  je  re- 
mar(|nai  (ju'un  nègre  s'y  était  endormi.  Il  s'aperçut  de  ma 
présence,  ouvrit  ses  grands  yeux ,  rouges  comme  deux  coupes 
pleines  de  sang,  cl  se  mil  sur  son  séant:  il  était  d'une  taille 
«olossale.  «  \nir,   lui   dis-je.   puise  pour  moi  de   l'eau  à  ce 


Ml  LKS   l'KAlIUhS    IJ"0H 

i5^'  bl^  jyxe  »_>ot»,   ,>l    A2:3%  -^i    JJ:>   ^  iH 

^t^Jéui  xx-ai;  i^,ov.  _».x*3 :i  .%  »i,L  c'.:c^Ji  i  .i^L^ 

^  ». 

SJo^     ^-fj-tA}    JuSjlj     ^jLjUi»5     ->X-^i      3     ^_y-««JI     ^^«jj       t  -tTr -^ 

puits.  •  Il  sf  mil  .1  r«'-p«'lrr  nirs  p.irolos  Pt  ajouta  :  «Si  tu  as 
soif,  mets  pii-fl  .1  tiTK'  «'t  bois.  •  l.f  rlir\al  (In  prix  t|tip  je 
moutais  rtail  rrtif  «-t  prompt  à  sVinportrr;  je  n'osais  des- 
rendrp  i\c  pour  (pi'il  m»  sV'<  hap|)àt;  jo  le  fraj>pai  à  la  télé 
(I  iiii  coup  (le  fouet;  ensuite  ayant  rerours  à  mon  talent  de 
rlianteur;  (jui  no  m'avait  jamais  été  plus  utile  rpi'en  colle 
rirconslanco,  j'élevai  la  voix  et  entonnai  la  rhanson  ; 

(O  mes  (Irut  cnmpa^'non») .  »i  je  meun ,  tlopoiet  mon  corp  iian«  la 
Traiche  prairie  d'Krwa  et  donnct-moi  à  Imirc  l'eau  du  puiu  d'Orwali. 

1^  e»l  un  rampi-nieiit  |>riiitanier  prf»  li'Adjadj  el  un  campemrn(  d'rlë 
pr^»  du  l'Ii&lf  au  dr  KouIm. 

Son  eau,  lirdc  prndanl  iliivrr.  fraîche  pendant  ïiii,  bnllc  comme  la 
piriite  loue  dam  lea  li^nèhrr»  de  la  nuil. 

Alor»  IVm  lave  leva  la  télo  et  me  dit:  •  Oue  pn-fen'/.-vous, 
«le  l'eau  simple,  ou  nielant;»'*'  av«T  le  lairiA  (tisane  de  grains 
ou  de  fruiK  J»  •  —  Je  lui  njïon<lis  que  je  la  voulai*  avcr  ce 
melanj^e.  Il  prit  une  gourde  pleine  de  «oiriA.  tlont  il  \ersa  le 
rnnienu  dans  une  écuelle  et  me  l'oirrit;  puis  il  v  frappa  la 
fête  et  1.1  poitrine  en  rriafii      •  Oh'  que  mon  .s«in  est  Itrii- 


CHAPITUC  CXI.  -Mo 

^  t- 

i\:>\^  i  i-f*-^\  sijUi^  s\j>y^j<s  j.s»~\y  J_^<j_j  ftjOs-oj  x^\j  ^^ 

(ji  ^^y  L»  JlJJ  aJ;  ^^^^^i  uioj-^^  i^>^jj'  lji_5  j:>j  J^^  L» 

JI  w^-vAajJi  AAÀiis  <_>-i;da:i  Ui  ji^-o  L>  JUj  <_^  Jwxïi  ^JiUtj^ 
U  vil-iL-L-i  ii^  4>S|  vi)Uj  J.A».  J  S<i  fi^  iil-ii  (^  (^LÀ_i_5!  yl 
.-oiiki  *UjOi  i  jviù  sUx*  ^^  ^V<^  /©JcJ!  sis-ô  (j.*  j)\^-^ 

laiit!  Oh  I  que  mon  cœur  est  en  flammes!  ÎNIailre,  chantez 
encore  et  je  continuerai  à  verser.  »  Quand  j'eus  achevé  de 
boire,  il  reprit  :  «  Maître,  vous  êtes  à  plusieurs  milles  de  la 
route;  je  crains  que  vous  n'ayez  sfjif;  je  veux  reni[)lir  mon 
outre  que  voici  et  la  porter  devant  vous.  »  Je  le  lui  j)ermis; 
il  reinplil  l'outre  et  se  mit  à  me  i)réc(''der  en  saulillanl,  sans 
jamais  manquer  la  mesure  du  chant.  Sitôt  que  je  m'arrê- 
tais pour  re()rendre  haleine,  il  venait  à  moi  et  me  deman- 
dait si  j'avais  soif;  je  continuai  ainsi  à  lui  faire  entendre  la 
mélodie  du  désert  {nash)  jusqu'à  ce  qu'il  m'eût  remis  sur 
le  hon  cheniiii.  «Partez,  me  dit-il  alors,  (|ue  Dieu  vous 
garde  et  qu'il  vous  conserve  les  dons  précieux  dont  il  vous 
a  condilé  I  »  Tel  était  du  moins  le  sens  de  ses  paroles,  cai  il 
parlait  dans  sa  lani^iic  harhare.  Je  rejoignis  la  caravane; 
Réchid  iufjuicl  de  mon  absence  avait  envoyé  à  ma  recherche 
dans  le  désert  des  courriers  à  cheval  ou  montés  sur  des 
dromadaires;  sa  joie  lut  grande  quand  il  me  revit.  Dès  que 
je  lui  eus  confé  mon  axfnfmr.  il  oidonna  qu'on  lui  amenât 


31'l  Lh>    PIlAirUKS    DOR 

XÀoiXXy  .'CU  (;^  aI  ^r'^})   ^é*^  ^^SJi   i<yJtx£o  i_^-M.i'l  ^^  «-»-4j 
JLiLi_yr>-^l^    ^JU»    *1  J'JU   va;»-   LjJUXj  Awêl^-    Aj»>o   [J^^  \^yi 


11'  Hoir;  pou  {l'iiislanls  aprrs,  l\'s<lavr  ôtnit  «Irvant  lui  : 
•  \nii.  lui  (Innanda  l<-  Klialilc.  p<nir  (pu-l  i)hjrt  hrûlc  ton 
fU'ur  .•"  —  l'our  Maimouiial»,  SciLjnoijr.  rt-poiulil  Ir  nrgn*. — 
Kli|U««'.sl  M.imioiinali? —  I.a  lillr  de  llalK-liyali  (rAI)y>siiU'). 
—  Oiu'IIp   llal)(-|ivali  ?  driuniida   K-  piiiirr.  —  La  lillo  de 

Hilal. Hi-cliid  le  lil  iiitciro^'ir  ilaiis  sa  laiiu'uc  malrrru-llr: 

il  .ipptit  alors  (|U('  (cl  lioninu'  appartciiail  aux  liU  dr  Di.'ifar 
Tayynr,  v\  (pir  la  iJf^'rrssr  (pi'il  aimait  «tait  au  senicr  ilfs 
dcMondanb  de  llaran,  (ils  d'Ali.  Il  \Midiil  arln'lrr  reltc 
rsriave;  mais  srs  maiirt's  rt'fuM'rcut  d'ei»  rt-crvoir  un  prix 
c|ui*l(-iui(pir  rt  rolTrirciit  au  Klialilc;  puis  il  rarhria  \v  noir,* 
pt  le  maria  à  sa  Im-IIi-,  apre^t  les  avoir  alTranchis  l'un  et 
l'autre;  en  ouln?  il  lui  donna  deux  jardins  fruitiers  pris  sur 
»on  domaine  île  Mmline,  et  trois  cents  dinar» 

11)11  e^-Sanimak  m*  preM-nla,  un  jour,  ehe/.  herliid;  de- 
vant le  Khalife  une  colomln'  pirniail  des  ^'raines.  Het*liid  lui 
onlitnna  i\v  d«-p«Mndii>  cet  oiseau  en  ipn-hpies  mots.  •  H 
vmhie,  n"(»rit  le  |M»ele,  «pi'elle  regarde  a  traxers  deux  ruhî»; 
«pj'ellr  pique  le  grain  avi-c  deux  |mt''->-  «••  «|ir«'n<-  ik.th  lu'  vnr 


cil  \i'ri"i;K  CM. 


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deux  cornalines.  »  On  m'a  citi'  aussi  cette  description,  duc  à 
un  autre  poète  : 

Elle  gémit  d'une  voix  plaintive  à  l'annonce  du  départ  de  son  compa- 
gnon cliiri. 

Un  coliior,  ariundi  coiimn'  la  Icllro  uoun  et  coloré  aux  extrémités, 
orne  son  cou. 

Il  semble  qu'elle  te  regarde  à  travers  deux  niliis. 

Les  deux  cavilé.s  d'où  sortent  .ses  gémissements  ressemblent  à  deux 
perles, 

Et  ses  deux  pieds  à  la  llcur  d'amarante. 

Derrière  son  cou,  deux  plumes  se  frisent  comme  des  boucles  de  che- 
veux; 

Ses  pattes  sont  colorées  roiiiine  deux  brandies  de  corail; 

Et  deux  bandes  noires  sont  lissées  aii-dcssns  de  ses  ailes. 

La  couleur  de  sou  pluniai,'o,  entre  l'extrémilé  de  ses  deux  ailes,  est 
celle  du  paon. 

Abrilec  sj)us  la  feniliée  d'uii  bora'.'c  ,  ntraile  paisible. 


Lh.S    l'KAir.ll.S    I) dli. 


»Xjv£  ^  l^Xjà  /(^^  ^>^V*^^  '■^*'  *^-^   •*'-*^  l^>^*  ijr— j^w«i_-L! 

Klle  pleure  m  compagne  ;  le  d(^»îr  et  l'ab^rnre  excilent  s«t  |^nii»*e- 

hllc  \h  plt-iiip  MHS  r<j>a(j<lrf  <!<•  lariiir»;  ^^s  p]Ul)i^r<'^  rr^triil  m-cIic»  , 
Kl  rllr  iif  roiin.iit  pa*  lr  lanl  «ionl  ou  jc  sert  pour  colorer  lc$  ycui. 

M.t.iii,  lils  (Ir  /aïdali.  vint  m  prcM'nrr  de  R<Vhid.  qui 
avait  «(Miru  du  n-sscntiinnit  ronlrn  lui.  ('.Minrno  il  niarrli;ii( 
à  p(*lit5  pas,  le  Klialifi*  lui  dit  :  •  Kii  vérité.  Maan,  tu  as 
\ieilli.  —  Oui,  sire;  mais  c'est  à  voire  service,  n'-pondit-il. 

—  Il  l«'  reste  encore  de  la  vifjueur.  — Klle  vous  apparti<-nt. 
sin*.  —  Tu  es  un  iiMuinie  hardi.  —  C.onlre  vos  ennemis, 
l'rinre  des  (>royant.s.  •  —  Le  Khalife  lui  pardonna  et  lui 
confia  un  gouvernement.  Lu  dé\ol  de  Ikisrah.  AImI  erllili 
man.  fds  de  /.eîd.  à  <|ui  l'on  rapportait  ces  paroles,  s'écria  : 
•  I^e  malheureux,  il  n'a  donc  rien  laisse  à  son  Sei);neur.'  • 

—  Ce  même  Maan  .  (ils  de  /.aidah,  n'-ponilit .  un  jour,  a  He 
chid.  qui  lui  di.sail  le  tenir  en  leserve  (tour  une  mission  im- 
|M>rlanle  :  •  Prince  des  ('njvants.  Dieu  m'a  donne.  |>our  \ous 
s4M\ir,  nri  ru  in  riim  nli-  il<-  (ti'-vinii-ini'iil     iiiir  iii.iin  ti>n|()ui> 


CIlAl'lTRl';   CXI.  .'H7 

»Xjj^  P^^  ,:^  V'j^  ^'^  (J^  J^-^^  J^-A-J  c^^  y'^  J^Ovi: 

,^^i.a►     âJvii    Jjl     l^i     >XXJ|    Jlxi    -lJl>3    <--VO_J    *UjJij    J'OJu-.aJI 
J-*-«^    cAsï    J-=?-J  >C    '*^'     («>-*J    iv-.i-J^«^.    JV**"'^    (JV^'*^^  ^m'     W 

Vièjiai^  c_>,LJuJj   IJèjUoji  Uki  *Xi_5jl;_;^  *jjv.i6  l^yA^j.-»  ^^â\ 

prèle  à  exécuter  vos  ordres,  une  épée  dirigée  contre  vos  en- 
nemis. Faites-moi  donc  connaître  votre  volonté.  »  On  a  attri- 
bué aussi  cette  réponse  à  Yézid,  fils  de  Mezied. 

«.le  me  présentai,  un  jour,  devant  Réchid,  raconte  Ki- 
sayi;  après  lui  avoir  olTerl  mon  tribut  d'iiomniages  et  de 
vœux,  j'étais  sur  le  point  de  me  retirer  lorscju'il  m'ordonna 
de  m'asseoir.  Presque  aussitôt  la  foule  des  courtisans  s'éloi- 
gna, et  il  ne  resta  qu'un  petit  nondire  de  favoris:  »  Ali,  me 
dit  le  Prince,  fe  plairait-il  de  voir  Moliammed  et  Alul  Allali.^ 
(Kmiii  et  Mamoun  les  deux  fils  de  liéchid.)  — Prince  des 
Croyants,  répondis-je,  je  ne  puis  éprouver  un  plus  vif  désir 
ni  une  joie  plus  grande  que  de  savoir  combien  Dieu  vous  a 
béni  dans  ces  deux  enfants.  »  Il  ordonna  qu'on  les  amenât. 
Les  deux  jeunes  princesse  présentèrent  bientôt,  semblables 
à  doux  étoiles  du  lirmamenl,  cbarmanls  de  douceur  et  de 
gravité  :  ils  s'avancèrent,  les  yeux  baissés  et  d'un  pas  lent, 
jusqu'au  seuil  de  la  salle.  lÀ  ils  adressèrent  à  leur  père  le 
salut  roy.d,  accompagné  des  vœux  les  plus  éloquents.  Ré- 


;j|«  l.K.s    PHAiniKS    DOIl 

00:^,  ^,^0^  \'^y       •^^^'^  Jr*»  -"^^  J;^  ^j^ 

rliiM  IfMir  <lil  cl'approrhrr  ri  sur  son  onln*.  ils  so  placrront. 

Mnli.iniiiunl  à  sa  droili*,  AIkI  All.ih  à  «i  ^aiirhr.  Il  m'invita 

alors  a  Inir  faire  rt'rilrr  (1rs  passaf^ps  du   Knran  ol  a  leur 

adresser  (|Ur|r|ues  (pieslions;  ils  répondirent  à  toutes  de  la 

nianirre  la  plus  satisfaisant)*  et  sortirent  de  ri'|)n'uve  avec 

sucres.  HiThid  était  enrlinnté  et  ne  dissinudait  pas  sa  joie  : 

•  Ali.  me  (lemanda-til.  cjue  dis-tu   de   leurs   proprés,  cpie 

pr-nys-tu  de  leurs  réjxmM's  ? —  Sire,  réj>ondis-je,  on  jM'ut 

dire  d'eux  ce  c|ue  disait  le  poète  : 

Je  *oi«  (Irui  ««Irr*  dr  ptoin-,  elro»  rtmcint  nr*  >lii  lliAlif.1l.  qtipin- 
lHrlli«»«>ol  lin  parfum  ii<>  iioblf>«M>  rt  une  nnhir  onçinr. 

•  l'iiiic-e  tU's  Croyants,  ces  deux  rameaux  sont  nés  d'un 
noM»»  tri>nc;  ils  ont  |>ouss4-  dans  une  terre  fjTonde,  ou  leurs 
rarin(>s  s*m\  vigoureuses,  ou  une  M've  al)ondantc  les  nourrit. 
Fils  d'un  \wxv  illustre ,  tout-puissant,  «l'une  science  éten- 
due, d'uni-  viijew  immense,  ils  n'*pnen»nt  avec  la  méntc 
justi«e:  ils  briljrront  «le  s«»n  «Tiat.  parleront  wm  langage  et  se 
(i)-velop|MTnnl  sius  son  lieureuM!  influence.  Que  Dieu  les 
rrndr  la  joH-  il»-  Irur  |M're  "  qu'il  piolonue  leurs  |ours  v\  rr\\\ 


CHAl'll'HE   CXI.  .UU 

^_^jj^j    U»    w'-«J    (•_»--*^J    *KJLi_5  ^7-::^'     O^^    vii^^Xj    CjJXj 

wô»>Ji    wvji_j-À_j    ;t_sJvw«^  ii-jj^-jf  k-A  A...it  ./o  CJ^~-î_j 

v>»*Jil  A-xiâj  o^-*->J'  iy^-^       L£6J^.«.Aj  (:j:r=»-  cJ^-*-J»  c>^^ 

(lu  khalife  pour  le  l)()nlK'ur  do  la  iialion  I  >>  Je  leur  deman- 
dai après  cela  s'ils  savaient  par  cœur  quelques  poésies  an- 
ciennes; ils  me  répondirent  alfirmalivemenl,  et  Moham- 
med commença  ainsi  : 

» 

Pauvre,  j'ai  la  pudeur  de  ma  pauvret»^;  riche,  je  mets  ma  forliinc  en 
commun;  j'écarlo.  ceux  dont  li>  raiaclère  nVst  pas  conforme  au  mien. 

Je  lais  (le  ma  rirhess»;  le  honclier  de  nuMi  honneur,  ol  c'est  à  mon  mé- 
rite seul  que  je  dois  ma  supérinriti'-. 

Abd  Allah  récita  ensuite  les  vers  que  voici  : 

Elle  se  liàte,  dès  l'aurore,  de  hlàinrr  In  ronduite;  mais  elle  hlàme  ce 
(lu'elie  ne  conuail  pas. 

Le  roi  de  lunivers  a  tout  pouvoir  sur  moi;  .seul  il  accorde  le  bonheur 
.1  (pii  lui  plait. 

Que  d'autres  se  njoiiisM'iil  de  l'inforlnue  (d'aulrui  ),  ou  gi^missenl  sur 
les  rigueurs  de  la  destiiire; 

Moi  j'ai  pour  me  défendre  une  lance  terrible  dans  la  mêlée  cl  qui  no 
se  laisse  pas  facilement  briser. 

«Je  n'avais  jamais  vu  parmi  les  enfants  de  Khalifes,  ces 
j  rameaux  d'un  arbre  Ixiii,  deu\  jeunes  princes  à  la  répaifie 


320  LKs  PU  \jim:s  doi;. 


r 

*UwJi   »j:>bi^  i_-»Jyj^  *Uax.'l    5^  Jsj^   ..^   (^1^  J  Jb  ^^  J^l 

Jouu_5  *U»»xJl  jaju-o  ^_<j^^^  'vjyj  v^Ji  "r^  ^  (*^  Lf,-j •>''-*-' 

j  i»^^i  '^L<i.:>-i'l  ^_^  ^ÎJi  ^^v^.'»  *^^«.,Jjl  ^,^jL*»  diXr^^  j^-aÀJI 
i  ^;;  ^^i)   ;j^-^>ii  j->^l   L,   OJ^    ^,^1    ^Jb    j_^l    :>.M: 

plus  |)rorn|itr,  an  l.iiigagr  plus  élégant,  <-t  plus  aptes  a  mon- 
trer re  qu'ils  savaient,  (pie  les  deux  fils  de  Héchid;  aussi  je 
lis  pour  li-nr  bonheur  mille  \a'ux  auxipiels  le-ur  père  s'as- 
socia par  le  mol  ainrii.  Il  les  attira  sur  son  rœur,  les  tint 
longtemps  embrasses,  el,  loi*squ'il  les  laissa,  je  \is  que  des 
larmes  avaient  r(»ule  sur  sa  poitrine.  Kniin.  il  leur  permit 
de  se  retirer,  et.  aj)res  leur  départ,  il  se  tourna  de  mon  cVité 
en  disant  :  •  Il  m»-  sfnd)le  vous  \oir,  V(Uis  el  ces  deux  en- 
fants, lor»(pii'  l'arrêt  du  destin  s'accomplira,  lorsque  la  fata- 
lité descendra  (\i\  ciel  «'t  que  le  terme  assigne  par  le  livre  >era 
arrive;  l'unirui  cessera  «le  régn<-r  entre  les  «leux  fn-res,  ils 
seront  <livises  (l'interéts  et  deviendront  ennemis.  I.i-ur  hosti- 
lité fera  couler  des  Hotsclc  sang,  la  mort  «tendra  ses  ravag«*s. 
l'honneur  «h's  femmes  sera  foulé  aux  pieds  «-l  le  ln*pas  sera 
un  objet  d'eux  ie  pour  ceux  «jui  sur\ivroul.  —  I'rinc«>  «les 
(Croyants,  demandai-je  a  Ile<hid,  esl-ce  la  l'arrêt  «le  la 
destin»»'  «pii  a  pr<>sidé  a  leur  nais,sanre,  esl-rc  uni*  pré«lic- 
lion  faite  a  cette  eprM|ue  au  Khalife?  —  Non.  me  répon- 
dit le  IVince,  c'est  une  sentence  inexorable  transmise  aux 


ClIAPITUr.  CXI.  .Vil 

j)j<:^IId^   A.l3^.*wwyo  ^A_Lft  vJtXj    vAAii  -jykÀJ»   **^j   XttJù  iiL^-o 
-!i.VjS|  ^'_j-«  5j-*^^  (^*MJi   ^_^i._j  jlx,<iNi   »3_;_jjwiJÎ   AiwC» 

^^W   -C'Lùw«    /<sIàj«>l-J    S*>^i«.^    Ajljjji    i    ^\    jij^i    AXÀ^oij    Si^jj 
LûLl    S*X_ajL>   «Jsoiî  Uns*   r<\-*^-«  o«-j|j   ^i   A^cUw  dl.J     .ivJt  ^% 

savants  par  les  légataires  (les  Alides)  el  à  ceux-ci  j)ar  les,  pro- 
pliètes.  « 

Le  grammairien  el-Ahmar  raconte  que  Réchid  le  lil  ap- 
peler pour  lui  confier  Téducalion  de  Mohammed  Emin. 
«Quand  j'cnlrai,  dil-il,  chez  le  Khalife,  il  me  parla  en  ces 
termes  :  «  Ahmar,  le  Prince  des  Croyants  te  confie  son  sang 
le  plus  précieux,  le  fruit  de  son  cœur.  Il  te  laisse  pleine 
autorité  sur  son  fils  et  lui  fait  un  devoir  de  t obéir;  sois  à  la 
hauteur  de  la  mission  que  le  Khalife  t'a  donnée  :  apprends 
à  ton  élève  à  lire  le  Koran,  enseigne-lui  les  traditions;  orne 
sa  mémoire  des  poésies  classiques;  instruis-le  dans  nos 
saintes  coutumes.  Qu'il  mesure  ses  paroles  et  sache  parler 
à  propos;  règle  les  heures  de  ses  divertissements;  apprends- 
lui  à  recevoir  avec  respect  les  anciens  de  la  famille  de  Ha- 
chem  qui  se  présenteront  chez  lui,  et  à  traiter  avec  consi- 
dération les  chefs  (jui  assisteront  à  ses  réceptions.  Ne  laisse 
point  passer  une  heure  du  jour  sans  la  mettre  à  profit  pour 
son  instruction;  ne  sois  ni  assez  sévère  pour  (pie  son  intelli- 
gence dépérisse,  ni  assez  iiidnlgcnl  puni    (|n'il  s'adnnnr  à 


S'1'1  ij:s  i'Haii.  ii.s  no  h. 

ik_>_J^^i^  «_)wjJj  w».«Li.\»i  U  '""^jpj^  .xjD'j.  «.lytll  J^^-,-0 
^UJl  jUjci  (jl  JUljj  ^)jiJij  a.x-«Jj  j>-Jjô  l^l>i  ^lî 
4^  AAiT^jr.,  lo^  ii>-JLj  Jj->  io  L>.»iai^   -Vw^l   S^^^aj^  pU 

i. 

hùs.=^%  -tfy*-J  Ajii  icô'ot,'^  _jL-.'Os-l!  ^j^j-Lij  ^^j  j»^l   ^l^'i* 

^^  JL«  aWI  v^-<5.  ^  Jyuj  U  Je  SvXr-  sj^^  aos.^  ^•'-=*"» 

la  |)ares.sr  el  s'y  acroutimir.  (■r>rri<,'r-lr,  aiitaiil  t|nil  dt-jx-u 
(Ira  (l<*  U»i,(MH'n»|)l<)yaiil  ramiliéet  la  doiireiir;  inaii,  si  elles 
n'ont  pas  (reflet  sur  lui,  usede  sd'NÏ'riti^  et  déploie  ta  ri;:ueur.  » 
On  raconte  (pie  le  poète  KiOniani  prononça  devant  Ré- 
rliid  tine  liar.iii<,Mie  dans  laipielle  il  ne  ressa  d'exalter  le  iné- 
I  ilf  (!••  Mitiiannnrd  llniin  ,  en  exhortant  le  khalife  à  renou- 
veler en  laveur  de  son  lils  le  pacte  de  succession.  Quand  il 
eulccss«'de  parler,  le  khalife  lui  dit  :  '  Uejouis-toi,  (  )niani . 
Mohanirued  sera  nitin  successeur.  •  —  (îràres  vous  soient 
rendues,  Prime  des  (Croyants,  n'|MMi(lit  le  poète,  ma  joie  est 
celle  de  la  prairie  ([ue  la  pluie  frconde,  de  la  femme  stérile 
qui  devient  mère,  du  malade  «pii.  apn  s  une  doidoureu&e 
mal.idir,  rrtroiixe  la  vint»  .  Mohammed  est  un  prince  incom- 
parahlr.  (pii  saura  drfcndr»'  sa  gloiir  et  resM'udilera  a  son 
airul.  •  Le  khalife  lui  demanda  ee  (|u'il  j)ensait  d'Alnl  Allah 
(.Mamoun  .  —  IUjii  pâturage,  r<'pli(|ua  Omani,  niais  moins 
bon  (pu*  le  tddaix  (voir  la  note  du  texte).  H'ihid  M>urit  : 
•  Maudit  \ial»e,  dit-il.  rommc  il  sait  aiguiser  les  désirs! 
Quant  a  moi.  \rai  Dieu,  je  retrouv»!  rlie/.  MkI  Mlah  la  sa- 
gevse    rner^icpir  de   MauMiur.    la    pii-le  dr    Mehdi.    ia   fierté 


CHAPITRE   CXI.  :i2:i 

Jyù  Lio!   Aj  (^j-s^\  ^^-^J.^  (Sj-^^  ?'-^'-*^-3 

d'Rl-Hadi,  et,  si  Dieu  me  permettait  de  lui  trouver  une  qua- 
trième analogie  (c est-à-dire  avec  le  Prophète),  il  me  serait 
facile  de  le  faire.  » 

Voici  ce  que  raconte  Asmâyi  :  «Me  trouvanl  auprès  de 
Rèchid  dans  une  de  ses  réunions  du  soir,  je  remarquai  chez 
ce  prince  une  agitation  extraordinaire  :  tantôt  il  s'asseyait, 
tantôt  il  se  couchait;  il  répandait  des  larmes  et  murmurait 
ces  vers  : 

ConGe  le  gouvernement  des  serviteurs  de  Die»  à  un  homme  sûr,  stable 
dans  ses  projets,  sans  faiblesse  ni  avarice; 

Et  dédaigne  les  propos  de  ces  esprits  mobiles  qui  ne  comprennent  pas 
ce  que  le  peiij)le  lui-na me  a  compris. 

En  entendant  ces  paroles,  je  devinai  que  le  prince  méditait 
quelque  projet  important.  Bientôt  il  ordonna  à  Teunuque 
Mesrour  d'aller  chercluM-  Yahya;  quelqiu^s  instants  après, 
Yahya  était  auprès  de  lui  :  «  Père  de  FadI ,  lui  dit  Ilérhid,  le 
Prophète  est  mort  sans  faire  de  testament  :  l'islam  élait  alors 
dans  toute  la  force  de  sa  jeunesse,  la  foi  venait  de  naître; 
l'union  régnait  parmi  les  Arabes  nuxquels  Dieu  avait  accordé 


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la  >••'  m  in-  ,i|>n>,  II-  |»<-ril,  la  i^loirf  apn-s  rahaivsrmrnt.  Mais 
(  (•  |)<>ii|)lc  iu>  tarda  |>as  à  r<'iiii*i'  Abou  Brkr,  <*(  tu  sais  c<>  (|iii 
arri\a  a  crttc  «  jioquc.  Al)i)ii  lirkr  ayant  ninis  h*  pouvoir  à 
Omar,  la  nation  le  rcronnulct  accepta  son  nouveau  Kli.iUre. 
M.iis  Oni.ir  conlia  le  i  lioix  tlo  son  siiccessi'ur  à  une  conunis- 
sion  (leliixTâtive,  et  lu  n'ignores  pas  (|u'à  la  suite  des  dis- 
cordes civiles  l'autorité  sortit  des  mains  (pii  devaient  la 
poss«'(|er.  Je  veux.  (|uant  a  moi.  ifgler  ma  surcession  ;  je 
veux  l'assunT  a  un  homme  dont  j'approuu-  la  conduite  e( 
dont  j'estime  les  actes,  à  un  hi>mme  (|ui,  j'en  suis  sûr. 
gouvernera  iialulement,  sans  <|u'nn  ait  à  n>douter  de  sa 
part  ni  |>usillaniinite  ni  faii)lessr  ,  je  veux  parler  d'Mxl  MIali 
(Mamnun  .  Cepi-ndanl  l«'s  suiïrapes  de  la  lamillede  liarlirm 
inclinent  \eis  Mohammed,  mal;;ie  l'assujetlisM^iient  de  ce- 
lui-ci a  .v's  pasMons,  a  jm's  capiiccs,  (|ui  sont  sa  seule  régir 
de  (iMiiluile,  malf;ré  la  facilité  a\i>c  laipielle  il  priMligue  m 
fortune  et  associe  le»  femmes,  et  jus(|u'au\  (^clav(>s,  à  ses 
devM'ins.  Au  contraire,  ,\l>d  Allah  ne  mérite  que  tics  elo}(eA; 
Min  jugement  est  solide  et  les  afTaiiTS  les  plus  ini|Mfrlantes 


CHAPITUK  CXI.  32r> 

».         '  ♦^  .  - 

JUi  ^àJî   oUkJ  ^ijJt   tiJ;^xx>  aX51   <X^   iii.jU   l^-3_5  IgJ^AàJ 

»K.t£  fj\  (^  ^^V^'^  J^'   Cs''^^^  C^'^*'   ^^.^  iJ>IilÀ-o_j  A.Ai».Lc<) 

Ml 

(J-.  A;Cjj.ii_5   ijl>*î'   ^''HS'îj  '^•^V*-  '«^^   cUj!  4.:A.ÂAaji   U  c^JUj 

peuvent  lui  être  confiées.  Or  si  je  témoigne  mes  préférences 
pour  lui,  je  déchaîne  contre  nous  la  famille  de  Hachem;  si 
je  fais  de  Mohammed  mon  unicpie  héritier,  je  crains  que  ce 
choix  ne  jette  le  Jrouhh»  dans  l'Etat.  Fais-moi  connaître  la 
manière  de  voir  dans  cette  afTairc,  donne-moi  un  conseil 
dont  le  mérite  cl  l'ellicacilé  seront  reconnus  de  tous,  cai-  tu 
es,  grâce  à  Dieu,  un  homme  de  bon  conseil  cl  d'une  rare 
pénétration. — Prince  des  Croyants,  répondit  Yahya,  loute 
fault^  est  excusable,  toute  erreur  peut  se  réparer,  excepté 
celle  qui  concerne  la  succession  au  trône;  car  une  cireur  de 
ce  genre  est  pleine  de  |iérils,  niir  faute  j)arcille  est  sans  le- 
mède.  Mais  ce  n'est  ni  le  moment  ni  le  lieu  d'eu  déli!)érer.  ■> 
Le  Khalife  comprit  que  son  conseiller  voulait  l'entretenir  en 
particulier,  et  il  ni'ordonna  de  me  tenir  à  l'écart;  je  me 
levai  et  allai  m'asseoir  dans  un  coin  d'où  je  pouvais  entendre 
ce  qui  se  disait.  Ils  entamèrent  une  longue  discussion  et  leur 
délibération  dura  toute  la  nuit  ;  ils  ne  se  séparèrent  cju'après 
avoir  décidé  (pie  la  couronne  passerait  à  Abd  Allali  après 
Mohammed.  »  —  Oumm-Djàlar  (Zobeidah)  vint,  un  jour, 


32G  LKs  pi;  \ii'. ii-:>  non. 

>Xa£»  ic--Jt  jjjol  «_AjJ»  jt  J'^=>-^t  ^Luifct^  J'Jjilt  ^y*-iji\ 


U' 


^\ 


clic/.  Rô»hi(I  v\  lui  tlil  :  •  \ ous  êtes  injusio  pnvfis  \otrr  lils 
MoJi.iiiuiK'd;  \<Mis  lui  donne/,  le  f»ou\<'rn«Miient  de  l'Irak  et 
lui  refuse/.  sid)sides  et  pim-ranx,  l.indi>  «pie  vous  arcord«v. 
trtul  rela  a  son  Irère  Al)d  .\llali.  —  Oui  es-tu,  lui  npnndit 
U<rliid.  pour  discuter  nos  actes  et  juper  nos  aj,'«'nls?  Jai 
donné  a  Ion  lils  un  f^ouvernement  paisililc,  cl  a  Mm!  .\lial» 
lin  pavs  «'Il  «'Int  de  '^'iierre;  or  le  <  lii'f  d'iine  province  hostile 
a  plus  besoin  de  Iniiipes  ipic  le  <  lief  d'un  <;ou\ei  nenicnt  pa- 
cilir.  D'ailli'iirs  c'est  ton  (ils  <pir  jr  rcdoule  pour  Mxl  Allah, 
mai»  Al»d  \llah  ne  scr.iit  pas  un  danger  pour  ton  lils.  si 
celui  ci  v«-iiail  ii  être  proclame.  • 

l-.n  l'anncc  1 8r>,  Hcchid  lit  le  |M-lerinaf,'e  avec  .ses  deux 
hi-ritiei^  presoniptirs,  Kmin  et  Mainouii;  il  ntlit^i-a  h*s  deux 
chartes  rpii  reliaient  h^i  droits,  des  deux  frenvs  et  les  fil 
Mispentite  A  II  Kaahah.  Ihrahini  .Nakhàyi  raconte  que  l'acte 
tdinha  par  tcirc  au  montent  ou  on  le  hissait  sur  les  murs  du 
temple  :  «Je  me  dis  «n  moi  nu-nie.  ajoute  Ihrahini.  de 
même  que  cet  ri  ril  est  Ifunhe  axant  d'être  arlKu»-.  de  même 
fcii'    K.N    lit.    ..'/v  ..ii.iiiii  .1  .«\ant  dairiver  a  son  terme.  •  — 


CllAI'll'KK   CM.  :V-i7 

Sj^.xj  iyij  cK?*>^  vj-*  ^^^j  *-*^bj  '^''-S*^'  ô  tj^-f^'j  ioY-iiJi 

Jyij  j,:i>_5 

^.vXJl  ^^  lÀi^  »Xi  yLjLjiJÎj  ylc^LÀJCj  (j!5A.^wji^  LLiij  v-**^-'^ 

wouji   Î*>^-Jj   ^  oiX^  W-^  i  litiX-j    JJi  J-xJ  4p^>.  4MI 

Voici  aussi  ce  que  rapporte  Sàïd  ,  fils  crAmir  de  Basrah  :  «  Je 

faisais  le  pèlerinage  cette  année-là;  or  le  public  était  fort 

érnu  (le  Talfaire  des  chartes  et  du  serment  prêté  devant  la 

Kaabah.  Je  rencontrai  un   Arabe  de  la  tribu  Hoded   qui 

conduisait  son  chameau  en  chantant  ce  vers  : 

C'est  une  élection  dont  les  promesses  seront  violées;  c'est  une  pierre 
dont  l'incendie  va  s'allumer. 

—  «  Malheureux,  m'écriai-je,  que  dis-tu  là.^ —  Je  dis,  ré- 
pli(pia  l'Arabe,  que  les  sabres  vont  sortir  du  fourreau  ,  que 
la  discorde  e(  les  dissensions  vont  déchirer  ri'jnpiic — Com- 
ment le  sais-tu?  lui  dcinaiidai-je.  —  \ois,  me  dit-il,  ce  cha- 
meau qi:i  demeure  immobile,  ces  deux  hommes  cjui  se  dis- 
putent, ces  deux  corbeaux  qui  se  vaulrenl  dans  le  sang.  \  rai 
Dieu,  cela  finira  |)ar  desguerresetdescalamiiéspuMiques!  » 

On  raconte  qu'lùnin  ,  nprèsavoir  prononcé  le  sermentcpie 
Réchid  exigeait  de  lui,  allait  sortir  (k*  la  Kaabah,  lorstpie 
Djùlar,  lils  de  Yahya,  le  rappela  et  lui  dit  :  «Que  Dieu  te 
mautlisse,  si  lu  trahis  ton  frère I  "  U  répéta  trois  fois  ces  pa- 
roles et,  chaque  fois,  il  lui  fit  redirr  son  sermenl.  Telle  fut, 


32«  LKS  l'i;  \ii;ii,>  DOi; 

»■  * 

«_pw   A_»vJÎ''    -•'Xi^   ^,'v^^l,-3^    3sXj»-4  jj\<^^    ^^   ji    ^^>S^y  ^v^^-^* 

f  -^  - 

(lit  on,  la  «aiisrdr  la  liaiiie  (|nc  Oumm  D'i.'ifar  conrni  roiitn* 
le  lils  (U-  Yahva  :  rctir  primcssi'  fut  Avs  lors  iim*  tirs  pre- 
mi«T<'s  à  proMiqucr  If  lossoutinirnl  du  Khalife  rt  à  Itii  ins- 
pirer la  condaniiiatioM  (!<•  <«•  la\uii. 

Kti  l'anni-t*  iS-  di'  riirijin',  lUrliid  lit  r«*connaitre  son 
(ils  Kacrni  rn  «ptaliti-  d«*  sucrrsM'iir  d«'  Mainoiin,  a\iT  ccltr 
riansr  (pic  Manioiin ,  une  fois  investi  du  khalifat.  diriderait 
en  dernier  ressort  s'il  dexail  conlirni«*t  Kaceiu  dans  ce  titrt* 
ou  le  lui  eidexer. 

Kn  relie  nii'me  année  187.  mourut  Finiad.  lils  de  lyadli. 
«urnnmnK'  Ahnu  AU.  Ce  docteur,  m*  dans  le  Kliora(^an. 
>int  a  Koufali,  où  il  suivit  l'cnseif^ncnienl  de  Mansour,  lils  de 
Montaniii  et  d'autrrs  tradilionnist(>s.  Knsuile  il  m*  voua  au 
culte  de  Dieu  et  w  rendit  a  la  Me(cpie,  nu  il  résida  jusqu'à  sa 
mort.  Noi(  i  une  anecdote  racontée  par  .Sofian  ,  lilsd'ONaiiiah  : 
•  l.e  Klialile  I\rcliid  n/1us  .oaiit  fait  ap|H'ler.  nous  allâmes 
che/.  lui  ai  compagnes  de  K(Hlad,  i|Ui  s*a\an«;a  le  dernier,  la 
|élerou\erte  de  son  manteau  :  •  Sdian.  me  dit-il,  lequel  de 
rr%  homniii»  r*l  le  Klialile^  —  l.e  voici.  •  lui  re|Km(li»-je  en 


cil  \i>rn'. h  CXI.  :i2«j 

j^«  viJOv^— )  x_^^l  »*>^j^'«l  ^»K_I  <^r>.^l  Qjw»-»-  b  c:^!  *i 
^_f*5l^  Ijolrs-  I4J  i^'3  C:^!-^  '^  L^.lojtlj  liûjs.iw!  J^ss:<^j  y^ 
ki^i   l*Xi&  Jji'^  kXjLj^  ^aJI^^jJI!;,   .X^/JI  AJb  ool   ù^ 

jjrt^^    UjfcVUA^     iijvKXJ     wJUo    J,^     ^    (^    (jjJ    (^,JiM-<    QJ     <_^    ^t 

désignant  Rrcliid.  Il  lui  adressa  alors  les  paroles  suivantes  : 
Il  Toi  qui  es  beau  de  visage,  toi  ([ui  tiens  dans  tes  mains  et 
sous  ta  responsabilité  le  gouvernement  de  ce  peuple,  un 
lourd  fardeau  pèse  sur  toi.  »  lléchid  ne  put  retenir  ses 
larmes;  il  fit  donner  ensuite  à  chacun  de  nous  une  bourse 
d'argent,  (jue  tous  nous  acceptâmes,  à  l'exception  de  Fodaïl  : 
•  Père  d  Ali,  lui  dit  le  Prince,  si  tu  ne  crois  pas  devoir  gar- 
der cet  argent,  prends-le  pour  exonérer  les  débiteurs,  pour 
nourrir  ceux  qui  ont  faim,  j)our  vêtir  ceux  qui  sont  nus.  »  — 
Cependant  le  saint  personnage  persista  dans  son  relus.  Je  lui 
dis  en  sortant  :  «  Père  d'Ali,  tii  as  eu  loil  de  ne  pas  accepter 
cet  argent,  lu  aurais  [)u  1(^  consacrer  aux  bonnes  œuvres.» 
Mais  lui,  me  [)renant  par  la  barbe,  me  répondit:  «Père  de 
Mohammed,  comment  foi,  le  docteur  de  cette  ville,  toi  dont 
tout  le  monde  admire  le  sa\oir,  |)eux-tu  commettre  une  pa- 
reille erreur.^  Si  cet  argent  eût  été  IWen  acquis  pour  être  dis- 
tribué à  ces  gens-là,  j'aurais  pu  moi  aussi  l'accepter.  » 

Mouca,  lils  de  Djàlar  (fils  de  Mohammed,  (ils  d'Ali,  lils 
de  Huçem ,  (ils  d'Ali,    lils  d'Abou  Talib),  mourut  empoi- 


:«()  LES   l'IiAlUIE.s   l)  OU 

*W»»I  d  u'-y^''  a!L«,  jj  u*5i  .xj».  .Va—  ^-  — -^»  «->'i  jfcjl  »-*• 

L^j^_._»_j^  vyj^  ^^>-^  n_j_*„ 


sonné  a  liajjilad,  dans  la  quinzièuit*  annir  du  rr^nr  de  He- 
cbid  (i8G  de  l'hcgirt');  il  clail  âge  dt*  cin(|iianlr-<|uatrr  ans. 
Dans  notre  traite  dr  l'Kxposition  relative  aux  dénominations 
des  Imams  Katyites  de  la  secte  chiite,  nous  avons  cité  leur» 
noms,  celui  tie  leurs  mères,  rein|)lacemenl  de  leurs  lom- 
l>cau\;  nous  avons  évalué  leur  âge,  le  nombre  d'années 
pendant  les(|ue||es  ils  vécurent  avec  leur  père,  et  nous 
avons  désigné  ceux  d'entre  eux  (|ui  connurent  leur  aïeul. 
Les  \ers  suivants,  qui  ont  pour  aulenr  Koltouin  Attal)i ,  sont 
adresses  à  IW(  liid  : 

Lu  Imam  qtii  tirnt  enirr  »<>»  mam*  \r  «••|iirr  ilr  U  rrligion , 

•crplrp  qiir  w%  Inrnrail»  |>r«il«-j;eiil. 

.Son  rritani  enveloppe  loules  le»  rr^alur*»*;  pru  lui  importe  qu'elle* 
•oient  pr'»4-|ir«  nu  élnigi     ' 

Il  rtilriiil  \m  \n\\  du  v>Ui<i|r-iif  i<riT<^  cir  konimetl .  qui  •niiriinii  '  t  .'. 
Im«  le*  «ecrel*  clonl  «on  rtruf  r»l  «(;il4; 

Il  entend  U  pnire  de  relui  qui  rin*o«|ue  du  fond  de  ai  mi<^  re  une 
»e»dr  prière  lin  «nfTit  et  n'a  |wi*  he^tin  d'rtre  rr|irtrf . 

^Ainoul.  fd*  de  Mou/arrà.   r.ipporie  ce  f|ui  suit   '{'.ipR** 


cil  \!MII\K    CM.  331 

Klialid  et  ce  dernier  d'après  Anir,  fils  de  Bahr  el-Djahiz. 
Koltoum  Attabi  dénigrait  le  talent  d'Abou  Nowas  ;  quelqu'un , 
qui  avait  recueilli  les  vers  de  ce  poëte,  lui  dit  un  jour  : 
•  Comment  oses-tu  nier  le  mérite  d'Abou  Nowas  après  des 
vers  comme  ceux-ci? 

Si  nous  ((-k-brons  une  rie  tes  lu-Iles  actions,  lu  l's  robjet  do  nos 
louai)f;es  el  supérieur  encore  à  ce  que  nous  aihnirons  en  toi; 

Mais  si  nos  éloges  s'adressent  à  un  autre,  c'est  encore  de  toi  que  nous 
voulons  parler. 

•  C'est  un  plai;ial,>'  s'ccria  Atlabi.  —  Au  préjudice  de 
quel  poëte?  demanda  le  rhapsode.  —  D'Abou'! -llodeil 
Djoumalii.  —  D.ins  quel  passage?  —  Dans  celui-ci  : 

ISi  l'on  (lit  (le  l'un  d'eux  :  «Il  t^i  la  lleur  des  héros,»  c'est  parler  du 
fds  de  Moi;aïrali. 

Le  sein  d'une  femme  n'a  jamais  porté  un  lioinme  tel  que  lui;  pour 
un  pareil  enfautcincnt  les  antres  lemmes  demciirenl  uilecoMdi'S. 

Son  inlcrloculcur  lui  cila  «'usuilr  avec  adniiiation  le  vers 
suivant  : 


332  LhS  Pli  \ll;il.i>  DOi; 


(Crilc  cloiirr  liqueur)  circule  cbns  leurs  vcinct.  romnip  un  rrm^e 
MluLiirr  rircuin  dius  un  coqi»  maUilr. 

■  Il  a  voir  n'Ilr  pensrp,  •  exclama  Atlal)i.  —  A  (jucl  |x>ête  ? 

—  A  (Ihawsah  Fakâri,  r'pondit  Atlahi.  —  Kii  <|url  fiulroil? 

—  Dans  rclui-ci  : 

IW»  que  le  m.ilailr  ilen>uie  rorifire  de  l'oulre,  ce  breuvâ|»r  bienfaiunt 
moul«*  ri  ilcsTcnd  dan»  tout  v>n  *fre  ; 

Va  qu<ind  il  «r  niéle  »  %v%  eulraillc»,  un  ue  peut  plu»  cruirr  que  la 
douleur  le*  d^cliiniil  aulrefoi». 

•  Noici  encore  uue  hellf  |jcn&<'c,  •  reprit  le  rhapscnle  : 

l.rur»  iiiiiin*  ne '  '-'f-t  que  pntir  ft- p--  '—  ■•  -  * ''aiU.  Iror»  pie<l« 

nr  »onl  rriT«qur  j  .>ir  le»  marcii- 

•  Anlrr  plagiat,*  rniiarrpia  \llalii.  —  \ii  dririineni  «le 
qu1?  (IcinaiiJa  le  rhapsode. —  De  M«*r>vaii.  fih  tlAlxin  Maf- 
mIi.  —  El  quel»  M>iit  lr»ii  ver»  qu'il  a  pill»'*  ?  —  \a**  voici  : 

l^ur*  mâio»  no  «nnl  faite»  que  i>our  r^pai»!"-  •I'»  li<ri*rjiit>  !•  m»  lau. 
Bue«  que  |«>tir  embellir  la  |wir>'|e  humaine. 


cil  \IM  riîi:  CM.  333 

*XJ  A_çJûLx-JtJi  ^1   y\^  Jijj   t-A.L)tj  t^vat*   ^   *X^I    (j*.Ux>î  _^l 
Os>iU;^l    ,ji    ^   Uvli^  .iJU    5Li3_C-!_5   ^^V^   '-^^=^^    (jvî    ^'i 

L|^JiX«  l§x^  a«Xr».|^  ^^  l^jJb  <Nx^v:s2  o«j1<»  i<^**-y~>  ^j-'û^  «Xa-vw^I 


TaïUiil  ils  luttent  de  générosité  avec  le  vent(([(ii  amène  la  pluie  hien- 
iaisante);  tantôt  ils  prodiguent  leurs  dons  à  l'orateur  éloquent. 

Le  rhapsode  gxirda  le  silence;  mais  eùt-il  cité  tous  les  vers 
d'Abou  Nowas,  son  contradicteur  eût  répondu  :  Plagiat! 

Au  rapport  d'Aboul-Abbas  Ahmed,  (ils  de  Yahya  Tàleb, 
le  poète  Abou'l-Alahyali  pressa  si  vivement  Réchid  de  lui 
accorder  Otbah,  (|iie  le  Khalilé  lui  promit  sa  main  et  prit 
l'engagement  d'en  faire  lui-même  la  tleniande,  en  ajoutant 
que,  si  elle  était  l;ien  accueillie,  il  lournirail  le  trousseau  de 
la  mariée  et  donnerait  au  poêle  une  somme  considérable. 
Mais  bientôt  arrivèrent  des  all'aires  c|ui  absorbèrent  tout  son 
temps;  AbouM-Alahyah,  ne  pouvant  trouver  accès  auprès  du 
Prince,  lui  fit  remettre  par  Mesronr,  le  chef  de  ses  eu- 
nu(jues,  trois  éventails.  Alesrour,  (juand  il  lui  présenta  ces 
trois  objets  réunis  ensembhî,  trouva  son  maître  d'humeur 
souriante.  Sur  le  premier,  Réchid  lut  cette  suscription  : 

J  ai  intcri'ogé  la  brise  sur  le  sucri-s  de  mes  deniaïulcs,  et  elle  m'a  ap- 
porté le  parluMj  do  les  mains  généreuses. 


xvi  ij;s  PI'. AiiUKS  non. 

f^^^Ji  cï  *iA->Jl   ^_--*^  ^^-^        *-  '^  >^^*-j  ,^r»  i^vmJU  ^JolUI 

•  I.4-  (Irùlr  a  rôussif.  s'«rria  Rirhid.  Sur  lo  srcniul  «vrii- 
laii  il  lui  : 

Pour  ohirnir  «!«•  loi  c«*  ^11  licnl  n»on  ronir  rn  «u%p-iit.  jr  ilnnnr  a  m^ 
moiiliirr  Ip«  alliiri*»  irs  plu«  rainJc^. 

•  \  iiirrvoill»' !  «  lil  Hi-rhiii.  |,i»  Iroisii^mc  portait  ro  ver*  : 

Soovi'nl  j^  c^<l^  au  clrvA|inir,  |iiii«  je  mo  Hi»  :  Non.  crlui  qui  m*«  c*- 
ranti  Ir  ituccf*  cM  un  ctriir  gfnfrrui. 

•  l.p  maïuiil  hoinino.  AJnul.i  llrrliid.  romm<*  il  lournr  Ion 
vm!  •  î'iiin  il  If  fit  vrnir  v\  lui  dit  :  •  \l>oii'l  Atahvali,  lu  as 
ni.i  paroir;  «Irs  drinaiii,  «»i  Dieu  li-  prriiirt.  je  donnerai 
Mti^^a^tion  à  1rs  vrrux.  •  Il  fil  pnAniir  f)tlv»h  rju'il  avait 
lirv)iii  di'  l.i  voir  cl  qu'elle  ent  à  l'attciidn*  «hr/  ollt*  dan» 
la  *oir<r;  rr  nirAMf»e  troubla  rt  rinul  rctli»  rM-la\r;  elle 
courut  prrvuli'r  %o«  excuses  au  Khalife;  mai*  |\é(  hid  jura 
e|n'il  ne  lui  ferait  connaître  sa  dcrnandc  cpic  «hc/  elle  Kn 
eiïrl,  la  nuit  \cnue.  il  »e  rendit  chez  Otbali .  accoinpajiînc  de 
v^  runui|ur%  favoriA,  et  lui  dit  :  •  Avant  <lc  te  pn-sonlrr  ma 
requi'N'.  prumcl»  moi  qu'elle  sera  exauci-e.  —  le  %\\'\%  voire 


ciiApiriu-;  CXI.  xM} 

>>  lj_5  >J    W:>   v.-J»-^^    CJ^V-^   i-^^    *^  '    ''*"?"  ^    ^^^->  ^  c-oLL:»-    jj  li 

JUi  l^j^ÀlàJi   jj  J'.-iio  ^  _^-'''_j  iO-tf>Lxxji  ^!  ^V^  !<X£.j  l^xt 

c.A*»«wAj  ^V)  (— *As  Aj   Jl  /wj)  (O^l   •^  lj>-Lo  c:AjiX-«  viU<Xj   ^wiii»-î 

esclave,  répondit  Oll)ah,  et  prèle  à  l'aire  toutes  vos  volontés, 
pourvu  qu'il  ne  soit  pas  question  d'AbouM-Alaliyah.  Je  me 
suis  engagée  à  cet  égard  devant  votre  père  (que  Dieu  ait 
son  àniel),  par  tous  les  serments  (pii  peuvent  lier  l'homme 
vertueux  comme  le  méchant.  J'ai  jure  d'aller  pieds  nus  à  la 
Mecfjue,  et,  dès  que  mon  pèlerinage  serait  accompli,  de  m'en 
imposer  un  autre,  sans  pouvoir  le  raclieter  par  une  péni- 
tence quelconque;  j'ai  juré  également  de  Taire  abandon 
aux  pauvres  de  tous  les  biens  (jui  pourraient  m'échoir  en 
partage,  à  l'exception  du  tapis  sur  lequel  je  prie.  »  Et  elle 
Tondit  en  larmes  devant  le  Klialile,  qui  en  Tut  ému,  et  se  relira 
Tort  touché  de  son  désespoir.  I,e  lendemain  matin,  Abou'l- 
Atahyah,  ne  doutant  plus  de  son  trionqdie,  se  présenta  chez 
Réchid,  (|ui  lui  dil  :  «  Je  t'assure  que  je  n'ai  pas  négligé  tes 
intérêts.:  Mesrour,  Hu(-eïu,  Réchid  et  d'autres  encore  sont 
là  j)Our  en  témoigner,  «  et  il  lui  donna  alors  l'explication  de 
ce  qui  s'était  passé.  «  En  écoulant  le  lécil  du  KhaliTe  (raconte 
Abou'l-Alalnah  ;,  je  restai  interdit  pendant  un  moment; 
enfin  je  lui  répondis  :  «  Je  désespère  maintenant  d'obtenir 
Otbah,  puisqu'elle  vous  a  opposé  un  relus,  et  je  suis  con- 


.Ui.  LKS  l'HAII'.IKS  I)-()|l 

^l  ^_^— «^  ^Jot»  l»X.a.l   w-w^^*^  >   >^i   wv^fj   J^-O»  :>!   l^jt* 

aa^Ua^I  ^I  J'ai  Ua>ip  Uàj  j\<^   .Vao«jlc  ^^.o>-'uk7  cylcCO' 


N.iiiK  II  (jiic  pcrsomu-  ;ipri*"i  vous  ne  poiirm  oblniir  (ri-llc  une 
iTpoiisf  favoralilr.  •  Ce  lui  a  la  suiti*  de  relte  av(Milun>  c|u'il 
prit  le  {rite.  \<»ici  des  vers  de  sa  roiii{>o.si(ion  dans  lev|urls 
il  i.i|»j)i||e  rcHc  rirconslaiice  : 

J'ai  mmpii  le»  lili  qui  me  ralUchnirnl  â  loi  |Mir  l'r^itrr.inco,  j'ai 
enl«*v^  la  irllr  du  (lo«  de  nirs  clievaui  (locution  proverbiale 

\.r  dt'M>\pnlr  glari.ll  ■  |M'-n^lri'  dan»  mon  coBiir.  el  dc»orniai»  il  ui  f»I 
indifTiTcnt  de  ro»l«T  ou  dr  purtir. 

On   raconte  <|u'apn*s   avoir  en  ronnaissanre  de  '<•   \ei<; 

d'AIxtu'l  Alalivali  reialii  àOthaii  : 

Iléla«  une  gairllr  du  Klialifc  ui'a  prit  dan»  *•**  Tilri^'  romnirnl  |K>iir 
rii*^jc  fuir  unr  gairllc  qui  «ppartirui  au  Klulif< 

I\«(  liid  se  fàrha  de  re  (ju'il  ronMMeiail  ronmie  une  rail- 
lerie à  »on  adn'SM»;  dans  son  ^•^w•nlinu•nl .  il  (il  uiellre  le 
jxx^le  en  privoii  el  le  livra  à  Toiindjah,  l'olFirier  «  harg"  de 
{'••MM  iition  de  »r<i  rli.ilinienls;  rVlait  un  lioninu*  d'un  carar* 
lèn*  «Inr  el  cruel.  M)ou'IAlahyali  lui  adressa  les  \er*  que 
voici 

TiMiiuliali.  !•<-  Ii4lr  pninl  mon  Mipidic**  IrlIr  urf.\  |a«  la  «olnnlr  du 
Kltaliir. 


CIIAIMTIU;   CXI.  337 

xJoi^_5^  A  La  A  g  AX5i  d)iij       » — ^:iL-«.j  A — ç-j  c^-j!  L-cI 

Jyù  (_^  JJi 

C;.<OkAj^   »,w-L*_3  IaJvXJL  j-**Jj  »v5i   iCftLu»   cu^t  jJ  «XJ    ç-îyj 

t^^Ajg  :^^gyw  _j4i   i^Ai  caJO    Uj         ^^;rV*^  UJiXi»»  IaJ«xJÎ^j  O"^-? 


Les  éclairs  que  je  voyais  briller  clans  le  ciel  (de  sa  générosité)  me  fai- 
saient concevoir  d'antres  espérances. 

\'^oici  d'autres  vers  qu'il  com])Osa  dans  sa  prison  et  après 
une  longue  captivité  : 

0  loi  { Réchid  )  qui  n'es  que  clémence  et  bonté ,  puisse  Dieu  accroître 
ton  bonheur  et  tes  bienfaits! 

On  me  dit  q-ic  j'ai  trouvé  f^ràce  devant  toi.  Aiil  qui  pourra  me  mon- 
trer les  signes  de  ton  pardon? 

«  Pauvre  poète,  s'écria  Réchid ,  si  je  l'avais  vu  ,  il  ne  serait 
pas  en  j)rison;  car  je  n'ai  accorde  cette  condamnation  que 
parce  (ju'il  était  loin  de  mes  yeux;  »  et  il  le  fit  mettre  en  li- 
berté sur-le-cham}). 

Ahou'I-.Vtabyah  est  l'autenr  de  ces  vers: 

Le  nom  de  la  mort  nous  épouvante  quand  ou  le  piononce;  nous  cédons 
aux  illusions  de  cette  vie,  à  se.s  frivolités,  h  ses  jeux. 

Quoique  enfants  de  ce  monde,  nous  sommes  créés  pour  un  autre  sé- 
jour ;  ton  amour  pour  les  biens  d'ici-bas  n'est  qu'un  amour  factice. 

Du  même  poëte  : 

VI.  12 


XiH  LES    l'H  \IUIK>    D'on. 

.Vj »>v>-    »>0U    (J^-M    «_»_yJL  t  A— j  »N 4    ,     k    .-^  >rf    ^    »,     1.1 


i  .  ' 


-^'^  u^j- 


>oO   \-^    ^«.w_«_>^l    A^aXc 


!>•  mort  %r  tionl  rn  cmbuftcadc ;  In  plai»in  (de  rc  Dioodr)  t'ccoulent 
rommc  un  torrrnl  ;  mais  »C4  toiirmrnU  Mtil  rrurla  rt  »oti  empire  o'e»! 
qucrétoiiilioiu. 

l)ii  Mirini'  : 

Ij'linnimr  don!  l'ciislrrrr  %c  prolonge  rr»*rtiililr  A  nnr  /icifTr  «le  prix 
que  Ir  Irnip*  a  u»ce. 

Chn»r  rtiunge!  prndani  qu'il  rt(  ^veill/.  il  gaspilir  rr  qui  lui  M*ra  nfr- 
rrt^in*  le  jour  nù  il  »'rndnniiira. 

On  in«^nip  : 

M^fie-ioi  dc«  p««rfidir»  dr  la  forluni*  :  combien  d*>  le»  *riTil>lahl«**  n'onl- 
il*  |Mt«  rir  ln>m|>f«  par  rll*! 

Totit  |r«  liniiimca  s«ccor-t<  oi  J  U  tiMiidirr  imii  prrtonn^  '>■-  rrr.r.f,f ,. 
A  M  pourtuile. 

Autres  \urs  d  Aliuu'IAuhyah: 

Tu  nV«  qu'un  rmpnintnir  trnu  à  re$titntion  procbatnr;  <  ar  n  laut 
TtnAff  f  qii  "Il  rinj>niitlr. 

Comment  l'Iiomme  r»|  il  èpni  de»  charme*  d'une  etîMcnrc  donl 
cbaqiir  «onflla  e*l  compté  > 


cil  \i»i  rr.K  CXI.  MVJ 

ci>_j — i-j  U  j,iL»I  ^  J  1 — j       3  J^  A-jl-^  cj>_^i  (j*.^! 


\utros  vers: 

Ta  vie  ii'f.-il  ([ii'iiii  nombre  liniilé  de  souffles  :  ciiaqne  fois  que  tu  res- 
pires, tu  perds  un  atome  de  Ion  existence. 

A  cliariiie  instant,  le  même  souffle  qui  renouvelle  ta  vie  en  abréçe  la 
durt^e.  Le  fjiiidc  <[ui  conduit  ta  caravane  en  clianlanl  ne  plaisantera  pas 
avec  lui. 

Dit  inOme  auteur  : 

O  mort,  il  n'est  donc  point  de  refuge  contre  toi?  tu  arrive»  menaçante 
et  n'é|>argnes  j)ersonMc. 

Tu  viens  anéantir  ma  vieillesse,  comme  celle-ci  avait  anéanti  mes 
jeunes  années. 

Autre  penstl'e  du  même  : 

Pans  mon  fol  égarement  j'oubliais  la  mort ,  comme  si  je  ne  l'avais  ja- 
mais vue  à  l'œuvre. 

N'esl-eUe  pas  cependant  li-  l)ul  suprême  de  tout  re  qui  existe?  Pour- 
quoi ne  pas  abandonner  dès  il  présent  ce  qui  doit  nous  écliapper? 

Autres  vers  : 


3/ïil 


LKS    l'UAIlUKS    DOr.. 


—  j._^-o   ^^_5   J— »— '         (^ 


ii_^l 


LT-^ 


-^   > 


^    ^ 


'  ^        ■  I 


:i  ^  J, 


j,-,U 


I.''»  ■  ••  '!'•  Ifl  l'irttitip  \i<-nii<-iil  «niiilainpmrni  l'avcrlir;  niuritrs 

ri  ni)»i  ••  l'Ilr»  plnirriit  au r  Ion  *ort; 

Kllet  le  parlent  d'oi»c-mrnU  qui  tnnibrul  m  pou»»i^r^,  de  rorroe*  qui 
a'étanouiMcnt  ; 

Kllr«  Ir  ninnirrni  Iji  tomho  au  niiliru  dr  tant  dr  srpulcrr».  rt  lu  vi» 
comme  fti  tu  ne  ilr*ai«  jamai«  mourir! 

Il  .1  (lit  aussi  : 

I.  Iixnime .  pciid.inl  rpi'it  rontlrtiil  l.i  il>-m<-tir<-  ou  il  romplf*  m  inritrf  à 
I  iilin.  devient  1  hulc  du  lumbcwiu,  cl  \a  inaiJou  reste  inhabili-e. 

•  .r«»nis  lin  soir  rhrr.  liérhid,  rarnnir  Ishak  .  fils  d'Ibra- 
liiiii  MiM-ouli,  ri  jr  lui  rhaiil.iis  un  niortrau  <l«»nl  il  parut 
nie  liaittr  :  il  ni'imila  a  ne  pas  inlrnomprr  nimi  rlianl.  rt  je 
continuai  jiiMpi a  ro  (pi'il  s'mdorniil.  Alors  jV  m'anctai.jp 
(IcpoMi  mon  liilli  «t  m'assiA  à  ma  plarc.  Tout  k  coup  jv  vi* 
apparaître  un  jeune  homme  In-aii  et  bien  fait;  il  était  \^tu 
(inné  i-l«»lTe  li-j^ere  en  w>ir  peinte,  e!  sa  tournure  était  élé 
gante;  il  entra,  me  <w)lua  et  nnW\t.  I.'arriviV  de  cet  inconnu 
dan»  un  pareil  momeni.  m  un  pareil  lieu,  et  Minsêlrr  an- 


CllAPlTHK   CM.  3'il 

4»Xaj    C-^*i^  J    SvJ  ^^    Aiwjcj   ^'    /wjtf   *Xjyi».i!    *XJ^   0<**:>   cô^**^ 
"    .        "-  •         ■  t 

^^^xi  i-^^Xs-  !i!   ^<^i   Jûj  ;jbl*  l»  J^j  *J"^  i-^*  ^^^'^^  ^^-^^'J  (**^ 

nuiicee,  me  surprit  beaucoup;  mais  je  médis  eu  moi-même 
(|ue  ce  tievait  être  uu  de  ces  fils  de  Réchid  que  je  n'avais 
ni  vus  ni  rencontrés  jusqu'alors.  l^'étran<;er,  prenant  le  luth 
où  je  l'avais  laissé,  le  plaça  devant  lui  et  se  mit  à  l'essayer 
le  plus  habilement  du  monde;  il  l'accorda  comme  je  n'au- 
rais pas  su  le  faire,  et,  après  un  prélude  tel  queje  n'en  avais 
jamais  entendu  d'aussi  beau,  il  commença  cet  air: 

Videz  encore  quelques  coupes  avec  moi  avaut  de  nous  séparer  (ô  mes 
deux  rompagnons);  échanson,  vcrse-nioi  de  ce  vin  pur  et  limpide. 

f)rjà  l'éclat  naissant  du  malin  déflore  les  ténèbres  cl  déchire  les  voiles 
de  la  nuit. 

Après  quoi  il  déposa  le  lutb  cl  me  dil  :  «  Fils  de  courtisane, 
quand  tu  ciiantes,  voilà  comment  tu  devrais  chanter;  »  et  il 
sortit.  .Te  courus  sur  ses  traces  et  demandai  au  chambellan 
quel  était  ce  jeune  homme  qui  venait  de  sortir;  il  me  ré- 
pondit qu'il  n'était  entré  ni  sorti  personne.  «Si  lait,  répli- 
quaije,  je  viens  de  voir  passer  près  de  moi ,  il  n'y  a  qu'un 


3'j2  LK.s  I'J4  \li;ih5    l)UH. 

U«^  c-jijLn.»  aaXc  x_j«X-c^  •^«^AsJi  ^  Js^l  Jb  ^  .'^  U  A  ^ 
^L-»3^l   l*>^yjl  vi:j.X-:»-j        u^jHs's.ilj   »j^  l_*r   J    r*'^   ^vXjO^ 

^xLt  3. lu».».!  w>«-v.o  o^ijk-  ^«.aIï^  w-v*».*.»»^  *->%^  ii)^*  A^^^^'tf 

w.-^;»- wro    w^^;    ^«^o  .XjuuoI    JkAj  ,^^  Ovj^    «Xa.mwI   v^JOki   fi^l^t 

iiislaiil,  un  lioiiimr  fait  «I»'  trlle  «•(  \v\W  façon.  •  Mais  !«• 
I  li.'iiiiltcll.iii  in'.illii  iii.i  (Ir  iioincaii  (|tril  n'avait  vu  porviniir. 
Mon  rtiiinunnt'nl  n'ciitultlail.  (iuiitine  \v  n-^'a^nais  ma  |ila(^. 
le  KIliIiU'  s'i'vi'illa  et  me  dcniaiula  rr  qui  m  arrivait;  ji*  lui 
contai  mon  histoire,  dont  il  (trnicura  fiirt  surprise  :  *  Cerlai- 
nt'Mirnt,  nie  dil-il.  tu  viens  di-  n-cevoir  ia  visite  de  Satan.  • 
Knsuiti.*.  sur  m  demande,  je  lui  rr<lis  l'air  (juejc  venais  d'e«- 
tendre  :  il  l'iroula  a\er  Ir  plaisir  le  plus  Nif,  et  me  lit  (ionuer 
un  riehc  pn-sen(.  A|>n's  quoi  je  me  n*tirai.  « 

Ihialiini  M(M;ouli  tait  le  récit  &uivant.  >  lUtiiid  reunit,  un 
jour,  scA  c  liaiilrur»  danit  un  roucerl  auqui-l  tout  ce  qu'il  v 
avait  de  |M>rvinn.i^es  «^minenls  a  la  rour  assistaient.  Je  m*> 
lrou\ais  parmi  l«'s  artistes  ri  (le  rlianleur)  Mrskiu  de  Mé- 
din*',  plus  runnu  sous  le  surnom  i\ Aboa  Sadakak.  s'rlail 
joint  à  nous  :  c'était  un  niusirien  frrn*  sur  le  rhvllinie, 
beureuM'mrnl  doue,  intrlli^ml.  «l'un  romiuenr  a;;rralilR  et 
luiliilr  ilans  I  impr(»\  isation.  Kxcilé  par  les  rume<*s  du  uthtd. 
IWhid  \oulut  rntendre  un  certain  air  qui  s'était  prcsmte 
soii<Uinem<-nl  a  son  i-sprit;  par  snn  oïdn*.  l'oiliriri  pnfiose 


CIIAIMrUK  CXI.  -Mi'ô 

Hjc^J^T  LL.V<»».<Ij  ttLoLj    xj«Xjlj  /<\J^j.jl   Je  ^«wVXÀ  ^^^t£u\  t  <Xift 

(— AJCfw  <\_À— «  è-i  L^i  /<vrf>ol  Jiji  XjLAAaL  iL^  Qw£  Aa3  bwAai 
*j— (Lj   a.iL*U   »«X.ftl    (^jyS,m-*   L>   If^yAû    %J>j    *XJ>_5  J_j.Jij    «Xx-tiJl 

^jl(5j-uy!  J\  (jÀAfJ  iLUiw  itxA*  cLvÀ.5"jliy6  Uj  Jiii  \2ck4- 

à  la  garde  du  rideau  invita  Ibn  Djaiuî  à  chanter  ce  mor- 
ceau. Celui-ci  obéit,  mais  ne  réussit  pas  à  satisfaire  le  Kha- 
life. Chacun  des  musiciens  présents  lexécuta  à  son  tour,  sans 
obtenir  plus  de  succès;  alors  l'ollicier,  s'adressant  à  Meskin, 
lui  dit  :  «  Le  Prince  des  Croyants  l'ordonne  de  lui  laire  en- 
l(!ndre  cet  air,  si  tu  peux  le  chanter  avec  talent.  »  1/arfiste 
commença  aussitôt  de  chanter,  à  la  grande  surprise  de  Tau- 
ditoire,  qui  ne  pouvait  com[)rendr(;  comment  un  musicien 
tel  que  lui  osait  exécuter  devant  nous  un  morceau  (pie  nous 
iTavions  |)as  su  rendre  au  grr  du  Kh.ditc.  Dès  rpril  Peut 
achevé,  j'entendis  R('rhid  élever  la  voix  cl  lui  demander 
une  seconde  audition;  Mrskin  recommença  son  air  avec  une 
puissance,  une  verve,  une  chaleur  ([ui  lui  conquirent  Ions 
les  sulVrages;  le  khalife  le  IV-licila  et  le  combla  (réloges,  puis 
il  lit  écarter  h;  rideau  (pii  I(î  séparait  de  nous,  •  Prince  des 
Croyants,  lui  dit  alors  Meskin,  une  histoire  curieuse  se  rat- 
tache à  ce  morceau,»  o.l  sur  Tinvilation  du  Khalife,  il  la 
raconta  en  ces  termes  :  «  .Pétais  autrefois  esclave  d'un  mem- 
bre de  la  famille  de  /.obéir  et  j'exrr(;;nis  le  mélipi-  de  fallleur. 


:iVi  LES  l'i;  \ii'.ii.>  n'on 

^_^U^^|l>-A.*Ji    livî   ^"^j^   ^yJ,  J^XaJI    l^Jo:>l    xxjwki  (^t5^_ji 
U^   >  aL-C.  *I   Ix^  *U-*'k*  'ocJ^  «_-oL3«    ^_j_j»^i^*.    ^   (-AJvJkOj 

3vX>^  w»o.x^_j^  Cij^'-^  ti'  ^<y-»  (j>_*— »— ILiaJl  (jaxaJ  VA.3-0 

V^.Xj\x    ^jX    ^J~^    «— '    *Xo-J     ^<<^S      l<y-OU»i^     AjUw.*JlJC     ^.^yJ^wVxl 

Mon  maitrr  |)rfk>\ait  doux  dirhrnis  sui  ma  jourm^.el,  celle 
laxf  un»'  lois  paveo,  j'«'tais  libir  do  \a({ui'r  a  nn-s  pnipivs 
afTain's.  J'aiitiai.H  \v  j-hant  a\«'c  passion,  l'n  jour,  un  drsren- 
(lant  dWli,  pour  lo(pirl  j'avais  rontrctionnc  unr  tuni()U(*  me 
la  paya  drux  dirlu-nis,  nir  rrtint  à  drj«-ùn«T  <•!  nu*  lit  Ixiirr 
^ént'rrusrnu'nl.  Jr  sortais  de  chr/.  lui  loul  j^uill«'n-t,  l()nu|ue 
je  renconlrai  uno  ncpresse  (|ui,  portant  sa  rrurho  sur  IV- 
panle,  chantait  l'air  rpip  vous  vcne/.  d'entendre.  Dans  mon 
ra\iM4'mrn(,  rMd>li.uit  tout»*  aflaiiv  5<^rieuM'  et  ne  songeant 
plus  à  ma  pati\relé,  je  dis  il  n-tte  femm*-  :  ^  Par  lo  inaitn* 
Mahomet)  de  re  tr>nd»ean  ol  tie  cette  chaire,  je  le  conjur»' 
«le  m'appreiidrt*  ton  air.  —  Par  le  maitre  du  loiidN>au  et  <l«' 
la  chairr.  me  rt-ponditelle.  je  ne  te  l'apprrndrai  cpu»  i\  In 
me  le  |>.iyes  dont  dirhems.  •  Alors.  Princo  des  Croyant*,  je 
tirai  «le  ma  po«  lu*  h's  <h*ux  «lirhoms  de^tinô»  a  ma  taxe  jour- 
naliiTe  et  li's  donnai  à  la  n«'f;n*ssr;  «-rlle<i  se  dcLirrassant 
de  sa  rrurhr.  s'assit  par  terri*  «"t.  se  m'MtanI  à  marquer  le 
rhythnif  sur  la  rru«h«'.  fllf*  chaula  s«^in  morceau  «•!  le  rrpi'ta 
jusqu'à  ce  qu'il  tiil  grave  «lans  ma  mémoire.  Je  retournai  en- 


CilAPlTIU-:   CXI.  3i5 

JyJl  j.JoL,i  ^1  *Ui^!  ^^\  L  J'ob  ^j\(5  yt"  c:Ui  j,l>l 

CA/L»   4^>-^_j   «^'J    (3"^^^^   U.?'^'  ^r'j'^  «XawLi   âfcXjjjs»-   (\j\.*«ft^ 

c:a-aJÙu>  ^)^>^.amJI  ^à  c:a^JU  ^^^i  x^^^l  ^^  c>jyix«^  ^ 
il  ^JUl  JJb  ^Vc  ^J\  ^j  >^  ^JJ  i^-^i  V  0^5  ^  j-^s^U.fe' 

suite  chez  mon  maître.  Dès  qu'il  me  vil,  il  réclama  sa  taxe; 
je  lui  racontai  mon  aventure  :  «  Fils  de  prostituée,  me  dit- 
il,  ne  t'ai-je  pas  averti  (juc  je  n'accepterais  jamais  d'excuse, 
ne  manquât  il  qu'un  liard?  »  Ci'  disant,  il  me  coucha  })ar 
terre,  et  d'un  bras  vifii^oureux  m'ap])li([ua  cinquante  coups  de 
verge;  en  oulre,  il  me  lit  raser  la  tète  et  le  menton.  En  vérité. 
Sire,  je  passai  la  nuit  la  plus  triste  du  monde;  le  supplice 
cuisant  cpie  je  venais  de  subir  m'avait  fait  oublier  mon  air, 
et  rien  ne  me  rendait  plus  malheureux  que  la  jMiie  de  ce 
chant.  Le  lendemain,  je  m'enveloppai  la  tète,  je  mis  dans 
ma  manche  mes  grands  ciseauxdr  lailleuret  me  dirigeai  vers 
le  lieu  où  j'avais  rencontre  la  négresse.  Je  demeurai  lii  loit 
embarrassé,  ne  sachant  ni  .son  nom,  ni  sa  demeure.  J'étais 
dans  cette  perplexité,  lors(|ue  je  la  vis  s'avancer;  sa  vue  dis- 
sipa tous  mes  ennuis;  je  nrapj>ro(hai  et  elle  me  dit  :  «  Par 
le  Seigneur  de  la  kaabali,  tu  as  oublié  la  chanson!  —  (l'est 
comme  lu  le  dis,  »  lui  n'pondis-je;  je  lui  racontai  comnuMit 
ma  tète  et  mon  menton  avaient  été  rases  el  lui  oiVris  une  ré- 


3'jri  i.i.^  l'UAir.iKs  I)  (iii 

^jj-iM  wJJji  u^Ai*  J-^^  ^t'  ^^^  .j^  J^>-*  ^  '^é^^**^ 
ill   j^uJx   \^:i:>j   ^  Xxi    ^^-.j   wiucJl   ^5.»-»   wJUi  ^  *i^  ^jl 

oi^l    *-*-»;l   f^^^^   A— n-j^i)!   dJ^JÛ   (j!^  »I*Osjwl   wV*^   J^   j\^ 


ronipeiise,  si  l'Ilr  \oiilait  rc^li^•  s<»ii  cliaiiL —  •  l'ar  ce  toni- 
In-au  «-'t  relui  (|ui  l'Iiabile,  mr  ri*{)oiKiil  cvUv  Iciiiiiir.  je  ne 
ie  rccoininciiccrai  |>a»à  iiuiins  ilt*  deux  (iitliriiis.  «Je lirai  mes 
risraut  (l«*  ma  jmhIil'  cl  je  coui'Uh  1rs  iiirltrc  en  ifage  pour 
ilriu  (lirlicins,  q"«*j<'  lui  tloiuiai.  Kllfilt-posa  l.i  rruclif  (jn'ell»' 
portail  sur  sa  tète  et  m-  mil  a  tlianli'i'  connue  elle  l'aNail 
lait  la  veille;  mais  un  moment  apiet  (|n'elle  eutconunencé 
v>n  air:  •  Heiuis-nioi  mes  dcnv  diriiems,  jni  dis-je,  je  n'ai 
pas  l)«'s«iin  de  ton  elianl.  —  l'ar  Dieu,  repondit-elje.  In  ne 
le*  re\crr.is  pins;  n'espen-  pas  «p»e  je  te  le*  rende  janiai!«  :  • 
et  elle  ajonttt  :  •  .le  suit  rei  laine  que  les  (piain-  dirhems  «pie 
tu  as  dépenses  te  \andrunl  (|ualre  mille  dinar»  de  la  part 
du  Kli.dile.  >  Puis  elle  reprit  le  rliant  en  s'accompagna  ni  sur 
<a  cnirhe  el  ne  cessa  de  le  répéter  juxpi  a  (e  cpi'il  fùl  énril 
dans  ma  mt-moire.  Nous  nous  séparàm(*s;  je  relournai  rlicx 
mou  tnaitre.  mats  ftirl  incpiiet  el  trenTlilanl.  Kn  me  vo\.inl 
il  exigea  le  payement  de  ma  taxe;  ma  langue  |in*doui||.iii  des 
excuses:  •  Kil»  de  iil>aude.  me  dil-i'.  la  l«*<;on  d"lii«T  ne  le 


CllAPlillK   CM.  3^7 

jsjjéj\  (j\s_j  jUj:>  o^^  ^^j^  (j^^-s*  (S"^ 

J-:r  i  (J-sW  cK^'  o_^^  ^ji       ^^i  *xjU»  JuJ!  ^j^_^L»jJl  U 

suiiil  donc  pas?  —  Je  veux  vous  parler  franchement  et  sans 
mensonge,  lui  répoiulis  je,  l'argent  de  la  taxe  d'hier  et  de 
celle  d'aujourd'hui  a  servi  au  payement  de  cette  chanson;  » 
et  je  m'empressai  de  la  lui  faire  entendre.  «Comment, 
s'écria-1-il ,  lu  savais  un  pareil  air  depuis  deux  jours  et  tu 
ne  m'en  disais  rien  I  Que  je  répudie  ma  femme,  s'il  n'est  j)as 
vrai  que  je  l'aurais  affranchi  dès  hiei-  si  tu  me  l'avais  fait 
entendre  !  Tu  as  la  lèle  et  \v.  menton  rasés;  à  cela  je  ne  peux 
plus  rien;  mais  je  te  fais  remise  de  ton  impôt ,  jinur  l'amour 
de  Dieu,  jus([u'à  ce  (pie  les  cheveux  repoussent.  »  Uéchid  rit 
de  bon  cœur  et  dit  au  musicien  :  u  Je  ne  sais  ce  qui  est  le 
plus  agréable  de  ton  iiisloire  ou  de  ton  ciiant;  je  veux  à 
mon  tour  (|iif  les  promesses  de  la  lu'gresse  soient  ratifiées  I  » 
Et,  en  eiVt't,  Meskin  ne  sortit  (pi'ajjrès  avoir  louché  ses 
quatre  mille  dinars.  Quant  aux  j)aroles  du  morceau,  les 
voici  : 

Domourc  un  moment  ;m  cimpemont  cl  clicrcbc  si  un  raid  (i-xploralcur 
d'une  (aiMvane)  peut  trouver  rii(>s|)ilaIito  dans  ces  douars. 

lis  n'ont  pas  encore  été  ex|ilorés,  et  je  pense  que  je  vais  en  l'aire 
l'épreuve,  monté  sur  ma  selle  de  voyage. 


34H  Ll.>    l'iLMlllL.'i    i)  Uli. 

A'-^.'^     JljLo    v_^-L«jl    Lisi    XJ^'y    û^    w'^-*-^    wVjWjJl    ^w:>.|. 

'.^-^  J'^j»-i  UyXtLc.»  AAi>»Ls  'vjJsX.»-!   «^xjlJiLj  ii  »x.».l_j  ^JU* 

Lfc^j   J^--:>   Ovxj  J'-*-=»>  •->*L:>-   aJ>   kWslic  ^^•y^   OwwJl   Jx!.Xj 

Hi'rliiil  faisait  rouru  de-s  rlicvaux  à  llaLkali;  Ir  signal  ih; 
(li'part  a\aiil  rie  donm'',  il  \inl  jin'iidrr  sa  place  au  Iwint 
(i<-  riiipjtiMlroiiu',  |)ul  (jiiê  1rs  liitlcuis  (Icvraiciit  alttiiidiv, 
rt  s<*  n'|>osa  sur  ses  tapis,  liicntot  les  rlie\au\  n-paitireiit  : 
tous  ceux  (|ui  lenaient  la  lèle  appartenaient  au  Khalife;  mais 
au  premier  rang.  (Iiii\  (lievani  s'a\anraient  sur  la  mcme 
lii^'ne  et  sans  so  d«'*passer.  Il  les  remania  a\er  attention  et 
*'<k"ria  :  «Par  Dieu,  rest  mon  clje\all  •  puis  reconnaissant 
l'autre,  il  ajouta  :  •  Kt  voilà  le  cheval  de  mon  lils  Mamoun), 
«pli  arri\e  M>cnn<l  nwusalli .  cf.  ri-dcssus.  p.  i3).  Kt  en 
cfTel,  pnWilanl  les  autre;»  coun'ui-s,  son  chenal  arrivait 
premier  et  celui  de  Mamoun  M>con(l;  cette  donhlc  victoire 
remplit  de  joie  le  Khalife  Hecliid  ;  \vi  autre»  chevaux  avant 
ensuite  atteint  le  but,  et  la  couitm?  étant  terminée,  il  .wn- 
f^eait  au  (hpart,  lorscpie  Asm.'i>i,  piVsmt  à  la  fête  et  l<^- 
moin  «le  la  joie  epruiivci-  par  l«-  Khalifr,  dit  a  I  adi.  hU  de 
Urhi:  •  l'en*  d'Abhas,  voici  un  jour  propice  entrée  tous  ;  fais- 
moi  le  plaisir  dtMii'intnKluire  auprès  du  Prince.  •  ladl  ulla 
trouver  I\«rhif|  e(  lui  flit     «  Prinee  des  ('.mvani».  Ssniavi  e^l 


CFIAPITHK  CXI.  Vid 

A_jUb  JLJL»  ^jjj-^  (^^yVij.*^\  xj  4Wl  ô^jj  (jv*4yul  j-*î 

ici  :  il  veut  réciter  sur  la  victoire  des  deux  clievaux  quelque 
chose  qui,  grâce  à  Dieu,  ne  peut  que  redoubler  l'allégresse 
du  Khalife.  -  Réchid  ordonna  de  le  laisser  entrer,  et,  quand 
il  le  vit  s'approcher,  il  lui  dit  :  «  Eh  bien,  Asmàyi,  que  nous 
apportes-tu?  —  Prince  des  Croyants,  répondit  ce  dernier, 
vous  êtes  avec  votre  fds,  après  la  victoire  de  vos  deux  che- 
vaux, dans  la  situation  décrite  en  ces  ternies  par  Khansà  : 

Luttant  de  vitesse  avec  son  père,  ils  s'avançaient  au  premier  rang  et 
se  tenant  côte  à  côte, 

Us  rcsspinblaipnl,  dans  leur  coursn  rapide,  à  deux  éperviers  qui 
fondent  sur  un  nid. 

Son  père  le  devançait  et  volait  au  but  comme  une  l^^che; 

Mais  nul  ne  serait  plus  digne  que  son  fils  de  rivaliser  avec  lui,  s'il  ne 
respectait  (en  son  père)  le  nombre  des  années  et  la  gloire. 

L'anecdote  qui  suit  est  racontée  par  Ibrahim,  fds  de 
M(>h(li  :  n  Le  Khalife  Réchid  étant  à  Rakk.ih  voidut  bien  ac- 
cepter mon  invitation  et  se  rendre  chez  moi.  Ce  prince  avait 
l'habitude  de  manger  les  mets  chauds  avant  les  hors- 
d'œuvre   froids;   quand   on   servit  ces   derniers,  il  aj^errut 


350  LES    PliAIHlKS   DOH 

0"i->^  J-^  O^-^y'  f»^   'V*^  -V*-"  H-^  Un*  ^^';   *«>vjm  ^ 

^W^l  l»  ^^^  -r-J»b^  J''-^   U^'   '^   -''^  '*^^  '^   U>^   J^ 

_jiJI  ^iU-w  ^L=»-  ^  JJiULjI  i  j»jjH-J  •«liS'j^.yC»  jl  >»v' 

prfs  (lo  lui  iiii  plat  •!<'  kand  (sorte  de  inatololle'  (jui  ressiMn 
hl.iil  a  (lu  poisson;  mais  il  |r  trouva  roup«'  »ii  morceaux 
Irop  menus,  et  me  demanda  pour(|uoi  mon  cuisinier  avait 
Ijaclu-  l«'  poisson  en  morceaux  aussi  minces.  «Sire,  n-pon- 
disje,  ce  sont  «les  langues  de  poisson.  —  Il  me  semble,  ré- 
pli(|ua  I\('*(  liid.  rpi'il  yen  a  l>i<'n  une  centaine  dans  ce  plat.  • 
.Mour.ikil».  mon  valet,  lit  observe-r  an  Khalife  rpj'il  v  avait 
plus  (II-  cent  cinrpianle  langues.  Reriiid  l'adjura  de  dire 
condiien  ce  mets  avait  coûté;  l'esclave  répondit  que  le  prix 
depass.iil  mille  dirlienis.  Le  Prince,  cevsant  de  mander,  jura 
«piil  ne  tonclierait  h  aucun  meU  juM]u'à  ce  jpio  Mourakib 
lui  eut  apporté  mille  dirhems.  Celte  .somme  lui  ayant  ^'•té 
lemiM'.  il  ordonna  de  la  distribuer  aux  pau\res  :  ♦  Je  \eux. 
me  dit  il.  que  ce  v>it  l'expiation  de  la  folle  prYMii^'alité.  .  . 
Mdie  dirhems  un  raRoiit  de  |>oisson!  •  Kl  pn-nant  le  plat,  il 
le  remit  a  un  de  ses  valet»  en  disant  :  •  Sors  de  l'hôtel  de  mon 
fn^re,  allentls  le  premier  mendiant  qui  passera  et  donne  lui 
reri.  •  Or  «  <•  pl.il  que  j'avai*  acheté  en  l'honneur  (bi  Khalife 


CHAPITIU;   CM.  -Myi 

IjljLji  (jvjt«u»(^  (^j\_a-jLc  <Xx.w>JI  ^^  "•^— ^  *U-w  (j^  /<viû^! 
(•^Xi  L  ^i  Jiî^    r»^^^^    ^Uij    4^   (iiiiï    /Oi-^J    ^>--ijJi    jj'>3   AajI 

m'avait  coulé  deux,  cent  soixante  et  dix  dinars.  Je  fis  signe  à 
un  de  mes  domestiques  de  sortir  en  même  temps  que  le 
serviteur  du  Prince  et  de  racheter  le  j)lal  de  celui  qui  en  de- 
viendrait possesseur;  mais  R»';chid  comprit  mon  intention, 
il  r.ippela  son  valet  et  lui  dit  :  «Page,  lorsque  tu  le  don- 
neras au  pauvre,  recommande -lui,  de  la  part  du  Khalife, 
qu'il  se  garde  bien  de  le  vendre  moins  de  deux  cents  dinars, 
et  encore  vaut-il  plus  que  cela.»  Le  valet  accomplit  fidè- 
lement sa  mission,  et  en  elTet,  pour  racheter  au  mendianl 
cet  objet  précieux,  il  m'en  coûta  deux  cents  dinars.  » 

«Je  me  trouvais,  raconte  encore  Ibrahim,  (ils  de  Mchdi, 
en  compagnie  de  lléchid,  sur  un  bateau  cjui  nous  condui- 
saità  M()(^()ul;  nous  jouions  aux  échecs,  pendant  que  les  mari- 
niers liraient  sur  l'aviron.  La  partie  terminée,  le  Klialife 
me  dit  :  «Ibrahim,  quel  est,  à  ion  avis,  le  plus  beau  des 
noms.^ —  C'est,  répondis-je ,  le  nom  de  l'apotre  de  Dieu 
(Mohammed).  — Et  ensuite.^ —  Celui  de  Ilaroun,  le  Prince 
des  Croyants. —  Et  quel  est,  selon  toi,  continua  le  Khalife, 


■yyi  i.rs  PU  \iiuEs  irow. 

U  :>jj-C  er»  Jh^  (^^'  '»-''^  -r-^'  '-*^  tj-^y  -^-"-^  r*^^' 
aXjl-ï  A-i^l  i<-»j.^  wAj  -Uill  /oJ^  j  Jl*  ijiJ»-'  ^  (^v^H** 


cjol  wàl  jX-Lj  ,ja*j  Je  '^j»-iL.  w-ow,-v.   ^.jua-   ^"^  ^j-^**-»*   '^ 


I    l>    >_*JUL»    .Xjk^jJt    Jt    <»A.A>-^  .-    Aw«    UL*S    ^^   I»>s3^    IwV 


J^ 


\r  nom  Ir  plus  odirux  ! —  Ilnaliiin.  •  ripli(|iiai-jr.  Il  releva 
relie  parole:  •  Kl»  (pioi,  fil  il,  ihrahini  n'esl-il  pas  le  n<»m  de 
Vami  de  Dieu  ^M>rallalII  ?  —  Oui.  rrpondis-je,  aussi,  prâce 
à  ce  nom  lunestt',  il  fui  |>ersecule  par  \einro<l  cf.  Koran,  xix, 
3»)  et  passim;  Prmrics  d'nr.  \.  I.  p.  85 ).  —  Cepciulanl.  ri- 
posta le  l'riure.  le  lils  de  notre  saint  Pmphète  m*  nommait 
Ibrahim.  —  (!'est  vrai,  r/plicpiai je,  voila  pourquoi  il  n'a 
pas  vi'tu  lonj^temps.  —  Kt  l'iuiom  llxnliim  ?  —  Par  les  ma- 
Irliei's  de  ce  nom,  Merwan  Djàtli  l»-  lit  jM-rir  dans  un  sar 
rempli  de  chaux  vive.  Voule/.-vous  d'autres  exempl«»s?  Ibra- 
him, fils  de  WVlid.  a  été  d^rèné;  Ibrahim,  fds  dAIxl 
Allah,  fds  de  Haran,  a  été  <''gorR<'';  en  im  mol.  je  vois  que 
tous  ceux  qui  ont  |>orl«^  ce  nom  oui  élé  cundamnt^  k  la 
mort,  au  suppliée  fin  balon  ou  à  l'exil.»  Je  parlai»  encore 
quand  j'entendis  un  marinier  d'une  des  harr|ucs  crier  a 
tuc-tcMe  à  ftfju  camarade  :  .Ilol.t.  Ibrahim!»  el  un  mo- 
ment après  : .  Kh .  Ibrahim -I-  ta  mère  1  «Je  me 

tournai  ver»  \f  Khalife  en  .ijout mt  :  •  l.h  bien.  Sire,  me 
r roi ref  vous  quand  jf  ^ontirns  (pw  le  plus  n«-fasle  des  noms 


CHAPITRE   CM.  35 J 

est  celui  (ribiahim  ?  »  Réchid  se  mil  à  rire  et   à  trépigner 
de  joie.  » 

«J'étais,  un  jour,  chez  le  Khalife  (raconte  le  même  Ibra- 
him), lorsqu'un  envoyé  d'Ahd  Allah,  fils  de  Salih,  apporta 
des  plateaux  de  bambou  {khaïzouran) ,  recouverts  de  ser- 
viettes, et  une  lettre  qu'il  remit  au  Khalife.  Celui-ci  la  lut 
et  s'écria  :  «  Que  Dieu  le  bénisse  et  le  récompense  1  —  Prince 
des  Croyants,  lui  dis-je,  ftiites-nous  savoir  à  qui  s'adressent 
ces  vœux  chaleureux,  afin  que  nous  puissions  joindre  nos 
remerciements  aux  vôtres.  —  C'est  à  Abd  Allah,  fils  de 
Salih,»  répondit  Réchid;  ensuite  il  écarta  les  serviettes  et 
nous  vîmes  plusieurs  plateaux  placés  les  uns  sur  les  autres 
et  contenant  des  pistaches,  des  noisettes  et  plusieurs  sortes 
de  fruits.  — «  Prince  des  Croyants,  ajoutai-je,  ce  présent  ne 
me  semble  pas  justifier  de  pareilles  actions  de  grâce;  peut- 
être  y  a-t  il  (piel(|ue  chose  que  j'ignore  dans  la  lettre  que 
vous  venez  de  recevoir.  »  Il  me  la  présenta  et  j'y  lus  ces 
mots  :  «  Sire,  je  suis  allé  visiter  le  jardin  attenant  à  mon 
liôfel  et  que  j'ai  pu  cultiver  grâce  à  vos  bontés.  Ses  fruits 
\i.  -13 


35Ù  LES   PHAiniKS   DO  H. 

^  -  t  ,  ' 

A    »  0~*'«j    <jU<i1>    ^LlL_ol     S    *J>-*-«C^     l_A*»     ç.kJ    Jo     ,^_^    «— >0<j^b 

J,*?_5   'w.  JJL«  xi'^i   A-^^   er*  J'   J-^^   ^r.À.^^  il^^_>^i   J! 
jgj   «-j'y)jl    *J«J;Ï    Aj»j   lili   iJ.ixHj'  wUJb    »»Xjyj    ^jilJl    ^ 

étaient  fil  pliiiir  matiirilr  :  j'en  ai  cueilli  de  toutes  les  es- 
pèces; j«'  l«*s  ai  jilacf.s  dans  des  plateaux  de  jonc  (AourfW/i) 
et  je  les  adresse  au  Khalife,  afin  d'ohtenir  ses  vœux  in'nis 
du  ciel,  de  imWnc  que  j'ai  été  favoris*^  d<*  ses  dons  généreux. 
—  En  vérité.  Sire,  disj»-  ii  Hérliid,  je  ne  trouve  rien  dans 
celte  lellre  rpii  mérite  tant  de  compliments.  —  Elounli,  me 
répondit  il,  tu  ne  vois  donc  pas  qu'il  a  «-mplové  par  méta- 
phore le  mol  koudban  au  lien  de  hhaiznuran ,  par  respcc.l 
|H>ur  le  nom  <le  notre  iiiére,  (cpie  l)ieu  ait  son  àme!)  • 

On  raconte  qu'un  descendant  de  la  famille  d'Omeyah 
«'arrêta  sur  le  chemin  (|ue  siiixait  llirhid  et  lui  pres(*nta  une 
lettre  en  forme  de  place!,  où  se  liraient  les  <|uatre  \ers  sui- 
vants : 

(l  (J<  ptMiUurr  du  p<>u«oir  de  Dieu,  mrt  parole*  Mint  celle*  d'un  homme 
iinr^re,  lajje  ri  de  lionne  nai^Mure; 

Aulânl      »f>U*     l'emiiOliri     »Ur     non»        .inî-inl      ni.n»     xunnirt        tTÎtrr     .1 

fOUB,  Mipéneiim  aut  autre*  Arahe* 

MmI  r.hem*  marrltail  tpiht  llineliem  ;  |Mir  leur  (»rre  roiiiinr  p^r  leur 
ni^re .  d*  rlaieol  à  une  (randr  ditianre  I  un  de  l'autre 


CHAPITHK  CXI.  355 

M. 

jui  c-^iai  ^juai  t_,uyi  jyuft  ^{i^  yU'i!  ^  c^!y:*ji 

jLxô  !y l<' pAilrfs  ^  ^j^  aj^jc.  U:5^  ^LnJoîl  j-cts^J  *Xjçi^i 

^uxc  i^Aài  j^^y i  jUi  yUm  i^s^j  ^^i  ^  ^^^j^  \^\i 

C'csl  à  toi  (le  rendre  noire  parenlé  plus  étroite  :  Abd  Chenis  éUiit  l'oncle 
paternel  d'Abd  Mont  lai  ib. 

Le  Klialilf,  charmé  de  ces  paroles,  hii  fit  donner  mille 
dinars  pour  chaque  hcït ,  et  lui  dil  :  «Si  tu  avais  ajouté  à 
les  vers,  nous  aurions  ajouté  à  ta  récompense.  »  —  Un  jour 
se  trouvaient  choz  Rtrhid  le  Kadi  Abou  Youçoul'  et  Abd  el- 
Wahhab  de  Koiilah;  la  conversation  roulait  sur  les  dattes 
fraîches.  Abou  Yourouf  soutenait  que  la  qualité  nommée 
soukkar  (surre)  rem|)ortait  sur  celle  qu'on  nomme  niuchàii  ; 
Abd  el-Wahhab  prélendail  le  contraire.  Le  khalife  fit  aus- 
sitôt servir  le  repas,  et  il  y  invita  quelques  Ilachémites  qui 
se  trouvaient  chez  lui  :  ils  prirent  tous  des  dalles  sukkar  et 
laissèrent  les  muchdu.  «  Pète  d'Abd  er-Rahman,  dit  le  kha- 
life à  Abd  el-\\ahhab,  ils  viennent  de  prononcer  contre  toi 
et  pourtant  ils  ne  savaient  rien  de  la  discussion.  »  Celui-ci 
répondit  qu'il  n'avait  jamais  vu  de  plus  mauvaises  dattes 
muchdn  que  celles  qu'on  avait  servies;  à  quoi  Abou  You(;ouf 
répliqua  :  «  Il  en  sera  toujours  ainsi,  lorsque  les  deux  espèces 
seront  l'une  à  côté  de  Fanlre.  >. 

23. 


:i50  LKs  pn  AI  H  II;. s  non. 

<>^'_5_j   (^>j   *J^^\   5*>vjS  ,_,o..ol   kXi  ^"-.««-«Lil    »-*-«î      .1   ,  ^ ~» 1 41 

J!    ,.)-»«yij    AiXc    *l  A  Lj^I    AaXc    (J»^   xiUj    orvJU«iJ«   c::;Xj    ^  Vw 
^^-^1   '^   ,^^U;  ^j'^v»   ^   5'L*   »',L*  ciJ'oLû   j\^  ^^^,^.  ,_.o«IiX>« 

,X*-iJl    ov*»    »0^    AaXc    ,,^    a2     *W     ^^    AJU   ,  ^-fcj^    JJLô    AjI 


AIkI  l'IMclik,  (ils  dp  Snlili.  allait  rondrr  visite  au  Klia 
lil»-.  l»»is(j(ic  \i-  (  li.inihc'llaii  le  pnvint  (\\n\  |MMi(lanl  la  nuit 
pnW'dcnte,  le  l'rinro  venait  do  perdre  un  lils  vl  qu'un  fds 
lui  rlail  né,  qti'il  aurait  donc  à  joindre  ses  roni[)linients  de 
rondoléanrc  à  ses  frlicitatif)fis.  Alxl  el-Mclik  se  pn-senta  de 
vaut  Réchid  et  lui  tint  ce  Iar»{»at,'e  :  •  l'rinre  des  Croyants, 
ni<  M  vous  a  donn<^  une  grande  joie  dans  rohjet  nu'ine  de  la 
doideur  qu'il  vous  a  inflipi-e;  il  a  rouipensj'*  l'une  par  l'autre, 
parer  (pi'il  n'-rrimpense  la  résignation  et  rémunère  la  recon- 
naîssanre.  •  (Allusion  à  Knran,  i.iv,  Tth  et  pntsini.) 

La  maladie  dont  I\«'rhid  était  atteint  s'a;:gra\a  pendant 
son  voyage  à  Tous  (193  de  l'hégire).  Ses  mi-ilerins  ne  pa- 
raissant y  ntla<-her  aurun»'  im|>orlanre,  il  envoya  rherrher 
un  empiriipie  |M'rsan  établi  dan»  rette  \ille.  Plusieurs  (iojes 
d'uriu*-,  |)anni  leii(|uelles  m'  tniuvaii  relie  du  Khalife,  lui 
fun'nt  presenté'es;  «1  examinant  rette  dernière  hole  dont  il 
ne  connaissait  pas  l'origine.  If  médecin  ajouta  :  •  Pn^venez 
le  malade  qu'il  est  p*'rdu  et  dites-lui  qu'il  fasse  son  lesta- 
mejil,  rai  sa  maladie  est  sans  i-emède.  •  Uechid.  eu  appre- 


CHAPITRE  CM.  Ob'. 


/yJ»XiÛ     ^^J^.     cK»^J     AamI^   (^    cK?^'^     I*>0*>V^     ^^     C^-O    >3_J^ 


(1 


AAJkJl 


^y»ii*«  Ltfv»  AkjLo  <<j-S>  (j^  '>^J        o*^^  *-)*Xj!j  <^^  ._,vs*ii-^  L» 

liant  ce  funeste  pi'onostic,  pleura  amèrement,  et  il  se  re- 
tourna sur  sa  couche,  en  répétant  ces  deux  vers  : 

Le  médecin,  malgré  sa  science  et  ses  remèdes,  ne  peut  évilei"  ranêl 
terrible  du  destin. 

Pour(|(ioi  laiil-il  qu'il  succombe  lui-même  avi  mal  ([uil  avait  su  guérir 
autrefois  ciii'z  les  autres? 

La  faiblesse  du  Prince  aufi;menta  quand  il  se  sut  con- 
damné; aussitôt  le  bruit  de  sa  mort  se  répaudil.  Il  Tappril, 
fit  venir  un  âne  et  voulut  le  monter;  mais  ses  jambes  retom- 
bèrent inertes  et  il  ne  put  se  tenir  en  selle  :  «  Aidez-moi  à 
descendre,  dit-il  alors;  ces  nouvellistes  de  malheur  ont  dit 
vrai,  x  11  lit  étendre  devant  hii  plusieurs  linceuls  et  en 
choisit  un  pour  lui-même;  il  lit  creuser  sa  fosse,  et  en  la 
voyant,  il  s'écria:  «A  (juoi  me  servent  mes  richesses?  Ma 
royauté  s'est  évanouie.»  (A'ora/i,  lxix,  38  et  29.)  ensuite 
il  ordonna  qu'on  amenât  le  frère  de  Uafi  et  lui  dit  :  <>  Voilà 
où  vous  m'avez  réduit,  c'est  vous  (|ui  m'avez  forcé  d'entre- 
prendrecetteexpéclition,  malgré  ma  maladie  et  ma  faiblesse.  • 


358  i.l,>   lMiAll.ih>   DUi;. 

*j  jXUi  .Xj»-1  l^j-U-*  ^Lo  U  AXii  vJjJo^ii  aW!^  Jkî  mii  xJkfi 
^i_j^'^\  ti'  woi  *Xjij  ^1^  ^^U<*«l  «Xï^^  lk»At  L^TC  ^Lkûx»  w*l 

(.^Jc-jUi)  liuLil  c_OXJL>  ,Xk-ojI  LI^  ij}^   U  j  Jjp   »Xj^  Jl* 
aWI   *XaJ;j   1  J^    Ij^Jojlj   (SL^  e.Uvr>.ij    (X^,^i/   x^yajJi^ 


u-^ 


Jt  .  .\".'t 


u^ 


l/T  fn're  «le  HaR  Imm»  l.rji  axait  pris  jiarl  a  la  ri-\olle  (de  son 
Iréri')  contre  U«m  liitl  :  «Par  Dieu,  ajouta  \v  Prince,  je  le 
ferai  périr  dans  des  supplices  «pii  n'ont  été  infligés  à  |>er- 
sonne  jus({u'à  ce  jour.  •  Kn  ellel ,  il  lui  lit  cou|M*r  les  niem- 
hres  un  à  un;  (pianl  a  liall,  il  lut  plus  lard  an)nistié  par 
Manioun;  son  histoire  se  trouve  dans  nos  Annales  liisto- 
litpies.  Apres  cela,  Herliid  réunit  tous  les  lia*  lieniites  qui 
M-  trouvaient  dans  son  armée  et  leur  dit  :  «Tout  ce  qui  vit 
doit  iM'rir;  tout  ce  qui  est  jeune  doit  >i«'illir  :  \ou&  voyez  ce 
(pie  le  destin  a  fait  de  ijioi.  Je  vous  adresse  trois  recom- 
tnandations  :  (»l»vr\ex  religieusement  vos  engagements: 
sovex  iiileles  à  vos  Imams  et  uni»  entn*  vou»;  sur>'eille/. 
Moliamnied  et  Al>d  Allah  Kiiiin  et  MamouiO;  si  l'un  des 
tieiix  M*  révolte  contre  sou  lure,  etoufle/  son  insuirectinn, 
Ih'tiisMV  sa  perfidie  et  s,i  dejovaute.  •  (le  même  jour,  il 
distribua  des  sommes  con^idiralili-s.  des  domaines  et  des 
inaiMMis. 

Alwu   Kh.diUh   ladl.  fils  de  Khalihah  Djoiimahi.  et  Mo 
hamiiied.  liU  de  lUr^ii,  fils  de  Dmeid.  rap|Hulenl.  d'après 


CHAP1TI\K  CXJ.  359 

Aj»Xi»>    ^^  jvX^sïVwj   \S.yD:>^    <_>L_X_J    ^  ^^Jà_i_j  _j_£Ûj    <Sj^y}\    ^^ 

L»  (j-^^>l  JLJLi  <\_)LjLJi  ffj^  u^3  é)-^  c^'^*"  ^^ij  i— UJLLài 

(l)  "  = 

"T.  ^    -" 


Rcynchi,  le  récit  suivant  dû  à  Asmàyi.  «  Je  trouvai  un  jour 
Réclïid  lisant  un  ('cril  :  des  larmes  coulaient  le  long  de  ses 
joues.  Je  restai  debout,  attendant  qu'il  se  calmât  et  qu'il  fit 
attention  à  moi;  enfin  il  m'invita  à  m'asseoir,  et,  quand  j'eus 
pris  ma  place,  il  me  demanda  si  j'avais  été  témoin  de  ses 
larmes.  «Oui,  Sire,  »  répondis-je.  —  Tu  ne  les  aurais  pas 
vues  couler  pour  un  bien  de  ce  monde,  »  me  dit-il,  et  il  nie 
lendit  la  leuille  (ju'il  tenait  à  la  main  et  sur  laquelle  étaient 
tracés  les  vers  suivants  d'Ahou'I-Ataliyah  en  beaux  carac- 
tères : 

Profileias-lu  do  l'oxiniple  (jnc  ic  présente  relui  qui  a  laissé  désertes 
ses  dciueurrs  spicndiilos,  le  malin  Je  >a  mort; 

Celui  dont  le  cadavre  gît  abaUu  par  le  trépas,  cl  abandonné  par  ses 
proches  parents; 

(yclui  dont  le  trône  et  les  cliaircs  demeurent  vacants? 

06  sont  les' rois  et  fous  ceux  cpii  vivaient  avant  toi?  ils  sont  allés  oii  tu 
iras  à  ton  tour. 

Oloi  qui  as  opté  pour  le  monde  cl  ses  plaisirs,  toi  dont  l'oreille  est  sans 
cesse  prclc  à  recueillir  la  (laiterie. 


360  LES   PRAIRIES  D'OR. 

^I^  ^_w^J^Ji^  /».  {}  ^jl  ^^  i^jt»Ji  aaj  jJj  .Xj  LJ  Si_^-xj  c_>j 


/"UuS- 


cr» 


r.piiisc  loute<i  les  jouis.viiices  tic  ce  monde ,  la  mort  en  c^t  toujours 
le  Icrme. 

—  •  i\e  (lirail-oij  pas,  ajouta  H«-cliid,  (\nr  ces  paroles 
s'adressent  exclusiveiiiciit  à  moi  ?  »  Trcs-pi-u  de  temps  après 
il  ixpira. 

Les  laits  principaux .  les  g/'néralitcs  du  rrgnc  de  Hérhid 
se  trouvjTit  dans  nos  ouvrages  pr<'céd«'nts  et  dans  ce  livre. 
\Liis  en  mentionnant  l'histoire  de  ce  Klialife,  nous  n'avons 
encore  rien  dit  ici  de  celle  des  Barmecides;  nous  allons 
donc  consacrer  le  chapitre  suivant  à  nHraccr  rapidement 
cette  histoire,  les  phases  de  leur  j)rf»spérité  et  de  leur  chute, 
indépendanunent  des  détails  que  nousavons  donnés  ailleurs 
sur  celte  lamille  et  sur  la  perioile  hrillante  ilc  sa  fa\eur. 


CHAPITRE  ex II.  361 


(J-»  ••>^-»-î  >-î^-*^  (jj  *xji£fc.  X-X-A-*  x_A_A_>  ^  ^^^j-x^^m  jii 


CHAPITRE  CXII. 

LES  BABMÉCIDES;    LEOR    histoire;    rôle  QU'ILS  ONT  JOUE  À   CETTE 

ÉPOQUE. 

Khalid,  fils  de  liarmck,  par  sa  piofoiule  sagesse,  son 
énergie ,  son  savoir,  sa  puissance,  n'eut  point  de  rivaux ,  même 
parmi  ses  enfants  :  ni  son  fils  Yahya,  malgré  sa  prudence 
et  son  intelligence  profonde;  ni  les  fdsde  Yahya,  FadI,  avec 
sa  générosité  et  ses  talents;  Djàlnr,  avec  son  mérite  d'écri- 
vain et  d'orateur;  Mohammed,  avec  la  noblesse  de  ses  sen- 
timents et  ses  vues  élevées;  Mouça,  si  brave  et  si  énergique, 
ne  purent  atteindre  au  rang  de  Khalid.  Le  poëte  Abou'l- 
Goul  a  exalté  leur  mérite  dans  les  vers  suivants  : 

Les  cnfanls  de  Yahya  bea  klialid  soûl  quatre  princes,  tous  clignes  de. 
'■oinmander. 


362  LKS    PHAiniES   D'OH. 


•  k;    .>^_Xw«l>-jol    ( 


X^Ui 


tJr-»^J   ,J-^-*    •^-*—    vi    ^yJ    Ù^.j^j2\    qLxjI   jj\<j    .vJix 


Ltf  Ly_j  ,^_*;  M\j  ^U^l  v^>-5^:>'  J^3  ioJ  ^»^  ^l^''  UU 
»j^  4_>\jJl  l»x^  ^  sil^l^  »^i  UJ  j'»,^  'w^x^  .*\^  U  »i, 

^L«^I  ^ysyi^   ^,.^^1    ,^  ^   Jil   >5jo  jI  ^Kx..    „©, 

Si  lu  cii«rcbrj  A  connaïlre  Irurs  vprtiii.  ellrtsonl  rr|wrlirft  rnirr  ruk 
et  r^unin  eu  rui  tous. 

\.vs  H.irnu'rides  clfxi's  nu  ranfj  de  vi/j'rs  par  lutliid. 
loixin'il  arriva  an  Klinlif.il,  attirornit  h  eux  toutes  les  ri- 
rln'sses  de  rempin*.  s.iiis  les  parlai,'er  avee  le  iuoiiarr|ue, 
«pli  ne  pouvait  obtenir  d'tiix  les  sonuiu's,  ni<*me  minimes, 
dont  il  axait  hesnin.  Cv  lut  l'an  1.S7  dr  l'in  ifin-  <pie  lW'<liid 
les  renv«M-»a;  les  rauses  de  leur  dispràre  sont  diversement 
oxpli(piées  :  l«'s  molifs  appan>nls  furent  I'.k  <  aparem«iil  ties 
rirliesse*  et  l'ordu'  donni'*  par  eux  Aq  inelire  en  lil>erl(^  un 
d(*scrndant  d*AI»ou  Talih,  dont  la  ganle  leur  avait  Hv  ron- 
iii*e;  mai»,  <piant  au\  cause»  intimes,  elles  restent  ipiorée». 
On  en  a  donné  didercntcs  <>xplirations.  Dieu  mmiI  ronnall  la 
vérilalile;  nous  allons  rapporter  les  principales,  celles  «pii 
V  preMMilent  à  notre  esprit  dans  ce  chapitre  consacn-  à  leur 
Insloiif;  mais  esquissons  d'alMtrd  l«*s  faits  iui|Hirtanls  des 
jours  de  leur  laveur. 

Au  rap|>orl  d'un  -l'-  •  '-mv  «pii  eonnaisvnt  liien  l'historitpii 


tlHAPlTHE  ex  II.  363 

^  L»  AMi   JJi.ij>.   'V^^-s-îl  <_.o»-lo  «->Lx5^^^b  ^^  Jwcîiil  Jl 

w 

NVSyJi    ^^\    i   JàjJl    /wC  c:>|*>sJ3l    iv-«j!jv^^   »XAAajL  J^'v-ÙXÎi 

(le  hi  lamille  de  Burnick,  Béchid,  un  jour  cju'il  avait  auprès 
de  lui  Yahya  ben  Klialid,  reçut  du  directeur  des  postes  dans 
le  Khoraràn  une  dépèche  dans  lacpieliiî  il  rinlorinail  (|ue  la 
chasse  et  le  soin  exclusif  de  ses  plaisirs  détournaient  Fadl, 
fds  de  Yahya,  du  «j^ouvernemenl  des  alTaires.  Uéchid,  après 
avoir  parcouru  la  lettre,  la  jeta  devant  Yahya  en  disant  : 
•  Cher  père,  lisez  ce  message  et  écrivez  à  votre  (ils  dans  des 
termes  qui  préviendront  de  semblables  écarts.  »  Yahya  prit 
l'écritoire  dn  Khalife  et  ajouta  les  lignes  suivantes,  adressées 
à  Fadl ,  sur  le  verso  de  la  dépêche  du  chef  des  postes  :  «  Mon 
enlant,  (jue  Dieu  le  j)rotége  et  (ju'il  te  conserve  à  notre 
alleclion!  Le  Frince  des  Croyants  vient  irapprendre  (|ue, 
sans  cesse  occupé  de  chasse  et  iramusements,  tu  négliges  le 
gouvernement  de  les  ailminislres;  il  réprouve  ta  contluite. 
Reviens  à  des  occupations  (jui  le  feront  plus  d'honneur;  car 
des  habitudes  honorables  ou  déshonorantes  (ju'un  houmie 
a  prises  dépend  le  jugement  que  ses  contemporains  portent 
de  lui.  Adieu.  "  (Juehpies  vers  terminaieni  celle  letln'  :     . 


36^  LES   l'RAirUKS   I)OH. 

.^^^iil  jly^  X^^\    l-C^         ,j-yV  ^-:>  i^.   S.^\   Jw><, 


> 


ConMcre  U  jnumce  h  \a  [tounuilc  ^\r  la  trloirr  et  Mipiwirtc  |witi<-nitiiin( 
l  i>l>»riic«»  dp  l'*lrc  ejiic  lu  cliéris; 

Puis  lorsque  la  nuit  s'avanrc,  lorsqu'elle jclte  un  voile  »ur  les  bute», 

Profitr  (le  S.I  connivence  pour  l<-  iisn  i  an  pl.iisir  :  riioinnic  bien  avisé 
r.iit  iIp  I.i  unit  je  jour. 

Combien  .  pirnii  rrux  dont  tu  adniirr^  rauvlcril)'- ,  pjssont  d'une  étrange 
ra\on  1rs  lirtin'siic  la  nuit! 

l' ml !'■;;■''%  |t.ir  lot  voiles  dont  elle  lc>^  couvrr,  îli  veillent  au  m-iii  Ir» 
plaisirs  ri  dc«  vnliiplrv. 

l.r  sot  met  seul  ses  plaisirs  au  ^rand  jour  et  s'cvposo  aui  critiques  de 
i'rnnruii  i|ui  l'rpie. 

I\(*(hi(l  siiiviiit  d(*  l'cril  1rs  li^iu's  Inicécs  par  Vahva;  la 
Irttrr  trrininéc,  il  lui  dit  :  «Cher  père,  c'esl  a  incr\filli".  » 
(pliant  à  I'.kII,  «1rs  (ju'il  mt  n-ru  rrllr  Irlirr.  il  passa 
loule*  M's  jouiiu-<>s  à  la  iiioscpirt*  i-l  cela  jiis(|u'ati  ninmeni  nu 
il  n'&ilia  te»  fonctions. —  Isliak,  (ils  (rii>raliiin  Morouli,  ra 
('finie  (|ii(*,  dans  un  frslin  on  Hrrhid  avait  rriini  1rs  Hai 
inrridrs,  unr  jriinr  Idir  anirnrr  pal  Vahya.  (ils  lU'  klialid. 
cltanta    l'.iir   suivant  : 


LllAfMTIU:   C\ll.  365 

fc^lïJl  *>s^  (jJ   <xJLi  JyJi-i  cj'j.-»^!   I-^^  (jl  ù^xJ^yS  Jb> 

y 

cuilcl;  t<»>VS^'  -S^J^  J^-i^  il*vAi=^lj  vXJU-  Jl-   <!s>  ^^  JUb 

iùJlxj  I^aXc  t-j^jJT^  i>»:»-Uj  UûiXaj  ioLLAï>_5  ^-*-^' 
8»S«Xj  ^^C^uLï  cuv-x-xai         cKi;_^  /y£  ciil^l    S\jyMi 

l-j-^Aji  c,Ol5^  ^^-ifcl   «Jisfc-uij  *>s.A.w^l   *>v2fc.li  jIj 
SjtXx.^  S«Xi^  ^p-j»> uLjtLJ         <iUwj!  ^^  ^«X£_^  c:A.AA^lJij' 

Mes  veilles  sont  si  ioniques  qu'on  me  croirait  l'amant  de  l'insomnie; 
mon  corps  se  consume  à  ce  point  que  la  sonfTrance  semble  innée  en  lui. 

Mon  cœnr  est  entjjouti  dans  un  torreni  tle  larmes.  A-t-on  vu  jamais 
un  être  brûler  au  fond  de  l'eau? 

Réchid  vouliil  connaître  raulour  de  ces  paroles;  on  Jui 
nomma  Khalid,  fds  de  Yézid,  \e  secrétaire;  il  le  fit  venir. 
Laissons  parler  Khalid:  «Lorsque  je  lus  en  présence  du 
Khalile,  il  ordonna  à  la  chanteuse  de  redire  son  air;  Texécu- 
tion  terminée,  il  me  demanda  de  qui  était  la  poésie  :  «  Prince 
des  Croyants,  lui  n-pondis-je,  elle  est  de  moi.  »  Nous  en 
étions  là,  lorsqu'une  esclave  se  présenta  tenant  à  la  main 
une  pomme  sur  laquelle  élait  tracé,  à  l'encre  nuisquée,  le 
vers  que  voici  : 

Le  houlicMir  l'a  lait  oublier  une  promesse  :  je  cliarge  cette  pomme  de 
le  la  rappeler. 

Réchid  prit  une  autre  ponnnc  sur  laquelle  il  écrivit  : 

Tu  réclames  l'accomplissement  d'une  promesse  que  Je  n'ai  pas  oubliée  : 
cette  pomme  plaidera  mon  excuse. 

Il  m'invita  ensuite  à  improviser  quelque  chose  sur  ce 
sujet,  et  je  dis  ces  vers  : 


:m>  LK.s   PHAIRIKs  I)()|\ 

JÏ-»-«>Nl   j^   ,J_j^yi3  Jjir>-.-«,   3sl  Jlr»  jLtji    v^!    Ajc«  J^^   ^^,I 

^^l    a!    JIXJ    S.Xx£.    ^^  T^'^^    viLaïU    >j   ly-«-«    ,iJ^-a^    ».il*, 
Jl    <lju^   O»-!    «J.Xj  «^_>w«l   >lAjfe  tjt>^  w«jl.   Jou!   ;tfv^    >t   jwjl 


t'nr  poniiiic  où  «c  Iroinr  rrm|ireii)(r  «Jp»  |>cric*  ({iti  onirnt  m  l»our|ir 
r»t  pour  moi  plu»  rnvialilr  que  le  niondt*  cl  sr-*  nclic&t««. 

bUnchc,  rrhau»*«k  do  roupe  rj  couvert»-  de  IcUrr»  |t.irriim/pii,  on  U 
rroirait  ciiriliie  nni  joues  do  celle  qui  l'a  oITrrtc. 

MoljfiTfHl  (joil  à  Dj.'iliir.  Ir  fait  suivant  transmis  à  rrlui-ci 
par  r|n(|qu'iii)  (|ui  \o  tenait  d'Anas,  (ils  (rMuai  (llinLIi.  In 
jour.  Dj.ifar.  fils  do  Valiyn.  monta  à  thrvai  et  onlcmna  n  un 
«le  srs  M-rvii('(irs  de  prendre  une  somme  de  mille  dinars, 
et  ajoutant  :  •  Je  vais  me  rendre  rhe/.  Asm.'tvi  :  si  tu  me  \ois 
rire  d«'s  ririts  qu'il  nu-  fera,  tu  lui  remettras  ret  or.  •  Il  lit 
M  \isite;  \«tmàyi  se  mit  à  lui  raconter  le^  rliose»  les  plus 
amusantes,  jps  nouvelles  l«-s  plus  gaios,  sans  rt^ussir  ii  le 
dérider.  I.orscpie  Djâfar  virtil  île  rhef.  son  hôte.  .Ana».  fils 
d'Almu  (JiriLh,  loi  dit  :  .  Vous  vonm  de  m'étonner  :  vous 
«lestiniee  h  .\sniayi  un  pn'sent  de  mille  dinars,  et,  apr^s 
(|u'il  s'e»l  «'puifté  en  efforts  j>our  vous  amuser,  vous  sort»; 
de  rhe/:  lui  sans  mt'^me  avoir  souri;  ce  n'est  pas  re|>endani 
\<ilre  liahilude  de  remettre  dans  votre  Imurse  l'aqîent  <pie 


CHAPITU1-:  exil.  367 

A-^lji  xxXc^  |^,_j-«JC>«  Lx-i-  s^ii  j,  c>-_)V^  aOsJLi  »iX.tf>  JsAj 

(ji   ^^^1   ljl_5  bj   »wVÀ£  a.aj1j  *^  J^^  \s^j   )^xx^  tJ,^^   (>^ 

vous  en  avez  tiré.  —  Mon  cher,  lui  répondit  Djàfar,  Asmàyi 
a  déjà  reçu  de  moi  cent  mille  dirhenis,  et  pourtant  je 
n'ai  trouvé  chez  lui  cjue  lambeaux  et  guenilles;  il  portail  un 
vieux  pagne  déchiré;  il  était  assis  sur  un  coussin  crasseux; 
tout  chez  lui  avait  un  aspect  misérable.  Or,  je  suis  d'avis 
que  le  spectacle  de  son  bonheur  serait  plus  éloquent  que 
son  langage,  et  que  la  vue  de  mes  bienfaits  porterait  en  soi 
une  louange  ou  une  satire  supérieures  à  celles  qu'il  compose. 
Pourquoi  donc  le  giatiliiMais-je  de  mes  dons,  puisque  rien 
ne  proclame  chez  In!  les  bienfaits  qu'il  a  reçus  de  moi, 
puis(pril  ne  me  j)rouve  pas,  en  étant  litiiicux,  cpril  est  re- 
connaissant.^ » —  Un  poète  a  parlé  en  ces  ternies  de  Réchid 
et  de  Djàlar,  lils  de  Valiya  : 

(îiorifioiis  Réchid  de  rogner  plusicins  fois,  et  d'avoir  su  Forlilier  les 
lii'iis  reii'iclu's  du  conimaiidcnieut. 

Aprt.s  un  preinier  seruicul  (en  faveur  d'Eniin  ),  il  eu  a  oljtciui  nu  anliu 
(pour  Maniouu),  el  le  succ^s  en  esl  dû  au  seid  Djàfar. 

Les  lil;,  do  Barinelv  oui  loudô  sa  royanlé  et  assuro  le  lione  l\  sou  Im- 
lilior. 


308  LEb   PHAlRIhb   D  OH 

^,^^  JUj  J^cO!^  ^\j)i\  J^l  ^  ^-yi^.  ^^u.iJI  ^j-IXj:^  ^ 

^^^M^   x_S^.  ^'.^yi.    jLJIj  vi:-"3'>^..   -O^iJl^  ,_^liJl^ 

^^^i^i/ij  pU>iii_5  p^^xjci;^,  ^.*>jU'^  A_;_,'^!_,  iJ-iii^ 

^•^^tJ!.  j_^I.  ol-^l.  A^uixii!,  x^ç^'U  yôvii^  JUiMl^ 

ks.j\j^  yjj.   ^  ^.^\  i  .>V^!  i  ^NJI  ly:^Li  '^j^y^'^J  J.^^^1 

^.iliy.'i,  llls  (If  Kii.'ilid  Im'ii  Unniuk.  homme  instruit, 
érl.'iir»'',  pnrlisan  d»'  la  discussion  et  du  libre  cxamon,  n'u- 
niss.iil  «liez  lui  on  ronfcronrps  plusieurs  rontroversisips  ré- 
lél)res  parmi  les  théolniijiens  de  l'islam ,  les  libres  penseurs 
c-t  lesdorleursd*' <lil]V'rentes  sortes.  Dans  unederes  réimions 
il  jriir  parla  en  ces  termes  :  •  Vous  avez,  lonîjuement  disserté 
sur  la  théorie  du  recèlcment  et  de  rap|)aritinn  ,  sur  la  pn'-- 
pxislenre  cl  la  cr<5atif>n.  sur  la  durée  et  la  stahilité,  le  mou- 
vement et  le  rej)os.  l'union  et  la  séparation  (do  la  substance 
«livine);  sur  l'existence  et  le  néant;  les  corps  et  les  acci- 
dents; ra|)prol)ation  et  la  réfutation  (dos  isnad  ou  autorités 
tradilionnaires)  ;  sur  l'absence  ou  Texistence  d'atIribuU  [vn 
Dieu  ;  la  force  potentielle  et  agissante;  la  substance,  la 
«pianlité,  la  modalité,  la  ri'Iation;  la  vie  et  l'ani-antiss*'- 
inent.  \nus  a\«'/.  examiné  si  la  cpialit*'  d'Imam  est  de  droit 
divin,  on  élortive;  vous  avojr.  épuisé  toutes  les  questions 
métaplivsiques  d.ins  leurs  prin«ipes  et  letirs  corollairo». 
Occupez  vous  aujourd'hui  de  décrin*  l'anvmr;  mais,  sans 
'ulamer  de  discussion,  cpie  chacun  de  \(»us  si-  iKirne  .t  en 


cn\prn\K  cxii.  .wio 

<\_A_3  Sil^j^l^   AJLjcmJ  «Xa?  j<*aJj  w£û_^  Ixo^  iùïAjUaJl   »!àj^ 

Wf 


donner  nne  définition  sommaire,  telle  que  son  esprit  la  lui 
suggérera.  »  Le  premier  (|ui  prit  la  parole  fut  Ali,  fils  d'El- 
Heïtem  ,  de  la  secte  imamite  et  théologien  célèbre  parmi  les 
Chiites:  «Vizir,  dit  ce  docteur,  Tamour  est  le  fruit  de  la 
conformité  des  espèces  et  l'indice  de  la  fusion  de  deux  âmes  ; 
il  émane  de  la  beauté  divine,  du  principe  pur  et  subtil  de  la 
substance.  Son  étendue  est  sans  limites;  son  accroissement, 
une  cause  de  déperdition  pour  le  corps.  >>  —  Le  second  ora- 
^teur,  Abou  Malik  ,  originaire  du  Hadramaut ,  aj)partenant  à 
la  secte  des  Kharédjiles  connus  sous  le  nom  de  Chorat,  s'ex- 
prima ainsi  :  «  \  izir,  l'amour  est  un  souflle  magique  :  il  est 
plus  caché  et  plus  incandescent  que  le  charbon;  il  n'existe 
que  par  l'union  de  deux  âmes  et  le  mélange  de  deux  formes. 
11  pénètre  et  s'infuse  dans  le  cœur,  comme  l'eau  des  nuages, 
dans  les  pores  de  la  terre;  il  règne  sur  toutes  choses,  soumet 
les  intelligences  et  dompte  les  volontés.  »  —  Le  troisième 
qui  prit  la  parole  fut  Mohammed,  fils  de  Hodeïl,  surnonnné 
VI.  :!', 


Mi)  LES    l'I;  \IIUK>    l)  Oh. 

i^v>«  .\j  i^.«o  i^.,  iv-p-^  a]  yusj  i)  ^Lôj.Ni  __^j>_«_>>  ^^,*Alaii 

i<^  ^i    AAX.'i:>    JI    ^J-.^    i'    :»'>=>-    .vas-Us^   jiUwJl    ^    »>w=i-y> 

joJUiOi  J^l  i/l  L^  J'wo-,  "U  wô.xJi  'i^jc.^  .vw.0-   ^^--*'*l 

Alla/  m.irrli.iiid  <lr  f()iirr;if,'rs;  ;  il  «'l.iil  luonta/rlitc  v\  CIumIcIi 
(le  IVroIr  (!«•  ll.iMJili  :  •  l.'.iinotir.  «lit-il,  iiH'l  son  «ariii'l  sur 
l«'5y«ni\.  cl  iin|)i  iinc  son  Mcnii  sur  les  cœurs;  il  cirrulcdans 
le  rorps  et  iicnètrciu  f<»n(l  de»  onlrailirs.  Il  jcdo  ir  dt'sordn- 
dans  la  pensic  et  la  mohilitr  dans  l'i^spril:  rien  ne  rc\sl(>  pur 
avec  lui;  aucune  pr<iinrsso  n<*  le  lie;  toutes  les  infortunes 
tondient  sur  lui.  I. 'amour  est  une  |;oulte  puisée  .1  l'orean  de 
la  Miorl.  une  Korpee  prise  aux  réservoirs  lUi  tréjws.  Mais  il 
lin?  sa  force  d'exp.msion  de  la  nature  inênie  et  de  la  lieauté 
(|ui  réside  dans  les  êtres.  I/lionune  (pii  aime  est  prodi;^ie. 
sourd  aux  appi'ls  de  la  prudence,  insrnsihie  aux  reprocli(>s.  ■ 
—  ili'liani.  iils  de  liakem  .  oii^inaire  «le  Koufali,  (iheikii 
des  Im.miiles  de  son  temps  et  eciivain  rélelue.  fut  le  rpia- 
Irieme  <|ui  parla  :  •  Vizir,  dit-il,  la  destinée  a  placé  l'amour 
comme  un  lilet,  ou  ne  peuvent  tomber  cpie  les  (a>urs  sin- 
cères dans  l'infortune.  Quand  un  amant  tomhe  dans  ses  lacs 
el  V  prend  a  vs  piéj»e«,  il  ne  lui  est  plus  pissihle  «le  s'en 
tin>r  sain  et  sauf  ni  «le  sVcliappei  en  fuvanl.  l/amoui    naît 


(;ii\i>rn',K  cxii  mi 

^^  JJUI  Jyo_5  .^vl^aJI  (jLJ^I  ^axj  ^JiJi  Àj^S-^j  *x4s 

_^i&^   ^j**>^L=i    Jlij       5*XAi  «XajcJ    tAijfr  dP-^^   ■^.^•^   *^*>*j'^ 

^  ^Xiax^  TiUwJ^j  5\,jljj  ^VAi.-  :>\-c  loyi  iili  Js^^iJC-Si  U  ^^U^s^ 

^j^^jïJLaJL!  i^-aas  ivx^^i  jojii  Ax>^-*»j  ^)é  j.isJj^  lîii*«  t^^;.X«L» 

de  la  beauté  de  la  forme,  de  rafTinité  et  de  la  sympathie  des 
âmes.  Avec  lui  la  morl  pénètre  jusqu'aux  entrailles  et  au 
fond  du  cœur;  la  langue  la  plus  éloquente  se  glace;  le  roi 
devient  sujet,  le  maître  devient  esclave  et  s'huinilie  devant 
le  plus  intime  de  ses  serviteurs.  »  —  Le  (  inquièmc  lut  Ibra- 
him, nis  de  Yassar,  surnommé  Nazzani,  de  la  secte  mou- 
ta/.élile  et  l'un  des  principaux  dialecticiens  de  l'école  de 
liasrah  à  cette  époc[ue  :  •  L'amour,  dit-il  au  Vizir,  est  plus, 
subtil  que  le  mirage,  plus  prompt  que  le  vin  circulant  dans 
les  veines.  C'est  une  argile  délicate,  pétrie  dans  la  cuve  de 
la  puissance  divine.  Tant  qu'il  est  modéré,  ses  fruits  sont 
pleins  de  saveur;  mais  s'il  dépasse  les  bornes,  il  devient 
une  folie  mortelle,  un  mal  dont  les  ravages  sont  terribles  et 
dont  on  ne  peut  espérer  le  remède.  Semblable  à  un  nuage, 
il  se  fond  en  pluie  sur  les  cœurs;  il  y  fait  germer  le  trouble 
et  fructifier  la  douleur.  I^'homme  vaincu  par  l'amour  soullVe 
sans  Iréve;  sa  poitrine  se  soulève  avec  effort,  la  paralysie 
le  menace;  loujours  plongf  dan*^  sa  mélancolie,  il  passe  ses 


372  Ll..^   l'i;  \IHII..^   I)  ul; 

A^jl  l:>lj  ^j\  JulX\  aI^I  1^1  ^^'^1  J^^  ^j)i  oj'^ 

nuits  S.II1N  Mtinniril,  ses  jours  dans  l'anxî*^!/'  :  la  (ioulcur 
l'afTann'.  ri  il  in'  se  iiourril  <|u<"  de  ^iMnisM-mcnls.  •  — l'n 
.sixiciiir  ftralcui.  Ali,  llls  de  Mansour,  tlt*  la  sivlr  dt-s  inia 
miles,  <lialr(-lic-icn  d«s  (^liiilcs  «•(  discipItMlr  Ilic  liant,  fds  de 
Ifakcni.  s'rx))i  inia  ainsi  :■  I/aninurcst  un  mal  Ir^'eiau  di-hul. 
i|iii  s'iidillif  dans  l'âmr,  rt  la  faronni*  à  son  j»iv:  il  prnrlri* 
«lans  la  |K«nM't,'  cl  I  rn\aliit  rapidnnenl.  Quicon(|uc  imil  à 
sa  con|M'  ne  m*  j^néril  pas  d«'  .son  ivifsse;  quironquc  es! 
mivi'rsr  par  lui  ne  m*,  relève  plu».  1/ainour  dérive  d«-  l'iden 
lile  el  de  riinrno^cnrité  de.s  formes  et  de  la  rn*ation.  • 
-—  I^  septième  di-iinilion  fut  donnée'  par  Montamir.  fd»  de 
Suleim.in  .  un  de>  |)riiiripau\  Clieiklis  d«-  \'vt  lAv  monlaxélile. 
•O  \i/ii  ,  iliiil  a  ^aliN.i.  l'anitiur  «>s|  \r  irsullal  de  ta  ron- 
fonnili-  d«>  nature,  rt  le  priHlnil  i\v  la  |Kirilr  de.s  espèces;  il 
penrirc  ilans  le  coeur/  comme  la  fourmi:  telui  qu'il  asservit 
ne  |M'ut  l»ri«'r  ses  liens,  celui  qu'il  li-rrasM-  |M*ut  rarement  .«• 
relever.  Il  distingue  les  nalurt^s  diverM*»  el  l'union  des 
àmct;  d  .ipprlle  le»  rtruis  «i  lappixiclie  les  caractère». 
Mai»v>n  iMudieur  esi  dr  courtr  durée.  tniuMé  par  l'attente 


ciiAi'iTHK  CMi.  :m:s 

iii^  iUJi  Lg-X^-w  sU^_jJî  ^y-*^  <ï!sX^I  »XvC_5  vïi/*^  l^^j'  *_;;)_;-*- 
y^*.il  ^jj  jji^  ^Jîi^  ,j^LaJI  j{s      ^UàJI  p:>l^j  i<X»MJLI  -ilô 

»3v-i  jj  y^^yi_5   JKJuii  (j^  Jil  X<i:».Ia:>  c^xii^   sle<X^   *_^^^ 

^Ux>L>^     jUl^L»    S»jLaJ     3t.*UO    J^     *-*v^_j    *XAff    J^    J^-Ôrî    *)^AV^I 

d'une  séparalion  et  altéré,  dans  ses  plus  doux  momenls, 
par  la  crainte  de  la  médisance.  Aussi  les  philosophes 
Font  surnommé  l'arme  qui  pénètre  dans  la  chair  et  qui 
ruine  l'éclifioe  (du  corps  humain).»  — liichr,  fds  de  Mou- 
laniir  paila  le  huilièine.  (le  savant  mouta/.élite  était  un 
Cheikh  de  Técole  de  Map^dad,  le  maiire  des  dialecticiens  et 
des  théologiens  de  celle  \  ille,  tels  que  Djàlar,  (ils  de  llarb, 
Djâfar,  lils  de  Mountachir,  etc.  «L'amour,  dit-il,  lue  le 
sommeil  et  engendre  Tabjeclion.  1 /homme  sounn's  à  son 
empire  ne  vaut  pas  une  hrehis  dillormc.  Knt-il  la  puissance 
du  lion  .  il  s'humilie  ilevant  tout  ce  qui  est  esclave  et  devient 
lui-même  l'esclave  de  ses  désirs;  il  ne  parle  c[ue  de  ses  es- 
pérances et  ne  s'occupe  (juc  de  sa  passion.  ■  —  l,e  neuvième 
qui  prit  la  parole  futToumamah,  lils  d'Achras,  de  la  secte 
des  Moula/.élites  :  «  Vi/ir,  dil-il,  lorsfjue  la  suhslance  dont 
les  âmes  sont  formées  aspire  les  émanations  de  Tiilentifé, 
deriiomogcnéiléel  de  la  relation,  elle  darde  les  rayons  d'une 
lumièic   cclatanlc   (pii  cclairr  les  regaitls  de  l'intrlligence. 


:»7^  ia:s  Fit  a  II;  II.  s  d'oh 

^aoaj   *UA.  ;«^va.<5  *^|^^  j^^3   Jouu'I  ^1^   .y    ^ ^*n^.»^ 
*r'~^>>«— »l    k^'*-*'    (jo^  ^'i.— iwl  _j^^  ^^-i'uijl    Ji*       ;_«■«»  c   ^5-fw^ 

J~*~J     AAS»-L»Sj      C_/l^^-.i^i      jjlj.^—      »V.X_»_xJl      ^  jym^    y^.»     ^Hi_>  l^lU  l 

»'^->Jj   '•^-"^  '7^*  «r*^   >y«— — >    i'^   »yil   ^^,»i   »vA^  o»*^^*^ 
*u>pi   v'»^  Jlj   J^L-^i   w^— o  ^j^  i>l  yia^  il^   »,^Aa.'l   v-xWj 

«•l  it'cliaufTo  (le  son  anU'iu  les  souins  dr  la  \ii'.  |>«'  ce 
loyer  sort  une  (Inninx*  purr  (|ui  s'.ill.irho  a  Tànu"  cl  N'in- 
corpore h  son  fjvM'ncc  :  \oila  «e  (ju'on  nomnu"  l'amonr.  >  — 
Sakk.ll,  (jr  IVtoIc  inianiile  cl  diM-iplc  il(>  iiicliani.  \\\%  de 
il.iknn.  donna  la  dixiènu*  drlinilinn.  •  I. 'amour,  dit -il,  esi 
entendre  par  la  ImiuIc  et  pnMiuil  par  l'Iioinogcncite;  il 
prouM*  l'existence  du  prinrip*  ininialeriel  de  la  »\inpatliip 
et  di'nionlre  {'.itlaciiement  mutuel  de»  es|MVe».  Il  enxaliit  je 
t'orps  comme  l'ivi-csse  (|ui  re>ulte  du  \in.  Celui  tpii  aime 
est  illuminé  d'une  llanime  intérieure;  tout  son  iMn*  m» 
plendil  ;  v>s  cpialites  le  placent  au-de»»u»  de^  «ntn's  liomme<t. 
Mai*  l'a^^italion  de  fte»  mmis  décelé  sa  passion  aux  regard», 
et,  axant  d'être  glorifie .  il  d«'>|iute  par  l'Iiunnlialion.  •  —  I^- 
on/ièmi'  docteur  .Saliltali,  fds  de  Welid,  de  la  se<-te  mer- 
djile.delinit  ainsi  l'amour  :  •  l^i  |»aroleeftt  moins  prompte  (pu- 
le»  effet»  «le  relie  fiassion.  I.e  ccrur  d'un  luunnu-  dont  la  pu 
rrlé  et  la  lM>aulé  sfuil  noloin*»  ne  n*pou»M>  |ms  l'anutiir,  rai 
r'r»l  l'anal  pie  des  rsp»v#^  qui  «irule  le  fail  naître;  le  propre 


CIIAIMIKl-:   exil.  375 

Jlij       b^fJkJ)  >w^^    »^l-ii.3-i   r»^)-«a-r!  45^'   èi   <Sy^^    >-*~wy^ 

jl^Ji  (jU^j^  jUa:J!  ^jUï'^^^-tf»^  A-^J^y^  wU*_j  ivs-ii_jA.=.- 

xs^La-j  -y^l^  SJJy  c_«l*Jtiî*w^i  s^JJiy^^  Z,*y^  C/"***^-' 
x:^^   ,j^  (yi.xJl    <o^"  »;y^J  iiJ^Xxil  jlyv-ill    Jliij   <XjSo   ^i;^f_j 

d'une  nature  délicate  est  d'être  capable  craimer.  »  —  Ibra- 
him, lils  de  Malik,  jurisconsulte  de  Basrali,  controvcrsisto 
habile,  qui  n'appartenait  à  aucune  école  et  ne  se  rattachait 
a  aucune  secte  en  particulier,  parla  le  douzième  :  «\i/.ir, 
dit-il,  l'amour  n'est  ([u'uue  suite  de  visions  (jui  apparaissent 
à  l'homme,  lantùt  désespérées,  tantôt  consolantes,  et  par 
rincpiielude  (ju'elles  engendrent  dans  son  cœur  elles  consu- 
ment ses  entrailles.  »  —  Le  treizième  orateur  fut  un  Mobeil , 
c'est-à-dire,  juge  de  la  secte  des  mages,  ce  que  signifie  le 
terme  Mohcd  en  pehievi,  ancienne  forme  du  persan  :  «  \  i/.ir, 
dit-il,  l'amour  est  un  feu  qui  s'allume  dans  le  péricarde  et 
se  propage  entre  les  côtes  et  le  conir.  Il  est  inhérent  à  l'exis- 
tence des  êtres  et  à  l'action  des  corps  célestes  :  son  origine 
est  dans  l'impulsion  animale  et  dépend  de  causes  maté- 
rielles. 11  est  la  Heur  de  la  jeunesse,  le  jardin  de  la  géné- 
rosité, le  charme  de  l'âme  et  son  diverlissement.  Les  élé- 
mcnls  l'engendrent;  les  astres  le  produisent  au  jour;  les 
\enls  lemeu\ent;  l'action  des  mystères  sublimes  lui  donne 


:57(.  LES   PH  \iniF.S   DOIl 

ii^  sjJ^i^I  oj'-iO^  t_-^UJl  ^'^^  -'ok^ill  ^^ïy^  -U^,ill 
U^3  A^Lil  :>.^^  A.Ua*Jl  li'i^  5,^1  Jljo^l  ^  iil  ^X 

^'^*  *  "^  '■?  ^''^■^^  ,r^  .^  •^-^'^  O!^  ^:  -^-v-i^^»  oî^'*  ^^,» 
Ax'^.  fC-J^  ^»^w  ,1  .vaIsUJI  j»jUX'  ^Uj  jx!i    V^j   \jS  .Xju 

sa  foiMH'.  Piii;,  il  sv  ((iiiil)iiic  avtf  le  nu'ilK'tir  i\v  la  siibs- 
lancp,  avfc  1rs  rlôincnls  les  plus  purs.  Il  pro\«K|uf  i'attrac 
lion  <lp5  cœurs,  la  ronffiriuilé  «les  passions,  la  fusion  dos 
ànn's,  \v  r.ipprorhrnunt  clos  M*nil>l.il)lrs,  la  purctr  des  sen- 
liintnts  il  la  s\nipatl)ir.  Il  nr  peut  i"\isler  sans  la  In^ault*. 
sans  l'intclli^'fnrr.  s.uis  la  drliraU-sM*  drs  mmis,  s,ins  la  s;inlr. 
riiarniuiiir  ri  l'équilibre  drs  lort't's;  rar  son  origine  suMime 
donne  n.iissmee  à  des  mouveinenU  dans  l«*s  spliénvs  relesle* 
(|ui  corres|K)ndenl  emuite  avec  la  sensation  doni  les  coqis 
sont  doues.  • 

Nousa\ons  déjà  parlé  des  disrussions  auxquelles  Ips  an- 
cîensel  les  inoderni>s  se  soni  livn'sndalivenienl  à  la  pn*nii^n' 
nianili*slalion  el  n  la  nature  de  l'amour  :  nsulte  I  il  du  s«'ns 
de  la  \ue  et  de  l'onie.  de  la  volonté  ou  do  la  ffllaliltOOnelles 
KOnl  1rs  rauses  qui  le  font  naître  là  où  il  n'existait  |»as.  et 
rrlles  ipii  le  détruis«>nt  après  sa  manifestation?  Sont  elles 
«lues  à  l'àme  raisonnable,  ou  bien  au  corps  et  à  sr»n  temp*'* 
rament?  \oiri  la  diTinition  «pi'on  attribue  a  llip|iocrate  : 
•  (.elle   p.is<.inn ,   rli»  il     tdn^i^if    dans  Ir   melan|;t-  '!•    ''•••iv 


ciiAPrrni;  cxii.  :i77 

(j^  Jy»-*''i  <-v,U*-j  <îos-o_^  jl^a-j^JI  Q^  1^-=»-^  «UJw*  -Uûj^ii 
,j^  xjUaA*»-  A-^j  \-S.Sj.z>^   ^I^KXjI  ^1^^-*^  A-À-X-jf  AAju^b 

âmes,  analogue  au  mélange  clo  deux  eaux  de  même  nature, 
(|u'il  esl  dillicile,  et  même  impossible,  par  quelque  procédé 
que  ce  soit,  de  séparer.  L'âme  étant  plus  fine,  plus  subtile 
en  son  cours  cpic  re.iu  même,  l'action  du  temps  ne  peut 
ellaccr  lamour.  la  dnrce  ne  peut  l'amoindiir  ni  l'user  et  il 
résiste  à  tous  les  obstacles.  Sa  marche  échappe  à  toute  con- 
jecture et  son  centre  d'action,  à  tous  les  regards.  La  raison 
ne  pcul  dire  comment  il  établit  son  enqjire  :  elle  sait  seule- 
ment (|ut'  son  point  (lc(lc|);ul  cî  s;i  j)rinc-ij)ale  puissance  sont 
(hins  le  co'iir,  d'oii  il  se  icpand  tlans  tous  les  mcnd)r('s. 
Alors  se  manileslenl  Ir  ircmblcniciil  d;ins  les  extrémités, 
la  pâleur,  l'endjarras  de  l.i  |)arole,  rallhiblissement  de  i'es- 
|)ril,  la  tiistesse  et  d'autres  phénomènes  morbides  qui  Ibnl 
croire  à  une  tliminulion  de  l'intelligence  chez  celui  qui  subit 
l'empire  de  celte  j)assion.  IMusieursde  ceux  qui  s'occupent  de 
l'étude  de  la  nature  el  de  n-cherches  médicales  considèrent 
l'amuur  comme  un  apj)elil  (pii  prend  naissancedanslecœur, 
s'y  développe  el  aKire  à  bu"  (<ins  les  él(>nienls  du  désir.  A  me- 


37h  Ij;s    l'l\  \llill  >    1)()|; 

^»jJaJl  ÀXi.  ,.i_iJl  ijJiS^  ysSjk:^\  L>^^— \;  u'j^*"^''  J^-'H-'''^ 
^iLjv-i  ^i  kiL:>j  j"'*-*-'  S-''-*'*^  p.'u*X-i  ^^^hm^  JjocI  :>L»J* 
«'I^^.^mjI  iji  Jl  <\ .»'  «kXJl    kj 


Min>  (|ui*  »a  torcr  s'accroît ,  i'Iioriiiiic  dcvi(*n(  plus  agik-,  plus 
irritai)!»';  il  .s".il»w)rl)r  ilaiii  ses  pniMfs,  s<'s  vaj^iirs  aspira- 
tions ft  ses  IristrsM's;  il  respin*  avoi  rJTorl,  ne  sort  plus  de 
se»  rêveries  et  p«'rd  l'appitit;  son  iniriligenre  dépérit,  son 
cerveau  se  desM'clie,  sa  vie  s'cpiiise;  car.  par  l'action  p<*rsis- 
lante  du  désir,  le  ving  s'«'<  liaulle  et  se  convertit  en  l)ile 
noire,  ("elle-ci  s'accroît  et  envaiiil  le  si»^  de  la  pense*': 
l.i  lièvre  se  développe;  alors  la  hile  jaune  s'enflaninie,  s«' 
Irouhle,  M'  corrompt  et  liuit  par  m'  mêler  a  l'.itrahiie,  doiil 
•  lie  devient  partie  intei;ranle  en  au;;menlanl  sa  force.  Or 
une  des  pn)prieté.<i  de  l'atraltile  est  d'agir  sur  la  |)en»c4>;  |>ar 
le  trouille  «pi  elle  y  apporte.  1rs  chymes  m>  mêlent,  se  de- 
comp<)<triit;  de  la  exlra\ag.inre.  dé|>enlilion  inlellerluellr. 
désir  cle  rim|Missil)lc  et  finalement  folie.  Alors  l'amoureux 
ou  M'  suiride.  ou  meurt  de  chagrin  et  «le  deses|»oir.  (^>uel 
ipiefois  un  simple  regard  ipi'il  jette  sur  sa  liien-aimei*  le 
lait  mourir  de  joie,  d'amuuret  de  n'gn'i;  ou  hien  il  puisse 
un  grand  rri  ri    lomiN*  en    l«-lharci'    pi'ndanl  vingl-tpialie 


{.IIAPITKK  r,.\ii.  37y 

»V_i  w.^  ^  ^^^^^jJà-i-Jl^  ^yi»:^j  ^lijl  U:^j  ^^  C5^^ 

■-'■I- 

^^  Sj^^.^  T ij  '^  i>-^-=»-  A-ii-V-=*-  ^^AkAj  J^s^-^ys-  aMI  (jI 

v-j^jbb^  iC^Oodi  ^JuwLiJ^  â^ji^*»  (>*»»^  Wy-vs?  (j^  *-*-*  »^*^' 

heures  :  on  le  cMoil  mort  el  on  l'enterre,  bien  qu'il  soit  en- 
core vivant.  D'autres  fois,  il  exhale  un  soupir  prolond;  son 
sani;  alllue  autour  du  cœur;  le  cœur  se  contracte,  et  il  n'est 
délivré  de  cet  étal  que  par  la  mort;  ou  bien  encore,  si,  après 
avoir  souhaité  ardeinnienl  de  voir  la  personne  aimée,  elle 
se  présente  devant  lui  à  l'improvlsle,  la  vie  l'abandonne 
aussitôt.  Chacun  a  pu  remarquer  un  amant  lorsqu'il  entend 
parler  de  celle  (|u'il  aime  :  son  sanj,'  disparaît  et  son  visage 
change  de  couleur.  » 

A  en  croire  certains  philosophes.  Dieu,  dans  sa  sagesse 
pleine  de  bonté,  a  donné  à  toutes  les  ànies,  en  les  créant, 
une  forme  arrondie  comme  cellede  la  sphère;  puis  il  les  a  di- 
viséesen  moitiés  égales  et  a  placé  chacpicmoitiédansdcux  corps 
dillérents.  Lorsque  l'un  de  ces  corps  en  rencontre  nii  autre 
qui  renferme  la  moitié  de  l'âme  dont  il  possède  lui-même 
l'autre  moitié,  l'amour  naît  fatalement  entre  eux  en  vertu 
de  l'unité  primitive  (de  ces  ileux  moitiés  d'âme);  ensuite  il 
se  fléveloppc   a\('c   phi^;   nu  moins  de    pniss.tiice.   selon   In 


3K0  LES    PU  \IIUI.s    IV Ol;. 

j<jjy  w-^**-'  J^i  \i^^  Uv»  Jo»ô  wUa^  XJUil  »wVi:>  ^aN^ 

^yiàj  ^  x^jy:  ^^,xil  losjà  Jl  w^:>ji  .Xj»jJ1.  «.^^^-«JI  ^ 
wVs^  ^'volM  Jcîi/^^  ij--Jlj  J^I  o-  .»^i'«>^  'y^U  «>»^i'l 

O^-*'-^'^     ci^^-^     ^     (J-^"^'^      *-A-«.l^    A-A-oK     vlC,     Jl     .«-=>•  ji 

(lifTrn'iirr  «les  U'in|)«r.iinent<».  —  I.i's  ailleurs  tic  celle  iheorie 
l'onl  (lrvrl(»|)|)«r  larj^rmenl  :  selon  eu\,  les  aines,  substances 
l(itiiiiieiiM-<;  el  simples,  desrendenl  des  hauteurs  tie  l'infini 
\ci-s  les  corps  tprelics  viennent  liahiter;  elles  se  rerherchenl 
les  unes  les  autres,  wlon  cju'elles  etaii'nt  j)lus  ou  moins  voi- 
sines «lans  le  monde  immal('>riet.  I,a  même  doctrine  a  été 
adoptée  par  plusieurs  de  feux  (pii  priifessi'nt  l'islniui^me. 
Ies(|ui*ls  la  deieudenl  à  l'aide  d'indurlious  lire<-s  du  Koran. 
des  sunnrt  et  dr>  lumières  de  letii  pnipre  rais4>n.  Ils  citent, 
par  rxi*mple,  celle  parole  de  Dieu  :  •  Ame  (pii  n'as  rien  à  re- 
«loutei.  —  retourne  au|)n*s  «le  Dieu,  heureuse  el  hien  ac- 
cueillie, —  entre  au  nond)re  de  me»  M>r\ileurs,  —  entre 
dans  mon  paradis.  »  [Koran,  i.wxix  ,  98-3o.)  Or.  di»«'n!  cw 
derniers,  le  retour  à  un  premier  état  sup|K»s«*  une  existence 
aniérieure.  Ils  produisent  ••^j.dement  celle  s«*nlence  i\u  Pro- 
phète envi^uj'i-  par  .Said.  (ils  d'AJHiu  Miiiam.  a  qui  elle 
fut  Iran-mise  p.ir  Vahya.  (ils  d'Kyonb,  d'après  Yahva.  liU  de 
.S,iul.  d'apirs  \miah  .  d'après  Airh.ili  :  •  Les àiiies sont  comme 


1 


cil  VPITKK  ex  11.  381 

L/,J^-«  oj^J«->  '^  a»xLiî  :>_j.A>   3';iji^'  J^  -'^•j'   ^«■^-'^  ..^ 

xsX:^'  Jy^l  '♦J^  ti'  ^f^-=>^  w«Axiw!  \^;^^wÀ-)  U^  v_>A-:^'! 

^^J^I^,-«jco  ^JJ  aMÎ  Oyt^  (^  JoJT  J>»J   ^^  t^  tjU^iii  ,^ 

(les  Iroupos  nrmécs  :  celles  qui  se  connaissent  font  alliance; 
celles  qui  ne  se  connaissent  pas  se  combattent.  »  (Cf.  t.  IV, 
|).  i68.)  Une  opinion  semblable  a  eu  cours  chez  quelques 
Arabes  ,  ainsi  (jue  le  prouvent  les  vers  où  Djémil,  fils  cFAbcl 
\llah,  fils  (le  Màmar,  TAdrite,  chantant  sa  maîtresse  Botaï- 
iiab,  ('VOfine  le  souvenir  d'une  evisfence  antérieure  et  d'une 
union  (|ui  aurait  prc'céd(!'  leur  apparition  en  ce  monde  : 

Mou  ànje  était  suspendue  à  la  sienne  avant  (|ne  nous  fussions  créés, 
avant  d'avoir  été  s«'vrés  et  coucliés  dans  le  berceau. 

Noire  amour  a  grandi  et  s'est  déveio|)|)é  en  n)éme  temps  que  nous;  la 
mort  ne  pourra  briser  les  promesses  de  cet  amour. 

Il  survivra  ù  tontes  les  vicissitudes  du  sort  et  nous  visitera  dans  les 
ténèbres  de  la  tombe  et  au  fond  du  sépulcre. 

Selon  Cialien,  la  sympathie  naît  entre  deux  iHres  inlelli- 
•rents  ù  cause  de  la  cotilormitt'  mêtiie  de  leur  inlellitîcnce; 
mais  elle  ne  peut  exister  entre  deux  êtres  d'un  esprit  bornt'*, 
à  cause  de  la  sottise  tpii  leur  est  commune.  "En  elTet , 
dil-il,  rintelli^a-nce  suit  une  voie  re;;uli(''re,  et  il  est  possible 


;^»2  i.i..^  l'i;  \mii .^  ij  ui;. 

i^is*»  i_-.l_^— vJi^  (^,^_A_J:.,  ;jijy»-^i^.  jjv^Ji^  ^'1,  j.UiM 


f^y*  ft1:>l»-  ^^  ^^^vjJl^  <>A«.^M  ^  5:>'^jjl^   v_oJLJî^   «V^l^JU 

.1  «li'ux  rlifs  (|iii  siiivnil  \v  niriiic  rhciniii  «le  s*v  renrnnirer. 
landis  «|iu>  la  w>llis<'  |)ir»r<ilo  (ruiir  farou  irn-i^iiliiT»'.  qui 
ii'nd  toute  rencofitro  iin|)<).ssil)lc.  • 

Pliisifiir»  de  reux  qui  s'ocrnprnt  d'aslrtmoinie  «-l  d'asln»- 
loRie  jinliciair»'  prctrndrnl  <|in'  ranionr  est  soumis  a  l'iu- 
thiPiirr  rio  trois  planètes  :  Sa  lu  rnr .  Merrun*  et  Vénus.  Sa- 
luriir  lait  nnilir  \v  disii  ,  le  rliaf^rin .  rin(|uii*lu(lc,  les 
tristesses,  la  folie,  les  tentations;  Mercun*  inspire  la  |XH*«ie, 
\tf%  épiln's  éloquentes,  les  discours  propre»  à  aplanir  les  as- 
p^Tili'-n  de  l'auiour  et  a  renverser  ses  l>arTièn*s;  N'enus,  l'a- 
initie,  la  doureur.  la  tendn*sse  eflTéuiinee.  l'arrroi^vinenl 
desap|M-titsel  des  désirs  voluptueux.  Lorsque,  dans  un  llième 
de  nativité.  Mercure  se  lrnu\e  jnsie  en  faee  dans  In  sj>lién'. 
et  (pie.  placé  (l.ins  «^  diijnxté  mx  niaismi .  il  suit  une  direction 
droite  parallèlement  h  l'an*  A'fxahalion,  cela  sif^nifie  don 
di»  la  p<W'sic  et  <le5  épitre^  amoureuses.  .Si  Mercure  palil ,  s'il 
déclin**  et  v  trouve  en  op|>osilion,  s'il  rétrograde  «Uns  le 
vn«  de  la  liéjKiion,  erla  signifie  al»sence  «le  talent  (vn'iiqne. 


cil  \i'i  ri;i;  cxii.  .iw 

«j,  ^«  JJjs3j  aaj_^a^  tj»x*Mj^  s_j-K-i  Os-M-wj  j-'-*^  li'  ^vi^ 

malheur  réservé  à  l'objet  aimé.  De  même,  celui  qui  naît 
lorsque  Saturne  occupe  un  point  culminant  dans  la  sphère 
('•prouvera  f;iil)leinent  les  désirs  amoureux;  mais  si  cette  pla- 
nète est  en  décroissance,  l'amour  sera  sa  passion  dominante 

Si  (Vénus)  est  en  décroissance,  sa  vie  ré- 

;^dée  d'avance  par  la  iatalilé  sera  malheureuse  et  troublée, 
Ptolémée  distingue  (rois  catégories  dans  la  sympathie. 
D'abord  l'union  de  deux  âmes,  c'est-à-dire  le  sentiment  lé- 
ciproque  nommé  ordinairement  nnwur  cl  (mi  vertu  duquel 
on  ne  peut  éviter  d'aimer;  or  cette  union  réciproque  pro- 
vient de  la  rencontre  de  deux  âmes,  au  moment  de  leur 
naissance,  dans  une  même  planète,  ou  sous  le  trine  aspect 
ou  le  sextile;  en  ce  cas,  les  deux  êtres  sont  créés  pour  s'ai- 
mer, surtout  si,  dans  le  thème  de  nativité,  ils  se  trouvent 
sous  l'iidluence  de  VcxalUition,  et  non  sous  celle  de  la  déjec- 
tion. En  second  lieu,  Viitilité  :  c'est-à-dire  que  si  deux  êtres 
trouvent  en  naissant  Ve.raliation  placée  entre  rux  dans  la 
même  planète,  ou  sous  le  trine  aspect  ou  sous  li>  sextile,  ils 


J'ai  ^^oiil  \ù>^  y*" 
>jjuM  yû  JU^3  j^^^-'  -l-^:        A_j'^u  Jl^^  <_o.^s-i  »^y<-j 

^Lil      y^  ^^'^»>JI    i-l^ol^    .vjwi.a-«^!    ^^   .vju'vô  _-^:>    »Xj, 
A,^«M.<>1    lj«X.:k.uJ   y£y^^^    i..*"^''    ^^'^^'    ''^'    «i^'^'-'^    tlÀU."   <OJl 

seront  ulilt'sl'iin.i  raulir.cltlriTltc  nlililr  UTipro(|iif  n.iilronl 
r.imili»'' et  raUacliriiK'nt.  La  Iroisiriin*  ralrf^orif  est  rHIe  où 
la  planrU*  ost  siluéorn  opposition  :  si  deux  <^trrs  soumis  à  la 
ni^MUf'  plaiH'to  sont  à  la  fois  sous  l'influprirr  de  XcxahaUon 
f't  sotis  une  rcrlaiiir  inflnonrr  de  r/ir/iV/fr  n'-gissanl,  Www 
leur  aniiti»'.  rautir  leur  rlia^rin,  la  rnnforniil*^  i\<?  leur  des- 
tiner ne  pourra  persister.  <  Mi  cite  eiirore  ce  vers  «l'un 
VmlM'  rpii  avait  adopté  à  peu  pit's  la  nnhne  rlassiriration  : 

Il  y  a  Iniiik  «orleit  d'amniir^  :  l'un  eol  un  lira.  Ir  «rroml  nnr  rarr«»r, 
le  lroi»ièn«r  un  In'pa». 

L'Ile  frartiou  des  Coulis  et  des  propaf;andi^tes  qui  rejel- 
tenl  de  leur  doctrine  Xmxion  et  la  scparalion  (r'eftlà-dire  la 
grarr  et  l'initiatixr  de  riiMuiuie),  a  iVaplad  et  dans  d'autre» 
•  '  .  vtulieul  (piel)ien  inipoM-  l'amour  a  riiunime,  comme 
uni-  rpreuve.  pour  Teverc^M  à  loU-issaure  en\ers  l'ohjel 
aime;  en  soufTianl  d«*s  rigueurs,  en  m»  réjouissant  de  la 
lendr"*--''  de  la  piTMinne  (pi  il  clierit  .  rii'iUiinr  en  diflnil   la 


CIIAITII'.K   CXII.  liHÏ) 

(l'i         •  ,  w 

U^  J-*"'^  ^Jl^'^i  J"^'-*^    f»-^  slxR^j    i^^yi^^   XXjOuSj   iSJCA^U^ 

porU''C  (le  l'obéissance  ([u'il  doit  au  Tout-Puissant,  au  Dieu 
incomparable  et  sans  é}^al  qui  l'a  créé  sans  y  être  contraint, 
(jui  le  nourrit  et  le  comble  de  ses  bienfaits  dès  le  premier 
jour.  Puis(|ue  l'homme  se  soumet  aux  lois  de  son  semblable, 
il  convient  à  plus  forte  raison  qu'il  recherche  la  faveur 
de  Dieu.  Cette  thèse  est  lonj;uement  dévelop|)ée  par  les 
Raténienssoufites.  — On  cite  également  cette  parole  de  Pla- 
ton :  «J'ignore  ce  (|u'est  l'amour  :  je  sais  seulement  que 
c'est  une  folie  divine,  une  passion  c|ui  n'est  ni  louable,  ni 
digne  de  blâme.  •  —  Un  Katih  homme  d'esprit  écrivait  dans 
le  même  sens  à  son  frère  :  «  J'ai  trouvé  en  toi  la  substance 
de  mon  àmc  :  en  l'olx'-issant  de  mon  j)lein  gré,  je  ne  mérite 
pas  d'éloge,  puiscpie  les  âmes  se  recherchent  mutuellement.  » 
L'essence  de  l'amour,  sa  nature,  sa  manifestation  et  sa 
définition  ont  donné  lieu  îi  de  longues  théories,  à  des  contro- 
verses inépuisables  chez  les  anciens  et  les  modernes,  parmi 
les  philosophes  déistes  et  naturalistes,  parmi  les  dualistes  de 
l'école  de  Manès  et  de  l'école  des  Deïsanitrs  et  des  Marc  in- 


:\m     .  LKS  l'hAïuiKS  non. 

U=»-^^  '.jclj  ô^ljJi   s^Jil.  A^LÎl  JU=*^'^  *^'Ul  ^i" 

^j~>^}  J-*^''i  y»J^^  *'^^-''«  ^^■^j-'  v^  •^^*"  er'  <^'-*^  ^ 

iiiles,  Miiir  lin  diiiiliMiir.  \a'  wuww  snjcl  a  i'\^  Miulié  rho/ 
1rs  MiisiilluaiJs  par  U's  llit()lof,Mrns  soulilos,  par  les  orat»-urs. 
loH  aiiiiMirs  (lo  <l<•^lllili(»^^.  I»'n  imtr.ilisii's  ol  aiis^i  par  le» 
Vrnl>os  (lu  (h'scrl.  I.ts  opinions  ri  ar^'iiiix-nts  di*  chacun  m» 
Irouvml  dans  noire  livre  inlilnli-  :  Annales  liisloriqno».  Ion- 
rhani  les  prn|)les  anciens  (pie  le  I.  inps  a  lait  |>érir.  les  races 
/•leintM  el  les  royaumes  anéantis.  Mais  relte  discussion  Mir 
raniour  et  les  citations  au\«piellis  nous  nous  st.nunes  laisse 
entraîner  nous  ont  éloi„'ne  de  lliistoire  des  Uarnié<  ides,  qui 
nous  «K'rn|)ait  au  delml  île  ce  chapitre;  n'\enons  donc  a  ce 
sujet  et  \o\«»iis  comment  leur  puissance  et  leur  pmspérilé 
sahimèrent  dun»  une  catastrophe  terrible. 

Voici  ce  que  raconte  une  perstinne  hien  instruite  de 
l'histoinMles  Uaimirides.  Ynhyn.  (ils  «le  Khalid  Ihii  Ikirmek. 
M»  deux  lils  Djâfar  et  Kadl.  et  d'autres  membres  de  celte 
famille  étaient  a  l'apogée  «le  leur  puisMUcr;  maitn>s  d'une 
lutorili'' «kans  JMMues.  et  inéhrani  ibles  dans  Iciii   h.iute  poiii- 


CM  MMinK  ex  II.  :iH7 

A.jli  j}j-^^  <y*y^  (0-4-«l»^  (j'  S^  ^z»^  ^^^)^\  ^^i  i_*-«UJC«.i_5 

l^U^éU..!  o^^l  l^j^  J-Ax»!  ^-^^^'^  lt^^  ^-  ^^  *-*^  o^^^  «i 
l_>*i  c-olj  *Xj>_5  ^■'.^•^   j).*^  U^"^'  f*.^  ^Ir*-*  45^**^*"   ki.._JtX_5j 

tion,  lo  temps  tle  leur  gouvernement  était  considéré  comme 
(les  jours  crhyménée,  comme  une  fête  continuelle  et  sans 
lin.  Ce  fut  à  cette  épocjnc  queRécliid  dit  à  Djàfar  heu  Yahya  : 
«  Mon  cher  Djàfar,  il  n'y  a  pas  une  personne  au  monde  qui 
me  soit  plus  chère  et  plus  sympathique  (|ue  loi,  mic  société 
qui  ait  pounnoi  plus  d'attraits  et  de  douceur  (|ue  la  tienne. 
Or  ma  sœur  Ahbassah  occupe  dans  mon  cœur  une  place  (jui 
n'est  ])as  inférieure  à  celle  que  je  ly  ai  donnée.  Kn  consul- 
tant les  sentiments  que  tous  i\ç\.\\  vous  nrinspirez,  j'ai  vu 
que  je  ne  pourrais  pas  plus  facilement  me  passer  de  toi  que 
de  ma  sœur;  je  ne  saurais  i^oùler  aucun  j)Iaisir  ni  éprouver 
une  satisfaction  com|dèle  auprès  d'elle  quand  lues  absent,  et, 
si  je  suis  avec  loi  seulement,  son  éloignement  m'inspire  les 
mêmes  regrets.  Or  je  connais  le  moyen  de  me  procurer  ce 
double  plaisir  et  de  jouir  désormais  des  douceurs  de  votre 
amitié.  —  Prince  des  Croyants,  répondit  Djàfar,  que  Dieu 
seconde  vos  desseins,  qu'il  vous  inspire  de  sages  pensées 
dans  toutes  vos  entreprises!  «  Réchid  continua  ainsi  :  «Je 
ven\  le  faire  épouser  Ahbassah  el  l'autoriser.  |)ar  ce  mariage. 


3««  Li:i>   PUAIIUKS   1)0 H 

j^_^ltf>^  ^1  ^>^-'  _jju-  UL.!^  AKiàj  ifj  \^*-*  JL^  i/^  '-4— 'L< 

'«-4^   ft;-^    C^'Us    /Je'   JJi    ^  ^,JUi>^    XÎlàL    SOviS  j^   Uy*^-^ 

.1  passer  les  soin^cs  avor  pile,  a  lit  \nir,  a  te  trouver  pn-s 
«IVIIc  partout  ou  je  serai  a\cc  vous  deux.  Mais  les  pri\il«'Re.s 
s'arnUeroul  là.  •  Ku  v\\v\ ,  je  niariigc  i-ut  li«Mi,  après  la  rrnon- 
cialion  (!••  Dj.'ifar  :  «mi  prrsi'iUT  des  euuutpies  et  (l<'s  ma»<la 
faxorisdii  Rlj-ilile,  il  dul  jurer  à  la  face  df  Dieu  et  sVnjîafjer 
par  li's  seriiieuts  1rs  plus  soleiitiels  de  ne  jamais  visiter  sa 
lenirne,  ni  deineurtr  seid  aver  elle,  ni  se  Irouxer  sous  le 
rnt'nje  loit,  à  moins  (p«e  I\érliid  ne  fut  en  tiers  avec  eux.  Ces 
en^agenu-nls  pris.  Dj.dar  les  a<<-<'pla  sin«èremi'nl  et  se  cnn- 
sider.i  romme  lit-  par  sa  parole  :  toutes  les  fois  qu'ils  se  rt^unis 
snirnl  dansées  conditions,  il  évitait  de  ivpaitler  s.»  femnie. 
il  liaissail  le»  y*'UX,  par  respi*cl  pour  le  Khalife,  et  observait 
la  foi  jurée  a\ec  une  lidelil»-  qui  lui  \alul  les  sulTrapes  de 
Ilécliid.  Abhassal)  lui  écrixitdes  lettres  pleines  «le  reproches; 
il  chassa  son  émissaire  avec  toutes  sorte»  d'invecli\es  et  de 
menaces;  elle  n-vint  à  la  charj^e  et  trouva  le  même  accueil. 
Dans  son  dises|M>ir,  elle  s'adre&sa  à  la  nn-ie  «le  Djafar . 
(••mmr  de  peu  de  sens  et  d'un  esprit  assez  lK)rni';  elle  s'en  til 


, 


CllAIMll'.i:  CMI.  ■A>i{) 

JJi  .y-Ail  Uj,  j!_j^iJI^,jJLS^yûLiL  ^j^xxj^  C'iia'^lj  l»i»>>-ôJ^ 
^j  A^iH^'  ^vilkli  i  ^J  l^i  ^^  liii  ^^  JyLLl  ôUaJi  ^ 
«^^>j  ^  JJl  j^>(l  ^j^  lî^  l^Ji  c>.x5t  -^l<  ^li^^il^  jis^xaAJi 

i_Aol^v..u.lj  xjowll  Ioyu«(j  iC,*ji/ji  Ji^j  (j^«  UbOOj  U^'3  l^t»! 


CJ-» 


bien  venir  à  force  de  présents  niagMili((aes,  de  bijoux,  d'ar- 
gent, et  de  tout  ce  que  peut  lournir  un  tn'vsor  roval.  Lorsqu'elle 
vit  que  cette  femme  lui  serait  soumise  comme  une  esclave, 
dévouée  et  tendre  comme  une  mère,  elle  lui  révéla  une 
j)artie  de  ses  desseins;  elle  lui  en  fit  entrevoir  les  heureuses 
conséquences  pour  elle-même  et  combien  il  serait  glorieux 
pour  son  fils  d'être  uni  au  Khalife  par  les  liens  du  sang; 
enhn,  elle  lui  (il  croire  que  cet  événement,  s'il  se  réalisait, 
assurait  sa  sécurité  et  celle  de  Djàfar,  et  (ju'ils  n'auraient  plus  à 
craindre  une  disgrâce,  ni  la  perte  de  leurs  dignités.  La  mère 
de  Djàfar  accueillit  ces  propositions;  elle  piomit  d'employer 
la  ruse  pour  les  faire  réussir  et  de  se  consacrer  avec  zèle  au 
rapprochement  des  deux  époux.  Kn  conséquence,  elle  se 
rendit,  un  jour,  chez  son  fds  et  lui  dit  :  «Mon  enfant,  on 
m'a  parlé  d'une  jeune  escla\e  (pii  habite  tlans  tel  château; 
elle  a  reçu  une  éducation  royah»;  elle  est  lettrée  et  instruite, 
gracieuse  etcharinanle, elle  possède  une  beauté  incomparable, 
une  taille  hiile  à  ra\ir,  cnliii   un  ensemble  de  {)erfe(tions 


:j9o  KKS  l'i;  mi; Il  ^  D'or. 

L^^  »Jtx>  Joui-jk^M,.*  l^,2U  j%j»  ,_^vj^'  ^^'  tr>*  *^»  *^ 

aXIia  k_*JkA=»-^  X.M.JU  *_»,!  >_.«jiAiaj^  sjX»  j^kXj  w«aAx«  ^vaaji^ 
ly^Jl*  '.^^  .^j  ^j  ^-i>«  A— .--d.— .  '-^jy^»  \»^^  »x>-i;l  ,5^.=»- 

JkJCmI*  j-yaJl   ^v*    ».-:>•   ^Xj   .'«jl    h-'i-t^  'i-t^    t'ij^aJkii'ij   jàjv^^j 

Jl  ^-o^iju.  i»xJ)  aX_a-J  j>^I  L^^v^^  ^\  X  v_JIj  ^^-Ull  *^ 

* 

oonuiw  on  n'rn  a  jamais  \u.  J'ai  l'intention  (U*  l.icUrlcr  |>uui 
toi.  et  l'alTain'  «*>l  pirM|n«' con«  Inc  a\«M  >on  niailir.  •  Djatar 
accnrillit  ces  paroles  avec  joie;  il  les  jjrava  «lans  son  cœur 
»•!  n'eut  plus  d'antre  p<'nsée.  Mais  sa  nn-re  le  laisvi  (|ueiqne 
temps  «lans  l'attente,  afin  d'ai^^niser  ses  (li'i^in  et  de  nMuin* 
sa  passion  pins  xelM'iiienle.  S«'s  s<  llii  itations,  iartleiir  avec 
latpielle  il  la  siijipliait  d<' remplit  s;i  promesse  prouvant  a  sa 
mèrcipiii  était  \aincu  par  limp  itience  et  en  proie  a  unein- 
(piiélude  exlr^tiie,  elle  lui  promit  (pie.  telle  nuit  (|u'elle  lui 
(lé»i'4na.  elle  lui  donnei.iil  la  jolie  escla\e.  Ahltassah  re<;iil 
d'elle  un  mess.i^e  (pii  l'in^ttrui^nit  di*  tout  cela.  I.e  moment 
arri\<''.  elle  lit  des  nppr(''ts  di({nes  de  son  ran^.  et  m*  rentlit 
chez  la  men-  de  Djalar.  Otle  nnil-là.  Djàfar.  la  l«Me  encore 
troiihli'e  par  le»  lum<^'s  du  \in.  sortit  de  rhe/  le  Kltalife 
pour  Venir  au  rendez  vous.  A  peine  entre  die/,  lui.  il  s'en- 
<|uit  tie  l.i  noiixelle  ewla^e,  on  lui  ri'|>ondit  cpi  elle  était  ar 
riv***'.  Al>l>assali,en  entrant  <  liezMMi  marijion\a  nn  homme 
(pi**  rivr»'SM-  emp^i  hait  de  nMonnaîliT  mh  fraiU.  et  desaxoir 


cHAïuini-:  ex  H.  .yji 

(jàjtj  ,j^  l^i  ^^  yû^  (j>.*j»j  ciJ_jJ.ii  cjUj  t^i_5  JU  vi^dl  c_'Uj 

/*j  J>^  ^  A^iv-i^*  A^lxjfcîi  (_AM»*-k£ij i_j  <Jlr»-  <>oJ5  J^yJ-J'  ^  <iï 

5<X^  C-vJlisj  ^jK.^j.Ji}  Ljyjjs^S^    ^^jv-«il=»    t^  A._X-«  Ji    ^^yaJi 
j»!    »»Xajj  >_Ajb^    .\lK^i  j^l    ^_^   ^J-^'^    XJ_j.i^i_j  _^JÎ)  i^A^i'^   *jix=- 

(|ui  elle  était,  ix'  mariage  une  fois  consonmie  et  les  désirs 
de  son  mari  satisfaits,  Ahhassali  lui  deinanda  ce  ({u'il  pen- 
sait des  ruses  employées  par  les  filles  de  sang  royal.  —  "  De 
([uelies  princesses  veu\-tu  parler.^»  répondit  celui-ci,  COD- 
\aincu  qu'il  s'adressait  à  (juclque  esclave  du  Rouui.  —  «De 
iiioi-iuème,  répondit-elle,  de  moi,  ta  maîtresse,  Abbassah, 
lille  de  Mcluli.  >  Djàfai-  se  leva  épouvanté  :  son  ivresse  dis- 
parut et  la  raison  lui  revint.  Il  courut  chez  sa  mère  et  lui 
dit  :  -Tu  m'as  vendu  à  vil  prix  <'t  tu  m'as  placé  au  bord 
d'un  ahinie;  vois  ([uol  sera  ledenoùnient  de  la  situation  où 
je  me  trouve.»  Ahbassah,  lorsqu'elle  partit  de  chez  son 
époux,  était  mère;  elle  mit  au  monde  un  garçon,  qu'elle 
confia  à  la  garde  d'un  de  ses  eunuques  nommé  Hayjach,  et 
choisit  parmi  ses  fennnes  une  nourrice  du  nom  de  Bcrrah. 
Mais,  craignant  que  l'aventure  ne  s'ébruitât  et  ne  finît  par  se 
répandre,  elle  envoya  son  enfant  à  la  Mecciue  a\ec  les  deux 
ser\iteurs  ([u'elle  avait  chargés  du  soin  de  l'elevcr.  Les  jours 
s'écoulèrent  ;  Djàfai-,  ses  frères  et  son  père  (Yahya)  étaient  dr- 


■yri  1.1  s   J'KAIHIKS  D'Oli. 

il  JLxj  J.>Jlc  J_^-L3i  ^.a_)  ^.  J^^va^  3  Ll  ^o-^l  ^r-^}I' 

vJUi:=-    *i    ;_^    JJi   ;»Xo   X|^  Ji    -^oU-l'o    (_r*^=^ s  ù^^    *y=>- 

jj^  ^wVjct  ^-.--v-  jK-i-iiyi  I4J  J'ai  ^^y»  J.KS-  i  ^L'  A^-^«^ 

venus  in.iitres  tlii  (K>u\oir.  Zfilx'idah .  nomiiirf  aussi  Ountm 
Djiifar,  avait  •'•ponsr  Hrrliid  H  jouissait  auprès  do  lui  d'un 
rrrdil  «ju»'  indir  dt*  ses  rivales  n'avait  obtenu.  Or  Vahya  Immi 
Kh.did.  intendant  du  harem  royal,  avait  drfmdu  aux  lenimes 
du  Khalife  de  se  faire  servir  par  les  eunuques  (de  leur  rh«»ix  : 
/olnidah  s'en  plaipnil  a  Rerhid.  l.e  khalife  dit  a  Vahya  : 
•  (iher  prre  tenue  d'afrerlion',  quels  sont  donr  les  trriefs 
d<' Oiinun  Dj  ifar  contre  toi?  —  Sire.  n''|Kiu(lit  Yahya  .  don 
le/-\ous  de  In  lovaut»-  de  mes  servires.  rouime  inlendani  <le 
votre  harem  <t  du  palais? —  Assurt-ment  non,  «dit  Herhid. 
—  •  Eh  bien.  répli(pia  Ynhya.  n'écouler,  pas  ce  cpielle  peut 
dire  contre  moi.  .  Hérhid  pmmit  de  ne  plus  parler  de  cetir 
afTair»-.  ••!  lintendant  lit  ex«Vnter  ses  prohibitions  axer  plus 
de  ripueur  que  jamais  :  la  nuit  \enuc.  il  exigeait  (pie  les 
portes  desharen»  fussent  fenn«Vs  et  il  en  eniportait  les  clefs 
cher  lui.  Cette  mesure  mit  le  rnmble  à  j'irrilalion  d«-  Zolvi- 
dah;  elle  alla  .  un  jour,  trouver  le  Khalife  et  lui  dit  :  •  Prince 
des  r.rovantv.  quel  motif  a  dom  Vahya  (Kuir  continuer  ainsi 
»    me   priviT    'lu   srr\\ri-   de  n'es  ««<<|j)vps   et    a    ne    p.i»   m** 


ciiAiMTHi:  cxii.  :vj:\ 

^jk^  ^i  ^L-  jJj.]|  ^j-j|_5  Jiï  <xjp!  ,j^  Ji!  J^Ji  j^U  <_^bi 

^A-^U   <iO   i_*_l^  '>«j'^   ^1   AJj^=?-  ^j>-^  3,  U  (_>Jlï  ti)v>:S-   vXr»-l 

w  M, 


Irailer  coiniiie  il  sied  à  mou  rang?»  Récliid  lui  répondit 
([u'il  n'avait  aucun  reproche  à  faire  à  Yahya  dans  la  sur- 
veillance qu'il  exerçait  sur  le  iiareni.  —  «  S'il  en  était  ainsi, 
répliqua  /obeïdah,  il  aurait  su  cnipéclier  son  fils  de  com- 
mettre un  crime.  »  —  Uécliid  la  priant  diî  sV'\pli(juer,  elle 
lui  raconta  toute  ralTaire  et  lui  révéla  rintriguc  d'Abbassah 
avec  Djàfar.  Réchid  lesla  interdit:  «As-tu,  lui  demanda-t-il, 
une  preuve,  un  témoin?  —  Y  a-t-il,  répli(|ua  Zobeidah  une 
preuve  plus  evirlente  que  l'existence  de  reniant?  —  Où 
est-il? ..  reprit  le  Khalife.  —  •  Il  était  ici;  mais  sa  mère  crai- 
gnant le  scandale  l'a  envoyé  à  la  Mecque.  —  Qnelcprun 
autre  que  toi  connait-il  celte  aflaire? —  Il  n'y  a  pas  au  pa- 
lais une  seule  esclave  cjui  n'en  .soit  instruite.  «  Réchid  garda 
le  silence  et  dissimula  son  ressentiment.  Bientôt  après  il 
manifesta  FintiMition  d'aller  à  la  Mecque  et  se  mit  en  route 
avec  Djàfar.  Ahbassah  écrivit  aussitôt  a  l'eunucpie  et  à  la 
nourrice  d'emmener  l'enfant  dans  le  Yémen.  Iiéchid,  en  ar- 
rivant à  la  Mec([ue,  chargea  quelques  personnes  de  confiance 
de  prendre  des  infoiniations  sur  l'enfant  et  les  deux  servi- 


M!^  LE. S   HKAllilK.s   I)  OU. 

ll^x^s^ill  -S^^y  -iLiij  iwjl^l^  <^wwaJi^l  Je  e-^^sJ!^ 

^  ^-«.Aj»   ^j-  \^^  jJ:>  >*^  jl^  A^wi^^  ^•OJ^i^  ^t^Uj 

vX'-wy-<i     --  -J>.    3  .X-*^    ^^    W^A^»-     v^->a3j1     Lis»   ,  t,;~>-i   ^-«JU3l^  SjLkÙ 

(riii's;  il  .i|)|)ii(  qiif  (ont  rcl.i  ii.nl  \rai.  Son  |M-l(*riii.igo  ar- 
CMinpii,  il  |i<iitil  iMi  (-i)uvaiit  drs  |)r<>j«>l!>  de  (lis^racc  et  tic* 
\«'n^'«Mnr<'  conln*  la  lainillr  dr  l^armrk.  Apri'S  iiu  séjour  kU' 
courir  durée  à  Hagdad.  ii  so  rendil  à  Auhar.  Au  jour  ùiv 
pour  la  nioti  do  Djafar,  il  fil  app<>l«M  Sindi,  fds  d<'  Clialiek, 
lui  ordonna  de  sr  ri'ndrr  à  lia^^ilad  «•!  dr  rrrner  lcsdcm«'un'» 
liahiltTîi  par  1rs  HarnuTidcs,  leurs  si'crélaires,  leurs  fds  et 
leurs  parents;  il  lui  recotnnianda  aussi  d'agir  dans  Ir  plus 
};rand  Mx*n't,  de  peur  cpit*  la  chose  ne  s'éliniilil  avant  son 
arri\(*e  a  llagdad,  et,  une  fois  dans  cette  ville,  de  ne  mettre 
dans  sa  confidence  <p»e  ceux  de  m's  pr«H*lies  et  amis  sur  les 
quels  il  |)ou\ait  compter.  Sindi  accomplit  sa  mission,  llitliid 
passa  la  journtx-  a\ec  |)jalar.  <lans  un  ipiarlicr  ilWnhar 
iiomnir  l'.Hhiiuv  flt>  cou\«-nt  ,  au  milieu  des  Irtes  et  des 
plaisirs.  Lorsque  hjalar  prit  coup- du  prince.  KerJiid  sortit 
avec  lui  et  raccjimp.i^na  jusqu'à  »on  chexal;  puis  il  rentra, 
s'assit  sui  son  tnuie  et  lit  rnlevcr  tous  les  restes  de  la  ftMe 
qu'il  a\ail  eiM^on*  s«mis  les  veu\. 


CIIAlMir.i:   CXII.  395 

i^jl»   j^jvÀxj^   ^«OwAiij   l^ÀA^   <\jjlr).r>-  i_<Aw~X^.    SiLc^-fcJi    c^<Xv«b 

LLi:>  Jvi  U.  l^^.<Jâj        ^t   A — «_X_$  1 -cl 

Ai  JUi  A-Vifc^  cj_jjjtli  \>j:>li».  'j-^-l»  -îOlcL».  (^j^  *Ka-<*^1  \s.:3j 

,    -  *-  •> 

^^^    ^yi=l     luàJûli    ^\JÙ*-.^    Aj    viL'jl)^     lx-*i._^    ÙJ^    :i.Vj2>i    À     rA«UJl 
^JV«i  _jJ   (JV-À-«^i  ^*^l    L    À   JUi    t^»Xj    dUls».    iUyijj    t5«X»^ 

De  retour  dans  sa  demeure,  Djàl'ar,  qui  nY'Iait  pas  toul 
a  fait  dégrisé,  fit  appeler  Abou  Zakkar  clianteur  et  habile 
tiinb;diei-,  et  a\ec  lui  son  secrétaire  Ibn  Abi  Cheikh.  Des  es- 
elaves  musiciennes  prirent  place  derrière  le  rideau  et  aceom- 
|);ignèri'nt  de  leur  voi\  cl  de  leurs  instruments  Abou  Zak- 
kar, (jiii  chanta  cet  air  : 

'JiH-  vtnilcnt-il.s  de  nous?  Pourquoi  s'occuper  de  nous  sans  cesse? 
(",'rsl  que  l4'ur  seule  pensée  est  de  divulguer  ce  (|ue  nous  avons  ense- 
veli (iiuis  Ir  niy.slère. 

liéchid,  en  rcntiani,  lil  aussitôt  appeler  un  de  ses  Mr\i- 
teurs,  ^arir,  surnonmié  llikhlah,  el  lui  tint  ce  langage  :  «Je 
vais  te  conlier  une  mission  que  ni  Mohammed,  ni  Abd 
Allah,  ni  kaçim  (c'est-à-dJre  personne)  ne  me  paraissent  ca- 
pables de  remplir  :  je  ne  connais  (jue  toi  (|ui  puisse  en  as- 
surer le  succès,  .luslilie  ma  confiance  et  garde-toi  de  me 
désobéir  :  ce  serait  compromettre  ta  position  »  l  l'exposer  à 
loulcs  mes  rigueurs.  -—  l'rir.ce  des  Croyants,  rép;)ndil  Ya(^'ir, 


390  LES  PHAlhlKS  DOK. 


•^   o- 


SX  vous  iiroi(ii)titiic/.  (U-  iiir  passer  mon  s.-ii)rc  an  Iravci^  du 
corps  «Ml  volrt"  pn-sena*,  j'oln'irais.  Faili-s-iiioi  donr  sa\oir 
volrc  volontt^  et  vous  ino  tmu\cn'/.  pix-t  à  l'arroinplir.  — 
Connais  tu  Dj.ifar  Ix-ii  Yali\a  Ir  Harni('Ticie?  demanda  If 
l'riiur.  —  (^)iii  (onnaitrais-jr  si  ce  n'est  lui?  npli(|ua  l'olli- 
cier  ;  un  hoiiiinc  tel  «pic  Djàlar  n'est  inronnn  à  |x>i'»onne. 
—  \s-ln  remaKpn-  (|ue  j«'  l'ai  riTrinduil  an  moment  de  son 
<léparl?  —  Cortainenu-nt.  —  Va  chci  lui  sur  l'Iieure  et, 
(pielle  (pie  5oit  la  situation  où  tu  le  lrou\es,  ap|M)rle-moi 
&a  t^^le.  •  A  ces  mots,  \açir  In-ssaillit.  treudila  et  demeura 
sans  réponse.  — •  Yaçir,  n*pril  le  Klialife,  ne  t*ai-je  pas  pré 
venu  du  «langer  cju'il  v  aurait  |Miur  lui  à  n)e  deviU-ir?  — 
Assurenii'nl .  reprit  relui-ri;  mais  I  alFaire  est  jdus  f;ra\e  en- 
tore  :  cet  onire  fpie  le  Prinre  des  Croyant»  vient  «le  me  signi- 
fier, je  Miuliaiterais  di»  mourir  plutiit  que  de  prendre  la 
moindre  pari  à  son  exj^ulion.  —  A^scx  d'li«'*sitation,  s'éTria 
Hechid,  \a  où  je  t'ai  ordonn«'  d'aller!»  ^  a«;ir  se  nMuiit 
.ius.%ilôi   «lie/   Dj.ifar,    «pi'il   trouva  ftcrupe   de  m»s  plaisirs. 


cil  \1M  IHK   CMI.  397 

^J^*J<=^   \>SJ>  fj\   w^*»fcr»-o   r-|j;-ii    cr*  o*-*^^'^  C5^■^*"j^!  (J>"*'*>^' 

ti  u^  '-^^'  ^^— '•^W*  or*  ^^-^1;  ^  -î^^  *!>  '*^vS-V  SI)-**'  *-*^îi' 

iL^jtj  <_^*XÀ£  jJJ  c:a-j1^  ii-j^U>-  ^j<Xj  (_^  jW=*-  ool^  Uib 
^   i^   dL»i   U  c:>*XjLi  t^î^i   i*X^  J.-i-«  ^^  .<?-oi    ^jl^   iJiJsjS; 

f't  il  l'infornia  clos  orclros  que  lo  Khalif<^  lui  avait  donnés. 
•  Le  Prince  des  Crovanls,  dit  Djàfar,  aime  à  j)laisanferavec 
moi  :  c'est  sans  doute  une  de  ses  plaisanteries.  —  Vrai  Dieu, 
réplicjua  l'oiricier,  je  ne  l'ai  jamais  vu  si  sérieux.  —  Alors 
il  était  ivre.  — Non  vraiment,  il  m'a  paru  maître  de  toute 
sa  raison,  et  les  actes  de  dévotion  que  je  l'iii  \u  acconq)lir 
me  font  croire  qu'il  n'a  pas  l)u  de  néhid  aujourd'luii.  •  Djàfai' 
reprit  :  «  Si  je  l'ai  rendu  quelcpies  services,  lu  n'auras  jamais 
trouvé  une  meilleure  occasion  de  les  reconnaître  qu'en  ce 
moment.  —  Vous  m'y  trouvère/  Inni  (lisj)ns('',  eu  tout  re(]ui 
n'est  pas  contraire  à  la  volonté  du  Klialilc.  —  l\(îtourne  au- 
près de  lui,  continua  Djàfar,  et  dis  lui  f|ue  lu  as  exécuté 
ses  ordres  :  s'il  en  témoii^ne  du  rei;ret,  je  le  devrai  la  vie, 
et  tu  j)eux  compter  sur  de  nouvelles  laveurs  de  ma  part.  Si 
au  contraire  sa  décision  est  toujours  la  même,  des  demain 
tu  feras  ton  devoir.  <  L'ollicicr  ayant  réjwndu  que  cela  n'é- 
tait pas  possible',  Djàfar  ajouta  :  «  Je  t'accompa<^nerai  jusques 
à  la  tente  du  Prince  des  Croyants,  cl  jr  m'v  placerai  de  fa- 


39M  LI..S  l'I.  \lllli:.S  |)()i; 

«— >tXik.!   «Xj  t\    j\jL*  y^^    *<*^  J^^^vXj  ^X.<^yJi    K^jMOUt  Jl     UCi-T: 

-V/juvt   Aj  k_*j^«    'waAa?  >Ao»Xa^   .Vj»    ^j^    >JJl=-     ->-  _^.1«    A>>    «.•v>«l 

,-M.j    Jt-'-t    ^^^^^--oi    -»^    Jl»    ^^    5'ji    '^^    J^^^    U'''^*^    ^i^*j' 

rnn  a  iMitfnflrr  ses  |i;ii(»l«-s  cl  la  ir|KUi!»i-;  si.  .ipirs  (|im'  tu 
auras  rpnisc  loutrs  les  «'xruM's.  il  n'a  do  cokm-  fiiir  In  ne 
lui  a|)|M)rtrs  ma  Irlr,  lu  vioiulras  anssiloi  rcniplir  la  inissinn. 

—  QnanI   a  rola.j'y  cousons..  n'>p<>n(lil  Varir.  Ils  si*  «lin- 
m'Tcnl  donc  ensemble  vers  la  Irnlo  cl»'  HiM-liid.  Yaçir  rnini 
chez   If  Kli.ililf  cl  lui  «lil  :  «SiiT.  j'ai   apporte  la  Icle.  «Ile 
est    ici   dans    !.•    p.d.li^     —  l'ivscnlr- la   sur-le-champ,    s'e 
cria  Hechid,  ou  c'esl  la  lienne  qui   luml>era  la  premiers.  • 

—  Varir  alla  i-ejoindre  DjàTar  cl  lui  dit  :  •  Vous  axer  en- 
leudu?  —  Oui.  rc|>ondi(  celui-ci.  fais  ce  «pii  l'est  com 
mandé;  •  puis,  I  rant  un  mouchoir  de  sa  jKM'he.  il  sr  |>anda 
les  veux  et  lenelil  le  cou.  Vaçir  nhallil  la  télé  el  \inl  l'oniii 
au  Klialife,  tpii  la  lil  placer  devant  lui  cl  m*  mit  à  enumerer 
tous  vs  f»riel s  contre  le  coupalile.  Fui*  il  oidonna  a  ^  arir 
de  lui  auiener  cpiehpie^  p<*rsounes  qu'il  désigna,  «'1  cpiaufl 
elle»  furrul  arrixées.  il  leur  dit  :  «Couper  le  cou  à  cel 
li(»mme,  jp  ne  puis  sup|K)ii(>r  la  vue  du  meui  trier  de  Dj.i 


ciiAi'iTiii:  ex  II.  Myj 

y_j  j^u*-^fi  /jj  ^^^^j-»Aï  <_>L»  (_^  k_,,vi-ioij  wiji>-  Jjcx»  ^J*UJI 
j-i^l^  *Àxs»  ^-4->v-»  J«-A-ï  <^»Ji  aXa)!!  A^s^UkA»  (jUwIwisT  (jliûU 

far!"  Voici  ce  que  laconto  Asniàyi  :  «  Récliicl  m'envoya 
cliercher  cette  iiuit-là.  Dès  qu'il  me  vit  entier,  il  modit  : 
"J'ai  fait  (juelques  vers  el  je  désire  te  les  montrer.  —  Parlez, 
.Sinî,  «  répondis-je;  alors  il  prononça  les  vers  suivants  : 

Si  Djjfnr  avait  rrdoiiti'  la  mori .  im  coursier  rapide,  l)ridc  pour  lc 
voyage,  eùl  sauvé  sa  vie. 

Pour  éviter  le  trépas,  il  eût  pu  trouver  un  abri  iiinccessihlc  à  l'aif^ie 
rliarpé  d'anuécs. 

Mais,  son  iicure  élaiil  venue,  auenu  aslrnlo^ue  n'aurait  été  assez.  Iiahilc 
pour  ccMijnrer  son  desllu. 

«Je  retournai  chez  moi,  ajoute  Asmàvi,  vV  je  n'étais  pas 
encore  arrivé,  (|uo  déjà  la  nouvelle  du  meurtre  de  Djàfar 
était  dans  toutes  les  houclies.  »  I.c  matin  (|ui  suivit  la  nuit 
Oii  ce  meurtre  lui  accompli  d  la  disgrâce  des  lîarmécides 
consommée,  on  trouva  sur  la  porte  du  château  il'Ali,  fils 
d'Y(ja,  fds  de  Mahan,dans  le  Mioraçàn,  le  distique  sui- 
vant, tracé  eu   beau  caractères  ; 


Lr*  nuliirtimix  rnfnnl»  Ar  liarnick  onl  »nrcomb<"  v>ii»  lr«  »li«'_'r»c^» 
(Ir  la  Toiiiinn  : 

l.riii  l'irl  r*!  pour  nnu»  un  rsrtnplr,  piiuk<kr-t-il  prolil<'r  a  riiôli-  (!<•  re 
palais! 

I^a  duri-f"  (ie.s  liariiirridrs.  rt-Urdc  Inir  atitm  itc,  litrs  joiir*> 
hiMircux  ri  fruliiiirs  i\v  liMir  dntnin.ition .  >'c!i'ndil  depuis  l'a- 
vrnrmrnt  k\v  Hi-rhid.  jiisciu'an  imMiiln*  dr  Djàrnr,  r'o*l  a 
din'  |M*iidant  «lix-srpt  ans,  M'pl  mois  rt  cpiin/c  jour*.  I.pur 
dis^rârr  donna  naivs.inrr  h  nn  ^'rand  nomlirr  do  [MH'sirs  où 
leur  gloire  riail  rapprl«v.  Une  df*^  pins  nmanpiaMrs  parmi 
rv%  él^ie»  e»t  duc  à  Ihn  AM  Mnn.'<d  :  voici  un  fra^irnl  Av 
crjlf  pitTc.  tpii  p*t  fort  longue  : 

O  loi  qiir  la  fortiinr  a  M^luil.  la  fniiiinc  pirinr  cir  «iri««tiudr*  ri  dp 
ruM«. 

R'^oiiir  lr^  at«aiiU  qurllr  prrparr  conln*  loi.  »aia  m   ganlc  mnirr 

.Si  lu  i(tnorr*  rombirn  rllr  r»l  rjpnririitr  .  i^c^rd*"  l*"  radatrr  qui  p^nH 
ail  filiH  du  poni  ;  i  Hagdad 


(JIAI'l  IKK    CXI!  '101 

j— <.   Ln  )!  iL.»>..»glji  >d  c* — jl^        a]j  a — >  J >     À     \\  c>     K^ 

^j_;iJl    fcJJa-*  ^^HH^    <-^*« !l    *^-aJ  jj   y**-jL<Ji  ji_^_X_i 


c5J 


.X_j  U^  ;^  *M>  3L  ia-A—s».!         *Xij  civs?  (>j  J^a^àJI   -es-oij 


C'est  une  leçon  terrible  :  mets-la  àproGt,  loi  qui  es  sage,  toi  (|iii 
raisonnes  et  médites. 

Prends  les  jours  liciireui  (|ui  le  sont  accordés,  et  abandonne-toi  au 
courant  de  la  destinée. 

(  njàfar)  était  Vizir  du  vicaire  agréé  de  Dieu  ,  ii  brillail  par  sa  sagesse, 
son  mérite  cl  sa  gloire  ; 

Le  monde  entier  lui  obéissait,  sur  le  continent  et  la  surfare  dis  uiers; 

Son  génie  gouvernail  l'empire  et  y  faisait  respecter  jiarlout  sa  volonté. 

Ce  Djàfar,  au  faîte  de  la  puissance,  était  à  Oumr,  dans  la  .soirée  du 
vendredi. 

Il  tenait  le  monde  sous  ses  ailes  et  comptait  sur  tnie  vie  d'une  éter- 
nelle durée. 

Lorsque  la  fortune  i'.i  entrainr  dans  l'abîme;  (pie  le  ciel  nous  préserve 
d'une  telle  disgrâce! 

Son  pied  a  chancelé,  et  son  corps  s  est  brisé  dans  cette  clmlc 

Le  malheureuv,  la  nuit  du  samedi,  au  lever  de  l'aurore,  ii  n'et.iil 
plus  qu'un  radavre. 

Lorsque  Fadi  ben  Yahya  s'est  éveillé,  son  vieux  père  cLtiI  arrête  à  l'ini- 
proviste  ; 

VI.  jO 


/|02 


Li:S  PU  \  II'.  IIS  h  oli. 


.-«3 1!^  ^Lîiil   i  ij^  tir*         (•— ô-^''— •— ''^  C:JS-»-^— *_,*■ 


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Lc(>hcikli  (  Yahynj.cinincitcavPCSCA  cnfantA,  marrhAilau  milieu <iVu t. 
rliar;;»'  tir  rliaincs  cl  captif. 

Les  Barmiirirlcs  v\  Irur*'  partisans,  ri^pamliiN  dans  l(iiilo>  1rs  ronln'C* 
l'I  I»"»  villes , 

Semblaient  conv(K]ué.s  devant  le  iribnnal  Icrrilile  où  le  jjenn-  litimain 
sera  appelé,  an  jour  de  la  résiirrertion. 

Et  leur  infortune  est  devennc  If^u'endain-.  Gloire  A  relui  «pii  |)Ossède  la 
lonle-pui.s\anre  ! 

\ii  nombre  (les  poêles  qui  les  chantèrent  se  trniivr  Arhdjà 
le  Siiianule;  voici  un  frn^nienf  crniii'  belle  KanAeh  de  .sa 
rom{K)sition  : 

Arr^lotis-nons  et  laiMon.s  n'po»cr  no*  rhevau»  :  il  n'y  a  plus  de  bien- 
faiteurs,  il  n'\  .1  plus  de  ffin%  qui  M>llirilenl. 

Annonce  atii  diameaux  qu'ils  n'ont  plu»  À  rnindre  de  voy.i;;r,  plus  île 
vastes  solitudes  .\  parcourir  l'une  aprfs  l'autre  {,  jwur  arriver  cliex  Kadi^. 

Dis  .1  U  ^;.inrt>si»«-  :  Tu  es  morte  avec  FadI; —  à  l'adversité  :  Tu  peui 
le  monirrr  chaque  jour. 

Voyei  comme  le  ubre  ac<^r^  des  Harméridn  A  été  bnsi-  pur  le  sabre 
li.irli<^mile,  .tu  fin  iranrli«iil 


ciiAPiTHE  ex  II.  l^^y^ 

/'  <"  ^  j  c- 

JkJb   ci* 


O.AJ 


Un  des  poètes  qui  ont  célébré  cette  famille  avec  le  plus 
de  talent  est  Selm  el-Khaçir,  dans  le  passage  suivant  : 

L'astre  de  la  j^énérosité  a  disparu;  la  main  de  la  bienfaisance  s'est  des- 
séchée, l'océan  de  la  munificence  s'est  retiré,  depuis  que  les  Barmécides 
n'existent  plus. 

L'étoile  de  cctt(>  famille,  qui  indiquait  le  droit  chemin  an  t^uidc  de  la 
caravane,  ne  brille  plus  à  l'horiîon. 

Un  autre  poëte  parmi  les  panégyristes  des  Barmécides, 
Salih  el-Arabi,  n'a  pas  été  moins  hien  inspiré  dans  ces  vers  : 

La  fortune  a  trahi  aujourd'hui  les  fils  de  Barmek;  mais  quel  roi  n'a 
pas  été  victime  de  ses  traliisons? 

Yahya  ne  gouvernait-il  pas  le  monde  entier?  et  il  .s'est  réveillé  sem- 
blable aux  hôtes  de  la  tombe. 

Au  nombre  des  élégies  les  plus  remarquables  sur  ce  sujet , 
on  cite  encore  ces  vers  d'Abou  Hazrah  el-Arabi,  que  d'autres 
attribuent  à  Abou  Nowas  : 

La  fortune,  en  renversant  le  pouvoir  des  Rarméridrs,  ne  les  a  point 
frappés  fl'utip  disgrâce  imprévue. 

26. 


'iO'j  IJ:S    l'UAlHIKS    D'OU. 

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\.e.  clcntii),  qui  a  méroniui  Ir^  droit»  tli-  ^alija.  iic  rM|>oclrr«  pa%  non 
piiiA  rriix  <li-  la  rjniillr  d*'  H<;hi. 

Kl  (•<•  vers  iMtii  MHiiii>>  Ihmii  <I'iiii  .iiilir  |>ort»'  : 

Fil*  «Ir  Bnrmrk  .  «|ur  je  plain»  voirr  »orl.  qiip  )C  rtgreltr  Ir»  jour*  <lr 
voirr  pro*|>ëritc  ! 

I,.i   Irm-rUiil.  ^ràrc  a  \iiii*.  bnllniitf  roinmr  «inr  jciiin-   liannr     .iii 
jotird'liui,  la  >odÀ  *fuvc  ft  pri\«c  di-  m  ^  ^•n^.^Ill^  ' 

Autrrs  ver»  d'Arhdjà  I»'  .Sulamile  : 

l.r*  ri>fnMt*d<>  liarmrk  ont  (\\\\\\t  cr  inondr;  mai»  »il*  a\a)riil  mnlinin' 
à  *c  Imn^inrllrr  Ir  pomoir,  il*  n'aurairnl  pu  fairr  <U>«nla^r  : 

\.rs  jour»  «Ir  leur  doniinalion  on»  clr  pour  Ir  çourr  litimain  rommr 
iinr  ffir  |K!rp«'lu«'llr. 

I  II  .iiitir  iMM'Ir  .'<  (Iil  (i.iii>  le  iiir-mr  svns  : 

1^*  jour*  dr  leur  ilomiiialiou,  par  l«"ur  bnllanlr  pn>*|M-rilr.  rf»*rni- 
hiairni  aux  (•randr*  Milrnnilr*  du  pilonnage,  dr»  (éirs  ri  dr«  vmdrrdi* 

Wn»  «le  Monsoiii  Nom  ri 


Atii 
U-iir  ■ 


1.1  n»ort  dr«  <iU  dr  Hnnnrk  .    afin  qu'il    plinn    >iii 
foni 


il 


CllAPlTHE  CXll.  405 

■■"j^j  e*A^  j\yÉL  J^sci  tj-^^l-  ^^  Ji*  (jj^j 

La_jjJI  ^^,^;ii  j-i-j,lj       aK-«ûI  -P^j^^Ji  J_5  l^l^ 

<^v*r  (^  J^A3.xJi  Jla  ^ii   IsyJsXft  ciii^j_5   «^-^r^^  Ww   *>^-i^l^ 

Us  avaient  cinbcHi  la  terre  comme  imc  fiancée,  et  la  laissent  aujonr- 
il  liui  dans  le  veuvage. 

Citons  encore  ces  \ers  éloquents  dont  Fauteur  est  Dîbil 
le  Khozâïte  : 

Ignores-tu  les  disgrâces  des  liarmccides,  celles  dlbn  Neliik,  el  les  ca- 
taslroplies  des  siècles  passés? 

Ils  semblaient  tenir  ;iu  sol  aussi  solidement  que  les  racines  du  palmier, 
el  ils  en  ont  été  arrachés  comme  une  herbe  polagcre. 

Et  ceu\-ci,  (.lus  a  Atluljà  : 

La  fortune  a  renversé  les  lils  de  Barmek,  sans  en  conserver  un  seul  ii 
notre  amour. 

Ils  étaient  possesseurs  de  tous  les  biens  et  dignes  de  les  posséder, 
mais  tous  ces  biens  sont  sortis  de  ce  monde  avec  eux. 

Après  le  nieurlrc  de  Djàlar,  Yahya  et  FadI  ruteul  anvltis 

et   tenus  dans  une  étroite  ca|)livitt'  :    ils  denieurèii'iil   en 

butte  aux  plus  cruelles  j)rivalions  et  it  une  série  de  rigueurs 

que  FadI,  fils  de  Yaliya,  a  rappelées  dans  les  vers  sui\aiits  : 

C'est  vers  Dieu  que,  dans  notre  infortune,  s'élèvent  nos  supplication 
ear  le  remède  à  nos  douleurs  et  ;i  notre  alllictinn  est  dans  ses  mains. 


ItOC,  LKS  PHAll'.IKS  DO IV 

l^yj\  ^  ioo  *>  lUij  'vU^       A^'^  U^  ^jû-J'  Ui^W-  l:»l 

joLiac  L:>   ^X-U  j-*lu  ^^^.»-         x_^<-=»-l  J^-»vJI  .^.Xj  1^1^ 
Jb    Xijîl    S^Ua    w-rwLo    ^iV    t:rv,*-'    *^"^   ^^    -"^  .>^  ^  * 

^=.-_jj  Ltî-*-Lc  i_Joo^«  ^-^>^  j_^  j»-*-*^  "'  ^^"-^  *^^^  '-*^^* 

Non»  avoiiN  quiUr  rc  inoiulc.  ri  potirtaiit  non*  lli.ibiton»  encore  :  nous 
ne  com|iton.t  ni  parmi  lis  mort»,  ni  |tanni  les  vivant»: 

El  lorwiiH"  !••  (•rolitr  iulrr  pour  mui  scrvicr  dan^  notre  <.tiii<>(,  iioii%  le 
rrgiriicMi^  avec  étunnenniif  il  imu*  «livuiN  :  •Cet  li<>ninie  vient  du 
monde  linbité.  * 

Hcrliid  njM'lait  souvtiil  <•>  clisli<|in',  apn-s  la  cat.islroplu' 
(les  h.ii  iiu'fidrs  : 

Le»  dédain»  dr  la  forlime  »niil  pr<>i>ortinnné>  an»  luMuicur»  <|u'elU 
avait  d'abord  arrordt^it. 

Lorsque  la  Toumu  d^plou-  se»  ailes  pour  s'envoler,  m  lin  est  pro- 
chaine. 

Voici  iiur  .inrrdnlr  rarnnliV  pnr  MohamimMJ ,  (ils  «l'AIxl 
rr  Unhnt.in  !••  Hach<^milc,  Ir  chef  de  la  pn.ir  a  Konfih 
•  Etant  allr  visiln  ma  iiHTC.  Ir  jour  do  la  f«'t«-  drs  Sacrdi»  rs. 
je  la  tioiivai  causant  aviT  tint»  frinnir  d'un  air  resp«Tlal»lr, 
mais  M'tiic  de  liailluus.  Kljr  lu»'  dnuanda  si  je  connaissais 
rcltr  |Mrs  iiinr  :  je  lui  rrpondis  (pie  non.  •  (Vest .  reprit  ma 
mère,  Abliadali .  la  nien-  de  Djàlar  Imu  Yaliva.  •  Je  nu-  tour 
nai  ver»  elle  et  la  rainai  «vee  respect.    Apns  rpielquei  in^^ 


c 


CHAPITUE  CXII.  '107 

wji   (^[;  <i^  uK?   ''^^  J^^  ^^V^  tA^  <j'   '■^^J*-^   <S''^  y.  *— ^^-"^ 

wis-ii!  v_X^^!j  Liè<Xi».|  ,jii^:.LJi  ^jO'l*»'  *>^-^  ^i  j^^-»-^  ^j) 
^j  l^  ^-^*i;-*  '-'.^  cj:>^  -Pj.:)  iuU  (j*^:^  W^'  oo«*Xj  Jlï 
(j<a*j   /j)    (j>\.».^       Li_À-x_j  cjfc—Ll   ^3j~^  CS"^^   *-*^'   i_ÀAAi^   J\ji 

tants  de  conversation ,  je  lui  dis  :  «  Clière  dame,  quelle  est 
la  chose  la  plus  extraordinaire  que  vous  ayez  vue?  —  Mon 
eniant,  me  répondil-ell(\  il  lui  un  temps  où  cette  même 
fête  me  trouvait  escortée  de  quatre  cents  esclaves,  et  en- 
core pensais-je  qu(î  mon  lils  se  montrait  iiii^rat  envers 
moi.  Aujourd'hui  l.i  IV-le  est  revenue,  el  je  ne  désire  plus 
que  deux  peaux  de  mouton.  Tune  pour  me  servir  de  lit, 
l'autre  pour  me  vélir.  »  Je  lui  donnai  (ajoute  le  narrateur) 
cinq  cents  dirhems,  et  elle  faillit  en  mourir  de  joie.  Elle 
ne  cessa  dès  lors  de  nous  visiter,  jusipi'au  jour  où  la  mort 
nous  sépara.  » 

On  raconte  qu'un  oncle  de  Uechid  se  rendit  chez  Vahya 
ben  Khalid,  axant  le  changement  du  Khalife  à  son  égaril  et 
la  dis<,'ràce  (jui  en  fut  la  conséquence.  «  Le  Prince  des 
Croyants,  lui  dit-il,  aime  à  amasser  des  richesses;  ses  en- 
fants sont  nombreux  el  il  désire  les  doter  de  propriétés  fon- 
cières :  voilà  pourijuoi  il  vous  trouve  trop  riches,  toi  et  les 
amis.  Si  tu  dresses  l'inventaire  de  ce  »qu'ils  possèdent  en 
argent  et  en  terres,  et  si  lu  en  fais  l'nhandoii  aux  enfants  i\\\ 


ao»  IA.S   IM;  \llill .s   l)  ()|;. 

JUi  io^^  U  Jl   ^,'^^J3  «^  *^V^1   wok—  JJi  ^^  jjl 

^^yU«Jl    (*>"*-^'l    Q-»    J^«-^^-i»         ^^jv^    ^4.»-^*«    ^-^«-A^     *yi»    ^jX 

a^aJI  AS>-^  ^»>4^jifX6  >_li3K  j  wVj  ^Sx-:,^!  (jl  jP*«>*-»  Jl  „*-»-*~^ 
Uo  ^->jr  ^  ^L^JtJi  Jl   r^'   *iLbi  ,.^^<-^  J  J'jt»  v^aIiA.' 

lUliui  J^jhxl\   *3  JUi  !-_^—  ^^^   <.^j^^^  ij\   ^"M^    .v*Aiij  ^ 

Kli.ililt',  j  espcn*  (|iu*  ce  sacrifia'  s.iineia  ta  vir  ri  te  iciulra 
Jrs  honnps  ^ràrrs  du  maître.  •  Vahya  lui  rcjKmdit  :  •  Vrai 
I)i«Mi ,  plutôt  perdre  foutes  mes  rirliesses  que  de  spolier  reu\ 
dont  l.i  loiluiiecsl  mon  ouvra^el» 

Klialil,  lils  de  llnlein  le  (.liahite.  a  (jiii  llerhid  avait 
confié  la  survrillanre  de  Yahyn  et  de  Ka<H  dans  l.ur  prison, 
raconte  ce  (|ui  huit.  •  l/eunuque  Mr>rour  se  présenta,  nii 
jour,  rhe/.moi.  acconipa^iéde  plusieuiï  i»scla\es  :  luu  d'eux 
iKtrlait  une  serviette  pliee.  ir  p«nviis  d'alxird  (jue  UiVliid . 
se  relâchant  de  sa  Revérité  à  iVijard  des  deux  prisonniers. 
Irur  envoyait  ipiel<pir  cadeau.  Mesnuir  me  dit  de  lui  amener 
l-adi  Imii  Y.diva,  rt .  cpiand  celui-ci  fut  en  sa  pivsence.  il  lui 
parla  en  ces  ternies  :  •  l.e  Prince  des  C.ntyants  te  tait  «lire 
ceci  :  Jr  t'ai  vimmé  de  me  n-veler  toute  la  veritr  i-elative- 
ment  aux  Wii-ns  dr  la  famille;  lu  prriends  avoir  parlé  sin 
cèrenuiil  :  ni.iis  il  est  avi-ré  |xnir  moi  que  tu  as  «  onserxé  des 
sfimmi-s  imporlanlTs.  J'ai  cliarj^e  Mesrour.  si  lu  ne  lin 
donnes  pas  des  indications  pn-cisTs.  de  Ir  fr.-»p|>f>r  d»-  deux 


CHAPITRE   C\ll.  Ui){) 

U  j^viUû  Ll  L>  JLiL»  AjJl  A^lj  J.AiajiJl    *j^  dLwjLi  (^  ji  ^jl 

(M *  vi  j  L.À_j   L»)  ,^«~*-j  <->o!_5  i^-*^  (j>-*-*j)-*'  ï-^s-*'^  W^  ?r  5>^ 

IÀamXJU    |«Xjwe    UJift^l    <j|>*r>.i    r*%^j|     bwo    V.JLAX3    IàjIa^O     V.\a£>!j^I 

la.CwO  (jÀAÀi  ,Jo»XÀiL,  w^l;  *i  (j<x««i  é^^vio  c:^w«)  .Xi  (_>jO  /jlr 
«•<Xi^  wîXaJji  Xjwo  (J*j_j  ioj-M»  i^^vjU»  X)j.A^  uÛjLtJ  io»-**!  AÀ^ 
AaXc  M^y   i_jii^_3   Sv-i-x-w*  j-_A_ji_j   K)»J».j   (_!iv,„«i  «Xi.M<l    SkjvAài 

cents  couj)s  de  fouet.  —  Père  de  Hachem,  répondit  FadI 
s'adressant  à  Mesrour,  je  suis  perdu!  — Père  d'Abbas,  ré- 
pb'qua  ce  dernier,  je  te  conseille  de  ne  pas  préférer  tes  ri- 
chesses à  ta  vie:  car  je  crains  bien  que,  si  j'exécute  les 
ordres  (pie  j'ai  reçus,  lu  n'y  laisses  Ion  existence.  —  Père  de 
llacheni,  reprit  l'adl ,  en  relevant  la  tête,  je  n'ai  jamais 
menti  au  Klialife;  si  je  possédais  h.'  monde  entier,  et  (ju'il 
rae  fallût  tout  quitter  plutôt  ((ue  de  recevoir  un  seul  coup 
de  fouet,  je.  n'hésiterais  p;is  devant  ce  sacrilice.  Le  Prince 
des  Croyants  sait  bien,  et  tu  sais  toi  aussi  que  nous  avons 
toujours  sacrilié  la  fortune  à  l'honneur;  voudrions-nous 
aujourd'hui  renoncer  à  la  vie  pour  soustraire  notre  Ibrtune 
à  votre  pouvoir?  Si  tu  as  reçu  des  ordres,  e.\écutc-les.  » 
Mesrour  fit  déplier  la  serviette;  el  il  s'en  échap|Ki  un  fouet 
garni  de  ses  nœuds  :  deux  cents  coups  furent  inni<i;és  au 
prisonnier.  Les  esclaves  chargés  de  l'exécution  v  mirent  une 
telle  vigueur  et  une  si  grande  cruauté  qu'ils  le  laissèrent 
pour  mort,  nu  fin  innin>>  moii^  i  l'nnt's  rclN-  cr-iint»-.  "  Mialil, 


410  ij:s  I'I<AlIilI•:^  dou. 

^J.^    .XXi   ^^>-:<^   ^jj   Js^ûJuM    J.lcl    ^1    vXj_^'    .^Ajij   ."wJJ    JJ:> 
^Ujf   ^^Û^   'Ua^—   ^r,.«^y|    iil    I J^  U  Jvia'j   I  JsJft  JU»  l^»-^ 


fils  cl»'  lifiU'iu,  iijoulr  ((u'il  >'ailirs<;i  alors  à  son  socoikI 
iioinriK'  Aluni  \  ahya,  ri  lui  (li(  :  •  Il  v  a  dans  rt'ttc  prison  (|U('I- 
<|u'un  <|iii  sVntrnd  .i  soigner  do  |iai«'illcs  blessures  et  tics 
|»lai»'s  {{«•  ce  genre;  va  le  tnuiver  et  |>rie-le  <|u'il  \iennr 
donner  ses  soins  au  malade.  •  i  Abou  Vahya  continue  la  nar- 
ration en  (<-s  ternu's  :  j  «J'allai  remplir  ma  ronunission.  Cet 
lioniine  me  rejxtndit  :  •  C'est  sans  doute  pour  Fadl  (|ue  tu 
demandes  mon  a>«sistanee,  je  sais  ce  (pii  lui  est  arriv«*.  — 
C'est  «-n  elh't  jMiur  r«'l.i.  replicptaije.  —  Kli  bien ,  repril-il. 
condnisinoi  aupri-s  de  lui.  je  \r  soignerai.  >  «\pres  l'avoir 
eianiine,  il  dit  :  «Je  ]M>nse  (pi'il  a  re<;u  cinipianle  coups 
de  louel.  —  Non  \rainient.  m'irriai-je,  eleux  a-nl»  coups! 
—  <i'esl  lanv.  re|M)ndil  il,  il  o'v  n  trace  que  «le  cimpiante 
coups.  Il  laut  maintenant  (pie  le  blesiM'  s'étende  sur  une 
natte  de  joncs,  pour  (pie  je  piétine  sur  s,-i  poitrine.*  Fadl, 
rfliaye  d'alMtrd  i\v  cr  traitement,  iinit  par  s'y  soumettn*.  Ce 
médecin  m-  mit  à  l'œuvre;  après  l'avoir  pi«tiné.  il  le  prit 
par  la  main,  et  l'attirant,  le  joira  à  se  rt^Jresser:  de  grands 
lanilH'oux  de  rliair  rf<>lrn>nl  aiilien'nt<k  a  la  natte.  Il  eontiniia 


CiiAi'iTiU':  exil.  'iM 

«XwmL  Uûyji  ^j\^  U  is^-»*  ^_XÎi  <-:-^^>Aà  _j.J  aMI^  Jl?  (J-j  <_>J.i  Usp-w 
A-^lî  jU^Jl*  oji;J^^   <ji  j-ki»   J^;>    ci^l    Sj^s:^  (j!   J*.jfSV,.=.- i 

Li  U  <j  JU»  AjJi  l^A^^lî  iOL-^JL  axxjIs  Jls  Ig-sJi  (^s-U- 

à  le  visiter  et  à  lui  prodiguer  ses  soins,  jusqu'à  ce  qu'un  jour, 
après  avoir  examiné  le  dos  du  malade,  il  londia  à  genoux  et 
se  prosterna.  —  «  Qu'as-tu  donc?  »  lui  demandai-je.  —  l^ère 
de  Vahya,  me  dit-il,  Ahou'l-Abbas  est  guéri;  approche-toi 
et  regarde.  •  En  ellét  je  m'aj)pio(hai  el  je  vis  ((ue  la  chair 
avait  repoussé  sur  son  dos.  Le  médecin  me  demanda  en- 
suite :  «Te  souviens-tu  que  je  disais  :  il  n'y  a  trace  que  de 
cinquante  coups?  —  Assurénient,  »  ré|)ondis-je.  Il  reprit  : 
«  Vrai  Dieu,  s'il  avait  reçu  mille  cou|)s  de  fouet,  sa  blessure 
n'eût  pas  été  plus  terrible.  .le  ne  disais  cela  (pie  pour  qu'il 
prit  courage  et  me  secondât  dans  mon  traitement.»  Ayant 
prononcé  ces  j)an)les,  il  s'éloigna.  FadI  me  dit  alors  : 
«  Abou  Yahya ,  j'ai  besoin  de  dix  mille  dirlu-ms  :  va  chez  le 
nommé  Nisuyi  (variantes  :  Siiuini),  et  dis -lui  qu'il  me 
les  làut.  »  Je  m'acquittai  de  mon  message;  cet  homme  fit 
porter  la  somme  chez  Fadl,  qui  me  dit  ensuit»'  :  «  Je  désire 
que  tu  portes  cet  aigent  chez  celui  qui  m'a  guéri;  lu  solli- 
citeras son  indulgence  pour  ce  modeste  présent,  et  le  prieras 
de  l'accepter.  "  J'allai  chei  cet  homme  et  le  ti'ouvai  assis  sur 


.'Il 2  1.1  -S    PUAIIUKS    DOF^ 


i^jo 


XffXc^^l   ^^-A-^- ^il_j  Jjyax!!   ^^-O^j^l   wJx»^.  ^^>^  ol   j 

^_^\J^vJ'    s.p-=*-  J"^*    ^'i    ,,_^«    jjOJÙL^kJ    Xa-S     X)    A^^>-»    'i-t    .Va-Iw£|, 

3j— <C    Jl    >-*.a£'^J»-i    .X>    jl    A.t<JC>»    iOOJ    jL.fcA-'i    Jî    ^^-"-J    ijl 

Ji»  J-^^'l   «JI   UJl   ^^j-»^- j  ^^j.aj  OyJl   l^J«ii   l^kî  ^*^»-i  o^' 

iiiir  iiatU*  (!«•  joncs;  iim-  iiiaïKliijiiir  [x-iuliic  à  la  iniiiaiilr. 
(|iirl<|ii«>s  Cl  lu'lies  (le  nebid  et  un  |>au\rc  inohilii'r  garnissaient 
son  raciiot.  •  .\l)on  \aliva,  incditil,  <|ui-  nu*  \rn\-tu.'»  — 
Il  lui  pn-sentai  les  «'xcusos  de  K.kII.  jr  lapjM-lai  la  détn'sw 
dans  laquelle  il  se  trouvait  •■!  lui  lis  cunnaitn*  ensuite  le 
inolil  de  ma  \isitr.  Il  s'eniporta  et  cria  si  inipeluenseiiient 
(|ue  j'en  lus  eflVaTi".  «Dix  mille  diiiienis!*  repetait-il  avei 
colère.  .1  eus  heau  in"<'\erluer  à  les  lui  faire  accepter,  il  n- 
fusa  net.  .le  n'Ioiirnai  auprès  de  KadI  et  lui  r<iconlfii  ce  (pu 
s'etail  passe.  •  .Mun  Dieu,  s'ecria-t  il.  il  a  trou\«'  mon  cadeau 
trop  mestpiin.'  •  Puis  il  ajouta  :  •  Je  te  prie  de  rctouriu-r  clie/ 
NJMyi,  «'1  d«'  lui  dire  que  j'ai  encore  lM>soin  de  dix  mille  dir- 
iieiiis.  Dés  qu'il  te  les  aura  remis,  {torte  1rs  xin^^t  nnlli 
dii  liems  «he/.  notre  lionime.  •  I,e  narrateur  continue  :  •  Apres 
a\oir  touclié  l'ai-gent  chex  \is.iyi,  je  retournai  auprès  du 
uufUxtn  avec  In  snnmie entiérr  et  le  nus  au  courant  de  tout 
cela.  Mais  il  refusa  encore  de  rien  actepter  et  me  dit  : 
•  (U>niment  moi  j'accepterais  un  salaire  |>nur  des  soins 
'loniié^.'!  un  nn|t|ede«rendAnt  des  rhnà!  'aristocratie  jH'piane. 


CIIAIMIIU:   (Ali.  413 

^jiJl    (jjç^j-Uk*.  i— \jl^_j,i  4Wlj   ^^s.  JJt>i>!    "1/-^   «LLj.y|    ^j-.  ^^ 

U_5   ->,L«i)i  j_j.^  *X*j  [•JJp'  d)_jA-o  jlxiwi  jj  U-OLj   (j^  v_aX»»( 

ii.ifuralisi'e  arabe).  Sors  d'ici  et  sache  bien  que  si  tu  m'avais 
olïort  dix  mille  dinars,  je  ne  les  aurais  pas  acce|)tés  davan- 
taf^e.  »  FadI,  lorscjue  je  vins  lui  rapporter  l'aventure,  me 
(lil  :  «  Abou  Yahya,  rappelle-moi  la  plus  noble  de  nos  ac- 
tions cpie  tu  aies  vue  ou  que  tu  aies  entendu  raconter.  » 
Après  que  je  lui  en  eus  cité  (|uel([ues-unes  ,  il  m'interrompit 
<ti  (lisant  :  «Laissons  cela.  Vrai  Dieu,  le  beau  trait  d(>  cet 
homme  l'emporte  sur  nos  plus  belles  actions,  durant  tout  le 
rours  de  notre  puissance  »  —  Djàl'ar,  fils  d(î  Yahya,  fut  tué 
à  l'âge  de  quarante-(in{(  ans;  d'autres  disent  moins  âgé.  Son 
p're,  Yahya  ben  khalid  mourut  à  Rakkah,  en  189  de 
riiégire,  comme  nous  l'avons  dit  })recédenmient. 

Plusieurs  traits  intéressants  de  l'histoire  et  de  la  vie  de 
l\éehi(l  se.  trouvent  dans  nos  ouvrages  d'une  date  plus  an- 
cienne, dans  les  pages  consacrées  aux  rois  de  Houm  (By- 
zantins) après  l'islam.  Quant  à  ses  rapj)orfs  a\ec  Nicéphore 
nous  en  avons  déjà  parlé  dans  ce  livre  (Vovez  t.  II,  p.  .^37). 
—  L'histoire  si  remaïquable  des  Barniécides,  leurs  grandes 


41-i  \.\.s    l'HAllUK.s    DOr. 

Ot>.Au  ^.^vi  uà  w3  i>  ,*k>OL^'  «^y^   «LJoI  «..a^j  9^9  jW^.^^    *— '^-V 

«^    wikS^l    ,^Xv^    wiLà-^    ^>-^    AJi.  <  <U^     *Xx^    Cj'UiJll    iJs-d    ^J^ 

,^S^\    aWL    ^^';.l    ^,   ^1.    ^j\^^\    ^ 

(|iialit«'*s,  Inirs  hicnrait.s,  linirs  iKihirs  artions,  tout  re  qui 
ntiistitur  ciirni  leur  l)ioj,'r.'i|)lii«'  si  iiitcnnsant»*,  les  [>ofsi«"s 
«onijMiMTs  «Ml  leur  hnniifur  ri  apn-s  leur  disf^ràce,  tout  cein 
est  ra|)p<»rlf  ru  di-tnil  dans  nos  Aiinnlps  liistoriqurs  et  nolrr 
Histoire  Niovrnnr.  Njjus  nous  contentons  ici  d'esqui&ser  \ot> 
faits  dont  nous  n'avions  pas  iail  nwntion  dans  nos  ouvrages 
preriilrnl-s.  On  irouvrra  dans  rrs  nn-mes  ouvrages  les  ori- 
l^ines  de  la  famille  de  Harniek  avant  la  naiss.-inre  de  Tislani; 
leurs  fonctions  dans  le  j\(iubihiir  i  r  esl-a-<lin'  le  pvree  de 
halkli,  ainsi  (|u"il  a  Hr  dit  pnTi-thnunent .  ri.  i.  I\,  p.  /17  ; 
I  L'\|ili('ation  du  nom  de  liarmek;  les  deniile»  de  liarntrk  Iv 
ijrand  avec  les  niis  des  Turcs;  l'historique  de  celle  famille  de 
puis  l'islam,  sous  les  <  hnevyades  et .  en  particulier,  sous  lii 
cliam  Imii  AImI  elMelik,  etc.  eniin  avec  le  Klialde  MauMiur. 
LcA  niniples  a|H>rcus  que  nous  donnons  ici  de  leur  lustoir< 
et  dr  leur  biographie  nous  paraivseni  sunisants.  Dieu  sait 
mieui  In  vérité. 


ciiAPiri;K  t:\iii.  'iir, 

*-*'j  t^^  J.V  4^^  »^^  (j^  J^^^  (j-^  J^a^àJI  'î^J'^^VAJ  |«rsJiJl 
jJifS.  iLS^Xj^  J'I^"**''  *-^'-^^  iLLu»  (^jv^^_5  «j1'!5Xj  /wj!  ^^  S^^ 

CHAPITRE  GXllI. 

KllALIFAT  DK    MCUAMAIED  KL-EMIN. 

iVIoliammecl,  lils  de  Haroun  er-Rrchid,  ("ut  proclamé  Kha- 
life, le  jour  même  où  Récliid  mourut  dans  la  ville  de  Tous, 
le  samedi  k  de  Djemadi  I",  19.3  de  l'hégire.  L'eumiquc 
Hidja  lui  |)orta  la  nouvelle  de  sa  nomination;  la  cérémonie 
du  serment  fut  présidée  par  FadI,  lils  île  Hébî.  Le  nom  pa- 
tronymique de  ce  Rhalilé  était  Ahou  Moiira.  Il  cul  pour  mère 
Zol)(ïdah,  (ille  de  Djàfiir,  (ils  du  Khalife  Mansour;  il  na- 
(juit  à  Rossafah  ,  et  périt  assasiné,  à  l'à^'e  de  trente-trois  ans, 
six  mois  et  treize  jours;  sou  cor|>s  fut  enterré  à  Ragdad,  et 
sa  léle  envoyée  dans  le  Khoraçàn.  Son  règne  avait  duré 
quatre  ans  et  six  mois;  selon  d'autres,  quatre  ans  et  neuf 
mois,  ou  bien  huit  mois  et  six  jours,  car  nous  avons  trouvé 


.'iif,  i.i:s  T'HAir.ii.s  \yi)\\. 

^Ju>.ji  ^wjI  «-iS^  xJi  iLjHi.  w^^tiSj!  I^XV"  j'  J^«  I^ÀjUJj 
Jl   xjlL».   ^_^  jLo-jia.  jj   J>w«jl   i_-»ji^j  j^r^^    i^—t-M^   U^*'^'   *^^ 

l«^  w^M>£  ^^'1  o   >-s-*'-'  Sj*^  -'^A"  »J_j^  '^^^i  t:JV«^^  -^-^r  o' 

un  rpit.iin  désnccord  sur  ro  point,  dans  les  Chroniquos.  On 
croit  (|u*.iu  monu'ut  de  son  .ivf'ncitn'nl ,  il  rtait  àgr  de 
vingt-(l(Mi\  ans.  s«'|)l  mois  ri  \iupl  un  jours;  il  av.Til  six 
mois  de  moins  (juc  Mamouii.  I,.i  dnirr  du  siof^o  qu'il  sou- 
tint (à  liaf^dad  ,  depuis  sa  (irrhôancc  jusqu'à  sa  mort,  fut 
d'un  an.  six  mois  r>l  treize  joins,  y  compris  les  dtu\  jours 
fir  son  incarréralii'ii. 

RKSL'Mr.    DK   SON    IHSTOIIIK   fT   DK.   SA   IMCKilU  III I K  . 
PniSril-AfX    l.VF.NK.MFNTS    Dr     SO\    lirf.NF. 

Ilrchid  rtant  mort  et  Mamoun  r«-sidanl  alors  a  M<'nv . 
.Salili ,  auln-  ids  iXv  Uic  liid  ,  deptVha  ieuiiiupif  l\idja  alli  .int  hi 
de  Moli.imiiK-d  jjuin,  |ioui  porter  au  nouveau  Khalife  la 
nuuM'Ile  de  u-t  i\fneiiient.  Hidja  ne  mit  qur  douze  jours 
pour  arri\ei  lusqu'.i  Mai^dad  ,  ou  il  entra  Irjrudi  i  .')  de  Oje 
madi  II. 

(Juel<pi(  s  .  Inoniqueiii  s  <'t  tim  tains  historiens  de  ja  maison 


CHAPIThK    C\lll.  '117 

<^JI  a\aJ  pUil  i  ^Aj  «Jv^-y,  ^1  l%^*_5  ci^yiJïJ'j  ^iJ^^< 

jy\la£  ysi^  ,:U^  c^lï  ^-^yAxs-  -I  ^j-ia-j  (_^v£  Ld)J^  c-J^;*.^ 
J^iil  c>Ax3  l^iiAiUi!  c>ijo  xsi'^^ill  *NXi  J^l  JojLi-  J^l 
A^Ka-i  ^,ys:''  i^l    ^_5  j^j?   ^rH  J_j.A.À.^   ^xi^   ^ib    dlJU.   c-Ji;^ 

)'*X^  \^  cl^^_5  4p.îî  Aa^I  i,  (jK  Lto  \s.y9  bl_j  cUûJÙ^'^li 

d'Abbas,  comme  Mi'daini,  Olbi  et  daulres,  racontent  que 
Zobeïdah,  la  nuit  même  où  elle  devint  grosse  de  Mohammed 
Phiîin,  rêva  que  trois  femmes  entraient  dans  l'appartement 
011  elle  se  trouvait  et  s'asseyaient  deux  à  sa  droite  et  la  troi- 
sième à  sa  gauche.  L'une  d'elles  s'approcha  et,  posant  sa 
main  sur  le  ventre  de  Oumm-Djàfar  (surnom  de  Zobeïdah) , 
prononça  ces  paroles  :  -.(Il  sera)  un  roi  orgueilleux,  pro- 
digue dans  ses  largesses;  son  joug  sera  lourd  el  son  autorité 
impitoyable.  »  La  seconde,  après  avoir  imité  le  geste  de  la 
première,  s'exprima  ainsi  :  "  Ln  roi  iaible  de  volonté,  sans 
prestige  ni  majesté,  peu  sincère  dans  son  amitié;  il  régnera 
en  despote  et  sera  trahi  par  la  fortune.  "La  troisième,  imitant 
celle  qui  l'avait  précédée,  dit  :  >.  Un  roi  voluptueux,  prodigue 
de  sang,  assailli  par  la  révolte  et  avare  de  justice.  »  Zobeï- 
dah poursuit  ainsi  ce  récif  :  «Je  me  réveillai  saisie  d'épou- 
vante. La  nuit  où  je  mis  au  monde  Mohammed  (Emin), 
elles  m'apparurent  pendant  mon  sommeil,  telles  que  je  les 
avais  vues  la  f)remièrp  fois;  elles  s'assirent  à  mon  chevet  et 
VI.  •>- 


u\H  i.l.s  l'i; Alii iKs  l)(ii; 

J'-jiXi  AjkX*  cT'^  Xj^^l   v_ArfC   AJ  ftwôl,  i^AJ'^'^  aa>j=»    jo'L3Çj_5 

ijj^jx»-!  xiJLiJi  .-Jt'.  -^<Y-^  J|-<i,»  '••,*^  v^b^  f^y^^*  '~^J^^- 

\~jy^  ^jii  *)^r^=^  i».Xcl^  *-jLjl-5I  ij>j^=a-.  sJ^ji.  lyui  »ws» 

ijif  n'garcIcTfiit  lixeiiHiit.  I.  une  d'elles  me  dit  aloi-s  :  •  ,Ton 
(ils  sera]  uu  .iil>i-(-  \erdoyant,  (iiie  piaiili-  adtiiiraMe.  un 
jardin  llitiissaiit.  I,a  seconde  coiitiiiii.i  ainsi  :  •  l  ne  source 
ahondanli',  mais  df  \)n-\v  diiice.  piomptenient  larie,  et 
bientiil  ilisparue.  »  l^a  tmisienie  :  •  Knneini  de  Ini-nu^me. 
laililf  dans  sou  pouvoir,  prompt  dans  sa  haine,  il  sera  ren- 
\erse  du  trône.  •  .le  me  réveillai  en  .sui-sant  et  saisie  i\f 
trayeur.  Une  des  j^onveriianles  «le  ni.i  mais«>n  ,  à  (jui  je  ra 
contai  ce  rêve,  nu*  persuada  «jue  ce  n'était  (pi'un  accident 
du  sommeil,  un  jeu  des  «léiuons  l"amili«'rs.  Après  le  scvrap* 
de  mon  lils  Moli.tmmetl,  une  niiil  ipie  je  nie  mettais  au  lit. 
ayant  près  de  moi  le  berceau  ou  dormait  ukui  eidant.  les 
IroiN  leinmes  ni  apparurent  encore  et  se  dirif^en-nt  vers  le 
Ix'rceau.  La  première  prononça  ces  paroles  :  •  l  n  roi  des- 
|M»te.  prfHlijjue.  ion  dans  son  lan«;af,'e.  «•j;aré  <lans  sa  nuite 
et  courant  à  sa  pert«-  l.i  seconde  ajouta  :  •  (lontredit  dans 
tous  M'S  discours,  \ain(u  sur  le  cliainp  tie  Itataille;  frustré 
dans  M'S  désirs,  malheureux  et  accahie  de  soucis.  »  La  Iroi 
sii>iiie  ache\,t  .iin-»i      •(  leuMV  -^n  lond»e.  ouvrez  s,i  rellnle. 


i;il  AITl'UK   CM  il.  ^19 

c 

«j»>o  J.d>  <.i*Ai_5  (^^*»-*^  '^J'^j  (*-'  "^"^  d  -  (i^y^^  *;-^  «J^^ 

JjLo  Joàii  (j\<  llo  0.J   J^i   ^N-wu  ii)«^lj  aMÎ   c>Xu<i   >i  JUi 

déroulez  son  linceul,  apprêtez  son  convoi.  La  mort  sera  pour 
lui  prélérable  à  la  vie.  «  Je  me  réveillai  toute  troublée  et 
inquiète  du  sort  de  mon  fds.  En  vain  les  interprètes  de 
son^cs  et  les  astrologues  que  je  consultai  m'assurèrent  qu'il 
vivrait  heureux  et  durant  de  longues  années,  mon  cœur 
rtj'olait  leurs  promesses.  Je  finis  cependant  par  me  repro- 
cher ma  faiblesse  el  je  médis  à  moi-même  :  «  Est-ce  que  la 
tendresse  d'une  mère,  sa  sollicitude,  sa  prudence  peuvent 
conjurer  le  destin ,  el  raniitié  réussit-elle  à  repousser  les  dé- 
crets du  sort?  » 

En  193  de  l'hégire,  mort  d'Abou  Bekr  ben  Ayyach  do 
Koufah,  surnommé  Aredi;  il  mourut  âgé  de  (luahe-vingl- 
dix-huitans,  dix-huit  jours  après  liéchid. 

Lorsque  Emin  méditait  la  déchéance  de  Manioun,  il  vou- 
lut avoir  l'avis  d'Abd  Allah,  fds  de  Khazim;  celui-ci  lui 
répondit  :  «  Prince  des  Croyants,  je  vous  conjure  de  ne  pas 
être  le  premier  Khalife  qui  aura  violé  sa  promesse,  brisé 
ses  engagements  et  foule  au  pied  son  serment.  »  —  Que 
Dieu  rende  ta  langue  miiellol  répliqua  Emin;  Abdel-Mélik, 

27. 


/i20  LIS    l'H  \lhll   -    I)  (Hi. 


(ils  (II- .Salili.  «'lait  mi«n\  avisi-  (juc  lui.  I<tr>(|«ril  disait  : 
Deux  rl.iloiis  m-  |i»'U\«'iil  m-  Ik.iimi  tiisciiiMf  dans  le  im-iiir 
lioii|MMii  .II-  <  liamcaiiN.  Il  niinil  alors  s«'s  ;,'fmTaii\  «'1  1rs 
(-onsidla  :  tous  rappnmxrnMil  dans  srs  |)rojfts.  Srul  Miozai 
III. lit.  lils  d.'  Kha/.im.  l<)is(|iicson  tout  Tut  vomi,  parla  vu 
ce»  Iniin's  :  .  Pliure  i\vs  (lioyanls,  nliii  cpii  vous  mcnl  nr 
sert  |)as  vos  intérêts;  roini  qui  \oiis  dit  la  vérité  nr  vous 
Ir.iliit  pas,  N'enrniiraprz  pas  vus  ollicicrs  a  \oln  iiin'  di'- 
t  JK-ancr.  rar  c  rsl  \ons  «pi'ils  ditroiicraimt  im  jour;  uv  U's 
iiiritr/  point  à  violer  la  f«ti  pin-e.  (ar  ils  \io|i'raient  plus 
tard  le  seinieiil  cpi  d>.  >ous  ont  pn'té.  Qui  tioni|M-  sera 
trompe;  ipii  s.-  parjure  sera  lialii.  •  Kn  re  inonienl  entrait 
Ali .  lilsd'Vra.  lils  de  Malian;  le  Khalife  lui  dit  en  souriant  : 
•  S«ii»  le  Cljeikii  di-  notre  raiis»'.  la  portv  i\v  notn-  dynastie, 
loi  qui  m-  le  révoltes  pas  rontre  liman»  et  (pii  ne  violes 
|Miint  IoIh  iss.iiiee  <|ui  lui  est  due.  .  Kt  il  lui  conféra  des  di 
gniliik  plus  Jurandes  <pie  relies  «pi'il  lui  avait  accordées  jus- 
tMi'à  ce  joui  .  (K»ur  le  reconipt'useï  davoir.  le  premier  |wirnii 
les  ^énérauv  .  an  eple  la  ditlif.iiM  ••  <le  M.inioiin    II  lin  «loiiiia 


ClIAlMTlil.:   CM  II.  V2I 

(_^  ^Àjl£    sJu   (ji    iJi   cji^i    (jvj^  ^OLaj   U_j   (ji*.x4»   ^^j^^Uo 

J,X**xJ  *>ojt3  5^^^  caxjI  ajoÎ  *i  JUi  J^^ii!  *UJ  (_^  jJvAj 

aJ     )^^laJC*<*J_j     ^Xjl^-iL    ^     J^XiùkWO     wtûUs    JJi-<    (J*VV    J^*    'ÙuàyA 

ensuite  le  comnianclomeut  d'une  armée  nombreuse  et  l'en- 
voya dans  le  kiioraràn.  Lorsque  Ali  arriva  près  de  l\ey  et 
(lu'il  apj)rit  que  Talier,  lils  de  Hureïn,  se  trouvait  dans 
cette  ville,  convaincu  qu'un  pareil  adversaire  ne  pourrait  lui 
résister,  il  s'écria  :  «Par  Dieu!  Taher  n'est  qu'une  épine 
sortie  de  jues  branches,  qu'une  étincelle  jaillissant  de  ma 
llamme.  Un  lionmie  comme  lui  n'est  j)as  lait  pour  com- 
mander une  armée;  à  peine  aurat-il  jeté  un  regard  sur  nos 
forces  innombrables,  qu'il  sera  un  homme  mort.  L'agneau 
peut-il  résister  aux  cornes  du  bélier?  Le  renarti  ose-t-il 
affronter  ratta([ue  du  lion?  •  Comme  son  lils  lui  conseillait 
<renvoyer  ses  éclaireurs  en  avant,  afin  de  choisir  un  campe- 
ment avantageux,  Ali  répondit  :  «  Pour  combattre  un  Taher, 
il  n'est  besoin  ni  de  stratagèmes,  ni  de  précautions,  ni  de 
prudence.  Il  ne  peut  échapper  à  cette  allenialive  :  ou  il  se 
retranchera  dans  lley,  i-l  les  habitants,  en  se  révoltant  contre 
lui,  feront  notre  besogne;  ou  bien  il  sortira  de  ses  murs  et, 
à  la  seul(!  approche  de  notre  cavalerie,  il  prendra  la  fuite.  " 
Son  lils  lui  répondant  (pu-   rétincelle   pouvait   devenir  in- 


'rl^l  IJ.s   l'Ii Alim  >  h  (»I5. 

^j»T>:>ip    a\aà.  ^:>P%      .Vâf=>-;L».  UA*-*^  •'^*-*  ^.^  ^'^■'>*'  *J^ 

,^^    S'yJ<£.%     .Vjc*j,^. I^jji».    ,__^  e.*V^    *^^    ;«-»-»>     .S    w^^'    j»^"     vX-»-*3_y 
j^Jkj\à    AJUom    ^^    XjOso    ».j>j%   yA\uD    5»X-t:.»J    w»«jie    j6j    ^»X-«^i 

ccndi»'.  .  Tnis-loi,  ajoula  Mi;  T.iIut  nV'sl  pas  un  nval  (lit,'iir 
(|p  moi;  l<>s  hra\cs  ne  s'in<|iiict(Mit  (|iic  (i(.>s  ciiiicniis  qui  les 
\alriil.  •  Puis  rontiiiuant  sa  uiairhe.  il  s'approrlia  avec  son 
aiMU'i"  (Ir  la  \illr  (ir  iitv  .  I.i,  vnvanl  a\<T  (|nel  soin  Tahrr 
s'élail  jm-pari'  an  roinl>at  e(  lorlilic.  il  sv  «Irtourua  sur  la 
droite  ••!  alla  «ainiHT  dans  unr  houp^'aiU-  des  environs. 
Tandis  «pic  ses  troupes  se  répandaient  dans  le  paNs.Taher. 
a  la  tète  de  quatre  nulle  cavaliers,  alla  examiner  les  forces 
efinemii's.  (ionxaincu  cpi'il  ne  pourrait  venir  a  Ixuit  d'une 
.umie  .si  uond)reus«>  el  si  bien  ecpiiiM-e.  il  dei  l.ua  a  ses 
ollu  iers  «pi'il  lallait  fain'  la  guerre  de  partis,ins  lilter.  à  la 
KhatMjtte  .  Ku  eonsinpienn*  il  divisa  .«a  ra\alerie  en  esc«i 
dmns,  et  il  marclia  lui-même  contre  le  ceutn-fle  l'emiemi 
«vec  sept  cents  cavaliers  tires  du  Khare/m  et  du  Kliuracan. 
Un  hrave  chevalier  virtil  du  centre  cl  vint  a  sa  ivnconln'  : 
c'^ait  MiIms,  IiIs  de  Leit .  ancien  alTranchi  de  Mrlidi. 
Taher  fondit    ««ni    lui.    lenaul    son    é|>ee   à   «leu\    mains.   «•! 


CHAPiTUl':  C.MIi.  'ri.'i 

-^^^  (^^^H^  (j^  tA^  <J'    ^'^-^^  ^jliXj  cj>jiW*i'  A^Adjl^  (j*UxJi 

>-ojJi  JJi  ^  ^^2  (jl^^  ^^^  jU  ^j'j-%î>  ^jMii  ^[xi\  UXas-I 

t. 

j,ï*.î  (J<a^^  v3'^'  (J^J  ^r^^^J  O^J*:?  J^^J  A:S?*Xj  AawIj^  Xjtli. 
HyjiM^^   jji>_A_4>-    »^-£ySSi  w-^^   ioyyW5  ^j   ^M,ljmA!   ijeA-5^  Aj«X>.j 

Abbas  lui  renversé.  Vaï  iiiènie  temps,  un  uoinuié  Dawouil 
Siak  (David  le  noir),  se  précipitant  sur  le  général  Ali  ben 
Yça,  dont  le  cheval  avait  les  jambes  alezan  brûlé,  le  ren- 
versa d'un  coup  de  sabre  à  la  faveur  de  la  mêlée.  Les  guer- 
riers, se  jetant  alors  sur  Ali,  se  dispulérent  son  anneau  et 
sa  léte:  un  certain 'l'aher,  lils  de  Raciji,  acheva  de  l'égorger; 
un  autre  s'empara  d'une  loull'c  de  poils  de  sa  barbe;  nii  troi- 
sième, de  sa  bague.  Le  coup  de  sabre  que  Taher  asséna  des 
<leux  mains  sur  Abbas  ben  l.eït  ilélerniiiia  la  Inile  de  l'ar- 
mée de  Bagdad  et  sa  délaitc.  A  partir  tie  ce  mixnenl,  et  en 
souvenir  d(>  cette  manière  de  Irapper,  Talici-  lui  surnomme 
DoulYcmincùi  on  l'Ambidextre. 

Voici  ce  ([ue  raconte  Alimed  ben  lli«  liam,  nu  des  prin- 
cipaux généra^ix  (île  l'armée  tie  JMamoun  :  ,1e  me  rendis 
dans  la-  lente  de  Taher,  (jui  croyait  <jue  j'avais  été  tué  dans 
celte  bataille;  mon  esclave  poitail  dans  un  sac  à  lounage  la 
tète  d'Ali,  (piii  jeta  devant  'l'aher.  Bienlùt  arriva  le  roips 
<le  ce  général;  les  pieds  et  les  mains  étaient  attaches  en 
.semble,    di-  1,1   iuém<'  manii-re  (|u'on  attache   nue   bc'-lc  d( 


ii2>4  i.\s  PKAir.ii  >  i>  (»r. 

jL^jt  jio^i  ..-ojr.  j'oL^  axji  ^v^\  ^.'u^i  ^  j^^v^^ 

.,j  .V.JLC   ,i^U  a-aJ1  JJ^  ^Ci.  ^X^  ^  x^^i^  ^^x^. 
^jS-j  ^  a;L«.  »wVi£  v_*j\<  ^jt^  Jo«Ail  p>-i>;->l  jjij  lô^vA*-» 

^:>  «XJlp  b^L» 

soiiimr  iiui  \ir'iil  (le  mourir.  Talin  lit  jctiT  ces  restes  dans 
iiii  puits;  ensuite  il  annoiira  son  triomphe  a  KadI  l)cn  Sehl 
le  général  ininislre  {Dou'l-nare(ein) ,  dans  les  lerines  sui- 
\ants  :  .  One  Dieu  vous  arconle  lonj^ue  vie,  (juil  renverse  vos 
ennemis!  Kn  vous  écrivant  ces  lignes,  j'ai  devant  moi  la  l«Ue 
d\li,  liis  d'Yea  .  et  son  anneau  est  à  mon  doigt,  (iloin"  à 
Diru  le  .Si'igneur  «les  mond«*s!  •  Mamoun  n-rul  <<'tte  nou- 
\rlle  a\er  j<iii',  et  e'esl  à  dater  dr  <  «•  jour  cpiil  lui  salué  du 
litrr  <l*-  Kli.difiv 

<  )unnn  l)|.dar  /.oUid.di  nayani  |MMni  d<inn«- d'enranl  a 
herind.  li-  khalife  se  plaignit  un  jour  de  la  sterilit»^  de  sa 
feiiiMie  a  un  savant  de  la  cour,  auquel  il  demanda  ronvil  a 
CCI  «'•gonl.  Cclili-ci  lui  suggéra  l'idée  de  In  rendie  jalouse 
el  lui  rila  l'exemple  d'Ahraham  rt-khnlil  l'ami  de  Dieuj  : 
Sara  était  reMi-e  stérile;  mais  lorsque  \gar.  l'esclave  cpjelle 
donna  a  Vhraham.  de\inl  mère  d'Ismael .  Sara.  slimuhV 
pai  la  jalousie,  avait  donné  le  jour  à  Isaac.  —  l\échid  acheta 
donc   une  rsclavi*  qui    i|i'\inl   grosse  cl   fui    la   inér»'  di-  Ma 


<:ilAIMTI\E   CXIII.  Zi25 

^^jvj_5   AÀAj  ^_).^  Uj  (j*.lsc  ^JJ  4XJi    vX.Ai  ^^5i)  U   JJi   (wÀ 

v^«-*î^3  (j'^^i  5i^_jj  jtfxiû^i^^^  Aji  ^^^  i/i  vy^  v>^i  ^'ll^ 

luoLin;  à  son  tour,  Oumm-Djàlar,  jalouse  de  cette  l'écoii- 
clilé,  courut  et  enfanla  un  lils  qui  lut  Mohaoïmed  (Emin). 
Nous  avons,  dans  un  autre  passage  de  ce  livre,  signalé  les 
discussions  relatives  à  ce  point  de  Thistoire  d'Abraham,  d'is- 
niael  el  d'Isaac;  Topinion  de  ceu\  qui  pensent  que  la  victime 
désignée  pour  le  sacrifice  fut  Isaac,  et  de  ceux  cpu  sou- 
tiennent que  ce  futlsmaél;  enlin  les  controverses  auxquelles 
ce  Tait  a  donné  lieu  parmi  les  anciens  et  les  modernes.  (Cf. 
L  II,  (11.  wiii.)  Telle  est,  p;ir  exemj)le,  la  discussion  (pii 
s'engagea,  relativemeul  au  niènie  sujet,  entre  Ahd  Allait,  (ils 
(fAbbas,  et  son  nian'la  Ikiimah,  fauleur  du  Coininenlaiir. 
Ikrimali  demandant,  un  jour,  au  lils  d'Abbas  lequel  des  en- 
ianls  (fAbraliam  fut  désigné  pour  être  sacrilié,  Ibn  Abbas 
se  prononça  pour  Ismaél,  et  il  s'appuya  sur  ce  passage  du 
livre  de  Dieu  :  <•  (Nous  lui  annonçâmes  Isaac)  et  après  Isaac, 
.lacob.  "  [Kornn,  .\i,  -j^.]  —  «Ne  vois-lu  j)as,  disait  Ibn  Ab- 
bas à  Ikrimah,  que  Dieu  félicila  Abraham  de  la  naissance 
prochaine  d'Isaac;  comment  lui  aurait-il  ordonné  eusuile  de 
l'égorger? —  Kl  nii»i.  répli(|u.i  Ikrimah  .  jr  \  oiis  prouverai , 


Vil.  LK>    l'Ii  Mr.lI.S   \)i>\\ 

jl  |<vôyjl   ic  AJU-AAi  ,,^-^1^  f'^i^l  ^^  -J^  ^^'  <i^  -y^' 

>.a£    yl    iS^^i    sl)\m^    LT*^    -""oL.»    i^'-^    tj-"'    J^   .V^jXfi    5^^ 

J.XJl*3»   iy:  ^_^  L„«^,^     X^jUs  i   ^^r^^    «jà  lié  *J»->'i    k_j^,.oj 

|i.ir  les  p.iriilt's  ni(''iii«*>  (Iti  Koraii,  (|ii«'  r<-niaiit  iiiar(|iif  |Mitii 
If  sacrilico  dit  Isa.ic.  •  A  l'apimi  de  sdii  asscrlion,  il  cila  !«• 
verset  suivant:  -("/rsl  ain^i  (|tic  loii  Seifjin-m  le  (l«>i^'in*ra 
|Mtur  «Mrc  son  rlii;  il  t'nisei^iu'ra  rinlcrpiV'Ialion  iW-s  songes 
cl  Ir  (iiiiiltlrra  de  ses  hienlails,  toi  et  la  i'aniilli-  <l(*  Jacoh, 
t-iiiiiiiM:  il  (*ti  a  (-(iinl)le  avant  toi  tes  (lrn\  aîciu  Vhraliain  «*( 
Isaae.  •  Koraii.  \ii,  ("»  ;  cl.  ('oinnicnlaiiv  de  lieidhawi ,  ilnd. 
—  •  Ainsi  Dieu  uiauilesta  m-s  hicnfaits  à  l'iHjanl  (rilu'aliiui 
en  II*  tirant  du  Iturlirr  aillent,  à  l'cL'ard  illviae  en  le  s.-iii\.inf 
du  sa(  rilicc.  •  ikrinMli,  surnoninic  .I/»ih  Alxl  Allah ,  Mia\>l.i 
d'Ilin  \l)l)as,  inourui  l'an  m.')  de  riic;;ire.  le  incnu*  joui 
i|ue  KoteNir  |M)ete  et  amant,  d'A/.Aali,  ce  qui  (it  din*  que 
le  |itus  grand  des  juristes  et  des  «avants  et  le  premier  des 
p<N-l(*s  venaient  de  mourir.  (IbàlM  mourut  aussi  cette  an 
iiec-la. 

Yourouf.  (ils  d'Iliialiim  le  hatih  a  rrrueilli  l'aueedote  sui 
vante  de  la  houclie  «rAJMiu  IsliaL  Ihraliim,  lils  de  Ntelidi: 
•  l.e  klialile  Moliainined  |-'.min  me  til  a|)|ie|ei  .-c'était  |ieii- 
d.inl  le  *irj;e  de  Uaplad.  Je  nir  rendis  <Imv  lui.  e|  jeliouvai 


ClIAIMI  IU-:   CXIII.  ^27 

j^j^  9^y^  UkA-o  l^^  (jv«^l  ^-f^  '><^'^  (j^  45^'  ***Jl  i§^ 

JLiL»  a\jL«  (jL^vA.**.  ^^«Xj  (^->   x,^^^  Jv-lsji  <\*<*^  aaj  Jji'i& 

"Am/   45^:*-    A*»o^_j_5    XjOs-^   L*-^-«k.J>lj    l  V.A,;tX>>'j   l-*»-:)   pr /— ''^ 

assis  ilans  une  taroumaJi  (pavillon)  en  lîois d'aloès  et  de  san- 
dal,  ayant  dix  coudées  de  long  sur  di\  i\o  large.  Près  de  lui, 
au  l'ond  de  la  tarnuinali ,  se  trouvait  Suleïnian,  (ils  deMansour. 
Le  pavillon  en  question,  où  Kniin  avait  coutume  de  se  tenir, 
était  une  sorte  de  tente  ronde,  tapissée  et  garnie  de  soie,  de 
brocatelle  verte  rehaussée  d'or,  et  d'autres  étoiles  de  soie. 
Le  Khalife  avait  devant  lui  luu'  coupe  de  cristal  ornée  de  pier- 
reries, pleine  de  \  in  cl  dont  la  capacité  dépassait  ciiuj  tilles. 
Jo  le  saluai  et  m'assis  en  lace  de  Suleïnian  ;  on  m'apporta  une 
coupe  semhiable  et  de  la  même  contenance;  une  autre  toute 
pareille  lut  [)lacée  devant  Suleimau,  l'jnin  nous  parla  en  ces 
termes:  «Je  vous  ai  lait  venir  j)arce  (pu-  j'ai  appris  ipu* 
Taher  est  parvenu  jusqu'à  Nehi-ewàn.  Accablé  par  les  alta- 
(pies  et  les  persécutions  de  cet  homme,  je  vous  ai  a|)pelés 
pour  trou\(M-  en  vous  et  dans  \otre  con\ersation  un  soula- 
gement à  mes  maux.  •-  Nos  paroles,  nos  consolations  dissi- 
pèrent sa  tristesse  et  lui  rendirent  un  peu  de  gaieté.  11  lit 
venir  une  de  ses  esclaves  favorites  nommée  Dnaf  (faiblesse) , 
nom  ipii  me  parut  de  mauvais  augure,  et ,  pendant  ipu'  nous 


'l2H  Li:>    l'Ii  MIUK.S    I) Oli. 


>l^   Là.Xjl_»o   '  fA-\tAj  ^ji^ 


.j^   -'^ 


Jj^aX.    U     jU.    Wyi    J'Ol-J     lyjyU    JoLji     *J     'i^^'^    ^^    U*     «^^ 


._Ax«   ^fr  J'ai  aJLJIjLM    v^^aX*  JyLil   Aj;   J^^Ol 

limittiis,  il  lui  nnldiiiia  Ar  chaiilrr.  l.llc  pi. km  smu  liitli  mu 
.SCS  j;«'iii)ii\  ri  (!rl)uta  ainsi  : 

Sur   III. I    .,.  .    K.oiili-il)  coni|i(.iil   \A\ty  d'allio.   vi  |irii(icncc  ol.iit  plus 
■.:rniul(>  <|ur  l.i  liciino,  <■(  copciul.-itit  voilà  >oii  c.id.ivrr  mouillé  d<*  Miig. 

A  CCS  inuls.  If  Kli.ililf  lui  .saisi  ilr  liistcs  |ii(vssculiui('n(s; 
il  fil  taiii'  la  (liatitcusc  en  Inrcalilanl  do  uialcdictions,  et 
il  rrloinha  ilans  st-s  sombres  ivveric-s.  (^eptMidant  nolix'  c<»n- 
versalion  enjouée  liiiit  par  le  cahner,  il  .se  <l«''ri(la ,  et,setour- 
iianl  \ris  la  rliantinise,  il  lui  deuianda  un  autre  air.  iJlc 
(hanta  «e  >ers  : 

II»  l'oiil  lue  pour  luuqirr  m  place  :  cc!»l  aiit.si  cjuo  Cliinroè»  Kticcnnih.i 
jadi»  aiii  pic^CR  do  »r«  Mrrxul>aii.>. 

Kniin    lui  imposa  silence  avec   des   pan»les    |)leines    «le 
tiiriiace;  il  était  de\enu  plus  srmihre  r]ue  jamais.  Nos  con- 
solations réussiinii  pourtant  à  lui  rendre  encore  sa  f^aiet»-. 
Pour  1.1  tntisienii'  fois,  il  s'adressa  à  l'eM-lave.  en  lui  union 
liant  de  chanter.  {•'.Ile  nous  lit  i-uleiidre  ces  pamles  : 


ciiApn'iii;  CXI  II.  U2\) 


c:>».a£_j  <_*_*LtJ   ItX-J^   !«X-5    viXj   aWI   Jjù   ^£   ^^_J.i  1-<J  JUi 

J>.-LiL  o^^jï-il  Sj.j^a-i  it  ilV.=>:5   J^l-i  (^  CJ^J»  *!r*  *^^ 
/j-^1   Jtï  /iLa.>LjLJCam.j   AAJ  (_g*5J5    ).^i))   (j?-'^^  <J_5'"*-J  ^5^Jlï   lÀ*.«\*fci 

(JVJOUlJ)       lyiÙs.£)      «XÀiÀÀj 

Il  semble  ([u'ii  ny  ail  plus  un  visage  ami  entre  ei-llcidjoiin  el  Sala, 
il  semble  que  les  douces  causeries  du  soir  aient  cessé  à  la  Mecque. 

Oui,  nous  babilions  celle  conlréc;  mais  les  vicissitudes  de  la  fortune, 
les  rigueurs  de  la  destinée  nous  ont  chassés  de  notre  patiie! 

Ou  celles-ci,  d'après  une  variaiitcdu  iccit  : 

Parle  maître  du  repos  el  du  mouvement,  les  routes  du  destin  sont 
semées  de  pièges! 

«Sors  d'ici  et  sois  mauditt-  de  Dieu!  "  lui  dil  Emin. 

L'esclave,  en  se  levanl,  heurta  du  pied  la  coupe  placée 
de\aut  le  Khalife;  elle  se  brisa  et  le  vin  se  iéj)ai)(lil.  La  lune 
brillait  alors  de  tout  sou  éclat  sur  les  rives  du  Tigre  et  dans 
le  château  de  Khnuld  (le  Paradis) ,  où  celte  scène  se  passait. 
Kn  ce  moment  j'entendis  c[uelqu'uu  prononcer  ces  |)aroles  : 
<  Lallaire  sur  latjuclle  vous  m'avez  l'un  el  l'autre  consulte 
est  jugée  infailliblemenl.  "  {Koran,  xii,  '|i.) — Je  me  levais 
(ajoute  Ibrahim)  en  voyant  le  klialil'e  tressaillir,  lorsqu'une 
voi\  \enue  de  l'autre  bout  du  cliàleau  nous  fit  entendre  ces 
deux  vers  : 


klM) 


.\^j 


.»t 


I. 

-i    s_.»_I)ly_»   3-Vjij    ^^  .n1   .Xy-X-''!^   u>^^'   ^^  •^L"'^    J^^ 
^Llsj'  'u_^  '^oO^-^i  «£•>=>-  ^,-*J>c  ^r^  <»■•••'■  '  j^_y* 

■V_)  ,  w_^    JS    i_«j\.^_»    _^y^    i-A-O^y^ 


Oiic  rirn  ne  le  aiiqtrrnnr  plus  :  un  cvrnrmrnl  sv  prépare  qui  «Irpatv- 
Inul  l'Ionui'ntrnt . 

Une  r.iln«tr<iplir  liurTiblf  i|ui  cpnuv.intrr.i  l'IioniDir  plein  de  ftu|MTbe. 

•  Ce  fui  l.i  «iniiirn'  fois  (jur  nons  tininc^  rofnnapriio  an 
KIt.ililV.  jiiN(|iraii  jour  dr  son  assassinai.  ()uv  Dieu  ail  pilir 
i\v  siin  àmr  .'  • 

l'itnin  aiuiail  passionm-nirnl  un<*dc  sos  rsrlavp-s  noMiiiiéc 
Naznt,  uni  lui  dcnna  son  (ils  Mon«;a .  If  nirinc  (|u  il  sur- 
iioniina  Snlek  hillah  i\\\\  priM-laiMc  |)i<Mi  <-l  an  profit  (ln<pii*l 
il  vnuini  dr.stitnt'r  Maïuonn,  nlin  i\v  laivsi'r  le  Irônr  à  cet 
«•nfant.  Na/.in  .  iiirrc  i\\\  \v\\\\v  prince,  cHanl  inorir  ,  Hinin  en 
<''|)rouva  nn  violent  clia^rin.  nnnini  OjâTar /.olN*idali.  inlor 
in/f;  de  cet  évenenient .  ordonna  a  m>s  gens  de  la  |>«irlc'r  eliez 
le  Kli.dil'e,  non  lils.  (^e  dernier  \i ni  à  vi  n'nr«»nlreen  sV^rianl  : 
•  l|i-|.'i<k.  Madame,  Na/.ni  est  morte'  •  /oheidali  Ini  r<'|Mindil 
par  lek  ver»  suivants  : 

O  ifM  |HM»r  qui  jr  ilonnerai*  mon  kmr .  ne  tbà*.  |.*-  ..a  ai-  M-"r  i  • 
»!«•  rrniplarr  pour  n«i'i»  rr  qui  nV»l  plu«. 

Mi>uça  p«l  potir  loi  Ir  ilriiommiigrnipnl  il'unr  clnulrur  qui  dnîont  «mai 
innin«  ponibir  .  rrl  mf^iul  liml  Ir  faire  oublier  rrllr  qur  lu  a»  prniue. 


ciiAi'iriu-;  ex III.  z»3i 

A,V_=-i  <Ji  «_X_ii_>  <x_i  y.i>  lilî  o»Aifc.:>^  •■^-*w^  (j'  ti'  «"-v^ 
<jl  »L_\i  (3>-^>6  UrJ  ^.çJà^  x5^  wA^I  ia^_5  ^  yl^j  vi)U*iJL 

l^Y^j  w-U&i  ^aX=»    Iw-iswXj  SwutAc  ^^  ^ki  4_i)  Jv-aJo-oÎ  *Xj  caJI^ 


■'  Un  jour,  nicoiik'  ll)ialiiiH,  lils  de  Aleluli,  je  dcmaiulai  à 
entier  chez.  Eniin;  c'était  à  Tépoquc  où  la  capitale  était  en- 
veloppée par  un  blocus  rigoureux.  On  refusa  d'abord  de 
mannoncer  clie/  le  prince,  et  je  dus  le  prendre  de  haut  ])()ui' 
forcer  l'entrée.  Je  le  trouvai  occupé  à  regarder  attentive- 
ment le  Tigre  à  travers  les  grilles;  en  effet,  il  y  avait  au  nii- 
licii  (lu  château  un  large  bassin  alimenté  par  le  lleuvc,  au 
nioven  d'une  conduite  munie  de  "rilles  en  fer.  Je  le  saluai;  il 
contimin  à  regarder  du  côté  du  lleuve,  tandis  cpie  ses  valets 
et  ses  pages  fouillaient  çà  et  là  dans  le  bassin.  Il  paraissait 
hors  de  lui.  Lors(|ue  je  m'inclinai  et  le  saluai  pour  la  seconde 
fois,  il  me  dit  :  «Tu  ne  sais  pas,  mon  oncle.^  mon  poisson 
au  collier  vient  de  passer  du  bassin  dans  le  Tigre.  >  Il  appe- 
lait ainsi  (nioukarrata  un  poisson  qu'on  avait  péché  tout 
jeune  et  qu'il  avait  orné  d'un  double  collier  d'or  enrichi  de 
deux  grosses  perles  ou  de  rubis.  Je  m'éloignai,  désespérant 
de  son  salut  et  me  disanl   en  ?uoi-méme  :  «Si jamais  il  de- 


iiyi  Li:s  i'K\iiin:s  d  (»h 


vail   irnunrer  a  sou  iiicriir,  r'«^lail  birn  «i»  un   |).ir<il  mo 
ment.  • 

Co  Kli.ililV  «Llit  (lour  (Iiiim'  forre,  diiiir  \ipuriir  p«Mi 
romimini's;  il  «tail  h.inli,  ln-aii  et  hieii  f.iil,  mais  *run  os- 
|)ril  lailiU',  inrorlain  dans  ses  pn)icls  o\  iiirap.iMr  {\v  \vï\ 
RÔes  srrieusp'i.  nu  rnrontr  (|ii'mi  malin,  pendant  (pi'il 
riail  occnpô  a  hoin*,  Ifs  pi(pinurs  rt  los  hallrhanlicrs  qu'il 
«bariji'ait  ordinainMiicnl  dp  fairr  la  rhassr  aux  lions,  rn 
ionirliant  leurs  mnlcs.  m*  mirrnl  a  la  pf»nrsnitf  dnn  lion 
«pii  Irnr  .nail  <l«'  signale  dans  Ir  r.inlon  de  K«Mila  ol  HVI- 
Kasi.  Ils  II*  piircnl  au  \^\vç^v  <•!  \v  t nnduisinM)! .  dans  unr 
rafî»*  dr  l>ois  (pip  |K)rtail  un  rliann'aii  de  la  Baririane.  jus- 
qu'à la  |Mirt(*  du  palais.  On  If  lit  entrer  a  l'intérieur  et  on  le 
dé|M)sa  M>us  Ir-  portique,  où  le  Klidile  l)u\ait.  •  Soulever, 
la  porte  fie  la  cape,  f lit-il  à  ses  fjens.  et  metle/.-le  en  liherli^. 
—  l'rinre  de»  ()n)vants,  répondirent  eeux-ri,  c'est  une 
U'Ie  formidable,  un  lion  noir  trèvférore.  —  Rend»/  lui  la 
lilierté.  •  répéta  Kniin.  On  obéit.  I, a  |Mirle  avant  été  ouverte. 


cil  A  ni  HE    CM  II.  UAA 

C_»jL,JlLj    .    V^-^'     A-fcJ*Xj     CJyJÏ?^    jKi     ifc_>i_JI     JJi^    n\i^S- j.X^     *i 

bi  ^^v->-  *X.*«y|  gtXxa.ô  »X.«(^l»  <i:.yjS^  yA.S'  <5uco^>«  ij  l^w<JU>- 
L_)  AjL«  «-ÀJLoÎ^  i^^l  A_JLjw«  ^i  5J^-xj  ^^^ii|  t-y^xij  <!^Â^ 
J^.«>i   ^^  j.à-*J»j  ^rv-^i)!   l-<J«Xji  (^j>-«ii{   <JI    S*Xj  _;tJu*«,jl    «X^^ 

ui)  lion  noir  et  couvert  de  grands  poils,  comme  lU)  taureau, 
sortit  en  rugissant  et  liattaut  le  sol  de  sa  queue.  A  sa  vue, 
tout  le  monde  s'enfuit,  les  portes  se  fermèrent  devant  lui; 
seul  Krain  demeura  assis  à  sa  place  sans  manifester  la 
moindre  émotion.  L'animal  vint"  droit  à  lui;  à  son  appro- 
che, Emin  saisit  un  coussin  arménien  derrière  lequel  il 
s'abrita;  au  moment  où  le  lion  dirigeait  sa  patte  sur  lui,  Kmin 
l'attira  de  son  côté,  le  saisit  à  la  naissance  des  oreilles  et  le 
perra  de  sa  dague;  puis  il  le  secoua  rudement  et  le  repoussa  ; 
le  lion  tond)a  sur  son  arrière-train  et  expira.  On  s'empressa 
autour  du  Khalife;  il  avait  les  doigts  et  le  poignet  démis;  un 
rebouteur  fut  appelé  et  opéra  sur-le-champ  la  réduction  du 
membre  luxé,  après  (|uoi  le  khalife  se  rassit,  comme  s'il 
n'avait  fait  rien  d'extraordinaire;  cependant,  en  ouvrant  le 
corps  du  lion,  on  constata  que  son  fiel  s'était  répandu  tout 
autour  du  foie. 

On  rapporte  que  le  Khalife  Mansour,  donnant  un  jour 
audience  aux  Hachémites  et  à  d'autres  personnages  de  sa  fa- 

VI.  2« 


.'i.Ti  LKS    l'HAiniKS  1)  t»l. 

j    ^o^-:»-    Lc*^    '^-^J    J^~-:>    *ji-aJI    «^-w    Lio    Jl»   ^^_j-«   5\jM-çs** 

fcs-wi-A»!  *^  i^vL*.  »Xj  i0.i=5'ji'j  XfcÀ^^»  *Lc:>  ,vow*  ItXift  jl>j 
A_)    i<V,#»Sl    ^g*_^    »U    cS^'V»'-^'     (♦^^v.»-i-î     -l    (^    ji^  A-rJ    M»y 

t. 

jkkj  »x-«  ^  .x>-«»iw-.l  ^jj>^  sS^-"-^  "^yy^^  k>-^  .x^i--  ^,1  aMI^ 

iiiillr.  Iriii  ilit  (11111  air  souriant  :  «.le  vous  annoiirc  <|u'.\Imiii 
Moli;uiiiii('ci  Mt-lidirst  jM-n',  depuis  liirr,  d'un  (^arrou  nu(|u<'l 
non»  avons  donn^-  U;  nr»ni  dr  Mouça.  •  Les  assistants  arruoil- 
lirt'nt  o's  j);irol»"s  avec  Irislesst*  :  on  rùl  dit  que  leur  fnml 
«lail  couvert  de  rendrcfc  (en  signe  de  deuil);  ils  restaient 
silen(  ieu\  et  lu-  sachant  (|ue  rt|)ondre.  Mansour,  frap|M''  de 
leur  maintien,  ajouta  :  •  (*.e  serait  le  moment  de  nous  ex* 
|)rim(>r  vos  \a>u\  et  vos  lélieitations  et  vous  vous  taisex!  • 
Kl  après  avoir  prononcé  la  formule  :  Nous  ai^ftartrnoin  à 
liiiii,  etc.  il  continua  ainsi  :  •  Je  vois  bien  que  c'est  ce  nom 
dv  MoU(;a  (|ui  vous  attriste  ;  vous  pen.v/  avec  teneur  que,  son» 
le  rt'i^Mi'  d'un  Monta,  tiU  de  Moli.immt*<l.  la  n-volte  éclatera, 
quf  le  sang  <  oïdera  à  Ilots,  les  trésors  seront  mis  au  pil- 
lage, et  le  rovanme  iKiuleveriM*;  que  M)n  |H'n*  mourra  assas- 
sine et  que  lui  nit^me  stTa  déchu  du  Lhalifat.  Mais  celte  prti- 
phelie  m-  s'.ippliqui>  ni  à  cet  enlant  ni  à  notre  tenqis;  je 
vous  jnn*  que  l'aienl  de  l'enfant  que  ces  malheurs  menacent 
n'est  |ws  encore  né  ;j|  voulait  parler  d'IIaroun  er-Hechid).  • 
I.'assenihléi*  aclresKa   alors  ses  vomiv   et  ses  complimenls  n 


CIIAPITIU-:  ex  m.  /i3r) 

j*X^  L(y-)i  woili  /y*  ?rj^  Uy^  oLxJt  (jt  *_\_j«Jj|  AXi^lj 
vixs»-  j.i  -ili»-  vamU  >ji  «Xij       Aj  j^<Xi^  io!5X.ilj  X*j*.Uaj 


l«l    <X  A   \  £■ 


«_-irS>I^y_iI  ^>^J>^A5    L^J»*»*J   ^    A-wl-A-tw    A_J^iViiij    yLsTVoJl    e:jJsJii 

UwujjjôUs  .xjLc  LinAix-o  ^i^  ijsj^  y\  J^-j^?3  ^*bj  '^^b-? 

Mehdi  en  Phonneur  du  nouveau-né,  qui  fut  Mouça  el-Hadi, 
frère  de  Réchid. 

Le  pacte  conclu  entre  Emin  et  Mamouii ,  sous  la  dictée  de 
Héchid,  et  déposé  dans  la  Kaai)ah,  portait  que  celui  des 
deux  princes  qui  trahirait  son  frère  serait  considéré  comme 
tléclui,  et  que  le  pouvoir  appartiendrait  à  celui  qui  aurait 
été  robjef  de  celte  trahison. 

Y'acir,  un  des  eunuques  et  des  conlidents  de  Oumni-Djàfai- 
(Zobeïdah),  raconte  que,  cette  princesse  s'étant  présentée 
tout  en  larmes  chez  son  fils  Mohammed  (Hmin)  pendant 
le  siège  de  Bagdad,  le  Khalife  lui  adressa  les  paroles  sui- 
vantes :  «  Silence!  ce  n'est  pas  avec  les  gémissements  et  les 
alarmes  des  femmes  que  les  trônes  se  raffermissent.  Les 
affaires  du  khalifat  ne  peuvent  être  contenues  dans  une  poi- 
trine faite  pour  donner  du  lait.  Allez,  éloignez-vous  1  » 
On  rapporte  aussi  que  Taher.  qui  considérai I  ce  Khalife 
comme  un  homme  d'un  caractère  faihle,  se  promenant  un 
jour  dans  le  jardin  qui  porte  son  nom,  reçut  une  lettre  de  la 
main  même  d'Ilmin  el  ainsi  conçue  :     Au  nom  de  Dieu  clé- 

^8. 


k:H)  l.l.>  l'i;  \  lli  ll.>  DOl; 

t^'^-j^ljsjft    U    A>:l,    ^»>yJ    Jl-,     jOÛ^'^ji-    Jl     X=*v^l     j'^lv^a^ 
»»jl       ^«    A_5L^"^VJi-«      .r-J>V>j»    ;.T^-i«-^J'    ^'J^—    %-^»    '»>^    luoL».    Jl 

^\^yj\     A^^iil     ry-    V"*~^  X_«_A^      ^^    JU^I»     3«->l     »:i-y 


nicntrlmis/TicnrdipiiN  1  Sache  l»i«n  .Tnlirr.  «jin*.  (l«'|»uiN  ncjtn 
nvrnrmrnl ,  «|uicon(HU'  s"<'sl  rr\»»ltc  roiilrr  nos  droits  n';i 
r\|iir  sou  crinif  (juc  |»ar  \v  glai>r.  Tniiil)!»'  donc  jMHir  ta 
\ir,  on  rcnf)ncp  à  les  projets.»  Celui  (|iii  laronle  re  i.iil 
ajout»'  :  •  Talirr  parni  rester  sous  l'inipH-ssion  de  cette  lettn*; 
plus  tard,  lorscpiil  retourna  dans  le  Klioracàn.  il  la  coin 
nnini(|ua  a  ses  conlidenls  et  l«ur  dit  :  •  Vrai  Dieu,  ce  n'est 
|N)int  là  la  lettre  d'un  l.iclie .  mais  celle  d'un  homme  qu'on 
ahuM*.  • 

Il  n'v  a  pas  en.  dans  le  pavM*  et  jus(|u'à   la  présente  an 
née  333,  il'autres  Khalites  n<'s  d'un  |>^'re  et  d'une  mère  \].^ 
<  lu-mites,  si  ce  n'i'st    Mi.  (ils  dViniu    lalil».  et  Mohammed. 
liU  di-  /uhridah  (Kmin).  \oila   |>oui<|m«ii    Ii-   pm  !••    Mmxi  I- 
(joul.  parlant  di-  <  r  deniicr.  a  ilil  : 

(  ..   ..-.    .1,-...  .         .,    .,  I,  |„).rr  »onl  «nrti»  iln  f-'v»-  •)'••''  '  "•"'  '^  '" 
t.  '^t ntrl)qiii  rrldir*  la  tialinn 

|l«  ont  lin.  à  i'omlirr  «!•»»  valloiu  toiun»  ilr  U  Mertjnr.  Iran  pnrr  H 
«an«  m«>l«ni;r  dr  la  pmplirlir. 

iW  fut  l'an  194  de  l'hi-jîire  rpi'Kmin  lommença  a  traxaillei 


CHAl'i'i'hK   ex  111.  'j37 

^j«.L«J»Ji     J^J_5     .fPj\     J.U1     J^£    ^^«(j      (J^voiJi     -U     ^i    ^^    ^^     ILo 
^UwJi    (jbyl    (j-i   .^^    ^^i^  j^r*'     ^i  kKx-i^Jl    ^jl    JUj    »^-kiC  jj 

^\s  cjv^^i  _^y^l  l>  s^J  <j_j  J-J  _j-rf>  Jla  i*Xi6  (^  siLX-Ll  vXjuiJ 

contre  son  frère  Mamoun.  —  En  197,  sous  le  règne  cPEniin  . 
nioiiiut  à  Rakkah  Ahd  el-Mélik,  fils  de  Salili,  (ils  d'Ali, 
l'honinu'  le  plus  éloquent  de  son  siècle  parmi  les  lils  d'Abbas. 
Le  Khalife  Récliiil,  passant  sur  le  teiriloire  de  Manbedj , 
en  Syrie,  aperrut  un  clialcau  hini  fortifie  et  un  parc  cou- 
vert d'arbres  et  rempli  de  fruits;  il  voulut  savoir  d'Abd  el- 
Alélik  (piel  en  était  le  propriétaire  :  «Prince  des  (Croyants, 
répondit  celui-ci ,  c'est  vous  tfabord  ,  cl  moi  après  vous  ,  grâce 
à  \os  bienfaits.  »  Le  Khalife  lui  demandant  ce  (ju'élait  le  châ- 
teau, il  ajouta  :  "Il  le  cède  à  vos  palais  cl  dépasse  toute 
autre  demeure.  "  Réchid  l'interrogea  sur  la  \illi>  qu'il  gou- 
vernait; Abd  el-Mélik  reprit  :  u  L'eau  y  est  douce,  la  tempe 
rature  fraîche,  le  sol  diu*  et  solide;  les  maladies  y  sont 
rares.  —  Et  ses  nuits? demanda  lléchid.  —  Une  auroie  per- 
pétuelle, répliqua  .\l)d  cl-Mélik.  •>  Une  autre  fois,  Réchid 
lui  tlisait  :  «  Père  d'.Abd  (M-Rahman  ,  c'est  un  beau  |)ays  que 
le  volrel  — Pourrait-il  en  être  autrement?  répondit  celui-ci  : 
une  terre  rougeàlrc,  de  jaunes  moissons,  des  arbres  ver- 
doyants, des  plaines  couvertes  de  pâturages,  des  montagnes 


USS  iA:>    PHAIIUL>    D  (H, 

(^Vhwtx  ^  ^  .vaaû^I^  .v^^aj^  3:>«ju»  .v^_»-<«  .%«!■•<» > >  s^.Lyj» 

<|iii  sr  montrrnf  siius  des  ioiilTcs  (raiiniiirs  ri  d  .iriiioiscs.  • 
HiTliid  sp  lournnnl  nliirs  vers  KadI  bon  Rrhî  :  •  \.v  fourt  <lu 
Imuithmii,  lui   flil-il.   inr   f»>r.nil   nmins  sfuilTrir  qiir  ros  pn 

l.ois(|ui'  l'imiii  iioiiitDa  Min  liU  Moiirn  VnfiA  bil-hakh  (qui 
pmrl.'imo  In  \t^rilr)  H  que  s<tn  minislrr  K;ull  Im-ii  I\«'lii  lo  lit 
rcroijii.iilrr  rnniinr  luriliiTdn  IrAnr,  Monr.i  rinil  un  rnfanl 
f|tii  Iw^avail  «'iiroro  et  nr  |)nnv.iit  dislinptirr  Ir  bioii  du  in.il . 
un  •iiranl  (|ui.  .i  lfiul<-  lii-urc  du  jour  vl  dr  la  unit,  (''voillt- 
nu  fMidoruii,  a»»i«k  nu  dcJKiul .  avait  Iwviin  drs  Aoiii»  de  8C« 
MTvilrur»,  H  dont  rifinratinn  ••lait  confier  k  Ali.  fd*  d'Yça. 
rd*  «le  M.ilinn.  Voiri  rominrnl  sVxprlnn*,  a  cr  ^uj••^,  un 
pcM'ir  a\fu^lr  dr  flapdad .  ronuu  v»u*  \v  nom  .1' l/i,  fils 
fi  Ahou    Val:' 

'  iiir.  If-  tl'liauclu»  I''    '     '   "" 

'        _  , ,       l"- 

Qit'Ml-«r  rela .  «inon  la  m<il«>  <|r  Vrrrrur.  dr  Intilr»  lr«  rniilp«  la  plu* 

funnir  * 


ClIAPirHK   CXI  II.  liiO 


3 


j   A ,  t.  -4    «_vjLia-j   Wr-*->»  ^^         J* — ^ — -^^  CiT — ^   ^ — r.    À     Mj» 

5:>l>j  ij-*  ^JM^\  w<.^3  |*^.VwM<Ji   AjotX-*  (^j^  -Ui  ^>^(*:^  ^^.  dUi_5 
CA-JoLoL-  Jlr^   j^  i   -e»yJC-Cj^3  (J>-*i^i   tjl^ol  jLiJ.   »^^1 

»j  Laju*3  ^x.4^  {j>^^'  (^  u^^'  jJiJ^^  j.a>\\3  «^aXicj  t_.'_jJjiJl 

l-a  concluilt'  liii  khalife  est  éliaiip;e ,  colle  du  \i/ii-  est  pins  l'Iraiige 
l'iicofc; 

Mais  ce  qui  est  plus  surprenant  que  l'uni'  tt  l'autre,  c'est  le  seruieni 
<|iir  nous  avons  prêté  à  un  joiine  enfant, 

Un  paiurc  être  (jni  ne  sait  pas  encore  essuyer  son  nez  el  ([iii  lesle 
«loué  sur  les  };cnoux  de  sa  nourrice. 

Voilà  donc  un  rebelle  elun  égaré  <[ui  clierclieni  de  roncerl  ;\  décliirer 
le  livie  do  lumière  ! 

Sans  les  c.nprices  de  la  lortnne,  seraient-ils  jamais  r.iniplés  parmi  les 
hommes  de  mérite? 

Mais  de  ces  jeux  lie  la  deslinée  surgissent  des  sonunels  où  se  (hvsse 
riionnnc  qn'idie  tire  dn  néant. 

Talar,  après  avoir  vaincu  ri  im-  Mi,  lilsd'Vra,  lils  de 
Vlaliai»,  pouisiiivit  sa  jnairlio  cl  vin l  camper  à  Honlwàn,  i 
cin(|  joiniiées  de  liajifdad.  Les  pi();^rès  (ju'il  faisait  chaque 
joiu',  les  rcveis  des  partisans  d'Kniin,  leurs  d/'laites  en  tonte 
rencontre,  cxcilèrcnt  rélnnuement  dn  penjde  el  inspirèrent 
à  tous  les  cœurs  le  pressenlinienl  (pu*  Taher  aurait  le  dessus 
et  qiw  Manionn   Irionipherail  <le  son  l'rèie.  (Jnant  à  l'adl 


/j/io  LES  im;  \ihii;s  imw 

j^»X.*ji-.l     Uu«    .Vjcj».      «-♦>>i^.'  'okj>J  j-yl  >,>■* j»  J I  J»Xjui    fc^ 

Ih-ii  lli'lil  cl  ses  partisans,  ils  en  l'Uiiciii  ronfomliis.  Lr  poplc 
.iM'Uglf  dont  lions  a>oiis  di-ja  pari*',  ne  <'t  doiniriliô  à  Bag 
dad.  et  aussi  d(*\onc  a  M.iiiionn  qu'il  «'tail  ai-hariii*  conlir 
Kinin  .  fil  alois  ii-s  \crs  sni\ants  : 

J'ucliiiire  la  conliaiicc  dr  <  <■  parti  iiiii  csii^rc  li>  »urcè»  d'une  cause  «ver 
lji|iirlli'  ncn  ne  Miirail  aboiilii 

L'i'iIiIk  r  tir  Irtil*  fiillr»  r%pii.iiii  r»  jM-Ul-it  tXtr  .irhc»<  .  im  v.iiir  l.i  l».i«- 
>Mf  latltii-llr  il  iriMiM'  r«l  li-  riiiiir> 

lu  «ont  rnlniinr*  k  leur  \tet\i'  par  nn  inlîdfir ,  |Mr  un  d<^ninii  dont  lr> 
pmmr««r«  M>nl  n^ 

'  'il  \f\  rgarc  ri  m- j'hh  <i  i-\\\  ,  lomnic  Ir  vin .  de  opIui  ■pu  i  n  Ixni  .•<  •  • 

lU  nnl  IcjkIu  leur»  picac*  rontrr  Dieu  H  rontrr  Mainmin;  umi» 
I  liDiiititr  |><'rfî(ir  no  It 

M«nH>tiii   r»|   I;-'-  " \    cntei» 

n<Hi*;   I  auioiii  ip,  ,  ir». 

L'atroir  rU  4  lui  c rr lainemrnl  :  U  loi  et  Irt  pmphfir»  Im  m  ont  r^ndu 
•«•nv- 

II'  .  ...t...i ...1 ,,.,..1.. .  Iriir  immUir  r  >nipl<*l 

de  n- 


(IIAPITllK   ex  m.  -Vil 

A-JC-jl  la   >j   »il_^J>  f-*-^  A_A-^Î  ^7^"^^  ^-<'   (^'  ^  !l>^  ^j^ 

AXSI    J.xJ    i_jJLjL9    *5'OvXc    U    j._jjJl    î^jU^    V/^    X*vU«._5    ii^^AÎI 

Réunissez  donc  vos  ellorts  et  vos  pièges  conlre  lui;  ces  pièges  mêmes 
rontribiienl  à  tissurcr  son  bonheur. 

Mohammed  (Emin),  en  apjirenanl  les  progrès  obleiius 
parTaher,  réunit  en  conseil  si's  généraux  ainsi  que  ses  plus 
inlimes  conlitlenls  :  «Donnez -moi  maintenant  votre  assis- 
lance,  leur  (lil-il,  comme  le  Klioraçàn  a  doinu;  la  sienne  à 
Abd  Allali,  en  se  conloi-manl  à  ce  vers  d'Achà  le  Rébyite  : 

Et  alors  ils  n'ont  pas  lu  pour;  ils  oui ,  ;in  contraire ,  poussé  eu  avant  le 
hélier  (les  razias  dont  les  t  ornes  renverscul  tuns  les  obstacles. 

«  Dieu  sait  si  j'ai  étudié  les  traditions  des  peuples  anciens, 
si  j'ai  lu  le  récit  (!«■  leurs  guerres  cl  riiisloire  de  ceux  cpii  oui 
exercé  l'autorité:  eh  bien!  par  l.i  nicinoire  de  mon  père,  je 
jure  n'y  avoir  pas  Irouxc  une  histoire  comparable  à  celle  île 
cet  homme  (Taher),  pour  son  inirépitlité  et  sa  sagesse.  C'est 
conlre  moi  qu'il  ai;il,  je  suis  le  but  de  son  attaque  auda 
cieuse;  il  a  réuni  jjonr  me  cond)altre  une  puissante  armée, 
un  nombre  eonsitlérable  de  généraux  cl  de  slralégisles  ha- 
biles. A  votre  tour  aujourd'hui  de  montrer  ce  que  vous 
êtes.  »  Ses  conseillers  lui  répondiient  :  ■  Dieu  piotégeia  l'evis 


U^   KkXs.  ^$^    ,j-*  iS^   '^'^-^    '■  'J^   J^  ^  X^JL^y   jrsi^m  y^\ 

sJJi  ^j  JyûU:>  ,pj»-'  j^^i  ^_^j  jr*^  -^l  ,>^^^'  ^  f/-^ 
^_^l    ,<\ii*Ji    Jl     6l_Ci    iiU  j.X_r^lj    ^bMI   ^^    CL^ 

^JvUl^OvjU^^AJ»-UwJl  Joôl  ^'-*^'»    X^Ui/l^    .■U>L:».    .^j 

^y-^j  :>^ — I  ^  ^^:;      -^^^  ^ry  ^^^^  '.v-^  j' 

tcncp  (In  Princi'  (l«-s  (aoNants;  il  (  (tinhatita  |»uur  lui  (uiiiiiu* 
|Mnir  l«'s  KlialilVs  (jui  loiil  pruci^dr.  QuicoïKjiu-  s'insni^c 
ronliT  lui  esl  un  Irailir  !  •  Mais»  .iprrscuio  raniirt'  crKiiiin  ful 
l'Ic  (lis|Mis<r  j)ar'ralnr  rt  mluilcà  riinpnisNanre.SuInman. 
lils  (II-  Mansoiir,  |)r<)n(uira  ci-s  paroles  :  •  Oiio  ta  malttliclion 
(ir  Difii  tomi»'  sur  rr  {'mir\}p  (KniinK  Ouris  maux  ses  riisp» 
pl  w)ii  avj'unlrineiit  n'oiil  ils  pas  attin-s  sur  U-  piMipIr?  ()uv 
Dieu  Ir  njrllp  «Ir  la  (nniinunioii  (les  bons;  (|u"il  fasw  Irioiii 
plirr  hientùt  la  eaiiM»  de  Maiiioun  a  l'aide  du  bélier  d'OnenI, 
(cV*»l-à-din'  de  Talier)  !  •  V6id  de»  vers  «pii  evprimenl  la 
iiu^nii'  pensiV  : 

Mjllinir  an  proheiir.  iiMillirur  ii  l'alli*'.'!  Qui  «loue  l»  |m>ii»m^  au  |»lu» 
gr<iM<l   ilr^  i 

\  la  !..  ...    I,.  Itau,  \v  picui  .  '■    »'-.iii..i\    M.ini<«iMi.   rr  rliH 

qui  lir  .  rouir? 

M.tiiiuuii.   U    g}otre  Au    klialir«l.  «Ir  t  iiiiâmal  ri  «Ir   tj   MgcMv:  le 

iii.ii  •      "                           <!«*  1.1  l>i<  *. 

...»  <o:.  ,.  .  r  «I'AImiuhI  ;  M.iIh» 

III.                                                  !.M«I  .Ir  I  «lu  ricl  lUii*  loiilr» 
irun  m'rrpn»»-. , 


cHAPiTiu-:  ex  m.  4^3 

^  aJijj»  ij^^  d.r'^^i  4/***^^  <--jl4^  CJ-*  '>'-«»^îS'  iaA.=^i  Uj 

*U;o  ,j~*  ^jo  ^5s)Ji  aM  tX^I  JUu»  »ii^i  Os-T"  J^  ivA-UMij 

JU^  jjl^  ii^rwlài  HjM*,:».^   \Xji^.s>-  (j^Jj  t^^"*  'r^'^-'^   j^ijlîiJ 

Mamoun  aura  les  meilleurs  auxiliaires  :  Dieu  et  le  guerrier  glorieux, 
le  bcticr  d'Orient. 

Euiiii  était  ein('!()|)|)é  par.les  lorces  ennemies,  à  la  l'ois 
dans  le  quartier  oriental  et  dans  le  quartier  occidental  de 
Bagdad,  llartaniah,  (ils  d'Ayan ,  campait  du  coté  de  .Nahre- 
wàn,  près  de  la  l^orlc  de  Khnraràn  et  des  Trois-Portes;  Ta- 
ber  cernait  la  partie  occidentale  de  la  ville,  entre  \aciryah. 
Bal)  el-Mouhawal  et  Konaçah  (la  voirie).  Emin  réunit  alors 
ses  généraux  el  leur  adressa  les  paroles  suivantes  :  «(iloire 
à  Dieu,  dont  la  puissance  élève  et  abaisse  à  son  gré;  i^loire 
à  Dieu,  <(ui  a  le  pouvoir  de  donner  et  de  refuser;  gloire  à 
lui,  loiscpu'  sa  main  se  ferme  ou  cpielle  répand  ses  bien- 
faitsl  C'est  vers  Dieu  (pie  loule  chose  retourne  {Koran,  n, 
2/16  et  pas.siin).  Je  le  bénis  dans  les  disgrâces  de  la  fortune, 
dans  les  trahisons  de  mes  alliés,  au  milieu  de  ma  ruine  el 
des  défaillances  du  cœur.  J'implore  sa  bénédiction  pour  iMo- 
hammed  son  prophète,  et  pour  sa  famille.  »  l'uis  il  prononça 
une  longue  allocution  qu'il  termina  ainsi:  «Je  vous  (juille, 
h'  cœur  brisé,  fàme  triste  et  accabb-e  de  regrets:  je  cherche 


Jsji»  <— >v*A>J  »— ^»*j^%  v-.^*..^"-0  w^^-aîOj!  .^U  ^Xx£.  J,-oj  *Xjc' 
tI    A-j,U^  a    ->^fciJl    woi,    »>o»   .^0»-il    J^XjT.    ^ul'A    ^..Jju 

yft'slD  \jj  Uo  ^1_,  J.l  ^«'  Nl^  JoU.  J  *^^l  J^,  ^\i  ^1 
.v_j^,„o  ^v^l^  *^».U.=*.  ^JliAJ^^  AkjU-a-  1^?-**^  ^  u^'  *^^  «-»UiII 
^  J>-iw^   oi»*^   »i    â.X-'    «-iJ    ov^    i>X>^   ti^-»J    S"^^^    ^ 

Xs^  ^  -^^>-^'    ^^-^— -»  -^.«^   J'  ^-^^i>  ^-^  Ji^ 

un»'  ruse  pour  me  sauvi-r.  l*uisM-  li-  .SjMj^nour  in'acrorcli-r  s.» 
|>r(>ttt:li(»ii  !  •  Il  fcrivil  riiNuili'  a  TalM'i  :  •  Tu  l's  un  x'rxileur 
(|ui  a  fait  son  (l(*\oir  :  on  a  rvuiplc  .sur  tou  dcxournx-ut  et 
lu  en  as  donn**  la  prcuvi»;  tu  as  roinbattu  et  Irioinplii*.  Le 
vaiu(|ueur  a  «'lé  \aiuru,  le  puissant  a  étr  huuiilii*.  J«'  «-onsi- 
(Irrr  maiiili'naut  coiiinu*  uiir  chose  sa^e  de  fa\oriser  mon 
frèrt'  et  d'alMli<pn'r  pour  lui  !«•  pouxoir.  j)uis<pril  rsl  lo  plus 
mcrilaut  ri  l«*  j»lus  digne.  Donur-moi  un  sauf-ronduil  pour 
moi.  |M)ur  mes  eidanls.  ma  uu-n',  mon  au'ule.  m«*>  .s«T\i 
teui's  et  ma  maiM>n,  mes  parlisins  li  allirs.  J'irai  alors  ver» 
loi  et  je  dr|>OM>rai  ma  ronronne  au  prolil  de  mon  fnVi*. 
Ie«piel  raliiii>ra  Ion  amnistie,  ou  agira  selon  cr  ipiil  jtigera 
juste  rt  cou\cnal)le.  «Talier  prit  conn.iisvinrr  d»  irllr  lellit? 
ei  s'écria  :  •  Lui  pardonner  maintenant  «piil  est  Mîm*  à  la 
gorge,  cpu*  «•<»  ailes  s<»nl  l)ris<*e»  rt  que  sc%  soldats  impies 
Miut  dis|»*iv»!  Non.  par  Oelui  (pii  lient  ma  \i«'  entre  m» 
mains!  Non,  pa»  avant  qu'il  ait  mis  sa  main  dans  la  mienne 
ri  qn'il  m*  «oit  rendu  a  ma  merci!  •  Kuiin  «Vrivit  alors  à  llar- 
lainnh,  en  lui  pnqHiMnl  de  m-  n'udn*  aux  ronditi'Uis  cpi'il  lui 


CirAPiTI'.K   ex III.  ^^5 

^y^i  "Ujiii  ^j^  *ii>)  ,j-*  i<£.'jr  j-^^  <^^s^\  ij^  *XJ»^  xiUi 


(liclerail.  Le  Klialilc  déiràné  iwah,  avant  tela,  ef|iii|)('  une 
troupe  (.VEbnd  (Persans  cforii^iine)  ci  d'autres  délenscurs  qui 
a\ aient  reconnu  son  autorité,  afin  de  repousser  le  parti  de 
Manioun.  Cette  troupe  s'était  dirifjée  contre  llarlaniali,  (jui 
venait  de  recevoir  des  renforts  de  Taher,  fils  de  Iliui'ïn; 
mais  llartaniah  n'eut  |)as  à  lutter  sérieusenn-nl ,  car  a  Tap- 
|)r()che  des  troupes  ennemies,  Biclir  et  13(''cliir, deux  Vr.ihes 
d'Azd  (jui  coiniDandaient  ces  lioupes,  en"ra\és  par  le  ton 
menaçant  des  messaj^es  cjue  leur  adiessait  Taher,  et  alarmés 
des  suites  que  sa  prociiaine  victoire  aurait  pour  eux,  aban- 
donnèrent leur  poste  et  entraînèrent  toute  l'armée  dans 
leur  défection.  Taher  était  alors  caMi|)e  dans  le  jardin  connu 
sous  le  nom  de  liah  cIKi'nas  et  de  jardin  de  Taher.  In  des 
vagabonds  sortis  des  prisons  de  liai^dad  fit  ces  vers  de  cir 
constance  : 

Talicr- nous  ;i  liiil  iiiic  jnnrnôo  soririisr  ol  pleino  dr  périls. 

Dans  l.'i(]iioli(>  Il  a  Irioiiiplii'  <lr  nous  à  l'aide  do  vr  chien  tle  Ilarlaniali. 


'l'H',  I.I,>    »>U  MIUKS    IJ  Uli 


v3> 
vT^   ^^t   ij.i    %^rowV^I    âi'j^   i    ^»^^  JL-II   «>^   j'j 
lxji_j   ^^   (•"V^  »Xj».1i,   J^    x_jcJLt   »^»«;L*^   /^'.i    v-A-l    A-jU 

,_^^;>»  5:>UiJ^^U3ill  ^^l«  r^'»^^j  r^**^»^  (--^^J^^  ^•^X— l»j 

JU*    w_-^-J    Uj^ilt    ^^    ^'^3     ^rw«i/l    ^   lyuU.,    jjjj   \yJU^ 

tr»  >^_;  J^-«->  *-jU^  J-'*'-^;  ^-^-*    '^-'—  -^^    o'^  ^r*  jr^ 

Mai«  nous  atoiiK  rrnilii  A  /lboii7-rari6  (nom  paimnymique  àr  Talirr^ 
unr  jouniéc  vàrilahlcnirnl  Inbiinrutr. 

Ton»  Ir»  coupejarrcU ,  lou*  les  »oleur»  mngo  p.ir  I.1  :;«lr  »c  »onl 
ru^  itur  lui , 

Kn  même  li'mp»  que  \t'%  «oliUiL*  niu ,  aox  flanr^  labnurr.«  |tar  te  Uâinn . 

El,  landi*  qu'il  Jirrivail  p.ir  le  quartirr  <lc  IWl,  noua  l'avon»  alUqu*^ 
en  Tenant  du  rourli«nl 

(!«|M>iMlanl  Kiiiiii,  n-unissaiil  toute»  m's  iTssoiirns.  avait 
patta^'f  cinq  cent  niillr  ilirlirm»  enln*  sos  nouvratu  ofli 
cicn»  M'iilrnirnl,  cl  leur  avait  donnr  à  rliarun  nnr  (iole  dp 
(Kirriini,  sans  non  acronlrr  aux  xi-trrans.  Tahrr,  informe  fir 
cette  circoiislaiiri'  par  ses  ^'•nli^^aires  ri  «•»  rspions.  nmia 
une  corn'*pumlaure  avec  1rs  in«rontrnl»:  a  force  de  me 
nareu  et  de  pniiiirsM'^».  il  sut  soulever  le»  inlrrieur*  nmtrf 
Irurs  rlief»,  et,  pinfîtant  de  leur  n*ss4*iilinieiit .  il  ie<^  décida 
it  9f  rrvoller  contre  Kniin  (mercn"«li.  sixirnu*  jour  du  moi', 
de  Dou'l  liiddji'li .  ii)(id«-  riii'-f^irc  .  (n  de\  ennemi»  d'Kmiii 
dit  k  rr  prop«w 


ClIAPIIhl-:  CXTTl.  UU7 

V^UJi  ^^M  kXÀii  (_xc-i  U       A^M<u->-j  ^  aMI  (jv.-^^  J^ 

A-_*_»lOl     «OvJtJl^   <\)^-*wj_J  ^LL   ^ Jo    L$^**XJ    w^l-b^ 

(^jvjt**j^  <_>-w  aÀa«  i^   ^i^jjlxAki^i   ^.>Ai_j  jOiJi   (_>jii_»  jL^xJl 

Annonce  à  celui  qui  se  dit  le  dépositaire  (  Kmin)  de  Dieu  que  des  fioles 
de  parfum  ont  suffi  pour  disperser  son  armée. 

Talicr  (iiue  ma  vie  soil  la  rançon  de  la  sienne!),  grâce  à  ses  messages 
cl  à  ses  excellenl&s  mesures, 

Tient  entre  ses  mains  les  rênes  du  royaume,  en  face  d'une  troupe  de 
rohelles. 

Frinco  déloyal,  victime  df  la  propre  trahison,  tes  hontes  se  sont 
promptement  dévoilées. 

Voici  le  lion  qui  s'avance,  plein  de  menaces,  contre  loi;  il  ru£;itau  mi- 
lieu de  ses  lionceaux  afTamés. 

Fuis  donc;  mais  peux-tu  échapper  à  un  Ici  ennemi,  autrement  qu'eu 
tombant  dans  les  llammes  cl  l'abime  infernal  [Koraii  ci,  6)? 

TaluT  se  transpoila  ensuite  tle  Yat^iryali  à  hah  el-Anhar, 
el  comineura  le  siège  de  la  \ille.  La  guerre  se  poursuivit 
à  outrance,  le  jour  et  la  nuit,  au  point  (juc  la  lassitiule 
se  manifesta  dans  les  deu.x  camps.  i,es  hôtels,  les  monu- 
ments les  plus  remar(iual)l('s  s'écroulèrent;  la  cherté  devint 
e.xcessive  (19C  de  riu-gire).  Le  frère  tournait  ses  armes 
contre  le  frère,  le  lils  contre  le  père;  ils  comhattaieni  les 
uns    pour  Mohammed   M'",min).    les  antres   pour   Manioun. 


/l'iM  LLS   l'I'.  \ll;ll..s   DOr. 


iw».  li-JLjï'  >— »-_V!    >_s»-  o   >W_» 


Les  maisons  <•(  l«-s  palais  drvinn-iit  la  proie  des  namiiics, 
1rs  richesses  Af  l.i  (apilale  furent  mises  an  pillage.  \  oici 
commfMit  le  poêle  aveujjlc  ronnn  sous  le  nom  iVAIi ,  fils 
(lAfiou  Tolil),  dt'-crit  re  désastre  : 

Le*  lion»  <iii  Miig  Minl  dccliirt'»  min*  Ips  faniillrs;  il%  «ont  ni^conniiv 
mt'mr  d<-«  lionin»!'*  |iic'ii\  ri  va^jr*. 

l^  »rni;i'.iiirc  ilr  Dini  ■■!.•■■  »i'r  «...  n.  ,i>ii.-.    iKtlir  lf<k  liiiliii  «l«»  (■•< 
faiu  qii'rllf»  ont  coiiinii 

\o»  crime»  ne  nous  iaïAUirnl  pa»  dr  rvmnnU .  non»  ne  rlirrriiion» 
|»oint  A  giHTir  noN  rrpim  iJr  '  ;ii<»ii . 

.NoU»    n-«llOt»   Mdird»   aux        .: .lion»    ''     -inx    priJ-ri-»       i/i    I.-»   ■ir.lrr% 

ni  lp«  d^frn^rt  n'a^jinMirnl  pin*  %\ir  non». 

Plriiron»  mAiiileiianI  »ur  l'i^Um-.Mi  pui^Mincp  (lillrnilrmfnl,  »a  mrnir  j 
r%l  hrtwr     |r«  nx'Trt^anU  tlirit;<'iil  \*  >;«iriT«*  conlrr  iioirr  rrligion, 

l^-%  Uumnics  »e  dcrliimii  •  "'r-  •  n»  >'  ■<"*  *  i'li>«  'ii><'  <l<»  >jinrii» 
liumdi^«  pl  dr*  «ainqiiriir> 

I,r*  flirf»  %r  pniipnl  cn\-ni^mr*  a»  |»ou»«>ir;  cl»aqur  «rpjrral  iiMiq>« 
Ir  .  '        c  ni. 

i.  '•  ne  reaprctcnl  ivt»  !<•»  rlmii»  ilrv  Ihhi-     ri  mii-n  tir  (wii- 

»pnl  iTpnu**w  \e%  mrrlianl» 


.NiL; 


.A_C 


Cil  M'IIKI-;    CXIIl 


/|/i9 


^^l_A»  ^^jv^  ^-«-*'^    (:J-^^   A.JV.Xx 
j:>i^   »  H    ç.^— «*>vJlj   <^wç^  <^^'JJ 


^*X_£l>j    ^i 


^    J^ij 


Ici  l'un  prêche  avec  zèle  la  cause  tic  l'erreur,  là  \c  premier  veiui  nous 
piiscif^e  une  loi  (^t^ang^r^. 

Ou  (lirait  une  inciite  de  loups  atlirés  par  la  vue  du  sang  et  que  nul 
obslacle  n'arrcic. 

Dès  qu'une  maison  tombe  sous  les  eflbrls  de  l'ennemi,  toutes  les  autres 
no  sont  bientôt  qu'un  amas  de  ruines. 

Les  troupeaux  errent  an  milieu  des  denieuros,  fuyant  les  sabres  acérés 
qui  les  chassent. 

Dans  chaque  tribu   un  scélérat  tombe  sur  ses  rivaux  le  poignard  à  la 
main. 

Nous   pleurons  la  mort   d'un  ami,  d'un  frère  généreux,  d'nn    voisin, 
don!  la  sollicitude  nous  protégeait. 

Une  mère  éplorée  gémit   sm-  son  fils,  et  les  oiseaux,  émus  de  pitié, 
partagent  .sa  douleur. 

C'est  en  vain  qu'après  celle  |)crte  cruelle  elle  se  résigne  avec  courage  : 
ses  larmes  trahissent  sa  resolution. 

Une  épouse,  devenue  veuve,  pleure  à  chaudes  larmes  celui  qu'elle  a 
perdu  : 

«Tu  étais  ,  dit-elle  ,  ma  force  et  mon  appui,  et  je  reste  maintenant  sans 
force,  sans  prolecteur!  » 

Pleurons  sur  les  décombres  fumants  de  nos  demeures,  sur  ces  cada- 
vres, sur  nos  richesses  et  nos  biens  mis  au  pillage. 

VI.  39 


t^ïy^) 


LL>    l'I.MUM.s    |)(M.. 


,:>l  o  J  ^"^J^ 


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'•(J^»^ 


I^-k   liabilanliB  «iii  linrem  sont  rvpostrr»  au»  n>^artU.   Irir  iiur .   Mn« 
voile  ni  clia[>cron. 

On   Ira   voit   errer   ep4>nlue«.    ignorant  icnr  rheaim   ri   irrmbUnlr* 
rommc  des  gniclii-ii  rn;;ilitrs. 

N'y  a-t-il  dont  |llu^  de  reli(;ioti .  |ilu>  d  honnrnr  |«our  cin|t^lirr  la  vtn 
lation  du  foyrr  dr  Ia  Oiniillr  ^ 

liA^'dad  n'rlail-fllc  pa»  \i\  plu»  bcllr  de»  villrs,  Ir  pitu  allni]^anl  apec- 
Urlr  olTrrt  .iiii  rrjjnnU  cmlianl»-*  > 

Oni,   Hic  ^Utl    lont  rela;   mai*  «a  branlr   >  •  ••  r^inti,-.   la  volonl^  du 
dr»lin  en  «  fait  un  d^^rrl. 

Son  peupjp .  frappt'  d'un**  di«^ràrr  rommunr  é  Uni   d<  p4ni|ticik  avant 
lui,r«l  d)-t)-uu  un  <i|)jf't  dr  pili/  pour  le  t:<'i)''r  luimAUt. 

n  ba{;dad.  viUe  dr»  rou,  objrt  «!•    '•■"«  '•»  -I-M'»     «-.  nim  <l.  .  .  I.ïir.» 
dr  ri«lam . 

Paradit  *ur  la  lerrr.  Ir>i  que  rv'rlirrcliail  U  nrhe*M>  ri  qui  l«t*au  naiire 

I  •  'Uir  ilu  lii  ■      "  t  . 

i  I.  '    I  I  111  qij;    .:.    lUoli^  hal>ilii«-«   .1    r^in  oiilirr   djut    ir» 

n>ulr<  ,T. 

'       «otji  m  rm*  ««-mbUblra,  an  milieu  de  leur  coflcgr.  a  dr»  eioilr^ 

<         j    _<•*  dAridaill  ,  a^rr  lr<  lunii^rt>«  ilr  Imr  riii«<>n      lo»  qur«liofi«  I)  « 
plu*  difRciIrt  du  droit 


CIIAPITUK  CXIII.  Ub\ 

^^l_^_4i  o>^^  Uns-»  *-j^j-«      l_-^»x«,^_c  dJj^-L^  i^Lr-*  {j-^^3 

^u^i  ^j  o^jt>  (^  i^  r^^"*     W-^j'  ^j^^3  ^^'  *^-  lit)-' 

iV.^  4^  t_>lï^  Lï^iw  l^  t::^]  JJ        Ij|^_^Là_j  ci)_j-Lii  ^ji  _jJ  j<wJ»lj 

Ces  prédicateurs,  ces  poètes,  inspirés  par  la  sagesse,  pariant  un  lan- 
iratre  liarmonicusemenl  ronstruit? 

OÙ  sont  tes  jardins  pleins  de  charmes,  ces  chàkanx  qui  ornaient  Ion 
rivage,  au  milieu  d'un  pays  si  prospère? 

Où  sont  ces  résidences  royales  que  j'ai  connues  scintillantes  de  pierre- 
ries? 

Le  sol  liait  arrosé  d'eau  de  musc  et  de  rose;  le  parfum  des  cassolettes 
se  répandait  au  loin  ; 

Chaque  soir,  de  joyeux  convives  s'y  réunissaient  chez  un  hôte  généreux 
et  nia;îMiliqiie. 

Sur  un  ordre  de  lui,   de  jeunes  nnisiciennes  faisaient  cnlcndrc  leurs 
accents  mélodieux,  auxquels  se  mariaient  les  soupirs  de  la  (lùte. 

Que  sont  «levenus  les  rois  glorieux  de  la  famille  de  Hachem,  et  leurs 
partisans  conihlrs  de  litres  et  d'hcnni'urs? 

Ils  u)arcliaicnt  sous  la  puissance  de  ces  rois,  comme  sous  le  pou\oir 
ami  d  une  même  famille. 

Mais  les  grands  ont  refusé  de  défendre  leurs  rois,  et  1rs  mains  injustes 
<les  petits  les  ont  renversés. 

Je  le  jure,  si  les  rois  avaient  su  se  liguer  pour  leur  commune  défense, 
le  cœur  des  oppresseurs  se  fût  humilié  dans  la  crainte. 

Haiiainali  ben  Ayan  délacha  Zolieïi ,  fils  de  Mouçeyyab  U' 

'9- 


Uh'l  l.i:^    l'I.  AllilKS    D'OI;. 

.-jUjukr^m    ilO^JU  Je  --^*^'^   ii-«,l«.    5^^*i>Jl   ^^  »ij.l_^*l  j,'i>^vJl 
4^^  wV-fw»2j   -v  <^»-'^'  ^:>L^c-j   bj—>j^»   \:>\^  x-»j  ^  Jyjy 


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1      1  r  ww  "^    • 


,_^     AX^V*     ^i     jil^      VA^'     i'^ 


Dattitf  ,  (lu  (-aiii|>  (lu  (juartirr  uru-iiUil.  /.olinr  «m'(-u|>.i  LlMatir 
dans  les  nuirons  dt>  Kclwada;  il  |)r('lcva  la  dinir  sur  ion  lia 
lran\    rhai-j;rs   de    uiarrhatidisrs   \onanl   de    hasrah    vl    dr 
Waril;    rnsuilr  il    dn-ssa    les    mafliincs   de    -^MH-rn'  ronln' 
Bagdad  ••(  |)la(;a  m's  lrou|)«'s  sur  la  iwi-^c  d»'  Kriwada  et  le  ri 
vage  de  lilf.  Le  |>eu|>le  avant  .i  soiilTrir  de  m\s  a&sauls,  fies 
rorp»  de  vafjahonds  et  «le  prisonniers  niarciièn'nt  contre  Zo 
hoir.  Ils  allaient  au  rond)at  |)r)-s(|ui>  nus,  n'axant  autour  des 
reins  i|u'iiii  <  .de<;on   et    une  rcintnre;   ils  s'étaient   façonne 
une  v>rt«'  de  ra.sque  en  feuilles  de  rocotier,  (|ue  l'on  nomme 
khoiiilah:  leun»  houcliets  étaient  faits  tie  r«'s  mêmes  feuill«*s 
el  de  nattes  tie  jour  enduites  de  poix,  et  Iniurrées  de  gra 
>ier  el  de  sable.  Chaque  tioii|N>  de  dix  hommes  était  com 
mandée  par  un  Anf.  dix  .'In/  par  un  .\akib.  dix  \akib  par  un 
Kaiil .  dix  haut  par  un   Emir.  Chartin  de  rrs  rhefs  avait  un 
é<|iiipa^e  pr(i|M>rtiunni'  au  nondin*  d'homnirs  (|u°il  conunan 
liait;  aniM  le  Anf  a\ail.  outre  .si*s  soldats,  un  certain  nombre 
il  hommes  «pu  lui  MTvaienl  de  rhevaux;  de  même  le  Nakih. 


CHAPiTHE   CXllI  /j53 

A.^tj>  ^  ^X*^  »^  »!»-£  l^Ul  ^_^aSwJ  wy«^i_5  JsSUjI^  wWJUJi 
wO^  »XJ»_5  i^i—jwjtJl  ^jl-A-i  <_jl<X^_j  (j»»->\^^  ^j^  c-Jbil^  (*-^^ 
OU»-»-»   J^J»X_J     wS-oiJi_j    iXjLjuJi^  ^^.^AJCJI    4jL»_5   tSj'^'îi    iji^^j 

■>  .  ■       (l 

-c-^À^  J^Ji-i-i  v_jiA***i\    jPJvsfc-l^  IjtjiJTr  l«»-4:>l^j       tj*^'^'    (J^ 

le  A'«jc/,  l'Em//- avaient  pour  montures  des  gens  presque  nus, 
le  cou  orné  de  grelots  et  de  houppes  en  laine  rouge  et  jaune; 
ils  étaient  pourvus  de  brides  et  de  mors,  et  s'étaient  fabriqué 
une  queue  de  cheval  avec  des  balais  et  des  chasse-mouches. 
Le  /Ir//  allait  à  l'ennemi,  monté  sur  un  de  ses  honuues  et 
précédé  de  sf  s  dix  soldats,  coilVés  de  leur  casque  en  leuilles 
de  cocotier  et  armés  de  leur  bouclier  de  nattes.  Le  Nakib , 
le  Kaïd,  Yl'Jniir  marchaient  en  pareil  équipage.  Les  curieux 
s'amassaient  pour  assister  au  condjat  de  ces  hommes  contre 
les  cavaliers  ennemis,  montés  sur  d'excellents  chevaux,  mu- 
nis de  cuirasses,  de  cottes  de  mailles,  d'une  armure  com- 
plète, brassards,  etc.,  armés  de  lances  et  de  boucliers  tibé- 
tains. La  lutte  s'engagea  entre  ces  guerriers  nus  et  les  soldats 
équipés  comme  nous  venons  de  le  dire;  elle  tourna  d'abord 
au  désavantage  de  Zoheïr;  mais  du  renfort  lui  arriva  de  la 
part  de  Hartamah,  et  il  mit  en  déroute  ses  adversaires.  Les 
hommes  (]ui  servaient  de  chevaux  se  débarrassèrent  de  leurs 
cavaliers,  et  tous,  l'épcr  dans  les  reins,  se  rélugièrent  der- 
rière les  rempaits  de  la  ville.  Un  grand  nombre  de  morts. 


llb'i  LES   l'HAlHIllS  DOU 


i^^'i  ^^1  .,Jjt,  ^1  ^l^      i^^i  ^jJi  ^_y->.  »i^  J^ 

lanl  p.irmi  1rs  ronihattants  (jin'  parmi  les  rurieiix,  rcMèrml 
sur  U*  cliamp  (!«•  halaillr.  \xs  vers  suivants  du  jkm'Ip  a\ougl«' 
se  mppnrtenf  à  ralla)|iM'  flirij;é<«  par  /olicir  a  l'aide  de  ses 
halisles,  ainsi  qu'au  massacre  de  l.i  joulei'l  des  j^arrrirrj  nuj; 

Np  ('«-tpose  |ta4  ati\  mangonnriiui  ni  aiu  pierri^^  (de*  iMiUles);  voit  ce 
ca<l;iïr<>  rju'on  ilrpo«r  dan»  m  ^nwr 

(I'(>»l  ci-liii  d'iin  hnminr  qui  riait  >rnu  àh\  le  m.ilin  |ifiur  no  pai  nian- 
qu«r  rr  tprclacir;  mai*  la  mort  l'a  forc^  à  l'alianJnoiirr. 

Il  nr  votilail  pM  qu'un  aulrr  nironlAt  l'iuur  du  cotiilxl ,  rt  lui-nt^mn 
Ignorait  re  qui  lui  >       ' 

Toi  qui  m^noti i  lune*.  qii'a»-lu  r.iit>  Tr^  in;iiii«  lui  ont  Ati^ 

1^  \  ir  rt  tu  np  ppui  la  lui  rendrr. 

C>  o' était  pa»  lit  r^vf^npmtnt  qu'il  dp*iniii;  mai*.  hda^I  Ir»  detira  dr 
lliommp  Miit  impuinMnl»  rootrr  la  de*tin^. 

Kmin .  ne  sarliant  plus  (Ytmnient  juiver  ses  lroiipt>s,  fit 
fondre  en  sivr»*!  ses  vasi's  d'or  et  d'ar^'Ul  afin  de  distribuer 
1.1  s/ilile.  (^•penriani  Taher  sVtait  empan-  d'I'.l  llarhveh  et 
d'autres  raul)our>;s  entn*  liai)  el-Sulvir.  fUl>  ej-liai  h  et  IVab 


CHAIMTUI::  CXI  II  ^55 


Kolrohbol.  La  lutte  était  donc  engagée  dans  le  cœur  de  la 
ville  occidentale,  et  les  machines  continuaient  leur  œuvre  de 
destruction  entre  les  deux  camps.  I/aveugle  Ali  rappelle 
ainsi  cette  circonstance  : 

Arclieis  qui  manœuvrez  les  niactiines,  vous  êtes  tous  sans  pitio; 

Vous  ne  vous  souciez  pas  plus  des  amis  que  des  euuemis. 

Mallicureux!  savcz-vous  (|ui  vous  frappez?  Des  passants  dans  le  clic- 
niins; 

De  belles  jeunes  filles,  gracieuses  <lans  leur  marche  comme  une 
hranelie  verdoyante, 

(hn ,  crovanl  rentrer  chez  elles,  sont  devenues  la  pâture  des  corbeaux. 

Elles  ont  éiè  arrachées  à  ce  monde,  à  leur  douce  existence. 

Et  sans  pouvoir  résister  au  destin .  elles  sont  restées  exposées  aux  re- 
l^ards,  le  jour  de  l'iiucndie. 

Cependant  les  flammes  et  les  ruines  s  amoncelaient  dans 
Bagdad,  à  Kerkh  et  dans  (rautrcs  quartiers  de  Tune  et  de 
l'autre  rive.  Toutes  les  splendeurs  de  la  capitale  sV-croidaienl. 
La  silualioii    devenait   irilif|ue.   Les  liabilanis.   chasse^  de 


/i56  LES   PHAIHIKS   DO  H 

^^mi     i--..i  Vt   iji    LAiûj    iI.Xjw    l_*jU^^    Sj.^  y.i^£.    A_X_»jl 

leurs  (juai iiiis  ri  tic  Icuis  nws,  erraii-nt  de  |)I.»(C  rn  place; 
l'épouvanlrrlailgt'iirralc,  ol,  tomnn'  le  disait  alni^  le  pocle: 

(^iii  a]fié  sur  loi  un  rrj^anl  funrsle,  à  ILigdad?  N'clais-lu  p.i»  autre- 
fois le  rliarmr  Ae%  regard» (cVat-àdire  le  scjnur  du  bonhrur)> 

\.e  s<^jour  d'une  foule  d'homme*  doul  la  pn^enre  éXaiX  une  de  le> 
Uloire^ } 

Mais  le  destin  a  donne  le  signal  de  la  sèp.iralion  :  iU  M>n(  partie,  elquf 
de  regrets  me  laisM*  leur  élui^jnemcnl! 

Jp  mr\%  sau<i  la  garde  de  Dieu  le»  ab*cnls  dont  le  soutenir  fatl  couler 
me*  l.irraes. 

Il*  riaient  iri  :  la  fortune  les  a  sépares  et  désunis,  rar  elle  te  plail  a 
««parer  le»  ami». 

La  piiorrp  ronlinua  ainsi  eiilro  le>  partisan»  d«'  Mamniin 
et  ceux  d'Kinin  pendant  r|uator7.c  mois.  I.i  population  de 
r>i-'l.id  nr  savail  pins  oii  se  io^er  :  les  ino.sfpn-t's  rtainit  dé- 
»ertr»  et  le*  pii.iis  ,i lia ndon nées.  Jamais  pan-ils  di'-Mstrvs 
ne  s'y  étaient  prixinits  depuis  sa  fondation  par  Almu  Djafar 
Man*nur.  Plu»  l.inl  «rprndant.  a  Irpoqur  des  jfuerres  de 
.Moustiin  et  de  \|oul.i/^  .   It'.   Kabilaiil^  eurent  .1  sonlTrir  de 


CIIAIM'IHE  CM  II.  457 

u-O  w>     S'yJ^^  Aj^li».^     AJjÀaÀj     c-.sJLm^    f-\yA\^     (*"lr*^    ^^HS^^ 

c 

4.:Aj>y!  I  jsjû  j^  ^ji^"  Uj  («^"t^-*^  ^  J-^'  ^^^'  a'  2:-?-^ 

wJiUI  «*X5l  »Xx&  ^  ^  <VS-^Î^  iJJjJ^Ji  j-oUj  t-oiiii  (jIJs^ 
Jji3_j   l^  Jj\-m?  J>i»-  Ltf   *Xy*!l    *Xj«aJ  /«s.^r>A*  aJ_5c>JI  ».-*Jk<»«o 

scènes  presque  semblables.  Les  vagabonds  de  la  ville  mar- 
chèrent encore  au  combat  avec  des  hommes  pris  parmi  eux 
pour  servir  de  chevaux;  ils  étaient  commandés  par  un  cer- 
tain Ninaweïh,  par  Khalaweïh  et  d'autres  chefs,  montés  sur 
quel(jues-uns  de  ces  vagabonds  et  conduisant  sur  le  champ 
de  bataille  cinquante  mille  combattants  presque  nus.  Mais 
aucune  guerre  ne  fut  j)lus  désastreuse  pour  Bagdad  que 
celle  de  Alamoun  et  de  son  frère  le  détrôné  {mahhlod).  En  la 
présente  année  332  de  l'hégire,  les  habitants  considèrent 
comme  un  malheur  inouï  le  départ  d'Abou  Ishak  Mouttaki- 
billah  (qui  alla  habiter  Moçoulen  33o0  ils  se  plaignent  des 
désastres  qu'attira  sur  eux,  dans  les  années  précédentes, 
la  lutte  entre  les  Béridi.  Ibn  Kaïk  et  Touzoun  le  Turc;  ils 
déplorent  comme  uiir  calamité  la  révolte  d'VJjou  Moham- 
med llaçan,  lils  d'Abou'I-lleïdjà  Abd  Allah,  fils  de  llam 
dan,  surnommé  Nacir  ed-DawIcIt,  et  celle  de  son  frère  Ali, 
ben  Abd  Allah,  surnommé  SciJ'  cd-Dawïeh.  C'est  que  le 
temps  s'est  écoidé  depuis  les  désastres  qui  accablèrent  an- 


458  LES   PUAIHIKS   D  (>i; 

J 

JJi  i  JLji_»  ^jN-o^l  ^j-  ^-^-iJS'  ^^^  ly-o  jlÀj  kx»^ 
^^^yAM}\    JJi   ;j'.cs;  .Xj»-I    (J^(j  t^"*   ^"-5^^^ 


li<"fois  leur  |)atii«';  c'est  que  cet  é\em'meiil  d'iiiie  date  recu- 
lée s'est  «iTacc  (!«•  leur  souveriir  et  <|ue  la  f^uern*  de  baudils 
e|ui  signala  l'ej^ujut- dont  nous  raronlons  l'histoire  remonte 
déjà  à  une  épo(|Uf  «•loii^Miéc. 

L.i  lullf  rnlrr  li's  tron|M-s  de  Maninuii  il  lr>  vijd.ils  nus  cl 
autn's  dj'lenseursd'l'iuin  d»\  «liait  de  plus  en  plus  ai  ltariu*e; 
li>  KlialiliMlécliu  était  tenu  eu  et  hrr  dansMui  i  liàteau  nommé 
Salih  .  sur  la  rive  f>rcid«'ntalr.  .\|)res  une  grande  bataille  ou 
périt  lieauroup  de  monde  dans  les  deux  partis,  lui  certain 
liurein,  cpu'  sa  vie  insouciante  et  dchaurhee  avait  fait  sur- 
uoninirr  KItiilt,  coni|>os<i  U's  vers  suivants  : 

Kniii»  AII4I1,  <•.«p^r^  i»n  Dini  :  il  le  dnnnpra  ta  p«henr«Tt  Ir  »urr<'* 

MrlA  loi)  tort  riilrr  ses  main»  :  Dirti  Ir  loii(-pui«^nt  tr  proKig^ra. 

Si  .  nom  acconlcr.1  la  tirloirc;  iioti»  écnaernot  rmnrmi .  a\i  liru 

«Ir  I 

Kllr  «lonnrra  aui  ht^réliqurs,  le»  Ailvrnairps.  un  jour  «Ir  honlr  ri  ili 
«Irrailr. 

1^  r«»llp<'  «Ir   1.1  ?n<>i»  •  «t    1111   liri'in^igi'   imIitiix   fl  n  nm-  v.n  t  m    .mi'  )•  , 


CHAPITRE  ex III.  ^59 


'J  ^^ 


8^1    ^f-J    tj—jT,  ^L-^-A- 

^^^Ji  jj  J-aJLII  ^j_aJS^  eoJà^  i>^  ^Ir^»   '^'^  i>-iS9p' ^^  «^V 

^^V,J3^X*«»£    (Ji    i!Ut«    |fc^*i>«0     Lff.     wJÇAJ^     WUUi»^     SÎw«!j    "-^^^J     W-* 

Nous  l'avons  bu  et  fait  boire ,  mais  la  dernière  coupe  sera  pour  eux. 
Telles  sont  les  vicissitudes  de  la  guerre  :  un  jour,  nous  sommes  vain- 
cus, un  autre  jour,  vainqueurs. 

La  situation  devenant  chaque  jour  plus  périlleuse  pour 
Eniin  et  son  parti,  la  population  tle  Bagdad  se  partagea  en 
deux  factions.  Une  nièiée  générale  eut  lieu  dans  un  quartier 
de  la  ville  occidentale  nommé  Dur er-rahih  (le  grenier  aux 
larines);  elle  fut  très-meurtrière;  les  grandes  voies,  les 
places,  les  rues  et  ruelles  étaient  jonchées  de  cadavres.  Les 
combattants  s'égorgeaient  aux  cris  de  Vive  Mainoun!  et  de 
Vive  le  détrône  (Emin)I  Les  ruines  s'amoncelaient  partout  et 
le  feu  étendait  ses  ravages.  Dans  cette  extrémité,  c'était  un 
honheur  inouï,  une  joie  immense  pour  ceux,  hommes  et 
femmes,  vieillards  et  enfants,  (pii  pouvaient  se  sauver,  avec 
les  débris  de  leur  fortune,  dans  le  camp  do  Taher;  là  du 
moins  leur  existence  et  leurs  biens  n'étaient  plus  menacés. 
Un  témoin  de  cette  triste  journée  la  rappelle  dans  les  vers 
(|ui  suivent  : 


Utji)  LKS    PHAIIlIKS    DOI; 

i^^kjiil  j-N^'    aj,Uàc  ^*>ou»        JL   ilsXx..-  Je  ^^w^k-t  i_-*JLj 


Il  ^1 


it 


jlij — ^1^   Jv?         J_j — j  ■  ^   ,j-.  (j-^-jl  ^— «y— *• 


C'o*t  »iir  lia^ddii  i|Uf  jr  pic-urc,  ap^^s  A\iiir  perdu  1rs  doureiirt  dtinr 
tie  fortuiii'-i'. 

NoiM  avoo»  rrli.in!;'^  nolrr  Itonlinir  caiiin<  Ir  rha^n.  nnirr  aitance 
conirr  la  roivrr 

!<<'  rr(;nril  fuiuslc  dr  I  riivic  iiou«  a  alIniiU  r(  nous  a  dcnmr*  »ou^  In 
coup»  dv^  mat  lune»  de  ({urrrr. 

I^*  uns  M>nt  jelf<  linilalrinriil  dan«  les  fldiiimrs;  ici  une  rmintr 
pleure  l'un  des  sirns  qui  a  pfri  dans  \r%  Rnia; 

f  II     i'ilr<- .i|>i>'II-'ii  LT""!»  rri»  «.1  f.imil!'-.  1111'    ■  '     n. 

Lii!   jriiiic  lilji-  iiii\  v<'i»t  notrs.  grjC4<'iiM  ,  ,c 

Irinle  en  iiiik<i/oa'i  (cynoglosse), 

\p|Mlle  Mtn  frère i  mais  elle  n'a  plu«  dr  Trèrc  :  li  est  lombé  a  cote  de 
son  an)i. 

Ijt  une  fantdl''  ''•'  Kimiir  ilr  rr  inoiidr  ri  »r«  !iirii«  «nul  nii«  en  <enle 
dana  lea  Itaur*. 

Un  étranger,  venu  de  loin .  gil.  radatrc  sans  léle.  au  milieu  de  la  nie. 

I  .  .  ■     '       .r  recnnnaitrr 

|.  .  .         • 

Tout  rr  que  non*  chrri*«ion*  «  disparu  .  >  l  je  pleure  en  M>n(;eanl  4  Ihr 
«r-rmkik. 


CIIAPITIU:.  ex  III.  'jOI 

^J^  (X-L^o  U  Ji*^  r^*^  '^^  <>^UJl  cjoUJU  -^>A-u.  ^Xo  5I0JI 

•-^-^^  <\?jv  er^*  <J^f^^  *^  '^-^  *ol^?i  (js.  jj^^  ^^sy-"*  e5>J^ 
^jJCJUvI  /o..r-*»o  aU;  U^  J-^'  (Î^^J  *;^  W-^»  »5XJ^  Aiaji 

^«XÀ-3  JJL^  &j.A;jia^   viLji  (JsJiJt  S^Ai^  tXj  iiO;_jjL  (j-«  «.«■»>• 

^^Ij  Ltvs  AjUi.j  iXjUJi  Jvii!  ,^r»-  Ajii>  JJi  Jj^j  ^fcwj  <_>UijJi 

Ij.^  Aj>>J^   l^f^  jj\>y^\    J^ljUJ  Aj^yAixJ   ;jL>^'S   ;^  J^:^   »iUi 

yû^     ^^'^     J^->     «S-**!^    (J^    AAiAjJl    CiAjli^^     AÀ^    [-J^    ))^l     JUuyS 

l  r»  général  originaire  du  Khoraçàn  vint  trouver  Talier. 
A  la  vue  de  ces  hommes  ([ui  se  battaient  nus  et  sans  armes, 
il  s'écria  avec  mé[)iis  :  «Que  peuvent  les  stratagèmes  de  ces 
gens  (jui  n'ont  j)as  même  d'armes  contre  nos  troupes  fortes, 
vaillantes,  bien  armées  et  é(juipées?  »  Se  voyant  épié  par  un 
des  nus,  il  arma  son  arc,  pointa  sa  flèche  et  sortit  des  rangs. 
Son  adversaire  avait  au  bras  un  bouclier  en  nattes  d'osier, 
et,  sous  l'aisselle,  un  sac  rempli  de  pierres  et  de  morceaux 
de  briques,  A  mesure  que  le  chef  tirait,  sa  flèche  venait  se 
planter  dans  Ir  bouclier  ou  à  coté;  le  gueux  la  ramassait  et 
la  serrait  dans  un  coin  de  son  bouclier,  qu'il  avait ,  pour  cette 
destination,  disposé  en  forme  de  carquois.  11  continua  ainsi 
jusqu'à  ce  que  son  adversaire,  ayant  épuisé  ses  flèches, 
ibndît  sur  lui  le  sabre  à  la  main.  Le  gueux,  tirant  une 
pierre  de  son  sac,  l'atteignit  juste  à  l'œil;  une  autre  pierre 
faillit  le  renverser  à  bas  de  son  cheval.  Le  chef  s'enfuit  à 


462  Lfc:>    PU  MlilK.s    DOli 

J_^— » — '  «iM-Ji  ^-<>-»^  ^r^W-^  ^Jjà  jj«Uj  iiVuû  (/^      "^y*^ 

s. 

»4XJÔ  Iw^  v-JUo^  ,.^1  J^ia^l    xij^l   ^Osjuai  ^^   U>^^'   «^ 

(s) 

JUi   il,X;t'   ^->*y.^^   sjjjà\ 

^'^^iil'^  'ûà/i  Jyu  b^i  U  jl^v.^  3, 
^^\ydL\   :iym'3^  Vj»^   «^'   U         «>>»-«-'  oy^'  iiT**'.?^^  ij^ii-^-* 

^j,l_y»Jl  yy.\yl\^  ^Ja^^  ^  ^ "^J-^     J^''^'^  ^yj'wX-^    (•"V^-* 

toiilr  hridt'  en  l.iiss.iiil  tomher  son  casfiur  :  •  Non,  s'rcriaitil 
••Il  .s'cioi<;ii.-iiit ,  rv  ne  sont  pas  dos  lu  un  mes,  niais  des  démons  !  • 
\oi(i  If  (|in'(lil  à  vv  propos  un  lémoin  oculaire,  AI)ou  ^  àkonl> 
II'  Klio/aîmilr,  partisan  (rKininrl  ciiiicmi  ianatitpir  «le  Ma 
monn,  dans  niir  tro|)  |niii;nr  huçideh  où  il  dérril  les  sédi- 
•  ions  cl  les  rtimbals  dont  I^a^dad  lut  li-  llnMlrc  : 

Lc>  marche*  de  krrkli  sont  .ilijiKJonni'^  :  ir«  ta^-ilioniln.  Ir»  fta^Minl» 
y  roiircnl  on  lin^.ini. 

1^  (;iicrrr  n  .Mi.trilr,  parini  In  ranniili-,  dcA  liuiis  Miiva^r*.  .i  l.i  driit 
rruettc .  etc. 

I.e  passade  suivant  d'iinc  puisir  «TMi  l'a\«-u);lr  ronlirme 
ausni  noire  rrril  : 

No»  gurrrr*  ont  fait  »urgir  tlr«  limiiinr^  qui  nr  »oiil  ni  «ir  Kniiliiii  m 
m^mr  de  Niiar; 

l'iir  lroii|>r  ami^r  dr  cuira^or^  m  laine,  qui  »r  prpripilr  an  coml>al 
rommr  dr«  lion*  d^voranlA. 

Dnrcoiffurr  de  khnuu  (foiiillr»  dr  riKolirr)  Inir  lirnl  Ikmi  de  caM|iip; 
<\f%  nallr*  d'fMirr.  iIp  Itoiiclirr. 


CHAPITHi:  CXTII.  463 

jljl    ^j-.   ^iJ    U   (jl>^_S.   (jv. i 31   <_^   ^K_<i^    A.<<,_\_»  »Xj»-t^ 

jUxîl  4^jLJI  ^j-«  ltf>Jsjfc  <\Jk xkJi  (^^xId  liî  4^-jLJi  JySîj 

ivc<v.sfc.  «1.0^  ^2vy5r  M*-*-:?  >-*-^l  »-^««^j  f»_j^  J^  ti  JLajLÎi  ù^^)^ 
^j\^*J\  ^;ij  ^-'^-^^  ^^-^  ^\:^\  ii\jjtJ\  &J^X=r^  ^>^^' 
*>ot)  tpLiiJ!  ii*>ot_>  tjw»  *.Lî_x_JL-)  J^l^  -jJLJi  J-£^l]:^  ^^us>^ 

jJLSt'  J^«îï»-  /Oij  5)»^.=»-  (j-»  lj<*>^  L<\3^^jiLXj  [•»>»-gji  cK«l^  -V^j-s*- 
JjUiî_5  J^<^1    %^5_^  i  ^.y^'   c_>  1:^=1   (J^-J^   *-i*-iSJ   (i^^  ■»  ^ 

joJLi  ^  f^-sî?'  v^=^'^  J^'^  *>>  i^^lo  v^^^'j)  jy^^^^ 

Ils  ne  savent  ce  que  c'est  que  fuir,  h  l'heure  où  les  plus  braves  clier- 
clienl  leur  salut  dans  la  iuite. 

Un  seul  d'entre  eux,  nu  et  n'ayant  pas  même  un  caleçon,  attaque  une 
troupe  de  deux  mille  hommes; 

Et  ce  héros  s'écrie  en  l'rappaut  :  «Tiens  voilà  de  la  part  du  guerrier 
vcHlubond!  >< 

Chaque  jour  la  lulle  devenait  plus  acharnée  et  la  résis- 
tance des  deux  partis  plus  opiniâtre.  Le  Khalil'e  détrôné  n'a- 
vait plus  d'autres  défeuseuis,  d'autres  troupes  que  ces  sol- 
dais nus,  qui  se  distinguaient  par  leurs  casques  en  feuilles  de 
cocotier  et  leurs  boucliers  de  nattes.  Taher  pressait  vivement 
le  siège  ;  tous  les  quartiers  de  Bagdad  tombaient  l'un  après 
l'autre  en  son  pouvoir,  et  les  habitants,  à  mesure  qu'ils  pas- 
saient sous  sa  domination,  lui  prêtaient  main-lorte  contre 
l'ennemi.  La  portion  de  la  ville  qui  ne  s'était  pas  soumise 
souiVrait  surtout  de  ses  dévastations.  Il  avait  lait  creuser  des 
retranchements  qui  séparaient  ses  troupes  de  celles  d'Emin, 
au  milieu  des  maisons,  des  khans  et  des  hôtels.  Autant  son 
armée  était  vaillante  et  favorisée  par  le  succès,  autant  celle 


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.Xj»! 


(I  r.miii  (limimi.iil  «1  &'aiï.iil»liss.iil.  Tandis  (jur  les  wildals  «le 
Talicr  amonn-laif-nl  riiiupssm  ruines,  ceux  du  roi  déchu  eu 
étaient  réduits  à  s'abriter  sous  des  débris  de  planches,  de 
toile»  et  d'antres  matériaux  d"'  «e  ^enre;  c'est  à  ce  fait  (|ue 
les  vers  suivants  d'un  Mohammedi ,  c'est-à-dire  d'un  dis  en- 
nemis acharnés  dr  M.ini'iuh.  lont  allu>.inn  : 

(ilinqnr  jour  Vouvrr  dovnni  non»  niir  broche  qur  nou»  ne  pouvoii» 
frrtnrr  ;  rrnnrnii  nvain  ••  \«t*  M<n  l»iil .  ••!  im*  forrr*  climiiniriil. 

Quand  unr  ntaisoii  ^  <  rn»uir  sou»  i*r»  coup»,  non»  r.ini.i»»"»»  I»*»  u^bn» 
«Ir  u  Iniltirr  ri  non*  nUrnHon»  llirurr  dr  n-unir  d'autre»  di^comlirr»  »rm- 

Il»  li-»«iil  Ir  jjibirr  .lu  lirml  dr  leurs  Limboun  .  ••! .  qu.md  unr  pmir  p.n«r 
drvani  rut.  H»  ta  frappriil 

II»  oui  mvai;/-  notre  pay»  «lu  levant  au  rouchant.  et  non»  ne  »avnn«  plu» 
f>6  aller 

S'd»  «ml  prrsrnl»,  d»  racontent  <e  qu'ils  ont  vu  ;  »i  auruii  dj'v.islio  n  .t 
lieu  dr«anl  t\\\  ,  d»  en  intentent. 

On  *fiil  repcnilanl  un  bra»e  guerner.  rèkbre  en  toute  rencontre,  »e 
rourber  mmme  un  cbien  it  l"a»pecl  de»  lolJati  nas. 

No«  lerlpur»  'du  Kor.in    nii  m^me»  ont  Ia  |x  i  de  roml>«llre.  et 

tnu*  cent  (ini  ont  p^ri  j^aiml  r<rii  Ir  droil     dr  ■    li-iir   Klialire). 


CM AlM'ini-:   CXill.  /|65 

^j^    cjl_^i)i    :i\^   (*"1r'*^  2:^   JwL_»Ji    *;-a5_j    ^^j'cssij  jUl^ 

4_^:>  ,j  :> i  »XÀ*j  jjkii  {j^  (ij^^  (J^  ^-^è;-*-^^  ia-v-lj,^  «jas-JI 
Os-iUil^  T  z-*^'   CJ-*  ^^•'**^3  u*.^^-*-''   <-^iw>^  ioiX»^  J^j  l^tXj 

V 

Vf 


Taher,  irrilc  de  la  coiislance  dos  partisans  du  détrôné  on 
face  de  la  mort,  malgré  les  ruines,  Tincendie  et  le  carnage 
causés  par  les  machines,  leur  coupa  les  vivres  du  côté  de 
Basrah,  de  Warit  et  des  autres  voies  d'approvisionement. 
Alors,  tandis  que  dans  tel  quartier  de  Bagdad  habité  par  les 
Mamouni,  le  pain  se  payait  un  dirhem  les  vingt  n'tles,  dans 
tel  autre  quartier  au  pouvoir  des  Mohammedi  (ou  partisans 
d'Emin) ,  un  seul  ritle  de  pain  coûtait  un  dirhem.  Le  peuple, 
accablé  de  misère  et  en  pioie  aux  horreurs  de  la  famine,  dé- 
sespérait de  son  salut.  La  joie  régnait  dans  le  camp  de  Taher, 
le  découragement  dans  celui  de  Mohammed  le  détrôné.  On 
en  trouve  la  preuve  dans  ces  vers  d'.Vii  l'aveugle  : 

Les  liabitants  niiin's  ot  pourcliassés  s'abordpnl  avec  mille  récil.s  diffé- 
rcnls. 

O  toi  qui  veux  coniiailrc  leur  silualioii,  rt-j^ardc  cl  lu  n'auras  plus  Lo- 
soin  d'interroger. 

Jadis  leur  tehhir  (TeDeum)  s'adressait  au  Miséricordieux,  aujourd'hui 
c'est  pour  eux  un  cri  df  purrre. 

\i.  3o 


kùi)  LE.s   l'h  MhlKs   i)  Ol'.. 

JJ^M  wjJLj  ^^-«_«Jl  .\jL!'..a- 

jij — Il  J  ^^  i'  a, — t  ^ 

^012^1  »l^M  ^  y^  ^-^^.  .UJ",  ^»^'l»    '^vJûU=  v''^^'  o 

r^;^  o.''j^''^  r-^  ^:^i  c^'j^  ^^.•>^S  »>-  J^ 

Jeltr  \r*  yeui  sur  leur  faible  troupe  ;  «llend*  le  «impart  (U  mort)  N 
Ooniple  le«  ouiu. 

Il  n'y  J  plu»  i  lUgdad  que  de»  malbeurrui  vwiés  »  la  niit^re  cl  dur- 
f^é»  lie  farnillr; 

Que  de«  rrhapp*'»  de  nri»on ,  qui  ne  trtni  ni  arabe*  ni  même  maula. 

Ijt  ^l^re  n'e»l  pl«i«  prr>l«'K<'«*  <l«ui  le  liarrm .  il  n'y  a  plu»  d'onde  m 
d'aulrr  pmlrcli'ur  pour  ro  drfrndre  Ir  ieuil. 

Kl  ii'iuit  nr  clii-rrhoii*  plu*  a  mounr  |HMir  itolre  foi.  .S<-jgMur,  loi  qui 
p<*ui  loul,  que  ton  nom  »oit  lovuqut'l 

Talur  sortit,  iiii  jour.  i\c  |>lii>ii'ur>rii(lroit.sa  la  fois,  it  la 
lôtc  (If  toutes  w*  trou|M"».  vi  m*  dirigi-a  sur  liah  ri  hentu.  !.«• 
roniLil  fut  sanglant  :  1rs  rliefs  rourairni  partout;  Ir  sahrr 
et  |p  frii  n-pandaiiMit  la  mort.  La  n-sistana-  fut  rnrrgiquc 
kÏv  part  it  (l'autrr;  rrp«mi.inl  li*s  (|jfon»«-urs  do  Tahrr  pi'- 
rin*nl  vn  plu»  grand  noinitrr  «laii*  If  llruvo  ol  lr«  flanim«»i»; 
il  y  rut  ausM  iMMurniip  dr  virlimfs  paniii  In  nus.  (  ics  sol- 
dats |»«»rlairi.t  lin  sac  rrinpii  dr  pirrn's  ri  dr  hriquc»,  un 
casque  co  ffuillr  d"*  r»»ri»licr  ri  un  Injurlier  rn  nattes  et  en 
jonc;  iU  Paient  amirs  di>  lanm  de  bois;  des  lamlM>au\  dV- 


ciiAprruK  ex  m.  'n\i 

^y  vi  (j^^  _vJùJl   (jjy-i^  w«.*ajiJl   c:>l5^3   'dy^  ^"^^3  i_,v»^tx!l 

,5^il  Jyb  dUi  j.i  Jv^^il 


vl 


lolTes  leur  servaient  d'enseignes,  et  ils  soufflaient  dans  des 
tuyaux  de  roseau  et  des  cornes  de  hœuf.  Le  poète  aveugle 
parle  en  ces  termes  de  cette  bataille  qui  fui  livrée  un  di- 
manche : 

1^0  combat  de  dimniiche  laissera  des  souvenirs  ineffaçables. 

Que  tu  en  as  vu  de  ces  cadavres  amoncelés  les  uns  sur  les  autres! 

Cet  homme  que  sa  curiosité  poussait  à  épier  le  combat 

Kst  attrini  d'une  flèoho  perdue  ,  qui  le  d(^chireet  pénètre  dans  son  sein. 

Un  fils  réclnnie  son  père  ;  un  |»cre  déj)loro  la  mort  de  son  enfant. 

Plus  d'un  guerrier  au  corps  robuste  se  débat  et  périt  dans  les  flots; 

Les  filles  de  la  ville  regretteront  seules  son  ab.sence. 

Un  autre  se  lord  dans  tm  incendie  ardent  comme  celui  du  Lion  (r'esl- 
à-dire  du  soleil  de  juillet); 

Il  reste  sur  le  champ  de  bataille,  planté  droit  comme  Ir  pieu  d'nnr 
tente. 

«fis  en  ont  fui-  mille  et  pas  d'avantage,»  dit  l'un.  — 

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Ià*I  i^  ^' »y^  «'^  L*V^''  «-,'r*^ 


<l  II  pin»  i>raiul  nniiibrr.  répond  l'autn-;  on   nr    Murail  mniplrr  l«^ 
iiiorU.  • 

Je  III  allrl-s^<-  a  un  l>lr»^<■  auqiirl  iinr  lanc  a  fait  unr  plair  Mni  rrmèilr  ; 

•  (^iii  f«-(ii.  iiifurtuiic.  lui  driiiandai'jr .   inalhfurrii»  parliiwin  di*  M«>- 
li.iiiiinrd  ^  • 

il  me  répond  :  «Jr  n'ai  ici  ni  familli'  ni  patnr. 

«Jr  n'ai  romlkitlii  ni  an  nom  dr  rrrrrnr.  ni  pour  <lrfrndrr  la  \cnlé. 

•  Ni  |muii   (|ue  tli-«  liifii»  dr  ce  mnndi'  |M'ri.««aliic  l<>ntl><>n(  riilrr  me» 
maint.  • 

n.ins  rrltr  <iitii.ition  rrilM|nr.  ri  !«•  jiliicus  (l«*vrnanl  «!«• 
|iliis  «Il  |>lll^  ri^'ouii'iu .  I\niin  (-liari;ea  iiii  de  kcs  nnîcicrs 
iiiiiiiiiir  /.anh  k\v  faire  (1rs  (>«T(|uisilioiiA  <  liiv.  Ions  ceux ,  ha 
l)iUnt%  on  «•traiiRiT^.  <|ui  possrdaimt  ilr  I  ar|;rnt  rt  <I«*h 
objrl-»  jinVirux  ou  qui  f'iaioni  suppov*  «m»  |>osv<lrr.  il  lui 
adjoi^'iiil  (iaus  rrdo  niiMion  un  auln*  in(li\i<lu  du  nom  de 
llirrh.  (.«1*  (Umi\  liomiili's  s'ahattii-rnl  sur  les  liahilanls  cl  |e^ 
ilrjiouillrrrnl  nur  dr  simples  M)U|M;ons;  ils  n'<ui'illin'nl  ainsi 
tics  sommi's  «oukidiraliics.  (^«'uxci.  «'1  en  particulier  les  ri- 
I  lies    puni  SI-  driitln*!  aii\  pi'npiisilions  de  /.arili  et  de  liireli 


CHAPITRE   CXIII.  ^(iU 

j->^  ë  *^-*J  er^-^'  ^j-lr*  '^j-^^  ^l_j~«i  .-ou*-wJl  ^o^ 

<_^_^  »lii^^  Jj^ — !l  ^!§-_J       & — il — ft — i  ^j'jjb  <^ 

Jyb  JJi>  Jj  («Mr^^-^  *^'  (J^  f^y^*^^  JJJv  i^^CyU  ^j^5 

sortaient  vu  loule  de  la  \ilk',  sous  prétexte  de  faire  le  pèle- 
rinage. I.e  poëte  aveugle  a  mentionné  cette  circonstance  : 

Ils  inclleiil  en  avant  le  pèlerinage;  mais  ce  n'est  pas  là  leur  but  :  ils 
veillent  fnir  loin  de  Hircli. 

Que  iriionuncs  s  lilaicnt  éveillés  heureux,  que  la  luiil  lrou\c  dans  la 
plus  borrihic  misère! 

Chaque  maison  où  Zarib  a  passé  reste  livrée  à  la  détresse  et  à  la  des- 
truction. 

Ces  vers  sont  e.xiraits  tl'une  longue  poésie.  Kn  présence 
des  rigueurs  qui  s'étendaient  jusque  sur  les  femmes  les  plus 
respectables,  les  marchands  se  réunirent  àkerklialin  d'écrire 
à  Taher  qu'il  leur  était  impossible  de  quitter  Bagdad;  que 
leur  personne  et  leurs  biens  étaient  exposés  à  toutes  sortes 
de  violences;  enfin  (jue  les  nus,  lesbouticpiierset  la  j)lèbe<.les 
ba/ars  étaient  le  Iléau  de  la  ville.  Mais  l'un  d'eux  objecta 
que,  .s'ils  nouaient  une  correspondance  avec  Talier,  ils  four- 
niraient |)ai-  là  un  nouveau  prétexte  aux  brutalités  d'Emin: 
«Laissez  à  Dieu,  ajoulail-il,  le  soin  de  vous  en  cléli\r»M.  >• 
C'est  ce  que  dit  aussi  un  de  leurs  poêles  : 


UH)  LtS    PJIAIHIKS   DUK. 

Ji^.j>a^\    ».;^-»J'eJ^   -»»^'Lx_j        *rV^  ^j-"  i^y^^  J^'  '^-^ 


-.'«•^'j  ^1  *JjU  ,_^  ^  «|vJLM  »_»,b  *L^I  jjoxj  ^  j\^  IXj 

<.i^\^  JjJuM    JiLi^    '^^^    *K>Lii(j   Bw»*.^    *_>-=*-3  u-*  *'*-*'^    ^'•-» 

l.ai«M<x  l<i  canailli-  fir*  riir*  :  elle  toiiibcrfi  liimlùl  dan»  le»  griiTr»  cJr\ 
lion». 

Lr  orur  »Ip  cr»  bomnie»  (;ro»»irr»  »rri  drrliir*'.  cl  la  lombi-  le*  allrnd. 

Dirii  II'»  rilrrminrni  jU!W|ii'a(i  dfniirr.  pour  Ir»  rliàlirr  «le  Iriir  invt 
IfMCP  ri  dr  liMir»  loriaiit». 

I  II  «If  cPs  jours-là ,  la  mit,  .m  iminlur  (!«•  cimiI  mille,  ar- 
me» di*  lances,  di*  Uitoti».  cniflosdr  riinirnt  m  papier  rt  soiif- 
llanl  dans  cit's  rosvniii  «m  d«*s  rornrs  dr  iKTiif,  se  joignirent 
4ii\  Hutrrs  défenseurs  d'Kniin.  et  s'elanrerrni  par  plusieum 
des  issue»  de  la  ville  sur  les  partisans  de  Mauioun. 'l'aher  fil 
avancer  contn*  eux,  de  plusieurs  ente»  a  la  fuis,  un  certain 
nondin*  de  ses  oniriem  ri  generaui.  Une  action  ln*s  metir- 
lrierr>  ft'engatfea.  (iVlait  un  lundi;  let  nus  eun-nl  le  devsus 
jusqn  .1  niidi:  mais,  attaques  ensuite  avec  les  auln-s  soldats 
de  Mohammed  pai  tout  le  parti  de  .Mamoiin.  ils  Lirlierenl 
piefl.  Kn\ir«Mi  dix  mille  des  leurt  m*  noverrnl  «lU  jM-rin-nl 
par  le  frr  et  le  feu.  |.e  |in<>le  aveugle  «  dit  de  celle  journée  : 


CHAl'iriiE    CXIII.  'i71 

^wj*xaL*»J|^  ftLji-iJI  «^aXo  jo       (•— (r-ft-î'  c-jLa-j  jo.v^AjJ3  !^^j__^ 
;:J>-S-»\— 4^  ^  J_^-*-^  »Lk-j  la iiJi   <^  J-^  »|^i  J<-A-A-J  l> 

(j;    »    ■>   -- ij— »    /ft— 4^ l^   1^    ti*/»  *  _;    3   (;J^-*>iS-*-^   '  *^^^   ^^V^   z».*^--) 

M  k  Mi 

» 

EmirTaber,  fils  de  Huçeïii,  ils  nous  ont  assaillis  des  l'aube  du  lundi. 

A  l'apiiel  de,  leurs  tambours,  tous  les  f^uerricrs  dont  le  bras  vig6ureu.\ 
inauie  la  lance  accoururent  contre  eux. 

Victime  des  soldats  nus,  toi  qui  gis  sur  les  bords  du  fleuve,  piétinée 
par  les  cavaliers  des  deux  partis. 

Etais-tu  un  vizir,  nn  kaîd?  Ilélas,  te  voilà  aussi  loin  de  ces  deux  di- 
gnités que  de  la  conslellaliou  des  deux  Gémeaux! 

Que  de  curieux  venus  avec  leurs  deux  yeux  pour  se  repaître  de  ce 
spectacle,  qui  se  sont  éloignés  n'ayant  plus  qu'un  œil! 

L'ennemi  n'a  pas  frappé  à  côlé,  et  il  ne  visait  qu'aux  yeux. 

Le  Khalife  délrôné,  réduit  aux  abois,  fit  vendre  secrète- 
ment tout  ce  f[ue  renfermait  son  trésor  pour  entretenir  ses 
troupes.  Mais  bientôt  ii  n'eu!  plus  rien  k  leur  donner  :  les 
réclamations  auî^ientèrent.  Taher  campé  à  I3ab  el-Aid)ar, 
dans  le  jardin  voisin  de  cette  porte,  le  serrait  de  près.  «Je 
souhaiterais,  s'écria  alors  Emin,  ([uc  Dieu  détruisit  les  deux 
partis  ensemble;  car  je  n'ai  que  des  ennemis,  aussi  bien 
ceux  qui  sont  avec  moi  que  ceux  (pii  tne  combattent  :  les 


^72  LKS   PnAir.lK.s   Dui; 


.1  1^ 


t  <i     A    <»*   A 


*.^        L.»-^  ji.X«l  J*^j 
jo^  j  ^'1  ^^'eb.  >i5l  yûlL  t$j^^_j  ôj-i-*'  w^'v^lj  jr^cl  ^^1 


J^l^  oJiV-o  J^-y^-*  J-jl 


^o 


^5^ 


^juLsTj   'y^Ua  w«oi^ 


uns  en  NcMileiil  à  mes  biens,  el  les  anlrrs  à  ma  vie.  •  Puis  il 
njouta  : 

Séparrz-vou»  cl  laiMCZ-moi .  \nu>  qui  élc»  mes  auxiliair»  ; 

Car  vou»  élc*  lou^  de»  liominr»  à  lioiililr  lacr. 

Je  ne  vois  pnrtniit  qm*  menviiiiir  cl  rlntm'riqur»  r<inihTincr«. 

Je  nr  pt>\>ii'«lr  |>lll^  ri«'ii  :  alh-t  Irruln-  l.i  main  ilrv.mt  mr*  fn^re». 

C'est  la  iiiurt  que  jattcnds  Je  celui  qui  ram|>e  tiaus  le  bnutlan  (jardiu) , 

(l'esf-àdiif  «le  'l'.ilier.  La  silu.ition  du  rcii  (K-eJui  «'-lait  eri- 
tK|ue  el  (l«>!>|)ltis  périlleuses  :  llartamali.  (ils  d'Avan,  occu- 
pait l.i  \ille  orientale:  [)n's«pic  tout  h-  cpiarlier  oreidenta! 
élail  onveloppi-  par  Taher;  il  n<'  rrsiail  plus  a  Kmiii  (pu* 
Mftititel  Ahi  Djdfar  l\a  rilr  «le  Mansniir  nu  \ieiHr  ville).  Il 
consulta  son  entourage  sur  le.s  movens  de  fuir  :  rharun  fil 
valoir  %cs  raivins  r{  lui  rionna  son  conseil,  i/un  «IVux  lui 
<lit  :  «  Kcrive/  à  Tahi'i.  «-I ,  par  des  mpagi-nimls  propres  à 
lui     inspirer    confiance.    pri>nn-lle/  lui    d»-    ninrlln-    \*>lre 


CHAPITRE  CXIH.  ^75 

»       «  t  s. 

^iLc  J^  *Xjij  aJ\  '^j^j      *r^JL?  u^-'^-^  (^*b  '^-^ 

royaume  et  voire  autorité  entre  ses  mains.  H. se  peut  qu'il 
accueille  cette  demande.  —  Puisse  ta  mère  pleurer  ta  mort! 
répliqua  Eniin.  J'ai  eu  grand  tort  de  te  consulter.  Ne  sais-tu 
pas  que  cet  bomine  (Taher)  ne  se  laissera  amener  à  aucune 
trahison?  Mamoun  livré  à  ses  seules  ressources  et  ne  prenant 
conseil  que  de  lui-même,  aurait-il  obtenu  le  dixième  de  ce 
que  lui  a  valu  la  coopération  de  Taher?  Après  avoir  épié 
cet  homme  et  sondé  ses  desseins,  j'ai  compris  qu'il  ne  re- 
cherchait que  les  actions  d'éclat,  la  gloire,  la  lidélité  à  ses 
engagements.  Puis-je  donc  espérer  de  le  flétrir  par  mes  pré- 
sents et  de  le  tromper?  Ah!  s'il  reconnaissait  mon  autorité, 
s'il  se  joignait  à  moi,  c'est  en  vain  que  Turcs  et  Deïlemites 
se  ligueraient  contre  moi:  je  ne  m'inquiéterais  pas  de  leuj- 
hostilité;  car  je  pourrais  m'appliquer  ce  que  dit  Abou'l- 
Aswad  Douali  au  sujet  de  la  tribu  d'Azd,  quand  Ziaà  hcn 
Abilii  (cf.  t.  \,  p.  20  et  suiv.)  se  plaça  sous  leur  protection  : 

Lorsqu'il  vil  qu'ils  clierchciienl  son  ministre  et  se  cliiigeaienl  vers  lui . 
•iprès  une  longue  aUen(p, 


47'i  i.r.s  pi;  mhiis  non 

Il     I 


Ju^  ^;^  J«— '^  ^^;^  ;j-.^  ^i»/  A-j^yjô  Ji  ^^'^»ciL  U 

A-4  ^^   30^^*«   ..«jhaj^  ^1,,   sjSs.   wS^^— ,  ^«  Iw^ula   ^i   aJo»  aXaj 

/ij<l  M-  pri'^nila  rlici  lc«  Aidilrs,  rrdniiU'iiil  IjtJi^^ràcr  mm»  rompcuM- 
lion  (la  niori);  rt  ce  fut  une  u^c  rc»olu(ion  que  crilr  lU-  Ziad. 

L.<>«  AbJitrs  lui  ilin^nl  :  «Sois  le  hirnvrnu  pamii  x\o\\\  :  tu  as  ivumÏ  ; 
ili»^nou«  qui  il  taut  cotiilKilIrr  .ivre  loi.  » 

])v\  ti>r«  il  o'riil  nln«  à  rr<lnulrr  un  mmiI  rnix-mi  an  uiomle,  ion  rm'iiir 
i|U  on  i'ri'il  nlla(|UC  a\rr  |.i  pui«Mnrr  de*  A<il((-^. 

•  Vrni  DitMi!  j«>  souhaiterais  qu'il  acr«>|>tàt  ma  (ii-niandc: 
iiu's  trfM)rs  lui  seraient  ouverts,  nmn  |K)Uvoir  pasM-rail  en 
M>8  mains,  et  je  consentirais  volontiers  à  vivre  sous  sa  pro- 
tection. Mais  je  nais  bien  (|ue,  eu^si' je  mille  vie»,  je  ne  pour 
i.iis  lui  <•<  li.ipper.  —  En  v(^rité,  Sin*.  vous  avei  raivui, 
lui  repondit  .Sindi;  .seriex-vous  son  pn»pre  pi-rv  iliiçein  Ixmi 
.Mtx^àli.  il  ne  vous  épargnerait  |)as.  •  Kmin  ajouta:  «Corn 
nient  |Miui'rais-je  me  n-lujjier  près  de  llart.imah.  p(iiM|ue 
l'heure  du  salut  est  pa.ssiV?*  [Knran,  xiwni,  a.)  Ce|M'ndanl 
il  rorrespondil  ave<-  re  R<^n<^ral  et  lui  trnjoipna  un**  certaine 
inclination.  \  toute»  ses  demande>  Hartamah  n-pondit  af- 
lirmativement  et  lui  promit  sa  protection  contre  ceux  (|ui 
tramaient  sa  mf>ri.  T.dier  en  fut  iiifornn*;  il  s'en  montra  mé- 
content, irrité.    Hartamah  s'eneairea   alors  à   conduire  son 


cil  \i'i'i'i;r,  CM  M.  'j7:) 

(J^r^_^i^>»i  l»  «.iX-^«-*J  (j-«  ^iU^  (j**^  *i  i^Ui  »Xj^4^^  ^Ujill 
ô»Xj6  ^j  ^/-=^J   AAjO^il  v'^»'  (>"J  -«iob^j  ^J^yy  ^^  \m  ^  J^ 

prisonoier  dans  un  bâleaii  jusqu'à  la  berge  de  Bab-Kliora- 
ràn,  et  à  Tamener  au  can)p  de  Taher  avec  tous  ceux  que 
ce  clicf  lui  désignerait. 

I.orscju'arriva  la  nuit  lixée  par  Eniiii  j)our  son  évasion 
(nuit  du  jeudi  -jo  Moharreoi,  iç)8  de  Tliégire),  ceux  de 
ses  défenseurs  qu'on  nommait  les  inendianls,  braves  soldats 
choisis  parmi  les  fbnd  et  d'autres  troupes,  se  présentèrent 
chez  lui  et  lui  tinrenl  cv  langage  :  -  Prince  des  Croyants,  il 
ne  vous  reste  plus  de  partisans  dévoués;  mais  nous  sommes 
sept  mille  hommes  propres  au  combat;  vous  avez  sept  mille 
chevaux  dans  vos  écuries.  Que  chacun  de  nous  monte  à 
cheval ,  ouvrons  une  des  portes  de  la  ville  et  sorlonseelte  miif 
même.  A  la  faveur  de  la  niiil,  nous  prenons  l'avance  sur 
l'ennemi;  nous  arrivons  dans  r.Mdje/.ireh  et  le  Diar-Rébyàh; 
là  vous  prélevez  l'inif»)!,  vous  recrute/,  de  nouvelles  troupes; 
puis,  traversant  la  Syrie,  vous  pénétrez  en  Egypte;  vous  y 
augmentez  votre  armée  et  vos  ressources,  et  vous  recon- 
quérez une  puissance  nouvelle.  •  Emin  accueillit  favorable- 
ment cette  proposition;  il  l'adopta,  la  mûrit  e(  parut  décidé 


'»:<>  LKS  l'i;  \ii;n:s  iror. 

^jv*i/!  ^^  I^Xi.»Xj   «^^yu  ^jxXj'3%  S^-^ju  lAjj^t  *^U-c>^ 

KjiXs.^  il  ^1  'jajoL»  '4>J«-«  J^n  ^,ii  .--^-Jk»  'V>-'^  vi^J^J^*. 

a  l'i-xcruler.  Mai>  tl.ins  riiiténeur  inèinc  de  sou  }>alais  se 
Irouvairnl  des  pa^rs  cl  des  euniJ(|ues  dr  la  rhamhre  ven- 
dus h  Talin  et  (|ui,  d'heure  eu  heure,  le  teuaieut  au  cou- 
laul  de  ce  (|ui  >e  passait  ;i-e  thef  d'arniM»  apprit  la  nouvelle 
a\er  ju(|uietude,  lie  dtiulaut  pas  du  sucrés  de  ce  plan,  s'il 
était  suivi  d'exécution.  Ku  cousi-quence.  il  adressa  un  mes- 
»age  h  Snleinian,  (ils  de  Mausour,  ii  Ihn  Ncliik«  et  à  Siudi, 
hls  (le  (ilialti-k .  ipii  )-{aieul  tous  du  parti  de  Molianinied. 
en  leur  disant  :  •  Si  vous  ne  triomphez  d'une  pan-ille  réso- 
lution, je  jure  de  ravager  vos  maisons  et  vos  terifs,  de  dé- 
Iruin*  \otre  fortune  et  de  \ous  faire  mourir.  •  Oeux-ci  couru- 
rent, celle  nuil-la,  chez  Kmin  et  le  détournèrent  de  Min 
dessein,  .Sur  ces  entrefaites,  Hartamah  arriva  eu  barque  <le- 
\ant  la  por(e  de  Khoraràn;  Kmin  lit  seller  un  élu-val  brun, 
niaiipié  de  blane  aux  pieds  et  au  front,)!  ipi  d  nunwnait 
/oAi-iri;  il  appela  M's deux  (ils,  Mouraet  Abd  Mlah,  le<>  pnwsa 
sur  son  cœur,  le»  roux  rit  de  baisers  Jitteral.  les  aspira)  el 
de  lai  me»,  et  leur  dit  :  «Que  Dieu  me  remplace  auprès  de 


ClIAPITIîK   ex III.  hll 

vous!  J'ignore  si  je  vous  reverrai  jamais.  »  Puis  il  sortit  vêtu 
(Ir  blanc  cl  coilTi-  (11111  chaperon  noir  à  bouts  flottants;  un 
llanibcan  tjuiclait  ses  pas.  Arrivé  devant  le  quai  de  la  por/c 
de  Klior(u-(in,  il  trouva  la  bar((ue  toute  prête  et  y  descendit, 
après  avoir  coupé  les  jarrets  de  son  cheval.  Hartaniah  le 
reçut  en  le  baisani  au  Iront.  Cependant  Taher,  préxenu  do 
l'évasion  du  prince,  avait  envoyé  snr  le  fleuve  plusieurs  bar- 
cpies  montées  par  des  ilératiens,  etc.  et  des  matelots.  Ilai- 
tamah  n'avait  avec  lui  qu'un  petit  nond)re  d'hommes;  dès 
que  son  bateau  eut  démarre,  les  hommes  de  Taher,  se  dés- 
habillant, plongèrent  sous  hî  bateau  et  le  renversèrent  avec 
tous  ceux  (jui  s'y  Innix aient.  Ilartamali  n'eut  lien  de  pins 
pressé  que  de  sauver  sa  vie  :  il  .s'accrocha  à  mie  barcpie  et 
sortit  de  l'eau;  puis  il  regagna  son  camp  dans  la  ville  orien- 
tale. Emin  déchire  ses  vêtements,  se  jette  à  la  nage  et  gagne 
le  canal  de  Sarat,  près  du  camp  de  Karin  Deirani.  un  des 
pages  de  Taher.  Un  .Sais,  remanpiant  sur  le  lugitif  une  odeur 
lie  nuise  et  de  parlnms,  l'arrête  et  le  conduit  chez  kariii.  Ce- 


k7H  LKS   »>IUir.  Il.>   l)()l; 

*  •  -  • 

j   .v_aJî   w^JL-^    xjI   s>v^.  (i^i  o^'  àj,— X  ^  /<j^j^  a^jLj 

i  jljjl    ^    o^   Jl    l^OOU»,    ^^    »J»..«^     K-Jy»^     .«^i_>J>    Jc^, 

liii-ci  cnvoir  drinniHliT  des  iiislriirlions  a  Talicr;  puis,  sur 
un  nnlrr  (|u'il  rtH-n'\[  pendant  qu'il  s<*  «lirijfoait  vers  ce  fjéne- 
i.d  avec  MMi  |)riM>unii-r.  il  li>  nu*l  à  mort.  I\niin.  au  inonx-nl 
on  nn  r«'*mu-geail .  cria  :  «Nous  appartenons  a  Dieu,  nous 
ri'ionrnons  \ers  Dieu!  Je  suis  le  cousin  du  l'rt»pliete.  le  fn-re 
<lr  Manioun!  •  Les  sahn-s  le  frappen'nt  ,1  coups  nMionhIes. 
jnsrpi'a  ce  (|u'il  ne  lut  plus  «piun  cadavre:  ensuite  on  «•- 
para  la  tète  du  Ironr.  S-lon  <pie|«pii's-uns,  ce  ineurtn*  aurait 
été  conintis  dans  la  nuit  du  dimanche,  ti5  Moharrem  de  c«tle 
année  (  njM  de  I  liéjjire). 

Vuici  ce  <\w  raconte  Alime<l.  (ils  de  Sallam.  cpii  se  tniu 
\ait  avec  Kniin  sur  le  hateau  ItirMpi'il  chavira;  cet  Jjomnie. 
sétanl  jeté  à  la  naffe ,  fut  pris  par  un  des  soldats  de  Taher. 
qui  l'aurait  tué,  s'il  n'en  avait  été  détourne  par  l'appât  d'une 
somme  ili*  dit  mil!»-  dirhem»  que  son  prisonnier  s'cnpafjea  a 
lui  remrttre  «lès  le  lendemain  matin.  •  C)n  me  conduisit. 
'rap|M»ite  Ahmed)  flans  une  chamlue  très  ohscun».  Uienlol 
aprt*s  je  vis  entrer  un  homme  pn*sque  nu;  il  n  avait  qu  un 
raleron     un   tuilunqui    lui    couvrait    le  visajje .    et    sur   les 


CllAPITIlK    CXI  II.  /i70 

^*r>-^  j^u»X>  i^J^^  4^V^^  *-*>J  C>Jt>- viiiA»/ l_j  CJ»jJl*-wl;  vX^  kiû 
(5^^  Jl*  t5»>»-iS*»'  y.  '^^^  wl  CA-Li  oJ!  (>-irr>}  Jl^  (ft^'  (Jl  yJ^ÀJ 
c^JLSI  IJsjû  wajL)  kiU^i  Jlî  -^A-w  ^  tX^^i  ciJjj  <_>.ji  «JijJLi 
^JsjLw  L»  kiijçJ  t_*Ai  J\-5~!  u  <i  Jiï  Aji  MtJtj  o-L*     '  iLJ»|J&U 

•*  c; 

jj  jju  :^  cjUit  v<tf'_5-*  l«xiû  jj*^  iX^î^i  L  J  Jli  ij^i  îtX-tf> 

épaules  un  lambeau  (Tétone.  On  IVMnprisonna  avec  moi, 
après  avoir  recommandé  aux  gens  de  la  maison  de  veiller 
sur  nous.  Dès  qu'il  fut  entré,  il  écarta  le  turhaii  (|ui  dissi- 
mulait ses  traits,  et  je  reconnus  Mohammed  (E(uin).  Je  ne 
pus  retenir  mes  larmes  et  je  murnmrai  tout  bas  la  prière  : 
•  Nous  sommes  à  Dieu,  etc.  »  Il  se  mit  à  me  considérei-  el 
me  dit  :  «  Ms-tu  un  des  leurs?  —  Moi,  Seigneur?  répondis- 
se, je  suis  votre  atlVanchi.  —  Lequel?  —  Alinied  bcn  Sal- 
lam.  —  Je  t'ai  déjà  vu  ,  reprit-il  ;  n'étais-tu  pas  sur  le  bateau? 
—  Oui,  lui  dis-je.  —  Ahmed,  s'écria-t-il  bientôt  après  en 
m'appelant.  —  Maître,  me  voici.  —  Viens  ici  près,  reprit-il, 
et  serre-moi  contre  la  poitrine;  car  j'éprouve  une  grande 
terreur.  »  .l'obéis  et  je  sentis  (\uv  son  cœur  battait  avec  vio- 
lence. Il  continua  :  «  Doime-moi  des  nouvelles  de  Mamoun, 
mon  frère;  vit-il  encore?  —  S'il  nexivail  plus,  répondis-je, 
qui  serait  donc  l'auteur  de  cette  guerre?  —  Qiu*  Dieu  les  pu- 
nissel  s'écria  l£min;  ils  me  disaient  qu'il  était  mort.  — Oui, 
ré|>liquai-je,  (jue  Dieu  punisse  vos  vizirs  :  ce  sont  eux  (jui 
vous  ont  mis  dans  cette  triste  situation.  —  Ahmed,  reprit-il. 


/im)  LtS   l'i;  vllUK.s   D'Oh. 

,_^vJl    X_jwi:fc.    3*X-^    -jl^    l»Xji    ^JJK1    (_r^'    <— *-L»    \J<J<S.  j>SJO 
S»Xyj   IsKJλ   J'.*-    JOiL^   *i'«->.    ^1^  4^^    .>v^l    J    J   J'ULJ    Oy^l^ 

^^  a1   .a.*JLj>.«m  <  «-^.^   -^"^^   ^    F  ^  ^''  ■  «   ■>>L«.   xaJlc  J'«^;>  IaaXc 

^^I  ^iV-£>  o^  Jû  J-»  j^  '^j  Jj  *   »  "  w'^PV''  u'  '-^^'*-» 

rc  iiVsl  pas  ici  \v  lii'ii  (!«•  st'inM.iMes  n-proi  lu.-s.  N»-  parle  «le 
inos  niini'»lro«>  fjn'avcc  rlogr.  car  ils  ne  sont  pas  rn  faute.  J«> 
ne  suis  pas  Ir  pivinirr  qui  ait  poursuivi  un  hut  sans  pouvoir 
l'atlrindro.  •  Sv  i'rnijafîcai  alors  a  pn'ntlrf  mon  tzar  [sorte 
(Ir  pa^nr  vi\  r«iton  )  ri  a  jcl«'r  1rs  guenilles  cpii  |i>  rouvraient. 
•  Alinie<l.  me  dit  il ,  pour  un  homme  tpii  est  dans  In  si- 
tuation où  je  me  trouve,  elles  vint  plus  «pie  suflisanles.  •  Kt 
il  aj«iuta  :  •  .li-  ne  doute  pas  «pi'ils  m«*  con«luiscnt  «-|i«>/.  mon 
Iren';  jMMiM'stu  «|u'il  «»nl«)nnera  ma  mort?  —  Certainement 
non.  ri-|ilicpiai-je;  la  \oiK  «lu  sang  parlera  en  votre  faveur. 
—  Ilrlas.  r<l*pondit  le  prince.  In  roynul»'  n'a  ni  enfants  ni 
«■illrailles  ,prnvcrl>ej!  *  Ji*  lui  donnai  l'assurance  «pie  l'am- 
nistie cpii  lui  avait  été  accnnU>«*  pai  llarlamali  serait  ratifiée 
|>ar  son  fren*;  apri*»  cela  je  lui  lis  n'ciler  les  prières  :ikr  et 
utijifar.  Nous  en  étions  la.  lors«pM"  la  porte  «le  la  chambre 
s'ouvrit  :  un  homme  arme  entra,  rrg^trda  Kniin  en  fac«<  avec 
la  plu«  MTieuse  attention,  el  «piand  il  lut  sûr  «le  bien  le  re- 
eofmaiir»'.  il  M»rlil  en  tirant  \t-  \errou.  J'avais  nvonnu  Mo 
liamo"  •'  ''    'lalHTule  et  je  ne«loulai  plus  que  la  mort  «IKmin 


CHAI' II' IH'.    CM  11.  /i8l 

^   Os^l    U   J   ^lljlj  j.J«i'  t_*j^  ^^i  ^_j    Ajt-o  J^JÙi!    jl   (_AjLr£. 

li>l_j   j^jb^i  jJl    cjL    ^.i_.  J^S^^  iCS^-r»-  Uj».çw  (.^i.;*-   UiJ  U  JJli 
Js-^   A^  i_r>^*-'    *-^   AXUaJli   ij._^_cw*-i!    *^*XjIj   /»^J1    (j-«  («y» 

I  .  f.  ■  ^ 

v^iA**Jij   x_j^«îi ^_û Ua-J   (i^  f*"!/"^  '■^'^J   *-^-^'  J^-=»-»XJ  (_^i 

ne  fût  (k'ricb'O.  Il  me  reslait  à  dire  la  |)rièrr'  rviir  (oraison 
qui  se  récite  dans  la  troisième  parlie  de  la  nuit);  craignant 
d'être  égorgé  avant  de  l'avoir  accomplie,  j'allais  me  mettre 
en  devoir  de  la  faire,  lorsque  le  prince  m'appelant  encore  : 
"  Ahmed,  medif-il.  ne  l'éloigné  pas,  et  prie  à  côté  de  moi; 
car  je  ressens  une  grande  frayeur.  »  Je  me  rapprochai  de  lui. 
Quelques  instants  après,  nous  entendîmes  des  pas  de  che- 
vaux :  on  frappa  à  la  porte,  elle  s'ouvrit  et  donna  passage  à 
une  troupe  de  Persans,  le  sabre  à  la  main.  Fmin  les  sentant 
approch(M-,  se  leva  et  dit:  "  Nous  appartenons;»  Dieu  et  nous 
retournons  à  lui.  Mon  àme  va  s'envoler  vers  Dieu.  Où  fuir? 
Comment  me  défendre?-  Les  assassins  s'arrêtèrent  sur  le 
seuil  de  la  chambre  où  nous  étions,  s'encourageani  à  entrer 
et  se  poussant  les  uns  les  autres.  Emin  s'empara  d'im  cous- 
sin t'I  leur  cria:  -.le  suis  le  cousin  de  l'Apôtre  de  Dieu!  je 
suis  le  fds  de  Haronn!  le  frère  de  Mainonn  !  Oieii  .  .  .  Dieu 
vous  demandera  conipti'  de  mon  sang!  •  Un  homme,  un 
alTranchi   de  Taher  vint  dinit  à  lui  et  Im'  porta  un  coup  de 

VI.  M 


fiM2  LK^    l'h.MllIKS D'Oll. 

-  ..^T    1    5.X.-    ,j-4    _«  -    -r-    't    vKo.- ^    x*Xc  "i^i»   a»X--    ^  »_-»j\!^ 
X— *.ij  1^»Xà.\^  a  J.-J  ^_r«  3^'jsj  ^y^;  -V^"^  '^  aaa*-^ 

:>ijvj«_)   i_'îi^oi   ,_;-.  v'''  tl*  '~.'-*=^->^   .■^^\j^  ^\  ^'<\a   .<<-^'    -i^ 

^sXj  ^-o  o^  ^«.K  ^*>^  Ll«  ;jv»L««(Jl  *îUj  ^Jd*^  i  *««i-Ài>" 

s.il)ri'  an  Muiiiiirl  di-  la  Irir;  Kinin  li'  frapjm  an  \isagc  a\c« 
le  coussin  qu'il  tenait  à  la  main  rt  sr  jMMiclia  sur  lui  |Kuir  lui 
arrachn-  son  s.il)n'.  l.c  meurtrier  «w  mit  à  rrier  en  |HTsan  : 
•  Il  ma  tue,  il  m'a  lueî  •  Ses  rompa^^nons  arc^unm'ut  ;  l'un 
deux  plongea  win  whir  «lans  les  Hanes  ilu  pnncc  ;  alor>  ils 
le  renversi'nMit .  rrL'.>ii;erenl  par  derrière,  et .  lui  ayant  nuip.- 
la  l«''t«',  ils  alIt-M'ul  la  pn-M-nter  à  Taher.  • 

Il  existe  plusieui>  relations  «le  la  mort  d'Kmm  .  "nin-  <  •  di 
(pu'  unu»  venons  de  rapport»-!  ;  nnuh  v\\  avons  imli-  1rs  dirtr 
riMHes  dans  noin-  llistuir»'  MoNenn»-.  —  On  arn'la  ensuitr 
un  d«*î»  eunu<pn"s  dr  re  prime,  un  nomni»-  kauiar,  «|ui  avait 
••tr  vin  mignon  ;  il  axait  a\ec  lui  l'anneau,  le  manteau.  I. 
sahie  «1  le  l»àt«»n  ;il»fci};nes  ilu  khalifat".  !.«•  Irndemain.  pai 
l'ordre  de  Tohcr,  la  l«'tr  fut  expnsre  sur  une  des  porti-s  d«' 
lU^tl-ul  cpi'on  nommait   lUh  rlllmUd  '|M.r<ede  fer'i   et  cpii 
«•tait  ftiluïi-  pn^  de  Kntnd)l)ol.  au  ntidi  de  la  villr  .M-eid.-n 
laie.  On  enterra  le  eorp><lans  un  janlin  du  \<iisinap\  lalni. 
rpiand   on  depma  dexant   lui  la   l«Me  d'K.min.   pmnonra  W 
verst't  :  •  .Sri|jn«'ni .  tm  <pii  dis|K)s4*s  d»-  tout»-  nivaute.  lu  la 


cil  MM  nu-;  i:\iii.  ws 

jjar;j^;  iuo-  :^  Jxi\  ^^  ^\  jju  l^i  ji.yûU=, 

J.J  Js-L«  j,   J^'di   tji    ^Lvl^-i.  J!    ,J*<U1  J^^^  ^'^^^  ^(^  <X  Je 
*■       >«  * 

ajL*mIï  OOi-ii^  >S^^  U>^^'  iJ^^V"*"*^     i>wS^i''^y  «îVS^*  /j.bi*  ll^ 

(jliLi  A-ÂjcAj  yi    "iOJjj    (JÀAJ   (J-*  iP   >-^'_5   *XÀi  j*s'^   A.»A~> 
JysJLJ    »*liaC   /»-^5Jl    (jà*j    ijàxXj   (j*i  Jl    1^^.^   0<3AXj   ,J.r»^l 

(loiinos  à  (jui  il  le  plaît  et  lu  rciilôvfs  h  ton  j^ré.  Tu  «'lèves 
(|ui  tu  veux,  lu  abaisses  qui  lu  veux.  l,o  bien  est  entre  tes 
mains,  car  tu  as  pouvoir  sur  toute  rhose.  •■  [Koran,  m,  25.) 
I.a  tète  fut  ensuite  envoyée  à  Manioun  ,  dans  le  Klioiaçàn, 
enveloppt^^dans  une  étolTe  en  ton  ire  de  coton  et  enchiite  de  cer- 
l-uns  vernis.  Manioun  fréniil,  versa  des  lai'ines  et  manifesta 
un  violent  chajjjrin;  mais  InkII  ben  S<'lil  lui  dit  ;  ■  Prince  des 
Croyants,  remercions  Dieu  de  cette  faveur  insigne:  Sachez 
que  Mohammed  aurait  voulu  vous  voir  dans  la  situation  où 
Dieu  vous  le  montre  en  ce  moment.  •>  Vlamouu  (il  j)lanfer 
la  t«'te  s\ir  un  |)al ,  au  milieu  de  la  «grande  cour  du  château  ; 
«•nsuile  il  distribua  la  paye.  Chaque  homme  devait,  en  ton 
chant  sa  •sold<\  maudire  la  tête  exposée;  tous  obéirent,  lu 
soldai  persan  se  |)resenta  pour  être  payé  ;  on  lui  ra|)pela 
Tordre  du  khalife;  il  prononça  les  paroles  suivantes:  <- Que 
Di(>u  le  maudisse,  lui,  ses  deu.\  parents  et  leur  postérité! 

^Ju'il  les  place  ilans tle  leurs  mères  !  —  Mais  c'est  le  Kha- 

li(f  hn-UH'ine  (pie  lu  viens  de  maudire,     lui  filou  observer. 


'iH'j  Ll.>  l'i;  \ll;li:.s   DOi; 

ia->^  >>»K  Jj'ju»  fCw.<U«  j_j-*''i'  -Vjttwo  ^«_<^  ^i»  opuL-»lX' 
a:>^,.  la  «>.  ^  aXxs»-»  ^>-.\j-^^  w-o«   t_j-La^l  ^i  J^«  (_-•'*''' 

•  »       ^ 

'»«,<JI  aj  ^i^l  oi**^'  s'a-»  ^^^-»»        A — i.b  1»^^, — .M,  a1  jI:>  k_^,__il^ 
L^«» j  wA-À_A_>  ^^  a1  iwj  ^-— ;*-        ' «V» I  ou  ^ i^ ■*?—*  *— ' "*  wT*  kj**-^ 

M.iiiiMun,  <|ui  (.-ntriKlait  (<*>  paroles,  !>uuril  et  parut  m- pas 
>'rn  î»oiirirr;cep«'ii(laiit  il  iil  «•ii|(>\ri  la  t»Mf,ct  (li'fnuiit  «ju'oii 
pn>noii(^-«it  le  nom  du  dvlninv.  La  t<Mc  lut  enilMuincc,  plaav 
dans  uni?  nulM-ilIr  ri  n'nvo^i'f  en  liak.  où  on  iVntfrra  pr«S 
du  corp».  (/est  ainsi  que  Diru.  prenant  vn  pilii-h*  |M>npl('  dt* 
lla^dad,  \v  d<'-li\r.i  des  liorn'ui>  du  sirm*.  de  la  fanniK*  rt  de 
la  mm  t. 

Au  nondiic  îles  p<ir>i«'s  a  la  nx-mnitc  du  Klialifr  défunt, 
iiu  riti'  celle  de  /.olM-idali  ()iiiiimi  hi.it.ii  .  iiKir  (l'Iiniti  Ko 
\oici  uti  fragment 

(irlni  qui  n'rp«r)(iir  itrr^oniir  a  fnip|M*  I  rirr  f|iii  m  cUil  ç\xet ,  qur  r<- 
mvurlrv  plongr  i  jauiait  ni<>n  r<viir  dan»  Ir  dnir*|Miir! 

IVpiiit  qur  J'ai  tu  la  mnrt  foiMlrr  *ur  Kmin  ri   Ir  frapper   au  fond  du 

-     (  :;ir»  nuits  rn  proir  Ik   la    lioulpur    •!  .I«n»    Ir»    wtllr»     .  r..>j,iii 

lire  MM)  «ouvroir  Mir  U  paie  df*  la  niiil. 

L.4>  Irvpa*  platiail  Mir  lui  ;  Ir  rlwi^no  ne  Ir  quiiu  jamai*  ju»qu  *  t  heiirr 

w'i  '       ■    TM  l«*  hr  ■  «-I. 

•      .  ,  ,  natail  •     ii>r«     Ir|>l■l■l•^^       (••...nin/ii 

lui  m  adrfMTait-oii  i|r  mn  nar' 


CllAI'lTUJ-,   ex  III.  ^«5 

\~M»\—Mi\  j — i6«X^    X)   v_a^Àj    «xi»  Aj    jUï»- J!    t— Ajyiûo    (^j\_^    XJL)\\ 

J^=»-^   l^^  ^J  Ô^Y^'  CJ^  t^  *-^  'V'-V^  ''^^i?  ''^"-^-b^ 

(j>jÀ.«j-il  wA^i  .J-JCj  »Xij   viL*wA^   U  l^   JtJLs  l^^kXiw  0^2*J 

Je  pleure  en  comparant  les  aulres  liommes  à  ce  qu'il  était,  carjavais 
fondé  sur  lui  mou  espérance  en  ce  monde. 

Sa  femme  Loubbabch ,  llllc  d'Ali,  fils  ilu  khalife  Mehdi, 
avec  laquelle  il  n'avait  pas  eu  encore  de  rapports,  lui  a  con- 
sacré ces  vers  : 

Je  déplore  la  perte,  non  pas  pour  le  bonheur  et  l'intimité,  mais  pour 
la  gloire,  pour  le  sabre  et  le  bouclier. 

Je  pleure  le  chevalier  dont  on  m'annonce  la  mort  et  qui  me  laisse  veuve 
avant  la  nuit  d'hymen. 

Pauvre  roi  étendu  sur  la  terre  nue.  la  lie  de  ton  peuple  l'a  trahi  de 
concert  avec  les  gardes  ! 

Un  grand  nonihro  de  poètes  ont  aussi  célébré  la  mémoire 
d'Emiii.  —  .Vprès  le  meurtre  de  ce  prince,  un  des  serviteurs 
de  Zobeidah  se  présenta  chez  sa  maitresse  et  lui  dit  :  »  Pour- 
quoi demeurer  trancpiillement  assise,  lorsque  le  Khalife 
vient  de  périr?  —  Hh  bien,  que  puis-je  faire?  demanda 
Zobeidah.  —  Sorliv.,  répontlit  cet  homme,  et  réclamez  ven- 
geance pour  le  sang  versé,  comme  fit  Aïchah  pour  le  sang 
•  l'Olman.  — Va-t'en,  bâtard!  s'écria  Zobeidah.  Sied  il  donc 


w»..~>>J^     ^^^J*J     lyjUÂj    ^^'     /^    JUx}"     .'v!.U-»«  jIjLM     ^.Jkiï. 


■»  ' <ju^ 


o» 


;^,-MAj  ^kx»  ^Jv-»5  ^  Jr,  ^_^.      -v'^  -i*-i«-*  er'*-^'  J"^**  wsA^Î 


aux  fciiiiiu's  (If  nrlaiiuT  \r  prix  du  'viuif^  ri  de  pifiidn-  la 
plan*  des  fîiHTrirr*?  •  Ccpfndanl  elle  demanda  drs  haluls  de 
diMiii  cl  reviUil  un  rilice  de  hure;  eiisuile  elle  se  lit  ap|M»i- 
1er  un  encrier  ••!  une  feuille  de  papier,  et  ^«dressa  l«*s  \ers 
suivants  a  M.iinoun  : 

Au  mrillriir  iir«  imam».  i«»u  dr  la  mrillrurr  nngiiir ,  au  p\u%  iiobir  dr 
I  riu  qui  ont  ijr.iti  '        '  '     '     '  '  lirr. 

A  I  limliiT  «l«    I  -  ri  <l«-  liMir  ;;toirr  ,  .m  mi  M.iiiiiiiiii 

<lc  la  part  d'Oumm-Djàfar. 

Je  t'ccna,  6  fil»  dp  mon  oncli',  r(  dr»  nlriir«  itiniidrni  nir«  paiipi<YT»  n 
mr%  jour». 

Jr  *iii*  fripi^'r  <lan«  rrlui  qui  Iriuitt  à  toi  par  le»  lirnt  tr«  plu»  ctroii». 
celui  dnnt  la  inori  Uimt  un  «idr  dju»  mon  canir  ri  cpuiac  mon  rouraf;r. 

Talirr  a  accompli  «on  mcurtrr;  qur  fhru  lui  rpruM<  %c»  lM-iir<lirlioit»' 
^  -'  r  nr  *r  puriTirra  jamai»  d'un  Irl  forfail  fjrii  dr  moU  »ur  Ir  dmildr 
lu  m<>l    Taker), 

Il  m'a  cip(M/c  au«  rritanl»  léir  nac.  «an»  qu'un  «nilr  pri>U>i;rAt  mon 
• .  luceodit'  mr»  '  » 

il"" '11  I  •  jii  .MM  ■■  ir%  rigueur»  qur  m  .■  l  m  Mihir  rrl  iKunnir  l;iiti  ri 

' .-.  '  '•" 

Mai*  »i  mon  mfortunr  rmaiir  d'un  «w^lrr  dr  «n«ia,  |r  mr  «oumn»  à  la 
Tninnii'  d'un  «nurrrain  inul-p<ii*«aiil 


cil  M'irUK    CM  II.  '|H7 

^y^^^^  ^^^^y«^\  Jli     b>^  ^iûUs  ^Xi  ^U>  j;_gl5! 


MaïuoLiii  pleura  en  lisant  ces  vers,  et  il  s'écria  :  «Mon 
Dieu,  j(;  dis,  coinine  autrefois  le  |)rince  des  Croyants  Ali. 
lorsqu'il  apprit  la  mort  (rOtnian  :  Dieu  sait  que  je- n'ai  pas 
accompli  ce  nieuitre,  que  je  ne  l'ai  ni  ordonné  ni  ap|)rou\é. 
Seigneur,  renq)lissez  de  douleui'  le  cœur  de  Talier  .'  > 

Les  autres  traits  de  l'histoire  et  de  la  vie  d'Kmin  ([ue 
nous  avons  passés  sous  silence  sont  rapportés  en  détail  dans 
(l(!ux  de  nos  ouvrages,  les  Annales  histori(|ues  et  lllisloire 
Moyenne  :  c'esl  ce  qui  imus  dispense  d'y  re\enii  (l.iiis  (  •• 
livre.  —  Dieu  csl  !<•  m;Mli('(lr  tonte  t;ràce  ! 


VAHIAMRS   I:T    NOTIvS. 


p.  I  (i).  Ce  nom  csl  altcrr  dans  les  trois  principales  copies  (|iii  poileni 
K  <r\  S  lit  l^.'^^•  On  a  suivi  la  leçon  indiquée  par  Yakout;  mais  il  esl  à 
reniarcpuT  cpie  ce  gcogra|)lie,  citant  un  manuscrit  de  Souli  qu'il  avait 
sous  les  veux,  ajoute  que  Wélid  lut  tué  h  Baklirà  dans  le  Hédjaz,  et  (pie 
sa  léle  seulement  lut  envoyt'e  à  Damas.  M.  Fliigel,  Gcscliiclilc  Jcr  Arabrr, 
p.  172  ,  lit  Aet/yrd,  mi  des  sept  districts  de  la  province  de  Damas. 

P.  2  (1).  I,  U.  K.  an  liiii  de  )a-2>.l-  lisent  ;y.2k[.  Dans  Mirklmnd , 
romme  dans  l'abiegé  de  K.li6ndemir,  le  général  envoyé  contre  le  des- 
cendant d'Ali  est  nommé  MosJcin,  iils  d'AInvaz.  L'édition  turque  de  Ta  • 
bari  donne  )»-=>.I  jjJ  X*-'- 

P.  /l  (i).    M,  I' ,  K  lisent   J^»  pour   Mo*;  '"^  lX>-%^   pour  ;jvgj'. 

Ibid.  (1  htij.  Presrpie  tous  ces  noms  allcrés  dans  les  copies  et  dans 
l'édition  iiiq)rimée  ont  été  rétablis  ici  d'après  le  Kitub  cl-A(jliani.  On  peut 
consulter  la  notice  abrégée  de  ces  musiciens  dans  l'introduction  de  Kose- 
parlen  à  sa  traduction  du  Livre  des  cliansons ,  p.  1  1  et  suiv. 

I^.  ô  (1).  Telle  est  la  leçon  do  .S,  qui  e\|>rime  avec  plus  d'énergie  la 
pensée  ironique  du  poète;  mais  il  faut  reconnaître  que  les  antres  copies 

et  K  donnent  ^v/«  (J^  ,  ce  qui  modifie  ainsi  le  deuxième  bémisliche  :  «J'ai 
reçu  l'annonce  de  la  mort  de  relui  qui  babitail  à  Rossnfab.  »  (Vesl  pro- 
bablement la  bonne  leçon,  puiscpielie  esl  coidirmée  par  I'/Ii^/khii  .  \I. 
p.  109. 

Ibid.  (i  bis].  Deuxième  vers,  A  ,  '*-*.^J  *^  L»,  ce  qui  brise  le  mètre  de 
la  pièce,  qui  est  le  modjius.  Le  Mu-nie  vers  est  supprimé  flans  Wicjhani 
(ibid.)  cl  remplacé  par  des  leçons  plus  satisfaisantes  dans  les  autres  vers. 

P.  10  (1).  S,  2!iSAJ\  ^' .  <i"  deuxième  hémisticbe,  i^lf^SJ.  Pour  les 
variantes  de  ce  vers  célèbre  dans  f  bistoire  niusulmane,  on  peut  cohmiII' 1 
Fakhri ,  p    i.Sg.et  VAghani.  \l,  12  .S. 


VJO  \  Mil  WTKS    KT    NOIKS. 

P.  Il  (i).  DaiM.S,  <|ui  tiTniiii«>  l<-  cliapilrr  tf  unique»  lii;iic<»  plu%  loin, 
crllf  plinisi-  «•>l  uiiii<«c  vm»  iloiilu  |»ar  l'^anl  |>otir  l'oiiluMluiic  Jp»  iiiusul- 
niaiis  «Jr  l'Iiidc.  /'  i'.iit  «niivri-  li-  iiii'iiic'  pasv&agc  »lf  l'iiH|iit^c«li(iii  <_>jk.^ 

<ll[   tlw^l^:  il  c^l  inutile  (i'njoutor  qu'ollr  r»t  duo  au  copiïlf  ou  à  un 
Iccli'iir  ^r4lnllali^(■. 

P.  la  (i).  Tplle  f!tl  la  If^-uii  de  k,  Iro  auln*»  cnpi(>j>  poilcnt  «jÀLÀaJI. 

V.  li  (i).  M,  /',  K  Mipprinicnt  !«•»  doux  dernier»  lirniiitliclu*»  cl 
iloiinonl  les  anlrr^  dnni«  tin  onirr  diiïrn-nl  \)aus  /',  le  U  de  l«  rime  r»l 
ponrUii-  pnr  erreur. 

1*.  iti  (i).  M ,  I*,  dans  la  rc|HniM-  de  Said,  répMrnl  le  tcr>  .\aii>  aucun 
clinni^emenl. 

<S*.  71  {i\.  Quoique  les  copies  M>ient  d'ircord ,  b  rrdaclion  ronfiiM*  de 
<  r  p.i«vi^c  laisse  supposer  qu'il  a  été  altéré  de  bonne  lieurr  par  le»  ro 
pitiea;  In  dénnilion  du  nom  de  la  srrte  mautazAiic  «'éioi(;ne  de  ropinion 

j:.'  ,      '    .      •     ■  "        ■■'...,■■         .    ■       f     '.'    ".un. 

I'         '-    ;  .     ,  .  m- 

trndiirlion:  Kamoai ,  > 

I  .  u  ^ll.  M,  K,  v3v-%  w,  I.  ij-^  -^  j>j  l)j«u>  le  M.inurI  d'Ihn  Ko- 
liiibali,  le  in^nn-  n«>fn  ''i»!  «Tnt  doux  fois  ^     o 

P.  f]  (i).  La  répvliliun  de»  mot»  mrtclel  Ibrakim  m  deu>  li;;ne»  de  di> 
laiire  .1  déifrminc  la  suppression  de  tout  ce  |>a«'   _'  I.  Le  plus  gram! 

noniltro  ilrs  Urunes  de  relie  copie  sVspliqufnl  .iiiim. 

I'    i(||i        t  .  K  .ijouirni  jiA>   Aaa^L  r«c'^'  fij^  ^• 

1*.  .il  ^1,.   Lis  icriii<-\  nn^t•(pll■^  oui  v.u  jiluii.iireiiienl    '  |mii 

Ira  ropislc»  :   A,  ï..»^!.  ty^\  ^ù  c_>^' •   -^ >   '«J^    ..   ■    -liUoit 
imprioiée,  i|ui  clicrrlii-  loujun  ■   a  <>|i|<  mr  un  srn»  «piclronqne.  porte  . 

'     '  •  le^o'j  t  K  ilmineiii  -ïi^ii.  ^  t>Ji.  Ir 

I  I     1    U  '' 

i'  I  «»l  celle  de  O  ri   *<•  retriMive  d«iis 

Vbnti  I  'il'i.j»!!!,    1  rw,"' ;-. ,  1 .   i.>;    Au  lieu  de  rr  mol ,  nu  lii  «jjL».  ru 


VA  m  \\  ri:s  kt  \uri;s.  .'lOi 

klioiiJ,  III,  1  Jo,  jiiirlc  oVy^'  "*>'•  '"'  c.\|iiii|iu'  tout  au  ioii^  la  {;éiicalo}j;ir 
(l(î  colle  |)rinressc.  Cl.  OuYoïin,  p.  iA8. 

1'.  i^i  (2).    /),  ïvJyJ;  ^f  l'I  ^'.  i^sJo.  Ohvoh;j,  ibid.  i.^. 

P.  34  ^l).  Au  deuxième  vers,  au  lieu  de  ^Ji  ,  />  lil  jjil-  L-e  dernier 
mol  du  troisième  vers  est  remplacé  par  ajLa_3i  '  ii  '/• 

P.  36  (i).  M,  après  UjC-U  jU\<  ;m°"''^'  '^'^  'I"'  ''"''  '  ^"^-^  J*^  / 
U^i^  kjr^  i*,?^  '^'^  i-iu^  (j  ^1  ta-JJ:?  Ur  ^^Ij-ii.  ^.g.J'j-Aj 
/jaio  loJD*  fyo«!  (O  jJI.  Celte  cilalion  tronquée  est  tirée  du  Korun , 
\xvii ,  3'i  ;  elle  ne  se  trouve  pas  dans  nos  autres  copies. 

P.  45  (i).  Troisième  vers,  au  lieu  de  yJ!;  ^1,3/,  LaJl;  1/  termine  le 
cinquième  vers  pai'  b>yo«-ilj>-;  .S'  remplace  Uo^i^li  jiar  l;y\iijL«. 

P.  /17  (1).  K,  <i.JoJ9.  Abou'l-féda  ne  nomme  pas  la  mère  de  Merwan, 
mais  il  dit  ([u'clle  était  esclave  et  d'origine  kurde. 

1'.  .'18(1).  Passage  omis  en  A,  M  c[  K.  Toute  la  lin  de  ce  chapitre 
manque  dans  les  extraits  lithographies  de  Sprenger. 

P.  Ji  (i;.  Le  calcul  douue  ([ii;ilre-vingt-ilix  aua ,  su  mois  cl  (piator/.e 
jours-,  il  n'est  pas  douteux  que  plusieurs  des  chiffres  de  celte  évaluation 
ont  été  altérés  dans  les  copies. 

Ilnd.  (2).  Toutes  les  copies  disent  neuf  mois  au  lieu  de  ity)(.  ce  dernier 
chiffre  est  donné  par  .Set  il  s'accorde  avec  le  total  indique  par  l'auteur. 

P.  52  (1).  Le  calcul  est  exact,  ii  la  condition  d'adopter  la  correclioii 
(pii  se  trouve  dans  .S.  C'est  ici  (|ue  se  Icrmiiie  celle  copie;  elle  a  été  lillio- 
grapliiée  à  Dehli,  eu  i8'|(>,  cl  devait  èlrc  suivie  d'un  mi  dciiv  volumes 
d'extraits  du  ménjc  auteur;  le  ilépart  de  M.  Sprenger  a  sans  doute  inter- 
rompu cette  utile  publication. 

P.  58  (1).    .1  ,  *^Lg^  ;    1/  il  h  .  i^\)y^  ;   /' ,  *.>vjv..«wj^  cl  ,   plus  loin  , 

p.  (il  (1).  Au  premier  vers.  .1,  M ,  h  lisent  ^^  au  lieu  «le  J^-i-^. ,  .m 
troisième  \ers,  les  mêmes  copies  donnent  ^ji:  au  lieu  de  y^  .  le  ilernier 
vers  commence  en  A  par  le  mot  ^J,•f»J  ;  W,  u.fi>->  •  cl  /*,  Uvfi->-  '^"  l'oiive 
les  mêmes  vers  cités  par  ll>u  kli.dlic.Tu,  lexlc,  p.  3(i'i;  lr.nl    II.  p.   in^. 


/j92  \  \I;I  W  I  I  s    II     \(,  1  i.s 

Troi^  virr»  mjiiI  r4p|>orU■^  |t.ir  l'auleiir  tiironiiu  du  Ouvuun,  |i.  189;  Ir 
|trciiiicr.  If  troi«ii*inc  ri  le  c|iiatriiMnf  peu  currrrlciiiciil  |Mr  Aboiri-fcda. 
rt\.  |iirr|iir .  I ,  |i.  j  jo, 

P.  03  (1).  Nom  alun'  .  /)  .1  W.  ^^  .  K  .  jyâ  ;  A  .  ^^. 

Ml,/.  (  ■       I..1.  lin.   i-ii    t     M ,  AXj>   ^J^'  .  h  .   <jlU-    ^»^^f   iU>b 
P.  6«Mi;.    />,  ^j^JCJL  il  plu»  loin  jîjmXUl. 

P.  67  (1).  Ce*  «Ifu»  lijîiifs  doiiiiées  rviclcmrnl  p;ir  /)  >oiil  oniiM'« 
tiaiis  A,  M  ri  K;  li-s  lacune»  de  A  pour  tout  le  chapilrr  M>nl  plus  fré- 
i|uriit('»  cl  plus  t'-lrnilufs  qur  relie»  de»  autre»  copie»  de  m^mc  provc- 
uaucc. 

P.  68  (1).  On  ■  dit  adoucir  l'eipreAsion  Irrs-^nergique  du  premier 
»cr».  «pli  n  ton  i-quivalcnl  i-iarl  <Lin»  Ir  sljli-  ofTiriel  du  Phr  V     '  L* 

redartton  ia  phi»  corrcclc  de  ce  pa$M{*c  c»l  celle  de  /),  où  li- 1  ri 

le  qualrit'me  ver*  »onl  inlerterlit  reialivemenl  ht  t'onlrr  ado|tl^  par  A . 
M  ri  A. 

P.  70  (1).  Une  ligoc  omi»4-  m  />.  dans  celle  copie,  le  nom  d'Ibrafaim 
r»l  Inujnurs  suivi  de  IVpillirIr  Vimam ,  qui  r»i  proli.iblenieni  ajouta  par 
un  ropisie  rhyilc, 

P.  89  (1).  Au  lieu  de  )t>JU.  V  ri  K  porlcnl  sjkju.  mai»  rrltr  variante 
ne  se  lil  |>as  dans  le»  atilrr»  copies  du  Mouroudj.  \f.  de  Slane  l'a  pourtant 
.i(|f>pl/r  rn  riin»ullatil  iiulrr  .lulriir,  ri  liirn  qiir  la  plup.irt  drs  copie» 
d  11)11  Klialluan  «oirni  d'acconi  avrr  Ir»  nMn»  'Cf.  Irad.  II.  p.  »  76- )  Il 
faut  remarquer  ru  outre  que  le  mol  prrji  V)  «e  trouve  àéjk  dans  le 

discours  dr  Merwan  ri  qu'il  donne  au  vers  une  allure  plus  naluirlle  qu'en 
suitani  la  Irclurr  u:r. 


K  ,     -u  iV*-*   'y>^  ^ »■  On  Iroutr  itrui  rvpliralions  de  ce 
ins  Meidani.  Il .  p.  iSs.el  édition  dr  lloulac.  II.  p.  713.  Il 


lh,d 
prnverlte  dans 

semble,  d'aprrs  Ir  ronlrxir.  qur  -     ■  -    ,rrbr  »'a|>pliqur  à  un  homme  qui 
na  plus  rien  à  dissimuler  m  n  1  Irllr  n'rsl  p.is  rrpnulanl  lac- 

r»p(iou  qur  lui  <lunne  Meidani. 


P.  8&  1 1       Au  lirii  dr  HtUH:ah,  A   ri  K   litriil  lljanJak  »\.v 
pru  plus  Imn  .   411  lieu  dr  ii'^^UÀ.  A  |tnrlr  îw^l»  .   K  .   y^^ 

IbtJ   '  >,.   X .  ^_^wkjJi .  A  ,  ^yuJl.  I>«ii*  U  in^mr  li^iir ,  il  lil  Jlv»  ■  »» 
lirii  de  ^jiJ^- 


\  Vr.l  WTKS    Kl    NOTKS.  'iO:i 

I'.  i)A  (i^.  IK  ^Ix  t,\_5fa.^.  If  qui  ferait  ppnsorùunc  lociilioii  prn- 
verbialr;  cppendanl ,  (mi  n'en  trouve  pas  trace  dans  le  renieil  (leMeïdani. 

P.  96(1).  K,  iL>-iiJ=^\ ,  et  f.iit  suivre  celte  variante  de  quatre  mots 
inutiles. 

P.  97  (i)-    '^'  1^=^  ^t-  ^  *'^  K' simplement  £v>«-si.  La  variante  de  l> , 

que  nous  avons  acceptée,  est  aussi  celle  du  Nudjouni,  p.  355  ,  où  la  liste 
des  conjurés  est  donnée  tout  au  long. 

P.  10 3  (1).   .-1,3/,  K,  bv^a-Li- 

P.  109  (1).  T,p  mot  hctan  est  omis  par  /);  i'ensembio  do  la  phrase  pa- 
lait  être  une  allusion  à  Koran,  lv,  .'î.  Tout  le  passage  porte  des  traces 
d'altération  dans  les  copies,  aussi  bien  que  dans  l'édition  de  Boulac. 

P.  I  1  \  (i).  Ce  mol  et  la  Iraduclion  que  nous  en  avons  essayée  ne  re- 
posent que  sur  une  conjecture;  il  est  évident  (pie  les  copistes  ne  l'ont  ni 
compris  ni  transcrit  fidolemenl.  A  écrit  (^U»»-^;  M  et  1^,  (^1  ■»-  ^  -, 
K,  ,.^[jj^=>  w«Lé=j[;  /),  c_)l-«»J'  -  ^t-^— 'Jf-  La  leçon  de  K  est  celle  qui 
se  rapproche  le  mieux  de  la  lecture  de  VAiihani,  t^'-}^  ^— ■  ^3  6,  t.  IV, 
p.  90 ,  et,  dans  ce  même  passage,  le  mot  en  question  semble  indiquer 
une  arme  contondante,  une  sorte  de  massue,  peut-être  le  lioiipal  des 
Persans.  On  le  chercherait  vainement  dans  le  maigre  vocabulaire  intitulé 
Mouarrab,  auquel  on  a  l'ail  une  réputation  imméritée.  Ajoutons  comme 
simple  rapprochement  que,  dans  le  Kamoiis,  le  mot  rvJyÉ=>  est  donné 

comme  une  allcration  de  la  forme  |)ersane  qiirzin  «massue.»  On  peut 
cependant  invocpu'r  en  laveur  de  l'oriiiine  sc'mitique  de  ce  mot  le  radical 
hébreu  ms  «  couper,  abattre. 

P.  I  I  j  (1).  Il  y  a  ici  une  lacune  de  deux  lignes  dans  les  trois  copies 
A ,  M,  K.  Le  texte  repr(»(luit  la  copie  /),  la  seule  (pii  ne  présente  aucune 
interruption  dans  la  phrase;   mais  il  sérail   plus  régulier  de  lire      g  «■ 

p.  117(1).  foules  les  cojiies  portent  <0  ;  mais  nous  n'avons  pas  hésité 
à  lire  j,  puisque  le  narrateur  est  toujours  Klialid  ,  comme  findiipie,  deux 
lignes  plus  haut  ,  la  solure  joL.^    J*^' 

P.  130  (1  ).  Passage  mi^connais.sable  eu  /).  an  lieu  de  la  conjonction 
J,  quelques  copies  donnent  seulement  «,  o<"  (pii  modifie  lég^remeut  le 
sens. 


^•jii  \  \ni  \\  ri,.s  i.i   \(»  I  i.s 

I'  I  •  >  I  Trilf  iMl  léi  Iccliiri-  dr  /),  copie  qui  reproduit  a»cc  le  plii« 
d  i-vji  lilude  ii'>  iiuiiM  proprrs  d'uri^iiii-  prrvanc.  Li's  aulro  maiiiiscrils 
rilritl  ici  un  |MT^oiiiwif;i'  aralw  que  A  ,  M  vi  l' iioinmriit  A^y^  o  ù\j^  ; 
K ,  i-é'y^  jjJ  ^  J-î  t  av«'c  uni"  gloM.*  inarginaii* .  ou  U-  correcteur  Midiaiii- 
mcd  Ssliha;^'.  peu  Mtiicieuv  des  dilTiculu-a  clironnlogiquc»,  croit  relro<i\er 
dan»  cf  personnage  le  C.lieddiid.  iîU  de  kaU.  fd»  de  Ilany,  fils  de  Djar- 
lliaina,  dont  il  est  fait  nienliou  dan«  le  Kamou^.  I^  \arianle  de  K  n'.i 
donc  pa»  d'autre  oriente  que  rcltr  |>au\rf'  icnlalite  de  restauration. 

-.   1*.   I  iti  (  I  ).    K  .  au  lieu  de  ce  mot,  lit  :  v^U,  il  faudrait,  dan%  re 

coi,  modifier  ainsi  la  traduction  ;  «Aussi,  fusfti*-je  |>arYcnu,  etc..  ..  }\ 
:iumi«  tniiivé  mon  profit.  > 

!'.  I  "^  \  >  .  L'auleur,  soit  |Mr  me^anlr,  soil  par  nes;li|>ence  de  style, 
ita  |>a.«  rlainineiil  indique  le  mtohJ  de  re«  a\aula;;e«;  la  tmdiirlion  e»t 

donc  ici  une  |tarapli'  "■    l'In»  «>  iii.irn|ii.-  .1  plus  ronfonn <  •  (.•.•■..•- 

de  itoUe  lant;ue 

lhitl.[i  l'u  ^.  K,  ^^x-^yA,  larune  a^^et  riendue  dant  .{.  L  iiiicrtilude 
qui  plane  «ur  cet  é«enement  et  Mir  i'e|KKpir  où  il  Vacrornplit  fait  croire 
qu'il  s'agit  d'un  dr  ces  dém^Us  si  fréquents  chea  le»  .\rabrs,  plus  enrorr 
que  d'une  l>alaille  sérieuse;  le  silence  d'ibn  eJ-Athir  et  de  Meidani  vient 
à  r.ippui  de  cette  assertion.  Nulle  mention  non  plu«  dans  le  dictionnaire 
.!•'  Vili.ui 

H.  119(1).  <*iÇ  dan«  1  et  K  ■  «Il  lit  un  si|^r  avec  I.1  manche  de  v.i 
ndie.  • 

I'  i3o  (1).  Locution  prAverbiale  fort  connue  et  ipie  les  oo|Mslr«  ont 
deli({urée  à  plaisir:  elle  n'e»t  correcte  ipie  dan*  le  leste  imprime  dont 

l'edileiir.  il  e.«t  trai ,  a   rr»ii    ^ •<•»  epretue^  <|r«  l'rotrrhr\  dr  MfiJnm. 

Voir  le«  cnintnenlairrA  qui  .<  .'ueni  rcl  .idape,  iniM  était  inqto^sible 

de  Iradiiirr  «n  fran^^is,  dans  IMitiin  de  Kresla^;,  Il ,  0^4  .  et  frwIitHHi  de 
lloular  ,  Il  ,  917.  1««  proterl>e  rite  plu*  Imn  .  à  \»  tiu  de  la  pa|;e  i.li.  ar 
Irontr  espliqoe  par  Kre>ta^.  161J.  I.  3.'iu.  et  dan*  le  Commentaire  de» 
Sémnrr%  de  lUrui.  |>.   ■>  >K   Voir  au«»i  le  Kamil ,  d.-  Moiilterre»! 

IV   .  k  ,  ;      i 

dn  I»o«  ■    .,  .     !■    i!''!u  u  i    -  /■ 

par  Ibn  kbaliiraa.  p.  487.  "  lertnine  le  premier  ven  |4r  ^2^.n.,^:^ 


VAi'.i  WTKs  î;i:  notes.  -i'.).') 

p.  ii.^^i('i).  Ail  dcnxièmn  vers,  jV,  pi)nr^  Il,\JJ|,  lit  ^Ljwjl  et  |)ji.sso 
l.i  (li'iuit'iiie  mollir  du  vers.  A'  riîiiipl.irc  ^vc  |>ar  j>-y  <'t  <l<'lriiit  ;iiii.si  la 
mesure,  (|ui  esl  du  m^lie  khafif. 

IV  i3i  (i).  A|)^^s  ^UjJI  ^I,  .1  et  K  ajontniil  :  ^jl^jù^'  »  ^JJ  «^J^/o 
^  y>3\    ^^   J    J^U.oIr. 

P.  I  36  (i).  D'après  une  variante  jieu  importante  fournie  par  les  copies 
d'ihn  khallican.  M.  de  Slane  traduit  :  nWc  sliould  regret  that,  in  any 
point ,  lie  would  escape  oiir  venijeancc  »  (  trad.  I ,  p.  A()8  ) ,  cl  sitjnale  aver 
raison  la  contradiclion  qui  existe  entre  les  paroles  du  khalife  et  sa  con- 
duite à  l'égard  du  ministre.  En  suivant  les  leçons  adoptées  parMaijoudi. 
ce  contraste  est  moins  violent. 

Ibid.(a).  La  collection  peu  autlientiquc  des  petites  satires  qui  vont 
suivre  est  connue  depuis  longtemps  des  orientalistes.  Outre  la  description 
que  M.  Dozy  en  a  donnée  dans  le  Cataloyiic  de  la  lihl'wlhitfne  Je  Lcyde, 
I,p.  2G8,  IJammer  en  a  inséré  une  traduction,  comme  toujours  .xsseï 
inexacte  ,  dans  son  Histoire  de  la  litlcratnrr  arabe,  I ,  ao  et  sniv.  l'Ius  tard, 
M.  Sanguinetti  a  soumis  le  texte  ii  une  nouvelle  révision  et  l'a  publié ,  a\er 
une  traduction  d'une  fidélité  remarquable,  dans  le  Journal  asiatique, 
i853,  t.  I,  p.  5.'j8.  .Nous  avons,  plus  d'une  lois,  profité  du  travail  de  notre 
savant  confrère,  et  nous  eu  indiquons  les  variantes  par  la  lettre  J. 

W  1 38  (1).  Le  dernier  vers  est  omis  en  D.  la  copie  A,  d'accord  avec 
.1 ,  le  place  après  le  premier  vers,  M  lit  ^^^jj.^ . 

I'.  139(1).  .\n  deuxième  vers ,  pour  Liuji-« ,  A  donne  Ui^^ ,  K  IjU-,c.-«  , 
suivi  du  mol  oUa-M^J  ■  le  dernier  hémisliclie  est  incertain  cl  d'un  sens 
tibscnr;  .1  lit  ^_>...âj«J|  JiaaxJI. 

P.  1 '10  (1).  /)  lil  dilTéremment  la  lin  du  deuxième  vers;  (_joJf  J^-«— • 
vUJf  çj  v^l  i>}\  tiLsJfc  et  passe  le  vers  suivant;  même  omission  en  ■/. 
Ce  dernier  vers,  i|ue  d'ailleurs  M.  Sanguinetti  ne  connaissait  pas,  prouve 
que  les  Benou-Fezarali  sont  simplement  accusés  d'avarice  et  non  d'une 
passion  plus  odieuse,  dmil  les  Arabes  nomades,  contrairemenl  à  une  opi- 
nion afcréditée,  ne  sont  pas  |)lns  evempts  que  leurs  coreligionnaires  des 
grandes  villes. 

!'.  1^1  (1).  K  cl  A  (_^n-J  (J,'  ^jy—UJI  Jj»>l;  au  troisième  vers,  t 
lil  A  la  première  forme  Ia^UsU  . 


.'i9fi  \  Mil  \\  I  L.s    1.1    NOTKS. 

I'.    ik>     ij.   Au   prfiniiT   ln''iiii»!irlif.    K,   ^jTj.    b   leçon  i\e  J , 
^  ^^Jl .  qui  chniigr  ronipl«>lcinral  II*  »en*  ilti  hrit .  nr  se  Iroiivo  clan*  au 
runr  de  iio«  ropic». 


P.  i45(i).  Au  lieudr  Jj II).    M.  /'  J— J^-  ^'  ''*    *  'joulenl  un 

lrni»i«'mp  ver»  : 

lbul.[i)9  Pour  LiL^0 .  d'où  ic  poéir  srmblr  tirer  le  nom  de*  Krnmi- 

P,  I  ^7  (i).  J  remplan-  ^_>juaJ  pjir  y:>AJu?  ""l  lit  a»i  <leu\i^me  *er»  |mi 
conjecture  ^2>j  f.  U*clure»i|ui  changent  conipit-irmeni  le  «en*  «lu  ditlique. 

P.  I  i8  i).  La  le^on  Youkabir  est  fournie  par  IK  cpn .  dan*  tout  ce 
morceau .  e*t  un  piide  cicellent  :  ,4  et  K  lisent  %jL^  •  V,  ylc  ,  leçon  (|ui 
■«  trouvait  «également  dan*  le  nMouachl  «uivi  |tar  M.  Sanguinetli  ;  mais 

Ir  tmducti-ur.  ••iiil>arT.i»»i'  j^r  crilr  !■  'ure.  l'a  ■  '     •'f 

pjr  le  nom  (le  la  triliii   V<iii/i<in/i.  IJ  a|  !'  |i    i  38    .  :  ir 

^taît  le  cher  d  unr  famill)-  yi'-m^nite  de  la  rare  de  kahian 

I'.  i5i   \t].    Par.i^ra|ilie  «mi*  cii    1.   le*  ver*    »'>nl   *ii|>prim<  *  |wii     W 
l'edileurdu    Monminlj  .  imprime  au  ("nire.  dit  dan*  une   note  niar^inalr 
n  a«oir  Irou»»-  le*  »er»  relatif»  aus  Tcimite*  dan*  aucune  de»  copie»  qu'il 
a  contulti^e*.  Nou»  avon»  »uivi  le»  leçon»  de  /).  qui  non*  |Mnii**enl  plu» 
eiarle»  que  celle*  de  J. 

P.  I&3  (i).  Le  Aila6  rl-Ata»  ajoute  en  cet  endroit  un  diMique  ubkc^ne 
contre  le»  Per«an».  cf.  Jomrnal  Auali^ae,  ifui.  p.  .Sig;  ce  di»liqiie  ne  •% 
trouve  pa*  dan»  no*  maniitcril». 

P.  ibh  (i)    ^  termine  ainai   lo  di*iique      f>Al^'  «i)'  sjs-   'j^ 

P    .t'.'.       VI    s '•    ••■    ;;uid^  par  «on  manuMnl.  allnbue  ce  ver* 

a  F.»  j  ^''  j<i«lilier.  car  ï A^kant ,  dan»  U  tic  de  cr 

pofIt.XIX.  36.  rvipporie  une  anecdote  d  où   il   r^ulte   que   le   ver»  en 

jwir  Faraidak.  cl  que  Oj^rir  !••  plaça  en»uite  dan» 

-    i  

P    iSofO.    O.f.Ui'.  fc     ,L*';  A  n    M  .lonn»n«    «enl»   la  «Mlahle 


VAIUA.NTKS    Kl    NOTKS.  V.)7 

orlhograplie  Je  ce  nom;  c^a]>l^s  Yakoiit ,  ll<-in).ii'nli  est  un  terrain  volca- 
nique clicz  k'.s  Arabi-N  «lu  lltiijai;  en  outre,  les  tleux  collines  Je  Zeroud, 
mentionnées  ici,  se  trouvent  dans  cette  contrée,  sur  la  route  des  pèlerins 
de  l'Irak. 

P.  i6i  (»).  Z)  remplace  le  nom  d'Abd  el-Mélik  par  celui  de  Wélid; 
mais  la  leçon  des  autres  copies  est  confirmée  par  Jhn  Khaldoim,  qui  a 
inséré  ce  récit  dans  ses  Prolcgomcnes ,  en  l'abrégeant.  Voyez  la  traduction 
de  M.  de  Slane  ,  I ,  p.  '121. 

P.  i6i  (1).   K ,  C)SC<j  ;  cf.  ProUgomHes ,  ihid.  p.  ^23. 

P.  i65  (1).  A  cl  K ,  tVvy>;  m^'s  l'antitlièse  qui  résulte  de  la  leçon  i)  a 
l'avantage  de  rappeler  un  verset  analogue  du  Koran,  XXXIII,  87. 

Ibid.  (s).  j4  et  D,  j,ljjyc,  Ji,  J,ljs„^.  K,  ,^Ky-  La  biograpliie  de 
ce  vizir  et  ranecdote  mentionnée  ici  se  lisent  dans  Ibn  Khallican,  traJ.  I, 
595. 

P.  170  (1).   Paragraphe  omis  par  toutes  les  copies,  sauf  D. 

P.  178  (1).  Le  discours  direct  commence  brusquement  sans  être  pré- 
cédé du  mot  j  LJ  ;  le  génie  des  langues  sémitiques  permet  de  pareils  sous- 
entendus;  le  Livre  des  Chansons  fourmille  d'exemples  de  ce  genre. 

P.  180(1).  Lacune  dans  deux  copies.  D  porte  ^^v^"   *-%j^î^  /»^lVV  ' 

annotation  d'un  copiste,  qui  aura  passé  ensuite  dans  le  texte.  L'anecdote 
est  citée  par  presque  tous  les  annalistes.  Voir  notamment  Ibn  klinllican, 
II.    lOfi. 

P.  186  (1).  A,  M,  i^ySi  .  K.  *.^»^ ,  leçon  identique  en  D,  mais 
sans  points  diarrifiques. 

P.  187  (1).  A  ci  M,  *^^i=Jl,  K,  i^<^.i-.\\.  Le  nom  suivant  est 
4>stLu,jjJf,  dans  cette  copie;  *.A£.L».i»>j!  dans  A  et  .V. 

Ihid.  (2).  f),  ^^^^^LJ;  .1/ et  A,  ^oj^L;  K,  ^j^I^^tLi.  Voir  sur  la 
localité  nommée  Bcdd  ou  Ueddàn,  notre  Dict.  (]ioejr.  de  la  Perse,  et  \à- 
kout,  s.  V.  Cf.  Flùgel ,  Zfitschr.  d.  d.  Mortj.  Gaell.  i8Cç),  II.  Tontes  les 
localités  mentionnées  plus  loin  sont  également  altérées  dans  nos  copies. 
Nous  les  avons  rétablies  d'après  l'autorité  de  Yakout. 

VI.  3  a 


V)H  \  \|;l  \\\[b   Kl    N0Th5. 

I'.  iH«  (i).  Toute*  le*  copie*  poricnt  ;»^.  -W.  /*  H  ^.  j'j^*  (jJ  • 
/),  ^1^  ^.  Voir  A'/tu/ori ,  é<lilioii  de  Goeje,  p.  SScj,  Le»  noms  cilésdan» 
ce  pas.*.1^c  ont  beaucoup  WMiffert  de»  raiilaities  du  copiste;  ainsi  Sinfâd 
e»l  devenu  Youslafad,  etc.  Mai»  IVdiliou  de  Boulac  »e  distingue  par  son 
rilri-nie  incorrection. 

P.  Mjj  (i).  »•  Wminiclii  .  A,  i.^^^,  IK  au  lieu  de  AJ  y^y^, 
porte  AjUJL.  Voir  le*  leçons  didj^renles  el  le  commentaire  de  Mouber- 
red  dan*  kamil,  ra*c.  M.  p.   i^d- 

V.  ic|4  (ij.  Ortbograplu-  coufirmée  par  Vakoui .  t.  \".t.  i.  oùceacve- 
nemcnU  »ont  resumi-s.  D  écrit  #!w^Li;  mai»  le  meirr  de»  vers  eitc»  À  la 
pii»"-  suivante  n'autorise  pa*  une  pareille  Iransrriptiou. 

P.  19.S  (1;.    Au  dire  de  VAi/hant,  c'eat  le  cbcfd'criirre  du  |»*te  l>  I 
I'  -trvrr  la  rime  obligée  «Un»  lr  :    ■  '  ''    '  ■ 

«K  ..      ,-.i  riifjc  dru»  longue*  dans  lr  j  .         . 

de  lUmcat,  comme  lalol  pour  salaval  «prière».  Voir  le»  observations  de 
Hann  sur  la  pennutation  ib»  Vt'lif  et  dn  ie«nr.  ylacAolo^ir  arabr ,  p.  1  li. 

Ihid  j  »  .1  K  ,  ^Ljyo'  .  I  ,  v_)oyJl;  /».  ^_)L»^I;  on  •  suivi  la 
prononciation  livée  par  Yakuiit  ^au  mot  liaKhamra  l  l.e»  deui  ver»  man- 
quent dan*  le*  frafjmeiit*  cili^*  par  i'Atfhani.  l    XVIII 

V     i<|-  /'  ajuuli-  «^aJUj  JOAJ     ^  Jj^^i^l.  ,  addition  qiii   ne  »e 

irn«i«e  ni  1I.111*  i<'«  aiiirea  copie*,  ni  dan*  Meidaiii .  I,  p.  biS. 

V.  198  (1).  Dapre*  le  hamoui  lurc,  ce  mol,  d'origine  moderne  et  in- 
«onnu  auv  Aral>e»  du  di^aert,  e*l  tyiinnyme  du  pervin  <Va.oLiL^;  on  le 
trouve  eu  effrl  dau*  le /Inrfcrtni  Kal/.  où  il  est  donné  rommr 

ilii  m-'  ■«■••■.•  âJu_iL>.  <'.'e»t  une  erreur,  rr  dernier  e»t  d'nt.^ 

en  tl^  ,    w'vaJ^  njinilir  •  «r  ramasser,  «e  reunir»,  et  «omelette» 

•^dit^UjuL»    Cf.  thel.  tmrc-arttnkil .  iu>r  M   Pavrt  de  OMirteille.p.  ii5. 
L'équivalent  du  mol  ar^be  «^  se  Irouvr  en  bebreii  »nu«  la  forme  n}V 
Krodf ,  \\\,  39. 

P.  i(|9  (1).  Pacugc  evidtunmeni  «Itère  el  alluMon  k  un  fait  buloriipie 
(]ue  i'aulenr  nr-^jb^e  d'etplitfuer. 

p.  ani     I       .4  n  K  ,  *aak-      «kJ«J'  ««ou  Irrir  (.«Iri»  Im  liii .  eic.> 


\  \i;i  \\  n.s  Kl    \uTi:s.  'luu 

I'.  202  (i).  Ail  prt'iniir  liéiiiisliclic,  />.  jjtv'  ^>^  ^  •'*"  'If'iiMciiie  Ih'-- 
misliclii-,  pour  t::jL^,    1/ ■  ,_)Lj  ;    I  ,  (.^L^  ;  R  .  30   ^jl  . 

P.  20."»  (1).  Après   8>t>  ^.  A  ri  K  njoiitPnt  lS-*K  ,j— c  *-ijI  *— ?"; 

//»!(/.  [:'.).  Mois  lisibles  sonlomciil  cl.ins  les  copies  M  ft  /v  ;  /)  |i<>iIp 
ï^Lo  i>ii  rjk_jLo  d'iiiK'  iiiniii  diiïérentc;  A,  «tXjli. 

P.  206  (1).  Voir  ci-<lessu!t,  p.  197  (et  non  p.  ig,  comme  on  a  im- 
prime par  erreur).  /)  fait  précéder  le  vers  des  mois  *^\yS=>  J«  ^jtj  J. 
Trois  copies.  A,  M.  k,  omellent  ce  passage. 

P.  208  (i).  K,  au  lieu  de  «JC^l^,  écrit  a/j^L-o.  <pii  ne  donne  aucun 
sens.  Pour  l'explication  du  proverbe  cité  ici,  voir  Ibii  Klialiican,  liadurl. 
p.  620. 

P.  iog  (i).  A  l't  K,  àj^  Qn  ^— ■  !  Lo  «_i..>o[,  et  passent  le  reste  de  la 
pbrase. 

P.  2  I  1  (1).  Les  vers  liois,  ipialre  et  cinq,  omis  eu  l).  .\n  |ir('mier 
vers,  au  lieu  de  ^^i^vkÀ^jl,  A,  .n-  n  ^X'I  ,  et,  à  la  fin  du  cinquième,  A 
et  D,  J.iÙJo  :  an  dernier  vers,  K,     ^aj   U. 

P.  2  12  (1).  ;V  et  K,  c_>'-J>  ^jJ  •  ''  ^^)  e):"-  "•  <— >^-  0"  ^  '"''^■' 
de  préférence  les  leçons  d'fbu  Klialiican  cl  d  Ibn  kotaîbali.  A,  M  e\  k 
oflVeiit  plusieurs  lacunes  dans  ce  (pii  suit. 

P.  2i3(i).  Au  lieu  de  ces  mots,  D  a  une  varianli  d'un  sens  moins 
rlair  :  «u   *Àt    ,j-LàJi     c,jj   LL. 

Ib'id.  (2).  D'après  M,  A  vi  K ,  Ahoii  llanifaii  serait  mort  à  l'àpe  de 
(|uatre-vingl-dix  ans;  mais  il  faut  remanpier.  en  faveur  de  la  leçon  0, 
que  le  célèbre  jurisconsulte ,  de  l'aveu  d'Ibn  Kotaîbab,  d'Abou'I-Meba- 
sin  ,  etc.  naquit  l'an  80  de  Ihégire.  Il  est  vrai  que  l'historien  Abon  l-féda 
cite  également  l'année  61  comme  relie  de  sa  naissance,  mais  cette  opi- 
nion est  moins  accréditée. 

P.  2  i4  (1).  M ,  A  el  k  .ijoiitent  yi^jo  ciUi..  Ces  trois  copies  tpii , 
d'ailleurs,  sont  pleines  de  lacunes  dans  ces  listes  nécrologiques,  disent 
que  Awztiyi  mourut  âgé  de  qnatie-vingl-dix  ans,  ce  qui  est  une  erreur. 
es.  Ibn  Kotaîbnl),  p.  2/19. 

32. 


f,nn  \  \i;i  w  ri-s  1. 1   \(rn  v; 

p.  ai5  (i^.  L<-  luoi  VAA*>*  est  iii  par  conjecturi- ;  il  n'r»l  fw»  poncliir 
dans  la  copir  /),  la  spuIc  «pii  «lonnc  c<*  pasvigc.  |^-s  autres  manuscrits 
abr«-)^«'iil  tout  l«*  récit  i-ii  (iiieliiiii-s  ligni-s  :  les  larunrs  i-t  mrorroctioiis 
»onl  surtout  sensibles  en  M 

<Jv,<-,  inti'r(>olaliiiri  l'oili'iili'. 

IbiJ.  (}).  Les  deux  paragraphes  suivants  ne  se  trouvent  |>as  dans  A  et 
K  ,  où  on  lit  seulement  <ju»^  J"~*î  *^^  *-*'r^  O^Y 

P.  ai3  (i).  A  ,  K  et  M  ajoutent  imc  plirase  qui  ne  parait  pas  être  a  sa 
vraie  place;  la  roici  d'après  le  Icile  imprimé  :  ii^out  «w  J  \s-*.  O») 

J^;  <_>^'  <J»— ^  (••-»  (X  (i  V  *->^^^J  ^^  O-^'  <5't>-*-J-  Toute 
relie  fin  de  clwipiire  atteste  une  rédaction  pn!cipitée.  et  le  désordre  dont 
on  trouve  la  trace  dans  les  Copies  psI,  rn  |wirtie,  imputable  à  Maçoudi. 

IV  u5  (i).  ht  il  À  ,  ^yi\\ .  '*  .  ^^.\^\'  '■•  •  •*•■>»•  ,ji^«_>  J  •  W,  au  lieu 
de  Maçahadàn,  écrit  MaMiitJdn.  celle  erreur  »e  trouve  aussi  dans  l'édition 
du  Nttdjoum ,  dans  \  Anhie  de  Noél  Desvprger»,  etc.  La  pln|tart  «les  loca- 
lités nommées  ici  sont  n  Ii!i>s  dati«  K,  et  la  mort  du  Khalife  y 
est  placée  à  tort  h  l'anii'                i  .    juI.  I,  p.  68j.  et  lOuroiin,  p.  jKo. 

le  font  mourir  à  '^v-J' '.  c'est  la  mAme  loralilé  :  seulement,  dans  noire 
texte,  elle  parait  sous  la  Tonne  du  duel,  de  même  que  lictlJ ,  qui  %'éent 
souvent  llrdiidn  ou  lirddrtn.  Cf.  ri-dessus,  noie  3  de  la  p.  187. 

Ihtd.  (a).    Premier  mol .  h.  ,     >-  "k.  .  ..n  deuxième  ver» .  W  et  .1  .  (aUBJ  ■ 
Voir  le*  variantes  dans  KaLlm     (•    i  1  .S  :  (•imohm  ,  p.  î^t  .  •  t  I.1  notice  »|>e 
ciale  de  r^i^Aani ,  III,  p.  1^- 

P.   ïîJ>(l^.    h  ,  y>*j;;  i'.  Ljj.  lelenne  f.  unrespetrde 

saumure  ou  de  iiiarinade.  <i'apre\  Kakhn.  1 4.  <■-     1. ;•     71^ 

i  IVul-élrr  raudrail^il  traduire  plus  cxaclemeni   ;   «Si  lu 

4*  >  "     '  '       i<l,  qui 

rr|  ..j ...;..-      .,  ••    -- .[.i^l  1. 

dr  <•<>%%   ♦ 

F    a^l  vi)     t  et   U.     _U.U.  K.  ^Uil^.  M  passe  Ir  mol  ^yj|. 

P     ilb  (l         M  .    KJy»,     t    ri    k.  êJiJt'jA 


VARIANTES  ET   .NOTES.  501 

I*.  238  (i).  M  et  A,  cîL^I;  K,  avec  sa  manie  d'arranger  ce  qu'il  ne 
comprend  pas,  ëcril  ijL^  jjji;  il  n'y  avait  copundanl  aucun  lien  de  pa- 
renté cnirc  celte  femme  et  le  klialifc. 

P  iSp  (i).  D  ajoute  cette  .singulière  phrase,  qu'on  nr  lit  dans  aucune 
autre  copie  :  <UJt\:^  /  *w5^K  '^U  (joA  J  j,l  t:yjLiii  . 

P.  ?.In  (i).  D  dit  moins  clairement  :  L.  tiLic  U>0^-3  -  ^—> ^ V  \JLa^ 
Jw^JI  (j  t>*^'-  ï^e  vers  qui  précède  est  traduit  dans  l'inlrod.  d'Ahou 
Nowas,  p.  2>.  \  Oir  aussi  la  notice  d'Abou'l  Atahyali  dans  YAcjhani,  lll, 
p.  i3 î  ,  et  tians  Ibn  Rhailican,  s.  v. 

P.  ^îà?.  (i).   Ordre  différenl  et  lacunes  en  37  et  D. 

Ihid.  (2).  Ces  deux  vers  jusqu'à  <*JLâ,  /  manquent  dans  les  trois  copies 
A,  M,  K.  Cf.  Agluini,  ibid.  p.   1/12. 

P.  24/1  il).  .1,  M,  A',  ^IjJL)  rt^JsC  (jL)a^;i=i.o  jjLji.«  JuS.  Voir 
Ibn  Kliallican,  trad.  (,  p.  200.  Mouberred  tile  la  même  anecdote  dans 
.son  Kainil  (p.  ^o^)  et  dit  simplement  <v-yiltt^  ^j   ,_sa.^. 

P.  246  (1;.  M  et  /iT modifient  ainsi  le  premier  iiémisticlie  du  quatrième 
vers  :  JiJÉ=JL<  ^jJl  ciS-''^  ^5'*  k^^^-*  (j'-  L-^s  trois  copies  donnent 
trois  vers  de  [)lus  qui  ne  semblent  pas  appartenir  à  la  même  pièce.  Voir 
l'édition  imprimée,  p.  199. 

P.  247  (1).  Le  morceau  qui  suit  n  est  conservé  que  par  la  copie  /).  Au 
troisième  vers,  nous  avons  corrii,'e  la  rime  qui  est  encore  (j^ULi  comme 
au  début  :  quelques-unes  des  leçons  pourront  ins|)irer  des  doutes,  mais 
MOUS  n'avions  (|u'un  seul  maïuiscrit  pour  cette  pièce,  dont  il  n'est  fait 
iiidle  mention  dans  r.4^/i(i/i(. 

P.  ibo  (1).  ,1,  .V,  K  ne  citent  |)as  IcsMnnrfet  di.sent  simplement  :  ^.j 
^f  if-^^c   ^l-  Le  récit  tout  entier  est  écourté  dans  ces  trois  copies. 

1'.  202  (i).  -l ,  M,  ^J^-jfu\\  lacune  en  /).  La  vraie  leçon  est  donnée 
|)ar  /v.clle  est  conforme  à  ce  que  dit  Yakoul ,  5.  r.  oi'i  une  légende  est 
rapportée  qui  ressemble  par  le  fond  à  celle  de  Maçoudi. 

P.  264  (iV  Les  copies  lisent  ,  Un  il,  ce  qui'non^  vendile  didli  ile  à 
«•xpliquer. 


502  V  \l«l  \N  I  KS    Kl    \()  I  I.S 

P.  307  (1).  Ibn  khjllicaii  (Irad.  p.  377).  «[ui  ra|>|K.rtr  UitueJleineiil 
l'anecdote  d'âpre»  Je  Motiroudj,  a  in  ou  .  d'où  ré^ulli-  une  certaine  dilW- 
rcnce  dans  le  scn»  de  la  plirase;  mai»  loule»  no»  copie»  lisent  jÀj  . 

V.  268  (i).  Qualricnu-  héniislichc,  au  lien  de  'j^  '  ■  ''•  ^j-^T^' 
hcmi^tirhe  suivant,  [lour  t^j^  .  4  .  V,  ï^j._c.  Voirie»  aulre»  \ariantc> 
'hrt  YaLoiit ,  j.  i.  j  ■ 

P.  371  l).  Il  >  aurait  au  deutii-me  vit*  une  faut»-  de  quantité  »i  ï^lif 
inaniu)'  du  mttida  dan»  jl  nr  pou\ait  #tre  lu  bn-f  par  licence  |>o«4ique; 
aucune  variante  dans  le»  copie*. 

P.  Tjh  (1  .  In  rommrnce  une  m  m  c|»i  a  pour  liul  d<-  réha- 
biliter le  Nii;  elle  ne  se  trouve  «pir  ; .     l  P,  et  »'tipliipir  |»ar  la  prt» 

vroaiice  luvptii-nnr  de  ce*  dein  copie».  En  voiei  la  traduction  :  «En 
virile,  ce  qu'il»  avancent  est  un  mensonge,  rar  la  »iipèriorité  du  Nil  sur 
le»  autres  (Iruve*  e*t  une  chose  connue  dr  tout  temp*  et  'tr  lou» 

Ir»  liomnieJk.  Quiconque  soutient  le  contraire,  m-  peut  p aucune 

preuve.  Dieu  s-iit  mi«:u»  la  verit»*.  Un  |XM'-te.  qui  a  classé  habilement  les 
(li-uxrs  >elou  leur  mérite,  .s'exprime  en  ce»  termes  : 

t.*  pU<  ttokl'  -ir*  toarrM  i'fu  Ml  trWt  <]ai  •  jiilli  «beiKltitU  •■tr>  tm  •i»t|(t*  4n  Pr»- 
Tai»  «(•••tnt  I*  paiu  A»  Zrotooi ,  U  EttHK«r,  U  Hil  d'I^vpU  t  !*•  >atrr*  ••«««•   • 

Lcr<  -'■  •  -lune  daas  1rs  autres  copie».  Plu»  loin.. W  cl  P  ajoutent  encore 
•piriqi,.  ■  jKiiir  di»cul|>er  le  Nil  du  reproche  de  renfermer  un  graml 

nombre  dr  croco«liles  :  «Ces  nion»trr*.  dit  le  passa);c  en  question,  ne  *v 
trouvent  t;ui-i<-  que  dans  le  haut  Nil.  vers  Ir  .Soudan,  ri  encore  y  sont-iU 
iiinins  nnmbii'tu  cpi'nn  ne  se  plaîl  à  ie  dire.* 

Ibitl  I.   W.K.   ^Lkfcl   fj  JyJ  .  rVst-i^in*  la  UMielle  de  leur» 

os  %f  ilrtjM'che. 

P.  s8i  ;  I ,.  /».  jUxII  (J^jA.  Moubwred ,  «près  avoir  e«phqu<*  ie  »rn» 
ri  l'emploi  dr  rrttr  location,  ajoute:  •Ia'  kmiaJ  r«t  un  «Hiusir  épinrot 
dont  lej  piquants  •nul  lrè»-(trM  a  la  Ixiie;  il  rsi  malaise  de  le»  arracher. 

«US«|    ' 

pri»e  <*■  ...     .        '  II' 

le  méntr  p.  >  «ppm  ,    ne»  «Ir  l'arbiisle  «^tnl  longues 


VAIUANTKS   ET   NOTE. S.  hOi 

fl  |)oiiiliiei  roiunii'  des  aijj;uill<'s.  Il  csl  priibal)li'.  ([n'il  s  aijil  de  WLitiaguliis 
Iruijacantlia  qu'un  Irouvt;  en  abondance  dans  l'Asie  Mineure,  l'Arabie  et 
la  Poise. 

P.  285  (i).    M.  io^j}\  -^Lf]^  JUI  jc<^. 

P.  286(1).   Le  deuxième  vers  manque  en  /);  au  Iroisième   vers,  A, 
M ,  K  lisent  ^ydl   (^Ic  Jl,  et,  au  quatrième  vers,     j»,.aijl  ^j.  Dans 
le  dernier,  pour  t^yjL^,  3/,  A,  ov^;  ^>  v:>jli^,  et,  pour  i^v  U  „. 
A,  ^j  w  .*. -,  K,  cjJxo  .  Béladori ,  p.  120,  attribue  ce  fragment  à  Abou'i- 
Hawl  ;  ses  leçons  se  rapproclienl  de  A  et  de  K,  plutôt  que  de  D. 

P.  291  (  I ).  Le  chapitre  du  Roran  nommé  VAiuUlicinc,  parce  qu'il  com- 
mence par  ce  mot ,  est  plus  connu  sous  le  nom  de  Cliapilre  du  repentir. 
Voir  le  Commentaire  de  Heïdliavi,  où  il  est  dit  qu'on  lui  donne  jusqu'à 
treize  noms  diflcrents. 

Ibid.  (2).  Pour  (O  J .  D  écrit  .'jàJ  et  (jlx^o».,  au  lien  de  ^jL..^ . 
Quelques  copies  portent  <_$ jl»-^  ,  au  lieu  de  ^^JyMS.  Le  seul  mérite  de  la 
réponse  consisLint  dans  le  parallélisme  et  les  assonnanccs,  il  était  impos- 
sible de  le  ("aire  passer  dans  la  traduction. 

P.  292  (1).  A  ,  M ,  K  nomment  le  poète  Ibn  Abi  Otbuli.  Dans  .1 ,  .1/,  le 
vers  commence  par  ^|  ».  j ,  et.  au  troisième  bémisticlie .  <»J»lftj  est  mis 
pour  «Vj»lij  . 

Ibid.  (2).  Toutes  les  copies  disent  en  l'année  178;  c'est  une  méprise 
(le  l'auteur.  Cf.  Ibn  Kliallican,  tradiuM.  I,  p.  'ia?,  Yiidjoum  et  Annales 
d' Aboli  l-jcda. 

V.  a<)i  (i).  C'est  par  erreur  que  Maçoudi  aura  écrit  sittin,  an  lieu  de 
ihrmanin,  et  ce  lap.sns  a  été  relevé  par  un  lecteur  en  marge  de  Ih  copie  />. 
L  auteur  du  ;Yi/i//oij;i» ,  Ibn  kolaibali  et  Abou'l-léda  sont  tous  d'accord  sur 
la  date  181  pour  la  mort  d'Abd  Allali  ben  Mubarek. 

P.  2<)8  (1).  Si  la  descriplion  (pie  le  Iraducleur  turc  du  /V((nt»ii.> donne 
de  cette  maladie  est  exacte,  on  peut  présumer,  d'après  les  pbénomènes 
flécrils,  tuméfaction,  pustules,  etc.  qu'il  s'agit  du  terrible  lléan,  comui 
vulgaircnn'Ut  sous  le  nom  de  petite  vérole  noire.  C'est  aux  spécialiste»  à 
décider  si  celte  conjecture  est  fondée. 

P.  3o3  (1).    /),  pour  *.x*i..>,  lit  A.jl*.>  ;  ,1  ,   1/  .  K  ,  isy^i», ,  pour  Ij^a^. 


r>n'i  \  \iu  w'iKs  f:t  \f)Trs 

p.  3u3  (i;.  bur  le  nom  (ic-s  llcctn'»  que  le.»  Ar^be»  |>aicns  (iraient  au 
»ort,  voir  Partir Ir  iln  Kamoiit ,  au  mol  J^  .  I^i  première  (lèche  [Jtdd) 
^a^tuiil  une  part,  la  ii<-tiiii-mc  (routim)  deux  part^.  D'après  reia,  ic  »ciu 
de  celle  lucutinn  proverbiale,  que  Meidani  n'eipli(|ue  pas,  peut  élre  en- 
tendu ainsi  :  *  Vcus-tu  (pie  nic<k  paroles  le  rapportent  une  part  seulement 
ou  deui  part»>»  En  d'aulre^  terme»  :  •  Veux-tu  <pie  me>  ronsoils  te  servent 
en  ce  monde  seulement,  «m  bi<-n  pour  ton  bonheur  terrestre  et  ton  salut 
étemel?  »  On  peut  consulter  au^si  sur  l'emploi  métapliori(|ue  de  la  mémn 
expression,  le  Commentaire  de  Hariri,  p.  «j  et  189,  1"  ^ition. 

p.  3i  I  \i  ,■  A ,  M ,  h  ,  ^  \aJ=>\^  .  l'ont  nii.in  préciser  le  sens  dn 
vérin-  ^^sLk.  lYditiou  imprimée  ri'pèle  -dent  foi»  les  mois  3y<»'  L» 
y^pJù»!,  elr.  ;  mais  relie  réix'lilion  .  qu'aucune  de  no»  copie»  n'autorise. 
e»t  duc  à  l'éditeur  égvplien. 

P.  ."i  I  ^  ,1,.   1)<  ii\i.  Mil-  h'' •  -i  ,     A  ,  M ,  K  ,  '     -   .     L«  »  ii'ii» 

copies  passent  le  Iroisicme  .  '1  trouve  le»  \  '  ■-  (ra^menl 

rhet  YaLoul,  I,  p.  .^3^ .  et  d.ios  les  cilraits  de  VA^kani,  que  nous  avons 
publié»  dan*  le  Journal  asialiquf ,  marvavnl  1869.  p.  3i7. 

P.  3i5  (i\  Troi»iè'me  ver»,  f),  IJ9L:  septième  vers.  A,  M .  K,  ^Ji^i 
jjvjO)  Jî;   liuilieme  ver*.  K,   ^jv_*.-.vJ^:  dixième  ver».   A,  .U,  k. 

p.  319(1).  Ici  rommeiice  dan»  li»ule»  le»  ropie»,  sauf/),  •""'  l-^rni.r 
qui  »'élrnd  )»^»»  l.i  |m;;»'  .^3  t .  première  ligne. 

I'    .lu  (1..    .1/  |wv»f  ^..  \  o;r  1  i  v|  '       '  '.'un. 

éd.  U«jnlac.  Il .  p.  191.  Le  iddan  r»i  ,.  li-.u.aux 

brouteol  volontiers;  il  re»»emblc  à  IV^im  de  frr  ,rn  arabe  haçck) ,  mai» 
il  est  plu»  bUnc  el  M*  fruiilea  »anl  moins  rudes.  Comme  il  se  ienninc 
par  dr  '        «^       le 

»«in  d  ;...'      :      , .  »-  ^^_  "" 

JuJL^.  Le  Mif/an  .ivait  la  ri^pulalion  <l  '  -r  les  b«**liaut     il  croi»* 

•«il  en  abanilanre  sur  le  territoire  de»  kolaili  i>on  Wail .  qui  avait  reç«i  A 
cause  de  cela  le  nom  de  Aiinn  ou  encio»  ppdiibe.  Voir  au»*i  le  f>iiafi  de 
,Va'  ••  M.    M     !'         '  Jomrmal   iuialiqar .       -^'^      M 

p.  .  .  éd    Wi  |i.  f>. 

P.  3t.^  (tf     Voir,  sur  le  »4>it«  parlicdlier  de  «jy L •  U  note  de  U  p.  > -^  1 . 
P.  3t9  \i].   Paragraphe  nmi*  en  A.  I,c«  deut  mnl»  sont  réuni»  dan»  le» 


VAIUA.NTKS  ET   NOTES.  505 

copies,  de  là  le»  formes  iuintclli^ihlus  ^_j3lj  ou    .y_iJi ,    il»  ont  été 
rétablis  sur  rauloiilé  cl'lhii  Kli.illicau,  texte,  p.  ô8o. 

P.  33  I  (i).  Lacune  de  tout  le  paraf;raphe  dans  les  copies,  excepté  D. 

P.  336  (i).  Les  copies  A  ,  M .  K  portant  LgÀ^,  au  lieu  de  iAx/>,  brisent 
la  mesure  du  vers.  D  seul  est  d'accord  avec  le  mètre  et  aussi  avec  le 
texte  de  l'Aijhani,  III,  p.  i32,  où  cette  pièce  est  citée  comme  une  des 
plus  remaitjuables  dans  le  genre  erotique  [nfçib). 

P.  337  (1).  /),  après  le  premier  vers,  ajoute  celui-ci  : 

<vJoU^Î   ^rJ=iJ    t^   («vJLo   ^         y^^  J_jLm    (AXja   J    Lit 

P.  339  (1).  D,  au  deuxième  hémistiche,  J,  cjLi  ^^  «-J^yf^  ^  <i>^' 
À  et  K,  (_^aJj:  Lrf-. 

P.  342  (1).  Phrase  omise  dans  A,  M,  K:  la  répétition  du  mol  '^  ^ 
à  deux  lignes  de  distance  est  la  cause  de  celle  lacune. 

P.  3.'i'y  (1).  Dans  A,  .V,  K ,  le  distique  ne  forme  qu'un  vers  par  la 
suppression  <lcs  deux  liémisliclies  intermédiaires.  Pour  (_>  y-  jl,  /^  . 
M ,  (^J^wli  ■  Nombreuses  lacunes  dans  les  trois  copies. 

P.  3  18(1  j.     /l  ,  il/ ,  K' ,  iUv^l    ijfc    <_^9ai. 

P.  3.'i9  f  i).  Premier  vers,  .1 ,  M ,  K  ,  y^-xJl  ^__f\[aJ  ^jlc;U>J  L^.  ;  lin 
du  quatrième  vers  dans  les  mêmes  copies,  .  >  ^— -lly 

P.  35î  (1).   .1,  M,  K  passent    iy/>  et  soulignent  davantage  l'injure: 

ItX-^j  l(,v.^~>  .^^^  V  ■'  ^  Aiihani  va  pins  loin  encore  :  "*-«'  ^.»  i     ^Ic  L) 
Cf.  Journal  a\iuliijuc ,  iStig,  I,  p.  ^93. 

P.  355  (1).  L'anecdote  qui  suit  est  omise  dans  trois  copies;  0  seul  la 
reproduit;  nr,  celte  copie  étant  plus  complète  que  les  autres,  nous  ne 
pouvions  nous  di>penser  de  la  suivre,  en  reconnaissant  cependant  que 
cette  lacune  oui  éli-  peu  rcuMoltaliln. 

P.  357  (1).  Au  deuxième  hémisticiie,  D,  .  Jlà^,  et,  ce  qui  est  sin- 
gulier, A  ,  M,  K  le  terminent  par  i,' ,  sans  égai'd  pour  la  rime;  en  outre, 
K  supprime  tXS  au  deuxième  vers  et  brise  ainsi  la  mi^sui"i-,  <iui  est  une. 
variété  dti  hiwiil. 


:.0r.  \AhiA.\  IL.N    hl     NUlL.N. 

p.  JÔ9  iij.   U  vcril  ain*i  In  premier  ver»  : 

l'i  le  quatrième  vers 

V-^  ^'^^=  ;)r~"  *^^       L^^  '-('^)  ^--^-^  ^:^;-^ 

1*.  36o  (  I  ).  Telle  eut  la  rr<laclion  de  D;  le»  trois  autres  copies  rrsuniciK 
Ir  |>arn|;raplir  rii  ces  (pielqiu-j  m«l»      jL?"   Kjy^s^  Jk3    ^^i^»^i\   ^J\J 

,JiA\j^\  ^Lii.'  ^  il?-  ^V  yJ=,jjXi  T^  J-^^I  ;Lçà.f  ^.  En 

outre,  elles  ne  funl  pjs  un  ■  liapiire  i><irticuli<-r  de  i'Iiittoire  des  Baroxf- 
cides.  En  un  mol.  on  voit  dans  ces  trois  copies  les  trace%  d'un  rentanie- 
menl  ancien,  du  k  quelque  abré^iateur,  tandis  que  />  nou»  conserve  une 
rédaction  plus  prolixe  i-t  confuse,  partant  plu»  originale. 

P.  363  (1).  Toot  ceci  est  n*suntr  en  tmis  ligue.»  dan»  A  ,  M ,  k. 

P.  307  p,.   l'fniier  »it>  kiiii»  m  A  «i    \t.  Au  dcimrme  »er».  A  tcin 

rrii^lr.iiri'iiK'iil  .m  iiv  In- 


P.  368  (i).  /l  et  K  .  Y>j^  >  /^.  vJjj:J  i .  H  faut  lire  ladjnk.  \a  science 
de  l'appndi.ition  et  de  I  in)prt>lMlinii  di-*  »ource^  li.iH  une  de»  étude»  pré- 
liminaires ilc»  lr.idilionni»t<'*    ^^    Pmltqom.  itlhn  hhalda un ,  I.  p.  71. 

P.  .1  \  p.irlir  d'ici,  le  discours  de  cliaque  orateur  e»t  abrège  <  i> 

quelqiiisii^ix'jt  ilans  les  trois  copie»  jUMpi'an  résumi^  final  qui  »era  donne 
Cl  •après. 

/fc(i/  /'  ajoute  ipielque»   mot»   peu  cortfci»      i>>«JL9>  lytuo  Jb\ 

P  370  (1).    I<«  quninrine  definitimi  ntanque  tn  A  ,    M  .  K 

P.  371  ^i).  M,  .4,«^U>iJl  >^  »_>^-*  <_>l*^l.  A  la  lin  de  te  dis- 
ronr».  aprrs  le  ntnl  j_ ^\- ' ^ .  deutieme  ligne,  p.  3^i .  l'abiTtiatrur  »up 
pniix    l<     '»t.   .|r  I4  confcmicc  et  la  résume  «losi  q«> 'I   «"i      JC*  / 

ON*  1^-^  ^)  r-^'j  c*^'^  c^^';  t^^i  c"^  i  lT^*^ 

<Jlfr   ^}fi^  V*  W'j     Heviuil  pour  la  suite  •  la  «eule  mpie  I),  il  nr  non* 


VAIU  \MES   Kï    NOTl'iS.  507 

a  pas  «;lc  po>sibli'  d'en  loiiiroicr  les  leçons,  ni  de  resliliur  (|uelque>  pas- 
saues  nidliii's. 

V.   373  (1).  Suil  un  paragraphe  irop  incorrect  pour   être  traduit   : 

aJIa^  ^^yj3J  oWJft  <VjUS  (Jjy*'  (A')  "y<yî^  sLëJ  (_^|  4:  x.«u  . 

!'.  377  (1).  i4,  3/,  K  disent  seulement  qI  (Jf  ^LJa^î     -aJu  oJt^ 
(je  passasse  a  été  traduit  par  M.  Sanguinetti,  .Tniiriud  asiatique,  i85(") ,  Il  , 
p.  iHfi ,  d'après  Ibu  Ahi  Ossaïbyali  :  le  texte  de  notre  copie  D  semble  piu> 
(l6veloj)p(^  que  celui  de  cet  auteur. 

P.  378  (1).   /)  ajoute  encore  :   3  U  t_iL^t  j  n^=ià1I  o^^-i  '^'j 

P.  .■)79(i).   .17.  'zy.£=J\  (j<sua^^\  ciU3yfc.  «-cws  ^  çv. >  JsO  . 

P.  38o  (i).  7)  ajoute  :  Lyit  O-r;-^  <J'  f>^  |O0J  j!  I^k'jyo  /. 
Lacune  de  onze  lignes  dans  les  trois  autres  manuscrits. 

P.  382  f  1).  Nouvelle  lacune  en  A  ,  1/,  h  ,  fpii  s'étend  jusqu'aux  mots 
^i  oJSy  p-  38 '1.  1.5. 

P.  383  (1).   Un  mol  cflacé;  le  contexte  parait  exiger  isyb^I  Loi . 

P.  385  (il.  P0UI  ^•^JL,  l>  lit  <»Jîj>-A-cL.  Presque  tout  le  para- 
graphe suivant  est  passé  «laus  les  trois  antres  <  opies. 

P.  394  (1).  />,  yiJLj;  .1.  W,  K.  ^b.  La  leçon  El-Omi  est  tirée 
dlbn  Khallican,  <pii  assure  l'avoii"  transcrite  d'une  copie  relue  et  corrigée 
avec  soin.  CI.  trad.  de  \I.  de  Slaue,  I,  p.  159-iGn.  Voir  aussi  p.  3ii. 
Bekri  et  Yakoul  expli(|uenl  ce  niol  par  couvent. 

P.  390  (1).    ,1,  .1/.  K,  ^■^•J'I  \Lè=aj^l,  leçon  fautive ,  comme  le 

démontrent  la  note  tie  .\L  de  Slanc,  ihid.  note  26,  et  la  notice  insérée 
dans  r,t(y/i(j/u  ,  VI ,  p.  2  1  ••. 

P.  A02  (1).  /),  94^\  ;  ^1 .  1  .  K  .  J«)  sculenienl,  ce  qui  ferait  croire 
que  les  vers  ont  pourauleur  le  poêle  pn-céflemmenl  noniiniv  F>e  troisième 


508  \  Mil  \N  IKS    KT    NoIKS. 

\cn  csl  na*»é  par  A,  .W.  iJan»  d'aulres  auteurs  ia  pièce  e^t  altribiié«  è 
Ha'kactii.  Voir  auui  Uujroun,  p.  .igg. 

P.  4o4  (i).  /i.  W,  '-■  passent  le  deu\iëinc  ven.  Cf.  de  SUne.  itiJ. 
p.  i6i. 

Ibid.  {  »  ).  Vcp»  cil»"  par  /)  sculenuMit. 

!biJ.  (3).  Fr<  initr  vi  r^ ,  A,  M,  (.  c-J-o'.  au  lieu  <!<•  t_)i>jt.cl«u 
dcmitmc  ver»    j»»^'.;»"  lu  n  «li-  ayt'- 

P.  4o3  (i).  Paragraphe  et  vers  omis  en  trois  copiM.  complet  en  D. 

Ihiil.  [i).  Ilm  khallicaii.  11.  465.  atlnbuait  ces  vers  i  Abou'l-Atahyali 
et  non  h  FadI .  i  oinmi-  le  fait  notre  auteur  ;  il  apprit  plu»  Urd  «ju*iU  appar- 
tenaient à  .Salili  ilin  Abd  cl-Kaddous. 

P.  /i^3(l).  Mot  douiiiii,  il  ti'r»t  po»  ponctue  par  I),  »cule  copie  qui 
repn>duit  ce  fta^vi^e. 

P.  4Jo  [*].   M  '  l  K  ,    ,  'w<  ;  iliijibl"-  en  A. 

P.  Mt  (i).  Pa»»anefort  douteus  :  les  copie»  portent  J-jLJ  et  jjUJ. 
Fornie»  qui  me  sont  inconnue»  et  sur  lesquelles  le»  dictioniuire»  retient 
muets. 

P.  Mg  (i).   /)  a  un  IroiMeme  vers  qui  donne  un  sem  diflerenl 

Inrorrection»  dan»  A/ ri  K  |«>ur  le  cmqmfme  »rr« 

I'.  ...  '     W  K  .  •• .  «!''  cVJu'^ 

P.  44b  'i).   Pa'^JK»"  tronqua  tUn»  toute»  le»  co|iie*.  %é<i(  t) 

Ikid  y^i  t  *^'  ^  •  ^^  fl  Kehaek.  I.e»  Irui»  copie»,  au  Irvuicmv  ver», 
^t^au  lieu  ,\r  .'Jj3  .lir»  doniieii! .  aprf»  le  ^inqni^me  »«r».  un  »er»  de 
pitu  qui'  > 

p.  4411  ;•).    1^  copie  la  plu»  coniplflc  de  ce    Tragmenl    e»«   P.  qm 


VAHIANTKS   KT    NOTKS.  f)09 

compte  tt  i  vers .  .1  en  a  36 ,  M  i-t  k  ,  3  i.  Voiri  les  principales  variantes  : 
rinqniènie  vers,  K,  M,  *^y  -1.  ^v^-i-  i3  rr»^  '  ^'"''^  ^^^^-  ^>  t->VtVl 
pour  ol-JéUf;  vers  vingt  ol  nn,  .1,  M,  K,  JLj  an  lieu  de  L^ Ijj' ;  vers 
vingt-sept,  les  mêmes, au  deuxième  hémistiche,  0^^  Jlj^j'  JaAÀA.»./»^ 
jjfy^f;  vers  trente-sept,  à  la  fin, /l,  3/,  oU_tlj,  et  la  rime  suivante, 

yj  Li»] I  ;  enfin  /)  ajoute  un  dernier  vers  qui  semble  apocryphe  : 

p.  452  (i).  .4  et  A',  i^AiÇo  et,  ligne  suivante,  passe  (J^a^j- 

P.  453  (i).  Les  trois  copies  oublient  ces  deux  mots  et  attribuent  les 
vers  qui  suivent  à  l'un  des  combattants  /l.cjlj  jb  ,  au  lieu  du  poète 
aveugle,  comme  dans  D.  ' 

P.  /|54  (i).   A,  M,  K  donnent  ainsi  le  deuxième  vers  : 

elles  ne  citent  pas  le  vers  suivant.  Au  quatrième  vers,  q  1 1^  ;  L»  et  ensuite 
LJLo  L;  au  cinquième  vers,  »|s3  ^jK ,  .1/,  «l)*- 

/6iJ.  (a).    -1,  .)/,  fciL^I  Jjil,  A,  c:)Lyi:L5l,  fausses  leçons.  Hur 
bveh  était  un  faubourg  de  Bagdad.  Cf.  Yakout .  s.v. 

P.  455  (i).  Fragment  (  ité  par  la  seule  copie  [). 

P.  457  (>).  Lacune  de  denv  lignes  en  A,  M:  de  quatre  lignes  en  K. 
Il  n'y  a  donc  pas  de  variantes  jiources  deux  noms  et  il  n'est  fait  aucune 
mention  des  mêmes  événements  dans  les  chapitres  consacrés  au  règne  de 
Moustàin  et  de  Moula/..  Ibu  el-Athir  ne  cite  qu'un  des  deux  noms  sous 
celte  forme  *j  J^  <uul  ,^_^yC-  CS.  t.  VII,  p.  94. 

Ibid.  (i).  A,  M,  K,  ^t>jvJf.  Il  s'agit  de  la  guerre  entre  la  famille 
des  heridi  et  Ihn  Haik,  et  du  pillage  de  Bagdad  qui  en  fut  la  consé- 
quence. Voir,  sur  ces  événemeuLs,  Ibii  el-Athir,  t.  V'III.  p.  271. 

P.  A58  (1).  .1  .  y ,  K.  au  premier  \ers,  y^JiJ]  »_>..wïj  ;  au  dernier, 
ULacI  <_>y»^  o-j'i-  Ces  copies  passent  quatre  vers. 

P.  460  (1).  D,  ftvL^ul ,  mai-  le  leçon  des  autres  manuscrits  est  prou- 
vée par  un  vers  de  la  Moàllakat  do  Tharafah,  édition   Arnold  .  p.  5}. 


:)|(i  \  Mil  \\  ILb   hl    NUI  LX 

F.  40 1  ^1       Li-«  iroi-»  copies  allongent  le  réril  de  ceCU-  taçon  :    J»— ^ 

^.^L.  ^^  -^^^  *'''*    Voir  an»M  Oaroun,  p.  334- 

P.  46a  (1  j.    Mol.'  11". 11  |...n.  i...-  <  Il  l>.  /l ,  .V.  L)I  L>  ;  K  .  >*Ll?  L»I 
/kùi.  (a  ).    DajouU-  ce  >crs  peu  correcl  : 

/fciJ.  (3).   Kncore  un  \m  .ijoutc^  en  /)  ftrulempiit .  à  la  tin  ilu  fragment: 


jl  Jj  ^Li_>«  j_ 


y  r    > 


r^ 


l.e»  Iroi»  ^ol)ie^  p«»M>nl  cr  ver>  <l  le»  cinq  lipne*  «uivanle». 


p.  \6\  (ij     /'«'iil  liiiiiiii-  nn  v<-r«  <le  plu»  enirr  le  Imiaième  rt  Ir  qu;i 
même 

^-_y_),  L^  J*l  ^  ;L-.       ^I^JJ'L^/  ^w  ly^-  JJLJ 

ri  dru»  ver»  qui  prerèdeiil  le  dernier  : 

p.  46S  (1).   Le  tnorr««u  rnlirr  ni»  %c  lit  qiir  dan»  In  copie  D. 

P.  466  (1).    /'«Ii<  au  roiilmirr  >JL^'  <_>lj»t  Pl  la  pi^cr  qui  »ni«  pour- 
rait, il  la  rigUPiir.  jmlilirr  relie  van.iiii<- 

P.  467  (•)•    Ia-^  Imi»  aiilrr«  rojur»  partent  inini^lialenienl  aiit  vpr»  el 
<  n  ilonnrnl  Ml  de  moin^  que  f> 

p.  470  (1      1^  «leuii^'me  tm  commence  aiiui  eu  A  .    M ,  l>     lyu*" 
XiJ  AUj  /**^  •  •''  '•**  t"P"**  remplacent  le  dernier  par  cdui-ci  : 

^-.■■.>  JLJ  -._,'  ^UJI  ^ -I  L.  13!  Juo^  J  oiT ^jJ'  U 

Kn  milrr .  Kortlr»  dr«  iteti  r%t  Hiffi'mil 


VAiUA.N  it:s  i:t  nuiks.  nii 

l*.  477  (i).  Leçon  fournie  par  A.  La  copie  I)  portr  (jIsJlSJI  ^X1*c  , 
A,^\yjcJ\  (pJ  v5  •  ^!:  ^\yr>.0^^  O^y^'  ^'""''  .1"^'''"''"  '»  'cçoii  I),  il 
faudrait  liro  Itcïduni ,  ou  orii,'iiiiiiii'  (l<>  lîcïdan,  qui  rsl  uu  distrirl  du  Yr- 
m  en. 

P.  479  (i)-  A,  AI,  k  donnent  une  variante  qui  citange  coniplétcmcnl 
le  sens  :  o  jlj  ^sco'U   o>-^  "T"  venais  chez  moi ,  ii  Hakkaii.  » 

P.  485  (i).  D  finit  ainsi  ie  premier  vers  :  j«jiJL  ^JU,  '1.  ^^  ■ 
j^A^L.  Ces  deux  copies,  ainsi  que  l'édition  imprimée,  lisent  an  troi- 
sième vers  :  ,o|^L  L^zaJLû  Lj  :  »0  roi,  maître  de  l'Irak  (et  étendu 
mort  dans  celte  contrée).  »  Mais  le  sens  est  moins  naturel  qu'en  suivant 
la  leçon  de  /).  Quant  au  mol  Ard,  sa  signillcatlou  de  sol  aride,  privé  de 
végéUilion,  est  justifiée  par  un  passage  du  Korun,  XXXVII ,  i45,  <l  par 
un  vers  du  Hamasa,  Ô02,  26. 


coinn-CTioNs  di    tomi.  \. 


Pa^p  'i .  \mi\i'  i.  an  hru  de  Hi-nono-,  i-tr  /i<r.-  ¥.1  nr  te  \t%sc  pas  d»- 
pleurer  la  ni^n  i\i-  rilui  c|iir  tu  a^  perdu 

P.  23  .  I  i  .  au  lifu  de  Kl  lr  coup  jHirtr .  etc.  liiez  Kl  la  rhul^  de  m 
prospfnlc. 

P.  34  . 1.  i  du  Icile.  an  lirii  Jr  Ki^,  '"<*-  oytt  ♦•'  '•*'»»  ••  iradurUon  , 
la  jounK^r  de  Moulait .  au  heu  de  l)an«  le  rombal  oit  il  fui  tué.  Aurtinr  dr 
no»  ropif*  n'aulnri»i>  cette  rorrcctinu ,  mai»  le  témoignage  de  Yakoul  la 
rend  iiuli»pcn»ablr. 

F.  A)  ,  I.  i6,  au  lieu  de  qui  se  prcMliguail,  etc.  liit:  qui  euil  plus  gêné- 
rru»  dân»  Im  année»  de  famine,  oîk  chacun  devenait  avare  > 

P.  84  .  I    -^  do  texte .  an  Weu  de    'sy^  ,  '«''•■  \  r^- 

P.  I OÂ  ,  I.  3  .  au  Iteu  de  Ce  qui  n'e^t  pa»  i  t»bjrt  d'un  doute  .  lite:  (>  qui 
ne  peiil  '•  -    >'■-•  ' 

P.  i33. 1.  9  du  Icile,  a*  hémialichr,  Utt:  i^^amII  y^^y  *"  '1"'  ^^ 
difie  le  ten*  de  cette  façon  :  #TandM  que  l'homme  don!  l'in^piralion  e»l 

»ii»pert<^  oreille  crrdnie.  •  (>:t     ' ■'  e»t  donnée  par  le 

letle   un;  .en  outre,  elle  %c  r.ii  •  Koran ,  |.%\<I.  )4. 

VoirauMi  Uahn ,  i"  édition,  p.  438. 

P    1  i.r    tu  ».  I.trhrmrnl  refu»»' de  ri>mhailrr  potir  Ion  onrie  , 

lor-, 

P  i4i.  I  u  .  Iiitt  (>  brave  Haii  plu»  rha»te  qu'une  jeune  fille,  plu» 
metirinw.  rie 

P.  i63,  I.  i4  .  'u«i  no*  Mbrea  «ont  devenu*  voire  butin 


CORRFCTTONS   DU   TOMK    \.  51.5 

P.  187,  I.  il),  an  lieu  de  ccUii  qui  vent  avoir,  de.  Use:  Karali  est  juste 
envers  colui  qui  lui  lanre  des  fl^cl1e.s.  Cf.  sur  celle  locnlinn  proverliiale, 
Meïdani ,  lidilion  de  Houlac,  II  ,  .'19,  et  Kafnoit.^,.i.  r. 

P.  202,  I.  17,  au  lien  dr  Coni|>renanl,  etc.  lisez  Voyant  que  leurs 
rlicvauv  ('laieut  ('piiis^'s  et  que  la  cavalerie  y(^m(''nite  de  Merwaii  les  en- 
veloppait. 

P.  2o5,  I.  8,  un  lieu  de  nou.s  d(^membrerons,  etc.  lise:  nous  revien- 
drons au  commencement.  •>  C'est  une  allnsion  au  meurtre  d'Osman  parles 
l'];:^ptiens. 

P.  3i  I,  ligne  18,  an  lieu  de  si  je  ne  pimis,  etc.  lise:  si  je  n'exécute  ce 
(pi'il  me  i^lisseà  l'oreille  pendant  la  nuit. 

P.  34  1 .  1.  i3,  an  lieu  de  A  petits  coups,  lisez  A  coups  alternés  (c'est- 
à-dire  la  main  droite  ,  puis  le  pied  gauche,  etc.).  Cf.  l'explication  que 
donne  Beïdliawi  du  mot  (_>vMik  ^w» ,  de  la  surate  V  du  K.oran,éd.  turque, 
I .  ?>U. 

P.  3/j8,  modifier  ainsi  les  trois  premières  lignes  :  «Depuis  com])ieu 
d'années  avons-nous  retenu  ta  paye?  —  Depuis  trois  ans.  »  L'émir  lui  lit 
donner  rettc  somme  et  lui  rendit  la  liberté. 

P.  368,  I.  iti,  la  ligne  a  été  intervertie,  il  faut  lire  :  Que  d'indilTérents 
qui  souhaitent  notre  mort  !  Que  de  femmes  désolées  dont  les  veux  sont 
liaignés  de  larmes  ! 

P.  43'.!,  1.  i,i,  au  lieu  de  La  supériorité,  etc.  Use:  Le  mérite  de  celui 
qui  aime  le  premier  ne  |ieul  être  surpassé. 

P.  469,  1.  4.  au  lien  de  Tel  le  vovageur,  etc.  lisez  Tel  le  guerrier  qui 
redoute  les  ardeurs  de  la  inlle. 


VI.  33 


TAHLK 
DKS    nniNCIPVLES    MATIKHES 

(;(1NTENUKS  DANS  LE  TOMK   VI. 


Avcrtisseiut'iit i 

Chi.pilrc  CI.   Héf,Mie  de  VVélid,  fils  dv  Yézicl.  IIU  crAI)d  A 
Mélik  (VVélid  H) 1 

Oalo  (if  son  avènement  et  de  sa  mort ,  p.  i .  —  Hévolle  de 
Yaliya,  petit-fils  d'Ali,  p.  a.  —  Poésies  de  Wélid,  p.  ^. 
—  Ses  débauches,  p.  8.  —  Courses  de  chevaux  sous  son 
^^gne,  p.  i3. 

r,|i;ipilic  Cil     lU'^iic  de  Yé/.id  et  d'Iln.diiiu.  t(iii>  deu\   hl> 
de  \\  elid  bon  Abd  ei-Mclik  ben  Mciwaii \b 

Dates  de  CCS  deux  rèfjnes,  p.  i  H.  —  Croyances  et  dogmes  des 
Moula/élites,  p.  ".'.o.  —  De  lu  qualil»'-  d7m«f;i,  p.  a'i.  — 
Kévolte  de  Merwan ,  j).  3-.>.  —  Causes  de  la  chiite  des 
Omeyyades,  p.  35. 

Chapitre  Clil.    Des  causes  de  la  rivalité  »|ui  .s'éleva  eiitic  les 
tribus  du  Yénicn  et  celles  de  ÏNizar 36 

Aventure  du  poète  Konieït ,  p.  3().  —  Su  Kaçidch,  en  l'hon- 
neur de  Modar,  p.  42.  —  Réponse  de  Dibil,  p.  44-  — 
Ces  poésies  arment  h-s  Irihns  les  inies  contre  les  autres, 
p.  45. 

(jhapitreCI\      l'u^iif  dr  Merwan  II    .  .  /l'"t 

Date  de  son  avénenienl  ;  son  .ii;e  .  .sa  ni>>rl ,  |>    '17. 


:jIO  lAbLh    DK5    MAIIKIILS. 

(chapitre  CV.  Kvuluation  cl)rc)nulu^M(|ue  des  années  |>cn(lant 
les<|uellcs  répnoreul  les  Oiuevvudes .'ly 

(]lia|)itri-  C\  1.  Li  (1\ nantie  ilcs  Alihassides ;  aperçu  <Ie  lliis- 
loire  de  Merwnn:  «•  i  m"rf  ;  ristitin-  de  ses  canin.igtics  cl 
de  sa  vie. .  . .  .'i^ 

Ouvrages  de  Djaliiz  m  faveur  dot  Abba»»idc!>  c-l  de  la  mai- 
M>n  d'Otniao,  p.  55.  —  Récit  abrégé  dr  la  lutte  ••nlri- 
Abou  M(>»lini  pl  Mcnvan  ,  p.  Sg.  —  Continence  de  Mrr- 
w.iii,  p.  r>3.  —  Il  f.iil  prrir  Vimtim  Iliniliiu),  p.  6g.  — 
liii.iillr  du  Zah.  p.  73.  —  Fuite  d<-  .Mcrv«an.  p.  7V  — 
Il  péril  en  Egypte,  p.  76.  —  Son  .'verri'taire  Abd  el-Ha- 
niid.  p.  81.  —  Perfidie  d'iMiiâil  Kochairi,  p.  81. 

Cliapilrc  (:\  Il     KlialifaI  dAlK,u"l-Ahl>.i»  AM   AH.il..   Ids  de 

MolianniM- I    SifTili.  )^- 

Te.tl.iiiii'iit  il  itir.iiiiiii ,   ]•    •%y  liai  li.s.iii>  i!i 

Siiiïali,   p.   93.  —   Il   eit  pro.  •■.  p.    c|8. 

Aventure  d'Abou  Djàdnh .  p.  loa.  —  Mariage  de  SalTali . 
p.  1 10.  -^  Sa  conversation  avec  Klialid  Ix-n  Safw^n. 
p.  •  n.  Ses  goûts  liltiraire»,  p  118.  —  An<-<  dotes  de 
eniiriiv-ins,  p.  133.  —  AIkiu  Salamali,  p,  i33.  —  Pii'r»» 
satiriques  rentre  Ica  tribu«  arabes,  p.  |36. 

Oli.ipiire  i.\  III     Klialilal  d  Alirni  Djiifar  Mnnviiir.  1  .'»(> 

Songe  de  sa  ^l^re.  p.  157.  —  Un  poète  aveugle,  p.  1S8. 
—  Aventures  d'un  fils  de  Merwan  en  Nubie,  p  161.  — 
\linistre»  de  Maniour,  p.  iIk'i.  I.r  priMninier  d'Ilama 
dan ,  p.  170.  —  (jurrret  d'AlMxi  Mo^liin,  p.  177.  —  Sa 
révolte,  p.  178.  —  Il  est  asMtsain^.  p.  180.  —  Secte  des 
Xlositiiiiles,  p.  186.  —  Kévoltc  de  Mohammed  fAlide. 
|>.    189.  —  Ibraiiim.  *oi»  Ir^rr,  p  Sermon  de 

^Unsour.  p    197.  —  Il  iMTMkiiie  I  .,  |.    199    — 

Autre  discours  de  Manjnnr,  p.  io3.  —  Amr,  fil»  d'Obeîd  . 
p.  jo*'  N.rr   !   .T.  p.   IIS.  _   Xlori   du  Khalifr 

p.  >»". 

C.iiapilrr  CIX     Kliilil.il  de  Melidi  .  ia4 

r.herik  le  Jnirr .  r    ■j-tfi.  Kneedftr.    mu    M.  IkIi     j.    jj- 


TAiiLL  UE5   MATIEUES.  517 

Pages. 

—  Sa  pi^nt  rosité,  p.  ■.>.li:'..  —  La  veuve  île  Merwaii, 
p.  jS'i.  —  Les  amours  du  poète  Abou'l-Ataliyali,  |>.  2/10. 

—  Mésaventure  d'un  loi  de  Hirali,  conte  drolatique, 
p.  25 1.  —  Mort  de  Mchdi  et  nécrologe,  p.  269. 

(llmpilro  C\.  Klialil'at  de  Mouca  el-IIadi 261 

Anecdotes,  p.  262.  —  Vengeance  d'un  esclave  hindou, 
p.  26/1.  —  Révolte  de  Ilureïn  l'Alide,  p.  266.  —  Kliaï- 
zonraD,  p.  268.  —  Entretiens  du  Khalile  avec  Ibn  Dab, 
p.  270.  —  Discussion  sur  ie  climat  de  l'Egypte,  p.  278. 

—  Sur  les  fleuves  de  l'Irak  ,  p.  277.  —  Menées  de  Ré- 
cliid .  p.  280.  —  Le  sabre  Samsainah,  p.  286. 

(Iliapitrc  CXI.  Rhalilal  de  Ilarouii  or-Uécliid 287 

Molianiuu'd  ben  Suleïman,  p.  .>.S(). —  Xrrrologe,  p.  292. 

—  Faux  serment  et  mort  subite  d'Ibu  Moçab,  p.  29G.  — 
Discours  d'Abd  el-Mélik ,  fils  de  Salih ,  p.  3o2.  —  Le  mé- 
decin Djabril,  p.  3o5.  —  Anecdotes,  p.  3o8.  —  Jeu- 
nesse dl'imin  et  de  ManioiMi ,  p.  817.  —  Succession  de 
Ré.cbid,  p.  826.  —  Nécrologe,  p.  328.  —  Autre  aven- 
ture d'Abou'l-Alaliyah,  p.  333.  —  Ses  poésies,  p.  337. 

—  La  vision  d'ibraliiin  Moroull  ol  dilTérenlcs  anecdotes, 
p.  34o.  —  Derniers  moments  de  Récliid  ,  p.  35(i. 

Chapitre  CXII.    Li\s  Barmécidcs;  leur  hisloiro;  rôles  qu'ils 
ont  joué  à  celte  époque 36 1 

Sages  conseils  donnes  pu"  ^uiiya  à  son  fils,  p.  .'i()3.  —  .Ava- 
rice d'Asmàyi ,  p.  366.  —  Longue  digression  Mir  la  na- 
ture de  Vainoiir,  p.  368.  —  Mariage  secret  de  Djàlar  et 
ilWbhassali,  p.  38().  —  Meurtre  de  Djàlar,  p.  iijb-  — 
Poésies  inspirées  par  la  disgrâce  des  Rarméeiiles ,  p.  /|0»). 

—  Anecdotes  sur  cette  famille,  p.  406. 

Chapitre  C.XIII.    Klialild  de  Mohaïuined  cl-Kiniii 'i  1  ■» 

Songe  de  Zobeïdali,  sa  mère,  p.  '117.  —  (lonmiencement 
de  la  guerre  entre  Lmin  cl  Mamoun  ,  p.  4  1  9.  —  K.\ploil.s 
de  Talier,  p.  ^23.  —  Anecdotes  sur  Eniin ,  p.  427.  — 
Son  insouciance,  p.  43 1.  —  Son  courage,  p.  .iSa.  — 
Progr^s  do  l'armée  de  Mamnim,  p.   '1.^9.  —  fnvestisse- 


518  lAI'.LK    l)K>    \l  \  I  II.IU-S. 

ineiil  lie  IWi-^daii .  p.  'i\'S.  —  Poé»i«-.s  sur  le  »iéf{r  «le  cette 
villr ,  |).  \  iS.  —  L'armer  «l»-»  nu* .  \>.  453.  —  1^  rumine . 
p.  i65.  —  IV'lre*»e  du  klMlifc,  p.  471.  —  Sa  teiitttive 
■l'évasion;  il  r%\  nuassinv .  p.  ^73.  —  Autre  «ertioii  »ui 
rpi  év^^oemenl ,  p.   i7H.  —  Klègie^  sur  m  inori .  p.  4H4. 

Variantes  et  note»  ....  ,  s  . 

(!(»rreclioll^  (In  loinc  \  ;)ij 


FIN   DU  T(JMt  .MXIKMK. 


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