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Full text of "Les principes de l'analyse mathématiques; exposé historique et critique"

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LES  PRINCIPES 

DE 

L'ANALYSE  MATHÉMATIQUE 


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LES  PRINCIPES 


L'ANALYSE  MATHÉMATIQUE 


EXPOSE  HISTORIQUE  ET  CRITIQUE 


PIESBE  BOUTROnX 


TOME   PREMIER 

Les  nombres  — '  Les  grandeurs 

Les  ûgvxes  —  Le  calcul  combinatoire  —  Le  calcul  algébrique 

Calcul  des  fonctions  —  L'algèbre  géométrique. 


PARIS 
LIBRAIRIE   SCIENTIFIQUE   A.    HERMANN    4    FILS 

LIBBAIHBI     DE     3.      II.     LE     SOI     DE     SUÈDE 


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AVANT-PROPOS 


L'enseignement  des  mathématiquea  a  subi  récemmont,  preeque 
en  tous  pay»,  une  traneformalion  remarquable.  C'étaient  naguère 
la  structure  de  U  démonstration,  l'enchaînement  impeccable  de» 
propositions  qui  préoccupaient  nos  maîtres,  fidèles  en  cela  k  la 
tradition  euclidienne.  Aujourd'hui  on  vise,  au  contraire,  à  rendre 
«  intuitives  »  les  conceptions  nutbématiques,  c'est-à-dire  à  les- 
présenl«r  sous  une  forme  vivante  et  concrète  :  on  ne  les  sépare  pas 
de  leurs  applications,  et  l'on  espère  ainsi  faire  voir  qu'elles  ré- 
pondent è  des  besoins  réels,  qu'elles  ne  sont  pas  de  simples  échaf- 
faudages  de  syllogisme,  élaborés,  en  dea  heures  de  désœuvrement, 
par  des  esprits  subtils  et  maniaques.  Le  point  de  vue  des  logiciens 
et  celui  des  întuîtionnistes  présentent  des  avantages  différents.  Les 
premiers  font  des  Mathématiques  une  écolo  sans  pareille  de  rai- 
sonnement déductir  :  il  est  vrai  que  l'art  de  raisonner  n'est  point, 
pour  une  société  d'hommes  d'action,  le  plus  nécessaire.  Les  se- 
conds forliûent  le  lien  qui  unit  la  science  pratique  k  la  science 
théorique  et  ils  sauvent  ainsi  cette  dernière  du  discrédit  qui  la 
menace;  ajoutons  que,  dans  l'ensei^^nement  élémentaire,  la  supé- 
riorité de  leur  méthode  paraît  incontestable. 

Il  est  un  point,  cependant,  sur  lequel  logiciens  et  intuitionniste» 
se  renoontrent.  Les  uns  et  les  autres  ont  en  vue  l'utiltté  indirecte 
de  la  culture  scientifique  —  soit  pour  la  formation  de  la  raison, 
soit  pour  l'éducation  de  l'ingénieur  ou  de  l'homme  en  général  — 
et  non  pas  l'étade  désintéressée  des  notions  mathématiques  elles- 
m£mes.  A  la  valeur  spéculative  de  ces  notions,  &  la  richesse  de 
leur  contenu,  k  leurs  afBnités,  au  rAle  qu'elles  jouent  dans  la 
I  rationnelle,  ils  ne  prêtent   qu'une  attention   secondaire. 


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DiBiimd, Google 


Vm  AVAST-PBOPOS 

Serait-ce  donc  que  les  tJées  matliématiques  ne  valent  que  par  la 
manière  dont  elles  sont  enHIécs  ou  par  l'usage  pratique  qu'on  en 
peut  Taire  ? 

Ce  n'est  point  là,  certainement,  ce  que  l'on  a  pensé  ;  mais  la 
science  théorique,  considérée  en  elle-mâme,  —  V Analyse  pare, 
comme  on  a  l'habitude  de  rnp]>eler  —  n'est  susceptible  d'inté- 
resser qu'une  minorité  d'individus  dont  les  programmes  d'études 
ne  peuvent  point  ou  guère  tenir  compte. 

C'est  à  cette  minorité  —  non  négligeable,  il  s'en  faut  —  que 
-s'adresse  le  présent  ouvrage.  Futurs  professeurs  de  mathématiques; 
■étudiants  qui  ont  reçu  une  éducation  principalement  «  intuitive  », 
ou  technique,  et  qui  ont  le  désir  de  la  compléter  ;  philosophes  d'ori- 
gine dont  l'attention  est  attirée  vers  les  sciences  —  il  est,  croyons- 
nous,  un  certain  nombre  de  personnes  qui  aimeraient  à  jeter  un 
-coup  d'œil  d'ensemble  sur  l'Analyse  mathématique,  qui  sont  cu- 
rieuses d'en  connaître  la  signîlication  intrinsèque  et  l'évolution 
historique.  Peut-être  pourrons-nous  faciliter  la  tâche  de  ces  per- 
sonnes en  cherchant  k  donner,  sur  un  plan  élargi,  un  pendant  et 
«ne  suite  aux  Notions  de  Malhématiqaes  de  Jules  ïannery  ('). 

De  l'Analyse  mathématique  nous  avons  surtout  en  vue  le  con- 
tenu. Ce  sont  les  faits  mathématiques,  étudiés  objectivement  et 
pour  eux-mêmes,  qui  retiendront  notre  attention  plutât  que  les 
procédés,  souvent  artificiels,  par  lesquels  ces  faits  sont  découverts 
■et  contrôlés.  Aussi  laisserons-nous  de  côté  —  tout  en  en  faisant 


(')  Delapave,  5*  édit.,  igto.  —  Il  n'existe,  croyons-nous,  aucun  ou- 
vrage qui  réponde  d'une  façon  complète  au  besoin  que  noug  eignalons 
ici,  mais  il  en  eit  d'excellents  où  les  personnes  déjà  quelque  peu  au 
-courant  dei  mathématique!,  pourront  apprendre  beaucoup.  Telles  Bont 
les  leçons  sur  les  mathématiques  élémentaires  fEltmtntarmaihemat. 
■vont  hôheren  Standpunkt  am]  de  Félix  Klein,  où  l'on  retrouvera  la  marque 
de  ce  prestigieux  talent  qui  rend  l'enseignement  de  M.  Klein  si  vivant 
et  attachant.  Nous  devons  signaler  aussi  le  récent  ouvrage  de  M.  Léon 
Brunichvicg  {Les  étapes  de  la  phUoaophie  matiUmaiique,  Aican,  i()i  i)  qui 
est  sanB  doute  l'étude  philosophique  la  plus  complète  et  la  plus  sugges- 
tive à  laquelle  ait  donné  lieu  de  nos  jours  l'Analyse  mathématique.  Noui 
avons  nous-meme  mis  fréquemment  à  prolit,  dans  notre  travail,  la  lec- 
ture de  ce  livre  et  les  conseils  que  M.  Brunsebvicg  a  bien  voulu  nous 
-donner  personnellement. 


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connaître  le  principe  quand  faire  se  pourra  —  les  démonstrations 
de  nombreuses  propositions  :  propositions  qu'une  première  ap- 
proximation nous  permeffie  regarder  commedesaiiomes  évidents, 
ou  qui  sont  très  élémentaires,  ou,  ne  peuvent  être  obtenues  ~~  au 
contraire  — '  que  par  des  voies  difficiles  ou  détournées.  Nous  passe- 
rons également  sous  silence  certaines  tbéories  spéciales,  qui 
peut-itre  sont  très  utiles  dans  les  mathématiques  appliquées,  mais 
qui  n'ajoutent  rien  à  la  physionomie  de  la  science.  La  géométrie, 
par  exemple,  devenue  aujourd'hui  une  simple  application  de 
l'Analyse,  occupe  dans  eut  ouvrage  une  place  restreinte  :  elle  devait 
cependant  y  figurer  &  cause  du  rôle  prépondérant  qu'elle  a  joué 
dans  la  formation  des  mathématiques  pures. 

A  ces  reslrictionB  près,  le  présent  ouvrage  contient,  ou  peu  s'en 
faut,  toutes  les  matières  sur  lesquelles  porte  le  cours  de  mathéma- 
tiques générales  professé  dans  nos  Facultés  des  Sciences.  Il  en  dé- 
passe d'ailleurs  notablement  le  cadre,  car  il  touche  par  quelques 
endroits  k  certains  chapitres  de  l'Analyse  moderne  la  plus  élevée, 
et  il  reprend,  d'autre  part,  la  science  mathématique  &  son  origine, 
i  son  principe,  afin  d'en  présenter,  autant  que  faire  se  pourra,  un 
tableau  d'ensemble. 

Mais,  encore  une  fois,  c'est  uniquement  le  c6té  spéculatif  de  la 
science  que  nous  allons  envisager.  Le  lecteur  qui  voudrait  sefami- 
liariser  avec  les  méthodes  algébriques  et  analytiques  devra  recourir 
AUX  traités  spéciaux  ('),  qui  seuls  pourront  lui  donner  la  technique 
et  l'habitude  du  calcul  sans  lesquelles  il  n'est  pas  de  vrai  ma- 
thématicien. 


(')  Il  ett  ioutile  d'énuméror  les  nombreux  traiiéa  de  mathémaiiquei 
génértiles  dont  disposent  aujourd'hui  ceux  qui  veulent  étudier  les  prin- 
cipe! de  l'Analyie.  L«  débutant  qui  voudra  s'aider  du  secours  de  la  mé- 
thode (  intuitive  »  pourra  se  référer  au  Cours  de  Mathimatiqtua  de 
H.  Emile  Borel  (Colin,  éditeur)  ou  au  récent  ouvrage  de  M,  Sainte- 
LiguB  :  Introduction  au  cours  de  Mathémaliques  Lénirales  (Hermann, 
éditeur,  igiSI.  Aceux,  d'autre  paît,  qui,  dans  le  domaine  des  mathé- 
maliques élémentaires,  s'intéressent  à  l'enchaînement  logique  et  à  la 
perfection  formelle  des  propositions,  on  ne  saurait  indiquer  de  meil- 
leurs guides  que  les  Leçon»  d'Arithmétique  de  Jules  Tannery  et  les 
Leçon»  de  Géomilrie  de  M.  Hadamard  (Colin,  éditeur). 


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X  AVAnT-pnopot 

Je  n'entreprendrai  point  d'expliquer  ici  le  détail  du  plan  et  1» 
division  des  matières  que  j'ai  adoptés.  Je  me  réserve  d'en  donner 
la  raison  el  de  chercher  k  les  justifier  chemin  faisant  (') .  En  gros 
l'on  peut  dire  que  le  présent  lome  contient  ce  qui  a  trait  aux 
éléments  de  l'arithmétique,  de  la  géométrie  et  de  l'algèbre,  y 
compris  le  calcul  des  dérivées  et  la  théorie  élémentaire  des  équa- 
tions dîBércntielIfls  ;  le  tome  II  sera  principalement  consacré  à  la 
géométrie  analytique,  eux  quantités  imaginaires  et  aux  dévelop- 
pements en  séries,  à  la  logique  des  mathématiques  et  au  calcul 
infinitésimal. 

Pour  réaliser  mon  programme,  je  devais  évidemment  accorder 
une  large  place  à  l'histoire.  Ici  encore,  cependant,  il  fallait  me 
résigner  à  être  incomplet.  Je  n'ai  guère  pu  donner  que  des  apen;us 
sur  les  tendances  principales  des  diverses  époques  et  des  difTérentes 
écoles  de  mathématiciens,  sur  les  moments  les  plus  significatifs, 
—  les  tournants,  comme  on  dit  quelquefois —  de  l'évolution  de  It» 
science.  J'éclairerai  ces  aperçus  par  de  nombreuses  citations  ori- 
ginales, et  j'insérerai  c&  et  là  quelques  brèves  indications  sur 
l'histoire  des  inventions  et  des  découvertes  les  plus  notables.  Enfin, 
l'on  trouvera  k  la  fin  du  tome  II  un  Appendice  historique  contenant 
une  série  de  notes  biographiques  et  bibliographiques  sur  les  prin- 
cipaux mathématiciens  antérieurs  à  i85o  ('). 

Un  lexique  général  terminera  cet  ouvrage  et  permettra  de  re- 
trouver facilement  les  diverses  indications  historiques,  comme 
aussi  les  définitions  des  termes  techniques  et  les  propositions  fon- 
damentales, qui  y  sont  contenues. 

C'est  dire  que  si  le  présent  livre  prétend  être  un  exposé  syMé- 


(')  En  particulier,  dans  le  premier  chapitre  du  T^oUiàme  Livre  qui  le 
trouvera  dans  le  tome  II. 

(*)  Les  reniai  céments  relatif!  aux  mathëmaticieni  d'importance  se- 
condaire ne  figurant  pas  dans  VAppendice  historique  seront  donnés  ou 
rappelée  dan*  le  lexique  général  qui  terminera  le  tome  II.  Afin  de  per- 
mettre au  lecteur  de  se  reporter  facilement  aux  éditions  originales  des 
onvragei  anciens,  nous  indiquerons  le  plus  souvent  poaûbie  |d«ns  les 
notée  et  dans  l'Appendice  historique)  les  cotes  que  portent  les  exem- 
plaires de  ces  ouvrages  conservés  à  la  Bibliothèque  Nationale  de  Paris. 


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niatîque  de  la  science,  —  et  qui  dit  systématique,  dit  jusqu'à  un 
certain  point  subjectif,  —  si  (nous  l'espérons  du  moins)  it  remue 
xjuelques  idées  et  invite  k  la  réfleicton  philosopliique,  son  premier 
objet  n'en  est  pas  moins  de  fournir  des  renseignements  objectifs 
et  de  servir  de  répertoire  aux  débutants  en  mathématiques. 

Il  me  reste  k  remercier  tous  ceux  qui  m'ont  aidé  dans  mon  en- 
treprise: M.  Brunschvicg,  M.  Buhl,  M,  Rivaud,  M.  Turrière,  qui 
m'ont  adressé  sur  de  nombreux  points  des  observations  utiles; 
M.  Hermann,  à  qui  je  dois  une  reconnaissance  particulière  pour 
«es  aimables  encouragements  et  les  soins  qu'il  a  apportés  à  la  pu- 
blication de  ce  volume. 


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LES    PRINCIPES 
DE    L'ANALYSE    MATHÉMATIQUE: 

EXPOSR  HlSTOniQUE  ET  CRITIQUE 


LIVRE  PREMIER 

CONSTATATION  DES  FAITS 


CHAPITRE  PREMIER 


LES    NOMBRES 


/.  —  Le  monde  des  nombres 


1,  - —  «  Il  conviendrait.  —  Jit  Platon  au  VU'  livre  de  la 
Rèpabtiqae,  —  il  conviendrait  de  faire  une  loi  et  de  [>ersuader  en 
même  temps  ceux  qui  sont  destinés  à  remplir  les  premières 
charges  de  l'Etat  de  se  livrer  \  la  science  du  calcul,  nou  pas  pour 
en  faire  une  étude  superficielle,  mais  pour  s'élever,  par  le  moyen 
de  la  pure  intelligence  k  la  contemplation  de  l'essence  des  nom- 
bres (')  ».  Ce  projet  ferait  sans  doute  sourire  les  politiciens  d'au- 

(')  Et  ainsi,  giftcs  à  l'étude  dos  nombres,  l'ftme  sera  conduite  de  la 
■phère  des  choses  périssables  à  celle  de  la  vérité  et  de  l'être  [Réfiubliipte, 
liv.  VII,  5a5  bc). 

BoDiaoDi.  — ■  Ln  Princip«)  de  l'Aoaljte  mi Ih^mi tique.  i 


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3  LES   NOMBRES 

joiird'Ilui,  mais  it  nous  fait  bien  connaitre  l'état  d'esprit  des 
savants  grecs  à  qui  tl  est  donné  de  conleniplcr  pour  la  premiùi'c 
fois  te  monde  merveilleux  des  nombres.  Monde  non  pas  fictif,  mais 
véritable,  car  les  nombres,  essences  étemelles,  ont  une  réalité  plus 
profonde  que  les  objets  épbémères  perçus  j>ar  nos  sens.  Nous  ne 
conuli'uisonit  pa.s,  comme  on  pourrait  croire,  les  théorèmes  de 
l'aritbmétiqus  :  nous  les  j-oyons  grâce  h  tme  mystérieuse  faculté 
de  divination  que  nous  trouvons  en  nous  et  que  les  philosophes 
appellent  <i  intuition  intellectuelle  ><. 

Tel  était  le  point  de  vuo  de  l'Iaton,  tel  était  plus  anciennement, 
celui  des  Pj  thagoviciens  qui  furent,  à  proprement  parler,  les  fonda- 
teurs de  la  science  rationnelle  {'). 

Certes  il  n'est  pas  douteux  que  l'art  du  calcul  avait  déjà  atteint 
en  Orient  un  haut  degré  de  perfection  lorsque  les  Grecs  commen- 
cèrent à  s'y  appliquer  méthodiquement  (au  vu'  ou  au  vi°  siècle 
av.  J.-C).  Des  témoignages  précis  en  font  foi,  dont  quelques  uns 
remontent  à  une  époque  fort  reculée  :  tel  le  Manuel  d' A  fîmes  (-), 
où  nous  est  révélée  la  science  égyptienne  d'il  y  a  quatre  mille  ans  ; 
telles  aussi,  peut  être,  certaines  inscriptions  babyloniennes  qu'on 
nous  dit  être  du  x.w*  siècle  avant  l'ère  chrétienne.  Mais,  quelles 
que  fussent  ses  ressources,  la  science  des  Kgypliens  et  des  lïaby- 
loniens  n'était  eu  somme  qu'un  recueil  de  règles  et  d'artifices  se 
rapportant  à  des  problèmes  pratiques  :  c'est  pourquoi  Platon  refu- 

(<)  Cf.  Le  Rationnel  (iN<|H)  et  les  autres  ouvrages  de  M.  G.  Mii.iiaud. 

(*)  Ce  manuel  a  été  publié  et  traduit  [d'aprùs  le  Papyrus  Rhinrt  du 
Musée  Britannique)  par  Eisenlohb  :  Ein  malliematisches  Ilandbuck  der 
ailen  Mgypten,  Leipzig,  1S77.  On  suppose  qu'il  a  été  écrit,  entre  auoci 
el  1700  av.  J.-C,  pour  de»  architectes,  des  ing.'iiieura  et  dee  arpenteurs. 
L'auteur,  Ahmei,  se  borne  à  énoncer  des  règles  de  calcul  qui  donnent  la 
solution  des  problèmes  concrets  les  plus  usuels  :  a  règle  pour  calculer 
nn  fruitier  rond  »,  u  règle  pour  calculer  un  champ  ",  problèmes  de  par- 
tage, calcul  du  rendement  en  psin  de  certaine  volumes  de  farine, 
calcul  de  la  nourrituro  absorbée  par  les  oies  et  les  bccufi.  Cependant 
l'analyse  de  ces  diverses  règles  nous  donne  une  idée  approximative  des 
connaissances  théoriques  du  calculateur  ég^'pticn.  Il  sait  en  quoi  consistent 
Ici  quatre  opération»  quoiqu'il  ne  paraisse  pas  très  expert  dans  la  pra- 
tique de  la  multiplication  et  surtout  de  la  division  ;  il  manie  des  fractions 
de  numérateur  1  ;  il  connaît  les  progressions  ;  il  résout  mémos  certaines 
équations  du  premier  degré  dont  les  coefficients  sont  des  nombres  entiers 
ou  des  fractions  [vide  Dea.r.  Liv.).  En  somme  Ahmes  connaît,  de  l'Ari- 
Ihmétique,  ce  qui  est  indispensable  pour  la  pratique  du  calcul;  la 
science  spéculative  el  désintéressée  lui  est  étrangère. 


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LE   HO^SE    DES    nOMBHES  i 

sail  à  CCS  peuples  le  nom  d'timis  de  ta  science.  A.  Pytliagofc,  et  aux 
philosophes  grecs  eu  généra),  revient  l'honneut  d'avoir  distingué 
et  opposé  l'uue  à  l'autre  ï Arithmétique  théorique  et  la  Logistique 
ou  art  du  calcul. 

2.  Qa'Bst-oe  qn'un  nombre?  —  On  a  beaucoup  discuté  et 
l'on  discutera  longtemps  encore  sur  l'oiigine  et  la  sigiiiScalioa 
logique  de  la  notion  de  nombre.  Fort  heureusement  cette  notion 
est  de  celles  qui  se  passent  de  définitions  et  de  commenlairee. 
Depuis  l'époque  reculée  où  l'humanité  a  appris  à  compter,  le 
nombre  est  devenu  Tuoe  des  données  fondamentales  sur  lesquelles 
travaille  notre  pensée,  donnée  si  immédiate,  si  claire  h  rinlelU- 
gcnce,  qu'en  cherchant  à  l'analyser,  nous  ne  roussissons  tout 
d'abord  qu'à  l'obscurcir.  C'est  pourquoi  l'Antlimc tique  a  pu 
s'édifier  sur  des  définitions  verbales  et  incomplètes,  et  n'en  être 
pas  moins  tenue  dans  tous  les  temps  pour  la  science  parfaite  par 
excellence. 

Soit  une  collection  d'objets,  par  exemple  un  tas  de  pommes  de 
mâme  grosseur.  Cette  collection  ou  tas  définit  aaitombre  cardinal, 
lequel  est  plus  ou  moins  grand  suivant  que  le  tas  est  plus  ou  moins 
gros.  Formons  en  particulier,  et  rangeons  devant  nous  une  lilc  de 
tas  de  pommes  comprenant  respectivement  une  pomme,  puis  deux 
pommes,  puis  trois  pommes,  etc.  Cette  file  de  tas  déhnit  une  suite 
de  nombres  dont  nous  pouvons  comparer  les  grandeurs  relatives. 
Chaque  tas  contient  une  pomme  de  plus  que  le  tas  précédent, 
une  pomme  de  moins  que  le  las  suivant.  Chaque  tas  est  plus 
grand  que  tous  les  tas  précticlenls,  plus  petit  que  tous  les  tas 
suivants. 

La  suite  de  nombres  que  nous  définissons  au  moyen  d'un  Us  de 
p<»nmes,  nous  pourrions  aussi  la  déRnir  au  moyen  d'un  las  de 
poires  ou  d'un  tas  d'objets  quelconques.  C'est  pourquoi  nous  di- 
sons qu'  «  un  nombre  cardinal  est  une  collection  d'objets,  distincts, 
mais  quelconques,  de  la  nature  desquels  on  l'ait  abstraction  ». 
Nous  conviendrons  d'appeler  »  anitês  »  ces  objets,  sur  lesquels 
.nous  sommes  en  état  de  raisonner  lors  mâme  que  nous  les  avons 
dépouillés  de  toute  qualité  physique. 

Nous  appellerons  u  suite  croissante  des  nombres  cardinaux  »  la 
suite   des  nombres  qui  comprennent  res(>ectivemeQt  une  unité, 


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i  LES    NOMBRES 

puis  deux  unités,  puis  trois  unités,  etc.  Cette  suite  contient  tous 
les  nombres  cardinaux,  —  que  l'on  désigne  précisément  par  les 
mots  :  un  ('),  deux,  trois,  quatre,  etc.  Chaque  nombre  est  sapé— 
riettr  k  tous  les  nombres  qui  le  précèdent  dans  la  Hiiite  et  inférieur 
k  tous  les  nombres  qui  le  suivent.  Chaque  nombre  surpasse  d'une 
unité  te  nombre  précédent.  Chaque  nombre  ne  figure  qu'une  fois 
dans  la  suite. 

Dans  la  suite  croissante  des  nombres  cartUnaux,  chaque  nombre 
a  un  raiif]  qui  est,  par  définition,  le  «  nombre  ordinal  n  corres- 
pondant. Ainsi,  un  est  le  premier  nombre,  deux  est  le  second 
nombre,  etc.  ;  [lar  conséquent  :  au  cardinal  un  correspond  l'or- 
dinal premier,  au  cardinal  deux  correspond  l'ordinal  second,  et 
ainsi  de  suite. 

Le  mot  H  nombre  n  non  autrement  spécifié,  —  ou  h  nombre 
naturel  »  —  sïgnilie  en  Arithmétique  «  nombre  cardinal  a,  et 
c'est  en  ce  sens  que  nous  l'emploierons  dans  les  premiers  para- 
graphes de  ce  chapitre. 

3.  —  Pour  raisonner  sur  les  nombres,  nous  les  représentons 
par  des  signes  graphiques  ou  des  figures.  Mais  ces  symboles  ne 
sont  que  des  images  conventionnelles,  images  que  nous  substi- 
tuons aux  nombres  abstraits  afin  de  donner  prise  sur  eux  à  nos 
sens  et  de  les  fixer  dans  notre  mémoire.  Les  propriétés  des  nom- 
bres ne  sont,  en  réalité,  nullement  conditionnées  par  les  signes  de 
l'arithmétique,  et  elles  restent  immuables  tandis  que  ces  signes 
variant  suivant  les  habitudes,  les  préférences,  la  langue,  des  indi- 
vidus ou  des  peuples. 

L'arithméticien  se  gardera  donc  d'exagérer  l'importance  des 
signes,  et  il  ne  leur  attribuera  pas  d'autre  vertu  que  celle  de  la 
simplicité.  C'est  ainsi  que  les  Pythagoriciens  représentaient  sou- 
vent les  nombres  au  moyen  de  files  ou  de  groupes  de  points. 


(')  L'unitc,  pendant  iDOgtemps,  ne  fut  point  considérée  comme  ud 
nombre,  mais  seulement  comme  l'origine  des  nombres.  C'est  ce  que 
TnÉoN  DE  Smvrse  [auteur  d'un  ouvrage  intitulé  ;  Ce  qui  en  mathima- 
liqut  eit  utile  pour  ta  teeture  de  Platon,  ii*  siècle  ar.  J.-C.j  exprime  en 


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LE   UO:iDE    DES    NOUBRES 


le  pornt  leur  apparaissant  comme  l'objet  le  plus  simple  qui  pAl 
servir  à  figurer  l'unité  ('). 

Mais,  derrière  ces  points  assemblés,  que  de  clioses  ne  voyaient 
pas  les  Pythagoriciens  !  On  sait  qu'ils  attribuaient  une  significa- 
tion mystique  aux  oppositions  que  nous  révèle  rAritlimcliqne  :  un 
et  multiple,  pair  et  impair,  carré  et  liétéromèqne  (').  Pour  eux, 
les  nombres  sont  des  êtres,  doués  de  qualités  et  presque  de  senti- 
ments. Il  y  a  des  nombres  parfaits  :  ce  sont  ceux  qui  sont  égaux  à 
la  somme  de  leurs  diviseurs  (ou  parties  aliquotes,  iWtr  n°  28)  ; 
ainsi  6=iH-2  +  3;a8=i-l- 2-1-4  +  74-1^.  Il  y  a  des 
nombres  amis  (*)  (ou  amiables  çf/.ui  ôp-.Ojio;)  :  ce  sont  les  couples 
de  nombres  dont  chacun  égale  la  somme  des  diviseurs  de  l'autre  ; 
ainsi,  220  et  aH4,  puisque  220  ^^  i-i-a-+-4  +  7'-T-  lia,  et 
384  =  1  +3  -H  4  -H  5  -H  10  +  1 1  4-  20  4-  32  4-  44  -t-  55  -i-  no. 
Mais,  la  merveille  des  merveilles,  c'est  le  nombre  dix.  1  Di.v  ('), 
—  écrivait  Speusip|)e,  neveu  et  disciple  de  Platon,  —  dix  est  par- 
fait, et  c'est  à  juste  titre,  et  conTormément  à  la  nature,  que  les 
Hellènes  se  sont,  sans  préméditotion  aucune,  rencontrés  avec  tous 
les  hommes  de  tous  les  pays,  pour  compter  suivant  ce  nombre; 
aussi  possède-t-il  plusieurs  propriétés  qui  conviennent  h  une  telle 
perfecUon  ».  En  elTet,  le  nombre  dix  renferme  autant  de  nombres 
pairs  que  de  nombres  impairs  (cinq),  il  renferme  autant  de  nom- 


ces  termes  :  ti'J't  Sk  i,  [l'ivài;  àpiQ^iqc  âXXi  ip'/i\  ôipiOfiiû.  Dans  l'Arilhmi- 
tiipie  de  Simon  Stevin,  par  contre,  en  ifiHb,  nous  trouvons  une  longue 
discussion  logique  ayaut  pour  objet  d'établir  :  Que  l'unilé  esl  un  nombre 
(p.  i-a).  —  Cf.  La  Logique  de  Port-Royal,  1(^2,  IV<  part.,  chap.  v. 

(')  EucLiDE  Kprésentait  les  nombres  par  des  longueurs  et  déduisait 
leun  propriétés  de  celles  des  flgurci  géométriques.  L'Aritbmélique  appa- 
raît ainsi,  dans  son  traité,  comme  une  suite  de  la  Géométrie.  Ce  mode 
d'exposition,  —  en  ce  qui  concerne,  du  moins,  les  nombres  cardinaux, — 
ne  parait  pae  être  conforme  à  la  tradition  pythagoricienne  et  platonî- 

(*)  Un  nombre  a  est  carré  s'il  existe  un  nombre  n  tel  que  a  =  n  x  n; 
nn  nombre  a  est  hétéromèque  s'il  existe  un  nombre  n  tel  que  a=^nx  (n  -f  1  ) . 
Noue  verrons  plus  loin  (i3  et  i.i)  que  n'  égalo  la  somme  des  n  premiers 
nombres  impairs,  tandis  que  n  X  (n  +  i)  est  la  somme  des  n  premiers 
nombres  pairs. 

I*)  Ces  nombres  étaient  connus  des  Néo-Pythagoricîens,  sinon  de  Pv- 
THAGOHE  lui-même. 

(*)  Cité,  d'après  les  Thiologoumèiiea  do  Jamblique,  par  Pnul  Tanneby  : 
Pour  VhUloin  de  la  Sciênai  Hellène,  p.  tSe. 


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bres  premiers  (i,  2,  3,  5,  7)  que  de  nombres  non-promiers  ('1,  6. 
S,  g,  10);  il  est  égal  à  la  somme  des  quatre  premiers  nombres 
(10=  I  -H  a  +  3  -)-  4)  :  et  il  1  bien  d'aulrcs  proprîélés,  dont 
Speusippe  fait  rér.uméralion. 

De  tous  temps  l'étude  des  nombres  enliers  a  eu  des  adeptes 
passionnés  :  et,  si  elle  donne  rarement  ticii  à  des  applications 
pratiquement  utilisables,  elle  n'en  a  pas  moins  procuré  les  jouis- 
sances les  plus  pures  à  ceux  qui  lui  onl  consacré,  soit  leurs  loi- 
sirs, comme  au  xth'  siècle  l'académicien  eL  poète  Racbel  de 
Mé/.iriac  ('),  comme  le  conseiller  au  parlement  de  Toulouse,  Pierre 
de  Fermai  ('),  —  soit  une  part  de  leur  activité  professionnelle, 
comme  nos  contemporains  Charles  Ilermite  ou  David  Htibert. 


2.  —  Les  opérations  tondamentales 

4.  —  On  dit  qu'on  effectue  une  opérulion  lorsque,  suivant  une 
règle  déterminée,  on  déduit  de  plusieurs  nombres  donnés  un 
nombre  ou  un  système  de  nombres  ap[ielé  lésulUit  de  l'opéra- 
tion. Effectuer  une  opération,  c'est  calcuttr. 

Toute  opération  se  traduit  par  une  éijaUlé  :  on  écrit  que  le  résul- 
tat de  ro[>ération  (indiquée  au  moyen  d'un  symbolisme  convenu) 
éyale  (=),  c'est  à-dire  :  a  pour  iitleur,  tel  ou  tel  nombre  déter- 
miné. 

Comme  les  Grecs  et,  plus  tard,  les  Hindous  i/*),  nous  distin- 

(')  Vide  infra,  n"  a:,  ■^^. 

(')  Vide  infra,  ^  4,  pasaim. 

H  Par  l'interiiiédîaire  Hu  montlc  ariib«,  les  Hindous  ont  exercé  (ur 
notre  arithmétique  une  influence  d'autant  plus  grande  que  nous  leur 
avons  emprunlé,  ou  à  peu  près,  leur  systcmc  de  numération  (numération 
de  position,  voir  l'ii/ro,  n°  V-^)-  i''^^  (■^■^  grands  noms  de  i'aritfanK'liquc 
hindoue  sont  ceux  d'AnvABBAT*  fnô  en  i;!)  ap.  J.-C),  Dbahm*- 
GOUPTA  (ué  en  fii^H),  Dhaskara  (né  rn  tii^}.  Parmi  les  savants  arabei 
qui  initièrent  l'Occident  à  la  science  liindoue,  le  principal  est  Mo- 
BAMMED-tnN-MousA-AL-KiiWAnizui  qui  vccut  à  Bagdad  et  à  Damas 
dans  la  première  moitié  du  ix'  siècle.  Ce  savant  connu  surtout  par  sou 
algèbre  (nide  infra,  ifl  387).  est  l'auteur  d'un  traité  d'arïlhmétique  dont 
une  version  latine  {Algoritiimi  de  numéro  indorum]  a  été  publiée  par 
BoNCOMPAONi  [Tratlati  d'aritkmelicn,  Rome,  iS^^  ;  le  mot  Algaritkmi  est 
une  déformation  du  nom  d'Al-Khouarizmi), 


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LES    OPERATIONS    F0:<DAUE:<TALES  7 

gnons  six  opi^ratioDs  fondamenlalns  :  Taddilion,  la  soustraction, 
la  multiplicnlion,  la  division,  l'élévation  au:c  puissances,  l'extrac- 
tion des  racines.  Ces  opérations  peuvent  être  elTecluécs  îndifTé- 
remmenl  snr  des  nombres  cardinaux  quelconques.  |Un  calcul 
dont  le  mécani^'me  varierait  uvec  le  clioiv  particulier  des  nombres 
sur  lesquels  on  opère  ne  pourrait  être  qualiCé  d'opération  arilli- 
méiique] . 

I.es  opérations  fondamentales  sont  devenues  si  familières  i 
l'humanité  que  l'écolier  le  plus  ignorant  de  la  scif^nce  des  nombres 
est  rompu  h  leur  praUqne.  11  nous  snfTira  donc  de  rappeler  briève- 
ment en  quoi  elles  consistent  ('). 

Etant  donné,  d'ailleurs,  que  les  règles  des  opérations  ne  dé- 
pendent pas  de  la  valeur  des  nombres  sur  lesquels  elles  portent, 
nous  pourrons,  dans  l'énoncé  de  ces  rè^es,  désigner  les  nombres 
par  des  signes  convenus,  par  exemple  par  les  lettres  de  l'alpha- 
bel.  Il  sera  entendu  qu'une  opération  définie  pour  les  nambres 
a,  b,  c,...  est  une  oi>érafion  qat  conserve  un  sens  torstjaon  rem- 
place les  signes  a,  b,  c,...  par  des  nombres  arbitrairement  choisis. 


EW  Addition.  —  Additionner  deux  nombres  cardinaux  a  et  6. 
c'est  trouver  un  nombre  «  qui  soit  égal  à  la  réunion,  ou  à  la 
somme,  de  a  et  de  b.  On  exprime  cette  définition  de  a  en  écrivant 
l'égalité  C) 

a^  a  +  h     (a  égale  a  plus  b)  ; 

«  el  b  sont  dits  termes  de  la  somme  et.  —  Additionner  trois  nom- 
bres a,  b,  c,  c'est  trouver  un  nombre  ^  qui  soit  égal  k  la  somme 
de  a  [somme  de  a  et  6]  et  de  c  ;  on  écrira  donc  (')  : 

^  =  a-hi-\-r  =  a-i-r=^{a  +  b)-i-c. 

{')  La  pratique  des  opérationa  a  été  en  usage  chez  les  plus  anciens 
peuplM  cÎTilisOT.  C(.  I«  manud  d'AiiHEa  {vide  supra  p.  s,  note  2). 

C)  DaBf  eetle  égalité,  a  eit  le  premier  meinire,  a  +  b  t»t  le  aecond 
membre.  D'une  manière  générale,  on  appelle  membre  d'une  égalité  l'en- 
semble des  signea  pincoa  soit  à  gauche,  soit  à  droite  du  signe  =  (égale). 
Sur  Torigine  des  signes  +,  — ,  etc.,  voir  infra  n"  îfift. 

I'*)  Dans  cette  igaliti  la  parenthèse  indique  que  l'addition  de  a  et  b  est 
tuppotie  effectuée  ;  si,  par  exemple,  a  =  2,  6  ^  5,  c  =  3,  l'cgolité  veut 
dire  que  3  +  5  +  3  égale  par  définition  la  somme  (a  +  5)  +  3  ou  7  +  3. 


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8  LES   NOMBRES 

De  la  mâme  manicic,  on  définira  l'addition  d'un  nombre  <]uel- 
conque  de  termes. 

L'addilîon  est  dite  opération  unk'ogue,  parce  qu'elle  conduit  ù 
un  résultai  unique  parfaitement  déterminé  (deux  nombres  n'ont 
qu'une  somme). 

L'addition  est  dite  opération  comnmtatioe  parce  qu'on  obtient  la 
même  somme  toi-squc  l'on  additionne  les  mêmes  termes  en  les 
prenant  dans  différents  ordres  :  exemple  :  a  -j-  (i  ;=  6  -t-  «- 

L'addition  est  une  opération  associative  |>arce  qu'on  ne  modifie 
pas  la  valeur  d'une  somme  lorsqu'on  remplace  plusieurs  de  ses 
termes  par  leur  somme  elTectuéc:  exemple:  {a+b)-hc^=a-^{b-i-c) 
[voir  p.  7,  noie  3]. 

6.  Sonatractton.  —  La  soustraction  est  une  opération  inverse 
de  l'addition,  Elle  a  pour  but,  étant  donnés  deux  nombres  iné- 
gaux a  et  i  (j'apiwlle  a  le  plus  grand,  b  le  plus  petit)  de  trouver  le 
nombre  tl  qui  vérifie  l'égalité  a  r=  b  -+-  d.  On  dit  que  d  est  obtenu 
en  retranchant  ou  soustiavant  b  de  a,  et  l'on  écrit  : 

d  =^a  —  b     (d  è(jale  a  ir.oiiis  b). 

iAi  nombre  (/  est  appelé  différence  des  nombres  n  et  i.  .« 

7.  Multiplioation.  —  Soient  a  et  6  deux  nombres  cardinaux. 
l'Onsidéi'ons  la  somme  obtenue  en  additionnant  b  termes  égaux 
h  II,  et  soit  a  cette  somme.  Nous  dirons  que  a  est  le  produit  de  a 
par  b,  et  nous  écrirons  l'égalité  : 

a  ==  a  X  fc     (»  égale  a  multiplié  }>ar  b), 
OU,  plus  simplement  (') 

a  =  a.b; 

l'opération  qui  nous  fournit  le  nombre  a  est  appelée  multiplica- 
tion ;  le  nombre  a  est  le  multiplicande  de  la  multiplication,  le 
nombre  &  est  le  mulliplicftleHr  ;  le  multiplicande  u  et  le  multipli- 
cateur b  sont  appelés,  aussi, /(ic/citrj  du  produit  a. 


(')  Le  eigno  .  dans  le  sens  de  X,  s'emploie  surtout  lorsque   les  tncicii 
du  produit  sont  reprdseotés  par  des  lettres. 


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LES   OPEKATIOriS    FONDA  MErtTAI.ES  () 

La  multiplicalion  est  une  opcmlion  commiilalipe,  parce  <]iic  le 
produit  de  a  par  b  est  égal  au  [troduît  de  h  par  a  ;  on  a 

a  X  fc  =  6  X  a. 

Nous  pourrons  donc  sans  ambiguHé,  appeler  le  nombre  a  :  pro- 
tluil  des  deux  nombres  a  et  b. 

Le  produit  de  trois  nombres  (ou  trois  facteurs)  a,  b,  c,  sera,  par 
définition,  le  produit  du  produit  efleclué(')  (a  x  b)[yar  le  nombre  r. 
On  déiinîra  pareillement  le  produit  d'tin  nombre  quelconque  de 
facteurs. 

La  multiplication  est  une  opération  unwotfue  (voir  plus  baiil  ce 
qui  concerne  l'addition).  C'est  une  opération  associative,  car  on  a 

(a  X  6)  X  c  =  a  x  (6  X  f). 

On  pourra  donc  définir  le  produit  jS  des  trois  nombres  a,  i,  c, 
par  l'égalité  sans  parentliises  ; 


La  multiplication  est  une  opération  dislribullve,  —  propriété 
cipriméc  par  l'égalité  (') 

a  X  (6  +  c)  -  («  X  6)  +  («  X  <■). 

8-  Dlviaion.  —  On  confond,  sous  le  non  de  division,  deux 
opérations  différentes,  la  division  exacte  el  la  division  approchée. 

Division  exacte,  —  Effectuer  la  division  cxacle  d'un  nombre  a 
par  un  nombre  plus  petit,  b,  c'est  trouver  un  nombre  y  qui  vérifie 
l'égalité 

q  X  b  —  a. 

Si  te  nombre  q  existe  {a  est  alors  nécessairement  supérieur  i  6  et 
à  q),  il  est  appelé  quotient  de  a  par  b,  ou  rapport  àeah  b;\e 
nombre  a  est  appelé  dividetide  de  la  division,  et  Le  nombre  b 
diviseur. 


(■]  La  parenthèae  a  toujours  la  mime  signilicalion,  qu'il  s'agisse  d 
produit  ou  d'une  somme  (cf.  p.  y,  noU  3). 

[')  Celte  «galit«  montre  comment  peuvent  être  distribués  tes  tcrmca 
produit. 


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LES    TiOMBRES 


La  division  de  n  par  i  donne  comme  quotient  le  nombre  n. 
liii-mùme. 

Le  quotient  de  a  par  b,  délitii  par  l'égalilé  5  x  fc  ^=  a,  est  repré- 
senté par  Ic3  symboles 


00  t'crira  donc  qu'il  est  étjal  à  ces  symboles. 

La  division  exacte  n'est  pas  loujoura  possible  (caractère  qui  la 
distingue  des  trois  0|>ération9  précédemment  définies).  En  d'autres 
termes,  il  n'eiiste  pas  toujours  un  quotient  ij  qui,  multiplié  par 
un  diviseur  donné  b,  soit^gal  k  un  dividende  donné  a  supérieur 
à  /'.  Nous  exprimerons  l'existence  de  q  en  disant  que  a  est  divisible 
par  b.  Lorsque  a  est  divisible  par  b,  a  est  un  multiple  de  b,  b  est 
un  fliriseiir  de  n. 

Division  approchée.  —  Soient  a  et  b  deux  nombres  qaelconijues 
(a  supérieur  k  b\  Effectuer  la  division  approchée  de  a  (dividende) 
par  b  [diviseur),  c'est  trouver  deux  nombres  y  et  r  tels  que 

a  —  b  X  q  +  r. 

r  étant  inférieur  à  b. 

Le  nombre  q  est  appelé  quotient  de  la  division,  et  le  nombre  r 
re>,te.  Le  quotient  est  le  plus  grand  multiple  du  diviseur  qui  toit 
contenu  dans  le  dividende  ('). 


9.  Elévation  aux  puissances.  —  Lorsque  les  ractetiis  d'un 
produit  sont  tous  égaux,  la  multiplication  s'appelle  èUvntion  à  une 
puissance  (').  Elever  le  nombre  a  à  la  puissance  p,  c'est  former  un 
produit  de  p  facteurs  dont  chacun  est  égal  it  a.  Le  nombre  a 
s'appelle  base,   le  nombre  p  s'appelle  exposant.  Le  résultat,  que 


Cl  Exemples  :  La  division  de  n^  par  3  donne  comme  quotient  S,  reste  t<; 
donc  2  \  est  multiple  de  '{.  La  division  de  ^5  par  3  donne  comme  quotient  H, 

1^)  Puissance  [potentia)  eat  la  traduction  dii  mnt  grec  S-Jvi;il;  que  les 
Pythagoriciens  et  D(ophante  employaient  exclusivement  dans  le  sens  de  : 
puissance  deuxième. 


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LES    OPÉR\T10:«S    FOSDAMESTALES  II 

l'on  écrit  (')  a',  csl  une  puissance  :  c'est  la  puissance  p^' de  a. 
Ainsi  S  est  la  puissance  troisième  de  2. 

La  puissance  seconde  d'nn'noinbre  a  est  souvent  appelée  (')  : 
rarr^  de  a;  la  puissance  Iroisijtme  est  souvent  nppelée  (')  :  cude 
'fea. 

L'opération  de  l'étévalion  aux  puissances  (pour  une  même  base) 
jouit  de  propriétés  dislribulives  remarquables.  On  a 

of  X  a'  =  Œ''+'  ;         —  ^=  A''"*.       si  p  est  supérieur  i  q  : 

-,  =  .,  Sip  =  q. 

Ainsi,  pour  niulliplier  Cane  par  Faaire  ileux  puissances  de  a,  on 
forme  fa  puissance  de  a  qui  a  pour  exposant  la  somme  des  deux 
exposants  donnés;  pour  diviser  fane  par  l'autre  deux  puissances 
de  a,  on  forme  la  puissance  de  a  qui  a  pour  exposant  la  di^érence 
des  exposants  donnés. 

C'est  à  cause  de  cetle  règle  (relative  à  l'addilion  des  exposants) 
que  la  puissance  quatrième  d'un  nombre  était  appelée  par  Dio- 
pbanle  d'Alexandrie  (et  au  xvii*  siècle  encore)  puissance  carré- 
carrée  (ou  bicarrée)  ;  la  puissance  cinquième  s'appelait  puissance 
carré'Cabe,  et  ainsi  de  suite  ('). 

L'élévation  aux  puissances  jouit  de  la  propriété  associative  :    ■ 

{ai')i  —  ai''^i  =  (a^y. 


[')  Celte  notation  [notation  txponentieMe]  permet  —  eu  égaid  aux  pro- 
priétés digtributives  et  aasocialivea  énoncées  d-rfessous  ~  d'effectuer 
MUS  une  loiine  particulièrement  eimple  et  élégante  les  calcule  relatifs 
aux  puiisances.  Elle  fui  introduite  en  algèbre  par  Descahtes  [vidtDeux. 
Liv.).  Cependant  on  la  rencontre  déjà  dans  le  Triparty  en  la  science  des 
noml^et,  de  Nicolas  CnucinET  {i4S1]  [éd.  Mnrre.  p.  iSa].  Viète  s'inspi- 
rant  du  système  de  notation  adopté  par  Diophante  écrivait  A  fiMdr., 
A  cub.,  pour  A^  A^  Les  Cossiates  altemands  [vide  infra  n^  '^7'))  cm- 
ployèicnt  également  pour  représenter  les  puissances  et  les  racines  un 
système  de  notations  spécialeg  qui  fut  simpliTié  par  Stifel   [i486-i5ti7). 

(')  Quadralum,  -ctxpxi^woi  ou  o^vïixiî  (voir  p.    10,  noie   s);  cf.   p.  NU, 

(>)  Cuèu».  xi^a*.  __      . 

(')  A'jva[iti«  in!  duvafioSviaiiiv,  dît  Diophante,  noiti  xupox'j^ow 
(éd.  Tannery,  p.  8).  C'est  la  propriété  distributive  : 


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13  LES   «OMBRES 

Ainsi,  pour  élever  ai"  à  ta  puissance  ç*""  il  safjil  de  malltplier 
texposant  p  par  q. 

En  revanclie,  l'élévalion  aux  puissances  n'est  pas  une  opération 
comrautative,  car  (en  général)  «'■  n'est  pas  égal  à  p". 

La  puissance  première  d'un  nombre  quelconque  est  ce  nombre 
lui-même.  Toute  puissance  de  l'unité  est  égale  à  l'unilé. 

10.  Extraction  dearaoiQSs.  — L'extraclion  des  racines  est  une 
opération  inverse  de  l'élévation  aux  puissances.  On  dit  que  le 
nombre  6  est  la  racine  p™"  (ou  racine  à'onlre  p)  ila  nombre  a. 
si  b,  élevé  à  la  puissance  p,  est  égal  au  nombre  a  (ainsi  2  est  la 
racine  troisième  de  K)  ;  et  l'on  écrit 

,.,  =  ..        «.        {/,..!.. 

Dans  celte  dernière  égalité,  le  signe  i/  s'appelle  ratUcal,  a  est  le 
nombre  ou  la  (jaantité  sous  le  radical.  I/cxtractraclion  des  ra- 
cines est.  comme  l'élévation  aux  puissances,  une  opération  uni- 
voque.  La  racine  seconde  est  appelée  n  racinecarrée  »,  et  on  l'écrit 
d'ordinaire  :  (/  au  tieu  de  ^'  .  La  racine  troisième  est  appelée 
(I  racine  cubiqae  ». 

L'exlraclion  ('}  tTaiie  racine  n'est  pas  toujours  possible,  car,  si 
l'on  se  donne  un  nombre  n  et  un  oivire/t  quelconque,  il  n'exis- 
tera pas  toujours  un  nombre  /)  tel  que  t*"  ^=  a. 

11.  Remarque  :1e  nombre  zéro.  —  Dans  lasuÎLcdes  nombres 
que  nous  avons  dclinic  au  §  /  le  premier  nombre  est  tut  (*). 
Zéro,  synonyme  de  rien,  ne  penl,  logiquement  parlant,  ))asser 
pour  un  nombre,  et  jusqu'au  xvri*  siècle  il  ne  fut  point  considéré 
comme  tel.  Mais,  pour  l'arithméticien,  qu'est-ce  qu'un  nombre? 
C'est  un  élément  que  nous  combinons  avec  d'autres  par  le  moj'en 
des  opérations.  Il  sera  donc  loisible  de  regarder  zéro  comme  un 
nombre  h  condition  d'attribuer  un  sens  (convenu  une  fois  pour 


(']  Il  s'agit  ici  de  t'eictraclion  praproment  dite  ou  extraction  exacte. 
Nom  déltnitons  au  n°  ^8  ce  qu'il  faut  entendre  par  les  mol»  a  calcul 
approché  d'une  racine  ». 

(')  C!.  supra,  p.  4,  note  i. 


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PROPRIÉTÉS    DE    L.i    StTtTE    CROISSANTE   DEB   NOMBRES  l3 

toutes)  aux  opérations  où  entre  zéro.  Les  conventions  adoptées  i 
cet  eiïel  sont  les  suivantes  (zéro  étant  représenté  par  le  signe  o^.  ; 

a  X  o  ^  o  (rt  fois  rien  ne  donne  rien), 
et  (en  vertu  de  la  commutaUvité) 

o  X  a  =  o 
Qp^o:         (/o  =  o. 

Quant  k  la  division  par  zéro,  et  k  Vélévalion  à  la  puissance  o,  nous 
nous  réservons  de  les  définir  plus  loin  ('). 


3.  —  Propriétés  de  la  suite  croissante  àes  nombres. 
Progressions  arithmétiques  et  géométriques 

13.  —  Nous  avons  vu  (n"  2)  que  les  nombres  peuvent  être  dis- 
posés suivant  une  suite  (croissante)  qui  contient  cliacun  d'eux 
une  fois  et  une  fois  seulement.  Cette  suite  s'écrit  : 


elle  peut  être  prolongée  aussi  longtemps  qu'on  vent,  et  elle  jouit 
de  la  propriété  suivante  :  chaque  nombre  de  la  suite  est  supérieur 
k  tous  les  nombres  qui  le  précèdent  et  inférieur  k  tous  les  nombres 
qui  le  suivent  (*). 

Pour  pouvoir  raisonner  sur  la  suite  croissante  des  nombres,  il 
laut  que  nous  disions  d'abord  combien  de  nombres  nous  prenons 
dans  cette  suite;  si  nous  ne  la  limitions  pas,  en  effet,  la  suite 
serait  in/tnie  et  ue  se  prêterait  point  au  calcul.  Nous  n'envisagerons 
donc  que  la  suite  limitée  des  n  premiers  nombres  (n  étant  un 
nombre  arbitraire,  aussi  grand  que  l'on  veut)  ;  et,  r6mplai;ant  par 

[')  On  a  remarque  que  Csuqwkt,  dans  son  Trîparty  (v,  p.  1 1 ,  noto  i  ) 
p.  i65,  déclara  impoitible  t'équation  ()i*  ^  liz*  qui  est  cependant  salia- 
faite  si  l'on  dcnne  jt«  ta  valeur  a  '.  on  conclut  de  li  que  Chuqvet  ne  con- 
sidérait pas  o  comme  un  nombre.  La  lecture  de  la  Summa  de  Paciuolo 
(i4g4),  que  nous  auroDi  souvent  occaiion  de  citer,  conduit  à  la  mémo 
conclusion. 

(')  Sur  les  suites  croisiantca  de  nombres,  en  général,  voir  infra,  39. 


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l4  LES   NOMBRES 

des  poinU  les  nombres  aon  écrits,   nous  ligurerons  aiosî  cette 
suite  : 

1     1     3     ...     »-  1     11. 

\^  suite  des  n  premiers  nombres  a  ét6,  de»  l'antiquité,  l'objet  de 
nombreuses  recherches. 

Proposons-nous  de  calculer  la  somme  des  n  piemieis  nombres 
somme  que  nous  désignerons  par  la  lettre  S. 

Au-dessous  de  la  suite  écrite  plus  baul,  écrivons  une  seconde 
fois  les  /(  premiers  nombres,  mais  en  renversant  leur  ordre,  de 
façon  que  le  nombre  n  se  trouve  au-dessous  de  i ,  le  nombre  n  —  i 
au-dessous  do  2,  n  —  3  au-dessous  de  3,  ...,  le  nombre  i  nu- 
dessous  de  II.  Mous  obtenons  le  tableau  : 


Additionnons  deux  &  deux  les  nombres  su{>crposés.  Chaque 
couple  de  deux  nombres  superposés  a  pour  somme  h  -t-  i,  et. 
comme  il  y  a  n  couples,  nous  voyons  que  la  somme  totale  des 
nombres  qui  (igurenl  dans  notre  tableau  est  égale  à  /i  X  («  -h  i  . 
Mais,  dans  le  tableau,  chacun  des  n  premiers  nombres  se  trouve 
deux  fois.  J'en  conclus  que  la  somme  totale  des  nombres  du 
tableau  a  pour  valeur  a  x  S  et  que,  par  conséquent  ; 

3XS  =  nX("+i)         ou         S^"  -^-'^-:*^i). 

13.  —  L'expression  de  la  somme  S  va  nous  servir  à  résoudre 
un  nouveau  problème,  l'roposons-nous  de  calculer  la  somme  des  n 
premien  nombtei  pain.  Nous  désignerons  cette  somme  par  le 
symbole  (')  S'. 

On  appelle  nombres  pairs  les  nombres  <|ui  sont  divisibles  par  a. 
Nous  obtiendrons  ces  nombres,  en  formant  la  suite  croissanle  ; 

2X1  a  X  2         2X3... 


qui  contient  manifestement  tons  les  nombres  pairs  et  ne  contient 

(i)  L'accent  qui  9uit  la  loltre  S  s'r)iionce  ;  priine  ;  lo  symbole  S'  se  lil 
donc  ;  S  prime. 


I 


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PROPRIÉTÉS    DE   LA    SL'ITE    CROISSANTE    DES    NOMBRES  l5 

qu'une  fois  chacun  d'eux.  Pour  calculer  U  somme  S',  nous  n'au- 
rons qu'à  appliquer  les  règles  (le  la  multiplication.  Les  /(  premiers 
nombres  pairs  sool  les  nombres 

a  X    1.      2X1,      .-■      a    X   ". 

Leur  somme  S'  est  égale  à 

3  X  (r  -i-  3  H-  ...  -i-  »()         ou         a  X   S. 

S  étant  la  somme  calculée  plus  Iiaut.  Nousavons  doncl'égalilé  ^')  : 

S'  =  2  X  S  =  n  X  (n-f-i). 

.  14-  —  Priiposons'HOus  maintenant  de  calculer  la  gomme  des  it 
premiers  nombres  impsin.  Nous  désignerons  cette  somme  par  le 
symbole  ('}  S". 

On  appelle  nombres  impairs  les  nombres  qui  ne  sont  pas  divi- 
sibles par  2.  Pour  obtenir  la  suite  de  ces  nombres,  nous  n'aurons 
évidemment  qu'à  i-etrancher  de  la  suite  croissante  des  nombres  la 
suite  croissante  des  nombres  pairs  a,  4,  etc. 

Considérons  en  particulier  la  suite  des  (3  X  ri)  premiers  nom- 
bres 

1,     3.      ...     3  X  ("—  l),     2X1, 

et  la  suite  des  n  premiers  nombres  pairs 


U  est  clair  que  tout  nombre  de  la  seconde  suite  figure  aussi  dans 
la  première,  et  que  tout  nombre  supérieur  aux  nombres  de  la 
seconde  suite  ne  se  trouve  pas  non  plus  dans  la  première  suite. 
J'en  conclus  que  la  seconde  suite  comprend  loiis  les  nombres  pairs 
qui  font  partie  t/e  2  X  n  premiers  nombres  ;  il  y  en  a  h  ;  par  con- 
séquent, la  suite  des  'à  xn  premiers  nombres  contient  aussi  n  nom- 
bres qui  ne  sont  pas  pairs;  ces  nombres  sont  les  n  premiers  nombres 
impairs,  dont  la  somme,   par  conséquent,  égale  la  somme  des 


(')  Le  nombre  n  X  (n  +  i)  est.d'aprèa  ta  terminologie  pythagorii 
un  sombre  hétéromèque  (et.  supra,  p.  5,  note  -j). 

(')  Le  double   accent  qui  euît  la  lettre  S  s'i-nonoe  :  seconde;   le  syni- 
bole  5'  ae  lit  donc  :  S  eeconde. 


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l6  LES    NOHBRKS 


(a  X  n)  premiers  oombres  moins  la  somme  des  n  premiers  nom- 
bres pairs. 

Cela  dît,  pour  avoir  la  somme  des  (•»  x  n  premiers  nombres, 
nous  n'avons  qu'à  remplacer  n  par  2  X  /t  dans  l'expression  de 
S  trouvée  plus  haut  :  nous  obtenons  : 


Retranchons  )a  somme  des  n  premiers  nombres  pairs,  c'est-à-dire 
n  X  in  ■+-  Il  ou  n'  -t-  n.  Il  reste  le  nombre  : 

a  X  «»  -H  n  —  ( n'  -h  r»)  =  n* 

qui  est  la  valeur  de  la  somme  S'. 

Ainsi,  la  somme  ties  ii  premiers  nombres  impairs  est  égale  au 
carré  du  nombre  n.  C'est  là  une  belle  proposition  qui  excitait 
déjà  l'admiration  des  Pythagoriciens  (cf.  n°  3).  Ils  en  avaient 
donné  la  démonstration  suivante  : 

Ueprésentons  les  nombres  impairs  par  les  groupes  de  points  : 
puis.  Juxtaposons-les  conforménient  à  la 
figure  1,   où   chaque  nombre  impair  est 
*        *  3  r>  séparé  du  suivant  par  une  ligne  coudée 

tracée  en  pointillé  (').  On  voit  que,  quel  que  soit  le  nombre  des 
nombres  impairs  ainsi  juxiaposés  (il  y  en  a 
quatre  sur  le  schéma  ci-contre),  la  fîgur.^  formée 
e^t  un  carré  dont  le  câté  contient  autant  de 
points  que  l'on  a  pris  de  nombres  impairs.  Sup- 
posons que  l'on  en  prenne  n;  le  carré  com- 
prendra n  lignes  de  n  points,  donc  'i*  points  en 
tout.  On  en  conclut  que  la  somme  des  n  premiers  nombres 
impairs  est  bien  égale  à  h'. 

16-  ProgresBionB  arithmétique*.  —  Après  la  suilc  crois- 
sante des  nombres,  celle  des  nombres  pairs  et  celle  des  nombres 


(')  Le  nombre  impair  sinEJ  disposé  était  appelé  <  gnomon  u-,  c'est  le 
lom  d'un  instrument  aBtroiiomique  dont  l'image  du  nombre  impair  imite 


ti^i  •  i  • 

.  .  .  . 

Fij.  .. 

„Google 


PHOPHIÉTÉa    UR    LA    SUITE  CROISSANTE    DES    NOMBRES  I7 

impairs,  les  anciens  ont  envisagé  d'autres  suites  de  nombres  qui 
jouissent  de  propriétés  analogues. 

Considérons  une  suite  de  nombres  satisfaisant  aux  condi- 
tions suivantes  (')  i  i*  la  suite  est  croissante,  ce  qui  signifie  que 
tout  nombre  de  la  suite  est  supérieur  au\  nombres  qui  le  pré- 
cèdent  et  inférieur  aux  nombres  qui  le  suivent;  3°  deux  nom- 
bres consécutifs  quelconques  pris  au  liasard  dans  la  suile  ont  pour 
différence  un  même  nombre  /*  (cbaque  nombre  surpasse  te  précé- 
dent de  r  unités). 

l.oi-sque  ces  conditions  sont  satisfaites,  on  dît  que  la  suite  est 
une  <i  progression  arilhmél'ique  »  i^*)  ;  les  nombres  de  la  suite 
sont  les  II  termes  u  de  la  progression  ;  le  nombre  r  en  est  la 
«  raison  a  ('). 

Soit  a  le  premier  terme  d'une  progression  arilbmétique  de 
raison  r  :  le  second  terme  est  a  +  r  ;  le  troisième  terme  est 
a~h  2  X  r;  ...  le  n*""  terme  tst  a  -i-  [n  —  t)  x  r. 

Nous  déduisons  facilement  de  \k  l'expression  de  la  somme  des 
n  premiers  termes  de  la  progression.  En  effet  cette  somme  com- 
prend : 

n  fois  le  nombre  a. 


(1)  Cet  déflnitioni  subaisteront,  sans  modificationa,  lorsque  lea  nombres 
de  la  Buita  ne  seront  pas  des  noDibrea  entien   {Vide  infra,   n"  38  et  ii6). 

(')  Dan*  le  Papyrui  Rhind  [voir  p.  a,  note  î),  l'Egyptien  Ahmes 
pose  le  problème  suivant  :  ■  Distribuer  dix  mesures  de  blé  entre  dix 
personnes  de  manière  que  chaque  personne  ait  à  ^^  mesure  en  moins  que 
la  personne  qui  a  reçu  avant  elle  s.  Les  fractions  de  mesure  de  blé  qui, 
d'après  cet  énoncé,  doivent  revenir  aux  dilTérentes  personnes  sont  respec- 
tivement 


Cette  suite  de  quantilésest  une  progression  arithmétique  dont  les  termes 
sont  des  fractions.  D'autres  problèmes  traités  dans  le  même  papyrus  nous 
confirment  dans  l'opinion  que  les  calculateurs  égyptiens  savaient  manier 
les  progressions  arithmétiques.  Plus  récomment,  les  progressions  furent 
familïires  aux  arithméticiens  de  la  Grèce  et  de  l'Inde.  Lea  Arabes  les 
firent  connaître  à  l'Occident. 

(=)  Il  résulte  de  ces  déGnitions  que  la  suite  croissante  des  nombres  est 

une  pn^restion  arithmétique  de  raison  i.  La  suite  croissante  des  nombres 

pain  ou  des  nombres  impairs  est  une  progression  arithmétique  de  raison  a. 

BovTnoui.  —  Lm  princi|>M  ds    l'Aoïl)'»  nulhfiutiquB.  a 


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i8  I 

pias  la  somme  (>; 

r  X  J  -+-  2  -\-  ...  -h  [Il  —  0] 
qui  (d'après  le  calcul  de  S  fait  au  n°  13)  a  pour  valeur 

J'en  conclus  i^ue  la  somme  cherchée  est  égale  à 

nombre  qui  est  manifestement  la  moitié  de 

(M-hrX  («-1)1  X  n. 

Mais  l'expression  entre  crocliets  n'e^t  autre  que  la  xomme  da pre- 
mier terme  a  et  dit  n*"*  lermc  |a  +  (n  —  t)  X  r]  de  la  progres- 
iion.  Et  ainsi  nous  aboutissons  à  la  règle  énoncée  par  Nicolas 
Chuquet  dans  son  Triparly{ifiS!i}  :  v  ^j  l'addition  du  premier  avec 
le  dernierest  multipliée  par  la  nioittc  (')  du  nombre  des  nombres, 
la  multiplication  est  égale  h  tous  les  nombres  progressionnés  en- 
semble a  (éd.  Marre,  p.  66). 

lb.  Somme  dee  pnisMuioes  lemblaUe*  dee  termes  d'ane 
progreasioa  arithmétiqne.  —  Considérons  «ne  suite  de  n  nom- 
bres formant  une  progression  arilbniétique  de  raison  r.  Il  nous 
sera  commode  de  représenter  les  termes  de  la  progression  par  les 
symboles  suivants  : 

où  les  chiffres  i,  2 n  sont  des  indices  {';  indiquant  le  rang 

qu'occupent  les  dilTérents  termes  dans  la  pro;;rcssion . 

Nous  avons  appris  à  calculer  la  somme  des  termes  de  la  pro- 


(')  I.«  crochet  [  J  a  ici  le  même  kiu  qu'une  parenthtee  ;  il  indique  une 
opération  elTectuce. 

(']  Cette  moitié  est  une  fraction  si  le  nombre  de*  nombres  est  iiq>air. 
Il  faut  donc  connaitrc  Ib  calcul  de9  fractions  pour  légitimer  dans  tous  les 
cas  la  règle  de  Chuquet. 

(')  Les  symboles  ni,  a;,  a>  se  lisent  respectivement;  a  indicé  i  ; 
a  indice  2  ;  a  indice  n. 


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PnOPRléTÉB   DE    LA    SGITB   CHOI33ANTE   DES    NOMBRES  19 

pression  o,  .^_a,-^-  ...  -t-a„.  Nonspourrionsnouspn^ioserpitreille- 
meat  de  calculer  la  tomme  des  carrés  des  termes  de  ta  progression, 
c'est-i-dire  la  somme 


ou,  pliu  généralemeat,  la  somme  des  m*»»  pnissanoes  des  termes 
de  la  progression,  c'esl-à-dire  ta  somme 


où  m  est  un  nombre  quelconque. 

C'est  là  un  problème  qu!  a  joué  nn  rdle  important  dans  le  dére- 
loppement  de  l'Analyse  mathématique,  et  qui  a,  pour  ce  motif, 
retenu  l'altentKHi  des  savants  les  plus  illustres. 

Eniisageons  en  parlïcutier  le  cas  où  la  progression  arithmétique 
est  celle  des  n  premiers  nombres. 

La  somme  des  carrés  des  n  premiers  nombres  était  connue 
d'Archimède  (')  (W  siècle  av.  J.-C.}.  La  somme  des  cubes  a  été 
é^alemeot  calculée  dans  l'antiquité. 

La  somme  des  quatrièmes  puissances  est  donnée  sous  une  forme 
imparfaite  il  est  vrai,  par  Gtiiyalh  addin  al  Kaski  (')  qui  vivait  à  la 
cour  lartare,  à  Samarcande,  dans  ta  première  moitié  du  xv*  siècle. 

Johann  Faulhaber  ('),  professeur  de  mathématiques  k  Ulm 
(i58o-i635)  effectua  le  calcul  des  puissances  semblables  des 
n  premiers  nombres  jusqu'à  la  onzième  puissance. 

Au  ivu°  siècle  enfm,  le  problème  fut  résulu  dans  toute  sa  géné- 
ralité. Il  fut  proposé  à  Fermât  par  le  Pèie  Mcrsenne,  et  Fermât 
déclara  en  septembre  i636  (lettre  Ji  Mersenoe,  OHuv.  de  Fermai, 
U,  p.  tÎ9)  :  a  Problema  lotius  fortasse  Arithmetices  pulcherrinmm 
constniiiniud,  quo  non  solum  in  quavis  progressions  summani 
quadrntorum  et  cuborum  venamur,  sed  omnium  omnino  potesta- 
tuni  ininOnitum,  methodo  generatîssima,  quadraloquadratorum, 
qusdralocuborum,  cnbocuborum^  etc.  ». 


(')  iKp':  DiiKun,  X.  Les  nomLres  élant  rcprcseiiléa  par  dea  grandeurs, 
l'évaluation  de  la  sommo  de  leuis  carrés  est,  pour  Archî mille,  un  pro- 
blème de  géométrie. 

(')  Ed.  WœpcKE,  Paris,  iS53,  p.  6u-6i. 

(')  Ilerrn  Johann  Faulhahera,  continuatio  seiner  neuen  Wunderkanste, 
Zurich,  1617;  cf.  Cantob,  Verleêuitgen,  t.  II,  p.  7.^8. 


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aO  t.E8   NOMBRES 

Biaise  Pascal  résolut  ta  même  <]ucstion  en  i6bà>  cl  il  exposa  sa 
méthode  dans  un  traité  latin  intitulé  Polestalum  numerkarum 
Siunma  ('). 

17.  —  Nous  allons,  à  titre  d'exemple,  elTecluer  U  calcul  de  la 
somme  des  carres  des  n  premiers  nombres  par  une  méthode  qui 
ne  diKre  pas  au  fond  de  celle  de  Pascal  et  qui  se  laisse  facilement 
étendre  au  cas  des  puissances  supérieures. 

Désignons  par  le  symbole  S  la  somme  des  n  premiers  nombres, 
par  le  symbole  (*)  S]  la  somme  inconnue  des  carœs  de  ces 
nombres,  par  le  sjmbole  Sa  la  somme  inconnue  de  leurs  cubes, 

Nous  allons  nous  servir  d'une  formule  que  nous  établirons  plus 
loin,  mais  dont  il  nous  est  facile  de  vérifici-  dès  maintenant 
l'exactitude  en  effectuant  deux  multiplications  successives  (').  Dé- 
signant par  p  un  nombre  quelconque,  nous  avons  l'égalité 

(i  +  p)'  =  I  -H  3  X  p  -t-  3  X  /»'  -+- /)'. 

Faisant  successivement,  dans  cette  égalité,  p=^o,p=i,...,p  =  n, 
nous  obtenons  le  tableau  : 


(1  -H  i)=^  I  +(3  X   i)  +  i3  X   I 
{,+,)3__,_^(3  X  3)+(3x  = 


(,+„)>==.  -H  (3  X  ») -I- (3  X  «')  +  «' 

Additionnons  colonne  par  colonne.  A  gauche  des  signes  ^.  nous 
avons  n  -H  I  nombres  cubes  consécutifs  dont  la  somme  n'est 
autre  que  :  Sa  +  {i  +  n)'.  A  droite  nous  avons  : 

n  fois  l'unité, 
plus  le  produit  3  X  (i  -H  a  -H  ...  +  n),  c'est-à-dire  3  X  S  ; 
plus  le  produit  3  X  (i*  H-  2*  -f- ...  -i-  n'),  c'est-à-dire  3  X  Si; 
plus  la  somme  i'  -)-  a'  H-  ...  n',  c'est-à-dire  Sj. 


(■)  Traité  posthume  publié  en  iCC5,  Œui'.,  t.  III,  p.  34r 

Cl  Ce  BymLolc  se  lit  S  indice  •?. 

(')  On  vériDe  la  rormule  en  eflectuant  le  produit  : 

h  +  p)  X  (1  +p;  X  (i  -i-p). 


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PROPRIÉTÉS    OB    LA    SUITE   CRO<SSi:iTE    DES    >0\IRnrS  ai 

Nous  pouvons  donc,  iînalement,  écrire  l'égalité 

S,  +  (i  -H  n)'  =  n  H-  3  X  S  +  3  X  Sj  +  S. 

ou,  en  retranchant  des  deux  membres  (c'est-à-dire  des  deux  côtt's 
du  signe  =)  le  nombre  Sj  qui  est  égal  à  lui-même  : 

(H- n)»  =  n  +  3  X  S -I- 3  X  S,. 
Mais  je  connais  la  somme  S  :  elle  est  égale  (13)  à  '—-  ^^^—L 
En  la  rcmplai;nn[  par  celte  valeur  dans  mon  égalité  et  retranchant 
des  deux  côtés  du  signe  =,  la  somme  n 
tiens  la  valeur  cherchée  de  S,  : 


3  X  S,  =  (I  +  nj>  - 


_3   X  n_X  (n_+  l) 


En  appliquant  les  règles  de  la  transformation  algébrique  que  nous 
étudierons  plus  loin,  on  mettrait  l'expression  de  St  sous  ta  forme 
plus  simple  que  voici  : 

_„  X  (/.-(-  i)  X  (ai+  i) 
o,  _  -g     - 

18.  Nombres  polygonaux.  —  Nous  avons  vu  que  la  somme 


n  X  (n  -t-  l) 
nciens  donnaient  au   nombre — ■ — ■  lo  nom  de  «  nombre 

Irianijalaire  »,  et  ils  justifiaient  ainsi  celte  appellation.  Considé- 
rons un  triangle  isocèle  formé  de  points,  comme  l'indique  la  figure 
•         ci-contre.  Nous  voyons,  que  si  n  est  le  nombre  de  points 
que  contient  la  base  du  triangle  (/|  sur  notre  ligure),  le 
....  nombre  total  despoints  du    triangle    n'est    autre   que 

I  _f_  2  -t-  3  -(- h  n.  c'est-à-dire — -■.  Nous  donnerons, 

donc,  des  nombres  triangulaires  la  définition  suivante  :  Le  nombre 
trianf/alaire  de  rang  n  est  égal  à  la  somme  des  n  premiers  nombres 
entiers. 

La  notion  de  nombre  triangulaire  avait  conduit  les  anciens  h 
définir  toute  une  série  de  classes  de  nombres  qu'en  raison  de  cer- 


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2S  US   !IOMBREa 

taines  interprétations  géométriques  ÎIb  a^^Uîent  .1  nombret  poly- 
gonaux Il  [ces  nombres  sont  aussi  appelés  :  nombres  fiijwâs\. 

Le  nombre  carré  de  rang  n,  en  particulier,  est  égal  à  la  somme 
des  n  premiers  termes  d'iine  progression  aritlimétique  de  raison  3 
commençant  [Uir  l'unité  (<\ 

Le  nombre  pentagonal  de  rang  n  est  égal  à  la  somme  des  n  pre- 
miers termes  d'une  progression  arithmétique  de  niison  3  commen- 
çant pat  l'unité  ;  le  nombre  hexagonal  de  rang  ;i  à  lu  somme  des 
n  premiers  termes  d'une  progression  de  raison  /t.  Et  ainsi  de 
suite  ('). 

Ces  définitions  sont  données  par  Hypùkles,  d'Alexandrie,  qui 
vivait  probablement  au  11'  siècle  avant  Jésus— Christ.  L'étude  des 
nombres  polygonaux  fut  reprise  et  développée  par  Diophanle,  — 
également  d'Alexandrie  (iii'-iV  siècle  ap.  J.-C.)  —  et  elle  occupa, 
pendant  des  siècles,  de  nombreux  savants.  Etude  vaine,  peut-être, 
si  on  prétend  le  juger  après  coup  d'après  l'importanoe  de  ses  appli- 
cations. Mais  au  nom  de  quel  principe  {lourrions-nons  interdire  à 
l'explorateur  du  monde  des  nombres  de  porter  où  il  veut  sa 
curiosité? 

10.  NombreB  pyramidaux.  Triangle  arithmétique  de  Pas- 
cal. —  Le  nombre  poljf^onal  n'est  point  le  seul  type  de  nombre 
figuré  que  nous  suggère  la  dérmition  du  nombre  triangulaire. 

>>ous  avons  dit  que  le  nombre  triangulaire  de  rang  n  est  U 
somme  des  n  premiers  nombres. 

Formons  maintenant  un  nombre  égal  h  la  tomme  des  n  premiers 
nombns  trinnijulaires  :  ce  nombre  sera  appelé  »  nombre  pyramidal 
de  rany  n  ». 

Les  premiers  nombres  triangulaires  étant  i,  3,  6,  10,  les  pre- 
miers nombres  pyramidaux  seront  les  nombres 

I,  i-h3~4.  I  -1-3  +  fi  =  10,  Hr, 

Les  nombres  pyramidaux  ont  été  étudiés  por  tes  anciens.  Mais 

(')  Cf.  la  génération  du  enir^  donnée  aa  n"  i^. 

(*)  Ainsi  tes  premiers  nombres  triangulaires  sont  i,  3,  6,  10,  i5,...  ;  les 
prenùers  nombres  carrés  sont  i,  4i  >),■•■:  'es  premiers  nombre,  penlago- 
naux  sont  i,  1^,  13,  9.-2,...;  les  premier  nombres  hexagonaux  sont  1,  6, 
i5.  a»,... 


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PROPRIÉTÉS    DE    l.\    SUm   CROlSSl^tTE   DES  :40UDRES 


ni 


ils  fur^it,  daoB  les  lemps  modernes,  le  point  <lfi  départ  d«  nou- 
velles généralisations,  dont  la  plus  remarquable  est  sans  doute  le 
triangle  arithmétique  de  Pascal  ('). 

Pascal  forme  le  tableau  ci-contre,  qui  peut  être  conlinné  aussi 


om  que  I 


I  veut.  Dans  ce  tabtean. 


1 

1 

, 

■ 

•  \< 

I 

4 

s 

a 

3      • 

10 

IS 

^      10 

eo 

7- 

7- 

■' 

les  nombres  de  la  première  H^nc  sont 

tous  égaux  à  l'unité;  les  nombres  de 

la  seconde  ligne  sont  les  nombres  or- 

«linaires  ou  «  naturels  »  ;  la  troi- 
sième ligne  conlient  les  nombres 
triangulaires;  la  quatrième  ligne  con- 
tient tes  nombres  pyramidaux  ;  les 
lignes  suivantes  contiennent  de  nou- 
velles  classes   de    nombres  qui  sont 

toutes  définies  de  la  nrfme  manière,  le  /i*™  nombre  de  ckaqw 
classe  élaat  égal  à  la  somme  des  n  premiers  nombres  de  la  classe 
précédente. 

Le  triangle  aritbmétique  jouit  de  nombreuses  et  fort  belles  pro- 
priétés qu'il  serait  malheureusement  trop  long  de  rapporter  ici 
<Cf.  n"  266). 

20.  Médiétéa.  —  Les  arithméliciens  grecs  ont  étudié  sous  le 
nom  de  médiélés  certaines  associa  lions  remarquables  de  nombres, 
qui  relèvent  i  proprement  parler  de  la  théorie  des  proportions 
(vide  infra  n"  06),  mais  que  nous  pouvons  mentionner  dès 
maintenant. 

Théon  de  Smyrme  distingue  dix  sortes  de  médiélés  pouvant 
avoir  lieu  entre  trois  nombres  a,  /',  m;  il  yen  a  trois  qui  sont 
fondamentales  (')  : 

I"  Médiélé  arithmétique,  lorsqu'on  a 


3  X  nt  =  a  -+-  b  : 

(')  Voir  le  TraUi  du  triangle  arilhmilique,  cent  par  Pascal  c 
[Œuv.,  p.  4Î3  »uiv.)  Les  nombres  de  Paical  avaient  été  donnés  a 
rcmem,    avec  une   dinposition   différente,    par    Michel   Stifel.   [Arith- 
mrtica  Integra,  NûrenberR,  i.iP)  et  par  quelque»  autres  auteurs. 

(•)  Cf.  MiLBAUD,  Les  philosophes  géomètres  de  la  Grèce,  T<)oo,p.  ga.  Les 


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i^  LES   NOMBRES 

m  est  alors  moyen  aritliméliijoe  (moyenne,  an  sens  usuel  du  mot) 
entre  a  et  6. 

a*  Médiélé  géoméinqae,  lorsqu'on  a 


m  est  alors  moyen  ijiométrique  (ou  moyenne  proportionnelle)  entre 
a  et  b;  si  a  est  divisible  (')  par  m,  on  [>oiirra  écrire 


3"  Médiété  harmonique,  lorsque  l'on  a  (') 

u  X  a  X  b  =  m  X  (a  +  b): 

m  est  alors  moyen  harmonique  entre  a  et  b. 

Les  médiétés  interviennent  dans  une  foule  de  problèmes,  aussr 
bien  en  géométrie  qu'en  arithmétique.  La  médiété  géométrique, 
en  particulier,  permet  de  définir  certaines  suites  de  nombres 
remarquables  que  l'on  appelle  «  pro</ress!ons  </éomélriques  ». 
Ces  suites  ont  élé  étudiées  par  les  firecs,  mais  on  en  trouve  déjà 
un  exemple  dans  le  traité  de  l'Egyplien  Ahmes. 


définitions  qui  suivent  subeislent  BftDi  modifications  lorsque  les  nombres 
a.  b,  m  ne  sont  pas  entiers  {Vide  injra,  a<»  38  et  i  iC). 

Si  l'on  connaît  ia  théorie  des  proportions,  on  pourra  écrire  comme  il 
suit  les  égalités  qui  définissent  les  raédiétés  : 

Midiiti  ariihmitique  : 


Midiili  géométrique  : 
Médiété  harmonique  : 


(')  Et  dans  tous  les  cas  si  l'on  connaît  le  calcul  des  fractions. 
(*)  Si  l'on  connaît  le  calcul   des   fractions,   on   reconnaît,   en  divisant 
chaque  membre  par  m  X  a  y.  b,  que  cette  égalité  équivaut  à 


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PROPRIÉTÉS    DE    I.A    SUITE    CROISSANTE    DES   NOMBRES  a5 

31.  Progressions  géométriques.  —  On  appelle  ainsi  une 
suite  (le  nombres  (dits  termes  de  la  progression)  dont  cliacun  est 
moyen  géométrique  entre  ses  deux  voisins. 

Représentons  les  lermes  de  ta  suite  par  les  symboles  [cf.  16)  : 

«..  «1.  o ",,. 

et  supposons  que  chacun  d'eux  se  dtkluise  du  préciSdent  en  le 
multipliant  par  un  nombre  (')  b  (toujours  le  même  et  dilTérent 
de  i). 

Nous  aurons,  pour  les  lermes  successifs  de  la  progression,  les 
valeurs  suivantes  ; 

o,  :       a,  =  n,  X  i  ;       a3  —  aixb=a,xb': 
a,  =  ff,  X  6  — n,  X  (>';         ...;         n,  —  n,  xfc"-'. 

el,  par  conséquent  : 

aj  =  o,  X  aj  ;      aj  =  o,  x  «i  ;  etc. 
Le  nombre  b  est  appelé  h  raison  »  de  la  progression. 

Proposons-nous  de  calculer  la  somme  des  n  premiers  termes 
d'une  progression  géométrique  dont  le  premier  terme  est  a,  et  la 
raison  b. 

La  somme  cherchée  a  pour  valeur  : 

0,  X  (1  +  6  H- M  H-.. .  +  6—'}. 
Pour  simplilier  cette  expression,  efTectuons  la  multiplication  de  la 
somme   (i   +  fc  +  ...  -t-  b"~')   par  le  nombre  b  —  i.    11  est 
facile  de  vériHer  que  nous  obtenons,  comme  produit,    te  nombre 
6"  —  I ,  En  d'autres  termes,  nous  avons  l'égalité 

.-'-■■■  +  '•-  =  ?--. 

et  il  en  résulte  que  la  somme  cliercliée  a  pour  valeur  le  produit  ('J 


('}  On  déduit  do  là  que 

^*  =  "?  =  ?î  ,  Ole. 

{')  •  Soit,  —  dit  Chuquet  dana  son  Triparty  [14RV.  —  'e  dernier 
nombre  multiplié  par  le  dénominateur  de  la  proportion  [c.-à.-d.  par  la 
raison  de  la  progrea*ion],  de  laquelle  multiplication  soit  6tD  le  premier, 
■oit  I  ou  autre  nombre  quel  qu'il  soit  ;  et  le  résidu  soit  party  Idivisé]  par  1 
moins  que  n'est  le  dénominateur  d'icelle  [la  raison}  •, 


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LES   TIOHBaES 


4.  —  Problèmes  divers  relatifs  aux  nombres 


aa.  Dlviaeara  et  multiples.  —  L  cliidc  dcK  nom]>rcs  carcli- 
nauK  nous  suggère  une  foule  de  quesUona  d'ordres  divers  qui  sont 
généralement  aussi  ardues  à  résoudre  qu'elles  sont  simples  à 
énoncer.  L'effort  que  ces  questions  exige  de  nous  n'a  point  peu 
contribué,  sembic-l-îl,  i  leur  conférer  ce  caractère  de  beauté  mys- 
térieuse qui  a  de  tous  temps  captivé  les  niatliématiciens. 

C'est  la  théorie  de  la  division  qui  a  donné  Iteti  au  plus  grand 
nombre  d'investigations,  et  c'est  d'elle  que  nous  allons  tout 
d'abord  dire  quelques  mots. 

Nous  avons  vu  (8)  qu'un  nombre  b  est  dit  diviseur  d'un  nombre 
a  lorsque  a  est  divisible  par  6  ;  a  est  dit,  en  ce  cas,  muliipie  de  b. 

Lorsqu'un  même  nombre  en  divise  séparément  den\  autres 
a  et  6,  it  divise  évidemment  leur  somme  et  leur  dltlërencc.  Le 
quotient  est  égal  à  la  somme  ou  \  la  ditlérence  des  quotients  de  a 
et  de  b.  D'autre  part,  pour  qu'un  produit  de  plusieurs  facteurs  soit 
divisible  par  un  nombre  c,  il  suflit  que  l'un  des  facteurs  du  pro- 
duit soit  divisible  par  c. 

L'application  de  ces  règles  (qui  réstdtent  de  la  tléiinition  même 
des  ojiéi-aiions  fondamentales)  permettra  de  résoudre  toute  uae 
tiérie  de  problèmes  relatifs  aux  diviseurs  et  aux  multiples  de» 
nombres. 

Etant  lionne  un  nombre  quelœnifue,  f/ncis  soni  les  ilwisenrs  'li- 
ce nombre  ?  Combien  y  en  a-l-il  ? 

Etant  donné  plifsieurs  nombres ,  (/nets  sont  les  ilivisisenrs  com- 
muns à  Cf'S  nombres  ?  Quel  est  le  plus  (jranil  de  ces  dii'iseurs  com- 
muns? QaeU  sont  les  multiples  communs  aux  plusieurs  nombres"? 
Quel  est  te  plus  petit  de  ces  multiples  ? 

Ces  diverses  questions  sont  traitées,  avoc  autant  d'élégance  que 
de  vigueur,  dans  les  Eléments  d'Euciidc    ride  in  frit  167). 

Pour  y  répondre  rapidement,  il  est  comnKxIe  de  mettre  les 
nombres  pro|(osés  sous  la  forme  de  produits  avant  |>our  facteurs 
certains  nombres  que  l'on  appelle  "  nombres  premiers  »  ou  «  fac- 
teurs premiers  n.  Les  nombres  premiers  jouent  dans  l'ArUliioé- 


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PROBLKHES    DITEU   RELATIFS    AUl    \0MUBE5  27 

tique  tout  enliÀre  un  râJe  prépoodéraDt,  kI  leur  îniportaDCe  avait 
«léià  été  mconnoe  par  ha  Pytbagt>ncieas. 

23.  Décomposition  en  laoteors  prenklsra.  —  Tout  nombre 
rt  est  divisible  par  i  (le  quotient  est  a).  —  Tout  nombre  est 
divisible  par  lui-même  [le  quotient  est  i),  —  Un  nombre  qai 
n'admet  piis  d'autre  diviseur  que  iui-méme  tt  Cunité  est  aiipelé 
'<  nombre  premier  a.  \insi  les  nombres  i,  2,  3,  5,  7,  ii,  ill  sont 
des  nombres  premiers;  les  nombres  A,  6,  ij  ne  sont  pas  premiers. 
Soit  n  un  nombre  quelconque  :  je  dis  que  ce  nombre  [wut  tou- 
jours être  mis  sous  la  forme  d'un  produit  dont  tous  les  facteurs 
sont  des  nombres  premiers. 

En  effel,  si  n  n'est  pas  premier,  on  démontre  1')  qu'il  admet 
&ùremeot  un  diviseur  premier,  a.  Appelant  le  quotient  n,  nous 

n  =  n  X  n,. 
/Il  étant  plus  petit  que  n. 

Si  ni  est  premier,  le  théorème  est  démontré.  Si  Ri,  n'est  pas 
premier,  il  admet  un  diviseur  premier,  b.  Appelant  ni  le  quotient 

-,',  j'aurai  l'égalité  : 

i>i  étant  plus  petit  que  fii. 

Si  ni  est  premier,  le  ihéorème  est  démontré.  Si  n^  n'est  pas 
{H^mier,  on  le  décomposera  comme  n.  nt,  Ui.  Et  ainsi  de  suite. 

Les  nombres  ni,  Ri,  n,,  ...  vont  en  diminuant  ;  il  est  donc 
certain  qu'après  avoir  répété  un  nombre  sufïisant  de  fuis  la  même 
opération,  on  tombera  sur  un  nombre  (')  /i^  qui  est  égal  à  i  ;  on 
s'arrêtera  à  ce  momcnt-IA. 

Amsi  le  nombre  n  peut  ùlre  mis  sous  la  forme  d'un  produit  de 
lactenrs  premiers  a,  b,  ....  I.  En  réunissant,  s'il  y  en  a,  (confor- 
mément à  la  définition  des  exposants),  les  facteurs  premiers  égaux 
nous  obtiendrons  fmalement  notre  nombre  n  sous  la  forme  (') 

n=:a'  X  t^  X  ...  X  0". 

)■)  Voir  Im  traités  d'arithmétique  élémeataire. 
(')  L'indica  p  indique  le  aoinbre  des  divitiona  elTectuécs. 
('}  Nous  reinplaçmi  par  des  pointe  les  facteun  que  hmu  n'écrivons 
point  et  dont  nous  ne  précisons  pas  le  nombre. 


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aS  LBS    nOidURES 

Dans  celte  expression,  les  Icltres  a,  b,  ...,  /  désignent  les  fadeurs 
premiers  distincts  (ces  facteurs  pourraient  se  réduire  à  un  seul;  ;  les 
lettres  a,  j'5,  ....  X  sont  les  expounnls  de  ces  facteura  (s'ils  sonl 
égaax  &  I,  on  ne  les  écrit  pas). 

L'opération  que  nous  elfcctuons  lorsque  nous  mettons  n  sous  la 
forme  indiquée  est  appelée  «  iléiomposUion  du  nombre  n  en  fac- 
leurs  premiers  ».  Il  n'y  a  point  de  procédé  infaillible  permellant 
de  trouver  (')  du  picmîcr  coup  les  (acteurs  premiers  a,  b.  ...,  l 
qui  composent  un  nombre.  On  ne  [leul  effectuer  la  décomposition 
qu'en  tâtonnant,  c'est-à-dire  en  recherchant  successivement  si  le 
nombre  est,  ou  non,  divisible  par  les  nombres  premiers  de  plus  en 
plus  grands  3,  3,  5,  7,  etc. 

34.  —  IVevenons  maintenant  h  la  théorie  de  la  division.  Pour 
qu'un  nombre  n  soît  divisible  par  im  nombre  m,  il  faut  et  il  suffît 
que  chacun  des  facteurs  premiers  de  /»  se  trouve  |>armî  les  facteurs 
premiers  de  n  avec  un  exposant  au  moins  égal.  Cette  remarque 
nous  permettra  de  former  facilement  tous  les  diviseurs  d'un  nom- 
bre n  dès  que  nous  aurons  décomposé  ce  nombre  en  facteurs 
premiers. 

Soient,  d'autre  part,  ileux  nombres  n  et  m  décomposés  en  fac- 
teurs premiers.  Nous  calculerons  sans  peine  leur  plus  grand  com- 
man  diviseur  et  leur  plus  petit  commun  multiple. 

I^  plus  ifrand  commun  diviseur  ('  est  le  produit  obtenu  en  pre- 
nant [Kiur  facteurs  les  facteurs  premiers  communs  aux  deux  nom- 
bres et  aiïectant  chacun  d'eux  du  plus  faible  des  deux  e\pos:ints 
qu'il  a  dans  les  décompositions  des  deux  nombres. 

(')  Oq  observera  qu'en  sujet  de  la  décomposition  en  facteurs  premiers 
dtvx  problèmes  se  posent  ;  1°  démontrer  qu'il  existe  toujours  un  produit 
de  facteurs  premiers  égal  à  un  nombre  donné  quelconque  n  ,  3°  trouvtr 
elTectivcment  ces  facteurs.  Il  a  été  question  ci-dessus  du  premier  pro- 
blème.   Noua  faisons  maintenant  allusion  au  second. 

(■)  Les  arilhmélicicna  démontrent,  on  le  sait,  que  l'on  peut  obtenir  le 
plus  grand  commun  diviseur  de  deux  nombres  en  appliquant  la  régla 
suivante  ;  On  divise  le  plus  grand  nombre,  a,  par  le  plus  petit,  6  ;  si  la 
division  se  fait  exactement,  b  est  In  plus  grand  diviseur  cherche  ;  sinon 
on  divise  b  par  le  reste  r  de  la  division  cITecluée  ;  puis  on  divise  le  divi- 
seur r  de  cette  nouvelle  division  par  te  reste  qu'elle  fournit  ;  et  ainsi  de 
suite  jusqu'à  ce  que  l'on  ait  une  division  qui  so  fasse  exactement;  le 
dernier  nombre  employé  comme  diviseur  sera  le  plus  grnnd  ci 
seur  cherché. 


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PnOBLËUES    mvEKS   RELATIFS    ALI    XOUItnES  QQ 

Le  plus  petit  commun  multiple  de  m  et  /i  est  le  produit  obtenu 
en  prenant  pour  facteurs  tous  les  facteui's  premiers  de  m  et  n  et 
affectant  chacun  d'eux  du  plus  grand  des  ex]>osants  qu'il  a  dans 
les  décompositions  des  deux  nombres  (ou,  —  s'il  ne  figure  que 
dans  l'une  des  deux  décompositions,  — de  l'exposant  qu'il  y  n;. 
Le  nombre  ainsi  formé  est  le  plus  petit  nombre  qui  soit  divisible 
par  m  et  par  n. 

On  définira  scmblablcment  le  plus  grand  commun  diviseur  et  le 
plus  petit  commun  multiple  de  trois  nombres  ou  davantage. 

Deux  nombres  qui  n'ont  pas  d'autre  diviseur  commun  que  i 
sont  dits  premiers  entre  eux. 

25.  Goagruences.  ■~  On  se  sert  souvent,  pour  étudier  les  pro- 
priétés relatives  à  la  divisibilité  des  nombres,  d'une  terminologie 
spéciale,  qui  est  due  à  Gauss  (')  et  que  nous  allons  indiquer. 

Supposons  que  deux  nombres  dilTérents  n  et  n',  étant  divisés 
par  un  même  nombre  m,  donnent  un  même  reste,  ^ou3  dirons  que 
les  deux  nombres  sont  congrus  suivant  le  module  m  et  nous 
écrirons  : 

n^  n'     (mod.  m). 

La  relation  ainsi  écrite  est  appelée  congraence. 

Cette  terminologie  est  avantageuse  parce  qu'elle  permet  d'ex- 
primer en  termes  analogues  un  grand  nombre  de  faits  difTérents. 

Ainsi,  pour  indiquer  que  /'  (nombre  inférieur  à  m)  est  le  reste 
de  la  division  de  n  par  ni,  nous  écriions  : 

n^  r     (mod.  m). 

Pour  exprimer  que  n  est  divisible  par  m,  nous  écrirons  : 

n^o     (mod.  m). 

Les  congrucnces  jouissent,  d'autre  part,  de  propriétés  fondamen- 
tales dont  l'énoncé  est  facile  à  saisir  :  Deux  nombres  congrus  h  un 
troisième,  suivant  le  module  m,  sont  congrus  entre  eux;  si  l'on 
ajoute  un  même  nombre  aux  deux  membres  d'une  congruence, 

—  ou  si  l'on  multiplie  ces  deux  membres  par  un  même  nombre, 

—  le  résultat  est  encore  une  congruence,  etc. 

'^  Diiguititione*  Arilhmeticae,  Leipzig,  iSoi. 


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30  LES   KOHBRBS 

Ad  lieu  de  constater  que  certains  nombres  sont  congrus  eotrc 
eux  suivant  certains  modules,  on  peut  se  proposer  de  déterminer, 
—  s'ils  existent,  —  les  nombres  inconaus  qui  |>cuTent  être  con- 
grus, suivant  un  module  donné,  h  des  nomlnes  donnés. 

Considérons,  par  exemple,  la  oongnience 

a  X  a;  =;  ('     (mod.  b^ 

où  a,  b,  c,  sont  trois  nombres  donnés.  Noua  ne  connaissons  pas 
encore  la  valeur  du  nombre  x,  et  nous  ignorons  même  a  priori 
s'il  existe  un  nombre  entier  x  tel  que  le  produit  a  X  x  soit  congru 
à  c  suivant  le  module  6.  Si  alors  nous  Iroavons  un  nombre  x  'on 
plusieurs)  satisfaisant  aux  conditions^  requises,  nous  dirons  que 
nous  avons  «  résolu  la  congnience  »  et  que  la  valeur  trouvée  en  est 
une  «  solulion  »  (').  Si,  par  contre, il  n'existepasde nombre  x  qui 
en  soit  solution,  nousdirons  que  la  congruence  est  (i  impossible  ». 
On  peut  projioser  des  congruences  plus  compliquées  que  la  pré- 
cédente, par  exemple  une  congruence  de  la  forme 

aXx*-hbXr-i-r^o     (mod.  m] 
ou  une  congruence  do  la  forme 

X-  =  a     (mod.  m). 
où  n  est  un  exposant  quelconque  et  x  un  nombre  inconnu.  La 
résolution  de  ces  congruences  {à  supposer  qu'elles  soient  possibles) 
présente  souvent  de  grandes  diliicuUés. 

Los  congruences  ont  été  étudiées  par  les  plus  grands  arithméti- 
ciens modernes,  Euler,  Lejeune  Dirîcblet,  Legendre,  Gauss. 

26.  Résolution  des  équetions  arithmétiques.  —  Reprenons 
la  congruence 

o  X  X  ^  c    (mod.  b) 

que  nous  avons  écrite  plus  haut.  Supposons  la  possiUe,  et  consi- 
dérons la  dtirérence  des  deux  nombres  a  X  x  et  c.  D'après  la 
définition  des  congruences,  cette  différence  est  divisible  par  b  : 

(')  Appelons  d  le  plus  grand  eomman  diviseur  i)e  a  et  6.  On  démontre 
que  si  c  est  divisible  par  d,  le  congruence  proposée  a  plusieurs  solulions 
(elle  en  a  d)  ;  si  c  n'est  pas  divbil>le  par  d,  la  congruence  est  impcasible. 


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PBOeLÈues  DiTSKS  acLATirs  aux  noubiibs  3i 

ap[K.-lons  y  le  quotienl.  Nous  iDrcuis,  suÎTant  qaea  X  xtsi  plus 
grand  ou  pttis  petit  que  c,  l'une  des  égalités 

a  X  3r  —  c  —  b  X  y        ou         r  =  axx-\-bxy. 

Ainsi,  dans  le  cas  où  la  congruence  admet  des  solniions,  it  existe 
des  couples  de  nombres  x  et  7  BatisfaÏMot  A  l'une  des  égalités 
écrites  ci-dessui.  tUciproquement,  s'il  existe  un  couple  de  nom- 
bres X  et  y  sattafaisant  k  l'une  de  ces  égalités,  le  nombre  j;  de  ce 
couple  est  une  solution  de  la  congruence  indéterminée, 
t  ne  égalité  telle  que 


et,  d'une  manière  générale,  toute  égalité  (équation)  qui  doit  être 
satisfaite  lorsque  l'on  donne  a  x  ety  des  valeurs  que  nous  ne  con- 
naissons pas  encore,  est  appelée  «  éqaalion  arithmétique  indéter- 
minée »  (').  A  priori  nous  ignorons  quelles  sont  les  valeurs  de  x 
et  y;  nous  ne  savons  même  pas  s'il  est  possible  de  trojiver  deux 
nombres  x  et  7  véririant  l'égalité  donnés.  Lorsque  de  (cis  nombres 
existent,  ils  sont  appelés  a  sohilions  de  l'équation  ».  »  Résoudre 
une  équitioa  m,  c'est  en  trouver  les  stdutioos. 

Comnte  le  montre  l'exemple  que  nous  venons  de  donner,  l'étnde 
de*  équations  aritbmiétiquea  est  intimement  liée  à  celle  des  con- 
gmences. 

37.  —  Les  aritbméticiens  ont  étudié  de  nombreuses  équations 
iodélenninées  (*),  et  quelques-unes  de  ces  équations  sont  restées 
célèbres. 

(')  Les  roots  ■  équaliMi  ',  t  solution  i,  que  notu  employon  ■  ici  soot 
emprunlés  ù  l'algèbre.  Et  en  eftet  l'égalité  pr<q)osée  n'eat  autre  qu'une 
équation  atgebriquc  (voir  D,ut.  LiV.),  Mais  nous  11e  rechercheront  ici  qiio 
ocllei  de*  tolntions  de  l'équirtion  qui  sont  des  nombres  entiers.  L'équa- 
tion algébrique  a  x  x  +  b  x  y  ==  c,  k  deux  inconnues, n'aurait  pas  de 
solutions  dclerminées  (elle  puurruit  être  satisluite  qutl  que  aoit  x  pourvu 
que  y  ait  une  valeur  convenabli^)  :  c'est  pourquoi  cette  équation  est 
appelée,   en   algèbre  comme  en  arithmétique,   i  équation  indéterminée  ». 

(')  DioraAMTa,  fe  grand  arithméticien  grec,  qui  vécut  probablement  ou 
IV*  siècle  ap.  J.-C,  étudia  de  nombreuses  équations  indéterminées.  Il 
chercha  en  particulier  dans  quels  cas  l'équalionAx:r'  +  Bxv'  +  C  =  i/-, ou 
A,  B,  C  sont  trois  nombres  entiers  (ou,  plus  généralement,  rationnctt, 
vide  injra,  %  V\   admet  pour   aolulions  des    nombres  x  tX  y  enlieis   (ou 


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la  LES   aOllBRES 

Telle  est  l'équalion  de  Pjlliagore 


Celle  équalion  est  vérifiée  par  les  valeurs  x  ^=  3,  j  z^  'i.  z  ^  5 
(puisque  Q -'i-  \6  =  2b),  et  elle  admet  une  infinité  d'autres  solu- 
tions qui  ont  une  signiflcntion  géométrique  simple.  Si  l'on  cons- 
truit, en  elTet,  un  triangle  rectjingle  dont  tes  trois  côtés  aient 
pour  longueurs  de^  nombres  entiers,  il  résulte  du  fameux  lliéo- 
rèmc  de  P^tliagore  sur  le  carré  de  l'Iiy^toténuse  (109)  que  les 
trois  longueurs  satisfont  à  l'équation  x'  +  y*  =  z'. 

Considérons  maintenant  l'équation 

On  savait  déjà  au  xvit*  siècle  qu'elle  n'a  jxis  de  solution,  et  ce  fait 
fut  démontré  rigoureusement  par  Euler. 

Fermât  alla  plus  loin;'),  et  déclara  avoir  démontré  que  l'équation 


est,  pour  m  =  2,  une  équation  u  impossible  en  nombres  différents 
de  zéro  ».  Mais  Fermât  se  borna  h  énoncer  ce  résultat  sans  donner 
ses  preuves;  et,  si  l'exactitude  de  la  proposition  a  pu  être  établie 
rigoureusement  pour  les  valeurs  de  m  moindres  que  i  000,  la  solu- 
tion générale  du  «  problème  de  l-'ermat  »  continue  de  se  dérober 
aux  efforts  sans  cesse  réitérés  des  mathématiciens  du  monde  entier. 
Nous  voyons,  par  ces  exemptes,  que  les  problèmes  qui  se  rat- 
tachent aux  équations  arithmétiques  n'aboutissent  bien  souvent 
qu'à  la  constatation  d'une  impossibilité.  Mais,  s'ils  nous  causent 
des  déceptions,  ils  nous  conduisent  aussi  parfois  à  de  beaux  théo- 
rèmes auxquels  nous  ne  nous  attendions  pas.  En  voici  un,  entre 
bien   d'autres,   que    nous    n'aurions    certes    pas    pu   prévoir  a 


piuB  généralement  ralioDnelsj.  11  en  est  ainsi  :  1°  Si  A  et  C  sont  nub  ; 
2«  Si  A  est  le  carré  d'un  nombre  entier  (ou  rationnel);  3«  Si  C  est  le 
carre  d'un  nombre  entier  [ou  rationnel).  Cf.  HRATa,  Diophantua of  Alexan- 
drie, 2'  éd.  Canjbridge,  igro,  p.  67  etsuîv.  —  Les  matliématiBions  Wndous 
{vide  supra,  aP  4  ot  in/ra,  Deux.  Lif.)  ont  résolu  également  diverses 
.équations  arithmétiques. 

[')  Obaervationa  sur  Diophante,  Œuc.  de  Fermât,  t.  1  p.  291. 


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PBOBLEUES    DlVEnS   RELATIFS    AUX    NOUDHES  33 

l'avance  (').  vTout  nombre  peut  être  considéré  comme  la  somme  de 
cinatre  nombres  carrés  (o  étant  compris  parmi  les  nombres)  » .  .Vinsi 

ai  ;=  4"  -4-  3'  _|-  1*  -+-  o',     aj  ^  4'  +  a*  +  i*  H-  i*, 
a3  ::=  3'  -H  3'  4-  a»  +  i',  etc. 

as.  Problèmes  divers.  —  Parmi  les  problèmes  secondaires, 
auxquels  on  ne  veut  plus  accorder  aujourd'bui  qu'un  intérêt  de 
curiosité,  il  en  est  cependant  qui  ont  un  brillant  passé. 

Nous  avons  déjà  parlé  (3)  des  nombres  parfaits  cl  des  nombres 
amis.  Ces  nombres,  et  d'autres  analogues,  auxquels  conduit  la 
considération  de  la  somme  des  diviseurs  d'un  même  nombre,  ont 
provoqué,  dès  l'antiquité,  de  nombreuses  recherches  ■^^). 

On  appelle  d'ordinaire  «  parties  aVtquates  »  d'un  nombre  l'en- 
semble de  ses  diviseurs  (le  nombre  lui-même  excepté,  mais  l'unité 
comprise).  Un  nombre  non  parfait  est,  d'après  la  terminologie 
pythagoricienne,  abondant  ou  déjidanl  suivant  que  la  somme  de 
ses  parties  aliquotes  lui  est  supérieure  ou  inférieure.  Lu  nombre 
abondant  égal  à  la  moitié  ou  au  tiers,  ou  au  quart  de  la  somme  de 
ses  parties  aliquotes,  est  dit  sous-double,  ou  sous-triple,  ou  sous- 
quadruple. 

De  là,  une  foule  de  questions.  En  i63i .  Mersenne  (')  propose 
de  trouver  un  nombre,  autre  que  i3o,  qui  soit  sous-double.  En 
1637,  Fermât  (')  adresse  aux  mathématiciens  de  toute  l'Europe  un 
défi  en  règle,  où  il  demande  de  trouver  un  cube  qui  augmenta  de 
ses  parties  aliquotes  soit  un  carré,  et  un  carré  qui,  augmenté  de 
ses  parties  aiiquoles,  soit  un  cube. 

Fort  anciens  également  sont  les  problèmes  relatifs  aux  carrés 
magiques. 

On  appelle  carré  magique  de  rt'  cases  un  carré  où  sont  disposés 
(comme  sur  un   damier)  /i'  nombres,  appelés  éléments  du  carré, 

{')  C«  théorème  énoncé  par  Bachet  dans  ses  commentairei  sur  Dia- 
pltaute  {Dùphanti  arithmêticorum,  lihri,  IV,  id.  Bachet,  Paris  i63r.  p.  i8d) 
a  été  démontré  rigoureutement,  par  Lagbange  (Nouv.  mim.  de  VAc.  de 
Btriin.  année  1770,  p.  ia3)  et  par  Etiler  (1777). 

(*)  Cf.  d«tM  VEncyel.  de»  Se.  math.,  I,  i5,  le  n°  23  rédigé  par  Paul 

0  Œuc.  dé  Descartea,  éd.  Adam-Tannery.  I,  p.  339. 
(')  Cl,  Œw.  de  Fermât,  t.  II,  p.  33a. 

BonnoDi.  —  Lci  Principw  d«  I'AdiIj'm  milhéauitiqas.  3 


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Les   NOURRIS 


ilr-  telle  fsçon  qite  la  somme  des  éléments  de  chaque  li^e,  chaque 
colonne  oa  diagonale  soit  tonjoiirs  b  m£me.  —  Ainsi  le  carré 


8     t     6 

donné  par  le  malliématicipn  juif  Ahraknm  ben  Esra  (')  (mort  en 
1 167)  est  un  carré  magique. 

Les  carrés  magiqnei  ont  occni^é  les  Chinois  ('),  les  tfindous, 
les  Arabes,  et  ont  été  de  bonne  heure  connus  en  Occident.  An 
wii*  siècle,  Bachet  (')  attira  sur  eux  l'attention  des  mathématiciens 
françois.  Pascal  leur  consacra  un  traité  (aujourd'hui  petduj, 
et  l'pxcellent  arithméticien  Frcnicle  de  Bessy  en  fit  une  étude 
approfondie  (*). 

29.  Théorie  d«B  nombres  premiers. —  Il  nons  reste  à  signaler 
le  chapitre  de  la  théorie  des  nombres  qui  a  pent-être  donné  lien 
aux  développements  les  plus  remarquables,  —  le  chapitre  relatif 
aux  uombrcs  premiers. 

11  serait  fort  utile,  — ne  fût-ce  que  pour  racilîter  la  décomposition 
en  facteurs  premiers,  —  de  délei-miner  la  suite  des  nombres  [we- 
miers  et  de  savoir  reconnaître  rapidement  si  un  nombre  donné  est 
ou  n'est  pas  premier. 

On  ne  connaît  malheureusement  aucune  méthode  permettant  de 
résoudre  ces  problèmes  h  coup  st'ir  :  force  nous  est  de  procéder 
par  tâtonnements.  Ainsi,  nous  connaissons  les  pins  pétris  nombres 
premiers  i,  a,  3,  5,  7,  11,  i3,  17,  if),  etc.  Pour  avoir  les  sui- 
vants, le  procédé  le  plus  rapide  est  encore  celui  que  préconisait 
Eratoslfiène  de  Cjrène  (376-19  j  av.  J.-C.l  (■;.  Dans  la  suite  crois- 
sante des  nombres,  on  hilTe  d'abord  tous  ceux  qni  sont   divisî- 


(1)  Enrycl.  des  Se.  malh.,  I,  i.i,  p.  (lî. 

(')  On  H  trouve  un  exemple  de  carré  magique  <Iani  une  table  chinoise 
vieille  peut-être  de  quatre  ou  cinq  mille  ans. 

(^)  Problèmes  plaisons   et  deleclables  qui  se  /ont  par  U»  nombres,    i%\2. 

(')  Celte  étude  a  été  publiée,  après  la  mort  deFneMCLE.ap.  Divers  Ou- 
vrages de  Malh.  M  dePhijs,  par  MM.  deiAiad.  R.  des  sciences.  Pari»,  i6gî, 

(')  Ce  procédé  appelé  crible  d' Erathoslliine  est  rapporté  dtuis  l'ETia- 
Yiu'(ï|  àp:fl|ji);TiKij  de  iSicomaqtie  de  Gérasr,  livr.  I,  chap.  xiii. 


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PROBLÈMES   DITEKS    KKL.«TIFS    AUX    NOMBRES  35 

bles  par  3,  puis  tous  ceux  qui  soni  divisibles  par  3,  et  ainsi  de 
suite  :  tout  nombre  restant,  n'étant  divisible  par  aucun  nombre 
inférieur,  est  un  nombre  premier.  On  peut,  par  cette  méthode, 
trouver  tous  les  nombres  premiers  qui  sont  inférieurs  â  i  ooo,  ou  à 
loooo,  ou  à  looooo;  mais  jamais  on  nepuisera  la  suite  des 
■  nombres  premiers  ;  car  celte  suite,  —  comme  Euclidc  le  démon- 
trait déjà,  —  est  une  suite  infinie. 

Pour  aborder  d'une  manière  plus  rationnelle  l'étude  de  la  suite 
des  nombres  premiers,  il  convient  de  rechercher  tout  d'abord  des 
propriétés  qui  caraclérisent  ces  nombres  et  permettent  de  les  dis- 
tinguer des  autres.  Telles  sont  les  propriétés  formulées  par  deux 
célèbres  théorèmes  appelés  ihéorime  de  Fermai  et  ikéorbne  de 
Wikon.  Le  théorème  de  Fermai,  énoncé  (')  sans  démonstration 
par  le  grand  arithméticien,  prouvé  plus  tard  et  généialisé  par 
Euler  (1736),  se  formule  ainsi  :  Si  p  est  an  nombre  premier  et  a 
un  nombre  non  divisible  par  p,  la  différence  ti'""'  —  i  est  divisible 
par  p  ;  en  d'autres  termes,  on  a  : 

ajr-i  ^  I     (niod.  p). 

Le  théorème  de  W'ilsou,  énoncé  par  Leibniz  dans  un  manuscrit 
inédit  ('),  attribué  h  J .  Wileon  par  Warinf/  ('),  s'énonce  en  ces  termes  : 
Si  p  est  un  nombre  premier,  le  nombre  1  x  2X3...x(p  — ')-!-• 
est  divisible  par  p  ;  U  n'en  serait  pas  ainsi,  au  contraire  si  p  n'était 
pas  un  nombre  premier. 

On  est  parti  de  ces  théorèmes  pour  s'attaquer  aux  pro- 
blèmes suivants  :  Les  nombres  premiers  étant  supposés  rangés  par 
ordre  de  grandeur  croissante,  quelle  est,  en  fonction  {')  de  n,  r ex- 
pression du  n^<°*  nombre  premier  >>  Etant  donné  un  nombre  N  arbi- 
trairement grand,  quel  est,  en  fonction  de  N,  le  nombre  des 
nombres  premiers  inférieurs  à  N  ? 

L'étude  de  ces  problèmes  a  entraîné  les  arilliméticiens  modernes 
loin  des  roules  tracées  par  leurs  devanciers.  Gaass  et  Riemann 
en  particulier,  ont  reconnu,  au  début  du  xii°  siècle,  que  les 
«  fonctions  a  déûniee  par  l'arithmétique  sont  étroitement  apparen- 

(')  Lettre  k  Frenicle,  i6iio,  Œu^'.  de  Fermât,  II.  p.  aog. 

[  )  Cf.  Enegd.  de»  Se.  malh..  I,  iS,  p.  n. 

f)  AfedilatUme»  atgebraiem,  Cambridge.  3*  édit.,  1770;  préf.  p.  XLIII. 

(')  Sur  le  sens  des  mott  0  en  fonclion  de  ■  vide  infra  Diux.  Liv.  ch.  II. 


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36  LES   :(OMBRBS 

l^s  aux  fondions  qu'étudient  les  chapitres  les  plus  nouveaux  de 
l'Analyse.  Toutes  les  parties  des  malliémaliques  arrivent  ainsi  n  se 
rejoindre  tôt  ou  tard. 


30.  —  Quelque  joie  qu'il  y  puisse  trouver,  le  mathématicien  ne 
saurait  s'immobiliser  dans  la  contcmplalion  des  nombres  cardi- 
nam.  En  môme  temps  qu'une  belle  science,  en  effet,  rarilhmétiquc 
est  une  science  pratique,  tenue  de  satisfaire  aux  exigences  inces- 
santes de  l'industrie  humaine.  De  là  vient  que  chef  les  plus  an- 
ciens peuples  civilisés  l'arithmétique  dut  s'engager  dans  des  voies 
secondaires,  voie  dont  l'importance  théorique  ne  fut  reconnue  qu'à 
)a  longue,  k  l'époque  où  la  géométrie  rationnelle  commença  à  se 
développer  ('). 

L'une  des  opérations  pratiques  que  l'homme  a  le  plus  souvent  ù 
accomplir  est  le  partage  d'une  quantité  donnée  en  un  nombre 
donné  de  parties  égales.  Celte  opération  est  une  dwisïon,  mais 
nne  division  qui  n'est  pas  soumise  aux  marnes  restrictions  que 
celle  dont  nous  avons  (ait  plus  haut  la  théorie.  Soit,  par  exemple, 
h  partager  le  contenu  de  ■  3  bouteilles  en  n  lois  égaux  {n  désignant 
un  nombre  quelconque  inférieur  à  la)  :  la  «division  exacte» 
de  13  par  n  n'est  pas,  nous  le  savons,  toujours  possible;  et,  ce- 
pendant, quelle  que  soit  la  quantité  de  vin  dont  nous  disposons, 
nous  pouvons  toujours  diviser  ce  vin  en  autant  de  lois  égaux  que 
nous  voudrons;  si  la  division  ne  se  fait  pas  exactement,  le.s  lots 
ne  comprendront  pas  un  nombre  exact  de  bouteilles,  mais  on 
pourra  toujours  les  constituer  en  ouvrant  une  ou  plusieurs  bon- 
teilles  et  en  partageant  le  contenu.  C'est  ainsi  que  si  nous  regar- 
dons le  contenu  d'une  bouteille  comme  constituant  r  l'unité  de 
quantité  de  vin  »,  nous  pouvons  être  amenés  à  calculer,  non  pas 
seulement  sur  des  unités  entières,  mais  sur  des  fractions  d'unité, 
c'est-à-dire  sur  des  quantités  plus  petites  que  l'unité. 


)  Voir  le  chap.  ii,  La  lhéori«  des  proportion)  géométriques,  en  par- 
lier  {vide  in/ra,  a"  qG  suiv.)  impotait  aux  mathématicieiu  gna 
■de  systématique  des  fracliona. 


l'i    - 

ticutier  { _,.. 

l'ctude  gystématiq 


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PHAÇTIO<(S  ÔJ 

Les  calculs  relatifs  aux  fractions  d'unité  reposent  sur  le  principe 
suivant,  qui  est  universellement  admis  :  tout  objet  peut  être 
divisé  en  autant  de  parties  égales  que  l'on  veut,  et,  par  consé- 
quent, quel  que  soit  te  nombre  cardinal  m,  H  est  possible  de  diviser 
tunilé  en  m  parties  égales.  Chacune  de  ces  parties  est  uns 
m^'^parlie  de  Cunilé;  nous  l'appelons /radron  {de  numérateur  i), 
et  nous  convenons  d'écrire  : 

m*"»  partie  de  l'unité  :=  [égale)  ~  ■ 

Soit  maintenant  M  un  nombre  cardinal  inférieur  &  m.  Suppo- 
sons que,  parmi  les  m  /n*°>*' parties  de  l'unité,  nous  en  prenions  M  : 
nous  isolerons  ainsi  une  collection  de  M  m*<"*  parties  de  Cunité; 
cette  collection  sera  appelée  «  fraction  n,  et  nous  conviendrons 
d'écrire  : 

Uni^mu  parles  de  l'unité  ^  —  • 

Supposons  enGn  que  nous  disposions  de  plusieurs  objets  indis- 
cernables ouuuités,  et  que  nous  divisions  cliacun  d'eux  en  m  parties 
égales.  Nous  obtenons  ainsi  une  collection  de  parties  toutes  égales 
entre  elles.  Isolons  M  de  ces  parties  (M  pouvant  être  celte  fols 
supérieur  à  m)  :  nous  aurons   encore  une   «  fraction  »  (')  que 


de  la  fraction  ;  M  est  le  numérateur  et  m  le  dénominateur  de  la 
fraction. 

Une  fraction  est  égale  h  un  nombre  cardinal  lorsque  son  numé- 
rateur est  divisible  par  son  dénominateur.  C'est  le  cas  de  toutes 

les  fractions  de  dénominateur  i ,  et  des  fractions  telles  que  ~  •  ^  t  Q'(^' 
En  effectuant  la  division,  on  «  réduit  •  la  fraction  au  nombre  car- 
dinal égal.  Pour  les  opposer  à  l'ensemble  des  fractions,  on  appelle 


(')  Cette  exteniion  donn^  au  aena  du  mot  i  fraction  t,  un  peu  cho- 
quante au  point  de  vue  philologique,  eit  justifiée  par  ce  fait  que  les 
quantitfi  que  nous  convenons  d'appeler  i  fractions  >,  jouisient  de  pro- 
prÏDtéi  aeiublable*  que  leur  numérateur  soit  ou  non  égal  à  i.  Les 
Egyptiens  {vid«  3i)  et  lei  peuples  primitifs  ne  connaiisaient  cependant 
que  les  fractions  de  numérateur  i. 


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d'ordinaire  les  nombres  cardinaux  {et  les  fracUons  i  eux  réduc- 
tibles) :  nombres  entiers. 

31.  —  Eat-il  possible  d'efiecluer  sut  les  Tractions  les  six  opéra- 
tions fondamentales  définies  au  S  2? 

Oui,  évidemment,  pourvu  qne  nous  donnions  des  règles  non 
ambiguës  permettant  de  déduire  de  deux  ou  plnsieors  fraction* 
données  certaines  fractions  nouvelles  appelées  somme,  produit, 
gaoliettt...des  fractions  proposées.  Mais,  nous  venons  de  voir  qu'il 
y  a  des  fractions  qui  sont  des  nombres  cardinaux  (nombres  entiers). 
Les  règles  des  opérations  eflectuées  sur  les  fractions  devront  donc 
être  lelles  qu'appliquées  aux  nombres  cardinaux  {plus  exactement  : 
aux  fractions  égales  à  des  nombres  cardinaux)  ellts  se  confondent 
avec  les  règles  propres  à  ces  derniers  nombres  (règles  du  S  ^) . 

Le  calcul  des  fractions  remonte  à  une  haute  antiquité  ('),  cnr  il 
est  formulé  avec  une  assez  grande  précision,  —  du  moins  en  ce  qui 
concerne  les  fractions  de  numérateur  i,  —  dans  le  traité  de  l'égyp- 
tien Ahmes  {vi<U  n°  1)  ;  il  se  développa  en  Grèce  et  aux  Indes 
(5',  6'  siècle,  ap.  J.-C.)  ;  puis  par  l'intermédiaire  des  .\rabes,  qui 
le  recueillirent  de  diverses  sources,  il  fut  transmis  aux  peuples 
occidentaux.  Le  premier  exposé  rigoureux  et  complet  du  calcul 
des  fractions  (appelées  à  cette  époque  :  nombres  rompus  ('),  numeri 
rapti)  se  trouve  dans  V Arithmétique  de  Stevin  (i585). 

32.  Règlea  fondamentaJes  du  calcul  des  fractioiM.  — 
Les  calculs  relatifs  aux  fractions  se  font  par  application  des 
principes  suivants,  conséquences  directes  des  définitions,  et  dont 
on  trouvera  la  démonstration  dans  tous  les  traités  d'arithmétique. 

Principe  A.  —  Dans  le  cas  oîi  le  numérateur  d'une  fractiou  est 
divisible  par  le  dénominateur,  la  fraction  est  égale  au  quotient. 

Principe  lî.  —  On  ne  change  pas  la  valexir  d'une  fraction  lors- 
qu'on multiplie  ses  deux  termes  i>ar  un  même  nombre. 

Principe  C.  —  Si  les  deux  termes  d'une  fraction  sont  divisibles 
par  un  même  nombre,  on  ne  cliange  pas  la  valeur  de  la  fraction 

(')  Lea  lystèmei  de  mesures  adoptés  en  Chaldée  reposent  sur  la  division 
de  l'unité  en  60  parties  égales  :  il  est  donc  probable  que  les  Chaldéens 
savaient  clTcctuer  des  calculs  sur  les  fractions  de  dénominateur  Go. 

{')  Ou  nombre$  rouU  (et.  Le  Triparty  deCnuQVET,  Vide,  p.  11.  note  r). 


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PRACTlOnS  3f) 

lorsqu'on  divise  ses  termes  par  ce  nombre.  —  Eflectuer  uoe  telle 
opération  sera,  par  définition  simplifier  ou  réduire  la  fraction.  On 
dit  qu'une  Tnclion  est  irréiluetiblt  lorsqu'elle  De>p9ut  pas  £tre 
rédnit«. 

lje&  deux  teimes  d'une  fraction  irréductible  sont  nécesMireoient 
des  nombres  premiers  entre  eux.  En  effet,  si  ces  nombres  n'étaient 
pas  premiers  entre  eux,  ils  auraient  un  facteur  premier  commun 
(23)  par  lequel  on  pourrait  diviser  les  deux  termes  de  la  frac- 
tion. Toute  fraction  peut  évidemment  âtre  réduite  en  fraction 
irtéiluctible. 

Principe  D.  —  Etant  donné  plusieurs  fracltone  oa  pent  toujours 
les  ré<luij-e  aa  même  tlétiominaleur,  c'est-à-dire  les  remplacer  par 
des  fractions  égales  qui  aient  toutes  le  même  dénominateur. 

-  deux  fractions  quelconques.  La  première 

.  Les 

deux  fractions  ' — — —  cl  "—z,-~i:  satisfont  donc  aux  conditions  re- 
quises; d'ailleurs  il  est  possible  que  ces  deux  fiaclions  puissent 
4tre  réduites  à  deux  autres,  plus  simiilfs,  ayant  également  même 
dénominateur  (').   Soient  données,    maintenant,   trois  fractions 

-r,    - ,  -  :  nous  pouvons  Iss  remplacer  par  les  fraclioDS  ëgaks  : 

L  X  w  X  fi  M  X  i  X  K  N  X  /  X  »» 

ï  X  m  X  "  '  (  X  m  X  (i  '  /  X  /Il  X  II  ■ 

Et  de  même  pour  un  nombre  quelconque  de  fractions. 
Cela  posé,  rappelons  les  règles  bien  connues  qui  définissent  les 
opérations  relatives  aux  fractions. 

33.  Addltioa  «t  coiutraotion.  —  Considérons  d'abord  deux 

M      N 
fractions  —  et  ^  de  même  dénominateur,  La  somme,  ri'suttal  de 

l'addition  de  ces  deux  fractions,  est,  par  dérmition,  une  Jraction 
fuiapoor  ilénominaleur  le  dénominateur  commun  et  pour  immi'ni- 

(<)   D'une  manière  générale,  on  peut  toujours  réduire  plusieurs   frac- 
lïoDS  quelconques  A  un  mfime  dénominateur,  qui  est  le  plue  petit  a 
multiple  det  dénominateurs  de  ces  fracIioDS. 


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$0  LES    NOMBRES 

teur  la  somme  den  deux  numérateurs.  [M  wj*""  ^urlies  de  1" unité 
-h  N  m*™**  parties  =  (M  -+-  N)  m*"~  parties]. 

Si  l'on  considère,  d'autre  part,  deux  fractions  de  dénominateurs 
dilTénnts,  on  les  additionnera  en  les  réduisant  d'abord  au  même 
dénominateur,  et  appliquant  ensuite  la  règle  énoncée  ci-dessus. 
Par  exemple  : 

M  ^  N  _  M  X  n  _^  N  X  m  _  [M  X  »)  +  (N  X  m) 


L'addition  ainsi  définie  satisfait  bien  à  la  condition  que  nous 
avons  requise  au  n°  31. 

Soit  maintenant  donné  un  nombre  quelconque  de  fractions  dont 
chacune  sera,  pour  simplifier,  représentée  par  une  seule  lettre  a 
ou  b  ou  c.  Ayant  défini  la  somme  {a  h-  b),  nous  pourrons  définir, 
de  la  même  manière  qu'au  S  2,  la  somme  (ou  l'addition)  d'un 
nombre  quelconque  d'éléments  <i,  b,  c,  ...  L'addition  sera  toujours 
une  opération  univwjue,  commutalive  et  associative  {vide  n*  6). 

La  règ'le  de  la  soustraction  est  analogue  à  celle  de  l'addition  : 

Pour  soaslraire  une  fraction  -  d'une  fraction  -  on  réduit  les  deux 
fractions  ou  même  dénominateur  ;  puis  on  forme  la  Jraction  qui  a 
pour  dénominateur  le  dénominateur  commun  et  pour  numérateur 
la  différence  des  numérateurs.  On  obtient  ainsi  la  différence  : 

m  X  n 

L'opération  n'est  possible,  bien  entendu,  que  si,  des  deux  fractions 
réduites  au  même  dénominateur,  c'est  la  fraction  retrancliée  qui  a 
le  plus  petit  numérateur. 

34.  HultipUoation  et  division.  —  L'origine  de  la  notion  de 
fraction  justifie  immédiatement  les  règles  suivantes  qui  satisfont  à 
la  condition  requise  plus  baut  : 

/-e  produit  (résultat  de  la  multiplication)  (t  une  fraction  —  par  un 

nombre  entier  a  est  la  fraction  '- yui  a  pour  dénominateur  le 

dénominateur^  et  pour  numérateur  le  produit  pur  a  du  naméra- 
teur  M. 


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FHACTIO.N3  J)  I 

Le  fjuolienl  (résultat  de  In  division)  (Cane  fraction  —  par  un 

nombre  entier  a  est  la  fraction  —  t/ai  a  pour  numérateur  le  ntt- 
méraleur  M  et  pour  dénominateur  le  produit  par  a  du  dénomina- 
teur m.  [Pour  diviser,  par  exemple,  g  par  3,  il  sudit  de  diviser  en 
3  parties  égales  cliaqiie  5°"  partie  de  l'unité  et  de  prendre  s  des 
(5  X  3)  parties  de  l'unité  ainsi  obtenues.] 

Remarque.  —   Le  quotient  d'une  fraction  -~  par  un  nombre 

entier  a  est  égal  au  produit  de  —  par  la  fraction  -■ 

Le  produit  d'une  fraction  -^  par  une  fraction  ^—  est  une  fraction 

ayant  pour  numérateur  le  produit  des  niunéraleurs  M,  N,  et  pour 

dénominateur  le  produit  des'jlénominaleurs  m,  n  : 


La  division  se  définit  dans  le  cas  général  comme  opération  in- 
verse de  la  multiplication.   Le  quotient  (résultat   de  la  division) 


rapport  des  deux  fractions  —   sera  la  fraction  qui.   multipliée 

par  — ,  donne  —  ;  cette  fraction  est  j^— - —  ;  on  écrira  donc 

M    N_nx  M 
■n'/.-Nxm' 

et  l'on  pourra  énoncer  la  règle  suivante  :  Pour  dioiser  deux  Jrac- 
Haas  tune  par  Vautre  on  multiplie  la  fraction  dividende  par  la 
fraction  diviseur  renversée. 

Suivant  les  conventions  du  n"  8,  le  quotient  de  la  division  de  a 

par  b  peut  être  noté  r  au  lieu  de  a  :  b.  Cette  notation  est  natu- 
relle puisque  le  quotient  est  une  fraction.  Le  même  mode  de  no- 
tation pourra  encore  être  employé  lorsque  le  dividende  et  le  di- 
viseur sont  des  fractions.  On  écrira  : 


j  lieu  de 


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43  hTA  50HBKES 

D'apris  la  règle  qui  précède,  toute  division  de  fraction  se  ramène 
à  une  mulUpIicalion .  La  division  d'une  fraction  est  donc,  comme 
la  muttiplîcatioD,  une  opénUon  unîvoque  el  loujours  possible. 
Nous  o'âvoiu  pas  à  dialoguer,  dans  la  théorie  des  fractions,  ^tre 
une  division  exacte  et  une  division  approchée,  comme  nous  t'avons 
fait  pour  les  nombres  entiers  :  le  quotient  d'une  traction  par  une 
autre  est  toujoun  un  quotient  exact. 

Considérons,  en  particulier,  la  division  de  i  par  la  fraction  -  -  Le 
quotient  est  la  fraction  retournée  a  '■  on  l'appelle  inverse  de  la 
fraction  -- .  D'après  cette  délinition  l'inverse  d'un  nombre  entier  m 
est  la  fraction  -  de  numérateur  i . 

36.  —  Nous  n'avons  envisa^'é  ci -dessus  que  la  multiplication  de 
deux  fractions.  Soit  maintenant  donne  un  nombre  quelconque  de  frac- 
tions dont  chacune  sera,  pour  simptifier,  représentée  par  une  seule 
lettre  a,  oa  b,  oa  c,  ...  Ayant  défini  le  produit  (a  X  b)  nous  pour- 
rons définir,  de  la  mâme  manière  qu'au  S  2,  le  produit  ou  la  mul- 
tiplication) d'un  nombre  quelconque  d'éléments,  a,  b,  c,  ...  la 
multiplication  sera  toujours  une  oiiération  cominutalive,  assoria- 
iii'e  et  iUstributii<e  {vide  sapra,  n°  7). 

36.  Elévation  aux  puiaaanoes.  —  Nous  ne  définirons,  pour 
l'instant,  que  l'élévation  d'une  fraction  (quelconque)  h  uae 
puissance  enlitrc. 

Soit  p  un  exposant  entier.  L'élévation  à  la  puissance  /*  n'étant 
qu'une  combinaison  de  multiplications  (n°  9)  nons  pouvons 
déduire  du  n°  34  la   rtgle   suivante   :    la  puixtance   /»''"  de    la 

fraction  ~-  est  la  fraction  --^  :  nous  écrirons  donc 


On  vérifle  sans  peine  que  les  puissances  des  fractions  jouissent 
des  propriétés  distributivcs  et  associatives  énoncées  au  n"  9. 

37.  Extraction  des  raoinea.  —  L'extraction  des  racines  est 
l'opération  inverse  de  l'élévation  aux  puissances  (vide  supra,  n"  10). 


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^^-^ 


PKACnONff  43 

D'où  la  règle  :  La  racine  p''™  ou  racine  tordre  p  de  la  fraclion  '- 

est  la  fraclion  ^-j=  ;  on  peut  donc  écrire 
{/m 

M. 

L'extraction  (eucle)  de  la  racioo  p*^*^  d'une  fraction  —  est-elle 
une  opération  toujours  possible  ?  Pour  qu'il  en  TAt  ainsi  il  faudrait 
qu'il  existftt  toujours   une  fraction   dont  la   puissance  ;>'*■•  (M 

égale  1  - .  Or  un  exemple  très  simple  va  montrer  que  cela  n'est 
pas. 

Je  dis  qu'il  n'existe  pas  de  fraction  dont  te  carré  soit  é<jal 
à  3  (d'où  il  résuite  qne  l'extraction  exacte  de  la  racine  carrée 
de   3  est   une  opération   impossible).    Supposons  en  eiTcl  qu'il 

existe  une  fraction  i  telle  que  xi  =  3-  J'ai  '«  «ï"""^''  *^^  supposer 
(n**  33)  que  l'on  a  réduit  la  fraction  â  une  fraction  irréductible, 
en  sorte  que  a  et  6  sont  premiers  entre  eus  (n'  24).  J'ai,  par 
bjrpotlièse,  a*  =  36';  donc  a*,  et  par  suite  a,  est  un  nombre 
pair  (');  et,  puisque  d  et   6   sont  premiers   entre  eux,    b   doit 

Hin  un  nombre  impair.  Mais  appelons  a'  le  nombre  7  (ce 
nombre  est  entier  puisque  a  est  pair)  :  j'ai  a'  =;  3'  x  a"  =  ^  .a"', 
et,  par  conséquent  a.a'*  =  fr'  ;  donc  6'  est  pair,  ce  qui  exige 
qne  h  soit  pair  (note    1).   Ainsi,  en  admettant  qu'il  existe  une 

fraction  ^  égale  i  v^ï  nous  aboutissons  à  cette  conclusion  que  le 

nombre  £  est  i  la  fois  impair  et  pair.  Conclusion  absurde  qui  nous 
oblige  à  rejeter  notre  hypothèse. 

La  démonstration  qui  précède  est  donnée  par  Euclide  au  livre  \ 
de  ses  Eléments,  et  s'il  faut  en  croire  Aristote  (*),  elle  aurait  déjà 
été  connue  de  Pythagore,  Elle  nous  apprend  qu'en  général  les 

(')  Le  cane  d'un  nombre  impair  eit  néceteairement  un  nombre  impair  ; 
en  eSet,  la  décompeeitioo  de  e*  carré  eu  facteun  premiera  ne  peut  (pas 
plus  que  le  Dombre  lui-même)  contenir  le  facteur  3.  Donc  li  a'  est  pair, 
a  l'est  aussi. 

(')  Cf.  Caktoii,  Vorbfungen,  I,  p.  170. 


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LES   HOUBRES 


rscines  des  fractions  les  plus  simples  ne  sont  pas,  elles-mêmes,  des 
Tractions. 


6.  —  Nombres  ntloanels.  Inégalités. 


38.  Nombres  tractloimkirfls.  Nombres  rationnels.  —   Le 

calcul  des  fractions  a  été  créé,  nous  l'avons  dit,  pour  répondre  aux 
bc!<oins  de  la  vie  pratique  et  de  la  géométrie.  Cependant,  le  dû- 
veloppement  même  de  l'arithmétique  théorique  devait  nous  con- 
duire h  ce  calcul  et  nous  inciter  h.  le  considérer,  non  pas  simple- 
ment comme  une  annexe,  mais  comme  une  partie  intégrante  de 
de  la  science  des  nombres. 

Les  problèmes  d'arithmétique  que  nous  avons  étudiés  jusqu'ici 
se  résolvent  tous,  remarquons -le,  de  la  même  manière  :  en  effec- 
tuant sur  des  nombres  proposés  certaines  opérations  donnant 
comme  résultats  de  nouveaux  nombres.  Ainsi,  lo  monde  des 
nombres  est  essentiellement,  [wur  nous,  une  classe  d'éléments 
abstraits,  sur  lesquels  nous  ne  supposons  rien,  sinon  qu'ils  se 
prêtent  A  certaines  0{)érations  bien  définies  :  nous  savons  qu'en 
combinant  les  éléments  de  cette  classe  suivant  des  l'ègles  arrêtées 
une  fois  [wur  toutes,  nous  obtiendrons,  toujours  et  exclusivement, 
des  éléments  appartenant  à  la  même  classe. 

Or,  celte  condition,  qui  équivaut  pour  nous  à  la  définition  du 
nombre,  les  fractions  y  satisfont  comme  les  nombres  cardinaux.  En 
elTet,  nous  savons  effectuer  sur  les  fractions  les  mêmes  opérations 
que  sur  les  nombres  cardinaux,  et,  comme  résultats  des  opérations 
effectuées,  nous  obtenons  toujours  des  fractions.  C'est  pourquoi 
nous  sommes  tout  naturellement  amenés  à  assimiler  les  fractions  à 
des  nombres  ;  nous  conviendrons  de  les  appeler  :  nombres  fraction- 
naires. 

Mais  nous  savons  que  la  classe  des  fractions  comprend  comme 
éléments  particuliers  l'ensemble  des  nombres  entiers.  Nous  préci- 
serons donc  notre  langage  en  convenant  de  réserver  le  nom  de 
nombre  fractionnaire  aux  fractions  qui  ne  sont  pas  réductibles  à 
des  nombres  entiers,  et  appelant,  d'une  manière  générale,  •  nombre 
rationnel  n  un  nombre  entier  ou  fraclionnaice  quelconque;  nous 


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:<OUBAES   RATIOnNELS.    I^lÉGAblTÉS  .^5 

disons  alors  que  la  classe  des  nombres  rationnels  comprend  comme 
sous-classes  la  classe  des  nombres  entiers  et  la  classe  des  nombres 
fraction  ita  ires . 

YoîUi  donc  que  d'un  trait  de  plume  nous  avons  considi^rnblenient 
accru  le  domaine  de  la  science  des  nombres.  La  belle  harmonie  de 
ce  domaine  n'y  perdra  rien,  car  nous  pouvons  étendre  à  la  classe 
des  nombres  rationnels  beaucoup  de  propriétés  —  ks  plus  impor- 
tantes, peut-être  —  des  nombres  entiers,  .\tnsi  la  définition  d'une 
médiélé  (n'  20),  d'une  progression  arithmétique  ou  géométrique 
{n"  16  et  21),  Vexpression  de  la  somme  des  n  premiers  termes 
d'une  telle  progression  (')  peuvent  être  transportées,  sans  modiQca- 
lion  aucune,  du  monde  des  aombics  entiers  au  monde  des  nombres 
rationnels. 

39.  Nombres  croissants  on  décroissants.  —  De  deux  nom- 
bres entiers  quelconques  l'un  est  toujours  pUis  petit  que  l'autre. 
Pour  exprimer  que  le  nombre  a  est  plus  petit  que  le  nombre  b. 
nous  écrivons 

aÏDU  3  <  3  ; 

pour  exprimer  que  a  est  plus  grand  que  b,  nous  écrivons 

ainsi  5  >  4- 

M    N 
Considérons   maintenant   deux  fraclions   quelconques,-.  -■ 

Il  résulte  de  la  définition  de  la  soustraction  qu'une  seule  de  ces 
deux  fractions  peut  être  retranchée  de  l'autre  ;  ce  sera  la  pre- 
mière  si  N    X  m   est  plus   grand  que   M    X    »,    la  seconde   si 


(>)  La  lormule  du  a"  3i  doanaat  la  lomme  des  n  premiers  tennei 
d'une  progretsiou  géométrique,  n'est  toutetoU  valable  que  si  la  raison  b 
ett  tupérieure  à  i.  Si  b  <  i,  cette  formule  doit  être,  ainsi  que  le  montre 
un  calcul  laciîe,  lemplacie  par  la  suivante  :  s,  x  ^■^"i'  ('''''■  in/ra, 
p.  .54). 


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LES    NOHBKES 


N    X   m  est  plus  petit  que  M  X  n;  ilaos  le  premier  cas,  dous 

is  écrirons 


clans  le  second  cas,  nous  dirons  que  -  est  pht  grand  que  {supé- 

N 
rieur  à)'-,  et  nous  écrirons 

Ainsi,  <le  <leux  nombres  rationnels  (entiers  ou  fractionnaires) 
({uelconques,  nous  saurons  toujours  dire  lequel  est  le  pliLs  grand, 
lequel  est  le  plus  petit. 

J'ajoute  que  si  (')  a  et  t  sont  deu\  nombres  rationnels  quel- 
conques, et  si  a  <  b,  tons  les  nombres  inférieurs  k  a  sonl,  a  for- 
tiori, inférieurs  à  b;  tous  les  nombres  supérieurs  à  6  sont,  a  for- 
tiori, supérieurs  à  a. 

Soit  maintenant  une  collection  quelconque  de  nombres  d,  b,...,l. 
Nous  pouvons,  toujours,  d'après  ce  qui  précède,  ranger  ce» 
nombres  à  cûlé  les  uns  des  autres,  de  manière  h  former  une  suite 


jouissant  des  propriétés  suivantes  :  tout  nombre  de  la  suite  est 
supérieur   aux   nombres   situés   à   sa   gauche    et    inférieur   aux 

nombres  situés  à  sa  droite.  L'ne  telle  suite  a,  b /  est  dite  suite 

de  nombres  croissants  (ou  suite  croissante  de  nombres].  La  suite  in- 
verso /,  ..,,  b,  a  est  une  suite  de  nombres  décroissants. 

Une  suite  de  nombres  rationnels  croissants  est  analogue,  on  le 
voit,  à  la  suite  des  nombres  cardinaux  (voir  n*  12),  maïs  au  lieu 
que  deux  nombres  de  celle  dernière  suite  diffèrent  d'une  unité  au 
moins,  les  éléments  d'une  suile  de  nombres  rationnels  peuvent 
être  très  rapprochés  et  ne  dilTérer  que  d'une  Iris  petite  fraction 
d'unité  {vide  infra,  n*  42). 


(')  Je  représente  chaque  nombre  rationnel  par  une  lettre  unique  ci 
je  l'ai  déjà  fait  au  S  5. 


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NOMBRES    BATIOntBLS.    i:iÉaA.LITÉS  ^7 

40.  Inég»lités.  —  On  Appelle  inégalHi  ia  forninte  qoi  eiprime 
qu'on  nombre  est  supérieur  on  inférienr  à  un  autre  nombre.  Ainsi 
les  formules 


sont  des  inégalités  auxquelles  satisfont  respectivement  les  nombres 
4  et  3  et  ks  nombres  j,  -f-  i,  -t-  a.  Ladirecttoo  du  signe  > ou  < 
indique  le  sens  de  l'inégalité.  Les  nombres  on  expressions  qui 
figurent  de  part  et  d'autre  du  signe  >  ou  <  sont  les  deux 
(I  membres  n  de  l'inégalité  ('). 

Lorsque  deux  nombres  satisfont  à  une  inégalité,  les  résultats 
d'aoe  même  opération,  effectuée  séparément  sur  l'un  et  l'antre  de 
ces  nombres,  satisfont  parallèlement  à  une  inégalité  correspon- 
dante. On  dit  que  celle  inégalité  est  une  transformation  de  l'iné- 
galité proposée.  Accomplir  cette  transformation,  c'est  «  effectuer 
une  opération  »  snr  l'inégalité  proposée. 

Les  règles  auxquelles  obéit  la  transformation  des  inégatilés  se 
déduisent  immédiatement  des  règles  relatives  aux  opérations  foa 
damen  taies. 

Soit  donnée  l'inégalité  a  -<  6  et  soit  c  un  nombre  quelconque. 
Il  est  facile  de  voir  que  l'inégalité  a  <  fc  entraine  les  inégalités  sai- 
vantes  : 

aH-c<fcH-c.        axe<6xc.         "<-■ 

Si  a  est  un  nombre  supérieur  à  i ,  son  inverse  -  est  inférieur 
à  I .  Si  a  <  1 ,  on  a  -  >  I . 

Si  a  est  un  nombre  Irlfs  yramî  {'),  -  est  un  nombre  Irh  petit  ;  si 
a  est  trhi  petit,  -  est  Irh  grand. 


(■)  On  combine  souTent  l«t  s^es  >  ou  <  av«c  1«  si^e  =  écrivant  > 
pour  Mgnifier  phu  gnmd  ou  égal  et  <-  pour  signifier  plu»  petit  ou  égal. 

(')  Toutei  ces  propoutions  »oirt  des  couséirnencM  directes  de  fa  défini- 
tion  des  fractions.  Ainsi  si  l'on  divise  l'unité  en  un  très  grand  nombre 
de  partie»,  ctiaquo  partie  ou  fraction  est  très  petite,  etc. 


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48  LES    NOMBRES 

Soit,  d'autre  part,  p  un  entier  quelconque  :  si  (')  a  >  i,  on  a 
fl''  >  I  ;  si  a  <  I,  on  a  a''  <  i  ;  si  a  <  i,  on  a  (')  a''  <  t»-;  on  en 
déduit  que  si  a  <  6  on  a  ^'a  <  \''b . 

Lorsque  le  nombre  p  est  très  ijrami,  ta  puissance  a''  est  un 
nombre  tris  grand  si  a>  i,  un  nombre  très  petit  *('  a  <  i  :  el 
plus  p  devient  grand,  plus  a*"  devient  grand  ou  petit  ('). 

41.  Division  par  zâro.  —  Soit  m  un  nombre  rationnel  très 
petit.  Le  quotient  par  m  d'un  nombre  quelconque  a  est  égal  au 

produit  de  a  par  l'inverse  -  du  nombre  m,  et  cet  invei-se  est  un 
nombre  très  grand  lorsque  m  est  très  petit.  J'en  conclus  que,  pour 
un  niùme  nombre  a,  plus  m  est  petit,  plus  le  quotient  —  est  grand. 
Si  m  devenait  nul,  le  quotient  —  n'existerait  plus,  et,  en  effet,  ce 
quotient  devrait  être  un  nombre  plus  grand  que  tous  les  nombres. 
On  convient  de  dire,  pour  rappeler  ce  fait,  que  «  la  dimion  d'un 
nombre  quelconque  a  par  o  donne  pour  quotient  un  nombre  infini  i> 

et  l'on  écrit  symboliquement  -  ^  oo  ,  le  signe  oo  signifiant  nombre 
infini. 

Que  l'on  ajoute  un  nombre  quelconque  à  ce  quotient,  ou  qu'on 
le  multiplie  par  un  nombre  quelconque,  le  résultat  sera  toujours 
un  nombre  infini,  car,  comme  le  disait  raritliméticien  bindou 
Bhaskara  ('),  h  ù  la  quantité  appelée  quotient  par  zéro,  ni  addition, 
ni  soustraction  quelque  grande  qu'elle  soit  ne  peut  faire  éprouver 
perte  ou  accroissement,  pas  plus  qu'au  temps  sans  fin  et  «ans 
déclin  des  séries  d'existence  ». 


(')  Un  produit  Aa  facteurs  plus  grands  que  i,  est,  en  cfTet,  supérieur 
à  I  ;  un  produit  do  facteurs  plus  petits  que  i  est  inférieur  i  i.\ 

(*)  Appelons  c  le  rapport  -  qui  est  plus  grand  que  i  ;  fr*  est  égal  à 
e'  X  a',  où  e'  >  i  j  donc  6'  >  a'. 

0  En  faisant  le  produit  des  facteurs  (égaux)  de  plua  en  plus  nombreux 
et  tous  supérieurs  à  i  on  obtient  un  nombre  de  plus  en  plus  grand  ;  si  les 
facteurs  sont  inférieurs  à  [ ,  le  nombre  est  de  plus  en  plus  petit. 

(')  Cf.  RoDET,  Journal  asiatigue,  t.  XI,  p.  3o. 


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l'ÉCKITUBB    arithmétique  et   la.    nUMÉRATlOK 


-  L'écriture  arithmétique  et  la  numératloa 


42.  Nous  avons  défini  certaines  opérations  rondii mentales,  c'est- 
i-dire  certaines  règles  conformément  auxquelles  on  peut,  de  plu- 
sieurs nombres  proposés,  déduire  un  nouveau  nombre.  Mais 
comment,  par  quels  artifices,  faudra-t-tl  procéder  pour  réaliser 
pratiquement  le  passage  des  nombres  donnés  au  nombre  cher- 
ché ?  Question  secondaire  pour  l'ami  désintéressé  des  nombres, 
mais  capitale  pour  le  calculateur  et  dont  dépend,  [>ar  conséquent, 
le  progrès  de  l'Arithmétique. 

Pour  calculer  aisément  et  rapidement,  nous  nous  servons  de 
l'écriture  :  nous  devons  donc,  avant  tout,  déterminer  un  s^'slème 
de  symboles  simples  (cf.  3)  qui  permette  de  figurer  sur  le  papier 
un  nombre  donné  quelconque;  nous  devons  adopter  une  écriture 
(nolation)  arithmétique,  un  système  de  numéralion. 

Au  cours  des  siècles  passés,  les  hommes  ont  imaginé  bien  des 
manières  de  figurer  les  nombres.  Les  Egyptiens  représentaient  les 
premiers  nombres  au  moyen  de  traits  juxtaposés  ('),  les  Grecs 
employaient  les  I.  ttres  de  l'alphabet  ('),  les  Clialdéens,  les  Ctiinois, 
les  Hindous  se  servaient  de  signes  spéciaux.  Mais  les  symboles 
adoptés  sont  nécessairement  en  nombre  limité.  Il  faut  donc 
imaginer  certaines  conventions  qui  permettent  de  représenter  tous 
les  nombres  avec  les  mêmes  signes,  ré|>étés  ou  juxtaposés  de  ma- 
nières diiTérentes  ('). 

Ainsi  les  Bomains  représentèrent  tous  les  nombres  à  l'aide  des 
quatre  signes  I  (ii«),  X  [dix),  G  {cent),  M  (mille)  auxquels  ils 
adjoignirent  plus  lard  les  signes  V  (cinq),  L  (cinquante),  D  (cintj 


(')  Cf.  la  Ipadition  pythagoricienne,  voir  n"  3. 

ci  La  niiméFaliou  des  Grecs  faisait  usage  de  37  lettres  (les  24  lettres  de 
l'aiphebet  grec,  plus  3  lettres  orientales).  Neuf  de  ces  lettres  représen- 
taient les  t)  premiers  nombres  ;  neuf  autres  représentaient  le*  9  premières 
diïaines,  et  neut  les  9  premières  centaines. 

CI  Quant  aux  signe*-!-, — ,  X,elc.,  qui  tiennent  la  place  des  mots 
plu»,  moins,  muUiplii  par,  etc.,  ils  ne  sont  pus  indispensables  tt  l'usage 
ne  s'en  généralisa  que  lonque  le  calcul  algébrique  fut  inslituù. 

BovTioui.  —  Ld  Principe*  do  VAoalj'te  m*lliiinali(|ue.  A 


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cents)  ainsi  que  des  barres  verticales    ou  horizontales  dîsfkOsiSes 
de  diverses  manières  ('). 

Notre ^aitaBeactoclle,  qai  est  d'origine  otienlale,  est  caracté- 
risée par  cette  propriété  que  les  unités  des  différents  ■  ordres  » 
(voir ci-dessous^  y  sont  figurées  parles  mêmes  symboles (cft(^r<'x)('), 
)a  valflardeces  chtlTres  étant  déterminée  par  ta  posilion  qa'ils  occu- 
pent dam  lenoinbfe  écrit.  C'est  poHrqDoi  ï'<m  dit  que  qme  notre 
numéralÎMt  (notre  sv'slènw  d'écriture  arîlfamétique)  est  fond^  tmr 
io principe  de  pétition  :  c*eat  iina  numémtiftn  de  potitinn. 

43.  —  Les  diftéreati  ordres  d'aail^s  seront  définis  de  U  muiiire 
suivante.  CoosidéroDs  une  collection  de  dix  unités  ;  j'appellerai 
celte  collection  une '//:a('/ie;  pareillement  j'appellerai  r^n^j'/ie  uœ 
coUeclioa  de  cent  unités,  miHe  une  collection  de  mille  unités,  et 
ainsi  de  suite.  Cela  fut,  soit  proposé  un  nombre  quelconque  inËÉrî«ir 
k  ioooo,  par  ex^iBple:  je  puis  te  regarder  comme  la  somme  tle 
\  mille,  plus  B  cenUiiiux,  plus  C  ilLaïoes,  plm  D  uaités,  chacun  des 
nombres  \,  I),  C,  D.  étant  inférieur  ou  éijal  à  tj.  Je  pouiEai 
donc  représenter  le  nombre  proposé  par  U  combinaisondosigncs  : 
ABCD.  Le  dernier  cbilli-c  à  droite  rcpi-éstinlera  un  nombre  d'unités 
simples,  le  précédent  un  nombre  de  dizaines,  etc. 

Si  le  nombre  donné  que  l'on  suppose  décomposé  en  uiiilés 
simf^s,  dizaines,  centaines,  etc.)  ne  contient  pas  de  dizaioea,  on 
devra,  en  écrivant  ce  nombre,  laisser  en  blanc  la  seconde  place  à 
droite  (afin  que  les  divers  cliiSi-es  du  nombre  conservent  leurs 
position*  reapecUves).  On  peut  aussi  (et  c'est  celte  solution  que 
l'on  a  adoptée  pour  plus  de  clarté)  remplacer  les  chiffres  manquants 
par  le  signe  o  {zérn\  signifiant  u  itfji  u  {^).  Uc  là  vienlque  les  Uin- 
dous  appelaient  le  zéro  :  (i  espace  vide  q. 

ji)  Pour  figuni  loinm,  par  exemple,  on  ccrivait  X;  pour  figurer 
lo  X  looooo  on  écrivait  |K|.  Primitivement,  l'ordre  des  symboles  n'in- 
tervenait pas  diins  la  numération  romaine;  mais  plus  tard  on  en  tint 
compte  et  l'on  distingua  par  exemple,  entre  la  combinaison  MX  qui  veut 
dÏTs  milU  dix  et  la  combinaison  XM  qui  signifia  dis-mille.  La  numéra- 
tion romaine  parait  avoir  été  empruntée  en  gronde  partie  aux  Etrusques. 

(')  Lo  mot  cbi/jre  (qui  paraît  élre  d'oriitine  arabe)  ligniriait  primitive- 
ment zéro.  Cette  circonstance  rappelle  l'iniiKirlance  ilu  rôle  que  joue  le 
chiffre  odana  notre  nuiuéralion. 

{')  Le  signe  o,  n'est  peutftre  <iua  la  première  lettre  du  tiiot  grec  viiiv 
Irienj. 


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l'écriture    ARITnirfnQUB  ET    LA    .NUMÉRATION  5l 

Aioai,  au  moyen  de  neuf  chiffra  et  du  zéro  ikms  pognoiM,  suis 
ancnn  signe  acceMOÛe,  représenter  tout  les  Hombn».  Notn  n'au- 
rons ((n'a  apfiliqner  les  dens  tèglcs  suivmtei  : 

i"  Le  ilermtr  chiffre  à  droite  d'an  nombre  représente  dea  unités 
simples  :  2'  Tout  chiffre  placé  à  fa  tfamcke  dan  atitre  re^rémnte  des 
uniirs  dix  /oïm  plas  grandes  (c'est  pourquoi  noire  nninénttion  esl 
«lile  :  déeimaie). 

De  nolte  ruunéretion  éa-ile  dérinsit  notre  latoi&re  d'énoncer  les 
nombres  (numémlion  parlée)  et  les  règle»  pratiques  anivant  les- 
^oeilea  nous  calcalons  (rigtetderaddîlioa,  deknmltiplicktioD  ('), 
fie.,.  Ces  rigtcs  sont  trop  connues  pour  qne  nons  ayons  à  les 


a  de  poaitMo  est  nellement  formulée  dans  l'Arîlh- 
méliqne  du  savant  hindou  Aryabhoia  (v*  siède  apr.  J.-C]  {sauf 
«n  ce  qui  concerne  le  rôle  du  zéro,  qui  n'apparaît  qu'uMérieure- 
ment,  et  que  les  Hindous  ont  peut-être  emprunté  aux  Grecs|. 
L'usage  s'en  ivpaodit  cbei  les  Arabes,  puis  cbez  les  moines  de 
l'Occident  (ven le  X*  siiclei.  Au  xi\*  siècle  la  numération  décimale 
était  couramment  emplo^éeet  la  iignredBsdiffres  était  fnée  d'nnc 
manière  fiweaqoB  définitive. 

4>k  —  11  importe  de  remarquer  que  le  principe  de  position,  sur 
lequel  est  fondée  la  numération  décimale,  permet  de  définir,  tout 
aussi  simplement,  une  inQuité  de  systèmes  de  numération.  Don- 
nMks-noua,  par  exonple,  trois  chiffres  ou  signes  o,  \.  3.  puis 
faistHis  les  conventions  suivantes  :  Noua  appellerons  unitét  du  pre- 
mier ordre,  et  repi-ésenterous  par  ï,  â  les  deux  premiers  nombres 
(1.  a).  Le  troisième  ncmibre  (3  sera  l'unité  du  second  ordie  : 
BOUS  l'écrirons  10.  Les  quatrième  et  cinquième  nombres  ''t,  5) 
«'écriront  : 

Une  unité  du  a°  ordre  plus  une  unité  du  i"  ordre  =^  î  i  ; 


[')  A  ces  règles  s'ajoutent  certaines  règles  sacondairca  permellnnl,  par 
«xemple,  de  reconnatlre  rapidement  si  un  nombre  donné  est  divisible  par 
3,5,  II.  aie;—  on  peratettant  d«  vérifier  aimplemcnt  le  résultat  d'une 
opératien  (pMRtv  par  g,  etc.).  Ces  rifles  sont  formulées  dEtns  tous  les 
traités  d 'arithmétique. 


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53  LES   nOHDllES 

Le  sixième  nombre  sera  l'unilé  du  troisième  ordre  :  i  oo;  et  ainsi 
de  suite.  Avec  ces  conventions  tous  les  nombres  seront  représentés 
au  mojen  des  trois  signes!,  a,  o-  Nous  aurons  un  syslènie  fie  numé- 
ration Je  buse  3.  —  De  la  miîme  manière,  on  pourra  déûnir  un 
syitème  de  namératton  de  base  n  (n  étant  un  nombre  quelconque), 
syslème  employant,  outre  le  zéro,  n  —  i  cbiiTres  distincts  — ,  Le 
sjslème  décimal  ou  système  de  base  lO  a  seul  été  mis  en  pratique. 
Cependant  les  Clialdéens  paraissent  avoir  quelquefois  employé 
un  système  de  base  60  (numération  sexagésimale). 

La  définition  générale  des  systèmes  de  numération  k  base  quel- 
conque a  été  donnée  par  Pascal,  en  iG54,dans  le  traité  De  numerls 
multiplicihus  (édité  pour  la  première  Tois  en  i663;  GEav-  de 
Pascal,  ni).  Une  théorie  plus  complète  de  ces  systèmes  fut  exposée 
par  le  jésuite  espagnol  Caranitiel  y  Lobk-ooilz  dans  la  Malhesis 
biceps  ivtus  et  nova  (1670). 

46.  Nombres  déolinaux.  —  L'emploi  de  la  numération  déci 
maie  simplifie,  avons-nous  dit,  tous  les  calculs  relatifs  au!( 
nombres  entiers.  N'esl-il  point  possible  de  tirer  parti  du  principe 
de  position  pour  obtenir  de  nouvelles  simplifications  dans  les 
calculs  relatifs  aux  nombres  fractionnaires? 

C'est  danii  ce  but  que  fut  imaginée  la  théorie  des  nombres  déci- 
maux, théorie  dont  Viète  parait  avoir  cii  la  première  idée  (')  et  qui 
fut  exposée  systématiquement  par  Simon  Stevin  {Pratique  d'Aritk- 
métiijuc,  i583;  Stevin  consacre  au  calcul  des  nombres  décimaux 
un  chapitre  spécial  intitulé  l,a  Disme  {*)).  Rappelons  brièvcmenl 
la  défmilion  et  les  principales  propriétés  de  ces  nombres. 

On  appelle yrac((on  décimale  une  fraction  dont  le  dénominateur 
est  une  puissance  de  10.  On  adopte,  pour  représenter  les  fractions 
décimales,  une  écriture  particulière  dans  laquelle  on  introduit  le 
signe  ,  (virgule). 

Comme  toute  fraction,  une  fraction  décimale  est  toujours  la 
somme  d'un  nombre  entier  (qui  peut  être  o)  et  d'une  fraction  plus 
petite  que   t    :  le  nombre  entier,  est  appelé  partie  entière  de  la 


Cj  Ttans  le  Canonmalliemalicu»  teu  ad Irîangala,   Paria   1579  (cl.    i.i;). 
(')  La  Disme  enseignant  facilement  expédier  par  nombres  entier»  mïm 
rompus  tous  comptes  se  rencontrant  aux  afjaires  des  hommes. 


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l'écriture    ARlTStfiriQIJK   ET    LA    >UUÉUATIO:<  53 

fraction  donnée  ;  la  rraction  inférieure  à  i  (qui  est  décimale)  est 
la  partie  décimale  (ou  mantisse).  Soïl,  par  exemple,  la  partie  eo- 
(ière  égale  à  a  et  la  partie  décimale  égale  i  ~  {b  étant  inférieur 

i  lo).  La  fraction  —  vaut  b  dixièmes  dunîté.  Noua  conviendrons 
alors  d'écrire  : 


en  regardant  le  premier  chiffre  &  droite  de  la  virgule  comme  repré- 
sentant un  nombre  de  dîïième»  d'unités.  Soit  pareillement  la  partie 

décimale  égale  à  tôôô'  ^  ^^'''  ""  nombre  de  trois  chiffres  ;  nous 
écrirons  encore  : 


"par  exemple  --^ —  =  3,756", 
•■'^  «^     looo  '     - 


en  regardant  le  troisième  chilTre  à  droite  de  la  virgule  comme 
représentant  des  millièmes  (TuniU's  ;  le  second  chiffre  h  droite  de  la 
virgule  représente  alors  des  dizaines  de  millièmes  (c'est-à-dire  des 
ceiUièmes)  ;  le  premier  chiffre  représente  des  centaines  de  millièmes 
'ou  dixièmes).  Sî  le  nombre  b  n'avait  que  deux  chiffres,   il  n'y 

aurait  pas  de  centaines  de  millièmes  dans ,  j'écrirais  comme 

•^  lOOO    •' 

premier  cliiffre  à  droite  de  la  virgule  le  chiffre  o;  si  le  nombre  b 

n'avait  qu'un  chiffre,  j'écrirais  comme  deux  premiers  chiffres  à 

droite  de  la  virgule  les  chiffi-es  oo. 

Nous  sommes  ainsi  conduits  à  adopter  les  règles  suivantes  pour 
figurer  les  fractions  décimales,  qui,  sous  leur  nouvelle  forme, 
seront  appelées  nombres  décimaux  : 

1"  Le  chiffre  placé  immédiatement  à  gauche  de  la  virt/ule  repré- 
sente des  unités  simples.  Tout  chiffre  placé  à  ta  droite  d'an  autre 
chiffre  représente  des  unités  dix  fois  plus  petites  ; 

a'  S*//  n'y  a  pas  dunilés  tfun  certain  ordre,  on  en  marifue  ta 
place  par  an  zéro,  pour  que  les  autres  chiffres  conservent  leurs 
positions  respectives. 

Il  résulte  de  ces  règles  qu'on  ne  change  pas  la  valeur  d'une 
jraction  décimale  lorsqu'on  place  h  la  droite  de  la  partie  décimale 
autant  de  zéros  que  l'on  veut. 


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Lee  t^lbes  de  la  {lartie  décimale  s'«  ppsUiwt  décimal  do  ntHobiv 
décima. 

La  repréaenlation  des  fractions  décimales  par  des  nombres 
décimaux  est  extrtaiement  avantageuse  pour  le  calcul.  En 
eâet,  ti  fon  faii  abstraclion  de«  uirgalet.  on  peal  opérer  sur  les 
nombres  décimaux  exactement  comme  sur  les  nombres  entiert.  Une 
fois  les  calculs  achevés,  on  n'a  plus  qu'à  placer,  dans  les  nombres 
trouvés,  les  virgulet  qui  doifent  y  figurar.  On  place  ces  virgules 
conformément  à  des  règles  très  simples,  règles  bien  connues  et 
qu'il  est  inutile  de  rappeler  ici. 


8.  —  Calcul  i^tpmché.  Puissances  tractionnalrts. 

46-  Valeur  appraokée  d'une  fraction.  —  L'emploi  de  la  nota- 
lion  décimale  accélère  considérablement,  nous  venons  de  le  dire, 
les  calculs  relatifs  aux  fractions  décimales.  Mais  cette  notation 
présente  un  autre  avantage  qui  n'est  ])as  moins  i)récieu\  :  elle  nous 
donne  immédiatement  une  idée  approximntÎTe  de  la  grandeur' des 
fractions  auxquelles  nous  avons  affaire. 

Considérons  par  exemple  la  fraction  2,572.  Sans  faire  ancun 
calcul,  je  puis  aHirmer  que  oetle  fraction  est  comprise  eatre  a 
et  S,  plus  précisément  enlrc  3,5  et  3.6,  plus  précisément  encore 
entre  3,57  et  2,58.  C'est  là  une  constatation  importante  pour 
celui  qui  veut  ap^iliquer  l'aritlimélique  aux  problèmes  de  la  vie 
pratique.  11  est  fort  utile  de  savoir  que  pour  connaître  la  valeur 
approcliée  d'un  nombre  décimal  à  un  dixième  prh,  ou  à  un  cen- 
tième prts,  ou  à  un  millième  près,  ihu/fil  de  retenir  à  droite  de  la 
virgak,  dans  l'expression  du  nombre  décimal,  un,  deux  ou  trois 
chiffres  décimaux. 

Partant  de  cette  remarque,  nous  trouvons  le  moyen  de  re^iré- 
senter  par  un  nombre  décimal  la  valeur  approchée  d'une  fraction 
non-déciinalequclconque. 

Nous  avons  déjà  observé  qu'une  fraction  quelconque  est  la  somme 

d'une  partie  entière, R,etd'une  fraction  inférieureÀ  I.  Soit  --  cette 
dernière  fraction.  Elle  est  égale  à dixièmes  d'unité.  Or  la 


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CALCCb    APPROCHé.    PUJSSAMCBS    FRACnOKNAIREd  55 

fraction  ■■—  ■  ■  tet  «He-mènK  la  wonme  d'une  partie  entière  b  M 
d'une  fraction  iofSrieure  k  i.  La  Jraelîon  proposée  est  donc  éfjate  à 
la  somme  suivante  : 


«  4-  fc  dixièmn  +  fnKlion  mfêrwtn  A  -   ■ 

Nom  pemoRs  aller  p(as  hnn,  et  décompoeerta  fraction  proposée 
(quelle  qu'elle  soit)  en  la  somme  d'un  nombre  décimal  et  d'une 
fraction  inférieure  à  — —  ou  h  ~-~  ,  etc.  Le  nombre  décimal  trouvé 

lOO  lOOO' 

sera  la  valeir  appuocihêe  de  la  fraction  proposée  k  — -  près,  ou 

— —  près,  ou,  en  général,  k  — -^  près  [p  étant  un  nombre  entier 
aussi  grand  que  l'on  voudra  {arbilrairemenl  grand)  (')|. 

Le  procédé  que  nous  venons  d'emplojer  pour  trouver  ia  iradcnr 
approchée  d'une  fraction  montre  que  cette  valeur  est  toujours 
inférieure  i  la  fraction  proposée  ;  nous  dirons  donc  que  c'est  une 
valeur  approchée  par  défaut.  D'ailleurs,  si  nous  «ogmantous  d'uRe 
unité  le  dernier  chiffre  du  nombre  décimal  écrit,  nous  aurons  une 
valeur  supérieure  à  la  fraction  proposée  :  ce  sera  la  valeur  appro- 
chée par  exch  de  la  fraction  (à    - 1  — ^,  ...  près). 

47.  La  grande  utilité  pratique  qu'a  pour  nous  la  comidéralipn 
des  valeurs  approchées  tient  au  fait  suivant  :  En  remplaçant,  dans 
les  cakub,  les  fractions  par  leurs  valeurs  approchées,  on  obtient 
avec  une  «  approximation  arbitrairement  grande  »  le  résultai  d'une 
opération  quelconque  {*).  J'entends  par  là  que  le  résultat  obtenu  — 
qui  n'est  pas  le  résultat  exact,  mais  le  résultat  approché  de  l'ppé- 

(')  Lorsque  p  ett  tiés  grand,   lo'  est  très  graïul,  et       \   est   très   petit 

(*)  La  notioa  d'i  approximation  arbitrairement  grande  •  est  liée  à  la 
BotiMi  de  <  IcHite  ■  à  laqiMlla  nmn  ferona  fréqueianMtt  appel  dans  les 
cbapitrea  suivants  :  conùdéreni  I«b  valeurs  an>r<KWw  d'uae  ffactÎMt  k 
p  piiû,  fiÊiM  à  —  près,  puis  à  —^  près,  et  aiiBi  do  suite  :  on  dit  qmt  U 


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56  LES    NOMBRES 

ration  proposée  —  difl&re  aussi  peu  que  l'on  veutdu  résultat  exact , 
h  condition  que  l'on  ait  remplacé  les  fractions  données  par  des 
valeurs  sulTiBaniment  approchées.  En  d'autres  termes,  appelons 
erreur  commise  la  différence  entre  la  valeur  exacte  et  la  valeur 
approchée  d'une  fraction  ou  d'un  résultat  (l'opération  ;  puisque 
les  erreurs  commises  sur  les  fractions  peuvent  être  rendues  aussi 
petites  que  l'on  veut,  il  en  sera  de  même  de  l'erreur  commise  sur 
le  résultat  du  calcul. 

Soit,  par  exemple,  i  additionner  deux  fractions  a  et  b.  Je  puis 
écrire  : 

tt  =  A-H«.         6  =  B+P, 

A  et  B  étant  des  nombres -décimaux  et  a.  et  ^  étant  inférieurs  k 
l'inverse  — ^  d'une  puissance  de  lo  arbitrairement  grande.  J'aurai 
par  conséquent  : 

(a  -h  6)  =  (A  +  B)  +  (,  +  p) 

(a  -+-  ^)  étant  inférieur  à  -t^  et  étant,  par  conséquent,  aussi  petit 
que  l'on  veut. 

Soit  maintenant  k  multiplier  a  par  b.  Je  puis  écrire  : 

ax6  =  (A  +  '»)X(B  +  p)  =  (AxB)-t-(AxP)H-(«xB)  +  [,Xp). 
Or  j'aurai 

J'en  conclus  que,  lorsque  l'exposant  p  est  arbitrairement  grand, 
la  différence 

(»  X  t)  -  (A  X  B) 

est  arbitrairement  petite. 

T,a  même  remarque  s'applique  ù  l'une  quelconque  des  opéra- 
tions fondamentales. 

Ainsi,  pourvu  que  l'on  se  contente  d'une  approximation  déter- 
minée —  d'ailleurs  aussi  grande  que  l'on  veut  —  on  a  le  droit, 
dans  la  pratique,  de  remplacer  une  fraction  quelconque  par  un 
nombre  décimal.  On  exprime  ce  fait  en  disant  qu'une  fraction 
^on  décimale  quelconque  est  réductible  à  une  fraction  décimale 


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CALCUL    APPROCHÉ.    PUISSANCES    FRACTIOrcXAInES  .57 

înimilée  [le  mot  illimitée  signifiant  que,  si  l'on  veut  pousser  de 
plus  en  plus  loin  l'approïiination ,  on  doit,  dans  le  aonibre  décimal 
qui  représente  la  ffaction,  ajouter,  indéfiniment,  de  nouvelles  déci- 
males] . 

Les  fractions  décimales  illîmiti'cs  ont  été  étudiées  par  Cavalieri 
{Trigonometria,  i6i3,  chap.  xxiv)  et,  d'une  manière  plus  com- 
plète et  plus  précise,  par  Waliis  {Algebra,  lôgS,  cliap.  liixix). 

48.  Valeur  approchée  d'une  racine.  —  L'idée  de  remplacer 
k  calcul  exact  par  un  calcul  approximatif  est  une  idée  dont  la 
fécondité  nous  apparaîtra  de  plus  en  plus.  Proposons-nous  de 
l'appliquer  au  problème  de  l'extraction  des  racines. 

Nous  avons  vu  (n'  37)  que  l'extraction  de  lu  racine  p'*'"  d'une 
fraction  —  n'estpas  toujours  uneopératîon  possible.  Je  vais  montrer 
Ml  revanche  que,  quelle  que  soit  la  fraction  — ,  on  peut  trouver  une 
fraction  dont  la  puissance  p''"'  diffère  de  •-  aussi  peu  que  l'on 
voudra.  Il  sera  dès  lors  naturel  de  dire  que  la  fraction  -  est  une 
valeur  approchée  de  la  racine  p''""  (/c— .  Ainsi,  quoique  celle 
racine  p*^^  ne  soit  pas  en  générai  un  nombre  rationnel,  nous 
pourrons  la  traiter  comme  si  elle  en  était  un  et  la  rcprésenler  par 
sa  valeur  appprochée,  que  nous  appellerons  racine  approchée. 
Cherchons,  par  exemple,  «  la  valeur  approchée  de  la  racine  p''"' 


sance  p'""  difiire  de  ~  de  moins  d'une  unité.  Nous  avons  démon- 
tré (n"  40)  que,  quel  que  soît  l'entier  p,  si  a  et  6  sont  deux  nom- 
bres quelconques,  l'inégalité  a  <  t,  entraîne  comme  conséquence 
i'inégalité  a"  <  V.  Ecrivons  alors  la  suite  des  nombres 

I.  a',  Sp.  4c,  .... 

Celle  suite  est  une  suite  croissante  de  nombres  de  plus  en  plus 
grands  :  j'en  conclus  qu'il  y  a.  dans  celle  suite,  deux  termes  consé- 
cutifs a'',  {a  +  ly,  et  deux  seulement,  entre  lesquels  esl  comprise 

la  fraction  -  :  je  dois  donc  regarder  la  racine  p""'  du  terme  ae 


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58  LES   nOUD«ES 

(c'est4-dirfi  a)  comme  étant  la  racim  p''**  à  une  unité  près  par 
'défaut  de  -  ;   (a  H-  i)  est  la  racine  p**"  à  une  anilf  près  par 

excès  de'   ■ 

Soi!  demandé,  maintenant,  de  trouver  Is  «  vslear  approchée  de 
a  racine  /<""" 
des  fractions 


el  la  suite  de  leurs  pnissances  p 


Il  \  a  dans  celle  dernière  suite  deux  termes  consécutifs  -^i 
■ — Fol'"  ^^'  Akmx  seulement)  cntic  lesquels  est  comprise  la  frac- 
lion  -  .  Je  dois  donc  regarder  —  et (quantités  dilTérant  d'un 

dixième)  comme  étant  les  valeurs  approchées  à  un  dixième  près, 
pir  défaut  et  par  cicès,  de  U  racine  considérée. 

l>c  la  même  manière,  on  dëiinira  la  valeur  a{^>rochée  de  Is 

racine  p''"'  de  --  à  un  dej^ré  quclcoii<|UC  d'approximation. 

On  remarquera  que  les  racines  appi-ocliées,  calculées  comme  il 
vient  d'ôlrc  dit,  sont  toutes  des  nombres  décimaux. 

49.  —  Ainsi,  voilà  une  «  expression  »  aritliméliquc, la  racine/)''*' 
(nu  racine  iFordre  p)  d'une  fraction  quelconque,  qui  ne  repi-csenle 
aucun  nombre,  et  qui  néanmoins  se  prête  au  calcul  numérique. 
Il  y  a,  il  est  vrai,  dans  le  calcul  approclié,  qnelque  cliose  d'artificiel 
et  d'imprécis,  qui  répu^oiaît  au  rationalisme  gicc  et  incitait  les 
Pulingoriciens  à  rejeter  ce  calcul  de  la  science,  Cc(>endant,  on 
ne  pouvait  manquer  de  l'y  introduire,  ne  fùl-ce  que  pour  sa- 
tisfaire les  besoins   de  la   géométrie  ('),   et    c'est    ainsi    qn'.^r- 

(')  Voir  le  cbap.  n,  en  particulier,  n»  f/J, 


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APPROCHÉ.    PLISUXCES    FnACTIO:<:4AtRES  Sj) 

rJiimwle  (387-313  av.  J^-C.)  consacca  au  calcul  approcha  de» 
racines  carrées  quelquca-uns  de  ses  ploB  beaux  travaux  {').  \ux 
environs  de  l'an  1 200,  ral§;ébriste  arabe,  Omar  al  Kimyyam  (')  se 
vanlaït  d'avoir  donné  une  méthode  permettant  d'eiïecliier  l'exliac- 
lion  d'une  racine  d'ordre  quelconque.  A  l'époque  de  I.1  Itenaiasance, 
enfin,  où  de  Tortes  icndances  utîlilaristes  tendent  à  remettre  en 
lionneur  l'Arithmétique  pratique,  le  calcul  approché  est  devenu 
—  déGnitivement  celle  fois  —  l'un  des  chapitres  principaux  de  la 
science  des  nombres. 

60.  OAnérallNttîon  da  la  notion  de  pniasance.  Erpt^OTif 
traotionnairea.  —  Grâce  aux  conventions  que  nous  avons  faites, 
toutes  DOS  opérations  ont  maintenant  un  aens,  exact  ou  approché, 
quels  que  soient  les  nombres  (entiers  ou  rationnels)  sur  lesquels 
elles  portent.  Seules  les  deux  dernières  opérations  (élévation  aux 
puissances  et  extraction  des  racinee)  sont  encore  soumises  à  une 
restriction  en  ce  qui  concerne  les  exposants  et  I'h  ordre  des  ra- 
cines »  ;  en  effet,  les  sj-inboles  (f,  \/a  ;  ne  représentent  des  opéra- 
lions  légitimes  que  si  le  nombre  ^  est  un  entier.  Ne  serait-il  pas 
possible  d'imaginer  une  nouvelle  convention  qui  confère  un  sens 
à  ces  symboles  daax  le  tas  où  le  nombre  p  mi  fraciioanaîre  ?  ^otce 
arithmétique  y  gagnerait  en  unité  et  en  clarté. 

Nous  réaliseroi»  ce  progrès  en  fondant  en  une  les  deux  opéra- 
lions  de  l'élévation  aux  puissances  et  de  l'extraction  des  racines. 

Convenons  de  poser,  quels  que  soient  les  entiers  m  et  n,  et  le 
nombre  a  : 

;.«=.■,    v'."-«-. 

Je  dis  que  les  «  puissances  à  exposants  fractionnaires  n  a" ,  a"^ 
jouissent  des  mêmes  propriétés  fondamentales  que  les  puîsMnces 
ordinaires,  qu'elles  se  comportent  semblablement  dans  les  calculs, 
et  que,  par  conséquent,  la  cwivenlt<Hi  en  vertu  de  laquelle  nous  les 
regardons  comme  des  puissances  est  une  convention  légitime. 


(')    CL    HuLTSCH,  Die    Nikarungawtrle    irration.   QuadrtOivurseln 
AirMméde;  Aik.  d*r  Kgl.  GeêelUeh.  d.  \Vù$en£à.  ai  Géilingttt,  iSjB. 
(*)  Cl.  Troifke,  Geteh.  d.  Et.  Math.,  l,  p.  ai  1  «t  in/ra,  «<■  373. 


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WO  LES   nOHBRES 

En  eiTcl,  les  propriétés  fondaiDentales  des  puissances  k  exposants 
entiers  (ont  résumées  (voir  n"  Oetse)  par  les  égalités  suivantesC)  ; 

{')  af  xa'  =  a^+* 

(3)  (rf')!  =  a»'-*  ==  {ai-f. 

Ilemarquons  d'abord  que  la  déGnition  même  des  puissances  a" , 
a^  donne 

ce  qui  est  conforme  h  lu  propriété  numérotée  (3). 

Je  dis,  d'autre  part,  que  les  puissances  Tractionnaircs  jouissent 
de  la  propriété  (i),  c'est-à-dire  que  l'on  a 


quelles  que  soient  les  fractions  (')  —■  %.  Posons,  en  effet 


Je  lire  de  là,  par  définition  : 

b"  =a-',      c"'  =  a"';  donc         6'-"'  :z^  a"-"'.      k"'-'  =  a"'-"; 

et,  par  conséquent 

(fixe)';-"' =6""'  X  c"-"'^  a" ■"■  +  "''-■';  d'où  bxc  =  l 

ce  qu'il  fallait  démontrer. 

Un  calcul  analogue  nous  permettra  de  vérifier  que  Ica  puissances 

(<)  Les  aifaea  x  et  .  s'emploient  indistinctement  dans  le  seni  <■« 
multiplii  par  {a°  7)  ;  par  [o'j'  j'entends  i  puissance  9*01»  de  a'  1. 

{*)  Les  symboles  m',  n'  se  lisent  m  prime,  n  prime;  je  m'en  ttn 
pour  représenter  des  nombres  autres  que  m  et  n,  mais  jouant  un  rflc 
équivalent  (cf.  p.  i4,  note  i). 


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CALCUL   APPKOCHÉ.    PDlSSAMCeS    FIUCTIOXrrAIRES  6l 

fractionnaires  jouissent  des  propriétés  (2)  et  (3).  L'assimilation  de 
ces  puissances  aux  puissances  ordinaires  est  donc  légitime  ('). 

51.  —  I^  notation  que  nous  venons  d'introduire  pour  la  repré- 
sentation des  racines  s'appelle  «  nolation  exponentielle  •  (parce 
qu'elle  repose  sur  l'emploi  des  exposants).  Nous  en  trouvons  les 
rudiments  dans  V Ali/orismus  propnrlioimin  de  Nicole  Oresme 
(i3o3-i383),  évêque  de  Lisicux  (')  [Oresme  emploie  le  mot  "  pro- 
portion H  dans  le  sens  de  «  puissance  »]. 

(')  Remarquons  en  passant  que,  quelle  que  soit  la  fraction    -,  on  a 

a-  >  I,  si  (•>  1  i  eneSot,  d'après  len^^fo.  o*>  1  et  par  suite  fa-  >  1. 
{*)  Publié  pour  la  première  fois  en  1868  par  H.  Cvrtze,  Berlin. 


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LES    GRANDEURS 


/.  ~    Les  grandeurs  géométriques  et  le  calcul 

tS3.  —  Nous  avons  vu,  dans  les  derniers  paragraphes  du  chapitre 
précédent,  que  l'analyse  même  de  la  notion  de  nombre,  allant  de 
pair  avec  les  exigences  des  sciences  appliquées,  nous  oblige  à  élargir 
le  cadre  primitif  de  l'arithmétique.  A  câté  des  calculs  exacts  nous 
avons  fait  une  place  aux  calculs  approximatifs.  Or  c'est  dans  les 
prohlèmcs  de  mesure  géométrique  que  ces  calculs  se  sont  présentés 
à  l'homme  pour  la  première  fois.  llim[iortedoncde  nous  demander 
dans  quelles  conditions,  au  juste,  la  science  du  calcul  peut  <ftre 
appliquée  aux  grandeurs  géométriques. 

Nous  savons  que  les  grandeurs  sont,  avec  les  figures,  l'objet 
d'une  science  théorique  que  l'on  appelle  yefomt'/nV.  Cette  science, 
—  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  l'art  empirique  des  géomètre^ 
orientaux  ('},  recueil  de  recettes  pratiques,  plus  ou  moins  exactes 
(cf.  n°  71)  — ,  cette  science  spéculative  et  désintéressée,  naquit  ea 
Grèce  comme  la  science  des  nombres.  S(rur  jumelle  de  l'arithnié- 
tique  pythagoricienne,  elle  en  partage  la  perfection  et  lui  est  si 
semblable  par  la  nature  des  facultés  qu'elle  met  en  jeu  que  l'on 


(')  Etymologiqueraent  parlant,  la  gcomctrie,  art  de  mesurer  le  sol,  es! 
l'arpentage.  Mais,  de  même  que  la  logistique  (l'idc,  p.  121,  note  i]  l'ar- 
pentage (qui  porte  le  nom  de  géodésie]  fut  reieté  par  les  Grecs  hors  de  la 
science  proprement  dite,  et  te  mot  "  géométrie  »  prit  le  sens  d'uétude  spé- 
culative des  grandeurs  et  des  figures  i  (cf.  plîl). 


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LES   GHAKDEDRS   OiOlféTIllQDES   ET    LE    CALCLL  63 

appelle  sooTent  du  même  nom  ■<  géomètres  »,  cemqm  s'adonnent 
à  l'une  ou  k  l'autre  science  ('). 

Quels  liens  y  a  t-il  entre  les  deux  sciences  srcars?  C'est  ce  dont 
nous  allons  nous  rendre  compte  tp  étudiant  dans  le  présent  cha- 
pitre la  tiléorie  des  grandeors. 

Il  nous  faudra,  il  est  vrai,  supposer  connues  certaines  pro- 
priétés des  fibres  qui  ressortissent  en  droit  i  notre  cliapitre  m. 
Mais  ces  propriétés  sont  si  simples  et  elles  nous  sont  à  tous  si 
familières  que  le  lecteur  voudra  bien  nous  aatoriser  à  les  regarder 
comme  acquises.  En  fait  elles  furent,  plus  ou  moins  consciemment, 
utilisées  par  les  hommes  primitifs  longtemps  avant  que  ne  s'ouvrit 
l'ére  de  la  démonstration  et  de  la  scimcs  ratioimelle.  Et  les 
géomètres  grecs,  eux-mêmes,  ne  clieccbèrent  pas  tout  d'abord 
i  les  analyser  (•;,  maïs  les  acceptèrent  d'emblée  comme  point  de 
départ  de  leurs  déductions.  Il  nous  sera  donc  permis  de  les 
admettre  à  notre  loor,  afin  de  pouvoir  étudier  toat  de  suite  cette 
pseudo-géométrie,  prolongement  direct  de  rarithniéliqiie,  où  la 
figure  n'intervient  qu'à  titre  accessoire  et  sous  une  forme  aussi 
réduite  que  possible. 

53.  Longueurs  rsotflignes.  —  Le  type  par  excellence  de  la 
grandeur  géométrique  est  la  longueur  rectiligne,  c'eat-J-dtre  )a 
longueur  d'une  ligne  droite  (')  limitée,  ou,  plus  précisément,  d'un 
segmeal  recUligne  (portion  de  droite)  compris  entre  deux  points  A 
et  B.  C'est  à  ce  type  de  grandeur,  le  jJus  simple  et  le  plus  clair, 
que  les  mathématiciens  s'efTorcent  de  ramener  toutes  les  autres. 


(')  C'e»t  ea  ce  gens  qu'il  faut  intorpréter  la  phmae  céKbre  inscrite, 
d'après  la  légende,  au  fronton  de  l'Ecole  de  Platcm  :  Nul  n'entre  ici  s'il 
n'ett  géomètre. 

(']  Voir,  *uT  la  définition  logique  des  figures  élémentaircB  le  Deuxième 
livre,  chap.  v. 

[^  C'est  à  denein  que  nous  ne  donnons,  dans  ce  paragraphe,  aucune  dé- 
GnitiOD  do  la  ligne  droite  et  du  plan.  Nous  avons  de  ces  notions  premières 
une  vue  intuitive,  que  nous  ne  pourrions  qu'obscurcir  en  cherchant  à  en 
donner  prématurément  une  définition  logique.  Une  droite,  c'est  une 
règle  sans  épaisseur  ;  un  plan,  c'est,  par  exemple,  un  tableau  noir  ou  une 
feuille  de  papier.  Euclidb  lui-même  ne  nous  donne,  dans  son  système 
de  géométrie  (voir  ch.  ni,  §  4)  aucune  explication  lopque  des  notions 
premières  et  de  leurs  propriétés,  mais  se  borne  à  spécifier  quelles  sont 
«elles  dont  il  a  besoin  pour  édifier  ses  ■  Eléments  s. 


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6)  LES   GRA.Nt>ELnS 

La  notion  de  longueur  rectiligne  (')  présente  certains  carac- 
tères qui  la  rapprochent  de  (a  notion  de  nombre. 

Etant  données  deux  longueurs  (deux  segments  de  droites)  AB  et 
CD  quelconques  (fig.  2),  on  peut  dire  si  elles  sont  égales  ou  iné- 
gales: elles  sont  égales  (ou  congruentes)  si  elles  sont  exactement 
superposables,  c'est-à-dire  si,  en  déplaçant  l'une  d'elles,  on  peut 
K  a  l'amener  à  coïncider  avec  l'autre;  lorsqu'elles  sont 
inégales,  on  peut  dire  laquelle  est  la  plus  grande  ; 

"^     "  on   peut  faire  la  somme  ou  la  tiifférence  de  deux 

**'  ''  longueurs   en   les    pinçant   bout    à  bout    le    long 

d'une  même  droite;  enrmonpeutf/iVii^runclongueur  donnée  en  un 

nombre  donné  de  parties  égales.  Ce  sont  ces  caractères  arithmé- 

liques  (>)  des  longueurs  qui  nous  permettront  de  les  mesurer. 

Nous  retrouverons  les  mêmes  caractères  arilhméliqaes  (donnant 
lieu  aux  mt^mes  opérations)  cliez  les  diverses  grandeurs  qu'étudie 
la  géométrie.  Montrons-le  par  quelques  exemples  fondamentaux. 

64.  Angles.  —  On  appelle  aiti/le  la  figure  formée  par  deux 
demi-droiles  {')  issues  d'un  même  point  0.  Ces  demi-droites  sont 
appelées  cUcs  de  l'angle;  le  point  0  est  appelé  sommet.  Marquant 
sur  la  première  demi-droite  un  point  quelconque  A,  sur  la  seconde 
demi-droite  un  point  quelconque  B,  je  puis  regarder  l'angle  comme 

(')  On  remarquera  qu'une  longueur  rectiligne  telle  que  AB  est  indé- 
j)enilaiite  do  la  position  particulière  qu'occupe  dam  l'cipace  le  aegment  de 

Hroite  AS.  Si  nou»  déplagona  ce  segment  et  lui  faisons  occuper  des  posi- 
tions diverses,  nom  avons  toujours  affaire  à  une  seule  et  mime  longueur, 
.\u  contraire,  par  les  mots  "  droito  >,  «  segment  rectiligne  >,  nous  enten- 
dons toujours  une  droite  ou  un  segment  sîtuii  dane  l'espace. 

('I  Nous  passons  aous  silence  les  caractères  fondamentaux  qui  sont, 
pour  le  sens  commun,  inséparables  de  la  notion  de  longueur,  mois 
qu'EvcLinii  et  les  géomètres  grecs  prenaient  soin  d'énumérer  sous  forme 
d'axiomes  et  que  les  logiciens  contemporains  ont  analysés  avec  plus  de 
précision  encore.  Ainsi  :  Les  grandeurs  égales  à  une  mime  grandeur  soni 
égales  entre  elles  ;  ai  à  des  grandeurs  égales  on  ajoute  des  grandeurs  égales, 
Its  louts  seront  égaux  ;  et  ainsi  de  suite  [les  exemples  que  nous  citons 
sont  les  deuN  premiers  axiomes,  ou  notion!  communes,  >.i:ti\  èviodi 
d'Euclide].  Nous  reviendrons  plus  loin  sur  ces  axiomes  (voir  D^uxirme 
fil',,  chap.  v  et  Troisième  liv.,  chap.  11). 

(')  Etant  donnée  une  droite  qui  passe  par  un  point  O,  cette  droite  peut 
élrc  prolongea  indéfiniment  de  part  et  d'autre  du  point  0.  J'appelle 
demi  droite  la  portion  de  la  droite  qui  est  située  tout  entière,  soit  à  droite, 
soit  à  gauclie  du  point  0. 


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LES    CRAKDBVnS   fiÉOM ETRIQUES    ET    LE   CAI.CLL  65 

déûni  par  les  trois  points  A,  0,  B,  puisque  les  deux  points  0  et  A 
définissent  une  droite  OA  (le  premier  c6té  de  l'angfle),  et  pareille- 
ment les  deux  poiots  O  et  B  une  droite  OB  (le  second  c6lé  de 
l'angle)  :  je  désignerai  donc  mon  aogle  (')  par  les  trois  lettres  AOB, 
la  lettre  relative  au  sommet  étant  placée  entre  les  deux  autres  ; 
mais  je  me  garderai  d'oublier  que  le  clioix  des  points  A  et  B  sur 
les  c6tés  de  l'angle  est  arbitraire  '^'). 


Fig.  î-  '■■'([■  à. 

Ln  angle  est  plus  ou  moins  grand  suivant  que  ses  côtés  sont 
plus  Qu  moins  écartés.  Un  angle  est  donc  une  grandeur. 

Nous  regardons  comme  le  plus  pelil  ang]e  possible  cekiidont  les 
deux  cdtés  sont  conTondus  (Hg.  fia)  et  comme  le  plus  grand  angle 
possible  celui  dont  les  deux  côtés  sont  dans  le  prolongement  l'un 
de  l'autre  (sur  une  même  droite  (fig.  4i}). 

Deux  angles  sont  égaux  (congruepts)  lorsqu'ils  sont  exactement 
superposables  ;  il  en  est  ainsi,  par  exempte,  pour  les  angles  AOB, 
A'OB'  (fig.  5),  dont  les  côtés  sont  en  prolonge- 
ment les  uns  des  autres;  ces  angles  sont  dits«  op- 
poiés  par  te  sommel  {')  ».  —  Etant  donné  deux 
angles  inégaux,  l'un  est  nécessairement  plus  grand 
(jue  l'autre. 

On    peut  faire  la  somme   de  deux   angles.    En         f'<s.  h- 
elTcl.étantdonnésdeuxanglesqucIcouques,  nous  pouvons  toujours 

(')  Lonqu'aucune  contusion  n'est  à  redouter,  on  désigne  souvent  ua 
angle  par  une  seule  lettre,  celle  qui  se  rapporte  au  sommet. 

I')  D'une  manière  générale,  lorsque  nous  désignons  une  droite  —  telle 
que  OA — '  par  deux  de  ses  points,  nous  entendons  parler  de  la  droite 
indéfiniment  prolongeable.  Lorsque  nous  ne  prenons  en  cODsidération 
que  la  portion  de  droite  limitée  aux  points  O  et  A,  noua  disons  i  seg- 
ment OA  >  et  non  •  droite  OA  •. 

{'')  En  latin,  les  traducteurs  d'EucUde,  appellent  ces  angles  i  anguli 
vtriicaUs  ou  ad  verlicem  i,  c'est-à-dire  i  angles  au  sommet  ».  On  peut,  do 
plusieurs  manières,  amener  Ici  deux  angles  AOB,  A'OB'  à  coïncider.  On 
peut,  par  exemple,  plier  la  feuille  de  papier,  en  rabattant  la  partie  droite 
de  la  figure  5  sur  la  partie  de  gauche  autour  de  la  >  charnière  ■  j^  (bissec- 
trice) :  OA'  vient  couvrir  OA,  OB'  vient  sur  OB. 

BoDiKoui.  —  Lea  Principe!  <ls  I'AudI^k  DialliJmiil>i)ua.  5 


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66 


LES   GDAtDEinS 


\ks  juxtaposer  de  manière  qu'ils  aient  même  sommet  O.  on  c&^ 
commun  OB  et  soi«nt  situés  de  part  et  d'antre  de  ce  calé  :  les 
deuxangtesocciipent  «lors  les  positions  i')  AOB  et  BOC  (iig.  6)  : 
on  dit  qu'ils  sont  ailjaeenta.  L'sngle  AOC  formé  par  la  réuaicn 
des  deni  angles  donnés  pent  être  considéré  comme  leur  somme. 

On  peut  Taire  la  différence  de  deux  angles.  Pour  cela,  on  justa- 
pose  encore  les  deux  angles  en  leur  donnant  même  sommet  et  un 
côté  commun,  mais  le  plus  i>elit  angle  est  placé  cette  fois  à  l'inté- 
rieur du  plus  grand.  Ainsi  fvoir  la  figure  5)  la  différence  entre 
l'angle  A'OB  (qui  est  le  plus  grand  angle  possible)  et  l'angle  AOB 
est  l'angle  A'OV  :  cet  angle  est  dit  suppléiuenl  ou  supplémentaire 
de  l'angle  AOB. 


Fig    6. 


Fip-- 


Enfin,  on  peut  diviser  un  angle  quelconqne  en  un  nombre  quel- 
conque de  parties  égales,  \insi,  sur  la  figure  7,  l'angle  AOB  est 
divisé  en  deux  angles  égaux,  AOD  et  DOB  :  la  droite  OD  qui  [wr- 
lage  l'angle  en  deux  en  est  la  bixxeclrice  [').  Les  angles  partiels 
pourraient  être  divisés  k  leur  tour,  et  ainsi  de  suite  indéfiniment. 


{')  Nous  faisout  la  figure  en  nous  plaçant  dans  le  cas  où  les  deux 
angles  praposés  sont  aigus  (voir  ci-deasoua).  Lorsque  tes  angles  sont 
obtu»,  il  faut  pour  justifier  pleinement  la  dérmilion  de  leur  samme,  faire 
appel  aux  conventions  de  la  trigonométrie  que  noua  développerons  plui 


(')  Si . 


proton^ons  au-delà  du  point  0  le*  deux  cAté»  d«  l'angle 
nous  fomu>ns  quatre  angles  AOB,  BOB',  AOB, 
AOA  jfig.  S)  dont  les  bissectrices  OD,  OD', 
OD,,  OD,',  sont  en  proIongeiBent  deux  à  dans. 
On  démontre  facilement  que  les  deux  droites 
DOD,  D.'OD,  sont  peipendiculaints  l'une  sur 
l'autre  (forment  un  angle  droit,  Toir  ci-dei- 
eoiis).  En  etTet,  l'angk  DOD'„  est  U  sonune  de 
DOA  imoiUé  de  BOA)  et  de  AOO',  {moilié  de 
AOA'l;  donc  il  est  la  moitié  de  l'angle  BOA 
nomme  de  BOA  el  AOA'l  qui  est  le  plus  grand 
angle  possible  \dtuji  droits). 


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LES   GHt^UEUnS   etoMÉmiQUES    ET    LE   CALCIL  €7 

L'angle  moitié  do  plus  graocl  nngle  possible  est  ap|>el«  nngle 
droil  ';  fAOB  sur  U  tig.  9).  C'est  pourt]iiot  l'on  dit  que  \e  phis 
grand  angle  posaible  a  pour  grandeur  deitx  anffUs  droits  ou  «  deux 
drmts  II.  Lesdeuv  cdiés  d'un  angle  droit  et  leurs  prolongements 
sont  dits  perptndiculaira  l'on  snr  l'autre. 

Ln  angle  plos  petit  (fa 'un  angle  droit  est  dît  antfle  aiga;  nn 
angle  plus  grand  qu'un   droit   est  dit   antjU  <A>Ihs. 
La  difliércace  A'OB  (voir  la  fig.   9    entre  un  angle 
droit  A06  el  l'angle  AOA'  est  appelée  complément  ou 
angle  compUmenUare  de  AOt). 

Etant  donné  deax  droites  quelconques  tracées  dans 
un  même  plan  (par  exemple  sur  une  mdme  feuille 
de  papier  infiDÎment  grande',  et  qui  sont,  l'une  et  l'autre  indé- 
Gnimcnt  prolongées  par  les  deux  bouls,  on  admet  qu'elles  se  leD- 
contrent  toujours  à  moins  qu'elles  ne  soient  «parallèles  ».  Elles 
forment  i  angles  (voir  la  fig.  5)  deux  à  deux  ëgaux  ou  supplé- 
tnentaîres. 

66-  Diatlnction  entre  l'égalité  de  figure  et  l'égalité  de 
grandeur.  Les  aires.  —  >ious  dérmissons  comme  égales  ou 
congruentes  des  ^/î^uref  géométriques  (telles  que  segments  rccli- 
lignes  ou  angles)  qui  sont  su)M^rposables  et  nous  admettons  que 
dem  Égares  soperposabtes  ont  même  grandeur.  Nous  admeltons 
aussi  que,  réciproquement,  si  dcHx  segments  ou  angles  ont  mcme 
gnndenr,  ils  sont  nécessairement  superposables.  Ainsi,  jwur  ces 
figures,  il  j  a  ccinddeoce  entre  l'égalité  défmie  au  moyen  de  la 
superposition  et  l'égalité  de  tfrandetir.  Mais  cette  coïncidence  ne 
subsistera  pas  lorsque  l'on  anra  affaire  à  des  figures  plus  compli- 
quées. 

Prenons,  par  exemple,  nn  triamjle  VBO,  figure  formée  de  trois 
segments  rectilignea  AB,  BC,  C  V  (côtés  du  triangle)  reliant  deux 
i  deux  trois  points  A,  B,  C  (appelés  sommets,  donnés  dans  un 
plan.  Vénalité  de  figure  (appelée  aussi  coiignience)  cnire  ce 
tiiangle  et  un  antre  triangle  A'B'C  sera  défmîe  comme  il  a  été  dit 
plos  haut  :  les  deux  triangles  sont  égaux  s'ils  sont  exactement 

C)  Les  axprvuions  aagutua  reclui  ou  normtdU,  aeabta,  oblmua  se 
trouvent  chez  Boèce   (v"  b»   "  _    _      .   .         _ 


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68  LES    GnA>DEUfl3 

superposables  (c'est  le  cas  sur  la  figure  lo).  Que  faut-il  entendre, 
d'autre  part,  par  Véi/ali/é  île  grandeur,  et  tout  d'abord  qu'est-ce 
que  la  grandeur  d'an  triangle  ?  Nous  ne  sommes  pas  actuelle- 
ment en  état  de  donner  une  définition  rigoureuse  de  cette  notion, 
mais  nous  en  avons  une  conception  très  nette.  La  grandeur  d'un 
triangle,  c'est  la  grandeur  de  la  portion  de  plan  comprise  entre 
les  côl-is  du  triangle  (portion  ombrée,  sur  la  figure  lo)  appelée 
surface  du  triangle.  Et  pour  reconnailre,  le  cas  écb&int.  que  les 
grandeurs  de  deux  triangles  sont  égales,  il  nous  snlfira  de  remarquer 
que  la  portion  de  plan  limitée  par  un  triangle  peut  être  décomposée, 
d'uneinQnité  de  demanières.enautantdcmorceauxqu'il  nous  plaira; 


Fig.   ,o.  Fig.  ... 

ainsi  sur  la  figure  ii,  l'intérieurdu  triangle  ABC  est  décomposé  en 
trois  triangles  partiels  :  il  est  la  somme  de  ces  triangles.  Considérons, 
alors,  deux  tiîangles,  ABC  et  A'B'C  ,  non  superposa  blés,  mais 
dont  les  surfaces  peuvent  5tre  respectivement  décomposées  en  «n 
même  nombre  de  figures  partielles,  se  correspondant  d'un  triangle 
à  l'autre,  et  superposables  ;  en  ce  cas,  AlîC  peut  être  regarde 
comme  la  snnimc  de  figures  partielles  égales,  chacune  à  chacune, 
aux  figures  partielles  qui  composent  A'BC  ;  nous  exprimerons 
ce  fait  en  disant  qu'il  v  a  égalité  de  grandeur  entre  les  surfaces  des 
denx  triangles,  on  simplement  entre  les  deux  triangles  .\BC  et 
A'B'C, 

On  pourra  de  la  même  manière  —  théoriquement  tout  au 
moins,  car  pratiquement  l'opération  peut  être  difficile  i  réaliser 
—  reconnaître  l'égalilé  de  grandeur  entre  la  surface  d'un  triangle 
el  la  siuface  (l'inléneur)  d'une  figure  plane  (c'est-à-dire  tracée 
dans  un  plan)  limitée  par  des  segments   rectilignes  en   nombre 


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LES   GHAXDEtlIlS    GÉOHÊxniQLlES   ET    LE   CALCUL  69 

quelconque  [une  telle  figure  s'appelle  polyrfone  (')]  ;  et  l'on  pourra 
reconnaître  aussi  l'égalité  de  grandeur  de  deux  polygones  quel- 
conques (*). 

Nous  admettrons,  d'autre  part,  comme  évident  le  fait  suivant  : 
De  deux  polygones  qui  ne  sont  pas  égaux,  tan  est  toujours  plus  petit 
<]ue  Caatre  :  nous  entendons  par  là  que  l'un  des  deux  polygones 
(le  plus  petit)  est  égal  à  une  partie  de  l'autre  (le  plus  grand). 

De  ces  diverses  remarques  nous  concluons  que  les  grandeurs 
superficielles  des  polygones  sont  —  théoriquement  tout  au  moins 
—  des  (I  grandeurs  comparables  »  :  j'entends  par  là  que  l'on 
peut  effectuer  sur  ces  grandeurs  les  diverses  opérations  défi- 
nies au  n"  53.  Ainsi,  l'on  peut  Tormer  la  somme  ou  la  différence 
des  grandeurs  de  deux  polygones  :  par  exemple,  sur  la  figure  12, 


Hg.  M.  Fig.   ,3. 

la  surface  du  pentagone  (polygone  à  cinq  cAtés)  \C!ïB'C'  est  la 
somme  des  surfaces  des  deux  triangles,  AliC,  A'Ii'C  accolés  l'un 
contre  l'autre.  On  peut,  d'autre  pari,  décomposer  la  grandeur 
d'un  triangle  ou  polygone  en  un  nombre  donné  de  parties  égales. 

56.  —  Considérons  maintenant  un  cercle  ou  une  courlio  fer- 
mée (')  quelconque  (fig.  i3).  Peut-il  y  avoir  égalité  de  grandeur 

(>)  L'd  polygone  [;;oXùyi.>v''V,  figure  à  plusieurs  aDgles]  est  défîai  par 
n  aomnuti  A|,...A.  reliés  deux  à  deux  par  n  côli»,  AjAt,  A^Aj,  A3A1,... 
A.- 1  A..  Un  polygone  ù  3  côtôa  est  un  triangle,  un  polygone  à  4  cfitéa  est 
un  quadrilatère,  un  polygone  à  .'i,  G,...  côtés  091  un  pentagone,  un  heini- 
p>ne,  etc.  Un  polygone  a  autant  d'angles  que  de  c6Ua.  On  désigne  un 
polygone  par  les  lettres  qui  désirent  ses  sommets. 

('}  Pour  démontrer  rigourcuacnient  que  les  opérations  dont  il  est  ici 
question  sont  théoriquement  possibles  et  pour  comparer  effectivement 
les  grandeurs  des  polygones  il  faudra  s'appuyer  sur  les  théorèmes  qui 
font  l'objet  du  §  1  de  ce  chapitre  cl,  en  particulier  sur  cette  remarque 
que  tout  polygone  est  décomposable  en  une  somme  de  triangles. 

('^)  On  appelle  ligne  courbe  ou  courte  toute  ligne  (ou  composée  de 
droite?)  qui  n'est  pas  droite.  Uno  courbe  fermée  est  uno  courbe  qui, 
lonqu'on  la  parcourt  à  partir  de  l'un  quelconque  do  ses  points,  aboutit 
à  son  point  de  départ.  Une  courbe  non  fennca  est  dite  ouverte. 


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70  LES   GB*!tl>B€lt8 

entre  la  surface  {partie  ombrée)  limitée  par  cette  courbe  et  la  sur- 
face (l'un  polygone?  Il  se  peut  qu'une  telle  égalité  soit  im|K>s- 
sible  à  contrùlcr  avec  les  instrumenta  dont  dispose  le  géomètre 
(règle,  équerie,  compas).  Comnieal,  en  effet  décompoter  la  figui'e 
courbe  et  la  ligure  i  angles  en  morceaux  qui  puissent  se  recouvrir  ? 
En  tliéorie,  toutefois,  nous  pouvons  loujoui's  imaginer  que  la 
(îgurc  courbe  soit  lluide  et  que,  sans  en  altérer  la  graodeur, 
nous  puissions  en  oiodifier  la  forme  de  manière  à  la  ti'ansfonncr 
en  un  polvgone.  Nous  en  concluons  que  les  grandeurs  des  deux 
figures  sont  u  comparables  i>  (vitU  tupra). 

Les  grandeurs  superficielles  de»  Cgures  géométriques  seront, 
d'une  manière  générale,  désignées  par  le  mot  «  aires  »  (').  L^s  re- 
marquer qui  précèdent  montrent  que  les  aires  se  prêtent  aux 
niâmes  o[)érntions  que  les  longueurs. 

L'opération  qui  a  pour  but  de  délermincr  un  polygone,  et  plus 
parti  eu  lioiement  un  carré,  ayant  môme  grandeur  qu'une  surface 
limitée  par  une  courbe  est  aiipclée  «  ijutidraliue  ». 

57.  Rectification  des  courbes.  —  l'orloos  maintenant  notre 
attention  sur  le  cnnioiir  des  trianjjles  ou  polygones,  c'est-à-dire 
sur  la  ligne  brisée  qui  les  limite  icdtc  ligne  comprend  l'ensemble 
des  cùlés  du  polygone).  Ce  conlour  est  une  grandeur  jouissant 
des  propriétés  énoncées  |)his  iiaul  (n°  63),  car,  si  l'on  porte  bout 
à  boni  l'ensemble  des  côtés  du  polygone,  on  obtient  une  lon- 
gueur reclilignû;  celle  longueur  est  souvent  appelée  (')  «  péri- 
mètre du  polygC'ne  ». 

(^iiMsidéruns,  sembloblemeni,  le  v  conlour  n  d'une  ligne  courlx-. 
(je  contour  a  une  grandeur  qui  est  unr  longueur,  car,  en  théorie, 
nous  pouvons  toujours  imaginer  qu'il  soit  redressé   et  appliqué 


{I)  Lh  mol  (.Biirfncc»  est  sou  vent  emiiloyi-  comme  synonyme  il'gairo. 
Cependant,  il  est  préférable  de  réservi-r  l'appdlatioii  de  •  Burtace  t  à  la 
figure  géométrii|ue  dont  la  grandeur  [i  a  dépendu  nie  de  la  figure)  est 
une  aire.  Remarquons  qu'il  ne  rt'sulti:  pas  de  là  que  qui  dit  i  surface  ■ 
dit  litîure  occupant  dans  l'espace  une  position  n#  varielur  {et.  p.  6',  noie  i). 
Une  surface  qui  se  déplace  eu  conservant  même  grandeur  et  même 
forme  est  toujours  la  même  surface,  a  moins  toutefois  que  l'on  ne  spc- 
cilie  le  contraire  comme  il  arrivera  dans  certains  chapitre»  de  la  science. 

('i  C'est,  en  réalité,  la  mexurede  celte  longueur  qui  devrait  ètreappelée 
périmètre.  ~ 


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LES    GDAHDEURS    BÉOMÉTBIQl'ES    ET    LE   CALCUL  J  t 

sur  UD  segoient  rectiligne.  L'opéralion  qui  a  pour  but  de  délcr- 
miner  le  segmeul  rectiligne  qui  a  même  longueur  qu'une  courbe 
donnée  s'appelle  ;  recliftcation. 

58.  —  Nous  avons  admis  que,  viiluelleincni,  une  aire  ou  une 
longueur  courbe  peut  toujours  être  comparée  k  l'aire  ou  au  contour 
d"un  polygone.  Est-ce  là  nn  pur  postulat,  ne  pouvant  vire  justifié 
que  par  des  notions  d'ordre  pliysique  telles  que  celles  de  défor- 
mation ou  de  redressement?  Non  point  :  les  tliéorèmes  de  la 
géométrie  rationnelle  (>ermeltcnt  d'effectuer  en  toute  rigueur,  et 
sans  laire  intervenir  aucune  défornmtîon,  la  quadrature  et  la  recti- 
fication des  courbes  simples.  C'est  ainsi  que  les  géomètres  grecs 
ont  déterminé  la  grandeur  du  cercle  à  l'aide  d'une  méthode  ration- 
nelle dite  méthode  d'exhaaslion.  Celle  méthode,  fondée  sur  le  calcul 
des  longueurs,  est  purement  géométrique  en  fait.  Cependant,  on  a 
avantage  h  l'interpréter  dans  le  langage  des  nombres,  en  utilisant 
la  notion  de  mesure.  C'est  à  ce  point  de  vue  que  nous  nous  pla- 
ceions  pour  en  exposer  le  principe  au  prochain  paragraphe. 

60.  Figures  A  trois  dimensions.  —  Nous  pouvons  faire,  sur 
•    la  grandeur  des  figures  tracées  dans  l'espace  à  trois  dimensions, 
des  remarques  analogues  à  celles  qui  précc^lent. 

Considérons,  par  exemple,  la  fig\ire  fonnce   par  deux   demi- 
j^ans  (')  limités  A  leur  intersection,  cVi.-j-tlire  li  la 
droite  qu'ils  ont  en  commun  ;  cette  ligure  —  dont  on 
se  fait  une  idée  en  imaginant  une  feuille  de  [>apicr  à 
lettre,   infiniment  gnnde    et  ouverte  —  est  appelée 
tlitdi>e  ou  angle  dièdre  ;  les  deint  demi-plans  sont  les 
fncttt  du  dièdre,  la  droite  commune  est  Varèle  [voir 
la  figure  i4,  où  les  deux  demi-plans  sont  représentés         **'  ''' 
par  des  parallélogrammes,  que  l'on  suppose  i-especlivement  situés 
dans  ces  demi-plans  et  ayant  un  côté  commun  sur  l'arête], 

L'n  dièdre  (*)  est  plus  ou  moins  grand,  suivant  que  ses  côté» 
sont  plus  ou  moins  écartés  ;  un  dièdre  est  donc  une  grandeur. 

(')  Etant  doDiié  nn  plan  (voir  p.  63,  note  3)  qui  passe  par  une  droite, 
cette  droite,  indéfiniment  prolongée  dans  lea  deux  sens,  partage  le  plan  en 
deux  régions  que  l'on  appelle  demi-plans. 

(')  On  observera  le  pardléligme  qu'il  y  a  entre  ces  propositions  et 
celles  du  a"  b^. 


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•ja  LES   Gn.lNDECRS 

Deui  dièdres  sont  égaux  (congruenU),  lorsqu'ils  sont  exncle- 
ment  superposabics  :  il  en  est  ainsi,  par  exemple,  pour  les 
dièdres  (')  PQ,  P'Q'  dont  les  laces  sont  en  prolongement  les  unes 
des  autres  (je  veux  dire  que  les  dem  demi-pians  P  el  P'  ou  Q  et  Q' 
appartiennent  au  même  plan)  :  ces  dièdres  sont  dits  «  opposés  par 
taréle  n  (ttg.  ih). 

On  peut  faire  la  somme  ou  la  difTéicnce  de  deux  dièdres  (')  en 
les  Juxtaposant  de  manière  qu'ils  aient  la  même  arête  et  une  (&ca 
commune  :  ainsi  sur  la  figure  iti,  le  dièdre  PR  est  la  somme  des 
dièdres  PQ,QR;  le  dièdre  PQ  est  la  différence  des  dièdres  PR 
etQR. 


Q' 


^ 


f/^ 


[y^. 


Fig.  .5. 


Ln  dièdre  est  droit  si  ses  faces  sont  perpendiculaires  l'une  sur 
l'autre  [exemple  :  le  dièdre  formé  \mr  le  plancher  d"unc  chambre 
et  une  cloison]  ;  deux  dihires  dont  la  somme  est  un  dièdre  droit 
(exempte  :  les  dièdres  PQ,  QR  sur  la  fig.  1 7)  sont  dits  complémen- 
taires l'un  de  l'autre. 

Le  plus  grand  dièdre  )K>ssible  est  la  somme  de  deux  dièdres 
droits  :  ses  faces,  en  prolongement  l'une  de  l'aulre  forment  un 
plan  [PS  sur  la  fig.  17]  ;  deux  dièdres  [tels  que  PQ  et  QS  ]  dont  la 
somme  est  un  dièdre  se  réduisant  â  un  plan  sont  dits  sapplêmen- 
laires  l'un  de  l'autre. 

Les  définitions  des  dièdres  aigus  ou  obtus,  du  plan  bissecteur 
qui  partage  le  dièdre  en  deux  dij.dres  égaux,  etc.,  se  déduisent  de 
la  même  manière  des  diverses  défmttions  relatives  aux  angles. 

60.  —  Considérons  maintenant  un  corps  solide,  par  exemple 


(')  Nousn 
demi -plan. 

(*]  Voir  p.  Ut),  note  1 


dièdre  par  deux  lettres  dont  chacune  désigne  11 


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LES    GRA^IDELItS   GÉOMÉTHIQUES    ET    LE    CALCUL  7^ 

une  pyramide  Iriantjulaire  ('),  —  c'est-à-diro  la  figure  formée  par 
quatre  triangtes  ABC,  ACD.  ABD,  BCD,  situés  dans  des  plansdtf- 
férents  et  ayant,  deux  àdeux,  un  côlé  commun  (fig.  i8)  Lesquati-e 
triangles  (appelés /acë  de  la  pyramide)  Umilent  une  cerlaine  porlion 
de  l'espace,  portion  intérieure  h  la  pyramide,  que  nous  appellerons 
corps  ou  solide  [m^iit  cficz  Enclide,  oôij^a  cliez  Héron,  voir  p.  gô, 
note  a).  Ce  corps  a  une  grandeur,  appelée  volume  {'),  jouissant  de 
loutes  les  pro/j/'/Vtà  aW/A/n^//yues  que  nous  avons  indiquées  plus 
haut. 

En  particulier  les  vohimes  de  deux  corps  différents  sont  rcgardûs 
comme  égaux  (congruents)  si  ces  corps  peuvent  —  en  théorie 
tout  au  moins  —  êlre  décomposés  en  un  même  nombre  de  corps 
partiels  pouvant  être  amenés  à  coïncider  (*)  (c'est-à-()ire  occupant 
exaclemcnt  la  même  porlion  d'espace).  Si  deux  corps  ont  des 
volumes  incgaui,  l'un  est  pins  petit  que  Taulrc  {nous  l'admettrons 
sans  démonstration)  c'est-à-dire  égal  à  une  partie  de  l'aulre. 

h'aire  de  la  pyramide  sera,  par  définition,  la  somme  des  aires 
de  ses  faces  ;  c'est  une  grandeur  superficielle  que  l'on  peut  toujours 
appliquer  sur  un  plan  et  qui  est  i<  comparable  »,  par  conséquent 
{vide  n'  66)  à  l'aire  d'un  polygone. 

Le  périmètre  de  la   pyramide   \BCD  sera  par  définition,  la 
somme  des  côtés  Ali,  AC,  AD,  BC,  CD.  BD (arêtes 
de  la  pyramide)  :  ce  |>cnmètre  est  une  longueur 
(grandeur  comparable  à  une  longueur  rectilîgne). 

Nous  pourrons  de  même  comparer  et  étudier  les  s(- 
diverses  grandeurs  déliuies  |>ar  les  figures  de  l'es- 
pace  autres  que  la    pyramide.  Observons  cepen- 
dant, tout  de  suite,  qu'il  existe  des  figures  géomé-        "B- '*■ 
triques  qui  n'ont  point  de  côtés  ni  de  contour,  partant  point  de 
«  périmètre  »  :  ainsi  la  sphère  (*),  laquelle  a  seulement  un  corps  et 

(')  Sur  la  pyramide,  e/.  infra  Ha.  Le  mot  tiuoïij;!;  semble  avoir  été  em- 
pniaté  par  les  Grecs  aux  Egyptiens 

(*)  De  nombreux  traité)  de  géomélric  emploient  le  mot  i^lume  dans 
ts  mfme  sens  que  le  mot  corps.  Il  est  bon  cependant  do  ne  point  con- 
fondre IcB  deux  idées  que  noua  exprimons  par  l'es  mots. 

[')  ha  coïncidence  physique  des  doux  corps  ne  pourrait  itre  rcolifiée 
que  si  les  corps  étaient  pénétrables  :  on  peut  toujours  imaginer  ihcoriqiic- 
ment  qu'il  on  soit  ainsi  [lea  deux  corps  élaiit  gazeux,  pat  exemple.) 

(')  Vide  inlra,  n»  87. 


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■^i  LES    GRANDEURS 

une  surface  (surface  l'ecourbée,  que  l'on  pourrait  Ihéoriquenienf 
appliquer  sur  un  plan,  et  dont  la  grandeur  est  par  ccHiséqucot 
comparable  à  la  grandeur  d'une  surface  plane  telle  que  celle  d'un 
carré,  d'un  jiolygone  ou  d'un  cercle). 

2.  —  Mesarts.  Loagutar  4t  la  circonférence 

61.  Los  mesures.  —  L'intcriH  que  présentent  les  carnctôres 
de?  grandeurs  que  notre  S  /  a  mis  en  lumière  tient,  comme  on  sait, 
au  fait  suivant  :  on  peut,  gnke  aux  opérations  que  ces  caractères 
rendent  possibles,  (i  mesurer  »  les  grandeurs. 

Considérons,  par  exemple,  un  segment  reclîligne  AB.  Nous 
nous  attachons  S  celle  grandeur  parce  que  c'est  la  plus  simple  de 
toutns  (cf.  n*S3).  Mais  tout  ce  que  nous  allons  en  dire  pourra 
être  élcndu  aux  divers  types  de  grandeurs  géométriques  tels  que 
angles,  aires  volumes,  etc.  (cf.  $  3). 

Pour  mesurer  le  segment  AB,  on  prend  comme  unilé  une  lon- 
gueur fixe,  par  exemple  un  mèlre  et,  â  partir  du  point  \,  on  porte 
celte  unité,  bout  h  boni,  autant  de  fois  que  possible  sur  le  segment 
\\i.  II  peut  se  faire  qu'après  n>oir  [torlé  l'unilc  un  nombre  exact, 
m,  de  fois,  ou  tombe  exaclemeni  au  point  B;  on  dit  alors  que  la 
longueur  Alt  égale  m  fois  l'unité  et  qu't'Wt'  a  pour  mesure,  en 
maires,  le  iiomhre  m. 

Supiwsons,  au  contraire,  que  la  longueur  AB  soît  plus  longue 
que  m  fois  l'unité  et  moins  longue  (')  que  (m  -\-  i)  fois  l'unité  : 
nous  dirons  en  ce  cas  que  m  est  la  memtre  upprochàc  par  'lèfnuf 
en  mètres)  de  .\B,  et  que  im  +  ï  )  en  est  la  mesure  appriichée  par 
e.vcès.  Pour  avoir  de  AB  une  mesure  exacte,  ou  plus  exacte,  nous 
devrons  prendre  une  nouvelle  unité,  plus  pelite  que  te  mclre.  par 

(')  Etant  dnnnéc  une  longueur  quelconque  Alt,  il  existe  évidemment 
toujours  un  nombre  m  Il-I  que  ni  foU  l'unité  soit  moindre  que  AB  tandis 
que  (m  -\-  i)  jois  l'unilé  surpasse  AB.  C'est  là  une  vérité  intuitive  que 
nous  ne  saurions  mettre  en  doute,  mais  dont  nous  ne  pouvons  cependant 
domifr  aucune  démonstration.  Celte  vérité  joue  doue,  dans  les  sjstàmcs 
de  géométrie,  le  rôle  d'un  axiome.  Elle  a  été  formulée  en  ce»  termes, 
vers  i88'i,  par  le  professeur  autrichien  Stolï,  sous  le  nom  d'cuiiom*  d'Ar- 
rftiViifiJe  :<  Si  deux  longueurs  sont  données,  il  y  a  toujours  un  multiple 
[produit  par  un   nonibre   entier]    de  la    plus  |>etitn  qui  surpasse  la  plus 


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UESL'RES.   LOïHîUEtJK  DE  L.v  ciiico:<f£ret(Cf;  75 

exemple  le  centièmede  mètre  ou  ceHlimétre  |la  lon§r)ieiir  Ju  centi- 
mè Ire  est  telle  que  la  mesure  du  niètre  en  centimètres  soit  égale 
à  100]  :  nous  obtiendrons  ainsi,  soit  une  mesure  exacte  (en  centi- 
mètres ,  soit  une  mesure  approcltée  à  ua  cenlîmèlre  près  de  la 
longueur  A,B.  Désignons  par  m  cette  OMsure  :  nous  pourrons  dire 

que  la  mesure  de  Ail  en  ml-tres,  est  la  fraction  'm  centièmes 

de  mètres}  :  cette  mesure  est  exacte  ou  approchée  à  — -  près.  Répé- 
tons le  même  raisonnement  en  prenant  pour  unité  auxiliaire,  non 
plus  le  centimètre,  mais  telle  fraction  du  mètre  qu'il  noua  plaira. 
Si  nous  ponvons  choisir  le  nombre  entier  n  de  manière  que  le 
segment  AB  contienne  un  nombre  enact  de  fois,  —  soit  m  fois,  — 
la  n*"'  partie  de  l'unité,  la  mesure  du  segment  VB,  en  mètres,  sera 

donnée  par  une  fraction  -  :  ce  sera  un  nombre  ivlionnel  ^'^.  Dans 
le  cas  contraire  on  constate,  en  raisonnant  comme  au  n*  48,  que, 
quel  que  soit  n,  on  peut  former  une  fraction  de  dénominateur  n 

qui  donne  une   mesure  de  AB,  approchée  h     près.  En  prenant  n 

arbitrairement  grand  on  aura  la  mesure  du  segment  AB  avec  une 
approximation  arbitrairement  grande. 

62.  Remarque.  —  St  nous  nous  servons,  pour  représenter  les 
nombres,  de  la  notation  décimale,  nous  aurons  avantage  à  n'uti- 
liser que  des  nombres  n  qui  soient  des  puissances  de  10,  c'est-è- 
dire  è  toujours  prendre  comme  unités  auxiliaires  (Jraclions  de 
Cunilé principale  ou  soas-unilés)  le  dixième,  le: centième,  \GmH(i!-me. 
de  l'unité  piînctpale.  La  mesure  évaluée  par  rapport  à  l'une  de  ces 
sous-unités  donnera  en  elVel,  par  rapporta  l'unité  principale,  une 
mesure  exprimée  par  un  nombre  décimal.  Ainsi  une  longueur  de 
'mij  millimètres  a  pour  mesures  en  mètres  :  3.465. 

(')  Lorsqu'une  jrrandeur  a  pour  mesure  un  nombre  rationnel  un  dil  que 
cette  grandeur  et  l'unîtc  sont  commensurabU)  (cl.  Elclide,  EUm., 
livre  X  :  aj[i{Ut^i  ^i-(iii-r^  ou  que  la  grandeur  est  commenaurahle  avec 
l'unùé.  Une  grandeur  non  conimensurable  avec  l'unité  est  dite  in- 
commtnsurable  (iiiiJiJitTiov)  avec  l'unité  ■-  Plusieurs  grandeurs  sont 
dite*  cemmenturables  (entre  elles)  si  chacune  d'elles  est  coininensurable 
avec  l'une  d'entre  elles  prise  pour  unité.  S'il  n'en  est  pas  ainsi,  les  gran- 
deurs sont  incommenstirables  (cnlre  ellesl. 


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Les  Byatènies  d'unités  et  sous-unitûs  ainsi  déliiiis,  têts  que  le 
système:  l.ilomHre,  heclomèlre,  mitre, décimètre... .  ouïe  système  : 
kil'tfjrammc ,  heclntjramme,  gramme,  tléci<i ranime...,  sont  des  sys- 
tèmes de  meauves  décimales  ;  leui'  ensemble  conslilue  ce  que  l'on 
ai>{)ellc  un  «  système  décimal >le  mesures   ',  ». 

63.  Hemras  d^linies  par  des  racinee.  —  La  mesure  que 

nous  venons  de  définir  (comme  nombre  ralionnel)  est  exacte  on 

approchée.  \ji  dislinctinn  ainsi  étaMie  entre  deux  soviea  de  mesures 

A  n'est  point  accidentelle,  car  il  existe  mnnifestemcnl 

y^\^         des  grandeurs  qui  ne  [«uvent  être  exactement  me- 

/  \      surccs  par  rapport  à  aucune  fraction  de  l'unité. 

Considérons,  par  exemple,  le  triangle  ABC  (fig.  19} 

P'S   "J-        qui  est  rectangle  en  A  (c'est-^-dire  où  l'angle  A 

est  un  angle  droit),  dont  les  côtés  \BetAC  sont  égaux,  et  qui  a  une 

hypoténuse  fcôté  ItC  op]K)sé  â  l'angle  droit)  égale  k  i  mètre.  Le 

théorème  de  Pylhagore  :')  nous  apprend  que   la  mesure  exacte 

^cn  métrés)  de  la  longueur  Alt  ne  pourrait  être  que  la  racine  carré 

dunombi-e-;  or  celle  racine,  comme  celle   de  2,   n'est  pas  un 

nombre  rationnel  (')  (n"  37). 

Nous  {lourrions,  il  est  vrai,  en  ce  cas  encore,  attribuer  un  sens 
aux  mots  «  la  mesui'c  exacte  »  :  celle-ci  ne  serait  plus  un  nombre, 
mais  elle  serait  du  moins  définie  'déduite  de  l'unité)  par  une  opé- 
ration aritlimélique  simple  (extraction  de  racine  qui  peut  élre 
elTectuée,  nous  le  savons,  avec  une  approximation  aussi  grande 
que  l'on  veut,  n"  48). 

M'est-il  pas  {>ermis  de  généraliser  cette  manière  de  voir  et  de 

(')  L«  lytlime  de  tncaurcs  adopte  par  la  loi  frauçaiso  (système  mé- 
trique) «3t,  en  majeure  partie,  dceimal  (>'i(f«  injra,  a"  ia\). 

CI  Yid,  i„l„.  ,„. 

[^)  La  longueur  Ah  et  l'unité  eoni,  euivant  Euclide,  commcnsurablcs 
en  puissance,  car  aux  termes  de  la  dét.  '.i  du  liv.  X  des  EUmtnta,  •  deux 
■egmenta  sont  commensurables  en  puissance  si  les  carrca  cousiruits  sur 
eux  peuvent  être  mesurés  [exactement]  avec  une  même  unité  d'aire  >.  Le 
contemporain  de  Platon,  THÉÈTtTE  d'Athènes,  avait  fait  une  étude  apprO' 
tondie  des  grandeurs  — -  définies  par  les  figures  géométriques  claisiques  ^ 
qui  sont  incommensurables  avec  l'unité.  La  clasEiTication  qu'il  en  avait 
donnée  eat  sans  doute,  ù  peu  de  choseï  prés,  celle  qu'expose  Euclidb 
au  livre  X  des  Elémenla. 


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MESUKES.    LONGUEUR    DE    LA.   CHIGONFÉRENCE  -J-J 

définir  la  mesure  exacte  d'iine  grandeur  quelconque  (longueur,  ou 
angle,  ou  aire,  etc.)  comme  une  quantité  qui  est  le  résultat  d'opé- 
rations arithmétiques  (')  eirecluées  sur  l'unité  (c'esl-^-dire  sur  le 
nombre  ■)!>  Si  ces  opérations  sont  toutes  possibles,  la  mesure 
exacte  se  trouvera  être  le  nombre  rationnel  déilni  nu  n°  01.  S'il 
y  a,  au  contraire,  parmi  elles,  des  en  tractions  de  racines  impossibles, 
la  mesure  exacte  ne  pounii  pas  être  calculée,  et  l'on  devra  se  con- 
tenter d'une  mesure  appi'ochce,  laquelle  sera,  précisément,  \ei 
résultat  approché  des  opérations  qui  déGnissent  la  mesure  exacte. 
Cette  manière  de  présenter  les  choses  est  légitime  dans  certains 
cas,  mais  non  point  dans  tous,  ainsi  qu'on  le  constate,  par 
exemple,  lorsqu'on  cherche  h  déterminer  la  mesure  d'une  circon- 
férence. 

64.  Eionguenr  de  la  clrconlérenoe.  —  Cousîdérons  une  cir- 
conférence (ou  cercle)  (*)  dont  le  rayon  ait  pour  mesure  l'unité 
(par  exemple,  i  mètre).  Comment  mesurer  cette  circonférence? 

Si  l'on  prend  un  mètre  en  ruban  et  qu'on  l'applique  sur  te 
contour  de  la  circonférence,  on  constatera  que  la  longueur  du 
contour  n'est  exactement  égale  à  aucune  fraction  de  mètre.  Cette 
longueur  est  comprise  entre  6  et  8  mètres,  plus  précisément  entre 
a  X  3,1  et  3  X  3,3,  phis  exactement  encore,  entre  a  X  3,i4  et 
•i  X  3,i5.  Quelque  loin,  cependant,  que  l'on  pousse  la  subdivi- 
sion du  mètre  (en  millimètres,  dixièmes,  centièmes  de  milli- 
mètres, etc.)  on  n'obtient  jamais  une  mesure  exacte  de  hi  cir- 
conférence :  on  en  a  seulement  des  mesures  de  plus  en  plus 
approchées. 

Mais  la  mesure  effective  d'une  circonfércnca  an  moven  d'un 
mètre  Ûexîble  est  une  opération  physique  qui  ne  présente  aucune 

(')  Lortqu'une  mesure  ou  une  quantité  est  définie  comme  résultat  de 
tetlea  opémlions,  on  dit  qu'elle  est  calculable  par  radicaux. 

(')  On  appelle  circonjérence  ou  cercle  la  ligne  formée  par  l'ensemble  des 
points  situés  à  égale  distance  d'un  même  point  appelé  renire  du  cercle; 
le  segment  do  droite  joignant  le  centre  à  un  point  quelconque  de  In  cir- 
coDtércnce  s'appelle  rayon  [radiu»].  Il  est  bon  de  noter  que  te  mot  circon- 
{irence  désigne  exclusivement  le  contour  (iripi^ipîii)  du  cercle;  le  mot 
cercle,  au  contraire,  sert  également  à  dcaigner  la  surface  limitée  par  ca 
contour.  Le  sèment  [double  du  rayon)  qui  joint,  en  passant  par  le 
centre,  deux  points  opposés  de  la  circontcrenoc  (et  la  coupe  en  deux), 
t'appelle  diamètre. 


„Googlc 


^8  LEB   GBANItEDRS 

garantie.  Nous  avons  déji  dit  qoe  les  géomètres  ne  pouvaient  en 
faire  état  et  dfl%'aient  avoir  recours  k  une  méthode  théorique,  seole 
«nsceptible  d'être  rigoureaseflient  précise.  C'est  pourquoi  Us 
imagiDèr«Dt  la  méthode  d'rxAntuf/on  (cf.  n"  S8),  que  l'on 
appellerait  aujourd'hui  méthode  do  passade  à  la  Htmte  (').  En- 
core, Euchde,  le  prudent,  n'ose-t-il  appliquer  directement  cette 
méthode  {*)  au  problème  de  la  rectification  du  cercle  dont  les 
termes  mêmes  ne  lui  paraissent  pas  logiquement  recevables  ; 
car,  pour  seulement  parler  de  la  longueur  du  cercle  mesurée  avec 
une  unité  rectîligne,  il  faudrait  l'avoir  définie,  c'est-à-dire  connaître 
un  procédé  de  coDstruction  géométrique  {vide  infra,  ch.  m.  %  5)  qui 
fournisse  un  segment  «  égal  »  à  la  circonférence  du  cercle  :  i) 
faudrait  donc  avoir  déjà  résolu  le  problème  de  mesure  que  précisé- 
ment l'on  se  pose.  C'est  le  grand  (géomètre  sicilien  Archimède  (') 
qui  rt'solut,  le  premier,  ou  pIntAt  trancha  cette  difficulté  logique  : 
il  comprit  qu'en  déterminant  une  mesure  arhîtralremenl  approcher 
parexeès  on  par  dé  faut  de  la  longueur  dti  cercle,  on  se  trouve  véri- 
Gerpar  surcrottque  cette  longueur  ej:(s/c(')  [j'entends  :  vérifier  que 
l'on  pourrait,  théoriquement,  construire  un  segment  vectîltgne 
qui  soit  égal  à  la  circonférence]  (ce  qu'au  n°  67  nous  avons  admis 
comme  intuitivement  évident). 

86.  —  Considérons  ("),  —  poiir  appliquer  la  méthode  'f  ejr/i«us- 
lion   —  un  carré  .AiïCD  (fig.  20)   inscrit  dans  In  circonférence 


(')  Voir  sur  le  mot  «  limite  1  p,  .î.'i,  note  r>.  Le  mot  a  cxhaustion  u  est  du 
XVII*  aiècle.  On  le  trouve  en  particulier  chez  Grécuike  de  SAinT-Vi^csTiT 
(^irf.in/™.  «71- 

(')  En  revanche  Euclidi>  applique,  par  exemple,  la  méthode  d'exbaus- 
tion,  à  la  démoDslratioi)  du  théorème  suivant  :  Us  aires  de  deux  cercles 
différents  sont  proportionnelles  [fide  n°  ()K)  aux  carrés  de  leurs  diamètres  ; 
ici,  en  eilet,  l'assimilation  de  la  circonférence  à  un  contour  rectiligne  et 
de  l'aire  du  cercle  à  une  aire  polygonale  n'est  pat  poetulé«. 

(')  Dans  le  traité  inUtulé  :  xlxi.oj  (Jii-:ï,3iî.  a.  Heath,  Ths  rtwA»  0/ 
Arckimedea,  Cambridge,  i8i)7,  p.  i)i, 

[')  Sur  le»  conditions  auxquelles  doivent  aatiataire  les  valeurs  appro- 
chées pour  que  cette  conclusion  soit  valable,  voir  p.  So,  note  3. 

(')  C'est  la  méthode  suivie  par  Antifhon  [û'  siècle  av.  J.-C]  qui  l'ïm' 
pire  peut-être  de  la  tradition  pythagoricienne.  Sur  leti  moyenià  employer 
pour  construire  le  carré  Inscrit  ou  ciiconscrït  —  et  les  polygones  réguliers 
dont  il  sera  question  plus  loin  —  voir  lo  liv.  Il  des  EUmtnt»  d'Et'cuDi 


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LonGtetm  de  la  cibconpéhbnce 


(c'est-à-dire  intérieur  i  )»  circonférence  et  ayant  ses  quatre  som- 
mets A,  It,  C,  D  sur  son  contour)  :  la  mesure  (exacte  ou  très 
approcha)  du  contour  do  ce  carré  eil  une  mesure  approchée 
pBr  défiiut  (')  de  la  longueur  du  cercle.  (Considérons  au  con- 
Intîre  (fig.  ai)  le  carré  A'ICC'D'  circnnscril  (extérieur  au  cercle 
et  dont  chaque  côté  est  tangent  au  cwcle,  c'est-à-dire  le  touche 
en  un  seul  point)  ;   la   mesure  du   contour  de  ce  carré  est  une 


Fig 


mesure  approchée  par  excès  de  la  longueur  du  cercle.  Envisa- 
geons enmite  sur  la  figure  30,  au  lieu  du  carré  ABGD,  le 
polygooe  k  huit  côtés  égaux  {octogone  ré^alier)  AEIïKCtiDH 
qui  est  inscrit  dans  le  cercle  (ses  huit  sommets  sont  sur  le  cercle)  ; 
la  mesure  du  contour  de  cet  octogone  est  une  nouvelle  valeur 
approchée  par  défaut  de  la  longueur  du  cercle,  valeur  plus  appro- 
chée que  la  précédente  ;  pareillement,  sur  la  figure  ai,  la  mesure 
du  contour  de  l'octogone  régulier  {*)  A|B|C|D,EiF,G,H,  est  une 
mesure  approchée  par  excès  (plus  approchée  que  la  valeur  donnée 
liar  le  carré  A'B'C'D  )  de  la  longueur  du  cercle. 

Supposons,  maintenant,  que  nous  considéiions,  non  plus  un  carré 
ou  un  octogone,  maïs  un  polygone  régulier  ('),  ayant  beaucoup 
plus  de  côtés,  tous  très  petita,  et  dont  la  figure  se  rapproche  par 
conséquent  autant  que   nous  le   voulons  de  la  figure  même  du 


(')  Je  regarde  comme  Avideat  que  le  contoiu  A'u/t  carré  ou  polygone 
inttril  ett  moiadra  que  le  contour  de  )a  circonférence,  tandis  que  le  con- 
tour d'un  carré  ou  polygone  circonacrit  eit  supérieur.  On  le  voit  immé- 
diatement sur  la  figure. 

(*)  Sur  l'emploi  des  lettre*  sflectées  d'indices,  voir  p.  ao,  note  2. 

(')  Un  polygone  dont  les  cAtés  et  les  angles 
arrive  pour  l'octogone  AEBFCGDH  de  la  figur 
réguUr  (cl.  EuctiDE,  EtimenU,  livr.  IV). 


a  sont   égaux   (comme 
1)  est   appelé  polygùn 


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8o  t-ES    GHANDECna 

cercle  (')  ;  œ  polygone  pcul  Cire  imcril  dans  le  cercle  (c'esl-â-di re 
intérieur  au  cercle,  ses  sommets  élant  tous  sur  le  cercle,  exemple  : 
le  polygone  AlîCD...  sur  la  figure  aa)  on  circonscrit  au  cercle 
;extéricur,  cttacun  de  ces  cAlés  touchant 
le  cercle  en  un  point,  exemple  ;  le  poly- 
gone A'B'C'D'  ...  sur  la  iignre  a);  la 
\  mesure  du  contour  du  polygone  est  toii- 
I  jours,  dans  le  premier  cas,  une  mesure 
approcltùe  par  défaut,  dans  le  second  cas 
une  mesure  approchée  par  excès  de  la 
longueur  du  cercle;  l'approximation  est 
d'ailleurs  arbitrairement  grande  {vide 
I  que  les  périmètres  des  polygones  réguliers 
inscrits  et  circonscrits  ont  pour  limite  la  longueur  du  cercle 
lorsqu'on  leur  donne  un  nombre  de  ci\tés  de  plus  en  plus  grand. 

66.  R«msirqad. —  Pour  jusllfier rigoureusement cesconclusions, 
on  prouve  que  la  mesure  dn  contour  d'un  polygone  inscrit  et 
celle  du  contour  d'un  polygone  cîiconscrit  sont  arbitrairement 
rapprochées  Ctine  de  Cnutre  lors<pic  les  polygones  ont  sullisam- 
ment  décotes;  il  en  résulte  que  l'une  et  f autre  donnent  bien  (•) 
des  valeurs  arbitrairement  approciiéea  de  la  longueur  du  cercle. 

(')  En  donnant  au  polygone  de  plus  «n  plu»  dn  câlpE  nous  ipuisona 
prog resei Terne nt  l'aire  du  cercle  :  d'où  le  mol  «  exhaustion  ». 

{-)  pui3<)ue  la  longueur  du  cercle  est  comprise  (voir  p.  7(1,  note  1}  entre 
les  longueurs  de  ces  deux  contoura.  —  Que  ce  corn-  ^ 

plument  de  démonstration,  détaillé  avec  aoin  par 
Ahcbimède,  soit  cITectivenient  nécessaire,  c'est  ce 
dont  on  se  convaincra  si  l'on  fuit  alicnliun  au  tait 
suivant.  De  ce  qu'un  contour  polygonal,  auquel 
on  donne  de  plus  en  plus  de  eûtes,  leiid  vers  une 
ligne  gcomélrique  connue  (c'est-à-dire  a  une 
ligure  qui  diffère  de  moins  en  moins  du  cette 
ligne)  il  ne  resuite  pas  que  la  longueur  du  con- 
tour ait  pour  limite  la  long;ueur  de  la  ligne 
connue.  Donnons-nous,  par  exemple  (fig.  -ïi)  un  triangle  équilaléral 
ABC,   et  considérons  successivement  les  contours  polygonaux  suivanls  : 

IJDEFC,  à  .\  cAlés  [D,  K,  V  étant  le  milieu  des  côtés  du  triangle)  ; 

UUHIEJKLC,  à  H  cAtés  (G,  H,  I  étant  tes  milieux  des  cdlés  du  triangle 
BDE  et  J,  K,  L  les  milieux  des  côtés  du  triangle  EFC)  : 

puis  les  contours  A  iG,!lï,,..  côtés,  qui  se  déduisent  les  uns  des  autres 
d'après  le  même  procédé. 

Ci's  divers  contours  ont  pour  limite  la  ligne  BC.  Cependant  on  démontre 


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MESURES.    LO:(GUEUII    DE    LA    CIHCONPÉREKCB  Si 

67.  —  VoilJ  comment  ont  raisonné  les  géomètres  (').  Mais 
c'est  ici  que  surgit  l'anomalie,  ou,  du  moins,  ce  qui  fut  long- 
temps considéré  comme  tel.  Le  contour  du  carré  ADCD,  celui  de 
Toctogone  régulier  AEBFCGDH,  ou  celui  d'un  polvgone  régulier, 
inscrit  ou  circonscrit,  a^ant  un  nombre  3/1  de  côtés,  tous  ces  con- 
tours ont  des  mesures  qui  peuvent  étredéfmies  fdéduitcs  de  l'unité) 
au  moyen  d'opérations  arithmétiques  connues  (')  ;  ainsi  le  contour 
du  carréABCDapourniesure  exacte  4X  /â  (le sens  de  l'expression 
«  mesure  exacte  »  étant  élargi  comme  il  a  été  dit  au  n°  63);  le 
contour  du  carré  circonscrit  V'B'C'D'a  pour  mesure  S;  le  contour  de 
l'octogone  AEBFCGDH  (fig.  21)  a  pour  mesure  S  x\/-2  — v  a,  etc. 
Pourra-t- on, semblablemcnt,  indiquer  une  combinaison d'o/)£fra((on« 
connius  dont  le  résultat  définisse  la  mesure  de  la  circonférence  ? 
La  réponse  est  négative  ('),  mais  les  géomètres  ont  été  longs  à  s'en 
convaincre,  et  les  tentatives  faites,  vingt  siècles  durant,  pour  trou- 
ver une  expression  arithmétique  de  la  longueur  du  cercle,  se 
comptent  par  milliers.  L'une  des  plus  célËbrcs  est  celle  de  Oréyoire 
rie  Saint- Vincent  [auteur  de  i'Opus  </eomelriciiin  f/tiiitlratura: 
circuli  et  sectionum  coni,  lô'iy ;.  qui  fut  combattue  par  Descarles, 
Pascal,  Huygens.  Aujourd'hui  encore,  les  Académies  Scientifiques 
sont  saisies  presque  chaque  année  de  nouvelles  solutions  du  pro- 
blème de  la  B  rectification  »  ou  k  quadratiuc  »  du  cercle.  Et 
cependant,  V  impossibilité  de  la  résolution  de  ce  problème  ('), 
pressentie  par  Lcgendrc  et  Euler,  a  été  prouvée  en  toute  rigueur, 


que  leurs  longueurs  tant  toutes  igaUa  entre  elles  et  égales  au  double  du  côli 
du  triangle  é^uitatiral. 

(')  Ils  ont  aussi  imaginé  de  nombreuses  méthodes  indirectes  qui  con- 
duisent à  des  résultats  équivalents. 

{*)  Ce  sont  là  des  conséquences  immédiates  da  théorèmes  de  la  géo- 
métrie métrique  (voir  chap.  m,  §  3). 

0  Et  cela,  en  donnant  aux  mots  (  opérations  connues  »  qui  figurent 
dan*  l'énoncé  de  la  queation,  l'acception  la  plus  générale  qu'ils  puissent 
eompbrter.  On  ne  peut  former  (vide  infra,  Deux_.  Lif.)  aucune  équation 
a^  +  a.-i  X.-1  +  ...  +  aa=  o  de  quelque  degré  que  ce  soit,  dont  les 
coefficients  a.,  a.-,,  ...  ag  soient  des  nombres  rationnels  et  qui  ait  pour 
racine  (valeur  de  l'inconnue  x)  la  mesure   de   la   longueur   du   cercle  de 

(*)  Il  existe  par  contre  certaines  courbes  (autres  que  le  cercle]  dont  la 
longueur  exacte  est  mesurée  par  un  nombre  rationnel  pouvant  Stre  cal- 
culé. De  telles  courbes  sont  dites  reclipables. 

BocTui'i.  —  Lm  PtJDcipM  de  l'AnaljM  nxlliinisliqua.  6 


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Va  LES    GHAItlIEURS 

Cil  1883,  par  le  jn-ofesNcur  Lindemanii  (')  de  l'L'niversilé  de 
Munich. 

Ainsi,  la  loeaure  de  la  ciiconrérence  par  ca^iport  an  cavon  (prfs 
pour  ufûtc)  jie  jieut  i-tre  définie  au  moj'en  d'opéralioiM  arithmé- 
tiques que  d'une  manière  approximative.  Tout  ce  qu'en  peut  dire 
l'arithméticien,  cent,  par  exemple,  qu'eUe  est  coinpriac entre  (') 
3  X  3,iiii3{)3riri.'ï5  et  3  X  3,1  ji^9aG.')3C,  valetire  que  I'od 
pourra  toujours  prû<:îfler  en  calculauL  denouv^lee  décimales. 

La  circonférence  dont  le  rayon  a  pour  meaurc  un  nombre  r  est 
r  fois  plus  grande.  Sa  mesure  esl  comprise  entre  »xrx  3,iAi5....& 
et  a  X  r  X  S.i^iT»  ...  (i. 

Ajoutons  qu'au  lieu  d'une  [raclion  décimale,  on  peut  utiliser, 
pour  représenter  la  mesure  du  cercle  avec  ime  approximation  ar- 
bilrairemeat  grande,  d'autres  tvpes  d'expressians  aritltmétiques 
dont  nous  nous  occuperons  plus  loin  (S^). 

66.  —  La  ilemi-hnyiicar  île  la  circonférence  de  rayon  i  ext  dé- 
siijnécd'oriUnaire.  par  la  lettre  z.  On  exprime  l'impossihilité  de  la 
'<  rcctificalion  »  du  <-ercle  (au  sens  dun°M'  en  disant  que  la 
longueur  7:  et  le  nombre  qui  la  mesure  sont  transceiulantK  {'). 

69.  —  Après  les  mesures  de  longueuit^,  il  convient  d'étudier  les 
mesures  d'aires  et  de  volumes.  Mais  ici  nous  rencontrons  une  dtP 
iicullé.  Il  est  absolument  impossible,  en  elîet,  de  mesurer  les  sur- 
faces et  les  corps  .«ans  tenir  comple  de  leurs  figures  et  sans  invo- 
quer certains  Eliéorèincs  de  fjéoniélrie  pure  dont  nous  ne  nous 
occu()erons  que  plus  loin  cliap.  lu).  '(Cependant,  afin  de  ne  p.is 
séparer  en  deux  tronçons  la  théorie  do  la  mesure,  nous  avons  cru 

(I)  BerithU  der  Derliner  Akadfiiile.  iNM:!,  II. 

(')  Ces  valeurs  approchées  oui  été  données  par  Viète  (Variorumdenbiu 
inalhematicis  responaorum  liber  ^'I^,  i<'i(i7,  cbap.  xv  ;  Geometrica  xùkXoj 
(jtiT^riTi;,  btae  prarima  verae).  AkchiuLde,  dans  sa  xj/.Xqu  fti'fir,a:i  avait 

indiqué  les  -valeure  :  a  x  (  '  +  '  )  (approfhée  par  défaut]  cl  ^  X  (  ''  +  ~  )  ■ 
Des  valeurs  tout  aussi  approvliée^  fureut  données  par  lei  joa^ématiaionc 
hindous  qui  aani  doute  les  trouveront  iudùpendamment  dee  Grecs  Itian 
qu'ils  vinssent  sept  siècles  i>lus  lard  [LeiOns  de  calcul  d'Aryabhata,  «nul. 
Rodet,  Journ.  asiatique,  t.  XII I,  p.  'li)i)  et  suiv.). 

('j  Quanlilaa  Iraitacendens  dit  LEianii,  Acta  eruditorum,  170'i,  p.  90 
{Continuatio  analyseos  quadratwarum]  et  Malh.  Werk.,  V,  p.  35. 


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DIGBBSSIO»    SUH    LA    MESUKE   UES    AUeS    ET    DES    VOLUUES        S3 

devoir  rappeler  tout  de  suite,  dans  ua  paragraphe  spécial  foraiant 
parenthèse,  les  règles  bien  connues  du  u  gystèjne  métrique  >i,  quj 
permettent  le  calcul  des  aires  et  des  volumes.  D'une  part,  eu  eflet, 
l'eiposé  de  ces  règles  n'offre  au  point  de  vue  de  b  géométrie  des 
Ggures  qu'un  intérêt  secondaire.  Et  d'auti'e  part,  il  complétera 
ulilement  ce  que  nous  avons  dit  et  dirons  encore  du  calcul  des 
grandeurs,  en  nous  faisant  voir  nettement  de  quelle  manière  les 
grandeurs  géométriques  peuvent  se  combiner  suivant  les  lois  de 
.  l'arithmétique. 


-  DJgres^»n  sur  fa  nmirre  ées  alm  et  écM  volumes 


70.  —  Revenons  d'abord  un  peu  en  arrière,  et  complétons  par 
quelques  remarques  les  observations  que  nous  avons  présentées 
touchant  le  problème  de  la  mesure. 

Soit  à  mesurer  une  aire  pïane  (n*  66).  Prenant  comme  unité 
d'aire  le  iiiHre  carré —  c'est-îi-dlre  Taire  du  carré  dont  le  côté 
est  long  d'un  mètre,  —  nous  [louvons,  lUéoriquement  du  moins, 
placer  sur  la  surface  à  mesurer  (de  manière  à  la  recouvrir  aussi 
exactement  que  possible)  un  certain  nombre  de  carrés  égaux 
à  l'unilé  ou  de  fractions  de  ces  carrés  (cf.  n"  66).  Mais  comment 
réaliserons- nous  en  fait,  une  semblable  opération?  Ou  plutôt, 
puisquelle  n'est  pas  réalisable,  comment,  pourrons-nous  en  prévoir 
le  résultat  sans  l'effectuer.  Telle  est  la  question  à  laquelle  ont  dû 
répondre  les  piemiers  géomètres.  La  même  question  se  pose  au  sujet 
des  volumes  :  cf.  n"  60)  lorsqu'on  cberclie  h  les  mesurer  en  prenant 
pour  unité  le  mèlre  cube,  c'est-à-dire  le  volume  du  cube  dont  le 
côté  est  1 . 

71.  —  Le  problème  ainsi  foimulé  |)eut  être  étudié  de  deux 
points  de  vuediiTérents.  On  peut  œnoncerde  prime  abord  à  trouver 
uae  mesure  exacte  de  la  grandeur  que  l'on  considère  :  c'est  ce  que 
fait  la  géométrie  empirique.  On  pent  au  contraire,  —  et  c'est  là  ce 
que  veut  faire  la  géométrie  rationnelle,  —  chercher  à  établir  qu'étant 


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8\  tES   OBA^IDEL'RS 

sjHÎcifiée  une  forme  de  grandeur,  la  mesure  d'une  grandetirdc  cette 
forme  est  égale  A  la  mesure  d'une  grandeur  correspondante  ayant 
une  forme  plus  simple  :  j'entends  par  là  que,  si  loin  que  soil 
poussée  Capproxinialion.  on  trouvera  le  même  nombre  comme 
mesure  des  deux  grandeurs  correspondantes  (');  ce  qui  in- 
dique —  notons-le  en  passant  —  que,  dans  le  monde  idéal  tics 
èlrcs  géométriques,  les  deux  grandeurs  jouissent  d'une  proprii'lé 
commune,  ont  une  parenté,  totalement  indépendante  de  nos  jiro- 
cédés  de  mesure  et  de  leur  plus  ou  moins  grande  approximation 
(comparer  le  n"  88), 

Les  calculateurs  égyptiens  (')  se  plaçaient  an  point  de  vue  empi- 
A  rîque  lorsque,  )>our  avoir  la  mesure  d'un  triangle  ABC 

A  où  l'angle  \  est  petit  (Hg.  3/1),  ils  faisaient  le  produit 
des  mesures  de  Ali  et  de  ItC  et  divisaient  par  2  ; 
B  H  c  ^^S^^  1"'  "'^*'  '3'"^  '"^^  grossièrement  approxima- 
tive,^'). Legéomètregrec,  au  contraire  (vide  iit/ran'  76) 
Fig.  jj.  —  lorsqu'il  démonlro  que  la  mesure  de  l'aire  du 
triangle  est  égale  au  demi-produit  des  mesures  de  BC  et  de  la 
hauteur  Ail  (lig.  2'^]  —  se  place  au  point  de  vue  tliéorique.  \ussi 
son  œuvre  est-elle  im|>i'-ri»sable  :  les  instruments  ont  beau  se  per- 
fectionner et  nous  permettre  d'atteindre  une  approximation  plus 
(j:rande,  la  relation  constatée  par  lui  entre  la  grandeur  d'une  .nire 
et  celle  de  deux  longueurs  ne  saurait  être  altérée. 

72.  —  Comment  maintenant,  la  géométrie  rationnelle  parvient- 
elle  à  ses  lins?  lilllc  n'elTectue  pas  de  calculs  numériques,  maïs, 
remontant  à  l'origine  de  la  notion  de  mesure,  elle  «  opère  »  direc- 
tement sur  les  ligures  des  grandeurs  en  cherchant  h  y  discerner 
certains  points,  lignes  ou  surfaces  auxquels  elle  puisse  appliquer 
les  théorèmes  connus  (je  veux  dire  :  les  théorèmes  dont  elle  dispose 
déjà).  D'ailleurs,  il  lui  faut  d'ordinaire  [>our  pouvoir  appliquer  ces 

(')  Les  unités  avec  lesqutlIcE  sont  moaurtcis  les  grandeurs  étant  sup- 
posées clioUies  à  l'avance  et  une  fois  pour  toutes. 

(*)  CI.  lo  Manuei  du  calculateur  d'AiiuES  :  fiât  EiSENLonn  [tupra, 
p.  2,  note  ■x).  op.  cit.,  p.  i^.li  aqq. 

{')  La  métliodc  éfçyptieiinc  est  en  revanche  partaitoment  rccomman- 
dable  si  l'impertcctioii  des  instruments  dont  nous  disposons  doit  nous 
faire  perdre  en  tout  cas  te  bénéfice  que  nous  tirerions  de  li 
d'une  règle  exacte. 


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I    LA.   MESURE   DBS    AIRES    ET   DES    VOLUUEB         O'} 

théorèmes,  compléter  ]es  ligures  sur  lesquelles  elle  raisonne  en  y 
adjoignant  (par  la  pensée  tout  au  moins)  certains  points,  ou  lignes, 
ou  surfaces  auxiliaires.  Les  opérations  qu'elle  elTectut;  reviennent 
doue,  en  définilivË,  à  des  consiraclions  théoriques  de  certaines 
ligures  i^éométriqLiesqui  sont  en  relation  avec  les  ligures  données 
(sur  le  sens  du  mot  consiruclion  en  géométrie,  voir  ch.  m.  S  5;. 

C'est  par  de  tels  moyens,  nous  l'avons  vu,  qu'Arcliiniède  a  dé- 
terminé la  longueur  de  la  circonférence.  C'est  également  par  de 
tels  moyens  que  la  géométrie  rationnelle  enseigne  h  calculer  les 
aires  et  les  volumes  formés  par  les  figures  les  pins  simples. 

73.  Aire  d'an  rectangle.  Produit  de  deux  longueurs.  — 

Clierchons  b  mesurer  l'aire  d'un  reclanyle  ABCD  (quadrilatère  dont 
les  quatre  angles  sont  droits)  sacliant  que  les  côtés  AB  et  BC  ont 
respectivement  pour  mesures  (par  rapport  ù  l'uuilé  de  longueur) 
les  nombres  a  et  6. 

Supposons,  en  premier  lieu,  que  les  nombres  a  et  6  soient  entiers. 

Nous  considérerons  d'abord  le  rectangle  BCC,Bi  dont  les  côtés, 
BC  et  BB,  ont  pour  mesures  a  et  i 
(fig.  a5).  Por|ant  sur  BC  la  longueur 
BC  de  mesure  i,  je  construis  le  carré 
BGGiB  dont  la  surface  serfi  prise  pour 
unité  iC aire  {n'  dO).  Or  on  voit  immé- 
diatement qu'autant  de  fois  la  longueur 
BC  contient    la    longueur-unité    BG,  "^  "■ 

auUnt  la  bande  rectangulaire  BCC.B  contient  de  carrés  égaux 
k  BGG,B.  Donc  l'aire  de  cette  bande  rectangulaire  a  pour  mesure 
le  nombre  a  [a  mètres  carrés  si  l'unité  de  longueur  est  le  mètre). 
Cela  dit,  le  rectangle  ABCD  contient  évidemment  autant  de  bandes 
rectangulaires  égales  h  BCC,B  que  le  côte  \B  contient  de  fois  la 
longueur- uni  té  BBi  :  il  en  contient  donc  b.  J'en  conclus  que  le 
rectangle  proposé  ABCD,  contient  a  X  6  carrés  égaux  à  l'unité 
d'aire  :  i7  a  pour  mesure  le  produit  a  X  b  ('). 

Si  les  nombres  a  et  b,  au  lieu  d'être  entiers,  étaient  simplement 
rationnels,  on  parviendrait  à  la  même  conclusion  n  condition  de 

(<)  C'est  pourquoi  le  produit  a  X  i  de  deux  nombrei  cardinaux  est  dit 
nombre  pian  ;  il  reprëiente  une  surface  (portion  du  plan),  celle  d'un  rec- 
tangle. 


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86  LES    GRA^DEtnS 

prendre  une  unité  auxiliaire  contenue  an  nombre  eiacl  (entier)  de 
fois  (')  dans  a  et  dans  h. 

Sapposons  maintenant  que  les  longnears  AB  et  CD  n'aient  point 
de  mevares  exactes  (nombres  rationnels)  par  rapport  h  l'unité  BB,. 
En  ce  cas  nous  ne  pouvons  donner  du  rectangle  ABC  ([wir  rapport 
à  l'unilé  d'aire)  qu'une  mesure  approchée.  Désignant  par  a,  [i  des 
mesures  arbitrairement  approchées  de  AB  et  CD,  noas  pouTOns 
constniire  nn  rectangle  dont  les  cités  aient  pour  mesure  a  et  ^  et 
qui  reconvre  arec  une  approiïmation  arbitrairement  grande  le 
rectangle  donné.  Plax  les  memres  a  et  ,5  seront  approchées,  plas  le 
produit  «  X  j3  sera  une  mesure  approchée  (la  rectanijle  .\BCD. 

Ces  remarques  nous  conduisent  à  regarder  en  tout  cas  la  cons- 
truction d'un  i-eclangle  dont  les  cités  sont  des  longueurs  données 
AB,  CD,  comme  une  opération  é'/aii}atertle  à  la  mattiplicalion  arith- 
métique. Nou#  dirons  que  Vaire  <hi  rectangle  ABCD  (rectangte 
conutrail  sur  A  It  et  CD)  est  le  n  produit  ('}  «  des  deux  longueurs  AB 
et  CD  [appelées  «  dimensions  »  du  rectangle].  Pour  avoir  une 
mesure  exacte  ou  approchée  de  ce  produit,  on  n'a  qu'à  faire  le 
prodait  des  mesures  exactes  ou  approchées  des  deux  longueurs. 

D'ailleurs,  en  conséquence  des  théoièmes  de  h  géométrie,  la 
u  construction  >i  d'un  rectangle  dont  on  connaît  deu.x  dimensions 
est  toujours  réalisable  avec  la  r(?gle  et  le  compas  (').  La  multipli- 
cation géométrique  est  donc  une  opération  parfaitement  et  rigou- 
reusement délinio. 

74.  — ^  Ces  préliminaires  posés,  si  nous  démontrons  d'une  aire 
donnée  quelconque  qu'elle  est  égale  ;  n°  tUS)  h  l'aire  d'un  i-ectangle 

CI  Cela  est  loufoun  possible  puisque  les'f raclions  qui  ont  pour  valeors 
a  et  b  peuvent  toujours  être  réduilci  au  même  dénomicatcur.  Soit  n  ce 
dénominateur  :  la  n'-^"""  partie  de  l'unité  de  surface  sera  l'Unité  auxiliaire 

{')  Au  lieu  de  dire  que  le  rectanglt  est  un  produit,  les  anciens  emplo- 
yaient le  mot  rerlan^lr.  (rectangle  de  d.  ux  quantités,  rectangle  de  deux 
uombresj  dans  le  sens  où  nous  prenons  le  mot  produit.  Nous  avons  nons- 
mSmes  continué  à  appeler  carré  le  produit  d'un  noiabre  par  lui-même. 
Le  carré  d'une  langueur  Ai)  est  dëâigné  par  le  symbole  AB'. 

(')  Prenant  sur  une  droite  un  segment  AB  ayant  pour  longueur  une 
dimension'  a  du  rectangle,  il  faudra  mener  en  A  et  B  des  perpendiculaires 
i  AB  (sur  lesquelles  on  prendra  des  longueurs  égales  à  i)  :  or  c'est  là 
une  construction  que  la  géométrie  rationnelle  enseigne  k  laire  très  am- 
plement [vide  in/ra,  2'tj)- 


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niGRBssiox  sun  LA  MEmaB  Des  aires  et  i>es  volvmes     8^ 

ABCD  que  nous  aaveDs  construire,  nous  pourrons  considérer  la 
menire  de  ei-tlw  aire  comme-  théoriquemeRt  déterminée  et  nous 
dirons  que  l'aire  est  égale  au  b  produit  des  deiix  dimensions  du 
rectangle  n. 

Kappelons,  comment,  pour  les  ligures  classiques  les  pttas 
simples,  le  problème  peut  ùtre  ainsi  réfolu, 

78-   P&rallérograiiuneB.  triangles,  polygones   (').    —   On 

appelle  paraUéloi/ramme  {')  un  quadrilatère  {p.  69,  note  1)  dont 
les  côtés  sont  deux  à  deux  parallèles. 

Pourmesurer  l'aire  du  parallélogramme  ABCD         /I  ~/\ 

(fig,  26),  abaissons  des  [X)ints  A  el  D  les  per-     bh ^^k 

pendiculaires  Ail  el  DK  sur  liC  et  son  prolon-  p-      ^ 

gement.  On  démontre  que  (')  les  deux  triangles 
ABH,  DCK  sont  égaux  (superposables).  Donc  on  a  : 

surface  AHCl)  -+-  surface  ADH  =  surface  AHCD  -h  surface  CDR. 

c'est-à-dire  : 

surface  du  parallélogramme  ABCD  —  surface  du  redaiigJe  iMIKJ). 

Appelons  alors  base  (')  [^à-ne)  du  parallélogi-amme  le  côté  B€ 

(')  Le  lecteur  trouTera  dans  tous  les  trailés  de  géomctric  élémentaire 
le»  (UmanBtiatioDB  des  propositions  que  nous  noue  bornons  à  énoncer. 
Ces  démons  Ira  liant  reposent  sur  lea  déliniliona  et  propriétés  tondamen- 
tales  des  drviles  perpendiculaires  et  parallèles,  savoir  ; 

Une  droite  est  perpendiculaire  <ur  une  autre  si  elle  forme  avec  elle 
deux  anflea  droits  (voir  n"  .^i). 

Par  un  point  A  pris  jw  une  druit«  on  peut  mener  une  et  une  seule 
(droite)  perpendiculaire  k  eette  droite.  —  D'un  point  H  pris  hors  d'uue 
droite  on  peut  abaisser  une  perpendiculaire  et  une  seule  sur  cotte  droite. 

Deux  droites  sont  dites  parallèles  si  elles  ne  se  rencontrent  pas  quelque 
lom  qu'on  les  prolonife. 

Par  un  point  pris  hors  d'une  droite  on  peut  toujours  mener  une  paral- 
lèle a  celte  droite  ;  on  n'en  peut  mener  qu'une  seule  d'après  le  postulat 
dit  Poatulat  d'Euelide  {voir  DaiKc.  Uc.,  V,  g  g). 

(')  Do  TtapiXÂriXoï,  parallèle  et  ■•^a^ii.-f;,  droite.  L'n  parallélogramme 
dont  les  angles  sont  droits  est  un  rfcUxngh.  Un  parallélo gramme  dont 
tous  lea  cAtés  sont  igaux  est  appelé  losange  (ou  rhombe). 

{')  En  appliquant  les  théorèmes  de9  n"*  i6fi,  173. 

(')  On  peut  naturellement  prendre  pour  baae,  au  lieu  da  BC,  un  cité 
quelconque  du  parallélogramme  ;   une  démonstration  semblable  conduit 


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8o  LES    GHA^DEUnS 

(c'est  l'un  quelconque  des  ciMés  du  parallétogcamme)  et  hauteur 
û'^o^j  la  longueur  AH  ou  DK,  c'cst-à-djre  la  distance  des  deux 
côté»  parallèles  BC  et  AD.  Nous  pouvons  dire  que  taire  da  paral- 
Uloijramme  eut  éijale  aa  produit  de  la  longueur  de  sa  base  ptw  sa 
htuleur, 

78.  —  Soit  maintenant  proposé  le  triangle  kBC  {-ififwot).  Le 
trîanglepcutétreregardécommela  moitic  du  parallélogramme  ABCD 
(Pig.  37)  ;  en  ctl'et,  on  démontre  que  les  deux  triangles  ABC,  DC.V 
qui  composent  ce  parallélogramme  sont  égaux  (  super  posa  bics). 
Appelons  alors,  hauteur  (')  (relative  au  càté  BG)  la  perpendicu- 


Fig,  17.  Kig  )8. 
laire  AH  abaissée  du  sommet  A  sur  le  côté  o|>posc  BC.  Nous  pou- 
vons dire  que  l'aire  du  triangle  \-~~z )  f'*'  égale  au  demi- 
produit  de  lu  longueur  de  sa  base  par  la  longueur  de  sa  hauteur. 
fOn  peut  nalurettement  prendre  pour  base  un  côté  quelconque  du 
triangle  ;  à  chaque  cùté  correspond  une  hauteur]. 

Hemarque.  —  Les  conclusions  sont  les  mêmes  dans  le  cas 
où  le  pied  H  de  la  hauteur  n'est  pas  entre  B  et  C  mais  bien  sur 
le  prolongement  de  BC;  ainsi  dans  la  figure  aS  l'angle  ABC  est 
alors  obtus,  tandis  qu'il  est  aigu  dans  les  figures  26  et  27. 

77.  —  Considérons  enfin  un  polygone  quelconque  (56),  par 
exemple  le  pentagone  ABCDE.  Prenant  un  point  0  à  l'intérieur 

aux  inémes  conclusions,  d'où  il  résulte  que.  de  quelque  côté  que  l'on 
parte,  le  produit  de  la  longueur  de  ce  cSlé  par  la  hauteur  correspon- 
dante s  la  mitnt  valeur. 

(')  Par  te  mot  hauteur  noua  désignons  en  général  une  longueur  [cf.  u"  jc), 
8a,  8t,  etc.].  Dana  le  cas  du  triangle,  cependant  [et  dans  le  cas  de  la 
pyramide,  vide  injra)  le  même  mot  i  hauteur  *  désigne  indiitinctement, 
tantôt  le  segment  de  droite  tel  que  Ail,  lantfit  la  longueur  de  ce  segment. 
Il  en  sera  de  même  pour  te  mot  côté  [cOté  d'un  triangle  ou  d'un  poly- 
gone) et,  chez  certains  auteurs,  pour  le  mot  base  (d'un  triangle  ou  d'un 
parallélogramme). 


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SUR    LA    MESURE   DES    AIRES    ET    RES   VOLUMES       89 

de  ce  polygone  et  joignant  ce  point  aux  divers  sommets  (Hg.  3gi 
nous  décomposons  le  polygone  en  triangles.  Evaluant  séparément 
les  aires  des  triangles  et  Taisant  leur  somme,  nous  aurons  laite  du 
polygone. 

Exemple.  —  Soit  à  évaluer  l'aire  d'un  trapèze  ")  (quadrilatère 
don!  deux  côtés  sont  parallèles  et  inégaux,  ((ig.  3u)).  Appelant 
de  bases  les  deux  côtes  parallèles  et /laufcur  (du  trapèze)  la  longueur 
la  perpendiculaire  AU  aux  bases  nous  démontrons  (en  décomposant 
le  trapèze  en  deux  triangles  ADC.  ABD)  que  Caire  th  Iraphe  est 
égale  au  Jemi-profluif  de  la  ikmi-somme  des  longueurs  de  ses  bases 
par  sa  hauteur  {'). 


Fig,  30. 

7B.  Stéréométrie.  —  La  mesure  des  volumes  des  corps  ou 
solides  géométriques  (rctpb),  —  on  appelle  ainsi  les  ligures  géo- 
métriques tracé«s  dans  l'espace  à  trois  dimensions  et  pourvues 
d'un  volume  (voir  n"  60),  —  est  l'objet  de  la  stéréométrie.  Cette 
science  ne  suivit  que  de  loin  les  progrès  de  la  planimétrie, 
bien  que  l'on  trouve  déjà  dans  le  manuel  d'Abmes  quelques 
mesures  approximatives  de  volume  (comparer  n°  71).  L'igno- 
rance où  nous  sommes,  —  opinait  Platon  dans  les  premières 
années  du  iV  siècle  {Lois  VIT,  clinp.  iit\  —  par  rapport  b  la 
mesure  des  corps  suivant  leur  longueur,  largeur  et  profondeur, 
convient  moins  à  des  hommes  qu'à  de  stupides  animaux  :  «  j'en 
ai  rougi  non  seulement  pour  moi-même,  mats  pour  tous  les  Grecs  ». 
Protestation  sévère,  mais  qui  porta  ses  fruits  :  car  lorsque  Platon 
mourut  en  348,  les  bases  de  la  stéréométrie  étaient  d'ores  et  déjà, 
grâce  aux  travaux  à'Arckylas  de  Tarente  et  A'Eudoxe  de  Cnide, 
solidement  établies. 

(I)  Le  mot  ipanil^iOY  a  été  employé  par  tas  Grecs  dans  des  acceptions 
dÎTencs  ;  celte  que  nous  indiquons  a  seute  subsisté. 

(*]  Les  hauteurs  des  deux  triangles  AH  et  DH|  (voir  fig.  3o)  sont 
égales. 


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LES    GnANDBURS 


Pour  mesurer  les  voiunies,  noua  raiaonnerons  et  procèd«ions 
comme  noua  l'awoas  fait  pour  mesurer  les  9uifa«ea  ('  . 

(')  Je  rappello  les  énoncés  des  propriétés  fondamentales  des  plans  sur 
lesquelles  reposent  les  définitions  des  figures  aoUdea  dont  nous  allons 
nous  occuper. 

Par  trois  noints  quelconque»  deV espace,  non  $ittiis  sur  unt  mime  droite,  il 
pcuse  un  plan  et  un  seul  (nous  nous  dispensons  de  définir  la  notion  de  plan. 
voir  tupra,  a°  5i).  Ce  plan  conrient  toutes  les  droites  qui  joignent  l'un  des 
troispoini»  (C  sur  la  ligurel  à  unpoiniarbitnaire  SI' de  la  droite  indéfini- 
ment prolongée  qui  passe  par  les  deux  autres  points  (A  et  B  sur  la  (i^.  1 1  ). 
Par  définition,  ta  paraUèU  k  une  droite  AB  menée  par  un  point  C  est 
C  la  parallèle  CD   (llg.   li]    menée   k    AB 

par  C  dans  le  plan  ilétorminé  par  la 
droite  AB  cl  le  point  C. 
~~'vj)  Dfiix  droites  qui  se  coupenl,  telles  que 
CM,  AB  (fig.  3i)  ou  deuj:  droites  paral- 
lèles telles  que  AB,  CD  détermintnl  un 
plan  [c'est-à-dire  qu'il  existe  un  plan  et 
p.     ,  un  seul  coiiLcnant    ces    deux    droites,. 

■  Si  deux  droites  ne  se  coupent  pas  et  ne 

sont  pas  parallèles,  elles  sont  dans  des  plans  dillérenls. 

Deux  plané  quekonquea  se  coupent  suivant  une  droite  l  c'est-à-dire  ont  en 
rommun  une  droiu,  indéliniment 
prolongeable  dans  les  deux  sens, 
appelée  intersection  des  deux 
plans)  et  forment  un  dièdre  (n"  5fl), 
—  ou  sont  paraUèlei  |iig.  3-j;  sur 
la  figuration  d'un  plan  par  un 
parai  lé  logra 


Kig.  î.. 


Q  hors  de  lui)  i 


est  dit  parallèle  à  une  droite  domiéc  [s 
droite  parallèle  à  cette  droite  donnée. 

-  je  le  désigne  par  une  lettre,  soit  P  —  17111  e»!  parallile  à  un 
autre  plan  Q  est  parallèle  à  toutes  les  droites  con- 
tenues dans  te  plan  Q. 

Par  un    point  esctérirur  à 

un  plan  donné  P,  il  passe  un 

plan  parallèle  à  P  et  un  seul. 

Quand  deux  plans  sontpa- 

''8-  ^-  ■  rallèles  leurs  interwclions par 

un  troisième  plan  quelconquesonideuj- droites  parallèles. 

Une  droite  BA  (fig.  11)  qui  coupe  un  plan  P  au 

point  A  est  dite  perpendiculaire  sur  ne  plan  si  elle  "■'"'  ""'■ 

est  perpendiculaire  à  toutes  les   droites  du    plan  P  qui  passent  par  A. 

Par  un  point  A  d'un  plan  P  on  peut  mener  une  droite  et  une  seule  per- 
pendiculaire au  plan  P. 

D'un  point  B  puis  hors  d'un  plan  P  on  peut  abaisser  une  droite  et  une 
seule  perpendiculaire  sur  le  plan  P. 

Deur  droite»  perpendiculaires  à  un  mPme  plan  sont  perpendiculaires. 
Un  plan  Q  (fig,  'i'v  est  dil  perpendiculaire  à  un  autre  plan  P  s'il  eon- 


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DIGRESSION    SUR    LA    HKSCTtK  M»  AIRES    ET    DES    VOLUMES        ^I 

Nous  GCMiiBaicetOBS  ckmc  par  cannéérer  les  pofy^res,  figures 
de  Tetpace  ^î  conesptHdcDt  *ux  fii^ufc» planes  appelées  poly^nes. 

Un  poiyMre  {nsXosSp-J»)  est  on  lolide  limité  par  des  polygones 
mloéa  dsas  des  plans  différents  et  ayant  d«ax  à  deux  un  côté 
oomauiB  (exemple  :  fi^.  33).  Les  polygones  sont  les  facn  tlu 
polyèdre,  lenrs  ciàéa  en  sont  les  arélen,  leurs  sommets  en  sont  les 
aammeU. 

Le  polyMre  le  plus  simple  est  \c  cab*  i» >?•>:),  corps  limité  par 
six  carrés  égaux  {fig.  36).  Le  cube  qui  a  ponr  face  t'anîté  de  sur- 
iace  est,  par  déânitioa,  l'anilé  de  volume.  Ainsi  le  lotume  da 
cube  dont  faréle  est  i  mètre  a  pour  mesore  un  mètre  ct^. 


/lZvI 


Fig.  35. 


79.  Volame  du  parsdlélépipède  rectangle.  Produit  de  troia 
loDgaevrai.— On  a  ppel  \epa  rallélép  i/tède  rec  ta  riy /e(  ica  :s  /■  >  r,  Xt i:  inSov) , 
uivcorps  limité  par  six  rectangles,  opposés  et  égaux 
deux  à  dea\  (')  {exempte  :  une  boite,  une  cbambre, 
gg.  37).  On  démoBtre  que  toutes  les  arèles  du  pa- 
rallélépipède rectangle  ABCDA'B'C'D'  sont  égales 
soit  &  AB,  soit  h.  AD.  soit  k  AA' .  Ces  trois  longueurs 
sont  appelées  les  trois  dimensiona  (^)  du  parallélépi- 
pède :  on  peut  regarder  Ut  longueur  \A'  comme 
la  haaleur  et  \B,  A' B' comme  les  deux  côtés  (di-         ■^■s-^- 
mensions)  de  la  base  ABGD  du  parallélépipède. 

On  peut  raisonner  sur  le  parallélépipède  rectangle  comme  sur  le 
rectangle  plan.  Supposons  d'abord  que  ks  trois  dimensions  \B, 


tient  une  tlroile  perpandJculaJrc  à  ce  plan  [il  contient  en  ce  cas  une 
infinité  deleUcs  droites). 

Ce»  diverses  propositions,  que  noua  dicte  immédiatement  notre  intui- 
tion peuvent  être  déduites  logiquement  d'un  petit  nombre  de  définitions 
et  postulats.  Elles  sont  démontrées  au  xi*  livre  des  EUmenU  d'EuCLioE. 

(*)  Lea  rectangles  opposés  lont  situés  dans  des  plans  parallèles. 

(=)  On  lea  appelle  souvent  :  ton  pi«ur,  largeur,  profoHtUur  [;ifnoc,i:>  *=<);, 
pi4'.>;,  dit  Evclide). 


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ga  LES    CHA;tDEUHS 

AD,  AA'  aient  (par  rapport  k  l'unité  de  longueur)  des  mesures 
exactes  'nombres  rationnels)  a,  b,  c.  On  démontre  que  la  mesure 
du  parallélépi{>ède  {par  rapport  au  cube-unité)  est  le  produit  (<) 
a  X  t  X  c.Si,  par  contre,  les  trois  dimensions  n'ont  pas  de  mesures 
exactes,  le  produit  de  leurs  mesures  approchées  donne  la  mesure 
du  parallélépipède  avec  une  approximation  arbitrairement  grande. 
Nous  concluons  de  là  que  ta  construction  d'un  parallétépipi'de 
rectanijle  sur  trois  tonr/ueurs  données  (c'est-à-dire  r  ayant  pour 
dimensions  trois  lonifueurs  données)  est  ane  opération  équivalente  à 
ta  maltiptication  arithmétique  de  trois  Jactettrs.  Nous  convien- 
drons donc  de  dire  que  le  volume  du  parallélépipède  rectangle 
MiCOkBCD'  eslie  produit  des  trois  lon<fueurs  kh.  AD.AA'. 

Cela  dit,  si  nous  démontrons  d'un  volume  donné  quelconque 
qu'il  est  égal  au  volume  d'un  parallélépipède  rectangle  que  nous 
savons  construire  [voir  au  n°  60  In  défmition  de  l'égalité  entre  les 
volumes  de  deux  corps]  nous  pourrons  considérer  la  mesure  de  ce 
volume  comme  théoriquement  déterminée.  C'est  en  ce  sens  que  la 
géométrie  rationnelle  résout  le  problème  de  la  mesure  des  volumes. 

80.  Volante  d'un  prisme  droit.  —  On  appelle  prisme  (*) 
droit  un  corps  limité  par  deux  polygones  égaux 
jj.^^--'T\^        situés  dans  des  plans  parallèles  [ces  jxilygones  sont 
lS.-!-td°      les  bases  du  prisme,  AI3CDE  et  A'IÎ'C'D'E'  sur  la 
fig.  .'18]   et  par  des  rectangles  joignant  deux  à  deux 
les  côtés  correspondants  (parallèles)  des  bases  (rec- 
tangles Alî  \'li'.  BCIi'Celc,  sorlalig.  38);  l'cn- 
Fig  38.         semble  des  rectangles  constitue  la  sur/ace  latérale 
du   prisme;  les    côtés    AV,   IIB',   etc.,   sont    les 
arêtes  ;  ces  arêtes  sont  perpendiculaires  sur  les  plans  des  bases  et 
leur  longueur  commune  est  appelée  «  hauteur  o  du  prisme. 

Lorsque  les  bases  d'un  prisme  droit  sont  des  parallélogrammes, 
ce  prisme  est  appelé  parallélépidhle  droit.  En  raisonnant  sur  un 
tel  parallèlépipivle  comme  sur  le  parallélogramme  (n°  75),  nous 
démontrons   que   le   volume  du    parallélépijiède    AB(]DA'B'C'D' 


('}  C'est  pourquoi   le  produit   de  trois  nombres  cardioaut,   qui  repré 
lenlc  le  volume  d'un  solide,  est  appelé  nombre  solide. 
(■)  apiasm  de  T.plt-->  scier,  et.  EucuDE,  liv.  Xt.  dét.  i3. 


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DIGRESStO!!    SL'It    LA    MESURE    DES    AIRES    ET    DES    VOLUMES        §3 

(fîg.  39)  est  égal  au  volume  du  parallélépipède  rectangle 
AEFDA'E'F'D' qui  a  une  bttse  éi/ale  et  une  hauteur  éyale.  J'en 
conclus  que  ie  volume  de  ABCDA'B'C'D'  est  éjal  au  produit  de 
l'aire  de  sa  base  par  sa  hauteur. 

Le  volume  du  prisme  ilroU  à  base  trianijulaire   VBCA'IJ  C'B' 
(fig.  4o)  est  manifestement  la  moitié  du  volume  du  parailélépii>cdc 


^ 


•tt 


E 


^ 


Fig.  ^. 


Fig.  40. 


droit  ABCDA'B'C'D'  ;  or   la   base  de  ce  prisme  (triangle  ABC) 

est    la    moitié  du  parallélogramme  ABCO  :   donc  le  volume   du 

prisme  droit  à  base  triangulaire  est  encore  le  produit  de  Caire  de  sa 

base  par  sa  hauteur. 

Cela  dit,  noua  remarquons  qu'un  prisme  droit  quelconque  tel 

que  ABCDE.VB'C'D'E'  (fig.  4i)  peut  toujours 

être    décomposé   en    prismes  droits    i^    bases 

triangulaires.  [Ainsi,  en  mcnunt  sur  la  figure  ^i 

'«îs  droites  AC,  AD  et  A'C  et  A'U',  nous  dé- 
composons  notre  prisme  en   trois  prismes   Ji 

bases    triangulaires   ABCA'BC,    ACDA'C'D', 

ADEA'iyE'j,  D'ailleurs  tous  ces  prismes  ont 

mâfne  bauteur  et  la  somme  des  aires  de  leurs 

bases  est  l'aire  du  prisme  total.  Donc  le  vo- 
lume de  ce  dernier  est  encore  égal  au  produit 
de  taire  de  sa  base  par  sa  hauteur. 

81.  Prismes  obliques.  —  On  appelle  prisme 

oblique    un   corps    limité  par  deux   polygones 

/"  égaux  situés  dans  des  plans  parallèles  (ce  sont 

les  bases  du  prisme,  AltCDE  et  A'B'C'D'  sur  la 

Fig.  4i.  fig_   ^2)  et  par  des  parallélogrammes  joignant 

deux  i  deux  les  côtés  des  bases  (parallélogrammes  ABA'B',  etc., 

suriafig.  ia);  lescôlésAA',  BB',...  sont  les  arêtes  da  prisme.  La 


Fig.  i>. 


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LES  catsDEL-ms 


longueur  Hll'  d'un  segmeal  de  droite  compris  entre  les  denx 
bases  et  perpendiculaire  à  leurs  plans  est  appelée  u  baateor  » 
du  prisme  ('). 

Ceci  p(isô,  on  démontre  que  tout  prisme  oblique  est  4galk  bd 
prisme  ditMt  ayant  une  base  d'aire  égale  et  une  hauteur  égaie.  On 
en  conclut  que  le  vnliune  'lu  pritnu  obliqne  ait  é^ai  au  prwiait  <if 
Faire  de  sa  base  par  sa  hauteur. 


82-  Pyramide  trUDgulaire  ou  tMraédra.  —  Wms  avons 
défini  au  n"60  la  pyramide  triangulaire.  Cette 
pyramide  est  un  polyèdre  à  quatre  foces  que 
l'on  appelle  pour  cette  raison  lélraidre  {du  grec 
t[t;it^3ov).  Construisons  (fig.  j3)  le  prisme 
oblique  ABCSDD  qui  a  pour  base  inlérieiirc  la 
base  ABC  de  la  pyramide  SABC  et  qui  a  une 
liauleorégulBà  la  longueur  delà  perpendiculaire 
abaissée  du  sommet  S  sur  la  face  KMZ  (hnntear 
de  la  pyramide  .  Menons,  d'autre  pari,  la  droite  AE  qni  est  une 
'/jVvi^ona^duparaltclogramme  ACKD.  On  démontre  qne  la  pjTa- 
mide  SABC  a  même  volume  que  cliaciine  des  deui  pyramides  éqni- 
valenlei*SADK,  SACK.Onen  concintqnelevotumedela  pyTamide 
c-l  le  tiers  du  volume  du  prisme  et  est,  par  conséquent,  égal  an 
produit  de  l'aire  de  la  base  de  la  pyramide  par  ie  tier^  de  sa  ftaatcar. 
On  peut  naturellement  traiter  comme  base  du  tétraèdre  i'nne  quel- 
conque de  ses  faces. 


Fig.  43. 


83.  Pyramide  qneloonqne.  —  On  donne,  d'une  manière  géné- 
rale, le  nom  de  pyramide  a  on  solide  limité  par  un 
]»ol¥gone  (apiKtlé  base)  et  par  des  faces  trîanyu- 
laires  latérales  ayant  \\n  sommet  commun  S  et 
pour  côtés  o|>posés  ii  ce  sommet  les  dilTérents 
côtés  du  {Wygonc-liase  (exemple  :  la  lig.  kX)-  E^n 
décomposant  la  base  en  triangles  (triangles  \BC, 
ACD.Al^E  sur  laligui-e  ^i)  on  décompose  U  pyra-  b  c 
niide  donnée  eu  pyramides  triangulaires  qui  ont        ^'8-  4^- 

(')  Si  Ict  Iibscr  sont  elles-mimps  des   parallélogrammes,   le  prisme  e 
dit  paralUlèpipide  oblique . 


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DIGKES£IO\    SUR    L&    MBSUBE   BSfi    AIRES    ET    DES   VOLUUES        QÔ 

dc8  hauteurs  égales  ('),  et  dont  Icg  bases  oat  pour  Gomme  l'aire  de 
la  base  polygonale  pi-oposée.  On  en  conclut  que  le  volume  de  la 
pyramide  est  toujours  le  prodaît  de  faire  fie  sa  base  par  le  tiers  de 
sa  hauteur  (*). 

84.  Aire  du  cercle. — Nous  oeDous  sommes  occupés  jusqu'ici 
que  d'aires  ou  de  volumes  limites  par  des  dioiles  ou  des  faces 
plaueB.  C'est  qu'en  effet,  quelque  combinaison  d'opcrations  connues 
{cf.  n"  03)  que  l'on  0[)ère  sur  l'unité  de  surrace  (.plane}  ou  l'Huilé 
de  voluoae.  on  n'obtiendra  jamais  comme  résultat  —  si  ce  n'est 
dans  des  cas  très  exceptionnels  —  nï  une  aire  plane  limitée  par 
une  ligne  courbe,  ni  un  volume  limité  par  une  surface  courbe  {sur- 
face non-plane).  Les  otcsures  de  semblables  aires  ou  volumes  ne 
ponrront  donc  pas,  en  général,  être  ramenées  par  un  procédé 
théorique  exact  i^)  i  des  mesures  de  longueurs  recliligncs  ainsi 

{>)  loutre  ég^Hlee  à  la  hauteur  de  la  pj'raniide  pioposce,  c'est-à-dire  à 
la  loDfïUGur  de  la  perpendiculaire  abaïasêe  du  BOEomet  Eur  le  base  [par 
V<xpT«asion  <  hauteur  de  la  pyramide  '  nous  drsiguona,  suivant  les  cas, 
c«tte  perpendiculaire  ou  sa  longueur,  c(.  p.  H8,  iiole  i]. 

(']  La  découverte  de  coltc  propoailion  rat  allriLuée  à  Ecditx'E  du  C^TI>E 
(fitie  supra,  -a"  76).  —  Roppelsns  qu'à  l'étude  la  pyramide  «e  lattaclte 
celle  d'un  corpa  solide  remarqunble  qui  a  joue  un  grand  râle  en  fcéomé- 
irie  :  c'est  la  pyramide  tronquée  ou  tronc  de  pyramide  (Ttjpan';  xiÀ^jpo; 
ou  ri6;3.tTtjjvTj  portion  de  pyramide  comprise  entre  la  bote  et  un  plan 
parallèle  a  la  baae;  ce  plan  ooupe  les   diverses   faces  b 

latérales    de   ta  pyramide   suivant  des   segments  de  ,*-. 

droites  dont  U   Téunion  lorme  un  polygone,   appelé  .'  Z   \ 

boM  supérieure  du  tronc;  la  bswe  de  la  pyramide  en 
*  es'  la  base  in/érieun;  ainai,  la  figure' ABCAUC 
ci-conlrc  cat  un  tnmc  do  pyramide  à  bases  trian- 
gulaires. Le  tronc  de  pyramide  est  ta  diUireiice  des 
deux  pyramides  [sur  lu  figure:  SADC,  SA'B.CT  ;  il 
a  pour  hauteur  la  différence  SU-SH'  .des  hauteurs 
des  deux  pyramides.  Appelons  h  la  mesure  de  cette 
les  mesures  (exactes  ou  arbitrairement  approchées)  des  aires  des  deux 
bases  [intérieure  et  supérieure)  r  la  mesure  du  volume  du  t 
niide  est  donncc  en  termes  précis,  au  i"  ou  au  11'  siècle  ap.  J.-C,  par 
Hébo.s  d'Alexandrie  {Sltreomelrica  I,  chap.  33,  3^,  Metrica.  liv,  II)  ; 
elle  a  pour  espressioti  (exacte  ou  arbitrairement  approchée)  : 

\  X  [4  +  f  +  »nrt). 

(^)  c'est-à-dire  conduisant  à  la  mesure  exacte  et  uon  pas  seulement 
à  une  mesure  approchée.  C'est  pourquoi  le  problème  de  la  détermination 
des  aires  et  vdiumes  courbes  est  exclu  des  Elément»  d'EucLiEE.  Euclidc  se 
borne  à  des  comparaimne  de  telles  aires  ou  de  tels  volumes  entre  eux 
(<'idïn''«4). 


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qu'il  a  été  requis  au  n*  72.  Maïs,  si  l'on  suppose  connue  la  longueur 
(l'une  courbe,  par  exemple,  la  longueur  du  cercle  de  rayon  i,  on 
peut  <léduii'e  de  cette  longueur  la  grandeur  de  nombreuses  surfaces 
ou  volumes  dans  la  Tigine  desquels  entre  celle  courbe. 

Proposons -nous,  tout  d'abord,  de  déterminer  l'aîre  du  cercle. 
Inscrivons  dans  le  cercle  de  centre  0,  comme  nous  l'avons  déjà 
fait,  an  n'  66,  un  polygone  régulier  ayant  nn  ti-ès  grand  nombre 
de  très  petits  côtés  égaux  AB,  liC,  ...  et  dont  le  contour  cs^t  liés 
voisin  du  contour  du  cercle.  L'aîre  de  ce  polygone  esl  la  somme 
des  aires  des  triangles  OAB,  OIIC,  etc.  Tous  ces  triangles  sont 
d'ailleurs  égaux  (comme  ayant  leurs  trois  côtés 
égaux,  voir  173)  et  leurs  bauteurs  OH, 
Oir,  elc,  sont  par  conséquent  toutes  égales  (In 
longueur  commune  de  ces  hauteurs  est  appelée 
apothème).  Si  donc  le  polygone  a  n  côtés,  son 
aire  est  égale  à  n  fois  l'aire  du  triangle  O^B, 
c'esl-à-dire  à  n  fois  le  demi- produit  de  la  lon- 
gueurAB  par  la  longueur  OH,  ou,  si  l'on  veut,  égale  au  ik'iiii'-prn - 
duil  (le  la  longueur  OU  par  la  lonijueur  du  périm'elre  lia  polygone 
'ce  périmètre  égale  n  fois  AI3).  Cela  dit,  multiplions  indéfiniment 
le  nombre  des  côtés  du  polygone,  de  manière  que  son  contour  se 
rapproche  indéfiniment  du  contour  du  cercle  ;  la  longueur  OH  est 
de  plus  en  plus  voisine  de  la  longueur  du  rayon  du  cercle,  et  le 
périmètre  et  l'aire  du  jiolygone  se  rapprochent  de 
plus  en  plus  de  la  longueur  et  de  l'aire  du  cercle,  z'  ^^ 
Nous  concluons  (')  de  là  que  Caire  (-  da  cercle  esl  [  '^b 
égale  au  ilemi- produit  rie  la  lonijaeur  de  son  rayon 
par  la  longueur  Je  sa  circonférence  (').  '*'  '' 

La  même  démonstration  établit  que  l'aire  d'un  secteur  circulaire 


Kig.  V: 


éd.   lEeiberg  I.  p.  ■^V.!]  flâ,-  zl-/.).!.;  'lo 


[')  Pouf  rendre  la   démonstration  rigourctise,  il  faut  suivre  la  voie  qui 
1  clé  indiquée  au  §  u, 

éme  ;    [K'Jxlou   (le^piiiiî,  Œufr,, 

',  i,  iï  TtE,;(|tEîpo;  '.^  pisd.  Toiil 
eide  est  égal  à  un  triangle  rectangle,  son  rayon  étant  égal  à  un  des  eôli$ 
le  langU  droit  et  son  périmètre  à  la  base  du  triangle  reclangU. 

Cl  Lorsque  nous  au 
10 us  pourrons   dire   i 


c  te  nombre  r  est 


li  les  nombres  irratioanels  et  transcendan 
l'aire  du  cercle  dont  le  rayon 
-,  donc  ït  X  r^  {voir  n"  68). 


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DIGRESSION    SUn    LA 


)    AIHE3   ET    DES    VOLUMES 


97 


(ou  portion  de  cercle  comprise  entre  deux  rayons  donnés  OA, 
OB,  fig.  ^7)  est  égale  h  la  âemi-longaear  de  l'arc  \R  mallipliée 
par  la  longueur  du  rayon. 


85-  Aire  et  volume  du  cylindre.  —  C'est  par  une  méthode 
semblable  que  nous  parviendrons  à  la  déQnition  et  k  la  détermina- 
tion des  aires  et  volumes  des  corps  romls  tels  que  le  cylindre,  h 
cône,  la  sphère. 

On  obtient  (on  engendre)  un  cylindre  (xùAivS^io;  de  /jXivSîiv, 
rouler)  —  plus  précisément  un  cylindre  droit  —  en  faisant  tour- 
ner un  rectangle  ABCD  autour  d'un  de  ses  côtes  AB  pris  comme 
pivot  (')  de  telle  sorte  que  chacun  des  côtés  AC  et  Bl>  se  meuve 


Fig.  18. 


Kg.  '.9- 


dans  un  plan  et  engendre  un  cercle.  Si  l'on  remplaçait  le  rectangle 
par  un  parallélogramme  on  aurait  un  cylindre  oblique  (fig.  1J9). 

Le  côté  CD  du  rectangle  (ou  parallélogramme)  générateur,  ou 
plutôt,  les  droites  de  l'espace  avec  lesquelles,'  en  tournant,  ce 
côté  vient  successivement  coïncider,  sont  les  génératrices  du  cy- 
lindre ;  il  y  en  a  une  infmilé  dont  l'ensemble  constitue  la  surface, 
plus  exactement,  la  surface  latérale  du  cylindre.  Les  cercles  en- 
gendrés par  les  côtés  AG  et  BD  de  la  ligure  génératrice  sont 
appelés  bases  du  cylindre  (')•  Quant  au  côté  .VU,  si  le  cylindre  est 
droit,  il  est  dit  axe  du  cylindre  (axe  de  rotation  ou  de  révolutlori)  ; 
sa  longueur  est  la  hauteur  du  cylindre. 

Pour  évaluer  l'aîre  de  la  surface  latérale  et  le  volume  du  cy- 

(■)  C'eat  là  la  définition  du  cyJindre  quo  donne  Eucude  [ElémeTtîa,  liv. 
XI.  dé[.  3[).  Cette  définition —  qui  indique  comment  la  fifpire  eit  en- 
gendrée —  est  dite  définition  génitique. 

[')  D'api^  Ib  terminologie  adoptée  dans  la  théorie  génératc  dei  cylindres 
le  contour  de  l'un  ou  Je  l'autre  des  cercles  de  base  sera  une  "  directrice  1. 
du  cylindre  [courbe  sur  laquelle  s'appuient  les  génératrices]. 

BouiiODi.  —  Lf  Princîpei  da  I'AiuIjm  madiémaliijue.  7 


„Google 


LES   CftAHDBVftfi 


Uadre  droit,  nous  îiiicriroiH  dans  le  cercle  de  ba»é  inférieur  uo 
|x>lygODe  régulier  ABCD  ...  d'ua  grand  norabre  de  ctJlés  (je  ne 
marque  sur  la  figure  ci-contre  que  les  pmaierB sonfoets  du  poly- 
gone). On  démontre  facilement  que  les  points  A',  B',  G',  ...  où  les 
génératricea  AA',  Bfi',  CC,  ...  du  cyJdodfe.  ÏMwes  dee  points 
A,  B,  C,  ...  rencoatreat  le  ceicle  de  base  supérieur  eout  les  som- 
tnete  d'un  polygone  régulier  (inscrit  dans  ce  cercle)  égal  (con- 
gruent)    au    polygone  ABCD  ...  ConstruisaiU  ce 


=^p-    cy 


polygone,  nous  constatons  que  la  figure  ABCD  . 
A'B'C'O'  ...  [polyèdre  ayant  pour  arêtes  les  ctiiés 
des  deui   polygones   réguliers  et  les   génératrices 
qui  joignent  leurs  sommets  correspondants]  c£t  un 
K  t  1      prisme  droit,  prisme  qui  sera  dit  u   inscrit  dans  le 

i?*  -■Tt         cylindre   >i.    L'aii-e  de    la    surface    latérale    de   ce 
tig.  jo.  prisme,  —  c'est-à-dire    l'aire    de   la    somme  de 

ses  faces  latérales,  qui  sont  des  rectangles  égaux,  —  est  égale  à  la 
hauteur  commune  (')  des  rectangles  (hauteur  du  cylindre),  mul- 
tipliée par  la  somme  des  longueurs  des  câtés  \B,  BC,  ...,  c'est-&- 
dirc  par  le  périmètre  du  polygone  régulier  inscrit  dans  la  base. 
Or,  lorsque  nous  augmentons  indéfiniment  le  nombre  des  ciMés 
de  ce  polygone,  son  périmètre  se  rapproche  indéfiniment  de  la 
longueur  de  la  circonférence  de  base.  D'où  c«tte  conclusion  : 
taire  de  Itt  sur/ace  latérale  tlu  cylindre  droit  est  égale  au  produit 
de  la  longueur  de  la  circonférence  de  base  par  la  hauteur  tlu  cy- 
iindre. 

Pareillement,  le  volume  du  prisme  inscrit  est  égal  au  produit 
de  sa  hauteur  (hauteur  du  cylindre)  par  l'aire  do  sa  base.  Aug- 
mentant indélinimcnt  le  nombre  des  c<^tés  de  cette  base,  nous 
constatons  que  le  volume  du  cylindre  est  ét/al  au  produit  de  Caire 
de  sa  base  par  sa  hauteur. 

86.  Aire  et  volume  dn  cAne  droit.  —  Le  cône  droit  (xûvbo 
est  engendré  |>ar  un  triangle  rectangle  ABC  qui   tourne  autour 


(■)  Jo  rcf^arde  comme  la  hauteur  «le  l'un  quelconque  dei  rectuiglet 
oonsidérés  la  Jongueur  de  ceux  de  se»  cotée  qui  sont  des  g«iijrath<«*  du 
cylindre.  Cette  hauteur  est  "  commune  >  à  toua  lei  rectangles  (c'est-i— 
dire  est  la  m£me  pour  tous). 


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DIGRESSION    SLK    L\    UESCmE  AES    URES    ET  DES    VOLUMES         ytf 


d'un  de  «fia  côtés,  Autre  que  J'lij,|K>ténviBfi,  pùscomoie  pivot  (<). 
Le  càté-pivot  {ùg.  5i)  est  l'axe  du  cùae,  sa  iongueiir  «n  est  la 
haulear,  son  extcéaùté  B  on  est  le  soinmel:^  les  droites  de  l'espace 
avec  lesquelles  vient  successivement  coïncider  J'iiypoténuse  tour- 
nante sont  les  génératrices  OM  arêtes  ;  leur  ensamble  coDeliLoe  la 
sarjace  latérale  du  cône  ;  le  cercle  engendré  par  le 
oMé  AC  est  le  cercle  de  base. 

Pour  évaluer  l'aire  de  la  surface  latérale  et  le 
volume  du  cane,  nous  inscrirons  encore  un  pol^- 
gcoie  régulier  dans  le  cercle  de  base.  Ce  polygone, 
avec  les  généEsti-icefi  qui  joignent  ses  sommets  au 
sommet  H  dn  cdne,  définit  une  pyramide  qui  est  ^ 

«  inscrite  dans  le  cane  ».  Evaluant  l'aire  des  faces  ^' 

latérales  et  le  volume  de  cette  pyramide,  puis  augmentant  indé- 
liaiment  le  nombre  des  faces,  nous  parvenons  aux  conclusions 
suivantes  :  Faire  de  la  sur/ace  latérale  da  cône  droit  est  éynle  au 
demi-produit  de  la  longueur  de  la  génératrice  par  la  longueur  de 
la  circonférence  de  base;  le  volante  da  cône  droit  est  égal  au  tiers 
du  produit  de  la  Itauteur  par  l'aire  da  cercle  de  base  {^). 

87.  Sphère. —  On  appelle  sphère  (o^alpx),  la  figure  découpée 
dans  l'espace  à  trois  dimensions  par  l'ensemble  des  points  situés 
à  la  même  dislmice  d'un  même  point,  appelé  centre  de  la  siihèn  ; 
'l'eDsenfble  de  ces  poinlB  confltttne  la  «urface  de  la  «pbèrc;  loas 
les  points  de  Pespace  qui  se  trouvent  à  l'intérieur  de  cette  surface 
(plus  rapprochée  dn  centi-e)  sont  dits  intérieurs  à  la  sphère;  le 
segment  de  droite  joignant  le  centre  à  un  point  quelconque  de  la 


i')  Si  le  trûutgle  (aurnBnt  n'e«t  pas  rectaugla,   màt  pivote  cependant 

de  telle  sorte  que  le  câto  BC  décrive  un   cercle,   la   figure   engendrée  est 

,  un  cône  oblique.  On  peut  toujours  définir  ce  cône  comme 

/  '-,  la    figure   obtenue   en    joignairt  tous   les    pointa  d'une 

\  cireonférence  it  un  mime  point  titué  hors  du   plan   da 

jC^~~~\         cettB  circonférence. 

/  \  {')  La  portion  d'un   cône   comprise   entre   la  base  et 

/- -.\     UD   plan   parallèle   à   la   base   (situé   entre  le  sommet  et 

C. ^^    le    plan    de   la    base)    est   appelée   Ironc   de   cône  :   les 

'^     ;  expreanons   du   volume   et   de   l'aire  d'un  tronc  de  cône 

^'  ae  déduisent   des  expressions  aorrcipondantos  relatives 

AU  tronc  de  pyramide  [i'ide  p.  g»,  not«  3).  .   . 


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surface  àe  la  splièrc  s'appelle  rayon;  deux  rayons  en  protoDgemenl 
l'un  de  l'autre  forment  un  diamètre.  —  On  obtient  une  sphère  en 
prenant  nn  cercle  (voir  )a  fig.  53)  et  le  faisant /ciurft^r autourd'un 
de  ses  diamètres  pris  comme  pivot  ('). 

On  démontre  que  tout  plan  qui  rencontre  une  sphère  en  plus 
d'un  point  la  coupe  suivant  un  cercle  :  ce  cercle  est  appelé  petit 
cercle  de  la  sphère  si  le  plan  sécunl  (plan  qui  coupe)  ne  passe  pas 
par  le  centre  de  la  sphère  (p.  c.  sur  la  fig.  5'i),  il  est  appeié granit 
cercle  de  la  sphère  si  le  plan  sécant  passe  par  te  centre  (g,  c.  sur 
la  lig.  b!i):  on  toit  que  tous  les  grands  cercles  d'une  même 
splièrc  ont  des  rayons  ô^anx  et  égaux  au  rayon  de  la  sphère.  — 
Un  plan  qui  ne  rencontre  une  sphère  qu'en  un  point  lui  est  tangent. 


Fig.  5S. 


Comment  obtenir  des  mesures  (arbilrairementapprochées)  de  la 
surface  et  du  volume  de  la  sphère?  Nous  allons  indiquer  un  pro- 
cédé qui  permet  de  ramener  la  détermination  de  ces  mesures  à  un 
calcul  d'aires  planes  et  de  volumes  limités  par  des  faces  planes.  Ce 
dernier  calcul,  toulelois,  quoique  n'offrant  pas  de  ditllculté  théo- 
rique, est  assez  long  et  pénible  :  aussi  est-il  préférable  de  parvenir 
à  la  surface  el  an  volume  de  la  sphère  par  des  voies  détournées. 
C'est  ce  que  lit  Vrcliimtde  qui  déploya  dans  la  résolution  de  ce 
célèbre  problème  {')  toutes  les  ressources  de  son  génie;  nous  trou- 
verons plus  loin  l'équivalent  des  méthodes  arcliimédîennes  dans 
le  procédé  moderne  de  l'intégral  ion,  procédé  que  nous  pourrons 
appliquer  à  la  sphère  sans  avoir  pour  ainsi  dire  aucun  calcul  à 
faire. 


C)  C'est  ta  la  définition  giiiélique  de  la  sphère  [vide,  p.  1)7,  note  1]. 
(')   Akciiim^de   dêlermine   en   même   temps  les  mesures  des  aires  et 
volumes  d'un  graïul   nombre   de  corps  découpés  dans  la   sphère  par  des 

plans  eéccnts  dilTi-re 


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RAPPORTS    ET    PROPORTIONS  ICI 

Bornons-nous,  pour  l'instant,  k  remarquer  que  l'on  peut  i/u- 
crire  dans  la  sphère  ou  circonscrire  k  la  sphère  un  polyèdre  avant  un 
nombre  arbitraire  de  faces  :  le  polyèdre  estdit  irumMansla  sphère 
si  tous  ses  sommets  sont  sur  la  surface  de  la  sphère  ;  il  est  dit  cir- 
conscrit à  la  sphère  si  toutes  ses  faces  sont  tangentes  à  la  sphère 
(la  touchent  en  un  point  seulement  et  ne  le  traversent  pas). 

Cela  pos'',,  en  raisonnant  comme  nous  l'avons  fait  sur  le  cercle 
au  n"  84,  on  constate  que  si  le  polyèdre  inscrit  on  circonscrit  a  un 
très  grand  nombre  de  faces  très  petites,  sa  surface  (ensemble  de 
ses  faces)  est  une  figure  qui  se  confond  presque  avec  la  surface  de 
la  splière,  son  volume  est  très  voisin  du  volume  de  la  sphère.  Sup- 
posons alors  que  nous  puissions  évaluer  l'aire  de  la  surface  (somme 
(les  aires  des  faces)  et  le  volume  d'un  polyèdre  inscrit  ou  circons- 
crit à  n  faces,  —  polyèdre  dont  la  forme  reste  à  notre  discrétion 
pourvu  que  les  faces  soient  arbitrairement  petites  quand  leur 
nombre  n  est  arbitrairement  grand  :  nous  aurons  ainsi,  de  l'aire 
et  du  volume  de  la  sphèi-e  des  valeurs  arbitrairement  approchées. 
Nous  parviendrons  ainsi  aux  résultats  bien  connus  que  voici  (')  ; 
L'aire  de  la  sur/ace  de  la  sphère  est  te  quadruple  de  taire  (l'un 
^  tjrand  cercle.  Le  volume  de  la  sphère  est  é'jal  au  produit  de  l'aire 
de  sa  surface  par  le  tiers  de  la  longueur  de  son  rayon  ('). 

4.  Rapports  et  proportions 

88.  —  La  mesure,  telle  que  nous  l'avons  définie  au  %  2,  indique 
combien  de  fois  l'unité  est  conlenue  dans  la  grandeur  mesurée. 
Elle  est  donc  relative  à  l'unité  et  variable  en  même  temps  qu'elle  : 
ainsi  la  longueur  qui  a  pour  mesure  1609  en  kilomètres   mesure 


CI  ^^'''pourraire,  j'it-r'  pour  Je  volume,  avec  les  notations  et  dans 
let  conditions  indiquées  page  !|6,  nota  'i. 

(')  AncniMÈDE  a  présente  ces  faitt  sous  diverses  formes;  il  énonce  en 
particulier  comme  il  suit  le  théorème  relatif  au  volume  :  à  )C'JXivjpo<  ô 
pîlLV  pev  >)((uv  *aï,v  ivf  \ii-ill'ip  K'ixlifi  tiûv  vi  tt,  loafp^,  ii>^Oi  ol  "oiv  tïi 
ô(ifiiTp()>  t^;  9fi(,;»;  i-i'riiî  tt  f,ii.:'iX:6:  îitIv  -.r,i  loïlpci;,  xx\  i,  tmçivtia 
(surface  toi alo  c'est-à-dire  surface  latéral  plus  surfaces  des  bases)  TJ-.ti 
t^ç  ixiçaii-aï  tr.ç  «çiijwc  (Hï?'  a(pï(pï(  xii  v.\ikiiop',-j;,  I  prétaee).  Sur 
le  tombeau  d'ArcbimËde,  un  monument  représentant  la  sphère  et  le  cy- 
lindre circonscrit  (qui  a  pour  base  un  grand  cercle)  immortalisa  l'énoncé 
de  ce  théorème. 


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lOa  LES   GRANOeUR» 

îooo  en  mitks  anglaâ.  Mais  il  y  a  quelque  chose  que  ne  modi- 
fient pas  les  changements  d'unités.  Considérons  en  efmt  deux 
longueurs  commensnrables  quelconques  donc  Tes  mesura 
exactes  aient  été  calculées  par  rapport  à  dbs  nnitës  dSflërentes  :  il 
résulte  des  définitions  du  a"  81  qae  le  rapport  (oa  quotient)  ((ex 
mesures  respectives  des  deux  longueurs  reste  le-  même  lorsque  Fort 
passe  d'une  unité  à  une  autre  ;  ce  rapport,  en  d'atitres  termes,  ne 
dépend  que  de  la  grandeur  relative  des  deux  longueurs  et  non  de 
l'unité  qui  sert  à  les  mesurer.  C'est  pourquoi  notre  langage  ne 
prêtera  h  aucune  équivoque  si  nous  convenons  d'appeler  «'  rapport 
{ralin)  des  deux  longueurs  AB  et  CD  jj  le  rapport  de  leurs  mesures 
eiiactes  déterminées  relativement  à  une  unité  qoefconqne  ;  nous 
pouvons  ajouter  qu'en  conséquence  dB  nos  définitions   [9\).  lis 

ra[^port  '^  n'est  autre  qae  le  nombre  {entier  ou  fractionnaire)  qui 
masure  la  longueur  \lt  qiuintl  on  prend  la  longueur  CD  poar  unité. 

Ainsi  les  roesares  sxxiitea  représentent  des  rapports  de  grandeurs 
à  grandeurs  semblables  («ar  nous  poumons  raisonner  anr  des 
pudeurs  quelconques  comme  nous  l'avons  fait  snr  les  longueurs). 
et  les  calculs  effectués  sur  les  mesures  ne  sont  que  l'œtpreMion 
numérique  des  comparaisons  et  rapprochements  EmiqaelB  éimnent 
lieu  les  rapports  de  grandeurs. 

Il  en  est  ainsi  du  moins  pour  les  grandeurs  exactement  mesu- 
rables. En  sera-t-il  autrement  pour  les  autres?  —  Sans  doute, 
dans  le  cas  des  grandeurs  incouiroensurables,  l'assimilaUon  de  la 
mesure  ù  uu  nombre  Traction uaiie  n'a  plus  qu'une  valeur  approxi- 
mative. Mais  la  notion  de  rapport  de  grandeurs,  —  qui  est,  noua 
venons  de  le  voie,  indépendante  de  l'unilé  et  par  conséquent  du 
calcul,  —  est>ello  nécessairement  dépendante  de  la  notion  de 
nombre  ?  Ne  pourrait-on  pas  soutenir  que  nous  en  avons  l'intuition 
directe  et  qu'en  conséquence  nous  sommes  libres  de  l'appliquer  k 
toutes  les  grandeurs  géométriques,  indistinclementP 

Nous  allons  voir  qu'il  en  est  ainsi  en  effet  et  que  l'on  peut  consi- 
dérer et  étudier  des  «  rapports  »  de  grandeurs  quelconques,  se 
prêtant  tous  k  des  opérations  identiques  ('). 

(')  C'est  EiTDOXE  DE  C:hiiie,  contemporain  de  Platon,  qui  paraît  avoir 
constitué  le  premier  une  lliéonc  générale  des  rapports  géométriques, 
et  l'on   a    même   attribué  ù  ce   géomètre  la  paternité   du  V   Hvre   dw 


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RAPPORTS  rr  PROPORTIONS  io3 

80.  Rapporta  de  longnem.  StmflHnd*.  —  Le  géomètre  se 
fait  do  rapport  de  deax  longoetin  (on,  plm  généralement,  de  deux 
grandeurs  géométriques)  une  idée  parCùtemenl  neUe  quoique  difli- 
cîle  h  formuler  en  termes  rigoui-eux  (').  Cette  idée  est  liée  à  celle 
de  la  simtUtude.  ImaginoDS  par  exemple  que  nous  fassions  une 
réduction  ou  un  agrandissement  d'une  épreuve  photographique  : 
nous  dirons  que  la  nouvelle  image  est  lemblable  h  la  première  ;  elle 
a  la  même  forme  sans  avoir  la  même  grandeur.  Traçons  sur 
l'épreuve  primitive  deux  segments  de  droites  arbitraires  AB,  CD, 
et  appelons  (')  A'B',  CD'  les  «  images  »  respectives  de  ces  deux 


KUa»*nl*  d'Enclide,  où  m  trowve  l'«xp«*i  de  aett«  théorie.  Les  propoiî- 
tîoiu  du  V*  livre  Bimplifieut  CAnaidérablemeut  l'étude  dei  aina  et  volumes 
(toit  le  para^apfae  précédent]  et  redonnent,  par  unevoie  doutsU^,  le*  ré- 
MUtata  auxqueU  od  a  tout  d'abord  été  conduit  par  la  contidéra lion  directe 
da  l'égalité  ^ométrique.  (Exemple:  Le  tkéofèaie  de  Pythagore,  vnir  igg). 
M.Zevthen  «uppose  {HiaLtUt  math,  dmru  l'antiqu.)  que  les  difficulté* inhé- 
rentes à  la  théorie  de*  proportions  ne  furent  définitivement  «urmontée* 
que  peu  de  temps  avant  Ëucude  :  e'eit  p«urquoi  celui-ci  aurait  tenu 
k  laisser  une  place  dan*  son  systèiiM  à  la  méthode  ancienne  à  cAté  de  la 
nouvelle. 

(■)  Le  rapport  [X'^^"'!)  ^^^i  ''■^  Eiicude,  une  certaine  maaière  d'être 
(1C1113  'r/k'7\;,  quaedanx  habitudo)  de  deux  gTSndeura  homogènes  entre  elles 
suivent  la  quantité  [ElémenU,  liv.  V,  déf.  V.  Mais  Euclioe  (ou  Eudoxe, 
voir  la  note  précédente)  ne  se  contente  pai  de  cette  affirmation  :  il 
donne  du  rapport  une  définition  indirecte  et  arithmétique  qui  ne  diffire 
guère  an  fond  de  celle  que  fournit  la  théc;ic  moderne  des  nombre* 
irrationnels  exposée  ci-degeou*  au  g  6. 

Deux  grandeur*,  dit-il  (déf  4],  sont  dites  avoir  une  raison  {ratio)  entre 
elle*  lor*qiie  eas  grandeurs  étant  multipliées  peuvent  se  surpasser  mutuel-, 
lement  :  en  d'antres  termes  (en  désignant  les  grandeurs  par  A  et  B),  si 
l'on  peut  trouver  deux  nombre*  entien  m  et'  n  tels  que  m  foi*  A  >  B  et 
R  foi»  B  >  A. —  Que  deux  grandeurs  de  mâme  espèce  (par  exemple  deux 
longueurs  ou  deux  airei)  satisfassent  à  ces  conditions  (et  aient  par 
conséquent  un  rapport),  c'est  l  un  postulat  qui  équivaut  à  l'axiome 
connu  tous  le  nom  de  postulat  d'Archimide  {vide,  p.  7  j,  note  i). 

La  définition  de*  rapport*  égaux  est  donnée  en  ces  termes  par 
El'clidb  ;  (  De*  grandeurs  sont  dites  en  même  raison,  la  première  à  la 
seconde  et  la  troisième  à  la  quatrième,  lorsque  des  équimultiples  [pro- 
duits par  un  même  nombre^  quelconques  de  la  première  et  de  la  troisième 
et  d'autre*  équimultiple*  quelconques  de  la  seconde  et  de  la  quatrième 
sont  tels  que  les  premiers  équimultiples  surpassent,  chacun  k  chacun,  le* 
second*  équimultiples,  ou  leur  aont  égaux  à  la  fois,  on  sont  plus  petits  à 
la  toi*.  ■  (trad.  Peyrard). 

(^  Le*  *egmeiitB  A'B',  CD',  ...  *ont  dits  homologUM  de*  segment*  A6, 
CD,  ...  et  proportiaTineli  k  ce»  *egment*. 


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104  LES   GDA^DEIIIS 

segments  sur  l'épreuve  ràjuite  ou  agrandie.  Nous  dirons  que  le 
K  rapport  »  de  AB  à  A'B'  (rapport  que   nous  désignerons  par  fe 

symbole  pip)  est  êijal(')  au  rapport  de  CO  à  CD'  ;  ce  rapjXïrt 
est  donc  indépendant  du  choix  des  droites  AI5,  CD  considérées  :  il 
caractérise  le  rapport  des  échelles  ''}  (rapport  de  réduction  ou 
d'agrandissement)  des  deux  TiguresC;. 


L'exemple  le  plus  simple  de  figure-s  semblables  nous 
est  fourni  par  une  construction  qui  était  bien 
connue  des  géomètres  grecs  du  v*  siècle  (Hip- 
pocrate  de  Chios  et  Arcbytas  de  Tarentc  en  par- 
ticulier). Soit  un  triangle  ARC  et  une  droite 
B'C.  parallèleau  côté  BC,  qui  coupe  les  côtés  A  B, 
AG  aux  points  B'  et  C  (fig.  55^  :  les  triangles 
f'i-  "-  ABC  et  AB'C  sont  deux  /î(fares  semblables  (*;. 

en  sorte  que  l'on  peut  écrire  (voir  la  note  i)  : 
AB'       AC       B'C 


AB     "  AC  " 


BC 


(')  Nous  écrirons  di 
ithmclicîcns 


AB  __  CD 
"CD' 


\  exprimant  l'égalité  par  le  même  signe  que 


lei 

(•)  Terme  emprunté  à  la  cartographie  ;  deux  cartes  géographiques  d'u 
même  paya  sont  des  figures  semblables  dont  les  échelles  peuvent  être 
dirtcrentea. 

(^)  La  décoration  des  chambres  tunérairea  de  l'Egypte  ancienne  était 
laite  d'aprè»  un  modèle  réduit  que  l'artiste  reproduisait  à  l'échelle  vou- 
lue :  ainai  la  notion  de  similitude  était  déjà  familière  aux  Egyptiens. 

(')  Détachons  maintenant,  de  la  figuro  5.ï,  le  petit  triangle  A'B'C:  il 
reste,  dans  toutes  ses  positions,   semblable  au  triangle  ABC;  ainaî,  les 


A^ 


deux  triangles  de  ta  figure  56  sont  semblables  ;  la  figure  ^7  nous  offre 
un  exemple  de  pyramides  semblables  [les  longueurs  des  arêtes  correi- 
dantes  sont  proportionnelles).    La    figure  5S  nous  montre  deux  figures 


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RAPPORTS    ET 

Ce  fait,  —  ou,  du  moins,  l'égalité  des  deux  premiers  rapports  cjiie 

nous  venons  d'écrire  —  est  exprimé  par  la  proposition  Huivanlc  {'  )  : 

Une  parallèle  B'C  à  un  coté  BC  d'un  trianyle  ABC  ililermine 

sur  les  deux  aulres  côtés  des  segments  proportionnels  aux  loni/uearx 

de  ces  ciblés,  —  c'est  -à-dire  des  segments  AB',  AC  tels  que  .g  ^ 
\C'  ^^  *^tte  proposition  on  déduira  immédiatement —  en  vertu 
des  propriétés  des  propoitions  que  nous  formulerons  au  n°  96  — 
que  l'on  a  aussi  les  égalités  : 

AB  _  AC  AB'  _  AC  BB'  _  CC 

ÂH'  ~  ÂC  ■  B  B  ~  C  G  '  AB  ~  AC  ' 

Les  mêmes   égalités  aont    encore  vraies    lorsque  la  parallèle 
i  BC  ne  traverse  pas  le  triangle  et  ren- 
contre les  côtés  AB  et  AC  sur  leurs  pro-          V7  t. 
longemenis    (comme    il    arrive    sur    les         /v  «Ne 
ligures  Sg;.                                                         /   \  PV 

D'ailleurs,    une   fois   acquise    l'égalité  ^L ^c  »"' ^c' 

j      j  .    AB'      AC  ,,  p.     , 

de»  deux   rapports  ^u  et  ^(.,,  on  démon-  ''s  -"o- 

trera  {')  facilement,   en  s'appuyant  sur  les  tliéorèmes  de  la  gi^- 

curvilignes  scmblableB  ;  les  points  A',  B',  C,  D'  sont  les  images  des  points 
A,B,C,D  ;  les  segments  AB,  CD  d'une  part,  et  les  segments  o  homologues  ■ 
A'B',  CD',  d'autre  part,  sont  proportionnels  (ce  qui  veut  dire  que  leurs 
rapports  sont  égaux). 

(')  Ce  théorème  est  souvent  appelé  théorème  de  Thaïes;  mais  il  ne 
semble  pas  que  l'on  soit  autorisé  à  en  attribuer  la  palornilé  au  géomètre 
de  Milet. 

(')  Menons  CD'  parallèle  à  AB  (fïg.  bS).  Notre  théorème,  appliqué  aux 

cAt4s  CA  et  CB  du  grand  triangle  donne  l'égalité  j^r  =  ^q  •  ou,  si  l'on 
veut  [d'après  les  propriétés  des  proportions  mentionnées  au 
n"  gri)  l'égalité  équivalente  xp  =°'~Hp-  Mais  la  figure  BB'C'D  est  un 
parallélogramme,  et  par  suite  BD'  k:  B'C  Donc  «n  a  bien  -,  ^  =  gp- .  La 
démonstration  est  semblable  lorsque  la  figure  est  disposée  comme  sur  les 
figures  .'19. 

On  démonirera  aussi  (voir  chap.  m,  S  3)  que  le  rapport  -, j,  est  égal 
au  rapport  de  deux  droites  quelconques  se  correspondant  dans  les  deux 
triangles  (par  exemple  deux  hauteurs,  ou  deux  bissectrices). 


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LES   GL^nOBUHS 


mclrie,  que  ces  rapports  sont  aussi  égaux  an  rapport  -^  comme 
nous  l'avons  déclai-é. 


M. —  Mais  cette  égalité  des  rapports -r^,  j^,  qu'affiinie  notre 
proposition,  peut-elle, elle-même,  être  itémontrée?  On  ne  sauraîtia 
prouver  que  par  des  considéra  tionsarithniélii]u«s.  Du  point  de  vuede 
la  géométrie,  il  faut  l'admettre  a  priori  (ou  admettre  une  proposi- 
tion équivalente),  ce  qui  revient  à  voir  dans  la  conslruclion  des 
ijéombires  ffrccs  la  définition  même  de  ta  similitude  et  de  Féijalité 
des  rapports  de  hngaeurs.  Nom  dirons,  en  d'antres  termes,  que  le 
j  p  rapport  de   deux  longueurs  l 


Fîg.fto. 


t  est  égal  au  rapport  de 
deux  autres  longueurs  n  eip, 
si  cet  longueurs  satisfont  â  la 
condition  géométrique  sui- 
vante :  Sur  deux  demi-droites 
arbitraires  Ox,  Oy  issues  d'on 
mâme  point  0,  je  porte  à  partir 


de  0  des  longueurs  égales  A  /,  m,  n,  p  [savoir  OA  ^=  /,  OB  ^  m 
sur  Ojî,  et  OC  —  n,  OD  =  p  sur  0/|  ;  les  deux  rapports  seront 
dilséijaax  si  les  droites  AC  et  BD  sont  paralli'les (Cig.  60). 

Semblable  définition  ne  se  trouve  toutefois  jusUiîée  que  par  ce 
fait  que,  dans  le  cas  où  elle  est  arîlhmétiqtiement  contrôlable,  — 
c'est-à-dire  lorsque  les  quatre  segments  /,  m,  n,  p  sont  cxacle- 
nieiit  mesurables,  —  elle  est  en  elTet  véridique  '').  De  ce  fait. 


(')  Supposons  qu«  l'uniti 
nombre  exact  de  fois  dans  AB'  et  dans  B'B,  par  exemple  a  Ii 
3  Fois  dans  B'B.  Divisons  AB  en  cinq  segments  #^ux  à 
l'unité,  et  parles  extrémilës  de  ces  segmenta,  menons 
les  parallèles  à  BC  qui  coupent  AC  aux  points  C,,  C, 
C.„  Cl.  Je  démontr>>  que  les  segmenta  C,C',  C'Cj,  CXd, 
QJC  sont  touB  égaux  â  AC,  :  [menons  C^D  parallèle  à 
AB;  la  flsure  B,B,C,D  est  un  parallélogramme  (n"  75]; 
donc  CD  -=  fi,B:,  =  AB,  ;  d'aiUeurs  les  angle»  dci 
triangles  AB,C|  et  C-jDC,  aont  égaux   {^ide   infra,    i(18)  ;  Ï^g-C. 

donc  ces  triangles  sont  égaux  et  l'on  a  C..C3  =  ACi  ;  la  même  démonstra- 
tion s'applique  aux  segments  CiC,  ...,  C,C;.  II  résulte  de  U  que  le  point  C 
est  aux  doux  tiers  de  AC  comme  le  point  B'  est  aux  deux  tien  de  AB.  On 
raisonnera  semblablemant  si  BC  est  faors  du  triangle  (cavde» fi^uTM  .■>{«). 


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RAPPORTS  ET    PROPOBIIO^IS  IO7 

d'ailleurs  on  conclura,  en  raisonnaia  comme  au  n°  01,  que  lors- 
que les  grandeurs  tel  m,  n  et  p  qui  satisfonl  i  la  condition  énon- 
cées sont  incommensumiilss,  les  capporl«  de  leurs  mesures  ap- 
prochées ont  des  valeurs  d'autant  ^lus  voisines  l'une  de  l'autre 
que  les  grandeurs  ont  elles-mêmes  ét^  mesurées  av«c  une  ap- 
proximation plus  grande. 

B2. —  La  coosImctioagéoiuétriqHe,  faite  comme  il  a  été  dit,  per- 
met de  décider  si  deux  rapports  donnés  sont  ou  ae  sont  pas  égauï  : 
die  psrmet  également  de  classer  par  ordre  de-grandcnr  les  rapports 
inégaux.  Soient  en  eOet  considérées  quatre  longueurs  /,  m,  n,  p 
que  nous  portons  comme  tout  à  l'heure  sur  les  deux  droites  Ox, 
Oy  (tig.  66),  savoir  /  et  m  sur  Ox  (0\  =^  l,  OB  =  m),  n  et  p  sur 
O7  (OD  =  p).  Si  l'extrémité  db  la  longueur  n  tombe  en  C  (point 

de  cencontre  de  Oj-  avec  la  parallèle  .\B  à  CD),  les  rapports  ~  et  ^ 
sont  égaux  (n°  SI).  Si  cette  eAtrémilé  tombe  en  Ci  (c'est-à-diM 
si  la  longueur  P  est  plus  petite  que  OC),  la  second  rapport  est  plus 

petit  que  le  premier.  Si  elle  tombe  en  Cj,  le  rapport  ^  est  plus 

i^rand  que  —  ■ 

Ainsi,  sans-  pouYoir  dire  précisément  ce  que  c'est  qu'un  rapport, 
te  géomètre  sait  comparer  les  rapports  aa  point  de  vue  de  leur 
grandeur  ;  il  sait,  par  conséquent,  ranger  un  ensemble  de  rapports 
domiés  suivant  une  suite  croissante,  c'est-à-dire  dans  un  ordre  tel 
que  chaque  rapport  soit  supérieur  ou  égal  à  tous  ceo»  qui  le  pré^ 
cèdent  dans  la  suite. 

U  y  a  mieux.  Le  géomètre  peut  définir,  sans  ambiguïté,  la 
somme,  la  différence..  le  prodml  ou  le  qaolitnl  de  deux  rapport» 
donnés. 

83,  —  Remarquons  d'abord  qa'étani  donné  le  rapport  de  deux 
longueurs  qaelconquet,  on  peut  toujours  Irouxer  wn  rapport  égal 
formé  de  deux  longueurs  dont  l'une  est  fixée  à  l'avance  {par 
exemple  égale  à  tunité).  Portons,  en  eflfet,  les  deux  longueurs 
donnée»  sur  Ox  (fig.  60);  elles  prennent  les  positions  OÂ,  OB. 
Prenons,  d'autre  part,  sur  Oy,  la  longueur  OD  égale  k  l'unité  de 

Tonguem'  et  menons  AC  parallèle  à  ED.  Le  rapport  Qg  satisfait  h 
la  condition  requise. 


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lOe  LES    GRA^OEUnS 

Cela  dit,  soll  &  faire  la  somme  de  deux  rapports  -rrir, ,  t-' (.''  - 
Nous  pouvons  remplacer  ces  rapports  par  des  rapports  .v^^,  -«<v  ' 
qui  leursontrcspectivementégauxet  où  EF  est  égala  Yiinitéih  ton- 
'jueui:  D'ailleurs  les  deux  longueurs  (segments)  CD  et  C|D|  ont 
une  somme  bien  déterminée  qui  est  un  certain  segment  G  II  (n°S3). 

Nous  considérerons  alots  comme  somme  des  deux  rapjiorts  pp 

,C,D,  r  ,         ,  .Ali        A,B, -|  , 

et  vl-"  ^t-  p8'  conséquent,  comme  somme  de  ^,1.,  et  .  ,.,  i  I  le 

rapport  ^.j,.  . 

94.  —  Passons  au  proiluU  de  deux  rapports.  Nous  en  |TOiivons 
donner  a  priori  la  dérmition,  définition  que  nous  interpréterons 
comme  il  suit.  J'imagine  qu'après  avoir  agrandi  une  L'preuve  plio- 
tograpliique,  on  opèi-e  sur  l'agrandissement  un  nouvel  agrandisse- 
ment (').  Finalement  l'épreuve  aura  été  agrondic  dans  un  rapport 
qui  sera  regardé  comme  \e piodiiil  des  deux  rapports  d'ugrandisse- 
menl  successivement  adoptés.  Considérons,  en  d'autres  termes, 
deux  segments  Alî,  CD  de  l'épreuve  primitive  ;  appelons  A'B', 
CD'  leurs  images  sur  la  seconde  épreuve,  el  (*)  A'U',  CD'  leurs 
images  sur  la  troisième  épreuve.  Pur  définition,  ie  produit  des 
,  AB  /  Cl>\  A'B'/  C'D'\ 
deux  rapports  (d  agrandissement),  ■.,!.(  (ou  riy  )  c*  A'B'\°"CU') 

.XI  .  AB  /        CI)  \ 

est  égal  au  rapport  Vfn'  l^u  (^'j- 

De  cette  délinition  i-ésultc  celle  du  produit  des  ropiiorls  -.  .gr. 

-.'-Tj- ,  de  deux  couples  quelconques  de  longueurs  ;  nous  savons  en 

effet  d'après  le  n°  93)  construire  une  longueur  AiBa  don  tlerapi>ortii 

A|B,  soit  égal  à  -.,.,-  ;  le  produit  ; ,.,,  X   rTw-  sera,  dès  lors,  égal 

,   .    AA         A,B,     ,        ,   A,Bi 
au  produit  t  n"    X   \~B '' '  "'^'"'  ''  A  '\i  ' ' 

Ayant    défini    le    produit    et    la    somme    de    deux    rapports 

(')  Comme  nous  raisonnons  sur  V agrandissement,  nom  pourrions  rai- 
sonner sur  la  riduUion. 

(')  Les  signes  A',  A°,  ...  se  lisent  :  A  prime,  A  «ecorulti,  cf.  «upro,  5i, 


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«APPORTS    ET 

quelconques,     nous     saurons    définir     leur     quotient    et     leur 
différence    en  parliculier  le  quotient  d'un  rapport  égal  à  i  par  un 

rapport   rrr  sera  le  rapport  vu  dit  inverse  ou  rapport  inverse  de 
ABl 

Cul" 

D'iiilleurs.  il  serait  facile  de  vérifier  nous  nous  en  dispenserons 
pour  ne  point  allonger  cette  exposition)  que  les  sommes  et  pro- 
duits de  rapports  jouissent  de  toutes  les  propriétés  associatives, 
commutatives  et  autres  que  nous  avons  énumérées  en  définissant 
les  o[]érations  fondamentales  de  l'Aritlmiétique. 

9S.  Application  dn  calcul  d«s  rapport*  an  calcul  des  lon- 
gueurs. —  Ainsi,  sans  faire  appel  à  la  notion  de  nombre,  nous 
sommes  en  état  de  construire  un  véritable  calcul  des  rapports 
géométriques  ('),  calcul  analogue  au  calcul  des  froctions  (Cliap.  I, 
%  5),  et  qui  coinciile  exactement  avec  ce  calcul  dans  le  cas  parlicu- 
lier oà  les  rapports  sont  des  nombres  'mesures  exactes,  voir  n"  8S, . 

D'ailleurs  les  0[)érations  eiïcctuées  sur  les  rapports  correspon- 
dent toujours,  aux  termes  mômes  de  leurs  définitions,  à  dos  opé- 
rations elfectuécs  sur  les  grandeurs  ;  il  sera  donc  toujours  possible 
de  transposer  le  calcul  des  rapports  en  un  calcul  relatif  aux  gran- 
deurs elles-mêmes. 

Convenons  de  remplacer  un  rapport  (de  longueurs  donné  quel- 
conque par  le  rapport  ét/al  y^,  où  UNe^t  la  longueur  unité;  nous 
savons  toujours  (n°  93)  construire  la  longueur  VB  ;  nous  dirons 
que  cette  longueur  représente  [est  mesurée  par\  le  rapport  donné. 
Moyennant  cette  convention,  les  règles  énoncées  plus  baut  peuvent 
être  prises  comme  définitions  des  opérations  fondamentales  addi- 
tion, soustraction,  multiplication,  division)  eiïectuécs  sur  les  lon- 
gueurs. Les  opérations  ainsi  définies  ont  ceci  de  remarquable  que 
les  résultats  auxi/uels  elles  conduisent  sont  eux-mêmes  toujours  des 


(']  Nous  De  nous  ïotnmes  occupes  dans  les  paragraphes  précéder 
des  rapports  de  longueun  :  l'étude  des  rapports  d'angles,  d'aires 
volumes,  conduirait  manlfeatement  aux  mimes  conclusions.  Sur  1 
paraiion  de  ces  différentes  sorte*  d«  rapport,  vide  infra,  n"  ^K. 


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UU    GR&NDEUaB 


iongtuurs  (').   Le  quûLîent  àes   deux  longueim  AB,   CQ,    par 

eiempU,  eat  le  quolient  de«  deux  rapporte  r-^*  ,,,,  c'^Uà-^ire 

le  mpparl  ^,  représenté  lui-même  par  uae  longueur.  Le  produit 

de  AB  par  CD  est  également  une  longueur  (voir  la  construc- 
tion de  Descartes,  note  i).  Dans  les  paragraphes  précédents,  au 
contraire,  nous  n'avions  su  définir  le  produit  de  deux  longueurs 
qu'en  tant  qn'il  représente  la  surface  d'un  rectangle. 

96.  ft«parttoiw.  —  Pratiquement,  le  calcul  des  rapports  sert 
surtout  à  l'étude  et  i  ta  transformation  des  couples  de  rapports 
égaux  que  l'on  a  coutume  d'appeler  «  proportions  n. 

Soient  données  quatre  longueurs  que  je  désignerai  par  les  leHres 
majuscules  A,  B,  C,  D.  Si  le  rapport  „  est  égal  au  rapport  n,  on 
dit  que  le  couple  des  rapports  .,  et  r.  constitue  une  proportion  ('). 


(')  Longueur!  dêduiteB,  au  mojren  d'une  construction  ^ométnque 
(fide,  chap.  ii[.  §  .'>] ,  des  longueurs  sur  lesquelles  un  opère.  L'idée  de 
représenter  par  une  longueur  le  résultat  de  toute  opération  eflcctuGO  sur 
des  longueur*,  —  idée  d'une  portée  considérable  —  s'est  précisée  daus 
l'esprit  de  DsftCiiRTEG  entre  l'époque  oùil  èciivitlea  Regulae  ad  dirtdiontm 
ingenii  (vers  i6'M\]  et  l'année  où  il  compoi^a  sa  Géométrie  (1636-37).  Dans 
les  i{«gula«  (qui  sont,  il  est  vrai,  inachevées),  Descabtes  représente  encore 
un  produit  par  une  aurface.  Dons  'la  -GimnitrU,  au  contraire,  il  s'exprime 
ainsi  (Œou.  de  Dtacartea,  éd.  Ad.-Tan.,  VI,  p.  Sjo)  : 

a  Soit,  par  exemple,  AB  l'unité,  et  qu'il  faille  mul- 
tiplier BD  par  BC  ;  je  n'ai  qu'à  joindre  les  points  A 
et  C,  puis  tirer  DE  parallèle  à  CA,  et  BE  est  le 
produit  de  cette  muhiplicatton. —  Ou  bien,  s'il  faut 
diviser  BE  par  BD,  ayant  joint  les  point*  £  et  D,  je 
"    0      •  o    tire  AC  parallèle  à  DE.  et  BC  est  le  produit  de  cette 

Fig.  Gj.  division  .. 

0  Et  il  cm  à  remarquer,  BJoiMe  phis  loin  Des- 
CAHTBS,  que  par  a'  ou  6^  ou  semblables,  je  ne  conçois  ordinaircmsnt  que 
des  lignes  toutes  simples,  encore  que  pour  me  servir  des  noms  usités  en 
algèbre,  je  les  nomme  des  carrés  ou  des  cubes,  etc.  ■  Voir  aussi  sur  le 
calcul  des  longueurs.  Deux.  liv.  ch.  iii. 

(')  Le  mot  latin  proportio  a  souvent  été  pris,  autrefois,  dans  le  sens 
de  rapport  \ratio].  Ce  n'est  qu'au  xyiii*  aiàcle  que  son  sens  fut  définiti- 
vemenl  Hx-é  [Jacqufs  Bernouilli  en  donne  la  définition  suivante  {Dr 
ralionibut  el  proporlionibus  (itiHtf)  :  a  Si  rationea  xquale»  invietm  amrtpa- 
ranlur,  e.d3tit  proportio  1]. 


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RAPPOBTS   BT   PROPORTIONS  I  I  I 

LieeloD^florsA,  B,^,  Osont  appelées  a  teroMsdflU  praporlion  ». 
Lorsque  la  pn^iortioD  Mt  écrite  Bons  Ja  (orme  : 

A_C 

B~l)' 

on  appelle  souvent  les  termes  A  et  D  u  termes  extrêmes  •  ou  a  ex- 
trames  A,  et  les  termes  B  et  G  it  termes  moyens  n  ou  u  moyens  »  (<). 
Si  B  est  égal  à  C,  on  dit  que  B  ou  G  est  moyen  proportionnel 
(ou  moyenne  proportionnelle)  entre  A  et  D  [vide  n'  30). 

Nous  trouvons,  dans  les  Eléments  d'Euclide  (v*  livre)  une  théorie 
^nérale  des  proportions  géométriques  (vide,  p.  103).  Gelle  théorie 
noue  enseigne  &  déduire,  d'une  ou  plusieurs  proportions  données, 
certaines  proportions  nouvelles.  En  voici  les  premiers  principes  : 

La  proportion  b  =  î)  ?«»'  ^''"c  retournée  (âviiraXiï  Xôyoi)  ;  en 
d'autres  termes,  on  a  (comme  conséquence  de  la  projwrtion 
donnée)  : 

B_D 
A~C' 

Les  termes  moyens  peuwnt  être  intervertis  (kitWiC)  ;  en  d'autres 
A       B 
termes,    on    a   -  r  '^^  îï" 

La  proportion  donnée  entraîne  également  comme  consê(juencf  la 

,.     A  +  B       C  +  D  ,  _        ... 
proportion  — -g — ■  =^  — 'rj —  (a-iiman  >.(rfOi  . 

Le  rapport  ^  --^  est  égal  aux  deux  rapports  g  et  u  e/  jorme, 
par  conséqaent,  une  proportion  avec  chacun  d'eux. 
Soient  données,  d  autre  part,  les  deux  proportions  : 


=  E'         C-P- 


oa  en  dédail 


Soient  données  les  deux  proportions  : 

n  déduit 


î-        C  =  E^         «-.««m»,,         j=p. 


[')  On  dit  auiii  que  l'u 
quatrième  proportionnelle  ai 


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113  LES   GRANDEURS 

Enclide  établit  toutes  ces  propositions  parla  géomélrie ;  nous 
ne  le  suivrons  pas  dans  cette  voie,  car  nous  arriverons  bien  plus 
rapidement  aux  mêmes  résultats  en  emp'oyant  les  méthodes  de 
l'Arithmétique,  k  laquelle  nous  niions  pouvoir  ramener  toute  la 
théorie  des  proportions;  il  nous  sufTira,  pour  cela,  de  Taire  subir  à 
la  notion  générale  de  nombre  une  nouvelle  extension,  hardie  en 
apparence,  mais  parfaitement  naturelle  au  point  où  nous  en 
sommes. 

07.  I<es  rapports  sont  des  nombres.  —  Je  dis  que  les  rap- 
ports de  toiigueur  (ou,  plus  généralement,  les  rapports  de  gran- 
deurs géométriii<tes  d'un  même  type  quelconque)  constituent  iino 
classe  de  pseudo-nombres  sur  lesquels  on  peut  effectuer  loulesks 
opérations  de  TArUbmélique  et  qui  renferme  comme  sous-  classe  la 
classe  des  nombres  rationnels. 

Considérons  un  rapport  n.  Si  les  deux  longueurs  Aj  D,  son! 
commensarables  {t'ide  a'  81),  ce  rapport  jr ,  on  l'a  vu,  doit  être  re- 
gardé comme  un  nombre  rationnel  (rapport  des  mesures  de  A  et 
de  K). 

Supposons  maintenant  que  \  et  B  soient  incommensurables  (' '  ; 

le  rapport  «  n'est  plus  un  nombre  rationnel,  maison  peut  le  repré- 
senter avec  une  approximation  aussi  grande  que  l'on  veut  par 
un  nombre  rationnel  (dit  valeur  approchée  du  rapport):  car,  si  l'on 
calcule  en  choisissant  convoitablement  l'unité)  des  mesures  a,  ^ 
de  A  et  It  sunisamnient  approchées  (n*  61)  le  rapport  z  des  lon- 
gueurs mcsuréi'S  par  a  et  ^  pourra  être  aussi  voisin  qu'on  le  vou- 
dra de  j^ .  D  ailleurs  nous  avons  vu  que  l'on  peut  elTectuer  sur  les 
rapports  de  longueurs  incommensurables  toutes  les  opérations 
fondamentales  déCnics  plus  haut. 

lin  résumé  les  rapports  sont  parfois  des  nombres  rationnels  et 
parfois  n'en  sont  pas  ;  mais  ils  se  prêtent  toujours  à  des  opérations 

CI  Ce  cas  Bc  présente,  par  excmplo  [d'après  le  n"  fiî)  si  tes  segment» 
<le  longueur  A  et  B  sont,  l'un  un  cùlé,  t'autrc  l'hypoténuse  d'uD  triangle 
rectangle  qui  a  ses  deux  petits  cSléa  égaux. 


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ET    FROPOBTIOnS  1  1 J 

bien  déQntes,  opérations  qui  coïncident  rigoureusement  avec  les 
opérations  île  l'arithmétique  tiaiis  le  cas  où  les  rapports  sont  îles 
nombres  rationnels. 

Ces  remarques  nous  încîtentà  donner  aux  rapports  de  longueurs 
le  nom  de  nombres  ;  nous  les  appellerons  «  nombres  aUjébriques  n 
et  les  qualifierons  irrationnels  dans  le  cas  où  ils  ne  sont  pas  des 
nombres  rationnels. 

En  particulier,  sî  nous  prenons  la  longueur  li  pour  longueur- 
unité,  nous  regarderons  le  rapport  >;  comme  étant  le  «  nombre  » 
qui  mesure  la  longueur  \  :  quidquid  referlur  ad  unilnlem  ut  linea 
recta  ad  aliam  rectam,  écrit  en  1717  le  professeur  Ctirislian  Wolf, 
numéros  dicitur  ('). 

Les  nombres  irrationnels  se  prêtent  exactement  aux  mêmes  opé- 
rations que  les  nombres  rationnels. 

08.  Comparaison  des  rapports  d«  grandeur*  hétérogàoes. 

—  Il  importe  de  remarquer  que  si,  au  lieu  de  rapports  de  longueurs, 
nous  considérions  des  rapports  d'angles,  ou  d'aires,  ou  de  volumes, 
nous  nous  trouverions  toujours  définir  les  mêmes  nombres.  En  effet 
00  peut  toujours  comparer  entre  eux  deu:t  rapports  de  grandeurs 
hétérogènes  (de  tv|)es  différents)  et  décider  si  ces  rapports  sont 
égaux  ou  si  l'un  est  plus  petit  que  l'autre  :  un  rapport  d'angles, 
par  exemple,  sera  dit  égal  à'  un  rapport  de  longueurs  s'il  est  le 
même  nombre  rationnel  ou  s'il  a  la  même  valeur  approchée  (voir 
le  n*  précédent)  quelque  loin  que  l'on  pousse  l'approximation;  si 
tes  deux  rapports  ne  sont  pas  égaux  celui  dont  la  valeur  ap- 
prochée est  la  plus  grande  (lorsque  l'approximation  est  poussée 
Irésloin)  sera  dit  plus  grand  que  l'autre,  et  ainsi  de  suite.  Il  est 
dèa  lors  permis  de  dire  que  deux  rapports  égaux  quelconques 
sont  égaux  à  un  même  nombre. 

00.  Nombr«8  proportionnels.  — Revenons  maintenant  après 
un  long  détour,  à  la  notion  de  mesure  introduite  au  n"  61.  Nous 

[■)  EUnunta  matluêaM  univa-sm.  Halle  i7r7  t.  I,  p.  ai,  et.  Netvton 
[Arithmetiea  univ0nalû  1707)  :  Per  numerum  abilradam  quanlUatit 
tu/iufù  ad  aliain  ejuadtm  generi»  qwuUitaUm,  quae  pro  unilalt  liabttur, 
n  inietligimiu. 

~  \m  Piiacipw  da  I'AdiI^'h  mttliéTniliquc.  8 


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11 j  LES  aRtDDEons 

concluons  de  }'étuile  qui  précède  que,  quelle  que  90tt  runité 
choisie,  toute  longueur  a,  par  rapjTOrl  à  celte  tintlé,  une  mesnre 
exactf  qui  est  un  rupporl  lU  loni/ueiirs,  parlant  un  nombre  ir- 
ntîonnel  ou  rationnel.  Considérons,  d'anire  part,  «ne  série  de 
longueurs  \.  B,  C,...  dont  les  mesures  jiar  rapport  à  deux  nnités 
différentes  sont  respectivement  a,  h.  c,...  cl  a',  b',  c'...  ;  on  a  les 
égalités 

fait  que  j'exprimerai  en  disant  que  les  nombres  ;^irralioDaeU  ou 
rationnels'  u,  &,c...  el  a',  h',  c'...  sont  dei nomltres  pritporlùinneU ; 
en  d'autres  termes,  (ont  changement  d'unité  se  traduit  par  la  subs- 
titution aux  mesures  anciennes  de  mesures  proportionnelles. 

Les  égalités  marquées  (i)  sont  des  pro/)oW/o/M  luunériques.  On 
les  énonce  souvent  ainsi  :  a  ext  à  a'  comme  b  est  à  b' ,  comme  c  esl 
àc'.  On  peut  aussi  déflnîr.  la  proportionnalité  en  disant  que  les 
nombres  a,  b,  c,...  se  déduisent  des  nombres  a',  h',  c',...  en  les 
multipliant  par  un  même  facleui  mon  nul)  qu'on  appelle  coe/)!cjVn/ 
fie  proporUonnalilé  ;  ce  coellicient  est  le  nombre  zi  ■ 

Nous  obtiendrons  des  nombres  proportionnels  lorsque  nous  tra- 
duirons en  nombres  les  proporlions  géométriques. 

Kemplaçous.  en  effet,  dans  La  proportion  a  ~'  i>>  lu  longueurs 
A,  B,  C,  D,  par  leurs  mesures  h,  b,  c.  r/ (l'unité  étant  arbitraire); 
nous  aurons  la  proportion  numérique  : 

A  tonte  (ransfonnalion  de  celte  pntportion  correspond  une  trans- 
formation semblable  de  la  proportion  géométrique,  et  réciproque- 
ment. Ainsi,  tous  les  théorèmes  euclidiens  énoncés  au  n'  96  pour- 
ront êtie  vérifiés  arithméliqurmcnt  (');  ils  résultent  immédialc- 
lenient  des  règles  du  calcul  élémentaire,  que  l'on  a  le  droit 
d'appliquer  aux  nombres  irralinniiels  comme  aux  nombres  ration- 
nels. 

rithméliquBs  fait  l'objet  du  livre  VII  des 


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nAPPOItTB   R   PROPORTIO^NS  Il5 

Appelons  m,  pour  simpliQer  l'écriture,  ie  nombre  t  (Dombi-e 
irralîonDel  ou  rationnel)  :  nousaTCHisa=  fcxm  etc=:  «^xm  ;  il  en 
-  ^  ^  ^ ,  vu  -  =  j  (interversion   des 
termes  moyens)  ;  de  même,  nous  avons  : 
a  ^-fc  ^  bK(m-h\}  ^  ^  ^  , .       ^+ ^  ^  dx(m-i-i)  ^ 

d'où  résulte  la  «ùvSea-.î  Xdfou.  Le  lecteur  fera  sans  peine  les  autres 
vérifications. 

Remarquons,  d'autre  part,  qu'en  multipliant  par  le  produit 
b  X  (/les  deux  membres  de  la  proportion  numérique,  on  obtient 
l'égalité  : 

a  X  d=  b  X  e. 

où  ne  figurent  plus  de  rapports  ;  on  énonce  ce  résultat  en  disant 
que  dans  loule  proportion  le  produit  des  {termes)  moyens  est  égal 
au  produit  des  extrêmes. 

100.  Application*  de  la  théorie  des  proportions.  —  La 
théorie  des  proportions  numériques  n'e\ige  point,  on  le  voit,  une 
étude  s]>éciale.  Historiquement  ('),  cependant,  cette  théorie  n'a  pas 
joué  eu  arithmétique  un  moindre  rôle  qu'en  géométrie. 

Nous  avons  parlé  au  n°  30  des  niédiétés  de  Théon  de  Smyrne. 
Ces  médiétés  sont  déCnies  par  des  proportions. 

Mais  c'est  surtout  dans  le  calcul  pratique  qu'intervient  la  pro- 

(<]  Avant  que  la  concBpliaa  du  nombre  irrationnel  ne  te  fût  répandue, 
on  ne  raisoimait  arilhmiti^uetnenl  que  sur  les  proportions  de  nombres 
rationnob,  et  In  ré«uttats  obtcous  ne  s'appliquaient  aux  frandeurs 
incommensorable*  que  par  approximation.  Cependant  les  savants  du 
moyen-âge  négligent  parfois  de  formuler,  au  sujet  des  nombres  qui  inter- 
viennent dans  leurs  raisonnements,  les  restrictions  traditionnelles  :  ainsi 
JoasANua  Neuorasius  (xiii*  siècle),  chez  qui  certains  auteurs  pensent 
trouver  la  notion  génitale  de  nombre  [voir  le  Traciatua  de  numeri»  datit 
de  Jordanui  et  les  commentaires  de  Max  Curtze  dans  le  supplément 
historique  de  la  ZeiUch.  /.  math.  u.  pkys.,  XXXVI,  rSgi].  Stevipj 
(if48-iâ3(>)  a  une  coDCcience  plus  nette  de  ce  qu'il  fait  lorsqu'il  aisimile, 
dans  les  cal  ula,  les  grandeurs  incommensurables  aux  nombres  rationnels. 
Descastcs  tut  cependant  le  premier  à  dégager  les  raisons  qui  légitiment 
cette  assimilation  (vide  in/ra  J  f>). 


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iiG  LES  gra:<deliis 

jHX'lion.  Elle  est,  en  effet,  le  fondement  d'un  mode  de  raisonne- 
ment fort  ancien,  qui  çsl,  aujourd'tiuî  encore,  familier  h  nos 
é<:otiei's  :  la  règle  de  trois  ('en  latin  reijula  de  tribus  itumerix,  on, 
par  abréviation  re<jala  detri  —  règle  dorée,  dît  un  traité  allemand 

du  w'  siècle).  Supposons  que, dans  la  proportion  .  ^=  -.,  les  trois 
nombres  a,  b,  c,  soient  connus  tandis  que  '/  est  un  nombre  inconnu 
que  l'on  veut  calculer  :  nous  dirons  :  ce  que  a  est  k  b,  i  l'est  i  - 

et  a  I  est  ■ ;  donc  a  ^ • 

Cette  règle  fut  connue  des  calculateurs  orientaux  et  des  logisli- 
ciens  grecs  depuis  une  haute  antiquité.  Nous  en  trouvons  de  nom- 
breuses applications  dans  les  traités  d'arithmétique  indiens.  <'  Si 
Ion  reçoit,  —  dit  Bliaskara  ('),  —  io4  nigbcas  pour  63  palluis 
du  meilleur  camphre,  calcule  et  dis-moi,   ami,   combien  on  en 

recevra  pour  la  -r  palhas.  —  Si  une  esclave  de  i6  ans  est  cédée 
pour  32  nishcas,  que  coûtera  une  esclave  de  20  ans?  Réponse: 
25  r  nisbcas)!  (la  valeur  de  l'esclave  diminue  proportionnellement  ii 

ris»)- 

Tous  ces  problèmes  sont  ramenés  par  leurs  auteurs  à  des  pro- 
portions. 

toi.  Relations  entra  grandeurs.  Homogénéité.  —  Nous 
devons  faire  encore,  avant  de  clore  ce  paragraphe,  quelques  re- 
marques accessoires. 

Nous  avons  vu  qu<!  nous  étions  toujours  en  droit  d'assimiler  les 
proportions  géométriques  aux  proportions  arithmétiques.  Plu» 
généralement,  il  résulte  de  l'analyse  qui  précède  et  en  particulier 
des  remarques  feites  au  n"  9C  que  nous  avons  le  droit  de  calculer 
sur  les  longueurs,  cL  pareillement  sur  les  autres  grandeurs  géomé- 
triques, exactement  comme  sur  des  nombres. 

C'est  ce  qui  permet  aux  traités  de  géométrie  d'énoncer  h  vo- 
lonté les  propriétés  des  figures  sous  forme  de  relations  entre 
grandeurs  (voir  la  note  i ,  p.  1 1";,  ou  d'égalités  numériques  entre 

(')  LilwaU  apud  Coi-EB^ooKE.Algebra  tvilA  arilhmelic  and  nutuuration 
from  Ihe  tanacrit  of  Brahmagupta  and  Bhascara,  1817,  p.  33,  3J, 


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RAPPORTS    ET    PROPORTIO^fS  II7 

mesures  de  grandeurs.  Le  même  trailé  passe  souvent,  sans  prévenir 
le  leclenr,  d'un  point  de  vue  Ji  t'autra.  Aussi  les  mots  longueur, 
mesure  ou  valeur  de  hngaear,  nombre,  t/uantUé  seront,  à  moins 
d'indication  contraire,  regardés  comme  équivalents. 

En  revancbe.  les  égalités  ou  relations  (')  auxquelles  conduisent 
les  calculs  relatifs  aux  grandeurs   présentent  toutes   un  certain 
caractère  qui  est  une  conséquence  directe  de   leur   signification 
g^éométrique  :  ces  égalités  sont  homnrjines. 
Voici  ce  qu'il  faut  entendre  par  là. 

La  géométrie  ne  compare  entre  elles  que  des  grandeurs  de 
même  es[)èce.  Ainsi,  si  le  premier  membre  d'une  égalité  est  une 
longueur  (ou  une  aire,  ou  un  volume),  le  second  membre  doit 
être  pareillement  une  longueur  (on  une  aire,  ou  un  volume): 
si  le  premier  membre  est  une  somme  de  termes  (ou  plus  gé- 
néralement une  combinaison  de  sommes  et  dîlTérences  telle  que 
A  —  B  -I-  C  -H  D  —  E),  tous  les  termes  doivent  être  des  gran- 
deurs de  même  espèce. 

Désignons,  par  exemple,  par  A,  B,  C,  D,  ...  des  longueurs; 
nous  dirons  [')  que  ce  sont  des  [/raiideurs  île  dimension  i.  Tout 
produit  ou  carré  de  CCS  longueurs  ('),  A. B,  A.C,  ...  ouA'.B',... 
sera  (ou  pourraètre  interprété  comme)  une  aire  (jr«/i(/eHr  de  dimen- 
sion 3).  Tout  produit  d'une  grandeur  de  dimension  3  par  une 
longueur  (exemple  :  A.B.G,A*.B,A.B',  A*,  ...)sera(ou  pourra  être 
interprété  comme)  un  volume  (grandeur  de  dimension  3).  Consi- 
dérons, d'autre  part,  une  grandeur  telle  que  .j.C  ou  -^  (q"3~ 
Irième  proportionnelle  à  A,  B,  C)  ;  cette  grandeur  est  une  longueur. 
Il  en  est  de  même  des  grandeurs  telles  que 

A*  „  A.B  „  A'  „      , 

g,.C,  p,  .c.  -p.C.   elc. 

produits  d'une  longueur  C  par  un  rapport  de  grandeurs  de  même 

C)  Par  rttation,  nous  entendons  une  igalili  dont  chaque  membre  est 
le  réiuttat  d'une  combinaison  d'opérations  efTectuccs  sur  des  grandeurs- 

C)  Ceci  noua  conduit  k  regarder  les  rapporta  de  longueura  [et  pareille- 
ment les  rapports  de  grandeurs  quelconque  do  même  espèce)  —  et,  d'une 
manière  générale,  les  nombres  —  comme  des  grandeurs  de  dimeTision  o. 

{^)  J'emploio  ici  le  signe  .  dans  le  sens  muUiplié  par  comme  en 
arithmétique  {voir  ■a"  7). 


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lia  LES   6RA1DEt;HS 

espèce,  c'est-à-dîfe  par  ua  nombre.  En  conséquence  les  grandeurs 

A.C   r.r      A.C.Dl    A.C    .,r     A'. Cl  . 
P    .  D  [ou  —g—  |.  -g.-  .  V  [on  -g,-J  etc. 

sont  des  aires.  Les  grandeurs 

sont  des  volumes,  etc.  Je  dirai  alors  que  les  égalités 

A+-J     =-g-.  A'  +  BC=-ï5î- 

i/ui  ont  lieu  entre  ijrandeuvs   de  même  espke  sonl  homogènes, 
tandis  que  l'égalité 


n'est  lias  homoijine. 

Nous  verrons  plus  loin  par  quels  caractères  |se  traduit  l'homo- 
généité dans  les  relations  entre  mesures  a,  b,  c,  d,  ...  qui  corres- 
pondent aux  relations  établies  entre  lea  grandeurs  A,  B,  C,  D,  ... 

102.  Extenaioa  de  l'idée  de  mesure.  —  Nous  avons  déûni  la 
mesure  d'une  grandeur  au  n"  61  en  parLint  d'une  longueur-unité 
que  nous  supposons  contenue  un  certain  nombre  (entier  ou  ra- 
tionnel) de  fois  dans  la  grandeur  à  mesurer.  La  dcflnîtion  ainsi 
donnée  s'applique  immédiatement  aux  mesures  de  longueurs,  de 
^iurfaccs  ou  de  volumes. 

Soit,  au  contraire,  ù  mesurer  une  température.  11  est  clair  qu'on 
ne  saurait  regarder  une  température  comme  contenant  un  certain 
nombre  de  fois  une  température-unité.  Cela  n'aurait  aucun  sens. 
C'est  pourquoi  l'on  substitue  à  la  mesure  directe  de  la  tempéra- 
ture une  mesure  corresjtondante  que  l'on  considère  comme  équiva- 
lente; on  se  sert,  par  exemple,  d'un  thermomètre  à  mercure  et 
l'on  mesure  la  longueur  de  la  colonne  mercurielle  qui  v  repré- 
sente 1)  la  température. 

Il  n'y  a  rien  de  commun,  on  le  voit,  entre  une  (elle  mesure  et 
une  mesure  ordinaire  de  longueur  ou  de  surface.  Cependant  on  a 
coutume  d'employer  le  nitlmc  mot  h  mesurer  »  [K)ur  désigner  les 


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HAPPOnTS    ET    PROPORTIONS  I  I9 

deux  Opérations.  De  même  on  dit  que,  — dans  ccrtoines  limites 
et  à  supposer  que  certaiues  conditions  physiques  ne  se  modlSeut 
pas.  —  les  variations  de  tein|>érature  août  proportiosnelles  aux 
variations  de  la  colonne  de  mercure,  le  mol  proporlioniid  n'ayant 
point  ici,  il  est  vrai,  le  sens  mathématique  que  nous  lui  avons 
donné  au  n°  00. 

Dans  le  domaine  mâmc  de  la  géométrie,  il  y  a  certaines  gran- 
deurs, les  angles  par  exemple,  que  l'on  a  avantage  à  mesurer  in- 
directement en  les  comparant  à  des  grandeurs  proportionnelles 
d'une  autre  espèce.  Et  iiri  le  mot  ><  proporli(Manelle  »  a  toute  »a 
valeur,  car  nous  avons  vu  [u"  08}  que,  dans  le  domaine  de  la  géo- 
tnétrie,  nous  pouvons  donner  delà  /);Y)po/-(ion/ia?i7tf  entre  grandeurs 
d'espèces  dilTérentes  une  détinition  matliématique  précise. 


f03  Masure  dea  anglca.  —  Considérons  des  angles  aux- 
quels nous  donnerons,  pour  plus  de  commodité,  un  mente 
sommet  O. 

Les  angles  sont  des  grandeurs  mesurables  directement.  En 
effet,  ^nonsun  angle-unité,  l'angle 
O'  donné  une  fois  pour  toutes. 
Dans  l'angle  a  mesurer  .^OB,  nous 
pouvons,  Â  partir  du  cdié  O.V,  placer 
une  série  d'angles  contigus  tous 
égaux  (supflrposables)  k  l'angle  0'  ; 
œ  sont  les  angles  marqués  i,i,3, ...  y,^  ci. 

sur  la  figure  ;  nous  obtenons  ainsi, 

comme  mesure  de  AOB,   un   nombre   entier,  rationnel  ou  irra- 
tionnel. 

Mais  la  mesure  ainsi  définie  est  aussi  ma- 
laisée à  calculer  pratiquement  qu'elle  est  dif- 
ficile à  manier  dans  la  démonstration  théo- 
rique. C'est  pourquoi  on  préfère  la  remplacer 
par  une  mesure  indirecte. 

De  0  comme  centre,  décrivons  un  cercle 
dont  le  rayon  a  pour  longueur  l'unité,  et 
considérons  divers  angles  de  sommet  O,  soit  les  angles  AOB, 
COD,  ...  [les  points  .\,  B,  C,  D,  ...  étant  à  l'intersection  des 
angles  avec  le  cercle,  fig.  64).  La  grandeur  de  ces  angles  est  ma- 


Fi|!.  64. 


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■  30  LES   GRA^IDEURS 

nifestement  déterminée  par  la  longueur  des  arcs  de  cercle  AB, 
CD.  ...  respectivement  compris  entre  leurs  côt<Ss,  En  eflTel.  on  dé- 
montre(voir  n'  187)  qu'd  lieax  angfes  éijaux correspondent  des  arcs 
éijaux.  Dès  lors,  nous  pouvons  regarder  les  mesures  des  arcs  Alî, 
CD,  ...  comme  étant  les  mesures  mêmes  îles  angles  correspondants. 

104.  —  On  prend  généralement  pour  unité  de  longueur  de  l"arc 
dp  circonférence  ('  ,  soit  la  36o*"*  partie  (appelée  degré),  soit  I.i 
4oo*"«  partie  (appelée  grade)  de  la  longueur  totale  de  la  circonfé- 
rence. L'angle  droit  (VOB'sur  la  figure  64)  a  alors  [wur  mesure 

-,  de  circonférence,   c'est-à-dire  90   degrés   (on  écrit  :   go")    ou 
100  grades  (100*  [le  quart  de  la  circonférence  est  appelé  quadrant]. 
La  division  de   la  circonférence  en  degrés  est,  encore  aujour- 
d'hui,   la    plus  généralement  adoptée.   Elle  était    familière   aux 
astronomes  de   Babylonc  et  l'origine  s'en  perd  dans  la  nuit  des 
temps.  On  la  complète  en  divisant  le  degré  lui-même  en  fio  par- 
ties égales  ap|>elécs  minutes  et  la   minute  en  60  parties  égales 
appelées  secondes  (').  La  division  en  grades  i'";  que  l'on  rencontre 
dés  le  x\iii'  siècle  dans  certaines  tables  de  logarithmes,  est  sans 
contredit,  la  pins  avantageuse  pour  les  adeptes  du  système  déci- 
mal ;  c'est  pourquoi,  depuis  la  Révolution  française,  elle  fut  préco- 
nisée par  de  nombreux  savants.  Mais,  pour  qu'elle  passât  dans  la 
pratique,  il  faudrait  que  toutes  les  tables  astronomiques,  cartes 
de  géographie,  horloges,  instruments  de  physiques  divers,  établis 
d'après  le  systî'me  sexa/jésimol,  fussent  refaits  à  nouveau. 

105.  Mesure  des  dièdres.  —  La  mesure  des  angles  dièdres, 
elle  aussi,  se  fait  au  moyen  d'un  intermédiaire,  et  l'intermédiaire 
est  ici  l'angle  ordinaire.  Considérons  un  plan  quelconque  K  per- 

('}  On  prend  parfois  aussi  pour  unité  le  radian,  arc  égal  au  rayon 
[et.  infra,  iSo). 

(')  Pour  écrire  une  meaure  d'angle  telle  que  l>  degrés,  ^0  minutei, 
37  secondes,  on  écrit  i>°,  Tio',  ^7'.  Si  l'on  veut  pousser  plus  loin  l'approxi- 
mation on  divise  la  seconde  en  dixièmes,  eentièmef,...  de  secondes  confor- 
mément aux  principes  de  Bystème  décimal. 

(')  Les  grades  sont  eux-mêmes  divisés  en  dixièmes,  centièmes,  millièmes, 
et  figurés  au  moyen  de  ta  notation  décimale.  Ainsi  l'on  écrit  7'',''<67  pour 
■igni&er  7  grade*  -i-  567  millièmes  de  grade. 


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co:<taosTATio:«  du  xomdre  et  ue  la  gra^ideur  lai 

I>cndiculaire  à  l'arête  du  dlMre  en  un  poînl  0  (fig.  65).  Ce  plan 

coupe  les  deux  faces  du  dièdre  (plan  P  et  Q)  suivant  deux  droites 

qui  se  coupent  en  0.  soit  OV  et  OB,  et  forment  un  angle  plan, 

dit  angle  plan  du  dièdre  considéré.  On 

démonire  facilement  que  tous  les  angles 

plans  répondant  à  celte  dérinition  pour 

un  même  dièdre  sont  égaux,  et  que 
deux  dièdres  dont  les  angles  plans  sont 
égaux  sont  deu\  dièdres  égaux  (su- 
perposa bles'<.  Et  l'on  déduit  de  là  que 
l'on  peut  prendre  comme  mesure  d'un 
dîè<lrc  la  mesure  de  son  angle  plan.  On 
ilit   que  les  dièdres  aoal  proporlionrtch  k  leurs  angles  plar 


S.  Cotttrotttatioa  du  nombre  et  de  ta  grandeur 

lOe.  —  Nous  avons  cilé  (97)  la  définition  donnée  par 
Christian  Wolf  :  Tout  ce  qui  est  rapjwrté  à  une  unité  comme  un 
segment  de  droite  à  un  autre  segment  est  appelé  nombre. 

Quelque  naturelle  que  nous  semble  aujourd'hui  cette  défmttïon, 
il  lui  fallut  cependant  de  longs  siècles  pour  se  faire  accepter.  Les 
Grecs  avaient  poussé  fort  loin  l'élude  des  rapports  (kifii)  et  l'élude 
des  nombres  (àpiOfioi),  mais  ils  ne  lesavaienljamaisconfondus  ('). 

CI  Les  savants  grecs  ne  se  préoccupent  point  des  applications  concrèies 
de  la  science,  et  c'est  pourquoi  ils  n'ont  point  comme  nous  modernes  un 
intérêt  pratique  immédiat  à  ramener  les  opératioca  géométriques  à  des 
calculs  arithmétiques  plus  fai^ilcs  à  eflectucr.  Pour  comprendre  leur  point 
de  vue,  il  faut  se  rappeler  quo  les  Grecs  établissaient  une  distinction 
absolue  entre  l'arithméLique  théorique,  ëtudu-  des  propriétés  des  nombres, 
et  la  logUtique,  qui  est  l'art  de  calculer  numériquement  aur  des  gran- 
deurs concrètes.  «  La  Jogistique,  dit  un  scfaolic  ancien,  est  la  théorie  qui 
traite  des  dénombrables  et  non  des  nombres  ;  elle  ne  conaidère  pas  ce 
qui  est  réellement  le  nombre,  mais  suppose  ce  qui  est  un  comme  unité 
et  ce  qui  est  dénombrable  comme  nombre...  Elle  examine  donc,  d'une  part, 
ce  qu'AncHiuËDE  a  appelé  le  problime  dta  bceufs,  de  l'autre,  les  nombres 
m^tfw  et  phiaiila,  les  uns  sur  des  fioles,  les  autres  sur  des  troupeaux...» 
[Scholie  sur  le  Charmide  de  Platon,  apud  P.  Tanmeby,  La  géométrie 
grteqtu.  Première  partie,  p.  ^H],  Ainsi,  loin  d'asaimiler  les  grandeurs  aux 
nombres,  la  tradition  grecque  interdisait  de  considérer  comme  de  véri- 
tables  nombres  les  nombres  qui  mesurent  des  grandeurs  :  ce  sont  des 


„Google 


LES   aKA^DELHS 


Et  le  rappittcliement  si  suggestif  que  nous  avons  établi  enlre  lea 
opérationa  arithmétiques  et  les  opératioas  faites  sur  des  grandeur». 
oe  s'eslKtn  pas  bien  longtemps  appliqué  à  (e  masquer  au  lieu  de  le 
mettre  en  lumière  ?  L'un  des  plus  grands  algébristes  du  x  vi*  siècle. 
Tartaglia  ;'),  reproclic  à  un  traducteur  d'Euclide  d'avoir  ïodiffé- 
remmcnt  eraplttjé  dans  un  roâme  sens  les  mots  mattifilirare 
et  ducei'C,  Il  faut,  dîl-il,  distinguer  enb«  <x%  deux  mois  :  le  pre- 
mier se  dira  des  nombres  ainsi  l'on  regardera  -x  comme  \e  plus 
petit  mulliplicateur)  tandis  que  tlaaere  conviendra  s'il  s'ji^t  de 
grandeurs  ^'éo métriques.  Pareillement,  potir  déeigner  i'opérali<Hi 
de  la  division,  on  devra  dire  partire  ou  misarare  suivant  que  l'on 
parlera  de  nombres  ou  de  grandeurs. 

('inquante  «ns  plus  lard,  Yiète  (*)  considère  encore  la  science 
des  nombres  et  celle  des  grandeurs  comme  a^ant  des  règles  pa- 
rallèles mais  distinctes.  C'est  Jk  Descarlcs  que  revient  le  mérite 
d'avoir  affirmé,  sans  restriction,  l'identité  du  calcul  numérique  ef 
du  calcul  géométrique  {')  : 

«  Et  comme  toute  l'aritbmétique,  —  dit  Descartes  (')  dans  un 
langage  précis  et  délinilif,  —  n'est  composée  que  de  quatre  opéra- 
tions, qui  sont  l'addition,  la  soustraction,  la  multiplication,  la 
division,  et  l'citraction  des  racines  qu'on  peut  prendre  pour  une 
espèce  de  division,  ainsi  n'a-l-on  autre  cliose  à  faire,  en  géométrie, 
touchant  les  lignes  qu'on  cl  lerche,  [wur  les  préparera  être  connues, 
que  leur   en  ajouter    d'antres,    ou  eu  ùter;  ou  bioi,   en  ayant 


uombret  phialites,  ou  ralatjfs  aux  floIeH,  dei  ooiubreii  méiile»,  ou  relalit» 
aux  Iroupeaux  lou  aux  pommesi.  Et  c'eut  pourquoi  I«s  problèmei  concer- 
nant les  grandeurs  i-laienténolicts  soug  lorme  concrète  et  uonsoustoriue 
théorique  :  ce  qui  est  pour  nous  la  i  résolution  d'une  équation  de  tel 
ou  tel  type  >  linfra,  Deux,  lie.,  chap.  it  était  autrefois  "  la  solution  du 
pioblème  des  bœufs  e,  du  "  problème  des  arbres  ■,  du  'i  problème  des 
Upins  ',  du  t  problème  des  sept  vieilles  femmes  i,  du  >  problème  des 
oiseaux ï|  voir  Ll'ca  Pacilolo,  Summa  ife /IrifAmetùa,  pasaim).  Semblable 
terminologie  se  retrouve  chez  les  Hindous  et  chez  les  Arabes,  pendant  tout 
le  Moyen  Age  et  au  début  de  In  Itenaiasauce. 

I-I  General  Trallato,  liv.  II,  lil.  17.  Cf.  le  début  de  l'Alfèbre 
d'OiiAR  AL  KHAYVAU,  cité  au  n^  273. 

{-I  In  artem  analylicam  Uagoge,  i.>rti,  ch.  IV. 

('1  Vide  supra,  p.  110,  note  1.  Sur  l'hiMoire  du  calcul  géométrîqueavant 
Descartes,  voir  Deux.  liv..  rh.  111.  S  1. 

Cl  La  Géométrie,  liv.  1  [Œuv.,  t.  VI,  p.  3(k,l. 


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CO:iFAONTATIOII    DU    NOUBVE   BT    DE    LA    GIIAKUEUR  1x3 


une  que  je  Dominerai  l'uDÎté  pour  la  rapporter  d'autanl  mieux  aux 
noaibies  et  qui  peut  ordinairemeat  élre  [H'ise  k  «lisci-élîoD,  puis, 
en  ajant  encore  deux  autres,  en  trouver  une  quatrième  qui  soîl  à 
l'une  de  ces  deux  comme  l'autre  est  k  l'uaité,  ce  qui  est  ^  même 
que  la  mulliplïcatioo  ;  ou  biea  en  trouver  (')  une  quatiièmc  qui 
soit  à  l'une  de  ces  deux  comme  l'unité  est  à  l'autre,  ce  qui  est  le 
même  que  la  division;  ou,  entin,  trouver  une  ou  deux  ou  plu- 
sieurs moyennes  pr<^)ortionnelles  entre  l'unité  et  quelque  auti'e 
ligne  (*).  ce  qui  est  le  même  que  tirer  la  racine  carrée  ou  cubique, 
etc.  Et  je  De  craindrai  pas  d'introduire  ces  termes  d'aritlmiétique 
en  la  géométrie  afin  de  me  rendre  plus  int^ligible  ». 

Ces  déclarations  résument  excellemment  les  conclusions 
auxquelles  nous  ont  conduits  les  premieit'  paragraplies  du  présent 
cbapilre. 

107.  —  La  résistance  qui  fut  longtemps  opposée  aux  vues 
formulées  par  Descaries  s'explique  par  des  raisons  profondes.  Il 
faut  en  chercher  l'origine  dans  les  piemici-es  spéculations  de  la 
science  grecque. 

La  mathématique  des  Pythagoriciens  se  proposait  un  double 
objet  :  l'étude  des  propriétés  des  nombres  (voir  I,  S  i)  et  l'élude 
des  propriétés  des  corps  géométi-iques.  Entre  ces  deux  études  il  y 
avait,  à  l'origine,  une  parenté  étroite  :  les  Pythagoriciens  ne 
r^résenlaieot-ils  pas  les  nombres  par  des  figures  géométriques 
formées  de  points  (n*  3)  et  n'aflirmaîenl-ils  pas  que  h  toutes  les 
choses  sont  nombres^  »  Mais  voici  que,  tout  d'un  coup,  surgit 
une  difficulté  inattendue  :  l'existence  des  longueurs  incommensu- 
rables est  reconnue  et  le  théorème  de  Pylltagore  sur  le  triangle 


(■)  Comment  CM  lignes  frésultata  des  opérations)  sont  edecljvement 
déterminëei,  c'est  là  une  queslion  dont  nous  n'avons  pas  à  nous  préoc- 
cuper ici.  On  Icj  obtient  très  facilement  en  appliquant  les  théorèmes  de 
la  géométrie  rationnelle  ainsi  que  nous  le  verrons  au  chapitre  m  du 
Deuxième  liTre. 

a       b 

{*]  TroBTer,  par   exemple,  une  langueur   b  telle  que  -,  ^  -  ,   a  étant 

connu  (d'où  a  •=  b',  b  ^  ^a),  ou  trouver  deux  longueurs  A  et  c  toit  que 

5  —  ;  —  7  (a  ""'-''."-  7  -  rt  '  -  V  ")■ 


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I3/|  LES   GRA>DEtna 

rectangle  (')  (n"  63  et  199)  montre  que  ces  longiieursserenconlrenl 
dans  les  problèmes  gtométriques  les  plus  simples.  Les  P^tbagori- 
ciens  restent  confondus (');  l'édifice  de  la  science  est  ébranlé; 
comment  va-t-il  âtre  possible  de  le  reformer  ? 

C'est  ici    qu'interviennent    les    fameux    Arguments    de    Zenon 
d'Elée.   Il  n'est  pas   vrai,  dit  Zenon,  que  les  grandeurs  soient 
des  nombres  au  sens  pythagoricien,  c'est-à-dire  des  assemblages 
d'unités  ou  de  points.  En  effet,  le  point,  n'ayant  ni  grandeur,  ni 
épaisseur,  ni  volume,  est   le  néant,  et  avec  le  néant  on   ne  peut 
pas  former  des  assemblages.  «  Si  (')  en  effet,  on  l'ajoute  (le  point) 
<'  à  autre  cliosc,  il  ne  la  rend  pas  plus  grande;  car,  ajoutez  une 
'(  grandeur  nulle,  vous  ne  pouvez  augmenter  la  grandeur;   ainsi 
<'  l'augmentation  sera  nulle.  Retranchez  au  contraire,  l'autre  chose 
"  ne  sera  en  rien  moindre,  comme  elle  n'était  en  rien  plus  grande  par 
Il  l'addition  ;  ainsi  l'augmentation  et  la  diminution  sont  également 
«  nulles.  M  Par  conséquent  il  n'est  pas  possiblede  regarder  les  choses 
réelles  comme  des  «  pluralités  n  de  points.  Réciproquement,  si  un 
ùlreest,ileslncces3airementpourvu  de  grandeur  et  d'épaisseur.  Sup- 
posons alors  que  tout^tresoït  une  pluralité, c'est-à-dire  soit  composé 
de  parties;  ces  parties,  pourvucsdegrandeuret  d'épaisseur,  seiont 
donc  elles-mêmes  des  êtres  composés  de  parties  lesquelles  auront 
h  leur  tour  des  parties  ;  <>  ce  qu'on  a  dît  une  fois,  on  pourra  tou- 
«  jours  le  répéter  ;  il  n'y  aura  jamais  de  la  sorte  un  terme  (une 
«  partie)  extrême,  où  il  n'y  ait  pas  de  parties  dîlTéi-entes  l'une  de 
«  l'autre.  Ainsi,  s'il  y  a  pluralité,  il  faut  que  les  clioscs  soient  à  la 
«  i'ois  grandes  et  petites,  et  tellement  petites  qu'elles  n'aient  pas  de 


(']  Ce  théorème  a-t-il  été  énoneé  par  Pythagore  soiia  la  forme  que 
nous  lui  donnons  aujourd'hui  ?  Noue  l'ignorons.  PnocLus,  en  tout  cas  nous 
dit  formellement  {dans  son  Prologue  du  CommtiUaire  dta  EtémenU] 
•  C'est  à  lui  (Pvthacohe)  que  l'on  doit  la  découverte  des  iacommeruu- 
râbles  >. 

(')  S'il  faut  en  croire  un  scholie  ancien  (voir  Cantoh,  Vorlea.,  i,  i;r) 
la  légende  racontait  que  l'auteur  de  la  théorie  des  incommensurables  tut 
englouti  dans  un  naufrage.  C'est  ainsi  que  le  ciel  punit  celui  qui  avait 
exprimé  l'inexprimable,  représenté  l'infigurablo,  dévoilé  ce  qui  eût  dû 
rester  toujours  cache,  o  Tel  était,  ajoute  le  scholie,  l'étonnement  reli- 
gieux où  la  théorie  des  Incommensurables  plongeait  res  hommes 
(les    anciens    géomètres)  ». 

I»)  Fragment  de  Simplicius.  Pl.>ja.  Dieig,  i3(,.  Voir  Paul  Tannery, 
Pour  l'histoire  d»  la  science  hellène,  18S7,  p.  ar.o  et  sqq. 


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inr.iTiON  DU  :«0iiBnE  et  de  la  GRANDEun  1^5 

«  grandeur  [puisque  la  fragmenta  lion  répéléc  conduit  &  des  parties 
<(  tle  plus  en  plus  petites]  tellement  grandes  qu'elles  soient  inflnies 
w  [puisque  chaque  partie  comprend  une  infinité  de  parties].»  D'où 
une  contradiction  qui  condamne  l'hypothèse  pythagoricienne. 

C'est  peut  être  la  même  contradiction  que  Zenon  cherche  àmettrc 
en  lumière  dans  l'argument  célèhi-c  iVAchille  et  'le  la  lorlae  ('). 
Achille,  courant  après  une  tortue,  ne  la  ratrappera  pas  ;  en  effet, 
soit  a  l'avance  de  la  tortue  [c'est  une  longueur,  donc  une  pluralité 
de  points,  d'après  la  théorie  a  combattre];  lorsque  Achille  aura 
parcouru  la  distance  a,  la  tortue  aura  parcouru  une  nouvelle  dis- 
tance b  ;  cette  distance  il  faudra  qu'Achille  la  parcoure  à  son  tour  ; 
l>endant  ce  temps,  la  tortue  s'avancera  de  c  ;  et  ainsi  de  suite  indé- 
fînimeat,  la  tortue  restant  toujours  en  avant.  On  volt  comment  se 
peut  expliquer  ce  paradoxe  :  le  raisonnement  de  Zenon  décompose 
en  une  infmité  de  longueurs  partielles,  a  plus  b,  plus  c,...  la  dis- 
tance au  bout  de  laquelle  Achille  rattrappc  effectivement  la 
tortue,  et  il  imagine  que,  pour  parcourir  chacune  de  ces  parties  la 
tortue  emploie  un  temps  appréciable.  Ces  hypothèses  ne  sont»j)as 
conformes  aux  conditions  physiques  dans  lesquelles  s'effectue  la 
poursuite.  D'où  celle  conclusion  naturelle  qu'il  n'est  pas  permis 
de  regarder  une  dislance  comme  une  somme  de  parties  discernables 
ou  de  points.  Une  pareille  conception  conduit  à  des  conséquences 
absurbes  et  rend  impossible  l'explication  mathématique  des  faits 
physiques. 

108.  —  M.  Milhaud  résume  en  ces  lermes  ('),  le  rôle  joué  par  les 
philosophes  d'Elée  (Parménide  et  Zenon)  dans  l'évolution  des  ma- 
thématiques. Pythagore  a  dit  <i  les  choses  sont  nombres  n.  «  En 
disant  :  non,  les  choses  ne  sont  pas  nombres,  Parménide  et  Zenon 
rendaient  bien  plus  facile  l'application  du  nombre  aux  choses;  car 
rien  ne  s'opposait  plus  désormais  à  ce  que  le  nombre  s'y  appliquât 
indéfiniment  dans  les  deux  sens,  rien  ne  s'opposait  plus  au  concept 
scientifique  de  l'inQnimcnt  grand  et  de  l'intinimenl  petit  u.   La 

(')  Nous  ne  parions  pas  des  conséquences  que  l'on  peut  tirer  des  argu- 
ment* de  Zékon  relativement  au  mouvement.  Pcut-êlre,  d'ailleurs,  la 
question  du  mouvement  n'est-elle  que  secondaire  dans  la  pensée  du 
philosophe  d'Etée.  Cf.  Pavl  Tannery,  toc.  cit. 

(•)  Ltfvna  *nr  les  origines  dt  la  science  grecque,  iSijî,  p.  Sig. 


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1X6  LES   ORANHUKS 

notion  générale  du  nombre  se  tronTsil,  en  d'aatres  termes,   déli- 
vrée de  tonte  entrave. 

Nous  admettron»  donc  que   les  grandeurs  ne  sont  pas    des 
nombres.    —   Et  si,    pourtant,  elles   sont  des  nombres,    et   une 
révolution  s'impose,  inverse  de  celle  qu'ont  accomplie  les  Kléales  ; 
comme  l'a  fort  bien  vu  Descaries,  les  progrès  Tutnrs  des    malhë- 
sutiques  sont  à  ce  prix.  Mais  il  faut  bien  nous  entendre   sur  le 
sens  des  mote ;  U  faut  tirer  définitivement  an  clair  la  déliniCÎon 
du   nombre  îmtîoiMil  et  lui   ôter   le  votle  d'infinitnde  (')    qui 
l'obscurcissait  aux  yenx  des  Grecs.  Nous  ft;rt>ns  intervenir  dans  ce 
but  une  notion  fondamentale,  dont  no«M  mmu  sommes  déjÀ  occupes 
incidemment  lor^ue  nous  avons  parlé  d'a/ipranmaffon  arbitrai- 
rement   tjrande    en    arithmétique   (n*  47)    et    éTtakouslion     en 
géométrie  :  la  nolion  de  llmile.   Nous  allons  [H^iser  te  aeos  de 
cette  notion  et  en  donner,  sans  aucune  préoccupation  hislorîqae 
déîiormais,  unedonble  interprétation,  arithmétique  et  géométrique. 


é.  —  DétinMoa  rigoarease  des  aombrta  Imtloanets 

109.  Suite  de  nombres  ratioiuiela  oonvergeant  vers  «ne 

limite  ratiomielle.  —  Considérons  l'ensemble  des  nombres  ra- 
tionnels qui  sont  voisins  d'un  nombre  donné  c  {positif,  négatif  ou 
nul)  et  qui  sont,  soit  tous  infoncurs,  soit  tous  supérieurs,  à  ce 
nonibro.  Il  y  a  dans  cbacunc  des  deux  classes  de  nombres  ainsi 
déterminées,  une  inliuité  de  nombres  de  plus  en  plus  rapprochés 
de  c.  En  eilet,  nous  savons  que  l'on  peut  former  des  fractions 
arbitrairement  petites  (aussi  petites  que  l'on  veut),  par  exemple 

la  fraction  — -,  oii  m  est  un  nombre  entier  arbitrairement  grand  : 
ajoutant  ces  fractions  à  c  ou  leit  en  relrancbant,  nous  formons  des 
nombres  rationnels  arbilraircim'nl  rapprocbés  de  c  {au  sens  du 
n"  46). 

Envisageons,  en  particulier,   une  série  indéfînie  de  nombres, 

|ii  MiciiEi.STipEL,/lfi(ftme(ienintegni,Nflreinbctg,  iS.Vi.  Iib.II,p.  loî 
1  irralionalîs  numerus  non  tel  verus  numerut,  et  laUt  aub  quadam  infini- 
iaCis  nebula  >. 


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DêFI!4ITI0!l    aiGOtraElISB    DES   NOMBRES   IRRATIOHNEI.S  l^J 

tous  inférieur»  ii  c,  de  {>lu8  en  plas  rapprochés  de  c  ;  numérotons 
ces  nombres  dans  l'ordre  où  nous  les  prénom,  st  désignons •  les 
par  les  symboles  a,,  ai,  ....  On,  ...  ;  nous  dirons  que  la  suite  des 
nombres  a a,,  ...  tend  ou  converge  vers  la  limite  (  pins  pré- 
cisément :  limiU  tapiriearé)  c  st,  quelque  petit  qtu  snit  un  nombre 
donné  e,  on  peal  trouver  an  nombre  entier  N  tel  que  h  différence 
c  —  On  soit  inférieure  à  e  pour  toutes  les  valeurs  de  timiiee  n  si^>é- 
rieur  à  N. 

.\insi,  par  exemple  (').  st  l'on  fait 


la   suite  a,.    ...,  an,   ...  tendra   vers  la  limite    c,    puisque  l'on 
aura 


et,  par  conséquent,  pour  /i  >  >"  : 


[où  —  est  aussi  petit  que  Ton  veut  si  l'on  a  pris  N  assez  grandj. 

Lorsque  la  suite  (d,  ui,  ...  converge  verse,  nous  disons  que  le 
nombre  a„  tend  vers  la  limite  c  pour  n  infini,  ou  que  la  différence 
c  —  fl„  tendvers  o. 

Prenons  maintenant,  et  semblablement,  une  suite  de  nombres 
6|,  6],  ...  b„,  ...  tous  supérieurs  à  c  et  se  rapprocbani  de  plus  en 
plus  de  c  ;  nous  dirons  que  celte  suite  tend  vers  la  limite  (ou 
limite  inférieure)  c  si,  quelque  j>etit  que  soit  e,  on  peut  trouver 
Un  nombre  entier  N  lelque  la  dilTérencc  b„  —  c  soit  inférieure  à  £ 
pour  loules  les  valeurs  de  n  supérieuies  à  N  ;  la  différence  b„  —  c 
tend  alors  vei's  o  pour  n  infini. 

110.  Remarques  et  géaéralisatlons.  —  On  lemarquera  que  les 
déltnitions  qui  précèdent  n'exigent  pas  que  la  suite  des  nombres 

I'}  Au  n"  6r>  nouaaTODS  défini  une  suite  de  polygones  de  4.^t-..'>câté3 
dont  les  périmèlrea  ont  pour  valeur  une  suite  de  nombres  tendant  vers  la 
kmfueur  du  cercle  de  rayon  i.  Toutes  les  évaluations  d'aires  ou  Ae  vo- 
lumes [ait«B  par  les  géomètru  BBci«n«  (d'après  ta  méthode  d'exhauslion) 
reposent  sur  la  censidération  de  semblables  suites  de  figures. 


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laS  LES  gra:*deuhs 

Oi,  ....  <i„,  ...  aille  loujouis,  sans  exceplion,  en  croîssanl.  ou  la 
suile  (tes  nombres  bi,  ....  b,,,  .-.  toujours  en  décroissant.  Nou5 
uffirmons  seulement  —  en  ce  qui  concerne  les  a,  par  exemple  — 
que,  quel  que  soit  un  nombre  a.  moindre  que  c,  a„  est  sûrement 
supérieur  à  a  à  partir  d'une  certaine  voleur  de  n  et  ne  redescend 
plus  au-dessous  de  la  valeur  a.  quelque  grand  que  devienne  n . 

On  remarquera  aussi  que  nous  pouvons  facilement  étendre  notre 
dcOnilion  de  la  limite  au  cas  d'une  suite  de  nomliics  qui  sont 
tantôt  plus  petits,  tantôt  plus  grands  que  c.  Si  lu  lUJférencir  des 
nombres  c  cl  u„  (dijprciice  qui  est  c  —  <j„  oua^  —  c  suivani  que 
c  '^  a^oa  c  <  a„)  tend  vers  lu  limile  o  pour  n  aatjmentanl  iruléjî- 
nimeiil,  nous  dirons  que  la  suite  ai,  ...,  a„  a  pour  limite  c. 

111.  ProgreaaioDfl  géométriques  infinies.  —  >ious  allons 
appliquer  les  définitions  qui  précèdent  à  un  exemple  remarquable. 
Considérons  la  somme  des  n  premiers  termes  de  progression  ^éo- 
iiiéU'ique  de  raison  r  qui  commence  par  l'unité,  c'est-à-dire   l.i 


et  supposons  la  raison  r  inférieure  à  i .  D'après  les  n"  31  et  î 
(voir  p.  /|5,  note  i)  nous  avons 


Considérons  alors  la  suite  indérinicdes  nombres Sj..vt,  ...,s„,  ... 
où  n  prend  toutes  les  valeurs  entières.  Celle  suite  est  croissante, 
puisque  chacun  des  nombres  se  déduit  du  précédent  en  ajoutant 
un  nouveau  terme  de  la  progression  géométrique  ;  d'ailleurs  les 

nombres  s, ,  s,,  ...  sont  tous  inférieurs  à  -  ^;—  • 

Je  dis  que  ma  salie  de  nombres  converge  vers  la  limite  _—.  En 
effet  on  a 


Mois,  lorque  n  >  N,  c"  est  inférieur  à  r"  (puisque  r  est  inférieur 
à  i),  et  la  puissance  r*  est  un  nombre  aussi  petit  que  l'on  vent 
pourvu  que  N  soit  assez  grand  {n°  40).    Donc     est  bien, 


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DÉFIRITIO:)    KIOOUREUSB   MES    DOUBIIES    IRRATIO.f HELS  ISQ 

d'après  la  délinilion  donnée  plus  haut,  la  limite  de  Sn  pour  n  inilnî. 
Nous  exprimons  ce  résultat  en  disant  que  la  somme  de  la  progres- 
sion géométrique  indéfinie 


est  égale  à     ^_    .  Ainsi  la  somme 


prolongée  indéfiniment  est  égale  i  - — ~  ou  a- 

C'est  là  un  résultat  qu'énonçait  déjà  explicitement  Archimède 
dans  son  Traité  de  la  quadrature  de  la  parabole,  prop,  23. 

112.  AbBoisies.  laterprétation  géométrique  de  la  limite.  — 

Comme  type  de  grandeur,  noua  prendions  de  préférciiLe,  avons- 
nous  dit,  la  longueur  d'un  segment  géométrique  (n°  63).  Conve- 
nons en  particulier  de  toujours  porter  les  segments  sur  une  même 
droite,  dans  une  même  direction,  et  à  partir  d'un  même  [yoïnl  0 
appelé  origine.  La  comparaison  des  segments  entre  eux  est  alors 
particulièrement  aîsée  ('). 


X;  0  A        A,  A,     An    C      Bn     B,   B,     X 

?ig.  «6. 

Imaginons,  par  exemple,  que  les  longueurs  soient  portées  du 
cdlé  droit  {k  partir  de  l'origine  0)  sur  la  droite  indéfinie  (')  \'0\. 
(fig.  66)  ;  alors  à  toute  longueur  0\  correspond  un  point  A 
(seconde  extrémité  du  segment  OA)  situé  k  droite  du  point  0  : 
nous  dirons  que  la  longueur  OV  est  i'abscisse  du  point  \. 

(')  La  représentation  des  longueur!  par  des  abacisses  rend  intuitives 
toutes  les  propriétés  que  nous  avons  dit  appartenir  aux  longueurs.  Ainsi, 
par  exemple,  étant  données  deux  longueurs,  on  en  aura  l'abscisse  de  leur 
somme  en  les  portant  bout  à  bout  à  partir  du  point  0.  —  Le  produit  de 
deux  longueurs  pourra  d'apràa  le  §  i  (n"  9J)  être  défini  comme  une  lon- 
gueur, partant  comme  une  abscisse. 

(*}  Le  point  X,  oaturollement,  est  quelconque  sur  la  droite  indéfinie  ; 
on  peut  l'éloigner  autant  qu'on  veut. 

BouiKot'i.  —  Ln  Piincîpti  de  I'AdiIj'I*  mithiinalique.  <J 


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l3o  ta»  GBflMt'KS 

Ceh  dit,  su[>fM>m>ns  que  ■oos  tyom»  bit  dtois  d'âne  mvitë  tir 
loDgvew.  Alors,  1  l«al  nombre  rsItonDt)  a  comeptmA  one  ton- 
gueur  (ayant  ce  nombre  pour  mesure)  qa»  no»»  pnnvom  porter 
en  abscisse  sur  la  demi-droite  0\.  A  loiit  nombre  rationnel,  en 
d'autres  termes,  correspond  une  et  une  seule  abscisse  OA,  un  et 
un  seul  point  A  que  nous  appellerons  poàit  représtntalt/'  riu 
nomlire  a. 

Revenons  maintenant  aux  deux  anites  indélinies  de    nombres 

« Il,,,  .  .  et  /'i.  hj,  ...  Il,,  ...  dérinies  au  n"  109,  Les  nombres 

de  la   première  suite  sont  tous  iulërieuraàc  ;  donc  les    poinls 

Ai,  A„  ...,  \ qui  les  représentent  (lig.  66)  sont  tous  à  gauche 

du  point  C  l'eprésentalif  du  nombre  c  ;  d'ailleura  lorî^que  l'indice  n 
augmente  înd^nnimcnl.  la  différence  c  — a^  tend  vers  o;  donc 
la  distance  du  point  A„  au  |>oint  C  devient  inférieure  à  toutes  les 
longueurs  imaginables;  c'est  [X)urquoi  nous  dirons  que  le  poln/ 
Ah  tenfl  (sur  la  droite  0\)  vers  le  point  C,  ou  admet  pour  limite  le 
point  C  [ou  encore  :  que  los  points  Ai.  ...,  A»,  ...  tendent  ou  mn- 
venjent  vers  le  point  C|. 

Pareillement,  les  points  B,,  ...,  Un.  ...  représentatifs  des 
nombres  ^^i,  ...,  b, se  rapprochent  indéliniment  de  C  (eu  tes- 
tant à  limite  de  ce  point)  :  nous  dirons  donc  que  le  point  B.  tend 
vi'rs  le  piiiiil  C  lorsque  l'indice  n  augmente  indéliniment. 

Nous  pourrions  d'ailleurs  également,  en  vertu  des  remarques 
du  n°  110,  envisager  une  suite  de  points  admettant  pour  limite 
le  même  point  G  et  situés  cependant  tantùt  ù  gauche,  tantôt  k 
droite  de  ce  point. 

113.  Suite  de  nombrM  rationncto  oonTargeuit  -nru  une 

limite  irratioimeUe.  —  Sur  la  droite  U.V  définie  ci-dessos,  con- 
sidérons maintenant  une  longueur  OC  qui  ne  sotl  pu  mesurée 
par  un  nonibie  raLiouoel,  Noua  savons  qu'es  nous  servitnt  d'une 
sous-unilé  suffigamnicnt  pclitc,  nous  (louvons  donner  de  la  ton- 
goour  OC  une  mesure  arbitrairement  approchée  qui  soit  un 
nombre  rationnel;  en  d'autres  termes,  il  existe  des  longueurs 
approchant  arbitrairement  la  longueur  OC,  soit  par  défaut,  soit  par 
excès,  el  mesurées  par  des  nombres  rationnels.  Considérons  en 
particulier  une  suite  de  telles  longueurs  0\i,  ....  O.V.,  ■■-.  toutes 
portées  en  abscisses  sur  la  demi-droite  en  OX,  et  jouissant  de  U 


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DÉFISITIOS    HIGOinnaiC   UK*    SWIŒBES   IRHiTiOSNELS  l3l 

profgifié  amnnttt  :  qndi^ae  peirle  g)i«  «oil  une  lo«gu«ar  dennée 
de  mesure  (rationnelle)  E,  je  suppose  (jti'oB  poiue  tromer  un 
nombre  entier  N  tel  que  la  distance  A.,C  soil  plus  petite  que  celte 
tcwgiieur  pour  tontei^  les  vateors  de  t'indica  n  supérieures  jt  N. 
S'il  en  «9t  ain» nom  liTrons  qrw  les  pornls  Ai,  Pti,  ...  A„  leruient 
ou  eometr^emi  ver»  te  point  limite  C  hrs^m  Findice  n  a,agmentê 
iifUJliûmitKt. 

Celle définitikifi  esIé^skfMcnt  ta>kilb^  ^e  tes  poÎMis  Ai ^,  -- . 

soienl  à  ymehr  da  point  C  (comme  sdf  ta  figvie  ^  dont  now 
pouvons  nous  resservir  ici \  ou  qu'ils  soient  à  drorfe  de  C  (connue 
béa  points  B|,  ...  Bn,  ...  de  la  fi^re  64>)  ou  qu'ib  soiw«(  tanrl^t  à 
gsucke  UalAt  à  dioilc.  il  est  donc  isudâte  de.  apécillw  qoe)  est 
celui  de  ces  caa  q«e  aams  comûlécona. 

Longue  les  poiiil»  Ai,  ...,  A„,  ..,  couveront  vers  C,  nous 
^iroiiaqoe  la  9aile(')des  tongueura  0\i,  ...,  O.Vu,  '-.  eal  courcr- 
ffenle  (')  el  admet  poor  tiitnte  \»  longueur  00.  El  Bons  dirons 
«mei  ffotr  la  suite  des  noml^ss  rationnels  a^,  ...,  a„  ,..  qui  sont 
les  mesures  de  OAi,  ...  OA,,,  ...  est  ane  n  tmite  concerffenle  »  {^). 

114.  —  Ainsi  donc,  à  loule  suite  convergente  de  longueurs 
exactement  mesorab^  correspond  un-e  suite  conTcrgente  3e  nom- 
bres ratîonnefs.  La  suite  des  longueurs,  par  hypothèse,  admet 
toiçioura  une  limire  qui  est  une  longueur  OC  ;  h  soite  des  nombres 
a^iet,  elle  aussi,  une  rîinite  (mesure  de  OC)  ihns  te  cas  oà  OG  esl 
exactement  mesarabfe.  \\  est  donc  indiqué  d'adopter  la  convention 
de  langage  suivante  :  Chaque  fois  que  nous  aurons  une  suite 
convergente  <Ie  nombres  rationnels  (au  sens  âa  n"  113),  nous 
dirons  que  cette  snite  admet  une  limite,  qui  eit  la  meanre  de  OG, 
c[  à  cette  timite  nous  donnerons  le  nom  de  «  nombre  "  ;  si  OC  n'est 


l')  L«  mot  smiu  mikqv»  que  le»l«iifue«rs  sont  ooiisidéréM  BVCCMsive- 
n«nA,,  et  bwi,  biiB»  antându,  ((u'eile»  icat  juxtaposées. 

I*)  Si,  au  contraÎK,  les  points  A A.,  ...  ne  tendaient  pas  vers  un 

point  déterminé,  nous  dirions  que  la  suite  est  diuergentt. 

1^)  Sites  l«B^ii«un  OAi,  ...  O.li,  ...  sont  teutes  wMtivone»  à  OC,  tt  de 
pt\is  en  pins  fiamfcs,  l«  suite  coaTergente  est  dtte  eroUtante.  Si  elles 
étaient  toutes  supéiieutes  à  OC  et  de  plus  en  plus  petites,  la  suite  serait 
^eroiwamte.  —  St  îes  iMifueiir»  OAi,  ...  OAn,  ...  ne  tendent  pai  vers 
nos  longueur  déterminée,  la  suite  (i),  ...  a^,  ...  est  dite  ■  éivargtntÊ  >. 


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l33  LES   GRA!IDP.[)K8 

pas  mosuré  par  un  nombre  rationnel  nous  dirons  que  la  lïmile  est 
un  nomlin  iiratioiuiel. 

115.  —  Cette  définition  du  nombre  irrationnel  est  toute  conven- 
tionnelle mais  elle  est  [Kirfaitement  légitime.  De  même  qu'un 
nombre  fractionnaire  n'est  pas  déûni  directement,  mais  bien  indi- 
rectement par  un  couple  de  nombres  entiers  (numérateur  et  déno- 
minateur), de  même  un  nombre  irrationnel  sera  déRni  indireclc- 
ineut  par  une  suite  convergente  (indéfiniment  prolongeabic)  de 
nombi-es  rationnels. 

Deux  nombres  irrationnels  seront,  par  définition,  déclarés  égaux 
ou  iiiéi/aiLT,  suivant  qu'ils  sont  mesures  de  longueurs  égales  ou  de 
longueurs  ditTércntes.  Ainsi,  deux  suites  converi/enlet  a,,  ...«„,  ,,, 

et  il b„,   ...  déjiitii-onl  le  même  nombre  si  les  exlrimilés 

Al,  ...,  A ('/  U|,  ..,,  B.„  ...  des  abscisses  correspondantes 

tendent  vers  un  même  poinl-limile.  Considérons  d'ailleurs,  en  ce 
cas,  (en  supposant,  pour  fi\er  les  idées,  les  nombres  b  supérieurs 
aux  nombres  a)  la  suite  des  nombres  rationnels 

(6, -«,).(/-,-<.,),  ...,(ft„-a„),... 

qui  mesurent  les  longueurs  AtBi,  ...,  AnB„,  ..,  arbitrairement 
l>elites  pour  fi  arbitrairement  grand  ;  cette  suite  est  convergente 
et  admet  pour  limite  zéro.  Réciproquement,  si  la  suite  des  dif- 
férences (61  —  a,),  ...  (b„  —  a„),  ...  admet  la  limite  o,  les  deux 

suilcs'f ,  Rq,  ...  et  61,  ...,  6 définissent  le  même  nombre. 

Ainsi,  nous  sommes  en  état  de  définir  l'égalité  (')  de  deux 
nombres  irrationnels  sans  faire  intervenir  à  nouveau  la  notion  de 
longueur  géométrique. 

Il  résulte  des  remarques  qui  précèdent  qu'une  suite  conver- 
gente de  nombres  rationnels  définit  un  nombre  (rationnel  ou 
irrationnel)  et  un  seul,  tandis  qu'un  nombre  fjuelconquc  peut  être 
considéré  comme  limite  de  plusieurs  (')  suites  différentes  de 
nombres  rationnels.  En  revancbe,  Une  correspond  à  un  nombre 

Cl  Nous  dirons  indiiTé  rem  ment,  sant  faire  de  distinction  entre  ces  deux 
locutions,  qu'un  nombre  est  é^al  à  un  autre  nombre  ou  qu'il  est  le  mim» 

l'i  On  peut  construire  autant  de  suites  convergentes  que  l'on  voudra 
qui  aient  pour  limites  le  m?me  nombre. 


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DÉFi:i)TIO:<    HIOOUREUSB    DES    ^(OMBHBS    ltlltAT10>NELS  iXi 

quelconque  qu'une  seule  abscisse  OG  el  réciproquemenl  [lorsque 
l'on  a  choisi,  une  fois  pour  toutes,  un  ane  et  une  ilirectton  des 
abscisses,  une  origine  cl  l'unité  de  longueur  (n"  W)].  Il  y  a  coïn- 
cidence exacte  entre  la  notion  de  nombre  et  celle  d'abscisse. 

4.10-  Opératioiu  sfteotué«s  but  les  nombres  Irrationnels. 

Pour   avoir  le   droit  de  considérer  les  nombres  irrationnels 

comme  formant  avec  les  nombres  rationnels  une  classe  unique  de 
nombres,  il  faut  que  nousa)'ons  déCnî  l'addition,  la  soustraction, 
la  multiplication,  la  division,  l'étévalion  aux  puissances  des 
nombres  irraUonnels,  et  il  faut  que  nos  définitions  satisfassent  k 
la  condition  suivante  [cf.  les  remarques  faites  au  n°  31  à  proi>os 
des  fractions]  :  loutes  les  fois  que  les  nombres  sur  lesquels  nous 
opérons  se  trouvent  être  rationnels,  les  opérations  dé  fin- es  doivent 
élre  identiques  aux  opérations  de  C arithmétique  élémentaire  qui 
portent  le  même  nom. 

Or  cette  condition  sera  remplie  si  nous  défmissons  les  o|)éra- 
lions  fondamentales  relatives  auic  nombres  irrationnel  comme 
opérations  correspondantes  de  celles  que  nous  savons  cffecluer  sur 
les  longueurs  (<). 

La  somme  ou  la  différence,  le  produit  ou  te  quotient  de  deux 
nombres  quelconques  c  et  c'  sera  le  nombre  qui  mesure  la  somme, 
la  dilTérence,  le  produit,  ou  le  quotient  des  abscisses  mesurées  par 
c  et  c'.  Ij.i  /luissance  ni*"»  ou  la  racine  m*""  d'un  nombre  c  (pour 
m  entier)  sera  le  nombre  qui  mesure  ta  puissance  m*<»*  ou  la  racine 
m"™"  de  l'abscisse  mesurée  par  c. 

11  importe  d'observer  que  l'extraction  d'une  racine  d'ordre  p  esl, 
tlitns  la  théorie  des  nombres  irrationnels,  une  opération  toujours 
possible.  En  eilet,  nous  avons  vu  (48)  que  l'on  peut  calculer  des 
valeurs  (rationnelles)  de  plus  en  plus  approchées  {arbitrairement 
Ofiprochées)  de  la  racine  /»*"•  d'un  nombre  rationnel  quelconque.  On 
démontre  facilement  que  les  longueurs  mesurées  par  ces  valeurs 
approchées  convergent  vers  une  longueur-limite  dont  la  mesure 
sera  la  racine  ;>*■"  en  question. 

Après   avoir   défini   les  opérations   fondamentales,  on   pourra 


)  Les  produita  et  quotients  étant  délinis  c 
li  qu'il  s  été  dit  au  n"  yh. 


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l34  i^^  Ga.At'oaiit 

éliendra  au  douuÎDe  <Je«  Dortibr<ji>  îrralîoniMis  fouler  iet  rè^iet  de 
catvui  reialivfs  aux  fti-afx/ifiorui  iM  mxx  fu-r^frestions  ariikruélii/m£s 
et  ffèométn<fiuv  ^comftatw  b"  as^- 

i  l'est  li  ua  lait  ffue  le  lacle«u'  ^ablin  tiaéiuent  iÊa'i-aaêm^^ 

il7.  DélinUtea  triihmMÀqvB  *m  aambras  tfrmUoosels. 

—  Pour  tk'tùiir  In  suites  conver^n(«£  de  flombne  rat«o<raels, 
w>ufi  aviMis  «u  recours  k  la  Dotîoo  d'abiciNe.  Cet  >|kpel  i  la  f?ôo— 
□aétrie  n'eitt  fK>înt  îadÎBpeBuUe. 

On  peut  donner,  en  eH«t,  def  suites  iooi]\ergenlce  crointanto*  ou 
df^croisMiileti  une  définition  puiicsneof  «ritliniétÀqwe,  Une  emdie  fie 
itnnthrft  raUrutwk  enùttifuUt  ^foi reuttnl  lotit  iAfériews  à  tut  aurtne 
mnkbre  fixe  sera  iHtf  rvioivrifenie;  de  mfme  mite  saîle  de  OMnbrvx 
UécmixsanU  qui  reêieut  Ujox  tii^)é rieurs  à  ub  même  WMwime  fixe.  CdM 
jKiBé,  on  dira  qii'tute  saiLe  conver^euie  de  >tMiil>r«f  croassants 
u a,„...  et  une  suite  de  nombres  tlycroissantsè,,...  i^-..  «fi- 
nissent un  nombre  si  U  dilTéreiKe  h„—  as  est  arbitrairement  petite 
pour  n  arbiti-airema^t  gnnd  i^'). 

Cette  d^miliof)  est  d'accord  avec  im  propriétéfi  des  nombra 
rationnels  qui  ont  été  établies  en  aritlimétiqne.  En  el}«t,  si  la  suite 
«,....  a,„...  {0116,,...  ta,...  {admet  |>our  liante  uo  nombre  rationnel 

—  c'est-à-dire  s'il  existe  un  aooibi'e*'  tel  qnc  iadiflerence  « — con 
hn  —  c  devienne  arbitrairement  fietite  {>oar  a  arbitrai  renient  ^rand 

—  les  liy[>oU»t*e»  <fue  nous  fai«>ii»  sur  ies  deux  suites  indiqitent 
qu'eJlo»'  admettetit  nÀrcsMiirei»ent  la  taèam  liniilv  :  donc  il  leur 
corrcsjwnd  un  nondirc  r  et  un  seul  que  wmt  dirons  être  d^ini  par 
ces  deux  suites. 

S'il  n'existe,  par  contiie.  aurun  nombre  rationnel  qui  soit  limite 
des  d^nx  S4iiie«,  mmis  dir^ms  i{ur:  ces  siiitec  ont  poui'  limite  un 
Humbre  irralionitel. 

fartant  d^  li,  nouf  |»uionc  ddinii'  1  priori  et.  116)  ies  di- 
ver^ts  opérations  relatives  au«  nombres  irratiouoel*  et  démoatinr 
que  ces  npcralions  ooiocident  btea  avec  les  0])énlioas  ariliuné- 
tiqiics  de  même  nom  dans  le  cas  particulier  on  ^limiles  4tm 
suites  considérées  sont  des  nombres  rationnels. 


)  C'est-à-dire,   si  quelque  pelU  fiie  mil  un  Munbre  tlonoé  i 
ivcr  un  cnlier  N  iA  que  6.  ~  a,  --^  ;  pour  «  >  N. 


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EXPRESSIONS    ABlTUMÉtlQCES   CONVERGENTE».    SÉRIES  l33 

118.  BriMTipiii.  —  U  tàot  Temanjoer  (ootefois  que  l'on  np 
peut  légitimer  complètement  la  délinition  arithmétique  du  nombre 
irrationnel  et  établir  réqui%'alenoe  de  cette  délinition  et  de  celle  du 
n"  114  qu'en  admettant  â  ;>n''>r/ certains  ]>o3iulat£  iodémoBtrables. 
Nous  reviendrons  sur  ce  point  dans  notre  Deuxième  Livre  (clu|>.  \, 
S  7)  et  ferons  connaître,  d'autre  pari,  une  nouvelle  déOnlûoD  du 
nombre  irrationnel  qui  est  indé|>eiidanlc  à  la  fois  de  U  notion 
d'absciue  et  de  celle  de  limite. 

119.  Remarque  sur  le  een*  du  mat  alwoiM«.  —  ^olls 
avons,  au  n*  113,  diiini  l'abscisse  comme  une  longueur.  Mais 
étant  donné  l'analyse  qui  précède,  les  notions  d'ebacisse  et  de 
nombre  sont  pour  nous  rigoureusement  équivalentes.  C'est  pourquoi 
DOUB  pourrons  désigner  désormais  par  le  même  mot  abscisse,  la 
lon^eur  définie  au  □'  112(/o/i^ii£(ir-a6sci££i?)ellamesui'edecetle 
longueur  inombre  abscisse). 


7.  —  Expressions  arithmétiques  convergentes.  Séries  {'] 

120.  —  Novs  avons  considéré  le  nombre  irrationnel  oommc  Ta 
limite  d'une  suite  convergente  de  nombres  rationnels.  Il  convient 
de  compléter  nos  définitions  en  montrant  comment  il  sera  efTecti- 
vement  possible  de  former  de  telles  suites.  Nous  allons  donc  indi- 
quer quelques-uns  des  procédés  les  plo*  simples  au  ntoyen  desquels 
•H)  pevt  définir  la  saocessioo  des  nombres  d'aue  suite;  j'entends 
par  ià  :  dé^nir  la  loi  4]ui  permettra,  àant  considérée  une  snit«, 
d'ee  calculer  aatast  de  tn-mes  que  ('on  voudra.  { Les  noinbiTf  de  la 
suite  peuvent  ici  6tre  supposés  irrationnels  aussi  bien  que  m- 
lionnels.] 

131.  —  RepceDons  d'abord,  et  énonçons  maintenant  sous  sa 
forme  la  plus  générale,  la  définition  des  suiUs  otmverijeaieit. 

(')  Lei  noiians  de  convergence  et  de  série  ne  se  préciaèrent  tout  à  fait 
dans  l'esprit  dea  gâomètres  qu'au  début  du  xix"  siècle,  boue  l'influeDce 
d'Ammt.  «t  Cavcht,  en  particulier.  (V«ir  par  exemple  le  Court  d'analyse 
al^brique  de  Cavchy,  iSai).  Cf.  in[ra,Diux.  Lie,  ch.  vi. 


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IJU  LES   GHAIIDEIRS 

Soit  donnée  une  suite  quelconque  indéfinie  de  nombres  rationnels 
ou  irrationnels  : 

c'osl-à-dirc  soit  défini  un  procédé  permettant  de  détiuire  chaque 
nouveau  nombre  de  la  suite  de  ceux  qui  le  précèdent.  S'il  existe 
un  nombre  c  tel  que  la  difTérence  de  r  et  du  n*""  nombre  de  la 
«tiile,  devienne  arbitrairement  petite  pour  n  arbitrairement  t/rand, 
nous  dirons  que  la  suite  est  coneeryenle  et  admet  pour  Umifc  lf> 
nombre  c;  nous  entendons  par  cet  énoncé  (cf.  110)  que,  quelque 
petit  i/ue  soit  un  nombre  iloniu'  quelconque  i.  on  peut  toujours 
trouver  un  nombre  entier  ^  ici  que  pour  n  >  N,  la  différence  de 
c  et  a„  soit  inférieure  i  i. 

123,  Sérias  oonvArgentes.  —  Considérons,  en  particulier 
une  suite  convergente  de  quantités  de  plus  en  plus  petites 
u,,  u,,  ...  u„,  ...  ayant  pour  limite  o.  Posons  : 


Les  nombres  croissants  .ti,  s,,  s„....  forment  à  leur  tour  une  suite; 
si  cette  suite  est  convergente  elle  définit  un  nombre  rationnel  ou 
irrationnel  c  :  on  dit  alors  que  le  nombre  c  est  la  somme  de  la  série 
C'iuvcrijenle  u,  •+■  u,  -+-  ...  +««-!-■..  et  Von  écrit  (')  : 


les  nombres  u,.  «„...  ««  étant  appelés  termes  île  la  série. 

Plus  on  considère  de  termes  dans  la  somme  écrite  ci-dessus, 
plus  la  valeur  de  celle  somme  est  approchée  de  la  valeur  c.  Ia 
somme  ii„4-,  -i-ii„ii  +  ...  différence  entre  la  somme  de  la  série 
c  et  la  somme  Sn  de  ses  it  premiers  termes  tend  donc  vers  la  limite  o 
lorsque  l'on  donne  à  n  des  valeurs  arbitrairement  grandes. 

Supposons,  en  i)arliculier,  que  u,,  Ui.u,,,...  soient  respectivement 
des  fractions  de  dénominateurs  i,  lO,  lo',.,.  lo"-,...  Alors  la 
suinme  des  n  premiers  termes  de  la  série  est  de  la  forme  : 


:   d'Iiabilude,  ïet  pointa..,  tiennent  i 


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EXPRESSIO^IS    ARITHUKTIQUBS  C0XVER0B<l1Eâ.    SÉKIES  iS^ 

n,,  u^, Qa  étant  des  nombres  entiers    moindres   que  lo;  celte 

somme  est  un  nombre  décimal  qui  art  —  i  ch'Jfres  décimaux. 
Ainsi  un  nombre  décimal  auquel  on  ajoute  iiidériniment  de  nou- 
veaux chifTrea  décimaux  est  la  somme  d'une  série  convergente, — 
somme  qui  peut  être  un  nombre  rationnel  on  un  nombre  irra- 
tionnel. 

Considérons,  par  exemple,  la  mesure  de  la  longueur  de  la  cir- 
conTércDce  de  rajon  i.  Cette  mesure  est  un  nombre  irrationnel 
que  nous  appelons  2  .k  et  nous  pouvons  écrire,  d'après  le  n°  67 


ce  qui  est  la  même  cltose  que  l'égalité 


expression  qui  approcbera  de  plus  en  plus  la  mesure  cherchée 
lorsque  nous  en  déterminerons  un  plus  grand  nombre  de  déci- 
males. 

Un  autre  exemple  de  série  convergente  est  la  progression  géomé- 
trique de  raison  injérieare  à  1  que  nous  avons  considéré  au  n*  111 


Considérons  encore  la  série  suivante  : 


On  démontre  que  cette  série  est  convergente  et  l'on  appelle  (') 
«  !e  nombre  irrationnel  qui  est  sa  limite.  La  valeur  approclifîe  de 
ce  nombre  est  : 

a.7i8s8i8i8459045... 

Le  nombrcfi  jouit  de  remai-quables  propriétés  sur  lesquelles  nous 
aurons  à  revenir.  //(?rm/fea  démonli-c  en  1878  qu'il  est  transcen- 
dant, c'est-à-dire  qu'il  ne  peut  être  considéré  comme  le  résultat 


{>]  Nom  reiToas  plui  loin  comment  hiatoriquement  lo  nombro  e 
introduit  en  algèbre. 


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(l'aucune  combiausOD  d'ofét^lions  fioadaineatales  eiTectuées  kut 
l'unilé  (plus  précisément;  on  ne  peul  foruxc  aii«ine  équation 
polvooiiiale  ayant  pour  coefficiants  de%  nombres  rtlioni>els  dont 
le  nombres  soit  raciiw,  voir  p.  81,  aote  3).  Pour  t^tenir  mie 
exprosioo  exacte  du  nombre  e,  il  faudrait  eflectuer  une  combi- 
naison  comprenant  une  inlinilé  d'oi)érations. 

133.  —  Les  cou  aidé  rations  qui  précédait  peuvent  élre  gi*i- 
nlisécs.  fia  visa  geous,  d'une  ouaièfe  générale,  une  combittaisoa 
coni(>osée  dopérations  dont  le  nombre  («ut  èlie  augmenté  indé- 
finiment suivant  une  loi  délerminée.  Cette  combinaison  esf 
appelée  «  expression  arithmétique  ».  Si  la  suite  des  nombres  qu'elle 
repi-ésentc  lorsqu'on  multiplie  indéâunient  les  opérations)  ooa- 
veige  veia  une  limite  c,  l'expi-ession  arithmétique  est  dile  coiiver- 
fjenle  et  le  iiniiibi-c  c  est  sa  limite. 

La  série  convergente  défmie  ct-dessus  est  le  type  le  plos  ssnpJe 
d'expression  arithmétique  convej'genle,  puisque  c'est  une  cooiIm' 
naison  d'additions  seulement.  Une  combinaison  d'additions  et  de 
soustractions  sera  égalâmeiit  appelée  térif  :  ainsi  l'expression  : 


qui  pent  être  prolongée  indéfiniment  suivant  une  loi  bien  ap))arenle 

est  une  «  sûiie  convergente  h .  Leibniz  (')  a  démontré  qu'elle  a  pour 


ra)'on  1). 

Une  autre  expreuûon  srilli  nié  tique  convergonle  est  celle  par  la- 
quelle Français  ^ièl«!'')  |Huposcdedéfiair  le  nombre  n: 


v/i.  v/^-y^  v/^^W^y:- 


C)  Forûtriim  (U  rebut  matlietaaticU  rtsponstrttm  itW' VIII,  c1u|)l  x 


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EXPRESStO?iS    AniTHHÉTIQtiBB   OOKVBHGETITES.    SÉRIES  lî^ 

dans  cette  expression  le  aombte  des  cadKWu  pMit  «Ire  indéfni- 

uient  multiplié;  l'expression  le^l  convergente  et  a  pour  limite    - 

WaltisC)  etioTdBrounckcr,  d'autre  part,  l'ormèrenl  —  toujours 
pour  tlÉûnir  le  nombre  s,  —  iee  exprasuons  ooover^nlM  suî- 


quiontresi)ectiveinenlpourlimites  et  - .  La  seconde  expression  {'), 
composée  d'une  cascade  indéfinie  de  Tractions  est  appcUe  fraction 
conlimu  ifractio  continua  fmcta).  Des  expressions  convcrgrenle» 
de  même  forme  avaient  d^A  fAé  étudiées  an  \Tf  siècle  par  l'jflgé- 
farïste  liombelti  (^)  de  Bologne. 

1^4.  Expre—iann  oonwrgenles  «nk  flgaire  un  nombre  qui 
mag^tent»  iiidMiBiMCiit.  —  U  existe  des  expressioTis  a'nlhn)é- 
tiqae> -convergentes  qui  se  préienlent  bous  «tne  forme  antre  i\v» 
cdie  dont  noas  Tenome  de  fMti«r. 

Coasidérons  une  combinaison  d'opùra4MQS  <tftiecli>ées  sur  le 
Bomlire  «ntier  oo  rationnel  n  «t  Mpposons  (foe  ce  nombre  prenne 
(k»  «^^urs  «tUtraires  de  pht  fK  fitts  ynuviei  :  si  U  suite  d«i 
nombres  fournis  par  la  combinaison  oanvtiérie  (pot<r  les  valeurs 
successives  de  n)  converge  vers  une  limite  c,  la  combinaison  est 
une  1-  expreesion  arîdiniiétique  convergente  »  dont  la  limite  est  c. 


(')  Voir  Wali.m.  Aritlimttica  înpnilorum,  id't^,  Opéra  I,  p.  IfijrT^- 

(•)  La  loi  suivant  laquelle  celte  expression   est  formée  est  manifeste  : 

les  nombres  i,  9,  ^.1,  ^9,  Ri,...  sont  en  effet  les  carrés  des  nombres  impairs 

successifs  1,  1,  .'»,  7,  9,  etc. 

C]  L'Algebra,  1:179,  p.  V-,-1-;  (Bibi.  N.  V.  fi<,r<). 


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l4o  LES    OKAXDEL'nS 

Ainsi  (')  l'on  démontre  que  le  nombre  : 

où  n  est  un  nombre  cnliri',  se  rapprocbe  de  plus,  du  nombre  r 
délini    plus   haut    lorsque  n  prend   des    valeurs    arbilraîrfîniRnt 

grandes.  Nous  dirons  donc  que  l'expression  (  i  f  -)  a'imct.pour 
n  infinimenl  ijrami.  In  limite  e,  el  nous  écrirons  : 

i:  ^=  limite  de  (  i  ■+  -j    pour  "  Inlini, 
ou  siinplcnicnl  : 

L'expression  : 

où  a  est  un  nombre  quelconque  et  n  un  nombre  entier  arbitraire- 
ment grand,  est  également  convergente  :  sa  limite  est  en  général 
im  nombp'C  irrationnel. 

Nous  pourrions  facilement  allonger  la  liste deces  exemples,  car 
la  combinaison  des  opérations  arithmétiques  indéhnimcnt  répétées 
ou  portant  sur  des  nombres  indéGniment  croissants,  oITi-e  à  l'ingé- 
niosité du  mathématicien  des  possibilités  illimitées.  Nous  revien- 
drons plus  loin  sur  ce  sujet  cl  nous  étudiei'ons  en  détail  certaines 
expi'essions  convergentes,  les  séries  en  particulier.  Nons  aurons 
ainsi  l'occasion  d'insister  sur  les  diflicullés  d'une  nature  assez 
délicate  auxquelles  donne  lieu  l'étude  de  la  convergence  lorsque 
l'on  cherche  à  l'approfondir. 

(')  Voir  aussi  sur  les   expresaiona  de  ce  type,  in/ra,  Troit.  Uv.,  ch.  ii, 


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LES    »OMBRES    KBLATIFS 


-  Les  nombres  relatifs 


135.  Abscisses  des  sens  opposés.  —  Aprùs  avoir  réconcUié 
de  notre  mieux  les  noliona  de  grandeur  continue  et  de  nombre 
rationnel  discontinu,  nous  allons  poursuivre  l'étude  générale  des 
nombres  (iiTationnels  ou  rationnels)  qui  représenlent  des  grandeurs. 

Nous  avons  reconnu  plus  haut  l'intérêt  qu'il  y  a  à  représenter 
les  nombres  sous  forme  d'abscisses  (').  Cependant  il  y  n,  dans  la 
figuration  géométrique  des  abscisses  une  dissymétrie  choquante 
qui  semble  en  diminuer  la  valeur. 

Sur  la  droite  indéfinie  {ou  axe)  X'0\  tous  les  points  situés  d'un 
même  côlé  (par  exemple  à  droi(e)  de  l'origine  0  ont  des  abscisses, 
et  sont,  par  conséquent,  dêlerminês  par  des  nombres  (irrationnels 
ou  rationnels);  au  contraire  les  points  situés  ^  gauche  de  0  n'ont 
pas  d'abscisse;  il  ne  leur  correspond  aucun  nombi-e. 

Cependant  nous  pouvons  désirer       ^__^_ 
raisonner    sur  les    points    situés  à       ^t'       a'       o        a         x 
gauche  de  0  comme  sur  les  points  „.     „ 

situes  3  droite;  nous  remarquerons 

alors  qu'il  suivit  de  renverser  la  direction  suivant  laquelle  les 
segments- abscisse  s  sont  portés  sur  \'X  pour  que  les  points  de  OX' 
soient,  k  leur  tour,  définis  par  des  abscisses.  En  indiquant,  autre- 
ment dit,  non  seulement  ta  valeur,  mais  aussi  le  sens  du  segment 
OA,  nous  pouvons  regarder  tout  point  A  de  la  droite  X'X  comme 
défini  par  une  abscisse.  Par  exemple,  si  la  droite  X'X  est  orientée 
d'ouest  en  est,  et  si  (')  longtteur  OA  =  longueur  OA'  =  a 
<ng.  67),  nous  conviendrons  de  dire  que  A  est  le  point  d'abscisse 
H  a,  est  K,  et  A'  le  point  d'abscisse  «  a,  ouest  », 

Mais  il  ne  suQit  pas  de  distinguer  deux  classes  dilTérentes  d'abs- 
cisses ;  il  faut  apprendre  k  les  comparer,  c'esl-à-dire  effectuer  des 
calculs  qui  portentà  la  fois  sur  des  abscisses  est  et  sur  des  abscisses 
ouest. 

(')  Voirie  n"  119. 

[*]  Nous  Buppoïons  l'unité  de  longueur  fixée  une  foia  pour  toutes  ;  noua 
pouvons  prendre  alors,  pour  abréger,  l'expression  i  longueur  OA  •  dam 
l«  lena  de  1  mwure  de  la  longueur  OA  *  et  regarder  les  mois  •  absciaes  > 
et  (  nombre  abicine  i  comme  équivalents  (cf.  1 19). 


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lia  Lift  GR-mtecR» 

Comment  y  parvenir?  La  qiicslton  est  délicate,  car  l'Aritlimé- 
tique  ne  nous  autorne  à  calculer  qm  sot  «tes  unités  de  niéme 
espèce  :  il  n'est  pets  permis,  cninmc  on  dit  vulgaireinciil, 
d'adiJitionnei'  des  bottes  avec  des  gendarrues.  Ce|teudaiit,  »»  notis 
aoEiKsoiialcs  notions  d'addilkw  et  de  soaatraetioa  géoniélcîqiacs 
talroduJles  au  af  53,  uoiu  tieiiveraiu  <)ue  ces  noUona  conserveat 
toute  leur  sigiiUicatioa  lois  même  qu'on  le»  apfUque  à  iea  aegmiantm 
qui  ii'iiat  pas  tous  le  même  sens,  «l  que,  par  coaséqHeatr  Us  ^s- 
L'isses  de  ^ens  opposa  aoat  des  t.  jcvaBdeara  eosiparabk»  a  a«k  sens 
du  a"  55. 

130.  Opétft»—  moM  !••  liiiiij'uui"  iiliiaiilBiiM   —  IWveooiis 

à  notre  coaceptioapi-emière  desabeciasea  d^liuieacoiQBtesegtHeDls 

o»  longueurs  ds  segmenta,  et  coiuî  - 

~~0      B  S      A      C         dérons  deu»  alwcisee^  0\  tk  OB  ili— 

nV/^trsdeU  vetsX^tig.  tô)r>'enteBda 
dire  i>ai:  U  (^  let>  eiktfûnùLés  A 
et  tt  sont  entre  0  et  X  ;  d'une  manière  générale,  en  cfbt,  Hont 
aUribaerons  à  un  serment  tel  ffue  OA  on  UU,  ou  OA',  Qg.  (17 
/^  sens  <iui  i''i,  ihi  fiointO,  nommé  le  premiu;.  uer»  lexlréimlé  A 
ou  B  ou  V. 

Désignons  par  'i  et  b  les  loorgneiius  de  OA  et  Oit.  Pouc  t^oiiter 
les  abscisses  a  et  b,  noua  devons  menitestenieiU  po«lev,  à  pavli*  àe 
\,  et  à  draile  de  ce  point  (c'esl-àndire  ilans  le  miv*  'lusetjmeui  (■>!*} 
une  longueur  égale  à  b.  l'otir  retrancbet  6  de  h,  nous  devins  è 
pactÎF  lie  A,  porter  la  nème  longueur  en  sens  inv«nse.  Ainsi  mr  la 
fig.  6S,  la  somme  a  +  ^  est  ]'abeci.sw  0C>  la  diliérenve  \  —  B 
est  l'abscisse  OD. 

Les  opérations  addîti\e  ut  soustraclive  que  nous  définis- 
sons ainsi  ne  supposent  nullemeat,  au  poûil  de  lue  géomcinque 
toat  au  moins,  q:ue  b  suit  plu»  petit  que  a.  Ell««  sont  encore  po»~ 
sibtes  si  />  >  a  [k  point  D,.  construit  coiume  il  a  été  dit  tombe 
alors  à  ijaache  du  point  0],  bien  qu'en  ce  cas  la  différence  a  —  k 
n'ait  plus  de  sens  arithmétique. 

Il  y  a  plus.  Nos  opérations  conservent  un  sens  géométtiqae  bien 
déRni  lo:3  même  que  les  abscisses,  ou  tes  segments  OA  et  OB  sont 
de  sens  contraires  (cas  de  la  fig.  69.).  Si  nous  portou».  ea  ce  cas, 
sur  l'axe  X'OV  à  partir  du  point  A,  un  scgnienf  égat'àC^B  et  dirigé 


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LA.TIKS  1^3 

dans  te  sens(*)d«ce9^ine«t  (nlnéfwr conséquent  Àganctteile  \}, 
nous  obtenons  nnelongueor  OC  hiendétennimeqtfe  notis  pomr'fK 
contÎHocr  à  appeler  Jo/njB>ede»ab«cis5esOA  et  OB;  lantbsque  nous 
appellercHis  différtnee  de  ces  abscnses  l'abs-:isse  OD  obtenue*^ 
portnat  à  partir  du  point  A  un  segment 

égal  &  OB  et  dirigé  dans  le  sem  deB    ^""J       *    J[    "^ 

Ter»  O.  ^^ 

La  mattiplieation  d'une  sbscisae  OA 
oa  OB  par  un  nonbre  n  est  ^temeitt  une  opération  Ynen  définie, 
quel  que  »oit  le  sens  de  l'abecîsee;  te  résott»!  est  »ne  abscisse  de 
mèvae  sem  que  OA  oa  OB  et  égale  i  it  fofs  (')  la  tonfçueiif  OA  o«  OU. 
Gtiai  étant,  ne  serait-il  pas  poesiUe  d'étargir  on  pen  le  cadre 
de  la  neill»  acîtbnétiqm  afin  d'y  introdwre  ce  calcul  d'un 
Bouman  geire  qm  permet  de  conbrner  des  abscisses  de  sens 
Ofipoeés^ 

137.  AbaoiMCvov  nomfa-es  positifs  on  aégatifa.  —  Faisons 
d'abord  une  convention  de  luigage  qui  est  lïca  naturelle  après  ce 
que  nous  venons  de  constater. 

Reportons-nous  à  la  figure  67  et  considérons  le  point  A'  siUié  à 
gaiiche  de  0  à  la  distance  OA'  =^  a.  Par  analogie  avec  notre  dcfi- 
nilïon  de  la  soustraclîon  géométrique,  nous  conviendions  de  dire 
que  le  point  A'  est  obtenu  en  soustrayant  la  longueur  OV  de 
l'abscisse  {égale  à  o)  du  point  O  :  pour  désigner  alors  l'abscisse 
du  point  A',  appelée  tout  à  l'heure  «  a  ouest  »,  nous  dirons  :  zi'm 
moins  a  ou  moins  a  et  noua  écrirons  :  —  a.  Quant  a  l'abscisse  du 
point  A.  (fig.  67)  nous  la  désignerons  indiiTéremment  par  h-  a  ou 
par  la  simple  lettre  a.  Ces  convenlions  nous  amènent  ù  appeler 
*ni*  poiilif  le  sens  primitivement  (et  d'aillewrs  arb'rtrairenienl) 
choisi  comme  direction  des  segments  définissant  les  abscisses  (-ens 
de  O  vecs  \)  :  c'est  le  sens  de  l'addition  ;  le  sens  opposé  scia 
appelé  xens  néyatif  :  c'est  le  sens  de  la  soustraction.  En  consi!- 
quence,  l'abscisse  de  tout  point  situé,  par  rapport  à  Torigine  dans 


(')  C'«ab-4-<liN  1«  MB»  da  O  vers  U  (Vair  ci-dessua]. 
{')  Celte  loculioa  a  on  sobb  \om-  mène  que  n  est   irrarioTinel',  pui3qiif< 
le  pcodait  ée  d«ux  noiuhre*  ivpatîonnels,  n  X  longueur  OA  »u  OB,  a  èxi 


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ij^  LES   GRANDEURS 

la  direction  positive  sera  dile  :  abscisse  positive;  l'abscisse  de  tout 
point  situé  de  l'autve  cùlé  sera  dite  abscisse  négative  (  '). 

D'ailleurs  nous  avons  été  conduits  au  S  â,  à  considérer  1» 
abscisses  comme  des  nombres,  Nous  conviendrons  donc  de  dire 
que  les  abscisses  i>ositi\es  sont  des  nombres  positifs  et  que  le^ 
abscisses  négatives  sont  des  nombres  néijalijs. 

Celte  terminologie  est  arbitraire,  mais  elle  est  féconde  en 
suggestions  :  le  jour  où  elle  a  été  universellement  adoptée»,  une 
grande  révolution,  dont  nous  verrons  plus  loin  les  efiets,  s'est 
trouvée  accomplie  dans  la  science  du  calcul. 

Sans  doute,  il  y  avait  longtemps  que  les  arithméticiens  savaient 
distinguer,  comparer  et  combiner  des  grandeurs  de  sens  opposés- 
Diophantc  (voir  n'VI,  noie  2)  raisonnait  sur  des  grandeurs  ajouléet 
ou  retranchées  (').  Avec  plus  de  hardiesse  (voir  Deux.  L/iJ.,cljap.  1). 
les  Hindous  avaient  codifié,  et  iionsséfortloindanssesapplications, 
le  calcul  dés  biens  et  des  liettes  (propriétés  et  dettes,  profils  et  flè- 
clu-ls)  {'),  Et,  trouvant  comme  solution  d'un  problème  le  nombre 

—  7  '  ,  Nicolas  Cbuquet  (*)  déclarait  :  «  Ainsi  ce  calcul  est  vrai, 
qu'aucuns  tiennent  impossible  ".  Cependant,  lorsque  Dîophaiile 
parlait  de  grandeurs  retranchées,  il  n'entendait  point  dire  qu'elles 
fussent  inférieures  h  zéro  et  II  s'arrangeait  de  manière  qu'elles  soient 
toujours  soustraites  de  grandeurs  plus  grandes  ;  au  xvi'  siècle 
encore,  Michel  Stifel,  —  qui  voyait  clairement  que  raisonner  sur 
des  quantités  négatives,  c'est  raisonner  ci  sur  des  nombres  moindres 
qiico,  c'est-S-dire  moindres  que  rien  »,  —  Michel  Stifel  quali- 
fiait ces  nombres  de  nombres  absurdes  (')  {numeri  abstirdi)  ; 
Cardan  {")  les  appelait  nombres  feints  (nameri  Jicli).   Ce   n'est 

[^  On  disait  aulretois;  poaiCif  cl  privatif  oua/firmùtil  el  négatif.  Un  axe 
sur  lequel  on  a  clioisi  un  sens  iiosilit  et  un  sens  négatif  est  dit  ■  dirige  • 

(  j  'iTTï^'s:;  et  Xt'i^-ii;-  Œuv.  de  Dioph.,  éd.  Tannery  I,  p.  la  et  Buiv. 

(')  Cf.  RoDET,  Journal  asiatique,  t.  XI,  1K7S,  p.  a5  et  la  théorie  des 
équations,  infra.  Deux.  I.iv. 

{')  Le  Triparty.  i\?.'\,  supplément  (voir  p.  ii,  note  ii,  p.  ire». 
déf.  i4  (?]. 

[*)  Arilhmetica  intégra  Ifide,  p.  'jU,  note  1),  p.  aili. 

(')  Ara  MagTUi,  rS^Fi,  chap.  I.  Œuv.  IV,  p.  aal.  Dans  )a  résolution  des 
équations  algébriques  {vide  infra].  Carda»  de  même  queSrE^iN  [L'arîlh- 
mitique,  i585|  n'Iiésitcnt  pas  h,  utiliser  ecrlaines  transformations  (vide 
Deux.  Liv.,  ch.  1,  §  r)  qui  iuiroduibcnt  des  nombres  ncgatits. 


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LES    NOUBRBS    RELATIFS  1^5 

qu'après  de  longues  hésitations  que  les  mathématiciens  se  déci- 
dèrent à  ne  point  établir  de  différence  de  nature  entre  les  lon- 
gueurs positives  et  les  longueurs  négatives,  et  à  considérer  les 
mesures  de  ces  deux  sortes  de  grandeurs  comme  ane  seule  et  même 
classe  de  lombres  (comparer  n°*  38  et  97).  Aux  cartésiens  revient 
te  mérite  d'avoir  délinitivement  consacré  cette  manière  de  voir  en 
formulant  avec  précision  les  définitions  qu'elle  suppose  ('). 

138.  —  Nous  avons  vu  tout  à  l'heure  que  l'on  peut  effectuer 
sur  les  abscisses  négatives,  ou  de  sens  opposés,  des  opérations 
analogues  à  celles  que  nous  avions  déjà  appris  à  faire  sur  les  seules 
abscisses  positives.  Partant  de  U,  il  nous  est  facile  de  constituer 
a  priori  une  théorie  des  opérations  fondamentales,  addition,  sous- 
traction, multiplication,  portant  sur  les  nombres-abscisses  négatifs 
ou  positifs  et  négatifs.  Nous  n'aurons,  pour  cela,  qu'à  interpréter 
les  constructions  géométriques  du  d°  126,  et  à  satisfaire  à  la  condi- 
lioti  générale  suivante  :  Il  faut  (cf.  97)  que,  lorsqu'elles  portent 
sur  des  nombres  tous  positifs  (nombi-es  rutionnels  ou  itralionnels), 
les  opérations  que  l'on  définit  coïncident  rigoureusement  avec  les 
opérations  déjà  connues  qui  portent  le  même  nom.  Or  celle  condi- 
tion sera  remplie  si  nous  convenons  d'adopter  les  définitions  et 
règles  que  voici  : 

129.  Nombres  r«latlto.  —  L'ensemble  des  abscisses  positives 
et  négatives  sera  regardé  comme  une  classe  de  nombres,  que  l'on 
appellera  nom  Ares  relatifs. 

Chaque  nombre  relatif  est  déGni  par  un  nombre  ordinaire 
(rationnel  ou  irrationnel,  appelé  valeur  absolue  du  nombre  relatif) 
et  par  un  sitjne  (le  signe  +  ou  le  signe  — ).  Ainsi  deux  nombres 
relatifs  seront  déclares  égaux  s'ils  ont  même  valeur  absolue  et 
même  signe  (et  en  ce  cas  seulement). 

Un  nombre  relatif  sera  dit  positif  ou  nêijatif  suivant  qu'il  sera 
ajjecté  <la  signe -h  ou — .  Les  nombres  jalionnels  négatifs  seront 
représentés  dans  l'écriture  courante,  par  leur  valeur  absolue  pré- 


(')  Cf.  p.  284.noteI.  Au  chap.I  Ai-  naWc  Deuùhn  Lk-rt  (^6), 
aurons  occasion  do  signaler  les  célèbres  recherches  de  Descarics  si 
racines  négatives  des  équations. 

UaiiTioui.  —  Le»  Ptincipei  de  l'Annljie  malhimiitlquo.  lo 


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1^6  LES   GRA^njECnS 

cé<lc«da  signe — .  L«  nombres  rationnels  poâtîfs  sont  des  nombres 
raltonnels  ordinaires  ;  on  les  représenlen  donc  par  leur  valear 
absolue  ;  cependant  il  n'est  pas  interdît  de  placer  le  signe  -i-  do- 
vanl  cette  râleur. 

D'aitlcnrs,  tonqne  nous  raisoimerons  snr  les  nombres  relatifs 
en  générsi,  sans  pr-éciser  desquels  i)  estqnestion,  nous  pourrons 
toujours  représenter  ces  nombres  par  de  simples  lettres  (*} 
a.  A,  c,  ...  ;  mais  alors,  quand  nous  remplacerons  les  lettres  par 
les  valeurs  miniêriques  dunt  elles  tiennent  la  place,  nous  devrons 
avoir  soin  d'affecter  ces  valeurs  des  signes  qui  leur  reviennent. 

Pour  enimmcr  qu'un  nombre  relatif  représenté  par  une  lettre  a 
est  un  nombre  positif,  nous  écrirons  a  >■  o  ;  pour  exprimer  qne 
le  nombre  est  négatif,  nons  écrirons  a  <io;  la  valeur  absolue 
de  a  sera  représentée  par  le  symbole  spécial  \a\.  Deux  nombres  de 
mdme  valeur  absolue  et  de  signes  contraires  sonl  dits  :  nombres 
opposés  oa  nombres  é^aux  et  de  signes  contraires. 

Qxw  a  représente  un  nombre  positif  ou  négatif,  nous  désigne- 
rons toujours  par  -h  a  le  môme  nombre  qne  a  et  par  —  a  le 
nombre  opposé. 

Les  nombres  non  affectés  de  signes  (et,  par  conséquent,  tons 
positifs),  en  tant  qu'ils  s'opposent  aux  nombres  relatifs,  sont 
appelés  :  nombres  absolus. 

130.  Addititm  de*  nombiw  rtiatlfs.  —  La  somme  a  -\-  b  de 
deax  nomlnvs  relatifs  a  et  b  est  an  nombre  relatif  ainsi  formé  :  si 
les  deux  nombres  sonl  de  même  sUjne,  on  ajoute  lears  valears 
absolues  et  on  affecte  le  résultat  du  sir/ne  comman  ;  si  les  deux 
nombres  sont  de  signes  contraires,  on  retranche  Vane  de  Faatre 
leurs  pâleurs  abtelues  (savoir  :  la  pftts  grande  de  la  pbis  petite)  et 
l'on  donne  au  résalfat  te  signe  da  nombre  qai  a  h  plas  grande 
valeur  absolue.  Ainsi  l'on  écrit  (*)  : 

(_  3)  +  (_  a)  =  -  5.       ;i  +  (^  a)  -  .,       1  +  (_  4)  =  -  .. 

La  somme  de  Iroïs  nombres  relatifs  est  le  résultat  de  Taddition 


(')  Vidt  n»  266. 

(')  Nous  metton«  entre  parenthèses  l'engenibPe  des  signes  et  da  nombre 

absolu  qui  dvfiaîssent  un  nombre  relatif. 


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LBS    ROMBRBS   RELATIFS  ijj 

du  troUiime  nombre  à  la  tomme  des  deux  premiers.  El  ainsi  de 
suite. 

Ces  règles  sont  conformes  à  rinterprétalitm  géoiuélrique  de 
l'atldittoa  donnée  au  a"  126.  De  IJk  réspite  que  celle  opération 
coïncide  avec  l'addition  ordinaire  lorsque  les  nombres  additionnés 
sont  positifs  ;  elle  jouit  de  plus  des  propriétés  de  commatalivilé  et 
à'a$$ocialivUê  (cf.  n'  5)  :  on  a 

a-hb=b  +  a         et         (a -h  (>)  -h  c  =  a -{- [b -i- c). 

On  déduit  de  ces  propriétés  que  pour  calculer  la  somme  de  plu- 
sieurs nombres  relatifs,  on  peut  procéder  comme  il  suit  :  od  addi- 
tionne, d'une  part  les  nombres  positifs,  d'autre  pari  les  valeurs 
absolues  des  nombres  négatifs  ;  on  retranche  la  plus  petite  somme 
de  la  plus  grande  et  on  donne  au  résultat  le  signe  des  nombres  qui 
ont  fourni  la  plus  grande  s 


131.  Sonstraotion.  —  Nous  détintrons  la  soustraction  dans 
les  mêmes  termes  qu'au  n"  6.  La  diiïérence  a  —  fc  (n  moins  b)  est 
le  nombre  d  tel  que  b  ~+-  d  :^  a.  D"où  la  règle  suivante,  consé- 
quence de  celle  qui  régit  l'addition  (')  :  pour  soustraire  {ou  retran- 
cher) un  nombre,  il  suffît  d'ajouter  le  nombre  opposé,  ijui  a 
mime  valeur  absolue  et  an  signe  contraire. 

En  d'autres  termes,  je  dis  que  a  —  t  ^  a  -H  ( —  b).  Et,  en 
eflel,  si  nous  faisons  la  somme  a  +  (—  b)  +■  h  conformément 
aux  régies  de  l'addition,  nous  obtenons  bien  le  nombre  a. 

II  résulte  de  celle  règle  que  toutes  les  différences  peuvent  être 
remplacées,  par  des  sommes  et  réciproquement.  En  particulier,  les 
symboles  +  ( —  a)  —  (+  a),  ou  —  ( —  a),  où  a  est  un  nombre 
relatif,  peuvent  toujours  être  remplacés  par  les  symboles  —  a, 
—  aou  -\-  a  sans  parenthèses. 


(<)  Braikhaha  {Vijaganita,  chap.  I,  trail.  Colebrnokc,  p.  l'il]  énonça 
la  règle  en  ces  terme»  r  Régie  de  la  soustraction  :  te  bien  passe  à  t'étal  de 
bien  la  ptrte,  puis  on  fait  l'addition  comme  il  est  dit.  En  particulier  : 
(ibid.  p.  i36)  ;  Dette  retranchée  de  tira  devient  un  bien,  et  bien  devient  une 
dette,  ce  qui  veut  dire  pour  noua  : 


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laS  LES   CnA!IOEUR9 

lia  règle  de  l'addition  est  résumée  par  les  vers  suivaDls  dans  le 
traité  de  Lucas  Paciaolo  {ii>)i)  ■ 

Piu  con  ^u  gionto  fa  sempre  piu, 

Meno  con  msno  ponto  fa  aucor  men 

Piu  con  meno  gionto  «empre  se  abatte, 

E  fara  la  maggiore  denominatione. 

Meno  con  piu  quello  medesimo  che  pia  con  meno  ('). 

133.  MalUpUoation  des  nombres  retatU*.  —  Soit  à  mul- 
tiplier, en  premier  lieu,  un  nombre  relatif  a  par  un  nombre  ab- 
solu n  (voir  139)  :  la  représentation  géométrique  du  nombre- 
abscisse  a  nous  conduit  à  déGnir  le  produit  a  x  n  comme  étant 
le  produit  par  n  de  la  valeur  absolue  de  a,  ce  produit  étant  afTecté 
du  même  signe  que  a. 

Soit  maintenant  à  multiplier  a  par  le  nombre  négatif  —  n.  ^ous 
convenons  d'admettre  que  moins  n  fois  le  nombre  a,  c'est  n  fois 
le  nombre  a  retranché  rfc  o  :  en  d'autres  termes,  nous  posons  : 

(-„)x.  =  -(..  xa), 
et  nous  sommes  ainsi  amenés  â  formuler  la  rigle  suivante  qui  sa- 
tisfait à  la  condition  requise  au  n°  128. 

Le  produi  la  X  b  ou  a  .h  de  deux  nombres  relatifs  a  elb  est  un 
nombre  relatif  f/ui  a  pour  valeur  absolue  le  produit  (')  |a[  x  Ifc]  des 
valeurs  absolues  de  a  et  b  et  qui  est  positij  ou  négatif  suivant  que 
les  lieux  nomtires  a  et  b  ont  même  signe  oa  des  signes  contraires. 

C'est  la  règle  que  l'on  enseigne  aux  écoliers  :  Plus  par  plus 
donne  plus,  plus  iiar  moins  et  moins  par  plus  donnent  moins, 
mo(/i5  par  moins  donne  plus;  ou,  comme  disait  Luca  Paciuolo  : 

Piu  via  piu  aempre  fa  piu 

Meno  via  meno  sempre  fa  piu 
Piu  via  meno  sempre  fa  mono 
Meno  via  piu  BÎmiliter  anclie  meno  ('j. 

(')  5iiinnia,  fol.  i  lit.  "  Plus  ajouté  à  plus  donne  loujours  plus  ;  moin 
ajouté  à  moins  donne  encore  moins;  plus  ajouté  à  moins  se  retranche 
toujours  et  le  sif^ne  est  celui  du  plus  grand  nombre;  moine  et  plus  donna 
la  même  chose  que  plus  et  moins  o. 

f'j  II  résulte  de  celte  règle  que  Ion  a  Ia.61  =  ifl|  X  |6I. 

(-)  Summa  fol.  ni,  Cf.  Chiujuet,  le  Tripartij,  ii«'i,  sec.  part.  chap.'V. 
«  NataUo  à  Eavoir  :  qui  mulliplie  plus  par  plus  cl  moins  par  moins,  il 
en  vient  plus.  Kl  qui  mulliplie  plus  par  moins  vel  a  contrario,  il  en  vient 


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LES   NOMBRES   RELATIFS  149 

Ainsi 

5  X  (~3)=-6:        (—3)  X  (-a)  =  6. 

Le  produit  de  a  par  o  sera,  par  dérmilion,  égal  k  o  quel  que 
soit  a.  Le  produit  de  trois  facteurs  a,  b,  c  sera  le  produit  par  c  du 
produit  a  x  b. 

La  multiplication  telle  que  nous  venons  de  la  définir  jouit  des 
propriété  de  commatativ'tlé,  d'associalivilé,  el  de  ilhli ibulmté 
^n*  7)  ;  on  a,  en  d'autres  termes  : 

a.b  =  h.a.         (a.b)x  c:=ax(b.c]. 
ax(b-i-e}=axb  +  axc. 

133.  Di-Tlaionet  traction*.  — Nous  appellerons  inverse  d'un 
nombre  relatif  a  le  nombre  relatif  de  même  signe  qui  a  pour  va- 
leur absolue  l'inverse  p-  de  la  valeur  absolue  de  a  ;  nous  représen- 
terons ce  nombre  par  -  - 

Cela  posé,  le  quotient  a  :  h  ou  rdela  division  d'un  nombre  a  par 
un  nombre  b  sera,  par  définition,  le  produit  de  a  par  le  nombre  r  ■ 
Ce  produit  a  pour  valeur  absolue  (')  .-A  et  est  affecté  du  signe -t- ou 
du  signe  —  suivant  que  a  et  fc  ont  même  signe  ou  des  signes  con- 
traires. 

l^orsque  a  et  &  sont  des  nombres  entiers,  le  quotient  .  est  une 
fraction  affectée  du  signe  -h  ou  du  signe  — .  Les  règles  de  calcul 
applicables  aux  fractions  de  nombres  relatifs  se  déduisent  immé- 
diatement des  règles  établies  pour  les  fractions  ordinaires  (chap.  i, 
S  S)  et  des  délînitioDS  du  présent  paragraphe.  Ainsi  :  on  ne  change 
pas  la  valeur  d'une  fraction  en  multipliant  nu  aimsant  ses  deux 
termes  par  un  même  nombre  relatif  (on  peut  p&v  conséquent  réduire 
au  même  dénominateur  plusieurs  fractions  données)  ;  pour  ajouter 
ou  retrancher  plusieurs  Jractions  de  même  dénominateur,  il  suffit 
d'ajouter  ou  retrancher  les  numérateurs  et  de  donner  au  résultat 

{']  Il  résulte  de  là  que  U   =  jii- 


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le  dénomiiialeur  commun  ;  —  leprodail  Je  deux /raclions  ,  et  t  esi 
le  prwla'U  *- -  -,  ;  le  quotient  de  r  pnr  j  est  la  fraction  .-rr-  ■ 


134.  —  Le  quotient  d'un  nombre  a  par  un  nombre  positireiLré- 
memeat  petit  «st  un  nomlH«  positif  extrèmemeat  grand  de  nème 
signe  que  a  :  nous  exfH-iineroas  œ  fait  en  disant  que  lorsque  le 
dénominateur  d'une  fraction  positive  ou  native  se  rapproche 
indériniment  de  o,  la  fraction  tend  vers  un  nombre  infini  posïtîr 
ou  négatif  (voir  n*  41)  et  nous  écrirons  symboliquement  (quel 
que  soit  le  nombre  a)  : 


136.  Puiasances  et  racines.  —  Ayant  défini  la  multiplication 
des  nombres  relatifs,  nous  pouvons  définir,  quel  que  toit  It  nombre 
entier  positif  p,  la  puissance  />*•"■  a',  d'un  nombre  relatif  a.  Le 
nombre  a''  a  pour  valeur  absolue  (')  \a\f  et  pour  signe  le  signe  -h 
ou  le  signe  de  a  suivant  que  l'exposant  p  est  pair  ou  im)>air  ('). 

Nous  définirons,  d'autre  part,  la  racine  d'ordre  p  du  nombre  a 

Vv»  ou  «P/  comme  un  nombre  b  dont  la  puissance  p*""  est  égale 
\i  a.  Y.\\i\,t'i-\\  toujours  un  nombre  b  jouissant  de  cette  propriété, 
et  en  existe-t-il  un  ou  plusieurs  ">  Cela  dépend  du  nombre  entier  p 
et  du  signe  de  a  ;  en  tout  cas,  s'il  existe  un  nombre  b,  ce  nombre 
a  pour  valeur  absolue  le  nombre  positif  \/|o|''  ;  donc  il  y  a  nu  plas 
deux  racines  />*"»••  de  a  savoir  :  -f-  \/\n\  et  —  \/\a\ . 

Soit  d'abord  p  im  nombre  impair  :  alors  i^d'aprts  la  règle  énon- 
cée ci-dessus)  le  nombre  positif  Ç|û|''  a  une  puissance  p*"»  posi- 
tive qui  est  égale  à  \a\  ;  le  nombre  négatif —  \/\â\  a  une  puissance 
^»iDo  négative  égale  h  —  \a\.  J'en  conclus  que  le  nombre  a  admet 


(')  Onadoncia-l  =  |a]'. 

(')  Ed  effet  a'  produit  d«  deux  nombres  positif  ou  négatif,  e«t  positif; 
a'  produit  par  a  du  nombre  positif  a*,  a  le  ligue  ds  a;  a*,  produit  de  » 
par  le  nombre  a*  qui  a  m£me  signe  que  a,  est  positif,  et  Mi»i  do  suite. 


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une  et  uiuttule  racine  d'ordre  p,  radme^ett  égaie  à  +  {'juj  oa 
à  —  (/|a|  suivant  que  a  est  positif  oa  négatif. 

Soit  maintenant  p  un  nombre  pair  :  alors  le  nombre  i)ositir 
\/  \a\  et  le  nombre  négatif  —  \\<'\  ^^^  ^0"^  deux  une  puissance 
p*""  positive  égale  à  \a\.  J'en  cancXua  <\\ie,  si  a  est  posilif,  ce  nombre 
a  deux  racines  (Tordre  p,  respectivement  égales  à  ~+-\^\  et  — ^\a\\ 
si  a  est  négatif,  ce  nombre  n'a  pas  de  racine  d'ordre  p,  et  l'extrac- 
tion de  I&  racine  ffi"  de  a  est  une  opération  impossible. 

136.  —  Etant  donné  la  pluralité  possible  des  racines  d'ordre  p 
d'un  même  nombre,  il  nous  faudra  soigneusement  Indiquer  —  lors- 
que nous  parlerons  d'une  racine  /)*■" —  si  nous  entendons  raisonner 
sur  l'une  des  racines  en  particulier  ou  suc  l'une  quelconque  des 
racines  (sans  préciser  laquelle).  D'une  manière  générale  (') —  dans 
tout  ce  Premier  Livre  au  moins  —  nous  désignerons  par  le  sym- 
bole y/a  ou  flP ,  non  précédé  d'un  signe,  la  racine  p*"«  de  a  qui  a  le 
même  signe  que  a  ;  la  seconde  racine  (dans  le  cas  où  p  est  pair  et 
a  >  o]  sera  alors  représentée  parla  notation  —  {/â. 

137.  Exposants  ratiotiuelB  poalUta  oa  a^gatifa.  —  CooTor- 
méawot  à  U  conveatùw  du  n°  &0  Ia  xaciae  d'ordre  n  de  a",  c'est- 

i-dîre  y  a"  sera  représentée  par  le  sjmbole  a" .  On  vérifie  facile- 
ment que,  quels  que  soient  le  nombi'e  relatif  a  et  les  nombres  positifs 
rationnels/)  et 9,  les  égalités  fondsmentales  (1),  (3),  (3)  du  n°  60  : 

a''.a*=aH-î;         ^  =  <i'"^«  (mp>  «ï);        (a'')t  =  a»"*. 

sont  satisfaites  (lorsque  les  puissances  qui  y  figurent  existent,  voir 
n»  135). 

Cela  dit,  nous  allons  faire  une  convention  nouvelle  qui  augmen- 
tera   encore    llntérët    de    la    «  notation    exponentielle  >     [vide 


{')  L«  symbola  ^|a|  au  jsl'',  an  particulier,  repr^entera  fou/'owj  la 
racine  p'*»* positive  du  aambre   enenliellement   positif  \a\.  —  La  con- 


„Google 


n*  SI).  Convenons  de  poser  ('),  quel  que  soit  le  nombre  posilif 
rationnel  k  : 

^  ^  o~'         (ainsi  '-  =  a-«.  -'.  =  a~\  elc.) 

et  considérons  a~'  comme  une  puissance  d'exposant  néijatif.  Nous 
constaterons  sans  peine  que,  si  celte  définition  est  admise,  let 
puissances  à  exposants  rationnels  (')  positifs  ou  négatifs  jouiront 
des  mêmes  propriétés  fondamentales  que  les  puissances  à  exposants 
rationnels  positifs. 

En  effet,  soient  d'abord  p  el  q  tous  deux   négatifs;    posant 
p  =  —  p',  q  =  —  q' ,  nous  avons  par  définition  : 


-  =    -.7  .  al'  ■=  a^-r'     ou      -r, — ;  =  a''"' 


On  obtient  les  mêmes  formules  dans  le  cas  où  les  exposants /> 
et  '/  sont  de  signes  contraires. 

Ainsi,  quels  que  soil  les  nombres  rationnels  positifs  oa  négatifs 
p  etqon  a  toujours  les  égalités  fondamentales  : 

(i)  a''  .  al  =  al'+! .  -^  =  a''-)     (rf'))  =  a""». 

Remarque.  ~  Il  résulte  de  nos  définitions  qu'une  puissance 
quelconque  (à  exposant  posilifou  négatif)  d'un  nombre  positif  est 
toujours  positive. 

138.  Inégalités.  —  Etant  donnés  deux  nombres  relatifs  a  et  b, 
nous  dirons  que  a  est  inférieur  à  />  si  la  différence  b  —  a  est  posi- 

[')  On  trouve  dans  le  Trlparly  de  Nicolas  Cbuçuet,  ij184,  le  lymbole 
ia'~  (équivalent  à  t2~')  pris  dans  le  sens  de   '-  (éd.  Marre,  p.  i5r-53). 

(*)  Jusqu'à  nouvel  avis  nous  devons  supposer  que  lei  exposants  ne  aoDt 
pas  nuls,  car  nous  n'attribuons  encore  aucun  icni  au  symbole  a\ 


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LES   aOUBBES   RELATIFS  l53 

tive.  Ainsi,  un  nombre  négalifquelconque  est  inférieur  &  un  nombre 
posUïr  quelconque,  et  de  deux  nombres  négalijs  te  plus  petit  est 
celui  qui  a  la  plus  grande  valeur  absolue  ;  par  exemple,  on  écrira  : 

—  3<  —  ï,        — 3<o,        _3>  —  5. 

La  formule  qui  exprime  qu'un  nombre  est  inférieur  ou  supérieur 
à  un  autre  nombre  est  une  inégalité  (cf.  40). 

T4ous  déSnirons  comme  au  n°  40  ce  qu'il  faut  entendre  par  une 
«  opération  eiîectuée  sur  une  inégalité  n  et  nous  pourrons  énoncer 
les  propriétés  suivantes,  qui  se  déduisent  immédiatementdes  rËgIcs 
relatives  auK  opérations  fondamentales  : 

Quels  yae  soient  les  nombres  relatifs  a,  b,  e,  rînégalité  a  <  fc 
entraine  a-i-c<:,b-i-cela  —  c  <  6  —  c.  Sic  est  posîtij,  a  <^  h 
entraine  a.c  <  b.c,  car  le  produit  ex  (i  —  a)  est  positif  comme 
la  différence  [b  —  a).  Si  c  est  nét/atij,  o  <  fc  entraîne  o.c>  b.c,  car 
le  produit  c  X  (b  —  a)  a  un  signe  opposé  au  signe  de  6  —  a. 

Si  p  et  q  sont  deux  nombres  rationnels  tels  que  p  <^  q,  et  si  a  ^i, 
on  a  <ff  <,  a"!;  posons,  en  effet  f  ^  p  -^  d,  nous  avons  a'  ^=  af.a'', 
donca"  —  tf  ^=  a'' .  {a"*  —  i)  produit  de  deux  nombres  positifs  ('). 
Lorsque  p  est  un  nombre  positif  très  grand  (a  étant  plus  grand 
que  i),  (f  est  un  nombre  positif  très  grand  (cf.  n'  40  in  fine). 
Lorsque  p  est  un  nombre  négatif  très  grand  en  valeur  absolue,  a'  est 
l'inverse  d'un  nombre  positif  très  grand  :  c'est  donc  un  nombre 
positif  très  petit. 

130.  Suites  de  nombrea.  Progressions.   Proportions.   — 

Puisque  l'on  peut  toujours  dire  quel  est  le  plus  grand  de  deux 
nombres  relatifs  donnés,  on  peut,  étant  propose  un  ensemble 
quelconque  de  nombres,  ranger  ces  nombres  suivant  une  suite 
croissante  ou  décroissante  (cf.  n"  39).  Et,  sur  les  suites  croissantes 
ou  décroissantes  de  nombres  relatifs,  on  iieut  raisonner  comme 
sur  les  suites  dénombres  absolus.  On  peut  en  particulier  étendre 
à  ces  suites  beaucoup  de  propriétés  des  suites  de  nombres  entiers. 
Considérons  en  particulier  une  suite  croissante  ou  décroissante  de 
nombres  relatifs  dans  laquelle  deux  nombres  consécutifs  quelconques 
ont  pour  différence  un  même  nombre  r  :  une  telle  suite  s'appelle 

(■)  D'aprii  la  note  i  (teU  p.  6i  l«8  pui»ance«  a',  a''sont)upérieurcsà  i. 


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i54 

progreMÙui  arithmétique  de  raisoH  r(cf.  n**  15.  38,  IIB)  ;  si  l'on 
désigne  le  premier  terme  pir  a,  les  lenne*  suivants  Mml  a  -t-  r, 
a  -f-  ar,  a  +  3r,  etc.  En  raisonnant  comme  au  n"  IS,  on  démontre 

que  la  aomme  des  n  premiers  termes  est  n.a  -f-  — ^-^^ ^—^ —  - 

CoDsiilcroDa  pareillement  une  suite  croissante  ou  décroissante 
de  nombres  dans  laquelle  deux  nombres  consécuUfs  quelconques 
ont  pour  rapport  (quotient)  un  même  nombre  b  :  une  telle  suite 
s'appcUe  protfression  ijéoinélrique  de  l'aison  fc(n*'31,  3S);  si  l'on 
désigne  par  a  le  premier  terme,  les  termes  suivants  sont  a  ,  6, 
a.  &*,  (1  .&',...  et  l'on  démontre  en  raisonnant  comme  au  n"  21 

que  la  somme  des  n  pr«uien  termes  est  a  .      i  quelle   que 

soit  (*)  la  valeur  de  6. 

On  étendra  également  à  la  classe  des  nombres  retalifs  les  dëfini- 
lions  des  moyens  arithmétique,  giomélriqiu  et  harmonique  données 
au  n'  20,  et  toutes  les  règles  qui  régissent  le  calcul  des  proportions. 

140.  Suites  convergentes-  Limites.  —  EnGn  on  ponrra 
délînir,  comme  on  l'a  fait  avec  les  nombres  absolus,  des  suites 
convergentes  de  nombres  relatîls;  soit,  par  exemple,  a,,...  a,,... 
une  suite  de  nombres  ndgalirs  décroissants  ou  croissants  :  si  la 
suite  (les  nombres  positifs,  croissants  ou  décroissants,  |<ii|,  jati,.-- 
|n„I,...  est  une  suite  convergente  dont  la  limite  est  un  nombre  c 
(irrationnel  ou  rationnel),  nous  dirons  que  la  suite  des  a,...  a„,..- 
est  convergente  et  a  pour  limite  —  c.  Celte  déQnition  est  conforme 
aux  propriétés  géométriques  des  abscisses  et  II  la  définition  des 
nombres  négatifs  irrationnels  ('). 

On  pourra,  plus  géoéraleraeni,  étendre  k  la  classe  des  nombres 
relatifs,  la  d^nition  de  la  limite  (121)  ;  on  dira  qae  la  suite  des 
nombres Q],...  a„,...  tend  vers  la  limitée  si,  quelque  pelît  que  soit 
un  nombre  posili/donaé  i,  la  valeur  absolue  la»  —  c\  est  inférieure 
à  E  i  partir  d'une  certaine  valeur  de  n.  Lorsque  cette  condition  est 


CI  Aima,  lotique  l'on  cannât  les  n 
de  dciuc  loiiQuIeB  dilTérentes  pour  désigner  la  somme  d«a  termes  de  la 
progression  suivant  que  la  raison  est  snpërieure  ou  intérieure  à  i  (voir 
p.  .{5,  note  i). 

Cl  Défiaitian  réniUnt  de  la  délîiutioD  générale  daaaéa  au  a"  ni. 


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LOGimiTHBEfl  l55 

sktiifoite  lea  estiémil^  des  «bacmes  comapondiBt  ani  nombres 
a  ,...  a„...  leadeatvGTsua  point-limite. 

Ayant  défini  la  limite,  on  définira  et  étudiera  comme  au  S  7  les 
^ipicssioiis  anthmétiqaes  convcrgnriM  et  en  particuiier  Ifii  séries. 
La  pcogranion  gfamétriqoe  a  +  a.r  +  a.r'  +  ...,  par  exemple 
est  ui»  série  qui  est  eonvergenle,  quels  que  soient  les  aigoes  de  a  et 
r,  si  frj  ■<  I,  dwergenie  si  |r|  >  i.  [On  le  démontnen  raisrauanl 
comme  aru  n*  111  j. 


y.  —  £«WU«*aes 

141.  —  Supposons  que  nous  voulions  mesurer  un  mflt  vertical 
d'une  grande  élévation.  11  aéra  impossible  ou  tria  diHIcile  d'appli- 
quer directement  un  mètre  le  long  de  ce  mât.  C  est  pourquoi  nous 
prendrons  une  voie  détournée.  Nous  mesurerons,  par  exemple, 
l'ombre  du  mit,  k  une  heure  déterminée,  et  de  la  longueur  de 
l'ombre  nous  déduirons  celle  du  mât.  Ainsi  —  comme  nous 
l'avons  déjà  remarqué  h  propos  de  la  mesure  des  angles  (n'  102)  — 
les  grandeurs  difficilement  accessibles  peuvent  parfois  être  rem- 
placées dans  les  calculs  par  des  grandeurs  suppléantes  {')  plus 
aisées  i  manier;  pour  que  cette  substitution  soit  légitime,  il  suffit 
que  ['on  sache  établîrune  n  correspondance  univoqueetréciproquen 
entre  les  grandeurs  titulaires  et  leurs  suppléantes,  de  sorte  qu'à 
chaque  grandeur  corresponde  une  suppléante  bien  déterminée  et 
lédproqaeramt.  Dans  ces  condititHU,  à  tout  calcul  portant  sar  les 
grandeuFs  tïtnlairei  conespond  un  calcul  effisctué  sur  les  grandeurs 
BU[^)l^antes  ;  et  le  second  calcul  peut  tenir  lieu  du  premier. 

Une  semblable  méthode  paraîtra  à  première  vue  un  peu  artifi- 
cielle et  l'on  sera  porté  à  croire  qu'elle  ne  peut  avoir  qu'un  intérêt 
pratique.  C'est  en  effet  dans  un  but  utilitaire  qu'elle  fut  mise  à 
profit  par  les  initiateurs  du  calcul  logarithmique,  Jost  BUrgi 
(i553-i633)  et  John  Neper  (lôào-iôiy)  et  par  les  astronomes  qui 
posèrent  les  bases  du  calcul  trigonométritjue.  Cependant  l'un  et 
l'autre  calcul  devaient  bientât  être  appelés  à  jouer  un  rôle  de  prc- 

{')  Paacal  diiait  :  rtpriMniaatu, 


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IM  LES   GRANDEURS 

mier  ordre  dans  la  science  théorique,  ainsi  que  nous  le  verrons 
ultérieurement. 

143.  Définition  da  logarlthm*.  —  Prenons  un  nombre  po- 
sitif b,  que  nous  appellerons  bote  des  logarithmes  (nous  le  choi- 
siront supérieur  à  i)  :  j'appellerai  logarithme  de  base  b  ('}  d'un 
nombre  a  l'exposant  a  de  la  puissance  i  laquelle  il  faut  élever  b 
pour  obtenir  le  nombre  a,  c'est-k-dire  le  nombre  a  qui  est  tel 
que  6«  =  a. 

Actuellement,  cette  définition  n'offre  un  sens  pour  nous  que  si 
h  nombre  a  est  un  nombre  rationnel  positif  ou  négalif.  En  efTet, 
noua  n'avons  défini  la  puissance  6"  que  dans  l'hypothëse  où  son 
exposant  est  rationnel  (137).  Mais,  moyennant  une  convention 
toute  naturelle,  il  nous  est  facile  d'attribuer  une  valeur  déterminée 
à  6"  pour  une  valeur  irrationnelle  quelconque  de  a. 

Soit  en  effet  (n"  100  et  139)  a,,  ...,«„,...  une  suite  convergente 
de  nombres  croissants,  inférieurs  à  a,  qui  admettent  ce  pour  linnile, 
etj^,,  ....  ,'Bn,  ...  une  suite  convergente  de  nombres  décroissants 
ayant  la  même  limite.  Les  puissances 

b''.  6"',  ...,  (."-.  ... 

sont  de  plus  en  plus  grandes  (puisque  b~>  i,  vide,  n<*  138)  mais 
elles  sont  toutes  inféiieures  (')  i  toutes  les  puissances 

b?<.  b\  ....  b\  ... 

qui  sont  de  plus  en  plus  petites.  On  en  déduit,   en  raisonnant 
comme  au  n"  117,  que  chacune  des  suites  de  nombres  positifs 

fc'',  ...  6*",  ...  et  l/',  b^^ t^"  est  convergente:  d'ailleurs  ces 

deux  suites  ont  pour   limites  le  même  nombre,  car  la  suite  des 
nombres 

(i.'i-f').(t»'- 6"),  ...(*'■ -!■"•) 

(')  Logarithme,  de  Xô-fo;  et  àpiS^ii;  aignifie  ;  ■  nombre  exprimant  un 
rapport  >  {numerus  ralionem  exponeni)  ;  le  rapport  i  exprimé  i  est  le  rap- 
port du  nombre  a  à  la  base  des  logarithmes  ;  en  effet,  danila  progretiion 
géométrique  définie  plus  bai,  le  rapport  d'un  terme  quelconque  au  nombre 
b  sera  connu  dès  qu'on  connaîtra  le  rang  du  terme,  où  )e  logarithme. 

{*)  Puisque  les  nombre*  fl ^.,  sont  tous  plus  grand*  que  Vm. 


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LOOAIUTHMES  167 

a  pour  limite  zéro  (').  La  limite  commune  des  deux  suites  peut 
alors  être  regardée,  par  définition,  comme  la  valeur  de  fc' {c'est- 
à-dire  comme  le  nombre  auquel  la  puissance  b'  sera  égale  par 
définition). 

143.  Détermination  du  iDgarithme  d'un  nombre.  —  Cela 
dit.  pour  trouver  le  logarithme  de  base  b  d'un  nombre  quelconque 
a,  nous  pourrons  procéder  comme  il  suit  (')  : 

Appelons  : 


Ves  termes  d'une  progression  arithmétique  de  raison  positive  r  pro- 
longée indénniment  dans  les  deux  sens  :  j'entends  par  là  que 


tandis  que  a_i  {terme  d'indice  —  i)  est  égal  à  i  —  r,  ...,  Xn 
i^lerme  d'indice  —  n)  est  égal  ti  i  —  n  .  r,  ...,  etc.  La  suite  de» 
nombres  croissants 


est  alors  une  progression  géométrique  de  raison  b'  prolongée  indé- 
finiment dans  les  deux  sens  ;  en  elTet,  nous  avons  : 

b"i  =  6'+-  =  b.b'\        (.«-'  =  6'-'  =  ^.  etc. 

Supposons  que  la  raison  r  soit  très  petite,  égale  par  exemple  à 
io~''  oii  p  est  un  nombre  entier  très  grand  ;  alors  les  termes  de  la 
progression  arithmétique  sont  des  nombres  très  rapprochés,  et  il 
en  est  par  conséquent  de  même  des  termes  de  la  progression  géo- 
métrique. 

Dans  ces  conditions,  soient  9  et  ^  -H  i  les  indices  (positifs  ou 


(')  Pour  Us  valeurs  de  l'indice  n,  arbitrairement  grandes,  a.  et  ^.  sont 
arbitrai remenlB  Toiains  de  a,  donc  arbitrairement  voisins  l'un  de  l'autre; 
donc  b^'  est  arbitrairement  voisin  de  i'''. 

[')  Noua  n'entrons  point  ici  dans  le  détail  des  opérations  qui  per- 
mettrait au  constructeur  d'une  table  de  logarithmes  (n°  i.^ôj  de  sim- 
plifier SM  calculs. 


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l58  LES   GBAnraDIll 

né^titt)  doatKHitaffeclésleideiixtBrmescoiuâcutiri  de  la  progrès- 

sioD  géométrique  entre  lesquels  est  compris  le  nombre  fi  [c'est-à~ 
dire  tels  que  A*"  <  a  <  fïn]  :  je  dirai  que  a,  est  une  valeur 
approchée  par  dé/aal  du  logaritlime  de  base  h  de  a,  tandis  que 
a,^ ,  en  est  une  valeur  approchée  par  exch.  Plus  la  raison  r  est 
]>etite,  plus  a,  est  rapproché  de  a^i  et  les  aombnB  b'^,  6'a-^*  du 
nombre  a  :  j'en  conclus  que,  lorsque  la  raison  r  devient  indéfînï- 
ment  Yoîsînedezéro,  a,  eta^^.,  se  rapprocbeat  iadéfinîment  d'un 
même  nombre-limilc  qui  sera,  par  définition,  le  logarithme  (exact) 
du  nombre  a. 

La  définition  ainsi  formulée  suppose  bien  entendu  qu'il  existe 
dans  la  progression  géométrique  deux  termes  consécutifs  b\ 
t"T+'  entre  lesquels  est  compris  le  nombre  a.  Pour  qu'il  en  soit 
ainsi,  il  faut  et  il  suffit  que  le  nombre  a  soit  positif .  En  effet,  les 
termes  de  la  progression  géométrique,  qui  sont  des  puissances 
d'un  nombre  posilif,  sont  tous  positifs.  Et  nous  savons  d'autre 
part,  que  si  nous  prolongeons  indéfmiment  la  progression  vers  la 
gauclie  et  vers  la  droite,  nous  obtenons  à  gauche  des  termes  au^ 
petits  que  nous  voulons,  et  k  droite  des  termes  arbitrairement 
grands.  Les  tctmts  de  la  progression  sont  d'ailleurs  plus  grands 
ffue  I  ou  plu*  petits  que  i  suivant  que  leur  esposftut  est  positif  ou 
négatif  :  donc  un  nombre  posilif  a  aura  un  togariUime  positif  ou 
néijatif  suivant  qu'il  est  supérieur  ou  inférieur  à  i . 

On  pourra  toujours,  d'après  ce  qui  précède,  calculer  le 
logarithme  de  a  avec  une  approximation  arbitrairement  grande. 
Si.  par  exemple  ce,  et  k,4  ,  diSkent  de  moins  de  io~'.  ces  nom  - 
bres  seront  des  valeurs  approchées  du  logarithme  k  numt  de  io~^ 
près  :  une  valeur  plus  approchée,  supposée  écrite  dans  la  notation 
décimale  ('),  nedifférerait  de  n,  et  u^,  qu'à  partir  dn  hnilîème 
cliilTre  décimal  ;  c'est  pourquoi  nous  dirons  en  ce  cas  que  Us  va- 
leurs approchées  a,  et  0,4,  da  logarithme  ont  sept  décimales 
exactes. 

En  résumé,  tout  nombre  positif  posshle  un  logaritlime  de  base  b, 
loi/arithme  dont  on  peut  calciiler,  sous  forme  de  nombre  décimal 


I')  Cf.  4^  ;  a,,  a,-^,.  etc.  étant  posilïFs  ou  négstita,  c'est  leur  valeur  ab- 
solue, bien  entenilu,  que-  nous  supposonii  écrite  dans  la  notation  décimée. 


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logahithmes  i5g 

{précédé  du  signe  +  ou  — ),  une  valeur  arbilraii-emenl  approchée  ; 
nous  désignerons  par  le  symbole  logta  le  logarithme  de  base  b 
du  nombre  a. 

144.  Utilité  dtts  loaaritluiMB.  —  L'aviDlage  que  l'on  troirre 
à  prendre  les  logarithmes  comme  suppléants  des  nombres  sur 
lesquela  on  veut  calculer,  tieut  aui  circonslaBces  auivantes  :  aux 
opératiops  ejfeciaées  tur  les  nombres  corretpondeni  d'ordinaire, 
pour  les  lagarOhmes,  des  opérations  pliu  simplet. 

Soit  par  exemple,  à  faire  le  produit  de  deiu  nombra  positifs  a 
et  c.  ?ioua  avons  par  déûnlLion 

doù  (nr  137)  a.e=  fc'^^'+'-e»' 

ce  qui  ravienl  à  dire  que 

loyi,  (a  .  e)  =  logj  a  -H  log,  e. 

Ce  résultat  s'étend  immédialement  su  produit  d'un  nombre 
quelconque  de  facteurs.  Ainsi,  jt  la  maiiipUcatioa  de  deux  ou  plu- 
sieurs nombres  correqjood  une  addition,  de  leurs  logarithmes  ;  le 
logarithme  dun  produit  est  égal  à  la  somme  des  logarithmes  des 
facteurs. 

Noos  coostatons  de  mÊme  que 

ou  logi  -  ^  logt  a  —  logi  c  ; 

donc  à  la  division  de  a   par  c  correspond  une  soustraction   des 
logarithmes  :  le  logarithme  d'an  quotient  est  égal  à  la  différence 
des  logarithmes  du  dividende  et  da  âieisear. 
Nous  aurons  encore  (d'après  le  n'  137) 

d'où  iogt  (■'■  = /) .  logi  (t  : 

i  télévalion  d'un  nombre  a  à  la  puissance  p  correspond  une  mal- 
liplicilion  pnc  p  de  son  logarithme. 


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i    GRA!«DEl'BS 


»'  =  *''•■■■        ou        108.0'»=  !°S^^ 

à  Vexlraclion  de  la  racine  p'"^  de  a  conesfOttd  une  division  par  p 
(le  son  logarithme. 

Ces  belles  propriétés,  auxquelles  conduit  directement  la  compa- 
raison des  deux  progressions  arithmélique  et  géométrique  écrites 
plus  haut,  ne  pouvaient  échapper  aux  arithméticiens  qui  ont  appro- 
fondi l'étude  des  progressions,  Chaquel,   Paduolo,  Slifet  ;^')  les 
ont  remarquées.  Mais  pour  qu'elles  permissent  efTectivenneDt  de 
simplifier  les  calculs.  Il  fallait  que  l'on  sût  déterminer  rapidemenl 
le  logarithme  d'un  nombre  donné  quelconque  et,  inversemeni,  le 
nombre  qui  correspond  à  un  logarithme  donné.  Or  ce  serait  là 
une  opération  assez  compliquée  s'il  ne  sufTisait,  heureusement,  de 
l'accomplir  une  fois  pour  toutes.   Supposons,  par  exemple,  que 
nous  ayons  calculé,  avec  7  décimales  exactes,  les  logarithmes  de 
tous  les  nombres  décimaux  k  sept  décimales  qui  sont  inférieurs  à 
10000.   ^ous   pouvons    noter   ces   logarithmes  et  les   nombres 
corre.>«|K>ndants  dans   une  table  clairement  ordonnée,  et  lorsque 
plus  tard,  au  cours  de  nos  calculs,   nous  voudrons  passer   des 
nombres  aux  logarithmes  ou   inversement,  nous   n'aurons  plus 
qu'à  consulter  notre  table  :  nous  y  chercherons  le  nombre  ou  le 
logarithme  le  plus  voisin  de  celui  auquel  nous  avons  alTaîrc  et 
nous  prendrons  le  logarithme  ou  le  nombre  correspondant  comme 
valeur  approchée  du  logarithme  ou  du  nombre  cherché.  Voilà  ce 
dont  se  sont  avisés  i/iï/v/i  et  A'c/irr  (Aupier)  :  en  construisant  les 
premières  tables  de  toijarithmes  ('),  ils  ont  été  les  véritables  créa- 
teurs du  calcul  logarithmique. 


(']  Arilhnutica  intégra,  Saernberg,  ih\.^.  lib.  1,  fol.  35  :  "  i.  Additioin 
arithmclici»  progressionibua  respondet  muUipliealioni  in  geomeiricis  ; 
it.  Subsîraclio  in  arilhmeticis  respondet  in  geomeiricis  divïaioni,  etc. 

\'i  BuHCi  eut  l'iilÉe  le  premier,  mais  ses  tables  «  Arithmeliielie  und 
fifomelrische  Progrelz-Tabutn  n  no  parurent  qu'en  iRao  (à  Prague). 
?iFi-En  publia  les  siennes  en  iG:.i,  sous  le  titre  Mirifici  logarithmorum 
raiioiiisdescriptîûejuiqueusus  in  iilraqiie  Irigonomelrica  ni  eliam  in  omni 
logislica  maOïrmalica  amplisiimi,  jai-iUimi  et  erpedilisaitni  rxplicatio, 
Kdiiiburgh  lU.  Xal.  V.  ruâli).  Les  didôrcnces  que  l'on  pourrait  relever 
entre  la  marche  suivie  par  Uûnci  ou  Ni:i-en  et  celle  que  nous  csquis- 


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i6i 

14B.  Tables.  —  La  table  du  Baron  John  Neper,  celle  qui  a 
joué  liistoriquement  le  plus  grand  ràle('),  contient  les  logarithmes 
dont  la  base  est  le  nombre  remarquable  que  nous  avons  appelé  c 
au  n"  133  (on  les  appelle  logarithmes  népériens  ou  naturels)  :  nous 
verrons  plus  loin  pourquoi  ces  logarithmes  présentent  un  intéi-t^t 
théorique  spécial  ;  pratiquement  ils  offraient  au  constructeur  de 
)a  table  des  facilités  particulières. 

Mais,  pour  les  adeptes  de  la  notation  décimale,  les  logarithmes 
les  plus  avantageux  sont  ceux  qui  ont  pour  base  lo  (ou  un  mul- 
tiple quelconque  de  lo).  On  constate  en  efTet  qu'avec  la  notation 
décimale,  les  ehiffret  décimaux  qui  figurent  dans  la  valeur  appro- 
chée du  logarithme  de  base  lo  d'un  nombre  décimal  quelconque 
ne  dépendent  que  des  chiffres  de  ce  nombre  ;  ils  sont  indépendants 
de  la  situation  de  la  virgule  dans  le  nombre,  et  aussi  des  zéros 
qui  peuvent  se  trouver  soit  avant  soit  après  tous  les  autres 
ohilTres  (')  ;  ces  zéro^  et  la  situation  de  la  virgule  déterminent,  en 
revanche,  la  partie  entière  et  le  signe  du  logarithme.  Si  donc  une 
table  donne  le  logarithme  (arbitrairement  approché)  d'un  nombre 
entier  tel  que  3. '|68,  elle  donnera  du  même  couples  logarithmes 
des  nombres  3,  468,  3^,  68,  3468o,o,oo3.''i6d,  etc. 

C'est  pourquoi,  Henry  Briggs  (i556-l63o;  ami  et  collabora- 
teur de  Neper,  entreprit  de  construire  une  nouvelle  table,  conte- 
nant les  logari^limes  de  base  lo  {logarithmes  vulgaires).  L'année 
même  de  la  mort  de  Neper,  il  donna,  avec  8  décimales,  les  loga- 
rithmes dss  looo  premiers  nombres  entie»  [Logariihmorum 
Chiliat prima,  Londres,  1617);  en  162^,  il  publia  IWrithmetica 
logarilkmica  (')  qui  donne,  avec  i4  décimales,  les  logarithmes  des 
nombres  de  i  k  20000  et  de  go 000  à  100 000. 

Les  tables  dont  se  servent  les  calculatcui-s  contemporains  con- 

aoaa  ci-demus  (voir  la  note  suivante)  n'ont  point  d'importance  théorique 
et  ne  valent  pas  la  peine  d'Stro  «ignaléea,  non  plus  qu'une  petite  erreur 
systématique  qui   entache  lee  tables  de  Nefeh. 

(1)  Lu  tables  de  Nepeh  sont,  en  tëalité  des  tables  trî gonomé tri co loga- 
rithmiques, cùia  p.  173,  note  3. 

1^)  En  d'autm  tennet,  les  chiffres  décimaux  (chiffres  de  la  partie  di- 
cimaU,  vidt  \h)  peuvent  être  'déterminés  dès  qu'on  connaît  le  produit  du 
nombre  par  une  puissance  entiire  quelconque  de  lu,  positive  ou  nëga- 

(»)  BiM.  N.,  ré».  V  ■-'■.8. 

Bocraovi.  -^  Lo*  Priocîpa  de  TAnal^ie  malhônulïquf,  ii 


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109  i,KS  onusamvMS 

tienaenl,  comme  la  table  de  Brîggs,  les  loganlfames  de  base  lo. 
On  se  fera  une  idée  de  leur  dispoaiboa  en  ie)^rda»t  les  fac-similés 
qui  se  troaveot  (Uns  les  tniléa  dkiaientaîm  d'arithmétique  oq 
d'al^t^bre  ('). 

146.  LogaFftbines  rmnarqasbles.  —  Il  est  un  certain  nom- 
bre de  logarittimes  dont  le  calcul  est  immédiat.  Vinsi  la  ba^edes 
lo(?arithmes  a  ponr  logarithme  i  ;  son  carré,  son  cube,  sa  racine 

cariée,...  ont  respectivement  pour  logarithmes  2,  3,     ,  etc. 

Quel  est,  d'autre  pari,  le  knjarilhmc  île  u»?  ?Joo9  savons  que, 
quelque  petit  qoe  soit  l'exposant  p,  la  puissance  kf  (pour  fr  >■  ■) 
e»t  supérieure  à  i  ou  inférieure  à  1  suivant  que />  est  positifouii^*- 
tif  (40)  ;  d'ailleurs,  si  l'on  prend  successivement  cooMBe  exposants 
de  la  base  /'  une  suite  de  nombres  qui  décroissent  indéfimment  en 
valeur  absolue,  hf  se  rapproche  indëfinûneot  de  i.  J'at  conclus 
que  le  logarithme  (la  nombre  1  esto:  ce  loçarithne  est  iadépeadMil 
du  choii  de  la  base  :  <ptei  qae  soit  te  nonthre{*)  l>,  la  puissance  hf 
liait  être  regardée  comme  égale  à  1 . 

Le  logarithme  d'un  nombre  positif  très  petit  est  compris  entre 
deux  termes  de  la  projrression  géométriqitc  qui  sont  trèa  ^oij^Bés 
vers  )a  gauche,  c'est-à-dire  négatifs  et  très  grands  en  valeur 
absohte.  Lorsque  le  nombre  décroit  indéfi  ni  m  eut,  son  logarithme 
(toujours  négatif)  croit  indériniment  en  valeur  absolue;  c'est  pour- 
quoi nous  dironï!  (<m  nou.s  i>ervant  de  la  notation  moderne  qae 
nous  avons  introduite  au  n*  134(  qiic  le  logaritfime  de  o  eal  égaf 
à  —  00  (inoins  tinfint   quelle  que  soit  la  base. 

Le  logarithme  d'un  nombre  positif  arbitrairement  grand  esL 
un  nombre  positif  arbitrairement  grand  :  nous  dirons  donc  que  /c 
logarithme  d'un  nomhrc  infini  est  -h  'X  . 


('1  Voir,  par  exemple  :  Bobei.,  Algihre,  î«  ryde,  p.  344,  «*  •«»*. 

Cl  Nous  avons  supposé  que  b  était  plus  grand  que  i  ;  db  pArvient  k  la 
même  conclusion  ei  6  esl  inférieur  à  i.  Posons  en  ce  cas  h  =«  i'-'  i  fc'  >  i)  : 
nous  aurons,  quel  qae  soit  p,  V  ^  6'  -'  et  pour  p  ^  «,  i"  =;  ft"  =  i. 


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GRANDECHS   TUGOROMÉTHIQUES 


10.  —  Qran^urs  tr^aométrlgues 


1*T.  —  A  leur  tour,  les  géomèlres  ou  les  astronomes  qui  ont 
à  faire  des  calculs  sur  des  longueurs  d'arcs  de  cercle  ou  sur  des 
grandeurs  d'angles,  trouvent  avantageux  de  remplacer  ces  gran- 
deurs par  des  grandeurs  suji[itcantes,  plus  faciles  à  mesurer  et  k 
combiner.  Une  teclmique  spéciale,  la  trigonométrie  ('),  a  été  créée 
daos  ce  but.  Elle  est  d'origine  fort  ancienne,  car  on  en  trouve  les 
rudiments  dans  le  Manuel  du  calculateur  de  l'égjpticn  Alunes 
{vide  p.  3,  note  a).  Les  astronomes  grecs  ^-}  la  développèrent,  ainsi 
que  les  arithméticiens  liindous.  Avec  les  Arabes  ('}  Mohammad  Ai 
BaUaniAs  Damas  (»'  siècle)  et  À  bout  H'a/"«,de  Bagdad  {9  '10-998)  ,el 
surtool  avec  l'asti-onome  persan  Aasîr  adilîn  Tousi(*)  {1301 -ii-j^), 
elle  prit  une  forme  systématique  et  commença  à  être  cultivée  pour 
elle-même.  En  Occident,  les  principaux  promoteurs  de  la  trigono- 
métrie furent  liegiomonlanus  (de  son  vrai  nom,  Joliann  Millier, 
i'i36-ii7G)  et  surtout  Franfo/s  Vible  ('). 

148.  Arcs  orientés  aur  un  cercle.  Somme  on  diiférenœ 
d'arcs.  —  Nous  allons  commencer  par  définir  avec  précision  les 
grandeurs  auxquelles  la  trigonoméirie  se  propose  de  faire  corres- 
pondre des  grandeurs  suppléantes. 

Cherchons  tout  d'abord  à  conipléler  la  définition  des  arcs  de 
cercle  en  nous  inspirant  de  la  théorie  des  segments  portés  sur  une 
droite  orientée  (137). 

Représentons- nous  un  arc  \B  d'un  cercle  de  centre  0,  comme 


I')  Trigonomttrie  sî^Se,  à  proprement  parler  t.  mesure  des  angles 
d'un  triangk  >.  La  partia  da  ta  Irigonométrie  qui  traita  des  aagtra  an 
gëDéra),  eit  souvent  appelée,  avec  plus  d'exactitude,  goiùamilrit. 

i*)  Piineipalement  les  astronomes  alexaiidritis.  Arialarqite  de  Samoa 
a*  ûèele  av.  J,-C.),  Hippa^m  de  Nicé^  et  PfoUmèe  {■:'  siècle  ap.  J.-C.i. 

(■)  Cf..  BraunkAbi^  V»Hê»mkgtnlAvGeatiùchttdtrTrigonoMarie,\.\. 

(*)  TraiU  du  quadriiaiér»  atb-iltui  à  Nas*iruddin-eL-Tousay,  trad.  par 
Alexandre Pascba  CAiiATHii:oDoiiY,ConstantûiopIe,  1H91. 

(*)  La  trifonométrie  de  Viète  se  trouve  dan»  le  Canon  maAematieua 
$nt  ad  TrioMgiÊbt,  pnMié  k  Paria  en  ib-jg. 


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l64  LES    URA^DF.L'RS 

un  ruban  sans  épaisscnr  enroulé  sur  la  ciiconféiencp,,  h  p.irtir  ilii 
poinl  \,  dans  un  sens  ou  dans  l'aulre.  Le  point  A  sera  re;iardt' 
comme  l'origine  et  le  poïni  B  comme  Cexln'mité  de  l'arc  ;  le  sens 
suivant  lequel  il  faudra  parcourir  le  ruban  pour  aller  de  A  en  B  sera 
appelé  u  sens  de  parcours  n  de  l'arc;  ce  sens 
sera  conventionnellemenl  regardé  comme  positif 
\^  (sens  de  la  flèche  sur  la  (ig.  70)  s'il  est  inverse 
du  sens  des  aiguilles  d'une  montre,  et  comme 
négatif  en  cas  contraire.  La  tont/aeur  du  ruban, 
peiil  être  quelconque  :  si  elle  surpasse  a  X  ~.  le 
■  ■^-  /"■  ruban  recouvre  plusieurs  fois  tout  ou  partie  de  la 

circonférence 

L'arc  ainsi  défmi  est  dit  nrc  orienté.  Il  est,  on  le  voit,  entière- 
ment caractérisé  si  l'on  connaît  :  1°  son  origine  A  elsonextiémitcn; 
a*  son  sens  de  parcours  ;  3°  le  nombre  de  tours  complets  qu'un 
point  mobile  le  parcourant  devra  décrire  sur  la  circonférence  avan( 
d'atteindre  le  point  B. 

Un  arc  orienté  sera  designé  par  les  noms  de  ses  points  extrêmes, 
l'origine  étant  toujours  nommée  avant  l'extrémité.  Ainsi  les  arcs 
AB  et  BA  sont  des  arcs  différents,  de  sens  contraires. 

Ces  définitions  données,  il  sera  facile  de  faire  correspondre  à  tout 
arc  orienté  un  nombre  relatif  et  un  seul  que  nous  appellerons 
cr  mesure»  ou  «valeur  de  l'erc  orienté  ».  Ce  nombre  sera  In  mesure 
de  la  longueur  de  l'arc,  affectée  du  signe  +  ou  du  signe  —  suivant 
que  le  sens  de  l'arc  est  positif  ou  négatif. 

146,  —  La  correspondance  ainsi  établie  entre  arcs  orientés  et 
nombres  relatifs  est  évidemment,  indépendante  de  la  position 
qu'occupe  le  point-origine  B  sur  le  cercle,  .\insi,  si  l'on  déplace 
un  arc  orienté  sur  un  cercle  en  le  faisant  glisser  le  long  de  c 
cercle  (sans  modifier  ni  sa  longueur,  ni  aon  sens  de 
parcours),  le  nombre  relatif  correspondant  à  cet  i 
reste  toujours  le  même. 

Celte  remarque  nous  permet    de   définir   géomé- 
triquement la  somme  de  deux  arcs  orientés  de  valeurs 
a  et  b.  Faisant  glisser  le  second  arc  le  long  du  cercle  de  manîèi'e 
h  lui  donner  pour  origine  l'extrémité  du  premier,  on  obtient  un 
arc  orienté,   formé  de  la  réunion  des  deux  arcs  donnés  {dans  lex 


o 


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GHA?IDEliRS    TatGOTfOMÉTRIQl ES  lC5 

conditions  (')  indiquées  au  n"  126),  qui  a  évidcmmenl  pour  va- 
leur a  +  &  :  cet  arc  est  la  somme  des  arcs  donnés. 

On  définira  de  même  la  somme  d'un  nombre  quelconque  d  arcs 
cl  aussi  la  différence  de  deux  arcs  (en  plaçant  les  deux  arcs  bout  à 
bout  et  renversant  le  sens  du  second). 

150.  AbaciBBes  ourvlUgoes.  —  Ces  préliminaires  posés,  con- 
sidérons en  particulier  un  cercle  de  rayon  i  (')  sur  lequel  nous 
prenons  un  point  fixe  A  et  choisissoos  un  sens  posilir  comme  il  a 
élc  dit  plus  baut.  Nous  appellerons  abscisse  curviligne  tout  arc 
orienté  d'origine  A  sur  leconlour  de  ce  cercle.  Noua  appellerons  éga- 
lement ainsi  la  mesure  (')  (positive  ou  négative)  d'un  tel  arc  c'est- 
à-dire  que,  comme  au  S  6,  nous  entendrons  iudiiïéremment  par 
u  abscisse  t  une  longueur  ou  un  nombre. 
Cette  définition  de  l'abscisse  curviligne  appelle  une  remarque. 
Nous  avons  vu  que,  sur  la  droite  X'0\  définie  au  n°  127,  à  tout 
point  correspond  une  seule  abscisse   positive   ou  né- 
gative et  réciproquement.  Il  n'en  est  pas  de  même  sur    f    __\" 
le  cercle.  A  toute  abscisse  curviligne  ou  négative  cor-    V         J^, 
rcspond  bien   encore  un  point  unique  (tel  que  B 
ou  B'  sur  la  fig.  72).  Mais  k  un  même  point  B  du  cercle       '^"  ''" 
il  correspond  plusieurs  abscisses  curvilignes.  Appelons,  en  effet, 
a  la  longueur  de  l'arc  A6,  longueur  qui  est,  sur  la  figure,  inférieure 
au  quart  de  la  longueur  du  cercle,  c'est-à-dire  au  nombre     :  le 

(')  La  somme  se  définit  exactement  comme  si  iesarcs  étaient  des  lon- 
gueurs (de  même  sens  ou  de  sens  opposés)  portées  bout  à  bout  sur  un 
axe  ainsi  qu'il  a  été  supposé  au  n"  136. 

(')  C'<*t-i-dire  dont  Je  rayon  a  pour  Jongueur  l'unité  de  longueur.  Ce 
cercle  est  souvent  appelé  cercle  trigonoméirique. 

(')  Nous  avons  dit  au  a"  loi  que  pour  mesurer  un  arc  du  cercle 
de  rayon  1,  on  ne  prend  généralement  pas  comme  unité  le  radian 
(le  rayon  du  cercle)  mais  bien  la  degré  (la  (60°  partie  du  cercle)  ou 
le  grade  (la  4oo"  partie  du  cercle).  Rien  ne  serait  changé  aux  considéra- 
tions que  nous  développons  ici  si  l'on  adoptait  ces  unités,  la  mesure  d'un 
arc  en  degrés  ou  en  grades  étant  aSectéee  du  mime  signe  que  la  mesure 
rapportée  au  rayon  :  ainsi   l'arc  de  60  degrés  (tiers  de  ta  circontérence) 

n'est  autre  que  l'arc  ou  l'abscisse   curviligne    !j-;  l'arc  de  90  degrés  ou 
100  grades   est  l'arc  -  ;  l'arc   de   —  <|o  degrés  est  l'arc    -~     ,  et  ainsi  de 


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i66 


LES   GII&^DEimg 


nomtire  positif  +  a  est  one  abscisse  cunilîgne  de  R;  mais  le 
nombre  a.n  -t-  a  «n  est  une  ansri  ;  car  si  ntnw  enroulons  snr  le 
cercle  àana  le  sens  positif  un  mban  de  longueur  a.Tr  -f-  n  (à 
partir  de  K),  ce  ruban  rewmvrc  la  cttconRrence  entière  pins 
l'arc  AB,  et  son  exlrémitû  tombe  su  point  6  ;  les  nombres  ^.tz  ~t-  a, 
6. Il  +  a,,.,  sont  pareillement  des  abscisses  curvilignes  du  même 
point  B.  Je  dis  que  le  nombre  —  2.T:  —  u  ou  —  (2.r  —  a)  est 
aussi  une  abscisse  curviligne  de  B  :  en  effet,  ri  nous  enroulons 
sur  le  cercle,  lians  k  gins  néyntif,  un  ruban  delongneur  2.7T  —  a, 
ce  ruban  couvre  une  circonlërence  entière  moins  l'arc  AO  et  son 
eitrémitc  tombe  au  pointA.  Les  nombres  —  3.n  +  a,  — Ctt  -+-  a. 
rtc.,  sont  pareillement  des  abscisses  curvilignes  du  point  6. 

Ainsi,  SI  un  point  B  lia  cercle  orienté  a  ane  abscisse  curviliffne 
égale  à  un  nombre  a,  i7  en  a  une  infinité  tTaalres,  (/ni  foifnenl 
une  progression  arithmétique  déraison  a.î:  :  on  convient  de  repré- 
senter l'ensemble  de  ces  nombres  par  la  formule  a  +  2. fr.it;  où  la 
lettre  A-,  représente  un  nombre  auquel  on  peut  donner  une  valeur 
entière  ou  posiliv-c  quelconque  (à  chacune  des  valeurs  de  k  corres- 
pond une  abscisse  curviligne  du  point  B). 

ISl.  L'atmcissa  oarviligne  Murara  d'un  aagla  en  uw  ^n*!- 
canque.  Angle  orienté.  —  CoiLBidérons  nuùuienaat  un  arc 
appartenaatàiinc  circouférence  quelconque,  ou  ua augU  quelceo- 
quc  :  nous  pouvons  considérer  que  la  grandeur 
de  l'arc  ou  de  l'angle  est  mesurée  indirectement 
{Kir  une  abscisse  curviligne. 

Soit  en  effet  A'B'  un  arc  appartenant  à  une 
circonférence  de  centre  O  (fig.  73)  et  de  rayon 
r.  Appelons  A,  B  les  points  de  rencontre  des 
rayons  OA',  OB'  avec  la  circonférence  de  centre  C  et  de  rayoD  1. 
On  démontre  facilenieiil  que  le  rapport  {')  des  Untgaears  des  deax 
arcs  A'B'  et  AB  est  é'jal  ou  rapport  des  rayons  des  deux  cercles, 
c'est  à'diiv  an  ittpport  -  oa  r.  Ainsi  la  longueur  d'un  arc  quel- 


l'i  A  l'angle  de  i  degré  can«ipand  1  ,  , 

circoofcrence,  c'eat-à-dirB  dans  le  cercle  trigonométrique  l'arc 
-'-,    dans  le   cercle  donné  l'arc   de 


longMaiB'  ^^  de  U 

]ue  l'arc  de  mesure 

-â~  X  r,  Appelon*  d'autre 


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GRA!iuECKs  Tnno!'(Méi'iitQi.Bs  ifiy 

:  da  oerdc  «le  rayoa  r  est  proportioiîiuiUe  »  Ix^Bfweur  île 
Tare  convspoïkdaBt  <ki  aesidedc  nyoo  i. 

Si  d'aalre  fnrt,  j'appelle  A  et  B  les  points  de  reoooolre  des  deux 
cotés  d'un  angle  de  sommet  0  avec  le  oeiiie  de  rayon  t  et^k 
centre  O,  je  sais  que  je  p«is,  d'aprte  les  oonveatiose  du  W  103, 
pr«adre  coatne  neonre  de  i'aagle  la  longueur  de  l'arc  Al)  cora^s 
entre  Ub  c6lés  OA  et  Oit.  Octte  mesure  est  la  valeur  altsoJue 
d'une  aincisae  curviligne  du  point  M  (la  ^Im  petiie  f-urnii  celles  qme 
noas  avons  définies -aun'  190;  comptée  à  partir  de  l'oiigîae  A. 

La  conneKion  que  noBs  avons  éul>lie  eotcc  la  Dolioa  d'as'c  et 
celle  de  mesure  d'angle  AOB  nous  permettrait  d'ailleuis  dcregai-der 
la  grandeur  d'un  angle  comme  une  quantité  ailecl<îe  de  signe  et 
susceptîUe  d'avoir  nne  valeur  ai1)Ur»ircnient  grande  [an  lieu  d'être 
comprise  entre  o  et  a  angles  droits  (n)j  ;  il  suflira  de  définir  la 
rp-andeur  de  tangk  comme  étant  celle  Ae  l'arc  orienté  compris 
entre  «s  côtés  sur  te  cercle  tri^onométri^ae .  Le  côté  de  l'angle  qni 
passe  par  l'origine  de  l'arc  sera  appelé  câté-origine 
de  l'angle  et  nommé  le  premier,  —  En  particulisr,  /v 

la  position   d'une  demi-droite  quelconque  OB  («r        ^^ — -^ 
rapport  à  une  demi-droite  fixe  OA  peut  6tre  délintc 
par  Vanité  orienté  qu^OK  (côté-origine)  forme  a\ec 
OB  :  cet  angle  est  Tangle  dont  il  faut  faire  tourner  OA  dans  te  sens 
posiLir(sensdcla  flèche,  lig.yii)  pour  l'amener  iciSncider  avec <rti; 
i!  est  compris  entre  o  et  2  ît,  car,  lorsque  V  to«mederang4ea.7:,  la 
droite  OA  balaye  lent  le  plan  de  la  figure  autour  <lu  point  O. 

1B2.  SinuB,  oosIbus  et  tangents  d'une  abeciaBe  curvi- 
ligne. —  Sur  le  cercle  de  centre  0  et  de  rayon  i,  choisissons 
une  origine  que  j'apjtellerai  désormais  A  et  un  sens  de  parcours, 
puis  considérons  an  arc  orienté  AM,   c'est-à-dire   une  abscisse 

curviligne,  que  nous  prendrons  d'abord  positive  et  inférieure  à  7 
(fig.  75).  A  la  ^ndrar  AM  nous  allons  foire  correspondre  des 

part,  m  U  me«UM  <le  l'angle  AOB  en  degrés  (voir  n"  io't|;  «eus  avons  ; 
longueur  de  l'arc  AB  =m  x  -^i  longueur  de  l'urc  AB'  =  m  x    i,     X  r. 

_  arcA'B' 

OODC  :  -— -rw  =  r. 


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LES   GRA?tDEUKS 


grandeurs  snppléantes  qui  seront  pour  elle  ce  qu'est  pour  le  ini^t 
imaginé  au  début  du  n°  141,  lonibre  qu'il  porte  sur  le  sol  (').  Ce 
seront  des  longueurs  recliiijnes,  et,  par  conséquent,  plus  maniables 
que  la  longueur  curviligne  AM. 

La  premiiTe  idée  qui  vient  a  l'esprit  est  de  prendre  comme 
grandeur  suppléante  de  l'arc  AM  la  coi-de  qui  sous-tend  cet  arc, 
c'est-à-dire  le  segment  de  droite  qui  a  pour  exltémilés  les  points  V 
et  M.  C'est  ainsi  qu'opéraient  les  astronomes  grecs  de  l'Ecole 
d'Alexandrie^  et  nous  trouvons,  par  exemple  dans  la  Syntaxe  (') 
de  Ptolémce  {%'  siècle  ap.  J.-C.)  une  table  donnant  les  conlcs  des 

arcs  de-,  i,  i  .,...  degrés  jusqu'à  1 80  degrés. 

Il  est  toutefois  plus  avantageux  de  choisir  comme  grandeurs 
suppléantes  des  longueurs  toujours  por- 
tées sur  les  mêmes  droites  et  à  partir  d'un 
même  origine,  c'est-à-dire  des  abscisses, 
pouvant  être  alTectées  du  signe  +  ou  du 
signe  — . 

Menons  la  droite  X'OX  qui  passe  [>8r  le 
centre  du  cercle  et  l'origine  des  abscisses 
'  curvilignes;  sur  cette  |droîte,  nous  consi- 

dérerons 0  comme  une  origine  d'abscisses  (reclilignes)  et  le  sens 
de  0  vers  A  comme  le  sens  positif. 

Menons  également  la  droite  Y'OY  perpendiculaire  sur  \'0V 
et  appelons  B  le  point  de  cette  droite  qui  a  pouc  abscisse  curviligne 

-f-  -  :  sur  la  droite  Y'OY,  O  sera  considéré  comme  une  origine 
d'abscisses  et  le  sens  positif  sera  le  sens  de  0  vers  B, 

Menons  enfm  la  droite  Z'AZ  parallèle  à  Y"OY'  (tangente  au  cercle 
en  A)  :  sur  cette  droite  le  point  A  sera  regardé  comme  origine 

{')  C'est  précisément  à  propos  de  la  mesure  d'un  mât  verticsl  (mesure 
dont  ils  déduisaient  indirectement  la  hauteur  du  soleil)  que  les  astro- 
nomes arabes  ont  systématisé  l'emploi  des  notions  de  tangente  et  do  coUm- 
gertte  d'un  angle  ou  d'un  arc  [vide  l'n/ra)  :  ils  appelaient  ces  lignes 
trigonomélriques  ombres  [umbra  stane  et  umbra  entensa]. 

[')  La  Ut-jHr,  aJvTïÇ^;,  traité  d'astronomie  que  l'on  connaissait  au 
moyen-âge  sous  le  nom  arabe  défiguré  d'Almageite  {de  ^i  jitjiaxT;).  On 
remarquera  que  la  corde  d'un  arc  tel  que  MAM.^  (voir  ftg.  79I  est  le  double 
du  sinus  (voir  les  définitions  données  ci-desaoust  de  l'arc  moitié  AM.  La 
table  de  Ptolémét:  équivaut  donc  a  une  table  de  sinus. 


0' 


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gra:idei'rs  TRiconouéTaïQL  ei 


,6, 


d'abscisses  (recli lignes),  et  le  sens  positif  sera  le  même  que  sur  OY 
(^sens  OZ  sur  la  figure). 

Du  point  M,  abaissons  sur  OX  et  OY  les  perpendiculaires  MP  et 
MQ,  puis  prolongeons  le  rayon  OM  jusqu'à  sa  rencontre  en  T  avec 
la  droite  Z'OZ  :  j'appelle  (')  «  sinus  *  de  l'abscisse  curviligne  (ou 
de  l'arc)  AM  Vabscisse  rectiligne  OP  du  point  P,  «  cosinus  n  de 
l'abscisse  curviligne  (ou  de  l'arc)  AM  Vitbscîsse  reclUigne  OQ  du 
point  Q,  et  «  tangente  »  de  AM  [ou,  plus  précisément,  u  tangente 
trifjonométrique  (*)  »]  Yabscisse  rectiligne  AT  du  point  T  ('). 

Ces  dclinitions  ont  un  sens  précis  quelle 
que  soit  la  position  du  point  M  sur  le  cercle 
el  parconséquent  quelle  que  soit  la  valeur  de 
l'abscisse  curviligne  AM.  Ainsi  (Qg.  76)  si  M 
occupe  la  position  M,  entre  B  et  A',  l'abscisse 
curviligne  AM,  a  pûurï(nHs{positif)l'absci8se 
rectiligne  OQi,  pour  cosinus  (négatif!  l'abs- 
cisse OPi,  pour /anj^/ifc  (négative)  l'abscisse 
ATi.  —  On  vériGe  de  même,  immédiatement, 
que  si  le  point  M  occupe  une  position  telle  que  S 
l'abscisse  curviligne  a  un  sinus  et  u 

positive.  —  Si  M  occupe  une  ^Hisition  Mj  entre  B'  el  A,  le  sinus  et 
la  tangente  sont  négaliis,  le  cosinus  positif. 

Les  valeurs  et  signes  du  sinus,  du  cosinus  et  de  la  tangente  de 
AM  ne  dépendent  manifestement  que  de  la  position  du  point  M 
sur  le  cercle,  .\insi  les  abscisses  curvilignes  (ou  arcs)  act  a-i-  a.A'.TT 
ont  même  sinus,  cosinus  et  tangente  quel  que  soit  le  nombre  entier, 
positif  ou  négatif,  k  :  c'est  pourquoi  nous  pourrons  toujours  rai- 
sonner sur  le  u  sinus  de  l'abscisse  curviligne  du  point  M  »  sans 
spécifier  quelle  est  celle  de  ces  abscisses  que  nous  considérons. 


Fig.  7G. 
j  entre  A'  et  B', 
inus  négatifs,  une  tangente 


(<  Le  mot  êinuÊ  e«t  probablement  la  traduction  latine  d'un  terme 
emprunté  aux  Hindous  par  les  astronomes  arabes  ;  le  préfixe  co  dans 
ccsinus  indique  que  le  cosÎbub  d'un  angle  est  le  sinus  de  l'angle  complé- 
mentaire (cidein/ra,  iG[i).  Les  Hindous  employaient  pour  désigner  le  sinus, 
nu  terme  qui  signifie  pente. 

C)  La  tangtnle  ainsi  définie  est  une  longueur;  il  ne  faut  pas  la  con- 
fondre avec  la  tangente  géométrique  (tangente  à  une  courbe)  qui  est 
une  droite  illimitée,  déCiiie  par  sa  position  par  rapport  i  une  courbe. 

I*)  Il  résulte  de  là  que  le  sinui  de  l'abscisse  curviligne  AM  sur  la  figure  76 
est  égal  à  PM  et  que  son  cosinus  est  égal  à  QM. 


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Nom  coavi«ndi<oni  de  repriienler,  dau  l'éarituie  ooaraB4e,  le  àous 

de  AM  |>ar  le  symbole  «  sin  \M  n,  le  cosians  par  «  cos  AM  «i  la 
tangente  par  «  lang  AMDOu«%AMB.Sia  désigae  une  ahacUse 
curviligoe  de  l'arc  AM,  Doae  écrirooB  : 

sin  a.         cos  a.         tang  a     ou     tga- 

153.  BelaUoDs  entre  le  dnaa,  le  coeinns  et  la  l^asgente. 

—  Il  y  a  enlre  le  sÏdub,  le  cosinus  et  la  tangente  de  l'arc  AM  des 
relations  remarquables.  En  effet,  le  ihéor^me  de  Pjthagore  (109) 
applique  au  triangle  rectangle  OMP  (fïg.  76)  donne  : 

ÔM'^-Ôl'M   1>H*; 

mais  CM,  rayon  du  cercle,  est  l'unile;  OP  est  le  sinus  de  AM; 
PM,  égal  à  OQ,  en  est  le  cosinus  ;  nous  avons  donc  (en  désîjfnanl 
par  a  une  abscisse  curviligne  de  l'arc  AM)  : 

(1)  sin*  a  +  cob'  0=1. 

Les  deux  triangle*  rectangles  OPM,  OATsont  semblabes  (cf.  1S5): 
donc  nous  avons  : 


d*où 

(3)  taDgo^*-^. 

Les  relations  (i)  et  {2)  se  trouvent  ainsi  démontrées  dans  le  cas 
oii  l'extrémité  M  de  l'arc  Ali  est  située  entre  les  points  A  et  B.  On 
démontrera  facilement  que  ces  rclalîont  sont  encore  vraies  tt  Cex- 
IrèmHéde  l'arc  estsiliiée  enlre  lï  cl  A'  (comme  Mi  sur  la  /i(/.  7(i), 
ou  enlre  A'  el  lï',  oa  enlre  IV  el  A. 

154.  Remarque.  —  On  déduit  aisément  de  la  défmition  du 
sinus  et  du  cosinus  que  le  sinus  ou  le  cosinus  d'un  arc  quelconque 
e&i  un  nomlire  compris  enire —  1  et  4-  i,  car  ce  Boaifare  inesare  un 
segment  moins  long  que  le  rayon  du  cercle  tri gononi étriqué 
(p.  itiô,  note  3)  :  il  n'existe  pas  d'arc  dont  le  sinus  ou  le  1 
soit  supérieur  à  i  ou  Infcricnrà  —  i. 


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GHABDEDHS    TUGOIfOUÉTIItQtES  l^l 

ISS.  Onuidstm  on  lifliies  tzigonométriquaa  iondunen- 
"talea.  —  Le  sinus,  le  cosinus  et  )a  tan^nle  d'un  arc  AM  sont 
appelée  d'ordinaire  ■  ligoei  triton ométritjues  »  de  l'orc  AM .  V  ces 
trois  lignes  trigonom étriqués  fûDdamentales  on  en  adjoint  d'autres, 
qui  sont  des  nombres  positifs  ou  négalifs  dont  la  valeur  résulte 
immédiatement  des  valeurs  du  sinus  et  du  cosinus.  Ainsi  l'on 
appelle  colan<jenle  (cotg)  de  l'arc  AM  (ou  de  l'abscisse  curviligne  <i) 
l'inverse  de  la  tangente;  on  appelle  sécante  (sec)  de  AM  l'inverse 
du  cosinus;  on  appelle  cosécante  (cosec)  de  AM  l'inverse  du  sinus. 
En  d'autres  ternies  : 


<3}      colg  a  —  T —  ^  ^^  ,     sec  a  = ,    cosec  a  ^  - 

^  '  °  tga        lin  a'  cos  a  s 


156.  IdgQ«8  tiigonométrlquefl  d'an  angle  gtométrique. 

—  Lorsque  Ton  raisonne  sur  un  angle  Ici  que  MO^  (fig.  77)  qui 
n'est  pas  orienté,  on  n'a  point  de  raison  de  considérer  la  longueur 
de  l'arc  MNO  (compris  entre  les  côlés  de  cet  angle  sur  le  cercle  de 
rayon  i  et  de  centre  0)  comme  négative  plutôt  que  comme  posi- 


.^^. 


tive.  Il  en  résulte  que,  k>rsqne  l'angle  est  aigu  par  exemple 
(arc  MN  <  j)«  1«  signe  du  sinus  et  de  la  tangente  correspondant  h 
l'angle  MNO  n'est  pas  déterniiné.  Nous  convi^idrons  de  regaidcr 
l'ace  UN  comme  po&itif  et  d'appeler  «  lignes  trigonométriques  de 
l'an^  0  »  les  lignes  trigonométriqucs  de  l'arc  positif  de  longueur 
MN.  Ainsi  le  sinus,  la  tangente  et  le  cosinus  d'un  anyle  aigu  sont 
par  définition,  ceux  d'une  abscisse  curviligne  comprise  raitre  o  et 

-;  ce  «ont  trois  nombres  pnsilijs.  Le  sinws,  la  tangente  et  le  cosi- 
Aus  d'ua  sngle  aètus  (dg.  78)  sont  ceux  d'uoe  abscisse  curviligne 
comprise  entre  -  et  n  (comme  l'abscisse  AM,  considérée  plus  haut, 
Eg.  76)  :  le  sinus  est  positif,  la  lanrjcntc  et  le  cosinus  sont  négatifs. 


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173  LES    ÛRAXDELBS 

157.  Lignes  trigonom^triqaes  de  osrtalna  arcs.  —  1 1  rcsuUe 
des  déiinitionB  du  n'  162  qu'une  abscisse  curviligne  égale  à  o  a 
pour  sinus  o  et  pour  cosinus  1  ;  nous  écrirons  donc  : 

o 
sin  o  ^=  o,         coso^^i,         Ungo^^      ^  o. 

Une  absci.sse  curviligne  égale  à  ~  (ol,  {>ar  coiisûtiucnt,  un  angle 
droit)  a  pour  sinus  1  et  pour  cosinus  o  :  nous  avons  donc  : 


la  tangente  de  l'arc  -  esl  le  quotient  de  i  i>ar  o  :  c'est  un  nombre 
infiniment  yraml  (x  );  et,  efTectivement,  si,  sur  la  figure  75,  l'angle 
MOA  était  droit,  la  droite  OM  serait  parallèle  à  la  droite  AZ  et  ne 
la  rencontrerait  en  aucun  point  situé  à  distance  finie. 

Une  abscisse  curviligne  égale  à~  a  pour  sinus  u  cl  pour  cosinu.o 
—  I  ;  en  d'autres  termes  : 

ïin  jc  =  o,         co»  71  ^=  —  r,         lang  s  =^  o. 

Les  théorèmes  de  la  géométrie  permettraient,  d'autre  part,  de 
calculer  les  lignes  tri  gn  nom  étriqués  de  nombreux  angles  remar- 
quables. Ainsi  l'on  pourra  démontrer  que  : 


3~  2  ' 


cos  »  =  - ,  tg  3  =  4/3,  etc. 


168.  Tables.  —  Comment  passer  d'une  abscisse  curviligne 
quelconque  aux  lignes  trigonomélriques  de  cette  abscisse  ou  inver- 
sèment?  II  n'y  a  qu'un  moyen  de  rendre  ce  passage  aisément  pra- 
ticable :  c'est  de  construire  une  fois  pour  toutes  des  tables  de 
concordance  (')  où  seront  placées  en  regard  une  série  d'abscisses 
curvilignes  très  rapprochées  les  unes  des  autres  et  les  lignes  trigo- 
nométriques  correspondantes  ;  h  des  abscisses  curvilignes  très  voi- 

(')  Pour  construire  ces  tables  on  se  servira  des  formules  données  aux 
iGo  et  suivants,  formules  qui  permettent  de   calculer  les  lignes 


trigonométriqu«s  d'une  eérie  indéfinie  d'arc»  de  plus  en  plus  grands  (oi 
de  plus  en  plus  petits)  lorsqu'on  connaît  déjà  certains  arcs  pris  pour 
points  de  départ. 


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GRA:4DEUns    TH[GO:*OMKTni.QL'ES  I  yS 

sines  correspondent  maniTe^tiMiienl  (6tant  donné  la  d^Qnitlon 
géométrique  de  ces  lignes)  des  sinus,  ou  des  cosinus,  1res  voisins  ; 
SI  donc,  pour  valeur  approchée  d'une  abscisse  curviligne  a,  dont 
je  cherche  les  lignes  trigonomélriques,  je  prends  celle  des  abscisses 
tigurant  dans  la  table  qui  est  la  plus  voisine  de  a,  les  valeurs  cor- 
respondantes du  sinus,  du  cosinus  et  de  la  tangente  seront  des 
valeurs  approchées  des  lignes  trigonomélriques  de  a. 

Des  tables  de  sinus  ont  été  dressées  par  les  mathématiciens  liin- 
dous  (*),  en  particulier  par  Arynbkata  (>■  siècle,  ap.  J.-C.)  et 
par  Bhaskara  (ii*  siècle).  Les  Arabes  (*)  Batlani  et  Aboul 
Wafa  [vide  147)  ont  composé  des  tables  de  cotangentes  et  de 
tangentes.  Au  iV  siècle  Regiomontunus  (')  construisit  une  table 
(publiée  à  Augsbourg  en  i49u)  qui  donne  les  lignes  trigono- 
métriques  avec  une  approximation  de  io~^.  Mais  c'est  à  Joachîm 
fthsticas,  de  Wittenberg  (iBii-iGyô)  que  l'on  doit  les  premières 
tables  trigonométriqucs  un  peu  étendues  :  elles  parurent  à  Leipzig 
en  i55i  sous  ie  titre  :  Canon  doctrinœ  Irianguhrum  nunc  prt- 
mum  a  Georgio  loachimo  Bhsetico  in  îacem  éditas. 

Lorsque  les  logarithmes  furent  inventés,  te  calcul  logarithmique 
et  le  calcul  trigonométrique  se  prêtèrent  naturellement  une  assis- 
tance mutuelle.  Aux  tables  donnant  les  lignes  trig  on  orné  triques 
des  abscisses  curvilignes  se  substituèrent  des  tables  donnant  les  lo- 
garithmes de  ces  lignes  (^).  C'est  de  semblables  tables  que  l'on  se 
sert  encore  aujourd'hui  :  les  abscisses  curvilignes  y  sont  évaluées 
soit  en  grades,  aoitplus  souvent,  et  conformément  à  l'ancien  usage, 
en  degrés,  minutes,  secondes. 

169.  Arcs  correspondant  à  uno  ligne  trigonométrique 
dotwée.  —  Les  tables  Irigonométriques  ou  trigonométrico-loga- 


(')  Cf.  Bbaunmûhl,  lot.  cit.,  p.  Ï3. 

Cl  Ibd..  p,  57. 

(ï)  Regiomontanus  (de  son  vrai  nom,  Johann  MQlleb,  i43fi-il76) 
vécut  en  Italie,  en  Allemagne  et  en  Hongrie.  Il  intitulait  sa  table  tabU 
iétonie  t  <  faheliam...  non  injuria  fœeuTidam  appellare  libuil,  quod  mullila- 
rimn  ac  mirandam  lUiUtatem  intlar  /ceeundte  arborU  parare  aoleal  s. 

{')  Les  prenuàres  tablei  de  logarithmes,  celle*  de  Neper,  font  précisé' 
mont  des  tables  donnant  le*  logarithmes  des  sinus  et  non  ceux  des 
nombres  proprement  dits.. 


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17^  LES   GRA-^DEUKS 

rithmiquea  joQcnt  )e  même  rôle  que  les  tables  logarithmiqses  dont 
nous  avons  parlé  mi  h*  t4S.  Il  y  a  ctpeDdanl.  entre  ces  deux  espèces 
de  tables,  une  différence  importante.  A  aa  nombre  correspoad 
un  seul  logarithme  et  inversement.  Au  contraire,  tandis  qu'à  une 
abscisse  curviligne  (i  un  arc)  correspond  un  seni  sinus,  il  corres- 
pond à  un  sinus  donné  compris  entre —  i  et  +  i)  une  infiaité 
B  d'abociases  curvilignes.  De  même  poor   oa 

Wi.fCrrri^^^r^rjB-'l^    coainu»  ou  une  tangente  donnée. 
/  ^''  Tv  l>onnons-nous    en    effet    rni  ainas   tjuel- 

F       T-7     ^ri*     conque  {')  OQ  :  tout  aie  terminé  an  point  M 
JV'  jÔ      o"  ■"  P<Mi>t  M,  (fig.  79)  aura  pour  sinus  OQ. 

^- ^  .\ppe)ons  alora  a  la  plus  petite  abscisse  cnrvi- 

^V-  79-  ligne  AM  du  point  M,  et,  par  conséqu«it  (';, 

t:  —  a  la  plus  petite  abscisse  curviligne  de  M,  :  /es  tdacUses 
cun'Uiijnes  a  —  i.fc.jt  ci  ~  —  a  +  i.k.n,  ou  —  a  -+■  [i.k  •+■  i)ïr 
oh  k  esl  un  nombre  entier  qaekoiujae  {positif  oa  né^tif)  ont 
toutes  le  même  sinus  OQ. 

Donnons-nous  pareillement  un  cosinas  (jiidcoDquc  {')  OP  :  tout 
arc  terminé  an  point  M  ou  au  point  Mg  (Qg.  79)  aura  pour  cosinus 
OP.  J'en  conclus  que  les  abscisses  auviliffius  a,  —  a  et,  é'ane 
manière  générale,  a  -\-  a./i.x,  —  a--^  i.k.Tt,  (nii k  est  wi  nonAre 
entier  tfitelmn/jue  positif  ou  nèijatif)  ont  toutes  le  même  co- 
sinas  OP. 

9o)t  enfm  AT  une  tanffente  :  tout  arc  terminé  au  point  M  ou  as 
point  Mj  (bg.  79)  aura  pour  tangente  AT.  J'en  coucloa  que  les 
abscisses  curvilignes  n  cl  1:  -i-  n  (r:  +  a  est  une  ahactase  curviligOe 
de  l'arc  AMïj  et  d'une  manière  générale  les  abscisses  curvilignes 
a  +  n.k.n,  a  +  n  -H  ti.k.T:,  ou,  en  d'autres  termes,  let  abseisses 
a  -h  k.-K,  où  kesiun  entier  positif  ou  négatif  quelconque,  ont  toutes 
la  même  tangente  AT. 

En  résumé,  nous  pouvons  écrire  les  égalités  suivantes  qui  seront 


I  '  I  Sur  la  figure  71)  nous  supposoog  ce  sinu»  positif  ;  les  coneluMoiu  lont 

les  mêmes  s'il  est  négatif,  c'est-ji-dire  si  Q  eitau-desioua  de  la  droite  OA. 

1^,1  On  voit  immédiatement  qoe  l'arc  AHi  est  égal  4   uns  demi-circoi». 

(')  Sur  la  figure  -C)  nous  supposons  ce  coêinus   poùtif  ;  les  conclusions 
sont  les  roSmes  s'il  est  négalir. 


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ORANDEDBS   TBIGOMOIÉÊIRIQIIES  l~5 

exactes,  quel  que  soit  le  nombre  relatif  a,  pour  toute  valeur  eatièie 
poûlive  ou  Bégalive  de  ft  : 

,     $in  a  ^  ain  (a  ■+■  a.t.ii)  ^^  ain  [ —  a  -f-  (a. A;  -h  i).Trj 
■'4'l  \    cos  a  r=  cos  (a  +  a.fc.it)  =;  cos  j —  a  4-  a.fc.n' 

tangn  =  Ung  (a  +  k.v). 

160.  Arcs  de  aignea  oontralres,  arcs  sappHmentairea.  — 

Les  égalités  relatives  au  cosinus  montrent  que  l'on  a  en  particulier  ;'J 
cos  a  ^^  cos  ( —  d).  On  voit  d'autre  pari,  en  se  reportant  à  la 
figure  79,  que,  si  l'arc  a  est  terminé  en  M,  par  exemple,  l'arc  —  a 
a  pour  extrémité  le  poiot  Mi.  situé  sur  la  perpendiculaire  MP  à  OA; 
d'où  résulte  que  l'on  a  (')  :  sin  a  ^=  —  sin  { —  a).  Il  en  est  de 
mikne  sî  l'extrémité  de  Tare  a  est  en  Mi,  en  M;  ou  en  Mi.  donc, 
que/  qae  soit  a.  Divisant  le  sinus  par  le  cosinus,  on  déduit  Je  là 
que  :  tang  a  =  —  tang  ( —  a). 

Les  égalités  (/r)  relatives  au  sinus  moûtrent  que  l'on  a  d'iuitre 
part  : 

I>'iUteor3  si  l'arc  a.  a  pour  extrémité  M,  l'arc  n  —  an  pour  extré- 
mité M,,  d'où  nous  concluons  tvoir  fig.  79)  que  : 

cos  (ic  —  o)  ^:  —  CO8  a  ; 

il  eu  est  de  même  quelle  que  soit  l'extrémité  de  l'arc  a.  donc 
quelle  que  soit  la  valeur  de  a.  —  Divisant  le  sinus  par  le  cosinus, 
nous  voyons  que  :  tang  Cîz  —  a)  ^=  —  lang  a. 

Mnsi  nous  avons  les  égalités  suivantes,  valables  quel  que  xoit  le 
nombre  relatif  a  : 

■     aina  =  —    sin  (—a);  wn  a  =  sin  (ti -- o) 

{^)  cos  a  =  coft  ( —  a)  ;  co*  a  ;=  —     cos  (u  —  a) 

lang  a  =  —  taag  (— a)  ;         tanga=-—  tang  (::  —  a). 

Deux  arcs  [tels  que  AM  et  MV  sur  la  fig.  80]  dont  la  somme 
«légale  &  TT  sont  àtls sapplcmentaîres  ;  leurs  lignes  Higonom étriqués 

I')  Ou  le  voit  en  doiuuDt  à  Je  la  valeur  <>  dans  les  formules  (4)- 
t*)  Lei  ûnuB  soDt  de  signei  contraires  et  l'on  démontre  que  : 
longDour  MH  -^  longiunr  PU,. 


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i-6  Les  Gut^DEins 

satisfont  aux  égalîlt's  écrites  ci-dessus;    la  dcaominatïon     «  sup- 
plémentaire 0  rap|>e))c  que  les  angles  MOA  et  MO.V  (fig.  80)  sont 
supplémenlaircs  (n"  64). 
^    N»*  Il  résulte  de  la  dérinition  des  arcs    siipplémen- 

a( — ^— }*     taircs   que   tout  arc  a  a  un  aupplénientaîre  et    viw 


seul  (')  et  que,  si  h  est  supplémentaire  île  a,  c 


Fig.  80.        supplémentaire  de  h. 

161.  Lignas  trlgonométrique*  de  l'aro  ';;  +  'i).  —  D'après 
la  formule  (  j)  relative  à  la  tangente,  on  a,  quel  que  soit  a  : 

tang  (it  +  n)  =  tang  a. 

Pour  avoir  la  valeur  de  sin    z  +  a),  noua  pouvons  observer  que 

sinus  égal  d'après  le  n°  IBft  à  sin  ( —  n  -\-  a),  donc,  d'après  )e 
n*  160  i  —  sin   rr  —  a),  donc  &  —  sin  <i. 

On  démontre  de  même  que  cos  (tt  +  «)  =  —  cos  a. 

162.  Arcs  complémentaires.  —  On  appelle  arcs  complémen- 
laircs  deux  arcs  dont  la  somme  est  égale  à  ^;  tels  sur  la  fig.  7f) 
les  arcs  AM  et  Ml)  i  la  dénomination  «  complémentaire  ■  rappelle 
que  les  angles  AOM  et  MOB   sont   complémen- 
taires (n°  54).  /T^ 

Désignons  par  a  et  h  les  avcs  complémentaii'es     j       { M 

AM,  MB,  tous  dcuï  positifs  sur  la  fig.  81.   Abais-      V        J/* 
sant   MP    perpendiculaire    sur    OA    nous    avons 
sina=^PM,cosrt^    OP.  ^''s-  '^'• 

Cela  dit,  supposons  un  instant  que  pour  déterminer  les  lignes 
trigonométriques  de  l'arc  b,  nous  prenions,  non  plus  le  point  \,  mais 
le  point  B  comme  orii/ine  des  abscisses  curvilignes  ;  l'arc  BM  compté 
à  partir  de  celte  origine  est  négatif  et  égal  à  —  6;  il  aura  pour 
sinus   négatif;  la  longueur  OP  (alTeclée  du  signe  — ),  pour  cosinus 

PI  Si  l'arc  ou  abscisse  curviligne  a  est  un  nombre  compris  entre  oet 
T.,  il  en  est  de  mémo  de  l'arc  supplémentaire  égal  i  n  —  a  ;  c'est  le  cas 
qui  se  présente  sur  la  ligure  So.  Si  l'arc  a  est  positif  et  supérieur  à  t:, 
l'arc  supplémentaire  est  négatif. 


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CRANDEUaS   TBtCOIlOHETniQUES  I77 

la  longueur  OQ.  Mais  QM  n'est  autre  chose  que  le  cosinus  de  a, 
«t  C>Q  =^  sin  a.  Donc,  nous  avons  : 

sin  ( —  6)  =  -.-  cos  a      et      cos  { —  b)  =  sin  a  ; 

donc    [puisque   sin  (—  b)  =  sin  b,  cos  (—  b)  =  co»b]: 


.(:-a)  =  cos<,;    co,(^-a)  =  sir. 


Ung  (^-^  -  a  j  =  ^j—  =  colg  a. 

On  démontre  Tacilenient  que  ces  formules  sont  vraies  quelle  que 
soit  la  position  du  point  M  sur  le  cercle  trigoDométrique  ('). 

163.  Colouls  trigotiométriqn«B.  —  Pour  que  l'on  ait  effec- 
tivement avantage  à  substituer  les  lignes  ou  grandeurs  trigonomé- 
triques  aux  arcs  qu'elles  représentent  (voir  n°  147),  il  faut  que  l'on 
sache  effectuer  commodément  sur  ces  grandeurs  les  opérations 
qui  correspondent  aux  opérations  relatives  aux  arcs. 

On  y  parviendra  en  appliquant  certaines  règles  ou  formules 
générales,  sur  lesquelles  nous  reviendrons  plus  loin  (Deux.  LU'., 
ch,  I,  S  lo). 

Afin  de  faire  comprendre  la  nature  de  ces  formules,  énonçons 
dès  maintenant  celles  qui  sont  relatives  à  l'addilion  : 

Quelles  que  soient  les  valeurs  (nombres  relatifs  quelconques)  des 

{')  Dei  lormules  des  n°*  prjcédeiits  on  peut  déduire  les  eupressioas  suï- 
Tant«*   de   «d  ('  +  'f\'  ■*•  1  a  +  7  I. 
Remarquant  que 

«n  a,  d'aprèi  le  n"  itii, 
ou,  d'aprèi  160  et  162, 


Boutuui.  —  Lca  Principn  da  l'Anil^ie  milbinuliqus. 


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178'  tes    0RA5ÏIE11H9 

arcs  ou  abscisses  curvilignes  a  6t  b.  les  vatenrsdes  coxhita  et  strau- 
de  la  somme  de  ces  arcs  —  que  nous  désigneroirs  par'leb  symbole»- 
cos  (a  +  II),  sin  (a  -t-  It)  —  seront  donnés  par  les  égalité 


«M  (a  +  f-l  =  CM  fl  .  cos  6  —  sin 

sin  (a  -f-  6)  =  sin  a  .  cos  fc  -H  cos 

d'où 

'on  déduit 

18(1  +  6)        .-Iga.tgb 

Ainsi,  si  l'on  connaît  les  lignes  trigonométriqucs  de  deux  arcs 
aetb  on  obtiendra  par  dc$  op^ations  arithmétiques  élémentaires 
les  lignes  Irigonomélriques. 

Nous  ferons  conoaitre  dans  notre  Deuxième  Livre  diverses  appli- 
cations de  ces  formules.  Il  nous  suffit  pour  l'instant  d'avoir  signalé 
le  prolongement  que  le  calcul  trigonométrique  vient  donner,  k 
son  tour,  à  la  science  des  nombres.  De  plus  en  plus  cette  science 
déborde  hors  du  vieux  cadre  pythagoricien  pour  s'engager,  à  la 
suilc  des  géomètres,  des  astronomes  et  des  calculateurs,  dans  de» 
voies  dont  nous  ne  pouvons  pas  encore  prévoir  l'aboutissement. 


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CHAPITRE  m 


LES.  FJarRSB.. 


1.  —  Le  mtmde  des.  notions  géoaiétriqmts 

164.  Graadanm'St'flgnn».' —  En  rapfwocbaDt  au.^biit:de 
noire  second  chapitie  la  géométrie  de  t'arithmétique,  en  faisant  une 
étude  comparée  de  ces  deux  sciences  sueurs  dans  leur  damaiae- 
froalière,  nous  avonS'Vu  .netlement  ea  quoi  consiste  le  point  de  vue 
propremeut  g^oinétrique<  (').  Les  gra nde uns, , nous  lavonB  dit, 
n'tntéressent^le  géomètie  qu'en  tant  qu'ellesontrelles-Biémes  une. 
figure.  Ainsi,  locsqi^eJe  géomètre  emploie  le  mot:u  égalité:  »,  c'est 
toujours  de  l'égalité  de  ligvfe  *\ai\  veut  parlei  {vide  n*  65);  la. 
notioD  d'égalité  de  grandeur  ne  satisfait  son  espfrit  que.si,  par;de8. 
combiaaisons  de  figures, , il  peut  la  ramener  à  la  motion  de  super:- 
poeitkin.  De  même,.,  une  opériition  effectuée  sur  des:  granilcurs. 
est  toujours,  pour  le  géomètre,  une  conaifact'ton  (')  :  parlant 
de  ligures  données,  que  l'on,  relie  entre  elles  au  moyen  de  droites, 
de  cercles  ou  d'autres  lignes  connues,  on  construit  une  figure 
nouvelle  appelée  réivdlat  de  l'opéfatian.  L'élaboration  d'une  théorie 
purement  quantitative  des  grandeurs  est  le  fail  de  l'arithméticien 
et  de  l'algébriste,  non. du  géomètre.  Dans  une  telle  théorie,  même, 
convient-il,  d'éliminer  tout  ce  qui  a  trait  à  la  figure  P  Doiton.el 
peut-on  raisonner  sur  des  grandeurs  ou  quantités  entièrement  dé- 
pouillées de  forme  géométrique  ?  Il  serait  audacieux  de  le  prétendre 

(')  Sur  le  mot  i  géométrie  >,  voir  p.  6â,  note  i. 

(•)  Supra,  chap.  n,  §  (,  pasaim  et  infra,  chap,  m,  §  .i.  Bien  Entendu  il 
ne  s'agit  pai  là  d'une  cooitiuction  phytiquemtBt  TéaHsêc,  :mai«  d'une 
constiuclion  idëale. 


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l8o  LES    FIGL'KEa 

après  que  nous  sommes  partis  d'une  no^oa  de  grandeur  qui  se 
confond  avec  celle  de  longueur  ou  de  rapport  de  longueur 
^Chap.  ti,  SS/,  J).  Nous  verrons  d'ailleurs  que  l'algèbre  resta 
longtemps  tributaire  de  la  construction  géométrique,  si  bien  qu'on 
en  est  encore  k  se  demander  si  dans  l'ouvrage  intitulé  La  Géomé- 
trie {*),  £>escartes  a  eu  pour  objet  principal  les  progrès  de  la  science 
du  calcul   ou  ceux  de  la  science  des  figures. 

Cette  dernière,  aussi  bien,  reléguée  naguère  au  second  plan, 
par  suite  du  développement  triomphant  de  l'Analyse,  a  repris 
depuis  un  siècle  une  grande  importance.  Elle  est  et  restera  la  plus 
belle  illustration  des  s|iéculations  mathématiques  et  le  point  de 
rencontre  des  diverses  méthodes  ipii  leur  sont  propres.  C'est 
pourquoi,  dans  un  livre  où  nous  chercliona  à  mettre  en  lumière 
les  principes  de  l'Analyse,  nous  ne  pouvons  passer  sous  silence 
les  propriétés  fondamentales  des  figures  géométriques. 

166.  Figures  géomdtriqaei  at  liaures  concrètes.  —  En 

quel  sens  la  géométrie  rationnelle  étudie-t-elle  les  figures  ?  Ques- 
tion d'ordre  philosophique  que  nous  n'entreprendrons  pas  de 
traiter  ici.  Les  tiiaugles,  les  cercles,  les  ellipses  sur  lesquels  rai- 
sonnent les  géomètres  ne  sont  point  ceux  que  réalise  la  nature  et 
que  nos  sens  nous  font  percevoir.  Il  n'y  a  pas,  en  efTet,  de  triangle 
malérie!  qui  soit  rigoureusement  un  triangle,  c'est-à-dire  qui  n'ait 
point  d'épaisseur  (pas  de  volume),  qui  soit  parfaitement  plan  (non 
gondolé),  dont  les  côtés  soient  vraiment  droits  (non  tordus). 
Pourra-t-on,  du  moins,  vérifier  par  une  expérience  indirecte 
les  propriétés  que  les  géomètres  attribuent  au  triangle  ?  Non  pas 
même,  car  toute  expérience  est,  en  dernière  analyse,  une  mesure, 
et  aucune  mesure  n'est  absolument  parfaite  (cf  n°  58). 
Ainsi  l'on  peut,  au  moyen  d'observations  astronomiques  minu- 
tieuses, é\alucr  avec  une  grande  précision  les  angles  d'un  triangle 
dont  les  sommets  sont  des  étoiles  ou  des  points  terrestres  défmts 
par  des  signaux  lumineux  ;  mais  ce  serait  un  merveilleux 
hagard  que  la  somme  des  angles  ainsi  calculée  fût  rigoureu- 
sement égale  à  deux  angles  droits  comme  le   veut  lo  théorème 

(')  Vide  infra,  Deux.  Uv.,  cl»,  iv,  §  3. 


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LE  MO:iDE  DES  KOTio:(s  géomÉthiques  i8i 

du  n*  170(').  En  serrant  la  question  de  plus  près,  on  constate 
qu'aucune  des  propriétés  (homogénéité,  isotropisme  (*),  etc.) 
attribuées  k  l'espace  par  le  géomètre  n'appartient  &  l'espace  sen- 
sible. Il  faut  conclure  de  là  que  le  géomètre  raisonne  sur  un 
espace  idéal,  sur  des  figures  idéales  (*).  Ces  figures,  où  sont-elles, 
d'ofi  les  tirons-nous?  Elles  nous  sont,  —  disaient  les  géomètres 
grecs  et  répétait  après  eux,  Descartes,  —  révélées  par  l'intuition 
(cf.  n*  1  et  n°*  53  et  suiv.).  Grâce  à  cette  faculté  mystérieuse,  les 
propriétés  des  figures  géométriques  nous  apparaissent  en  bloc 
dans  leur  entrelacement  harmonieux;  nous  n'avons,  pour  com- 
poser la  géométrie,  qu'à  détailler  ce  que  nous  voyons  dans  l'ordre 
que  nous  tenons  pour  le  plus  simple  et  le  plus  clair. 

166-  Faits  géométriques  et  théorèmes.  —  Pour  exposer 
sous  forme  didactique  (*)  les  vérités  de  la  géométrie,  nous  les  tra- 
duisons en  propositions  {thA>rimes)  que  nous  cherchons  à  démon- 

(')  On  ne  peut  donc  pas  contrUer  expérimentalement  ce  théorème 
Remarquons  d'ailEeun  que  pour  l'astronome  le  c&té  d'un  triangle  est  un 
rayon  lumineux.  Or  quelle  expérience  peut  prouver  que  la  direction  de 
la  lumière  eit  bien  en  efiet  une  ligne  droite  au  sens  de  la  géométrie  ration- 
nelle ?  —  Cf.  Deux.  Liv.,  eh.  v,  g  9. 

(■)  L'eapace  géométrique  eat  dit  homogène  parce  que  tous  se*  points 
sont  identiques  entre  eux,  itotrùpe  parce  que  toutes  les  droites  qui 
passent  par  un  même  point  sont  identiques  entre  elles.  Or  il  est  clair 
que,  par  rapport  à  nos  sens,  les  points  de  l'espace,  ou  les  droites  qui 
passent  par  on  mtme  point,  ne  jouent  pas  toutes  le  même  rAle.  L'espace 
que  noua  percevons  n'est  pas  non  plus  infini,  et  nous  ne  pouvons  pas 
infime  vérifier  expérimentalement  qu'il  a  trois  dimensions  (cl.  H.  PoiNCAai, 
La  êcieneé  et  l'hypothèse,  ch.  iv). 

(■)  Cependant,  pour  faciliter  le  raisonnement  abstrait  et  pour  soulager 
notre  mémoire,  nous  pourrons  nous  aider  de  figures  réelles  et,  par  exemple, 
de  schémas  tracés  au  tableau  noir  ou  sur  une  feuille  de  papier.  Telles  sont 
les  •  figures  >  qui  illustrent  les  traités  de  géométrie  [nous  n'oublierons 
pas  que  le  mot  (  figure  *  pris  dans  cette  acception  désigne  tout  autre 
chose  que  la  figure  théorique,  objet  des  spéculations  du  géomètre]. 

(*)  Les  premiers  géomètres  de  la  Grèce  n'enseignaient  peut-être  point 
leur  science  sous  forme  didactique  :  les  propriétés  des  figures  étaient 
pour  eux  des  secrets  auxquels  ils  initiaient  un  petit  nombre  de  disriples. 
Noua  trouvons  chei  Jaublique  (De  pylhagorica  vita,  SS),  le  renseigne- 
ment suivant,  d'ailleurs  sujet  k  caution  :  ■  Voici  comment  les  Pythago- 
riciens disent  que  la  géométrie  fut  rendue  publique  :  l'aident  des  Pytha- 
goridens  tut  perdu  par  l'un  d'eux  ;  à  la  suite  de  ce  malheur  on  lui 
BLCcorda  de  battre  monnaie  avec  la  Géométrie.  1  (Voir  P.  Tah«ery,  La 
géométrie  grecque,  p.  81). 


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iSs  LBS    FICUIES 

irer,  c'est  à-dire  à  Jédaire^ la ua&  das  autres.  .VÎDsi  (isosnn  tcait^ 
bien  compose  (cf.  H)  les  théorèmes  se  succèdent.  :chaLiioni  par 
chaînon,  suivant  une  série  l^giquAucnt  ordonnée. .L'ordre  jde  celle 
série  a-t-il,  cependant,  ane  valear  absolue?. ObjecliYement  ftar- 
lant,  les  propriétés  dont  jouÛ6fiDt)fls.£tresinathéraatîqiiBa. sont  des 
faits  qui  s'impUquent  mutuellement,  mais  dont  aucun  jt'est  anté- 
riaur  à  l'autre.  Pnit-ftre  est-il  conmode  dexlédûre.U  propoeï- 
lion  B  de  la  propoGitiiui  A  ;  mais.  iL  serait  souvent- tout. aussi  léf;i- 
tiflie  de  tirer  la  proposition  A  de.  la  proposition  B.  C'est  à  cause 
des  besoins  de  la  démonstration  que  des  faits,  simultanés  pour  la 
raison,  sont  traduits  dans  nos  livcesi  pan.des.tbéorèioeS'Succes&ifs. 
Voulant  simplement  rappeler,  dans  ce  chfpitre.  quelques-unes 
des  propriétés  dont  jouissent  les  figures  les  plus  simples,  nous  ne 
nous  astreindrons  pas  à  rétabbr  La.  chaîne  des  xlémcinatraiiQais  ique 
l'on  lixuivpt.i  dans  tuii&  les  traitésAle-géométrie.  NonsiiUHia.borne- 
loiis  à  ttignalei'  le  couteau  objeclif.ilcaJtiéorèiiies.  fosdamentiuix. 
li  sera  temps  cnMiile  de  porter  notre  attention  sur  la  forme  lo^que 
dU'Svsli)mcc|ucces  iLéofèmiea  ooaatituent  (vcùr  $-'4.eL/)eux>  Uv.  /V). 


2.  —  Qéométrte  quatitatire  des  figures  aimées 

•'l'07.  —  Lorsque  nous  contemplons  leiiTondc  idéal 'des  êtres 
géométriques,  nous  sommes  frappes  .tout  d'&bord  par  le  spectacle 
bacmonieiix  «[uenous  «ITreiit  les.'fi^ies.ooiiràUré«si4fiBsileur 
forme  et  'abstraction  faite 'de  «leur  grandeur.  -Nous  lobservoes 
en  effet  qu'une  ligure  qui  est  remarquable .  soit  <par  sa  sim- 
plioilé,  .Boit  par  la  symétrie  qu'elle 'pvéaeatc,  ^soiLi  par  .quelque 
autre  drccnstance,  est'  tonjours  'associée  à  d'autres  figares'mnar- 
qoables..  Il  n'y.  a  pas,,  autrement  dit,  de  propriété  qui  ne  traîne  & 
-M'-suite  d^antres  pioprié(és.jD'où:iuBe.«iullâlude  ide  ibéariraas, 
dont  l'ensemble  conslitoe  \3  tféoinétrie-fjnaHtaiivei'). 

^ous, allons,  rappeler  brièvement  quelques-uns  de  ces  théorèmes. 

{')  Nqui  eniBDdont  pak'  là  unq  géométrie  ou  il  n'est  i question  qno  dttJa 
forme  .«les  £gnreB  et  non  <dei  relations  ^q  nanti  ta  ti  «es  entre  grandoim. 
Nuia^erans  tautolois  rentier  dani  cette,  géométrie  laithcorie  des  fignm 
igaUa  en  fayaiit  égaid  i  ce  fait  que  la  notion  d'égalité  K^ométriqiw  t« 
.confond  avec  Ja  jiMion  de  superposilion  Icf.  53  et  .^5).  —  Jl  importe 
d'ailleurs  de  remarquer  que  la  distinction  de  la  géométiie  .qualitative  et 


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GÉOMÉTRIE   QliAUKATITE   DES    FIGIHES   SIMPLES  l83 

^'«nabre. d'entreeux. étaient  ,^ns. doute  déjà  comms  «les. premiers 
^éomètrea-giecs  (').et.eii.paitioulie[  ilea  Pythagoriciens  ;  mais  ces 
savaotSinlABt. laissé. .aucun,  traité  écrit,  «t  peut-être. l'appareil  de 
la  J*w;|innatratînii  n.'était-il  pBs  asscz  peffeotioiiué  cliez  eux  pour 
l«nr  permettre  d'enchaîner  leurs  théorimes  d'iine.maniùre  Eatis- 
iaioBale.  Nou9.n'jivoas  .aon.pilu& aucune  œuvre  écrite  des  grands 
.géomètres  des  V  et  iv*  sièties,  Archylas  de  Tarenie  (réputé  le  der- 
nier, pjithagoricien  d'importaoce) ,  Hippocrate  de  Ckios,  proles- 
■SBDi.à  Alhàœs  au  v*  siècle,  Piaion  (iag-S^S),  Eudoxe  de  Ciiide. 
.Alais  le  tnoimmeiit.esaentiel.de  Ja..géoniétrie  grecque  nous  est, 
«n  ravanche,  .familier  à.tous;  c'est  le  .traité  (')  de  l'Alexandrin 
.£uclide  (noi^£lB,.'£'/dijni!/i{5,. composés  vers  l'an  3oo  av.  J.-C), 
-tEaité.qui  ast  deneuré  jusqu'au  deraier.  siècle  la  bible  malliéma- 
lïque.4&  loas  les.  pays. 

108.  Proprl<iUs  d'HiiglAs  remarquables  ('). — Traçons  deux 
droites  parallèles  VX,  Y'Y  et  coupons  ces  droites  par  une  Iroi- 

de  ilar  g^MnMnmélrique  il«tit  il  vera'  qneatMii  au  §  3  Ht  toute-  relative, 
et  ^Helsjnal  •qualitatif  ■  a  des  accepti(Kis.(liTe(Be«.  Unogéométtie  qui 
l'attacbe  à  la  /orme  des  figures  ne  fait  point  complètement  abstractïan 
-dtt  la  grasdeuT'et  par  ooniéqueDt  de  la  quatité.  Si  donc  on  entendait  par 
fualitoJi/ ce  qnrn'Mt. à  aucun  degré  qtitmlitatif,  ilm'y  aurait  de  qoali- 
.tetib  en.giomitrie  .c^e  las  théorèmes  qui  raatetit  vrais  loiaqu'ou 
idéforme  Jei  figures  sans-sn  alt^er  la  disposition  gënéiale  :  ces  théorèmes 
sont  'ceux  de'  VAnalyait  tibu  dont  naus  parlerons  ultérieuremeat. 

(>]  EuDÉKB  (diactple-d'Aivteite),  Osmitis  [t"  aiicde  av.  J.-C.}  et 
Paoci.(/s  (4°aiiale.ap.  J.-C.],.(aureaB  poincipalea de  nos ooiuiaiBaBnces  anr 
'1m  origines  de  la  géométria  grecque  (les  deux  premiers,  d'ailleurs,  ne  uout 
•ont  connus  qu'indirectement,  leurs  écrits  étant  perdus],  attribuent  i 
Tbal&s  la  découverte  de  pluiiaati'théocinMSiquea'appaoprièrent  eoEoite 
Jet  Pythagoriciens.  II  semble  cependant  que  Tbalès  n'ait  guère  eu  qu« 
des  connaissances  pratiques  qu'il  .tenait  peut-être  des  Egyptiens. 

{i)  Il  est  impossible  de  déterminer  exactement  les  sources  de  l'œuvre 
d'EuGUDB.  Tout  porte ànmire  oepaidant  quUl ailngemant puisé  dauslet 
traités  de  géométrie  antériDura  auaian,  et  que.  les.  .ÂUmenls  lant  l'abou- 
tisaement  d'un  travail  collectit  de  plusieurs  siicles.  Les  éditions  anoiennes 
ou  modwsM ides  EUmenta  sont  innombrables.  La  principale  traduction 
française  est  celle  de  F.  Pxy a Jkan,  Les  iXuwva  d'Eiididrii.gKeerenialin 
.■«lan  ^ancoû,  3  vol.,.  Paris,  1B14-181S. 

(')  On  trouvera  dans  tous  les  traités,  de  géométrie  élémentaire  les 
^.démouliations  que  nous  laissons  de  cAté.  On  pouira  consulter,  par 
«xen^le  :  Hadakabd,  Ltfont  de  géométrie  éUmentaire,  3  vol..  Colin,  1898 
et  igoi  ;  Rouché  et  Combebousse,  Traité  de  géométrie,  n  vol.,  Gautfaier- 
Tillan,  7»  édit.,  1900. 


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l8i  LES   FIGURES 

sî&me  droite  Z'Z  qui  les  rencontre  respectivement  aux  points  A  et 
B  (lig.  Sa).  l.a  droite  Z'Z  (appelée  traïuversale)  forme  avec  cha- 
cune des  droites  X'X  et  T'Y  quatre  angles  que  je  numérote  :  i .  3 , 
3,  4.  D'ovi,  en  tout,  huit  angles  (je  les  désigne  respectivement  par 
les  lettres  affectées  d'indices  A.,,  A„  A],  Ai,  B,,  B,,  B»,  B^)  entre 
les  grandeurs  desquels  il  y  a  des  relations 
remarquables  ('). 

Les  angles  Ai,  K^  (égaux  comme  op- 
posés par  le  sommet,  n*  64)  sont  égaaar 
(superposables)  aux  angles  Bi,  B^  (opposés 
par  le  sommet).  Les  angles  Ai,  A,  sont 
égaux  aux  angles  B„  B,.  —  D'ailleurs  les 
angles  A,  et  Ai,  Bi  et  Bi,  etc.  sont  deux 
à  deux  supplémentaires  (n'  54).  Il  en  résulte  que  les  angles  \, 
et  B,,  sont  supplémentaires,  de  même  les  angles  A,  et  B,,  etc. 

Lorsque  l'on  veut  spécialement  désigner  deux  des  huit  ang^les 
.\i,...  B^,  l'un  de  sommet  A  et  l'autre  de  sommet  B,  on  emploie 
une  terminologie  spéciale  :  on  appelle  alternes-internes  (')  les 
angles  (égaux)  Aj,  lï„  ou  A;,  B,,  alternes-externes  les  angles  A,. 
B,,ou  A,,B„  corr«5po/i(/a/ifj  les  angles  A,,  B,,ou  Ai,  Bi,  ou  A),  Bj, 
ou  Al,  Bi,  intérieurs  les  angles  A,,  B,,  ou  A^,  B,,  etc. 

Ces  défmitionB  sont  naturellement  valables  lors  même  que  le» 
droites  X'Xet  Y'Y  ne  sont  pas  parallèles.  Mais  on  démontre  que  si, 
parmi  les  liuît  angles  que  forme  avec  ces  droites  la  transversale  Z'Z 
il  y  a  un  couple  d'angles  alternes-internes,  alternesexlernes  ou 
correspondants  égaux,  les  deux  droites  X'X 
et  Y'Y  sont  nécessairement  parallèles. 


tig.  Sî. 


169.  —  Il  résulte  des  propositions  ci- 
dessus  énoncées  que  lorsqu'un  des  huit 
angles  est  droit,  tous  les  autres  sont  droits  : 
ainsi,  lors(]ue  la  droite  Z'Z  est  perpendicu- 
laire  sur  fune  des  parallèles  elle  est  per- 
pendiculaire sur  l'autre.  Réciproquement,  si  Z'Z  est  perpencitlaire 
sur  chacune  des  droites  X'X,  Y"Y,  ces  deux  droites  sont  parallèles. 

(')    Cf.    EUCLIDE,  I,   S7-3o. 

(•)  AUerni  anguli,  d'après  les  traducteurs  d'EucLtoE. 


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GÉOMÉTRIE   QUALITATIVE    DES   FIGURES   SIMPLES 

C'est  également  des  propositions  qui  précèdent  que  l'o 
importants  théorème*  suivants  : 

Deux  angles  dont  les  sommets  0  et  0' 
sont  des  points  qiukonqaes,  mais  dont 
les  côtés  sont  parallèles  chacaa  à  cha- 
cun et  dirigés  dans  le  même  sens  sont 
égaux  (').  ^'8'  *^- 

Deux  angles  qui  ont  leurs  côtés  perpendiculaires  chacun  à  chacun 
sont  égaux  oa  supplémentaires. 

170.  Tiiamglsa.  Côtés.  Somme  d«B  angles.  —  Un  triangle 
a  6  «  éléments  »,  savoir  ses  trois  cdtés  et  ses  trois  angles. 

Entre  les  trois  c&tés  d'une  part,  les  trois  angles  de  l'autre,   U 
y  a  des  stations  remarquables  : 

Dans  un  triangle  quelconque  un  côté  est  plus  petit  que  la  somme 
des  deux  autres.  Sur  la  fig.  85,  par  exemple,  on  a  ; 

longueur  BC  <  longueur  AB  ■+-  longueur  AC. 
Cette  proposi^on  ne  fait  en  somme  qu'exprimer  qu'entre  les  deux 
points  B  et  C  la  ligne  droite  est  le  plus  court  chemin. 


Fig.  85.  Fig.  Bfi. 

D'autre  part,  la  somme  des  angles  d'un  triangle  quelconque  a 
toujours  pour  somme  deux  angles  droits  (*)  [voir  au  n'  54  la 
définition  de  la  somme  de  plusieurs  angles]. 

En  effet,  menons  (Fig.  86)  par  le  point  C  la  droite  CD  parallèle 
i  AB,  et  appelons  CB'  le  prolongement  de  BC  :  l'angle  A  du 
triangle  est  égal  à  l'angle  ACD  [alterne-interne,  a'  168)  ;  l'angle  B 
du  triangle  est  égal  à  l'angle  DCB'  (correspondant).  Donc 
la  somme  des  trois  angles  du  triangle  est  égale  à  la  somme  des 

C)  Le  thJorime  ett  «ncore  Tfd  li  [ei  deux  angles  août  situés  dam  des 
plana  diOJnnt*  (e«t  plans  sont  alors,  d'aiUeuis,  nécessairement  parallèles). 

C)  EvctiDE,  liv.  I,  prop.  32,  Voir  au  sujet  de  ce  théorème  :  ïn/ra, 
Deuxièitu  Lie,  chap.  v. 


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LES    FIGLHBS 


aDgies  BCA,  ACD  et  DGB'.donc  k  l'angle  BCK ,  plus  gsaad .angle 
possible,  égal  à  deux  droits  (n*  M). 

La  découverte  de  ce  théorème  capital  est  attribuée  par  Eudcmc 
(voir  p.  iS3,  note  i)  aux  PjtliagoricieDS. 

L'angle  (tel  que  AGB')  formé  par  un  côté  d*un  triangle  et  le 
prolongemeat  d'unautrec6té  est  appelé  ii/)jf/f£cf^n>ur(ix-c9c-r<uvtx). 
Chaque  angle  extérieur  est  égal  à  la  somme  des  deux. angles  du 
triaagle  qui  ne  luLsont  pas  adjacents  ('). 

Il  résulte  de  ces  propositions  qu'un,  triangle  quelconque  ne.  pcnl 
avoir  plus  d'un  angle  ohlus.  Dans  un  triangle  qui  a  un  angle 
droit,  les  deux  angles  non-droits  (nécessairement. aigus)  sont  c/>m- 
pUmeiitaires  (n°  64). 

171.  — Signalons  encore  la  propriété  suivante  confj^mant  les 
grandeurs  relatives  des  côtés  et  des  angles  d'un  triangle. 

A  {')  lieux  côlés  iiiégaax  iFun  triangle  correipondent  des  anylis 
inégaux  ;  au  plus  grand  côté  est  opposé  le  plus  grand  angle. 

Ainsi  sur  la  figure  85  le  côté  AB  est  plus  grand  que  le  côté  BC. 
On  démontre  qu'en  coaBéqneiice4e3:ai)glesiVCB.eL'ABC.  sont  >né< 
gaux  et  que  le,  premier  ast  fdus.gDtnd  que  le^noûnd. 


A-  {cot. 

,    /X        Dei 


m.  Egalité  des  trianglas.  —  Deux  triangles  sont  dits  égaux 

(congruenls)  lorsqu'ils  sont  superposablcs  ('). 

Deux  triangles  égaux  (tels  que  les  triangles 

ABC,    A'B'C   sur   la    figure    87)   ont   des 

angles    et    côtés    correspondants    qui    sont 

'^    ^'  égaux  dflux.à.deux  :.dous  dirons  idoo g  que 

leurtèélémeniisantigaaxchaam.à  chaoun  ^*).,ftécif«iquemBtU.i'fiî 

deux  triangles  ont  Icnra  six  «léiBieiats  égaux. ohacwi.à  obacuiii^ils 

sont  su[>erpQaabUs. 

(')  cax  il.aiiojme  MijtpJûncHl^e.JavimcDaidAeGS.'^ajmlWf.aftaMr  llan- 
gle  ACB. 

l'I    ETICl.IBE,-liv.' I,    pvop.    19. 

1*)  £sla  revient  ij.dire  qne  le  ttM)igIe'A'B'C''.'p'eut"Ctre'Avpi(jc^"de  telle 
manière  qu'il  vienne  coïncider  avec  le  triangle  ABC.  Cf.  Deux.  Liv., 
chap.  IV,  S  II  ;  voir  aussi  n"  184 

(*)  Il  en  sera  de  m£i&e  da  toat  les  sfgmaotB  .d«  daoîtd&naiMMiés  «bx 
tnangles  (tels  que  hauteunt  bissectaicMi  n"  177)  qui'se.aoiie^ondeDt 
deux  à  deux. 


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GÉOUÉTRIE   QUALITATIVE    DES.  FIGURES   SIMPLES  187 

Voilà  —  OU  â  peu  près  —  touLce  que  nausiaucioBS  à'ilîre.des 
triangles  :  égaux, si  JM>ua  .iL'avion&.  .d.'autre  Ijut  que.de  décrire  les 
propriétés  des  figui'es.  Mais  nous  ne  devons  pas  DublîeE(cr.  166  et 
■331)  que  les  ihéocèmes  de  la  géométrie  ne.soat  pas  seulement 
tenus  d'apporter  des  résultats  intéressants,  .maïs  .doivent  aussi 
servir  d'instruments  de  démonstration  pour  la  découverte  de  nou- 
velles pr<^oaitions.  C'est  h  ce  titre  que  s'imposait  la  dcterminalion 
des  «  cas  (îégal'Ué  des  Iriarujles  »,  qui  est  sans  doute  l'une  des 
questions  les  plus  anciannement  résolues  par  les  géomètres 
[^Eudèmeîoii  remonter  la  déconverte  de  l'un  d'eux  jusqu'à  TAo&.j 
11  s'agissait  de  déterminer  des  condîlions  suffisantes 
entrainanlT égalité  de  deux  Irianyles.  En  d!autres  termes,  —  dési- 
gnaut  les  .angles  des  deux  triangles  (fig.  87)  par  les  noms  de  leurs 
.sommets  respectifs  et  les  côtés  opposés  par  les  petites  lettres  cor- 
.respondantes  a,  b,  c,  a',  U,  c',  —  écrivons  les  six  égalités  (') 

A=A'.     .B=!B',      G  =  C',      ffl^fl'.     .fc^fc'.      c^c' 

.qui  expriment  que  les. triangles  sont  saperposables.  Si  "ces  six  con- 
<Iîlions. d'égalité  sont  satisrai tes,. les  triangles  sont  si^rcment  égaux. 
Mais  est-il  nécessaire  à&  savoir  déjà  .qu'elles  sont  toutes  six  salis- 
.faitea  pour  aiUrmer  l'égalité  des  deux  triangles  ?  Ne  peut-il  arriver 
que,  sici/if,QUfua/re,  ou  li-oisdea  sixconditions  sont  remplies,  les 
dernières  Je  soient  nécessairement  ipso  fuclo?.  S' il  en  était  ainsi, 
nous  dirions  qoe  les  cinq,  ou.quaire,  ou  ti-ois  premières  conditions 
sont  des  «.conditions  suffisantes  »  assurant  l'égalité  des  deux 
triangles. 

De  telles  conditions  suffisantes  sont  données  par  les  ti-ois  cas 
ifégalité  des  triangles  que  des  démonstrations  très  simples  per- 
mMtettt  de 'déterminer. 

t"  cas.  —  Deux  trianffles  sonl'éi/aux  lorsqu'ils  o/itan  angle 
égU  compris  entre  deux  côtés  éijaax  chacun  à  chacun,  ce  qui  veut 
dire  :  il  suffit  que  les  deux  triangles  aient  un  angle  égal  (soit 
'■A'^=i'A')fet>'las:Jnix:o6léa>:ODtrMpondaat9  égaux  (soit' 6  =^  b' , 
«=;c'  snr  Iff-figm-eS^)  pour  que  les  deux  triangles-' soient  égaux. 
^2™*  eus.  — .Deux  trianglet  sont  égaux  lorsqu'ils  ont  un  coU  égal 

|')ill  s'agit,  ici  tq\ijaar>  d'Égalité  géomàtriquea  qua.nous  exprimons 
gyaiboliquemtM  en  empruntant  le  ngne  ^  aux  arithméUciene. 


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..A\. 


190  LES    FIGURES 

adjacent  (attenant)  à  deax  angles  égaux  chacun  à  chacun  [par 
exemple  lorsque  le  côté  a  est  égal  au  côté  a',  l'angle  B  &  l'angle  B', 
l'angle  C  à  l'angle  G']. 

3"'  cas.  —  Deux  triangles  sont  égaux  lorsqu'ils  ont  leurs  trois 
ailés  égaux  chacun  à  chacun. 

173.  Remarque.  —  Aux  trois  cas  énumérés  ci-dessus  on 
pourrait  adjoindre  le  suivant  :  cas  où  les  deux  triangles  ont  deux 
côtés  égaux  et  un  angle  égal  non  compris  entre  ces  côtés.  Maïs  ces 
conditions,  nécessaires  pour  que  les  triangles  soient  égaux,  ne 
sont  passurfisantes.  Supposons  en  effet,  qu'il  soit  su  que  les  côtés 
AI),  AC  et  l'angle  B  d'un  premier  triangle  ABC  (fig.  85]  soient 

tespeclivement  égaux  aux  côtés  et  à  l'angie  cor- 
respondant d'un  second  triangle  :  ce  second 
triangle  pourra  être  (fig.  88)  le  triangle  A'B'C 
égal  k  ABC  ;  mais  ïl  pourra  être  aussi  le  triangle 
Pic  88  A'B'C,  qui  a  même  côté  A'B',  même  angle  B' 

et  où  A'C  est  égal  Â  A'C  ;  or  ce  triangle  n'est 
pas  superposable  k  ABC.  Ainsi  les  conditions  données  par 
l'énoncé  déterminent  deux  triangles  dilTérents,  dont  l'un  seule- 
ment est  égal  au  triangle  ABC  :  pour  conclure  à  l'égalité  il  faut 
s'être  assuré  que  c'est  bien  k  celui-ci  que  l'on  a  alTaire. 

Remarquons,  d'autre  part,  que  l'on  ne  peut  jamais,  déduire 
l'égalité  de  deux  triangles  du  fait  qu'ils  ont  leurs  trois  angles  égaux 
cliacun  à  cliacun  (').  Il  est  clair  en  elTet  qu'un  triangle  très  petit 
et  un  triangle  très  gracd  peuvent  avoir  des  angles  égaux. 

174.  Triangles  rectangles.  —  On  appelle  triangle  rectangle 
un  triangle  dont  un  angle  est  droit.  Dans  un  triangle  rectangle, 
le  côté  opposé  à  l'angle  droit  (côté  BG  sur  la  figure  89  est  appelé 


(■)  Lm  troia  anglet  d'un  triangle  quelconque  ayant  toujours  la  menu 
■omme  (n<*  170)  nous  ne  dannons  rien  de  plui  en  déclarant  égaux 
lei  trois  aDglei  dea  deux  triangles  qu'en  supposant  simplement 
l'égalité  do  deux  angles  :  en  d'autrct  termes,  nous  ne  tormuloni  que  deux 
conditions  auxquelles  satisfont  les  deux  triangles  :  les  eu  d'égalité  sup- 
posent tous,  au  contraire,  que  trois  conditions  sont  remplies  [au  sujet  du 
nombre  de  conditions  qui  déterminent  un  triangle,  voir  infra,  Liv,  Dtia., 
chap.iv.  Si]. 


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CÉOMÉTHIB   QUALITATIVE    DES    PIGURKS    SIJiPLBS  189 

hypoténuse  (ixvtiNouM,  qui  sou»-tend),  les  deux  autre*  câtés  sont 
appelés  côtés  de  l'angle  droit  ou  cathitet  (xàSiToc  signifie  :  qui 
tombe  verticalement). 

Les    triangles   rectangles,   jouissent  de  pro-      '^  f* 

priétés   exceptionnelles  remarquables.  L'énoncé         N^      \^ 
des   cas  d'égalité  de  deux  triangles,   en  parti-    B  c  f^    n;> 

culier,  peut  être  simplifié  lorsque  les  Irîangles  Fi^.  âg. 

sont  rectangles  ('). 

170-  Applloatlons  diverses.  —  La  considération  de  triangles 
égaux  permet  de  reconnaître  l'égalité  de  segments  reclilignes  ou 
d'angles  remarquables  associés  &  diverses  figures. 

Soient  (fig.  go)   \'?C  une  droite  indéGnie   et    Y'Y    une   autre 

droite,  perpendiculaire  sur  X'X  au  point  H. 

Tout  segment  rectilîgne  tel  que  AB,  mené 

d'un  point  A  de  Y'  Y  à  un  point  (quelconque)  B 

de   X'X.  est   dit  oblique  par    rapport   h    la 

droite  X'X;   le  point  B  est  appelé  n /jiW  <f£ 

tobliqae  »  (*).  Cela  posé,  on  démontre  que 

deux  obliques,  issues  d'un  même  point  A  et 

dont  les  pieds  sont  étfalement  distants  du  pied  II 

'(■  S"-  ^  Iq  perpendiculaire  AH  (s(ir  X'X)  sont  des 

segments  égaax.   Réciproquement,  *i  ces  segments   sont  égaux, 

leurs  pieds  sont  également  distants  du  point  H. 

Remarque.   —  On  démontre  (')  que  toute  oblique   est  plus 
longue  que  la  perpendiculaire.  C'est  pourquoi  la 
distance  da  point  h.  à  la  droite   X'X  est  définie 
comme  étant  la  longueur  de  la  perpendiculaire  AH. 
Le  pied  H   de   la  perpendiculaire  abaissée  de    A        / 
sur  X'X  est  appelé  projection  orthogonale  ou  sîm-    '  ' 
plement  projection  du  point  A  sur  la  droite  \'X. 

(')  Deux  triangleê  rtctanglei  tant  égaux  —  dit-on  ass£ 
—  lor»qu'ila   ont  l'hypoténuse  égale   et  une   calkéle  égale,  —  ou  lor»qu'itt 
ont  l'/typolinuse  égalé  et  un  angle  [aiUr«  qut  l'angle  droit]  égal. 

(')  Le  mot  oblique,  employé  comme  substantif,  est  fëminia  (droite 
étant  soiu-en tendu). 

(ï)  Nous  venons  plu»  loin  (aiS)  qu«  AH  [c'est-à-dire  la  mesure  de  AH) 
est  égafe  au  produit  de  AC  par  uu  nombre  plus  petit  que  i  (cosiaua  de 
l'angle  HAC]. 


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igO  LES    PIGCRES 

Considéfcms  mdîateBant  la'bbsectriceOZXD"  54)' d'un-  an^gle 
dénné  XOY  (fig.  91).  OH'  déhrontre  que  les  perptntHcataim 
AB  et  AC  abaissées  dun  point  quelconque  \ilé  la  bissectrice  sar' 
les  cités  'le  l'anyle  sont  ties  segments  égaax.- 

170.  Symétries.  —  Soit  donnée  uhe  droite  X'X.  Deux  points 
quelconques  \  et  A'  sont  dits  symétriques  l'un  de  l'autre  par  rap- 
port h  cette  droite  s'ils  sont  situés  sur  une  même  perpendiculaire 
à  X'X  et  éq\iidistants  de  cette  droite.  —  Deux  li^^es  quelconques 
sont  dites  symétriques  l'une  de  l'autre  par  rapport  à  X'X  s!  tous 
leurs  points  sont  deux  à  deuï  symétriques.  —  On  démontre  faci- 
lement que  deux  triangles  —  tels  que  ABC,  A'B'C'ffig.  92)  — 
symétriques  par  rapport  &  une  droite  X'X  sont  des  triangles  égaux. 
D'une  manière  générale,  deux  figures  dé  forme  quelconque  synné- 
triquee  par  rapport  à  une  droite  sont  congruentes  (superpo- 
sables  ('), 

B 


B 
Fis-  <j'.  Fig.  aS. 

Soit  donné,  d'autre  part;  unvpoint'O.  Deux'poiatsqaelconc|iieB 
A  et  A'  sont  *\\W  symétriques  l'un  de -l'àutre'paiT^portàO  s'ils 
sont  éqiiidistants  de  ce  point  et  en  ligne  droite- aveclui  ^(ig.  gS). 
Deux  ligures  quelconques  sont  A\i^:syivritriqaes.-ç«rra^^mikO si 
leurs  points  sont  symétriques^deuxà  dettx:  Ort'démontrefiue  deux 
telles  figures  sont  toujours-congroentesf; 

177-  DrolteB  remarquables  aasoctées  à  on  triangle.  —  On 
peut  associer  à  un  triangle  diverses  droites  qui  jouissent  de  pro- 
priétés i-emaïquables.  Tarmi  cea  droite»,  celles  qui  sont  le  plus 
fréquemirrcn*   considérées  sont  les  hauteare,  lee  médianes  et  les 

bissecirices. 

(')  Voir  à  ce  sujet  Deux.  Lîi:,  cli.  iv,  §  n. 


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GÊOUÊTIIIE    QUALITATIVE   DES    FIGURES   3IUPLES  Igl 

Ea  hauteur  {du-  triangle  ABC)' relative  an  côté  B6  est  là  perpen- 
diculaire AH  abaissée  da  sommet  A  sur  le  côté  BC  (flg.  gi)  [le 
poiol'II.  pied  dé  la  hauteur,  n'est  d'ailleurs  pas  nécessairement 
sUoé  entre  B'  et  G;  il  peut  êtte  sur  le  prolongement  de  ce  câté, 
fig.  ga]. 

La  m^tfi'àne  relative  au  cdté'BC'est  la  droite  ^ui  joint  le  sommet 
A,  opposé  h  BC,  an  miïieu  M'dé  BC* 

La  bissectrice  relative  à  l'angle  A'  est  la  bissectrice  AP  de  cet 
angle  (voir  n*  54). 

Tout  triangle  a  trois  hauteurs,  trois  médianes,  Iroisbissectrices, 
et  l'on  démontre  que  ces  droites  jouissent  des  propriétés  suivantes: 
Les  trois  hauteurs  d'im  triangle  se  coupent  en  un  même  point. 
—  Les  trois  médianes  if  un  trixmgle  se  coupent  en  un  mâmc  point  ' 
(appelé  (')  centre  de  gravité  da  triangle).  —  L£s  trois  bissectrices 
d'un  triangle  se  coupent  en  un  même  point. 


On  peut  également  démontrer  que  les  perpendiculaires  élevées  en 
leurs  rnilieax  sue  /«  ■  livis.  calés  dan  triangle  se  coupent  en  un 
même  point. . 

Cette. propositiiML.et  celle  qui  concerne  les  bissectrices  (*)  ont 
sans  doute  été  connues  des  Pytliagoricîens.  Les  proposJLions  rela-- 
tives  aux  hauteucs  eL.aiu  .naêdiaocs  sont  utilisées  par  ArchimÈik: 

ITIliTiiiiMBlii  iMiiMn Un  triangle  isoscèle  (!3a9>u).>;c)  est 

UB  tria^le'qui  a  dtax  calés  égaax  (\B  et  AC  sur  la  fi^rv  i)0). 
Ostle  pEap^iélé^«n«nkrainQ-d'^utra^i  en.partîculier  lessuivantcs': 


(M  Ce  point  BotrenveétTffeireftrt  poiwun  tnangls  homogène  (c 'est' 
i-dire  uniforméineiit  pesant  dans  toute  son  étendue)  le  centre  de  gravité 
que  l'on  définit  eo  mécanique. 

(')  htk  démonMration' de  ces  propositions  résulte  des  irmarques  que 
noui  ferons  au  n"  igoh  propos  du  cercle  circonaciit  et  du  cercle  inscnt. 


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LES    PICUBES 


Let  onglet  opposés  aux  côtés  égaux  (angles  B  et  C  sur  la  figure) 
sont  égaux. 

La  hauteur  AH  relative  au  IroisHme  cûlé  BC  (appelé 
base  du  triangle))  est,  en  même  temps,  la  médiane 
relative  au  mime  côté  et  la  bissectrice  de  Cangle  A, 
Ainsi,  lorsque  AB  est  égal  à  BG,  les  trois  droites 
AH,  AM,  AP  de  la  figure  qU  coïncident. 

Un  triangle  isoscèle  qui  a  ses  trois  côtés  égaux  est 
Kf  ■  9*-         appelé  triangle  éqmlatéral. 


A 

A 


179.  QuadrUntéres  remarqoables.  —  Nous  avons  déjà  défini 
aui  n°*  75,  77,  les  quadrilatères  remarquables  que  l'on  appelle 
parallélogrammes,  rectangles,  losanges,  trapèzes.  Ces  quadrilatères 
jouissent  de  propriétés  que  connaissaient  ^ 

sans  doute  déjà  les  Pj'thagoriciens.  /"\,^^^^_— — ^ 

Ainsi,  dans  le  parallélogramme  AB,  CD       ^^.^^"'m^-^-^  / 
(fig.  97)  les  côtés  opposés  AD  et  BC,  AB    *  "^ 

et  CD  sont  égaux,  les  angles  opposés  A  '  *'" 

et  C,  D  e^  B  sont  égaux.  Les  diagonales  [droites  AC,  BD  joi- 
gnant deux  à  deux  les  sommets  op[>osés  (')]  se  coupent  en  leurs 
milieux. 

Dans  an  losange  les  diagonales  sont  perpendiculaires  Cunc  sur 
l  autre. 


180.  Oéométrifl  dans  l'espace  (Btér6otn<tri«).  —  L'élude  des 
figures  tracées  dans  l'espace  à  trois  dimensions  (Jigares  solides)  est 
semblable,  par  son  point  de  vue  et  par  sa  méthode,  à  l'étude  des 
figures  planes. 

Nous  avons  rappelé  au  n°  78,  les  définitions  et  propriétés  des 
droites  et  plans  parallèles  ou  per^iendiculaires  :  ces  propriclés  — 
nous  l'avons  fait  observer  — ,  encore  qu'elles  soient  intuitives, 
peuvent  être  rigoureusement  démontrées  moyennant  l'admission 
préalable  d'un  petit  nombre  de  définitions  et  de  postulats  ;  c'est 
ainsi  qu'elles  se  présentent  au  XI*  livre  des  Eléments  d'Euclide. 
Mais  leur  vérité  a  évidemment  été  reconnue  aux  temps  les  plus 

(')  Dans  un  polygone  quelconque,  on  appelle  dîagonaU  (du  grec  «ix 
■ji!i-<  11^,  qui  aeclionne  les  angles)  toute  droite  joignant  deUK  lommcU  non 
reliés  par  un  cdté  du  polygone. 


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GËOVÉTKIB   QUALITATIVE    DBS   FIGURES    SIMPLES  igS 

anciens  et  indépendamment  de  tout  système  de  géométrie  ration- 
nelle. 

On  obtient  d'autres  propriétés  —  moins  immédiates  —  des 
figures  solide»  composées  de  droites  et  de  plans,  en  suivant  pas  h 
pas  les  propositions  de  la  géométrie  plane  et  cherchant  ù  les  adapter 
à  l'espace. 

Ainsi,  pare\emple,  nous  avons  au  n°  175  signalé  cerlaines  pro- 
priétés remarquables  de  la  perpendiculaire  et  îles  obliques  abaissées 
d'un  point  sur  une  droite.  Ces  propriétés  se  transiwrtent  immédia- 
tement il  l'espace  lorsqu'on  remplace  la  droite  par  un  plan  : 

Si  d'un  point  A  extérieur  k  un  plan  P  on  abaïssf:  la  perpendicu- 
laire AH  sur  un  plan  P  (fig.  98),  on  démontre  : 

1°  Que  deuK  obliques  —  telles  que  Alï,  AC  —  dont  les  pieds 
(sur  le  plan  P)  sont  &  la  même  distance  du 
pied  H  de  la  perpendiculaire  ont  des  lon- 
gueurs égales. 

,  a"  Que  réciproquement,  si  deux  obliques 
—  telles  que  AB,  AC  —  ont  des  longueurs 
égales,  leurs  pieds  sont  à  la  même  distance 
du  pied  de  la  perpendiculaire. 

3°  Que  la  perpendiculaire  Ali  est  plus  courte  que  toutes  les 
obliques  abaissées  du  point  A  sur  le  plan. 

./("  Que  de  deux  obliques  —  telles  que  AB,  AD  —  la  plus 
courte  est  celle  dont  le  pied  est  le  plus  rapproché  du  point  H. 

La  longueur  de  la  perpendiculaire  AH  abaissée  du  point  A  sur 
le  pian  P  est  appelée  distance  du  point  .\  au  plan  P. 

Le  pied  H  de  la  perpendiculaire  Ali  est  appelé  projerlioii  (orlho- 
gonale)  du  point  A  sur  le  plan  P. 

181.  —  Deux  points  .^  et  A'  situés  sur  une  même  perpendicu- 
laire h  un  plan  P  et  équidistants  de  ce  plan  sont 
dits  symétriques  par  rapport  au  plan  P.  —  Deux 
figures  quelconques  sont  dites  symétriques  par  rap- 
port au  plan  P  si  leurs  points  sont  symétriques  deux 
p.  à  deux. 

La  symétrie  par   rapport  &   un   point   se  définit 
dans  l'espace  comme  dans  le  plan. 

Bomiioti.  —  L»  PriocipM  de  l'Aol;»  mithtouliiju*.  i3 


V 


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ig4  I-ES    FIGURES 

183.  —  A  l'étude  des  fij^res  planes  limilées  par  des  segnteaU 

(le  droites  (on  iitilyijones)  correspond  l'ëlude  des  fi^'urcs  solides 
limitées  par  des  faces  planes  (ou  polyèdres,  cf.  78).  Nous  avODS 
déjà  déCoi  au  $  3  les  plus  simples  de  ces  corps.  Nous  en  signale- 
rons tout  à  l'heure  quelques  autres;  mais  nous  allons,  auparavant, 
fixer  un  instant  notre  attention  sur  une  figure  connexe  dont  lea 
propriétés  rappellent,  à  un  certain  point  de  vue  tout  au  moins, 
celles  des  pol\g<Hies  :  je  veux  parler  de  VangU poiyidre. 

183.  —  On  appelle  antfle  polyèdre  In  figure  formée  par  pta- 
aieurs  ilemi-drotles  (trois  au  moins)  intu-i  d'un  mime  point  S  et 
telle  que  trois  quelconques  d'entre  elles  ne  soient  jamais  situées 
dans  un  même  plan. 

Pour  achever  de  carsctcriser  on  an^^le  jwljèdre,  on  clablit  entre 
les  de'rai-droltes  qui  le  définissent  an  ordre  de  succession.  Nons 
numéroterons,  par  exemple,   ces  demi-droites  à  partir  de  i  et  les 

désignons  par  SA,,  SA ,  SA».  Cela  fait,  noua  appellerons /uce. 

du  jtolyèdre  chacun  des  angles  (angles  ordinaires  ou  angle*  platts) 

.\,SA=.      A,SA;i.      A,,S.V A„_,SA„,       A,SA,. 

Les  angles  dièdres  iormés  par  les  plans  de  ces   faces   sont   les 
j,  dièdres  de  l'angle  polyèdre.  Les  demi-droites  elles- 

niômes  seront  appelées  arêtes,  le  point  S  sommet 
de  l'angle  polyi:dre.  —  Un  angle  polyèdre  a  au- 
tant de  faces  et  de  dièdres  que  d'8réles('). 

En  particulier  un  angle  trièdre  ou  trièdre  est  la 
fignre  formée  par  trois  demi-droites  SA,  SB,  SC 
(fig.    loo)   non  situées  dans  un  mente   plan.   La 
figure  a  3  faces  et  3  dièdres  (ce  sont  les  éléments  du  trièdre). 

184.  —  La  considération  des  trîèdres  fournit  l'exemple  le  plus 
simple  d'une  particularité  caractéristique (*)  des  figures  de  l'espace 
qui  ne  se  rencontrait  pas  en  géométrie  plane  :  c'est  que  deux 

Cj  L'angle  polyèdre  sera  dit  régulier  s'il  a  toute*  les  tacea  égales  et 
tous  ses  diMres  égaux  [comparer  la  définition  des  polygones  régutiBn). 

(-|  Nous  y  reviendrons  avec  plus  de  détail  nu  Deuxième  Lin.,  cliap.  iv, 
lorsque  nous  ëludierons  la  théorie  des  "  (léplacemenU  >  des  Tigurea  «m 
corps  solides. 


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GéOMÉTRIE   QUALITATIVE    DES   FIGURES    MHPLES  !§& 

toièdre»  peuvent  avoir  lenn  six  éléuteoU  corieapondaaU  égaux 
cliacuD  à  cliacun  sans  âlra  cependant  congruents  (superpoMbles) 
f^on  a  vu  qu'au  contraire  deux  triangles  qui  ont  leur  six  éléments 
^aax  sont  nécessairement  snperposables]. 

il  y  a  là  an  fait  qu'il  est  essentiel  d'étudier  si  l'on  veut  appro- 
Tondir  l'élnde  de  la  congruence  ou  égalité  géométrique. 

Considérons  par  exemple  le  trièdre  SAUC  {^dont  les  faces  seront 
supposées  in^les]  (fig.  loi)  et  I«  triédra 
SA'B'C  obtenu  en  menant  les  3  prolon-  g,  j       ^ 

gements   S\',    SB',    SC  des  trois  demi-  \         /    / 

droites  SA,  SB,  SG.  I^s  faces  du  second  ^\l' 

trièdre  sont  égales  chacune  k  chacune  aux     '         //^         ' 
faces  du  premier,  car  les  angles  ASB  et  /^  /      \. 

A'SB',  ASC  et  A'SC,  BSC  H  B'SC  sont       *      A  ■ 

égaux  deux  à  deux  comme  opposés  par  le  p. 

sommet.   D'ailleurs  les  <liklres  des   deux 

trièdres  dont  les  arêtes  sont  en  prolongement  l'une  de  l'autre  sont 
évidemment  égaux  :  car  les  dièdres  d'arèEe  SA  et  SA',  par  exemple, 
peuvent  être  considérés  comme  deux  dièdres  d'arête  A  A'  opposas  par 
l'aréle  {n°  69).  —  Et  cependant,  malgré  l'égMité  de  leurs  élé- 
ment», les  deux  Itièdres  ne  sont  pas  superposables.  On  constate 
en  effet  que  si,  d'une  manière  quelconque,  on  place  la  face  A'SB' 
•ur  la  iace  ASB,  l'arâte  SC  ne  peut  pas  coïncider  avec  SG.  Ainsi, 
dans  les  trièdres  représentés  pai'  la  figure  loi,  les  arêtes  SA,  SA', 
SB,  SB',  sont  supposées  être  dans  le  plan  de  la  r];j;ure  (tableau  ou 
feuille  de  papier),  l'arête  SC  est  supposée  être  au-dessus  {'),  tandis 
que  l'arête  SC  eat  au-desaous.  Imaginons  que  licliant  une  épingle 
en  S,  perpendiculairement  au  plan  du  tableau,  nous  fa.s»ions 
pivoter  le  trièdre  SA'B'C  autour  de  celte  épingle,  sans  que  l'angle 
A'SB'  quitte  le  plan  du  tableau.  Nous  pourrons  ainsi  amener 
l'aogle  A'SB'  à  coïncider  avec  ASB;  mais  alors  SC  qui  reste 
toujours  au-dessous  du  plan  du  tableau  ne  coïncidera  pas 
avec  SC. 

Les  deux  trièdres  SABC,  SA'B'C  i/ui  ont  leurs  éléments  éijtiax 


i  ■)  L«  plan  de  la  figne  (que  noua  etppelom  pUn  du  taNeau  poui 
Im  coufusÏDiis  auxquollra  peut  ilonner  lieu  l'emploi  du  mot  a  figure  > 
supposé  horizontak 


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chacun  à  chacun  et  ne  sont  pax  supeiiutsables  sont  dits  tritdres 
xymélriqaei . 

185.  —  Ces  remarques  faites,  énonçons  quelques  propriétés  de» 
trièdres  qui  sont  démontrées  dans  les  traités  de  géométrie  : 

Dans  un  trièilre  une  /ace  quelconque  est  moindre  que  la  somme 
des  deux  autres. 

Si  dans  ari  Irihire  deux  angles  dièdres  sont  égaux,  les  faces 
•Hijiiisêes  sont  égales  :  à  des  dièdres  inégaux  sont  opposées  des  faces 
inégales  ;  la  plus  grande  face  est  opposée  au  plus  grand  dièdre. 

Aux  cas  d'égalité  des  triangles  correspond  l'énoncé  des  condi- 
tions suffisantes  sous  lesquelles  deux  triÈdres  ont  leurs  six  éléments 
égaux  chacun  à  chacun,  c'est-à-dire  sont  égaux  ou  symétriques. 

Peux  trièdres  sont  égaux  ou  symétriques  :  lorsqu'ils  ont  une 
face  égale  adjacente  (attenante)  à  deux  dièdres  égaux  chacun  à 
chacun  ; 

ou,  lorsqu'ils  ont  un  dièdre  égal  compris  entre  deux  faces  égales 
chacune  à  chacune  ; 

ou,  lorsqu'ils  ont  leurs  trois  faces  égales  chacune  à  chacune. 

186.  Cercle.  —  Le  cercle  et  la  sphère  sont  les  figures  de  prédi- 
lection des  géomètres  grecs  :  par  leurs  propriétés  merveilleuses, 
en  elTet,  ces  figures  sont  belles  entra  toutes  comme  le  nombre 
dix  est  beau  entre  tous  les  nombres.  Ce  sont  elles,  d'autre  part, 
que  l'on  est  conduit  A  Otudier  lorsque  l'on  considère  le  mouve- 
ment des  astres  ou  que  l'on  cherche  k  pénétrer  le  secret  de  l'har- 
monie des  mondes. 

Les  propriétés  du  cercle  qui  furent  connues  les  premières  sont 
celles  qui  se  rapportent  aux  arcs,  aux  cordes,  aui  tangentes,  aux 
angles  et  polygones  inscrits  ou  ci'vonscrits. 

Un  arc  est  une  portion  de  la  circonférence  (')  limitée  par  deux 
points  appelés  extrémités  de  l'arc.  Une  corde  est  le  segment  de 
droite  qui  joint  les  deux  extrémités  d'un  arc  :  ta  coi-de  sous-tend 
l'arc  :  d'où  le  nom  d'ûnotEÎïOjjK  (sabstensa)  que  lui  donnaient  les 
Grecs. 

Toute  corde  sous-tend  deux  arcs  formant  à  eux  deux  la  circon- 
férence tout  entière.  Un  diamètre,  en  particulier  {voir  n"  64),  est 

(')  Voir  Ub  définitions  données  au  a"  6^,  p.  77,  note  i. 


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GÉOUÉTnie   QUALITATIVE   DBS    FIGL'RES   SIUPI^S 


une  corde  qui  passe  |>ar  le  centre  et  sous-lend  deux  arcs  égaux  h  la 
moilîé  de  la  circonférence. 

Deux  cercles  sont  égaux  (superposables)  lorsqu'ils  ont  des  dia- 
mètres ou  des  rayons  égaux. 

Dans  un  cercle  (ou  dans  deux  cercles  égaux)  des  arcs  égaux 
^superposables)     sont  sous-tendus    par    des 
cordes  égales  et   réciproquement  {exemple  i 
les  arcs   et  cordes  AB   et  CD  sur  la  Hgure 

lOS). 

La  perpendiculaire  OP  abaissée  du  centre 
du  cercle  sur  une  corde  quelconque  AB 
coupe  celte  corde  en  son  milieu  (c'est  la 
hauteur  du  triangle  isoscèle  OAB). 


© 


187.  Angles  an  centra,  angles  Ineorita.  —  On  appelle  ivxjle 
nu  centre  un  angle  qui  a  pour  sommet  le  centre  du  cercle  (tel 
l'angle  AOB  sur  la  figure  los).  Si  les  arcs  compris  eniro  les  cotés 
de  deux  angles  au  centre  sont  égaux,  les  deux  angles  sont  égaux 
et  réciproquement.  C'est  en  raison  de  cette  propriélc  que  nous 
avons  pu  considérer  les  mesures  d'angles  comme  tenant  lieu  de 
mesures  d'arcs  (n°  103). 

On  appelle  angle  inscrit  l'angle  formé  par  deux  cordes  qui  se 
coupent  sur  la  circonférence  (tel  l'angle  BAC 
sur  la  figure  io3).  L'angle  Inscrit  BAC  est  la 
moitié  de  tangle  au.  centre  BOC  qui  coinpreiul 
entre  ses  côtés  le  même  arc  BC  (en  effet  l'angle 
au  centre  BOC,  somme  (')  des  angles  extérieurs 
(170)  des  triangles  isoscèles  0.\U,  OAC,  égale 
deux  fois  l'angle  OAB,  plus  deux  fois  i'an^'le 
OAC).  En  conséquence  ta  mesure 
'le  Cangle  inscrit  sera  la  moitié 
de  tare  BC.  Deux  angles  inscrits  qui  comprennent 
entre  leurs  c6lés  le  même  arc  seront  égaux. 
L'angle  BA'C  (fig.  io3)  qui  comprend  entre  ses 
côtés  l'arc  BAC  est  supplémentaire  de  l'angle  BAC.  '  '"'  '"" 
L'angle  inscrit  qui  comprend  entre  ses  cillés  une  demi-cii-con- 


Fig.  , 


1')  Au 


s  du  n"  H. 


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■  98 


fércncc  |ce«t-à'(lire  dont  !««  c/ilés  cou|ient  le  cercle   aux  deux 
extrémités  d'un  (Iianiètre|  est  un  nii'jle  <lroil  {ûg.  loj). 


186.  —  On  démontre  qu'un  angle  tel  que  It.VC  (fig.  loj),  qui 
a  son  sommet  àl'inl^rîeur  de  la  circonrérence, 
est  égal  k  la  somnie  de  deux  angles  ÎDscnl» 
comprenant  entre  leurs  cdtés  les  arcs  ItC  el  B'C 
respectivement  (il  a  pour  mesure  la  demi-sonuoe 
de  ces  nrcs). 

Ln  angle  tel  que  FEG  ((ig.  lo't  ,  qui  a  son 
sommet  il'citérieur  de  la  circonférence  est  égil 
h  la  différence  de  deux  arcs  inscrils  compre- 
nant entre  leurs  côt^  les  arcs  Wt  et  F'G'  res- 
pectivement. 


189.  Tangente*.  —  L'ne  droite  est  dite  /ant/enfe  h  un  cercle  li, 
ind'' fini  ment  prolongée  dans  les  deux  sens,  elle  touche  le  cercle 
en  un  point  et  un  seul  (fioi/il  île  tunlael  de  la 
tangente  |. 

Par  un  point  donné  d'un  cercle  on  ne  (Mut 
menet'  qu'une  tangente  ;i  ce.  cercle.  On  démontre 
liie  la  laiiffenle  qui  luiic/i^  Je  cercle  de  ceitire  t)  en 
un  fioint  K  (fig.  io6)  etl  iterpentlictUaire  nu 
rayon  0.\  t/tii  alioulîl  en  ce  poin/. 

Duo  point  II  rx/irieiir  au  cercle  on  peut  mener         _.     ^^^ 
deux    tangenl^R    au    cercle   (BC  et    liU    sur  la 
lig.  loti)  :  tes  Keijmenlt  île  cex  liunjenleii  comin-is  entre  le  luùnl  B  cl 
les  ftoinis  tle  conlticl  C  el  1>  sont  deux  st^nwnlx  éi/ititx  ('). 

Par  un  point  situé  à  l'inléiicur  du  cercle  on  ne  |>cut  faire  passer 
aucune  tangente. 

Toute  droite  qui  renconlrc  un  cercle  sans  lui  être  tangente  evt 
une  sécitnle  par  rap|>orl  à  ce  cercle  ;  elle  le  cou|)e  nécessairement 
en  deux  points. 

190.  Polygones  inscrits  ou  circonscrUs.  —  Lin  polv^'onc 

est  "  inscrit  n  dans  un  cercle  lorsque  Ions  ses  sommets  sont  sur  ia 


i':  On  dtmonlrc  que   la    corde  Cl> 
ptrpendieulaire  o  In  droite  BO. 


i  joint   Us  poîiils  de   contact  "> 


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GÉOMÉTRIE    QUALITATIVE    DES    FIGtRES    SIMPLES  I99 

circonléreoce  ;  il  est  «  circonscril  »  au  cercle  lorsque  tous  ses  câlins 
lui  sont  tangents.  >Joua  avons  déjà  eu  l'oocasioa  de  considérer  de 
tels  polygones  lorsque  nous  avous  cberclié  à  définir  la  longueur 
du  cercle  par  rapport  au  rayon(n''65).  Sur  la  fig.  io3  'vîtie  supra) 
le  quadrilatère  ABA'G  est  inscrit  dans  un  cercle  :  il  résulle,  d^ 
lors,  des  propositions  énoncées  plus  haut  que  dans  un  quadriiaiire 
inscrit  tes  angles  opposés,  tels  que  A  et  A'  sont  sappUmentaires. 
Nous  voyons  par  là  qtie  tout  quadrilatère  n'est  paa  susceptible 
d'être  inscrit  dans  un  cci'cle. 

Au  c(Mitraire,  un  triangle  quelconque  peut  ëlro  inscrit  dans  un 
cercle  (appelé  cercle  circonscrit  au  triangle)  et  circonsciit  h  un 
autre  cercle  (appdé  cercle  inscrit  dans  le  tiiangle).  Le  cercle  cir- 
conscrit au  triangle  ABC(fig.  107)  a  pour  centre  le  point  de  ren- 


contre O  des  perpendiculaires  élevées  aux  milieux  des  côtés  (voir 
n*  177)  ;  en  effet  les  droites  OA,  OB,  OC  sont  égales, deux  à  deux, 
comme  obliques  dont  les  pieds  sont  également  distants  des  pieds 
des  perpendiculaires  abaissée  de  0  sur  les  trois  côtés  AB,  BC,  CA. 
Le  cercle  inscrit  (Gg.  loS)  a  pour  centre  le  point  de  rencontre  0' 
des  bissectrices  du  triangle  i  en  effet  (n°  175)  les  distances  O'M, 
O'N,  O'Pde  ce  point  aux  trois  côtés  du  triangle  sont  deux  à  deux 
égales;  donc  les  trois  points  M,  N,  P  sont  sur  un  même  cercle  de 
centre  0'  auquel  les  côtés  du  triangle  (perpendiculaires  sur  les 
rayons  O'M,  O'N,  O'F)  sont  tangenU. 

Remarque.  —  Le  cercle  circonscrit  à  un  Irianglc  ABC  rectangle 
en  A  (ayant  son  angle  A  droit)  a  pour  diamètre  rhypoténusc  BC. 
En  effet  l'angle  inscrit  BAC  a  pour  mesure  la  moitié  de  la  circon- 
férence ;  donc  BC  doit  couper  la  circonférence  en  deux  parties 
égales  (fig.  io/|)- 

191.  Cerol»a  tangents.  —  Après  les  questions  relatives  à  un 
cercle  et  à  ses  tangentes,  une  série  de  problèmes  plus  compliqués 


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d? 


se  posent  où  l'on  consîdèi'c  {ilusienrs  cercles  stinullanéiiicnt.  et  en 
])articuliei'  des  ccicles  langents  enlre  eux. 

Deux  cercles  (|uî  se  renconlrent  se  coo|>eiit  en  ^'énéral  en  doux 
points  (').  S'ils  ne  setoticlient  qu'en  un  seul  |>oint,  \,  ils  sont  dils 
lanijeitls  en  ce  [loint  (%.  loj))  :  on  démontre  (ju'iU  ont  alors  la 
inème  tangenle  T'AÏ  au  point  A  (cette  droite  est  perpendiculaire 
sur  In  II  ligne  des  centres  »  qui  joint  les  centres  des  deux  ccri'Ics). 
Les  problèmes  relatirs  aux  cercles  tangents  furent  l'objcl  de 
nombreux  travaux  dans  l'antiquité  et  aux  temps 
modernes.  Apollonias  de  Perr/e  étudia  ces  pro- 
blèmes dans  un  traité,  aujourdtiui  perdu,  le 
Kipi  tTEioiûv  [Des  conlacts).  Vîèle  les  reprît  au 
XVI*  siècle  dans  un  traité  qu'il  intitula  ApoUonias 
Fie   lo.  Gallas  (')  :  il  résolut  en   particulier    le  problème 

suivant  :  Trois  cercles  étant  donnés,  trouver 
!e  centre  et  le  rajon  d'un  quatrième  cercle  qui  leur  soit  tangent 
k  tous  trois.  Descartes,  Fermai  {'),  Pascal  traitèrent  des  pro- 
blèmes analogues  relatifs  à  des  cercles  et  aussi  à  des  splièivs 
tangentes  entre  elles    se  louchant  en  un  seul  poinl). 

192.  Oéomètrie  aphériqae.  —  La  (iéouiétrie  de  la  sphère  a 
été  cultivée  de  tous  temps  par  les  astronomes.  Les  Alexandrins  en 
firent  une  étude  approfondie  (')  :  les  progrès  des  métbodes  trîgo- 
nométriqucs  instituées  par  tes  Arabes  lui  donnèrent  une  impulsion 
nouvelle. 

L'étude  des  Jl(/iircs  Sjihériques  en  (larticulier,  —  ou  figures 
formées  de  courbes  tracées  sur  la  surface  d'une  même  spbèrc  — 

(')  On  constate  facilement  que  pour  que  deux  cercles  se  coupent  il  faut 
et  il  suffit  que  ia  distance  de  leurs  centres  soit  inférieure  à  la  somme  et 
supérieure  à  la  diftércncc  de  leurs  rayons. 

l'I  Apollonius  Gallus,  ae\i  exsusàtala  Apollonii  Pergaei  T.ip\  ènasùc 
geometria.  Opéra,  p.  "ii^. 

îRMAT  résolut  en  particulier  le  problème  suivant  qui  lui  avait  clé 


propose  par  Descartes  :  Déterminer  la  sphèi 
sphères  données. 

<')  La  géométrie  sphcriquc  des  .\lexandi 
ticulter  par  l'ouvrage  de 

J-C.)   dont  nous  avons   des   traductions   hébraiqi 
la   Grande  Synlaxo  (Mîyiî.';  ujvtoS'-;)  de  Ptolémée  (■ 
Nous  trouvons  déjà  les  origines  de  la   théorie   dans 
LYCVS.  contemporain  d'Euclide. 


tangente  à  quatre 


n  latin  :  SphaerUa,  i"'  siècle  après 
arabes,  et  par 
p.  i6«,  note  a|. 


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GÉOUÉTHIE    QUALITATIVE    DES    FIGL'HKS     SIMPLES  20 1 

est-remarquable  par  l'analogie  qu'elle  présente  avec  la  géomi'lrie 
des  lîgures  planes. 

Reporlons-nous  k  la  définilion  des  grands  cercles  donnée  nu 
n"  87.  Nous  voyons  que  par  thux  fioi'its  A  c(  li  d'une  s/j/iiVc 
donnée  îl  passe  un  tjrand  cercle,  ei  il  n'en  passe  qu'un 
seul,  sauf  si  les  deux  points  A  et  II  sont  les  extrémités  tTun 
même  diamètre  (').  —  En  effet,  par  deux  points  A  et  It  et  le  centre 
0  de  la  sphère  passe  un  plan  qui  est  unique  ù  moins  que  les  trois 
poinU  AOB  ne  soient  sur  une  même  droite;  ce  plan  coupe  la 
spliire  suivant  un  grand  cercle  qui  passe  par  A  et  B  {Cig.  i  lO  . 


Il  résulte  de  là  que  trnis  points  A,  B.  C  situés  sur  la  surface 
d'une  même  sphère  peuvent  être  joints  deux  à  deux  jiar  trois  arcs 
de  grands  cercles  dont  chacun  est  moindre  qu'une  demi -circonfé- 
rence (exemple  :  la  fig.  m).  Lafigure formée parces  truis  arcs  est 
appelée  triant/le  nphérique;  les  points  A,  B,C  sont  les  soniinels  de 
ce  triangle,  les  trois  arcs  en  sont  les  côtifs;  l'angle  formé  par  les 
deux  droites  respectivement  tangentes  en  A  aux  arcs  de  cercles  Alt 
et  AC  est  appelé  angle  du  triangle  spliérique  au  sommet  A. 

Les  triangles  sphérîques  jouent  sur  la  surface  d'une  sphère  le 
rôle  que  jouent  dans  un  plan  les  triangles  ordinaires,  et  possèdent 
des  propriétés  analogues. 

De  la  définition  du  triangle  sphûriqiic  on  passe  immédiatement 
&  la  définition  d'un  polygone  spkériqne  ayant  un  nombre  quel- 
conque de  sommets  el  de  côtés, 

193.  Polyèdres  régulisTS.  —  Nous  avons  défini  au  n"  87  les 
polyèdres  inscrits  dans  une  sphère  ou  circonscrits  à  une  sphère. 

(')  En  ce  cas  les  points  A  et  B  sont  dita  diamilràUmenl  opposés. 

D,B,t,zed.yGOOg[e 


PaiTiii  CC8  solides,  les  plus  remarquables  sonl  les  jtotyMra  ré-ja- 
lierx,  dont  toutes  les  faces  sont  dfis  polygones  réguliers,  cl  dont 
tous  les  angles  polyèdres  sont  réguliers  (p.  19^,  note  i  )  et  cgaui 
entre  eux.  L'étude  des  polyèdres  réguliers  —  objet  du  Livre  XIII 
Acs  Elt'mcittsiii'Eaclidi  —  était  sans  doute  te  couronnement  delà  géo- 
métrie pythagoricienne  et  platonicienne,  a  Euclide,  dit  Proc}us('), 
était  platonicien  d'opinion  ;  aussi  s'ei^l-il  propose  comme  but  final  de 
SCS  Elénienla  la  construction  des  figures  appelées  platoniciennes  h. 

Les  polyèdres  réguliers  sont  au  nombre  de  cinq  :  le  ctihe,  le 
lèlifièiii-e,  i'iicinèdre,  leilodéca^)h-e,i'icosti!-dre.  Ils  sont  ainsi  déflois 
par  Euclide  (')  au  début  du  Livre  \I  des  Eléments  (déf.   •î5-'2f))  : 

In  cube  est  un  solide  compris  entre  six  carrés  égaux. 

Un  télrai'drc  régulier  (tîTpwîpov)  est  une  figure  solide  comprise 
sous  quatre  triangles  égaux  et  équilaléraux  (178). 

Un  oclawlrc  rcgidier  (ixtiiSjov)  est  une  ligure  solide  comprise 
sous  huit  triangles  égaux  et  équilatcraux. 

Ln  dodécaèdre  (')  régulier  (ô(u?«ài8p'.v)  e>t  une  figure  solide 
comprise  sous  douiie  pentagones  égauxéquilatéfaux(à  côtés  égaux) 
et  équiangics. 

L  n  icosaèdrc  régulier  ([IstoiàtÔ^ùv]  est  une  figure  solide  comprise 
sous  vingt  triangles  égaux  cl  cquilatéraux. 


3.  —  Oéomitrie  métrique 

194.  —  Lu  géométrie  mcLriquc  est  fondée  sur  le  calcul  des 
grandeurs  et,  plus  particulièrement,  sur  le  calcul  des  longueurs 
(ou  des  rap[>orts  de  longueurs)  dont  nous  avons  exposé  les  prin- 
cipes au  chapitre  i[  (SS  f-^)-  E^Hc  étudie  des  relations  aritlmiétiques 
remarquables  auxquelles  satisfont  certaines  longueurs  ou  certains 
rapports  de  longueurs  associées  aux  figures  géométriques  fonda- 
mentales :  triangles,  polygones,  cercles,  etc.  Ces  relations  se  tra- 
duisent pardes  égalités  entre  nombresdu  moment  où  l'on  admet  que 

IV  D'nprèa  Gesiinvs,  Irad.  Paul  Tannery,  apud  La  giom.  grecque,  p.fij. 

[=)  La  définition  du  tétraMre  ne  figure  psi  dans  le  texte  publié  p*r 
l'édition  Heibehc. 

(')  D'apri-s  une  légende  pythagoricienne,  IIippAsoa  aurait  péri  en 
mer  pouravoir  divulgué  la  construction  du  dodécaèdre  régulier. 


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GËOMÉ-rRIS    MÉTRIQUE  303 

ie»  rapports,  et  parâtlement  les  longiienn  (une  fois  l'unité  choisie), 
Suivaient  i  des  nombres  irralionnels  ou  rationnels  ;  on  les  obtient 
cependant,  d'ordinaire,  par  des  moyens  (constructions)  purement 
g>éoinétTiques:  aussi  nous  s«rn-t-il  commode  de  nous  exprimer,  dans 
nos  énoncés  et  démonstrations  comme  si  c'étaient  les  longueurs 
elles-  mêmes,  et,  par  conséquent,  les  segments  recttlîgnes  qui 
snbissaient  les  opérations  avitliméliques,  indiquées  par  nos  énon- 
cés. Nous  avons  vu  au  n'  95  que  nous  avions  pHrfiiitement  le  droit 
«le  ^fi-océder  ainsi  et  d'effectuer  des  calculs  sur  les  puissances  des 
ktng^ueurs  ou  segments  sons  faire  inlervenir  aucune  considéra  lion 
d'aire  et  de  volume.  Lorsqu'il  sera  nécessaire  de  spécifier  que  nous 
considérons  la  mesure  d'un  segment  AB  et  non  le  segment  lui- 
m9me,  nous  désignerons  cette  mesure  par  le  symbole  ÂB,  ses  puis- 
sances par  les  symboles  Ait',  Alt*,...  ;  en  cas  contiaire,  notis 
emploierons  simplement  les  notations  AB,  .\B',  AB",  etc. 

105.  Similitude  d«i  trlanglea.  —  Nous  avonsdit  au  n'SO  en 

quoi  consiste  la  similitude.  La  définition  des  triangles  semblables 

en  particulier  —  si  nous  la  rcduisonsau  minimum  indispensable  et 

en  éliminons  tout  cequipcutéLrcdéiJuitdes  tbéorèmes  déjà  connus 

(cl".  172)  — la  définition  des  triangles  semblables  peut  être  présentée 

comme  il  suit  :  Detix  triangles  ABC  et  A'B'C  son!  semhlabUs 

lorsque  leurs  aUés  sont   firojiorlioniiels,  c'esl-à-<iire   lorsiiue   les 

,   A'B'    A'C    lî'C  .  ,    ,  ..... 

rapjHtrls  -ttt  ■  -ttt  >    .,,.  srml  des  rapiiorls  éijuux  (je  désigne  par 

A'B',...  BC  les  longueurs  des  côtés  des  dem  triangles).  Les  côtés, 
les  angles  ou  les  sommels  des  deux  triangles  qui  se  conespondeot 
deux  à  deux  sont  dits /l'i/iio/o^iics  (cf.  p.  ta3,  noie  a).  Deux  côtés 
homologues  sont  n/i/i'U(=d  à  des  angles  liomologues. 

196.  —  Nous  avons  rappelé  au  n"  fiïHc  théorème  n  dit  théorème 
de  Thaïes  b.  On  déduit  de  ce  théorème  que  deux  triangles  sem- 
blables pem-eni  toujours  être  ilisimséx  (comme  li'x  trininjles  ABC  et 
-ADE  surlajif/ure  na)  de  fai;oii  que  deux  <le  leurs  cités  co'incî- 
lient,  les  troisièmes  côtés  étwU  parallèles.  Il  en  résnite  en  parti- 
culier que  lieux  triangles  semblritili's  on!  leurs  niif/les  homologues 
éf/atu:  chiieun  A  chacun. 

Kn  effet  les  triangles,  étant  supposés  placés  comme  \BC  elADE 


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304 


LES    FIGURES 


sur  )a  ligure  1 13,  ont  mime  angle  A  ;  les  angles  ADE  et  ABC. 
d'autre  part,  sont  égaux  comme  correspondants  formés  par  des 
parallèles  et  de  même  les  angles  AED  et  A  E'D'.  Uéciproquc- 
ment,  si  deux  Iria/igles  oui  leurs  angles  égaux  [il  sufiit  pour  cela 
qu'ils  aient  Jeux  angles  égaux  chacun  b  chacun,  les  tmisièmes 
angles  étant  alors  égaux  d'après  le  n°  170]  ces  deux  Inangles  sorti 
semblables  (').  En  effet  on  démontre  qu'ils  peuvent 
A  ôlre  en  ce  cas  disjwsés  comme  les  triangles  \DE  et 
y~\t    ABC  de  la  ligure  iia. 

De  la  similitude  des   triangles,  le  géomètre   passe 
facilement  à  celle  des  [lolygones.  Un  polygone,  en  effet, 
peut  toujours  être  décomposé  en  triangles.  Deux  po- 
seront,  dès  lors,  dits  semblables  s'ils  [)euvent  être  dc- 
iposés  en  triangles  semblables  se  correspondant  deux  à  deux. 


.^ 


Fip. 

lygoi 


197.  Figures  semblableB  obtenues  par  projection  ou  pers- 
pective. —  Pour  obtenir  des  figures  semblables  de Joimes  queU 
conques  par  un  procédé  régulier, 
on  [tourra  o[>érer  comme  il  suit  : 
Donnons-nous  deux  plans  parallèles 
que  nous  appellerons  (dan  1'  et 
jdan  V ,  et  un  point  0  hors  de  cts 
plans.  A  un  point  quelconque  .\  du  , 
plan  P,  nous  ferons  correspondi-e  le 
point  A'  du  plan  P'  obtenu  en  me- 
nant la  droite  OA  et  la  prolongeant 
jusqu'à  sa  rencontre  avec  le  plan  P' 
[le  point  A  est  appelé  point  homn- 
l"gue,  ou  image,  ou  projection  de 
•nIreO,  du  point  A].  Opérant  de  méin 


fis-  ■ 


3  pour  tous  les  points  d'un 
segment  du  plan  P,  tel  que  AB  ou  CD,   nous  obtenons  sur  le 


(')  C'est  ik  le  ■  premier  cas  de  similitude  ■  des  tiiangles.  Le  second  et  In 
troitiime  cas  de  aimililude  s'énoncent  en  ces  termes  :  Deux  triangles  sont 
semblables  lorsqu'ils  ont  un  angle  égal  compris  entre  deux  c&tés  proportion- 
nets.  — Deux  triangles  sont  semblables  lorsqu'ils  ont  leurs  trois  cMis  pro- 
portionnels [c'est  la  proposition  que  nous  avons  prise  comme  définition 
au  début  du  présent  numéro  :  ei  l'on  adopte  une  autre  déliailion  (équi- 
valente) de  la  similitude,  cette  proposition  devient  un  théorème]. 


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GéOMÉTRlE    MÉTRIQUE  305 

plan  P',  un  segment  (')  A'Ii'  ou  CD'  image  {homologue)  de  AB 
ou  CD.  On  démontre  que  deux  figures  correspondantes  des 
plans  P  et  F  formées  de  segments  homologues  sont  des  figures 
semblables.  Nous  avons  ainsi  un  mode  de  construction  de  figures 
semblables  (')  qui  s'applique  à  des  ligures  de  toutes  formes  — 
car  à  une  ligne  brisée  ou  courbe  quelconque  du  plan  P  correspond 
évidemment,  point  par  point,  suivant  le  procédé  indiqué,  une  ligne 
■  semblable  »  du  plan  P'  —  et  qui  se  rattache  immédiatement  à 
la  définition  intuitive  de  la  similitude  qui  nous  a  servi  de  point  de 
départ  au  chapitre  n.  S  ^^ 

198.  Remarque  :  divers  modes  de  projection.  —  Le  mode 
de  projection  que  nous  venons  de  déûnltesl  la  pivjection  conitjae  (') 
ou  centrale  appelée  aussi  perspective  (de  centre  0).  11  existe,  nous 
le  savons,  d'autres  sortes  de  proje'-tions. 

La  projection  orthogonale,  en  particulier,  ou  pivjecHon  tout 
court  —  d'une  ligne  sur  un  plan  P  est  la  ligure  formée  par  l'en- 
semble des  projections  orthogonales  des  points  de  cette  ligne 
(voir  n»  180). 

Plus  généralement  soîl  donnée  une  direction  quelconque  défmie 


(')  En  elTet,  le  ibéorëmc  du  n»  i)0  montre  d'adord  que  tous  lei  rapports 

OA'   ob;   oc  ,  ■ 

OX'  OB''  ÔC'  '"  '^^^  égaux  entre  eux,  et,  d  auire  part,  que  les  rap- 

AB'    CD' 
porls  -Tg  ■   -f.pt ,  ...  sont  égaux  aux  premiers. 

(')  Les  figures  aemblablEs  ainsi  obtenues  sont  dites  figures  homotkitiquea 
par  rapport  au  centre  O.  D'une  manière  générale,  soit  0  un  point  ou 
centre  fixe,  k  un  nombre  positif  rationnel  ou  non.  On  appelle  point 
homolbétique  d'un  point  A  par  rapport  au  centre  O  dans  le  rapport  k 
le  point  A'  de  la  demi-droite  OA  [indéfiniment  prolongée)  qui  est  tel  que 
l'on  ait 

longUBnr  OA'  „  , 

loDgu.Dr  a\   -"■ 

On  appelle  figure  homolhétique  d'une  figure  donnée  la  figure  formée 
parles  points  bomothétiquesdespoints  de  la  figure  donnée.  —  Il  résulte 
de  cette  définition  que,  ai  la  figure  proposés  est  tout  entière  située  dans 
un  plan  contenant  le  centre  0.  la  figure  bomolbétique  est  également 
plane  et  située  dans  le  même  plan.  On  a  alors  aRaire  à  une  homùtktlU 
dam  le  plan  [Exemple  :  Sur  la  figure  iia  la  droite  DE  est  bomotbétique 
de  BC]. 

Cj  Voir  iajra,  n"  239. 


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206 


LE*   FIOL'BU 


par  yne  droite  (')  (D)aoo  parallèle  au  plan  F.  Oa  appelle /tro/r-c/i/Mi 

sur  le  plan  P  d'un  point  quelconque  A  jtumUtUmenl  à  la  directuin 

(0),  le  point  de  rencontre  \'  du  plan  P  a%ec 

''^7  la  parallèle  à  (D)  menée  par  A.  D'où  un   nou- 

/  ;*         \eau  mode   de    projeclioa   d'une   ligure    quel- 

. — j-.  y    conque  (fig.  ii/i). 

/- /         Le  plan  T  sur  lequel  on  projette  est  a[^l^ 

Fig.  ni.  dans  tous  les  ca%  plan  de  pmjection. 

100.  Théorème  de  Pythagore  et  théorèmes  oonnexea.  — 

Soit  ABC  un  triangle  rectangle  dont  BC  est  l'hypoténuse  {%.  ii5)  : 
le  carré  de  la  hiwjueur  BC  esl  ùjal  à  la  somme  des  carrés  den  /on- 
ijaeurs  AB  et  AC;  aulremenl  dil  : 

ne-- AB'-t   .\C^ 

Ce  tliéorème  est  cummunéincnt  appelé   «  théorème  de  Pytha- 
j;ore  '1.  C'est  après  l'avoir  démontré,  —  si 
l'on  en  croit  la  légende  —  que  Pythagore, 
reconnaissant,  aurait  sarrillé  un  hœuF  il  Ju- 
piter (voir  p.  lîi,  note  i). 

Le  théorème  de  Pjlhagorc  peut  ôtre  dé-  i.-ig.  ir:.. 

montré  de  diverses  manières.  Si,  conformé- 
ment  &  la  tradition  ancienne  (*),  nous  considérons  le  carré  d'une 
longueur  comme  la  surface  d'an  carré  (73),  ta  question  reviendra 
à  prouver  {')  que  les  carrés  numérotés  s  et  3  sur  la  ligure  i  lii 
forment  à  eux  deux  une  aire  éf^alc  h  celle  du  carré  numéroté  i. 

Nous  suivrons  ici,  —  pour  établir  le  théorème  de  Pythagore  et 
les  théorèmes  connexes,  —  une  méthode  plus  simple  (^)  qui  ert 
fondée  sur  la  théorie  dos  proportions. 


(')  On  dcsig:ne  souvent  une  droite  ou  une  courbe  par  une  lettre  entre 
parenthèses  afin  d'indiquer  clairement  que  cette  lettre  ne  représente  pal 

{*)  La  propriété  qu'énonce  te  théorème  de  Pylk«g<»«  (ut  ceTt«in«mMii 
connue  d««  arpenteur*  égyptiens  jdans  des ca* p*rti«Bliena  tovlauiKMiw; 
par  exemple,  lorsque  lliypotêDUB*  est  égale  à  5,  les  catUtM  à  3  «t  .^, 
voir  p.  i30,  Dote  3)  ;  mais  il  est  douteux  qu'ib  fuMent  eapaUea  de  W  dé- 
montrer. 

('I  Cf.  EucLiDE,  liv.  I,  prop.  I7.  Vide  injra.  Deux.  Hv.,  ch,  m. 

l')  Cf.  EucLiDE,  liv.  VI,  prop.  ïi. 


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GÉOUÊTUE    UiTRIQlB 


AbaUsoDs  du  sommel  A  de  l'angle  droit  la  hauteur  relative  à 
l'hvpol^Dse  (Gg.  I  )5)  et  appelons  II  son  pied.  Le  triangle  U\C 
est  semblable  au  grand  triangle 
ABC;  car  il  a  même  angle  C,  un 
angle   (droit)    H   égal  à  l'angle  A, 

un    angle    IIAC    qui    est     égal    à 

i'angle  B  [puisqu'il  est  complémen- 

taire  (64)  da  même  angle  C].  Dans 

les  deux    triangles  semblables,  les 

càt^    homologues   sont   ceux    qui 

sont  opposés  aux  angles  égaux,   et 

l'on  a,  par  conséquent,  en  écrivant 

que  ces  côtés  sont  proportionnels  : 


co 


AU  ~AG~CH' 


Les  deux  triangles  ABC  et  IIBA  sont,  pareillement  semblables 
et  nous  donnent  : 


(a) 


AC       l(C       AB 


Nous  allons  tirer  de  ces  proportions  plusieura  conséquences 
remarquables. 

Egalant,  dans  les  deux  derniers  rapporis  marques  (i)  le  produit 
des  moyens  au  produit  des  extrêmes  (cf.  n"  98),  nous  obtenons  : 

AC"  =  ne  X  en. 

Opérant  de  même  sur  les  rapports  (2),  nous  avons  : 

AB'  =  BC  X  Bll. 
Additionnant  il  vient  : 
AB'  +  AC*  =  BC  X  Bll  +  BC  X  IlC  =^  BC  x  (Bit  +  UC)  =BC^ 
Le  Uiéorème  de  Pythagore  est  donc  démontré  ('). 


C)  On  peut  démontrer  qu*  riciproquemenl  si  les  troi»  c6tés  d'un  trians'" 
■ont  tels  que  AB'  +  AC  =  BC,  ce  triangle  est  rectangle  (l'angleA  étant 
droit). 


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308  LES    FIGURES 

200.  —  Considérons  maintenant  )c  premier  et  le  troisième  rap- 
port marqués  (i).  En  égalant  le  produit  des  moyens  au  produit  des 
exlrdmes,  nous  avons  : 

(3)  AU  .  AC  =  AU  .  Cil. 

Opérant  de  même  sur  les  rap[K>i'ts  (a),  noua  obtenons  : 


AU  .AB  =  AC.IÏI[. 


AU' 


BH 


Multiplions  membie  à  membre  cette  dernière  égalité  par  l'c^a- 
litc(3  :  il  vient  : 

AlP  =  Bll  .  Cil. 

résultat  que  l'on  peut  énoncer  ainsi  :  /a  hauteur  relative  à  fliy/io- 
ténme  est  moyenne  proportionnelle  (voir  n"  96)  erilre  les  di-ax 
xeijments  qu'elle  détermine  sur  fliypoténuse. 

Ce  même  théorème  peut  être  présenté  sous  une  autre  forme. 

Considérons  un  cercle    quelconque,    un   Jia- 

.■^     I^^^        mètre  AB  de  ce  cercle  et  la  perpendiculaire  Mil 

/  ,-•''       I  'A       abaissée  d'un  point  quelconque  du  cercle  sur 

^ 5 — i — 9     ce  diamètre  {fig.  117)  :  la  longueur  MH  est 

moyenne  proportionnelle  entre  les  deux  seg- 
ments HA  et  HB  qu'elle  détermine  surledia- 
nièlie  ;  en  cfTcl,  si  l'on  mène  les  droites  AM  et  BM,  le  triangle  \MB 
est  rectangle  [puisque  son  angle  M  a  pour  mesure  une  demi-cir- 
conférence (cf.  n°  i87)J  et  Mil  en  est  la  hauteur. 

201.  Calcul  des  oAtée  d'un  polygoa»  régulier  inscrit  dana 
un  oerolâ.  —  C'est  en  s'appiiyant  sur  le  théorème  de  Pytliagore 
et  les  tliéorènuis  connexes  que  les  géomètres  grecs  ont  déterminé 
la  longueur  des  côtés  des  polygones  i-éguliers  inscrits  dans  un 
cercle  {cf.  n"  66,  190)  ou  du  moins  de  cerloins  d'entre  eux. 

Soit  donné  un  cercle  dont  le  rayon  a  pour  longueur  R.  On 
démontre  que  tout  triangle  équilalcrul  inscrit  dans  ce  cercle  a  des 


côtés  mesurant  — -  ;  que  tout  hexagone  ^polygone  à  C  côtés)  régu- 
lier inscrit  a  des  côtés  égiuix  au  rayon  It,  etc. 


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GÉOMÉTRrE    MÉTRIQUE 


209 


203.  Théorème  T«latil  aux  biwectrioas  d'un  triangle.  — 
Soit  (i!g.  iiS)  un  triangfic  ABC  et  AD  la  bîsseclrice  relative  à 
Tangle  A.  Je  dis  que  le  rapport  des  côtés  AB  et  AC  est  égal  au 
rapport  des  segments  déterminés  par  la  bissectrice  sar  le  troisième 
côté  (').  En  d'autre  termes  : 


AB       DB 


AB       AC 


Menons,  en  effet,  par  G  la  parallèle  &  AD  et  soit  E  l'intersection 
de  celte  parallèle  avec  BA  prolongé.  D'après  les  théorèmes  du 
n*  90  on  a 

BD       AB 
DC  ~  AE' 


Mais  la  longueur  AE  est  égale  ù  la  longueur  AC,  car  le  tt-iangl 
ACE  est  isoscéle  [en  effet  l'angle  ACE  et 
l'angle  CAD  sont  égaui  comme  allernes-  ^^ 

internes  formés  par  des  parQlIcles,  l'angle  /  \ 

AEG  et  l'angle  BAD  sont  égaux  comme  /       '. 

correspondants;  or  BAD  =^  CAD  puisque  /  '< 

AD  est  bissectrice  :  donc  AGE^^AEC, 
ce  qui  établit  (n°  178)  que  le  triangle  AGE 
esl  isoscète].  Le  théorème  énoncé  se  trouve 
ainsi  démontré. 

Nous  parvenons  à 
un  théorùmcanaloguc 

si  nous  considérons,  au  lieu  de  la  bissec- 
trice AD.  la  bissectrice  de  l'angle  GAIC 
(fig.  119)  qui  est  un  angle  exicriear  du 
triangle  ABC.  Appelons  D'  le  point  oîi 
cette  «  bissectrice  de  l'angle  exk'rieur  A  <<  rencontre  BC.  On  dé- 
montre que  le  rapport  des  segments  DB,  DC  esl,  lui  aussi,  égal 
au  rapport  des  côlés  AB,   \C.  On  a,  en  d'autres  termes  : 


Fig.  I 


DB 
U'C" 


AIJ       DR 


(')  EuGLiDE,  livre  VI,  propoi.  1. 

Bditioui.  —  Lm  Princi|ict  it  l'AnaJ^ie  mallitmatiqas. 


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803.  Diviaioa  luuvoBlifaa.  —  Lu  pointi  B,  C,  D,    D'  que 

nous  avons  coiuiiMréB  au  naméro  pricédenl  (&g.  iig)  dinisenl  le 
segment  BC  —  c'est  atnsi  qua  s'expriment  les  gà>mèlres  —  daits 

le  même  rapi>orl  I  ra|iport  j-pj  et  forment  une  «  ifwisiofi  harmo- 
nique n  sur  la  droite  qui  les  joint  ;  ils  sont  dits  u  conjugaés  harmo- 
niques »  par  rapport  aux  points  B  el  C.  Tout  autre  point  E  de  BC 
ou    de    ses    prolongements   divise  BC    dans   nn   antre    rapport 

/,  EB  ...  ,  DB     D'B\ 

I  le  rapport  ^r  "«  peut  aire  égal  auK  rapports  égaux  0^  >  qt^  )- 

Des  deux  points  D  et  D',  l'un  est  toujours  entre  B  «t  C,  l'autre 
hors  du  segment  BC,  savoir  du  cdt£  de  C  si  le  rapport  «lonné  est 
plus  grand  que  i  |  c'est  le  cas  de  la  fig.  1 1 9  :  le  rapport  élant  plus 
grand  que  1 ,  la  distance  D'B  doit  être  supérieure  à  la  distance  D'CJ , 
du  côté  de  B  si  ce  rapport  est  plus  petit  que  i.  —  D'ailleurs  il  est 
c]air  que  si  l'on  se  donne  le  segment  BC  et  l'ii/t  des  deux  poiotsD, 
D',  l'autre  est  par  là-même  détenniné.  Ainsi  nn  point  D' est  entiè- 
rement défini  par  la  condition  d'être  conjugué  harmonique  tfun 
point  donné  D  par  rapport  à  deux  autres  points  donnés  B  et  C  ('). 

DB  D'B 

C)    D  ailleuis    la    proportion    kt^    b>   n^    entralneiToir  n"*  g6,f)^! 

CD'  ~  BD'  '^^  '^^^  montre  qu'a>x  t«nnM  (h  notra  AiBaitMaa,  \m  painti 
B  st  C  sont  conjuguii  barmoniquei  par  nppvrt  bhk  pointi  D  «t  D'.  Il 
e*t  facile  de  vérifier  que  la  longiunr  BC  est  ■>  iem  pythagoricien  du 
mot  |n°  30)  moyenne  harmoniqut  entre  les  longueun  BD'  et  BD.  Je  dis 
que  In  trois  longueurs  BD'  BD,  BC  satisfont  à  la  relation 

par  laquelle  on  peut  définir  la  moyenne  tMrmoivque  (voir  p.  34,  note  2].  En 

effet  la  proporuon  dX  =  D  C;P*"**^''""BC  — ~BD'°BD- —  BC"  Eg*!»"! 
le  produit  des  moyens  au  produit  des  extrCmes,  il  vient  BD  .(BD'^BC]^ 
BD'  .  iBC  — BDi,  on  BD.BD'  —  BD.BC  =  BD'.BC  —  BD'.BD,  Ajoutait 
BD.BC  +  BD'.BD  à  cfaoque  membn  (ce  qui  >e  4étrtùt  pM  l'ëgaliU).  j'ai 

iBD  .  BD'  =0  BO'  .  BC  +  BD .  BC; 
divisant  les  deux  membres  par  lamÉme  quantité  BD.BD'.BC,  j'obtiens 
enfin 

iBP     BD'      _      BD'  ■  BC  BD  ■  BC 

BJ>  .  BU   .  BG  ~  BIÏTBtfTBC  "•"  BD  .  BD'  .  DC 
d'où  on  tire,  en  simplifiant  les  fractions,  la  relation  écrite  ct-dasiug. 
La  qualification  t  harmonique  1  est  empruntée  au  langage  musicsL  Si  la 


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GÉOHéTfUE   aéTRlQCE  i\I 

904.  —  Je  dis  que  la  cirooafiSrenoe  àéciiie  est  DO'  aamme  dîa- 
mèlre  jouit  de  celte  propriété  remarquabla  que  le  rapport  des 
distances  de  tan  quelconque  de  ses  points  aux  points  B  et  C,  est 

A     ,  .  DB    D'à      ,.  ,     ,    , 

égal  aux  rapports  ■gg.  0*^^  :  d  où   résulte  que  ce  rapport  est  le 

même  nombre  pour  tous  les  points  de  la  circonférence. 

En  eflet  (fig.  T19)  le  triaitgle  ADD'  est  rectangle  puisque 
les  deux  bissectrices  de  l'angle  BAC  sont  rectangulaires  (p.  66, 
note  3).  Donc  (187)  le  poiiU  A  est  sur  la  circonférence  de  dia- 
mètre DD'.  Réciproquement  si  nous  Joignons  11D  point  M  —  pris 
«u  hasard  sur  la  circonférence  —  aux  points  D  et  D',  nous 
démonlFOKs  que  les  droites  MD,  UD'  sont  respectivement  bissec- 
trice et  bissectrice  extérieure  du  triangle  MBC. 


Il  résulte  également,  du  théorème  du  n"  202,  que  si  l'on  conù- 
dire  deuK  droites  indéfiniment  prolongées  x'Xx,  yky  et  les  deux 
bisaoctrices  z'Az,  u'Au  des  angles  qu'elles  forment,  une  droite 
fpieloonque  (A)  les  rencootm  en  quatre  pointe  qui  forment  une 
division  hamooiqae.  — On  dit  que  les  quatre  droites  a/Ax,  ïAy. 
z'Az,  u'Au  Cor  ment  ua  faisceau  karmonigue  (').  Dans  ce  faisceau 
les  deux  droites  z'Az,  u'Au  sont  rectaogukirea  (formeni  un  angle 
droit).  On  démontre  (')  plus  généralement  que  si  quatre  dmites 
{non  rectangulaires),  concourant  en  un  point  \,  forment  une  di- 
vision  harmonique  sur  une  droite  (BD')  les  coupant,  elles  formeni 
des  divisions  harmoniques  sur  toutes  les  antres  droites  qui  les 
aoKpeat  (eiem[^  :  la  droïlf  B,0,C,D',  sur  la  ligure  120).  En  ce 

UBi(i«« ««t  4eii>âe  par  -une  oorde  de  loDgaear  BD'  «t  la  quinte  par  une 
eorée  4e  langnavr  BD,  la  Uoroe  aeta  dooBie  par  iino  corda  da  longueur 
BC. 

(*]  OrdomiaBDi!  de  droiUB,  dît  OssiBausi. 

(')  La  déBMMutralâoB  réaulte  imaédiatomeiit  du  thiorime  de  Pappue 
appliqué  à  un  rapport  anlkanuonique  égal  A  i  (Toir  fin  du  d°  ai  u). 


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313  LIS    FIGIIRES 

cas,  encore,  on  dît  que  tes  quatre  droites  issues  de  A  forment  va 
faisceau  harmonique. 

306.  Pftles  «t  polairea  par  rapport  A  un  csrole.  —  A  la 

notion  de  division  harmonique  se  rattachent  quelques-unes  des 
propriétés  les  plus  l>elles  des  courbes  planes. 

Si  —  dit  Apollonius  {')  —  par  le  i>oint  de  concours  de  deui 
tangentes  à  un   cercle  on  tire  une  droite 
r  ^      qui  rencontre  la  courbe  en  deux  points,  et 

^*^^g^,--^r        la  corde  qui  joint  les  points  de  contact  des 
^^^^^t^  1-     deux  tangentes  en  un  Iroisiènoe  point,  ce 

\^         "        j       troisième  point  et   le  point  de  concours 
>._^^^^_X         des  deux  tangentes  seront  conjugués  har- 
moniques par  rapport  aux  deux  premiers. 
En  d'autres  termes  (fig.   isi)  menons 
'"■  '"■  par   un  point  extérieur  à  un   cercle  de 

centre  0  les  deux  tangentes  PM,  P^  à  ce  cercle  et  une  sécaiile 
arbitraire  telle  que  PD  qui  cou|ie  la  circonférence  aux  points  C 
et  D  et  la  droite  MN  au  point  Q.  D'après  le  théorème  d'Apol- 
lonius, les  points  P  et  Q  sont  conjugués  harmoniques  par  rap- 
port aux  points  C  et  D,  quelle  que  soit  la  sécante  considérée. 

206.  —  Nous  nous  dispenserons  de  donner  la  démonstration  de 
ce  théorème  qui  sera  établi  plus  loin  par  l'algèbre.  Contentons- 
nous  d'en  géncialiser  l'énoncé  et  d'en  indiquer  quelques  consé- 
quences, qui  furent  le  point  de  départ  de  la  «  théorie  des  po- 
laires »  (').  Cette  féconde  théorie,  l'une  des  plus  importantes  de  la 
gi!'oniétrie.  eut  ^lour  principal  initiateur  le  mathématicien  parisien 
Philippe  De  la  Ilirc  {=). 


Cl  ArOLLOMus  (m»  siècle  av.  J.-C.),  K.uv;iti.  livr.  III,  prop.  Sy  Bui»., 
a.  Heiber^,  p.  io3  aqq.  Apollonius  démontre  en  réaliU  ion  th^orims 
non  seulement  pour  le  cercle,  mais  pour  une  section  cotiique  (voir  J  5) 
quelconque.  —  CF.  IIlath.  ApoUoniu»  of  Perga.  p.  luG  suiv. 

I')  Les  propositions  qui  (ont  l'objet  de  cette  ttiéorïe  valent  pour  un» 
section  conique  quelconque  (cl.  note  i).  Nous  y  reviendrons  dans  notre 
Deux.  LU'r.,  chap.  iv. 

(')  Seclionrs  conicae,  in  novem  libro»  dislribulae.  Paris,  t&SK.  Le  pre- 
mier livre,  Ad  sectioncs  conicas  lemmaticua,  contient  la  théorie  de  la 
division  tiarmoiiiquo  et  des  polaires  relatives  au  cercle. 


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GÉOMÉTRIE   MË'l'HlQUB 


3l3 


Remarquons  d'abord  que  lorsque  la  sécanle  issue  de  P  passe 
par  le  centre  0  et  occupe  la  posilion  PAB,  elle  est  perpendi- 
culaire sur  la  droite  WS.  Nous  pouvons  alors  donner  du  théorème 
d'Apollonius  l'énoncé  suivant,  qui  est  valable  (<),  non  seulement 
quand  le  point  P  est  extérieur  au  cercle  (cas  de  la  fîg.  i3i)  maU 
aussi  (juand  il  est  silué  à  t intérieur  (cas  de  la  fig.  1 22)  : 

Appelons  AB  le  diamètre  du  cercle  qui  j>asse  i>ai'  le  point 
donné  P,  R  le  conjugué  harmonique  ^ 

du  point  P  par  rapport  aux  points  A 
et  B,  TT'  la  droite  (indéfiniment  pro- 
longée) qui  est  menée  ynt  le  point  R 
perpendiculairement  au  diamètre  AB 
^ou  à  son  prolongement).  Menons 
d'autre  part,  par  le  point  P,  une 
sécante  arbitraire  ;  appelons  C  et  D 
ses  points  de  rencontre  avec  la  cir- 
conférence, Q  le  point  où  elle  coupe 
Tl"  I  les  points  V  et  Q  sont  toujours  conjuguas  harmoniques  par 
rapport  aux  /toiiils  C  el  D. 

D'après  une  terminologie  introduite  au  début  du  xii*  siècle 
la  droite  TT'  est  dite  «  polaire  n  tlu  point  P  ;  le  point  P  est  dit 
«pôle»  de  la  droite  TT. 

Pour  obtenir  le  pôle,  quand  la  droite  TT'  est  donnée,  il  suiTit  de 
mener  par  le  centre  du  cercle  la  perpendiculaire  ABK  sur  TT  et 
de  déterminer  le  point  P  de  cette  droite  qui  est  conjugué  harmo- 
nique de  B  par  rapport  à  .\  et  à  B. 


207.  —  Je  disque  Icpôle  de  toute  di-oile passantparun pot/ilP est 
su/- /«yw/aireTT(/e ce /)oi/t/.  Soit,  en  effet,  LL' une  droite  quelconque 
menée  par  le  point  P  (fig.  i33)  [la  démonstration  est  la  même  si 
le  point  P  est  hors  du  cercle)  et  soit  Q'  le  pôle  de  LL'.  D'après  ce 
qui  précède,  le  point  Q'  est  le  conjugué  harmonique  du  point  P 
par  rapport  aux  points  C  et  D  où  la  droite  PQ'  coupe  le  cercle.  — 
D'autre  part,  le  point  de  rencontre  Q  de  ta  polaire  TT'  du  point  P 
avec  la  droite  PQ'  est  aussi   le  point  conjugué  harmonique  ilu 

(*)  Cecirémlte  de  la  démonatration  du  théorème  (vide  injra,  Deux,  liv.. 


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ait  LES  Fiotim 

point  P  par  rapport  à  C  et  U  ;  donc  les  point!  Q  et  Q'  coiacidenl. 

Par  conspuent,  le  pâte  de  LL'  est  bien  sur  la  polaire  TT'  de  P. 

On  dimoatn  de  mime  que.  récîpco- 
qnement,  la  polaire  et  loat  fioint  *U  ta 
droite  TT'  patu  par  le  piUe  P  lie  ceilt 
rlroile. 

Il  résulte  de  cea  remarques  qtte  si  3,  ^ 
oa  j,  elc.  pointM  sont  mut  ane  même  dmttef 
leurs  iiehim  centoareni  (se  rencontrent} 
en  un  mfme  point  (qni  est  la  pdaïre  de  la 
droite);  et  rériproqnement . 


208.  —  La  proposition  suivante,  définit  un  procédé  graphique 
simple  (exigeant  seulement  l'em- 
ploi d'une  vh^\^)  qui  fournit  la 
polaire  d'un  [loint  donné  quel- 
conque. 

Si  (')  i>ar  ait  poin I  P  ow  mène 
à  an  cercle  ileux  si-ctnfes  quel- 
Cfirt^Ui'S.PCD,  PCD'  qMCuapeiit 
le  cercle  aux  fxitnlx  C  et  D,  C 
el  D',  /('  poiiil  il<-  concours  M 
des  ilroiles  CD  ,  DC  el  le  point 
de  ronc'iars  N  des  deax  drollex 
ce,  DD'  sont  loas  deax  sar  la  polaire  du  j>ninl  P  par  rai>f>ort  au 
cercle,  (la  figure  i2'i  est  faile  dans  rbyjiotlièse  où  le  point  P  est  à 
rexléricurdu  cercif). 


flOft.  Halations  «ntre  segmant»  détemiiiiéa  par  des  droites 
qui  a*  coupent.  —  Le»  propriétés  si  simples  et  remarquables 
des  pôles  et  polaires  devaient  inciter  les  géomètres  à  étudier,  dana 

{■]  Ed  etlet,  soit  Q  le  conjugué  hanDOoique  de  P  par  rapport  aux 
points  C  ot  D,  Q'  [e  conjugué  do  P  par  rapport  aux  points  C'D'.  Joignons 
P  et  Q  à  N  ;  les  qnatre  droitM  NC,  ND,  NP,  NQ  faniMnt  un  laBceau 
harmouiqne  { lin  du  n"  %i.^|  ;  done  «lie*  forment  une  ttiTision  harmonique 
sur  la  droite  PC'  D'  ;  donc  ISQ  passe  par  le  conjugé  harmonique  Q'  de  P 
par  rapiiort  à  C  et  D'.  On  démontre  de  mEinc  que  la  droite  MQ  passe 
par  Q'.  Donc  les  quatre  points  M,  Q.  N,  Q'  t>unt  bieu  sur  une  mâme  ligne 


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GÉOM^Tacr  MÉTKIQCJB  3I& 

des  cfts  nouYeMU,  les  retaàicns  numérîqiiea  que  l'on  peut  établir 
cotre  les  segments  déterminés  par  une  droite  ou  sécante  qui  coupe 
une  Bgiire  simple. 

Considévcns,  par  ex«tnpfe,  tm  Iciaojle  ABC  et  nue  droite  (que 
l'oQ     appelkni     fraim'enaU)  , 

(pn  conpc  les  teon  côté»  du  p^ 
trnng'Le  aux  trois poïnls  a,  b,  c 
(fig-.  135).  Le  géomètre  et 
astronome  alexandrin  Cbaule 
Ptalémée  (a*  siècle  ap.  J.-C.) 
établît  (')  la  relation  remar- 
qoabte  i  laquelle  satisfont  les  six  segments  aB,  aC,  bK,  hC,  cA, 
cB  déterminés  par  ki  transversale  sur  les  côlés  du  triangle.  On  a 

cB     6C     cA  _ 
aC  ■  6S  ■  cB  ~  '  ■ 

Porur  déoMmtrerce  théorème,  menons  par  A,  B,  C  trois  paral- 
lèles à  une  mèotc  direclton  quelconque,  et  appelons  a,  ^,  7  leur» 
ponts  de  rencontre  avec  la  transversale.  La  siuùlitude  des  triangles 
aBj5  et  aCy,  b\a  et  ACy,  cAœ  et  chfi  (voir  théorème  de  Thaïes, 
n"  90)  donne  : 

ail  _  B^  6C  __  Cv  cA  _  A« 

aC  ~  Cï  '  6Â        Ai'  cB  ~  BV 

Mnllipltanl  ces  trois  égalités  membre  h  membre,  j'obtiens  : 

oB    fcC     cA  _  Bg  ■  Ct  ■  A«  _ 
ÔC  •  bA  ■  cB  ~  C7  .  A.» .  B>  ~  '  ■ 

La  réciproque  du  théorème  de  Ptolémée  (savoir  que  si  a,  h,  c 
sont,  sur  les  trois  côtés  iTun  triangle,  trois  points  tels  guc  : 

aB     fcC     cA  _ 
iC  ■  bA  '  cB  ~  '' 

(')  La  propontion  ënoncée  par  Pto[.éh£e  figure  d'ailleurs  expljcilo- 
ment  daui  les  Spharica  (III,  i)  de  Menelas  (voir  »upra  p.  su»,  note  ^) 
qui  «ont  du  ■■'  siècle.  Nous  considérons  ici  tous  les  serments  comme  des 
longueurs  (nombres  positifs).  La  géométrie  moderne  affecte  cea  longueurs 
des  signe*  +  ou —  conforatiment  à  certaines  conventions  dont  nous  ne 
occuperons  pas. 


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ces  trois  points  sont  en  liijne  droite)  est  appelée  lliéocème  de  Mené' 
las  (ou  Menelaus)  [voir  la  noie  p.  3ij]. 

210,  —  Dans  les  Collections  maihémattques  (')  de  Pappus 
d'Alexandrie  (iV  siècle),  nous  trouvons  une  proposition  dont  l'im- 
porlance  a  été  soulignée 
par  Cliasles  (*)  :  Quand 
quatre  droites  iCun  pian 
sont  issuex  d'un  même  point, 
elles  forment  sur  une  droite 
transversale  menée  arln- 
Irairemenl  dans  leur  plan, 
quatre  segments  qui  ont 
entre  eux  un  certain  rapport 
constant . 

Ainsi,  soient  A,  U.  C,  D 
hs  points  où  quatre  droites 
sont  rencontrées  par  une  transversale  quelconque  (fig.  126),  et  AC, 
AD,  BC,  BD  les  quatre  segments  qu'ils  déterminent  : /f  rapport 

Ch  '  DB  ""'""  ^°  même  valeur  quelle  ijue  soil  la  lranst'ers(Je  (*). 


(I)  En  grec  :  Z\iv^iia-[-r',. 

('1  Chasleb,  Aperçu  tiittorique,  elc.  -î'  éd.  1S75,  p.  31. 

Cl  CoDsidcrons  une  lecondc  transversale  qui  coupa  noi  droites  en 
A',  B',  C,  D'.  Menons  par  les  points  B,  B'  les  parallèlsi  Bcd,  B'c'd'  à  OA 
(voir  fig.  136).  Les  triangles  semblables  COA,  CBc  et  DOA,  DBd  donnent 


CB  ' 


Divitant  membre  à  membre,  j'obtiens  : 


CA     DA 


OA 


Cb  "  DB  ~"  ^li 

Ou  démontrera  do  même  que 

CA'     ll'A' 
CB'  ■  DU'  " 

Mais  l'on  a  (Itiéorime  de  Ttiaiis\  : 


OU 

OB'  ' 


m-  - 


donc  [interversion  dos  moyens,  ifi]    „ 

CA      DA 
CB  ■  DB  ~ 
ce  qu'il  fallait  démontrer. 


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GÉOMÉTHIB    MÉTRIQUE  SI7 

Ce  rapport  qui  devait  jouer  im  grand  rôle  dans  la  géométrie  du 
XIX.*  siècle  (vide  Deux.  Livr.,  cli.  iv)  porte  aujourd'luiî  le  nom  rap- 
port aiiharmoiùque  des  quatre  points  a,  b,  c,  d.  Il  est  déjà  sous  une 
forme  plus  ou  moins  explicite,  à  la  base  des  travaux  de  Girard  De- 
aBrgaes{vide  ln/ra,p.  sA^.note  i)  ctde  Biaise  Pascal:  ces  (féomètres 
font  graviter  autour  des  propriétés  des  li'anxversales  une  foule  de 
propositions  exprimant  des  propriétés  métriques  ou  qualitatives  des 
figures  composées  de  droites,  ou  de  droites  et  de  cercles,  ou,  plus 
généralement,  de  droites  et  de  sections  coniques  [vide  iiijra,  S  ^l- 

Dans  le  cas  particulier  où  le  rapport  an  harmonique  est  égal  à  t. 

on  a  ^  =  r.D-  Les  points  C  et  D  sout  donc  conjugués  harmo- 
nique par  rapport  à  A  et  B,  et  il  résulte  du  théorème  de  Pappus 
que  les  quatre  droites  forment  de  mâme  une  division  harmonique 
sur  toutes  les  transvei-sales.  Les  quatre  droites  constituent  alors  un 
fasceaa  harmonique  (n°  204). 

331.  Hexagone  de  Pappiu.  —  Parmi  les  corollaires  tirée  par 
Pappus  lui-même  du  tliéorèmeque  nous  avons  énoncé  nous  signa- 
lerons la  suivante  (ïjva-fufp!,  liv.  II,  prop,  iSg).  Quand  un  hexa- 
gone C)  a  ses  six  sommets  placés  trois  à  trois  sur  deux  droites,  les 
trois  points  de  concours  de  ses  côtés  opposés  sont  en  Ugnc  droite 
{c'est-à-dire  :  sur  une  même  droite). 

213.  Hexagone  de  Pascal.  —  C'est  un  résultat  de  mtïme 
ordre,  mais  plus  riche  de  conséquences,  qu'apporte  Biaise  Pascal 
dans  le  fameux  placard,  Essay  pour  les  coniques,  qu'il  fit  imprimer 
en  t&lio,  à  l'âge  de  seize  ans  {').  Il  démontre  que  quand  un  hexa- 

(')  polygoDB  à  6  cfitéf,  il  s'agit  ici  d'un  hcxagODc  quelconque,  non 
d'un  hexa^ne  régulier. 

(*}  Ce  placard,  d  auggcïtit  et  plein  de  promesses,  ne  pouvait  man- 
quer d'attirer  l'attention,  venant  d'un  %\  jeune  homme.  Deacartes  jugea 
que  l'auteur  avait  ■  appris  de  M.  Desargues  i.  C'était  la  vérité,  mais  le 
mérite  de  Pascal  n'en  est  pas  moini  grand,  a  Je  crois,  —  remarque  lort 
justement  Leibniz,  —  que  M.  Desargues  a  eu  raison  de  dire  que  le  jeune 
.  Paacal,  flgd  de  i6  ans  lorsqu'il  Ct  son  traité  des  coniques  avait  profité 
dei  pensées  de  M.  Desargucs;  il  me  semble  que  Pascal  l'a  reconnu  lui- 
même.  Cependant  il  faut  avouer  qu'il  arait  poussé  les  choses  plus  loin  >. 
Ajoutons  que  Desei^ues,  dont  le  génie  créateur  ne  devait  être  reconnu 
que  longtemps  après  sa  mort,  s'exprimait  dans  une  langue  étrange  et  peu 


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U»   nOIlBKS 


(fune  etl  iiucril  da/u  un  cercle  [c'est-à-dire  a  ns  ûx  sommeis  sur 
une  mârae  circonférence]  la  trois  points  de  concourt  des  aMés  oppo- 
sét  sont  en  htfne  droite. 

Ainsi,  sur  b  %,  197,  te  points  de  concoars  descAtés  ABetED, 
BC  et  FE,  CD  et  AF  de  l'hexagone  ABCDEF  sont  Iroi»  points 
L,  M,  N  situés  sur  une  mâne  droite. 


Pascal  savait  que  le  même  théorème  reste  vrai  si  l'heuigone,  mi 
lieu  d'être  inscrit  dan»  im  cercle,  ^^  inscrit  dans  {*)  une  section 
conique  (cf.  snpra,  p.  3i3,  note  1)  quelconque.  Il  se  propf>sait 
d'établir  complètement  cette  proposilion,  —  qui  est  de  nature 
puiement  qualiUilivc  —  et  d'en  déduire  une  théorie  géoérate  des 
sections  coniques;  mais  le  grand  traité  qn'il  préparait  ne  vît  ja- 
mais le  jour  {'). 

intelligible.  Pascal  se  distingue  au  contraire  par  la  cli 
de  SCS  vues  et  de  son  expose.  Voir,  sur  Desargues,  infr. 

Le  théoràme  fondainental  de  Pascal  est  éaoneé  en 
['Estay  pour  lea  coniques  (Œui'.  de  Pascal,  t.  1,  p.  ii'i) 
MSQ.du  point  M  partent  les  dcui:  droites  MK,  MV  ;  et  < 
las  daux  droites  SK,  SV  ;  et  que  K  sojt  le  concours  de 
et  V  le  concours  des  droites  MV,  SV,  et  A  l«  eoneoun 
SA,  et  11  le  concours  des  droites  MV,  SK;  et  qae  par 
points  A,  K,  (IL,  V,  qui  ne  soient  pas  en  même  droite  a 
S,  comme  par  les  points  K,  V,  passe  par  la  circonféi 
coupant  les  droites  MV,  MP,  SV,  SK  es  point  O,  P,  Q, 
droites  MS,  NO,  PQ  sont  de  m&ne  ordre  \c'iat-à-dire  :  c 

(-(  c'eat-à-Aire  :  a  «en  six  sommets  sur  le  contour  do 

(')  Cf.  CEui>.  de  Pascal,  t.  II,  p.  aa-S,  sqq. 


et  la  netteté 
^M,  noie  .- 
ces  termes  dajiB 
:  ■  Si  dans  le  pl«n 
u  point  S  partent 
I  droites  MK,  SK 
des  droito*  MA, 
deux  des  quaitie 
les  painls  M^ 

je  dis  tfm»  le* 


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GÉOMÉTRIE  MÉTRIQUE  3ig 

Dans  VEUsay  poar  les  coniques  de  i6/|0,  cependant,  Pascal 
énonce  déjà  [Jusieun  coBBéqmtnoes  retnarquaUes  qu'il  a  déduites 
deaon  théorème,  entre  antres  le  théorème  de  Ptolémée  (n*  300)  el 
one  proposition  équivalant  an  théorème  suivant,  qui  est  testé 
connu  sous  le  nom  de  tbéorénte  de  Desarj^iies  (')  : 

Un  cercle  quelconque,  les  calés  opposés  el  les  diagonales  d'un 
quadrilatère  inscrit  /ions  ce  cercle  délermiiienl  sur  une  Iransversale 
quelconque  6  points  M  e(  M,  P  ei  F,  Q  el  Q'  (voir  fig.  ia8)  tek 
que  les  rappoits  anharmoniques  îles  points  M,  M',  P,  Q,  rPaiie  part 
et  W,  M,  P*,  Q'  iaalre  part,  soient  égaux  ;  autrement  dit  : 


(4) 


PM     QM  _P^M'     Q'M^ 
PW  ■  QM'  ~  P'M   ■  Q'ia  ■ 


On  exprime  cette  propriété  en  disant  que  les  trois  couples  de 
p«Bte  M  et  M',  Q  et  Q',  P  el  P'  sont  en  involalion  (*). 


213-  Puissance  d'an  point  par  rapport  A  un  cercle.  —  Soit 
donné  un  cercle  quelconque  et  un  point  P  dans  le  plan  de  ce  cercle. 
Menons  par  la  point  P  deux  sécantes  quelconques  (lig.  1 39)  qui 
coupent  respectivement  le  cercle  en  A  et  Bet  en  C  el  D.  Je  dis  que 
l'on  a  l'égalité 

(5)  PA  .  PB  =  PC  .  PD. 

l'J  I  Propriété,  dit  Pascal,  dont  le  premierinventeureEt  M.  Desarguee, 
IjOMuais,  un  d*s  gisnds  eapûta  de  ce  tempe  et  das  plus  versés  aux  ma- 
tUiaatii|uca  >  (cL  Œuv.  dt  Demrgitei,  éd.  Poudra,  t.  II,  p .  '.'.6-]}  Le  tkéo- 
rima  reste  vrai,  ici  encara^  si  l'on  remplace  le  cercle  par  une  scetian 
coDJque  quelconque, 

I*)  D'une  nutnière  générale,  supposons  donnés  deux  couples  de  points 
P,  P'  et  Q,  Q'  sur  une  même  droite  (A).  On  démontre  que,  si  l'on  désigne 


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LES    FIGUaES 


Supposons,  [lar  exemple,  que  le  point  P  soit  extérieur  au  cercle 
et  menons  les  droites  AD  el  BC.  Les  triangles  FAD  et  PCB  sont 
semblables  puisqu'ils  ont  même  angle  P,  et  que  l'angle  D  égal 
l'angle  B  (ces  angles  ont  même  mesure  d'après  le  n°  187).  On  en 
déduit,  en  égalant  les  rapports  des  c6lés  homologues  : 

PA       FD 
l'L  ""  PB 

pro[X>rtioii  équivalant  à  l'égalilc  (.'>). 

Ainsi  le  produit  P  V  .  PB  est  une  grandeur  qui  reste  la  même 
quelle  que  soit  la  sécantePAB  (pourvu  que  le  point  Pet  le  cercle  ne 
changent  pas).  Cette  grandeur,  indépendante  de  la  position  de  la 
sécante,  est  appelée  puissiincc  (')  tlu  point  P 
par  raiijKtrt  au  cercle  (nous  le  désignerons 
par  y).  Lorsque  la  sécante,  tournant  autour  du 
point  P,  devient  tangente  au  cercle,  les  deux 
points  d 'intersection  A,  B  de  la  sécante  et  du 
cercle  viennent  se  confondre  en  M  ou  en  N  ; 
d'ailleurs  on  a  toujours  P.\  ,  PB  ^  p  et,  par 
Fi(i.  lîo,  conséquent,  pour  la  position-limite  de  la  sé- 

cante, PM*  =  ;;.  Donc  la  puissance  du  point  P  est  égale  au 
carré  de  la  tangente  PM  ou  PN  (PM  est  égal  k  PN).  Joignons, 
d'autre  part,  le  centre  0  du  cercle  aux  points  P  et  M  (Gg.  i3o)  : 


par  M  un  point  quelconque  de  la  droite  (A)  il  existe  s 
point  M'  et  un  seul  tel  que  l'on  ait  la  relation  (4), 


r  cette  droite  un 


PM'  ■  Q.M'  " 


QM- 


Cette  relation  dt finit  doue  une  correspondanco  de  point  à  point,  laquelle 
est  appelée  ini>olulion  :  à  un  point  quelconque  M  de  (A)  elle  fait  corres- 
pondre un  autre  point  M'  de  la  même  droite.  D'ailleurs  cette  oorreapon- 
remplace  M  par  M',  on  obtient  comme  corres- 
^ar,  d'après  les  règles  du  calcul  des  fractions, 
conséquence  l'égalité 
.  QM   _  P  M  .  QM 


dance  est  réciproque;  s 
pondant  de  M' lo  point  M,  i 
i'égalitc  (4)  entraîne  comme 


On  B  d'ailleurs  le  théorème  : 

de  paires  de  points  dont  chi 
Oi,  0^  de  la  droile  (&)  une 
■ont  en  involution. 

{']  I, 'expression  est  mode 

TAS  DE  TaBENTE. 


PM  ■  QM   ~  PM'  ■  Qil 


livant  :  Soit  sur  une  droite  (1)  un  ensemble 
une  forme  avec  une  même  poire  de  points 
ivision  harmonique:  ces  paires    de  points 


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1 1 


CÉOUÉTRIE    MéTBIQLE  391 

nous  voyons  que  OP'  =  OM'  ■+-  PM'  (puisque  le  IriaDgIe  MOP  est 
rectangle).  Donc  la  puissance  {p  ou  PM')  du  point  P  égale  le 
carré  0P>  de  la  distance  de  P  au  centre  da  cercle  moins  le  carré 
OM'  da  rayon. 

On  Jémonire  pareillement  que,  lorsque  le  )>oint  P  est  intérieur 
au  cercle.  le  produit  PA  .  PB  (puissance  du  point  P  par  rapport  au 
cercle)  reste  invariable  lorsque  la  sécante  APB  tourne  autour  du 
point  B  ;  ce  produit  est  égal  aa  carré  da  rayon  moins  le  carré  de  ta 
distance  de  P  au  centre  du  cercle. 

214.  Figures  inversea.  —  Bornons-nous  h  délinir  ces  figures. 
Donnons-nous  un  point  0  (centre  d'inver- 
sion) et  un  nombre  fi  positif  ou  négatir;  puis 
considérons  un  point  quelconque  M  du  plan  ; 
k  ce  point  M  noua  ferons  correspondre  un 
point  M'  ainsidbfini(fig.  i3i):  i"  le  point  M' 
est  sur  la  droite  OM  ou  son  prolongement, 
savoir  de  même  côté  de  0  que  M  si  k  >  o, 
del'autrecâtési  A-<u:  3"  le  produitdcs  longueurs  OM.OM' est  égal 

I  fcl 
à  )a  valeur  absolue  de  A';  donc  la  distance  OM'  est  égale  à  q-.-f  ('). 

Aux  termes  de  cette  définition  (si  O  et  A"  sont  donnés)  il  corres- 
pond à  tout  point  M  du  plan  un  point  M'  et  un  seul.  Cela  posé, 
considérons  la  figure  formée  par  l'ensemble  des  points  M'  corres- 
pondants à  tous  les  points  M  d'une  courbe  ou  ligne  quelconque  (C)  : 
cette  figure  est  apj>elée  Jif/ure  inverse  d»  la  ligne  (C)  ou  Jlgiire 
transformée  de  la  ligne  (C)  par  rayons  vecteurs  réciproques  (*).  Il 
résulte  immédiatement  de  noire  définition  que  si  (Ci)  est  la  figure 
inverse  de  (C),  (G^  est  réciproquement  la  figure  inverse  de  (Ci). 

On  démontre  que  la  ligure  inverse  d'une  circonférence  qui  ne 
passe  pas  par  le  centre  d'inversion  0  est  un  cercle.  En  particulier, 
au  a"  213  le  cercle  de  la  figure  est  sa  propre  figure  inverse  par  rap- 
port au  centre  d'inversion  P  si  l'on  prend  pour  valeur  de  k  le 
nombre  positif  OP'  —  OM'. 

C)  Nous  dëugnons  par  \k\  Ja  valeur  absolue  du  nombre  k. 

1*1  D'où  le  nom  e  rayons  vecteurs  réciproques  ».  On  appelle  rayon 
vtiÀtur  une  droite  telle  que  OM  qui  joint  un  point  (ou  centre  fixe  O)  à 
un  point  variable  :  ainsi,  dans  la  théorie  ds  la  lumlùre  (à  laquelle  est 
empruntée  l'expresùon  vecteur]  un  rayon  lumineux. 


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SS9  LES    nSL'SSS 

On  démontre  que  1«  figure  inverse  d'une  droite  qui  ne  passe  pas 
par  le  centre  d'inversion  0  est  un  cercle  qui  pme  par  le  oodre 
d'inversion. 

216-  Relations  trlgonoanétrifues  antre  le*  éUnaants  d'tm 
tiiumle  reotangle.  —  Nous  avonsdëftni  «u  q°  153  certaines  ioa- 
gueurs  remarquables  (grandeurs  trigonométriques)  que  l'on  peut 
associa  k  un  angle  quelconque  et  que  noas 
avons  appelées  tiniu,  cotiniu,  tangente, . . , 
Entre  les  longueurs  des  cAlés  d'un  Iriaag^le  et  les 
grandeurs  trigonométriqttes  r«lativ«s  à  ses 
angles,  il  y  a  des  relations  métriques  qui  sont 
fort  souvent  utilisées  dans  les  calculs  pratiques 
(astronomie,  géodésie,  arpentage)  et  qui  jouent  {gisement  un 
r&le  important  dans  l'atgëbre  théorique.  * 

Considérons  (fig.  iJa)  ie  triangle  rectangle  AOB  dont  l'angle  A 
est  droit.  Portons  sur  OB  une  longueur  OM  égale  i  l'unité  de  lon- 
gueur [sur  la  figure,  cette  longueur  est  inférieure  i  OB;  il  n'y 
aurait  rien  i  diangcr  k  nos  raisonnements  si  le  point  M  tombait 
sur  le  prolongement  de  OBj  et  menons  UP  parallèle  k  BA.  Par 
définition,  la  longueur  du  segment  OP  est  le  cosinus  (positif)  de 
l'angle  0,  U  longueur  PM  en  est  le  sinus  (posïtif)  [le  cosinus  et  le 
sinus  sont  positifs,  vide  n°  156,  puisque  l'angle  0  esEaîguJ.  D'ailleurs 
les  deux  triangles  OAB,  OPM  sont  semblables,  et  l'on  a  : 

OB  _  AB  _  OA  OB         AB  OA 

OH~PM-OP  •*"  i—naQ  —  ^ini' 

d'où  l'on  tire  : 

AB  =  OB  .  sin  0  ;      OA  =  OB .  cm  0  ;       J?  =  ?^  =  tang.  0. 
OA       co»  0  * 

D'ailleurs,  puisque  l'angle  A  est  droit,  les  angles  0  et  B  du  triangle 
rectangle  sont  complémentaires  (n°  170).  Donc  (n°  162) 

ïin  0  =  cos  B,         cos  0  ^  sin  B. 

Nous  avons  donc  : 

AB  ^  OB  .  cos  B  ^  OB  .  sin  0  =  OA .  tg  G, 

résultats  que  nous  énoncerons  eu  ces  termes  : 


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GÉOMéTBIB    MÉVaiQUB 


x^3 


Un  côté  de  taii'jîe  droit  {calltète)  d'an  triangle  rectangle  quti- 
conque  etl  égal  au  produit  de  l'kypaUnase  par  le  cositMS  de  langle 
^u' il  fait  mec  Chypoténase  ou  par  lésinas  de  t  angle  complémentaire; 
it  est  aussi  égal  au  produit  de  Tautre  côté  de  t  angle  droit  par  la 
tangente  de  tangle  opposé  (à  lui-m£me). 

316.  Démoiutratioa  de  la  JonBole  doonuit  cos  (a  +  h).  — 
Nous  avons  annoncé  au  n°  163  une  démonstration  de  la  formule 
qui  fait  connaltce  le  cosinus  d'une  somme,  cos  (a  +  h).  Nous 
allons  exposer  ici  cette  démonstration  (*)  en  nous  plaçant  dans 
l'hypothèse  où  les  abscisses  curvilignes  a  et   6  sont   telles  que 

o<!a<-eto<Co-t-fc<;-  {fig.  i33,  où  a  désigne  lamesurede 

l'an^  MOA  et  t  la  nwure  de  l'angle NOU).  Appelant?  la  projec- 

aon  de  N  «ur  OA.  Q  celle  de  N  sur  OU,  R  et 

S  les  projections  de  Q  sur  OA  et  sar  1&  pwal- 

]^  k  OA  isenée  par  le  point  N,  nous  voyons 

que  l'on  a  (puisq\ie  le  cercdn  Irigonométrî^e  a 

un  rayon.  ON,  égal  à  i)  : 

dans  le  triangle  rectangle  OQN, 

OQ  =  ON.cob6  =  co8  6, 
<st 

NQ  =  ON.sin  6  =  sin  6 
OP  =  cas  (a  -)--  k)  par  défiiùlini  ; 

dans  le  triangle  rectangle  ROQ, 

OR  =  OQ  .  cos  a  : 

d'ailleurs  l'angle  NQS  est  égal  à  l'angle  MOA  —  ou  a  —  comme 
ayant  ses  côtés  perpendiculaires  à  ceux  de  cet  angle  (169)  ; 
donc  dans  le  triangle  rectangle  SNQ, 


Celapoeé, 


NS  =  QN.sin  SQN  =  ON. 
<M»=<«  — PR  =  OR  — 


NS-, 


(')  Dam  cet  énoncé  nous  écrivons,  pour  abréger,  ■  cdté  ■  au  lieu  de 
(  longDBur  d'iM  céli  ■.  Le  mtme  ésaneé  s'applique  aux  danx  ofités  de 
l'angle  droit, 

(*)  Vqir«iiMi  Dnuntaw  Liv.,  elup.  tv,  %  9. 


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.A. 


334  t-ES    FIGURES 

donc 

cos  (a-h  b)  =  OQ.caia  —  QN.sîn  a    =   coi  b  .  cma  —  un  b  .  sina. 
La  même  méthode  de  démonstration  |>crmettra  d'établir  que 
quelles  que  soient   les  valeurs  des  abscisses  curvilignes  a  et  h 
(voir  163)  on  a  toujours  la  même  égaille 

cos  (a  •+-  b)  ^  cos  d.cos  b  —  sin  a.sin  b, 
les    cosiims   et    sinus    étant,    dans    cette    égalité,     positifs    ou 
négatifs  suivant  ks  valeurs  de  a.  h  et  {a  M-  b).  Oa  démontrera 
d'une   ma:iiùre  analogue   la  formule  qui   donne  l'expression  de 
sin  (fl  -H  b). 

Vil.  Relations  entre  les  élAmentB  d'un  triangle  quel- 
conque. —  Soit  ABC  un  triangle  non  rec- 
tangle dont  nous  supposerons  d'abord  les  angles 
\  et  C  aigus  (')  (fig.  i34)-  Menons  la  hau- 
teur BH.  On  a,  dans  le  triangle  rectangle  CBH 

(6)  BC>  =  BH»  +  CIÏ», 

Fig.  iV,. 

dans  le  triangle  rectangle  ABU 

BIP  =.  AB'  —  AIP  ; 

d'autre  part.  Cil  est  égal  à  la  dîlTérence  des  longueui-s  AC  et  AH, 

et  l'on  a  : 

ai'-.{AC  — AU)  X  (AC  —  AHi  =  AC»  +  AH'—  aAC  x  AH. 

Nous  conclurons  de  ces  égalilés  que 
(7)BC'=AB»— AH"+AC'-hAIP— 2ACxAH:-AB'-hAC^— aACxAIÏ 

Remarquant  cn.suite  que.  dans  le  triangle  rectangle  HAB,  on  a 
AH  =  AB.cos  A,  nous  pouvons  remplacer  l'égalité  par  la  sui- 
vante : 
(8)  BC*  ^  AB'  -^  .\C'  —  aAB  .  AC  .  cos  A. 

318.  —  Pour  parvenir  à  ce  résultai,  nous  avons  supposé  les 
angles  A  et  C  aigus.  —  Supposons  maintenant  que  l'un  de  ces 
angles  soit  obtus,  et  d'abord  l'angle  C  :  la  démonstration  se  fait 

{ 1 1  L'angle  B  est  supposô  aigu  sur  la  figure  1 1^ ;  mais  la  de monst ration 
serait  la  mémo  si  cet  angle  était  obtus.  Un  seul  angle  peut  être  obtul 
puisque  la  somme  des  angles  du  triangle  ne  peut  dépasser  deux  angles  droits. 


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CÉOMÉTitlE   IIÉTBIQUE  335 

alors  sur  la  figure  i35  ;  nous  avons,  cetlc  fois,  CH  =  Ail  —  AG 
(au  lieu  de  CH  =  AC  —  AH),  mais  nous  tirons  encoie  de  là 

Cil»  =  AC  +  AH*  —  aAC  x  Ail, 
et  noua  obtenons  comme  tout  à  l'heure  l'égalité  (7)  que  nous  pou- 
vons  transformer  en  l'égalité  équivalente  (8).  Soit  enfin  l'angle  A 
obtus  ;  la  démonstration  se  fait  alors  sur  la  figure  1 36  ;  nous  avons 
celte  fois, 

eu  ^  AH  +  lie. 


CH»  =  (AH  +  AC)  X  (Al!  -h  AC)  =  AH*  +  AC»  +  aAC  x  Ali. 

Portant  cette  valeur  dans  l'égalité  (6)  [où  BH'  est  remplacé 
par  AB»  —  AH»J,  noua  obtenons 
(9)  BC»  =  AB»  +  AC»  4-  aAC.AH. 

D'ailleurs  le  triangle  ABH  nous  donne  AH  —  AB  .  ces  BAH, 
et  nous  savons  que  le  cosinus  de  BAH  est  égal  au  cosinus  né- 
gatif (')  de  l'angle  A  du  triangle  ABC  (angle  obtus  supplémen- 
taire de  BAH).  Nous  en  concluons  que  l'égalité  (8)  a  bien  encore 
lieu. 

Si  au  lieu  de  partir  du  côté  BC  du  triangle  ABC,  nous  consi- 
dérons le  côté  AB  ou  le  côté  .\G,  nous  obtiendrons  évidemment 
une  égalité  ou  relation  semblable. 

219.  —  La  IroU  cotés  «Tan  Irianjfle  ijuelconfjue  sont  propoi-' 
iionneh  aux  sinus  des  angles  opposés. 

Les  triangles  rectangles  ABH,  UHG  nous  donnent  immédiate- 
ment, quel  que  soit  celui  des  trois  cas  de  figure  auquel  nous  avons 
affaire  : 

BH  =  AB.5inA        cl        BH  =  BC  .  sin  C 

(•)  Vid«  n"  i56. 

BoDTMDi,  —  Le*  PriDcipu  iIb  l'Analj'ia  mtlhtoiliqaa.  |5 


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73C  l'E^    Fir.CMS 

d'où  résnite 

Alt.sinA^BC.sinC         on  ^j^  C  =  siH^A" 

Raisonnant  semWablemonl  sur  la  hauteur  relative  au  sommet  C. 
nous  obtiendrons 

AR   ^   AC 
rin  C       rin  B  ' 
donc  (') 

liC  AC  Alî 

'•°'  .iâA  =  sinR  =  »mC- 

220.  —  Soit  maintenant  AK  la  liautcur  issue  de  A  (voir  Hg.  i3i 
où  les  angles  A,  11,  C  sont  nii/us).  Les  triangles  rectangles  K\B. 
KAG  nous  donnent 

ItK  =  AR  .  COI  It.        KG  —  AC  .  cos  C  ; 
d'où 

BC  r-z  BK  -H  hC  =  AB  .  cos  B  4   AC  .  co«  C. 

On  établira  facilement  la  même  égalité  dans  l'iiypotlièse  où 
le  triangle  a  un  ongle  oliliix. 

Les  c6lé>>  AB  cl  AC  du  triangle  donnent  lieu  cliacun  à  une 
relation  analogue. 

321.    Réanmé   des   formules   ralatlves  aux   trianglsa.   — 

Désignons,  pour  simplifier  l'écriture,  par  a,  b,  c  les  longueurs  des 
côtés  BG,  AC,  Ail  du  triangle,  respectivement  opiiosés  aux  angles 
A.  B.  C. 

Entre  les  Ci  éléments  'i.  '',  c.  A,  B,  C,  nous  avons  les  relations 
suivantes  : 
1.  angle  A  +  ani>le  B  -I-  angle  C  ^  i  augles  droits  (n*  170^ 

n'r-  h"  -r-c-  —  afcccos  A 
U.  J  !-■'  -^  c'  -i-  n=  -  ïcd  cos  B         (n-  217-8) 

'"•  iiT,B^.in-B-=«„'cf"°^"' 

«  =-  c  cos  B  -h  6  CO»  C 

IV.  J  (.  =: .  rt  cos  C  H-  c  cos  A        (n"  220) 

c  ^^  (i  cos  A  -I-  a  cos  B 

i'}  On  démontre  que  la  valeur  commune  des  trois  rapporta  est  la  lon- 
gueur du  diami-irc  du  cercle  circonscrit  au  triangle  ABC  (voir  190). 


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l'édifice  géohêtbiqiie  et  la  démonstration 


4.  —  L'i^UIctgéométriQneHIm  démoaatrmtiaa 

aaa.  —  ÎVou»  axons  dil  (166)  qoe,  pour  on  entendement 
parfait  et  dont  ta  puissance  de  compréhension  serait  infinie,  Fa 
■cience  ne  se  déroulerait  pas,  comme  ponr  nons,  en  une  longue 
file  de  théorèmes.  Ou  point  de  voedc  la  raison,  à  qui  le  tempe 
est  îndïffêrent,  il  n'est  point  vrai  qu'une  proposition  en  précède 
ou  en  jusIiGe  une  outre;  tontes  sont  également  primitives  et  érî- 
dentes  par  elles-mêmes.  Maïs  la  science  humaine,  imparfaite  p«r 
nature,  ne  peut  saisir  que  l'une  après  l'autre,  et  au  prix  de  longs 
et  laborieux  détours,  les  propriétés  des  figures  géométriques  ; 
«  on  rapporte,  écrit  Prodo»  ('),  que  Plolémée  demanda  un  jour  à 
Euclide  s'il  n'y  arait  pas  pour  la  géométrie  de  roule  ptos  courte 
que  celle  des  Eléments  ;  il  eut  cette  réponse  :  I)  n'y  a  pas  en 
géométrie  de  chemin  fait  pour  les  rois  ». 

Le  dwmin  frayé  jiar  les  géomètre»  grecs,  quelque  roturier  qu'il 
siMt,  n'en  est  pas  moios  une  des  phis  belles  cK-alîons  de  l'bomaailé. 

Les  Grec»  ont  eu  de  bonne  heure  le  goût  de  la  dialectique.  For- 
tifié par  les  sophistes,  ce  godl  se  répandit  cheK  les  géomètres  de 
l'Académie,  contemporains  ou  continuateurs  de  Platon.  Les  di- 
rerses  formes  de  raisonnements  mathématiques  furent  snbtilcment 
distinguées,  classées,  disséquées,  et  d'inlenninables  discosaioDs 
s'engagèrent  sur  des  questions  de  méthode  ou  de  lemiinologie. 

233.  Iltéorènias  et  proMAmes.  —  n  Déjk  (')  parmi  les  an- 
ciens, dit  Proclus,  les  uns,  comn>e  Speusipjpe  et  Amphtnome, 
proposaient  de  tout  appeler  théorème,  p«isant  que  ce  terme  con- 
vient  mieux  que  celui  de  problème  aii\  sciences  théoréliques 
'^contemplatives)  et  surtout  traitant  des  choses  étCTneiles;  cai,  pour 
de  telles  choses,  il  n'y  a  pas  de  génération  ;  il  n'y  a  donc  pas  de 
place  pour  le  problème  où  il  s'ayît  d'engendrer  et  de  faire  quel- 
({ue  chose  comme  si  elle  n'était  pas  auparavant  :  par  e.\eTnple, 
construire  un  triangle  équilatéral,  décrire  un  carré  sur  une  droite 


i')  Cf.  P.  Tashebï,  La  giomib-ie  grecque,  p.  G^. 

(*)  Voir  P.  Tahhery,  foc.  cit.,  p.  lîy.  Spcctippe  était  neveu  de  Platon. 
Ahphinome  n'est  en  tout  cas  pas  antérieur  à  Aristotc. 


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2^8  LES    FIGURES 

donnée...  D';intres,  au  contraire,  comme  les  malhématicicns  <lc 
l'&ole  de  Méneclime,  étaient  d'avis  de  loiit  i-egarder  comme  des 
profithnes,  tout  en  en  dislîngiiant  deux  formes  :  tantôt,  en  effet, 
il  s'agit  de  fournir  (itopfiaaOn)  quelque  cliose  de  cKerché,  lanlùl, 
au  coniraire,  [>renant  quelque  cliose  de  déterminé,  de  voir  ce  que 
c'est,  ou  quelle  en  est  la  nature,  ou  ce  qui  lui  arrive,  ou  quelle  esl 
sa  relation  à  autre  chose  ».  La  discussion  se  poursuit  pendant  des 
siècles.  Geminus{i"sîècleav,J.-C,)  soutient  que  le  théorème  est  pins 
général  que  le  problème.  Au  contraire,  »  Carpos  (')  le  mécanicien, 
dans  son  Trailé  astroloijiijae,,..  dit  que  le  genre  des  problèmes 
précède  dans  l'ordre  celui  des  tliéorèmes,  car  c'est  |)ar  les  premiers 
que  l'on  trouve  les  sujets  auxquels  se  rapportent  les  propriétés  à 
étudier.  L'énoncé  du  problème  est  simple  et  n'a  pas  besoin  d'une 
intelligence  exercée  :  . . .  construire  un  triangle  éqiiijatéral,  ou  bien, 
étant  donné  deux  droites,  retrancher  de  la  plus  grande  une  égale  à 
la  nioindi-e;  là,  rien  d'obscur,  aucun  besoin  d'une  attention  minu- 
tieuse. L'énoncé  du  théorème  est  au  contraire  pénible;  il  réclame 
une  grande  exactitude  et  une  critique  savante,  pour  n'être  ni  trop 
étendu,  ni  insuffisant  par  rapport  à  la  vérité  ».  Proclus  défend, 
quant  è  lui,  l'opinion  de  Geminus,  et  il  conclut  :  v  11  est  donc 
frivole  d'attaquer  Geminus  comme  ajant  dit  que  le  théorème  est 
plus  parfait  que  le  problème;  car  si  c'est  d'après  l'ordre  que 
Carpos  donne  la  prééminence  aux  problèmes,  c'est  d'après  le 
degré  de  perfection  que  Geminus  l'accorde  aux  théorèmes  ». 

234.  • —  Ces  discussions  ne  sont  pas  aussi  oiseuses  qu'elles 
paraissent  au  premier  abord.  Elles  ont  permis  de  dégager  les 
caractères  auxquels  se  reconnaît  la  légitimité  d'une  définition  ou 
la  rigueur  d'une  démonstration,  et  si  l'analyse  de  ces  caractères 
est  superflue  dans  les  premiers  chapitres  de  la  science,  où  nous 
sommes  guidés  par  le  bon  sens,  il  n'en  est  pas  de  même  dans  la 
suite. 

Ainsi,  en  analysant  la  signification  des  problèmes,  nous  appre- 
nons que  toute  définition  doit  être  complétée  i^r  une  discussion 
(problème)  établissont  Vexistence  de  la  chose  définie  {voir  %  S).  Si, 
par  exemple,  je  proposais  d'appeler  triangle  birectangleun  triangle 
dont  deux  angles  sont  droits,  je  donnerais  unedélinition  purement 

(')  Fragment  de  Phoclus,  apud.  P.  Tannehv,  loc.  cit.,  p.   i^S. 


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GÉUMÉTBIQLE    ET    H    DÉUO>:>'rRATIO^  ^29 

^erLaleetsansvaleuv  :  ciieiTct  le  problème  u  construire  un  triangle 
donl  deux  angles  sont  droits  »  n'a  pas  de  solution,  puisque  la  somme 
des  trois  angles  du  triangle  ne  peutétre  supérieure  à  deux  droits. 

Dans  l'étude  des  théorèmes  également  (propositions  énonçant  les 
propriétés  dont  jouissent  [e:^  figures  géométriques),  les  problèmes 
jouent  souvent  un  ràlc  capital.  Supposons,  par  exemple,  que  nous 
énoncions  le  tbéorème  suivant  :  Tout  angle  inserlt  dans  uit  demi- 
cercle  (')  est  un  angle  droit  ;  cet  énoncé  ne  sera  satisfaisant  que  si, 
d'unepart,  il  est  exact  en  toutes  circonstances  et  si  d'autre  part,  il  ne 
contient  aucune  restriction  superflue  ('),  c'est-à-dire  si  la  condition 
imposée  à  l'angle  (d'être  inscrit  dans  un  demi-cercle)  est  bien  une 
condition  nécessaire  de  sa  rectitude.  Or,  pour  s'assurer  qu'il  en 
est  bien  ainsi,  le  procédé  le  plus  sikr  sera  de  résoudre  le  problème 
suivant  :  inscrire  dans  un  ceixle  de  rayon  donné  quelconque  un 
angle  de  grandeur  donnée',  on  constatera  alors  que  l'arc  compris 
entre  les  c6tés  de  l'angle  inscrit  est  inférieur,  supérieur,  ou  égal 
à  un  demi-cercle  suivant  que  cet  angle  est  lui-même  inférieur, 
supérieur  ou  égal  à  un  angle  droit  (cf.  187)  ;  et  l'on  conclura  de 
là  que  le  théorème  donné  plus  haut  est  correctement  énoncé. 

225.  Traltemeot  d'un  problème.  —  Ainsi  l'étude  complète 
d'une  question  de  géométrie  sera  ramenée  en  général  à  l'étude 
d'un  problème  ;  étant  données  certaines  ligures,  construire  une 
nouvelle  figure  remplissant  telles  ou  telles  conditions  déterminées. 
C'est  ce  que  nous  voyons  nettement  dans  les  Eléments  d'Euclide 
(voir  supra,  p.  i8.t,  note  a  et  infra,  a°  228). 

Le  traitement  d'un  problème  comprend  buit  pliascs  ou  parties  : 

I*  L&protase  (Tpà-c^ai:)  ou  énoncé  ; 

a*  h'eclhhe  (ËxOwtî)  ou  répétition  de  l'énoncé  rapporté  cette  fois 
au  tracéd'un  schéma  dont  les  différentes  parties  (points,  droites,  etc.) 
sont  en  général  désignées  par  des  lettres  ; 

3*  Vf^agoge  (à-»Y'«>T'!),  qui  transforme  le  problème  proposé  en 
un  autre  problème  plus  simple  :  elle  suppose,  pour  cela,  le  pro- 

(')  c'est-à-dire  comprenant  entre  ses  côtÉB  une  demi -circonférence. 

Cl  Je  me  garderai  par  exemple  d'énoncer  comme  un  théorème  la  pio- 
posilion  suivante  :  La  i«mme  de»  angles  d'un  triangle  rectangle  est  égale 
à  deux  angle*  droits.  En  efTet  l'tgalitc  énoncée  a  lieu  lors  mime  que  le 
triangle  n'e«t  pas  rectangle. 


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3^  LES    FtecKU 

bUme  résolu  et,  en  s'appn^uit  Bor  do  prcq>osilia(ts  «onnoes.  dk 
montre  que  les  coudilioos  lequises  (pour  la  ontstructioa  <ie  la 
ligure  inconnue)  seront  idirenMfit  salUfaites  b  telles  antres  condi- 
tions (pluâ  simples)  te  sont  ; 

i'  La  résoimiiwi  (rnÀusic)  esl  k  oon&ontatioa  (  i  )  des  oomSitoan 
reqaises  avec  cdles  qui  sont  données  »nc  les  (coaditMiafl  aiu- 
qadtei  Mtisfont  les  dunjtéft). 

5"  S'il  y  a  éqaiviieace  ealre  ces  conditions,  ie  proUème  est 
résolu.  Uais  il  se  peut  qae  l'éqaivaleace  ait  lîea  «ulement  Irocsqa  on 
ajoute  auK  donnëei  quelques  condilioM  reslcictives  sopplénii'O- 
taires.  None  reviendrons  donc  à  la  proUse  et  h  conplèferons  par 
le  lUoritme  (ciapKrtio:),  énoocé  des  restrictioDS  moyennant  lesquelles 
le  proWme  est  pos&ible  :  cet  énoncé  ibroiule  des  propriétés 
appartenantauK ligures  que  ton  ooasid^ ;  c'estdoncun  ihéorhne. 

Ces  étapes  franchies,  il  n'y  a  pins  mainleDantqu'ivériJier  que.  par 
l'iotermédiaire  de  l'apagoge,  on  pent  eOecti ventent,  i  partir  des 
figaret  données  par  la  protase  H  le  dtorisme,  construire  h  liguie 
demandée.  La  vcritlcalion  comprend  les  parties  soivantes  : 

Cl"  La  iwntrmc/JoM  (Kmsx^api;)  qai  coinf4iie  l'eclbèse  ea  tcnçaal, 
ou  du  moins  indiquant,  les  diverses  lignes  qu'il  est  nécessaire  de 
considérer  [»our  taire  la  dcoMMisti^tion  ; 

7*  La  (lêmonslralion  proprement  ilùe  (nâôtiÇtc),  qui  déduit  de  la 
OMistruction  la  figure  demandée  ; 

H'  L>  roncltuion  (ri^ipc9[x*),  qui  «IHrme  qoe  cette  figure  satts- 
l'ait  bien  aux  ccmditims  requises. 

2a6.  —  Lclairons  celte  théorie  par  un  exemple. 

Soit  (protaxe)  à  construire  un  ttiangle  isoscéle  étant  4<uuiitx  la 
tanneur  de  la  base  ei  la  grandeur  d'un  angle  adjacent  k  la  base. 

Il  s'agit  en  d'autres  termes  (erlhise)  de  coaslniire  un 
triangle  isoscèle  tel  que  AIK'.  où  le  côté  DC  et  l'aoglc  B  aitfit 
rcBpeclivcniejit  |iuur  grandeurs  celles  du  segment  fi'C  et  de 
l'angle  0  rapFcsentés  sur  la  ligure  137. 

Al>nyo(fe  :  Si  AISC  esl  le  triangle  demandé,  l'angle  ABC  esl 
égal  à  l'angte  \CB  (puisqoe  le  tmn^  est  iso«oèie)  ;  érme  les  angles 
B  et  C  sont  tous  deux  égaux  ï  O,  BC  clant  d'ailleurs  égala  B'C. 

Tel  est  du  moins  le  sens  doimé  du  mot  àviijjiî  par  les  géomètres 
Platon  l'entendait  autrement. 


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I.'ÉDIKICE    CÉOMériUQ(.'E    ET    I.A    IlÉUO.tSTHATloV'  i'it 

Donc  (réaoUUiwt),  ai  l'on  peut  construire  un  tibogle  ealbfaiaaut 
aox  conditions  recpûses,  ce  triangle  sera  formé  par  une  hase  OC 
et  deux  demi-droites  U\,CV  situées  du  même  calé  de  BC  et  yàiiw/ 
chacune  «vec  BC  un  angle  égal  à  0  (Ûg.  1^7}. 

Un  Ici  Iriangle  n'existe  eirectivement  que  ai  les  droites  BV  et  GY 
se  coupent  ;  pour  qu'il  en  soit  ainsi  il  faut, 
maaifeslement,  et  il  sufiit  (iliorismej  que  (es 
tmglet   égaux   \BG    ei  YGli  soient  aiyuji.      ^^^ 
Nous  pouvons  donc  énoncer  le    théorèuM     / 
suivdiBt:  Daiis  un  triangle  isoscèle,  les  aiitf les  0      y 
adjacents  à  la  bote  tonl  aigus. 

Cela   [Htsé,    nous   pouvons  conslniire  le 
trUngte  ABC.    I^renons   (conslraclion)    un  . 

segment  BC  égal  à  B'C,   et,  à    partir  des    j- 

pointe  B  et  C  menons,  d'un  même  cùlé  de 
BC,  des  droites  BX  et  CV  Taisant  avec  BC  °     ' 

des  angles  égaux  à  l'angle  aigu  0.  Ces  droites  (tléinorutration) 
se  coupent,  et  rorment  |tar  conséquent,  avec  BC,  un  triangle  ABC. 
Ce  triangle  satisfait  bien  aux  conditions  requises  {cuiKlusion). 

327.  Analyse  et  •yntUae.  —  Faimi  les  pluiscs  du  raisonoe- 
ment  énamérées  ci-dessus,  la  troisième  et  la  qualnèiiie  iKa^'uy)! 
et  sMA-j^i;)  constilueut  {'analyse,  la  sixième  et  la  septième  (lufciaxEi»! 
et  àiibSiiÇt;)  constituent  la  synllihe.  Il  se  peut  que  la  sjntlièse  ne 
base  que  répéter  l'analyse  eo  reuteitant  l'ordre  de  l'expi^silion.  En 
ce  c«s  on  a  le  droit  (sans  diminuer  en  rien  la  rigueur  Je  la  déduc- 
tion) de  se  borner,  soit  à  l'analyse,  eoit  i  la  synthèse.  U  se  peut  au 
contraire  qn'anatysc  et  svnllièse  soient  toutes  deux  nécessairesi 
l'analyse  donnant  des  solulions  qui  satisleraienl  anx  condilions 
requises  $i  elles  existaient,  mais  qui  j>ei]t-étre  u'eibl«nt  pas,  la 
synthèse,  d'aatre  part,  fournissant  des  solutions  toujours  possibles, 
mais  ne  donnant  pent-^tre  fas  toutes  celles  que  comporte  le  pro- 
blème ('). 

(Jb  rmisonnement  qui  se  réduit  à  l'analyse  on  k  la  synthèse  est 

1')  On  aait,  qu'en  efTel,  ud  problème  peut  admettre  plusieurs  solutions 
diffcrentei.  Sait  par  exemple  à  comlruirG  un  triangle  dont  on  couiuitt 
deux  côté»  et  un  angle  (non  compris  entre  ces  c6tés]  ;  nous  avons  tu  «u 
n"  173  que  ce  proMèmo  a  -i  lotutioni. 


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appelé  raisonnement  nnalylii/iie  ou  ratsonnemenl  sytithéfitjue.  Le 
raisonnement  analytique  {>art  du  résultat  à  démontrer  (c*est'à>dirfr 
suppose  le  problème  résolu}  :  le  raisonnement  svnthctïqiie  (qui  est 
la  démonstration  sous  sa  forme  normale)  part,  au  contraire,  des 
doonées,  pour  aboutir  au  résultat  requis. 

Ainsi,  parmi  les  huit  parties  dont  se  compose  un  rai- 
sonnement complet,  toutes  ne  sont  {kis  toujours  explicitement 
formulées.  La  marche  du  raisonnement  varie  suivant  la  nature  des 
problèmes  et  des  théorèmes  (la  démonstration  d*un  théorème  com- 
prenant d'ordinaire  moins  de  pailiea  que  la  solution  d'un  problème). 
D'ailleurs  l'apagogc  et  la  construction  se  présentent,  suivant  les 
cas,  sous  des  aspects  très  divers.  D'où  un  grand  nombre  de  types 
de  déductions  que  le  logicien  s'applique  à  définir.  C'est  ainsi  que 
Vii'le  distingue  entre  l'analyse  zétHlque  qui  fournit  la  solution 
d'un  problème  et  Vannlyse  iton'stique  qui  fournit,  non  pas  la  solu- 
tion, mais  la  démonstration  d'une  solution.  Il  y  a  lieu  également 
de  distinguer  entre  l'analyse  directe  et  l'anal  vseindirecte  telle  qu'elle 
est  pratiquée  dans  la  dèmonalraliun  par  l'absurde  :  au  lieu  de  sup- 
poser le  problème  résolu,  imaginons  aw  contraire  que  les  conditions 
requises  par  l'énoncé  ne  soient  pas  remplies  ;  si  nous  déduisons  de 
celte  hypothèse  (par  une  apagogo)  des  conséquences  absurdes  (con- 
tradictoires entre  elles),  nous  en  concluons  que  l'hypothèse  est 
illégitime  et  que,  par  conséquent,  les  conditions  requises  sont 
srtremeDl  remplies. 

Mais  nous  ne  pouvons  prétendre  approfondir  ici  l'étude  logique 
de  la  démonstration.  Il  importe  davantage  de  nous  demander 
comment,  par  le  moyen  des  démonstrations,  nous  pourrons  dresser 
l'édifice  de  la  géométrie  rationnelle. 

228.  Les  âldmenti.  —  c<  Le  terme  d'éléments  (ixoixEîa),  dit 
Paul  Tonnery  d'après  Proclus,  s'applique  proprement  à  ces 
théon^nies  qui,  dans  toute  la  géométrie,  sont  primordiaux  et  prin- 
cipes de  conséquences,  qui  s'appliquent  partout,  et  fournissent  le» 
démonstrations  de  relations  en  grand  nombre  ;  on  peut  comparer 
leur  rôle  à  celui  des  lettres,  (également  appelées  otoi/sii)  dans  le 
langage  <>. 

De  nombreux  Eléments  ont  été  composés  en  Grèce  (ceux 
d'Ilippocratc  de   Chios,   aujourd'hui   perdus,   furent  célèbres)   : 


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l'édifice   GÉOMéTniqt'E    ET    LA    DÉMONSTRATION  s35 

cependant   nous  n'en  connaissons  point  de  plus  anciens  que  ceux 
de  l'Alexandria  Euclide. 

Les  Eléments  d'Euclide  jouent  en  même  temps  le  rôle  de 
fin  cl  le  rôle  de  moyen  :  fin,  puisqu'ils  sont  destinés  à  faire  con- 
naître les  théorèmes  essentiels  de  la  géomélrie;  moyen,  puisque 
les  solutions  toutes  préparées  qu'ils  nous  ofTrent  sont  les  instru- 
ments dont  on  a  besoin  pour  eflecluer  l'apagoge  (ou  l'àmiSiitiï)  des 
problèmes  nouveaux.  Euclide  adjoignit  d'ailleurs  aux  Eléments  un 
second  otiwagc,  les  Data,  qui  a  pour  objet  direct  de  fournir  des 
instruments  Ji  l'analyse  et  à  la  synthèse  ;  b  les  propositions,  dit 
Zeuthen  ('),  y  ont  pour  but  de  prouver  que,  certaines  quantités  ou 
portions  d'une  figure  étant  données,  certaines  autres  le  sont  aussi, 
c'est-à-dire  qu'elles  se  déterminent  h  l'aide  des  premières  », 

339.  —  Comment  sont  composés  les  Elémenls  ?  Partant  de  défi- 
nitions et  d'hypothèses,  le  géomètre  en  déduit  progressivement, 
conformément  aux  règles  de  la  logique,  une  série  de  propositions 
rigoureusement  enchaînées  les  unes  aux  autres. 

Les  définitions  ('j.î'J!)  déterminent  les  concepts  qui  sont  à  la  base 
de  la  science. 

Les  hypothèses  sont  (*),  soitdcs//(M/«/a/sou  demandes  {3.\-é,\i.axi). 
soit  des  notions  communes  ou  axiomes  (no.vji  ^voiai,  â;nû|iMi); 
les  postulats  affirment  (sans  démonstration)  que  certaines  cons- 
tructions ('^  premières  sont  possibles  ;  les  axiomes,  que  certaines 
propriétés  essentielles  appartiennent  aux  grandeurs  ou  aux  figures 
les  plus  simples. 

Il  est  clair  —  puisqu'aussi  bien  l'ordre  logique  n'est  qu'un  ordre 
introduit  après  coup  (n°  166)  pour  exposer  des  vérités  simultanées 
—  que  le  choix  des  délinitions,  postulats  et  axiomes  reste  à  notre 
discrétion.  Entre  plusieurs  constructions  ou  propositions  qui  s'im- 
pliquent mutuellement,  nous  avons  le  droit  de  choisir  celles  que 
nous  prendrons  comme  point  de  départ  et  renoncerons  è  démontrer, 
et  celles  qu'au  contraire  nous  considérerons  comme  dâiuiles.  C'est 

(')  Zeuthen,  Hisl.  dtt  molli,  d.  l'anttq.,  trad.  J.  Mascart,  pp.  87-8(4. 

I')  La  diitinction  que  les  Grecs  établissaient  entre  les  postulats  et  les 
«xiomes  n'a  pas  été  maintenue  par  les  modernes.  Sur  les  postulats,  voir 
"i/™,  Dtux.  Uv.,  ch.  V. 

(')  Voir  iT^ra  S  h. 


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SM  I-BS   FIGIRES 

[tourquoi  les  Mvanta  modernes  oal  pu  changer  les  bases  àt  la 
géométrie  euclidienne  toul  en  contînuaDl  k  la  preodre  pour  ua 
modèle.  Ce  qui  importe,  du  j>oint  de  vue  de  la  lo^que,  c'est 
l'enchainenient  des  propositions.  Or  à  cet  ^aid  il  n'y  a  rten  à 
ajouter  aux  refiles  poeéea  par  Kuclidc. 

230.  Les  propositioDS  (ihéorèim*)  sont  rangées  dans  l'ordre  sui- 
vant lequel  elles  se  déduisent  les  unes  des  autres.  Elles  portent  tle> 
numéros  ')  afm  qu'il  »oit  facile  d'y  renvoyer  quand  on  les  invoque 
dans  la  démonstration  des  fwoposiliong  ultérieures. 

Les  proposittoos  d'importance  secondaire  sont  souvent  appe- 
lées ■')  lemmes  lorsqu'elles  sont  destinées  à  faciliter  la  démonstra- 
tion d'un  tliéoivme  k  venir  —  contUaira  lorsqu'elles  exprinteol 
des  conséquences  directes  d'un  lliéorèine  que  l'on  \ient  d'établir. 

La  démonstration  des  proposilioas  se  (ait  suivant  les  règle*  que 
uous  avons  indiquées  aux  n"  235-27. 

231 ,  —  Le  système  de  géométrie  que  nous  ont  laissé  les  ^lewao- 
drins  a  traversé  vingt-deux  siècles  sans  ètie,  pour  ainsi  diic. 
ébranlé.  Couronnement  de  l'cL-nvic  minutieuse  poursuivie  pendant 
trois  cents  ans  par  les  dialecticiens  greca.  il  n'eat  pas  loin  d'atteindre 
la  perfection.  l>e  la  nécessité  où  est  l'iMMume  d'exposer  l'une  après 
l'autre  les  vérités  géométriques  au  lien  de  les  emlHïsser  toutes  du 
même  coup  d'mil,  il  a  tiré  le  principe  d'niie  méthode  de  décou- 
verte et  de  déduction  qui  est  l'une  des  plus  |)récîeuscs  possessions 
de  l'esprit  litiniaîn. 

Cependant,  si  les  u  EUmeiUt  v  ont  conservé  moyennant  quelques 
retouches  {')  toute  leur  valeur  logique,  ils  ne  jouent  plus  dans 
l'ensemble  de  la  science  mathématique  le  rôle  unique  qui  paiais- 

l'i  L'usai;c  Beat  répandu  aujourd'hui  de  designer  les  propositions  par 
les  noms  de  leurs  inventeurs  [ihcorème  de  Pythacore,  Ibéorëmo  de 
De-^ARCUEs,  etc.].  Beaucoup  d«  ces  a[^>«ilaUaiH  ««nt  c«p«ndaot  ditcd- 
tables  au  point  d«  vue  IiisUirique  et  il  n'y  faut  voir  qu'ua  lubstitot  <l«s 
nu  me  roi  d'ordre. 

l')  Ces  distinclioDS  ont  été  Bj-stématiqucment  introduites  par  les  com- 
mentateur* d'EucLtDG. 

C\  Sur  le  syttème  euclidien  comparé  aux  systèmea  iogrque*  de  ^ainé- 
trie,  récemment  constitués,  voir  notre D«ux.  liv.,ck.  V;  an  [traaveeintérH 
SUT  ce  sujet  :  Klein,  Elenienlarmalh.  ii.  hiik.  Stanâp.  avt,  If,  iijih), 
p.  38.'>  suiv. 


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l'édifice   GÉOUÉTMQVE   et   Lft    DÉMO^STRATIO»  l35 

sail  jadis  lui  êlre  assuré.  Sans  doute,  le  sjsiènie  euclidien  —  dont 
la  marclte  a  été  réglée  sJsâremeut  —  cstsusceplibled'unccxt^nsîon 
continue  et  indélinle.  Ce  n'est  poiat  loulelois  en  le  prolongeant 
que  la  science  a  te  plus  progressé  ;  la  raison  en  lient  à  une  faiblcsso 
du  système  qui  ne  s'est  fait  sentir  qu'à  la  longue,  mais  que  nous 
pouvons  dès  maialaïuat  apeiuevnir. 

\ous  avoas  dît  que  les  EUmeaU  eofll  fia  miaot  tci»|»s  une  iîn 
jtoursuivie  pour  dle-ioèine  et  ua  îastniateBt  Je  désKMLstralMn .  11 
jr  a  cerl£8  ane  gramle  élégaiioe  à  aitHiiire  du  «ème  conç  Arax 
iRMÙna  iii£°peals  :  mais  ost-fis  hiea  sûr  J'y  réusiir  :*  La  gêtMnétrie, 
en  laat  que  Ga,  eiU  l'hériiièfe  de  Is  sdeocc  iiythagoncteane  :  eUe 
Dote  les  plus  belles  (propriétés  (W  plus  sûiplee.  ies  {>lua  aagges- 
tîwes)  des  fi^ares  ies  plus  puiiites.  SoaL-ce  biea  œt  ntaetti  pro- 
priétés ^i  rendroat  le  plus  de  services  pour  l'aMilysc  et  pour  li 
syntltèse?  Il  setait  ïw^renaot  qu'il  «  lût  toujonn  ainsi.  L'admi- 
rable unité  que  les  Grecs  avaient  donnée  h,  ta  science  n'a  donc  pa« 
pu  être  sauvegardée  (').  Pour  passer  des  données  d'un  problème  à 
la  soluiioa  il  faut  souvent  recourir  à  des  întera>êdiaii'«s  qui  ne 
«ODt  (MnatdigDeg  d'occuper  eux-wèn»M voe  place dass  l'cdifioede 
ia  science  :  constructions  artiiicteUes,  inharmonieufies.  dépareillées, 
qui  souvent  même  sont  choquantes  pour  la  raison  et  lui  paraissent 
absurdes  au  premier  abotd.  C'est  aiuû  qu'i  oû4é  de  la  science 
coateaplative,  une  leclunque  a  dû  se  déveloi>pcr,  dont  le  but  c^t 
slriclenient  utililaire  et  4|uî  vise  seulenoeot  i  accroilrc,    par  tous 
les   moyens  possibles,  la    puissance  de   la  dém<»iEtration  (voir 
Deuxième  Livre,  chap.  i,  S   '.  chap.  v,  S  /).  A  ne  vouloir  jamais 
descendre  des  cimes  splendides  qu'elle  prétend  explorer,  la  science 
se  coadanuwnît  e^e-iuànie  i  l'impuissaaoe. 


Cl  II  Dit  A  maarqutr  —  a«iu  ncYtcaJi*!»  wr  ce  |^oint  loraque  nMl^ 
étut^icMiiis  la  gMUBétiM  >lgébnq>e  {Deux,  Uc,  chap.  iv)  —  que,  qiidquc 
MTOBunciit  qu'elle  ait  été  «làcompasée  et  codifiée^  la  mélhode  de  fcsaUi- 
lutMD  dei  prablèmes  employée  par  les  géomitrci  anciens  est  cxtrcme- 
meat  difficile  k  manier.  Elle  exige  que  l'an  prcnae  des  voi 
«ù  l'an  ne  peut  s'oneotv  qu'à  twce  d'ingéuiosilé. 


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-  La  construction  en  géométrie  ratioaaeUc. 
Sections  planes  du  cône. 


233.  Râle  d«  la  construction  géométrique.  —  La  «  cods- 
tmction  »  des  (Igiiresfutcvidcniincnt,  pour  les  premiers  gcomèlres, 
une  opération  teclmiquetjui  se  réglait  sur  des  préceptes  empiriques. 
C'est  ainsi  que  la  com prenaient  les  arpenteurs  de  l'Orient  et  les 
llnrpeiioiiafiles  {')  égyptiens  en  particulier  {').  Tout  autre  est  le 
sens  du  problème  do  la  construction  dans  la  géonictrie  rationnelle 
des  Grecs  et,  plus  spécialement,  dans  la  xnti^iu.»;. 

La  construction  rationnelle  a  pour  objet  principal  d'établir 
W'j-Aslence  théorique  des  ligures  sur  lesquelles  on  raisonne.  — 
Expliquons,  afin  d'éviter  tout  malentendu,  ce  que  nous  entendons 
au  juste  |)ar  là. 

233.  —  On  a  vu,  au  s  4,  que  toute  déPmition  pose  un 
jirobliine  d'existence,  il  nous  faut  revenir  un  peu  sur  la  significa- 
tion et  le  rôle  de  ce  problème  |H>ur  ce  qui  a  Irait  à  la  définition 
des  figures. 

Nous  avons  fait  allusion  à  la  discussion  engagée  par  les  écoles 
de  Platon  et  d'Eudoxe  au  sujet  dos  théorèmes  et  des  problèmes. 
Au  fond  de  ce  débat,  c'est  la  nature  même  des  vérités  malliéma- 
tiqucs  qui  se  trouve  en  cause.  Celles-ci  ont -elles  une  réalité  ohjcc- 


[')  Tireurs  au  cordeau.  Vide  supra,  n"  Sa. 

(S)  Signalons  uno  construction  qui  paraît  avoir  été  connue  dans  tout 
l'Orient  et  juaquVn  Cbinc,  et  dont  l'ori^ne  est  sans  doute  empirique 
bien  qu'elle  soit  une  application  du  fameux  théorème  de  Pxtbacoiie 
(cf.  MiLnAVD,  Eludes  sur  la  pensée  scitnlifique,  pp.  ti^  et  suit.).  Soit  à 
mener  au  point  A  la  perpendiculaire  à  la  droite 
AX  (flg.  itAi.  Sur  AX  jo  mesure  une  longueur  AB 
^gale  à  i  unités;  puis  en  A  et  B  je  fiche  les  extré- 
mitcg  d'une  corde  ACB  longue  de  H  unités  sur  la- 
~X  quelle  est  {ixce  (à  3  unités  de  l'extrémité  A,  5  de 
p.       ,^  l'extrémité  Di  un  piquet  C.  Plaçons  le  piquetCde 

manière  à  tendre  complètement  les  deux  portions  de 
corde  AB  et  AC  ;  lorsque  C  est  ainsi  placé  la  figure  ABC  est  un  triangle, 
qui  est  rectangle  en  A  [d'après  la  réciproque  du  théorème  de  Pytba- 
OOBB,  car  on  a  CC^  =  Ali'  ^-  AC-].  Donc  AC  est  perpendiculaire  sur  AB. 


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LA    CO-NSTRICTIOS    EN    GÉOUÉTniE    nATION^ELlB  a37 

live  avant  même  tî'être  démontrées,  comme  le  soulcnaicnt  les 
Platoniciens,  ou  n  existentiel  les  au  contraire  qu'en  vertu  des 
déductions  et  des  constructions  des  géom^tresP  La  question,  ainsi 
posée,  ne  pouvait  ^uùre  diviser  sérieusement  les  penseurs  de  la 
Grèce,  car  il  n'est  pas  douteux  que  les  géomètres  anciens  n'aient 
tous  vu  dans  les  notions  mathématiques  des  entités  objectives. 
Mais  l'art  du  logicien  consiste  pvécisément  à  feindre  d'ignorer  ce 
que  fori  bien  il  sait,  afin  de  te  retrouver  par  de  subtiles  et  rigou- 
reuses déductions.  C'est  ainsi  que  dans  un  système  de  géométrie 
digne  de  ce  nom,  ancune  figure  ne  doit  être  introduite  sans  que 
son  existence  ait  été  constatée  logiquement  —  je  veux  dire  sans 
qu'il  ait  été  reconnu  qu'aucune  contradiction  n'est  possible  entre 
sa  définition  et  les  autres  défmitions  et  postulats  préalablement 
posés.  Or  lo  moyen  le  plus  simple  de  vérifier  ce  fait  consiste  & 
construire  elTectïvement  la  figure,  ou  plutôt  à  définir  un  procédé 
ibéorique  qui  permettrait  de  la  constmire  si  l'on  savait  parfaite- 
ment dessiner. 

Le  problème  logique  que  nous  venons  de  formuler  se  pose, 
remarquons  le  bien,  au  sujet  des  figures  géométriques  les  plus 
simples.  Ainsi  au  début  du  I"  livre  des  Etémenls,  Euclide affirme  (') 
qu'il  est  possible  de  mener  une  ligne  droite  entre  deux  points,  qu'il 
est  possible  de  décrire  un  cercle  de  centre  donné  et  de  rayon 
donné.  La  possibilité  de  ces  constructions  résulte-t-elle 
logiquement  des  définitions  de  la  droite  et  du  cercle  ?  Ou ,  tout  au 
moins,  peut-oa  prouver  qu'elle  n'est  pas  contradictoire  k  ces 
déOnitious?  Euclide  ne  soulève  pas  cette  question,  qui  n'a  été 
approfondie  que  par  les  logiciens  modernes.  Admettons  donc 
—  puisqu'aussi  bien  nous  pouvons  en  cela  nous  fier  à  notre  intui- 
tion —  que  nous  sachions,  en  toutes  circonstances,  tracer  une 
droite  indéfinie  dont  nous  connaissons  deux  points,  et  une  circon- 
férance  dont  nous  connaissons  le  centre  et  un  point  .\  (ou, 
si  l'on  veut,  le  cenlre  et  le  rayon).  Cela  revient  à  dire,  pour 
parler  un  langage  matériel,  que  nous  savons  en  tous  cas  faire 
usage  de  la  règle  et  du  compas.  Pourrons-nous,  cela  admis,  établir, 
par  voie  de  démonstration  logique,  l'existence  des  diverses  figures 
qu'étudient  les  géomètres  ? 

(')  PoêluUxIa  (altiiintj)  i,  a,  ^. 


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33^  L£9    PICIIU» 

234.  —  La  iiiétluMl«de  déiaoBalfatifm  qn'ît  convient  de  suinc 
ici  parait  tout  indiquée  :  l'eiîsleacc  de  la  figure  sera  pmavâ 
El  Von  établit  qu'il  lerait  pos^iUe  de  ki  eoastrvWe  en  «Aectsml 
une  séi'ie  d'opéiatioDS  qui  toutes  »oat  de»  tncés  de  droites  od  de 
cercle*  doot  deus  |MÙats,  ou  le  ceetre  el  un  point,  aoni  conn^.  — 
C'est  pourquoi  lei  traités  de  géonaétric  wwia  casei^nent  que  ><  l'oa 
léaerve  le  nom  de  coiuiractiom  ijéomélriqaet  aux  cooatmctio» 
eOectuée*  av«c  La  règle  et  W  cosapas  » . 

S'il  fallait  co  croire  Plularque,  cette  coaccptioB  (■)  de  la  «  coas- 
tructioD  >  aurait  déji  été  expresnétnenl  celle  de  Pklon,  et  ce  gé»- 
mètre  aurait  fait  grief  L  l'Ecole  d'Endoxe  d'cnaployer,  pour  la 
résolution  des  problèmes,  des  imlruments  el  des  dt^aositifs  méca- 
niques ('). 

Quoi  qu'il  eu  soii,  tONtes  les  coastradioas  planes  qui  sont  spé- 
cifiées dans  les  énoncés  des  propoûtions  d'Ëndide  on  tjm  înler- 
vienneul  dans  la  dcinanalralîoa  de  ces  propoôlions  sait  et» 
coiislruclions  s'efTccluanl  «  par  la  droite  et  le  cercle».  — O* 
trouvera,  daoâ  les  traités  de  géométrie  élétneabnre  le»  i^es  qui 
régisseat  ces  cooât  eue  lion». 

Soit,  par  exeMple,  à  élever  ane  perpendie-itatre  i  ame  droite  Ait 
en  an  point  \  de  cettt droite {').  Sur  la  droite  ABel  sorson  prok»- 

')  Cf.  P.  Tam^ehv,  ha  giam.  gwttque,  f.  71^  Ottaim  g^mètx»  aal 
clicrcbÉ  à  éviter  systématiquciiieiit  i'emploi  du  e«E«la  et  à eSoctiur  tsctet 
les  uoDitructiona  par  la  droîtv  (par  exemple  Bhiancbon,  Lea  appliaUions 
de  ta  tiiAorie  des  Inwuperjriei,  Vatia  1Q18).  D'anTrca,  m  contndn,  m  smt 
proposé  de  cuiwtaBârc  aTec  t«  sol  coa^s  (MASCKuani,  Lm  ^amt^im 
del  compasaa,  Pavia,  i7<(7). 

l'p  M.  ZtVTHES  décrit  en  ces  termes iHUt. d.math.d.  fantiq.,  p.  66}  un 
procédé  de  coaslmction  mécaniqne  qnr  ftit  pent-ètre  reganlé,  aix  temps 
sDcicBa,  comme  ayant  me  valei>  dénMOStiatiie  :  il  l'af^  Aa  l'infarcate- 
tûrn  <Hi  coiiatruction  d'un  segment  dont  lel  extrémités  bibA  uir  deux 
droites  données  et  qui  appartient  à  une  droite  passant  par  un  poiat 
donné  :  1  on  peut,  dit  M.  Zeuthe»,  oMenfr  mécaniqnement  ce  aefment 
au  moycD  d'une  ligle  (ou  d'un  morcean  de  papier  plié)  sut  laquelle  an  a 
fait  préalablement  deux  marques  à  ime  distance  égale  à  la  longueur  dit 
segment  donné,  puis  en  faisant  tourner  celte  règle  autour  du  point  fixe 
et  la  déplaçant  en  m*me  temp*  de  sorte  »jrte  Tinio  dos  marques  lam 
exactement  l'une  des  lignes  doanées  ;  t'en  contiuicca  ■MWVemaitjaBqvli 
ce  que  la  deuxième  marque  se  trouve  sur  la  deuxième  ligue  ■. 

1^)  Dans  la  pratique,  pourclcverla  perpendiculaire  AD  sur  une  droite 
AB,  on  se  sert  généralement  d'une  iquerre  ;  mais  l'équerre  n'est  pas  un 
instrument  rigoureusement  précis. 


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EN   GÉOUÉTIIIB    RATIONNELLE  33^ 

gement  (fig.  i3g)  je  porte  de  part  et  d'autre  de  K  (avec  le  compas) 
deux  longueurs  égales,  arbitraires  AC,  \G'  ;  du  point  C  comme 
<%ntrc,  ensuite,  avec  ua  rovon  arbitraire  mois  plus  grand 
que  CA  décrirons  un  arc  de  cercle  ;  du  point  C  comme  centre, 
avec  le  même  rayon,  décrivons  un  second  arc  de  cercle  qui  coupe 
le  premier  en  un  point  D  ;  entia  (avec  la 
règle)  joignons  les  points  A  et  D.  On  voit 
immédiatement  que  DA  est  perpendicu- 
laire sur  DB  :  en  effet,  DC  =  DC  ;  donc 
le  triangle  DGC  est  isqscèle  ;  donc  sa 
B  médiane  DA  se  confond  avec  sa  liauteur 
Fig.  .%.  (n'178). 


^ 


338.  —  Voici  an  autre  exemple  de  conatrnction. 

Soil  à  construire  ia  bissectrice  d'un  angle  donné,  AOli. 
point  O  comme  centre,  avec  un  rayon  arbi- 
traire, je  décris  un  arc  de  cercle  qui  rencontre 
les  côtés  de  l'angle  aux  points  V  et'B.  De 
ces  points  comme  centres,  avec  un  rajon  plus 
grand  que  la  moitié  de  la  corde  Alt,  je  décris 
des  arcs  de  cercle  qui  se  coupent  en  D.  Je 
joins  OD,  On  démontre  facileoient  que  la 
droite  OD  partage  l'arc  AB  en  deux  parties  "^   '""' 

égales  et  est,   en  conséquence,    la    bissectrice   de    l'angle   AOB 
(Cg.  ,io). 

Cette  proposition  prouve  logiquement  l'existence  de  la  droite 
appelée  ■  bissectrice  »  que  nous  avons  défînie  au  n°  54. 

336.  Conatruotion  stéréométrique.  —  Les  constructions 
dont  nous  venons  de  parler  appartiennent  i  la  géométrie  plane. 
Quelles  seront  dans  l'espace  k  trois  dimensions  les  constructions 
équivalentes,  susceptibles  de  jouer  le  même  riMe  démonstratif?  Ici 
apparaît  une  didiculté  :  en  efTet,  que  nous  opérions  sur  le  papier, 
au  tableau  noir,  ou  sur  le  sol  comme  les  géomètres  de  plein  air 
de  l'antiquilé,  nous  ne  réalisons  jamais,  en  fait,  que  des  flgures 
planes  :  sommes-nous  alore  en  droit  d'ériger  une  construction 
purement  idéale,  comme  l'est  une  construction  sléréomélrique,  en 
preuve  de  l'existence  de  la  chose  construite  ?  l'our  lever  cette  diffi- 


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H^O  LES    KICURES 

culte,  le  plus  simple  serait  —  puisqu'aussî  bien  tous  les  dessins 
sont  des  projections  —  de  faire  une  étude  sv^téniatiquc  el  rigou- 
reuse de  Ja  projection  (voir  198)  :  on  apprendrait  ainsi  h  rem- 
placer toute  construction  stéréométrique  par  une  construction  • 
strictement  équivalente  elTectuéedansIe  plan.  Ce|)endant  la  Diéoric 
des  projections  n'a  été  faite  d'une  manière  compli^te  qu'à  »w 
€[xxiue  toute  récente;  son  initiateur  fut  Gaspard  Monge,  qui  cn'-a 
ta  Géométrie  descriptive  ('). 

Les  géomètres  anciens,  qui  ne  dîs|)OBaient  pas  de  cet  instru- 
ment, en  étaient  réduils  à  admettre  a  priori  la  légîmité  des  cons- 
tructions qui  correspondent  dans  l'espace  aux  constructions  ]>lanc$ 
faites  par  la  droite  et  le  cercle  :  construction  d'une  droite,  d'un 
cercle,  d'un  plan  passant  par  trois  points  donnés,  et  aussi  cons- 
truction des  corps  ronds,  cylindre,  cône,  sphire,  qui  sont  engen- 
drés respectivement  par  rotation  d'un  rectangle,  d'un    triangle, 

I'}  La  GiomUrit  descriptive,  Leçont  donnée»  aux  Ecoles  normatea  l'an  III 

de  la  République  par  Gatpard  Monge,  de  l'Sntlitul  National,  Paris,  an  \'lï. 

Le  principe  de  la  géomiitrie  descriptive  est  le  luivant  : 

Appelons  H  et  V  deux  plans   perpendiculaires   l'un  sur  l'autre  et  xg 

leur  intcrtection  indéBniment  prolongée  dans  lei  deux  sens.  Le  plan  H 

sera  supposé  placé  horiiontalement  et  dit  plan 

horitonlal  de  projection.  Le  pian  V  fera  appelé 

pion  vertietd,  la  droite  ly  ligne  de  terre. 

Va   point  quelconque  M  de   l'espace  a   uns 
projection  orthogonale  et  une  seule   (i8u)  tor 
chacun  des  plans  H  et  V   [projection  horizon- 
taie   m    et   projection   verticale  m'].    Une  ligne 
I  I  quelconque  de  l'eapace  a  psireillcment  une  tl 

'  ]  une    seule   projection  horizontale,    une  et  une 

>- — _       I  seule  projection  verticale. 

Supposons  tracées  les  projections  des  point* 
^^'  ' '''  ou    lignes    que    nous     voulons   étudier.   Puis, 

laissant  le  plan  horizontal  fixe,  faisons  tourner  le  plan  V  de  <)0  de- 
grés dans  le  sens  de  la  flèche  {Rg.  i.{[),  autour  de  xy  comme  char- 
nière, de  manière  à  le  rabattre  sur  le  plan  H.  Après  le  mbattemt'nt,  les 
projections  verticales  et  horizontales  des  points  et  lignes  que  nous  con- 
sidérons se  trouveront  figurées  sur  le  même  plan  (même  feuille  de 
papier  ou  même  tableau).  Leur  ensemble  constituera  une  figure  planr, 
appelée  épure,  dont  la  disposition  fait  connaître  exactement  la  structure 
de  la  ligur-  de  l'espace  sur  laquelle  nous  avons  à  raisonner.  Toute  cons- 
truction relative  à  cette  dernière  figure  équivaut  à  une  construction  faite 
sur  l'épure,  conslruction  que  l'on  peut  réaliser  avec  la  règle  el  le  compas. 
La  géométrie  descriptive  a  surtout  servi  les  besoin*  des  architectes 
«t  des  inRénieura.  Tel  était  en  effet  le  rôle  que  lui  destinait  Monce. 


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SECTIONS    PLANES    DU    CÔNE  Q^I 

d'un  cercle  autour  d'un  axe  (')  [voir  les  dérmïtions  données  aux 
n-Stt,  86,87]. 

337.  £«otiona  planes  du  otoe.  —  Cette  manière  de  voir  —  si 
naturelle  —  a  sur  la  géométrie  plane,  un  contfe-coup  inattendu  ; 
elle  nous  permet  de  regarder  comme  «  construites  »  certaines 
courbes  planes  remarquables  que  nous  n'aurions  pas  obtenues  par 
la  droite  et  le  cercle  si  nous  étions  restés  dans  le  plan.  Ces 
courbes  soDt  les  ii  sections  coniques  »  :  elles  sont  définies  par 
l'intersection  d'un  plan  et  de  la  surface  d'un  cane  ou  cylindie 
droit;  d'ailleurs,  étant  donnée  l'une  quelconque  d'entre elleti,  on 
saura  toujours  (*)  construire  un  cône  droit  dont  elle  soit  seclion 
plane  (intersection  par  un  plan  :  d'où  le  nom  de  seclion  conique); 
on  pourra  même  toujours  faire  en  sorte  que  le  plan  sécant  soit 
perpendiculaire  k  une  génératrice  du  cane. 

Les  premiers  géomètres  grecs  ('),  et  Arcbimède  (')  spécialement, 
n'ont  étudié  les  sections  planes  du  ci^ne  que  dans  cette  liypothi'se 
particulière.  Ils  distinguaient  alors  trois  cas  suivant  que  l'angle 
ASB  au  sommet  du  cône  droit  est  aigu,  droit  ou  oblus  ((ig.  i43, 
iM.  1^5). 

Pour  se  représenter  ces  trois  cas,  il  suflit  d'imaginer  que  sur 
les  figures  143-/15  les  génératrices  SA  et  SB  soient  dans  le  plan 
de  la  feuille  de  papier  et  que  le  plan  sécant  soit  perpendiculaire 
(debout)  sur  cette  feuille,  qu'il  coupe  suivant  la  droite  xy,  elle- 
même  perpendiculaire  h  SB.  Traçons  alor  sur  nos  trois  figures  l'in- 
tersection {lrace)iiu  plan  sécant  avec  le  plan  de  la  feuille  de  papier 
[droite  xy  peipendicutairc  à  SBj  el  prolongeons  dans  le  troisième 
cas  (cas  de  l'angle  obtus,  fig.  1 45)  les  génératrices  du  cône  au-delà 

l')  Le»  Grec»  ont  sans  doulo  connu  d'autres  corp»  ronds  angendréa  par 
rivolulion  autour  d'un  axe,  lo  tore  en  particulier, 
corps  en  forme  de  couronne  que  l'on  obtient  en  fai- 
lant  tourner  la  surfsco  d'un  cercle  autour  d'un  aKO 
qui  ne  la  coupe  pas  (lig.  i.'i2).  [Cf.  Zeutiien,  ioc. 
cit.,  p.  199]. 

(')    Ion   même    qu'elle  est    primitivement  déflnic 
comme  intersection  de  cylindre.  | 

(1)  On  attribue  à  ME^El:HME,  disciple  d'EvooxE,  la  ' 

Recouverte  de»  sections  cooiques  (iv^siècleav.  J.-C).  """ 

|*J  AftcHiuèDE,  Sw  les  conoîdes  H  $pliéroîde$,  éd.  Hcîbci^,   I,    p.  a^ti. 


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du  sommet  S  |  nous  remarquons  en  efict  que,  dans  le  trobivfse  ca%. 
la  ilroile  xy  ne  cou|)e  la  génératrice  S\  que  sur  son  prokwpe- 
m(>ntS\';  les  prolon^pnienls  des  génératrices  forment  un  second 


Fig.  .« 

cùnc  qui  est  en  quelque  iotle  «  opposé  par  le  âoaunct  »  au  pre- 

mierj.  Il  est  facile  de  se  rendre  compte    que   la    aecuon    pLame 

affectera  les  formes  représentées  ci-contre  'ig.  i4t>  '■  daos  le  trot- 

siùaae  cas  on  a  denx  braocbes 

de  courbe  qui  sont   les   aec- 

tioDs   planes    respectives  des 

deux    où  ne  s    opposés   par    le 

sommet].  La  première  courbe 

est  appelée  eUipte  {'),  la  se- 

ooode  fntrabole;  la  Iroiaièmc 

(j'enlemis   :    l' ensemble    des 

rbe  (*)  qui  constitue  la  IroiMèrae)  est 


deux 
appeli 


:lies  M 


238.  —  Les  propositions  d'Archiaiède  furent  complétées  et 

l'i  Nous  expliquerons  plus  loin  lZ)eux.lii'.,ch.iii)laBignirication  étyoïo- 
logique  de  ces  trois  mots.  Conformémeat  à  la  conitruetioii  que  nous 
venons  d'exposer.  Abchihède  appelait  les  trais  sectiona  conique*  ;  mc- 

tiùii»  du  cane  à  angle  aigu,  à  angle  droit,  ou  à  angts  oitu»  [è^Jy■^tau  ou 

(')  Ce  n'est  qu'à  condition  de  regarder  les  devx  branche»  comno  caaa- 
tituant  une  seule  et  mfme  hyperbole  que  l'on  pourra  établir  entre  Ict 
propriétés  de  cette  courbe  et  celles  de  l'ellipse  et  de  la  p«rabole  un  mp' 
prochement  précis.  La  possibilité  de  ce  rappncbeBenI  apparall  d^ 
nettement  à  Apollonius  i  quoique  ce  géomètre  désigne  les  denx  branches 
de  l'hyperbole  par  un  pluriel  :  AyperMcs  caniuguêea).  Elle  s'affirma  dêfi- 
nitjvemeot  au  xvii<  siècle  avec  DESAfKiT;Es. 


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SECTIONS  pla:<es  du  cûke  343 

géDcraltséea  par  Apolkuiius  de  Perga,  dont  le  Traité  des  Coni- 
ques iKtaiixii,  —  l'un  des  plus  beaux  inoDumcnls  de  la  géométrie 
grecque.  —  Ht  autorité  jusqu»  U  lia  du  ivii°  ùècle.  Apollonias 
étudia  en  cflet  )e>  intersections  que  détermîn»  tur  la  surface  d'un 
cime  ou  cylindre  droit  (<),  et  plus  généraleraent  d'un  cône  oa 
cylindre  oA/i^Uf  quelconque  (voir  p.  q-j  et  gg).  un  plan  disposa 
d'une maoière arbitraire.  Il  dénftontra  que  es»  coorbei  ne  dilTrent 
pas  de  celles  qu'étudiait  Archimède  —  eu,  en  d'autres  termes, 
qu'étant  donné  l'une  quelconijue  d'entre  aUea,  il  existe  toujours  ua 
oW  droit  sur  lequel  elle  peut  âtrc  plac^  de  telle  sorte  que  son 
plan  Boit  perpendiculaire  à  une  génératrice  (l'itle  supra). 

339.  —  U  ne  noueeit  pas  possible  de  reproduire  ici  les  démons- 
tration»   d'ApoUonius   qui   aont, 

pour  nous   modernes,  fort  diltî-  /\ 

ciles  à  suivre,  habitués  que  nous  /     \ 

sommes  aux  voies  rapides  de  la  */--.        \ 

géométrie  algébrique.  La  méthode  /\        "'-..N 

de   Descartes    nous   permet,    en  /        ^^^^-^^Ab' 

effet,    d'étudier     par    le    calcul  /  \ 

toutes  tes  propriétés  des  sections  /,. -...  \ 

coaiques    sans    sortir    du   plan,     *  C  Jb 

c'esl4>dire  sans  nous  préoccuper         ^ ■ — ""'^ 

du  cône  ou  des  canes  dont  ces  ^'<s-  ''•'• 

courbes  sont  sections.  Desargues  et  Pancal,  cependant,  plus 
géomètres  ijualgébrisles,  se  référaient  encore  à  la  définition  pre- 
mii-re  des  sections  coniques.  Ils  surent  en  tirer  un  parti  nouveau 
pti  approfondissant  k  cette  occaBion  la  théorie  de  j«  projection  ou 
perspective  (197)- 

<')  On  démontre  «a  partioulier  que  l'intervection  d'un  cône  droit  par 
Vkplaa  eit  ;  une  ellipte  u  Ib  plan  mené  pat  le  aoniinet  du  cAne  parallè- 
lïiwnt  au  plan  sécant  est  extérieur  au  cène  (dont  on  suppose  la  eurface 
■ndéfînimeut  prolongée  de  part  et  d'autre  du  sommet;  ;  une  hyperbole  si 
U  pian  parallèle  coniidéré  coupe  le  cône  [il  le  coupe  alora  suivant  deux 
■iroites,  génératrices  du  cOnel  ;  une  parabole  si  le  plan  considéré  est  tan- 
gent au  cAne  (c'est-à-dire  s'il  ne  le  traverse  pae,  mais  le  touche,  est  en 
toatact  avec  lui,  le  long  d'une  génératrice).  Exceptionnellement  si  le 
plan  «écant  passe  par  le  sommet  du  cône,  l'intersection  se  réduit  à  deux 
'''°it«t  (deux  génératrices),  ou  à  une  droite,  ou  au  seul  sommet. 


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3^ji  LES   FICl'HES 

Considérons  un  cdne  circulaire  droit  ou  oblique  et  une 
isectton  de  ce  ci^ne,  —  hoîI  par  exemple  une  ellipse  (fîg.  ^i")-  -^ 
chaque  point  de  la  section  correspond  un  point  du  cercle  de  base, 
savoir  le  point  qui  est  sur  la  même  génératrice  du  c6nc  :  ainsi  A' 
correspond  à  A,  B'  à  B,  M'  &  M  ;  nous  dirons  que  ces  points  sont 
les  jirojeclions  coniques  de  A,  B,  M.  le  centre  (le  projecHon  élan!  S, 
et  que  le  cercle  et  l'ellipse  sont  projections  coniques  l'un  de  l'autre. 

Ces  définirons  données,  on  pRul  demander  s'il  n'y  a  pasunr 
certaine  corrélation  entre  les  propriétés  de  l'ellipse  et  celles  de  si 
projection  conique  circulaire.  Ne  pourra-t-on  pas,  en  d'autre? 
termes,  déduire  certaines  propriétés  intéressantes  de  l'ellipse, 
liyi>erbole  ou  parabole,  du  fait  qu'elle  a  pour  projection  conique 
un  cercle,  c'est-à-dire  une  courbe  dont  les  propriétés  sont  connues? 
—  Tel  fut  le  point  de  départ  de  la  géométrie  projective  qu'inau- 
gura Girai-d  Desargnes  (')  et  qui  fut  développée  plus  tard  par  ]es 
géomètres  du  .\i\*  siècle. 


fctKlt 


7 


340.  —  S'il  s'agît  de  l'ellipse,  d'ailleurs,  on  peut  ii  voIoiiIl'  U 
considérer  comme  projection  conique  dii 
comme  projection  orthogonale  d'un  ccrclf- 
On  démontre  en  effet  que  la  projccli'in 
orthogonale  d'un  cercle  dont  le  plan  n'est 
pas  parallèle  au  plan  de  projection  est  une 
ellipse  (cette  ellipse  peut  être  consîdew 
comme  une  section  plane  d'un  cylindre 
""■  ""'  oblique  ayant  pour  hase  le  cercle  ciwsi- 

déré).  D'oii   un   movcn   de  déduire  des  propriétés  du  cercle  cer 

laines  propriétés  cor res) rendantes  de  l'ellipse. 

('i  Voir  §  ).  L'ouvrage  principal  de  Desahoveï  est  leBrauiUonP""' 
d'une  Mlei'^le  aux  evenemens  des  rencontre»  d'un  cône  avec  un  plan,  «■■<i 
Les  a-uvres  de  Desarcves  que  nous  possédons  ont  été  réunir*  *ii  à''" 
volumes  par  Poudra,  Leiber,  id„  iMH. 


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I.IBUX    GÉOMÉTRIQUES.    ÉTIDE   DES 


L,ieux  géométriques.  —  Etude  des  courbes 


241.  Lieux  géométriques.  —  Su|iposoDS  qu'î)  soit  demandé 
<]e  coDstruirc  un  point  jouisBant  d'une  certaine  propriété  ^émué- 
trique  et  que  l'on  reconnaisse  la  possibilité  de  construire,  non  pas 
un  tel  point,  mais  une  Injinilé  de  points  jouissant  de  la  mC-nic  |iro- 
f>riélé  :  si  l'ensemble  de  ces  points  constitue  une 
courbe,  cette  courbe  est  appelée  lieu  ijânmélritjue 
(toiioî)  [ou,  plus  explicitement  :  lieu  géométrique 
des  points  jouissant  de  telle  ou  telle  propriété]. 

Les  théorèmes  des  paragraplics  précédents  dé- 
terminent  immédiatement  un  très  grand  nombre 
de  lieux  géométriques  qui  sont  des  droites  ou  des 
cercles  :  ainsi  te  lieu  géométrique  des  points  ^ijui- 
dislanls  île  deux  points  donnés  K  et  R  est  la  perpendiculaire  xy 
élevée  sur  la  droile  \R  en  son  milieu  {rjg.  1S9)  ;  d'après  le  tbéorème 
du  n'  304,  le  lieu  fféomélriqae  des  /.oints  dont  les  distances  à  deux 
points  fixes  \  et  h  est  dans  un  rapport  donné  k  [c'est-à-dire  le  lieu 

MA 
lies  points    M  tels  que  «..  --  A]  est  an  cercle  dont  le  centre  est 

sur  .\B. 

Ces   lieux   géométriques,    et   tous  ceux   qui,   comme  eux,  se 
trouvent  être  des  droites  ou  des  cercles,  sont  appelés  lieux  plans 


Fig.    : 


343.  —  Soit  demandé,  par  contre,  le  lieu  géométrique  des 
points  tels  que  le  produit  de  leurs  dis- 
tances à  deux  droites  fixes,  d'une  part, 
et  le  carré  de  leur  distance  k  une  troi- 
sième droite  fixe,  d'autre  part,  soient 
I  ■'    dans   un   rapport   donné,    11  s'agît,    en 

I  d'autres  termes.  étantdonnésles3  droites 

'  D,  E,  F  et  le  nombre  k,   de  trouver  le 

'*'  ""'  lieu   des  points    M    dont   les   distances 

aux  trois  droites  D,  E.  I''  (^lig.  lôo)  satisfont  à  la  relation 


-A- 


y  ■ 


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C'est  le  lieu  à  trois  tlroilex  (/'«(w  ail  lirx  Uiiens),  —  ^ouvfnl 
appelû  lieu  Je  Pappus  —  mais  déjà  étudié  par  Aj>olkimus: 
ce  lieu  est  une  xeclion  ronii/ue. 

Section  conique  (')  aussi  est  le  lieu  à  i/aafre  ihitiles  —  lieu  des 
points  tels  que  leur»  distances  rcs}McliveK  x.  j,  z,  u  h  tfmlre 
droites  données  satisCiMent  k  la  reJulion  x.z  =ii.y.u  (A  étant 
un  nombre  donné  I, 

D'une  manière  générale,  tous  les  liea\  g^n^iquc»  qui  w 
trouvent  être  de»  sectioss  coniques  iioirt  ap(Mlcs  lirux  £i>{iiiet\'\ 

343.  Propriétés  d«B  Umix  aoUAu.  —  >oub  i>ona  m  qir 
pour  donner  des  aeclions  coniques  une  déiinîtioii  rigowciue  lis 
géonlèt^>l)^  grecs  CTOvaient  devoir  recourir  i  une  oaustructuB  sl^ 
réomélrique.  Il  est  probable  cependant  que  c'eat  en  étudÎMl  (Xf 
tains  problèmes  de  f^'âoukétrie  plute<''*)  que]'<ui  lut  amené  en  iu/J 


('i  Apollonius  et  Papvv»  traitent  un  problème  plut  génvnti  m  suppo- 
sant que  les  distances  du   point  M  aux   droites  données  ii«  raient  pn 
-  comptée»  iuT  les  peqtandiculaires  à  «a  diala>> 

mais  sur  des  segments  faisant  avec  les  droites 
donM^»  des  angles  donnés  (dont  \aT»\emiat 
fixée  une  fois  pour  toutes).  Soit  par  estwpl*  ' 
un  angle  égal  à  l'angle  donné  (fig.  l.iil:  il^ 
l'une  dn  droites  données,  M  un  point  dnliru. 
la  dirtancc  de  M  à  la  dnàte  {Di.  dont  il  t» 
question  dans  l'énoncé,  ne  sera  pas  Mlf,  nMi' 
.  MK. 

^S'  '"■  Pour  certaines  positions   exceplioiinellM  J" 

droites  données,  il  peut  arriver  que  le  lieu  féOBtétrique  soit  uacmie 
ou  une  droite  [ligne*  que  les  modernes  regardent  comme  des  cas  parti- 
culiers de  <iections  coniques]. 

l'i  Primitivement  on  donnait  également  le  nom  de  lieux  solidesâloulw 
les  courbes  ilélîniM  conune  intersections  de  corps  solides  tetla  qut  '^ 
courbi's  gauches  dont  nous  paideions  au  n"  nÂ'i.  Mais  Pai-pw  ta'»"' 
rentrer  ces  courbes  dans  la  classe  des /ieiu  finénirej, laquelle  comprend  tous 
les  lieux  qui  ne  sont  ni  droites,  ni  coniques  ivide  in/ra.  ■>,>,X,  cf,  ilEirUi 
Apottonius  of  Perga,  p.  XXXIl).  Nous  verrons  d'ailleurs  plu»  loin  (£(ui. 
lit'.,  ch.  uij  quelle  est  la  sigiiilicalion  probable  de  t'cxpres^oni  lieu  so- 
lide u  et  pourquoi  elle  ne  peut  s'appliquer  qu'aux  sec t ions  caotquei. 

I''  He*th  suppose  lApoOiyniii»  ot  Perga,  p.  XVII,  sqq.)  que  c'et  à 
l'occasion  du  problème  de  la  diiplic:atioa  du  cube  (voirOsitr.  (if.,  cti'l 
que  SIÊNEi'.iiME,  le  premier  fiiln  p.  ■!\t,  note  'il  s'occupa  des  stclions 
coniques. 


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LIEUX    GÉOMÉTHIQL'SS.    ÉTUDE    l>fiS    COUHRES  3^7 

s'occuper  de  ces  oourbeB.  C'est  à  titre  de  lieax  (féomiiriifBes,  en 
tout  cas,  qu'elles  interviennent  le  plus  souvent  dans  la  gôométrîc 
grecque. 

Un  contemporain  d'Euclidc,  l'nthénicii  Aristéc  ('),  avait  com- 
|>osé  sur  les  lietix  soVules  un  traité,  malheureusement  perdu,  qui 
semble  avoir  exercé  une  grande  influence.  ArchimèdeetApoUonius 
allèrent  plus  loin  dans  la  même  voie.  Ainsi  fut  constituée  une 
tttéorÎG  générale  des  sections  coniques  qui  occupa  rapidement  une 
place  d'honneur  dru»  l'édifice  de  la  géométrie.  Parvenue  déjà  à 
un  haut  degré  de  perrectton  dans  l'antiquité,  elle  devait  devenir, 
avec  les  découvertes  de  Kepler  sur  le  mouvemcnl  des  Astres,  la  base 
de  l'astronomie  et  de  la  mécanique  céleste  ;  et  c'est  aussi  par  l'étude 
des  coni(|ues  que  s'essaja  et  s'affirma  an  xvu"  siècle  la  nouvelle 
méthode  de  géométrie  Instituée  par  Fermât  et  Descaries. 

Sans  chercher  à  reproduire  les  démonstrations  didiclles  des 
géomètres  grecs,  signalons  quelques  propriétés  fondamentales 
des  coniques  qui  étaient  connues  d'eux  et  que  nous  retrouverons  et 
établirons  plus  loin  par  la  géométrie  algébrique. 

244.  Foyers  de  l'elUpae.  —  Voici  tout  d'abord  une  propriété 
de  l'ellipse  qui  sert  souvent  aujourd'hui  à  défmir  cette  courbe  (*) 
A  l'intérieur  de  l'ellipse  fc'est-à-dire  d'une  ellipse  quelconque)  il 
a  deux  points  appelés ^y^rs  ('),  jouissant  de  cette  propriété  que  la 
somme  de  leurs  dislances  à  un  point  quelconque  de  la  courbe  est 
constante  (')  (c'est-i-dire  égale  pour  tous  les  points  de  la  courbe). 

\pprfons  F,  F'  les  foyers  et  A,  A'  les  points  où  la  droite  FF' pro- 
longée rencontre  l'ellipse  ;  le  segment  \A'  est  dit  jjrariil  axe  de 
l'ellipse  ;  on  a,  par  hypothèse  : 

AF  +  AF'  =  AT  +  .VF 


i')  Il  publia,  à  la  fin  du  iv«  liècle,  cinq  livres  sur  les  lieux  golidet.  Les 
KbTiix^  d'EucLTiiE  —  qui  De  paraissent  pas  sToir  apporté  bcHocimp  de 
caBnaMtauoem  iMnivedei, —  Bont  âgalenent  perduei.  —  AjiCHiMi:t>e  n'éai- 
vit  paa  de  traité  d'cBsemUe  sur  les  sBctions  coniques,  mais  ses  ouvrages 
montrent  qu'il  en  avait  fait  une  étude  approfondie. 

(')  Depuis  De  La  Hire,  Ntnivetiux  élémeiu  de»  tectiona  crmûfues,  Paris, 
1679,  p.  36. 

{'1  Le  mot  joi/er  est  emprunté  à  la  théorie  de  la  réflexion  et  des  mi- 
roirs courbes. 

(*)  A«>Li.OKivB,  CTjovixà,  Ht.  III,  prop.  52. 


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2.^8  LES    PIGL'RES 

OU  (puisque  AF'  =t=  W  -t-  FK'      A'F  —  A'K'  +  FF')  : 

aAF-,-l-F'^:3\T-i-  FF. 

donc  Ai'"'  —  AF,  el  [>ar  suite 

AF  -h  AF'  =  AF  ■+■  A'F  =  AV. 

J'en  conclus,  que  d'après  la  proprictc  énoncée  ci-dessus,  on  a, 
g  quel  que  soil  le  point  M  de  la   courbe  que 

l'on  considère  (lig.  102): 

MF  -h  MF  -  :  AF  +  AF  --  A\'. 

I^  milieu  C  du  grand  ane  est  dit  centre 
de  l'cllipso,  et  le  segment  B'B  de  la   per- 
pendiculaire à  AA'  menée  par  G  (limite   à 
l'ellipse)  est  dit  l'clil  iixc.  Le  point  C  étant  milien  de   FI-"',  on 
voit  immédiatement  que  le  triangle  Bl'l'"  est  îsosccle;  donc  que 

BF  =  BF  ;  or  BF   t-  Bl''  =  AA'  ;  donc  BF  =  ~  ---^  AC. 
Le  lliéorème  de  Puliagorc  donne  alors  : 

i)C  :^  v'BI-"'  —  CF'  =  ,  AC"*""—  CF*. 

La  lonf.'ucur  FF'  est  ap|>elée  iliskuire  fw.ale.  Les  [joints  A,  A',  B,  B', 
sont  dits  summels  de  l'ellipse.  Les  quatre  morceaux  (arcs)  AB,  B  \'. 
A'B',  B'A  de  l'ellipse  sont  uianifcslemenl  xymèlriqaes  (176)  les 
uns  des  autres  par  riip|)Ort  ou\  a\es  A'A,  B'B  et  au  centre  G. 

De  la  propriété  l'ondamentale  des  foyers  de  l'ellipse  nos  traités 
de  géi>niétrie  déduisent  ia  règle  de  construction  suivante  :  h  Pour 
tracer  une  ellipse  d'un  mouvement  continu  on  prend  un  fil  dont 
la  longueur  est  égale  au  grand  axe,  et  l'on  lixe  les  extrémités  de  ce 
fil  aux  deux  foyers  V  et  F'  ;  puis  avec  lu  pointe  d'un  crayon,  on 
tend  le  lil,  et  l'on  fuit  glisser  la  pointe  du  crayon  sur  le  papier  on 
maintenant  le  lil  tendu.  D.tns  chaque  position  la  somme  des  dis- 
lances de  la  pointe  dn  cr.iyon  aux  points  fixes  F  et  F'  est 
égale  à  la  longueur  du  fil  ;  donc  la  courbe  obtenue  est  bien  une 
ellipse  ". 

Pour  les  raisons  que  nous  avons  exposées  pins  haut,  cette  conn- 
Irnclion   luécunîque   ne  pouvait  avoir  une  valeur  théorique  aux 


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LIEUX    GÉOUÉTRIQUES.    ÉTL'UE    DES 


2Ï9 


yeux  des  géomètres  grecs  ;  elle  est  attribuée  par  un  auteur  arnbe 
à  trois  frères  ('),  les  (ils  de  Mousa  Ben  Châgir  (n"  siècle). 

Dans  le  cas  parliculier  où  les  deux  foyers  de  l'eltipse  sont 
confondus  (la  distance  focale  étant  nulle),  ces  i)oints  coïncident 
avec  le  centre  et  il  résulte  immédiatement  de  leur  propriété  que 
Veilipse  se  rédmt  à  un  cercle. 

345.  Foyers  et  asymptoteB  de  l'hyperbole.  —  L'bypeibole 
jouit  d'une  propriété  analogue  k  celle  de  l'ellipse.  11  y  a  dans  son 
plan  deux  points  (foyers)  tels  que  la  différence  des  distances  d'un 
point  quelconque  de  la  courbe  à  ces  deuv  foyers  soit  constante  (*) 
(égale  pour  tous  les  points  de  la  courbe  qui  est.  on  l'a  vu,  com- 
posée de  deux  bi'anches). 

Soit  .V  et  A  les  points  (sommets)  où  la  droite  F'F  rencontre  la 
courbe(fig.  i53);  le  segment  A'A 
est  dit  nxe  Ira/isverse  de  l'hy- 
perbole ;  la  longueur  FI'"'  en  est  ta 
'lislaiice  focale,  le  point  C  milieu 
de  .\A'  et  de  FF'  en  est  le  centre. 
Par  raison  de  symétrie,  il  est 
commode  d'attribuer  à  l'hyper- 
bole comme  11  l'ellipse  nn  second  . 
axe  ;  cet  axe  est  un  sef^ment  B'ii 

porté  sur  la  perpendiculaire  en  C  à  FF',  ayant  le  point  C  pour 
milieu,  et  dont  la  demi-longueur  CF  est  par  délinilion  égale  à 


\/CF'  — CA'. 

L'hyperbole  a  comme  nous  l'avons  vu  quatre  demi-branches  (^' , 
qui  s'éloignent  indéliniment  (branches  infinies).  En  étudiant  ces 
branches,  on  démontre  qu'elles  sont  respectivement  asyniphlen  k 
des  demi-droites  passant  par  le  centre  C  et  se  prolongeant  deux  ;i 
deux.  Voici  ce  qu'il  faut  entendre  par  là.  Il  existe  deux  droites  IIH', 
H,'ll„  se  coupant  au  point  C  (fig.  i53)  qui  jo'iiissent  de  la  pro- 
priété suivante  :   les  demi-droiles  Cil,  CHi.  Cil',  CH',  se  rap- 


C)  Cf.  WtEPCKE,  Rtch.  a.  Ua  ac.  math,  chez  Us  Orientaux,  Journal  a- 
tique,  1855,  p.  333. 

Cl  Apollonius,  Conica,  III.  5i. 

I')  Cm  demi-branches  sont  manifestement  ai/milriques  les  unes 
autres  par  rapport  aux  axes  AA',  BB'  et  au  centre  C. 


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3UO  LES    MGLBES 

prnclient  Je  {)luseii  ]ilus,  lorsqu'on  les|)roloiigc  îndéfinîiueot,  «le» 
quatre  (Iciui-faranclies  d'il  vpcrbole;  |i1ub  préciaénient,  on  {WuL  tou- 
jours trouver  «ur  cliAque  deiui- brandie  uopoinl assez  éloîg^né  pour 
que  sa  Jislancc  (')  à  la  demi-droite  correspoiulaate  soit  arhiirfure- 
nu-nl  pctile  (c'est-à^irc  inférieure  i  toul  nombre  que  l'on  se  sera 
doniit-  ù  l'avanceaussi  |)ctit  que  l'on  voudra).  I^es  droites  U'II  el 
Il'ill,  sont  appelles  iisymjilnles  (àoùfintiu-ûi)  de  l'hyperbole  ['). 

246.    Direotrioea   et   exosatiiciU.    —   Les   trois    sections 
coniques,  ellipse,  hj{>erljale  et  parabole  jouissent  d'une  |>ro|>riété 
^  commune  remarquable  (').  On  déoMNitrc  en  effet  : 

i"  (}u 'étant  donDcs  (fig.   i5j)  une  droite  ioAi— 
^  finie  IH>,  et  un  point  V,   le  tieu  gêiimélri^tu  des 

\f  itotn/s  M  h-is  (/uc  lerafiitort  tirt  ilisInnceslAH  eliiV 
(le  M  ait  jiiiinl  F  el  à  la  ihitile  xoil  constant  el  éyoi 
à  un  luunhre  ilmiiié  etl  une  œcliim  roniijue  ; 

■j*  Que,  réciproquementfétantdonnéeunesectioa 

oonique  quelconque,  on  iteal  toujours  Irowej'  doux 

son  fihn  aile  ilniHr  DD,  et  un  jiiiiiil  V  tel  qa£  U-  raftfiorl  ilfS  '/«- 

(•iiices  il'un  jinini  M  ite  In  caurbe  n  V  el  à  01),  soîl  rimxliutl  (èynlà 

un  même  ntimhre  pour  loiis  les  points  île  la  courbei. 

On  établit  de  plu»  que  : 

MF 
.'S  "  Si  le  nombre  ronslant  auquel  est  égal  !c  rapport  yii  **'  infé- 
rieur à  I,  la  setlion  conique  est  une  ellipse  et  i-éciproquement. 

Si  ce  nombre  val  supérieur  à  i,  la  section  conique  est  une 
hyperliiilf  el  t-écipioquenicnt. 

Si  ce  nombre  est  éijitl  à  i,  la  section  conique  est  une  jiamltole 
el  réciproquement. 

i"  Dans  le  Ciis  de  l'ellipse  ou  de  l'hyperbole  le  point  F  se  trouve 
être  l'un  des  )K)ints  que  nous  avons  définis  plus  bnut'et  appelés 
foYcrs.  La  droite  DD,  est  appelée  ilii-eclrire  [*). 

\  chacun  des  deux  foxers  K,  V  correspond  une  directrice,  en 
S'irte  que  la  section  conique  peut  êlre  définie  à  volonté  comme  lieu 

I  '  I  La  distance  d'un  point  à  une  droilc  a  été  dérinie  au  n"  17.1. 

l'i  Apollonics,  Cnnica  II,  prop.  a. 

iJ)  Pappvs,  r'jvavo,Yi!,  liv.  Vit,  prop.  -jtiK 

l'i  Recta  DirKtrix,  (De  La  Hibe,  SeiiHtnea  Conitm,  Paru.  1 685,  liv.  II, 


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MÉTIIIQL'ES.    ETUDE    DES    COUHBES 


l5ï 


géométrique  des  poÎQls  dont  les  dislances  i  F  et  DD,  ou  ooniine 
lieu  géométrique  des  points  dont  les  dislaoces  à  b"  et  DD,',  aoat 
danR  un  rapport  constant  (Qg.  lôô). 


I^  rapport  coDBlant  est  le  ménac  quel  que  soit  celui  des  deux 
foyers  auquel  on  rapporte  la  courbe.  On  démontre  que  ce  nijifiorl 
est  Inujoitrs  éi/al  au  rapport  lie  la  dis- 
lance  focak  '/('  In  section  conique  à  la 
lonijueuf  de  son  grand  itxc  (cas  de  l'el- 
lipse) ou  de  son  axe  Iransversc  (cas  de 
l'hyperbole).  On  appelle  ce  rapport 
(depuis  Kepl^)  exceidricilé  de  l'ellipse 
ou  de  l'hyperbole  ('). 

Dans  le  cas  de  la  pai-abole,  le  point  F 
est  encore  appelé  foyer  et  la  droite  DiD 
directrice.  U  n'y  a  plus  en  ce  cas  qu'un 
foyer  et  qu'une  directrice,  et  la  propriété  énoncée  ci-dessus  équivaut 


(')  NoHi  avons  vu  que  1«  cercle  est  un  cas  particulier  de   l'ellipse.  Il 

rëaulte  de  la  définitioD  de  l'excentricité  que  l'excentricité  d'un  cercle  est 

nulle,  puisque  pour  le  cercle  U  distance  focale  «t  nulle 

M  ta"  9^4),  les  deux  foyen  étant  oonfoudug    au   centw   du 

/'    7^\         cercle.  Que  devient  alors  la  directrice  ?  Pour   donner  un 

(        /.        )        sens  à   cette   question,  considérons  d'abord  une   ellipse 

y    *'       y        dont  1b  tormeserapprochebeancoup  de  celle  d'un  cercle 

^- ^         (fig.  i^-'\;  U  disUnce  focale  étant  très    polile,  il   ( 


de    l'excentricité,    don< 


MF 


rapport   ^,^ 

défini  ci-dessus  pour  un  point  quelconque  M  de  la  coorbe.  Mais  MF  n'est 
paa  BétMMÎremBiit  petit;  il  faut  doive  que  MH  «oit  très  grand,  et  cela 
quel  que  soit  le  point  M  de  la  aiurbe  que  l'on  considère.  J'en  conclus  que 
la  directrice  est  une  droite  très  éloignée.  Plus  l'ellipse  se  rapproche  de 
la  figure  circulaire,  phis  la  directrice  ost  éhignée,  Nou»  exprimerons  co 
fait  en  disant  que  quand  l'ellipse  devient  un  cercle,  la  directrice  est  rejetie 
à  l'infini. 


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353  LES    FIGURES 

à  la  dûlinition  que  nos  traités  «Je  géomctrie  donnent  Iiabiliicllcnicnt 
de  la  parabole  :  La  parabo)e(lîg.  i56)  est  le  lieu  des  points  d'un 
plan  équidistants  d'un  |)oint  Qxe  appelé  fovei  et  d'une  droite  fixe 
appelée  direclrice.  La  parabole  a  une  «jx'e/i/Wcf/c' égale  à  i, 

IjC  [loint  de  rencontre  A  de  la  courbe  avec  la  perpendiculaire 
abaissée  du  fo^er  sur  ta  directrice  est  le  sommet  de  la  courbe  :  la 
droite  AF  prolongée  esL  l'axe.  Les  deux  parties  de  la  courbe  sont 
symétriques  par  rapport  h  l'axe. 

347.  Diamètr«*.  —  Coupons  une  section  conique,  une  ellipse, 
par  exemple  —  ninis  les  définitions  et  énoncés  qni  suivent  s'ap- 
j,  pliquent  à  une  conique  quelconque  —   par   tnic 

série  de  droites  toutes  parallèles  les  unes  aux  autres 
((ig.  i5S).  Ces  droites  coupent  la  conique  suivant 
des  segments  tels  que  LM,  L'M',  ...  que  nous  ap- 
pellerons ran /es  de  la  conique  (cf.  n'ISe).  —  On 
démontre  que  le  lieu  géométrique  des  milieux  de 
toutes  les  cordes  (d'une  même  conique)  iiaraltèles 
à  une  même  direction  est  une  portion  de  droite 
Hg.  •:>".  ^(jug  ]■(,[,  dit  coiijuf/m'e  k  la  direction  considérée, 
ou  aux  cordes  qui  ont  cette  direction).  En  particulier,  si  la  coniqnc 
est  une  ellipse  ou  une  bvperboln,  le  lien  est  une  corde  EE'  qui 
passe  par  le  centre  C  de  la  conique.  Cette  corde,  et  d'une  manière 
générale  toute  corde  pas.sanl  par  le  centre  G,  est  apiielée  iliam'elrc 
de  la  conique. 

.\ppelons,  d'auli'e  part,  C  C  la  corde  (diamètre)  parallèle  à  LM, 
L'M'  et  passant  (>ar  le  centre.  On  démontre  que  ce  diamètre  est 
le  lieu  géométrique  dos  milieux  de  toutes  les  cordes  de  ta  conique 
qui  sont  parallèles  au  diamètre  E'E  (lequel  est  entièrement  déter- 
miné i>ar  la  direction  de  LM,  L  M',  ...  et  par  conséquent  de  G'(i). 
—  Ainsi  le  diamètre  G  G  joue  par  rapjiort  au  diamètre  E'E  le 
même  rôle  que  EE  par  rapport  à  (i'G.  Les  ileiix  diamètres  sont 

l  loul  ilimuèlre  'le  la  coiiii{ae  correspoiiil  un  iliamHre  rtinjugiii: 

Le  iliiimèfre  conjwjaé  il'uii   nxe  csl  le  xecnml  oxe 'ie  Incunique. 

l),ins  le  cas  de  lu  parabole  le  lien  géométrique  des  milieux  des 

('l  Apollonius,  foniVa  I,  prop,   i6. 


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LIEUX    GÉOMf^rritlQUES.    ÉTUDE    DES    COtnBES  25} 

cordes  parallèles  Ji  une  même  direction  est  encore  appelé  rliamctre 
(conjugué  à  la  direction  des  cordes  correspondantes).  On  démontre 
que  lous  les  diamètres  de  la  parabole  sont  parallèles  entre  euv  et 
parallèles  à  l'axe  de  la  courbe. 

Nous  aurons  l'occasion  d'exposer  plus  loin  une  remarquable 
propiiélc  des  sections  coniques  qui  joue  un  grand  rôle  dans  le 
traité  d'Apollonius  et  où  intcr\iennenl  les  diamètres  conjugué» 
(Deux.  Lie.,  ch.  in). 

248.  Lieux  géométriqaas  âéflnfsaant  des  oonrbea  nou- 
velles. —  Les  lieux  plan.s  et  solides  sont-ils  les  seuls  lieux  que 
puissent  considérer  les  géomèlres?  N'est- il  pas  possible,  en  d'autres 
tennes,  de  définir  den  lieux  géométriques  qui  ne  soient  ni  des 
droites,  ni  des  cercles,  ni  dos  sections  coniques,  mais  bien  des 
courbes  nouvelles  (non  encore  reçues  en  géométrie)  auxquelles 
leur  qualité  de  lieu  géométrique  servirait  précisément  de  définition? 
Les  géomètres  grecs  avaient  été  amenés  de  bonne  heure,  [)nr 
l'étude  de  divers  problèmes,  à  considérer  de  telles  courbes. 

Telle  est  la  quarlrntrice.  dont  l'invention  est  attribuée  ou  sopblste 
Hippias  (v*  siècle  nv.  ,L-C.)  —  Heu  géométrique  des  points  jouis- 
sant de  la  propriété  suivante  :  OX  et  0\  étant 
deux  droites  rectangulaires,  B  un  point  fixe  sur 
OV,  M  un  point  quelconque  du  lieu  et  l*  sa 
projection  sur  Olï,  on  doit 
avoir 


l>B_  angle  XOM 
OB  ~  angle  .VOY' 


[la  fig.    iSg  représente  la  por-  '*   '""■'" 

**■  '  "■  tion  de   la   courbe  située  dans    l'oif^le  XOY  ; 

elle  coupe  OY  en  Bj.  —  Telle  est  aussi  la  spirale  d'Archinit-U-  (') 
(lig.  i6o)  lieu  géométrique  des  points  jouissant  de  la  propriété 
suivante  :  OK  étant  un  axe  fixe,  k  un  nombre  donné,  M  un  point 
du  lieu,  menons  la  droite  OM  :  on  doit  avoir  ((wur  Inul  point  M 
du  lieu)  : 

longueur  OM        . 
angFMO.V    "    " 

l'unité  d'angle  étant  par  exemple  le  degré. 


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L«a  pmunEs 


Ah  II'  siècle  (av.  J.-C).  <1mix  nouvelles  courbes  faranl  définies, 
la  mnrk&iiie  \tht  NicnitiMe,  la  ri.ixnïiie  par  Koclès. 

Soit  donn^  nn  a»e  0\  et  nne  [)erpen(ticalaîre  ZBY  à  cet  a\e 
(lig.  i6i).  \ppelant  M  an  point  quel- 
conque à  droite  de  ZY,  menons  la  droite 
OM  qui  coupe  ZY  en  P.  La  canchoïd*-  es( 
le  lieu  géométrique  des  points  M  tels  que 

distance  PM  soit 
constante  (et  égale  à  une 
longueur  donnée).  La 
figure  ci-contre  indique 
la  li3rme  de  la  courbe 
qui  a  deux  branches  indéliolment  prolongeables.   i 

Soit  donné  un  cercle  de  centre  C,  un  dia- 
mèlre  OA  de  ce  cercle.  Menons  en  \  la  tangente 
au  cercli!,  puis  par  tu  point  0  une  sécante  arbi- 
traire qui  rencontre  le  ceccle  en  1)  el  la  tangente 
en  D.  et  prenons  enfin  sur  cette  sécante  (lig.  iG^) 
une  longueur  OM  égale  à  BD.  On  appelle  ch- 
siiidc  {')  le  lieu  géométrique  des  points  M  obtenus  en  faifiaot  oc- 
cuper à  la  sécante  OD  toutes  les  positions  poasibles. 


240.  —  Les  diverses  courbes  dont  il  vient  d'être  question  sont, 
d'après  la  terminologie  de  Pappns,  des  -iaoi  Ypij^jjtxoî  (/ieux 
tinéiiiirs  ou  mémniijurs,  traduit  Descartea).  La  forme  générale  de 
ces  courbes  était  facile  k  déterminer,  mais  pouvait-on  cc|)enilanl 
regarder  leur  délinition  comme  complète  ?  Leur  existence  était-elle 
suflisammant  prouvée  i*  Il  y  avait  là  une  difliculté  logique  qui  dut 
pendant  iooglem[>s  gdner  les  géomètres.  Pour  expliquer  et  dis- 
cuter leur  point  de  vue  nous  ne  saurions  mieux  faire  que  de  citer 
in-exleitso  le  magistral  début  du  second  livre  de  la  Géoinélrie  de 
Descartes  :  De  la  nature  'les  U>}iiex  courbes  : 

u  Les  anciens  ont  fort  bien  remarqué  qu'entre  les  problèmei  de 
la  géométrie,  les  uns  sont  plans,  les  autres  solides,  et  les  autres 
linéaires  :  c'est-à-dire  que  les  uns  peuvent  être  construits  en  ne 


CI    NicOHÈDE    avait,    parait-il,    ii 
décrire  la  cissoïde  mécaniquonient. 


1    appareil    permettant  d« 


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LIEtX    G  ÉO  11  ETHIQUES.    ÊTDDE    DES   C0I;RBES  sSi 


traçant  que  des  lignes  droites  et  des  cercles  ;  au  lieu  que  les  autres 
ne  te  {leuvent  iln  qii'mi  n'y  emptoie  pour  le  moins  quelque  section 
coiûqae  ;  ni  enfin  tea  sntres  qu'on  n'v  emplcm  quelque  autre  ligne 
plus  cfMnposée.  Mais  je  m'étonne  de  ce  qu'ils  n'ont  point,  outre 
cela,  distingué  divers  degrés  entre  ces  lignes  plus  composées  ('),  et 
je  ne  saurais  comprendre  pourquoi  ils  les  ont  nommées  mécaniques 
plutôt  que  géométriques.  Car  de  dire  que  c'ait  été  à  cause  qu'il 
est  besoin  de  se  servir  de  quelque  machine  pour  les  décrire,  il  fau- 
drait rejeter  par  même  raison  les  cercles  et  les  lignes  droites,  vu 
qu'on  ne  les  décrit  sur  le  papier  qu'avec  un  compas  et  une  règle, 
qu'on  peut  aussi  nommer  des  machines.  Ce  n'e&t  pas  non  plus  à 
cause  que  les  instruments  qui  servent  h  les  tracer,  étant  plus  com- 
posés que  la  règle  et  le  compas,  ne  peuvent  èlre  si  justes;  car  il 
Faudrait  pour  cette  raison  les  rejeter  des  mécaniques,  où  la  justesse 
des  ouvrages  qui  sortent  de  la  main  est  déaiiée,  plut6t  que  de  la 
Géométrie,  où  c'est  seulement  la  justesse  du  raisonnement  qu'on 
recherche,  et  qui  peut  sans  doute  être  aussi  parfaite  touchant  ces 
lignes  que  touchant  les  autres.  Je  ne  dirai  pas  aussi  que  ce  soit  à 
canse   qu'ils   n'ont   pas  voulu   augmenter  le   nombre  de   leurs 
demandes,  et  qu'ils  se  sont  contentés  qu'on  leur  accordât  qu'ils 
pussent  joindre  deux  points  domiés  par  une  ligne  droite  et  décrire 
ira  cercle,  d'un  centre  donné,  qui  passât  par  un  point  donné  :  car 
ils  n'ont  point  fait  de  eciupule  de  supposer  outre  cela,  pour  tra^r 
des  sections  coniques,  qu'on  put  couper  tout  cdoe  dcmné  par  un 
plan  donné.  Et  il  n'est  point  besoin  de  rien  supposer,  pour  tracer 
toutes  les  lignes  courbes  que  je  prétends  ici  introduire,  ùnon  que 
deux  ou  plusieurs  lignes  puissent  être  nues  l'une  par  l'autre,  et 
que  leurs  intersections  en  marquent  d'autres....  Mais  peut-éUe  que 
ce  qui  a  empêché  les  anciens  géomètres  de  recevoir  celles  [les 
lignes]  qui  étaient  plus  composées  que  les  sections  coniques,  c'est 
que  Les  jwemîères  qu'ils  ont  considérées  ayant  par  hasard  été  ta 
spirale,  b  qnadralrice  et  semblables,  qui  n'appartiennent  vérita- 
blement qu'aux  mécaniques  et  ne  sont  yms  du  nombre  de  celles  que 
je  pense  devoir  ici  être  reçues,  à  cause  qu'on  les  imagine  décrites 
par  deux  mouvements  séparés  et  qui  n'ont  entre  eux  aucun  rap- 

:  c'wt-à-diw  d'un  degré  plus  élevé,  voir  Deux,  livr.. 


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2j6  les    FIGt'RES 

pui't  qu'on  plisse  mcsurt^r  exactement,  bien  qu'ils  aient  après 
examiné  la  conclioîdc.  la  cissoïdc  et  quelque  |)cu  d'anlres  qui  en 
sont,  loutefols,  à  cause  qu'ils  n'ont  peut-élic  pas  assez  remarqué 
leurs  propriétés,  ils  n'en  ont  [>as  fait  plus  d'étal  que  des  pre- 
mières (')  I). 

250.  —  Nous  aurons  occasion  de  sonlî^'ncr  au  chapitre  ii  I':'m- 
porlance  de  la  révolution  qui,  avec  la  Gmmélrie  de  ifi.'!^,  acitèvcde 
s'accomplir.  Remarquons  seulement  pourl'instanl.que  si  un  dernier 
scrupule  empèclie  Dcscarles  d'étendre  à  laquadratrtce  (')  et  à  la 
spirale  ce  qu'il  dit  de  la  conchoïde  et  de  la  cîssoïde  (').  nous 
sommes  aujourd'hui  plus  audacieux.  Sans  nous  préoccuper  lie 
savoir  par  quel  mécanisme  une  courbe  ^géométrique  peul  £tre 
tracée  sur  le  papier,  nous  convenons  de  donner  ce  nom  à  Ioij( 
ensemble  de  points  formant  une  ligne  continue  et  jouissant  d'une 
même  propriété  géométrique  [').  Toutefois,  en  nous  plaçant  au 
point  de  vue  de  l'algèbre,  nous  serons  amenés  à  établir  une  distinc- 
tion capitale  entre  la  spirale  et  In  quadratrice  d'une  part,  la  con- 
cliuïde  et  la  cissoïdc  d'autre  part  :  Icssecondcs  sont  des  courbes  algé- 
briques, les  premières  sont  transcendantes  \vi(le  Deux,  lia.,  ch.  iv]. 

351.  Courbes  enveloppes.  —  A  la  conception  générale  lie 
la  ligne  courbe  que  nous  venons  d'indiquer  les  fiéoinètrcs  ne  de- 
vaient pas  même  se  tenir  ;  ils  allèrent  plus  loin  dans  la  voie  ouverte 
l»ar  Descartes,  et  c'est  ainsi  qu'ils  en  vinrent  à  regarder  comme 
purfaitemcnt  et  rigoureusement  définies  des  courbes  qui  sont  Jé- 
terminces,  non  plus  par  une  |>ropriété  de  leurs  |>oin(s,  mais  pnr  un 
ensemble  {une  inlinilé)  de  droites  jouissant  d'une  propriété  com- 
mune. 

('l  Après  CCS  dcckrations,  Ucscarles  inlrotluit  incontinent  un  graml 
nombre  de  courbes  nouvelles  tjui  sont  des  lioux  géométriques  se  raiw- 
chant  au  problème  géni-ral  de  Pnppus  (lieu  à  !i,  ou  6,  ou,  plus  générfllt- 
ment,  à  uu  nombre  quelconque  de  droites)  dont  nous  avons  conEidprc 
plus  haut  des  cas  particuliers. 

l*f  Les  délinitions  de  la  quadratrice  et  de  la  spirale,  telles  que  noui 
les  avons  données,  ne  soulèvent  pas,  remarquons-le,  la  question  qut 
pose  ici  Uescartcs,  savoir  pnr  quelles  combinaisons  de  mouvemenls  ta 
courbes  pourraient  être  engendrées  ;  co  ne  sont  pas  des  difinitiom  f,ir,i- 

l')  En  fait  cependant  on  n'étudiera  que  les  courlies  dites  analyli^ui 
{voir  Deux,  tU:,  ch.  tv). 


„Google 


UECX    GÉOM^.TRIQl'ES.    ÉTUDE    DES    COURBES  267 

Considérons,  par  exemple,  un  ensemble  de  droites  telles  que 
AB,  A'B',  A'B'  (fig.  i63)  dont  la  longueur  est  la  même  et  dont 
les  exlrémités  sont  sur  deux  droites  rectangulaires  données  X'OX, 
Y'OTf.  On  démonti-e  que  toutes  ces  droites 
sont  tangentes  à  une  même  courbe  qui  a  la 
forme  représentée  par  la  figure  i6^  (chacune 
d'elles  toacke  la   courbe  en  un  point  et  un 

seul)  :  celte  courbe  se  x'  *"\ 
trouve  entièrement  dé- 
finie par  le  caractère 
*  que  nous  en  indiquons, 
à  savoir  qu'elle  est  tan- 
gente à  toutes  les  droites  jouissant  de  la 
propriété  cî-dessus  énoncée  :  elle  est  appelée 
hypocycloïde  à  quatre  rebroussemcnts,  et  l'on 
dit  qu'elle  est  Venvehpi>e  de  l'ensemble  des  droites  considérées. 

D'une  manière  générale  toute  courbe  déSnie  par  ce  fait  qu'elle 
est  tangente  (en  ses  divers  points)  aux  droites  jouissant  d'une  cer- 
taine propriété  commune  est  appelée  courbe  enveloppe  ou  enveloppe 
de  ces  droites.  Nous  reviendrons  ultérieurement  sur  la  théorie  des 
enveloppes,  et  nous  nous  rendrons  mieux  compte  alors  de  l'évolu- 
tion considérable  qu'a  dû  subir  la  notion  de  courbe  pour  que  cette 
théorie  devienne  possible. 

252.  Coarbfls  ganobes.  —  Toutes  les  courbes  que  nous  avons 
considérées  jusqu'ici  sont  des  courbes  planes  (situées  dans  un 
plan).  Il  est  clair  cependant  qu'il  est  facile  de  concevoir  des  lignes 
continues  (courbes)  dont  tous  les  points  n'appartiennent  pas  à 
on  même  plan.  En  elTet,  il  est  manifeste  que  les  surfaces  de 
deux  corps  solides  se  coupent  en  général  suivant  une  telle  ligne  : 
or  nous  avons  vu  que  la  dérmitîon  d'une  ligne  comme  intersection 
de  surfaces  est  considérée  comme  excellente  par  les  géomètres  grecs. 

Ne  nous  étonnons  donc  pas  de  voir  ces  géomùtres  étudier  de 
bonne  heure  certaines  courbes  de  l'espace,  —  courbes  que  nous 
appelons  aujourd'hui  courbes  gauches  au  ù  double  courbure. 

Ainsi  Archytas  de  Tarente  étudie  (')  des  intersections  formées 

(■|  Cette  étude  était  restée  naturellement  fort  incomplète.  Elle  fut 
reprise  au  xrii'  giècle,  par  P.  Couhcier. 

Boctaoui.  —  Le>  Principe!  tie  l'Analjia  mBlhimiliqos.  17 


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35« 


LES    PIOURE8 


par  les  surfaces  de  corps  connu)  tdi  que  cylindres,  cônet,  loret 
(vide  p.  iài,  note  i).  Vers  la  mtow  époque,  Eudoxe  de  Cnide 
s'occupe  d'une  courbe  appelée  hippopède,  qui  est  vraisembiableioral 
l'intersection  d'un  cylindre  et  d'une  sphère. 

Une  courbe  plus  simple  et  qui  nous  est  plus  familière  est  Vhilice 
cylindrique  (ih-X)  étudiée  par  Archtoiède.  Cette  courbe  eo  forme 
de  vis  est  tout  entière  située  sur  ta  surface  d'un  cylindre  droit  et 
[>eut  ôtrc  définie  comme  il  suit  : 


Flg.  .lis. 

Imaginons  un  cylindre  creux  ayant  seulement  une  surface  latérale, 
en  papier  par  exemple.  Fendant  le  cylindre  suivant  une  génératrice 
AB,  nous  pouvons  le  dérouler  et  appliquer  sa  surface  sur  un  plan; 
la  surface  déroulée  a  la  forme  d'un  rectangle  .VA'BB',  Dans  ce 
rectangle.  trai,'ons  une  droite  quelconque,  par  exemple  la  droite 
BG,  puis  redonnons  au  cylindre  sa  forme  primitive  :  la  droite 
BC  enroulée  sur  la  surface  du  cylindre  devient  une  ligne  courbe 
BMC  qui  est  est  unr  nplre  d'hé/ice.  L'hélice  proprement  diUse 
comix)se  d'une  infinité  do  spires  toutes  égales  entre  elles  et  se  fai- 
sant suite  (fig.  i66). 

L'étude  systématique  des  courbes  gauchos  fut  inaugurée  au 
xvm"  siècle  par  le  géomètre  Clairaut. 


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CHAPITRE  IV 


LE    CAI.CUI.    COMBIHATOIRE 


253.  —  Le  calcul  combina  loi  re,  bieo  qu'il  ait  pour  objet  cer- 
taines propriétés  relatives  aas  nombres,  ou  plua  exacleœent  k  des 
assemblages  de  nombres,  ne  fait  point  partie  iotégrao te del' Arithmé- 
tique classitpie.  C'est  au  \vi°  siècle  seulement  qu'il  prit  figure,  et  il 
fallait  être  déjà  familiarise  avec  les  notations  algébriques  pour 
avoir  l'idée  d'en  exprimer  les  règles  par  des  formules  symfoolî- 
qoes  comme  nous  le  faisons  anjourd'huj.  Cette  idée  fut  celle  des 
■avants  de  la  Renaissance  Pacîuolo  ('),  TartagHa  ('),  Cardan  ('). 
Elle  fut  reprise  au  xvn'  siècle  par  Fennat  ('),  Pascal  (^),  Fré- 
nicle  ('),  Huygens  ('),  qui  établirent  sur  des  bases  solides  les  prin- 
cipes du  nouveau  calcul. 

254.  —  Les  questions  qui  relèvent  du  calcul  combinatoire  sont 
de  celles  que  nous  avons  journellement  l'occasion  de  nous  ix>ser. 

{<)  Summa  de  irùhmetiee,  i^ijs.  Part.  I,  dUt.  3,  ir«cl.  5. 

{*}  GeneriU  TraUtdo,  iSSa,  II',  lîv.  I,  p.  17. 

(1)  Exaertion malhematieorum,  l't'^,  prop.  170.  Opéra,  t.  IV,  p.  ^57.  — 
Od  trouva  également  l«s  piemièrcs  formules  du  eaJcul  combinatoire  dans 
un  ouvrage  (rançaii  publié  à  Lyon  en  1Ô59,  la  Logittica  quae  et  arUhme- 
tiee  vulgo  dicitur  de  Buteo  (de  goo  vrai  nom  ;  Bofbel),  p,  (oS-'Jag 
jBiW.  W.,V.  igifla). 

(*;    Correspondance    avec    Pascal,    i65:1.    (Œuti.    de    Pascal,    t.    III, 

p.  367  «iq-)- 

{'"}  Ibid.  et  dans  le  Traité  du  Triangle  Arithm^ligue  a^ec  quelques  autres 
petit»  traité»  sur  la  mime  matière,  écrit  par  Pascal  en  ifili.'i  (Œuv.  HT, 
p,  (3Î  «qq.J. 

(•)  Abrégé  des  combinaisons  imprimé  en  169?,  ap.  Dwers  ouvr.  de  Math, 
tt  de  Phys.  par  Messieurs  de  l'Ae.  Royale  des  Sciences. 

l'i  De  ratiociniis  in  ludo  aleee,  1657,  impiimé  à  la  fin  de  Exercilationes 
maihemalicae  de  Fhançois  Scbooten  {Bibl.  N.,  V.  fiaîg). 


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36o  LE   CALCUL   COMDi.WTOIRE 

Déjà,  s'il  faut  en  croire  PluUrque,  le  pliilosoplie  Xcnocratc  se 
demandait,  au  iv*  siècle  av.  J.-C,  combien  de  syllabes  on  peut 
composer  avec  les  lettres  de  ralphabet.  Plus  précisément,  cbcrcboos 
combien  il  peut  exister  de  mots  composés  de  ttois  ou  de  quatre 
lettres  (étant  admis  ou  n'étant  pas  admis  que  la  même  lettre  peut 
figurer  plusieurs  fois  dans  le  même  mot};  demandons-nous  de  com- 
bien de  manières  diUeren  tes  peu  vent  être  placésdoiizc  convives  autour 
d'une  table;  proposons- nous  de  trouver  les  diverses  combinaisons 
de  chilTres  que  peut  amener  un  joueur  avec  deux,  ou  trois,  ou 
quatre  dés  ;  chercbons  le  nombre  de  boulels  sphériques  que  l'on 
peut  placer  dans  une  pile  de  forme  pyramidale.  Ce  sont  là  des 
problèmes  qui  se  résolvent  tous  au  moyen  des  mi^mes  formules,  — 
formules  simples,  claires,  et  dont  l'application  se  fait  pour  ainsi 
dite  mécaniquement. 

Etant  donné  ces  qualités,  il  n'est  point  surprenant  que  le  calcul 
combinatoire  ait  été  considéré,  dès  son  origine,  comme  L'un  des 
plus  précieux  instruments  de  la  science  mathématique.  Quelles  ne 
furent  pas  les  espérances  suscitées  par  lui  I  N'est-ce  point  le  calcul 
combinatoire  qui  inspire  au  Pète  Mersenne  ce  rêve  insensé  de 
déterminer  mathématiquement  les  plus  belles  des  mélodies? 

Mersenne  est  frappé  de  ce  fait  que  toute  mélodie  est  une  com- 
binaison de  sons  ou  d'intervalles,  de  même  qu'un  discours  est  une 
combinaison  de  mots  composés  eux-mêmes  avec  les  vingt-quatre 
lettres  de  l'alphabet.  Ne  pourrait -on,  dès  lois,  formera  l'avance 
toutes  les  combinaisons  fournies  par  les  uotes  de  la  gamme?  On 
construirait  ainsi  mécaniquement  la  totalité  des  mélodies  possibles, 
et  parmi  ces  mélodies  on  recueillerait  les  plus  belles.  C'est  ainsi 
que  Mersenne  est  conduit  à  écrire  un  chapitre  intitulé  :  Dans 
lequel  il  est  traité  des  beaux  airs  et  des  beaux  chants  et  montré  s'il 
est  possible  de  faire  un  rhant  sur  an  sujet  donné  gai  soit  le  plus 
beau  de  tous  ceux  qui  paissent  l'tre  faits  sur  le  même  sujet  ('). 

35S.  —  Passant  du  domaine  de  l'utopie  à  celui  de  la  fantaisie, 
nous  trouvons  le  calcul  combinatoire  à  la  base  des  problèmes  de 
société  auxquels  on  donne  souvent  le  nom  de  récréations  malhé- 

||)  La  Vérité  de*  Sciences  contre  lea  sceptiques  tt  pyrrhonùiu,  i6a5, 
chap.  X  [Bibi.  ^'.,  R.  i|Gf>H). 


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LE   CALCUL    COllBIAATOItlE  201 

mntiques.  Un  recueil  en  fut  fait  au  ivii*  siècle,  qui  fut  complélé 
par  Mydorge  et  Henrion  {').  Des  recueils  plus  étendus,  tels  que 
celui  d'Ozanam,  parurent  au  xtui*  et  xix*  siècle  [le  dernier  en  date 
est  celui  de  Rouse-Ball  et  Fitz-Patrick  (*)]. 

Ozanam  nous  propose  par  exemple  les  problèmes  suivants  (')  : 
Six  personnes  devant  dîner  ensemble,  ii  s'élève  entre  elles  un  com- 
bat lie  poii/esse  (')  ;  en/în,  quelqu'un,  voulant  terminer  h  contesta- 
tion, propose  de  se  mettre  à  table  comme  Ton  se  trouve  sua/ à  dîner 
ensemble  le  lendemain  ei  les  jours  suivants  jusqu'à  ce  qne  fo/j  ail 
épuisé  tous  les  arrangements  (")  possibles.  On  demande  combien  de 
dîners  devront  être  donnés  pour  cet  effet.  —  Et  plus  loin  :  De  com- 
bien de  maniires  peut-on,  en  conservant  la  mesure,  varier  ce  vers  : 
Tôt  tibi  sanl  dotes  virijo  quot  sldcra  cœto  ? 

266.  —  Mais  ce  ne  sont  U  qu'amusements  et  curiosités.  L'inté* 
rët  véritable  du  calcul  combinaloirc  tient  aux  services  émincnts 
qu'il  a  rendus  k  Tal^^èbre  et  au  calcul  des  probabilités.  Il  sera 
question  des  premiers  dans  notre  Deuxième  livre,  et  des  seconds 
nous  dirons  un  mot  à  la  fm  du  présent  paragraphe.  Il  nous  faut 
auparavant  faire  connaître  et  démontrer  les  formules  combina- 
toires  fondamentales. 

267.  Permutations.  —  Considérons  trois  objets  distincts  que 
nous  pouvons  désigner  par  une  même  lettre  a  affectée  des  indices 
I,  2,  3  —  c'est-à-dire  par  les  symboles 

a,,  a,,  a,. 
Ecrivons  ces  3  symboles  (je- les  appellerai  »  lettres  »  pour  sim- 
pliiîer  le  langage)  à  côté  les  uns  des  autres  dans  des  ordres  divers  : 
je  puis  écrire  : 
a,atai     ou     aiflio,     ou     atOiOi     ou     a^^ai     ou     a,a,a^     ou     Oja,a,. 

Cl  5»  et  dernière  *d.  en  1670  {Bibl.  A'.,  V.  têi<fi). 

[-)  Rieriat,  mathim.  (Irad.  franc,,  chez  Ilermann,  3  vol.,  3*  ^dit., 
1 1)07-119). 

(•)  Rieriat.  maihém.,  a»  éd.,  t.  I,  Paris,  1778,  p.  goi  etsuiv.  [Bibl.  X., 
V.  i>f3i6). 

i*\  «  C'est  probablement  —  remarque  Oeanam  en  note —  dnns  quilque 
ville  de  province  éloignée  de  la  capitale  s. 

(^)  Le  mot  ■  arrangement  a.  est  pris  par  Ozanam  dans  le  sens  de 
<  combinaison  s. 


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S63  LE   CILCLL   COMBCIATOIBE 

Ces  divers  groapements  des  trois  lettres  a,.  a„  a,  écrites  dans 
des  ordres  diOiérents  soat  appelés  permutations  (')  des  trois  leltres  ; 
ce  qui  veut  dire  qu'on  passe  d'un  groupement  à  un  autre  en  per- 
mutant, on  échangeant  ealre elles,  leslcttresa,,a,, a,  :  ainsi,  pour 
passer  du  groupement  a,a,ii,  au  groupement  a,(i,a,,  je  fais  passer  la 
lettre  o^  à  la  place  qu'occupait  a,  et  inversement. 

Il  est  lacile  de  vérifier  qu'il  n'eiiste  point  d'autre  ordre  possible 
.pour  les  lettres  a,,  a„  a,  que  les  six  ordres  indiqués  cï-dessiu  ; 
d'où  je  conclus  que  les  trois  lettres  a,,  a,,  a^  comportent  six  per- 
mutations. 

On  peut  démontrer  ce  fait  a  priori  en  déterminant  plus  généra- 
lement le  nombi'c  des  fiermulalions  de  lettres  en  nombre  quel- 
conque. 

Considérons  m  objets  désignés  par  des  lettres  affectées  d'indices 


Nous  appellerons  permutations  de  ces  m  lettres  tous  les  groupe- 
ments que  l'on  peut  former  en  plaçant  ces  m  lettres  h  la  suite  les 
uDes  des  autres  dans  îles  ordres  différents.  Ainsi  les  groupements 

UiCt  ...•a„_ia„,    oyitia  ■■-  im-i"»'  etc. 

sont  des  permutations  des  m  lettres.  —  Cela  posé,  nous  allons 
démontrer  le  théorème  suivant  : 

258.  Théorème.  —  Le  nombre  des  permutations  de  m  lettres 
est  àgal  ali  produit  des  m  premiers  nombres,  c'est-à-dire  au  produit 
I  X  a  x3  ...  Xm. 

Pour  démontrer  ce  théorème,  nous  emploierons  la  méthode  dite 
récurrente  ('),  qui  est  devenue  depuis  Pascal  l'une  des  plus  impor- 
tantes méthodes  mathématiques  :  nous  montrerons  que  .^i  le 
théorème  est  vrai  jiour  une  certaine  valeur  de  m,  il  est  vrai  pour  la 
suivante  (or  il  est  vrai  pour  m  =  i  ;  donc  il  est  vrai  quel  que 
soit  m). 

{')  Le  mot  permutatio  a  été  employé  pour  la  première  fois  par  Jacqves 
BeiiNOtiiLLi,  An  Conjectandi  op.  poslhumum,  Bâie,  1713,  a*  pert.,  ch.  i 
(p.  7il- 

('I  Le  mathématicien  sicilien  Mal-holyco  (i  j<)4~'^7''>)  avait  déjà  em- 
ployé cette  méthode. 


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LE    CALCUL   COUBI>AT< 


a63 


269.  —  Sup|)0£ons  donc  qu'il  ait  été  déjà  âéinontié  que  le 
nombre  des  permutations  de  m —  i  lettres  est  i  x  a  ...  X  (m  —  i) 
et  désignons,  pour  abréger,  ce  nombre  par  P„,_|.  Nous  avons  k 
établir  qoe  le  nombre  —  soit  P»  —  des  permutations  de  m  lettres 
est  égal  à  m,P„_,. 

Or  on  obtiendra  évidemment  toutes  les  permutations  des 
lettres  ai,  ....  a»  en  procédant  de  la  manière  suivante  ; 

Plaçons  la  lettre  a,  en  tête,  et  à  la  suite  les  (m —  i)  lettres 

O] aH-i,  a„  dans  tous  les  ordres  possibles.  Nous  obtiendrons 

ainsi  autant  de  permutations  (de  nos  m  lettres)  qu'il  y  a  de  ma- 
nières de  disposer  les  m  —  i  lettres  ai,  ...,  a«.  c'est-à-dire  P_| - 
Ce  sont  là  toutesles  permutationsdesmlettres  données  où  u,  occupe 
la  première  place. 

Considérons  encore  toutes  les  permutations  des  m  —  i  lettres 
a,,  ..,,  a^,  et  dans  chacune  intercalons  a,  à  la  seconde  place  (après 
la  première  lettre  hi  gauche).  Nous  obtenons  ainsi  P«-i  nouvelles  , 
permutations  des  m  lettres  :  ce  sont  toutes  les  permutations  oti  a, 
occupe  la  seconde  place. 

Nous  aurons  de  môme  Pw-i  permutations  des  m  lettres,  où  «i 
occupe  la  troisième  place,  et  ainsi  de  suite  ;  finalement  Po,-i  per- 
mutations où  ai  occupe  U  m'''"'  (dernière  place). 

Les  diverses  permutations  ainsi  obtenues  sont  au  nombre  de 
m  fois  Pn._(  :  elles  constituent  la  totalité  des  permutations  des 
m  lettres.  Donc 

(1)  !>,.=  ».?_,. 

comme  nous  l'avions  annoncé.  Cette  formule  est  valable  pour  toutes 
les  valeurs  de  l'entier  m. 

Mais  une  lettre  n'a  évidemment  qu'une  permutation,  donc 
Pi  =  I.  La  formule  (i)  nons  donne  alors 

P,  =  a.P„        d'où        Vt  =  3 

P,:^3.P,.  d'où  Pî  =  3.3 

et  ainsi  de  suite  ;  finalement  : 

P.=  ..a...(m-.).m. 

300.  Remarque.  —  Le  produit  i .  a  ...  m  (produit  des  m  pre- 


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LB   CALCUL    COMni^ATOlIlE 


miers  nombres  enlîers)  est  souvent  désigné  (pour  abréger  l'écrituie) 
par  le  symbole  m  !  qui  se  lit  :  «  factorielle  m  » . 

261.  ArrBingaineiitfl.  —  Etaut  données  m  leltres  distinctes 


on  appelle  arrangements  de  ces  m  iellres  {>  à  p  tous  les  groupe- 
ments que  l'on  peut  former  en  plaçant  p  de  ces  m  lettres  h  la  suite 
les  unes  des  aulies  dans  des  ordres  dîiïércnts  (cette définition  suppose 
que  (')  p  ■<  m).  —  Deux  arrangements  seront  regardés  comme 
distincts  s'ils  dilTèrent  soit  par  l'nnlre,  soit  par  la  nature  des 
lettres  qui  y  figurent.  Dans  le  cas  où  p  =  m,  les  arrangements  ne 
sont  autres  que  les  permutations  des  m  leltres  considérées  (d'après 
la  définition  du  n'  267). 

Exemple.  —  Soient  données  quatre  lettres  «i,  ai,  ai,  ai.  Les 
arrangements  de  ces  quatre  lettres  deux  h  deux  sont 

aidi     et     a^a,  ;         a,as     et     a,a,  ;         a,ai     et     a^aii 
a,ai     et     a^ai  :         a/i(     et     a^at  ;         0,0^     et     OiO]  ; 

CCS  arrangements  sont  au  nombre  de  is. 

On  démontre,  d'une  manière  générale,  le  théorème  suivant  : 

362.  Théorème.  —  Le  nombre  des  arrangements  de  m  lettres  p 
à  p  est  égal  aa  produit  de  p  nombres  entiers  consécutifs  décroissant 
à  partir  de  m.  En  d'autres  termes,  ce  nombre  d'arrangements,  que 
je  désignerai  (suivant  une  notation  consacrée)  par  le  symbole  A^,cst  : 

W  AÎ,  =  ™.(m-0...(».-p+i). 

Pour  démontrer  ce  tbéorcmc  nous  emploierons  de  nouveau  la 
méthode  récurrente. 

Supposons  formés  tous  les  arrangements  des  m  leltres  p  —  i  i 
p  —  I,  dont  le  nombre  est  désigné  par  \^~'.  Prenons  l'un  de  ces 
arrangements  et  écrivons  k  la  suite  l'une  quelconque  des  m  —  (p  —  i  ) 
c'est-à-dire  m  —  />-*->  lettres  qui  n'y  figurent  pas  (')  :  en  opérant 

(■]  Voir  sur  ce  signe,  p.  47>  note  i. 

(*J  L'arrangement  dont  nous  parlons  ayant  p  —  1  lettres,  ïl  y  a 
m  —  {p  —  1),  c'est-à-dire  m  —  p  +  1  de  nos  lettres  qui  n'y  figurent  pas. 


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LE    CALCUL    COUBINATOIRE  265 

ainsi  avec  ces  m  —  p  -i-  i  lettres  successivement,  nous  obtenons 
m  —  />  -I-  I  arrangements  de  nos  m  lettres  p  à  p.  Faisant  la  même 
série  d'opérations  à  partir  de  l'un  quelconque  des  arrangements 
des  m  lettres/) — i  k  p — i,  nous  obtiendrons  A„';~'yojs  (m  — p-i-  i) 
arrangements  de  nos  lettres  p  àp,  donc  en  tout  A^~  ' .  {ni  —  />  +  i  ) 
arrangements. 

Je  dis  que  les  arrangements  ainsi  obtenus  sont  tous  rUstincIs  et 
constituent  la  totalité  des  arrangements  des  m  lettres  />  à  ^. 

En  effet:  i°Deux  quelconques  des  arrangements  obtenus  comme 
il  vient  d'être  dit  sont  distincts,  car.  ou  ils  sont  déduits  d'arrange- 
ments des  m  lettres  p  —  i  h  p  —  l  qui  sont  distincts  (et  alors  ils 
diffèrent  par  l'ordre  ou  la  nature  de  leurs  p  —  i  premières  lettres) , 
ou  ils  diD%rent  par  leur  dernière  Lettre.  —  a°  Tout  arrangement 
des  m  lettres  p  k  p  eal  formé  d'un  arrangement  des  m  lettres 
/)  —  I  k  p  —  I  suivi  d'une  dernière  lettre  dilTérente  ;  donc  cet 
arrangement  est  l'un  de  ceux  que  nous  avons  construits  tout  h 
I  heure. 

Ainsi  le  nombre  AJÎ~'  .{m  —  /*  -i-  ')  obtenu  ci-dessus  est  le 
nombre  total  A£,  des  arrangements  de  m  lettres  p  k  p,  et  nous  avons 
la  formule 

(3)  Aî,=  Ar'.(m-p+i). 

qui  est  valable  pour  toutes  les  valeurs  du  nombre  entier  m. 

Or  le  nombre  des  arrangements  de  m  lettres  ï  &  i  se  réduit  évi- 
.  demment  h  m.  Donc  A»  ="  m.  La  formule  (3)  nous  donne  par 
conséquent 

.U  =  Ai..(m-.-Hi)  =  mx(m-.) 

Ai.  =  Aî,(m  -  5  -M)  -  AJ. .  (m  -  a)  =  m  X  (m  _  I)  X  (m  -  a) 

et  ainsi  de  suite  ;  fmalement 

AS.  =  mx{m-i)x(m-  a)...(m-p  +  a)  X  (m-p-Hi). 

263.  Remarque.  —  D'après  la  définition  du  n°  261,  les  lettres 
qui  figurent  dans  un  mSme  arrangement  sont  toutes  distinctes.  On 
a  quelquefois  l'occasion  de  considérer  des  groupements  de  lettres  qui 
ne  satisfont  pas  k  cette  condition  :  on  comptera  ces  nouveaux  grou- 


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aôt  LE   CALCUL    COMBU&TOIKI 

pementa  par  des  procédés  analogues  à  ceux  que  nous  venons  d'em- 
ployer. Ainsi  l'on  appelle  arraiiyemenls  awc  répétilion  de  m  lelti-es 
P  à  p  tous  les  groupements  que  l'on  peut  former  en  plaçant  p  lettres 
au  plus  à  la  suite  les  unes  des  autres  dans  des  ordres  difTéienls. 
une  même  lettre  pouvant  figurer  plusieurs  fois  dans  le  même  grou- 
pement. On  démontre  que  Jc  nombre  des  arrangements  ainsi  déûnis 
est  égal  aa  ])roduU  de  /)  iiombret  entUrt  consécutifs  croitsanls  à  par- 
tir de  m,  c'est-à-dire  à  m  X  {m  -h  i) ...  X  {m  -t~  p  —  i). 

Ainsi,  par  exemple,  les  arrangements  avec  répétilion  de  trois 
lettres  a,  6,  c  deux  k  deux  sont  aa,  bh,  ce,  tib,  ba,  oc,  ca,  bc.  cb, 
aa,  bb,  ce  ;  leur  nombre  est  5  x  4  =  1 3. 

364.  ComblnelBons.  —  Etant  données  m  lettres  distinctes 
di  >  Si,  ....  Gm,  et  un  nombre  ailier  p,  on  appelle  combinaisons  de  m 
lettres  p  d/>tous  les  groupements  que  l'on  peut  former  en  prenant  p 
de  ces  m  lettres  (sans  qu'il  soit  tenu  compte  de  l'ordre  dans  lequel 
on  les  range).  Ainsi  deux  combinaisons  ne  sont  regardées  comme 
distinctes  que  si  elles  diffèrent  par  la  imiure  des  lettres  qui  y 
figurent.  Une  même  lettre  ne  figure  qu'une  fois  dans  chaque  com- 
binaison ('). 

Pour  évaluer  le  nombre  des  combinaisons  de  m  lettres  p  à  /' 
—  nombre  que  nous  désignons  par  C^  —  nous  raisonnerons 
comme  il  suit  : 

On  obtient  tous  les  nrrangemenis  de  m  lettres  yi  à  p  en  considé- 
rant successivement  toutes  les  combinaisons  de  ces  m  lettres  p  ^  p 
et  formant  pour  chacune  d'elles  toutes  les  [icrmitlalions  des  p 
lettres  qui  y  figurent. 

Il  résulte  de  là  que  le  pombre  AJ,  est  égal  à  C^  fois  le  nombre 
des  permutations  de  [>  lettres,  c'est-à-dire  (voir  o°  259)  à 

c;;,  X  1  Xï  X  ...XI'. 


{')  Si  l'on  écarte  cette  condition,  on  obtJont  In  combinaisons  de  m 
lettres  p  à  p  aivc  répétilion  (comparer  n"  3B3),  On  démontre  qae  le 
nombre  de  ces  c«inbtncit8on>  est  égal  à 


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LE  CALCUL   GOMBINATOUE  3t>7 

Tenant  compte  alors  de  la  valeur  de  A^  (n"  ÎI62)  cm  voit  que  (') 

(4)  c;.  ^  !nx(>»-.)-(m-p+.). 

Pour  m  ^  />,  U  formule  doDue 


es- 


'"("■-O- 


Remarque.  —  On  déduit  aisément  de  la  formule  (i)  que  l'on  a, 
quel  que  soit  m, 

Cî.==CS-».        Ci  =  es-',  etc. 

En  eiTet,  on  a,  par  exemple  : 

"  i.a  ■  i.a...(m  — a)  i.a...(m— a) 

DiTisant  les  deux  termes  de  cette  dernière  fraction  par  le  produit 
3 . 4  ...  (m  —  3)  ("»  —  a),  il  •«»*«  i"»  numéraleur  m.{m  —  i)  et 
un  dénominalenr  i .  3. 

266.  —  La  règle  qui  fournit  le  nombre  des  combinaisons  de  m 
objets/»  k  p  paraît  avoir  été  connue  dn  mathématicien  hindou 
Bhaskara  (xii*  siècle),  dn  moins  pour  le§  petites  valeurs  de  m  et 
de  p.  Elle  est  très  explicitement  formulée  dans  un  petit  mémento 
en  vers  latins  (')  qui  fut  composé  par  William  Buckley  (King's 
Collège,  Cambridge  vers  i55o). 

Entrant  dans  plus  de  détails,  Pascal  déduit  le  nombre  C^„  des  pro- 
priétés de  son  triangle  arithmétique  (n*  16).  Il  nous  fait  connaître, 
d'autre  part,  è  la  fin  de  son  traité  des  Combinaisons  {'),  la  for- 


Ci  VoirLitauali  (cf.  p.  116,  note  i|,  ch.  rv,  trad.  Colebuooke,  p.  4!r5i> 
Bbaskara  se  demaodf  par  exemple  de  combien  de  manières  on  peut  com- 
biner diSérente  gvAts,  tels  que  les  goûta  aucré,  piquant,  amer,  saH, 
Scre,  acide.  —  Il  eheiche  égalemout  comment  on  peut  déterminer  lee 
pennutations  des  diverses  variétés  de  mitns  usités  en  prosodie  depuis 
ï'uelâ  (vers  monosyllabique)  jusqu'à  l'uterUi  (vers  de  16  syllabes). 

(*)  Ce  mémento  \ArUhmetica  msmoratii'a]  a  été  imprimé  à  la  suite  de  la 
Diaiectic»  d«SETON,  Londres,  i63<».  iBibl.  N.,  &.  ioâ63). 

CI  Composé  en  i6j.^,  Œuvr.,  t.  ttl,  p.  5r>6  tqq. 


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268 


^jtLCUL    COUBINATOIRB 


mule  de  G^qii!  fut  trouvée  par  l'un  de  ses  amis  M.deGagniëres('). 
Cette  formule  est  exactement,  celle  que  nous  avons  donnée  plus 
haut. 

Dalis  numeris  —  dit  Pascal  {Œav.  <le  Pascal,  t.  III,  p.  Sgi  — 
I'.  1/.,  a,  6,  i/ivenire  qunl  muilis  i  combinatur  In  H.  —  Assumalar 
irujail  (Gagnières),  [irniji-essio  tiaorum  lermhiorum,  qaia  minor 
namcrwt  est  a,  inckoonrlo  a  majore  6,  ac  relroiji-ediemlo,  seu  detra- 
heiido,  anilalcm  ex  anw/itnf/ue  Icrmino  hoc  modo  ;  6,  5  ;  deinde 
assuinaltirallern  proiftvssîo  ùichoandn  ab  ipso  minore  a,  ac  simililer 
retro^rediemlo  hoc  modo  :  2,  i.  MullipUceiiliir  iiwicem  immeri 
primœ  progressionîs  6,  5,  sifqiie  productus  3o,  Malliplicciilur  et 
numeri secundte  pmijressionis  i,  i,  silqae prodactas  a.  Didividatur 
major  productus  per  minorem  :  quodcns  est  qaaesUus. 

266.  Probabilité  mathématique.  —  Le  calcul  des  probabi- 
lités est  contemporain  du  calcul  combinatoire  :  il  a  été  créé  de 
toutes  pièces,  ou  peu  s'en  faut,  de  i654  à  i656,  par  Fermât, 
Pascal  et  Htiygcns  (voir  les  références  données  au  n°  362).  Nous 
n'aborderons  pas  ici  l'étude  de  ce  calcul  ;  noua  voulons  seulement 
indiquer  et  éclairer  par  un  exemple  élémentaire  la  définition  sur 
laquelle  îl  repose. 

Soit  une  variété  de  cas  possibles,  dont  certains  sont  favorables 
k  un  événement,  certains  dcfavorables  ;  on  entend  par  probabilité 
de  l'événement  le  rapport  du  nombre  des  cas  favorables  au  nombre 
total  des  cas  possibles. 

Supposons,  par  exemple,  que  nous  jetions  deux  dés.  Quelle  est 
la  probabilité  pour  que  nous  amenions  un  6P 

Pour  avoir  le  nombre  total  des  cas  possibles,  appelons  A  et  B 
nos  deu\  dés,  et  écrivons  tous  les  couples  de  chiffres  que  peuvent 
donner  les  deux  dés,  en  plaçant  toujours  le  premier  le  chitTre  donné 
par  le  dé  A  et  le  second  le  chiffre  donné  par  le  dé  B  :  nous  obtenons 
ainsi  6  couples  commençant  par  i  (le  second  chiffre  pouvant  être 
I,  2,  3,  j.  5  ou  6)  et  de  même  6  couples  commeuçant  par  a  ou 
par  3,  etc.,  donc  en  tout  6  X  6  ou  36  cas  possibles. 

Parmi  ces  cns,  combien  sont  favorables  h  l'événement  dont  nous 

(')  Voir  surGACMÊRES,  au  t.  III    desŒuv.  de  Pateal,  l'Appendice  II, 


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LE   CALCUL    COMBIVATOIRE  ^6g 

nous  occupons?  Nous  avons  d'abord  5  cas  favorables  pour  lesquels 
le  cbifTre  6  est  donné  par  le  dé  \,  le  dé  B  marquant  un  aulre  chitTre 
(i,  2,  3,  4  ou  5)  —  de  même,  5  cas  favorables,  pour  lesquels 
le  cbifTre  6  est  donné  par  le  dé  B,  le  dé  A  marquant  un  autre  cliilTrc 
—  eniin  un  dernier  cas  favorable  est  le  cas  où  nous  amenons  le 
double  6.  Le  nombre  total  des  cas  favorables  est  donc  5  -H  5  +  i 

ou  11.  J'en  conclus  que  la  probabilité  cliercbée  est  jg- 

Ce  seul  exemple  suffît  à  faire  pressentir  la  connenion  qu'il  y  a 
entre  le  calcul  combinatoire  et  la  théorie  des  probabilités.  Le  lecteur 
qui  désirerait  poursuivre  l'étude  de  cette  théorie  pourra  consulter 
l'excellent  ouvrage  de  M.  E.  Borel  :  Eléments  de  la  théorie  des  pro- 
babililés  (a*  éd.  1910). 


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LIVRE  DEUXIEME 

COHSTBUCTIOH 


CHAPITRE     PREMIER 
LE  CALCUL  ALOÉBRIQUE 

/.  —  Objet  et  ambitions  de  l'algèbre. 

207.  —  Un  savant  de  Bagdad,  Mohamniad  iba  Mousa  Al 
Khwarizmt,  composa  au  il°  siècle  tm  traité  qui  eut  uae  fortune 
remarquable  :  VAldjabr  w'td  moqabalak  (').  Ce  titre  est  le  nom 
d'une  technique,  ou  méthode  de  calcul,  que  les  Arabes  avaient 
tirée  de  sources  grecques  et  indiennes.  Deux  opérations  fondamen- 
tales, efTectuées  l'une  et  l'autre  sur  les  sommes  de  nombres  relatifs, 
le  caractérisent  :  la  djebr,  qui  fait  passer  d'un  membre  d'une  éga- 
lité dans  l'autre  tous  les  termes  affectés  (précédés)  du  signe  — ,  de 
manière  à  ne  laisser  subsister  dans  chaque  membre  que  des 
termes  affectés  du  signe  -+-  ;  la  mo<jabalah,  ou  réduction  des 
termes  semblables  {vide  în/ra  n°  281). 

L'al'djebrou'al  moukabalah  est  devenue  l'algèbre  moderne,  et 
le  nom  d'.Al-Khwarizmi,  transformé  en  aliforilhmc  (■)  s'est  per- 
pétué comme  nom  commun.  Ainsi,  à  défaut  même  d'autres  té- 
moignages —  et  nous  en  avons  un  grand  nombre  —  les  mots 
suffiraient  à  attester  l'origine  orientale  de  notre  calcul  algébrique. 

(')  Ce  traité  a  été  publié  avec  une  traduction  anglaise  par  Bosen  ; 
Londres,  i83i.  Voir  sur  Khwaiiizmi,  aupra,  p.  (i,  note  3. 

^'l  On  désigne  aujourd'hui  par  le  mot  algorithme  un  système  de  nota- 
tion symbolique  quelconque. 


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372  LE   CALCUL    ALGEBBIQliE 

26B.  —  L'algùbre  est,  disons*nous,  une  technique  ayant  pour 
objet  le  calcul  ;  cette  technique  nous  promet  plusieurs  avan- 
tages appréciables  :  gritco  &  la  simplicité  et  h  la  fixité  de  ses  procé- 
dés,  elle  prétend  opérer  rapidement,  sûrement,  mécaniquement, 
pertinemment. 

En  premier  lieu,  l'Algèbre  sera  rapide.  Elle  se  servira  donc 
d'abréviations  dans  le  langage  et  dans  l'écriture.  C'est  niasi  que 
déjà  Diophante  d'Alexandrie  employait  des  signes  abrégés  pour 
désigner  les  puisssances  (')  et  que  certains  géomètres  grecs  repré- 
sentaient par  des  lettres  de  l'alphabet  les  grandeurs  (*)  ou  nombres 
qui  reviennent  plusieurs  fois  dans  un  même  calcul.  —  Quant  aux 
opérations  —  effectuées  ou  à  effectuer  —  elles  seront  indiquées 
par  des  signes  conventionnels  (')  (signes  opératoires)  :  tels  les 
signes  =,  -H,  etc.,  dont  nous  nous  sommes  servis  dès  le  début  de 
cet  ouvrage,  et  qui  sont  d'ailleurs  —  notons-le  en  passant  — 
d'origine  as-scz  récente  [xvi'  ou  xvn'  siècle,  pour  la  plupart  (')]. 

En  second  lieu,  l'algèbre  opérera  k  coup  sAr,  parce  qu'elle  réduit 
les  calculs  à  l'application  de  règles  fixes  et  de  formules  données 
une  fois  pour  toutes. 

D'où  viennent  ces  règles  et  ces  formules?  Ce  sont  les  dénnitions 
mêmes  des  opérations  fondamentales  qui  vont  nous  les  fournir. 

Le  calcul  arithmétique  n'est  autre  chose,  nous  l'avons  dit,  que 
la  combinaison  de  certains  nombres  suivant  des  lois  déterminées. 
Cependant  lorsque  pratiquement  nous  avons  à  faire  un  calcul,  nous 
oublions  dans  notre  hâte  d'arriver  au  résultat,  les  nombres  com- 


(<)  Vide  êupra,  p.  11,  note  i. 

;);  Les  Grecs  faisaient  usage  de  ce  langage  abrégé  dans  les  déinoDStra- 
lions  géométriques  du  type  euclidien.  Les  modernes  —  Jordanus 
Nemorarius  en  particulier  (xiiiO  siècle,  voir  p.  ii5,  noU  i)  —  l'intro- 
duisirent dans  le  calcul  proprement  dit. 

{*\  Dans  l'écriture  égyptienne,  une  patte  d'oiseau,  orientée  dans  un 
sens  ou  dans  l'autre,  jouait  le  râle  de  noj  signes  -{-  et  — . 

(')  On  trouve  les  signes  +,  — dau»  l'ouvrage  de  Wjdiian  signalé  plus 
bas  p.  afto,  note  1.  Cependant  la  plupart  des  auteurs  du  xvi*  siècle  se 
servaient  des  lettres  p  et  m  pour  signifier  plus  ou  moins.  Le  signe  X 
«pparatt  dans  le  Clavi»  mathematica  d'OucuTnBD  (Oxford,  iG3i)'  —  Lo 
signe  =  fut  employé  en  Angleterre  au  xvii*  siècle;  cependant  les  mathé- 
maticiens français  du  xvu*'  siècle  exprimaient  d'ordinaire  l'égalité  par  le 
signe  3C  ]  (pcut-ftre  un  œ,  première  lettre  du  mot  œgualit). 


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OIUET    ET    AHBITIOXS    DE   l'aLGÈDRI^  3^3 

binés  et  la  foçon  dont  iU  sont  associés  :  lëdilicc  n'est  pas  plus  t6t 
construit  que  nous  |)crdons  de  vue  l'agencement  des  matériaux  qui 
nous  ont  permis  de  l'obtenir;  et,  ainsi.  )ii  résolution  d'un  problème 
ne  nous  est  d'aucim  profit  pour  celle  des  probtcmes  suivants.  En 
analvsant  cette  futblesse  de  l'arithmétique  nous  vovons  comment 
il  convient  d'y  i-emédier.  Pourquoi  ne  ferions-nous  pas.  avant 
même  de  donner  aux  nombres  sur  lesquels  nous  opérons  des  va- 
leurs déterminées,  une  étude  formelle  et  n  priori  des  différentes 
combinaisons  qu'engendrent  nos  opérations?  Nous  savons  que  ces 
combinaisons  sont  susceptibles  d'être  obtenues  île  plusieurs  ma- 
nières (l'ordre  dos  opérations  elfeituées  |>onvant  être  modifié).  Il 
serait  dès  lors  fort  utile  de  savoir  A  tapaiice  quelle  est,  parmi  les 
différentes  formes  d'une  même  combinaison,  celle  qui  sera  le  plus 
lacile  à  calculer.  D'ailleurs  telle  forme  avantageuse  dans  un  pro- 
blème le  sera  moins  dans  un  autre.  D'où  l'intérêt  d'une  élude 
systématique  déterminant  les  diverses  transformai  ions  auxquelles 
se  prêtent  les  combinaisons  d'opérations.  Il  conviendra,  en  outre, 
de  nous  mettre  en  mesure d'cITec tuer  à  première  demande  les  trans- 
formations utiles,  en  en  définissant  le  mécanisme  par  des  Jormtiles 
immédiatement  applicables. 

26Q.  —  ^ous  connaissons  àé]h,  remarquons-le.  de  telles  for- 
mules de  transformation  :  celles,  par  exemple,  «pii  expriment  les 
premières  propriétés  des  opérations  fondamcnlates  (nssociativité, 
commntativité,  distribulivité).  Ainsi  les  égalités 

a-fb==b-i-a,     aXb  —  l>Xi.     a  X  (li -i- <■)  =  ">(  f>-i-tX  c,  etc. 

définissent  ilfs  li-ansformatitms  qui  restent  légitimes  quelles  que 
soient  les  valeurs  numériques  figurées  \inr  les  lettres  n,  h,  c  [la  com- 
binaison a  -<-  A  est  toujours  écpiivalente  i\  la  combinaison  b  -h  a, 
la  combinaison  a  X  6  à  la  combinaison  b  x  a,  ctc.J.  En  associant 
CCS  égalités  nous  obtiendrons  de  nouvelles  transformations  s'cxpri- 
mant  par  autant  de  formules  que  l'on  apjwlle  »  formules  algé- 
briques ». 

Ces  premières  m  formules  »  —  j'entends  premières  en  simpli- 
cité, non  en  date,  car  on  n'éprouva  point  tout  de  suite  le  besoin 
de  les  écrire  explicitement  —  ces  premières  formules  mettent  en 

Donnoui.  —  Un  Principci  da  l'Auly»  inalhtmali^ae  ilj 


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a^^  I.E  CALCUL    ALOÉBHIQUE 

évidence  les  caractèi-es  fondanienUiix  que  nous  retrouvons  dana 
toutes  les  autres. 

Premier  caracicre  :  les  formules  de  l'algèbre,  depuis  françois 
Vièto(').  portent  d'ordinaire  sur  des  lettres,  et  c'est  ainsi  qu'elles 
fournissent  à  l'avance  des  règles  iavarial>tes.  applicables  i  une 
infinité  de  questions  :  autant  de  valeurs  dillërentes  on  donne  aux 
lettres,  autant  l'on  a  de  problèmes  |>our  lesquels  vaut  la  m£me 
règl.. 

Second  caractère  fundamenUl  :  l'analogie  que  l'algèbre  établit 
entre  les  nombres  fournis  par  des  problèmes  différenls  est  une  ana- 
logie de  structure.  Imaginons,  par  exemple,  que  deux  questions 
fassent  intervenir,  chacune,  une  quanliti  (■)  délinic  comme  pro- 
duit d'une  somme  de  deux  nombres  par  le  carré  d'un  Irtusième  : 
l'algèbre  notera  cette  ressemblance  en  écrivant  les  deux  quantités 
sous  la  même  forme  :  a  +  &)  x  c*  ou  (*)  {a  -h  b).  c*.  et  elle  ne  se 
préoccupera  pas  de  savoir  si  les  va/rur*  des  nombres  a,  £.  e  diUèrent 
d'une  quantité  h  l'autre. 

Nous  découvrons  ainsi  l'un  des  principaux  sécréta  de  l'algèbre, 
secret  bien  simple,  mais  dont  encore  il  fallait  s'aviser  :  Vaiytbre, 
en  principe,  it'ej/erliw  ptu  les  opérations  :  supposons,  par  exemple, 
qu'elle  ail  à  parler  de  la  somme  de  a  et  de  6  :  au  lieu  de  calculer 
cette  somme  ou  de  la  désigner  par  une  lettre  a,  elle  écrit  a  -t-  b 
ou  (a  +-  h)  et  ne  clierclie  pas  plus  loin.  Dès  tors,  dans  une  formule 
algébrique.  In  structure  ou  composition  des  nombres  apparaît  tou- 
jours. Cela  permet  de  voir  du  premier  coupd'œil  la  connexion 
qu'il  y  a  entre  une  formule  et  tels  ou  tels  problèmes,  différents 
par  les  nombres  qui  y  figurent,  mais  semblables  parles  opérations 
qui  y  interviennent.  D'autre  part,  la  formule  est  toujours  prèle  à 
subir  immédiatement  de  nouvelles  transformations. 


l'j  En  établissant  une  dtatiiiction  Byilémalique  entre  la  logittica  numc- 
roM  tealcul  nuroériquel  et  la  logâliea  npeciosa  (calcul  portant  lur  ilei 
lettr»),  ViRTE  constitue  l'algèbre  iDodeme  en  tcience  autonome.  |Cf  le 
Cours  matttématiqut  (I'Hericone,  t.  II,  ili3.^  où  les  dpux  alf;èbrei  sont 
appeléaa  :  algèbre  nombreute  et  algèbre  npicieuie].  Sur  le»  symboles  litté- 
raux en  alfèl>re,  voir  aussi  p.  2S1,  note  1  et  n"  3Hi>. 

l'j  J'entends  ici  par  le  mot  ■  quantité  •:  •TtMultat  d'une  opiviiant,  ou: 
t  mesure  d'une  grandeur,  al/ectée  du  signe  +  ou  —  •,  par  conséquent  : 
«  nombre  relaiij  i.  Voir  ausiï  infra.  n^iu'. 

I  '1  Voir  sur  ccssignes,  le  Prtm.  Uv.,  ch.  i,  j  2, 


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OlUET    ET    A11DITI0?IS    DE   h  ALGEBUE  273 

270,  —  En  Jofinilive,  l'algèbre  est  une  Rè^lc  (lief/ulu,  disaient 
les  atgébristcs  de  In  Kc naissance*  Ars  ecrtis  Ui/ibiis  el  pnccefilit 
cimleiiln,  disait  un  commtnialeiir  de  DMcariesC))  :  c'est  la  règle, 
ou,  plus  C!iactcineiil,  l'ensemble  des  rèj^les  d'après  lesquelles  on 
elTectue  certaines  ti-nn  s  formation  s  ou  combinaisons  dilesal{^ébrtc|ues  ; 
ea  général,  ces  combinaisons  sont  celles  (jne  déRnissent  les  opéra- 
rations  l'ondunien laies  de  l'aiitlimélique:  mais  rien  ne  nous  înicrdi- 
roil  d'en  imaginer  d'autres  (vide  infra,  chap.  t,  S  I), 

Ajoutons  (|ue,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut  (368)  les 
règles  de  l'algèbre  visent  ù  devenir  mécnnitjuet,  c'est-à-dire  ap- 
plicables par  tous  et  toujours,  sans  intervention  de  l'intelligence. 
C'est  pourquoi  Descartes  se  croit  autorisé  à  nous  donner  les  pré- 
ceptes de  son  algèbre  sous  forme  de  commandements,  sans  les 
expliquer,  sans  nous  demander  de  refaire  t'elToit  intellectuel  qu'il 
a  lut-mâme  accompli  une  fois  pour  touleset  pour  tous  les  hommes: 
Il  L'addition,  dit-il  (»),  se  fait  par  le  signe  -i-  ...  Comme  pour 
ajouter  a  à  fc.  J'écris  n  h-  t.  La  soustraction  se  fait  i>ar  le  signe  — . 
Comme  pour  soustraire  a  de  b,  j'écris  (t  —  a.  S'il  est  question 
de  multiplier  des  lettres  l'une  par  l'autre,  il  les  faut  joindre 
ensemble,  etc.  ». 

Il  ne  faut  toutefois  p-is  conclure  delà  que  l'algèbre  soit  une  règle 
aveugle  :  c'eiit  un  art  qui  exige,  chez  celui  qui  l'exerce,  de  1  adresse 
et  du  savoir  faire.  En  ciTet,  parnii  toutes  les  transformations  pos- 
sibles d'une  formule,  l'algébrisle  doit  choisir  celle  qui  est  appropriée 
au  calcul  qu'il  entreprend  (•),  et  il  peut  faire  ce  choix  plus  nu  moins 
pertinemment.  Pour  résoudre  une  équation,  dit  l'Indien  Ithaskara, 
«  on  iiréjiare  (iih-oilement  deux  membres  en  équilibre,  en  ajoutant, 
retranchant,  multipliant  ou  divisant  »  (*)  :  la  régie  n'en  dit  pas  plus 
long  :  à  l'al^'ébriste  de  voir  par  lui-même  comment  il  apprêtera  son 
équa^on  {j). 

(')  Efaihius  Bartholi^ls  dan»  ton  Epltrc  Dédicaloire  de  l'édition 
la(in«  de  la  Giomilrie  'vide  infra,  p.  ')S{,  note  |i. 

Cl  CaUul  de  Moniieur  Deacarlea,  Œuv.  ,'e  Deicarle»,  t.  X  {vide  infra, 
ch.  iii\  —  Cf.  le  Cours  malhémathitjixe  d'IlEnicoNE  cité  ci-dessua. 

(>|  Excogilanda  ab  artifice  —  dit  Viète  {De  recognitione  aquationum 
ap.  Optra  Malhem..Ley de,  i6i6,p.ç)3l — et  tendanda,  quae  tuo  fini  magie 
iiuervire  ronficiel  figmtnia. 

(*|  Cité  par  RoDFT,  Journal  asiatique,  t.  XI,  1078,  p.  17. 

1')  L'appr{t  de  l'équation  (De  emendalione  atqualionum)  joue  un  grand 
rtle  dan*  t'algèbrc  de  Viëte.  Cet  apprêt  »e  fait  au  moyen  de  >  tranafornut' 


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i-jG  LE   CALCUL   ALGÉBaïQUE 

371.  —  Nous  comprenons  maintennnt  quelles  sont  les  conditions 
aux<|iicllcs  il  faut  satisfaire  pour  être  un  habile  algél>ristG.  Il  faut 
savoir  outiller  la  si^niltca(ion  d^es  éléiiicnls  combinés  pour  ne  plu» 
faire  allcnlion  qu'au  mécenisnte  de  la  combinaison.  11  faut  consi- 
dérer les  formules  comme  des  assemblage»,  que  l'on  retourne  en 
tous  sens,  que  l'on  compose  el  décompose  de  tputes  les  manières 
—  par  la  'Iji'lir,  par  la  innukalialah  ou  d'autres  procédés  —  afin  de 
faire  apparaître  de  nouvelles  combinaisons  intéressantes.  L'algé- 
briste  jongle  avec  les  formules;  il  les  triture,  il  les  pulvérise,  sui- 
vant l'heureufle  expression  employée  par  Brabmagoupta  pour  dési- 
gner une  métbode  fondamentale  de  son  atgèbie  :  h  celui  qui  con- 
•  nailra  l'usage  de  la  métbode  pulvéïisatiice,  des  cbilTres,  des 
u  quantités  négatives  et  positives,  de  l'élimination  du  terme  mojen 
a  \lriiiisformiilioit  ulîliséc  dans  la  Ihèoric  îles  équalioiis],  des  sjm- 
a  bolcs  et  expressions  [algébriques],  celui  là,  dit  Bratimagoupta, 
I»  deviendra  un  maître  parmi  les  savants  ('^  m, 

272.  —  Ces  remarques  nous  expliquent  l'histoire  de  l'al^^èbrc. 
IjCS  savants  grecs  ne  pouvaient  pas  être  de  bons  algébristes  :  ils 
prétendaient,  en  effet,  saisir  par  l'intuition,  voir  d'une  vue  intel- 
lectuelle directe,  des  âtrcs  niatliéniatiqucs  aussi  réels  ou  plus  réels 
que  les  objets  sensibles  (n"  1  )  ;  comment,  dès  lors,  auraient  ils 
pu  négliger  ces  êtres  parfaits,  et  faire  table  rase  de  la  réalité  ])Our 
y  substituer  des  symboles?  Les  promoteurs  de  l'algèbre  furent,  en 
Grèce,  ces  loglsticiens  ou  calculateurs,  que  Platon  mettait  au  bon 
de  la  science  {siiprn,  n"  1  et  p.  lat.  note  i),  et  l'une  des  princi- 
pales innovations  de  1  Alexandrin  Diopbante  —  en  qui  l'on  veut 
voir  le  premier  algèbriste  —  consista  simplement  à  appeler  nrllhmé- 
fii/ite  ce  que  Ion  prenait  avant  lut  [Kiur  de  la  logistique  ;*;. 


lions  »  leWe  que  V'eipurgatio,  la  Iransmulatîo,  Vanailrophr,  Vantithisis,  cit. 
Mais  les  traiiarormations  de  Viètk  sont  en  gétu  rai  fonJéea  sur  des  coiisi- 
ijprntioiis  gêomêtriqiiea  qui  devraient  reïler  ûtrangcrea  à  l'algébrlile  [vide 

('!  CoLEBHOOKE  [Atgetra  Iront  tke  sanicrU  oj  Brahmagupta  and 
Bbaakara,  1817,  p.  '(-(:>, 

I*,  11  [l  o,  dit  Paul  Tannery  '.La  Gèamétrît  artcque,  i8ftS,  p.  ."io',  inlt- 
tulc  son  ouvrage  ' \-:ffi.i-.:'.i,  alors  que  ta  maliore  en  avait  été  jusqu'à 
lui  considérée  comme  appartenant  à  la  logistique.  Celte  innovation  eit 
plus  qu'une  simple  altairc  de  mots  ;  elle  révèle  le  ïenlinienl  très  juile 
que  la  iiialiùre  dont  il  s'agit  appartient  à  la  stiLnce  abstraite  et  primor- 


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OBJET    ET    AUniTIO^S   Dt    L  AI-CEURE  377 

An  rebours  des  savants  grecs,  les  Hindous  furent  avant  tout  des 
calculateurs  (  '}.  Esprits  pratiques,  ils  ne  se  préoccupaient  point  de 
tendre  leurs  (liéories  rigoureuses  et  belles.  Il  n'y  a  pas  même  cbe?, 
eux  de  lliôorie  scicntilïqnc  à  proprement  |>ar)cr,  mais  seulement 
des  lèjfles.  formulées  en  vers,  le  plus  souvent,  et  sans  démouslra- 
tion.  «  Dis'moi  (*).  clière  et  belle  Litavati  —  ainsi  s'exprime 
Bliaskar.1  —  toi  qui  as  les  jeux  comme  ceux  du  faon,  dis-moi  quel 
est  le  résnllat  de  la  mulliplicallon.  etc.  ».  Et  In  r<3pon.sc  suit. 
Itbaskara  uoiia  donne,  sur  ce  ton,  un  ensemble  de  règles,  qui 
constituent  »  une  facile  métbodc  de  calcul,  cbarmanle  par  son  élé- 
gance, claire,  concise,  douce,  correcte,  agréable  n  apprendre  >. — 
Un  recueil  de  recettes  et  de  formules,  ïoilr\  donc  ce  qu'est  la 
science  (tour  les  Hindous;  c'est  |X}iirrpioi  ils  furent  de  grands 
algébristesO. 

diale  et  non  pa*  à  une  icience  appliquée  et  concrète  n.  —  Selon  une 
remarque  Uc  JIanxel  IZur  Gtsch.  d.  Malhem.  in  Allerlum  u.  Millte- 
iatUr,  Lcipzîi;,  1S7V.  le  but  de  Diophakte  clait  moins  J'cnscigner  des 
mêihodes  que  d'obtenir  une  collection  de  lésullale.  Par  là,  le  point 
de  vue  du  savant  alexandrin  se  trouvait  Fort  éluignê  du  point  de  vue  de 
l'algèbre  modcmc  que  noui  venons  de  chercher  â  dûnnir.  —  II  y  a  pareil- 
lement (quoique  pour  d'autres  raisons)  divergence  absuluc  de  Icndances 
entre  l'algèbre  moderne  et  celte  partie  de  la  ecomctrie  ^rcrque  que  l'on 
a  (ouvcnt  appelco  algèbre  géométrique  {l'ide  injra,  le  chapitre  m  de  ce 
Deuxième  Livre). 

\')  L.1  Beienco  hindoue  subit-elle  indirectement  des  iniluences  grecques  ? 
C'est  \k  une  question  obscure  que  nous  ne  saurions  trancher:  il  est  tort 
possible  que  l'on   ait   eu    aux    Indes   quelques    cchos   des    travaux   de 

DiO  PUANTE. 

(')  CoLEBBooEE,  op.  Cil.  'supm  p.  a7l>,  noto  i],  p.  6.  Le  trallé  intitula 
Lilaoati  (La  charmante)  est  dédie  à  une  femme  à  laquelle  Bhaskaha 
s'adresse. 

(<|  C'est  ici  le  lieu  de  faire  une  remarque  importante.  L'aigèlire  des 
Hindous  cl  de  leurj  coniinualeurs,  les  Arabes,  n'vst  poinL  une  iilgèbre 
spé  ieuse  au  sens  de  Vicie  :  je  veux  dire  que  dans  celte  al^Ëbr  les 
nombres  ne  sont  point  systématiquement  rcmplarés  par  des  Icliros.  Ce 
caractère  de  la  science  hindiiue,est  souligne  parles  histori  ns  des  malhc- 
matiques  qui  veulent  voir  dans  l'emploi  des  symboles  littéraux  une  con- 
dition essentielle  de  l'algèbre  [ol.  Nesselmann.  Geach.  d.  .Algtbra  d. 
Griechen,  ptueim:  voir  auisi  Heath,  Diophanlua  0/  AUxandria.  Cam- 
bridge,     1910,    p.    ip].    Nous   croyons    cependant  que    l'absence  des    [or- 

hiul  ilcgrc  lu]  tendances  fi.ir  lesquelles  nous  avons  défini  plus  haut 
l'erprli  alg  brist'i.  Aussi  bien  ne  [audrait-il  pas  exan.'rer  l'importance  des 
services  rendus  par  les  hltres  dans  le  calcul.  On  peut  Tort  bien  ctalilir 
l.'S  formul  s  générale*  de  l'algèbra  lors  même  qu'on  remplace  les  Icllros 


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378  hE    (CALCUL   AI.GÉURIQUE 

Lorsqu'au  début  de  la  Renaissance,  les  lendances  praliqur-s  e( 
utilitaires  s  allièrent  ii  de  solides  études  théoriques,  l'algèbre  prît 
définitivement  son  essor  |nous  reviendrons  longuement  sur  celle 
époque  au  chapitre  en].  Cependant  bien  des  algébristes  du  xvi'  el 
du  xv[i°  siècle  se  trouvent  encore  gènes  par  les  habitudes  d'esprit 
qu'ils  tiennent  de  la  tradition  grecque.  C'est  le  cas  du  grand  mnllié- 
malicien  vendéen,  François  Viètc  (t54o-t6o3).i\  qui  l'algèbre  doit 
tant  par  ailleurs,  et  qui  opéra,  dans  la  tectiniqnc  mt^nie  de  cette 
science,  les  plus  heureuses  réformes  (').  Les  to'irs  de  passe-passe 
des  algébristcs  hindous  eussent  été  pour  Viète  des  non-sens,  cor  il 
Dejxiuvail  pas  raisonner  sur  les  grandeurs sanssc  les  représcnler('). 
Il  ne  combine  que  des  objets  de  même  espèce  (des  komoifh]es)et. 
suivant  In  tradition  diophnntine,  il  s'interdit  de  voir  dans  les  quan- 
tités négativesautrechoseqiiedcs  grandeurs  retranchées  (riile  137). 
Il  se  croît  donc  obligé  de  distinguer,  et  de  traiter  l'un  après  l'autre, 
une  longue  suite  de  problèmes  qui  ne  diiïèrcnt  que  par  leur  inter- 
prétation concrète  et  ne  feraient  qu'un  pour  un  algébriste  mo- 
derne. 

273.  —  En  somme,  aux  premiers  temps  de  l'algèbre,  ceux  qui 
ont  réussi  dans  cette  science  sont  ceux  qui  n'avaient  pas  de  scru- 
pules théoriques.  Il  fallait  en  être  dépourvu,  jiar  exemple,  pour  se 
permettre  d'opérer  sur  des  qiiontités  inconnues  exactement  comme 
si  elles  étalent  connues.  Or  c'est  U  l'une  des  caractérisliques  et, 
pour  beaucoup  de  savants,  la  caractéristique  principale  de  l'algèbre. 

Avec  l'assistance  de  Dieu  —  ainsi  débute  l'algèbre  d'Omar  al- 
Kliayjiam  {')  —  et  avec  son  concours  précieux,  je  dis  :  «  L'al- 
«  gèbre  est  un  art  scientilîque.  Son  objet,  ce  sont  le  nombre 
<i  absolu  et  les  grandeurs  mesurables,  étant  inconnus  mois  rap- 
u  portés  h  quelque  chose  de  connu,  de  manière  à  pouvoir  être 
«déterminés;    les  choses   connues   sont  des   quantités    ou   des 

par  des  nombres  <irdinain.'S,  A  condition  que  l'on 
moment  Jo  la  dcmonstration,  des  valeurs  partie 
C'est  ainsi  que  proi^èile  encore  Pascal  ou  xvii*  siècle. 

(')  Vide  supra,  a"  afig. 

(*J  Les  symboles  sont  pour  Viète  les  formes  de  chosot  réulles  {rerum 

{')  L  Algèbre  d'Omar  Atkhayyami,  traduel.  Wcepcke,  Berlin,  iSr>i,  p.  .i. 
Khajyam  mourut  à  Bagdad  en  iiai-  —  Cf.  n"  ^i). 


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OBJET    ET    AMBtTIOSS    DE   L  ALGEBRE  379 

•  rapports  individuellement  déterminés  {voir  n*  S7)  ainsi  qu'on 
«  le  reconnaît  en  les  examinant  attentivement;  ce  qu'on  t^erclio 
«  dans  cet  art,  ce  sont  tes  relations  qui  joignent  les  données  dii 
K  problème^  r[inconnue|.  qui  de  la  manière  susdite  forme  l'objet 
n  de  l'algèbre  (')  ". 

Supposons,  par  exemple,  que  l'on  sache  que  le  nombre  9,  moins  le 
triple  d'une  quantité  inconnue,  égale  cette  même  quantité,  plus  le 

nombre  v  :  nous  désignerons  la  quantité  inconnue  |>ar  la  lettre  x, 
et  nous  écrirons  l'ég^klitt:  '^éqaalion) 

Ajoutons,  de  part  et  d'autre  du  signe  ^,  une  même  quantité 


3       5 

d'où,  en  divisant  par  \.  la  valeur  de  ac  ;  x  ^^  -«  ■ 

Pour  atteindre  ce  résuflat,  qui  paraît  aujourd'hui  si  élémentaire, 
le  géomètre  ou  le  pur  arithméticien  prend  des  voies  détournées; 
comment  |H>tirrait-iI,  en  eiïet,  introduire  de  but  en  blanc  dans  ses 
raisonnements  la  soustraction,  ou  la  division  par  i,  d'une  quantité 
qui  n'est  pas  connue?  Au  regard  de  l'intuition  une  semblable  opéra- 
tion n'a  pas  de  sens.  L'algébriste,  lui,  ne  s'embarrasse  pas  pour  si 
peu  ('),  et  il  parvient  instantanément  à  la  solution  du  problème. 


(')  I. 'algèbre  —  dit  plus  rapidement  Héricose   'Cours  maihématiqtu, 
I.  II.  ifitil  —   at  l'art  de  trouver  la  Krnndeiir  inconnue  «n  la  prenant 
li  elle  était  connut)  tt  trouvant  legalitc  entre  elle  elle»  longueurs 


(*|  Ainsi  JoHANTfKS  Widhann  'voir  la  r 
pour  ■dditio'-ner  des  ceuli  rtsc  des  déniera ,  Tiotant  ainsi  Te  premier  prin- 
cipe de  l'Arithmfiique.  Voici  comment  il  s'exprime  (Ca«hjh,  Vorlra. 
t.  II,  p.  •k'in)-.  Eyner  hat  hauf/t  6  Eytr  —  a  S  pro  ^  S'  f  i  eg.  Su  Ut  die 
frctg  vit  kupl  ein  ey.  —  Addir  die  geminderle  Zal  der  S  lu  der  furgetrgten 
Zal  der  3  Uni  mbtrakir  die  zal  de»  dingeta  \itKonRue  ;  res,  Ding]  von  der 
andern  zal  yrss  gteychen.  Vnd  dividir  die  Uberige  zal  der  3  mit  der  iibrige 
zal  der  gdraufflen  war,  und  der  aelbige  teylung  quocient  berichl  die  frag. 


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38o  LE    CALCUI:    ALGÉBniQUE 

274.  —  ••  Il  est  d'habiludc,  chez  lesalgébiistes,  — ainsi  poursuit 
«  lalgèbredc  Khayyam  —  de  nommer  dans  leur. irt  l'inconnue  quon 
ose  propose  de  déterminer:  chose  ».  —  Celle  habitude  se  conserva 
longtemps.  L'nlf^bre  fut  la  Rè;/te  tle  h  chose  (Re'joln  délia  cosa, 
en  ilalien},  et  il  y  eut  en  Allemagne  nnc  école  d'algébrisles  que  l'on 
appella  Cosnisles  {').  Kn  latin,  l'inconnue  clait  souvent  désignée 
par  le  mot  «  raïUx  «  et  son  carré  par  le  mot  »  census  •  (').  Ainsi,  dans 
les  relations  où  figurent  l'inconnue  et  son  carré  {équations  du.  second 
degré,  vide  iii/ra,  i  6  ;  les  premiers  algcbristcs  ne  dépassèrent 
pas  ce  degré),  on  distingue  trois  sortes  de  nombres  :  radîx,  census, 
numeri  simpllces  (nombres  ordinaires,  connus).  Quelle  diiTérence 
d'espèce  y  a-t-îl  entre  ces  nombres  !>  C'est  là  une  question  que 
Talgébriste  conséquent  avec  lui-même  ne  se  posera  pas. 

S7B.  —  L'alf^'èbie  ne  raisonne  pas  seulement  sur  des  quantités 
connues  et  des  quanlités  inconnues;  elle  opère  également  sur  des 
quantités  variables  ou  indéterminées  {').  El,  en  effet,  les  combi- 
naisons on  transformations  (vide  S  3)  que  l'algèbre  fait  subir  à 
une  formule  oii  entre  In  lellre  x  (telle  que  3.n.x  +  2),  sont  évi- 
demment indépendantes  de  la  valeur  donnée  k  x,  et  restent  par 
conséquent  valables  quelle  que  soit  h  valeur  {variable  indélenniitée) 
de  ta  quantité  x  (cf.  n"  26Q). 

D'ailleurs,  dans  une  formule  telle  que  S.a.x  -H  3,  il  est  toujours 
permis  de  supposer  que  la  lettre  a  lient  la  place  d'une  quantité  déler- 
minée{')pttv  exemple  une  longueur  physique  que  l'on  est  à  chaque 
inslantcn  état  de  mesurer)  landisquex  est  une  l'arint/e  (par  exemple, 
la  distance  de  la  terre  au  soleil  qui  n'est  ni  mesurable,  ni  Gxe), 
Pour  les  opposer  aux  variables,  on  dit  que  les  quanlités  déter- 
minées sontyîxt's  ou  conslanles. 

276.  —  La  distinction  des  connues  et  des  inconnues,  desdéler- 

l'I  Le  premier  Cossislc  qui  ait  laisec  un  nom  esl  Jobannes  Widmann 
d'Eger  (magigter  de  l'iinivmité  de  Leipiijt.  i^SS^  auteur  d'un  ouvrage 
intitule  :  Behende  undhubsche  Rechnung  auf  alUn KaufjmannaehaH, Leipzig, 

l'I  Ces  locutions  sont  employées  dans  les  Iraduclioni  latines  de  l'algèbre 
de  KnwAmïui  (  Vide  supra,  n"  267).  Voir  en  particulier  la  traduction 
publiée  par  Lioni  {UiiH.  des  ac.  mort,  tn  Halit,  t.  I,  i838,  pp.  M53-54}. 

(■'(    -rlfifl',;   (iOliOlUV   à6p:9-ll1,   dit  DiOl-HANTE. 


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OBJET    ET    AMBITIONS    DB    LALGEIinE  331 

minées  el  des  indéterminées,  des  fixes  et  des  variables,  est  essen- 
tielle h  qui  se  préoccupe  d  interpréter,  jwr  In  géométrie  ou  <rune 
anlrc  manière,  les  résultats  de  l'algèbit.  Al<iis  h.  lalgébriste  pi-c- 
premcnt  dit,  nous  ne  saurions  trop  le  répeter,  la  nature  des  sym- 
boles qu'il  manie  doit  rester  indifTércnte  (').  Plus  le  mécanisme 
combinatoire  qu'est  l'algèbre  saura  s'abstraire  de  la  réulité,  plus  il 
étendra  sa  portée  et  son  cbamp  d'appltcaliou.  Une  métliode  uni- 
verselle, une  clef  de  toules  les  sciences,  voîliï  ce  que,  depuis  )e 
moine  espagnol  Raimond  Lulle  (xin*  siècle),  toute  nne  génération 
de  philosophes  i-évait  de  constituer.  Et,  sî  ces  philosophes  ont  été 
pourla  plupart  de  médiocres  mathématiciens,  ils  n'en  sont  pas  moins 
guidés  par  le  principe  même  d'où  procède  l'algèbre.  Cette  dernière 

(''.  C'»t  Taule  d'avoir  adopté  fraFichemrnt  cette  attitude  quo  les  a\gé- 
bristes  furent  longtempii  reianlés  dans  'eur  marclie  en  avant.  L'histoire 
du  avinbotiame  algébrique  noiix  en  fournit  la  preuve.  On  s'habitua  faci- 
lement à  reprceenter  les  indc terminées  ou  les  vaiiables  par  des  ieltre»  (les 
lettres  tenant  ainsi  la  place  do  nombres  dont  on  ne  connaît  pas  la  valeur). 
Hais  u'Ëtait-ce  pas  pcehcr  contre  le  bon-sens  que  de  Tigurer  par  des  lettres 
lea  quantités  dont  on  pouvait  écrire  directement  la  valeur  numérique  ? 
Viète  eut  le  grand  mérite  de  comprendre  le  grand  avantage  que  présente, 
en  ce  cas  encore,  l'usage  des  signes  littéraux  (voir  cependant,  p.  3K\, 
note  i|  :  en  ne  déterminant  pas  tout  do  suite  le]  valeurs  des  quantilis 
connue*,  on  obtient  des  formules  qui  sont  applicables  quelles  que 
Eoien-.  les  valeurs  (ddterminéesl  que  l'on  donne  ultérieurement  à  ces 
quantités  dans  tel  ou  tel  problème  particulier.  On  appréciera  l'im- 
portance de  ces  formules  où  ent  e  uno  pluralité  d'indéUrminiei,  si 
l'on  songe  qu'avant  Vièto  c'est  à  peine  si  l'on  pouvait  considérer  si- 
multanément, dans  un  calcul,  plusieurs  quantités  inconnues  :  pour 
y  parvenir,  Stevik  devait  adjoindre  aux  signes  figurant  l«s  puissances 
successives  de  l'inconnue  [signes  1,  2,  8,  ...  ou  .'S).  >%'.  I^,-..]  les  mots 
secundo,  tertia,  ...  (ou,  en  abrégé,  sec.,  ter.,  '...]  indiquant  qu'il  est 
question  d  s  puissancead'une  seconde  ou  d'une  troûième inconnue.  Il  écrivait 
par  exemple  (et.  Zevthek,  Gesch.  des  Math.  i.  xvi*  u.  xvii*  Jakrh.,  p.  i)fi)  : 
quoique»  sec  S)  sont  égale*  à  i  l^  M  sec.  (J)  -I-  quelques  '%,  ce  qui  signifîe  : 
quelques  premiireg  puissances  de  la  première  inconnue  [c'est-à-dire  :  un  mul- 
tiple détermina  de  la  première  puissance  d'une  inconnue  y,  ou,  el  nous  adop- 
tons le  symbolisme  de  Viète  :  te  produit  a. y,  dans  lequel  a  désigne  un 
nombre  délenniné  quelconque]  égalent  la  première  inconnue  (soit  x)  multi- 
pliée par  la  seconde  inconnue  'y  ,  plus  quelques  x'  [ou  b.x',  b  étant  un 
nombre  déterminé]  ;  nous  écririons  aujourd'hui  tout  simplement  ; 

a. y  =  x.y  +  b.x'. 
Lorsqu'ils  considéraient  plusieurs  inconnues  simultanément,  les  Hindous 
'  '        I   figurant  leurs  puissances  avec  des  couleurs 


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aS'J  LE   CALCUL    ALOÉnitlQLE 

nVt-clle  pas  élii  appelée  .4i's/;i»iyna  comme  l'Art  de  Kaimond  Lulle 
(art  par  excellence,  arlîum  an)?  L'idée  d'uito  langue  algébrique 
universelle  (')  liante  les  esprits  jusqu'ù  la  Tin  du  ivu'  siècle  (elle 
n'a  |)oint  dis)>arti  de  nos  jours),  et  le  grand  algëbrisle  Leibniz  s'en 
est  continuellement  inspiré  :  l'Algèbre  —  qu  il  préférait  appeler 
Arl  ou  iSyfilhhe  combiiialoire  —  est  selon  lui  une  carticférislique 
universelle  (■  ^uar  a(/it  île  cnkuto  in  an'wersam  »),  c'est-à-dire  un 
langage  symbolique perniettanlde  réduire  tous  les  raisonnements  à 
des  combinaisons  de  formules  (dans  lesquell»  pourront  d'ailleurs 
intervenir  d  autres  o|>éralions  que  celles  de  rAritbntétique).  a  On 
□  'a  plus,  dit  M.  Coulnrat  ('),  k  faire  attention  au  contenu  réel  des 
idées  et  des  propositions  ;  il  sullit  de  les  combiner  et  de  les  Irans- 
former  suivant  des  K'glos  algébriques  ».  Ce  serait  —  si  ce  pouvait 
âtrc  —  le  triomplie  du  mécanisme  inteltcclucl. 

377.  —  Mais  bornons  notre  ambition,  et  contentons- nous  de 
faire  connaître,  dans  l'esprit  que  nous  avons  chcrcbé  à  défmir,  les 
règles  et  les  formules  de  l'algèbre  élémentaire.  Pour  bien  mettre 
en  évidence  le  mécanisme  et  la  souplesse  de  ces  formnles  tout  en 
respectant  les  exigences  de  la  rigueur  logique  dont  nous  ne 
saurions  faire,  nous  modernes,  aussi  bon  marché  que  les  Hindous, 
nous  présenterons  tout  de  suite  les  règles  de  l'algèbre  sons  la  forme 
qu'ona  coutume  de  leur  donner  aujourd'hui.  Cependant  nous  ne 
devrons  pns  oublier  que,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut, 
l'algèbre  ne  parvint  qu'après  une  longue  élaboration  à  celte  sim- 
plicité, et  surtout  à  ce  degré  d'abstraction,  qui  frappent  tant  le 
lecteur  des  ouvrages  modernes.  I^  conception  géométrique  de 
l'algèbre  en  particulier,  fut  un  intermédiaire  nécessaire  (voir  n"  372 
et  chap.  III.  $  [)  entre  les  règles  de  calcul  des  Hindous  et  le  symbo- 
lisme abstrait  de  notre  époqwe.  Nous  reviendrons  longuement  au 
chapitre  ni  sur  cette  conception  et  sur  le  travail  dq  mise  au 
jmint  qu'elle  permit  d'accomplir  en  algèbre  au  xvii°  siècle. 

(■)  I  Potj/graphia  noja  et  uniueraali»  ex  combinatoria  arle  détecta  t,  t  An 
signorum.  vulgo  ckara-ler  univer»alia  et  lingua  phihiophica  »  disent  les 
tit  csttodcuxouvra^fl  (de  KiRcnEHet  Dalcarno)  parui  en  i66S  et  1661. 

i')  La  logique dt  Lribnis,  p.  tui. 


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2.  —  Symboles  et  expressions  algébriques. 

278.  —  L'algébrisie,  avonsnoiis  dîl,  éluilie  les  assemblages  que 
l'on  peut  fornur  avec  des  nombres  i-elalifs.  ces  nombres  étant 
cunniis  ou  inconnus,  fiiLoaoïi  variables.  rcprL-^entts  {tardes  leltrcs 
ou  |iar  des  chilTi-cs,  et  reliés  |>ar  des  signes  opératoires  convenus. 
—  Les  assemblages  de  l'algèbre  étant,  conslniils  de  toutes  pièces, 
rien  ne  nous  cnipùclie  a  priori  d'en  imaginer  uulant  qu'il  nous 
plairacn  créantdc  nouveaux  signes  opératoires  (cl'.  270)  ;  cri>rndant 
nous  n'userons  |uis,  |>oiir  le  morncnl,  de  cctic  liberlc;  nous  nous 
contenterons  d'étudier  les  combinaisons  formées  par  le  moyen- des 
opérations  nrllhmétiques  Tondamentales,  combinaisons  que  nous 
contiendrons  de  nommer  «  expressions  ali/èhrii/ties  ». 

270.  —  Nous  appellerons  plus  parlicutièrement  «  expression  nl- 
géhrique  rnlioniielle  »  touto&scmbliige  de  svmboles  algébriques  dans 
la  composition  duquel  n'entrent  que  des  addlLions,  des  soustractions, 
des  multiplications,  des  divisions,  ou  clévaltons  à  des  puissances 
entières.  Nous  avons  vu  que  moyennant  certaines  conventions 
les  cinq  opérations  énumérées  cî-dcssus  peuvent  être  efTectuées  sur 
des  nombres  relatifs  quelconques  ;  donc  toute  expression  nlijé- 
hrigue  ralionnelle.  composée  avec  îles  nombres  relatifs,  représente 
un  nombre  relatif. 

Il  n'en  est  pas  nécessairement  de  même  des  expressions  algé- 
briques non  rationnelles  (irrationnelles). 

Considérons,  par  exemple,  l'expression  i/—  a  dans  laquelle  n  est 
un  nombre  positif;  cette  expression  ne  représente  aucun  nombre, 
car  il  n'existe  pas  de  nombre  dont  le  cane  soit  un  nombre 
négatif  (n*  135). 

Cette  circonstance  —  notons-le  tout  de  suite  —  o  été  (mur  les 
premiers  algébristes  une  grande  source  de  dillJcultcs.  Nous  avons 
dit  en  effet  que  l'algébristc  de  profession  ne  craint  pas  de  raisonner 
sur  des  nombres  inconnus,  ou,  en  tout  cas.  sur  des  nombres  dont 
il  oublie  momentanément  la  valeur.  Or,  s'il  fuit  abstraction  de  la 
valeur  de  a,  il  ii/nnre  si  le  symbole  v'—  «  présente  ou  non  un  sens. 
et  il  n'a  point  de  raison  d'écarter  d'avance  ce  symbole.  Ainsi,  si 
l'on  n'y  prend  pas  garde,  l'algèbre  se  trouvera  déborder  hors  du 


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384  I.E    CALCUL    AI.GÉDUIQUE 

dumuinc  des  nombres  rcliilirs  :  on  y  rcncoii liera  des  expressions 
qui  cesseront  occasionnellement  d'être  nombres  ou  le  redeviendront 
sans  que  rien  soit  cbangé  pour  cela  ii  leur  mécanisme.  Le  mnlhé- 
maltcicn  soucieux  de  rigueur  logique  ne  |)Cut  raisonner  sur  de 
semblables  cxjiressions  sans  faire  à  leur  sujet  des  réserves  for- 
meltcs.  Aussi  longtemps,  du  moins,  que  In  llii^oric  des  nombres 
imaginaires  n'est  ])oint  constiluéc  (voir  cbap.  v,  $  ^),  il  lu!  laut 
exercer  un  contnMe  sur  les  calculs  où  entrent  des  i-adnes  alin  Je 
reconnaître  et  de  rejeter  les  formules  qui  ne  représentent  |  mi  s  des 
nombres.  A  celle  restriction  près,  cependant,  les  expressions  irra- 
tionnelles se  prêteront  aus'^î  bien  que  les  rationnelles  à  la  combi- 
naison algébrique. 

280.  Notations.  —  ^ous  n'enlreprcmlrons  [loint  de  faire  ici 
l'bistoire  des  notalions  algébriques  ;  car  il  n'y  a  aucun  lien  direct 
entre-  le  progrès  de  ces  notations  et  les  princij^es  théoriques  de 
l'algèbre,  l'armi  les  nombreux  systèmes  de  notations  qui  furent 
essayés,  l'un  peu  A  [wu  se  dégagea  et  so  fixa  insensiblement  sous 
la  forme  que  nous  lui  connaissons  aujourd'luiî.  C'est  de  ce  .système 
seul  qu'fi  quelques  exceptions  pi-ès  nous  nous  occuperons. 

Suivant  la  notation  moderne,  imc  expression  algébrique  se  com- 
pose de  lettres  et  de  nombres  aritbniéliques,  reliés  {>ar  les  signes  -i-, 
— ,  X  (""  ■)■  -  (•"'  l>t""re  de  fmction),  et  parfois  alTeclés  d'expo- 
sants entiers  ou  fractionnaires  (comme  ilans  n").  Les  lettres  sont 
prises  arbitrairement  dans  l'alpbabet  grec  ou  latin.  Cependant, 
même  ]>our  le  choix  des  lettres,  nous  {wuvons  adopler  cerlaïnes 
conventions  simples  qui  nous  aideront  à  nous  retrouver  dans  nos 
formules.  C'est  ainsi  que.  depuis  Descartes  ('),  on  n  coutume  de 
représenter  par  les  dernières  lettres  de  l'olpbabet  x,  y.  z,  h.  i'.  ic 
les  nombres  inconnus  ou  variables  et  par  les  premièi'es  lettras 
a,  b,  c.  etc.,  les  nombres  connus  ou  déterminés. 

I')  Sur  Valgèbre  apicieuse,  voir  p.  n;i,  note  r  cl  aSr,  note  i.  Pendant 
longtemps  on  n'03.1  Tijurcr  par  dca  letlrea  quQ  les  nombres  po^ilita  qui  seuls 
reprcECnlent  do  véritaliloa  ^rand  'ura.  Les  Cart'siena  IlVDDE.De  reduclione 
sequationum,  r6.'J7.  trailé  inséré  dan!  l'odilion  latine  de  la  Giomitrie  : 
Oeometria  à  Renabt  DescarUa,  2'  éd.,  t.  I,  Amsterdam,  i6r>f|>  furent  les 
premiers  à  dôsigncr  indilToremment  par  des  symboles  littéraux  non 
airpclêa  de  aigno»  ItcU  que  a.  b.  c.  ...,  3-,  ...)  des  nombres  pouvant  flrc  i 
volonté  positif  ou  négatifs.  (CF.  Dfux  Liv.,  ch,  iv,  J  1  . 


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stmdoi.es  et  Ext-nF-ssio:i3  ai.gkdhiquer  38i> 

Elant  donnée  une  combinaison  il  opéi-a Lions,  les  pro[>riptés  de 
celles-ci  (oommutalivité,  ûssodnli\  ilé,  etc.)  pormetlenld'en  modiner 
l'ordre  sans  alléi'er  lu  valeur  de  l'expicssion  qu'elles  définissent. 
Aussi  une  expression  algébrique  |ieul-elle  être  écrite  de  plusieurs 
manières.  L'algébrisle,  dont  le  rôle  consiste  à  retourner  les  for- 
mules en  tous  sens,  dtivra  dés  tors  se  demander  quelle  est,  pour 
telle  ou  telle  expression,  la  forruelaplus  ovonl.igeuse  et  comment  on 
passera  nipidement  d'une  forme  k  une  autre.  Voici,  à  ce  sujet, 
quelques  règles  universellement  adoptées  en  raison  do  leur 
commodité. 

281.  HonftmesC).  — On  appelle  fHo'<ùm«  un  produit  de  nombres 
relatifs  dont  certains,  tout  au  moins,  sont  représentés  par  des 
lettres.  Comme  on  a  le  droit  d'intervenir  les  facteurs,  on  convient 
de  placer  en  tête  du  monôme  tous  les/aeteurs  numériques  (facteurs 
qui  sont  donnés  sous  forme  de  nombres  ordinaires)  et  en  queue 
tous  les  facteurs  reprcscnlés  par  des  lettres.  Ainsi  le  monôme 
5.n.( —  ').li  .a  s'écrira  :  5.( —  7).  a.fc.n.  D'ailleurs,  on  a  l'ha- 
bitude do  réunir  en  une  seule  puissance  les  facteurs  égaux  {ainsia, 
danx  noire  exemple)  et  d'elfectucr  In  multiplication  des  facteurs 
numériques  ;  en  sorte  que  le  monôme  délini  ci  dessus  s'écrira 
(— 35)  .(j'./t.  —  Ces  conventions  failes  nous  remarquons  que 
nous  ne  donnons  lieu  k  aucune  confusion  si  entre  deux  facteurs 
littéraux  quelconques  (facteurs  représcnlés  par  des  lettres),  ou  entre 
un  facteur  numérique  et  un  facteur  littéral,  nous  omettons  le 
signe  .on  x.  Ainsi  nous  }>ouvons  convenir  d'écrire  ( —  3ô)'('6,  ou 
tout  simplement,  —  35n't  (voir,  sur  la  parenthèse,  p.  i46, 
note  2)  au  lieu  de  (—  3ô) .a*.b. 

Kn  délinilivo,  donc,  tout  monôme  »ern  composé  de  trois  parties 
juxtnposées  :  1°  un  signe  (  +  ou  — .  le  signe  +  pouvant  élrc  sous- 
entendu);  3"  un  nombre  arithmétique  ordinaire  (nombre  positif, 
rationnel  ou  inalionnel)  ;  3'  un  groii|>e  de  lettres  juxla[>osées, 
qui  [icuvenl  être  alVcctées  d'cx|H)s.ints  entiers,  et  dont  chacune  re- 
pi'ésente  un  nombre  U'Ievé  étentuellemcnt  à  une  puissance  entière) 
lequel  nombre  est  fadeur  du  monôme  (c'est-ù  dire  fadeur  du  pro- 
duit qui  constitue  le  monôme).  Par  exemple,  les  symboles 
370.1',       —  3a'/ic' 

(',.  ContraelioD  pour  mononomc  (de  .u-iv<,',  unique  cl  Ô-i'iiJ.y,  nom). 


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aSiî  I.E    CALCUI.    AI.G£BltlQI.E 

rqil'ùsi'iiloiit  dcM  tnonâiiiHs.  Si  lo  iiomlire  aiiiliuiL'liqiic  rsl  <';:nl  à 
l'unité,  on  oincl  de  l'écrire  {une  Joà  a  =  a).  S'il  cul  nul,  le 
monôiiie  csl  nnl  {o/ais  a  ^=  o). 

L'Ansfitnble  (lu  signe  et  ilii  nombre  artdiniétttfiic  coiistiliiciit  uti 
nombre  ruliitJr||i<>si(iron  m'yalir;  <\»'i  csl  ii|i|H.'lc  coefl'ic'wnt  (')  du 
iitonôniti.  I.e  ^toiii»!  d>!  IcUrcs  csl  \a  /larlie  litlvra'.c.  l.e  signe 
(^ignc  du  coellicienl)  est  le  sujne  dont  csl  affecté  le  iiioni^inc. 

Duiix  monômes  sont  dit  semblables  lur^^qu'ils  ne  diflêrcnt 
que  par  bura  cuelllcienls.  l-eiir  somme  ou  leur  dîHtitencc  est 
ulurs  u:i  nionôiiie  seniblalilc  à  ibacun  d'eux  ayant  |>onr  coeili- 
cient  la  somme  ou  la  ditTércnce  des  deux  cueflicicnls.  Chaque  fois 
(|uc,  dans  une  csnirossion,  se  Ironvcnt  plusieurs  monômes  sem- 
blables pouvant  être  ainsi  i-éunis  en  un  par  addition  ou  soustrac- 
tion, on  ne  manquera  pas  de  les  réunir  en  efTet;  celle  simplilîcation 
s'appelle  «  rêdttclion  dex  termes  semblables  a. 

Un  monônic  qni  n'aurait  pus  de  partie  littérale  serait  un  nombre 
relatif  ordinaire.  Ainsi,  par  extension,  on  pourra  regarder  les 
nombres  relatifs  eux-mêmes  comme  des  monômes. 

282.  -^  Ces  conventions  et  règles  posées,  nous  sommes  en  droit  de 
considérer  toute  expression  algébrique  comme  le  résultat  d'opéra- 
tions ell'ectuécssurdes  monômes  L'algébriste,  alln  de  rendre  les  for- 
mules facilement  lisibles,  mettra  toujours  ces  monômes  en  évidence 
en  en  réduisant  d'ailleurs  ii  nombre  le  plus  possible  :  ainsi,  par 

,      .....             -1  (oj- H- (te)  +  ax  —  (te  .    L-       , 

exemple,  il  n  écrira  pas  ,— -    ,  -— . ,    ,   mais  bien  (ce  nui 

est  la  même  cliosc    :  „   ;,—  —  ■ 

283.  Polynômes.  Polynôme*  ordonnés.  —  Pour  écrire  les 
expressions  algébriques  comjKisées  de  monômes,  on  suit  certaines 
règles,  dont  les  unes  s'appliriuent  mécaniquement  et  sont  imposées 
par  l'nsagc.  lamlïs  que  les  autres  dépendent  pins  ou  moins  du  flair 
et  de  riiabilclé  de  l'opcriileur. 

Soit  à  additionner  (')  plusieurs  monômes  afleclés  des  signes 

I  \  Le  mot  cotflkUru  a  éié  employé  par  Viète  'Ad  lûgigticem  spteiotam; 
Opéra,  p.  '(3  . 

l'.  Nous  ptuvons  toujours  ramener  la  soustraction  à  une  addition,  en 
changeant  le  signe  du  monôme  soustrait. 


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STMDOLBS    ET    EIPIIRSSIU.XS    ALGÉDRlQtES  387 

+  OU  — .  On  les  juxtapose  en  les  séparant  ileui  h  deux  par  les 
signes  -I-  ou  — ,  et  on  obtient  ainsi  une  expression  qui  n'rsl  autre 
(d'après  les  refiles  de  l'addition  des  nombres  reialiTs,  que  la  somme 
des  monÔRtes,  considérés  et  que  l'on  appelle  polynôme  (de  -iX-j, 
plusieurs  et  ov>><x«,  nom).  Les  monômes  sont  dits  •  termes  »  de  la 
somme  ou  du  pol^  nome. 

Dans  tout  jiolvnome,  l'ordre  de  «succession  des  lermes  est 
«rbitraire  (en  vertu  de  la  commutativîlc  des  sommes).  Cependant, 
ni  nous  voulons  mettre  de  l'ordre  dans  nos  Tormules,  nous  ne  ran- 
gerons pas  les  termes  au  hasard.  Nous  les  classerons  d'après  cer- 
tains caractères,  le  plus  souvent  d'après  leurs  a  degrés  ». 

Soit  un  monôme  dont  l'un  des  fucleurs  est  la  icitrc  x  élevée  à 
une  certaine  puissance  ('}  p  [les  outres  Tacleurs  ne  contenant 
pas  X  d'après  les  règles  adoptées  plus  liant  pour  la  composition 
des  monômes]  :  nous  dirons  que  le  nombre  p  est  le  deijré  du 
monôme  uar  rapport  kx  ou  eux.  Ainsi  le  monôme  6a}bx'  est 
de  degré  3  en  x,  de  degré  3  en  a.  de  degré  i  en  b. 

Considérons  maintenant  nn  polynôme  dont  les  termes,  on  dont 
cerlbins  termes,  contiennent  lu  lettre  x.  Chaque  terme  contenant  x 
a  un  degré  en  x  ;  quant  aux  termes  qui  ne  contiennent  pas  x,  on 
dit  qu'ils  sont  de(/ei/r(.!  oen  a;.  Convenons  alors,  lorsque  nous  écri- 
vons un  polynôme,  d'écrire  d'ubord  les  termes  de  degré  O  en  x, 
puis  les  termes  de  degré  i  et  ainsi  de  suite.  I^cpolynùmeainsi  dis- 
posé sera  dit  i<  ordonné  par  rapport  aux  puissances  croissantes  de 
X  ».  Si  nous  renversons  cnsnitc  l'ordre  des  termes  et  plaçons  en 
tète  le  ou  les  termes  de  plu%  haut  degré,  nous  obtenons  un  poly- 
nôme B  ordonné  par  rapport  aux  puissances  décroissantes  de  x  ». 
Le  degré  en  x  du  ou  des  lermes  de  plus  haut  degré  est  appelé 
«  degré  en  x  du  polynôme  w . 

Exemples.  —  Le  polynôme  6  a;*  -»-  3  x*  —  x  -i-  i  e»t  de  degré 
3  en  .T  et  ordonné  par  rapport  aux  puissances  décroissantes  de  x. 
Le  polynôme  a-\-  bx  -t-  Sx  —  c'x'  -+-  a  bx*  est  un  polynôme  de 
d«gré  a  en  X  ordonné  par  rapport  aux  puissances  croissantes  de  x. 

384.  —  Au  lieu  d'ordonner  |>ar  rapport  à  une  variable,  nous 
pourrions  ordonner  par  rapport  1  l'ensemble  de  deux  ou  plusieurs 

('l  Par  déCnîtion,  tous  lee  exposants  qui  figurent  dans  l'expression 
d'aa  taoaàme  sont  des  nombres  entiers  posilits. 


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388  LE   CALCUL    ALGÉURIQUB 

variables.  On  a\i[»:\\e  degré  d  un  inonâme />ar  rapporta  deux  l'a- 
riables  x  et  y  (oii  dei/ré  en  x  et  y)  la  somme  des  degrés  du  monôme 
par  rapport  àxet  par  rapport  ù  y  (le  degré  par  rapport  à  une  lettre 
donnée  étant  considéré  comme  nul  si  le  monûmc  ne  contient  pas  ta 
dite  lettre).  Ainsi  les  monômes  13  x'y,  axy',  3  ay'  sont  de  degré  3 
en  X  et  y.  On  délinira  scmblablement  le  degré  par  rapport  à  ud 
nombre  quelconque  de  lettres.  Cela  dît,  tout  polynôme  contenant 
les  lettres  x  et  y  |ieut  âtre  ordonné  en  x  et  y  suivant  les  puissances 
croissantes  ou  suivant  les  puissances  décroissantes.  Ainsi  te  poly- 
nôme 

K  -)-  a6'  -(-  a  x'  —  ry*  ■+-  cj"' 

est  ordonné  en  x  et  y  par  rapport  anx  puissances  croissantes;  il  ne 
contient  pas  de  terme  de  degré  i ,  Son  degré  en  x  et  y  est  te  degré 
du  ou  des  termes  de  plus  haut  degré  (ici  :  3).  —  Nous  verrons  au 
cours  des  cliapiircs suivants,  {Kturijnoi  il  est  avantageux  d'ordonner 
les  termes  des  polynômes  d'après  leurs  degrés. 

Remarque.  —  Une  soHiHie  ou  une  dijfcreiice  de  polynômes  or- 
donnés se  présente  de  prime  abuid  sous  la  forme  d'un  iwlynome, 
mais  non  jwint  nécessairement  d'un  polynôme  ordonné  :  on  l'or- 
donucra  en  modifiant  l'ordre  de  ses  termes. 


28S.  Produit*.  Facteurs  communs.  —  11  résutle  de  la  défi- 
iiition  du  uionAmc  que  la  uiultiplicatio.i  d'un  monôme  par  un  mo- 
nôme donne  un  nouveau  monôme  quu>nous  savons  écrire  immé- 
diatement. Ulea  de  nouveau  à  dire,  par  conséquent,  sur  celte 
oi>ératioii. 

Soit  iiiaintcuant  h  multiplier  un  polynôme  par  un  monôme  ou 
par  un  polynôme.  Pour  iiuliquer  cette  opération  nous  pou  - 
vons  noua  servir  de  la  parenthèse  ()  ou  du  crochet  [],  dans 
lesquels  nous  enfermons  les  nombres  qui  sont  euv-uii^uiL-s  les  ré- 
sultats d'opérations  supposées  cirechiécs.  Ainsi  le  symbole 
[a  +  ax  —  /)'x'j.[3c'  +  i]  signifie  :  produit  de  la  somme  sup- 
posée effectuée  (cca\.- à-d'tvQ  du  polynôme}  2  •+■  ax  —  b*x*  par  la 
somme  supposée  effectuée  (polynôme)  3  c'  +  i . 

Nous  savons  qu'en  vertu  de  la  distribulivité  de  la  multiplication 
(n"  7),    le  pro'luil  d'une  somme   de   termes  par  un  nombre  est 


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SYMBOLES    ET    EXPRESSIONS    ALGËBltlQUKS  sS^ 

^^al  à  la  somme  des  produits  des  termes  par  le  nombre  ('). 
Ainsi,  )«  produit  d'unpoljnomcpar  un  monâme  est  un  polynôme, 
el  il  en  ost  de  mâine  du  produit  d'un  polynôme  |)ar  un  polynôme. 
Remplacer  par  un  polynôme  un  produit  qui  est  indiqué  au  moyen 
d'une  parcnliièse  ou  d'im  crochet,  ce  sera,  pour  l'alffébrisle, 
n  effectuer  la  malliplkation  n  ou  «  développer  le  pioduit  ».  D'ail- 
Jeurs,  pour  écrire  convenablement  le  »  produit  développé  [ou 
*  développement  du  produit  a],  il  y  aura  lieu  d'appliquer  les  règles 
relatives  n  l'ordination  des  polynômes  (n™  383-4). 

386.  —  Mais  —  et  c'est  ici  qu'intervient  le  flair  de  l'algé- 
fariste  —  il  ne  sera  pas  toujours  avantageux,  pour  los  calculs  h 
venir,  d'elTectuer  les  multiplications,  lin  exemple  simple  va  nous 
en  convaincre  immédiatement. 

Considérons  l'expression  (x'  —  xy  +  i).ai  3n'i,  que  nous 
•écrirons  • —-"u^i/T'  ''  '"■  En  n'efTecluant  pas   la  mniliplication 

indiquée  au  numérateur  nous  mêlions  en  évidence  celle  circons- 
tance que  le  numérateur  est  le  produit  de  a  par  un  autre  nombre  ; 
or  ledénominateur  estégfllemenlleprodultdea  parunautrc  nombre 
(3  ab)  ;  et,  puisqu'on  ne  change  pas  la  valeur  d'une  fraction  en  di- 
visant les  deux  termes  (nucnératcur  et  dénominateur)  par  un  même 
nombri-,    la    fraction    peut   ùtre  écrite  sous  la  forme  simplifiée  : 


iâb 

Ainsi,  l'algébriste  préférera  souvent  ne  pas  effectuer  les  multi- 
plications de  polynômes  cl  monômes  II  se  contentera  de  juxtaposer 
les  fadeurs  du  produit  (entre  parenthèses  ou  crochets,  si  ce  sont 
<les  polynômes)  el  de  les  séparer  par  des  signes  x  ou  des  points; 
ou.  même,  il  conviendra  dometlre  les  signes  x  ou  .,  en  reniar- 
quantquecctle  omission  ne  l'expose  fi  aucune  conl'usiou  (cf.  281). 

l't  Nous  exprimons  symboliquement  In  propiiélé  de  distiïbutivjlc  en 
«cri vaut  que  {a  +  b,  .e  =  ac  +  bc  {n"  l'ta;.  Dans  celle  formule,  Icb  sj-ni- 
bolc«  a,  A,  c  «ont  des  nombres  relatif»  quelcoiiquei  ot,  par  coiiséquenl, 
peuvent  èlre  remplacés  par  des  expresions  algébriques  arbitraires;  on 
aura,  par  exemple,  te  droit  d'écrire  : 

Sur  la  dispoiition  que  l'on  donne  aux  catculi  dans  la  pratique,  voir 
les  traités  d'algèbre  élémentaire. 

BotiTmiiii.  —  Lu  Principu  ds  l'AnaljrH  lulhimiliqiia.  19 


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3Q6  LB   CALt:tL   ALGÉBnlQVE 

Ainsi,  |Mir  exemple,  les  symlioles  3a\itb  -t-  c  (i  4-  '<'}]. 
(<i*  +  6)  (c  +  i(),  i-epréMnleronl  des  protluiU  :1a  |ireinière  exprès^ 
sioD  est  iin  produit  dont  l'iin  des  facteurs  est  lui-mâme  la  somme 
d'un  iDonàmfi  el  d'un  produit.] 

Hemarijues.  —  Lorsqu'on  écrira  le  produit  d'un  polynôme  par 
un  monôme,  on  placera  de  préférence  le  monôme  en  tdtc.  ou  du 
moins  son  coeflîcienl.  Ainsi  on  ne  l'écrira  pas  (6  +  c)'6x,  mais 
3x(fr-t-c)  ou3(i  +  c)x. 

387.  —  L'alj^briste  ne  se  contente  iias  de  laisser  non  cITectnés 
certains  produits  algébriques  :  il  trouve  parfois  avantageux  de  rem- 
placer un  polynôme  |iar  un  produit  non  cfTcclué. 

,.       ...                               ,      ,■              .       oa-'  —  axy  -\-  a    ,  ,  ,    , 
Considérons,  par  exemple.  I  cxpi-cssion  j-jr .Lalgo- 

bristc  reniarcjue  que  le  numéroteur  n'est  aulre  que  le  produit 
u(x'  — xy -^  i);eii  remplaçant  le  polynôme  par  ce  produit,  il 
voit  tout  de  suite  que  l'on  peut  réaliser  la  simplilicalion  indiquée 
au  n°  386.  Lorsque  l'on  substitue  ainsi  h  une  somme  de  termes  le 
produit  d'un  monôme  par  une  somme,  on  dit  que  Fort  met  ce 
mannme  en  fadeur  commun  (le  monôme  est  n  dans  l'exemple 
donné  ci-dessus)  :  cet  opération  n'est  possible,  bien  entendu,  que 
si  a  ttgiire  comme  facteur  dans  cbacun  des  termes  de  la  somme. 

288.  Sommes  et  produits  algébriques  eu  général.    —  Les 

convciilious  et  icuiarqiics  qui  précédent  ne  concernent  pas  seule- 
ment les  poI\  nomes,  mais,  eu  général,  toutes  les  expressions  algé- 
briques QÎi  entrent  des  sommes  et  des  produits.  Ainsi  l'on  écrit 

a'  h.  a\\'b  -h  X-  -i-  f  ponr  signifier  :  produit  île  ai  /vir  b,  pro- 
dail  de  a  par  la  somme  \'b  -h  œ'  -1-  -■  Ce  dernier  produit pourifiit 
s'écrire  u\/b  -i-  x'  -h-  -.-.  maïs  i'  peut  être  plus  avantageux  de  ne 
pas  le  //.h'ehppcr  et  de  laisser  a  en  facteur  commun. 

289.  Fraotioua.  —  Toute  expression  algébrique  dans  la  compo- 
sition de  laquelle  entre  une  ou  plusieurs  divisions  ('),  sera  écrite 

('I  Et  par  conaéquciit,  toute  expression  pouvant  ftrc  raminée  k  cette 
ToTmc  par  une  tronsrormalîon  algébrique  |Voir  g  3;. 


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srHDOI.ES    ET    EIPREfSIOnS   ALGJHRIQI'ES  3^1 

80U8  la  forme  d'uno  fraclioa  (')  ou  <l  une  combinaison  oii  entrent 
des  fraclîona  (Vrilgébrisle  évile  de  ao  servir  du  signe  :).  A  ces  frac- 
tions on  peut  appliquer  loulea  les  règles  qu'enseigne  l'arillimé- 
tique;  mais.  |>our  abréger  les  calculs,  on  aura  soin,  avant  d'o- 
pérer sur  lea  fractions,  de  les  tintpUfier  toujours  le  plus  possible. 
A  supposer,  par  enentple,  (ce  qui  est  le  cas  le  plus  fréquent)  que  le 
numérateur  et  le  dénominateur  de  la  friictron  soient  écrits  sou» 
forme  de  sommes,  on  cbercliera  (confornaérnent  k  la  remarque  des 
(n"  386-67)  si  les  termes  du  numéraleur  n'ont  pas  un  facteur 
commun  qui  soit  aussi  facteur  commun  des  termes  du  dénomina- 
teur: de  tels  facteurs  communs  peuvent  être  supprimés  dans  les 
deux  termes  {haut  et  box)  de  la  fraction  (cl.  386). 

Exemples  :  Im  fraction  ?*'LilJ?-^'  est  équivalente    égale)  h  la 
a*x'  —  ob 

fraction  "If^.^-.^'*''  ~   "   '"' 


«(a'^'  -  b) 

aOO.  Polynômes  »n  x.  —  La  remarque  du  n°  387  conduit  à 
mettre  un  polynôme  dont  les  termes  contiennent  la  lettie  x  sons 
une  forme  que  nous  utiliserons  fréquemment.  Ordonnons  (n°383) 
le  polynôme  par  rapport  anx  puissances  cioissantcs  de  .c  et  appe- 
lons m  son  dpgrc  l'/fi  est  im  nombre  entier  positïl).  Le  polynôme 
est  nnc  somme  de  termes  monômes  qui  sonldistribticsen  plusieurs 
groufics  snccssifs  :  i"  monômes  qui  ne  contiennent  pas  x;  3"  mo- 
nômes qui  contiennent  x  h  la  première  puii^sancc;  3*  monômes 
qui  contiennent  x'  ;  et  ainsi  de  suite  jusqu'il  la  m*"""  puissance 
x".  Mettons  la  somme  dn  premier  groupe  de  monômes  entre  pa- 
rentbèses  ou  crochets  ;  dans  le  second  groupe  de  monômes  mettons 
X  en  Jacleur  CDiumtin  (287),  nlin  que  la  somme  des  termes  de  ce 
groupe  apparaisse  sous  In  l'oruie  du  produit  de  x  par  une  somme 
(entre  parentliùses  ou  crochets);  dans  le  /roisièfoe  groupe,  nie tlons  ic^ 
en  fadeur coninum  ;  et  ainsi  de  suite.  Noti-c  (xilynonie  prend  alors 
finalement  la  forme  suivante  : 

(,)  (...)  +;...)!  + (...).c=  +  ... -^(...K, 

('I  La  traction  ,  rrpiûjcntant  pardûlinhian  le  résultat   de   la   division 


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3g3  LC  CAtnUL    AI.GÉBKIQUI 

les  parenthèses  renrormant  des  polynômes  oii  montSmes  qui  ne 
contiennent  paax. 

Cela  fait,  nous  observons  que  |K>urqu'uneexpression algébrique 
contenant  diverses  lettres  x.  a,  b,  c,...  puisse  être  mise  sous  la 
Torme  ci-dessus,  il  n'est  point  néces!>aire  que  celle  expression  soit 
un  polynôme  au  sens  du  n"  3S3.  Ainsi  l'expression 

(y/„(,  4-  ;)  +  (sarî  +  a)r  +  6.r' 

n'est  pas  un  polynôme  (somme  de  monômes)  :  nous  conviendrons 
toulefois  de  dire  que  cette  expression  est  un  polynôme  par  rapport 
à  X  ou  un  polynôme  en  x.  D'une  manière  générale,  nous  appelle- 
rons «  polynôme  en  x  »  loule  expression  algébrique  qui  peut  Sire 
mise  sous  la  {']  l'orme  (i),  oà  les  parenlhiset  renferment  îles 
expressions  algébriques  quelconques  ne  conlunanl  pas  la  lettre  x. 
L'cKposanI  m  de  la  dernière  puissance  de  x  est  le  flegré  du  poly- 
nôme en  x.  Les  expressions  entre  parenthèses  sont  appelées  (par 
extension  du  sent  premier  de  ce  mot)  coefficients  du  polynôme 
en  X.  Chaque  produit  d'un  coelTicient  par  la  puissance  de  xà 
laquelle  il  se  rapporte  est  dit  terme  dn  |H>lynome.  La  première 
parenthèse  de  lii  formule  (i)  renferme  le  terme  indépendant 
de  X  ■  ou  H  <U  degré  o  »  [voir  n°  283]. 

licmarqae  I.  —  Le  polynôme  en  x  mis  sous  la  forme  (i)  est  or- 
donné par  rapport  aux  puissances  croissantes  de  x  ;  on  peut  natu- 
rellement, en  retournant  l'ordre  de  ses  termes,  l'ordonner  por  rap- 
port aux  puissances  décroissantes. 

Uemarque  IL  —  Il  résulte  des  dérmilions  qni  précèdent  que  la 
somme  ou  le  produit  de  deux  polynômes  en  x  est  un  polynôme 
eu  X. 

201.  Polynômes  en  r,  j.  ou  en  x,  y,  :,.  —  Comme  on  a  dé- 
(\m  les  polynômes  en  x,  on  ])0ilrra  définirles  polynômes  en  x  nly 
|l»lïnonie8  par  rapport  aux  deux  letti-es  x  et  y],  les  [>olynomcs  en 
j:.  y  cl  z,  etc. 

Considérons  un  produit  contenant  les  lellrcs  x  et  y,  élevées  h 


(')  J'entends  par   là  :  toulu  cxpiossitin  pouvant  ïtre   ramenée   à  coite 
'orme  par  uuc  transforma  lion  alijcluinue  (voir  §  1). 


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SIMBOLBS    ET    EIPHBSSIOnS   ALGÉBRIQUES  ag3 

certainei  puissances  entières  m,  n.  Nous  conviendrons  de  dire 
(suivant  une  locution  un  peu  incorrecte,  mais  commode)  que  ce 
produit  est  une  puissance  de  x  et  y  ;  l'ensemble  des  facteurs  du 
produit  qui  ne  contient  pas  x  el  y  sera  appelé  coefficient  de  la 
puissance  de  x  et  ^;  ainsi,  si  l'on  désigne  par  une  lettre  A  le  coef- 
ûcienl,  la  puissance  de  x  et  )*  sera  de  la  forme  Kx"'y". 

Deux  puissances  de  x  et }'  ayant  des  coefTicients  différenls,  mais 
affectées  des  mêmes  exposants  >n,  n  seront  appelées /)uis5a/icfj  sem- 
blabkt  de  x  et  y. 

Cela  posé,  nous  appellerons  polynôme  en  x  et  y  toute  itomnie  de 
puissances  de  a;  et  y  alTectèes  de  coellicienU.  Réunissant  en  un 
terme  (par  addition  et  mise  en  facteur  commun  des  expressions 
telles  que  x"  y)  tout  f^roupe  de  puissances  semblables  qui  (îgureni 
dans  la  somme,  nous  [wuvons  toujours  mettre  le  polynôme  soiis 
la  forme 

(...;-)-(...)3H-(...)r  +  (...)3:*  -H  {...)xy'^  (...)/'-(-  terme»  analogue» 
où  les  parenthèses  renferment  dei  expressions  algébriques  arbi- 
traires ne  contenant  pas  x  et  y.  Les  expressions  entre  parenthèses 
sont  les  co^^cien/f  du  polynôme;  les  termes  de  la  somme  puis- 
sances de  X  et  ^j  sont  les  termes  du  polynôme  et  ont  respec- 
tivement pour  degrés  la  somme  de  leur  degré  en  x  et  de  leur 
degré  en  y  ]yide  n*  384]  ;  le  de<jré  du  polynôme  est  le  plus  élevé 
des  degrés  de  ces  termes.  Ces  déQnitions  s'étendent  immédiate- 
ment à  un  polynôme  en  x,  y,  z,..  ou,  plus  généralemeni,  à  un 
polynôme  |)ortant  sur  un  nombre  quelconque  de  lettres  ou 
quantités. 

aS3.  —  Un  polynôme  du  premier  degré  [par  rapport  a  x  et  y 
ou  à  un  nombre  quelconque  de  quantités]  est  dit  linéaire.  Exemple  : 
3x  —  j'  -H  i,  ax  -h  by  -t-  cz  -h  d. 

Un  polynôme  de  degré  quelconque  ;i  dont  tous  les  termes  sont 
du  même  degré  n  est  dit  homogiae.  Exemples  : 

.la:*  +  13;/  —  ly*.       at*  ■+-  by^  +  ci'  ■+■  dry  ■+■  eyi  +_/:3. 
polynômes  homogènes  du  second  degré  ; 
4  »■  -H  x^y  H-  x:S 
polynôme  homogène  du  troisième  degré. 


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Un  polynôme  homogène  du  second  degré  est  souvent  appelé 
Jorine  qatulralique. 

303.  Formalas  homogènes   Application  à  la  gâométria.  — 

Nous  avons  expliqué  au  n°101en  quoi  consiste  i'Uomogénéitéd'une 
relation  élablie  entie  grandeurs  gco  m  étriqués.  Nous  savons  d'ail- 
leurs qu'à  une  telle  relation  cont^spont)  toujours  une  égalité  numé- 
rique CKpiimanl  que  la  mesure  d'une  certaine  grandeur  est  égale  à 
la  mesure  d'une  autre  gnuideur  de  même  espèce  l'Ius  précisément, 
si,  ninsi  qu'il  arrive  en  gcouictrie.  les  grandeurs  sunl  définies 
cjmme  résultats  d'opérations  eRectuées  snrdes  longueiiis données, 
et  si  l'on  désigne  par  des  lelli-cs  a,  b,..  les  nombres  qui  mesurent 
CCS  longueurs,  régalilé  numérique  à  laquelle  on  a  allaire  se  pré- 
sente sous  la  forme  d'nnc  égalité  entre  deux  expressions  algé- 
briques contenant  les  lettres  a,  6,  c.  .  .  Supposonf,  en  particulier, 
que  ces  cxpressiims  soient  des  polynômes  en  a,  b,  c,  ...,  ce  quia 
lieu  si  la  relation  considérée  alTiinie  qn'une  certaine  somme  (*)  de 
grandeurs  de  même  espèce  e«t  égiile  k  une  outre  somme  de  gran- 
deurs :  il  résulte  de  l'iiomogénéilé  de  )a  relation  géométrique  que 
les  deux  polynômes  doivent  Aire  tous  deux  homogènts  (')  et  de 
même  ilegré  par  rapport  aux  quantités  a,  b,  c. 

On  dit  aloi-s  que  la  formule  qui  exprime  l'égalité  des  deux  poly- 
nômes est  une  forniitlf  homotjl'ne . 

Remarque.  —  Les  relations  géométriques  se  traduisent,  disons- 
nous,  par  des  formules  homogènes.  11  en  est  ainsi  du  moins  i  con- 
dition que  les  mesures  de  toutes  les  longueurs  qui  interviennent  dans 
la  relation  soient  désignées  pur  des  lettres.  Si  l'une  de  ces  mesures 
était  donnée  nuniéiiquement,  —  par  exemple,  si  l'une  des  lon- 
gueurs considérées  était  prise  pour  unité,  auquel  ras  (il  est  facile 
de  s'en  rendre' compte)  sa  mesure  serait  i,  —  la  relation  ne  serait 
pis  nécessairement  homogène  par  rapport  aux  mesures  des  autres 
longueurs  désignées  par  des  lettres.  C'est  ce  qu'observe  Descartes, 
lorsqu'il  dit  nu  livre  1  de  sa  Géométrie  ((j|-aiv.  I.  VI  p.  171)  :  «  Il 
es',  aussi  k  remarquer  que  toutes  les  parties  dune  même  ligne  se 

{'1  Ou  plus  généralement  une  comLiii  îsoii  de  BommeB  ot  diUéirncei, 
<: '17  SI- à -dire  une  êommt  algibrUfue  (vide  p.  387,  note  1  ). 

(';  D'où  le  choix  du  mot  t  homogène  >  pour  désigner  le  ca  actire  algé- 
brique défini  au  n"  précéilent. 


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Tltl.tSFOnU Allons   CLASSIQUES  sgJ 

doivent  ordina  ire  ment  exprimer  par  mitant  tio  dimensions  l'une 
qiiG  t'aiili-o  loi'sqiie  l'unité  n'est  point  délcrminéc  en  la  question  ; 
mais  ce  n'est  pas  de  Riéme  lorsque  l'unité  est  déterminée,  i,  cause 
qu'elle  peut-être  aous-cnlendue  partout  où  il  v  a  trop  ou  trop  peu 
de  dimensions  ;  comme  s'il  faut  lii'cr  la  radne  cubique  de  aa66  —  b, 
il  faut  [icnserquc  la  quantité  aa66  est  divisa  une  fois  par  l'unité,  et 
que  l'autre  quantité  ù  est  multipliée  deux  fois  (uu-  In  même,  n 

L'iioinogénéilé  des  relations  géométriques  se  traduit  encore  par 
ded  conditions  alfféljiiqucs  précises  dans  le  cas  où  ces  relations  s'ex- 
priment \ar  l'égalilc  d'expressions  al^''ébriques  en  a,  b,  c,  ...  autres 
que  des  |>ol)'nomes.  On  peutdémonti-cr,  d'ailleurs,  qu'il  est  too- 
jours  |>ossible  de  Iraiisfornier  une  telle  égalité  en  une  égalité  ài/ui- 
valrnle  [voir  n"£94]  dont  les  deux  membres  sont  de»  polynômes. 


S.  —  Transtormations  classiques 

394.  —  Nous  avons  indique  quelques-unes  des  règles  et  des 
habitudes  auxquelles  sccooforme  l'écriture  algébrique.  Ces  règles, 
cependant,  et  ces  habitudes,  n'imposent  pas  aux  expressions  de 
l'algèbre  une  forme  ne  vttrietur.  Toute  expression  peut  ôtre  iraïu- 
formée  de  bien  des  manières,  et  telle  forme  qui  est  avantageuse 
pour  l'élude  d'un  problème  particulier  ne  le  sera  pas  dans  d'autres 
circonstances  ('\  C'est  pourquoi,  après  avoir  écrit  une  expression, 
l'algcbristc  se  demandi^ra  quelles  sont  les  expressions  équivalentes 
eu  lesquelles  il  serait  possible  et  peut-Stre  intéressant  de  la  trans- 
former. Ce  faisant,  l'algébriste  ne  crée  rien;  il  remplace  le  même 
par  le  même,  se  bornant  à  modifier  l'aspect  des  formules,  la  façon 
de  les  présenter  et  de  les  dis[Kiscr.  D'où  vient  que  ce  petit  jen  de 
construction  est  si  merveilleusement  fécond?  C'est  que  l'esprit 
humain  n'est  pas  doué  d'une  vue  très  perçante.  Tel  détail  capital 
pouvait  nous  échap|Krdans  la  formule  d'une  expression,  qui  nous 
sautera  immédiatement  aux  jeux  lorsqu'on  nous  présentera  l'ex- 
pression sous  une  face  nouvelle. 

Pour  écrii'e  que  deux  expressions  algébriques  ne  sont  qu'une 
seule  et  mèiue  combinaison  piéscnlÔB  sons  deux  formes différcnles, 

(';  CI.  supra,  «"  aG8. 


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3g6  LE   CAI^UI.    AI4J^.BniQLE 

l'alf^briste  ^rît  que  ces  expresMons  sonl  éi/alrt.  Mais  il  s'agît  ici 
d'une  éfïalité  d'une  nature  spéciale,  égalité  iinlépeittlonle  rU  la  valeur 
nainériqae  des  expressions,  ou.  plus  précisément,  éffalil^  qui  sub- 
siste quelles  que  soient  les  valeurs  numériques  attribuées  aux  lettres 
fiçuriinl  dans  les  expressions  (^) .  Une  seinblablecgalilé  eslap|)elée 
idenUlé  {').  On  l'exprime  généralement  par  le  m'me  signe  que  l'é- 
galité (le  signe  "=}  :  cc|>endant  certains  auteurs  emploient  un  sym- 
bole spécial,  5^,  potir  signilier  :  identique  à. 

Deux  expressions  identiques  sont  n  équivalentes  -;  lorsque  l'on 
passe  de  l'one  h  l'autre  on  dit  que  l'on  transforme  la  première 
expression  ou  que  l'on  «  elTeclue  une  transformation  algébrique  m. 

295.  —  Nous  avons  déjà  elTucliié  au  cours  de  cet  ouvrage,  de 
nombreuses  transformations  algébriques.  Kn  ciTet  Ic^  égalités  s)  m- 
boliques  qui  expriment  les  propriétés  fondamentales  des  opérntions, 
commutalivilé,  associnlivllé,  disiributivitd.  sont  des  identités,  et 
les  plus  importantes  de  toutes  (cf.  n*  360)  : 

En  combinant  ces  identités,  le  lecteur  en  formera  de  nouvelles 
en  aussi  grand  nombre  qu'il  voudra.  Nous  nous  contenterons 
d'indiquer  ici  quelques  identités  classiques  (^)  qui  sont  d'usage 
courant  en  algèbre;  nous  leur  donnerons  des  numéros  afm  de 
pouvoir  facilement  y  i-envover  par  la  suite. 

296.  PulsuiiosB  «atières  d'un  binom*.  —  On  appelle  bi- 
nôme un  polynôme  composé  de  deu\  termes  on  monômes).  Pour 
écrire  rapidement  les  puissances  entières  d'un  binôme  (puissances 
d'exposant  m  entier  positif),  il  suffît  de  savoir  écrire  les  puissances 
de  l'expression  a  -\-  b;  ou  n  —  b  ;  cnr  les  iilentilés  ainsi  obtenues  — 
ayant  lieu  quels  que  soient  les  nombres  a  et  /*  —  ont  rncoi-c  lien 


('j  Ces  lettres  sont  nécessairement  les  mimes  dans  les  deux  expression!. 

l'I  Ainsi  Jes  expressions  a'b  et  ia'  sont  égales  lorsque  i  ■=  3  ;  les  exprct- 
«îons  a'b  et  ba'  sont  idtntiquea. 

\'-'\  I^s  mathcmaliciens  grecs  connaissaient  un  crand  nombre  do  ce» 
identités,  maïs  ili  les  concevaient  comme  des  retatiom  entre  grandeurs 
géométriques  appartenant  à  une  mCnie  figure  (voir  p.  117,  note  1).  houi 
reviendions  sur  ces  relations  au  cliapitre  m  qu'il  faudrait  lire  en  même 
temps  que  le  présent  chapitre  si  l'on  voulait  suivre  l'algèbre  dans  sou 
évolution  historique. 


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TftAnS  FORMATION  s    CLA3SrQ[IE.i  HQr 

lorsqu'on  y  remplace  les  ictlres  a  et  fcpor  des  inoD<>ines  quel- 
conques. 

Or  en  efiectunnt  les  mulliplications 

(a  +  b)  [a  H-  6).  [a  -  b)  [a  —  b).  elc. 

nous  parvenons  aisément  aux  identités  (')  suivantes,  dont  les  se- 
conds membres  sont  les  «  déoeloppemenls  »  (voir  386)  de  'a  -+-  b,^, 
(a —  by,  elc.  : 

(I)  (a  H-  (.,«  =  (a  +  6)  (rt  +  t)  ^  a'  -t-  aaf.  +6» 

(II)  (a  ^  *)>  =  (« -(,)(«-   t)-a'-3a6  +  fc' 

(III)  (a  +  by  =  (a  -t-  6)»  (fl  -t-  6;  =  a'  -t-  3a'6  +  iab^  +  (.' 

(IV)  (a  — (.)*  =  a'  — 3a»fcH-3(i&'  — 6' 

(V)  (a  +  è)'  =  a'  +4ffl»6-i-6rt>6»H-4afc'  -h  6' 


On  peut  continuer  ainsi  indéfiniment.  Mais  n'y  aurait-il  pas 
moyen  d'écrire  une  identité  symbolique  qui  donnât  la  formate  de 
la  puissance  {a  ■+■  b)"  quel  que  soit  Cenlier  m  ?  La  formule  deman- 
dée sei-a  l'acile  ili  obtenir  si  l'on  utilise  les  symboles  de  l'urïtlimé- 
tique  combinotoirc  que  nous  avons  fait  connaître  à  la  fm  de  notre 
Premier  Liore.  D'ailleurs  les  coeflicicnls  numériques  qui  figurent 
dans  le  déreloppemenl  de  {a  -h  b)'"  ne  sont  autres  que. les  nombres 
situés  sur  uoc  même  ligne  diagonale  (ou  base)  du  triangle  aritbmé- 
tique  de  Pascal  (n°  18)  ;  c'est  là  un  fait  remarquable  qui  était  déjh 
connu  au  xv'  siècle  [cf.  en  particulier,  Stifri,  Arithmelica  in- 
le</ra,  1043,  p.  /iC)  et  que  Pascal  a  dérmilivement  élucidé. 

297,  —  Pour  former  le  dévelop|)emcntde  (n  -f-  b)",  nous  allons 
tout  d'abord  nous  demander  quel  est  le  développement  du  produit 

P^in-i^b,](aH-b,)...{u  +  b...). 

OÙ  b,.  b,,  ...  b,„  sont  m  nombres  dilTérenl». 

Ce  développement  peut  évidemment  être  obtenu  pur  le  procédé 
suivant.  Clioisissous  une  lettre  ('i  ou  b,)  d;ins  le  premier  facteur, 
puis  une  lettre  (a  ou  b,)  dans  le  second  lacteiu-,  et  ainsi  de  suite 


l')  Los  idrntilPt  sont  ordonnées   pur  rapport  aux  puissances  décrois- 
tantes  do  a,  par  rnpport  nuK  puissances  croiisaules  tic  b. 


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-390  LE  CALCUL    ALREBniQUE 

jusqu'au  dernier  fadeur.  Kntsant  le  produit  do  loutcR  ces  lettres, 
nous  obtenons  un  monôme  qui  est  un  terme  du  iK)lynome-produit. 
Si  nous  recommençons  ta  même  opération  et  la  répétons  autant 
de  fois  que  possîlile.  sriiis  jamais  la  rejaire  deux  fois  et  de  la  même 
manière  {'].  nous  nurons  manifestement  tous  les  termes  dn  pro- 
duit V,  c'est-à-dire  l'cnsomiilc  des  monômes  dont  la  somme 
constitue  le  [tol^nomc  P. 

Les  inonômcs  formes  comme  il  vient  d'être  dit  ont  tous  pour 
coefficient  numérique  l'unité;  chacun  d'eux  est  le  pi-odnit  d'une 

puissnnce  (')  de  n  |Kir  certains  des  nombres  h,,  b, 6„;  d'ailleurs 

ils  diffèrent  lous  les  uns  dos  autres  par  nn  fadeur  au  moins  (il 
n'y  en  a  pas  deux  qui  soient  formés  des  mômes  lettres).  Groupons 
ces  monômes  ou  lermes  de  manière  à  mettre  leur  somme  sous  la 
forme  noruialed'un  (lolynome  en  u  (n°  390^   : 

De  degré  o  l'n  u,  il  n'y  a  qu'un  terme  :  le  monôme  obtenu  en 
prcnnnt  dans  cliaquc  facteur  la  Icllre  i  (monôme  b,f>i  ...  bj). 

Pour  avoir  un  terme  de  degré  i  en  a,  tl  faut  pi-endrc  lu  lettre  a 
dans  un  facteur  et  la  lettre  h  dans  loiis  les  autres.  Nous  avons  donc 
m  tenues  de  degré  1  en  a  (nombre  des  combinaisons  de  m  facteurs) 
savoir  tes  monômes 

ab,0,...b„_,.        aO,h,  ...  b„,_,b„.        ...ab,b,..-b„ 

déduits  du  produit  ah.fii  ...  b„-,,  bm  en  y  supprimant  d'abord  )a 
lettre  b„„  puis  la  lettre  /)„,   ,,  ...  enfin  la  lettre  b,. 

Pour  avoir  un  terme  de  degré  1  en  a.  il  faut  prendre  la  lettre  a 
dans  detix  facteurs  et  la  lettre  b  dans  loas  les  autres.  Nous  obte- 
nons ainsi  les  termes  a'b,h, ...  i^_i,  etc.  Le  nombre  de  ces  termes 
est  i^l,  (nombre  des  combinaisons  de  m  facteur  a  il  2,  voir 
n-  26»;. 

Nous  formerons  ensuite  les  termes  de  degré  3,  a'fc|ij ...  fc,„_j,  .... 
etc.,  dont  le  nombre  est  C;^.  l't  ainsi  de  suite.  Les  termes  do 
degré  hi  —  1  seront  au  nombi-e  de  C^'~',  c'est-à-Jircni  (n''264). 
Les  termes  de  degré  m  sont  au  nombre  de  Cl!!,  c'est-à-dîro  1  ;  et 

{')  Je  (lirnh  qui  l'opéralJoD  cat  rcEaJta  do  la  même  maniËro  si  nous 
preuiont  la  mime  Icltre  /a  ou  h\)  dans  le  premier  fadeur,  puis  la  mime 
lc:trc  'a  ou  bi]  dans  le  second  facteur,  etc. 

l'j  Si  le  moiidme  ne  conlieut  pas  a,  il  est  de  degré  u  en  a  :  il  est  donc. 


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r—  -■  ■'  ^^  "lo  degré  o  e 

le  produit  de  a"  {ou  1)  par  des  fact«ur-  *- 


TK&ifsraauATio^s  CLASMQUEs  399 

il  est  clair,  en  etTet,  que  nous  ne  pouvons  obtenir  im  terme  con- 
tenant a"'  qu'en  prenant  la  lellro  n  dans  chaque  factcnr  du  pro- 
duit P,  ce  qui  donne  le  terme  unique  a". 

SOS.  —  Ces  préliminaires  établie,  supposons  que  nous  don- 
nions la  même  valeur  b  aux  ni  lelti-es  &,.  b,,  ...  h„.  Alors  le 
terme  do  degriS  o  en  a  devient  6"',  les  termes  de  degré  1  sont  Ions 
^gaux  entre  eux  et  égaux  Ji  6'"~'a;  leur  somme  est  ml>"'~'a,  puis- 
qu'ils sont  au  nombre  de  ni.  Les  termes  de  degré  3  sont  tous  ^giiux 
h  a'b"""';  leur  somme  eslCf„fc"'"''a';  puisqu'ils  sont  au  nombre  de 
C^ .  Et  ainsi  de  suite  jusqu'au  lermc  de  degré  m  qui  est  loiijmirs 
unique  et  égal  h  a". 

En  conséquence,  nous  pouvons  écrire  l'identité  ;') 

(Vl)      (a  -t-  b)"  z=  fc"  -)-  mb-^-^a  -+•  C'„fr"-»n»  -v  ...  ■+■  C«-*fc'a--' 

où  le  second  membre  est  ordonné  |Kir  rnp)>orl  aux  puissances  crois- 
santes de  la  lettre  a  et  par  rapport  aux  puissances  décroissantes  de 
la  lettre  b.  Les  valeurs  des  nombres  C^.  C'^.  etc.,  sonldonnécspar 
la  formule  (4)  du  n°  264. 

Remarque.  —  Il  est  clair  que  le  raisonnement  qui  précùde  res- 
terait valable  si  l'on  échangeait  les  rôles  que  nous  avions  fait  jouer 
aux  lettres  n  el  6,  Ainsi  l'identité  (Vl)  peut  être  écrite  sous  la  forme 
suivante  : 

(VI  fcii)       (a  -4-  bY  =  (6  -H  «r  =  a"  -+-  ma-"-  'b  -+-  Cla-"-'h' 
H-...4_C:-Vfi'"-^-Hmo6— '  -hb". 

Nous  voyons  inimédialemcnt  quccette  égalité  n'est  autre  que  la 
précédente  dans  laquelle  on  a  renversé  l'ordre  des  teinica  du  second 


(  )  Le  développement  de  (a  +  t)-  était  connu  des  mathématiciens 
alexandrins  (du  moins  pour  les  première»  valeurs  de  m;  ;  mah  la  forme 
que  nous  lui  donnons  ici  ne  pat,  bien  entendu,  être  obtenue  qu'après 
la  création  du  calcul  combinatoirc;  nous  la  trouvons,  en  p-trliculier,  chez 
Pascal  \Usage  du  triangle  arithmétique  pour  Inufer  la  puissance  des  bi- 
nôme* et  det  apotomea,  Œuvres,  t.  111,  p.  ^gi)).  —  La  formule  (VI)  o'cst 
d'ailleurs  qu'un  cas  parlicutier  de  ta  formule  générale  établie  par  Newton 
iformuU  du  binoTrte  de  Newton]  qui  donne  le  déve'eppcmcnt  de  (n  -f  i  '^ 
pour  m  qadconqtie  (noo  nécessaire  ment  entier). 


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300  LE   CALCUL    ALOÉBniQtE 

membre  :  en  elTet  nous  savoos  (n*  264.  Remarque)  que  l'on   a  : 
Ci  ^  C--',  Ci,  =  C:-'.  etc. 

390.  —  De  l'identité  (V[  bà)  nous  déduirons  immédiatement  le 
déœloppement  de  (a  —  6)".  Remplaçons,  en  elTet,  fr  par  &' dans 
cette  identité  :  clic  devient  : 


posons  ensuite  b'  ^  —  h,  d'où  résulte  6"  ^  b',  fc'*  ;=  —  6', 
fe''  =  ft',  fc'  ^=  —  fc',  etc.,  nous  obtenons  : 

(VII)  (n  —  fc^-  =  a-  —  ma-'6  +  C;;.««-'6'  ....  elc. 

303.  AppUoatioD  de  la  formule  du  biaome  an  développe- 
meat  d'une  puiaaaDca  d'an  polynôme. —  La  formule  (VI  bis) 
'dite  du  binôme  de  Newton),  qui  doime  la  puissance  m'^*  d'un 
binôme,  fournit  le  moyen  de  calculer  les  puissances  entières  d'un 
polynôme  quelconque. 

Considérons parcxemplc le  |>olYnome  &  trois  termes  a  -t-  b-{-  c: 
nous  écrirons  en  réunissant  6  et  c 

[a  +  6-1-  cl~  =.  [a  -H  (6  -+.  c)j«  =  a-  H-  ma"'"'  (b  +  c) 
+  'îîf^îLzl)  „«-.  f6  ^,y_,    ..  +  (fc  .  H  «)-. 

et  nous  développerons  ensuite  les  puissances  {fc -(- c)',  ...  (6   f-f)'" 
d'après  la  formule  (VI). 
Ainsi  : 

[a  +  6  +  c'^a*  ^  4a' ((. -4- c)  4-  6a»((.'  +  abc-f-c') 
1-  4  0  {(.'  -H  3fc*c  -h  3^6'  -H  6')  +  (6'  H-  4  b'e  +  6  iV  -h  4  te'  -)-  c') 


301,  DlvUlonsde  a-*'  _  i-'  '  para  —  b.  —  Les  formules  sui- 
vantes sont,  (>our  employer  une  locution  clière  k  l'algébriste,  des 
•  formules  élégantes  >.  Ce  sont  des  formules  à   surprise.  Si  je 
o'  -*-  b*       o'  i-  6'   . 
clierclie,  enefTet,  à  transformer  les  quotients  -     ■- 1-  ou  -■    —  i  ■ ,  je 

n'obtiens  que  des  fractions  plus  compliquées.  Comment  se  fait-il 
que  la  <II  vision  de  u"'  —  b"'  par  a  —  b  conduise  au  contraire  à 
un  polynôme  d'une  simplicité  et  d'une  symétrie  remarquables  i* 


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TIIA?ISFOB>IAT1038    CLA8S1QITES  3oi 

Rien  ne  le  faisait  prévoir;  le  limple  arrive  ici  sans  être  attendu, 
«t  nous  trouvons  élégante  son  apparition  inopinée. 

Je  dis  d'abord  que  le  quotient  de  a'  —  A'  par  a  —  b  n'est  aulre 
que  a  +  h.  El,  en  efiet,  le  produit  (a  -4-  b)  {a  —  6)  se  trouve  égal 
in'  —  i'.  Notis  écrirons  donc  l'identité  suivante,  identité  capitale 
en  algèbre,  et  déjà  bien  connue  des  maltiématicicns  grecs  qui 
la  présentaient  bous  forme  géométrique  [ciWe        J  : 

<VI1I)  a'  -  f  =  (a  -  b)  («  +  b) 

De  la  mdme  manière  nous  obtiendrons  les  identités  (')  : 

<1X)  o'  —  6'  --  (a  —  b)  (a'  -hab-t-  b') 


(\)     a"+i  _  (,-+'  =  (a—b)  <y  -h  a"-'b  -t-  a-~*b*  -t-  ...  ■+■  b-) 

Celte  identité  donne  lieu  à  une  application  intéressante  que  nous 
avons  déjà  indiquée  plus  haut.  Faisons  cnelTet  a  ~  1;  l'égalité  (\'> 
nous  donne  ia  somme  des  n  premiers  termes  de  la  progression  géo- 
métrique de  raison  b  qui  commence  par  l'unité  : 

<X»-)  ,+6  +  ...+6.  =  i^JÇ. 

Remarque.  —  Ko  appelant  fc'lc  nombre  —  b  et  remplaçant  par 
conséquent  b  par  —  b'  dans  les  formules  (VIII)  ri  suivantes,  on 
obtiendra  de  nouvelles  identités.  Ainsi  : 


303.  Autras  idantités.  —  En  additionnant  membre 
tes  identités  (I)  et  (II)  du  n"  adS,  on  obtient  l'identilc 

(Xll)  (a  +  by  +  (-,  -  t)'  :^  a  {a-  ^(-  b'). 


{')  On  trouve  cet  idenlitéi  dans  In  Practiea  ArUkmelieK  [i^'U))  de 
JÉRÔME  Cardan  ichap.  xxii,  Opéra,  t.  IV,  p.  ii)'.  L'idenlité  (Xi"',  par 
exemple  0*1  énoncée  comme  il  vuïl  pour  n  =  '(  :  0  Si  igilur  dividerea  1. 
eu.  A.  I.  per  i,  co  i[l.  i.  exibil  1.  re.  p.  1.  i-o.  p.  1  i>.  Si  lu  divises  le  cube 
de  riocoonue  (T.  cubus)  moiru  i,  par  l'inconnue  |i.  cosa,  voirii''a7i) 
moint  1 ,  il  viendra  le  carré  de  l'inconnue  I  r  cenaus  ,  plus  l'inconnue  là  la 
piemicre  puissance),  plus  1.  L'égalité  ,1X'  inttrvienl  déjà  dans  VAriOimi- 
tique  de  UiornArtTB. 


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30'J  LE   CALCUI.    ALnÉRRlQtiB 

L'neaiili'o  ïdenltlé  remnrquAblc,  connue  sons  le  nom  d'identité 
de  Lagrange,  rsl  In  suivante,  aisée  h  v^ifier  : 

(MU)        (a'  +  6',  (a»  -H  y)  -  (an  -H  6^)»  ^  (a^  -  b^;^ 

Noua  avons  d'antre  part  : 

(\IV)     (a  +  t  +  c)'  -  {a*  +  f  +  c')  =  3l<,  +  fc)  (b  +  c)  {c  +  a) 

On  trouvera  dnns  lea  traités  9|>écianx  d'algèbre  un  grand  nombre 
d'autres  identités  intéressantes. 

303.  Simplioation des  expreationa  contenant  dea  radicaux 
—  Les  identités  du  n"  301'  [icrmettent  souvent  de  simpliiier  les 
cx|>reBsion4  algébricjncs  où  Hgurcnt  des  radicaux,  c'est-Ji-dire 
dans  la  compojilion  desquelles  entrent  des  extractions  de  ra- 
cines (10). 

Ainsi,  nous  avons  [identité  (VIII)  où  l'on  remplace  a  et  6  par 
V^;.  \-'fi\  : 


{\\) 


D'où  les  l'onnulcs 

ivons  niissi  ffl  •+-  \'t))  (a  —  \'6I  =  a'  —  b;  d'où 


Ces  formules,  fpiî  éliûont  connues  des  nlféliristes  hindous  |Mîr- 
meltent  de  traiisfoiniPr  les  finclions  de  manière  que  les  racicoui 
qui  V  entrent  ne  ligui'ont  que  d.ins  les  numérntcurs  {'). 

I,a  translormation  qu'e^|^^iment  les  identités  (XV)  est  ainsi  (or- 
muUV  par  Blmskara  [Vija-Ganila,  cit.  i.  3,'i-3i),  Irad.Colebrooke, 
p.   I  '17]  :  (I  cliangc/  le  stfriie,  ])Ositil'  ou  négatif  de  l'un  des  radî- 

('fL'iJentilt'iXVligelrtiuvedans  l'^lrithm^liçuedet'ArnbeAi.  Kalsaii, 
qui  vivait  en  Andalousie,  au  xv«  siècle  Ict.  Ca.vtoh,  VorUtungen,  t.  I, 
a*,  éd.,  p.  j^'y.  Elle  est  csalemcnt  formulée  par  CniQVtT,  Triparty,  Stc. 
Pari.,  thap.  VI. 


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TRAÏiaKORMATin^lS    CI.tSSIQUES  ioS 

caiu  du  clénoniiaalcur,  el  |)iir  le  drnominateur  ainsi  modinô, 
mulliplicz  le  numérateur  et  dénotuinateur  primUifiii,  répétant 
ro|>ération  (si  cela  est  n<Sces<uiire)  jusqu'à  ce  qu'il  ne  resle  plus 
qu'un  radical  au  dénomtaateiir  n. 

Comme  exemple  d'ideolilé  plus  compliquée  (oii  entrent  des 
racines  cubiques),  citons  la  suivante 

(t-{'c).((,+tw.^i-:)-t--î. 

que  Cardan  t')allnbue  ii  son  contemporain  le  milanais  De  Aralo- 
ribus. 

304.  Trana formation  des  polynomaa  du  premier  oa  du 
second  degré  ea  x.  —  Considérons  (voir  300}  un  polynôme  du 
premier  degic  en  x.  Pour  abréger  récrilure,  nous  représenterons 
s^mbolîquemi^nt  par  des  lettres  o  et  &  le  terme  indépendant  de  x  et 
le  coeffinent  de  x  (ce  terme  et  ce  coellicicnt  sont,  n"  200.  des  ex- 
pressions algébriques  quelconques  ne  contenant  pas  x\,  le  poly- 
nôme se  pi'ésentcra  alors  sous  la  forme  d'un  binôme  en  x  inx  -i-  b- 
Mnisjni  évidemment 


Posant  alors  -  ^  a,  je  |>oiuTai  énoncer  la  projwsitîon  suivante  : 
Étant  donné  un  polynôme  P,  quelconque,  du  premier  deijré  en  x, 
il  existe  une  cxprexaioii  de  la  Jorme  a'x  -\-  a)  \o'i  a  et  i  sont  des 
expressions  ne  contenant  pan  x]  identique  an  polynôme  P. 

305.  — Considérons  maintenant  un  [lol^nomc  d»  second  degré 
en  a;  :  j'écrirot  ccjHjlynome  sons  lu  forme  d'im  trinôme  (polvnomo 
à  trois  termes)  on  x,  ax*  -\-  hx  -^  c,  trinôme  dons  lequel  les  lettres 
a,  b,  c  tiennent  place  itexpressions  ahjébriques  quelconques  ne  con- 
tenant pas  X.  J'ai  évidemment 

['l  Cardan,   Pracliea  Arîthmelicœ  generatia,   clinp.  lt,   g  17,  Opéra,  IV, 


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$0à  LE   CALCUL    AJLGÉDRIQUB 

D'ailleurs  l'identité  (1  )    où  je  remplace  a  par  a;  et  6  par  —    me 
donne  : 

/  A'i»  —    "  A.  j-/A\'_    II.''''    **'  ■ 

d'où  je  conclus  que 

Réduisant  les  deux  derni^-res  fraclions  au  même  dénominateur, 
j'écris  iînalcment  l'identité 

ixvi)      «,.+  6.^.  =  .[(,  +  ^'-)--t'-/"«]. 

Le  trinôme  du  second  degré  |>ent  être  mis  sous  une  autre  forme 
encore  si  le  nombre  i'  —  fiac  est  positif.  Considérons,  en  elTel, 
dans  cette  lijpolhcse,  la  racine  carrée  de  fc'  —  4  ac,  que  nous  dé- 
signerons par'/.  I,'c\prccsioii  entre  crochets,  dans  le  second  nombre 

de  (XN  II),  est  la  diffcrcnce  du  carré  (")  de  [x  +  —  )  et  du 
cari-é  de  —  .  J'en  conclus,  d'après  l'identité  (VIII),  que  cette  diffé- 
rence est  identiqne  au  produit    x  H — )  (x  H +  — ); 

j'ai  donc  : 

identité  dans  laquelle  le  radical  représente  la  racine  carrée  |>ositive 
de  fc'. 'lie  (voir  n°  136; 

Ces  diverses  identités  lurent  formulées  h  l'occasion  de  la 
théorie  des  équations  polynomnlrs  dont  nous  parlerons  plus  loin 
(S  6). 

b 
\'}  Le  carre  d'une  fraclion     -  ut,  eommc  on  «ait,  le  lapport  du  carré 

[loitaP  36  j. 


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FONCTIONS    ET    EQUATIO:*^ 


-  Fonctions  et  équations. 


306.  Expressions  et  fonctions.  —  Les  calculs  du  paragraphe 
précédent  accusent  une  imprécision  de  nolie  langage.  >ous  appelons 
expression  alyéhrir/ue  une  combinaison  de  signes  algébriques,  et, 
lorsque  noua  remplaçons  celle  combinaison  par  une  antre  (dite  iden- 
tique), nonsdisons  que  nous  transformons  l'expression.  Or,  ce  qui 
subit  une  transforniation.  ce  n'est  point  à  proprement  parler  la 
combinaison  de  signes,  — laquelle  disparaît  pour  faire  place  à  une 
nouvcllo  combinaison  :  c'est  plutôt  le  subslralum  de  la  combi- 
naison; c'est  la  cbosc  signifiée  par  l'expression  algébrique. 

Poussons  donc  un  peu  plus  avant  noire  analyse.  J'observe 
d'abord  que  quand  je  passe  d'une  expression  algébrique  à  une 
autre  identique,  quelque  chose  demeure  :  la  valeur  numérique 
commune  (positive  ou  négative)  que  prennent  les  deux  expres- 
sions lorsque  ton  attribue  des  valeurs  numériques  (arbitraires)  aux 
lettres  qui  y  figurent.  Voici,  par  exemple,  une  expression  algé- 
brique -   ■■    ,ou  t  /  — -r--  , ...  où  entrent  quatre  lettres  a.b,c.d: 

lorsque  je  donne  k  a,  h,  c,  <l  des  valeurs  numériques  particulières, 
l'expression  prend  aussi  une  valeur  numérique;  celle  valeur  varie 
quand  je  modliic  les  valeurs  de  a,  b.  c,  d;  mais,  en  rcvancbe, 
elle  n'est  point  alléiéa  par  les  transformations  algébriques  de 
l'expression. 

Celle  remarque  me  cond<iit  à  caractériser  comme  il  suit  la 
nature  et  le  lùIc  des  expressions  algébriques.  Une  expression  al- 
gébrique, où  fifjtirent  des  lettres  a,  b,  c,  d,  définit  une  loi  de  cor- 
respondance suivant  laquelle  à  des  valeurs  arbitrairement  assignées 
aux  lettres  a,  b,  c,  d,  correspond  unecerlaine  qanntilé  (ou  nombre) 
déterminée  {i<aleur  de  F  expression).  Cette  quantité  déterminée  est 
appelée  fonction  {')  den,  b,  c,  d,  et  l'on  dit  qu'elle  a  pour  expres- 
sion texpression  algébrique  considéré.^. 

Parlant  de    cette  définition  (elle    s'applique  aux   expressions 

('I  Jean  Bernouiï.li  «érable  être  le  premier  auteur  qui  ait  tait  un 
emptoi  systématique  <lti  mot  •  fonction  >.  Ce  n'est  pBs  toutefois  des  con- 
fidcrations  développées  dans  le  présent  paragraphe  que  la  noiion  do 
fonction,  en  [ait  a  été  tirée  [voir  infra,  ch.  il,  §  i). 


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3o6  i-s  CALCUL  i.ix.iiiniQL'E 

contenant  un  nombre  quelconque  de  lettres),  nous  pourrons  dira 
qu'une  transformation  algébriq^K  quelconque  consiste  à  substituer 
-à  une  expression  d'une  fonclion  une  autre  expression  de  la  mënae 
'fonction.  La  fonction  subsiste,  mais  cliangc  de  forme  ;  l'expression 
■est  remplacée. 

307.  FortotioD  algibrïqua  de  o«rtikin«B  lettraa  ou  ▼arlaUaa. 

—  Désignons  par  une  lettre,  g,  le  nombre  (variable  lorsque  les 
valeurs  de  a.  b,  c,  d  varient)  auquel  est  égale  une  expression 
algébrique  où  figurent  les  lettres  a.  b.  c,  d.  Pour  déGnir  par  uiM 
formule  algébrique  la  valeur  du  nombre  g,  nous  écrivons  que  g 
égale  (=)  l'expression  algébrique  donnée,  et  nous  disons  que  g  est 
Jonction  al'jébrique  des  quatre  leltrcs,  ou  des  quatre  (raUart  ou 
qaanliiés)  i<ariables,  ou  des  quatre  argumenu  C,  b,  C,  d. 
Ainsi  une  égalité  telle  que 

5=a'l  +  .<l.     ou     a='^%7/''' 

défiait  y  comme  fonction  de  a,  b,  c,  d. 

Lorsque  g  est  fonclion  des  valeurs  a,  b,  c,  d,  nous  disons  que 
<i  la  valeur  de  g  est  déterminée  par  les  valeurs  de  a,  b,  c,  d  »  ou 
«ncore  que  u  la  valeur  du  g  dépend  des  valeurs  de  a,  b,  c,  d  ».  On 
aura  parfois  intérêt  ù  signaler  cette  dépendance  sans,  pour  cela,  se 
donner  la  peine  d'indiquer  cxprassémcnt  comment  g  dépend  de 
a,  b,  c,  d  (c'est -îi-dire  :  quelle  est  l'expression  algébrique  i  U- 
-quelie  g  est  égale  .  On  se  servira  à  cet  elTel  d'un  symbole  spécial, 
composé  d'une  lettre,  de  parenthèses  et  de  virgules,  et  l'on 
écrira  (')  (en  utilisant,  par  exemple,  la  première  lettre,  /,  du  mot 
fonclion)  :  g  =  J  (a.  b,  c,  <l). 

Nous  pourrions  d'ailleurs  éviter  d'introduire  ici  une  nouvelle 
lettre  en  écrivant  tout  simplement  g  =^  g  (a,  b.  c,  d),  ce  qui  signi- 
fie :  .1  la  valeur  de  g  est  déterminée  par  les  valeurs  de  a,  b,  c,  d  ». 

308.  —  Serrons  la  question  de  plus  près  encore.  Lorsque  nous 
jjartons  de  »  fonctions  de  a,  b.  c,  d  u,  nous  avons  notre  attention 

(■)  Cette  notation  a  Été  employée  paur  la  première  foi*  par  Eulir 
{Commentar.  Petropoli  ad  annoi,  1731.35,  t.  VII,  Sl-Pétenbourg,  ij^o. 
f>.  iK6}.  Des  signes  anabgUM  avaient  déjà  été  employés  par  JbaN 
Bebnouilli  et  Leibme. 


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P0!tCTlO:«9    Et   ÉQL'ATIOSS  3o'J 

Cixéc  sur  celle  circonstnncc  que  les  valeurs  de  a,  b,  c,  d  sont 
variables  (')  {arbîtrairemenl  variabtex).  C'est  à  cause  do  celle  va- 
riabilité que  r^galité  3=7'  («  b,  c.  (I)  déHnit  une  intinilé  de 
nombres  diiï>^renls,  on,  en  d'autres  termes,  un  nombre  ij  va- 
riable. C'est  pourquoi  l'on  dit  que  le  nombre  g  est  variable  en 
même  temps  que  —  oa  variable  avec  —  les  nombres  a,  b.  e,  J. 

Qu'est-ce,  dis  lors,  en  définilice  t]ue  définir  une  fonction  ?  C'est 
établir  aite  correspondance  enlre  certains  nombres  i^ariables,  tels 
que,  rt,  b.  c.  d,  et  un  autre  nombre  variable  g  qui  dépend  des 
premiers.  Les  nombres  n,  d,  c,  d,  son!  appelés  ;  h  nombres  \a- 
riabl^K  indépendants  n  ou  o  variables  indépendantes  »  (étant  sous- 
entendu  le  mot  ijuaniilL-  pris  comme  synonyme  de  n  nombre  po- 
sitilou  négatif  11);  le  nombre  q  est  a[>|>elé  «  vnriabte  dépendante  n, 

309.  —  Nous  voici  maintenant  en  état  de  bien  préciser  la  8t- 
gnifîcation  véritable  des  expretsions  algébriques. 

L'étude  O'ime  expression  est  au  fond  (et  alors  même  que  ce  n'est 
pas  de  la  variabilité  de  celle  expression  tjoé  Fan  se  préoccupe 
momentanément)  l'élude  d'une  quantité  dépendonte,  déterminée 
par  une  Ou  i^lusicurs  autres  quantités  (variables  indépendantes), 
que  l'on  nomme  [larfois  arguments  de  la  fonction.  C'est  afiQ  de 
manifester  plus  clairement,  oti  plus  simplement,  la  dépendance 
déiinîe  pur  une  e:(prcssion  que  l'algébrisle  se  trouve  amené  à  écrire 
cette  expression  sous  plusieurs  formes  dîlTérenles. 

310.  tflBtlnotioa  des  variables  et  des  quauUUe  llxts 
(ooaataatfls ).  —  Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  l'étude  complète 
d'une  expression  algébrique  peut  être  parlicula risée  de  diverses 
manières,  entre  lesquelles  il  faut  établir  une  distinction. 

Dans  rcxpression  y  :^  a'b  ■+■  cd.  faisons,  par  exemple, 
6  ^  I .  c  =  2,  J  =^  I  ;  l'expression  devient  j-  =^  a'  +  3,  égalité 
qui  définit  y  comme  fonction  de  la  seule  variable  a.  Faisons  main- 
tenant i=3,  c=  —  1,  </^^2;  notre  expression  devient 
y  =  3a'  —  2  et  définit  une  nouvelle  fonction  do  a.  D'une  manière 
générale,  nous  voyons  que  st  Ton  attribue  aux  lettres  b,  c  et  d  des 

(')  •  A'unc  in  postea  —  dit  Newton  {Mtlhodua  fluxioniun,  opud  Opiu- 
eala,  l.  I,  LaMsaniie  et  Genève,  i-\i,  p.  5^1  —  Jluentes  iiocabo  quantiXaUa 
ha*  quaa  contiderv  tanquam  gradatim  et  indefinili 


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3oS  LE   CALCUL    ALOÉBRIQUB 

valeurs  fixes  {constantes ,  déterminées)  quelconques,  et  à  la  lettre  a 
lies  valeurs  variahles.  [égalité  g  =  a'fc  +  cd  définit  y  comme 
fonction.  île  a.  Cet  ùnoncû  est  bien  clair  pour  nous  ;  en  eflet  nous 
avons  dit  (n"  375)  que  l'algèbre  opère  à  la  fois  sur  des  nombres 
(ixes  (constants)  et  sur  des  nombres  variobîes  ;  nous  avons  donc 
tonjoiu-s  le  droit  de  figurer  par  h,  c,  d  trois  nombres  fixes  et  par 
a  un  nombre  variable. 

De  la  même  façon,  et  suivant  les  hypothèses  que  l'on  fera,  on 
pourra  considérer  que  l'égalité  ^^  a'  b  -H  cd  déûnit^  comme 
fonction  des  deux  variables  a  ùt  b,  ou  comme  fonction  des  trois 
variables  a,  b,  c,  etc.  Celte  remarque  s'applique,  bien  entendu,  li 
une  expression  al^jébrique  quelconque. 

Lorsque  dans  une  expression  algébrique  on  veut  signifier  que 
certaines  lettres  représentent  des  nombres  variables,  on  choisit  de 
préférence,  ces  lettres  parmi  les  dernières  de  Talphabet  (380). 
C'est  pourquoi,  si  nous  voulons  étudier  l'expression  g^=  a'  b  -i-  cd 
en  tant  qu'elle  définit  <j  comme  Jonction  de  a,  nous  indiquerons 
celte  intention  (')  en  remplaçant,  par  exemple,  la  lettre  a  par  la 
lettre  x  et  la  lettre  </  par  la  lettre  y. 

Nous  dirons  alors  que.  quelles  que  soivent  les  valeurs  de  b,  c,  d, 
la  variable  dépendante  y  définie  par  l'égalité  y  =  bx*  -+-  cd  est  une 
fonction  de  la  véritable  indépendante  x. 

Pareillement  une  égalité  telle  quez=  ^"^  T^-  ^^-  définit  r  comme 
^  ay'  .-(-  c 

fonction  de  x  et  y. 

Pour  exprimer  que  y  est  fonction  de  x,  nous  écrirons  souvent, 
symboliquement  :  y  :=  f  [x)  (la  lettre  /  pouvant  d'ailleurs  être 
remplacée  par  une  autre  quelconque,  et.  30).  Nous  entendons  parla 
que  la  valeur  du  y  est  déterminée  par  celle  de  j;  ;  ce  qui  n'enipi^cbe 
aucunement  que  l'expression  algébrique  de  y  ue  puisse  dé[)ondre 
de  certaines  lettres  n,  b,  c,  d.  ...  qui  tiennent  places  de  valeure 
numériques  quelconques  mais  fixes. 

311-  Fonctions  polynomalaa.  Idantité  d«  deux  polyaomes. 

—  Les  plus  simples  des  fonctions  d'une  variable  x  sont  les  l>oly- 

l'j  Nuus  l'indiquerons  aussi  par  la  manièro  dont  nous  écrirons  l'erprej- 
lion.  5i,  par  exemple,  l'expression  est  un  polynôme  par  rapport  i  a  nous 
le  mcltrons  sous  la  forma  indiquée  au  n°  iqo. 


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POMCTIOIÏS    ET    ÉQUATIONS  Sog 

nomes  en  x.  que  nous  avons  dcfinis  au  ii°  290:  ce  sont,  dîrons- 
nous,  des  fonctions  enlilres  ou  polynomales  {'). 

Pour  com|>lélct'  In  dérinUion  de  ces  fonctions,  nous  allons 
montrer  qu'une  fonction  {lolynoinalc  de  x  ne  L>eut  êtie  mise  qce 
^Fane  seule  manière  sous  la  forme  d'un  poljnome  ordonné  comme 
il  a  été  dit  au  n°  200. 

Considérons  plus  iiLCcisémcnt  deux  polvnomcs  tlis  licjirè  n  en  x, 
que  nons  écrirons 

(J„x''  -h  ...  -*-  a, a:  +  a».       b^x"  -h-  ...  -i-  h,x  -'-h,, 

les  Iclti-es  «„....  a,.,  /*„,..  b^  représentant  les  coefficients  (lesquels 
peuvent  être  des  expressions  algébriques  quetconqurs  ne  con- 
tenant pas  x).  Nous  ;dlons  établir  que  ces  polynômes  ne  peuvent 
être  identiques.  c'e:st-ù-dire  prendre  tous  deux  la  mcme  valeur 
(variable)  pour  toute  valeur  (variable)  donnée  à  x  que  si  leurs 
coefGcienls  correxpnndanls  (de  même  indice)  ont  la  même  mleur  ('). 

312.  —  Envisageons  d'abord  deux  |K>]ynoti)es  du  premier  degré 
a\j:  4-  a,  et  b^x  ■+-  b„.  Pour  qu'ils  soient  identiques,  il  faut  qn'ils 
soient  en  particulier  égaux  loi-sque  x  =  o  ;  or.  pour  x^  o,  ils  se 
réduisent  ù  a„  et  /i„  ;  donc  a,  et  b,  doivent  avoir  des  valeurs  égales, 
netrancliant  maintenant  cette  valeur  des  deux  polynômes  supposés 
identiques,  nous  voyons  que  les  monômes  (j,x  et  bix  doivent  être 
égaux  quelque  soit  x  ;  ceci  «xige  que  «i  ^=  h,. 

Inverscmenl,  si  leurs  coeiricients  corres|x>ndants  n'ont  pas 
des  valeurs  égales,  les  deux  |)o[ynomes  (on  le  constate  immédia- 
lenienl)  prennent  des  valeurs  ditlérentes  iK>ur  nne  infinité  de 
valeurs  données  à  x  ('). 


Cl  Si  le  polynôme  est  (tu  premier  dcgrc,  il  est  dit  foDClion  linéaire 
(cf.  3(,a'. 

(')  Y  comprii  les  coerficienti  de  Jfl,  c'c*t-à-dirc  Ici  termes  indépendants 
do  X  Tvoir  n'  afi'tj. 

i')  Bien  entendu,  les  valeurs  des  polynômes  que  l'on  compare  deux  à 
deux  sont  toujours  celJirs  qui  correspondent  à  une  même  valeur  de  :r. 
La  théorie  des  équations  du  premier  degré  permet  (voir  g  6)  d'affirmer, 
plus  précisément,  que  deux  polynômes  du  premier  dc{;ré  noa-îdr-ni  iques  ne 
peuvent  prendre  la  même  valeur  que  pour  une  seule  valeur  de  x.  savoir 
U  racine  de  l'éguntion  a,x  4-  ai,  =  b,x  +  b„  fqui  est  i  =  ^''  {^'t']. 


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3lO  LE    CALCUL    ALGÉBIIIQUE 

Considt-rons  maintenant  deux  polynômes  du  second  degré, 
a^*  -h  a,x  -)-  a„  et  h^x'  ■+■  b,x  -t-  fco.  et  supposons  les  identiques. 
Ils  doivent  être  égaux  pour  x  =  o;  d'>nc  d, ^^  b^.  Betrancliant. 
d'autre  part,  des  deux  polynômes  la  valeur  commune  de  Hg  el  6, 
nous  voyons  (jne  les  deux  polynômes  a^x*  -f-  b,  x  et  h^t*  -t-  fc.x 
doivent  4lre  idcnliqucs  ;  donnons  alors  A  x  une  valeur  <]uelconque 
non-nulle  ('],  «t  divisons  par  x  :  les  deux  polynômes  du  premier 
degré  ii,x  -^  a,  et  6,  a:  -i-  b,  doivent  ùtrc  égaun  (quel  que 
Boit  X  non-nul)  ce  qui  ne  peut  «voir  lieu,  daprès  ce  qui  précttle. 
que  si  a,  ^  b,  et  Ui  =^  b,.  Si  ces  con::'iliong  sont  «ntisriiiles  les 
deux  polynômes  du  second  degrd  sont  idcnliques;  sinon,  on 
démontre  Tacilenient  qu'ils  prennent  des  val.urs  diiïéi-entcs  pour 
uïic  infmilé  du  valeurs  diverses  données  à  ,r. 

En  poursuivant  le  même  mode  de  raisonnement  (raisonnement 
récurrent,  voir  n°  358)  ou  étend  les  conclusions  qui  précèdent  ti 
des  polynômes  de  degré  quelconque  [il  résulte  en  particulier  de  ces 
conclusions  que  les  polynômes  ne  peuvent  ùtre  identiques  que  s'ils 
sont  de  même  degré]. 

Les  [wlynomcs  du  second  degré 

ax*  +  /oÉ  j-  -h  C       et       i*i'  •+  X  -i-  a, 

par  exemple,  seront  identiques  si  l'on  a  n  =  3,  \  ab  =^  i .  c  =  a. 
Un  polynôme  ne  i>eut  Sire  iilentiijuemeiit  nul  —  c'csl-i-dîre  égal 
à  o  pour  toute  valeur  de  la  variable  jî  —que  si  tous  se»  coefficients 
sont  nuls. 

313-  —  Les  fonctions  polyDomales  do  plusieurs  variables  —  po- 
lynômes en  X,  y,  z...  (voir  n'291)  donnent  lieu  à  des  remarques 
semblables.  Doux  polynômes  en  x.  y,  z,..  ne  peuvent  être  iden- 
tiques (c'esl-à-dire  égaux  quelles  que  soient  les  valeurs  données  aux 
variables  x,  y,  z,..)  que  si  les  coejficients  des  termes  semblables  {') 
dniis  les  deux  polynômes  ont  deux  n  deux  des  valeurs  éijales. 

Ainsi  les  polynômes 

(W-H  by  -t-ahxy  +  cv'        et        5  r    l-y  +  dr*  ■+-  t:r-y 


(',  Si  ar  ctail  nul,  1. 

t  une  opi- 

ration  imposaibte. 

(';  Voirn'':^,,:.  Je 

suppose  ici. que  toute»  lei   puissanccB  i 

semblablcs 

d'un  même  polynonii 

c  mnl  rOuaies  «u  un  icul  lerm-. 

„Google 


FOffCCKKM   BT    &QV<lTIOfl5  Sff 

sont  (den  tiques  »i  l'on  a  a  =  3,.b  =  i,o==  tf,  ab  =eete^o, 
et  dans  ce  cas  seulement. 

314.  Ramarquo.  —  11  isB^Ete  de  noter  qae  l'on  a  coulwme  die- 
^ualiCec  «  ibnelioD  polyoomale  »,  —  ou,  pour  abréger,  »  poly- 
lUuae  >  —  toute  foDciioa  de  uns  ou  plusieurs  variables  dont  l'ex- 
pieasion  peut  être  mise  (aaos  l'être  aécessairemeut  déjà)  sous 
forme  de  i>olynome  ('pur  vtùe  de  transtbrmaliisn.  algébrique).  La  na- 
ture d'uoc  foactIoR  doit  élre-,  eu  ctHet.  considécée  comni«  indé~ 
pendante d«s  transfjormations  que  subit  son  expression,  \insi  l'on 
dua  qjie  la  fonctioa  de  x  déiinte  par  le  produit  (.3x  +-  r)  (or —  s)- 
est  polynonale  parce  que  le  dàveloppemenl  de  ce  produit  (n"  38ff). 
est  un  polynôme. 

31B.  Fonctions  rationnellsB.  —  Après  le  polynôme,  la  fonc- 
tion la  plus  simple  est  la  fwiction  {oa.  fraction)  rationnelle.  Gn. 
appelle  ai Ji si  le  quotient  de  deu:t  polynômes,  ou  fraction  ayant 
pour  numérateur  et  pour  dériomÎBflteur  deux  fonctions  polvnomDles^ 
d'une  on  plusieurs  vai'iobles. —  Si  les  polyjiomes  sont  du  premier 
degrés  W  fonction,  rationnelle  est  dite  homograpkitfm. 

Les  polynôme»  —  que  l'on,  peut  considérer  comme  dc»q»otiénlB- 
de  polynômes  par  te  nombre  i  —  sont  compris  dans  la  classe  des 
fonction»,  ratioanellea. 

Toutn  fonction' mn  ration  ne  Ile.  est  dite  irralionneUe. 

3IÔ.  I4l«ntit^'de>deax  fonatioas.  —  >k>us  allons  complëter- 
l'anolvs*  fuite  aux  numéros  précédents  en  expliquant,  d'une-, 
tnaaièr»  généiule,  en  quoi  consiste  r/i/enf^^  de  dcuK  fonctiiins  et. 
daa&. qf lelles  conditions  celle  identité  peut  être  réalisée. 

Coasîdérotis,  pour  fixer  les  idéesi.  deux  fonctions  de  troï» 
variablas  :  /(x,.  y.  z)  et  7  (at..  y,  z). 

b"-  Si,  las.  expressions  /  ot  y  ne  contiennent,  outre  les.  lettres. 
X..  y,  z,  que  des  noiiibi-es  a  rit  luné  tiques,  las  deux  fonction» 
seront  identiques,,  ou  non.  suivant  qu'elles-  prennent,  ou.  non, 
toujpUFs  la-  loém»  valeur  (iv«i'Iable)  lorsque  l'on  donne  à  ai,  y,  z- 
des  valeurs  (variables)  quelconques. 

3"  Si  les  expressions  /  et  (/  contiennent  des  lettres  telles  que 
a,   b,  ....   représentant   des  quantités    fixes    (indépendantes  de» 


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3l3  LB   CALCl'L    ALGÉBItIQUE 

variables),  et  si  ces  expressions  sont  identiques  (au  sens  du  n"  304). 
quelles  que  soient  les  valeurs  données  auï  variables,  x,  y,  z,  les 
deux  fonctions  sont  évidemment  identiques,  et  cela  quelles  que 
soient  les  valeurs  attribuées  aux  quantités  fixes  a.  h,  c,  ... 

3"  Si  les  expressions /et  g  contiennent  des  lettres  telles  que 
/i,  b,  ...  re|)résenlant  des  quantités  lites,  et  ne  sont  pas  identiques 
au  tiens  spécifié  ci-dessus,  les  fonctions/et  fj  ne  ponnont  pas  être 
■dentiquei  quelles  que  soient  les  quantités  a,  b,  c,  ...  mais  seule' 
ment  pour  certaines  valeurs  île  ces  quantités.  Le  problème  se  pose 
alors  de  recberclier  i  quelles  conditions  doivent  satisfaire  les 
nombres  constants  a,  b,  c,  ...  pour  que  les  deux  fonctions  soient 
identiqnes.  C'est  le  problème  que  nous  avons  résolu  dans  le  cas 
oîi  les  fonctions  sont  des  polynômes. 

Une  fonction  identique  à  o  est  dite  identiquement  nulle. 

3t1.  —  A  ces  remarques  et  définitions  relatives  it  l'idenlilé, 
nous  ajouterons  le  théorème  suivant,  dont  nous  nous  dispenserons 
de  donner  la  démonstration  rigoureuse  : 

La  condition  nécessaire  et  suffisante  pour  que  le  produit  de 
plusieurs  fonctions  (définies  /}ar  des  expressions  algébriques)  soit 
identiquement  nul  est  que  fane  des  fonctions  le  soit{'). 

318.  Eqaationa.  —  Dans  les  pages  qui  précèdent,  la  notion 
de  fonction  vient  de  se  présenter  h  notre  réflexion  comme  le 
support  nécessaire  de  l'algèbre.  Nous  nous  sommes  demandé  qu'elle 
est  la  chose  qui  revêt,  par  l'effet  de  la  transformation  algébrique,  des 
formes  difféi-enles.et  nous  avons  trouvé  que  celle  chose  est  la  fonc- 
tion. Cependant  il  ne  faudrait  pnscroire  que  l'idée  de  fonction  soit 
apparue  dans  toute  sa  netteté  i  l'esprit  des  premiers  algébristes. 
{Cf.  p.  3o5,  note  I  el  ch.  ii.  S/).  Les  mathématiciens  antérieurs 
«u  xvri'  siècle  n'cnvîsagcrcnt  que  l'une  des  a|)plications  auxquelles 
donne  lieu  l'étude  des  fonctions  :  la  résolution  des  équations  algé- 
briques, ou  calcul  des  Inconnues  (voir  S  ')  définies  par  des  équations. 

Supposons  que  nous  connaissions  une  fonction  de  x,  y=^f{3:), 
et  poson.s-nous  la  question  suivante  :  l'our  quelle  ou  quelles  valeurs 

C)  On'iHit  quo  pour  qu'un  produit  de  facteure  soit  duI,  il  faut  et  il 
•utfit  que  l'un  des  facteurs  soit  nul. 


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FOSCTIOM   ET    ÉQIATI0:»9  3l3 

<lex,  la  variable  dépendante  y  prend-elle  une  valeur  a  donnée  à 
J'avance  {')  ? 

On  peut  poser  autrement  le  inéme  problème  en  disant  que  l'on 
cherche  la  ou  les  valeurs  de  x  pour  lesquelles  a  lieu  l'égalité 
f(x)  -—  a.  Cette  égalité  est  appelée  équation  (*)  en  a:.  Pour  écrire 
■explicitement  l'équation,  on  doit  remplacer  f{x)  par  rexpresB'on 
algébrique  dont  le  symbole /(x)  tient  iwiir  nous  la  place. 

Remarque.  —  L'équatiouy{a;)  =  a  peut  être écrite/(a;)  —  a  — o. 
Il  est  toujours  possible,  end*flutrcs  termes,  de  mettre  une  équation 
relative  &  llnconnue  x  sous  lo  forme  (*)  ; 

(I)  F(3-)  =  o. 

c'est-à-dire  s.ius  la  forme  d'une  égalité  dont  le  premier  membre 
«st  une  fonction  de  x  et  le  second  membre  zéro  (la  fonclton  étant 

d'ailleurs  quelconque  et  pouvant  amtenir  des  leltres  a,  b,  c 

^ui  représentent  des  nombres  connus). 

On  pourra  mellre,  plus  généralement,  sous  la  même  forme  (i) 
toute  égalité  (')  où  Hgurent  l'inconnue  x  et  des  nombres  supposés 
connus  a,  b,  c,  ...  L'nc  telle  égalité  pourra  donc  toujours  être  re- 
gardée comme  une  équation;  clic  est  parfois  aussi  appelée  relation 
{entre  In  quantité  inconnue  x  et  les  [quantités  connues  a,  fr,  c,  etc.). 
Cette  dernière  expression  est  empruntée  au  langage  géométrique 
(p.  117,  note  l)]. 

Cl  Rcmarquoni  que  li,  tans  connaUre  x,  noui  voulons  raisonner  sur  X 
-et  y,  nous  devons  prendre  soin  de  ne  taire  d'autres  déductions  que  celles 
qui  restent  valables  quelle  qus  soit  la  valeur  de  l'inconnue  x  ;  nous  devons, 
en  d'autri'a  termes,  faire  porter  nos  raisoiinemenls  sur  la  fonelion  f^x],  en 
-supposant  provisoirement  quu  x-puisse  prendre  dai  va'eurs  quelconques. 
Ainsi  tout  calcul  portant  sur  des  inconnues  est,  en  rcalitc,  un  calcul 
portant  sur  des  varîabte».  Cependant  il  n'eal  point  nécessaire  d'appro- 
iondir  l'examen  de  la  foticlion  /  x,  si  l'a»  a  simplement  en  vue  la  réso- 
lution et  l'étude  des  racines  de  l'équation  correspondante. 
(*)  De  Kquatio,  égalilé  ;  en  allemand,  Cleichung, 

{')  t  Ce  sera,  dit  Descabtes,  souvent  le  meilleur  de  les  considérer  en 
«ette  sorte  [les  équations)  >.  {La  GionUtrie,  Œuv..  t.  VI,  p.  ^^^). 
t*)  Une  telle  égalité  est  de  la  forme 

61.  a.  b.  c, ...)  =-  i(X,  a,  b,  c,  ...) 
[les  symboles  7  et  i!i  qui  figurent  dans   les  deux  mtmbrei  désignant  des 
fonctions  quelconques]  :  on  peut  l'écrire  ; 

f'x,  a,  b,  c,  ...1  —  -y.x,  a,  b,  e,  ...)  =  o, 
■où  le  premier  inemhre  est  une  fonction  de  x  que  je  représente  par  ?(«), 


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3l4  LR   CALCUL   ALGÉBKIQLE 

La  OU  les  valeurs  (le  x  qui  saiisfonl  i  l'égulil^  ou  équation  (t) 
[qui  «vériiienl»  réqnationjsonta|)|ieléGs  Ksolutions»  «ou  racines(')i> 
de  l'équation-  Ces  valeurs  dépendent  naturellement  des  lettre» 
a.  b,  c,  ...  qui  figurent  dans  l'équntion;  orésoudre»  l'équation,  dis 
lors,  ou  en  trouver  les  solutions,  ce  sera  li-oaver  les  expresgîoRS 
algébriques  formées  avec  les  lettres  a,  i,  c,  ...  auxquelles  les  ra- 
cines sont  éijales;  on  dît  que  ces  ox presaiotis  sont  m  leseiprressioit» 
des  racines  en  fondions  des  quantités  a,  b,  «,  ...  ». 

319-  EzemplM.  --  L'égalité  a{x  —  b,^  —  e  =  o  est  une 
équation,  qui  est  sntlsfaile  quand  {x  —  />)'  est  égal  à  -  et  par 

conséquent  quand  x  —  6  eut  égal  i  la  racine  carrée  de  -  :  si  donc- 
est  un  nombre  iiosilif,  l'équation  a  deux  racines  : 


r^t    i 


\/^  et         '  =  ^-^^- 


L'égalité  _^^i  =  I  est  une  équation  qui  est  satisrailc  lorsque 
'6  +Ut=x  —  b  :  on  déduit  de  là  qu'elle  a  pour  racine  le  nombr» 
a:  ^  3  +  «  +  6. 

Nous  retrouverons  plus  loin  quelques  cxentples  simples  d'équa- 
tions algébriques.  Mais,  avant  de  quitter  le  point  de  vue  générât 
et  abstrait  oii  nous  nous  sommes  placés,  nous  voudrions  indiquer 
a  priori,  dans  une  esquisse  rapide,  comment  se  posent  les  prin- 
cipaux problèmes  relatifs  aux  équalians.  Kous  invitons  de  nouveau 
le  lectciu' qui  trouverait  tro[>  aride  l'exposition  qui  va  suivre  à  s'aider 
d'un  Irailé  d'algèbre  élémenMirc  :  il  "ponrra  ainsi  se  familiariser 
graduellement  avec  les  notions  qouvcIIgs  que  nous  allons  être 
obligés  d'introduire. 

320-  EquatloDS  à  plutleura  ioconauoB.  —  Si  daas  l'expres- 
sion F(a:)  il  n'enti-e  qu'une  ioconuuo,  a;,  l'équation  F  (x)  =  oert 
dite  équation  h  une  inconnue.  Soit  maintenant  P(x,y)  une  expres- 
sion (fonction  de  x  et  y)  qui  contient  deux  inconnues  a;  et  j"  : 


is  vu  (37^1  que  Vineonnu*  {coso)   lut  appcico  radix  par  les 
algcbrisl«s  arabes. 


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FOSCriOSS    ET    ÉgL'ATlOSS  3i5 

nous  (lirons  que  l'cgaljlé  r(a:,  y)  =  o  est  une  ét/uation  à  deu.:^ 
incoiinaes . 

Nguii  dériniron»  <te  même  Ica  cqtialîons  h  3,  4i  etc.,  inconnues. 
D'une  manière  générale,  loutergalité  [ou  l'elalion,  mie  si(p/-n,  317] 
où  figurent  des  nombrcâ  orOinaires,  des  lettres  a,  b,  c.  ...  leprc- 
scnlant  des  qnanlilés  connues,  el  des  Ictlies  x,  y.  :,  ...  icprésco- 
taiil  des  quantités  inconjincs,  est  une  équation;  elle  peut  être  mise 
sous  lu  l'orme 

{*)  Vii.y.z,  ..)=o. 

On  oiipellern  syslhnc  'le  solulioiis  d'une  ôqunlîon  (a)  tout  en- 
semble de  valeurs  (associées)  des  inconnues  x,  y,  z,  ...  qui  vé- 
n'/îenn'équalion,  c'est-îi-dirc  lotit  ensemble  de  nombres  tels  que. 
lorsqu'on  les  mot  h  \i\  place  de  x,  y,  z,  ...  dans  l'expression  F, 
celte  expression  se  réduit  à  o 

331.  Equation  déterminée  ou  in  déterminée.  —  Si,  en  éga- 
lant à  o  les  expressions  algébriques  les  plus  simples,  nous  for-: 
mons,  ù  titre  d'exenqiles.  des  équations  à  une  inconnue  x,  nous 
constatons  anssilôl  que  ces  équations  ne  peuvent  être  satisrailes 
par  des  valeurs  quelconques  de  x  (à  moins  qu'elles  ne  se  ré- 
duisent h  des  identités)  (')  :  lenrs  solutions —  si  elles  en  ont 
—  sont  délerniiiiécs  (')  (c'est  pourquoi  nous  dirons  que  les 
équations  elles-mêmes  sont  déterminées). 

En  sera  t-il  de  même  des  équations  îi  plusieurs  inconnues?  Il 
est  facile  de  voir  que  non.  Prenons  ^nr  exemple  rrc)ualion 

iT  -h  ^y  —  I  =  o: 

{'}  Si  l'on  SD  doDno  uns  cgalitc  do  la  (orme 

ç  j.  a,  ...)  -•  Y'-  ">  ■■■'■ 
il  faut  s'aMurcr,   avant  do   trnitcr  cette  {ga)itc   comme  une   cqiialion, 
qu'elle  ne  se  réduit  p:ii  à  une  identité  ayant  lieu  quul  que  soit  x.  Ainsi 
l'égalité 

a  lieu  quel  quo  goit  x  (n°  iliii)  :  elle  n'a  pas  de  «  lolutîona  délerroinées  >. 
(')  J'enlend«  :  délerminies  par  les  valeurs  des  nombres  el  des  leUrti  (repré- 
sentant des  quantilés  connues)  qui  figurent  dans  l'équalion,  ou  encore  : 
calculables  lorsque  l'on  donne  aux  lettres  a,  b.  c,  ...  de3  valeura  numériques 
délerminies. 


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3l6  LE    CALCUL    ALGÉDBIQtJe 

«Ile  pcul  >  être  vérifiée  par  n  {admelire  comme  soliilïon)  n'imporle 
4]uelle  valeur  de  x  pourvu  que  l'on  donne  k  y  une  valeur  corres- 
pondante conveaabic  :  si,  par  exemple,  l'on  rartx=  o.  îl  faudra 

que  'ly  ^  1.  donc  y  =  -i;  si  œ^  i.  il  l'andraquoSj--*-  a  —  i  ^o. 
c'est-à-dire  iy  =  —  i  ou  y  =  —  q.  etc.  Ainsi,  on  ne  peut  sans 
doule  pas  choisir  arbitrairement  les  deux  valeurs  x  0/ y  qui  sa- 
tisfont à  ]'ik]uation,  inais  ou  peut  choisir  In  valeur  de  x  on  celte 
-  de  j".  L'équation,  pour  celle  raison,  est  dite  iinléfenninéc  (')  :  elle 
jidmct  une  infinité  de  solutions  (il  ciiste  nne  inQnilé  de  conplei  de 
valeurs  x  ely  qui  la  vciifienl). 

323-  Syatémes  d'équationa  aimahauéea.  —  Nous  serons, 
par  contre,  en  présence  d'un  [iroblènic  en  génériil  déterminé  si 
nous  nous  proposons  de  trouver  un  couple  de  valeurs  dexel  y 
<{ui  vérifient  à  la  fois  (soient  solntions  de)  deux  équations 

»  G(r.  v)^o. 

En  effet  ('),  coiisidi;ryns  /)/'0ii(i0fVrni(7((Y  comme  connu  :  alors 
l'équation  F  =  o  est  luie  équation  en  x.  dont  fa  on  les  racines  (si 
on  sait  les  calculer)  s'expriment  en  fonclion  de  y  et  des  lettres 
a,  b,  c,  ...  (repréflentant  des  nombres  connus)  qui  fi^furcnt  dons  F. 
Il  en  ett  ainsi  quel  que  suit  y.  Mais  nous  voulons  que  y  et  la 
valeur  correspondante  de  x  soient  solutions  de  l'équalion  G  =^  o. 
La  lettre  y  doit,  par  conséquent,  avoir  une  valeur  telle  que, 
lorsque  dans  la  fonclion  G  ou  remplace  x  par  imc  des  racines 
</e  F  =^  o  exprimées  en  Jonction  de  y,  l'équation  G  ^^  o  soit  vé- 


(')  Les  équations  inilctormiiiccs  ont  lUé,  depuis  Diophakte  (voir p.  li, 
note  ■!],  l'objet  de  nombreuses  recherches  :  on  s'est  proposé  en  particulier 
de  trouver  l«s  valeurs  enlicre»  (nombres  entiers'  de  x,  y  qui  peuvent  si- 
tislaire  à  une  équation  indéterminée  à  deux  inconnues  x,  y  [et.  37 1.  Ce» 
mêmes  cqualions  indélerminécs  se  trouvenl,  i:omme  nous  le  verront 
plus  loin,  à  la  hase  de  tn  néomctrie  analytique  |voir  chiip.  iv,  S  %]■  — 
Noior»  que  l'cpithèto  inditerminée  no  p:iralt  pas  avoir  /le  employée 
avnnt  le  xviii"  siOcle  [on  la  rencontre  chez  Lagba^ioe,  et.  supra,  p.  3i, 
note  1 1. 

{*)  Le  lecteur  qui  voudrait  éclairer  cette  déduction  par  un  exemple 
pourra  se  reporter  tout  de  suite  au  n°  3^o. 


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FOSCTIO.'iS   KT    ÉQUATIONS  3l7 

nPiée.  Or,  lorsqti'on  aubstilue  à  x  une  expi'ession  fonction  de  y, 
l'équation  G  ^=  o  devient  une  équation  à  ane  inconnue.  Sa  ou  se» 
racines  sont  les  valeurs  cherchas  de  y  :  on  en  déduit  les  valeurs 
correspondantes  de  x  [données  en  fonction  de  y  par  l'équation 
F  =  ooù  j*  est  désormais  connu].  Ainsi,  les  couples  de  valeurs 
associées  àe  x  cl  y  qui  rendent  nulles  les  dettx  fonctions  F  et  G 
sont  en  général  déterminées. 

Remarque.  —  l^a  mctliode  que  nous  venons  de  suivre  ponr 
étudier  le  système  F  =  o.  G  =  o  est  appelée  u  méthode  de  sab- 
slilalion  »  ;  clic  consiste,  a-t-on  coutume  de  dire  h  «  tirer  x  de 
la  première  équation  n,  puis  à  «  porter  l'expression  trouvée  dans- 
lu  secondb  équation  ». 

323.  —  D'une  manière  générale,  considérons  un  ensemble 
d'équations. 

[  V  {.r,  y.  :.  u....)  =  o 

Gir.y.,.a...)  =  o 

]Hix.y,:.u,...)  =  o 


(3; 


f 


contenant  plusieurs  inconnues.  St  nous  pouvons  trouver  un  ensem- 
ble de  valeurs  déterminées  des  inconnues,  soit  Ox,,,  y,,  t„  Ug,... 
telles  que  toutes  les  fonctions,  F,  G,  11,.,  soient  nulles  lors- 
qu'on y  fait  (')  à  la  fois  x  =  x^,  y  ^^  _Vb,  otc,  nous  dirons  que  l'en- 
semble des  valeurs Xo.  )*o,  ^o.  Un,...  est  un  système  fie  tolations  ou 
de  racines  des  équations  (3). 

L'ensemble  des  équations  (3)  est  lui-mt^me  appelé,  système 
d'équations  simultanées.  Si  p  est  le  nombre  des  équations,  n  le 
nombre  des  inconnues,  on  précisera  en  disant  que  le  système  (3) 
est  un  système  de  p  équatinns  simultanées  à  n  inconnues. 

Un  système  contenant  autant  tC équations  qae  iC inconnues  est  en 
f/énéral  (')  déterminé  (a  des  solutions  déterminées,  cf.  n"  362- 
67).  —  Un  système  contenant  plus  d'inconnues  que  déqualions 

(')  Cci  valeurs  —  que  je  reprcsento  par  les  lettres  Xp,  y„,  z^,  ...  —  sont 
des  nombres  ou  des  cxpreHiODs  algébriques  ne  dépendant  qu  det  quan- 
tités fixes  isupposccs  connues)  qui  ligureiit  dans  les  équations. 

|-)  C'est-à-diro  •  lorsqu'on  y  donne  à  x  la  valeur  x,,  >,  etc. 

C\  Voir  à  ce  sujet  le  $  8  du  présent  ch.ipilre  et  le  §  3  du  chap.  v. 


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3lO  I.C   CAt.CIL    ALr.KimtQUE 

esl  en  ijèniptd'miiélerminé .  —  Un  syslime  coiilcnant  plus  iVéquiilluiis 
*lflif  iTinmnmtes  nailnu'l  en  yéiiér.il pus  de  solutions. 

334.  Système*  impoulbles.  —  Nous  disons  d'un  sy^tèiiicJù- 
(toiii'vn  de  solutions  qn'il  est  Smjtusslble  (il  n'est  alors  ni  ilclennini', 
m  iii'lélenninë).  Celle  circonstiince  peut  se  prôacnlcr,  lors  même  que 
l'on  n'n  pas  plus  d'équations  que  d'inconnues,  si  les  îquations  du 
système  ox|ii-imcnt  de"!  faits  contrailtclnire».  —  Ainsi  le  syMème 
ajc  -+-  y  =  I ,  'ix  -t-  y  -^  2  est  impossible,  car,  quelles  que  soient  les 
valeurs  dnnni^s  Ji  x  cl  a  y.  In  so  nmc  "ix  ~t-  y  ne  j>eul  pas  èlre  à  la 
fols  égale  à  I  et  égale  à  a. 


S.  —  Tr&nstormation  des  équations 


33 1.  Résolution  d'un*  équation.  —  Comment  trouver  la  ou 
les  valeurs  de  x  qui  rà-i/îc/r/ une  équation,  par  exemple  l'équalion 
à  une  inconnue 

<,)  F(T)-o? 

I,es  exemples  donnés  au  n"  31B  montrent  que  le  problème  col 
parl'ois  MVb  à  résoudra.  Supposons,  plus  généralement  que  nous 
Ayons  niraice  à  une  Tonction  F(x)  de  la  forme  (') 

\x  —  It).  ou  A(,r  ^  U)  ,x  -  C'.  on  A(a-  -  B)(.r  —  C;  {x  —  D) ...  : 

remarquant  qu'un  produit  de  plusieurs  nombres  ne  peut  éiro  nul 
que  si  l'nti  des  facteurs  est  nul,  nous  vojons  qu'il  faudra  et 
sunira,  pom-  que  V{x)  soit  nul,  que  a:  =  B,  ou  a:  =  C,  ou 
X  ~-\)  ...;  donc  les  nombres  B,  oïl  B  et  C,  ou  B,  C|et  D,  ... 
sritont  des  racines  (et  les  seules)  de  l'équation  (i). 

Lorsque  la  fonction  V  (x)  ne  so  présente  pas  sous  l'une  de» 
formes   indiquées  ci-dessut.    on    peut   clicrclier  à   l'y    ramener 

l'i  II  n'y  aurait  nalurt'llcmcnt  rien  à  chanKcr  aux  coiiclutions  quo 
nous  iillona  ciionccr  si,  iJans  l'exprofBion  Aa  F(x  ,  les  grandM  lettm 
A,  li.  C.  ...  étaient  remplacées  pnr  Aes  expressions  al^briques  que)- 
<;oii([uu9   formées  avec  da  lettres   qui  rcpréeentcnt  tontes  des   nombres 


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TIUNS»X)ftMATIO?l    DES    ÉQUATIONS  3l9 

çat  une  traDsfonnntion  algébrique(')  (voir  S  J)  :  si  |'ûi«illc  trans- 
formation est  possible,  l'équation  |>eut  èlic  ■  résolue  >i. 

Mais  les  transformation!)  que  l'on  sera  en  droit  d'utiliser  |)Our 
résoudre  l'équation  (i)  ne  sont  point  seulement  celles  qui  rem- 
placent l'expression  F  (x)  par  une  expression  iilenli(jae  (voir  $3  et 
S  4\  D'autres  Iran  s  formations  sont  é^'iiletiient  légitimes,  qui  sont 
propres  à  la  lliéorie  des  équations  al{jcbriqiiei;  c'est  de  celles-là 
<]UG  nons  allons  maintenant  nous  occuper. 

336.  EquationB  équivale otea.  —  Soit  V{x,  y,  z,  ...)  ^  o 
une  première  équation  dépendant  des  inconnues  x,  y,  z,  ...  Nous 
-dirons  qu'une  seconde  équation  G{x,  y,  :,  ...)  =  o  srl  équiva- 
lente à  la  premièrcâi /oui  sys/è/ns  de  valeurs  des  inconnues  x,  y,  z.... 
satisfaisnnl  à  Cane  des  iquaiions  satisfait  également  à  taalre. 
Lorsqu'il  en  est  ainsi,  on  a  le  droit  de  remplacer  l'équation  (*) 
F  =^  o  par  l'équation  G  =  o  :  on  dit  alors  qnc  i'on  elTeclue  une 
iransjormation  de  l'équation  F  =  o. 

La  même  terminologie  s'applique  aux  équations  qui  n'ont  pas 
-été  ramenées  à  la  forme  F  =:  o  [voir  p.  3i5,  note  4j  el  qui  se 
présentent  sous  la  forme 

il)  f{x.r.z....)  =  g'.x.y.z,...). 

Toute  équation  ayant  les  mêmes  racines  que  Téqualion  f^:  g  lui 

■est  équivalente. 

Signalons  quelques  transformations  l'i-équemment  utilisées  {')  : 
i"  Si  l'on  ajoute  une  môme   quantité  aux  deux   membres  de 

l'équation/  ^=  y,  on  obtient  une  équation  équivalente  :  ainsi  les 

équations  3«  +  aj-  -(-  i  =  5  —  x   et   iœ  ■+■  ay  -h  i  =  ô   sont 

équivalentes. 

C'est  en  vertu  de  ce  principe  que,  lorsque  les  deux  membres  de 

4'équation  (c'est-à-dire    les  deux    expressions  /  el  g)  sont   des 


(')  Si,  par  exempb,  F,x,  ^  x'  — a',  on  remarque  que  F,x,  cat  iden- 
tique k  {x  —  a]  tx  -f  a  ,  el  l'on  en  conclut  que  li'qualion  (  :  i  admet  pour 
nuànct  a  «t  —  a. 

(*)  J'éer»,  pour  abréger,  F  ■>■  o  au  lieu  de  F,>,  y.  x, ...)  m  u. 

l'i  Toute*  cet  trani  format)  o  m  ont  été  pialiquOca,  plus  ou  moins  habi- 
lamcnl,  àtt  let  premien  temps  de  l'algibre,  mais  elles  ne  trouvèrent  leur 
iormulo  défi  ni  tl*a  qu'au  xviii'eiècle  (dans  l'œuvre  d'EtjLER  en  particulier). 


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SSO  LE    CALCUL    ALGÉBBIQUE 

sommes,  on  peut  faire  passer  un  terme  qaelconqae  d'un  membre 
dont  taulre  en  en  changeant  le  signe;  l'opéi-alion  ainsi  efTectuée 
est  )a  djeOr  (367)  [exemple  :  les  équations  ^x  —  y  —  z  ^  o, 
ou  —  y  =^  2  —  ax  sont  éqiiivalenles|. 

a*  Les  deux  équations 

Ffx.j..  I.    ..)  =  o.       A.V(x,y,z,...)  =  0, 
où  A  est  un  nombre  constant  (ou  irne  expression  algébrique  na 
dépendant  pas  des  inconnues)  sont  étjuivaten/es. 

A'  Considéi-ons  l'équation  à  une  inconnue  F(x)  =3  o  et  un  poly- 
nôme en  X  [que  nous  désignerons  par  1*  (x)]  ne  prenant  la  valeur  o 
poar  aucune  des  valeurs  de  x  qui  sont  racines  de  l'équation.  Quelle 
que  soit  la  valeur  Qnie  (non  inliniinent  grande,  n°  134)  donnée 
à   la  quantité  j:,   la  valeur  du    polynôme  P(x)    ne  peut  pas  être 

F(r) 
infiniment  grande  (').  Il  en  résulte  que  la  fraction  p-^  -      ne    peut 

être  nulle  que  si  son  numérateur  est  nul.  Par  contre,  lorsque  l'on 
pi-cnd  pour  valeur  de  x  une  racine  de  l'équation  l-'(x)^o,  la 
fraction  est  nulle.  J'en  conclus  que  les  deux  équations 


Vyx)  = 


sont  équivalentes  ('). 

Ainsi,  par  exemple,  les  deux  équations 


sont  i')r|  ni  va  lentes,  l'our  i-ésoudre  la  première,  il  suflira  de  résoudre 
la  seconde,  qui  est  manifi^stcmunt  plus  simple. 

4°  On  peut  eUectuer  une  transformation  analogue  sur  les  équa- 
tions à  plusieurs  inconnues  qui  appartiennent  à  un  système  d'équa- 
tions simultanées.  Soit,  par  exemple,  proposé  le  svstème 

j  V  [x,  y)  ^  o 
>G(r,y)--o. 

('1  Puisque  cette  valeur  est  lo  rcsullal  d'une  combinaison  d'addi lions  et 
de  multiplkiiijuiia  elluctui^cs  sur  la  quantité  x  et  de«  quanlitéi  Dxei. 

i')  Il  m  cdt  Jl-  nidnii-,  d'une  manière  gcuêrulc,  si  P  x,  est  une  {onction 
quulconqui:  qui  n'est  iiifinimcut  grande  puur  aucune  valeur  de  x  et  tello 
que  les  racines  de  F  x,  ^  «  ne  soient  pas  racines  de  P,xj  =  o. 


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TRAI^SFOBUATION    DES    ÉQtAT[0:tS  3ai 

Appelons  P{x,y)  une  fonction  de  x  et  y  qui  ne  sott  jamais 
infiniment  grande  et  ne  soit  pas  nulle  lorsqu'on  y  remplace  x  et  ^ 
par  un  système  de  solutions  du  système  proposé  (voir  333)  : 
diors  les  équations 

«ont  deux  h  deux  équivalentes. 

327.  Remarque  sur  les  systèmes  Indéterminés.  —  Les 

remarques  que  nous  venons  de  Faire  sur  les  équations  équivalentes 
nous  avertissent  qu'un  système  de  n  équations  à  n  inconnues 
f)ourra  exceptionnellement  ne  pas  admettre  un  système  de  solutioni 
.déterminées  (voir  n°  323).  Supposons,  en  elTet,  que  les  équations 
i  deux  inconnues  F  (x,  y)  =  o  et  G  [x,  y)  =  o  soient  éqaioalenles 
[la  fonction  G  étant  par  exemple  le  produit  de  F  ]>nr  un  nombre  \]. 
Eu  ce  cas,  il  revient  au  même  de  nous  donner  les  deux  équations 
ou  d'en  donner  seulement  une  ;  les  solutions  du  système  F  ^  o, 
<j  =  o  ne  sont  donc  pas  plus  déterminées  que  celles  de  l'équation 
unique  F  =^  o  (voir  n'  32l)- 

338-  Systèmes  d'éctuatlons  équivalents.  —  Ln  système 
d'équations  tel  que  le  système  (3)  du  n"  323  sera  dit  équivalent  k 
un  autre  système  dépendant  des  mâmes  inconnues,  si  tout  système 
<lc  solutions  du  premier  système  est  système  de  solutions  du  se- 
cond, et  réciproqueinent. 

Un  système  formé  d'équations  respectivement  équivalentes  aux 
équations  (^)  est  é\iiJcini!ient  équivalent  nu  système  (3);  ainsi 
Jes  systèmes 

'j-_v4-,  et       J^_  \^o 

sont  équivalents.  —  Mais  on  peut  aussi  obtenir  des  systèmes 
équivalents  au  système  (3)  en  combinant  convenablement  les  équa- 
tions de  ce  système. 

Je  dis  par  exemple,  que  le  SYsli-nie  de  deux  éqaaiionx  à  deux 
inconnues 

Boi'Tnoui.  —  Lfi  priioipïi  de  l'Auil^M  nutliiiotlique  ii 


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'i^'Jl  LE  C.VLCt'L    ALGÉBUIQUE 

est  équivalent  aux  systèmes 

i  K  =:  O  10^=0 

'0F  +  6G  =0  \a?  -\~bG=o 

où  les  IctlrcE  a.  b  répréaenlent  des  quantités  connues  (indéi>en- 
danles  de  x  et  y). 

Va\  cIVet,  il  est  clair  <]ue  si.  pour  un  cci-Uin  système  de  valeurs 
dex  et  y,  les  functlons  V  et  G  sont  nulles,  il  en  est  de  inêmc  de  la 
fonction  nV  -•-  Mi.  Hiîciproquement  si  V  et  ni-'  -+-  6G  sont  nulles, 
la  fonction  oK  est  aussi  nulle  et  )a  difTcrcncc  t>(i  des  fonctions 
(aK-f-6(i)et  a?  est  nulle;  donc  (J  est  nulle.  Si  G  et  «F  -1-  AG  sont 
nulles,  F  est  nulle  [tour  la  mi'me  r.iison. 

Plus  gcnéraiement,  uons  constatons  <)uc  le  système  (.'t) est  équi- 
valent ati  système  (M 

\n.  l'(a;.T)-^  6.G(j-.j'}  =  o 
/  (î  l-'{x.  y)  H-  //.  G  (ar.j-j  ^-^  o 

où  (1,  b,  h',  b'  sont  des  qtiantit^^s  connues  ('). 

L'élude  d'un  svstèmo  d'équations  dépendant  de  3,  4,  etc.,  incon- 
nues nous  conduirait  à  des  conclusions  analogues. 

320.  ËliminatloD  d'une  ou  plusieurs  quantités  entre 
plusieurs  équations  sixultsnées  —  Considérons  un  système 
de  deux  cqualions. 

:4)  V  t.r.  y.  .-,  »....)  =  0.        fi  (x.y.  ;.  «,...)  =  O 

dépendiuit  de  plusieurs  quanlilés  inconnues  ou  varîublc!t  x.  y, 
z,  11,...  [système  en  général  indéterminé,  si  le  nombre  des  incon- 
nues on  variables  est  supérieur  h  a|.  et  applîqons  à  Ci  système  la 
mHhoile  dite  de  siiltsIiUtlion  dont    nous   ayons   déjà   donné   un 


I  '  I  L'i-qitalion  aV  +  >G  ^  o  est  appelée  combinaiaon  iiniain  de*  équa- 
tions 1-'  1=  [I,  G  ^  <i  |lc  mot  linéaire  indique  tvoir  n"  'Jytl  que  la  combi- 
naison est  un  polynôme  rlii  premier  degrû  par  rapport  à  F  et  pnr  rapport 

(  )  Cea  quanti Ips  ne  sont  cependant  paf  absolument  arbitrairca  :  iltast 
que  la  qiianiiic  ab'  —  bd  ne  soit  pa    nulle  ;  on  constate  en  elTet  que,  si 

ab  —  6a'  =  I),   le*   doux   nouvelles  équ.itions  sont  ôquivnlcntcs  et  »e  ré- 
duisent à  une  in"  l',!?). 


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ATlOn    DES    ÉQUATIONS  SsS 

exemple  au  n°  322.  INous  tirons  l'expi-ession  de  x  de  la  première 
équation  (')  ooitinie  si  v.  z,  u,  ...étaient  connus  et  nou»  porlon» 
cette  expi-ession  dans  la  seconde  éqi'ation.  Nous  obtenons  ainù 
une  nouvelle  équation 

Ci,  (v.  ;.«....)  =  o 

qui  ne  conlieni  plus  Cinconiuie  x. 

Il  est  clair  que  l'équation  G|  =  u,  jointe  k  l'équation  F  =  o 
cunslilue  un  système  équivalent  an  ayslème  proposé.  Mais  il  y  a 
plus  :  si  l'on  fait  abstraction  de  la  quantité  x,  Céqaatlon 
G,  {y,  z,u)=  0  est  à  elle  seiUe  équivalente  aa  syslènie{^)  ;  en  effet, 
todt  système  de  valeui-s  de  y,  z,  u,...  qui  salis/ail  au  système  (4) 
satisfait  également  ^  l'équation  G,  ^  o,  et  réciproquement.  Non» 
dirons  que  l'équation  (i,  =  o,  équivalente  au  systëme(A).  eal 
réquaiion  obtenue,  par  élimination  {')  de  x  entre  les  deux 
équation»  V  =^  o  etC,  ^  o. 

Celte  déTinition  et  les  remarques  qui  l'ont  amenée  peuvent  être 
gcnéralisérs.  Considérons,  d'une  manière  générale,  />  équations 

(5)  VJ.x.y,-..a,...)=-.o.       F,  =  o,...       F^  ^  o. 

dépendant  de  n  quantités  inconnues  ou  variables  x,  y,  z,  u,  ...  et 
soit  le  nombre  n  supérieur  h  p. 

Appliquant  la  mélboile  de  substitution,  tirons  la  première  incon- 
nue x  de  lu  première  équation  et  portons  l'expression  trouvée  (c'est- 
Jt'dircreiiipla<;oiis  j;|iar  celte  expression)  dans  les  autres  équations; 
noua  obtenons  un  sjsLcme  de  (p  —  i)  équations,  éqaivalefit  au 
système  (3),  qui  ne  contient  plus  x,  soit  le  système  : 

*i  O", '."..)  ^=  o.       fj^^O,,..       I",,.,  ;^  o. 

Nous  dirons  que  ce  système  est  oblcnti  par  élimination  de  x 
entre  les/j  équations  (ô). 

De  la  première  équation  du  nouveau  sysième,  tirons  y  et  por- 
tons dans  les  uriircs.  Nous  obtenons  un  sysième  de  (p  —  2)  équa- 


(')  A  BUpposer  que  cette  opcralion  soit  possible  [voir  la  fin  du  prëscnt 

(*|  Newton  disait  :  exUrminalion  fe^ilcrminalio)  ;  le  mot  élimination  tut 
introduit  pur  Euler. 


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3ii  I,B   CALCUL    ALOÉBUIQLE 

t!onR  équivalent  au  syslfcme  (5),  qui  ne  contient  plus  ni  x  ni  y.  Et 
ainsi  (Je  suite.  Nou^ahautisHons  finalement  à  une  équation  unique 
par  élimination  de  p  —  i  inconnues  entre  tes  p  équations  (i)  : 
cette  équation  ne  contient  plus  que  n — />  +  '  quantités  incon- 
nues ou  variabies. 

Remarque.  —  Il  tm(>orte  cependant  de  noter  que  le  proche 
tTéliminalion  que  nous  venons  de  définir  n'a  le  plus  souvent  qu'un 
intérêt  théorique  (l'indication  de  ce  pi'océdé  sert  à  établir,  d'une 
façon  simple,  la  possibilité  de  l'élimination).  Dans  la  pratique,  la 
méthode  de  subslilulinn  sera  inapplicable  si.  comme  il  arrivera 
fréquemment  (voir  n*  349),  la  première  équation  (b),  F,  =  o, 
considérée  comme  équation  à  une  inconnue,  ne  peut  pas  être  résolue. 
On  démontre  cependant  qu'il  est  toujours  possible  d'éliminer  p  —  i 
inconnues  entre  p  équotions  algébriques  en  combinant  ces  équa- 
tions d'une  manière  convenable  au  mojcn  d'opérations  algébri- 
ques ;  nous  ne  pouvons  exposer  la  méthode  générale  de  calcul 
qui  conduit  h  ce  résultat,  mais  nous  en  donnerons  plus  loin  un 
exemple  au  n°  371. 


330.  Changament  d'inoonnue.  —  On  peut  regarder  comme 
une  II  transformation  >i  d'équation  une  o|>éralion  dont  l'algébristc 
fait  un  fréquent  usage,  et  qui  consiste  h  «  changer  d'inconnues  » 
ou  à  Cl  prendre  une  inconnue  auxiliaire  ». 

Soit  par  exemple,  à  trouver  la  ou  les  racines  d'une  équation  en  x. 
11  est  clair  que  le  problème  sera  résolu  si  nous  savons  calculer  la 
diirérencc  j;  —  3  ;  de  même,  si  nous  savons  calculer  x'  (les  racines 
del'équntion  étant  en  ce  cas  les  racines  can-ées  des  valeurs  trouvées 
pour  X*);  pareillement   si   nous   connaissions    la    valeur   (dési- 

gnoiisla  par  ii)  de    la  fraction—-       ,  nous  en  déduirions  sans 
peine  la  valeur  inconnue  de  x,  car  nous  aurions  : 


Ainsi  nous  pourrons,  ai  cela  nous  est  commode,  substituer  à  la 
rccliurclie  directe  de  l'inconnue  x  la  recherclie  d'une   inconnue 


auxiliaire  telle  que  x  —  2,  ou  x'. 


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TIlA.tSPOHUATIO:!    DES   EQUATIONS  03& 

Exemple.  —  Pour  résoudre  l'équation 

on  prend  pour  inconnue  auxiliaire  u  i=  ^  ~  '  ;  on  a  : 

(«— i)'.-=3;       d'où       «  —  1=3*       ou       u=i  +  3"'; 
on  en  déduit  :ir=  i^t^  —  i-J:  a  w  +  3  '  )  ^ 

331.—  D'une  manière  générale  le  changement  .d'inconnue 
consiste  à  remplacer  l'inconnue  2;,  dans  une  équation  donnée,  par 
une  certaine  expression  algébrique  dépendant  d'une  variable  u, 
c'est-à-dire  foncliofl  de  u;  l'équation  se  transforme  en  une  nou- 
velle équation  qui  ne  contient  plus  x  et  dont  l'inconnue  est  (')  u. 

La  règle  de  celte  transforma  lion  est  appelée  par  Cardan 
Régala  de  iluplice  {')  :  Cardan  s'en  servit,  en  parl'tculier,  pour 
simplifier  l'équation  polynomale  du  troisième  degré  {vide  infra 
a^ZV!  et  349  :  le  lecteur  trouvera -là  les  exemptes  les  plus  simples 
de  changements  d'inconnues). 

Lorsque  l'on  a  alTaire  à  plusieurs  équations  simultanées,  on 
peut  faire  un  ciiangement  portant  sur  plusieurs  inconnues  (voir 
plus  bas,  au  n°  369  un  exemple  emprunté  à  Cardan). 

332.  —  Ainsi  nous  voyons  apparaître  peu  à  peu  les  avantages 
de  celte  trituralion,  de  cet  »  apprétement  u  des  formules,  qui  est 
la  pierre  de  louche  de  l'algèbre  (n°  371).  «  Mais  si  l'équation,  — 
disait  Albert  Girard  (')  —  est  désordonnée,  prolixe  et  viliée,  il  la 
faut  préparer  par  la  réduction,  et,  l'ayant  polie,  l'appeler  équation 
ordonnée  ». 


Cl  La  règle  du  changement  d'il 
l'aigébriite  moderne  :  Posons  x  mt  /u)  ;  si  ui  est  une  racine  de  l'équation 
IranstoTiuéo,  le  nombre  /  U|)  sera  rncine  de  l'équation  proposée. 

(')    Pratica    arilhmetk»    genertUU   omnium    copiossima    et    ulilùaima, 
B.  Nat.,  V.  191^8,  Milan,  i^Sg,  ch.  li.  Opéra,  t.  IV,  p.  86- 

(')  Iiwenlion  iwuivUt  en  l'algè^,  Amsterdam,  iS^g. 


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3^6  LE  CAt.CtL    AI.GÉDRIQUE 

Le  bon  nlj^êbiîste  est  celui  qnî  transforme  habilement  ses  équa- 
tions sans  s'inquiéter  du  sens  concret  des  opérations  qu'il  efTectne. 
Si,  par  exemple,  au  lieu  de  calculer  directement  le  prix  de  loo 
moutons,  il  trouve  plus  commode  de  ctierclicr  d'abord  le  prix 
de  —  loo.  /a  moutons,  il  prendra  ce  prii  |>our  inconnue  nuii- 
iiaire  sans  se  préoccuper  de  savoir  ce  que  cela  («ut  bien  être  que 
—  loo  .  \'j  moutons.  C'est  ainsi  qu'il  [larvient  h  résoudre  avec 
■aisance  des  problèmes  <pii  graissaient  inextricables  aux  anciens 
Jogisticiens. 


6.  —  Hésitation  des  équations  polyitomales 

333.  £quattoQS  polynoniKlsa.  —  Considérons  une  équation, 
relative  à  une  ou  à  plusieurs  inconnues  x.  y,  z  ...,  et  mise  sous  la 
forme  (320) 

(1)  V.x.y.,...)=o, 

oii  F  est  une  expression  qui  contient  x.  y,  z,  ...  et  aussi  des  nom- 
bres arithmétiques  ou  des  lettres  a,  b,  c,  ...  représentant  des  nom- 
bres connus.  Nous  classerons  les  dlITérenles  équaliona  (i)  d'après 
la  forme  qu'a  tcvpression  F  par  rapptirt  aux  lellres  x,  y,  z  ... 
L'expression  F  [leut  être,  par  exemple,  un  polvnomecn  x,  y,  z ,... 
(291)  de  degré  plus  ou  moins  élevé;  elle  peutaussî  £tre  définie  par 
des  opérations  plus  compliquées,  ain.ti  qu'il  arrive  pour  rc({UBlion 
^  +  (y  -f-  '')'  —  1  ^  o  :  d'oii  pluralité  de  tjjK^s  d'équations 
qu'il  faudra  étudier  les  uns  après  les  autres.  Quelle  que  soit, 
ce^iendant,  la  l'orme  première  sous  laquelle  se  présente  une  équa- 
tion, nous  cliercticrons  toujours  à  la  transformer  en  une  <  équa- 
tion polynomale  »,  c'cst-n-dirc  en  une  équation  F  ^  o,  oii  F  est 
unpolvnomeeu  j;,  y,  :, ...  Comment  cette  transl'urmalion  se  trouve 
<!tre  possible,  c'est  là  un  fait  que  nous  devons  renoncer  n  expliquer 
ici.  Notons  seulement  qu'avec  plus  ou  moins  d'adresse,  les  algé- 
bristcs  surent  de  bonne  heure  ramener  toutes  les  équations  aux- 
quelles ils  avaient  airuire(')  à  des  équations  polynomales:  delà  vient 

l'I  On  peut  tlémontrer  rigoureusement  que  cette  trantfortnation  eit 
toujours  possible  si  F  est    uno  expression  algébrique  au  Mtu  du  n9  ^79 


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nÉjOl.lTlO^    DES    ÉQt'A1'IO:<9    PUMXOHALES  37f 

que  la  résolution  de  ces  dernières  équations  (auxquelles  fut  réservé 
le  nom  d'équalions  al>jâbri(]ues)  (ni  longtemps  considérée  comme 
te  problème  Tondament^l  de  l'al^jèbre  ((.<(V/e  sapra  S  /). 

334.  —  On  dit  que  t'éqnalion  giol^nomaie  (')  1''  — -  o  est 
nriloimée  lorsque  le  polynôme  F  est  lui-même  ordonné  (par 
rapport  aux  puissances  croissantes  ou  ttécioissantes  de  x,  ou  de  x 
et  y,  ou  de  x,  y  et  ;,  etc.).  Le  <le(iré  de  l'équation  (en  x  on  en  x 
et  y,  ...)  rst  le  degré  de  F.  D'ailleurs  on  reconnait  facilement  que 
l'étude  des  équations  est  d'autant  plus  compliquée  que  leur  degré 
est  plus  élevé  Nous  commencerons  donc  par  considérer  les 
équations  ou  syMèmes  d'équations  polynomnles  de  plus  bas  degré. 

335.  Équation  du  premier  degré  à  une  inoonniie.  —  J'ap- 
pelle ainsi  l'équation  V  {x)  =  o  où  V  est  un  poljnonie  du  premier 
degré  en  x.  Hennissant  dans  le  polynôme  F  les  termes  qui  con- 
tiennent X  et  ceux  qui  ne  le  contiennent  |)as,  je  mets  l'équation 
sous  la  forme  (') 


égalité  oîi  a  [coefficient  de  x)  cl  b  (terme  indépcndanl),  peuvent 
être  des  expressions  algébriques  quelconques  dépendant  de  nombres 
supposés  connus  (voir  n°  304)  ;  les  nombres  a  et  b,  considérés  en- 
semble, Boni  dits  coefficients  de  l'éi/ualion. 

L'équation  (i)  adinet-cllc  des  solutions?  On  voit  immédia- 
teiuent  quelle  en  admet  toujours  une  et  une  seule,  et  r/ue  cetU 
solution  est  X  ^^  —  - . 


(cf.  in/ra  p.  38G,  note  i];  les  équations  transccndiintes,  dont  noua  f 
leroni  au  §  tii,  uc  peuvent  pa»,  par  contre,  §lre  tramlormies  en  équali 
polyaomaUl  . 

l'I  Si  t'evpression  de  F  ne  contient  pus   d'auttca   lettres  quo  celles 
représentent  les  inconnues,  l'équation  F  ^  o  est  dite  numérique. 

|-|  Cette  torme  est  In  jorme  générait  de  l'équation    iii  ,  laquelle  : 
souvent  appelée  équation  générale  de  premier  degré  ;  il  sutHt  de  doi 
&  o  et  i  (  d«g  valeurs  particulières  pour  qiio  l'équation  générale  di 
telle  équaiion  numérique  du   premier  degré    que  l'on  voudra.  Aii 
équations 

1  -1-  J  -  1  ,    ,  ■ 

""ci"   i  —  »îj  =  o,         -I  — (d-|-rf)J  =  o, 

■ont  des  équations  du  premier  degré  écrites  sous  la  Corme  (:t). 


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330  LE   CAUIUL    ALGÉBHIQUE 

En  elTet  l'équation  ox  +  6  =  o  eat  'tdfinllque  (304)  à  l'équation 
aixA — )  =  o,  qui  est  e)  le  même  équivalente  à  l'équation 
X  +  ^  =  o  (n' 336),  ou  a;  ^  —  ^ 

336.  —  Ainsi  nous  obtenons  d'un  trait  de  plume  la  racine  d'une 
équation  mise  sous  la  forme  {i).  Comment  se  fait-il  donc,  b& 
demandera-t-on,  qu'il  ail  fallu  tant  de  siècles  (')  pour  dégager  ce 
résultat,  et  que  l'cicposé  en  tienne  lant  de  pages  dans  les  ancirits 
ouvrages  d'oigébrei"  La  réponse  est  facile  à  donner  si  l'on  se  rap- 
pelle ce  que  nous  avons  dit  au  S  /  du  présent  chapitre. 

La  diFTiculté  n'était  point,  pour  les  premiers  algébristes,  de  tirer 
X  r^  —  -  de  ax  -H  t  =  o  :  elle  portait  sur  la  préparation  que  l'on 

doit  l'aire  subir  à  une  équation  pour  la  mettre  sous  la  forme  (s). 
Cette  préparation,  sans  doute,  s'effectue  fort  aisément  grAce  aux 
règles  de  IransfnrmnUon  que  nous  avons  indiquées  au  S  -4  :  mais 
nous  avons  supposé,  en  énonçant  ces  règles,  que  nous  avions  le 
droit  do  traiter  de  la  même  manière,  dans  tous  nos  calcnls, 
les  nombres  rationnels  et  les  nombres  irrationnels,  tes  nombres 
positifs  et  les  nombres  négatila.  Or, c'est  làunelibertéque  les  disciples 
des  géomètres  anciens  ne  se  permettaient  pas  de  prendre.  C'est 
pourquoi  les  règles  de  transformation  étaient  pour  ces  savants 
beaucoup  plus  nombreuses  et  plus  compliquées  que  pour  nous  (*)  : 
on  pourra  s'en  rendre  compte  en  lisant  ci-dessous  les  n"  339 
et  343. 


l')  La  cuncpption  nctle  et  définitive  de  l'ôqualion  générale  du  premier 

degré  à  racine  positive  ou  négative,  ne   se   dcpaf;pa    qu'au    xvu'  siècle; 
elle  apparut  dniis  la  Gêomilrie  do  Descartls  (i<)'<7), 

(']  Nous  avons  vu  d'ailleurs  que  la  représenta  lion  par  de»  lettres  de 
quantités  connues  mais  indcterminéei  —  telles  que  les  coeffScleali 
a,  h  do  réqnalîon  ax  -\-  h  =■  n.  —  [quaniitcs  dont  la  valetir  numé- 
rique n'est  pas  spécifiéo],  était  l'une  des  innovations  introduites  par 
ViÈTE.  Avant  la  fin  du  xvi<  siècle,  il  pouvait  £lre  question  de  résoudre 
des  équations  du  premier  degré,  mais  non  de  formuler  des  r^les  appli- 
caMes  à  Véquation  générale.  Comme,  d'ailleurs,  on  ne  réunissait  pas 
d'ordinaire  les  lermea  en  x  en  un  seul  ainsi  que  nous  l'avons  tait  ci- 
dessus,  les  équations  résohies  se  pri' sentaient  sons  des  formes  diverses  telles 

3  I 

que  ^I  +  ■jx  —  2X=  I,  aux  +  ^'~  \^  -f  2  =  sa:,  etc. 


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nÉsoLUTiON  DES  £quatio:(S  polIlNOu&les  3a^ 

Une  Anthologie  corn  foséo  au  iti*  ouiv*  BÎëcle  api-ës  J.-C,  nous  a 
conservé  de  curieux  énoncés  d'équations  du  premîei-  degré  résolue» 
par  l'école  de  Diophante  ('). 

Unénoncé  présenté  sous  rormcd'épitaphe  nous  dit,  par  exemple, 
a  que  Diophante  passa  la  sixième  partie  de  son  âge  dans  ta  jeunesse, 
un  douzième  dans  l'adolescence,  qu'après  une  septième  partie  de 
son  âge  passée  dans  un  mui-iage  stérile,  et  cinq  ans  de  plus,  il  eut 
un  iîls  qui  mourut  après  avoir  atteint  la  moite  de  l'âge  de  son  père, 
et  que  celui-ci  ne  lui  survécut  que  de  quatre  ans.  Ainsi  il  s'agit  de 
trouver  un  nombre  tel  que  son  6*"'«,  son  ia*"%  son  7*™"  avec  5,  sa 
moitié  et  4.  fassent  ensemble  le  nombre  tout  entier(').  »  Appelant 
X  le  nombre  inconnu,  nous  avons  l'équation 


La  solution  est  x  ^Si. 

Autre  exemple  :  «  Dis-moi,  illustre  Pythagoie,  combien  de 
disciples  fréquentent  ton  école  et  écoutent  les  instructions.  Le 
voici,  répond  le  [iliilosoplic  :  une  moitiéétudieles  mathématiques; 
un  quart  la  musique,  un  7"  garde  le  silence,  et  il  y  a  trois  femme» 


(■)  Parmi  lei  mathématiciens  greci  quo  noua  connaiiions,  Diophante 
e*t  le  «eul  qui  ait  posé  lo  problèmo  de  la  résolution  des  équations  eu 
termes  aritliméliques  et  iiongéamctriques  [cf.  supra,  372]  ;  Diophante  ne 
considéra  que  dct  cquaiions  numériques  (33^)  ;  m^iia  sea  résultais  n'en 
oDt  pas  moins  une  portée  générale  (cf.  p.  377,  note  il.  Ajoutons  que 
Dioplianto  avait  surtout  en  vue  la  rectiercbc  des  soluliona  entières  ou 
ralionnetlei  {^itU  tfi  ■j6\. 

(',  Traduction  MouKicla  'Hiat  de»  math.,  i7&fl.  1,  p.  3iH:,  Voici  la  tra- 
duction laline  du  même  énoncé  donnée  par  Bachot  de  Méxiriac  (Dio- 
phanti  Alex.  quauL,  1670,  I.  v,  p.  ajo,. 

Hic  Diophantus  habel  lumulum,  qui  lempora  cita 

lUiua  mira  dénotât  arlt  libi. 
Egit  sexianlem  jwenia,  lanugine  Tnalaa 
Veatire  hinc  capit  parle  duodecima. 
Seplanle  uxori  post  kac  socialur,  et  anno 
Formogm  qiiinio  naaeitw  ind«  puer. 
Semittem  xtatis  po»tquam  attigit  ilU  paierna, 

Infelix  auhila  morte  peremptua  obit. 

Quatuor  aatalea  genitor  lugere  tuperatet 

Cogitur  ;  hinc  annoa  illiua  aaaequere. 


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3:{o  LE    CALCUL    ALGÉmirQUE 

par  dessus.  Ainsi,  il  s'ugit  de  Ivoiivcr  im  nombre  dont  la  moitié,  le 
quart,  le  7"  el  3  Tussent  le  nombre  lui  miïme  u.  On  i)  : 


d'où  l'on  lire  x  =  28.  —  •  L'Anessc  cl  le  Mulcl  faisaicril  vovage 
ensemble  :  l'AnL'ssc  se  phiign;iit.  De  quoi  te  plains- tu,  dit  IcMulcl? 
Si  lu  me  donnais  une  de  les  inesutes.j'en  aurais  le  double  de  toi;  et 
si  je  t'en  donnais  imc,  lu  en  aurais  autant  que  moi.  Combien  en 
avaient-ils  cliacuii?(')i>. —  Tels  était  les  pmblëines  qui  se  trans- 
mirent pendant  des  siècles  dans  les  écoles  d  arîlhmclique  de  l'Oiient 
et  de  l'Occident.  Ou  remaïqiieia  que  tous  ces  problèmes  ont  pour 
solutions  des  nombres  posilil's  rntionncla. 

337. —Moins  scrupuleux  que  les  Grecs,  les  Hindous(')  n'iiési- 
tiient  pas  à  introduire  des  noud)rcs  relatifs  dans  ieurt  calculs  ;  ils 
avaient  imaginé,  d'autre  part,  un  grand  nombre  de  règles  ou  pro- 
cédés pratiques  qui  fucilitent  et  accélèrent  dans  certains  cas  la 
rechcrclie  des  racines  des  équations.  Voici,  ]t«r  exemple,  une  de 
leurs  i-î-glcs  usuelles,  règle  qui  éUiit  déjà  familière  aux  calculateurs 
de  l'ancienne  Kgypte  |  le  Papyrus  Uhind  en  fait  foi]  :  c'est  la  règle 
de  la  fausse  position  {feijula  J(dsl)  : 

Soit  A  résoudre  une  équation  de  la  loruie 

ax  -k-  l-f  -\-  ex  -i  dx  ^  t, 

où,  a,  i.  c,  <l,  e  fonl  des  quantités  connues  (la  règle  est  la  même 
quel  que  soit  le  nombre  de  ces  quantités).  Prenant  an  hasard  un 
nombre  que  nous  désignerons  para:,,  on  le  i>orle  à  la  place  de  x 
dans  le  premier  membre  de  l'éqiialion.  Si  x,  était  racine  de 
l'équation,  la  somme  av,  -t-  bx,  -+•  ex,  h  dx,  aurait  pour  va- 
leur e  ;  mais,  nu  cas  où  x,  n'est  pas  racine,  celle  somme  se  Irouve 
avoir  une  valeur  ci  (que  l'on  calcule),  diiTércnte  de  e.  Cela  |>osé, 
la  règle  est  la  suivante  :  /a  valeur  inconnue  4e  x  est  éijnle  à  texpres- 

sion  ('    '  :  en  cIM,  l'inconnue  x,  délinie  par  l'équation   pro()oséc, 


I'.  Traduction  MunUicl.i, 
('j  Voir  aussi  supra,  n"  i 


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BÉSOr.VTIO^    oes   iQUATtOSS    POLT^OHALES  33 1 

«  évidemment  pour  valeur i-^- — ,-j;  or.  d'autre  part,  nous 

AvoDs.  par  liypotlièse  [a  -{-  b  -i-  c  -*-</)  x,  =  r, . 

La    valeur  e  —  e»l  facilemefit  calculable  lorsqu'on  a  déterminé 

la  valeur  ei  ;  en  choisissant  convenablement  le  nombre  arbitraire  x, 
on  peut  souvent  rendre  tes  calculs  très  simples.  La  régula  falsi, 
cependant,  n'est  pins  enseignée  aujoui-d'liui.  car,  |)Our  nous  qui 
connaissons  la  théorie  générale  de  l'équalion  du  premier  degré, 
«lie  n'a  plus  aucune  \erlu  spéciale. 

338.  Equation  du  aecoud  degré  à  uno  inconnue.  —  J'uppelle 
«insi  l'équation  F(:c)  :=  o  oîi  F  est  un  p«)lynouie  du  second  degi'é 
en  X.  En  ordonnant  ce  polynôme,  je  puis  mettre  l'équalioD  sous  la 
iorme 

(3)  Oj'  -i-hx  -\-  r  :==  O, 

-égalité  où  les  coefllcienta  a.  b,  c  (appelés  roejfldenls  de  l'équalion) 
peuvent  être  des  expressions  algébriques  quelconques  dépendant  de 
nombres  supposés  connus. 

L'élude  de  l'équation  (3)  sera  facile  si  l'on  utilise  les  identités 
<\VI)  et  (XVII)  données  nu  n"  306. 

1"  Sup[>Qsons  que  le  nombre  t'  —  fiac  soit  positif,  .\loi-a  l'iden- 
tité Wll)  nous  monlre  que,  pour  que  le  trinôme  nx'  +  frx  +  c 

soit  nul,  il  faut  et  il  sullit  que  l'on  ait  :  soit  x  -t-  — =;  o, 

6  -t-  /6'  —  4  a'- 
«Oit  :  X  ■\- ■ ■  ^=  o. 

Nous  en  concluons  que  l'équalion  {^)  a  deux  racines  ('}  : 


Remurques.  —  Pour  abréger  on  convient  souvent  d'écrire  que 
les  racmes  de  léqu.ition  (4  ont  pour  valeurs  ,  le 


{']  Pour  calculer,  dans  la  pra  ique,  le^  racines  'l'une  cquntion  du 
second  de|[rë,  il  Burfira  de  mettre  l'équation  sous  In  forme  (3).  On  aura 
alon  lei  Taleurs  <ie  a,  b,  c  et,  en  porlanl  cea  vaitura  dans  U»  exprtuion» 
4e»  racinea  donniea  par  ta  formutea  [\\  on  aura  les  valeurs  des  racines   x' 


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•133  Ll   CALCL'L    AI.GÉDniQDE 

symbole  =b  (qui  se  lit  plus  ou  moins)  indiquant  que  l'on  peut 
prendre  devant  le  radical,  M)it  le  signe  +,  soit  le  signe  — . 

Il  réaiille  immédiatenaent  des  expressions  des  racines  que  t» 
somme  x  +  x'  est  égale  à  ^^  .  D'ailleurs,  d'après  l'identité  (  WII) 
et  la  défînitiou  des  nombres  x'  et  x',  nous  avons  l'idcntitc  : 
(5)  ax* -h  hx  +  e  rr-.  a  ■>  _  y)  (i  —  x'). 

En  développant  le  second  membre,  nous  obtenons  : 
ax'  -h  bx  -i-  e  =  ax'  —  U'V  +  x'-a-  +  ax'x', 

et  nous  concluons  alors  du  n*  312  que  —  a{x'  -i-  x')  est  égal  K  fr- 
et qiie  ax'x'  est  égal  à  c.  —  Ainsi  la  somme  des  racines  de  téijaa- 
tion  (3)  esl  égale  à  —    ;  /eue  produit  est  éjal  à  -  ■ 

a"  Supposons  maintenant  que  le  nombre  fc*  —  ^ac  soit  négatif. 
Alors,  dans  le  second  membre  de  l'identité  (XVI)  [n"  305},  l'ex- 
pression entre  crochets  est  la  somme  d'un  carré  (toujours  positîl, 
n"  135)  et  d'un  nombre  positif  :  cette  expression  ne  peut  être  nulle 
pour  aucune  valeur  de  x,  et  Véqualion  n'a  pas  de  racines. 

'S"  Soit  enfin  6'  —  ^ac  éi/al  à  zéro.  Alors  l'identilé  (Wl)  se 
réduit  à 

ax'-i-bx-*-c^=aix-+- — ^  ■ 

Pour  que  le  trinôme  soit  nul,  il  faut  cl  il  sulTit  que  x  soit  égal  k 
—  ■■-;  donc  l'équation  a  une  racine  unique.  On  dit  souvent,  en  ce 
cas   (pour  des    raisons    que   nous    expliquerons    plus    loin)    que 

et  x'.  Il   Mt   parfois   commode  d'uliliaer  d'autres  formule*  que  les  for- 
mules {i).  Posons,  par  exemple,  b  =r  3b'  :  alon  noire  cqualion  s'écrit 
or'  +  aJ'x  +  c  =  0, 

eties formules (i) donnent pourcxpresaioiM dearacincs  :  — ' 

Divisons  maintenant  le  trinôme  par  a  et  posons  -  ^  p,  ~  =1  q  :  notre- 
équation  est  évidemment  équivalente  a  l'équaLion  x'  +  px  +  j  ^m  o,  qui 


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(    EQUATIO:«S   POLIHOUALES 


l'équation  (3)  a  une  racine  double  ou  deux  racines  égales  (ajant 

pour  valeur j  :  on  peutalorscontinuer&déclarerquc  la  somme 

■des  racines  (double  de —  —  1  eslégole  i  —  -,  et  que  leur  produit 
(cari-é  r-î]  est  égal  k  -  dans  l'Iiypotbèse  actuelle,  -  =  r—j  puisque 
4ac  — fc*  =  o]. 

330.  —  La  résolulioR  des  équations  du  second  degré  donne  lieu 
aux  mêmes  remarques  que  celle  des  équations  du  premier  degré. 
Les  formules  (i)  sont  faciles  à  obtenir;  elles  étaient  familières  aux 
Hindous  (')  et  les  Grecs  en  avaient  l'équivalent  ;  mais  l'interpré- 


dil  I  Vi/o-Gaftiid,  ch.  v,  trad.  Colcbrooke,  p.  3i8)  que  la 
règle  foumÏMant  les  daux  rncinet  a  été  lormulfo  par  l'algcbriste 
{*ADHANABBA.  La  nature  des  problâmet  qu'ils  traitaient  —  problèmes 
concrets  peur  la  plupart  —  empîchaient  cependant  les  algébriites  hindous 
-de  regarder  comme  également  acceptables  deux  solulioni  ou  racines  de 
lignes  dilTérents,  et  ils  ne  retenaient  donc  que  les  racines  positives.  Voici 
un  exemple  ilVquation  du  second  defcré  résolue  par  Bkasuara  ILilavali, 
cbap.  III,  trad.  Colebrooke,  p.  B8  ;  cUVija-Ganita,  clmp.  v,  ibid.,  p.  3i2|  : 
-1  La  racine  carrée  de  la  moitié  d'un  essaim  d'abeilles  s'est  rendue  sur 
uae  touEIe  de  jaimin,  et  les  huit-neuvièmes  de  l'essaim  s'y  trouvent 
aussi  ;  une  femelle  8eulem<-nt  est  restée  et  bourdonne  autour  d'un  inAle 
qui  hume  une  fleur  de  lotus  dont  le  parfum  t'a  attiré.  Dis,  charmante 
femme  [Lilauati,  vide,  p.  377,  noie  KJ,  quel  est  lo  nombre  des  abeilles  •. — 

Appelant    x   ce    nombre,    nous    avons   t'cqualion   ^  /f  ^.  _  j.  a  ^  x, 

V  -J         9 
«u,  (en  retranchant  -  -  -|-  a  des  deux   membres  ,    l'équalion   équivalente 

\  /  -  m= 3.  Si  les  deux  membres  de  cette  dernière  égalité  sont  égaux, 

■I  en  est  de  même  de  leurs  ctrrési  donc 

jen  vertu  de  l'identité  (l)  du  a"   agO,    appliquée  à  /     —  ^)   l-  Nousen 
déduisons  l'équation  du  second  degré 

dont  l'inceunuc  x  sera  racine.  Eu  appliquant  les  formules  [i]  on  trouve 
que  cette  ^ualion  a  uue  racine  entière  (ut  uue  seulement)  égale  à  7a. 


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33i  LB   CALCUL    ALnÉBniQL'B 

talion  de  ces  formuler  pour  toutes  valeurs  positives  ou  négative» 
des  cocfficienls  a,  b,  c,  ne  pouvait  pas  être  faile  —  ou  du  moins 
rc^rdée  comme  ayant  une  valeur  et  une  signification  rationnelles  — 
avant  Descartes  et  fermât.  C'est  pourquoi  les  traités  classiques  du 
ivi'  siècle,  se  confonnant  en  cela  aux  traditions  de  l'algèbre  géo- 
métrique {vide  in/ra,  n*  521  et  suîv.)  distinguaient,  et  étudiaient 
l'un  après  l'aulre,  plusieurs  tvpes  d'équations  du  sectHid  degré  : 

i'  Ef/aatinns  r/ui  se  ratnhtenl  à  la  forme  A'x'  -)-  B'a:  ^  C 
(.V,  IV,  C  étant  des  nombres  [Kwitifs),  ou,  si  l'on  veut,  à  lajorine 
X*  -i-hx  ^  C  [car  en  divisant  les  deux  membres  de  l'équation  par 
un  même  nombre  A',  on  obtient  une  i^uation  équivalente,  et  l'on 

peut  poser  ^  —  'ï.  y  —  C].  D'après  la  formule  (4),  oii  l'on  fait 
(t  =  I,  />  =  B,  c  =  — G.  l'éqnatinn  de  la  forme  x'  -h  Bj:  r=  C  a 

-  H 

■i"  Ei/aalions  qui  se  lamèiienl  à  iti  forme  Bj;  +  C  ^=  a:'  (B,  C 
{msilifs  .  l/éijtiiition  de  c^ttc  forme  a  toujours  une  racine  positive  : 

-    -     -   .  (In  peut  remarquer  que  cette  racme  est  toujours 
sn|)éricure  i  1t. 

3"  Eijuation.1  i/tti  se  ramènent  à  lu  forme  x'  -t~  C  =■■  Rx.  Trois 
possibilité»  se  présentent  alors.  Si  lî'  >  4  G  t'éqiialion  a  deux  ra- 
cines |)os>tivcs  égales  à  — ~ — .  Si  li'  =  4C,  l'éqnation  a 

une  racine  unique     .  Si  jC  >  11*.  l'équation  n'apnsdcracines('). 


340.  Les  trois  types  d'équations  ainsi  distingués  par  les  Grecs 
sont  aujoui'd'luii  foniliis  en  un  seul  type,  et  les  formules  (4)  suf- 
llscnt  A  l'algébrlsle  nioilcrne  gioiir  calculer  les  racines  d'une  équa- 
tion quelconque  du  .second  degré.  Mais  ces  formules  ap)iellent  une 
remarque  que  nous  avons  déjà  laite  nu  n"  279.  Lorsque  nous  écri- 
vons tes  foruiides  ./i),  nous  nous  interdisons  cie  faire  aucune  hypo- 
thèse sur  la  nature  des  nombres  n,  h,  c.  11  se  peut  donc  que  nous 
écrivions  des  choses  dépourvues  de  sens,  puisque  si  te  nombre 


{<)  L'alfcébriïlt;  moderne  njouic  qu'elle  a  aussi  une  racine  négative. 

l'i  Voici  comment  Lvca  Pacii-olo  énonce  loarèslea  relatives  à  la  réto- 


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RésOLUTIO.f    DES    ÉQUATIONS    rOI.T:40MALES  335 

b'  —  liac  est  négalif,  le  symbole  \f'b^  —  ^c  ne  représente  rien  du 
tout.  Gelte  éventualité  no,  nous  em|>êclieru  pas  d'écrire  les  for- 
mules ii)  cttie  les  consîdéi'cr  comme  i-cprésentant  en  lout  cas  les 
racines  Je  l'équation  du  second  degié.  Lorsque  le  symbole 
^b'  —  liae  sera  dépourvu  do  sens,  nous  dirons  que  les  racines  sont 
(c  imaginaiies  n,  ce  qui  équivaut  h  dire  qu'elles  n'existent  pas. 
Grâce  à  ces  conventions  nous  pourrons  rassembler  dans  un  seul  et 
même  énoncé  tous  les  cas  qui  peuvent  se  pix-scnler  : 

Qaeh  //ue  soient  les  cnefficients  n,  b,  c,  téqualion  (3)  a  pour 
racines  tes  nombres  x'  elx'  donnés  par  les  formules  ('^).  Ces  nombres 
sont  réels  et  ilifférenls,  réels  et  égaux,  ou  imaginaires  smoanl  que 
la  quantité  b^ —  liac  {appelée  discriminant  'le  téquation)  est  post- 
tire,  nulle  ou  négative. 

341.  —  Nous  pouvons  ajouter  que  les  racines  ont  même  signe 
ou  des  signes  contraires  suivant  que  leur  produit  -  (voir  n°  338) 
est  positif  OH  négatif.  Si  elles  ont  même  signe,  ce  signe  est  celui  de 
leur  somme  -- 


1  ilion  do  CCS  trois  types  tl '^qua lions    Summa  de  Arilhm.,  ■{i)').  toi.  i4->)- 
Primi  camnis  versus. 

Si  reii  et  census  numéro  eomquanlur.  à  rébus 

Dimidio  sumpla  ceiMum  producere  debea, 

Addereqite  numéro,  cu/iu  à  radke  totiens 

Toit*  ternie  rerum  :  cen-tas  tatusque  redibit.  ^ 

Secundi  canonii  vert\ia. 

Et  ai  eum  rebtui  dragma  quadrato  parée  sint, 

AdtU  ticut  primo  numerum  producio  quadrato. 

Ex  rebue  mediia.  e/ueque  radice  recepta. 

Si  rebtu  medîis  addes.  centue  patefiet 
Tertii  canonis  versus. 

Al  si  cum  numéro  cenmia  radiées  tequabit, 

Dragmaa  à  quadrato  deme  rerum  medielarum, 

Cujusque  aupererit  radicem  adde  trahere 

A  rehus  mediis;  aie  censua  coela  noiescel. 
Traduclion  :  Si  l'inconnue  [un  multiple  <lc  l'inconnui^,  Bx]  et  on 
carré  égalent  le  nombre  connu  iC',  forme  le  carre  de  la  moitié  du 
nombre  di-i  promicrcs  puissances  de  l'inconnue  jc'cst-à-ilire  le  carré 
de  B',  BJDulo  ce  carré  ou  nombre  connu  |C',  el  de  la  racine  carrée  de 
l'expression  oblenue  retranche  la  moilié  des  premières  puissances  de 
l'inconaue  (do  B)  :  le  résultat  donnera  le  carré  inconnu  ix'f  et  son 
ciité  l.x' ,  etc.  —  Le  mot  dragma  est  synonyme  de  numerus  et  signifie  ; 
nombre  connu  (C;. 


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336  LK    CALCUL    ALOéBHIQL'E 

342.  Équation  du  troUlémc  degré  —  J'appelle  ainsi  l'équii- 
tion  F(x)  =  o,  où  F  ost  un  polynôme  du  troisième  degré  en  x. 
Les  Grecs  et  les  Arabes  (')  ont  étudié  plusieurs  équations  du  troî- 
fiième  degré  qu'ils  ont  rattachées  \t  de»  problèmes  géométriques. 
Mais  c'est  au  xvi°  siècle  seulement  que  l'ut  constituée  la  tbéorie 
générale  de  ces  équations  (*). 

Le  savant  italien  Scipion  Ferro.qui  professa  à  Bologne  de  1^96 
k  1Û36,  trouva  l«  moyen  de  résoudi-e  algébriquement  l'équation 

(6)  X*  +  A.T  =  B        (A  et  B  positif») 

et  il  en  avisa  quelques  amis.  Quelque  vingt  ans  plus  tard,  Nico- 
las Tartaglia  de  Brescia  entendit  parler  du  résultat  obtenu  par 
Scipion  Ferro  el  se  proposa  de  le  retrouver.  Il  résolut  ('),  ù  son 
tour,  l'équation  (6),  puis  le  lendemain,  nous  dit-il,  l'équation 

<7)  x'  =  Kx  +  B; 

quant  à  l'équation 

{8)  3;'  -H  B  =  At, 

elle  lui  parut  pouvoir  être  ramenée  à  l'équation  (7)  par  une  t^ns- 
formation  facile. 

343.  L'équation  (6).  —  La  solution  que  Tartaglia  a  donnée  de 
l'équatioa  (6)  est  voisine  de  celles  que  formulentaujourd'huiencore 
nos  traités  d'algèbre.  Prenons  provisoirement  deux  inconnues  auxi- 
liaires y  cl  z  telles  que  y  —  z  =  Q  et  yz  z=  t  \  .  Ces  deux 
inconnues  seront  déterminées  par  une  équation  du  second  degré 

(']  Hn  particulier  Okak  Al  Kuavyam  (ride  aupra,  p.  378,  noie  3). 

(-■)  Nouï  verrons  plus  loin  U'"  3^7)  comment  loule  cquatioii  du  troi- 
sième degrû  peut  ôtrc  IruiisFormée  eu  une  équation  (Oj,  I7}  ou  |HI.  C'est  li 
une  propriélo  qu'on  avait  «ans  ilouto  rumurquéede  bonne  heure  et  que 
Cardan  a  précisée. 

{")  Lea  recherches  de  Tirtaglia  siirl'éqilution  du  troisième  degré  et  «es 
répEiques  â  Cardan  \i'ide  infra  n°  I.V''  se  trouvent  dans  un  ouvrage  inti- 
tulé :  DeUi  queaili  et  invenlioni  diverse  de  Nieoh  Tarlaglia  Bresciano, 
Venise,  ib'!-,  réimprimé  de.ns  ha  Opéra  del  famoaUeimo  Nicolo  Tartaglia, 
Venise.  lUoli,  Bibl.  N.,  V.  H-;!-,.  [Voir  le  Liv.  IX,  sur  l'Algèbre  .  et  mai- 
sime  soprii  le  Regole  de  cosc  u  cubt  cguali  a  numéro,  dal  présente  Au  tore 
ritrovatcl. 


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RÉSOLUTIOK    DES    ÉQUATIONS    FOLTHOMALBS  337 

que  l'on  sait  r^oudre  :  en  effet,  si  l'on  remplace  z  par  /  —  B  dans 
l'égalité  y2  :^  (  j  1  ,  on  a  l'équation  du  second  degré  en  y. 


-^-(,7- 


.*) 


qui  donne  pour  l'inconnue  y  une  valeur  (racine)  positive  supé- 
rieurâ  à  B  (voir  q°  330,  3");  il  en  résulte  pour  z  une  valeur  positive 
{y  —  B).  Cela  posé,  je  dis  que  le  nombre  x'  =  \Jy  —  {/z  est  ra- 
cine de  téqaalion  (6),  Calculons  en  effet  le  cube  de  (\/y  —  \/z) 
fou  (y'  —  2ï)l  en  appliquant  la  formule  (III)  du  n'  206  ;  nous 
avons  : 

x"  =  y  —  Sj-T'  -+-  3/^'  —  I  =  (_y  —  ;)  —  3)-';' 
et  par  conséquent  1  puisque  y  —  ;  —  B,  y»  z^  =  ^  |  : 
x"  ^  B  —  \x!        ou        X-'  +  Ax'  =  B, 
ce  qui  démontre  la  proposition  énoncée  ('). 

344.  L'éqoRtion  (7).  —  L'équation  (7)  peut  être  résolue,  elle 
aussi,  par  un  procédé  analogue.  On  détermine  les  valeurs  de  y  et  z 
par  les  conditions 

.*.  =  B,        ..(^)-, 

(')  Tabtaclia  résume  dans  les  vers  suivants  la  règle  qui  donne  b  solu- 
tion de  l'équation  (6}   {Opère  del  FamoaUsima  -Vi'cab  Tarlaglia,  p.  266): 

Quando  che'l  ctibo,  con  le  rose  apprtsio, 

Se  agguaglia  à  quaUhe  numéro  dUcrelo  ; 

Trovan  dut  allri,  différend  in  ts»o 

Dapoi  terrai,  queato  per  ainsueto, 

Che'l  lor  produlto,  sempre  sia  eguah 

Al  leno  cubo,  délie  coae  n«fo, 

El  reaiduo  poi  tuo  générale, 

Delli  lor  lati  cubi,  bene  iostratti, 

Varrà  la  tua  Cote  principale  ; 
ce  qui  signifie  (traduction  libre)  :  Si  le  cube  [x^],  plus  un  muliple  [Âx]  de 
la  chose  [inconnue]  est  égal  à  un  nombre  B,  déterminoDS,  par  les  mé- 
thodes habituelles,  deux  nouveaux  nombres  diSérant  l'un  de  l'autre  de  B 
unités  et  dont  le  produit  soit  le  cube  du  tiers  du  coefficient  de  la  chose  g 
alors  la  différence  des  lacines  cubiques  de  ces  deux  nombres  auxiliaires 
elt  la  chose  principale  cherchée  [l'inconnue  x]. 

Bonraoni.  —  Lei  Priacipaa  de  I'AdsI^h  malhématîqus. .  it 


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338  LE    CALCUL   ALGÉBRIQUE 

et  l'on  constate  que  le  nombre  x*  =  ^y  +  yz  eat  racine  de  l'équa- 
tion (7). 

Mais  ici  se  présente  une  difliculté  que  Tartaglia  n'a  pas  appro- 
fondie. L'inconnue  auxiliaire  doit  être  racine  de  l'équation  du 
second  degré 

or,  celte  équation  ne  peut  être  résolue  que  si  B'  >  4(3)  [voir 
les  remarques  faites  à  la  fin  du  n"  339  surl'équalionx'-t- C  =  Bir]. 
Lorsque  B*  est  inférieur  ^  i^  (  t  )  ,  la  valeur  de  y  n'existe  plus  (est 
<[  imaginaire  a).  Paut-il  en  conclure  qu'en  ce  cas  l'équation  du 
troisième  degré  {7)  n'a  pas  de  racine?  Ce  serait  se  tromper  grave- 
ment :  non  seulement  l'équation  a  une  racine  positive  comme  au 

cas  où  l'on  supposait  B'  <  i[^]  >  mais  elle  possède  en  outre 
àeax  racines  négatives  qu'elle  n'avait  pas  alors.  C'est  ce  que  nous 
allons  vérifier  en  suivant  la  voie  indiquée  par  François  Viète  ('). 
On  déduit  des  formules  de  la  trigonométrie  que,  si  l'on  désigne 
par  u  un  nombre  positif  quelconque,  on  a  (') 

(9)  cos  3u  =  4  cos'  u  —  3  cos  u. 
Mettons  alors  l'équation  (7)  sous  la  forme 

(10)  X*  —  Zr'x  =^  hr*. 


en  posant  r 


=  v/f    '.  =  x. '«■'>'■* 


(')  froncMCi  ViMmFotOmmentU  D«  sBqualionum  rmsognitiime  a  emenâa- 
tione  I1591),  publ.  en  i6i5,  i  At  elegantîut,  dit  Viâtk  (p.  13,  cf.  Optra, 
éd.  S<^oot«D,  p.  91),  et  priMtantius  ex  analyticii  Aagulartum  sectionum 
liujvw  modi  cequolitatum  constitutto  eruitur  >.  Et  il  indique  oomment 
l'équation  Sotiz  —  x*  =  43a,  pu  exemple,  a  pour  racines  les  nombrei 
^'^  ^^  et  9  —  ^/Vj  (la  troiiiime  racine  est  —  iS)  [guwn  dio»tur  3oo  Jf 
(3oo  fois  le  Nombre  inconnu)  —  1  C  (Cube  de  l'inconnue)  xquari  43a,  /!«( 
umu  ruantrut  9  +  /S?  tri  9  —  v^j. 

(')  On  obtient  cette  égalité  en  appliquant  à  cos  au,  sin  au,  cos  3u,  les 
formules  du  n<*  i63  donnant  cos  (a  +  b),  sin  (a  +  b),  et  remplaçant  sin*  u 
par^i  —  cos'  u  (n»  i53).  —  Ct  infra,  a"  382. 


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RiSOLVTIOH    DES   ÉQUATIOUB   POLTHOUALBS  33q 

Dans  l'hypothèse  oùB'<4tr)  ,  on  a  (Ar*)'  <  4r*;  d'où  l'on 
coBclut  (en  extrayant  les  racines  carrées  et  divisant  par  r'  les 
deux  membres  de  l'inégalité)  :  A  <  ar  ;  donc  le  nombre  —  est, 
dans  le  cas  considéré,  inrérieur  à  i,  et  l'on  peut  toujours  trouver 
une  abscisse  cnrvilique  v  dont  le  cosinus  soit  égal  à  —  ;  nous 
déterminerons  celte  abscisse  curviligne  au  moyen  d'une  table  tri- 
gonométrique  et  nous  remplacerons  A  par  l'expression  arcosu 
dans  l'équation  (to).  Cela  fait,  je  constate  que  l'équation  (lo)' 
[équivalente  k   (7)]    sera   saltsfaile  si  je  donne  à  a;  la  valeur 

x=ir  coa  s-,  j'aurai  en  effet  : 

x'  —  3r*j:  =  8r'  cos'  ^  —  6H  cos  ^  =  ar'  (4  cos'  ï  —  3  cos  »]; 

or Ar*,  égala  ar*  cos  v  par  hypothèse, se  trouve  égal  k  sr'  14  cos'^ 
—  3  cos  g  1  d'après  l'égalité  {9)  ;  j'en  conclus  que  x"  —  3r'a; 
est  bien  égal  &  hr*  comm«  le  demande  l'égalité  (10). 

Tel  est,  traduit  en  notations  modernes,  le  calcul  effectué  par  Viète. 
Ce  calcul  nous  montre,  si  nous  nous  référons  à  la  trigonométrie 
moderne,  que  l'équation (10) possède (roM racines.  Eneffet('),siun 
arc  V  a  pour  cosinus  le  nombre  — ,  les  arcs  v  -\-  aArTc  et  —  0  +  afrrt 
(ofi  k  est  un  nombre  entier  positif  ou  négatif  quelconque)  ont  aussi 
le  même  cosinus  et  peuvent  remplacer  l'arc  v  dans  notre  raisonne- 
ment. Nous  en  concluons  que  toutes  les  valeurs 

V  ■+■  afrit      .                —  u  -+-  sAtt             ,,,                     V  —  afrn 
ar  cos — -^ et  ircos ^ ou(')      arcos — 


«ont  racines  de  l'équation  (10).   Ces  valeurs  se  réduisent  à  trois  : 


(')  Cette  discuMÏOD  ne  put,  bien  entendu,  être,  faite  que  loDgtempi 
aprts  ViiTE,  qui  ne  disposait  pas  de  la  notion  généraie  d'abscisae  curvi- 
ligne affectée  de  signe  ;  elle  tut  donnée  par  CLAinAUT,  Elément  d'algehre, 
Paris,  1746,  Part.  V,  chsp.  vu,  p.  afiS-g. 

(*)  On  sait,  en  effet,  que,  quel  que  loit  l'arc  u,  en  a  cob  ( — u)  =  cos  u. 


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3iio  LE    CALCUL    ALGÉBRIQUE 

ea  effet  tout  arc  "  "^'  "  (où  k  est  un  nombre  entier  quelconque} 
est  égal  à  l'un  des  arcs  5 .  .■  '" .  —^ —  plus  ou  moins  un  mul- 
tiple de  2?r,  et  a  par  conséquent  même  cosinus  que  l'un  de  ces  trois 
arcs  (')  (cf.  n"  169). 

345.  L'équation  (8).  —  En  cherchant  à  ramener  l'équation  (8) 
&  une  équation  de  la  forme  (7).  Tartaglia  devait  se  heurter  k  des 
difficultés  plus  graves  encore  que  celtes  dont  nous  avons  parlé 
tout  à  l'heure;  aussi  est-il  permis  de  douter  qu'il  ait  effective- 
ment accompli  la  transformation  qu'il  indique  (voir  n°  343).  Pour 
mettre  hors  de  doute  l'existence  des  racines  (positives  ou  néga- 
tives) de  l'équation  (8)  il  faut  employer  d'autres  méthodes  que 
celles  dont  disposait  Tartaglia;  on  pourra,  par  exemple,  suivre  la 
voie  indiquée  par  Viète  et  recourir  k  un  calcul  trîgono métrique  : 
on  constatera  alors  que,  suivant  les  valeurs  relatives  des  nombres 
(positifs)  A  et  B,  l'équation  (8)  a  une  ou  (rois  racines. 

340.  Reoheroh«B  de  Cardan  ;  notations  modernes.  —  C'est 
en  i535  que  Tartaglia  s'est  occupé  des  équations  du  troisième 
degré.  Cependant  il  se  refusa  à  publier,  ou  même  à  communiquer, 
ses  résultats;  en  i539,  seulement,  cédant  k  l'insistance  de  Jérôme 
Cardan,  il  livra  k  ce  savant  les  vers  quelque  peu  énigmaliques 
que  nous  avons  reproduits  plus  haut,  tout  en  lui  faisant  jurer  de 
ne  jamais  divulguer  son  secret. 

Sur  les  indications  qui  lui  furent  ainsi  fournies.  Cardan  se  mît 
au  travail.  Il  montra  comment  toute  équation  du  troisième  degré 
peut  être  transformée  en  une  équation  de  l'un  des  types  (6),  (7), 
(S);  il  approfondit  l'étude  de  ces  types  avec  son  disciple  Laigi 
Feri-ari  {ib22-JÔëù),  el,  en  maniant  sans  scrupules —  fort  habi- 
lement d'ailleurs  —  les  quantités  négatives  et  lataie  imaginaires 
(racines  carrées  de  nombres  négatifs),  il  surmonta  certaines  dîfti- 
cultés  dont  certainement  n'avait  pas  triomphé  Tartaglia.  En  i5^5, 


(']  On  peut  remplacer  le  troisième  par  la  valeur  égale  3r  c 


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RÉSOLUTIOK    DBS    ÉQUATIO^IS    POLTN0IUI,Ea  3^1 

Cardan  fit  connaUre,  danssoa  Ars Magna{vide cbàp.  xi  et  suivants, 
p.  3o-s(]q.)t  ce  qu'il  savait  de  l'équation  du  troisième  degré.  EsU- 
mait-il  que  l'importance  de  ses  recherches  personnelles  sur  cette 
équation  lui  en  donnait  le  droit  9  Ou  croyait-il  savoir  que  le  secret 
de  iSSg  —  qui,  après  tout,  appartenait  aux  amis  de  Scipion  Ferro 
avant  d'appartenir  A  Tartaglia,  —  avait,  après  six  ans  écoulés, 
cessé  d'itre  un  secret?  Quoi  qu'il  en  soit,  Tartaglia  accusa  Cardan 
d'avoir  violé  son  serment,  et  il  s'ensuivit  une  Apre  polémique  entre 
les  deux  savants  et  leurs  disciples  ('). 

Après  les  recherches  de  Cardan,  cependant,  et,  surtout  après 
celles  de  Vièle,  les  principales  questions  soulevées  par  l'équation 
du  troisième  degré  se  trouvèrent  résolues,  —  du  moins  résolues 
autant  qu'elles  pouvaient  l'être  avant  que  fût  constituée  une  théorie 
rigoureuse  des  quantités  imaginairet. 

347.  —  ËnouQons  les  résultats  fondamentaux  qui  furent  le  prix 
de  ces  longs  efforts. 

L'équation  du  troisième  degré  a  pour  forme  générale  : 

(il)  ox"  H-  fcr'  H-  ex -t- d  =  o, 

les  coefficients  a,  b,  c,  d  pouvant  être  des  expressions  algébriques 
quelconques  dépendant  de  nombres  supposés  connus. 

Une  transformation  simple  permet  de  passer  de  la  forme  (i  i)  \ 
la  forme  * 

(il)  a;'  H-px'  -\-  q  =  o. 

En  effet,  l'équalion  (ii)  est  équivalente  à  la  suivante  : 


(')  Entre  Taktaslijl  et]FEiiBAtu,  en  particulier.  Dans  cette  polé- 
mique, Tartaglia  n'eut  pai  toujours  le  beau  rAle.  Aumî  ne  manqna- 
t-ou  pas  de  l'accuser  d'avoir  fait  passer  pour  sien  ce  quil  tenait  des 
diadplM  de  ScmoN  Ferro.  —Les  pièces  principales  de  la  pclémi que,  qui 
sont  des  lettres  édiongées  par  Tartaglia  et  Ferrari,  ont  éti  imprimées 
(on  exemplaire  du  recueil  de  ces  lettres  ae  trouve  au  Briliah  Muêtum, 
B533,  ihh,  17). 


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343  LE   CALCUL    ALGÉBRIQUE 

Faisons  le  chaDgement  d*incoQnue  x  =  t  —  3-;  l'équation 
devient 


('-èy-!('-è)'-î('-è)- 


Développant  le  cube  et  le  carré  d'après  les  formules  du  a'  206, 
et  ordonnant  par  rapport  k  t,  nous  constatons  que  le  coeffident 
do  tenne  en  0  est  nul,  et  noua  obtenons  l'équation  : 

\a      3aV        \a       Sa'        370*/ 
équation  qui  est  de  la  forme  (13)  [l'inconnue  s'appelant  (  au  lieu 
dexj.  Si  donc  on  sait  résoudre  l'équation  de  la  forme  (12),  on 
saura,  du  même  coup  résoudre  l'équation  (ii).  Nous  pouvons,  par 
conséquent,  nous  borner  k  l'étude  de  l'équation  (13). 

L'équation  (i3]a  toujours  une  ou  trois  racines. 

On  démontre  qu'elle  a  une  racine  lorsque  4p'  -t-  37^'  >  o,  et 
trois  racines  lorsque  4/»'  ■+■  27c'  <  o. 

Pour  résoudra  l'équation,  en  emploie  d'ordinaire  dans  le  second 
cas  une  méthode  trigonométrîque,  telle  que  celle  de  Viète,  et,  dans 
le  premier  cas,  la  méthode  de  Tartagtia,  que  l'on  applique  généra- 
lement comme  il  suit  (')  : 

Posons  7 -1-2  ^x,  Syz^p.fxqiii  revient  à  faire  le  changement 
d'inconnue  (n°  330)  x  =  y  +  -f- .  Remplaçant  x  par  cette  valeur 
dans  (12)  on  a  une  équation  en  y  qui,  si  on  y  regarde  y'  comme 
l'inconnue,  est  du  second  degré  (cf.  344)  ;  on  remarque  que  le 
cube  z'  (z  étant  défini  comme  il  a  été  dit)  satisfait  à  la  même 

équation,  en  sorte  que  les  deux  racines  —  "  -^V  ^  "*"  a^  ^'^  '^^'^ 
équation  donnent  les  valeurs  cherchées  y*  et  s';  donc,  on  a  : 

Dans  le  cas  où  4p*  +  ^79*  =  o,  on  constate  que  l'équation  a 
ane  racine  double  (comptant  pour  deux)  ;  elle  a  en  outre  une  ra- 
cine simple. 

(')  Cf.  une  lettre  de  Huygens  àScHOOTsN,  Œw,  deHuygms,!,»  Hay«ï 
(888,  I,  p,  33o. 


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lUËSOLCTIL^    DBB   ÉQUATIONS    POLINOMALES  343 

348.  ProinriétéH  de>  raoinM.  —  Plaçons-nous  dans  l'bypo- 
dièse  où  r^uation  du  troisiime  degré,  mise  sous  la  forme  (ti).  a 
trois  racines  et  désignons  ces  racines  par  les  lettres  affectées  d'in- 
dice ;Xi,  Xi,  Xt,  ■■■ 

On  vérifie  (')  que  (quelle  que  soit  la  valeur  de  x)  l'on  a  l'iden- 
tité : 

(i3)        ax'  -h  61'  +  ftc  -+-  ((  =  a  (x  —  x,}  (x  —  Xi)  {x  —  X|). 

D'ailleurs,  si  l'on  développe  le  produit  du  second  membre,  las 
coefficients  des  mêmes  paissancas  de  x  sont  nécessairement  égaox 
dans  les  deux  membres  (cf.  338)  :  on  déduit  de  là  l'énoncé  suivant  : 

Quelle  que  soit  l'équation  proposée  (ii)  ta  somme  des  racines 


à  deux  {xiXt  ■+-  x^,  ■+■  x^t)  est  égale  à  -,  leur  prodail  (xix^a) 
est  égal  à  ——  [cf.  Cardan  Ars  Magna,  chap.  xvin]. 


340.  —  Nous  n'étudierons  pas  en  détail  l'équation  du  qaatrUme 
degré 

ax*  +  bx'  -i-  ex*  -i-  dx  -t-  e  =  o. 

Nous  nous  bornerons  à  indiquer  (aux  notations  près  que  nous 
modernisons)  la  première  métbode  de  résolution  de  celte  équation 
générale  qui  ait  été  proposée,  celle  de  Luigi  Ferrari,  élève  de 
Cardan  (•). 

Divisons  l'équation  par  a  et  taisons  le  changement  <f  inconnue 
x  =  t  —  7-  (cf-  o"  347)  ;  un  calcul  facile  montre  que  l'équation 
transformée  est  une  équation  polynomale  en  /,  du  quatrième  degré 
et  ne  contenant  pas  de  terme  en  ('.  Ainsi,  moyennant  un  change- 
ment d'inconnue,  la  résolution  de  toute  équation  du  quatrième  degré 


(■}  Gett«  vérification  résulte  des  voleurs  des  racinen  que  l'on  a  caleu- 
léM.  Nous  revieudroni  d'aiUeun  au  g  6  sur  Ild entité  [i3)  [que  l'on 
peut  établir  a  priori]  et  sur  ses  coDiéqneuces. 

(*)  (  Qui  Mm  —  dit  Cardan  —  me  rogante  invenit  >  [Art  magna, 
ch.  xxxiz,  p.  73}. 


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3ij  LB   CALCUL    ALaÉBKIQUE 

peut  fttre  ramenée  k  la  résolution  d'une  équation  du  quatrième  degré 
de  la  forme 

(i.i)  X*  ■+■  mx*  +  nx  -h p  ^  O. 

Pour  résoudre  cette  équation,  je  l'écris 

(i5)  3;'  =:  —  mx*  —  r*x  —  p 

et  j'ajoute  à  chaque  membre  la  même  quantité  2X*z  -\-  z*.  z  étant 
un  nombre  que  je  vais  déterminer  (définir)  dans  un  instant. 
L'équation  (i5)  peut  s'écrire  : 

{16)  x'H-ax*z-+-z'=  (ai  — ni)x'  — nx-(-  {ï*  —  p). 

Le  premier  membre  est  le  carré  de  (x'  +  z).  Cherchons  alors  \ 
déterminer  z  de  manière  que  le  second  membre  soit  le  carré  de 
l'expression  v^ar  —  m  x  +  \Jz*  —  p  ;  ce  dernier  carré  a  pour 
expression  (2  z  —  m)a!»  +  2  ^{a  z  —  m)  (7'  —  i>)  *  +  (î'  —  />)  ! 
le  nombre  z  satisfera  donc  k  la  condition  voulue  s'il  est  tel  que 


VC"-")  (■■-?)  =  -"■ 

Cette  dernière  égalité  détermine  la  valeur  que  nous  devons 
donner  i  z  ;  elle  s'écrit,  en  élevant  les  deux  membres  au  carré,  puis 
développant  et  ordonnant  : 

Sz*  —  4m2'  —  8pï  -1-  (4mp  — n*)  =  o. 

équation  du  troisième  degré  par  rapport  à  l'inconnue  z  ;  la  valeur 
requise  pour  z  est  une  des  racines  de  cette  équation  (on  choisira  celle 
que  l'on  voudra).  Une  fois  qu'on  l'a  calculée  d'aprèsles  méthodes 
exposées  aux  n*"  343  et  suivants,  l'égalité  (16)  donne 


i'  =  (v/: 


ce  qui  exige  ('),  soit  3 


(')  D'une  manière  générale,  pour  que  les  canes  A*  et  B*  de  deux  quan- 
tités soient  égaux,  il  laut  que  ces  quantités  soiaut  égales  ou  ^ales  et  do 
signes  contraires  [puisque  le  carré  de  —  A  est  égal  au  carré  A*  de  +  A], 


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RfiSOLUTIOn    DES    ÉQUATIOTiS    FOLTilOMALES  34^ 

Ces  deux  égialités  (puisque  z  est  connu)  sont  par  rapport  k  l'in- 
connue X  des  équations  du  second  degré  que  l'on  sait  résoudre  ('). 
Nous  laissons  de  côté  la  discussion  à  laquelle  donnent  lieu  les 
calculs  qui  précèdent.  Remarquons  seulement  que  si  les  deux  équa- 
tions du  second  degré  en  x  ont  chacune  deux  racines,  l'équation  du 
quatrième  degré  se  trouve  avoir  quatre  racines. ^ 

360.  Equation  de  dogré  quelconque.  —  Les  algébrisles  des 
xvi"  et  xvn*  siècles  ont  pu  résoudre,  comme  nous  l'avons  vu, 
l'équation  du  troisième  degré  ;  ils  ont  résolu  également  l'équation 
du  quatrième  degré  ;  mais  ils  n'ont  pas  réussi  à  calculer  les  ra- 
cines des  équations  de  degré  plus  élevé,  et  c'est  qu'en  effet  la 
chose  n'était  pas  possible  avec  les  moyens  dont  ils  disposaient. 

Nous  comprendrons  la  raison  de  cette  impuissance  si  nous  réflé- 
chissons au  sens  très  particulier  que  les  algébristes  attachent  à  ces 
mots  :  <(  résolution  d'une  équation  »,  Résoudre  une  équation 
polynomale,  c'est,  par  déCnilion,  trouver  l'expression  algébrique 
des  racines  en  fonction  des  coelTicients  de  l'équation  (n°  318)  ;  or 
est-il  certain  que  l'on  puisse  cfîectuer  sur  les  coefOcienls  d'une 
équation  quelconque  une  combinaison  d'opérations  algébriques  qui 
fournisse  les  racines  de  l'équation  (')P  A  priori  il  n'y  a  évidemment 
aucune  raison  pour  qu'il  en  soit  ainsi,  et  de  ce  qu'une  chance  heu- 
reuse se  présente  pour  les  équations  des  quatre  premiers  degrés 
nous  ne  saunons  conclure  que  cette  chance  nous  favorisera  jusqu'au 
bout.  Et  de  fait,  la  proposition  suivante,  pressentie  par  Gauss,  a 
été  démontrée  en  toute  rigueur  par  le  mathématicien  norvégien 
Abel  (')  :  L'équation  générale  du  cinquième  degré 
(17)  a^x*  ■+■  a^x*  •+■  0,3:'  -+-  a^x'^  ■+■  a,x  -\-a^  =  o, 

(')  n  est  un  CBS  où  la  résolution  de  l'équation  du  quatrième  degré  se 
lamèue  immédiatemoat  à  la  résolution  d'une  équation  ds  second  degré  : 
e'eet  le  cas  où  l'équation  ne  contient  ni  terme  en  a;^,  ni  terme  en  x,  et  eet 
de  la  forme  os*  -)-  &^  -H  c  ^  »  :  prenBnt  pour  inconnue  auxiliaire  y  ^  x', 
l'équation  «'écrit  ay*  +  6y  +  c  ^=  o  et  est  du  deuxième  degré. —  L'équa- 
tion de  la  forme  oa;'  -f.  kc'  4-  c  >=  o  est  dite  biearrie. 

(*)  C'eit  ce  que  fait  observer  Lcibmz  à  son  ami  Tschirnhaus,  qui 
faisait  de*  efiorte  déseapérte  pour  trana/ormo'  les  équation*  générales  du 
cinquième  et  du  «ixième  degré  en  équations  susceptibles   d'être  réioluee, 

(')  Dil^mination  de  l'impoMibilité  de  la  résolution  algébrique  des  içua- 
Uont  générales  qui  paaeent  le  quatrième  degré  (1636J  \Œuv.  d'Abà,  éd. 
Sylow-Lie,  t.  I,  p.  66]. 


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346  LB   CALCUL    ALGÉBRIQUE 

étant  donnée,  il  n'est  pas  possible  de  former  (en  combinant  des 
opérations  effectuées  sur  les  coefBcients a*,  ...  a^)  une  expression 
algébrique  qui  représente  une  racine  de  cette  équation  ;  il  n'est  pas 
possible,  en  d'autres  termes,  de  trouver  une  expression  algébrique 
des  racines,  qui  soit  composée  de  nombres  arithmétiques,  des 
lettres  a,,  ai , ...  a,,  et  des  signes  opératoires  classiques  -h, — ,  X ,  etc. 

Nous  comprendrons  facilement  la  sigutïcation  de  cette  propo- 
sition d'Abel  si  nous  nous  reportons  aux  n°*  67  et  123  de  notre 
Premier  Livre.  Supposons,  pour  Rxer  les  idées,  que  les  coefficients 
Qg,  ...  a^  d'une  équation  (17)  soient  des  nombres  rationnels;  les 
valeurs  des  racines  (')  seront,  —  comme  il  arrive  pour  toute 
équation,  —  déterminées  par  les  valeurs  des  coefficients  Ot,  ...  u,  ; 
mais,  en  général,  ces  racines  sont  —  comme  les  nombres  1:  et  e  — 
des  nombres  qui  ne  peuvent  pas  être  définis  comme  résultatsd'opé- 
rations  connues. 

La  recherche  de  critères  permettant  de  reconnaître  si  une 
équation  polynomale  donnée,  de  degré  supérieur  à  4  est  résoluble 
par  radicaux  ('),  —  c'est-â-dire  a  des  racines  calculables  par 
radicaux  (voir  p.  77,  note  i) —  est  l'un  des  prolèmes  les  plus 
importants  de  l'algèbre.  Pour  en  venir  à  bout  il  fallut  recourir  â 
une  méthode  en  apparence  lort  détournée,  dont  l'invention  est  due 
principalement  à  un  jeune  mathématicien  parisien  du  xi\*  siècle, 
Evariste  Galois  (*),  mort  à  vingt  ans  en  i832. 

351.  —  Etant  donnée  une  équation  polynomale  de  degré  quel- 
conque, la  méthode  de  Galois  nous  apprend,  pourrait-on  dire  (*), 
quels  sont  les  nombres  qu'il  faudrait  adjoindre  aux  nombres  u  or- 
dinairei  »  (nombres  rationnels  et  nombres  calculables  par  radicaux) 

(')  Nous  admettons  que  l'équation  dont  il  s'agit  a  des  racines.  D'après 
U  a9  358,  elle  en  a  toujours  au  moins  une. 

(*)  Précisant  la  question,  on  devra  distinguer  entre  le  cas  où  toutes  les 
racines  et  le  cas  où  une  partie  seulement  des  racines  de  l'équation  sont 
calculable!  par  radicaux. 

i^)  Le  mémoire  fondamental  de  Galoib  sur  la  théorie  des  équations  ne 
fut  publié  qu'en  il^.^G  '■'  Mémoire  sur  les  conditions  de  risolubilité  des 
équations  par  radicaux  >  (Journal  de  LiouviHe],  La  méthode  de  Galois 
fait  intervenir  la  théorie  des  groupée  dont  nous  parlerons  ultérieurement. 

I')  Nous  ne  pouvons  pas  préciser  ici  cette  indication  très  vague.  On 
trouvera  l'exposé  de  la  théorie  de  Galois  dans  les  traités  d'algèbrs 
supérieure. 


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PROFAiItÉS   FONDAI! but ALES    DE   L'^QUATIOn    DE   DEGRÉ    /t       3^7 

pour  que  les  racines  de  l'équation  puissent  être  exprimées  par  des 
formules  algébriques  au  moyen  des  nombres  ordinaires  et  nombres 
adjoints.  Mais  ce  sont  U  des  questions  de  haute  arithmétique  qui 
dépassent  de  beaucoup  le  cadre  du  présent  chapitre.  Notons  seu- 
lement que  l'étude  de  ces  questions  a  conduit  à  préciser  la  défi- 
nition du  nombre  algébrique  :  nous  appellerons  désormais  ainsi 
tout  nombre  relatif  qui  satisfait  k  une  équation  polynomale 
(d'ailleurs  quelconque)  &  coefficients  rationnels,  —  c'est-à-dire  tout 
nombre  a  tel  que  l'on  puisse  former  une  équation  polynomale 

{l8)  OnX"  -\-  a^^iX'*-'  -H  ...  4-  OiX  +  o„  =  o, 

dont  les  coefficients  a„  ...  a,  soient  de  nombres  rationnels  et  qui 
admette  a  pour  racine.  Si  a  n'est  pas  calculable  par  radicaux,  ce 
nombre  ne  pourra  Aire  racine  que  d'une  équation  polynomale  de 
degré  supérieur  &  4  ;  on  cherchera  alors  une  équation  [iS]  de 
degré  5  [n  =  5]  ;  s'il  n'en  existe  pas  qui  réponde  à  la  question,  on 
cherchera  une  équation  de  degré  6,  ou  7,  ou  de  degré  plus  élevé. 
Si,  quelque  grand  que  l'on  prenne  le  nombre  n,  il  n'existe 
aucune  équation  polynomale  de  degré  n  &  coefficients  rationnels, 
admettant  a  pour  racine,  le  nombre  a  n'est  pas  algébrique  ;  on 
dît  alors  que  ce  nombre  est  transcendant  (^). 


-  Propriétés  fondamentales  de  l'éqaatlon  de  degré  n. 
late.poiaUon. 


362.  —  Considérons  l'équation  à  une  inconnue,  de  degré  qael- 
conque  n,  mise  sous  la  forme  générale 


(■}  On  lemarqueTft  que  lei  définitioiu  et  recherches  auxquelles  noua 
faisons  ici  allusion  ont  un  caracUre  purement  théorique.  L'algébriite  qui 
a  en  vue  la  récolution  da  problimee  pratiques  n'a  nullement  besoin  de 
connaître  l'expresiion  algébrique  exacte  des  racines  d'une  équation.  II  lui 
suffit  de  déterminer  du  expreisiona  algébriques,  /onctûru  des  coeffieienU 

a. Og,  ^f  repréaentent  les  racines  de  l'iquation  avec  un«  approximation 

arbitrairement  grande.  Nous  ne  noua  occuperons  pas  ici  dei  procédés  que 
l'on  peut  employer  pour  former  de  telles  expreasiona. 


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3j8  LB    CALCUL   ALGÉBRIQUE 

Nous  avoos  dit  que,  si  n  est  supérieur  à  4,  il  n'est  en  général  pas 
possible  de  calculer  algébriquement,  en  fonction  des  coefficients 
Q„  ...  od,  les  racines  de  l'équation  (  i  ) .  Cependant  on  peut  énoncer 
au  sujet  de  ces  racin«s,  plusieurs  propositions  qui  sont  souvent 
plus  utiles  &  connaître  que  la  valeur  même  des  racines. 

Et,  tout  d'abord,  combien  l'équation  (i)  a-t-elle  ou  peut-elle 
avoir  de  racines?  L'algébriste  de  Leyde,  Albert  Girard,  fut  le  pre- 
mier i  déclarer,  dans  son  Invention  nouvelle  en  C Algèbre  (Amster- 
dam, 1 639)  .que  l'équation  de  degré  n  possède  n  racines  ('),  certaines 
de  ces  racines  pouvant  d'ailleurs  être  u  imaginaires  ».  Girard  allait 
un  peu  vite,  et  la  signification  des  «  quantités  imaginaires  »  (voir 
n°  340  et  Cbap.  t,  S  S)  n'avait  pas  encore  été,  de  son  temps,  suf- 
fisamment tirée  au  clair  pour  que  son  théorème  pût  être  rigoureu- 
sement établi.  Cependant  on  le  pouvait  déjà  pressentir. 

363.  —  Posons,  pour  abréger  l'écriture, 

(a)  P(x)  =  a„jf  ■+  ...  -H  a,x  -f-  a„, 

et  supposons  que  le  nombre  x,  soit  une  racine  de  l'équation  (i)  : 
je  dis  que  Fon  a  FidenUli 

(3)  F(x)  =  {X  -  T,)  .  Q(r). 

Q(a;)  étant  un  polynôme  en  x  île  degré  n  —  1. 

Faisons,  en  effet  ('),  le  changement  d'inconnue  a:  =  x,  +  u 
(voir  n°  330  et  comparer  n"  347  et  349)  :  le  polynôme  P(x)  devient 
un  polynôme  en  u  'de degré  n)  :  b,u"  -4-  bn-iU""'  -H  ..--(-  fiiu  -t-  fro. 

[les  coefGcients  b„,  ...  fc,  sont  des  polynômes  en  a Oo  et  a:,]  ; 

et  ce  polynôme  en  11  doit  être  nu)  lorsqu'on  y  fait  u  --  o,  ce  qui 
prouve  que  b„  est  nul  |le  lecteur  vérifiera  sans  peine  que  l'expres- 
sion de  60  est  o„p-7  -4-  a,_iJ-7~'  -+-  ...  ■+■  Oo,  quantité  qui  est  nulle 
puisque  x,  est  racine  de  l'équation  (1)].  Ainsi  nous  avons  : 

P{x)  =  b„u'-^...  -H  fc,H  =  u[M'''H-...  -hb,]. 

(';  «  Toute»  le»  igualionii  d'atgébre,  dit  Gibaud,  reçoivtnt  mUaitt  dé  tolu- 
tiona  que  ta  dénomination  [degré]  de  la  plus  haute  quantité  [puisiance]  li 
démontre  a. 

(■)  La  mélhode  exposée  plus  bas  aux  n°*  373-7?  conduit  aux  memM 
résultats. 


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PROPRIÉTÉS    FO!IDAME»TALES   DE   l'ËQUATION    DE    DEGRÉ    ri       3^9 

Remplaçant  u  par  sa  valeur  x  —  Xy,  nous  transformons  le  cro- 
chet en  un  polynôme  en  x  de  degré  n —  i,  —  polynôme  que  nous 
désignerons  par  Q(a!)  :  nous  obtenons  ainsi  l'identité  (3). 

Nous  énoncerons  ce  résultat  en  disant  que,  si  Xi  est  une  racine 
de  l'équation  P{a:)  =  o.  le  polynôme  P{a:)  est  divisible  (')  par 
{x  —  *,),  le  qttùtieni  étant  un  polynôme  Q(a:)  de  degré  n  —  i . 

Cela  dit,  appelons  x%  une  seconde  racine  de  l'équation  (i).  Les 
deux  membres  de  l'identité  (3)  seront  nuls  lorsqu'on  y  remplacera 
l'inconnue  x  par  le  nombre  sci.  Mais  (xî  —  Xt)  n'est  pas  nul.  Donc 
le  polynôme  0(x)  est  nul  pour  x  ^  Xï  [pour  qu'un  produit  tel 
que  {x  —  X\)  .  Q{x)  soît  nul,  il  faut  et  il  suffit  que  l'un  des  deux 
facteurs  soit  nulj  ;  j'en  conclus  que  x^  est  une  racine  de  l'équation 
de  degré  n  —  i,  Q{x)  =  o,  et  que,  par  conséquent 

Q{x)  =  {x-  X,)  .  B(x), 

R{x)  étant  un  polynôme  de  degré  n  —  a.  On  a  donc  l'identité  : 

P{^)  =  ix-x,)(x-x,).R{x). 

En  répétant  le  même  raisonnement,  nous  constatons  finalement 
que,  si  l'équation  (i)  ap  racines  x,.  ...  x^,  on  a  l'identité 

(4)  P(x)  =  (,x-x,)....(x-x,).S{x), 

S{x)  étant  an  polynôme  de  degré  n  —  p;  on  dit  que  P(x)  est  d/t'i- 
sible  parle  produit  (x  —  xi).  ...  (x  —  Xp),  le  quotient  étant  S(x). 

364.  — Il  résulte  de  ces  faits  que  IV^iwito/i  (i)  a  au  plus  n  ra- 
cines: car  si  ellcenavaltdavantage,  le  degrédeS(j;)  devrait  être  plus 
petit  que  o,  ce  qui  est  impossible.  Si  elle  en  a  n,  savoir  Xt  ...,  Xn, 
le  polynôme  S(a;)  est  de  degré  o  en  a;  :  il  se  réduit  donc  à  un 
nombre  constant,  indépendant  de  x;  d'ailleurs  ce  nombre,  étant  le 
coefficient  de  s"  dans  le  développement  du  second  membre  de  (4), 
est  égal  au  coefficient  a,i  de  la  même  puissance  de  x  dans  le  po- 


{')  Cf.  La  Géométrie  de  Deïcartes,  Uv.  III  iŒuv.  de  Deacartes,  III, 
p.  4^5)  :  «  que  la  somme  [le  premier  membre)  d'une  équation  qui  contient 
pluBÏeura  racines,  peut  toujours  être  divisée  par  un  binôme  composé  de 
la  quantité  inconnue,  moina  la  valeur  de  l'une  des  vraies  racines,  laquelle 
que  ce  soit...  a. 


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3&0  LE   CALCUL    ALGÉBKIQDB 

lynome  identique  P{x)  fioir  ii°  313]  ;  par  conséquent,  on  a 
l'identité  : 

(5)  P(x)=o^+...-+-a,3!-f-as  =  a„(x  — «,)(^  — ^■-  i*  — ar„). 

356.  Relation*  entre  lea  raolnee  et  lea  ooetZiolents  d« 
l'équation.  —  En  développant  le  second  membre  de  (5)  sous 
forme  d'un  polynôme  en  x  et  écrivant  (n°  313)  que  les  coefficients 
de  a;',  a;'"'  ...  sont  les  nombres  a„  On-i  ....j'obtiens  les  égalités 
ou  relations  : 

.  .  (  {an=^n.  a,-.=— aji.(^i+ïi+---l-a:„);  o,^,=a,(a;,iî4-x,x,-|-...); 

le  dernier  coeHicient  étant  alTecté  du  signe  +  ou  du  signe  —  sui- 
vant que  le  nombre  des  racines  est  pair  ou  impair  [un  produit  de  n 
facteurs  tous  négatifs  est  en  eiïet  positif  ou  négatif  suivant  ta  parité 
du  nombre  n  :  on  peut  remarquer  que  le  signe  d'un  tel  produit  est 
le  signe  de  ( —  i)";  on  écrira  alors  a^  =  ( —  i)*  a„XiXi  ...  x^]. 

Les  II  relations  »  (')  (6)  permettent  d'énoncer  les  propositions 
suivantes  [comparer  a"  338  et348|  :  Si  t équation  {i)an  racines, 

X,,  X Xb,  la  somme  de  ces  racines  est  égale  à  • ^  ;  la 

somme  de  leurs  produits  deux  à  deux  est  égale  à— r^,   .,.;  lear 

produit  est  égala  ( —  i)"  .  —  - 


366.  Racmes  multiples.  —  En  désignant  par  x,,  ...,  Xn  les  n 
racines  de  l'équation  (i),  nous  avons  supposé  implicitement  que 
ces  racines  étaient  distinctes  (différentes)  (*).  Il  est  cependant  ma- 
nifeste que  les  conclusions  auxquelles  nous  sommes  parvenus  sub- 
sistent inlégralemeot  si  plusieurs  de  ces  racines  sont  égales,  par 
exemple  si  x,  =  xi  ou  si  a:i  ^  xi^=  x,.  D'une  manière  générale, 


I')  Ces  relations  sont  formulées  par  Albert  Girard  {op.  cit.). 

(*)  Cf.  HuDDE,  apud  Geomelria  à  Renato  Descaries  \vijt  êupra,  p.  aSj, 
'  note  i],  a<  éd.,  Amsterdam,  ifiSg,  p.  4^3  :  Régula  qux  modum  docet 
reducsndi  omnem  tequationem...,  cujus  încognila  guanlitas...  duos  vel 
plures  esquales  kabet  valores,  et  plus  loin  p.  607-9. 


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PHOPRIÉTÉS   rOHDjUlBKTALES    DE   l'ÉQUATIOH    DE    DEOBÉ   A      35l 

tupposons  que  le  polyaome  P(x)  ntufawe  h  une  identité  de  la 
forme  suivante  : 

(7)  P(ar)  =  ^{x-  X.)''  {X  -  ï,)"' ..-  («  -  X,)''. 

oà  oci ,  A, . . . ,  o,  tont  det  nombres  entiers  positifs  dont  la  somme  égale  n 
(oi  +  «■  +  .■■  -h  af  =  n).  Il  nous  est  loisible  d'admettre  que  cette 
identité  n'est  autre  que  l'identité  (5)  dans  laquelle  a,  racines  ont 
la  même  valsur  xi,  a*  racines  ont  la  mime  valeur  2^,  etc.  C'est 
pourquoi  nous  dirons  en  ce  cas,  que  l'équation  (i)  a  n  racines, 
mais  que,  parmi  ces  racines,  il  y  en  a  cti  égales  à  xi,  at  égales  à 
Xt>  ^Ic;  les  racines  Xx,  xi,  ....  seront  dites  «  racines  multiples  >  ('), 
les  nombres  correspondants  ai,  Cd,  ..,  étant  appelés  «  ordres  de 
multiplicité  »  des  racines  ;  en  particulier  une  racine  multiple 
d'ordre  i  sera  dite  double,  une  racine  multiple  d'ordre  3  sera  dite 
triple  ;  une  racine  non  multiple  sera  dite  simple. 

Moyennant  ces  conventions  [c'est-à-dire  :  à  condition  de  regar- 
der une  racine  multiple  comme  consistant  en  plusieurs  racines 
confondues),  les  propositions  énoncées  aux  n°*  3S4-S6  subsistent 
dans  le  cas  où  les  racines  de  l'équation  ne  sont  pas  toutes  simples. 

357-  Raolne*  ImsiginalrMi  et  théorème  â'Baler.  —  Suppo- 
sons maintenant  que  l'équation  (i)  ait  moins  de  n  racines  [chaque 
racine  multiple  étant  comptée  pour  autant  de  racines  que  son 
ordre  de  multiplicité  contient  d'unités]  :  alors,  pour  sauvegarder  le 
théorème  de  Girard,  nous  sommes  amenés  à  dire  que  l'équation  a 
des  «  racines  imaginaires  n.  Mais  c'est  là  une  locution  qui  actuel- 
lement n'a  pour  nous  qu'un  sens  négatif.  Mieux  vaut  donc  laisser 
provisoirement  de  côté  le  théorèmede  Girard  (nous  y  reviendrons  au 
chap.  v)  et  leremplacerpar  le  théorème  suivant  qui  fut  énoncé  par 
Euler  (*)  [nous  omettons  la  démonstration  de  ce  théorème,  —  dé- 


(')  Il  réinlte  de  cette  définition  qu'une  racine x,  eitinul^ple d'ordre  a,, 
•iP{a:)  taidifi*ibUpax[ie — Xi)'' ,h quotierU  rj  '  Jw  étant  un  polynôme 
en  X  de  degré  n  —  «i. 

(')  t  Omntm  exprettionem  algehricam  a  +  9y  +  Y*'  +  °^  +  '*'•  *'*^- 
—  dit  Euler  —  vel  in  factorea  reaUa  [non  imaginaires]  aimpliees  p  +  qx, 
itlialUnt  in  factorea  realei  quadraloi  p  -\-  qx  +  rx*  reaolfi  poste.  »  [Corres- 
pondance, éd.  Fuii,  St-Pétersbourg,  i843,  I,  p.  171,  lettre  à  Goldbach]. 


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monstratioo  qui  d'ailleurs  n'est  pas  complète  chez  Euler  et  que 
seule  l'introductioD  systématique  des  imaginaires  en  algèbre  a 
permis  de  rendre  rigoureuse]  : 

Quel  que  totl  le  polynôme  de  degré  n,  P{x),  ce  polynôme  satis- 
fait toujours  à  une  identité  de  la  forme  ci-âeuous  : 

(8)P(x)=<i.{a— «,)"'...(JC— ;r,)''(.r•4-3ia^-Hfc,)P'...{x*-^-3,a:-f-A■y■ 
oA  les  nombres  «i, ....  a,,  j6i.  -..,  ^^  sorti  des  entiers  positifs  tels  que 


En  d'autres  termes,  P{x)  est  le  produit  d'un  nombre  an  par  des 
binômes  de  la  forme  (')  (x  —  Xj)  [ou  par  des  puissances  de  ces 
binômes]  et  par  des  trinômes  de  la  forme  (x'  +  g/c  ■+-  kj)  [ou  par 
des  puissances  de  ces  trinômes] . 

D'ailleurs,  en  écrivant  l'identité  (8),  nous  supposons  que  les 
équations  x*  ■+■  giX  ■+■  k,  =  o,  x'  -t-  r/^  -i-  fr,  =  o,  elc, 
n'ont  pas  de  racines  [et,  par  conséquent,  que  g',  —  iki  <  o, 
g\  —  4^1  <  o,  etc.].  Si  en  effet,  x'  ■+■  g,x  +  k,=o,  par  exemple, 
avaitdes  racines,  nous  aurion*  [en  désignant  ces  racines  par  Xf+i, 
x,,.,]  :  X»  +  <7,x  -H  fci  ={x  —  Xf+,)  (x  —  Xp+s)i  S*  (')  wus  rem- 
placerions (x*  -I-  gix  •+■  k,)^'  par  le  produit 

dans  l'identité  (8). 

Chaque  facteur  tel  que  (x  —  x,)'''  du  second  membre  de  (S) 
fournit  une  racine  multiple  d'ordre  a,  de  l'équation  (i),ou  (d'après 
le  n"  356)  a,  racines  confondues.  Convenons  de  dire,  d'autre  part, 
que  l'équation  du  second  degré  x'  -i-  gjx  -h  kj^=  o  a  deux  racines 
imaginaires  [voir  n°  340]  :  il  est  alors  naturel  de  considérer  que  le 
facteur  [j;*  +  j^j; -t- A-,)'''de  l'identité  (8)  fournit  a  racines  ima- 
ginaires multiples  de  l'équation  'i)  dont  chacune  a  pour  ordre  de 
multiplicité  ,3 j  ...  Si  l'on  fait  ces  conventions,  on  attribuera  fina- 
lement a,  -h  v.t  4-  ...  -\-  «p  -f-  2,3i  -+■ ...  -+-  a,^,,  c'est-«-'/(rc  n 
racines  à  téquation  de  degré  n. 

[']  J'écris  xj  pour  aigoiiier  :  l'un  quelconqiie  des  nombres  x,,  x, x,. 

(*)  Ce  n'est,  en  d'autres  termes,  que  lorsque  nous  y  seroiw  lorcé- 
(gî  —  ik,  étant  négatif)  que  noua  laisserons,  dans  l'ideatité  (K),  un  tris 
nome  de  la  forme  ù'  +  giX  -•-  k,^  au  lieu  de  décomposer 
un  produit  de  deux  binômes  [x  — .j;^^,)  (x —  x,+s). 


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PnOPBlÉTÉS    FO:(DA MENTALES    DB    l'ÉQI'AT10:(    DE    DEGRÉ   71       353 

368.  Critères  reUtifs  A  l'sxlstenoe  des  racines  rëolles.  — 
Etant  donn^  une  équation  polynomale  de  degré  n 

a^x"  -+-  an-,»""'  H-  . . .  +  a,  ^  o, 

dont  les  coerQcîenls  sont  des  nombres  donnés  quelconques,  eiiste- 
l-il  des  critères  simples  permettant  de  reconnaître  rapidement  si 
cette  équation  a  des  racines  réelles,  combien  elle  en  n  et  quels  sont 
les  signes  de  ces  racines  P  Le«  critères  ont  été  proposés  en  grand 
nombre  ;  les  plus  imi>ortants  sont  ceux  qui  résultent  des  propriétés 
des  ■  dérivées  »  dont  nous  nous  occuperons  au  chapitre  ii  du  pré- 
sent livre;  bornons-nous  pour  l'instant  1  énoncer,  sans  démonstra- 
tion, une  règle  classique  que  l'on  appelle  d'ordinaire  rhfle  ou 
théorème  de  Descartes. 

Laplace  énonce  cette  règle  comme  il  suit  dans  les  leçons  qu'il 
donna  à  l'Ecole  Normale  en  1795  (Joarn.  de  l'Ec.  Polytechn.,  7* 
cahier,  p.  43j,  «  Deux  termes  consécutirs  d'une  équation  qui  ont 
le  même  signe  forment  uaa  permanence  ;  s'ils  ont  différents  signes, 
ils  forment  une  variation.  Par  termes  consécutifs,  j'entends  ceux 
dans  lesquels  les  exposants  de  l'Inconnue  no  diiïèrent  que  d'une 
unité. 

«  Il  ne  peut  y  avoir  dans  une  équation  plus  de  racines  réelles 
positives  que  de  variations;  il  ne  peut  y  avoir  plus  de  racines 
réelles  négatives  que  de  permanences... 

u  De  là  suit  que,  si  'ouïes  les  racines  sont  réelles,  il  y  a  autant 
de  racines  positives  que  de  de  variations  et  autant  de  racines  né- 
gatives que  de  permanences.  C'est  la  fameuse  règle  de  Dcscarl«s  ». 

Conjointement  avec  ce  théorème,  on  peut  établir  nombre  de  pro- 
positions relatives  à  l'existence  des  racines  réelles  et  à  leurs  signes, 
par  exemple  cellea-ci  : 

Une  équation  de  degré  impair  a  toujours  au  moins  une  racine 
réelle  [cf.  p.  54o,  noie  1]. 

Une  équation  dont  tous  les  coejjtdenlt  ont  le  même  signe  n'a  pas 
de  racine  positiee. 

Une  équation  dont  tous  les  premiers  termes  ont  le  signe  H-,  tous 
les  termes  suivants  ayant  le  signe  — ,  a  une  racine  positive  et  une 
seule. 

369.  Baclnes  d'un  polynôme.  —  Observons,  avant  de  quitter 

BouTtoDi.  —  Lm  Principe!  d«  I'AmIjM  milhimitiqat.  a3 


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354  LE   CALCLL    ALGÊBHIQUE 

la  théorie  des  équatioiu,  que  les  propriétés  dont  nous  nous  Gommea 
occupés  sont  souveot  pcésenLéei  comme  d«  pcopciétfa  dra  pol}P- 
nomes  en  x,  sans  que  le  mot  a  équation  »  soit  prononcé.  Ainsi  les 
racines  de  l'équation  P{x)  =  o,  dont  le  premier  membre  est  un 
(lolynome,  sont  souvent  appelées  simplemeot  raciaa  da  pofynomt. 

360.  IntarpolaUon.  —  Le  problème  de  l'interpolaticKi,  <pii  se 
fattoche  i>  U  théorie  des  équation»  algébriques,  est  l'on  de  ceux 
que  l'on  a  le  plus  aouvcat  l'occasioa  d«  irésoadre  en  ph;faiqH. 
On  peut  l'énoBcec  comme  il  suit .  Traasâr  un  polynôme  en  x  qni, 
pour  da  valeurs  donnéet  de  x,  êoit  p,  q,  r,  i,  ete.,  prenne  rapetti- 
i<ement  des  valeurs  données  P,  Q,  R,  S,  etc. 

Newton  résolut  ce  problème,  mais  la  solution  U  plus  sioiple  en 
fut  donnée  pai  Lagrange  à  la  lin  du  ivm*  siècle. 

«Soient,  ditLagraoge  ('),  P,  Q,  B,  S,  etc.  les  valeurs  des  or- 
-doBBéee  du  potipome  (')  y  qui  répondent  aux  valeurs />,f,r,«,  tic 
de»  abscisses  x. 

Puisque  y  doit  devenir  P,  Q,  H,  etc.  lorsque  x  devient  p,  q,  r, 
«te. ,  il  est  aisé  de  voir  que  l'expression  de  y  sera  de  cette  forme, 

j-  =  AP  +  BQ  ^  CR  +  DS  +  ... 

où  les  quantités  A,  B,  C,  etc.  doivent  ttre  exprimées  en  x  de  ma- 
nière qu'en  faisant  Xi=  p.oa  ail 

A=  1,      B  =  o.      C  =  o.  elc; 

que,  de  mâme,  en  faisant  x  =  t^,  on  ait 

A  =  o,      B  =  I .       G  =  o,       D  =  o.  etc.  ; 
qu'en  faisant  x  =  r,  on  ait  pareillement 

A  =  0.      B  =0.      C=  I,      D  =  o,  etc.; 


(■)  Leçon»  UimmlàrM  tvr  lu  matkimaAiquM  donnée»  à  l'EeoU  Normai» 
«n  1 795  par  J.  li.  Lacranse  (Journal  de  VEe.  polyteehn.,  cah.  8,  tome  II, 
.8ia). 

(■)  LAORAnGEdéïignc  parla  lettrey  le  polynôme  ÎDConnu  qu'il  s'agit  de 


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A  = 


PROPRIÉTÉS    FORDAMEIlTALEa    DE    l'ÉQTIATIOK    DE   DEGRË   ft       355 

d'où  il  est  facile  de  conclure  que  les  valeHn  de  A,  B,  C,  etc. 
doivent  âtrs  de  cette  forme  : 

(»  — IX»  — r)(i--«)  ... 

(p~<l)'.p  -'HP  —  ')- 

(,  _p)  (5  _r)  (,_,)... 

(X  -  f)  (»-,)(» -.)... 
Ij  =  > .-,-   •      -.— ; T etc.  n 

Exemple.  —  Soït  k  trouver  un  [lolj'nome  qui  prenne  respective- 
ment ks  valeurs  a,  i,  j  pour 


Ce  polynôme  sera 


^  _  3  (»  -  a,  (j  -  3)       (X  -  T^  (a:  -  3)  _^  ,(«_--  t)  (a;  -  a 


,  =  (T  -  a)  {«  -  3)  -  (ic  -  .)  (a:  -  3)  +  3{»  -  i)  (a:  -  a) 

361 .  —  D'après  la  ràgle  de  Lagrang»,  on  sait  former  un  poly- 
nôme y  dont  le  degré  *st  inférieur  d'une  unité  au  nombre  d«s 
valeurs  p.  f^,  r,  s^  ...  d«  x  indiquées  par  l'énoncé.  Ce  n'est 
qu'exceptionnellement  qu'on  pourrait  forma  un  ^yaoïne  de 
degré  moindre  répondant  k  la  question.  Il  eiiste,  en  revaache,  une 
ïnfiaité  de  polynômes  de  degré  supérieur  f[ui  salisfont  aux  condi- 
tions requises.  Ainsi  le  pi^^nome  du  troisième  degré 

ax'  -  7a;  +  7  +  a{x  -  i)  {x  -  a)  (_x  ^-  3). 

où  a  a  ane  valeur  qtteîconqae,  satisfait  comme  aie*  ■—■  yx  ~l-  7  aux 
coadhiMis  énoncées  dans  l'exem[rie  donné  ci-dessus  [en  efiet, 
l'expression  ajoutée,  a{x  —  i)  (a:  —  2)  (x  —  3),  s'annule  pour 
jj=i,aî  =  aelx  =  3]. 


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iOb  LE   CALCUL   ALGEDRIQUE 

8.  —  Systèmes  d'iqaations  simultanées. 

362.  Emploi  d«  U  méthode  de  Bubatitntion.  —  Nous  avons 
montré  (n"  aoa  et  339)  comment,  par  la  méthode  dite  de  subsli- 
tuiion,  la  résolution  d'un  sysiènie  de  n  équations  simultanées 
[&  n  inconnues]  peut  être  ramené  à  la  résolution  de  systèmes  de 
n  —  I  équations  k  n  —  i  inconnues  (').  Ainsi,  par  l'application 
répétée  de  la  même  mélhode,  on  ))arvient  de  proche  en  proche  à 
éliminer  toutes  les  inconnues  sauf  une  et  l'on  est  ramené  à  la  réso- 
lution d'équations  qui  ne  contiennent  plus  qu'une  seule  inconnue. 

La  méthode  de  substitution,  il  est  vrai,  ne  pourra  pas  toujours 
être  appliquée  dans  la  pratique,  ainsi  que  nous  en  avons  fait  la  re- 
marque à  la  Tin  du  n°  329.  Mais  elle  nous  montre  immédiatement 
que  le  nombre  des  solutions  d'un  système  de  n  équations  polyno- 
males  augmentera  très  rapidement  lorsque  les  degrés  de  ces 
équations  iront  en  croissant.  Ivn  effet,  supposons  que  la  première 
équation  du  système,  traitée  comme  une  équation  en  x,  soit  de 
degré  m  par  rapport  à  x,  et  ait  m  racines  :  j'en  tirerai  alors  m 
expressions  différentes  de  x  que  je  porterai  successivemeni  dans 
les  n  —  I  équations  restantes  du  système,  et  je  ramènerai  ainsi 
la  résolution  de  mon  système  à  celle  de  m  systèmes  de  n  —  i 
équations  h  n  —  i  inconnues;  cela  posé,  si  chacun  des  ni  sys- 
tèmes auxquels  nous  a  conduits  la  première  éllmirtalion  (élimi- 
nation de  x)  n'admettait  qu'un  système  de  solutions,  le  système 
proposé  en  admettrait  m;  mais  si  les  équations  de  ces  systèmes 
sont  de  degré/),  supérieur  à  i,  par  rapport  Ji  la  seconde  inconnue 
à  éliminer,  soit  y,  chacun  d'eux  se  décomposera  ft  son  tour,  cl  l'on 
aura  à  envisager  (après  l'élimination  de  y)  mp  systèmes  d'équa- 
tions à  (h  — ■  -i)  inconnues.  El  ainsi  de  suite.  C'est  pourquoi,  dès 
que  l'on  a  affaire  à  des  équations  de  degré  supérieur  û  a,  la  té-^o- 
lulion  des  syslèmes  ne  peut  être  en  général  effectuée  exoc/cme/if^ 
parce  qu'elle  nécessiterait  la  résolution  d'une  ou  plusieurs  équa- 
tions à  une  inconnue  dont  le  degré  surpasse  4  (voir  n°  350). 

Noui%  considérerons  exclusivement,  dans  les  pages  qui  vont 
suivre,  d?s  systèmes  d'équations  du  premier  et  du  second  degré. 

('(  l'ii  lel  système  est  en  général  dittrmini  (voir  n"  333),  ce  qui  ne  veut 
pas  dire,  bien  entendu,  qu'il  admette  un  système  de  solutions  uniques, 
mais  seulement  qur  l'on  ne  peut  choisir  arbitrairement  la  valeur  d'au- 


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STST^HES    d'ÉQOATIOSS    SIMULTARÉBS  357 

363.  —  Dans  la  Géométrie  de  Descartes  {CEav.  de  Descartes, 
t.  X,  p.  673),  les  systèmes  d'équations  et  la  méthode  éi  suivre 
pour  les  résoudre  sont  définis  dans  les  termes  suivants,  qui  l'é- 
sument  l'essentiel  de  ce  que  nous  avons  dit  et  allons  dire  sur  eux  : 

(I  Mais  lorsque  le  problème  proposé  est  tel  qu'une  seule  lettre 
inconnue  n'a  point  assez  de  communicatioa  avec  celles  qui  sont 
connues,  en  sorte  qu'elles  ne  sauraient  s'entraîder  pour  faire  trouver 
l'équation,  ou  bien  que  par  la  supposition  d'une  seule  lettre,  on 
s'embarrasse  dans  un  trop  gros  calcul,  on  se  doit  servir  de  plusieurs 
lettres  inconnues,  et  chercher  aussi  autant  d'équations  qu'on  a 
supposé  de  lelti'cs,  et  par  le  moj'en  d'icelles  équations  réduire 
toutes  c?s  lettres  en  une  seule,  qui  porte  la  solution  du  problËme. 
Et  pour  venir  à  bout  de  ces  réductions,  il  est  besoin  de  considérer 
si,  par  une  équation  ou  par  la  comparaison  de  deux  ou  plusieurs, 
en  les  ajoutant  ou  soustrayant  l'une  de  l'autre,  on  ne  pourra  con- 
naître une  lettre.  Et  si  cela  ne  se  peut  ('),  il  faut  venir  à  l'extraction 
de  la  racine  pour  en  trouver  une;  puis  après,  on  doitôter  cette  lettre 
de  l'une  des  autres  équations,  et  en  sou  lieu  mettre  la  valeur 
trouvée  :  et  ainsi  on  sera  quitte  d'une  lettre  inconnue.  Puis,  com- 
parant cette  équation  avec  une  autre  dont  on  aura  aussi  Até  cette 
même  lettre,  si  elle  y  était,  on  se  défera  d'une  seconde;  et  ainsi 
des  autres,  jusqu'à  ce  qu'il  n'en  rsste  plus  qu'une  inconnue  parmi 
toutes  les  connues,  dont  on  mettra  les  termes  par  ordre.  Et  on 
connaîtra,  par  extraction  de  racine,  quelle  est  la  valeur,  comme 
devant;  et  ainsi  le  problème  sera  résolu.  » 

Les  premières  lignes  de  ce  passage  contiennent  une  remarque 
utile  à  faire  :  c'est  que  c'est  souvent  de  son  plein  gré,  et  pour  la 
commodité  des  calculs,  que  l'algébriate  considère  un  système  de 
plusieurs  équations  à  plusieurs  inconnues  au  lieu  de  raisonner  sur 
une  équation  unique  à  une  inconnue.  Aînsî  la  résolution  de 
l'équation  x*  +  -3.  ^  2  et  celle  du  système 


(')  On  voit  que  Descartes  ne  préconise  l'élimi nation  par  lubttitulion 
que  comme  un  pis-aller.  Il  est,  en  revanche,  partisan  do  la  méthode  de 
réduction,  que  nous  définirons  an  n"  Zdb. 


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356  LE  Ci.LCDL   AJAisaïQUC 

sont  deux  proMfcmei  équivalents  [car  ri  l'on  pow  -=  ^  ^,  c'est- 
i-dire  i  ^^  xy*,  l'éguatioD  devient  «*  +  y  =  a]. 

D'une  mani^  ji^néraie,  toutes  les  fois  que,  pour  résoudre  une 
équation,  on  introduit  une  variable  auxiliaire,  on  se  trouve  rem- 
placer l'équation  par  un  système  équivalent. 

364.  BystAm«  da  n  éqnatloiu  polynomales  do  premier  de- 
prA  (M  A  n  inoonanea.  —  J'appelle  ainsi  un  système  de  n  équa- 
tions de  la  forme  (*) 

/  «11X1  -^  «iiXi  •+■  ...  •+-  4,Aii  E=  6| 


l  «,«X,  -H  «.«X,  -(-  ...  -+-  a».X,  «  fc, 

dont  les  seconds  membres  (dits  termes  constants)  aont  indépendants 
des  inconnues,  tandis  que  les  premiers  membres  sont  des  poly- 
nômes du  premier  de^  par  rapport  auK  n  inconnues  \i,  ■■.  X. 
[nous  représentons  les  coefficients  par  des  lettres  affectées  de  deux 

(I)  Un  tel  lysUnie  ast  appold  linéaire  {cowtparer  n*  393)- 
(*]  L'Alexandrin  JjtMBt,iQUB  (m*  ou  it*  siècle  ap.  J.'C.)   noui  a  cmi- 
Hrvé  l'éoamoi  «t  U  «olotion  d'un  pioUèmo  qa'3  appelle  Epanthim*  ftleor) 
et  Tiyaiaivdaa  «t  qvi  «ouût*  dam  U  réiolutiou  du  sysi^BM  tuifuit  {In 
Nicomachi  ArUhmttUam  Intnduetio,  éd.  Pistelli,  p.  63  tqq.)  : 

/    X, +  X, +  ,.  +  X.-.# 
V   X,  +  X,  -  a, 
-^   X,  +  X,  —  oj 


X,  +  X.  -  ■..,. 


Ce  aystènie  est  facile  k  résoudre  par  la  miithode  de  subititution  Iî^oÎqc 
ykii^vpitj^irri,  mélhode  trèi  élégante,  dit  •lambKqne).  Traitant  prDT{M4- 
remsut  X,  comme  une  quantité  connue,  nous  tîtoni  de  la  seconde  équa* 
tion  et  des  auivantes  : 

X,  =  a,  "X,.         X.,  B=o.^  — X,,  ..,         X,=  a^,  —  X,. 

Fartant  ces  valeurs  dans  la  première  équation,  nous  avons. 

X, +  .1,  +  a, +  ...+(.„.,— (n~i)X,  -s, 

équation  qui  donne  la  releur  de  l'inconnue  X|.  L'auteur  (TbtmavydasI 
auquel  Jamblique  attribue  la  solution  de  cette  question  ne  noua  est  pas 
connu  :  ce  paratt  être  un  pythagoricien. 


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ST3TÈHES  d'équatious  simultahéks  Sbg< 

indices  ('),  dont  le  premier  indique  le  numéro  de  l'éqnatioD,  et  le 
second  l'indice  de  l'inconnue  k  laquelle  est  attaclié  chaque  coelB- 
cientj. 

En  employant  la  méthode  de  substitution,  on  voit  immédiate- 
meat  qoe  la  résolution  du  «yst&me  (i)  se  nmine  k  la  résdlutîoiv 
d''BMs^ne  d'équations  du  premier  degré.  On  coaettte  aîaù  que 
(sauf  dans  oerlaîna  cas  exceptionnels,  c'est-i-dire  pour  oertams  «jb- 
tèmes  eiceptioDoels  de  valeurs  dea  ooefBcientspouc  lesquels  le  sys- 
tème est  indéterminé  ou  impossiblB  (*))  U  tystème  déqualion*  (i) 
admet  un  et  un  seul  système  de  solutions. 

Nous  reviendrons  plus  loin  (chap.  v,  %  2)  sur  les  systèmes  (t),  et 
apprendrons  &  les  résoudre  par  une  méthode  plus  avantageuse  que 
U  métboife  de  snhstitation.  Bomons-nous,  fXMr  l'instant,  i  étudier, 
1  titre  id'eMUfJc,  un  système  de  deux  éqaations  écrit  «ou*  i» 
forme 

a,  i,  c,  a*,  h',  t!  désignant  des  expressions  algébriques  quel- 
conques ne  contenant  pas  les  inconnues  x  et  y. 

366.  BésolDtlon  dnsystèm*  (3).  —  Appliquant  la  méthode 
de  substitution,  nous  tirerons  de  la  première  équation  : 

(3)  ax  =  —  by—c;       ^  =  —  ^y~'^, 

portant  dans  la  seconde  équation,  j'ai  : 

Résolvant,  et  rimpKfiant  la  fraction  qni  donne  la  valeur  de  y, 
j'obtiens  : 

y—aU  —  y 


I')  L'emplin  tyitématiqiM  des  doables  indices,  qvi  lacflitmt  et  clari- 
fient l'expoté  de  nombreux  calculs,  remonte  à  Lkibnie. 
(*)  Vide  infra,  n"  366,  367. 


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360  LE   CALCL'L   ALGÉBRIQUE 

Remplaçant  y  par  cette  valeur  dans  la  seconde  égalité  (3),  j'at 
^M  ■     eb' 

et  le  système  (a)  est  résolu. 

Nous  aurions  pu  employer,  pour  résoudre  ce  système  une  mé- 
thode plus  rapide  et  plus  élégante.  Nous  savons  (n*  328)  que  les 
équations(3)  sont  respectivement  équivalentes  eus  équations 
,,,  \  «(«a:  H-  6j-  -1-  c)  +  ^[a'x  ■+■  b'y  h-  c')  =  o 

'*^  /  «'(«  -H  6j.  +  c)  +  p'idx  +b-y-\-ti)  =  o 

OÙ  a,  ^,  a',  ^'  sont  des  nombres  connus.  Faisons  en  particulier 

»  =  f .       p  =  —  6;       a'  =  —  a'.       p'  =  a; 
alors  le  terme  en  y  de  la  première  équation  {d),  ayant  pour  coeffi- 
cient (6&'  —  bb')  va  dtsparatire;  de  même  le  terme  en  x  dans  la 
seconde  équation  {!\),  et  nous  avons  : 

^  {aV  —  ba')x  ■+  {cV  —bc')  =  o 
(  (uf  —  ba')y  H-  {oc'  —  ea')  =  o, 

d*où  nous  (irons,  pour  x  et  y,  les  valeurs  données  plus  haut  (■). 

La  méthode  ainsi  définie  est  souvent  appelée  méthode  de  ré- 
duction (cf.,  p.  357,  noie  i).  On  en  peut  varier  l'application  en 
variant  les  combinaisons  des  équations  (3).  équivalentes  i  ces 
équations,  que  l'on  substitue  au  système  proposé. 

366.  Diaouaalon.  —  Les  expressions  trouvées  pour  x  et  qu'ont 
un  sens  que  si  ab'  —  6a'  n'est  pas  nul. 

Lorsque  ab'  —  6a'  est  nul,  en  efiel,  ces  expressions  sont  des 
fractions  de  dénominateur  o.  En  ce  cas,  si  leurs  numérateurs  ne 
sont  pas  nuls,  elles  ne  représentent  aucun  nombre  fini  (non  infini- 
ment grand)  et  noua  devons  considérer  que  le  système  d'équations 
n'a  pas  de  solutions;  ainsi,  par  exemple,  le  système 

\"* y=' 

/  4x  -+-  ay  =  3. 


(')   ConaidéroDB   par   exemple   le  gystème  dsi   équations   x  -4-   y  =  1, 
X  —  y  =  d.  La  méthode  que  nous  indiquons,  conduit  immédiatement  i 

la  solution  x  =  — - — ■,  y  = -• 


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STSTàMBS  d'6quatio^s  bimultarébs  ^t 

pour  lequel  a  =  a,  6  =  i,  a'  =  ^,  6'  =3  {ab'  —  ba'  =  i  —  4), 
n'admet  pas  de  solution  [et  il  est  clair,  en  effet,  que  si  la  somme 
ax  +  ^  égale  i,  son  double.  ^3;+  3^  ne  saurait  âtre  égal  qu'à  2  et 
non  i  3]  (cf.  n*  324).  Supposons,  d'autre  part,  que  l'on  ait  à  la 
fois 

a(/  —  ètf  =  O,       bc'  —  cb'  =  o. 

On  en  tire  —  =  g-  ^  -  et  par  conséquent  cà  —  ac'  ^  o,  et 
bd  —  c6'  =  o  ;  donc  les  expressions  des  racines  xety  sont  toutes 
deux  de  la  forme  ~  et  n'offrent  aucun  sens.  Mais  il  se  présente  en 
ce  cas  une  circonstance  fort  remarquable.  Appelons^  la  valeur  des 
trois  rapports -- ■  r-  ~-  Notre  système  d'équation  peut  s'écrire  : 

iax  -i-  by  -*'  c  =^  o 

on  voit  alors  que  la  seconde  équation  est  équivalente  k  la  première; 
elle  peut  lui  être  substituée  (n*  326).  Ainsi  nos  deux  inconnues, 
liées  en  apparence  par  deux  équations,  ne  sont  en  réalité  liées  que 
par  une  seule  (cf.  n"  327). 

Sans  insister  sur  ces  anomalies,  nous  retiendrons  que  les  propo- 
sitions générales  énoncées  au  sujet  d'un  type  donné  de  système 
peuvent  être  en  défaut  dans  certains  cas  exceptionnels  :  on  ne  sau- 
rait, par  conséquent,  appliquer  ces  propositions  à  un  problème 
particulier  sans  s'assurer,  chaque  fois,  par  une  n  discussion  i>  des 
données,  que  l'on  ne  se  trouve  pas  précisément  en  présence  d'un 
tel  cas. 

3S7.  Ssrstème  de  trois  équations  linéaires.  —  Soit  è  ré- 
soudre le  système 

iax  -h  by   -t-ez   =d 
(5)  Ux  -hb'y-+-dz=d' 

(a'x-i-yy-i-<^z  =  <f. 

Les  méthodes  de  substitution  et  de  réduction,  appliquées  è  ce 
syslème,  conduiront  aux  résultats  suivants  (')  : 

(')  Voir,  pour  plu*  d«  déuib  la  §  3  du  cliap.  v. 


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36i  LE   CALCUL    AlOfoalQDE 

Appelons  à  la  quantité 

A  =  a^b't^  —  ÈV)  —  o'(5c'  —  b'e)  +  e(bc'  —  frc). 

dont  la  valmir  «at  déterminés  par  t«s  valeun  des  coelBcieott  des 
mconnnes  dans  le  système  : 

i''  Si  la  qaantiti  A  est  non-nulle,  le  syrième  (5)  admet  un  sys- 
tème de  solutions  uniques;  dont  les  expressions  sont 


d(Vc- 

-  kV)  -  i'(l»'  -  6'<)  -H  J-iW  -  6'e) 

JlVo' 

d{a'(>' 

a 

ï*  Si  ^a  quantité  A  ef<  nuiU;  ou  bien  le  système  n'admet  aucun 
système  de  solutions,  et  il  est  dit  impossible  (cf.  n°  334)  ;  ou  bien 
il  en  admet  une  infinité,  et  il  est  dit  indéterminé  [en  ce  cas  on  peut 
choisir  arbitrairement  la  valeur  de  l'une  des  trois  inconnues  et 
trouver  des  Taleurs  correspondantes  des  deuK  autres  inconnues  qui 
satisfont  à  la  fois  aux  trois  éqoations  (5)j. 

36S.  Examplea  <U  systèmes  du  ascoad  degrA.  —  Pour  ré- 
soudre certains  syitànies  de  degré  supérieur  au  premier,  sans  intro- 
duire inutile  ment  des  équations  de  degré  élevé,  oulaisées  i  manîw, 
l'algébriste  emploie  les  Artifices  les  plus  variés.  Le«  exemples  sui- 
vants donneat  une  idée  des  détours  que  parfois  il  est  amené  à  faire. 

Proposons- nous  de  résoudre  le  système  : 

(6)  x-H  /  =  t       xj-  =  p. 

Nous  remarquons  que  les  racÎDea  de  l'équation  du  second  degré 
X*  —  sX  H-  /)  =  o  ont  précisément  (n'  338)  pooT  somme  s  et 
pour  produit  p.  Nous  en  concluons  que,  si  elles  existent,  les  ra- 
cines, X,  et  X],  de  cette  équation  sont  un  système  de  solutions  da 
système  (6).  Il  n'y  a  pas  d'autre  système  de  solutions  [mais  on 
peut  prendre  à  volontéaiégat  àXi.y^Xj, oubienx=;Xi,  j'^Xi]. 
Si  **  —  /><;  o  le  système  n'a  pas  de  solutions  (rf.  n' 336). 

Proposons- no  us,  d'autre  part,  de  résoudre  le  système  : 

(7)  x^  —  y*t=a',       xy=p. 


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STSTÈMBS   D'iQCATlOHS    81HUI,TAIIÉE8  36} 

Nous  remarquons  (jdb  (voir  n'  296} 

(t  -h  y]*  7=  X*  -î-  j-*  -<-  aay  =  ri»  +  4jj 
«t 

(a:  —  y)*  =  j:«  -(_  j.i  _  axj'  =  a*  —  ip 
le  Système  (7)  é^vmit  liooc  an  uytlàat 

qui  ut  du  premin-  de^  [Uc  cooveUet  ^imImhu  n'oot  un  seas 
qw  à  o*  +  4p  >  o  rt  a»  —  4p  >  oj. 

369.  Chongmnent  d'inoomniM. —  Nous avoiu  définiaa  a'  330 
le  changement  d'inconnue  dans  le  cas  d'une  équation  unique. 
Lorsque  l'on  a  affaire  i  plusieurs  équations  simultanées,  on  peut 
faire  un  changement  portant  sur  plusieurs  inconnues. 

C'est  ainsi  que,  voulant  résoudre  le  système  des  deux  équations. 

«»-l-7»  =  «,         arr  +  )r-t-j'  =  4. 

où  «  et  6  sont  supposés  connus.  Cardan  (')  prend  comme iacooDue 
auxiliaire  le  produit  xy,  que  nous  désignerons  par  la  lettre  z  ; 
ajoutons  nxy  à  chacun  des  membres  de  ta  pnœière  équation, 
retranchons  xy  des  meanbres  de  la  seconde  [ce  qui  no  porte  pas 
atteinte  aux  solutions]  :  nous  avons  [puisquexy  =^  z,  par  hypothèse]: 
ic*  -t- j-* -4- 3^7  =  a  +  ai  ou  (jt  +  ^)»  =  a  +  ai:eta: -t- j-  =  i(  — î, 
d'où  (a:  H-  /)'  =  (6  —  î)'  ;  ainsi  nous  avons  deux  expressions  dif- 
fikentes  de  la  mime  quantité  incomrae  {x  +  7)*  ;  ces  deux 
expressions  devant  représenter  le  même  nombre,  nous  pouvons 
écrire  l'égalité 

a  -H  a;  ^  (6  — .  z)',       ou       a  -(-  ai  ^  b*  —  aèi  -t-  i', 

qui  est  une  équation  du  second  degré  [elle  peut  s'écrire  z*  — 
a(6  -t-  i)z  -i-  (fr'  —  a)=:o]  déterminant,  si  elle  a  de»  racines,  le» 
valeurs  de  l'inconnue  2  qui  répondent  à  la  question.  Les  valeurs 
correspondantes  de  a;  et  y  se  calculeront  ensuite  comme  il  a  été  dit 
au  n°  368,  étant  donné  que  l'on  connaîtra  x  -*-  y  et  xy. 

D'une  manière  générale,   effectuer  un  changement  d'inconnues 

<')  Lm.  tit.  utpra,  p.  3a&,  Dot ,  3. 


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36^  LE    CALCUL    ALC.ÉBBIQt'E 

(ou  variables)  sur  un  système  %( équation  à.  deux  inconnues,  c'est 
remplacer  ces  inconnues  x  et  y  par  deux  fonctions  connues  —  soit 
J[x:,  y")  et  f{a^ ,  y')  —  de  deux  iiomvUes  quantités  x',  y'.  Les 
équations  se  transforment  en  un  système  d'équations  relatif  aux 
inconnues  y,  y.  Si  l'on  sait  trouver  deui  nombres,  x'  =  x\, 
y  ^Ji,  solutions  du  nouveau  système,  les  nombres  x,  =  f{x, ,  y\ ), 
y,  =  ç{x, ,  y\  ),  seront  solutions  du  système  proposé. 

370.  Racine  commune  A  deux  Aquatlona  dn  lecond  degré. 

—  Nous  terminerons  ce  paragraphe  en  disant  quelques  mots  des 
systèmes  d'équations  simultanées  i  une  seule  inconnue,  nous  bor- 
nant d'ailleurs  aux  équations  du  second  degré.  Soient 


<8) 


J    Aa:'-i-Ba:-HC=o 
(    A'x'  +  B'x  +  C  =  o 


deux  telles  équations.  Il  est  clair  que  si  l'on  choisit  au  hasard  les 
coefTicients  A,  B,  C,  A',  B',  C,  les  équations  n'auront  pas  de  ra- 
cine commune.  Maïs  nous  pouvons  nous  poser  la  question  sui- 
vante :  Quelle  relation  doil-il  exister  entre  les  six  coefficients  \, 
B,  C,  A',  B',  C  pour  que  Us  deux  équations  (S)  soient  vérifiées 
par  un  même  nombre  que  nous  appellerons  x,  ? 
S'il  existe  un  tel  jiombre  xi,  nous  aurons 

{&'•>•)       Axl  -t-  Bi,  -1-  C  =  o,         A' a;;  ■+-  B'a;,  -i-  C  =  o  ; 

multiplions  tous  les  termes  de  la  première  égalité  par  A',  tous  ceux 
de  la  seconde  par  A  el  rctranchuns  la  première  égalité  de  la  seconde, 
il  vient  : 

(.3)  (AB'  —  BA>,  -H  AC  —  CA'  =  o. 

Multiplions  d'autre  part  tous  les  termes  delà  première  égalité  (S*^) 
parC,  tous  ceux  de  la  seconde  par  G  et  soustrayons  :  il  vient, 
«n  meltant  Xi  en  facteur  commun  : 

{10)  '^{.^C'  —  CA')i,  -f-  BC  —  CB']  =  o. 

Le  nombre  x,  ne  peut  pas  être  nul  k  moins  que  C  et  C  ne 
soient  tous  deux  nuls  [ce  n'est  qu'en  ce  cas  que  les  deux  équations 


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9i8TàiiES  d'Équations  simultanées  365- 

(8)  soDt  satisfaites  par  la  valeur  x  =  o].   Donc   les  égalités   (9) 
el  (lo)  prouvent  respectivement  que 

_       AC  —  CA'  ,  _       BC  —  CB' 

''' AlV  -  BA'         "*         X,  —  —  y^(yzrcKJ ' 

sif)  toutefois  (»)  AB'  —  BA'  ;z;  o  et  AC  —  CA'  ^  o. 

Ainsi  nousa  vous  deux  expressions  dîfTéren  tes  de  même  nombre  x,. 
£iprimonH  qu'elles  sont  égales  ;  nous  obtenons  une  égalité  qui 
peut  s'écrire 

(I  i)  (AC  —  CA')'  —  (AB'  —  BA')  (BC  —  CB')  =  o. 

Telle  est  la  relation  à  laquelle  nous  aboutissons,  &  condition  tou- 
tefois que,  comme  nous  l'avons  supposéchemin  faisant,  CetC'ne- 
soient  pas  tous  deux  nuis  et  que  AB'  —  BA'^o,  AC  —  CA';^o. 

Mais  si  l'une  dos  quantités  AB'  —  BA',  AC  —  CA'  est  nulle, 
les  égalités  (9)  et  (10)  nous  montrent  que  les  trois  quantités 
(AB'  —  BA').  (BC  —  CB'},  (AC  —  CA')  sont  sûrement  nulles 
toutes  les  trois  [les  égalités  ne  peuvent  être  satisfaites  qu'à  cette 
condition]  :  donc  la  relation  (11)  est  encore  vériliée.  Elle  est  vé- 
rifiée également  si  C  et  C  sont  nuls,  car  alors  tous  ses  tetnies 
sont  égaux  à  zéro.  Donc,  dans  tous  les  cas,  la  condition  nécessaire 
et  suffisante  pour  que  les  deux  équations  (S)  aient  une  racine 
commune  est  que  l'égalité  (11)  ait  lieu  ('). 


;')  Si  leurs  dénominateurs ëtaiunt  nuU,  les  fractions  n'auraient  pas  de 

(*)  Le  tigne  #  aignifle  :  diffirtnt  de  tiro. 

(*)  Le  premier  membre  de  la  relation  (i t)  est  souvent  appelé  réauUanl 
dos  deux  équations  (S).  On  énonce  alors  la  proposition  suivante  :  Pour 
que  deux  iquatione  du  second  degré  en  x  aient  une  racÎTte  eommune.  i[ 
faut  et  H  ntlfit  que  leur  riauHant  êoit  nul.  Dans  le  cas  particulier  où  l'on  a, 
k  la  foi*  les  égalités 

AB'  —  iJA  =  o,        BC  —  CB  =  o,        AC  —  CA'  =  o. 

ou  constate  immédiatement  que  l'on  a  les  proportions  A  ~  B  ~  C  '  ^^' 
pelons  X  la  valeur  commune  de  ces  trois  rapporte  :  la  seconde  équation 
(S)  qui  a  pour  coefficients  AX,  BX,  O.  peut  s'écrire  X{Aa;'  +  Bx+  C)  =  0 
et  eue  a  les  mêmes  ractaei  que  l'équation  Ax'  4-  Bx  -f-  C  =  o  (n<>  326). 
Donc,  en  ce  cas  particulier,  ces  deux  équations  ont,  non  pas  une,  mais 
leurs  deux  racines  communes. 


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366  LE    CALCCL    ALGÉBKIQUS 

371.  Ramartiafl.  —  La  question  qae  noas  Tenons  de  trailer 
peut  être  regardée,  si  l'on  veut,  comme  nn  problème  A' élimination 
(339)  relatif  à  deux  équations  à  deux  inconnues  (du  second  degré 
par  rapport  i  l'une  des  inconnues}. 

Supposons  en  effet  ('}  que  les  coeilicietits  A,  B,  ...  C  soient  des 
foncltons,  d'ailleuri  quelconques,  d'une  quantité  y  :  alors  les  équa- 
tions (8)  constituent  un  système  de  deux  équations  i  deux  incon- 
nues. Si  un  couple  de  nombres  Xt,  y\,  est  solution  de  ces  équa- 
tions, il  en  faut  conclure  que  pour  y  =  y,,  les  deux  équations  ^) 
en  X  admettent  Xi  comme  racine  commune  ;  en  conséquence,  les 
coefficients  A,  B,  ....  C  doivent,  lorsqu'on  donneà  y  la  valeurj'i, 
satisfaire  à  la  relation  (ii).  L«  relatioa  (ii)  est,  dès  iors,  une 
équation  en  y  qui  admet  y,  cooiaie  racine  :  c'est  le  néaultat  de  ïk- 
liœinatioa  de  x  entre  les  deux  équatwos  (S). 


-  DMsIoo  des  polynômes  ea  x  et  décomposition 
des  fonctions  mtlonnelhs 


373.  —  On  peut  faire  de  la  division  des  pcdynomes  en  x  une 
théorie  qui  est  tout  à  lait  analogue  k  la  tbéorie  de  la  division 
arithmétique.  Appelons  A(x)  et  B(x)  deux  polynômes  en  x  dwit 
les  degrés  soient  respectivement  n  et  m  et  supposons  n  supérieur 
oa  égal  à  m.  ElTectuer  la  division  de  A(x)  par  B(x)  ce  sera,  par 
4âlinition,  mettre  A[x)  sous  la  forme 

(.)  AM  =  B(«).QM  +  R(.), 

Q(x)  étant  un  polynôme  de  degré  n  —  m  (appelé  <)aotient  de  la 
division)  et  R(x)  un  polynôme  de  degré  inférieur  à  m  (appelé  reite 
de  la  division)  ;  ce  sera  donc,  en  d'autres  termes,  irottver  deux 
polynômes  Q(x)  et  B(x)  [l'un  de  degré  n  —  m,  l'autre  de  degré 
inférieur  k  m]  qui  satisfassent,  quel  que  soit  x,  à  l'identité  (t). 
On  démontra  que,  quels  que  soient  les  polynômes  A  et  B,  la 


t')Cf.Bezovt,R»<Aerchtiêtirl«dtsriiesi<pMatiomtrémimUMi»l'étimonû- 
««nunl  det  irtconnuM  et  iw  ka  moyen»  pt'il  eonvUnt  d'unpla^r  poar 
.trouver  cet  iquatiotu,  apud  HUl.  de  l'Acad.  de  Paris,  1794- 


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DIVISION   DES   POLISOUBS   «H   :iC,    ETC.  3^7 

<litecmiDatîoo  des  polynômes  Q  et  R  satisfaisant  aux  condiliona 
reqDÎMS  est  toujours  possible.  Soient,  ai  eSet,  \(x)  etB(x)  ordoa- 
nés  par  rapport  aux  puissances  décroissantes  de  as  et  mis  aous  la 
forme 

A(x)  =  a^    +  a»_i^"'  +  ...  -t-  a,  a:  +  04 

B(a:)  =  b^3f  ■+  fc^_,x'"-'  H-  ...  +  6i  3:  -h  V 

Supposons,  pour  an  instant,  qae  le  polynôme  Q  ail  été  trouvé  ('), 
et  écrivons-le  sous  la  forme 

QW  =  K-,^-"  -t-  ...  -(-  A.a;  -t-  X,  ; 

nous  allons  chercher  quelles  valeurs  il  faut  donner  aux  coefficients 

>«__ Xi,  X«,  pour  que  la  supposition  ainsi  fait«  soit  légitime. 

Remplagaot  A,  B,  Q  par  les  développements  écrits  cÏKlessug,  for- 
moDs  la  différence  k[x)  —  6(3;)  .  Q(a:),  et  ordonnons-la  par  rap- 
port aux  puissances  décroissantes  de  x.  Cette  différence  est  un 
polynôme  de  degré  n,  qui  s'écrit 

K  -  >>j^.^y^  +  (<!„-.  ~-  ft™x .  —  6«_,ï,^»]x»-<  + ... 

+  (oi  —  hi\  —  b^i)x  +  (fla  —  bX)- 

Exprimant  que  le  polynôme  est  identiquement  nid  (312)  égalan» 
k  zéro  ('),  les  cocflicients  de  x",  x"~',  ....  a:""";  nous  avons 
n  —  m  -t-  I  égalités  qui  constituent  un  système  de  n  —  m  +  1 
équations  polynomales  simultanées  du  premier  degré  permettant 

de  déterminer  les  inconnues  Xn-n.  Xn-H~i Xi,Xo.  J'en  conclus 

que  ji  je  donne  aux  coefficients  X  les  valeurs  définies  par  ce  sys- 


(*)  Cette  méthode  de  démonatration  n'eit  autre  que  la  méthode  du 
«otfiieimit»  iniUermini»  que  noua  appliqaeroiu  lont  1  l'heure  (11°  375)  dans 
uiB  cas  plus  compliqué). 

(»)  Egalant  à  zéro  le  coefficient  de  *",  j'obtiens  Â__  =  t-  ;  portant 
«etta  valeur  dam  le  coelficient  de  i^~'    «t    égalant  ce   coefficient  i  o, 

j'obtiena  X,_„_,  ^  T-  (  o._, '>  "~   )  ;  et  ainii  de  suite.  —  Dans  la 

pratique,  pour  calcubr  le  quotient  de  la  diviàon  de  A(x)  par  B\x],  on 
évite  d'écrire  les  lettrea  X,._  ...,  \„  (représentant  let  coefficients  inconnus 
dudit  quotient)  en  adaptant  une  disposition  et  des  règles  de  calcul  qui 
rappdient  celles  de  la  division  arithmétique  (voir  les  traités  d'algèbre 
élémentaire). 


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3U8  LE   CALCUL    ALGÉBRIQUE 

lime,  la  différence  A  —  BQ  sera  un  polynôme  en  x  de  degré 
m  —  1  au  plus.  Appelanl  R(a;)  ce  dernier  pol]raome.  J'obtiens  ('), 
comme  il  élait  requis,  uoe  idenlilé  de  la  forme  (i). 

373-  DlviBlbllitA.  —  Coorormément  h  la  définition  de  la  divi~ 
sion  des  |>olynomes,  un  polynôme  en  x,  K{x),  aen Ht. divisible  (') 
jiar  lin  autre  [lolynome  R(x),  de  moindre  degré,  si  le  reste  de  la 
division  de  \{x)  par  B(j:)  se  réduit  h  zéro. 

Il  est  miinifeste  que,  si  \{x)  est  divisible  par  Ji{x).  to'ite  racine 
de  h{x)  [voir  n°  3B9],  est  aussi  racine  de  A(x).  Plus  précisément 
supposons  que  A(arj  et  B(.x)  aient  été  décomposés  en  produits  sous  ' 
la  forme  indiquée  au  n°  357  ;  nous  aurons 
(3)A(xJ=a„(a;— x,)*"...(x— 3;,)'''{j»-+-3iX4-fc,)3t,..(x"  +  5^+fc,)P< 

avec  a,  t  ...  -+-  a,,  -t-  a^i  -i-  ...  -h  a3,  =;  n.  et  une  identité  ana- 
logue pour  h{x).  Convenons  d'appeler /acteur  premier  de  A(x)  !^ou 
de  B(x)]  tout  facteur  (')  de  la  forme  {x  —  xj)  ou  (x'  +  y^  +  kj) 
[l'indice  y  étant  quelconque];  nous  dirons  alors  que  l'égalité  (a) 
donne  )a  décomposition  de  A(x)  en  facteurs  premiers.  Cela  posé, 
on  peut  démontrer  que  si  A  est  divisible  par  ^ ,  tous  les  facteurs 
premiers  de  \\(x]  fujarent  dans  la  décomposition  de  \[x)  avec  un 
exposant  au  moins  égal  à  celai  ([u'ils  ont  dans  la  décomjiosîtiûii 
de  B  (comparer  n*  24). 

374.  Fonotton  ratlonn«lla  d»  x.  —  Soit  t  - 1  le  quotient  de 
dcuï  polynômes,  une  fonction  (ou  fraction)  rationnelle  de  x  [voir 
n"  315).  Pour  Taire  l'étude  générale  dune  telle  fonction,  on  a  tou- 
jours le  droit  de  supposer  que  le  degré  de  B  est  inférieur  à  celui 

l'I  Exemple,  ~  La  divisioD  âe  î*'  —  Si'  +  71  —  1  par  x'  +  x  +  i 
donne  comme  quotient  2x*  —  ix  —  b  et  comme  reite  ijz  +  4-  On  a,  en 
effet  :  -ix^  —  j;r'  +  7*  -  r  =  ;x'  +  *  +  i)    (21'  — -ix  —  b]  +  iji  +  >,. 

{'\  D'une  manière  générale  un  polynôme  portant  «ur  un  nombre  quel- 
conque de  variables  —  par  exemple  un  polynôme  P<x,  y,  «)  — en  a,  y,  1 
est  dit  divisilile  par  un  polynôme  F,x,  y,  z  ,  l'il  exiite  un  polynôme 
Q  X,  y,  z,  Ici  que  l'on  ait 

Q>,  y,  ïi.Fix,  j,.  I.  «P(i,y,  =■. 

l'p  Ces  factours  sont  les  polynômes  les  plu»  simples  par  lesquels  A  x 
soit  divisible.  Praliquement,  pour  reconnaître  fi  A(x,  est  divisible  par  un 
polynôme  donné  do  la  lorme  x  —  l.il  sulfil  do  voir  si  lest  racine  de  poly- 
nôme, c'Mt-â-diru  si  Ion  a  ou  non  :  a.f  -I-  ...  +  aj  +  a<,  =  o. 


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DIVISION   DES    POLYNOMES    ES   X,    ETC.  36q 

de  A.  En  elTct,  s'il  n'en  était  pas  ainsi,  nous  pourrioDs  effectuer  la 
division  (')  de  B  par  A,  et  nous  aurions B(i)  =  A(a;).Q(i)+  tl(x). 

d'où  Â^^QW-+-Â(f)'  '^  *'''8''é  de  R  étant  inférieur  à  celiH 
de  A  :  la  fraction  proposée  serait  par  conséquent  la  somme  d'un 
polynôme  et  d'une  fraction  dont  le  numéralear  a  sûrement  un 
degré  inférieur  au  degré  du  dénominateur. 

Supposons  donc  celte  condition  réalisée  pour  la  fraction  v^-?  et 
proposous-nous  de  simplifier  l'étude  de  cette  fraction  en  la  décom- 
posant en  une  somme  de  Jractions  plus  simples. 

Les  algébristes  on  t  démon  tré  le  théorème  suivant  (')  ;  Soit  effectuée 
la  décomposition  de  \{x}  en  facteurs  premiers  sous  la  forme  [t) 
[n'  373;  :  on  peut  trouver  des  nombres  [') 

«"if  "^H =1=1 '■pi.  —I  Op»,-  ''il.  < (/jp,.  ',p|.  ..« 

tels  que  l'on  ait  l'identité  {*)  : 


-.+■ 

1      ^"' 

1 

1 

•  '  {'-', 

)..J 

■•     L«-.,-  (I 

-»,) 

.+-+(, 

—a:. 

J 

-[^^^M 

t'  +  S 

I+h)'^"- 

"^ô 

'.f.' 

+  ',P,    - 

'+9 

i+t.)''- 

,  r  ■',,»+<, 

,  "., 

X-t-fi 

'h 

1 

(')  On  remarqucTa  qu'à  l'inverae  da  Is  i 
gnona  ici  le  diviseur  par  A. 

(■)  Ce  théorème  fut  formulé  par  Euleh.  Le  cas  où  les  racines  de  B(x) 
sont  toutes  eimplcs  (et  réelies)  avait  été  traité  auparavant  par  Leibniz  et 
Jean  Bbhnouilli. 

{')  Le  premier  indice  dont  sont  aSectées  1«3  lettre!  e,  d,  e,  indique  quel 
cit  le  facteur  {x  —  x,),  ...  ou  [x*  +  g,x  +  It,),  ...  auquel  se  rapporte  la 
lettre  ;  le  second  indice  es  légal  à  i'eiposant  de  la  puî«iance  (dudit  facteur} 
h  laquelle  est  associée  la  lettre  considérée  (voir  sur  le  double  indice  le 
n"  36/1). 

(*)  Exemples  : 

^  +  '         2—  +  _-^i  +  —^ 

(X  — 1)  [*— 2l(x— 3]-i—  I  ^a— 2^^—  3 
■■jx^  +  2x  +  1 .  _       3       _|_       X  +  I       _ 

BoDTiaL'i.  —  Lei  PriDcip«  (la  l'AuilyM  malhimntiqa*.  li 


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A(x) 


370  LB    CALCUL   ALGÉBIIQUK 

La  possibilité  d'une  telle  décomposition  de  la  fracti< 
BuUe  des  propositions  que  l'on  établît  dans  la  théorie  de  la  divi- 
sion. Noos  admettrons  ici,  —  pour  abréger  notre  exposé  — 
que  cette  possibilité,  —  c'est-i-dire  l'cxisleace  d'une  somme  de 
u  fractions  simples  »  répondant  i  la  question,  —  ait  déjJk  été  éta- 
blie, et  nous  nous  borneroos  k  indiquer  comment  on  peut  caieuUr 
effectivement  les  valeurs  des  nombres  d,  etc.  qui  figurent  au 
second  membre  de  (3);  le  résultat  énoncé  se  trouvera  ainsi  vérifié. 

None  emploierons,  pour  faire  cette  vérification,  une  méthode  fort 
commode  dont  l'origine  historique  se  trouve  dans  la  Géométrie 
de  Doscartes  (■),  et  qne  nous  avons  déjï  employée,  sans  le  dire, 
an  n*  372  :  la  méthode  de»  coejjicients  indéterminés. 

375-  Emploi  de  la  méthode  des  oo«ffioieitt«  tnâétermlnéB. 

—  Développons  B(x)  sous  la  forme 

B[t)  =  b„_,x»-'  ■+■  6,_ii"-'  +  ...  -t-  fc,ï  -1-  6, 
polynôme  dont  les  premiers  coefTicients  6,^.1,  6„_i  peuvent  d'ailleurs 
-être  nuls  [ils  sont  nuls  si  le  degré  de  B(x)  est  inférieur  de  plus 
d'une  unité  au  degré  de  A(3;)]. 

Admettons,  d'autre  part,  que  la  proposition  cï-dessus  énoncée 
•oit  exacte;  écrivons  l'égalité  (3)  où  les  lettres  c,,,  c,,,  etc.,  dé- 
signent des  nombres  (coejftcien(s)  encore  lOCOntMi {indéterminés)', 
«t  effectuons  la  somme  indiquée  au  second  membre  de  (3),  en 
réduisant  toutes  les  fractions  au  même  dénominateur.  Le  dénomi- 
nateur commun  n'est  autre  que  A(a:)  [rois  sous  la  forme  du  pro- 
duit (3)  du  n"  373j.  Quant  au  numérateur,  c'est  un  polynôme  en 
X  de  degré  »  —  1  dont  les  coellicients  sont  des  polynonaes  du  pre- 
mier degré  par  rapport  eus  diverses  quantités  encore  inconnues 
(ou  coefficients  indéterminés)  c,i,  ...  e,a,-  D'après  l'identité  (3)  ce 
numérateur  doit  être  identique  i  B(.t),  et  par  conséquent  (q*  311) 
MS  n  coefficients  doivent  être  égaux  chacun  il  chacun  aux  coelB- 
<âent8  tii.,1, ...  &i,  6g.  Ecrivant  explicitement  qu'il  en  est  ainsi,  j'ob- 
tiens un  système  de  n  équationsdu  premierdegré  dont  les  inconnues 

(')  0  Mais  je  veus  bien  aussi  vou»  Hvertir,  —  dit  Dbscahtk*  (Ut.  II, 
Œw.,  VI,  p,  4a3)  —  que  l'invention  de  supposer  deux  équations  de 
mène  forme  pour  comparer  séparément  tout  1m  tenues  de  l'un  à  ceux 
de  l'autre...  n'est  pas  l'une  des  moindres  de  la  méthode  dont  je  me  serai. 


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DIV18IO:i    DIS   POLTSOMES   K5  X,    ETC.  Syl 

sont  Cl,,  ...  e^«,.  Or  ces  inconnues  sont  précisément  au  nombre  de 
n.  En  eiTet,  les  c  de  premier  indice  i  sont  au  nombre  de  a,,  les  c 
de  premier  indice  2  sont  au  nombre  de  cCi,  etc.  et  il  y  a  par  consé- 
quent {a,  +  C!»  +  ...  -H  a,,)  lettres  c;  on  voit  de  même  qu'il  y  a 
{pi  +  ...  +  j3p)  lellres  d  et  autant  de  lettres  a;  donc  le  nombre 
des  inconnues  est  («i  -t-  ...  +  «,  +  2JS1  -(-...  +  3j3,),  c'est-à- 
dire  n  [voir  367].  On  voit  par  \k  que  le  système  d'équations  simul- 
tanées Tormé  comme  il  a  été  dit  est  un  système  de  n  équations  liné- 
aires h  R  inconnues.  Ce  système  admet  un  sygl^e  de  solutions 
«nique  ('^  qui  donne  les  »a/eiirsc/iercA^esrfescoey(yîc(e«/s  Cl,,  etc.  (*). 

376.  Rédaotton  das  fonction*  rationDelIos  au  même  déno- 
minateur. —  1^  composition  d'une  somme  de  fonctions  ralion- 
oelles  de  x  en  une  fraction  unique  (rationnelle)  est  l'opération  in- 
verse de  la  décomposition.  Pour  l'effectuer,  il  sulTira  de  réduire 
les  fractions  au  même  dénominateur  ;  après  quoi  on  formera  la 
fraction  qui  a  pour  numérateur  la  somme  des  numérateurs  des 
fractions  données  et  pour  dénominateur  le  dénominateur  commun. 

La  réduction  au  même  dénominateur  se  fait  en  algèbre  comme 
en  arithmétique.  Comme  dénominateur  commun  on  peut  toujours 
prendre  le  produit  des  dénominateurs  donnés.  Mais,  si  ceux-ci  ont 
des  facteurs  communs  [c'est-à-dire  si  dans  leur  décomposition  fi- 
gurent des  facteurs  identiques  de  la  forme  (x  — a:j)ou  {x'+gx-hk)] 


C)  Eu  énonçoiit  cette  conclusion,  nous  admettom  que  nous  ne  noui 
trouvons  pas  en  présence  du  cas  exceptionnel  où  un  syitème  d'équa- 
tions linéaitea  est  indéterminé  ou  impoisible.  On  peut  démontrer  a  priori 
que  ce  cas  ne  «aurait  se  présenter  ici-  On  le  constatera,  d'ailleurs,  im- 
médiatement, li  l'on  effectue  les  calculs. 

(*)  On  vérifiera  facilement  que'pout  déterminer  les  cocfricicnta  que  nous 
avons  appdés  e,^  ,  e,,  ,..,,  derniers  dans  chaque  crochet,  on  peut  appli- 
quer la  rigle  suivante  : 

Désignons  par  Q{x)  l'ensemble  des  facteurs  autres  que  (r  -~  Xij'i  dans 
Je  produit  (3),  expression  de  A(x)  :  le  coetHcient  c,,     a  pour   valeur 

^- v,  rapport  des  valeurs  prise»  par  la  polynôme»  B;xj  et  Q[J']  hriqu'on 
y  donne  à  x  la  valeur  Xi. 

Les  coefficients  c,^,  c,,,  ...  des  puissances  d'exposant—  1  de  (x  —  x,), 

{x —  Xj),...  sont  souvent  appelés  résidu»  de  la  fonction  rationnelle  x7~  par 


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;:   CALCUL    ALGEBRIQUE 


on  pourra  prendre  un  dénominaleur  commua  de  degré  moins  élevé, 
savoir  un  produit 

(i-.r,)"(i-x,)'.  ...(.■+9,.  +  /.)'.  .... 

oîi  l'on  fera  figurer  tous  les  facteurs  qui  se  rencontrent  dans  le» 
dccom positions  en  produits  des  divers  polynômes  dénomlniiteurs, 
avec  un  exposant  au  moins  aussi  élevé  que  celui  qu'ils  ont  dans 
ces  décompositions.  Le  produit  ainsi  déQni  sera  appelé  plus  petit 
commun  multiple  des  dénominateurs. 


10.  —  Fonctions  et  équations  transcendantes. 
Calculs  trigonométriques. 

377.  —  En  définissant  au  n"  142  le  logarithme  de  base  b  d'un 
nombre  posiUf  a  quelconque,  nous  avons  attribué  un  sens  au 
symbole  fc"  pour  toute  valeur  positive  de  6  et  pour  toute  valeur 
positive  ou  négative  de  a;  nous  avons  en  d'autres  termes  déQni 
une  expression,  que  nous  convenons  d'appeler  v  puissance  d'expo- 
sant a  du  nombre  b  »,  que  nous  écrivons  6*.  et  qui  a  une  va> 
leur  déterminée,  variable  en  môme  temps  que  les  valeurs  de  b  et  a 
(6  >■  o).  Si  nous  nous  reportons  à  la  terminologie  du  S  ^.  nous 
serons  dès  lors  conduits  à  dire  que  ta  valeur  de  b'  est  une  variable 
dépendante,  qui  varie  en  fonction  des  variables  6  et  a  :  6'  est  une 
<i  fonction  »  des  nombres  b  et  a.  AQn,  cependant,  de  rap[>e)er  la 
différence  qui  sépare  la  fonction  6>  des  fonctions  définies  au  S  4. 
nous  dirons  que  la  fonction  6*  est  une  fonction  transcendante  [le 
mot  transcendant  s'opposant  k  algébrique  (')]. 


l')  La  dcfinitian  du  mot  transctrtdaat  est  purement  négative  :  eet  trans- 
cendante  uiie  quantité  ou  une  fonction  dont  la  valeur  ou  l'expression  ne 
peut  pas  Stre  définie  par  la  combinaison  d'opérations  arîtlimé  tiques  ou 
algébriques  connues  [cl.  supra,  n"  fiS,  lâo].  «  Les  fonctions,  dit  Eui.eh 
ilnlr^vctio  in  Analysin  infinitorum,  i7ilS.  ch.  i)  —  se  divisent  en  algé- 
briques et  transcendantes  ;  les  premièrea  so  forment  parles  opérations  de 
l'algèbre,  et  on  obtient  les  secondes  en  faisant  entrer  dans  leurcompoi^ilion 
des  opérations  transcendantes  u.  Nous  préciserons  plus  loin  cette  distinction 
en  étendant  et  complétant  la  définition  de  la  classe  des  fonctions  algé- 
briques  dans  laquelle  nous  ferons  rentrer,  non  leutemeot  les  fonctions 


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F0:»CTI05S    ET    ÉQUATIONS   TRANSCEIfDAnTES  378 

Ici  comme  au  s  4,  il  nous  est  loisible  d'étudier  l'expression  &' 
pour  des  valeurs  variables  des  deux  nombres  b  et  a  ou,  au  con- 
traire, de  laisser  ûxe  (déterminé)  un  de  ces  nombres  (')  et  de  con- 
sidérer b'  comme  fonction  du  seul  nombre  b  ou  du  seul  nombre  ce. 
En  particulier,  si  nous  donnons  à  6  une  valeur  positive  détermi- 
née, l'expression  b"  considérée  comme  fonction  du  nombre  positif 
ou  négatif  a  sera  appelée /o«c/(o;i  (transcendante)  exponentielle^*). 

378.  —  Los  remarques  que  nous  venons  de  faire  ne  s'appliquent 
pas  seulement  à  l'expression  b",  mais  en  général,  aux  divers  sym- 
boles que  nous  avons  défmis  aux  $$  9  et  10  du  chapitre  u  de  notre 
premier  livre  pour  représenter  certaines  grandeurs  «  suppléantes  » 
correspondant  h  des  grandeurs  variables. 

Ainsi  le  symbole  logt  a  peut  être  considéré  (pour  une  valeur  dé- 
terminée, positive,  de  b)  comme  une  expression  dont  la  valeur  est 
une/onclîon  transcendante  du  nombre  variable  a  :  cette  fonction  a 
reçu  le  nom  de  fonction  logarithmique. 

De  même  les  symboles  sin  a,  cos  a,  tg  a,  cotg  a,  sin  - ,  sin  au, 
etc.  peuvent  être  considérés  comme  des  expressions  dont  les  va- 
leurs sont  àes  fondions  transcendantes  de  a  :  ces  fonctions  portent 
le  nom  spécial  de  fonctions  triyonomélriques . 

ëtudiieB  au  S  4  *1b  <=°  chapitre,  mais  aussi  les  fonctions  implicites  définieg 
par  des  équations  algébriques  {vide,  cbap.  ii,  ^  il.  II  est  ban  d'observer 
que  lorsqu'on  parle,  non  pas  de  fonction,  mais  d'expression  algébrique, 
on  n'attache  pas  toujours  à  cette  formule  un  sens  restrictif  spécial;  il 
pourra  arriver  qu'on  l'applique,  par  extension,  à  un  symbole  tel  que  i> 
aussi  bien  qu'aux  expressions  de  fonction»  algébriques.  Cependant  lanque 
nous  voudrons  établir  une  distinction  entre  les  fonctions  transcendantes 
et  les  fonctions  algcbriques,  nous  dirons  que  leurs  expressions  sont,  les 
unes  Iransceruianîet,  les  autres  algibriquee  proprement  ditet. 

{')  Si  a  était  remplacé  par  un  nombre  arithmétique  rationnel,  la  fonc- 
tion considérée  serait  une  fonction  algébrique  oniioaire  de  b  au  sens 
du  S  4- 

{*)  L'expression  guanlîta»  exponenliatis  a  été  employée  par  Leibniz  et 
parlesBERNOuii,Lt.JeanBernouilli  avait dit'd 'abord  tqvantitaspercurrenât, 
«t  il  expose  ainsi  le  point  de  vue  qui  justifiait  cette  dénomination  : 
<  Exponentialem  igitur  quantitatem  concipiebam  ut  médium  quid  intcr 
algebraicnm  et  transcendentem  ;  acccdit  enim  ad  algebraicam,  eo  quod 
terminis  finilis,  utut  indeterminalis,  constat;  ad  transcendentem  vero, 
-quod  nulla  constructione  algebraica  exhiberi  potest  >  {Principia  caleuti 
erpontntialium  «eu  percwrenlium,  ap,  Acla  eruditorum,  Leipzig,  mars  1697; 
Œuv,  de  J.  BernouiUi,  I,  p.  181  sqq.). 


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3-]^  LE   CALCUL   ALGÉBRIQUE 

D'une  manière  générale,  supposons  qu'aux  sigoes  qui  servent  k 
former  le>  expresiions  algébriques  ordinaires,  nous  adjoignions  les 
symboles  introduits  par  la  notation  eiponenti^e  (n"  137),  le  sym- 
bole log  et  les  symboles  trigonométriques  sin,  cos,  etc..  \  l'aide  de 
ces  symboles,  de  nombres  arithmétiques,  et  de  (ettres  a,  b,  c,  ... 
DOOft  pouvons  former  des  expressions  [']  analogues  aus  cipresait»» 
algébriques  da  S  ^  nuis  plus  nombreuses;  nous  dirons  que  les  va- 
leurs de  ces  exiiressians  (variables  en  même  temps  que  les  lettres 
a,  b,  c,  .,.)  tout  des  fondions  transcendantes  {*). 

379.  Fonolions  algébriques  oa  trauBcendantes  de  x.  — 
Désignons  par  f{x)  une  citpressioa  transcendante  (')  dépendant 
d'une  quantité  variable  a;  et  de  lettres  a,  b,  c,  ...  représentant  des 
nombres  fixes  (supposés  connus),  La  valeur  de  cette  expression  sera 
une  fonction  de  x,  mais  il  importe  de  remarquer  qu'elle  n'est  pas 
nécessairement  une  «  fonction  transcendante  de  x  ».  Si,  par 
exemple,  /'est  un  polynôme  en  x,  dont  les  coefficients  sont  des 
expressions  transcendantes  dé[>cnd8nt  des  lettres  a,  li,  c,  ...,  la 
fonction  /{x)  ne  doit  pas  être  regardée  comme  transcendante  : 
la  fonction  n'est  (ranscenàante  par  rapport  à  x  que  si,  lors- 
qu'on suppose  connues  les  quantités  a,  b,  c,  ...,  la  valeur  de 
f{x)  ne  peut  pas  se  déduire  de  celle  de  x  au  moyen  d'opéra- 
tions algébriques  (mais  seulement  au  moyen  d'opérations  dont 
certaines  sont  exponentielles  ou  trigonométriques,  voir  la  note  i , 
ci-dessous). 

Lorsque  la  fonction  /(x)  n'est  pas  transcendante  par  rapport 
k  x,  elle  est  dite  algébrique.  On  peut  en  ce  cas  lui  appliquer, 
sang  exception,  toutes  les  propositions  établies  aux  i  4  et  suivants 
au  sujet  des  fonctions  f(x)  d'une  variable  x.  Ces  propositions,  en 
^et,  sont  indépendantes  de  la  façon  dont  /{x)  est  fonction  des 
lettres  qui  représentent  des  quantités  fixes. 


|i)   Nous  dirons  que  cm  expiessiom  Mint  oblonuH  en  cQecluant  unt 
oombiuaison  A'opirationa  algébriques,  exponentielle*  et  trigo  nom  étriqués. 

C)  Ainsi  les  expressions  cos  ioA-bj,  co»'y/a+  b'^c'ett-k-dirt  (coeva  +  b'}'  . 
iog.  \b  +  al,  etc.  sont  des  fonctions  de  a  et  de6  ou  d'un  seul  de  i 
si  l'autre  a  une  valeur  fixe  (déterminéei. 

{*!  Voir  la  ËD  de  la  note  t,  p.  2. 


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FO:iCTIOH8    BT   ÉQUATiOSS   IRAMBCESDANTES  376 

Dans  le  cas  où  f{x)  est  transcendante,  nous  pourrons  encore 
étendre  à  cette  fonction  les  diverses  considérations  d'ordre  général 
que  nous  avons  développées  aux  %i  3-9,  en  exceptant  seulement 
les  définitions  et  propositions  où  il  était  spécifié  que  f(x)  avait 
une  forme  algébrique  particulière  (polynôme  en  x,  ou  fonction 
rationnelle,  etc.). 

380.  Equations  tramoendantes.  —  Appelons  f{x)  une  fonc- 
tion qui  soit  elTectivemeot  fonction  transcendante  de  x.  L'égalité. 

(1)  /W  =  o 

est  alors  dite  ûtre  une  étjualion  transcendante  (')  par  rapport  k  l'in- 
connue X.  La  valeur,  ou  les  valeurs  (exprimées  en  fonction  (')  des 
lettres  a,  b,  c,  ....  figurent  dans  l'équation),  qu'il  Tant  donnera 
l'inconnue  x  pour  que  l'expression  /  prenne  la  valeur  o,  sont  ap- 
pelées Il  racines  »  ou  u  solutions  h  de  l'équation  (on  dit  que  ces 
valeurs  satisfont  à  l'équalion,  cf  p.  Si^).  One  équation  ndn- 
Uanscendante  est  dite  alfjébriqae. 

If  n'est  en  générât  pas  possible  de  caiculer  cfTcctivement  les  ra- 
cines d'une  équation  transccodanle  de  In  forme  (i),  c'est-à-dii-e 
qu'il  n'existe  pas   d'expressions  algébriques   ou  transcendantes, 

composées  avec  des  signes  connus  et  avec  les  lettres  a,  b,  c qui 

soient  égales  à  ces  racines  [comparer  n°  3B0).  On  devra  se  contenter 
de  déterminer  —  par  des  procédés  dont  nous  ne  nous  occuperons 
pas,  et  à  l'aidede  tables  logarithmiques  ou  lrigonométriques(n'"145' 
et  16B)  —  des  valeurs  approchées  (arbitrairement  approchées)  de» 
racines  de  l'équation. 

Cependant,  il  arrivera  dans  certains  cas  particuliers  que  l'équa- 
tion (i)  puisse  élre  ramenée  à  une  équation  algébrique  ordinaire 


{*)  Toutes  loa  définitions  et  rigics  générales  du  §  5  relatives  aux  traos- 
fontutioot  des  équations,  au  changement  d'inconnues,  etc.,  s'appliquent 
manife>teni«nt  aux  équations  transcendantes  comme  aux  équations  algé- 
briques. RMmpUa  :  L'équalion  ax  —  log.  x  —  '3  =  o  eat  une  équation 
transcendante  ;  posona  log,  x  ^t  on  ^  =  e';  en  cfTectuant  ce  changement 
d'inconnue,  nous  obtenons  l'équation  ne'  —  1  —  3  =  o,    équivalenU  à 

l'équalion  en  x.  —  Le*  équations    ^       ° — ~   =  o  et  3*'  J-  e'  +  a  =  o 
(Ont  équifolentet  ;  etc. 

(*)  C'eit-à-dire  :  mm  forme  de  fonction  de,  voir  n°  3i8. 


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376  1-E   CALCUL    ALGÉBRIQUE 

au  moyen  d'uD  cfian(/ement  d'inconnue  (n°  330).  Cette. circonstance 
M  présentera,  par  exemple,  quand  l'équation  (t),  outre  les  nombres 
connue  ou  considérés  comme  tels,  ne  contiendra  quedes  lignes  Irigo- 
nométriques  (i86)  du  nombre  inconnu  »,  ou  des  lignes  trigonomé- 
triques  de  x  et  de  nombres  qui  sont  en  relation  simple  avec», 

comme  ax  ou  -  ou  x  +  a  (a  étant  connu).  Nous  étudierons  tout 
i  l'heure,  &  titre  d'exemple,  quelques  équations  de  ce  type. 
Auparavant  il  nous  faut  revenir  un  instant  sur  le  calcul  trigo- 
nométrique  dont  nous  avons  plus  haut  posé  les  bases  {Premier 
Livre,  Chap.  11,  S  '0)  et  montrer  comment  ce  calcul  donne  lieu, 
comme  le  calcul  algébrique  proprement  dit,  h  des  transformations 
variées  qui  se  traduisent  par  autant  d'identités. 

381.Rappel  des  formulas  trigonométriquealondBinestales. 
Addition  et  Boaitraction  des  arcs.  —  De  la  définition  des  lignes 
trigonométriques  nous  avons  immédiatement  déduit  les  Tormulet 
suivantes  où  a  désigne  un  arc  ou  abcissc  curviligne  quelconque  (*)  : 

f,  iîn( — a)  =  —  sino,    sin(it^»i;^sîn(i.        »in(:rH-ai^=^  —  sina 
1  cos{ — aj=cosii,        cosiït  — aj= — cosa,  co» (« -i- o  1  =:  —  cosa 
(31  ,    lg(— a;=  — Iga,       tgfit  — a)=  — tga,      tg{7:  +  a)  =  lga 

Nous  avons  déjà  donne,  d'autre  part,  les  identités  relatives  à 
l'addition  des  arcs  : 

/  cos (a  ■+■  6:  =:  cos  a  .  cos  6  —  sin  a  .  sin  b 
1  sin  [a  -1-  f.)  =  sin  fl  .  cos  6  +  cos  a  .  sin  6 

H  convient  d'observer  ici  que,  si  l'on  suppose  démontrée  la  pre- 


l'I  Rappelous  aussi,  que,  queU  que  Eoîentle  nombre  relalit  a  et  l'entier 
poaitij  ou  négali/,  k,  on  a 
tin  a  =  %in  la  +  ykit],       cos  a^coa  (a +  3fc>tl,       langa— tang'a  +  îAri) 


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F0:<CT10SS    ET    ÉQUATIONS    TRANSCENDANTES  377 

miàre  de  ces  trois  relations  (^),  les  deux  entres  en  résultent  immé* 
diatement  en  vertu  des  formules  {^)  el  (3),  car  on  a,  par  exemple 

>m{a  -h  6)  =  cos  [^  -  {«  4-  b}]  ou  cos  [(^  -  aj  +  (-  (.)]; 

doQC 

sin (a  +  6)  =  cos  I  -  —  a\  . cos (b)  —  sin  1 a\  sin ( —  b) 

=  Una  ,  coi  b  -i-  cosa  .  sin  b 

Les  identités  relatives  à  la  soustraction  des  arcs  se  déduisent  de 
la  même  manière  des  identités  (d)  :  car,  par  exemple  : 


CO! 

•(»-')=«»;■■  +  (- 

-'): 

= 

cos  a. 

cos  (-6) 

^ 

coso  . 

cos  (>  +  s 

on 

obtient  pareillement 

.in(a-6)=: 

=  .ir 

La 

.  cos  6 

^  cos  0  . 

lei"- 

-Il 

= 

tgfl  - 

-Igb 

r+"ïg 

a.lgi- 

Les  formules  (3),  elles-mêmes,  pourraient  d'ailleurs  inverse- 
ment âtre  considérées  comme  des  conséquences  des  formules  (4), 
car  ces  dernières  formules  montrent  par  exemple  que 

sin  ( —  a)  00  sin  (o  —  n)  ^=  sin  o  .  cos  a  —  cos  o .  sin  a  ;=  —  sîn  a,  etc. 

382.  Hnltiplioatlon  d'an  aro  par  un  nombre  entier.  —  Si 

nous  y  donnons  à  t  la  valeur  a,  les  formules  (^)  nous  font  con- 
naître les  lignes  tri  go  no  nié  triques  de  l'arc  2  a,  c'est-à-dire  do  Varc 
a  muUiplié  par  3  ;  nous  avons  : 

(5)  cosao^cos*a— sin'a;  sinaa^^sina.cosa;  tgaa=     °  ,     ■ 

Si  maintenant,  nous  faisons  dans  les  formules  (.'1)  6  =  2a,  et 
remplaçons  cos  2  a,  sin  211,  Ig  aa  par  les  valeurs  (5),  nous  obte- 
nons : 


et  ainsi  de  suite. 

Les  formules  ainsi  obtenues  [qui  donnent  les  expressions  de 


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378  Ll   CALCUL    ALCÉBRIQ^JE 

co«  ne,  BÏn  na,  Ig  na  pour  toule  valeur  entière  positive  de  n) 
peuvent  d'ailleurs  èlre  transformées  de  plusieurs  maniÈTea.  Ainù, 
«n  tenant  compte  de  la  relation  sin*  a  H-  cos'  a^=  i,  on  pourra 
déduire  de  (5)  les  identités 


que  l'on  peut  écrire  soas  les  formes 

...  I  -  1  I  -  1 

|D)  sm'  a  =  -    i  —  cos  a  o  ;       cas'  a  :=  -  <  1  -h  cos  a  a  , 

Ces  formules  penveol  Un  généralisées  en  les  suinntM  (valables 
pour  toute  valeur  entière  positive  de  l'exposant  n).  que  noua  éta- 
blirons au  chap.  v  du  présent  Livre  : 

cosna+ncoï'n— a'ja-t-CîcosiJi  —  iio  +  Ci  cosfn  — 6>a-l-,.. 
cos"  0 = ■■ ■    ■■  - ■  -■—, ^ 

les  coefficients  C^,  C^,  ...  étant  ceux  que  nous  avons  déjà  ren- 
contrés dans  le  développement  du  binôme  de  Newton  (n°  298). 

Si  n  est  impair.  le  dernier  terme  de  lu  somme  figurant  au  nu- 
mérateur sera  C  '   cos  a.  Si  n  est  pair,  on  arrêtera  la  somme  au 

terme  C  ',    cos  aa  et  on  devra  y  ajouter  le  terme   complémentaire 

I     - 

^  C  ' .  On  établira  une  formule  sembiale  pour  le  sinus  : 

cos  na  —  cos  1  /i  —  a) g  -h  Ci  cos  (n  —  A)  a  —  ... 


383.  Translonxtatioii*  dea  lomineB  et  produits  de  llgoe» 
trigonométriques.  —  Les  transformations  qui  suivent  ont  pour 
objet  de  transformer  un  produit  de  lignes  trigonométriques  en  une 
somme  ou  inversement.  Elles  donnent  lieu  (nous  le  verrons  plus 
loin)  à  de  nombreuses  applications,  de  même  que  les  formules  (6) 
qui  en  sont  un  cas  particulier  ('). 

En  additionnant  les  expressions  de  sin  («  +  I')  et  sln  (a  —  b), 
de  cos  (a  -f-  b)  et  cos  (a  —  b),  puis  en  soustrayant  l'une  de  l'autre 


C)  On  obtient  les  formules  [6]  en  taisant  b  ^a  dans  la  ««coude  et  daiu 
la  quatniuM  formule  I7). 


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FoncTiorta  MU  équitions  tb au scen dattes  37<^ 

les  expressions  de  sin  (a  —  h)  et  sin  (a  -f-  b),  puis  de  cos  (a  —  fc) 
el  cos  (a  +  b),  on  obtient  (toutes  réductions  faites)  les  formules 
suivantes  : 

f  a  sin  û  eos  b  =  sin  (a  +  6)  +  sin  (a  —  b) 
I  3  cos  a  co>  6  =  CM  (d -f- &J  +  cos  fa  —  b) 
y  a  sin  6  cos  fl  =  sin  (a  -t-  6)  —  lin  (a  -  b) 
(  3  sin  a  sin  6  ^  cos  (a  —  6)  —  cos  (a  M-  fc) 

Désignons  maintenant  par  p  et  ^  la  somme  d  +  6  et  la  diffé- 
rence a  —  6;  nous  aurons  (voir  p.  36o,  note   i)  a=:- 2. 

h  =  —  -^  et  pourrons  écrire  les  formules  (7)  sous  la  nouvelle 


suivante  : 

.inp+Mn,  =  asir>£^î, 

3 

sin/.— sin?=asinS^ 

ccttS 

cos />  -1- cos  g  =  acos'-î-i-î 

toj''^'' 

«,.p -«,,  =  ,. in  t+-J 

™t^. 

384.  ExpresaioDB  des  llguM  trigonométriçpies  de  l'Bro  a  en 
tonotion  de  tg-.  —  Nous  avons  vu  que  les  lignes  trigonomé- 

triques  d'un  mJme  arc  a  sont  (onctions  les  unes  des  autres;  en 
d'antres  termes  toutes  les  lignes  trigonométriques  de  a  peuT^it  Atre 
exprimées  sous  forme  de  fonction*  de  l'une  d'entre  elles,  par 
exemple  : 

co»a  =  V«  — "n'a.       tga  =  -=;^- 

Mais  CBS  fonctions  sont  en  g^éral  irrationnelles  (leurs  expres- 
sions contiennent  des  radicaux).  Delà  l'intérêt  que  présente  la 
circonstance  suivants  :  tes  trois  lignes  trigonomélri(jues  fondamen- 
tales de  rare  a  sont  des  fonctions  rationnelles  très  simples  de  la  tan- 
gente de  tare  ~  ■ 


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38o  LE   CALCUL   ALGÉBRIQUE 

Nous  avons  en  effet  |d'après  ('>)] 


COI  a  ^=  coï'  — 


Divisons  les  deux  seconds  membres  par  l'expression  sin*  -  +  coi'  - 
qui  est  égale  à  tunilé,  et  posons,  [)0ur  simplifier,  -  =  &  :  il  vient  : 


3  sinb  ces  b 


divisons  encore  chacun  des  deux  termes  de  chacune  de  ces  frac- 
tions par  la  mime  quantité  cos'  b  [ce  qui  ne  change  pas  les  va- 
leurs des  factions]  ;  nous  obtenons 

sin  b  ïin'  6 


mois  le  rapport  —  t  n'est  autre  chose  tj-  b  ;  d'où  les  formules 

a  iK  fc  I  —  to'  îi      ,  a  ijï  6 

(o      sin  a  =  ■        \  ,  ^'     co9a  = 1^',     '8"= \~n. 

y^'  1  -t-  tg'  6  i  +  tg*  6'      <*  )  —  Ig'  b 


385.  Bqaatlons  trigonométriqu**.  —  Après  avoir  signalé 
quelques-unes  des  transformations  les  plus  importantes  de  la  tri- 
gonométrie, voyons  comment  il  sera  possible  de  résoudre  les  équa- 
tions transcendantes  les  plus  simples  où  entrent  des  lignes  trigo- 
nométriques  {cf.  n°  380). 

Cherchons,  par  exemple,  i  résoudre  l'équation 

(ro)  a  iin  X -\- b  <XM  X  z=:  c, 

où  a,  b,  c  sont  trois  nombres  connus  ;  il  est  facile  de  transformer 
cette  équation  en  une  équation  algébrique  ordinaire  en  faisant  le 
changement  d'inconnue  sin  x^  a. 
Nous  aurons 

COÏ  X  ^  v'i  —  sin'  a;  =  /i  —  n' , 


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FO;fCTIORS   DBS   ÉQUATIOS    TlttnSCEKDAKTES  38l 

et  l'équaUon  (lo)  deviendra, 

aa-i-b  v'T^^T'  =  e  ; 
on  peut  l'écvire 


ou,  en  élevant  au  carré  les  dcuic  membres  : 

6'{i  —  b')  =  c»  —  laca    h  a*a\ 

ce  qui  est,  par  rapport  à  u  une  équation  du  second  degré.  Mai» 
nous  pouvons  aussi,  pour  résoudre  l'équation  (lo),  employer  une 
méthode  purement  trigonométrique  qui  nous  permettra  de  discuter 
très  simplement  les  solutions  de  l'équation,  et  aussi  d'en  calculer 
facilement  la  valeur  numérique  (si  les  valeurs  numériques  de  a,  &, 
c,  sont  données)  au  moyen  d'une  table  trigonométrique. 

Nous  supposerons  que  a  el  &  sont  non-nuls  ('). 

Déterminons  d'abord  un  arc  zr  tel  que  tang  ^  ^=  -  ;  cela  est  jKts- 
sible  quels  que  soient  a  et  b  ;  car  quelle  que  soit  la  valeur  de  ~,  il 
eiisle  loujoui-3  (')  des  arcs  f  dont  la  tangente  a  cette  valeur  (on 
trouvera  les  valeurs  de  ces  arcs  dans  une  table,  si  a  et  6   sont 


r  cos  f  =  a,  donc  r  sin  ^  =  a  .  tg  ^  ^  6,  et  par  conséquent  : 
1  sin  X  +  (t  cos  a  ^  r(cos  y  sin  x  -+-  sin  f  co»  x)  ^=  r  sin  (<?  -f-  x). 

L'équation  (lo)  se  réduit  donc  à 
(II)  r  sin  (ç --i- r)  ^  c. 

Elle  aura  des  solutions  si  —  i  -<  -  '<  i  :  en  eiTet  dans  ce  cis 

(')  a  et  6  no  peuvent  être  tous  deux  nuls,  car  ai  a  =:  6  ^  o,  il  n'y  a  pas 
d'équation;  si  a  ou  b  est  nul,  l'équation  se  réduit  à  a  uin  x  »i  c,  ou 
b  COI  z  ^  c,  et  se  résout  immédiatement  au  moyen  d'une  table  donnant 
l«s  arcs  dont  les  sinus  ou  cosinus  sont  connus. 

(')  Cela  résulte  immédiatement  de  la  définition  de  la  tangente  qui 
prend  toutes  les  valeurs  comprises  entre  —  ao  et  +  o>  lorsque  l'arc 
prend  toutes  les  valeurs  comprises   entre  —  ^-  et  -)■  ^  (voir  a'»  i5a,  157). 


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{voir  n°  154)  il  existe  une   iniinité  d'arcs  f  +  x   ayant  pour 
«nus  le  nombre  ^■ 


386.    Autres  «x«mpIeB  d'équations  trigonométrlqnea.  - 

Considérons  l'équation 


<ia) 


2tgX 


-  b  colg  X 


(a,  b.  e  connut). 


Pour  la  résoudre,  remarquons  qu'elle  peut  s'écrire  (d'aprts  la 
définition  de  tg  x  et  cotg  x)  :  a  -7;—  -H  *  -— -  -\~c  ^^o,  êqiKilinn 
^uivalente  k 


on  aura  donc,  d'après  les  formules  (6)  et  (5)  [n"382]  ; 


c  sin  aa;  +  ((»  —  a)  «w  aa:  -4-  n  -h  6  =  o, 

équation  qui  est  du  type  (  i  o)  par  rapport  à  l'inconnue  3X  et  se  résout 
comme  il  a  été  dit  plus  liaut. 

On  trouvera  dans  les  traités  de  trigonométrie  de  nombreux 
exemples  d'équations  plus  compliquées,  que  les  (rfjn,î/"orma(/on* 
indiquées  dans  ce  paragraphe  permettant  de  ramener  i  des  équa- 
tions non  transcendantes. 

Considérons  d  ailleurs  une  équation  quelconque  dont  le  premier 
■membre  soit  un  polynôme  en  sinx,  cos  x,  tgx,  égalé  à  o.  En  pre- 
nant comme  inconnue  auxiliaire  «  ^  tg  -  et  remplaçant  sin  x, 
cos  X,  tg  X  par  les  expressions  (9)  du  n°  384  [oîi  l'on  substitue  x 
k  a]  nous  serons  ramenés  à  la  résolution  d'une  équation  algé- 
brique dont  l'inconnue  sera  11. 


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CALCUL   DES  FONCTIONS 


I.  —  Étude  des  fonctions  d'aae  variable. 

3S7.  —  La  théorie  des  équations  n'est  qu'une  application  par- 
ticulière d'une  théorie  pins  étendue  qui  a  pour  objet  l'élude  géné- 
rale dea  fonctions  (n*  318).  Chercher,  en  effet,  pour  différentes 
valeurs  de  a,  les  valeurs  de  x  qui  sont  racines  de  l'équation 
/(x)  ^  a,  ou  bien  se  proposer  d'étudier  les  valeurs  de  y  [définies 
par  l'égalité  y  ^^  f{x)\,  qui  correspondent  aux  différentes  valeurs 
de  a;,  ce  sont  là  deux  problèmes  équivalents.  Cependant  l'état 
d'esprit  du  mathématicien  qui  entreprend  d'étudier  les  fonctions 
pour  elles-mêmes  est  quelque  chose  de  nouveau  en  algèbre  :  il 
ne  s'agit  plus  de  combiner  des  formules,  mais  d'analyser  à  priori, 
afin  d'en  déterminer  la  sigaiiicalion  et  les  lois,  les  divers  modes 
de  correspondance  qui  peuvent  être  établis  entre  des  quantités 
variant  simultanément.  Nous  reviendrons  plus  loin  (Troisième 
Livre)  sur  cette  élude  analytique  de  )a  notion  de  fonction,  qol 
resta  fort  longtemps  vague  et  imprécise,  et  ne  devînt  consciente 
qu'an  iix*  siècle.  Pour  le  moment,  nous  ne  nous  occuperons  que 
de  la  technique  des  calculs  relatifs  aux  fonctions  ainsi  que  des 
quelques  propositions  d'ordre  général  qu'il  est  nécessaire  d'établir 
pour  «tayer  ces  calculs. 

C'est  k  l'occasion  des  problèmes  posés  par  la  géométrie  et  la 
mécanique  ('j  quel'idée  de  fonction  lit  son  apparition  au  xvn'sîècle, 

(')  Lm  pr«iuiirea  foDCtîoiu  que  Newto.n  étudia  se  présentèrent  dans 
des  problème!  de  m<cani<]ue:  c'étaient  des  quantités  variant  ea  fonction 
du  ûmp»  (lequel,  en  mécanique,  est  considéré  comme  un  nombre  positif. 


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3Sj  CALCUL    DES    FO.fCl'IO^S 

dans  les  écrils  de  Descaries,  Leibniz,  Newton.  C'est  pourquo 
rinterjjrétalion  géométrique  (le  la  théotie  des  fonctions  fut  oiîgi- 
naircmenl  confondue  avec  la  tliéorie  elle-même.  De  nos  jours 
encore,  la  figure  géométiique  est,  pour  la  plupart  d'entre  nous,  le 
vêtement  obligé  des  relations  fonctionnelles  abstraites  que  notre 
esprit  ne  parviendrait  pas  h  saisir  directement.  Le  lecteur  |>eu  fami- 
liarisé avec  la  notion  de  fonction  est  donc  invité  h  s'oider  du  cha- 
pitre III  de  ce  Li'f/'e  s'il  veut  suivre  facilement  le  présent  paragraphe 
et  les  suivants.  Comme  nous  l'avons  annoncé,  nous  irons  ici  droit 
au  but,  rcnvovant  à  plus  tard  tout  ce  qui  e  trait  à  l'évolution 
historique  de  la  fonction. 

38S.  FonotloDB  algébriques  d'une  variable  x.  —  Soit /(x) 
une  expression  qui  est  algébrique  au  sens  des  n"  278  et  379  par 
rapport  à  x,  et  dépend  d'ailleurs,  d'une  manière  quelconque,  de 
nombres  connus  ou  de  lettres  représentant  des  nombres  connus  : 
cette  expression  est  une  fonction  alijébriqtie  de  x, 

Dans  l'expression /(x),  x  est  la  u  variable  »  ;  les  nombres  con- 
nus (ou  fixes)  qui  ne  varient  pas  avec  x,  et  toutes  les  expressions 
formées  avec  ces  nombres,  sont  appelés  constantes. 

Nous  avons  défini  aux  n"  311  et  315  les  fonctions /(r)  les  plus 
simples  :  fontions  enliî-res  ou  polynomalcs  [polynômes  en  x  dont 


nombre  de  minutes  ou  de  secondes  ou  do  fraction;  de  secondes  ccoulëei 
depuis  un  instant  initiul  donné,  cf.  in/ra,  d"  896  et  TroU.  Liv.},  Mais 
Newton  observa  tout  de  suite  que  tous  les  résultats  qu'il  obtenait 
lestent  exacts  dans  le  cas  où  la  t-ariable  indipendanU  n'est  plus  le  temp* 
(qui  intervient  dans  les  phénomènes  physiques),  mais  bien  une  quanV 
tité  variable  quelconque  dont  dépendent  d'autres  quantités  variables 
(et,  ch.  I,  §  l\).  s  Idcirco  in  iis  quic  sequuntur,  tempus  jormaliUr  non  con- 
sidero,  sed  suppono  quod  una  ex  propositis  quantitatibushomogenacum 
aliis  crescat  tequabili  Fluxu,  ad  quam  ceterce  tanquam  ad  Tempus 
referantur,  quie  ideo  per  Analoglam  non  inconcinne  dici  potest  T'emplis. 
Quoties  igitur  vox  tempus  in  sequcntibus  invenietur,  ..  hoc  verbum 
eumendum  est,  non  quasi  Tempus  intellcxissem  in  sua  formali  sigiii- 
licaliane,  sel  tanquam  sij^nificans  quantitatem  illam  à  Tempore  dî- 
versam,  cujus  .'equabili  Incrcmcnto  vel  Fluxu  Tempus  exponitur  et 
{Mellioitiis  fluxionum,  apud  OpiuciUa  AfaÙiemal.,  t.  I,   174}. 


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£tvde  DBS  FoscTioss  d'cne  vahuble  385 

les  coeDicients  sont  des  constantes],  et  foncliont  rationnelles  [rap- 
ports (quotients)  de  polynômes  en  x,  cf.  374]. 

Considérons  d'une  manière  générale  une  expression  où  n'entrent, 
en  fait  d'opérations  effectuées  sur  x  [voir  379)  que  des  additions, 
soustractions,  multiplications  et  divisions  :  il  résulte  des  règles 
de  calcul  données  au  $  9  du  chapitre  i  que  cette  expression  peut 
toujours  être  mise  soua  forme  d'un  quotient  de  polynômes  (com- 
parer n'  376)  :  elle  définit  donc  une  Jonction  rationnelle. 

Si  par  contre  il  entre,  dans  f{x),  parmi  les  opérations  effec- 
tuées sur  la  variable,  des  extractions  de  racines  (élévations  k  des 
puissances  fraclionnaïrea),  la  fonction  y  =  f[x)  est  une  fonction 
algébrique  non-rationnelle  [exemple  :  la  fonction  y  =  ^x*  +  i  J. 

389.  Conventîona  relatives  aux  fonctions  non-nttioimeUee. 
—  Nous  avons  fait  au  n"  136  la  convention  suivante  :  par  le  sym- 
bole a  ' ,  ou  (/a  (où  q  est  un  entier  positif),  est  désignée  celle  des 
racines  d'ordre  q  du  nombre  a  gui  a  le  même  signe  que  a. 

Cette  convention,  fort  naturelle  dans  le  cas  où  a  est  un  nombre 
déterminé  et  connu,  n'a  plus  de  raison  d'être  si  la  quantité  sous  le 
radical  est  une  fonction  d'une  variable  x  ;  une  telle  quantité,  en 
effet,  n'a  pas  de  signe  déterminé  quand  x  varie.  C'est  pourquoi, 
lorsque  nous  écrirons  (sans  plus)  le  symbole  \/f{x)  ou  [f{x)]  ^,  nous 
l'interpréterons  désormais  comme  pouvant  représenter  à  volonté 
{si  q  est  pair)  une  racine  positive  ou  une  racine  négative. 

Lorsque  nous  écrirons,  d'autre  part,  une  identité  où  entre  l'ex- 
pression y//'(x) ,  il  sera  entendu  que  l'identité  est  valable  quelle  que 
soit  celte  des  racines  ç""  de /(a;)  que  l'on  y  considère  (à  condition, 
bien  entendu,  que,  dans  une  même  identité  où  l'expression  figure 
plusieurs  fois,  on  ne  lui  attribue  jamais  qu'une  seule  valeur  pour 
une  même  valeur  de  x). 

Quant  au  symbole(')  ±(,'/(3:),  nous  l'emploierons  quand  noua 
désirerons  spécifier  que  nous  considérons  à  la  fois  la  racine  posi- 
tive et  la  racine  négative  de/(j7). 

390.  Fonctions  algébriques  explicites  on  Implloitea.   — 

En  combinent  les  cinq  oi)érQtions  fondamentales,  nous  pouvons 

(■}  Le  lymbole  ±  le  lit  plut  ou  moins  (cf.  a"  33R). 

Boiiraoui.  —  Lm  Principa  da  l'Aoïl^w  nutUmaliqaa.  aS 


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iSH  CiLCtL   DE»   PONCTIOK 

coBitraîradM  «iprasuoiM  Jix),  et  par  eoiw4qu«at  dm  fonctioiM 
algébriques,  en  nombre  infiiù  et  d'une  eompledbï  eroiM«te.  Ct 
h'mI  point  \k  d'aUlMir*  le  seul  moyen  dosl  Dom  dispoiioBe  pour 
foroier  des  fonetioi»,  et  la  thMrie  de«  AcjuâlionB  immis  en  engghn 
MiHÎtôt  un  ealre. 

AppeUnt  ¥{x,jf^  une  fonction  de  x  et  jr,  écrWona  t'Âgelîlé 

(.)  »>.;)=  o. 

Pour  chaque  valeur  de  x,  celte  ^Iît4  eet  une  équation  en  y 
que  noua  suppoierons  (mun-w  (dn  moins  pour  certaines  valeur» 
d«  x)  (Tune  raeiiu  au  moine;  cette  racine  eat  une  valeur  de^, 
déterminée  par  b  valeur  donnée  k  x,  et  <jttî  varie  lorsque  cette  va- 
leur varie  :  c'est  donc  une  «Jonclion  b  de  x.  Ainsi  la  relation 

Vx  •*■  i)y*  —  aj-/  -<-  3  =;  o. 
lorsqu'on  U  féuHit  par  raf^tort  i  riocannue  y,  définît  lee  roBctiow 

V' J  -+-  < 

Lorsqu'une  ronctiop  est  délînie  par  l'^alilé  y  =f[x),  aà  f  tâH 
Mot  expression  dépeijdant  de  x,  noua  dirons  que  cette  fonction  est 
défini*  ej-iUieitement.  Une  fonction  définie  par  une  égalité  t«l(c 
que  (i)  est  dite,  par  contre  :  fonction  iléjinie  implicitement,  oo 
fiinclinn  déjtnie  par  une  u  felation  implicite  ».  ou  simplement 
fonction  îniplicitt. 

On  appelle,  d'une  manière  générale,  «  fonction  algébrique  de  x  » 
toute  fonction  (expliciteou  implicite)  définie  au  moyen  d'une  égalité 
qui  est  formée  d'expreMions  algéU'ique*  proprement  dites  (voii  U 
notei,  de  la  p.  372)  (').  Il  importe  de  reourquorqu 'en  partant  aiosi, 
on  étend  le  sens  que  nous  avons  primitivtmeDt  attribué  su  mol 
V.  fonctioD  ».  Au  i  4  du  chapitre  i,  en  eSet,  nous  n'avons  dé- 
iini  comme  telles  que  \e&  fondions  qui  sont  écrites  ou  peuvent  (<} 

('  I  On  démontre  d'ailleurs  qu'il  est  possible  de  d^ftnir  une  quelconqu» 
de  ces  fondions  par  une  relation  implicite  P(x,  y)  =  o  dont  le  premier 
meiobie  est  ub  polynoaw  ea  z  et  y.  Cela  revtant  4  dJN  qu«  l'on  pout tou- 
jours transtuciner  l'équalian  V[x,  j)  ==  0  en  une  équation  équivalsate 
dont  lo  premier  membre  est  un  polynôme.  Cf.  p.  336,  note  i,  et  infra. 

[']  Ces  deux  hypothèses  sont  équivaleatei  puisque  la  fonction  est,  par 
iléiinition,  indépendasta  de  l'expresaMU  qui  la  tsprtswta  feh.  I,  $  4)- 


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ÉTUDE    DBS   FOnCIIOnS    DV^K    VARIABLE  3$7 

itre  écrites  bous  farine  explicite.  Or  il  est  clair  que  loute  foaction 
implicite  ne  peut  pas  être  écrite  explicitement  (<)  :  si,  par  exemple, 
U  relation  (  i)  est  une  équation  du  cinquième  degré  en  y,  nous  ne 
pouvons  former  aucune  expression  slgébiique  qui  représente  les  ra- 
cines (en  fonction  des  coetlicients  de  l'équation,  et,  par  consé- 
quent, de  x). 

Qu'une  fonction,  cependant,  aoit  explicite  ou  implicite,  nous 
pouvons  toujours,  lorsque  nous  en  énon<,x)ns  les  propriétés,  con- 
venir de  la  représenter  par  le  sjmbole  f{x),  —  étant  bien  entendu 
que  J{x]  ne  désignera  une  u  expression  algébrique  »  que  si  la 
fonction  est  définie  explicitement. 

391.  Fonction  définie  dans  un  intervalle.  —  Des  déOnîtioas 
données  pltis  haut  il  résulte  qu'une  foaction  est  une  loi  de  cor* 
ref/KMidaA£e,suivantlaqu«lleà  des  valeurs  variables  indépendantes  x 
répondent  des  valeurs  de  la  variable  dépendante  y. 

11  se  peut  qu'une  telle  loi  de  correspondance  soit  définie  pour 
toute  valeur  dex;  ainsi  l'égalité  7  =^  3x< —  1  détermine  la  valeur  de 
y  quel  que  soit  x.  Mais  U  est  possible  aussi  que  U  loi  ne  soit  défi- 
nie que  lorsque  X  varie  entre  certaines  limites  :  ainsi  l'égalité 
y  =  v'i  —  x'  ne  donne  une  valeur  (')  de  y  que  si  —  1  <  a;  <;  i  : 
pour  les  autres  valeurs  de  x,  en  effet,  la  différence  i  —  «'est  né- 
gative et  n'a  pas  de  racine  carrée. 

Ainsi  donc,  si  noua  voulons  étudier  une  fonction  en  détail,  il 
nous  iaut  d'abord  spécifier  pour  quelles  valeurs  de  x  elle  est  défi- 
nie. Nons  dirons  qu'une  fonction  y  est  définie  ou  a  existe  11  dans 
l'intervalle  {')  a,  b,  si  elle  est  déGaie  pour  a  <  x  <  fc,  c'est-à- 
dire  pour  X  variant  entre  les  valeurs  a  et  b.  Une  valeur  de  x  à 
partir  de  laquelle  la  fonction  cesse  d'exister  (extrémité  d'un  inter- 
valle ou  la  fonction  existe)  sera  appelée  valeur  critique  oa  sin- 
gulière. 


(■}  Vie»  êupra,  tf  J&o. 

(■)  Elle  en  donne  d«ux  ai  l'on  ne  spécifie  pas  le  gigue  dont  on  affecte 
le  radical  /i  — a«*. 

(3)  Lorsque  noua  disoDB  BÏmplenient  que  nous  iludiotu  la  foactioD  dans 
l'intervalle  a,  b,  noua  n'entendrons  paa  nécessairement  dire  par  là  que  la 
{•BclioB  n'axiata  que  dans  cet  intervalle  :  ell«  peut  enster  dADS  ua  iater- 
Talls  plus  grand  qne  celui  qu'il  nous  plaît  da  coDsidérer. 


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388  CALCUL    DES    FOSCTIOfS 

303.  —  I^  mot  «  intervalle  »  éveille  dans  notre  esprit  une 
image  physique  :  c'est  qu'en  effet  ce  mot,  comme  la  plupart  de 
ceux  qu'emploie  la  théorie  des  fonctions,  (ait  allusion  à  la  repré- 
santalioD  géométrique  des  nombres -abscisses.  Portons  les  valeurs 
de  X,  a  et  6,  à  partir  d'une  origine  o,  sur  un  axe  orienté  (n*  127)  : 
ces  valeurs 


sont  alors  des  abscisses,  et  nous  constatons  que  si  a  <;  x  <  6, 
l'extrémité  de  l'abscisse  x  est  située  entre  tes  extrémités  des  abcisses 
a  et  6  :  c'est  [nurquoi  nous  disons  que  le  point  représentatif  de  x 
est  «  dans  l'intervalle  a,  h  ».  C'est  encore  par  allusion  à  la  figu- 
ration des  abscisses  que  nous  dirons  d'un  nombre  qu'il  est  n  situé  n 
dans  un  intervalle  ou  «  au  voisinage  n  d'un  autre  nombre.  Ces 
locutions  se  comprennent  d'elles-mêmes. 

393,  Fonction  inv«ra«.  —  Soit  y  =:/(x)  une  fonction  de  x. 
L'égalité  qui  la  définit  peut  s'écrire  y  —  fix)  =  o  et  il  nous  est  loi- 
sible, évidemment,  de  la  considérer  comme  une  relation  implicite 
définissant  x  en  fonction  de  y.  Ainsi  la  même  loi  île  correspon- 
(lance  qui  fait  correspoiiiire  une  valeur  ilc  y  à  une  valeur  de  x,  fait 
corresiHUulre  inrersemeiil  une  valeur  de  x  à  une  valeur  de  y  :  se 
donner  une  fonction  ydex,  c'est  se  donner  du  même  coup  une 
fonction  (')  X  de  j  :  cette  fonction  est  appelée  *  fonction  inverse  « 
de  la  fonction /(x)  ou  y{x).     • 

Exemples.  —  La  fonction  inverse  de  la  fonction  y  =  x*  est  la 
fonction  x  ^  )/y.  La  fonction  inverse  de  v  =  x'  +  x  est 

^  _  -  I  ±  ^/T^=r^ 


Remarque.  —  Il  importe  de  se  garder  d'une  confusion  k  la- 
quelle pourrait  prêter  notre  langage.  On  sait  que  l'on  appelle  m- 

verse  d'un  nombre  a  le  nombre  -;  on  appellera,  semblablement.rn- 


(')  La  fonction  invene,  naturellement,  ne  peut   pas  toujours  (tre  d 
■oua  la  forme  :  x  ^  expression  algébrique  de  5  (cl.  n"  3go). 


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ÉTUDE    DES    raTiCTIONS    d'uHE    VARIABLE  SS^ 

verse  d'âne  fonction  y{x)  la  fonction  -.-r  ;  ainsi  l'inverse  d'un* 
fonction  et  sa  fonction  inverse  sonl  choses  tout  à  fait  Jifférentes, 

394.  Fonction  de  fonction.  —  Soit  y  une  fonction  de  x  et 
X  fonotion  d'une  variable  indépendante  z.  Il  est  manifeste  que  la 
variable  dépendante  y  se  trouve  élre  fonction  de  la  variable  z.  En 
particulier,  supposons  que  les  fonctions  y  de  x  et  a;  de  z  soient 
données  explicitement  :  si  dans  l'expression  dey  je  remplace  (')  x 
par  son  expression  en  fonction  de  z,  j  obtiens  Fexpression  de  y  en 

fonction  de    z.   Ainsi,   les  égalités  y  r^  six,  x  —  donnent 

l'égalité  y  =  V' Ï'6S  fonctions  définies  do  cette  manière 

sont  appelées  i< /oncf j'ofts  de  fonctions  »,  ou  «  fondions  compo- 
sées ».  Nous  en  rencontrerons  de  nombreux  exemples  dans  la 
suite  de  cet  ouvrage, 

3SS.  Branoh«B  de  lonotlon.  —  Considérons  l'égalité  y  :^f(x), 
où  f[x)  est  une  expression  algébrique  quelconque  contenant  x.  En 
vertu  de  celte  égalité,  et  dans  certains  intervalles  toutau  moins  (voir 
301),  à  chaque  valeur  de  x  correspond  une  valeur  de  y.  Mais  n'en 
correspond-il  qu'une  seule  ? 

La  réponse  variera  suivant  la  forme  de  l'expression /(a;).  Si 
y  ^J\x)  est  une  fonclion  rationnelle,  il  est  certain  qu'à  une  valeur 
de  X  ne  correspond  qu'une  valeur  de  y.  Au  contraire  l'égahté 
y=  \/x  qui  définit  y  comme  fonction  de  x  pour  x  >  o  donne 
pour  chaque  valeur  de  x  deux  valeurs  ditlérentes  de  y,  égales  et  de 
signes  contraires.  Nous  dirons  que  nous  avons  là  deux  v  branches  » 
différentes  d'une  même  fonclion.  La  raison  qui  nous  fait  nous 
exprimer  ainsi  n'est  point  seulement  que  d'après  le  h°  389,  le 
symbole  général  y'x  signifie,  pour  nous,  à  volonté  +  /x  ou  —  /x. 
Nous  remarquons  que  les  deux  a  branches  de  fonction  »  y^ -H  v'ï 
ety  =  — /x  sont  fonctions  inverses  d'une  même  fonction,  la 
la'  fonction  x  ^  y^  :  c'est  pourquoi  nous  regardons  ces  deux 
brandies  comme  appartenant  à  une  même  fonction. 

(')  L'opération  ainai  eOecluêe  est  appelée  a  changement  de  variable 
algébrique  ■, 


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3gO  CALCOL    nES    FO^CTfO^S 

Ainsi,  nous  lomnies  avertis  que  l'égalité  v  =  f\x)  peut 
définir  une  fonction  pourvue  de  plusieurs  branches.  Mais  nous 
n'allons  point,  pour  l'instant,  nous  préoccuper  de  cette  circons- 
tance. En  eflet  l'étude  d'une  fonclion  ;y  ^^y^a;)  est  principalement 
l'étude  de  la  variation  concomitante  des  variables  x  et  y  à  partir 
de  valeurs  données  :  la  variable  x  part  de  ta  valeur  x^,  y  part  de  la 
valeur  y^  [telle  que  j",  =^-  f{xo''\,  et  il  s'agit  de  savoir  comment 
varie  y  à  partir  de  y^  lorsque  x  varie  à  parlir  de  x^  ;  la  variable 
dépendante  y  peut  n'être  qu'une  branche  de  fonction,  mais  cette 
branche  est  en  tout  cas  déterminée  d'une  manière  unique  (du  moins 
dans  un  certain  intervalle  contenant  x,)  par  les  valeurs  x».  y,  d'où 
nous  partons.  Nous  ne  considérerons,  jusqu'i  nouvel  avis,  f/iu  des 
intervalles  où  il  ne  cesse  pas  Sen  élre  ainsi,  c'est-à-dire  des  inter- 
valles De  oociteiunt  aucune  valeur  de  z  pour  laquelle  ptusieure 
branches  de  la  fonclion  peuvent  venir  se  oonfondce  (en  prenant  U 
même  valeur).  Iln'y  aura dèslors  aucune  ambiguîtédAnsDOtre lan- 
gage si  nous  disons  «  fonction  »  au  lieu  de  n  branche  de  fonction  n 
en  spécifiant  que  nous  suivons  la  fonction,  an  voisinage  de  x^,  h 
partir  des  valeurs  initiales  x^,  rg.  La  fonction  sera  dite  uiùvoqae 
[ou  anifarme]  dans  les  intervalles  dont  nous  venons  de  parler. 

396.  Continuité.  —  Les  fonctions  algébriques  sont,  en  géné- 
ral (I),  continues  au  voisinage  de  toute  valeur  Xtdex  pour  laquelle 
elles  existent.  Nous  entendons  dire  par  là  que  ces  fonctions  y  i&x 
satisfont  eui  conditions  suivantes  :  i°  lorsque  x  (à  partir  de  x*). 
varie  très  peu,  y  (partant  d'une  valeur  déterminée  y*)  varie  égale- 
ment très  peu  :  3*  soit  y,  la  valeur  de  y  qui  correspond  à  une 
valeur  x,  voisine  de  xo  :  y  prend  au  moins  une  fois,  pour  x  variant 
entre  X|  et  Xi,  cltacune  des  valeurs  comprises  entre  y^  etyi.  Une 
comparaison  va  nous  aider  i  comprendre  ces  énoncés.  InnaginoM 
que  dans  le  cours  d'une  après-midi  la  température  varie  :  BiOUS 
pouvons  alors  considérer  que  la  température  à  un  instant  quel- 
conque est  déterminée  par  l'heure  qu'il  «st,  c'est-à-dire  par  le 
temps  écoulé  depuis  midi  :  elle  se  comporte  comme  si  ella  était 
foiicliiin  de  l'heure.  La  température  peut  varier  plus  ou  moins  vit», 
mais  nous  admettons  qu'elle  se  modifie  d'une  manière  continue. 


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ÉTUDE   DBS   rONCTIOSS    d'uEIB   VAAUDLG  ^1 

«lie  De  fait  pas  de  sauU  brUK(ue«  {nalura  non  (mit  tcdlms]  ;  ainsi, 
pendant  un  temps  très  cotirt,  par  exemple  — -—  de  seconde,  la 
température  varie  très  peu  ;  et,  d'autre  part,  sï  d'un  instant  à  un 
autre  la  temjtérature  est  montée  de  i5  degrés  k  i5,02  degrés, 
nous  sommes  certains  qn'il  y  a  eu  au  moin»  an  instant  intermé- 
diaire oà  la  températare  a  été  dâ  i5,oi. 

La  théorie  de  la  figuration  des  fonctions,  «jue  nous  exposerons 
au  chapitre  m.  ramène  la  notion  de  continuité  à  une  notion  géomé- 
trique élémentaire  et  intuitive  :  Celle  de  courbe  continue,  ou  courbe 
pouvant  être  tracée  sur  le  papier  d'un  trait  continu. 

Si  nous  voulons,  par  contre,  rester  placés  au  point  de  vue  de 
l'arithmétique  et  de  l'algèbre,  nous  ferons  appel  —  alin  de  pré- 
ciser et  de  rendre  tout  à  fait  rigoureure  notre  définition  de  la  con- 
tinuité —  à  la  notion  de  limite  que  nous  avons  introduite  au  S  tf 
du  Premier  Livre. 

Nous  dirons  que  la  fonction  ou  branche  de  fonction  y  ^/(j;) 
est  continue  pour  la  valeur  x„  de  x  si,  lorsque  l'on  donne  à  x  une 

suite  quelconque  de  valeurs  (en  nombre  infmi)  ^i,  x^ t„,  .... 

sc  rapprochant  de  plus  en  [rfus  de  x^  et  tendant  vers  la  limite  xa. 
In  valeurs  cvrrespondantea  de  y  forment  une  anite  tendant  ven 
une  limite  déterminée  {et  toujours  la  même) y,,,  égahihf[x„). 

Ceci  signifie,  d'après  la  définition  de  la  limite,  que  :  quel  que 
soit  le  nombre  donné,  arbitrairement  petit,  î,  on  petit  trouver  un 
nombre  cf.  assez  petit  pour  que,  si  \  x„  —  x,,  (  <  a  [ce  qui  équi- 
vaut &  dire  que  »,  — k  <3;„<  «o  -t-  a],  (7enrds«//e(')  l'inégalité: 
|/(a^,)  —/(«»)  I  <  £.  ou  :  r.  —  £  <f{x„)  <  yo  -t-  î. 

Lorsque  cette  circonstance  se  présente,  on  peut  (sans  spécifier 
quelle  est  la  suite  de  valeurs  Xi,  x%,  ....  Xn,  >■■>  convergeant 
vers  Xo,  que  l'on  donne  à  x)  dire  que  y  tend  vers  la  n  limite  » 
yt  lorsque  x  tend  vers  x^. 

Cette  déPinilion  de  la  continuité,  est  conforme  à  celle  que  nous 
avons  donnée  pins  haut,  tes  diverses  propriétés  qui  caractérisent 
les  fondions  continues  en  peuvent  être  déduites  ('). 

Cela   établi,    nous  dirons  qu'une   fonction  y  =:/(jc),  d^inie 

(■|  Par  f\Xm],  /ze)  noua  déai^erons  les  valeun  priies  par/  pour  x  =•  x, 
(•)  Voir  ii^  p.  423,  note  a  et  Tnia.  Liv.,  chap.  m,  §  r. 


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Sga  CALCUL  des  fonctions 

dans  un  certaÏD  iatervalle  a,  b  est  continue  dans  cet  inlervalle  sî 
elle  esl  continue  pour  toutes  les  valeurs  de  x  comprises  entre 
a  et  6. 


397.  CrolsMuioe  «t  déorolsBatioe  des  variables.  —  Pour 
pouvoirp&rler  de  la  continuité  d'une  fonction,  il  faut  naturellement 
que  nous  fassions  varier  d'une  manière  continue  la  variable  indé- 
pendante X.  J'entends  par  là  que,  pour  passer  de  la  valeur  Xo  â 
une  valeur  voisine  0^  +  A,  nous  faisons  traverser  k  x  toutes  le» 

valeurs  intermédiaires  telles  que œ«-i-  -,  x^  -h  ^,  etc.  Le  nombre  h 
peut  d'ailleurs  être  positif  ou  négatif  ;  si  A  >  o,  on  a  rc  -h  A  >  xo, 
et,  de  Xo  en  ocg  -t-  h,  x  va"  en  croissant  (croit)  ;  si  A  <  o,  on  a 
X(i  -t-  A  <  a:o  et  I  va  en  décroissant  (décroît)  de  Xaen  xo  +  h. 

Cela  poaéj  nous  voyons  que  dire  d'une  fonction  ^  de  x  qu'elle 
est  continue,  c'est  dire  que  j'crott  ou  décroît  d'une  manière  continue 
à  partir  de  j-o  lorsque  x  croît  ou  décroît  dune  montre  continue. 

3QS.  Pflles  et  Inlinia  des  fonctions.  —  Pour  un  esprit  non 
prévenu,  la  notion  de  continuité  est  intimement  l^ée  à  celle  de 
fonction  algébrique.  Aussi  ce  que  tout  d'abord  nous  devons  nous 
attacher  à  comprendi-e,  ce  n'est  pas  qu'il  y  ait  des  fonctions 
continues,  c'est  au  contraire  que  la  loi  de  continuité  puisse  souffrir 
des  exceptions. 

Ces  exceptions  existent.  EUe^  se  présentent,  en  particulier,  pour 
les  valeurs  isolées  de  x  pour  lesquelles  les  fonctions  algébriques 
ont  une  valeur  infinie. 

Considérons  la  fonction  y  ^  •  Cette  fonction  est  bien  dé- 
terminée pour  toutes  les  valeurs  positives  ou  négatives  de  x.  Pour 
X  ^^  o,  ella  n'a  pas  de  valeur.  En  effel,  lorsque  x  est  positif  et 
se  rapproche  de  o,  la  fraction  -  (tout  en  restant  positive)  devient 
plus  grande  que  les  nombres  les  plus  grands  ;  lorsque  x  est  négatif 
et  se  rapprocbe  de  o,  la  fraction  est  négative  et  sa  valeur  absolue 
devient,  elle  aussi,  infnimeiit  grande.  Nous  exprimons  ces  faits 
en  disant  que,  lorsque  x  tend  vers  o,  y  devient  infiniment  grand 
positivement   ou   négativement   suirant  que  x  est  positif  ou    né- 


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iTUDE  DES  FoncTto:48  d'u:(e  variable  3gî 

gatif  (').  11  y  a,  en  ce  cas,  discontinuité  de  la  fonction  pour 
x  =  o. 

Afin  de  pouvoir  regarder  la  correspondance  enlre  x  et  y  comme 
définie  quel  que  soit  x,  nous  conviendrons  de  dire  que  la  valeur 
de  y  correspondant  ï  a;  ^  o  est  Vinjïni  et  nous  écrirons  : 

j-  ^  00  (pour  X  ^  o). 

La  valeur  a:  =^  o,  pour  laquelle  la  ronction  rationnelle  y  ^  - 
est  infinie  et  discontinue,  est  appelée  '<  jiùlc  »  de  cette  fonction. 
On  constatera  semblable  ment  que  les  fonctions 

■  3j  +  1  3-'  —  33;  -H  5        . 

sont  infinies  (')  et  discontinues  pour  x  ^  i .  La  valeur  a;  i^  i  est 
un  pôle  pour  cliacune  de  ces  fonctions. 

D'une  manière  générale,  pour  la  fonction  rationnelle  y  ==  _^ 

[P  et  R  étant  des  polynômes  en  x\,  toute  valeur  de  x  qui  annule  R, 
sans  annuler  P,  rendy  infini  et  est  un  «  pôle  ». 

Nous  parviendrions  à  des  constatations  analogues  si  nous  étu- 
diions, au  voisinage  de  la  valeur  x  ^  o,  des  fonctions  non  ration- 
nelles telles  que  j-^  i~'.y^—, ,  qui  deviennent  ïnfi- 

x^'icx-hd) 
aiment  grandes  en  valeur  absolue  lorsque  x  tend  vers  (se  rap- 
procbede)  la  valeur  o.  Nous  dirons  que,  pour  ces  fonctions,  la 
valeur  a;  =^  o  est  un  «  injîni  »  (c'est-à-dire  :  une  valeur  pour 
laquelle  j"^^  oo)-  [Jusqu'à  nouvel  avis,  nous  réserverons  le  nom 
Ac  pôle  aux  u  inlîniu  »  des  fonctions  rationnelles  (*)]. 

(')  Remarquons  en  outre  que,  lonque  x  traverse  la  valeur  o,  en  pas- 
sant du  signe  —  bu  signe  -|-,  y  saute  brusquement  d'une  valeur  négative 
inCniment  grande  à  une  valeur  positive  infiniment  grande,  Nous  dirons 
«lors   que  y  aaute  de  la  valeur  -I-  ce  à   )a   trieur    -H    u  .   Les   choses   se 

passent  autrement  pour  la  fonction  y  =  ^  qui  est  toujours  positive  (cl. 
itifrm  tfi  5{(î). 

(')  Pour  z  =  T,  les  dénominateurs  des  fractions  sont  nuls  tandis  que 
le*  numérateurs  ne  le  sont  pas  ;  et  l'on  vérifiera  facilement  que,  pour  x 
voisin  de  i  et  inférieur  à  i,  les  tractions  sont  négatives  taudis  qu'elles 
■ont  positives  pour  x  voisin  de  i  et  supérieur. 

(')  Voir  au  Troii.  Liv.,  cbap.  iv  la  définition  générale  de*  pôles. 


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Sgi  CAlXLfc    DES    rOMCTIOM 

3M.  CoDtiiiuité  da«  tonoUons  algébrlqms.  —  Les  pôle*  «I 
infinis  étant  ainsi  caractérisés,  on  peut  afTtrmer  que  :  Dana  Inui 
inlervaUe  oà  eUe  exiite,  til  univoque,  ei  cotueroe  vme  valaw finie 
{c'eil^-dire  n'a  point  de  pôU  ou  infini),  une  fitnclion  aigébrtqat 
t/ae/conque  àê  la  variable  x  est  niceuairemenl  conlinut. 

On  a  pu  démontrer  ce  théorème  en  toute  rigueur  en  parlant 
de  la  dérmition  algébrique  de  la  continuité  donnée  au  n<*  396  ('). 
Nous  noua  conlentona.  pour  le  moment,  de  l'énoncer. 

400.  Fonctions  croiasantea  on  déorolaaanUs.  Maxima  et 
minlma.  —  Poursuivons  l'étude  générale  de  la  fonction  algébrique 
y^f(x),  OU  (')  y{x),  au  voisinage  d'une  valeur  quelconque  x^ 
de  X.  De  part  et  d'autre  de  Xg,  nous  imagiaons  que  x  varie  dans 
un  intervalle  où  la  fonction  est  supposée  être  déTmie,  univoque  et 
continue,  et  nous  examinons  commeot  varie  y. 

Supposons  quex,  croissant  d'une  manière  continue  (voir  n°  307) 
passe  d'une  valeur  inférieure  à  a:^  &  une  valeur  supérieure  :  pen- 
dant ce  temps,  y  croit  ou  décroît  et  pas*e  par  la  valeur  y^  jiour 
X  =  x„  :  û  y  croit,  nous  dirons  que  la  fonction  est  croissante 
pour  x=^  x^;  si  y  décroît,  nous  dirons  que  la  fonction  est  ilécrois- 
satite  pour  x  =  x^.  Une  fonction  croissanle  est  donc  caractériaée 
par  cette  circonstance  qu'elle  varie  dans  le  ntéme  sens  que  x.  Une 
fonction  décroissante,  au  contraire,  varie  en  sens  inverse  du  sens 
de  j;. 

Tl  peut  arriver  qu'une  fonction,  qui  est  croissante,  au  voisiBagG 
de  xt,  dans  un  certain  intervalle  j^i'  <  z  <  X|,  cesse  d'être  crois* 
santé  pour  la  valeur  xi  et  décroisse  dès  que  iz  >  «i  :  nous  diront 

(■)  Ce  théorème  s'applique  aux  tonctioni  implicites  austi  bicD  qu'aux 
fouctîoni  explicitée.  Par  contre,  lea  fonctioui  trauceadaiitM  défiaiea  au 
S  10   du    chapitre   i  peuvent  être   diacoutinuet   toat  «n  reteant    11  util 

Considërans  par  ei^empte  la  fonction  jr  ^  sin  ~.  Potoiu  x  —a  x-',  d'où 
{/  iK  ain  s.  Etudier  y,  au  voidnage  de  x  ^s  o,  roTtent  à  étudier  lin  ■  pour 
les  grandes  valeun  de  i.  Or  nous  savons  que  lonqua  «  augmente  hid4fi- 
niment,  sin  (  oscille  entre  la  valeur  —  i  et  «f  i  sans  admettre  aocvae 
limite  Ion  aura,  par  exemple,  ain  i  >k  o  pour  ]«■  Taleut*  »bitr«i*aDMnt 
granilea  i  :»  An  (A  entier),  gin i  =;  i  pour  les  valeun  x^  —  -i-  kit  {k  en- 
tier), etc.]. 

{'■)  Je  désigne  l.i  fonction  ainsi  pour  abréger,  cl.  a?  I07. 


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ÉTUDE    DE*   Fonctions  d'l'DS   VARIABLE  SgS 

alors  qae,  i>oDr  x  =^  ^i  k  ronclkm  pa$ie  par  ait  maximum  :  le 
maximum  est  la  valeur  y,  qae  prend  y  pour  x  =  x,  (valeur  sap^- 
rieare  k  toutes  celles  qae  prend  U  fonction  au  voisinage  de  x  =  x,). 
—  Si,  au  contraire,  U  fonclion  est  décroissante  pour  x  <[  Xi  et 
croissante  pour  x  !>  Xi ,  nous  disons  qu'elle  passe  par  un  minimum 
pour  x^xi.  —  Ainsi  la  fonction  y  =  3x*  passe  par  un  minimum 
(égal  à  o)  pour  x  =  o,  puisque  cette  fonction,  égale  à  un  carré 
positif,  ne  peut  pas  descendre  au-dessous  de  o.  La  fonction 
y  =  —  3  (a:  —  i)'  -h  3  passe,  pour  x=  i.  par  un  maximum 
égal  à  3. 

401.  Remaniafl. —  Il  est  bon  de  remarquer  qu'un  maximum 
ou  minimum  de  la  Fonction  ^(x)  est  une  valeur  critique  de  la  fonc- 
tion inverse  x(y)  [valeur  à  partir  de  laquelle  la  fonction  cease 
d'exister,  voir  391].  En  effet,  soit,  par  exemple,  yi  un  maximum 
obtenu  pour  x  =  X|.  Pour  les  valeurs  de  y  voisines  de  ^1  et  tn- 
férieures,  nous  avons  deux  branches  de,la  fonction  x  {y),  dont  l'une 
a  des  valeurs  inférieures,  et  l'autre  des  valeurs  supérieures  h  Xi  ; 
niais  nous  ne  rencontrons  pas  de  valeurs  de  x  correspondant  aux 
valeurs  de  y  supérieures  à  yi  (et  voisines  de  y),  puisque  7,  ^st, 
par  hypothèse,  la  plus  grande  valeur  possible  de  y  pour  la  branche 
de  fonction  considérée.  —  Pour  la  valeur  critique  y  :^  yu  nous 
avons  deux  branches  de  fonclion  x{y)  confondues. 

Ainsi,  la  valeur  y  —  0  est  critKjue  pour  la  ronction  a:  =1/^  • 
ioTcrse  de  3x';  la  valeur  y  =  2  est  critique  pour  la  fonclioa 
X  =  I  -+-  v/Ll^lJ'  [fonction  inverse  de  y  =  —  3  (x  —  i)'  -t-  a|. 

402  Remarqfne.  —  Au  cas  où  l'on  considérerait  la  fonction  y 
daos  un  intervalle  où  elle  n'est  pas  continue,  il  se  pourrait  que  la 
fonction  possAt  d'une  grande  valeur  li  une  valeur  plus  petite  sans 
pour  cela  présenter  un  maximum.  Celle  circonstance  se  présente 
po«r  une  fonction  telle  que  -  _  ■  dont  la  valeur  Xo  est  un  pôle, 
et  qui  aauU  de  -t-  »  4  —  «o  ;  croissante  (jusqu'à  -+-  «c  )  pour 
X  <.  Xo,  ette  est  encore  crMssantc  (mais  repart  de  (a  valeur  néga- 
tive —  00  )  quand  x  dépasse  Xg. 


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3g6  CALCUL    DES    l-O.NCTlO^tS 

403,  —  Ces  remarques  Taites,  proposons-nous  de  poursuivre 
l'élude  de  ta  croissance  ou  de  la  décroissance  d'une  fonction  algé- 
brique. Four  faciliter  cette  étude,  nous  allons  être  amenés  h  définir 
une  opéralton  nouvelle,  dont  la  portée  est  considérable  :  l'opéraUon 
de  la  dirivalion. 


404  Le  rapport  , .  —  Considérons  (')  une  fonction  de  x,  que 
je  dfîsignerai  par  le  symbole  y{x),  qui  soil  égale  à  y^  pour  x  égale 
à  Xf,  et  univoque  et  continue  au  voisinage  de  x^.  Jesuppose  que  je 
fasse  varier»  avec  continuité  à  partir  de  a:e(c'"397  sqq.)  :cela  re- 
vient à  donner  à  x  un  certain  accroixsement  h  [H'ailteurs  fiosillf  ou 
négatif)  :  la  variable  x,  en  d'autres  termes,  passe  de  la  valeur  a;,  à 
la  valeur  x  —  x,,  -)-  h.  Pendant  ce  temps,  la  variable  y  subit,  elle 
aussi,  «n  accroissement  k,  positif  ou  négatif  :  elle  passe  de  la  valeur 
yn  k  la  valeur  y  ^  y»  +  h. 

D'après  le  n*400,  la  fonction  y  est  croissante  ou  décroissante 
au  voisinage  de  x^  suivant  que  les  accroissements  k  et  h  sont  de 
même  signe  on  de  signes  contraires,  et,  par  conséquent,  suivant 

que  le  rapport  .  est  positif  ou  néj^alif.  Ainsi  le  signe  de  ce  rapport 
inillque  le  sent  de  Ui  variation  de  la  fonction.  Ce  n'est  pas  tout  ;  la 
valeur  absolue  du  rapport  >  peut  être  considérée  comme  donnant 
la  mesure  de  la  rapidité  aivc  laquelle  la  fonction  y  est  croissante 
ou  décroissante  lorsque  x  varie  de x^à  x^-\-  h.  En  effet,  si  ce  rapport 

(>)  La  notion  de  dérivée  est,  comme  nous  le  Toirons  au  chop.  m,  %  X 
it  liée  à  celle  de  tangente  à  une  courbe,  et  c'est  loui  ce  Ttte- 
t  géométrique  qu'elle  apparut  d'abord  dans  la  icience  ;  elte  fut  défi- 
'emenl  lirée  au  clair  par  Newton  et  Leibniz  [voir  injra,  Troia.Liv., 
chsp.  II].  C'eat  de  l'œuvre  de  ce  dernier  géomètre  que  procède  hiatori- 
quement  lo  calcul  des  dérivées  tct  que  noua  le  pratiquons  aujourd'hui  : 
les  règles  principales  en  sont  exposées  dans  le  traité  t  Nova  meihodu» 
pro  maximù  el  minimit  item^iu  langentibua,  qute  née  fractat  nec  irra- 
tionales  quanlitatti  moralur,  et  singulare  pro  iltit  ealeuii  genus  i  qui  fut 
publié  dans  les  Acta  erudilorum  en  idH.  Le  mot  derivare  est  introduit 
par  Leibniz  dans  sa  A^ponse  n  .Ve*ton  de  ifijy  (Mathem.  Werk.,  t.  I, 
p.  i:.,f6a;. 


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DÉRIVÉES  3^7 

est  très  ^and  (en  valeur  absolue),  c'est  que  l'accroissement  de  y 
est  très  grand  par  rapport  à  celui  de  x  :  donc  la  croissance  ou  la 

décroissance  de  y  est  1res  rapide.  Si  la  valeur  absolue  de  r  est  très 
pelite,  la  croissance  ou  décroissance  de  y  est  très  lente.  A  un  double 
point  de  vue  donc,  la  connaissance  du  rapport  t  nous  donnerait, 
sur  la  variation  de  y{x),  d'utiles  indications. 

Mais  ces  indications  n'auront  évidemment  un  ïntérttque  si  h  (et, 
par  conséquent,  k,  d'après  le  n"  396)  est  ti-ès  p«lit  (positif  ou  né- 
gatif), lin  effet,  si  h  n'est  pas  très  petit,  nous  ne  pouvons  rien 
dire  de  précis  sur  la  rapidité  avec  laquelle  varie  y  dans  l'intervalle 
x^ï.Xa-\-h.  puisque  cette  rapidité  est  susceptible  de  varier  elle-même 
quand  2;  parcourt  (')  l'intervalle.  Ainsi,  dans  le  coursd'une heure 
la  rapidité  d'un  train  peut  changer  bien  des  fois,  et  si,  parce  que 
le  train  a  parcouru  finalement  90  kilomètres,  je  dis  qu'il  a  «  fait  du 
90  ik  l'heure  »  je  ne  définis  ainsi  qu'une  vitesse  moyenne  et  (iciive  : 
tantôt,  en  réalité,  le  train  a  fait  plus  et  lantcU  moins.  Pendant  une 
durée  très  courte,  au  contraire,  —  par  exemple  un  millième  de 
seconde,  —  je  puis  admettre  que  la  rapidité  n'a  pas  le  temps  de 
changer,  en  sorte  que  l'espace  parcouru  par  le  train  me  donne  bien 
une  idée  de  sa  vitesse  elTectivc.  Plus  l'intervalle  k  sera  petit,   plus 

le  rapport  t  indiquera  avec  exactitude  la  rapidité  (')  de  la  variation 
de  la  fonction  aa  moment  précis  ot'i  x  passe  par  la  valeur  x^. 

405.  —  Supposons  donc  que  nous  considérions  des 


(')  Sur  cette  assimilation  d'une  variable  x  à  un  point  (extrémité  d'une 
abscisse)  mobile  sur  une  droite,  voir  lupra  n°  '{93. 

{*)  C'est  eu  recourant  ainsi  à  la  considération  du  mouvement  que 
Nbwtom  définiasait  la  dérivée,  qu'il  appelait  /Iiuriori-Consiclcrant  lc9  quan- 
tités fonctions  de  x  (qu'il  appelait  fluerUM)  comme  des  points  mobiles 
(voir  la  note  précédente)  il  en  calculait  les  vitesses  pour  une  variation 
arbUrairtmant  petite  (et,  à  la  limite,  injinimenl  petite)  de  la  variable  : 
■  velocitatei  quibus  singulie  Fluentes  augentur  per  motum  generantem 
(quai  vélo  ci  ta  tes  appello  Fbixiona,  aut  simplicitet  vtlocitatea  vcl  ceUrilates) 
expnmuntur  eisdem  litteris  puncto  auctis,  sic  à,  x.  ^  et  ï  'Ja  variable 
iniiiptndanUHaitdétignéepart\t  {Mtlhodiu  fluxionum,  Opuscula Mathem., 
p.  bi.  Cf.  supra,  p.  383,  note  i).  La  notation  que  propose  ici  Newton 
n'a  point  passé  dans  l'usage.  —  Sur  la  définition  rigoureuse  do  la  vitesse, 
voir  Troia.  Liv.,  Qn  du  ch.  11. 


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398  ClLLCUI.    DM   rO^CTIO!(S 

ments&et  A-deplusen  phuti  arbitrairement  {')ptlit»:  don,  dans 
la  fraction  r  ,  lee  deux  termes  deviendront  plua  petits  que  n'im- 
porte quel  nombre  donné  ;  mais  ta  fraction  j-  pourra,  quant  à  elle, 
se  rapprocher  d'un  nombre  déterminé  (ni  infiniment  petit,  ni  infi- 
niment grand);  etceoombre,  alors,  a  limite  de  f^  pour  h  =  o  », 
sera  la  mesure  de  la  vitesse  de  la  variation  de  y.  Coaunenl  Is  rap- 
port  1  est  en  effet  susceptible  d'avoir  une  limite,  c'est  ce  dont  nous 
nous  rendrons  racilemenl  compte  en  remarquant  que  puisque  y 
est  fonction  algébrique  de  x,  l'accroissement  k  est  lui-même 
fonction  algébrique  de  h,  et  fonction  égale  k  o  pour  h  ^=  o  : 
ainsi  k  est  égal  à  une  expression  algébrique  telle  que  par  exemple  : 

aft  k 

fc=  aA-4-  3A*  ou  A  =  --j--^,,  etc.  Les  valeurs  de  r  correspon- 
dant k  cen  exemples  sont  : 

aft 
-3ft.  ''       " 


S  S  '         A  A  I  -1-  k*' 

on  voit  que.lorsqueAserapprochedeo,  ces  valeurs  se  rapprochent 
d'une  valeur  déterminée,  3, bien  que  la  fraction  ,  dont  les  deux  termes 
deviennent  arbitrairement  petits,  lende  i  prendre  (si  on  ne  la 
simplifie  pas)  la  forme  dépourvue  de  sens  -, 

Lorsque  la  limite  de  r  existe  ('),  eHe  est  appelée  dérivée  de  la 
fonction  y  pour  x  =  x^.  La  valeur  de  la  dérivée  peut  naturellement 
varier,  et  varie  en  général,  avec  la  valeur  de  x,  :  elle  est  donc 
fonction  de  x^. 

406.  Exemptai  do  d6riré«*.  —  Conaidérons  la  (ianction 
y  =  x*au  voisinage  d'une  valeur  quelconque  Xg  de  x.  Ptmrx^Xt,, 
nous  avons  y  ^^  j",,  ^=  x'.  Pour  x  ^x,  +  h,  nous  avons 

y  s=  y,, -*-  k  as  {Xf, -¥-  k)'. 

{')  Au  SKnn  de  la  page  55,  oole  [. 

(*)  Voir  au  n"  {07  {Remai'que)  ce  qu'il  faut  au  juste  «nt«]idre  par  li. 


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En  conséquence: 

k  =  (x«  -+-  h)*  —  x',  ~.  xr,h  -I-  A'  ;  ,  :=  3x,  -4-  A  ; 

lorsque  h  tend  vers  o,  le  rapport  i  admet  la  lîmile  2x^  :  celte  li- 
mite est  la  dérivée  de  la  fonction  pour  x  -^  Xg.  D'ailleurs  x^  est 
une  valeur  quelconque  de  x  :  nous  pouvons  donc  énoncer  le  résul- 
tat suivant  :  pour  tonte  valeur  rie  X,  la  fonction  y  =  x^  ailmel  une 
dérivée  égale  à  2X. 

Considérons  la  fonction  y  =^-  ^âr  au  voisinage  de  x^.  Nous  avons- 

r»  =  v'ii-    j-o  -+-*■■  ^  /xpï^  s,    k = A,  -i-  h  —  v'ï; 

d'où  l'on  dédoit  (')  (d"apris  le  o"  303)  *  = -_=i _. 

Lorsque  h  (end  vers  o,   le  rapport   t  admet  une  limite  égale  » 
.  Nous  énoncerons  donc  le  résultat  suivant  :  pour  toute  vn~ 


leur  de  x,  la  fonction  y  =  ^'x  admet  (ou  a)  une  dérivée  égale  à 
a  ^x 

4tn.  Déttnitioa  générale  de  la  dérivée.  Hotatioiu.  —  Noue 
aviMB  vu  comment  on  déilnit  la  dérivée  pour  une  valeur  x^ 
de  x;  cette  valeur  étant  quelconque,  il  est  permis  de  la  désigner 
par  la  lettre  x,  sans  indice,  ainsi  que  nous  l'avons  fait  dans  les  deux 
énoncés  donnés  ci-dessus.  On  formule  alors,  d'ordinaire,  la  déQ- 
nitionde  la  dérivée  dans  les  termes  et  avec  les  notations  suivantes  : 

Soit  X  une  valeur  quelconque  de  la  variable  indépendante  (au 
voisinage  de  laquelle  la  fonction  est  supposée  uni voque  et  continue) 
et  ]'  la  valeur  correspondante  de  la  fonction.  A  partir  de  la  valeur 
xjo  dfHine  k  la  variable  ind^ndante  un  accroissement  (positif 
on  négatif)  égal  &  ^Ib  :  il  en  résulte  pour  y  un  accroisaement  Sy. 

Si  le  rapport  r  -  admet  une  limite  (et  une  limite  unique)  lorsque 

(')  On   !•  voit  en   faitattt  s  ==  x«  +  A  at  ^  »  Zg  datie  l'identilé- 

i/â  —  t/3  =  -r= ^  Qui  se  déduit  immédiatement  des  ideatitéi   (XV I 

du  n*  3o3. 


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^OO  CALCUL   DES 

Ax  prend  une  suite  quelconque  de  valeurs  tendant  ver»  o,   cette 
limile  est  la  dônWe  de  h  fonction  pour  la  valeur  x  de  la  variable. 
Brmarqae.  —  Aux  termes  de  cette  définition,  on  suppose  tou- 
jours, lorsqu'on  déclare  que  la  fonction  admet  une  dérivée,  que  la 

limite  du  rapport  v^  et  la   même  que   r accroissement    \x    tende 
vers  o  par  valeurs  positives  ou  par  valeurs  néijatives. 

On  désigne  généralement  la  dérivée  de  j  par  la  lettre  y  affectée 
d'un  accent  (o/i ///  .y  prime),  ou  pacy,.  l'indice  indiquant  la  variable 
par  rapport  k  laquelle  est  prise  la  dérivée  :  on  l'écrit  aussi  (■)  : 

/ ,  symbole  qui  rappelle  que  la  dérivée  esl  obtenue  en  prenant  le 
rapport  de  deux  accroissements  Sy,  àx  que  l'on  fait  tendre  vers  u. 
Si  l'on  veut  rappeler  que  les  variables  dépendantes  y  et  ^  sont 
Gonclions  de  x,  on  peut,  au  lieu  de  y  et  y',  écrire  :  y(x)  et  y'{x)\ 
ou  bien,  si  l'on  a  posé  y  ^^  ({x),  on  écrira  :  y'  =^  f  (x). 

40S-  Dérivées  d'ordre  supérieur.  —  La  dérivée  y,  étant 
fonction  de  x,  pentavoir  elle  même  une  dérivée  :  celte  dérivée  sera 
appelée  i(  dérivée  seconde  n  ou  «  dérivt'e  d'or<lre  3  ■  de  la  fonction 
^  :  on  la  représentera  par  le  symbole  (')  y'  [y  seconde],  ou  par  le 

symbole  -.--j,  symbole  dont  la  forme  sera  justifiée  ultérieurement. 

La  dérivée  de  y' (dérivée  troisH^me  ou  d'ordre  lrois)s'6ccity',OM 
■,',.  La  dérivée  d'onlre  ^  s'écrit  y'*'  ou  t-^  ,  et  ainsi  de  suite. 

Le  calculde  la  dérivée  d'une  fonction  peut  être  considéré  comme 
une  opération  effectuée  sur  l'expression  de  la  fonction.  Nous  appel- 
lerons cette  opération  :  dériralion. 

409.  Dérivée  d'une  constante.  —  Une  constante  est  une 
quantité  qui  reste  fixe  lorsque  x  varie.  Son  accroissement  est  donc 
nul  quels  que  soient  o;  et  A37  :  j'en  conclus  que  sa  dérivée  est  tou- 
jours nulle. 

i'\  Ces  notations  —  dont  les  très  grands  avsatages  apparaîtront  dan* 
la  suile —  sont,  à  quelques  modiftca lions  prèi.cellea  qu'employait  LsiaMZ, 
et  qu'il  définit  dans  son  traite  des  Acia  eruditorum,  168.I  (vide  tapra, 
p.  'Ir|6,  note  i)- 

('1  Si  l'onaposé  t/  =  i/i)ouy=  /x),  on  pourra  écrire  y' =  j^;x)  ou /■(«). 


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DÉRIVÉES  4oi 

410.  Dérivée  d'une  aomnie.  —  La  dérivée  d'une  somme  esl 
égak  à  la  somme  des  dérivées  des  termes  de  cette  somme.  Suppo- 
sons, en  etTet,  que  la  fonction  y  de  x  aott  la  somme  de  plusieurs 
fonctions,  par  exemple  {')  de  deux  fonctions  u  et  v.  Appelons 
Ay,  Au,  Au  les  accroissements  subis  par  y,  u,  v,  lorsque  x  s'accroît 
de  &X  :  nous  avons  évidemment  : 

âj-  =  An  -1-  Aj). 

L'égalité  subsiste  lorsque  nous  divisons  les  trois  accroissements 
par  àx  :  cela  quelque  petit  que  soit  àx. 

Si  donc  nous  faisons  tendre  Ax  ver»  o,  nous  avons  : 

limite  de  -T^  =:  limite  de  ^ h  limite  de  -ï-  ■       donc      y'  =  u'  +  i/. 

&x  ax  Ax  -^ 

411.  Dérivée  d'un  produit  (*). —  l' Le  produit  (Tune  fonction  y 
par  une  constante  a  a  pour  dérivée  le  prodait  a/.  En  eflet,  lorsque 
X  s'accroit  de  A:c  et  y  de  A^,  l'accroissement  de  ay  est  aAy  et  le 

rapport  de  cet  accroissement  h  Ax  est  d  t~ - 

2*  La  dérivée  du  produit  uv  de  deux  fonctions  u  et  v  esl  égale  à 
u'd  +  v'u. 

En  effet,  posons  y  =  uv  el  appelons  Au,  Au,  A^,  les  accroisse- 
ments de  Au,  Av,  Ay  correspondant  i  l'accroissement  Ax  de  x. 
Nous  aurons 

Ay  =  (u  -(-  An)  (ti  -t-  Au)  —  uv  =^  vAu  ■+■  nAv  +  Au. Au; 

donc 

&y  A«^     iv^àii 

Ax  Ax  Aa:       Ax 

égalité  qui  subsiste  lorsque  Ax  tend  vers  o,  et  qui  donne  (Au  de- 
venant nul)  : 

<"  Ê  =  ''E  +  "È  =  ~'+"'- 

[<)  La  même  démonstration  s'applique  &  la  lomme  d'un  nombre  quel- 
conque de  fonction!, 

(*)  Leibniz  énonce  ces  règles  sous  une  forme  un  peu  diSérente  en 
«onaidérant,  au  lieu  des  dériféea,  les  di^èrantieUt»,  dont  nous  parlerons 
dans  notre  Trùisiima  Livre,  ch.  ii. 

BouTKxn.  —  Lm  Principe»  d*  l'ABaljM  milUmiliqaa.  iS 


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409'  CALCIII,    DBS  FONCTIONS 

41X  XMrivéa  lognrikkniqua.  —  On  appelle  dùmée  log»- 
rithraîque  d'une  fonction  y  'vide  infra  432)  le  rapport  - .  L'intérêt 

de  cette  expression  lient  su  ihéorème  suivant  : 

La  dérivée  lo^arilhmiqae  d'un  produit  est  égale  à  la  somme  des 
dérivées  Inijarithmiques  des  facteurs  du  produit. 

Considérons  d'abord,  en  etîel,  le  produit  y  des  deux  Taleurs  a 
et  i'.  Nous  tirons  de  l'égalité  (i)  [en  en  divisant  les  deux  membres 
yy]  -V^^  b'^  v'  ^"wlâroDS nainleiuDt  laptodoitz  =:  iwui; 
posant  y  =^  uv,  nous  avons  z  =  yw,  -  ^  "^ — i —  ;  mais,  d  aprè» 

I  13    y'     "'     "^  j      ^     "'     "'     '"' 

ce  qui  précède  :  -  =  — i —  ;  donc  -  =  — 1 

^     ^  y        u       v'  t       a        V        w 

De  proche  en  proche,  nous  démontrerons  ainsi  que  le  théorème 

est  exact,  quel  que  soit  le  nombre  des  facteurs  du  produit. 

413.  Dérivée  d'aae  puissant»  entiAre  d»  x.  —  Soit  )'  =  x*> 
une  puissance  entière  de  x.  La  dériva  logarithmique  de  x"  esl 
égale  à  m  fois  la  dérivée  logaritlimique  du  bctaur  x,  :  or  cette  der- 
nière dérivée  logarithmique  n'est  autre  que  -  puia^vw  la  dérivée  de 
X  est  (')  1 .  Donc  nous  avons  : 

y        m         .,    .         ,       mx"  , 

■'-=-;      a  oo      /  = =  mx*^^. 

y        X  ''  T 

Dérivt'e  d'un  polynôme.  —  Un  polynôme  étant  une  somme  de 
puissances  de  X  multipliées  par  des  constantes,  nous  saurons  cal- 
culer la  dérivée  d'un  polynôme.  Ainsi  la  dérivée  du  polynôme 

y  =^ 3x^ ~~ x^  +  ax -h  ub'  est  y'^3.3x* — ix-t-a^=Qx'  —  ax-\-a. 

414.  Dérivée  d*un  quotient.  —  La  dérivée  du  quatUnl  -  de 


En  ellet,  lorsque  x  subit  l'accroissement  Ax,  nous  avons  : 
u  -4-  Au       u. 


(')  L«  mpport  de  t'a«ero)sae)iiMit  iaét  xk  e«t  acoroiasemeit  — mlm» 
«8t  fg«I  à  I. 


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oiRIVÉgS  ^3 

râjaisait  an  même  ddoominateur,  il  vient  : 

Aii_     Au 
,    uAii  —  nAu  A/  _^     Sic  Aa; 

•^  ~  1.(1.  -hàv}'-        A»  ~      u-  -t-  «A..     " 

Lorsque  Ax  tend  vers'o,  le  numérateur  de  la  dernière  fraction 
se  rapproche  de  plus  en  plus  de  vu'  —  av',  tandis  que  le  décomi- 

nateur  se  rapproche  de  u';   donc  t£   admet  une  limite   qui    est 


41 IW  ApplioatioB.  —  Soît  &  calculer  t&  dérivée  dftl'inTeFaa 4' un» 
poÏManca  enliire,  x",  de  x  :  neu»  poserons  it  =  r.  v  =  3"*.  d'ab 
u'  =  o,  v'  =  mx"*'^,  et  nous  aurons  : 


dérivée  de--  =  - — j—  =  — 


En  introduisant  des  exposants  négatifs  (n°  137),  nous  présen- 
terons comme  il  suit  ce  résultat.  Posons  m'  ^  —  m  (m'  est  alors 

négatif)  :  nous  «vous  ~  =  x-"  =  ai"'  et-^^  =  a^-*;  aoum 
constatons  donc  que  la  dérivée  de  x"'  est  m'x'"~^  :  la  règle  qni 
donne  cette  dérivée  est  celle  mâma  qiM  donne  La  dérivée  de  x»  pour 
m  entier  positif. 

Dérivée  tTune  fonction  rationnelle.  —  Sachant  calculer  la  déri- 
vée d'uB  quotient  et  la  dérÎMée  d'tm  polynôme  quelconque,  non» 
saurons  calculer  la  dérivéo  d'une  fonction  rationnelle  quelconque. 

416.  Dérivée  tfutM  lonotiDn  hiTwrsa.  —  Soitj^  (onction  de- oi; 

Ay 
sa  dérivée  est  la  limite  du  rapport  ^  lorsque  Ax  el  Ay  tendent 

tods  deux  vers  o.  I>'aalre  part,  la  dérivée  de  b  EoDction  invnae 

(n°  303)  X  de  ^  est  la  limite  du  rapport  t-  ■  Mais,  quels  que  soient 

Ax  et  Ay,  on  a  j-  =  v-;  cette  égalité  subsistant  (')  lorsque  Ax 

àx 

1')  Les  théorèmea  généraux  sur  les  limites  que  noua  inoncoroui  «n 
détail  Aaat  notre  TroiaUi»*  Livre,  conduisent  immédiateaaent  à  cette 
concluriou. 


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4o4  CALCLf.    DBS    FOWCTIO« 

et  ly  tendent  vers  o,  il  en  résulte  :  dérivée  de  x  par  rapport  à  la 
variable  y  =  inverse  de  la  dérivée  dey  par  rapport  à  la  variable  x, 
ce  qu'on  écrit  (l'indice  indiquant  la  variable  indépendante, 
cf.  n»  407)  : 


C'est  ainsi  que  (comme  nous  l'avons  vu  au  n*  406)  la  dérivée  de 
la  fonction  ^  =  v^x  est  l'inverse  —  de  la  dérivée  de  la  fonction  de  y. 

Soit  k  calculer,  plus  généralement,  la  dérivée  de  y  ^:  x-,  m 
étant  un  entier  positif  ou  négatif,  (jette  fonction  est  fonction  in- 
verse de  la  foncUon  de  y,  x  =  y",  dont  la  dérivée  est  x,  =  my^~' 
(n*  413  et  n*  416).  Donc,  on  a 


417.  Dérivés  d'une  fonoUon  de  fonotioti  (tonotlon  compo- 
sée). —  Soit  y  fonction  de  x,  et  x  fonction  de  z.  Nous  avons  dit 
(n*  364)  qu'en  ce  cas  y  peut  âtre  considérée  à  volonté  wmme 
fonction  de  x  ou  comme  fonction  de  z.  Nous  aurons  donc  aussi  à 
considérer  deux  dérivées  de  y  :  l'une,  limite  du  rapport  -.'-,  est 
la  dérivée  de  y  par  rapport  à  la  variable  x  ;  nous  l'écrirons 
y,  ou  ■J^.  L'autre  dérivée,  limite  du  rapport  ^,  est  la  dérivéedey 
par  rapport  à  z  ;  nous  l 'écrirons  y',  ou  t{  .  Quant  à  la  variable  x, 
qui  est  (onction  de  z,  elle  admet  une  dérivée  par  rapport  i  z, 

.      ,         dx 
savoir  X,  ou  t:  ■ 

Cela  posé,  nous  remarquons  que,  quels  que  soient  ^z,  Ax  et  A^, 
nous  avons 

ây Ay     ix, 

ài~'&x'  S?' 

cette  égalité  subsistant  lorsque  les  accroissements  Ax,  Ay,  Az  ten- 
dent vers  o,  nous  avons  à  la  limite 

dv       dy    dx 
?.=)■.•'.        ou        jj  =  3i-3j- 


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DÉaivÉss  4o5 

égalité  qui  nous  donne  la  règle  de  dérivation  d'âne  fonction  de 
fonction  (oa  fonction  composée). 

Application.  —  Soil  k  calculer  la  dérivée  de  y  =  /i  ■+-  x'.  Je 
poae  I  H-  x'  =  u,  et  j'ai  alors 

y  =  v'û,  d'où  /„  =  -^  (n'406),    «',  =  dérivée  de  i  -\~  x*  =  3x, 

3  vu 

,        .  ,   ,      .  ar  X 

av'ù       \/t  4-  x' 

La  même  méthode  permettra  de  calculer  la  dérivée  d'une  racine 
d'ordre  quelconque  portant  sur  un  polynôme  en  x  ou  sur  une  fonc- 
tion rationnelle. 

418.  Dérivée  d'une  puisaanoe  rationnelle  de  x.  —  Consi- 
dérons la  fonction  y  :=  x^ ,  où  p  el  q  sont  des  nombres  entiers 
quelconques  positifs  ou  négatifs.  Pour  calculer  sa  dérivée,  nous 
poserons  a;«^=  u.  Nous  aurons  d'apris  les  n°*  413,  416,  416  : 

y  ^  uc,  d'où/.  =ptt>'~';     u=:x^,  d'où  a',  =^  -  x\~*i 

donc  v'   :=  "  u^~'.3r'~' ^^c  X  i   x«  ~' ^:  "  x*  ~'- 

q  q  q 

Posant  dès  lors^  =^  m,  nous  pourrons  énoncer  la  proposition 

suivante  :  Qaelque  soil  te  nombre  rationel  (positif  ou  négatif)  m, 
ta  dériuée  de  x"  est  toujours  égale  à  mx""'.  Cette  règle  ne  diffère 
pas  de  celle  qui  a  été  donnée  au  n'  413  pour  m  entier  positif. 

419.  Signa  de  la  dérivée.  Haxima  et  mlnlma.  —  Nous 
venons  d'exposer  les  méthodes  au  mo^en  desquelles  on  calculera 
les  dérivées  des  fondions  algébriques  explicites.  Il  nous  faut  voir 
maintenant  (ou  commencer  à  voir)  quel  usage  nous  pourrons  faire 
de  ces  dérivées. 

Soity  uno  fonction  univoque,  continue,  et  admettant  une  dérivée 
continue  dans  un  intervalle  a,  b  {vide  391), 

Il  résulte  de  la  définition  même  de  la  dérivée  (n*  407)  que  si, 
pourx  =  Xft,  la  fonction  y  admet  une  dérivée  positive,  elle  est 
eroiisante  ;  si  elle  admet  une  dérivée  négative  elle  est  décroissante. 


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4o6  CALCUL   nu  F01CTI0:*8 

Ainsi  le  signe  de  la  d£riv^  fût  coDBaltn  le  sene  de  la  vadatian  de 
la  fonction. 

Supposons  maintenant  que,  pour  x  =  Xt,  la  fonction  passe  par 
un  maximum  (n*  400)  :  elle  cesse  de  CFoitre  pour  décroitre  :  donc 
la  dérivée  /,  qui  était  positive  (au  voisinage  de  Xi)  pour  x  ■<  j",, 
devient  négative  pourx  >-  x,,  et  comme  y  varie  d'vue  otanière 
continue,  celle  fonction  est  nulle  pour  x  =  Xi.  Bécîproquemcnt, 
si  la  dérivée  y"  est  nulle  pour  x  =^  x,.  et  ù  elle  pa&se  du  sigae  + 
au  signe  —  lorsque  x,  en  croissant,  traverse  la  valeur  x,,  nous 
sommes  assurés  que  la  fonction  y  présente  un  maximum. 

Supposons  au  contraire  que,  pour  x  =:  x,:ii  fonction  passe  par 
un  minimum  ;  elle  cesse  de  décroître  pour  croître  ;  donc  la  dérivée 
s'annule  et  passe  (lorsque  x  passe  de  x  <.  x,  h  x  >■  x,)  du  signe  — 
au  ugne  +.  Réciproquement,  si  la  dérivée  se  comporte  ainsi,  la 
valeur  x  ==  x,  donne  un  minimum  de  la  fonction  ('). 

Cela  étant,  il  nous  sera  facile  de  déterminer  le  sens  de  la  varia- 
tion de  la  fonction  y(x)  pour  une  valeur  quelconque  Xg  de  x.  Si  la 
dérivée  yi^Xi,)  est  positive,  ta  fonction,  avons  nous  dit,  est  crois- 
sante; si  y'{x^]  <  o.  la  fonction  est  décroissante.  Dans  le  cas  où 
y  {x„)  ^  o,  considérons  la  dérivée  seconde,  y,  poin-  la  valeur  x, 
de  j;.  Si  y(xo)  !>  o,  la  fonction  y{x)  est  croissante  pour  x  ^=  x,; 
donc  lorsque  j^  passe  de  x  <.  x«  i  x  >  Xo,  la  dérivée  y'  (nulle  pour 
X  =  Xo)  passe  du  signe  —  au  signe  4-  :  donc  y  présente  un  mi- 
nimum. Si,  an  contraire,  y'ixo)  ^  o,  yix^)  <;  o,  la  fonction 
.présente  un  maximum. 

ftemarqae.  —  Ia  régie  ainsi  formulée  est  en  défaut  si  l'on 
a  en  même  temps  y{Xf)  =  o,  /"(ko)  >=  o.  En  oe  cas  la  fonctioD 
y',  nulle  pour  x  ^  x^,  passe,  pour  cette  valeur,  parun  maximnni 
ou  par  un  minimum,  suivant  que  la  dérivée  seconde,  y",  est  néga- 
tive ou  positive  (en  x^Xn).  Si  y  passe  paT  un  maximum,  oetic 
XoDClioa  est  positive  de  part  et  d'antre  de  w„  ;  donc  la  fonction  y  ne 
cesse  pas  de  croître  lorsque  x  traverse  ta  valeur  x^.  Si  y'  passe  par 
un  minimum,  la  fonction  y  ne  cesse  pas  dedécroltre.  Dans  le  cas, 

(')  Sans  nommer  cxpreasément  la  dérivée  —  qui  n'avait  p«int  sscore, 
de  iDD  teKipi,  été  défiais  ot  éludiéo —  Fermât  indique  trè>  esactantEat, 
dauB  un  opuEcule  communiqué  k  Ueecartes  en  i63>t,  la  marche  du  calcul 
qui  conduit  à  la  détermination  des  maxima  et  de»  minima  [voir  in/ro, 
p.5.,,.o».J. 


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DÊUVÉES  ^7 

OÙ  l'oa  aaroit  y'(x^)  =  o,  y'ixa)  =■  o,  y'ix^)  =.o,<m  ferait  inter- 
vBQÎr  la  dérivée  d'ordre  4  et  mumï  de  suite  ('). 

420.  Théorime  doa  aoorolBBsmaiita  liais.  —  L'application 
que  nous  venons  d'indiquer  n'est  pas  la  seule,  loin  de  là,  à  laquelle 
donne  lieu  le  calcul  des  dérivées.  Nous  alloua  voir,  en  effet,  sans 
tarder  que  la  notion  de  dérivée  joue  un  rôle  de  premier  ordre  dans 
tous  les  problèmes  essentiels  de  l'algèbre  et  de  l'analyse.  Mais,  avant 
d'aller  plus  loin,  faisons  tout  d'abord  une  remarque  qui  se  rat- 
tache directement  à  la  définition  de  la  dérivée. 

Nous  avons  dit  que  la  dérivée  mesure,  en  quelque  manière,  la  vi- 
tesse delà  varîationde  la  fonction  dans  un  intervalle  Xg  —  h,X(,A-  h; 
mais  ensuite  nous  avons  restreint  cet  intervalle  et,  en  fainant  tendre  k 
vers  o,  nous  l'avons  rendu  u  infiniment  petit  ».  Ainsi  la  connais- 
sance de  la  valeur  de  la  dérivée  pour  une  valeur  détermlDde  x^dex 
ne  pourra,  semble-t-il,  rien  nous  apprendre  k  elle  seule  sur  la 
variation  de  la  fonction  dans  un  intervalle  fiai  (non  infiniment 
petit)  con^nant  x«. 

Non,  sans  doute,  nous  ne  pourrons  rien  déduire  de  celte  valeur, 
si  nous  choisissons  au  hasard  l'intervalle  et  la  valeur  x^.  Mais 
nous  pouvons  démontrer  la  proposition  suivante  qui  est,  nous  le 
verrons  plus  tard,  grosse  de  conséquences  :  Si  /[x)  est  dans  tinter' 
voile  a,  b,  une  /onction  conJinue  pourvue  (Tune  dérivée,  U  existe 
un  nombre  x»  de  f  intervalle  tel  que  tan  a  tégalîté 

Ainsi  le  rapport,  à  l'accroissement  6 — a  de  la  variable,  de  l'ac- 
croissement correspondant  de  la  fonction,  est  mesuié  par  la  valeur 
prise  par  la  dérivée  en  un  point  (au  moins)  intérieur  à  l'inter- 
valle a,  b. 

(>)  La  diacunion  qui  pTécède  eat  faite  dans  l'hypothèse  où  la  fonction 
|f(«)  et  »a  dérivée,  —  la  fonction  y'  =  /[x)  —  sont  toutes  doux  uni- 
Toques  et  continues  au  voisinage  de  la  valeur  sct.  Dans  le  cas  oii  il  n'en 
«•t_  pas  ainai,  une  étude  ipéciale  est  nécessaire  pour  voir  comment  le 
comporte    la    fanctÎDn.    AiDsi    la   fonction   y  -=   x^x,  dont  la  dérivée, 

éfale  k  „  ^/î,  s'annule  pour  x  ^  ",  ne  présente,  pour  cette  valeur  de  x 
DÎ  maxiiDum,  ni  minimum,  et  n'est  ni  croisBante,  ni  décroissante  :  elle 
cesse  d'exister  pour  x  négatif  et  la  valeur  x  ^^  o  est  pour  elle  une  palsur 
aitique  au  mus  dv  aP  Syi. 


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4o8  CALCUL   DES   PO^fCTlOHS 

Pour  démontrer  ce  théorème,  nous  ferons  d'abord  la  remarque 
suivante  :  Si  une  fonction  P(x),  tmivoqae,  continue  el  admettant  une 
dérivée  continue,  dans  Tintervalle  a,  b,  t'annule  pour  x  =  a  et 
x  =  b,  ia  dérivée  s'annule  pour  une  valeur  Xg,  aa  moins,  entre 
a  et  b. 

En  effet  ('),  si  F{x)  était  constamment  nulle  lorsque  x  varie  de 
ak  b,  cette  fonclion  serait  constante  et  sa  dérivée  serait  nulle  dans 
tout  l'inlervalle.  Si  F(a;)  n'est  pas  constamment  nulle,  elle  prend 
entre  a  et  &  des  valeurs  positives  ou  négatives.  Admettons  qu'elle 
prenne  dos  valeurs  positives  :  devant  redescendre  vers  o,  lorsque  x 
s'approche  de  6,  elle  prend  nécessairement  (*),  pour  une  valeur 
de  x  comprise  entre  a  et  b,  une  valeur  positive  plus  grande  que 
toutes  les  autres  ;  elle  passe,  en  d'autres  termes,  par  un  maximum, 
auquel  correspond  une  valeur  nulle  de  la  dérivée.  Pareillement, 
si  F{x)  prend  des  valeurs  négatives  entre  a  et  6,  cette  fonction  doit 
passer  par  un  minimum.  Dans  les  deux  cas,  F'(:c)  est  nulle  pour 
une  valeur  x,  comprise  entre  a  et  6. 

Ceci  dit,  posons-^  ^  i  _'^  —  m,  et  considérons  la  fonction  (') 
de  X 

FW=/l.)--/(<.)-"(*-«)- 

Cette  fonction  est  continue  et  admet  une  dérivée  continue  de 
même  qnef(x).  D'ailleurs  elle  s'annule  (il  est  facile  de  le  vérilîerj 
pour  X  "=  a  et  pour  x  ^b.  Donc  sa  dérivée,  qui  n'est  autre  que 
F'(x)  =^f(x)  —  m,  s'annule  pour  une  certaine  valeur  x^  de  x  com- 
prise entre  a  et  6  ;  pour  cette  valeur  on  a 

j[x,)  —  m—       ^  _  ^      , 

ce  qui  démontre  le  théorème. 

431.  Raclnea  multiples  d'uae  équation.  —  La  consi- 
dération des   dérivées  simplifie  considérablement,  comme   nous 

i']  Nouï  nous  bornons  ici  à  esquisser  une  démonitration  que  «euls  la 
théorie  complète  de  la  continuité  (telle  que  cous  le  présenterons  dan* 
notre  TroUiènu  Livre)  permet  de  rendre  tout  à  fait  rigoureuse. 

(*l  Nous  admettrons  a  priori  ce  fait  qui  parait  intuitif  ;  il  peut  cepen- 
dant et  doit  ttre  établi  par  une  démonstration. 

(''}  m  est  un  nombre  indépendant  d«  x  ;  c'est  une  constante. 


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DÉRIVÉES  ^OQ 

Talions  voir,  l'élude  des  équations,  polynomales  ou  autres,  qui 
ont  des  racines  multiples. 

Soi t  /(x)  ^  o  une  équation  polynomale  ('  )  dont  un  nombre  œ,  est 
racine  d'ordre  a  (356).  Noua  avons  vu  qu»  lorsqu'il  en  est  ainsi,  le 
polynôme /(a:)  eat  divisible  par  {x  —  x,)'  :  nous  avons  donc 

f{x';  étant  un  polynôme.  Nous  en  déduisons,  en  appliquant  la  règle 
de  dérivalioQ  des  produits 

f{x)  ==  <a:  -  x.)«-  ' .  *{x)  -^[x-  x,)-^ .  f'ix) 
^(x-  T,)'-'  Iï?(:e)  +  (x  -  X,)  ç'(ï)]. 

égalité  qui  montre  que /'(x)estdivîsible  par  la  puissance  fj: — xi)^"'. 
Réciproquement,  si  x,  est  racine  commune  aux  équations 
f{x)  =:  o  et_/"{x)  ^  o,  cette  racine  est  sArcment  une  racine  mul- 
tiple de  f(x).  En  effet  nous  aurons  f(x)  =  (x  —  j;i) .  <?{x),  f(x) 
étant  un  polynôme.  Donc,  en  dérivant  : 

f{x)  =  f(x)-^^ix~x,),f'ix); 

mais  on  suppose /'(x)  est  divisible  par  {x  —  x,)  ;  donc  f(x),  reste 
delà  division  dey(x)  par  {x  —  x,)  [n*  372],  est  aussi  divisible 
par  (x  —  ail).  De  U  résulte  que  f{x)  est  divisible  par  [x  —  aci)' 
et  admet  x,  comme  racine  multiple  (double  au  moins). 

On  parviendra  à  des  résultats  analogues  si  l'on  considère  les 
racines  imaginaires  de/(x)  (vide  367).  Si  le  polynôme  /{x)  e"t  di- 
visible par  l'expression  (ac'-H  g,x-hk,)^  [c'est-à-dire contient  celle 
puissance  dans  sa  décomposition  en  facteurs  premiers,  vide  n°373], 
la  dérivée /(ic)  est  divisible  pat  l'expression  (j:'^-  g,x  -^-  k,)^~  ' . 

Nous  exprimerons  ces  faits  en  disant  que  V équation J'(x)  =  o 
—  qui  sera  dite  équation  dérivée  de  l'équation  J(x)  =  o  — 
admet,  parmi  ses  racines  toutes  les  racines,  multiples,  nielles  ou  ima- 


I')  Nous  ne  nous  occupcTont,  pour  simplifier,  que  dea  cquetion*  poly- 
nomaleg.  Tout  ce  que  nous  allons  dire  dans  ce  numéro,  pourra  cependant 
Stro  appliqué  à  des  équations  transcendantes  f  x]  —  o  dont  le  premier 
membre  est  fonction  univoquo  et  continue  de  x  au  voisinage  des  valeurs 
Xu  Xi,  etc.  :  il  suffira  de  remplacer  partout  le  mot  •  polynôme  •  par  lo 
mot  •  (onction  continue  t  (cf.  a"  1(36). 


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ÂIO  CALCUL  DU   FONCTIOnS 

^inairet  de/{x)  :  plus  pricisémant.  ces  ractoesunt,  pour  l'équatioa 
dérivée,  un  ordre  de  mulliplicité  inférieur  d'une  aoiièkoeiuiqu'eiie» 
ont  dans  l'équalioa  proposé». 

Il  résulte  d«  cette  proposition  que  si  «ui  nombre  x,  est  ane  racine 
mullipU  d'ardre  a  {supérieur  à  t)  de  f équation J{x)  =  o,  eUee$t 
racine  (d'ordre  de  mulliplictlé  a  —  a)  de  f{x),  racine  {d'ordre 
a  —  3)  de  /"{x),  ...  et  racine  (fardre  i)  de  la  dérivée  d'ordre 
n—  i,/i—i)(x). 

422.  —  Considérons,  plus  généralement,  la  décomposition  du 
polynôme  /{x),  en  produit  de  facteurs  (vide  3S7),  et,  parmi  ces 
facteurs,  ceux  qui  correspondent  auK  racines  multiples,  c'est-à- 
dire  ceux  qui  figurent  dans  la  décomposition  avec  un  exposant 
supérieur  i  i .  Soit 

(x  -  X.)''  -  (^  -  ^0"*  i.'^'  ■+■  9-*  ■+■  ^-.l^'  -  i^'  -1-  J.^  +  ^■■■■)^" 
le  produit  de  ces  facteurs  (').] 

Il  résulte,  du  numéro  précédent  (*)  qnbf(x)  est  divisible  par  te 
produit 

;.(i)=(x -*,)■•"'. ■■(a^*+«.^ +''.)'''"' -.(«'+»-«-t-M^"'- 
Ainsi  les  polynômes  f(x)  et  f  (x)  sont  tous  deux  divisibles  par  le 
polynôme  p(x). 

D'ailleurs  on  démontre  facilement  (*)  qu'il  ne  peut  exister  aucun 
facteur  polynomal  autre  que  les  facteurs  de^(x)  par  lequel y(x) 
ety(3;)  soient  lous  deux  divisibles;  c'est  pourquoi  l'on  dit  —  par 
analogie  avec  la  théorie  arithmétique  de  la  division  —  que  le  poly- 
nôme p(x)  est  \e  plus  grand  commun  diviseur  des  polynômes y|j;) 
elf(x). 

I')  Si  toutes  Ic4  racinea  de  f,x}  étaient  mulliplei,  le  produit  que  noui 
oonsiiMToni  coHicidnait  avec  /|z);  dam  t<Kn  lea  eai,  f[x)  en  divisibla 
par  ce  produit. 

{■|  Il  est  manifeste,  en  cITct,  que  û  un  polynôme  est  divisible  par  plu- 
sieurs Iact«un  premiers,  il  est  divisible  par  leur  produiL  Comparor  la 
démons tratiou  du  n"  'S't'.i. 

i'i  C'est  là,  pour  les  {acteurs  de  la  forme  (x —  Xi)  use  oonséqiieiiM 
immédiate  de  la  double  proposition  du  n"  ii:ii.  On  Étendra  aitément  cette 
conclusion  aux  facteurs  de  la  forme  (x'  -)-  gx  +  kjP  qui  oorrespondent 
il  des  racincï  imaginaires. 


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POSCTions  TU-RscsmAinas  classiques  àït 

423.  —  Las  ncinH  multiples  de  f{x)  étant  les  racines  da  (*oly- 
ooRie/»  (x).  on  voit  que,  pourobtenir  oes  rtcines,  il  sufilra  de/ormer 
ef  «fe  réumdn  rtquation  p  (x)  =  o.  Or  U  fonnation  de  p{x)  est 
aisée  :  on  l'obtient  par  une  méthode  de  calcul  simple  qui  est  «xac- 
temeat  celle  qui  est  urat^  en  arithmétique  pour  la  rechercbe  du 
plus  grand  commun  diviseur  (voir  p.  iS,  note  a)  [nous  nous  dis- 
penserons de  l'exposer  ici]. 

En  appliquant  cette  méthode  k  l'équatitai  donnée  (quelconque) 
/{xt  =  o,  puis  i  l'équation  />  (x)  =  o  [au  cas  où  elle  a  elle-oiètne 
des  racines  multiples  (')}  et  ainsi  de  suite,  on  pourra  toujours  fina- 
lement ramener  la  recherche  des  racines  multiples  du  polynôme 
/{x)  à  la  résolution  déqaaiions  qui  n'ont  que  des  racines  simples. 


3.  —  Ponctions  transcendantes  classiques 

434.  —  Nous  appellerons  «  fondions  transcendantes  classiques  » 
les  dîCtéreale^  fonctions  d'une  variable  x  que  les  formules  consi- 
dérées au  chapitre  i  (S  10)  nous  permettent  da  définir  et  d'étudier. 
Ces  fonctions  peuvent  toutes  être  obtenues  par  combinaison  (■) 
des  fonctions  algébriques  et  des  fonctions  fondamentales  énumérées 
ci-dessous  : 

Patasanoe  traiiso«ncl«nte  de  x.  —  J'appelle  ainsi  la 
fonction  x",  dont  l'exposant  a  une  valeur  constante  irrationnelle, 
positive  ou  négative.  Cetle  fonclîon  existe  (est  dé&nie,  n°  391)  pour 
les  valeurs  positives  de  x.  —  La  fonction  inverse  d'une  puissance 
transcendante  est  également  une  puissance  transcendante,  car  si 
l'on  a  j  =  x'",  on  en  déduit  x  =  y-. 

Fonotloiu  exponeotieUes. —  J'appelle  ainsi  les  fondions  iF 
oîi  a  est  un  nombre  constant  positif  {'). 

CI  Cm  racines  «nt,  «n  tant  eu,  d'apri*  c*  qui  précède,  ua  oniM  de 
midtiplUiti  moindre  dans  p{x]  que  dans  f\X!. 

(*]  V«ir  Isa  exemples  du  n'  .425. 

(')  La  théorie  des  oombres  imaginaires  permettra  de  déCnir  des  fono 
tiona  exponeatielles  s',  où  le  nombre  a  est  négatif.  Le  plus  souvent, 
d'aiU«ur«,  aio*!  que  nous  le  venons  plus  loin,  on  ramène  l'iitude  des 
fonctions  «■  h  l'étude  de  la  fonction  e"  {voir  n»  (ag),  qui  est  la  fonction 
exponentielle  proprement  dite. 


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4l3  CALCUL    DUS    FO:(CTIO:<S 

Fonctions  loflaiithmiquea.  —  Ce  sont  les  fonctions  log^  x 
(vide  143),  inverses  des  fonctions  exponentielles,  que  l'on  dé- 
finit comme  on  a  défini  les  fonctions  inverses  des  fonctions  algé- 
briques [si  l'on  pose  y  =  log.  x,  on  en  déduit,  par  définition 
X  =  a"].  Les  fonctions  logarithmiques  existent  pour  les  valeurs  po- 
sitives de  X.  —  En  particulier,  les  fonctions  log,  x  sont  des  loga- 
rithmes qui  ont  pour  base  le  nombre  e  défini  au  n*  122  {logarilkmet 
népériens,  voir  n*  145).  On  les  désigne  d'ordinaire,  pour  sim- 
plifier l'écriture,  par  l'un  des  symboles  log  x,  sans  indice,  ou  Lx. 

Fonotions  trlgonométriques  ou  oiroulaires.  —  On  appelle 
ainsi  les  fonctions 

•in  X,      COI  X,       tg  z 

et  leurs  combinaisons. 

Fonotiona  olrouUires  (ou  tri gonom  étriqués)  InveraM. 
• —  J'appelle  ainsi  les  fonctions  inverses  des  fonctions  trigonomé- 
triques  (la  définition  des  fonctions  inverses  étant  toujours  la 
même). 

Posons  par  exemple  x  =^  sin  y;  la  fonction  inverse  de  cett» 
fonction  de  y  est  désignée  par  le  symbole  :  y  =  arc  sin  x  [qui 
s'énonce  :  arc  sinas  x,  c'est-à-dire  :  valeur  (mesure)  de  l'arc  ou 
abscisse  curviligne  dont  le  sinus  a  pour  valeur  x]. 

Pareillement,  la  fonction  inverse  des  cosinus  sera  appelée  arc 
cosinus  (arc  cos  x). 

La  fonction  inverse  de  la  tangente  sera  appelée  arc  tangente  (arc 
tang  x  ou  arc  Ig  r). 

42B.  —  Les  combinaisons  des  fonctions  transcendantes  fonda- 
mentales et  de  fonctions  algébriques  seront,  par  exemple,  le» 
fonctions  de  la  l'orme 

oiiJ{x)  est  une  fonction  algébrique  ou  transcendante  fondamentale 
de  X  [exemples  (')  :  e'*' ,  e''",  sin  (5  ir*  —  i),  sin  C,  etc.]. 

l'j  Ces  fonctions  peuvent  être  considérées  eomme  dei  fonttioiu  ùompo- 
tiet  {fonctions  de  fonction»,  n"  'i^i)  :  ce  sont  îles  foncti.na  [e*  ou  sin  Uj  d» 
la  variable  u,  laquelle  est  fonction  connue  de  x. 


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TO^CTIOMS    TRA^SGBNDAItTBS    CLASSIQL'ES  il3 

La  fonction  x'  est,  elle  aussi,  une  fonction  de  celte  forme.  En 
effet,  choisissant  arbitrairement  un  nombre  positif  fixe  a,  on 
aura  ('),  pour  toate  valeur  positive  de  x  : 

x=^  a'"»-*;  donc  ai'  =  (a^'S-')'  =  a' '"«''. 

426.  —  Les  définitions  et  théorèmes  généraux  des  SS  1  et  .2  se 
laissent  immédiatement  étendre  aux  nouvelles  fonctions  que  nous 
adjoignons  aux  fonctions  algébriques  :  définition  de  l'intervalle 
d'existence  et  des  valeurs  singulières  ou  critiques,  dérinition  des 
fonctions  inverses,  des  fonctions  de  fonctions,  des  branches  de 
fonction,  des  fonctions  implicites  ;  déSnitîon  et  propriétés  de  la 
continuité;  définition  des  pAles;  définition  delà  croissance  et 
de  la  dérivée,  des  règles  de  dérivation  des  sommes,  produits,  quo- 
tients, fonctions  de  (onctions,  etc. 

Remarquons  en  particulier  que  les  fonctions  circulaires  inverses 
sont  des  fonctions  k  plusieurs  branches  (à  une  infinité  de  branches). 
Ainsi,  il  y  a  un  arc  sinus  qui  est  nul  pour  x  ^  o  (car  sin  o  :=  o) 

et  qui  croit  de  o  i  -  quand  x  croit  de  o  à  i  (on  a  sin  -  ^:  i)  ;  cet 
arc  sinus  est  une  branche  de  fonction.  11  y  a  un  autre  arc  sinus 
qui  part  de  n  (car  sin  n  ^^  o)  et  décroît  de  n  à  -  quand  x  crott  de 
o  Ji  I  ;  un  troisième  arc  si'ntu  partde  la  valeur  2n(carsin  3;r:=o) 
et  crott  jusqu'à  —  quand  x  crott  de  o  ik  i  ;  et  ainsi  de  suite. 

Les  fonctions  arc  stn  x  et  arc  cos  x,  d'autre  part,  admettent  les 
valeurs  x  =  —  i  et  x^.+  i  comme  valeurs  critiques  ;  elles 
n'existent  pas  en  dehors  de  l'intervalle —  i,  +  i  ;  car  il  n'existe 
aucun  arc  dont  le  sinus  ou  le  cosinus  soit  inférieur  à  —  i  ou  supé- 


Nous  allons  maintenant  apprendre  k  calculer  les  dérivées  des 
fonctions  transcendantes  fondamentales. 


{')  Voir  auK  n"  iSj  «t  i44  'm  règle*  relatives  au  cstlcul  des  expouen- 
tidiet  et  des  logarithmes. 


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4i$  CALCUL  DS3  poneno\9 

427.  IMrlv4«  (*)  d«  (H.  —  Sovt  a  an  noinlKV  poBÎIîf,  que  noDS 
prendrons,  pour  ftxer  les  idées,  supérieur  il  i.  Affn  d«  eatcnler  la 
dérivée  de  la  fonctioD  y  =  cf,  domoos  à  x,  i  partrr  <f  une  valeur 
quelconque  de  cette  variable,  an  accroissement  h.  L'accroissement 
k  de  y  est 


k  =  0'+*  —  fl'  =  «'(a*  —  I),      d'où 


h^ 


Donc  pour  que  la  Joaclion  a'  ail  une  dérivée,  iifaai  et  il  suffit 
<im  U  rapport  — r —  tend*  ven  wm  Umiis  iéiêftnaét  hrtqae  la 
râleur  Je  k  lend  vert  zéro  (par  valeurs  positives  ou  négatives,  wic 
n*  407).  Appelant  (')  l,  cette  limite  (qor  est  constante  par  rapport 

h  X,  puisque. — j —  ne  dépend  pas  de x),  rwat  auront  pour  expres- 
sion de  la.  dirivéâ  da  a*  : 

y  =  i. .  <.-. 

Nous  admettrons  ici  sans  démonstration  Vexistence  de  la  lîniite 
/a  (ce  qui  revient  si  l'on  veut,  &  admettre  a  priori  (")  que  la  fonc- 
tion a'  a  une  dérivée;.  La  valeur  de  l,,  d'ailleurs,  est  nécessafre- 
ment  positive.  Ea  «iTet,  supposoRs.  par  exemple,  que  A  tnde 
vers  o  en  restant  positif  ;  pour  h  >-o.onaa*  —  i  >■  o;  donc 
le  rapport    ■  y  ■  ■  ne  cesse  (')  pas  d'être  positif. 

I>)  JcaoBBaNODiLi.]  eotpove  h  règle  <ta  d^rivatÎMi  4m  «zponeBCicJlM  a, 
dana  le  mémoire  cité  tupra,  p.  376,  note  a.  {Aela  trudit,  1697,  Œuf.,  I, 
p.  iH3  sqq.l 

1*1  L'indice  a  rappelle  que  noui  raisonnons  sur  une  puisiaïue  du 
nombre  a. 

{*]  A  prion,  reiîstfiBce  de  catt»  timita  n'est  nallomcnt  évidsnte  ;  mm 
TWTOii*  en  effet  ultérieurttraeiit  qu'il  existe  dss  lonotùas  e«ndnuas  qui 
n'ont  pas  de  dérivée. 

(*]  On  démontre  facilement  que  si  A  tend  vers  o  en  restant  négatif,  la 

limite  de  —r —  est  la  même  ((.)  que  pour  A  positif.   Posons,  en  effet, 
&  H  —  h'  (en  supposant  h'  >  o)  1  nous  avons 


lorsque  A'  (positif)  tend  vers  a 
donc  — , —  tend  auMi  vers  J.. 


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PO^CTTO^S   TBAmCBKDAIITBS   CtASStQDES  itb- 

428.  Dérivée*  d«  «"'  et  d«  a".  —  La  dëméo  cfe  r  ^  a*', 
dérivée  d'une  fonclion  composée,  nt 

.r'  =  ™.^'  =  n,.l.,,-. 

l'our  avoir  la  dérivée  de  y  =  a'*,  posons  a'  =  a'**-°'  en  dési- 
gnant par  log.o'  le  logaritlime  de  base  a  du  nombre  a'  :  nous- 
aurons 

y  =  i^'  =  o''*-"'  ■  '       et      ^'  =  (,  .  log,  o'  ,  a". 

Remarque.  —  Au  lieu  de  nous  servir  du  nombre  a  pour  cal- 
culer la  dérivée  de  a",  nous  aurions  pu  raisonner  directement  sur 
a'  comme  nous  l'avons  Tait  plus  haut  snr  a*.  Nous  aurions  ainsi 
obtenu  comme  dérivée  de  a'',  l'expression  /»■  ■  a'',  où  L.    eût  dé- 

signé  la  limite  du  rapport  — , —  pour  A  tendant  vers  zéro.  Les 
deux  expressions  /„. tog.o'.a''  et  l,,  .a"  ont  donc  la  même  valeur^ 
et  l'on  a,  par  conséquent  :  U.  ]og.a'  =  L  ,  d'où  l'on  déduit  :     - 

a^^'-'^  =:af^,     ou     a''-  =  o'-.      ou      a'^  =  a''^. 

Ea  d'autres  termes,  les  uakars  dt  Cexpretimn  a**  éd.  indépen- 
daaù  du  choie  da  nombre  a  daù  Ton  est  pxrti  (cetta  valeur  ne- 
change  pas  si  on  remplace  a  par  a'  ao  par  tout  aotre  nombre)'. 

420.  La  fonctions.  —  Le  nombre  a'*  qui  a,  d'après  ce  qui  pré- 
cède, une  valeur  numérique  déterminée  indépendante  da  nombre  a 

est  nppelé  tf  [d'où  logaÊ  =  7- 1  ;  on  trouvera  (en  effectuant  le  cal- 
cul pour  une  valeur  arbitraire  de  a)e  =  2,']iS'i...  Cenombre(')- 
est  eiacletnent  celui  que  nous  avons  déjà  introduit  au  n°  122  : 
l'équivalence  des  deux  déAnitions  que  nous  nous  trouvons  ainsi- 
donner  du  nombre  e  sera  démontrée  plus  loin. 

Proposons-nous  de  calculer  la  dérivée  de  e'.  ?<ous  pouvons 
écrire  : 

y  =«*  =  «''«■'•',  d'où  y  ==  I».lQg«««'- 

(')  !■«  symbole  «  a  été  introduit  par  Eulkh  (Lettre  à  Goldbach  i;?!.. 
Cmntpondartce,  éd.  Fnes,  1. 1,  p.  bB). 


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4l6  CALCUL   DES    FONCTIONS 

Mats,  par  définition,  U-\og„e  =  i .  Donc  la  dériva  de  la  fonc- 
tion e^  est  1&  fonctioii  é"  olla-mAme. 

430.  Houvelle  expression  de  la  dérivée  de  a'.  —  Elevant  à 
la  puissance  /„  les  deux  membres  de  l'égaliu^  e  ^=  af,,  nous  oble- 
nons  a  =-.  el.;  exprimant  que  les  logarithmes  népériens  des  deux 
membres  égaux  sontégaux,  nousavons  (voir  la  notation  inliotlaile 
au  n"  434)  :  log  a  ou  La  =  L-  Donc,  d'après  le  n°  42B,  la  déri- 
vée de  a'  est  La  .  a'. 

431.  Dérivée  de  Lx  fou  log  x).  —  Posons  x  =  e';  cette  fonc- 
tion de  y  a  pour  dérivée  a;',  ^  e'  d'après  le  n'  429.  La  fonction 
y  ^  Lx  ou  log  X  est  la  fonction  inverse  de  x  ^=  e".  Donc,  d'après 
le  D°  410,  sa  dérivée  est 

Il  ,1 

•''-  =  ?;  =  *"»    °"    y-^i'- 

Ainii,  la  dériTie  de  la  fonction  La;  nt  ~ . 

432.  Dérivée  du  logarithme  (■)  népérien  d'une  fonction 
quelconque.  —  Soit  y  =  L  [f{x)]  ie  logarithme  népérien  d'une 
fonction  quelconque  de  y.  En  appliquant  la  règle  de  dérivalion 
des  fonctions  componées,  on  obtient  la  dérivée 

C'est,  d'après  la  définition  du  n°  412  la  dérioée  hgarilhmique 
de  la  fonction   f\  •  ''*'"'  '®  aora  se  trouve  ainsi  justifié. 

433.  Dérivée  de  la  fonction  ar'".  —  Considérons  la  puissance 
transcendante  de  x.  d'exposant  irrationnel,  x".  Pour  en  calculer 
la  dérivée,  remarquons  que  a;  ^  e     ,  donca'"=^e"     .  C'est  là 


')  La  dérivés  du  logarithme  a  été  donnée  par  J«aaBERKOUiLLi  dans  uno 
le  inaéréeaux  vlcbicrwjitorum  en  novembre  1694  (cf-  Œw.,  t.  I,  p.  i35|  : 
calcul  effectué  par  Bebnouilli  lui  avait  d'ailleurs  peut-être  été  inspira 
r  une  lettre  de  Leibniz  (voir  Acta  erudilorum,  avril  iflgS). 


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I    TRinSCENDAnTKS    CLASSIQUES  à^J 

une  fonction  composée  :  y  =  e",  u  =  mLx,  dont  la  dérivée  est 
«".u'j      ou      «"  ■  z"      ou      m-,  c'est-à-dire /rue"—'. 

Ainsi  l'eipression  de  la  diJrivée  de  x"'  est  celle-là  même  que 
nous  avions  déjà  trouvée  au  n"  418  en  nous  plaçant  dans  l'hypo- 
thèse où  m  était  un  nombre  rationnel. 

434.  Dérivée  de  la  fonction  «iais.  —  Pour  obtenir  l'ex- 
pression de  cette  dérivée,  nous  établirons  d'abord  un  lemme. 

Lemme.  —  Le  rapport  — -  tend  vers  la  valeur  limite  i, 
lorsque  la  valeur  de  a  se  rapproche  indéfiniment  de  la  valeur  o. 

C'est  là  un  fait  que  nous  avons  admis  implicitement  dès  l'ori- 
gine de  nos  spéculations  sur  la  longueur  du  cercle  ;  car,  étant 
donné  que  3  sin  a  est  la  longueur  de  la  corde  de  Tare  égal  à  aa 
{vide  supra  p.  i68,  note  i),  notre  lemmme  n'affirme  autre  chose 
sinon  que  l'arc  de  cercle  infiniment  petit  est  assimilable  à  sa  corde 
(qui  est  aveiï  lui  dans  un  rapport  égal  à  i).  ~  Le  lenime  pourra 
d'ailleurs  être  dcmonlré  de  la  fuçon  suivante. 

Considérons  le  cercle  tri  gono  métrique  de  rayon  i  (n"  150)  et 
l'abscisse  curviligne  positive  (voisine  de  o)  AM  =  a  (voir  fig.  75, 
p.  16S).  Puis  imaginons  (le  lecteur  fera  aisément  la  figure)  que  nous 
menions  en  M  la  tangente  au  cercle  (tangente  perpendiculaire  au 
rayon  OM)  jusqu'à  sa  rencontre  en  N  avec  OA  prolongé.  Dans  le 
triangle  rectangle  MON,  nous  avons  (n"  216)  MN  =  OM  .  tg  MCA 
ou  (puisque  le  rayon  OM  =  i),  MN  —  tg  a.  D'ailleurs  (fig.  76) 
OP  =  COB  a,  PM  =  sin  a.  Considérons  alors  les  trois  surfaces 
suivantes  :  triangle  OMP,  secteur  circulaire  OMA,  triangle  MON. 
La  seconde  contient  la  première  et  est  contenue  dans  la  troisième  ; 
donc 

(1)  aire  OMP  <  aire  OMA  <  aire  MON. 

Or,  puisque  les  deux  triangles  sont  rectangles  : 

air»  OMP  =  -  .  OP  .  PM  =  -  COI  a  .  sin  a. 
•À  a 

aire  MON  =  i  OM  .  MN  =  -  Ung .  a. 
D'autre  part  l'aire  du  secteur  circulaire  OMA  est  égale  (n"  84)  à 

Bannoni.  —  Ln  PrûcipM  i»  l'Aoïlfi*  lUtliémjiliqiM.  37 


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&l8  CALCUL   DU»   FOnCTtOM 

la  demi- tongaeur  de  l'axe  AM,  soit  ~,  multiplia  par  l'anité  (lon- 
gueur du  rayon).  L'alité  (i)  s'écrit  donc 

1                       ^o  ^  i  .                t  lin  a 
-  cota  .  un  a<l     <1  ~  iga    ou ; 

multipliant  chaque  membre  par  -j— — ,  il  vient  :  cos  a  <  ----  < . 

Lcffique  a  se  rapproclie  indiSniment  de  léro,  cos  a  tend  vers  la 
valeur-limite  i.  Donc  le  rapport  -. — ,  compris  entre  deux  nom- 
bres dont  la  valeur  tend  vers  i ,  tend  aussi  vers  i  ;  il  en  est  de  même 
de  son  inverse  — —  1  puisque  r  =  ■■  )  ■ 

43S.  —  Cela  posé,  donnons  h  x,  k  partir  d'une  valour  quel- 
conque de  cette  variable,  un  accroissement  A.  L'accroisiMMnt  k 
de  sin  x  est  sin  (x  -t-  A)  —  sin  x,  ou  (d'après  le  n*  183} 
un  X  COI  k  ■+-  cos  X  un  k  —  lin  x  ou  tin  x  (cD>  h  —  ■  )  +  cos  i  lia  A  ; 
donc,  lorsque  A  tend  vert  o, 

..          1.    ..   A                 ,.    ,,    eoi  A  —  I  tin  h 

(a)  liniile  r  ^  sm  a; .  limite r h  cos  x  .  — f— . 

Je  dis  que  la   limite  du   rapport  ■ — —r est  zéro.   En  eilel 

nou8avonsd'aprèsle(n''383)rideatiléco9A=i  —  3  sin*  -.   Ooac 
.A  .h 


Lorsque  A  tend  vers  o,  la  dernière  fraction  tend  vers  la  limite  1 
d'après  le  lemme  du  n*  434  (ovi  l'on  fait  a  ==  ~)  :  donc  son  pro- 
duit par  le  facteur  sin  -  ,  qui  lend  vers  o,  tend  aussi  *«rs  o.  — 

Le  rapport  ""— ,  d'autre  part,  qui  figure  an  sfoond  terme  du 
second  membre  de  (2),  tend  vers  i  d'après  le  lemme,  donc  : 
tim  j-  =  cos  X.  En  conséquence  : 

L»  diriTée  «e  la  fonction  v  =  sin  x  est  /  —  oos  x. 


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FOSCTIOm   TUnSCENDAKTES  CLASSIQUES  ^l^ 

436.  Dérivée  de  ooB  ar —  Nous  avons  cob  a:  =  sin  {*  —  a:)- 
Nous  pouvons  donc  considérer  le  cosinus  comme  une  fonction  com- 
posée :  y^sîn  II,  u  =  -  —  X.  D'où 

/,  =  cos  u  .  n',  =  —  COI  u,  ou  —  cos  (  ^  —  x\:  donc  y'  =  —  ùax 
I«  dWrés  de  cm  ami  —  ito  x. 

437.  Dérivée  de  tang  x.  —  En  appliquant  la  règle  de  déri- 
vatioD  des  quoUeBisàla fonction  )'  —  t9a:  =  ^t^^,  nous  obtenms 

ce  qw'on  peut  eutsi  écrire  (')  /  =  i  +  tg*  ar. 

438.  Dérivées  dei  tonoUoi»  oironlsriree  Inversée, —  Posons 
x=:nT>y:  noaa  byoqs x,  =  cos  y.  Le  fonction  ^  =  an:  sin  a;, 
fonction  inverse  de  bïd  y,  a  pour  dérivée  (n"  41S) 

. I  I I  j^^  I 

'  '        y  I  —  ïio'  y  y  I  —  a:" 

La MflTto de  aniin a;  eit  donc       ■    ■     ■ .  Remarquons  que   cette 

dérivée  devient  infinie  pour  les  valeurs  x=  —  ietx;=+i,  pour 
leaqufdles  x*  =  i.  Ces  valeurs  sont,  nous  l'avons  vu,  des  valeurs 
criHqae»  pour  la  fonction  arc  ùa  x. 

Soit  maintenant  x  =  cos  ^;  nous  en  déduisons 

x  =  8ia( y\      donc y^^êrcûact, 

ou  v  =:  arc  cos  X  = arc  sin  i. 

■"  a 

Les  dérivées  de  «rc  sia  x  et  arc  coe  x  sont  donc  égales  et  de  signes 
contraires. 

(')  On  a,  «n  eflei,  ~î-  =  ''"'  g»^  ''"  '  -  '  +  T^rî' 


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CALCUL   DES   PO:iCTiONS 


Posantdemdme3;  =  tgy,  nous  aurons  (n"  437)  x,-. 
U  déliré*  d4  la  (onction  y  =  arc  tg  :r  «t  donc 


4.  —  Poactlooa  de  plusieurs  variables.  Ponctions  tmplhhes 


439.  La  théorie  des  fonctions  de  plusieurs  variables  (')  suit  pas 
&  pas  la  théorie  des  fonctions  d'une  variable,  et  nous  ne  nous  y 
arrêterons  que  brièvement. 

?ioiif{x,y,  z),  par  exemple,une  expression  algébrique  dépendant 
de  trois  variables  indépendantes  et  de  nombres  connus  ou  de 
lettres  représentant  des  nombres  connus  {constantes)  :  cette  expres- 
sion définit  une  Jonction  algébrique  {explicite)  des  trois  variables 
X,  y,  z.  Telles  sont  les  fonctions  entières  polynomales  (voir  n°  381) 
eties/oncfio/is  ra/ion/ie//ej  qui  sont,  par  définition,  des  quotients 
de  deux  polynômes  en  x,  y,  z.  Une  expression  algébrique  telle  que 

Vi'  +  j-'  +  î,       ou       (x+j-ï -(-ïr)t_ 

(*)  t  Le*  quantitdi  Tariablas  que  noui  avons  coniidji^M  jusqu'ici ~~  dît 
EuLBB  llnlroductio in Anali/aininfimioram,  i7JH,chBp.v]  —  avaieat  entra 
ellei  une  tells  liaison  qu'elle!  étaieattoutetloDctiona  d'une  leule  variable,  et 
que  la  détermination  d'une  seule  emportait  celle  dei  autn»  ;  mais  nou( 
alloot  traiter  à  présent  dei  quantité!  Tariablei  qui  n'ont  aucune  dépen- 
dance réciproque,  de  manièru  qu'en  lubitituant  i  l'une  d'elles  une  valeur 
déterminée,  les  autres  rctteot  encore  indétarminéei  et  variables.  Ces 
aortes  de  quantités  que  je  représente  par  x,  y,  z,  ne  changent  point  de 
nature  quant  à  leur  aignification,  chacune  renfermant  comme  à  l'ordi- 
naire toutes  les  valeurs  déterminées  ;  mai*  en  les  comparant  on  remar- 
quera que  si  l'on  met  pour  z,  par  exemple,  une  valeur  quelconque  déter- 
minée, les  autres  x  et  y  auront  une  lignificatioii  aussi  indéfinie  qu'aupa- 
ravant. La  diETérence  entre  les  quantités  variablei  dépendantes  ou  indé- 
pendantes les  unes  des  autres  consiste  donc  en  ce  que,  pour  les  premières, 
U  valeur  déterminée  d'une  seule  donne  celle*  dea  autres,  et  que  pourk* 
dernières  la  détermination  de  l'une  ne  limite  nullement  la  significatioa 
de  celles  qui  restent.  —  Donc  une  (onction  de  deux  ou  d'un  plus  grand 
nombre  de  variables  x,  y,  t  est  une  expression  composée  de  ces  quantités 
de  qudque  manière  que  ce  soit  >. 


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FO^tCTIONS   DE    PLUSIEURS    VARIABLES.    FONCTIONS  IMPLICITES     ^3! 


qui  ne  peut  pas  âtre  mise  sous  forme  de  quotient  de  deux  poly- 
nômes, définit  unijonction  non  rationnelle. 

Si  dans  l'expression  de  la  fonction  entrent  des  puissances  d'ex- 
posant  irrationnel,  des  logarithmes,  ou  des  lignes  trigonométriques 
àt  quantités  variables  (cf.  n*  379),  la  (onction  u^y(x,  y,  z)  est 
dite  transcendanie. 

Considérons,  d'autre  part,  une  relation  ou  égalité  de  la  forme 

(I)  ¥{x,y.z.u)  =  o, 

dont  le  premier  membre  F  (x,  y,  z,  u)  est  une  fonction  algébrique 
ou  transcendante  quelconque  des  quatre  quantités  x,  y,  z,  u.  Cette 
relation  —  qui  est  (lorsque  l'on  considère  x,  y,  z  comme  connus) 
une  équation  en  u,  —  définit  i>np/ii;j7«mc/i/(')  une  fonction  «(Ronc- 
hon implicite  algébrique  ou  transcendante)  des  trois  variables  x,y,z. 
Les  fonctions  explicites  ou  implicites  d'un  nombre  quelconque 
de'variables  se  défmiront  exactement  comme  les  fonctions  de  trois 
variables. 

440.  —  Une  fonction  {')  u  =  /{x,  y,  z)  des  trois  variables  x, 
y,  z,  n'est  pas  toujours  définie  pour  toutes  les  valeurs  de  »,  y  et  z. 
Avant  donc  d'étudier  la  fonction,  nous  devrons  indiquer  les  inter- 
valles dans  lesquels  nous  faisons  varier  x,  y  et  z.  Si  par  exemple 
la  fonction  est  définie  pour  x,  y  et  z  tels  que 

a'  <  a:  <  a,       6'  <  y  <  6,       e'  <  2  <  c, 

nous  dirons  que  In  fonction  existe  dans  le  domaine  (a',  a),  (i',  b) 
(c',  c),  et  nous  pourrons  nous  proposer  de  l'étudier  dans  ce  do- 
maine. 

Si  j;,  ^,  2  sont  des  fonctions  de  certaines  variables,  t),  ...  u>,  la 
variable  dépendante  peut  être  regardée  comme  une  fonction  com- 
posée de  ces  variables  {/onction  de  fonction).  Supposons,  en  parti- 


(*)  Invertement  cette  relation  définit  implicitement  x  comme  fonction 
de  y.  1,  u,  ou  y  comme  fonction  de  x,  i,  u,  etc.  Ces  fonction*  sont  ana- 
logues aux  fonctions  inverses  que  l'on  considère  dans  U  théorie  de*  fonc- 
tionB  d'une  variable. 

I*)  Je  continue  i  prendre  pour  exemple  une  fonction  de  3  variables  ; 
tout  ce  qui  va  être  dit  s'applique  aux  fonctions  de  n  variables  (quel  que 
soit  le  nombre  n). 


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4S3  CALCUL    DEB   FOHCtlOKB 

ci^r,  que  les  variafalei  x,  y,  z  soient  toutes  trois  foDcUons  d'une 
même  variable  t  ;  alors  a  peut  être  regardée  oomme  fonctioa  (com- 
posée) de  U  variable  unique  t. 

Use  foncUon  u  =  /{x,  y,  t)  peot  avinr  pluaienr»  branches  ; 
c'est  le  cas,  par  exemple,  de  la  fonction  ^/i  -t-xyt.  Une  fonction 
qui  n'a  qu'nne  seule  branche  dans  un  domaine  donné  y  est  dite 
mnivoque. 

441.  Continuité.  - —  La  fonction  u  de  x,  y,  z  est  continue  an 
voisinage  des  valeurs  x,,,  y,,  2,  de  x,y9lz  lorsqu'elle  satisfait  aux 
conditions  suivantes  :  t"  lorsque  x,  jr,;  varient  très  pen  à  partir 
de  leurs  valeurs  respectives  x„  y,,  2,,  u  (partant  d'une  valeur  dé- 
terminée Ut)  varie  également  très  peu  ;  plus  précisément,  si  uoe 
fonction  u  est  contioM  pour  Us  vaUars  ou  «  pour  le  syttime  det 
valeurs  »  x,,  y„  Zo,  c'est  que  l'on  peut  d^inir  un  domaiae  — 
contmant  le  syslàme  de  valeurs  x«,  y^,  et  z,  —  tel  que  pour 
X,  y,  z  variant  dans  ce  domaine,  u  —  u,  reste  injérieare,  en  va- 
leur  absolue,  d  an  nombre  donné  é  aussi  petit  (ju' on  \o\idtBi{')', 
3°  soient  u^,.  u,  les  valeurs  prises  par  u  pour  x  ^  Xg,  y  =  ^,, 
z  =  2,,  d'une  part,  et  pour  x  =  xv,  y  =  ^,,z^z,,  d'autre  part: 
lorsque  (*),  faisant  varier  x,  y,  z  d'une  manière  continue  (n'  307) 
on  passe  du  système  de  valeurs  a^,  /,,  z,  au  système  de  valenn 
X|,  yi,  Zi,  la  fonction  u  prend  au  moins  une  fois  chacune  de* 
valeurs  comprises  entre  u„  et  Ui- 

Si  la  fonction  u,  —  égale  i  u,  pour  x  =  x„,  y  =  y^,  z  ^^  z„ 
—  est  continue  pour  ces  valeurs  des  variables,  on  dit  qu'elle  tend 
vers  la  Cimife  u^  lorsque  x,  y,  z  tendent  respectivement  vers  les 
valeurs  x,,  y„,  ;„  (cf.  396). 

{')  Quelque  petit  que  soït  t,  en  d'autres  termes,  on  peut  toujoon 
tronver  unnombresaiaez petit pourque les  trohiné^litéa,  ]  x — x,  \  <i, 
I  y  —  yg  I  <  a,  I  I  —  z^  |  <  a  (euppMéei  eatisfaiteB  lintuL  t  animot)  sn- 
tratnent  comme  couttiquonce  |  u  —  u^  |  <  e  (et.  n°  396). 

(')  On  peut  démontrer  que  cette  seconde  propriété  des  fonctions  con- 
tÏDuei  eet  une  conaéquence  de  ceDa  qu'teonoe  la  note  précidente,  qui 
nifflt,  par  oonséquenl,  à  définir  lei  fonctiona  oentiniw*  (voir  TnU.  lit^ 
ch.  i).  —  11  y  a,  remarqnODS-le,  une  infinité  de  manîèn*  de  p«M«rdM 
valeurs  Zg,  y^,  ig  aux  râleurs  xi,  i/i,  Z[  :  on  peut,  par  exemple,  faire  d'aboid 
varier  zde  x^kx,  m  laissant  les  quantités  y  et  i  égales  à  y,,  ;^,pnîifnre 
varier  ea^uite  ces  deux  quantité*  seule*  ;  on  bien  on  peut  < 
par  faire  varier  y  seul,  etc.  Notre  énoncé  t'applique  à  tous  ees 


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FOnCTIOng   DE   PLUBttCRS   VARIABLES.    FOMCTIOUS    IKPLICITBS     ^SS 

Une  fonclion  qui  est  continue  pour  tous  les  systèmes  de  valeurs 
intérieures  &  un  certain  domaine  (a,  a'),  {b,b'),  {e,  (^ )  [vide  n' 440] 
«atdîte  continue  dam  le  domaine. 

Les  propriétés  générales  des  fonctions  conlinnes  se  laisient 
étendre  aux  fonctions  de  plusieurs  variables.  On  établira  en  pai- 
ticulier  que  les  fonctions  polynomales  sont  continues  pour  toutes 
valeurs  (finies)  des  variables,  (..es  fonctions  rationnelles  (non  poly- 
nofsalM)  seront,  an  contraire,  discoatinues  et  infiniment  grandes 
pour  certaine  systèmes  de  valeurs  de  variables.  Ainsi  la  fc«iction 
u  =  aj  +  —zTi  •"*  «ofinie  Uwtque  y  al  z  prennent  des  valeurs 
égales  quelconques.  D'une  manière  générale,  on  peut  démontrer 
(cf.  3M)  qne  dans  tout  domtilne  où  elle  exiite,  est  unlvoque,  et 
conserve  une  valeur  finie,  une  fonction  algébrique  est  nécessaire- 
DMitt  cMitînne  ('). 

443.  DdrlTéea  partiellea  du  premier  ordre.  —  Considérons  , 
une  fonction  nsivoqua  «t  continae,  u  =  /{x,  y,  z),  auvoîainage 
d'un  système  de  valeurs  de  x,  y,  z.  Supposons  que,  y  et  2  ne 
changeant  pas,  x  subisse  un  accioissemant  (positif  ou  négaUf)  Ax. 
La  variable  u  subit  un  accroissement  correspondant  que  je  dési- 
gnerai par  (Au)j.  Faisons  tendre  Ax  vers  o  (en  ne  touchant  ton- 

jours  pas  à  j-  et  z)  et  considérons  le  rapport  -^  ■  Si  ce  rapport  se 
rapproche  de  plus  en   plus  d'une  valeur-limite,  cette  limite  est 


(')  On  dimontie,  plus  partlculiiremert,  le  théorème  suivant,  dont  nous 
nodi  coatrotoni  de  donner  l'énoncé  (il  l'appliqae  aux  lonctiona  tnins- 
Mndante*  nomme  aux  lonotloia  algébrique*). 

Si  la  fonction  u  =  f[x,  y,  i)  ett  cantinae  dan*  un  domuine  donné  [a,  a% 
[b,  b'],  {e,  e],  et  varie,  dont  ce  domaine  entre  d  et  d,  leê  dictrjw  fondions 
imptieiteê  [fonction  x  de  y,  i,  u,  fonction  y  de  x,  z,  u,  etc.],  définies  par  la 
relation  u  —  /  (z,  y,  i)  =  o,  Minf  eonlinum  pour  loua  Im  tyttimti  de  vtdeure 
eorreapondani  à  ce  domaine  pour  ItaqueSa  elle*  sont  univoquea  [nous  ne 
noua  occuponi  que  de  ces  aystèmea  de  valeim-li,  cbi  nous  n'avons  défini 
la  continuité  que  de*  aeuloa  fonctions  univoques). 

C'est  en  partant  de  là  que  l'on  étabUt  par  une  démonstration  rigoo- 
reuse  la  continuité  d'une  fonction  implicite  définie  par  une  relation 
F  (x,  y)  ^  o  dont  le  premior  membre  est  fonclion  continue  de  x  et  y). 

Plus  particuli élément  encore  nous  pouvons  déduire  de  la  proposi- 
tioG  qui  ptécdde  que  l«  fonctiiHi  inverse  d'ono  («netioa  eontiDue  est 
continue. 


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^a4  CALCUL    DBS  POHCTIOHS 

appelée  :  dérivée  partielle  de  u  par  rapport  à  x  ;  c'est  la  dérivée  de 
la  fonction  de  x  que  définit  l'égaiilé  u  =  f  lortguon  y  laisse  inva- 
riables les  quantités  y  et  z.  On  désigne  la  dérivée  partielle  relative 
i  X  par  le  symbole  u.,  ou/,,  ou  ^avec  la  notation  dite  dijfférentieUe) 

par  le  symbole  (')  r-  ou  ^  ■ 

On  définira  de  même  la  dérivée  partielle  par  rapport  à  y, 
[que  l'on  écrira  ù„j\,  g^  ou  —  et  lu  dérivée  partielle  par  rap- 
port à  z.  Ces  définitions  s'étendent  d'ailleurs  au  cas  od  la  fonction 
est  fonction  de  variables  indépendantes  en  nombre  quelconque.  Le 
calcul  des  dérivées  partielles  se  ramène  immédiatement  au  calcul 
des  dérivées  ordinaires,  puisque,  pour  calculer  f.,  il  suffit  dt>ns 
l'expression  f,  de  traiter  y  ai  z  comme  des  constantes. 

Les  trois  dérivées  partielles  sont  en  général  des  fonctions  dos 
variables  X,  y,  z  (cf.  n*407). 

Exemple.  —  Pour  un  système  quelconque  de  valeurs  de  x,  y,  z, 
la  dérivée  partielle  de  la  fonction  u  =    --■—  par  rapport  à  xe»t 

s/r  +  ï" 


u,  =  — —  ;  la  dérivée  partielle  de  la  même  fonction    par 

rapport  à  j-  est  —  -^(y  -^  ^')~r  ;  la  dérivée  partielle  par  i-apport 


-~l^{y-^-■•^)   '     .  a.-,     ou    -rîO--t-r'}  »    . 

443.  DériTés  d'an*  fonatlon  composée.  —  Haisoonons,  cette 
fois,  pour  simplifier  l'écriture,  sur  une  fonction  de  deux  variables, 
a  =J{x,  y),  considérée  dans  un  domaine  où  la  fonction  u  et  ses 
dérivées  partielles  sont  des  fonctions  continues,  et  supposons  que 
xety  soient  toutes  deux  fonctions  d'une  mâme  variable  t  : 

x  =  i^{t).      y  =  y{t):     • 

alors  u  est  relativement  h  la  variable  l,   une  fonction  composée. 
Partons  d'un  système  de  valeurs  correspondantes  de  t,  x,  y  et  u, 

{')  Dans  ce  symbole,  nous  arrondiasons  le  d  afin  de  distinguer  la  déri- 
vée partielle  d'une  dérivée  ordinaire. 


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POnCTIOnS   DE   PLUSIEURS    TAIIIABLES. 

et  donnons  h  t  an  accroiBsement  St  :  il  en  résulte  pour  x,   y,  n 
des  accroissements  Ax,  Ay,  Au. 

D'ailleurs,  on  peut  évidemment  poser  : 

(a)     Au=^[/ix+&x.y-hliy)-/(.x-i-lx.yy-^:f(x+&x.y)-/{x.y)]. 

Appliquons  le  théorème  des  accroissements  Gnis  (n''4ao)  à  cha- 
cune des  difTérences  écrites  entre  crochets.  La  première  dilTérence 
est  égaie  au  produit  de  A^  par  la  valeur  que  prend  la  dérivée 
/".(x  -+-  Ax,  y,)  pour  une  certaine  valeur  y^  comprise  entre  y  et 
y  +  \y  :  nous  poserons  y„  ^  5\y,  où  5  désignera  un  nombre 
positif  et  inférieur  à  i .  La  seconde  difTérenco  est,  pareillement 
égale  au  produit  Ax  .  f,  [x  +  6,Ax,  y)  où  0,  est  un  certain 
nombre  compris  entre  o  et  i.  Divisant  alors  Au  par  Af,  nous 
aurons 

a  =  ^-f  ■  <'  +  "•'•  +  ")■)  ->■  ^f-  <■'  +  »■■'»'.  r)- 

Faisons  maintenant  tendre  Af  verso  ;  les  accroissements  Ax,  A/. 
Au  lendentalors  tous  verso;  la  valeur  de  la  dérivée  y.(x  + S,  Ax,r) 
tend  vers  la  valeur  de  la  dérivée  /*.  (x,  y)  ;  la  valeur  de  la  dérivée 
y,  (x  -t-  Ax^  y  ■+-  ÔAy)  tend  ver»  la  valeur  de  ia  dérivée  /,  (x,  y), 
et  l'on  a,  par  conséquent,  à  la  limite  :  dérivée  de  u  par  rapport  à  t, 
ou  :  u,  =y,(x,  y)  .  x.  -h/,  (x,  y)  .  y',,  égalité  que  l'on  peut 
écrire  ainsi 

(31  i''.  =  ^^^^^J. 


444.  Dérivée  d'une  fonction  implicite  da  x.  —  Considérons 
la  fonction  implicite  ^  de  x  définie  par  la  relation  F  (x,  y)  =:  o. 
Nous  plaçant  dans  un  domaine  où  F  (x,  y)  et  ses  dérivées  par- 
tielles sont  continues,  appelons  A^  l'accroissement  de  y  qui  cor- 
respond h  l'accroissement  Ax  de  x.  Nous  aurons,  en  défmissant 
$  et  $,  comme  au  numéro  précédent,  C accroissement  de  F 

A/  .  F,  (t  -H  Ax,  y  ■+■  «Ay)  ■+■  ix  .  F,  (x  h-  «.Ax,  y). 
Mais  l'accroissement  de  F  est  nul,  puisque  In  fonction  F  de  x 


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CALCUL    DU    FOnCTlOKB 


«t  y  reste  nulle  lonque  y  est  égale  h  la  foDction  implicite  de  «  q 
nous  considérons.  Donc  nous  avons,  en  dîvîiant  par  Ax  : 

O  =  ^^  .  F,  (a:  +  iar,  >■  +  i^y)  +  V.  (i  -(-  8,4x.  j-). 
-  8.  AT.  r) 


4j-       K,  (x -h  iJ.7  +  6i/)* 

Lorsque  Ax  et  Ay  tendent  Tera  o,  F',  tend  ven  la  valeur  F.  {x,  y) 

F,  tend  ver»  la  valeur  F,  [x,  y).  Si  donc  cette  dernière  valeur  n'est 

pas  nulle,   le  rapport  -^  a  aussi  une  limite  qui  est  la  dérivée 
/  [ou  y,]  de  y  par  rapport  à  «,  et  l'on  a  (') 

aF 


,,.  ,       —  F,  rfr  8x 

{4)  y  =  -1:-- ,      ou        j^  =  ^ï5-  . 


Si  F,  est  nul  sans  que  F,  le  soit,  /  est  infini.  [Voir,  sur  le  cas 
où  F.  et  F,  sont  tous  deux  nuls  le  Ghap.  iv,  du  présent  Livre]. 

Exemple.  —  L'égalité  x*  -\-  y*  —  i  =  o  définit  une  fonction 
implicite  y  de  x.  Pour  avoir  sa  dérivée,  posons  F  =  œ*  -t-  y*  —  1. 


Vf  :      d'où 


^^  =  : 


V  '  -  ^ 


,  puisque  y  =  \/i 


445.  DériTéas  d'ordra  aupArleur  d'nna  tonotlon  de  pla- 
aieurs  vaiiablaa.  —  Les  dérivées  partielles  du  premier  ordre 
d'une  fonction  u=/(x.  y,  z)  sont  en  général  des  fonctions  de  x, 
y,  z  ;  elles  ont  donc,  à  leur  tour,  des  dérivées  partielles  relatives 
aux  trois  variables  x,  y,  i.NousappelleronscesnouvellesdérivéeB: 
dérivées  partielles  du  second  ordre  de  la  fonction   u,  et  nous  les 


I')  Otte  égalité  vaut  pour  Bn«  valeur  queleonqiM  de  x,  mais  la  valevr 
<]u'i1  y  faut  doniMr  k  y  n'est  point  arbitraire  lorsque  x  e*t  damé;  y  wt 
en  cITet  la  valeur  de  la  fonction,  laquelle  Batiifait  toujours  à  la  relation 
FIx,  y)  ^  o.  Aiiui  pour  avoir  explicitement  la  valeur  de  y'  pour  une  va- 
leur déterminée,  z,  dex,  il  faut  :  1°  calculer  la  valeur  correspondante  y, 
de  y  (définie  par  la  relation  Fix,  y\  —  o]  ;  3°  calculer  la  valeur  du  s«aoad 
membre  de  (^1  pourj:=  x^eXy  =  i/o- 


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FO^CTIO:iS   DK   PLl'SIBUBS    VAHlâU-EI.    FOHCTIOHS   IMPLICITES     43? 

désîgoeroas  respectiTement  :  t°  les  dériva partiellea  de/,  par  les 
symboles  (')  : 

f    4-    ,•  "*!    »V    *>V 

3°  les  dérÏTées  partielles  de  f,  par  les  symboles  : 

/■,../.../-.. 

3"  les  dérivées  partielles  de  f.  par  les  symboles/*,,,  ou  r-]^,   ... 
De  la  même  manière,  nous  déilniroiu  les  dérivées  partielles 
d'ordre  3,  d'ordre  i, ...  de  la  fonction  el  qous  les  représeateront 
parlée  symboles         /■<•,'.  ...  /'V.  ...      ou       ^,  ...  -^4,  .-■ 

446.  —Je  dis  que,  dans  le  calcul  d'une  dérivée  partielle  d'ordre 
supérieur,  on  a  le  droit  d'intervertir  l'ordre  des  dérivations,  c'est-&- 
dire  que  l'on  a,  par  exemple  : 

^^^.        ^^..^=     "'/     .etc. 
tixfty       Aybx  bxuzbxùy        ùx'byht 

Démontrons  tout  d'abord  ce  théorème  dans  le  cas  où  la  fonction 
a  =  y  ne  dépend  que  de  deux  variables  x  tKy  :  je  dis  qoe  l'on  a 
en  ce  cas  :  f,,  =J\,. 

En  ctTet,  en  considèrent  f(x,  y)  comme  fonction  de  »,  nous 
avons,  d'après  le  théorème  des  accroissements  finis  (n*  430)  : 

(5)  ^>'--'^£--'<-^' =/,'(.  +  ., A..,) 

OÙ  o  <  Si  <  I  (et.,  pour  les  notations,  le  n°  443).  Considérons  la 
fraction  du  premier  membre  comme  une  fonction  de  y  et  appli- 
(ptnns-lui  le  théorème  des  accroissements  finis  par  rapport  &  celte 
quantité,  &  laquelle  nous  doonone  un  accroissement  Ay  :  nous  oh- 
tenons: 

=/;,(n-«.i:r,yH-e4T) 
{'}  La  lettra  /  peut  {tre  remplacée  partout  pBi  la  lettre  u. 


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iSaS  CALCUL  DBS  poncTio;($ 

(avec  o  <;  S  <  i),  le  second  membre  étant  la  dérivée  par  rapport 
à  ^  de  la  fraction  figurant  dans  (5)  [que  l'on  remplace,  dans  ce 
dernier  calcul  ('),  par  la  fonction  égale /.(x  -h  6i^,y)]  prise  pour 
la  valeur  y  ■+■  S^y  de  la  variable. 

Faisons  maintenant  le  niëioe  calcul  an  intervertissant  les  rôles 
de  X  et  y.  Nous  pouvons  poser 


/(;r.y  +  Ly)-f{x.y) 


=/;(*./+ c'âj-)    o"   o<o'<i 


Considérant  le  rapport  du  premier  membre  comme  fonction  de 
X,  et  opérant  comme  ci-dessus,  nous  retrouvons  au  premier  membre 
la  fraction  qui  figure  aa  premier  membre  de  T  égalité  (6)  et  consta- 
tons, cette  fois,  que  cette  fraction  est  égale  ^  f,'.{x-\-fl, ÙLX.y ~\-V hy) 
ou  o  <  0',  <  1 .  Ainsi/,',(a;  -t-  %,Lx,  y  ■+■  ôdj-)  =//,(xh-6', 4x. y+  ffi/) 
quels  que  soient  les  accroissements  Ax  et  ^y.  Faisant  tendre  ces 
accroissements  vers  o,  nous  obtenons  l'égalité 

(7)  //.(^.r)  =S:À^.y)- 

447.  —  La  mâme  démonstration  s'applique,  évidemment,  au 
cas  oît  y  dépend  de  trois,  quatre,  ...  variables,  puisque,  lorsqu'on 
effectue  des  dérivations  relatives  à  x  et }',  on  traite  toutes  les  autres 
variables  comme  de*  constantes. 

D'autre  part,  on  déduit  de  l'égalité  (7)  que,  sï/est  une  fonction 
de  X,  y,  z,on  a 

nzàxiiy        bzayix  '        bxoybt       byàxbz  ' 
car  la    première   égalité   s'obtient  en  appliquant   le  résultat  ci- 
dessus  démontré  à  la  fonction  ■^\  la  seconde  égalité  s'obUent  en  . 
dérivant  par  rapporta;  les  deux  fonctions  identiques—^  et  13^ ■ 
D'ailleurs  les  raisonnements  faits  sur  a:  et  y  peuvent  être  répétés 


(<)  Les  deux  membre*  de  (.S)  étant  des  fooctioni  ideatiquei,  i«un  Atn- 
vées  par  rapport  à  y  le  soDt  aussi  et  j'ai  donc  le  droit,  lorsque  j'applique 
le  tbëorèms  des  accroisiemonts  Gnis  au  premier  membre,  de  remplacer 
■a  dérivée  par  celle  du  second  membre. 


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DE    RLUSIBURS   TABUBLES.    FODCTIORS   lUPLIClTES     4^9 


sur  X  et  z,  sur  y  et  z,  elc.  Nous  reconnaissons  ainsi  que  l'éaoncé 
donné  plus  haut  est  bien  exact  dons  le  ces  le  plus  général. 

Ainsi  toute  dérivée  partielle  d'ordre  n  d'une  /onction  J\x,y,z) 

pourra  être  écrite  soas'la  forme  ^c  fr:i<  oà  J>iî.''  ionl  Irait 
nombres  entiers  ayant  pour  somme  n. 

448.  Formule  des  aoorolasements  Unis.  —  On  peut  établir 
une  formule  —  dite  des  accroissements  unis  —  qui  est,  pour  les 
fonctions  de  plusieurs  variables,  l'équivalent  de  la  formule  du 
o°  430. 

Considérons  pour  simpli&er,  —  lu  démonstration  est  la  m£me 
dans  le  cas  général  —  une  fonction  J{x,y)  de  deux  variables,  sup- 
posée continue  ainsi  que  ses  dérivées  partielles  dans  le  domaine 
(a,  A),  (6,  B)  [voir  440j.  Je  dis  que  l'on  a  l'égalité 

(8)  /{A.B)  ~/«.6)  =  (A  -  «)/,(='.?)  +  (B  -  fe)/',(».P). 

où  les  nombres  a,j3  sont  un  certain  système  de  valeurs  apparte- 
nant au  domaine  considéré,  c'est-à-dire  comprises  :  a  entre  a  et  A, 
et  p  entre  h  et  B. 

Remarquons  que,  pour  passer  du  système  de  valeurs  a,b  au  sys- 
tème de  valeurs  A.B,  nous  pouvons  régler  comme  nous  le  voulons 
la  variation  concomitante  de  x  et  de  y.  Réglons  alors  cette  varia- 
tion en  introduisant  une  variable  auxiliaire  l  et  faisant 

(9)  i  =  «  +  (i-o)l;      y  =  b  +  {K-b)l. 

Lesnombresxet^sontencecasdesfonctionsdef  :  lorsque  t  varie 
de  G  i  I,  X  varie  de  a  à  A  et  }>  de  6  ù  B.  D'ailleurs,  quand  on 
remplace  x  el  y  par  les  expressions  (9),  u  =^  J{x,y)  devient  une 
fonction  de  (,  que  nous  allons  désigner  par  f{t). 

La  dérivée  de  Ji  =  y(/)  est  f,  =f,{x,y')x,  +J',{x.y)y,  (n*443). 
En  remarquant  que  a;',  =  A  —  a  et  y,  =  B  —  6,  on  aura 

(10)  .■,  =  (A-.l/-.+(B-ty, 

oiij'.  et  y,  sont  des  fonctions  composées  de  /  par  l'intermédiaire 
des  variables  x  et  y,  soit  :    f'.ix.y)  ^  »,(()     /,(«./)  =  •i(')- 


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430  CALCUL    DKS   POnCTIONS 

Appliqnons  A  la  fonction  ^t)  la  formule  des  accroissemeats 
unis  (n'  430)  relative  i  l'intervalle  o,i  :  noua  avons 

(II)  ç(i)  —  «(o)  =  ?'{•)      avK      o  <  6  <  I. 

donc,  d'après  (lo)  :  • 

?(>)  -  ÇH  =  {A  -  «)?.(»)  +  (B  -  6)?.(9). 

Les  valeurs  a  et  jS  de  x  et  }■  qui  correspondent  k  la  valeur  9  de  f 
sont  3  =  a  +  (A,  —  0)6      et      p  =  6  +  (B  —  6)fl: 

elles  sont  manifestement  comprises  respectivement  entre  a  et  A, 
et  entre  &  et  B;  d'ailleurs,  par  définition  des  fonctions  f,,  f,  et  f, 

V.(«)=/.(».^).     f,{<^)  ==/.{'/?)•     •(i)=AA.B),     f(o)=/..6). 

L'égalité  (il)  n'est  donc  autre  chose  que  l'égalité  (8).  qae  l'on 
se  proposait  de  démontrer. 


-  Htcbercbe  ée*  itmetinoM  primUtivea 


440.  —  L'étude  d'une  opéra^on  algébrique  appelle  l'étude  de 
rc^>éT«tion  inverae  :  aintî  en  a-t-il  été  ponr  t'ad^tion  et  la  «ons- 
traction,  pour  la  mulliplicatîon  et  la  divimofi,  pour  rélération  anx 
puissances  entières  et  l'extraction  des  racines  ;  nous  ne  pouvons 
manquer  de  porter,  pareillement,  notre  attention  sur  l'opération 
inverse  de  la  dérivation  et  de  nous  poser  la  question  suivant*  : 
Peat-on  toujours  trouver  une  fonction  F  (x)  d'une  variable  qui 
admette  pour  dérivée  une  Jonction  donnée  {connae)f(x)  ? 

460-  —  Faisons  d'abord  une  remarque  préliminaire.  Il  ré- 
sulte du  a'  409  que  si  une  fonction  F  (x)  a  pour  dérivée  /(x),  la 
fonction  F  (:c)  -t-  C,  où  C  est  une  coiutante  quelconque,  a  la 
même  dérivée.  Ainsi  le  problème  que  nons  noOs  sommes  posé  ne 
peut  comporter  une  solution  unique.  •S'iY  existe  une/onction  F  {x), 
il  an  exitte  ane  injiniii,  différant  Us  wut  des  aatret  par  de»  oatia- 
tantes  ajo^ies  à  leurs  exprettioat.  Ces  foacttooa  senxit  «ppeléaa 


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I   FOHCTIOIIB    PHIUITITES 


Mr 


a  fonctions  primitiuei  >  de  U  foncUoa/(s!^.  On  les  appelle  aussi 
H  fanetions  itUégrale»  »  ou  ■  intégrait  u  ;  plus  prAci»ém»nt,  ri 
F  (x)  Mt  une  fonction  primitive  dey  (x),  on  dit  que  la  fonction! 
F  (x)  +  C,  —  où  G  eat  une  coiutanle  arbitraire  dont  je  ne  d^ni» 
pas  U  valeur,  —  est  l'intégrale  indéfinie  de  la  fonction  /  (x). 
L'op^tion  que  oons  «deoUtons  lorsque  nous  formonH  l'intégnile 
indéfinie  d'une  ronction  s'appelle  :  inléffration  ou  tfoadratare  (■). 

451.  —  Ces  dérinitions  données,  nous  remarquons  que  nous 
pouvons  immédiatement  former  les  fonctions  primitives  (ou  inté- 
grales indéSnies)  d'un  ^nd  nombre  de  fonctions  :  talant  de  déri- 
vées, en  effet,  calculables  d'aprës  les  règles  dei  SS  2  et  3,  aatant  de 
fonctions  primitives  connues.  C'est  ce  qui  apparaît  dans  le  tableau 
suivant  (*)  où  nous  plaçons  en  regard  les  règles  de  dérivation  élabliee- 
plus  haut  et  les  règles  d'intégration  correspondantes  : 


Fooctû») 

DérivéM 

F«^« 

Fondion  primitiTa 

y~x" 

y  -  "«"•-' 

-l=J^^c 

y  ^Lxoulogs 

y-'i 

^  =  i 

■Ï-Li+C|>)        1 

y-=iini 

y'—  «MI 

V  =  cMir 

Y_.iD.  +  C 

!,  =  co«i 

y  — —iini 

y^sin* 

y=.t«l 

ï'-ish. 

y-s^i 

Y  =  tg«  +  C 

y  -=  arc  sin  x 

^'  =  /:^^ 

"'^.-x. 

Y_.rc«iii  +  C 

y  —  arc  tang  x 

i-'-r-fT. 

!'-.+*• 

Y=an!t«ig»  +  C 

V-»' 

»■-•' 

»-•• 

Y-«»+C 

(*)  O  mot  l'opposa  au  mot  àifféwttliation  qui  était  employé  au 
XVII*  aiècle  pour  déiigner  l'opération  de  la  dérivation  (ou,  du  moins  un» 
opératîoa  exactement  équivalente,  voir  tupra  p.  ^oi,  note  a). 

(*)  Ce  tableau  eoniljtuo  Im  Canoam  que  Leibm»  propoiait  de 
dreMor  dit  167].  Cf.  la  fm  du  De  Quadratura  de  Newtok. 

(')  Noua  pouvons  ausii  écrire  cette  fonction  primitive  soug  U  (orme 
Y  =  L[Ce),  C  étant  une  eontUnte  «rbitwre;  en  eflet  L(Gi)  =  Lx  +  LC 
(cida  n^  i44].  Or  si  C  eat  une  toiultmU  opbilratrwilenestdemémade  IX. 


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jSa  CALCOL   DES    FO!tCTIO:*S 

Les  fonctions  y  considérées  no  sauraient  d'ailleurs  avoir  d'au- 
tres Tonctiona  primitives  que  celles  qui  figurent  dans  notre  tableau  ; 
en  effet,  soient  Y,  et  Y,  deux  fonctions  primitives  d'une  même 
fonction  y  ;  la  différence  Yi  —  Yi  a  pour  dérivée  y  —~y<  donc  o  ; 
j'en  conclus  que  \,  —  Y,  est  une  constante  par  rapport  â  x,  car 
il  n'y  a  que  les  constantes  (dont  l'accroissemenl  est  toujours  nul) 
qui  aient  une  dérivée  nulle. 

463.  —  Pour  désigner  simplement  les  fonctions  primitives,  ou 
intégrales  indéfinies,  on  emploie  souvent  une  notation  spéciale 
dont  nous  eipliquerons  plus  loin  l'origine  et  la  signiGcation 
{Trois.  Liv.,  chap.u)  :  cette  notation  est  fondée  sur  l'emploi  du  signe 


/' 


{originairement   un    S;,    que  l'on    Ut  :  intégrale   ou  somme, 

et  du  signe  dx,  que  nous  avons  déjà  introduit  dans  la  théorie  des 
dérivées.  Ainsi  le  symbole 


/^ 


représentera  la  fonction  primitive  def{x)  :  ce  Bjmbole,  par  con- 
fléquenl,  ne  désigne  pas  une  fonction  déterminée,  mais  bien  une 
infinité  de  fonctions  différant  les  une  des  autres  par  des  valeurs 
constantes. 

Nous  écrirons  en  conséquence 


/" 


•dx  =^ h  C,         I  cos i . dT  =  »in  i-i-  C, etc. 


Le  lecteur  traduira  facilement  dans  ce  nouveau  système  de  nota- 
tions les  formules  du  n*461.  Aces  formules  nous  ajouterons  les 
suivantes  que  l'on  obtient  immédiatement  en  appliquant  les  règles 
de  la  dérivation  : 


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HECUEnCRE  DES  FONCTIONS 


En   effet,    dérivons  les  secoods  membres.    Nous    avons    par 
exemple  : 


X  dér.  de{x-\-\/i-i-x*). 


réduisant  au  même  dénominateur  la  quantité  entre  crocliets,  et 
effectuant  la  mulltplication,  nous  obtenons  la  première  formule 
écrite  ci-dessus.  On  vériGera  semblablement  les  deux  autres. 

463.  —  Ainsi  il  nous  sera  facile  d'allonger  le  tableau  des  inté- 
grales connues  à  l'avance,  mais  nous  ne  serons  pas  pour  cela  beau- 
coup plus  avancés.  Si  en  efTet  nous  nous  donnons  a  priori  certaines 
fonctions  très  simples,  telles  que  i/x'  -i-~ï  ,  (Lx)~',  nous  nousaper- 
cevrons  vite  que  notre  tableau  ne  nous  est  d'aucun  secours  pour 
trouver  les  intégrales  de  ces  fonctions.  Pourrésoudre  effectivement 
le  problème  de  l'intégration,  il  faudrait  donner  une  méthode  directe 
et  régulière  qui  permit  de  former  k  coup  sûr  les  intégrales  des 
fonctions  connues,  de  même  que  nous  en  savons  toujours  calculer 
tes  dérivées.  Malheureusement  il  n'existe  pas  de  semblable  méthode 
et  l'événement  a  prouvé  qu'il  ne  saurait  en  exister  ;  si  l'on  se  borne 
en  effet  au  domaine  des  fonctions  algébriques  et  transcendantes 
classiques  (')  —  et,  pour  le  moment,  nous  ne  connaissons  point, 
noue  n'avons  aucun  moyen  d'étudier,  d'autres  fonctions,  —  si  l'on 
se  borne,  dis-je,  âi  ce  domaine,  on  pourra  aflirmer  (nous  l'avons  vu 
plus  baut)  que  toute  fonction  a  une  dérivée,  mais  il  ne  xera  point 
vrai  que  toute  fonction  ail  une  intégrale  :  il  n'existe  par  exemple 
aucune  fonction  (algébrique  ou  transcendante  classique)  de  x  qui 
soit  fonction  primitive  de  ^P  -+-  i.  Ainsi  les  règles  d'intégration 
que  nous  pourrons  trouver  ne  s'appliqueront  jamais  qu'à  des  cas 
spéciaux,  à  des  types  particuliers  de  fonctions  :  elles  ne  sauraient 
avoir  la  même  généralité  que  tes  règles  de  dérivation. 

Nous  déclarerons- nous  satisfaits,  cependant,  lorsque  nous  aurons 
reconnu  que  la  fonction  intégrale  d'une  certaine  fonction  donnée 
est  impossible  à  former?  Aftirmcrons-nous,  sans  restriction  d'uu- 

('j  C'est-à-dire  des  lonctions  définies  aux  §§  i  et  3  de  ce  chapitre. 
BoDTKHii.  —  Lm  Piiacipai  i»  VAot^yu  intUiiaMtiqDf.  iS 


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434  CALCUL  DES    FOSCTlOm 

cune  «orte,  que  la  l'onction  n'a  pas  d'inlégralc  parce  que  cette 
intégrale  n'est  pas  exprimable  au  moyen  des  s)  mboles  et  des  signes 
d'opérations  dont  noua  disposons?  Cela  reviendrait  k  prétendre  que 
la  science  mathématique  est  incapable  de  définir  et  d'étudier 
d'autres  fonctions  que  les  fonctions  algébriques  ou  transcendantes 
classiques.  Or  uue  telle  prétention  serait  plus  que  téméraire. 
C'est  une  maxime  banale  que  nul  ne  saurait  assigTier  des  bornes  à 
la  science  ;  et  erTcctivement,  nous  rencontrerons  bientôt  un  pro- 
blème fondamental  (le  problème  des  aires)  (')  qui  nous  forcera  à 
accepter  comme  un  fait  l'existence  de  fonctions  intégrales  dont 
nous  ne  savons  pas  former  l'expression,  et  à  faire  entrer  ces  fonctions 
dans  nos  raisonnements  (videinfra,  chaf>.  m,  S  S,  et  surtout  Trois. 
Liv.  cbap.  11). 

Mais  coatentona-nous  pour  l'inslaDt  de  cet  avartiSBement  et 
bomoos-noui  à  indiquer  les  principales  rc^^les  et  métbodes  qu'il 
conviendra  d'appliquer  pour  elFectiier  aussi  commodément  que 
possible  le  calcul  des  intégrales  qui  sont  des  fonctions  algébriques 
ou  transcendantes  classiques. 

454.  laUgral»  de  la  lonoUon  a/{x).  • —  L'intégrale  indéfinie 
du  produit  af{x)  oàa  etl  im  nombre  indépendant  de  x  (une  cons- 
tante) positif  ou  néijalif  est  évidemment  le  prodail  par  a  de 
tintéijrale  indéfinie  defx).  En  d'autres  termes  : 


j,S{':yl'  =  ajf(']dx. 


4S5.  latégrsde  ladétinie  d'une  ■omme.  —  L'intégrale  indé- 
finie d'une  somme  de  fonctions  est  la  somme  des  intégrales  indéfi- 
nies de  ces  fonctions. 


Ainsi 


Et  en  effet,  si  nous  aj^lons  F(a;)  et  G(j:)  des  fonctions  primi- 

(')  Nous  constaterons  (chap.  m,  $5]  que cenouveau problème Mtexaot*- 
ment  équivalent  au  problème  de  la  recherche  desfonctions  primitives.  Cette 
constatation,  fut  à  la  liD  du  xvii'  siècle,  le  point  de  dipart  du  calcul 
intégral. 


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PRIMITIVES  Hh 

tives  de/et  g,  la  somme  F  +  G  a  ponr  dérivée  J{x)  •+-  g{x),  et 
est.  par  conséquent,  fonction  primitive  de  cette  somme. 

Application.  —  L'intégrale  indéfinie  d'un  polynôme  en  x  est  un 
polynôme  en  x.  Ainsi  le  polynôme  oc*  -+-  6a;  -*-  c  a  pour  intégrale 
indéfinie  : 

-^ — h  —  -i-  ex  -i-  d,       (d  constante  arbitraire). 

4S6.  Intégration  par  partis*.  —  Soient  u{x)  et  v{x)  deux 
fonctions  de  x.  Nous  savons  que  le  produit  uv  a  ,pour  dérivée 
{a"  411)  TexpresMoa  u'u  +  v'u  oi'i  u'  et  v'  sont  les  dérivées  de  u 
et  V.  Il  en  résulte  que  Fintégrale  indéfinie  de  la  fonction  u'v  eit 
égale  au  produit  ou  moins  Cintégrate  indéfinie  de  la  /onction  v'u. 
En  d'autres  termes  : 

j  u'(x).v(x).dx  =  u{x).v[x)-.J^{a:).u(x).dx. 

Celte  formule  permet  de  calcaler  commodément  les  intégniIeG 
indéfinies  d'nn  grand  nombre  de  fonctions. 

Exemples.  —  Pour  calculer  l'intégrale  de  log  x.  posons  «  =  œ 
{d'oii  u'  =  i)  et  u  =  log  x  ;  nous  aurons  : 

I  logx.dx=:uv —   I  v'adx=xiogx —  I  x.  -  dx^xlogx  —  x  +  C, 

Pour  calculer  l'intégrale  de  x  log  x,  posonsu=^  —  (d'oùu'=:x) 
et  u  =;  log  X  ;  nous  aurons  : 

/x'                     Cx'  I 
xlogx.dx=^  —  log  a;  —  1 dx 

On  pourra  calculer  de  mCme,  de  prochs  en  proche,  l'intégiale 
de  x"  logx,  quel  que  soit  l'entier  m. 

Soit  encore  à  calculer  l'intégrale  indéfinie  de  xe'.  Posons  e'  ^=  u 
(d'où  u'  =  e")  et  x  ^  D  ;  noue  aurons  : 

I  xe'dx  =  xe'  —  |  fdx  =  xe'  —  e'. 

D,B,t,zed.yGOOg[e 


/l36  CALCUL    DES    F0:<CTI0a5 

La  mélhode  d'intégration  par  parties  a  été  employée  pour  li 
premièi-e  fois  dans  des  cas  partictiliera  par  Fermât  (  '  )  et  par  Pas- 
cal ('},  mais  cette  méthode  se  présentait  chez  eux  sous  une  forme 
géométrique  qui  en  masquait  la  généralité.  Comme  les  régie» 
que  nous  allons  donner  aux  numéros  suivants,  elle  ne  fut  formulée 
défiuivement  qu'au  xviii*  siècle. 

457.  Changemsnt  de  variable.  —  Soit  k  calculer  l'intégrale 
indénnie  d'une  fonction  y  =  J{x)  ;  je  suppose  que  x  soit  fonction 
d'une  variable  t,  que  je  prends  comme  nouvelle  variable  o» 
variable  auxiliaire  ;  alors  y  devient  une  fonction  composée  de  (. 
Appelons  Y  =  Y{x)  l'une  des  fonctions  primitives  de  J(x)  ;  la 
variable  Y  sera  fonction  de  (,  et  l'on  aura  (n"  4t7)  : 


et,  par  conséquent  :  Y',  =^y .x,.  J'en  conclus  que  Y  est  fonction 
primitive  de  la  fonction  de  l,  yx, . 

En  d'autres  termes,  lorsqu'on  remplace  x,  dans  J[x),  par  JOft 
expression  en  fonction  de  l,  on  a  (*)  : 


\-\- constante. 


uj'f{x)dx^jlfi:r).x.]dl 


Cotte  formule  permet  de  calculer  l'intégrale  indéfinie  Y  -i-  C  de 
f[x)  ;  Y  sera  obtenue  en  fonction  de  t,  mais  pour  In  mettre  sous  la 
forme  d'une  fonction  de  x,  il  suffira  de  remplacer  t  par  son  ex- 
pression en  fonction  de  x  (*). 


(1)  Principalement  dans  le  traité  inlitulé  De  tequalionum  loaUium 
Irammulatione,  dont  la  rédaction  fut  achevée  «n  iB'i;  {Œuv,  lU  Fermât 
t.  I,  p.  j55-2jK(l. 

('j  En  particulier  dans  le  Traité  de»  irUignea  et  de  lettre  ongteta  [i6liA). 

(^)  Si  l'on  se  sert  de  la  notation  di fièrent iell«  en  posant  x,  =  j-, 
(voir  407I,  on  voit  que  (ouf  »  patte  atmme  ti  dx  et  dt  étaient  des 
nombres  ordinaires,  .  une  fraction,  et  f[x'.dx  un  produit  :  si  l'on  admet 
cela,  il  est  évident  que  f'^x)    .     dt  =  f[x]dx. 

[*)  On  a  supposé  x  fonction  de  t  ;  donc  inversement  (  est  fonction  de  i. 


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RECHBKCHE   DES    FONCTIONS    PRIUITIVBS  4^7 

458.  ApplicatiODS.  —  Soit  à  calculer  l'intégrale  indéfinie  de 

,,.  ,  où  A-estuneconstante;  jeprendsune  variableauxiliaire/ 

vit*  —  i'  •*  "^ 

^gale  à  r  ;  j'ai  alors       x  =  h,       x  =  k,  et  par  conséquent  : 

J  ^ETzrT,     J  * .  /.    '*     V  /'  -  ''         j  v^'  -  '' 

L'intégrale  indéfinie  cherchée  est  donc  arc  sin  l,  ou  (en  rem- 
plaçant t  par  T  I,  arc  sin  v  ■ 

On  utilisera  le  même  changement  de  variable  pour  calculer  les 
intégrales  indéGnies  (')  de 


On  aura  par  exemple  : 

Soit  maintenant  à  calculer  l'intégrale  indéfmie  de  {ax  +  b)"  où 
a,    6  et  m   sont  des  constantes  :  nous  poserons  ax  -\-  b  ^  l, 

d'où       ^  ~  ~  â  "^  û'        ^',  =  -f  et  nous  obtiendrons  {d'après 

les  formules  du  n"  451)  -  ^^^-^^"'  '  si  m  est  dififérent  de  —  i , 


ou  "  log  {ax  -(- 


Il  m^^- 


460.  Intégrale  d'une  fonction  rationnelle  de  x.  —  Pour  in- 
tégrer   une   fonction    rationnelle  de  x,  c'est-i-dire  le   quotient 

TT^de  deux  polynômes  en  x.  nous  nous  servirons  de  la  formule 
de  décomposition  qui  a  été  donnée  au  chapitre  i. 

Nous  supposerons  que  le  degré  de  ^{x\  est  inférieur  au  degré 

(■)  Jo  désigne  par  K*  un  nombre  constant  positif  :  cette  notation  est 
jiulifiéo  par  le  fait  que  k''  est  un  nombre  toujours  positif  (quel  que  soit 
le  signe  de  k]. 


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^38  CUiCUL    DBS   FOXnJOBâ 

da  \(x)  [s'il  d'«d  était  pas  ainsi,  on  n'aurait  qu'à  retrancher 
de  la  fonction  un  polynôme  en  x,  quotient  de  B  par  A,  pour  avoir 
une  foncUon  rationnelle  qui  satisfasse  &  la  condition  voulue  (vmr 
le  début  du  n"  374 )J.  Nous  pourrons  alors  transformer  notn  fonc- 
tion en  une  somme  [voir  la  formule  (3)  du  n"  374]  et  tout  revien- 
dra ft  calculer  les  intégrales  des  termes  de  la  somme,  c'est-à-dire 
1«8  intégrales  des  fonctions  des  types  suivants  : 


[x-x,r 


où  x,,  a,  6,  ijaik  sont  des  nombres  constants,  quelconques  et  n 
un  exposant  entier /fOSi'Ji/ quelconque  supérieur  ou  égal  à  i. 

Voyons  donc  comment  noua  obtiendrons  cas  diverses  intégrales. 

460.  —  Nous  avons  vu  i  la  un  du  n*  468  comment  on  calcu- 
lera la  première. 

Pour  obtenir  la  seconde,  remarquons  d'abord  que,  d'après 
l'identité  (xvu)  (n°306)  : 


^  +  gx  + 


"=  -H-nVfc-2!. 


Désignons  par  h  le  nombre  constant  /r  —  v  et  finsons  le  chan- 
gement de  variable  x  +  ^  ^^  t,  d'où  .t',  ^  i .  En  appliquant 
la  règle  du  n°  W7,  le  lecteur  vérifiera  aisément  que  nous  sommes 
ramenés   au  calcul   d'une   intégrale  de   la   forme  |  ^-^ ,.-  dl, 

{l  et  m  nombres  constants). 
Cela  posé,  nous  avons 

nous  sommes  donc  ramenés  (d'aprôs  les  numéros  454-65)  au  calcul 

Pour  calculer  la  première,  observons  qu'elle  peut  s'écrire 
-    /  ,-r* 1—  ce  qui  n'est  autre   oboee   que  -  i h  C 


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RBCBERCHB   DBS    FONCTIONS   nttMITIVBS  4d() 

comme  oa  la  voit  immédiatement  eo  prenant  la  dérivée  de  celte 
dernière  fonction. 

Quant  à  la  seconde  intégrale,  nous  ne  pouvons  pas  rassembler 
dans  une  seuleetmSme  formule  les  diverses  expressions  qu'elle  aura 
suivant  les  valeurs  de  l'exposant  n.  Mais  nous  allons  indiquer  la 
méthode  qui  permettra  de  la  calculer  en  établissant  une  formule 
d'un  type  que  nous  avons  déjà  rencontré  plus  haut  :  le  type 
récurrent. 

«i.  Calcul  de    /  .^,  _^  ^., .  —  Désignont  cette  intégrale  p» 

!„,  l'indice  indiquant  la  valeur  de  l'exposant  du  dénominateur. 
Nous  aurons 

'■=/,TT1  = /m- "(')'>«    '»   fr^.'"'<'- 

Or  nous  avons  appris  au  n*  458,  k  calculer  oes  deux  intégrales. 

Nous  allons  établir  d'autre  part  une  égalité  ou  relaUon  formule 
récarrenle]  qui  permet  de  calculer  \„+i  si  l'on  connaît  fn. 
Puisque  nous  connaissons  Ii,  cette  formule  (appliquée  au  cas  où 
n  =  i)  nous  donnera  Ii  ;  ayant  I„  nous  saurons  calculer  U  (en 
faisantdan>laformulen^^)elainsi  de  suite;  de  proche  en  proche 
nous  pourrons  calculer  l»,  quelque  grsnd  que  soit  l'exposant  n. 

Appliquons  k  I»  la  formule  de  l'intégration  par  parties.  En 
posant 

.  =  1.     d-od     »'  =  .;     »  =  ,Tr:^.     d-oi.    ■'  =  (ii=^.       . 
nous  avons 

Gela  posé,  on  peut  écrire 

C        l-dl        _    C     l'  +  h      „  f        it 

J  (!•  +  !>)•+•  ~  J  {'•  +  *)■+'  J  V  +  *)■+' 

(')  Voir  lupra  p.  ^3-;,  note  i. 


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hiO  C4LCtL    DBS    FO^CTIOSi 

ce  qui  n'esl  auti-e  chose  (')  que  I„  —  k  I,^,.  D'où  la  formule 
-  anl„  —  anM,__,, 


■  (/'  +  hr' 


formule  qui,    comme  nous  l'avons  annoncé,  fait  connaître  l„^., 
lorsque  l'on  a  déjà  rex|>ression  de  I.. 

Ainsi,  en  cltectuant  des  calculs  plus  ou  moins  longs,  nous  sau- 
rons toujours  calculer  l'intégrale  d'une  fonction  rationnelle  sup- 
posée décomposée  comme  il  a  été  dit  au  n°  374.  Lorsque,  par 
contre,  la  décomposition  de  la  fonction  n'est  pas  pratiquement  réa- 
lisable Uoir  n°  374],  l'intégration  en  général,  ne  pourra  pas  être 
faite. 

462.  Intégrale  d'une  fonction  rationnelle  de  ain  x,  cotx, 
tang  x.  —  Pour  calculer  une  telle  intégrale,  on  emploiera  en 
général  la  méthode  du  changemcnl  de  variable.  Divers  change- 
ments pourront  être  utilisés,  qui  se  trouvcrant  spécialement  ap- 
propriés aux  diverses  fonctions  que  l'on  désirera  intégrer. 
Mais  il  est  un  changement  de  variable  qui  doit  être  distingue  de 
tous  les  autres,  car,  s'il  n'est  pas  toujours  celui  qui  conduit  aux 
calculs  les  plus  simples,  il  présente  l'immense  avantage  de  pouvoir 
servir  en  tous  cas  :  c'est  le  changement 

'sf='-       O"       ;r  =  aarctgl;       d'où       ar,  =  p-H--p. 

En  effet,  sin  x,  cos  x  et  tg  x,  sont  tous  trois  fonctions  ralion- 
ncltes  de  tg  -  (voir  les  formules  du  n"  384).  Remplaçant  sin  x, 
cos  X,  tg  X  par  leurs  valeurs --,-jj,  ■  —  .j .  ■  __  r,  (n°  384) 
dans  la  fonction  rationnelle  proposée,  et  multipliant  parx,,  c'est-à- 
dire  par -—-r,,  nous  obtenons  une  fonction  rationnelle  de  /que 
nous  intégrons  par  la  méthode  du  n'  450  :  dans  le  résultat  nous 
remplaçons  t  par  tg  7  . 


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HBCHBRCHE    DES   FOnCTIO:<S   PRIMITIVES  4'|I 

Exemple.  —  Soit  i  calculer    j  -r^.  Posanttg  -  :=(,  il  devient: 

463.  Intégrales  des  paissanoMetprodultadecoflinusetâe 
slniu.  —  Pour  calculer  les  intégrales 


I  cos"!  .  dx,         I  sîn 


'x  .  dx. 


oà  l'exposant  m  est  un  entier  positif,  il  est  commode  de  se  servir 
des  formules  trigono  métriques  établies  au  n"  383.  Les  puissances 
co8"'j;,  sin^x,  peuvent  être  remplacées  par  des  sommes  dont  les 
termes  (')  sont  (à  des  facteura  numériques  près)  des  cosinus  d'arcs 
multiples  de  x,  soitcosx,  cos  -ix,  ...  cos  mx.  Ainsi  tout  revient  à  cal- 
culer les  intégrales  de  ces  dernières  fonctions,  ce  qui  est  facile  si 
l'on  prend  pour  nouvelles  variables  ax,  3x,  ...  au  lieu  de  x. 

Exemple. —  Nous  avons  (382i  :  cos*a;=  -  [i  -+-  cos  2x].  Donc  (') 


"--^J'^-'-'J" 


404.  —  Supposons  maintenant  que  nous  ayons  à  calculer  l'in- 
tégrale 


/""■" 


où  m  et  p  sont  deux  exposants  entiers.  Appliquant  les  formules  du 
n"  382,  nous  serons  ramenés  au  calcul  d'intégrales  de  la  forme 


(')  Noiu  ne  parlons  pas  des  termes  qui  sont 
premieT  terme  dans  la  somme  5  +  -  cos  2  x  égale  à  cos*  x  [voir  n"  38a]. 

0  On  a  /  cos3Z.iiz=  ~  /  cos  sx.rf (3x),eii  prenant  -ix  pour  nouvelltt 
variable  (vu  la  simplicité  du  calcul,  il  est  inutile  de  dérigner  ici  cette 
nouvelle  variable  par  une  lettre  spéciale)  ;  la  nouvelle  intégrale  est 
égale  à  sin  2X  +  constante  d'nprès  lo  tableau  du  n*  ^hj. 


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443  CALCUL   DES  ro:4Cnoit8 

I    cas  mz .  un  nx .  (te,  où  m  et  n  aont  deux  soliers  qudconques. 

Or,  appliquons  la  première  formule  (7)  du  11°  383.   Nous  avons 

cos  mx  .  sin  (ir  =  -  sin  (m  -h  n)  x  -+-'  -  sin  (n  —  m)  x. 

nous  aommeB  doDc  ramenés  au  calcul  d'inlégrales  de  sinus  d'arcs 
multiples  de  x  ;  elles  se  calculent  comme  les  întégiale»  des  conniis 
du  n'  précédent. 

465.  Fonction  ratloonalls  d«  x  et  d'uiL  radical  portant  snr 
un  polynôme  du  second  degré.  —  Proposons- nous  d'intégrer 
une  fonction  de  la  forme 

R  {x,  \/ax»  ^  bx-h  e) 

qui  M  ptiwnta  comme  une  fonctûn  rationrulU  de  denz  vsriablest 
dont  l'une  est  »,  el  l'autre  !a  quantité  \/a3^  -^bx  -h  e,  où  a,  b,  e 
sont  de»  coeflîciwits  constants.  Cette  fonction  dépend  de  la  seule 
variable  x,  mais  on  peut  la  considérer  comme  une  fonction  com- 
posée (440)  en  l'écrivant 


R  (*,  y)      avec      y  ^  \/ax^  +  bx  -i-  e. 

Voici  comment  l'on  pourra,  en  tout  cas  ('),  ramener  l'intégration 
de  la  fonction  R  à  l'intégration  d'une  fonction  rationnelle  d'une 
variable  unique  (4&9)  : 

Posons,  pour  simplifier  l'écriture,  p  ^^    ,  g  =  -,  en  sorte  que 


=v'.(«'+^-.-°)=v/;.\/--H 


puis  faisons  un  changement  de  variable  en  posant 

(.)  j  =  v/«(i-.), 


(')  D'autrea  méthodes  pourront  ttre  plui  rapide*  dam  e«rtaiii«  cas  pus 
ticulien  :  oeUa  quw  noiu  iodiquons  a   l'avantage  d'ttre  toujours    appU- 


„Google 


RBCHERCUI   DES  FONCTIOTO   PUUTIVES  ^hi- 


(  I  bis)  \/sf>  -h  px  -h  q  =  X  —  u. 

ce  <j^ui  revicDt  k  remplacer  la  variable  x  par  la  variable  u  q^ui  est 
liée  à  j;  par  la  relation  (i  bis).  Pour  avoir  x  en  fonction  de  u>  nous 
élèverons  au  carré  les  deux  membres  de  (i  bis);  cela  nous  donne  : 
x'  -hpx  +  (/ =x'  —  a  ax  +  a»,  d'où  l'on  tire,  toutes  réductions  faites  : 

X  ^  __ — l  ■  ainsi  x  est  une  fonction  rationnelle  de  u  :  il  en  est 
p-t-au 

par  conséquent  de  même  de  la  dérivée  x,,  et  aussi  de  y,  pnisqne, 

par  hypothèse,  y  =  ^a  {x  —  a).  Donc,  lorsque  l'on  remplace  ar 

et  y  par  leurs  valeurs  en   fonction  de  a,  l'intégrale  k  calculer 


/' 


{x.  y).x.  .(Ju devient  une  intégrale  de  fonction  rationnelledeu. 


466.  Itttégxala*  dillni*».  —  Noua  noua  contenterons  ici  de 
donner  une  déOnitioD  do  l'intégrale  définie  dont  nous  nous  occu- 
perons k  plusieurs  reprises  dans- la  suite  de  cet  ouvrage. 

Soit  F(a:)  une  fonction  primitive  d'une  fonction  f{x),  et  a,  fr 
un  intervalle  où  cette  dernière  fonction  QKista  et  est  continue.  On 
appelle  u  intégrale  défime,  étendue  à  l'intervalle  a,  b  »,  de  la 
fonction  f{x)  la  dilïérence  F  (6)  _  F  [a) . 

Cette  différence  remarquoos-le  eat  toujours  la  mâme  quelle  qne 
soit  la  fonction  primitive  de  /{x)  que  l'on  considère.  Soit,  en  effet, 
G(x)  une  autre  fonction  primitive.  On  aura,  G{x)  =  F{x)  +  C, 
C  étant  une  constante  indépendante  de  x.  Donc 

G(fc)  — G(û)  =  F{6)  — F(a). 

Nous  conviendrons  de  représenter  l'intégrale   définie  de  f{x) 

étendue  à  l'intarwlle  (a,  b)  par  la  notation   j  f(x)  dx. 


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âd4  CALCLL    DES    F0IICTI0:<9 


€.  —  EquaUoas  àlttérentleHes 

467.  —  La  résolution  des  o  équations  dilTérentielles  »  ('),  Unt 
k  cause  des  développements  théoriques  dont  elle  est  le  point  de 
départ  qu'en  raison  des  appplîcatîona  géométriques  et  mécaniques 
auxquelles  elle  donne  lieu,  est  l'un  des  problèmes  fondamentaux 
de  l'algèbre. 

Soit 7 ou  ^(x)uneronctioninconaued'unevariablex,  et  r',;^', ... 
ses  dérivées  successives  :  %i  l'on  sait  que  lesquanttlés  j:;,^,  y',  j*'... 
—  dont  la  variation  est  déterminée  par  celle  de  x  —  satisFont,  quel 
<]ue  soit  X,  6  une  relation  implicite  (n°  430) 

{')  F(ï.  j-, /./,  ...)  =  o, 

dont  on  connaît  la  forme,  on  peut  parfois  se  servir  de  cette  relation 
pour  déterminer  la  nature  de  la  fonction  inconnue  y.  L'égalité  ou 
relation  (i)  est  appelée  a  tqaation  différentielle  entre  y  est  a;  n  :  la 
fonction  y  [x)  est  une  sohilion  ou  inU'grale  de  cette  équation  (')  : 
si  l'on  a  trouvé  toutes  les  solutions  d'une  équation  différentielle,  on 
dit  qu'on  l'a  intégrée. 

Exemples.  —  Les  relations 

<3)  y*  —  3-y-ir-  y'  sin  X  =  o 

(3)  y~yS{^)-9i^)  =  o, 


où  /  et  y  désignent  des  fonctions  connues  de  x  sont  des  équations 
dilTérentielles.  La  relation  y'  — fix)  =  o,  qui  ne  contient  pas  y, 
est  aussi  une  équation  diiïcrentielle,  et  d'un  type  particulièrement 
simple  :  elle  admet  comme   solutions  les  fonctions  primitives  de 

468.  —  L'ne  relation  implicite  entre  /ilasieurs  fonctions  de  x, 
tours  dérivées,  et  la  variable  x.  sera,  elle  aussi,  appelée  équation 
ilifférenlielle.  Mais  celle  relation  à  elle  seule  ne  suffit  pas  k  déter- 


['}   Mot   introduit  par  Leibnite,  en  même  temps  que  le  mot  derinan, 
dana  une  lettre  à  Newton,  1677,  apud  Malhemalh.  Werk.  I,  [34-63. 
(')  On  dit  qu'elle  ■aatiatait  •  à  l'équation  (i|  ouf  vériTie*  cette  équatiou. 


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ÉQVATlO^tS    DIFFÉRENTIELLES  ^^5- 

miner  les  fonctions  qui  y  figurent,  dans  le  cas  où  ces  fonctions 
sont  toutes  inconnues.  Pour  calculer  plusieurs  fonctions- 
inconnues  y,  ;,  u,  ....  au  moyen  d'équations  diflérentielles,  ii 
faudra  que  l'on  connaisse  plusieurs  équations  auxquelles  satisfont 
simultanément  (quel  que  soit  x)  les  fonctions  y,  z,  u,  ...  et  leurs 
dérivées.  Ces  équations  forment  alors  [comparer  la  théorie  des 
équations  algébriques  ordinaires]  nn  systimc  d'équations  différen- 
tielles simultanées. 

Ainsi  l'on  peut  trouver  des  couples  de  fonctions  y  etzde  ar  satis- 
faisant aux  deux  relations  simultanées  : 

j    /-„  +  »-^  =  o 

]  z'  -h  z'y  -\-  i  xy'  =  o 

469.  Ordre.  —  On  appelle  ordre  d'une  équation  difTérenliclle 
(relativement  &  une  ou  à  plusieurs  fonctions  inconnues  figurant 
dans  l'équation)  l'ordre  de  celle  des  dérivées  de  ces  fonctions  q»t 
se  trouve  avoir  l'ordre  le  plus  élevé.  Ainsi  l'équation  (a)  est  du 
second  ordre  (par  rapport  à  la  seule  fonction  inconnue  qu'elle  con- 
tienne :  y)  :  eu  effet  y  figure  dans  cette  équation  et  il  ne  s'y  trouve 
pas  de  dérivée  d'ordre  supérieur  à  a.  L'équation  (3)  [qui  ne  con- 
tient d'autre  dérivée  que  y]  est  du  premier  ordre.  Les  équations  (4) 
sont  respectivement  du  premier  et  du  second  ordre  par  rapport 
aux  deux  fonctions  y  et  z. 

470.  Béduolion  d'nn  système  d'équations  &  nue  équaticn 
unique.  —  Nous  nous^bornerons  à  considérer,  dans  les  pages  qui 
suivent,  des  équations  dilTcrenti elles  à  une  fonction  inconnue. 
Nous  en  avons  le  droit,  car  on  démontre  que  l'on  peut  toujours  — 
théoriquement  tout  au  moins  —  ramener  la  résolution  d'un  syslhnc 
de  n  équations  différentielles  à  n  inconnues  à  la  résolution  de  plu- 
sieurs équations  séparées  {d'ordre  plus  élevé,  il  est  vrai)  dont  chacune 
ne  contient  qu'une  fonction  inconnue  (et  ses  dérivées). 

Montrons,  en  nous  plaçant  dans  le  cas  le  plus  simple,  comment 
se  pourra  faire  la  réduction  du  système.  Considérons  un  système 
de  deux  équations  du  premier  ordre 
<5)  F{xo',=,/,î')  =  O.        G(x.y,z.y,z']  =  o 

contenant  deux  fconctions  inconnues  de  x  et  leurs  dérivées. 


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446  CALCUL    DEB    POKCTIOTfS 

Des  àeax  équations  (5)  —  tnitiea  comme  des  équattoi»  or- 
dinaires ayant  pour  inconnues  y'  et  z'  —  on  tin  (')  certaines  ex- 
pressions de  y  et  z'  en  fonction  de  x,y,z,  soit  : 

(6)  y=.J{x.y.z.).       z-=g[x.y.z). 

nouveau  système  d'équations  dîffôrentielles  qui  équivaut  évidem- 
ment au  système  (5)  'voir  le  n*  470]. 

Baisonnons  donc  sur  le  nouveau  système  et  écrivons  que  les  dé- 
rivées par  rapport  à  x  des  deux  membres  de  la  première  équation 
sont  égales  (').  Nous  obtenons  (d'après  la  règle  du  n"  44S;. 

^  ~       dT      "*"       ày      '^  ~^       ai       •     • 
0U|  en  tenant  compte  de  la  seconde  équation  (6)  : 

/  V  .       àf(r,y.:)    ,    bffce.Y.!:)    ,       hÏÏx.y.t)      ,         . 

(7)  /  =  ->-'-^-    +  ^^-^  J  +  -^S-  •  '<"^-J'-')' 

^ualion  de  la  forme 

(;M.}  ï  =  -^{^.y.z).y'  ^■\i.x.y.z), 

ç  et  !|j  étant  deux  fonctions  de  x,  y,  z.  Noos  devons  satisfaire  a  la 
fois  à  la  première  équation  (C),  y'  ^=J{x,y,z),  et  à  l'équation  (7^). 
Or  regardons  ces  deux  équations  comme  deux  équations  ordi- 
naires par  rapport  aux  quantités  x,y,z,y',y'  et  éliminons  z  entre  les 
deux  {voir  a' Z2a)  :  nous  obtenons,  comme  résultat  de  l'élimi- 
nation, une  nouvelle  relation  ou  équation,  oîi  n'entrent  plus  que 
les  letties  x,  y,  y'  e.if  :  c'est  une  équation  da  second  ordre 

dont  t intégration  donnera  les  fondions  y  qui  salisjont  à  notre  pro- 
blème.  Une  fois  y  (et  par  suite  /)  connus,  U  relation  implicite 

y  =^J{x,y,z)  fera  connaitre  z. 


(')  En  d'autres  termes,  nous  rëtolMuw  le  ayitiine  àta  ^)Mti«B  (St  par 
rapport  aux  deux  Jettrea  ou  quantités  ^  et  z'  [voir  chap.  1,  §£  4  *^  8)- 

(')  Lee  deux  membres  sont  des  fonctioni  de  x  (puiiqu«  les  quantités  y 
et  z  sont  elles-mêmes  fonctions  (inconnues)  de  x)  et  comme  ib  sont  égaux 
-quel  que  soit  x,  leurs  dérivées  sont  égales  aussi. 


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ÊQUATIO?(S   DIFPÉHE^TIBLLES  il^"] 

471.  tatégrale  géaénle. —  L'équation  difTérentielle  y  =f(x), 
ou/  —f(x)  =  o,  dans  laquelle  _/{x)  est  la  dérivée  d'une  foncUon 
F(a;).admetcoinme  solutions  (467), les  fondions  primitiveB de /(a7), 
obtenues  en  donnant  à  la  constante  C,  dans  l'intégrale  F(x)  -+-  C, 
tontes  les  valeurs  possibles  [voir  $  S].  Nous  conviendrons  d'appeler 
intégrale  générale  de  téqaallon  l'intégrale  indéfinie  F(œ)  +  C, 
(dans  laquelle  la  valeur  de  C  reste  indéterminé),  et  intégrale  ou  so- 
lution particulière  toute  fonction  primitive  particulière  de  J{x) 
[obtenue  en  donnant  à  C  une  valeur  déterminée].  Pour  indiquer  la 
présence  de  la  constante  C  (appelée  constante  d'intégration)  dans 
l'expression  de  l'intégrale  générale,  nous  dirons  que  cette  inté- 
grale générale  dépend  d'une  constante  d'intégration  arbitraire. 

Considérons  maintenant  l'équation 

/-/(«)  =  <>      o"      /=/(»)■ 

Elle  nous  donne  (puisque  y"  est  la  dérivée  de  /)  :  y  t=  F(j;)  +  C, 
où  C  est  une  constante  arbitraire.  Supposons  que  nous  connaissions 
l'intégrale  indéfinie,  F, (a;)  +  C,,  de  F(x)  :  nous  saurons  alors  que 
y,  fonction  primitive  de  F(a;)  -(-  C,  a  pour  expression 

F.(x)  +  Gr  +  C, 

OÙ  C  et  Cl  sont  deux  constantes  qui  ont  des  valeurs  arbitraires  : 
cette  expression  est  encore  appelée  intégrale  ^^n^ra/e  de  l'équation  : 
elle  dépend,  cette  fois,  de  deux  constantes  d'intégration. 

Nons  étendrons  facilement  les  remarques  et  déPmitions  qui  pré- 
cèdent à  l'équation  d'ordre  n,  -r^  =/tar).  Si  l'intégrale  générale 

de  cette  équation  est  calculable,  elle  dépend  de  n  constantes  d'tnté- 
gralion  arbhraîraB. 

472.  —  Cela  dit,  considérons  une  équation  quelconque  du  pre- 
mier ordre  entre  y  et  x, 

(8)  F(«.j-,y)  =  o; 

si  je  trouve  une  fonction  y  àe  x  qui  satisfasse  à  l'équation  (6),  je 
dirai  que  cette  fonction  sn  est  une  intégrale  on  solution  par ticuiitre. 
Si  je  trouve  une  solution  dans  l'expression  de  laquelle  entre  une 
constante  arbitraire  C  [c'esl-4-dire  one  fonction  dépendant  de 


.yGoOgk 


'iflS  CALCUL    DES    l■■OSCTIO^S 

C.  qui  laUifoiie  à  régnation  qaelle  tae  loit  la  Talenr  donnée  i 

cette  taaatitéj,  je  dirai  que  celle  solution  {oàje  laisse  C  indéUr- 
miné)  est  V intégrale  (féitérale  de  l'équation  (8).  On  a  prouvé  rigou- 
reusement, —  mais  par  des  procédés  de  démonstration  que  nous  ne 
pouvons  pas  exposer  ici  —  qu'une  équation  différentielle  no  sau- 
rait avoir  plusieurs  intégrales  générales.  Si  donc  une  équation  avait 
d'autres  solutions  que  les  intégrales  particulières  déduites  de  l'in- 
légrale  générale  en  particularisant  la  valeur  de  C,  ces  solutions 
seraient  nécessairement  en  nombre  fini  (leur  eipression  ne  con- 
tiendrait aucune  constante  arbitraire,  vide  iiifra,  n'  491). 

473,  —  Il  noua  est  facile  d'illustrer  ces  définitioaa  en  formant 
autant  d'équations  différentielles  du  premier  ordre,  qu'il  nous 
plaira,  dont  l'intégrale  générale  nous  soit  connue.  Considérons  en 
effet  une  relation  implicite  quelconque  entre  y  et  x, 

(9)  /('.y.C)  =  o, 

dans  l'expression  de  laquelle  entre  une  constante  C. 
Nous  avons,  par  dérivation  (n"  444),  la  relation 

(io)  /;+/,'./ -o. 

où  les  dérivées  partielles  y^'  et  y/  dépendent  en  général  de  G  :  cette 
relation  est  satisfaite,  quel  que  soil  G,  lorsque  l'on  prend  pour  y  la 
valeur  de  la  fonction  implicite  déCnic  par  (g). 

Regardons  alors,  pour  un  moment,  la  relation  (9)  comme  une 
équation  algébrique  ou  transcendante  dont  l'inconnue  est  C,  et 
supposons  que  nous  aacblons  éliminer  la  quantité  C  entre  les  deui 
équations  (9)  et  (10)  :  nous  obtenons  ainsi  une  relation  entre  x.y 
et  y  qui  est  une  équation  différentielle  (ne  contenant  pas  G}  :  In 
fonction  implicite  définie  par  la  relation  (9;,  pour  une  valeur  arbi- 
traire de  G,  est  l'intégrale  générale  de  cette  équation. 

474.  Exemple.  —  Considérons  les  fonctions  y  dex  définies  par 
la  relation  y'  —  2C1C  r=  o  où  G  est  arbitraire.  En  dérivant  par 
rapport  à  x,  nous  en  tirons,  —  aC  +  ay/  ^  o;  ou  G  =  y/- 
Portant  dans  la  relation  proposée,  nous  avons  l'équation  différen- 
tielle. 

y^  —  axvv'  =^0       ou       SX/'  —  y  ^  o. 


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ÉQUATIONS   DIPFÉRSHTISLIBS  449 

dont  la  relation  y*  —  aCœ  ^  o  définit  l'intégrale  générale.  En 
.  donnant  à  C  une  valeur  particulière,  par  exemple  3,  nous  aurons 
une  intégrale  particulière  y*  —  lix^oony  =  a  /x. 

47B.  —  L'intégrale  générale  d'une  équation  du  second  ordre  (J 
une  fonction  inconnue)  sera,  par  déûnilion  ('),  une  solution  dans 
l'eipression  de  laquelle  entrent  deax  constantes  d'intégration  qui 
restent  indéterminées.  En  éliminant  les  constantes  C  et  Ci  entre 
une  relation  implicite  y(a;,}',C,Ci)  =  o  et  les  relations  obtenues 
par  dérivation  {') 

/.'+/.'■/  =  »,  /■..  +/.■.■/+/•,. ■y+/,'-j'  =  o, 

on  forme  une  équation  différentielle  du  second  ordre  dont  l'inté- 
grale générale  est  la  fonction  implicite  y(j;)  définie  par  la  relation 
d'où  l'on  est  parti. 

Exemple.  —  Considérons  l'ensemble  des  fonctions  définies  par 
la  relation 

(u)  y  =  A(x  +  lix*) 

où  A  et  B  sont  deux  constantes  arbitraires.  Les  variables  ^  et  3; 
figurant  ici  séparément  dans  les  deux  membres  de  l'égalité,  la  déri- 
vation par  rapport  à  x  se  fait  immédiatement  sans  qu'il  soit  néces- 
saire de  recourir  k  ta  théorie  des  dérivées  partielles.    Nous  avons  : 

/  =  A(i  -H2Bx)  =  A^-aABa;, /=aAB. 

Etantdonnécetle  valeur  de  aAB,  nous  pouvons  écrire 

y  ^  A  -+-  yx      ou      A  =  j-'  —  y'x. 

{')  On  démontre  ici  encore  que  cette  intégrale  est  nécessaire  ment 
{')  ha  première  dérivation  se  fait  comme  au  a"  4/3.  Je  dérive  ensuite 
|iu  rapport  à  x  l'exprestion  fi  +  fy  y\  La  dérivés  do  /',  est  f^^  [ou  —^  > 
TOrnOi^Sj.  La  dérivée  du  produit/^.!/'  est  égale  à  -^y'  +  f\  ^-  Or 
%=-=y,  et-  d'autre  part,  d'aprts  la  régie  du  »"  443  :  j^''  =■  ^  +  ^  î^  ; 
OT  ?£-'  =  -?V.  _<•     et  "l^  =  /V  par  définition. 

Bdonoui.  —  Lu  Prioeipw  da  l'AntljrM  miUiiouHqiM.  ig 


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45o  CALCUL    DIS   FOFCTIOIIS 

Donc,  en  portant  dans  (ii)  •.y  =  {y  — /x)  n-^  i*,  ceqni 

donne,  toutei  riductiona  faites 

/x'  —  a/a:  -h  ly  =  o. 

Les  fonctions  {y)  constituent  l'intégrale  générale  de  cette  équa- 
tion. Toute  fonction  {y)  particulière,  obtenue  en  donnant  à  A  et  B 
des  valeurs  déterminées,  —  par  exemple  : 

y  =  x  —  7x'      ou      y  =:  3  (x  ■+- »«'), 

est  une  «  intégrale  particulière  ». 

470.  —  On  étendra  facilement  les  considérations  et  délînitioDi 
qui  précèdent  &  une  équaUon  d'ordre  quelconque.  D'une  manière 
générale,  l'intégrale  générale  d'une  équation  d'ordre  n  contiendra  n 
constantes  arbitraires. 

477.  Condltioni  Initiales.  —  On  établit  dans  la  Ibéorie  géné- 
rale des  équations  différentielles  qu'une  équation  (8)  du  premier 
ordre  possède  en  général  une  intégrale  particulière  et  une  teule  qui 
prend  une  valeur  donnée  y*  pour  une  valeur  donnée  x,  de  la 
variable. 

Nous  ne  sommes  pas  actuellement  en  mesure  de  démontrer  ce 
théoi-èmc  qui  d'oïlleurs  —  au  point  où  en  est  notre  théorie  des 
fonctions  —  ne  saurait  même  être  regardé  comme  \rai  sans- 
exceptions  (voir  478)  :  noua  pouvons,  cependant  indiquer  la  voie  ' 
h  suivre  pour  obtenir,  en  admettant  quelle  existe,  l'intégrale  de  {Sy 
qui  satisfait  aux  conditions  requises. 

L'expression  de  l'intégrale  générale  est,  d'après  le  d°  472,  de  la 
forme  y^f{x,C),  l'expression  de  y  dépendant  k  la  fois  de  la  va- 
riable X  et  de  la  constante  d'intégration  G.  Il  s'agit  donc  de  déter- 
miner une  valeur  de  G  telle  que  pour  a;  =  x,  on  ait  y  =  y,,  c'est- 
i-dire  telle  que  f  (x^,  C)  =y^-  Or  cette  dernière  relation,  où  x^ 
et  y,  sont  connus,  peut  être  considérée  comme  une  équation  algé- 
brique ou  transcendante  dont  l'inconnue  est  C.  Elle  détermine 
donc  la  ou  les  valeurs  de  C  qui  répondent  è  la  question  posée. 

Pour  exprimer  que  les  quantités  x^  et  y^  "ont  lea  conditions  qui 
déterminent  une  intégrale  particulière,  on  dit  que  ces  valeurs  ou 


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ÉQDATIOns   DIF»£aeNTIELLES  j5l 

quaDtilés  sont  des  conditions  initiales  (cf.  n*  306)  définissant  f  in- 
tégrale. 

On  démontrt  paraillement  qu'une  équation  du  second  ordre 
(supposée  intégrable)  possède  en  général  une  intégrale  particulière 
et  une  seule  qui  prend  une  valeur  donnée  et  dont  la  dérivée  prend 
une  valeur  donnée  pour  une  valeur  donnée  Xg  de  la  variable.  Les 
trois  valeurs  données,  que  je  désignerai  par  exemple  par  ic,,  y^,  y\, 
constituent  les  conditions  initiales  déQnissant  une  intégrale  particu- 
lière de  l'équation. 

L'étude  des  équations  d'ordre  quelconque  conduira  à  des  con- 
clusions semblables. 

478.  Le  preblème  de  l'Intégration.  —  L'intégration  d'me 
équation  différentielle 

F(x,y.y.y:...)  =  o, 

oîi  F  est  une  fonction  connue  de  x,  y,  y,  y',  ...  est-elle  une 
opération  toujours  possible  ?  Non,  évidemment  :  car  la  simple 
détermination  d'une  intégrale  indélinie  n'est  point,  elle-mdme, 
toujours  possible.  Ainsi  nous  sommes  avertis  &  l'avance  que  nous 
ne  réussirons  pas  à  intégrer  toutes  les  équations  différentielles  que 
nous  pourrons  imaginer.  Il  n'en  est  que  plus  intéressant  de  noter 
et  de  mettre  à  part  les  équations  que  nous  pouvons  regarder  conuDe 
41  intégrables  ». 

Klais  nous  ne  voulons  pas  répéter  ici  l'étude  qui  a  été  faite  au 
S  S.  Nous  ne  nous  arrêterons  donc  point  aux  calculs  d'intégrales 
indé&uies  que  peut  supposer  l'intégiation  des  équations,  et  nous 
nous  poserons  simplement  la  question  suivante  :  Comment  peat-on 
ramener  le  problème  de  l'intégration  d'ane  équation  différentielle 
au  calcul  d'une  ou  de  plusieurs  intégrales  indéfinies  ?  Si,  pour  un 
type  donné  d'équation,  nous  connaissons  un  moyen  d'atteindre  ce 
résultat,  nous  déclarerons  que  ce  type  est  soluble  ou  intégrable  (  ')  : 
nous  ne  pourrons,  en  effet,  être  arrêtés  dans  l'intégration  d'une 
équation  de  ce  type  que  par  une  difficulté  relevant  du  S  S. 


l'i   On  dît  louvont  en  ptéciaant  ■  intégrable  par  dsa  quadratures  ■,  le 
oot  quadralwe  signifiant  ■  calcul  d'une  intégrale  indéfinie  ■  (45o). 


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453  CALCUL    DES    FO>CTI0n8 

479.    TraoBlormation    des    dquationa    dfHérantielles.    — 

Pour  intégrer  les  équ.itions  difTérentielIcs  il  faut  en  général,  comme 
il  arrive  d'ordinaire  en  olgèbre,  prendre  des  détours  :  il  est  le  plus 
souvent  nécessaire  de  commencer  par  transformer  les  équations 
proposées  en  des  équations  éijaivalenles. 

Deux  équations  difTérentielIcs  relatives  aux  mêmes  vaiiablet 
[par  exemple  x  et  y\  sont  dites  équivalentes  si  elles  admettent  la 
même  intégrale  générale  (c'est-â-dire  si  elles  sont  satisfaites  par  les 
mêmes  fonctions  ^  de  x).  Envisageons  une  équation  de  la  forme 
F  {x,  ;)'■/)  =  o  dont  le  premier  membre  loit  une  fonction  algé- 
brique (')  de  X,  y,  y  :  il  est  clair  que,  si  nous  considérons  pour  un 
instant  celte  équation  comme  une  équation  algébrique  contenant 
trois  variables  x,  y,  y,  et  si  nous  remplaçons  cette  équation  par 
une  équation  équivalente  au  sens  du  n"  336,  nous  obtenons  une 
nouvelle  équation  diltérentielle  équivalente  à  la  première.  Nous 
dirons  alors  que  celle-ci  a  subi  une  transformation  algébrique. 

Ainsi  les  équations 

y  =xy*+y*.       y  —  xy*  ~  y*  =  o,        5  O'' —  xy"  —  j-')  =  o 

■ont  des  équations  équivalentes. 

L'une  des  transformations  algébriques  les  plus  usitées,  dans  le 
cas  où  l'équation  est  du  premier  ordre,  cat  celle  qui  consiste  Ji  (') 
«  résoudre  t'équation  par  rapport  i  /  n ,  c'est-i-dire  &  former  l'ex- 
pression déjtendant  de  x  et  y  6  laquelle  doit  être  égale  la  quantité 
y  pour  que  la  relation  F  {x,  y,y)  =  o  ait  lieu. 

Ainsi  l'équation 

y  -^ry  4-x'j'  =  o 


(<)  Nous  nous  borDom  â  ce  eu  pour  simplifier  notre  exposé;  on  éten- 
drait ajsémeiit  le*  Fonsidérationi  qui  vont  tuîrre  «u  cai  où  F  garait  totie- 
tioQ  tramcendante;  ai  F  était  transcendante,  il  est  vrai,  on  ne  saurait 
plus  parler,  au  sens  rigoureux  des  mots  d'une  c  transtormation  algé- 
brique 1  de  l'équation;  cependant,  pour  simplifier  le  langage,  nous  nous 
permettrons  d'appeler  en  tous  cai  i  algébrique  ■  [par  convention  spéciale) 
toute  ■  transtormation  i  qui  change  l'équation  en  une  équation  équira- 
lente  au  sens  du  n"  3i6. 

(*)  Ou  (  tirer  >  y  de  l'équation,  que  l'on  résout  comnw  une  équation 
algébrique  dont  y^  serait  l'in 


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ÉQUATIONS  dipf£hehtielles  4^3 

se  transforme  en 

■'  a 

-  Les  équations  difTérentielles  d'ordre  supérieur  au  premier  se 
prêtent  à  des  transformations  semblables. 

Mais  les  transformations  les  plus  fécondes  seront  (comparer  le 
n°335),  des  transformations  indirectes,  lesquelles  font  intervenir 
des  variables  auxiliaires  prenant  provisoirement  la  place  des  va- 
riables proposées  (variables  principales).  Ces  transformations  sont 
généralement  dénommées  h  changements  de  variables  h. 

480-  Cbang«m«ttt  de  Taiiablei.  — Considérons  an«  équation 
différentielle  entre  x  et  y,  par  exemple  l'équation  du  premier  ordre 
ordre 

(la)  V(x,y,y')  =  o. 

Un  changement  de  variables  relatif  â  cette  équation  peut  porter, 
soil  sur  la  variable  dépendante^,  soit  sur  la  variable  indépendante, 
soit  sur  toutes  deux. 

Supposons  d'abord  que  nous  conservions  la  variable  x  et  pre- 
nions comme  fonction  inconnue  de  x  nne  nouvelle  variable  v, 
définie  en  tant  que  fonction  de  x  et  ^  par  une  relation  connue, 
v=  g{x,  y).  Cette  relation  définit  inversement  y  comme  fonction 
de  V  et  de  x.  Supposons  en  particulier  (le  changement  de  variable 
ne  sera  d'ordinaire  praticable  qu'en  ce  cas)  que  nous  sachions  ex- 
primer expliciUmenl  y  en  fonction  de  x  et  v  :  y  s'exprimera  par 
une  égalité  de  la  forme 

(i3)  y  =  t{=^.'')- 

Dérivons  cette  égalité  par  rapport  &  x,  en  nous  rappelant  que  v 
est  une  fonction  de  x  dont  la  dérivée  peut  être  désignée  par  v  : 
nous  obtenons 

(14)  j-'  =  y-.  +«V.. 

Remplaçant  alors,  dans  l'équation  (13)  yet  /parleurs  expressions 
(i3)  et  (i4)  en  fonction  de  x,  v  el  i''  nous  aurons  une  équation 
difTérentiellc  entre  x  el  v,  qui  équivaut  h  l'équation  proposée.  Si 


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454  CAI£OL   DES 

l'on  trouve  une  Bolution  de  cette  équation,  il  suffira  âe  remplacer 
V  par  celte  solution  dans  la  relation  (i3)  pour  avoir  une  fonction 
ydexqui  soit  solution  del'équation  (la).  L'opération  »era  donc 
avantageuse  toaies  les  fois  qae  tiqaation  en  x  et  v  sera  plat 
simple  qae  téqaalion  en  x  et  y.  Or  la  fonction  f  qui  dd&nit  le 
changement  de  variable  (iS)  ast  arbilraire.  Le  tout  sera  donc  de  la 
choisir  d'une  manière  convenable. 

481.  —  Pour  passer  des  variable*  x  et  y  &  deux  nouvelles  va- 
riables a  et  If,  il  faut  se  donner  deux  relations  de  la  forme 

(■5)  '=/('.«)■    r  =  î(»..) 

définiisaot  x  et  y  comme  fonctions  de  u  et  u  [et  inversement  u  et  » 
comme  fonctions  de  x  et  y].  Considérons,  par  exemple,  la  variable 
u  comme  la  variable  indépendante  :  la  dérivation  des  égalités  (i5) 
par  rapport  h  u  nous  donne 

X.  =  /.  + 1//. .    y.  =  ?'.  -H  v'o. . 

Or  y.  =  y.a.  =  I? .  Donc  : 

Remplaçant,  dans  l'équation  différentielle  (la),  x,  y  et  y'  par 
lemra  expressions  en  fonction  de  u,  v,  v'  données  par  les  égalités 
(i5)  et  (i6),  nous  obtenons  une  équation  différentielle  entre  x,  v 
et  v'  qui  équivaut  k  l'équation  (i3). 

483.  Cm  d'une  équation  da  eeooiid  ordre.  —  On  définira 
de  la  même  manière  le  changement  de  variable  ou  de  variables 
relatif  i  une  équation  du  second  ordre  ou  d'ordre  supérieur. 

Proposons -nous,  par  exemple,  d'effectuer  le  changement  de 
variable  (i3)  sur  une  équation  de  la  forme 

(17)  F{x,y,y.f)  =  o. 

En  dérivant  l'égalité  (i3),  nous  obtenons  l'égalité  (i4)  ;  en  dé- 
rivant celle-ci  [d'après  les  règles  du  n°  443]  nous  avons  : 


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ÉQtlATIOnS   CLjLSSIQVES   DU    PttBIltER    OKDRE  4&& 

L'iquation  (17)  ae   transfonne  donc  en  une  équation  du  second 
ordre 

F[x.  f(x.  u),  <f'.  ■+-  t/f'.,  f'.,  -+-  ...  ■+-  iff',]  =  0, 

dont  le  praaùer  tnembi*  est  devenu  une  Ebnciion  de  a,  v,  i/  et  v*. 
Tel  est  le  principe  de  h  méthode  du  ehengenMnt  de  variables, 
dont  le  lecteur  trouvera  de  nombreuset  ap^ications  dans  les 
deux  paragraphes  qui  vont  suivre.  Ces  para^aphes  contiennent  h 
relevé  des  équations  diSérentielles  int^grables  les  plus  classiques  du 
prunier  oidre  et  d'ordre  supérieur. 


7.  —  équatioita  ctasalqaea  da  premier  ordre 


483.  Equations  A  variables  aéparé«a.  --  On  appelle  ainsi  une 
équation  qui  se  présente  sous  la  forme,  ou  qu'une  transformation 
algébriqueC)  permet  de  ramener  à  la  forme  (*)  : 

{0  y  •+0-)  =  ?(«). 

f  [x)  et  t}i  {y)  étant  respectivement    des   fonctions  de  la  variable 
indépendante  x  et  de  la  variable  dépendante  y. 

Supposons  que  nous  puissions  former  une  fonction  primitive 
4)  (x)  de  f  (x)  et  une  fonction  primitive  (')  T  {y)  de  la  fonction  de 
y,  <{/(y).  D'après  la  règle  du  n*  417,  le  produit  y  .  '^(y)  sera  la 
dérivée  par  rapport  à  x  de  'F (y)  [qui  est  une  fonction  composée 
de  X,  puisque,  y  est,  par  hypothèse,  une  fonction  de  x,  solution 
inconnue  de  l'équation  (1)]. 


(')  Je  donne  ici  k  la  locution  *  transformation  algébrique  ■  le  len*  gé- 
DJral  qui  a  éU  indiquj  p.  45^,  note  i. 

(')  La  procédé  qui  eoniitte  k  mettre  une  équation  dîSéientioUe  *oua  la 
forme  (i)  et  à  l'intégrer  comme  nom  l'expliquons  ci-deasoui,  est  appelé 
par  Jean  Bn)NODii.i.i  :  léparation  des  variables  [s^xiratioinitUrntinala- 
rwn)  [Aela  gruditomm,  novembre  lâgj,  Œuv,,  t.  I,  p.  i33-35]. 

(*)  J'entends  :  fonction  primitive  par  rapport  à  la  variable  y,  c'est- 

i-dire  telle  que  la  dérivée  par  rapport  ^V*  -t:  soit  égale  il  ^{y)^ 


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Le»  deux  fooctionB  de  a;,  *{x)  «t  ^'(y),  ayant  des  dérivée» 
égales  d'après  (i),  différent  d'une  quantité  constante  ;  donc: 

(a)  «■(j.)  =  *(i)-f.C. 

Toute  fonction  ^  de  x  solution  d«  l'équation  (i)  satisfera  k  la  (') 
relation  (a)  (quel  que  soit  x)  pour  une  cerlaine  valeur  par- 
ticulière de  C  ;  et  réciproquement  l'on  vérifie  immédiatement 
que  toute  fonction  y  définie  par  la  relation  (3).  (pour  une  valeur 
particulière  quelconque  de  G)  est  solution  de  (i).  Donc,  confor- 
mément &  la  dérmilion  du  n°  473.  nous  dirons  que  la  relation  (a) 
nous  donne  ^intégrale  générale  de  l'équation  (i). 

Remarque.  —  Si  l'on  le  sert  des  notstionsintroduitesaun'>4S2, 
on  peut  écrire  la  relation  (a)  sous  la  forme 


J+0')d/=J' 


<p(r)<fa  +  C. 


484.  Exemple.  —  L'équation  ^  :=  3x*  ■+-  i  a  pour  intégrales 
les  fonctions  définies  par  la  relation 

Lj-  =  a;'  +  x  -)-  C       (G  constante  aibitraire), 
ou,  si  l'on  préfère, 
hy  -h  LC  =  x*  -^x,    (C  constante  arbitraire),    d'où   Gy  ^  e*"  "'"'^. 

485>  Equation  homogèna.  —  On  appelle  ainsi  une  équation 
qui,  par  transformation  algébrique,  peut  être  mise  sous  la  forme 

(3)  /=/©. 

le  second  membre  étant  une  fonction  connue  du  rajjport  ^.  On  dé- 
montrera facilement  que  dans  le  4as  où  l'équation  est  mise  sous 
forme  polynomale,  soit 

F(3:,  y,  y')  ^  o.       ou  encore       9  (x,  y,  /)  =  i^x.  y.  y'). 


{'1   La  relation  (1)  peut  être  regardée   comme  u 
définiMant  y  comme  fonction  de  x. 


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ÉQUATIODS   CLASSIQUES    DV    PREMIU    ORDRE  \5j 

F,  f,  <^  étant  des  polynômes,  il  faut  et  suffit  pour  que  la  condition 
énoncée  soit  remplie  e/ae  F  soU  homogène  par  rapport  aux  deux 
variables  x  et  y,  ou  qae  ^  el'if  soient  tous  deux  homogènes  (')  par 
rapport  à  x  et  y  et  de  même  degré.  D'où  le  nom  d'  a  ^uation  ho- 
mogène 11. 

Pour  intégrer  l'équation  (3)  prenons  comme  variable  auxiliaire 
(variable  v)  le  rapport  ^  en  posant  y  =  i-x.  Dérivant  par  rapport  k 
X,  nous  avons  y  =  u  -h  an/  ;  l'équation  (3)  devient  donc 
V  +  XV'  =/(.)       ou       x./  =/{„)  -  V. 

OU  enCn  t.  .■  — _  -  =  -  ,  équation  h  variables  séparées  qui  s'intègre 
comme  nous  l'avons  vu  au  n*  483. 

480.  Exemple.  —  Considérons  l'équation 
(4)  xy' ^  y  -i- \/x*  —  y\ 

En  divisant  les  deux  membres  par  x,    nous  avons  l'équation 
équivalente 


Effectuant  le  changement  de  variable  ci-dessus  indiqué,  yi=sxv, 
nous  obtenons  Téqualion 

ir  -t-  aV  =  i.  -4-  /i  —  u"        ou =  -  • 

Appliquant  à  cette  demiire  équation  In  méthode  du  a"  483, 
nous  obtenons  l'intégrale  générale 

arc  sin  V  ^  Le  -I-  const.  =  LCx,      (G  constante)  ('), 


{<)  Vide  lupra,  d*  aga.  Ainsi,  dans  l'example  du  n^  JA6,  l'équation  (4) 
peut  l'Jorire  xy'  —  y  ^  ^x"  —  y'  ou,  «n  s'élevaut  au  carré  :  [xy  -^  y,* 
E3  X*  —  ^,  équation  dont  1m  deux  membrM  sont  doi  palyaomes  homo- 
gènes du  second  de^  en  x  et  y. 

(*)  Voir  la  remarque  faite  p-  iii  note  3). 


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^58  cixcut  DES  FonCTions 

d'où,  d'aprte  U  difinitioo  de  l'arc  sinus  : 

v=:»n{Cx)       ou      j- ^  a:  8111(01). 

503.  Type  d'éqnatlon  ■•  rcmanant  &  ona  équation  hwno- 
gèiw.  —  Soit  proposée  une  équation  de  la  forme 

(«)        ^'=^(„"+t>+^)      [«•'.  ■•■•■"'"Unl-l. 

dont  le  second  membre  est  supposé  itre  une  fonction  connue  du 
rapport  i  ■  ■  ^j-:  j  ■  Pour  intégfrer  cette  équation,  commençons 
par  délenniner  les  solulions  du  syitima  d'équations  linéaires  à  deux 
inconnues 

«a:  +  èj-  4-  «  ^  o.      a'x  +  b'y  -\-  (^  ^  o  ; 

ce  sont  {')  (voir  n'SeS)  «  =  =-  =  ^h' -  U  J'  =  P  =  ah'  -  ha'  '•  P"" 
effectuons  le  doubla  changement  de  variable  défini  (cf.  n*  481)  par 
les  égalités 

X=f(a,v)  =  a-t'a.        y  =  ^{tt,v)  =  ^-^V. 

Nous  avons  y.  =  i,      »'.  ^  o,      /■.  =  ^l  =  o;  donc,  d'apris 
la  règle  du  n"  481,  l'équation  (6)  devient  : 

u]  +  M3  +  u)  H 


•^  -      U'('-H")-i-6'(S+i.)H-c'J- 

Mais,  d'après  la  définition  de  ce  et  ^,  la  fraction  entre  crochets  se 

réduit  k  ~>         I ,    ;  nous  aurons  donc  en  divisant  les  deux  termes 

de  catte  derniàra  fraction  par  la  mdme  quantité  uu,  l'équation  ho- 
mogène de  forme  (3)  : 


{')  Nous  nous  plaçons  dans  l'hypothèse  où  )•  syitèma  des  daux  équa- 
tions admet  un  et  un  seul  gystèrae  de  solution!  x  ^  at,  y  s  ^. 


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ÉQUATIONS    CLA36IQVE3   DE    PKKMIU    OHDRE  ^69 

604.  Equations  dilférentiellas  llDé*lrs«.  —  Une  équation 
difTérentielle  du  prenaier  ordre  est  dite  linéaire  si  elle  ae  présente 
ou  peut  être  mise  sous  forme 

(7)  /  ■/.(«)  +  J  ■M'^)  +/.(^)  =  o. 

le  premier  membre  étant  un  polynôme  du  premier  degré  en  y  et  y", 
dont  les  coefficients/, (a;),/, (x;),/i(x)  peuvent  être  d'ailleurs  des 
fondions  quelconques  de  x. 

Posant  tp  (jc)  ^  —  Ti\  '  "l*  (*)  ^  —  Tii  '  "*"*'  pouvons  écrire 
ainsi  l'équation  (7)  : 

(8)  y  =y  .f(x)  ++(*),  ou: 

Nous  allons  faire  un  changement  de  variable  dé&nî  comme  il 
suit.  Posons 

{9}  y  =  "î- 

a  étant  tel  que 

~^  =  f(x).     d'où     log>i=  j  é.{x)dx,     etparsuile     u  =.  ef^^'Ux, 

expression  dans  laquelle  nous  donnerons  k  la  constante  arbitraire 
une  valeur  déterminée  quelconque  [ce  qui  revient  à  dire  que  nous 
prenons  pour  Lu  une  fonction  primitive  quelconque  de  f{x)].  Dans 
ces  conditions,  —  u  étant  une  fonction  connue  de  x,  —  l'égalité  (g) 
définit  un  changement  de  variable  [passage  de  la  variable  y  &  la 
variable  z]  au  sens  du  n°  480  ;  d'ailleurs  l'égalité  (9),  où  l'on  con- 
sidère y,  u,  z  comme  trois  fonctions  de  x,  nous  donne,  d'âpre  la 
propriété  fondamentale  des  dérivées  logarithmiques  (412). 


Portant  dans  l'équation  (8  bis),  nous  avons 


„Google 


460  CALCUL  DES   fo^ctious 

ou.  d'apràa  b  défiDÎlion  de  u  et  de  z  : 

t  y  ai  u 

Ainsi  nom  connaiisons  la  dérivée  de  z  puisque  u  est  une  fonc- 
tion connue  de  x  ;  donc  nous  aurons  z  en  calculant  l'intégrale 

JîiiJjx      o»(.)      J'[+w.,-/":'']ix. 

Nous  obtiendrons  ainsi  finalement  (') 

,  =  „  =  Jf'--^  . J[t(x),-/'W]t. 

48S.  Equation  d*  Bwnoullll.  —  Jacques  Bernouilli  posa  en 
16^5,  &  propos  d'une  question  de  mécanique,  le  problème  sui- 
vant (')  :  Aequationem  ay"  =  y  .p  +  6./*  .9,  — lùiiaet  bquan- 
tilalei  datas  et  corutantea,  n  poltstatem  quamvU  literie  y,  pet  q 

{'I  D'après  la  valeur  de  u  et  en  noua  rappelant  que,  quel  que  toit 
l'expotant  «i  -a  >=  '~'- 

0  Exemple.  —  Considéroni  l'équation 

6 
ay  +  y  —  001  x  =  o,      *u      ï=  —  -+cot«. 

Je  poi« 

—  =  —  -,      d'où      log  u  ^  —  log  *, 
égalité  à  laqueUe  on  «atiafait  en  prenant  u  =  «~'.  Potant  atori  y  =3  ui,  j'ai 

Intégrong  par  partiel  (n*  4^6)  en  posant 


/  X  COI  xdx  =^  I  u'cdz  =  X  nn  X  —  /  1 


D'où      y  = 


lin  ïd*  =  xsia  x+  cos  *  +  C. 
COI  j  +  C 


Un  vérifiera  facilement  que  tes  fonctiana  y  ainn  définiei  aatiffont  bien 
à  IVquation  proposée. 

1^)  Acia  erudilorvm,  déc.  i6i|fi,  p.  553.  Conlonnément  k  la  notation 
dilTérentJcIIe  que  nous  expoieron*  plus  loin  (Trois.  Liv.,  chap.  11), 
~  .1  écrit  ady  =  ypdx  -f  tjfqdx. 


.y  Google 


iQVATlOHS    CLASSIQUES   DU    PRIMIER   ORDHB  46 1 

quantitates  uteumqae  datas  per  x  dénotant  —  conttraere  [c'est- 
i-dire  :  résoudre  l'équation  ay'  =:  yp  h-  by'q,  où  a  et  &  sont 
deux  constantes,  y^  une  puissance  de  y  et  p  et  ^  deux  fonctions 
de  x].  Ce  problème  (')  fut  repris  en  1697  par  Jean  Benouilli 
[Acta  eruditorum.  Mars  1697)  :  on  en  ramène  fort  aisément  la 
solution  à  l'intégration  d'une  équa^on  linéaire.  En  effet,  l'équa- 
tion de  Jacques  Benouilli  peut  s'écrire  : 

(■0)  ''■^  =  p(.^)-y-"-\-i>.'](x). 

Faisons  alors  un  changement  de  variable  en  prenant  pour  nou- 
velle fonction  inconnue  la  quantité  z  =  y'^"*  ;  nous  avons 
z'  =  (i  —  n)y-'*y';  donc  l'équation  (lo)  équivaut  à 

équation  linéaire  que  l'on  sait  intégrer  (n*  488). 

400-  Equation  de  RlooaU(').  —  On  appelle  ainsi  les  équa- 
tions de  la  forme 

(lî)  /  =  ?«(«)  -t- y -ÇiW  +/-?.(»). 

dont  le  second  membre  est  un  polynôme  du  second  degré  en  y, 
ayant  pour  coefGctents  des  fonctions  quelconques  de  x.  L'équa- 
tion (13)  n'est  intégrable  au  sens  du  n<*  478  que  ai  l'on  en  connaît 
déj&  une  intégrable  particulUre  ;  en  ce  cas  elle  peut  être  ramenée  & 
une  équation  de  Bemouillï. 

Supposons  en  effet  que  nous  connaissions  une  fonction  a  qui 


(')  Si  l'on  veut  écrire  la  forme  générale  de  l'équation  de  Bernouilli,   il 
est  inutile  d'y  introduire  dei  coefficient!  constanti  a  et  b;  on  écrira  : 

y'  =  p{x]-y  +  î!*l-y. 

p{x)  et  q[x)  désignant  deux  foruliont  quelconques  de  x. 

(«)  Le  comte  vénitien  Jacopo  Riccati  (1676-1754I  n'étudia  en  réalité 
qu'niM équation  particulière  du  type  (i3),  l'équation 

oû  m  et  n  sont  do*  nombres  connui  [Animadi'ertmuê  in  mquationM  diff*- 
rentialM  êieundi  gradua,  apud  Aetorum  erudilorum  aupplêmenta,  t.  VIII, 
i7a4,p.  TÎl- 


.yGoOgle 


463  CA.LOOL    DBS   FOMCTIOHS 

satisfasse  &  l'ëqualioa  (la),  et  faisooE  le  chaa^emeot  de  vanable 
y  =  u  -I-  z  [c'est-à-dire  passons  de  la  variable  y  4  la  variable 
t  ^  y  —  u].  L'égalité  (la)  nous  donne 

y'  =  u!  +  ,!  =  T,(x)  -H  (u  -f-  ï)  t,{x)  +  {«  +  r)'  ^{3:). 

Développant  le  dernier  membre,  et  rentarquaat  qoe 

"'  =  To(')  +  "  •  Ti(*)  +  «'  •  ?i(*)- 
puisque  u  est  par  hypothèse  solution  de  l'équation,  j'ai  Boalement 

'  =ï ■?.(«)  + a«ï  ■  ?»{a^)+ï' •  ?t(a:).  ou  :  1' =[ip,(x)+ an .  T,(ir)]: -t-z>  .  ç«(i), 
ce  qui  est,  par  rapport  i  z  une  équation  de  Bernouilli. 

401.  Equation  de  Clairaat.  —  Nous  n'avons  étudié  jusqu'ici 
que  des  équations  rationnelles  (')  par  rapport  &  y  et  résolues  par 
rapport  i  /,  —  où  par  conséquent  ne  figurait  que  la  première 
puissance  de  la  dérivée  y'.  Il  en  est  autrement  de  l'équation  de 
Clairaut,  et  l'étude  de  celte  équation  va  nous  conduire  i,  certaines 
constatations  nouvelles  et  intéressantes. 

Considérons  une  équation  de  la  forme  (*) 

{>3)  y  -»/=/(/) 

où  le  second  membre  est  une  fonction  arbitraire  de  la  décivéc  de 
la  fonction  inconnue. 

Dérivons  par  rapport  &  x,  les  deux  membres  de  l'égalité  (i3). 
Remarquant  que  la  dérivée  de  y'  est  la  dérivée  seconde  y*,  et  que  U 
dérivée  deyiy')  par  rapport  k  x  est  par  suite  (*)  (y') ,  J'y',  nous 
obtenons  : 

y'-(a:/+/)  =  /'0")./.     donc    _  xr'=/'(/)./,     ou 

('4)  y'-l^-^J'(y')]  =  o. 

(')  Je  veux  dire  :  des  équations  dont  les  deux  membrei,  eoruidirét 
comme  /onctions  dt  y  seule,  étaient  fonctioD*  rationnellea. 

(')  Cette  équation  fut  étudiée  par  Claibaut  en  1734  [Solution  de  plu- 
sieur»  problèmea  où  S  s'agit  de  trouver  des  courbe»  dont  la  propriili  consiti» 
dans  une  ttrtaine  rdalion  enlr»  leurs  branchât,  exprimée  par  une  équalioa 
donnie,  Mém.  de  l'Ac.  Royale  des  Sciences,  i734(  p<  '9S  (uiv.]. 

^)  En  déngnnit  par  fty]  la  dérivée  de  f{y')  par  rapport  ày',  c'est-éMliie 


.y  Google 


iqU&TIMS    CLASSIQUES   DU    PREMIER   OHDHE  ^63 

Toute  fonction  y  àt  x  qui  satisfait  k  l'équation  (i3)  satisfers 
Bâcetaaîrement  à  l'équalion  (i^).  Quelles  sont  donc  les  solutions 
de  l'équalion  {i^)f 

Ce  sont  d'abord  les  fonctions  y  dont  la  dérivée  seconde  /  est 
nulle,  dont  par  conséquent  la  dérivée  première  y"  est  constante. 
II  est  facile  de  voir,  que  parmi  ces  fonctions,  une  infinilé  vérifient 
l'équation  (i3).  En  effet  si  /  ^  C  {C  constante)"û  suffit  que 
y  —  Cx  =y(C]  pour  que  l'équation  (i3)  soit  satisfaite.  Donc  les 
fonctions  y  =  Cx  +  /[C]  où  C  est  une  constante  arbitraire  sont 
toutes  solutions  de  l'équation  (t3)  :  elles  en  constituent  TinUgrale 
générale. 

Mais  l'équation  (i^)  n'admet  pas  seulement  les  solutions  que 
nous  venons  de  considérer.  Elle  est  encore  satisfaite  si  y  est  une 
fonction  telle  que  x  -y-fiy')  =  o  :  si  donc  l'on  peut  déterminer 
une  fonc^on  y  vérifiant  à  la  fois  les  deux  égalités 

^   '  \  y-  ^y"  =/{/)■ 

cette  fonction  sera  solution  de  l'équation  (i3).  Or  considérons  les 
équations  (i5)  comme  deux  équations  algébriques  ou  transcen- 
dantes entre  lesquelles  nous  éliminerons  la  quantité  /  [voir  n°  320]  : 
il  nous  restera  une  relation  entre  x  &ly  (ne  contenant  d'ailleurs  paa 
de  constante  arbitraire)  qui  définit  implicitement  une  intégrale  de 
l'équation  (i3)  :  cette  intégrale  ne  fait  pas  partie  des  intégrales  déjà 
trouvées  (ces  dernières  sont  des  polynômes  du  premier  degré  en  x, 
tandis  que  la  nouvelle  intégrale  sera  en  général  une  fonction  bien 
plus  compliquée)  ;  elle  est  appelée  «  intégrale  singulière  n . 

Nous  voyons,  par  cet  exemple,  qu'une  équation  différentielle  est 
susceptible  d'admettre  d'autres  solutions  que  celles  qu'on  obtient 
en  particularisant  la  valeur  de  la  constante  G  dans  l'expression  de 
l'intégrale  générale. 

On  peut  d'ailleurs  démontrer  que  l'équation  de  Clairaut  n'a  pas 
d'autres  intégrales  que  son  intégrale  singulière  et  les  intégrales 

-4U.  Exemple.  —  Considérons  l'équalion 


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464  CALCUL    DES    FOKCTIO!IS 

OÙ  a  eBt  une  constante.  D'après  ce  qui  précède,  celte  équation 
admet  pour  intégrale  générale  les  polynômes  y  ^=Cx  -h  t,(C 
quelconque).  Elle  admet  pour  intégrale  singulière  la  fonction  obte- 
nue en  éliminant  V  entre  les  relations 


\         puisqu'ici      f(y)=^,    f(j-)  =  —^. 
'        y'  1 
Or  élevons  au  carré  la  seconde  relation  ;  elle  donne 

Remplaçant  y'*  par  sa  valeur  -  tirée  de  la  première  relatioD, 
j'ai  la  relation  implicite  cherchée  : 

J-*  =:  x*.  — h  ^ax  -i-a* .  -.         ou        y*  ^  40J-, 

qui  définit  l'intégrale  singulière. 


8.  —  Equations  classiques  du  second  ordre 
et  d'ordre  sapéHear, 


493.  Equations  ne  contenant  pas  y.  —  Les  plus  simples  des 
équations  du  second  ordre  (à  une  fonction  inconnue)  sont  celles  qui 
ne  contiennent  pas  la  fonction  inconnue)-,  mais  seulement  ses  dé- 
rivées première  et  seconde,  et  qui,  par  conséquent,  se  présentent 
sous  la  forme  de  relations  entre  x,  y  et  y'  : 

<')  F(x,j',/)  =  o. 

Une  telle  équation  peut  toujours  être  regardée  comme  une  équa- 
tion du  premier  ordre  relative  &  la  fonction  inconnue  y,  puisque 
y"  est  la  dérivée  de  /.  Son  intégration  relève  donc  du  paragraphe 
précédent.  Si  la  résolution  est  possible,  nous  obtiendrons  y  sous 


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£QlJAT10:ig    CLASSIQUES    Dt    SECOnD    ORDHE,    BTC.  ^65 

forme   d'une  fonction  de  x  et  d'une  constanle  arbitraire,   soit 
y  =  ç(x,  C),  et  nous  aurons  par  conséquent,  y  =;  j  y{x,C)rfiC. 
Ce  sera  là  l'intégrale  génëi-ale  {^')  de  l'équation  (i). 

404.  Equations  ne  contenant  pas  x.  —  Une  équation  du  se- 
cond ordre  ne  contenant  pas  euplicitement  la  variable  x  est  de  la 
forme 

{»}  F(j-,/./)  =  o, 

le  premier  membre  étant  fonction  dey  et  des  deux  premières  dé- 
rivées. 

Nous  allons  effectuer  un  cbangemeut  de  variables  en  prenant 
comme  nouvelle  variable  dépendante  la  quantité  y ,  que  je  désignerai 
par  2,  et  comme  nouvelle  variable  indépendante  la  variable  y. 

Si  nous  posons  z^/,  nous  auront  par  définition  t^  =  / : 

d'ailleurs  si  l'on  désigne  |)ar  z,  ou  ~  la  dérivée  de  z  par  rapport  k 

y,  on  aura  z,  z=  z,  .  y,,  d'après  la  i-ègle  des  fonctions  composées 
(n"  417)  donc,  d'après  la  définition  de  z  : 

/  =  !•,■   -. 

Remplaçons  y'  par  celle  expression,  et  y  par  z,  dans  l'équation 
(a)  :  elle  devient  une  relation  entre  y,  z  et  :',,  donc  une  équation 
di£rérentielle  du  premier  ordre  qui  définit  z  comme  fonction  de  y. 

(>)  Exemple.  —  Contîdévan*  l'équation 

jy"  '"  —  y'  +  X. 

Par  rapport  i  y,   cetlB  équation  ut  linéaire  du  premier  ordre.   On 

trouvera,  en  appliquant  la  méthode  du  n''  4SSi  qu'elle  a  pour  intégralf; 

y'  ™  -+  ~  [C  constante  arbitraire)  j 

y  =  i  /  «i*  +  C  /  ^  =  ?^  +  C  log  :r  +  C„ 

3o 

D,B,t,zed.yGOOg[e 


Ct  étant  une  seconde  eonstante  arbitraire. 

BoitTMUi.  —  La  Principal  il>  l'AuIjts  nutthimiliqui 


4bb  CALCUL    DSa    FO>CTIO.tS 

Si  l'on  uit  intégrer  cette  équation,  oa  trouvera  une  expression  de 
z  de  la  forme 

:  =  ffj,  C),       (C  constante  arbitraire)  ; 

on  aura  donc      /  ^  o(y,  C)      ou  .■^  ,,,  :=  i, 

éqiuU<«i  diffi&renttells  A  variables  ■épatées  par  rapport  k  y  H  x 
(n"  483)  qui  donne  (*)  [puisque  la  fonction  primitive  de  i  esta;] 


f,:-kr 


(C,  constante  arbitraire). 


495.  Exemple.  —  Considérons  l'équation 

>■  .  =  .. 

(.  +)■'■)• 

Posant  z  =3  y',  nous  avons,  d'après  ce  qui  précède  : 

..(,+,•)-'•.,;  =  , 

or  on  vérifie  sans  peine  que  le  premier  membre  de  cette  égalité  est 
la  dérivée  par  rapport  à  ^  de  la  fonction  —  ('  +  z'}*'  ;  le  second 
membre  est  la  dérivée  de  y  ;  donc  (en  remplaçant  z  jjar  ^')  ; 

^  y  ^  C        (C  constanU  arbitraire) 

v/.  +  y 

on  tire  de  li  : 


'J  \/l  -  (J- 


Q- 


et  l'on  peut  calculer  l'intégrale  indéfinie  du  second  membre  en 
appliquant  la  méthode  du  n"  466. 

Citons  encore,  à  titre  d'exemples,  les  équations 

C)  Voir  la  Remarque  i  la  fin  du  ii°  /t%X 


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ÉQUATIOnS    CLASSIQUES   DU    SBCOMD    ORDRE,    ETC.  ^67 

qui  ont  été  étudiées  par  Newton  (').  et  intégrées  par  une  méUiode 
semblable  h  celle  que  nous  avons  indiquée  ci-dessus. 

496.  Equations  tinéairas.  —   Un  troisième   type  d'équation 
du  second  ordre  que  l'on  peut  quelquefois  intégrer  est  l'équation 

(3)  y'/A^)  +  y /«  W  -!-  r/.(^)  +/i  W  =  o, 

polynôme  du  premier  degré  en  )■,  y,  y'  dont  les  coefficienta  sont 
dçs  fonctions  de  x. 
Telle  est  l'équatioD 

j^-l-l^j-^o      (;.t  constante) 

que  l'on  rencontre  dans  la  théorie  de  l'attraction  universelle  et 
qui  a  été  étudiée  par  Newton.  Nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  cette 
équation,  car  nous  allons  pouvoir  étudier  d'emblée,  et  tout  aussi 
simplement,  les  équations  linéaires,  plus  générales,  dont  l'ordre 
est  quelconque.  La  théorie  de  ces  équations  est  l'un  des  chapitres 
les  plus  acbevés  et  les  plus  riches  de  l'algèbre,  l'un  de  ceux  qui 
ont  conduit  aux  résullats  les  plus  harmonieux.  C'est  pourquoi 
nous  allons  le  développer  avec  quelques  détails. 

497.  Equatlona  linéairca  d'ordre  n.  —  Une  équation  dilTéren- 
tielle  cl  'ordre  quelconque  n  «st  dite  linéaire  (',  lorsqu'elle  est  un  po- 


IM  Philoaophite  nalurali»  Principia  maAema&ica,  1686-H,  De  moiu  cor- 
porum,  scct.  II,  p.  ■>46  et  suiv.  Les  deuxéquations  déllnissent  le  mou- 
Temeut  d'un  point  pesant,  d'ordonnée  y,  desccntloiit  le  long  d'un  axe 
vertical  Oy  ilourtté  vera  le  bas)  dans  un  milieu  résistant,  la  rcsistance 
étant  pToportionnelle  à  la  vitesse  y'  ou  au  carré  rie  la  vitesse  [la  viiriable 
indépendante  est  ici  suppoiée  être  le  tempg,  i,  dont  la  position  du  mobile 
—  c'est-à-dire  y  —  est  fonction  . 

(')  La  théorie  des  équations  linéaires  tut  consliluco,  dans  ses  parties 
principales,  au  cours  de  la  seconde  muilié  du  xviiie  giccte.  Son  principal 
artisan  {ut  Eulbr  [voir  les  Jrutilutiones  cakuli  inlegralie,  Volum.  secund., 
St-P*t*f»bourg,  176(1,  Pars  aecunda,  cap,  11  :  De  rraoliuione  xgualionurn 
huju»  forma  : 

p.  375  et  suiv.;  voir  auui  Miacelianea  lierolintnsia,  i-;f\X.  D'Alembert 
étudia  également  les  équations  linéaires  ivoir  les  Mémoires  de  l'Acadé- 
mie de  Turin,  MiieeUanea  Taurinemia,  t-jm,  p.  3Ro  ot  âuiv.). 


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46o  CàLCVL    DES    FO-iICTIO.NS 

Ijnomc  du  premier  degré  par  rapi>0Ft  â  la  fonction  inconnue  et  à 
ses  dérivées  succesûves  du  premier,  du  second,  ...du  »■*">«  ordre. 
Une  telle  équation  pcut-âlre  écrite  sous  forme 

où  \  et  les  f  sont  des  fonctions  de  x  (appelées  coefficients  de  l'équa- 
tion). 

Les  équations  linéaires  jouissent  de  remarquables  propriétés  dont 
quelques-unes  apparaissent  immédiatement. 

Convenons  d'écrire,  pour  abréger  ; 

(6)     *!.!=/.(»). £^  +  ...  +  /,(x).^+/,M.... 

égalité  symbolique  dans  laquelle  u  peut  désigner  une  variable  quel- 
conque fonction  de  x.  De  cette  égalité  nous  tirons  aussitôt  les  sui- 
vantes : 

(6)        *{Cuj  ^  C*  [u{,       *{u-(-vj  =  «juj  +  ♦  juj 

*  j  c,«,  -h  C.U.  -H  ...  -4-  (:,u,î  =  c,4.  )  „,  j  -t-  c,*  jii, ;■ 

où  nous  désignons  par  C,  C,,  ...  C^  des  constantes  (indépendantes 
de  x)  et  par  u,  i>,  u,  u„  ..,  u^  des  fonctions  quelconques  de  x  ;  en 
cITet,  d'après  In  défmition  du  symbole  4> }    J  : 

*|C«|=/.(x).C.j^  +  ...  +/.(T).C.«, 

»  1  "  +  "1  =  A  W  ■  (È!  +  È)  +  -  +/.('>  ■  ("  +  «)■  *■ 

Appliquées  à  l'élude  de  l'équation  différentielle  (j)  les  égalités  (6) 
conduisent  aux  constatations  suivantes  : 


498.  Propriétés  générales  d«  l'équation  linéaire.  — 
I.  Supposons  que  nous  connaissions  une  intégrale  particulière,  u,  de 
l'équation  (4),  et  que  nous  ayons  déterminé,  d'autre  part,  une  in- 
tégrale, v{x),  de  l'équation 


(:)  Ȕ.'l 


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ÉQUATIO:<S    CLASSIQUES    DU    SECOND   ORDRE,    ETC.  ^69 

Je  dis  ^ue  la  fonction  u-4-v  [ou,  plus  généralement,  «  -h  Ci>, 
C  étant  une  constante  arbitraire]  est  une  intégrale  de  téquation  (i). 

En  eJTel,  le  premier  membre  de  (4)  étant,  par  hypothèse,  égal 
à  X  pour  y  =  u,  nous  avons  *  j  u  |  =  X  et  nous  supposons  d'autre 
part  que  *  îu|  —  o;  d'ailleurs  *ju  +  Cuj  =  *|«j  +  C*juj 
donc  *  I  u  -f-  C  ti  I  =  o. 

L'équation  (7)  est  dite  m  équation  sans  second  membre  corrcs- 
]>ondant  à  l'équation  (4)  h. 

II.  Supposons  que  nous  connaissions  plusieurs  solutions  (')  ou 
intégrales  parlicuiières,  ;^i,  yt,  ...  y^  de  l'équation  sans  second 
membre  (7}  :  je  dis  que  la  fonction  C,y,  -H  Ciyt  +  ...  +  Cpj',, 
où  C,,  Cî,  ...  C,  sont  des  constantes  arbitraires,  est  elle  aussi  une 
intégrale  de  Cégualion  (7).  —  C'est  là,  en  effet,  une  conséquence 
immédiate  des  égalités  (6). 

III.  —  Supposons  enfm  que  nous  connaissions  une  intégrale 
particulière,  u,  de  l'équation  (4)  et  p  intégrales  particulières, 
yi,  yt,  ...,  y,  de  l'équation  sans  second  membre  correspondante 
(7)  :  alors  la  fonction  u  +  C,y,  ■+■  ...  -t-  C;,^,,  oàC„  ...,  Cpsont  p 
constantes  arbitraires,  est,  elle  aussi,  une  intégrale  de  C  équation  (i). 

(■)  Si  nouB  connaisêon»  un»  intégraU  particulière  y,,  d'une  équation  de  la 
fornu  (7),  nous  pouvonê  effectuer  un  changement  de  variable  qui  ramène 
cettt  équation  à  une  équation  de  même  forme  et  d'ordre  moins  élevé.  Si,  en 
effet,  noua  posons  y  =  y^t,  en  supposant  y,  connu  et  appelant  a  une 
fonction  inconnue,  noue  avons  : 

^y  —,  ^y'  j.,.  ^ 

di  -  '  dx  "^  ^'  di' 
d'y       ..  .    .     .    r    du.  dz-\  d'y\    ,      ds  dy,  d't 

d  =  denvee  de  [ï  -^  +  y.  ^J  =  «  ^  + 1  ^  -^-  +  y,  ^,  etc. 

Remplaçant,  dans  l'équation  (7],  j;,  ^i  ,  j,  ...  par  les  valeurs  ainsi  cal- 
culées, nous  avons  une  équation  différentielle  en  z,  qui  eat  linéaire, 
d'ordre  n,  et  sans  second  membre  par  rapport  à  n.  D'ailleurs,  un  calcul 
facile  montre  que  dans  cette  équation,  le  coellicient  de  z  est  4i  |  ifi  [  ;  ce 
coefficients  est  donc  nul,  puisque  ifi  est  solution  de  l'équation  4i  \  y  \  ^  •>■ 
et  l'équation  en  z  est  de  la  forme  : 

(.1  sJ'l .  £  +  S.-.1') . Ênl  +  -.  +  J.l-I ■%-'■ 

Si  maintenant  nous  prenons  pour  fonction  inconnue  (=  j^, l'équation  (e) 
devient,  par  rapport  à  (,  une  équation  linéaire  qui  est  de  la  mîme  forme 
que  l'équation  (7),  mois  d'ordre  n —  1  seulement. 


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^'JO  CALCQE.    DM   FO^LTtOfl» 

Cette  propriété  sst  une  conséquence  des  deoï  précédentes. 

De  la  proposition  III  nous  déduisons  la  méthode  qu'il  convient 
d«  suivre  pour  IrouTer  l'intégrale  giénérale  d'une  équation  linéaire 
d'ordre  n  telle  que  (4).  L'intégrale  générale  d'une  telle  équation 
est,  par  définition,  une  fonction  de  x  et  de  n  constantes  irbitraires. 
Supposons  alors  que  nous  calculions,  d'une  part,  une  intégrale 
particulière,  u,  de  l'équation  (.'i).  et,  d'autre  part,  n  intégrales  par- 
ticulières yi,  yt,  ...,  y»  de  l'équation  sans  second  membre  (7). 
Alors  la  fonction 

(8)  H  +  c.r.  +  Co-,  -H  ...  -H  c^„ 

■en  une  solution  de  (4)  qui  dépend  de  n  constantes  arbitraires  : 
c«  sera,  sous  certaines  conditions  que  nous  allons  préciser,  l'inté- 
grale générale. 

490.  Intégrale  gisArale  de  l'équellon  sens  seottnd  membre. 
JMntlona  IndépendantM.  —  Supposons  que.  nous  connaUsions 
une  première  intégrale  particulière,  y„  de  l'équation  sans  second 
membre  d'ordre  n,  équation  que  nous  écrirons  symboliquement 
sous  la  forme  (7).  Une  seconde  intégrale  ou  solution,  V],  sera  dite 
indépendnnle  de  la  première,  si  elle  n'est  pas  de  la  forme  Ciyi  fc'est- 
i-dire  si  elle  n'estpas  le  produilde  la  fonction  yi  parnneconsUnle]. 
Une  Irolsième  intégrale  y„  sera  dite  îndépendanle  ries  denx  prf 
mières  y^  et  y^  {supposées  connues)  si  elle  n'est  pas  de  la  forme 
kiyt  -+-  Aiy,  [où  k,  et  ki  sont  des  constantes].  Et  ainsi  de  suite.  — 
D'une  manière  générale,  nous  dirons  que  les  n  solutions  y i, ...,  y^ 
sont  in<lépcndantes  [on  dit  aussi  ;  linéairemenl  inilépendnnlet  011 
distinctes],  s'il  n'y  en  a  aucuns,  parmi  elles,  qui  soit  égale  à  la 
somme  des  autres  (ou  de  certaines  autres)  respectivement  multi- 
pliées par  des  constantes  ^1,  k,,  ... 

Cela  posé,  on  peut  démontrer  rigoureusemenl  que  si  les  n  so/ii- 
lions  yi,  y^,  ...,  y™  sont  indi'jyendantes  '')  Texpression  %)  est  Fin- 
têgrale  ijénêrale  de  l'équation  (i). 


{')  It  résulte  des  théorèmes  du  ri>  4<|8  V^  la  fonction  (S)  est  sûrement 
intégralcde  l'équation  (4)  :  on  dcmontreque, réciproquement,  toute  intégrale 
de  (^)e«t  sûrement  l'une  des  fonctions  (ft)  [obtenue  en  dvnnant  aux  nombre! 
Crertainos  valeurs  particulières].  —  On  voit  facilement  que,  sites  n  so- 


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ÉQUATIONS    CLÀSglQUKS   DD    SECOND   ORDRE,    ETC.  4?! 

600.  Equation  sans  eeoood  navmbre  &  oeaHiolent*  ooos* 

tanU.  —  C'est  une  équation  de  la  forme 

où  On,  •■■,  Oo  soDt  des  coQatantefl  (indépendaiites  «l«  ce).  Nous  aDons 
montrer  qu'il  est  possible  de  déterminer  une  constante  r  telle  que  la 
fonction  u  ^  e"  soit  une  solution  de  l'équatiou.  En  eOet,  une  telle 
fonction  u  a  pour  dérivées  succeasives  : 

du d'à ,  ,^  d'à  ^ 

S  '      Sx*  S"  ~" 

J'en  conclus  que 

»{.!  =  '"■♦('■). 

011  <|'(r)  est  le  polynôme  de  degré  n  en  r  : 

4i(r)  =  a„r"  +  a„_,r^^  -+-  ...  +  atr  -h  a,. 

Pour  que  l'égalité  e" .  '^(r)  =  o  ait  lieu  pour  toute  valeur  de  la 
variable  X,  il  faut  et  il  suffit  que  le  nombre  r  soit  une  racine  du 
polynôme  <^(r). 

Ainsi,  si  nous  cônnaissonB  des  racines  ri,'*,,  ....r,,,  du  polynôme 
'^r),  nous  en  déduisons  immédiatement  les  fonctions  de  x  : 

ï,  =  «"'*.      Xi  =  "'*'.  -,      yr  =  ^'^' 
qui  sont  autant  d'intégrales  particulières  de  l'équation  (9). 

bttiOBB  y,,  ...  y>  n'étaient  pHi  indëpendantet,  la  fonction  (S)  pourrait  être 
mite  soufl  la  forme  d'une  fonction  qui  contiendrait  moini  de  n  conatontM 
«rbitrairei.  Suppoconi,  en  effet,  que 

|/.=  K,!/,  +Ktf,  +  ...  +  K._,y._,, 
K|,  Kt,  ...,  K._,  étant  des  constantes  ;  en  remplaçant  y.par  cette  valeur 
dana  (8)  et  réuniiiant  leïteimet  en  t/i,  Ici  termes  en  y^,  etc.,  nous   ob- 
tiendriont 

»  =  (C,  +  K,C)y,  +  JC,  +  K/:.)y,  +  ...  +  [C._,  +  K._,C,)y._,. 
oxpreiiion  de  la  forme 

y  =  D,y,  +  Djy,  +  ...  +  D„_,y,_,. 
qui  contient  seulement  (n —  i)  constantes  arbitraire^.  Une  telle  ezpres- 
ncm  ne  peut  pas  représenter  l'intégrale  générale. 


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^•Ji  CALCUL   DBS   P07ICT10RS 

On  démontre  que  ces  intégrales  sont  indépendantes  :  elles  Tour- 
niront  donc  l'intégrale  générale  de  l'équation  (g)  si  loaiefoU  elles 
sont  au  nombre  Je  ii. 

Il  Y  a  lieu,  dès  lors,  de  distinguer  trois  cas  : 


1"  Cas.  —  Le  polynôme  de  degré  n,  \^{r),  a  n  racines  réellet 
et  disUncUs,  savoir  r,,  r„  ....  »■„.  Alors  la  Tonction 

y  ^  C,/''  -t-  Ce'*'  -t-  ...  -H  C^e"-', 

dans  laquelle  Cl,  ....  Cn  sont  n  constan  tes  arbitraires,  est  l'inlégrale 
générale  de  l'équation. 

Exemple.  —  Soit  pro)>osée  l'équation  y*  —  y  =  o\  le  poljnomc 
ï{/{r)  correspondant  est  r'  —  i  ;  il  a  pour  racines  >'■  =  i  etr«=i —  l  ; 
j'en  conclus  que  l'intégrale  générale  de  l'équalion  est  Cie''  4-  Ci<"'. 

2"  Cas.  —  Le  polynôme  •\({r)  a  haies  ses  racines  réelles,  mais 
il  y  en  a  qui  sont  multiples  :  en  ce  cas  '^(r)  est  de  la  forme 

■l{r)  =  (r-nf'{r-r,)P'...{r-r,f', 

Pi.  p ,  pi,  étantdes  nombres  entiers  positifs  dont  la  somme  est 

égale  an.  Pour  que  les  racines  r,, ...,  f\  nous  fournissent /i  intégrales 
particulières  de  l'équation  il  faudrait  que  chacune  en  fournit  autant 
que  son  ordre  de  mnltiplicîté  contient  d'unités  :  il  faudrait,  en 
d'antres  termes,  que  la  racine  Ci  pOt  fournir  /)i  intégrales,  que  la 
racine  r-i  en  pi\t  fournir  pt,  et  ainsi  de  suite.  Or  il  en  est  bien 
ainsi  car,  si  />,  >■  i,  il  correspond  à  r,  d'autres  solutions  simples 
de  l'équation  que  celle  que  nous  avons  indiquée.  On  démontre  en 
elfet  que  : 

Si  r,  est  une  racine  double  de  ■{'(<').  les  deux  fondions  c'''*  et  xe''' 
sont  deux  intégrales  particulières  de  l'équation  (g).  —  Si  r,  est 
racine  triple,  les  trois  fonctions  e''^',  xc^*^  et  x'e^'"  soitt  trois  inté- 
grales Je  (g).  —  Et  ainsi  de  suite. 

l*our  démontrer  ce  tliéortnic,  il  suffit  de  prouver  que  l'on  a  ; 

*  I  x/'^  J  ^-- o         si         i;(r|)  =  o         et         .|.'(r,)  —  o, 
c'est-à-dire  si  r,  est  racine  à  la  fois  de  l'équation  6  (r)  ^  o  et  de 


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ÉQUATIONS   CLASSIQUES    DU    SECOND   ORDRE,    ETC.  ij'i 

l'équation  dérivée  t|''(r)  ^  o  [voir  le  théorhne  du  n°  421]  ;  —  que 
l'oQ  a  pareillement 

*\x'e"i'\  =  0        «       if{r,)=o,     f(r,)=o       et       -V'(r,)  =  o; 

et  ^insi  de  suite.  Or  un  calcul  facile  permettra  de  constater  qu'il 
en  est  bien  ainsi. 

Exemple.  —  On  vérifiera  sans  peine  que  l'équation  /  +  ai/ 
+  i^j-  =  o  pour  laquelle  -).>)  ^^  (r  +  i)'  admet  les  doux  intégrales 
particulières       y  =  e^"       et      j- ^^a-e""*. 

3'  Cas.  — ■  Le  polynôme  'j'(r)  a  des  racines  imaginaires. 
Dans  ce  dernier  cas  la  méthode  de  calcul  qui  conduira  à  l'inté- 
grale générale  ne  pourra  pas  être  aussi  simplement  défmie.  Mais 
il  est  inutile  de  nous  arrêter  à  ce  cas,  car  l'algèbre  des  quantités 
imaginaires  que  nous  exposerons  au  chapitre  v  (S  3)  nous  permet- 
tra bientôt  de  traiter  les  racines  imaginaires  de  (j^r)  exactement 
comme  les  racines  réelles  :  nous  pourrons  alors  étendre  h  tous  les 
cas  les  résultats  énoncés  ci-dessus. 

Comme  exemple  d'équation  pour  lesquelles  '^(r)  a  des  racines 
imaginaires,  citons  l'équation 


nous  avons  ^|;(i-)  =  r'  -t-  m',  équation  sans  racines  puisque  les 
nombres  carrés  r*  et  m*  sont  tous  deux  positifs.  On  vérifiera  faci- 
lement que  l'équation  a  pour  intégrale  générale 

^  ^^  C,  cos  mx  -+-  C,  aio  nix, 

C,  et  C,  étant  deux  constantes  arbitraires. 

501.  Equations  A  ooetliclents  constants  ayant  pour  second 
membre  nn  polynôme.  —  Considérons  maintenant  une  équa- 
tion linéaire  à  second  membre  écrite  sous  la  forme  symbolique 

{">)  *}j-t  =  ^' 

l'équation  sans  second  membre  corresiiondante  étant  l'équation  (9). 
—  L'intégrale  générale  de  (9)  étant  supposée  trouvée,  il  nous 
faut  (n'488)  pour  avoir  celle  do  (10)  obtenir  ane  inlér/rale  par- 


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^7^  CALCDL   DES    Fn%TI0II8 

licuiièrede  (lo).  La  cboae  ura  facile  si  X  est  bd  polTHome  en  a;, 
Boit  un  polynôme  de  degré  p, 

(II)  X  =  ft, +  6,a--t-... -t-6^r 

En  ce  cas  en  cQel,  on  pourra  obtenir  pat  la  méthode  des  coefficients 
indéterminés  une  solution  particulière  de  (i)  qui  est  aussi  un  poly- 
nome  de  degré  p.  Posons  a  priori 

(la)  y  =  e„  -t-  e,x  -\-  ...  H-  e^xi-, 

d'où    ^  =  .,+«^-f-...  -hp.^'   '.  ^  =  :»(,  + ....etc.: 

remplaçons^,  i\>  ^j....  par  ces  expressions  dans  4)  \y\t  ordon- 
nons le  résultat  par  rapport  à  x  et  eiprimmis  que  le  pol^^nome 
obtenu  est  identique  à  X  (^i  à  \  quel  que  soit  x).  et  par  consé- 
quent (n"  311)  a  pour  coefficient» les  nombres connua  b^t  b^, ...  b^ 
(comparer  le  n*  375).  Nous  sommes  ainsi  condnita  à  une  wrie 
d'égalitéft(')  qui  déterminent  les  valeurs  înconDues  dec,,  c,,  ...  c^ 
pour  lesquelles  l'ideatilé  a  lieu,  c'est>&-dirc  qui  sont  telles  qui  le 
polynôme  soit  une  solution  de  Céquation  (lo). 

602-  Exemple.  —  Considérons  l'équation 


Posant  a  priori  y  =  c^  +  c,j  +  c,se*,  j'ai 

/  —  J-  =  '■■,x*  —  e,T  —  co  -+-  3c,  ; 
donc  je  dois  choisir  les  coeflicients  Cn,  c, ,  c,  de  telle  sorte  que 

—  c,  ^  I ,         —  e^=^Q.         ac,  —  Cfl  ^  I  : 
c'eatUun  système  d'équations  polynomales  dont  la  solution  est 
c,—o,        c,  =  — I.        c„— —  3. 


(■)  Le  nombre  de  cca  égalités  e<t  égal  au  nombn  des  coefficient* 
b„  >.■■  6,1  c'eat-i-dire  p  +  \,  nombre  égal  au  nombre  da  inconnue* 
Cg,  ...,  Cp.  Le  lecteur  vérifiira  aisément  que  lei  égalités  obtenuei,  linéaires 
par  rapport  aux  inconnues  c^,  ...,  c„  permettent  eftectiTement  de  déter- 
miner un  eystime  de  valeun  de  ces  quantités. 


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ÉQUATIONS   CLA8SIQCKS    DU    SECOND   ORDRE,    ETC.  4?^ 

Ainsi  l'équation  proposée  a  pour  solution  particulière  le  polynôme 
y  =  —  3c'  —  3,  D'ailleurs  {n*  500)  l'intégrale  générale  de  l'équa* 
tion  linéaire  sans  second  membre  est  C,e' -h  C,«~':  donc  l'inté- 
grale générale  de  l'équation  proposée  est 

j,  -_.  _  ^1  _  3  ^_  r^  ^_  C,e-'. 


603.  Equations  A  oo»tnoient«  oonstanU  dont  le  seoond 
membre  eet  une  exponvntleUe  de  la  forme  \e".  —  Gonai' 
dérons  l'équation  à  coefficients  constants 

(l3)  *  \y  i  =  Ae", 

oij  A  et  OC  sont  deux  nombres  constants.  Je  dis  que  cette  équation 
admet  pour  intégrale  partitmlière  la  fonetion  j-r-.e";  en  eiïet, 
appelant,  pour  simplifier,  6,  le  rapport  de  A  à  if(a),  calculon» 

nous  avons  (n'  497).  quel  que  soit  le  nombre  b  : 

*  {  fre"  }  =  6.*  j  e"  }, 
et,  d'après  le  calcul  du  n°  600  (où  nous  remplaçons  r  par  a)  : 

Donc  la  fonction  y  =  be"  sera  solution  de  l'équation  (i3)  si 

b  .  ^(.)  ^  A. 

L'intégrale  particulièie  que  nous  mettons  ainsi  en  évidence 
cesserait  d'exister  toutefois  si  «  était  une  racine  du  polynôme  <if{r), 

car  alors  y-,  n'aurait  pas  de  valeur  finie.  On  démontre  qu'en  ce 

cas,  la  fonction  y  ^  5 ,,--;  .  xe"  est  intégrale  de  l'équation  (i3),  si 

toutefois  iJ^(k)  ^  0.  c'est-i-dire  si  «  n'est  pas  une  racine  double 
de  -ifir);  si  l'on  a  Jt  la  fois  ■t(«)  =  o,  ■}'(«)  =  o,  mais  i|y'(a)  ?i  o, 

la  fonction  y  ^  7^7— ^  x^e"  est  solution  ;  et  ainsi  de  suite. 


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.^76  CALCUL    DBS    F0NCT10B9 

504.  Théorème  général  aur  Iw  équations  pourvues  de 
seconda  membres.  —  Considérons  une  équation  linéaire  quel- 
conque dont  le  second  membre  soit  une  somme  Je  plusieurs  termes, 
c'est-à  dire  une  équation  de  la  forme 

(i4)  *  f  ^  J  =  X  =  X,  +  X.  +  ...  -t-  X^ 

oîi  \i,  ...  \f  sont/)  fonctions  de  X.  Supposons  que  nous  sachions 
déterminer  p  fonctions  (dex),  tti,  ...  u,  qui  soient  res|>cctivement 
intégrales  particulières  des /?  équations  linéaires 

■t.}j-|^X„        *\y\  =  X,.     ...     ♦ij'j=^X,. 

Je  lits  que  la  fonction  y  ^  a,  -t-  u,  +  ...  ^-  «^  sera  une  intéijrnle 
parlkulitre  de  féqualioit  (lA).  En  effet,  par  hypothèse 

*l''.l  =  x »!",!  =  v 

Or,  d'après  le  n"  497, 


Il  résulte  de  ce  théorème  que  les  méthodes  des  n"  601-502 
combinées  nous  permettront  de  calculer  une  intégrale  particulière 
d'une  é<juation  linéaire  à  coefficients  constants  dont  le  second 
membre  est  la  somme  d'un  polynôme  P(a;)  et  de  plusieura  expo- 
nentielles Ac"Bc''^,  etc.  ; 

605.  liemaif/iie.  —  On  vérifie  sans  peine  que  l'on  {lourra  cal- 
culer facilement  des  intégrales  particulières  des  équations  à  coeffi- 
cients constants 

(i5)  *  J  j- j  -     Acosi,         *  5  _)■  j  =;  A  sin  a; 

où  V  est  un  nombre  constant  :  plus  précisément  on  peut  (par  la 
méthode  des  coefficients  indéterminés]  déterminer  deux  nombres  a 
et  b  tels  que  la  fonction  y  =  a  ces  a:  4-  A  sin  a:  soit  solution  de  la 
première  ou  de  In  seconde  équation  (lô).  Les  formules  d'Euler 
—  auxquelles  nous  conduira  la  théorie  des  nombres  imaginuii-es  — 
nous  permettront  de  considérer  ce  résultat  comme  une  application 
du  théorème  général  du  numéro  piécéilcnt. 


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ÉQUATIOHS    AUX   nÉBlVÉES    PARTIELLES,    ETC.  j^J^ 


-  Equations  aux  dérivées  partielles, 
tonctionnelles,  Intégrales 


506.  Equations  anx  dérlvAes  partivUas.  —  Aux  équation» 
diflërenlielles,  auxquelles  satisfont  certaines  Tonctions  d'une  variable 
(fonctions  inconnues,  tant  que  les  équations  ne  sont  pas  résolues)^ 
font  pendant  les  équations  aux  dérivées  partielles,  auxquelles  satis- 
font certaines  fonctions  de  plusieurs  variables. 

Soit,  d'une  manière  générale,  z  une  fonction  inconnue  de  n 
variables  indépendantes  x,,  X|,  ...  x^.  Si  une  certaine  relation 
implicite 

—  où  entrent  les  variables,  la  fonction  z  et  les  dérivées  pailtellesr 
de  divers  ordres  de  z  — ,  est  satisfaite  pour  toute  valeur  de  x,  on 
dît  que  cette  relation  est  une  équation  aux  dérivées  parlietles 
k  laquelle  satisfait  la  fonction  z  et  qui  définit  cette  fonction .  Inté- 
ijrer  ou  résoudre  une  équation  aux  dérivées  partielles  telles  que  (i), 
ce  sera  trouver  l'ensemble  de  ses  intégrales  ou  solutions,  c'esl-â- 
dire  toutes  les  fonctions  z  des  variables  x,,  ...  Xn  qui  y  satisfont. 
On  appellera  ordre  de  l'équation  le  plus  élevé  des  ordics  des  dé- 
rivées partielles  figurant  dans  l'équation. 

507.  —  Bornuns-nous  à  considérer,  pour  fixer  les  idées,  une 
fonction  :  de  deux  variables  x  et  y,  et  posons  pour  simpliiler  {ces 
notations  sont  consacrées  pour  l'usage)  : 

dZ   ''■  __  "'i _^1_  —:g  ^  I 

AI       °'         aj-       "'  ox'         *         oxd/        '  &/' 

Toute  relation  implicite 

(3)  1\X,  V.  Z,  p,  î)  =  O 


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4:8 


,    DBS   FOKCTIOnS 


est  (par  rapport  aux  deux  variables  considérées)  une  équation  aui 
dérivées  partielles  du  premier  ordre  ;  toute  relation  implicite 

f(^.  ï-  h  P.  q.  r,  »,  0  ^  o 

est  une  équation  aux  déiivées  parUelles  du  second  ordre. 

Nous  ferons  ultérieurement  une  étude  spéciale  des  équations  du 
premier  ordre,  dites  linéaires,  qui  sont  de  la  forme 

(*)  P  •  /i'-  y-  ^)  +  '/ .  ?(«.  .f .  -)  +  ■'rt'*.  y.  -)  =  o. 

équations  dont  le  premier  membre  est  un  pol^rnome  linéaire  en  /) 
et  q  (les coeflicients  decepoI}'nomeétaDtd«sfooctionsquelconques 
de  X,  y,  z). 

Bornons-nous  pour  l'instant  i  montrer,  par  un  exemple,  quel'in- 
léj^iation  des  équations  aux  dérivées  partielles  conduit  à  des  résultats 
fort  dilTérents  de  ceux  que  nous  avons  rencontrés  en  étudiant  les 
équations  différentielles.  Àa  lieu  que,  dans  le  cas  de  ces  dernières, 
la  solution  générale  d'une  équation  dépendait  d'une  ou  de  plusieurs 
constantes  arbitraires  {nous  avons  va  aux  n"  472-76  ce  qu'il  Jant 
entendre  par  là),  la  solution  générale  d'une  équation  aux  dérivées 
parllelles  dépendra  d'une  oh  de  plusieurs  fondions  arbitraires. 

608.  • — Considérons  donc,  par  exemple,  l'équation 

■{4)  xp-hyq=:  o. 

je  dis  qu'elle  admet  pour  solution  (')  :  z  =if(^-\,  où  /est  une 

fonction  quelconque,  c'est-Â-dire  une  fonction  arbitraire.da  rapport 

■-  .  En  effet  posons  : 

nous  aurons 

iBÎdérde    n'admet    pai 


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ÉQUATIONS  AUX    DÉRIVÉES   PkSTIELLEg,    ETC.  ^79 

multipliant  respectivâtoeut  par  x  et  y,  et  additioDiunt,  nous  trou- 
vons o,  qaeVsque  soil  la  fonction  f  {a)  qae  nous  ayons  considérée. 
Aalre  exemple. —  Considérons  l'équation  s  ^=  ic,  ou 

<5}  x^  —; 

on  conclut  de  légalité  (5)  que  les  deux  uiembres  soot  les  d^vées 
partielles  par  rapport  à  x  de  deux  fooctions  égales  ou  plus  géné- 
ralement de  deux  fonctions  diSérant  par  une  coDatAate  ou  par  une 
fonction  arbitraire  de  /,  if(j')  [car  une  ielle  fonction  a,  par  rapport 
à  X,  une  dérivée  parjtielle  nulle]  ;  donc 

(«)  — =- — \~  ?(y}         [<?  fonction  arbiiraire] 

Le  mâme  raisonnement  prouve  que  les  deux  membres  de  (6) 
sont  les  dérivées  partielles  par  rapport  à  /  de  deux  fonctions  diffé- 
rant par  une  fonction  arbitraire  de  x,  W{x)  ;  donc  : 


<7) 


't  =  '+j9L')'iy +  ■>■('}. 


égalité  qui  nous  donne  J'expression  delà  foncUonr  qui  est  solution 
de  l'équation  proposée;  cette  expression,  on  le  voit,  contient 
lieux  fondions  arbitraires. 

609.  Equationa  fonoUonn allés.  —  La  recLercbe  d'une  fonc- 
tion inconnue  d'une  ou  plusieurs  variables  satisfaisant  à  des  condi- 
tions données  ne  se  présente  pas  toujours  pour  l'algébriste  sous  la 
forme  d'une  équation  différentielle  ou  d'une  équation  aux  dérivées 
partielles  qu'il  faut  intégrer.  La  fonction  inconnue  peut  être 
définie,  dans  certains  cas,  par  des  relations  algébriques  où  ne 
figurent  point  de  dérivées  :  d'une  manière  générale,  on  dira  d'une 
relation,  lorsqu'elle  n'est  pas  une  simple  relation  implicite  au  sens 
du  n°  439,  qu'elle  est  une  équation  fonctionnelle  ;  les  fonctions  qui 
y  satisfont  sont  les  solutions  de  cette  équation. 

Une  équation  fonctionnelle  (à  une  inconnue)  se  présente  en 
général  sous  la  forme  d'une  égalité  entre  deux  expressions  algé- 
briques contraiant  :  1°  une  ou  plusieurs  variables  a;,  y,-..,  3*  une 
fonction  inconnue  qui  figure  plusieurs  fois  dans  Céquation  mec  des 


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i8o  CALCii,  nés  fomctiotis 

arguments  différents  (ces  ar<jumenls,  —  quantités  sur  lesquelles 
porte  1b  fonction,  voir  n°  309  —  étant  des  combinaisons  des  va- 
riables X,  y,  ...;. 
Considérons,  par  exemple,  la  relation 

(7)  90-  +  T)  +  ^'y  ~:r)  =  a?(x) .  ç(j-). 

Celle  relation,  étudiée  par  D'Alembert  (')  et  ultérieurement  par 
Gauchv  (').  est  l'une  des  premières  éqnations  fonctionnel  les  qui 
aient  été  considérée.  Nous  dirons  qu'une  fonction  d'une  variable  ('), 
^(u),  est  solution  de  l'équation  (7),  si  les  quantités  r^iy  +  x), 
<iiy  —  x),  y{xl,  ^(y),  obtenues  en  remplaçant  «  dans  y(«)  par 
y  -f-  X,  y  —  X,  xtiy  respectivement  —  vérifient  la  relation  (7) 
quelles  que  soient  les  valeurs  de  x  et  de  y  considérées. 

On  démontre  que  l'équation  fooctionnelle  (7)  a  pour  solutions 

ç(h)  :^r  cos  eu  [e  eorvtanle  œ-bitraire) 

et  ?(u)  =  -  (o"  4-  «"")         {a  ci/nslanle  arbitraire  poûlive). 

Considérons,  en  effet,  par  exemple,  la  fonction  ^(u)  ^  cos  eu 
Pour  vérifier  que  cette  fonction  est  solution  de  l'équation  (7),  il 
faut  montrer  que  l'on  a,  quels  que  soient  x  ely  : 

cos  e{y  ■+-  x)  -H  coi  c(y  —  a:)  ;^  q  cos  ex  cos  cy. 


Or  celte  égalité  ne  fait  qu'exprimer  la  propriété  des  sommes  de 
cosinus  que  nous  avons  établie  au  n°383.  On  vérifiera  pareillement 
que 

l  (a^t-^    f  a->-')  +  ;  C«r^'  +  a-»^')  ==  5  1  (<.-  +  a-}  i  («k  +  a"»)- 

MO-  — Considérons  encore  l'équation   fonctionnelle  suivante: 

(8)  :.('):■  +  [(.(!-')]■=.. 

1';  ^lim.  de  l'Acad.  Royale  des  Sciencen  de  Paria,   i;6(),  p.  a'/S  et  suiv. 

V'i  Analyse  algébrique,  p.   10'!,  Œuu,,  a"  série,  t.  III,  Paris,  1837,  p-  98. 

l'i  Peu  imporle,  remarquons-le,  la  lettre  par  laquelle  nous  détignont 
l'argument  ou  variable  indépendante  dont  7  est  fonction  (nout  pouvens 
l'appeler  u  aussi  bien  que  x  oui/]  :  ce  qu'il  faut  trouver  c'est  l'expreesûm 
alfiébrique  (ou  Irantcendanle]  qui  définit  f  lorsque  l'arfument  u  prend  uue 
valeur  quelconque. 


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ÉQUATIONS    AUX    DÉRIVÉES    PARTIELLES,    ETC.  ^8t 

OÙ  a  est  une  constante.  On  démonlce  facilement  que  cette  équatioa, 
qui  a  été  considérée  par  Laplace,  a  pour  solution  (') 


îw=\/5 +/(")-/(-:-«) 


f  étant  une  fonction  arbitraire.  En  d'autres  termes,  quelle  que 
soit  la  fonction  y(u),  on  a,  pour  toute  valeur  de  x  : 

;+/M-/(f--)  +  5+/(;— )-/(:-"  +  ')=.. 

Caucliy  a  étudié  un  grand  nombre  d'équations  fonctionnelles, 
par  exemple,  i'équalton 

<9)  ?'>  -H  V)  ^  9{x)  -r  •fO'). 

qui  admet  la  solution  ^(u)  =^  aa  {a  constante  arbitraire)  ;  l'équa- 
tion 

(lo)  ç(a:-î-j):^?(a-).çi» 

qui  admet  la  solution  f  («)  —  C"  [a  constante  arbitraire)  ;  l'équation 

(,,)  ?(-rr)-?.r).=(j') 

qui  admet  la  solution  ç;(u)  =  u'  (a  constante  arbitraire). 

611.  Équations  intégrales.  —  Un  grand  nombre  de  problt;mes 
de  pli^sique  mathématique  —  et  niissi  d'Analyse  pure  —  dé- 
pendent de  la  recherche  de  fondions  inconnues  qui  sont  définies 
par  des  relations  où  entrent,  non  seulement  la  l'onction  inconnue 
^portant  sur  divers  arguments  dilTéront^,  voir  fui  du  n°  SOQ), 
mais  aussi  certaines  intégrales  dépendant  de  cette  fonction.  De 
telles  relations  sont  appelées  é<juations  intéijraks  ;  les  fonctions  qui 
^  satisfont  en  sont  les  solutions. 

Considérons  par  exemple  l'égalité  (■) 


(1)  Micaniqw  célesU,  t.  I,  Paris,  an  VII,  p.  .'>,  Œuvres,  t.  I,  1878,  p.  6 
(')  Voir,  pour  cette  notation,  lo  n"  iGS. 

Bouraoui.  —  Lu  Priaclpw  d«  l'Analj'X  milbimitlqiu.  Il 


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483  CALCUL   DBS    FO^fCTIOIlS 

F(x)  étant  une  fonction  connue  et  a  un  nombre  conna  compris 
entre  o  et  i .  Cette  égalité  considérée  comme  une  relation  défi- 
nissant les  fonctions  inconnues  ^(u)  qui  y  satisfont  (')  est  une  équa- 
tion intégraU,  Elle  a  été  rencontrée  par  Abel  en  iSao  danfi  un 
problème  de  mécanique  ('). 

On  démontre  que  l'équation  (13)  admet  la  sointioa 

F(o)  désignant  la  valeur  de  V{x)  pour  j;  —  o,  el  F'(j)  étant 
l'expression  de  la  dérivée  F'(x)  dans  laquelle  on  i-emplace  l'argu- 
ment X  par  s. 

612.  —  La  théorie  des  équations  intégrales,  qui  est  aujourd'hui 
l'une  des  branches  les  plus  importantes  de  l'analyse,  prit  un  rapide 
essor  i  partir  de  i8g6  bous  l'impulsion  de  M.  Vîto  Voltcrra,  pro- 
fesseur à  l'Université  de  Rome,  qui  entreprit  avec  succès  l'étude 
de  l'équation 


j> 


(<Z)  N(n).5(.)J.  =  FW, 


OÙ  y  est  une  fonction  inconnue  tandis  que  les  fonctions  désignées 
par  les  lettres  N  et  F  sont  supposées  connues  (la  première  a  pour 
argument,  dans  l'égalité  (i3),  le  produit  xs). 

Les  travaux  de  M.  Voltcrra  furent  suivis  de  beaucoup  d'autres. 
M.   Fredholm    en   particulier    étudia    et   résolut    une    équation 


(<)  C'est-à-dire  lesfonatioiiso(u)  telles  que  lorsqu'on  y  remplace  upar* 

et  que  l'on  calcule  l'intégrale  dpfinie  /    — ^— .  (b  (ï  étant  traité,  dans  le 

calcul  de  l'inlrgraU  comme  un  nombre  constant),  la  valeur  obtenue  pour 
l'intégrale  dt-finic  soit  égale  à  Fixi,  et  cela  quelle  que  soit  la  valeur  de  s 
que  l'on  congiUère.  —  Quand  je  parle  des  foncLïons  ç,  je  puis  désigner  leur 
argument  ivoir  p.  4^",  noie  'S]  par  telle  lettre  qu'il  me  plait,  par  exemple 
p«ti». 

(')  Aufliisurig  einer  mtckanischen  Au/gobe,  Jcurnal  de  Cnlle,  i8afi. 


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ÉgUATIOHS   AUX    DÉRIVÉES   PARTIELLES,    ETC.  ^83 

intégrale  qui   est   devenue  célèbre  sous  le   nom   d'éqaation    de 
Fredkolm  ('),  l'équation 

(i4)  ?(^)  +J^'n(i.)ç(.>/.  =  F{T), 

où  les  Tonctions  F  et  N  sont  supposées  connues. 

{')  Voir,  en  partieulMr,  Fmiibolm,  Sur  une  claaae  d'équatioiu  fonction- 
nellei,  Aeta  maOïtmatica,  t.  XXVII,  19113.  On  pourra  couaulter  sur  la 
théorie  géoérale  des  équations  iatégralea  V Introduction  à  la  théorie  des 
équations  inUgralea  de  H.  Lalbsco,  Paria,  Hermaim,  1913. 


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CIIAPITHE  m 


L'ALGÈBRE  GËOUËTRIQUE 


/.  —  Représeatatlon  géométrique 

des  quantités  et  des  expressions  algébriques. 

Le  calcul  géométrique  des  Orecs. 

S13.  —  Nous  avons  laît  connaître,  à  la  fin  du  dernier  chapitre, 
quelques-unns  des  lloraisons  les  plus  récentes  de  l'algèbre.  Il  con- 
vient malmenant  de  retourner  en  arrière,  de  remonter  aux  origines 
de  la  synthèse  algébrique  et  d'alTermir  par  des  considérations 
nouvelles  les  bases  iiii^mes  de  l'édirice  dons  nous  venons  d'explorer 
rapidement  les  étages  successives. 

814.  —  Dans  son  Epislolia  Dedlcatoria,  préface  à  l'édition 
latine  de  la  Géométrie  ('),  Erasme  Dartholin  loue  Descartes 
d'avoir  vu  le  premier  que  l'on  peut  raisonner  sur  des  quantités  pu- 
rement abstraites  (-/«a/jd'/a/ejiHUHiyer.ftj/ieiaWrac/o)  en  les  repré- 
sentant par  des  lettres  de  l'alpbabet  et  sans  s'aider  d'aucune  figure. 
Mais  tous  les  ulgébristes  ne  s'élèvent  pas  facilement  à  ce  degré 
d'abstraction.  Aussi  les  commentateurs  de  Descartes  ('),  et  Des- 
cartes  lui-même,  nous  recommandent- ils  de  nous  représenter  les 
quantités  algébriques  sous  forme  de  grandeurs  mesurables  en  choi- 
sissant de  pi-L'Iércnce  les  plus  simples  de  toutes.  «  Il  nous  sera  très 
utile,  dit  Descartes  (liegulœ  \vi,  1 13),  de  transporter  ce  qui  se  dit 

(I)  Vide  supra,  p.  ^75,  note  1,  el  p.  aS.i,  note  i. 

{']  Aillai  ScHooTEN  et  Florimohd  de  Beaune,  dans  l'édilion  latine 
de  la   Géoméirie.  Ct.  notre  travail  sur  \' Imagination  et  Im  Matkémali^uei 

teion  Deacarlea  (Alcan,   1900),  passim. 


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HEPHÉSEIITATION    GÉOMÉTRIQUE,    ETC.  ^85 

des  grandeurs  en  général  à  l'espèce  de  grandeur  qui  se  représentera 
le  plus  facilement  et  le  plus  distinctement  dans  notie  imagination. 
Or  cette  grandeur  est  l'étendue  réelle  d'un  corps,  abstraîle  de  toute 
autre  chose  que  ce  qui  a  figure  >. 

Ainsi,  étant  obligée  d'habiller  la  quantité  pour  avoir  piise  sur 
elle,  notre  imagination  lui  donnera  le  vêtement  de  la  grandeur 
géométrique.  Suivant  la  même  fiction,  elle  se  représentera  les  cal- 
culs algébriques  comme  des  calculs  eBeclués  sur  les  grandeurs. 
Une  expression  algébrique,  c'est  le  résultat  d'une  construction 
géométrique  obtenue  en  partant  de  Hgures  connues.  Une  identité, 
c'est  la  constatation  de  ce  fait  que  deuit  constructions  différentes 
conduisent  au  même  résultat  ;h  la  même  figure).  Une  équation, 
c'est  la  condition  qui  détermine  une  grandeur  inconnue  dans  une 
figure  connue.  Et  ainsi  de  suite. 

En  interprétant  ainsi  l'algèbre  par  le  calcul  des  grandeurs,  nous 
ne  faisons,  en  somme,  que  revenir  au  point  de  vue  des  anciens. 
Nous  avons  vu  que,  pour  tes  Grecs,  tout  raisonnement  ou  calcul 
matliémalîque  qui  n'a  pas  pour  objet  des  nombres  entiers,  ou  ra- 
tionnels, porte  sur  des  grandeurs  géométriques.  Nous  avons  vu  (') 


(<)  Nous  .ivonsdéjà  fait  observer  qu'au  xvii°  siècle  il  n'était  pat  encore 
possible  de  donner  du  nombre  irrationnel  une  définiTion  arithmétique 
rigoureuse.  Il  semblait  donc  que,  pour  élever  la  logistique  au  rang  de 
science  ihcorique  il  falIQt  en  rattacher  les  principes  à  ceux  de  la  science 
modèle,  la  géométrie  classique.  Ainsi  ce  n'est  point  par  hasard  que  les 
assise*  définitives  de  l'édifice  algébrique  furent  posées  par  des  savants 
qui  avaient  fait  une  étude  approfondie  des  mathématiques  grecques.  (CF. 
n"*  .'>33  et  suiv.).  Il  ne  faudrait  pas  toutefois  exagérer  la  portée  de  cette 
remarque,  comme  on  l'a  tait  quelquefois.  L'appel  à  la  figure  pouvait  fort 
bien  être  évité  si  l'on  renonçait  à  <  déTinir  •  le  nombre  |0U  bien  si  l'on 
eu  donnait,  comme  Wolf,  une  définition  purement  verbale  destinée  sim- 
plement à  signaler  l'entrée  en  scène  d'une  notion  nouvelle,  cf.  p.  ii3, 
note  i),  et  si  l'on  posait  a  priori  les  règles  des  opérations  comme  autant 
de  difinitioru,  sans  chercher  k  les  justifier.  C'est  ainsi  que  nous  avons 
procédé  nous-mêmes  dans  cet  ouvrage,  et,  si  nous  avons  dû  observer  cer- 
taines précautions  (cf.  a°  279)  auxquelles  tes  premiers  algébristes  ne  pre- 
naient pas  asseï  garde,  nous  n'avons  fait-  cependant  que  perfectionner  un 
modo  d'exposition  qui  est  aussi  ancien  que  l'algèbre  cl  qui  fut  couram- 
ment employé  par  les  cartésien  |cf.  le  Calcul  de  Monsieur  Descarlta, 
précis  d'algèbre  rédigé  par  Descartes  pour  servir  d'introduction  à 
sa  Giomitrie  {vide  supra,  a"  370;  et  aussi  les  traités  publiés  par. les 
commentateurs  de  Descartes  dans  l'édition  latine  de  la  Géométrie],  Si  donc 
l'algèbre   reste  géométrique  chez  la  plupart   des    auteurs  des   xvii^   et 


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486  l'AUïfcimB  etOMÉTUQUB 

■nsEJ  que  la  oooceptioo  moderne  du  nombre  a\-ait  en  beaucoup  de 
peine  k  s'imposer  et  que  l'on  s'était  lonf^lemps  obstiné  k  étudier 
•éparément  les  opérations  effectuées  sur  les  quantités  irrationnelles 
et  les  opérations  de  l'arillimétique  (cf.  Premier  Livre  chap.ll,  S  f)- 
Aujourd'hui,  certes,  nous  n'avons  plus  de  raison  de  ripéler  <]eui 
ioit  la  même  chose,  et  d'appeler  de  noms  difTérents  denx  opéra- 
tîoDB  identiques;  mais  nous  conservons  toujours  le  droit  de  retn- 
l^acer.  quand  il  nous  plaira,  les  calculs  relatifs  aux  nombres  par 
des  constructions  géométriques  ;  et  c'est  de  ce  droit  que  nous  vou- 
lons présentement  user. 

Revenons  donc  sur  nos  pas,  et  voyons  quelles  ressources  peut 
oifrir  i  l'algébriste  le  calcul  des  grandeurs  géométriques. 

B15.  —  Le  calcul  des  grandeurs  géométriques  (')  fut  originai- 
rement fondé  sur  la  théorie  des  aires  et  des  volumes  que  nous  avons 
exposée  au  chapitre  ii  de  notre  Premier  Livre  ($$  IS).  Ainsi 
Dcus  avons  vu  que  le  produit  de  deux  longueurs  pouvait  être  défini 
comme  rectangle,  le  produit  de  trois  longueurs  comme  parall^é- 
pipède.  Conformément  k  cette  conception  de  la  multiplication  le 
théorème  de  Pythagore  (n*  109)  s'énonce  ainsi  : 

Si  ABC  est  un  triamjU  reclant/le,  le  carré  construit  sur  Vhypolé- 
nme  BC  est  égcd  à  la  somme  des  carrés  coiulruils  sur  les  deux  caihiUs, 
ce  qui  signifie  (100)  que  l'on  peut  décomposer  les  deux  derniers 
carrés  en  figures  partielles  qui,  étant  juxlaposces  d'une  manière 
convenable,  seront  exactement  superposaUes  au  carré  de  cdté  BC. 


XTiii«  lièclel,  c'eat  «nrlout,  croyoni-noui  —  lonque  ce  n'est  pas  •iupl»' 
BMDt  par  respect  de  la  tradition  clauique  - —  pour  des  raisoDi  de  com- 
modité. Ces  raisons  sont  invaquéea  par  tout  les  commenta teura  d«  ta 
GiomUrU  de  Descartes  (voir  note  3,  p.  Soi). 

[■)  Le  calcul  géonétrique  des  grandeun  (résolution  des  probUaMs  ■té- 
triques  par  la  féométiie)  a  soarent  ét£  appelé  —  par  M.  Zeittben  en 
particsilier  —  ■  algèbre  gtemétrique  des  Greea  >.  Nous  éviterons  de  notu 
servir  ici  de  cette  expression,  le  mot  alglbre  itant  pour  nous  connexe 
d'une  conception  de  la  science  du  calcul  (voir  chap,  i,%  ij,  qui  est  opposée 
à  oeile  des  Grecs.  Cependant  les  théories  que  nous  allons  expoMr  nm- 
daient  aux  géomètres  grecs  des  services  analogues  à  ceux  que  nons  ttrons 
de  l'algèbre  ;  elles  fournissaient  en  cilet,  une  fois  pour  toutes,  daa  règle* 
de  calcul  applicables  à  des  grandeurs  qaelconquee  (non  détarmioéas  d'Orne 
«  particulière). 


„Google 


REPRÉSB!<Ti.TIO!l    OÉOHÉTaïQUB,    ETC. 


48? 


La  décomposition  dec  carrés  peut  être  fiiite  de  plusieurs  ma- 
oièras.  On  peut,  par  exemple,  prolongeant  la  hauteur  A  H  du  triangle 
jusqu'à  sa  rencontre  en  K  avec  le 
côté  DE  du  carré  i  construit  sur  BC 
fig.  167),  démontrer  que  le  carré  a 
est  égal  BU  rectangle  BHKD  el  le 
carré  i,  égal  au  rectangle  HKEC. 

C'est  parune  méthode  analogue  que 
furent  effectués  —  par  les  Pythago- 
riciens peut-être,  —  les  premiers 
calculs  théoriques  (voir  n'  71)  relatifs 
aux  grandeurs. 

Fig.  167. 
ftlO.  —  Considérons  par  exemple 
un  carré  ABB'A,  la  diagonale,  BA  de  ce  carré  et  deux  parallèles 
OK,  rZ  aux  cdtés  du  carré  qui  se  coupent  en  H  sur  la  diagonale. 
Si  nous  appelons  a  la  mesure  de  la  lon- 
gueur \r,  b  celle  de  la  longueur  TB,  nous 
savons  que  les  mesures  des  aires  du  carré 
ABB'A,  du  carré  eHAZ,  du  carr^  rBKH 
el  des    rectangles    Ame,    HKB'Z  sont 
respectivement  (a  +  by,  a'.  6',  ab,  ab.  La 
figure  168  nous  fournit  donc  une  vérifi- 
cation ou  représentation  de  l'identité  fon- 
damentale : 


.■■■'  " 


{«  +  6}' 


-b*- 


^ab 


que  nous  avons  établie  algébriquement  au  n*  390. 

Voici  comment  Euclide  énonce  celle  proposition  en  langage  géo- 
métrique (')  {Eléments,  liv.  II,  4)  : 

[Profane]  Si  une  droite  est  coupée  à  volonté,  le  carré  de  la 
droite  entière  est  égal  aux  carrés  des  segments  et  à  deux  fois  le  rec- 
tangle contenu  sous  les  deux  segments. 

[Eclhèse]  Car  que  la  droite  AB  soit  coupée  k  volonté  an  point  F: 


(')  Trad.  Peyrard  ;  en  grec  :  "Eàv  tùOEla  YpiiipT,  TfiT.e^,  i;  U-j'/i-', 
âiro  TTii  51i,<  TETpif"^*"  ^'"^  *9^-  ■''^''î  ''^  '"O  ■"»"  TjJii'.niTWv  TKpaYiûi 
wti  T^"  ^'-î  ^"^  ''^*  t^lî"'"'^  Tctpityiojiiviu  ipiafiu'''.^ ;  etc. 


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4S8  l'ai.cèbre  géou éthique 

je  dis  que  le  carré  de  AH  est  égal  aux  carrés  jdes  segments  AI'.rB, 
et  à  deux  Toîs  le  rectangle  contenu  sous  Ar,l~B...  [Suit  rapagiige, 
etc.,  voir  a"  2261. 


617.  —  L'identité  établie  par  la  proposition  suivante  des  Elé- 
ments (liv.  H,  .'i)  n'eBt  pas  moins  importante  : 

(I  Si,  —  dit  Euclîde,  —  une  ligne  droite  est  cou|>éc  en  parties 

«  égales  et  en  parties  inégales,  le  rectangle  sous  les  deux  segments 

«  inégaux  de  la  droite  entière,  avec  le  carré  de  la  droite  placée  entre 

n  les  deux  seclions,  est  égal  an 

«  carré  de  la  moitié  de  la  droite 

0  entière. 

(1  Car,  qu'une  droite  .\B  soit 
«  coupée  en  deux  parties  égales 
«  au  point  r,  et  en  deux  parties 
«  inégales  au  ]>oinl  A,  je  dis 
(I  que  le  rectangle  compris  sous 
«  A.i,  AB,  avec  le  cairc  de  TA 


A  8 


Fig.  lOr,. 


H  est  égal  au  carré  de  l'U.  :> 

En  d'autres  termes,  on  a  sur  la  Qg.  169  :   reclaïujle  AAHK  (de 
dimensions  AA  et  AH  érjale  à  AB)  +  carré  ABHE  (do  dimension 

Ae=-rA)  =  cfljwrB/.E. 

Si  donc  nous  appelons  a  la  mesure  de  AA.  b  celle  de  AB  nous 
avons  (puisque  V  est  le  milieu  de  AB) 


--(^y-(^)-. 


618.  —  En  parlant  de  ces  constructions  fondamentales,  les  pre- 
miers géomètres  grecs  pouvaient  «  résoudre  »  —  dirions-nous  en 
langage  moderne  —  divers  types  d'  <■  équations  du  premier  et  du 
second  degré  ». 

Soit  par  exemple  à  trouver  un  carré  égala  (a  différence  île  deux 
carrés  donnés  [résolution  de  l'équation  x'^  ti'  —  t'j  :  on  résoudra 
le  problème  on  construisant  un  triongle  i-cclangle  avant  l'Iiypolé- 


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REPRÉSE^TATIO:!    GÉOMÉTDIQLE,    ETC.  ^Sq 

nuse   et  une  cathète  égales  reapeclïvement  aux  cût^a  des  carrés 
donnés  ('), 

Soit  k  trouver  un  carré  égal  à  un  rectangle  de  dimensions  données 
[résolution  de  l'équation  x'  =^  ab];  d'après  la  pro{>osition  du 
n"  617,  la  question  revient  k  trouver  un  carré  égal  k  la  dîiïéi'eDce 
de  deux  carrés  connus^  lesquels  ont  respectivement  [>our  din 
la  demi-somme  et  la  demî-dillërcncc  des  dimensions  doi 


nous  nous  trouvons  ainsi  ramenés  au  problème  précédent. 

619.  —  Soit  mainlenant  à  trouver  un  rectangle  dont  l'une  des 
dimensions  est  donnée  et  qui  soit  éf/al  à  un  rectangle  donné  [résolu- 
tion de  l'équation  cx  =  ab,  l'inconnue  étant  la  seconde  dimension 
du  rectangle  clierclic]. 

On  résout  ce  pioblème  en  s'appuyant  sur  la  proposition  sui- 
vante :  soit  ABCD  un  rectangle  et  l''G,KL  deux  parallèles  aux 
côtés  de  ce  rectangle  se  coupant  en  II  sur  la  diagonale  ItD.  Ces 
droites  partagent  le  rectangle  donné  en  quatre  rectangles  partiels, 
dont  deux  {savoir  ceux  que  ne  coupe  pas  la  diagonale)  sont  ét}aux  ('> 
(fig.  171). 

D'où  la  construction  suivante  pour  traiter  le  problème  proposé 
(fig.  1 72).  Portons  sur  deux  droites  pei'pendiculaires  en  L  les  deux 
longueurs  LC.LH  respectivement  égales  aux  dimensions  du  rec- 

(')  Soient  BD  et  AB  les  iongueuTS  (connues)  de  ces  côtés  [la  premUre 
étant  la  plus  grande  :  autrement  I»  construction 
que  nous  allons  faire  serait  impossible]:  sur  le 
segment  AB  j'élève  on  A  la  perpendiculaire  Ai 
à  AB.  De  B  comme  centre  avec  BD  comme 
rayon  je  décris  un  cercle,  qui  coupe  Ax  au 
point  C  :  le  triangle  ABC  est  rectangle  et 
BC  =  BD  ;  donc  AC  est  le  c6té  du  carré  cherche 
d'apris  le  théorème  de  Pythagore. 

Fig.  ,70. 

(')  Dans  le  cas  où  le  rectangle  ABCD  serait  un  carré,  la  proposition  est 
immédiate  (voir  le  n"  5t6  et  la  figure  itiHl.  Dans  le  cas  général,  on  la 
démontre  en  observant  que  rectangle  AKIIF  =  triangle  ABD  —  triangle 
HKB  -  triangle  HFD  et  rectangle  GIILC  =  t'iangU  BCD  —  triangla  HGB 
—  triangle  HLD.  Or  les  triangles  ABD  et  CllD,  IIKB  et  HGB,  HFD  et 
HLD  sont  égaux  doux  ù  deux. 


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&go 


l'alg&bkb  oéOHéTiuqui 


tangle  donné-  ReportonB  la  longueur  LH  suivant  CG  sur  la  per- 
pendiculaire en  C  à  LG  puis,  sur  le  prolongement  de  GG,  prenons 
GB  égal  k  la  dimennoo  connue  du  rectangte  inconnu,  et  prolon- 
geons la  droite  BH  juaqu'i  sa  rencontre  en  D  avec  le  prolonge- 
ment de  CL  ;  la  longueur  du  tei"neal  LD  est  la  dimension  cherchée  i 


Fig.  I 


Fig.  .7.. 


011  voit,  en  eflét,  en  reportant  la  fig.  17a  mr  la  fig.  173,  que  DL 
égale  FH  et  BG  égal  k  IIK  sont  (es  deux  dimenBiong  du  rectangle 
AKFH,  égal  au  rectangle  HGLC. 

930.  —  L'énoncé  du  problème  que  nous  venons  de  résoudra 
peut  être  donné  dans  Ua  termes  saivanla:  Appliquer (Tm?a.^iy.i.tiv) 
à  an  segment  donné  AB  un  i-ectanyle  étjal  à  an  rectangle  donné  ; 
d'après  cette  terminologie,  «  appliquer  (sans  plus)  un  rectangle! 
un  segment  n,  c'est  constniire  un  rectangle  dont  ce  segment  soit 
un  cAté. 

631.  —  La  considération  des  rectangles  appliqués  déJaiUants  ou 

*| f— »  « C      B 


Fig.  ,-,3. 


Fig.  .74. 


excédents  conduit  à  la  résolution  de  problèmes  [ou  équations]  plus 
compliqués. 

Soit  .VB  un  segment  donné  et  ACVC.  un  rectangle  ayant  un 
c6lé  situé  sur  la  droite  AB  (côtéAC),  mais  non  égal  au  segment  AB. 
^ous  dirons  que  ce  rectangle  est  appliqué  à  la  droite  AB  et  dé/ail- 
lant {ilefictcens,  IXÀimov)  ouexcéilent  {exredens,  i-Kta^iWw)  suivant 
que  son  côté  applique.  AC,  est  inférieur  ou  supérieur  à  AB.  De 


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REPRÉSENTATION    GiOM^TniQUB,    BTC. 


O' 


49. 

(kçoa  plus  précise  —  constniisant  le  rectangle  (AA'BB')  appliqué 
à  AB  dont  la  seconde  dimennon  (AiV')  est  celle  du  rectangle  défaU- 
lant  ou  excédent  —,  nous  dirons  que  le  rectangle  ACA'C  edt 
dé/aillant  du  rectangle  CBC'B'  dans  le  cas  de  la  figvre  178  et 
excédent  du  rectangle  CBC'B'  dans  le  cas  de  la  figure  17^. 

523.  —  Proposons-nous  alors  la  question  suivante  : 
Construire  an  rectangle  égal  à  an  ^  n       d 

carré  donné  qui  soit  appliqué  à  un 

segment  donné   AB  et  qui  soit  dé- 
faillant d'un  rectangle  semblable  à 

un  rectangle  donné. 

Traduisons  cet  énoncé  en  langage 

algébrique  en  appelant  a  la  Kiesure 

de  AB,  b*  celle  de    l'aire  du  carré 

donné*  x  la  seconde  dimension  (AA', 

fig.    175)   du    rectangle    appliqué 

{ADA'D'),  c  et  (^  les  mesures  des  dîmensians  du  rectangle  donné, 

auquel  le  petit  rectangle  DBD'B'  doit  être  semblable.  Nous  devons 

avoir  (*)  - --  =  — ,-  :=  ,  ;  j'en  conclus  que  la  mesure  de  DB  est 
j  a  et  que  celle  de  AD  esl  a  —  ^  x.  Ainsi  le  rectangle  ii 
pour  mesure  x(a  —  A^)^  l'équation  qui  la  détermine  est 


FiB-> 


(') 


a:  (a  —   .xj  =1  b*         ou 


*  =  b*, 


où  a,  j  et  &  peuvent  âlre  des  nombres  positifs  arbitraires. 

La  résolution  géométrique  de  l'équation  (i),  je  veux  dire  la 
détermination  du  c<>té  inconnu  (mesuré  pars),  peut  facilement  être 
déduite  (')  du  calcul  géométrique  des  aires  (n°  516)  lorsque  c  est 
est  égal  à  d  [en  ce  cas,  DBB'D'  doit  être  un  carre  et  le  rectangle 
inconnu  est  simplement  assujetti  à  être  égal  k  un  carré  donné  et  dé- 
faillant d'un  carré].  Dans  le  cas  général,  Euclide  résout  le  problème 

(M  Par  la  aotation  DU,  j'eatenda  <  tne«ure  de  DB  a.  cf.  11°  ig^. 

(*)  Cf.  Zbtitbbn,  Hitt.  des  Malh.  dan»  l'antiq.,  trad.  Ma«cart,  p.  37  ot 


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jg3  l'aLCKDHE    (iÉOMËTHIQUK 

—  et  la  question  correspondante  relative  au  rectangle  excédent 
{n"  623)  —  en  utilisant  des  constructions  qui  i-eposent  sur  les  pro- 
priétés des  figures  semblables  (Eléments  dEucMe,  liv.  VI,  28  et 
29,  comparer  n"  190)  ('). 

B23.  —  La  de  terminât  ion  du  rectangle  excédent  (égal  a  un  carré 
donné  et  excédent  d'un  rectangle  semblable  à  un  rectangle  donm.') 
équivaut  h  la  résolution  do  l'équation 


(.,  -(«+,»- 


/.' 


Les  équations  (1)  et  (a)  sont,  remarquons-le,  les  deux  premiers 
types  d'équations  du  second  degré  distingués  par  Liica  Paciuolo  et 
les  algébristes  du  ivi*  siùcle  (n°  339).  [Voir  p.  5oi,note  j,  la  réso- 
lution géométrique  d'une  autre  équafîon  du  second  degré]. 

524.  —  Si,  comme  nous  ravnnsdit(51Q),  il  parallétablique  les 
premières  solutions  rationncllcsdcsproblëmcsdcconstruction  géomé- 
trique furent  fondées  sur  les  calculs  d'aires  et  de  volumes  ('),  il  ne 
faudrait  pas  croire  que  les  géomùlres  grecs  aient  toujours  emplové 
des  méthodes  aussi  détournées  pour  résoudre  (')  des  problèmes  qui 


(')  Ces  constructions  sont  d'ailleurs  applicables  lor*  mime  que  la  figure 
inconnue  |  figure  à  appliquer)  n'est  pas  un  rectangle,  mais  est  simptement 
assujettie  à  Itre  un  pa  rail  cl  0  gramme  dont  les  angles  sont  connus  (ont 
des  grandeurs  donnôea).  Euclide  énonce  donc  en  ces  termes  le  problème 
résolu  par  la  prop.  ^8  du  liv,  VI  :  rapi  ■ci,i  îoOîîaiv  sùSiiav  -ciy   S'iQtvTt 

Xt,'/.i-;'A-i'^i^  dejicien*  paraVelogramma  figui^',  ô{iq!(|j  tïf  SoOK-i,  c'est- 
à-dire  :  A  une  droite  donnée  appliquer  un  parallélogramme  qui  soit  égal 
&  une  figure  rcctiligne  donnée  et  qui  soit  détaillant  d'un  parallélogramme 
semblable  à  uii  parallélogramme  donné. 

{*)  La  théorie  de  l'application  est,  dit  le  commentaire  de  Proclvs, 
l'oeuvre  de  la  muse  pythagoricienne. 

(')  Nous  parlons  de  l.i  démonstration  et  non  do  la  signification  atta- 
chée à  l'énoncé  des  problèmes.  La  géométrie  classique  ne  cesse  pas,  en 
effet,  do  concevoir  les  produits  do  doux  ou  trois  lungucurs  comme  des 
rectanglcâ  ou  des  parallélépipèdes  (n**  ^'i--^^]^,  cela  est  nécessaire,  en 
enct,  pour  que  de  tels  produits  puissent  être  regardes  comme extitonb  lau 
sens  des  n°*  2li,  3  H).  —  C'est  ainsi  que  pour  les  anciens,  le  problime 
de  Pappus,  ad  î  art  .1  lineai  (vide  n°  ai'*),  ne  pouvait  être  étendu  à  uo 
nombre  de  lignes  supérieur  à  (>  ■  qnoniam  non  est  aliquid  contentum 
pluribuB  quam  tribus  dimensionibus  •  Itrad.  lat.  de  Paffus,  citée  par 
Descarti;»  au  1"  livre  de  la  Gùomftri  ;  Œuf.,  t.  Vt,  p.  378). 


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BEPR  Es  ENTAT  lOS    cioMKTHIQOB,    ETC.  ^gS 

portaient  en  définitive  sur  ties  longueurs  ou  segments  rec- 
tilignes.  Nous  avons  déjà  dît  que  la  théorie  des  proportions  nous 
autorise  i  raisonner  sur  les  puissances  des  segments  sans  faire 
intervenir  aucune  considération  d'aire  :  elle  nous  fournit  un 
mode  d'interprétation  très  simple  des  propriétés  métriques  des 
figures,  en  même  temps  qu'elle  nous  en  fait  connaître  de 
nouvelles. 

Ainsi,  nous  avons,  tout  à  l'heure,  appris  à  construire  un  carré 
égal  k  un  rectangle  de  dimensions  données  [résolution  de  l'équa- 
tion X*  =.  ab]  :  la  question  revient  à  trouver  la  longueur  du  côté 
du  carré,  c'est-à-dire  une  moyenne  proportionnelle  entre  les  tlimen- 
sions  données.  Or  nous  savons  (n'  300)  que  si  AB  est  le  diamètre 
d'un  cercle  et  DH  la  perpendiculaire  abaissée  d'un  point  du  cercle 
sur  AB,  le  segment  DII  est  moyen  proportionnel 
entre  les  segments  AH  et  HB.  Ainsi  donc,  si  l'on  ^^ — p«. 

porte  bout  à  bout  deux  segments  AH  et  IIB  rcs-       /  \ 

pectivement  égaux  aux  dimensions  données,  que     a  h      b 

l'on  trace  un  demi-cercle  de  diamètre  AB,  et  que  Fig.  17G. 

l'on  mène  la  perpendiculaire  en  H  à  AB  jusqu'à 
sa  rencontre  D  avec  le  demi-cercle,  on  obtiendra  un  segment  DH 
satisfaisant  aux  conditions  requises. 

N'est-il  pas  possible  de  généraliser  ce  mode  de  construction,  si 
simple,  si  clair,  où  n'intervient  que  l'intersection  d'une  droite  et 
d'une  courbe? 


526.  —  Le  succès  de  la  méthode  que  nous  venons  d'employer 
repose  en  somme  sur  le  fait  suivant  :  le  lieu  géo- 

I  métrique  des  points  D  tels  que  la  perpi-ndîcalaire 

I      5  DH  à  AB  soil  moyenne  proportionnelle  entre  les 

deux  segmenta  qu'elle  détermine  sur  celle  droite. 


Fig-  '77-  ^*'  ""*  circonférence  de  diamètre  AB. 

Imaginons  qu'entre  les  segments  DH,  AH,  HB 
(fig.  177)  il  yait  une  relation  métrique  pluscompliquée,  par  exemple 
que  (AB  étant  donné)  DII  soit  le  câté  d'un  carré  assujetti  à  être  égal 
à  un  rectangle,  lequel  est  supposé  appliqué  à  un  segment  donné 
LM  et  défaillant  d'un  rectangle  semblable  au  rectangle  de  dimen- 
sions LKI  et  AB. 


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V"' 


^9^  LALCÈBKe   GÉOViTKlQUB 

On  démoatre  (')  que  lelwu  géomctfique  dea  points  Dqutaatîs- 
font  à  cette  condilioa  est  une  elUjtse  {lassant  par  le  point  A  et  ayant 
pour  grand  axe  le  segment  AB. 

En  langage  algébrique,  la  propriété  qui  définît  les  points  D  du 
lieu  s'exprime  comme  il  suit.  Poions  (*) 

ÂB  =  2fl,  LM  =  ap,  Ail  =  a-,  HD  =  j-  ; 

nous  aurons,  d'après  le  n"  523  : 

)-'  ^;  api  —    "^  ;r'  ou  y    ==  ^px  —     i  - 

Ainsi  à  toute  position  du  point  TT  entre  A  cl  B  (c'est-à-dire  k 
toute  valeur  de  x)  correspond  un  point  D  du  lieu  sur  la  perpendi- 
culaire menée  en  H  à  AB,  et  ce  [wint  est  à  une  distance  de  H  égale  i 

■  —  ^  a;* ,  ApolloniiM  [rfaçait  lo  segment  LM  (égal  à  ;>)  sur 

la  figure  principale,  perpendiculaire- 
ment à  AB  au  point  A  :  c'est  pourquoi 
ce  segment  fut  appelé  lalas  rectum 
(oîté  droit)  ;  la  demi-longueur,  p,  du 
lalus  rectum  est  appelée  aujourd'hui 
paramHre  de  l'ellipse  {'). 

L  M 

526.    —  Supposant   l'ellipse  cooa- 
truitc    ('),    proposons-nous   de    nou- 

(I)  Apollonius,  Conica, liv.  I,  prop.  i3,éd.  Heiberg,t.  I,p.  j8,Cf.  Heath, 
Ap^Soniua  of  Perga,  p.  8  et  suiv.  ^  C«a  propriétés  de  l'ellipse  étaient 
oouiuei  d'AncBiMÈSE. 

{i)  1«  raisou  pour  laquelle  on  a  coutume  de  désigner  par  des  lettres  a,p 
les  moitiii  des  segments  AB,  LM,  plutôt  que  les  longueurs  de  ces  seg- 
ments eux-mêmes,  apparaîtra  plus  loin. 

(^)  Cette  expression  lut  introduite  dans  l'usage  courant  parDe  La  Hire, 
vide  nipra,  p.  ai  a,  note  3. 

(*J  On  pourrait  procéder  inversement  et  se  servir  au  cqntraire  de  la 
règle  de  construction  du  rectangle  défaillant  pour  construire  le  point  D 
da  l'dlipse  correspondant  à  une  position  arbitraire  de  H  sur  AB;  «n  dé- 
terminerait ainsi  autant  de  points  de  la  courbe  que  l'oxi  voudrait  (c'est 
ce  que  l'on  appelle  aujourd'hui  conalruire  une  eowb»  par  poinla).  Hais 
nous  avons  vu  qu'au  point  de  vue  théorique  une  conique  définie  comme 
intersection  d'un  oAne  et  d'an  plan  pouvait  en  taute  ligueur  ètr«  regardés 


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REPBÉ9BKTATIOT    GéOMÉTniqUE,    ETC.  à^^ 

veau  le  problème  du  n"  523  (détennination  du  rectangle  défail- 
lant) en  Adoptant  les  notations  indiquées  au  début  du  n°  525.  Le 
carré  donné  a  pour  côté  la  longueur  DH  ;  le  rectangle  inconnu  doit 
être  appliqué  à  LM  et  défaillant  d'un  rectangle  de  dimensions  LM 
et  AB  ;  alors,  une  fois  construite  la  figure  178,  comme  il  a  été 
dit  au  n'  525,  l'inconnue  x  (dimension  inconnue  du  rectangle  k 
construire)  ne  sera  autre  que  la  longueur  AH  (d'après  les  |)ropn6tés 
qui  définissent  celte  figure). 

D'où  ta  construction  suivante  (pour  déterminer  AJI)  :  à  une  dis- 
tance égale  au  câté  du  carré  donné  au-dessu»  de  AB  menons  la 
parallèle  Z'Z  à  .\B.  Si  cette  parallèle  coupe  l'ellipse,  elle  ta  coupe 
en  général  en  deuï  points  D  et  D'qui  se  projettent  en  H  et  H'  sur 
AB.  Chacun  des  deux  segments  AH  et  A'H'  satisiait  aux  condi- 
tions du  problème  qui  a,  par  conséquent,  deux  solutions. 

Si  Z'Z  ne  coupe  pas  l'ellipse,  le  problème  n'admet  aucune  solu- 
tion. Si  ZZ'  toucha  l'ellipae  en  un  point  (lui  est  tangente)  il  y  a 
une  et  une  seule  solution. 

Remarquons  que  si  IjM  =  AB  (p  =  a)  le  lieu  géométrique  du 
point  est  un  cercle  d'après  le  n"  624  [on  a  alors  y"  =  x{ia  —'x) 
=  AU  .  HBl  ;  l'ellipse  dêijéiûre  donc  en  cercle  dans  ce  cas  parti- 
culier. 

Le  nom  de  l'e/Zi/we  (ïXXi[i{.i(,^  rappelle  que  cette  figure  est  rela- 
tive à  la  construction  d'un  rectangle  défaillant  (ÈXisinov). 


527. Considérons  maintenant  le  cas  du  rectangle  excédent. 

Les  segments  AB,  DH  étant 
définis  comme  ci  dessus  mais  II 
étant  cette  l'ois  hors  de  l'inter- 
valle AB,  du  côté  de  A  [voir  la 
figure  179  que  nous  disposons  ici 
de  telle  sorte  que  B  soit  à  gauche 
de  A],  supposons  que  DU  soit  le 
côté  d'un  carré  assujetti  à  6tre  égal  Fig,  179. 

à  un  rectangle,  lequel  est  lui-même  supposé  appliqué  à  un  segment 
donné  LM  et  excédant  d'un  rectangle  semblable  au  rectangle 
de  dimensions  LM  et  AB.  On  démontre  que  le  l!eu  géométrique  du 
point  D  (pour  H  quelconque  sur  le  prolongement  de  BA)  est  une 


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^96  L'ALCianE    GÊOHÉtRIQL'B 

tiemi- hyperbole  (')  passant  par  le  point  A  et  ayant  |X)ur  axo  trans- 
verse le  segment  AB, 

En  langage  algébrique,  si  nous  posons  comme  plus  liaut 

Al(~aa.        I,M=a/».        ÏIÎ  =  a-,        Hb  =  y. 
nous  avons 

y*  ^  tpx  -+-  °  x'. 

L'hyperbole,  une  fois  construite,  fournira  une  solution  simple 
du  problème  du  n*  523  (la  construction  est  le  même  que  dans  le 
cas  de  l'ellipse). 

Le  nom  de  l'hyperbole  (-Ji»pSoX){)  rappelle  que  cette  figure  est 
relative  à  la  construction  du  rectangle  excédent  (\i~.if,6i>.X',y). 

628,  —  Que  si  maintenant  nous  considérons  l'application  pure 
cl  simple  {■KtpiSok'/,)  d'un  rectangle 
à  un  segment  (sans  défaillance  ni 
excj.'sn''620),  nous  verrons  inter- 
venir la  troisième  section  conique, 

et  nous  expliquerons  ainsi  son  nom 

<lo  parabole. 

Conservant  toujours  les  mêmes 
, .   notations   (voir  fig.   177),  suppo- 
sons que  DU  soit  le  câLéd'un  carré 
P'K   '^"-  assujetti    à    être    égal   ù  un  rec- 

tangle que  l'on  imagine  appliqué  &  un  segment  donné  LM  et  de 
dimensions  AB  et  Ail.  On  démontre  que  le  lieu  géométrique  du 
l>oint  Destune  parabole  dont  AB  est  l'axe  et  A  le  sommet  (Gg.  180). 
I^n  langage  algébrique  nous  aurons  : 


le  nombre  p  est  dit  paramètre  de  la  parabole. 

(')  Grâce  &  l'iotroducUon  des  signes  dans  le  calcul  des  abscUses  la 
relation  j»  =  npx  +  ^  »'  représentera  en  t  géométrie  analytique  s  l*hypei- 
bolo  tout  entière  :  c'est  l'équation  de  la  courbe  rapportée  à  deux  axM 
rectangulaires, d'origine  A,  dont  l'un  (l'axe  des  x)  coïncide  avec  AB  {vidé 
infra,  cbap.  it). 


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REPnÉSEIITATID.-t    GÊOUËTRIQDE,    ETC.  ^97 

529.  —  Ilest  iiitéressanldenolerquelespropositionsquifontrob- 
jel  des  n°"  526-28  ont  été  généralisées  par  Apollonius.  Ce  géomètre 
établit  en  ellel  que  ces  propositions  restent  vraies  lors  même  que  la 
droite  que  nous  avons  appelén  DU  n'eï't  plus  perpendiculaire  k  AB 
mais  est  simplement  assujettie  à  être  parallèle  à  une  direction  fixe 
(la  même  pour  toutes  tes  positions  prises  par  D)  arbitrairement 
inclinée  sur  AU  (comparer  p.  a46  note  i  ). 

En  d'autres  teimcssoitT'TIn  direction  donnée,  H  un  point  de  AB. 
Sur  la  parallèle  à  T'T  menée  par  H, 
portons  une  longueur  IID  telle  que 

HD»  =  LM    X    AU   — -^-MaHMc 

lien  géométrique  du  point  D  (pour 

H  variant  entre  A  et  B)  est  une  ellipse 

de(//«m(^/re  AU,  et  pour  laquelle  T'T  ^"'fi  '"'■ 

est  la  direction  des  cordes  conjuguées  au  diamètre  AB  [voir  au 

n"  247  la  déOnition  des  diamètres  et  cordes  conjuguées]. 

B30.  —  La  construction  des  sections  coniques,  et  les  proposi- 
tions des  n°*  525'28  ronrnirent  la  solution  d'un  problème  célèbre 
qui  occupa  beaucoup  les  premiers  géomètres  grecs  :  le  problème  de 
la  daplicalion  du  cube. 

Soit  demandé  du  construire  un  cube  égal  (congruent)  i  un 
parallélipipède  droit  donné.  Appelant  x  la  mesure  du  côté  du  cube, 
a,  b,  c  celles  des  dimensions  du  parallélépipède,  on  voit  que  la 
question  revient  à  résoudre  l'équation  du  troisième  degré 

(3)  x'  =  abc 

et,  par  conséquent,  à  extraire  une  racine  cubique.  En  particulier, 
si  le  parallélépipède  a  pour  dimensions  a,  a,  a  a,  le  cube  inconnu 
doit  étie  double  du  cube  de  tllmensic>n  a  :  d'où  le  nom  de  dupli- 
cation (')  donné  an  problème. 

La  construction  du  cube  égal  à  un  parallélépipèdedroît  quelconque 


(■)  On  appelle  parfois  ce  probtèrne  problème  dilien  à  cause  d'un  oracle 
qui  aurait  prescrit  de  donner  à  un  autel  de  forme  cubique,  dans  l'île  de 
Délos,  une  grandeur  double,  <>  sans  en  changer  la  forme  >,  (cf.  Zeutben, 
Hi»t.  des  Malh.,  trad.  J.  Mascart,  p.  GSj. 

UouTioui.  ~-  Ln  Pimcipe»  de  l'.^nilps  initbéiiulique.  3] 


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^9^  l'ilcèbke  oéométsique 

fut  ramenée  —  peut-cire  par  Hippocrate  de  Chtos  —  a  la  résolu- 
^on  du  problème  suivant  :  déterminer  <Uux  moyennes  propar- 
tioiutelles  à  deux  tegmenU  donnés. 

Etant  connue!,  en  eiTet,  les  trois  dimeosions  a,  b,  c,  nous  pou- 
vons, en   premier  lieu,   construire  un  segment  <^  qui  soit  moyen 

proportionnel  entre  a  et  6  (n"  96)  donc  tel  que  n;=roua.fc='f- 
Le  segment  inconnu  2  sera  aloi's  défini  par  la  relation  x^^d^.e. 
Je  dis  que,  pour  le  calculer,  il  sufRt  de  déterminer  deux  segciienlaz 
il  y  tels  que 

(4)  i  =  '-  =  i, 

^^'  X       y       e' 

En  effet,  écrivant  que  le  carré  du  premier  rapport  {f^)  est  égal  aa 

d*  X     Y         X 

produit  des  deux  autres  rapports,  nous  avons  3:î=^c~è=ë' 
d'où  <P  .c  ^  x'. 

On  énonce  la  relation  exprimée  par  l'égalité  (A)  en  disant  que  x 
et  y  sont  deux  moyennes  proportionnelles  entrée  et <f  (cf.  p.  i33 
not«  3). 

631.  —  Voici  maintenant  comment  la  détermination  des  seg- 
ments xetj- peut  être  faîteaux  moyens  des  lieux  solides  ou  sec- 
tions coniques  [cette  détermination  est  attribuée  à  Menechme  (')]  : 

Des  proportions  -  :=  -•      =  -  ,  on  déduit  (*) 

(5)  x>  =  d  .  j-,       y»  =  c  .  X. 

Traçons  ^fig.  18:1)  d(^ux  droites  rectangulaires  OX,  OV  et  pro- 
posons-nous Je  trouver  deux  segments  OM,  ON,  que  nous  portons 
respectivement  sur  OX  et  OY,  dont  les  longueurs  x,  y  satisfassent 
aux  relations  (5)  [c  et  d  étant  des  longueurs  données].  Menons  par 


Cl  Vide  mpra  p.  241,  noie  3.  Ct.   IIeath,  ApoUoniiu  of  Perga.    1896. 

p,  XIX. 

(*)  Une  autre  solution,  également  donnée  par  Hbnfchke,  coniiste  i 
construire  l'interaectioD  de  la  parabole  et  de  l'hyperbole  dont  les  i/pia- 
Itou*  en  coordonnas  rectangulaires  sont  x*=(l.yet-=*^  (au  sy  =  oi). 

D,B,t,zed.yGOOg[e 


FIGL'nATIO:<    CAIITÉSIOXB    DES    FOIICTIOHS    d'u:)E    VAfllABLE     llQQ 

M  lâ  parallèle  h  OY,  par  N  la  parallèle  â  OX  «t  appelons  Pie  point 
de  renconlre  de  ces  droites  :  nous  avons 


Le  point  P  est  sArement  situé  sur  la  paral)ole  de  sommet  0, 
d'axe  OX  et  de  paramètre  ~  :  en 
effet,  d'après  le  n°  628,  on  a, 
pour  tout  point  P  de  cette 
parabole,  la  relation  MP'  = 
2  .  ^  .  OM . 

Le   point   P  est  également 
sur  la  parabole  de  sommet  0, 

d'axe  OV  et  de  paramètre  -  ;  - 

car  pour  tout  point  P  de  cette  ^'f-  '8>- 

parabole.  NP' =  3  .  -  .ON. 

Or  non»  savons  corutraire  ces  deux  paraboles  ;  nous  pouvons 
donc  théoriquement  déterminer  leur  intersection  (il  n'y  en  a  qu'une 
dans  l'angle  XOY),  et  par  conséquent  le  point  M. 

C'est  sans  doute  parce  que  les  sections  coniques  servent  ainsi  h 
résoudre  des  problèmes  relatïTs  a  la  déteraiinatîon  de  solides  {se 
traduisant  algébriquement  par  des  équations  du  3*  degré)  que  ces 
courbes  étaient  appelées  lieux  solides  par  Aristée  l'Ancien  (cf  .n°  243) . 


2.- 


■  Figuration  cartésienne  des  tOactlons  d'une  variable  (■) 


532.  —  Les  fondateurs  de  l'algèbre  moderne,  en  Orient  et  en 
Occident,  étaient  familiers  avec  la  métbode  de  calcul  des  géomètres 
grecs,  et  ils  ne  manquèrent  point  de  faire  usage,  à  leur  tonr,  des 
constructions  géométriques  pour  illustrer  et  interpréter  leurs  for- 
mules et  leurs   équations,    \tnsi  procède   Khwarizmt   (^),   ainsi 

(')  Sur  la  représentation  des  fonctions  de  3  variables,  voit  tn/ra 
p.  5o6.  note  4- 

(')  Ed.  Rosen  [vide  supra,  p.  371,  note  i),  p.  i3-ig;  cf.  Lisni,  HiêL 
tus  5c  math,  en  liai.,  t.  I,  cote  i3,  p.  2j3  et  auiv. 


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5oO  L*ALfîËBnE    GÉOUÉTniQL'E 

Léonard  de  Pïse  ('),  qui  s'esl  inslmit  h  la  double  école  de  l'Inde  et 
de  la  GrËcect  qui  déclare  le  calcul  ak'ébrique  inséparnble  de  la 
géométrie.  Luc»  Paciuolo,  après  avoir  eii)iosé  au  [loint  de  vue 
abstrait  les  règles  du  calcul  algébrique,  consacre  un  cbapitredesa 
Samma  ^  la  démonstration  géométrique  de  ces  règles  (').  Vièle 
enfin  com);ose  un  important  ouvrage  sur  la  construction  des  racines 
des  équations  du  second  degré  (*). 

Parallèlement,  d'autre  part,  l'habitude  se  généralisa  de  résoudre 
par  l'algèbre  les  problèmes  de  géométrie  pure  [voir  à  ce  sujet 
ctiap.  IV.  S  /|  :  la  solution  nouvelle  était  conironlée  avec  l'ancienne 
et  l'on  s'apercevait  ainsi  qu'il  n'y  avait  point  de  l'une  à  l'autre 
opposition  de  nature  et  que  toutes  les  ii  transformations  algé- 
briques elTectuées  »  avaient  un  sens  géométrique  bien  déterminé  ('). 

Et  pourtant,  les  constructions  géométriques  des  anciens  n'ont 
plus  pour  nous  et  ne  pouvaient  avoir  dès  le  xvii*  siècle  qu'un  inlé- 
ri-t  rélrospcclif  (cf.  p.  58"),  note  i).  Sans  doute  elles  fournissent  une 
représentation  remarquable  des  formules  de  l'algèbre;  mais  il  ne 
parait  pas  qu'elles  en  puissent  faciliter  le  maniement;  elles  l'alour- 
dissent au  contraire  et  elles  ôtent  k  l'opérateur  la  liberté  d'esprit 


(')  Dans  la  prétacc  de  son  traité  d'algèbre  [liher  Abbaci  composiUis  a 
Leonarda  filio  Bonacci  Piaana  in  anno  lana],  Léonard  déclare  :  i  Quare 
amplectens  atrictîuE  ipsum  modum  Indorum  et  altenlius  studens  in  eo.  ex 
proprio  sensu  quicdam  addens  et  quxdam  cliam  ex  sublilitatibus 
Euclîdia  geometria;  artis  apponent,  aummam  liujua  |tibri...  componere 
laboravi...  Dt  quia  arithmctica  et  geometriœ  sclenlia:  sunt  coouexs  et 
Butiragatoriœ  sibi  ad  inviccm,  non  potest  de  numéro  plens  tradi 
doctrina  niai  inlcrsecantur  feomctrica  quidam  vel  ad  geometriam 
Bpactanlia  quœ  hic  tamen  juxta  modum  numeri  operantur,  qui  modut 
eat  sumptus  ex  multîs  probationibus  et  demunstrationibus  quœ  fîgurii 
geometricis  fiunt  »  (Linnl,  foc.  cit.,  t.  II,  p.  2^7  et  Euiv.).  On  pourra 
luivre  l'exécution  de  ce  programme  au  chapitre  xv  du  VAhbacus  repro- 
duit par  LiDRi  (foc.  cit.,  p.  ^07  et  luiv.)  :  u  Capitulum  quintum  decimuia 
de  re^uLis  geomctrin;  pertinenlibus  et  do  qujestionibus  atgebr^e  et  almu- 
chabili.'  •  —  et  aussi  dans  la   Practica   geomelrîa  \i^ta). 

(<)  Summade  oriAmetiea  (i4fl1l  :  "  Distinctio  octava,  tractatus  secuD' 
dus  :  demonstratio  geometrîca  dictarum  regulanim  a, 

l'I  Francisi  Vielx  Effectionum  geomelrirarum  eanonica  rectnsio  \  iht)V,  : 
ï  Ellectionea  geometricas  quibus  aiquationea  omncs  quœ  quadratorum 
metam  non  exccdunt  commode  cxplîccntur,  ita  canonice  recenseo  >. 

(')  Ce  paralléliame  est  nettement  mis  en  lumtâre  dans  les  ouvrages  de 
Mariko  Ghetaldi  [iidt  in/ra,  ehap.  iv,  §  il  auquel  certains  historiens 
attribuent  un  rdie  important  dans  la  création  de  la  géométrie  analytique. 


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PIGL'RAXION    CAHTÉSIEKNE    DES    POnCTIOItS    ^'u^B    VARIABLE      50I 

dont  il  a  btjaoin  pour  donner  h  l'appareil  algébrique  tout  le  jeu 
(ju'îl  comporte.  Pour  que  la  (iguralîon  géométrique  puisse  devenir 
avantageuse,  il  l'aut  que  le  principe  en  soit  couiplÂtement  modifié  ; 
cette  réforme  nécessaire  tut  l'œuvre  de  DeacarlesC). 

633.  —  Nous  avons  déjà  vu  que  Descartes  avait  définitivement 
exclu  de  l'algèbre  cette  représentation  des  produits  par  des  aires  ou 
par  des  volumes  qui  embarrassait  le  calcul  et  en  limitait  si  fâcheu- 
sement le  cliamp  (').  Tonte  expression  algébrique,  dît  Descartes, 
doit  Être  figurée  par  une  ligne  simple  {')  :c'e3t-à-dire  par  un  seg- 
ment  reclilignc  on  longueur). 

Ce  n'est  pas  tout.  Nous  disions  tout  à  l'heure  que  lorsque  tes 
quantités  algébriques  représentent  les  éléments  d'une  ligure,  les 
calculs  etl'ectués  sur  ces  quantités  ont  toujours  une  signification 
géomélrique  :  de  là  résulte  cette  conséquence  rcmai'quable  que 
toute  transformation,  tout  calcul  algébrique  peut  être  suivi  pas  k 
pas  sur  la  figure  et  traduit  immédiatement  en  langage  géomé- 
trique (^).  Est-ce  ainsi,  ce[>endant,  qu'il  convient  de  procéder  en 


(')  Sur  le  tAle historique  de  Descartes,  voir  chap.  iv,  §  3. 

CI  Voir  en  particulier  p.  ^1-2,  noie  3. 

{')  Compendioate- (igurse,  quœ  modo  tajfaiant  ad  cavtndum  laptum,  quo 
treviores,  to  commodiore»  exitlunt  (cf.  p,  110,  note  1), 

(')  Monlrons  par  un  exempli?  comment  se  pourra  faire  cette  traduction. 
Supposons  que  l'on  veuille  trouver  deux  nombres  z  et  t/  connaissant  leur 
sommes  (nombre  positif)  et  leur  produit  p'  (nombre  positif).  Le  pro- 
blème [qui  équivaut  d'ailleurs,  d'après  le  n»  (tiS,  a  la  résolution  de 
l'équation  du  second  dcgr£  X-  —  aX  -{-  p*  =  n]  peut  être  résolu  comme 
il  suit.  Appelant  d  la  diRérence  des  inconnues  x  — y  [nous  avons  tou- 
jours le  droit  de  supposer  que  c'est  la  plus  grande  inconnue  qui  est 
appelée  x]  nous  remarquerons   que  1-  J    —  |— ;— l    =  Jt/,  donc 

7-  —  -,-  =  p',  ou  d'  =  «^  —  4p'.  d'où  l'on  tire  la  valeur  de  d{  le  problème 
n'est  possible  que  si  s'  —  .'ip'  >  o  ou  p  <  ^  )  ;  on  a  ensuite  évidemment 
(cf.  p.  36o,  note  r), 

,  =  ?  +  :*  =  ?  +  ^.^E\\p'      et     î,  =  ?  -  ^  =  *  -  ^jŒz^. 

Ce  calcul  peut  être  suivi  pas  à  pas  sur  une  figure  géométrique.  Figurant 
-sur  une  mfme  droite  (dans  le  même  sens)  deux  segments  OB,  OA  que 


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5o3  l'algèbre    GÉOUÉTRIQUE 

effet?  Descartes  ne  le  pensait  pas.  Si  l'image  est,  selon  lui,  in- 
dispensable au  mathématicien,  elle  ne  doit  cependant  pas  être 
l'objet,  ni  même  l'instrument  de  la  démonstration.  La  représen- 
tation des  quantités  par  des  segments  n'est  nécessaire  qu'au  début 
de  l'algèbre;  ensuite  des  signes  plus  simples  sulliaent,  tels  que  les 
lettres  de  l'alphabet  afTeclées  d'indices  et  d'exposants;  et  si  nous 
faisons  do  nouvean  intervenir  la  figuration  géométrique,  ce  ne  doit 
être  qu'après  coup,  une  fois  le  calcul  ichervé,  afin  d'interpréter  ce 
calcul  par  la  discussion  (vifle,  chap.  it,  $  i)  ou  ûmplement  de  le 
vfcîfier  et  de  te  fixer  dans  la  mémoire.  A  vouloir  marcher  de  pair, 
la  géométrie  et  l'algèbre  ne  réussiraient  qu'A  s»;  gêner. 

Le  mode  de  figuration  géométrique  qu'adopta  Descartes  se  prèle 
admirablement  &  cet  usage  discret  et  intermittent  qu'il  en  voulait 
faire.  Sans  prétendre  èUe  autre  chose  qo'one  illustration  de  l'al- 
gèbre, il  a  cependant  puissamment  contribué  aux  progrès  de 
celle-ci,  et  nombre  de  définitions  et  de  règles  de  calcul,  données 
dans  notre  Chapitre  i,  ont  été  en  fait  suggérées  par  lui. 

634.  —  L'algèbre  géométrique  de  Descartes  repose  sur  la  repré- 
sentation des  fonctions  au  mojen  d'un  système  de  coonhnnées. 


HMU  suppocoiM  iganx  anx  longueur*  iBcoMnues  x  et  y.  Appelant  H  le 
milieu  de  AB,  nous  avon*  ividemment 

La  lefpnent  OM  représente  donc  -  et  le  sèment  BM  vaut  -.  Cela  poeé, 
coDBtruûona   un  triangle    rectangle    ayant 
pour    hypoténuse    OM    (qui   ctt   connu)  et 
une  cathète  OC  de  longueur  p  [pour  con«- 
:  triangle  on  procède  «omme  nous 
)   dit   p.    4^9,   note    ij.  Le  carré  de 
"  ""  "la  seconde  cathète,  CM»,  est  égal  k 

donc  égal  à  ( ~ 1    d'aprèt  l'identité  relative  au  produit  de  deux 

B^r»entB  [ici  OA,  OB)  qui  a  iU  établie  giomitriquemtrU  au  nO  817.  Ainsi 
ae  trouve  déterminé  CM  si  toutefois  la  conatrurtioa  du  triangle  rectangle 
eat  possible,  [voir  p.  18(|,  note  1}.  Ayant  CM,  je  décris  de  M  comme 
centre  le  cercle  de  rayon  MC  :  ce  cercle  coupe  la  droite  OM  en  deux 
points  qui  sont  les  points  inconnus  B  et  A. 


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FIGUnATIO"!    CARTÉSieNRE    DES    FOKCTIOns    d'uSE    VARIABLE     5o3 

Cette  représeatation  nous  est  aujourd'hui  familière,  car  elle  est 
entKe  dans  ta  vie  pratique  (').  Nous  en  faisons  usage  lorsque  nous 
traçons  un  graphique  tel  qu'une  courbe  de  température  ou  une 
courbe  de  variation  de  poids. 

Supposons,  par  exemple,  que  tous  les  jours  d'un  même  mois, 
à  la  même  heure,  nous  a^ons  relevé  la 
température  d'un  malade.  Pour  rendre 
sensible  à  l'œil  la  variation  progressive 
de  la  fièvre  du  malade  au  cours  du 
mois  écoulé,  nous  tracerons  te  gra- 
pbique  suivant.  Prenant  une  feuille  de  " 
papier  quadrillé  (lig.  i84)  nous  mar- 
querons sur  une  ligne  horizontale,  aux  i    j  -^ 

points  de  rencontre  de  cette  ligne  avec 
les   lignes   verticales   consécutives,  les 

dates  1,2,3,  4,  5,  etc.  Sur  une  ligne  verticale  (aux  points  de  ren- 
contre avec  les  lignes  horizontales  successives),  nous  indiquerons 
les  températures  (')  37",  37°!,  37°a,  puis  au-dessous  36°9, 
36'8,  etc.  ;  cela  fait  nous  figurerons  la  température  du  malade  un 
jour  quelconque  en  prenant  le  point  de  rencontre  de  la  verticale 
de  ce  jour  avec  l'horizontale  correspondant  an  nomhre  de  degrés 
lu  sur  le  thermomètre. 

Si  le  thermomètre  donne  37°!  le  i"du  mois,  -37^  le  a,  36^9 
le  3,  les  températures  du  i"',  du  3  et  du  3  seront  représentées  sur 
lafig.  184  par  les  points  Ï,,T,,  Ta-  Joignant  ces  divers  points 
par  une  courbe  continue,  nous  avons  ce  qu'on  appelle  une  courbe 
de  température. 

Telle  est,  appliquée  h  un  exemple  moderne,  la  méthode  de 
représentation  des  grandeurs  variables,  qu'exposait  déjA,  —  ou  à 
peu  près.  —  l'évêque  de  Lisleux,  Nicole  Oresme.  dans  son  TVac. 
tatus  de  lalitudinibus  formarum  (1^80)  ('). 

636.  —  C'est  cette  méthode  que  Descartes  (*)  systématise  et 

Cl  Voir  BUT  les  courbes  empiriques  lu  cfaap.  v  dei  Notion»  de  Mathima- 
ligut»  de  Jules  Tannbrv. 

(')  Le  signe  o  signifie  *  degri  i,  vide  u"  to4- 

p)  Bibl.  N,  R6s,  V.  884. 

I')  Sur  les  rapports  de  la  méthode  cartésienue  dea  coordonnées  et  de 
U  théorie  des  sections  coniques  d' Apollonius,  voir  le  chap.  iv. 


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5o4  l'algèbre  géouéthiqul 

tratis^mite  dans  son  al^'èbre.  Les  progrès  de  lu  llit/orie  du»  nombres 
relatifs  y  apporteront  de  nouveau  |)errcctionncmcntsellui  donnèrent 
la  forme  dénnilivu  sous  Inquelle  nous  allons  la  présenter. 

536.  Coordonnées.  —  Considérons  (ilg.  i83)  deux  aies  qui 
se  coupent,  soit  les  axesVOX,  Y'OY,  cl  adoptons  une  fois  pour 
toutes  une  unité  de  longueur  fixe.  Nous  avons  expliqué  au  n"  127 
comnneiit,  m  l'on  prend  i>our  origine  le  point  0,  tout  nombre  relatif 
X  peut  être  considci-é  comme  l'abscisse  d'un  (>ointP  de  l'axe  X'OX: 
point  situé  à  la  distance  1j;|  du  point  0,  ù  droite  ou  ù  gauche 
de  0  suivant  que  x  est  positif  ou  négatif;  réciproquement  tout 
point  de  V0\  tel  que  P  a  une  abscisse  positive  ou  négative.  Sem- 
blablement,  nous  pouvons  faire  correspondre  à  tout  point  N  de 
l'axe  Y'OY  un  nombre  (abscisse)  y  —  positif  ou  négatif  suivant 
que  N  est  sur  OY  ou  OY'  —  et  réciproquement.  —  Les  deux  axes 
.\'0X  et  Y'OY  se  trouvent  ainsi  orientés. 


Soit  alors  donné  un  couple  de  nombrbs  ve]aii{s  arbitraires,  x  ely. 
Faisons  corres|iondrc  au  premier,  comme  il  vient  d'ùtre  dit,  un 
point  P  de  X'OX  et  au  second  un  point  N  de  Y'OY  ;  puis,  i»ar  P 
menons  la  droite  parallèle  à  Y'OY,  et  par  N  la  droite  ])araUèle  à 
X'OX  ;  ces  deux  droites  se  coupent  en  un  certain  poinl  M  que  nous 
regarderons  comme  représentatif  ilii  couple  de  nombres  x  et  y.  — 
On  voit  inimédiatement,  en  numérotant  t,a,  3,  j  les  angles  XOY, 
XOY',\'0\^,  \'0^_(lig.  i8(i)quelepointMest  idansl'angle  i,si 
a:  >■  o,  y  >  0,  dans  l'angle  2,  si  a;  <  o,  y  >  o,  dans  l'ungle  3,  si 
■c  <  o,  y  <  o,  djins  l'angle  S,  si  a;  >  o,  y  <  o. 

L'abscis=e  du  point  P  sur  l'axe  orienté  X'OX  est  appelée 
abscisic  du  point  M  ;    l'abscisse    du    point   N    sur   l'axe    orienté 


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FIGURATION    CARTÉSIENNE   DES    FONCTIONS    d'lBB    VAHIAIILE      5o5 

Y'OV  est  appelée  ordonnée  (')  du  point  M.  Du  point  de  vue  de 
l'algèbre,  l'abscisse  et  l'ordonnée  sont  des  nombres.  Géométrique- 
ment parlant,  ce  sont  des  segments  auxquels  nous  convenons  de 
toujours  donner  comme  origine  le  même  point  0;  l'abscisse  et 
l'ordonnée  sont  donc  définies  par  leurs  extrémités  P  et  N. 

II  résulte  de  ce  qui  précède  qu'à  tout  système  (ou  couple)  de 
valeurs  de  l'abscisse  et  de  l'ordonnée  correspond  un  point  et  un 
seul,  M,  du  plan.  Réciproquement,  soit  M  un  point  quelconque  du 
plan.  Les  parallèles  ment'cs  par  M  aux  axes  X'O.V,  Y'OY  coupent 
ces  axes  en  des  points  bien  déterminés  N  et  P  ;  donc  k  tout  point 
M  du  plan  correspond  un  système  de  valeurs  bien  déterminées  de 
l'abscisse  et  de  l'ordonnée. 

h'abscis-ie  et  Vordonnée  d'un  point  sont  ses  deux  coordonnées. 
Les  axes  \'0\  —  axe  des  abscisses  ou  axe  des  x  —  et  Y'OY  — 
axe  des  ordonnées  ou  axe  des  y  —  sont  dits  constituer  un  système 
d'axes  de  coordonnées,  auquel  les  points  du  plan  sont  n  rup- 
porlés  H.  Le  point  0  est  appelé  nriijine  (du  svsloiiie  d'axes  ou  des 
coordonnées). 

537.  Ces  définitions  posées,  soit  y  :^f{x)  l'une  quelconque  des 
fonctions  que  nous  avons  définies  et  étudiées  au  chapitre  ii. 

A  toute  valeur  de  la  variable  indépendante  x  correspond  une 
valeur  de  la  variable  dépendante  y;  au  couple  des  valeurs  corres- 
pondantes x  ely  coirespond  d'autre  part  {si  l'on  se  donne  un  sys- 
tème d'axes  de  coordonnées)  un  point  M  du  plan  de  ces  axes. 
Lorsque  x  varie,  le  point  M  prend  des  positions  variables;  il 
décrite)  ""^  ligne  (ou  courbe)['),  que  l'on  peut  figurer  approxi- 
mativement en  déterminant  les  positions  du  point  M  pour  un  très 
grand  nombre  de  valeurs  de  x,  et  joignant  par  un  trait  continu  les 
points  obtenus  :  c'est  là  ce  qu'on  appelle  «  construire  la  ligne  par 

(M  Le  mot  ordannée  [ordinala]  élait  employé  dans  la  théorie  des  scciions 
couiquca  (voir  §  i)  par  les  traducteurs  d'Apollonius.  On  le  trouvi',  en 
français,  et  avec  son  sens  moderne,  dans  le  Cowa  mathimalique  d'HEBicONE, 
t.  VI,  16Ï7,  p.  6:<.  —  Le  mot  abscisse  vient  du  latin  :  ahacindere,  couper. 

(')  Du  moins  si  1h  fonction  y  =  /x)  est  continue  (n"  3j|61. 

('1  Exceptionnellement,  la  ligne  décrite  par  M  peut  élio  une  droite 
{n'h^i)];  mais,  pour  simplifier  lo  langage,  on  prend  d'ordinaire,  sans 
tenir  compte  du  ce  cas,  le  mot  courbe  dans  le  sens  de  ligne.  On  considère 
alors  la  droite  commo  un  cas  particulier  de  ligne  courbe. 


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\ 


5o6  l'algèbre  géo»étriqle 

poiiitx  a.  fi  Prenant  —  dit  Descaries,  qui  considère  dans  cet  énoncé 
y  comme  la  variable  indépendante  et  x  comme  la  variable  dépen- 
dante (')  —  successivement  infinies  diverses  grandeurs  pour  la 
ligne  y,  on  en  trouvera  aussi  infinies  pour  la  ligne  x,  et  ainsi  on 
aura  une  infinité  de  divers  points  tels  que  celui 
qui  est  marqué  C,  par  le  moyen  desquels  on 
décrit  la  ligne  courbe  demandée  (*).  » 

Que   si,   au   lîeu  d'être   donnée   sous  forme 

explicite,  la  fonction  y  de  x  est  définie  par  une 

"**  '  ''  relation  implicite  F{x,  y)  =  o,  elle  est  encore 

représentée  par  une  courbe  ;  cette  courbe  se  trouve  caractérisée 

par  ce  fait  que  l'abscisse  x  et  l'ordonnée  y  de  l'un  quelconque  de  ses 

points  satisfont  h  l'égalité  F(x,  y)  =  o  {cf.  300). 

538.  —  Ainsi  à  toute  fonction  corre!ipond  une  ligne  (que  non» 
appellerons  ligne  ou  courbe  représentative  de  lu  fonction).  Voilà,  & 
cela  près  qu'il  n'envisageait  que  des  coordonnées  positives  et  se 
bornait  par  conséquent  à  l'étude  des  coui'bes  situées  dans  l'angle  (')  i 
delafig.  iS6,  ce  que  montra  clairement  Descartes.  Ce  faisant  ('),  il 
clarifia  définitivement  ce  concept  mystérieux  de  la  fonction  qui 
était  le  support  invisible  et  de  toutes  les  combinaisons  algébriques 
(l'exposé  de  notre  chapitre  i  a  mis  ce  fait  en  évidence).  Grâce  à  la 
figuration  cartésienne,  tous  les  caractères,  toutes  les  propriété 
des  fonctions  allaient  en  quelque  sorte  sauter  aux  yeux.  On  n'avait 
qu'à  regarder  pour  les  découvrir. 


(>)  Si  l'on  retourne  ainû  le  râle  des  variables,  la  fonction  représentée 
•e  trouve  être  la  fonction  x  =  arg  /[)/),  toaction  inverM  de  /|x)  [fide, 
n"  3g3].  Il  est  bien  évideat  qu'une  fonction  Hx)  et  la  fonction  inv«TM 
■ont  toujours  figurées  par  la  mSme  courbe. 

{'')  La   Géométrie,  Liv.  I,  Œuv..  t.  VI,  p.  38fi. 

(')  Descartes  retournait  d'ailleurs  la  fig^ure,  eu  aorte  que  l'angle  i 
était  l'angle  du  bas  à  droite  (fig.  iHj). 

(')  Il  s'agit  uniquement  —  ici  et  au  paragraphe  suivant  —  de  la  figu- 
ration des  fonctions  d'une  variable.  On  aurait  une  figuration  analogue 
des  fonctions  de  doux  variables  indépendantes,  z  =  f[x,  y)  en  considérant 
■  =  /(i,  y]  comme  l'Équation  d'une  surface  rapportée  k  trois  axes  de 
ooordannéee  Ivide  infra,  cbap.  iv|.  Mais  cette  figuration,  qui  ne  peut 
être  réalisée  graphiquement  sur  le  papier,  ne  rendrait  guère  de  service* 
k  l'algébriste. 


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•\ 


CARTÉSIEi:ie    DES    FOTICTIO.IS   d'uNE    VARIABLE     &O7 

539.  Reprénentatloii  des  fonctions  simples  par  rapport  & 
des  Rxes  rectangnlslzsfl.  —  Pour  réaliscret  étudier  la  représen- 
tation graphique  des  fonctions  d'une  variable  x,  adoptons  une  foi» 
pour  toutes  un  système  d'axes  de  coordonnées 
dans  un  plan.  Nous  choisirons  — -  pour  nous 
placer  dans  les  conditions  les  plus  simples  — 
des  axes  reclangutaires  (perpendiculaires  l'un 
sur  l'autre).  Nous  donnerons  de  plus  aux  demi- 
axes  OX  et  0\,  correspondant  aax  abscisses  el 
ordonnées  positives,  une  disposition  relative  telle 
qu' en  faisant  tourner  OX  d'un  angle  droit  autour  da  point  0  dans 
le  sens  positif  trigonoméirique  (sens  de  la  flèche  sur  la  fig.  i88)  on 
amène  ce  demi-axe  à  coïncider  avec  OY. 

Les  coordonnées  d'un  point  raj^orté  k  de  tels  axes  sont  souvent 
appelées  coordonnées  cartésiennes  ['). 


Fig.  m. 


540.  —  Cela  dit,  considérons  d'ahord  un  polynôme  en  x  du 
premier  degré,   soit  ax  -h  b  (que  je  désigne  par  y),  a  et  6  étant 


Fiff.  iSg,  Fig.  .90. 

deux  nombres  fixes  arbitraires.  Il  est  aisé  d'effectuer  la  représenta- 
tion graphique  de  cette  fonction  (")  par  rapport  aux  axes  ci- 
dessus  défmis. 

1°  Le  polynôme  y  =:  ax  est  représenté  par  une  droite  qui  passe 
par  torigine  0  et  fait  au-dessus  de  [axe  des  abctsses  avec  te  demi- 
axe  OX  un  angle  f  tel  que  tj  ^  ^-.  a. 


{'\  On  dit  aussi  ;  coordonnées  rectangulaires.  Si  les  axM  ne  sont  paa 
rectangulaires,  iU  ïont  dits  obliques  :  les  coordonnées  correspondante* 
tout  dites  coordonnées  obliques. 

(')  Nous  verrons  au  §  3  du  chapitre iv  que  Feuhat  avait  indiqua  cette 
reprcBentation  d'une  ntanière  très  nette  quelques  onoées  avant  Descartes. 


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5o8 


l'aLGÈDRE    GKOMÉTniQLE 


En  eOet  appelons  Z'Z  cette  droite,  qui  sera  (')  dans  les  angles 
\0Y  et  X'OV  si  a^=  Ig  <f  est  [losîlif,  et  dans  les  angles  \'0Y  et 
Y'OX  si  (1  —  tg  ç  est  négaïU  (fig.  i8g  ou  190). 

Quel  que  soit  le  point  M  que  l'on  considère  sur  OZ  ou  OZ'  oa 
aura,  en  appelant  P  la  projection  de  ce  point  sur  l'aie  des  x  (n°  215)  : 


PM 

01>  " 


UngMOP; 


or,  les  quanlllés  PM,  OP,  tang  MOP,  essenliellemenL  positives, 

sont  respectivement  égales  à|y|.  \x\,  |(ang9|:donc 

observant,  que  ponr  toutes  les  positions  possibles  du  point  M  sur 
Z'OZ,  et  tg  f)  ont  même  signe  Tcar  les  deux  coordonnées  x  ety 
ont  même  signe  ou  des  signes  contraires  suivant  qun  tg  ^  >-  o  ou 
ig  f  <.  o j  je  conclus  que  l'on  a  dans  tous  les  eus  {')  : 

^  r=  tang  ç  ^  a, 

La  droite  Z'OZ  représente  donc  bien  le  polynôme  oj;  ;  c'est 
pourquoi,  j'ap^iellerai  cette  droite 
«  droite  y  rr=  ax  »  {'). 

2"  Appelant  P  un  point  quelcon- 
que de  l'axe  des  x,  et  M  le  point  de 
la  droite  y  =  ax  qui  a  i>our  abscisse 
OP  ^  jî,  ajoutons  à  l'ordonnée  PM 
la  longueur  fc  si  t  >■  o.  ou  rclran- 
''*   ''  '  clions   en  la    longueur  h',  égale   à 

—   b,  si    b  <_  o.  Nous  obtenons  ainsi  un  point  M,  ou  Mi  qui 

1')  Quel  que  soit  le  nombre  relatif  a,  il  existe  un  angle  o  cocoprii 
«Dire    o    et    1:    dont    la    tangente    est    égale    &    a.   Cet   angle  est  aigu 

(compris  outre  o  et  f^  j  si  o  >  d,  oblus   [compris  entre  -'   et  ::!  si  a  <  o, 

1^1  Le  signe  ^-  signifiant  :  plus  ou  moîna;  je  veux  dire  que  l'cgalitc  a 
lieu  au,c  signes  près. 

[^j  On  arriverait  plus  rapidement  à  celte  conclusion  en  se  référant  aux 
discussions  relatives  aux  signes  qui  ont  été  déjà  laites  en  trigonomé- 
trie (c'est  ainsi  quo  nous  profpdcrons  au  c-hap.  iv  pour  licfmir  les 
«oordoiinoes  polaires). 

(')  Nous  dirons  aussi  (cf.  ehap.  iv)  ;  u  droite  d'cqualion  y  =  oj:  ». 


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FIGDRATIO.X    C4KTÉSlEaSE   DES    FOSCTIOSS    O  USE    VAHIABLB     50(^ 

a    pour    coordonnées    x   et   y  ^  ax  ~h  li  ou  x  al -y  ^=  ax  —  b' 
^ax  -T-  b  : 

Ainsi  —  (!t  !a  constryclîon  est  la  mtSme  quelle  que  soit  la  t>osî- 
tion  do  la  droite  y  =  ax  [droite  Z'OZ]  —  le  point  M,  ou  M^  est 
un  point  de  la  courbe  ou  droite  rcpiésenifllive  du  polynôme 


ElTectiiunt  lu  cooslruclion  pour  diverses  positions  de  P  sur  X'OX 
soit  pour  les  positions  F,  P'.  P*" 
(fig.  192)  [je  fah  (a  figure  en 
supposant  tg  y  >  o,  i  >  o]  on 
obtient  des  points  M',,  M,,  M',, 
qui  sont  tous  sur  une /n^/Fie  droite 
parallèle  k  la  droite  y  =^  ax  [car 
lesliguresM'M'M',M',.M'M°'M',M:  ■""'  "•"■ 

sontdesparallèlogrammes].  Ainsi  la  courbe  représentative  du  po- 
lynôme ax  -h  b  oa  y  ^  ax  -i-  b  eut  une  droite  parallèle  à  ta  droite 
y  ^=  ax.  Nous  dironsque  cette  di-oi te  est  0  la  droite  y  =^  oa;  +  b  a. 

541.  Coefficient  angulaire.  —  Le  nombi-e  a  est  appelé  coejji- 
cient  angulaire  de  la  droite  d'équation  y  =  ax  -l-  b.  Ce  nombre 
n'est  autre  que  le  nombre,  lanj  y,  considéré  plus  haut,  c'est-à-dire 
la  tangente  de  l'angle  aigu  ou  obtus  que  fait  le  demi-axe  0\  avec 
la  parallèle  menée  par  0  à  ta  droite  considérée  {au-dessus  de  l'axe 
des  x),  ou  —  si  l'on  veut  —  la  tangente  de  Camjle  aigu  ou  oilus 
que  fait  le  même  demi-axe  (prolongé)  avec  la  droite  considérée,  au- 
dessus  de  Caxe  des  x  [ce  nouvel  angle  est  égal  au  précédent 
d'après  le  n"  169]. 

642.  Représentation  du  trinôme  du  second  degré.  —  Soit 
y  =:  ax*  -i-  bx  -h  e  le  trinôme  considéré  {').  On  démontre  les  faits 
suivants  (voir  la  démontration  au  chap.  iv)  : 

La  courbe  représenlatiiK  du  trinôme  est  une  parabole  ayant  son 

axe  parallèle  à  Caxe  des  y  et  pour  sommet  te  point  d'abscisse  —  — 
[')  Voir,  tut  ce  mot,  supra  a"  3o5. 


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SlO  LALCiBBE  GÉOUÉTaïQVE 

et  d'ordonnée  c  —  ï^  =  '**  btancheB(')  de  celle  parabole sontdiri- 
géeBverslehaut(s«nsdeOY)ouverale  bas  (sens  de  OY')  suivant  que 
a>>  oou  a  <o.  D'où  les  divers  cas  de  figures  possibles  (sur  les  figures 
ci-contre  nous  ne  figurons  pas  l'axe  Y'OY  qui  se  trouve  à  droite 


•■■^", 


t.'" 

1 

.jJ 

''  \ y  X 

X' 

^ 

X' 

é> 

X 

FI.. 

/■~\ 

/ 

''^ë>y 

On  voit  que  la  courbe  rencontre  l'axe  des  x  en  deux  points  — 
et,  par  conséquent,  que  le  trinôme  a  dewx  racines  (valeurs  de  x 

pour  lesquelles  y  =  o)  —  si  c  —  ïi  ^*  •*  ^'*'  ^^  signes  contraires, 
donc  si  le  produit  de  ces  quantités  est  négatif,  donc  si 
iac  —  fc'  <  o         ou         fc*  —  Aoc  >  o. 
Dans  le  cas  particulier  oi'i  l'on  aurait  ^ac  —  6*  =  o,  la  courbe 
serait  tangente  à  l'axe  des  x  au  point  d'abscisse  —  —  et  le  trinôme 
aurait  une  seule  racine  (double,  voir  a"  336). 

543.  —  Il  est  facile  de  se  rendre  compte  de  la  forme  approxi- 
mative de  la  courbe  avant  même  de  savoir  qu'elle  appartient  au 
genre  parabole  en  raisonnant  comme  il  suit  : 


C)  Ou  dit  que  la  ■  concavité  de  la  couibe  >  est  dirigée  ven  les  y  poii- 
tiji  daiia  le  premier  cas,  vers  les  y  négatif»  daae  le  second  cas.  (Cl.  infra 
.§6). 


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I..GUUT10» 

cartésie:).' 

«E 

DE» 

FOSCTIOFS    d'usé 

D 

'après 

l'idenUlé  (XVI) 

du 

n-; 

305, 

nous  avons 

<i) 

'-<' 

+ 

h 

)■- 

4o      ■ 

Plaçons-nous  dans  l'hypothèse  où  a  >■  o. 

Lorsque  x  est  négatif  el  très  grand  en  valeur  absolue,  il  en  est 

de  même  de  x  -i-  — -;  donc  le  carré  Ix  -f-  -- 1   est  positif  el  très 

grand;  cecarré ne  cessede décroître,  àpartir(')de-i-ao  >  lorsquex 
décroît  en  valeur  absolue;  il  en  est  donc  de  même  de  son  produit 
par  le  nombre  positif  a,  et  de  même  aussi  de  son  produit  par  a, 
moins  un  nombre  constant.  Donc  y  décroît,  k  partir  de  -h  « , 

jusqu'à  ce  que  la  valeur  absolue  de  a;  +  —  devienne  nulle,  c'est- 
à-dire  jusqu'à  ce  que  œ  =  —  —  ;  cette  valeur  de  x  est  un  minimam 
pour  la  fonction^  [qui  prend,  à  ce  moment,  la  valeur — ^ — 1. 

On  constate  de  mime  que,  lorsquea; croit  de  —  --  à  -H  «  ,  y  va 
en  croissant  jusqu'à  -t-  oc  . 

D'ailleurs  il  résulte  de  l'égalité  (i)  que  deux  valeurs  de  x  égale- 
fuentdistantesde [c'est-à-dire  deux  valeurs  a/  et  x'  telles  que 

a*  —  I 1  =^  I  ■ —  1  —  a;']  fournissent  la  même  valeur  de  y. 

Dmic  la  courbe  représentative  du  trinôme  est  symétrique  (n*  170) 
(MT  rapport  à  la  parallèle  à  l'axe  des  y  et  menée  par  le  point  cor- 
respondant au  minimum. 

644.  Rdwdatîoa  de  Finégalité  du  second  degré.  —  Soit 
proposé  le  problème  suivant  ;  Troavtr  Us  conditions  auxquelles  doit 
satisfaire  le  nombre  x  pour  que  l'on  ait 

(a)  ax^  -i- bx  ~h  c  >  o. 

a,  b,  c  étant  trois  nombres  donnés.  La  résolution  de  ce  problème 
est  facile  si  l'on  se  réfère  à  la  représentation  géométrique  du  tri- 
Dome 

y  ^  oi'  _t_  fci  _).  c. 
(<)  Sur  la  notation  -|-  to ,  voir  n"  SgS. 


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5l:2  L'ALGLItllE   CÉOUÉTIIIQUK 

Sii|)posons  [njur  fixer  les  idées  que  «  soit  posUi/ct  distinguons 
entre  les  trois  cas  suivants  : 

i"  b*  —  ^ac  ■<  o  :  le  liinomc,  alors  n'a  pas  de  racines,  et  la 
parabole  représentative  est  toule  entière  au-dessus  de  l'aie  des  x, 
(i"  fig,  igS)  ;  donc  le  trinôme,  égal  à  l'ordonnée  y.  est  /  osili/ fioiir 
loale  valeur  de  x,  et  \'inéijalUé  (a)  est  toujours  satisrnile  ; 

2"  t'  —  4ic  ^  o  :  en  ce  cas  la  courbe  toiiclic  l'ose  des  x  on 

point  X  ^=  —  et  est  au-dessus  partout  ailleurs  :  donc  Cinéija- 
lilé  {-i)  est  vérifiée  pour  toute  valeur  de  x.  fxcejiliim  folle  pour  la 
vtilear  x  = ,  pour  laquelle  ax'  +  bx  -^  c  ^^  o  ; 

i"  II'  —  f\ac  >  o  ;  en  ce  cas  la  parabole  a  la  disposition  repré- 
sentée par  la  2'  figure  i<)H  :  l'ordonnée  y  est  négative  pour  les 
valeurs  de  x  comprises  entre  les  racines  x'  et  x',  positive  pour 
toute  autre  valeur  de  x  ;  donc  Vinéijnlité  (a)  est  vérifiée  pour 
toutes  les  valeurs  de  x  qui  sonl  extérieures  à  Vintervalle  x',  x". 

On  discutera  de  la  même  manière  le  cas  où  le  premier  coelG- 
cieiit  du  trinôme  a,  est  négatil'. 

L'illégalité  ax'  +  hx  -h  c  <.  o  se  trouve  résolue  en  mime  tem|is 
que  l'inégalité  (a),  puisque  les  valeurs  de  x  qui  la  ^cri^le^t  sont 
celles  pour  lesquelles  l'inégalité  {1)  n'est  pas  satisraitc. 

545.  Comparaison  d'un  nombr»  donna  aux  racines  d'une 
équation  du  second  degré.  —  C'est  lu  une  question  qui  se  pose 
à  l'occasion  de  nombreux  problèmes,  l^tant  donné  un  nombre  /.  et 
une  équation  du  second  degré  ax-  -H  6x  -t-  c  ^  o,  dont  les 
racines  x'  et  x'  sont  suppo.sées  exister,  mais  n'ont  pas  été  cal- 
culées, comment  reconnaitre  rapidement  si  le  nombre  À  est 
compris  entre  les  deux  racines,  ou  plus  jyetit  que  la  plus  [>etite 
racine  (soit  x')  ou  pins  grand  que  la  plus  grande  (soit  x')} 

On  peut  répondre  immédiatement  à  cette  question  en  calculant 
la  quantité  a).'  -h  W,  -(-  c,  valeur  du  trinôme  pour  la  valeur  X  de  a:. 

Kn  elVet,  supposons  d'abord  a  positif.  L'équation  étant  supposée 
avoir  deux  racines  x',x\  nous  sommes  dans  le  cas  de  la  3'  figure  19 '1  : 
on  voit  qu'une  valeur  de  x*  ù  laquelle  correspond  une  ordonnée 
négative  est  nécessairement  inlérieare  à  l'intervalle  x',  x'. 

Kn  raisonnant  de  même  sur  le  cas  de  la  f\'  figure  ii)3  (a  nét/atlf) 
on  parvient  u  la  conclusion  générale  suivante  : 


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FICURATIOS   C.lItT£SIE!I.NE    DES    l'OaCTIO:<S    d'UBS   VARIABLE     5l3 

Le  nombre  ),  est  compris  entre  les  racines  (lu  trinôme  oa  exlé- 
rieur  à  rinteroalle  de  ces  racines  suivant  qœ  la  quantité  Of}  +  6X  -hc 
a  le  même  sî'jnc  que  a  ou  le  signe  contraire. 

Dans  le  cas  oii  le  nombre  ),  est  extérieur  à  l'intervalle  x',  af,  il 
sera  évidemment  plus  pelit  que  x'  ou  plus  grand  que  2;' suivant 
qu'il  sera  inférieur  ou  supérieur  à  la  demi-çoinme  des  racines  (') 

j.'  _,_  y  h 

.  Or  celte  demi-somme  a  pour  valeur  -~  ,  et  l'on  pourra 

toujours  lui  comparer  ).  sans  èlre  obligé,  pour  cela,  de  faire  le 
calcul  des  racines  x'  et  x'. 

669.  RepréHeatation  de  la  fonction  7  ^  z  ■  —  On  démontre 

<]ue  la  courbe  figurative  de  la  fonction  y  ^^  -  est  une  h'yperbole 
qui  a  pour  centre  {n"  345)  Vori- 
tfine  o  et  jjour  asymptotes  les  deu\ 
axes   de   coordonnées.    La    figure 
montre  que  pour  x  =^  o  Vonlonnée 

17=  -j   est    infinie  ;     d'ailleurs      -^...^  ' 

pour  X  positif  et  voisin  de  o.  l'or- 
-donnée  est  positive  et  ti'ès  grande  ;  \  ^ 

()Our  X  négatif  et  très  |>elit,  l'or- 
donnée est  négative  et  très  grande  ''^'  "''''' 
«n  valeur  absolue  :  ainsi  lorsque  x,  croissant  d'une  manière  con- 
tinue franchit  la  valeur  o,  l'ordonnée  passe  d'une  valeur  négative 
infiniment  grande  à  une  valeur  positive  inliniment  grande  :  on 
Jit  que  y  sau(e  de -I- «)  à  —  x  (cf.  398). 

547.  Représentatioa  de  la  fonction  implicite  définie  par  la 
relation  x'  +  y'  =  t,  —  Appelant  M  un  point  quelconque  de  la 
«ourbe  représentative,  etP  sa  projection  sur  l'axe  desx,  nous  dédui- 

('),  Car,  quels  que  aoient  les  nombres  relalils  x'  et  x,  on  a  néceisaire- 
meut  X  <  — - —  <  X  puisque  x  <  x  ;  donc  ai,  par  exemple,  \  est 
inférieur  à    -—,--,  il  ne  peut  £tre  plus  grand  que  x'. 

Boinmovi.  —  Lu  Priodpai  <!<  l'Aniljis  niatbtnuli^e.  S3 


„Google 


bii  l'algèbre  q£ométkiqi:e 

ions  dn  théorèrao  de  Pylliâf^re  appliqué  an  triangle  rectangle  POM 
que  OM'  ^  i ,  donc  OM  =^  i .  Ainsi  la  conrbe  représentative  de  la 
fonction  [qui,  sous  forme  explicite,  s'écrit  y^=\/i  —  x*]  est  com- 
posée des  {K>inls  situés  h  \a  distance  i  de  l'origine  : 
I      A         c'est  un  cerrie. 

Mous  -trouverons  au   prochain  para^aphe  l'occa- 
sion de  signaler  quelques  nouvelles  courbes  figuratives 
fif.  i<y>.      de  fonctions. 

548.  InégallMs  A  (taux  -variables.  —  Etimt  donnée  une  fonc- 
tion continue,  ^x,  y),  des  deux  variables  x,  y,  par  exemple  tin 
polynôme  en  x  et  y,  posons-nous  la  question  suivante  :  QikIs 
sont  les  sysU'mes  de  valeurs  de  x  el  y  pour  les</iiels  celle  fonction 
est  positive  ?  Qaeis  sont  les  systèmes  de  valeurs  jtour  UsqaeUes  elk 
est  néijalive  ?  La  figuration  cartésienne  fournira  souvent  un  moyes 
simple  de  répondre  à  cette  question  :  elle  permettra,  dira-t-on,  de 
H  résoudre  »  H inéijalilé  J{x ,  y)  >  o  ouJ{x,  y)  <  o. 

Envisageons  (fig.  lyC)  la  courbe  repré- 
sentative de  la  fonction  implicite  y  de  x 
déQnie  par  la  relation  y^x,  y)^^Q  oà.  f  est 
un  polynôme,  et  supposons,  pour  nous 
placer  dans  un  cas  simple,  que  cette  courbe 
soit  fermée  et  ait  approximativcmenl  la 
forme  d'une  ellipse.  "  ''*  "' 

Considérons  un  point  quelconque  M  (de  coordonnées  x  et  y} 
que  nous  faisons  varier  à  [tartir  d'une  position  M,  (de  ^x»rdon- 
nécs  x^.  y^)  située  à  l'intérieur  de  la  courbe.  Supposons  de  pins, 
pour  fixer  les  idées,  que  le  polynome/ait  le  signe  -f-  an  pcànt  M,, 
c'est-à-dire  que_/^io.  y»)  >  o-  Lorsque  M  varie  d'une  manière  con- 
tinue, il  en  est  de  même  de  la  valeur  de  la  fonction /(x,  ^)  [en  vertu 
des  propriétés  des  fonctions  continues]  :  cette  fonction,  en  consé- 
quence, ne  peui  sauter  brasguemeni  d'une  valeur  potîtine  à  une 
valeur  négative.  Positive  elle  est,  et  positive  elle  restera,  tant  que 
le  point  M  ne  traversera  pas  une  position  [>oui-  laquelle  la  fonction 
soit  nulle  ;  mais  les  points  pour  lesquels  /{x,  y)  est  nul  sont,  par 
liypotlièsG,  \es  points  de  la  courbe  et  ces  points  seulement  :  donc 
la  fonction  conservera  le  même  sîijne,  tant  que  le  point  H  restera  à 
antérieur  de  la  courbe. 


O 


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l'étude  an*patQiiB  dks  fouctions  d'une  variable        5i5 

On  démontrera  de  même  que  le  polynôme  f{x,  y)  a  un  signe  inva- 
riable pour  toutes  les  positions  du  point  M  (de  coordonnées  x,  y) 
extérieure»  à  la  courbe. 

D'ailleiii's,  il  est  facile  de  démontrer  (')  que  si  le  polynôme  /{x,  y) 
est  posili/à  l'intérieur  de  la  courbe  (c'est-i-dire  ponr  les  positions 
de  M  intéiieures  à  la  courbe),  il  est  négatif  à  [extérieur;  et  inver- 
sement, s'il  est  négatif  à  fintérlear,  il  est  positif  à  [extérieur. 
Ainsi  les  syslimes  devaleorsde  x  et  ^  pour  lesquels  on  ay^a^.j)  >'0 
«ont  les  coordonnées  de  tous  Les  points  situés,  soit  à  l'intérieur,  soit 
à  l'eitérieur  de  la  courbe. 

L'étude  des  inégalités  correspondant  à  des  courbes  de  (ormes 
plus  compliquées  sera  souvent  plus  délicate,  mais  pourra  être  faite 
d'une  manière  semblable. 


3.  —  L'étade  graphique  des  fonctions  d'une  variable. 

549.  —  Noos  avons  dit  que  la  mélbode  cartésienne  de  liguration 
permettait  de  trouver  et  d'interpréter  très  simplement  les  princi- 
pales propriétés  des  fonctions  d'une  variable.  Ltde  fait,  au  fur  at 
k  mesure  qu'apparaissaient  et  se  précisaient  ces  propriétés  (au  xvu*, 
au  xvur,  et  pendant  la  premièic  moitié  du  xix'  siècle),  elles  s'expri- 
maient immédiatement  en  lang;ige  géométrique.  Gomment  et  sous 
quelle  forme  au  juste,  c'est  ce  que  nous- allons  voir  en  suivant  pas 
i  pas  les  définitions  et  les  propositions  du  cliapitre  u. 

1^60.  FoDOUOD  (iéfiiiis  dans  un  intervalle  (cf.  391).  Bmat^es 
de  fonction  (cf.  396).  —  Dire  qu'une  fonction  est  dcEaie  dans  un 
intervalle  a,  b,  c'est  dire  que  la  courbe  représentative  est  définie  pour 
les  abscisses  comprises  entre  deux  valeurs  a  et  b,  et  par  conséquent 
entre  les  paratièles  à  l'axe  des  y  menées  par  tes  points  \  et  h  d^ 
Faxe X'OX,  extrémités  des  (discisses  aetb  (fig.  197). 


(')  S'il  n'en  était  pas  ainsi,  la  loDCtion  /  x,  y]  se  trouverait  être  posi- 
tive ou  nulle  pour  iaulea  les  positiona  du  point  M  dans  le  pian.  Or  ou 
démontre   que   cette   circonstance    ne    peut    «e   présenter    pour    aucun 


„Google 


5i6 


i.'alcèbhe  UEO  m  étriqué 


Lnc  fonclion  —  explicite  on  implicite  —  y  de  x  sera  regardée 
comme  a^ant  plusieurs  hranclies  s'il  y  a  ans  droites  parallèles  à 
l'axe  des  y  qui  cou|>ent  la  courbe  reprosenlalive  en  plusieurs  points 
[traduisons  :  s'il  y  a  plusieurs  points  de  la  courbe  qui  ont  même 
abscisse,  ou,  en  d'autres  termes,  si  a  une  mc^me  valeur  <le  a*  (dans 
certains  intervalles  to'.it  au  moins)  correspondent  plusieurs  valeurs 
de  y  (n°  395)|.  Api^elons  Mi  cl  Mi  deux  points  d'une  mtïmc  courbe 
représentative  ayant  même  abscisse  (segment  OP)  :  lorsque  l'extré- 
mité, P,  du  se(.'ment-abscissc.  se  déplacera  sur  l'axe  Jes  .c,  chacun 
des  |X)inls  Mi  et  M, décrira  une  branche  de  la  courbe  (Cg.  198). 


Fi^.  .9;.  ïïig.  .08. 

Exemple.  —  La  fonction  y  =  \/\ — x»  [définie  par  la  rela- 
tion x'  -\-  y'  —  1  -  <),  n°  647]  —  ou;  |ioHr  parler  géométrique- 
ment, la  courbe  qui  représente  cette  fonction  —  a  deux  brandies, 
ï une au-ticssus  de  Taxe  des  j:,  l'autre  (tH-/?csïOH5  :  les  deux  branches 
se  rejoignent  sur  l'axe  des  j;  aux  jioints  d'abscisses  -h  1  et  —  i. 


561.  Intervalles  où  la  fonctioa  n'exiate  paa.  —  Si  aux  va- 
leurs de  X  situées  dans  un  certain  intervalle  a,  6,  ne  correspond 
aucune  valeur  de  y,  la  foncliim  n'existe  pus  dans  cet  inicn'alle  :  il 
n'y  a  alors  aucune  branche  de  courbe  entre  les  [Minlléles  à  l'axe 
des  y  menées  par  les  extrémités  des  abscisses  aeih;  et  récipro- 
quement. 

Ainsi  à  la  relation  implicite  j:'  h-  y*  ^  o  ne  correspond  géomé- 
triquement qu'un  point,  l'origine  des  coordonnées  :  en  effet  la 
Tonction  y  =  / — x'  n'existe  que  si  a:  —  o  (pour  toute  autre  valeur 
de  X.  —  x^  n'a  pas  de  racine  carrée). 


552.  Continuité, 
térisée  au  n"  396  — 


-  La  continuité  —  telle  que  nous  l'avons  carac- 
9t  un  attribut  essentiel  de  la  notion  de  courbe 


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l'ÉTUOE   graphique    des    fonctions   d'une    VAIlUnLE  5l7 

géométrique  :  une  fonction  Je  jc  sera,  par  déTinilion,  une  fonctiou 
continue  dans  un  intervalle,  si  la  courbe  ou  brandie  de  courbe 
correspondante /jeu/  être  tracée  (tutt  frai/ co/tf(Vi(t  et  si,  d'autre  part, 
elle  ne  coïncide,  dnns  aucune  de  ses  parties)  avec  imc  parallèle  à 
l'axe  des  r  (un  segment  parallèle  à  l'axe  des  v  &  la  distance  a  de 
l'origine  représenlerail,  en  eiïet,  une  fonction  qui,  pour  la  valeurs 
de  X,  sauterait  d'une  valeur  à  une  autre)  ('). 

563.  Pôles  et  infinU  [cf.  398).  —  Si  une  branche  de  ronction 
devient  infinie  loi-squex,  variant  avec  continuité,  atteint  une  certaine 
valeur  (finie)  x^,  la  branche  de  courbe  cori'es|)ondante  s'éloigne 
indéfiniment  en  se  rapprochant  de  plus  en  plus  de  la  parallèle  à 
L'axe  des  y  menée  par  l'extrémité  de  l'abscisse  x,  :  elle  est  dite 
asymptote  a  celle  droite. 

Si  In  fonction  y  ^=J\x)  existe  pour  des  valeui-s  de  x  situées  de 
part  et  d'autre  de  la  valeurdex„[quiestun/i'}/?oui/i/irM',  voir398),  il 
jadcux  brandies  de  courbes  asymptotes  à  lanit^mc  droite,  à  gauche 
et  à  droite,  comme  il  arrive  dans  l'exemple  que  nous  avons  consi- 
déré au  n°848)('). 

Voici,  d'ailleurs,  d'autres  exemples  de  fonctions  qui  présentent  des 
pùles  ou  infinis. 

Fonction  (^)  y  r^  -',  '— -^ — w  j '^  •,  ■  Cette  fonction  devient  infinie 
(présente  un  j>ùle)Jorsque  x  prend  l'une  des  vakurs  o,  i,  a  qui 
annulent  le  dénominateur.  La  courbe  représentative  a  la  forme 
repi'ésenlce  |»ir  In  figure  iQÇ)  :  elle  a  des  branches  asymptotes  à 
l'axe  des  y  et  aux  parallèles  ù  l'axe  des  y  menées  par  les  points 
d'abscisses  -i-  i  et  -i-  2. 


{'I  Noue  verrons  en  Rcomêtrie  analytique  qu'une  parallèle  à  l'axe  des  y 
a  pour  équation  x  =  a  :  \\  an  lui  correspond  aucune  fonction  de  x. 

(')  Plu»  généralement  la  fonction  y  =  cï~-PJ'  '■""^'■"^  homo graphique, 
dont  les  coefficients  a,  b.  c,  d  sont  des  nombres  quelconques,  est  repré- 
sentée par  une  hyperbole  dont  les  asymptotes  sont  parallèles  aux  axes 
de  coordonnées. 

(')   On   peut   écrire    (en   ellectuant   l'opération   indiqiée    au    a"   37<i) 


.y  Google 


L'AiijiaBi  g£ohétbique 


Fonction  y  =  ~^.  Celle  fonction  a  un  pôle  pour  j;  =  o  ;  mais, 
k  l'inverse  des  précédentes,  elle  ne  saute  pas  de  +  oo  à  —  x 
lorsque  x  traverse  la  valeur  o  :  elle  est  en  effet  positive  pour  toute 
valeur  de  X  :  la  courbe  a  l'allure  représentée  par  la  figure  300  ('). 


664-  Dérivée  :  ooeHioieat  angulaire  de  la  tangente  &  la 
oourbe  raprésentative.  — Nous  avons  défini  au,  §  2  du  Chap.ti, 
B  la  dérivée  d'une  fonction  de  a;  »  pour  une  valeur  quelconque  de 
la  variable  (pour  laquelle  la  fonction  est  supposée  définie,  conti- 
nue, univoque).  En  vue  d'interpréter  géométriquenient  cette  déri- 
vée, reportons- nous  h  sa  définition. 


(')  Les  circonstanL'e*  que  noui  venom  d'indiquer  te  présenteront 
pour  touti'S  les  foDctiong  rationnelles  de  n.  Cunsid^root,  en  effet,  une 
fonction  rationnelle  quelconque,  décomposée  sous  la  formo  l't)  du  n°  iyi; 
les  pôles  de  la  fonction  sont  évidemment  les  valears  de  x  qui  annulent 
les  dcuominateura  dei  Iractions  simples  Cgurant  dans  la  dccompoM- 
tion,  c'est-i-dira  les  valeun  x,,  x,,  ...  i.  du  n"  374-  Envisageona  l'ime 
quelconque  de  ces  valeurs,  soit  xj,  qui  est  auppasée  racine  d'ordre  a, 
de  A{x),  L'identité  du  aP  37^1  nous  donne  d'après  la  note  i  de  la  page  3fi\ 

B>x\  ^  c,„r...i 

Ali)        [x  —  x,ji, 

où  tous  les  termes  entre  crocheta  aont  nula  pour  x  =  x^  |cf  I,  9,  p.  6-7, 
I  conclut  que   pour  lea   valeurs  de  x  1 


note).  On 

fraction  .  '^'  [et  par  conséquent,  aussi,  la  sommo  de  cette  fraction  et 
d'un  polynôme  P^xi,  qui  conserve  une  valeur  finie  pour  x^  x,]  a  pour 
fipne  le  signe  de  la  fraction  (rè*  grande  en  fofcur  ah»oIu« -'il—  ,  En 

congûquence,  la  fonction  saute  de  +  aa  à  —  ce  (comme  dans  le  cas  de  la 

figure  1119)  ou  conserve  au  contraire  le  même  signe  (comme  dans  le  cas 
de  la  fig.  200)  lorsque  x  traverse  le  pôle. 


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l'ÉTDDE    graphique    DBS   FO^tCTIOnS    &U>-E   VAHUBLE  Slg 

Soit  M  le  point  de  la  courbe  représentative  qn!  a  pour  abscisae 
X,  et  y  l'ordonnée  de  es  point.  [Conformément  k  la  remarque  faite 
au  n'  407  je  désigne  par  x,  sans  indice,  une  valeur  quelconque 
de  l'abscisse  ;  sur  la  ligure  je  suppose,  ^  ^ 

pour  fixer  les  idées,  x>o,y'>o]. 
A  l'abscisse  x  ■+■  Juc  vDisine  de  l'abs- 
cisse X  (voir  pour  les  notations,  le 
n°  407)  correspond  une  ordonnée 
7  -4-  Ay  et  un  point  M,  de  la  courbe.  _ 
Appelons  P  le  point  de  coordonnées 
x-i-Ax,  y;  puis  menons   la   droite  ' 

M|M  et  prolongeons-la  jusqu'à  l'axe 
des  X.  Dans  le  triangle  rectangle  PMM,,  nous  avons  (n*  31B)  : 

donc  Â^  ^  tang  f.  en  appelant  f  l'angle  M|MP,  égal  à  MN\, 
qiii  est  (voir  n*  541  )  le  coefficient  angulaire  de  la  droite  MM,. 

Supposons  maintenant  que  nous  donnions  à  l'accroissement  Aœ 
des  valeurs  de  plus  en  plus  petites  (cf.  n*  407).  Que  devient 
alors  le  triangle  PMM,  |^appelé  par  Leibniz  triangle  car  acte  ristiqae] 
et  en  particulier  la  droite  MM,  ?  Cette  droite  coupe  la  courbe 
au  point  M  et  en  un  point  M,  quî  est  de  plus  en  plus  rapproclié 
de  M  :  à  la  limite.  M,  vient  se  confondre  avec  M  et  la  droite  ne 
rencontre  plus  la  courbe  (au  voisinage  du  point  M)  qu'au  seul 
point  M  :  elle  la  touche  sans  la  traverser  ;  elle  est,  dirons-nous 
—  en  reprenant  une  expression  qui  a  été  employée  de  tous  temps 
dans  la  ibéorie  des  sections  coniques  —  lanijeitte  à  la  courbe. 

D'une  manière  générale  nous  appellerons  tangente  à  une  courbe 
aa  point  M  /point  de  contact)  la  position-Hmite  MT  que  vient  occu- 
per une  sécante  MM,  (coupant  la  courbe  aux  points  M  et  M,) 
lorsque  le  point  d'intersection  M,  se  rapproche  indérmiment  du 
point  M  el  vient  coïncider  avec  lui. 

Supposant  prouvée  l'evistencu  de  la  tangente  ainsi  dcfmie,  nous 
pouvons  dire  que,  lorsque  \x  tend  vers /ûta,  le  coefficient  ariga- 
laire  de  la  droite  MM,  admet  une  limite,  rjuiestlc  coefficient  angu- 
laire de  la  tangente  en  M  à  la  courbe. 

En  d'autres  termes,  la  dérivée  d'one  fonction,  pour  an»  Tslenr 


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qualeonqae  de  la  Tariable.  ei t  le  coelficient  anTolaire  de  la  tao- 
gente  géométrique  i')  à  la  oonibe  repréieatative,  mvnéo  ao  point 
qui  cDrreipond  i  la  valear  coniidéièe  de  l'abioiese. 

BB6.  —  Dire  qu'une  fonction  admet  une  dérivée  (Ktiir  une  va- 
leur X  de  In  variable,  ou  dire  que  la  conrbe  représentative  admet 
ime  tangente  au  point  M  (coi'i'es|>ondant 
à  l'absci-'sc  jt),  sont  deux  pro|K)silions 
équivalentes.  [Par  la  seconde  proposition 
il  faut  entendre  expi-essément  que  la  sé- 
cante MM,  (supposée  proloogéc)  prend 
la  même  position>l imite  TMT'  lorsque  M, 
se  rapproche  indéliniinent  du  point  M 
sur  fan  <m  ratUrc  des  arcs  de  ta  coarlu- 
Fi(r.  lui.  ^«1  nboKllssenl  au  point  M  {ù  droite  ou  à 

gauche,  Ggure  20-j)  |. 

Cette  condition  se  trouve  satisfaite,  pour  toutes  les  fonctions 
—  ou  courbes  —  continues  quétudie  l'algèbre  classique,  et  il  est 
clair,  d'ailleurs,  que,  si  nous  cherchons  à  nous  représenler  une 
courbe,  nous  ne  {touvons  guère  l'imaginer  que  comme  une  ligne 
ayant  tout  de  son  long  des  tangentes  (sauf  peut-être  en  certains 
points  exceptionnels). 

Et,  pourtant,  nous  verrons  plus  loin  que  le  fait  d'admettre  une 
dérivée  n'est  point,  malgré  tout,  un  atttihnt  nécessaire  de  la 
notion  de  fonction  :  on  peut  par  certains  procédés  algébriques 
défmir  des  classes  de  fonctions  continues  qui  ne  possèdent  point 
de  dérivées.  Mais  ce  sont  là  des  cas  excei^tioimels  qui  n'amoin- 
drissent nullement  l'importance  considéinhle  de  In  pro]>osition 
du  n"  554.  En  rattachant  la  définition  de  la  dérivée  h  nne  notion 
géométrique  aussi  simple  et  claire  que  celle  de  tangente  en  un 
point  d'une  courbe,  nous  donnons  k  la  théorie  de  la  dérivation  U 
base  solide  dont  elle  avait  besoin  pour  se  constituer  délinitivemenl 
et  jouer  en  algèbre  le  riMe  de  premier  plan  que  le  Chap.  u  a  mis 
en  évidence. 

L'étude  arithmélico-algébrique  des  accroissements  Sx,  Sy  et  de 

l'i  Noua  disons  >  géométrique  a  pour  distinguer  la  tangente  cî-dessi» 
définie,  qui  est  une  droite,  de  la  laugrnte  tri  go  do  métrique  qui  eit  un 
nombre. 


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l'étude    GB.VPHIQUE    des    FO^ICllOXS    D*UME    VARIABLE  5ai 

leur  rapport  devail  nécessairement  paraître  un  peu  suspecte  aux 
mathématiciens  du  ivii°  siècle  qui  n'étaient  pas  comme  nous 
liabitués  h  raisonner  sur  des  quantités  injiniment  pelHes.  Toute» 
les  dillicultés,  disparaissaient,  par  contre,  si  l'on  donnait^à  ce  rap- 

(Kjrt  ~  '">  sens  géométrique  préris  parle  moyen  du  Iriani/le  caiac- 
lérislique  (554).  Tel  lut  le  point  de  départ  de  Leibniz,  et  c'est 
là  ce  qui  lui  valut  d'être  considéré,  au  xviu'  siècle,  comme  le  père 
de  la  tliéoric  dos  dérivées  i');  le  succès  de  sa  méthode  (')  lient 


{'l  Vide,  p.  3i)6  et  iuv,  notes. 

(«1  Dans  une  leltre  aiircasce  h  Tscbibnbaus  [h  décembre  1679;  ap 
B-efwechael  mil  Mathematikern,  éd.  GBitHAnOT,  p.  ^07  sqq.',  Leibniz 
explique  conuoent  il  fat  conduit  à  sa  «  méthode  du  triangle  caractérii- 
tiquc  s.  Il  a  lu  les  Iruitéâ  g ùom étriqués  de  Pascal  —  dont  i!  a  particu- 
lièrement subi  rinllucnce  — et  y  a  Uouvc,  à  propos  dun  problème  spécial, 
l'idée  première,  non  développée  il  est  vrai,  du  triangle  caractéilstique. 
Poursitivanl  svs  études  el  ses  [éllexions  il  étudia  la  ei^ométrie  carté- 
sienue  :  "  cœpi  quœrero  modum  e.Nprimendi  loca  [lieux  gconiélriquea, 
vidt,  II"  :tji  I  seu  curvas  per  calculum,  et  tum  primum  întellexi  cit  qux 
Carteitus  scnbit.  Nam  antea  solebam  calculare  meo  more,  adbibitis  non 
littem  sed  nominibus  linearum.  Tum  primum  igitur  Cartesium  et  Scbo- 
teniuu  alteutc  Icgi,  tiortante  HugL-nio  qui  mihi  diccbat  modum  c:>lcu- 
landi  ab  ipsis  adhibitum  case  coramodiorem.  Ego  interea,  aperto  semel 
characteristici  trianguli  aditu,  facillime  innumera  theoremata  inveoie- 
bam  quibus  plurimas  tune  cbartas  adimplevi  ;  sed  pleraque  postea  reperi 
etiam  Heuralio,  Gregorio  et  Darrovîo  ianotuisse  >.  EUectivemeiit.  vau 
Heubaet,  puis  Gregory  dans  aa  GeomttrÏK  pars  uni^iertalia  {i6f>f^]  et 
surtout  Bahrow,  dans  ses  Lectiones  Geometricre  [t&firf-ja^ ,  avaient  traité 
de  Dombreuses  questions,  que  nous  résolvons  aujourd'hui  à  l'aide  des 
dérivées,  et  qui  ae  ramenaient  alors  à  la  détermination  géométrique  des 
taageutes  k  uno  courbe  donnée.  Nf.wton  (à  l'instigation  duquel  Barrow 
dît  avoir  rédigé  la  part-e  de  son  livre  qui  traite  spécialement  du  pro- 
blème des  tangentes)  partit  de   là  pour  fonder  sa  méthode  générale  des 

Plus  <ic  trente  an»  auparavant,  Fermât  avait  propose  une  méthode 
algébrique  pour  la  résolution  du  problème  des  langenles,  méthode  à 
la'quelle  Leibniz  et  Newton  ne  font  que  rarement  allusion  dans  leurs 
premier*  écrits,  mais  où  l'on  trouve  cependant  la  conception  très  nette 
de  la  di'iivéc  et  du  triangle  caractéristique.  Celte  méthode  est  indiquée- 
doni  un  petit  écrit,  Methodu»  ad  diaguirendam  maximum  et  minimam, 
qui  fut  communiqué  à  Deacartis  par  Mersenne  en  janvier  i8'!R  :  il  s'agit 
tout  d'abord  de  déterminer  d'une  manière  générale  la  ou  les  valeurs 
de  la  variable  indépendante  qui  rendent  une  Fonction  maxima  ou  mi- 
nima  [voir  lo  n"  TiSli]  ;  la  recherche  des  tangentes  [De  langentibua  cws>a- 
rum  linearum]  se  présente  comme  une  application  de  ce  problème  général. 
Dcscarles,  trop   absorbe   dans   l'application  de  ses  propres  méthodes,  n» 


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zn^ 


033  l'aLGÈBBE   aÉOMÉTaïQUK 

fi  ri  n  ci  paiement  à  ce  fiit  qu'il  se  rélère  directement  à  la  Ggnratîoa 
carLésienne  des  fonctions  et  que  aa  théorie  apparaît  ainai  comme 
un  prolongement  naturel  de  l'étude  générale  des  fonctions  d'une 
variable  instituée  pac  la  Géométrie  de  1637. 

566.  Signe  de  la  dérivée.  Haxlma  et  mlnlma  (Cf.  419-  — 
Les  axes  étant  disposés  comme  sur  la  figure  ci-contre  il  est  facile 
d'interpréter  les  propositions  du  n*  419.  Si,  pour  une  certaine 
valeur  delà  variable,  la  dérivée  est /)rt5(//«e,  la  fonction  est  crois- 
sanle  :  donc  la  courbe  monte  lorsque  l'extrcmité  de  l'abscisse  se 
déplace  vers  la  droite  ;  si  la  dérivée  est  négative,  la  fonction  est 
décroissante,    la    courbe   descendante   (comparer  a'  S43'. 

y  Si  la  fonction  présente  un  maximum 

pour  une  valeur  x,  de  l'abscisse  (la  dé- 
rivée étant  nulle  et  la  dérivée  seconde, 
y,  négative  (voir  n"  419).  la  courbe, 
de  montante  qu'elle  était,  devient  des- 
cendante; la  tangente  géométrique  au 
maximum  (c'est-â-dire  au  [wint  M 
d'abscisse  x,,  fig.  ao3J  est  horizontale  (parallèle  à  l'axe  des  x), 
puisque  son  coefficient  angulaire  (égal  à  la  dérivée)  est  nul. 

Si  la  fonction  présente  un  minimum  pour  x  ^=  xt  (la  dérivée 
étant  nulle  et  la  dérivée  seconde  positive)  la  courbe  a  encore  au 
point  M  d'abscisse  xt  une  Ungcnle  parallèle  à  l'axe  des  x. 

Si  pour  une  valeur  x,  de  x,  les  dérivées  première  et  seconde, 
y  et  y  sont  toutes  deux  nulles,  la  dérivée  d'ordre  trois,  y",  étant 
non-nulle,  nous  avons  vu  '^419)  que  la  fonction  ne  présente  pour 
X  =^  Xi  ni  maximiini.  ni  minimum  ;  elle  est  croissante  ou 
décroissante  suivant  que  /'(x,)  <  o  ou  y"'{x,)  >  o  ;  en  ce  cas  la 


comprit  pas  la  pensée  de  Fermât  et  adresM  à  ce  géomilre  Les  criliqaM 
les  plus  injuites.  Le  traité  d«  Fermât  ne  Eut  imprimé  qu'en  1679  "' 
n'exerça  pour  aînai  dire  point  d'iafluencB.  Cependant  il  n'est  pas  prouva 
que  Leibniz  ne  l'ait  pas  connu. 

La  mëtliode  employée  par  Desc^rtes,  dan^  la  GéemUrie,  pour  déter- 
miner algébriquement  la  tangenle  à  une  courbe,  n'est  point  ÎBunédiate- 
ment  liée  à  la  notion  do  dérivée,  et  nous  ne  nous  en  occuperons  pas. 
Nous  laisserons  également  de  cBté  la  méthode  de  Roberval  qui  est  fon- 
dée sur  des  propositions  de  cinimaliqut 


„Google 


l'étl'de  onAPHiQUB  DES  Po:(CT[03S  n'u^e  takiable        533 

courbe  a  toujours  au  poiot  d'abscisse  x„  une  tanyente  parallèle  k 
l'axe  des  x  (puisque  yfa:,)  =  o),  mais  elle  traverse  celle  tan- 
gente, continuant  de  croître    ou   de   dé-      y 
croître  (voir  ûg.    ao4).  Un  point  où  la 
courbe  traverse  ainsi  sa  tangente  est  dit  ..  J     .'^.  ■- 

•  point  d'inflexion  a . 


557.     Application    :    sinusoïde.    —  ^^       ''' 

Considérons  la  fonction  j- ^  sîn  j;.  Elle  s'annule  pour  les  valeurs 
o,  7T,  2?r,  ...  et  —  JT,  —  2Jt,  —  Stt  de  ta  variable  :  donc  la 
courbe  représentative  coupe  l'axe  des  a;  aux  points  d'abscisses  .... 
—  371,  —  TT,  o,  7î,  3Jt,  ...  (puisqu'en  tons  ces  points  l'ordonnée  est 
nulle). 

D'autre   part,  nous  avons  y{x)  =  cos  x  et  y'{x)  ^=  —  sin  se 
[dérivée  de  cos  x].  La  dérivée  s'annule  pour  les  valeurs  de  x  : 


[puisque  pour  ces  valeurs  le  cosinus  est  nul].  D'ailleurs  on  a  : 

sin-  =  i,         sitt  —  = — 1,         sin  f- -f- 2i:)=  1,  ...  etc. 
a         '  a  \a  / 

d'où  l'on  coDclut  que  la  dérivée  seconde,  —  sîn  x,  est  : 
négative  pour  les  valeurs 


positive  pour  les  valeurs 


donc  la  courbe  représentative  présente  des  maximn  aux  points 
correspondant  aux  pieniières  de  ces  valeurs  et  des  minima  aux 
points  correspondant  aux  secondes.  Aux  maxima  l'ordonnée  est 

égale  à  i  [puisque  sin  '■  ^  i,  elc,];  aux  miVi/ma  elle  est  égale  à  — i. 

De  là  résulte  que  la  combe  a  l'allure  représentée  ci-conlre.  Elle 

est  indéfiniment  prolongeabic  dans  lus  dcu\  sens  et  ses  boucles,  qui 


.y  Google 


53^ 


l' ALGÈBRE   GÉOHÉTHIQUE 


se  succèdent  sur  la  figure  à  des  intervalles  de  longueur  3ff,  ont 
toutes  exactement  mùme  forme  et  même  dimension  puisque, 
<juel  que  soit  le  nombre  x,  on  a  sin  {x  -t-  ait)  =--^  sin  x. 

La  courbe  représentative  de  la  fonction  sin  a-  est  appelée  sinu- 
to'iiie. 

Le  cosinus  est  représcnlé  par  la  même  courbe  géométrique, 
mais  difTéremnieut  placée  par  rapport  aux  axes  de  coordonnées  ('). 


^^Î^!/\A 


658.  Coarbfl  exponsntleUe.  —  A  l'inverse  de  la  sinusoïde,  la 
courbe  qui  représente  la  fonction  e*^  (n"  429)  ne  présente  aucun 
maximum  ni  minimum,  puisque  la  dérivée  e'  ne  s'annule  pour  au- 
cune valeur  de  x.  La  courbe  est  toujours  montante  (l'ordonnée  va- 
rJe  de  0  à  -(-  ac  )  et  a  l'allure  indiquée  par  la  fig.  206. 

Elle  coupe  l'axe  OV  au 
point  A  situé  k  la  distance  i 
{unilé  de  /on<7tifi{r)dcrorigine 
puisque  pour  x  ^  o,  l'or- 
donnée e"  a  jx)ur  valeur  1. 
Rlle  est  appelée  courbe  expo- 
iirntiellc. 

Suivant  une  remarque  que 
nous  avons  faile  (p.  5o6,  note  i),  la  même  courbe  représente  la 
fonction  de  y,x=\ogy  ou  Lv,  inverse  de  ta  fonction  y  =^  e^. 
D'où  une  mélliode  graphique  permettant  —  une  fors  la  courbe 
construite  —  d'obtenir  immédiatement  le  logarillime  népérien 
■d'un     nonibie    quelconque.    Désignant   par   N,    sur    l'axe    OY 


I  On  le  constate  en  rappelant  que 


r^.^n(|- 


„Google 


l'étude    graphique    des    FONCTIOfS    DVVE   VARIABLE  5a5 

l'exlrémité  de  l'ordonnée  égale  au  nombre  proposé,  menons  par  N 
la  parallèle  à  OX,  qui  coupe  la  courbe  exponentielle  en  un 
point  M  :  le  lotjaritkme  du  nombre  est  l'abscisse  l  =^  OP  ila 
point  M. 

En  appliquant  ce  procédé  graptiique,  on  aperçoit  immédiate- 
ment sur  la  figure  les  propriétés  suivantes  des  logaritbmes  (viile 
n°14e)  :  Seuls  les  nombres  positifs  (ligui-és  par  des  point  de  0\  au- 
dessus  de  l'axe  des  x)  ont  des  logarithmes;  —  le  logarithme  est 
positir  ou  négatif  suivant  que  le  nombre  est  supérieur  ou  inférieur 
à  I  ;  —  le  logarithme  de  o  est  infiniment  grand  négatif. 

550.  Etude  de  la  variation  d'une  louction.  —  En  résumé 
l'étude  de  la  «  variation  »  d'une  fonction  unlvoque  porte  principa- 
lement sur  les  points  suivants  :  i*  détermination  de  l'intervalle  ou 
des  intervalles  où  la  fonction  existe  [si  la  fonction  existe  pour  toutes 
valeurs  de  x,  on  dira  qu'elle  exista  dans  l'intervalle  —  oo  ,  -!-  «  ]; 
2°  détermination  des  valeurs  de  x  (s'il  s'en  trouve)  pour  les- 
quelles y  devient  infini  ;  étude  de  l'allure  de  la  courbe  au  voisinage 
de  ces  valeurs  (n"653);  3°  détermination  exacte  (ou,  à  défaut, 
approximative)  des  maxima  et  des  minima  qui  séparent  les  inter- 
valles où  elle  est  croissante  ou  décroissante  (*);  détermination 
(exacte  ou  approchée)  des  valeurs  prises  par  la  fonction  en  ces 
maximo  et  minima;  4°  tracé  de  la  courbe  représentative.  C'est  par 
cette  série  d'opérations  que  l'on  parvient  par  exempte  à  la  courbe 
représentée  par  la  lig.  199  que  nous  avons  considérée  au  n°  553. 

560.  Dérivée  infinie  [*)■  —  .Appelons  y'  la  dérivée  de  la  fonc- 
tion y  ^  f[x),  et  voyons  ce  qu'il  advient  si  cette  dérivée  prend 
une  valeur  infinie  pour  une  valeur  isolée,  Xo,  de  la  variable.  Nous 
supposerons  qu'au  voisinage  de  celte  valeur,  la  courbe  représenta- 
tive présente  —  comme  il  arrivait  dans  le  cas  étudié  nu  n"  654  — 
une  branche  unique  et  continue. 

(■)  Si  U  (onction,  ou  plutOt  la  courbe  représeotative,  présente  des 
points  d'inflexion  pour  lesquels  y  et  y'  sont  nuls,  on  déterminera  ces 
point»  par  la  même  occasion.  La  courbe  peut  d'ailleurs  présenter  A'autrt* 
points  d'inflexion  où  la  tangente  n'est  pas  parallèle  à  l'axe  des  z  [pointa 
où  y'  =  o,  !/'  ^  o|  :  nous  parlerons  ulLcricuremcnt  de  ces  points  (chap.  iv). 

(■')  Voir  au  chap.  iv,  §  6  la  discussion  complote  à  laquelle  donne  lieu  la 
déGnilion  de  la  dérivée  d'une  fonction  algébrique. 


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5a6  l'algèbre  oiotttwKUivE 

Considérons  alon  un  point  M  de  la  oourbe  cfue  noua  rapproche- 
rons de  plus  en  pins  du  point  Mo  correspondant  à  l'abscisBe  x^. 
Lorsque  la  valeur  absolue  de  y  est  arbitrairement  grande,  la 
direction  de  la  tangente  définie  au  n"  BS4.  ayant  un  coefficient 
angulaire  arbitrairwnent  grand  —  se  rapprTKhe  arbitrairement  de 
la  direction  paraBèle  à  taxe  des  y.  Nous  en  concluons  qu'anx 
points  de  la  courbe  représentative  oà  la  dérivée  a  une  valear  infinie, 
ta  tantjcnle  à  la  courbe  est  jtarallik  à  taxe  des  y. 


4.  —  Les  équMotu  dltftmitiellea  éa  premier  ordre 

601.  —  Considérons  une  équations  différentielle  du  premier 

ordre  {vide  i12)  : 

ou,  en  résolvant  (')  par  rapport  à  y  : 

[ibU)  y=f(x,y). 

Nous  avoas  vu  que,  lorsqu'elle  est  intégrable  (voir47S)  celle 
équation  a  une  infinité  de  solutioas  ^ou  iaiétfraUs  particulières} 
qui  sont  des  fonctious  de  2;  :  en  parliculiar,  si  l'on  se  donne  un 
systùmc  de  valeurs  (arbitrairiis)  ^  ^y»  ^^^  vaciables  x  et  y,  il 
existe  en  générât  une  et  une  seule  ronctioQ^  =^/(x)  solution  de 
l'équation  (i),  prenant  pour  x  ;=  xa  la  valeur  y  =  y,  [intégrale 
dél«rininée  par  les  conditions  initiales  x„  y,  (voir  477)j. 

Pour  interpréter  géométriquement  ces  taits,  envisageons  la 
courbe  représentative  d'une  quelconque  des  fonctions  y  =:/(3e) 
qui  sont  solutions  de  l'équation  (i)  ;  on  voit  que  celte  oourfw  peut 
ôlre  caroctérisée  par  la  propriété  smvanle  ;  k  eoefficitnt  anffuiaire 
de  la  tanijeale  en  un  point  tjuclcom/ue  de  la  courbe  est  déterminé 
par  les  valeurs  des  coordonnées  du  point,  conformément  à  la  rela- 
tion (i).  Ainsi  la  courbe  —  que  l'on  appelle  souvent,  pour 
abréger,  courbe  inUgrak  de  l'équatioa  difféicnlidle  —  se  trovve 


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LES    ÉQUATIOTIS    DIFFÉBE!(TI ELLES  DU    PREMIER    ORDRE  637 

définie  comme  limi  géométrique  de  {lotats  jouiauDl  d'une  ménie 
propriété. 

S9S.  —  La  délenninalion  géométrique  de  la  courbe  intégrale 
comme  liea  est  le  problème  que  l'on  appelait  au  xtii'  siècle  pm- 
blème  inverse  des  tangentes.  II  s'ngit,  non  plus  comme  au  n"  S6& 
de  déterminer  la  tan^ntc  en  un  point  quelconque  d'un  point 
d'une  courbe,  donnée,  mais,  inversement  de  déterminer  la  courbe, 
étant  coaniM  la  t»ngcfite  en  un  point  quelconque.  Ce  problànae  fut 
po>é  par  Florimoud  de  Beance  en  l'année  lôSy  «t  chaque  inven- 
teur de  u  rè^«s  ponr  les  tangentes  •  (')  d'en  chercher  ausMtât  les 
u  converses  n  (*).  Malheureusement  l'équation  particulière  dont 
Beaune  proposait  spéciidement  l'étude  présentait  uae  dilïîculté 
asseï!  déconcertante. 

C'était  l'équation  que  nous  écririons  anjonrd'hui  a'  ^= (ee 

appelant  ulafonctioninconnuo).  Opérant  le  changemeat  de  variable 
y^u-ha  —  X,  {vide  n"  480)  Descartes  {')  ta  transforma  en  l'équa- 

tîon  V-  ^  —    ,  qne  noos  ponvons  écrire  : 


En  intégrant,  nous  avons  :  log  y  ^  —  i  "*"  ''  "^  °"  l'intégrale 

générale  (')  j- =  Cj*    '    ,      (c,  constante  urbitraïre). 

Les  fonctions  y  ainsi  défmies  sont,  on  le  voit  des  fonctions 
transcendantes,  cl  les  courbes  représentatives  sont  du  type  de  la 
courbe  exponentielle. 

Or  ces  courbes  ne  sont  pas  de  celles   que   Descartes  étudiait 


(')  Voir  p.  Sai.noto  i. 

())  Voir  en  particulier  la  lettr*  de  Debcautkb  à  Beaune  du  ao  lévrier 
1639  {Œuv.  de  Descarlei,  t.  II,  p.  5io|  et  la  note  de  PaulTannert,!*!!*., 
p.  bio  iqq. 

{■)  DciCARTBs  remplace  e»  ootn  la  variable  x  par  -la  variable  x„ 
éfda  A  ^3  s;  imbs  yMivoni  noui  diapenior  de  taire  ce  aecead  cbanfenent 
d*  variable. 

(*)  Vide,  n"  558  ;  en  particulier  bî  a  =  —  i,  l'intéfrale  particulière  pour 
laquelle  c,  =  i  est  représentée  par  la  courbe  mSme  que  noot  avons 
figorâe  (fig.  2o6}. 


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5^8  l'aLGÉBDE  GÉOMÉTniQL'E 

dans  sa  Càomélrie  {vide  n°  340);  il  y  avait  au  surplus,  semhlnit-il, 
quelque  diose  de  cliofiiiant  à  reprcsenler  par  une  courbe  ou  fonc- 
tion transcendante  la  solution  d'un  problème  doot  l'i^noncé  n'im- 
plique que  des  opérations  algébriques;  no  convenait-il  pas  plutôt 
de  déclarer  le  problème  insoluble?  C'est,  on  se  le  rappelle,  une 
difficulté  du  même  genre  que  nouR  avons  déjà  rencontrée  dans  la 
théorie  des  Tonctions  primitives  (voir  n°  453  et  înfra  a'  670). 

DOS.  —  Quoi  qu'il  en  soit,  le  problème  de  Florimond  de  Beaune 
ne  tarda  pas  à  Atre  résolu  dans  des  cas  nombreux  et  unectnde  sys- 
tématique en  fut  faîte  par  Barrow  le  professeur  de  Newton  dans  ses 
Leclioues  ijeoinelrkx  11669-70)  'voir  p.  52i,  noie  i\  L'identité 
du  problème  inverse  des  tangentes  et  du  problème  des  aires  (ou 
recherche  des  fonctions  primitives)  fut  alors  reconnue,  et  la  théorie 
des  équations  dilTérentielIcs  —  dont  nous  avons  par  avance  posé 
les  bases  au  chapitre  11  en  nous  plaçant  au  point  de  vue  de  l'algèbre 
pure  —  se  trouva  fondée. 

664.  Goaatraction  graphique  de  l'Intégrale.  —  L'interpré- 
tation géométrique  que  Darrow  donnait  des  équations  dilTércn  lie  Iles 
ne  sert  pas  seulement  à  en  illustrer  la  théorie.  Elle  fournît  un  pro- 
cédé pratique  permettant  de  construire  effectivement  les  courbes 
intégrales  des  équations  non  encore  intégrées,  ou  du  moins  des 
lignes  se  rapprochant  beaucoup  (arbitrairement)  de  ces  courbes 
intégrales. 

Parlons  de  l'équation 

(>)  /-/(',.v). 

supposée  non-intégrée,  et  proposons-nous  de  déterminer  d'emblée, 
par  un  procédé  graphique,  la  figure  approximative  de  la  courbe 
intégrale  de  cette  équation  qui  est  déterminée  par  les  conditions 
initiales  iCo,  y^,  c'est-à-dire  passe  par  le  point  M^  de  coordonnées 

Tout  d'abord,  le  coefficient  angulaire  de  la  tangente  à  la  courbe 
clierchée  au  point  M^  est  connu  :  il  a  pour  valeur  [d'après  l'équa- 
tion (a)  j  :  yà  ---/(^e'y»)-  L*  tangente  géométrique  à  la  courbe  en  M, 
est  dune  connue  :  appelons-la  M<,Tg  (fig.  307}.  Admettons,  main- 
nnut,  pour  un  moment,  qu'au  voisinage  de  M»,  la  courbe  cherchée 


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LES    ÉQUATIOnS    DIFFÉRE:iTIELLEa    DU    PHEMIEH   ORDRE  53() 

soit  rectiligne,  ce  qui  revient  h  assimiler  un  petit  arc  de  courbe 
M(|M  à  un  segment  de  la  tangente  M^Mi  (assimilatioD  d'autant 
moins  éloignée  de  la  vérité  quel'arcest  plus  petit) .  En  d'autres  termes 
prenons  sur  la  tangente  M^T»  un  point  M,  (de  coordonnées  xt,  yi) 
Y, 


Fig. 


Fig.   : 


très  rapproché  de  M^,  (fig.  ao8)  et  admettons  que  notre  courbe  inté- 
grale passe  par  ce  point.  S'il  en  est  ainsi,  elle  devra  avoir,  en  ce 
point,  une  tangente  dont  le  coelGcient  angulaire  est^-,'  — .  f[x,,y,); 
soit  MiTi  cette  tangente;  prenons  sur  elle  un  point  M(  (de  coor- 
données Xi.  >]),  très  lapproclié  de  Mi  et  admettons  que  notre 
courbe  inlégrale  pass3  par  ce  point  ;  la  courbe  devra  avoir,  en  Mj, 
une  tangente  dont  le  coeHicient  angulaire  est;','  ^y((r„y,);  et 
ainsi  de  suite. 

Nous  obtenons  ainsi  une  ligne  brisée  MgM,M,Mj,  ...  dont  la 
figure  se  rapproclie  d'autant  plus  d'une  ligne  courbe  que  tes  seg- 
ments MgM|.  MiMi,  ...  sont  plus  petits.  D'ailleurs  si  nous  regar- 
dons cette  ligne  comme  une  courbe  ayant  pour  tangentes  aux 
points  successil's  Mo,  Mi,  les  droites  MaTg,  MiTi,  ....  cette  courbe 
satisfera  bien  en  tous  les  points  Mo,  Mi,  ...  à  la  condition  posée 
par  l'équation  difTérenlielle  (i).  Nous  pouvons  donc  la  considérer 
comme  représentant  approximativement  (avec  une  approximation 
arbitrairement  grande)  une  courbe  intégrale  de  notre  équation  ('). 

Observons  d'ailleurs  que  te  choix  du  point  M„  d'où  nous  sommes 
partis  est  abboluraent  arbitraire.  Nous  pourrons  donc  construire 


(<)  Co  mode  de  construction  qui  consiste  à  remplacer  la  courbe  par  un 
contour  formé  de  pelitsB  lignes  Uintolte]  fut  indiqué  par  Jean  BEnNouiLLi 
en  i^ç).\  [Modus  generalis  conatruendi  omnea  mquationes  difjerentialei  primi 
gradui,  ap.  Acia  eruditorum,  novembre  itigl  ;  Œuv.,  t.  I,  p.  lat  et  suiv.J. 
Déjà  Leibnig  en  avait  eu  l'idée  dès  1675. 

BoiTTHoui.  —  L«t  PtiDoipn  ils  l'AniljH  nulhinutiquc,  iU 


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53o  L'ALOàDKB   BtOTàiltMXU* 

une  ÎQ&RÎté  de  courbe»  iaiégttX».  [Pluspcécia^meDl,  par  toutpout 
dn  pian  nous  en  pouvons  laîre  pAiMc  une]. 

565.  —  La  cooatruction  que  noua  mnoiu  d'indiquer  consttbie 
ce  que  l'on  appelle  une  méthode  graphique  de  l'ésolution  des  équa- 
tions difTérentielles.  La  simplicité  de  cette  construction  nous  inspire 
iininédiaten>eot  une  idée  ;  ne  pourrail-onpassefonder'surelle.non 
seulement  pour  représenter  les  intégrales  des  équations,  mais  pour 
en  tlémonlrer  fexUleiicc?  Il  est,  on  l'a  vu,  un  grand  nombre 
d'équations  dilTérealietles  que  nous  sommes  incapables  d'intégrer 
(au  sens  du  n"  478)  :  cela  élant,  rien,  dans  l'état  actuel  de  nos  con- 
naissances, ne  nous  autorise  à  affirmer  h  l'avance  que  ces  équations 
ont  elTectivemcnt  des  solutions  ou  intégrales;  cependant  nous 
pouvons  toujours  leur  appliquer  la  méthode  de  résolution  gra- 
phique décrite  ci-dessus,  et  cette  méthode  nous  conduira  toujours 
à  une  ligne  brisée  Mo,  Mj,  ...  qui  se  rapprochera  aibitraîrement 
d'une  courbe  (')  lorsqvie  ses  cAlés  seront  arbitrairement  petiu, 
[C'est  unTailintuitivement  évident  qu'il  en  est  bien  ainsi,  du  moins 
lorsquey^a;,  y)  est  une  (onction  continue  de  x  et  y].  Ne  pouvons- 
nous,  dès  lors,  considérer  la  poiItton-Umite  prise  par  la  lifne  bri- 
•éelI(,H,, ...  (lorsque  la  longueur  de  ses  càtésteud  vers  z^ro)  oonune 
■me  oontbe  intégrale,  et  démontrer  rigoureusement  que  la  fonction 
représentée  par  cette  courbe  est  une  solution  de  notre  équation? 

Hâtons-nons  de  dire  que  ce  mode  de  démonstration  a  été  effec- 
ttvement  utilisé  et  qu'il  est  aujourd'hui  passé  dans  la  pratique 
courante.  Mais  l'exemple  du  problème  de  Beaunc  (562)  nous 
montre  que  des  difficultés,  alors  insurmontables,  devaient  arrêter 
au  xvii°  siècle  ceux  qui  auraicntvoulu  l'employer.  Le  raisonnement 
que  nous  avons  esquissé  soulève  en  effet  deux  questions  préalables 
auxquelles  il  n'était  alors  pas  possible  de  répondre  :  Sous  quelles 
conditions  une  ligne  tracée  sur  le  papier  est-elle  une  courbe  géo- 
métrique, et  sous  quelles  conditions  une  courbe  représente- t-elle 
une  fonction  P 


(')  Je  prend»  id  le  mot  •  courb«  s  <Uni  ion  leni  le  plus  général 
ligna  tracée  d'un  trait  continu. 


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F0!)CT10!(S    PRlMtTIVBS   HSPRÊBBKTiBB    t>Aft   DBS   AIRES 


S.  —  Foactioas  primitives  représentées  par  des  aires 
(intégrales  aéfinies). 

666.  —  Déterminer  la,  ou,  plus  exaclement,  les  Jonetiom 
primitives,  d'une  fonction  y  =  ^^a:),  c'est  résoudre  oa  intégrer 
l'équation  différentielle  /  =  /{x)  [vide,  467]  ;  !e  problème  de  la 
recherche  des  fonctions  primitives  (ou  calcul  des  inléijrales  indé- 
finies, voir  chap.  II,  $5)  n'est  donc  qu'im  cas  partîculierdu  problème 
étudié  au  S  4.  —  Mais  l'on  peut  donner  de  la  fonction  primitive 
une  interprétation  géométrique  spéciale,  fort  avantageuse,  qui  n'a 
point  d'équivalent  dans  la  théorie  générale  des  équations  différen- 
tielles. Nous  allons  exposer  cette  interprétation,  non  point  exacte- 
ment telle  qu'elle  se  présenta  historiquement  aux  premiers  algé- 
brislesquienûrentusage, — carellefuttoutd'abord  rattachée  à  des 
considérations  relatives  aux  «  infiniment  petits  »  dont  nous  ne 
parlerons  que  plus  tard  {Troisième  Livre)  et  qui  ne  feraient,  pour 
l'instant,  que  l'obscurcir  k  nos  yeux  — ,  mais  telle  que  se  la  peut 
imaginer  le  lecteur  qui  est  en  possession  de  la  notion  moderne 
de  dérivée. 


B67.  —  C'était,  nous  l'avons  vu,  l'un  des  plus  anciens  problèmes 
de  la  géométne  classique  que  celui  qui  a  trait  k  la  mesure  des  aires  et 
des  volumes,  déterminés,  dans  le  plan  ou  dans  l'espace,  par  des  lignes 
ou  des  corps  diversement  situés.  Archimède  était  passé  maître  en  ce 
genre  de  calcul,  où  il  employait  avec  le  plus  grand  succès  ta /nd/Ao(^e 
dited'exAfiujJio/i(cr.  n°°58, 64).  De  oombieux  géomètres  des  temps 
anciens  et  modernes  (')  étudièrent  Archimède,  le  commentèrent 
et  s'engagèrent  sur  ses  traces. 

L'une  des  questions  le  plus  fréquemment  posées  était  la  sui- 
vante :  mesurer  ou  calculer  une  aire  plane  {segment  plan)  déter- 
minée par  une  courbe  connueet  par  deux  droites  rectangulaires,  ou 
bien  par  une  courbe,  deux  droites  parallèles  et  une  troisième  perpen- 
diculaire [telles  les  aires  0MB  et  AMNB,  couvertes  de  hachures  sur 
les  iigures  ci-contre] .  Ainsi,  Archimède  avait  déterminé  la  valeur  de 

(']  Voir  Troù.Ur.,  ch.  ii  §  i. 


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533  l'aLCÈDBE   GÉOHÉTRIQLB 

l'aire  0MB  dans  le  cas  {')  où  l'arc  OM  (sur  la  fig.  aog)  est  un  arc 
de  la  parabole  qui  a  pour  sommet  0  et  pour  axe  OB  [celte  courbe 
est  telle  que  les  carrés  des  ordonnées  de  ses  )>oinls  sont  proporlion- 
nels  (')  aux  abscisses  :  y*  —  7px  (vide  D28)  ;  elle  est  donc  repré- 
sentative de  la  fonction  y  =  ^/ipx].  Généralisant  la  question. 
Fermât  avait  étudié  le  cas  où  la  courbe  OM  ou  MN  est  une  pa- 
rabole d'un  genre  supérieur  :  «  J'ai  quarré  (')  —  écrit-il  à  Mer- 
senne   (*),    en    i636  —  înGnies    figures    comprises   de    lignes 


Fig.  Jog. 

courbes  ;  comme,  par  exemple,  si  vous  imaginez  une  figure  comme 
la  parabole,  en  telle  sorte  que  les  cubes  des  appliquées  |  oifhnnées] 
soient  en  proportion  des  \proportionnelles  aax]  lignes  qu'elles 
coupent  du  diamètre  (")  [abscisses].  Cette  ligure  approchera  de  la 
parabole  et  n'en  dilîère  qu'en  ce  qu'au  lieu  qu'en  la  parabole  on 
prend  la  proportion  des  carrés,  je  prends  ici  celles  des  cubes;  et 
c'est  pour  cela  que  M.  de  Beaugrand  i  qui  j'en  fis  la  proposition 
l'appelle  parabole  solide  m.  La  parabole  solide  est  représentative  de 
\n  fonction  y  ^=  \/2px;  Fermât  «  quarre  >>  semblablement  les  seg- 
ments plans  0MB  déterminés  par  des  paraboles  quarré-quan-ées, 
quarré'SnUdes,  etc.,  c'est-à-dire  représentatives  des  fonctions 
y^yjipx,  y^='\/2px,  etc.  Or,  en  cherchant  à  quarrer  les 
segments  plans  définis  par  de  telles  courbes  ou  d'autres  sem- 
blables, on  ne  pouvait  manquer  d'apercevoir  l'étroite  conneiité 
qu'il  y  a  entre  ces  problèmes  de  quadrature  et  la  notion  de  déri- 
vée d'une  fonction. 

<'|  Le  segment  plan  est  alors  un  «■  segment  paraboliqu*  t. 

(^1  C'est-à-dire  que  le  carré  de  l'ordonnée  d'un  quelconque  des  points  de 
la  courbe  ust  égal  à  l'abscisse  multipliée  par  un  nombre  constant. 

(')  Evalué  l'aire  de. 

|»|  Œuv.  de  Fermai,  t.  II,  p.  73. 

(')  En  parlant  tout  à  l'heure  de  la  parabole  ordinaire,  noua  avons  sup- 
posé que  OB  (sur  la  fig.  rioi))  n'était  pas  un  diamètre  quelconque,  mais, 
l'axe  de  la  courbe.  Les  hypothèses  de  Fermât  s'appliquent  en  réalité  4 
un  cas  plus  général.  Comparer,  n"  5si). 


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PBIUIT1TES    REPHÉSEHTÉES    I 


533 


568.  —  Imagiaoas  que,  sur  la  Bgure  aïo,  où  nous  avons  Iracé 
deux  axes  de  coordonnées  rectangulaires.  le  point  A  reste  fîxe 
tandis  que  le  point  B  est  variable  sur  l'axe  des  x  k  droite  de  A  : 
appelons  a  l'abscisse  constante  de  A,  x  l'abscisse  variable  du 
point  B.  Supposons,  d'autre  part,  que  MN  soit  un  arc  d'une 
courbe  quelconque  —  représentative  d'une  foncUon  y  =  f(x) 
—  compris  entre  les  parallèles  &  OY  menées  par  A  et  B  :  l'aire 
du  segment  plan  AMNB  varie  quand  x  varie  (c'est-à-dire  quand 
B  se  déplace)  et  sa  valeur  se  trouve  (pour  chaque  position 
de  B)  déterminée  par  la  valeur  de  la  variable  x.  Donc  l'aire 
du  segment  AMNB  est,  au  sens  large  du  mot,  une  fonction 
<le  x. 

Admettons  que  nous  ayons  en  elTet  le  droit  d'assimiler  cette  aire 
aux  i(  fonctions  »  proprement  dites,  dont  nous  avons  fait  plus  haut 
l'étude,  et  désignons-la  par  F  (x). 

La  fonction  F  (x]  est  évidemment 
continue  si  la  fonction  J{x)  est 
elle-même  continue,  car  l'aire  AMNB 
varie  arbitrairement  peu  lorsque  B 
se  déplace  arbitrairement  peu.  ^ous 
allons  voir,  d'autre  part,  que  F(x) 
admet  une  dérivée,  qui  n'est  autre 
■yue  la  jonction  f(x)  tToà  nous  sommes  partis. 

A  partir  de  la  valeur  OB  =  x,  donnons  k  la  variable  indépen- 
dante un  accroissement  Aa:;  le  point  N'  de  la  courbe  qui  a  pour 
abscisse  OB'  =  x  -¥■  Ax,  a  pour  ordonnée  B'N'  =  y-^Ay  [en  ap- 
pelant y  (c'est-à-dire /(a:) )  l'ordonnée  BN  (égale  à  B'K,  fig.  3i  i), 
et  A^  F  accroissement  KN'  subi  par  celte  ordonnée  lorsque  l'abscîsae 
passe  de  la  valeurs;  à  la  valeur  a;  -H  Ax].  L'accroissement  corres- 
pondant AF  de  la  fonction  Y{x),  c'est-à-dire  de  l'aire  AMNB,  est 
manifestement  l'être  BNN'B'  limitée  supérieurement  par  l'arc  NN'  ; 
ta  valeur  de  cette  aire  est  comprise  (fig.  31 1)  entre  celles  des  rec- 
tangles BNKB'  [de  dimensions  Ax,  y]  et  BHN'B'  [de  dimen- 
aions  Ax  et  j-  +  \y\,  donc  entre  j'Ax  et  {y  -k-  Ay)Ax.  Son  rap- 
port à  Ax  est  par  conséquent  compris  entre  y  et  y  -h  Ay;  lorsque 
l'accroissement  Ax  et  l'accroissement  Ay  tendent  simultanément 

A  F 
vers  zéro,  le  rapport  , compris  entre  y  et  une  quantité  y  +  Ay 


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634 


h'ÂLaituts  aéoMéTAïQDB 


(]iii  teod  vers  y  —  a  pour  limite  y  ou  /(x)  :  nous  avons  donc, 
comme  nous  l'aviom  annonce  :  F'(x)  =/(x). 

Ainsi  l'ain  AMNB  limité*  ui-dimu  dt  l'un  Am  x  pu  Ift  «osrbo 
repréHOtatlva  d'an*  Sonotioa  cimtiiuie  f(x)  «nfav  1m  abwiMw 
OA  =aet  OB  =  «  flfon  gèonétciviienient  uw  Iwutton  primitiT» 
de  /(x).  Cette  foncdon  primitive  n'est  déternûoie,  «omme  ii  doit 
itre,  qa'à  une  coostante  arbitraire  près,  puisque  l'absoisse  a  des 
points  A  et  M  est  arbitraire.  Ainsi,  en  d^^açant  la  droite  AH  sur 
la  figura  an,  on  forme  une  aire  AtM,NB  qui  est,  tmit  comme 
AMNB,  ane  fonction  primitive  de/{x)  :  le*  deux  fonclioiis  primi- 
tives différent  entre  elles  de  la  valeur  du  morceau  A, M, MA,  va- 
leur qui  est  absolument  indépendante  de  la  position  du  point  B 
at  qui  est,  par  conséquent,  une  contlanle  par  rapport  à  x  [voir, 
pour  plus  de  détails,  le  Trois.  Lior.,  chap.  ii,  S  ^J. 

509.  —  Si  la  courbe  était  située  au-éessoux  de  l'axe  des  x,  la 
dimension  B^  du  petit  rectangle  BB'KN  {Gg.  3ia  où  sont  conser- 
vées les  notations  du  n*  608)  ne  serait  pas  égale  à  l'ordonnée  y  du 


point  N,  mais  bien  à  — )',  puisque}'  serait  négatif.  Donc  le  rapport 
de  l'accroissementde  l'aire  AMNB  iraccroiaeement  Axde  la  variable 
aurait  pour  limite  —  y,  pour  Ax  tendant  vers  o.  Mùa  nous  pou- 
vons faire  en  sorte  que  ce  rapport  ait  toujours  pour  limite  y  =y(x) 
en  adoptant  la  convention  suivante  :  les  aires  des  segments  plans 
situés  au-dessous  de  l'axe  des  x  seront  regardé»  comme  ayant 
des  valeurs  négatives  ;  si  alors  l'arc  de  courbe  MN  coupe  une  ou 
plusieurs  fols  l'axe  des  x,  ce  que  nous  appellerons  u  aire  AMNB  » 
sera  la  diderence  entre  les  aires  des  surtaoes  déterminées  par  l'arc 
MN  au-dessus  et  au-dessous  de  l'axe  des  x  (sur  la  flgnre  ai3 
U  différence  :  {aire  AMG  +  aire  DNB)  —  aire  CPD]  ;  l'aire  AMNB 
sera  positive  ou  négative  suivant  que  les  portions  situées  au-dessus 
des  X  l'emporteront  ou  non  sur  les  portions  situées  au-dessous. 


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ÊTVDB   GRAPHIQUE    DBS  feqVATIOm.   IfÉfHOOE    d' APPROXIMATION    531) 

Moyennant  cette  convMitioQ.  l'aire  AMNB  fondioa  de  f  i^Mcisse 
variable  x  du  point  B,  aura  toajonn  [toraque  x  crcAra  de  Ak)  un 
accroissement  demtme  signe  qoe  y  =/(3;),  et  sera  par  conséquent 
toujours  nae  fonction  primitive  de/(x). 

570.  Fonctlona  dont  l'intégrale  n'est  pas  calculable.  —  La 
ooQSlmction  gétxnéAriqae  que  nous  venons  d'étudier  soulève  une 
question  extrtmemeat  imporljnrte  et  délicate  (comparer  n*  1196). 
L'aire  que  nous  avcm  appelée  AMNB  [je  me  place,  pour  simplifier, 
dans  te  cas  de  la  fig.  31 1  où  l'arc  MN  est  tout  entier  au-fkssnE  de 
l'axe  desxj  est,  nous  l'avons  vn,  une  Tonction  primitive  de  f{x). 
Or  cette  aire  existe,  évidemment,  et  se  comporte  de  ia  même  ma- 
nik«  aux  yeux  du  géomètre,  quelle  que  soit  la  ranctiony(a;)  (sup- 
posée continue). 

Cependant  nous  savons  (n*  453)  qu'il  existe  des  fonctions  con- 
tinues qui  n'ont  pas  de  foncUon  primitive,  du  moins  tant  que  nous 
nous  enfermons  dans  le  domaine  des  fonctions  algébriques  et 
transceodantes  classiqaee. 

Vj  a-t-il  point  \k  une  dissymétrie  choquante  >>  Et,  pInlAt  qne 
de  nous  en  déclarer  aatiflCaits,  ne  vsut-il  pas  mieox  élargir  notre 
notion  de  fonction  en  considérant  la  mesure  de  l'aire  AMNB  [qui 
varie  d'une  manière  continue  lorsque  le  point  B  se  déplace  avec 
continuité]  comme  définissant  en  tous  cas  une  fonction  F(a;)de  la 
variable  x  ?  Nous  noua  bornons  pour  l'instant  à  poser  la  question, 
caroe  sont  les  fondements  mêmes  de  l'algèbre  des  (onctions  qni  se 
trouvent  ici  mis  en  cause.  Nons  ne  devrons  toucher  i  ces  fonde- 
menb  qu'à  bon  escieat  et  lorsque  eous  serons  siirs  de  pouvoir  les 
templaoer  par  d'autres  qui  soient  également  solides  (voir  chap.  v 
et  Trois.  Liv.  chap.  i,  $  J). 


6.  Stade  graphique  des  éqamilons.  Méthodes  d'approximation 

571.  —  ConsïdénHU  la  couii>e  représentative  d'une  fonction 
y  =f{x).  Aux  valeurs  de  x  pour  lesquelles /(x)  est  nulle  corres- 
pondent des  points  de  la  courbe  d'ordonnée  nulle,  donc  des  points 
situés  sur  l'axe  des  x.  Par  conséquent  la  recherche  det  racines  de 


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536  l'xlgèdrb  oéoh6trique 

téqualion  f(x)  =:  o  revient  à  la  délerminalion  des  points  de  ren- 
contre de  faxe  des  x  avec  la  courbe  représentative  def(x). 

Partant  de  cette  remarque,  nous  allons  nous  servir  de  la  figura- 
tion Aef{x)  pour  compléter  les  résultats  auiiquels  nous  a  conduits 
l'élude  algébrique  des  équations. 

573.  ThAorème  de  Rolle.  —  Lorsqu'on  ne  peut  pas  calculer 
la  valeur  exacte  d'une  racine  inconnue  d'une  équation,  il  convient 
d'en  clierclier  une  valeur  approchée  :  on  s'efforcera  donc  de  déter- 
miner un  intervalle  «.  fi  qui  comprenne  sûrement  la  valeur  ^  de  la 
racine  cherchée  (c'est-à-dire  soit  tel  que  a  <  |  <r  ('5),  et  ne  con- 
tienne d'ailleurs  aucune  autre  racine  de  l'équation. 

Les  valeurs  a  et  fi  (extrémités  de  l'intervalle)  sont  deux  valeurs 
approchées  (')  de  |,  l'une  par  déraut,  l'autre  par  excès  :  nous 
dirons  que  a  est  une  limite  inférieure,  et  j5  une  limite  supérieure 
de  la  valeur  ç.  Plus  l'intervalle  a.  j3  sera  pelit,  plus  grande  sera 
l'approiiimation  avec  laquelle  il  délermincra  l'inconnue  ^. 

La  recherche  d'intervalles  V.,  fj  aussi  pelits  que  possible  com- 
prenant chacun  une  racine  et  une  seule  d'une  équation  donnée 
quelconque,  alf^ébrique  ou  transcendante,  se  trouve  être  ainsi  le 
problème  fondamental  d'où  dépend  la  résolution  approximative  des 
équations.  Ce  problËme  fut  approfondi  pat  les  algébristes  de  la 
fin  du  xvii'  siècle. 

Dans  te  traité  [')  qu'il  publie  en  1690,  Michel  Rolle  insiste, 
le  premier,  sur  la  relation  qu'il  y  a  entre  les  racines  d'une  équation 
f(x)  ^=  o  et  les  racines  de  l'équation  f  (x)  ^  o  {équation  dérivée 
dirons-nous,  cf.,  421).  Si/(ic)  est  un  polynôme,  /' (x)  est  un 
polynôme  de  degré  moindre  ;  il  y  a  donc  avantage  à  ramener, 
comme  le  fait  Rolle,  l'étude  de  l'équation  proposée  à  celle  de 
l'équation  dérivée.  D'ailleurs  tes  remarques  de  Rolle  permettent 
de  ramener  à  son  tour  l'élude  de  l'équationy  (x)  :=  o  à  celle  de 
l'équation  de  degré  moindre  y*' (a;)  ^^  o  ;  et  ainsi  de  suite.  D'où  le 
nom  de  cascades  (')   donné  par  Holle  à  la  suite  des  équations 

(')  C'est  pourquoi  Rdlle  les  appelle  des  hypolhètta  (our.  cité  à  la  note 
suivante  :  lîv.  second,  chap.  m,  p.  io3|. 

I')  Traité  d'algèhre  ou  Principes  généraux  pour  ritouire  les  fUMtwnt  d» 
mathématique,  par  M.  Rolle,  Paris,  1690. 

{')  Loe.  cit.,  liv,  second,  chap.  vi,  p.  i25. 


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ÉTDDE   GRAPHIQUE    DES    ÉQUATIONS.    MÉTHODES    d'aPPBOXIUATION     537 

y  (a:)  =  o,  /*  (i)  ^  o.que  l'on  est  amené  i,  considérer  pour  étudier 
l'équation  f{x)  =  o. 

Le  théorème  fondamental  énoncé  par  Bolle  peut  être  formulé  en 
ces  termes  :  • 

Soilf(x)  ane  fonction  que  Fon  considère  à  l'intérieur  (fun  in- 
tervalle a,  b,  où  elle  est  continue  ainsi  que  sa  dérivée  J'  (x).  Entre 
deux  racines  consécutives  (')  a  et  ^  de  la  dérivée,  appartenant  à 
Tinlervalle  à.  b,  H  existe  au  plus  une  racine  de  la  fonction.  —  Entre 
deux  racines  consécutives  de  f(x)  [dans  T intervalle  a,  b]  il  y  a  au 
moins  une  racine  de  f  (œ). 

En  effet,  par  hypothèse,  lorsque  x  croît  entre  a  Ji  jS,  la  dérivée 
f  (x)  ne  s'annule  pas,  et  conserve  donc  le  même  signe  ;  la  fonc- 
tion ne  cesse  pas  de  croître  ou  de  décroître  :  donc  la  courbe  repré- 


J::i 


Fig-  >i4.  Mg.  =.5. 

sentative  ne  peut  franchir  qu'une  fois  l'axe  des  x  ;  pour  savoir  si 
elle  le  franchit  ou  non,  il  suffira  de  voir  si  ses  extrémités  sont  de 
part  et  d'autre  ou  du  même  côté  de  l'axe  des  x,  —  c'eat-à-dire  si 
f[a)  etf{^)  ont  des  signes  contraires  (comme  sur  la  fig.  ai4)  ou  le 
mime  signe  (comme  sur  la  fig.  3i5).  Si  f{a)  ou  f{^)  était  nul, 
—  c'est-à-dire  si  le  nombre  a  ou  ,3  était  racine  de  f(x)  —  la 
courbe  ne  pourrait  en  tout  cas  pas  rencontrer  l'axe  en  un  second 
-point  d'abscisse  comprise  entre  a  et  j3  ('). 

Considérons,  d'autre  part,  deux  racines  consécutives  de/(a;)  : 
il  y  a  sûrement  entre  elles  un  maximum  ou  un  minimum  [donc 
une  racine  de /'(aj),  puisque  la  courbe,  suivie  avec  continuité  d'une 
racine  k  l'autre,  part  de  l'axe  des  x  pour  y  revenir. 

573.  Remarqua.  —  11  résulte  du  théorème  de  RoUe  que  si  une 
^nation  de  degré  n  a  n  racines  réelles,  x,,  ...,  x„.  l'équation  déri- 


(')  Par  «racine  de />)  i>  nous  entendons  ■  racine  de  l'équation /,xl  =o» 
(cf.  3S9).  —  Deux  racines  eonticutive»  sont  deux  racine*  entre  leiquellei 
ne  s'en  trouve  >ituée  aucune  autre. 

(1)  Lb  nombre  3  ou  ^,  est  d'ailleurs,  eu  ce  cas,  racine  multiple  de  f{x). 
IVoirnMa.]. 


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538  t.'u.oàBXK   OÈOUàwMlQVK 

yie  A  auui  toutes  us  radnea  réelles,  ceUe»-ci  étant  respectivaDent 
situées  entre  les  racines  de  l'équation  primitive.  £o  cdat,  duos 
checun  des  intervalles  (x„  x,).  {x,,  Z|),  ...,  (tCn-,,  x,),  qui  sont 
au  nombre  de  /t  —  i ,  il  y  a  une  racine  de  l'équatign  dérivée  :  ce 
qui  donne  n  —  i  racines  réciles  de  cette  équation  ;  elte  s'a  pas 
d'autres  racines  puisqu'elle  est  de  degré  (')  n  —  i. 

674.  SépsratloB  daa  raolntm  d'utw  équation.  —  Supposons 
que  nous  sachions  caJcnlsr  touU»  tes  racines  rédles  de/(x)  »- 
tuées  dans  un  intervalle  a,  b  ofi  /{x)  et  /"(x)  sont  continues. 

Appeloas-les  a,  p,  y«  ...  >.,  et  calculons  les valews /(a), /(a) 

J{b)  —  valeurs  de  la  fooctton  pour  e  =  a.  x  =  a,  etc.  —  de  ms- 
oière  i  connaître  leurs  si^ee.  Cbacnii  des  nombres  a,  a, ...  X 
u  fournira  »  ainsi,  —  k  moins  qu'il  ne  soit  racine  de/(a;)  —  l'un 
des  signes  +  ou  — .  Cela  fait,  il  résulte  du  théorème  de  Rolle  {*) 
que  chacun  des  intervalles  (a,  a),  (a,  |5),  ...  (X,  b)  contiendra  i  oa 
o  racine  de  f{x)  suivant  que  ses  exlrémités  fournisseit  ou  non  {'} 
des  signes  contraires. 

Sur  la  figure  ai6,  par  ewnipls,  las  sigaes  convepondant  aux 
sombres  de  la  suite  de  RcUo  sont  : 


L'équation  présente  i  racine  dans  chacmi  des  intervalles  {a.  a), 

a,  ^),  {&.  b)  et  o  racine  dans  les  întervaUes  (|3.  7),  (y.  â)  (*). 

1')  La  dérivée  d'un  palynome  de  degré  n,  Aoita,^  -f  ...  +  ""i  +  ^w^ 
on  le  lait,  un  polyDome  de  degré  n —  i,  lavoir  n.a,^~'  -|-  _  +  «i. 

I*)  La  déduction  est  immédiate  pour  lei  ititerralles  (i,  ^),  (^,  f),  etc. 
Pmk  m  qni  Mt  de  l'interralle  (o,  a)  [au  |X,  b\]  «tuervcos  d'abord  qu'it 
contient  au  plu»  une  niciae  (car  l'il  en  coateoait  deux,  il  y  «unit  entre 
éUet  une  racine  de  la  dérivée  d'après  la  seconde  partie  du  théorème  de 
Rolle)  ;  donc  il  en  contient  une  «u  xéro  suivant  qu'entre  a  et  a  I*  courbe 
coupe  ou  non  l'axe  des  x, 

I*)  Dasa  le  cas  partûnKer  «ù  l'une  dei  extrémitée  d'un  mtervalle  fa,  ^) 
«St  lacine  de  f{x],  U  n'y  a,  nous  l'avon*  dit,  aucune  autre  iMtoe  dans  Mt 
intervalle. 

(*)  Considéronr  encore,  pour  prendre  un  exemple  numérique,  l'équ»* 
tion  du  troisième  degré 

/[*)  =  j:»_3a!+i  —  o; 

Les  racines  de  la  dérivée  sont  —  i  et  +  i.  Envisageons  alors  llnter- 


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trUDE   GRAPHIQUE    DES   ÉQUATHUIS,    MÉTHODES   d'aPFR0XIUATI0:1    SSt^ 

La  suite  des  nombrea  a,  a,  |3,  . . . ,  X,  6  eat  souvent  appela  suite 
de  Rolle  relative  à  l'ëquatiOD  /(x)  =  o.  Les  aambres  de  cette  auite- 
u  séparent  »  les  racines  simple»  (')  dt/{x). 


.  575.  Bztrémltis  de  la  anlte  de  Rolle.  —  Les  intervalles 
(a,  a),  {a,  ^),  ...  que  nous  avons  considérés  ci-desiuB  ont  tous 
été  supposés  compris  dans  an  intervalle  {a,  b)  où  /{x)  et  /"(x) 
sont  continues.  Dans  le  cas  oà  f{x)  est  un  polynôme,  cette  fonction 
et  sa  dérivée  sont  continues  pour  toute  valeur  finie  de  la  variable  : 
nous  pouvons  donc  prendre  comme  nombres  a  et  6  des  nombres 
de  valeur  absolue  arbitrairement  grande,  l'un  négatif,  l'autre  po- 
sitif :  nous  dirons  alors  —  en  nous  référant  aux  signes  introduits 
au  n'  30S  —  que  la  suite  de  HoUe  est  composée  des  nombres 
—  00,  a.  ^,  ...  \,  -1-00. 
D'ailleurs,  lorsque  l'on  donne  à  x  nne  valeur  positive  ou  nég^a- 
tive  très  grande,  la  polynôme  f{x)  a  nécessairement  le  mAme 
signe  (*)  que  son  terme  de  plus  haut  degré,  soit  onX".  Si  n  est  nn 

valle  —  3  -t-  a,  qui  comprend  —  i  et  -(-  i  «t  éeiivorti  tous  chacun  dw 
nombres  —  3. —  i,  i,  a,  les  signet  qu'ils  fournissant  [c'est-à-dîre  las 
■ignsB  de  /(—  a),  /(—  i),  ^i),  /(s)],  nous  obtenons  : 

—  +  —        4-, 

d'où  résulte  que  l'équation  proposée  a  une  racine  dans  chacun  des  inter- 
valles (a.  —  a),  (—  I,  -I-  ■),(!,  a);  elle  a  ses  Iroû  racine*  réelles. 

(')  Si  /  x)  a  des  racines  multiples,  ces  racines  font  partie  des  nombres 
a,  (t,  ...,  X.  Noua  pourrions  d'ailleurs  nous  dispenser  de  considérer  le  cas 
où  f{xi  a  des  racines  multiples,  étant  donné  que  la  résolution  d'uoe  équa- 
tion polynomale  quelconque  peut  toujours  être  ramenée  à  la  résolution 
d'équations  dont  toutes  les  racines  sont  simples  Ivoir  4^31. 

Cl  Soit  f,x)  polynôme  de  degré  n  et  ordonné  sous  la  forme 
Ona:"  +  On^i*"-'  +  ...  +  a.x  +  a^. 
Nous  pouvons  écrire 

/te|_«.(a.  +  ?=!  +  ...  +  Ji,  +  5)- 
Lorsque  x  devient  arbitrairement  grand  en  valeur  dbsolua,  tons  lu  termes 


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54o  l'aLCÈBRE    GÉOMÉTRIQLE 

nombre  pair,  X"  est  un  nombre  positif,  quel  que  soit  le  signe  de  x; 
nous  exprimerons  ce  fait  en  disant  que/( —  oc  )  ety(-)-oo  )  ont 
tous  deux  le  signe  de  a„  [les  extrémités  —  oo  et  +  x  de  la  suite 
de  RoUe  fournissent  le  même  signe].  Si  n  est  un  nombre  impair, 
!if  a  le  même  signe  qne  x  :  donc  /{-h  oc  )  a  le  signe  de  a.  «l 
J{ —  Qo  )  a  le  signe  coatraire  ('). 

Ainsi,  lorsque  l'on  aura  afTaireà  un  polynôme,  il  sera  commode 
de  prendre  comme  cxlrcmités  de  la  suite  de  Rolle,  les  nombres 
—  00  et  -t-oc  .  On  devra  cependant  déterminer  autrement  ces 
extrémités  si  l'on  veut  avoir  des  valeurs  approchées  des  racines, 
«t  non  point  seulement  les  séparer.  On  prendra  alors  comme  iyi- 
leur  de  a  un  nombre  inférieur  à  a,  aussi  rapproché  que  possible 
'le  5£,  et  tel  qu£  f{a)  el  f( —  oo  )  aient  même  siyne,  et  comme  valeur 
'le  h  un  nombre  supérieur  à  ).,  ausssi  rapproché  que  possible  de  )., 
ielqae  f{b)  et  f[+  «  )  aient  mime  signe  {'). 

576.  —  Lorsque  l'on  a  u  séparé  i  les  racines  d'une  équation 
f{x)  ^=  o,  la  question  qui  se  pose  est  la  suivante  : 

Etant  donné  un  Inicrralle  c,  d  t/ui  contient  une  racine  incon- 
nue simple  (')|,  et  une  seule,  d'une  équation  algébrique  ou  transcen- 
dante, et  dont  les  extrémités  sont,  par  conséquent,  des  valeurs 
approchées  de  £  (n"  672),  comment  obtenir  des  valeuis  de  %plas 
approchées  que  cet  d?  Comment  déterminer,  en  d'autres  termes, 
un  intervalle  c',  rf  intérieur  à  l'intervalle  {c,  d)  -plus  petit  qui 
comprenne,  lui  aussi  la  valeur  i  ? 

La  question  ainsi  posée  peut  être  traitée  indépendamment  du 

de  ia  parenthèse,  sauf  le  premier,  tendent  vers  u  ;  donc  la  quantité  entre 
parenthèses  a  pour  ligne  le  signe  de  an,  et  f[x\  a  te  signe  àex^.Oa. 

(')  De  là  résulte  qu'une  équation  de  degré  impair  a  toujours  au  moins 
une  racine  réelle  (et.  n"  3SS). 

(1)  Le  théorème  suivant,  par  exemple,  fournit  une  limite  supérieure  dM 
racines  positives  :  supposons  pour  fixer  les  idées  le  dernier  coelficicnt  a, 
poaitil,  et  désignons  par  s  ta  somme  iU$  valeurs  abtolues  des  coefficient*  ni- 
gatifs  de  l'iquation,  par  p  la  différence  entre  U  degré  de  l'équation  et  t'ex- 
potanl  du  premier  terme  à  coefficient  négatif  {/'entend»  par  ■  premier  ■  celui 

qui  a  U  plus  liaut  degré)  :  le  plus  grand  des  deux  nombres  i  elt/  --est 

limite  supérieure  des  racines  de  l'égualion.  —  On  dét^mune  lemblable- 
ment  une  limite  inférieure  des  racines  négatives. 
(')  Voir  p.  539  note  i. 


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ÉTU1>E    GRAPHIQUE   DES    ÉQUATIOUS.    MÉTHODES    d'aPFROXIUATIOK    5^1 

théorème  de  Rolle  (')  et  ne  suppose  point,  par  conséquent,  que  l'on 
ait  déterminé  les  valeurs  exactes  des  nombres  de  la  suite  de 
Rolle,  c'est-à-dire  des  racines  de  f{x).  Nous,  nous  nous  placerons 
toutefois  d'embléo  dans  l'hypothèse  où  f  oh  est  sâr  (')  lyue  tinler- 
valle  c,  (/  est  compris  à  [intérieur  de  lan  des  inlervaUes  de  Rolle 
—  tels  ijtte  («,  ,3)  —  définis  au  a'  674. 

En  ce  cas  la  dérivée  /'(x)  conserve  un  signe  constant  dans  l'in- 
tervalle c,  d  [puisqu'elle  ne  s'annule  pas]  ;  l'arc  do  courbe  CD  qui 
repré8eati;/(j;)  dans  cet  intervalle  ne  cesse  donc  de  monter  ou  de 
descendre,  en  traversant  d'ailleurs  l'axe  des  x,  puisque,  par  hypo- 
thèse, fix)  a  une  racine  dans  l'intervalle.  —  Nous  ferons  en 
outre  cette  hypothèse  que /"(a:)  ne  change  pas  de  siijne  dans  l'inter- 
valle c,  d.  De  là  résulte  que  /"(j;)  est  toujours  croissant  ou  tou- 
jours décroissant.  Or  f{x)  est  (554)  le  coefficient  angulaire  de  la 
tangente  à  la  courbe  au  point  d'abscisse  x  et  d'ordonnée  y(a;)  ; 
dire,  dès  lors, que  ce  coefficient  varie  sahs  cesse  dans  le  même  sens 
pour  X  croissant  de  c  à  </,  c'est  dire  que  la  direction  de  la  tangente 
(en  un  point  qui  parcourt  l'arc  de  courbe  de  C  à  D)  ne  cesse  de 
se  rapprocher,  soit  de  la  direction  parallèle  à  l'axe  0^,  soit  de  la 
direction  parallèle  à  Ox. 

077.  —  Dans  ces  conditions,  quatre  cas  de  figure  peuvent  se 
présenter  {")  t 

1"  Si  /(c)  >■  o  et  /((/)  <  o,  la  courbe  est  descendante.  Si  le 
signe  de /'(j:;  est — i  f{x)  va  en  décroissant;  la  direction  de  la 


t'I  Les  extrémité^  c,  d  de  l'intervaltu  considtro  peuvent  ftre  des 
nombres  de  U  suite  de  HoUe  ou  peuvent  être  d'aulreg  nombres  [rmter- 
valle  c,  d  étant  par  exemple,  un  intervalle  compris  dans  l'un  de»  inter- 
valles  [a,  3),  (x.  ^),  ...  considérés  au  n°  .'>741' 

(*)  On  pourra  toujours  obtenir  un  intervalle  c,  d  satisfaisant  aux 
conditions  que  nous  allons  énoncer  en  appliquant  le  théorème  de  Rolle 
aux  tonctions  f^x),  f[x),  f{x).  ...  [mélbode  des  cascades,  voir  n"  SyaJ  et 
en  tasayanl  diverses  valeurs  particulières  de  x,  [c'est-à-dire  calculant  les 
valeurs  de  /  i,,  ou  fyx,,  ou  j'[x,,  pour  diverses  valeurs  de  x  voisines  de  la 
racine  inconnue,  et  comparant  les  signes  des  nombres  obtenus].  Nous 
n'entrerons  point  ici  dans  le  détail  de  cette  opération  dont  l'intèrit  est 
purement  technique. 

C)  Dans  le  i"  et  4"  c"»  »n  dit  que  la  courbe  tourne  sa  concavité  ver» 
l«j  y  positifs  (cl.  p.  âio,  note  i). 


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5^3  L'ALOèmB    OéOHértlQVB 

tangente  le  long  de  l'arc  CD  va  se  rapprochant  de  la  direction  Ox, 
et  la  courbe  a  l'allure  représentée  par  la  fîg.  317  : 

a"  Si  f{c)  >  o  et  ffit)  <  0,  le  signe  de  /'(x)  étant  — ,  la  di- 
rection de  la  tangente  le  long  de  CD  va  se  rapprochant  de  la 
direction  Qy,  et  la  courbe  a  l'allure  représentée  par  la  figure  3 1 8  ; 

S"  et  '4°  Si  f{c  <  o  etf{d]  >  o,  la  conibe  est  montante.  Elle 
a  l'allure  représentée  par  la  figure  mg  ou  l'allure  représentée  par 
la  figure  aao  suivant  que  le  signe  de/'(x)  est  —  ou  4-. 


r.B.  ,.7.  Fîg.  .18. 

Tels  sont  les  quatre  cas  en  présence  desquels  nous  pourrons 
nous  trouver  si  nous  partons  d'un  intervalle  c,  d  satisfaisant  aux 
conditions  que  nous  avons  énoncées  et  qui  se  réduisent  à  ceci  : 
/{c)  et  /{</)  ont  des  signes  contraires  et  les  dérivées  f{x) ,  J*{x)  ne 
s'annulent  pour  aucune  valeur  comprise  entre  c  et  d. 


Cela  posé,  voyons  comment  nous  obtiendrons  des  valears 
approchée*  de  £,  par  déjaat  et  par  excès,  qui  soient  plus  voisines 
de  la  racine  que  les  nombres  c  et  d. 

Nous  allons  nous  placer,  pour  fixer  les  idées  dans  le  premier  des 
quatre  cas  ci-dessus  énamérés.  Le  lecteur  n'aura  pas  de  peine  à 
appliquer  aux  trois  autres  cas  la  méthode  ou  les  méthodes  que 
nous  allons  exposer. 

578.  Méthode  des  parties  proportiomtclles  et  méthode  de 

Ne'wtoii.  —  Traçant  (sur  la  figure  33 1  oii  est  reproduite  la  dispo- 
sition de  In  figure  317)  ta  droite  CD  qui  coi^  l'axe  des  x  en  N, 


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ÉTUDE  GRAPHIQUE    DES   ÉQUATIOUS.    H^THODEa    d'aPPROXIHATIOK     5^3 

et  menant  tni  point  G  h  tangente  h  la  coarbe  qui  coupe  l'axe  en 

L,  nous  Toyona  que  le  point  de  rencontre  M  (d'abscisse  Ç)  de  la 

courbe  et  de  t'ax«  eat  situé  entre  L  et  N.  Si  donc  nous  appelons 

/  et  /t  les   absdssGs  respectives  des 

points  L  et  N ,  nous  aurons  /  <  Ç  <  n. 

D'ailleurs  —  étant  àoané  la  dispo- 

sitian  de  la  coarine  et  le  signe  du  coeT- 

(icient  angulaire  de  la  tangente  en  C 

—  les  points  L  et  N  sont  évidemment 

situés  entre  les  pieds  des  perpendiculaires  abaissées  de  G  et  D  sur 

l'aie.  Donc  les  valeurs  /  et  n  Batisfont  anz  conditions  requises  au 

n"  576. 

Calculons  ces  valeurs  : 

1°  On  voit  facilement  (')  que  la  droite  GD  est  la  droite  repré- 
sentative de  la  fonction  y  =f[d)  +  ■^''^  ~  {'"*  (x  —  d).  En  effet, 
cette  ftmction  prend  la  valeur /{c)  pour  x-=e  et  la  valeur  /(d) 
pour  a;  —  rf  ;  donc  la  droite  qui  le  représente  eat  la  droite  qui 
passe  par  les  points  G  et  D  dont  les  coordonnées  respectives  sont 
<:,  /(c)  et  d,  /(d).  L'abcisse  du  point  N  (point  de  la  droite  CD  dont 
l'ordonnée  est  nulle)  est  la  valeur  de  x  pour  laquelle 

c'est  par  conséquent  n  —  d  —  {d  —  e)''^    flA\        ' 

3°  On  voit  facilement  que  la  droite  CL  —  dont  le  coefficient 
angulaire  (541)  eat  par  hypothèse  /'(c)  —  est  la  droite  représen- 
tative C)  de  la  fonction  y=f{c)-i-(x — c)/'(c).  L'abscisse  du 
point  L  est  la  valeur  de  x  pour  laquelle  cette  foaction  s'annule, 
c'est-à-dire  pour  laquelle 

c'est  donc  (')  :  l  =  c  —  i^. 

^'  TV) 

(  )  Cf.  cliap.  iT.  S  4. 

(*)  Vûbchap.rv,  §4.  OavoHqueptnirxiBe,  cette  fonction  eat  épJe  kfle], 
Ponc  U  droite  reprësentative  eat  la  droite  de  coefficient  angulaire  f{e] 
qui  païae  par  le  point  C. 

(3)  Dana  le  caa  de  figure  que  noua  conaldérona,  on  a  fie]  >  o,  f{ç)  <  o, 
doncï^<o,  d'oùi>  c. 


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5^j  l'algèbre   GËOMÉTftlQUB 

Telles  sont  les  expressions  des  valeurs  approchées  (')  de  ç  que 
nous  substituerons  aux  valeurs  approchées  primitives  c  et  d.  Les 
méthodes  qui  Tournissent  les  nouvellcsvalcurs  consistent,  on  le  voit, 
à  rempl'iccr  la  courbe  CD  (dont  il  s'agit  de  trouver  le  point  de 
rencontre  avec  Oy),  soit  par  la  carde  CD,  soit  par  la  tangente  en  C 
k  la  courbe.  La  première  méthodeest  (*)  souvent  appelée  méthode 
des  purlles  proportionnelles  ;  la  seconde  a  reçu  le  nom  de  a  mé- 
thode de  Sexvlon  »  ('). 

En  appliquant  à  nouveau  ces  métbodes  à  l'intervalle  /,  n,  on 
déterminera  un  troisième  intervalle, /)/u$ /)£'(',  qui  contient  la  racine 
inconnue  |  ;  et  ainsi  de  suite,  chaque  nouvel  intervalle  étant  plus 
resserré  que  le  précédent  et  faisant,  par  suite,  connaître  la  valeur 
de  Ç  avec  une  approximation  plus  grande. 

{']  On  peut  facilement  calculer  une  Umile  êupérieure  de  l'erreur  que 
l'on  commet  lonqu'on  prend  l'un  des  nombres  i  ou  n  comme  valeur  de 
la  lacine  £  (entendons  :  on  peut  calculer  un  nombre  a  tel  que  l'on  ait  sûre- 
ment £  —  {  <  i  et  n  ~  5  <  ï).  On  trouvera  l'expression  de  cette  limite 
dans  les  trailés  d'algèbre. 

<>)  Celte  méthode  est  ainsi  nommée  parce  que  la  ligne  droite  (ici  :  la 
corde  CD)  est  une  ligne  telle  que  l'accraiHementde  l'urdonnée,  lorsque 
l'on  passe  de  l'un  à  l'autre  de  ses  points.  Bit  proportionnel  à  l'accroisse- 
ment de  l'abscisse  [la  relation  qui  délinit  les  points  de  la  droite  CD  peut 

B 'écrire       --^   =  m,  les  valeurs  !„  et  i/^  étant  les  coordonnées  d'un  point 

fixe,   X   et    !/   les   coordonnées  d'un  point  variable  sur   la  droite,  m  un 
nombre  constant  [. 

;^j  Newto.n  appliquée»  particulier  cette  méthode  à  l'équation  (/■•— ay— ft 

i^oquiauneracinecompriie entre  aeta  -1 {Numerali»  xqualùiitum  afjec- 

iarum  reaotutio,  apud  Analytia  per  aspiationa  numéro  terminorum  infinitas, 
Londres,  171 1  ;  cf.  Newloni  Opiucula  mathan.,  t.  1,  17441  P-   lo-ia). 

ERRATA 

Page  ut,  ligne  5.  Au  lieu  de  <  nombres  algébrique*  >,  lire  •  nombres 
abêolua  >. 

Page  -ia^,  note  3,  ajouter  ;  D'une  manière  générale,  si  l'on  joint  un 
centre  O  aux  divers  points  A,  B,  C,.  .  d'une  figure  quelconque  de  l'es- 
pace, les  points  de  rencontre  des  droites  OA,  OB,  OC,,.,  avec  un  plan  P 
forment  une  figure  qui  est  dite  projtclion  conique  ou  centrait  (sur  le 
plan  P)  de  !a  ligure  de  l'espace. 


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TABLE  DES  MATIÈRES 


LIVRE  PREMIER 
Constatation  dei  faits. 


CHAPITRE  PREMIER 


I.   Le  monds  dei  nombres 

3.  Les  opénliom  fundamenUlei 

3.  Propriété!  do  la  luite  croiuante  des  nombrea.  Progrcsiions  arillimé- 

liques  et  géométrique* 

4.  Problûmes  relatifs  nul  nombre* 

5.  Fraction» 

6.  Nombres  rationna.  Inégalités 

7.  L'écriture  arithmétique  at  la  numération 

8.  Calcul  approché.  Puissance*  fractionnaires 


CHAPITRE  li 


I .  Les  gfandears  géométriques  et  le  cale») 

3.  Mesures.  Longueur  de  la  circonférence 

3.  Digression   sur  la  menire  des  tire*  et  des  rolumes  en  géométrie 

rationnelle 

4-  Rapports  et  proportions 

5.  Confrontation  du  nombre  et  de  la  grandeur 

6.  Déltnltion  rigoureuse  dei  nombres  irrationnels 

7.  Expressions  grithméliquoB  convergeotea,  Scries 

-8.  Les  nombres  reUtifs 

BoviaouT.  —  Let  Prîacipea  del  'Analyse  nulhémiiliLjuo.  35 


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TABLE   DES   UATIÈAES 


y.  LogirithiuM 

10.  Gnndeun  trigODMiiétriquei. 


CHAPITRE  III 


1.  Le  moade  det  nolioni  g^mMriqiiei 179 

3,  Géométrie  quatiblire  <!«•  figures  simjilei 18s 

3.  Géométrie  métrique >03 

4.  L'édifice  géooiétrique  et  la  démonslntion la'j 

h.  La  coostruction  en  géométrie  rationnelle.  Sectioni  jilanet  du  cAne  .  336 

6.  Lîeiii  géoniélriqtua.  Elude  det  courbei *4S 


CHAPITRE  IV 


DEUXIÈME  LIVRE 
CoDstnictioD 


CHAPITRE  PREMIER 

LK    CALCUL    ALGËBarQUE 


.69.6» 


.  Objet  et  ambition»  de  l'algïbre a-ji 

.  Symboles  et  eipreulorts  algébrique* iSS 

.  Tranarormationi  claulquel 3g5 

.  Fonction!  et  équations 3o5 

.  Traniformation  dea  équaliona SiS- 

.  Résolution  dea  équations  poijoouialcs 3>6 

.  Propriétés  fondamentales  de  l'^valipa  de  degré  n.  Interpolation  3^7 

.  Systèmes  d'équations  liniLiltànée^.'  ;    ' 35& 

.  Division  des  pi^jnomes  ep   x  et  décocn position  des  fonctions  ra- 
tionnelles    36ft 

.  Fonctions  et  éi^uationi  transcendantes.  Calculs  trigonomélriques  379 


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TABLE    DES    UATlËDtS 


CHAPITRE  II 


I.  Etude  des  foDdieMtrBDenrkUe 333 

a.  Dériï6» SgO 

3-  Fonctions  IrtnKsndinte*  cUnique* 4(i 

i.  Fonction!  de  pluaieun  variables.  Fonctions  impllcilcs ^lo- 

5.  Reclierclio  des  fonctions  primiliiei ^3o- 

6.  Equations  différentielles m 

■;.  Equations  clauiques  du  premier  ordre j55 

8.  Equations  ctuiiques  du  second  ordre  el  d'ordre  supérieur     .  .  jG4 

9.  Equations  lui  di(ri>éei  partielles,  fonctionnelles,  intégrales   .  .  JI77 


CHAPITRE  III 

L'ALoioHE    câoUÉTHlQUE 

I.  Reprdseatatioii  géomélrique  des  quantité)  et   des  evpressiona   atgë- 

briques.  Le  calcul  {féomélrique  des  Grecs j81 

3.  Figuration  cartésienne  des  tondions  d'une  variable J99 

3.  L'étude  graphique  des  fonctions  d'uno  variable 5i5 

i.  Les  équations  dijTérenlielles  du  premier  ordre SïC 

5.  Fonctions  primitives  représentées  par  des  aires  (intégrale*  déHnics).  53 1 

6.  Elude  graphique  des  équalioni.  Méthodes  d'approximation    ,  .  535' 


AUG  14)920 


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SAHIT-AHAnD  (cUEil).    —   IMPUMBMB   BDBBliU. 


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