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r^
NOBELSTIFTELS
- THE NOBEL FOUNDATION
CODE OF STATUTES
GIVEN AT THE B. PALACE IK STOCKHOLM
OS THE ayTH jvNE ISHXl
STOCKHOLM
1901
.y Google
r uisfOn**
53V./
MSR 8 6 1973
«Google
CODE OF STATUTES
OF THE
NOBEL FOUNDATION.
(;1VEN AT THE PALACE IN STOCKHOLM,
ON THE 21ITH KAY OF JUNE IX THE YEAK IflOO.
OBJECTS OF THE FOUNDATION.
9 1-
The Nobel Foundation is based upou the lust Will and Teatameikt of Dr.
Alfred Bernuard Nobel, Eogineer,- wbich was drawn up on tlie 27th day of
November 1896. The paragraph of the Will bearing upoo thia topic is worded tbus:
"With the ri'sidue of iny convertible estîite I hereby direct my Exccutors to
proceed as follows: They shall couvert my aaid residne of property into monev,
whjch they sball theii iavest in safe aecurities; the capital thns secured shall
constitute a fund, the intercst accruing froiu which shall be annually awarded in
prizes to those pcrsons who shall hâve contribnted moat inaterially to bcnctît mankincl
during the year immediately precediiig. The said interest shall be divided into
fire equal aniounts, to he apportioned as follows: one sbare to tbe person who
shall bave made the most important di^^covery or invention in the domain of Phy-
sics; one share to the person who shall hâve made the most important Chemical
discovery or improvement; one abare to the person who sball hâve made tbe most
important discovery in the domain of Phy^iology or Mediciue; une share to tbe
person who shall hâve produced in the field of Literature the most distin-
guished work of an ideatistic tendency; und, tînally, one abare to tbe person
who sball bave most or l)e3t proinoted the Fraternity of Nations and the .\bolish-
roent or Biminution of Standing Armies and the Formation and Increase of Peace-
Congressea. The prizes for Physics and Chemistry sball be awarded by the Swe-
dish Academy of Science (Svcnska Vetcnskapsakademien) in Stockholm; tbe one
for Pbysiology or Medicine by the Caroline Médical Institute(Karolinskainstitutet)
in Stockholm; tbe prize for Literature by the Academy in Stockholm (i, <■.
Svenska Akademien) and that for Poace by a Committoe of tive i>ersoiis to be
elocted by the Norwegian Storting, I déclare it to be my express désire that, in
tbe anarding of iirizea, no considération wbatever be jiaid to the uationality of
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thc raiidJdatcs, IhuI ix to say, that tbe moat dcserriiift be anarded the prJze,
nhcthiT of Scaudiniiviiin origin or aot."
Tlio instructions ut' thc WJil us aUove set furtli sliall liervc as a critcrion for the ad-
ministration of tliB Foiindatiun, in conjuiiction nitli tbe elucidations and further stipula-
tions L-ontained in thi» Code and also in a dt>ed ofadjustnientof intereats ainicablï enter-
cd into witb certain of tbe tcstator'a bcirs on the 'ttb day of Junc 1 Sl)8, wherein subsé-
quent upon tlie arriving at an aftreenient witb référence to a minor portion of thc pro-
perty left by Dr. Xobel, tboy lio aflirm and déchire, that : "By thèse présents we do
ackuowlcd^ie and accept Dr. Nobel's Will, and entirely and under ail circum-
stances relinquish evcri' chiim for onrselves and nur postcrity to tbe late Dr.
Nobbl's remaining property, and to ail participation in the administration of the
same, aiid also to the iiossession of any right on onr part to urge any criticisni
upon tlie elucidations of, or additions to, tbe said Will, or ujion any other
prescriptions with ri'gard to tlie carrying ont of thc Will or the uses to which
the means accrniiig froni tbe hequest are put, whicli may either now or at somo
future titne be inipo-wd for observance liy the Crown or by those who are thereto
entitled ;
Subject, nevertheless, lo the followidg e\press provisiies:
u) Tbat the Cudi' of Statntes wbicb \s to serve in co m mon as a guide for ail
tlie corporations appointeil to awiird prises, and is to détermine the manner and
the conditions of tbe ilistrilnition of pri/ea appointed in the said Will, shali bc
drawii up in consultiition with a représentative- nominated by Robert Nobel's fam-
ily, and shall lie snbmitted to Ihc considération of the Kinp;
0) That déviations t'rom tlie following leading principles shall not occur, viz.:
Tliat each of the animal prizes fiiunded by the said Will sball be awarded
at least once duriiig each ensniiic fîv<'-year period, thc tirst of the periods to
run from and witJi the ycar next followiiiK that in whicli the Nobel -Foundation
comes into force, and
Tbat every anionot so distributed in jinzes in eacb section shall under no
consiileration lie Icss than sixty (GO) per cent of that portion of the annual in-
terest that shall he jivailable for tbe award, nor shall th<' amouiit be apportioned
to more than a roaNimum of thrce (.3) prizes."
» 2.
Hy the "Aftidemy in Stockholm", as mentioiieri in the Will, ia undcrstood
thc Swedish Academy — Svenska Akadeinien.
The term "I.î te rature", used in the Will, shall be understood to emlirare not
only Works fallinR under tbe category of rotiU'Literatiire, but also other writings
which may claim to possess literary value by reasou of their form or tbeir mode
of exposition.
The proviso in the Will lo thc effcct tbat for the prize-coinpctitlon only
such Works or inventioiis shall be eligible as hâve appeared "during tbe preced-
ing year", is to bc so understood, that a work or an invention for which a rcward
under the terms of the Will is conte roplated, shall set forth the raost modern re-
sults of work being done in that of tlie dcpartineiits, as delined in the Will, to
which it belongs; works or inventions of older standing to be taken into considéra-
tion only in case their importance bave not previously been demonstrated.
Every writtcn work, to qualify for a prize, shall hâve appeared in print.
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I 4.
The amouiit ullotted to oiie prizc roay be divided ei|ually betwHii two works
Kubiiiitted, sliould eaih of such worbs be deemed to raerit a prize.
In cases where two or raori" pensons sbiill bave executed a work in con-
JHiiction, and that work be awarded a prize, such prizi' sliall be preseiitnd lo
them jointly.
The work of any persoii sincr deceased cannot be submitted for nnard;
shonld, however, tbe death of the individual in question hâve occurrod snbsccincnt
to a recoin me ndati on bavîng b«cn inadc io due course for his work to rcceikc a
prize, such prize may be awarded.
It Bhall fall to the lot of cai'h cor|)oration entitled to adjudiciite prizcs, to dé-
termine whether the prize or prizea they bave to award niigbt likcïvise l'e grant-
ed to some institution or society.
No work aball bave tt prize awarded lo it uniess it hâve been proved by
the test of expérience or liy the e.\aminatioQ of experts to possess the préémin-
ent excellence that is manifestly signilied by the ternis of the Will.
If it be deemed that iiot one of the works un<ler exaraination attains ta tbe
standard of excellence above referred to, the sum allotted for the prize or prizea
ehall be withheld nntil the ensuing ycar. Sbould it even then lie fonnd imposs-
ible, on the sanie grounds, to make any award, the amount iu question shall
be added to the main fund, nnless tbree fourths of those engaged in niaking the
award détermine that it ahall be set aside to furm a spécial fund for that one of
tbe live sections, aa detined by tbe Will, for whicb tbe amount was on g in ail y in-
tendeil. The pi'ocecds of any and every aucb fund may be emploj-ed, subjeet to
the approval of the adjudicators, lo promote tho objects wbicb Ihe testator
ultimatal y ^ a d m , v iavi. . iu-iitakia i^ bis lie^uast, in otber ways than by means of prizes.
Kvery spécial fund shall be adminiat«red in conjunciion witli tbe main fund.
» «.
For eaeh of tbe four sections in whicb a SteeJish corporation is charged
with adjudicating tbe jirizcs, tbat corporation sliall ajipoint a Committce — their
Nobel-Uoinmittee — of three or live menibers, to make suggestions with référence
to the award. Tbe preliminary investigation neccssary for the awarding of
prizes in the Peaco-secti(m sball be conducted by the Committec of the Xor-
negiaii Sterling, aa laid down in the Will.
To be qualitie<l for élection on a Xobel-Coiiimiltec it is not essential
either to be a Swedish subjeet or to be a niember of the corporatiou that bas to
tuake the award. On the Norwegian Cominittee persons of olher nationalities
than Norwegiaii niay bave seats.
Menibers of a Xobel-Comniittee may receive reasonable conipensalion for tbe
labour devolving upon tlieni us such, tbe amount to be deteriiiined by tbe cor-
|>oriition that ap|ioints them.
In spécial cases, where it shall lie deeiueil neceas^iry, tbe ailjudicaling cor-
poration sball bave the right of appiiinting a spectalist to take part in tbe delib-
entions and décisions of a Xobel-Conimittee, in Ihe capacity of a incnibcr
of the saine.
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It is casontial that every candidate for a prize under the terms of the Will
be proposcd as snch in writing by some duly qnalified pcrson. A direct apjili-
cation fur a prizc nill not hv taken into considération.
Tbe qualification entitling a person to propose anotber for the receipt of a
prize consista in being a représentative, nhetber Swedisb or otherwise, of the do-
main of Science, Literatare &c in question, in accordance with tbe detailed sti)i-
nlations obtainable froni the corporations cbai^ed with adjudicating tbe prizes.
At each annual adjudication those projiosals sball be considered that havo
been baiided in during tlic twelve months preccding the Ist day of Fcbniary.
I 8.
The grouiids upon wbicb tbe proposai of any candidate's namo is made mnst
be statcd in writing and haiidod in along with sucb papcrs and other documents
as may bc therein referred to.
Sbould the proposai be nritten in a langaage otber tban tbose of the Scan-
dinavian group, or tban English, French, Gernian or Latin, or sbould tbe ad~
judicators, iii ordcr to arrive at a décision upon tbe inerits of a work proposed,
be under tbe neccssity of obtaining information as to the contents chiefly from a
work written in a langnagc, for the understanding of whicb there is no expédient
save sucb as involves a grcat expenditure of trouble or money, it shall not be
obligatory for tbe adjudicators Ut pay furthcr considération to tbe proposai.
On Founder's Day, the lOtb of Deceraher, the anniversary of tbe deatb of
tbe tcstator, the adjudicators shall — '— '■ "■- '"■ "* **•"'- ■» "t"
«b«U hand over to the wiuners of prizes a chèque for tbe amonnt of tbe s&me,
together with a diploma and a niedal in gold bearing the testator's cffigy and a
su i table legcnd.
It sball be incunibent on a prize-winner, whercver feasible, to give a lecture
on tbe subject treated of in the work to whicb the prize bas been awarded; sucli
lecture to take place witbin six montlis of the Founder's Day at wbicb tbe
prize was won, and to be given at Stockholm or, in the case of the Peace prize,
at Christiania.
Against the décision of the adjudicators in rnaking thcir award no protest
can be Indged. If différences of opinion bave occurred they sball not appear in
the minutes of the proceedings, nor be in any otiier way made public.
As an assistance in the investigations necessary for making tbeir award, and
for tbe promotion in other ways of the aims of tbe Foundation, tbe adjudica-
tors shall ])0sses3 powers lo establish scientilic institutions and other organizations.
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The iitstitutiiiiis &c so established, and belotifciii^ t<> t)ie Fouiidiitioit, shall
be knonn urider the name of Nobel-Iiisti tûtes.
8 lî.
Each of the Nobi'l-Institutos shall be under tbo coiitroi of that adjudicating
cori'oratioii that bas established h.
As regards its external management and its finances a Nobel-Institute shall
havL' au inde]iendent status. Its jiroperty is not, however, on that acconnt avail-
able for defraying tbe expansés of any establishments belouging to an adjudicii-
tiug or any other corporation. Nor is it pertnissilile for any scholar who is in
receipt nf a tîxed salary as an officiai of a Swedisb Nobel-Institute to occupy a
similar jiosition at any other institution ut tbe saine time, unless the King be
pleased to permit it in a spécial cuse.
So far as the adjudicators of prizes deem it to be feasible, the Nobel-Insti-
tntcs shall be established on onc common site and shall be orgauised uuiformly.
The adjudicating corporations are at liberty to appoint foreigners, oither
meu or women, to posts at the Nobel-Institut es.
« 18.
t'roiii that jHjrtion of the incoine derived from the main fuud that it falls
to the lot of each of the five SectioTis annnally to distribute, one fourth of the amount
shall be deducted before the distribution is niade. The immédiate expeiiseg con-
nected with the award having been discharged, the remainder of the anionnt de-
ducted as ahove directed shall be employed to meet the expenses of the Section
in maintaining its Nobel-lnstitate. The money which is not absorbed in tbus
defraying the current expenditure for the yeur, shall form a rese^^c fund for
the future needs of the Institute.
THE ADMINISTRATION OF THE FOUNDATION.
11*.
The Nohel-Foundation shall be represented by a Board of Control, located
in Stockholm. Tbe Board sball consist of five members, one of wbom, tbe Pre-
sideut, shall be appointed by tbe King, and tbe others by the delegates of the
adjudicating corporations. The Board shall elect from their own members a Maïk-
aging Di recto r.
For tbe nicmber of tbe Board wbom the King ap|ioints one substitute shall
be cbosen, and for tbe other members two substitutes.
Tbose members of the Board who are elected by the delegates of the iwl-
jndicators, and also their substitutes, shall be appointed to hoiri office for two
years, commencing from the Ist day of May.
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« 15.
The Jloard sball itdmiitiater tlie futids of the Foundation a-n well as tlif
other proi)erty, real and otherwisc, helouging to it, in so far as sucli ia conitiioD
t<> ail the sections.
It shall be a function of the Boiird to hund over to the wiiiners of pri-
zes in accordance with the rules of the FouodutioE, the (irizes so won, and besides,
to attend to the iiayment of ail duly authorisetl exiienscs connected with the
prize-distribution, the Nobel-Iostitutes and similar objects. It shall further be
iiicunihent on the Board to be of assistance, in luatters that arc not of a scieiiti-
fic character, to ail those who hâve to ilo with the Foundation, where help be
required.
The Board shall be etnpowered to entcme the services of a lawyer to summon
or prosecute a i>erson or to défend a case on its behalf if need arise, and, in
gênerai, to act as the légal représentative of the Foundation. The Board shall
be entitled to engage the assistants who may be necessary for the proper discharge
of its duties, and also to fis the ternis, both as regards salary and pension, on
which snch assistants shall l>e renninenkted.
The adjudicating corporations shall appoint tifteen <lelei^atcï, for two civil
years at a tiine; of thèse delegates tbe Aeademy of Science shall choose six iUid
each of the other bodîcs three. To iirovide against inconvenience from the dis-
ability of a delegate to sorte ut any lime, the Acudemy of Science shall apjioiiit
four snlistituti-s, and each of the other Imdies Iwo.
The delegates shall elect one of tbeir nuinbcr tu act as chairman. Thiit
élection shall lie beld at a meeting to which the oldest uf the delegatos chosen
liy the Acadeniy of Science shall suininon bis fellow-delegatcs.
A minimum of nine delcji^ates shall constitute a quorum. If any of the
adjudicating corjiorations neglect to choose delegates, that sball not privent tbe
other delegates from arriving at a décision on the business before tbem.
Should a delegate réside at any jilace other tban that wbore the meeting of
delegates takes place, be shall be entitled to receivi' reasonable compensation for
the expense to which be sball hâve l>een put in attending the roe<'ting, sucb
compensation to be paid from the gênerai funds of the Foundation.
The administration and accounts of the Board shall be controllcd once ever>'
civil year by five auditors, of wboin each of tbe adjudicating corporations shall
elect one and the King appoint the fifth; this last shall act as chairman at
tbeir sittings.
llefore the expiration of Februar>' every year a report concerning the ad-
ministration of the Board sball be handed in to the chairman of the Auditing
Committee, which in its turn shall bring in its report before the first day of
April to the delegates of tbe adjudicating corporations.
In Ibc Auditors' Report, which must be published in the public newspiipers,
there shall ap]>ear a sumraary of the objects to which tlie proceeds of tha scveral
funds bave beeit apjilied.
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If auy of the adjudiciitiog corporations iieglects to elect an auditor, or if anjr
uuditor fails to appear ofter having been sammoned to a sitting of the Auditing
Coinmittee, the other anditors shall not lie thereby prevented from pnrsuing their
task of anditiufï.
i 18.
The auditors shall ut itil tiiiies bave access to ull the books, accouiits and
other documents of the Foundation; iior shall aiiy information thf y luay demand
coucernini; ihe inunat;eme]it be withheld by the Itoard. AU the deeds and
sccurities lielonging to the Foundation shall bc exaniined and verified at least
once a year by the auditors.
The ilIiniEter of Public Education and Worship, eithcr in person or by
apiKtinted deputy, shall also hâve the right of access to ail the docnment»
lielonging to the Foundation.
S 19.
On the Iiasis of the Auditors' Report the delegiites of the adjudicators shalt
détermine whetber tbc lioard shall lie beld absolved froin tbeir respoiiaibility or
not, and sball take those ineasurea against the Ëoard or any nit^mher of it for
nhich call may arise. If iio caae be bronght up witbin a year and a day of
tbc date wben tbc report of the Itoard was handed in to tbe auditors, tbe
exonération of tbe Hoard sball be held to bave been grauted.
I 20.
The King sball détermine the salary of tbe managing director, aud iils»
the amount of rémunération tbat sball be giveu to the otiier meinbers of tbe
Board and to the auditors.
Furtber instructions as to the management of the Foundation not contained
in this Code shall be issued by the King in spécial by-laws.
§ 21.
One tenth part of thi.' animal iuconie derived from the main fund sball be
added to the capital. To the same fund sball be also added the interest jiccruin^
from tbe suras set aside for prizes, wbile they remain undistributed or bave not-
been carried over to the main or other (sjiecial) fund, as directed in § -5.
ALTERATIONS IN THE CODE.
A proposition to modify tbese statutes may lie inade by any of tbe adjud-
icating corporations, by tbeir delegates, or hy the Iloard. Upoii any such
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proposition beiug brought for^ard by the ndjudicators or by tlie lloard, the dele-
gates shali be required to express au opinion relative t« it.
The adjudicalors and tbe Board shiill hâve to corne to a décision on any
proposai made, the Academy of Science having two votes and the otber corporations
one each. If there are not at least four votes in faveur of a proposition, or if
that corporation whoae rigbts and autbority the change propoaed affects bas uot
giveii its assont, the proposition shall he regarded as rejected. In the contrary
case the proposition shall lie subinitted by the Board lo the King for his
-considération.
The omission on the part of any of those who are notilied in due course
of a proposed change, to send in any communication within four moiiths of the receipt
of tbe said notification, shall not prevent a décision being arrivcd at.
TEMPORARY REGULATIONS.
1. Directiy the Code of Statutes of the Foundation shall hâve been ratified
by the King, the adjudicators shall appoint the prescril)ed nuinber of delegates
to net unlil the close of the year 1901; they shall be suinmoned to meet together
in Stockholm at the earliest date possible, for tbe purpose of electing the memliers
«f the Board of Coutrol of the Foundation.
In detenniiiiiig the period of service of those mcmbers of the Board whn
are first appointcd, the following points are to be observed: firstly, that to the
tinie of service laid down by tbe statutes, which commences on Ist May 1901, the
timc between the date of tlie élection and tbe day named must be added, an<l
secondly, that two members of tbe Board shall be chosen by lot to go off again
oue year afterwards (on May 1).
2. The Board of Contre] of the Foundation sball assume tbe management
of tbe property of the Foundation at tbe commencement of tbe year 1901;
subject to the proviso, however, that tbe tcstator's executors shall he at liberty
to continue, during the progrcss of the year, to take those measures wbich may
still be necessary for the .completion of the winding np of tbe estate, so far as
they tind iieedful.
3. Tbe first distribution of prizes sbull take place, if feasible, in 1901, and
that in ail five sections.
4. From the property iiosscssed by tbe Foundation there shall bededucted:
a. A sura of 300,000 kron or (abo ut £ lii,56G) for eachof tbe five sections,
1,500,000 kronor in ail, to be used, along with the , iuterest accrning
therefrom after the first of Jannary lOOO, as need arises, for defraying
the running expenses of organising the Nobel- In stitutcs, sud
b. Tbe sum which the Board, after consultation with the dclegates, may
deera necessary for procuring a building of its own, to embrace offices
for tbe transaction of business and a large hall for Founder's-day célébrations.
Tbe adjudicators shall lie empowered to set aside the 300,000 kronor and
interest thereon, mentioned ahove, or any portion of tbe same, on behalf of the
spécial fuiids of the différent sections.
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n
To ail wbich £)ach and £very One, whom it may concem, hath to pay duti-
ftil"and obedieiit heed. To tbe further certainty whereof WE bave hereby attached
OUR own signature nnd royal seul.
At the Palace in Stockholm, on this the 29tb day of June 1900.
OSCAR.
(L- S,)
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STATUTES,
TOQETHEB WITH
SPECIAL REGULATIONS,
CONCEBNING
THE DISTRIBUTION etc. OF PRIZES
FROM THE NOBEL FOUNDATION
BY
THE ROYAL AC'ADEMY OF SCIENCE IN STOCKHOLM.
aivËN BY
HIS GHACrOUS MAJESTY, OSCAIi 11, KIXG OF SWEDKX AND XUKWAY,
AT THE PAEACE IX STOCKHOLM, OX THE 2i)TH DAY OE JL"NE 1900.
PRIZE DISTRIBUTION.
8 1-
The right t 1 i tb I d d t t i d ect d
g 7 of the Coi f St t t 1 th N Ih-I F d t h 11 bel r t
1. H.niu d f ml f tl lî y 1 i 1 f S ce
Stockholm .
2. Memb 1 tb N h 1 ( tt t th PI > I 1(1 1 S
lions us detine 1 tl C d
3. Scient thl dXblpl tl\l f
Sciem-e.
4. Proie rs I 1 I t 1 II Fhy 1 ^d
Chemical Scie t tl L t t Lpsal 1 d Cl t C j h g
iind Uehiugfora t Ih C ) ^1 i Cl ru ^ 1 T 1 1 t d th H yal
Techtiical Coll t kh 1 d I» th t 1 t th m Ijects
who an- on th | t t ff f th t kh Im U t} C II r
5. Holde (mil t tl rs t t 11 ji t<
the uumlier ( t t lea t t 1 1 t l ly th \ d m} f Se tb
way most api | n t t tl j t ] t t I th t d
their respectiv t 1 1 a
6. Otber S t t 1 m th Aca 1 f S m j fit 11
A dcterm t n t th h t I mad t t h d t t
accordiinte witb t 6d6b hllbrrdtif thl f
cach Scptenibor,
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I s.
For cacb of tlie l'hysical aod Chemical ï^ectioiis ttae Nobel -Committee, as
prescribed in § <! of the Code, shall consist of lîv<i Hieml)er8, four of them beinf;
cho8<m by the Acudemy and the fifth being the i)re9idenl of the corre8])OiidiDR
sectioD of the Nobel -Institut^', as mentioned in § 14 below,
Tbe élection shall be for a epacc of four civil years. A member Roiriff off
bv rotation sliall be elifiible for réélection.
If a member retires or dies before his period expires, another perso»
shall be eleited to sene for tbe remainder of the jierlod.
I 8.
PrcMOua to the élection of u member ot the Nobel-Committee, a list of
proposed names shall be drawn up bv the 4th (.lass m the Academj if the
élection be to the Cummtttee in Phjsics, and bv the 5tb Class if tbe élection be
to the ( uminittee m Cbemistry Thèse lists shall be banded m to the Academ\
DOt liiter thtin the clu^^e of November
If eitber ot the aboie Classes of tb( Atadfmy so desireb, thej shall be
empowered to .issociate an> Looipetont member ol anothir (lass nith themselves
in Ihe task ot dranin»: □]> tbe lists uforrsaid
I *•
Tbe Academj shall sélect one of the members chose» to sit ou ii N'obel-
Committee to be the chairman of the saine, for the space of one year at a time
In case of absence on the part ot the chairman, lus place shall be taken for the
sittiuK by the oldest among the meml>ers présent
When the two committees meet iti joint conférence the chair ehall be taken
by the older of the t«o chairmen
Xo décision shall be arrived at by a KoIhîI -Committee, uniess there be
présent a minimum of three out of the tîve members havinn seats on it, as
directed in § 2 above.
Voting shall not be by ballot, but open. If the votes be equally divided,
tbe chairman shall hâve a casting vote.
« «■
Dnring the course of the month «f Septembcr in each year the Kobel-
Committees shall isane a circular to ail those wbo are «lualitied, according to §
1 above, summoning them to make nominations of candidates for prizes before
the first day of February in the followiug year; such nominations to be sup-
ported hy évidence, documentiiry and otherwise.
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8 î-
lîefore the close of September every year tlie Nobel- Connuittec shall présent
to tbe Acodemy tbeir opinion &nd proposais regarding the distribution of prizes.
Tbat Class in the Academy which is thereîii concerned sball tlien express
its views witb regard to the proposais, before the expiration of the month of
October at the latest. Should the Class in question deem it iiecessary to call in
the services of some qnalitied member of any other ('lass, to aid in draning tip
their report, they sball bave authority to do so.
The final décision, devolving upon tbe Academy, sball l>e arrived at within
the lapsf of the lirst half of November nexC ensuine.
The proceedings, verdicts and proposais of the Nobel- Committoes with référ-
ence to the prize-distribution shall not 1* pnblished or in any other way be
made known.
I »■
The uniount of the rémunération that in conformity with § 6 in the Code
is tu be allotted to a member of a Nobel- Committee, sball be determined by the
Academy, after it has heard the joint views of Classes 5 and <>.
The amount of rémunération to be accorded to any person who shall bave
been ealled in as an expert member of a Nobel-Committee, in pursuance of the
stipnlations of § 6 in the Code, shall be determined by the Academy, after it
bas heard the opinion of the Class which shall hâve ealled in such member.
I 10.
To every member of the Academy who shall attend a meeting at which, in
pursuance of § 7 (item 2 or 3), a Class in the Academy shall agrée upon a
linal verdict or at which the Academy sball corne to a décision in regard to the
prize-award, ii Nobel medal in gold shall be presented for cach occasion.
I 11.
AU questions counected with the Nobel-Foundation shall be dealt with at
spécial sittings of the Academy. The minutes madc at those sittings shall not be
preserved with those of the other sittings of the Academy. Ail eipenses entailed
liy thèse spécial sittings ahall be defrayed from the fonds of the Nobel-Foundation.
THE NOBEL INSTITUTE.
The Nobel-Institnte, which § Il nf the Code authorisos the Academy of
Science to establish, is to he so estahlishcd primarily for tbe pnrjiose of carrying
ont, where the respective Nobel-Coramittees sball deem re(juisite, scientific in-
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15
Testigation as to the value of those discoveries Jn the domains of l'bysics and
Chemistry, nbicb sball hâve been proposed as meriting the award of a Nol>el-prize to
their antbors.
Tbe Institute sball, moreover, as far as its means allow, promote such
researches in the domains of the sciences named, -as promise to result in salient
iidvantage.
i 13.
The Xo bel -Institute shall consist.of two sections, one for Physical Research
and one for Chemical Researcli,
Tbe bnildings required for tbese two sections ahall be erected on contignous
sites, and rooins for tbe sittings of tbe Nobel- Committees os well as rucord-rooms,
libraries &c shall be constnicted for the tivo in c
The Nobel-Institute sball be nnder the superintendence «f an Inapector,
uppointed by tbe Crown.
As président of each of tlie two sections of the Nobel- Institute, the Academy
of Science shall sélect, on the basis of recommenda tiens froni the Class in the
Airiidemy concemed, a scientist, either of Swedish or foreign extraction, who i»
pussessed of an estikblished re|iutation as an investigator and of a widf expérience
in, and gras)) of, the branch of science wbich it is tbe fnnction of the section to
promote.
The présidents shall hâve the title of Professer.
The terms of appoîntment for the présidents shall be drawn up by the
Academy on tbe basis of suggestions from the Class in tbe Academy concerned.
tt 15.
The président of a section shall dévote the whole of bis working-tinie to the
eonccnis of that section. Hc shall exercise supervision over tbe officiais and
attendants in tbe service of the section, hâve charge of the buildings and collec-
tions belonging to it, and be beld responsible in tbe bist resert for tbe
finances.
Tbe président shall see to the carrying ont of the work of investigation
mentioned in § 12. In cases wbere such work falls within tbat department of
research wbich the président bas made his own, he shall be required to exécute
it himself.
Tbe other régulations to which the président shall be subject sball be im-
parted to him in a spécial code of instructions druwn n)i by tbe .\cademy.
9 1«.
Whenever necd shall arise for the calling in of a specialist to assist in tbe
work of investigation, that Nobcl-Committee wbich bas the matter in band, shall
make application lo tbe Academy for the purpose. Tbe fee for such work sball
lixed in each case by the .\cadeniy on tbe basis of the Committee's own
ol>sen'ance nevertheless being paid to tbe following paragmph —
S".
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Iii cases wliere tlie Aiaderay, hy the tcrma «f the Code, dues not hold the
sole right to iletermine the amount of the rémunération to be aecorded to any
member of the Aeademy, the decisJou authorisitig Buch payinents to be made
âhall be submitti'd to the ('rown for considération iind sanction.
S 18.
A jiiiiit secretan* for the two sections «f the Nobel-liistititte shull be ap-
pointed hy the Acitdemy, the conditions of appoint ment to rest with that body.
Names for the post shull be pro]H)sed by tlie two Nobel-Coinmitteea joiiitiy. Tlie
secretary shall be requirnl, in addition to bis other dntica, to keep the minutes
at the aittings of the No)>el-Comniittees. A librarian shall iilgo lie appointed in
the Hame maiiiier. The position of librarian may be combined with that iif
secretary or assistant to the Institutc.
Assistants, makers of instruments, portera and other officiais reqiiired for
the work of the Itiatitnte, shall be engaged anil ilismisscd l'y that N'obel-Committei'
which employs Iheni.
I !»•
Permission for (itbor persons than those who are on the scientific staff of
the Institut* to carry on research in its laboratories &c, inay be graiited liy the
Nobel-Oominittee interested, yet oiily provided the researchrs are directed townrds
<letermiiiiDg the scientific conditions upon which some discovery or some invention
may be evolved.
SPECtAL FUNDS.
I 20.
As soon as any Spécial Funds shall hâve been fonned, in accordaiice with
^ 5 in the Uode, the Academy shall be entitled to distribute, ont iif the anuual
yield thereof, support for the furtherance. in directions the tcstator had ultiroately
in view in making his liequest, of any work in the domains of Pbysical and
Chemical Science that may be judged to lie of significance either in a scientitii'
m a practieal renard.
Assistance of that kind shall by préférence be ivccorded to auch persons as
shall hâve aiready attaincd, by their labours in tbe sciences naroed, to résulta
that promise in their further development to prove wortliy of the supjtnrt of the
Nobei-Foundation.
Proposais for the uwarding of assistance of the nature above indicated shall
be made by the respective Xobel-Committees and submitted to the Academy; it
shall tben rest witb that body to consult tbe opinion of the Class concerned and
tbereafter to détermine on the case.
Tbe iucome derived from tbe spécial funds may aiso be applied to tbe needs
of the Nobel- Institute.
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ALTERATION OF THE PRESENT STATUTES.
f 21.
A proposition to alttr the présent statutes may be raiswl by iiny member
of the Atademy or of the Nobel-Committees. liefore tlie Academy proceeds to
(leal with aiiy prnposition tu Ibat end, it sball iirst ohtaiii an expression of
opinion with rcRard to it from the two Xobel-t'ommittcea joiutly, and subsequcntly
l'rojn Classes 4 and 5 in the Acaileniy jointly. Any prnposed nllcration that bas
been adopt^d by the Aciidemy shall be suhmitted to Ibc Crown for considération
and sanction.
TEMPORARY REGULATIONS.
On tbe occasion of tbe first élection of niembers on the Nobel-Committees
the Academy shall also appoint a pro tem, secretary fur thèse Committees,
Untîl such time as présidents shall hâve lieen chosen or definitely apjiointed,
there shall be a fifth member of each of the Koliel-Coromittfies, cboscn liy tho
Academy. Those raeinbere shall retire on the appointment of présidents.
In determining the period of service of the other four members of each
Committee to k^ first ap{ioittted, tbe following points are to be noted: that to
tbe period stipulated for them to act must be added the time that elai)ses be-
tween tbe day of their élection and the Ist of January 1901; and further, that
at tbe time of élection lots shall he drawn to détermine which of the niembers
shall go off by rotation, as stipulated, at thu close of tbe years 1901, 1902
and 11103.
The présidents of the sections of the Institute shall be appointed pro tem.,
directly after the Academy bas decided that meosores shall be taken for the
establishment of tbe Institute.
The définit»^ appointment to tbe permanent posts of both président and
si'iTetary shall not takc place until the Institute shall hâve been equipped and
be in working nrder.
Until the time when tlie Nobel-Institnte sball be complète and hâve «b-
luincd its due organization, the Nobel-Committees sball resort to the opinions of
experts in the several departments for such technical information as they inay
find thetnselves in need of for the purposes of tbe adjudicating of }irizes, and
they are empowered to bave the expérimental investigation and testing carried
ont at any institution, either bonie or foreigu, that they may deem suitable. The
fées Ut be paid in such cases shall he individually fixed by the Academy ou tbe
basis of a suggestion to be made by the Nobel -Committee eonccrned, with due
observance, bowever, of the stipulations contained in § 17.
To ail whicb Each and Every One, whom it may conccrn, hath to pay
dutiful and obedient beed. To the further eertainty whereof Wl*] bave hereby
attaclicd Ol'E own signature and royal seal.
Al. the Palace in Stockholm, on tbis tbe •l'Jtb day of June 1900.
S r A R.
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STATUTES,
TOOETHER WITH
SPECIAL REGULATIONS,
COUCBBNING
THE DISTRIBUTION etc. OF PRIZES
FROM THE NOBEL-FOUNDATION
THK TAROTilXE MEDIOO-CHIRUROICAL IXSTITUTE
IN STOCKHOLM.
8IVEN BY
HIS GRACIOUS MAJESTY, OSCAR II, KING OF SWEDKX AND XOKWAY,
AT THK l'ALACE IN STOCKHOLM, ON THE 29rH DAY OE JI'NE 1900.
PRIZE DISTRIBUTION.
« 1.
^|] «jurstinns cunneiUd nitli tlic jinzc dibtnbation ehil) be fintt denlt with
bj the Nobfl Comtnittu foi t!ie Medtrjil SpIhiii constitutif is prcsinbiil iii Oie
( oiU, iiid shall \h limdid on tiv it to flic l'nilissoml ^t iff iif the firolinp
Iiistitiitc for a fin tl (Ici isiiin
% 2
Threo of the members of the hobel Ooiimiittoe shill be chosen by thc pro-
fessors at the Cirolmt Iiislitute tor a periul of tbrei ci\il ynrs l'^cr) j(ar
OTic of their nuinbcr shall go nff by rotHion, » retiring meniber h(ing hownor,
cliRihk for rt élection
rh( sud profpssors ahall appoint ono of tbi Ibree niemiii rs clnirniaii of the
<ommitt(( and another \icc diairniaii
lh( oiber memkr^ bliall l>e ai>pointid .it times, and m thc niamicr, st.itod
Im'Iihv iii t} G.
I S.
The Nobel -Committee cannot tninsact business unlcss at least half tbe
members are présent.
If the votes are equally divided the chairman shall exercise the castiug vote.
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» *■
Every year, during the montb of September, tlie Nobei-Committeo sball
issue a circular to ail tliose persons who are qualified, aceordiiig to the stipu-
lations giïen below, to make proposais of naraes for the reoeipt of prizes, re-
questJDg them to liand iii such proposais hefore the expiration of tbe montb of
February uext euauing, togetber witb the documeiitary évidence in support thercof.
I &.
The qualification requisite for tbe rigbt to nominale candidates for tbe
Nobel prize-co m pétition sball be beld to be possossed bv
1. Members of the Professorial Staff of the Caroline lustitute
2. Members of the Médical Class in tbe Royal Acadcmy of Science
3. Tbose persons who sball bave received a Nobel-pnze in the Médical-
section.
4. Members of tbe Médical Facultics at the Universities ot Upsala, I.und,
Christiania, Copenbagen and Helsingfors.
5. Members of at least six otber médical faculties, to be selected by tbe Staff
of the Caroline Institute in the way most apprupriate for tbe just représentation
of tbe varions coniitries and tbeir respective seats of learning.
6. Scicntists wbom the said Staff inay see fit to sélect.
A détermination as to tbe choice to be niade of teachers and scientist^, in
accordance witb sections â and 6 above, shall be made witbin the first balf of
tbe month of September, the initial proposai to emanate from the N'obel-
Committee.
i «•
Tbe nominations to tbe prize-com pétition that shall bave been handed in by
persons duly qnalified, as above detailed, during the course of each year counting
from Feb. I to Fcb. 1, sball be first dealt with by tbe Nobel-Corapiittee, wbicb
shall arrange thetn and hand tbeni on, with tbe comments upon theni it may sec
fit to make, to the Professorial Staff of tbe Caroline Institute within the first
balf of February.
The said Staff sball thereupon, in the first balf of March, appoint two
additional members on the Nobel-Committee for the remaiuinK portion of the
ciïil year.
The said Staff shall, moreover, bo einjMiwered to apijoint oue or more
experts to take part as members in the délibérations and décisions of tbe
Nobel-Committee, whenever it sball considcr snch a procédure necessary in any
particular case.
9 î.
The Nobel-Coramittif "hall détermine whiih of thi works ot tbose nomm-
ated shall be subjected to a spetial investigation and sball umlertake tht doing
of the same, being herehy emponered to emplov tbe asiistance needed
The Nobel-Committee baving handed m its décision within the month of
April, tbe Staff of tbe Caroline Institute shall détermine at its first sitting in
.y Google
20
tlie munth of May, whctlicr tlir works of any oUuts «f tlii'soiiiHninated sliall also
1ii' mode Ihis siibject of sjicml exaniinatiim.
The work of a iiomincB shall be rcji'cted if it lie iiot decirteii tii hâve it
spuciiilly examint-d.
6 8.
Tbe NobdCommittpe shall hiind in its verdict and (iroposals for the iirize-
award to tbe Staff of tbe Caroline Inatitate within the moiitli cil' Septcnilier.
The said P^ofG^)8o^ial Stnff shall Ihen ûx a day in the nioiith of Oclnlier
upou wMcb t» proceod to décide finatly upon the pHzo-award.
K 10.
Menibprs of the Xol»el-(.'oramit(ee not on tlie ProfcsMorial Stflff sinill lie
cntitled to take part in Ihe deliiierations upon the awardinft of the jinze, though
without the right ol votinjr.
With the ahiive exeeption, only the regular menibers of the Staff shall lie
pfti'iuitted to take part in tlie deliiierations and votiiig upon the prize-award.
The voting on the award «hall he by ballot. Where nee.easary, lots sball
bc drawn.
Every member of the Staff who is présent at tbe final decisiou, and the
secretary and the memliers of the Nobel-Coinmittee, shall receive a gold medal
apecially struck for the occasion.
I 11.
Tbe Xobel-t'tunmittce is entitled to raake reiiuisitiori froin the Itoard of
Administration of tbe Caroline Inetitute for tbe assigiunent of means to defrny
its expenses*. If tbe Itourd approves tbe réquisition so made, it itt entitled to
débit tbe Nobel Foundation with the aniount. Sbould the Itoard not sanction
the recinisitioii, or should it désire frt)ni other reasons si> to do. it niay refer Ihe
niatt«r to the décision of the Pmfessorial Staff of the Caroline Institute.
Tbe assignnient of sums to meet tbe other items iif exjienditure arising out
of the prize-diatribution shall be derided upon by the Staff of the Caroline
Institute, after consultation with the lloard of Administration of the Institute.
In cases where the Staff, by tbe terms of tbe Code, docs uot posseas tlie
sole right to reniunerate one of its own menibers, its de<-ision that such payinent
lie made shall lie sabmitted to the Crown for considération and sanction.
The i»rinted documents, which haie been handed in with the nominations for the
prize-com petits on or bave been purchased for the assistance of the adjudicators, shall be
preaerved in tbe library of the Caroline Institute, without, bowever, any re-
siKinaibility for tbe same devolving npon tbe public treasury.
Sdentific instruments and other auxiliaries of like nature, procured to
fadlitate the labour of investigation as a necessary preliininary to the adjudica-
tion of prizea, shall be tbe property of tbe Nobel-Fou ndal ion. They shail be
kept in such departments of tbe (.'aroline Institute as the Staff tbereof sball
appoint, without, bowever, auy respongibility tbr thetn defolving npon the public
.y Google
_21
Ireasury; thcy shall, moreoier, be iised therf until siich time wben thoy can bp
rernoved to a pcrmuueDt home in the Médical Xoliel-histituti^ thut is to lie establisbed.
Ail inventory of tbe abovp-mentiont^ beloDgings of the Xolwl- Foundation shail
l>e drawn up once cvery year and preseiited to the Board of Control, whk-b
shall hâve them nndcr itst charge.
THE MEDICAL NOBEL INSTiTUTE.
I 12.
The Médical Xohel-Institute, wbicb shall bc uiidur the siiperinteiideiioe
of the Chanccllor of the Univcraities of the country, sball be established and
organised by deiree of the Staff of the Caroline Institutc, when the said Staff
shall deem tbat the necessary means for the purpose are availablc.
A proposition for tlic establishing of thia Institute may be tnade by a
inembcr of either the Staff or the Nobel-Committee. The Nobel-Committee shall
Hrst deal with a proiwsiticin to tbat end, preparatory to ils heing submitted to
the Professorial Staff of the Caroline Institate for approml.
Until tbis Nobel- Institiite shall hâve entered ujwn its dnties ail particiilars
coiinected with Us fuuctiuns sball be submitted to tlic Crown for considération
and sanction.
THE SPECIAL FUND OF THE MEDICAL PRIZE-SECTION.
I 18.
Tbe proueils of this fniid shill be dtvitcd to ] romotinfi riscircb m
inediLat scienc ni other h)\s than by | rizi di tut ution ml to rendiring
the nsnlts of tbat rest irch of prictital use to minkmd m lirtdion-) in a(i.or<l
«itb wbjt tbi tebtator ultimittly bid m view m makin); bi lepiest
rhi rexnue accruint, troni Ibe fund shall m t le appro| ruted for i ninj;
lh( salar) of iny otbcial lug^i^ed at tht I aroluie Inslitnit
I 14.
A |>roposition for Ibe disposai of the prou^eds of the finid luay be made
by a inember eitber of tbe Staff of tbe Caroline Instituts or of the Nobel-
Committee.
The Stiiff shall debatp and dei-ide any such proposition nt'ter tbe Board of
Administration of the Institute bas ex|ires9ed an opinion upon it.
If the ainount derived from tbe fiind in any one yrar be not disposed of,
the Staff aforesaid sball détermine wbether it shall be added to the capital suin
of the fund or reserved for use in foUowing years.
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TEMPORARY REGULATIONS.
la determining the i)eriod of service of those tlirei' members of the Xobel-
Coiiiniittee wbo shall be first appointed by the Staff, the following points shatl
be observed: to the tiine stipulated for service is to be added tbe time olapsiDiE
between the date of élection and tbe Ist of Jan. IDOI; and farther, in conjunc-
tion with the élection, lots are to be drawn to détermine whicb of the three
niembers shall go off by rotation, &s stipulated, at the end of 1901, and whicb
iit the end of 1902.
To ali which Eacli and Every One, whoin it may concern, hath to jiny
dutifui and obedient beed. To the further eertainty wbereof WE bave hereby
attȣhed OUH signature and royal seal.
At the Palace in Stockholm, on this the 29tb day of June 1900.
OSCAK.
{L, S,t
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STATUTES,
TOGETBER WITH
SPECIAL REGULATIONS,
CONCBBNING
THE DISTRIBUTION etc. OF PRIZES
FROM THE NOBEL FOUNDATION.
Bï
THE SWEDISH ACADEMY IN STOCKHOLM.
QIVBN BY
HIS GR.\C10US MAJESTY, OSCAR II, KING OF SWEDEN ASD NORWAT,
AT THK l'Al.ACK JN STOCKHOLM, ON THE âilTH DAY OF M^K li»0().
The right to oominate a candidate for the prize-com petit! on sball belong to:
Membcrs of the Swedish Academy and of the Académies in France and Spain,
whjch are siinilar to it in constitution and purpose; members aho of tbe human-
istic i-lasses of other académies and of tbose bumanistic institutions and tioeictie»
ihnt are on the snme footing as académies; and teachers of a^sthetics, literatiire
aixl history at universîty collèges.
The above régulation sball l>e jiublicly announeed at Icast once cveiy fivc
yoiirs in some officiai or widoly l'irculated journal in cach of Ihe tbree Scandi-
navian countries und in the chief countries of tbc civilised world.
The Academy sliall ajipoint at its Nobel -Institu te, wbicb shall enilirace a
large library cliiefly of works in modem literature, not only a hcad-librarinn
and one or more sub-librarians, but aiso, as far as ni>eded, other offîcers iind
assistants of literary training, either with temporary or permanent posts, to
dischai^e the work of preparing questions arising ont of the prize-com petit) on
prior to their treatment by the Academy, to draw up reports coneerning iiterary
Works of récent publication in foreign countries and to translate from foreign langunges
when such work is required.
The Nohcl-lnstitute of tbe Swedish Academy shall be under the auperin-
tendence of an Tnspector appointed by the Crown, and under the immédiate
management of a niember of tbe Academy, to be choaen by that body.
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I 8.
The Academy ahall lie empowered to empluy the pruceeds of the spécial
fuad in furthering, in such directions as the testiitur altjmately bad in view in
making his bequest, any work in the lield of liteniture, whether carricd oq in
Sweden or iiliroad, that m:»y be coiisidered to possess importance more, esiiecially
in those dcpartments of culture wbidi it îs tlie func-tion of the Academy to tend
and fostcr.
i 4.
If thoae members of the Academy who do not live in Stockholm are pre-
vented from pcrsoiially taking part in the élection of delegiites, wbicb the Code
enjoins upon the Academy, they are entitled to vote hy sfnding in votiiig-papers.
Tbe members of tbe Academy who are non-resident in Stockholm are entitled to
compensation for travelling expeiises, to a value wbicb the Academy sball dé-
termine, if tlicy désire to he présent at any meeting of tbe Academy where anj-
■inestioii is on the agenda that relatifs to the p ri zc- distribution, to tbe reserving
of nioncy or to the allolting of reserve snms to a spécial l'uud.
S 5.
In cases whcre ollier forms of compensation than tbose for travelling or for
attendancc, as provided in g 4 above and in § IG of tbe Code, \m voted to a
member of tbe Academy, that body itself not being autboriscd by the (Jodo tw
dispense siich payraeni, the vote shah lie submittod to the Crown for considéra-
tion and s;inction.
To ail wbicb Eacb and Every One, whom it may coocern, hath to pay
ilutiful and olicdient herd. To the furthcr certainty whereof WE havo hcroliy
attached (ll'K own signature and royal scal.
At the l'alace in Stockholm, on this tbe 2*1111 day of .liino 101)0.
OSCAlî.
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NOTE
The Rojjal Âcademy of Science (Kangl. Vetenskaps-Akademien) in Stock-
holm was founded in 1739. The statutes of its constitution at preseot in force
date from thc year 1850 (July 13). The functiona of the Academy are to en-
courage the pursnit and the development of the sciences and olso to spread a
knowledge of them by tbe circulation of printed scientitic papers and mnnographs.
The Acaderay, of wbich the King is the patron, nambers 100 Swedisb and
Norw^an nienihers and 75 foreign ones. The borne members are rangcd in 9
Classes, to wlt: 1. Pure Matbematics; 2. Applied Matbematics; .3. Practical
Mechanics; 4. Pbysical Sciences; 6. Cbemistry, Geology and Mineralogy; 6. Botany
anil Zoology; 7. Médical Sciences; 8. Technology, Economies and Statistics;
0, (ieneral Science and Scientitic Pursuits.
Tbe Academy elects its Presideut annnally, but h as scTeral permanent
officiais, among whora tbe cbief is the Secretary, who has tbe détails of the
management under bis care.
The Caroline Medical-Ckirurgical Institute (Kungl. Karolinska Institutet)
in Stockholm dates from 1815. The statutes non in force received the King's
sanction on April 29 1B86. It corresponds to a University Médical Facnlty and
bas the same standing as the Médical Faculties at Upsala and Lund. Theoretîcal
and prnctical instruction in the Médical Sciences is iiiiparted, and studenta are
abln to grnduato at the Institute.
The bead of the Institute is tbe Rector, chosen from among their own
number by the staff of professors for a term ofthreeyears; the management and
control of tbe Institute is vested in bini. Tbe professorial staff numbers at
présent 22.
The Swedish Academy (Svenska Akademicn) in Stockholm, founded by King
(iustavus TU on the 20th of March 1786, when it received the statutes of con-
stitution still in force, dévotes itself to the arts of olocutiou and poetry, its
mission heing to labour in the intercsts of the préservation of purity, force and
élévation of diction in the Swedisb language both in scientiflc worbs and, more
cspedally, in tbose products of pure literature that are embraced under tbe terms
poetry and clocution in oll their scope, not eieluding those works that hâve the
incnication of religion for tbcir pnrpose. It is part of the tnsk of the Academy
to prépare for publication a dictionary of tbe Swedisb language and likcwise a
grammar, besides issuing papers and treatises calculated to establish and cultîvate
good taste. The .academy amards annnal prizes to thc winners of compétitions
in elocntion and poetry. The membersbip of tbe Academy is fixed at 18, ail
being Swedes; the King is its patron. The officiais consist of a Président, a
Chanccllor, and a Permanent Secretary, ail cboscn from among tbe members.
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LES PRIX NOBEL
EN 1919— 1920
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LES PRIX NOBEL
EN I919 — 1920
STOCKHOLM
IMPRIMERIE ROVALE. P. A. NORSTEDT & SONER
içaa
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TABLE DES MATIÈRES.
Pages
Distribution des prix suédois en içiç — IQ20 5
Cérémonie de la distributioD des prix suédois le 1" juin 1910 9
Le prix de phydque en 1918 17
* * ' . ï 1919 II
Le prix de chimie en 1918 39
Le banquet Nobel le i*' juin 1930 39
Cérémonie de la distribution des prix suédois le 10 décembre 1930 ■ - 46
Le prix de physique en 1910 5a
Le prix de phyùologie et de médecine en 1919 59
> * » » » > » en içïo 68
Le prix de littérature en 1919 83
> » » » en rçao 90
Le banquet Nobel le 10 décembre içao 98
Distribution des prix Nobel de la paix en iQiç et iÇ3o décernés par le
Comité Nobel du Parlement Norv^en 108
Les Lauréats avec portraits et notices biographiques ■ ■ 1 ' 7
Les Conférences Nobel en içiç et iÇ30 ; . . 143
Die Entstehung und bisherige EntwickeluDg der Quantentheorie von
Max Planck .\ . . . . 1 — 14
AnderuDg der Struktur und des Spektnims chcmischer Atome von
J, Starck 1 — 10
Nobelvortrag von F. Haber i — 16
L'Invar et l'élinvar par Ch.-É. Guillaume i — 3 a
Bidrag til Kapillœremes Fyàologi av Aucust Kbogh 1— 10
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Cette publication est faite par ordre des corporations chaînées de
décerner les prix Nobel.
Comité de rédaction.
MM. les professeurs K. B. Hasselberg, H. G. SOderbaum et F.
Lennmalm, le secrétaire perpétuel de l'Académie suédoise le docteur
E. A. Karlfeldt.
La rédaction définitive et les soins de l'impression ont été confiés à
M. C. G, Santesson, professeur à l'Institut Carolin, Stockholm.
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DISTRIBUTIONS DES PRIX SUÉDOIS EN 1919-1920.
Les institutioas suédoises que le D* ALFRED NOBEL a -chargées par
son testament de décerner les prix qu'il a fondés, choisissent chacune, coo-
formément aux statuts de la fondation^ un Comité qui prépare rattnbuti<M)
annudle de ces prix.
Ces comités reçoivent les propositions de candidatures faites par les
personnes qui, en Suède «t à l'étranger, sont qualifiées à cet eflet Suivant
des règlements spéciaux; il les examinent et remettent à leurs institutions
respectives des rapports motivés, après quoi l'attribution des prix est
décidée.
En 1919 et 1920, les Comités étaient composés de la manière suivante:
Comité Nobel de l'Acadénaie des Sciences de Suède pour la phy-
sique:
MM. P. G. D. GraNQVIST, professeur de physique à Upsal, président
du Ccmité; K. B. Hasselberg, professeur, physicien de l'Académie des
Sciences; Svante A. ArrheniÙS, professeur, directeur de l'Institut Nobel
de l'Académie de» Science pour la chimie physique; V. Carlheim-Gvl-
LENSKIOld, professeur de physique, Stockholm; A. GULLSTRAND, professeur
d'optique physiologique et physique à Upsal.
Comité Nobel de l'Académie des Sdences de Suède pour la chimie:
MM. O. Hammaesten, ancien professeur de chimie physiologique et
médicale à Upsali président du- Comité; J. P. Klason, ancien professeur
de chimie à l'École Technique Supérieure de Stockholm; OsCAR Widman,
anden professeur de diimie à Upsal; ~H. G. SOderbaum, professeur de
chimie ^ricole à l'Académie d'Agriculture de- Suède; Â. G. Ekstrand,
anden ingénieur en chef du Service du Contrôle des alcools et denrées,
Stockholm.
Comité Nobd de l'Institut Carolin de Médecine et de Chirurgie pour
la physiologie et la médecine:
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pour içiç: MM, J. E. JOHANSSON, professeur de physiologie, /r^t/i^^«/
du Cûmité; F. J. E. Westermark, professeur d'obstétrique et de gynéco-
logie, vice-président du Comité; ISRAËL HOLMGREN, professeur de méde-
cine interne; JOHN A. Sjûqvist, professeur de chimie médicale; G. HedrÉN,
professeur de médecine légale, tous à l'Institut Carolin.
pour IÇ30: MM. J. E. Johansson, professeur de physiologie, />r/j/rf«//
du Comité; G. HfdrÉN, professeur de médecine légale, vice-président du
Comité; ISRAËL HoLMGREN, professeur de médecine interne; F. LennmaLM.
professeur de neurologie; JOHN A. SjOQViST, professeur de chimie médicale,
tous à l'Institut Carolin.
Comité Nobel de l'Académie suédoise pour la littérature:
pour içiç; MM. H. G. HjARNE, ancien professeur d'histoire à Upsal,
président du Comité; ESAIAS TegnÉR, ancien professeur de langues orientales
à Lund; E. A. Karlfelt, docteur è& lettres, secrétaire perpétuel de l'Aca-
démie; P. A. L. HallstrOm, homme de lettres; une place vacante, tous
membres de l'Académie suédoise.
pour iç2o: Les mêmes et M. J. H. E. SchCck, ancien professeur
d'histoire de la littérature à Upsal.
L'Académie des Sciences de Suide a décidé le 13 novembre 1919 de
décerner le prix Nobel de physique de 1918 à
M. MAX PLANCK
en reconnaissance des services qu'il a rendus pour le développement de la
physique far la découverte de télément daction.
Le même jour, l'Académie a décerné le prix Nobel de physique de
1919 à
M. JOHANNES STARK
pour sa découverte de l'effet Doppler des rayons canaux et de la disper-
sion des raies spectrales dans le champ électrique;
ainsi que le prix Nobel de chimie de 1918 à
M. FRITZ HABER
pour la synthise de fammoniague en partant de ses éléments
En outre, l'Académie a décidé le 1 1 novembre 1920 d'attribuer le prix
Nobel de physique de l'année à
M. CHARLES EDOUARD GUILLAUME
pour reconnaître les services qu'il a rendus à la physique de précision
par la découverte des anomalies des alliages dacier au nickel.
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Avec les prix, il a été remis à ces lauréats, un f/(0/^m^ artistiquement
orné, rédigé en suédois et indiquant brièvement, d'après les termes cités
ci-dessus, les raisons pour lesquelles le prix avait iti dicemi. Les di-
plômes étaient dgnés du président en exercice de l'Académie des Sciences de
Suède M. A. G. Ekstrand, ainsi que du secrétaire M. Chr. Auriviluus.
L'Institut Carolin de Médecine et de Chirurgie a décidé le 28 octobre
1920 de décerner le prix Nobel àt physiologie et de médecine de igig à
M. JULES BORDET
pour ses décomiertes concernant f immunité
et le prix de 1920 à
M. AUGUST KROGH
pour sa découverte du mécanisme de la régulation capillairomotrice.
Les diplômes de ces lauréats portent les signatures des membres du
Collège des professeurs de t Institut Carolin:
F. Lennmalm.
Erik MOller. C. G. Santesson. J. Âkerman.
Carl Sundberc. J. E. Johansson. Emil Holmcren.
Bror Gadelius. Albin Dalén. Gustaf Ekehorn.
GUNNAR HeDRÉN. GuNNAR HoLMGREN. JOHAN AlMKVIST.
Israël Holmgren. Patrik Haglukd. L Jundell.
GOSTA Forssell. h. c. Jacob«us. Hj. Forssner.
John SjOqvist. Alfred Pettersson. Erik AhlstrOm.
FOLKE HENSCHEN.
L'Académie aaédoîse a décidé le 11 novembre 1920 de décerner le
prix Nobel de littérature de 1919 à
M. CARL SPITTELER.
en pensant spécialement à sa puissante épopée * Olympischer Fruhling >
et le prix de 1920 à
H. KNUT HAMSUN
pour son œuvre monumentale *Markens grode^ (.Les fruits de la terre).
Les diplômes remis à ces deux lauréats étaient signés du président de
l'Académie alors en exercice, M. Ivar Afzelil'S, ainsi que du secrétaire
perpétuel M. E, A. KarlFELDT.
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Les diplômes dea prix, de -physique et de ^chimie ont été exécutés par
M"' Sophie Gisberô^ ceux pour ta ph)rsiol<^e etr la médeciqe par M"*
Anna BeRGLUND, et ceux pour la littérature par M"" Bertha Svensson.
Avec les diplômes, 11 a été remis, aux lauréats des médailles Nobel,
composées et exécutées par le sculpteur et graveur de médailles suédois,
M. Erik Lindberg.
Ces médailles portent à Tavers l'eiîlîgie d'ALFRED Nobel avec les
dates de sa fiaissance et de s^ mort. Le portrait d'ALFRED NOBBL,
exécuté par M- ERIK LlNDBERG, est consifléré comme étant peut-être le
meilleur qui existe.
L'inscription principale du revers est également la mênie sur les trois
médailles Nobel suédoises. Elle est empruntée à l'Enéide de Vii^le,
sixième chant, et est ainsi conçue: Inventas vitant juvat excoluisse per
artes. (En traduction libre: Qu'il est doux de voir la vie humaine s'em-
bellir par l'invï^tioa des arts.)
Au-dessous se trouve uq cartouche sur lequel est gravé le nom du
lauréat.
La midaille de t Académie des Sciences de Suède, destinée aujc lau-
réats tant de physique que de chimie, représente la nature sous les traits
d'une déesse ressemblant à Isis, qui ^ort des nuages et tient dans ses bras
une corne d'abondance. Le voile qui recouvre son visage d'une gravité
austère, est soulevé par le Génie de la Science,
La médaille de rinsHtut Cardin de Médecine et de Chirurgie re-
présente le Génie de la Médecine tenant un livre ouvert sur ses genoux
et recueillant dans une coupe l'eau qui jaillit d'un rocher, afin de f'ofTrir à
une jeune fille malade,
La médaille de FÂcadèmie suédoise représente un adolescent qui,
assis sous un laurier, écoute et inscrit, charmé, le chant de la Muse.
Les médailles mesurent 65 millimètres de diamètre. Elles sont en or
et représentent maintenant une valeur de 645 c<3uronnes suédoises (environ
1,935 lî'ancs).
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CÉRÉMONIE DE LA DISTRIBUTION DES PRIX
SUÉDOIS LE ■•"- JUIN 1920. '
ConformÉmeni aux statuts de la Fond&tion Nobel, la dtstiibutJoa an-
nuelle des prix avait eu lieu jusqu^d le lO décembre, jour anniversaire de la
mort du donateur. Mais on pensa que la saison froide- contribuait à rendre
difficile la venue à Stockholm de certains lauréats étrangers et que d'autre
part, au dommeocement dé l'été, notre pays se présenterait mieux à
son avantage aux yeux de ces étrangers et peut-être aussi que, dans
la belle saison, les fêtes Nobel seraient l'objet d'un plus grand intérêt de
la part du public suédois. En conséquence, il fut décidé, sur la profiosition
des autorités chargées de la distribution' des prix, que l'attribution des
prix et la publication deis noms des lauréats continueraient à se ftiire en
automne et que l'intérêt du montant des prix serait porté au crédit des
lauréats à partir dû lo décembre, mais que la remise solennelle des prix
serait renvoyée, au i" juin de l'année suivante.
La distributicin des prix suédois de physique et de chimie, attribués
en décembre 1919, eut lieu le mardi i*' juin 1920 à 5 heures de l'après-
midi, suivant un programme dressé de concert par les institutions décernant
ces prix et le Conseil d'administration de la Fondation Nobel.
La cérémonie se passa dans la grande salle de l'Académie de Musi-
que, omée pour la circonstance du buste d'ALFRED Nobel et richement
décorée d'emblèmes et de fleurs naturelles.
Par suite du décès de S. A. la Princesse Royale survenu le 1" mai,
aucun des membres de la famille royale ne put assister à la cérémonie, et
les prix furent distribués par le président du conseil d'administration de la
Fondation Nobel, M. le professeur HenriK SchOck.
Parmi les invités, on remarquait, outre les lauréats de l'année MM.
les professeurs M. Planck, J, StaRK et F. Haber, plusieurs lauréats des
années précédâtes MM. les professeurs M. v. Laue, Ch. G. Barkla, R.
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WlLLSTÀTTER, S. Akrhenius et A. GULLSTRAND. Etaient présents aussi:
Son Excellence M. le Ministre des Affaires étrangères Baron Palmstierna,
MM. les ministres Olsson, Svensson, Sandler et Nothin; des membres
du corps diplomatique; de hauts fonctionnaires civils et militaires; des pro-
fesseurs et des étudiants des facultés et des écoles supérieures, des représen-
tants des sociétés savantes et littéraires, des sciences, des lettres et des ans,
de la presse etc. Un grand nombre de dames avaient aussi été invitées.
La fête se déroula d'après le programme suivant:
1 . Oxverturt par LUDVIG NORMAN, exécutée, de même que les autres
morceaux de musique, par l'orchestre du théâtre royal de l'Opéra sous la
direction du premier chef d'orchestre M. ARMAS JÂRNEFELT.
2. Discours cTouverlure du président du conseQ d'administration de
la Fondation Nobel, M. le professeur Henrjk SchUck.
3. Musique: tSkàrg&rdftt* {L'Archipel) de HUGO AlFVÉH.
4. Distribution des prix:
Le prix Nobel de physique de 1918 à M. le professeur M. Planck,
après un discours du président de l'Académie des Sciences, M. l'ingénieur
en chef A. G. Ekstrand.
Le prix Nobel de physique de 1919 à M. le professeur J. Stark,
après un discours du président de l'Académie des Sciences;
Le prix Nobel de chimie de 1918 à M. le professeur F. Haber, après
un discours du président de l'Académie des Sdences.
5. Ouverture des ^ Meistersànger * {Maîtres Chanteurs) de Richard
Wagner.
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av Ordforanden i Nobelstiftelsens Styrelse, professer Henrik SchOck.
(Traduction page 14.)
Mina Damer och Herrar!
Dâ Nobelstiftelsen nu efter ett uppehâU av mer an sex âr âter firar sin
hôgtidsdag, sker det i sorgens tecken. Vârt konungahus har drabbats av en
svâr fôrlust, i vilken hela vârt folk med sâllspord samstammighet deltagît,
aven de, som icke haft lyckan att personligen kânna den âdla, harmoniska furst-
inna, som gâtt bort medan bon ânnu stod i livets fulla kraft. Och har bor bennes
minne sa mycket mindre forgatas, som bon troget efter mâttet av sina krafter
arbetat ft)r det mal, som ocksâ hâgrade fôr Alfred Nobel: att soka lindra de
lidanden, som krîget medfort for manskligheten, och lindra dem utan hânsyn
tîll de stridandes natîonalitet.
Denna forlust har ocksâ medfort, att vi i dag icke fStt den glâdjen att
har se tiâgon représentant for vârt konungahus, som eljes alltid, med undan-
t^ for Konung Oscar II:s dodsâr, hedrat vâra sammankomster med sin
narvaro.
Tjugofem ir ha nu gitt, sedan Alfred Nobel upprattade sitt testamente.
Men den kansla av stoltbet, som vi forst kànde ôver bans donation, har under
de senast gângna Sren bos mângen sâkerligen forbytts i missmod och blygsel.
Alfred Nobels drommar om fred och lycka, om forsoning mellan folken,
om en tavlan i uppfinningar, icke til) mânskligbetens skada, utan till dess
gagn — huru ha vi, hans efterlevande, sokt forverklîga dessa drommar?
Milsvidder av bôrdig jord ligga upplojda av granater, sa att ârtionden
skola gâ, innan de iter kunna skanka nâgra skorder; genom hunger och
undemâring hava bamen gjorts odugliga for livet, sa vida de ej redan genom
den barmhartigare dodcn befriats frân framtidens lidanden; under genera-
tioner framât iiro hela folk dômda ttll ekonomisk traldom for att ersatta vad
kriget forstort ; individemas mottaglighet for suggestionens makt bar fruktans-
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vart okats och faotar att bliva kanske lika stark som pâ korstâgois och
haxprocesseraas tid; och aven de kyligaste hjânior hava knappt kunnat undgâ
att infekteras av dessa mass-suggestionens baciller.
Men — allt detta ha vi ju sa ofta hort, att vi blivit sloa och ej lângre
upproras av allt det elând«, som li^er bakom och framlor oss. Elandet har
fôr oss blivit det naturliga och vardagliga, och nâstan med résignation se
vi den hotande utsikten av ett stort och allmant ïbrfall inom det mânskliga
kulturlivet. Pi framâtskridandet, Ôver vHket vi en ging voro sa stolta, ha
vi borjat tvivla, och den humanitetecs tidsIUder, cm vilken Alfred Nobel
dromde, synes aven fôr sangvinikeni nu ligga vida mera fjârran "àa fôr
tjugofem âr sedan.
Vi ha dromt och vi ha vaknat. >VârIden àr alltîd sig sjàlfvo Iik> yttrade
redan vâr garnie reformator Olavus Pétri. Civilisationen har val stniktt sin
farnissa over den primitiva mamiiskans instiiikter, men dessa ha alltjâmt fôr-
blivit desamma, och vid forsta staricare pâfrestning ha de âter brutit fram,
kanske rent av vâldsammare an fônit. Varlden âr sig sjâlvo lik, och de hoga
idéer, som begagnats sisom stndsrop, — fôrut den sanna religionen, nu
nationemas râtt -<- ha blott allt for ofta visât sig vara en skyddande fôr-
klàdnad fi^r samma primitiva lidelser som under mânsklighetens barndomsâr.
Liksom pâ folkvandringens tid kftmpas det fortfarande om en plats 1 solen,
och nu. liksom ,dâ' àr pian obekymrad qm,. hunivida en under ârtusenden
modosamt upptimrad kultur darigenom forintas. Barbarskaroma synas âter,
liksom fôr femtonj^undra âr sedan, stâ vid kulturlivets gransmarker, fardiga
att bryta in och fôrbârja.
Och dock hôgtidlighâlla vi Alfred Nobels minne! Val kundehanicke
ana hela vidden av de hemsôkelser, som skulle drabba mànskiigheten odi
som i omjattning knappt haft nâgot motstycke i historien. Men helt visst
fônitsâg han^ dock, att det mal, som hÈigrade fôr honom, annu dolde sig
lângt i fjarran bakom kommande ârhundradens forlât och att lidandets kalk ânnu
var lângt ifrân tômd. Men hoppet om en IJusare framtid hade haa dock ej
uppgiyit.
Den humanitet och den broderskansla, som fôr honom voro mâlet, trodde
han skola nas genom vetenskapens segrar. Men icke eosamt genom dem,
utan ocksâ genom skaldens och tankarens drommar, det ar: genom tron pâ
de ideala maktema i livet.
Mâhanda var ocksâ detta blott en drom, men i sa fall en drom, utan
vilken vi icke kunna leva. Ty skall mànskiigheten under sin vandring g^om
oknen ej dâdlos och utpinad sjiinka ned i sanden fôr att dâr i stum fôr-
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tvivlan invânta befriarea dôden, sa mâste hon dock kunna svalka de brann-
heta làppama med det stârkande flôde, som kvàller ur Hoppets kàllsprâng.
Fdrst darefter kan hon âtertaga den andlosa vandnngen mot det loftets land,
som dôljer sig bakom aynranden.
Nobeldagen, till vars fest jag nu ber att fi halsa Er alla vàlkomna, iii
blott ett yttre uttiyck fôr detta hopp, som aidrig fir do: att vetenskapen
och dikten dock till sist skola skingra de folkhatets skuggor, som nu lagrat
sig over viirlden — hoppet, att âtminstone vâra efterkommande en gang
skola 13 se solen bryta fram ur n\olnen.
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DISCOURS
du président de la Fondation Nobel M. le professeur SchCck,
Mesdames et Messieurs,
Lorsque l'Institut Nobel après un intervalle de plus de six ans reprend
ses séances solennelles, c'est à un moment de deuil public. Notre famille
royale a éprouvé une grande perte, ressentie par notre peuple tout entier,
même par ceux qui n'ont pas eu le privilège de connaître personnellement
la noble et harmonieuse princesse qui vient d'être emportée en pleine force
de vie. Son souvenir doit être d'autant moins passé sous silence ici qu'elle
aussi avait consacré le plus possible de son activité à l'œuvre qu'avait en
vue Alfred Nobel: soulager les souffrances que la guerre a causées à l'hu-
manité et les soulager sans distinction de nationalité.
Ce deuil a pour conséquence de nous priver de la joie de voir au-
jourd'hui ici les membres de la famille royale qui toujours, sauf l'année de
la mort du roi Oscar II, ont honoré nos séances de leur présence.
Vingt-cinq ans ont passé depuis que Alfred Nobel dressa son testa-
ment. Le sentiment de fierté que sa donation nous fit d'abord éprouver
a certainement fait place chez beaucoup d'entre nous pendant les dernières
années au découragement et à la confusion. Les rêves d'Alfred Nobel sur
la paix et le bonheur, sur la réconciliation entre les peuples, sur leur ému-
lation à multiplier les inventions, non nuisibles, mais utiles à l'humanité —
comment nous, ses survivants, avons-nous tâché de les réaliser, ces rêves?
D'immenses étendues de terre fertile ont été ravagées par les obus
et ne pourront porter de récoltes avant des dizaines d'années; la faim et
une mauvaise alimentation ont rendu impropres à la vie les enfants que
la mort impitoyable n'a pas déjà délivrés des souffrances de l'avenir;
durant des générations, des peuples entiers vont être condamnés à l'esclavage
économique pour restaurer ce que la guerre a détruit; la réceptivité des
individus aux influences de la suggestion s'est tellement développée qu'elle
de devenir presque aussi forte qu'au temps des croisades et des
Digitizcaoy Google
procès de sorcellerie; et les esprits les plus pondérés eux-mêmes n'ont
guère pu échapper à l'action du virus des su^estions collectives.
Mais nous avons tant entendu parler de tout cela que nous cous som-
mes blasés et que nous n'éprouvons plus guère d'émotion à constater toute
cette misère qui est derrière nous et devant nous. La misère est devenue
pour nous ce qui est naturel et ordinaire, et c'est presque avec résignation
que nous envisageons la menaçante perspective d'une décadence générale
de la cuhure humaine. Nous avons commencé à douter du progrès dont
nous étions si fiers et cette ère de l'humanité à laquelle rêvait Alfred Nobel
apparat même aux plus optimistes beaucoup plus éloignée aujourd'hui qu'il
y a vingt-cinq ans.
Nous avions fait un rêve et nous nous sommes réveillés. < Le monde
est toujours semblable à lui-même > disait déjà notre vieux réformateur
Olaus Pétri. La dviltsation a bien mis son vernis sur les instincts de
l'homme primitif, mais ceux-d sont restés les mêmes et, à la première sol-
licitation un peu forte, ils se manifestent à nouveau, peut-être avec encore
plus de violence qu'autrefois. Le monde est toujours semblable à lui-même
et les idées élevées qui ont servi de drapeaux — autrefois la 'vraie» re-
ligion, maintenant le droit des peuples — n'ont trop souvent été qu'un
déguisement pour masquer les mêmes passions primitives que celles qui se
manifestaient ouvertement pendant l'enfance de l'humanité. Comme au temps
des migrations de peuples, on se bat encore pour conquérir une place au
soleil et, maintenant comme alors, on se soucie peu de détruire, cela faisant,
une culture millénaire chèrement acquise. Les hordes barbares semblent
de nouveau, comme il y a quinze cents ans, se tenir à la frontière du
monde civilisé, prêtes à faire irruption et à tout dévaster.
Et cependant nous célébrons la mémoire d'Alfred Nobel! Il ne pou-
vait guère soupçonner toute l'immensité des malheurs qui devaient frapper
l'humanité et qui comme étendue n'ont guère eu de pareils dans l'histoire.
Mais néanmoins i! prévoyait sans doute que le but qui l'attirait se cachait
loin derrière le voile des siècles futurs et que le calice des douleurs était
encore loin d'être vidé. Pourtant il n'avait pas abandonné l'espoir en un
avenir plus heureux.
Ce qui d'après lui devait contribuer à amener les peuples à cette hu-
manité et à ce sentiment de fraternité qui lui apparaissaient comme le but
suprême, c'étaient les victoires de la science, mais aussi les rêves des
poètes et des penseurs, c'est-à-dire la foi en la puissance des idées dans
la vie.
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Peul-être que ceci n'était aussi qu'un rêve; mais c'est alors un rêve
sans lequel nous ne pouvons plus. vivre. Car pour que l'huniatiité pendant
sa marche à <ravers le désert ne tombe pas épuisée et ne «e ki^se pas
enliser dans les sables arides, il faut qu'elle puisse rafraîchir ses lèvres brû-
lantes à l'onde bi«ifaisante qui jaillit de la source de l'Espéranoe. Ce n'est
qu'à cette condition qu'elle peut poursuivre son femelle marche en avant
vers la terre promise cachée derrière l'horizon^^i
Cette fête Nobel oii vous êtes tous les bienvenue n'est qu'iine oïani-
festation extérieure de cette espérance qui ne doit pas mourir, l'espéraoce
que la science et la poésie finiront cependant par dissiper les nuages de
haine amassés sur le monde, l'espérance que nos desceadaats au moins
verront un jour le soleil percer les nuages.
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i9i8 ARS NOBELPRIS I FYSIK.
(ÛberseUung, S. 19.)
Kungl. Vetenskapsakademtens preses, Overingeniâren dr. A. G. EK-
STRAND, yttrade:
Kungl. V«teiiskap3akadeinien har beslutat utdela 1918 ârs Nobelpris i
fysik ît professora vid Berlins Universitet Gehdnirat Max Planck (or den
av honom framstallda och utvecklade teorien om elementarkvanta.
Allt sedan Kirchhoff âr 1860 uttalade den satscn, >att en svart kropps
strâlniagsintensitet âr beroende endast pâ strâlningens vâglàngd och pâ den
strâlande kroppens temperatur, ett samband av stârsta intresse att lara
kanna>, har den teoretiska behandhngen av strâlningsproblemet utgîort en
rikt flôdande kalla fôr nya upptackter. Har ma blott erinras om den fnikt-
bara Doppler'ska principen, vidare om den store Maxwells refonnering av
vâr uppfattning om Ijusets natur, som innehâlles i hans elektromagnetiska
Ijnsteori, om Boitzmanns hârledning av den Stefan'ska lagen och om Wiens
strilningslag. Dâ denna likvâl ej visade sig fullt motevara verkligheten,
utan, liksom en av lord Rayleigh angiven strâlningslag, motsvarade ett
specialfall av den allmânna strâlningslagen, sokte och fann Planck 1900 en
matematisk formel (or denna, fôr att senare giva densamma en teoretisk
hârledning. I formeln ingingo tvâ konstanter, av vilka den ena visades
angiva antalet molekyler î en grammolekyl av ett amne. Planck var ocksa
den forste, som, medeist sagda relation, lyckades angiva ett hdgeligen nog-
grant vârde pâ nâmnda antal, den sa kallade Avogadro'ska konstanten.
Den andra konstanten, den sa kallade Ranck'ska konstanten, h, har visât
sig besitta en kanske ânnu stôrre betydelse an den fôrutnàmnda. Produk-
ten hv, dar v ar en strâlnings svàngningstal, iir nàmligen hka med den
minsta varmem^gd av svàngningstalet v, som kan utstrâlas. Denna teo-
retiska slutsats star i den skarpaste motsâttnîng mot vir fbregâende upp-
fattning av strâlningsfenomenet. Det fordrades dàrfor en kraftig bekraftelse
frân erfarenhetens sida, innan den Flanckska strâlnîngsteorien kunde antagas.
Emellertid har denna teori haft oerhorda framgângar. Kropparnas specifika
X—2l3ie7. Lis frix A'oiel. tçiç — tgîo.
«Google
vârme, Stokes' lag vid fosforescens- och fluorescens-foreteelserna och den
fotoelektrîska effekten giva, sâsom Einstein forst pâpekat, det kraftigaste
stôd It Plancks strilningsteori mot den forut hàvdvunna uppfattnÎRgen.
Annu storre triumfer bar Plancks teori fïrat inom spektralanalysen, dâr
Bohrs grundla^ande och Sommerfelds, Epsteins och andras kompletterande
arbeten givît en forklariag till de gâtfulU lagar, sont harska inom denns
de) av vetenskapen. Pâ sista tiden ha ocksâ grundiaggands fysîkali skt-
kemiska fbreteelser sâsom temperaturens inflytande pâ reaktionshastighetcn
och reaktionsvârmet genom arbeten av W. C. Me Cullagh, Lewis, Perrin,
med Bera belysts' av Plancks teori.
I sjàlva verket àr den Planckska stralntngsteorien den viktigaste led-
stjSrnan fôr den moderna fysikaliska forskningen, och det synes som om
det annu skuUe droja lài^e, innan de skatter arc uttomda, som genom
Plancks snille bragts i dagen.
Herr Geheimrat Professor Pianckî Die Schwcdisths Akademie dar
Wissenschaften hat Ihnen den Nobelpreîs in Physik fur 1918 zuerteilt als
eine Anerkennung Ihrer bahnbrecbendeo Untersucbungen Uber die Quanten-
theorie. Dièse Théorie, die ursprilnglich an die schwarze Wàrmestrahlung
angeknUpft worden ist, hat sich nachher auch filr andere Gebtete und Ver-
hàltnisse der Natur als gultig erwicsen, und die nach Ihnen genannte kon-
stante Zahl ist ein Proportionalitàtsfaktor, der eine allgemeine, bisherunbe-
kannte Eigenschaft der Materie bezeichnet. Die Akademie ersucht Sie nun,
Herr Professor, von dem Prâsidenten der Nobelstiftung den Preis empfangen
zu woUen.
.y Google
PHYSIKALISCHER NOBELPREIS FOR 1918.
Der Pràses der Kgl. Akademie der Wissenschaften, Oberingenicur Dr.
Â. G. Ekstrand, hielt folgende Ansprache:
Die Kgl. Akademie der Wissenschaften hat beschlossen, den physi-
kalischen Nobelpreis fiir 1918 dem Professor an der Universitàt Berlin,
Herm Geheimrat Dr. Max Planck filr die von ihm aufgestellte und ent-
wickelte Théorie der Elementarquanten zusuerteilen.
Seitdem KirchhofF 1860 den Satz aussprach, '-dass die Strahlungsin-
tensitat eines schwarzeo Korpers nur von der Wellenlange der Strahlucg
und von der Temperatur des strahlenden Kôrpers abhângt, dn Zusammen-
hang, den kennen zu lemcn von grosstem Interesse ist», hat die theore-
tische Behandlung des Strahlungsproblems eine reich ergiebjge Quelle fiir
neue Entdeckungen gebildet. Hier sei nur an das fruchtbare Dopplersche
Prinzip erinnert, femer an die Umgestaltung unserer AufTassung von der
Natur des Lichts, wie sie in der elektromagnetischen Lichttheoric des grossen
Maxwell enthalten ist, an Boltzmanns Herleitung des Stefanschen Gesetzes
und an Wîens Strahlung^esetz. Da es sich jedoch zeigte, dass dièses nicht
vôllig der Wirkiichkeit entsprach, sondem, gleichwie ein von Lord Rayleigh
ang^ebenes Strahlungpgesetz, nur einen Spezialfall des alIgemeinenStrahlungs-
gesetzes darstellte, suchte und fand Planck 1900 eine mathematische Formel
fiir dièses letztere, um dann spâter dasselbe auch theoretisch abzuleiten.
In der Formel waren zwei Konstanten enthalten, deren eine, wie nachge-
wiesen wurde, die Anzahl Molekiile in einem Grammolekiil eines StofFes
angab. Planck war auch der erste, dem es, mittelst der genannten Relation,
gelang, einen in bohem Grade genauen Wert fllr die fragliche Anzahl, die
sogenannte Avogadro'sche Konstante, anzugeben. Der anderen Konstanten,
der sogenannten Planckschen Konstanten, kommt, wie es sich gezeigt hat,
eine vielleicht noch grôssere Bedeutung zu als der erstgenannten. Das
Produkt hv, wo f die Schwingungszahl einer Strahlung bezeichnet, ist nàm-
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lich gleîch der kleinsten Wàrmemenge von der Schwingungszahl v, die
ausgestrahlt werdcn kann. Dièse theoretische Schlussfolgerung stcht in
schàrfstem Gegensatz zu unserer friiheren Auffassung des Strablungsphano-
mens. Es war daher eine kraftige Bestàtigung settens der Erfahrung erfor-
derlich, bevor die Plancksche Strahiungstheohe angenommen werden koiuite.
Indessen hat dièse Théorie unerhôrte Erfolge gehabt Die spezifische
Wàrme der Kôrper, Stokes' Gesetz bei den Phospfaoreszenz- und Fluores-
zenzerscheinungen und der photoetektrische EfiTekt liefem, worauf Einstein
zuerst hingewiesen hat, die kraftigste Stiltze Hir Plancks Strahlungstheorie
gcgcniiber der zuvor iiblichen Auffassung. Noch grôssere Triumphe hat
Plancks Théorie in der Spektralanalyse gefeiert, wo Bohrs gnindl^ende und
Sommerfelds, Epsteins und anderer erganzende Arbeiten eine Erkiârung filr
die ratselhaften Gesetze geliefert haben, die innerhalb dièses Teils der
Wissenschaft herrschen. In letzter Zeit haben auch grundlegende physika-
lisch-chemische Erscheinungen, wie der Einfluss der Temperatur auf die
Reaktionsgeschwindigkeit und die Reaktionswàrme, durch Arbeiten von W.
C. Me Cullagh, Lewis, Perrin u. a. eine neue Beleuchtung mittelst Plancks
Théorie erfahren.
In Wirklichkeit ist die Plancksche Strahlungstheorie der widitigste
Leitstem fUr die moderne physîkalische Forschung, und es scheint, als sollte
es noch lange dauem, ehe die Schatze erschôpft sind, die durch Plancks
Génie zutage gefordert worden sînd.
Herr Geheimrat Professer Planck! Die Schwedische Akademie der
Wtssenschaften hat Ihnen den Nobelpreis in Physik flir 1918 zuerteilt als
eine Anerkennung Ihrer bahnbrecbenden Untersuchungen iiber die Quanten-
theorie. Dièse Théorie, die ursprunglich an die schwarze Wânnestrahlung
angekniipft worden ist, hat sich nachher auch fur andere Gebiete und Ver-
hâltnisse der Natur als gtiltig erwiesen, und die nach Ihnen genannte kon-
stante Zahl ist ein Proportionalitatsfaktor, der eine allgemeine, bisher unbe-
kannte Eigenschaft der Materie bezeichnet. Die Akademie ersucht Sie nun,
Herr Professer, von dem Prâsidenten der Nobetstiftung den Preis empfangen
zu woUen.
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I9I9 ARS NOBELPRIS I FYSIK.
(Ùbersetzung, S. 25.)
Kungl. Vetenskapsakademiens preses, Ôveringenjôren d:r K, G, Ek-
STRAND, yttradc:
Kungl. svenska vetenskapsakademten har beslutat utdela 1919 ârs
Nobelpris'i fysik ât professom vid universJtetet i Grdfswald Johannes
Stark for hans upptackt av DopplerefTekten hos kanalstrâlar och av
spektratlînjers uppdelnii^ i elektriska fôlt.
Sâllan torde vâl studiet av nâgot fysikaliskt fenomen lett till en sâdan
glânsande série av viktiga upptackter som det, som uppkommer, ai en
elektrisk strom ledes genom en fortuonad gas. Redaa âr 1869 hade Hittorf
upptackt, att vid lâga tryck i urladdningsrôr utgâ frân den negativa elek-
troden eller den s. k. katoden strâlar, som visseriigen âro osyniiga (or ô^t,
men som kunna iakttagas genom vissa màrklîga vertcningar. Det fortsatta
studiet av dessa katodstrâlar, vid vilka sarskilt Lenard intagt stora for-
tjanster, har âdagalagt, att dessa best& av en strom negativt laddade smâ
partiklar, vilkas massa endast àr i/i8ao av vateatomens massa. Vi kalla
dessa smâ partiklar elektroner, och ur studiet av elektroncmas egenskaper
och fbrtiâllande till materien har efter hand utvecklats en av den moderna
lysîkens ledande teorier. Sâvàl inom fysiken som kemien har elektrontcorien
med dess forestallning om materiens konstituUon varit av den mest djup-
gâende betydelse.
Om katodstrâlar fatla pâ en kropp, bliver denna kalla for en ny strâU
ning nâml^en de av Rontgen âr 1895 upptackta, av honom benàmnda
X-strâlarna, vilkas studium lett till sa mânga betydelscfulla résultat fôr
stora vetenskapsgrenar aven utom fysiken. Geoom v. Laues upptackt av
rontgenstrâlaraes diffraktion i kristaller blev âdagalagt, att dessa strâlar âro
Ijusvâgor av mycket liten vâglângd. Det ar numera mojligt att till och
med fotografera dessa strâlars spektra, och vetenskapen har hàrigenom rik-
tats med ett forskningsmedel, vars rackvidd icke kan overskâdas.
.y Google
V. Laues uppsiag har aven foranlett betydelsefulla upptacktcr inom
kristallografieDS omrâde. Det âr numera mojligt, sedan far och son Bragg
hàrfbr utarbetat teoretiska och experimentella metoder, att bestamma lâget
av atomerna t kristaller. Genom dessa metoder har en helt ny vàrld blivit
oppoad och redan delvis utforskad.
Ej tnindre betydelsefull var Barklas upptâckt âr 1906, att varjc kemîskt
clément vid bestrâlning av Rontgenstrâlar utsander ett rontgenspektrum,
som âr karakteristiskt for elementet i frâga. For det teoretiska studîet av
atomeraas byggnad har denna upptâckt varit av emtnent betydelse.
Âr 1S86 upptâckte Goldstein ett nytt slag av strâlar i urladdningsror
iimehâllande fôrtunnade gaser, vilkas studiutn varit av utomordentlig bety-
delse for vâr kunskap om atomernas och molckylemas fysiska egenskaper.
Till fôljd av det satt, pâ vilket de uppkomma, benamnde Goldstein dem
kanalstrâlar. Genom Willy Wiens och J. J. Thomsons undersokningar âr
bevisat, att storsta delen av desamma bestâr av positivt laddade atomer
frân gasen i urladdningsroret, vtika med en mycket stor hastighet forflyttas
làngs strâlen.
Pâ sia vag langs strâlen sammanstota dessa kanalstr&lepartiklar oupp-
hôrligen med i rôret befîntliga gasmolckyter, varvid Ijusemission kan for-
vântas întrada, cm rôrelseenergien âr tillrackligt stor. Redan 1902 forutsade
Stark, att de i rorelse varande kanalstrâlepartiklama harvid bliva sjalv-
lysande, och att fbljaktligen linjema i det spektrum, de utsânda, bora vara
fbrskjutDa ât spektrums violetta anda, i fall man viserar i riktning mot deras
rorelse, pâ samma sâtt som lînjema i spektra hos de stjamor, som rora
sig mot oss; och dâ denna forskjutning, dcn s. k. Doppleretîekten, vaxer
med Ijuskâllans hastighet, borde det aven vara mojligt att bestamma kanaU
strâleparticklames hastighet,
Âr 1905 lyckades det Stark for forsta gângen att pâvisa detta fenomen
i ett kanaistrâlerôr innehâllande vatgas. Vid var och en av de bekanta
vâtgaslinjema, tillhôrande den s. k. Balmerska serien, upptrâdde en ny, bredare
linje, som lâg intill den fôrra ât spektrums violetta sida, om man observe-
rar i riktning mot kanalstrâlarne, men ât spektrums roda sida, om man
observerar i riktning lângs desamma, Den har namnda effekten âr, (orutom
vid vâtgas, konstaterad vid kanalstrâlar av alla kemiska élément, som i detta
avseende blivit undersokta.
Genom denna upptâckt. dâr for forsta gângen eo Dopplereffekt blivit
pâvisad vid jordiska Ijuskâllor, âr âdagal^, att kanalstrâlepartiklame àro
sjâlvlysande atomer eller atomioner, Det fortsatta studiet av Dopplerefïek-
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23
ten i dessas spektra, vilket huvudsakltgen utfôrts av Stark ocb haos liir-
jungar, har givit utomordentUgt viktiga résultat sâvàl betrâfiande kanal-
strâtama sjalva, deras uppkomst m. m. som ock betrafTande naturen hos
de olika spektra, som ett och samma kemiska élément under olika for-
hâllanden kan utsânda.
Vid en undersôkning av kanalstrâlar i ett rôr, innehâllande vàtgas, vilka
genomgingo ett starkt elektriskt fait, observerade Stark âr 1913 en utbred-
niog av linjerna i vatgasens spektrum. Ett nàrmare studium av denna ut-
bredDÎng visade, att linjerna uppdelades i liera kompooenter med karak-
teristiskt polarisationstillstând. Eburu denoa uppdclning bast observeras
vid kanalstrâlama, har den likvâl intet att gora med atomernas rorelse utan
beror blott och bart pâ det fôrhâllandet, att de befinna sîg i ett yttre starkt
elektriskt Tàlt.
Hàrmed var en upptackt gjord, analog med dcn pâ sio tid av akade-
mten prisbelonta Zeemanska upptâckten av serielinjernas uppdelning av ett
yttre starkt magitetiskt fait.
Fôrutom vid vatgas ar denna linjeuppdelnii^ i clektriska fait pâvisad
och uppmâtt av Stark i linjespektra hos en stor mâogd âmnen och av des-sa
undersokningar har framgâtt, att (den efter hononi bcnamnda effekten i fiera
hànseenden fôrhâller sig heit olika mot. Zeemaneffekten och att alltsâ) den
optiska dynamiken i atomema (oràndras pâ ett helt annat satt under in-
flytande av ett elektriskt lait an av ett magnetiskt.
Den av Stark funna effekten har varit av utomordentlig betydelse fiir
de modema undersôkningama over atomernas struktur och oppnat nya fait
for studiet av atomionemas inverkan pi varandra och pâ molekylema. De
teoretiska undersokningar, genom vilka man med en beundraosvârd exakt-
het lyckats âtergiva de synnertigen Jnvecklade forhâllandcn, denna effekt
fbreter i vatgasens och heliums spektralserier, bilda ett av de starkaste
stoden fbr den modema forestâllningen om atomernas inre byggnad.
Med hansyn till den stora innebôrd, Starks arbeteo sâlunda visât sig
aga for den fysiska forslcningen inom skilda, mycket viktiga omrâden, har
Kungl. Vetenskapsakademien ansett sig àga fullgoda skal, dâ den beslutat
att tilldela honom 1919 ârs fysiska Nobetpris.
Herr Professer Stark! Unsere Akademie der Wissenschaften hat Ihnen
den physikalischen Nobelprcis fur 1919 zuerteilt als Anerkennung Ihrer
epocbemachenden Untersuchungen Uber den sogenannten Dopplereffekt der
Kanalstrahlen, wodurch ein Einblick in die Realitat der inneren Struktur
der Atome und der Molekiile gewonnen ist. Der Nobelprcis bezieht sich
.y Google
M
auch auf Ihre EntdeckuDg der Verteîlung der Spektrallinien in elektrischen
Feldern, eine Hntdeckung, die von der grossten wissenschaftiichen Bedeu-
tung ist.
Ich ersuche Sie jetzt, Herr Professer, den Nobelpreis vom Prasidenten
der Nobelstiftung empfaRgen zu wollen.
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PHYSIKALISCHER NOBELPREIS FOR 1919-
Der Prases der Kgl. Akademie der Wissenschaften, Oberingenieur Dr.
A. G. Ekstrand, hielt nachstehende Ansprache:
Die Kgl. Akademie der Wissenschaften hat beschlossen, den pbysîka-
lischen Nobelpreis fUr 1919 dem Professor an der Universitat Greifswald Dr.
JOHANNES Stark fUr seiae Entdeckung des Dopplereffekts bei Kanalstrablen
und der Aufteilung von Spektrallinien in elektrischen Feldem zuzuerteilen.
Selten diirfte wohi das Studium eines pbysikalischen Phanomens zu
einer solchen glanzenden Reihe widitiger Entdeckungen genihrt haben wie
jenes, welches entsteht, wenn ein elektrischer Strom durch ein verdUnntes
Gas geleitet wird. Schon 1869 batte Hittorf entdeckt, dass bei niedrigen
Drucken in Entladungsrohren von der negativen Elektrode, der sc^. Kathode,
Strablen ausgehen, die zwar dem Auge unsicbtbar sind, die aber durch
gewisse eigentUmliche Wirkungen beobachtet werden konneti. Das fortge-
setzte Studium dieser Kathodenstrahlen, um das sich besonders Lenard
grosse Verdienste erworben hat, zeigte, dass dièse aus einem Strom negativ
geladener Partikelchen bestehen, deren Masse nur 1/1800 der Masse des
Wasserstoffatoms betragt. Wîr nennen dièse kleinen Partikeln Elektronen,
und aus dem Studium der Eigensdiaften der Elektronen und ihres Verhalt-
nisses zur Materie ist nach und nacb eine der fuhrenden Theorien der moder-
nen Physik erwachsen. Sowohl innerhajb der Physik wie der Cbemie ist
die Elektronentheorie mit ihrer Vorstellung von der Konstitution der Ma-
terie von de%reifendster Bedeutung gewesen.
Wenn Kathodenstrahlen auf einen Korper fallen, wird dieser zur Quelle
einer neuen Strahluog, nâmlich der von Rontgen 1S9S entdeckten, von ihm
so genannten X-Strahlen, deren Studium zu so vielen bedeutungsvollen
Kesultaten fiir grosse Wissenschaftszweige auch ausserhalb der Physik ge-
fiihrt hat. Durch v. Laues Entdeckung der Dîffraktion der Rontgenstrahlen
in Kristallen wurde nachgewiesen, dass dièse Strahlen Lichtwellen von sehr
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kleiner Wellenlange sind. Es ist nunmehr môgUch, die Spektren dieser
Strahlen sogar zu photc^raphieren, und die Wissenschaft ist hierdurch mit
einem Forschungsmittel bereichert worden, dessen Tragweîte tiicht zu uber-
schauen ist.
V. Laues Entdeckung hat auch bedeutsame Eotdeckungen auf dem
Gebiete der Kristallographie veranlasst. Es ist nunmehr môglich, seltdem
Vater und Sohn Bragg hierftir theoretische und experimentelle Methoden
au^earbeitet haben, die Lage der Atome in Kristallen zu bestimmen. Durch
dièse Mettioden ist eine ganz neue Welt erschlossen und bereits teilweise
erforscht worden.
Nicht minder bedeutungsvoll war Barklas Entdeckung im Jahre 1906,
dass jedes chemisdie Elément bei Bestrahlung durch Rôntgenstrahlen em
Rôn^enspektrum aussendet, das Air das fragliche Elément charakteristisch
ist. Fur das theoretische Studium des Baues der Atome ist dièse Entdeck-
ung von eminenter Bedeutung gewesen.
Im Jahre 18X6 entdeckte Goldstein eine neue- Art von Strahlen in ver-
diinnte Gase enthaltenden Enttadungsrohren, deren Studium ausserordentlîch
wichtîg fïir unsere Kenntnis der physikaiischen Eigenschaften der Atome
und Molekûle gewesen ist. Im Hinblick auf ihre Entstehungsweise nannte
Goldstein sie Kanalstrahlen. Durch Willy Wiens und J. J. Thomsons Unter-
suchungen ist beuiesen. dass der grosste Teil derselben aus positiv geladenen
Atomen von dem Gase in der Entladungsrohre her besteht, welche mit etner
sehr grossen Geschwindigkeit sich làogs dem Strahle fortbew^en.
Auf ihrem Wege langs dem Strahle stossen dièse Kanalstrahlenpartikeln
unauthôrlicb mit in der Rohre befîndlichen Gasmolekiilen zusammen, wobei
zu erwarten ist, dass Lichtemission eintritt, wenn die BeweguUgsenergie
hinreichend gross ist. Schon 1902 sagte Stark voraus, dass die in Bewegung
befîndlichen Kanalstrahlenpartikeln hierbei selbstleuchtend werden, und dass
folglieb die Llnien in dem Spektrum, das sie aussenden, nach dem violetten
Ende des Spektrums hin verschoben sein mUssen, uenn man in der Richtung
gegen ihre Bewegung visiert, auf dieselbe Weise wie die Linien in Spektren
der Sterne, die sich auf uns zu bewegen, und da dièse Verschiebung, der
sog. Dopplereffekt, mit der Geschwindigkeit der Lichtquelle zunimmt,
so mlisste es auch mijglich sein, die Geschwindigkeit der Kanalstrahlenpar-
tikeln zu bestimmen.
1905 gelang es Stark zum erstenmal, dièse Erscheinung in einem
WasserStoff enthaltenden Kanalstrahlenrohr nachzuweisen. Bei einer jeden
der bekannten, der sog. Balmerschen Série angehôrigen Wasserstofflinîen
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37
trat eine neue, breitere Linie auf, die neben der frUheren nach der vtoletten
Seite des Spektrums zu lag, wenn man in der Rîchtung gegen die Kanal-
strahlen beobachtete, dagegen nach der roten Seite des Spektrums zu, wenn
man in der RichtuRg langs denselben beobachtete. Der hier erwâhnte Effekt
ist ausser beî WasserstofT bei Kanalstrahlen aller chemischen Elcmente fest-
gestdlt worden, die in dieser Hinsicht untersucht worden sind.
Durch dièse Entdeckung, durch die zum erstenmal ein Dopplerefïîekt
bei irdischen Lichtquellen nachgewiesen worden ist, ist der Beweis dafilr
erbracht wOTden, dass die Kanalstrahlenpartikeln selbstleuchtende Atome
oder Atomjonen sind. Das weitere Studium des Dopplereffekts in ihren
Spektren, das hauptsachlich von Stark und seinen Schulem betrieben worden
ist, hat ausserordentlich wîchtige Resultate ei^eben sowohl betreffs der Kanal-
strahlen selbst, ihrer Entstehung usw. als auch betrefTs der Natur der ver-
schiedenen Spektren, die ein und dasselbe chemische Elément unter ver-
Echiedenen Verhaltnissen aussenden kann.
Bei einer Untersuchung von Kanalstrahlen in einer WasserstotTgas ent-
haltenden Rohre, wclche durch ein starkes elektrisches Feld gingen, beobach-
tete Stark 1913 eine Ausbreitung der Linien im Spektrum des Wasserstoffs.
Ein genaueres Studium dieser Ausbreitung zeigte, dass die Linien in mehrere
Komponenten mit charakteristîschem Polarisationszustand zerlegt wurden,
Obwohl dièse Zerlegung am besten bei den Kanalstrahlen zu beobachten
ist, hat sie doch nichts mit der Bewegung der Atome zu tun, sondem beruht
lediglich auf dem Umstande, dass sie sich in einem ausseren starken elekt-
rischen Felde befinden.
Hiermit war eine Entdeckung gemacht analog der seinerzeit von der
Akademie preisgekronten Zeemanschen Entdeckung der Zerlegung der Serien-
linien durch ein ausseres starkes magnetisches Feld.
Ausser bei Wasserstoff ist dièse Linienaufteilung in elektrischen Feldem
von Stark in Linienspektren einer grossen Menge Stoffe nachgewiesen und
gemessen worden, und aus diesen Untersuchungen hat sich ergeben, dass
(der nach ihm benannte Effekt in mehreren Hinsichten sich ganz verschieden
von dem Zeemaneffekt verhàlt, und dass also) die optîsche Dynamik der
Atome sich auf eine ganz andere Weise unter dem Einfluss eincs elektri-
schen als unter dem eines magnet%schen Feldes àndert.
Der von Stark gefundene Effekt ist von ausserordentlicher Bedeutung
Tiir die modernen Untersuchungen uber die Struktur der Atome gewesen
und hat neue Gebiete flir das Studium der Einwirkung der Atomionen
aufeinander und auf die Molektlle erschlossen. Die theoretîschen Unter-
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suchungen, durch die es gelungen ist, mit bewunderoswerter Genauigkeit
die sehr verwickeltcn Verhàltnisse wiederzugeben, die dieser EfTekt in den
Spelctralserien des Wasserstoffs und des Heliums zeîgt, bilden eine der
stàrksten StUtzen fiir die moderne Vorstellung von dem inneren Bau der
Atome.
Mit Riicksicht auf die grosse Bedeutui^, die Starks Arbeiten se erwie -
senermassen fiir die pliysikalische Forschung innerhalb verschiedener sehr
wichtiger Gebiete besitzen, hat die Kgl. Akademie der Wissenschafïen es
fiir wohlbefiigt erachtet, diesem Forscher den physîkalischen Nobelpreis Air
1919 zu verleihen.
Herr Professor Stark! Unsere Akademie der Wissenscbaften hat Ihnen
den physikalischen Nobelpreis fiir 1919 zuerteilt als Anerkennui^ Ihrer
epochemachenden Untersuchungen iiber den sogeiuuinten DopplerefTekt der
Kanalstrahlen, wodurch ein Etnblick in die Realitât der inneren Struktur
der Atome und der Molekule gewonnen worden ist. Der Nobelpreis bezieht
sich auch auf liire Entdeckung der Verteilung der Spektrallînien in dekt-
rischen Feldem, eine Entdeckung, die von der grossten wissenschaftlidie n
Bedeutung ist.
Ich ersuche Sie jetzt, Herr Professor, den Nobelpreis vom Prasidenten
der Nobelstiftung empfangen zu woUen.
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191 8 ÂRS NOBELPRIS I KEMI.
(tJbersetzung, S. 34.)
Kungl. Vetenskapsakademiens pres«s, Ôveringenjôren d:r A, G. Ek-
STRAND, yttrade:
Kungl. Svenska VetenskapsakademJen har beslutat utdela 1918 ârs
Nobelpris i kemi ât forestândaren fôr Kaiser Wilhelm institutet i Dahlem
vid Berlin Geheiinrat Professor Fritz Haber for hans metod att syntetiskt
framstalla amoioniak ur dess elementer, kvètvc och vate.
I enlighet med naturens hushâllsplan bibehâller sig under normala fôr-
hâHanden ea âkeijords bôrdighet undan for undan, tfall skôrdamas avfalls-
produkter âter tillforas densamma, men fordras det en vàsentligen ôkad
produktivitet, sa mâste mera gôdningsâmnen anvandas. Dâ nu emellertid
en stor del av âr^rodan fôrtares av den âr efter âr tillvâxande stadsbefolk-
nîngen och stâdernas avfallsamnen endast i niycket ofullstandig grad âter
tillfôras den odlade jorden, bliver den nodvàndiga fôljden, att jorden ut-
armas och skôrdamas mângd avtager. En konsekvens hàrav har bhvit
framstâllningen av artificiclla gôdsclmcdel, vilka ocksâ âr eiler âr faktiskt
vunnit i betydelse och det i sâdan grad, att âtminstone i Europa knappast
nâgot land finnes, som kan belt undvara dylika.
Bland dessa medel intaga de kvàvehaltiga en sârskild stâllning, dârfôr
att âkerjorden sâsoni regel ej ager ett storre forrâd dârav, som kan genom
vittring goras tillgangligt fôr vâxtemas behov, sâsom fôrhâllandet àr med
fosforsyra och kali, vartill kommer, att en del av det e^ektiva kvavet under
dess kretsprocess overgâr î inefTektivt luftkvâve. Visserligen ersattes delvis
denna fôrlust genom nederbdrden och genom bakterïers verksamhet, men
erfarenheten har dock bittills givit vid handen, att en intensiv vàxtkultur
ej kan vidmakthâllas utan artificiell kvavegôdsel. Detta gâller framfôr allt
betraffande odlingen av en av nutidens fômàmligare kulturvâxter nâmitgen
sockerbetan.
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Utav artiAdella kvavefôreningar hade maa under I&ng ttd endast tveane
namligen kalisalpeter och salmiak. De âldre tnetoder, enligt vilka dessa
framstalldes, hava dock, âtminstone ior Europa och Aai«rika, upphôrt att
spela oâgon roU efter chtlesalpeterns tillkomst och tillgodogorandet av bi-
produktema vid stenkolens torrdestillation.
Atgângen av chilesalpetcr torde val vara omkrîng soOiOOO ton per âr
eilcr dàrôver beraknad sâsom kvâve. Under normala fôrhâllanden anvàndes
den ojâmfbrligt storsta delen av denna salpeter tUI gddselandamSl. Den
frâgan har ocksâ lânge statt pi dagordningen: huni lange kan man anse,
att Chiles salpeterlager komma att ràcka? De chilenska myndigheterna
ha haft mycket vâxlandc uppgifter hàrom.
Sakkunniga i Europa anse, att med nuvarande produktion komma de
att uttommas inom en overskâdlig framtid.
Hârmed mi nu vara hur som helst. Det ISngvar^ varldskriget har
tillfuUo visât behovet av, att varje land i gôrligaste grad inrattar sig sa,
att det kan producera sina nodvandighetsartiklar inom egna Jandamaren.
Dâ nu salpeter âr att lakna i framsta ledet av sidana varor, sarskilt i
lânder som sakna storre tillgâng pâ stenkoi eiler billig arbetskràfï, har dea
artificiella fnunstallningen av ammoniak och salpetersyra îktt en ofantligt
ôkad vikt och betydelse.
Ett àmne, som star pâ ovei^ngen emellan naturprodukt och artiBciell
vara, âr den ammoniak, som erfaâlles genom torrdestillation av stenkoi och
brunkol. Denna ammoniak stammar frân dessa minerais hait av kvave, som
âr omkring 1,3 ^ av vikten, varav dock storsta delen, omkring 85 T^, stannar
kvar t koksen eller frigores vid destillationen sâsom kvâve.
Under detta ârhundrades forsta irtionde framkommo fiera metoder gi
ende ut pâ att binda luftens kvâve, av vilka dock endast nâgra fS kommit
over fbrsoksstadiet. Den forsta av dessa var Frank Caros cyanamidmetod.
Visserligen synes kalciumcyanamiden ej fuUt ha motsvarat de fôrvantningar,
man stallt pâ densamma sâsom godselmedel, men, dâ kvàvet dïri relativt
!att kan Ôverforas i ammoniak, har detta hittills icke utgjort nâgot hinder
for metodens anvândande i allt storre skala.
Pâ basis av termodynamikens ledande principer kunna alla kvantitativa
fôrhâllanden betrâtfande kvavets fôrbrânning i luften tiil kvâveoxid beraknas.
Det var som bekant Birkeland-Eyde som fôrst pâ ett tillfredsstallande sâtt
tillâmpade dessa inom tekniken.
Anda till 1904 hade man ej kunnat konstatera en direkt forentng av
kvâve och vâte till ammoniak utan hjâlp av den dunkia elektriska urladd-
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5t
ningen, oaktat det geDom Berthelots och Thomsons (orsok vara âdagalagt,
att deana forening forsiggâr exotenniskt. Med nuvarande erfarenhet till
hjàlp finna vi latt, att detta aegativa résultat berodde pâ reaktionens tro^-
het vid lâg och ogynnsamma jàmviktsforhillanden vid hôg temperatur.
Visserligen hade Ramsay och Young redan 1884 gjort en del ditât syf-.
tande fôrsok med jâmpulver som katalysator, dock med osakra résultat.
Âr 1904 bôrjade Haber och van Oordt en metodisk genomarbetning
av hithôrande omrSde baserad pâ moderaa fysikaliskt-kemiska metoder,
sedas ett enkelt fôrcgâende forsok av Haber hade ingivit hoQom fôrbbpp-
ning om môjligheten av problemets lôsaing. De arbetade vid en tempera-
tur av omkring; 1,000* och vanhgt tryck och med jam sâsom katalysator.
Av dessa forsok framgick, att frân borjande rôdglôdgning uppât endast
spâr av ammoniak kunde bildas, vilket ock galler for hôgre tiyck.
Det var ock i detta arbete som for forsta gângen experimentellt âdaga-
lades, att ett verkligt jamviktslâge existerar i systemet N + H, ;î NHj,
vilket ar sjâlva basen for ammoniaksyntesen.
I Z. f. Elektrochemie for 1913 foreligger Habers och Le Rosignols
praktiskt viktigaste hithôrande avhandling: >t)ber die technische Darstellung
von Ammoniak aus Elementen». Denna avhandling har utgjort basis for
utarbetandet av metoden i fabriksskala vid Badische Anilin- und Soda-
fabrik i Ludwigshafen, vilket skett i det buvudsakitga under ledning av
d:r K. Bosch.
Foregâende fbrsok hade lart lônlôsheten i att gâ over dunkel rôdglôdg-
ning eller cirka 600*. Â andra sidan visade reaktionsformeln, att fbrenîngen
sker under kontraktion frân 4 till 2 volymer.
Av jâmviktsiagen fïiljer, att jamviktslâget mâste fbrskjuta sig ât am-
moniaksidan mera ju hÔgre trycket àr. Principerna voro hârmed givna.
Man mâste arbeta vid en temperatur av omkring 500' och vid hogsta môj-
liga tiyck, som praktiskt visade sig vara tgo — 200 atm. Det var aven an-
tagligt, att detta hôga tryck skulle fordelaktigt pâskynda reaktionshastîg-
heten. Men att arbeta med en strommande gas i ett cirkulationssystem
vid sâdant hôgtiyck och en temperatur av nàra rôdglôdgning erbjôd emel-
lertid synnerligen stora svârigheter och hade aldrig fôrut blivit forsôkt.
Detta lyckades dock fullkomligt. Avhandlingen i frâga innehâller utforliga
ritningar av de apparater, som koostruerades och varmed kunde erhâllas med
jâm som katalysator cirka 250 g. ammoniak per timme och liter kontakt-
rum; med uran och osmium som katalysator vàsentligt mera.
Uppvarmningen ar elektrisk. Dâ emellertid det ur apparaten utgâende
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varmet till storsta deleo régénéreras i de intradande gaserna, kan den no-
diga temperaturen i det vasentliga vidmaktbâllas genom det r^enererade
och vid ammontakbildningen frigiorda varmet tUlsaoïmans. Ett sardetes
viktigt moment i Habers iakttagelser âr, att man kan giva gaserna en stor
rorelsehastighet vid reaktionen, vilket naturligtvîs i hbg grad okar den pâ
tidsenhet erhâllna ammoniakmàngden.
Sâsom basta katalysatorâmne fann Haber osmium, dâmàst uran eller
urankarbid. Enligt huvudsakligen vid Badiscbe-fabriken anstâllda fdrsok
kan kontaktamnet î sir verkan bâde forhôjas t. ex. genom oxider och vissa
salter av alkalî- och de alkaliska jordartmetallema men ocksâ sankas genom
kontaktgifter. Efter hand hava allt verksammare katalysatorer uppfunnits
Hàrigenom har trycket i apparaten vâsentligen kunnat nedsattas.
Âr 1910 borjades uppfôrandet av den forsta stora fabriken vid Oppau
nâra Frankfurt am Main med en berâknad kapacitet av 30,000 ton ammo-
niak per âr.
Utgângsmaterialtema, kvavgas och vatgas, framstallas enligt forut kânda
metoder.
Kraftfôrbrukningen vid ammoniakprocessen àr minimal. Fer kg. am-
moniak âtgâr eodast 0,5 ku.-timme. Per kilowattâr bindes sâlunda ej mindre
an 10,000 kg. kvàve.
Dâ jàmviktsli^et i reaktionen bland annat beror pâ ammoniakens bild-
ningsvàrme och dess spec. vârme. har Haber i en Toljd av 7 avhandiingar
i Z. f. Elektrochemie 1914 — 15 redogjort fôr utforligt beskrivna fdrsok att
med storsta mojliga précision bestamma dessa tal.
Dâ ammoniak enligt Ostwalds modifierade metod kan ôverfôras î sal-
petersyra och denna i kalksalpeter bliver fôrhâllandet mellan totalkostna-
derna fôr kalksalpeterframstalIningeR enligt fôreliggande berakningar ungefar
fbljande :
Norsk Hydro Haber Frank Caro
100 103 117
eller med andra ord, de aro desamma for de bâda forra, men cirka 15 %
h ogre for den sis ta.
Dâ nu av de tre existerande kvavemetodema den Haberska ar den
enda, som âr oberoende av tillgâng pâ billig vattenkrafl, sa kan den i fram-
tiden komma till anvandning i alla lânder, dâ den vidare kan utforas i vad
skala som helst, och dâ den enligt det ovan anfôrda producerar ammoniak
vâsentligt billigare och nitrater lîka billigt som nâgon annaa metod, sa âr
den for folknaringens hojande av verkligen universcU betydelse och sâlunda
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33
fôr hela mânsldigheten av allra stôrsta gagn. Tysklands Haberfabriker,
sarskilt de sist uppforda Leunaverken vid Merseburg aro ock i full verk-
samhet och torde for nârvarandc producera den ojàmforligt storsta delen av
allt i Tyskland tillgangligt gôdselkvâve. Dessutom har mctoden rcdan
kommit till en betydande anvàndiûng i Amerikas Fôrenta Stater.
Herr Geheimrat, Professer Haber! Die hiesige Akademie der Wissen-
schaften hat Ihneo den chemischen Nobelpreis fUr 1918 zuerteilt als Beloh-
nung Ihrer grossen Verdienste um die Losung des Problèmes, den Luft-
stickstoff mit dem Wasserstoffe direkt zu Ammoniak zu vereinigen. Es ist
schon mehrmals versucht worden dièses Problem zu losen, aber die indu-
strielle Losung ist erst Ihnen, Herr Geheimrat, geluogen und somit auch ein
Uberaus wichtiges Mittel zur Hebung der Landwirtschaft und des Wohl-
standes der Menschheit geschafïen. Wlr beglUckwUnschen Sie zu diesem
Triumph im Dienste Ihres Landes und der ganzen Menschheit. Belieben
Sie nun, Herr Professor, den Preia vom Prasidenten der Nobelstiftung zo
empfangen.
3— 2i3197, Lt! prix Nobil. içig—içto.
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CHEMISCHER NOBELPREIS FCR 1918.
Der Priises der Kgl. Akademîe der Wissenschaften, Oberingenieur Dr.
Â. G. EkstRand hielt folgende Ansprache:
Die Kgl. Schwedische Akademie der Wissenschaften hat beschlossen,
dcn chemischen Nobelpreis fiir 1918 dem Vorsteher des KaiserWilhelm-
Instituts in Dahlem bei Berlin Geheimrat Professer Dr. FrITZ Haber fUr
seine Méthode einer synthetischen Darstellung von Ammoniak aus seinen
Elementen, Stickstoff und Wasserstoff, zu verieihen.
In Ubereinstimmung mit dem Wirtschaftsplan der Natur erhâlt sich
unter normalen Verhàltnissen die Fruchtbarkeit eines Ackerbodens auf glei-
cher Hohe, wenn die Abfalisprodukte der Emlen demselben wieder zuge-
fuhrt werden; wird von ihm aber eine wesentlich erhohte Produktivitât ver-
langt, so mUssen mehr Diingstoffe angewandt werden. Da nun tndessen
ein grosser Teil der Jahreserate von der Jahr flir Jahr anwachsenden stadti-
schen Bevolkerung verzehrt wird, und die Abfallstoffe der Stadte nur in
sehr unvollstandigem Grade dem bebauten Boden wieder zugefïihrt werden,
so ist die notwendige Folge die, dass der Boden erschôpft wird und die
Ertragsmenge der Emten abntmmt. Eine Folge hiervon wiederum ist die
Herstellung kunstlicher DUngemittel gewesen, die auch mit jedcm Jahre
tatsachlich an Bedeutung gewonnen haben, und dies in solchem Grade, dass
es wenigstens in Europa kaum ein Land giebt, das ihrer gânziich entraten
kann.
Unter diesen Mitteln nehmen die stickstofflialtigen eine besondere Stel-
lung deshalb ein, weil der Ackerboden in der Regel keincn grosseren Ver-
rat davon besitzt, der durch Verwitterung fiir die Bedùrfnisse der Pflanzen
freigemaciit wtlrde, wie dies bei Phosphorsàure und Kali der Fall ist, wozu
noch kommt, dass ein Teil des effektiven Stickstoffs wahrend seines Kreis-
prozesses in inefTektiven Luftstickstoff libergeht. Zwar wird teilweisc dieser
Verlust durch die Niederschlàge und durch die Tàtigkeit von Bakterien er-
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35
setzt, die Erfahrung hat aber doch bisher gezeigt, dass eine intensive Pflan-
zenkultur ohne kUnstliche Stickstoffdiingung nicht aufrechterhalten werdeo
kann. Dies gîlt vor allem fur den Anbau eincr der wichtigsten Kulturpflan-
zen der G^enwart, der Zuckerriibe.
Von kUnstlichen Stickstoffverbindungen hatte man wahrend langer Zeit
nur zwei, namlich Kalisalpeter und Salmiak. Die àltereo Methoden, nach
denen dièse dargestellt wurdcn, haben jedoch, wenigstens fUr Europa und
Amerika, aufgehôrt, eine Rolle ru spielen, nachdem der Chilesalpeter aut
den Plan getreten und man gelernt hat, die Nebenprodukte bei der Trocken-
destillation der Steinkohle fur dièse Zwecke zu verwerten.
Der Verbrauch von Chilesalpeter dUifte wohl gegen 500,000 Tonncn
im Jahre oder mehr, als Stîckstoff berechnet, betragen. Unter normalen
Verhâltnissen wird der unvergleichlich grosste Teil dièses Salpeters zu Dun-
gungszwecken verwendet. Die Frage hat auch lange auf der Tagesordnung
gestanden: wie lange darf man erwarten, dass die Salpeterlager Chiles
reichen? Die chilenischen Behorden liefern sehr verschicdcne Angaben
hierliber.
Sachverstandige in Europa sind der Ansicht, dass sie bei der g^en-
wàrtigen Produktion in absehbarer Zukunft erschbpft sein werden.
Sei dem nun, wîe ihm woUe. Der langwierige Weltkrieg hat zur Ge-
niige die Notwendigkeit fiir jedes Land erwicsen, sich mbgHchst so einzu-
richten, dass es seinen Bedarf an dîesen StofFen innerhalb der eigenen Gren-
zen herstellen kann.
Da nun der Salpeter zu den wichdgsten solcher Waren zu zàhlen ist,
besonders in Landern, die nicht uber grossere Vorrâte von Steinkohlea
oder billiger Wasserkraft verftlgen, so hat die kUnstliche Darstellung von
Ammoniak und Salpetersaure eine ungeheure, erhohte Bedeutung erhalten.
Ein Stoff, der auf dem Ubergang zwischen Naturprodukt und kunst-
iicher Ware steht, ist der Ammoniak, der durch Trockendestillation von
Steinkohle und Braunkohle erhalten wird. Dieser Ammoniak stammt von
dem Gehalt der genannten Mineralien an Stîckstoff her, der ungefàhr 1,3 ^
des Gewichts betragt, wovon jedoch der grosste Teil, etwa 85 %, im Koks
zuriickbleibt oder bei der Destination als Stîckstoff frei wird.
Wahrend des ersten Jahrzehntes dièses Jahrhunderts wurden mehrere
Methoden veroffentlicht. die darauf ausgingen, den Stickstoff der Luft zu
binden. Nur wenige von ihnen gelangten jedoch iiber das Versuchsstadium
hinaus. Die erste von dîesen war Frank Caros Cyanamidmethode. Zwar
scheint das Kalcîumcyanamid nicht vdllig den Erwartungen entsprochen zu
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36
haben, die man an dasselbe als Dungemittel gestellt hatte, da aber dcr
Stickstoff darin relativ leicht in Ammoniak Ubet^eRllirt werden kann, hat
dies bisher kein Hindemis fUr die Anwendung der Méthode io immer gros-
serem Massstabe gebildet.
Auf der Basis der leitenden Prinzipien der Thermodynamik konnen
aile quantitativen Verhâltnisse betrefis der Verbrennung des Stickstoffs in
der Luft zu Stickstoffoxyd berechnet werden. Es waren, wie bekannt, Birke-
land-Eyde, die zuerst auf befriedigende Weise dièse innerhalb der Technik
zur Anwendung brachten.
Bis 1904 hatte man nicht vermocht, eine direkte Verbindung von Stick-
stofiF und Wasserstoff zu Ammoniak oHne Hilfe der dunklen elektrischen
Entladung zu konstatieren, obwohl durch Berthelots und Thomsons Ver-
suche bewiesen war, dass dièse Verbindung exothermisch vor sich geht.
GestUtzt auf die uns jetzt zur Verfdgung stehende Erfahrung, erkennen wir
leicht, dass dièses négative Ergebnis auf der Tràgheit der Reaktion bei nie-
driger und ungijnstigen Gleichgewichtsverhàltnissen bei hoher Temperatur
beruhte. Freilich hatten Ramsay und Young schon 1884 einige darauf ge-
richtete Versuche mit Eisenpulver als Katalysator angestellt, jedoch mit
unsicheren Rcsultaten.
Im Jahre 1904 begannen Habcr und van Oordt eine methodische Durch-
arbeitung des hier fraglicfaen Gebiets, gegriindet auf moderne physikalisch-
chemische Methoden, nachdem ein einzelner vorhergehender Versuch in
Haber die Hoffnung auf die Moglichkeit der technischen Lôsung des Pro-
blems erweckt hatte. Sie arbeiteten mit einer Temperatur voo etwa 1,000*
und gewôhnlichem Druck und mit Eisen als Katalysator. Aus diesea Ver-
suchen ging hervor, dass von beginnender Rotglut an aufwârts nur
Spuren von Ammoniak gebildet werden konnten, was auch fiir hôhere
Drucke gilt.
Es war auch dièse Arbeit, in der zum erstenmal experimentell bewiesen
wurde, dass eine wirkliche Gleichgewichtslage in dem System N + Hj;îNHi
exîstiert, was die eigentliche Basis fiir die Ammoniaksynthese ist.
In der Zeitschr. f. Elektrochemie 1913 liegt Habers und Le Rosignols
praktisch wichtigstc diesbeziigliche Abhandiung vor: >Uber die technische
Darstellung von Ammoniak aus Elementen>. Dièse Abhandiung hat die
Grundlage fur die Ausarbeitung der Méthode in Fabrikskala an der Badi-
schen Anilin- und Sodafabrik in Ludwigshafen gebildet, welche Aus-
arbeitung der Hauptsache nach unter Leitung von Dr. K. Bosch ge-
schehen ist.
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37
FrUhere Versuche hatten die Nutzlosigkdt gelehrt, iiber Dunkelrotglut,
d. h. etwa 600°, hinauszugehen. Andererseits zeigte die Reaktionsformel,
dass die Vereinigung sich unter Kontraktion von 4 auf 2 Volumina vollzieht.
Aus dem Gleichgewichtsgesetz foigt, dass die Gleichgewichtstage sich
um 50 mehr nach der Ammoniakseite hin verschieben muss, je hoher der
Dnick ist. Die Prinzipien waren hiermit gegeben. Man musste mit einer
Temperatur von etwa 500° und bei hochstmôglichein Druck arbeiten, wetch
letzterer sich praktisch als 150 — 200 Atm. erwies. Es war auch anzuneh-
men, dass dieser hohe Druck die Reaktionsgeschtvindigkeit vorteilhaft be-
einflussen wiirde. Mit einem stromenden Gas in einem ZirkulatîoRssystem
bei solchem Hochdruck und einer Temperatur von nahezu Rotglut zu ar-
beiten, bot indessen sehr grosse Schwierigkeiten dar und war zuvor nie
versucht worden. Dies gelang jedoch vollstândig. Die fragliche Abhand-
lung enthâlt ausfiihrliche Zeichnungen von den Apparaten, die konstruiert
worden waren, und mitteist deren mit Eisen als Katalysator etwa 250 g
Ammoniak pro Stunde und Liter Kontaktraum erhalten werdcn konnte;
mit Uran und Osmium als Katalysator wesentlich mehr.
Die Erwârmung geschieht elektrisch. Da indessen die aus dem Ap-
parat entweichende Wàrme zum grossten Teil in den eintretenden Gasen
regeneriert wird, so kann die erforderUche Temperatur im wesentlichen durch
die regenerierte und bei der Ammoniakbildung frei werdende Wârme zu-
sammen aufrechterhalten werden. Ein sehr wicbtiges Moment in Habers
Beobachtungen ist, dass man den Gasen eine grosse Bewegungsgeschwin-
digkeit bei der Reaktion geben kann, was natUrlich in hohem Grade die
fiir die Zeiteinheit erhaltene Ammoniakmenge erhoht.
Als besten Katalysatorstoff fand Haber Osmium, demnachst Uran oder
Urankarbid. Nach hauptsachlich bei der Badischen Fabrik angestellten
Versuchen kann der Kontaktstoff in seiner Wirkung sowohi z. B. durch
Oxyde und gewisse Salze der AlkaU- und der alkalîschen Erdmetalle er-
faoht, als auch andererseits durch Kontaktgifïe gesenkt werden. Nach und
nach sind immer wirksamere Katalysatoren aufgefunden worden. Hierdurch
hat der Druck in dem Apparat wesentlich herabgesetzt werden kônnen.
Im Jahre 1910 wurde mit der Errichtung der ersten grossen Fabrik bei
Oppaa in der Nàhe von Frankfurt am Main mit einer berechneten Kapa-
zitat von 30,000 Tonnen Ammoniak jâhrlich begonnen.
Die Ausgangsmaterialien, Stîckstoff und Wasserstoff, werden nach zuvor
bekannten Methoden dargestellt.
Der Kraftverbrauch bei dem Ammoniakprozess ist minimal. Er stellt
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sich pro kg Ammonîak auf nur o,s Kilowattstunden. Pro Kilowattjahr
werden aiso nicht weniger als 10,000 kg Stickstoff gebunden.
Da die Gleichgewichtslage in der Reaktion unter anderem von der Bil-
duDgswàrme des Ammoniaks und seiner spez. Wàrme abhangt, hat Haber
in einer Folge von 7 Abhandlungen in der Zeîtschr. f. Etektrochemie 1914
— 15 Uber ausfiihrlich beschriebene Versuche berichtet, mit grôsstmoglichcr
Frazision dièse Zahlen zu bestimmen.
Da Ammoniak nach Ostwalds modifizierter Méthode in Salpetersàure
tind dièse in Kalksalpeter Ubergefùhrt werden kana, so gestaltet sich das Ver-
haltnis zwischen den Gesamtkosten fur die Kalksalpeterdarstellung den vor-
liegenden Berechnungen gemass ungefahr folgendennasscn:
Norwegisch Hydro Haber Frank Caro
100 103 117,
mit anderen Worten, sie sind die gleichen fiir die beiden ersteren Methoden,
dagegen etwa 15 % hoher fiir die letztere.
Da nun von den drei existierenden Stickstoffmethoden die Habersche
die einzige ist, die von dem Vorhandeosein billiger Wasserkraft unabhângig
ist, so kann sie in Zukunft in allen Landem zur Anwendung kommen; da
sie femer in beliebig grossem Massstabe ausgefuhrt werden kann, und da
sie dem Obigen gemass Ammoniak wcsentlich billiger und Nitrate ebeoso
billig wie irgend eine andere Méthode erzeugt, so ist sie fiir die Hebung
der Volksernâhrung von wirklich universaler Bedeutung und demnach fiir
die ganze Menschheit von allei^rosstem Nutzen. Deutschlands Haberfabri-
ken, insbesondere die zuletzt errichteten Leunawerke bei Merseburg, sind
auch in voiler Tàtigkeit und diirften gegenwàrtig den unvergleichlich grôss-
ten Teil ailes in Deutschiand erhaitlichen Dùngerstickstoffs erzeugen. Aus-
serdem ist die Méthode bereits zu umfangreicher Anwendung in den Ver-
einigten Staaten Nordamerikas gekommen.
Herr Geheimrat Profcssor Haber! Die hiesige Akademie der Wissen-
schaften hat Ihnen den chemischen Nobelpreis fiir 1918 zuerteilt als Beloh-
nuDg Ihrer grossen Verdienste um die Losung des Problèmes, den Luft-
stickstoff mit dem Wasserstoff direkt zu vereinigen. Es ist schon mehr-
mals versucht worden, dièses Froblem zu losen, aber die industrielle Losung
ist erst Ihnen, Herr Geheimrat, gelungen und somit auch ein Uberaus wich-
tiges Mittel zur Hebung der Landwirtschaft und des Wohlstandcs der Mensch-
heit geschafien. Wir begiùckwunschen Sie zu diesem Triumph im Dienste
Ihres Landes und der ganzen Menschheit. Belieben Sie nun, Herr Pro-
fessor, den Preis vom Pràsidenten der Nobelstiftung zu empfangen.
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LE BANQUET NOBEL.
Le même jour à 7 heures '/> du soir, se réunirent au restaurant Hassel-
backen, outre les invités, un grand nombre de dames et de messieurs en
un banquet solennel.
Parmi les invités, on remarquait, outre les lauréats de l'année et des
années précédentes, Son Excellence M. le Ministre de Affaires étrangères
Baron Palmstierna le Chancelier de l'Université M. Schwartz etc.
Le président du conseil d'administration de la Fondation Nobel, M.
le professeur SCHCCK, qui présidait le banquet, porta la santé de S. M.
le Roi.
Son Exe. M. le Ministre des Affaires étrangères Baron Palmstjerna
rendit hommage à la mémoire d'ALFRED NOBEL.
Le discours solennel pour les lauréats de l'année fut prononcé par le
président dé l'Académie des Sciences, M. l'ingénieur en chef A. G. Ek-
strand, qui s'exprima ainsi:
Meine Damen und Herren!
Mit diesem Jahre ist eine VerSnderung des Nobeltages eingetreten. Friiher
ist der 10 Dezember als solcher gefelert worden; jetzt ist ein Sommertag
dazu gewâblt. Man kann wohl sagen, dass unser Norden seine Schonheiten
sowohl im Winter wie im Sommer bat; vielleicht werden doch Vicie die
hellere und wàrmere Jahreszeit vorziehen. Die Sonne steht jetzt lange
hoch am Himmel, und besonders von dieser Stelle aus, von dem in Stock-
holm altberUhmten Hasselbacken, geniesst man bei gunstigem Wetter den
Zauber unserer hellen Sommemâchte.
Es ist fur uns Schweden immer ein angenehmes Gcschàft die Nobel-
prcise zu vei^eben, denn nach dem Testamente des Donators sollen die
Preise als Belohnung angesehen werden fiir die Arbeitcn und Erfindungen,
die der Menschheit den grôssten Nutzen erwiesen haben. Es kann daher
kein Wunder nehmen, dass wîr mit grossem Neugier die beriihmten Damen
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und Herren betrachten, die als der ganzen Menschheit Wohitater bescheinigt
sind.
Der Nobelpreis igi8 filr Chemie betrifft ein Verfahren vom Geheimrat,
Professer Haber zur Gewinnung von Ammoniak aus Luftatickstoff und
Wasserstoff. Das fiir die Landwirtschaft und somit fiir die Volksnahrung
Uberaus wichtige Ammoniak wird nach diesem Verfahren in beliebigen
Mengen und verhaltnissmasig billig gewonnen.
Die Preise 1918 und 1919 fur Physik betreffen Professer Starks Entdeck-
ung des so genannten Dopplereffektes bei Kanalstrahlen und der Verteilung
der Spektrallinien in den elcktrischen Feldem sowie auch Geheimrat Professor
Plancks Entdeckung der Elementarquanta. Obwohl ich dièse Entdeckungeo
hier nicht naher karakterîsieren kann, môchte ich doch sagen, dass sie
bisher unbekannte Natui^esetze enthullt und somit ein tidferes Eindringen in
die Geheimnisse der Natur ermôglicht haben. Jcdermann versteht was
solche Entdeckungen fur die Wissenschaft bedeuten. Meine Herren, die Sie
heute mit Nobelpreisen gekrônt worden sind, ich habe die Ehre Ihnen die
herziichsten GlUckwUnsche der hier anwesenden Schweden und ich darf
wohl sagen des ganzen schwedischen Volkes auszusprechen, und ich erhebe
mein Glas auf Ihr Wohl, Es leben hoch die Herren Haber, Stark, und
Planck. Ett fjtfaldigt Ijudehgt svenskt hurra, levé de!
Ce discours fut accueilli par de vifs applaudissements.
M. le professeur M. Planck répondit, en son nom et au nom des deux
autres lauréats, en ces termes:
Meine hochverehrten Damen und Herren! Gestatten Sie mir giltigst,.
in aller KUrze, zugleich im Namen meincr Collegen HaBER und Stark,
auf die freundlichen soeben gehorten Worte zu erwidem. Je lebhafter die
Eindriicke dieser festlichen Tage auf mich einstUrmen und je tiefer sich das
Bewusstsein der Dankesschuld fiir Ailes, was ich hier erfahren und eriebt,
festzusetzen beginnt, um so schwieriger will mir die Aufgabe erscheinen, fllr
meine Gedank«i die richtige Fassung zu finden und ailes das, was uns in
dieser Stunde bewegt, wahrheitsgemàss zu schildern. Und dennoch ist es
mir auch wieder ein Herzensbedtirfnis, von dem zu reden, was uns hier die
Seele erfuUt.
Der Gelehrte ist es gewohnt, den Lohn fiir seine Leistungen in der
Arbeit selber zu finden. Nichts kann ihn fur unausgesetzt gebrachte Opfer
an àusseren Giitem, an Zeit, an Kraft, sogar an Gesundheit, besser entschadigen
als das Bewusstsein, dass er VVerte schaffl, die ihn iiberdauern werden und
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die ihm dafllr bUrgen, dass er nicht umsonst gelebt hat. Wenn nun zu
diesem eigentlichen Lohn noch eine âussere Anerkennung von so dnziger,
weithin io aller Welt stchtbarer Art hinzukommt, wie dïejentge ist, welche
wir hier erfahren, so vemrsacht ihm das einen Eindruck, der ihn verwitrt
machen wtirde, weno er nicht Beruhigung fônde in dem Gedanken, dass dièse
Ehrung von einer Seite kommt, die er als eine wahrhaft befreundete be-
trachten darf. Wir Deutsche empAnden es in der Tat als ein besonders
hohes GlUck, dass der uns erteilte Preis aus einem Lande stammt, von dem
wir in guten wie in trUben Tagen stets Gutes und Freundliches erfahren
haben, und wir nehmen ihn daher doppelt gern und frcudig an, weil wir
fuhlen, dass die Spende von Herzen kommt.
Ich denke dabei nicht an uns allein, sondera auch an unsere Frauen,
die hier Uberall mit der nâmlichen Gastfreundiichkeit empfangen worden
sind, und nicht nur an dièse, sondera auch an andere deutsche MUtter, an
tausende von deutschen Kindera, die hier in Schweden ihre Gesundheit
wiedei^efunden haben, und deren Dankgebete fUr ihre Wohltater oft und
oft zum Himmel steigen. Mit dicscn Beweisen echter edler Menschlîcfakeit
ist eine Saat ausgestreut, die nicht vergehen kann, sondera dereinst ihre
Friichte tragen wird.
Flir jetzt freilich ist den Gelehrten in Deutschiand der Himmel schwarz
bchangen. Und doch sehen wir der Zukunft getrost entgegen; denn wir
vertrauen auf unseren edelsten Schatz, auf unsere Arbeit. Aber die Wissen-
schaft ist international, das sehen wir heute zu unserer Freude, und wir
spUren den Segen, der darin liegt, dass sie ein geistiges Band schtingt
zwischen Mânnern, die sich im Susserlichen Leben in weiter Feroe gegen-
Uberstehen, und dass eine wîssenschaftliche Leistung bewertet wird ohne
RUcksîcht auf das Land, wo sie entstanden ist.
Nach mehrjâhriger Unterbrechung wird heute zum ersten Maie das
Nobel-Fest wieder gefeiert. Môge von nun an die alte schône Tradition
sich wieder regelmâssig erneuera, und môge der Geist der Eintracht und
Harmonie, der heute in diesem Kreise waltet, vorbildlich werden flir aile
spâteren Veranstaltungen. Zur Bekraftigung dicscs Wunsches lassen Sie
uns trinken auf das eintràchtigc Zusammenarbeiten der interaationalen, in-
sonderheit der schwedischen und der deutschen Wissenschafï!
Ce discours fut également accueilli par de vifs applaudissements.
Un peu plus tard, M. le professeur A. GULLSTRAND prit la parole et
prononça pour les lauréats des années précédentes te discours suivant:
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Ladies and Gentlemen!
Science can be looked upon as a tiving organism whose healtb and
prosperity is dépendent on a good circulation of its blood. By this circula-
tion blood that leaves any oi^n is mixed up with blood from tfae other
organs and then distributed to every part of the immense organism that
filts the world. Thus in any place an appropriate organ can influence the
composition of the blood and the health of science. But there are also
other organs with the spécial fonction of stimulating the organism itself
and its blood- circulation. An oi^an of this kind is the Nobel Institution,
and we hâve been accustomed to see hère an afflux of some of the very
best blood of science on occasions like this. Now, during the last years,
for reasons known to us ail, circulation has been impaired, and therefore
the Royal Academy of Science has had no opportunity untîl now to invite
as her guests the distinguished mcn that hâve won their Nobel prizes since
that fatal month of August 1914. That year the distribution of the prizes
was postponed, but in 191 5 two prizes wcre distributed both for physics
and for chemistry. They were awarded to Professer von Laue of Berlin,
Professer, now Sir William Bragg of London and his son, Mr Lawrence
Bragg of Cambridge, Professer Richards of Cambridge in the United States
and Professer Willstatter of Munich. Three years later a prize for physics
was awarded to Professer Barkla of Edinbui^h. Only Messrs von Laue,
Willstatter and Barkla hâve responded to our invitation to see them hère
to-day.
Lauréates, on behalf of the Royal Academy of Science and in the
name of us ail, I bid you heartily welcome. 1 offer you our sincère con-
gratulations to the eminent work already donc by you, and I express our
confident hope that you will continue your work in the future on the same
high tevel as before, and that science will profit by it as hitherto.
Herr Professer von Laue! Die Genialitat oflenbart sich manchmal in
der Einfachkeit einer logischen Schlussfolgerung. Vor Ihrer epochemachenden
Entdeckung konnte mit grôsster Wahrscheinlichkeit ausgesagt werden, dass,
wenn das Wesen der Rontgenstrahlen eine Wellenbewegung wàre, und wenn
das von den Mineralogen postulierte Raumgitter der Kristalle existierte, die
Grossenverhâltnisse solche sein miissten, dass eine Diffraktion der Rontgen-
strahlen in diesem Gitter zu erwarten ware. Nur Sie wurden dadurch
veranlasst. zu untersuchen, ob Diffraktionserscheinungen beim Durchgang
der Rontgenstrahlen durch Kristalle auftreten. So haben Sie mit einem
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Schlag das Wesen der Ron^enstrahlen entdeckt, die Existenz der Kristall-
gitter bewiescn und ein neues Gebiet der Wissenschafl entschlossen.
Herr Professor Willstatter! Die moderne organische Chemie versteht,
die Bedeutung der Farbstoffe (lir das organische Leben zu schàtzen. Die
Untersuchung derselben gehôrt aber mit zu den allerschwierigsten. Sîe
haben jedoch die Schwierigkeiten bewàltigt und durch Ihre bahnbrechenden
UntersuchuDgen der FarbstofTe des Fflanzenreichs, insbesondere des Chloro-
phylls, einen festen Grund geiegt, auf dem die kiinftige Wissenschaft weiter-
bauen kano.
Professor Barkta! Before it was known that the nature of X-rays is
the same as that of light, with a différence only in wave-length, you had
found a form of polarization of those rays, and by your investigation of
their absorption you had developed a form of spectroscopy, before it was
known that there is a spectnim in the real sensé of the word. You discov-
ered a kind of secondary X-radiation that is independent of the chemical
constitution, but characteristic of the élément, and this characteristic
X-radiation, now known as a line spectrum, has proved a phenomenon of
fundamental importance.
Ladies and Gentlemen, I hope the présence hère to-day of thèse
distinguished guests will signify that the impaired circulation of the blood
of science is going now to be re-establîshed. With this hope in my heart
I hâve the honour to ask you to drink to the health of Professor von Laue,
Professor Willstatter and Professor Barkla.
Les vœux ardents qu'exprima l'orateur pour la reprise des relations
scientifiques entre les savants des différents pays rencontrèrent dans l'assi-
stance l'approbation générale qui se manifesta par des applaudissements
enthousiastes.
A. M. le professeur GuLLSTRAND succéda M. le professeur WILLSTATTER
qui, en son nom et au nom de M. le professeur Barkla et de M. le professeur
V. Laue, présenta de vifs remerciements.
Le Ministre des Affaires étrangères M. PaLMSTIERNA remercia ceux qui
avaient oi^nisé cette belle fête.
Pendant les conversations cordiales qui suivirent le banquet, M. le
professeur Barkla prononça le chaleureux discours suivant:
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Let me first say how mudi I regret that the British are not more
fully represented at this célébration. When the invitation came to hand
Professer Sir Wm Bragg had already entercd into several important engage-
ments which could not conveniently be cancelled, and unfortunately^ Pro-
fesser W. L. Bragg did not recîeve his invitation until too late to make
préparations for the joumey.
The Nobel Prize is without doubt the highest honour, the most covet-
ed honour, which can be bestowed on a Scientist. There are of course
very obvious reasons for this. It would be affectation on my part not to
mention the monetary value of the prize; this is especially important at
the présent time, when rewards are given more than ever to those who
can show the immédiate practical reaults of their labours, and when those
who seek knowledge and search after new methods are in danger of belng
left to pursue their course unrecognised and unheeded. Not only is the
reward of great assistance to the scientist whose rémunération is slight; it
impresses on 'the man in the street' as nothing else could, the importance
of work being accomplished in a sphère far removed from his own. Further,
the majority of honours are awarded with a definite and intentional bias
in favour of scientists of certain nationality, whereas the Nobel awards are
made without considération either of social position or of nationality. X^t
me say what a unique position the Swedish Academy of Science holds
among ail the scientitic societies of the world. It has the power such as
no other body possesses, to put its stamp, — its hall-mark — upon the
work of any investigator, indeed to put the'stamp upon any man or woman
and to mark him or her out as a person of undisputed eminence, a person
whose name shall endure. This is a position of great responsibility. May
I congratulate the Swedish Academy of Science on the impartiality which
it has hitherto shown in its sélections. The Nobel Prize is a truly inter-
national award.
So remarkable is this that even in Edinburgh people hâve asked if
Barkla must not be a Swede, that he should receive this récognition in
Sweden. Perhaps there is some excuse for this question in what appears
to be the Scandinavian form of the name Barkla. I am afraid, however,
I can't claim the possession of Swedish blood.
As an Englishman permit me now to say with what pleasure I leamt of the
élection of Professer Planck and Professer Stark te the Nobel Prizes for the
years 1918 and 1919. I mention thèse because they bave been most recently
announced, and because the work for which the awards were made, being
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45
ia my own particular field of science, is familiar to me. Planck's theory of
radiation and Planck's constant are on every physicist's lips. Indeed it is
impossible to deliver courses of lectures to university students without
repeated référence to Planck's investigations. My relations with Professer
Stark hâve been of a somewhat more personal nature. I think I can truly
say that I owe almost as much to Frofessor Stark as to any man for the
publicity given to my own work on Rontgen radiation. For it was at Fro-
fessor Starck's invitation that 1 gave in the Jahrbuch der Radioaktivitat
und Elektronik the fîrst full and connected account of my investigations
on Secondary Radiations. I am glad that Frofessor Stark's numerous and
meritorious investigations hâve received the récognition which was their due.
I am happy to meet thèse distinguished Germans in this city so
renowned for its hospitality. It is a privilège to visit such a city, to see
its palatial buildings devoted to the study of science, and to meet its world-
famous scientists — of whom I may specially mention Frofessor Arrhenius.
It seems to me that the Swedish Academy of Science may be quali-
fying for the Nobel Peace Prize. It recognises' no nationality; it discour-
ages unworthy national feeling and prcjndice. We are ail dwellers on this
one small earth; we live one life, die one death; we hâve the same diffîcul-
ties to contend with; we ought in common to fîght the foes of ignorance
and wrong.
I thank you again for your great kindness, and for a real Swedish
welcome.
A la grande joie de tous les assistants, on vit les lauréats allemands
lui serrer cordialement la main et lui exprimer leurs vifs remerciements.
L'agréable fête se prolongea fort avant dans la nuit.
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CEREMONIE DE LA DISTRIBUTION DES PRIX SUÉDOIS
LE 10 DÉCEMBRE 1920.
Les espérances qu'on avait fondées sur la célébration de la fête Nobel
au printemps — en particulier l'espoir de voir Je public manifester un plus
vif intérêt — ne paraissant passe réaliser, et comme il y avait certains in-
convénients à trop différer la remise solennelle des prix après que le choix
des lauréats avait été arrêté, les institutions suédoises chargées de distribuer
les prix décidèrent de revenir à l'ancien état de choses concernant la fête.
C'est ce qui explique que, pendant la même année 1920, il y ait eu une
seconde cérémonie pour la remise des prix Nobel A& physique, de médecine
et de littérature dont l'attribution avait été décidée en octobre et no-
vembre 1920.
La fête se passa comme d'ordinaire, dans ia grande salle de l'Académie
de Musique, ornée pour la circonstance du buste d'ALFRED NOBEL et riche-
ment décorée de fleurs naturelles. La cérémonie commença à J heures de
l'après-midi.
Lorsque tous les invités eurent pris place, S. M. le Roi, LL. AA. RR. le
prince Charles, la princesse Ingeborg et la princesse MàRTHA firent leur
entrée, tandis que toute l'assistance se levait et qu'un chceur entonnait
l'hymne royal.
Parmi les personnes présentes, on remarquait les lauréats de l'année
M. le professeur Ch. É GUILLAUME, M. le professeur AUGUST Krogh
et l'écrivain M. Knut Hamsun. M. le professeur Jules Bordet n'avait pu
répondre à l'invitation, se trouvant alors aux États-Unis, et le poète M.
Carl Spitteler avait été empêché par la maladie de faire le voyage
de Suède.
Comme anciens lauréats suédois, étaient présents MM. les professeurs
S. Arrhenius et A. Gullstrand et l'écrivain M'"* Selma LagerlOf.
Assistaient en outre à la cérémonie des membres du gouvernement et
du corps diplomatique, Son Excellence M. le docteur Emmanuel Nobel,
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de nombreux fonctionnaires civils et militaires, des professeurs et des
étudiants des facultés et des écoles supérieures de Stockholm, des repré-
sentants des sociétés savantes et littéraires ainsi que des beaux-arts et de la
presse etc. De nombreuses dames avaient été aussi invitées.
I^ fête se déroula d'après le programme suivant:
1. Discours d'ouverture du président du conseil d'administration de
la Fondation Nobel, M. le professeur J. H. E. ScHtJCK.
2. Hymne de GUNNAR WeHNERBEG exécuté, de même que les nu-
méros de chant suivants, par le chceur des étudiants de Stockholm sous la
direction de M. EiNAR RaLF.
3. Remise du prix Nobel de physique de 1920 à M, C. É, GUILLAUME,
après un dicours du président de l'Académie des Sciences, M, l'ingénieur
en chef Â. G. Ekstrand.
4. Le soir tombe par F. KôRUNG. Sigurd Jorsalafar par I. WlDÉEN,
5. Remise du prix Nobel de médecine de içiç k M, le docteur JULES
BORDET, après un discours de M. le professeur ALFRED Petterssok.
6. Remise du prix Nobel de médecine de içso à M. le professeur
AUGUST Krogh, après un discours de M. le professeur J. E. JOHANSSON.
7. Chanson rustique par AuGUST SOdeRMAN. Le drapeau suédois par
Hugo Alfvén.
8. Remise du prix Nobel de littérature de içiç à M. Carl Spitteler,
après un discours de M. le professeur Harald Hjàrne.
g. Remise du prix Nobel de littérature de IÇ20 à M. Knut Hamsun,
après un discours de M. le professeur HaraLD HjÀRNE.
10. Mélodie par JoSEF Eriksson (paroles de K. Hamsun), solo par
M. le docteur Samuel Hybbinette. — Écoute-nous Svea notre mère par
GUNNAR WeNNERBERG.
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av Ordfbranden i Nobelstiftelsens Styrelse, professer Henrik SchOck.
CÔversattning sjd. 50,)
Eders Majestat, Eders Kungl. Hoghet, Mina Damer och Heirar.
F6r forsta gâi^en i Nobelstiftelsens historia ha vi under samma Sr samlats
till tvâ hôgtidsdagar. 1914 beslôts att pâ forsôk fôrlâgga Nobelfesten frân
den 10 december, Nobels dodsdag, till den i juni, brytningspunkteo raellan
nordens vâr och dess sommar. Men sa utbrot det stora vàrldskriget, och
under detta ansâg man med skal det olampligt att fira nâgra fester till mione
av en man, som dromt om en fredens tîdsâtder och om krigens upphorande.
De stridande nationerna sjalva tycktes hava glômt denna tavlan. Endast fî
fôrslag frân dem inkommo — frân fiera hogt stiende kulturfolk ej ens nâgra
— och i fdijd dàrav blevo aven de utdelade pnsen fàrre an vanl^. Under
dessa olycksmâttade âr kom sâtunda Nobeldagen att fiias varken pâ vâren
eller pâ vîntern, och fôrst i âr kunde man, sedan freden âtminstone ofHciellt
avslutats, samlas for att utdela 1919 irs Nobelpris.
Men denna forandrii^ — att utdela Nobelpris forst pâ vâren foljande
âr — tillvann sig knappt nâgra sympatier. Icke blott att festeo just dâ
infbll under en sorgetid for vârt land, blott en mânad efter vâr âlskade kron-
prinsessas frânfâlle; icke blott att uppskovet mellan prisens faststallande och
deras utdelande vâllade ganska stora praktiska olagenheter, ulan det visade
sig ock, att den stamning av vàr, av vilken man vantât sig sa mycket, trots
ârstiden ej lagrade sig over Nobeldagen. Och man insâg, att man knappast
heller kunde ràkna darpâ for framtiden. Efïer den manskllghetens fïmbulvinter,
som vi genomgâtt, arc vi alla konvalescenter, som behôva âr, innan vi kunna
fâ den ratta kânslan av solvàrme och av livskraftens uppvaknande.
Anledningen till forandringen var, att man ville visa framlingen en nordisk
vâr. Men nordens vâr ar sen, och framlingen frân sodem, som komroer hit,
tycker sig snarast forflyttad tillbaka i tiden, Vàr ârstid — dâ vârt land
ter sig i sin egendomliga skônhet — àr vintern. och dit hava vi nu âter
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fbrlagt vâr Nobeldag, mâhânda î en dunkel kansia av ârsddens samklang
med tidslâget. Malet for Alfred Nobels skapelse — den tidsâlder, dâ svârden
skola smidas om till plogbîllar — doijer sig annu lângt î fjàrran, och den
tiden skola vt aldrig f3 skâda. Vi leva âanu mitt uppe i vintern, och helt
visst kommer islossnii^en lange att lâta vanta pâ sîg. Vi ha dârfor âtergâtt
till den tidpunkt, som ursprungligen faststâlldes.
Fôr oss nordbor passar denna ocksâ bàst, ty av aider hava vi ju varit
vana att fôriâgga vâr storsta bogtid till midvintern, dâ decembermôrkret
lâgTîit sig som tàtast over jorden. En dylîk ârstid stammer ocksâ till sist
kaaske bâst samman med Alfred Nobels drommar. Ty vintern âr icke blott
en dodens tid. Den âr ock en hoppets. Med varje dag, som gâr efter vâr
oordiska midvintersfest, viker morkret allt mer tUlbaka, och varje dygn
fS vi nâgra korta ôgonblicks lângre Ijus, Val forefaller naturen di att ligga i
dvala. Men livets oforstôrbara krafter arbeta dock och svâlla i dess inre, och
under sndns vita holje slumrar sommarens skord, som âter skall skànka
aiânskligheten nâring och ny Hvskrafl.
Nobels tanke, dâ han for ett kvartsekel tUlbaka skrev sitt testamente,
var val just denna. Han ville blott sa. Och mâhënda Ijod dâ i hans ôra
tonema till Geijers bekanta sang, i vilken skalden uttryckt just denna
tanke — den dikt, som vi alla kànna och med vilken jag ber att f3 inleda
dagens prisutdelning;
Odlaren strCJr i môrka miiUen
FrOets sâdd for kommande skôrd.
Dar6ver vandra hOstens skurar,
Dârûver bâddas vintems snô.
Han gbr som jag — begraver sitt hopp.
Han tror som jag pâ sot och vâr.
4—2131*7, La prix Nobtl. igig—ig20.
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DISCOURS
du président de la Fondation Nobel M. le professeur Henrik SchUck.
Majesté, Altessea, Mesdames et Messieurs,
Four la première fois dans l'histoire de la Fondation Nobel, nous au-
rons eu la même année deux séances solennelles. En 1914, on avait décidé
que la fôte Nobel serait à l'essai reportée du 10 décembre, anniversaire de
la mort de Nobel, au 1" juin date de transition entre le printemps et l'été
du Nord. Mais alors survint la guerre mondiale et durant celle-ci on a
estimé avec raison qu'il ne convenait pas de célébrer de fêtes en mémoire
d'un homme qui avait rêvé à la paix, à la suppression des guerres. Les
nations belligérantes elles-mêmes semblaient d'ailleurs avoir oublié ce con-
cours. Elles ne tirent que quelques rares propositions et même plusieurs
de celles qui se trouvent à la tête de la culture intellectuelle n'en firent
aucune; par suite, les attributions de prix devinrent moins nombreuses que
d'habitude. Pendant ces années de malheurs, la fête Nobel n'a été célébrée
ni au printemps ni en hiver et c'est seulement cette année, après que la
paix a été conclue oiBcicUement du moins, qu'on a pu se réunir pour dis-
tribuer les prix Nobel de 1919.
Cependant cette innovation — de distribuer les prix Nobel au prin-
temps de l'année suivante — n'a guère rencontré de sympathies. Ce n'est
pas seulement parce que la fête tomba alors juste pendant une période de
deuil national, un mois seulement après le décès de notre chère princesse
royale; et ce n'est pas seulement parce que le délai entre l'attribution et
la distribution des prix causa d'assez grands inconvénients d'ordre pratique;
c'est aussi parce qu'il apparut que l'atmosphère du printemps restait, con-
trairement à notre attente, sans influence sur la fête Nobel et l'on avait
guère à espérer, semblait-il, qu'il en fût autrement à l'avenir. Après le
sombre hiver de l'humanité que nous venons de traverser, nous sommes
tous comme des convalescents qui ont besoin d'années avant de pouvoir
éprouver à nouveau la vraie sensation de la chaleur du soleil et du réveil
des forces vitales.
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SI
La raison pour laquelle on avait voulu changer la date de cette céré-
monie était le désir de montrer aux étrangers un printemps du Nord.
Mais le printemps du Nord est tardif et l'étranger du Sud qui vient ici a
plutôt l'impression d'être reporté en arrière. Notre saison — celle où notre
pays se pare de sa beauté particulière — c'est l'hiver et nous y avons re-
placé notre fête Nobel, peut-être dans le vague sentiment qu'il y a accord
entre cette saison et l'état actuel du monde. Le but vers lequel tendaient
les pensées d'Alfred Nobel lorsqu'il fit sa fondation — le temps où les
épées seront reforgées pour en faire des socs de charrue — se dérobe en-
core loin dans l'avenir et ce temps-là, nous, nous ne le verrons jamais.
Nous vivons encore en plein hiver et la fonte des glaces se fera certaine-
ment attendre longtemps. C'est pourquoi nous sommes revenus pour la
célébration de cette fête à la date primitivement fixée.
Pour nous, gens du Nord, c'est celle qui convient aussi le mieux, car
de tout temps nous avons eu notre plus grande fête de l'année au milieu
de l'hiver, quand les ombres de décembre sont le plus épaisses sur la terre.
Cette époque est peut-être aussi celle qui est le plus en harmonie avec
les rêves d'Alfred Nobel. Car l'hiver n'est pas seulement une période de
mort; c'est aussi celle où s'engendre la vie. Chaque jour qui passe après
notre fête de la mi-biver, l'ombre cède de plus en plus et chaque jour
nous avons quelques instants de plus de lumière. La nature semble bien
plongée dans l'assoupissement; mais les forces indestructibles de la vie tra-
vaillent pourtant dans son sein et sous la blanche couverture de neige
dorment les moissons de l'été qui nourriront à nouveau l'humanité et lui
redonneront de nouvelles forces vitales.
Telle était bien la pensée de Nobel quand il y a un quart de siècle
il rédigea son testament. Il voulait seulement semer. Et peut-être réson-
naient alors à son oreille les accents du poème de Geijer où le poète a
justement exprimé cette pensée, le poème que nous connaissons bien tous
et que je vous demande la permission de vous rappeler comme prologue
à la distribution des prix d'aujourd'hui:
Le semeur jette dans la terre noire et dure
La semence de grains pour la moisson future,
Et là-dessus l'automne épand ses torrents d'eau.
Et là-dessus l'hiver pose son blanc manteau.
Le semeur, comme moi, met son espoir en terre,
M^s, comme moi, croit au printemps, à la lumière.
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1920 ARS NOBELPRIS I FYSIK.
(TnulucUoD, Toii page $5.)
Kungl. Vetenskapsakademiens preses, overingenjôren dr. A. G. Ek
STRAND yttrade:
Kungl. Svenska Vetenskapsakademien har beslutat utdeta 1920 ârs
Nobelpris i fysik till direktôren i intemationella meterbyrin, Ch.-É. Guil-
laume, fôr hans fortjânster om den fysîkalîska precisionstekniken genotn
upptackten av nickelstâlets egenskaper.
En av Greklands storsta tankare har sagt, att >tingea ara tal>, och sokt
fôrklara alltings uppkomst genom talen. Vâr tids forekare gâ icke Uka
lângt i dyrkan av talen, men erkânna dock, att ail exakt vetcnskap om
naturen bôrjar forst, dS vi lyckas uttrycka fôreteelserna i mitt och vikt.
Stândigt har vetenskapens utveckling hâllit jamna st^ med mâtningamas
alltmer stigande no^rannhet. Sa âr fallet med astronomien, geodcsien,
kemien, och i alldeles sarsldld grad med fysiken, vilkens hôgre utveckling
daterar, sig frân den tid, dâ den modama skarpan i iakttagelsema bôrjade
tillâmpas.
Det var i raedvetandet hârom som den franska Nationalforsamlingen
1790 gav Pariser-akademien i uppdrag att uppsoka en ofôrânderlig g^ndval
for mâtt och vikt. Dâ bildades fôr detta ândamâl en kommission, vari
Borda, Lagrange, Laplace, Monge och Condorcet voro medlemmar, och
Nationalforsamlingen antog i enlighet med dessas fdrslag ett decimalsystem,
vars bas utgjordes av en viss del av jordmeridianqvadranten. Harigenom
var i Frankrike grunden lagd till metersystemct, som sedan fastslogs genom
en lag, utfardad av Nadonalkonventet den l augusd 1793.
I utlandet fortskred saken lâng^mmare. Forst âtskilliga ârtiondea
senare bdijade man i Europa komma till insikt om metersystemets fôrdelar,
och uppslaget dàrtill gavs av de stora vârtdsutstâllningama. Vid Parisenitstall-
ningen 1S67 tillsattes en kommitté av de flesta vid utstâllningen represen-
terade nationema fôr att verka fôr antagande av ett allmant intemationdlt
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matt- och viktsystem, varav fbranleddes en inbjudan, gillad av îcejsaren dea
I september 1869, till alla stater, vîlket sedermera ledde till uppkomsten
av den internationella byrân for mâtt och vikt i Breteuil i nârheten av
Paris.
Till den franska nationen, som ej blott givit idén till den stora refor-
men utan aven forstâtt att genom diplomatbk skicklighet gôra den univer-
sellt antagen i hela den civiliserade vàrlden, star mânskligheten darfor i
stor tacksamhetsskuld.
Det àr i denna internationella byrâ fôr mâtt och vikt, som alla de (or
staterna avsedda meteretalongerna och normalkilogrammen noggrannt under-
sôkas och jâmforas. Chefen for denna byrâ, Charles Edouard Guillaume,
star ovedersâgligen i spetsen for samtidens metrologer. Denne vetenskaps-
man har, genom att agna hela sitt liv ât tr^et arbete i vetenskapens tjanst,
i hôg grad bidragit till metersystemtts framsteg och utbredning; han har
under sina mângiriga och môdosamma undersokningar upptackt en metall
med de mest fuUkomliga metrologiska egenskaper, vilken upptackt Svenska
Vetenskapsakademien velat belona med ârets Nobelpris, i betraktande av
den stora betydelse, den har fôr de vetenskapliga mStningamas noggrannhet
och dârigenom aven fôr hela vetenskapens utveckling.
Ty, aven om man sâledes agde ett internationellt system fôr mîtt och
vikt, samt inrattat en internationell byrâ fôr tillàmpandet av detta system,
sa var dess anvândning i praktiken ej dârigenom fr^ord frân de svârig-
heter, som vaije mâtnîng eller vagning fôr med sig, om dârvid hogsta nog-
grannhet efterstravas. Vad sarskilt uppmàtningen av lângder betràlTar, be-
rodde den stôrsta felkallan pâ temperaturen i fôljd av kropparnas kânda
egenskap att vid temperaturvâxlii^ar andra sin volym.
Det var darfor en fundamental sak att med storsta noggrannhet under-
soka alla metallers och legeringars fôrhâllande i avseende pâ deras utvidg-
ning genom vârme. Under sina môdosamma undersokningar pâ detta om-
râde och sarskilt vid undersokningen av vissa stâlsorter kom Guillaume pâ
den till utseendet paradoxala idén, att en legering skulle kunna framstallas,
som saknade denna kropparnas allmanna egenskap att ândra sin volym vid
olika vârmegrader. Guillaumes under en lâng fôljd av âr fortsatta, lika
svâra som tâlamodsprôvande undersokningar av talrika legeringar, och sar-
skilt nickelstâl, i avseende pâ varmeutvidgning, elastidtet, hârdhet, forSnder-
lighet med tiden och stabilitet, ledde honom slutligen till den viktiga upp-
tackten av nickelstâllegeringen invar, vilken har en temperaturkoeffîcient,
som praktiskt taget àr lika med noU.
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Dessa Guillaumes arbeten och upptackter ha varit foremâl for standigt
nya viktiga tillampningar i praktilcen. Vi erinra om invarens anvandning
vid konstniktionen av (ysikalJska instrument, och sarskilt inom geodesien,
i vars metoder for basmatning âstadkommits en fuUstandig révolution genom
Guillaumes upptackt; anvàndandet av nickelstâlet bar likaledes gjort det
mojtigt att undvara platinan vid fabrikation av glodlampor, vîlket med
nuvarande pris pâ platina representerar en ârlig besparing av tjugu millîo-
ner francs; slutligen har kronometrien genom Guillaumes upptackter och
arbeten fttt en ny impuis. Anvandningen ay de nya l^eringama har
gjort det mojligt att Sstadkomma en reglering av uren med storre nog^^rann-
het och mindre kostnad, an man fôrut kunnat fôrestalla sig.
Âven i teoretiskt hànseende hava Guillaumes ingâende och systemattska
undersokningar av nickelstâlets ^enskaper varit av stbrsta betydelse, i det
att de givit det basta stodet for den av Le Chatelier utbildade allotropiska
teorien for binâra och ternâra legeringar. Guillaume har darigenom lamnat
ett viktigt bidrag till vâr kunskap om den fasta materiens konstitution.
Pâ grund av den stora betydelse, Guillaumes undersokningar hava for
precisionsmetrologien och darigenom for hela den moderaa vetenskapens
och teknikens utveckling, har Kungl. Svenska Vetenskapsakademien tlUer-
kânt detta ârs Nobelpris till Charles Edouard Guillaume for de tjânster,
han gjort den fysikaliska precisionstekniken genom sîn upptackt av nickel-
stâlets egenskaper.
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PRIX NOBEL DE PHYSIQUE
DE 1920.
Discours de M. l'ingéoieur en chef Â.-G. Ekstrand, président de l'Académie
des sciences de Suède.
Majesté, Altesses, Mesdames et Messieurs,
L'Académie des sciences de Suède a décidé de décerner le prix Nobel
de physique de 1920 à monsieur Ch.-É. Guillaume, directeur du bureau
international des poids et mesures, pour les services qu'il a rendus à la
technique de la précision physique par la découverte des propriétés de
l'acier au nickel.
Un des plus grands penseurs de la Grèce a dit que <les choses sont
des nombres*, et a essayé d'expliquer l'origine de toutes choses par les
nombres. Les savants de nos jours ne poussent pas aussi loin le culte des
nombres; mais ils reconnaissent cependant que toute science exacte de la
nature ne commence que lorsque nous réussissons à exprimer les phéno-
mènes en mesures et en poids. Le développement de la science a toujours
marché de pair avec les progrès dans l'exactitude des mesures. C'est le
cas pour l'astronomie, la géodésie, la chimie et tout particulièrement pour
la physique dont le grand développement date de l'époque où l'on a com-
mencé à appliquer la précision moderne dans les observations.
C'est ce qu'avait compris l'Assemblée nationale française lorsqu'en
1790 elle chargea l'Académie des sciences de Paris d'établir une base inva-
riable pour les poids et mesures. A cet effet fut constituée une commis-
sion composée de Borda, Lagrange, Laplace, Monge et Condorcet, et l'As-
semblée nationale adopta sur leur proposition un système décimal ayant
pour base une certaine partie du quart du méridien terrestre. C'est ainsi
que fut posé en France le principe du système métrique, que fixa ensuite
une loi votée par la Convention le l" août 1793.
Dans les autres pays, les choses allèrent plus lentement. Ce n'est
qu'après quelques dizaines d'années qu'on commença en Europe à se rendre
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compte des avantages du système métrique et cela principalement grâce
aux grandes expositions internationales. Lors de l'exposition internationale
de Paris en 1867, un comité fut institué par la plupart: des nations repré-
, sentées à cette exposition en vue de préparer l'adoption d'un système
unique international pour les poids et mesures. La proposition, approuvée
par l'empereur le i" septembre 1869, en fut faite à tous les états et c'est
ainsi que fut fondé ensuite le bureau international des poids et mesures à
Breteuil dans les environs de Paris.
C'est la nation française qui non seulement a eu l'idée de cette grande
réforme, mais encore a su par son habileté diplomatique la faire adopter
dans le monde civilisé tout entier; aussi l'humanité a de ce chef envers la
France une grande dette de reconnaissance.
C'est dans ce bureau international des poids et mesures que tous les
exemplaires du mètre-étalon et du Idlograrome normal destinés aux diffé-
rents Etats sont minutieusement examinés et comparés. Le chef de ce
bureau, M. Charles- Edouard Guillaume, est incontestablement le premier
de tous les métroli^es contemporains. Ce savant, en consacrant toute sa
vie au service de la science, a puissamment contribué aux pn^rès du
système métrique; au cours de ses longues et laborieuses recherches, il a
découvert un métal ayant les propriétés les plus parfaites au point de vue
métrologique. C'est cette découverte que l'Académie des sciences de Suède
a voulu récompenser par le prix Nobel de physique de cette année, cette
découverte ayant une grande importance pour l'exactitude des mesures
scientifiques et par cela même pour le développement de la sdence en
général.
En effet, par te seul fait qu'on possédait un système international pour
les poids et mesures et un bureau international pour l'application de ce
système, on n'avait pas du même coup écarté les difficultés que compor-
tent chaque mesurage ou chaque pesage, si l'on ne peut pas dans ces opé-
rations obtenir la plus grande exactitude. En ce qui concerne notamment
la mesure des longueurs, la principale source d'erreurs dépendait de la tem-
pérature par suite de la propriété connue qu'ont les corps de changer de
volume avec les variations de température.
Aussi était-ce une question fondamentale d'examiner avec la plus
grande précision la dilatabilité de tous les métaux et alliages sous l'action
de la chaleur. Au cours de ses laborieuses recherches et particulièrement
en étudiant les propriétés de certaines sortes d'acier, M. Guillaume en ar-
riva à cette idée en apparence paradoxale qu'il serait possible de produire
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57
un alliage dépourvu de cette propriété générale des corps de changer de
volume à ditTérents degrés de chaleur. Les longues et difficiles expériences
que M. Guillaume poursuivit pendant des années sur de nombreux alliages
et spécialement sur l'acier au nickel pour en déterminer la dilatation, l'élasti-
cité, la dureté, l'altérabilité avec le temps, et la stabilité, l'amenèrent finalement
à l'importante découverte de l'alliage d'acier au nickel dit invar dont le
coefficient de température est pratiquement égal à zéro.
Ces travaux et ces découvertes de M. Guillaume ont donné lieu à
d'importantes applications pratiques sans cesse nouvelles. Rappelons l'em-
ploi de l'invar dans la construction des instruments de physique, et spécia-
lement en géodésie où la découverte de M. Guillaume a complètement
transformé les méthodes pour la mesure des bases; l'emploi de l'acier au
nickel a aussi permis d'éliminer le platine dans la fabrication des lampes à
incandescence, ce qui, étant donné le prix actuel du platine, représente une
économie annuelle de vingt millions de francs; enfin c'est la chronométrie
qui est redevable aux travaux et aux découvertes de M. Guillaume d'un
nouveau perfectionnement: l'emploi des nouveaux alliages permet de régler
les montres avec plus de précision et moins de frais qu'auparavant.
Au point de vue théorique aussi, les recherches pénétrantes et systé-
matiques de M. Guillaume sur tes propriétés de l'acier au nickel ont eu la
plus grande importance, car elles ont confirmé la théorie allotropique de
Le Chatelier pour les alliages binaires et ternaires. M. Guillaume a ainsi
fourni une importante contribution à nos connaissances sur la constitution
de la matière solide.
Etant donnée la grande importance des travaux de M. Guillaume pour
la métrol(^e de précision et par suite pour le développement de toute la
science et de la technique modernes, l'Académie des sciences de Suède a
attribué le prix Nobel de physique de cette année à
Charles-Edouard Guillaume en reconnaissance des services qu'il a
rendus à la technique de la précision physique par sa découverte des pro-
priétés de l'acier au nickel.
Monsieur Guitlaumel Par vos travaux persévérants sur la thermométrie,
vous avez bien mérité de la physique et de la chimie; mais c'est surtout
dans un autre domaine que vous avez conquis vos lauriers scientifiques.
Par vos études sur les alliées des métaux et sur leur sensibilité aux in-
fluences de la température, vous avez constaté que quelques-uns de ces al-
liages possèdent des propriétés remarquables ; il y en a qui restent presque
sans dilatation par échauffement, et cela vous a inspiré l'idée d'en faire des
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S8
étalons de mesure. C'est surtout uo des alliages d'acier au nickel, cdui
qui contient trente>six pour cent de nickel, que vous avez jugé remplir les
conditions nécessaires. Comme il est presque invariable sous l'actton de
la chaleur et sous d'autres influences, vous l'avez appelé invar. On com-
prend bien quel avantage les sciences peuvent en tirer pour la construction
des étalons et des instruments divers. En géodésie, les fils d'invar donnent
pour les bases des valeurs beaucoup plus exactes que celles qu'on avait
obtenues auparavant.
Au nom de l'Académie royale des sciences de Suède, je vous félicite
de vos travaux et de vos découvertes qui ont été de la plus grande utilité
et par ce motif même estimés dignes du prix Nobel. Je vous prie main-
tenant de vouloir bien recevoir le prix des mains de sa Majesté le Roi qui
a daigné se charger de vous le remettre.
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I9I9 ARS NOBELPRIS I FYSIOLOGI OCH MEDICIN.
(TndoctiOD, voii page 63.)
Professorn vid Karolinska Institutet Alfred PetterSSON yttrade:
Eders Maj:t, Edra Kut^l. Hogheter, Mina damer och herrar!
Karolinska institutets liirarkollegium har bcslutit tiUdela 1919 ârs Nobel-
pris i fysiologi och medicin ât forestândaren for Institut Pasteur i Bryssel,
professom vid universitetet dârstades, Dr JULES BORDET, for hans uppt&ckter
rôrande immuniteten.
Ànda frân fonttiden har det varit kant, att vissa sjukdomar efterlâmna
okad motstândskraft eller t. o. m. oemottaglighet mot nya angrepp. Tidigt
borjade man ocksâ utnyttja denna erfarenhet, i det att man vid farsoter
sokte fi fôretradesvis sâdana personer. som fôrut genomgâtt sjudomen, att
utfbra arbeten, som sarskilt utsatte fôr smitta, sâsom vârdande av de sjuka
och bortskaffande av de dôda. Man ibretog sig t. o. m. ibland att avsikt-
ligt ôverfbra smitta fôr att framkalla sâdan oemottaglighet. Forsoken i den
riktningen slogo emellertid ingalunda alltid lyckligt ut. Dylik oemottag-
li^et mot sjukdom har fâtt namnet immunitet av det latitiska immunitas,
skattefrihet
Immunitetens vasen var emellertid dunkelt, och man hade inga môj-
ligheter att expérimentent studera detsamma. Fôrst och framst kànde man
icke sjukdomsalstrama, och vidare hade man ej heller nigon praktiskt bruk-
bar metod att med konst framkalla immunitet. Upptackten av de sjuk-
domsalstrande mikrobenia undanrojde det forsta hindret. Men det var forst
Pasteurs upptackt av en immuniseringsmetod for honskolera, som ôppnade
dôrren fôr experimentell forskning pâ immunitetens omrâde. Pasteur
sprutade forsvagade bakterier ur gamla kulturer av honskolerabaciller pâ
hâns. Djuren blevo darav visserligen sjuka men dogo i allmànhet icke.
Efter overstânden sjukdom visade de sig motstândskraftiga, d. v. s. immuna,
mot infektioa med vinilenta honskolerabaciller. Sedermera har en mâng
fald olika immuniseringsmetoder utarbetats av olika forskare. Immuniteten
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6o
har studerats med intensiv ivcr, och stora aro de landvinningar, som medî-
cinen gjort pâ detta omrâde. Jag vill erinra om att, dâ Karolinska insti-
tutets lârarkollegium forsta gSngen hade att utdela det medicinaka Nobel-
priset, sa blev det en upptàckt betraffande immuniteten, som belonades.
Behring hade namligen funnit, att immuniteten mot difteri och stel-
kramp beror pâ, att i det immuniserade djuret bildas âmnen, som hava
fbrmâgan att oskadliggora, sa att saga neutralisera de av nâmnda sjuk-
domsalstrare bildade gîfterna. Dessa kroppar fingo for den skull naronet
antitoxiner och detta slags immunitet benàmndes antitoxîsk immunttet.
Behring vîsade ocksâ, att dessa antikroppar kunna ôverforas pâ ctt annat
djur med bibehillen fôrmâga att skydda mot elier upphâva verkan av gif-
tet. Det ar det frân hogt immuniserade hastar vunna, pâ difteriantîtoxin
synnerhgen rika sérum, som under namn av antidifteriserum anvandes for
botande och fôrekommande av den farliga sjukdomen difteri hos mânniskan.
Mot andra sjukdomsalstrare immuniserade djurs kroppssafter visade inga
sâdana antitoxiska egenskaper, men Icke desto mindre utvecklade sera
kraflig skyddsverkan mot infektionen i frâga. Fôrklaringen till denna egen-
domliga fôreteelse gavs av PfeifTer. Han visade, att koleravibrioner i ett
mot kolera immuniserat marsvins bukhâta forlorade sin rôrelsefôrm^a och
efter vissa fôrandringar fullstandigt upplôstes. Samma blev fôrhâllandet,
om koleravibrionema iillsammans med immunserum infordes i bukhâlan
pi ett normalt, ej immuniserat marsvin. Vid frànvaro av immunserum
utvecklade sig vibrionema dàremot och âstadkommo djurets dod. Pâ de
av koleravibrionema bildade gifterna hade koleraimmunserum dâremot
ingen som helst verkan. Detta slag av immunitet var sâtunda av helt an-
nan beskaffenhet an immuniteten vid difteri och stelkramp. Motstânds-
kraften mot kolerainfekdon beror pâ, att det immuniserade djuret fbrvàrvat
ôkad fbrmâga att forstora, losa upp koleravibrioner. Immuniteten kallas
for den skull bakteriolytisk immunitet och den bildade immunkroppen bak-
teriolytîsk tmmunkropp. Utanior djurkroppen kunde PfeitTer icke pâvisa
nâgon bakteriedôdande verkan av densamma, men sa fort den Inforts i
djurorganismen, utvecklade den intensiv sâdan. Pfeifier antog for den skull,
att den dârstades overfôrdes i ett verksamt tillstând.
Bordet lamnade emellertid forklaringen till fenomenet. Han visade
fdrst, att koleraimmunserum, om det âr alldeles fàrskt, alltid verkar bak-
teriedodande aven i provror. Genom forvaring eller annu lâttare genom
kort tids uppvarmning vid + %6 forlorade det denna egenskap. Den sâ-
lunda fbrsvunna verkan, fana han, kunde âterstallas genom tillsats av en
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6i
liten mângd fàrskt sérum frân ett normalt djur, men dâremot icke med
uppvârmt sâdant. Fôrstorandct av vibrioneroa. bakteriolysen, beror, sager
Bordet, pâ samverkan av tvâ kroppar. Den ena ar den varmebestândiga,
hos det immuniserade djuret nybildade, i dess sérum forekommande bak-
teriolytiska immunkroppen ; den andra fïnnes redan î det normala djuret,
den àr ohâllbar vid uppvârmning och forvaring odi forokas ej vid immu-
niseringen. Bordet ansâg den senare identisk med de svagt verksamma
bakteriedôdande amnen, som tituias i normalserum, vilka Buchner benàmt
atexin. Den bar ocksâ f3tt namnet komplement, vilket namn kanske âr
âmiu vanligare. Harmed var deRoitivt klarlagt, att bakteriolysen genom
immuoserum uppkommer genom samverkan av en vid immuniseringen
nybildad kropp, den bakteriolytiska immunkroppen, och en i det normala
sérum forekommande substans, som ej njner inverkan av immuniseringen,
alexinet eller komplementet.
Till en borjan var det av helt naturliga skâl huvudsakligen med bak-
terier, som man behandlade djur; man ville ju framkalla immunitet mot
sjukdomsalstrare och studera denna. Bordet var den forste, som under-
sokte resultatet av infôrande i oi^anismen av frammande celler av annat
slag. Han insprutade pi marsvin blod frân kanin. Hos det fôrstnamnda
djuret bildades dâ immunkroppar, som vid narvaro av alexin eller komple-
ment verkade forstôrande pâ kantnens rôda blodkroppar men ej pâ andra
djurs. Strax efter Bordets offentlig^ôrande av denna upptackt kommo lik-
nande meddelanden frân andra hâU.
Bordets upptackt, att infôrande av frammande roda blodkroppar pâ ett
djur Icder till uppkomsten av en specifik immunkropp av liknande natur
som den, vilken bildas efter insprutning av koleravibrioner, hade forst och
framst stor betydelse i det avseendet, att den âdagalade, att denna djur-
organismens reaktion ar en allman biologisk foreteelse- Liknande résultat
hava sedermera ocksâ vunnits med en bel mângd olika artframmande celler.
Men dessutom blev denna Bordets upptackt av fuUkomligt banbrytande
betydelse for det vidare studiet av îmmuniteten. Anvândandet av bakterier
fbr studiet av immunkroppamas egenskaper var forenat med stora olâgen-
beter. Bakteriema âro levande organismer med stor form^a av hastig
fbrôkning. Alla forsôk med levande bakterier stôras for den skull darav,
att man ej vet, om testmaterialct, bakteriema, ar konstant, och dàrjàmte ar
bestiimmandet av mângden av dem ofta forenat med betydligt arbete.
Dessa nackdclar vidlâda dàremot ej de roda blodkropparna. Deras màngd
forblir konstant densamma, aven om fbrs6ken utstrackas Ôver ett stôrre
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antal timmar. Deras hait av blodfôrgamne gôr dem vidare tiU ett synner-
ligen bekvâmt reagens vid undersokningar av detta slag, i ty att verkao
av den hamolytiska immunkroppeD st&r i direkt proportion tUI och kati
uppskattas efter den mângd fai^amne, som vid de rôda blodkropparnas
fbrstôrande g&r i lôsning i uppslamningsvàtskan. Detta kan kolorimetriskt
sardeles làtt bestammas. En mycket stor del av den kunskap, som vi nu
âga om immuniteten mot bakterier och av dem framkallade sjukdomar, ar
sâlunda vunnen genom studiei av hamolytiska seras inverkan pâ roda blod-
kroppar, och fôrst darefter har man undersôkt, hunivida och i vilken grad
upptackta egenskaper och forhÂllanden gallt aven bakterier och bakterio-
lytiska sera.
Av Bordets vidare upptackter vill jag har endast omnâmna en, men
en av alldeles sârskild betydelse. Ar 1900 fann han, att den till framkal-
lande av immuniteten anvânda kroppen i fôrening med sîn spccifika immun-
kropp btnder alexinet citer komplementet, sa att, om proportionerna mellan
de tre kroppama àro làmpliga, allt komplement forsvinner ur blandningcn.
Foljande âr visade han tillsammans med Gengou, att vid alla immunise-
ringar bildas specifîka immunkroppar med formâga att absorbera komple-
ment. Aven vid sjukdomar uppstâ sâdana fôr sjukdomsalstrama specifîka
immunkroppar. Komplementbindning med kànda sjukdomsalstraode mikro-
ber kan sâlunda anvândas for att bestàmma en sjukdoms ratta art. Det
var pâ grundvalen av dessa fakta, som Wassermano och Bmck fôretogo
sina fbrsôk att Istadkomma en specifik diagnostisk serumreaktion pâ syfilis,
forsôk vilka som bekant krôntes med framgâng. En av de vid Wasser-
manns reaktion verksamma faktorema âr visserligen av annan natur an deo
analoga vid andra komplementbindningar, men reaktionen ar i alla fall en
verkiig komplementbindning och grundar sig pâ Bordets for^âende upp-
tackter. Dessa hava sâlunda givit oss ett nytt kraftigt vapen till bekâm-
pande av sytiiis, ett av mansklighetens svâraste gissel. Bordets upptackter
hava fbljaktligen i allra hôgsta grad varit mànskligheten till nytta.
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PRIX NOBEL DE PHYSIOLOGIE ET DE MÉDECINE
DE 19 19.
Discours de monsieur Alfred Pettersson, professeur à l'Institut Ca.
rotin:
Majesté, Altesses, Mesdames, Messieurs,
Le Coll^ des professeurs de l'Institut Carolin a décidé de décerner
le prix Nobel de physiologie et de médecine de 1919 au Directeur de
l'Institut Pasteur de Bruxelles, le Docteur JULES BORDET, professeur à l'Uni-
versité de cette ville, pour ses découvertes concernant l'immunité.
Il est un fait connu depuis la plus haute antiquité que certaines mala-
dies ont l'effet d'accroître la force de résistance chez les guéris et même
de les rendre insensibles à de nouvelles attaques. Aussi commença-t-on
de bonne heure à utiliser cette expérience en s'appliquant, pendant les
épidémies, à employer de préférence des personnes ayant eu la maladie
régnante pour les travaux qui exposaient spécialement à la contagion,
comme les soins des malades, l'enlèvement des morts. On s'avisa même
quelquefois de transmettre la maladie intentionnellement afin de produire
cette insensibilité. Toutefois, les essais qu'on fit dans ce sens ne réussirent
pas toujours très bien. Cette insensibilité à la maladie a été dénommée
immunité du nom latin immunitas qui veut dire exemption de chaînes,
privilège.
La nature de l'immunité était cependant peu claire, et on n'avait pa.s
les moyens de l'étudier expérimentalement. On ne connaissait d'abord pas
les pathogènes et on ne possédait pas non plus de méthode pratiquement
appliquable pour produire une immunité artificielle. La découverte des
microbes pathogènes écarta le premier obstacle. Mais ce fut la découverte
par Pasteur d'une méthode d'immunisation contre le choléra des poules
qui ouvrit la voie aux recherches expérimentales sur l'immunité. Pasteur
injecta à des poules des bactéries atténuées provenant de vieilles cultures
de bacilles du choléra des poules. Les animaux tombèrent malades mais.
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en général, ne moururent pas. La maladie passée, ils se montrèrent réfrac-
taires c-à-d. immunisés contre l'infection produite par des bacilles virulents
du choléra des poules. Une multitude de méthodes d'immunisation ont
été élaborées depuis par différents savants. L'immunité a été étudiée avec
un zèle intense, et très importantes sont les conquêtes faites par la médecine
dans ces domaines. Je rappellerai que lorsque pour la première fois, le Col-
lège des professeurs de l'Institut Carolin eut à décerner le prix Nobel, ce
fut à l'auteur d'une découverte concernant l'immunité qu'il rattribua>
Behring avait constaté, en etfet, que l'immunité contre la diphtérie et
contre le tétanos dépend du fait qu'il se forme, dans le corps de l'animal
immunisé, des substances ayant la propriété de rendre inotfensives, de neu-
traliser, pour ainsi dire, les toxines formées par les pathogènes de ces
maladies. Pour cette raison, ces corps furent nommés antitoxines et on
appela l'immunité ainsi produite immunité antitoxique. Behring dénaontra
encore que, transmis à un autre animal, ces anticorps gardent leur pouvoir
de protéger contre l'action des toxines ou d'en supprimer les effets. C'est
le sérum excessivement riche en antitoxines de la diphtérie, prélevé sur des
chevaux fortement immunisés, qui, sous le nom de sérum antidiphtérique,
sert à guérir ou à prévenir la dangereuse maladie qu'est la diphtérie chez
l'homme.
Les humeurs d'animaux immunisés contre d'autres pathogènes ne pré-
sentaient pas ces propriétés antitoxiques, mais les sérums n'en exerçaient
pas moins une action énergique contre l'infection en question. L'explication
de ce phénomène étrange fut donnée par M. Pfeiffer. Il démontra que les
vibrions cholériques dans la cavité péritonénale d'un cobaye immunisé contre
le choléra, perdaient leur locomotilité et, après certaines altérations, dispa-
raissaient complètement. Il en était de même lorsque les vibrions cholériques
étaient introduits, avec de l'immunsérum, dans la cavité péritonéale d'un
cobaye normal, non immunisé. En l'absence de l'immunsérum, les vibrions
se développaient au contraire et amenaient la mort de l'animal. Sur les
toxines formées par les vibrions cholériques, l'immunsérum n'avait par
contre nul effet. Cette immunité était donc d'une espèce tout autre que
celle qu'on avait obtenue contre la diphtérie et le tétanos. La force de
résistance contre l'infection cholérique dépend de ce que l'animal immunisé
a acquis une plus grande capacité de détruire, de résoudre les vibrions
cholériques. Pour cette raison, l'immunité ainsi obtenue est appelée immu-
nité bactériolytique, et l'anticorps est désigné sous le nom d'anticorps bac-
tériolytique. Hors du corps animal, M. Pfeiffer ne pouvait constater pour cet
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anticorps le moindre effet bactéricide; mais à peine introduit dans l'orga-
nisme animal, l'effet devenait intense. M. Pfeiffer supposait par suite qu'il
y était introduit à l'état d'agent actif.
C'est M. Bordet qui fournit l'explication du phénomène. Il démontra
d'abord que, du moment qu'il est frais, l'immunsérum cholérique exerce
toujours une action bactéricide, même dans l'éprouvette. Conservé ou,
mieux encore, chauffé pendant un court laps de temps à $6°, il perd cette
propriété. Mais il constata que l'effet ainsi disparu peut lui être rendu par
l'adjonction d'une petite quantité de sérum frais, mais non chauffé, prove-
nant d'un animal normal. La destruction des vibrions, la bactériolyse,
dépend, selon M. Bordet, de la coopération de deux corps. L'un c'est
l'anticorps d'immunisation bactériolytique thermostabile formé dans l'anima)
immunisé et présent dans son sérum; l'autre se trouve déjà dans l'animal
normal; il ne résiste pas au chauffage ni à la conservation et n'accroJt pas
à l'immunisation. M. Bordet estima le second identique aux substances
faiblement bactéricides qui se trouvent dans le sérum normal et que Buch-
ner a appelées: alexine. On l'appelle aussi du nom peut-être encore plus
courant de complément II est ainsi définitivement prouvé que la bactério-
lyse par l'immunsérum, provient de la coopération d'un corps formé au
moment de l'immunisation, l'anticorps bactériolytique, et d'une substance
présente dans le sérum normal et non soumise à l'influence de l'immunisa-
tion, l'alexine ou le complément.
Au début, on se servait tout naturellement surtout de bactéries pour
traiter les animaux, puisqu'on voulait les immuniser contre des pathogènes
et en étudier l'immunisation. Ce fut M. Bordet qui le premier examina
le résultat de l'introduction dans l'oi^anisme de cellules étrai^ères d'une
autre espèce. Il injecta à des cobayes du sang de lapin. Il se forme alors
dans les cobayes des anticorps qui, en présence d'alexine ou de complément,
exercent une action destructive sur les globules rouges du lapin, mais non
sur ceux d'autres animaux. Immédiatement après la publication de cette
découverte, des communications analogues arrivèrent de différents cotés.
La découverte de M. Bordet, démontrant que l'introduction de globules
rouges dans un animal amètie la formation d'un anticorps spécifique d'une
nature analogue à celui qui se forme après l'injection de vibrions choléri-
ques, avait une grande importance, en ce sens surtout qu'elle prouvait que
cette réaction de l'organisme animal est un phénomène biologique général.
Des résultats analogues ont en effet été obtenus depuis, avec un grand
nombre de cellules d'espèces différentes. Mais cette découverte de M. Bor-
5 — 211197. Lit firir Nobit. tçiç—tgio
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det eut en outre une importance capitale en frayant le chemin à d'autres
recherches sur l'immunité. L'emploi de bactéries pour l'étude des proprié-
tés des anticorps comportait de grands inconvénients. Les bactéries sont
des oi^anismes vivants qui se multiplient avec une extrême rapidité. Toutes
les expériences faites avec des bactéries vivantes sont, par suite, compromi-
ses du fait qu'on ne sait pas si le matériel à examiner — les bactéries —
est constant, et, de plus, pour en déterminer la quantité, il est souvent
nécessaire de dépenser un travail considérable. Ces inconvénients par contre
n'existent pas avec les globules rouges. La quantité en reste toujours con-
stante, quand même les expériences se prolongeraient pendant de nombreuses
heures. La matière colorante rouge du sang qu'ils contiennent en fait
en outre un réactif fort commode pour des recherches de ce genre, parce
que l'action de l'anticorps hémolytique y est directement proportionnée et
peut s'évaluer selon la quantité de matière colorante qui, à la destruction
des globules rouges, se résout dans l'émulsion. Ceci peut sans difficulté
être déterminé colorimétriquement. Une très grande partie de nos connais-
sances sur l'immunité contre les bactéries et les maladies qu'elles provo-
quent est ainsi due à l'étude de l'action des sérums hémolytiques sur les
globules rouges, et ce n'est que plus tard qu'on a recherché si et dans
quelle mesure les propriétés découvertes concernent ^^ement les bactéries
et les sérums bactériolytiques.
Parmi les autres découvertes faites par M. Bordet, je n'en mentionnerai
ici qu'une seule, mais c'est une découverte d'une importance toute spéciale.
En 1900, il constata qu'avec le concours de son anticorps spécifique, le
corps servant à produire l'immunité fixe l'alexine ou le complément de
sorte que, dans des proportions favorables entre les trois corps, le complé-
ment disparaît entièrement du mélange. L'année suivante, il constata, en
coUaboration avec M. Gengou, que, dans toutes les immunisations, il se
forme des anticorps spécifiques pouvant absorber le complément. Dans les
maladies également apparaissent des anticorps spécifiques pour les patho-
gènes. La fixation du complément avec des microbes connus peut donc
servir à déterminer le caractère réel d'une maladie. C'est sur ces faits que
se basèrent M. M. Wassermann et Bruck lorsqu'ils entreprirent leurs expérien-
ces en vue de trouver une réaction diagnostique spécifique de la syphilis, expé-
riences qui, on le sait, furent couronnées de succès. Il est vrai qu'un des
facteurs s^issant dans la réaction de Wassermann est d'une autre nature
que l'analogue des autres fixations du complément, mais il n'est pas moins
vrai que cette réaction est une véritable fixation du complément et qu'elle
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se base sur les découveites antérieures de M. Bordet. Celles-ci ont donc
fourni une nouvelle arme puissante pour combattre la syphilis, l'un des
fléaux les plus terribles du genre humain. Les découvertes de M. Bordet
ont donc été de la plus grande utilité pour l'humanité.
Monsieur le Ministre de Belgique,
N'ayant pas l'insigne honneur de voir parmi nous aujourd'hui M. Bor-
det, l'illustre lauréat du prix Nobel de médecine, puisqu'en ce moment
est aux États-Unis pour y faire quelques conférences, je prie votre Excel-
lence de vouloir bien recevoir son prix et son diplôme pour les lui trans-
mettre; je me permets de vous demander aussi de présenter à votre cé-
lèbre compatriote les hommages et les sincères félicitations de l'Institut
Carolin
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I920 ARS NOBELPRIS I FYSIOLOGI OCH MEDICIN.
(Traduction, page 75.)
Ordfbranden i den medicinska Nobcikommittén, professor J. E. JOHANS-
SON yttrade:
Eders Majestat, Eders Kungl. Hôgfa«ter, Hôgt ârade forsamiing!
Sâsom den forsta tillâmpaingen av ett kvantitativt betraktelsesâtt iaom
fysiolc^en har man anfort den berakning, med vilken Harvev' gnindade
sin teori om blodomioppet. I sio bekanta skrift 1628 gor han «n samman-
stallning av hjàitats slagvolym och slagfoljd samt blodmàngden i kroppen
och pâvisar darvîd, att det forrâd av blod, som i ett visst ôgonbtick star
kroppen till forfogande, passerar genom hjartat inom miodre an en oiinut.
Enligt en frân antiken stammande uppfattnîng skulle det blod, hjartat san-
der ut till kroppens olika delar, fôrbnikas och sajntidigt ersattas genom en
omvandling av fodan i tarmkanalen. En nybildning av blod. tillràcklig att
underhâlla den av Harvey beràknade blodstrommen frân hjSrtat, var uppen-
barligen orimlig. Aterstod sâledes endast antagandet av ett kretslopp. Den
blodmàngd, hjartat genom arterema driver ut till kroppens olika delar,
mâste pâ nSgot satt ôverforas till venema och genom dessa ledas tillbaka
till hjartat. Forbindelseleden mellan arterer och vener fick Harvey aldrig
se. De tekniska hjàlpmedlen harfor stodo honom ^ till buds. Det var,
som bekant, MALPIGHI, som âr 1661, fyra âr efter Harveys dod, upptackte
det sista ledet i kretsloppet. Med ett enkelt mikroskop med 180 gângers
fbrstoring iakttog han, huru blodet genom fina ror strommar frân arterer
till vener. Dessa ror, de s. k. kapillàrerna, med n^a tusendels milli-
meters diameter btlda, som vi numera veta, nât\'erk av olika form och tat-
het i de olika vâvnadema. Vid genomstrommandet av detta nâtverk iyller
blodet den uppgift, man av aider tillagt detsamma, namligen undeiliâllan-
det av livsprocesserna. Tvàrs igenom den ytterligt tunna kapillarvaggen
dels avger dels uppt^er blodet âmnen. som fôrbnikas respektive bildas
vid processema i den omgivande vavnaden, och formedlar sâlunda den for
livsprocesserna nodvandiga materialtransporten inom kroppen. For att giva
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en fbrestiillniiig om denna materialtransport m nâgra tal anforas. Hos en
mânniska i vila ôverfôres frân lungoraa till vâvnadema per minut omkring
3C» cm' syre, samtîdigt som omkring 250 cm' kolsyra transporteras î mot-
satt riktnîng. Vid kntftigt muskelarbete ôkas dessa mângdGr till det tio-
faldiga. ôkningen stÂr i samband med en omsattning av material, som
blodet, till vâsentlig del under det pâgâende arbetet, tillfor musklema frân
olika fôrrâd i kroppen. Kroppens blodmangd uppgâr till omkring 4 liter.
Det ar emellertid e} denna s& att saga stillastâende blodmangd, som ■ detta
sammanhang nÊlrmast intresserar oss. Det âr blodstrommen, vars styrka
man bnikar angiva medels den s. k, minutvolymen, d. v. s. den blod-
mangd, som per minut strommar genom ett tvârsnitt av kàrtbanan, ett
tvârsnitt, som vi kunna tànka oss lagt exempelvis genom stora kropps-
pulsâdem vid dess uttrade ur hjartat eller genom samtliga kapillarer i
kroppens olika delar. Minutvolymen eller vad man kunde kalla den efTck-
tiva blodmàngden uppgâr till omkring 3 titer i vila och stiger ânda till 30
liter vid arbete.
Av det nu anforda framgâr det intresse, som frân fysîologisk synpunkt
knyter sig till de mekanismer, som behârska blodstrommen genom
kapillàrerna, och till de processer, som fbmaedta materialtransporten
genom kapillarvâggen. Pâ detta omrâde av fysiologîen bar professom
vid Kôpenhamns unîversitet AUGUST Krogh gjort en upptâckt, som Karo-
linska Institutets Làrarkollegium funnit vara av den betydelse, att det till-
delat honom innevarande ârs Nobelpris for upptackter inom fysiologîens
och medicioens domân.
De arbeten, med vilka Krogh for nâgot mera an 10 âr sedan fbrvàr-
vade sig sin stallning inom den vetenskapliga vàrlden, behandlade gasut-
bytet i lungan och hade till utgângspunkt sporsmSlet, om denna process
âr att betrakta som en difiTussion eller som en gassekretion. Denna frâga
hade tilldragit sig ett sârsldlt intresse genom arbeten av Kro^s làrare,
den om andningens kemi sa hogt fortjante danske forskaren CHRISTIAN BOHR.
Lungoma bestâ som bekant av en màngd smâ blâsor, vilkas vâggar
aro genomdragna av kapillarer. Mellan luften i lungblâsoma och blodet i
kapillàrerna befinner sig sâlunda en vâgg, vars tjocklek uppgâr till nâgra
tusendels millimeter. Tvârs^enom denna fôrsiggâr ett utbyte av syre och
kolsyra mellan blod och lungluft. Den nârmast till hands liggande iorkia-
ringen tiU detta gasutbyte âr antagandet, att gasmolekytema intrânga i,
eller som man sâger, losas i den nyssnâmnda vâggen, och att de genom-
vandra densamma i riktning frân ett hogre tiyck till ett lâgre pâ samma
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9àtt som vid den i fysiken vâlbekanta foreteelsen diffusion. Ealigt detta
antagande skuUe vàggen sjalv vara fullkomligt passiv. Den utgor emeller-
tid en del av den levande organismen och kunde tankas vara sate fôr nâgon
saregen livsprocess — en process, som nàrmast vore att jâmstâlla med verk-
samheten i en kortel. Det gallde sâledcs som i mânga andra f^ att avgora
mellan tillâmpningen av ett enkelt fysikaliskt och ett sa att saga vîtalistiskt
fàrgat betraktelsesatt.
Krogh foretradde î denna strid diffusionsteorien. Hans inl^^ utmàrka
sig for en overlâgsen experimentaikritik. Jag inskrânker mig ttU att anfora
hans metod att bestàmma gasspanningen i blodet. Liksom sina fôregâogare
analyserar han innehâUet 1 ett gasrum, som fâtt stalla sig î jàmvikt med
det strômmande blodet, men han reducerar gasrummet till en liten luft-
blâsa, under det att foregângarna arbetat med recipienter av sâdan storlek;
att en tryckutjàmning med blodstrommen i mânga fall fakdskt ej kunnat
erhâllas. Sâsom st&d for antagandet av en gassekredon i lungan hade man
anfbrt iakttagelser, som syntes giva vid handen, att syreupptagandet kan
âstadkomma en syrespanning i det arteriella blodet, som ar hôgre an den i
lungluften hàrskande. Spanningsskillnader av denna art komma emdlertid,
som Krogh visade, ej iângre till synes, cm man undviker de av honom
pâpekade felkslloma. Man tillgrep nya forsoksmetoder, avseende att âtkomma
den omstridda foreteelsen fran nya synpunkter. Men iàget ândrade sig ej.
Kr<^h pâvisade âter felkallor, efler vilkas uteslutande forsoken vittnade for
diffusionsteorien. Med en élégant forsôksanordning lyckades Krogh slutii- ,
gen visa, att de gasmangder, som under givna fysikaliska forhâllaoden mâste
tankas ditTundera genom lungblâsomas vâggar, fiillstandigt tacka det fak-
tiska gasutbytet aven vid de storsta pâkanni[^r. Sekretionsteoriea kunde
nu betraktas som en ôvervunnen stândpunkt. En och annan beromd for-
skare hâller visserligen ânnu fast vid dcnsamma, man kan saga intagen av
môjligheten att tillampa den Aristoteliska entelechien i modem fysiologi.
Det ar emellertid icke dessa arbeten, hum fbrtjànstfulia de an âro, som
prisbelôningen nannast avser. Avgorandet av en stridsfrâga, dârvid frâge-
stallntng och det slutliga resultatets rackvidd âro frân borjan givna, torde
nàppeligen kunna betecknas som en upptackt. De anforda arbetena utgora
nàrmast inledningen till en forskningsverksamhet, som fullfSljt mâlet att
utreda tillfredsstàllandet av vàvnadernas syrebehov. Jag bar i det
fbregâende siikt giva en forestallning om gastransporten inom kroppen.
Tack vare det forhâtlandet, att hjartat kan prestera en efter behovet avpas-
sad minutvolym, ar det. som vi sett, mojligt att med ett jàmforelsevis ringa
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blodfôrrid p& kort tid fôrflytta faôgst betydande gasmângder inom kroppen.
De tal, jag dârvid anfôrde, hava till vasentlîg del framgitt ur undersok-
ningar av Krogh. I suia senaste arbeten har han gjort, vad man kallar den
inre andninges, sarsktlt mekanismen fôr syretillfôrsein frân kapillârer till
vâvnadselemeot, till fôremâl for sina undersoknii^ar; Han har hârmed
betrâtt ett forskniQgsotnride, sont varit jamfôrelsevis litet behandlat, och
som erbjod rika môjligheter till nya uppslag.
I frâga om utbytet mellan blodet i k^illàrer och ooigivande vàvnad
ita vi ingen anledning att antaga nâgon annaB process an en diffusion. Men
de fysikalîska faktorer, som beharska denna process, àro ej si lïtta att over-
skâda. Vi kunna bestamma syrespanningen i det tillstrommande arteriella
blodet och i det, som avflyter genom venema. Vi kunna sâlunda anse oss
tamligen sakert kânna syrespânoingeo î kapîllarerna och aven berakna, i
vilket omfliig det tillfôrda syrefbrridet blivît tîUgodDgjorL Dîffusionshas-
tigfaeten bestâoimes av spannîngsskiUnaden mellan blod och omgivande vav-
nad. Men huru stor ar syrespanningen i vavnaden utanfor kapillarema,
eller râttare sagt, huru stor âr den i olika punkter mellan dem^ Att direkt
bestamma densamma stôter pâ teknîska svârigheter. Den, som iorst klar-
lagt dessa fbrhâllanden pâ ett matematiskt fattbart sâtt, ar Krogh. Med en
synnerligen sinnrik metod bestamde han dîff'usionskonstanten fôr gaser i
olika oi^aniska vâvnader, sarskilt muskler. I denna vavnad fôrete kapilla-
rerna en sa enkcl och r^elbunden geometrisk anordnîng, att kapiUarnatets
dimensioner utan svârighet kunna infôras i en kalkyl. Darmed hade han
en môjlighet att berakna skillnaden mellan syrespanningen i blodet i kapil-
larema och i en punkt vilken som helst î v&vnaden mellan dem. Berak-
ningen gav vJd handen, att syrespanningen i muskelvavnaden till och med
vid intensivt arbete endast obetydligt understiger spânningen i kapillarema.
Resultatet var sa till vida overraskande, som man pâ goda grunder antagit
syrespanningen i den vilande muskeln vara ganska lâg och man hade skal
att vanta sig èinnu lâgre vârden vid arbete, dâ fôrbrukningen okas. À andra
sidan mâste man medgiva, att en hôg syrespânning i muskelvavnaden under
arbetet skulle gynna den hastiga materialforbrukningen under dessa fôr-
hâllanden. AU motsâgelse fôrsvinner emellertid, som Krogh framhâller, om
man i den anfôrda kalkylen lâter avstândet mellan de blodfôrande kapilla-
rema variera med syrefôrbrukningen eller med andra ord antager, att mus-
kelvavnadens samtliga kapillârer bli blodforande fôrst vid de hogsta gradema
av verksamhet Krogh kom sâlunda pâ den tanken, att av kroppens kapillâ-
rer endast en del àro samtidigt blodfôrande i vila, och att dessas antal
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okas, à!i det g^lcr att genomslâppa en starkare blodstrom, d. v. s. ea
stôrre mimitvolym. AnUgandet àr synnertigen plausibelt. Vore de blod-
fôrande k^illàrernas antal ofôranderligt, si mâste en okoiDg av minutvcdy-
men medlora motsvarande oknîng av den liniara strômhastigfaeten. Vad
som vunnes for difTusionsprocessen genom okad blodtilllorsel, ginge âtmm-
stone delvis fôrlorat genom den okade hastîgheten och inskrankn ingen i
den tid, blod och kapillarvagg berôra varandra under ett omiopp. En ôkning
av de blodfôrande kapjlISremas antal âter betyder uppenbarligen en fbrsto-
ring av difTusionsytan och mojliggor ett verkligt utnyttjande av den okade
minutvolymen, som hjartat presterat.
Men antagandet mâste bekraftas. Krogh tillgrep samma forfaringnsâtt
som Malpighi en ging anvant, nâmiigen mikroskopisk undersôkning av olika
oigan med btbehâllande av blodstrommen. Sarskilt vtsade sig grodans
tunga vara ett lampligt undersoksobjekt Han kunde dâ iakttaga, hunisom
vid olika Ingrepp en del fôrut osynliga kapillàrer dyki upp i synfâltet och
bli blodfôrande for att sedermera sammandraga sig och forsvinna. Meka-
nisk retnittg med en fin nâlspets bringar kapillàrer i den narmaste omgiv-
ningen att oppna sig. 1 vilande muskler ser man endast sparsamma kapil-
làrer med betydande mellanrum. Forsattes muskeln i verksamhet, andras
bilden med ens. Muskeln visar sig genomdn^en av ett tiitt kapillâmat,
som man kanner igen frân anatomemas injektionspreparat. En tid efter det
den âtergâtt till vila, aro de talrika kapillarema âter forsvunna. Krogh faon
sâlunda sin formodan bekraftad. Det sa att saga efTektiva kapillamatet î
en vavnad àr av mycket vaxiande tàthet under olîka fysiologiska fôrhâUan-
den och motsvarar endast i vissa fall de bilder, anatomema funnit â val
lyckade injektionspreparat.
Genom mângfaldigt varicrade forsbk har Krogh ôvertygat sig om, att
det ej àr en stegring av blodets tryck i den ttUforande arteren, som bringar
kapillarema att oppna sig. Man mâste sâlunda antaga, att de befinna s^
i ett tillstând av tonus (ihâllande sammandragning), vilken periodvis och
under inverkan av vissa retmedel bringas till avslappning. Kapillaremas
vidd bestâmmes sâlunda ej enbart av blodtrycket i den tillfôrande arteren,
sâsom man vanligen (orestallt sig. I sâdant fall mâste nàrliggande kapillà-
rer samtidigt utspànnas, resp. sammandr^a sig. Kapillârvaggen besitter
uppenbarligen kontraktilitet, d. v. s. en mekanism, som gor att vaggen ger
efter for tiycket inifrân i vaxiande grad i varandra narli^ande kapillàrer
och i olika tidsmoment.
£n analog mekanism âr den vasomotoriska, sedan snart tre kvarts
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sekel bekant genom man kan saga otaliga undcrsôkningar alltsedan Henles
upptackt av den glatta kârlmuskulaturen, CLAUDE Bernards upptàckt av de
kitflsaininandragande och de kârlutvidgande nervema samt LUDWIGS utred-
nîng av dessa delars betydelse fôr blodstrômmen. Med hânsyn till slut-
leden i denna mekanism, ringmusklerna i de medelstora och tina arterernas
vâggar, bor densamma, som Krogh framhâllcr, ratteligen benàmnas arte-
riomotorisk. Genom Kroghs undersôknîngar SdagaUgges tillvaron av
ytteriigare en regulationsmekanism for blodstrômmen, en kapillaromoto-
risk. De tvâ mekanismerna âro skilda, ej allenast anatomiskt utanjâmvàl,
som Krogh vtsat, i sitt forhâUande till nervsystemet och till gifter sâsom
adrenalin, uretan och kokaln. Den viktigaste skîllnaden li^er emellertid i
deras olika fysiologiska uppgîft. Den arteriomotoriska mekanismen for-
delar den av hjartat presterade minutvolymen pâ kroppens olika organ,
den kapillâromotoriska reglerar inom de olika organen gransytan melian
blod och vâvoad, den yta som ail materialtillfôrsel till vavnaderna har att
Man kan nu med skal frâga: Under den lânga tid, som forilutit, sedan
Malpighi sâg blodstrômmen i kapillârema, bar ej oâgon iakttagit, att dessa
aro kontraktila? Jo val. Fiera forskare hava sett kapillarer ândra sin vidd
under olika inilytanden. Ingen har emellertid kommit pâ tanken att undcr-
soka, huruvida dessa foreteelser kunna stâ i samband med en ny mekanism,
till anordning och uppgift skild frân den kanda vasomotoriska r^ulations-
mekanismen. Man kommer hârvid att tanka pâ utvecklîngens gang vid
blodomloppets upptackt Under flera ârhundraden fore Harvey hade lâkare
haft tilUalle att iakttaga, hurusom efter aniâggandet av bindan fôre en âder-
lâtning venema ansvâlla pi andra sidan om bindan frân hjartat raknat.
Ingen kunde emellertid inse, att denna iakttagelse àr oforenlig med anta-
gandet, att blodet i venerna strômmar frân hjartat. Cesalpini, som hans
landsman hava tillskrivit ânui av blodomloppets upptackt, kom sa lângt,
att han ansâg blodet i venerna under sômnen stromma till hjartat En
svensk tecknare av blodomloppets upptackt, Per Hedenius, sager om honom,
att han en gang vara nara att erôvra den lager, eftervarlden tilldelat Harvey,
men icke gjorde det. Vi kunna saga, att det fattades honom det kvanti-
tativa betraktelsesatt, Harvey tillampade. Vi kunna ocksâ forstâ, att enbart
iakttagelsen av en kapillàrkontraktion svârligen kan leda tanken pâ en
mekanism av den art, Krogh upptackt. Hàrfor erfordras jàmvàl ett kvanti-
tativt betraktelsesatt ifrâga om materialtransporten med blodstrômmen.
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Herr Professer Krogh.
Det har Tôrunnats Eder att gora en belydelsefull upptackt înom fysio-
logieo. Karolinska lostitutets LararkoUegium, som raknar det som en ara
och glàdje att vara bland de forsta att giva Eder ett oflTentligt erkanoande
hâribr, ber Eder att ur vâr Konungs hand emottaga Alfred Nobels pris.
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PRIX NOBEL DE PHYSIOLOGIE ET DE MÉDECINE
DE 19SO.
Discours de M. le professeur J- E. Johansson, président du comité
Nobd pour la médecine.
Majesté, Altesses, Mesdames, Messieurs,
Comme première application d'une notion quantitative dans le domaine
de la physiolc^e, on cite le calcul sur lequel Harvey fonda sa théorie de
la circulation du sang. Dans son écrit bien connu de 1628, Harvey mit
en relation d'un côté le débit et la fréquence des pulsations du cœur
et de l'autre la quantité de sang que contient le corps humain. Puis il
démontra que la provision de sang qui, à un moment donné, se trouve à
la disposition du corps passe par le cœur en moins d'une minute. Selon
une conception qui date de l'antique le sang envoyé par le cœur dans les
différentes parties du corps est assimilé et remplacé simultanément par
une transformation des aliments dans le canal intestinal. Supposer une
formation de sang suffisante pour maintenir le courant sanguin chassé par
le cœur, dont Harvey avait établi le calcul, était évidemment absurde. Il
ne restait donc plus qu'à admettre une circulation. Il faut évidemment que
la quantité de sang que, par les artères, le cœur envoie dans les différentes
parties du corps soit transvasée dans les veines et ramenée par elles au
cœur. Il ne fut pas donné à Harvey de voir la jonction entre les artères
et les veines. 11 n'avait pas, pour cela, les moyens techniques à sa dispo-
sition. Ce fut, on le sait, Malpighi qui découvrit en 1661, quatre ans
après la mort de Harvey, le dernier joint de la circulation. A l'aide d'un
simple microscope agrandissant 180 fois, il observa comment, par de fins
tuyaux, le sang coule des artères dans les veines. Ces tuyaux, appelés
capillaires, d'un diamètre de quelques millièmes de millimètre, forment,
comme nous le savons maintenant, des lacis de forme et de densité varia-
bles dans les différents tissus. En traversant ce lacis, le sang remplit la
mission que, depuis des temps immémoriaux, on lui attribue, savoir celle
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d'entretenir les fonctions vitales. A travers la paroi extrêmement mince
des capillaires, le sang soit dégage soit absorbe les substances qui se con-
sument, respectivement celles qui se forment, dans les tissus environnants,
et il aménage par là les transports dans le corps des matières nécessaires
à l'entretien des fonctions vitales. Afin de donner une idée de ces trans-
ports de matières, je vais citer quelques chiffres: chez un homme au repos,
il est transporté des poumons aux tissus environ 300 centimètres cubes
d'oxygène, tandis que simultanément environ 250 centimètres cubes
d'acide carbonique sont envoyés dans la direction opposée. En cas d'un
fort travail musculaire ces quantités peuvent être portées au décuple. Cette
augmentation est en rapport avec le renouvellement des matériaux que le
sang apporte, pour une très grande partie au cours du travail, des différents
dépôts que possède le corps. La quantité de sang contenue dans le corps
s'élève, à environ 4 litres. Ce n'est cependant pas cette quantité de sang,
pour ainsi dire stagnante, qui, dans cet ordre d'idées, nous intéresse spécia-
lement. C'est le courant sanguin, dont habituellement on indique l'intensité
par ce qu'on est convenu d'appeler le volume-minute, c-à-d. la quantité de
sang qui en une minute traverse la coupe transversale du circuit, coupe
que nous pouvons nous figurer faite au travers de l'aorte, par exemple, à
sa sortie du cœur, ou bien au travers de tous les capillaires des différentes
parties du corps. Le volume-minute, ou ce qu'on pourrait appeler la quan-
tité de sang effective, s'élève à environ 3 litres au repos et peut monter
jusqu'à 30 litres au travail.
De ce que je viens de dire ressort l'intérêt qui, au point de vue
physiologique, se rattache aux mécanismes qui régissent le courant sanguin
des capillaires ainsi qu'aux processus déterminant le transport de maHires
à travers la paroi des capillaires. Dans ce domaine de la physiol(^ie,
M. AuGUST Krogh professeur à l'Université de Copenh^ue, a fait une
découverte que le Collège des professeurs de l'Institut Carolin a jugée d'une
importance telle qu'il lui a décerné cette année le prix Nobel destiné à récom-
penser des découvertes dans le domaine de la physiologie et de la médecine.
Les travaux par lesquels, il y a un peu plus de 10 ans, M. Krc^h
obtint la situation qu'il occupe dans le monde savant, traitaient rechange
des gas dans les poumons, et avaient pour point de départ la question de
savoir si ce phénomène doit être considéré comme une difTudon ou comme
une sécrétion de gaz. Cette question s'était attiré un intérêt tout spécial
par les brillants travaux du maître de M. Krogh, le savant danois Christian
BoHR, sur la chimie de la respiration.
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Les poumons consistent, on le sait, en une multitude de petites alvéoles
dont les parois sont entrelacées de capillaires. Entre l'air des alvéoles pul-
monaires et le sang des capillaires, il y a donc une paroi, dont l'épaisseur
est de quelques millièmes de millimètre. Au travers de cette paroi, il se
fait un échange d'oxygène et d'acide carbonique entre le sang et l'air pul-
monaire. L'explication la plus naturelle de cet échange de gaz, c'est de
supposer que les molécules gazeuses entrent ou, comme on dit, se dissol-
vent dans la paroi et qu'ils la traversent dans la direction d'une pression
plus forte vers une pression plus faible, tout comme dans le phénomène
physique bien connu qu'on appelle la diflTusion. Selon cette suppoution,
la paroi serait elle-même absolument passive. Elle forme cependant une
partie de l'oi^anisme vivant et pourrait fort bien être le siège de fonctions
spéciales — fonctions qu'on pourrait assimiler à celles d'une glande. H
s'agissait donc ici, comme dans bien d'autres cas, de choisir entre l'applica-
tion d'une simple thèse de physique et une conception teintée pour ainsi
dire de vitalisme.
Dans cette discussion, M. Krogh représentait la théorie de la diffusion.
Ses contributions se distinguent par une critique expérimentale supérieure.
Je me bornerai à citer sa méthode pour déterminer les tensions des gaz
dans le sang. Comme ses devanciers, il analyse le contenu d'une chambre
à gaz qui a pu se mettre en équilibre par rapport au courant sanguin;
mais il réduit cette chambre à gaz à une petite bulle d'air, tandis que ses
prédécesseurs travaillaient avec des récipients tellement volumineux que.
dans bien des cas, il était impossible d'obtenir, en fait, une égalisation de
pression par rapport au courant sanguin. A l'appui de la supposition d'une
sécrétion ,de gaz dans le poumon, on avait cité des observations qui sem-
blaient indiquer que l'absorption de l'oxygène pût produire dans le sang
artériel une tension oxygénique plus élevée que celle de l'air pulmonaire.
Des différences de tension de ce genre ne se produisent plus, comme l'a
démontré M. Krogh, si l'on évite les sources d'erreur indiquées par lui.
On eut recours à d'autres méthodes pour essayer de présenter sous des
points de vue nouveaux le phénomène discuté. Mais la situation ne chan-
gea point. M. Krogh signala encore des sources d'erreur, après l'élimination
desquelles les expériences témoignèrent en faveur de la théorie de la diffusion.
Finalement, M. Krogh réussit à démontrer, par une méthode fort élégante,
que les quantités de gaz qui, dans des conditions physiques données, doivent
nécessairement être considérées comme se diffusant à travers les parois
des alvéoles pulmonaires, correspondent exactement à l'échange de gaz tel
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qu'il se produit réellement, même en cas de demande outrée. Dès lors,
la théorie de la sécrétion pouvait être considérée comme ayant fait son
temps. Il est vrai que cert^ns savants renommés la défendent encore,
on dirait, épris de la possibilité d'appliquer Ventéléchie d'Aristote à la
phyùologie moderne.
Ce ne sont cependant pas ces travaux, si pleins de mérite qu'ils soient,
que veut récompenser le prix Nobel. Trancher une question en litige, dont
la position et la portée sont connues d'avance, ne saurait guère être consi-
déré comme une découverte- Les travaux de M. Krogb que j'ai mention-
nés forment en quelque sorte l'introduction à d'autres recherches ayant
pour but de déterminer U processus par lequel se satisfait le besoin
doxygine des tissus. Dans l'exposé que je viens de faire, j'ai essayé de
donner une idée de ce que c'est que le transport des gaz dans le corps
humain. Grâce à l'heureuse propriété du cœur de pouvoir fournir un volume-
minute élastique et approprié aux besoins, il est, comme nous venons de le
voir, possible à une provision de sang relativement faible de transporter en
peu de temps des quantités de gaz des plus considérables. Les chiffres
que je citais à l'appui sont, pour la plus grande partie, tirés des publica-
tions de M. Krogh. Dans ses derniers travaux, il a dirigé ses recherches
sur ce qu'on appelle la respiration interne et surtout sur le mécanisme du
transport de l'oxygène des capillaires dans les éléments des tissus. Ce
faisant, il a abordé un domaine qui jusqu'ici avait été relativement peu
exploré mais offrait un champ d'expériences fécondes à des conceptions
nouvelles.
En ce qui concerne l'échange qui se fait entre le sang des capillaires
et le tissu environnant, nous n'avons pas heu de supposer d'autre processus
que la diffusion. Mais pour ce qui est des facteurs physiques qui le
régissent, il n'est point très facile de les reconnaître. Nous pouvons déterminer
la tension oxygénique du sang qui afflue dans les artères et de celui qui
s'écoule dans les veines. Nous nous croyons donc autorisés à penser que
nous connaissons d'une manière assez sûre la tension oxygénique dans les
capillaires et nous pouvons en outre calculer dans quelle mesure la provi-
sion d'oxygène apportée par les artères aura été utilisée. Le degré de
rapidité de la diffusion est déterminé par la différence qu'il y a entre la
tension du sang et celle du tissu environnant. Mais quelle est la tension
oxygénique du tissu au dehors des capillaires, ou plutôt quelle est cette
tension à différents points de l'espace intermédiaire? Si l'on cherche à la
déterminer directement, on se heurte à des difficultés d'ordre technique.
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Celui qui le premier a élucidé cette question d'une manière mathématique-
ment compréhensible, c'est M. Krogh. Par une méthode d'investigation
extrêmement ingénieuse, il a déterminé la constante de la difTussion des
gaz dans différents tissus organiques et surtout dans les muscles. Dans ce
tissu, les capillaires présentent une disposition géométrique si simple et si
régulière que les dimensions du lacis capillaire peuvent être comprises sans
difficulté dans un calcul. Ainsi il a trouvé un moyen de calculer la diffé-
rence qu'il y a entre la tension oxygénique du sang des capillaires et celle
qui se produit à n'importe quel point du tissu intermédiaire. Ce calcul
démontre que la tension oxygénique du tissu musculaire, même en cas
d'un travail intensif, n'est que très peu inférieure à celle des capillaires.
Le résultat obtenu par M. Krogh est surprenant en ce sens qu'on s'était
cm fondé jusqu'alors à supposer la tension assez minime dans le muscle au
repos, ce qui aurait amené la constatation de valeurs encore moindres au
travail, la consommation étant alors plus forte. Il faut reconn^tre, d'autre
part, qu'une haute tension oxygénique dans le tissu musculaire au travail
devrait favoriser dans ces conditions la consommation rapide des matières.
Toute contradiction disparaît cependant, comme le fait ressortir M. Krogh,
si, dans le calcul précité, on laisse varier la distance qui sépare les capillaires
sanguins avec la consommation de l'oxyifène, ou, en d'autres mots,
on admet que tous les capillaires du tissu musculaire ne deviennent s
guins que lorsque celui-ci a atteint son plus haut d^é d'activité. Il vint donc
à l'idée de M. Krogh qu'il n'y a qu'un certain nombre de capillaires qui
soient simultanément sanguins au repos, et que ce nombre augmente, lors-
qu'il s'agit de laisser passer un courant de sang plu.H fort, c.-à-d. un volume-
minute plus considérable. Cette supposition est assez plausible. Si le
nombre des capillaires sanguins était invariable, une augmentation du volume-
minute amènerait une accélération correspondante de la vitesse linéaire du
courant. Ce que gagnerait le processus de la diffusion par une affluence
de sang plus considérable se perdrait, du moins en partie, par l'accélération
de la vitesse et par la réduction du temps où, pendant le circuit, le sang
et la paroi capillaire se trouveraient en contact. Par contre une augmentation
du nombre des capillaires sanguins signifierait évidemment un agrandisse-
ment de la surface de diffusion et rendrait possible l'utilisation réelle du
plus grand volume-minute fourni par le cœur.
Mais il fallait la confirmation de l'hypothèse. M. Krogh recourut au
même procédé dont se servit jadis Malpighi, à savoir l'examen au micro-
scope de différents organes, tout en conservant le courant sanguin. La
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laague de la grenouille surtout apparut un excellent sujet d'expérimentation.
En l'examinant, il put observer comment, à différentes interventions, un
certain nombre de capillaires jusqu'alors invisibles montaient à la surface
du champ visuel et devenaient sanguins, pour se rétrécir ensuite et dis-
paraître. Une excitation mécanique avec la pointe fine d'une aiguille fait
s'ouvrir les capillaires immédiatement environnants. Dans tes muscles, on
ne constate que de rares capillaires séparés par des intervalles considé-
rables. Si le muscle est mis en action, l'image change aussitôt. On con-
state que le muscle est entrelacé d'un réseau capillaire très serré, que l'on
reconnaît bien d'après les préparations à injections des anatomistes. Un
moment après que le muscle est revenu au repos, les nombreux capillaires
ont disparu à nouveau. M. Krogh trouva ainsi la confirmation de son
hypothèse. Le lacis capillaire, pour ainsi dire effectif, d'un tissu est d'une
densité fort variable dans différentes conditions physiologiques et ne corres-
pond que dans des cas spéciaux aux images obtenues par les anatomistes
dans les préparations à injections bien réussies.
Par des expériences extrêmement variées, M. Krogh s'est bien rendu
compte que ce n'est point par une augmentation de la pression du sang
dans l'artère affluente que les capillaires sont amenés à s'ouvrir. On doit
donc admettre qu'ils se trouvent en un état de >tonus> (de contractation
continue), qui, par périodes et sous l'action de certains excitants, est amené
à se relâcher. Le volume des capillaires n'est donc pas déterminé unique-
ment par la pression sanguine dans l'artère afHuente, comme on se le figure
généralement. Il faudrait alors que les capillaires voisins se gonflent ou se
rétrécissent simultanément. La paroi capallaire est évidemment douée de
contractilité, c.-à-d. qu'il y a un mécanisme qui fait que la paroi, à des
moments différents, cède, à un degré variable, à la pression interne des
capillaires voisins.
Nous possédons un mécanisme analogue dans l'appareil vaso-moteur,
connu depuis bientôt trois quarts de siècle par des recherches qu'on peut
bien qualifier d'innombrables, depuis la découverte de la musculature lisse
des vaisseaux par Heni.e, celle des nerfs vaso-constricteurs et vaso-dilata-
teurs par Claude Bernard et l'explication fournie par Ludwig de l'influence
exercée par ces parties sur le courant sanguin. Ce mécanisme, étant
donné son point d'artèt par les muscles à fibres circulaires des artères
moyennes et des artérioles, doit, comme le fait remarquer M. Krogh,
être dénommé plutôt ar ter io- moteur. Les recherches de M. Krogh démon-
trent encore l'existence d'un appareil régulateur du courant sanguin, le
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mécanisme capillaro-moUur. Ces deux mécanismes diffèrent non seulement
au point de vue anatomique mais encore, comme l'a prouvé M. Krogh,
par leur rapport avec le système nerveux et leur réaction contre certains
poisons comme l'adrénaline, l'urétane et la cocaïne. La différence la plus
importante entre ces deux mécanismes consiste cependant en leur rôle diffé-
rent au point de vue physiologique. Le mécanisme artério-moteur distribue
le volume-minute fourni par le cœur aux différents organes du corps, tan-
dis que l'appareil capillaro-moteur règle, dans les différents organes, la
surface formant limite entre le sang et le tissu, la surface au travers de
laquelle devra passer tout apport de matières destiné au tissu.
Ici une question s'impose. Pendant le long espace de temps écoulé
depuis le moment où Malpighi vit le courant sanguin dans les capillaires,
la contractilité de ces derniers n'a-t-elle été observée par personne? Mais
certainement oui. Plusieurs savants ont vu les capillaires changer sous des
influences variées. Aucun d'eux n'a cependant eu l'idée de rechercher si
ces phénomènes peuvent être en rapport avec un mécanisme nouveau, diffé-
rent, quant à sa disposition et à son rôle, du mécanisme de régulation
vaso-moteur qui était connu. Ceci (ait penser à l'évolution qui aboutit à
la découverte de la circulation du sang. Avant Harvey, bien des médecins,
durant plusieurs siècles, avaient eu l'occasion de constater comment, après
l'application de la bande à ligature au moment d'une saignée, les veines
se gonflent du côté de la ligature éloigné du cœur. Aucun d'eux n'a
cependant su comprendre que cette constatation est incompatible avec
l'hypothèse qui veut que le sang des veines vienne du cœur. CfiSALPINI, à
qui ses compatriotes attribuent la découverte de la circulation du sang,
alla jusqu'à croire que le sang des veines afflue' au cœur durant le sont-
meil. Un historien suédois, Per Hedenius, qui a décrit la découverte de
la circulation du sang, dit de lui qu'il fut presque sur le point de conquérir
le laurier que la postérité allait décerner à Harvey, mais qu'il n'y arriva pas.
Nous pouvons dire que la notion quantitative, dont se servit Harvey, lui faisait
défaut. Nous pouvons comprendre de même que l'observation seule de la
contraction capillaire ne saurait guère faire penser à un mécanisme du genre
de celui découvert par M. Krogh, Il fallait, pour y arriver, appliquer une
nodon quantitative également au transport des matériaux dans le courant
sanguin.
6—213167. Lts prix N061I. igiç—iç20.
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Monsieur le Professeur Krogh,
Il vous a été donné de faire une découverte importante dans le domaine
de la physiologie. Le Collège des professeurs de l'Institut Carolin, qui
revendique l'honneur et la joie d'£tre parmi les premiers à vous en donner
un témoignage public de reconnaissance, vous prie de vouloir bien recevoir
le prix Alfred Nobel de la main de notre Roi.
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19 19 ARS NOBELPRIS I LITTERATUR.
(Cberseliung, S. 86.)
Ordforanden i Sveiuka Akademiens Nobelkommîtté, professor Harald
H;Arne yttrade:
Svenska Akademien har i overensstammelse med Nobelstifteisens gnind-
stadgar tillerkant den schweiziske skaldea Carl Spttteler det frân fore-
gâende âr reserverade priset for hans episka dîktverk »01ympischer Frilhling».
Om detta arbete kan i sanning sSgas, att dess >betydelse forât under
senaste tîden blivit âdagalagd>, att alla tvivelsmâl, som kuana trada i vâgen
for dess ftilla uppskattnîng, kravt ett synnerligen allvarligt och mângsidigt
ôvervagande, innan dess visserligen icke omedelbart iôgonfallande for-
tjânster huanit fattas i sitt hela och ratta vàrde, ej blott sâsotn den poetiska
formens skônhetsdrag, utan framfôr allt sâsom de konstnarligt helgjutna
uttrycken fôr en overlâgsen och snillrik skaparkraft av sâllsport sjâlvstandîg
och idéal iimebôrd.
Dârmed ar ingenting sagt, som kunde tydas sâsom i minsta mân be-
styrkande den uppfattningen, att denna dikt vore en frukt snarare av en
med tankens dunkel kampande anstrângning an av den fria och Ijusa in-
givelsens alstringsform^^ Att skaldens konst och lyssnarens eller granska-
rens vàrdesattiÙRg ej genast kunnat môtas, vittnar i detta fall, utan skuld eller
anklagelse â nâgon sida, endast om verkets sa mycket djupare och rikare hait,
som mâste pâkalla motsvarande iorsynta omdômen fôr att till fullo avslôjas.
Spittelers >01ympischer FrUhling* har fôrst i sitt omarbetade och défi-
nitiva sldck av âr 1910 vackt n%on livligare anklang i hans hemland och
i Tyskland. Âr fôr âr och ej minst efter kriget har likvàl intresset stegrats
och Uisamas krets vidgats; den upptaga, som fôreligger fôr innevarande âr,
ar beraknad till flere tusentals exemplar. Det vilt s^a mycket, nâr det âr
frâga om nâgonting sa fôga tidsenligt som ett versepos om Olympens
gTjdar, vars omfSng gâr upp till i det nârmaste 600 sidor, med ansprâk, i
kraft av diktartens vâsen, pâ en nâgorlunda lugn och uppmarksam genom-
lasning i sammanhângande fôljd. Den fôrfattare, som fiera ârtionden igenom
ofiTrat hela sin fôrmâga ât ett dylikt vâgspel, har fôrvisso med berâtt mod
och hansynslost stâllt sig avsides frân tidens hetsjakt och knappast âgnat
nâgra tankar ât de modema kraven pâ tillracklig arbetslon.
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Han har ingenting gjort for att mildra dessa motsatser. Tvartom, lik-
som med avsikt har han valt sitt àmne och dess behandlingssâtt sa, att
mânga lasare av olika sinneslaggning och tycken, med vitt sldlda fonit-
sâttoingar i btldning och smak mâste kanna sig nàstan lika mycket fôr-
bryllade, kanske rent av frânstdtta, nar de forsokte sâtta sig in i den poetiska
varld, som han avtacker for deras blickar. Han har frân fôrsta borjan
varit nog djârv att vadja till deras tàlamod, till deras ihârdighet att fblja
honom anda till slutet pâ hans sallsamma vâgar, som belysas allenast av
handhngens klara och aldrig avbrutna framfard, av bjàltarnas Ôppna sjalv-
bekânnelser och deras, trots den episka ramen, dramatiskt spanda ordskiften
med varandra. Det âr, om mao sa vill, homeriska drag, som sâlunda kunna
spâras av kannaren, ehuru han med forundran fïnner sig bortford till ett
obekant, aldrig pâ lothand skymtande slutmâl.
Men eljest, vilken bjàrt, ja, skàrande kontrast emellan den homeriska
Olympen och Spittelers ^enmaktigt tiUskapade mytologi! Ingenting kan
vara mindre rattvîst an att fôrebrS honom nâgon bojelse att locka fîlologer
eller andra lardomsidkare med lângsokta anspelningar ellerdjuptanktasym-
boler, hâmtade frân deras fack. Hans olympier och heroer, hans myter
och orakel, som blott har och dar i stîl och ton p&mtnna om héllenemas
aldre diktande filosofer, kunna varkén forklaras sâsom harstammande frân
den vetenskapiiga antikforskningens senaste résultat eller âberopas sâsom
intygande skaldens beroende av nâgra mer eller mindre all^o'riserande
tolkningsforsok. Lika litet kan det vara tal om nâgon »tredje del av Goethes
Faust>, sâsom man velat antyda. Spitteler harmar ingen, ej ens den âldrige
Goethe, i stravandet att, under Helenas och Fausts masker, forltka klassùskt
jamnmâtt med lidelsefull romantik. Spittelers mytologi ar den rent person-
liga omklàdnaden, det med hans egen bildningsgâng naturligen givna ut-
trycket for det myllrande lîv av kampande gestalter, som han frambesvarjer
for att înom den ideala fantasiens rymder avspegla manskliga môdor, for-
boppningar och gackelser, mângfaldiga manniskooden och deras omskiften,
under viljefrihetens kamp mot det forel^da tvânget. Vad frâgar han efter,
om den gangse estetiska upplysningen har svârt att finna sig till ratta med
denna, sâsom det forefaller, fantastiska blandning av verklighet och drôm-
varld under godtyckligt missbrukade fabelnamo^
. Att har, aven i sa omsorgsfullt utarbetat sammandrag som môjligt,
redogôra for handlingens gang i »OIympischer FrUhling» skuUe ej giva
nâgon klar forestallning om innehâllets rikedom, om de sarsldlda vaxlande
episoderoas lysande âskâdlighet och gripande kraft, an mindre om deras
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fasta sammanfogning till ett verkningsfullt helt. Det ma vara nog att
framhâlla, att det blândande leveraet i njutningar och kraftprov pâ guda-
borgen och inom vârldsrymden utmynnar î râdvill vanmakt infôr manni-
skornas otacksamma sjâlvsvâld och brottsliga elande. Zeus' dodlige son
Herakles mâste utnistas med de h<^ta fuUkomlighetcr av sîn fadcr, av
hans frander och vanner, men tillika med den hatfuUa Heras, gudadrott-
ningens, fôrbannelser fôr att lamna Olympen och pâ jorden, aven otackad,
fullgora medlidandets och modets verk.
Olympierna med alla sina bragder och aventyr, sina segerrika strider
och sitt inbordes kiv, âro sjâlva egentligen overmanniskor, som skalden
endast skattar i den mân de makta gôra sig till herrar dver sina egna
nycker och drifter.
Dtr Weise Biigeit, der Ter làsst Willkur waîten.
Over dem alla svàvar en oblidkelig vârldsordning, som tager skepnad
î morka och hemska odesmakter. Men oannare an dessa arc de mekani-
serande, sjallosa naturkrafter, som det ar gudars och manniskors uppgift
att taga i sin tjâost for ^en och andras vaUard, men som, mîssbrukade av
ondskan och Svermodet, driva dem till nairspel och i fôrdârv. Det vimlar
av luftskepp och andra markliga upplîmiingar i detta epos, som aven med
sina kupolprydda byggnadsverk och stâtUga pelarsalar vida ôverglânser
den homeriska enkelheten. Men t- ex. i det fr^ka plattfotsfolkets stïmp-
lingar att storta Apollo frân hans varldsmakt genom en konstgjord sol, i
dess fbnnâtenhet att angripa honom i luften med en lllstugt konstruerad
farkost och gîft^ dunster, skânjes det fôrfall, som hotar mânskiigheten
genom den pâ utvartes maktmedel st&dda sjâlvtillitens ôverspannlng.
Med en lekande humor, som ofta erinrar om Ariosto, skildrar Spitteler
dylika bedrifter och aven sina hjàltars underiiga fôrder och foretag. Han
fbrfogar î sin framstàUning over mângahanda tonarter och farger, frân de
h<^tamda allvarsorden till liknelsernas sorgfôlliga penseidrag och de liv-
fuUa naturmâlningama, som visserligen snarare âterspcgla hans hemiands
alptrakter an grekiska n^der. Genom hela diktens sexfotade jamber med
Ômsom manliga och kvinnlîga rim strommar det mâsterligt bchandiade
sprâket i en styrka och glans, som standigt bevaras lika levande, ofta med
en omisskannelig schweizisk skiftnîng.
Till den sjâivstandiga kultur, som prâglar Spittelers skaldeverk, ar det
Akademien kart genom detta pris bringa sin hyllning.
Eftersom hr Spitteler av sjuklighet ar hindrad att hâr intinna sig,
kommer priset att tillstâllas honom genom Schweiz' beskîckning.
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NOBELPREIS DER LITTERATUR FOR 1919.
Der Vorsitzende des Nobelkomitees der Schwedischen Akademie, Pro-
fesser Harald HjARNE, hieit nachstehende Ansprache:
Die Schwedische Akademie hat in Obereinstimmung mit den Satzungen
der Nobelstiftung dem schweizerischen Dichtcr Carl Spitteler den vom
vorhergehendea Jahre reservierten Preis fUr seine epische Dîchtung »01ym-
pischer FrUhlisg> zuerkannt.
Von dieser Arbeit làsst sich in Wahrheit sagen, dass ihre »Bedeutung
erst wâhrend der letzten Zeit dargetaa worden ist>, dass aile Zweifel, die
ihrer voUen WUrd^ng in den Weg treten komien, einer sehr emsten und
vielseitigeo Erwâgung bedurft haben, ehe ihre allerdings nicht sofort în die
Augen fallenden Verdienste ihrem ganzen und rechten Werte nach erfasst
werden konnten, nicht nur als SchÔnheitszuge der poetischen Form, sondera
ver allem aïs die kiinstlerisch harmonischen Ausdriicke einer Uberlegenen
und genialen Schôpferkraft von in seltenem Masse selbstandigem und idealem
Gehalt.
Damit ist nîchts ges^t, was in mindestem Grade als eine Bestatigung
der AufTassung gedeutet werden konnte, dass dièses Gedicht eher die
Frucht einer mit dem Dunkel des Gedankens kampfenden Anstrengung als
eine solche des schopferischen Vermogens der freien und lichten Eingebung
ware. Dass die Kunst des Dichters und die Wertschatzung des Horers
oder des Kritikers sich nicht so^eich haben Anden kdnnen, zeugt in diesem
Falle, ohne Schuld oder Anklage nach ii^end einer Seite hîn, nur von dem
um 80 tieferen und reicheren Gehalt des Werkes, den vôllig zu entschleiem
es eines entsprechend achtsamen Urteils bedarf.
Spittelers »01ympischer Frtihling» hat erst in seiner umgearbeiteten
und endgiiltîgen Gestalt vom Jahre 1910 Icbhafteren Anklang in seiner
Heimat und in Deutschland erweckt: Jahr ftir Jahr und nicht zum wenigsten
nach dem Kriege hat sich jedocb das Interesse gesteigert und der Kreis
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der Léser erweitert; die Auflage, die filr das g^enwartige Jahr vorliegt,
ist auf mehrere tausend Exemplare berechnet Das will viel sagen, wean
es sich um etwas so wenig Zeitgemasses wic eÎE Versepos von den Gottera
Olymps handeit, dessen Uoifang nahezu 6c» Seiten betragt, und das,
kraft des Wesens der Dichtart, ein etnigermassen mhiges und aufmerksames
Durchlesen in zusammenhângender Folge beansprucht. Der Schriftsteller,
der mehrere Jahrzebnte hindurch seine ganze Krafï einem derarttgen Wagnis
opferte, hat sich (Urwahr mit Vorbedacht und rtlcksichtslos abseits von der
Hetzjagd der Zcit gestellt und kaum ii^nd weldie Gedanken der modemen
Forderung nach genUgendem Arbeitslohn gewidmet
Er liât nichts getan, um dièse Gegensatze zu mildem. Im Gegenteil,
wie mit Absiciit hat er seinen Stoffund dessen Behandlungsweise so gewâhlt,
dass vicie Léser von verschiedener GemUtsart und Neigung, mit den ver-
schiedensten Voraussetzungen an Bildung und Geschmack sich fast in glei-
chem Grade verwirrt, viellàdit geradezu abgestossen fuhlen mussten, wenn
sic versuchten sich in die poetische Welt hineinzuversetzen, die er vor
ihren Blicken enthUllt Er ist von Beginn an ktlhn genug gewesen, an
ihre Geduld zu appellteren, an ihre Ausdauer, ibm bis an das Endc sciner
seltsamen Wege zu folgen, die nur durch den klaren und nie unterbroche-
nen Fortschritt der Handlung, durch die ofTenen Selbstbekenntnisse der
Helden und ihren, trotz des epischen Rahmens, dramatisch spannungsvollen
Wortwechsel miteinander beleuchtet werden. Es sind, wenn man so will,
homerische Zuge, deren der Kenner gcwahr wird, obwohl er mit Verwunde-
ning sich nach cinem unbekannten, nie im voraus sich darbietenden Endziele
hin weggefiihrt fîndet.
Aber sonst, welch greller, ja, schneidénder Kontrast zwischen dem
homerischen Olymp und Spittelers eigenmachtjg geschaffener Mythologie.
Nichts kann weniger gerecht sein, als ihm eine Neigung vorzuwerfen,
Fhilologen oder andere JUnger der Wîssenschaft mit weît hergeholten
Anspielungen oder ihren Fachem entnommenen defsinnigen Symbolen anzu-
locken. Seine Olympier und Heroen, s^ne Mythen und Orakel, die nur
hier und da in Stil und Ton an die âlteren dichtenden Philosophen der
Hellenen erinnem, konnen weder als von den letzten Resultaten der wissen-
schaftiichen Antikenforschung herstammend erklàrt, noch als Zeugnisse
fur die Abhangigkeit des Dichters von mehr oder weniger allegorisierenden
Deutungsversuchen herangezogen werden. Ebensowenig kann von einem
>dritten Teil von Goethes Faust» die Rede sein, wie man hat andeuten
wolten. Spitteler ahmt niemand nach, nicht einma! den altemden Goethe,
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in dem Strebeo, unter Helenas und Fausts Masken klassisches Ebenmass
mit leidenschafterTùlIter Roman tik zu versohnen. Spittelers Mytholt^e
ist die rein personliche HiiUe, der bei seinem «genen Bildung^^ge natur-
lich gegebene Ausdnick des LebensgewUhles kâmpfender Gestalten, die er
heraufbeschwort, um in den Gefilden der idealen Pliantasie menscblicbe
Miihen, Hoffnungen und Enttauschungen, mannigfaltige Meoscbenschicksale
und ihren Wechsel unter dem Kampf der Willensfreiheit gegen den aufer-
l^ten Zwang abzuspiegeln. Was fragt er danach, ob es der landlâufigen
âsthetischen Autklârung schwer fàllt, sidi mit dieser, wie es scheint, phan-
tastischen Mischung von Wiridichkeit und Traumwelt unter willkiirlich
missbrauchten Fabeloamen zurechtzutindenf
Hier, auch in so sorgfaltig ausgearbeiteter Zusammenfassung wie môg-
lich, Uber den Gang der Handlung im >01ympischen Friihling* zu bericbten,
wiirde keine klare Vorstellung geben von dem Reichtum des Inhalts, von
der leuchtenden Anschaulidikeit und ei^reifenden Kraft der einzelnen
wechsebiden Episoden, viel weniger denn von ihrer festen Fugung zu
einem wirkungsvollen Ganzen. Es geniige hervorzuheben, dass das blendende
Leben in GenUssen und Kraftproben auf der Gotterbui^ und im Weltall
ausmtlndet in ratlose Ohnmacht angesichts der undankbaren ZUgellosigkeit
und dem verbrecberischen Etend der Menscben. Zeus' sterbltcher Solin
Herakies muss mit den hôchsten Vollkommenheiten von seinem Vater, voa
seinen Verwandten und Freunden, zugleich aber auch mit dem Fluch der
hasserfuUten Hera, der Gbtterkônigin, au^erlistet werden, um den Olymp
zu verlassen und auf der Erde, auch ohne Dank, die Werke des Mitleid&
und des Mutes zu vollftlhren.
Die Olympier mit alien ihren Taten und Abenteuem, ihren siegreicben
Kampfen und ihrem Hader untereinander, sind selbst eigentlich Uber-
mensdien, die der Dichter nur insoweit schatzt, als sie sich zu Herren
ihrer eigenen Launen und Triebe zu machen vermôgen.
Der Weise siigelt, der Tor Idsst Willkiir walUn.
tJber ihnen alien schwebt dne unerbittliche Weltordnung, die in dUsteren
und unheimlichen Schicksalsmachten Gestalt annimmt. Nâher aber als dièse
sind die mechanisierenden, seelenloseo Naturicrafte, die in ihren Dienst zu
eigener und anderer Wohlfahrt zu nebmen der Gotter und Menschen Auf*
gabe ist, die aber, von Bosheit und Ûbermut missbraucht, sie zu Narren-
spiel und ins Verderben treiben. Es wimmelt von LuflschîfTen und anderen
merkwUrdigen Erfindungen in diesem Epos, das auch mit seinen kuppel-
geschmiickten Bauten und stattlichen Sàulenhallen weit die bomerische
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Einfachheit (Iberglânzt. In dem Komplott aber beispielsweise des frechen
Plattfussvolkes, Apollo durch eine ktinstliche Sonne von seiner Weltmacht
zu sturzen, in der Vennessenh«t desselben, ihn m der Luft mit einem
arglîstig koostniierten Fahrzeug und mit giftig«n Dunsten anzugreifeD, giebt
sich der Verfall kund, der der Menschheit durdi die Ùberspannung des auf
aussere Machtmittel gestUtzten Selbstvertrauens droht.
Mit etnem spielenden Humor, der oft an Ariost erinnert, schildert
Spitteler derartige Streiche und auch die wunderlichen Fahrten und Unter-
nehmungen seiner Helden. Er verfUgt in seiner Darstellung iiber vielerlei
Tonarten und Farben, von den Worten hochgestimmten Ernstes bis zu den
sorgfaltigen Pinselstrichen der Gleichnisse und den lebensvollen Naturmale-
reien, die freilich cher die Alpeng^enden seiner Heimat als griechische
Gefilde widerspiegeln. Durch die sechsfilssigen Jamben der ganzen Dichtung
mit abwechselnd mannlichen und weiblichen Reimen stromt die meisterlîch
behandelte Sprache in einer Kraft und einem Glanze, der sich stândig
gleich lebendig erhâlt, oft mit unverkennbar scbwàzerischer Tonung.
Es ist der Akademie eine Freudc, der seibstândigen Kultur, die sich
in Spittelers Dichtung auspragt, durch diesen Preis ihre Huldîgung darzu-
bringen.
Da Herr Spitteler durch Kràaklichkeit verhindert ist, sich hier einzu-
finden, wird der Preis ihm durch die schweizerische Gesandtschaft zugestellt
werden.
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I920 ARS NOBELPRIS I LITTERATUR.
(Traduction, page 94).
Ordforanden i Svenska Akademiens Nobelkommitté, professer Harald
HjArne, yttrade:
Svenska Akademien har, tikaledes i ôverensstammelse med Nobelstif-
telsens grundstadgar, tillerkàat d«n norske diktaren Knut Hamsum 1920
ârs pris for hans arbete >Markens Grade».
Det vore overflôdigt att har narmare redogora for innehillet i en bok,
som inom kort tid efter sin tillkomst blivit, i original eller ôversattning, sa
vida spridd och last i sa mânga lander, dàr dess egendomliga berâttelser
och framstallningssatt tillvunnit sig det livligaste intresse och bifall frân
lasare med de mest olikartade forutsattningar for ovrigt. Helt nyligea
làstes i en av Englands fomàmsta veckoskrifter av strangt konservativ syft-
ning, att detta arbete, som forst i âr blivit dâr till^ngiigt, «allniant hSIsats
som ett mâsterverk'. Orsakema till denna obestridda framgâng komma
sakerligen att lange taga den litterara granskningens uppmàrksamhet i an-
sprâk, men fortjana redan nu att under de forsta intrycken och âtminstone
i huvuddragen framhiltas-
Inga i vâra dagar gângse fûrestaltningar ha hindrat dem, som framst
av allt vilja i dikten finna den levande verkhgheten troget âtergiven, att i
>Markens Grode* igenkanna bilder av ett liv, som ôverallt dâr mânniskor
bo och bygga, skapar sjàlva grundvalen for samhâllenas bestând och upp-
vàxt. Inga minnen frân en rikt utvecklad, aldre och hôgre kultur stora
dessa skildringar, som verka omedelbart gcnom sina kârva pâmianelser om
den for alla strâvsamma mânniskor ursprungliga gemensamma kampen, om
an under olika yttre villkor, med en svarbetvungen och motspànstig natur.
En skarpare motsats till vad som vanligen gâr under namn av klassîctsmens
inHytande synes knappast tankbar.
Och dock ma med full ratt aven detta verk kallas klassiskt i djupare
och sannare mening an den i allmànbet vedertagna, sa framt vi med denna
beteckning âsyfta nâgonting annat och mera an ett obestâmt lovord. Det
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klassiska i vârt kulturarv frân fomtiden âr mindre det oionster^IU, som
framlockar efterhârmning, an det betydclsefulla, som àr gripet ur livet i
ibrsta hand och har fStt en motsvarande utprâgling av bestândande varde
aven fôr kommande tider. Det obetydiiga, det î och for sig likgiltiga faller
icke under detta begrepp, lika litet som det pâ mliS och bristfàlligt âter-
givna. Men eljest ar det intet av hôgre vàràe for mànniskoUvet, aven det
vardagliga, som ej kan, nâr det forsta gângen behandias efter sin ratta art,
inrymmas under samma kat^ori som det utomordentliga och glansfulla
med liknande betydelse och utpragling. I denna mening ar det ej f<5r
djàrvt att hàvda, att Hamsun med >Markens Grode> skankt sin samdd en
klassisk dikt, som val kan mata sig med det basta vi redan aga. Fomtiden
har i detta avseende intet monopol, som ej darjâmte âr till^ngligt aven
for efterfbijande slâkten, sa sant som livet àr nj'tt och outtomligt och
sâsom sâdant alltid kan âtergivas i nya fullândade former av nya snillen.
Det àr ett arbetes epos, som Hamsun har utformat i en forvisso monu-
mental framstallning, Det àr ej frâga om det sôndersplittradc arbete, som
sôndrar ocksâ mânniskoma inom sig sjàlva och frân varandra, utan om ett
sâdant samlat arbete, som i sin renaste gestalt danar den helgjutna mïnni-
skan, laker och ibrsooar sondrade sinnen, skyddar och Ôkar sina fnikter i
jâmn och oavbruten forkovran. Markrôjarens och den fërste odlarens arbete
i alla dess vedermôdor fâr sâlunda under diktarens hand en pnigei av ur-
tidens heroiska kamp, som ingalunda star efter den manliga sjàlvuppoff-
ringens tjânst for vapenbroder och fademesland. Liksom efter den home-
rtska hjâltesângen bondeskalden Hesiodos skildrade jordbnikarcns môdor,
sa har Hamsun frammanat i sin diktnings foi^und den idéale arbetaren,
gom âgnar hela sitt liv och sin kraft ît att bryta bygd och att ôvervinna
alla motande hinder frSn mânniskor och naturmakter. Har Hamsun sjâlv
lagt alla tyi^fande kulturminnen bakom sig, sa har han med sitt eget ar-
bete givit ett uppslag till den ratta tolkningen av den nya kultur, som vârt
tidevarv viQ vanta av kroppsarbetets framgângar sâsom en fortsâttning av
den âldre.
Det âr inga forment typiska, abstrakta skepnader, som Hamsun fram-
for pâ sin skâdebana. De âro alla levande mânniskor, dessa hans hjâltar
och hjâltinnor, alla i trânga och smâ villkor, somliga av dem och de bâsta
jordbundna i syften och tankar. framst den outtrottlige och tystlâtne bygd-
brytaren sjâlv, andra vacklande, forvirrade och ej sâllan vilsegângna i
sjâlviska stravanden och dârskaper. De bâra alla sin norska hembygda
stampel, betingas alla pâ olika sâtt av >Markens Grôde». Det hor tilI egen-
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hetema î vâra beslaktade tungomâl, att samma ord ofta beteckna râtt oljka
sldftningar i betydelse och anknutna forestallningsbilder. Nàr vi svenskar
tala om >markens groda>, dâ tanka vi val nannast pâ nâgonting frodigt,
ymnigt och safti^, helst i en av gammalt odlad âkerbruksbygd. I dea
riktmngen gâr uppenbart icke bokens syfte. »Marken> àr dâr den strava,
skrammande odemarken, och dess >Grode> vâUer icke fram ur nâgot yra-
tiigbetshorn, utan omfattar allt, som môjligtvis kan gro och trivas i àtsaaz.
svârarbetade jordmân, pâ gott och ont, vackert och fuit, bland manniskor
och djur sâvâl som i skogen och pâ âkem. Det ar detta s]a|^ groda, som
Hamsun inbargat î sin diktning.
Men icke forty kanna vi svenskar, âtminstone mânga svenskar, oss
n%orluoda hemmastadda i de trakter och forhâllanden, som skildras. Det
âr den norrlandska luften, som slâr oss tilt motes, jâmte allt vad danned
sammanhanger i naturomgivningar och samhallsliv, t sa mânga avseenden
med likartade verkningar â Ômse sidor om riksgransen. Forfattaren vet
ocksâ att fbrtalja om svenska gaster, som kant sig dragna till den nybnitna
bygden, for det mesta visscrligcn som ekonomiska frestare, liksom âven
norska kuststader skymta i bak^^runden sâsom det stora vârldslivets fallor
for obefasta sinnen frân det hârda arbetet pâ marken.
Dylika och andra mânskliga sardrag forringa ej, utan forstarka det
mâkdga intrycket av berattelsens klassiska innebord- De verka som mot-
vikter mot farh^an, att idealen fâtt lysa igenom pâ sanningens bekostnad,
de borga fôr tcckningens àrlighet, bildernas och personligheternas akthet.
Det allmant mânskliga i dess breda odi betydelsefulla kannemarken skim-
rar andâ alltjamt fram. Dârom vittnar tillika det mottagande, som arbetet
ront hos folk av skilda sprâk, lynnen och seder. Och till yttermera visso
har fôrfattaren sjâlv genom den latta sloja av (orsonande humor, som han
breder over det dystraste, han har att fôrtalja, tillrâckligt tydiigt angivit,
vilken samkansla han hyser for manniskors ôden och skaplynnen. Men i
den berattande framstallningen tillâter han s^ inga avsteg irân det konst-
nàrlîga jamnmodet. Stilen foljer osmyckad och trygg den sakliga klar-
hetens krav, och sprâket bjuder oss en personlig och kraftig gestaltning av
diktarcns mângskiftande modersmâl.
Herr Knut Hamsun! Ni har genom att trots ârstiden och den lânga,
sarskilt i dessa dagar besvarliga fârden, har infînna Eder for att mottaga
det Eder tilldelade priset berett narmast Svenska Akademien en stor glâdje,
som helt visst delas av alla narvarandc vid denna fest. Â Akademtens
vâgnar har jag efter basta formâga sa lângt tiden medgivit, sôkt utveckla
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âtminstone oâgra av de bestammande skalen fôr vSr hoga tippskattning av
edert prisbelonade arbete. Till Eder persontigen har j'ag dàrfor i deana
stund icke att vanda mig med nigrat upprqiningar och tiltâgg. Det âter-
stâr mig blott att i Akademiens namn lyckonska Eder och att uttala den
rorhoppningeii, att edert besok hos oss mâtte hos Eder efterlâmna sâdana
minneii, som forbinda Eder med oss aven for framtiden.
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PRIX NOBEL DE LITTÉRATURE
DE 1910.
Discours du président du Comité Nobel de l'Académie suédoise M. le
professeur Harald HjARNE.
Majesté, Altesses, Mesdames et Messieurs,
L'Académie suédoise, conformément aux statuts de la fondation Nobel,
a décerné à l'écrivain norvégien Knut Hamsum le prix de littérature de
1920 pour son ouvrage * Les Fruits de la Terre* {Markens Grade).
Il serait superflu d'exposer ici en détail le contenu d'un livre qui en
peu de temps s'est répandu partout sous sa forme originale ou sous forme
de traduction et qui, par l'originalité du récit et du style, a soulevé dans
beaucoup de pays le plus vif intérêt, trouvant auprès des lecteurs les plu*
dififérents un accueil également favorable. On pouvait lire tout récemment
dans une des principales revues anglaises, à tendances nettement conserva-
trices, que ce livre, paru en Angleterre cette année seulement, a été qualifié
par tout le monde de chef-d'œuvre. Les raisons de cet incontestable succès
retiendront sans doute longtemps l'attention de la critique littéraire, mais
dès maintenant, sous l'eifet des premières impressions, elles méritent d'être
indiquées au moins à grands traits.
En dépit des conceptions ordinaires de notre temps, rien n'a pu em-
pêcher ceux qui avant tout veulent trouver dans la littérature la réalité
vivante fidèlement reproduite, de reconnaître dans «Les Fruits de la Terre>
l'image d'une vie qui partout où les hommes vivent et bâtissent forme le
fondement de l'existence et du développement des sociétés. Il n'y a pas
de souvenirs d'un long passé de haute culture qui viennent altérer ces
descriptions; l'effet immédiat en est dû à tout ce qu'elles rappellent de
l'âpre lutte que tous les hommes actifs doivent soutenir à l'origine, dans
des conditions extérieures sans doute différentes, contre une nature indomp-
table et rebelle. On ne saurait guère imaginer de contraste plus frappant
avec les œuvres auxquelles on applique d'ordinaire l'étiquette de <clas^que*.
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Et cependant c'est une œuvre qui avec raison peut aussi être appelée
classique, mais dans un aens plus profond et plus vrai que dans l'acception
ordinaire du mot, si cette épithète doit exprimer quelque chose d'autre et
de plus qu'un vague éloge. Le classique, dans la culture que nous avons
héritée de l'antiquité, est moins le parfait qui appelle l'imitation, que le
significatif qui est pris directement dans la vie et qui est rendu sous une
forme d'une valeur durable même pour les temps à venir. L'insignilîant,
ce qui en soi est indifférent, ne peut être compris dans cette notion, tout
aussi peu que ce qui est rendu sous une forme provisoire et défectueuse.
Mais à part cela, tout ce qui a une haute valeur pour la vie humaine, même
ce qui appartient à la vie de tous les jours, peut être rangé, quand pour
la première fois cela est présenté sous son vrai jour, dans la même caté-
gorie que l'extraordinaire et le brillant avec une signification et une forme
d'^^ale valeur. Dans ce sens, il n'est pas exagéré de prétendre que Ham-
sun avec < Les Fruits de la Terre > a donné à notre temps une œuvre
classique qui peut se mesurer avec ce que nous avons déjà de meilleur.
L'antiquité ne détient pas sous ce rapport un monopole inaccessible aux
générations postérieures; car la vie est toujours nouvelle et inépuisable et
comme telle peut toujours être présentée sous des formes neuves et ache-
vées par de nouveaux génies.
L'œuvre de Hamsun est une épopée du travail à laquelle l'auteur a
donné des lignes monumentales. Il ne s'agit pas du travail dispersé qui
divise les hommes au dedans d'eux-mêmes et entre eux: il s'agit du travail
concentré qui sous sa forme la plus pure façonne l'homme tout entier, qui
apaise et rapproche les esprits divisés, qui protège et accroit ses fruits avec
une prc^ression r^ulière et ininterrompue. Le travail du défricheur et du
premier cultivateur avec toutes ses difficultés prend ainsi, souj la plume du
poète, le caractère d'une lutte héroïque qui ne le cède en rien à la gran-
deur du sacrifice viril consenti pour des compagnons d'armes et pour la
patrie. ■ De même que le poète paysan Hésiode décrivit les travaux des
champs, ain» Hamsun a placé au premier plan de son œuvre le travùlleur
idéal qui consacre toute sa vie et toutes ses forces à défricher la terre et
à triompher des obstacles que lui opposent les hommes et les forces de
la nature. Si Hamsun a rejeté derrière lui tous les pesants souvenirs de
la culture, il a par son propre ouvrage contribué à faire comprendre exac-
tement la culture nouveDe que notre époque s'attend à voir sortir des
progrès du travail physique pour faire suite à l'ancienne culture.
Ce ne sont pas des figures abstraites prétendues typiques que Hamsun
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présente sur son théâtre. Ses héros et ses héroïnes sont tous bien vivants,
tous dans des conditions d'existence bien modestes, certains d'entre eux et
les meilleurs terre à terre dans leurs buts et dans leurs pensées, principale-
ment l'infatigable et silencieux défricheur lui-même, d'autres flottants, trou-
blés et même souvent égarés par des aspirations égoïstes et des folies. Ils
p>ortent tous la marque de leur origine norvégienne; ils sont tous condi-
tionnés de quelque manière par < les fruits de la terre >. C'est une des
particularités de nos langues sœurs que souvent les mêmes mots expriment
des nuances de sens très différentes par les images qu'ils évoquent. Quand,
nous Suédois, iions parlons des < fruits de la terre >, nous pensons d'emblée
à quelque chose de plantureux, d'abondant, de succulent, de préférence
dans une région agricole cultivée depuis longtemps. Ce n'est pas de ce
côté que s'oriente la pensée du livre. * La terre > ici, c'est le rude et re-
butant sol en fnche; ses fruits ne tombent pas d'une corne d'abondance;
ils comprennent tout ce qui peut germer et pousser dans ce sol ingrat, le
bon et le mauvais, le beau et le laid, parmi les hommes et les animaux
aussi bien que dans la forêt et dans les champs. Telle est l'espèce de fruits
dont l'œuvre de Hamsun nous offre la récolte.
Toutefois, nous Suédois, ou au moins beaucoup de Suédois, nous ne
nous sentons nullement dépaysés dans les contrées et les circonstances qui
nous sont ici décrites. C'est bien l'atmosphère du Nord que nous retrou-
vons avec tout ce qui en fait partie dans l'ambiance de la nature et la vie
sociale, et sous bien des rapports avec des effets analogues des deux côtés
de la frontière. L'auteur d'ailleurs présente aussi des types de Suédois qui
se sont sentis attirés dans la contrée nouvellement défrichée, la plupart saos
doute pour y faire briller le mirage des tentations économiques, de même
que les villes des côtes de Norvège apparaissent à l'horizon comme les
pièges de la grande vie du monde attirant lom du dur travail de la terre
les cœurs sans défense.
De semblables traits bien humains et d'autres encore, loin d'affaiblir,
renforcent l'impression produite par le contenu classique du récit Ils dis-
sipent l'appréhension qu'on pourrait éprouver de voir l'idéal briller aux
dépens de la vérité; ils garantissent la sincérité du dessin, la vérité des images
et des personnages. Ce qu'ils contiennent d'humanité générale n'échappe
à personne. La preuve en est dans l'accueil que cet ouvrage a trouvé chez
des peuples de langue, de caractère et de mœurs différents. De plus, par
la légère teinte de souriant humor que l'auteur met même sur les choses
les plus tristes qu'il a à raconter, il a lui-même fait voir quelle compassion
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il éprouve pour la destinée et la nature humaines. Mais dans le récit, il
ne 8e départ jamais de la plus complète sérénité artistique. Le style dé-
pouillé de vains ornements rend avec sûreté et clarté la réalité des choses
et l'on y retrouve sous une forme personnelle et puissante toute la richesse
de nuances de la langue maternelle de l'écrivain.
Monsieur Knut Hamsun! En affrontant les rigueurs de la saison ainsi
que les fatigues d'un long voyage particulièrement pénible à cette époque
pour venir recevoir le prix qui vous est décerné, vous avez réservé à l'Aca-
décie suédoise une grande joie qui est certainement partagée par toutes les
personnes présentes à cette cérémonie. Au nom de l'Académie, j'ai essayé
le mieux possible, dans le court temps qui m'était accordé, d'exposer au
moins quelques-unes des raisons dominantes pour lesquelles nous apprécions
si hautement votre œuvre qui vient d'être couronnée. Aussi, en m'adressant
maintenant à vous personnellement, je ne veux pas revenir sur ce que j'ai
dit. Il ne me reste qu'à vous féliciter au nom de l'Académie et à expri-
mer l'espoir que les souvenirs que vous garderez de votre visite chez nous
seront autant de liens qui vous rattacheront à nous aussi dans l'avenir.
La prix Nobil. iqtç — içio.
«Google
LE BANQUET NOBEL.
Après la fin de la cérémoDÎe à l'Académie de Musique, de nombreux'
invités prirent part à un banquet solennel dans les salons de fêtes du Grand
Hôtel, à 7 heures du soir.
Les places d'honneur étaient occupées par LL, AA, RK.. le prince
ChakleS et la princesse IngeborG avec la princesse MARTHA. Assistaient
aussi au banquet les lauréats de l'année présents à Stockholm, MM. les profes-
seurs Guillaume et Krogh ainsi que l'écrivain M. Knut Hamsun et
comme anciens lauréats, entre autres. M*"" Selma LaGERLÔF.
On remarquait en outre Leurs Excellences M. le président du Conseil
Baron DE Geer et M. le Ministre des Affaires étrangères Comte H. WraKGEL,
le Ministre de France M, Delavaud et le Ministre de Belgique M. P. May,
Son Excellence M. Emamuel Nobel, ainsi qu'un grand nombre de daines
et d'autres messieurs.
Le président du Conseil d'administration de la Fondation Nobel, M. le
professeur H. ScHCCK proposa d'abord de porter la santé de S. M. le Roi.
Peu après se leva S. A. R. le prince Charles qui prononça en l'hon-
neur d'Alfred Nobel le toast suivant:
«Au moment de fêter ce soir quelques-uns de ceux qui ont obtenu le
prix Nobel de l'année, il y aurait de l'ingratitude à passer sous silence la
mémoire du donateur lui-même. C'était un homme dont le r^ard s'éten-
dait loin par-dessus les frontières nationales. Si nous aussi, maintenant, nous
embrassons du regard le monde déchiré, nous ne pouvons manquer de
remarquer que de grandes forces sont à l'œuvre pour éveiller la conscience
du monde. Si la Fondation Nobel pouvait exercer une influence dans ce
sens, elle répondrait assurément aux nobles intentions d'ALFRED Nobel.
C'est dans cet espoir et dans un sentiment d'admiration pour tout ce
qui est grand et noble que nous levons nos verres en silence à la mémoire
d'ALFRED Nobel.»
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Tous les assistants se levèrent et burent dans un silence respectueux.
he discours solennel pour les lauréats de l'année fut prononcé par M.
le- professeur OscAR MONTELIUS qui s'exprima à peu près en ces termes:'
Altesses,
Mesdames, Messieurs,
Depuis une vingtaine d'années, le jour Nobel est un jour solennel
pour les savaiits de Stockholm. Cette année nous avons eu la chance
d'avoir deux solennités dîiférentes, les prix de 1919 ayant été distribués au
commencement de juin. A cette cérémonie assistaient six lauréats, un repré-
sentant l'Angleterre et cinq l'Allemagne. Nous n'oublierons pas de long-
temps avec quelle estime le premier parla de la science allemande. Cela
Bt sur nous tous une forte impression, car en ce moment la Fondation
Nobel a précisément pour noble tâche de contribuer, en rapprochant les
savants des différents pays, à atténuer les dissentiments entre les nations
qui ont été en guerre les unes contre les autres.
Aujourd'hui cinq prix ont été distribués, deux par l'Académie suédoise,
deux par l'Institut Carolin et un par l'Académie des Sciences; nous regrettons
seulement que tous les lauréats n'ûent pas pu venir recevoir eux-mêmes
leurs récompenses.
Exellence Momsieur le Ministre des Affaires étrangères! Puisque vous
avez reçu le prix de M. Spitteler pour le lui faire parvenir, je voudrais vous
prier de bien vouloir informer M. Sfitteler que nous avons bu à sa santé
avec l'espoir qu'il sera bientôt rétabli et disposé à écrire d'autres œuvres
aussi grandioses que *Olympischer Frahling».
Monsieur Knut Hamsun 1 Nous savons que vous préférez qu'on parie
de vous le moms possible; mais je ne peux m'empècher de vous assurer
que tous ceux, et ils sont nombreux, qui admirent «Les fruits de la terre*,
se réjouissent maintenamt d'avoir pu faire connaissance avec vous person-
nellement.
Monsieur le professeur GunXAUMEÎ Toute science recherche l'exactitude
et la précision ; mais sous ce rapport vous nous avez tous dépassés. Ce que
vos découvertes signifient pour la science de la physique, je laisse aux
spécialistes le soin de le dire. Pour nous, nous ne pouvons qu'admirer et
vous féliciter.
' Pat suite de Is maladie et de la moTt de l'orateui
discours ne peut Tnalheaieusement pas ttiK reptodui
s la foimc très résuniée des comptes ccadus de joutDaui
«Google
Monsieur le professeur Krogh! Nous nous réjouissous tout parti-
culièrement avec vous de ce que vous puissiez célébrer des jours de fête
comme celui-ci en compagnie, non seulement de Madame Krogh, mais aussi
de Madame votre mère. Vos belles découvertes de physiologie sont un
honneur, non seulement pour vous personnellement, mais encore pour votre
pays et pour toute la science Scandinave.
Enfin je me permets de demander à Monsieur le Ministre de Belgique,
Monsieur Mav, qui a reçu le prix de M. le professeur BORDËT actuellement
en voyage aux États-Unis, de bîer vouloir informer M. Bordet que nous
avons bu à sa santé.
Altesses! Mesdames! Messieurs I Je propose que nous portions cor-
dialement la santé de tous les lauréats de l'annéel
Cette allocution prononcée avec la force, le charme et la cordialité
habituelles de l'orateur fut accueillie par des acclamations et des applau-
dissements enthousiastes.
Après l'exécution de l'hymne national norvégien par l'orchestre, M.
Hamsun se leva et présenta en ces termes ses remerciements pour le prix
qui lui avait été décerné:
Nei hvad skal jeg gjôre overfor en saa hjxrtelig ElskvxrdighetI Den
lôfter mig iveiret og jeg mister Fotfaestet, Salen farer avsted med mig.
Det er ikke godt at va»e mig nu, jeg er blit tyk av Mre og Rikdom 1
Stockholm idag, jeg staar der j^ staar, men den Hyldest til mit Land
som bruset i »Ja vt elsker» den var en Bôlge gjennem mig, den faar mig
til at svaie.
Det kommer mig da tilgode at jeg ogsaa for i Livet — i den vel-
signede Ungdom — kan ha vseret i de Tilfîelder at jeg har svûet. Hvilken
Ungdom har ikke det.* Det skulde da vaere Unge Hôire, de som er fôdt
garnie, de som aldrig er med. Det hsender Ungdommen intet vxrre end
at bli indfanget av Ufarlighet og Negativitet. Herr^ud — det som moter
os i Livet kan stundom faa os til at svaie. Hvad saaP Vi staar der vi
staar, det kommer os tilgode.
Men jeg skal vogte mig for at taie Bondevisdom ttl en saa utvalgt
Forsamlîng som denne — isaer like for den store Vtdenskap skal ha Ordet.
Jeg setter mig om et 0ieblik ned igjen. Men nu er det jo saa at j^ har
hat min Opievelse idag: en stor Velvilje har opspurt mig, har opsporet
mig blandt Tusener og skjxnket mig en Krans! Jeg har at takke det
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Svenske Akademt og Sverige paa mit Lands Vegne for Mren som er vist
mig, peraonlig har jeg at bôîe mît Hode under Vœgten av en hoi Utm«er-
kclse. Jeg er stolt av at Akademiet har tiltrodd min Nakke Styrke Dok
til at bœre denne UtniEerkclse.
Som det var antydet av en îeret Taler fôr i Kvseld tor jeg kanske tro
paa at jeg har skrevet mine Bôker paa min lîlle Vis, det er ait j^ kan
forlange. Men jeg har Isert av aile, — hvem iïerer ikke av allet Jeg har
l%rt meget . av svensk Diktning, ikke mindst av den siste Menneskealdeis
svenske Lyrik. Hvis jeg nu var litt forfaren i Litteratur og kunde règne
op Navne saa vilde jeg utvikle dette noget bedre, i Tilknytning til de vel-
villige Uttalelser om mig. Men det vilde jo bare bli utvortes Flinkhet og
Mundprat fra min Side, uten en eneste Biysttone. Jeg har faeller ikke
Ungdommeligheten til det, jeg orker ikke.
Nei hvad jeg heller vilde i denne Stund, i ait dette Lys og i denne
straalende Forsamling, det var at gaa om til hver isser av Dem med Blom-
ster c^ Vers og Gaver, at vsere ung igjen, at ride paa Bôlgen. Det var
det jeg vilde for en stor Anlednings Skyld, for en siste Gangs Skyld. Men
jeg vaager det ikke mère, jeg kunde ikke redde BiUedet fra Karikaturen.
Jeg er blit tyk av ^re og Rîkdom i Stockholm idag — javel, men j^
mangler det v^gste, det eneste, jeg mangler Ungdommen. Det er ingea
av os saa gammel at vi ikke mindes den. Det sommer sig at vi sldede
trzder tilbake, men vi gjôr det med Honnor.
Uanset hvad jeg burde nu — det vet jeg ikke — , uanset hvad som
passer bedst — det vet jeg ikke — , jeg tommer mit Glas for Sveriges
Ungdom, for al Ungdom, for ait ungt i Livet!
(Traduction):
Que faire en présence d'une si cordiale gracieuseté? Je me sens sou-
levé et je perds pied; la salle tourne autour de moi. Il ne fait pas bon
être moi en ce moment-ci. Je suis goi^é d'honneurs et de richesses à
Stockholm aujourd'hui et je suis ce que je suis. Mais l'hommage à mon
pays qui vient de résonner dans le chant: 'Oui nous l'aimons, ce pay3>
m'a submergé comme un flot et me tourne la tête.
J'ai cela de bien que, déjà dans le passé, dans ma bienheureuse jeu-
nesse, il y a eu des occasions où la tète m'a tourné. Et à quelle jeunesse
cela n'est-il point arrivé? Ce serait alors à la Jeune Droite, à ceux qui
sont nés vieux, qui ne sont jamais dans le mouvement. Ce qui peut arri-
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ver de pire à la jeunesse, c'est de s'enliser dans la prudence et la
négation. Mon Dieu, ce qui nous attend dans la vie peut parfois nous
tourner la tête. Eh bieni nous sommes ce que nous sommes, et c'est pour
notre bien.
Mais je me garderai bien de parler de sagesse de paysan devant
une assemblée aussi choisie que celle qui m'entoure ici — surtout que la
haute Science doit prendre ta parole après moi. Je vais bientôt me ras-
seoir. Mais j'ai eu aujourd'hui l'événement de ma vie: une haute bien-
veillance m'a découvert, m'a déterré parmi des milliers et m'a décerné une
couronne. J'ai à remercier, au nom de mon pays, l'Académie suédoise
pour l'honneur qu'elle m'a fait; personnellement je penche la tête sous te
poids d'une haute distinction; mais je suis fier de ce que l'Académie ait
jugé mes épaules assez solides pour porter cette distinction.
Comme l'a fait entendre ce soir un honorable orateur, je serais peut-
être fondé à croire que j'ai écrit mes livres à ma petite manière. C'est
tout ce que je puisse demander. Mais j'ai appris quelque chose de tous
— et qui est-ce qui n'apprend pas un peu de tous? J'ai beaucoup appris
de la poésie suédoise, et notamment de la poésie lyrique de la dernière
génération. Si j'étais un peu versé dans la littérature et que je puisse citer
des noms, je développerais ceci en le rattachant aux jugements bienveillants
portés sur moi. Mais ce ne serait de ma part que de l'habileté super-
ficielle, des effets de voix sans une seule note de poitrine. Je n'ai d'ailleurs
plus assez de jeunesse pour le faire; je n'en ai pas la force.
Non, ce que j'aimerais à faire en ce moment, dans toute cette lumière,
dans cette brillante assemblée, ce serait d'aller porter à chacun de vous en
particulier des fleurs, des vers, des présents, redevenir jeune, chevaucher
sur les flots. Voilà ce que Je voudrais faire pour une grande occasion,
pour une dernière fois. Mais je n'ose plus; je ne pourrais échapper au
ridicule. Certes, Je suis gorgé d'honneurs et de richesses à Stockholm
aujourd'hui; mais il me manque l'essentiel, l'unique, il me manque la jeu-
nesse. Aucun de nous n'est assez vieux pour ne pas s'en souvenir. Il
convient que nous, qui avons vieilli, nous cédions la place, et que nous le
fassions avec honneur.
Sans considérer ce que je devrais faire maintenant — et cela, je ne le
peux pas — sans considérer ce qui conviendrait le mieux — et cela, je ne
le peux pas — Je lève mon verre et je bois à la jeunesse suédoise, à
toutes les Jeunesses, à tout ce qui est jeune dans la vie.
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I03
Cette allocution fut également accueillie par de vifs applaudissements.
Un peu plus tard, après que l'orchestre eut joué l'hymne national danois,
M. le professeur AuGUST Krogh présenta ses remerciements de la manière
suivante:
Naar jeg rejser mig i denne sal for at bringe min varmt fôlte tak for
den overordentlige udmxrkelse, som er blevet mit vJdenskabelige arbejde
til del gennem tilkendelsen af Nobelprisen, saa er det med en folelse af
ansvar. fordi det paahvîler mig at takke Nobelstyrelsen og Karolinska Insti-
tutets Lxrerkollegium ikke alene og neppe engang forst paa egne vegne
men paa den Danske videnskabelige skoles vegne som jeg tilhorer og i den
Danske biologiske forsknings navn.
Jeg ved at en vaesentlig del af den hyldest som nu ydes mig tilkommer
min fremragende laerer Christian Bohr, og jeg forstaar at De gennem mig
og mit arbejde bar villet haedre den indsats i biologisk forskning, som er
ydet og ydes fra mit fxdrelands side. Ingen hyldest og îngen lueder kunde
vxre os Danske mère kserkommen end den som ydes os af de fremragende
reprsesentanter for vort Svenske broderfolk.
Vi fbler med hvor mange blodets og det aandelige slîegtskabs baand
vi er knyttede sammen med stammefrsendeme i Norden. Vi ved hvor
mange impulser til frugtbart arbejde der er gaaet fra Dem til os. Vi
glccder os, naar vi kan gôre gengîeld, og vi hoMer fast ved troen paa ait
der paa videnskabens omraade er en frugtbar mark for samarbejde mellem
Nordens folk. For et saadant samarbejde og for den Svenske naturviden-
skabs trivsel og fremgang lofter jeg mit glas.
(Traduction):
En me levant ici pour exprimer ma vive gratitude au sujet de l'extra-
ordinaire marque d'honneur conférée à mes travaux scientifiques par
l'attribudon du prix Nobel, je me sens pénétré d'un sentiment de responsa-
bilité, car j'ai à remercier le Comité Nobel et le Collège des professeurs
de l'Institut Carolin non seulement en mon propre nom, mais encore et
surtout au nom de l'école scientitique danoise à laquelle j'appartiens et
en particulier au nom de la science danoise qui se consacre aux études
biologiques.
Je sais qu'une grande part de l'honneur qui m'est fait revient à mon
émînent maître Christian Bohr, et je comprends qu'en me couronnant, moi
et mes travaux, vous avez voulu reconnaître la contribution apportée par
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104
mon pays à la science de la biologie. Nul hommage et nulle gloire ne
sauraient nous être plus agréables, à nous Danois, que ceux qui nous
viennent des émtnents représentants de nos frères suédois.
Nous sentons combien de liens du sang et de proche parenté intellec-
tuelle nous rattachent à nos frères Scandinaves. Nous savons combien
d'impulsions nous avons reçues de vous pour un travail fécond. Nous
nous réjouissons quand nous réussissons à payer de retour et nous sommes
convaincus que dans le domaine scientifique il y a un champ fécond pour
la collaboration des nations du Nord. C'est pour cette collaboration et
pour le brillant avenir des sciences suédoises que je lève mon verre.
Le discours du savant danois fut accueilli par de cordiales manifestations
de sympathie.
Finalement M. le professeur GUILLAUME demanda la parole et prononça
le brillant discours suivant:
Altesses, Mesdames, Messieurs,
Lorsque s'approchent les cérémonies consacrées à la proclamation des
Prix Nobel, c'est, disait il y a un instant l'illustre Professeur Montelius, une
joie pour l'Académie, pour la science suédoise, pour la Suède tout entière,
de penser que l'on fêtera les heureux lauréats; joie, dirai-je, des belles âmes,
à qui rien n'est plus doux que de créer le bonheur. Mais, à ce sentiment,
un autre répond: c'est la joie qui se répand avec la vitesse de l'éclair dans
chaque pays qui compte, parmi ses enfants, un lauréat du Prix Nobel. Pour
moi, le bonheur fut doublement précieux, car deux pays se sont réjouis, en
mon nom, dans une fraternelle communauté de sentiment: la Suisse, dont
je suis un citoyen et à laquelle me rattachent tous mes souvenirs d'enfance et
de jeunesse, la France, où s'est accomplie presque toute ma carrière d'homme
de science, et où de précieuses amitiés m'ont montré le chemin.
Les fêtes Nobel marquent le point culminant de la vie d'un homme
voué à la recherche scientifique; elles y laissent d'impérissables traces. Mais
elles ont, parmi d'autres grands privilèges, celui de lui permettre de
connaître votre beau pays, et aussi de vous connaître.
Bien avant d'arriver à Stockholm, nous avons éprouvé, ma femme et
moi, les effets de la proverbiale bonté suédoise, en la personne de M. Ëmanuel
Nobel, qui a donné tant de charme et d'agrément aux dernières heures de
notre voyage, dont il aplanit toutes les difficultés en s'instituant notre
guide affectueux.
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'05
Et que de jolies impressiona déjà recueillies! Lorsque, au petit jour,
nous approchions de Stockholm, et que nous traversions la campagne
suédoise, si étrangement semblable aux pâturages du Jura, nous voyions
défiler, le long des voies, ces maisons coquettement simples, de riantes
couleurs, et d'un aspect si avenant, qu'il nous semblait les entendre nous
dire: «Entrez, vous serez les bienvenus.> Et cette impression s'est poursuivie
et s'est précisée au contact du chaleureux accueil dont nous avons été
l'objet, et de toutes les marques de sympathie qui sont venues à nous,
dans ces deux journées, dont chaque heure est marquée d'un caillou blanc.
Nous redoutions un peu les crépuscules qui succèdent de près à l'aurore,
la longue nuit des pays septentrionaux. Pourtant, dans l'air limpide, les
lumières apparaissent au loin. C'est la nuit, assurément, mais la nuit claire.
Et tout semble clair ici. Dans les rues, notre regard rencontre des yeux
limpides, révélant des âmes limpides.
Apprendre à connaître le peuple suédois, entrer en relations directes
avec les conducteurs . de sa pensée, avec les hommes qui entretiennent
lumineux le phare de la science suédoise, dignes, continuateurs d'un illustre
passé, c'est une fête pour le cœur, une fête pour l'esprit.
Mathématiques, astronomie, physique, chimie, sciences naturelles, explo-
ration, en tous ces domaines, que l'humanité fouille depuis longtemps, de
grands noms s'imposent: Linné, Scheele, Berzelius, Ângstrom, Norden-
skjôld, pour ne nommer que des disparus. Et, dans une sdence toute
jeune, la physicochimic, puisqu'il faut nommer un vivant, le nom de Svante
Arrheniua vient à la pensée de tous.
Mais c'est d'une science bien spéciale que je voudrais surtout vous
parler. En ma personne, vous avez voulu honorer la métrologie, au progrès
de laquelle j'ai voué mon labeur, dans l'établissement mondial qui lui est
consacré, et vous l'avez mise en vive lumière. .
Cette science a été, dans votre pays, cultivée par des maîtres illustres.
Berzelius, avec la collaboration de Svanbeig et d'Âkerman, a voué une
recherche à l'un des plus difficiles de ses problèmes, celui de la relation
des masses aux volumes, problème si délicat, qu'il était, jusqu'à ces tout
derniers temps, à l'ordre du jour des recherches pendantes, et que, pour
marquer un temps d'arrêt, un groupe d'expérimentateurs a dû lui consacrer,
pendant des années, toutes les ressources que la métrologie moderne mettait
à notre portée.
Anders-Jonas Ângstrom voulut déterminer la longueur des ondes
lumineuses. Sa part de travail reste excellente; mais il vécut dans de
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cruelles angoisses à la pensée que le mètre dont il s'était servi était incertain,
et qu'il n'avait aucun moyen d'en connaître la valeur exacte. Lorsque le
Bureau international des Poids et Mesures eut été complètement organisé,
ce mètre lui fut envoyé, et sa nouvelle valeur permit de rectifier les
nombres provisoires du grand physicien d'Upsal.
Puis Robert Thalén s'engagea dans la voie ouverte par son prédécesseur.
Les valeurs des réseaux qui furent, pendant bien des années, les compagnons
de son travail, étant bien connues, les longueurs d'onde qu'il détermina
furent d'avance en parfaite concordance avec celles qu'une physique plus
évoluée permit de fixer dans la suite.
Et, poursuivant cette belle tradition, M. K.-B. Hassselbeig, que nous
avons tant de regret de ne pas voir assister à cette fête, a puissamment
contribué à constituer cet ensemble de données sur lesquelles ont été
échafaudées les théories spectrales, auxquelles reste tout particulièrement
attaché le nom de I.-R. Rydberg.
Lorsque le problème s'imposa de l'étude précise des mètres prototypes
destinés à porter, dans la. terre entière, les témoins de l'unité de longueur,
ce fut, pour la mesure des dilatations, à l'appareil du baron Wrede que
l'on eut d'abord recours. Il constituait, à cette époque, l'étape d'où il
fallait partir vers de nouveaux progrès. Le comparateur à dilatation qui
m'a constamment servi dans les travaux auxquels vous avez attribué la
suprême sanction, était un perfectionnement de celui dont il avait conçu
les plans. Et les résultats auxquels j'ai été conduit ont trouvé encore la
plus importante de leurs applications scientifiques dans une collaboration
avec l'un des vôtres.
La géodésie n'est autre chose, en efiet, sous sa forme pratique, que
la métrologie appliquée à la détermination des dimensions de la Terre.
M. Edw. Jàderin avait conçu une nouvelle méthode de mesure des
bases. Lorsque parut l'invar, il comprit immédiatement qu'en associant le
singulier alliage aux instruments qu'il avait créés, la précision des résultats en
serait grandement accrue. Et c'est au cours de la célèbre expédition suédo-
russe du Spitzberg qui, dans ce coin perdu de Treurenberg Bay, une base
fut mesurée pour la première fois au fil d'invar. Ce fut, pour la géodésie,
le début d'une évolution qui se poursuit sans relâche. Cette collaboration
m'appar^t aujourd'hui comme un symbole.
La métrologie croît sans cesse. De la science, elle pénètre dans
l'industrie, dont elle féconde les méthodes. Depuis un quart de sièclci
surtout, on voit s'étendre les fabrications par pièces interchangeables.
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appuyées sur des étalons d'un maniement facile, et réalisées avec une incroyable
précision. Certaines idées étaient classiques. M. E.-C. Johansson les a
renversées, en réalisant ses merveilleuses cales d'épaisseur à faces planes,
d'une si grande perfection, que les procédés de leur établissement restent
un mystère jalousement gardé-
Mais pourquoi cette étape de la métrologie industrielle a-t-elle vu le
jour précisément en Suède? C'est que les turbines de Laval, les canons
Nordenfeldt, les moteurs Diesel, ne sont susceptibles d'un fonctionnement
sûr, que si leur construction est réalisée avec une grande précision. Et le
choix qui en a été fait par vos industries métallurgiques dénote ce désir
de la perfection, qui est l'un des aspects d'une constante recherche de la
beauté.
C'est à ce désir de perfection en toutes choses que je lève mon verre,
à la perfection elle-même dont la Suède nous donne tant d'exemples, et
qui, ce soir, culmine dans les deux régions de l'esprit et du cœur; je bois
à la Science suédoise si belle, à l'Amitié suédoise si bonne.
Cette magnifique allocution souleva des applaudissements enthousiastes.
Entre les discours, l'orchestre exécuta encore un certain nombre de
: de musique.
Pendant la soirée très animée qui suivit le banquet, le chœur des étu-
diants de Stockholm, sous la direction de M. £. Ralf, chanta <Salutat)on>
de EdvaRD -GriEG et d'autres morceaux.
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DISTRIBUTION DES PRIX NOBEL DE LA PAIX
POUR 1919 ET 1920.
En 1920 les membres du Comité Nobel du Parlement norvégien étaient
les suivants: L0\XAND, président du Comité; HoRST, vice-président
du Comité; Hagerup, ministre de Norvège à Stockholm; Bernhard
Hanssen, député; H. KoHT, professeur d'histoire à l'université de Chris-
tiania. Dans la dernière session du Comité en 1920, M. Hagerup, absent,
était remplacé par le 1er suppléant, M, KoKOW, anc. président du Conseil
des ministres norvégien.
Le prix Nobel de la paix pour 1919, réservé conformément à l'art. 5
des statuts pour l'année suivante, fut attribué à M. WooDROW WiLSON
président des États-Unis d'Amérique.
Le prix pour 1920 fut décerné à M. LiiON Bourgeois, préàdent du
sénat de France, et président actuel du Conseil de la Société -des Nations.
Les décisions du Comité furent publiées dans ta séance solennelle du
parlement norvégien du 10 décembre 1920 à 1 heure et demie, sous la pré-
sidence de M. BUEN.
Les membres du Comité MM. Lavland, Horst, Hanssen, Koht et le
secrétaire du Comité, M. Moe, étaient présents. Nous donnons le compte
rendu officiel de la séance:
M. BUEN, président du parlement: «En conformité avec la décisioa
antérieure du parlement, le Comité Nobel est venu proclamer au parlement
les lauréats du prix Nobel de la paix. Je donne la parole à M. L0V1.AND,
président du Comité Nobel >.
M. L0VLAND: «Le Comité Nobel du parlement norvégien a l'honneur
de faire savoir que le Comité a décidé d'attribuer le prix Nobel de la
paix pour 1919 au Président des États-Unis d'Amérique, M. WooDROW
WiLSON; et, ensuite, que le prix de la paix pour 1920 a été décerné à
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M. LÉON Bourgeois, président du sénat de France, et président du Conseil
de la Société des Nations. J'ai l'honneur de transmettre une copie du pro-
cès-verbal à M. le président >.
Le président du Comité Nobel transmit ensuite la copie du procès-
verbal du Comité au président du parlement.
Le président Buen: < Avant de lire cette communication, je propose
que le parlement consente à ce que le ministre des États-Unis et le ministre
de France soient admis au parlement pour recevoir les prix. Personne ne
présentant d'objection contre cette proposition, je la con»dère comme adoptée
à l'unanimité*.
M. ScHMEDEMAN, ministre des États-Unis d'Amérique, et M. Pralon,
ministre de France, furent ensuite introduits dans la salle.
Le Président du Storting: <La lettre du Comité Nobel au Storting est
ainsi conçue:
*Au Parlement:
Le Comité Nobel du parlement norvégien a l'honneur de faire savoir
par la présente que le Comité a décidé d'attribuer le prix Nobel de la
paix pour 1919 au Président des États-Unis d'Amérique, M. WooDROW
WiLSON, et que le prix de la paix pour 1920 a été décerné à M. LÉON
Bourgeois, président du sénat de France et président du Conseil de la
Société des Nations.*
Messieurs les Ministres, Messieurs les Députés!
Lorsque )e Storting, aujourd'hui pour la première fois depuis la fm de
la guerre mondiale, trouve opportun de distribuer le prix Nobel de la paix,
c'est avec la confiance que la grande idée de ta Paix, fondée profondément
sur les espérances vitales des peuples, gagnera de plus en plus de terrain
dans le cœur des hommes, grâce aux tribulations subies dernièrement par
l'humanité.
Le fait que le nom du président WiLSON est venu, à cette occasion,
au premier rang, est, j'en suis convaincu, la preuve, que le prix de la paix
est accompagné des remerciements du peuple norvégien de ce que le pré-
sident des États-Unis, par ses célèbres 14 points, a posé le projet d'une
Constitution humanitaire au premier plan de la politique internationale ac-
tuelle. L'idée de justice qui en forme la base ne mourra jamais; elle
gagnera continuellement en force, et le nom du président Wilson y restera
associé dans le respect des générations futures.
Et l'autre prix de la paix, décerné à M. Léon Bourgeois, sera ac-
compagné de l'hommage de la Norvège, adressé à l'esprit pacifique du
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IIP
peuple français, dont M. BOURGEOIS a été, pendant plusieurs années, le re-
présentant éminent. >
Le président du Storting transmit ensuite aux ministres les diplômes
et les médailles Nobel.
Le ministre des États-Unis, M. Schmedeman, prit ensuite la parole;
Mr. Président: I tiave the honor to inform you tbat I am the bearer
of a telegram from WOODROW WiLSON, Président of the United States, in
which he requests me to express his tbanks and appréciation for the honor
which has been conferred upon him by the Nobel Peace Committee of the
Storting in awarding him the prize for the year 1919. Therefore, I hâve
the honor, Mr. Président, to request that permission will be granted me to
read the message and make a few remarks to the honorable body.
I hâve been instnicted by Président WlLSON to convey the following
message of appréciation to Président Lovland and the members of the
Nobel Peace Committee of the Storting:
>In accepting the honor of your award I am moved not only by a pro-
found gratitude for the récognition of my eamest efforts in the cause of
peace, but also by a very poignant humility before the vastness of the work
still called for by this cause.
May I not take this occasion to express my respect for the farsighted
wisdom of the founder in arranging for a continuîng system of awards?
If there were but one such prize, or if this were to be the last, I could not
of course accept iL For mankind has not yet been rid of the unapeakable
horror of war. I am convinced that our génération has, despite its wounds,
made notable prc^ress. But it is the better part of wisdom to consider our
work as one begun. It will be a continuing labour. In the indefinlte course
of years before us there will be abundant opportunities for others to distin-
guish themselves in the crusade against hâte and fear and war.
There is indeed a peculiar fîtness in the grouping of thèse Nobel
rewards. The cause of peace and the cause of truth are of one family.
Even as those who love science and dévote their lives to physics or che-
mistry, even as those who would create new and higher ideals for mankind
in literature, even so with those who love peace, there is no limit set.
Whatever has been accomplished in the past is petty compared to the
glory and promise of the future.
WOODROW WiLSON.»
I regret that I am unable to address this honorable body in the Nor-
wegian language; even if I were, there are no words which can fully ex-
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press my appréciation for the high honor conferred upon my countiy by
the award of the Nobel Peace Prize for the year of 1919 by the Nobel Com-
mittee of the Storting to one of America's greatest statesmen, WooDROW
WiLSON, Président of the United States of America. This honor which
has been bestowed on Président Wilson is one of significance and of utmost
satisfaction to me, — ■ an occasion which will aiways remain in my memoiy.
To hâve the privilège of accepting, on behalf of the Président of the Uni-
ted States, this évidence of appréciation of his efforts to replace discord with
harmony by appealing to the highest forces of each nation, is an event to
be cherished.
It is unnecessary for me to dwell upon any of those achievements of
Président Wilson which justify the bestowal of this honor upon him; his
comprehensive understanding of international affairs and his disceming and
convindng methods of procédure in matters affecting the welfare and suc-
cess of entire peoples, which, due to his eamest and forceful endeavors,
resulted in the formation of the League of Nations, are well known to us ail.
He, perhaps as much as any public man, is concious of the fact that the
time is past when each nation can live only unto itself, and his labors hâve
been inspired with the idea and hope of making peace universal a living
reality. It is impossible to make a proper estimate of WooDROW WiLSON
and his great work for international peace unUI time has revealed much
that must, for the présent, be a sealed book.
Let me assure you, members of the Norwegian Stortii^, that words
fail to convey the deep émotion whtch stirs whithin me at this time, when
it faits whithin my province to receive this testimonial on behalf of the
Président of the United States of America. No more fitting word of appré-
ciation could be voiced than that contained m the President's message, in
which he acknowledges the great honor that has been conferred upon him
by the Nobel Peace Committee of the Storting.
Le ministre de France, M. Pralon, parla ensuite en ces termes:
<Au moment de prêter à mon tour une voix à cette auguste assemblée,
pénétré de l'insigne honneur qu'il vous a plu de me faire en m'autorisant
à prendre la parole dans ce parlement qui — il m'est agréable de le rappe-
ler — n'avait pas attendu la confiance du Dr. Nobel pour donner au monde
entier le témoignage manifeste de l'intérêt efficace qu'il porte à la meilleure
organisation de la grande famille humaine, vous me permettrez, avant toute
chose, de m'cxcuser de mon inaptitude, encore trop manifeste, à m'adresser
à vous dans votre langue nationale. J'eusse voulu pourtant vous témoigner
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par là un peu de ta reconnaissance que j'éprouve à l'égard de la Norvège,
de son Gouvemeoient et de sa population toute entière, pour une hospitalité
dont, depuis six mois aujourd'hui, je goûte chaque jour davantage les
inappréciables bienfaits.
Vous me pardonnerez également si mon interprétation à coup sûr trop
scrupuleusement étroite de la consigne de silence que m'avait indiquée, il
y a quelques jours, votre aimable secrétaire général, vous prive d'entendre
dès aujourd'hui les premiers remerciements dont M. LÉON BOURGEOIS s'est,
contre son plus vif désir, abstenu de vous adresser directement l'expression,
attendant pour le faire d'être définitivement et publiquement proclamé l'élu
de votre Comité en ce Conseil d'une particulière solennité. A défaut, pour
l'instant, du verbe magistral avec lequel mon très éminent et vénéré com-
patriote aurait su vous convaincre de sa gratitude pour la distinction dont
il est présentement l'objet, j'ose croire que les paroles de reconnaissance
dont je veux me faire l'exact interprète ne vous seront pas importunes et
qu'à tout le moins, ce qui vient du cœur vous sera le bienvenu.
Car c'est du plus profond de mon cœur, je voua prie de le croire,
qu'en mon nom personnel, comme au nom de cdui dont je suis ici le
mandataire, je viens vous rendre grâce de ce que le Comité, spécialement
élu par vos soins, a, dans sa consciencieuse équité, décidé de graver sur
ses tables prestigieuses que le Français LÉOK BOURGEOIS avait bien mérité
de la cause humaine.
Loin de moi, certes, la pensée de vouloir essayer d'indiquer ici les titres
éclatants du lauréat qui sut convaincre votre raison et fixer votre choix.
Une telle appréciation de ma part serait un manquement à la déférence
que je professe pour votre jugement, — devant lequel on doit s'incliner
sans appel, — comme au respect que je nourris pour la très haute person-
nalité de notre République dont j'admire profondément l'exemple qu'elle sut
donner à nos générations, mais dont je ne me reconnais pas le droit de
juger les mentes, même pour les vanter davantage à vos yeux. Tout au
moins, me sera-t-il permis de dire que, dès longtemps, celui dont je viens
recevoir ici la récompense que vous lui destinez, était bien préparé à l'hon-
neur qui lui échoit aujourd'hui. Ce n'est pas seulement au cours de l'année
écoulée — pour reprendre les termes mêmes du testament du docteur
Nobel — que M. le président Bourgeois s'est bien employé à l'œuvre de
la Paix. Soit qu'il fût l'administrateur dont l'habileté et la bienveillance
sont demeurées légendaires, soit qu'il s'imposât à tous dans les nombreux
Départements dont il assuma la direction, et avec quelle maîtrise, au cours
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de sa vie de Ministre ou de Chef de Gouvernement, soit comme président
de l'une ou de l'autre de nos grandes assemblées parlementaires, soit enfin
en sa qualité de délégué de la France à de nombreuses assises interna-
tionales, — et parmi tant d'autres, je citerai: hier, celles de la Haye;
aujourd'hui, celles qui se tiennent en ce moment même à Genève, — c'est
pendant sa vie tout entière que votre lauréat de ce soir s'employa, du
meilleur de son cœur et de son intelligente bonté, à l'apaisement de toutes
les douleurs humaines, à la solution la plus équitable de tous les conflits
entre les hommes ou les nations. N'est-ce pas là travailler le mieux du
monde à cette œuvre de fraternité des peuples dont nous souhaitons l'ère
prochaine et pour l'avènement de laquelle le docteur Alfred Nobel nous
engagea à tendre davantage et toujours plus judicieusement nos plus géné-
reux efforts?
Certes, fidèle observateur de la lettre comme de l'esprit du testament
dont l'exécution est confiée à sa vigilance éclairée, votre comité n'a tenu,
en prenant sa décision, aucun compte de la nationalité de celui qu'elle
allait élire. Ce n'est pas à dire pour cela qu'une fois votre choix librement
décidé, votre lauréat n'ait pas le droit, en un moment- aussi solennel, de
songer à sa patrie bien-aimée. Et sera-ce faire preuve d'indiscrétion à votre
endroit, si, à l'heure même où vous signalez un de ses fils plus particu-
lièrement glorieux et chéri à l'attention du Monde, une mère tendrement
attentive, la République Française, songe à prendre pour elle-même, ses
enfants, ses amis, quelque orgueil d'un hommage aussi dignement et libre-
ment rendu?
Et de cela encore, vous m'autoriserez en terminant à vous dire mon
bien grand merci. Oui, vous vous êtes souvent plu, au cours de votre
histoire, à répéter en notre faveur des gestes d'amitié, qui resteront tou-
jours présents à notre mémoire; leur fréquence n'a pas atténué, bien au
contraire, la force de la reconnaissance que nous vous gardons. Demain
encore, vous aurez apporté de la joie à l'un des nôtres que nous reven-
diquons davantage, et de la fierté au cœur de tous les Français qui, soyez
en certains, apprécieront à toute sa grande valeur le choix que vous venez
de faire d'une personnalité aussi représentative de leurs aspirations de frater-
nité meilleure et de justice plus complète. Et le fait que votre élu d'au-
jourd'hui est celui-là même à qui, depuis plus de 25 annnées, nous confir-
mons notre confiance en le maintenant constamment au premier rang des
dir^eants de notre Démocratie, sera en même temps qu'un doux réconfort
pour les faibles qui souffrent encore, une puissante raison pour les forts
i—3t3l«7. Les prix Nobel, içiç — iç30.
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de mieux agir dans la voie de la liberté, de la fraternité, du progr^ et de
la bonté, mots qui ne sont pas seulement inscrits au fronton de nos monu-
ments ou cités au cours des pages de nos manuels civiques, maïs qui sont
aussi gravés dans nos âmes et constamment présents à nos e5prits.>
Le président du Storting lut ensuite une traduction du télégramme de
M. WiLSON au Comité Nobel.
Le président du Storting: « Au nom du parlement je présente mes
remerciements à Messieurs les Ministres pour leurs paroles et pour leur pré-
sence ici au sein du Storting,
A la fin je remercie le Comité Nobel pour l'exécution de sa tâche.>
Les membres du Comité Nobel ainsi que le ministre des États-Unis-
et le ministre de France quittèrent ensuite la salle.
La séance fut levée à 1 h. 55 min.>
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LES LAURÉATS
qui obtiennent le prix Nobel de la paix, reçoivent un diplôme avec texte
en norvégien exécuté, d'après un dessin de l'artiste norvégien M. Gerhard
MUNTHE, dans les ateliers de lithographie Petersen & Waitz. Ce diplôme
est remis aux lauréats dans une enveloppe due au relieur M. Refsum.
Voici la traduction du texte du diplôme:
LE COMITÉ DU PARLEMENT NORVÉGIEN
a décidé, conformément aux prescriptions du testament dressé par Alfred
Nobel en date du 27 Novembre 1895, de décerner à
(nom du lauréat)
le prix Nobel de la paix pour 19 . . .
Christiania {et la date)
{Signatures.)
Les lauréats du prix de la paix reçoivent aussi:
LA MÉDAILLE DU PRIX DE LA PAIX
composée et modelée par le sculpteur norvégien M. Gustaf ViGELAND.
Cette médaille porte, à l'avers, l'effigie d'ALFRED NoBEL et, au revers, un
groupe de trois hommes formant une chaîne fraternelle ainsi que la devise:
Pro pace et fraternitaîe gentium. Sur le bord de la médaille sont gravés
les mots: Parlamentum Norvegiœ et le nom du lauréat.
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«Google
LES LAURÉATS
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Max Planck.
Ich bin geboren am 23. April 1858 in Kiel als Sohn des dortigen Pro
fessors der Jurispnidenz Wilkelm Planck und seincr Frau Emma geb. Paisig.
Obwohl ich schon nach Vollendung des 9. Lebensjahres mit meiner Famille
nach Mtlnchen tlbersiedelte, betrachte ich doch Kiel als meine eigentUche
Heimat und ftihle mich auch heute noch als Schleswig-Holsteiner. In
MUnchen verlebte ich in Gemeinschaft mit meinen Eltern und Geschwistem
eine uberaus glUckliche Jugend, absolvierte im Jahre 1874 das humanistische
Gymnasium und widmete mich dann dem Studîum der Mathematik und
Physik, zuerst 3 Jahre in MOnchen bei den Professorcn ^olly, Seidel, Bauer,
Beets, dann ein Jahr in Berlin, bei Helmholît^ Kirckhoff und Weiersirass.
Fast mehr noch als durch die Vorlesungen, soviel ich auch durch sie gelernt
habe, wurde ich angeregt durch das Studium der Abhandlungen von R.
Clausius, die mich fiir die grossen Prinzipien der Wàrmetheoric, besonders
fiir den zweiten Hauptsatz, begeisterten und fUr meine ganze kUnftige
Arbeitsrichtung entscheidend wurden.
Nach Munchen zuruckgekehrt machte ich die Priifung fiir das hohere
Lehramt, promovlerte im Jahre 1879 mit einer Dissertation liber den zweiten
Hauptsatz der Wàrmetheoric und habilitierte mich ein Jahr darauf an der
dortigen Universitàt fiir Physik,
Meine fast 5-jàhrige Tàtigkeit als Privatdozent gab mit die Anregung,
eine Reihe von Vorlesungen iiber das ganze Gebiet der theoretîschen Physik
auszuarbeiten, wàhrend ich gleichzeitig eine von der Gôttinger philoso-
phischen Fakultàt ausgeschriebene Preisaufgabe iiber das Prinzip der Er-
haltung der Energie in AngrifF nahm, deren Bearbeitung spater mit dem
Preise gekront wurde. Mein Hauptinteresse aber verblieb dem Studium
des Prinzips der Vermehrung der Entropie und seiner Anwendungen auf
verschiedene physikalîsche und chemische Vorgànge.
Im Friihjahr 1885 erfolgte meine Berufung als Extraordinarius an die
Universitàt meiner Vaterstadt Kiel, wo ich durch Verheiratung mit meiner
Jugendfreundin Marie geb, Merck einen eigenen Hausstand grtlndete. Da
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^ , v/|C«Uvri 1
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... -'i, •jctra..li!c uii d.«.ii Kid aïs n-.dnc t"[;viui'n:..
i.li a.i.-!i h,...!. .K.c-h i;s Srn:.^..M^'-IloNtciiH.r h
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!.. i. ; ■ M„I.,li.c iS;4,].„!ian,.u,i.|i=ra,-
11 --.lalium iUt Mallicni.iiik .1..I
.. I r.ili,s,)ren;;aAV. .•,,:„■ 1. 11,,,,.,.
■„ ■:. AV/v,;.;,.;''iin,l \\:i,',î, ;,.
,n..m.!<.| idi ai,™,!.ir.-h.™.g:;u-i'
. .^ni<:;,.in cicr .Wih.ai.rar,-,. n \iai .'.
. .ai-ip.'!! il'r \\arai<.'!uT,r](-;i„.s<>n.i. :,
..!.'ï idi .lie rnifuni: far das li..!i,i.
. . 1 itdri.rliij-.Tiaiii.n i;li,.r il.n /...it.a
- ■ ; .'.ailtivrt- nii-ii da Jalir dariuf a'i .:-.
...1 als l'rna;d.,ï,..nl flab iiiir die .\ar...... .1.;.
I r das saRzt lîcbiel der lliL'..>ri;tisi-!u.n rii\-i!.
■ ' ■. ' irlueiti^ ,'mr von dor lidttin^-t-r jiiiilo^u.
!-!)•'..<■ l'rdsaiil^abe ida.r das l'rin/ip dcr t.r
'■ ■ ■; (icr iiiiirojiie aiul suiur .\n«cndan;;cn aat
■....1.1 diamisdie Vnr[;iiii;;e.
i.-i .. 1. _if menu; Ilerafiin; .lis Kslrairilnianiis an die
\'aier.|adt Kiel. wo ich dureh Veriieir.diing mit nain, r
.. . "i, .1/-,,* einen ei.,'eniii n,ui.stand anindetc I)a
«Google
Digiizoa» Google
«Google
meine fortgesetzten Arbeiten mich zu denselben Anschauungen fUhrten,
die Svante Arrhenius in seiner elektrolytischen Dissoziationstheorie entwickelt
hatte, so begann ich nun auch die Erscheinungen der Elektrizltâtserregung in
Elektrolyten naher zu studieren und kam dadurch in mehrfache Beziehungen
zu den gleichzeJtigen bahnbrechenden Arbeiten von W. Nernst.
Nach dem Tode G. Kirckhoffs berief mich die preussische Unterrichts-
verwaltung an das neugegrUndete Institut ftir theoretische Physik in Berlin,
zunachst, im Jahre 1889, als Extraordinarius, dann, nach 3 weiteren Jahren,
als Ordinarius. Von der preussischen Akademie der Wissenschaden wurde
ich ioi Jahre 1894 zum ordentltchen Mitglied, im Jahre 1912 zum stan-
digen Sekretar erwàhlt.
Die Wahl in die Akademie, sowie der Verkehr in der damaligen Ber-
liner Physikalischen Geselbchaft gab mir den àusseren Anlass zur Beschafti-
gung mit den Gesetzen der Warmestrahlung und zur Ausarbeitung der
Théorie, deren Inhalt ich in meinem Nobel-Vortrag geschildert habe.
Die letzten Jahre haben mir durch Krankheit und Kricg in meiner
ei^eren Familic vîel Leid gebracht. Doch fand ich nach dem im Jahre
1909 erfolgten Tode meiner Frau in deren Nichte Mai^ geb. v. Hosslin
eine zweite Lebensgefâhrtin und bin dem Scbicksal dankbar, dass mir nach
dem Verlust dreier gehebter, in der Blute ihrer Jahre stehender Kinder noch
zwei Sohne geblîeben sind, denen mein Leben und meine Arbeit zu Gute
kommt.
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JOHANNES STARK
ist am 15. April 1S74 zu Schickenhof in Bayera als Sohn des Gutsbesitzers
Georg Stark geboren. Er besuchte das humanîsttsche Gymnasium in Bay-
reuth, spSter in Regensburg. An der Universitat MUnchen studierte er von
1894 bis 1898 Physik, Mathematik, Chemie und Kristallographi« und war
dornach Assistent am physikalischen Institut der Uni^'ersitat MUnchen. Im
Jahre 1900 habilitierte er sich als Privatdozcnt fUr Physik an der Universi-
tat Gottingen. Im Jahre iqo6 wurde er ausserordentlicher Professer an der
technischen Hochschule Hannover, im Jahre 1909 ordentlicher Professor an
der technischen Hochschule Aachen; im Jahre 1917 siedelte er in gleicher
Eigenschaft an die Universitat Grdfswald Uber.
Starks wissenschaftliche Arbeiten erstrecken sich auf drei grosse Ge-
biete: die elektrische Strômung in Gasen, die Spektra) analyse und die
chemische Valenz, So hat er eingehende Untersuchungen uber den Licht-
bogen und die Vorgange an der Kathode des Glimmstromes verôfTentlicht;
au9 diesen Arbeiten ging sein Buch Uber die ElektrizitSt in Gasen und
dasjenige ilber die elektrischen Quanten hervor. Seine spektralanalytischoi
Arbeiten stehen unter dem Gesichtspunkt des Zusammenhanges zwisctien
Anderung der Struktur und des Spektrums chemischer Atome. Zu ihnen
gehôren vor allem seine mit dem Nobelpreis gekronten Arbeiten Uber den
Doppler-EfTekt bei Kanalstrahlen und Uber den Effekt des elektrischen
Feldes auf Spektrallinien. Seine auf diesem Gebiete liegenden BUcher sind
betitelt: Die elementare Strahlung, Elektrische Spektralanalyse chemischer
Atome, In der dritten Gruppe seiner Arbeiten sucht Stark eine Auf-
klarung der Natur der Krafte, welche die chemische Verbindung von
Atomen bedingen. In seiner Hypothèse Uber die chemische Valenz sieht
er dièse Krafte in dem elektrischen Feld an der Atomoberflàche ^wischen
negativen Ladungen an ihr und der im Atominnem sitzenden positiven
Ladung; dièse Hypothèse liegt seinem Bûche zu Grunde: Die Elektrizitat
im chemischen Atom.
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'■'^ £i"^ sein Hiich uU r die Klcktrizitât in (i.tsen iiri.i
' f" kfnsriifn fjiianto!! hi-rvor. Seine siKUtralanalytiM'l:-.!!
■!. --T iii;t' (ii'sirht=i"i:;kr des Ziisammtnhaii^es zwis>-!irr
^ r . ^1 ,r ■!■, 1 •'.■■■i Sp. ktn.iiis cliemischcr Aiome. '/.u ilim ii
■il, s '; ■ ,- : ,!im Ni.iifipreis yekriinten Arbeiten iibor dm
t.' iv ■■ Inen ui.d iiber don ICfû-kt des clcktns.ilun
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va;.-l;diM' M;. ■iika;'<iaiS. i,a!t tnli-. Das In',- , ,. . -ii.n
r,MO;:re f....;'.T ili, zciuicia^ -n tW Tc<ii!iiJ,-!a> : ..■<-,. ' -uOi,
un'cr I.ciiu. ; ^,■ fm.rj; I ■!,),.?!.. n K.miV.v ,.,' .;,>>,.„., .,ici<-
-1 (T Si'-h f|.;;-,l fllt.^1 bat-;-. Il h.it'c. dit.»!-,. - liaf'.ilclH- I .'i.f-
. /.. . '.i'ai. .-ri>ra'.-:itf la a,i(î.jr'i .'Ji> J,ii:re in jcna. a' .-.c'i aat.T Lt-i-
: .an dia i ■ àni.^alic li.jcii,. 'c in K.irls-alio. wa» er voa i'.i4-u)ll
■t als .AssL.li 1. iiiKi rrivatdi./a, !■ r rlKiiUMlit leoiino!... , , .laan ^;iI
als o-.li:;llid.t.- rufc,»..r l\ir ;.. l-aiwilic Oioiia.- iind lii. . ■■ . )a i •■•■
'>irektur li. i i.:r dicsts laii an . r Itahniî'.lu t' ilovh,--' !.. -.
Iiisii;-.'. s ..; l.ia l'.Iî ^nnii er . ■ rarkti.r ■; . I^.uv .
't .,:.. al.a;.. lie Cliimi.- iMid l-,k- .-liciin ■.• a la-
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Fritz Haber
ist aïs Sohn des Stadtàltesten und Kaufmanns Siegfnd Haber am 9 De-
zembcr 1868 in Brestau geborcn. £r empfîng seine Schulbildung in seiner
Vatcrstadt auf dem humanistischen Gymnasium zu St Elissbeth und be-
schaitigte sich beretts in seiner Schulzeit vielfach mit cheoiischen Veniuchen.
Von 1886 — 1891 studierte er an den Univeisitaten in Heidelberg und Berlin
und an der Technischen Hochschule in Charlottenbux^; nach beendigtem
Studium war er einige Zeit lang als Volontâr in chemischen Fabriken und
im vâtertichen Cbemikaliengeschaft tatig. Das Interesse an der chemischen
Technologie filhrte ihn zeitweilig an die Technische Hochschule in Zurich,
wo er unter Leitung von Geoi^ Lunge seine Kenntntsse auf diesem Gebiete
erweitcrte.
Nachdem er sich endgtiltig entschlossen hatte, die wissenschaftliche Lauf-
bahn m wâhlen, verbrachte er anderthalb Jahre in Jena, um sich unter Lei-
tung von Knorr in der organischen Chemie zu vervoUkommnen und ging
dann an die Technische Hochschule in Karlsruhei wo er von 1894 — 1911
zuerst ^ Assistent und Privatdozent fiir chemische Technologie, dann seit
1906 als ordentlicher Professor fUr physikalische Chemie und Elektrochemie
und Direktor des ftir dièses Fach an der Technischen Hochschule beste-
hendcn Institutes wirkte. 191 1 wurde er als Direktor des Kaiser Wilhelm-
Instituts fiir physikalische Chemie und Elektrochemie nach Berlin-Dahlem
berufen.
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Charles-Edouard Guillaume
est né le 15 février 1861 à Fleurier, village du Jura suisse, agricole jusqu'au
milieu du dix-huitème siècle, et devenu, depuis lors, laidement industriel,
grâce à l'établissement, dans le Pays de Neuchâtel, de l'industrie horlogère.
Son père, Edouard Guillaume, appartenait à une lignée de grands horlo-
gers, auxquels des séjours prolongés à Londres avaient donné l'occasion de
satisfaire une curiosité toujours en éveil, et d'acquérir une lai^e culture,
qu'ils aimaient à transmettre à leurs enfants. Sa mère possédait beaucoup
de perspicacité et un jugement d'une remarquable rectitude.
En 1876. Ch.-Éd. Guillaume se rendit à Neuchâtel, où it suivit les
cours du gymnase, puis ceux de l'Académie, où H. Schneebeli l'engageait,
en 1878, comme assistant du cours de physique. La même année, il
entra à l'École polytechnique fédérale, où il passa quatre ans, dans la sec-
tion de l'enseignement des sciences mathématiques. 11 se passionna pour
l'analyse et la géométrie supérieure; mais, estimant, par comparaison avec
ses camarades, que ses aptitudes n'y étaient pas exceptionnelles, il s'adonna
plus particulièrement à la physique, tout en consacrant ses moments dispo-
nibles à l'étude des langues et des littératures. La lecture des Éloges
académiques d'Arago exerça, à cette époque, une grande influence sur
son développement et l'orientation de sa pensée. Sorti de l'Ecole en 1882,
il poursuivit, dans le laboratoire de H.-F. Weber, une recherche sur les
condensateurs Hectroly tiques, et en fit sa thèse.
Le 1" octobre 1883, Ch.-Ed. Guillaume entra au Bureau international
des Poids et Mesures, que dirigeait alors Ole Jacob Broch, et fut placé sous
les ordres de J.-René Benoit, qui lui confia l'étude des thermomètres à
mercure. Il s'y adonna avec ardeur, et fut à même de publier, en 1886,
des Etudes thermomitriques. Le travail, poursuivi et élargi, le conduisit à
son Traité de Tkermomitrie (1889), qui, en beaucoup de ses parties, est
encore actuel. Puis il fut attaché à l'étude des mètres prototypes, des
étalons géodésîques, des mètres à bouts, travaux exécutés, pour la majeure
partie, sous la direction de J.-Reoé Benoît, ou en collaboration avec lui.
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(,HAK)i-.< MufiUARn Gi n.iAi mî-:
■ iSftl à ri''iiri(T, \-ili.tL;e <iii Jura suisse. ai;ric<iV;iisiur
icru- si'rle. c-t «iLVciui. tlci-ujs icrs, hr^cnicnt iiidustn
i'!it. l'-w.s !(.■ l'ays de Nctirl'.itcl, de l'inJustric hi^rîo^.''
:! G-iil'.uHiie. ariTi.irlpti.iit d une li>,':icc de ^nirds li.-r
-^jtiiirs priJonL,'i:s a Lundrcs a\,iu-nt dunni- l'orcasi.jn
^,-i'i- toijiuurs en tveil, t-t d'af<,uOrir une l.'^r^o ci-''i
r. m 5 [1 lettre a leurs enfants, S:i nitre po^iscdail bL-aifi.
iin jiij;ement d'une rt.mari]u;,ble rectitude.
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■■■ I. 'le I. kené Benoit, ou en eoliaboration avec lui.
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'23
Une détermination du volume du kilogramme d'eau l'occupa pendant
plusieurs années.
Entre temps, la question du perfectionnement des étalons de longueur
s'étant présentée comme l'une des plus importantes de la métrolt^e pra-
tique, Guillaume en entreprit l'étude, et reconnut d'abord les excellentes
<iualité5 du nickel pur (1892), pub s'attacha à la recherche des propriétés
des aciers au nickel, dont quelques anomalies avaient déjà été découvertes
par John Hopkinson et par J.-René Benoit. Ce travail mit au jour un
grand nombre de phénomènes insoupçonnés. Si partant du fer, on lui
ajoute des quantités croissantes de nickel, on voit les premiers alliages ré-
véler des propriétés irréversibles, en ce sens, que celles qu'ib possèdent à
une température déterminée dépendent essentiellement des températures an-
térieures. Puis, au delà de 28 p. 100 de nickel, les alliages sont doués, à
chaque température, de propriétés uniques et bien définies. Leur dilatabi-
lité, d'abord anormalement élevée, s'abaisse en même temps qu'augmente
la teneur en nickel, passe par un minimum, puis remonte, pour rejoindre
la dilatabilité propre au nickel. Les alliages à très faible dilatabilité portent
le nom générique à'invar (1896 — 1900),
Les propnétés élastiques participent de la niême anomalie, en ce sens
que le coefficient thermoélastique, partant d'une valeur négative, s'élève
avec la teneur en nickel, passe par un maximum positif, puis redescend
vers la valeur propre au nickel. Mais on peut, par des additions massives
de métaux ou métalloïdes (manganèse, chrome, carbone), amener le maxi-
mum de la courbe du coefficient thermoélastique à prendre la valeur nulle.
Un alliage occupant ce point de la courbe possède un module d'élasticité
pratiquement invariable dans un large intervalle de température, d'où le
nom à'èlinvar par lequel on le désigne. La solution est multiple en raison
<lu choix des additions (1912 — 1919).
Les aciers au nickel industriels éprouvent des changements de volume
passagers ou progressifs analogues à ceux que l'on a constatés depuis long-
temps dans le verre. Il a été démontré récemment que ces changements
sont entièrement dus aux transformations d'un carbure de fer, la cémentite.
En éliminant le carbone dans la mesure du possible, et en faissant entrer .
le résidu dans une combinaison avec le chrome, on obtient des alliages
d'une stabilité parfaite (1920).
Le but essentiel de ces recherches — le perfectionnement des étalons
de mesure — a été largement atteint. En particulier, l'invar appliqué au
procédé Jàderin de mesure des bases a transformé les méthodes de la géo-
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'24
désie pratique. Mais aussi, l'anomalie de dilatation des aciers au nickel a
reçu de nombreuses applications, dont une, l'emploi d'un alliage possédant
la dilatabilité du verre à la confection des Sis conducteurs des lampes à
incandescence, a pris une grande importance économique.
De tout temps, Ch.-Ëd. Guillaume, se souvenant des enseignements
recueillis dans les entretiens avec son père, avait cherché obstinément à
perfectionner les organes réglants de ta montre. Les anomalies des aciers
au nickel vinrent lui en donner la possibilité. La réalisation (avec Paul
Perret, 1897) d'un premier spiral compensateur permit d'améliorer la
marche de montres dont le nombre se chiffre par dizaines de millions.
Puis le principe d'un balancier entièrement compensateur ayant été indiqué
(1899), on put accroître beaucoup la précision des chronomètres. Enfin,
la découverte de l'élinvar, poursuivie systématiquement en vue de ses ap-
plications horlogères, a ramené le problème de la compensation à un degré
de simplicité que l'on ne peut plus dépasser.
Ces travaux, qui ont valu à Ch.-Ed. Guillaume l'attribution du prix
Nobel de physique, ont été consignés dans de nombreuses notes, présen-
tées, en particulier, à l'Académie des Sciences de Paris, ou dans des rap-
ports soumis au Comité international des Poids et Mesures, enfin dans deux
ouvrages: Recherches sur le Nickel et ses alliages (1898), et: Les applica-
tions des aciers au Nickel (1904). Un mémoire d'ensemble est en cours
d'impression, en vue d'être inséré dans le Tome XVII*°" des Travaux et
Mémoires du Bureau international.
Généralisant les données issues de ses recherches, Ch.-Ed. Guillaume
s'est occupé de la constitution de la matière {La vie de la matière, 1899;
des États de la matière, 1907), et a développé notamment une théorie
physico-chimique de l'instabilité (1900). Il a apporté quelques éléments de
progrès aux théories du rayonnement (1892 — 1907). Mais surtout, il a
donné une constante attention au perfectionnement des instruments de me-
sure, aux questions relatives aux unités, à la diffusion du système métrique,
etc. C'est de cette préoccupation que procèdent les ouvrages Unités
et étalons (1894), La Convention du Mètre et le Bureau international des
Poids et Mesures (1902). Les récents progrès du Système métrique (1907,
1913). On lui doit la proposition, aujourd'hui universellement acceptée,
d'unifier le carat à 2 décigrammes.
Ses recherches métrologiques sont exposées pour la plupart dans des
mémoires insérés dans les Travaux et Mémoires du Bureau international des
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125
Poids et Mesures; plusieurs d'entre eux ont été écrits en collaboration avec
J.-René Benoît.
Ayant senti, au contact des problèmes pratiques, et surtout de ceux
de la balistique, que le lien ne s'était réalisé qu'avec peine, dans son esprit,
entre les théories de U mécanique enseignées à l'école et les phénomènes
d'observation courante, Ch.-Ëd. Guillaume s'est attaché à développer un
enseignement de la mécanique maintenu en contact étroit avec l'observation;
son Initiation à la Mécanique s'est beaucoup répandue, et a été traduite en
plusieurs langues. Il a publié en outre: les Rayons X (1896), et donné
une traduction française de Soap Bulles, de C.-V. Boys (1892).
En 1901, Ch.-Ëd. Guillaume a été nommé directeur-adjoint du Bureau
international; depuis 191 5, il en est le directeur.
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Jules Bordet
est né à Soigntes (Belgique) le 13 juin 1870, docteur en médecine en 1892,
attaché à l'Institut Pasteur de Paris de 1894 à 1901, directeur de l'Institut
Pasteur de Bruxelles depuis 1901, professeur à l'Université de Bruxelles de-
puis 1907. Membre de l'Académie de Médecine et de l'Académie des Sciences
de Belgique. Membre étranger de l'Académie des Sciences de Suède, de
l'Académie de Médecine de France, de la Royal Society de Londres, de
l'Académie des Sciences de Danemark, de l'Institut de France. Membre
de la Philosophical Society de Cambridge, de la Société de Biologie de
Paris, de la Société de Pathologie de Grande Bretagne, etc. Docteur honoris
causa de l'Université de Cambridge. Lauréat du Congrès international de
Médecine en 191 ! (prix de la Ville de Paris) à Budapest. Lauréat du
prix Hansen (Copenha^e 1913); a reçu la médaille Pasteur de la Société
des Médecins de Suède.
Publications
892 — Adaptation des virus aux organismes vaccinés,
89s — Contribution à tètude du sérum chez les animaux vaccinés,
895 — Les leucocytes et les propriétés actives du sérum chez les animaux
vaccinés,
896 — Recherches sur la phagocytose,
896 — Sur le mode d'action des sèrums préventifs.,
897 — Contribution à l'étude du sérum antistreptococcique,
898 — V agglutination et la dissolution des globules rouges par le sérum
d'animaux injectés de sang défibriné,
89g — Le mécanisme de t agglutination,
899 — Agglutination et dissolution des globules rouges par le sérum,
900 — Les sérums hémolytiques, leurs antitoxines et les théories des sè-
rums cytolyiiques.
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Jri.K< H. ■Kl. ci-
^ .V;m,> M ;\:i';;,(;i le 13 jinn l^-l\ .lurlCiT en ni,.i-xiTie -
,( i'iii-'irat !\i-^le'ir de l'.-ms 'le iS<_^4 à nxi- flir<vR;:r ik : Ir--:"
,ir Hriix-:!''s (tq>i;is i.»OI. prok-sscur ;i i'i:ni\( rMto <!■■ n-iM-lis !
:,>;. NT -T-:.rf de l'Ai ,.d>-iive de Modvi ine et de rA.-;.ri. -ric d, x S^-.c-
trl-i^i^H-, Mi-inhre Ura-nrcr d.- l'A.^icitmie cîcs S-,-ii-rircs (ie >■:■■,:>■. 1
,^:i--, de Midt<-inf nv l'raitcc, de ia IJoy.il Surii-îy d^' I.(-iui'i:s. ■
■: ■ i- des Sdenct.^ de iJ.'mernark, de niistiUi: de Fr^n.e M.-^.
. ' :a,SMi,hir;,! S-.iHy d<- Ouiibricig--. de 1:. Société de Hi. i •,■' '
■. A Suriete de i'.i-.!iolf,;^ic do Gruide li-cta-'ie. en; Oe-etcir iK.ii^r
;L'nner^:le t'.c C;iiiiliridL;c. Laurcit du Cuni.'Ks in(t nuit, oral i
■■ .11 iiii 'i.rix de la Ville de l'arUl a l'..u!;,p,-.t I.a.iR^;t .
■■ .• ,e?-. Cnpeiih.-iguc 101 V; a reçu la riu.daillo l'asteur de la So- 1-
■.li.iptàiion des virus aux <irf;a)iisiiie,s vaceinés,
i'oiitrii'ulion h fi !:,,/,- du sfrum <hez I-s anuuaux vacii:ui,
-Les If'ucuryles et les [iropriclcs actives du sOru;n chez les î-iii;
-RvUerJ: s sur ht f'iuiconlosf.
S:,- l- mode ,r,u-l!0>i d.-s sciiniis piivenûf:,.
''• •■[•■'l'ition à l'et^iiie du semrii antistreptococcitiue.
■ / ^.U'uUion ,1 .'.' dissiduli-it d,s -^/ohil.s roii,^,-s- f-ûr /<■ a,
.f j'nin-n.x iriieciti <i- '^•tns^ difibrhti-,
-If »■. i'n\mf d, l'j_if,tutimitioii.
■ . ■.,/.-/,///,.« et dhs^lui-.oH d>-s ghbuh-s ><>u_i:,s p.ir /,- s,nn„.
: ,- -.n-ii'US luninlxliiin.-s, leurs anlitoxnn-s et lis tluorm des
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flin-JUA-
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«Google
igol — Recherches sur !a coagulation du sang et les sérums anticoagulants
(en collab.).
1901 — Sur texistence de substances sensibilisatrices dans la plupart des
sèrums antimicrobiens (en collab.),
1901 — Sur le mode faction des sérums cytolytiques et sur lunité de fa-
lexine dans un mime sérum,
1903 — Les sensibilisatrices des bacilles tuberculeux (en collab.),
1903 — Sur le mode daction des antitoxines sur les toxines,
Ï903 — Mode d'action et origine des substances actives des sérums préven-
tifs et des sérums anti toxiques,
1903 — Contribution à l'étude de ta coagulation du sang (en collab.),
1904 — Recherches sur la coagulation du sang; deuxième mémoire: le rôle
du contact et de la chaux (en collab.)i
1904 — Recherches sur la coagulation du sang; troisième mémoire: contribu-
tion à l'étude du plasma fluoré (en collab.),
1904 — Recherches sur la coagulation du sang; quatrième mémoire: sur le
pouvoir coagulant du sérum (en collab.),
1904 — Une méthode de culture des microbes anaérobies,
1904 — Les propriétés des antisensibilisatrtces et les théories chimiques de
fimmuniié,
1905 — La valeur de la sérothérapie d'après les recherches récentes sur l'im-
munité,
1905 — Sur la présence d'un spirille dans les couches profondes du chancre
syphilitique (en collab.),
1905 — Bemerkungen iiber die Antikomplcmente,
1906 — Les recherches sur t'tmmunité au point de vue thérapeutique,
1906 — La méthode de mise en évidence des sensibilisatrices et ses appli-
cations récentes,
1906 — Sur les relations des sensibilisatrices avec l'alexine (en collab.),
1906 — Le microbe de la coqueluche (en collab.),
1906 — Note complémentaire sur le microbe de la coqueluche (en collab,),
1907 — Recherches sur la diphtérie aviaire (en collab.),
1907 — Des nouvelles méthodes d'immunisation active,
1908 — L'absorption de falexine et le pouvoir antagoniste des sérums nor-
maux (en collab),
1908 — L'étiologie de la coqueluche. État actuel de la question (en collab.,
1908 — L'endotoxine coquelucheuse (en collab.),
1909 — Les phénomènes d'adsorption et la conglutinine du sérum de bœuf.
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128
ig09'~'La fixation de l'alexine et sa sigoification pour l'immuaité,
1909 — Mode d'action des substances actives des sénims,
1909 — La morphologie du microbe de la pèripneumonie bovine,
1909 — Note complémentaire sur le microbe de la diphtérie des poules (en
collab.),
1910— Cher die Wirkungsweise der aktiven Substanzen im Blutsenim,
1910 — La diphtérie des poules (en coilab.)i
1910 — Sérodiagnostic et variabilité des microbes suivant le milieu de cul-
ture (en collab.),
1911 — La fixation de l'alexine (complément),
1911 — Le sérodiagnostic de la coqueluche (en collab.),
191 1 — La coagglutination des globules rouges (en collab.),
191 1 — Le diagnostic de la coqueluche fruste (en collab.),
191 1 — Le rôle des plaquettes sanguines dans U production du ferment de
la coagulation (en collab j,
I9II — L'intervention des plaquettes sanguines dans la coagulation du sang
(en collab.).
1912 — Les théories de fhémolyse,
1912 — Note complémentaire sur le microbe de la coqueluche et sa variabi-
lité au point de vue du sérodiagnostic et de la toxicité,
1912 — La diphtérie des pigeons,
191 2 — Production du fibrin-ferment dans les mélanges de sérum et de pep-
tone (en collab.),
1912 — La coagulation du sang et la genèse de la thrombine (en collab.),
19I2 — Sur la nature du principe coagulant du suc de muscle, de la peptone
et des plaquettes (en collab),
1913 — Anaphylaxis; its importance and mechanism,
1913 — Microbian variability in relation to the serodiagnosis and the microor-
ganism of whooping-cough,
1Q13 — The coagulation of the blood,
igiy— Gélose et anaphylatoxine,
1913 — Le mécanisme de C anaphylaxie,
1913 — Qu'est-ce que l'anaphylaxie.'
1913 — Betrachtungen ilber die Rolle der Lipoide bei der Blutgerinnung
(en collab.),
1913— ^«r la nature du cytozyme (en collab.),
1913 — Injections intraveineuses de cytozyme et coagulabilité du sang (en
collab.).
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1914— G«3chichtlicher OberblJck und all^emeine Anschauungen ilber Im-
munitat,
1914 — Geschichte der Hâmolysinen,
1914 — La question du rôle des lipoïdes dans la coagulation du sang (en
coUab.)>
1914 — Analyse et synthèse du processus de la coa^latioH (en collab.).
1920 — Recherches sur la coagulation du sang (pluneurs notes),
1920 — Recherches sur la coagulation du sang (propriétés des solutions di-
tes pures de fibrin<^ne),
1920 — Exsudats leucocytaires et autolyse microbienne Cransmissièle (en
collab.),
1920 — Le bactèriophage de dHirelle. Sa production, son interprétation
(en collab.),
1920 — Revue des théories de la coagulation du sang,
1920 — Traité de t Immunité.
9— Z(Jf97. L<ri fi" ^'iM. rgiç — igso.
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AUGIST KROGH
blev fodt i Grenaa i ôstjylland d. 15 november 1874 som seldste son
of skibsbygger Viggo Kn^h og hustru Maria (odt Drecbmann, blev student
fra Aarhus Katedralskole i 1893 og studerede zoologi ved Kjobenhavns
universitet, hvîlket studtum afsluttedes i 1899 med en magisterkonferens.
AUerede sont ung student b^yndte han efter tilskyndelse af sîn Ixrer
og vcn zoologen dr, phil. William Sorensen at arbej'de med fysiolt^skc
sporgsmaal, og i 1897 fik han adgang til at arbejde paa universîtetets
fysiologiske laboratorium under Christian Bohr. Umîddelbart efter magister-
konferensen ansattes ban som assistent ved dette laboratorium og lîk under
denne fremragende Ixrer sin videnskabelige uddannelse i fysiologi. I 1902
deltog han t en videnskabetig expédition til Disko i Nordgronland med den
hensig^ at foretage stofskifteundersc^elser paa arktiske dyreformer. Da disse
undersogelser ikke lod sîg gennemfore af mangel paa materiale, udfortes i
stedet en rxkke bestemmelser af kulsyrespxndinger og iltindholdet paa
vandet i kilder, vandlôb t^ i havet, og disse undentc^elser, der sîden fort-
sattes i danske vande og i laboratoriet, fôrte til et arbejde om kulsyre-
spzendinger i naturiige vande (Medd. om Gronland Bd. 26), bvori blandt
andet grunden lagdes til den metodik til maaling af oplôste luftarters spsen-
ding i v£sker, som siden anvendtes paa fysiologiske problemer.
I 1903 disputerede Krogh for den tilosotiske doktof^rad med et arbejde
over froernes hud- og lungerespiration, og i 1906 vandt han den af Akademie
der Wissenschaften i Wien udsatte Seegen-pris for en undersôgelse over det
frie kvœlstofs deltagelsc i stofskifteprocesserae, hvorved det lykkedes at godt-
gore, at luftformigt kvxistof normalt ikke tager nogensomhelst del i stof-
skifeprocesserne, medens de fejlkilder, der havde gîvet Regnault og Seegen
anledning til den modsatte opfattelse, klariagdes. Umîddelbart efter afslut-
ningen af dette arbejde optog Krogh i samarbejdc med sin hustru, l«^e
Marie Krogh, de undersogelser over blodets ilt- og kulsyrespsendîng, som
i 1910 forte til en nekke publikationer om mekanismen ved lung^asvexlen
(Skand. Arch. Physiol Bd. 23), hvori det godtgjordes, at simpel diffusion
er tilstr;ekkelig til at forklare aile iagttagne forhold.
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Ut \ lotit i U'-t-nu i (i-'i\-|;,inil d, i; navenibcr 1S74 som ,i i':t s ■
•■-'-■'y :.^'«r \'i.j_;» Kr<....li ii>; hustru Maria fôdl I)reclim:inn. l>t-\ hV-.:
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■r;^srm,i', o<j; 1 iSiy7 lik lian iidi^an^ tii at arSfjdc paa un- cr-:' ■■
ii"'.i.;:skc l'ilvirdliiruiin under <, iiristian Hoiir. Uniiddolbart cflor 11;. ■;;■:'■ '
■ ■i-ri n-^f'n aiisaUrs iian s< m assi.-unl M:d dciti lahorat'Tium nn '■.:^ uii,
■ .; !i:iii i (P vld^'!isk.dn.lij; OKpu'diliDii til h.-- • 1 \!''ii„r"Til,irj'i r.'jd •:
'-. ,' l'l fcirul i:;e si'itskiltt'iitidiTSi'jjelser p.i.; .tr. '^■■"i.t. dyretfinncr. i J:i ■,1.^
. ■-■ /'-iT ikki' !iid siu; i.rnneinfare af m^ i.;''! paa ni..U'riale, udr^ru
■l't (!i ri;<l^i: h^slt-mni U.T hF ku'-yr.'--}i.iTidir^er c.; iltimihnidL-t i-
. - i danskc vaiidi- oi; 1 . ■■■■•'.<■.:■.:. f..'-tu ti! el arbfjdi; om k;,;- ■
i- lini'iT i nati;r:i.:o v:i:i,i. <\h-.. '■•.^ (.r.^ii^and lïd. .".). h\>.n b ,.■
..rndr-i la-d.'s id dt 1 .[.■■tivi . .,: i.i.i .bu- ,if oi>luslc Iviflarterr- -■ ■
.1 -.kcr. soni siddi .i.ixiidt's ;.ui ly^iolo^jet^e p>-nb!i mer,
• ' > ; di>pul(Tv'dc Kt'j ;1' !■ r d- 11 '"dosti!i~kv dukiort^rad nifd ot aruo' ■'
■■i'-s hîid !'■,; II,-;.- '\ •.;,'." Ti. ol; i i()o(i vindt h;mden af Ak,, 1. mi-
r W :•■';( .. ;i'nt ] \\ k 'l ' '.■ "i, ■^,rj;fn-pris fur en iindi rsogci^e •..■\fr <1' !
.■ 1--. ' •■- '• o.'''ij,,'-- .■ ■■ ,'■]' .■rcsscnif, hvorvcd dt.-t h kkcdcs at j;o,ii-
I . _■! k--rNi. ; ,-. --i;,,!'. ikive taj;er no^ensonihdst dvl i *t.-.i
.: -■. -ii,.!.:i^ .■ i-i,„;;.:.i. ■j'-r havdc i;ivi-t Kcjînault o- s.'.i;rn
■ i -i m.-d-:.--. ■ ■ -'elsc. k., i kr^.ïfs. Tmiddelbart eûcr ..iMi:-
.ii (i^nc arhi-jrii 1 ,■ . Kf ■^'•i \ s..niarhi'jtii; nied sln hJ^l^,;, l.c/i
Krc'^ii, de und(T>( j,'- ■.." ■■, .1 l)l<f(lets ilt- o^ Wnisyrespitmi::.;. """"
:i'i f'.>''tc til en nikke pl|l»l:■.:^ -ncr om nieV^tnismcn ved lun.ij'^i; l-^^-^ -n
iiid Arcii. I'hy,siui Hd. j 0- liv-n det i;.)dtL:ji)rdt:'., at sinipel ditlu>)nn
tilstr.i^kk.:!!,' til at forklarv al!c .^.tla^nc furhoiJ.
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'3'
I 1908 oprettedes for Krogh et docentur i dyrefysiologi under det
matematisk-naturvidenskabelrge fakultet ved Kjobenhavns universitet. Da
der forelobig intet laboratorium kunde tîlvejebringes, foretog han t sommeren
igo8, saminen med sin fnie en gronlandsrejse for at studere esldmoemes
enueringsforhold og virkningen paa organismen af excessiv kôdernxring. Der
medbragtes og opstUledes ved den biologiske station paa Disko et respira-
tionskammer, som benyttedes til flere forsogsrxkker paa eskimoer. Resul-
taterne publiceredes (orat igi2 (Medd. om Grôniand Bd. 51).
Efter to aars arbejde under vanskelige forhold, hvor arbejdsplada og
undervisningslokalcr kun opnaaedes ved stor hjxpsomhed fra forskellîge
laboratorielederes side, oprettedes i 1910 det dyrefysiologiske laboratorium,
og her arbejdede Krogh i de fôrste aar dels alêne dels sammen med
docent Liadhard og fru Krogh Hovedsagelig med opgaver vedrôrende re-
spirations- og kredsiôbsfysiologi, der bl. a. fôrt til en metode til maaling af
kredslobet hos mennesker. Siden laboratoriets oprettelse er de derfra ud--
gaaede arbejder udsendt som CoHected Papers, af hvîlke fra 191 1 tU 1920
6 hœfter er udkomne.
I 1914 ansattes en assistent ved dyrefysiologisk laboratorium, hvorved
betingelseme for Kroghs videnskabelige arbejde i hôj grad forbedredes. I
1916 omdannedes docenturet til et ordinsert professorat.
Efter opfordring af prof Plimmer udarbejdede Krogh en monografi over
det respiratoriske stofskifte hos dyr og mennesker (London 191S)) ûg ar-
bejdet med disse problemer gav stôdet til en raskke undersôgelser over
iltens diffusion gennem dyriske membraner og over kapillxremes antal,
fordeling og motoriske reaktioner. Resultaterne af disse undersôgelser
publîceredes forst paa dansk (Videnskabemes Selskabs Biol. Medd. Bd.
I, 1918), senere i mère udforlig form paa engelsk (Joum. of Physiol. Vol.
52). Til disse arbejder slutter sig en rxkke fortsatte undersôgelser under
fxllestitlen >Studies on the capillariomotor mechanism> hvoraf endnu kun en
enkelt er publiceret (Joum. of Physiol. Vol. 53).
(Traduction):
AUGUST Krogh
naquit à Grenaa, dans le Jutland, le 15 novembre 1874. Il était le fits
aîné de Viggo Krogh, entrepreneur de constructions navales, et de Maria
Krogh née Drechmann. Il fut reçu bachelier à l'école cathédrale d'Aarhus
en 1893, et étudia la zoologie à l'Université de Copenhague où il prit en
1899 le grade de maitre-ès-arts.
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'33
A l'instigation de son maître et aoii, le regretté zoologue William
Sôrensen, it s'était déjà tout jeune étudiant occupé de questions physiolo-
giques, et en 1897 il avait obtenu l'autorisation de travailler au laboratoire
de physiologie de l'Université sous la direction de Christian Bohr. Immé-
diatement après avoir obtenu le grade de midtre, il fut nommé prépara-
teur à ce laboratoire et s'y perfectionna sous l'égide de son éminent maître.
En 1902, il prit part à une expédition scientifique à Disko, dans le nord
du Groenland, pour faire des études sur les échanges chez les animaux
arctiques. Ces recherches ne pouvant s'effectuer faute de matériel, il
s'occupa à déterminer les tensions de l'acide carbonique et la teneur d'oxy-
gène de l'eau des sources, des ruisseaux et de la mer, et ces travaux,
continués dans les eaux danoises et au laboratoire de Copenhague, servirent
de base à un mémoire sur les tensions de l'acide carbonique dans les eaux
naturelles (Medd. om Gronland, Bd. 26). C'est dans ce mémoire qu'on
trouve posés, entre autres, les principes du mesurage tonométrique de la
tension des gaz dissous dans les liquides, principes dont il s'est servi plus
tard pour la solution de questions physioI<^ques.
En 1903, August Krogh soutint une thèse de doctorat sur la respira-
tion cutanée et pulmonaire des grenouilles, et en 1906 il obtint le prix
Seegen décerné par l'Académie des sciences de Vienne pour une étude sur
le rôle de l'azote gazeux dans les processus des échanges. L'auteur prouvait
que l'azote gazeux n'a point de part normalement aux processus des échanges
et il dénonçait en même temps les erreurs qui avaient inspiré à Regnault
et à Seegen l'opinion contraire. Aussitôt après avoir terminé ce travail, il
entreprit, en collaboration avec sa femme, madame Marie Krogh, elle-
même médecin, des études sur la tension de l'oxygène et de l'acide carbo-
nique du sang qui aboutirent en 1910 à une série de publications sur le
mécanisme de l'échange des gaz dans les poumons (Skand. Arch. Phystol.
Bd. 23), établissant que la diffusion simple suffît à expliquer tous les phàio-
mènes observés.
En 1908, fut instituée pour M. August Krogh une chaire de professeur
adjoint de physiologie animale à ta Faculté des sciences physiques et
naturelles de l'Université de Copenhague. En attendant l'installation d'un
laboratoire, il fit avec sa femme, pendant l'été 1908, un voyage au Groenland
pour étudier les conditions d'alimentation des Esquimaux et l'effet sur
l'organisme d'un régime exclusivement camé. Ils apportèrent et installèrent
à la station biologique de Disko une chambre respiratoire qu'ils em-
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'33
ployèrent pour plusieurs séries d'expériences sur les Esquimaux. Les résul-
tats n'en furent publiés qu'en 1912 (Medd. om Grônlaod Bd, 51),
Après deux années de travail dans des conditions difTiciles où le pro-
fesseur Krogh ne put trouver des locaux pour ses recherches que grâce
à l'obligeance de plusieurs chefs de laboratoire, le laboratoire de physiol<^e
animale fut enfin installé en 1910 et c'est là que travailla le professeur
Krogh durant les premières années, tantôt seul, tantôt avec le concours du
professeur Lindhard et de madame Krogh, principalement à des ex-
périences concernant la physiologie de la respiration et de la circulation du
sang. Ces expériences aboutirent, entre autres choses, au mesurage de la
circulation du sang chez l'homme. Depuis l'établissement de ce laboratoire,
le professeur Krogh a publié les résultats de ses travaux sous le titre de
>ColIected Papers», dont six fascicules ont paru de 191 1 à 1920.
En 1914, on lui adjoignît un préparateur au laboratoire de physiologie
animale, ce qui contribua beaucoup à lui faciliter ses travaux. En 1916
ecfio, on créa pour lui une chaire de professeur titulaire.
A la demande du professeur Plimmer. M. Krogh a publié une mono-
graphie sur les échanges respiratoires chez les animaux et chez l'homme
(Londres 191 5), et l'étude de ces problèmes a donné naissance à une série
de recherches sur la diffusion de l'oxygène à travers les membranes animales,
ainsi que sur le nombre, la distribution et les réactions motrices des capil-
laires. Les résultats de ces études ont été publiés d'abord en danois
(Videnskabernes Selskabs Biol. Medd. Bd. 1, 1918), ensuite sous une forme
plus explicite en anglais (Journal of Physiol. Vol. 52). A ces travaux
s'ajoute une série d'études sous le titre commun de >Studies on the capil-
lariomotor mechanism*, dont une seule a paru jusqu'ici (Joum. of Physiol.
Vol. 53).
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Carl Spitteler.
Ichbinam24. April 1845 imStadtchenLîestal.KantonBaselland, geboren.
Mit vier Jahren kam ich nach Bern, wohio mein VatCT als Staatskassier in
der neugegrtindeten Eidgenossenschaft berufen wurde. Im Winter 1856 auf
1857 kehite ich dann mit den Elt«m in die Heimat zuriick, besuchte, bei
etner Tante in Basel wohnend, das dortige Gymnasium; hierauf, bei meinen
Eltem in Liestal wohnend und taglich mit der Eisenbahn zur Schule fahrend,
das Basler Obei^mnasium, das sogenannte Fàdag<^um, wo Wilhelm
Wackemagel und Jacob Burckhardt meine Lchrer waren. 1863 erfolgte auf
Veranlassung des Vaters meine Immatriku)ation an der juristischen Fakultat
der Basler Universitat. Spàter, anno 1865 — 1870, widmete ich mich dcm
Studium der Théologie in Zurich, Heidelberg und Basel. Nach Ablegung
des theologischen Examens in Basel folgte ich der Einladung des Gênerais
Standertskjold nach Petersburg, um die Erziehung seiner jUngeren Kinder
zu tibernehmen. Ich reiste deshalb im August 1871 nach Petcrsbui^, wo
ich bis zum Jahre 1879 blieb. Dort, in Russland und in Finniand (Tavaste-
hus), arbeitete ich an meinem Werke >Prometheus und Epimetheus», das
ich, in die Schweiz zurûckgekehrt, unter dem Pseudonym Carl Fclix Tan-
dem auf eigene Kosten (1881) verotfentlichte. Das Buch bheb ganzlich
unbeachtet, sogar unangezeigt und unbesprochen, sodass ich jede Hoflf-
nung, mit meiner Poésie mir zugleich mein Brot zu verdienen, aufgeben
musste, und als Lehrer an offentlichen Schulen (Neuveville, Kanton Bern,
1881 bis 1835), spâter als Zeitungsredakteur ('Grenzpost* in Basel 1885 und
1886, «Neue Ziiricher Zeitung> 1890 bis 1892), mein Leben zu fristen ge
zwungen war.
Im Juli 1892, durch Schicksalsverhaltnisse plôtzlich unabhàngig gewor-
den, zog ich mit meiner Familie nach Luzem, wo ich seither in Gliick und
Frieden lebe.
Es erschienen nach >Prometheus und Epimetheus* (1881 und 1882)
folgende Werke von mir:
>Extramundana> (1883), ein Buch, das ich als minderwertig verurteile.
>Schmetterlinge* (1889).
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K.-'in m I.i,-*.:1 v...:ir:,-..l ;;.„i t:i-l..h !"H .! -r l'i^t-n'.-.iin .^ur S-h.:,-. ;■■■■"■..
\- > , . : .!=-s \-U.-rs [-uifio im!!!aTil..!!,.tmn :ii!ucr j.;rstihrl.,T: i-.i;'.
. ..r Tl-.,.:o-io in Zuncit. I idd.lN'-- mid iU'^d N.i-h A!/-. .- ^
;- , ..-K-i lA;ui.-n- m îli--! fnl .i^- irh .lor ) ]tù.,dvA\- des (i.-"r,:s
.. ;r. :.-;.-■■■!(! ra-!i rTT.-i-.hur;., uni die i V^'i.li^ui:; -^c-iirr jur;ç:!rcn K:: ^ -r
/;, i;h.Ti!.hin.r„ l'-h r.-:stc ii'_-s:;all) im Au;,uM l^^^I na- h !V!fi;l-.,;i,:, w-
■,<h !. s /i;m J.i! r- iS;.) W-.-h. Port, in Kus-^hm! und m Finnl.m'] ri,u:i-.;f ■
h':-'. ari'fii-.-H.- :'"!i a;i nn/l'ii m \\."cil;e 'l'njineih'.us tnid i'',pliiicl)'.-i''^', li - =
i'-:;, m die -■iliM''i>', /iir:;f: ^'.i-.chr!, ■.inltr df-m Tsetidonym ( '.irl l'cJix T:"i-
lit-Hi auT ''i,;i.ne Ki.'-tL-n IiSm) \erii'i'rnliidiir. \}:i9. ïixuh h\n-b -^-i .. -i
iii,i.fn.:iufi, sr.f:,r un.ui.L,'(vi-,.;t und iin>>cs[)ro;-lK'îi, s..ciLts'; irl. j, de !;<.■■■
iMin^'. in.r mcinL-r l'.'CFic m.r zu^lcich mein lir.>t zu verdiforn, auf-,-',-,
nniss'-p. iir.d als I,ohrt-r im DÛentli.-iion Sclr.ik-n (.\fuvf\ille, Kantoii i^'-rn
[S^l bis iXS:), spa-er a!s Zfilur.;^sr<.daktci.r ('f"rrfn/,[)ost' in Ha.-ci iSt.5 i;nd
[■^■■'i. -Neuc y.v.ri'-hey 'lc\^ -.ir.i^» iS'hi bis iS(;2l, nu-in I.cben /u fn>'er. -;-
.: r.. z<r. ■■■'• .l'it nu'URT 1-^niilic niich I.uzorn, wo ich wither in Gii- ^ u- :
i,- iTSi-liier.i n na^ h IVonKliioiis und l'.piincliii-us 'i,S>i und !■-',■
r'v'-dc Wirki- von mir;
d-.Nîram ;r.,:ar.a- ns-<3i, ein Hurli. das idi al^, nh:idenuTng viTur^
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£35
>Friedli der Kolderi» (1891).
»Gustav» (1892).
»LitterariBchc Gleichnîsse* (1892).
>Balladen' (1896).
»Der Gotthard> {1897).
»Conrad der Leutenant» (1898).
>Lachende Wahrheiten» {1898).
In den Jahren 1900 bis içot; kam dann in vier Banden das Epos
■Der Olympische Frilhling* herausi
I. Die Aoffahrt. Ouverture.
II. Hera die Braut.
III. Die Hohe Zeit.
IV. Ende und Wende.
Die zwei ersten Teile blieben eben so unbeachtet wie aile tneine iibrigen
Biicher. Bis plotziich, zwisrhen dem II. und III. Band. ein Musiker, der
beruhmte Félix Weingartner, auftrat, der in einer besonderen Schrift, beti-
telt >Carl Spitteler, ein kunstlerisches Erlebnis* (Munchen 1904). den >Olym-
pischen Friihling» (zugleich mit meinem »Prometheus») den Deutschen ver-
kundete. Dann gings. Fur die Welt ist Félix Weingartner mein Entdecker,
wâhrend ich dem Schweizer Publikum durch J. V. Widmann lângst emp-
Tofalen war.
Im Jahre 1909 foigte eine un^earbeitete Ausgabe des Epos in fiinf
Teilen, von der bis Ende 1920 mehrcre Auflagen erscheinen konnten. Nacli
dem »01ympischen Frlihling» habe ich noch veroffentlicht:
»GlockenIieder» (1906).
»Imago» (1906).
»Die Madchenfeinde» (1907), in mehrere Sprachen Ubersetzf. (Eine
schwedische Ùbersetzung >Flickhataren> bei Wilhelm Bille in Stockholm.)
»Meine friihesten Erlebnisse» (1914).
Eine Gesamtau^abe meiner Werke existiert nidit. Sie wird verun-
môglicht durch die steife Weigerung eines meinCr Verleger (Albert MUller
in Zurich), die bei ihm erschienenen vier Bûcher fur eine Gesamtausgabe
beizusteuem.
In den letzten Jahren beschâfdgt mich die Umdichtung meines ersten
Werkes »Prometbeus und Epimetheus».
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136
Knut Hamsun
est né le 4 août 1860 à Lom en Gudbrandsdalen. Il passa ses années de
croissance aux Lofoten où ses parents s'étaient transplantés quand l'enfant
avait quatre ans. Il a lui-même raconté sa pauvre et triste existence pen-
dant son enfance et sa jeunesse, dans une étude publiée par «Norsk Familje-
joumah en 1898 sous le titre de Opleveher (Choses vécues), A l'âge de
17 ans, il entra comme apprenti chez un cordonnier à Bodô, mais s'occupa
en même temps de travaux littéraires. En 1878 parut son œuvre de début,
la ballade Et gensyn (Une rencontre) et la nouvelle Bjôrger, qui dé-
peint les expériences et les sentiments d'un pauvre fils de pas^san. Ce-
pendant dix ans passèrent avant qu'il réussît à prendre rang dans la lit-
térature norvégienne. Entre temps il parcourut la Norvège et l'Amérique,
essayant de différents métiers. Il fut débardeur, maître d'école, secrétaire
de bailli de village, conducteur de tramway (à Chicago), ouvrier ^^ricole
(dans les prairies de l'Ouest), conférencier (à Minneapolis), journaliste etc.
En 1886, il publia sans nom d'auteur, dans la revue danoise <Ny Jord>, un
fragment de nouvelle intitulé Suit (Faim) qui sous une forme plu? achevée
parut comme livre en i8go. Cette nouvelle, par l'originalité du style, des
sentiments et des idées, plaça Hamsun d'un seul coup au premier rang des
jeunes auteurs du Nord. Dans deux ouvrages de polémique Fra AmerUtas
Aandsliv (La vie intellectuelle de l'Amérique) 1889 et Lan 0/tedal, il
révéla un talent de spirituel persiflage. Il entreprit à la même époque une
tournée de conférences dans lesquelles il s'appliqua à rabaisser le prestige
des grands noms de la littérature norvégienne. Après ses premiers romans
Mysterier (Mystères) 1892, Redak^r Lynge 1893, et Ny Jord (Nou-
velle terre) 1893, mélange singulier de lyrisme, d'analyse psycholc^que et
de vive satire sur l'art, la littérature et la presse du temps, parut Pau
1894, qui, par l'affirmation d'une personnalité frémissante, par son mysti-
cisme hallucinant et son interprétation toute subjective et poétique de la
nature, reste une des œuvres marquantes de la littérature moderne du Nord.
Sa trilogie dramatique, écrite immédiatement après, Ved Rigeîs port (A la
porte du pays) 1895, Livets spit (Le jeu de la vie) 1896 et Aftenr'ddf
(Rougeur du soir) 189S, dirigée contre l'influence avilissante de la vieillesse
sur l'homme, faisait preuve, dans toute sa bizarre obscurité, de nouvelles
tendances poétiques et d'un nouvel idéal. En 1898, parut le petit roman
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cyvv.-i.'v-/ <^_0^y\,.... .
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la ballado /."/ ^-ca
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r Hux I.ofi'tcn tJÙ M's jiarfnts SLtairni lransjii.ini. -s '[iiand iV;:r,ii.!
l'.rc ans. H a lui nu'me raconte sa pauvre et triste exi^ienrf prri-
-■:i'.iiirc it sa jc-imo«<f, i^:ins wnc, ituilc p-jhîicc pnr Xkir:ik V:i".\\ <
.1- i^'y"^ ■■■■lis ]f titre li:- f >/■/.■:. /.t,»- ' Choses vmi.<). A IVil,-; ^iv
I fi;tra rciPiiic aijjifciit! diL'Z un rrrdoniiier h Hodii, mais s\.i-, ;:pa
. temps lie tr.ivatix litleraircs V.n 1S78 partit ion 'i-iivre fii- il i","
'.■n^jutitri'i it la nuuville lyt-r^i-r. t\\i\ »îi
îentiinents d'un paiivn- "lis de paysan. (\-
ant fju'ii ri'iissit à prendre r.\vig dans la ''■■
V norvi ;jKnnf. f'.nlie temps il parcourut la Norvti;e cl l'Amt-nvac.
:,T -ic d]fûrei;'.s nu lier.s. !! fut di'!>ard. iir. maître decole. «ecruairr;
A'\ •'<.■ v-ilb_;e, ^l.^ndllr!^■ur i\<- traniwiy (à Chiraiif)», ouvrier .!;,[]■-■•''
'. - ,'.iirics de l'Ouest», onifet^'nciiT fà Miniifajx.îist. juurtiali'.to <■•-,.
^ . i' pLibli.i sans muii d'auteur, dans la revue danoise »\y Jord , in
■1- d,- n<'u\elle inlitule Su/l (Faiin) qui .sons une forme plus Rrliev--
■ ■!] me ii\re \n iSiO. Cette nouvelle, par l'oriyinaliié du st\!e. de-
■ :e ."t di". idées, pla^-a I lamsun d'un .seul coup au premier ra:;i; di ^
• ■!■ nrs l'.w Nord, I>ans deux ouvrables de pnleitiiquc Fra Awrn'A.rs
:■;■ (La vie intellmurlle de I'Am<Ti.|ue) iSSy et L,irs OfU.ùiK il
un la:tnt de spiriruc' p'-rsillagr. Il cntrejint à la même époijut une
e de conférences dans k-S']Uelles ii s'appîiijua a rabaisser le presti^'c
■and-; noms de la littérature norvé{;i<nne. Apres ses premiers roiuan'^
rn-r (;\l>stéres) 180.'. Rr.hikt.'r I.V'i,-;'- lH'ji. et A> J^ni CSun
Une) l^<)i. milanfjc singulier de lyrisme, d'analyse psycholopi'juo et
\e satire sur l'art, la littérature et la presse du temps, parut /':/«
ijiii. ]>'!■ 1 affirmaiion d'une personnalité frémissante, par son n-.y-ii-
h.Lii:. iijt et son interjirétalion toute subjective et poétique de la
, T' . i.'ie l'es ■iii,ri-s marquantes de la littérature moderne du Noid.
1' ."e dramatique, écrite immédiatement après, l'i-d A'ii^i-/s port (A la
■ il pays) 1805. /.j';r/.( .(//'/ (I.e jeu de la viel !«</> et AfUHr->d^
car du s,>iri lH(>S, <lirigéc contre l'influence avilissante de la vie:l!i.-r.-.e
h^imn.e. f.i.sait preuve, dans toute sa lii/arre obscurité, de nou\'e',Ls
•-. ;...-,ii'iuc« et d'un nouvel idéal. Kn 1898, parut le petit roman
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'37
d'amour Victoria et, après un nouveau voyage à l'étranger, le drame ro-
mantique en vers Munken Vendt (Le moine Vendt) 19OZ, une des œuvres
les plus fortes de l'auteur, poème psychologique sur le défi à la vie et
l'anéantissement volontaire, inégal comme drame psychologique, mais con-
tenant des parties d'une poésie brillante et, comme forme, véritable œuvre d'art
par la beauté des vers. Une série d'impressions et de peintures I ^ventyrland
(Au pays des aventures) et le channant drame légendaire Dronning Tamara
(La reine Tamara), ces deux œuvres datant de 1903, rappellent un voyage
en Orient. Le recueil de poésies Det vilde Kor (Le chœur sauvage) 1904,
qui contient le poème bien connu écrit à l'occasion du 70*"°' anniversaire de
Bjômson, est considéré comme marquant l'apogée du lyrisme de Hamsun.
Dans Siesta, Kratskog (Bois taillis) 1903, Svœrmere (Rêveurs) 1904 et Stri-
dende Liv (Vie de lutte) se trouve réunie une bonne partie de ses petites
esquisses et nouvelles. Les romans Under Hoststjernen (Sous l'étoile d'au-
tomne) 1906, Benoni 1907, Rosa 1908, En Vandrer spiller med sordin (Un
passant joue en sourdine) 1909, et Den sidste Olœde^S-^ dernière joie) 1911
sont le fruit d'une période un peu plus paisible autour de la cinquantaine.
A la même période cependant appartient sa pièce obscure et cynique Livet
i Vold (A la merci de la vie) 1910.
Vers cette époque, Hamsun se rendit dans le Nordiand où il acheta
un domaine qu'il cultiva lui-même. Plus tard (1917) il se transporta vers
le sud du pays oiï il posséda différentes propriétés sur la côte ouest du
ijord de Christiania. De cette dernière période de la vie de Hamsun, par-
tagée entre la littérature et les travaux ^ricoles, datent les descriptions du
Nordiand Bôrn av Tiden (Enfant de ce temps) 1813 et Segelforsby
191 5, qui nous donnent une image de la dissolution de la classe paysanne
norvégienne sous l'action des marchands et l'influence des villes. De cette
période datent encore Markens Grade (Les fruits de la terre), le chef-
d'œuvre qui lui a plus particulièrement valu le prix Nobel de 1919, et
Koneme ved Vandpostm (Les femmes à la source) 1920. Enfin on peut
signaler les écrits de polémique de Hamsun contre la nouvelle ortho-
graphe norv^enne publiés sous le titre de Sproget i Fare (La langue
en danger) 1917. Une édition populaire de ses romans et nouvelles a
paru en 1907 — 1909, l'édition complète de ses œuvres en 1916, et un choix de
ses Dikte (Poésies) en 192 1,
Le portrait de M. Hamsun est une reproduction d'une peinture à
l'huile, exécutée en 1909 par l'artiste Henrik Lund.
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13»
WOODROW WILSO^f
waa bom at Staunton, Virginia, U. S. A., on December 28th 1S56. Hîs
family was of Scotch origin. He passed bb youth in the southern states
but iil 1875 entered thc Univeraity (rf Princeton, in the State of New Jersey,
where later he was to Uve for many years, firet as professer, tben as prési-
dent of the university and 6naUy as govemor of the state. Wilson studied
law at Princeton; haviog attained his A. B. degree in 187c, be became a
membcr of the law school of the University of Vii^ia, which he left
in the following year.
In May 1882 he went to Atlanta, Gcorgia, and fonned a partnership
with another young lawyer but waited in vain for clients and meanwhile
went on with the study of political science, which interested him more than
the employmetits of a practising lawyer. He had already, in August 1879,
contributed to The International Review an article on "Cabinet Govemment
in the United States", and he now detennined to quit the practice of law
and become a professed student of politics and jurisprudence. He passed
to the Johns Hopkins University, at Baltimore, where he speot two years
and completed a thesis, the acceptante of which led to the deçree of Ph. D.
being conferred upon him in 1S86. The thesis, which was published in the
same year, was the still very valuable "Congressîonal Govemmcit; a Study
in American Politics".
After-having lectured for a short time at the Johns Hopkins University
and at the Bryn Mawr Collège, Pennsylvania, he was in 1890 called to
the chair of jurisprudence at Princeton University, where he soon became
one of the most popular of the lecturèrs. In 1902 he was elected président
of the university; there he acquired the réputation of a univer^ty reformer
through his efforts to modemize the still rather aristocratie university tra-
ditions, efforts that were pursued by him with great enei^ in spite of strong
opposition.
He had published at Boston in 1889 a handbook of political science,
entitled: "The State: Eléments of Historical and Practica) Politics"; that book,
which has been revised in its later éditions, is still in use as a collège man-
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W....i-K,.\\ Wii.s.jv
.^ - l».rii at Si. ■M!;..;;. \"ir,^;!M:i. L'. .s. A.. <.n iJeceinbir J'Sui i.--- ■ ■
::.!,nly ^^ .-? ..f Sn-î. h ori-iii,- lie pasvd his >..iith in tlie southerr. s'.,. .
Dut in 1.S7; eiiicred iIk- Iriivcrsiu of l'pitccton, m lliu .SUilc i-{ \-\\ '■ r<- \ .
«horc liitcr hc was tn livc fur nr-my jcars. fir^t ris professor, tiicn ,1- [<'■■■'■.
i[rnX of Un- iiiii\rrsJly .inci li;i.,iiv ;is ijciverniir '-1" tlic statf. \V"il3o:i v' ,:v 1
la« at rni.'-eton: hT>Mn^' ..Mriinvd lus A. H. <i,-rcc m iS-q. he K ,;.,«•.: ..
rmr.H.iT <.f the Uva s.liool ,.\ thc TriM-rMU- ol Vi-.n;.;, i.hirh h- ! -
■1' îJu I"..ll.nv:^' y<,ir.
;> \T,, iSS; lie «lit t.< Atl.'.nt.i, riv^.r;;i:i. and ftjnncd a ;.,>'^ L'i-iii.
. ■■ ■! ' ■ r yi'U!];; Irïver but w^nti'd in vP'T fur ditnts anû ii'-ii;\i'- ■
■■■ • ' ■ ]■ ■■ : 1 the ,s'i;dy of ;ioiit;i.,ii sciunci;. wliicli iiUercsti.-.i ; ,rii m>-'r> t'r^i:i
. ■! f;'« of a praiTtisinL; la\v\ lt. Hc bail alrcaiiy. 11, Av,|^v:>;i iS-j
• ■:■■.■■■ :,; y/c /w/,77/,;r;V/f,(/A'(T7>T<' .-in article on "Caliinct lîoviTrinu-i!'
1-. ■ ■ . '-..i StaUs". anil lie n.nv ditcni.ini'd Ut <|uit li.c praitia i-î" I.va-
.r . :■• ■!..(■ a proftsM-d studont of politus ami juri.^prudcnce. Ile pa--.-d
•- ■■ ;i ■ fis Hi.;>kms Iniicrsity, at PidtiiiKire. «ii.Te he spi^nt twu ycars
.1- ' I i ;.i_: l'ied a thi--'s. ihe acreptancc of nliich l<.'d to thi- dc£;rcc ••[' \".i. i)
:■. ;: 4 ci.ri't rrcd \:\-^n hnii in M'^ô. Thc tbcsis, wliii.h was pulib'^iK'n m t!î.'
s.,:, IL' year, m.is ii.t; >.';ll vtry vahiablc "t.oni;rc«sional (iovemmcnt: a Mli':>-
m ATîii-n an ! .n.-s'-.
AftL-r ■ .. a- Icclurcd û,r a short tirn<- at tiu- johns llopkins rnjvcr-i:,
and at i Hr>n Mawr Coil.-^c, IV-nnsylvaiiia. lie was in iSi;u cadLd :■
tite IV ■ ' uf jurisprudence at l'rinn.-ton l'niversiry, whcre lie sooii bi.i-.i:ii
iri-. :,!■ must popiilar of tbe Icrturors. In \'_k>2 he «as clectptl pri-sid-.
■i:i:\i.T>i'y; th,Tf bi' ,iCL[uired thc réputation of a univtTsily rt-lorn • r
.il il.^ riiurts to iLodi-rni/e the still rather ari^îtocrat ic vfvtTs':'- •: .
■.■■:i>. ■ it.Tîs r,al wcre pursiK-.l by hiin with yreat euLr;.fy in .spire ■: .ir^'r
ilc hv: p.oli-'^-! .,: iiosioii in i.-<Sç) a liandbo^.k of n,>]i'..-al s>- ,■-. .
e!it;t|.'i' ! ■:- ■' .1-: Klements of I iisîorict! and IVacrira! l'oli-cs : tliat ■■
'. . ■ .■ ".■ i n re\is'.-d in ils later éditions, is slill in use as a i-ollf;;'- ■ a:-
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'39
ual, He examined, in 1907, in a séries of lectures at Columbîa University,
the principles and thc working system of the American Constitution and
published the lectures later in book form as "Constitutional Government
in the United States" (New York igo8), This book, like the one above
mentioned on congressional government, is written in a veiy polished style
and the constitutional views developed in it bear testimony to thc states-
manlike spirit of their author. To the delà of political histoiy he also
contributed several books and essays, among which we may note specially
his brillîantly written popular "Biography of Geoi^e Washington" (1896)
and his great "Histoiy of the American People" (in 5 volumes, illustrated,
New Yoriî, 1902).
Gradually Mr. Wîlson's name had become universally known, thanks to
his lectures and writings and to his work as a university président of markedly
practical powers. The Démocratie voters of the State of New Jersey elected
him in 1910 govemor of the statc. His efforts during his tenure of the
office, pursued on strong Démocratie lines, placed him in the foremost rank
of party politicians and led in June 1912 to his nomination by the Démo-
cratie party as a candidate for the presidential élection. He was elected
président in October for the term March 4th 1913 to March 4th 1917; at
his inauguration he found a Démocratie majority in both Houses.
We must abstain in this place from giving any account of his political
life during his two presidential terms; such an account would amount to
a history of the United States during thèse latter years.
After the outbreak of the European war Mr. Wilson joined "the League
to enforce Peace", founded in 1915 by Mr. Taft and other prominent paci-
Bsts. At the banquet held at Washington on May 2;th 1916 he delivered
an address, in which he sketched in a gênerai way his views on the future
peace settlement. The salient passage in this speech was his enunciation of
the idea of a universal League of Nations, to be formed of représentatives
of ail the peoples on the foundation of an international military force gua-
ranteeing the préservation of peace.
It is impossible hère to review either the neutral policy pursued by
Mr. Wilson during the first years of the war, or his efforts as a peace-
mediator between the belligerent Powers, more especially by his proposai
of Dec. i8th 1916. We will hère merely mention that, upon the déclaration
by Germany of her intention to carry on unrestrained submarine warfare,
the United States entered the war on the side of the Entente on April
2nd I9r7.
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Both before and after this déclaration of war Mr. WUson made public
statements as to his views on the coming peace settlemcnt; thus, more
especially, in his message to the Senate of Jan. 22nd 1917, in his answer
on Febr. lith 1918 to the Geraian ChanceUor, Couot Hertlîng, including
the 80-called 14 Points, in his address to the joint session of the Congress
on Jan. 8th 1918, in which hc enunciated the famous 14 Points, and finally
in his addresses of July 4th 1918 and of Sept. 27th 1918.
In thèse statements he emphasized throughout that he r^arded the
establishment of a League of Nations as the foundatioo-stone of the cotning
peace conférence.
During the months of October andNovember 1918 Mr. Wilson, on be-
half of the victorious Powers, conducted the negotiations with Germany as to
the terms of the armistice; in December 1918 he went to Paris as the head
of the American délégation at the Paris Conférence.
Mr. Wilson, who had been rc-elected président in 1916 for the term
March 4th 1917 to March 4th 1921, had by 1918 lost his Démocratie ma-
jority in the Houses of Congress; and the Peace Treaty, concluded at
Versailles on June 28th 1919 and embodying the Covenant of the League
of Nations, did not secure the two-thirds majority of the Senate indispen-
sable for its ratification.
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1 t.- iN \'if"n R Al i.Tsir ;,. ■
est nr a l'ans, le 2i mai i.~^f:i. A|jrts ■i'.' ■■
; ail:iij[i:strntii>n de !a K(';pul>:h)u'.-. i! Joviiii. i-
,l;j Tarn. i-!. en iS,St;. d, la U.Hite-G.iroiirLv
li'.in fijnotii>nn;iire d'une rare h.ibilete Ku i • "
Hi>u'aii;:istc, il f'.it mmiiin; prttVt di.- jiMlire d !
Il entra dans la carrière politique, en fi'rr
r.t] dcpu'i- de la Mame contre le ^mcial ]■•■ ■
u.i'.ine anr(.c, il fut nomuit- soiKSfcrL-t.urc d • ■ -■
r.i'-ttre Mi'qin:!. 11 di'-missinnna avir le i\v.-.
dans l'arnée suivante d fut n'élu iiq>uté vit-
ministre pour la prtniirre fois, et dans les arn •
di: plusieurs {^iiuvememenls.
l-'.n octobre 181^5, il forma lui-mirne un n
lit rintOricur; le ^'ouiernem.ent. cependart, i^--
Il fL;t ministre des Cultes dans le gouvcm ■' .'■
Président de la Chambre des dép'ii ■! .'. ■
d te désista, à la rt élection en janvier : 1 .
(tran^jères sous Sarrien, depuis le 13 n- tr-.
ia conférence d'AIgt-siras.
M, B((iK(;K(HS fut le prcnâer di li-; ■
de la l'aix, a la Haye, en 1899 et i(;(i" h
présida la 3"" commission chargée de U ■,,,■ -■
n.il. Il se distinj^ua ici. comme toujnitr'; ; .-
-on tact diplomatique imiu-ccablc, cl jr.r s.i -•. ,
ks opinions opposées. En 1507, il fut pT. -.i.
pour les quesiions relatives à rarbiir.i'^K- et aux
M. Boii^i-iEOIS a fait preuve aussi de dons
dans son étude sociolo^Kjue •/.;/ Si'/i./'irtU <\'
la Soctili (ici \attcn^ (Paris 1909) est un r<-.
importants aux conférences do la Haye et ■,■
pacifistes.
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LÉON- Victor-Auguste Bourgeois
est né à Paris, le 21 mai [851. Après avoir tenu plusieurs postes dans
l'administration de la République, il devinti en 1882, préfet du département
du Tara, et, en 1885, de la Haute-Garonne. Il acquît vite la réputation
d'un fonctionnaire d'une rare habileté. En 1887, au commencement de l'ère
Boulangiste, il fut nommé préfet de police de Paris.
n entra dans la carrière politique, en février 1888, élu par le parti radi-
cal député de la Marne contre le général Boulanger; au mois de mai de la
même année, il fut nommé sous-secrétaire d'état de l'Intérieur dans le mi-
nistère Floquet II démissionna avec le ministère en février 1889; mais
dans l'année suivante it fut réélu député de Reims. En 1890, il devint
ministre pour la première fois, et dans les années suivantes, il fut membre
de plusieurs gouvernements.
Eu octobre 189;, il forma tui-méme un ministère, dont il fut ministre
de l'Intérieur; le gouvernemeat, cependant, ne se maintint que six mois.
Il fut ministre des Cultes dans le gouveraement de Brisson en 1898.
Président de la Chambre des députés depuis le mois de janvier 1902,
il se désista, à la réélection en janvier 1904. Il fut ministre des Affaires
étrangères sous Sarrien, depuis le 13 mars jusqu'au 18 oct. 1906, pendant
la conférence d'Algésiras.
M. Bourgeois fut le premier délégué de la France aux conférences
de la Paix, à la Haye, en 1899 et 1907. Dans la première conférence, il
présida la 3**" commission chaînée de la question de l'arbitrage internatio-
nal. Il se distingua ici, comme toujours, par la clarté de son esprit, par
son tact diplomatique impeccable, et par sa remarquable habileté à concilier
les opinions opposées. En 1907, il fut président de la i'" commission
pour les questions relatives à l'arbitrage et aux commissions d'enquête.
M. Bourgeois a fait preuve aussi de dons d'écrivain très sûrs, surtout
dans son étude sociologique *La Solidarité' (Paris 1896). Son livre *Pour
la Société des A'ations* (Paris 1909) est un recueil de ses discours les plus
importants aux conférences de la Haye et dans plusieurs autres congrès
pacifistes.
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'42
Étant entré au Sénat en 1905, M. BoiRGEOIS fut, pendant quelques
années, empêché par la maladie de prendre une part active à la politique.
Il reprit son siège au palais du Luxembourg au printemps de 191 1. En
janvier 1912, il devint membre du gouvernement de M. Poincaré. Il fut
de nouveau premier ministre pendant la période de mars à novembre 1913.
U fut membre de plusieurs des gouvernements suivants.
En sa qualité de président d'une commission officielle pour l'étude
des possibilités et des conditions d'une Société des Nations, M. Boui^eoîs
présenta un projet de «pacte» en janvier 1918. Il fut ensuite président d'une
nouvelle «Association française pour la Ligue des nations >; au mois de
janvier 1919 cette association, avec d'autres unions semblables de divers
pays, tint un congrès international à Paris. M. Bourgeois, en 1919, re-
présenta la France dans la commission de la Société des nations à la Con-
férence de la Paix. Ses discours relatifs à cette idée ont été publiés daos
le livre intitulé *^Le Pacte de içiç et la Sociité des Nations"* (Paris 1919).
Son rapport au sénat relatif à la ratification du traité de Versailles a été
publié sous le titre de 'ic traité de Versailles* (Paris 1920).
Il fut le premier représentant de la France au Conseil de la Sodété
des Nations, dont il devint le premier président
Depuis 1920, M. Bourgeois est président du sénat de France.
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LES CONFÉRENCES NOBEL
EN 1919 — 1920
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DIE ENTSTEHUNG UND BISHERIGE ENTWICKLUNG DER
QUANTENTHEORIE.
Nobel- Vortrag, gehalten vor der Kôniglich Schwedischen Akademie der
Wissenschaften zu Stockholm, am 2. Junî 1920
Max Planck.
Hochansehnliche Versammlungl Weiui ich den Sinn der mir am
heutigen Tage obliegenden Verpflichtung, einen auf meine Schriften bezug-
nehmenden offentlichen Vortrag zu halten, richtig verstehe, se glaube icb
dieser Aufgabe, deren Bedeutung mir durcb die Dankesschuld gegcn den
hochherzigen Grtinder unserer Stifhing tief eingepragt wird, tiicht besser
entsprechen zu kônnen, als îndem ich den Versuch mâche, Ihnen die
Geschtchte der Entstehung der Quantentheorie in grossen Zugen zu schil-
dem und daran anknUpfend in knappem Rahmen ein Bild von der bisherigen
ËDtwicklung dieser Théorie und ihrer gegenwartigen Bedeutung fiir die
Fhysik zu entwerfen.
Blicke ich zuriick auf die nun scbon zwanzîg Jahre zurtickliegeude
Zeit, da sîdi der BegrifT und die Grosse des physikalîschen Wlrkungsquan-
tums zum ersten Mal aus dem Kreîse der vorUegenden Erfahrungstatsachen
herauszuscbâlen b^ann, und auf den langen, vielfach verschlungenen Weg,
der schlicsslich zu setner Enthilllung fiihrte, so will mir heute dièse ganze
Entwicidung bisweilen vorkommen als eine neue Illustration zu dem alt-
bewahrten Co^M^'schen Wort, dass der Menscb irrt, solange er strebL Und
es môchte die ganze angestrengte Geistesarbeit eines emsig Forschenden
im Grunde genommen vei^blich und hoffnungslos erschdnen, wenn er
nicht manchmal durch auffallende Tatsachen den unumstosslichen Beweis
dafUr in die Hand bekame, dass er am Ende aller seiner Kreuz- und Quer-
fahrten schliesslich doch der Wahrheit wenigstens um einen Schritt end-
gUltig naher gekommen ist. Unumgangliche Voraussetzung, wenn auch
ooch lange nicht die Gewàbr fiir einen Erfolg ist freilich die Verfolgung
10 — 213HT. Lit prix Nobil. içrç — içxo.
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eines bestimmten Zieles, dessen Leuchtkraft auch durch anfânglicbe Misser-
folge richt getriibt wird.
Fur mich war ein solches Ziel seit langem die Losung der Frage nach
der Enei^evertnlung im Normalspektrum der strahlenden Wàrme. Seitdetn
Custav Kirchkoff gezejgt batte, dass die Bescbafienheit der Wàrmestrah-
lung, die sich in einem von beliebigen emittierenden und absorbierenden,
gleicbmassig temperierten Kôrpem b^enzten Hohlraum ausbildet, vôllîg
unabhângig ist von der Natur der Kôrper, war die Existenz einer univer-
sellen Funktion enviesen, die nur von der Temperatur und der Wellenlànge,
aber von keinerlei besonderen Eigenschaften irgend einer Substanz abhângt,
und die Auffindung dieser merkwUrdigen Funktion versprach tiefere Eîn-
blicke in den Zusammenhang zwiscben Energie und Temperatur, welche ja
das erste Problem der Thermodynamik und dadurch auch der ganzen
Molekularpbysik bildet. Um zu ihr zu gelangen, bot sich ke^n anderer Weg
als der, unter allen verschîedenartigen in der Natur vorkommenden Kôrpem
sicb irgend einen von bekanntem Emissions- und Absorptionsvermôgen aus-
zusuchen und die Bescbaffenbeit der mit ihm im stationaren Energieaustausch
steheoden Wàrmestrahlung zu berecbnen- Dièse musste sicb dann nach
dem Kirckhoff^i^^zi Satz aïs unabhàngig von der BescbaiTenbeit des Kôr-
pers ergeben.
Als ein fiir dîesen Zweck besonders geeigneter Kôrper erscbien mir
der geradlinige Oszillator von Heinrick Hertz, dessen Emîssionsgesetze,
bei gegebener Scbwingungszahl, Herts kurz zuvor volistâodig entwickelt
batte. Wenn in einem rings von spiegelnden Wànden umgebenen Hohl-
raum sicb eine Anzahl solcher Hertz'sc\\cf Oszillatoren befindet, so werden
sie durch Abgabe und Autoahme elektromagnetischer Wellen, nach Analo-
gie akustiscber Tongeber und Resonatoren, miteinander Energie austauscben,
und scbUessHch musste sich in dem Hohlraum die stationâre, dem Kirck-
Âcijfschen Gesetz entsprechende, sogenannte schwarze Strablung dnstellea.
Ich gab mich damais der uns allerdings beutzutage etwas naiv anmuteoden
Erwartung hin, die Gesetze der klassischen Elektrodynamik wUrden, wenn
man nur altgemein genug vorginge und sich von zu speziellen Hypotbesen
femhielte, hinreichen, um das Wcsentliche des zu erwartenden Voi^angp zu
erfassen und dadurch zum angestrebten Zicle zu gelangen. Daher entwik-
kelte ich zunachst die Gesetze der Emission und Absorption eines linearen
Resonators auf moglichst allgemeiner Gnindlage, tatsachlich auf einem
Umw^e, den ich mir durch Benutzung der damais im Grunde schon fertig
vorliegenden Elektronentheorie von H. A. Lorentz batte ersparen konnen.
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Aber da ich der Elektronenhypothese noch nicht ganz traute, so zog ich es
vor, die Eneigie zu betracbteo, die durcb eine in aDgemessenem Abstand
von dem Resonator um ihn henimgelegte Kugelflàche aus- und einstrômt.
Dabei kommen nur Vorgânge im reinen Vakuutii in Betracht, dcren Kenntnis
aber geoiigt, um die notigen Schliisse auf die Energieanderungen des Reso-
nators zu zichen.
Die Frucht dieser langeren Rcihe von Untersuchungen, von denen
einzelne durch Vergleichung mit vorliegenden Beobachtungen, namentlich
deu Dâmpfungsmessungen von K Bjerknes geprufl werdcn konnten und sîch
dabei bewâhrten, war die Aufstellung der allgemeinen Beziehung zwischen
der Energie eînes Resonators von bestimmter Eigenperiode und der Enei^e-
strahlung des entsprechenden Spektralgebiets im umgebenden Felde beim
stationâren Enei^eaustausch. Es ergab sich dabei das bemerkenswerte
Résultat, dass dièse Beziebung gamicht abhangt von der Natur des Reso-
nators, insbesondere auch nicht von seiner Dampfungskonstanten — ein
Umstand, der mir desbalb sehr erfreulich und willkommen war, weil sich
dadurcb das ganze Problem insofern vercinfachen liess, als statt der Energie
der Strahlung die Energie des Resonators gesetzt werden konnte, und
dadurch an die Stelle cines verwickelten aus vielen Freiheitsgraden zusammen-
gesetzten Systems ein einfaches System von einem einzigen Freiheit^ad trat.
Freilich bedeutete dies Eigebnis nicht mehr als einen vorbereitenden
Schritt ftir die InangrifTnahme des eigentlichen Probtems, das nun in seiner
ganzen unhdmtichen Hôhe sich desto steiler auftUrmte. Der erste Versucb
zu seiner Bewâltigung missiang, denn meine ursprungiiche stille Hoffnung,
die von dem Resonator emittierte Strahlung wcrdc sich in irgend einer
cbarakteristîschen Weise von der absorbierten Strahlung unterscheiden und
dadurch zu einer Differentialgleichung Anlass geben, durcb deren Intégra-
tion man zu einer besonderen Bedingung fur die Beschaffenheit der statio-
nâren Strahlung gelangen konne, envies sich als trugerisch. Der Resonator
reagierte nur auf diejenigen Strahlen, die er auch emittierte, und zeigte sich
nicht im mindesten empfindlich gegen benachbarte Spektralgebiete.
Zudem rief meine Unterstellung, der Resonator verm6ge eine einseitige,
also irréversible Wirkung auf die Enei^ie des umgebenden Strahlungsfeldes
auszuUben, den energischen Widerspruch Ludwtg Boltsmanns hervor, der
mit seiner reiferen Erfahrung in diesen Fragen den Nachweîs filhrte, dass
nach den Gesetzen der klasstschen Dynamik jeder der von mir betrachteten
Voi^ange auch in genau cntgegengesetzter Richtung verlaufen kann, derart,
dass eine einmal vom Resonator emittierte Kugelwelle umgekehrt von aussen
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nach innen fortschreitend in stetig sich verkieinemdeii koDzentriscben Kugel-
flachen bis auf den Resonator zusammenschrumpft, von ibm wieder absor-
biert wird und ihn dadurch anderersdts veranlasst, dte vonnals absorbieite
Enei^e nadi derjenigen Richtung, von der sic gekommen, wieder in den
Raum htnauszuseoden; und weon idi auch derartige singulare Vorgânge,
wle einwarts gerichtete Kugelwellen, durch die EinfUhning einer besondereo
einschrankenden Festsetzung, der Hypothèse der natUrlichen Strablung,
ausschliessen konnte, so zeigte sich bei allen diesen Analysen docfa inuner
deutlicher, dass zur vollstândigen Erfassung des Kernpunkts der ganzea
Frage noch ein wesentliches Bindeglied fehleo miisse.
So blieb mir nichts librig, als das Problem einmal von der en^^egenge-
setzten Seite in AngrifF zu nehmen, von der Thermodynamik her, auf deren
Boden ich mich obnehin von Hause ans sicherer flîhlte. In der Tat kamen
mir hier meine friiheren Studien Uber den zweiten Hauptsatz der Wàrme-
theorie dadurch zugute, dass ich gleich von vomhereîn darauf verfiet, nicht
die Temperatur, sondem die Entropie des Resonators mit seiner Energie
in Beziehung zu bringen, und zwar nicht die Entropie selber, sondern ihren
zweiten Differentialkoeffizienten nach der Energie, weîl dieser eine direkte
physikalische Bedeutung fUr die Irreversîbilitat des Enet^eaustausches zwi-
schen Resonator und Strablung besitzt. Da ich îndessen in jener Zeit noch
zu sehr phanomenologîsch orientiert war, um nâher nach dem Zusammen-
hang zwischen Entropie und Wahrscheinlichkeit zu fragen, so sah ich mich
zunâchst allein auf die vorliegenden Ergebnîsse der Erfahrung angewiesen.
Nun stand damais, îm Jahre 1899, im Vordergnind des Interesses das kurz
zuvor von W. Wien aufgcstelite Energîeverteîlungsgesetz, dessen experi-
mentelle Prtifung einerseits von F. Pascken an der Hochschule in Hanno-
ver, andererseits von 0. Lummer und E. Pringsheim an der Reichsanstalt
in Charlottenburg in AngrifF genommen war. Dièses Gesetz stellt die
Abhàngigkcit der Strahlungsintensitât von der Temperatur vermittels einer
Exponentiatfunktion dar. Berechnet man den dadurch bedingten Zusammen-
hang zwischen der Entropie und der Energie eines Resonators, so ei^ibt
sich das merkwlirdige Résultat, dass der reziproke Wert des oben genann-
ten Dilferentialkoeffizienten, den ich hier einmal mit R bezeichnen wUl,
proportional ist der Energie. Dièse iiberaus cinfache Beziehung kann als
der vollstàndig adaequate Ausdrudt des fFwnschen Energieverteilungsge-
setzes gelten; denn mit der Abhangigkeit von der Energie ist auch die von
der Wellenlànge stets unmittelbar mitgegeben durch das allgemein sicher-
gesteilte (f'iVMSche Verschiebungsgesetz.
.y Google
s
Da es sich bei dem ganzen Problem um ein universelles Naturgesetz
handelti und da ich damais, wie noch heute, voa der Ansicht durchdningen
war, dass ein Naturgesetz um so eJnfacher lautet, je allgemeiner es ist,
wobei allerdings die Frage* welcbe Formulierung als die einfacbere zu be-
trachten ist, nicht immer zweifelfrei und endgtiltig entscbieden werden
kann, so glaubte ich eine zeitlang in dem Satz. dass die Grosse R der
Energie proportional ist, das Fundament des ganzen Energieverteilungsge-
setzes erbltcken zu sotleo. Dièse Auffassung erwies sich aber bald den
Ergebnissen neuerer Mcssungen gegenilber als unhaltbar. Wâbrend sich
namlicb ftir kleioe Werte der Energie bezw. Air kurze Wellen das Wienache
Gesetz auch in der Folge ausgezeîchnet bestatigte, stellten fiir langere
Wellen zuerst O. Lummer und E. Prittgskeim merkliche Abweichungen
fest, und vollends die von H. Rubens und F. Kurlbaum mit den ultraroten
Reststrahlen von Flussspat und Steinsalz ausgeftlhrteo Messungen offen-
barten ein total verschiedenartiges, aber ebenfalls wieder hocbst einfaches
Verhalten, welches sicb dahin charakterisieren làsst, dass die Grosse R nicbt
der Enei^e, sondem dem Quadrate der Enei^e proportional ist, und zwar
mit umso grosserer Genauigkeit, zu je grôsseren Energien und Wellen-
lângen man Ubergeht.
So waren nun durcb direkte Erfahrung fiir die Funktion R zwci ein-
fache Grenzen festgelegt: fiir kleine Energien Proportionalitat mit der Ener-
gie, Air grosse Energien Proportionalitat mit dem Quadrate der Enei^e.
Nicbts lag daher naber ais fur den allgemeînen Fall die Grosse R gleichzu-
setzen der Summe eines Gliedes mit der erstcn Potenz und eincs Gliedes
mit der zweiten Potenz der Energie, sodass fiir kleine Energien das erste,
fur grosse Energien das zweite Glied ausschla^ebend wîrd, und damît war
die neue Strahlungsformel gefunden, welche bis jetzt ihren experimentellen
Priifungen gegenilber ziemlich befriedigend standgehalten hat. Von einer
endgUltigen genauen Bestatigung durch die Erfahrung darf freilich auch
heute noch nicht gesprochen werden, vielmehr wàre eine émeute Priifung
dringend erwUnscbt.
Aber sclbst wenn die Strahlungsformel sich als absolut genau bewâhren
sollte, so wQrde sie, lediglich in der Bedeutung einer glUcklich erratenen
Interpolationsformel, doch nur einen redit bescbrânkten Wert besitzen.
Daher war ich von dem Tage ihrer Aufstellung an mit der Aufgabe be-
schâft^, ihr einen wirkiichen pbysîkaliscben Sinn zu verschaffen, und dièse
Frage flihrte mich von selbst zu der Betracbtung des Zusammenbangs.
zwischen Entropie und Wahrscheinlicbkett, also auf Boltemann'sc\te Ideen-
.y Google
gànge; bis sich nach einigen Wochcn der angespanntesten Arbeit metnes
Lebens das Dunkel lichtete und eJne neue ungeahnte Fernsicht aufzudam-
mem begann.
Es sei mir hier eine kleine Einschaltung gestattet. Die Entropie ist
nach Boltsmann ein Mass fur die physikaliscbe Wahrscheinlichkett, und
das Wesen des zweiten Hauptsatzes der Wârmetheorie besteht darin, dass
in der Natur ein Zustand um so hâufiger vorkommt, je wahrscheinlicber er
ist. Nun misst man in der Natur immer nur Differenzen von Entropien,
niemals die Entropte selber, und insofem kann man gamicht ohne eine
gewisse Willklir von der absoluten Entropie eines Zustandes reden. Aber
dennoch empfiehit sich die Einfuhrung der passend definierten absoluten
Grosse der Entropie, und zwar aus dem Gninde, weil mit ihrer Hilfe ge-
wisse allgemeine Sâtze sich besonders einfach formulieren lassen. Es geht
hier, sovtel ich sehe, ganz ebenso wie bei der Energie. Auch die Energie
ist nicht selber messbar, sondem nur ihre Differenzen. Daher rechnete man
friiher nicht mit der Energie, sondem mit der Arbeit, und noch Emst
Mack, der sich vielfach mit dem Satz der Erhaltung der Energie beschâf-
tigt bat, der aber allen iiber das Gebiet der Beobachtung hinausgehendea
Spekulationen grundsâtzlich aus dem Wege gîng, bat es stets vermieden,
von der Energie selber zu sprechen. Ebenso blieb man in der Thermoche-
mie anfànglich immer bei den Wàrmetonungen. also bei Energiedîfferenzen,
stehen, bis namentlich Wilhelm Ostwald mit Nachdruck darauf hinwies,
dass manche umstandiiche Oberlegung sich wesentlich abklirzen lâsst, wenn
man statt mit den kalorimetrischen Zahlen mit den Energien selber rechnet.
Die in dem Ausdruck der Enei^ie dann zunâchst noch unbestimmt blei-
bende additive Konstante ist spàter durch den relativistischen Satz von der
Proportionalitat zwischen Energie und Tragheit endgultig festgelegt worden,
Ahniich wie fur die Energie kann man nun auch fUr die Entropie,
und infolgcdessen auch fUr die physikaliscbe Wahrscheinlichkeit, einen abso-
luten Wert defînieren, indem man die additive Konstante etwa dadurch
festlegt, dass mit der Energie zugleich auch die Entropie verschwindet.
Auf Grund einer derarligen Betrachtungsweise ergab sich fUr die Bcrecb
nung der physikalischen Wahrscheinlichkeit einer bestimmten Enei^evertri-
lung in einem System von Resonatoren ein bestimmtes, verhâltnismassig
fâches kombtnatorisches Verfahren, welches genau zu dem durch das Strah.
lungsgesetz bedingten Entropieausdruck flihrt, und es gewahrte mir eine
besonders wertvolle Genugtuung fUr manche durchgemachte Enttauschung,
dass Ludwig Bottzmann in dem Briefe, mit dem er die Zusendung meines
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Aufsatzes beantwortete, scia Interesse und sein gnindsatzlicbes Eînverstand-
nis mit dem von mir eingeschlagenen Gedankengang zu erkennen gab,
Zur numerischen Durchfuhning der angedeuteten Wahrscheinlichkeits-
betrachtung bedarf es der Kenntnie zweier universeller Konstanten, deren
jede eine selbstândige physikalische Bedeutung besitzt, und deren nachtrag-
liche Berechnung aus dem Strahlungsgesetz daher eine Priifung der Frage
ermoglicht, ob das ganze Verfahren nur als ein reclmeriscber Kunst^fTzu
bewerten ist, oder ob ihm ein wjrklicher physîkalischer Sinn innewohnt.
Die erste Konstante ist mehr formater Natur, sie hàngt zusammen mit der
Définition der Temperatur. WUrde man die Temperatur defînieren als die
mittlere kinetische Energie eines Molektils in einem idealen Gase, also eine
winzîg kleine Grosse, so wUrde dièse Konstante den Wert *,'s besitzen. Im
konventionellen Temperaturmass dag^en nimmt die Konstante einen aus-
serst kleinen Wert an, welcher naturgemass in engem Zusammenhang steht
mit der Enet^e eines einzigen Molekula, und dcssen genaue Kenntnis
daher zu einer BerechnuDg der Masse eines MoleklUs und der damit zusam-
menhângenden Grâssen flihrt. Haufig wird dièse Konstante auch als
£o/temann'3chc Konstante bezfflchnet, obwohl Boltzmann selber sie meines
Wtssens niemals eingefUbrt hat — ein eigentUmlicher Umstand, der wobi
daduFch zu erkISren ist, dass Bû/tsmann, wie aus gelegentlicben Ausse-
rungen von ihm bervorzugehen scheint, gamicht an die Ausf\ihrbarkeit
einer genauen Messung der Konstanten dachte. Nichts kann den geradezu
stUrmischen Fortschritt, den die Kunst des Experimentierens in den letzten
2waozig Jahren gemacht hat, besser illustrieren als die Tatsache, dass seit-
dcm nicht nur eine, sondem eine ganze Anzahl Methoden entdeckt wurde,
um die Masse eines einzelnen Molekiils mit fast derselbeo Genauigkeit zu
messen wie die eines Planeten.
Wàhrend zu der Zeit, als ich die entsprechende Berechnung aus dem
Strahlungsgesetz ausfilhrte, eine exakte Priifung der gewonnenen Zabi liber-
haupt nicht moglich war, und nicht viel mehr Ubrig blieb als die Fest-
stellung der Zulassigkeit ihrcr Grôssenordnung, gelang es bald darauf £.
Rutkerford und H. Geiger, mittels direkter Zablung der c-Teilcben den
Wert der elektriscben Elementarladung zu 4,65 ■ 10 ~ " elektrostatische Ein-
heiten zu bestimmen, dessen Cberdnatimmung mit der von mir be^ech^
neten Zabi 4,69- io~'° aïs eine entscbeidende Bestatigung ftir die Brauch-
barkeit meiner Théorie angeseben werden durfte. Seitdem baben weiter
ausgebildete Methoden, von E. Regener, R. A, MilUkan u. a. zu einer
kleinen Erhôhung dièses Wertes gefUbrt.
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Sehr viel unbequ«mer als di« der ersten war die Deutung der zwdten
universellen Konstanten des Strahlungsgesetzes, welche ich, wcit sie das
Produkt einer Enei^c und einer Zeit vorstellt, nach der ersten Berechnung
6,55 ■io~*' ^nt- 8ec, als elementares Wirkungsquantum bezeichnete. Wah-
rend sie fUr die Gewinnung des richtigen Ausdrucks fUr die Entropie durch-
ans unentbehrlich war — denn nur mit ibrer Hilfe liess sich die Grosse
der fiir die angestellte WahrscheinlichkeitsbetTachtung mas^ebenden >Ele-
mentaigebiete» oder >Spielraume> der Wahrscheinlichkeit festlegen — envies
sie sich gegenliber allen Versuchen, sie in iigend einer angemesseneo Fomi
dem Rahmen der klassîschen Théorie einzupassen, als spenig und wider-
spenstig. Solange man sie als unendlich kleio betracbten durfte, also bei
grossen Energien oder langen Zeitperïoden, war ailes in schonster Ordnimg;
im allgemeinen Fallc jedoch klaffle an irgend einer Stelle ein Rîss, der
umso autfallender wurde, zu je schwiicfaeren und schnelleren Schwiogui^en
man tibei^ng. Das Scheitem aller Versuche, die entstandene Kiuft zu
Obcrbriicken, liess bald keinen Zwôfel mehr Ubrig: entwedcr war das Wir-
kungsquantum nur eine fïktive Grosse, dann war die ganze Deduktion des
Strahlungsgesetzes prînzipiell illusorisch und stellte ntchts weîter vor als
eine inhaltsleere Formelspielerei, oder aber der Ablettung des Strahlungs-
gesetzes lag «D wirklich pbysikaliscber Gedanke zugrunde; dann musste
das Wirkungsquantum in der Physik eine fundamentale Rolle spielen, dann
kUndigte sich mit ihm etwas ganz Neues, bis dahin Unerhôrtes an, das
berufen schien, unser physikalisches Denken, welches seit der Begrundung
der Infini tesimalrechnung durch Letàms und Newton sich auf der Annahme
der Stetigkeit aller ursachlicheo Zusammenbange aufbaut, von Gruad aus
umzugestalten.
Die Erfabrung bat fur die zwiete Alternative entscbieden. Dass al>er die
Entscheidung so bald und so zweifellos fallen konnte, das verdankt die Wis-
senschaftnichtderPrOfungdesEnergieverteilungsgesetzesderWârmestrahlung,
noch weniger der von mir gcgebenen speziellen Ableitung dièses Gesetces,
sondem das verdankt sie den rastlos vorwàrtsdràngendcn Arbeiten dojenigeD
Forscher, welche das Wirkungsquantum in den Dienst ihrer Untersucbungen
gezogen baben. Den ersten Vorstoss auf diesem Gebiete machte A. Ein-
stein, welcher einerseits darauf hinwies, dass die Einfilbrung der durch
das Wirkungsquantum bedingten Energiequanten geeignet crscheint, um
fur eine Reihe von bemerkcnswerten, bei Lichtwirkungen gemachten Beob-
acbtungen, wie die Stoèessche Regel, die Elektronenemission, die Gasionî-
sicrung, eine einfacbe Erklarung zu gewinnen, andererscits durch die Identi-
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fîzierung des Ausdnicks ftlr die Eoei^e eines Systems von Resonatoren
mit dcr Encrée eines festen Korpers eine Formel fur die spezîfische Wàrme
fester Kôrper ableitete, die den Gang dcr speziJîsclicn Wârme, insbesondcre
ibre Abnahme bci sinkender Temperatur, im Ganzen richtig wiedergibt.
Damit war aach verscbiedenen Richtungen hin eine Anzahl von Fragen
aufgeworfen, deren genauere vielsratige Ourcbarbeituog im Laufe der Zeit
zahlràches wertvolles Material zutage (orderte. Es kann hier meine Aufgabe
ntcbt sein, einen auch nur annàhernd vollstandigen Bericht von der Flille
der hier gesdiatfenen Leistungen zu erstatten; lediglich darum kann es sich
handeln, die wichtigsten charakteristischen Etappeo auf dem Wege der
fortschreitenden Erkenntnis hervorzuheben.
Zunachst fUr thermische und chemische Vorgange. Was die spezi-
fîsche Wârme fester Korper betrifn, so wurde die J^insUinacbe Betrachtung,
die auf der Annahme einer einzigen Eigenschwingung der Atome benihte,
von M. Bom und Th. von Kàrmàn erweitert auf den der Wirklichkeit
besser angepassten Fall verschiedenartiger Eigenschwingungen, und P. Debye
gelang es durch eine kuhne Vereinfachung der Voraussetzungen iiber den
Charakter der Eigenschwingungen, eine verhâltnismàssig einfache Formel
i^r die spezifische Wârme fester Kôrper aufzustellen, welc^e bcsonders fUr
tiefe Temperaturen nicht nur die von W. Nemst und seinen Schlilem
gemesscnen Werte au^ezeichnet wiedergibt, sondem auch mit den elasti-
schen und optîschen Eigenschaften der Kôrper gut vertraglich ist Aber
auch bci der spezifîschen Warme von Gasen macfaen sich die Wirkungs-
quanten bemerklich. Schon W. Nemst hatte frtjhzeitig darauf hingewiesen,
dass dem Energiequantum einer Schwingung auch cin Encrgicquantum
einer Rotation entsprechen muss, und demgemass war zu erwarten, dass
auch die Rotationsenergie der GasmoIckUle bei sinkender Temperatur
verschwindet. Die Messungen von A. Eucken Uber die spezifische Wârme
von WasserstofT ergaben die Bestattgung dièses Schlusses, und wenn die
Rechnungen von A. Einstein und 0. Stern, P. Ehrenfest u. a. bisher keine
genau befriedigende t)bercinstimmung ei^aben, so liegt das verstandlicher-
weise an unserer nocb unvoUstândigen Kenntnis von dem Modell eines
WasserstofimolekUls. Dass die durch die Quantenbedingung au^ezeichneten
Rotationen der Gasmolekule tatsâchlich in der Natur vorhanden sind, kann
nach den Arbeiten von N. Bjerrum, E. v. Bahr, H. Rubens und G. Hettner
u. a. iiber Absorptionsbanden im Ultraroten nicht mehr bezweifeit werden,
wenn auch eine allseitîg erschôpfende Erklarung dieser merkwiirdigen Rota-
tionsspektra bisher noch nicht hat gegeben werden kônnen.
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Da scbliesslich aile Affinitatseigenschaften einer Substanz durcb ihre
Entropie bedingt sind, so eroflhet die quaatentbeoretîsche Berechnung der
Entropie auch deo Zugai^ zu allea Problemen der chemischen Verwandt-
schaftslehre. Charakteristisch fUr den absoluten Wert der Entropie eines
Gases îst die Nfrns/ache cbemische Konstante, welche O. Sackur direkt
durch ein kombinatorisches, dem bei Oszillatoren angewaodten nachgebii-
detes Verfahren berechnete, witbrend H. Tétrode, im engeren Anschluss an
die aus Messungen zu gewinnenden Daten, mittels der Betrachtung dncs
Verdampfungsvorgangs die DifTerenz der Entropien im dampfibrmigen und
festen Aggregatzustand bestimmte.
Handelte es sicb in den bisher betrachteten Fàlten stets um Zustande
thermodynamischen Gleichgewichts, fUr welcfae also die Messungen nur
statistiache, auf viele Partikel und lângere Zeitraume bezogene Mittelwerte
liefern konnen, so fUhrt die Beobachtung von Elektronenstôssen direkt in
die dynamiscben Einzelheiten der untersuchten Vor^^nge «n, und deshalb
liefert die von J. Franck und G. Herts ausgefilhrte Bestimmung des
sogenannten Resonanzpotentialsi oder derjenigen kritisdien Geschwindigkeit,
welche ein Elektron mindestens besitzen muss, um durch seinen Stoss gegen
ein neutrales Atom dièses zur Emission eines Lîcbtquantums zu veranlassen,
eine Méthode zur Messung des Wirkungsquantums, wie man sie sich direk-
ter nicht wUnscben kann. Auch fiir das Rontgenspektnim lassen sîch nach
den Versuchen von D. L. Webster, E. Wagner u. a, entsprechende
Methoden ausbilden, welche zu ganz fibereinstimmendeo Resultaten fUhren.
Der Erzeugung von Lichtquanten durch Elektronenstosse steht als
umgekehrter Vorgang gegeniiber die Elektronenemission durch Bestrahlung
mit Licht-, Rontgen- oder ;^-Strahlen, und auch hier wieder spielen die
durch das Wirkungsquantum und durch die Schwingungsfrequenz beding-
ten Energiequanten eine charakteristische RoUe, wie sich schon frilhzeitig
an der aufïallenden Tatsache zu erkennen gab, dass die Geschwindigkeit
der emittierten Elektronen nicht etwa von der Intensitat der Bestrahlung,
sondem nur von der Farbe des auffallenden Lichtes abhângt Aber auch in
quantitativer Hinsicht haben sich die oben angedeuteten Eijtstein'aciiKa.
Beziehungen zum Lichtquanlum nach jeder Richtung bewâhrt, wie besonders
R. A. Millikan durch Messung der Austrittsgeschwindigkeiten emittierter
Elektronen festgcstellt hat, wâhrend die Bedeutung des Licbtquantums fUr die
Einleitung photochemischer Reaktionen von E. Warburg aufgedeckt wurde.
Wenn schon die bisher von mir angefilhrten, den verschiedenartigsten
Gebieten der Physik entnommenen Erfahrungen zusammengenommen ein
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erdriJckendes Beweismaterial zugunsten der Existenz des VVirkungsquantums
darstellen, so erhieit die Quantenhypothesc doch ihr allcrstarkstes Funda-
ment durch die Begrlindung uod Ausbildtuig der Atomtheorie von Nels
Bohr. Deiui dieser Théorie war es beschieden, in dem Wirkungsquantum
den lange gesuchten Schliissel zu entdecken zur Eii^angspforte in das
Wunderland der Spektroskopie, welche ieit der Entdeckung der Spektral-
analyse allen Oflaungsversuchen hartnâckig getrotzt batte; und nacbdero
der Weg einmal freigelegt war, ei^oss sich in jahem Schwall ein Strom
neugewonnener Erkenntnis Uber dièses ganze Gebiet nebst den Nachbar-
gebieten der Physik und der Cbemie. Die erste glànzende Emingenschaft
war die Ableitung der Baimerschen Serienformel filr Wasserstofî und
Hélium, einschliessiich der ZuruckTûhruDg der univcrsellen Rytiôergschea
Konstantec auf lauter bekannte Zahlengrossen, wobei s<:^ar deren kldne
Verschiedenheit bei Wasserstoff und bei Hélium als notwendig bedingt
durch die schwache Bewegung des schweren Atomkems erkannt wurde.
Daran schloss sich die Erforschung anderer Serien îm optischen und im
Rdntgenspektrum an der Hand des Uberaus fnichtbaren, erst jetzt in seiner
fundamentalen Bedeutung klai^estellten Rits'schen Kombinationsprinzips.
Wer aber angesichts dieser zahlenmassigen Obercinstimmungen, die
bei der besonderen Gcnauigkeit spektroskopischer Messui^en auch besonders
schlagende Beweiskraft beanspruchen durften, immer noch sich geneigt
gefuhlt hatte, an eJn Spiel des Zufalls zu glauben, der wâre schliesslich
doch gezwungen gewesen, den tetzten Zweifel fallen zu lassen, als A. Som-
■merfeld zeigte, dass aus einer sinngemassen Erweiterung der Gesetze der
Quantenteilung auf Système mit mehreren Freiheitsgraden und aus der
Beriicksichtigung der von der Relativitatstheorie geforderten VcranderlichkeJt
der tragen Masse j'ene Zauberformel hervorgeht, vor welcher das Wasserstoff-
-wie auch das Heliumspektnim die Râtsel ihrer Feinstniktur entschlciem
mussten, soweit das Uberhaupt durch die feinsten gegenwàrtig mc^lichen
Mcssungen, diejenigen von F. Paschen, festzustellen war — eîne Leistung,
vollkommen ebeabUrtig der berilhmten Entdeckung des Planeten Neptun,
dessea Dasein und Bahnelemente von Leverrier berechnet waren, ehe noch
«in menschliches Auge ihn erblickt hatte. Auf demselben Wege weiter
fortschreîtend gelangte P. Epstein zur voUstandigen Erkiârung des Stark-
Effektes der elektrischen Aufspaltung der Spektrallinien, P. Debye zu einer
einfacben Deutung der von Manne Siegbakn durchforschten K-Serie des
Rbntgenspcktrums, und nun folgte eine grosse Reihe weiterer Untersuchungen,
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welche in die dunklen Gcheiniaisse des Aufbaus der Atome mehr oder
minder erfolgreich hineinleuchteten-
Nacb allen diesen Resultaten, zu deren vollstandiger Darstellung noch
mancher kloDgvolle Name hier notwendig hatte heiangezt^en werden raiis-
sen, bleibt fUr einen Beurteiler, der lùcht geradezu an den Tatsachen vor-
ilbergehen will, kein anderer Entschiuss ilbrig als der, dem Wirkungsquaotum,
welcbes 3ich bai jedem einzelnen in der bunten Schar verscbiedenartigster
Vorgange immer wieder als die nàmliche Grasse, nâmlicb etwa zu 6,52.
io~'' erg. sec erçeben bat, das voile BUrçerrecbt in dem System der
universelle!] physikalischen Konstanten zuzuschreiben. Es muss wohl als
ein seltsames ZusammentrefTea erscheinen, dass gerade in der nâmlicfaen
Zeit, da der Gedanke der allgemeincn Relativitât sich freie Bahn gebrocben
bat und zu uoertiôrten Erfolgen fortgeschritten ist, die Natur gerade an
einer Stelle, wo man sicb dessen am allerwcnigsten versehen koimte, ein
Absolûtes geofTenbart bat, ein tatsachUch unveranderliches Eintieitsmass,
mittels dessen sich die in cinem Raumzeitelement enthaltene Wirkung^p^>sse
durcb eine ganz bestimmte von WillkUr freie Zahl darstellen lâsst und damit
ihres bisberigen relativen Cbarakters entkleidet wird.
Freilich ist mit der EinfUhrung des Wirkungsquantums noch keine
wirkiiche Quantenthcorie geschaffen. Ja, vielleicht ist der W^, den die
Forschung bis dahin noch zuruckzulegen bat, nicbt weniger weit als die von
der Entdeckung der Lichigeschwindigkeit durcb Olaf Romer bis zur Begriin-
dung der Maxw^/Zschcn Lichttheorie. Die Schwierigkeiten, welche sich
der EinfUhrung des Wirkungsquantums in die wohlbewàhrte klassische
Théorie gteich von Anfang an entgegengcstcUt baben, sind schon oben
von mir berUhrt worden. Sie haben sich im Lauf der Jahre eber gesteigert
als verringert, und wenn auch in der Zwischenzeit die ungestlim vorwârts
drângende Forschung iiber einige derselben einstweilen zur Tagesordnui^
Ubergegangen ist, so beriihren die zurUckgelassenen, einer nacbtraglichen
Ergànzung harrenden LUcken den gewissenhafien Systematiker umso emp-
tindlicher. Was namentlich in der Bokrschen Théorie dem Aufbau der
Wirkungsgesetze als Grundlage dient, setzt sicb zusammen aus gewissen
Hypothesen, die noch vor einem Menschenalter von jedem Pbysiker obne
Zweifel glatt abgelehnt worden waren. Dass im Atom gewisse ganz be-
stimmte, quantenmâssig ausgezeichnete Bahnen eine besondere Rolle spieleo,
mochte noch als annehmbar hingenommen werden, weniger leicht schon,
dass die in diesen Bahnen mit bestimmter Beschleunigung kreisenden Elek-
tronen gar keine Energie ausstrahlen. Dass aber die ganz scharf au^eprSgte
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13
Frequenz eines emittiertea Licbtquantums verschiedeo sein soll von der
Frequenz der emittierenden Elektronen, musste von einem Theoretiker, der
in der klassischen Scbule aufgewachsen ist, im ersten Augenblick als eine
ungeheuerliche und fUr das Vorstellungsvennogen fast unertragliche Zumu-
tung empCunden werden.
Aber Zahlen eotscbeiden, und die Folge davon ist, dass sich jctzt die
Rollen gegen friiher alloiàhlich vertauscht baben. Wâhrend es sich anfai^
-darum handelte, dn neues fremdartiges Elément einem allgemetn als fest
■anerkannten Rahmen mit mehr oder minder gelindcm Zwang anzupassen,
ist nunmehr der Eindringling, nachdem er sich einen gesicberten Platz
«robert hat, seinerseits zur Offensive Ubergegangen, und es steht heute
schon fest, dass er den alten Rahmen in irgeod einer Weise ausemaoder-
aprengen wird. Fraglich ist nur noch, an wdcher Stelle und bis zu welchem
Grade ihm das gelingen wird. Wenn es gestattet ist, schon heute eine
Mutmassung Uber den zu erwartenden Ausgang dièses beissen Ringens zu
âussern, so scheint ailes daftir zu spiechen, dass aus der klasstschen Théorie
die groasen Prinzipien der Thermodynamîk auch in der Quantentheorie
ihren zeotralen Platz nicht nur unangetastet behaupten, sondcm sogar ent-
sprechend erweitem werden. Was bei der Begriindung der klassischen
Thermodynamik die Gedankenexperimente bedeutcten, das bedeutet einst-
weilcn in der Quantentheorie die Adiabatenhypothese von P. Ekrenfest, und
wie R. Clausius als Ausgangspunkt filr die Messung der Entropie den Grund-
satz einfuhrte, dass zwei beliebîge Zustande eînes materiellen Systems bei
passender Behandlung durch réversible" Prozesse tneinander Ubergefilhrt
werden konnen, so eroffnen uns die neuen Ideen von Bokr etnen ganz
entsprechenden Weg in das Innere des von ihm erschlossenen Wunder-
landes.
Im Eînzelnen ist es besonders eine Frage, von deren erschopfender
Beantwortung wir nach meiner Meinung eine weitgehende Aufklarung erwar-
ten dtîrfen. Was wird aus der Energie eines Lichtquantums nach voUen-
deter Emission? Breitet sie sich bei ihrer weiteren Fortpflanzung im Sinne
der f/uygensachen Wellentheorie nach verschiedenen Richtungen aus, indem
sie einen stets grosseren Raum einnimmt, in endlos fortschreitcnder VerdUn-
nung? Oder fliegt sie im Sinne der AVîc/ff«schen Emanationstheorie wie ein
Projektil in einer einzigen Richtung weiter? Im ersteren FaJle wtirde das
Quantum niemals mehr imstandc sein, seine Energie auf eine einzige Raum-
stelle so stark zu konzentrieren, dass sie dort ein Elektron aus seinem Atom-
verband lôsen kann, im zweiten Fall wtirde der Haupttriumph der Maxwell-
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schen Théorie: die Kontinuitat zwischen dem statiscben uad dem dynamischen
Felde und mit ihr das bîsherige voile Verstandnis fUr die bis in die
feinsteo Einzelhetten durchforschten Interfercnzphanomene geopfert werdeo
mUssen — beidea fUr den heutigen Theoretiker sehr unerfreuliche Konse-
quenzen.
Sei dem aber wie immer: In jedem Falle kann darilber kein Zweifel
bestehen, dass die Wissenschaft einmal aucb dièses scbwere Dilemma be-
meistera wird, und dass dasjenige, was uns heute unbefriedtgend erscheint,
dereinst von dner hôheren Warte aus gerade als das durch besondere
Harmonie und Einfacbheit Ausgezcichnete angesehen werden wird. Bis zur
Erreichung dièses Zieles aber wird das Problem des Wlrkungsquantums
nicht aufboren, die Forschung immer von neuem anzuregen und zu be-
fnichten, und je grossere Schwierigkelten sich seiner Losung entgegenstellen,
umso bedeutsamer wird sic sich schliesslich erweisen fiir die Ausbreituug
und Vertiefung unserer gesamten physikalischen Erkenntnis.
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ÀNDERUNGEN DER STRUKTUR UND DES SPEKTRUMS
CHEMISCHER ATOME.
Nobel-Vortrag, gehallen vor der Kônigl. Schwedischen Akademic der
Wisseiucbaften zu Stockholm am 3 Juni 1920
J. Stark.
Die Frage nach der Zusammensetzung der wahrnehmbaren Kôrper bat
bereits den griechischen Geist beschàftigt. In philosophischer Spckulatîon
bildete er den Begriff des unt«lbaren Kôrperchcns, des Atoms, aïs des
kleinsten Bausteins der wahrnehmbaren Kôrper. Indes kam er Uber dièse
Hypothèse nicht hinaus, er machte sie nicht fruchtbar in experimenteller
Forschung.
Anders der germanische Geist. Er ging ans von der Erfahrung der
chemischen Bearbeitung der Stoffe, er stellte das Vorkommcn einer Reihe
von nicht weiter zerlegbaren Grundstoffen odcr chembchen Elementen fest
und schuf die Hypothèse, dass ein chemisches Elément aus gleichartigen
Indivîduen oder Atomen bestehe, welche die Eigenart des Eléments an sich
tragen und mit Hilfe chemischer Methoden sich weder weiter teilen noch
von einander unterscheiden lassen.
Gegen Ende des vorigen Jahrhunderts geriet dieser Begriff des chemi-
schen Atoms in eîne gewisse Erstarrung. Seine Bewâhning in tausendfalt^n
chemischen Versuchen vcrieitete zu dem Glauben, dass das chemische
Atom nicht bloss mit den bekannten chemischen Methoden nicht in weitere
Teile zerlegt werden konne, sondem iiberhaupt und absolut unteilbar sei.
Dazu liess der Reichtum der chemischen Verbîndungen und ihre Bedeutung
ftir das praktische Leben den Chemiker nicht zu der Untersuchung der
Frage kommen, worin denn die Eigenart der Atome verschiedener chemi-
scher Elemente bestehe.
Aus dieser Erstarrung wurde der Begriff des chemischen Atoms in
den letzten drci Jahrzehnten durch die Erfahrungen der Physîk erlôst. Die
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Entdeckung mehrerer Erscheinuagen fuhrte zu der Erkenntnis, dass das
chemische Atom ein Individuum darstellt, welches selbst wieder aus mehrerea
Einheiten zu einem in sicb geschlossencn Ganzea zusammengesetzt ist.
An der Spitze dieser neuen Entdeckungen und Erkenntnisse steh«n die
Feststellungen, dass die Etektrizitàt aus gleich grossen getrennten Atomen
oder Quanten besteht, und dass das Licht eîne elektrom^netische Wellen-
bewegung ist. Hieraus war zu folgern, dass in dem Verband etnes chemi-
schen Atoms einzelne getrennte elektrische Quanten vorkommen miissen.
Denn die chemischen Atome senden unter gewissen Bedîngungen Lichtwellen
von bestimmter Lange oder Schwlngungszahl, thre bekannten cbarakteristischen
Spektren, aus, und diesc kônnen als elektromagnetîsche Wellen lediglicb
von beschleunigten elcktrischen Quanten kommen.
Von grundlegender Bedeutung wurde weiter die Entdeckung des nega-
tiven Elektrons als eines Bestandteîls des chemischen Atoms. In den
Kathodenstrahlen lemte der Physiker freie, fur sich aUein bcwegte n^ative
elektrische Quanten keonen, deren Masse kleiner ist als ein Tausendstel der
Masse des Wasserstoffatoms. In dem Voi^ang der lonisierung ericanote er
die Abtrennung solcher negativer Quanten oder Elektroneo von chemischen
Atomen. In der Beeinflussung der Spektrallinien chcmischer Elemente
durch ein magnetisches Feld konnten Zeeman und Lorentz das négative
Elektroa auch in seiner Gebundenheit im Atomganzen als dessen Be-
standteil nacbweisen.
Und wie noch nie in der Geschichte zog die Natur in den letzten drei
Jahrzehnten grosser physikalischer Entdeckungen noch von einem dritten
ungeahnten Gcheimnis den Schleier vor dem Auge des Physikers hinweg. Die
Entdeckung und Erforschung der Radioaktîvitat erhellte selbst ftir den Zweifel-
suchtigsten sowohi die Trennbarkeit der Teile eines Atoms, wie die chemische
und physikalische Individualitât eines chemischen Atoms, insonderheit des
Mutteratoms sowie der aus seinem Zerfall entstehenden Tochteratome.
In der Erkenntnis von der Zusammensetzung des chemischen Atoms
aus einzelnen trennbaren elcktrischen Quanten ist der Mensch ein weites
StUck in der Erforschung der Natur vorwàrts gekommen. Indes dieser
Fortschritt hat ihn vor eine neue, noch grossere Aufgabe gestellt, vor das
Problem der Atomstruktur, Wievicle elektrische Quanten kommen in dem
Atom eines chemischen Eléments vor? Welches sind ihre Kraftfelder, ihre
wechselseitigen Abstande, ihre Bewegungen.^ Welche Krâfte werden an
ihnen geweckt, wenn sie durch einen EingrifT von aussen her aus ihrem
Gleichgewichtszustand verschoben werden?
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Vor diesen Fragen der Atomstruktur stehen wir seit anderthalb Jahr-
zehnten. Es ist unwahrscheînlich, das9 es der SpekuUtion gelingen wird,
in kUhner Vision mit einem Schlage die Antwort auf aile Fragen der
Atomstruktur zu erraten. Wahischâolicher ist, dass mehr als eîn Jahr-
hundert darUber vergehen wird, bis wir die Stniktur der chemïschen Atome
ebenso genau kennen, wie unser Sonnensystem. Der W^ zu diesem Ziele
wird wie bîsber durch die Schwierigkeiten und Ûberrascbungen der experi-
mentellen Forschung i^bren. Zahlreiche Forscher haben an der Losung
der grossen Aufgabe zu arbeiten; sîe haben aile diejenigen Erscheinungen
aufzusuchen und auszumessen, in wetchen die Atomstruktur unmittelbar
zum Ausdruck kommt
In diesem Sinne babe ich mir seit etwa zwanzig Jahren die besondere
Aufgabe gestellt, den Zusammenhang zwischen der Ânderung der Struktur
und der Ânderung der Spektren chemiscber Atome experimentell zu erfor-
schen. Zunachst kann man zwei Fragen in dieser Hinsicht auTwerfen.
Die erste von ihnen kndpft aich an die Erschdnung der Anderung der
Struktur der AtomoberflSche. Um aile Moglichkeiten in dieser Hinsicht
uns IHar zu machen, wolten wir von dem einzelnen Atom ausgehen, dessen
Teile sich aile in wechselseitigem Gleichgewicht befindea. Die Erfahrung
lehrt, dass durch den Stoss eines elektrisc^en Strahlea von der Oberflâche
«ines Atoms ein Elektron, unter Umstànden ein zwdtes oder drittes Elektron
abgetrennt werden kann. Es tritt dann an die Stelle der Struktur des neu-
tralen Atoms die Struktur des zurtlckbleibenden ein-, zwei- oder dreiwertigen
Atomions. Wir fragen uns: Welches sind die zwet Spektren, welche zu
'den zwei Atomstrukturen, neutralem Atom und positivem Atomion, gehoren?
Und dièse Frage kônnen wir durch die zweite Frage erganzen: Kommt
bei der Umwandlung des positiven Atomions in ein neutrales Atom ein
besonderes Spektrum zur Emission?
Auf dièse Fr^e batte ich nach Einftlblung in aile bis dahin bekannten
Beobachtungen zunàcbst in der Form von Arbdtshypotbesen bestimmte
Antworten g^eben, um bestimmte Vcrsuchsanordnungen fur ihre experi-
mcntelle Prilfung ausdenken zu kÔnnen.
Die erste Antwort lautete: Den Strukturen der positiven Atomionen
«nés cbemischea Eléments sind seine Serïenspektren eigentUmlich, die
vor allem im Lichtbogen und Funken erscheinen und deren Llnien, wie am
erfolgreichsten Rydberg gezeigt hat, in Formeln mit der Reihe aufeinander-
folgender ganzer Zahlen als Variablcn zusammengefasst werden konnen.
Die zweite Hypothèse lautete: Wâhrend der Aolagerung negatlver
Il — 213187. Lis prix NoM. tçiç — içio.
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Elektronen an die positiven Atomionen eines chemischen Eléments werden
dessen linienrctche Bandenspektren emittîert, indem auf den zahlreichea
verschiedenen Anlagerungsbahoea die potentielle Enei^e nacli Vielfachen
des Planckachen Quantenbetrags emittiert wird.
Dièse beiden Arbeitshypothesen habea ein verschiedenes Schicksal
gehabt. Die zweite habe ich nicht lange nacb ihrer Aufstellung als talsch
erkannt, auch hat sic keine experimentellen Frilchte getragen. Indes ist
ihr Kem theoretiscti ausserordentlich fruchtbar gcworden, namlich die
Annahme, dass durch ein auf verschiedenen Bahnen um eine positive Ladung
laufendes Elektron Energie gemâss dem Planck'schen Quantensatz emittiert
werde. Dièse Annahme bildet den Ausgangspunkt .der Bohrschen Théorie
der Emission von Serienlinien. Trotzdem ich selbst einmal auf dem Aus-
gangspunkt dieser Théorie stand, und trotzdem ihre Endformeln eine Reihe
von Frequenzbeziehungen in den Serienspektren in guter Ubercinstimmung
mit der Beobachtung wiedei^eben, vermag ich nicht an sie zu glauben, weil
sic in ihren Voraussetzungen Postulienii^en enthalt, welche nicht allein der
Maxwellschen Théorie, sondem sogar dem Geiste der Physik widersprechen.
Dièse Kritik richtet sich nicht gegen das Plancksche Wirkungsquantum,
sondera gegen die mit ihm von Bohr verkniipflen Hypothesen.
Doch zuriick zur Hypothèse, dass die positiven Atomionen die Trager
der Serienspektren aeieni Bald nach ihrer Aufstellung konnte ich sie durch
folgende Uberlegung experimentell fruchtbar machen.
Indem man die positiven Atomionen ein elektrisches Feld durchfallett
làsst und ihnen so eine Geschwindigkeit erteilt, kann man sie durch dièse
vor den neutralen ruhenden Atomen auszeichnen. Und kann man dièse
Geschwindigkeit an den von ihnen emittierten Spektrallinien nachwcisen, so
schliesst dieser Nachweis die Zuordnung der bewegten Atomionen als Trager
zu den bewegten Spektrallinien in sich. Der Nachweis der Bewcgung der
Trager von Spektrallinien lâsst sich auf Grund des Dopplerschen Prinzips
fuhren.
Wir kônnen nâmlich das StrahlenbUndel der ben'egten positiven
Atomionen erstens senkrecht zur Achse stellen, in welcher wir die von ihnen
emittierten Spektrallinien sehen. Dann erscheinen dièse an ihrem normalen
Orte im Spektrum, wo sie liegen, wenn ihre Trager ruben. Zweitens konnen
wir das Biindel positiver Atomionen in der Sehachsc auf uns zulaufen lassen,
dann erscheinen uns die von ihnen emittierten Spektrallinien aus ihrer normalen
Lage nach der Seitc kleinerer Wellenlàngen um einen Betrag verschoben,
welcher proportiooàl der Geschwindigkeit der Linientrager ist. Und lassen
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wir dièse drittens in der Sebachsc von uns fortlaufea, so erscheinen ihre
Spektrallinien aus ihrer normalen Lage nach der entgegengesctzten Seite
verschoben.
Im Jahre jgo$ ging ich daran, die cbcn angestellte Cberlegung experi-
mentell zu prUfen. Nach dem damaligen Stande der Forschung batte man
in den Kanalstrahlen, welche auf die Kathode des Glimmstromes zulaufen
und aus Kanalen in ihr auf ihrer RUckseite austreten, positive Atomionen
zu erblicken. Ich richtete somit die Aehse des Spaltrohres meines Spektro-
grapben einmal senkrecht auf die Achse eines WasserstofT-Kanalstrahlen-
bundels, das andere Mal liess ich die Kanalstrahlen in der Achse des
Spaltrohres auf dièses zulaufen. Beim Vergleich der zwei so erhaltenen
Spektrt^ramme erschien der gesuchte Doppler-Effekt an den Serienlinien
des Wasserstofïst und das gleiche Résultat wurdes pater an den Serienlinien
zahireicher anderer chemischer Elemente erhalten.
Somit erschien Anfang 1906 erwiesen, dass die Trager der Serienspektren
der chemischen Elemente ihre positiven Atomionen sind. Dièse Deutung
meiner Beobachtungen wurde freitich bald in Frage gestellt. Wie namlich
besonders W. Wien und J. J. Thomson zeigten, enthalten die Kanalstrahlen
neben positiven Atomionstrablen in der Regel auch neutrale Strahlen, sodass
es unentschieden erscheinen musste, ob diescn oder jenen die Serienlinien
mît Doppler-EfTekt zuzuordnen seien. Indes wurden spater Faite bekannt, in
denen Kanalstrahlen, welche nur positive Atomionen enthielten, den Doppletr
EfTekt an den von ihnen emittierten Spektrallinien zeigten. Wenn ich auch
heute noch in den positiven Atomionen der chemischen Elemente die Trï^fer
ihrer Serienspektren sehe, so fasse ich diesen BegrifT allerdings nicht so eng
mehr wie frtiher, als ich nur an die elektrischfreien positiven Atomionen dachte,
welche dank ihrer positiven Gesamtladung vom elektrischen Feld beschleunigt
werden. Vielmehr kônnen nach meiner jetzigcn Ansicht die Serienlinien
ausserdem auch noch von dem clektrisch unfreien positiven Atomion emittiert
werden, an das bereits eîn négatives Elektron sich anzulagem begonnen
hat; nur darf das Elektron dem Atomion noch nicht soweit sich genahert
haben, dass dessen Emission bereits empfindiich von dem elektrischen Feld
des Elektrons gestort wird.
In diescm Zusammenhang mag das ultraviolette kontinuierliche Spektnim
des Wasserstofïs erwâhnt sein. Ich vermutete, dass ein kontinuierliches
Spektrum zur Emission komme, wenn bei der Anlagerung des negativen
Elektrons an das positive WasserstofTatomion die Annàherung bereits sO'
weit gediehen ist, dass die Emission der Seri«ilinien empfindiich gestôrt
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wird. Icb sudite darum ein kontiauierliches Spektrum an den Wasserstoff-
Kanalatrahlen und fand es auch.
Seit der Auffindung des Doppler-Effektes an Kanalstrahlen ist eine
grosse Zahl von Untersuchungen Uber dièse Erscheinung ai^estetlt worden.
Es seien folgende Ergebnisse aus ïhnen kurz angefuhrt.
Die Serienspektren babeo durcbweg einzelne Atome, nicht Verbindungen
von Atomen aïs Trager. Die Spektren der hoherwertigen Atomionen sind
von den Spektren der niedrigerwertîgen Atomionen desselben Eléments
verschieden. •
Die Bandenspektren, z. B. diejenigen von WasserstofT und StickstoflT,
zeigen den Kanatstrahlen-DoppIer-ElTekt in der Regel nicht Da ich ilire
Trager einerseits in den positiven mehratomigen MolekilUonen vennutete,
da andererseits auch positive Molekiilionen als Kanalstrahlen beî niedrigem
Drucke vorkommen, so erklarte ich das Feblen des Doppler-Eflektes bd den
Bandenlinien daraus, dass bei der Anr^ung der Lichtemisston durch die
Zusammenstosse die mehratomigen Molekiilionen nach kurzer Lebensdauer
dissoziiert werden. Bei kteiner Geschwindigkeit und niediigem Druck lasst
dièse AufTassung auch bei den Bandenlinien den Kanalstrahlen-Doppler-
EfTekt als môglich erscheinen. In der Tat ist sein Nachweis bel den nega-
tiven Stickstoffbanden Herm R^u im WUrzburger physikalischen Institut
kurzlich gelungen. Und aile seine Beobachtungen fUhren zu dem Schluss, dass
jene Banden das positive zwàatomîge Stidcstoff- Moleklilion als Trager baben>
Die Mitteilung dièses neuen Fortschrittes lâsst erkennen, dass die
Erforschung des Kanalstrahlen-DopplerEffektes noch nicht abgeschlossen ist,
die Fragcn nach den Tragem der verschiedenen Spektren der chemischen
Elemente noch nicht endgUltig beantwortet sind.
Hat der Experimentalphysiker auf diesem Gebiete schon viele Arbeit
gelebtet, so steht der Theoretiker noch ganz im Anfang der Verwertung
des experimentellen Materials zu SchlUssen auf die Atomstruktur. Zwar ist
festgestellt, dass die Oberfùhrung der Struktur des neutralen Atoms in die
Struktur des Ions die Schwingungen der im Verband bleibenden elektri-
Khen Quanten grundlegend àndert. Welche Schliisse indes hieraus auf die
Strukturen des neutralen Atoms und des Ions zu ziehen sind, ist bis jetzt
eine unbeantwortete Frage.
Die Fortnahme eines Elektrons aus der Oberflâche eines Atoms, also
dessen lonisierung, bedeutct jedenfalls fur seine Oberflïchenschicfat eine
tiefgreifende Struktuilinderung. Dass sie von einer ebenso tief greifenden
Anderung des Spektrums der Oberflachenschtcht begleitet ist, war von
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vomherein zu erwarten. Anders liegen die Dinge beî der zweiten Art von
Stnikturanderung, welche ich zum G^enstand der experimentellen Unter-
suchung machte.
Halten wir uns vor Augen, dass das chemiache Atom ein individuell
in sich geschlossener Bau aus positiven und negativen elektrischen Quanten
ist! Wenn wir von au^n her aa ihn heran und durch ihn hindurch ein
elektrisches Feld legen, so fasst dièses sowobl die positiven wie die negativen
Quanten des Atoms und schiebt die Einen nach der einen, die Andem
nach der andem Seite. Zwar fîndet die Verscbiebung bald ihr Ende an den
von ihr geweckten entgegengesetzten Kraften zwischen den g^endnander
verschobenea Quanten, aber es bleibt die Verschiebung bestehen, und sie
bedeutet eine Déformation, eine Anderung der Atomstruktur im Vei^leich
zu threr Form obne das aussere elektriscfae Feld. Und es erhebt sich die
Frage, ob dièse Art von Anderung der Atomstruktur, dièse Déformation
durch das elektrische Feld, in einer Anderung des Spektrums des Atoms
sich kundgiebt. Damit ist mit anderen Worten die Frage nach dnem Effekt
des elektrischen Feldes auf Spektrallinien aufgeworfen.
Zu der Zeit, als ich mir dièse Frage stellte, hattc Voigt bereits eine
mathematisch au^earbcitete Théorie des elektrischen Analogons zum Zeeman-
Etïekt entwickelt Das Ei^ebnis dieser Théorie war nicht ermutigend;
denn sie folgerte, dass die Anderung der Schwingungszahl oder Wellenlange
von Spektrallinien durch ein elektrisches Feld unmessbar kldn sei. Und
dièses Résultat schien durch die Erfolglosigkeit eines mehrjàhrigen Suchens
nach dem fraglichen Effelct bestatigt zu sein.
Ich konnte indes die Voraussetzung der Théorie nicht anerkennen,
namlich die Annahme, dass die Emission einer Spektrallinie seitens eines
Atoms nur die Angelegenheit eines einzigen, fUr sich alleîn bewegten Elektrons
am Atom sei. Vor meinem Auge stand der Bau des ganzen Atoms als eines
in allen seinen Teilen zusammenhangenden Individuums, und die Emission
einer Spektrallinie erschien mir als das Ergebnis des Zusammenhanges und
des Zusammenwirkens mehrerer elektrischer Quanten. So crwartete idi mir
von der Anderung der Atomstruktur durch ein àusseres elektrisches Feld
auch eine Anderung des Spektrums der Atomstruktur, Und meine Aufgabe
suchte idi nur in der Herstellung eines starken elektrischen Feldes in einem
leuchtenden Gas, Dies erreichte ich, indem ich Kanalstrahlen hinter der
Kathode, durch deren Kanale sie laufen, in einem starken elektrischen Feld
zwischen der Kathode und einer zweiten ihr gegenubei^^tellten Hilfs-
elektrode verlaufen liess.
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Gleich meine erste Aufhahme an KaDàlatrahlen in WasserstotT und
Hclium lieferte den Efiekt des elektrischen Feldes auf eine Reihe von
Spektrallinien und liess den Erscheinungsreichtutn des neu erschlossenea
Gebiétes ahaen. Und auch in diesem Faite zeigte sich wieder, wie viel
reicber und eigenartiger die Schôpfungen der Natur sind als die Gedaftken
des Menschen. Fiir den Fall, dass die Achse, in wclcher der Beobachter
nach dem leuchtenden elektrischen Feld sieht, senkrecbt zur Feldachse
steht, batte die Théorie vorausgesagt, dass eine jede Spektrallinie durch das
elektrische Feld in zwei Komponenten zerlegt werde, die beide g^eniiber
der normalcn Linie nach grosseren Wellenlâi^en verschoben erscheioen, und
von denen die eine parallel, die andere senkrecht zum Feld schwingt. Wie
anders die Wirklichkeitl Z. B. die rote Wasserstofflinie wird symmetiisch
zur normalen Linie in 9 Komponenten zerl^t, 6 von ihnen schwing«i
elektrisch parallel, 3 senkrecht zum Feld.
Seit der Auffînduog des Effektes des elektrischen Feldes auf Spektral-
linien im Jahre 1913 ist bereits eine grosse Zahl von Untersuchungen Uber
ihn erschiene- Ihr allgemeJnstes und wichtigstes Résultat ist, dass sich in
der Art und Grosse des Effektes auf entsprechende Serien verschiedener
Elemente die Besonderheiten der Atomstruktur, zum mindesten der Ober-
flachenstruktur, weitgehend ausdrticken. So sind die Effekte auf die VVasser-
stoffserie, auf die Serien des einwertigen und des zweiwertigen positive»
Hélium -Atomions, auf die Serien des Lithiums, des Quecksilbers, des
Aluminiums in charakteristischer Weise von einander verschieden.
Im Einzelnen dtirien noch folgende Resultate Interesse beanspnichen.
Entlang einer von grosseren nach kleineren Wellenlàngen laufenden
Série von Linien nimmt der Eflekt des elektrischen Feldes mit steigender
Gliednummer, also abnehmender Wellenlange, zu.
Das Verhâltnis der Intensitâten verschiedener Serien Innerhalb eines
Seriensystems ist beî mehreren Elementen abhàngig von der Starke des
deformierenden elektrischen Feldes. So kônnen unter dessen Wirkung neue
Serien sîchtbar werden, welche ausserhalb des elektrischen Feldes keine
merkliche Intensitàt besitzen.
Diejenige Verbrelterung und Verschiebung von Spektrallinien, welche
eine Erhohung des Gasdruckes oder der lonendichte begleitet, rtihrt her von
dem EfFekt der elektrischen Felder der einzelnen Atome auf benachbarte
lichtemittierende Atome. In Zusammenhang hiermit steht die vielver-
sprechende Idée Habers, die hétérogène Katalyse an festen Oberflâchen auf die
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Déformation von Molektilstnikturen durch die molekularen cleldrischen Felde
zuruckzufllhren. Vielleicht wird der spektralanalytische Nacbweis solcher
elekthscber Felder gelingen.
Doch kehren wir von diesen Einzelheiten wieder zuriick zum Ptx)blein
der Atomstruktur! Wir haben uns zu fragen, ob aus den Wirkungeii des
elektrischen Feldes auf Serienlinien ein Schluss auf die Atomstruktur oder
wenigstens auf den Voi^ang der Emission von Serienlinien zu ziehen ist.
Da haben nun Bohr und Epstein eine Théorie des betrachteten Effektes
entwickelt, welche wenigstens ftir die Serien des einwertigen WasserstofT-
atomions und des zweiwertigen Heliumatomions oder vielmehr tilr daa an
dièse lonen sich anlagernde Elektron die Zahl und den Abstand der Ltnien-
Komponenten im elektrischen Feld erstaunlich genau iibereinstimmend mit
der Beobachtung wiedergibt. Dièse Obereinstimmung bedeutet eine starke
StUtze fUr Bohrs Théorie der Emission von Spektrallinien und somir auch
fiir seine von Rutherford henilbrende Voraussetzung Uber die Struktur des
Wasserstoff- und Helium-Atoms.
Trotz meiner Wertschatzung dieser Letstung der Théorie vermag ich
sie nicht als endgiiltig anzuerkennen ; abgcsehen davon, dass mir der Glaube
an einige ihrer Voraussetzungen feblt, gibt sie die Eriahnit^ nicht restlos
wieder. Ratios steht sie folgender Beobachtung g^enliber, welche mir fUr
die Eribrschung der Atomstruktur sehr wichtig erscheint.
Ein BUndel von leuchtenden Wasserstoff-Kaoalstrahlen hat dank seines
Geschwindigkeit genau so eine Rlchtung wie das elektrische Feld, in welchem
man es verlaufen lassen kann. Stellt man die Achse des BUndels senkrecht
zur Feldachse, so sind die Intensitaten der Komponenten einer jeden zerlegten
Linie ebenso symmetrisch zur normalen Linie wie ihre Abstande rechts
und links von ihr. Stellt man dagegen die Richtung des StrahlenbUndels
in die Richtung des Feldes, so erscheinen diejenigen Komponenten inten-
siver, welche auf der langwelligen Seite der normalen Linie liegen. Und
tasst man die Kanalstrahlcn entgegengesetzt zum Feld laufen, so erscheinen
umgekehrt die kurzwelligen Ltnienkomponcntcn intensîver. Es sieht dem-
nach so aus, als ob das WasserstotTatom oder dessen Ion im elektrischen
Feld liings dessen Achse eine Polaritât besasse, also zwei Seîten in dieser
Achse habe.
Die Erscheinung ist ebenso merkwurdig wie wichtig. Von ihrer theore-
tlscheo Deutung dUrfen wir einen Aufschluss iibcr die Struktur des Wasser-
stoffatoms erwarten. Sie wird vielleicht gelingen, wenn man nicht, wie es
bis jetzt geschehen ist, nur die Wirkung auf ein eînzelnes Elektron an der
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Atomoberflacbe m Rechnung setzt, sondem den Zusammenhaiig der Telle
des Atoms in einer individuellen Struktur zum Ausgangspunkt der Schluss-
folgeningen aus den Beobachtungeti macht
Mit diesem HinweU sind wir wieder vor dem Problem der Atomstniktur
aDgekommeo. Der Grosse dièses Problems werden wir uns bewusst, weno
wir einen filick auf den durchschritteaen W^ zurUclcwerfea. Die Unter-
suchuag der Anderung des Spektnims chemischer Atome infolge der
Anderung ihrer Struktur hat eine Relhe neuer ErecheinuDgen aufgedeckt.
Die Fortnabme elnes Etektrons aus der Oberflache eines Atoms oder setne
Wtederanlagening ftihrt zu durchgreifenden Anderungen des Spektniras der
schwinglablgen Atomteile, und die Déformation der Atomstniktur durch
ein elektrisches Feld drUckt sich In dner vtelgestaltigen Beeloflussung der
Scbwingungen der Atomteile aus. So reicbe experimentelle Frucht das Feld
dieser neuen Erscheinungen bis jetzt auch getragen hat, so vielveraprechend
auch die Anfange der Théorie auf Ihm erscheinen, so sind die doch nur
cin klciner Teil des grossen Problems, nur zum Teil experimentell und noch
weniger theoretisch aufgehellt Ihre Erforschung kann nur ein Beitrag zur
Lôsung des grossen Problems der Atomstniktur sein. Dazu wird es noch
der Arbelt mehrercr Geschlechter bedUrfen. Der Fortschritt von der spe-
kulativen Atomhypothese des griechischen Geistes bis zur Aufdeckung der
elektrischen Naïur der Atomstniktur durch die gennanische Forschung Im
letzten Jahrhundert mag filr das kommende Jabrhundert eine Ermutigung
sein und eine Lehre.
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NOBEL-VORTRAG
gehalten am 2 Juni 1920 in Stockholm
F. Haber.
Hochansehnliche Versammlungl
Die schwedische Akademie der Wissenschaften bat die Darstdlung des
Ammoniaks aus StickstofT uad Wasserstoff der Ehning durch Zuerkennung
des Nobelpreises wert gefundea. Dièse ausscrordentliche Auszeichnung 1^
mir die Pflicht auf, die Stellung zu kenozeicbDcn, die die Reaktion im Rab'
meo des Fadies einaitnmt und den Weg zu schildeni, der zu ihr ge-
filhrt bat.
Es bandelt sich um einen chemischen Vorgang der einfacbsten Art.
Gasfôrmiger StickstofT bildet mit gasfôrmigem WasserstofT nach einfachen
Mengenverhâltnissen gasfôrmiges Ammoniak. Die drei beteilîgten Stotfe
sind seit mebr als einem Jahrbundert dem Cbemiker wohlbekannt. Jeder
von ihnen ist in der zweiten Halfte des vei^ngeaen Jahrhunderts, in der
uns ein Strom neuer chemiscfaer Kenntnisse zufloss, hundertfôltig in seinem
Verhalten unter den verschiedensten Bedingungen studiert worden. Wenn
es dennoch bis in unser Jabrbuodert gedaucrt bat, ehe die Darsteilung des
Ammoniaks aus den Elementeo gefunden wurde, so ist der Grund, dass
ungewôbnlicbe Arbeitsbilfsmittel benutzt und enge Bedingungen innege-
balten werden mussen, wenn es getingen soll, Stickstoff und Wasserstoff in
erheblicbem Maasse zum freiwilligen Zusammentritt zu bringen, und dass
«ne Verbindung experimentellcr Erfolge mit thermodynamisdien tjber-
legui^en erforderlich war. Von besonderem Einâuss war, dass es friilieren
Bearbeitem der Frage nicht gelang, auch nur spurenweise freiwillige Ver-
einigung des Stickstoffs mit dem Wasserstoff zu Ammoniak mit Sicherheit
nachzuweisen. Dadurch entstand das Vorurteil, dass die Darsteilung un-
moglich sei und gewznn eine grosse Starke in der allgemeincn Mcinung
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des Fâches. Ein solchea Vorurteil làsst verboigene Hindernisse erwarten,
die starker als klar erkannte Schwierigkeiten von der Vertiefung in deo
Gegenstand abschrecken.
Das Interesse der naherea Fachgenossen an der Ammoniakdarstcllung
aus den Elementen grtindet sich darauf, dass ein einfaches Résultat mit
ungewohnteo HilfsmittelD erreicht worden ist. Daa Interesse eines wcitcren
Kreiscs hat seine Quelle darin, dass die Ammoniak-Synthese aus den Ele-
menten ins Grosse Ubertragen einen nUtzlichen, ja vîelleicht im Augenblicke
den nUtzlichsten Weg daretellt, um ein wichtiges volkswirtschaftliches Be-
diirfnis zu befriedigen. Dieser praktische Nutzen war nicht das voi^esteckte
Ziel meiner Versuche. Ich war nicht im Zweifel, dass meine Laboratoriums-
arbeit nicht mehr liefem konntc aïs eine wissenschaftliche Feststellung der
Grundlagen und eine Kennzeichnung der experimentellen Hilfsmittel, und
dass zu diesem Ei^ebnîs vicies hinzukommen musste, um ein wirtschaft-
liches Gelingen im industriellen Maasse zu sichem. Aber ich wiirde auf
der anderen Sette diesen Gegenstand schwerlich so eingehend studiert haben,
wenn ich nicht von der volkswirtschaftlîchen Notwendigkeit eines cbemiscben
Fortschrittes auf diesem Gebiete Uberzeugt und von dem Ficbte'schen Ge-
danken erftillt gewesen ware, dass der nacbste Zweck der Wissenschaft in
ihrer eigenen Entwicklung, der Endzweck aber in dem gestaltenden Ein-
flusse gelegen ist, den sie zu rechter Zeit auf das allgemeine Lcben und
die ganze menschliche Ordnung der Dinge Ubt.
Seit der Mitte des vorigen Jahrhunderts hat sich die Erkenntnis Bahn
gebrochen, dass die Zufuhr des Stickstoffs eine Grundbedingung fUr die
Entwicklung der Nàhrpflanze ist, dass aber die Pflanze den elementaren
Stickstoff, der den Hauptbestandteil der Atmosphare bildet, nicht aufzu-
nehmen vermag, sondem den Stickstoff an SauerstoiT gebunden als Salpeter-
stickstoff verlangt, um ihn zu assimilieren. FUr die Bindung an Sauerstoff
kann die Bindung an Wasserstoff, die Ammoniakbindung eintreten, weit
der AmmoniakstickstofT im Boden in Salpeterstickstoff flbergeht. Im Na-
turzustand geht der gebundene Stickstoff dem Boden nicht verloren. Die
gritnen Pflanzen verwerten ihn zum Aufbau komplizierter Bestandteile, ohne
ihn in elementaren Stickstoff zu verwandeln. Tier und Mensch nehmen ihn
mit der Pflanze auf, und gcben ihn in gebundener Form mit ihren Aus-
scheiduogen und schliesslich mit ihrem toten Korper dem Boden wieder
zurtlck. Fâulnis und Verbrennung zerstdren Anteîle von gebundenem Stick-
stoffi aber die Natur deckt den Verlust, indem sie auf der Bahn des Blîtzes
Stickstoff-Saucrstoff-Verbindungen in den bohen Schichten der Atmosphare
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«ntstehen làsst, die der Regen herniederwàscht Zu dteser stickstoffbindenden
Wirkung der êlektrischea Entladung fiigt sie als Quelle gebundenen Stick-
stofis die Tâtigkeit von Bakterien ira Bodeo, die teils frei leben, teils sich
an den Wurzelknôllchen mancher Pflanzen ansiedeln und freieti StickstofT
in gebundenen UberfUhren.
Die Agrarwirtschaft lasst das Gicichgewicht an gebundenem Stickstoflf
im wesentlichen bestehen. Mit dem Ûbergang zum Industriestaat aber
beginnt die Verschlqipung der Bodenerzeugnisse vom Wachstumsort der
Nàhrpflanzen zu entl^enen Verbrauchsstâtten, von denen der gebundene
StickstofT nicht wieder auf den Mutterboden zurUckkehrt, dem er ent-
nommen ist.
Aus dieser Verschleppung entsteht das weltwirtschaftliche BedUrfnis
nach Zufuhr gebundenen StickstofTs zum Boden. Es wird durch die natïonal-
wirtschafUichen RUcksichten gesteigert, die mit der dîchteren Besiedelung
in den Industriestaaten die Forderung entstehen lassen, den heimatlichen
Acker zu gesteigertcr Fnichtbarkeit zu brîngen, und es wird weiter dadurch
vermehrt, dass die emporwachsende Industrie fUr viele eigene chemische
Zwecke gebundenen StickstofT in Anspnich nimmt. Der StickstofTbèdarf
kennzeichnet wie der Bedarf an Kohie den Abstand, der unsere Lebens-
form von der des Menschen trennt, der >seibst den Boden dilngt, den er
bebaut».
Der Landwirtschaft, die immer der Hauptverbraucher ist, wird mit der
Stickstoffzufîihr allein nicht GenUge getan, Kali und Phosphorsaure sind
ihr gleich unentbehrlich. Aber fUr die BeTriedigung des StickstofTbedarfes
stand der Weltwirtschaft von Haus aus ein viel geringerer Reîchtum natUr-
Ucher Vorrâte zu Gebots. So wurde naturgemâss die Soi^e um den Stick-
stofT die erste der grossen KHppen, die die neue Fahrstrasse gefahrdeten,
auf der wir uns in der Weltwirtscbaft seit einigen Jahrzehnten bcwegen.
Unsere Geschichtsbetrachtung, die gewohnt ist, die historischen Tat-
sachen aus der unverànderlichen Natur der Menschen zu verstehen, ver-
fiihrt uns gem, iiber den ungeheuren Einschnitt hinwegzusehen, den das
vergangene jahrhundert in der Geschichte der Menschhett bedeutet. Aile
vorangehende Zeit deckte ihren Bedarf an Enei^e durch die physische Ar-
beit der Menschen und die Ausnutzung von Wind und Sonne, die alter
sind als wir und unsere Lebensbedîngungen uberdauem werden. Das
vorige Jahrhundert hat aile Tore zu dem Energievorrat der Kohle aufgetan
und in den Industriestaaten Lebensformeu eingeblirgert, bei denen die
physische Arbeit der Menschen nur das Rélais betatigt, das den bundert-
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fach starkeren Strom der Koblenenergie in die Adern des Weltwirtschafts-
kôrpers steuert. Damit sind technische Notwendigkdtea entstanden, denen
wir nur zu leicht mangels einer ausreichenden Entwicklung der WisseO'
schaft ohne gendgende Vorsor^ gegeniibersteliea. Der augenblickliche
Zustand der Welt, bel dem die Nachwirkung des Kri^es in Zentraleuropa
erdrUckend auf der Wissenschaltspâege lastet, legt dicse Erinnening be-
sonders nabe.
Das BedUrfnis nach Erschliessung neuer StickstolïqueUeii trat um die
Wende des vorigen Jahrhunderts stark hervor. Seit seiner Mitte schopflen
wir aas dem Bestand an SalpetersttckstofT, den die Natur in der chileniscben
Hochgebii^wUste angesammelt hat. Dann lehrte der Vergleicb des ge-
waltig ansteigenden Bedarfes mit dem abschëtzbaren Vorrat, dass um die
Mitte unseres Jahrhunderts ein Notstand grossen Stils unvenneidlidi war,
wenn die Chemie keinen Ausw^ fand.
Die chemische Fragestellung war nicbt neu. Als man anfing, die Kohte
zu destillteren, war man unter den Destillationsprodukten auf das Ammoniak
gestossen, das in der Fonn des schwefelsauren Ammoniaks Eingang in die
Landwtrtschaft gefunden batte. Noch im Jahre 1S7O ein lastiges AbfalN
produkt der Gasbereitung, war das Ammoniak im Jahre 1900 ein hoch
gewerteter Begleiter der brennbaren Gase geworden, und die Kokerei- Industrie
war in voiler Arbcit, um ubcrall ihre Ofen auf sdne Nebengewinnung
einzurichten. Seine Herkunft aus dem gebundenen StickstofT der Kohle
war geklârt. Die Verbesserung seiner Ausbeute, die kaum mehr aïs '/$
vom Stickstoff der Kohle bel dem Ublichen Verfahren ausmachte, war viel-
fach bearbeitet worden. Aber es war auf diesem Wege keine befriedigende
Losung zu erwarten. Bei einem Durchschnittsgetialt der Kohle von unge-
fabr I % an gebundenem Stickstoff konnte man die Kohle nicht allein um
des SdckstofTs willen verarbeiten. Seine Gewinnung als Nebenprodukt aber
zog der Erzeugung Grcnzen, die es unmôglich machten, aus dieser Quelle
den kUnftigen Ausfall des Salpeters zu ersetzen. Es liess sich voraussehen,
dass der Bedarf an gebundenem Stickstoff, der beim Beginn des Jahrhua-
derts mit wenîgen looooo Tonnen im Jahre zu befriedigen war, in die
Millionen von Tonnen hineinwacbsen musste. Ein solcher Bedarf konnte
nur aus einrr Quelle gedeckt werden, aus dem ungeheuren Vorrat an ele-
mentarem Stickstoff, den unsere Atmosphare darstellt, und die Bindui^
musste auf cbemischem Wege an die einfachsien und verbreitetsten che-
mischen Elemente gclingen, wenn die Losung dem Erfordernis entsprechen
sollte. Wte als Ausgangsmaterial der elementare Stickstoff durch die
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Rohâtoff-Verhâltnîsse unsercr Erde gegeben war, so war -Ja Endprodukt
Ammoniak oder Salpetersaure durch die BedUrfnisse der Pflanze vorge-
schrieben. Die Aufgabe kam atso darauf hinaus, den etementaren Stick-
stoff an Sauerstoff oder an Wasser zu binden.
Auch in dieser Stellung war das chemische Problem nidit neu und
nicht unbearbdtet. Die Veremigung des Stickstoffs mit dem Wasserstoff zu
Ammoniak wie mit dem Sauerstoff zu salpetersaueren Verbindungen hatte
die Wissenscliafl und zum Teil die Technik beschaftigt.
Die Vereinigung mit dem Wasserstoff unmittelbar aus den Elementen
war mit verschiedenen Formen der elektrischen Entladung erzwungen wor-
den, bei denen freilicfa der Energieaufwand in einem abscbreckenden Ver-
haltnis zum Eigebnis stand. Die indirekte Vereinigung hingegen war mit
technisch bemerkenswertem Erfolge bearbeitet worden, indem man den Stick-
stotf mit anderen Elementen vereinigt und dièse Vereinigung nachher mit
Wasser unter Abspaltung von Ammoniak zeriegt liatte. Nur der freiwil-
lige Zusammentritt der Elemente war unbekannt, als icb 1904 begann,
mîch mit dem Gegenstande zu beschafligen, und galt fUr ausgeschlossen,
nactidem man Dnick, WSrme und die vermittelnde Wîrkung des Platin-
scbwammes ausserstande gefunden hatte, sie bervorzubringen.
Der indirekte Weg hat die Wtssenschaft und die Technik immer wieder
bcschâftigt, seit Margueritte und Sourdeval ihn 1860, auf Bunsens und
Plavfairs âlteren Untersuchungcn fussend, an dnem Musterfall entwickelt
hatten. Atzbatyt und Kohle lieferten bei hoher Tcmperatur mit Stick-
stoff Cyanbarium. Bei emiedrigter Temperatur zerfiel dièse Verbindung
mit Wasserdampf unter Bitdung von Ammoniak und Entstehung von Barium-
hydroxyd, das wieder in den Prozess zurUckkehrte, So wurde fortlaufend
unter abwechselnder Bildung und ZerstÔrung des Cyanbariums Kohlen-
saure und Ammoniak aus Kohlenstoff, Wasser und elementarem StickstofT
gewonnen. In dem halben Jahrhundert, das der Verôffentlichung von Mar-
CUERITTE und Sourdeval folgte, ist dieser indirekte Weg, dessen erste tech-
nische Durchflihrung Ubermâssige Anforderungen an die Reaktionsgefasse
stellte, in viclen abgewandelten Formen émeut bearbâtet worden. Der
Baryt liess sich durch feuerbestSndige Oxyde anderer Metalle oder Halb-
metalle ersetzen. Der Vorgang der Sticlcstofltbindung konnte in Teilvor-
gange zeriegt werden, indem zunâchst durch Reduktion das Metall, Halb-
metall oder Metallcarbid hergestellt wurde, das in eïner Folgereaktion den
Stickstofr aufnahm. Das Ergebnis war als Losung des Problems der Am-
moniakdarsteltung niemals vollstandig befriedigend. Vollzog sich die Re-
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duktion des Oxyds und die Aufnahme des Stickstoffs in einem Vorgang,
so verlangtc sic eine sehr hohe Temperatur. Spaltete man den Vorgang,
so gelangte man zu Zwiscbenprodukten, die làchter mit Stickstoff in Re-
aktion traten. Aber das Zwischenprodukt — Metall, Halbmetall oder Car-
bid — forderte dann fUr seiae etgene Erzeugung aus dem Masseavorrat
der Naturprodukte erst recht die Innehaltung von Bedingungeo, die einen
unwirtschaftlichen Aufwand elektrischer Energie — auf elektrolytischeoi oder
elektrothenniscbein Wege — nôtîg machten.
Dem fester gcbauten StickstofTmolektll ist die Leichtigkeit fremd, mit
der sich das Folgelement îm periodischen System, der SauerstofT, teilweise
aufspaltet. Dem Reichtum der Autoxydations-Erscheinungen steht dement-
sprechend ein vollstândiger Mangel an freiwillig beî gewôhnlidier Tem*
pcratur vertaufenden Reaktionen des elementarea Stickstofis in der uabe-
lebten Natur gegcnllber. Die schwere Spaltbarkeit des Stickstoffs brachte
aile die vtelen BemUhungen zum Scheitem, die der Ausbildung eines tech-
nischen Ammoniakverfahrens gewidmet wurden.
Nur an einer Stelle ist man beim Studtum des îndirekten W^es der
Ammoniakbildung aus den Elementen imstande gewesen, die Schwierig-
keiten erfolgreich zu umgehen. FRANCK und Caro haben durcb Ein-
wirkung des Stickstofis auf das im Lichtbogen aus Kalk und Kohle ent-
stehende Calciumcarbid das Calciumcyanïd, den wichtigen Kalkstickstoff,
erhalten. Die Spaltung des Kalkstickstoffs mit Wasser liefert Ammoniak, tind
dièse Spaltung vollzieht sich ohne unser besonderes Zutun in der Ackererde,
der der Kalkstickstoff als Dungemittel zugefUhrt wird. Die darin gelegene
Erspamis technischer Operationen, veibunden mit der Beschrankung der
Rohstotfe auf Kalk, Kohle und Stickstoff, ist fUr die EinbUi^erung dièses
Verfahrens wichttg geworden.
Die Versuche zur Bindung des Stickstoffs an den Sauerstoff reicben
noch weiter zurlick als die Versuche zur Bindung an den Wasserstoff.
Die Grundtatsache der Vereinigung von Stickstoff und Sauerstoff in Funken
hatten schon Cavendish und PriestLEY beobachtet. Das erste Erzeugnis
ist dabei Stickoxyd, das sich in freiwilliger Reaktion mit Sauerstoff und
Wasser zu Salpetersaure umwandeit. Die Stickoxydbildung ist ein Vor-
gang, der unter Wàrmeverbrauch verlàuft und ohne Zufuhr von Energie
nach thcrmcxiynamîscher Ûberlegung erst bei den hôchsten Temperaturen
in merkiichem Umfange freiwillig gcschehen kann. Aber die bei gewôhn*
licher Temperatur notwendige Energiezufuhr ist so kleîn, dass der Nach-
teil dièses Energiebedarfs Uberwogen wird durch den Vorteil, mit Luft und
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Wasser als RohstofTen auszukomnien. So w(irde es kein besseres und wîrt-
scbaftltcheres Verfahren geben kônn«n, um den Stickstofi* zu binden, wenn
ein Mechanismus zu finden wàre, der elektrische Enei^e ohne Verschwen-
dung m dièse Gestalt der chemischen Eneii^e zu bringen erlaubte. Das
Vorbild der Natur, die die Reaktion auf der Bahn des Blitzes hervorbringt,
uod Cavendi^s friihe eifolgreîcbe Nachahmung im Funken mussten mit
der glànzenden Entwicklung der Elektrotechnik in den letzten Dezennien
des vergangenen Jahrhunderts diesen Weg fUr die Losang des Stickstoff-
problems umso stârkcr in den Vordei^rund rucken, je weniger die Fort-
schritte auf dem Wege der Bindung des StickstofTs an den Wasserstoff die
Fachwelt befriedigten. Die glSnzende Entwicklung, die dièse Bestrebungen
im Anfang unseres Jahrhunderts gecommen haben, ist allgemein bekannt.
Die Hauptformen der technischen Gestaltung, die sich besonders an die
Namen von BlRKELAm) und Eyde, von ScHOENHERR und von PAin.lNG
knUpfen, haben jahrelat^^ im Vordet^runde des fachlichen Intéresses ge-
standen. Technisch an einer Reihe von Stellen zu bedeutendem Umfange
ausgebaut und ofienbar in beachtitcbem Maasse geeignet, die Energie mâch-
tiger, gut ausnutzbarer Wasserfôlle filr chemische Zwecke zu verwerten, hat
dièse Méthode der StickstofTbîldung doch den Umfang nicht erreicht, zu
dem sie berufen schien. Als eine Sperre liegt vor ihrcr Fortentwickiung
die Erfahrung, dass mit dem Aufwande einer Kilowattstunde nicht Uber
i6 g Stickstoff in Salpetersâure iibernihrt werden, wahrend eïne vollkom-
mene Umwandlung der elektrischen Enei^e in chemische Enerve den 30-
fachen Betrag ergeben muss. Die Erklarung gaben Muthmann und Hofer,
indem sie dartaten, dass der Hochspannungsbogen, den dièse Verfahren
verwenden, als ein heîsskalter Raum im Sinne Devilles wirkt. Die Stick-
oxydbildung ist durch die thermischen Verhâltnisse im Bc^en und in sei-
ner Umgebung bestimmt und begrenzt. Die Festlegung des thermodyna-
mischen Gleichgewichtes der Stickoxydbildung durch Nernst stUizte dièse
Anschauung. Eine Extrapolation seiner Versuchsergebnisse und der besten
Zahlen ftir die sptsifische Wàrme der beteiltgten Gase bis auf die Tem-
peratur von 3 000^ Cels. oder 4 000° Cels. fiibrte zu dem bemerkenswerten
Schiuss, dass mehr als das l'/i-fache oder Doppelte des technischen Aus-
bringens fUr die Kilowattstunde auch dann nicht zu erreichen war, wenn
aile RUckbildung von Stickoxyd auf dem Abkuhlungswege unterblieb. Die
Quelle der geringen Ausbeute lag darin, dass die Erhitzung einer grossen
Luftmasse auf die hôchstcn Temperaturen nur einem kleinen Bruchteil die
Umbildung in Stickoxyd thermodynamisch ermoglichte. Trotzdem diescr
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Rechnung aus verschiedeneQ GrUnden keine eriiebliche G«nauigkeit beizu-
messen war, kam thr Résultat doch der Wahrheit oiïenbar nahe, Durch
Wânneregeneratioa war eine bedeutende Eaergieersparnis nach praktiscber
Erfahrung nicht erreichbar, offenbar weil die Verschlechtening dcr Abschreck-
ungswirkung, die damit verbunden war, im Gegeowuie wirkte. Von der Bogen-
entladung loszukommen, war nicht mÔgUch, ohne den Boden der Arbeitsweisea
zu verUssen, die dem BedUrfnis der Massenerzeugung entsprachen.
Aber es war vielleicht auch mit Bogenentladung nicht vôllig ausge-
scblossen, von dem Temperaturgebiet loszukommen, in dera die rasche Ein-
stellung des thermodynamischcn GleichgewJchtes jede giinstigere Môglich-
keit einer Umwandlung elektrischer Energie in chemische Uberdeckte^ Der
Bogen lebte ja von der standigen Hervorbrii^ng energierdcherer Gebilde,
in der Gestalt von Gasionen durch die eldctrisclie Energie des Elektronen-
stosses, und es war nicht ohne weiteres einleuchtend, dass die nachfo^ende
Zerstreuung der Energie als Wàrme jcdes andere als das thenntsche Er-
gebnis der Stickoxydbildung ausschloss, zumal Warburg und Letthaeuser
nichtthermische Oxydbildung durch stille elektrische Entladung nachgewiesea
hatten.
Dièse Moglichkeit besass im ersten Dezennium unseres Jahrfaunderts
vie! Interesse und bat mich seit dem Jahre 1907 zu Untersuchungen ver-
anlasst, die wahrend mehrerer Jahre verfolgt wurden. Die Entwicklung der
Dinge hat die Anschauungen in einem kurzen Jabizebnt so veriiodert, dass
es heute beretts schwerfallt, sich in die Aufïassungen zurUckzuversetzen, die
damais herrschtenj aber kennzeicbnend ist, dass eine so benifene und er-
fahrene Beurteilerin chemtsch-technischer M<:^lidikeitea wie die Badiscbe
Anilin- und Sodafabrik meine BemUhungen um eine bessere Ausnutzung
dcr elektrischen Energie bei der Vereinigui^ von Stickstoff und Sauer-
stoff hoch genug bewertete, um im Jahre 1908 mit mir in Verbîndung zu
treten und mir durch ihre Hilfsmittel die Verfolgung des Gegenstandcs zu
erleichtem, wâhieod sie den Vorschlag, mich auch bei der Hocbdruck-
synthese des Ammoniaks zu unterstutzen, mit aller Zurtickhaltung auroahm
und nur zôgemd genehmigte. In der Tat hing die Frage, ob der Schwer-
punkt der technîschen Fortarbeit auf die direkte Darstellung des Ammoniaks
aus den Elementen zu legen sei, auch spâter nocb fUr meine Auffassung
wesentltch davon ab, ob der Aufwand von Enei^e bei der Bindung des
StickstofTs an den SauerstolT sich erheblich vermindem liess. In den tech-
nîschen Fragen, in denen die Wage zwischen Erfolg und Misserfolg schwankt,
hângt die Entscbeidung Uber das Geliogen oder Scheitem meistens an
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mâssigfen Unterschieden im Enei^e- und Materialverbrauch, und Ande-
ningen in diesen Werten, die înnerhalb einer Zehnerpotenz gelegen sind,
entscheiden Uber den Ausgang.
Deshalb habe ich mit einer Reihe ausgezeicbneter Mitarbeiter die Ar-
bejten Uber die Stickoxydbildung durch elektrische Entladung langere Zeit
verfolgt Ich habe das Druckgebiet ven 12 Atmospharen bis zu 2$ mm
Quecksilber durchgesucht, den Bogen von der Wandung und Von der
Anode her gekuhlt und den Zusammenhang von Energieverbrauch und
Frequenz bis zu etwa 50000 Wechseln pro Sekunde verfolgt Es wurden
Stickoxydkonzentrationen von 10 % in Luft bei vermindertem Druck erreicht,
die eine Abweichung vom thermodynamischen Gleichgewicht bedeuteten.
Aucb konitten Ausbeuten an gebundenem Stickstoff fïir die aufgewandte
Kilowattstunde erreicht werden, die um 10 % bis 15 % den frtlher erwàhnten
technischen Wert von 16 g iiberholten. Aber dièse Vorteile waren an sich
nicht durchschlagend uod wurden zudem durch Arbeitsweisen erzielt, die
fur dte tJbersetzung tn einen grossen Masstab wenig gUostig waren. So
fiihrte dièse Gruppe von Untersuchungen zu einer Bestarkung der Meinung,
dâss die Losung der technischen Aufgabe îo der unmîttdbaren Vereinigui^
des Stickstoffs mit dem WasserstofT zu suchen sei.
Zu demselben Résultat leitete ein Studium der Stickoxydbildung in
Druckflammen. Dass die Explosion der brennbaren Gase mit Stickstoff
und SauerstofT zu der Bildung von nitrosen Produkten fuhrt, war seit Bun-
sen bckannt. LiVEiNG und Dewar hatten die Salpetersàurebildung bei
der WasserstoflTlamme unter Dmck beschrieben. E^ schien mir notig,
auch mit dieser Stickoxydquelle nàher vertraut zu werden, bei der die Wârme
als Ener^equelle unter Bedtngungen benutzt wird, die der Industrie be-
sonders gelaufig sind. Es lagen Vorschlage vor, die dte Explosionsvor-
gange zugleich motorisch verwerten und als Quelle der Stickoxydbildung
verwenden woUten. Ich habe auf dièse Verkniipfung zweier ganz verschie-
dener Aufgaben keinc Hoffnungen gesetzt. Aber die Ausnutzung der
Wàrme von Flammcngasen schien mir mit der Gewinnung von Stickoxyden
nicht unvereinbar und einer naheren Untersucbung wert. Sie ist auf die
Flammen des Kohlenoxydes, des WasserstofTs und des Acetylens erstreckt
worden. Es ergab sich, dass auf 100 MolekUle der Verbrennungshaupt-
produkte, Kohlensâure und Wasserstoff, 3 bis 6 MoIckUle Salpetersaure cr-
Jialten werden konnteo. Beim Koblenoxyd und WasserstofT bedurfte es
dazu des erhôhten Druckes. Das Koblenoxyd war vor den wasserstofîhal-
tigen Gasen im Vorteil, weil die Gegenwart des Wasserdampfes in den
12 — 213197. Lu trix Nsbfl. içtq — iqao.
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heissen Verbrennungsprodukten die RUckbildung des Stickoxydes in die
Elemente auf dem AbkUhlungswege begUnstigte. Bei diesem Gas war das
Molekularverhaltnis des Stickoxydes zur Kohleasaure mit Luft leicht auf
3 : 100, mit einer sauerstofTreicbereo Mischung auf das Doppelte zu bringen.
Fur die technische Aus^hrung erwiesen sich dièse Werte abcr nicht als ein
ausreichender Anreiz, das Gewicht, das auf die unmittelbare Vereinigung
des Stickstoffs mit dem Wasserstoff iiel, erfuhr dadurch abermals eine Ver-
stërkuDg.
Der Veieinigung von SttckstofT und Wasserstoff durch stille elektrische
Entladung und durch den Funken bin ich nicht nachgegangen. Es schien
mir sicher, dass dieser W^ sich nicht als der zweckmâssige enveisen wtirde.
In letzter Linie entschied Uber jeden Weg das Verhâltnis des Energieauf-
wandes zum Ausbringen oder anders gefasst des Kohleverbrauches zum
StickstofTgewinn, wobet ein Aufwand an Wasserkraft gieich dem âquivalen-
ten Aufwand von Kohle zu rechnen war. Nichts aber erschien weniger
hoffnungsvoll als der Gedanke, bei der erzwungenen Vereinîgung von Stick-
stoff mit Wasserstoff mit so wenig Energie auszukommen, dass man noch
den Aufwand fUr die Wasserstoffherstellung in Kauf nehmen konnte. Es
blieb niir die Môglichkeit, die Bedingungen einer freiwilligen Ammoniak-
bildung aus den Elementen aufzufinden. Die positive Bildungswârme des
Ammoniaks sprach fUr die Môglichkeit seiner Bildung ohne die Zuhilfe-
nahme elektrischer Enei^e. Dagegen sprach, dass weder Deville noch
Ramsay und YOUNG aus Stickstoff und Wasserstoff in der Hitze Ammoniak
erhalten hatten. Ramsay und Young, die 1884 beim Studium der Zer-
setzung des Gases in der Nâhe von 800* Cels. stets eine Spur unzersetzten
Ammoniaks beobachtet hatten, waren besonders bestrebt gewesen, bei der
gleichen Tempcratur dièse Spur aus den Elementen mit Eisen als Ûber-
tràger zu erhalten. Aber der Versuch war mit den reinen Gasea erfolglos
verlaufen. Hier lag eine Undeutlichkeit vor, deren Aufklàrung Uber die
Môglichkeit einer unmittelbaren Ammoniakerzeugung aus den Elementen
entschied. Ich habe deshalb damit begonnen, durch ziemlich grobe Ver-
suche die ungefahre L^e des Ammoniakgleichgewichtes in der Nahe von
I 000° Cels. zu bestimmen. Dabei erwies sich nun, dass die alteren Ver-
suche nur durch einen ZufaJl n^ativ verlaufen waren; denn es gelang in
der Nàhe von i 000° Cels. leicht, mit Eisen als Kontaktstoff den gleichen
Ammoniakgehalt von beiden Seiten zu erreichen. Die Eigebnïsse der ein-
zelnen Versuche schwankten zwischen '/i™ % und '/so %, und ich sah damais
wegen einzelner herausfallender Zahlen die obère Grenze aïs den wahrschein-
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lichen Wert an, wahrend sich spater durch genauere Bestimmungen die
untere aïs richtig herausgestellt und die Quelle der hôherea Werte in def
Eigenschaft der Katalysatoren gefunden hat, in frischem Zustande vortlber-
gehend das Gleichgewidit iiberschîessende Ammoniakbîtdung herbeizufuhren.
Es ergab sich weiter, dass dassetbe Résultat mit Nickel wie mit Eisen zu
erhalten war, und es wurden im Catctutn und besonders îm Mangan Kon-
taktstofTe gefunden, die auch bei niederer Temperatur einen Zusammentritt
der Elemente herbeifUhrtea Bei i 000° war die Reaktionsgeschwindigkeit
ausreichend, um mit einer kleinen Menge fortiaufend eine vergleichsweise
grosse Menge Ammoniak zu erzeugen, Durch eine Zirkulationseînrlchtung,
die dcn Gasstrom abwechselnd bei hoher Temperatur mit dem Metail in
Berilhrung brachte und dann das Ammoniak bei gewôhnlicher Temperatur
durch Auswaschen entfernte, liess sich die Umbildung einer g^ebenen Gas-
masse zu Ammoniak schrittweise durchfuhrcn.
Aus der Bestimmung bei einem Druck, einer Temperatur und einer
Ausgangsmischung von Stickstoff und Wasserstoff liess sich nach dem
Stande der Théorie das erreichbare Ergebnis ftlr beliebige Temperaturen,
Drucke und Mîschungsverhâltnisse von Stickstoff und Wasserstoff annâbemd
voraussagen. Aus der formelmassigen Fassung war ohne weiteres die Er-
hôhung des erreichbaren Maximatgehaltes mit sinkender Temperatur, seine
Propordonalitât mit dem Gasdruck und die Tatsache vorauszusagen, dass
eine Mischung von 3 Teilen Wasserstoff und i Tcil Stickstoff die hochsten
Ammoniakgehalte liefem musste. Am wesentlichsten war die damais ge-
wonnene Einsicht, dass von beginncnder Rol^lut aufwarts kein Katalysator
mehr als Spuren Ammoniak in der gUnstigsten Gasmischung erzeugen
kann, wenn man bei gewôhnlichem Druck arbeitet, und dass auch bei stark
erhohtem Druck die Lage des Gleichgewichtes stets sehr ungunstig bleiben
musste. Wenn man praktische Erfolge mit einem Katalysator bei gewôhn-
lichem Drucke erreichen wollte, so durfte man seine Temperatur nicht wc-
sentlich iiber 300° steigen lassen. Damit schien mir im Jahre 1905 die
weitere Verfolgung des Gegenstandes aïs aussichtslos gekennzeichnet. Die
Herstellung der Verbindung aus den Elementen war wohl gelungen und
die Bedingungen einer Synthèse in grosserem Stil physikalisch gekennzeichnet,
Aber dièse Bedingungen erschtenen so ungiinstig, dass ste von einer Vertiefung
in den Gegenstand abschreckten. Denn die Auffindung von Kontaktstoffen,
die noch in der Nâhe von 300° eine flotte Einstellung des Gleichgewichtes
bei gewôhnlichem Drucke lieferten, war mir vollig unwahrscheinlich. Sie
sind auch in den inzwischen verflossenen 1 5 Jahren nirgends gefunden wor
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den. Eine Durchftlhning der bei gewohnttchém Drucke nachgewiesenen
Ammoniakbitdung unter bohem Druck konnte im Laboratoriumsmasstabe
keine emstlicheSchwierigkeit haben. Es bedurfte dazu nur eîner geringen
Umbildung des Druckofens, mit dem Hemfel i; Jahre friiher die Stick-
stofTaufnahme bei der indirekten Ammomakbildung unter Drucken bis zu
66 Atm. verfoigt hatte. Aber ich hielt sie nicht der Miihe fiir wert; dcnn
ich unterlag damais dem verbreiteten Urteil, dass die technische Durcfa-
fiihrung einer Gasreaktion bei bcginnender Rot^lut unter hohem Drucke
unmoglich sei. Auf diesem Stande verblieb die Sache wâhrend der oach-
sten 3 Jahre. Hingegen envies sicfa eiae neue Bestimmung des Ammoniak-
glâchgewichtes schon 1906 aïs erforderlich. Im Gange seiaer Uotersuchun-
gen iiber das nach ihm benannte Warmetheorem war Herr Nernst zu
einer Naherungsformel gelangt, die aus den Werten der Wârmetônung und
der sogenannten chemischen Konstanten eine Voraussage der Gleichgewichte
erlaubte. Sie ergab beim Ammoniak eine Abweichung.von den aus mei-
nen ersten Bestimmungen gefolgerten Werten, die, wie spater ersichtlich
wurde, durch den damais benutztcn Erstwert der konventionellen chemischen
Konstante des Wasserstoffs hervorgerufen war. Dièse Abweichung fiihrte
zu neuen Gleichgewichtsbestimmungen, die Herr Nernst in seinem Institut
mit einem von ihm angegebenen Druckofen ausfiihren liess, wahrend ich in
Gemeinschaft mit Robert le Rossignol die Bestimmungen unter gewohn-
lichem Drucke mit grdsserer Soldait als friiher wiederholte. Weitere Ar-
beiten folgten, die der Feststellung des Gleichgewichtes bei gewôhntichem
Druck und bei 30 Atmosphâren in einem erweiterten Temperaturbercich
der Ermittlung der Bildungswârme des Ammoniaks aus den Elementen bei
gcwohnlicher Temperatur und an der Schwelle der Rotglut und schliesslîch der
Kenntnis seiner spezifischen Wàrme bei erhôhter Temperatur gewidmet waren.
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Im Gange dieser Untersuchungen bin ich 1908 in Gemeinschaft mit
meinem jUngeren Freunde und Mitarbeiter Robert le Rossignol, dessen
ich an dieser Stelle mit besonderer Herziichkeit und besonderem Danke
gedenke, an die 3 lahre frUher verlasscne Aufgabe dcr Ammoniakdarstel-
lung wieder herangetreten. Ich war unmittelbar zuvor mit den Arbeitshilfs-
mittcln der Luftverflussigung vertraut geworden, hatte glcichzeitig Einblick
in die Formiatindustrie erhalten, die strômendes Kohienoxyd auf Alkali in
der Wàrme unter erhôhteoi Drucke zur Einwirkung brachte, und hielt es
nicht mebr fîir .ausgeschtossen, in technischem Masstabe Ammoniak bei
hohem Druck und hoher Temperatur zu cizeugen. Aber die ungQnsdge
Beurteilung durch die Fachgenossen belehrte mich, dass es etnes eindrucks-
vollcn Fortschrittes bedurfte, um das tcchnische Interesse fUr den Gegen-
stand zu wecken.
E^ war zuaâchst klar, dass der Cbcrgang zu moglichst hohem Drucke
vorteilhaft war. Die Lage des Gleichgewichtes wurde dadurch gUnstiger,
und fUr die Reaktion^eschwindîgkeit liess sich das gleiche cnvarten. Der
Kompressor, iiber den wir verfligten, erlaubte die Verdichtung der Gase
auf 200 Atm. und bestimmte damit den Arbeitsdruck, der fur grdssere
Versuchsreihen nicht bequem zu Uberschreiten war. In der Nâhe dièses
Druckcs lieferten die Katalysatoren, mit dcnen wir durch die Gleichgewichts-
besttmmungen l>ekannt geworden waren, vorzugsweise Mangan, nachst ihm
Eisen, oberhalb 700° mit Leichtigkeit eine rasche Vereinigung des Stick-
stofis mit dem WasserstofT. FUr ein eindrucksvoUcs Ergebnis aber bedurfte
es der Auffindung von Kontakten, die zwischen 5c» und 600' einen flotten
Umsatz herbeiflihrten. Wir kamen auf den Gedanken, die sccfaste, siebente
und achte Gruppe des periodischen Systems, deren Spitzenmetalle Chrom,
' Mangan, Eisen und Nickel ein ausgepragtes katalytlsches Vermtigen be-
sassen, nach Metallen zu durchsuchen, die noch gunstiger wirkten, und ent-
deckten solche im Uran und Osmium. Dabei fanden wir fiir die grosse
Abhangigkeit, in der die Leistung eines Kontaktcs von der Art seiner Her-
stellung stand, beim Osmium ein besonders ausgepragtes Beispiel. Mit
ihrer Hilfe liessen sich bei 200 Atm. die beiden Forderungen erfiiilen, die
wir an eine technisch liberzeugende Ausfùhrung des Versuches stellen zu
mUssen glaubten; die eine betraf den Gehalt an Ammoniak, die andere die
pro ccm des Kontaktraumes und Stunde erzeugte Ammoniakmasse: mit
einem Gehalte von rund 5 % war die 1905 bescbriebene Umlaufsvorrichtung
nicht mehr die Darstellung einer Bildungsweise, sondem ein Herstellungs-
veifahren Bei einer Ausbeute von raehreren Grammen Ammoniak pro
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'4
Stunde und ccm des geheizten Hochdruckraumes konnten dessen Abmes-
sungen so klein bleibcn, dass die Bedenken der Industrie nach unserer Auf-
fassung schwioden mussten.
Es bedurftc schliesstich noch eines Aufbaues der Zirkulationseinricbtung,
die als ein Modell der technischen Durchftlhrung gelteo konnte. Es wâre
nicht zweckmassig gewesen, die Bilduog und die Entfemung des Amoio-
Diaks aus dem Gasstrom durch eine Entspannung zu trenaen. Der Wechsel
von Ammoniakerzeugung und Ammoniakabscheidung musste ofTenbar bei
konstantem Hochdnick am einfachsten durcbfQhrbar sein. Wesentlich er-
scbien, dass die bei der Ammoniakbildung erzeugte Wàrme den vom Kon-
takt abziehenden Gasen, in denen sie lediglich stôrend wirkte, entzogen und
aut das Frischgas Ubertragen wurde, damit der Vorgang die fUr seinen Ab-
lauf erforderliche Temperatur durch seine eigene Wârmeereeugung lîeferte.
Der gcmeinsam mit Robert le Rossignol durchgeftlhrte Bau und Be-
trieb einer klejnen Anordnung, die diesem Gesichtspunkte entsprach, ver-
bunden mit der Leistung der erwahnten neuen Kontakte, genUgten in der
Tat, um die Badische Anilin- und Sodafabrik, die zuvor dem indirekten
Wege der Ammoniakdarstellung mittels der Nitride des Aluminiums, des
Siliciums und Titans ihre Arbeit gewidmet hatte, zur Aufnahme der Hoch-
drucksynthese aus den Elementea zu bestimmen.
Die Firma hat danach die Kontakte mit wesentlich grossereo Hilfs-
mitteln in weitem Umfange studiert und in der Temperatur, die bei ihrvr
Herstellung innegehalten wird, und besonders in dem absichtlichen Zusatz
indifTerenter Stofî'e Mittel gefunden, uq^ die Leistung schlechterer Katalysa-
toren auf die des Osmiums und Urans zu bringen. Das Ei^ebnis war
namentlich wichtig bei dem klassischen Ammoniakkontakt, den Ramsav
und YouNG fur die Zerlegung bevorzugt hatten, nâmlich dem Eisen. Fur
die Konstruktion des Ofens fand sie eine Verbesserung, die die bei linge-
rem Gebrauche von ihr beobachtete Einwirkung des Wasserstoffs auf den
Kohlenstoffgehalt des Stahls beseitigte. Die Hauptarbeît erwuchs der Firma
aber aus der Vertauschung des elektrolytischen Wasserstoffs, mit dem un-
sere Versuche ausgefuhrt waren, gegen den Wasserstoff des Wassergases,
der Verunreinigungen mit sich brachte. Die Schwierigkeiten, die der tecb-
nische Leitcr, Hcrr Dr. BosCH, zu Uberwînden batte, àhneln denen, die sein
Vorgânger Knietscu bei der technischen Durchfuhning des Schwcfelsaure-
Kontakt-Prozesses gleich erfolgreich bewâltigt hat. Direktor BosCH hat
aus der Synthèse des Ammoniaks eine Grossindustrie gemacht.
Von âusseren Merkmalen der Laboratoriumsarbeit sind in dem heu-
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'5
tigen Grossbetriebe der Arbeitsdnick in der Nahe von 200 Atm., die Ar-
beitstemperatur von ungeAihr 500 und 600*, der Umlauf unter dauemdem
Hochdnick, die Art der WarmeUbertragung vom Abgas auf das Frischgas
erhaiten geblieben.
In jungster Zeit bat CLAUDE eine Verbesserung des Verfahrens durch
Verwendung hoherer Drucke angekUndigt. Das Dnickgebiet in der Nâhe
von 200 Atm. ist seinerzeit nur darum gewahlt worden, weil es nach dem
Staode der Kompressortechnik die Grenze des bequem zuganglichen Be-
reiches darstellte. Icb bîii selbst bei spâteren Versucheo zusainmen mit
Herro GrEEN^'OOD bis auf 370 Atm. gegangen. Ein gnindsâtzliches In-
teresse hat der hôhere Druck nur dann, wenn er die Temperatur der flotten
Umsetzung erheblich hinabdrUckt, ohne neue technisdie Schwierigkeiten zu
schaiTen.
Aus der mitgetcilten Gleichgewichtstabelle ersieht man, dass der tjber-
gang von gewôhnlichem Druck zu 200 Atm. die gUnstigen Gleichgewichts-
bedingungen, die zwisclien 200° und 300° Cels. bestehen, bei einer Tem-
peratur schafTt, die 300° hoher liegt und die Katalysatoren zu kraftiger
"Wirkung befahigt. Warum es dafUr der hoheren Temperatur bedarf, ist
eine Frage, dcren Beantwortung wir einer erleuchtcteren Période der Wis-
senschaft tlberlassen miissen. Die hétérogène Katalyse der Gasreaktionen
ist ein Vorgang, dessen erste Phase anscheinend eine clektrodynamische
Verzeming des Molekuls durch die Atomfelder an der Grenze des festen
KontaktstofTes gcgen den Gasraum, also eine Eischeinung aus einem Ge-
biete der Motekularphysik darstellt, in das wir durch Starcks Entdeckung
«ben erst den ersten Einblick getan haben.
Die Synthèse des Ammoniaks aus den Elementen ist ein Ei^ebnis,
das der physikalischen Chemie nicht entgehen konnte. Den Gedanken der
Umkehrbarkeit des Ammoniakzerfalls haben schon Deville und Ramsay
und YouNG gehabt. Le Chatelier hat den Temperatur- und Druck-
einfluss schon 1901 iiberlegt. Misserfolg des ersten synthetischen Versuches
aber hat ihn bestimmt, den Gegenstand zu verlassen und die angestellten
Erwagungen nur in der Verborgenheit einer franzosischeo Patentschrift unter
fremdem Namen auszusprecben. Ich selbst habe erst langere Zeit nach dem
erfolgreichen Abschluss meiner Versuche davon Kenntnis erhaiten.
Die gefundene Losung der Aufgabe nimmt ihre Bedeutung daher, dass
das Gebiet der sehr hohen Temperaturen nicht betreten wird und das Ver-
hâltnis von Kohleaufwand zu Stickstofî'erzeugung darum gtinstiger ausfàllt
als bei anderen Verfahren. Das Ergebnis reicht anscheinend aus, um uns
.y Google
i6
in Gemeinschafl mit den anderen Formen der Stickstoffbindui^, die icb
gestreift habe, der Zukunftssorge zu entheben, die uns die drohende £r-
schopfung der Salpeterla^er vor 20 Jahren bereitet hat.
Vielleicht ist dîese Losung keine endgtiltige. Die Stickstodbakterien
lehren, dass die Natur in den verfeinerten Formen der Lebenschemie noch
Môglichkciten kennt und verwîrklictit, deren Nachahmung sicb vorerst un-
serem Konnen entzieht. Genug, dass inzwischen neuer Reicbtum an Nahruog
der Menscfahnt ans reicherer StickstofTdiingung des Bodens zuâiesst und
die chemische Industrie dem Landmann zu Hilfe kommt, der auf der fried-
lichen Erde Steine in Brot verwandeit
AnmerkungCn.
1.) Die Ergebnisse waren in Kurze die folgendcn:
a) Wahre spezilïsche Warme Cp des Ammoniakgases pro Mol bei konstantem
Druck zwischen 309* und 523 Cels. Cp = S, es + 3,5 ■ lo"^ t + 5,1 • 10"* t".
b) Bildungswâime Q des Ammoniakgases bei konstantem Druck in Gramm-
kalorien pro Mol aus den Eleraenten bei t° Cels. Q = 10950 + 4,0; t —
c) Prozenlgehalte an Ammoniak im Glcichgcwlchte mit Stickstoff-Wasser-
stofTmischung
(3 Vol. Hi + 1 Vol. Ni).
Fiir die Berechnung ist der Ausdnick benutzt:
Pni Va Phî fa 4iS7' T 1,985 4,sji 4,S7.
Auch Ausdiiicke mit hôheren GliederD fiir die Temperatur lassen slch den Beob-
achtungen anpasscn. Ein rationeller Ausdruck wird erst aufgestellt werden kon-
nen, wcnn eine, rationelle Darstellung der spezifischen Wiinne aller 3 beteiligten
Gose gegliickt ist.
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L'INVAR ET L'ÊLINVAR
Conférence Nobel.
par
Ch.-Ëd. Guillaume.
L'anomalie des aciers au nickel.
Découverte de fanomalie. — En 1889, la Conférence générale des Poids
et Mesures était réunie à Sèvres, siègedu Bureau international. Elle accom-
plissait le premier grand acte dicté par la devise inscrite au fronton du
splendide édifice qu'est le Système métrique: A tous les temps, à tous les
peuples; et cet acte résidait dans la sanction et la répartition, entre les
gouvernements des États adhérents à la Convention du Mètre, des étalons
prototypes destinés à répandre, dans le monde entier, l'unité métrique avec
une prédsion inconnue jusque-là.
Ces prototypes étaient, à la vérité, admirables. Ils étaient construits
avec cet alliage de platine et d'iridium, réalisé par Henri Sainte-Claire-De-
ville, et qui réunit toutes les qualités de dureté, de permanence, de résis-
tance aux agents chimiques, le rendant apte à ta construction d'étalons
appelés à durer pendant des siècles. Mais leur prix élevé les excluait du
domaine ordinaire des sciences; un seul mètre coûtait, en effet, à cette
époque, 7000 couronnes, et combien plus aujourd'hui!
La recherche d'une solution moins dispendieuse s'imposait; car, entre
ces précieux prototypes et des étalons ne donnant que des garanties pré-
caires, existait une lacune que rien ne permettait de combler.
C'est à l'étude de ce problème que je consacrai, en 1891, une première
recherche. Bientôt furent mises en évidence les qualités réellement excel-
lentee du nickel pur; et aujourd'hui encore, c'est à ce métal que l'on a
recours lorsqu'on veut obtenir un étalon inoxydable, invariable dans le
cours du temps, rigide et de moyenne dilatabilité. Cepend^it une diffi-
culté m'arrêta dans la généralisadon de son emploi. 11 s'agissait essentielle-
ment de la construction d'un étalon géodésique de 4 mètres de longueur,
.y Google
et aucune usine productrice de nickel ne voulut s'engager à livrer, parfaite-
ment saine et exempte de fissures, la barre qui en était capable.
La suite des recherches fut orientée par quelques hasarda heureux.
En 1895, M. J.-R. Benoit ayant entrepris, à la demande de la Section tech-
nique de l'artillerie à Paris, l'étude d'un étalon fait en un alliage de fer
avec 22 p. 100 de nickel et 3 p. too de chrome, lui reconnut une dilatabilité
voisine de celle du laiton. Cet alliage était non magnétique; il manifestait
donc une double anomalie.
On connaissait déjà, depuis quelques années, les phénomènes si curieux
découverts par John Hopkinson, et que l'on peut brièvement décrire dans
les termes suivants: certains alliages de fer et de nickel, au voisinage de
2$ p. 100 de ce dernier, sont, au retour de la forge, non magnétiques et
de faible dureté; mais, lorsqu'ils ont été refroidis, par exemple dans l'acide
carbonique solide, ils sont durs et fortement magnétiques; de plus, dans
cette transformation, leur volume s'est accru de 2 p. lOO environ.
Les phénomènes trouvés par Hopkinson et par M. Benoît présentaient
entre eux une évidente parenté. Mais, si intéressante qu'ils fussent pour
un physico-chimiste, un métrolt^ste devait éviter tout contact avec eux.
Un alliage qui se transforme, un autre dont la dilatabilité est élevée, sont
impropres à la construction d'étalons de longueur.
La question changea d'aspect lorsque, en l8g6, je fus mis sur la trace
d'un fait nouveau et bien inattendu, en étroite connexion avec ceux qui
viennent d'être rapportés. Une barre d'acier à 30 p. 100 de nickel étant
parvenue au Bureau international, je trouvai sa dilatabilité d'un tiers envi-
ron plus faible que celle du platine. I^ suite de l'étude ainsi commencée
était pleine de promesses; je la poursuivis avec acharnement.
Pour la métrologie, la question des dilatabilités est fondamentale; en
effet, l'erreur commise sur la mesure de la température se reporte sur celle
de la longueur, proportionnellement à la dilatabilité de l'étalon, et les efforts,
continuellement renouvelés, que les métrologistes s'imposent pour protéger
les instruments de mesure contre les actions perturbatrices de la température,
montrent clairement l'importance qu'ils attribuent aux erreurs dues aux
dilatations.
Il est de notion courante, par exemple, que de bonnes mesures ne
peuvent être faites qu'à l'intérieur d'un bâtiment dont les salles sont très
fortement protégées contre les changements de la température extérieure,
et la présence même de l'observateur crée une cause perturbatrice contre
laquelle il est souvent nécessaire de prendre de grandes précautions.
.y Google
Avant la découverte de l'anomalie que je viens de signaler, tout
physicien aurait affirmé qu'il n'y avait pas d'espoir de la résoudre à l'aide
de métaux ou d'alliages dont la dilatabilité fût de beaucoup inférieure aux
valeurs connues, parce qu'on avait toujours considéré la r^e des mélanges
comme pratiquement suivie.
Mon premier soin fut de vérifier le sens de la marche des dilatations
en fonction de la composition des alliages. Cette précaution n'était pas
inutile, puisque, entre l'alliage à 22 p. too, non magnétique, et l'alliE^ à
30 p. 100, magnétique, il pouvait se produire une discontinuité. Des ex-
périences faites sur deux alliages encadrant le second, et que me remit la
Société de Commentry-Fourchambault & Decazeville, établirent la continuité.'
Classification par les propriétés magnétiques. — La mesure précise des
dilatabilités est longue et délicate. Comme on se trouvait, indubitablement,
en présence d'une anomalie affectant toutes les propriétés des nouveaux
alliages, il fallait s'aider de méthodes d'une application plus dsée. L'étude
de la susceptibilité magnétique s'offrait d'elle-même, car, s'il s'agit seule-
ment de constater la présence ou l'absence de fcrro-magnétisme, les expé-
riences sont élémentaires.
L'ébauche de cette étude me fit connaître l'existence de deux trans-
formations distinctes. L'une est irréversible; c'est celle qu'avait découverte
Hopkinson; l'autre est réversible; sa constatation était nouvelle. Plusieurs
observateurs, notamment M.M. Osmond, Louis Dumas, Rerre Weiss et ses
élèves, Nagaoka, Honda, en ont fixé les détails.
Un diagramme très simple permet de saisir d'un coup d'œil l'ensemble
des transformations des ferro-nickels, rapportées à leurs propriétés magné-
tiques.
Partant du fer, ces transformations se séparent en deux nappes, AB,
AC, qui vont en s'écartant graduellement (fig. i). A la traversée, de haut
en bas, de la courbe inférieure, le magnétisme apparaît, puis il croît jusqu'à
une certaine limite. Lorsqu'on réchauffe l'alliage, il décroît à partir d'une
température donnée, et disparait définitivement au passage de la courbe supé-
rieure. Au contraire, le passage de la courbe unique marque, dans les
alliages à plus haute teneur en nickel, à la fois l'apparition, au refroidisse-
ment, et la disparition, au réchauffement, des propriétés ferro-magnétiques.
' Cetle Société, bous l'impulaion initiale doonfe pai son directeur général, M. Heniy
Fayol, De s'en est pas tenue là; elle m'a fourni, en m'en communiquant les analyses, des
alliages dont le nombre dépasse six cents. C'est gcâce à cette libérale collaboration que mes
travaux ont pu ttie poursuivis pendant pr^ d'un quart de sitcle.
«Google
Le croisement des courbes des deux catégories a un sens préds: des
additions de carbone, de chrome, de manganèse, abaissent notablement ia
température des transformations irréversibles, mais ont beaucoup moins
d'action sur les transformations réversibles. Il est donc possible de suivre
la transformation réversible dans la région des alliages normalement irré-
versibles.
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Fig, I — Haut: Tempéiatuce de tiansformation magoél^ue des acîeis au nickel cd
fonctioD de leur composition. Les branches AB et AC se rapportent aux
alliaigea irrcvcnibles, la branche DE aux alliages réversibles.
ibii. iwi Sas: Varialions de la susceptibilité magnétique des aciers au nicltel en
foDction de la tem pàature dans le) T^ons des alliages inévertibles
et réversibles (les abscisses figurtnt la tetopérature, les ordonnées la
susceptibilité).
D'autre part, à la droite du croisement, un refroidissement modéré
laisse le magnétisme complètement réversible; un refroidissement plus poussé
fixe la transformation, et la rend irréversible. '
Supposons, maintenant, un troisième a.xe, perpendiculaire aux deux
autres, le long duquel nou.s porterons la valeur de la susceptibilité, et, dans
le diagramme solide ainsi obtenu, faisons deux sections orthogonales ab,
cd. Dans la région irréversible, l'alliage préalablement refroidi conserve, le
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5
long de ABC (fig. I*^), la susceptibUité acquise, laquelle revient à zéro le
long de CD. Au refroidissement, elle restera nulle jusqu'au point F, où elle
recommencera à monter, en suivant la courbe FB.
On peut arrêter le refroidissement à un moment quelconque, puis
réchauffer l'alliage, lequel conserve les propriétés magnétiques constantes
marquées par la ligne B'C.
Dans la région réversible, la susceptibilité est représentée par la courbe
unique ABCDEF (fig. i'").
Toutes les propriétés des alliages qui nous occupent sont liées à ces
transformations, et l'on retrouvera, dans les courbes représentant les chan-
gements du volume ou du module d'élasticité, les caractères de celles que
nous venons de tracer.
Le guide étant ainsi trouvé, je donnai mon plus grand effort à l'étude
des changements de volume, qui constituent le fait métrologique capital lié
à l'existence de ces alliages.
Changements de volume.
Méthodes. — C'est au cours du XVIII'"* siècle que la dilatabilité des corps
solides fut mise nettement en évidence. Le célèbre physicien et géodésien
français Bouguer voulut, un jour, en f^re constater les effets à un nom-
breux public, et, dans ce but, suspendit, sous le dôme de l'Hôtel des In-
valides, un fil de métal soutenant une lunette, balancée sur deux pointes.
La lunette visait une mire lointaine, et lorsque, au cours de la journée, la
température s'élevait puis s'abaissait, les variations de longueur du fil étaient
décelées par le mouvement du point de la mire aperçu dans la lunette.
Mais il s'agissait là seulement d'une constatation, et non d'une mesure.
Diverses méthodes de détermination des dilatations ont été mises en œuvre
au cours du XIX*°" siècle; celle dont je me suis servi presque exclusivement
est celle du comparateur, dont le baron Wrede avait recommandé, au
Bureau international, l'emploi sous la forme qu'il avait lui-même utilisée, et
qui, perfectionnée dans le cours des années, notamment par M. J.-R, Benoît,
a conduit aux procédés actuellement en usage.
Deux microscopes micro métriques, fixés à des piliers de pierre, visent
verticalement les traits d'une règle immei^ée dans l'eau, et mesurent les
changements de sa longueur lorsqu'elle est portée successivement à diver-
ses températures. Mais, comme la distance des microscopes n'est pas fixe,
on procède par des mesures alternées de la règle à étudier et d'un étalon
maintenu, dans une deuxième auge, à une température pratiquement con-
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stante. Cette méthode est dite absolue. On lui substitue, pour les travaux
courants, la méthode relative, dans laquelle l'étalon de référence est placé dans
le même bain que la règle à l'étude. Ya dilatabilité de cette dernière est
la somme algébrique de ta dilatabilité relative donnée par l'expérience et de
celle de la règle étalon, préalablement déterminée par la méthode absolue.
C'est sous la forme relative que j'ai appliqué la méthode du comparateur,
l'étalon de référence étant une règle de platine iridié.
Mais le comparateur ne permet d'opérer que dans un intervalle de
température peu étendu, et dont les limites pratiques étaient, dans le cas
de mes expériences, o° et 38°. Pour atteindre des températures supérieures
à 200*, et ainsi caractériser mieux les transformations, je fixais l'échan-
tillon à étudier contre une règle de laiton, les deux barres étant rendues
solidaires à une extrémité, et libres de se dilater dans le reste de leur
longueur. On mesurait au microscope, sur l'extrémité libre, leurs allonge-
ments relatifs.
Plus tard, M. P. Chevenard a constitué un dilatomètre permettant de
mesurer avec une précision élevée les allongements relatifs d'un petit
échantillon du métal étudié (25 à 50 mm) et d'une tige de référence faîte
en un alliage convenablement choisi. Son dilatomètre, enregistreur par
photographie, a permis de couvrir tout l'intervalle compris entre la tenn-
pérature que donne l'air liquide, et 1 000° environ. Dans leurs parties
communes, nos diagrammes se superposent; mais ceux de M. Chevenard
comportent une large extension de ceux que j'avais tracés.
Changements irréversibles. — La connaissance des changements irré-
versibles de volume des alliages était nécessaire, surtout pour en fixer la
limite. J'ai étudié ses divers aspects dans des alliages binaires ou ternaires,
fer-nickel, avec du chrome, du cuivre, etc. . .; il ne m'a été possible de
tracer que la partie basse du cycle; les cycles complets ont été réalisés
beaucoup plus tard par M. P. Chevenard.
Lorsqu'une barre d'un alliage irréversible est réchauffée à partir d'une
température basse, elle se dilate suivant la ligne à peu près droite ABC
(fig. 2'"'), puis, à une certaine température, l'allongement prend une allure
moins rapide, enfin se mue progressivement en une contraction, qui se pour-
suit régulièrement jusqu'au moment où la transformation est complète,
alors, la dilatation reprend sa marche régulière DE.
Si on laisse la barre se refroidir, on la voit se contracter suivant EDF,
point où commence à se produire une dilatation, qui cesse au point B, et
se poursuit en une contraction le long de BA.
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Si le refroidissement a été arrêté au point B', et si l'on réchauffe, le
mouvement se produit suivant la ligne B'C, et continue le long de la
même courbe de raccordement que dans le cas précédent. L'inclinaison
de la droite AC est comprise entre lO et II.IO"*, celle de la droite EF est
voisine de 18.10"*.
iS \J to «0 «• <uo
Ji'f. * — I/iiHl: Diagramme dw dUatabilitéa des aciere bu nickel en fonctior
compoiitiOD. X.eB deux droitea paitant de A et C limitent le
des in^veisibles, les couibes TCpiésentenl les dilatabilités v
° ■ 300*^ ("«» "««)•
On trouve, dans la première, les dilatabilités des fers ou aciers ordi-
naires, dans la seconde, celles de l'alliage non magnétique, fer- nickel-chrome,
dont il a été question. Entre les deux, on peut obtenir toutes les dilata-
bilités intermédiaires, en arrêtant la transformation à un point quelconque
de l'une des courbes CD ou FB.
Le long de la ligne ABC, le fer est dans un état que nous apellerons
stable à froid; le long de la ligne EDF, il est dans l'état stable à chaud,
non magnétique.
Si nous rassemblons les valeurs des dilatabilités que possèdent les
alliages irréversibles, nous les trouvons comprises entre les segments des
droites AB et CE de la fig. 2, propres à leur domaine particulier.
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Contre toutes les apparences, la rè^e des mélanges est suivie, mais
il faut l'appliquer à l'association du nickel avec celle des variétés du fer
présent dans l'alliage, tant que l'on s'en tient aux limites du domaine
embrassé, ou avec une proportion de chacun des deux états du fer qui
dépend du d^ré auquel est parvenue la transformation.
On étend progressivement le domùne que les fortes dilatabilités peuvent
occuper aux températures ordinaires, en retardant la transformation par des
additions de manganèse, de chrome ou de carbone, ainsi qu'il a été dit à
propos du magnétisme.
Changements réversibles. — Les expériences relatives aux alliages
réversibles ont été beaucoup plus étendues.
Un premier examen a consisté dans l'établissement de la courbe de
l'anomalie en fonction du nickel, sans aucun souci des additions de man-
ganèse, carbone et silicium, présentes dans les alliages en quantités variables,
et qui laissaient la courbe un peu indécise. Puis j'ai étudié des séries
d'alliages qui contenaient des proportions de manganèse et de carbone
atteignant jusqu'à la limite réalisable. Ayant ainsi déterminé les coefficients
relatifs à ces additions pour toutes les teneurs en nickel, j'ai pu ramener
les résultats à des proportions constantes d'additions: o,i Mn, 0,4 C p. lOo,
et j'ai appelé alliages types ceux qui les contiennent. De plus, ces alliages,
laminés à chaud et refroidis à l'air, seront désignés comme étant à titat
naturel.
La dilatabilité d'un corps étant donnée par l'équation:
/s= /oCi + <»» + /''>°).
on appellera coefficient vrai à * la grandeur
og = « + 2/5",
laquelle est en même temps le coefficient de la dilatabilité moyenne entre
o' et 2t\ (5 sera le coefficient quadratique.
La dilatabilité de la plupart des métaux est bien représentée, dans un
large intervalle de température, par une équation de la forme ci-dessus;
pour les alliages qui nous occupent, la même règle s'applique suffisamment
dans l'intervalle étroit dans lequel j'ai opéré au comparateur; mais, lorsqu'on
l'élargit, on constate bientôt qu'une équation du second degré ne suffit
plus à représenter le phénomène. 11 est cependant commode de conserver
la même forme d'équation, en attribuant à /3 une valeur variable avec la
température, et qui indique la demi-courbure de la courbe de dilatabilité
en chaque point.
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Pour les aciers au nickel normaux, réversibles, les valeurs de Cjo et de
/?»> sont représentées par les courbes des figures 2 et 3. Les droites AB
joignent les valeurs des mêmes coefficients pour le fer et le nickel à l'état
stable à froid, et ainsi font appar^tre la grandeur de l'anomalie de dilata-
bilité. Pour /S, cette anomalie est incontestablement positive, puis n^ative.
Elle semble l'être également pour «; mais la droite CB, qui part de la
valeur que le coefficient possède dans te fer gamma, et limite le domaine
des fortes dilatabilités des irréversibles, fait apparaître l'anomalie comme
entièrement négative. C'est bien, en effet, à cette représentation qu'il faut
la rapporter.
L'anomalie est de très grande amplitude, puisque la dilatabilité des
alliages varie dans le rapport de I à 15 environ, et atteint une quantité
qui n'est que le quart de la plus faible dilatabilité trouvée dans un métal.
On remarquera, en plus, d'un point de vue pratique, que les faibles dilata-
bilités sont obtenues ici par des métaux peu coûteux, et constituent une
échelle tout à fait continue, opposée à la suite discontinue et coûteuse des
métaux les moins dilatables, l'iridium, le tantale, le tungstène.
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On a donné aux alliages dont la dilatabilité s'écarte peu du minimum
le nom générique d'invar diminutif d'invariable. Les coordonnées du mini-
mum pour les alliages types à l'état naturel sont: Ni = l$fi\ a = i,3.ïO"*.
Il n'y a pas lieu d'attacher une grande importance à la valeur exacte
de ces coordonnées. En effet, elles se rapportent à un alliage dans lequel
les additions ont été fixées arbitrairement au voisinage des quantités moy-
ennes que contiennent les alliages industriels, et nous verrons bientôt que
ces additions ont une action considérable sur la position du minimum.
D'autre part, tout traitement thermique ou mécanique modifie la valeur des
13 — 213187. Lit prix Nobel, tçtç — içîo.
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dilatabilités, l'élevant dans te cas d'un recuit avec refroidissement lent,
l'abaissant au contraire lorsque le refroidissement est rapide, et plus encore
lorsque les alliages sont soumis à l'écrouissage. On peut ainsi, en super-
posant les actions d'abaissement, amener la dilatabilité d'un alliage à
1,5 . 10~' au-dessous de sa valeur correspondant à l'état naturel, et lui con-
férer une valeur négative. Puis, celle-ci étant obtenue, une chauffe de quel-
ques heures, à ioo° par exemple, la relève, et peut l'amener au voisinage
immédiat de zéro. C'est ainsi qu'a été élaborée une méthode qui a permis
de réaliser des kilomètres de fil d'invar dont la dilatabilité ne peut être
mise en évidence que par des mesures très précises. Ce résultat est d'une
grande importance pratique, comme nous le verrons bientôt.
La grande amplitude de la variation du coefficient j? permet déjà de
prévoir que, la courbe générale représentant la dilatabilité vraie des alliages
en fonction de leur composition se déforme rapidement lorsqu'on modifie
la température à laquelle elle se rapporte. De plus, en rapprochant les
courbes des fig. I et 3, on voit que le maximum de ? correspond sen-
siblement, pour le cas particulier des températures ordinaires, à la région
d'apparition ou de disparition du mimétisme. Cette coïncidence est géné-
rale, ainsi que j'ai pu le vérifier dès l'année 1896, jusqu'à la limite des
températures qu'il m'a été possible d'atteindre, et j'en ai conclu aussitôt
que la courbe complète des changements de longueur propre à un alliée
donné transporte ses caractères sur les alliages voisins, avec un simple
glissement dans l'échelle des températures. J'en ai déduit une règle des
états correspondants, qui, assurément, n'est qu'une grossière approximation
à la réalité, mais permet cependant de généraliser, et, par conséquent, de
prévoir.
Elle peut être formulée en disant qu'un alliage donné se trouve, à une
certaine température, dans le même état qu'un autre alliage à une tempéra-
ture présentant, par rapport à celle de la première apparition du magné-
tisme, le même écart que dans le premier alliage.
Pour appliquer cette règle, on rapprochera les valeurs concomittantes
de « et de (3 pour la série des alliages, considérés à la même température,
comme appartenant à un même alliage, à la série des températures. On
peut ainsi tracer a priori la courbe des allongements d'un alliage donné,
laquelle possède la forme générale représentée par la fig. 2'". On
distingue essentiellement dans cette courbe cinq périodes, dont les deux
extrêmes, AB et EF, avec /? faiblement positif, marquent le résultat fourni
par la règle des mélanges entre le nickel et le fer à l'état stable à froid
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ou stable à chaud, et trois régions intermédiaires, BC et DE, avec ?
faiblement négatif ou très fortement positif, enfin CD, qui est celle de
l'inflexion, où ^ passe du négatif au positif, et où, comme conséquence, la
dilatabilité atteint son minimum.
L'invar proprement dit commence à manifester, entre igo' et 200*, la
tendance à un accroissement de la dilatabilité, et, entre 250° et yxj, sa
dilatabilité devient normale.
Tout l'ensemble de la courbe se déplaçant vers les hautes températures
en même temps que s'accroît la teneur en nickel, on adaptera l'alliage au
domaine de la température propre aux applications que l'on a en vue. On
ne devra pas oublier, toutefois, que la courbe se déforme lentement, et
qu'aux températures élevées, il n'existe pas d'alliages possédant une très
faible dilatabilité.
La courbe supérieure de la figure 2 représente, à titre d'exemple, les
dilatabilités des aciers au nickel à 300*, telles qu'elles résultent des expé-
riences de M. Chevenard. L'anomalie est encore très marquée, mais le
minimum est fortement déplacé vers les hautes teneurs en nickel, comme
l'allure des valeurs de $ permettait de le prévoir.
La distance entre la courbe FEA' et la courbe EDCBA est, à chaque
température, l'amplitude de l'anomalie.
Propriétés élastiques.
Valeurs du module d'ilasticiti. — L'irréversibilité et la réversibilité
révélées par l'étude des propriétés magnétiques des alliages ou des varia-
tions de leur volume se retrouvent, ainsi qu'on pouvait en être certain,
dans leurs propriétés élastiques. Les transformations dont nous avons con-
staté les effets produisent, ici encore, des changements qui sont une fonc-
tion de la température actuelle, ou dépendent, pour une très large part,
des actions thermiques antérieurement subies.
D'une façon générale, toute dilatation des corps, en diminuant l'intensité
des réactions intermoléculatres, abaisse le module. Les changements irré-
versibles du volume ont aussi cette conséquence, et, par la transformation
qu'ils subissent aux basses températures, les aciers au nickel irréversibles
éprouvent une diminution de leur module d'élasticité voisine de un dixième
de sa valeur initiale, qui s'effectue le long de la courbe FB (fig. 4'"')-
Pour n'y plus revenir, j'ajouterai que le réseau dont cette courbe fait partie
représente l'ensemble des changements que subît le module dans cette
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catégorie d'alliages, et dont l'analogie avec les changements du volume, que
représente la figure 2'''', est tout à fait évidente.
Par rapport aux valeurs propres au fer et au nickel, la courbe des
valeurs du module, tracée en fonction de la teneur, éprouve une dépression
l\
\
l
i
/
^
5^
J
" ^
Fig. 4 — Haut: Valeurs du coefficient tliermoélastique dcE alliages de fer et de nickel
types et des alliages additionnés de 12 p. 100 de chrome.
^to. ^m Bas: Changements du module d'élasticité d'uD alliage irrévenible et d'nn
alliage léveTsible. Les lettces de ce demiei dii^ramiiie coneEpondenl
à celles des diagrammes fig. I, 3 el 3.
dont la plus grande amplitude se manifeste dans la région de l'invar, et
atteint un quart environ de la valeur qu'indiquerait la règle des mélanges.
La valeur minima du module à la température ordinaire est ainsi voisine
de 1,4. lO" CGS.
Variations thermiques du module. — Le principal intérêt réside dans
l'étude des variations thermiques du module, qu'il s'agisse de la flexion ou
de la torsion.
Pour cette dernière, je me suis borné à une rapide investigation, qui
m'a montré comment on pouvait, par une adaptation, déduire les coefficients
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t3
thermiques de ceux qui régissent la flexion. Le travail a été repris très
en détail par M. P. Chevenard. La méthode était, dans tous les cas,
celle du pendule de torsion.
Four l'étude du coefficient thermoélastique dans le cas de la flexion,
l'instrument de choix est le chronomètre, dont l'obtention est aisée, le vo-
lume très réduit, et qui conduit immédiatement à un résultat utilisable dans
la pratique. Le défaut est que, pour la réalisation et la mise en place du
spiral, la coopération d'une main experte est une condition nécessaire du
succès. J'eus, pour cette recherche, la précieuse collaboration d'un très
habile régleur, Paul Perret, qui avait pris l'initiative de me la proposer tôt
après mes premières publications sur l'invar; plus tard, les expériences ont
été faites, sous ma direction, par les services techniques de la Société des
fabriques de spiraux réunies.
Le spiral étant fait dans l'alliage à étudier, on le monte sur un balan-
cier d'un métal connu, et l'ensemble constitue l'organe réglant du chrono-
mètre.
Dans les changements thermiques de la durée d'oscillation du balancier
actionné par le spiral, interviennent à la fois les dilatations et les variations
du module de flexion.
Contrairement à une idée très répandue, la dilatation du spiral seul
produirait une diminution de la durée d'oscillation, c'est-à-dire une avance
de la montre au chaud, pour cette raison, que les changements des dimen-
sions transversales interviennent quatre fois, et ceux de la longueur une
seule fois dans l'établissement du moment élastique. La dilatation du ba-
lancier produit, de son côté, un retard de la montre au chaud, en confor-
mité avec l'idée généralement admise. Dans le cas d'un spiral d'acier et
d'un balancier de laiton, les effets de la dilatation s'annulent sensiblement
entre eux. Mais une montre ainsi équipée retarde de 1 1 secondes par jour
et par degré dont la température s'élève; ce retard est dû en presque to-
talité au changement thermique de la valeur du module, dont le coefficient
est négatif.
Pour les alliages réversibles, les valeurs du coefficient thermoélastique,
d*'
L'allure en est donnée par la courbe supérieure (Cr = o) de la figure 4.
Partant d'une valeur négative, donc normale, le coefficient thermoélastique
monte très rapidement en même temps que croît la teneur en nickel, franchit
l'axe des valeurs nulles, monte encore, passe, dans la région de l'invar, par
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'4
un maximum accusé, puis redescend, pour rejoindre plus lentement la valeur
propre au nickel. Ainsi, pour toute une catégorie d'alliages, le coefficient
thermoélastique est positif; ces alliages, fléchis à la température ordinaire,
tendent donc à se redresser lorsqu'on les chauffe.
Si, au lieu de représenter les variations thermiques du module d'Young,
nous avions lîguré celles du coefficient de déformabilité des alliages, le
signe aurait été changé, et la courbe, partant de valeurs positives, aurait
présenté un minimum. Alors, sa forme n'eût pas été très différente de
celle des dilatabilités, et la communauté d'origine des deux anomalies serait
apparue comme une évidence.
En raison de la basse limite élastique des métaux aux tentpératures
élevées, l'étude de leurs déformations de flexion y est très délicate. Mais
l'application de la r^le des états correspondants permet de présumer la
courbe des changements du module. Le caractère général en est donné
par la courbe l, fïg. 4*", où le minimum et le maximum se rapportent aux
deux points dans lesquels la courbe d'ensemble coupe l'axe des valeurs
nulles; on retrouve, dans cette courbe, les régions AB, etc. . . ,, déjà ren-
contrées dans l'étude des propriétés magnétiques et de la dilatabilité.
Alliages ternaires.
Les alliages dont les propriétés viennent d'être décrites ne sont pas
des mélanges purs de fer et de nickel, exempts d'additions. Ce sont, en
fait, des complexes, dans lesquels, seulement, les constituants principaux
sont tout à fait prépondérants, puisqu'ils forment plus des 99 centièmes de
la masse totale de l'alliage. Les additions sont voisines du minimum in-
dispensable; mais on peut en augmenter la quantité jusqu'à une deuxième
limite, et obtenir ainsi des alliages ternaires ou quaternaires proprement dits,
dont il est intéressant de connaître les propriétés.
Indépendamment de l'intérêt de cette étude, considérée du point de
vue physico-chimique, ces alliages peuvent posséder des propriétés les
adaptant particulièrement à des problèmes pratiques. C'est ainsi qu'une
suffisante addition de manganèse rend les alliages propres au moulage,
tandis que le chrome ou le carbone, ou les deux ensemble, élèvent leur
limite élastique, et les adaptent mieux à la confection des ressorts.
Mes études ont porté avec le plus de détails sur les alliages fer-nickel-
manganèse, et elles ont été assez poussées, pour permettre l'exécution d'un
rtseau de courbes fig. 5 tracées suivant le principe des diagrammes triangu-
laire de Guthrie.
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La première courbe est celle des alliages types, contenant 0,4 p. 100
de manganèse, les autres se rapportent aux centièmes entiers, de i à 8.
On voit, dans ce diagramme à trois dimensions, le minimum se relever
rapidement, en glissant vers les hautes teneurs en nickel.
Fig. s — Diagramme triangulwre des illiaiges fernicltel-man£«nise.
Pour l'action du chrome, du cuivre et du carbone, les recherches, bien
que moins étendues, ont cependent permis de tracer avec sécurité la marche du
minimum, en ordonnées et en abscisses. Les deux diagrammes fig. 6 et &"
d_-:^^@
Fig. 6, ô""». — Changemeols des oidonnces
pour les aciets au nickel ce
nhse, chrome, cuivre, caiboa«,
représentent ce mouvement. En extrapolant légèrement la courbe des or-
données pour le manganèse, on voit que sa présence dans l'alliage à dilatation
minima dans la proportion de 10 p. 100 réduit ranomalie de moitié environ.
Les courbes fig. 7 représentent les dilatabilités vraies à 20' pour les
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i6
teneurs limites du constituant additionnel. L'étude de leur action présentait
un intérêt tout particulier, connexe d'un problème pratique dont je recher-
chais la solution. Il s'agissait essentiellement d'améliorer les conditions dans
lesquelles on pouvait obtenir un alliage tel que son coefficient thermoélas-
tique fût nul, alliage à module d'élasticité invariable, et que j'avais, par
avance, désigné sous le nom ô^ilinvar, afin de préciser le programme de
sa réalisation.
Les alliages binaires offrent bien une double solution du problème.
Mais, d'une part, la courbe du coefficient thermoélastique coupe l'axe des
_
.,. »fa
cf—
k
\
f^
—
„
valeurs nulles sous une incidence très rapide, de telle sorte que les plus
petites erreurs de composition, et même les seuls défauts d'homogénéité de
l'alliage, écartent de la propriété cherchée; d'autre part, la valeur nulle n'est
pas autre chose que le minimum ou le maximum d'une courbe de varia
tion, et cette valeur n'existe pratiquement que dans un faible intervalle de
température.
Mais, si nous considérons le relèvement du minimum de la dilatabilité
dans les alliages ternaires et l'analogie entre les anomalies élastique et de
dilatabilité, nous pouvons être certains d'avance que l'on obtiendra, par des
additions appropriées, une courbe des coefficients thermoélastiques tangente à
l'axe des valeurs nulles, et, par conséquent, conduisant à une facile réalisa-
tion de l'élinvar. De plus, la règle des états correspondants montre que
l'ensemble des valeurs du module pour un même alliage ne présentera
plus ni maximum ni minimum, mais bien une inflexion, probablement très
étendue, et voisine de l'horizontale.
Ces deux conditions sont indiquées dans la courbe inférieure (Cr = 12)
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'7
de la figure 4 et dans la courbe 2 de la figure 4"" (région C D); elles ca-
ractérisent l'élinvar.
Les expériences directes ont permis de fixer la quantité des additions
qui conduisent à la réalisation de l'élinvar. Les conditions de limite élastique
les ont fait rechercher surtout du côté des durcissants: chrome, tungstène,
carbone. Les solutions existent en nombre infini, puisque, pour l'abaissement
de l'anomalie, les additions se substituent l'une à l'autre d'une façon continue.
Dans les expériences de torsion qu'il a poursuivies, M. Chevenard a trouvé
l'élinvar vrai avec une addition de chrome de 12 p. 100, les autres corps
accessoires étant maintenus près du minimum indispensable.
Changements progressifs ou passagers.
Les propriétés si remarquables que possèdent les aciers au nickel sont
pleines de promesses pour la métrologie. Mais les espérances que l'on
avait fondées sur leur emploi furent pendant longtemps limitées par un
réel défaut qu'ils manifestent, et qui consiste dans une légère insta-
bihté, révélée par des mesures précises de la longueur des barres en ex-
périence, répétées dans le cours des années, ou effectuées après des traite-
ments thermiques divers.
L'allure de ces changements se modifie d'un alliage à l'autre, et, pour
bien la caractériser, il faut la décrire en la rapportant à un alliage particulier.
Une barre d'invar, par exemple, refroidie à l'air à partir de la tempé-
rature de la foi^e, et maintenue à la température ambiante, s'allonge dans
le cours des années, d'abord assez rapidement, puis de plus en plus len-
tement, à tel point qu'au bout de vingt ans, des mesures très précises
peuvent seules mettre indubitablement en évidence le changement qui se
produit en une année.
Si le refroidissement avait été interrompu par un séjour à 100°, on
aurait vu la barre s'allonger avec une rapidité incomparablement plus grande
qu'aux températures ordinaires, et, au bout d'une centaine d'heures, le
mouvement aurait à peu près cessé d'être perceptible. D'une façon géné-
rale, la rapidité du mouvement initial est une fonction exponentielle de la
température, telle que, chaque fois que celle-ci s'élève de 20 degrés, la
vitesse est multipliée par un coefficient voisin de 7. Ce mouvement obéit
donc aux lois établies autrefois par Arrhenius.
Le mouvement étant pratiquement arrêté à 100', il recommence lors-
qu'on amène la barre à la température ordinaire, mais son amplitude est beau
coup moindre qu'en l'absence d'une station intermédiaire. Si, au bout de
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i8
quelques mois ou de quelques années, on ramèoe la barre à loo', on la
voit se raccourcir rapidement, et rqirendre la longueur qu'elle possédait à
la fin de la première chauffe.
Ainsi, à chaque température, la longueur de la barre tend vers une
valeur limite; entre o° et loo', ces valeurs se rangent suffisamment bien sur
une courbe dont les ordonnées (négatives) sont proportionnelles au carré
de la température, comptée à partir du zéro vulgaire. Cette règle se pour-
suit encore un peu au-delà de ioo°, puis le taux du changement diminue,
et, lorsque l'alliage passe à l'état non magnétique, il n'éprouve plus que de
très faibles variations.
La différence entre les longueurs définitives de la barre, à o* et 100°, est
de l'ordre de 30 millionièmes pour l'invar type. Le premier allongement
à 100*, après la température de la forge, possède approximativement la
même valeur. Mais l'amplitude de ces changements est une fonction rapide
de la teneur en nickel. Ainsi, lorsqu'on augmente cette teneur à partir de
celle qui correspond à l'tnvar, on voit l'ampleur des changements diminuer
rapidement, et s'annuler lorsque le nickel atteint 42 p. lOO; puis le change-
ment s'inverse, passe par un maximum négatif, et remonte ensuite, pour
s'annuler sensiblement lorsque la teneur en nickel atteint 70 p. 100.
L'étude des alliages ternaires, poursuivie dans le domaine de l'insta-
bilité, m'a conduit récemment à des constatations d'un grand intérêt.
J'ai trouvé successivement que la présence du manganèse et du chrome
atténue l'instabilité, puis que celle du carbone l'augmente; et, par des ex-
périences pour lesquelles la précision dans le dosage du carbone a été.
par les soins des Aciéries d'Imphy, poussée à l'extrême, je pus établir
que l'instabilité est proportionnelle au carbone, et qu'en conséquence, des
alliages complètement décarburés seraient parfaitement stables.
Mais les alliages ferriques ne peuvent pas être rigoureusement débar-
rassés de leur carbone, et l'on pourrait penser que l'invar gardera toujours
un léger reste d'instabilité.
Or la cause de cette instabilité m'est apparue comme probable dans
les transformations de la cémentite (Fe'C), composé qui se forme presque
toujours lorsque le fer et le carbone se trouvent réunis, et qui éprouve, lui
aussi, des transformations avec changement de volume-
La solution du problème de l'instabilité sera donc dans l'élimination
de la cémentite. Le moyen est simple: il consiste à introduire dans l'alliage
un constituant avide de carbone, tel que le chrome, le tungstène ou le
vanadium.
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'9
La réduction du carbone au minimum possible produit un abaissement
de la dilatabilité; le constituant supplémentaire la relève légèrement. La
question est nouvelle, et les conditions les meilleures n'ont pas encore été
fixées, ni, surtout, réalisées. Mais déjà, on a pu obtenir des coulées d'albages
dont la dilatabilité restait celle d'un bon invar, et dont l'instabilité était
réduite au dixième de celle de l'invar type.
Les changements lents des propriétés élastiques des alliages, connexes
de ceux de leurs dimensions, n'ont pas été étudiés de façon systématique.
Mais on peut être à peu près certain qu'ils obéissent à des lois an^ogues,
en ce sens que tout accroissement du volume entr^ne une diminution de
la valeur du module. Le rapport des changements relatifs de ces deux
propriétés, soit dans la transformation des alliages irréversibles, soit dans
la seule dilatation des métaux ou alliages normaux, est d'un ordre de
grandeur compris entre 20 et 30, c'est-à-dire qu'un accroissement des dimen-
sions linéaires s'accompagne d'une diminution relative du module vingt à
trente fois plus forte.
A défaut d'une investigation directe, on peut pressentir, avec un certain
degré de probabilité, la forme des lois rossant les changements progressifs
ou passagers des propriétés élastiques, et même l'ordre de grandeur de leurs
paramètres.
Applications.
Les propriétés singulières des aciers au nickel permettent d'aborder,
par des procédés entièrement nouveaux, ta solution, généralement simple,
de problèmes scientifiques ou techniques, considérée jusqu'ici comme difficile
ou compliquée.
Les anomalies d'élasticité ou de dilatation, et même les transforma-
tions magnétiques de ces alliages, ont conduit à certaines applications qu'i.
suffit d'énumérer pour les rendre immédiatement évidentes.
Ainsi, la présence, dans un circuit magnétique, d'une pièce faite en un
alliage voisin de la perte du magnétisme, modifie rapidement, en fonction
de la température, les propriétés de ce circuit. Si, par exemple, cette pièce
est l'armature d'un aimant, l'attraction réciproque diminuera avec l'élévation
de la température, jusqu'à s'annuler complètement. On peut donc faire,
de ce circuit, un timiteur automatique de la température; il suffit, pour
cela, de charger l'armature d'une fonction mécanique appropriée. On peut
aussi constituer, avec le morceau d'alliage, une dérivation du champ magné-
tique, dont la valeur diminue en même temps que la température s'élève,
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de telle sorte que le champ proprement dit tende à se renforcer. C'est
en partant de cette idée que E. Meyian a réalisé, dans des appareils de
mesure, la compensation thermique des variations du champ.
D'autre part, le long de la courbe des dilatabilités, on rencontre une
région, voisine de 45 p. loo Ni, dans laquelle les alliages successifs possè-
dent la dilatabilité de tous les verres usuels. Ces alliages pourront servir
à réaliser des montures à serrage constant pour des pièces d'optique, ou
encore des fîls conducteurs de lampes à incandescence. Dans ce dernier
cas, le fil, préalablement débarrassé, par une longue chauffe dans le vide,
de la grande quantité de gaz qu'il contient, se soude bien au verre. Le
platinite ainsi constitué s'est presque complètement substitué, pour cet
usage, au platine, qui est ainsi libéré pour d'autres emplois. L'économie
déjà réalisée de ce fait approche de cent millions de couronnes.
L'élinvar, de son côté, se prête à la réalisation des suspensions mono-
(ilaires, ou, avec une légère variation dans la composition, à celle de dia-
pasons dont la période est indépendante de la température. Cette indica-
tion, que j'avais donnée en 1898, a été vérifiée, en 1912, par Félbc Robin,
qui a consacré, à l'étude de la thermoélasticité des aciers an nickel, un
travail étendu.
Cette rapide énumération montre bien la diversité des problèmes à la
solution desquels les aciers au nickel peuvent être associés.
Nous allons maintenant étudier avec détail des applications très
élaborées, dont la méthode ou l'importance scientifique motivent un examen
plus minutieux.
La mesure des longueurs.
Généralités. — Afin de déterminer les limites d'emploi des aciers au
nickel dans l'établissement des appareils de mesure des longueurs, il est
nécessaire de connaître celles de leurs propriétés auxquelles il devra être
fait appel dans chaque cas particulier.
Ces alliages prennent un poli admirable; lorsqu'on n'est pas resté trop
près de la limite inférieure du manganèse ou du carbone, ils sont générale-
ment exempts de piqûres. Ils permettent des tracés d'une pureté parfaite.
Ils sont peu oxydables, et supportent bien une station de quelques heures
dans l'eau froide. On voit aussi, après un séjour de plusieurs années dans
l'air humide, les surfaces polies conservées dans leur intégrité, ou recou-
vertes d'un très léger voile, que l'on fait disparaître simplement en les
frottant doucement avec une peau sèche; en revanche, les vapeurs acides
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attaquent assez rapidement les aciers au nickel, et il faut éviter avec soin
leur action.
Il convient de dire, toutefois, que ce ne sont pas exactement les mêmes
alliages qui conviennent à toutes les applications de l'invar à la mesure des
longueurs. Celles-ci sont faites soit au moyen de règles, dont on observe, au
microscope, les surfaces tracées, soit à d'aide de fils, librement suspendus,
ainsi que nous le verrons bientôt. L'absence de piqûres est une qualité
essentielle des métaux utilisés dans la confection des étalons tracés; la
limite élastique élevée doit être cherchée pour ta confection des fîls. Dans
le premier cas, on augmentera le manganèse, dans le second, on introduira
un peu de chrome dans l'alliage. Le carbone serait utile pour l'une ou l'autre
actions, mais nous avons vu qu'il est la cause de l'instabilité; il ne faut
donc y recourir que le moins paisible.
S'il est vrai, d'autre part, que les fils achevés doivent posséder une hmite
élastique élevée, leur confection exige, au contraire, une grande malléabilité.
Ces propriétés semblent jusqu'à un certain point contradictoires. Pourtant,
les alliages du type invar les réalisent, en ce sens, qu'à t'état recuit, ils
subissent des allongements considérables, mais ils s'écrouissent rapidement
lorsqu'ils sont déformés mécaniquement, de telle sorte que, si la longueur
initiale d'un fil recuit a été doublée par le tréfilage, il peut subir d'assez
grandes déformations élastiques.
L'instabilité que présentent les aciers au nickel impose, ainsi qu'il a
été dit, une limite au domaine auquel on pourrait être dès l'abord tenté
de les adapter. Mais, toutes les fois qu'un étalon de mesure construit, par
exemple, en invar, est susceptible d'être, de temps à autre, rapporté à un
étalon parfaitement stable, on peut, avec une sécurité presque complète,
s'en servir comme d'un instrument d'interpolation; et l'avantage qui en
résulte, dans tous les cas où la détermination de sa température est difficile
ou incertaine, devient tout à fait prépondérant.
L'étude minutieuse qui a été faite des lois des changements qu'éprouvent
l'invar et les alliages voisins a permis, dans le passé, de libérer les résul-
tats de la plus grande partie des effets de ces changements. Et, pour
l'avenir, la perspective de réalisation d'un invar parfaitement stable lève la
plupart des objections que l'on pouvait opposer à l'emploi des alliages
peu dilatables dans les mesures de très haute précision.
Basrs giodésiques. — Tout réseau géodésique s'appuie sur une ou
plusieurs bases, constituées chacune par une longueur limitée sur le terrain
au moyen de termes fixes, dont la distance, aussi grande que le permettent
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les circonstances, et généralement de l'ordre d'une dizaine de kilomètres,
est mesurée avec toute la précision possible.
Or, la détermination de cette distance, faite en plein atr, dans des
conditions de température souvent mal définies, exig^ de minutieuses précau-
tions, à l'élaboration desquelles les géodésîens ont voué, au cours du dernier
siècle, des efforts soutenus. Pendant les trois premiers quarts du siècle, ils
ont cherché surtout l'accroissement de la précision, sans grand souci du
coût des opérations. Puis une réaction s'est dessinée; on a compris qu'il
était plus avantageux, eu égard au partage du travail entre la mesure des
longueurs et celle des angles, de multiplier les bases ou d'en augmenter
l'étendue, en consentant un léger sacrifice sur la précision de leur mesure.
Rassemblant et codifiant des procèdes épars, imaginant des procédés
nouveaux et élaborant toute une technique, M. Edw. Jâderin a été principal
artisan de cette réaction, d'où est issue une conception nouvelle de l'oi^-
nisation des réseaux géodésiques.
L'instrument de mesure était, dans l'ancienne géodésie, la règle rigide
(généralement de 4 mètres) accompagnée de microscopes, qui visaient ses
traits limitatifs, de manière à fixer leur distance sur le terrain; puis, la
règle étant déplacée de sa propre longueur, on repérait, par rapport au
deuxième microscope, la position d'un troisième, et ainsi de suite. L'opéra-
tion était précise, mais elle était coûteuse. Pour éviter l'action du rayonne-
ment, on surmontait les instruments et les observateurs de baraques trams-
portables. Les instruments eux-mêmes étaient lourds; leur placement sur
le terrain exigeait quelques préparatifs; l'équipe complète nécessaire aux
mesures était ainsi d'une soixantaine d'hommes, et, dans les journées où
le travail marchait sans accrocs, on arrivait à mesurer cent portées, soit
400 mètres.
L'instrument de mesure proposé par M. Jâderin est un fil, que l'on
tend, sous un effort constant, et qui sert à déterminer les distances relatives
d'une série de repères légers, aisés à transporter et à mettre en place.
La longueur donnée au fil par M. Jâderin est normalement de 24
mètres, ce qui réduit au sixième le nombre des portées. Aucune prépara-
tion du terrain n'est plus nécessaire; on franchit, avec des fils plus longs
au besoin, des ravins ou des rivières (le plus long fil employé jusqu'ici
couvrait iô8 m), et le tout avec 12 à 15 hommes: bref, avance dans des
conditions bien plus économiques et à une tout autre allure que dans
l'emploi de la règle et des microscopes.
La question de la température restait, naturellement, très délicate.
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M. Jaderin avait vu, très justement, que le meUleur procédé pour la
déterminer consistait dans l'application du principe adopté par Borda et
Lavoisier, sous la forme d'une mesure successive de chacune des portées
au moyen d'un fil d'acier et d'un fil de laiton, dont la différence donnait
à chaque instant la commune température. Pourtant, la méthode élaborée
avant la découverte de l'invar restait sensiblement moins précise que celle
de la règle et des microscopes, car la valeur de la température demeurait
incertaine; mais l'ensemble de l'opération se présentait déjà sous la forme
rationnelle d'un bien meilleur équilibre entre le nombre des bases et celui
des triangles.
Dès qu'il eut connaissance de l'existence de l'invar, M. Jaderin, occupé
à la préparation de la mesure des bases dans l'Expédition suédo-russe du
Spitzbei^, me demanda de mettre à sa disposition le fil nécessaire. Je
m'étais déjà préoccupé de la question, et avais fait préparer, aux Aciéries
d'Imphy, des fils répondant aux besoins de la mesure des bases, et qui
avaient servi à quelques expériences préliminaires; l'action de l'étirage sur
la dilatabilité était déjà partiellement connue, et on put livrer à la Mission
des fils pratiquement indilatables.
Le succès des mesures du Spitzberg, exécutées en 1899, fut tout à
fait remarquable- Une lettre de M. Jaderin, datée de Treurenbcrg Bay, 13
septembre 1899, s'exprime, en effet, en ces termes:
<J'ai maintenant le plaisir de vous faire conn^tre que nos mesures de
bases, faites cet été, ont pleinement réussi. Nous avons mesuré, à l'aller
et au retour, une base de 10 024 mètres. Jusqu'ici, nous n'avons fait qu'un
calcul provisoire, et il révèle un écart seulement de 19 mm. Nous n'avons
tenu aucun compte de la dilatation des fils. »
Et la lettre se terminait par ces mots, qui, à travers leur infinie mé-
lancolie, me parurent pleins d'un beau courage:
«Le dernier de nos bateaux part demain pour Stockholm, et nous
resterons jusqu'en juin 1900 complètement séparés du monde. Une seule
fois, le courrier nous est arrivé; une partie semble s'être perdue. »
Ce message, venu des confins du monde habitable, constitua, pour moi,
le plus puissant et le plus précieux des encouragements. Nous poussâmes,
M. Benoit et moi, nos propres expériences, et lorsque, un an plus tard,
l'Association géodésique se réunît à Paris, tandis que les résultats exposés
par la mission suédo-russe produisaient une énorme sensation, nous pûmes
affirmer qu'une précision très élevée devait être atteinte par une élabora-
tion encore plus complète de la méthode, à laquelle nous étions prêts à
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nous vouer de toutes nos forces. L'Association émit un vœu dans ce sens,
et le Comité qui exerce sur le Bureau international l'autorité permanente
inscrivit définitivement ce travail à son programme.
Une base murale, aussitôt construite, a servi, depuis l'année 1901, à
des études poursuivies dès lors sans interruption.
Les observations que nous avons exécutées depuis tantôt vingt ans se
chiffrent aujourd'hui par centaines de mille. Mais notre labeur a été large-
ment récompensé, car il a permis de définir les conditions dans lesquelles
les fils d'invar, d'abord spécialement traités, puis déterminés au Bureau
ou dans tout laboratoire d'étalonnage, peuvent être transportés enroulés
jusque sur le terrain de la base, puis déroulés et utilisés sans que leur
équation se soit modifiée.
L'emploi du fil d'invar, en débarrassant complètement les mesures des
erreurs de température, augmentait notablement la précision de la méthode.
Pour profiter de ce qu'elle pouvait donner, nous fûmes conduits, M. Benoit
et moi, à constituer un matériel partiellement nouveau, grâce auquel on
peut maintenant être assuré, dans la mesure de chaque portée, normalement
de 24 mètres, de ne jamais commettre d'erreurs de l'ordre du cent-millième
de la longueur mesurée. Conformément au principe de l'addition des erreurs,
une longueur de 100 portées ne sera donc pas affectée, du fait des obser-
vations, d'erreurs de l'ordre du millionième.
De très nombreuses mesures de bases ont été effectuées, dans les récentes
années, à l'aide du fil d'invar. Les contrôles obtenus soit par les détermi-
nations faites à l'aller et au retour, soit par des mesures successives à l'aide
de fils différents, ont montré que la précision du millionième est tout à
fait courante. Comme le matériel est d'une installation très facile, on peut,
maintenant, utiliser des terrains qui eussent été absolument impropres à
l'emploi des anciens appareils, comportant des règles rigides et des micros-
copes. De plus, l'installation étant rapide et les portées longues, en même
temps que le matériel est léger et aisément transportable, on a pu réduire
à un cinquième environ le chiffre du personnel, et décupler la vitesse; un per-
sonnel bien exercé peut arriver à mesurer jusqu'à 5 kilomètres dans une jour-
née. Ainsi, l'économie totale dans la mesure des bases est d'environ 98 p. 100.
La multiphcation des bases et leur plus grande longueur réduit dans
une forte proportion les conséquences des erreurs commises dans la mesure
des angles, et l'on peut adoucir les exigences que l'ancienne géodésie était
obligée de leur imposer; il en résulte une deuxième cause d'économie, que
l'on ne saurait négliger.
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25
Transmissions indilatabUs. — Au point de vue du principe, je resterai
presque rigoureusement dans la donnée du problème qui vient d'être traité,
en mentionnant la transmission à distance d'une longueur fixe, elïectuée à
l'aide d'un fil d'invar.
Les spécialisations en sont multiples. Dans les chemins de fer, par
exemple, il existe de nombreuses transmissions entre une manœuvre effec-
tuée dans un poste de commande et un mouvement reçu par un signal de
voie. Or la dilatation des fîls de commande dérègle la transmission, qui,
dans une baisse un peu forte de la température, peut provoquer le fonc-
I
I
ajuir.1912 9Jv">l3lî
: S. MouTemcDt diuine de la Tour (udc kvenc tombée à 19 heure* m
produit UD bruique abaisiemeat de la tempéiatute).
tionnement intempestif du signal, et, dans une hausse rapide, rendre la
manœuvre complètement inefficace. Le fil d'invar a permis d'éviter ces
inconvénients, et de parer aux dangers qui en résultent; cependant, leur
emploi s'est peu répandu en raison du prix de l'alliage, considéré, sauf
dans des cas spéciaux, comme prohibitif.
En revanche, une semblable limitation n'intervient pas dans les me-
sures de réception des ouvrages métalliques, où un fil, fixé par une extré-
mité à l'ouvrage même, transmet fidèlement ses mouvements à un appareil
enregistreur.
14 — tISIOJ. Lit f>rix Nobel, içrç — tçio.
«Google
ié
L'étude, intéressante en eUe-raême, des mouvements verticaux de la
Tour Eiffel, montre bien de quelle diversité d'aj^lkaticms cette donnée est
susceptible.
Le fil d'invar a rendu cette opération extrêmement facile. Un tel âl,
Axé par soa extrémité inférieure à un piquet planté dans le sol, a été
attaché, d'autre part, à un levier installé sur la deuxiènae plate-forme
de la Tour, et qui actiooaait un enregistreur; un amortisseur solidaire du
levier obligeait ce dernier à revenir lentement dans la position que lui as-
signait le fil rectiligne, lorsque ce dernier avait été momentanément courbe
par un coup de vent L'expérience a montré que, quelle que soit la vio-
lence des mouvements de l'air, il se produit de temps en temps des mo-
ments d'accalmie, d'une durée suffisante pour permettre au levier d'arriver
au repos. Ainsi, ses positions limites marquaient les mouvements vrais de
la Tour, tandis qu'une sorte de chevelure, partant de la courbe-enveloppe,
gardait la trace des coups de vent.
Les figures 8 et 9 donnent deux exemples des mouvements observés.
La première a été obtenue avec un enregistreur à rotation diurne, l'autre
avec un tambour hebdomadaire. Les courbes inférieures sont celles du
thermographe.
A l'inspection des deux séries de courbes, on ne peut manquer d'être
frappé de leur extraordinaire parallélisme, tel que chaque petit crochet de
l'une se retrouve sur l'autre. Ainsi, la Tour Eiffel apparaît comme un
gigantesque thermomètre, d'une grande sensibilité, malgré son énorme masse.
La mesure du temps.
Dès que les instruments servant à la mesure du temps eurent atteint
une suffisante précision, l'action de la température sur leur marche devint
manifeste, et on chercha à y parer, en les munissant d'organes dits com~
pensateurs, dont l'eflicadté a été montrée par un siècle et demi d'emploi,
mais qui compliquent les mécanismes, déjà si délicats, des horloges et des
montres.
n a été fait, dans ce qui précède, une allusion aux causes de variatioa
thermique de la marche de ces dernières; elles sont bien différentes de
celles qui sont propres aux horloges, de telle sorte que les deux problèmes
doivent être traités séparément
Le pendule compensé des horloges. — Des diverses compulsations ima-
ginées pour annuler, dans le pendule des horloges, l'action de la tempéra-
ture, la plus répandue de beaucoup était, il y a quelques années, celle de
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27
Graham, utilûant la diktadon ascendante du mercuie dans un vase sus-
pendu à la tige, pour annuler les effets de la dilatation descendante de
cette dernière.
Or on trouve, dans l'invar diversement traité, toutes les dilatabilités
possibles entre deux limites voisines de zéro, et on peut, à son gré, asso-
cier, à la tige préalaNement chcûsie, tel métal que Ton voudra, pour en
faire une lentille, qui, posée sur l'écrou, corrigera, par sa dilatation ascen-
dante, les allongements de la tige.
Les avantages sont multiples. £n plus du fait de la présence, dans
le sj^tème oscillant, d'un coips liquide, le pendule de Graham présente œ
défaut, de n'être réellement compensé que si la température est la même
du haut en bas de la cage de l'horlc^e, condition qui n'est suffisamment
satisfaite que dans les bonnes installations.
On remarquera que, pour cette application particulière, l'instabilité de
l'invar ordinaire est sans importance, puisque l'état d'une horloge doit être
déterminé de temps en temps, de telle sorte qu'un changement lent de sa
marche diurne n'entraine aucune erreur dans la mesure du temps. Après
quelques années de foncticHinement, ce changement sera réduit à deux ou
trc«5 centièmes de seconde par an.
Le spiral compensateur des montres. — Une montre munie d'un spiral
d'acier et d'un balancier de laiton retarde, comme nous l'avons vu, de ii
secondes environ par degré et par jour, et la presque totalité de ce change-
ment des marches est dû à la variation du module d'Voung du métal dont
est fait le spiral, laquelle impose aux montres un mécanisme correcteur.
Dans les « horloges marines » de Ferdinand Berthoud, ce mécanisme
était constitué par une lame bimétallique, qui modifiait automatiquement
la longueur active du spiral. En 1775, Arnold inventa le balancier com-
pensateur, bientôt perfectionné par Eamshaw, et qui consbte en un bras
diamétral, des deux extrémités duquel partent des lames semi-circulaires
bimétalliques, acier à l'intérieur, laiton à l'extérieur, qui se recourbent vers
l'axe loTSque la température s'élève, diminuant ainsi le moment d'inertie de
l'ensemble, dans le rapport moyen du changement éprouvé par le module
d'élasticité du spiral.
Si l'on substitue à l'acier du spiral un acier au nickel de composition
telle que le maximiun ou le minimum du module se produise aux tempé-
ratures ordinaires, la montre, munie d'un balancier monométallique, pourra
posséder la même marche à deux températures situées de part et d'autre
de l'ambiante, par exemple 0° et 30°, et passer, entre elles, par une avance
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28
ou un retard, maximum à 15*. L'allure de la courbe est telle que le maxi-
mum d'avance (le retard se produit pour des alliages de limite élastique
basse) sera de 20 à 25 secondes par jour par rapport à la marche aux
températures extrêmes, quantité douze à quinze fois moindre que les écarts
observés dans le cas du spiral d'acier. Ce gain a été considéré comme
tellement important par les horlogers, que près de trois millions de montres
sont munies annuellement du spiral dit compensateur.
La correction de C erreur secondaire des chronomètres par le balan-
cier intégral. — Le balancier d'Arnold et Eamshaw ne compense pas en-
tièrement l'action de la température sur la marche des montres. Ferdinand
Bertboud signala, en 1775, une «erreur secondaire >, que Dent retrouva en
1832 pour le balancier, et qui consiste dans le fait qu'une montre munie
d'un spiral d'acier, compensé par un balancier acier-laiton, avance de 2 à
3 secondes par jour à 15*, si ses marches sont correctes à o* et à 30*-
De grands' efforts ont été tentés en vue d'annuler l'erreur de Dent.
Nous allons voir comment un emploi rationnel d'un acier au nidccl a per-
mis d'y parvenir très simplement.
La raison de l'erreur de Dent est dans le fait suivant: le module
d'élasticité du spiral varie, en fonction de la température, suivant une courbe
le pTiDcipe de
OS à forte courbure (fig. 10). L'action du balancier, de son côté, est com-
mandée par la différence des dilatabilités du laiton OL et de l'acier OA,
exprimées par des fonctions dans lesquelles les coefficients jS sont très
approxativement les mêmes. Leur différence OB sera donc linéaire, et la
somme algébrique de OS et OB, soit OC, laissera un résidu quadratique.
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^9
Substituons maintenant à OA une courbe OÀN (fig, ïo*'"). représentant
la dilatabilité d'un acier au nickel à fi négatif. La différent avec OL sera
une courbe OB, que l'on pourra rendre symétrique de OS, et ainsi, obtenir
une somme algébrique nulle en tous ses points.
J'ai exécuté, en 1899, les calculs de construction d'un tel balancier,
dont la partie peu dilatable était constituée par un acier à 4$ p. 100 Ni,
et dès l'année 1900, deux chronométricrs suisses, M. Paul-D, Nardin et M
Paul Ditisheim réalisaient, par son moyen, la compensation complète aux
températures.
Depuis lors, le nouveau balancier s'est substitué presque partout à
l'ancien dans les chronomètres de précision. Les records de marche s'en
sont trouvés déplacés, non seulement par le fait de la suppression de l'er-
reur secondaire, mais parce que, les chronomètres étant débarrassés de cette
erreur, il devenait intéressant de chercher à corriger les défauts plus petits.
En fait, les meilleurs chronomètres possèdent aujourd'hui des marches
quatre à cinq fois plus serrées qu'il y a vingt ans.
La solution complète du problème de la compensation par le spiral
èlinvar. — Pendant plus de dix ans, je pensai que l'emploi des aciers au
nickel avait apporté, au mécanisme de la compensation, tous les progrès
de principe dont ils étaient capables. Mais, vers 1912, une faible lueur
m'apparut d'une possibilité vers une solution peut-être ultime du problème
de la compensation. Je venais d'entrevoir, par l'étude des alliages ternaires,
la diminution simultanée de l'anomalie de dilatabilité et de thermoélasticité.
Une série d'expériences fut entreprise, dans le courant de l'année sui-
vante, avec deux séries d'alliages, de teneurs en nickel variées, et addition-
nés de 5 et 10 p. 100 de chrome. Le maximum du coefficient thermo-
élastique dans cette seconde série était déjà très voisin de l'élinvar, et il
suffit de modifier très peu la composition pour réaliser un alliage donnant
des spiraux qui, associés à des balanciers monométalliques, assuraient, aux
montres auxquelles ils étaient adaptés, des marches peu différentes aux
diverses températures, et d'où l'erreur secondaire avait presque disparu.
Le problème était donc très près de sa solution. Puis, après un temps
d'arrêt, les expériences purent être reprises; elles ont conduit récemment
à la réalisation de spiraux qui, associés à un balancier monométallique con-
venablement choisi, constituent un organe réglant presque totalement libéré
des actions thermiques.
Cette solution, si simple, d'un problème depuis longtemps classique,
est considérée comme révolutionnaire par les chronométricrs les plus quali-
.y Google
fiés. Touteftna, sa simplicité même, si l'on tieot à la conserver, cache
encore un léger défaut
Le propre et l'immense avantage de la nouvelle comUnaisoa est de
conduire du premier coup très près de la perfection, par l'assodatitm d'ua
^iral doué d'un coefîfident thermoélastique très faible et constant, avec un
balancier de dilatabilité appropriée. S'il s'agit de fabrications industrielles,
oo adaptera aussi bien que possible le métal du balancier aux exigences
du 3[Hral; et, pour cela, l'intervalle de dilatation compris entre l'invar et
le laiton offre de nombreuses ressources. Mais, la combinaison étant trou-
vée, elle n'est pas, au moins sous sa forme immédiate, suscqitible de ces
retouches prt^essives et minutieuses, qui font, du travail du régleur, un
art à la fois si délicat et si passionnant
Pour ramener immédiatement à ses limites la portée de cette réserve,
il convient de dire que, actuellenient déjà, on réalise très couramment la
combinaison d'un spiral et d'un balancier monométallique dont l'erreur
thermique est inférieure au centième de celle qui résulterait de l'emploi
d'un spiral d'ader.
Tel est l'état présent de la question; tandis que le spiral compensateur
restait limité, dans son usage, aux montres ordinaires, il gagne maintenant
le domaine des montres de précision; seul, aujourd'hui, lui reste encore
fermé l'accès de la haute chronométric. Mais il vient de n^tre, et il serait
téméraire de penser qu'il ait atteint, du premier coup, toute la perfection
dont il est susceptible.
La simplicité du nouveau mécanisme compensateur entraîne de mul-
tiples avantages. Les lames bimétalliques inquiètent toujours un peu les
régleurs, qui y voient une cause possible d'instabilité; leurs déformations
par la force centrifuge obligent à assurer, par des retouches de la forme
du spiral, l'isochronisme des grands et petits arcs; enfin, la forme rectangu-
laire et la présence des vis réglantes sont la cause d'un entraînentent de
l'air, qui donne naissance à un * coeffident barométrique >, dont la valeur
est assez élevée pour que, dans l'état présent de la chronométric, les change-
ments de la pression atmosphérique constituent, dans certaines circonstances,
la cause essentielle de variation des marches. 11 est aisé, en revanche, de
donner, à la section d'un balancier monométallique, une forme fuselée, ré-
duisant autant que possible l'entraînement de l'air. Ces diverses raisons
accroissent les avantages relatifs du nouveau spiral, et autoriseraient une
réduction à l'égard des exigences imposées aux dernières .limites de la
compensation.
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CeocluaioB.
jetons maintenant un regard en arrière, et retournons jusqu'aux ori'
gines des études dont les résultats viennent d'être «cposés. Il s'agissait
essentiellement de rechercher un métal possédant des qualités qui permissent
d'en constituer des étalons de longueur d'un prix peu élevé, et offrant, ce-
pendant, de suffisantes garanties métrologiques. Use première solution
avait été trouvée, à laquelle il ne restait que peu à ajouter; et c'est en
cherchant ce petit perfectionnement qu'a été découverte une anomalie in-
soupçonnée, manifestation directe de la lutte engagée entre les divers états
du fer, à laquelle l'association du nickel donne une forme inattendue, créant
une classe d'alliages dont les propriétés, uniques jusqu'ici, répondent de
façon tout à fait inespérée aux désirs qu'auraient formulés les métrologistes,
s'il n'avait été admis que de semblables propriétés ne sauraient exister dans
des corps métalliques.
Puis, le problème s'est élargi: de la mesure des longueurs, seule inscrite
au programme primitif, la mesure du temps a surgi 'd'elle-même, comme
une conséquence directe et en quelque sorte évidente, tant il est vrai qu'en
métrologie tout est lié, et qu'une mesure faite avec soin comporte toujours
des généralisations.
La recherche, dans son ensemble, a exigé la coUaboration constante
d'une usine et d'un laboratoire; le grand avantage d'une semblable coopéra-
tion est, aujourd'hui, de notion courante, et il serait superflu d'y insister,
si ce n'était pour en relever un élément particulier.
Lorsque, au cours du printemps 1896, la Société de Commentry-
Fourchambault & Decazeville accepta de seconder une recherche qui, à
défaut de son intervention, en fût restée à ses premiers débuts, elle le fai-
sait sans que, dans l'esprit de ses dirigeants, il en pût résulter pour elle-
même plus que la satisfaction d'une aide efficace donnée à un travail d'ex-
ploration scientifique. Mais l'examen minutieux auquel les alliages ont
été soumis, les exigences sans cesse accrues imposées à l'Aciérie, tant
pour les compositions que pour les traitements, ont conduit à créer, dans
le domaine exploré ensemble, une sorte de métallurgie de précision, dont
la suite a été la création de produits considérés, il y a peu d'années, comme
irréalisables.
C'est là une conséquence nouvelle et inattendue de ce que peuvent
les mesures de précision. Exigeant de ceux qui s'y adonnent un effort
toujours soutenu et parfois pénible, la recherche dans le domaine de la
.y Google
32
mesure précise ne saurait être longtemps poursuivie sans qu'un idéal de
perfection la guide et l'éclairé. Pour le chercheur lui-même, cet idéal, animé
par la foi dans l'utilité, même lointaine, de tout eiïbrt désintéressé, est le
soutien de tous les instants, le conseiller de toutes les initiatives.
La sanction suprême que vous venez de donner à mes travaux illu-
mine un labeur qui s'étend sur un quart de siècle; et, pour cela, je me
sens pressé d'adresser, ici même, aux membres illustres du Comité Nobel
et de l'Académie des sciences de Suède, ainsi qu'à la mémoire d'Alfred
Nobel, l'expression de ma profonde gratitude. De génération en génération,
les miens, après moi, contempleront avec fierté le magnifique diplôme et la
médaille Nobel, précieux témoignages de votre bienveillance et de votre
estime. Mais aussi, je vous exprime ma reconnaissance au nom du Bureau
international auquel j'appartiens depuis trente-sept ans, et dont l'existence
reflète en ce moment les bouleversements dont le monde est le siège; puis
pour la Métrologie, sur laquelle l'attribution d'un prix Nobel jette un vif
éclat, bien propre à susciter des vocations; enfin pour les deux pays auxquels
s'est attachée mon existence: la Suisse, dont je suis un citoyen, et que j'ai
quittée armé pour la vie, la France, où j'ai connu tant de précieuses amitiés.
.y Google
BIDRAG TIL KAPILL^RERNES FYSIOLOGI.
Nobelforedrag, avholdt den ii dec. 1920 i Svenska Lakaresàllskapets
hôrsal i Stockholm,
Professer AuGUST KrOGH.
C:a 50 aar efter at det i begytidelsen af det 17 aarhundrede var lyk-
kedes Harvey at paavise, at blodet i oi^anismen foretager et stadigt kreds-
leb, streoimer fra hjertet ud gennem arterier til aile forskellige organer og
tilbage gennem vener, fandt Malpighi og omirent samtidig Leuvenhoeck at
forbîndelsen melkm arteriemes t^ venemes fineste grene ikke dannedes af
tilfaeldige hulnim i organeme men af et netvxrk af yderst tîne, kun under
mikroskopet synlige kar: Kapillaereme. Disse bar altsaa vaeret kendt i om-
kring 250 aar, og man har omirent fra ferste faerd vaeret paa det rené med
at de i en vis forstand er det allervigtigste élément i hele kredslebssystemet.
Igennem deres vicgge foregaar al udvexiing af nxringsstoffer og aflfalds-
stoffer, af ilt og kulsyre mellem blodet og oi^aneme, i dem udferer
blodet sin virkelige funktion, det er for deres dcyld, kunde man sige, at
hele kredsl0bsapparatet cxisterer, Saa meget mère mïerkeligt er det, at
deres iysiologiske forhold kun har vaeret studeret î temmelig ringe ud-
straeknîng og endiiu er forholdsvis lidet kendt, saa lidet kendt i virkelig-
heden, at det har vaeret muligt for mig at gère nye iagttagelser blot ved
at betragte dem taalmodigt under mikroskopet og pirre lidt tîl dem med
fine naale.
Jeg tror at jeg lettest vit kunne fremstîlle resultateme af mine under-
segelser paa dette omraade ved at opstille og behandle problememe i den
orden hvori de viste sîg for mig, og jeg maa da begynde med at omtale
miisklemes forsynii^ med ilt. I en muskel forleber kapillccremc som
fîgur I viser paa langs ad muskeltraadene og ilten i blodet maa diffundere
gennem kapillaeremes vaegge ind i muskelsubstanscn.
.y Google
I Ved at sammenholde forslKllige
l unders^elscr d«ls af Verzàr, dds af
;' Lindhard og mig selv over Utforbni-
get i muskler og dets afhîeiigighed,
dels af ilttrykket i blodet dels af
muskelarbcjde, kom j^ i 1915 til
det résultat, at der enten maatte fin-
des meget alvorlige fejl i de paa-
gxldende undersegelser, eller c^saa
maatte kredsLsbet i muskelkapiUîe-
reme foregaa paa en ganske anden
maade end man ssedvanlig forestilledc
sig. Den sfedvanlige forestilling er
den, som figur l illustrerer. Aile
' kapitlîerer er aabne og omtrent lige
"* vide, saa at blodet strammer med
Fig. I. Et liUe ttykke tt ta mukd mcd en omtrent samme hastighed genoem
artenegien og k^pillaerei. Skeuuitûk.
dem aile. En regulering af denne
hastighed txnkes at komme istand derved, at de smaa arterier, der Eefrer
blodet til kapillaereme, trœkker sig mère eller mîndre sammen. Er de
snxvre og gsr stor modstand kommer blodet til at flyde langsomt gennem
aile kapillzereme. Vider de sig ud for0ges blodstremmen meget staerkt,
saaledes som det vides at ske under muskelarbejdc.
Den antagelse, som jeg blev tvungen til at gare for at faa sammea-
hteng mellem de foreli^ende undersegelsesresultater, var nu den, at blodet
i en hvilende muskel ikke kunde labe gennem aile k^itlxrer, men kun
gennem et mindre antal, der tilmed maatte vsere îdetmtndste nogenlunde
regclmasssig fordelt i muskelmassen, saaledes
som det fremgaar af den ganske skematiske
figur 2 af kapillaereme i et muskeltvxrsnit. O O O O
Denne antagelse var for saa vîdt meget • • •
dristig, som den med nedvendighed med- • • • •
ferte, at kapilltercme ikke, som man hidtil ^ • • •
naesten fra aile sider gik ud fra, kunde vxre • • •
ledninger, der rcnt passivt lod blodet pas- O O O O
sere, og hvis vidde bestemtes af ttykket i *
dem, men maatte hâve selvstœndig kontrak-
tilitet. Det var derfor nedvendigt at preve
.y Google
deniK antagelse experimentelt, fer man kunde tillx^e den nogensomhelst
vaîgt.
Ved direkte iagttagelse under mîkroskopet af levende muskler dels hos
freer deb hos smaa pattedyr lykkedes det forholdsvis let at konstatere, at
antallet af synlige kapillaerer, hvilket vil sige det samme som antallet af
kapillxrer gennem hvilke der stmmmer blod, var tcmmelig ringe i hvilende
muskler og kunde tiltage ganske overordentligt, Daar musklen havde arbejdet
i nogle sekunder, men det andet vigtige spargsmaal, om de aabne kapil-
Iserer var n<^«iiluiide regelmxssig fordelt, eller de maaske blev blodtomme
Fig. 3- InjektiomprsepaiBt ffa maïeïatggeo «f Fig. 4. Tvsersiiit ft» m. g»»tiociiemiii« hos
fie. 'f, hesL Injektionspiœpatat. 'f.
gruppevis, naar den arteriegren, der forsynede gruppen, lukkede sig, var
ikke saa lige til at Lèse.
Her maatte jcg begynde med at foretage taellinger af kapillxrerne.
Naar man ved indsprejtning har fyldt karsystemet med en staerktfarvet
vœdske, der siden stivner, kan man fremstille prseparater, der viser de fyldte
kar med meget stor tydelighed. Fig. 3 viser saaledes et meget groft ka-
pillxmet fra mavescekken af en fra. Fig. 4 cr et muskeltvœrsnit fra en
hast, ca '/> mm i djameter, hvor de enkelte kapillxrer viser sig som smaa
sorte prikker metlem muskeltraadene, og paa et saadant pfjeparat kan man
ligefrem tîelte hvormange kapillaerer der findes paa et tvxrsnitsareal af gtven
sterrelse, f. ex. en kvadratmillimeter. De taellinger jeg har udfert viser
nu, at antallet er temmelig forskelligt hos forskellige dyr, forholdsvis lavt
hos koldblodede, hojt hos varmblodede, saerlig de smaa, hvor der f. ex. hos
et marsvin findes ca 3 ckX) paa hver kvadratmillimeter, d. v. s. paa et tvœr-
snitsareal lidt sterre end hovedet af en ko^^penaal. Da hvert k^illxrkun
.y Google
«r genncmsnitlig ca '/• mm lasgt, bliver
det samlede antal kapillxrer i en steire
organisme som menneskets ozsten ufatte-
lig stort, og man kan f. ex, ber^ne, at
hvis atle kapiUxrerne i et voxent men-
oeske dannede et sammenhsengende rer
vilde dette kunne naa mindst to gange
rundt om jorden.
For nu at faa oplysning om, hvilke
af disse mange kapillxrer paa et givet
tidspunkt var aabne og hvitke lukkede
i levcnde organer, lod jeg en opslemning
af mikroskopiske sorte partikier (tusch
viste sig at vœre bedst egnet) lebe înd i en vene paa et levende dyr og
fordele sig i blodet. Naar dyret straks efter blev draebt maatte man finde
tusch i de kapillaerer, der havde vxret aabne paa det givne tidspunict,
medens de andre ikke viide vîcre synlige. Fig. S viser et pneparat af en
fremuske), der har arbejdet umiddelbart for tuschen stremmede ind, (^
hvor derfor talrige kapillaerer er aabne. Man ser paa flere steder tydeligt
de ufarvede blodiegemer afgrseQsede af det sorte tuschfarvede blodplasma.
Forskellen meilem arbejdende og hvi-
lende muskler traadte i saadanne
pFÉEparater overmaade tydeligt frem,
og det viste sig, at hvad enten de
aabne kapillîerer var faa eller mange,
var deres fordeling altid nogenlunde
regelmiESsig. Fig. 6 viser optiske
tvœrsnit af et lille areal, ca V»» mm',
af tre forskellige muskler hos samme
marsvin. I det everste snit er der
kun 3 synlige kapillxrer (ialt 200 pr
kvadratmillimeter.) I det nederste,
der er fra en aandedra:tsmuskel, som
har arbejdet lige til dyret blev drœbt,
fandtes der 2 500 aabne kapillaerer
pr kvadratmm, eller med andre ord
nxsten aile de exlsterende kapillferer
var i brug. Figuren viser endvidere,
.y Google
5
at der er meget stor forskel paa de aabne kapUlaerers vidde. I hvilende
muskler er de aile nieget sntevre, men i arbejdende er en del af dem tem-
melig vide. Sammcnligning med maalestoklcen, der er i tusindedels mm,
viser at diameteren kan gaa helt ned tîl 2 — 3 tusindedele. Det er forbav-
'sende at blodlegcmer, der er ninde skiver af 7 ^ diameter og z ^ tykkelse '
kan passere gennèm saa snxvre kanaler, men sora fig. 7 viser kan det kun
lade sig gare, idet de enten miles sammen eller ligefrem presses ud til
lange palser.
Det fremgaar med tydelighed af de unders^elser jeg nu bar givet et
kort referat af, at kapillaereme ihvertfald
i muskler maa vsere seivstsendigt kon-
traktile, at der med andre ord maa
findes en sxrlig kaptUsromotorisk me-
Icanisme, hvorved kapillferemes vidde
reguleres, men konstateringen af dette
faktum rejser en bel rsekke af nye
spcn^maal; Er kapillaeremes varia-
tioner i diameter uafhsngïg af arterier-
nes eller f0lges de ad? Paa hvilken
maade kan kapillxrer paavirkes, ke-*
misk, elektrisk eller mekanisk? Staar
de under indflydelse af nerver og i
saa fald af hvilke? Kan kontrakdle
-, elementer histologisk paavises i deres
vïegge? o. s. V. Med disse og andre
herbenharende spergsmaal har jeg
vaeret beskseftiget i det sidste paraar;
underseigelseme er i fuld gang for ejeblikket, og der synes at Vîere meget
langt igen, saa at jeg kunde fristes til at anvende det billede, som min
store landsmand Nicolaus Sténo brugte i et af sine arbejder, at tvivls-
maalene var som den Lernsiske hydras boveder: Hver gang et er afhugget
voxer der en mxngde nye frem. Over et saadant arbejde sorti man staar
midt i, og bvor arbejdshypoteseme stadig er underkastet forandringer, er
det m^et vanskeligt at give et sammentrxngt referat, og jeg maa ind-
skrœnke mig til nogle exempler paa det, som jeg mener der er naaet, og
antydninger af ting som jeg haaber at kunne naa.
Jeg har farst paa fretungen segt at lase spOTgsmaalet om kapiUferfor-
andringer uafbxngigt af arterieme. Naar tungen af en fra udspiles over
.y Google
en glasplade er den et saerlig gunstigt
objekt. Den er genoemsigtig og der
(indes paa den eue side en glat slim-
hiade med et m^et vidmasket \afni-
Ixmet, hvor de enkelte kapilberer a
let tilgsei^lige for paavirkoing, og
hvor <^saa saavel de smaa arterier som
vener direkte kan tagttages. Saa l^nge
tungen ikke paavirkes er det langt
overvejende aotal af disse kapillîerer
lukkede c^ tungen yderst bl^ og
bk>dfattig. Det er velbekendt at me-
kanisk paavirkning af menneskets hud,
f. ex. rids med en naal, freoikalder en raà stribe, der skyldes blodfylde af
karrene. En tilsvarende reaktion kan yderst let fremkaldes paa fnrtungcn,
og foretager man den under mikroskop kan man vise, at det i fiarste lînie
drejer sig cm kapillxnidvidelse, og man kan bringe et enkelt kapillzr eller
del af et kapillaer til udvidelse. Fig. 8 viser saaledes et kapillsr dels i
upaavirket tilstand dels efter at der er kradset lidt paa midten af det. Fig.
q viser hvorledes det endvidere er muligt at fînde et fuldstxndjg lukket
kapilla^r ved at kradse
forsigtigt langs en lille
venegren (v;. Blod
leber ind fra venen og .
fylder et stykke af ka-
pillseret, men ko m mer
ikke i stremning. Ved
at kradse videre kan
man faa kapillxret fyldt
stykke for stykke, indtil
der opnaas forbindelse
med et aabent kapillaer
eller arterie, hvorefter
der pludselig kommer
str&m. Dette forssg er
vigtigt, fordi det viser
at det ganske lave vene-
tryk er tilstrskkeligt til Fig. 9.
iTkning af geDUgcn
«Google
at fylde kapiilœrer hvia vî^ge er sil^ïpede, medens det h^e arterietryk
ikke kan tUtvinge sig adgang til et kontraheret kapillcCf.
Dette forhold er af stor teoretisk og praktisk betydning. Man kan
slutte deraf og af flere tilsvarende keodsgerninger, at nur en nogenlunde
betydelig kapUlxrudvidelse kommer istand, saa kan det ikke skyldes en
sîmpel stigning af det artérielle blodtryk, men maa bero paa en forandring
i kapilUervsggenes tilstand — en afslappelse af deres kootraktîle elemen-
ter. Arterieudvidelse alêne farer kun til et hejere tryk i kapilla:renie og
en hurtigere blodstrero ^ennem dem. Et oi^ans mo-e eller mindre rade
farve afbaenger ï ferste linie af kapillacrernes blodfylde, og man har altsaa
lov til at slutte at i aile saa-
danne tiUsIde bvor der er ud-
pra^et redme har vi med ud-
videde kapîllxrer at ^re, men
hvorvidt arterierne samtidig er
udvidede og trykket i kapillae-
reme altsaa hajt kan kun en
nsennere undersegeUe give op-
lysning om. KapiUaereroe i
mcnneskcts faud bliver f. ex.
udvidede ved ataok varme, vod
paavirkning af stîcrkt lys og ved
forskellige sindsbevaegelser, medens nlkelîng indtil en vis grad og en nedtiykt
sindsstenming medferer kontraherede kapilbner. Den naermere mekanisme
ved disse reaktioner er endnu ikke studeret. Ved forskellige kemiske stoflTer
kan kapiliierer bringes til at udvide sig, og î. ex. virker uretan i temmelig
st^erk oplesning meget stïerkt dtlaterende paa fretungeos kapillserer medens
det ingen virkning har paa arterier. Man kan med uretan fremkalde bil-
leder som fig. lo, hvor der fra den ganske snaevre arteric pumpes tdod ind
i k>^lserct, der udvîder sig mère og mère og bebolder ait hvad detmod-
tager af blodlegemer. Kapillxrvîe^en btîver ved en saa voldsom udvidelse
gennemtraengelig for blodplasma, saa at kapillîeret tilsidst er fyidt med en
fast masse af blodl^emer alêne. Denne iagttagelse er af ikke ringe be-
tydning for edemproblemet og bliver for tiden nxrmere bearbejdet af min
medarbejder dr Harrop, idct der gères forseg paa at bestemme stsrrelsen af
de aabninger som fremkommer î kapillîervœggen. Der indferes passende
substanser i blodet gennem en vcne. En gruppe kapillxrer i fretungen
bringes til at udvide sig, og det iagttages om stoffet trader ud gennem
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kapillsrvae^ene. Ved forseg med det kolloidale farvestof vitalradt viste
dcr sig efter uretantilsaetning en fin rad stribe langs de udvidede kapil-
\xTcr. Ved for80g med tusch, hvis partiklcr ligger paa grœnsen af det
mikroskopisk synl^, viste de udvidede kapillxrer sig Uette for dette stof.
Vi har ligeledes fuadet at molekulemi: af stivelse kan passere igennem.
En tilsvarende reaktion til uretanudvidelsen i fraens tunge kendes fra
menneskets hud, naar den ved stxrk afkeling bliver redblaa. Vi har da
ogsaa staerkt udvidede kapillaerer og snaevre arterier. saa at blodstrommen
bliver meget langsom og en vEeaentlig dd af blodets îlt opbruges under
passagen; deraf den biaalige farve. Denne reaktion er tillige med mange andre
vasomotoriske reaktioner i menneskets hud studeret indgaaende af Ebbecke,
der har beskrevet dem samtidig med at mine kapillEErundersegelser paa-
begyndtes, og draget en rxkke vigtige slutninger af sine forseg og iagt-
tagelser. Det er mig saerlig magtpaaliggende udtrykkelig at fremhawe
Ebbeckes vserdifulde arbqde, fordi jeg i mine farste meddelelser ikke har
vasret opmserksom paa dets existens.
Der fîndes et meget stort antal stofièr som fremkalder kapillxrdilatation
og ved stserkere virkning edem. Jeg behever saaledes blot at minde om
de betsendeteesfremkaldende stoffer. I denne forbindelse maa jeg fremhîeve
histamin, som Dale i en meget smuk unders^gelse har vist virker kapilla^-
dilaterende hos forskelltge pattedyr, Overfor freers kapillasrer er histamin
ganske virkningslast, og dette forhold illustrerer paa slaaende maade den
kendsgeming, at kapillxrer ingenlunde viser de samme reaktioner overalt.
Selv hos det samme dyr er der meget store forskelle, hvad dernaturligvis
î h0J grad komplicerer studiet og foreger dets intéresse.
Jeg har indgaaende undersegt forholdene i frsens hud og svemmebud.
Kapillsersystemet her er ganske forskelligt fra tungens. Kapillsemettet er
meget tset og de fleste kapillsrer altid aabne omend snaïvre. De paavirkes
kun svagt af kemiske reagenser, der fremkalder stccrk udvidelse i tungen,
og medens de ved meget svag mekanisk irritation kan bringes til at udvide
sig noget, vil de i reglen trfekke sig sammen naar paavirkningen er sta;r-
kere. Dette èr af interesse, for saa vidt som det ikke lykkedes at fînde
nogen paavirkning, der kunde bringe tungens kapillœrer tU kontraktion.
Jeg betegner som kapillseremes ionus det forhold, at de overladt til sig
selv kontraherer sig mère eller mindre stîerkt og holder sig kontraherede.
I fratungen er kapillseremes tonus overordentlig stserkt udviklet, idet langt
de fleste er totalt kontraherede, i sv0mmehuden er den langt svagere, idet
kapillsrer kun undtagelsesvis er helt lukkede; de fleste muskelkapiUœrer
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indtager en mellemstilIiDg. Det kan meget let vises, at blodstremmea er
en betingdse for opretholdelse af tonus, men at afhxngigheden af blodet
er yderst fbrskellig. Standser man blodtitfarslen f. ex. til svammehuden i
10 — 20 minutter vil aile kapillxrer udvide sig meget staerkt, saa snart blodet
igen faar adgang. De happes altsaa meget hastigt, naar der ikke stadig
strammer nyt blod igennem dem. Ger man det samme forseg med tutigen
beheves der mange timer for at fremkalde en tydelig virkning, og selv en
yderst avag blodforsyning er tilstrsekkelîg til at opretholde tonus. Det har
Isenge vaeret kendt og benyttct i terapeutisk ejemed at spxning af blod-
tilfersel betinger staerk hyperaemi naar blodet igen faar adgang, og man
har antaget, at den forandiing af stofskiflet som skyldes iltmangel og
som farer til dannelsen af surt reagerende stoffer var den virkende aarsag.
Denne forklaring er ihvertfald for de af mig undersegte organers vedkom-
mende ganske falsk. De faar al den ilt de hehavtr fra luften, og vi
har desuden fundet at der udkrseves langt hejere surhedsgrader end der
nogensinde forekommer i VÉCvene til at bringe selv tungens felsomme ka-
pillîErer til at udvide sig. Forklaringen maa sages et helt andet sted. Blodet
maa indeholde et stof som paavirker de kontraktile elementer i kapillseremes
vœgge og stimulerer dem til kontraktion. At eftersage og om muligt iso-
lere dette stof er en af de opgaver som î n£er fremtid skal tages op.
Tilstedevaerelsen af et ^adant stof i blodet betinger en overordentlig
fuldkommen regulutionsmekanisme, hvorved blodet under den starste ako-
nomi bliver ganske regelmccssig fordelt. Hvis et kapillser har vaeret spîerret
for blod en vis tid, vil dets tonus slappes, og blod vil stremme igennem
til det paany kan lukke sig. De aabne kapillserer i tungen eller i en muskel
vil altsaa bestandig skifte plads. Det vzevselement, der i et givet ejeblik
ligger langt fra et aabent kapillser og saaledes bliver daarlig forsynet, vil
noget senere faa blodstremmen forbi i umiddelbar nxrhed. Intet parti af
vaîvet bliver forfordelt, <^ der ekonomiseres til det yderste med blodet
Tiden tillader ikke at jeg gaar ind paa kapitlferernes înnervationsfor-
hold, der frembyder mange intéressante traek men endnu mangter meget i
fuldstxndig opklaring. Ogsaa om den histologiske paavisning af de kon-
traktile elementer maa j^ fatte mig i sterste korthed. Der arbejdes med
dette spargsmaal af min medarbejder dr Vimtrup, hvem det er iykkedes at
iagttage grenede celler der omfatter kapillzereme, saaledes som det allerede i
70-aarene blev beskrevet af Rouget. Absolut sikre resultater er dog endnu
ikke opnaaet. Jeg mener at hâve sagt tilstraekkeligt til at vise Dem at de
undersflgelser, jeg har gjort rede for, drejer sig om betydningsfulde pro-
l$~213iej. Lu prix Nobel. igiç~iç»o.
.y Google
blenwr, o^ at der vU krasvea et stort og i mange henscender vaoskdigt ar-
bejde for at bringe deoi ttl en tilfredsttUlende lasning. TU at geanemfere
dette arbejde er den overordentlige sretbevisning der et ydet mig red til-
délingeti af nobelprUen den kraftigste optnuntrïng og spore, ligesom ogsaa
prisens h^Aob vil akaffe mig mange lettelMr og mcgen Vicrdi&ild bj<elp i
arbejdet. Jeg beder Dem vaere forvisset om at jcg vil gare ait brad dtt
ttaar 1 min magt for at vise m\g den tillid v%rdig dom Karoliaska IiMti'
tutet har vi>t mig.
.y Google
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Pris 20 kronor.
«Google
«Google
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